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Full text of "Traite de zoologie concrète"

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TRAITE 


DE 


ZOOLOGIE  CONCRÈTE 


IMPRIMERIE    PAUL    SCHMIDT 
20,  rue  du  Dragon,  Paris 

PHOTOGRAVURE      DUCOURTIOUX     ET     HUILLARD 


TRAITE 


DE 


ZOOLOGIE  CONCRÈTE 


l'A  H 


Yves    DELAGE 

PROFESSEUR 
A    LA    FACULTÉ    DES    SCIENCES   DE    PARIS 


Edgard    HÉROUARD 

CHEF  DES  TRAVAUX  DE  ZOOLOGIE 
A   LA   FACULTÉ   DES   SCIENCES   J»E   PARIS 


LEÇONS      PROFESSÉES     A      LA     SORBONNE 


TOME     I 


LA   CELLULE 


ET 


LES   PROTOZOAIRES 


AVEC  870  FIGURES  DONT  UN  GRAND  NOMBRE  EN   PLUSIEURS  COULEURS 


PARIS 

LI-BRAIRIE    G.    REINWALD 
SCHLEICHER    FRÈRES,    ÉDITEURS 

15,     HUE     DES    SA11V1  S-1'ÈI!ES,     15 

1890 

Tous  droits  réserves 


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H.    DE   LAGAZE-DUTHIERS 

AU    FONDATEUR 

DES    ARCHIVES    DE    ZOOLOGIE    EXPERIMENTALE 
ET    DES    LABORATOIRES    DE    ROSCOFF    ET    DE    BANYULS 

AU    SAVANT 

QUI    A    CONSACRÉ    SA    VIE    AU    PROGRÈS    DE    LA    ZOOLOGIE    FRANÇAISE 


PRÉFACE 


Zoologie  concrète  ?  ! 

Ce  titre  demande  à  être  expliqué,  car  on  n'en  saisit  pas  tout 
d'abord  le  sens.  Et  cependant  il  contient  en  lui  seul  toute  la  jus- 
tification de  cet  ouvrage. 

Cela  semble  insinuer  que  les  précédents  étaient,  en  général, 
des  Traités  de  zoologie  abstraite. 

Ce  n'est  pas  une  insinuation,  c'est  une  affirmation  positive  et 
nous  espérons  démontrer  qu'elle  est  entièrement  justifiée. 

Il  existe  deux  sciences  sœurs,  la  Zoologie  et  V  Anatomie 
comparée,  qui,  si  on  les  compare  telles  qu'elles  étaient  comprises 
il  y  a  quelque  cinquante  ans.  ont  pour  objet  des  études  nettement 
distinctes. 

L' Anatomie  comparée  envisage  les  fonctions  des  êtres  orga- 
nisés et  en  particulier  des  animaux  et  elle  étudie,  non  pas  ces 
fonctions  en  elles-mêmes,  ce  qui  est  le  propre  de  la  Physiologie, 
mais  les  organes  qui  les  remplissent,  et  comme  ces  organes  sont 
d'autant  plus  semblables  que  les  êtres  sont  plus  voisins,  elle  étudie 
la  variation  progressive  dans  la  série  animale  des  organes  chargés 
de  l'accomplissement  de  chaque  fonction.  Par  rapport  à  l'organe 
elle  est  concrète  puisqu'elle  l'étudié  en  lui-même  dans  tous  ses 
caractères  ;  mais  par  rapport  à  l'animal  elle  est  abstraite  puis- 
qu'elle fait  abstraction,  dans  chaque  forme  de  la  série,  de  tout  ce 
qui  n'est  pas  l'organe  qu'elle  étudie  pour  le  moment.  Et  quand 
elle  a  passé  en  revue  toutes  les  fonctions  et  tous  les  organes,  elle 
ne  s'occupe  point  de  réunir  ces  membres  épars  et  de  constituer 
des  types  d'êtres  possédant  tel  ou  tel  arrangement  d'organes  pour 
accomplir  l'ensemble  de  ces  fonctions.  Cela,  c'est  Y  Anatomie 
comparée  craie,  dont  nous  trouvons  un  superbe  exemple  dans 
l'ouvrage  magistral  de  Henri  Milne-Edwards. 


VIII  PREFACE 

La  Zoologie,  au  contraire,  nous  parlons  toujours  de  celle 
d'autrefois,  est  une  science  essentiellement  concrète  :  elle  montre 
l'animal  lui-même,  elle  l'étudié  comme  personne  entière  ayant  son 
individualité  dans  la  nature.  Cette  individualité,  il  est  vrai,  n'est 
pas  réelle,  car  la  Zoologie  met  à  la  place  des  innombrables  in- 
dividus de  l'espèce  ou  du  genre,  un  individu  idéal  qui  résume 
en  lui  toute  l'espèce  ou  tout  le  genre,  mais  cela  n'altère  en  rien 
son  caractère  concret,  car  il  nous  suffit  de  prendre  en  main  un 
individu  quelconque  pour  voir  en  lui  tout  ce  qu'elle  nous  décrit 
à  l'occasion  de  l'espèce  ou  du  genre  auxquels  il  appartient.  Par 
contre,  au  point  de  vue  de  la  connaissance  entière  des  animaux, 
elle  est  essentiellement  incomplète,  car  ayant  pour  but  seulement 
de  les  nommer  et  de  les  classer,  elle  ne  tient  compte  que  de  ce  qui 
est  nécessaire  et  suffisant  pour  ce  but,  c'est-à-dire  des  caractères 
extérieurs  :  elle  néglige  entièrement  l'anatomie  interne,  elle 
ignore  les  organes  chargés  des  fonctions  les  plus   essentielles. 

Ces  deux  sciences  sont  donc  incomplètes  l'une  et  l'autre, 

Lorsqu'on  a  voulu  constituer,  pour  l'enseignement,  des  ou- 
vrages où  la  science  des  animaux  fût  traitée  dans  son  ensemble, 
on  a  cru  pouvoir  les  compléter  l'une  par  l'autre  en  les  associant. 
Or,  on  s'est  en  cela  radicalement  trompé. 

C'est  de  l'Allemagne,  dont  nous  avons  été  si  longtemps  tribu- 
taires pour  les  ouvrages  destinés  à  l'enseignement  supérieur,  que 
nous  est  venu  le  type  de  ces  ouvrages  mixtes  où,  presque  indiffé- 
remment sous  le  titre  de  Zoologie  ou  sous  celui  (TAnatomie 
comparée,  on  trouve  le  sujet  traité  de  la  manière  suivante. 
Le  Règne  animal  est  tout  d'abord  divisé  en  grandes  sections 
{embranchement,  phylum,  etc.),  telles  que  les  Échinodermes, 
les  Mollusques,  les  Vers,  etc.,  qui  sont  étudiées  séparément. 
Prenons  une  de  ces  sections,  les  Mollusques,  par  exemple.  Le 
chapitre  commence  par  des  généralités  sur  le  groupe  :  c'est  une 
petite  Anatomie  comparée  des  Mollusques  dans  laquelle  on  ex- 
pose la  variation  des  fonctions  et  des  organes  dans  ce  groupe, 
tout  comme  Ton  ferait  au  chapitre  Mollusques  d'un  traité  d'Ana- 
tomie  comparée  tel  qu'on  le  comprenait  autrefois.  Puis,  on  an- 
nonce que  le  groupe  se  divise  en  tant  de  classes  et  immédiate- 
ment on  aborde  leur  élude,  on  les  examine  séparément,  les  unes 
à  la   suile  des  autres.   Prenons  celle   des   Gastéropodes.  On   la 


IMIKFACE  IX 


traite  comme  on  a  fait  de  l'embranchement  des  Mollusques, 
c'est-à-dire  que  l'on  écrit  un  petit  chapitre  d'Anatomie  comparée 
tel  qu'on  le  ferait  pour  une  Anatomie  comparée  vraie,  en  se  pla- 
çant au  point  de  vue  de  la  variation  des  fonctions  et  de  leurs 
organes  sans  se  préoccuper  des  animaux  qui  les  possèdent.  Puis 
on  passe  à  la  sous-classe,  à  l'ordre,  au  sous-ordre,  toujours  de  la 
même  manière,  et  c'est  seulement  alors  que  l'on  change  de  plan. 
Là,  brusquement,  on  tombe  dans  la  Zoologie  pure,  c'est-à-dire 
que  l'on  fait  défiler  sous  les  yeux,  les  familles,  les  genres  princi- 
paux, voire  môme  les  espèces  les  plus  importantes  sans  en  faire 
connaître  autre  chose  que  les  caractères  presque  exclusivement 
extérieurs  qui  seuls  les  distinguent. 

Est-ce  de  la  Zoologie"! 

Non  ! 

Est-ce  de  Y  Anatomie  comparée? 

Pas  davantage  ! 

Ce  sont  des  chapitres  d'Anatomie  comparée  emboités  les  uns 
dans  les  autres  et  dont  le  dernier  de  chaque  groupe  contient  un 
chapitre  de  Zoologie  pure. 

Est-ce  au  moins  une  science  mixte  complétant  l'une  par 
l'autre  celles   dont  elle   prend  les  titres? 

Moins  encore!  Car,  ce  qui  manque  à  TAnatomie  comparée 
pour  une  connaissance  entière  de  l'être  et  des  êtres,  c'est  le 
lien  de  ces  organes  décrits  séparément,  dans  l'individu  qui  les 
possède;  or,  la  partie  zoologique  ne  le  donne  pas  puisqu'elle 
ne  définit  plus  que  les  caractères  extérieurs.  Ce  qui  manque  à  la 
Zoologie,  pour  cette  même  connaissance,  c'est  la  conformation, 
la  disposition,  les  rapports  des  organes  internes  dans  chaque 
forme  ;  or,  les  chapitres  anatomiques  ne  l'indiquent  pas,  restant 
toujours  dans  le  vague  et  l'impersonnel. 

L'étudiant  arrive  à  la  fin  du  chapitre  des  Mollusques,  sans 
qu'on  lui  ait  jamais  expliqué  comment  est  organisé,  dans  son 
ensemble,  un  quelconque  de  ces  animaux.  C'est  cependant  ce 
qu'il  lui  aurait  fallu  pour  dissiper  las  brumes  que  laisse  dans  son 
cerveau  le  vague  désespérant  des  descriptions  abstraites.  Il  a 
besoin  de  grouper  ces  notions  sans  lien  en  un  tableau  où  il  puisse 
reposer  sa  vue  sur  un  ensemble  défini  qui  parle  à  l'imagination, 
et.  par  suite,  ait  quelque  chance  de   rester  dans   la  mémoire. 


X  PRÉFACE 

Aussi  l'avons-nous  vu  souvent  se  livrer  au  travail  fastidieux  de 
prendre  un  animal  et  de  rechercher  dans  les  chapitres  anato- 
miques,  tout  ce  que  l'on  dit  de  lui  en  citant  son  nom  entre  paren- 
thèses à  la  suite  de  quelque  courte  indication,  de  manière  à  se 
constituer  un  type  au  moins  sur  lequel  il  puisse  reposer  son 
esprit.  Mais  jamais  il  n'y  arrive,  car  celui  que  l'on  cite  à  propos 
de  l'appareil  digestif,  n'est  plus  cité  quand  on  passe  au  système 
nerveux  ou  aux  organes  de  la  Reproduction.  Il  n'arrive  jamais 
que  le  même  soit  pris  pour  exemple  à  propos  de  toutes  les  fonc- 
tions, et  l'étudiant  se  résigne,  de  guerre  lasse,  à  prendre  les  choses 
comme  il  les  trouve  et  à  rester  dans  le  vague  des  abstractions. 
Ce  travail  qu'il  n'a  pu  faire,  c'est  à  l'auteur  à  le  faire  pour  lui. 
C'est  à  l'auteur  à  lui  présenter  les  choses  sous  la  forme  où  il  le 
désire,  où  il  a  besoin  qu'elles  soient  pour  en  avoir  une  notion 
précise  et  pour  les  retenir. 

Le  défaut  que  nous  signalons  est  commun  à  tous  les  ouvrages 
allemands  que  nous  avons  pu  examiner.  Il  se  retrouve  même  dans 
cette  admirable  encyclopédie,  le  Thier-Reich  de  Bronn  où  une 
pléiade  d'auteurs  de  premier  ordre  ont  fixé  l'état  actuel  de  nos 
connaissances  zoologiques.  L'étudiant  qui,  par  une  exception  rare, 
se  hasarde  à  fouiller  dans  ce  volumineux  compendium  y  trouve 
les  matières  exposées  avec  plus  de  détails,  mais  toujours  suivant 
le  même  plan.  Il  lui  faut  pour  trouver  des  notions  concrètes,  des 
descriptions  anatomiques  assises  sur  un  être  réel,  chercher  dans 
les  mémoires  spéciaux,  dans  les'  monographies.  Et  vraiment  il 
n'en  a  pas  le  temps. 

Nous  avons  longtemps  vécu  en  France  sur  les  traductions  de 
ces  ouvrages  et  cela  n'a  pas  eu  seulement  l'inconvénient  de  nous 
imposer  leurs  défauts,  mais  celui  bien  plus  grave  de  nous  les 
faire  accepter.  Nous  sommes  devenus  les  esclaves  de  ce  plan 
défectueux  et,  sauf  exception  tout  à  fait  rare,  les  ouvrages  publiés 
en  France  sont  conçus  dans  le  même  esprit.  On  nous  donne,  sous 
le  titre  de  Zoologie,  des  Anatomies  comparées  bâtardes,  où 
l'Anatomie  comparée  et  la  Zoologie  sont  simplement  frag- 
mentées et  juxtaposées. 

Ce  n'est  pas  à  dire  que  ces  ouvrages  ne  puissent  être  fort  bien 
faits.  Il  en  est  d'excellents  dans  leur  genre.  Mais  nous  affirmons 
que  ce  genre  ne  convient  pas  pour  apprendre.  Ce  sont  des  livres 


PREFACE  XI 


que  l'on  peut  lire  avec  intérêt,  consulter  avec  fruit,  mais  où  on 
ne  saurait  apprendre  quand  on  ne  sait  pas  déjà.  Nous  n'aurions 
jamais  pris  la  plume  si  notre  ambition  eût  pu  être  de  faire  mieux 
dans  la  même  voie,  car  nous  aurions  pu  ne  pas  réussir.  Tandis 
que  nous  sommes  sûrs  de  rendre  service  en  faisant  autrement, 
en  offrant  à  l'étudiant,  comme  nous  le  disions  il  y  a  un  instant,  les 
connaissances  zoologiques  sous  la  forme  où  il  désire,  où  il  a 
besoin,  qu'elles  soient. 

Nous  avons  ainsi  défini  notre  but;  il  nous  faut  exposer  main- 
I niant  les  moyens  par  lesquels  nous  espérons  l'atteindre. 

Le  moyen  le  plus  naturel  serait  évidemment  de  présenter 
une  série  de  tableaux  monographiques  des  êtres  réels,  c'est-à-dire 
des  espèces.  Mais  les  espèces  ne  diffèrent  que  par  des  caractères 
extérieurs  très  secondaires.  Les  genres  voisins  sont  eux-mêmes 
si  semblables  que  leur  organisation  intérieure  diffère  à  peine.  Il 
faut  aller  au  moins  jusqu'à  la  famille  et,  le  plus  souvent,  jusqu'au 
sous-ordre  pour  trouver  des  différences  d'organisation  dignes 
d'être  décrites  dans  un  ouvrage  qui,  malgré  son  étendue,  res- 
tera néanmoins  élémentaire.  Il  semble  qu'en  choisissant  dans 
chaque  sous-ordre  un  être  bien  caractéristique,  en  le  décrivant  en 
lui-même  complètement  et  en  faisant  connaître,  par  leurs  diffé- 
rences avec  ce  type  essentiel,  toutes  les  autres  formes  du  sous- 
ordre  qui  méritent  d'être  signalées,  on  ait  à  la  fois  les  avantages 
d'une  extension  raisonnable,  de  descriptions  précises  des  types 
essentiels  servant  de  jalons,  et  d'une  connaissance  sufiisante  des 
formes  secondaires . 

Ce  plan  est  celui  que  nous  avons  toujours  appliqué  dans  notre 
enseignement.  Nous  en  avons  pris  le  modèle  dans  les  leçons  de 
notre  maitre  le  professeur  II.  de  Lacaze-Duthiers  qui  sait  donner 
à  ses  descriptions  de  types  un  cachet  si  attrayant,  grâce  aux  innom- 
brables observations  personnelles  qu'il  a  recueillies  au  cours  de 
ses  campagnes  scientifiques.  Cela  seul  nous  eût  fait  un  devoir  de 
lui  offrir  cet  ouvrage,  même  en  l'absence  des  raisons  majeures 
qu'indique  notre  dédicace. 

Nous  avons  donc  adopté  pour  cet  ouvrage  le  plan  qui  nous 
avait  semblé  le  meilleur  pour  l'enseignement  oral,  mais  avec 
quelques  modifications. 


XII  PREFACE 


En  cherchant  dans  chaque  sous-ordre  le  type  caractéristique 
à  décrire  à  fond,  nous  nous  sommes  bien  vite  aperçus  que  sou- 
vent ce  type  n'existe  pas.  Ou  bien  il  n'y  a  vraiment  pas  une 
forme  réelle  fondamentale  dont  les  autres  soient  dérivées,  ou  bien 
il  y  en  a  plusieurs  qui  mériteraient  à  titre  égal  d'être  choisies. 
En  outre,  il  n'arrive  pas  toujours,  tant  s'en  faut,  que  ces  types 
aient  été  décrits  entièrement  par  les  auteurs.  De  l'un  on  n'aura 
étudié  que  tel  ou  tel  système,  de  l'autre  on  ignore  le  développe- 
ment. Il  eût  fallu  à  chaque  instant,  sous  peine  de  laisser  la  des- 
cription incomplète,  ce  qui  ne  se  pouvait,  mettre  dans  le  corps 
d'un  animal  quelque  système  d'organes  qui  n'a  été  décrit  que 
chez  un  autre  plus  ou  moins  différent.  On  eût  eu  de  la  sorte,  sous 
l'étiquette  d'être  réel,  un  être  à  demi  idéal,  n'ayant  jamais  existé 
dans  la  nature.  Il  valait  bien  mieux  dès  lors  rejeter  ces  demi- 
mesures  et  constituer  de  propos  délibéré  et  toujours,  pour  chaque 
sous-ordre,  un  type  tel  qu'il  se  dessine  dans  l'esprit  de  celui  qui 
a  la  connaissance  du  groupe  entier,  et  qui  résume  en  lui  ce  qui 
est  commun  à  toutes  les  formes  réelles  de  ce  groupe,  ou  qui  se 
présente  comme  une  forme  initiale  simple,  dont  les  autres  déri- 
veraient par  des  complications  progressives. 

Cet  être  qui,  idéal  ou  réel,  représente  en  tout  cas  la  forme 
fondamentale  à  laquelle  les  autres  se  rattachent,  nous  l'avons 
appelé  le  Type  morphologique.  Nous  l'avons  décrit  avec  un  soin 
particulier,  faisant  connaître  à  propos  de  lui  tout  ce  qu'il  est  utile 
de  savoir  sur  Fanatomie,  la  physiologie,  l'embryogénie,  du  groupe 
dont  il  est  le  chef.  Puis  nous  avons  décrit,  à  sa  suite,  les  genres 
composant  le  groupe. 

La  description  des  genres  peut,  en  effet,  se  limiter  le  plus 
souvent  aux  caractères  extérieurs,  leurs  caractères  splanchnolo- 
giques  ne  différant  en  général  de  ceux  du  type  en  rien  d'essentiel. 
Nous  n'avons  pas  même  cherché  à  donner  tous  les  caractères 
différentiels  extérieurs,  ayant  pour  but  non  de  fournir  des  dia- 
gnoses  complètes  mais  de  montrer  la  variété  des  formes,  et  leur 
enchaînement  ;  et  ce  but,  nous  pensons  l'avoir  mieux  atteint  en 
nous  attachant  au  critérium  taxonomique,  au  caractère  choisi  pour 
ordonner  le  groupe  et  en  montrant  sa  variation  progressive  à  tra- 
vers les  genres  qui  le  composent.  Par  contre,  nous  n'avons  pas 
craint,  toutes  les  fois  qu'un  genre  présentait  des   particularités 


PREFACE  XIII 

anatomiques,     physiologiques   ou  embryôgéniques   d'un   intérêt 
suffisant,  de  le  faire  connaître  avec  tout  le  détail  nécessaire. 

Tel  est  le  principe  qui  nous  a  guidés. 

Voyons  comment  l'application  a  pu  en  être  faite. 

Il  fallait  définir  non  seulement  les  groupes  inférieurs  qui  se 
décomposent  immédiatement  en  genres,  la  famille  ou  le  sous-ordre, 
mais  aussi  les  groupes  supérieurs,  ordre,  sous-classe,  classe, 
qui,  bien  qu'ils  se  divisent  en  catégories  imaginées  par  l'homme 
et  non  en  êtres  réels,  n'en  ont  pas  moins,  eux  aussi,  leurs  carac- 
tères, d'autant  plus  importants  qu'ils  sont  plus  généraux  et  d'autant 
plus  difficiles  à  définir  qu'ils  sont  moins  précis.  Pour  eux,  plus 
encore  que  pour  les  groupes  de  genres,  il  fallait  créer  un  Type 
morphologique,  presque  forcément  idéal,  mais  qui  néanmoins 
donnât  un  corps  et  la  vie  à  ce  qui,  sans  cela,  fût  resté  vague 
et  abstrait.  Nous  avons  donc  établi  dans  le  règne  animal  un  type 
morphologique  pour  chaque  embranchement,  dans  l'embranche- 
ment un  pour  chaque  classe,  dans  la  classe  un  pour  chaque  sous- 
classe,  dans  la  sous-classe  un  pour  chaque  ordre  et  dans  l'ordre 
un  pour  chaque  sous-ordre  ;  enfin  dans  chaque  sous-ordre  sont 
étudiés  les  genres  qui  le  composent  ('). 

Il  ne  nous  semble  pas  douteux  que  cette  méthode  est  plus 
profitable  pour  l'étude  que  celle  des  anciens  ouvrages,  mais  nous 
voyons  bien  l'objection  qu'une  telle  manière  de  faire  va  sus- 
citer. 

Vous  reprochez  aux  autres,  dira-t-on,  de  rester  dans  les  ab- 
stractions et  vous  allez  plus  loin  qu'eux  encore  en  créant  un 
type  idéal;  vous  revendiquez  le  mérite  d'être  concrets  et  vous 
êtes  plus  abstraits  que  ceux  à  qui  vous  reprochez  ce  défaut. 

Mais  concret  ne  veut  pas  dire  réel.  Un  type  peut  être  concret 
bien  qu'il  soit  idéal.  Qu'importe  à  l'étudiant,  lorsqu'il  lit  une  des- 
cription précise  avec  l'indication  de  tous  les  organes  et  de  leurs 
rapports,  que  l'être  ainsi  décrit  existe  réellement  dans  la  nature 
ou  qu'il  représente  seulement  la  moyenne,  nous  dirions  presque 
le  portrait  composite  d'un  petit  groupe  d'êtres  réels?  L'idée 


(J)  Nous  avons  relégué  les  familles  au  second  plan  dans  les  notes,  estimant 
qu'elles  ne  méritaient  pas  que  l'on  établit  pour  chacune  d'elles  un  type  morpho- 
logique et  que  les  genres  peuvent,  au  point  de  vue  où  nous  nous  sommes  placés, 
se  passer  de  ce  groupement  intermédiaire. 


XIV  PREFACE 


qu'il  se  fera  de  l'être  décrit  et  plus  tard  du  groupe   entier  n'en 
sera  ni  moins  précise  ni  moins  juste. 

Nous  nous  étions  proposé  d'abord  de  citer  tous  les  genres. 
Mais  il  nous  a  fallu  reconnaître  que,  pour  être  sûrs  de  n'en  omettre 
aucun,  au  milieu  de  la  foule  immense  de  ceux  qui  sont  épars  dans 
les  petits  mémoires  descriptifs,  nous  aurions  dû  dépenser  un  temps 
énorme,  hors  de  proportion  avec  le  bénéfice  que  l'étudiant  en  reti- 
rerait. Ce  sera  l'affaire  des  éditions  ultérieures  de  compléter  sous 
ce  rapport  chaque  volume,  en  même  temps  que  de  les  corriger 
parallèlement  au  progrès  incessant  des  découvertes.  En  attendant 
nous  pouvons  dire  que  la  plupart,  la  très  grande  majorité  des 
genres  est  ainsi  signalée,  et  qu'en  cherchant  un  nom  de  genre 
quelconque,  à  la  table  alphabétique  détaillée,  qui  terminera 
chaque  volume  et  qui  sera  ensuite  fondue  avec  les  autres  en  une 
grande  table  unique  à  la  fin  de  l'ouvrage,  presque  toujours  on  le 
trouvera.  En  se  reportant  à  la  page  indiquée  on  aura  soit  sa  des- 
cription, soit  quelques  mots  de  diagnose  à  son  sujet,  soit  tout  au 
moins  l'indication  de  sa  place  au  milieu  des  genres  voisins;  et 
toujours,  en  remontant  au  type  morphologique,  on  aura  la  des- 
cription précise  et  détaillée  de  sa  conformation  intérieure,  sauf 
des  différences  secondaires  qui  n'altèrent  point  sa  constitution 
essentielle  et  qu'indiquent  les  diagnoses  par  lesquelles  on  le  fait 
dériver  de  ce  type. 

Entrons  maintenant  dans  quelques  détails  sur  l'exécution 
typograp bique,  détails  qui  ne  sont  pas  sans  importance,  car  nous 
avons  cherché  avec  grand  soin  à  les  combiner  de  manière  à 
rendre  facile  la  recherche  de  ce  dont  chacun  a  besoin. 

Nous  avons  employé  concurremment  deux  caractères,  l'un 
large  et  espacé  de  lecture  facile,  pour  le  gros  texte,  l'autre  plus 
fin  et  plus  serré  pour  les  notes.  C'est  l'application  qui  nous  a 
paru  la  plus  judicieuse  pour  le  cas  présent  de  la  méthode  dont 
l'un  de  nous  a  montré  ailleurs  (')  les  avantages  et  qu'il  voudrait 
voir  appliquer  partout. 


[x)  Yves  Delage  :  «  Sur  la  manière  d'écrire  dans  les  sciences  naturelles  ».  Pré- 
l'ace  d'un  mémoire  sur  «  l'Embryogénie  des  éponges  »  in  Arch.  de  zool.  exp|e  et 
génie,  2e  série,  t.  X,  4892. 


PREFACE  NV 


Grâce  à  ces  dispositions,  rien  n'est  plus  facile  au  lecteur  que 
de  graduer  la  profondeur  à  laquelle  il  veut  pénétrer  dans  la 
connaissance  des  animaux  :  selon  la  catégorie  à  laquelle  il  appar- 
tient ou  suivant  les  besoins,  il  peut  s'en  tenir  au  type  morpholo- 
gique de  la  classe  ou  aller  jusqu'à  la  sous-classe,  à  l'ordre  ou  au 
sous-ordre  en  lisant  les  indications  complémentaires  du  texte  fin  ou 
en  les  laissant  de  côté;  delà  il  peut  pousser  aux  genres  principaux 
décrits  dans  le  gros  texte  ou  aller  enfin  jusqu'au  bout  en  lisant 
dans  le  petit  texte  des  notes  ce  qui  concerne  les  genres  moins 
importants. 

Par  une  innovation  typographique  qui  nous  parait  très  avan- 
tageuse, nous  avons  rendu  saillante  dans  la  marge,  au  lieu  de  la 
marquer  comme  d'ordinaire  par  un  recul,  la  première  ligne  des 
alinéas  commençant  par  un  nom  de  genre  et  nous  avons  marqué 
tous  ces  noms  de  genre  par  un  alinéa.  Cette  disposition  rend  très 
facile  et  très  rapide  la  recherche  des  noms  de  genre  dans  le  corps 
de  l'ouvrage  lorsqu'on  ne  voudra  pas  recourir  aux  tables  (*). 

Une  autre  innovation,  d'un  ordre  tout  différent,  consiste  dans 
le  remaniement  de  la  nomenclature.  Seule  dans  toutes  les  sciences, 
l'histoire  naturelle  manque  de  règles  générales  pour  la  formation 
des  termes  qu'elle  crée  pour  désigner  les  objets  de  son  étude.  La 
confusion  la  plus  complète  règne  dans  nos  vocabulaires  taxono- 
miques.  Aucun  terme  ne  porte  en  lui  quoi  que  ce  soit  qui  puisse 
faire  reconnaître  s'il  désigne  un  embranchement,  une  classe,  un 
ordre,  une  famille,  etc.  La  môme  désinence  sert  à  désigner  poul- 
ies uns  l'ordre,  pour  les  autres  la  famille,  pour  d'autres  un  des 
groupements  intermédiaires,  et  aucun  auteur  n'a  cherché  à  établir 
une  règle  fixe  pour  l'ensemble  des  groupes  successifs  d'une  taxo- 
nomie  complète.  Pour  remédier  à  cet  état  de  choses  nous  avons 
établi  la  règle  suivante.  La  désinence  : 

iœ  désigne  la  sous-classe, 


la  désigne  la  classe, 
ida     —       l'ordre, 
ina    —      la  tribu, 


idœ    —       le  sous-ordre, 
inœ    —       la  famille, 


ea  désigne  les  groupements  intercalaires 


(*)  Cependant,  lorsque  nous  donnons  une  liste  de  noms  sans  indication  de 
caractère,  nous  la  mettons  sur  deux  ou  trois  colonnes.  Dans  ce  cas,  l'attention  est 
immédiatement  attirée  sur  les  noms  de  genre  qui  ne  sont  pas  à  la  ligne  par  les 
espaces  blancs  que  produit  cette  disposition  typographique. 


XVI  l'UKFACE 


dont  on  peut  avoir  besoin  éventuellement,  entre  deux  quelconques 
des  groupes  réguliers  sus-indiqués  (*). 

Nous  n'avons  pas  parlé  jusqu'ici  de  l'illustration  de  l'ouvrage. 
Nous  avons  gardé  pour  la  fin  ce  côté  de  la  question  pour  le  mieux 
mettre  en  relief  en  raison  de  son  importance.  C'est  en  effet  une 
question  capitale.  Tous  les  étudiants  sont  unanimes  à  déplorer  la 
pénurie  de  figures  dans  les  ouvrages  qui  sont  entre  leurs  mains. 
Même  lorsqu'il  y  en  a  un  grand  nombre,  il  s'en  faut  encore  de 
beaucoup  qu'il  y  en  ait  assez.  Un  traité  de  Zoologie  doit  réserver 
dans  ses  pages  presque  autant  de  place  aux  figures  qu'au  texte.  Si 
bonne  que  soit  une  description,  elle  est  toujours  imparfaitement 
comprise  et  ne  laisse  dans  l'imagination  du  lecteur  qu'un  tableau 
indécis  lorsqu'elle  n'est  pas  accompagnée  d'une  figure,  si  simple 
et  si  sobre  qu'elle  soit.  Ce  n'est  pas  tout:  pour  qu'une  figure 
soit  utile,  il  faut  qu'elle  apprenne  quelque  chose  et,  pour  cela, 
qu'elle  ne  soit  pas  une  nouvelle  reproduction  de  celles  que  tous 
connaissent  par  cœur  pour  les  avoir  déjà  vues  dans  tous  les  ou- 
vrages qui  ont  traité  le  môme  sujet,  qu'elle  ne  soit  pas  ce  que 
les  étudiants  désignent  sous  le  nom  expressif  de  vieux  cliché. 
Mais  ces  vieux  clichés  s'ils  chagrinent  les  lecteurs  et  aussi  les  au- 
teurs, sont  agréables  aux  éditeurs  pour  des  raisons  aisées  à  com- 
prendre et  ce  sont  eux  qui  les  imposent  aux  uns  et  aux  autres. 
Nous  avons  eu  la  bonne  fortune  de  trouver  un  éditeur  jeune  et 
intelligent,  moins  préoccupé  de  la  question  lucrative  que  du  désir 
de  faire  bien,  et  qui  nous  a  accordé  un  nombre  illimité  de 
figures,  toutes  nouvelles,  publiées  dans  le  texte  et  en  quatre  cou- 
leurs. 

Les  Protozoaires,  animaux  simples,  sans  organes,  sont  de 
mauvais  exemples  pour  montrer  tout  le  parti  que  l'on  peut  tirer 
de  quatre  couleurs  fondamentales  et  de  leurs  combinaisons  pour 


(^  Pour  les  termes  français  il  faudrait  dire  : 
ies  pour  les  classes,  ides  pour  les  ordres,  ines  pour  les  tribus, 


iés        —       sous-classes, 


idés  sous-ordres, 


inés        —        familles, 


éés  pour  les  groupes  intercalaires  de  valeur  quelconque. 

Nous  n'avons  pas  osé  appliquer  strictement  cette  règle,  retenus  par  la  crainte 
de  créer  des  termes  trop  choquants  en  face  de  ceux  consacrés  par  un  long  usage 
ou  par  leur  emploi  dans  le  langage  non  scientifique.  Nous  le  regrettons  un  peu 
maintenant.  Mais  peut-être  dans  les  volumes  suivants  nous  dçciderons-nous  à 
appliquer  cette  règle  plus  rigoureusement. 


PREFACE  XVII 


illustrer  l'anatomie  des  animaux  et  nous  prions  le  lecteur  d'at- 
tendre les  volumes  suivants  avant  de  porter  un  jugement  définitif 
à  cet  égard.  L'un  de  nous  (Yves  Delage)  s'est  chargé  plus  spécia- 
lement du  texte  et  l'autre  (E.  Hérouard)  des  dessins;  mais 
nous  n'en  acceptons  pas  moins  l'un  et  l'autre  la  responsabilité  de 
l'ensemble,  car  c'est  d'un  mutuel  accord  que  nous  avons  pris 
une  détermination,  quand,  au  cours  de  l'élaboration  du  travail, 
un  point  présentait  quelque  difficulté  spéciale. 

Cela  nous  amène  à  un  aveu  par  lequel  nous  voulons  terminer 
cette  préface. 

Nous  avons  dit  les  avantages  de  notre  plan  sans  affectation 
de  fausse  modestie,  avec  cette  franchise  presque  brutale  qui 
est  dans  notre  tempérament.  Nous  dirons  donc  non  moins  fran- 
chement que  l'ouvrage  doit  contenir  des  erreurs.  Dans  le  texte 
comme  dans  les  figures,  il  en  contient  inévitablement. 

Mais  pouvions-nous  les  éviter? 

Il  est  relativement  facile  de  ne  point  engager  sa  respon- 
sabilité lorsque  l'on  se  contente  de  résumer  en  un  chapitre 
d'Anatomie  comparée  ce  qu'ont  dit  les  auteurs  qui  ont  étudié 
les  animaux  dont  il  traite.  Si  ces  auteurs  n'ont  étudié  l'appareil 
digestif  que  dans  tel  type,  le  système  circulatoire  que  dans  un 
second,  les  organes  génitaux  que  dans  un  troisième,  on  se  con- 
tente de  dire  que  l'appareil  digestif  est  ainsi  fait  chez  cet  animal, 
le  système  circulatoire  ainsi  disposé  dans  cet  autre,  les  organes 
génitaux  ainsi  conformés  dans  ce  troisième,  et  le  lecteur  s'ar- 
range comme  il  peut  de  ces  notions  décousues.  Autrement  dif- 
ficile était  notre  tâche  à  nous  qui  nous  sommes  imposé  de  con- 
stituer dans  chaque  description  un  type  complet.  En  réunissant 
ainsi  en  un  même  être  ce  qui  n'a  été  souvent  vu  que  séparé- 
ment chez  plusieurs,  parfois  assez  éloignés  les  uns  des  autres, 
nous  nous  exposons  à  établir  des  connexions  plus  ou  moins 
inexactes,  à  réunir  des  dispositions  exclusives  l'une  de  l'autre, 
etc.,  etc.  Il  faudrait  avoir  approfondi  tous  les  groupes  par  des 
études  personnelles   pour   éviter   sûrement   cet   écueil. 

Aussi  tiendrons-nous  compte  dans  les  éditions  futures  des 
avis  qui  nous  seront  donnés  et  même  des  reproches  qui  nous 
seront  faits. 


XVIII  l'REFACi: 


Mais  il  faut  bien  remarquer  que,  dans  nos  types  morphologi- 
ques, pour  avoir  l'occasion  de  décrire  à  leur  sujet  le  plus  grand 
nombre  possible  des  dispositions  anatomiques  qui  se  rencontrent 
dans  le  groupe  qu'ils  résument,  nous  avons  souvent  réuni  à 
dessein  des  caractères  qui  s'excluent.  Par  exemple,  nous  donne- 
rons à  un  Lamellibranche  enfermé  un  pied  bien  musclé,  voire 
même  un  byssus  si  cela  nous  convient  ;  nous  donnerons  au  type 
morphologique  des  Infusoires  les  cirres  ventraux  d'un  Hypotri- 
chide  avec  la  musculature  d'un  Hétérotrichide,  etc..  etc.  Ce  ne 
sont  pas  là  des  fautes  mais  des  avantages  au  contraire.  Cela 
permet  de  constituer  un  type  non  réel,  mais  possible,  et  plus 
complet  que  les  types  réels  ;  et,  en  continuant  sa  lecture,  l'étudiant 
verra  bientôt  que  les  Lamellibranches  enfermés  ont,  en  général, 
le  pied  faible  et  jamais  de  byssus,  que  les  Hétérotrichides  n'ont 
pas  de  cirres  ventraux,  que  les  Hypotrichides  n'ont  pas  de  mus- 
culature cutanée,  etc.  L'avantage  reste  et  l'inconvénient  disparait. 

Le  livre  dont  nous  venons  de  définir  le  but  et  l'esprit  est  une 
oeuvre  de  longue  haleine  et  il  ne  nous  faudra  pas  moins  de 
huit  années  pour  étudier  en  autant  de  volumes  tous  les  embran- 
chements du  Règne  animal. 

Fuissions-nous  avoir  la  force  d'aller  jusqu'au  bout  ! 


1er  novembre  1895. 


AVIS    AU    LECTEUR 


Dans  toutes  les  descriptions  anatomiques  ranimai  est  supposé 
placé  verticalement,  la  tète  en  haut,  la  face  ventrale  en  avant.  Les 
termes  haut,  bas,  avant,  arrière  ont  donc,  dans  l'ouvrage  entier  et 
sans  exception,  les  significations  qu'implique  cette  orientation.  Les 
termes  droit  et  gauche  s'appliquent  toujours  à  l'animal  décrit  sans 
tenir  compte  de  la  position  de  l'observateur.  Quand  il  y  a  avantage  à 
rapporter  l'orientation  de  quelque  partie  au  corps  de  l'animal  plutôt 
qu'aux  dimensions  de  l'espace,  nous  employons  les  expressions 
clistal  et  proximal  signifiant,  celle-ci  plus  près  du  centre  et  celle- 
là,  plus  près  de  la  périphérie,  céphalique  ou  caudal  signifiant  plus 
près  de  la  tète  ou  plus  près  de  la  queue.  Pour  désigner  les  plans 
principaux  suivant  lesquels  l'animal  peut  être  supposé  coupé,  ou  sur 
lesquels  on  peut  projeter  des  organes,  nous  employons  les  mots  : 
sagittal  pour  le  plan  médian-vertical,  dorso-ventral,  coronal  ou 
frontal  pour  le  plan  vertical  allant  de  droite  à  gauche  et  trans- 
versal pour  l'un  quelconque  des  plans  horizontaux  perpendiculaires 
à  Yaxe  vertical  déterminé  par  l'intersection  des  précédents. 

Les  dimensions  sont  exprimées,  suivant  leur  nature  en  mètres, 
millimètres  ou  microns  (millièmes  de  millimètres)  représentés  par 
les  lettres  m,  mm  ou  p.  Toutes  les  fois  qu'aucune  lettre  ne  précise 
l'unité  employée  c'est  du  millimètre  qu'il  s'agit. 

Les  figures  qui  illustrent  l'ouvrage  appartiennent  à  trois  caté- 
gories. Les  unes,  et  ce  sont  les  plus  nombreuses,  sont  des  schémas 
dressés  par  nous  de  toutes  pièces  d'après  les  descriptions  et  les  des- 
sins des  auteurs  :  elles  sont  marquées  (Sch.).  D'autres  sont  em- 
pruntées aux  auteurs  ;  nous  l'indiquons  par  le  nom  de  l'auteur  pré- 
cédé de  l'abréviation  (d'ap...)Ex.  :  (d'ap.  Frenzel).  D'autres,  enfin, 


XX  AVIS    AU    LECTEUR 


sont  empruntées  aussi  à  des  auteurs  mais  modifiées  soit  pour  faire 
disparaître  dans  la  représentation  d'un  genre  quelque  caractère  pure- 
ment spécifique,  soit  pour  mettre  en  lumière  quelque  trait  de  struc- 
ture qui  nous  semblait  peu  clair  dans  la  figure  originale.  Nous  ne 
pouvions  ni  prendre  pour  nous,  ni  infliger  à  l'auteur  de  la  figure 
qui  nous  servait  de  modèle  la  paternité  de  telles  figures.  Nous  les 
avons  indiquées  en  faisant  précéder  le  nom  de  Fauteur  des  lettres 
im.  (Ex.  :  im.  Carpenter)  pour  rappeler  que  nous  avons  imité,  sans 
la  copier  tout  à  fait,  la  figure  de  cet  auteur. 

Nous  avons  mis  partout  les  noms  d'auteurs  en  toutes  lettres  et 
entre  parenthèses  ayant  plusieurs  fois  constaté  les  obscurités  qui 
résultent  des  autres  manières  de  faire.  Les  termes  taxonomiques 
non  suivis  d'une  indication  entre  parenthèses  sont  ceux  que  nous 
proposons  soit  comme  nouveaux,  lorsque  nous  établissons  un  grou- 
pement auquel  on  n'avait  pas  songé,  comme  le  sous-ordre  de  Scaiotri- 
chides  par  exemple;  d'autres,  beaucoup  plus  nombreux,  sont  ceux 
des  termes  anciens  dont  nous  avons  modifié  la  désinence  comme 
nous  l'avons  indiqué  dans  la  préface. 

L'ouvrage  contient,  outre  les  tableaux  synoptiques  des  pages  527 
et  suivantes  qui  pourront  rendre  des  services  pour  les  recherches, 
cinq  tables,  une  méthodique  au  commencement  et  quatre  à  la  fin. 
De  ces  dernières  une  est  l'index  bibliographique  auquel  renvoie  les 
chiffres  entre  crochets  à  la  suite  des  noms  d'auteurs  en  petites 
capitales,  la  seconde  est  la  table  des  mois  techniques,  la  troisième, 
celle  des  noms  des  hôtes  des  parasites,  la  dernière  et  la  plus  im- 
portante  est  l'index  générique  des  Protozoaires. 

L'usage  des  premières  se  comprend  sans  explications. 

Pour  la  dernière,  quelques  indications  sont  nécessaires  pour  en 
faciliter  l'usage. 

Cette  table  contient  deux  sortes  de  caractères  :  l'un  plus  gros 
pour  les  noms  de  groupes,  l'autre  "plus  petit  pour  les  noms  de 
genres.  Dans  chacune  des  deux  séries  on  trouvera  deux  sortes  de- 
noms.  Les  uns,  sans  parenthèses,  alignés  au  bord  de  la  colonne,  sont 
ceux  des  groupes  adoptés  ou  des  genres  décrits  dans  cet  ouvrage. 
Les  autres,  entre  parenthèses  et  en  recul  sur  l'alignement  de  la 
colonne,  désignent  les  synonymes  soit  des  groupes  soit  des  genres 
décrits  et  chaque  synonyme  est  suivi  d'un  mot  sans  parenthèses  qui 
est  le  nom  du  groupe  ou  du  genre  dont  il  est  synonyme  et  qui  est  décrit 


AVIS    AU    LECTEUR  XXI 


dans  l'ouvrage  à  la  page  indiquée  par  le  numéro  qui  suit  son  nom 
à  sa  place  alphabétique 

Cela  permet  de  trouver  immédiatement  les  noms  des  genres  et  des 
groupes  non  acceptés  dans  cet  ouvrage  et  relégués  par  nous  en 
synonymie.  Mais  il  fallait,  en  outre,  faire  l'opération  inverse  et  indi- 
quer, pour  chacun  des  groupes  et  des  genres  acceptés  par  nous,  les 
noms  synonymes  admis  par  d'autres  auteurs.  D'ordinaire,  c'est  dans  le 
corps  du  texte  que  se  trouvent  ces  indications.  Il  nous  a  paru  pré- 
férable de  les  reléguer  à  la  table  et  nous  les  avons  placées  entre 
parenthèses  à  la  suite  des  noms  acceptés  par  nous,  après  le  numéro 
indiquant  le  renvoi  au  texte. 

Dans  la  détermination  des  synonymes,  nous  n'avons  cité  chaque 
terme  qu'une  fois,  à  l'occasion  du  genre  avec  lequel  il  se  confond 
le  plus  complètement,  sans  nous  inquiéter  s'il  a  été  aussi  employé 
comme  équivalent  partiel  de  quelque  autre  genre.  Notre  but,  en 
effet,  était  moins  de  donner  une  synonymie  complète  (ce  qui 
est  l'affaire  des  ouvrages  plus  spéciaux)  que  de  fournir  au  lec- 
teur une  liste  de  termes  aussi  complète  que  possible,  atin  de  ne 
jamais  le  laisser  sans  aucun  renseignement  sur  les  noms  de 
genres  ou  de  groupes  qu'il  peut  avoir  occasion  de  chercher  dans 
cette  table. 

Enfin,  pour  fournir  une  liste  alphabétique  des  Protozoaires 
parasites  sans  ajouter  encore  une  table  aux  précédentes,  nous  avons, 
dans  l'index  générique,  marqué  d'un  astérisque  les  noms  des  genres 
parasites.  Dans  cette  liste  nous  avons  marqué  de  l'astérisque  non 
seulement  les  parasites  vrais  permanents  ou  temporaires,  mais  aussi 
toutes  les  formes  commensales  et  celles  qui  ne  demandent  à  l'hôte 
qu'un  support  ou  un  abri,  estimant  qu'il  valait  mieux  prendre  le 
terme  parasite  dans  son  acception  la  plus  large,  laissant  à  chaque 
lecteur  le  soin  d'éliminer  les  formes  dont  il  ne  voudrait  pas  tenir 
compte  au  point  de  vue  où  il  s'est  placé. 


TABLE   DES   MATIÈRES 


Préface vu 

Avis  au  lecteur xix 

PREMIÈRE    PARTIE 
LA   CELLULE  ET   SES   FONCTIONS 

I.  —  Structure  de  la  Cellule 4 

1.  Le  cytoplasma 5 

2.  Le  noyau 7 

3.  Le  centrosome  et  la  sphère  attractive 11 

4.  Les  organes  accidentels  du  cytoplasma 12 

5.  La  membrane 12 

II.  —  Composition  chimique  de  la  cellule 15 

III.  —  Physiologie  de  la  cellule 18 

1.  Travail  de  la  cellule 19 

A.  Produits  de  la  cellule 19 

B.  Mouvements  de  la  cellule 21 

2.  Nutrition  de  la  cellule 23 

A.  Assimilation 23 

B.  Accroissement 20 

3.  Reproduction  de  la  cellule 26 

A.  Division  indirecte  ou  mitose 27 

1.  Division  du  noyau 27 

a.  Prophase 27 

b.  Métaphase 31 

c.  Anaphase 32 

Rapports  des  chromosomes  avec  les  Glaments 35 

Origine  de  filaments  des  fuseaux 35 

Permanence  des  chromosomes.  36 

2.  Division  du  corps  cellulaire 36 

B.  Division  directe  ou  amitose 37 

Relation  entre  les  divisions  directe  et  indirecte .  ....  37 

Théories  sur  la  division  cellulaire .38 

4.  Conjugaison 40 

A.  Conjugaison  totale il 

B.  Conjugaison  nucléaire                               43 

5.  Fécondation 44 

Préparation  et  maturation  des  produits  sexuels 44 

1.  Division  réductrice 45 

a.  Spermatogénèse  et  spermatozoïde 45 

b.  Ovogénèse  et  œuf  mûr 46 

2.  Réduction  chromatique 48 

3.  Modifications  cytoplasmiques 49 

4.  Fécondation 51 

Théories  des  globules  polaires 


XXIV  TABLE    DES    MATIERES 


DEUXIEME   PARTIE 
LES    PROTOZOAIRES 

i»  Classe.  —  RHIZOPODE3 RHIZOPODIA 59 

Type  morphologique 59 

Structure 00 

Physiologie 62 

La  question  des  Monères      65 

lre  Sous-Classe.  —   Protéomyxés       Proteomyxise 00 

1er  Ordre.  —  Acyslosporés Acyslosporida 00 

Type   morphologique 66 

Genres 07 

2e   Ordre.  —  Azoosporés Azoosporida 09 

Type    morphologique 69 

Genres 70 

3e   Ordre.  —  Zoosporés Zoosporida 72 

Type   morphologique 72 

Genres 74 

2e  Sous-Classe.  —  Mycétozoaires /Wycefozoar/ae 77 

1er  Ordre.  —  Pseudoplasmodiés Pseudoplasmodida 77 

Type    morphologique 77 

Genres 78 

2°   Ordre.  —  Filoplasmodiés. Filoplasmodida  \ 

ou                                                vel              '■    79 

Labyrinlhulés Labyrinthulida  ) 

Type  morphologique 79 

Genres 81 

3e  Ordre.  —  Euplasmodiés Euplasmodida  (Myxomycètes) 83 

Type   morphologique 83 

Genres 85 

3e  Sous-Classe.  —  Amœbiens Amœbise 89 

1"'  Ordre.  —  Gymnamœbiens Gymnamœbida 89 

'  Type  morphologique 89 

Structure 89 

Physiologie 93 

Genres 98 

2e  Ordre.  —  Thécamœbiens Thecamœbida. loi 

Type  morphologique LOI 

Genres 102 

i'  Sous-Classe.  —  Foraminifères Foraminiferix 107 

1er  Ordre.  —  Imperforés r  .  Imperforida 107 

Type  morphologique 107 

1er  Sous-Ordre.  —  Gromides Gromidœ 109 

Type  morphologique 109 

Genres 110 

2e   Sous-Ordre.  —  Miliolides Miliolidx 117 

Type  morphologique 117 

Genres 121 

3e  Sous-Ordre.  —  Arénacés Arenacidae. .         127 

Type  morphologique 127 

jro  Tribu.  —  Astrorhizines Astrorhizina. 128 

2e    Tribu.  —  Liluolines .   Lituolirià 132 


TABLE    DES    MATIERES  XXV 

2e  Ordre.  —  Perforés Perforida 135 

Type  morphologique 135 

Ier  Sous-Ordre.  —  Lagénides Lagenidse 136 

Type  morphologique 136 

(  ?<  nres ' 136 

2e    Sous-Ordre.  —  Chilostomellides. .  Chilostomellidœ 138 

Type  morphologique 138 

Genres 138 

3e    Sous-Ordre.  —  Textularides Textularidœ 139 

Type  morphologique 139 

Genres 139 

4e    Sous-Ordre.  —  Globigérinides   .    .   Globigerinidœ 141 

Type  morphologique 141 

Genres 141 

5e    Sous-Ordre.  —   Rotalides Rotalidae 143 

Type  morphologique 143 

Genres 144 

6e    Sous-Ordre.  —  Nummulitides Vummulitidse 147 

Type  morphologique 147 

Gt  nres.  147 

Appendice  aux  Foraminifères 153 

Stromatoporiens Stromatoporea 153 

Réceplaculiens Receptaculea L53 

Testamœbiformiens Testamœbiformea 154 

Eozoon 155 

5e  Sous-Classe.  —  Héliozoaires Heliozoariœ 156 

Type  morphologique 156 

Structure 156 

Physiologie 158 

1er  Ordre.  —  Aphrothoracides Aphrothoracida 163 

2e   Ord  re.  —  Chlamydophorides (  'hlamydophorida 166 

3e    Ordre.  —  Chalarothoracides.  ( 'halarothoracida 167 

4e    Ordre.  —  Desmothoracides Desmothoracida 168 

6e  Sous-Classe.  —  Radiolaires Rad/o/ar/ae 109 

Type  morphologique 169 

Structure 170 

Physiologie 172 

Squelette 17  i 

1er  Ordre.  —   Péripyiaires Peripylida 176 

1er  Groupe.  —  Monoeyttaires Monocyttarea    176 

Typje  morphologique '  176 

1er  Sous-Ordre.  —  TLalassicollides.  . .    Thalassicollidse 177 

Type  morphologique 177 

Genres 177 

2eSous-Ordre.  —  Thalassosphérides.    Thalassosphseridœ 178 

Type  morphologique 178 

Genres \  78 

3e    Sous-Ord  re.  —  Sphéroïdes Sphaeroidse 179 

Type  morphologique 179 

Genres 179 

4e   Sous-Ordre.  —  Prunoïdes Prunoidx 184 

Type  morphologique 184 

Genres 1-84 


XXVI  TABLE    DES    MATIERES 

5e   Sous-Ordre.  —  Discoïdes Discoidœ 187 

Type  morphologique 187 

Genres 187 

6e   Sous-Ordre.  —  Larcoïdes Larcoidex 191 

Type  morphologique 191 

Genres 192 

2e  Groupe.  —  Polycyttaires Polycyttarea 195 

Type  morphologique 195 

Structure 196 

Physiologie 197 

Evolution 197 

1er  Sous-Ordre.  —  Collozoïdes CoUozoidœ 201 

2e    Sous-Ordre.  —  Sphérozoïdes Sphœrozoidœ 202 

3e   Sous-Ordre.  —  Collospliérides. .  . .  Collosphœridae    203 

2e  Ordre.  —  Actipylaires ictipylida     j 

ou  vel  i 204 

Acanthaires Acantharida  ) 

Type  morphologique 204 

1er  Sous-Ordre.  —  Acanthonides Acanthonidse 208 

Type  morphologique 208 

Genres 208 

2e    Sous-Ordre.  —  Sphérophractides.  Sphserophractidœ 209 

Type   morphologique 209 

Genres 210 

3e    Sous-Ordre.  —  Prunophraclides. .  Prunophractidse 212 

Type  morphologique 212 

Genres 212 

4e    Sous-Ordre.  —  Aclinélides Actinelidse 213 

Type   morphologique 213 

Genres. 214 

3e  Ordre.  —  Monopylaires Monopylida 215 

Type  morphologique 215 

1"'  Sous-Ordre.  —  Nassoïdes Wassoidse.  ...  : 217 

Type  morphologique 217 

Genres ' 217 

2e   Sous-Ordre.  —  Plectoïdes Plecioidœ 217 

Type  morphologique 217 

Genres 218 

3e   Sous-Ordre.  —  Stéphoïdes Stephoidse 219 

Type  morphologique 219 

Genres 219 

4e    Sous-Ordre.  —  Cyrloïdes *. . .  Cyrloidx 222 

Type  morphologique 222 

Genres 224 

5e    Sous-Ordre.  —  Spyroïdes Spyroidae 233 

Type  morphologique 233 

Genres 233 

6e    Sous-Ordre.  —  Potryoïdes Botryoidae   235 

Type  morphologique 23.) 

Genres 235 

4e  Ordre.  —  Phœodariés Ph/eodaridct  ) 

ou  vel  > 23(3 

Cannopylaires (  'annopylida  ) 

Type  morphologique 23G 


TABLE    DES    MATIERES  XXVII 

1er  Sous-Ordre.  —  Phœocystides Phseocyslidœ 240 

Type  morphologique 240 

Genres 241 

2e    Sous-Ordre.  —  Phœosphérides  .  .  .   PHteosphœridœ 242 

Type  morphologique 242 

Genres 242 

3e    Sous-Ordre.  —  Pheeogromides. . .  .  Phseogrom'idse 244 

Type  morphologique 244 

Genres. 2  i  i 

4r   Sous-Ordre.  —  Phaeoconchides. .  .  Phaeoconchidse 247 

Type  morphologique 2 17 

Genres 248' 

Appendice  aux  Rhizopodes 251 

Taxopodes Taxopodea 251 

2«  Classe.  —  SPOROZOAIRES SP0R0Z0ARIA      254 

Type  morphologique. . 254 

1"  Sous-Classe.  —  Rhabdogéniens Rhabclogenix 255 

Type  morphologique 255 

1er  Ordre.  —  Brachycystides Brachycyslida 255 

Type  morphologique 255 

1er  Sous-Ordre.  —  Grégarinides Crregarinidse 256 

Type  morphologique 256 

Structure 256 

Physiologie 259 

lre  Tribu.  —  Céphalines Cephalina \ 

ou                                  vel                i   209 

Polycystines Polycyslina. .  .  .  ) 

2U   Tribu.  —  Acéphalines Acephalina  ...  .\ 

ou                                vel              >   274 

Monocystines Monocystina  .  . .) 

Type  morphologique 274 

Genres 276 

2^  Sous-Ordre.  —  Coccidides Coccididx 278 

Type  morphologique 278 

Structure 279 

Physiologie 279 

Genres 282 

3e  Sous-Ordre.  —  Hémosporides. ....   Rsemosporidae 284 

Type  morphologique 284 

Structure 284 

Physiologie 285 

Genres 286 

4e  Sous-Ordre.  —  Gymnosporides. .  .  .   Gymnosporidae 286 

Type  morphologique 286 

Structure 286 

Physiologie 287 

Genres 287 

2e  Ordre.  —  Dolichocystides Dolichocystidct 289 

Type  morphologique 289 

Sous-Ordre.  —  Sarcosporide.s Sarcosporidx 289 

Type  morphologique 289 

Genres "<-^" 


XXVIII  TABLE    DES    MATIERES 

2e  Sous-Classe.  —  Amœbogéniens Amœbogenia 291 

Ordre.  —  Nématocystides Nematocystida 29i 

Sous-Ordre.  —  Myxosporides Myxosporidœ 2VI 

Type  morphologique 291 

Structure 291 

Physiologie 292 

Genres 295 

Appendice  aux  Sporozoaires 298 

Tubes  parasites  des  Articulés 298 

Amœbosporidies 299 

Serumsporidies 30o 

Amœbiens  de  Sagitta 300 

Parasites  de  la  vaccine,  de  la  variole,  de  l'herpès  zoster 300 

Parasites  de  la  fièvre  du  Texas 300 

Parasites  de  l'hémoglobinurie  des  bestiaux 300 

Parasites  du  molluscum  contagiosum 300 

Parasites  de  la  psorospermose    folliculaire  végétante   ou  maladie  de 

Darier 300 

Parasites  de  la  maladie  de  Paget 300 

Parasites  trouvés  dans  certaines  thoracentèses 300 

Parasites  de  certaines  cirrhoses 300 

Parasites  des  mélanosarcomes  et  des  cirrhoses  biliaires 301 

Parasites  du  cancer 301 

Sur  le  prétendu  dimorphisme  des  Sporozoaires 302 

3-  Classe.  —  FLAGELLÉS FLAGELUA 303 

Type  morphologique 303 

Structure 303 

Physiologie 30o 

1™  Sous-Classe.  —  Euflagellés Euflagellix 318 

1er  Ordre.  —  Monadides Monadida 319 

Type  morphologique 319 

1er  Sous-Ordre.  —  Oligomasligides  .  .   Oligomastigidas 320 

Ire  Tribu.  —  Acraspédines icraspedina 320 

Type  morphologique- 320 

Genres 321 

2e    Tribu.  —  Craspédines Craspedina  \ 

ou  vel  i 327 

Choano-Plagellés.  .  .  Choanoflagellina) 

Type  morphologique 327 

Genres 332 

2e  Sous-Ordre.  —  Hétéromastigides. .  Heleromastigidx 334 

Type  morphologique 334 

Genres 335 

3e  Sous-Ordre.  —  Polymastigides.    . .   Polymastigidse  337 

Type  morphologique 337 

Ire  Tribu.  —  Astomines Astomina 338 

Type  morphologique 338 

Genres 338 

2e    Tribu.  —  Monostomines Monostomina 339 

Type  morphologique 339 

Genres 339 

3°    Tribu.  —  Distomines Distomina 340 

Type  morphologique 340 

Genre* 341 


TABLE    DES   MATIÈRES  XXIX 

4e   Tribu.  —  Trichonymphines. .   Trichonymphinâ 342 

Type  morphologique 342 

Genres 343 

Appendice  aux  Trichonymphinâ 344 

2e  Ordre.  —  Euglénides Euglenida 345 

Type  morphologique 345 

|rc  Tribu.  —  Astasines istasina. .    346 

Type  morphologique- .  . 34(3 

Genres 347 

2e    Tribu.  —  Euglénines Euglenina 348 

Type  morphologique 348 

Genres 349 

3e   Tribu.  —  l'éranémines Peranemina 351 

Type  morphologique 351 

Genres 351 

3e  Ordre.  —  Phytoflagellides Phytoflagellida 354 

lie  Tribu.  —  Chloromonadines.   .  (  'hloromonadina 354 

Type  morphologique 354 

Genres 355 

2e  Tribu.  —  Chromomonadines. .  Chromomonadina 355 

Type  morphologique 355 

Genres 356 

3e  Tribu.  —  Chlamydomonadines  Chlamydomonadina 360 

Type  morphologique 360 

Genres. 362 

4*=    Tribu.  —  Volvocines Volvocina.  364 

Type  morphologique 364 

Structure 36  i 

Physiologie 365 

Genres 367 

2e  Sous-Classe.  —  Silicoflagellés Silicoflagellix 371 

Type  morphologique 371 

Genres 372 

3e  Sous-Classe.  —  Dinoflagellés Dinoflagellix 373 

Type  morphologique 373 

Structure 3/5 

Physiologie 377 

1er  Ordre.  —  Adinides Adinida 381 

Type  morphologique 381 

Genres 381 

2e    Ordre.  —  Diniférides Diniferida 382 

Type  morphologique 382 

Genres 382 

3e  Ordre.  —  Polynidides Polydinida 386 

Appendice  387 

Erylkropsis 387 

4e  Sous-Classe.  —  Cystoflagellés Cystoflagellix 389 

Type  morphologique 389 

Structure <$°  J 

Physiologie *'* 

Genres 396 

5e  Sous-Classe.  —  Catallactes Catallactiae 398 

Appendice  aux  Flagellés  (Maupasia) 400 

4«  Classe.  —  INFUSOIRES INFUSORIA 401 


XXX  TABLE    DES    MATIERES 

lrc  Sous-Classe.  —  Ciliés Ciliae 401 

Type  morphologique 401 

Structure 401 

Physiologie  . 412 

1er  Ordre.  —  Holotrichides Holotrichida 430 

1er  Sous-Ordre.  —  Gymnostomides  . .   Gymnostomidse 431 

Type  morphologique 431 

Genres 435 

2U    .Sous-Ordre.  —  Hyménostomides  .  Hymenostomidse 444 

Type  morphologique.      -  444 

Genres.  445 

2u  Ordre.  —  Hétérotrichides Heterotrichida      453 

Type  morphologique 453 

1er  Sous-Ordre.  —  Polytrichides Polytrichidœ 457 

Type  morphologique- 457 

Genres 458 

2e    Sous-Ordre.  —  Oligotrichides Oligolrichidse 465 

Type  morphologique 465 

Genres 465 

3e  Ordre.  —  Hypotrichides Hypotrichida 470 

Type  morphologique 470 

Genres 473 

4U  Ordre.  —  Périlrichides Peritrichida 478 

1er  Sous-Ordre.  —  Scaiotrichides  ou  Péri- 

trichides  sénestres Scaiotrichidee 479 

2''    Sous-Ordre.  —  Dexiotrichides  ou  Pé- 

ritrichides  dextres Dexiolrichidee. 483 

Type  morphologique 483 

Structure 483 

Physiologie 486 

Genres 489 

2e  Sous-Classe.  —  Tentaculifères Tentaculiferiœ  \ 

ou  vel  500 

Suceurs Suctorix         ) 

Type  morphologique 500 

Structure 500 

Physiologie oOo 

Genres 508 

LES   PROTOZOAIRES  CONSIDÉRÉS  DANS  LEUR  ENSEMELE 517 

I.  —  Caractères  distinctifs   des  animaux  et  des  plantes 517 

II.  —  Caractères  généraux   des  Protozoaires 5*1 

m.  —  Tableaux   synoptiques    de  la  classification   des  Protozoaires 527 

Index  bibliographique 533 

Table  des  mots  techniques 545 

Table  des  hôtes  des  parasites 550 

Index  générique  des  Protozoaires 553 


LA  CELLULE 


ET 


LES  PROTOZOAIRES 


PREMIERE   PARTIE 


LA  CELLULE  ET  SES  FONCTIONS 

RÉSUMÉ    DE    CYTOLOGIE   GÉNÉRALE 


Tout  ce  qui  vit  n'est  que  cellules. 

Il  n'est  guère  douteux  qu'il  y  a  eu  autrefois,  et  il  est  possible  qu'il 
existe  encore  aujourd'hui,  des  masses  protoplasmiques  vivantes,  sans 
formes  ni  dimensions  définies,  non  encore  différenciées  en  cellules.  Mais, 
cela  mis  à  part,  on  peut  dire  que  la  cellule  est  l'unité  organique  uni- 
verselle. Nous  proposons  de  la  définir  de  la  manière  suivante  qui  nous 
paraît  bien  rendre  ce  qu'il  y  a  d'essentiel  dans  sa  conception.  La  cellule 
est  f organe  protoplasmique  le  plus  simple  qui,  ayant  une  forme  propre 
et  une  taille  déterminée,  soit  capable  de  vivre  seul ,  ou  n  ait  besoin  de  s'asso- 
cier qu'à  ses  semblables  pour  former  des  êtres  capables  de  vie  indépendante. 
Elle  constitue  à  elle  seule  les  êtres  simples  dits  unicellulaîres  et,  en  se 
multipliant,  elle  forme  les  plus  compliqués.  Même  les  parties  qui,  chez 
les  uns  et  les  autres,  semblent  le  plus  étrangères  à  sa  nature  dérivent 
d'elle.  Nous  montrerons,  en  temps  et  lieu,  que  les  capsules,  les  coquilles, 
les  masses  gélatineuses  où  divers  Protozoaires  abritent  leur  corps,  que 
la  substance  fondamentale  du  cartilage  et  des  os  des  Métazoaires,  et  la 
partie  liquide  de  leur  sang,  etc.,  que  tout  cela  n'est  que  produits  cellu- 
laires de  natures  variées  ;  en  sorte  que  tout  ce  qui,  chez  les  êtres 
vivants,  n'est  pas  directement  cellule  dérive  de  la  cellule. 

On  conçoit,  dès  lors,  que  l'étude  de  la  cellule  en  général  est  le  préli- 
minaire obligé  de  tout  ouvrage  de  zoologie. 

Nous  étudierons  donc  d'abord  la  cellule  et  ses  fonctions  :  mouvements, 
sécrétion,  assimilation,  accroissement,  division,  conjugaison.  Après  cela, 
nous  serons  en  état  d'aborder  l'étude  des  Protozoaires.  Mais  pour  les 
Métazoaires,  il  n'en  est  pas  tout  à  fait  de  même,  car  chez  eux  les  cellules 
s'associent  en  tissus  et,  pour  cela,  se  différencient  dans  des  sens  très 
variés,  se  spécialisant  de  manière  à  mieux  accomplir  certaines  de  leurs 
fonctions  générales,  mais  dégénérant  d'un  autre  côté  au  point  de  ne 
pouvoir  vivre  seules,  sans  le  secours  des  autres  cellules  de  l'organisme. 
Ces  différenciations  spéciales,  si  utiles  à  l'ensemble,   sont  fatales  aux 


LA    CELLULE 


éléments  qui  les  subissent,  en  ce  sens  qu'elles  suppriment  la  capacité  de 
reproduction  indéfinie  qu'ils  possédaient  auparavant.  Il  en  résulte  qu'en 
se  perfectionnant  l'organisme  cellulaire  se  condamne  à  mort,  et  ce  serait 
en  même  temps  la  mort  de  l'espèce  si  certains  de  ses  éléments  ne  res- 
taient indifférenciés  et  capables  de  survivre  et  de  reproduire  l'être  entier, 
ou  plutôt  ne  se  différenciaient  dans  un  sens  tout  particulier  pour  mieux 
assurer  sa  reproduction.  C'est  là  l'origine  des  éléments  reproducteurs 
dont  les  plus  simples  sont  les  spores. 

D'autre  part,  c'est  un  fait  général,  presque  universel  chez  les  êtres 
vivants  que,  de  temps  en  temps,  deux  individus  se  fusionnent  en  un  seul. 
Toute  la  race  acquiert,  de  ce  fait,  un  regain  de  vie  et  d'activité.  Chez  les 
Protozoaires,  cette  fusion  est  facile  puisqu'ils  sont  réduits  à  une  seule 
cellule  :  elle  constitue  leur  conjugaison.  Chez  les  Métazoaires,  la  conju- 
gaison des  deux  corps  pluricellulaires,  cellule  à  cellule,  serait  impossible; 
aussi  prend-elle  place,  dans  leur  cycle  évolutif,  au  moment  où  ils  sont 
unicellulaires,  c'est-à-dire  représentés  par  leur  élément  reproducteur. 
La  conjugaison  des  éléments  sexuels  devient  la  fécondation. 

Ainsi  nous  devrions,  pour  être  absolument  méthodiques,  décrire  ici 
la  conjugaison  et  n'étudier  la  fécondation  qu'au  moment  d'aborder  les 
Métazoaires.  Mais  ce  serait  séparer  deux  choses  qui  sont  unies  par  des 
transitions  insensibles  et  qui  demandent  à  rester  ensemble.  Nous  join- 
drons donc  l'histoire  de  la  fécondation  avec  ses  préliminaires,  prépara- 
tion et  maturation  des  produits  sexuels,  à  celle  de  la  cellule,  et  cela 
constituera  un  chapitre  assez  complet  de  cytologie  générale  (*)  qui  sera 
une  utile  introduction  à  l'étude  de  la  zoologie. 

I.  —  STRUCTURE  DE  LA  CELLULE 

Plus  encore  que  les  formes  animales  appartenant  à  un  même  groupe 
naturel,  la  cellule  est  variable.  La  taille,  la  forme,  la  structure,  les  fonc- 
tions, tout  varie  en  elle  à  un  degré  extrême.  Aussi  devons-nous  appli- 
quer dès  maintenant  à  son  étude  la  méthode  d'exposition  dont  nous 
avons  montré  les  avantages  dans  la  préface  de  cet  ouvrage.  Nous  allons 
prendre  une  cellule  idéale,  aussi  complète  que  possible,  et  la  décrire  en 
elle-même,  quitte  à  indiquer  dans  les  notes  en  quoi  les  diverses  cellules 
réelles  diffèrent  de  ce  type. 

Notre  cellule  est  un  petit  corps,  irrégulièrement  arrondi,  mesurant 
quelques  centièmes  de  millimètres,  translucide,  très  délicat,  juste  assez 
ferme  pour  conserver  sa  forme  propre  tant  qu'il  n'est  pas  comprimé  (*). 


(J)  La  taille  des  cellules  est  extrêmement  variable.  Certains  spermatozoïdes  n'ont 
pas  plus  de  1/2  \j..  Le  jaune  de  l'œuf  des  oiseaux  n'est  qu'une  énorme  cellule,  celui 

(*)  Cependant,   en   raison   de  la   nature  de  cet   ouvrage,   nos  descriptions  s'appliquent  plus 
spécialement  à  la  cellule  animale. 


STIU'CTUKE    DE    LA    CELLl'LE 


Un  examen  rapide  au  microscope  nous  la  montre  (fig\  1)  composée 
des  parties  suivantes  que  nous  allons  successivement  étudier  :  1°  une 
mince  membrane  protectrice  l'entourant 
de  toutes  parts;  2°  un  corps  ou  cytoplasma 
formant  essentiellement  sa  masse;  3°  un 
noyau,  globule  sphérique,  pâle,  plus  réfri- 
gent  que  le  reste,  situé  au  centre  ou  non 
loin  de  lui  ;  4°  un  eentrosome,  globule  beau- 
coup plus  petit  que  le  précédent,  qui  ne  se 
montre  nettement  et  n'entre  en  activité 
qu'au  moment  de  la  division  ('). 


1.     LE    CYTOPLASMA. 


mbc 


Cellule  idéale  (Sch.). 


etrs., eentrosome  :  cytop. ,  cytoplasme  : 
inl>5f.,  membrane  nucléaire;  mbc. 
membrane  cellulaire;  îf-,  noyau. 


Examiné  à  un  faible  grossissement,  le 
cytoplasma  se  montre  sous  l'aspect  d'une 
substance  homogène,  demi-fluide,  trans- 
parente (*). 

Un  examen  plus  minutieux  et  l'emploi  de  réactifs  convenables  per- 
mettent de  distinguer,  dans  le  cytoplasma  en  apparence  homogène, 
diverses  parties  figurées  qui  déterminent  en  lui  une  véritable  structure. 
Ces  parties  figurées  sont  des  fibrilles  et  des  granulations. 

a.  Fibrilles.  —  Les  fibrilles  sont  de  très  fins  filaments  formés  d'une 
substance  plus  dense,  plus  ferme  que  le  reste  du  cytoplasma  et  qui 
sillonnent  celui-ci  dans  tous  les  sens.  Leur  disposition  vraie  est  l'objet 
de  discussions  qui  ne  sont  pas  encore  tranchées. 

Les  uns  croient  qu'elles  forment  un  réseau  (fig.  2),  c'est-à-dire 
qu'elles  se  ramifient,  anastomosent  leurs  branches  et  les  soudent  aux 
points  de  rencontre  ou  nœuds  du  réseau.  La  substance  du  réticulum 
constituerait  le  spongioplasma,  celle  qui  occupe  les  mailles  serait  le 
hyaloplasma.  Les  autres  assurent,  au  contraire,  que  ces  filaments  ne  sont 
ni  ramifiés,  ni  anastomosés,  restent  partout  indépendants  les  uns  des 
autres  et  forment  de  simples  fibrilles. 

Ces  fibrilles  seraient  contractiles  et  on  assure  les  avoir  vues  parfois 


d'Epiornis  devait  être  gros  comme  une  petite  orange.  D'ordinaire,  la  cellule  est 
microscopique  et  mesure  de  l/100e  à  -1/1 0e  de  millimèlre.  La  forme  est  si  variable 
qu'on  ne  saurait  presque  rien  dire  de  général  à  son  sujet.  On  peut  considérer  une 
forme  sphérique  comme  fondamentale  et  primitive.  Mais  cette  sphère  se  transforme 
en  polyèdre  par  pression  réciproque  dans  divers  épithéliums,  en  lamelles  par  tasse- 
ment dans  l'épiderme  et  les  endothéliums,  en  fibres  dans  les  nerfs  et  les  muscles,  etc., 
enfin,  dans  les  leucocytes  ou  chez  les  Rhizopodes,  elle  devient  tout  à  fait  irrégulière 
par  suite  de  prolongements  variés  qu'elle  émet  clans  tous  les  sens. 

1    Chez  les  Protozoaires,  le  eentrosome  n'existe  presque  jamais.  Il  n'a  été  observé 
que  dans  un  nombre  de  cas  extrêmement  restreint,  chez  les  Noctiluques  par  exemple. 
(2)  Nous  appelons  ici  cytoplasma  le  protoplasma  du  corps  cellulaire  pour  l'opposer 
au  nucleoplasma  ou  protoplasma  du  noyau.   Les  Allemands  ne  font  pas  cette  distinc- 
tion et  appellent  protoplasma  ce  que  nous  appelons  cytoplasme. 


6  LA   CELLULE 

se  contracter  dans  la  cellule  vivante.  Leur  ensemble  constituerait  la 
substance  filaire  ou  mitôme,  et  la  substance  dans  laquelle  elles  serpentent 
serait  le  paraplasma.  Ce paraplasma  et  cette  substance  filaire  ne  diffèrent 
donc,  le  premier  du  hyaloplasma  et  la  seconde  du  spongïoplasma,  que 
par  l'idée  que  se  font  de  leur  disposition  et  de  leurs  propriétés  les  auteurs 
qui  ont  proposé  ces  dénominations.  Filaments  du  réseau  ou  fibrilles  sont 
d'ailleurs  d'une  finesse  extrême  :  leur  épaisseur  n'atteint  pas  1;j.. 

b.  Granulations.  —  Le  plasma  homogène  interposé  aux  filaments  ou 
aux  fibrilles  est  parsemé  de  granulations  extrêmement  nombreuses  et 
très  petites,  qui  ont,  pour  la  plupart,  un  diamètre  inférieur  à  lp..  Leur 
taille  est  d'ailleurs  très  inégale.  Elles  ont  l'aspect  de  petites  particules 
formées  d'une  substance  plus  dense  que  le  reste  du  cytoplasma. 

c.  Vacuoles.  —  On  observe  généralement,  dans  le  plasma  qui  baig-ne 
les  filaments  et  les  granulations,  des  vacuoles,  c'est-à-dire  de  petites  cavi- 
tés arrondies  contenant,  non  du  protoplasma,  mais  un  simple  liquide 
aqueux  tenant  en  dissolution  quelques  matières  albuminoïdes  et  surtout 
des  substances  salines.  Ces  vacuoles  sont  extrêmement  variables.  D'or- 
dinaire elles  sont  très  visibles;  parfois,  quand  elles  semblent  absentes, 
un  examen  plus  minutieux  les  fait  découvrir,  mais  si  petites  et  si  serrées 
qu'elles  avaient  par  là  échappé  à  la  vue  (*). 


I1)  Les  observateurs  sont  loin  d'être  d'accord  sur  la  signification  de  toutes  ces 
parties.  La  structure  du  cytoplasma  est  un  des  sujets  les  plus  chaudement  contro- 
versés de  la  cytologie. 

Quelques-uns  le  croient  homogène,  non  qu'ils  nient  l'existence  des  granulations, 
des  vacuoles  ou  même  des  fibrilles,  mais  ils  ne  voient  dans  ces  organes  que  des  parti- 
cularités sans  importance  et  laissent  à  la  substance  amorphe  interposée  le  rôle  essen- 
tiel dans  la  manifestation  des  propriétés.  C'est  principalement  Strasburger  [84]  qui  a 
soutenu  cette  opinion  et  elle  a  encore  beaucoup  d'adhérents  parmi  les  botanistes,  ce 
qui  tient  à  ce  que,  chez  les  plantes,  le  phénomène  si  facile  à  constater  de  la  rotation 
du  cytoplasma  dans  la  cellule  semble  incompatible  avec  une  structure  fixe  quelconque. 
Mais,  dans  ce  cytoplasma  homogène,  Strasburger  distingue  deux  parties,  une  d'im- 
portance secondaire,  nutritive,  le  trophoplasma,  et  une  active  dans  tous  les  phéno- 
mènes essentiels  dont  la  cellule  est  le  s-iège,  le  kinoplasma.  C'est  ce  dernier  qui, 
pendant  la  division,  fournit  les  filaments  des  asters  et  du  fuseau. 

La  théorie  réticulaire  (fig.  2)  est  due  à  Heitzmann  [72]  et  à  Leydig  [85].  C'est  ce 
dernier  qui  a  proposé  les  noms  de  spongioplasma  et  de  hyaloplasma.  Il  se  sépare  de 
Heitzmann  principalement  en  ce  qu'il  accorde  au  hynloplasma  amorphe  le  rôle  essen- 
tiel que  celui-ci  attribuait  aux  filaments  du  réseau. 

La  première  observation  des  fibrilles  est  due  à  Kupffer  [75],  mais  c'est  surtout 
Fi.e.mming  [82]  qui  a  généralisé  la  théorie  de  la  structure  fibrillaire  (fig.  3)  et  c'est  lui 
qui  a  créé  les  dénominations  de  Filarsubstanz  ou  Mitom  et  de  paraplasma.  Ces 
fibrilles  seraient  les  agents  de  la  contractilité  du  protoplasma. 

Personne  ne  nie  l'existence  des  granulations,  car  elles  sont  très  faciles  à  voir  et 
connues  depuis  fort  longtemps.  Mais,  tandis  qu'on  les  considère  d'ordinaire  comme 
des  particules  inertes,  sans  attributions  bien  importantes,  certains  auteurs  sont  d'un 
avis  tout  différent  et  voient  en  elles  la  seule  partie  vraiment  vivante  de  la  cellule,  la 
seule  active  dans  la  manifestation  des  propriétés.  Divers  réactifs,  la  fuchsine  acide 
surtout,  colorent  ces  particules  et  en  font  voir  beaucoup  plus  qu'on  n'en  apercevrait 
sans   cela.  Le  cytoplasma  apparaît  alors  sous   un  aspect  tout  à  fait  nouveau.  Il  se 


STRUCTURE    DE    LA    CELLULE 


2. 


LE    NOYAU 


Le  noyau  (fig-.  7)  de  notre  cellule  se  présente   sous  l'aspect  d'une 
vésicule  pâle,  arrondie,  qui  d'ordinaire  occupe  sensiblement  le  centre 


montre  formé  de  granulations  qui  constituent  la  presque  totalité  de  sa  masse,  le 
hyaloplasma  amorphe  se  réduit  à  une  minime  quantité  de  substance  interposée  entre 
elles,  et  les  fibrilles  elles-mêmes  fig.  4)  apparaissent  comme  n'ayant  pas  d'existence 
réelle  et  formées  de  minimes  granulations  orientées  à  la  file.  Il  semble  qu'en  présence 
de  cet  aspect,  on  soit  autorisé  à  considérer  la  structure  réticulée  ou  fibrillaire  comme 
dépourvue  de  réalité  objective.  La  granulation  devient  le  seul  élément  vivant  du  cyto- 


Fig.  2. 


Fig.  3. 


Fii 


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si- 

Structure  réticulaire  (Sch.).  Structure  fibrillaire  (Sch.).        Structure  granulaire  (Sch.). 

plasma  et  le  facteur  spécifique  des  propriétés  cellulaires.  C'est  ainsi  que  Maggi  [78]  et 
surtout  Altmann  [94],  ainsi  que  ceux  qui  les  ont  suivis,  considèrent  les  choses.  Pour 
marquer  plus  nettement  cette  opinion,  Altmann  substitue  au  nom  banal  de  granula- 
tions celui  de  granules.  La  structure  granulaire  est  pour  lui  la  structure  vraie  du 
cytoplasma. 

Personne,  non  plus,  ne  nie  l'existence  des  vacuoles,  mais,  elles  aussi,  sont  consi- 
dérées en  général  comme  des  accidents  de  structure  sans  signification  spéciale.  Or, 
outre  ces  vacuoles  banales,  on  arrive  à  découvrir  en  employant  de  très  bons  objectifs, 
que  souvent  la  substance  même  du  cytoplasma,  celle  qui  a  l'air  homogène,  est  en 
réalité  criblée  d'une  multitude  énorme  de  vacuoles  extrêmement  petites,  régulières, 
arrondies  ou  subpolyédriques  par  pression  réciproque  (fig.  51.  Ces  vacuoles  élémen- 
taires ont  été  découvertes  par  Kunstlek  [82],  mais  elles  ont  été  surtout  étudiées  par 
Butschli  [92]  qui  a  généralisé  leur  existence,  les  a  appelées  alvéoles  pour  les  distinguer 


Fis.  5. 


Fig.  6. 


5HU 


Structure  alvéolaire  (Sch.). 


Structure  aréolaire  (Sch.). 


des  vacuoles  banales  et  a  conclu  à  une  structure  alvéolaire  générale  du  cytoplasma. 
Pour  lui,  le  réticulum  n'est  que  l'image  négative  du  réseau  des  alvéoles,  les  fibrilles 


8 


LA    CELLULE 


Fis.   7. 


nci 


de  celle-ci  (').  Cette  vésicule  possède  naturellement  une  membrane;  sa 

cavité  est  occupée,  non  par  une 
substance  gélatineuse  comparable  au 
cytoplasma,  mais  par  un  liquide,  le 
suc  nucléaire,  qui  baigne  trois  sortes 
d'éléments  figurés  :  le  réseau  de  li- 
nine,  la  chromatine  et  le  (ou  les) 
nucléole. 

a.  Membrane  nucléaire.  —  La  mem- 
brane nucléaire  est  très  mince, 
hyaline,  parfaitement  tendue  sous 
la  pression  du  suc  nucléaire  et 
sépare  ce  suc  du  cytoplasma  ;  elle 
est  constante  et  ne  disparaît  que 
momentanément,  pendant  une 
courte  phase  de  la  division  cellu- 
laire, pour  se   reformer  aussitôt  après. 


pscU'.v 


Noyau  idéal   (Sch.). 
enchylema;    ncl.,    nucléole;    ncl'., 
nucléole  secondaire;  psd.,  pseudo-nucléole; 
rés.  <-lir.,  réseau  chromatique. 


encliyl. 


n'existent  pas  ou  sont  des  accidents  de  structure  de  la  substance  plasmatique  inter- 
alvéolaire, les  granulations  enfin  existent,  mais  à  titre  de  particules  inertes,  non 
vivantes,  logées  aussi  dans  la  substance  interalvéolaire.  Celle-ci  est  formée  d'une 
matière  albumineuse  vivante  complexe,  tandis  que  le  contenu  des  alvéoles  est  un 
simple  liquide  inerte,  le  chylema. 

Eismond  [oo]  soutient  une  théorie  intermédiaire  qui  tient  le  milieu  entre  l'alvéolaire  et 
la  réticulaire.  Il  y  aurait  un  réticulum  formé,  non  de  filaments,  mais  de  lamelles  proto- 
plasmiques  ramifiées  et  anastomosées,  limitant  des  aréoles  polygonales,  communiquant 
entre  elles  par  le  fait  que  leurs  parois  sont  partout  incomplètes  (fig.  6).  Les  aréoles 
seraient  occupées  par  un  liquide  comparable  au  chylema  :  c'est  la  théorie  aréolaire. 

Tous  ces  aspects  sont  très  réels.  Il  est  incontestable  que  le  cytoplasma  montre 
des  fibrilles,  des  granulations  et  des  alvéoles.  La  difficulté  est  de  savoir  laquelle  de  ces 
structures  est  caractéristique,  et  si  l'une  d'elles  est  essentielle  et  universelle,  tandis  que 
les  autres  ne  seraient  que  des  aspects  sans  réalité  objective  ou  des  dispositions  sans 
importance.  Chacun  tient  à  sa  théorie  et  montre  des  préparations  très  nettes,  mais 
aucun  n'est  arrivé  à  prouver  qu'une  structure  soitseule  réelle,  universelle  et  essentielle 
à  l'exclusion  des  autres.  Il  semble  que  les  résultats  dépendent  autant  des  réactifs 
employés,  que  de  la  nature  des  cellules  observées  et  il  reste  possible  que  la  structure 
soit  tantôt  réticulaire,  tantôt  fibrillaire,  tantôt  alvéolaire.  Quant  aux  granules,  ils 
existent  incontestablement  partout,  mais  leur  signification  reste,  malgré  tout,  très 
problématique.  A  notre  avis,  il  n'y  arien  d'essentiel  dans  ces  dispositions  diverses  qui 
ne  correspondent  qu'à  des  fonctions  spéciales  et  locales  :  le  vrai  facteur  des  propriétés 
générales  de  la  cellule  est  la  substance  chimique  du  proloplasma  dans  toutes  s esparties, 
et  les  fibrilles,  alvéoles  et  granules  sont,  à  titre  égal,  des  différenciations  locales  corres- 
pondant à  des  fonctions  spéciales.  Des  observations  récentes  confirment  cette  opinion  : 
la  cellule  nerveuse  serait  fibrillaire,  la  cellule  glandulaire  alvéolaire,  etc. 

(l)  Cela  n'est  vrai  que  quand  le  cytoplasma  est  sensiblement  homogène.  Quand  il 
contient  une  suffisante  abondance  de  matières  non  protoplasmiques,  réserves  nutri- 
tives, celles-ci  se  rassemblent  vers  un  pôle,  et  le  protoplasma  vers  l'autre,  en  sorte 
que  la  masse  de  chacune  va  en  décroissant  régulièrement  en  sens  inverse  d'un  pôle 
à  l'autre.  0.  Hertwig  [84]  a  montré  que,  dans  ce  cas,  le  noyau  se  rapproche  du  point 
où  il  y  a  le  plus  de  protoplasma.  On  peut  dire  qu'il  occupe  sensiblement  le  centre  de 
gravité  du  cytoplasma  pur  de  la  cellule  :  c'est  la  loi  de  position  du  noyau. 


STRUCTURE    DE    LA    CELLULE 


9 


Fia--  8. 


h.  Suc  nucléaire.  —  Le  suc  nucléaire  ou  enchylema  (enchyl.)  est  un 
liquide  qui  joue  dans  le  noyau  le  même  rôle  que  le  suc  cellulaire  dans 
les  vacuoles  du  cytoplasme.  Il  est,  comme  lui,  formé  d'une  dissolution 
pauvre  en  substances  albumineuses  et  assez  riche  en  sels;  mais  il  est 
en  proportions  beaucoup  plus  grandes  que  ce  dernier  et  forme  la  ma- 
jeure partie  de  la  masse  du  noyau.  Ce  suc,  substance  accessoire,  baigne 
les  éléments  figurés  essentiels. 

c.  Réseau  de  linine.  —  Le  réseau  de  linine  ou  réseau  achromatique  a 
été  ainsi  nommé  parce  que  l'on  a  appelé  linine  sa  substance,  et  que  cette 
substance  est  incolorable  par  les  teintures  ordinaires.  11  est  constitué 
d'une  manière  semblable  au  réseau  filaire  du  cytoplasma.  Ce  sont  des 
filaments  extrêmement  fins,  ramifiés  et  anastomosés  en  réseau,  c'est- 
à-dire  dont  les  différents  brins  aboutissant  à  un  même  point  nodal  sont 
soudés  en  ce  point.  Partout  où  une  branche  rencontre  la  membrane 
nucléaire,  elle  se  soude  à  elle  et  s'y  termine. 

Cependant,  on  n'est  pas  bien  sûr  que  cette  disposition  réticulée  soit 
l'expression  réelle  de  la  nature  des  choses.  Dans 
un  réseau  vrai,  tous  les  brins  ont  la  même 
valeur.  Or  il  est  possible  qu'il  n'en  soit  pas  de 
même  ici.  On  voit,  en  effet  (fig.  8),  au  moment 
de  la  division  du  noyau,  le  réseau  se  rompre  en 
certains  points  de  manière  à  laisser  un  filament 
continu  auquel  restent  appcndus,  comme  de 
petites  ramifications  courtes  et  simples,  les 
restes  de  brins  qui  se  sont  rompus.  On  est  donc 
en  droit  de  se  demander  si  le  réseau  ne  serait 
pas  formé  d'un  long  filament  continu,  pelo- 
tonné, avec  de  petites  branches  secondaires 
établissant  des  anastomoses  temporaires  entre 
ses  différentes  sinuosités.  Même,  dans  certains 
cas,  ce  travail  préparatoire  de  la  division  isole,  non  pas  un  long  fila- 
ment unique,  mais  plusieurs  filaments  déjà  recourbés  en  anse  pour 
constituer  les  futurs  chromosomes.  Dans  ce  cas,  il  faudrait  distinguer 
dans  le  réseau  ces  anses  et  les  filaments  secondaires  des  anastomoses 
temporaires  ('). 

Fig.  9. 


Spirème  en  formation  (Sch.) 


[l]  Toutes  ces  questions  sont  1res  litigieuses.  Nous  donnons 
là  l'opinion  la  plus  ordinaire,  d'après  laquelle  il  y  aurait,  sous 
l'apparence  de  réseau  partait,  des  noyaux  à  filaments  uniques 
et  des  noyaux  constituant  plusieurs  anses,  distinctes.  Ces  der- 
niers sont  appelés  noyaux  de  Rabl.  Dans  ces  noyaux  fig.  9), 
les  anses  sont  orientées  et  ont  toutes  leur  convexité  tournée 
vers  un  des  pôles  du  noyau  où  elles  respectent  un  espace 
occupé  par  une  substance  claire  et  appelé  champ  polaire. 

Strasburger  [84],  Garxoy  [84],  etc.,  ont  émis  l'opinion  que  le 
réseau  n'a  pas  d'existence  réelle.  Le  filament  serait  vraiment       Structure  du  noyau 
unique  et  continu  d'un  bout  à  l'autre  sans  ramifications;  là       d'apr.  Rabl  (Sch.). 


10  LA    CELLULE 

d.  Chromatine. —  Sur  le  réseau  de  linine  sout  disposés  (rés.  chr.)  de 
petits  grains,  formés  d'une  substance  très  avide  de  matière  colorante  et 
qui  a  reçu  pour  cela  le  nom  de  chromaline.  Les  petits  grains  eux-mêmes 
sont  appelés  quelquefois  nucléomicrosomes  pour  les  distinguer  des  micro- 
somes  ou  granulations  du  cytoplasma.  Souvent,  sur  les  points  nodaux  du 
réseau,  la  chromatine  s'accumule  en  masses  un  peu  plus  considérables 
que  l'on  a  appelées  les  corps  nuclèiniens  ou  pseudo-nucléoles  (ncl .). 

Les  rapports  exacts  des  grains  de  chromatine  avec  les  filaments  de 
linine  ne  sont  pas  très  nettement  élucidés.  Souvent  les  premiers 
paraissent  être  simplement  accolés  aux  seconds,  mais  souvent  aussi  ils 
sont  nettement  dans  leur  épaisseur,  et  il  se  pourrait  bien  qu'il  en  fût 
toujours  ainsi.  Leur  diamètre  est  bien  supérieur  à  celui  des  filaments, 
mais  ceux-ci  se  renfleraient  au  niveau  des  grains  pour  les  revêtir  d'une 
mince  couche  de  leur  substance. 

e.  Nucléoles.  —  Libres  dans  le  suc  nucléaire,  à  l'intérieur  des  mailles 
du  réseau  et  sans  attache  avec  lui,  se  trouvent  un  ou  plusieurs  globules 
arrondis  constituant  le  (ou  les)  nucléole  (ncl.).  Quand  il  yen  a  plusieurs, 
il  y  en  a,  d'ordinaire,  un  de  taille  prédominante,  aussi  a-t-on  cru  qu'il 
était  unique.  Lorsqu'ils  sont  multiples,  petits  et  à  peu  près  de  même 
taille,  on  donne  plutôt  à  leur  ensemble  le  nom  de  corps  nucléolaire . 

Cette  structure  compliquée  est  aujourd'hui  admise  par  la  presque 
universalité  des  histologistes.  11  n'y  a,  croyons-nous,  que  Altmann  qui 
la  combatte  pour  étendre  au  noyau  sa  théorie  de  cytoplasma  ('). 


où  l'on  croit  voir  une  ramification,  il  n'y  aurait,  en  réalité,  que  deux  anses  faisant  partie 
du  même  filament  continu,  situées  dans  des  plans  différents,  et  se  croisant  sans  se 
toucher,  ou  du  moins  sans  se  souder.  D'après  G.  Schneider  [91],  au  contraire,  non 
seulement  le  réseau  serait  réel,  mais  il  se  continuerait,  à  travers  jla  membrane  nu- 
cléaire, avec  les  fibrilles  du  cytoplasma. 

[l)  Altmann  [04]  considère  les  petits  îlots  contenus  dans  les  mailles  du  réseau  de 
linine  comme  des  granules,  et  ce  réseau  avec  les  grains  de  chromatine  comme  une 
substance  intergranulaire  sans  importance.  Il  est  parvenu,  en  effet,  à  colorer  exclusi- 
vement le  suc  nucléaire  et  à  y  faire  apparaître  de  petites  masses  arrondies  ou  polyé- 
driques indépendantes.  La  plupart  des  auteurs  pensent  qu'il  n'y  a  là  qu'un  artifice  de 
préparation  par  lequel  il  donne  le  relief  d'images  positives  à  ce  qui  forme  le  fond  du 
tableau,  mais  lui  assure  que  ce  sont  ses  adversaires  qui  font  cette  erreur.  La  question, 
théoriquement,  est  assez  embarrassante  :  si  on  vous  présente  un  damier,  pouvez-vous 
dire  s'il  est  fait  de  cases  noires  sur  un  fond  blanc  ou  de  cases  blanches  sur  un  fond 
noir?  On  pourrait  aussi  considérer  qu'il  y  a  des  cases  blanches  et  des  noires  sur  un 
fond  entièrement  couvert,  et  donner  ainsi  une  demi-satisfaction  aux  deux  parties.  Il 
est  possible  que,  dans  le  cas  présent,  la  vérité  soil  là. 

Presque  tous  les  histologistes  s'accordent  aussi  à  attribuer  à  la  chromatine  et  au 
nucléole  les  rôles  essentiels  dans  les  fonctions  du  noyau. 

On  admet  aussi,  très  généralement  aujourd'hui,  que  le  noyau  estun  organe  conslant 
et  nécessaire  de  la  cellule.  Pendant  longtemps,  on  a  attaché  une  grande  importance 
aux  cytodes  et  aux  Monères  de  Hàckel,  qui  appelait  ainsi  les  formée*  sans  noyau,  cel- 
lules de  tissu  ou  organismes  inférieurs.  (Pour  la  question  des  Monères,  voir  au  type 
morphologique  des  Hhizopodes).  Mais  on  s'est  aperçu  que  cette  prétendue  absence 
s'expliquait  souvent  par  l'imperfection  des  méthodes  ou  des  instruments.  Après  avoir 
découvert  un  noyau  chez  la  plupart   des  Monères  et  des  cytodes  et  même  chez  les 


STRUCTURE  DE  LA  CELLULE 


11 


3.  LE  CENTROSOME  ET  LA  SPHÈRE  ATTRACTIVE 

Tant  que  notre  cellule  est  à  l'état  de  repos,  c'est-à-dire  en  dehors  du 
moment  où  elle  se  prépare  à  se  diviser,  on  ne  voit  généralement  pas, 
dans  son  cytoplasma,  l'organe  dont  il  est  question  ici.  Mais  pendant  la 
division,  on  l'aperçoit  assez  facilement. 

Il  se  compose  de  trois  parties  (fig.  10)  :  au  centre,  un  globule  plus 
dense,  le  centrosome  (ctrs.),  colorable  d'une  façon  intense  par  certains 
réactifs;  autour  de  lui,  une  zone  de  protoplasma  différencié,  la  sphère 
attractive  ou  archoplasma  ;  enfin,  partant  de  la  sphère  comme  les  rayons 
d'un  astre  lumineux  et  s'étendant  plus  ou  moins  loin  dans  le  protoplasma 
ambiant,  des  stries  divergentes  qu'on  appelle  Y  aster  (ast.). 

Quand  la  cellule  repasse  à  l'état  de  repos,  l'aster  s'évanouit  complè- 
tement (fig.  1)  :  il  n'est  qu'un  aspect  dû  à  un  état  des  parties,  qui  cesse 
quand  ces  parties  retombent  dans  l'inaction.  Le  centrosome  et  la  sphère 


Uis.  10. 


Fig.  11. 


ctn 


ast. 


-  ^ɧf!^.l  clrs. 


Vncl. 


Noyau  avec  le  centrosome  et  la  sphère 

attractive  à  l'intérieur    Sch.). 

ast.,  aster;  ctrs.,  centrosome;  ncl.,  nucléole 


"chrs. 

Noyau  avec  le  centrosome  à  l'intérieur 

(Sch.). 

clirs.,  chromosomes;  ctrs.,  centrosome; 
ncl.,  ncl.,  nucléoles. 


semblent  aussi  disparaître  mais,  en  réalité,  ils  ne  font  que  se  cacher  et 
on  peut  généralement  les  retrouver  logés  dans  une  petite  dépression  de 
la  membrane  nucléaire  (fig.  10),  d'où  ils  sortiront  de  nouveau  au  moment 
d'une  division  nouvelle,  pour  reformer  un  nouvel  aster. 

Mais  dans  d'autres  cas,  on  n'arrive  pas  à  les  déceler  à  cette  place  et 
l'on  trouve,  à  l'intérieur  môme  du  noyau  (fig.  11),  un  corpuscule  (ctrs.) 
qui  lui  ressemble  à  tel  point,  que  certains  auteurs,  Brauer  [93]  par 
exemple,  affirment  que  c'est  lui  qui  se  retire  dans  le  noyau  même, 
pendant  le  repos  de  la  cellule,  pour  en  sortir  à  chaque  division  ('). 


Bactéries,  on  a,  par  une  induction  à  noire  avis  un  peu  hâtive,  nié  l'existence 
d'organismes  sans  noyau.  Il  semble  cependant  peu  probable  que  la  cellule  se  soit 
constituée  d'emblée  avec  tous  ses  organes.  La  nucléine  a  dû  exister  dans  la  cellule 
avant  de  se  condenser  dans  un  organe  différencié  de  celle-ci.  Une  expérience  de 
Krasser  [8o]  semble  bien  démonstrative  à  cet  égard.  Cet  auteur  a  extrait,  par  des 
procédés  chimiques,  de  la  nucléine  des  cellules  de  Levure,  chez  lesquelles  on  n'a 
jamais  pu  constater  l'existence  du  noyau. 

i1)  D'autres  auteurs,  en  particulier  Julin  [93],  remarquant  que  le  nucléole  disparaît 


12 


LA    CELLULE 


4.    LES   ORGANES    ACCIDENTELS    DU    CYTOPLASMA 

Enfin,  dans  le  cytoplasme  de  notre  cellule,  on  peut  trouver,  mais 
cela  n'est  pas  constant:  des  vacuoles  pulsatiles  ou  non;  des  réserves 
nutritives  accumulées  dans  la  cellule  pendant  les  phases  de  nutrition 
exubérante  pour  faire  face  aux  besoins  d'un  jeûne  éventuel;  enfin,  une 
multitude  très  variée  de  produits  de  sécrétion  ou  d'excrétion  solides,  que 
nous  aurons  à  énumérer  plus  tard,  en  étudiant  la  physiologie  de  la 
cellule. 

5.    LA    MEMBRANE 

La  cellule  est  souvent  nue,  c'est-à-dire  n'a  d'autre  paroi  que  la 
surface  externe  de  son  cytoplasma.  Mais,  dans  ce  cas,  on  observe 
toujours  que  cette  surface  se  dispose  de  manière  à  séparer,  le  plus 
nettement  possible,  le  corps  cellulaire  du  milieu  ambiant.  La  substance 
fondamentale  hyaline  forme  seule  la  surface,  et  s'y  termine  par  un 
bord  continu  d'un  dessin  absolument  pur,  sans  permettre  aux  parties 


Fier.  12. 


au  moment  où  le  centrosome  se  montre,  et  inversement,  sont  d'avis  que  ce  dernier 
n'a  pas  d'existence  indépendante  et  ne  serait  autre  que  le  nucléole  qui,  pendant  le 
repos  de  la  cellule,  prendrait  place  dans  le  noyau,  pour  présider  aux  fonctions  végé- 
tatives de  celui-ci  et  qui,  pendant  la  division,  en  sortirait  pour  diriger  cette  opéra- 
tion. Mais  Guignard  [oi]  a  formellement  vu  le  nucléole  et  le  centrosome  coexister  sans 
interruption,  pendant  toute  la  durée  du  cycle  évolutif  d'une  cellule.  Cela  prouve  que 
la  théorie  du  nucléole-centrosome  est  fausse  dans  beaucoup  de  cas,  et  il  reste  peu 

de   chances   pour  qu'elle  soit  vraie 
dans  les  autres. 

Enfin,  l'existence  même  du  cen- 
trosome et  de  la  sphère,  en  tant  que 
formations  indépendantes,  a  été 
mise  en  question.  Eismond  [00,94], 
étendant  à  cela  sa  théorie  sur  la 
structure  du  cytoplasma,  ne  voit 
dans  ces  organes  qu'un  point  du 
cytoplasme  où  les  aréoles  sont  si 
petites  et  si  serrées  qu'elles  donnent 
l'illusion  d'un  corps  opaque  (fig.  12); 
cet  état  des  aréoles  serait  dû  à  ce 
qu'en  ce  point  les  échanges  nutritifs 
seraient  niinima  ou  nuls. 

Chez  les  plantes,  il  y  a  momenta- 
nément,  côte  à  côte,   deux   centro- 
sumes  et  deux  sphères;  mais  cette 
différence   n'a    aucune   importance, 
car  les  centrosomes,  comme  nous  le 
verrons,  se  reproduisent  par  division 
avant  la  division  du  noyau.  Quand  on  en  trouve  deux,  cela  tient  seulement  à  ce  que 
leur  division  est  très  précoce  et  se  fait  dès  que  la  cellule  entre  en  repos  à  la  suite  de 
la  division  nucléaire  précédente. 

On  le  voit,  la  question  n'est  pas  mûre,  on  ne  peut  décider,  en  toute  assurance,  si 
le  centrosome  et  la  sphère  sont  permanents  ou  non,  ni  s'ils  viennent  du  noyau  ou  du 


Cytojîlasma  et   centrosome    d'ap.   Eismond). 

Le  centre  presque  noir  est  le  centrosome,  la  7.0110 
moyenne  sombre  esl  la  sphère  attractive  et  la  por- 
tion périphérique  claire  esl  le  cytoplasme. 


STRUCTURE    DE    LA    CELLULE  13 

qu'elle  baigne   de  s'étendre  jusque-là.   Jamais  on  ne  voit  une   vacuole 
à  demi  ouverte   à  la  surface,    une  granulation  à   moitié   saillante  au 
dehors.  Toujours  un  enduit  de  substance  hyaline,  si  mince  qu'il  soit, 
revêt  la  surface  et,  en  raison  de  sa  tension  superficielle,  tend  à  s'arron- 
dir sur  lui-même,  à  se  refermer  sur  son  contenu.  Souvent,  cette  couche 
superficielle  prend  une  fermeté  particulière  et  assure  un  rôle  protecteur 
plus  efficace.  Néanmoins,  tant  que  la  cellule  n'aura  d'autre  revêtement 
que  son  cytoplasma,  sans  rien  de  plus,  nous  dirons  qu'elle  est  nue,  sans 
membrane.   La  différenciation  de  la  partie  superficielle  du  cytoplasme 
en   ectoplasme,  que  nous  rencontrerons  souvent  chez  les  Protozoaires, 
ne  constituera  pas  non  plus  pour  nous  une  membrane,  parce   que  cet 
ectoplasme,  malgré    sa   densité  plus  grande,  n'est  que  du  cytoplasma 
pur. 

D'autres  fois  et  très  souvent,  la  cellule  a  un  revêtement  particulier, 
que  l'on  appelle  membrane,  cuticule,  pellicule,  périplaste,  capsule,  coque, 
coquille,  etc.,  etc.  La  plus  grande  confusion  règne  dans  cette  nomen- 
clature à  laquelle  on  ajoute  sans  cesse  de  nouveaux  termes  parce  que 
l'on  sent  le  manque  de  précision  des  anciens,  augmentant  ainsi  le  mal 
au  lieu  d'y  porter  remède.  Nous  allons  tâcher  de  mettre  un  peu  d'ordre 
dans  tout  cela. 

Le  premier  pas  dans  la  constitution  d'une  membrane  consiste  dans  le 
fait  que  des  substances  particulières,  plus  résistantes  aux  agents  phy- 
siques et  chimiques  que  le  protoplasma,  se  déposent  dans  ses  couches 
superficielles  et  les  transforment  en  une  enveloppe  protectrice.  Mais, 
on  le  voit,  cette  enveloppe  est  partie  intégrante  de  la  cellule,  vivante 
comme  elle  ;  elle  ne  saurait  s'en  séparer  par  suite  d'une  mue 
et,  au  moment  de  la  division,  elle  se  divise  avec  le  corps  cellulaire. 
Histochimiquement,  ce  genre  d'enveloppe  se  distingue  par  l'action 
de  la  pepsine  qui  la  digère  en  partie,  mais  en  partie  seulement,  dis- 
solvant sa  portion  proloplasmique  et  respectant  les  substances  addi- 
tionnelles. La  putréfaction  agit  dans  le  même  sens,  détruisant  la  pre- 
mière et  laissant  les  secondes  qui  sont  relativement  imputrescibles, 
en  sorte  qu'après  la  mort  de  la  cellule,  son  enveloppe  persiste  plus 
ou  moins  longtemps.  Nous  appellerons  cette  sorte  d'enveloppe  mem- 
brane cellulaire  vraie  ou  simplement  membrane  cellulaire.  C'est  ce  que 
Klebs  appelle  périplaste  chez  les  Flagellâtes  et  Bûtschli  pellicule  chez  les 
Ciliés. 

Si  ces  mêmes  substances  ou  d'autres,  résistantes,  solides,  impu- 
trescibles, non  digestibles  dans  la  pepsine,  au  lieu  de  se  déposer  dans 
les  couches  superficielles  du  cytoplasma,   sont  sécrétées  par  lui,    à  sa 

cytoplasma.  Ce  qui  semble  le  plus  probable  pour  le  moment,  c'est  que  le  centrosome 
est  un  organe  réel,  permanent,  et  que  la  sphère  attractive  est  une  sorte  particulière 
de  protoplasma  [archoplasma  de  Boveri,  kinoplasma  de  Strasburger),  disposé  autour 
de  lui  en  une  zone  sphérique,  et  se  continuant  en  dehors  avec  les  filaments  qui 
forment  le  réseau  filaire  du  cytoplasma. 


14  LA    CELLULE 

surface,  en  dehors  de  lui  mais  à  son  contact,  elles  constituent  une 
membrane  dans  laquelle  il  n'y  a  rien  de  protoplasmique,  rien  de 
vivant  :  nous  rappellerons  alors  cuticule.  Cela  n'empêche  pas,  d'ail- 
leurs, que  la  cuticule  puisse  s'accroître  par  intussusception,  aussi 
bien  que  par  dépôt  de  couches  nouvelles  à  sa  face  profonde,  Y  intus- 
susception étant  un  phénomène  physique  et  non  exclusivement  physio- 
logique (').  La  cuticule  n'est  pas,  d'ailleurs,  forcément  une  substance 
solide  et  résistante  :  sa  seule  caractéristique  absolue  est  son  origine,  sa 
situation  par  rapport  au  cytoplasma.  Ainsi,  nous  rencontrerons  souvent, 
chez  les  Protozoaires,  des  enveloppes  gélatineuses  qui,  par  leur  nature,  ne 
sont  que  des  cuticules.  Les  membranes  kystiques,  si  fréquentes  chez  les 
Protozoaires,  sont  des  cuticules  ;  la  membrane  vitelline  de  l'œuf  en  est 
une  aussi,  comme  le  prouvent  sa  formation  rapide  après  la  fécondation 
et  le  fait  qu'elle  ne  prend  pas  part  à  la  segmentation. 

Enfin,  si  nous  supposons  que  la  cuticule,  au  lieu  d'adhérer  au 
corps  cellulaire,  se  solidifie  à  quelque  distance  de  lui,  ou  plutôt  que 
la  cellule,  aussitôt  après  sa  sécrétion,  se  rétracte  de  manière  à  laisser 
un  espace  libre  entre  elle  et  son  enveloppe,  nous  dirons  que  cette 
enveloppe  est  une  capsule.  Le  plus  souvent,  la  capsule  n'est  pas  con- 
tinue :  elle  s'ouvre  en  un  ou  plusieurs  points,  sur  des  surfaces  plus 
ou  moins  étendues.  Il  en  résulte  que,  malgré  cette  protection,  la  cellule 
est  en  rapport,  par  sa  surface,  avec  le  milieu  ambiant  et  qu'elle  peut, 
dans  sa  capsule,  se  munir  d'une  cuticule  ou  d'une  membrane.  Les  lo- 
gettes  que  se  sécrètent  beaucoup  de  Protozoaires  comme  Metacineta 
parmi  les  Tentaculifères,  Colhurnia  et  Tintinnoides  parmi  les  Ciliés, 
Dinobryon  et  Salpingœca  parmi  les  Flagellâtes,  enfin  la  coquille  chi- 
tineuse  ou  calcaire  des  Foraminifères,  sont  des  capsules  (*).■ 

(x)  Ainsi,  un  cristal  calcique  déposé  dans  une  solution  magnésienne  finit  par  se 
transformer  en  cristal  magnésien  sans,  que  sa  forme  ait  été  modifiée,  par  substitu- 
tion interne  de  molécules  de  magnésie  aux  molécules  de  chaux.  A  l'inverse  de  la 
membrane,  la  cuticule  peut  être  muée  et  elle  ne  prend  pas  part  à  la  division  de  la 
cellule. 

(2)  Ici,  comme  partout,  les  distinctions  absolues  vont  à  rencontre  de  la  réalité  des 
faits.  Il  peut  arriver  qu'à  la  surface  d'une  vraie  membrane  cellulaire  se  déposent,  par 
sécrétion  extérieure,  des  couches  cuticulaires,  sans  que  rien  ne  marque  la  distinction 
entre  ces  deux  productions.  Il  semble  en  être  ainsi  pour  la  membrane  cellulosique 
des  cellules  végétales.  Les  membranes  jeunes  contiennent  une  substance  albumi- 
neuse  [dermatoplasma  de  Wiesner),  tandis  que  les  couches  superficielles  des  mem- 
branes vieilles  et  épaisses  semblent  bien  ne  contenir  que  de  la  cellulose  plus  ou 
moins  lignifiée  et  encroûtée  de  substances  minérales.  La  membrane  végétale  ne 
prend  pas  part  à  la  division,  la  nouvelle  cloison  s'ajoutant  simplement  aux  parties 
anciennes,  mais  elle  n'est  jamais  muée  :  elle  est  membrane  en  dedans,  cuticule  en 
dehors  et  ces  deux  parties  ne  se  séparent  jamais.  Dans  ce  cas,  il  peut  arriver  de 
voir  une  enveloppe  que  l'on  avait  appelée  membrane,  être  rejelée  partiellement 
par  une  mue,  et  la  cellule  apparaître  au  dehors  avec  une  membrane  nouvelle.  Rien 
n'empêche,  non  plus,  dans  une  vraie  membrane,  que  les  couches  les  plus  anciennes 
et  les  plus  éloignées  du  centre  trophique  ne  meurent  et  ne  soient  éliminées  comme 
une  cuticule,  tandis  que  les  couches  plus  jeunes  forment  une  membrane  bien  vivante 


COMPOSITION    CHIMIQUE    DE    LA    CELLULE  15 

II.   —  COMPOSITION  CHIMIQUE  DE  LA  CELLULE. 

On  ne  sait  rien  de  la  composition  chimique  des  minces  membranes 
des  cellules  animales  de  tissu.  Dès  qu'elles  s'épaississent,  on  peut  recon- 
naître en  elles  la  présence  de  substances  diverses,  parmi  lesquelles 
la  chitine  (C60 H100Az8O38),  la  kératine,  la  cellulose  (CGHl0O5)et  ses  varié- 
tés, etc.,  jouent  le  rôle  principal.  Ces  mêmes  substances  se  retrouvent 
dans  les  cuticules  et  les  capsules  :  la  membrane  vitelline  de  l'œuf  est 
formée  de  kératine,  substance  sulfurée,  non  phosphorée  dont  la  formule 
rationnelle  n'a  pas  été  établie. 

Le  cytoplasma  comprend  dans  sa  constitution  des  nucléo-albumines, 
des  globulines,  de  la  lécithine,  de  la  cholestémne  et,  en  fait  de  substances 
minérales:  du  fer,  sans  doute  en  combinaison  organique  avec  la  nucléo- 
albumine,  des  chlorures  et  des  phosphates  de  potassium,  de  sodium,  de 
magnésium  et  de  calcium. 

Les  deux  substances  albumineuses  que  renferme  le  cytoplasma  ne 
sont  pas  indifféremment  mélangées  en  lui  :  les  nucléo-albumines  for- 
ment les  parties  figurées  (fibrilles,  granules,  spongioplasma),  les  glo- 
bulines forment  la  partie  amorphe  (hgaloplasma  ou  paraplasma)  :  cela 
semble  indiquer  que  les  premières  ont  une  importance  plus  grande 
que  celles-ci. 

Dans  le  noyau,  la  membrane  nucléaire  est  formée  d 'amphipyrénine , 
et  le  réseau  nucléaire  est  fait  de  linine  ou  parachromatine  ;  les  grains 
chromatiques  sont  formés  de  chromatine,  et  le  nucléole  est  contitué  par 
de  la  paranucléine  ou  pyrénine.  Enfin  le  suc  nucléaire,  comme  le  suc 
cellulaire  des  vacuoles  du  cytoplasma,  est  un  liquide  aqueux,  contenant 
en  dissolution  des  sels  et  quelques  substances  albuminoïdes. 

Il  semblerait,  d'après  cela,  que  la  composition  chimique  de  toutes 
les  parties  de  la  cellule  soit  bien  connue,  puisque  toutes  ont  reçu  des 
noms  de  substances  chimiques.  Mais  ce  n'est  là  qu'une  apparence  tout  à 
fait  trompeuse. 

De  ce  que  l'on  a  donné  à  toutes  ces  substances  des  noms  à  désinence 
en  lue,  il  ne  s'ensuit  pas  que  toutes  soient  sur  le  même  pied,  et  il  y  a 
grande  utilité  à  établir  une  distinction  nette  entre  ces  diverses  substances 
à  désinence  semblable.  Les  unes  nous  sont  complètement  inconnues  dans 
leur  composition  chimique  ;  on  ne  sait  ni  leur  formule  détaillée,  ni 
leur  formule  brute;   on  ne  peut  dire  si  elles  sont  simples  ou  si  elles 

au-dessous  d'elle.  Nous  n'ignorons  pas  non  plus  que  Butschli  a  trouvé  jusque  dans 
la  carapace  de  l'Ecrevisse,  qui  d'après  nos  définitions  est  une  cuticule  typique,  une 
structure  qui  rappelle  celle  du  protoplasma. 

Tout  cela  prouve  qu'il  faut  tenir  compte  des  transitions,  des  exceptions  et  des 
réserves;  mais  les  trois  types  d'enveloppe  existent  certainement  et  il  vaut  mieux  les 
accepter,  pour  renseignement  du  moins,  dùt-on  un  peu  forcer  les  choses,  que  de 
tout  laisser,  sous  prétexte  de  rigueur  scientifique,  dans  l'état  de  confusion  où  cela 
est  dans  la  plupart  des  ouvrages. 


16  LA    CELLULE 

sont  des  mélanges  de  substances  définies  différentes.  Disons  le  mot:  ce 
_ne  sont  pas  des  substances  chimiques.  De  ce  nombre  sont  la  linine,  la 
pyrénine  ou  paranucléine,  Yamphipyrénine,  etc.;  on  les  a  nommées  et 
distinguées  d'après  la  manière  dont  elles  se  comportent  en  présence 
de  certaines  matières  colorantes,  mais  sans  rien  savoir  des  réactions 
qui  se  passent  dans  la  fixation  de  la  couleur. 

Nous  voulons  dire  par  là,  non  qu'on  ne  sait  rien  de  la  composition 
chimique  du  nucléole,  par  exemple,  ou  du  réseau  achromatique,  mais 
qu'en  les  disant  formés  de  pyrénine  ou  de  linine,  on  ne  fait  pas  une 
réponse  ayant  un  sens  chimique  précis.  Pyrénine,  linine,  etc.,  signifient 
seulement  :  substances  reconnaissants  à  tel  aspect  microscopique,  à 
telle  manière  de  se  comporter  en  présence  de  telle  matière  colorante. 

Au  contraire,  la  kératine,  la  nucléine,  la  ylobuline,  la  plastine,  etc., 
sont  des  substances  chimiques  vraies,  dont  on  sait  plus  ou  moins  selon 
les  cas,  mais  qui  méritent  de  prendre  place  dans  un  ouvrage  de  chimie 
pure  ('). 

Cela  bien  compris,  examinons  celles  de  ces  substances  dont  la  consti- 
tution chimique  ne  nous  est  pas  tout  à  fait  inconnue. 

La  kératine  est  une  substance  albuminoïde,  c'est-à-dire  albumineuse 
incomplète  et  dépourvue  en  outre  de  phosphore,  mais  riche  en  soufre. 

Les  nucléo-albumines  sont  des  substances  albumineuses  (*)  vraies, 
légèrement  phosphorées.  Elles  sont  solubles  dans  le  suc  gastrique  qui 
les  décompose  en  peptone  restant  en  solution  et  en  acide  nucléique  qui  se 
précipite.  Ces  substances  sont,  sans  doute,  multiples  et  variées  dans  le 
cytoplasma,  mais  on  n'est  pas  en  état  de  distinguer,  ni  même  de  dénom- 
brer celles  qui  font  partie  de  chaque  cytoplasma  en  particulier. 

Les  ylobulines  sont  aussi  des  substances  albumineuses  complètes, 
mais  non  phosphorées,  insolubles  dans  l'eau  pure,  solubles  dans  les 
solutions  salines  à  5  à  10  °/0,  d'où  l'eau  pure  les  reprécipite. 

La  lècithine  est  une  graisse  phosphorée,  soluble  dans  l'alcool. 

La  cholestérine  est  un  alcool  monoatomique  solide,  cristallisant  en 
tablettes,  solubles  dans  l'éther  et  dans  l'alcool  bouillant. 

La  chromatine  est  formée  de  cholestérine  unie  à  de  la  nucléine  qui 
en  forme  presque  toute  la  masse.  Cette  nucléine  est  elle-même  une  subs- 
tance richement  phosphorée,  insoluble  dans  le  suc  gastrique. 

(*)  Un  exemple  fera  bien  comprendre  celle  distinction.  Bien  que  chromatine  et 
nucléine  soient  presque  synonymes,  la  chromatine  appartient  au  premier  groupe,  et 
la  nucléine  au  second,  et  l'on  peut  dire  que  la  chromatine  des  histologistes  est  une 
des  variétés  de  la  nucléine  des  chimistes.  Rien  n'empêche,  d'ailleurs,  que  ces  subs- 
tances passent  de  la  première  catégorie  dans  la  seconde.  C'est  ce  qui  est  arrivé,  dans 
une    certaine  mesure,  pour  la  plastine  de  Reinke  [si]  à  la  suite  des  recherches  de 

ZACHARIAS  [83]. 

(')  Substances  albumineuses  est  pris  ici  dans  le  sens  fixé  par  Danilevski,  par  opposition  à 
substances  albuminoïdes .  Les  premières  ont  une  composition  analogue  à  celle  de  l'albumine  de 
l'œuf;  les  secondes  en  diffèrent  en  ce  qu'il  leur  manque  un  ou  plusieurs  des  groupes  chimiques 
essentiels,  nécessaires  pour  constituer  les  premières. 


COMPOSITION    CHIMIQUE    DE    LA    CELLULE  17 

La  pyrénine  et  la  linine  ou  \mr  a  chromatine  semblent  être  des  combi- 
naisons d'albumine  avec  de  la  plastine,  substance  analogue  à  la  nu- 
cléine,  mais  beaucoup  moins  riche  en  phosphore  ('). 

(*)  Toutes  ces  notions  semblent  bien  décousues,  et  elles  le  sont,  en  effet,  si  on  s'en 
tient  à  ces  données  expérimentales.  Mais  elles  deviennent  beaucoup  plus  claires  et 
mieux  liées  entre  elles,  si  on  les  envisage  à  la  lumière  d'une  tbéorie,  qui  n'est  peut- 
être  pas  à  l'abri  de  toute  objection,  mais  qu'il  est  bon  d'accepter,  au  moins  provi- 
soirement, en  raison  des  commodités  qu'elle  procure.  Voici  cette  tbéorie,  telle  qu'elle 
s'est  dégagée  peu  à  peu  des  nombreux  travaux  récents,  en  particulier  de  ceux  de 

KOSSEL    [81,  82],  de  ZACHARIAS   [83],  d'ÂLTMANN   [89],    de    LlLIENFELD  [92,  93],    etc. 

Les  substances  constituant  la  partie  fondamentale  du  cytoplasma  ou  des  organes  du 
noyau  seraient  toutes  des  combinaisons,  en  proportions  variées,  d'une  seule  sub- 
stance phosphorée,  Y  acide  nucléique,  avec  des  substances  protéiques  non  phosphorées. 
L'acide  nucléique  est  un  corps  chimique  défini  que  l'on  a  préparé  et  isolé.  Il  est 
riche  en  phosphore  et  correspond  à  la  formule  brute  C29  H49  Az  Ph3  O22,  ce  qui  lui 
donne  environ  14<y0  de  cette  substance.  Il  constitue,  à  l'état  presque  pur,  la  tête  des 
spermatozoïdes,  formée  comme  on  sait  des  parties  essentielles  du  noyau  et  du  cyto- 
plasma.  Uni  aux  matières  protéiques,  il  forme  des  nucléines  dont  il  existe  des 
espèces  nombreuses  et  qui,  prises  au  sens  large,  peuvent  comprendre  toutes  les  subs- 
tances protéiques  phosphorées  de  la  cellule.  Plus  elles  sont,  acides  et  riches  en  phos- 
phore, et  plus  aussi  leur  rôle  semble  important.  La  chromatine  est  une  nucléine 
ordinaire,  très  riche  en  acide  nucléique  et,  par  conséquent,  en  phosphore,  et  fran- 
chement acide;  la  plastine  l'est  sensiblement  moins;  la  linine  et  la  pyrénine  le  sont 
moins  encore,  puisqu'elles  sont  formées  par  l'union  de  la  plastine  avec  une  nou- 
velle matière  albumineuse,  non  phosphorée.  Enfin,  dans  les  nucléo- albumines  du 
cytoplasma,  la  proportion  d'acide  nucléique  devient  très  faible;  la  teneur  en  phos- 
phore tombe  à  1/2  ou  1  °/0,  et  la  substance  devient  encore  moins  acide. 

Quant  aux  autres  substances,  phosphorées  ou  non,  que  l'on  rencontre  dans  le 
cytoplasma  ou  dans  le  noyau  [lécithine,  cholestérine,  sels  minéraux',  elles  sont, 
en  quelque  sorte,  additionnelles  et  ne  doivent  pas  être  considérées  comme  faisant 
partie  intégrante  de  la  molécule  albumineuse.  C'est  par  ces  substances  addition- 
nelles que  le  cytoplasma  peut  être  rendu,  dans  certaines  cellules,  beaucoup  plus 
riche  en  phosphore  total  que  le  noyau,  bien  que  sa  matière  albumineuse  consti- 
tuante le  soit  beaucoup  moins.  Si  l'on  ne  tient  compte  que  de  cette  dernière,  les  élé- 
ments de  la  cellule  se  classent  ainsi,  par  ordre  décroissant  d'acidité  et  de  richesse  en 
phosphore  :  1°  la  chromatine;  2"  le  nucléole  et  les  substances  achromatiques  du 
noyau;  3°  les  portions  figurées  du  cytoplasma.  Toutes  ces  substances  sont  acides;  le 
suc  nucléaire  et  le  hyaloplasma  du  cytoplasme  sont,  basiques.  Pris  en  masse,  le 
noyau  est  acide  parce  qu'il  contient  une  quantité  dominante  de  substances  acides 
et  le  corps  cellulaire  est  basique  parce  que  la  substance  dominante  en  lui,  non  pour 
l'importance  mais  par  sa  masse,  est  la  globuline  basique  du  hyaloplasma. 

Cette  acidité  différente  et  l'affinité  différente  pour  les  couleurs  basiques  ou  acides 
qui  en  est  la  conséquence  sont  la  principale  cause  de  l'électivité  des  diverses  cou- 
leurs par  les  diverses  parties  de  la  cellule.  Mais  à  cette  cause  s'en  joignent  d'autres 
qui  nous  sont  encore  absolument  inconnues,  et  c'est  pour  cela  que  l'histochimie  des 
couleurs  n'est  encore  qu'une  technique,  un  recueil  de  formules  empiriques  et  non 
une  science.  Cette  science,  si  elle  était  connue,  serait  d'un  intérêt  extrême  pour 
la  biologie,  car  elle  nous  permettrait  d'avancer  dans  la  connaissance  de  la  consti- 
tution du  protoplasma. 


18  LA    CELLULE 


III.         PHYSIOLOGIE  DE  LA  CELLULE 

Notre  cellule  travaille,  elle  se  nourrit,  elle  se  divise.  Sa  vie  se  ré- 
sume dans  ces  trois  fonctions  essentielles  dont  les  autres  ne  sont  que 
des  cas  particuliers. 

1°  Elle  travaille,  c'est-à-dire  qu'elle  fabrique  continuellement  des 
substances  nouvelles,  au  dépens  de  celles  qui  la  constituent  à  l'état  de 
repos.  Ces  substances  sont  toujours,  sinon  individuellement,  du  moins 
dans  leur  ensemble,  plus  oxydées  que  celles  dont  elles  dérivent.  Aussi, 
pour  les  former,  la  cellule  doit-elle  consommer  de  l'oxygène  qui  lui  est 
fourni  par  la  respiration;  et,  bien  que  les  choses  se  passent  en  réalité 
tout  autrement,  le  résultat  final  est  le  même  que  si  les  produits  prove- 
naient d'une  oxydation  directe  du  protoplasma.  Ces  réactions  chimiques 
développent  de  la  chaleur  et,  par  conséquent,  mettent  en  liberté  une 
certaine  quantité  de  force  vive  qui  se  dépense  sous  la  forme  de  travail 
physique,  c'est-à-dire  de  mouvement:  delà,  X^motilitê. 

2°  Mais  notre  cellule  n'est  pas  un  simple  appareil  physique  que  les 
forces  ne  fassent  que  traverser  et  qui  doive,  à  chaque  instant,  rendre  à  un 
bout  toute  l'énergie  qu'il  a  reçue  par  l'autre;  elle  est  vivante  et  emma- 
gasine les  énergies  qui  lui  sont  fournies,  pour  les  dépenser  irrégulière- 
ment et  selon  qu'elle  est  sollicitée  à  le  faire  par  les  diverses  excitations, 
d'où  Y  excitabilité . 

3°  En  fournissant  les  produits  de  sou  industrie,  la  cellule  a,  soit 
dépensé  in  toto,  soit  modifié  dans  sa  composition  une  partie  de  son 
protoplasma;  elle  s'est  usée  :  c'est  la  désassimilation.  Elle  doit  donc 
emprunter  aux  liquides  alimentaires  qui  la  baignent  de  quoi  refaire  sa 
substance,  de  quoi  se  reconstituer  dans  son  état  initial.  Mais  ces  ali- 
ments ne  sont  pas  formés  de  substances  semblables  à  celles  qu'elles 
doivent  remplacer;  il  leur  faut  subir  une  transformation  qui  les  rende 
semblables  à  celles-ci.  C'est  ce  qu'exprime  admirablement  le  mot  assi- 
milation. Unie  à  la  fonction  précédente  elle  constitue  la  nutrition. 

4°  On  pourrait  concevoir  un  organisme  qui  accomplirait  indéfini- 
ment la  série  de  phénomènes  que  nous  venons  d'énumérer,  car  ils  cons- 
tituent un  cycle  fermé,  à  la  seule  condition  que  l'assimilation  soit 
juste  égale  à  la  désassimilation.  En  fait,  cela  n'a  jamais  lieu.  Toujours 
la  première  l'emporte  et  il  en  résulte  un  accroissement.  Enfin,  comme  la 
cellule  a  cette  propriété  générale  et  absolue  de  tous  les  organismes 
vivants  d'avoir  une  limite  de  taille,  elle  doit,  après  s'être  accrue  au  delà 
d'un  certain  degré,  se  réduire  par  division  :  c'est  ainsi  qu'elle  se  mul- 
tiplie, se  reproduit.  Et,  après  s'être  réduite  par  division,  elle  doit  re- 
prendre sa  taille  primitive,  en  sorte  que  la  reproduction  entraîne  l'ac- 
croissement, comme  l'accroissement  entraîne  la  division. 

Voilà  comment  toutes  les  propriétés  et  fonctions  secondaires  de  la 


PHYSIOLOGIE    DE    LA    CELLULE  19 

cellule  se  résument  dans  son  cycle  évolutif,  aux  trois  principales  que 
nous  avons  données  comme  essentielles  : 

1°  Travail,  comprenant:  (a)  fabrication  de  substances  dont  certaines 
sont  oxydées  et  entraînent  la  respiration  ;  (b)  production  des  mouvements 
provoqués  par  l'excitabilité  et  entraînant  la  désassimilation ; 

2°  Assimilation  réparant  les  pertes  produites  par  le  travail  et  dé- 
passant le  but,  de  manière  à  produire  Y  accroissement  ; 

3°  Division,  à  la  fois  cause  et  effet  de  l'accroissement  et  constituant 
la  reproduction  de  la  cellule. 

Nous  allons  les  étudier  successivement. 


1.  TRAVAIL  DE  LA  CELLULE. 

Le  travail  de  la  cellule,  avons-nous  vu,  se  divise  en  deux  parties  :  une 
fabrication  de  substances  et  une  production  de  mouvements,  qu'il  faut 
étudier  séparément. 

,4.  PRODUITS  DE  LA  CELLULE. 

Il  nous  faut  ici,  de  toute  nécessité,  abandonner  la  description  mo- 
nographique d'une  cellule  idéale,  tant  est  grande  la  variété  des  phéno- 
mènes qui  peuvent  se  présenter. 

Les  substances  produites  par  la  cellule  peuvent  être  divisées  en 
deux  catégories,  selon  qu'elles  restent  à  son  intérieur  ou  qu'elles  sont 
rejetées  au  dehors  et,  dans  ces  deux  catégories,  il  y  a  à  distinguer:  les 
produits*  à-1  excrétion,  nuisibles  à  l'organisme,  engendrés  non  en  vue 
d'eux-mêmes,  mais  comme  conséquence  inévitable  de  la  production  des 
substances  utiles  ou  des  mouvements,  et  les  produits  de  sécrétion  utiles 
à  l'organisme.  Enfin,  lorsqu'on  aura  divisé  ces  produits  en  solides,  li- 
quides et  gazeux,  on  aura  établi  toutes  les  catégories  nécessaires  pour 
mettre  un  peu  d'ordre  dans  cette  nomenclature. 

a.  Les  produits  d'excrétion  externes  sont  :  au  premier  rang  l'acide  car- 
bonique et  la  vapeur  d'eau,  produits  ultimes  de  désassimilation  puisqu'ils 
comportentleretour  à  dessubstances  minérales trèssimples  et  très  stables, 
puis  l'acide  urique,  l'urée,  l'acide  hippurique,  la  guanine,  etc.,  etc.  ('). 

b.  Les  produits  d'excrétion  internes  sont  rares,  car  la  cellule  n'a  aucun 
avantage  à  conserver  en  elle  des  produits  nuisibles.  Cela  arrive  cepen- 
dant quelquefois,  par  exemple,  dans  les  cellules  rénales  des  Mollusques, 
Acéphales  et  Gastéropodes,  et  de  quelques  Crustacés  et  Vers  inférieurs, 
dans  le  corps  adipeux  péricardiaque  des  Insectes,  etc.  La  substance 
excrétée  est  à  l'état  solide,  sous  la  forme  d'une  concrétion,  d'une 
sorte  de  calcul  urinaire  contenu  dans  une  vacuole.  Là,  elle  peut  ou  len- 

(x)  Nous  n'avons  nullement  l'intention  de  taire  ici  une  énumération  complète  de 
ces  substances,  voulant  seulement  donner  une  idée  générale  des  faits. 


20  LA    CELLULE 

tement  se  dissoudre  et  finir  par  être  rejetée,  ou  grossir  de  plus  en  plus, 
comprimer  le  noyau,  amincir  la  cellule  et  enfin  la  détruire,  et,  désor- 
mais extra-cellulaire,  rester  inerte  dans  les  tissus  qui  la  supportent 
tant  bien  que  mal. 

c.  Les  produits  de  sécrétion  internes  sont  extrêmement  nombreux  et  de 
natures  très  diverses. 

Les  uns  comme  Vhuile,  le  glycogène  sont  des  réserves  alimentaires 
destinées  à  être  reprises  au  moment  du  besoin  lorsque  l'alimentation 
ne  pourra  faire  face  aux  frais  de  la  dépense,  soit  pendant  la  vie  de 
l'adulte,  soit  pendant  la  reproduction,  au  moment  où  l'être  devra  se 
nourrir  sans  avoir  encore  les  moyens  nécessaires  pour  recueillir  les 
aliments  et  les  digérer.  Au  nombre  de  ces  derniers  sont  les  substances 
alimentaires  connues  sous  le  nom  de  lècithiques  que  l'on  appelle  prolo- 
lécithe  ou  deutolécitlie,  selon  qu'elles  sont  disposées  dans  l'œuf  non 
segmenté  ou  dans  les  cellules  de  l'embryon. 

D'autres  jouent  un  rôle  passif  dans  l'organisme,  comme  la  myéline 
des  fibres  nerveuses,  les  squelettes  intracellulaires  de  certains  Zoophytes 
(spicules  des  Eponges,  coquilles  des  Radiolaires,  etc.),  les  pigments 
inertes  destinés  simplement  à  protéger  des  organes  trop  sensibles  (pig- 
ments choroïdiens)  ou  à  colorer  les  téguments. 

D'autres  encore  jouent  un  rôle  chimique  comme  le  pigment  rétinien, 
YJicmoglobine  des  globules  sanguins  nucléés  ou  les  ferments  divers  que 
contiennent  les  cellules,  indépendamment  de  ceux  qui  sont  émis  au  de- 
hors par  des  cellules  glandulaires  spéciales  (*). 

D'autres  enfin  constituent  de  véritables  appareils  intracellulaires 
destinés  à  accomplir  ou  perfectionner  un  phénomène  mécanique  actif  : 
tels  sont  les  sarcoblastes',  petits  prismes  qui,  par  leur  alignement  en 
longueur  et  en  largeur,  forment  les  fibrilles  musculaires  striées,  et  qui 
sont  formés  principalement  de  musculine. 

d.  Les  produits  de  sécrétion  externes  ne  sont  ni  moins  variés  ni  moins 
intéressants.  Au  premier  rang,  viennent  les  produits  liquides  élaborés 
par  les  glandes  sécrétrices,  salive,  suc  gastrique,  larmes,  mucus  nasal,  etc., 
puis  viennent  les  membranes,  les  cuticules  [cuticule  chitineuse  des 
Insectes,  Vers,  etc.,  etc.)  incrustées  ou  non  ultérieurement  de  calcaire 
[carapace  des  Crustacés),  les  capsules,  la  coquille  des  Mollusques,  etc. 
Enfin  prend  place  ici  une  formation  que  l'on  avait  envisagée  jusqu'à  ces 
dernières  années  d'une  tout  autre  manière,  c'est  la  substance  intercel- 
lulaire des  tissus  de  la  famille  conjonctive,  fibre  conjonctive  et  élastique, 
masse  fondamentale  du  cartilage   et  de  Cos. 

Cette  manière  de  concevoir  les  choses  élargit  et  simplifie  beaucoup 
la  conception  des  organismes  supérieurs.  Elle  permet  de  ne  voir  en 
eux  que   des   agrégats  de    cellules   à  constitution   typique  et  de   com- 


l1)  Peut-èlre  faut-il  ranger  ici  la  lécithine  et  la  cholesthérine,  que  nous  avons  vues 
toujours  unies  à  la  substance  albumineuse  dans  le  protoplasma. 


PHYSIOLOGIE    DE    LA    CELLULE  21 

prendre  la  signification  de  tout  ee  qui,  en  eux,  n'est  pas  cellule  et  de 
tout  ce   qui,   dans  leurs  cellules,   n'est  pas   cytoplasme  ou  noyau  ('). 

B.  MOUVEMENTS  DE  LA  CELLULE 

Tout  ce  qui  vit  étant  formé  de  cellules,  tout  mouvement  d'orga- 
nisme vivant  est  mouvement  cellulaire.  Mais  la  plupart  des  mouve- 
ments des  êtres  vivants  sont  dus  à  des  contractions  qui  se  produisent 
dans  des  cellules  différenciées  ou  dans  des  parties  différenciées  de  cel- 
lules. Tels  sont  les  mouvements  musculaires,  tels  sont  ceux  des  cils, 
flagellums,  membranelles,  etc.  Nous  devons  les  laisser  provisoirement 
de  côté  pour  ne  nous  occuper  que  de  ceux  de  la  cellule  dépourvue  d'or- 
ganes moteurs  spéciaux,  en  un  mot,  de  la  cellule  en  général.  Ces 
mouvements  ont  toujours  leur  siège  dans  le  cytoplasma;  le  noyau  n'y 
prend  aucune  part.  Ils  sont  de  quatre  sortes  : 

1°  Des  mouvements  intérieurs  se  produisant  seulement  au  moment 
de  la  division  pour  opérer  les  séparations,  groupements  nouveaux,  re- 
maniements quelconques  que  nécessite  cette  importante  opération.  — 


(:)  Nous  avons  rangé  dans  la  même  catégorie  tous  les  produits  de  la  cellule, 
qu'ils  soient  sécrétés  ou  excrétés,  internes  ou  externes,  destinés  à  rester  en  elle  ou  à 
en  être  expulsés.  Tous  ces  produits  sont,  en  effet,  homologues  au  point  de  vue  mor- 
phologique. Mais,  sous  d'autres  rapports,  ils  sont  profondément  différents.  Nous 
avons  établi  une  distinction  physiologique  entre  eux  en  les  divisant  en  sécréta 
utiles  et  excréta  nuisibles.  Il  faut  montrer,  en  outre,  en  quoi  ils  diffèrent  les  uns 
des  autres  à  un  point  de  vue  chimique,  d'ailleurs  très  général. 

Le  plus  grand  nombre  de  ces  produits  provient  de  dédoublements  du  protoplas- 
ma, opérés  avec  hydratation  et  sans  oxydation,  peut-être  même,  d'après  Gautier  [94], 
avec  réduction.  Non  seulement  les  substances  dérivées  immédiatement  de  J'albumine 
(prismes  musculaires,  ferments  des  glandes  digestives,  hémoglobine  du  sang), 
les  alcools  (cholestérine),  les  hydrates  de  carbone  ^sucre,  glycogène.  amidon  et  la 
longue  série  de  corps  gras);  mais  aussi  les  amides  comme  l'urée,  et  même  des  sub- 
stances [adenine,  guanine)  appartenant  au  groupe  de  l'acide  urique,  se  forment, 
de  cette  manière,  sans  oxydation  et  par  conséquent  avec  peu  ou  point  de  déga- 
gement de  chaleur.  C'est  seulement  lorsque  ces  corps,  surtout  les  graisses  et  les 
sucres,  se  transforment  en  produits  plus  simples,  parmi  lesquels  l'acide  carbonique 
et  l'eau  sont  les  plus  importants,  que  l'oxygène  intervient,  et  c'est  alors  surtout  que 
se  produit  la  chaleur  d'où  dérive  la  force  vive  nécessaire  à  la  production  du  mouve- 
ment. Il  ne  faudrait  pas  conclure  de  là  que  l'oxygène  se  fixe  directement  sur  les  pro- 
duits qu'il  est  ebargé  de  brûler,  il  est  absorbé  par  le  protoplasma,  et  là,  sans  doute, 
s'accomplissent,  dans  des  réactions  simultanées  complexes,  les  phénomènes  que 
nous  dissocions  pour  les  saisir  plus  clairement. 

L'est  pour  cette  oxydation  des  produits  ultimes  et  pour  la  production  de  la 
chaleur  ou  du  mouvement  que  l'oxygène  est  nécessaire.  Il  est  aussitôt  dépensé  que 
reçu,  il  ne  s'accumule  pas  et,  dès  qu'il  cesse  d'être  fourni,  les  réactions  normales  de 
la  cellule  sont  arrêtées.  Les  autres  aliments,  au  contraire,  s'accumulent  dans  la  cellule 
et  sont  employés  peu  à  peu,  et  s'ils  cessent  d'être  apportés,  la  cellule  continue 
néanmoins  à  fonctionner  normalement  pendant  un  temps  assez  long.  C'est  pour 
cela  que  la  respiration  constitue,  sous  un  certain  rapport,  une  fonction  distincte 
de  l'assimilation  des  aliments. 


22  LA    CELLULE 

Nous  les  laissons  de  côté  pour  les  décrire  et  en  chercher  l'explication 
au  moment    où  nous  nous   occuperons  de  la  division  cellulaire — ; 

2°  Des  mouvements  intérieurs  de  circulation  rotatoire  continue  des 
parties  centrales  du  cyloplasma  par  rapport  aux  parties  périphériques 
immobiles  de  la  cellule  —  Ces  mouvements  ne  changent  pas  la  forme 
extérieure  de  la  cellule;  ils  portent  le  nom  de  circulation  du  proto- 
plasma  ou  cyclose;  on  les  observe  surtout  dans  les  Infusoires  et  chez  les 
plantes  — ; 

3°  Des  mouvements  extérieurs  dans  lesquels  c'est  la  cellule  entière 
qui  se  déforme,  émettant  et  rétractant  ses  prolongements  appelés  pseu- 
dopodes ; 

4°  Des  transports  de  la  cellule  in  toto  sans  déformation  apparente  par 
attraction  ou  répulsion  exercée  par  un  agent  physique  ou  physiolo- 
gique :  ce  sont  les  tactismes. 

Il  n'est  presque  pas  d'agents  naturels  qui  ne  puissent  exercer  un 
tactisme  fort  ou  faible,  positif  (attraction)  ou  négatif  (répulsion)  sur 
une  cellule,  pourvu  que  celle-ci  soit  suffisamment  mobile  pour  lui 
obéir.  La  pesanteur,  la  lumière,  la  chaleur,  l'humidité,  les  agents 
chimiques  (oxygène,  acide  carbonique,  sels  minéraux  en  solution), 
enfin  le  voisinage  d'autres  cellules  semblables  ou  différentes  (biotac- 
tisme)  sont  pour  la  cellule  un  excitant  qui  l'attire  vers  la  source 
d'excitation  on  la  repousse  loin  d'elle.  L'attraction  des  leucocytes  par 
l'oxygène,  observée  par  Ranvier,  est  un  des  exemples  les  plus  frap- 
pants de  ce  genre  d'actions. 

Il  faut  considérer  ces  mouvements  comme  de  nature  toute  physique 
et  comparables  à  ceux  qu'exécutent  de  petits  objets  électrisables  en 
présence   de   corps  chargés'  d'électricité. 

Tout  autres  sont  les  mouvements  d'émission  des  pseudopodes  et  de 
circulation  protoplasmique.  Ceux-là  semblent  être  spontanés  et  ré- 
sulter d'une  manifestation  de  la  vie  aussi  incompréhensible  que  la  vie 
elle-même.  On  a  cherché  à  les  expliquer  cependant,  c'est-à-dire  à  les 
ramener  à  des  phénomènes  physiques  ;  mais  on  n'est  arrivé  encore  qu'à 
des  conclusions  hypothétiques  ('). 

(*)  Ces  questions  sont  si  importantes  qu'elles  méritent  de  nous  arrêter  un  instant. 
Quand  un  pseudopode  s'allonge,  il  se  montre  formé  exclusivement  de  protoplasma 
hyalin  ;  si  une  excitation  quelconque  le  fait  rétracter,  aussitôt  il  devient  trouble 
et,  dans  sa  masse,  apparaissent  de  minimes  granulations  et  vacuoles  qui  n'y  existaient 
pas  l'instant  d'auparavant.  Gela  montre  qu'il  s'est  produit  en  lui  une  brusque  modifi- 
cation physico-chimique  qui  a  eu  pour  conséquence  le  retrait  de  cet  organe. 

Gomment  une  modification  physico-chimique  peut-elle  avoir  cette  conséquence? 

Berthoi.d  [se]  pense  qu'il  peut  en  être  ainsi  si  celte  modification  retentit  sur  l'inten- 
sité de  la  tension  superficielle.  Lorsqu'une  cellule  placée  dans  un  liquide,  dans  l'eau, 
se  maintient  arrondie,  c'est  «pie  l'attraction  des  molécules  de  sa  surface,  les  unes  poul- 
ies autres,  est  plus  forte  que  l'attraction  de  ces  mêmes  molécules  pour  l'eau  ambiante. 
S'il  en  était  autrement,  la  cellule  se  désagrégerait  aussitôt .  Dans  l'eau  pure,  la  différence 
d'attraction  est  très  grande  et  par  suite  la  tension  superficielle  de  la  cellule  est  très 
forte.  Mais  l'eau  ne  reste  pas  pure  autour  de  la  cellule:  des  échanges  osmotiques  ont 


PHYSIOLOGIE    DE    LA    CELLULE  23 

2.  NUTRITION  DE  LA  CELLULE 

A.  ASSIMILATION. 

Pour  former    les    produits    de    son    travail,   produits   matériels  ou 
mouvements,  la  cellule  dépense  les  substances  dont  elle  est  composée. 


lieu,  qui  la  chargent  de  substances  salines  dissoutes.  Celles-ci  diffusent  sans  cesse 
dans  le  liquide,  mais  pas  instantanément,  en  sorte  qu'il  s'établit  autour  de  la  cellule 
une  série  de  couches  concentriques  où  le  degré  de  concentration  va  en  diminuant 
de  dedans  en  dehors.  La  couche  qui  confine  immédiatement  à  la  cellule  est  assez 
concentrée  pour  que  la  différence  d'attraction  soit  très  faible  et  que  très  faible,  par 
conséquent,  soit  aussi  la  tension  superficielle.  Dans  ces  conditions,  il  suffit  des 
moindres  variations  dans  l'homogénéité  de  la  cellule  pour  que  la  tension  superficielle 
soit  vaincue  en  un  point.  Là,  aussitôt,  se  forme  un  pseudopode.  Le  pseudopode  n'est 
donc  pas  poussé  par  la  cellule,  il  est  aspiré  par  le  milieu  ambiant.  Dès  que  se  produit 
en  lui,  sous  l'influence  d'une  excitation  quelconque,  une  modification  physico-chimique 
qui  a  pour  effet  d'augmenter  sa  tension  superficielle,  aussitôt  celle-ci  redevient 
supérieure  à  la  succion  exercée  par  le  liquide  et  il  se  rétracte. 

Cette  modification  physico-chimique  déterminée  par  l'excitant  et  que  manifeste 
l'apparence  trouble  que  prend  le  pseudopode  avant  de  se  rétracter,  Berthold  n'a  pas 
cherché  à  la  déterminer.  Verworn  [92]  a  tenté,  sinon  de  la  déterminer,  du  moins  de 
la  deviner,  et  il  propose  l'hypothèse  suivante. 

Les  molécules  formant  la  masse  intérieure  du  cytoplasma  sont  toutes,  mais 
à  des  degrés  différents,  avides  d'oxygène.  Aussi  se  précipitent-elles  sans  cesse  vers 
la  surface  et  là  se  saturent  de  ce  gaz.  Sous  cet  état  d'oxydation,  leurs  attractions 
mutuelles  se  trouvent  très  réduites,  aussi  la  tension  superficielle  de  la  cellule  est-elle 
très  faible,  et,  dans  les  points  où  elle  est  minima,  se  forment  des  pseudopodes.  Mais 
ces  molécules  très  oxydées  sont  devenues,  en  se  chargeant  d'oxygène,  très  instables 
et  aptes,  à  la  manière  des  explosifs,  à  se  décomposer  brusquement  sous  l'action 
des  moindres  excitants.  Aussi,  dès  qu'une  excitation  atteint  le  pseudopode,  toutes 
ses  molécules  se  décomposent  et  abandonnent  de  l'acide  carbonique,  de  l'acide  lac- 
tique, etc.,  qui  se  dégagent  aussitôt  dans  l'eau.  Par  le  fait  même  de  cette  décom- 
position, les  molécules  se  trouvent  dans  une  nouvelle  condition  chimique  dans 
laquelle  leur  tension  superficielle  est  beaucoup  plus  forte  et  leur  chimiolactisme 
pour  l'oxygène  beaucoup  moindre.  Par  suite  de  cela,  le  pseudopode  se  rétracte 
et  les  molécules  déchargées  rentrent  dans  la  profondeur  du  cytoplasma.  Là,  elles 
s'unissent  à  des  substances  excrétées  par  le  noyau  et  repassent  au  premier  état,  où 
leur  chimiotactisme  pour  l'oxygène  est,  de  nouveau,  positif  et  très  fort.  On  remarquera 
que  cette  théorie  explique  en  même  temps  les  mouvements  des  pseudopodes  et  le 
mouvement  vital  lui-môme  qui  est  la  source  de  la  force  déployée. 

Quincke  [88]  a  observé  qu'une  goutte  d'huile,  placée  dans  une  solution  de  carbo- 
nate de  soude,  s'agite  de  mouvements  qui  rappellent  singulièrement  l'émission  et  le 
retrait  des  pseudopodes.  Ces  mouvements  tiennent  à  ce  qu'il  s'est  formé  à  sa  surface 
un  savon  soluble  qui  diffuse  dans  l'eau  et,  en  diffusant,  entraine  un  peu  la  niasse 
d'huile  sous-jacente.  Aussitôt  dissous  ces  savons  se  reforment  et  le  phénomène 
dure  tant  qu'il  y  a  de  l'huile.  Dans  une  solution  albumineuse,  la  chose  est  la  même, 
grâce  à  un  savon  albumineux  qui  se  forme  et  se  comporte  de  la  même  façon. 
Quincke  admet  et  croit  démontrer  que  tout  protoplasma  est  entouré  d'une  couche 
huileuse  assez  mince  pour  ne  pas  gêner  les  phénomènes  osniotiques,  et  suffisante 
pour  donner  lieu  aux  phénomènes  ci-dessus  décrits.  En  un  point,  la  pellicule  se  trans- 


24  LA    CELLULE 

Elle  doit  donc  les  reformer  sans  cesse.  C'est  le  but  de  sa  nutrition. 
Or,  c'est  là  pour  elle  un  problème  difficile,  car  elle  doit  tirer  de  ses 
aliments,  qui  sont  différents  d'elle,  de  quoi  reformer  sa  substance  à 
elle,  non  seulement  sa  substance,  mais  ses  substances,  car  tout  s'use  et 
se  dépense  en  elle.  Le  plasma  dans  lequel  baignent  les  innombrables  cel- 
lules du  corps  d'un  animal  supérieur  est  à  peu  près  le  même  pour 
toutes,  et  cependant  elles  sont,  elles,  de  natures  différentes.  Elles 
doivent,  chacune  selon  sa  nature,  tirer  de  ce  fond  nutritif  commun  des 


forme  en  savon  d'albumine,  se  dissout;  aussitôt,  en  ce  point,  la  tension  superficielle 
se  trouve  diminuée  et  un  pseudopode  se  forme;  mais,  dès  que  la  couche  huileuse 
s'est  reformée,  la  tension  reprend  sa  valeur  première  et  le  pseudopode  se  retracte. 

En  combinant  ses  idées  sur  la  structure  alvéolaire  du  cytoplasma,  avec  la 
théorie  de  Quincke,  Butschli  [92]  est  arrivé  à  une  explication  des  mouvements  pseu- 
dopodiques,  notablement  différente  de  la  précédente,  quoique  fondée  sur  le  même 
principe.  Butschli  broie  de  l'huile  avec  du  carbonate  de  potasse  finement  pulvérisé, 
et  place  dans  l'eau  un  fragment  de  la  pâte  ainsi  obtenue.  L'eau  diffuse  à  travers 
l'huile  et  va  dissoudre  les  parcelles  de  sel  potassique,  remplaçant  chacune  d'elles 
par  une  gouttelette  d'une  solution  du  même  sel.  Les  gouttelettes  d'eau  alcaline  sapo- 
nifient une  partie  de  la  paroi  huileuse  qui  se  dissout.  Si  alors  on  ajoute  de  la  glycérine 
diluée,  celle-ci  se  dissout  dans  le  savon  et  l'on  a,  en  définitive,  une  masse  composée 
de  gouttelettes  extrêmement  fines,  formées  de  savon  potassique  dissous  dans  une 
solution  aqueuse  de  glycérine,  et  noyées  dans  une  masse  d'huile  qui  forme  les  cloi- 
sons de  séparation  entre  les  gouttelettes.  En  outre,  une  couche  d'huile  continue 
forme  la  limite  externe.  L'ensemble  forme  une  émulsion  fine  qui  reproduit  d'une 
manière  saisissante  la  structure  alvéolaire  que  ce  savant  attribue  au  protoplasma.  Si 
l'on  met  sous  le  microscope  une  goutte  de  cette  émulsion,  on  la  voit  se  mettre  en 
marche  avec  toutes  les  allures  d'une  Amibe.  Le  mouvement  dure  24  heures  et  plus; 
il  est  excité  par  la  chaleur  qui  peut  le  faire  reprendre  quand  il  est  arrêté;  entre 
les  électrodes  d'une  pile,  l'Amibe  artificielle  se  dirige  vers  le  pôle  négatif.  Butschli 
explique  ce  mouvement  de  la  manière  suivante.  Quelque  part,  à  la  surface,  pour 
une  cause  accidentelle  quelconque,  quelques  alvéoles  viennent  à  se  rompre  et  lais- 
sent écouler  leur  contenu  savonneux  qui,  en  ce  point,  vient  former  la  surface. 
Comme  la  tension  superficielle  de  ce  liquide  est  moindre  dans  l'eau  que  celle  de 
l'huile,  il  se  forme  en  ce  point  une  saillie.  Pour  la  former,  les  alvéoles  superficiels  se 
portent  en  avant  et  font  derrière  eux  de  la  place;  les  alvéoles  profonds  s'avancent 
pour  la  combler,  et  ainsi,  de  proche  en  proche,  jusque  dans  la  profondeur.  Quand  la 
voussure  superficielle  est  formée,  le  mouvement  devrait,  s'arrêter,  mais  de  nouveaux 
alvéoles  crèvent  à  la  surface  et  le  phénomène  continue  indéfiniment  et  provoque 
un  déplacement  d'ensemble,  une  translation  de  l'Amibe  artificielle.  Butschli  voit  là 
l'explication  des  mouvements  dit  protoplasma,  disant  que,  puisque  le  protoplasma  et 
les  mousses  savonneuses  ont  la  même  structure,  la  cause  des  mouvements  de  celles-ci 
doit  être  aussi  la  cause  des  mouvements  de  celui-là.  Cette  conclusion  n'est  pas  légi- 
time, car  on  pourrait  renverser  la  proportion  et  dire:  les  mouvements  du  proto- 
plasma et  des  Amibes  artificielles  sont  très  semblables,  mais  ils  ne  peuvent,  être  dus 
aux  mêmes  causes,  la  constitution  chimique  des  deux  objets  étant  absolument  diffé- 
rente. 

En  somme,  ces  explications  des  mouvements  du  protoplasma  sont  toutes  très 
hypothétiques  et  la  dernière  est  même  très  invraisemblable.  Il  ne  faut  y  voir  encore 
qu'une  tentative  louable  pour  ramener  à  des  causes  physiques,  un  phénomène  qui 
ne  sera  vraiment  expliqué  que  lorsqu'on  y  aura  réussi.  Pour  le  moment  c'est  la 
théorie  de  Verworn  qui,  par  la  nature  des  phénomènes  qu'elle  met  en  jeu,  nous 
semble  la  moins  éloignée  de  la  vérité. 


PHYSIOLOGIE    DE    LA    CELLULE  25 

substances  différentes.  La  cellule  nerveuse  n'en  tirera  pas  les  mêmes 
éléments  que  la  cellule  glandulaire,  ni  la  cellule  glandulaire  les  mêmes 
que  la  cellule  musculaire.  De  plus,  chaque  cellule  doit  en  tirer  des 
substances  différentes  :  de  la  nucléine,  de  la  linine,  de  lamphipyrénine 
pour  son  noyau,  des  globulines  et  des  nucléo-albumines  pour  son  cyto- 
plasma,etc;  et  non  pas  une  nucléine,  une  globuline,  unenucléo-albumine 
quelconques,  mais  celles  qui  entrent  dans  sa  constitution  spéciale 
et  qui  sont  différentes  des  substances  homonymes  des  cellules  des 
autres  tissus. 

On  conçoit  combien  ce  travail  est  difficile  dans  sa  délicate  précision. 
On  arrive  cependant  à  se  rendre  compte  qu'il  soit  possible  en  considé- 
rant les  choses  de  la  manière  suivante. 

Deux  ordres  de  phénomènes  bien  distincts  collaborent  au  résultat 
final  :  des  phénomènes  osmotiques  et  des  phénomènes  chimiques.  Les 
phénomènes  osmotiques  opèrent  un  triage  de  substances;  ils  ont  pour 
instruments  les  membranes.  Quand  il  existe  une  vraie  membrane  cellu- 
laire, celle-ci  joue  son  rôle  mais,  à  son  défaut,  la  membrane  proto- 
plasmique  est  là,  qui  n'admet  dans  le  cytoplasma  que  les  substances  qui 
doivent  y  entrer.  De  même  la  membrane  nucléaire  n'admet  dans  le 
noyau  que  certaines  des  substances  qui  ont  pénétré  dans  le  cytoplasma. 
Le  phénomène  semblerait  s'arrêter  là.  Mais  s'il  est  vrai,  comme  le  pen- 
sent quelques  histologistes,  en  particulier  de  Vries,  qu'il  n'est  pas  une 
fibrille,  un  microsome,  un  globule  cytoplasmique  ou  nucléinien,  qui 
ait,  sinon  une  membrane  propre,  du  moins  une  couche  superficielle 
plus  ou  moins  différenciée  en  membrane,  il  est  possible  alors  que  ce 
triage  osmotique  de  substances  aille  beaucoup  plus  loin  et  apporte  son 
concours  à  la  nutrition  des  moindres  particules  intracellulaires. 

Les  phénomènes  chimiques  jouent  un  rôle  non  moins  important. 
Toute  substance  nouvelle  ayant  franchi  la  barrière  d'une  membrane 
trouve,  derrière  celle-ci,  des  substances  préexistantes  avec  lesquelles 
elle  se  combine,  par  réaction  réciproque,  étant  modifiée  par  elles  et  les 
modifiant.  Ainsi  les  substances  qui  entrent,  les  ingesta,  sont  modifiées 
successivement,  à  chaque  membrane  qu'elles  traversent,  par  un  triage 
osmotique  et,  entre  deux  membranes  successives,  par  des  réactions 
chimiques;  les  substances  qui  sortent,  les  egesta,  font  de  même.  La 
cellule  est  donc  sans  cesse  traversée  par  deux  courants  inverses,  l'un 
d'entrée,  l'autre  de  sortie,  se  croisant  dans  tous  ses  points,  et  la  com- 
position chimique  de  chaque  particule  dépend  des  réactions  qui  se  pas- 
sent à  son  niveau  sous  l'influence  de  ce  double  courant. 

11  est  extrêmement  probable  que  les  ingesta  se  rapprochent  de  plus 
en  plus  de  la  nature  des  substances  qu'ils  doivent  remplacer.  Isolé  dans 
le  liquide  où  vit  la  cellule,  un  noyau  ne  saurait  vivre  et  se  nourrir. 
Le  cytoplasma  est  son  milieu  nutritif  obligé  :  cela  prouve  que  le  cyto- 
plasma fait  subir  aux  substances  dont  se  nourrit  le  noyau,  une  pré- 
paration qui  rend  ces  substances  plus  semblables  à  celles  qui  constituent 


26  LA    CELLULE 

le  noyau.  De  même,  une  cellule  privée  de  noyau  ne  peut  s'accroître  et 
vivre  dans  le  milieu  nutritif,  non  parce  qu'il  lui  manque  une  direction 
supérieure  comme  on  le  dit,  mais  parce  que  les  substances  cytoplas- 
miques  ne  subissent  plus  l'élaboration  que  produisaient  en  elles  les 
substances  déversées  par  le  noyau  dans  le  cytoplasma.  De  tout  cela  résulte  : 

1°  Que  l'assimilation  se  fait  par  approximations  successives,  la  par- 
ticule nutritive  se  rapprochant  progressivement  de  la  nature  de  la  parti- 
cule qu'elle  doit  remplacer,  à  chaque  triage  osmotique  et  à  chaque 
réaction  chimique  qu'elle  subit  depuis  son  entrée  dans  la  cellule  jusqu'à 
son  arrivée  au  but.  L'assimilation  ne  pouvait  être  mieux  nommée,  elle 
est  une  ad-similation  progressive; 

2°  Que  le  noyau  n'est  pas  le  supérieur  hiérarchique  du  cytoplasma,  et 
que  la  vie  de  la  cellule  résulte  d'un  consensus  fonctionnel  entre  ces 
deux  organes.  Elle  est  la  résultante  des  forces  physiques  et  des  réac- 
tions chimiques  dont  les  composantes  résident  dans  le  cytoplasma  aussi 
bien  que  dans  le  noyau. 

B.  ACCROISSEMENT 

L'assimilation  pourrait  à  la  rigueur  ne  faire  que  réparer  exacte- 
ment les  pertes  dues  à  l'usure.  Le  plus  souvent  il  n'en  est  pas  ainsi; 
l'assimilation  dépasse  le  but,  apporte  plus  de  matériaux  que  le  travail 
n'en  détruit  :  il  en  résulte  que  la  cellule  s'accroît.  Or,  le  fait  général 
qu'il  faut  ici  connaître,  c'est  que  partout  et  toujours,  l'accroissement 
se  fait  par  intussusception. 

Pour  toutes  les  parties  liquides  ou  même  très  molles  et  précipitables, 
le  phénomène  se  comprend  sans  difficulté,  les  liquides  imbibent  toutes 
les  parties  et  se  précipitent  au  sein  de  leur  masse  en  molécules  solides 
qui  déterminent  leur  accroissement.  Mais  pour  les  parties  denses,  comme 
les  grains  d'amidon,  les  membranes,  on  a  longtemps  cru  cela  impossible 
et  admis  l'accroissement  par  juxtaposition.  L'intussusception  cependant 
s'applique  aussi  à  ces  organes  et  voici  comment  elle  est  possible. 

L'accroissement  des  parties  intérieures  produit  une  turgescence  de 
la  cellule  qui  distend  la  membrane,  écarte  ses  molécules  et  permet  un 
dépôt  de  molécules  nouvelles  qui  maintient,  sans  effort  de  distension, 
le  volume  qui  tout  à  l'heure  n'était  obtenu  que  grâce  à  cet  effort.  Dès 
lors,  une  nouvelle  turgescence  peut  déterminer  une  nouvelle  distension, 
en  sorte  que  le  phénomène  peut  continuer. 

3.  REPRODUCTION  DE  LA  CELLULE 

L'accroissement  de  la  cellule  ne  continue  pas  indéfiniment. 

Tous  les  êtres  vivants  ont  une  limite  de  taille  propre  à  leur  espèce, 
et,  quand  cette  limite  est  atteinte,  un  nouvel  accroissement  étant  im- 
possible, un  phénomène  nouveau  se  reproduit.  C'est  la  division,  par 
laquelle  la  cellule  se  reproduit. 


REPRODUCTION    DE    LA    CELLULE 


27 


La  division  est  une  fonction  capitale  dans  la  vie  de  la  cellule.  Elle 
est  son  seul  mode  de  reproduction.  Sur  elle  repose,  non  seulement  la 
reproduction  de  tous  les  êtres  unicellulaires,  mais  aussi  la  formation 
du  corps  des  organismes  pluricellulaires,  puisque  tous  ont  pour  point 
de  départ  une  cellule  unique.  Elle  se  fait  suivant  deux  modes:  la. division 
directe  ou  amitose  et  la  division  indirecte  appelée  aussi  mitose  ou  karyo- 
kynèse,  ce  dernier  terme  signifiant  plus  spécialement  division  indirecte 
du  noyau. 

A.  DIVISION  INDIRECTE   OU  MITOSE 

Dans  la  mitose,  la  division  du  noyau  précède  toujours  celle  du  corps 
cellulaire.  C'est  donc  par  elle  que  nous  devons  commencer. 

1.     DIVISION    DU    NOYAU 

Les  phénomènes  de  la  division  nucléaire  se  passent  les  uns  dans  le 
cytoplasma,  les  autres  dans  le  noyau;  ils  débutent  à  peu  près  simul- 
tanément et,  selon  toute  apparence,  indépendamment  dans  ces  deux 
organes.  Ils  ont  été  divisés  en  trois  phases  :  Tune  de  désagrégation 
du  noyau  maternel,  c'est  la  prophase,  l'autre  de  constitution  des  deux 
noyaux  filles,  c'est  Yanaphase  et,  entre  les  deux,  un  stade  intermédiaire 
très  court  n'appartenant  pas  à  l'une  plutôt  qu'à  l'autre,  la  métaphase. 


a. 


Prophase 


y..  Dans  le  noyau.  —  On  se  rappelle  qu'au  stade  repos  (fig.  13),  la  chroma- 
tine  est  disposée  sous  la  forme  de  grains  ou  de  petites  masses  irrégulières 


Fig.  13. 


Fig.   lî 


"  res.  chr 


Prophase  au  début  (Sch.). 

ml».,  membrane  nucléaire  ;  ncl.,  nucléole; 
rés.  cïir.,  réseau  chromatique. 


rtn. 


Prophase.  Stade  de  peloton  serré  (Sch.). 

ml».,  membrane  nucléaire  ;  ncl.,  nucléole; 

spi-m.,  spirème. 


le  long  des   filaments  achromatiques  très   fins   dont  la  disposition,    au 
moins  en  apparence,  est  celle  d'un  réseau. 

Le  premier  phénomène  qui   se   produit  est  une   modification  de  ce 
réseau,    en    place    duquel  on   trouve,    au  bout   de   quelque  temps,  un 


28 


LA    CELLULE 


filament  continu,  fin  et  très  long-,  contourné  en  peloton  irrégulier.  Sur 
ce  filament,  toute  la  chromatine  s'est  distribuée  plus  régulièrement 
de  manière  à  le  revêtir  tout  entier. 

C'est  la  phase  de  spirème  ou  peloton  et  plus  particulièrement  celle 
de  peloton  serré  (fig.  14). 

Parfois  on  peut  constater  que  le  tilament,  au  lieu  d'être  continu 
d'un  bout  à  l'autre,  est  formé  de  quelques  longs  segments  disposés 
bout  à  bout;  mais  en  tout  cas,  chaque  segment  est  filiforme,  continue 
l'enroulement  du  segment  précédent,  et  jamais  ne  se  ramifie  ni  ne  se 
soude  à  ses  voisins  ('). 

Le  second  phénomène  est  un  raccourcissement  du  filament  qui 
s'épaissit  en  conséquence  et  se  transforme  en  un  cordon.  Par  suite  de 
cette  diminution  de  longueur,  les  anses  du  peloton  s'écartent  les  uns  des 
autres  :  c'est  la  phase  du  spirème  dite  de  peloton  lâche  (fig.  18).  En  même 


(J)  Tout  le  monde  est  d'accord  sur  ces  dispositions,  mais,  naturellement,  les  avis 
diffèrent  sur  la  manière  dont  elle  est  obtenue,  selon  l'idée  que  l'on  se  fait  de  la  dispo- 
sition vraie  des  filaments  de  linine  sur  le  réseau  apparent  du  noyau  au  repos.  Ces 
idées,  nous  l'avons  vu  (p.  6  et  suiv.),  peuvent  se  ramènera  trois. 

1°  La  linine  forme  un  réseau  vrai  (fig.  15)  avec  ramification  et  soudure  des  filaments 


Fis.   15. 


Fig.   16. 


Fig.  17. 


-sprm. 


Roseau  de  linine  (Sch.). 


Spirème  (sprm.)  commençant 
à  s'individualiser  (Sch.). 


Spirème  (sprm.)  achevant 
de  s'individualiser  (Sch.). 
an.,  anastomoses. 


aux  points  nodaux  (Flemming).  ■ —  Dans  ce  cas  les  mailles  se  rompraient  en  les  points 
précisément  nécessaires  pour  ne  laisser  qu'un  long  filament  continu,  pelotonné 
(fig.  16  et  17).  Le  long  de  ce  filament  sont  appendus  les  petits  bouts  (an.)  qui  fermaient 
les  mailles  coupées.  Ces  petits  bouts  se  rétractent  peu  à  peu  et  finissent  par  dispa- 
raître. On  rencontre  effectivement  (fig.  17,  sprm.)  des  figures  de  noyau  à  ce  stade, 
montrant  un  filament  déchiqueté  et  comme  hérissé  de  petites  épines  molles  qui 
correspondent  bien  à  ce  que  l'on  est  en  droit  d'attendre  dans  cette  théorie. 

2°  La  linine  formerait  un  filament  unique,  continu,  jamais  ramifié  ni  soudé  à  lui- 
même,  mais  très  irrégulièrement  contourné  et  entrecroisant  ses  sinuosités  qui,  sans 
cesse,  passent  l'une  sur  l'autre,  mais  sans  se  souder  aux  points  de  croisement 
(Carnoy  [84],  Strasburger  [84]  première  opinion).  —  Dans  ce  cas,  la  phase  du  peloton 
serré  s'obtient  par  un  simple  arrangement  de  sinuosités  qui  se  disposent  un  peu  plus 
régulièrement. 

3°  La  linine  forme  des  anses  principales  indépendantes,  reliées  secondairement 
par  un  réseau  de  filaments  beaucoup  plus  fin  (Rabl  [sô]).  —  Il  suffit  alors  que  les  filaments 
de  ce  réseau  secondaire  se  coupent  et  soient  résorbés  par  les  anses  principales. 


REPRODUCTION    DE    LA    CELLULE 


29 


temps,  le  cordon  devient  plus  homogène,  son  apparence  granuleuse, 
déchiquetée,  fait  place  à  une  forme  cylindrique  régulière,  due  à  une 
répartition  plus  uniforme  de  la  chromatine  le  long  de  lui. 

Ala  phase  de  peloton  lâche  succède  celle  de  peloton  segmenté  (fig.19). 


Fis.  18. 


Fig.  19. 


sprm 


Prophase. 
Stade  de  peloton  lâche  (Sch.). 
ncl.,  nucléole;  sprm.,  spirème. 


Prophase. 

Segmentation  transversale  (Sch.). 

ncl.,  nucléole. 


Elle  consiste  en  ce  que  le  filament  se  coupe  transversalement  en  un 
certain  nombre  de  segments,  ordinairement  12  à  24  chez  les  animaux, 
plusieurs  dizaines  chez  les  plantes,  appelés  segments  nucléaires  ou  anses 
chromatiques  ou  chromosomes  (*). 

Dès  que  les  segments  sont  formés,  on  constate  qu'ils  ne  sont  plus 
simples,  mais  composés  chacun  de  deux  filaments  parallèles  étroite- 
ment rapprochés  (fig.  20).  Fig.  2o. 

Une  fine  ligne  claire  les  sépare  seulement  l'un  p 

de  l'autre.  Cela  provient  de  ce  qu'ils  ont  subi  une 
segmentation  longitudinale,  phénomène  d'impor- 
tance capitale,  qui  a  pour  effet  de  répartir  d'une 
manière  rigoureusement  égale  la  chromatine  du 
noyau  mère  entre  les  deux  noyaux  filles  (*). 

Pendant  la  formation  du  peloton,  les  nu- 
cléoles ont  peu  à  peu  diminué  de  volume  et 
finalement  disparu.  Nous  avons  indiqué  plus 
haut  (p.  11,  note)  ce  qu'ils  semblent  devenir. 
A  ce  moment  aussi,  lorsque  les  chromosomes  Prophase, 

sont  bien  individualisés,  la  membrane  nucléaire       Segmentation  longitudinale 

(Sch.). 
p.,  région  où  la  membrane  cel- 
(J)    Cette  phase   ne    prend  place  ici  que  dans   les   cas  laire  commence  à  disparaître. 

(ou  théories),  où  il  y  a  dans  le  noyau  au  repos  un  réseau 

ou  un  filament  continu.  Dans  les  noyaux  de  Rabl  (ûg.9)  les  anses  primitives  constituent 

les  futurs  chromosomes  et  ne  se  segmentent  pas  de  nouveau. 

(2)  Le  moment  où  elle  déhute  est  difficile  à  déterminer  et  sans  doute  variable. 
Parfois,  elle  a  lieu  sur  les  chromosomes  déjà  séparés;  plus  souvent,  elle  paraît 
débuter  sur  le  peloton  lâche. 


30 


LA    CELLULE 


Fig.  21. 


..ctrs 


mb.N 


A 


ast 
"'  .ctrs 


mbN. 


?-m&2i 


mb.N 


coanhp 
..ctrs 


commence  à  se  résorber  et  disparaît  peu  à  peu,  laissant  le  contenu  du 
noyau  en  libre  communication  avec  le  cytoplasma. 

(3.  Dans  le  cytoplasma.  —  Pendant  ce  temps,  des  phénomènes  non 
moins  importants  se  sont  produits  dans  le  cytoplasma.  Prenons  comme 
typique  le  cas  où  le  centrosome  est  unique  à  ce  moment  (fig.  21). 

Nous  avons  vu  qu'à  l'état  de  repos,  il  est 
logé  dans  une  petite  masse  de  protoplasma 
hyalin,  la  vésicule  attractive,  limitée  par- 
fois extérieurement  par  une  bordure  un 
peu  plus  dense  appelée  couche  corticale. 
Dans  le  cytoplasma  ambiant,  on  ne  remar- 
que, à  ce  moment,  rien  de  particulier  (A). 
Mais,  pendant  que  se  forme  le  peloton 
nucléaire,  on  voit  se  dessiner  autour  de  la 
vésicule  attractive  de  fines  stries  rayonnan- 
tes disposées  comme  les  rayons  d'un  astre 
lumineux  et  constituant  V aster  (ast. ,  en  B). 
L'aster  est  d'abord  tout  petit  et,  la  vési- 
cule étant  au  contact  du  noyau,  c'est  seu- 
lement du  côté  opposé  à  sa  paroi  que  se 
montrent  les  rayons;  à  mesure  que  la  di- 
vision progresse,  la  vésicule  s'écarte  du 
noyau  et  les  rayons  deviennent  plus  grands 
et  plus  accentués.  Bientôt,  dans  la  vési- 
cule attractive  encore  impaire,  le  centro- 
some se  dédouble  en  deux  petits  granules 
adjacents  (C)  ;  bientôt  après,  la  vésicule 
s'étire  en  biscuit  et  se  divise  à  son  tour.  Les 
deux  petites  vésicules  contiguës  se  séparent  lentement  l'une  de  l'autre 
et,  dès  qu'elles  se  sont  un  peu  écartées,  on  voit  entre  elles  le  premier 
rudiment  d'un  fuseau.  C'est  le  fuseau  central  (fus.  ctrl.,  fig.  22)  formé 
de  fins  filaments  pâles  (achromatiques)  qui  se  portent  d'une  vésicule  à 
l'autre,  dessinant  deux  cônes  adossés  par  leurs  bases.  C'est  à  ce  moment 
que  la  membrane  nucléaire  commence  à  se  détruire  par  résorption, 
d'abord  au  niveau  de  la  fossette  où  était  logée  la  vésicule  attractive  et, 
de  là,  en  tous  sens  vers  le  pôle  opposé.  Elle  a  ainsi  bientôt  complète- 
ment disparu  et  il  n'y  a  plus  dès  lors  de  distinction  entre  les  phénomènes 
intra  et  extranucléaires. 

Pendant  ce  temps  (fig.  22),  les  deux  vésicules,  chacune  munie  de  son 
centrosome  (ctrs.)  et  entraînant  son  aster,  continuent  de  s'écarter  pour  se 
placer  en  deux  points  diamétralement  opposés,  allongeant  entre  elles  le 
fuseau  qui  les  réunit  (fus.  ctrl.).  Les  asters  forment  alors  aux  pôles  du 
fuseau  deux  figures  appelées  cônes  antipodes  (co.  antip.).  Bien  avant  ce 
slade,  on  voit  se  dessiner  des  filaments  achromatiques  (co.  attract.)  qui 
partent  des  vésicules  et  vont  se  jeter  sur  les  chromosomes  (ans.  clirt.).  Fila- 


Prophase. 

Phénomènes    cytoplasmiques   (Sch.). 

A,  état  de  repos;  B,  formation   de 

l'aster;  C,  division  du  centrosome. 
ast., aster:  co.antip.,  cônes  antipodes; 

ctrs.,  centrosome  ;  mb.  BT.,  membrane 

nucléaire. 


REPRODUCTION    DE    LA    CELLULE 


31 


ctrs 


ments  et  chromosomes  sont  d'abord  tous  d'un  même  côté  du  fuseau  mais, 
peu  à  peu,  ils  se  disposent  en  cercle  autourde  lui,  d'une  façon  très  régulière 
et       constituent      le 

fuseau    périphérique  Flg-  "• 

formé  lui  aussi  de 
deux  cônes  d'attrac- 
tion (co.  attr.,ûg.23). 
On  a  atteint  la  niéta- 
phase. 

b.  Métaphase. 

La  métaphase,  très 
courte,  ne  comporte 
pas,  comme  les  deux 
autres  phases,  une 
série  de  phénomènes 
successifs  :  c'est  un 
état,  appelé  parfois 
stade  de  métakynése. 
A  ce  moment  (fig.  23), 


. 


.  co. antip. 


.t  co.  attract 


mb.N 


la  figure  nucléaire  se 


Prophase   (Sch.).  Formation  des  fuseaux. 


ans.  clirt.,  anses  chromatiques;  co.  autip..  cônes  antipodes; 
co.  atlract.,  cônes  d'attraction  ou  fuseaux  périphériques; 
lus.  ctrl.,  fuseau  central;  ml>.  S.,    membrane  nucléaire. 


compose    de    quatre 

parties  :  1°  les  pôles, 

comprenant     chacun 

un  centrosome  (ctrs.),  une  vésicule  directrice  et  un  aster  ou  cône  antipode 

(co.  antip.)  qui  rayonne  dans  le  cytoplasma  dans  la  région  opposée  au 

fuseau.  La  figure  constituée  par  cet  aster  double  constitue  Yamphiaster; 


Fig.  23. 


:,«*£ 

••"';  "--•.';>:,;. •..',.. 


co  altr 
.   c 

'■'•' 


co.anttp 


'ans.  chrt 

Métaphase  (Sch.). 

ans.  clirt.,  anses  chromatiques;  c,  fuseau  central;    co.  antip.,  cônes  antipodes;  co.  attr.,  cônes 
d'attraction  ou  fuseau  périphérique;  ctrs.,  centrosomes. 

2°  le  fuseau  central  (c.)  (Hermann),  formé  de  ce  qu'on  a  appelé  les  filaments 
unissants  qui  vont  sans  interruption  d'un  pôle  à  l'autre  ;  3°  les  chromo- 
somes ou  anses  chromatiques  (ans.  clirt.),  disposés  en  cercle  régulièrement 
autour  de  l'équateur  du  fuseau  central  et  en  dehors  de  lui.  Ils   ont  pris 


32  LA    CELLULE 

une  forme  en  anse  régulière  et  sont  orientés,  sans  exception,  le  sommet 
de  l'anse  vers  Taxe  du  fuseau  et  les  branches  divergentes  en  dehors. 
Dans  cet  état,  ils  forment  ce  que  Ton  a  appelé  la  plaque  équatoriale  ou 
plaque  nucléaire;  4°  enfin,  les  cônes  d'attraction  (co.  attr.)  formés  par  les 
filaments  périphériques  qui  partent  des  pôles  et  se  jettent  chacun  sur 
un  des  chromosomes. 

On  se  rappelle  que  ceux-ci  sont,  depuis  longtemps  déjà  à  ce  moment, 
divisés  longitudinalement  en  deux  cordons  parallèles.  Ces  cordons  ou 
anses  jumelles  sont  disposés  de  manière  à  regarder  chacun  un  des 
pôles.  On  est  tenté  de  croire  que  les  filaments  périphériques  issus  d'un 
même  pôle  s'attachent  précisément  sur  celle  des  deux  anses  qui  est 
tournée  vers  lui.  Mais  on  n'a  jamais  pu  s'assurer  de  ce  détail. 

c.  Anaphase. 

Tout  se  passe  alors  comme  si  les  filaments  attachés  aux  chromo- 
somes se  contractaient  et  entraînaient  les  deux  moitiés  de  ceux-ci 
chacun  vers  l'autre  des  pôles  (fig.  24).  On  voit,  en  effet,  les  deux  anses 

Fig.  24. 


co  attr 

•:••:.     .fus. ctrl 


^S^W^^^^'^^--.yTry\\^:^:^^0^    co.antip 

■'■■'■■■:■■■  ■^.■■:'-.\l    •  iC^m^^^-^ÎW'?^'v 

ans  chrt 


Anaphase  à  son  début  (Sch.). 

ans.   chrt.,    anses  chromatiques  :  co.  attr.,    cônes  d'attraction  ; 

co.  antip.,  cônes  antipodes;  cti's.,  centrosomes; 

fil.,  filaments    connectifs  ;    fus.    ctrl.,   fuseau   central. 

jumelles  (ans.  chrt.)  de  chaque  chromosome,  s'écarter  l'une  de  l'autre, 
en  commençant  par  le  milieu,  de  manière  à  former  ensemble  :  d'abord 
une  ellipse  allongée  transversalement,  puis  un  cercle,  puis  une  ellipse 
à  grand  axe  dirigé  comme  celui  du  fuseau.  Les  deux  moitiés  se  tiennent 
encore  par  les  bouts,  mais  ces  bouts  se  séparent  à  leur  tour  et  elles  sont 
entraînées  chacune  vers  un  des  pôles. 

Elles  s'en  rapprochent  beaucoup,  mais  ne  l'atteignent  pas  tout  à  fait 
(fig.  25)  ;  il  reste,  entre  leurs  sommets  qui  n'arrivent  pas  au  contact  et 
la  vésicule  directrice  qu'elles  n'atteignent  pas,  un  petit  espace  appelé 
le  champ  polaire. 


REPRODUCTION    DE    LA    CELLULE  33 

Pendant  toute  la  durée  de  ce  mouvement,  les  anses  jumelles  {ans.  chrt.) 
sont  restées  unies  par  des  filaments  connectif s  (fil.  uniss.)  qui  s'étendent 
entre   elles,   d'autant 

plus    longs    qu'elles  Flg' 25' 

sont  plus  écartées.  fus  c^v\ 

Les    phénomènes  .:..=,.,,  ::;,.,.v_;..i...... 

qui    suivent    consti-  $/ ■'■'-  ^r;:^: 

tuent  la  reconstitution         léé^-^S*     Sit^S^gp^    -  C0:allr 

dw  rcoî/aw  à  l'état  de        •  llÊlS  3^^^I1K' co  anUp 

repos,    semblable    à  :S^^^^3         IpS^1',^^"^^         c^rs- 

l'état    primitif,     sauf  ^i  f^^^vtfÇ 

qu'il  y  a  deux  noyaux  •         ,   > 

*     i.         ,,  .  -  ,  ans  chrt 

au  lieu  d  un.  A  cha- 
cun des  pôles  (flg.  26),  Formation  desToyaux  filles  (Sch.). 
les  CliromOSOmeS  per-          ans.  clirt.,  anses  chromatiques  :  co.,  antip.,  cônes  antipodes  ; 
dent     leur     forme      et                    C°"  attr*'  fuseau  périphérique;  ctrw.,  centrosomes; 
,                ,.             .,.                ,               **•  uniss-»  filaments  connectifs ;  "fus.  Ctrl.,  fuseau  central. 

leurs  dispositions  ré- 
gulières; leurs  branches  se  contournent,  leur  anse  s'ouvre,  ils  s'allon- 
gent et  finalement  s'arrangent  en  un  ensemble  irrégulier  qui  rappelle, 
à  feu  près,  le  stade  de 

peloton   segmenté;   puis  Fi&-  26- 

ils    se   rapprochent,    de-  S"'--'-  ::::::::_::.::;:;: :™:_: ::pv:::::::. 

viennent  moins  distincts  ncl  ■..?.£$&'."$?£ 
les  uns  des  autres  et  for-  i^^^l^j.i'-^c'"^.^^ 

ment,  plus  ou  moins  net-  I^^^ËSè^S^lpS^^P^'W"" 

tement,  le  peloton  lâche  '*#?:::::.        :-.:£™  'y* 

(fig.27)  etenfinle^e^o^oM 
serré.  C'est  là  le  stade  Anaphase. 

dispirême  (flg.    28).    En-  Formation  des  spirèmes  filles  (Sch.). 

r»         1      i»  i        /  ncl.,  nucléoles. 

lin,  la  tonne  du  (ou  des) 

cordon  devient  elle-même  irrégulière,  déchiquetée,  comme  si  de  fins 
filaments  poussaient  sur  les  côtés  et,  sans  qu'on  ait  bien  vu  comment, 
le   stade    de   réseau    au 
repos  se  trouve  rétabli. 
La  membrane  (mb.  N.), 

en  même  temps,  se  re-         •      *v^\  /^^ 

constitue  peu  à  peu,  finit     ctr    »«-5--33m  (~;c9«  :::■ 

par    enfermer    complè-  %Ov/  .  \zJ^-nQ[ 

tement  le  noyau,  et  les  mb.N  i 

nucléoles    (ncl.)    réap- 
paraissent      petits     d'à-     Anaphase.  Formation  de  la  membrane  des  noyaux  filles  (Sch.). 

bord,  puis  avec  leur  VO-  ClirS-'  chromosomes; /**■•  «entrosomes; 

'   a  mb.  N.,  membrane  nucléaire  :  ncl.,  nucléoles. 

lume  normal.  Le  fuseau 

central,  très  net  et  intact  pendant  que  les  chromosomes  se  mouvaient 

vers  leurs  pôles  respectifs  (fig.  24  et  fig.  c2o,fus.  ctrL),  commence  à  devenir 

3 


34 


LA    CELLULE 


Fis.  2S 


moins  distinct  à  mesure  que  Ton  approche  du  stade  dispirème  et,  quand  la 
membrane  commence  à  se  former,  il  achève  de  disparaître.  L'aster  dis- 
paraît alors  aux  pôles, 
la  vésicule  attractive 
avec  son  centrosome 
(ctrs.)  devient  moins 
distincte  aussi  et, sans 
changer  de  place,  se 


trouve  logée  dans  une 
dépression  delà  mem- 
brane nucléaire  (*). 

Nous  voyons  parla 
comment  se  dédou- 
blent les  centrosomes 
et  les  éléments  nu- 
cléiniens  du  noyau. 
Mais  comment  se  forment  les  nucléoles  des  noyaux  filles  que  l'on 

voit  apparaître  à  nouveau  dans  ceux-ci,  tandis  que  ceux  du  noyau  mère 

avaient  disparu  au  commencement  de  la  division? 


spirm 


Anaphase. 

Achèvement  des  noyaux  filles. 

ctrs.,  centrosomes;  înb.  3f.,  membrane  nucléaire;  «cl.,  nucléole; 
sprm.,   spirème. 


(*)  Plaque  cellulaire  et  plaque  intermédiaire  de  Flemming.  —  Dans  les  cellules  vé- 
gétales, il  y  a  quelque  chose  de  plus.  Avant  que  le  fuseau  central  ne  disparaisse,  on  voit 
apparaître,  sur  chacun  des  filaments  interposés  aux  anses  jumelles,  exactement  dans 


Fig.  29. 


,pl 


[    co.attr. 


ncl .** 

clrs^ç^r 


chrs. 

Plaque  cellulaire  vue  de  profil  (Sch.). 
pi.,  plaque  cellulaire. 
Autres  lettres  comme  dans  les  figures  précédentes. 


Fig.  30. 


Plaque  cellulaire 
de  face    (Sch.). 


Fig.  31. 


.fus.cfr!  .-caattn 


ncl. 


le  plan  équatorial,  une  petite  nodosité.  Tous  ces  petits  grains  situés  côte  à  côte  forment 
ce  que  l'on  a  appelé  la  plaque  cellulaire.  Cette  plaque  est  destinée  à  former  la 
cloison  de  séparation  entre  les   deux  cellules  filles.  Chez  les  animaux,  elle    n'a  pas 

de  raison  d'être  puisque,  d'or- 
dinaire, c'est  la  membrane  cel- 
lulaire de  la  cellule  mère  qui 
forme  la  totalité  des  membranes 
des  cellules  filles.  Cependant,  on 
a  parfois  observé  quelque  chose 
qui  représente  sous  une  forme 
rudimentaire  la  plaque  cellu- 
laire des  végétaux  (fig.  31).  A  la 
place  de  la  vraie  plaque  cellu- 
laire, on  trouve  un  ou  plusieurs  petits  corpuscules  chromatiques  appelés  corps  intermé- 
diaires de  Flemming,  du  nom  de  l'auteur  qui  les  a  le  premier  décrits.  Ils  disparaissent 
peu  après  la  division.  Prenant  [92]  les  a,  le  premier,  assimilés  à  la  plaque  cellulaire. 


"chrs  -— =^  chrs.. 

Corps  intermédiaires    de    Flemming   (Sch.). 
Lettres  comme  dans  les  figures  précédentes. 


REPRODUCTION    DE    LA    CELLULE 


35 


On  admet  généralement  qu'ils  sont  formés  aux  dépens  des  nouveaux 
chromosomes.  Les  uns  croient  qu'ils  disparaissent  complètement  pour 
former  le  centrosome  (V.  p.  11,  note)  et  sont  reformés  par  les  chromo- 
somes en  totalité  et  à  nouveau.  Les  autres,  plus  nombreux,  pensent,  en 
se  fondant  sur  quelques  aspects  histochimiques,  qu'ils  abandonnent 
leur  substance  chromatique  aux  chromosomes  et  se  reforment  ensuite 
par  réagglomération  de  cette  même  substance  (fig.  26,  ncl.)  ('). 


.mb 


^)  Zimmermann  [93],  au  contraire,  assure  que,  chez  les  plantes,  ils  se  dissocient,  se 
répandent  sous  la  forme  de  petits  grains  chromatiques  dans  le  cytoplasma  et  s'ag- 
glomèrent de  nouveau  pour  former  les  nucléoles  de  nouvelles  cellules. 

Tels  sont  les  phénomènes  principaux  de  la  division  nucléaire  indirecte.  De  crainte 
d'obscurcir  une  description  en  somme  assez  compliquée,  nous  nous  sommes  astreints 
à  négliger  les  exceptions,  variantes,  divergences  de  faits  ou  d'opinions,  innombrables 
en  ces  matières.  Mais  il  est  deux  points  sur  lesquels  il  est  nécessaire  de  s'expliquer 
ici.  Ce  sont  les  rapports  des  chromosomes  avec  les  filaments  et  l'origine  du  fuseau 
lui-même. 

Rapports  des  chromosomes  avec  les  filaments.  —  La  description  donnée  ci-dessus 
s'applique  au  noyau  du  type  de  Rabl.  Sa  caractéristique  (fig.  22)  est  l'apparition  d'un 
fuseau  tout  petit,  en  dehors  du  groupe  des  chromosomes  et  la  distinction  entre  un  fuseau 
périphérique  lié  aux  chromosomes  et  un  fuseau  central  indépendant  d'eux.  Or,  dans 
bien  des  cas,  la  chose  semble  se  passer  d'une  tout  autre  manière  (fig.  32).  Le  centrosome 
(avec  sa  sphère  attractive)  se  divise,  ses  deux  moitiés  s'écartent  et  se  portent  aux  deux 
extrémités  d'un  même  diamètre  du  noyau  en  glissant  sur  la  membrane  intacte  de  celui- 
ci  et,  pendant  tout  ce  temps,  il  n'y  a  pas  trace  de  fuseau.  Les  centrosomes  s'écartent  alors 
un  peu  du  noyau  et  un  espace 

clair  apparaît  entre  eux  et  le  Fig.  32. 

noyau  et  tout  autour  de  celui- 
ci;  en  même  temps,  la  mem- 
brane nucléaire  semble  se  flé- 
trir, comme  si  elle  avait  laissé 
suinter  du  suc  nucléaire  pour 
former  la  zone  claire  en  ques- 
tion. Bientôt,  on  voit  se  des- 
siner, à  partir  des  pôles,  un 
fuseau  complet  [co.  attr.)  qui 
s'avance  peu  à  peu  vers  le  noyau, 
et  l'englobe  dans  ses  filaments. 
Alors  seulement,  la  membrane 
nucléaire  disparaît  et  les  chro- 
mosomes (chr.)  entrent  en  rap- 
port avec  le  fuseau  et  se 
soudent  à  ses  fils  de  la  manière 
décrite  précédemment.  On  con- 
çoit qu'il  n'y  a  pas  ici  de  distinction  entre  fuseau  central  et  filaments  périphé- 
riques. 

Origine  des  filaments  des  fuseaux.  —  Sur  cette  question,  trois  opinions  princi- 
pales sont  en  présence:  1°  Strasburger  [84],  Guignard  [91],  et  avec  eux  la  plupart  des 
botanistes  et,  parmi  les  zoologistes,  Boveri  [ss],  Henneguy  [91],  H.  Fol,  Bo- 
rretzki,  etc.,  admettent  que  tous  les  filaments  du  fuseau  sont  d'origine  extranucléaire. 
Ils  émaneraient  des  sphères  attractives,  ou  se  différencieraient  dans  le  cytoplasma 
voisin  ;  2°  Butschli,  R.  Hertwig,  Pfitzner,  Gruber,  Carnoy,  Rabl,  Zacharias,  Ghevia- 
kof  [s?],  0.  Hertwig  [94],  les  font  provenir  exclusivement  de   la  linine  du  réseau 


clrs  *: 


sf  •  ctrs. 


co.  atlr. 


'chr 


Autre  mode  de  formation  du  fuseau  (im.  Vialleton). 

«■li  r.,  anses  chromatiques  ;  ctrs.,  centrosomes  ; 
co.   attr.,  cônes  d'attraction;     mil.,  membrane    nucléaire. 


36  LA    CELLULE 

2.     DIVISION    DU    CORPS    CELLULAIRE 

La  division  du  corps  cellulaire  est  aussi  simple  que  la  division  nu- 
cléaire est  compliquée.  Elle  commence  pendant  Yanaphase  au  moment 
où  les  anses  jumelles  atteignent  les  pôles.  Pendant  qu'à  leurs  dépens 
le  spirème  se  reforme  et  que  le  noyau  se  reconstitue,  se  montre  à  la 
surface  de  la  cellule,  exactement  clans  le  plan  équatorial  du  fuseau,  un 
sillon.  Ce  sillon  commence  en  un  point  et  s'étend  rapidement  en  cercle 
tout  autour  de  la  cellule.  Au  moment  où  les  asters  disparaissent,  le 
cercle  est  complet.  Il  s'approfondit  alors  peu  à  peu  et  finit  par  couper 
la  cellule  mère  en  deux  cellules  filles  dont  chacune  contient  un  des 
noyaux  filles  issus  de  la  division  nucléaire. 

Dans  ce  mode  de  division,  le  noyau  est  coupé  en  deux  parties 
égales.  Mais  il  s'en  faut  de  beaucoup  qu'il  en  soit  toujours  de  même 
pour  le  cytoplasma  ('). 


nucléaire.  Ils  s'appuient  surtout  sur  le  fait  que,  dans  certains  cas,  le  fuseau  tout  entier 
peut  se  trouver  à  l'intérieur  du  noyau  lorsque  la  membrane  nucléaire  est  encore  in- 
tacte; 3o  enfin,  Ed.  Van  Beneden  [83],  Platner,  Hermann,  Flemming  [su],  Prenant  [91], 
Mitrophanof  [-94],  leur  attribuent  avec  beaucoup  d'apparence  de  raison  une  double 
origine.  Ce  que  nous  avons  appelé  le  fuseau  central  ou,  dans  le  cas  d'un  fuseau 
unique,  la  portion  polaire  de  ce  fuseau,  semble  indubitablement  provenir  de  la 
substance  même  des  vésicules  attractives  ou  du  cytoplasma  ambiant,  tout  comme 
les  rayons  de  l'aster.  Mais  la  portion  équatoriale  du  fuseau  périphérique,  ou  de 
l'unique  fuseau  s'il  n'y  en  a  qu'un,  proviendrait  des  filaments  de  linine  du  réseau 
nucléaire  disposés  ad  hoc  et  unis  aux  filaments  venus  des  pôles.  Malgré  tant  d'efforts 
dépensés  à  la  solution  de  ces  questions  depuis  quelques  années,  on  voit  que  bien 
des  points  restent  encore  obscurs  sur  l'origine  du  fuseau  et  sur  ses  relations  exactes 
avec  les  chromosomes. 

Permanence  des  chromosomes.  —  Une  autre  question  litigieuse  et  très  impor- 
tante, comme  on  le  verra  plus  tard,  est  celle  de  la  permanence  des  chromo- 
somes. Il  y  a  sur  ce  point  deux  opinions  principales  :  1°  les  chromosomes  sont  con- 
stants en  nombre,  mais  nullement  en  substance;  le  filament  se  recoupe  n'importe 
comment  (0.  Hertwig  [oo]);  2°  ils  sont  permanents,  soit  qu'ils  ne  perdent  à  aucun 
moment  leur  individualité  (Rabl  [89]),  soit  que  le  filament  se  recoupe  au  même  point, 
[Boveri  [92]). 

Mais  ce  qui  est  bien  plus  mystérieux  encore  c'est  la  cause  de  ces  phénomènes. 
Cela  donne  l'impression  d'une  troupe  de  marionnettes  jouant  une  petite  pièce 
muette  mais  très  compliquée,  avec  une  merveilleuse  précision  de  mouvements, 
et  rentrant  dans  la  coulisse  pour  recommencer  à  la  division  suivante  ;  nous  com- 
prenons le  but  de  l'action,  c'est  le  partage  équitable  des  substances  et  organes  du 
noyau  mère  entre  les  deux  noyaux  filles.  Mais  nous  sommes  bien  loin  de  voir  tous 
les  mouvements  et  de  comprendre  toute  leur  signification. 

I1)  Nous  avons  vu  plus  haut  (p.  24)  que  le  noyau  dans  la  cellule  occupe,  d'après  la 
loi  de  position  de  0.  Hertwig  [84],  le  centre  de  gravité  du  cytoplasma.  Le  même 
auteur  a  cherché  à  formuler  une  loi  de  direction  du  plan  de  division,  indiquant  la 
place  de  ce  plan  dans  la  cellule  ou,  ce  qui  revient  au  même,  la  direction  du 
fuseau,  car  le  plan  de  division  n'est  autre  que  le  plan  équatorial  du  fuseau  prolongé. 
Sa  loi  est  que  l'axe  du  fuseau  se  dirige  comme  s'il  était  une  aiguille  aimantée,  et 
que  le  cytoplasma  pur  fût  du  fer,  tandis  que  les  matières  non  protoplasmiques 
seraient  inertes.  Il  se  place  parallèlement  à  la  direction  de  la  plus  grande  masse  du 
protoplasma.  Il    vaudrait   mieux    dire  symétriquement  par  rapport  à  celte  jnasse,  car 


REPRODUCTION    DE    LA    CELLULE 


37 


D.  DIVISION  DIRECTE  OU  AMITOSE 


Fis.  33. 


Ce  mode  de  division,  beaucoup  plus  simple  que  le  précédent,  a 
été  connu  bien  avant  lui  et,  pendant  bien  longtemps,  on  a  cru  qu'il 
était  le  seul.  Le  signe  caractéristique  de 
cette  division  était  le  noyau  en  biscuit. 
On  sait  aujourd'hui  qu'elle  est,  au  con- 
traire, bien  plus  rare  que  l'autre,  et  beau- 
coup d'histologistes  voudraient  la  ré- 
duire à  un  processus  d'altération  morbide, 
de  dégénérescence  ou  de  stérilité  cellu- 
laire. 

Le  cas  typique  (fig.  33)  se  réduit  à  ceci  :  le 
noyau  s'allonge,  s'étire  et  se  coupe,  le  corps 
cellulaire  en  fait  autant,  et  bientôt,  au  lieu 
d'une  cellule,  il  y  en  a  deux.  Il  n'y  a  là  ni 
intervention  des  centrosomes,  ni  fuseau,  ni 
formation  de  chromosomes,  ni  disparition  de 
la  membrane  nucléaire  (mb.  N.).  Le  noyau 
garde  l'aspect  qu'il  avait  à  l'état  de  repos.  Le 
sort  du  centrosome  est  assez  obscur.  Sou- 
vent, on  ne  le  voit  pas  se  diviser.  Dès  lors, 
il  doit  manquer  à  l'une  des  deux  cellules 
au  moins,  qui  devient,  par  là,  incapable  dé- 
sormais de  division  indirecte.  Parfois  on  l'a  vu  se  diviser  et  même 
former   un    petit  fuseau  (*). 

Ce  mode  de  division  est  beaucoup  moins  fixe  que  la  mitose.  On  a 
cherché  à  voir  dans  certaines  de  ses  formes  un  intermédiaire  entre  elle 
et  la  mitose,  mais  sans  trouver  rien  de  démonstratif. 


mb.N 

Amitose  (Sch.). 

in  b.c.   membrane  cellulaire; 
m l>.  N.,  membrane  nucléaire. 


RELATION    ENTRE    LES    DIVISIONS    DIRECTE    ET    INDIRECTE 

Quelle   peut  être   la   signification   relative  de   ces    deux  modes  de 
division  ? 


dans  la  segmentation  des  œufs  il  arrive  souvent  que,  pour  une  cellule  riche  en 
vitellus,  le  plan  de  division  sépare  une  étroite  calotte  an  pôle  animal.  Ce  qui  montre 
que  le  fuseau  était  perpendiculaire  au  gâteau  de  cytoplasma  qui  formait  ce  pôle. 

[l]  Dans  quelques  cas,  il  semble  prendre  une  part  active  à  la  division  nucléaire  ; 
Meves  [ai]  l'a  vu  dans  les  spermatogonies  de  la  Salamandre  s'étirer  en  un  ruban  qui 
se  met  en  croix  avec  le  point  qui  réunit  les  deux  moitiés  du  noyau  en  biscuit,  puis  se 
souder  en  anneau  autour  de  ce  point  comme  pour  l'étrangler,  et  aider  à  la  division. 
Mais  il  n'a  pu  suivre  le  phénomène.  Arnhold  [88]  a  décrit  sous  le  nom  de  fragmenta- 
tion nucléaire,  une  division  dans  laquelle  le  noyau  se  fragmente  en  morceaux  sans 
disposition  régulière.  Enfin  Gôppert  [91]  a  vu  cette  fragmentation  se  faire  par  un 
processus  très  bizarre.  Le  noyau  se  perce  d'un  trou  en  son  centre  et  se  transforme 
ainsi  en  un  anneau  qui  s'ouvre,  puis  se  fragmente  en  deux  ou  plusieurs  morceaux. 


38  LA    CELLULE 

Trois  hypothèses  principales  ont  été  émises  à  ce  sujet,  mais  aucune 
n'est  suffisamment  appuyée  : 

1°  L'amitose  est  un  procédé  de  division  primitif  en  train  de  dispa- 
raître, pour  laisser  la  place  au  procédé  plus  perfectionné  de  la  mitose. 
—  Cette  hypothèse  est  la  plus  naturelle,  elle  a  cependant  beaucoup 
moins  de  partisans  que  la  suivante; 

2°  Elle  est  au  contraire  plus  jeune  phylogénétiquement  que  la  mi- 
tose. Elle  se  produit  uniquement  chez  des  cellules  en  dégénérescence 
ou  arrivées  presque  au  terme  de  leur  puissance  reproductrice.  —  D'après 
les  uns,  elle  condamne  à  mort  la  cellule  où  elle  s'est  produite  une  fois, 
en  limitant  à  zéro  ou  à  un  très  petit  nombre,  ses  divisions  ultérieures. 
D'où  le  nom  expressif  de  glas  funèbre  de  la  cellule  qui  lui  a  été  donné 
par  Rabl  [91].  D'autres  pensent  qu'une  mitose  peut  intervenir  et  régé- 
nérer en  quelque  sorte  la  cellule; 

3°  L'amitose  est  un  procédé  de  division  spécial  qui  se  produit  dans 
des  conditions  déterminées. 

Les  recherches  ultérieures  pourront  seules  nous  dire  laquelle  de  ces 
suppositions  est  la  vraie. 

THÉORIES    SUR    LA    DIVISION    CELLULAIRE 

Quelques  tentatives  intéressantes  ont  été  faites  pour  tâcher  de  dé- 
couvrir les  causes  de  la  division  cellulaire,  soit  ses  causes  mécaniques, 
soit  ses  causes  déterminantes. 

En  ce  qui  concerne  les  causes  mécaniques  deux  forces  ont  été  in- 
voquées :  d'une  part  la  contraction  des  filaments  du  fuseau,  de  l'autre 
une  attraction  chimiotactique  exercée  par  les  centrosomes  sur  les  chro- 
mosomes. La  première  opinion  a  été  émise  par  E.  Van  Beneden  [s?]. 
D'après  lui,  les  filaments  émanés  des  sphères  attractives  s'attacheraient 
directement  sur  les  anses  jumelles  et  les  attireraient  vers  les  pôles, 
en  se  contractant.  Cette  traction  serait  même  la  cause  de  la  division 
longitudinale  des  chromosomes.  Cette  idée  a  été  admise  par  un  grand 
nombre  d'auteurs  :  Boveri,  0.  Hertwig,  Bergh,  Rawitz,  C.  Schneider, 
Rabl,  et  ce  dernier  a  fourni  une  explication  très  complète  de  la  manière 
dont  se  passe  les  phénomènes  (*). 


f1)  Rabl  admet  que  les  filaments  des  asters  et  du  fuseau  sont  déjà  tout  formés 
dans  la  cellule  au  repos,  mais  qu'on  ne  les  voit  pas,  parce  qu'à  ce  moment  ils  sont  très 
fins  et  non  tendus.  Ils  partent  tous  de  la  sphère  attractive  qui  est  le  centre  méca- 
nique de  la  cellule  (fig.  34).  Les  uns  serpentent  dans  le  cytoplasma,  les  autres  pénètrent 
dans  le  noyau  par  un  trou  percé  dans  sa  membrane  au  fond  de  la  dépression  où  la 
sphère  est  logée.  Ils  vont  s'attacher  aux  anses  chromatiques  [ans.  chrt.)  qui,  dans  sa 
théorie  (V.  p.  9)  sont  déjà  individualisées  pendant  le  repos  du  noyau.  Les  phénomènes 
nutritifs  amènent  les  filaments,  qui  sont  tous  contractiles,  à  un  état  où  ils  n'attendent 
qu'une  excitation  interne  ou  externe  pour  se  contracter.  Ceux  du  cytoplasma  entrent  on 
jeu  les  premiers.  Ils  se  raidissent,  deviennentplus  courts,  plus  gros  et  rectilignes,  toutes 
conditions  qui  concourent  à  les  rendre  visibles  et  donnent  l'image  de  Vaster.  En  con- 
tinuant à  se  contracter,  ils  tirent  sur  le  centrosome  et  la  vésicule  en  sens  inverse,  et 


REPRODUCTION    DE    LA    CELLULE 


39 


Mais  Flemming  [91]  et  après  lui  Hermann  ont  opposé  une  objection 
capitale  à  cette  théorie  séduisante  :  ils  ont  fait  remarquer  que  la  divi- 
sion longitudinale  des  chromosomes  précède  souvent  celle  des  asters  et 
du  centrosome.  La  théorie  peut  être  vraie  en  partie,  mais  elle  est  fausse 
en  certains  points,  insuffisante  dans  d'autres.  Certainement,  la  division 
du  centrosome  et  celle  des  chromosomes  sont  deux  phénomènes,  con- 
nexes peut-être,  mais  non  unis  entre  eux  par  la  relation  de  cause  à 
effet. 

La  seconde  cause  a  été  invoquée  par  Strasburger  [93].  Ce  savant 
pense  que  les  anses  glissent  seulement  sur  les  filaments,  attirées  par 
une  force  chimiotactique  (il  vaudrait  mieux  dire  biotactique)  émanant 
des  sphères  attractives  ('). 


déterminent  leur  division.  Leur  écartement  a  pour  effet  de  fendre  en  long  les  fila- 
ments [p.]  qui  vont  aux  chromosomes,  en  sorte  qu'après  cette  scission  longitudinale 
achevée,   en  chacun  des  points  où   un  filament  s'attachait  au  chromosome,  il  s'en 


Fis.  34. 


ctrs.. 


ctrs 


«.;:.:* 


mbN. 


mb.N. 


ans.chrt. 


Formation  du  fuseau,  d'après  les  idées  de  Rabl  (Sch.). 

ans.  clirt.,  anses  chromatiques  :  ctrs.,  eentrosomes  ;  ml».  X.,  membrane  nucléaire; 

p.,  points  où  les  filaments  se  séparent. 

attache  maintenant  deux  qui  se  rendent  chacun  à  l'un  des  eentrosomes.  Quand  les 
eentrosomes  sont  tout  à  l'ait  écartés  et  que  les  filaments  se  contractent,  ils  pren- 
nent la  disposition  des  éléments  du  fuseau,  amènent  les  chromosomes  dans  le  plan 
équatorial  et,  tirant  sur  eux  en  sens  inverse,  les  dédoublent  en  long.  Cette  con- 
traction, en  se  continuant,  sépare  les  chromosomes  en  deux  groupes  et  les  entraîne 
vers  les  pôles. 

(l)  Il  se  fonde  principalement  sur  le  fait  que,  chez  les  Liliacées,  dans  les  cellules 
mères  du  pollen,  il  n'y  a  pas  de  fibres  s'attachant  aux  chromosomes. 

Mais  Flemming  [94]  trouve  cette  absence  insuffisamment  démontrée.  Hacker  [94],  au 
contraire,  confirme  l'opinion  de  Strasburger,  en  constatant  que,  chez  Sida  cris- 
tallina,  au  moment  où  les  anses  vont  se  déplacer,  il  se  produit  dans  les  eentrosomes 


40  LA    CELLULE 

Bien  plus  hypothétiques  encore  sont  les  forces  invoquées  comme 
causes  déterminantes  de  la  division. 

On  sait  que  Spencer  [64]  a,  depuis  longtemps,  attiré  l'attention  sur  ce 
que,  lorsqu'un  être  organisé  s'accroît,  sa  surface  croît  comme  le  carré 
de  ses  dimensions  et  son  volume  comme  le  cube.  L'assimilation  doit  être 
proportionnelle  au  volume  et,  comme  elle  ne  se  fait  que  par  la  surface, 
il  en  résulte  que  plus  l'être  s'accroît,  plus  sa  nutrition  devient  difficile. 
Von  Rees  [87]  appliquant  ces  considérations  à  la  cellule,  croit  y  trouver 
les  raisons  de  sa  division.  Mais,  montrer  qu'une  chose  est  avan- 
tageuse, n'est  pas  expliquer  pourquoi  elle  se  fait.  Il  faudrait  montrer 
comment  la  gêne  de  la  nutrition  devient  l'excitant  physiologique  de  la 
division  ('). 

Toute  cellule,  en  vivant,  accumule  en  elle  des  produits  usés  qu'elle 
doit  rejeter.  Elle  s'en  débarrasse  d'ordinaire  en  les  excrétant.  Lendl  [90] 
pense  qu'elle  a  pu  aussi  y  arriver,  en  séparant  d'elle-même  la  partie  de 
son  corps  où  ces  produits,  qu'il  appelle  ballast,  sont  accumulés.  La  divi- 
sion aurait  alors  pour  origine  l'excrétion  dont  elle  ne  serait  qu'un 
mode  particulier  (*). 

4.  CONJUGAISON 

La  conjugaison  est  un  phénomène  inverse  de  la  division  dans  lequel 
deux  cellules  distinctes  se  fusionnent  en  une  seule.  Elle  a  pour  effet  de 
constituer  un  individu  cellulaire  nouveau,  formé  des  substances  de 
deux  cellules  différentes.  La  race  y  gagne  un  regain  de  vie  qui  se 
montre  chez  les  cellules  issues  des  divisions  consécutives  à  la  conju- 
gaison, se  conserve  plus  ou  moins  longtemps,  et  s'épuise  peu  à  peu 
à  mesure  que  les  générations  agames  se  succèdent,  jusqu'à  ce  qu'il 
soit  renouvelé  par  une  conjugaison  nouvelle  (3). 


un  changement  de  constitution  que  les  réactifs  colorants  mettent  en  évidence.  Au 
lieu  de  former  une  masse  pleine  logée  dans  la  sphère  attractive,  ils  deviennent  vési- 
culeux  et  laissent  diffuser  autour  d'eux  un  liquide  colorable.  Ce  liquide  serait  l'agent 
de  l'attraction  chimiotactique  des  chromosomes. 

f1)  Rees  cherche  à  montrer  par  quelques  exemples  que  cette  action  excitante  de  la 
pénurie  nutritive  est  un  fait.  Chez  les  Protozoaires,  les  conditions  défavorables 
provoquent  la  division. 

Orr  a  cherché  à  trouver  dans  l'asphyxie  relative  due  à  la  diminution  de  la  sur- 
face respiratoire  relativement  au  volume  la  cause  du  mouvement  qui  opère  la  di- 
vision. 

(2)  Dès  lors,  des  deux  cellules  nées  de  la  division,  l'une  serait  toujours  plus  pure 
que  l'autre  et  ce  seraient  les  cellules  de  la  lignée  la  plus  pure  qui  continueraient,  la 
vie  de  l'espèce. 

(3)  Cette  décrépitude  de  la  race  consécutive  à  une  trop  longue  série  de  divisions  a 
été  admirablement  observée  chez  les  Ciliés  par  Maupas  qui  lui  a  donné  le  nom  ex- 
pressif de  dégénérescence  sénile.  En  voyant  que  la  conjugaison  est  la  condition  indis- 
pensable de  la  reproduction  scissipare  indéfinie  chez  tous  les  êtres  où  elle  existe,  on 
serait  tenté  de  généraliser  et  de  la  croire  indispensable  à  tous  sans  exception.   Mais 


LA    CONJUGAISON  41 

La  conjugaison  n'est  pas  une  fonction  des  cellules  organisées  en 
tissus;  elle  ne  se  rencontre  que  chez  les  cellules  constituant  des  êtres 
capables  de  vie  indépendante,  c'est-à-dire  chez  les  êtres  unicellulaires 
ou  pluricellulaires  homoplastides  (*),  ou  chez  les  hétéro  plastides  à  la 
phase  unicellulaire  de  leur  cycle  évolutif. 

On  est  convenu  d'appeler  gamètes  les  cellules  qui  se  conjuguent. 

Il  y  a  deux  sortes  de  conjugaison.  Dans  l'une,  les  gamètes  se  fondent 
complètement  l'un  dans  l'autre;  ils  perdent  entièrement  leur  individua- 
lité dans  l'élément  qui  résulte  de  leur  union  :  nous  l'appellerons  conju- 
gaison totale.  Dans  l'autre,  ils  se  rapprochent,  se  soudent  temporaire- 
ment, échangent  une  moitié  de  leur  noyau,  puis  se  séparent  :  nous 
l'appellerons  conjugaison  partielle  ou  nucléaire  (*). 

A.  CONJUGAISON  TOTALE 

La  conjugaison  totale  n'est  pas  un  simple  mélange  des  substances 
des  deux  gamètes.  Les  noyaux  se  fondent  complètement  l'un  dans 
l'autre,  et  les  cytoplasmas,  en  se  mêlant,  subissent  une  contraction 
qui  rappelle  tout  à  fait  celle  qui  se  produit  dans  la  combinaison  chi- 
mique. Tandis  que,  dans  ces  associations  superficielles  où  les  cellules 
nues  se  soudent  en  un  syncytium  (comme  dans  les  Myxomycètes,  cer- 
tains Héliozoaires  et  aussi  dans  quelques  Eponges)  la  colonie  a  un 
volume  égal  à  la  somme  de  ceux  de  ses  composants,  ici  la  cellule 
issue  de  la  conjugaison  a  toujours  un  volume  moindre  que  celui  des 
deux  gamètes  avant  la  conjugaison;  même,  si  l'un  d'eux  est  notable- 
ment plus  petit  que  l'autre,  le  volume  final  peut  être  inférieur  à  celui 
du  gamète  le  plus  gros. 

La  conjugaison  totale  se  rencontre  surtout  chez  les  plantes.  Mais 
elle  a  été  observée  aussi  chez  quelques  Protozoaires.  On  en  doit  distin- 
guer deux  sortes  :  Yisogamie  et  Y  hétérogamie.  Dans  la  première,  les  deux 
gamètes  sont  identiques  et  l'on  ne  peut  dire  que  l'un  soit  mâle  et  l'autre 


bon  nombre  d'Algues  et  la  plupart  des  Champignons  se  reproduisent  exclusivement 
par  spores  asexuelles.  Il  y  a  donc  des  êtres  chez  lesquels,  sûrement,  la  conjugaison 
n'existe  pas;  mais  pour  beaucoup  d'autres,  c'est  seulement  qu'elle  n'a  pas  encore  été 
observée,  et  le  progrès  des  recherches  diminue  leur  nombre  tous  les  jours. 

(!)  Il  y  a  sans  doute,  dans  ce  dernier  cas,  aussi  échange  de  parties  du  cytoplasma 
par  des  courants  qui  s'établissent  entre  les  deux  cellules,  mais  la  conjugaison  est 
incomplète  puisque  les  gamètes  reprennent  leur  individualité,  et  nous  l'appelons 
nucléaire  parce  que  l'échange  des  moitiés  de  leurs  noyaux  en  est  le  phénomène  le 
plus  apparent  sinon  même  le  plus  important  Les  Allemands  appellent  la  conjugaison 
totale  copulation  réservant  le  nom  de  conjugaison  à  celle  qui  est  partielle.  Celte 
dénomination  est  aussi  impropre  que  possible,  car  s'il  est  un  acte  où  il  n'y  ait  pas 
fusion  des  individus  qui  se  rapprochent,  c'est  bien  la  copulation. 

(*)  On  nomme  homoplastides  les  êtres  formés  de  plusieurs  cellules,  mais  toutes  semblables 
entre  elles,  et  hétêroplastides   ceux  qui   sont  formés   de   cellules  différenciées  en  divers  sens. 


42  LA    CELLULE 

femelle.  Dans  la  seconde,  Tune  des  deux  est  plus  ou  moins  assimilable 
à  un  élément  femelle,  l'autre  à  un  élément  mâle. 

L'isogamie  pure  est  assez  rare.  Dans  ce  mode  de  conjugaison,  les 
gamètes  identiques  peuvent  avoir  deux  formes.  Tantôt  ils  sont,  l'un 
et  l'autre,  des  cellules  ordinaires  grosses,  immobiles  et  toutes  sem- 
blables à  leurs  voisines  qui  ne  se  conjuguent  pas.  Cela  s'observe  chez 
Zygogonium,  Closterium  et  quelques  autres  Algues  et,  parmi  les  ani- 
maux, chez  divers  Sporozoaires,  en  particulier  les  Grégarines.  Tantôt, 
les  gamètes  sont  des  zoospores  qui  ne  diffèrent  en  rien,  pour  l'as- 
pect et  la  constitution  apparente,  des  zoospores  stériles  de  la  repro- 
duction asexuelle.  Acetabularia,  Bothrydium,  Ulothrix  et  d'autres  Al- 
gues inférieures  en  fournissent  des  exemples  ('). 

Dans  Y  hétérogamie,  la  différence  entre  les  deux  gamètes  peut  offrir 
divers  degrés. 

Il  y  en  a  trois  principaux. 

Dans  le  premier,  les  deux  gamètes  ne  se  distinguent  en  rien,  à 
l'origine,  mais  la  manière  dont  ils  se  comportent  montre  en  eux  une 
différence.  Chez  Spirogyra,  très  voisin  de  Zygogonium,  des  deux  ga- 
mètes, d'aspect  identique  et  conformés  comme  des  cellules  ordinaires, 
l'un  reste  immobile  dans  sa  loge  et  l'autre  quitte  la  sienne  pour  passer 
dans  celle  du  premier;  il  y  a  là  un  faible  indice  de  sexualité,  l'un  des 
éléments  se  rapprochant  de  l'œuf  par  son  inertie,  l'autre  du  sper- 
matozoïde par  sa  mobilité.  11  semble  y  avoir  quelque  chose  de  semblable 
chez  certains  Foraminifères.  Chez  Ectocarpus,  Giraudia  et  quelques 
autres  Algues  phœosporées,  les  deux  gamètes  ont  l'aspect  de  zoospores 
et  sont  d'abord  également  mobiles,  mais  bientôt  l'un  s'arrête  et  se  fixe, 
tandis   que  l'autre   reste  mobile    et  vient  se  souder  à  lui. 

Dans  un  second  cas,  les  gamètes  sont  distincts  dès  l'origine,  mais 
par  leur  taille  seulement.  Ils  sont  tous  deux  immobiles  et  en  forme  de 
cellules  ordinaires,  comme  chez  Dictyota,  ou  tous  deux  mobiles  et  en 
forme  de  zoospores,  l'une  grosse,  macrospore,  l'autre  petite,  micro- 
spore, comme  chez  Zanardinia  qui  est  une  Algue  phœosporée  et,  parmi 
les  animaux,  chez  divers  Radiolaires  (*). 


I1)  Cette  isogamie  pure  a  un  grand  intérêt  théorique.  Elle  nous  montre  que  la  fu- 
sion de  deux  protoplasmas  d'où  est  dérivée  la  reproduction  sexuelle  n'est,  dans  sa 
condition  primitive,  qu'un  accroissement  brusque  et  considérable  des  substances 
de  la  cellule.  La  plupart  des  auteurs  admettent,  entre  les  gamètes  isogames,  une 
différence  invisible.  Ils  vont  au  delà  des  résultats  de  l'observation,  et  sans  nécessité, 
car  on  peut  très  bien  concevoir  qu'une  augmentation  violente  des  substances  de  la 
cellule  suffise  à  accroître  son  énergie  vitale  comme  fait,  avec  plus  de  modération, 
l'assimilation    des   aliments. 

(-)  Chez  Spirogyra,  on  voit  en  général  les  cellules  successives  de  deux  filaments 
parallèles  se  conjuguer  ainsi  toutes  ensemble  et,  presque  toujours,  toutes  celles  d'un 
même  fHament  sont  mâles  ou  femelles.  Le  premier  se  vide  dans  le  second.  Mais 
parfois  un  filament  se  ploie  et  les  cellules  d'une  de  ses  moitiés  se  conjuguent  avec 
celles  de   l'autre.    Cela  semble    indiquer  quej  les  différences  de    constitution   entre 


LA   CONJUGAISON 


43 


Enfin  le  plus  haut  degré  de  l'hétérogamie  est  atteint  lorsque  les 
deux  gamètes  diffèrent,  à  la  fois,  par  la  taille  et  par  la  conformation. 
Ce  n'est  déjà  plus  de  la  conjugaison  et  on  pourrait  tout  aussi  bien 
décrire  ces  cas  comme  appartenant  à  la  génération  sexuelle.  Cela  serait 
d'autant  plus  légitime  que  cette  conjugaison  a  deux  formes  qui  sont 
calquées,  l'une  sur  la  reproduction  sexuelle  des  animaux  supérieurs, 
l'autre  sur  celle  des  plantes  phanérogames.  Chez  Fucus,  Volvox,  il  y  a 
un  véritable  œuf,  gros,  sphérique,  immobile  et  des  zoospores  mâles 
qui  ne  diffèrent  des  spermatozoïdes  que  par  le  nom;  et  chez  Pero- 
nospora  et  quelques  autres  champignons  voisins,  l'œuf  ayant  le  même 
aspect,  le  gamète  mâle  a  la  forme  d'une  petite  cellule  qui  se  soude  à 
lui  et  lui  instille  son  contenu  protoplasmique  comme  fait  un  grain  de 
pollen  avec  son  boyau  pollinique. 

B.  CONJUGAISON  NUCLÉAIRE 


Cette  sorte  de  conjugaison  ne  diminue  pas  le  nombre  des  individus 
comme  faisait  la  précédente,  mais  elle  ne  l'augmente  pas  non  plus  et 
elle  est,  comme  celle-ci,  la  condition  nécessaire  de  leur  multiplication 
par  division.  Ici,  la  chose  a  même  été  démontrée  rigoureusement  pour 
les  Infusoires  par  Maupas  [88].  Mis  dans  l'impossibilité  de  retremper 
leur  énergie  vitale  dans  la  conjugaison,  les  Infusoires  meurent  fatale- 
ment, incapables  de  continuer  à  se  diviser.  Cette  forme  appartient  à 
l'isogamie  pure,  et  ne  se  rencontre  que  chez  les  animaux.  On  l'a 
observée  chez  presque  tous  les  Ciliés.  Deux  individus  identiques, 
mais  atteints  de  dégénérescence  sénile,  se  rapprochent,  se  soudent 
par  leurs  membranes;  un  orifice  se  perce  par  où  des  courants  s'éta- 
blissent entre  les  cytoplasmas,  puis  les  noyaux  se  divisent  dans  chaque 


Fig.  35. 


les  cellules  mâles  et  les  femelles  ne  sont  pas  absolues  mais  relatives,  de  même  qu'un 
corps  peut  être  électro-positif  par  rapport  à  un  autre  et  électro- 
négatif par  rapport  à  un  troisième.  Chez  les  Foraminifères,  le 
phénomène  est  mal  connu  et  son  interprétation  n'est  pas 
certaine.  On  voit  souvent  deux  individus  d'aspect  identique 
s'accoler  et  se  séparer  ensuite  sans  paraître  avoir  rien 
échangé  de  leur  substance.  Chez  ArceUa,  on  a  vu,  pen- 
dant ce  rapprochement,  le  contenu  de  l'un  des  deux  indi- 
vidus passer  tout  entier  dans  la  loge  de  l'autre  et  laisser 
la  sienne  vide.  Chez  Ectocarpa  ,  Giràudia ,  Scytosiphon, 
l'une  des  zoospores  se  caractérise  comme  femelle  par  le 
fait  qu'elle  se  fixe  par  un  de  ses  deux  flagellums  et  rétracte 
l'autre  dans  son  corps  protoplasmique.  La  figure  ci-contre 
montre  la  conjugaison  chez  Zanardinïa.  Chez  les  Radiolaires, 
on  n'est  pas  très  bien  fixé  sur  la  signification  relative  des 
diverses  spores  que  l'on  voit  se  former.  Brandï  pense  qu'il  y 
en  a  qui  sont  de  vraies  zoospores  asexuelles  (spores  à  cristaux) 

et  d'autres  qui  sont  des  gamètes,  de  deux  tailles  différentes  (macrospores  et  micro- 
spores). Mais  on   ne  connaît  pas  leur  évolution  ultérieure. 


ConjugaisondeZ«»rt/- 
dinia  (d'ap.  Reinke). 

a.,  l'oosphère  : 

!>.,  l'anthérozoïde  : 

c,  conjugaison  : 

il.,  produit    delà   conju- 


44  LA    CELLULE 

individu  séparément,  l'un  des  deux  demi-noyaux  de  chacun  d'eux  passe 
dans  le  conjoint  et  se  joint  au  demi-noyau  resté  en  place  pour  former 
le  noyau  mixte  définitif.  Les  deux  conjoints  se  séparent  alors  et  leur 
produit  de  division  n'a  plus  aucune  trace  de  la  dégénérescence  sénile 
dont  ils  étaient  atteints  ('). 

Il  existe  nettement,  chez  les  Infusoires,  dans  la  conjugaison,  un 
phénomène  de  réduction  chromatique  (V.  p.  48  pour  l'explication  de 
ces  mots).  Dans  beaucoup  de  cas  de  conjugaison  totale,  on  a  observé 
quelque  chose  d'analogue,  quoique  sous  une  forme  très  simplifiée,  et  il 
semble  que  l'expulsion  préalable  d'une  certaine  quantité  de  chromatine 
soit  un  phénomène  général.  Mais  ce  fait  est  beaucoup  mieux  connu  chez 
les  êtres  qui  ont  une  reproduction  sexuelle;  aussi  l'étudierons-nous 
seulement  à  propos  de  ceux-ci. 

5.  FÉCONDATION 

La  fécondation  est  la  conjugaison  avec  hétérogamie,  poussée  jusqu'à 
la  transformation  des  gamètes  en  produits  sexuels,  œuf  ou  ovule, 
spermatozoïde,  anthérozoïde  ou  grain  de  pollen.  Elle  n'a  lieu  que  chez 
les  êtres  pluricellulaires.  Elle  est  l'acte  essentiel  et  décisif  de  la  repro- 
duction sexuelle,  mais  elle  est  précédée  d'une  série  de  phénomènes 
qui,  pour  être  moins  frappants,  n'en  sont  pas  moins  d'une  importance 
capitale.  Ces  phénomènes  sont  ceux  de  la  préparation  des  produits 
sexuels.  Relativement  à  la  première  qui  ne  dure  qu'un  instant,  ils  sont 
très  longs.  Ils  sont  à  la  fécondation  ce  que  la  charge  de  l'arme  est  au 
coup  de  fusil. 

PRÉPARATION  ET  MATURATION  DES  PRODUITS  SEXUELS. 

La  maturation  des  produits  sexuels  n'est  pas  seulement  ce  phéno- 
mène par  lequel  toute  cellule  doit  grandir  et  devenir  adulte  pour  être 
apte  à  ses  fonctions.  Il  y  a  ici  quelque  chose  de  plus.  Nous  avons 
expliqué  dans  un  précédent  chapitre  que  le  nombre  des  chromosomes 
reste  fixe  dans  la  division  cellulaire.  Or,  dans  la  fécondation  comme 
dans  la  conjugaison,  la  cellule  initiale  de  l'organisme  futur  est  formée 
de  la  réunion  des  cellules  sexuelles  mâles  et  femelles,  et  l'œuf  fécondé 
contient  tous  les  chromosomes  réunis  de  l'ovule  et  du  spermatozoïde; 
si  donc  ceux-ci  en  contenaient  le  nombre  normal  de  l'espèce,  ce 
nombre  irait  en  se  doublant  à  chaque  génération.  Or,  il  est  fixe  dans 
chaque  espèce.  Il  faut  donc,  pour  qu'il  se  maintienne  invariable,  qu'à 
un  moment  donné  il  diminue  de  moitié.  Ce  moment  se  rencontre 
précisément  pendant  la   maturation    des    produits   sexuels  et  la  dimi- 


(*)  On  trouvera  dans  ce  volume  même  au  chapitre   de  la  reproduction  des  Ini'u- 
soires  ciliés  une  description  de  ces  phénomènes. 


LA    FECONDATION 


45 


nution  se  fait  par  un  processus  qui  a  reçu,  de  Weismann  [9l],  le  nom  de 
division  réductrice.  Il  nous  faut  étudier  cette  maturation  et  en  parti- 
culier la  division  réductrice  dans  les  deux  éléments  sexuels. 

1.     DIVISION    RÉDUCTRICE 


Fio-.  36. 


a.  Spermatog-énèse  et  Spermatozoïde.  —  La  spermatogénèse 
est  surtout  bien  connue  chez  Ascaris  megalocephala  grâce  aux  re- 
cherches de  Van  Beneden  etJunN  [84],  0.  Hertwig  [90],  Boveri  [87,  92], 
Braler  [93],   etc. 

Au  fond  du  cul-de-sac  testiculaire,  on  trouve,  comme  toujours,  des 
éléments  jeunes,  que  l'on  peut  nommer  cellules  germinales .  Ce  sont 
les  éléments  primitifs  d'où  doivent  dériver  les  éléments  sexuels. 

Leur  transformation  progressive  se  fait  en  quatre  phases  :  une  de  mul- 
tiplication, une  &  accroissement,  une  de  réduction  et  une  de  maturation. 
Les  cellules  germinales  commencent  par  se  diviser  un  très  grand 
nombre  de  fois  et  se  multiplient  beaucoup  en  diminuant  de  volume. 
En  cet  état,  elles  constituent  les  spermatogonies.  Arrivées  à  un  certain 
degré  de  petitesse,  les  spermatogonies  cessent  de  se  diviser  et  se  met- 
tent à  grossir  considérablement;  elles  se  transfor- 
ment ainsi  en  un  nombre  égal  de  spermatocytes,  dits 
de  premier  ordre.  Ces  spermatocytes  sont  les  cellules 
grand'mères  des  spermatozoïdes;  ils  se  divisent  exac- 
tement deux  fois  :  leurs  filles  se  nomment  les  sper- 
matocytes de  deuxième  ordre  et  leurs  petites-filles  les 
spermatides  (ou  spermatozoïdes  non  murs)  qui  se 
transforment  chacune  en  un  seul  spermatozoïde  mûr, 
sans  se  diviser  et  par  une  simple  modification  dans 
la  forme,  le  volume  et  l'arrangement  de  ses  parties 
constituantes. 

Ces  spermatides  sont  des  cellules  d'aspect  ordi- 
naire, mais  elles  ont  ceci  de  particulier  que,  chez 
elles,  le  nombre  de  chromosomes  se  trouve  réduit 
de  moitié.  Nous  verrons  bientôt  par  suite  de  quoi 
il  en  est  ainsi.  Le  spermatozoïde  mûr  diffère  beau- 
coup de  la  spermatide  par  l'aspect  et  la  constitution. 
Sous  sa  forme  typique  la  plus  complète,  il  comprend 
(fig.  36)  les  parties  suivantes  :  en  avant  une  tête, 
effilée  antérieurement,  obtuse  en  arrière  où  elle 
donne  insertion  à  un  long  flagellum,  la  queue;  à  la 
pointe  de  la  tête  un  petit  globule  clair  (ctrs.);  entre 
la  tète  et  la  queue,  une  zone  étroite,  le  segment  intermédiaire  (c .) .  La 
queue  se  compose  d'un  long  filament  axile  (fil.  ax.)  souvent  strié  en  long, 
entouré  dans  sa  partie  supérieure  d'une  gaine  protoplasmique  (g.  ptpl.) 
qui  laisse  en  arrière  le  filament  axile  à  nu  (fil.  nu).  Ce  filament  traverse 


.fil  nu 


Spermatozoïde  (Sch.). 

clir.,  niasse  ehromatitp; 
ctrs.,    centrosome  ; 
c,  segment  interméd. 
fil.  ax.,  filament  axile; 
fil.  nu,  extrémité   libre 
du  filament  axile; 
g.  ptpl.,  gaîne  proto- 
plasmique. 


46  LA    CELLULE 

le  segment  intermédiaire  et.  va  s'attacher  directement  à  l'extrémité 
obtuse  de  la  tète.  Le  spermatozoïde,  lorsqu'il  est  mobile,  progresse  la 
tète  en  avant,  poussé  par  les  ondulations  de  son  flagellum. 

Où  sont  dans  cette  structure  les  parties  de  la  spermatide? 

Les  chromosomes  tassés  en  une  masse  compacte  forment  la  majeure 
partie  de  la  tête.  Le  centrosome  est  toujours  présent,  mais  les  uns  le 
croient  représenté  par  le  segment  intermédiaire,  les  autres  par  le  glo- 
bule céphalique  antérieur.  Cette  dernière  opinion  semble  la  plus  justi- 
fiée. Dans  ce  cas,  le  segment  intermédiaire  serait  le  représentant  du  cy- 
toplasma.  Dans  la  queue,  la  gaine  est  sûrement  d'origine  cytoplasmique, 
tandis  que  le  filament  axile  est  d'origine  cytoplasmique  pour  les  uns, 
nucléaire  pour  les  autres.  D'ailleurs  cela  a  peu  d'importance  car,  dans 
la  fécondation,  la  tête  et  le  segment  intermédiaire  entrent  seuls  dans 
l'œuf.  Ainsi  dans  la  partie  qu'utilise  la  fécondation,  sont  représentés 
sûrement  les  chromosomes,  sûrement  aussi  le  centrosome  et  très  proba- 
blement le  cytoplasma. 

b.  Ovogénèse  et  œuf  mûr.  —  L'ovogénèse  est  calquée  sur  la 
spermatogénèse.  Dans  Ascaris  megalocephala  que  nous  prendrons  en- 
core comme  type,  les  cellules  germinales  qui  occupent  le  fond  du  cul- 
de-sac  de  l'ovaire  donnent,  en  se  divisant,  de  petites  cellules,  les  ovo- 
gonies,  qui  n'ont  aucun  caractère  spécial  et  se  multiplient  beaucoup  en 
diminuant  de  volume.  A  un  moment  donné,  la  phase  de  multiplication 
s'arrête,  les  ovogonies  se  mettent  à  grossir,  beaucoup  plus  même  que 
les  spermatogonies  à  ce  stade,  parce  qu'elles  se  chargent,  en  outre,  de 
réserves  alimentaires  abondantes  et  passent  à  l'état  d'ovocytes  de  premier 
ordre.  Ces  ovocytes  de  premier  ordre  sont  ce  que  les  histologistes  appe- 
laient les  ovules  et  qu'ils  caractérisaient  par  leur  volume,  leur  forme 
sphérique  et  leur  noyau  (vésicule  germinative)  gros,  central,  bien  rond, 
réfringent.  En  cet  état,  ce  ne  sont  pas  cependant  les  vrais  ovules  capables 
d'être  fécondés,  ce  sont  leurs  cellules  grand'mères  et,  comme  dans  la 
spermatogénèse,  il  faut  encore  deux  divisions  pour  leur  donner  nais- 
sance. L'ovocyte  de  premier  ordre  se  divise  donc  en  deux  ovocytes  de 
deuxième  ordre  et  chacun  de  ceux-ci  en  deux  cellules  finales,  ovules 
mûrs,  qui  sont  les  homologues  des  spermatides. 

Mais,  pendant  cette  phase  de  réduction,  l'ovogénèse  présente,  avec 
la  spermatogénèse,  des  différences  sinon  essentielles,  du  moins  très 
remarquables.  Les  deux  divisions  des  ovocytes  de  premier  ordre 
ne  sont  pas  égales.  Des  deux  cellules  filles,  l'une,  très  grosse,  continue 
la  lignée  de  l'œuf,  l'autre,  très  petite,  est  un  produit  de  rebut  que 
l'on  appelle  le  premier  globule  polaire.  L'une  et  l'autre  sont  cependant 
sœurs  et  représentent  les  ovocytes  de  deuxième  ordre.  Dans  la  divi- 
sion suivante,  le  gros  ovocyte  de  deuxième  ordre  se  divise  de  même 
très  inégalement  en  deux  cellules  sœurs  représentant  les  sperma- 
tides du  mâle,  l'une  grosse,  l'ovule  mûr  avec  un  nombre  de  chromo- 


LA    FECONDATION 


47 


somes  réduit  de  moitié  et  l'autre  toute  petite,  qui  est  le  second  globule 
polaire.   Le  premier  globule  polaire  qui  est,    si   l'on  peut   dire    ainsi, 


Fig.  37. 


Gi7       5 

Emission  des  globules  polaires  (im.  Weismann). 

l'oncle  du  second  se  divise  comme  son  frère,  l'ovocyte  de  deuxième  ordre, 
en  deux  autres,  et  disparaît  aussi  laissant  à  sa  place  deux  globules 
polaires,  frères  entre  eux  et  cousins  du  second  globule.  En  sorte  que, 
finalement,  on  a  un  œuf 

Fig.  38. 


celàd&s  terminales 


I 


I 


i 


<5 


A  A   A  , 

©    ©    ©     ©     o     o     g 

A  A  A  A  A  A    : 

o    es    o    oooooo    O    O    O 1 


A  A  A 

o    o    ©    è    ©    © 

A  A  A  A  /\  A 

O    OOÛO    û    oooooo 


bien  développé  et  trois 
globules  polaires,  cellu- 
les naines,  incapables 
d'évolution  ultérieure. 

Le  cas  décrit  ici  est  le 
plus  complet,  mais  le 
moins  fréquent.  Il  s'ob- 
serve chez  les  Mollus- 
ques, par  exemple.  Mais 
d'ordinaire,  le  premier 
globule  polaire  ne  se  di- 
vise pas  et  persiste  à  côté 
du  second. 

L'œuf,  en  ce  moment 
entièrement  mûr,  est  prêt 
à  être  fécondé  ;  il  n'y  a 
pas  ici  cette  phase  dis- 
tincte de  maturation  qui, 
dans  la  spermatogénèse, 
était  nécessaire  pour 
transformer  les  sperma- 
tides  en  spermatozoïdes.  Le  tableau  ci-dessus  (fig.  38)  montre  le  parallé- 
lisme de  ces  deux  évolutions  ('). 


ak 


sperma/ides®    @   0    q- 
I 
•S 


* 


i 


NI 


©        f.fiote      Û 


P°l;  ce/j 'filles 
duti<jl.pol. 


Maturation   des  produits  sexuels  (Sch.  d'ap.  Maupas). 


x)  Les  phénomènes  de  l'ovogénèse  ont  été  vérifiés  chez  un  grand  nombre  d'animaux. 


48  LA    CELLULE 


2.    RÉDUCTION    CHROMATIQUE 

Nous  avons  expliqué  que  le  phénomène  principal  de  la  maturation 
était  la  réduction  des  chromosomes  à  un  nombre  moitié  moindre,  et 
nous  avons  vu  que  cette  réduction  était  en  effet  obtenue.  Mais  nous 
n'avons  pas  dit  comment  elle  l'était.  Voici  comment  les  choses  se  pas- 
sent. 

Les  cytes  de  premier  ordre  (ovocytes  ou  spermatocytes  de  premier 
ordre)  présentent  un  nombre  de  chromosomes  qui  semble  moitié 
moindre  que  le  nombre  normal  mais  qui,  en  réalité,  est  deux  fois 
plus  grand,  chacun  de  ces  chromosomes  étant  formé  de  quatre  autres, 
réunis  en  un  petit  groupe.  Ainsi,  dans  Ascaris  où  il  y  a  normale- 
ment quatre  chromosomes,  les  cytes  de  premier  ordre  n'en  contien- 
nent que  deux,  mais  ces  deux  sont  formés  chacun  de  quatre  réunis  en 
un  petit  groupe  appelé  groupe  quaterne  (Vierergruppe). 

Chacun  de  ces  groupes  quaternes  n'est  autre  chose  qu'un  chromosome 
déjà  préparé  pour  deux  divisions  qui  vont  avoir  à  se  faire  très  rapi- 
dement. 

La  première  de  ces  divisions,  celle  qui  donne  naissance  aux  cytes 
de  deuxième  ordre  (spermatocytes  de  deuxième  ordre,  ovocytes  de 
deuxième  ordre  et  premier  globule  polaire),  va  donc  simplement  dé- 
doubler ces  deux  groupes  quaternes,  en  deux  groupes  binaires,  et  la 
deuxième,  celle  qui  donne  naissance  aux  produits  définitifs  (spermatide, 
ovule  mûr,  deuxième  globule  polaire  et  produit  de  la  division  du  pre- 
mier globule),  va  dédoubler  ces  deux  groupes  binaires  en  deux  chro- 
mosomes simples  ;  ainsi  se  trouvera 
Flg' 39'  effectuée    la    réduction     des    chromo- 

(^\       nûy/mmrà/  somes  à   un   nombre  moitié  moindre. 

KiJdtLsacenôryonnaù-e        Quant    aux    groupes   quaternes,     leur 

@  origine  n'est  pas  connue,  on  les  trouve 

\  déjà  dans  les  dernières  gonies,  mais  on 

ncj.infro  Q/ifj/jis/?'  ne  sait>  ni  quand,  ni  comment  les  chro- 

/  \  /  \  mosomes,  normaux  comme  nombre  et 

O         o        ©        ©  disposition  des  gonies  précédentes,  se 

/\       /W^/X       l\  son';  disposés  ainsi  en  groupes,  moitié 

O     0    o^   o     ©  £©     ©__©,  moins  nombreux  mais  formés  chacun 

"^WfeT      \  /     1       yntrsrààs  

7ici/JecondaJre  ^s  sont  semblables  à  eux-mêmes,  partout  où 

cfu.  6 ac  initial  l'on  a  rencontré   des  globules  polaires.  Même 

de  /aiïumén.  chez    les   Infusoires,   on   a    retrouvé    quelque 

.    .         ,       ,       .  ,_  ,  ,             chose  de  tout   à  fait  analogue.  On  n'a  guère 

Fécondation    chez   les  plantes  (Schéma  .,,-..  •    ,      ,  i  i         j 

,,       ,      ,       .».■,„.         ,>  étudie    à    ce    point    de    vue    les    ovules    des 

dap.  les  descriptions  de  GuiLrnard).  ,  .    „,    .  .  .  ,        m         • 

r  r  ;  plantes  inférieures,  mais,  chez    les  Phanéro- 

games (fig.  39),  on  sait,  grâce  aux  recherches 
de  Guignard   |_92 1,    qu'il    existe   des   phénomènes   tout   à   fait   comparables. 


s 
deâfarctre 


REPRODUCTION    DE    LA    CELLULE  49 

de  quatre  chromosomes  élémentaires  qui  sont  déjà  ceux  des  éléments 
définitifs  (*). 

Le  schéma  ci-contre  (fig\  40)   rend  compte   du   phénomène. 

Ainsi  l'essentiel  de  la  réduction  Fio.  40 

ne  se  passe  pas  comme  on  le  croyait  /fi-v      Cyie 

pendant    les    divisions   réductrices.  \Jy  de  f -ordre 

Celles-ci  ne  font  qu'achever  une  be- 
sogne qui  s'est  préparée,  on  ne  sait 
trop    à  quel  moment,    pendant  les  f^")r/. 

nombreuses  divisions  qui  donnent 
naissance  aux  dernières  gonies.  Cette 

circonstance  rend  bien  plus  difficile  ^\         ^~\         r\         V~~\ 

lasolulion  des  importantes  questions  ^— ^         v_^         v_y  w 

r  •  >  OVUte  — — - 

théoriques  qui  se  rattachent  à  la  di-        ousperma/ttû  gloAulespo/aires 

vision  réductrice  car,  s'il  était  déjà  ou spermaM* 

mal  aisé  de   Surveiller  les  deUX  divi-  ^duction  chromatique  par  les  groupes 

quaternes  (bch.). 

sions  réductrices,  il  devient  presque 

impossible  de  saisir  un  phénomène  qui  se  passe,  on  ne  sait  plus  où. 
Ce  mode  de  division  réductrice  n'est  pas  universel,  et  souvent  il  subit 
des  modifications  importantes,  mais  il  parait  bien  être  le  plus  typique, 
celui  dont  les  autres  sont  sans  doute  dérivés  (*). 

Dans  la  parthénogenèse  où,  le  plus  souvent  sinon  toujours,  le 
deuxième  globule  polaire  ne  s'élimine  pas,  la  réduction  de  nombre  des 
chromosomes  n'a  plus  sa  raison  d'être  puisqu'il  n'y  a  pas  fécondation  ; 
elle  n'a  pas  lieu  d'ailleurs,  leur  nombre  étant  d'abord  une  fois  doublé, 
puis  réduit  une  seule  fois  de  moitié  (*). 

3.    MODIFICATIONS    CYT0PLASM1QUES 

Les  éléments  sexuels  mûrs  ne  diffèrent  pas  seulement  par  les  chro- 
mosomes des  cellules  somatiques  ou  des  gonies  et  des  cytes  qui  leur  ont 
donné  naissance. 

Dans  le  spermatozoïde  (fig.  36),  il  n'y  a,  outre  les  chromosomes  con- 
densés en  une  masse  compacte,  qu'un  centrosome  et  un  peu  de  ce  cy- 
toplasma  spécial   et  actif  que  Strasburger  [92]  a  appelé  kinoplasma  par 


(*)  La  découverte  des  groupes  quaternes,  due  à  Boveri,  est  de  date  assez  ré- 
cente [87,  88,  90].  On  croyait  auparavant  que  le  cyte  de  deuxième  ordre  avait  le 
nombre  normal  de  chromosomes  et  que  ceux-ci,  sans  se  diviser  longitudinalement, 
passaient  par  moitié  dans  les  produits  de  la  dernière  division.  C'est  ainsi  que  les 
choses  sont  décrites    dans  les   ouvrages  remontant  à  quelques  années. 

(2)  Ruckert  [94]  l'a  retrouvé  même  chez  les  Vertébrés,  mais  assez  fortement  modifié, 
il  est  vrai,  et  surtout  moins  net. 

(3)  Il  est  probable  que  l'unique  globule  ne  produit  aucune  modification  qualitative, 
Weismann  [91]  a  montré  qu'il  pouvait  cependant  en  être  ainsi,  mais  son  explication 
est  hypothétique. 


50 


LA    CELLULE 


Fipr.  41. 


opposition  au  trophoplasma  nutritif  et  qui,  en  outre  du  centrosome,  for- 
merait la  sphère  attractive,  le  réseau  fîlaire  et  les  filaments  du  fuseau 
et  des  asters. 

Dans  l'œuf  (fîg.  41),  on  trouve  tous  les  éléments  d'une  cellule 
ordinaire  ;  mais  y  sont-ils  bien  au  complet  et  dans  les  proportions 
normales? 

Nous  verrons  en  étudiant  la  fécondation  que,  dans  bien  des  cas  et 
en  particulier  chez  l'Ascaride,  l'œuf  mûr  ne  contient  pas  de  centrosome 
en  sorte  que  cet  organe  qui  existait  certainement  dans  les  gonies 
a  dû  disparaître  à  un  certain  moment,  mais  on  ne  sait  ni  où,  ni 
comment  (*). 

D'autre  part,  les  globules  polaires  n'entraînent  avec  leurs  chromo- 
somes qu'une  quantité  négligeable  de  cytoplasma,  en  sorte  que,  dans 
l'œuf  mûr,  cette  substance  devient  fortement  prédominante  par  rapport  à 
la  substance  nucléaire.  On  sait  en  outre  que,  le  plus  souvent,  l'œuf  se 

charge  de  substances  nutritives 
lécithiques  (glob.  /.),  parfois  en 
quantité  énorme,  qui  diminuent 
encore  la  masse  relative  du  noyau. 
En  sorte  que  les  deux  éléments 
sexuels  se  caractérisent  lorsqu'ils 
sont  mûrs  :  1°  par  une  parfaite 
similitude  de  constitution  de  leur 
noyau;  2°  par  une  différence  aussi 
grande  que  possible  dans  leurs 
parties  cytoplasmiques.  Le  sper- 
matozoïde est,  en  effet,  absolu- 
ment dépourvu  de  cytoplasma 
nutritif  (trophoplasma  de  Stras- 
burger)  et  d'éléments  nutritifs 
lécithiques,  et  bien  muni  au 
contraire  de  cytoplasma  actif 
(kinoplasma  de  Strasburger)  ;  l'œuf,  au  contraire,  est  riche  en  élé- 
ments trophiques  (lécithe  et  trophoplasma)  et  pauvre  en  kino- 
plasma. 

C'est  pour  cela  que  le  premier  ne  peut  se  nourrir  et  que  le  second 
ne  peut  se  segmenter.  On  voit,  par  là,  d'avance,  que  le  but  de  la  fécon- 
dation sera  de  constituer  par  leur  réunion  une  cellule  complète  apte  à 
se  segmenter  et  à  vivre  de  ses  propres  ressources  jusqu'à  ce  qu'elle  ait 
formé  les  organes  qui  permettront  à  l'embryon  de  tirer  sa  nourriture 
du  dehors. 


sS<SË$p£«---reschr 
"S* 


Œuf  mûr. 

glob.  1.,  globule  lécitbique; 

ml».    U.,  membrane  nucléaire  ; 

iicl.,  nucléus;  rés.  clir.,  réseau  chromatique. 


(*)  Cette  absence  de  centrosome  dans  l'œuf  tend  à  se  généraliser.  Nous  n'osons 
cependant  pas  encore  affirmer  que  cela  soit  général.  (V.  plus  loin,  p.  Iï3,  à  propos 
du  quadrille  de  Fol.) 


REPRODUCTION  DE  LA  CELLULE  51 


FECONDATION 


Il  y  a  seulement  une  vingtaine  d'années,  la  fécondation  était  définie: 
la  pénétration  et  la  fusion  de  l'élément  sexuel  mâle  dans  l'élément 
sexuel  femelle.  Réduite  à  cela,  la  fécondation  est  connue  chez  un  très 
grand  nombre  d'êtres  vivants  et  elle  est  identique  chez  tous.  Mais  on  a 
aujourd'hui  pénétré  plus  avant  dans  l'ensemble  du  phénomène  et  trouvé 
nombre  de  faits  nouveaux  extrêmement  importants.  Malheureusement 
ils  ne  sont  connus  que  dans  un  petit  nombre  de  cas  et  ne  sont  pas 
partout  semblables  à  eux-mêmes.  Aussi,  pour  laisser  au  texte  principal 
sa  netteté  et  sa  sobriété,  nous  allons  décrire  un  cas  imaginaire  très  com- 
plet, renvoyant  aux  notes  pour  les  applications,  exemples,  réserves  et 
exceptions. 

Lorsque  l'œuf  mûr  est  placé  dans  un  liquide  où  nagent  les  spermato- 
zoïdes mûrs,  ceux-ci  [sperm.,  fig\  42)  s'approchent  de  lui,  poussés  par 
les  ondulations  de  leur  fiagellum,  et  bientôt  un  ou  plusieurs  le  rencon- 
trent. Cette  rencontre  n'est  pas  le  simple  effet  du  hasard.  Il  y  a  une 
véritable  attraction  à  distance  des  éléments  l'un  par  l'autre,  mais  le  sper- 
matozoïde seul  en  manifeste  les  effets,  car  la  masse  de  l'œuf  est  trop 
considérable  pour  être  déplacée. 

Quand  un  spermatozoïde  est  arrivé  assez  près  de  la  surface  de 
l'œuf,  l'attraction  devient  assez  énergique  pour  déplacer,  non  pas  l'œuf, 
mais  une  partie  de  son  vitellus  qui  s'élève  en  un  cône  d 'attraction  à  la 
surface  de  l'œuf,  juste  en  face  du  spermatozoïde  qui  est  dirigé  vers 
lui  la  tête  en  avant.  Le  cône  s'allonge,  la  tète  s'avance,  les  deux  parties 


Fig.  42. 


sperm..-  , 

.chr 


ctrs  sperm..) 

mm.  •">■  ••■*.  ■ 


chr 

.clrs 

^^-— r^Tti^  •-s^T 

>. 

■•v^.v:;...  ■.. 

-- 

'       ".   "' -jiVS 

Pénétration  du  spermatozoïde  dans  l'œuf  (im.  Fol). 

«•hr.,  noyau  de  chromatine  ou  pronucléus  mâle;  ctrs.,  centrosome  ou  spermocentre  ; 
ml».,  membrane  vitelline  ;  sperm.,  spermatozoïde. 

s'accolent  l'une  à  l'autre  et  le  cône,  rentrant  dans  le  vitellus,  entraîne 
le  spermatozoïde  avec  lui.  La  queue  se  détache  et  n'entre  pas  dans 
l'œuf  ou  reste  à  la  surface  et,  en  tout  cas,  paraît  ne  jouer  aucun  rôle 
dans  les  phénomènes  ultérieurs.  La  fécondation  externe  est  accomplie. 
Aussitôt  une  mince  membrane  vitelline  (mb.)  se  forme  autour  de  l'œuf  à 
partir  du  point  où  le  spermatozoïde  a  disparu,  et  oppose  une  barrière 
aux  autres  spermatozoïdes.  D'ailleurs,  Y  attraction  sexuelle  diminue  peu 


52 


LA    CELLULE 


à  peu,  et  bientôt  se  disperse  la  foule  de  spermatozoïdes  qui  assiégeaient 
l'œuf  quelque  temps  auparavant.  Dès  que  le  vitellus  est  refermé  au- 
dessus  d'elle  (fig.43),  la  tête  du  spermatozoïde  se  divise  en  deux  éléments 
essentiels,  le  centrosome  (ctrs.)  et  le  noyait  de  chromatine  (chr.)  que  nous 


Fig.  43. 


Wâ 


ctrs 


ctrs 


Fécondation  sans  ovocentrc  (Sch.). 


appellerons,  celui-ci  pronucléus  mâle  avec  E.  Van  Beneden  [83],  celui-là 
spermocentre  avec  H.  Fol  [9l],  qui  se  dirigent  l'un  et  l'autre  vers  le  centre 
de  l'œuf,  le  premier  en  avant  du  second.  Là,  au  centre,  se  trouve  le 
noyau  de  l'œuf  ou  pronucléus  femelle  (N.  ?).  Les  deux  pronucléus  se  di- 
rigent l'un  vers  l'autre,  comme  par  l'effet  d'une  attraction  réciproque, 


REPKODUCTIO.N    DE    LA    CELLULE  53 

continuation  de  l'attraction  sexuelle,  et  bientôt  ils  arrivent  à  se  joindre, 
mais  non  loin  du  centre,  car  l'élément  (M.  é)  mâle  continue  d'être  plus 
actif,  plus  mobile  et  fait  la  majeure  partie  du  chemin.  La  différence  d'as- 
pect entre  les  deux  pronucléus  est  au  début  très  grande.  Celui  de  l'œuf  est 
gros,  clair,  et  montre  ses  chromosomes  distincts,  comme  à  la  fin  d'une 
division,  qui  vient  en  effet  d'avoir  lieu  pour  l'élimination  du  second 
globule  polaire.  Celui  du  spermatozoïde,  au  contraire,  est  petit,  opaque, 
à  la  manière  d'une  matière  très  condensée.  Pendant  ce  court  voyage,  il 
se  gonfle,  devient  à  peu  près  aussi  gros  que  le  pronucléus  femelle, 
s'éclaircit  et  montre  bientôt  à  son  intérieur  des  chromosomes  distincts 
qui  sont  ceux  qu'il  contenait  à  l'état  de  spermalide  et  s'étaient  tassés 
et  condensés  pour  occuper  moins  de  place.  Les  chromosomes  sont 
donc  en  nombre  juste  égal  à  celui  qui  se  trouve  dans  le  pronucléus 
femelle.  Quand  les  deux  noyaux  se  sont  rencontrés,  ils  se  fusionnent 
en  un  seul,  constituant  un  noyau  unique,  le  noyau  de  segmentation. 
Ce  dernier  se  place  au  centre  de  l'œuf.  Il  contient  exactement  deux  fois 
plus  de  chromosomes  que  les  noyaux  sexuels.  La  fécondation  a  donc  ef- 
facé l'effet  provisoire  de  la  division  réductrice.  Pendant  ce  temps,  le  sper- 
mocentre  [ctrs.)  se  divise  en  deux  centrosomes  qui  se  placent  aux  deux 
pôles  du  noyau  de  segmentation  et  serviront  à  ses  divisions  ultérieures. 
Cela  montre  :  1°  que  le  noyau  de  l'œuf  fécondé  est  formé  de  la 
fusion  des  pronucléus,  c'est-à-dire  des  noyaux  mâle  et  femelle,  et  que, 
par  suite,  les  noyaux  de  toutes  les  cellules  de  l'être  futur  seront  for- 
més de  la  même  façon;  2°  que  le  centrosome  de  l'œuf  fécondé,  et 
par  suite  celui  de  toutes  les  cellules  du  futur  animal,  provient  du 
spermocentre,  c'est-à-dire  du  centrosome  paternel  ('). 


(*)  Nous  avons  décrit  ainsi  les  choses  pour  tenir  compte,  comme  c'était  notre  de- 
voir, des  découvertes  les  plus  récentes.  Mais  nous  ne  pouvons  nous  résigner  à 
laisser  de  côté  une  série  d'observations  qui  ont,  les  premières,  il  n'y  a  que  peu 
d'années,  jeté  une  vive  lumière  sur  les  phénomènes  de  la  fécondalion  et  qui  n'ont 
peut-être  pas  été  aussi  complètement  renversées  qu'on  veut  bien  le  dire. 

Nous  voulons  parler  de  celles  de  II.  Fol. 

D'après  ce  savant  (fig.  44),  l'œuf  a  un  centrosome,  Yovocentre,  tout  aussi  bien  que  le 
spermatozoïde.  Le  spermocentre  et  l'ovocentre  sont  situés,  pendant  la  fécondation, 
derrière  les  pronucléus  dont  ils  dépendent  et,  après  la  fusion  de  ceux-ci,  se  trou- 
vent placés  en  deux  points  diamétralement  opposés  du  noyau  de  conjugaison  et 
non  loin  de  sa  paroi.  Là,  ils  se  divisent  de  la  même  manière  que  dans  la  division 
cellulaire:  leurs  deux  moitiés,  glissant  autour  du  noyau,  se  placent  chacune  à  90  de- 
grés de  leur  position  initiale  ;  elles  se  rencontrent  par  conséquent  et,  en  deux  nou- 
veaux points  diamétralement  opposés,  se  trouvent  réunis  un  demi-spermocentre  et 
un  demi-ovocentre.  Ces  deux  demi-centrosomes  se  fusionnent  entre  eux,  comme 
ont  fait  les  pronucléus  et  constituent  les  deux  centrosomes  de  l'œuf  fécondé,  déjà 
en  position  pour  effectuer  la  première  division  nucléaire  qui  va  se  faire  presque 
aussitôt.  Dans  tous  leurs  mouvements,  les  centrosomes  sont  accompagnés  d'un 
aster  dont  ils   occupent  le  centre,   tout  comme  dans   la  division  cellulaire. 

Cet  ensemble  de  mouvements  si  admirablement  combinés,  si  singulièrement 
symétriques  a  reçu  de  H.  Fol  [oi]  qui  l'a  découvert  le  nom  expressif  de  quadrille  des 
centres.  Ce  savant  considère  la  part  des  centrosomes  comme  aussi  essentielle  que  celle 


54 


LA    CELLULE 


En  somme,  si  Ton  jette  un  coup  cTœil  général  sur  l'ensemble  des 
phénomènes  qui  constituent  la  fécondation  on  voit  que,  chez  deux 
individus  semblables  entre  eux  sauf  le  sexe,  une  cellule  de  l'orga- 
nisme apte  à  la  reproduction  de  l'espèce  et  destinée  à  cette  fonction 
s'est  d'abord  rendue  incapable  de  la  remplir  en  se  dépouillant  d'une 
partie  des  substances  qui  lui  eussent  été  nécessaires  pour  cela  et  qu'elle 
possédait  à  l'origine.  Chez  le  mâle,  ce  sont  les  substances  nutritives  et  le 
trophoplasma;  chez  la  femelle,  c'est  le  centrosome  formé  de  kinoplasma ; 
chez  l'un  et  l'autre,  c'est  en  outre  une  moitié  des  chromosomes.  Ces  deux 
cellules  incomplètes  se  sont  rendues  ainsi  complémentaires  l'une  de 
l'autre,  chacune  ayant  gardé,  accumulé  en  elle,  ce  qui  manque  à  l'autre. 
En  se  fusionnant,  elles  forment  donc  une  cellule  complète  qui  offre,  en 
outre,  cette  particularité  de  réunir  en  elle  les  substances  de  deux 
individus  distincts. 


Fia.  44. 


N.tf 


Çf"-N? 


Ntf  +  Nî 


des  noyaux  dans  la  fécondation  et  définit   cette  dernière  :  la  fusion  de  deux  demi- 
noyaux  et  de  quatre  demi- 
.:Ctf  •.  centrosomes,  provenant  d'é- 

léments de  sexe  opposé,  en 
un  noyau  et  deux  centro- 
somes formés,  par  parties 
égales,  des  substance*  des 
deux  parents.  Ces  observa- 
tions ont  été  faites  sur  des 
Echinodermes  et,  pendant 
quelques  années,  on  a  cru 
que  les  choses  se  passaient 
suivant  deux  modes  :  le 
mode  d'Ascaris,  sans  ovo- 
centre,  et  le  mode  des 
Echinodermes  avec  ovo- 
centre  et  quadrille  des  cen- 
tres. On  tendait  seulement 
à  considérer  ce  dernier 
comme  un  processus  excep- 
tionnel, ancestral  peut-être 
et  tendant  à  disparaître. 
Mais  voilà  que  Mathews  [95] 
vient  de  faire  voir  que  le 
prétendu  ovocentre  des 
Echinodermes  n'est  qu'un 
second  spermocentre  qui 
se  trouve  là  seulement 
dans  le  cas  de  dispermie, 
c'est-à-dire  de  fécondation 
par  deux  spermatozoïdes, 
cas  assez  fréquent  chez 
ces  animaux.  Mais  peut- 
être  ne  faut-il  pas  trop  se 
hâter  de  conclure  sur  dos  observations  encore  si  récentes  et  de  rejeter  l'ovocenlre  et 
le  quadrille  avanl  que  de  nouvelles  recherches  aient  tout  à  fait  tranché  la  question. 


Fécondation  avec  ovocentre.  Quadrille  des  centres. 

(Sch.). 


REPRODUCTION    DE    LA    CELLULE  55 


THEORIE    DES    GLOBULES    POLAIRES 

Il  est  parfaitement  établi  queles  globules  polaires  sont,  au  point  de  vue 
morphologique,  des  ovules  abortifs  et,  au  point  de  vue  physiologique,  des 
substances  de  rebut.  Mais  sur  la  question  de  savoir  quelle  est  cette  sub- 
stance, les  opinions  les  plus  disparates  ont  été  et  sont  encore  admises  (*). 

Tant  que  Ton  n'a  pas  connu  le  détail  des  phénomènes  de  la  féconda- 
tion, on  a  pu  trouver  très  plausible  l'opinion  que  la  division  réduc- 
trice sert  à  rendre  le  noyau  de  l'œuf  moins  prédominant  par  rapport 
à  la  masse  du  spermatozoïde.  Mais  aujourd'hui  que  l'on  sait  qu'il  y  a 
autant  de  choses  essentielles,  en  qualité  et  en  quantité,  dans  cette  tête 
de  spermatozoïde  que  dans  la  vésicule  germinative,  il  faut  chercher 
ailleurs  une  explication. 

Strasburger  [84]  voit  dans  le  rejet  des  globules  une  épuration  de  la  sub- 
stance nucléaire  nécessaire  pour  lui  permettre  son  évolution  ultérieure.  Il 
combat  l'idée  que  se  font  Minot  et  Van  Beneden  sur  la  nature  de  cette  épu- 
ration par  d'excellents  arguments,  mais  n'en  fournit  pas  une  meilleure. 

Boveri  [90],  ayant  remarqué  dans  l'œuf  fécondé  à' Ascaris  megaloce- 
phala  deux  chromosomes  de  trop,  les  considère  comme  représentant  ceux 
du  premier  globule  incomplètement  éliminés  et,  ayant  constaté  qu'il 
ne  troublent  point  le  développement,  conclut  que  la  substance  de  ces 
chromosomes  ne  diffère  en  rien  de  celle  des  chromosomes  conservés. 
C'est  une  conclusion  illégitime,  car  ces  chromosomes  sont  peut-être 
suffisamment  éliminés  lorsqu'ils  sont  rejetés  du  noyau  et  empêchés  de 
se  joindre  au  reste  du  corps  nucléinien. 

Depuis  que  l'on  connaît  la  constance  de  nombre  des  chromosomes,  on 
s'accorde  à  reconnaître  l'élimination  d'une  moitié  d'entre  eux  comme  indis- 
pensable. C'est  sûrement  là  une  des  fonctions  de  la  division  réductrice. 
Mais  elle  ne  s'applique  qu'au  deuxième  globule,  et  on  peut  s'étonner  que 
la  réduction  de  nombre  ne  se  fasse  pas  simplement  par  segmentation 
du  filament  nucléaire  en  un  nombre  moitié  moindre  de  fragments,  et  la 
réduction  de  masse  par  une  diminution  de  l'accroissement  nutritif. 

0.  Hertwig  [90],  qui  est  aussi  d'avis  que  la  substance  éliminée  n'a 
point  quelque  qualité  spéciale,  a  trouvé  néanmoins  le  moyen  d'expliquer 
d'une  manière  fort  ingénieuse  la  nécessité  de  son  expulsion.  D'après 
lui,  l'ovocyte  de  premier  ordre  se  divise  deux  fois  pour  donner  quatre 
ovules,  mais  de  ces  quatre  ovules  un  seul  garde  tout  le  cytoplasma;  dès 
lors  les  globules  polaires  sont  des  ovules  sacrifiés,   des   frères  cadets 


(*)  Il  n'y  a  pas  à  compter  comme  opinion  digne  d'être  discutée  celle  que  définit  la 
dénomination  de  globules  directeurs  donnée  autrefois  aux  globules  polaires.  Il  est  vrai 
que  le  premier  plan  de  segmentation  passe  par  le  point  où  ils  confinent  à  l'œuf, 
mais  c'est  uniquement  parce  que  ce  plan,  en  passant  par  là,  se  trouve  perpendicu- 
laire au  plan  de  la  division  précédente.  Les  globules  polaires  n'ont  aucune  action  di- 


rectrice sur  les  segmentations  de  l'œuf  fécondé. 


56  LA    CELLULE 

déshérités  au  profit  d'un  seul  aîné  qui  a  gardé  tout  l'héritage  de  cyto- 
plasma.  L'émission  des  globules  servirait,  non  à  épurer  le  noyau  de 
l'ovule,  mais  à  enrichir  son  cytoplasma.  Les  faits,  en  somme,  pourraient 
se  résumer  ainsi:  chez  le  mâle,  les  divisions  qui  s'intercalent  entre  le 
spermatocyte  de  premier  ordre  et  les  produits  mûrs  n'a  pour  effet  que 
de  réduire  dans  ces  produits  le  nombre  de  chromosomes  à  la  moitié, 
et  la  quantité  de  chromatine  au  quart,  de  la  valeur  qu'ils  avaient  chez 
le  premier*;  chez  la  femelle,  les  divisions  homologues  ont,  d'une  part 
ce  même  effet,  d'autre  part  celui  de  porter  au  quadruple  la  quantité  de 
cytoplasma  par  rapport  à  ce  qu'elle  aurait  été  si  la  division  de  l'ovo- 
cyte  de  premier  ordre  avait  donné  naissance  à  quatre  ovules  de  même 
valeur.  Mais  tandis  que,  chez  le  mâle,  la  chromatine  du  spermatocyte 
de  premier  ordre  se  divise  en  quatre  portions  également  utilisables, 
chez  la  femelle,  trois  de  ces  portions  sont  purement  rejetées  pour 
laisser  à  la  quatrième  tout  le  cytoplasma  qui  aurait  dû  les  accompagner. 

Il  doit  y  avoir  du  vrai  dans  cette  remarquable  théorie,  mais  elle  n'ex- 
plique pas  tout.  Si  les  chromosomes  avaient  tous  la  même  valeur,  il  n'y 
aurait  aucune  raison  pour  qu'une  division  longitudinale  si  précise  attri- 
buât à  chaque  cellule  fille,  exactement  une  moitié  de  chacun  d'eux.  Ils 
pourraient  se  rendre  les  uns  d'un  côté,  les  autres  de  l'autre  et  les  deux 
groupes  destinés  aux  deux  cellules  filles  pourraient  être  composés  de 
n'importe  quelles  parties,  pourvu  qu'ils  fussent  égaux  en  nombre.  La 
division  longitudinale  n'a  sa  raison  d'être  que  si  les  chromosomes  ne 
sont  pas  identiques  entre  eux,  et  s'il  en  est  ainsi  les  chromosomes  re- 
jetés représentent  autre  chose  que  ceux  qui  sont  conservés. 

La  question  est  de  savoir  ce  qu'ils  représentent. 

Une  des  explications  les  plus  anciennes  et  les  plus  célèbres  en  même 
temps  est  celle  de  Minot  [77]  à  laquelle  Balfour  et  Van  Beneden  ont  aussi 
attaché  leurs  noms.  Elle  peut  se  résumer  ainsi:  l'œuf  fécondé  est  her- 
maphrodite; comme  il  répartit  également  son  plasma  nucléaire  entre 
les  produits  de  sa  division,  les  deux  premiers  blastomères  le  sont  aussi  ; 
ceux-ci  se  comportent  de  même  et  ainsi  de  suite  tant  qu'il  se  passe 
des  divisions  dans  le  corps  de  l'animal.  Toute  cellule  du  corps  est  donc, 
par  essence,  hermaphrodite  et  l'œuf  non  fécondé  n'y  fait  pas  excep- 
tion. 11  doit,  à  sa  maturité,  pour  devenir  fécondable,  développer  en 
lui  une  polarité  femelle  et,  pour  cela,  éliminer  sa  partie  mâle.  La 
fécondation  lui  rend  son  hermaphroditisme  un  instant  perdu.  Mais 
cette  théorie  n'est  pas  soutenable.  Strasburger  [84],  Kôlliker  [85], 
Hallez  [86],  Weismann  [87]  ont  fait  remarquer  avec  raison  que  l'œuf  n'éli- 
mine pas  la  substance  mâle  qu'il  tient  de  son  père,  puisque  le  produit 
peut  assumer  des  caractères  des  ancêtres  mâles  de  la  femelle.  Si  cette 
théorie  était  vraie  un  enfant  ne  pourrait  ressembler  au  père  de  sa  mère, 
ni  à  aucun  des  ancêtres  de  son  père,  ce  qui  est  évidemment  faux. 

Il  serait  trop  long  d'exposer  et  de  discuter  ici  toutes  les  opinions  qui 
ont  été    émises    sur  cette  importante  question.   Nous  ne  pouvons  que 


REPRODUCTION    DE    LA    CELLULE  57 

renvoyer  les  personnes  que  cela  intéresse  à  l'ouvrage  de  l'un  des  au- 
teurs où  elles  sont  exposées  tout  au  long(*). 

Nous  terminerons  donc  ici  ce  chapitre  en  émettant  une  hypothèse 
qui  nous  semble,  malgré  ses  allures  paradoxales,  mieux  rendre  compte 
des  faits  que  celles  qui  ont  été  proposées  jusqu'ici. 

Elle  n'est  pas  d'ailleurs  nouvelle  en  tous  points,  mais  elle  combine 
diverses  idées  d'une  manière  à  laquelle  on  n'avait  point  songé. 

Les  organismes  les  plus  simples  sont  susceptibles  de  se"  reproduire 
indéfiniment  par  division  ;  ils  n'ont  besoin  ni  de  conjugaison  ni  de 
réduction  chromatique.  Mais  chez  ceux  où  l'organisation  et  les  phéno- 
mènes chimiques  de  la  vie  sont  plus  compliqués,  nous  constatons 
qu'il  en  est  autrement  et  que  la  fusion  périodique  de  deux  individus 
entre  eux  est  une  condition  indispensable  de  la  survie  indéfinie  de  l'es- 
pèce. Cette  fusion  comporte  deux  phénomènes,  la  réduction  chroma- 
tique et  la  fécondation  (ou  conjugaison). 

On  considère  en  général  cette  dernière  comme  étant  la  partie  es- 
sentielle du  phénomène  et  la  première  comme  n'étant  qu'un  phénomène 
accessoire  destiné  à  rendre  l'autre  possible.  Ce  serait  le  mélange  des  sub- 
stances des  deux  conjoints  qui  rendrait  possible  la  réalisation  d'une  nou- 
velle série  de  divisions  agames  ;  et  la  réduction  chromatique  ne  serait 
destinée  qu'à  rendre  possible  ce  mélange,  qui  constitue  la  fécondation, 
en  mettant  les  gamètes  en  état  de  se  fusionner. 

D'après  notre  hypothèse  c'est  l'inverse  qui  est  vrai. 

Le  phénomène  essentiel  est  la  réduction  chromatique ,  et  la  fécondation 
est  une  addition  avantageuse  mais  non  indispensable . 

Les  organismes  les  plus  simples  ont  un  cycle  métabolique  fermé, 
c'est-à-dire  qu'après  une  durée  de  vie  quelconque,  ils  se  retrouvent 
identiques  à  ce  qu'ils  étaient  auparavant,  les  substances  éliminées 
étant  parfaitement  équivalentes  à  celles  qu'ils  ont  incorporées.  Aussi 
n'y  a-t-il  aucune  raison  pour  que  la  division  qui  leur  a  été  possible  une 
fois  ne  le  soit  pas  indéfiniment.  Mais,  à  mesure  que  l'organisation  se 
complique,  le  cycle  nutritif  se  déforme,  les  egesta  ne  correspondent  plus 
rigoureusement  aux  ingesta  et  il  s'accumule  lentement  dans  l'organisme 
des  substances  qui  le  détériorent,  altèrent  toutes  les  fonctions  et  en 
particulier  la  faculté  de  division.  La  cellule  est  condamnée  à  mourir. 

Les  cellules  de  tissus  n'ont  aucun  moyen  de  se  sauver,  mais  les 
êtres  unicellulaires  ou  plutôt  les  homoplastides  et  les  cellules  reproduc- 
trices des  hétéroplastides  savent  rejeter  en  bloc,  en  une  seule  opération, 
ces  substances,  s'épurer  et  redevenir  ainsi,  d'emblée,  capables  d'une 
nouvelle  série  de  divisions  agames. 

Nous  concevons  toute  une  période  du  développement  phylogéné- 
tique  des  êtres,  pendant  laquelle  la  réduction,  il  faudrait  dire    i'épu- 


*   Voyez  :  Y.  Delage  :  La  structure  du  protoplasma  et  les  théories  sur  l'hérédité  et  les  grands 
problèmes  de  la  biologie  générale.  Grand  in-8°,  XVI — 878  p.  avec  fig.  Paris,  Reinwald  et  O",  1895. 


58  LA    CELLULE 

ration  chromatique,  était  le  seul  phénomène  périodique  qui  coupât 
la  série  des  générations  agames.  Il  doit  y  avoir  encore  des  êtres 
représentant  ce  stade.  Labbé  a  observé  chez  les  Coccidies  une  réduc- 
tion chromatique  non  suivie  de  conjugaison  qui  suffit  à  assurer  la 
perpétuité  de  leur  évolution.  Il  y  en  a  d'autres,  sans  doute,  que 
Ton  découvrira  avec  le  temps.  Cette  épuration  chromatique  est  repré- 
sentée chez  les  êtres  supérieurs  par  le  premier  globule  polaire.  La  repro- 
duction parthéno génétique  est  un  mode  primitif  dans  lequel  tout  se  borne 
à  cette  épuration.  Si  l'on  pouvait  empêcher  la  sortie  du  deuxième  glo- 
bule, tous  les  êtres  se  développeraient  parthénogénétiquement,  comme 
il  arrive  chez  ces  Crustacés  où  le  deuxième  globule,  après  s'être  formé, 
vient  se  refondre  dans  le  noyau  de  l'œuf. 

Mais,  chez  la  plupart  d'entre  eux,  la  fécondation  s'est  ajoutée  au 
fait  essentiel  de  l'épuration  chromatique,  comme  épiphénomène  appor- 
tant avec  lui  l'avantage  d'un  nucléoplasma  plus  varié,  par  suite  plus 
plastique,  apte  à  se  plier  à  des  conditions  évolutives  plus  diverses. 
C'est  un  peu,  ainsi  qu'on  l'a  dit  (à  supposer  que  les  aptitudes  acquises 
soient  héréditaires),  comme  un  homme  dont  tous  les  ancêtres  auraient 
exercé  la  même  profession,  comparé  à  un  autre  dont  les  ancêtres  au- 
raient été  artisans  dans  divers  métiers.  Dans  la  lutte  pour  l'existence,  le 
premier  n'aurait  qu'une  corde  à  son  arc,  le  second  en  aurait  plusieurs, 
et  pourrait  trouver  à  gagner  sa  vie  là  où  l'autre  mourrait  de  faim. 

Ainsi,  il  y  aurait  à  distinguer  parmi  ces  phénomènes  :  1°  un  acte 
essentiel  et  parfois  unique,  Y  épuration  chromatique  (réduction  chroma- 
tique totale  de  certains  organismes  inférieurs,  globule  polaire  unique 
des  formes  parthénogénétiques,  premier  globule  des  êtres  à  reproduc- 
tion sexuelle  amphimixique)  ;  2°  un  acte  secondaire,  Y  émission  du  deu- 
xième globule  polaire,  réduisant  de  moitié  la  quantité  de  chromatine  et 
le  nombre  des  chromosomes  et  arrêtant,  par  cela  même,  toute  pos- 
sibilité de  développement  ultérieur,  à  moins  que  la  demi-cellule  ainsi 
affamée  ne  trouve  à  s'unir  à  une  autre  et  à  redevenir  cellule  com- 
plète, capable  de  se  diviser  de  nouveau,  et  joignant  à  l'avantage  de  son 
épuration  celui  d'une  constitution  nucléoplasmatique  plus  variée  ('). 


(x)  D'ailleurs  la  succession  philogénétique  des  phénomènes  a  pu  n'être  pas  toujours 
la  même,  et  il  a  pu  arriver  que  la  conjugaison  s'établisse  chez  certains  êires  assez 
simples  pour  n'avoir  pas  encore  éprouvé  le  besoin  d'épuration  ebromatique;  c'est 
alors  que  l'on  observerait  la  conjugaison  on  même  la  fécondation  sans  réduction 
chromatique,  comme  chez  les  Spirogjres,  les  Volvoces  et  divers  autres. 


DEUXIÈME   PARTIE 


LES    PROTOZOAIRES 


C'est  seulement  lorsque  nous  aurons  étudié  les  Protozoaires  qu'il 
nous  sera  possible  de  les  définir  et  de  dire  en  quoi  ils  diffèrent  des 
végétaux  d'une  part  et  des  Métazoaires  de  l'autre.  Disons  seulement, 
pour  fixer  les  idées  du  lecteur,  que  nous  allons  étudier  sous  ce  nom 
les  êtres  qui  sont  unicellulaires  ou  formés  de  cellules  plus  ou  moins 
nombreuses  mais  similaires  et  non  disposées  en  feuillets  emboîtés  ni 
différenciées  en  tissus,  et  qui,  pendant  leur  période  d'accroissement, 
sont  doués  de  mobilité. 

Les  Protozoaires  constituent  un  embranchement  et  se  divisent  en 
quatre  grandes  classes:  les  Rhizopodes,  les  Sporozoaires,  les 
Flac.elf.es  et  les   In  eu  so  ire  s. 


Ire  Classe 
RHIZOPODES.  —  RHIZOPODIA 

[IllIlZOPODA    (DUJARDIN)] 

Les  Rhizopodes  sont  des  Protozoaires  formés  d'une  cellule  nue  et 
munie,  en  fait  d'appendices  locomoteurs  et  préhenseurs,  de  prolonge- 
ments non  permanents  appelés  pseudopodes . 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.     45» 

L'être  qui  résume  en  lui  les  caractères  généraux  des  Rhizopodes  est, 
au  sens  le  plus  large  de  ce  mot,  l'amibe:  non  pas  le  genre  Amœba, 
mais  l'amœbien  en  général,  forme  idéale,  que  nous  appellerons,  pour 
abréger  amibe,  au  féminin,  sans  capitale  et  sans  italique  pour  le  dis- 
tinguer du  genre  Amibe  {Amœba)  pris,  comme  d'ordinaire,  au  masculin. 

C'est  une  simple  cellule.  A  ce  titre,  il  possède  les  parties  habituelles 
de  la  cellule:  le  cijtoplasma  et  le  noyau,  avec  leur  structure  essentielle 
et  leurs  propriétés  ordinaires.  Avec  cela  sans  rien  de  plus,  la  cellule  de 
tissu  d'un  Métazoaire  peut  vivre,  parce  qu'une   partie  au  moins  de  ses 


60 


LES   RHIZOPODES 


fonctions  lui  est  facilitée  par  les  autres  cellules  associées  à  elle  pour  for- 
mer l'organisme.  Ici,  il  n'en  est  plus  de  même.  La  cellule  doit  vivre 
seule,  isolée;  elle  doit  par  conséquent  se  suffire  à  elle-même  pour  toutes 


Fig.  45. 


Rhizopode  (Type  morphologique).   (Sch.). 

clirp.,  chromoplaste  ;  end.,  endoplasme  ;  e.,  ectoplasme;  gr.  ex.,  grain  d'excrétion; 
g.  ass.,  grains  d'assimilation  ;  Ji.,  noyau  ;  psd.  1.,  pseudopodes  lobés  ;  psd.  r.,  pseu- 
dopodes réticulés  ;  pgm.,  pigment  ;   v.  a.,  vacuole  alimentaire;   v.  g.,  vacuole  à  gaz; 
v.  1.,  vacuole  à  liquide  :  "V.  c,  vésicule  pulsatile. 

les  fonctions  essentielles  d'assimilation,  d'excrétion,  de  reproduction,  de 

défense  contre  les  intempéries,  les  agressions,  etc Aussi  doit- elle,  et 

cette  remarque  peut  s'appliquer  à  l'ensemble  des  Protozoaires,  sans  ex- 
celler en  rien,  être  apte  à  tout.  Cette  nécessité  va  nous  donner  la  raison 
des  particularités  de  sa  structure  à  la  fois  rudimentaire  et  compliquée, 
et  de  sa  physiologie  à  la  fois  simple  et  complète. 

Structure. 

Noyau.  —  Le  noyau  (N.)  est  loin  d'avoir,  ou  du  moins  de  laisser  voir, 
la  structure  compliquée  que  nous  lui  avons  trouvée  dans  la  cellule  en 
général.  Il  a  une  membrane  et  renferme  un  suc  cellulaire  ;  mais,  en 
fait  de  parties  solides  inlranucléaires,  il  ne  montre  guère  que  quelques 
masses  chromatiques  dans  lesquelles  on  ne  peut  discerner  en  général 
ni  chromosomes  ni  nucléoles. 

Le  cytoplasme  ne  renferme  pas  de  centrosome.  Il  est  différencié  en 
deux  parties,  une  masse  centrale,  Yendoplasme  (end.),  et  une  couche 
périphérique,  Y  ectoplasme  (e.). 

Endoplasme.  —  L'endoplasme  a  la  structure  essentielle  de  tout  cyto- 
plasma.  On  y  reconnaît  une  substance  fondamentale  hyaline,  chargée 
de  minuscules  granulations  élémentaires  et,  le  plus  souvent,  parsemée 


RHIZOPODES  61 

de  vacuoles.  Tout  ce  que  l'on  y  trouve  en  outre  est  logé  en  lui  sans  faire 
partie  de  sa  structure.  Sans  parler  du  noyau,  il  contient:  la  vésicule  puisa- 
tile  (V.  c),  vacuole  permanente  et  contractile,  dont  nous  aurons  à  parler 
surtout  à  propos  de  sa  physiologie  ;  des  vacuoles  alimentaires  (v.  a.),  con- 
tenant des  particules  nutritives  flottant  dans  une  gouttelette  de  liquide; 
des  vacuoles  fécales  qui  sont  les  mêmes  que  les  précédentes  après  Faction 
des  sucs  digestifs;  des  vacuoles  simples,  ne  contenant  que  du  liquide  (v.  I.) 
ou  des  gaz  (v.  g.);  des  grains  d 'assimilation  [g.  ass.)  qui  sont  des  états 
sous  lesquels  se  condense  la  substance  alimentaire  avant  d'être  utilisée  et 
qui  réunissent  sous  une  même  rubrique  des  particules  de  nature  très  di- 
verses, grains  d'amidon,  de  paramylon,  gouttelettes  huileuses,  etc.;  des 
grains  d'excrétion  (gr.  ex.)  qui,  à  l'inverse  des  précédents,  sont  des  subs- 
tances usées  destinées  à  être  éliminées  et  qui  ont  revêtu  provisoirement 
l'état  solide;  souvent  des  pigments  (pgm.)  qui  doivent  avoir  une  origine 
analogue;  parfois  enfin  des  corps  de  nature  spéciale,  comme  des  chromo- 
plastes  (chrp.),  petites  masses  protoplasmiques  chargées  de  chlorophylle, 
de  diatomine  ou  de  substances  analogues  ;  et  bien  d'autres  choses  en- 
core, à  titre  d'éléments  accidentels,  fixes  peut-être  dans  chaque  espèce 
en  particulier,  mais  accidentels  en  ce  qui  concerne  le  type  général.  Tout 
cela  se  déplace  dans  l'endoplasme  très  mobile,  au  hasard  des  déforma- 
tions incessantes  de  l'animal. 

Ectoplasme.  —  L'ectoplasme  a  essentiellement  la  même  constitution 
que  l'endoplasme,  mais  sa  structure  physique  est  un  peu  plus  ferme;  il 
est  hyalin,  homogène,  ne  contenant  aucune  des  inclusions  qui  chargent 
l'endoplasme,  et  prend  pour  lui  les  fonctions  de  la  vie  de  relation, 
protection  du  corps,  mouvements,  capture  des  aliments,  etc.  Son  rôle 
protecteur,  extrêmement  sommaire,  consiste,  en  temps  ordinaire,  à 
maintenir  l'endoplasme  trop  ditïluent.  Il  a  même  parfois  pour  cela, 
mais  pas  toujours,  sa  couche  superficielle  un  peu  plus  ferme  encore 
que  le  reste.  Pour  la  capture  des  aliments  et  les  mouvements,  il  forme 
l'organe  caractéristique  de  la  classe  :  le  pseudopode. 

Pseudopodes.  —  Les  pseudopodes  sont  des  expansions  protoplasmiques 
qui  s'étendent,  prennent  les  formes  les  plus  diverses  et  peuvent  à 
chaque  instant  rentrer  dans  le  corps  sans  laisser  aucune  trace  de  leur 
existence,  tandis  que  d'autres  se  forment  ailleurs  pour  disparaître  à 
leur  tour  un  peu  plus  tard  et  être  remplacés  par  d'autres  encore. 

Malgré  leur  diversité  extrême,  on  en  peut  distinguer  deux  sortes. 
Les  uns  sont  gros,  obtus,  peu  ou  point  ramifiés,  semblables  à  des  lobes 
saillants,  d'où  leur  nom  de  pseudopodes  lobés  (psd.  L).  Leur  caractère 
essentiel  est  de  ne  pas  se  souder  entre  eux  quand  ils  arrivent  à  se  ren- 
contrer, et  de  rentrer  toujours  dans  le  corps  au  point  même  où  ils  ont 
pris  naissance.  Peut-être  sont-ils  formés  par  l'ectoplasme,  mais  comme 
celui-ci  conserve  à  peu  près  sur  eux  la  même  épaisseur  que  sur  le 
reste  du  corps,  il  en  résulte  que,  pour  peu  qu'ils  soient  gros,  l'endo- 
plasme pénètre    à  leur  intérieur.    Les  autres,    au  contraire,   sont    plus 


62  LES    RHIZOPODES 

minces,  très  ramifiés  et,  lorsqu'elles  se  rencontrent,  leurs  branches  se 
soudent  volontiers  entre  elles.  Il  en  résulte  qu'elles  arrivent  à  former  un 
réseau,  d'où  leur  nom  de  pseudopodes  réticulés  (psd.  r.).  A  chaque  instant, 
dans  ce  réseau,  des  mailles  se  coupent,  d'autres  se  forment,  en  sorte 
que  le  cytoplasma  sorti  du  corps  en  un  point  par  un  pseudopode  peut 
fort  bien  rentrer  dans  le  corps  par  un  autre  point.  Il  y  a  d'ailleurs 
entre  les  deux  sortes  de  nombreux  intermédiaires,  les  uns,  bien  que 
longs  et  filiformes  s'agglutinent  à  peine,  d'autres,  bien  que  tout  à  fait 
réticulés,  sont  aussi  larges  à  leur  base  que  des  lobés. 


Physiologie. 

Mouvements.  —  L'animal  se  déplace  par  le  moyen  de  ses  pseudopodes 
d'une  manière  très  singulière.  Il  émet  un  ou  plusieurs  de  ces  prolon- 
gements vers  le  point  où  il  veut  aller,  puis,  au  lieu  de  les  faire  rentrer 
dans  son  corps,  fait  l'inverse  pour  ainsi  dire,  faisant  fluer  sa  sub- 
stance vers  eux,  en  sorte  que,  peu  à  peu,  tout  le  corps  se  trouve 
transporté  au  point  où  d'abord  il  n'y  avait  qu'une  faible  partie  de  sa 
masse.  Le  mouvement  continue  ainsi  et,  de  la  sorte,  l'animal  se  déplace, 
mais  on  le  conçoit,  d'une  manière  très  paresseuse. 

Alimentation.  —  L'être  n'a  point  de  bouche,  mais  tout  point  de  son 
corps  peut  en  faire  fonction.  Qu'une  parcelle  nutritive  vienne  à  rencon- 
trer la  paroi  du  corps  en  un  point  quelconque,  l'ectoplasme  excité 
par  son  contact  s'élève  tout  autour  d'elle,  l'enserre  et  finit  par  l'en- 
glober en  se  refermant  au-dessus  d'elle,  emprisonnant  en  môme  temps 
une  petite  quantité  de  l'eau  ambiante.  La  parcelle  alimentaire  se  trouve 
ainsi,  d'emblée,  contenue  dans  une  gouttelette  liquide  qui  constitue  une 
vacuole  alimentaire.  Mais  d'ordinaire,  ce  sont  surtout  les  pseudopodes, 
principalement  les  réticulés,  qui  servent  à  la  capture  des  aliments.  Rien 
ne  leur  est  plus  facile  puisqu'à  chaque  instant  ils  se  séparent  et  s'agglu- 
tinent dans  de  nouveaux  points.  Il  leur  suffit  de  s'écarter  en  face  de  la 
particule  à  saisir  et  de  se  refermer  derrière  elle  pour  l'englober. 

Digestion.  —  La  vacuole  alimentaire  dont  nous  avons  vu  le  mode  de 
formation  se  déplace  dans  l'endoplasme  selon  les  déformations  que 
subit  le  corps  dans  ses  mouvements  et  est  promenée  ainsi  de  tous 
côtés.  Le  liquide  qui  entoure  la  particule  alimentaire  est  d'abord  de 
l'eau  pure,  mais  des  échanges  osmotiques  ont  lieu  avec  celui  qui 
imbibe  l'endoplasme,  et  bientôt  il  devient  acide.  La  présence  de 
ferments  n'a  pu  y  être  décélée  directement,  mais  elle  est  démontrée 
par  le  résultat  physiologique  qui  est  la  dissolution  de  la  particule 
ou  du  moins  de  ses  parties  alibiles.  Le  liquide  digestif  se  trouve 
ainsi  transformé  en  une  sorte  de  chyle  qui  repasse  en  sens  inverse 
dans  l'endoplasme,  et  le  résidu  inutilisable  est  expulsé  par  une  série 
de  phénomènes  exactement    inverses  de  ceux    de    la    capture.    Il  n'y 


RHIZOPODES  63 

a  aucune  place  prédestinée  à  cette  issue  :  tout  point  du  corps  peut  servir 
d'anus  aussi  bien  que  de  bouche.  L'animal  ne  paraît  guère  en  état  de 
faire  un  choix  entre  ses  aliments,  et  souvent  il  absorbe  des  particules 
qu'il  doit   rejeter  tout   entières  sans   en  avoir  tiré  aucun  profit. 

Respiration  et  excrétion.  —  La  vésicule  pulsatile  est  une  vacuole  perma- 
nente, sans  parois  propres,  située  dans  l'endoplasme  et  qui,  rythmique- 
ment,  se  contracte,  disparaît  un  moment,  puis  reparaît  à  la  même 
place.  Nous  verrons  plus  tard  que,  chez  d'autres  Protozoaires  plus 
élevés  en  organisation,  les  Ciliés  et  même  les  Flagellés,  la  vésicule 
communique  avec  le  dehors,  au  moins  au  moment  où  elle  se  contracte, 
et  expulse  le  liquide  qu'elle  contient.  Ce  liquide  a  été  introduit  dans 
l'organisme,  soit  avec  les  aliments,  soit  par  diffusion  par  toute  la  sur- 
face et,  en  traversant  le  corps,  il  a  pu  céder  au  cytoplasme  son  oxygène 
et  se  charger  de  l'acide  carbonique  et  des  produits  de  désassimilation 
solubles  de  celui-ci.  Il  pourvoit  donc  aux  fonctions  respiratoire  et  excré- 
trice à  la  fois.  Chez  les  Rhizopodes,  il  est  extrêmement  probable  qu'il  en 
est  de  même,  mais  la  chose  est  beaucoup  moins  nette,  et  bien  des  ob- 
servateurs dignes  de  foi  assurent  que  le  liquide  chassé  par  la  systole  se 
répand  dans  la  couche  superficielle  du  corps,  pour  produire  une  sorte 
de  circulation  plutôt  que  pour  exercer  les  fonctions  indiquées  plus  haut. 
On  ne  voit  pas  bien  en  quoi  cette  circulation  serait  nécessaire,  mais  il 
faut  bien  admettre  aussi  que  les  autres  fonctions  attribuées  à  la  vésicule 
peuvent  s'accomplir  sans  elle  par  des  échanges  osinoliques  s'étendant  à 
toute  la  surface  du  corps,  car  beaucoup  de  Rhizopodes  sont  absolument 
privés  de  cet  organe  ('). 

En  somme,  la  question  réclame  de  nouvelles  recherches. 

Association,  colonies.  —  Cette  facilité  du  protoplasma  des  Rhizopodes  à 
se  souder  à  lui-même  se  manifeste  non  seulement  entre  les  pseudo- 
podes d'un  même  individu,  mais  aussi  entre  ceux  d'individus  voisins.  Le 
plus  souvent,  deux  Rhizopodes  de  même  espèce  qui  se  rencontrent  passent 
l'un  contre  l'autre,  puis  s'écartent,  tout  comme  d'un  autre  objet  quel- 
conque. Mais  d'autres  fois  (cela  dépend  des  espèces  et  de  l'état  des 
individus)  on  les  voit  se  souder  et  rester  unis.  L'union  peut  se  limiter 
aux  pseudopodes  ou  aller  jusqu'à  la  fusion  complète  des  cytoplasmes. 
Ce  n'est  pas  là  d'ailleurs  un  acte  sexuel,  car  les  noyaux  ne  se  fusionnent 
pas,  le  nombre  des  individus  ainsi  réunis  est  variable  et  parfois  très 
considérable,  et  enfin  il  n'en  résulte  aucun  phénomène  de  reproduction. 
C'est  une  simple  association  coloniale,  végétative,  qui  a  pour  but  la  dé- 
fense ou  l'attaque,  l'animal  pouvant  ainsi,  grâce  à  son  volume,  échapper 
à  des  ennemis  trop  petits,  ou  englober  des  proies  plus  volumineuses. 
Le  plus  souvent,  d'ailleurs,  ces  associations  ne  sont  que  temporaires, 
mais  quand  la  fusion  a  été  complète,  il  est  presque  certain  que  les  indi- 


l1)  li  est  possible  que  la  vésicule  soit  nécessaire  seulement  chez  ceux  où  les  produits 
excréinentitiels  se  trouvent  être  très  peu  solubles. 


64  LES    RHIZOPODES 

vidus  ne  se  reconstituent  pas  avec  leur  protoplasma  primitif,  et  se  for- 
ment d'une  niasse  équivalente  du  mélange. 

Enkystement.  —  Dans  des  conditions  encore  mal  déterminées,  l'animal 
se  met  momentanément  à  l'abri  des  influences  du  monde  extérieur,  en 
rétractant  ses  pseudopodes,  s'arrondissant  et  sécrétant  autour  de  lui  une 
capsule  résistante  et  peu  perméable  sous  laquelle  il  n'a  plus  rien  à  crain- 
dre. C'est  une  phase  de  vie  presque  latente.  Il  en  ressort  en  dissolvant 
ou  rompant  son  kyste  et  reprend  sa  vie  ordinaire.  Mais  c'est  là  un  phéno- 
mène rare,  relativement  à  sa  fréquence  chez  les  autres  Protozoaires. 

Reproduction.  —  Le  mode  essentiel  de  reproduction  de  notre  Rhizopode 
est  la  division  simple  à  Vètat  libre.  Le  noyau  s'allonge,  prend  la  forme 
en  biscuit,  puis  se  divise  ;  le  cytoplasma  s'étrangle  puis  se  divise,  lui 
aussi,  en  deux  portions  qui  se  séparent,  emportant  chacune  un  noyau. 
L'animal  n'a  pas  même  pour  cela  rentré  ses  pseudopodes  ni  changé  rien 
à  ses  allures,  et  les  deux  individus  filles  ont  d'emblée  les  caractères  de 
leur  parent.  Parfois,  cette  division  se  fait  suivant  le  procédé  classique 
de  la  mitose  ou  selon  celui  de  l'amitose.  Mais  le  plus  souvent,  on  observe 
une  sorte  de  mitose  rudimentaire,  incomplète,  sans  centrosome,  sans 
anses  jumelles  bien  nettes,  avec  une  vague  indication  de  fuseau.  Rien 
que  les  études  les  plus  récentes  aient  montré  des  karyokinèses  nettes 
dans  certains  cas  où  on  n'avait  vu  auparavant  qu'une  division  directe, 
il  semble  bien  probable  que  la  mitose  n'est  pas  générale  et  que,  chez 
ces  êtres  inférieurs,  elle  s'est  lentement  établie  par  un  perfectionnement 
progressif  dont  ils  nous  montrent  encore  quelques  phases  ('). 

Ces  divers  caractères  de  notre  type  morphologique  ne  sont,  bien 
entendu,  pas  du  tout  absolus,  et  nous  allons,  en  entrant  dans  le  détail  de 
notre  étude,  les  voir  subir  des  restrictions  et  des  extensions  assez  consi- 
dérables. La  distinction  entre  l'endoplasme  et  l'ectoplasme  est  fréquem- 
ment nulle.  Les  pseudopodes  sont  ou  lobés  ou  réticulés  et  non  les  uns 


(!)  Dans  quelques  cas  cependant,  mais  fort  rares,  le  phénomène  se  complique,  soit 
par  le  fait  d'un  enkystement,  soit  par  celui  d'une  conjugaison.  Voici  en  quelques 
mois  ce  qui  se  passe  dans  ces  deux  cas. 

Division  sous  un  kyste.  —  Parfois,  c'est  au  réveil  d'un  enkystement  prolecteur 
que  l'animal  se  divise.  Il  ne  s'était  pas  enkysté  pour  ce  but,  mais  il  arrive  pendant 
la  vie  ralentie  sous  son  kyste  à  cet  état  de  maturité  qui  précède  la  division  et  il  uti- 
lise son  état  d'enkyslement  pour  se  multiplier  sous  cet  abri.  Mais  le  plus  souvent,  il 
s'enkyste  spécialement  pour  se  diviser.  En  tout  cas,  il  est  rare  qu'alors  il  se  divise 
seulement  en  deux.  Il  se  segmente,  par  division  répétée,  en  un  nombre  plus  ou 
moins  considérable  de  petits  fragments  qui  constituent  des  sortes  de  spores  et  se 
transforment,  après  l'éclosion,  chacun  en  un  individu  nouveau,  simplement  en  pous- 
sant des  pseudopodes  et  en  grandissant. 

Conjugaison.  —  Plus  rare  encore  est  la  conjugaison.  Ce  phénomène  consiste  en 
un  rapprochement  de  deux  individus  qui  échangent  une  partie  de  leurs  substances  ou 
se  fusionnent  complètement.  Mais  c'est  à  peine  si,  chez  les  Rhizopodes,  on  a  une  ou 
deux  observations  d'échanges  vraiment  sexuels  entre  deux  individus  soudés. 


RH1Z0P0DES  65 

lobés,  les  autres  réticulés  sur  le  même  individu,  et  leur  irrégularité  ne 
dépasse  pas,  dans  chaque  espèce,  une  limite  qui  permet  à  celle-ci  de 
conserver  un  certain  faciès  presque  aussi  caractéristique  que  celui  des 
êtres  à  forme  fixe.  La  vésicule  pulsatile  est  fréquemment  absente,  par- 
fois multiple.  L'animal  sécrète  souvent  des  capsules  ou  des  coquilles  de 
forme  parfois  extrêmement  compliquée.  Enfin  le  noyau  lui-même  n'est 
pas  constant  et  les  êtres  qui  en  manquent  sont  réduits  à  de  simples  pe- 
tites masses  de  protoplasma. 

Toutes  ces  variations  seront  étudiées  à  leur  place,  au  fur  et  à  mesure 
que  nous  les  rencontrerons  ('). 


ll)  La  question  des  Monères.  —  Nous  devons  cependant  ici  dire  quelques  mots  d'une 
question  sur  laquelle  les  avis  des  naturalistes  sont  encore  très  partagés.  C'est  celle 
des  Monères. 

On  trouve,  chez  les  Protozoaires,  principalement  chez  les  Rhizopodes,  des  formes 
dépourvues  de  noyau.  Ce  ne  sont  pas  de  vraies  cellules,  mais  des  cytodes.  C'est  là  un  fait 
d'importance  capitale  au  point  de  vue  de  la  physiologie  de  la  cellule  etde  sa  pbylegénèse. 

Hackel,  qui  a  suri  ont  étudié  ces  cytodes  et  a  découvert  une  bonne  partie  des 
Monères,  a  réuni  ces  dernières  en  un  groupe  qu'il  a  placé  au  degré  inférieur  de 
l'échelle  des  êtres  vivants.  Mais,  comme  les  observations  d 'Hackel  et  des  autres  par- 
rains des  Monères  remontent  à  une  date  assez  reculée  où  la  technique  microscopique 
était  encore  fort  imparfaite,  il  est  arrivé  (pie  des  observations  ultérieures  ont  montré 
un  noyau  chez  beaucoup  de  ces  prétendus  cytodes,  les  Vampyrelles,  les  Protamibes, 
et  d'autres  encore,  y  compris  même  les  Bactéries,  et  l'on  s'est  demandé  si  tous 
ceux  où  on  n'en  a  pas  encore  trouvé  n'en  auraienl  pas  un  également,  mais  plus  diffi- 
cile encore  à  déceler.  La  chose  n'est  pas  probable  et  jusqu'à  preuve  du  contraire,  on 
n'a  pas  le  droil  de  se  refusera  admettre  les  Monères.  L'existence  de  ces  êtres  est  d'ail- 
leurs liés  naturelle,  presque  certaine  même  a  priori,  l'être  cellulaire  complet  ayant 
presque  nécessairement  été  précédé  de  formes  phylogénétiques  d'un  degré  inférieur 
d'organisation.  Mais  de  là  à  réunir  les  Monères,  comme  le  voudrait  Hackel,  en  une 
classe,  il  y  a  loin  ;  car  il  n'est  pas  prouvé  que  les  divers  groupes  de  Protistes  (*)  des- 
cendent les  uns  des  autres,  et  plusieurs  ont  des  formes  monères  à  leur  base,  en  sorte 
que  c'est  violer  les  affinités  zoologiques  que  d'aller  prendre  les  Monères  partout  où  il 
s'en  trouve  et  de  les  réunir  en  un  groupe  unique.  Nous  laisserons  donc  les  Monères 
où  elles  sont,  parmi  les  Foraminifères,  les  Myxomycètes,  les  Protéomyxés,  etc.,  les 
considérant  simplement  comme  des  formes  inférieures  de  chacun  de  ces  groupes  et 
nous  contentant  de  les  signaler  au  passage  comme  dépourvues  de  noyau. 

Voici  la  liste  des  Monères  avec  leur  place  dans  la  classification  adoptée  dans  cet 
ouvrage. 

Protogenes  :  Proléomyxé  acystosporé.         i    Gloïdium  :  Amœbien  nu. 

Gymnophrys  :         —  —  Mycetomyxa 

Myxodictyum  :       —  — 

Schizogenes  :        — 

Bathybius  :  —  — 

Protobathybius  :    —  — 

Archerina  :  —  — 

Vampyrella  Gomph.onem.atis :  Protéomyxé 

azoosporé  (*). 
Protamœba  :  Amœbien  nu. 


Chromatella 
Gringa  : 


Lieberkùhnia  Wagneri  (d'après  Verworn)  : 
Forain  in  itère  imperforé. 

Monobia  :       Héliozoaire  j     Noyau  inconnu 

Lithocolla  :  I  sans  que  les  obser- 

/.'/  .„    /  ■   .  •„  )  vateurs  nient  for- 

ElseorhaniS  :  (  mellement  sa  pré- 

Hssckelina  :  —  ]  sence. 


(*)  Hackel  appelle  ainsi  l'ensemble  des  formes  inférieures  sans  noyau,  qu'il  réunit,  animaux 
et  végétaux,  clans  un  groupe  dont  il  fait  un  RÈGNE  ! 


GG 


LES    RII1Z0P0DES 


Nous  diviserons  les  llhizopodes  en  six  sous-classes  : 
Protéomyxés,  formes  très  inférieures  à  caractères  négatifs  ; 
Mycétozoaires,  ayant  une  tendance  à  former  des  plasmodes  ; 
A  m  oe  bien  s.  à  pseudopodes  lobés  non  anastomosables  ; 
Foraminifères,  à  pseudopodes  ramifiés  ets'anastomosant  en  réseau; 
Héliozo aires,  à  pseudopodes  fins,  rayonnants,  avec  filament  axile; 
Radiolaires,   caractérisés   par  une   sorte  de  coquille   interne,   la 
capsule  centrale. 

lre  Sous-Classe 
PROTÉOMYXÉS.  —  PROTEOMYXIM 

[Proteomyxa  (Ray  Lankester)] 

Dans  ce  groupe  ont  été  réunies  des  formes  assez  nombreuses  qui 
ne  constituent  guère  un  ensemble  naturel,  mais  qui  n'ont  pas  non  plus 
d'affinités  bien  nettes  avec  les  autres  groupes  de  Rhizopodes  et  qui  ont 
l'inconvénient  de  détruire  l'homogénéité  de  ceux-ci,  lorsque  l'on  cherche 
à  les  répartir  entre  eux.  Nous  le  diviserons  en  trois  ordres  : 

Acystosporés  qui  se  reproduisent  par  simple  division,  sans  for- 
mation de  kystes,  ni  de  spores  ; 

Azoosporés,  qui  se  reproduisent  par  des  kystes  d'où  sortent  des 
jeunes  qui  ont  d'emblée  la  forme  d'amibes  ; 

Zoosporés  dont  les  kystes  donnent  naissance  à  des  petits  êtres 
flagellés,  comparables  à  des  zoospores  et  qui,  plus  tard  seulement,  se 
transforment  en  amibes. 


Fig.  46. 


Acj  stosporé 


1er    Ol\I)  RE 

ACYSTOSPORÉS.  —  ACYSTOSPORIDA 

[Amoeb.ka  reticulosa  (Bûtschli)] 
TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.    46) 

Le  type  de  ces  êtres  serait  une  amibe  à  pseudo- 
podes réticulés,  et  réduite  à  une  structure  extrême- 
ment simple.  Le  corps  est  absolument  nu,  il  n'y  a 
point  de  distinction  en  ectoplasme  et  endoplasme,  il 
n'y  a  pas  de  vésicule  pulsatile,  souvent  pas  de  noyau, 
enfin  la  forme  est  extrêmement  changeante.  L'animal 
ne  s'enkyste  jamais  et  se  reproduit  simplement  et 
indéfiniment    par  division   directe. 

Malheureusement,  la  plupart  de  ces  formes  ont  été 


(Type  morphologiq.)    .  ....  ,,     ,.  ,  ,  i       ,       i     ,-?      ,  ,,, 

Sdi  insutlisamment  étudiées,  leur  cycle  évolutif  n  a  pas  ete 

assez  longtemps  suivi,  en  sorte  qu'il  se  pourrait  bien 

que  de  nouvelles  études  vinssent  changer  leur  position   systématique. 


IMîOTÉOMYXES    ACYSTOSPOKES 


07 


GENRES 


Le  plus  simple  parmi  ceux  du  moins  dont  l'existence  est  certair 
gènes  (Hàckel)  (fig.  47)  dont  il  n'existe  qu'une  espèce,  P.  primort 


Fig.  47 


psd.... 


'taine  est 

Protogenes  (Hàckel)  (fig.  47)  dont  il  n'existe  qu'une  espèce,  P.  primordialis 
(Hàckel),  trouvée  par  cet  observateur  en  1804  dans  la  Méditerranée, 
près  de  Nice.  11  est  remarquable 
par  ses  fins  pseudopodes  rayon- 
nants très  nombreux  ne  formant 
pas  de  réseaux  compliqués.  Il 
se  nourrit  de  Protozoaires  par- 
fois presque  aussi  gros  que  lui, 
qu'il  capture  avec  ses  pseudopo- 
des (0,1  à  0,2.  Mer). 

Gymnophrys  (Cienkovsky)  (fig.  48) 
diffère  du  précédent  par  le  fait 
qu'il  n'émet  ses  pseudopodes, 
d'ailleurs  plus  longs  et  plus  réti- 
culés, que  par  un,  deux  ou  trois 
points  de  sa  surface  (0,05  sans 
les  pseudopodes.  Mer)  ('). 

Boderia  (Wright)  pourrait  être  dé- 
fini un  GymnopJtrys  pourvu  de 
un  ou  plusieurs  noyaux  (Mer). 

Pontomyxa  (Topsent)  (fîg.  49)  est 
un  être  singulier  qui  forme,  en 


: 

wêè  w 


: 


i  & 


' 


Prologcncs  (/'.  primordialis]  (im.  Hàckel). 
psd.,  pseudopodes  ;  p.,  proie. 


s'étendant,  un  réseau  si  irrégulier  que  l'on  ne  peut  dire  ce  qui  appartient 
au  corps  et  ce  qui  dépend  des  pseudopodes.  Il  est  coloré  en  jaune  d'or 


Fig.  49. 


1/ 


Gymnophrys  (G.  Cometa)  (im.  Cienkovsky) 


par  des  granulations  de  cette  teinte  et  ren- 
ferme un  nombre  considérable  de  petits 
noyaux  (1  à  10mm.   Mer)  (*). 

(!)  Il  n'y  en  a  qu'une  espèce  G.  Cometa  (Cienkovsky) 
trouvée  par  ce  naturaliste  à  Naples  et  à  Karkof. 

(2)  Il  est  très  grand,  pouvant,  quand  il  est  étendu, 
couvrir  de  son  réseau  tout  le  fond  d'un  verre  de 
montre  ;  rétracté,  il  mesure  encore  près  d'un  centi- 
mètre carré.  Mais  ce  sont  là  les  grands  échantillons, 
car  il  en  est  de  toute  taille  et  n'importe  quel  fragment 


"    i>~ K     <- -  -      - ■■viV  V        ■■"■     - 

wmÊÊM^ 


Pontomyxa  (P.   flava) 
(d'ap.  Topsent). 


séparé  avec  des  ciseaux  peut  vivre  et  grandir  absolument  comme  un  individu  intact. 


68 


LES    IUUZOl'ODES 


Myxodictyum  (Hâckel)  enfin  (fig.  50),  est  remarquable  par  l'absence  de 

noyau  et  par  ses  pseudopodes  formant  un  riche 
réseau  qui  s'unit  à  celui  d'individus  voisins,  en 
sorte  que  l'animal  forme  des  colonies  où 
Hàckel  a  compté  jusqu'à  soixante-dix  indivi- 
dus. Il  v  a  là  un  acheminement  vers  la  condi- 
tion  caractéristique  des  Mycétozoaires,  et  peut- 
être  pourrait-on  le  placer  parmi  ces  animaux 
si  son  cycle  évolutif  n'était  entièrement  in- 
connu (Mer)  ('). 


Fia.  50. 


.' 


Myxodictyum  (im.  Hâckel). 


(l)  Il  n'en  existe  qu'une  seule  espèce  [M.  Sociale, 
Hâckel)  trouvée  une  seule  fois  en  1867,  à  Gibraltar. 

Nous  placerons  ici,  en  appendice,  deux  formes  dont 
l'existence  en  tant  qu'organismes  réels  et  indépendants 
peut  être  mise  en  doute.  La  première  est 

Schizogenes  (Pouchet)  trouvé  par  ce  naturaliste  dans  la  cavité  viscérale  de  divers  Ostra- 
codes  et  Cladocères  d'eau  douce.  Ce  sont  des  masses  de  protoplasma  entièrement 
hyalin,  sans  vacuoles  ni  noyau,  de  taille  extrêmement  variable,  de  forme  absolument 
indéterminée,  sans  pseudopodes,  qui  se  meuvent  par  une  reptation  indécise  et  sans 
cesse  se  percent  de  fentes  qui,  lorsqu'elles  sont  assez  étendues,  détachent  des  lambeaux 
qui  constituent  de  nouveaux  individus  (0,01  à  0,03.  Eau  douce). 
La  seconde    est  le   célèbre 

Bathybius  (Huxley)  (fig.  M).  Cet  être  serait  formé  de  substance  protoplasmique  absolument 
amorphe,  sans  taille  déterminée,  sans  noyaux,  sans  trace  aucune  d'organisation,  sans 
autre  caractère  d'être  vivant  que  sa  composition  chimique  protoplasmique  et  sa 
faculté  de  se  mouvoir  et  de  s'accroître  en  se  nourrissant.  Il  n'aurait  pas  de  repro- 
duction véritable,  étant  susceptible  d'accroissement  indéfini  et  ne  se  multipliant  que 
par  désagrégation  en  fragments  quelconques  sous  l'action  des  traumatisme»  acci- 
dentels. Il  a  été  trouvé  d'abord  en  1868,  par  Huxley,  dans  un  limon  ramené  onze 
ans  auparavant  des  grandes  profondeurs  par  les  sondages  pour  le  câble  trans- 
atlantique et  conservé  dans  l'alcool;  il  a  ensuite  été  observé  vivant  et  mobile  par 
Wyvii.le  Thompson  et  Cahpenteh  en  1868  dans  les  produits  des  dragages  du  Porcupine 
dans  le  golfe  de  Gascogne  et  par  uessels  en  1872-73,  dans  ceux  des  dragages  du  Po- 
laris.  Mais  le  Challenger  ne  l'a  trouvé  nulle  part.  Ses  partisans  admettent  qu'il  tapisse 
des  surfaces  considérables  du  fond  de  la  mer  dans  l'Atlantique  Nord,  étendant  son 
immense  réseau  dans  les  interstices  des  particules  sans 
nom  qui  forment  le  fond  vaseux  de  ces  abîmes.  Mais  son 
existence  a  été  rendue  très  douteuse,  par  l'examen  minu- 
tieux des  faits.  Les  analyses  n'ont  décelé  en  lui  que  3°/0  de 
substances  albumineuses,  tandis  que  des  substances  miné- 
rales (acide  silicique  ou  sulfate  de  chaux)  forment  la  plus 
grande  partie  de  sa  masse.  En  versant  de  l'alcool  fort  dans 
de  l'eau  de  mer,  on  détermine  un  précipité  de  sulfate  cal- 
cique  qui  a  tout  l'aspect  de  l'organisme  en  question.  Même 
les  petites  particules  calcaires  de  forme  régulière  que  l'on 
avait  cru  faire  partie  de  son  organisation  :  Coccosplières 
et  Coccolithes,  Rhabdosphères  et  Rhabdolithes  lui  sont  étrangères  et  sont  sans  doute 
même  de  simples  précipités.  Harting  a  pu  les  reproduire  avec  leur  forme  caractéris- 
tique en  versant  du  carbonate  de  chaux  dans  une  solution  albumineuse. 
Bathybius  étant  caractérisé  par  ces  nodules  calcaires,  Bessels  a  appelé 

Protobathybius  (Bessels)  la  gelée  protoplasmique  fondamentale,  sans  ces  particules  étran- 


Fig.  51. 


Bathybius. 


PROTKOMYXES    AZOOSPORES 


69 


2e  Ordre 
AZOOSPORES  —  AZOOSPOBIDA 

[MONADINA    AZOOSPO.REA    (Zopf)] 
TYPE  MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  52   ET    53) 

Ce  type  est  une  simple  amibe,  toute  semblable  à  celle  du  type  précé: 
dent,  mais  qui  ne  manque  de 
noyau  qu'exceptionnellement, 
et  possède  parfois  une  vésicule 
pulsatile.  Cette  amibe  vit  en 
parasite  sur  des  Algues  infé- 
rieures (alg.)  dont  elle  dévore  le 
contenu  en  perçant  leur  mem- 
brane et  absorbant  leur  proto- 
plasma et  leur  chlorophylle, 
dont  les  produits  de  désassi- 
milation  lui  communiquent  des 
couleurs  variées.  Elle  peut  se 
reproduire  aussi  par  division, 
mais  son  principal  procédé  de 
reproduction  consiste  dans  un 
enkystement  (B)  suivi  d'une  di- 
vision sous  le  kyste  en  un  petit 
nombre  de  petites  masses  pro- 
toplasmiques  (embry.)  qui  sor- 
tent du  kyste  en  perçant  sa  paroi 
et  prennent  immédiatement  la 
forme  de  leur  parent  pour  me- 
ner à  leur  tour  la  même  vie. 

Parfois  ces  petites  masses  s'enkystent  (fig.  53)  pour  se  mettre  à  l'abri  des 

influences  nocives  sous  une  membrane 
plus  épaisse,  souvent  double,  triple  ou 
même  quadruple  (Kys.  1  à  Kys.  4),  mais 
il  est  rare  que  sous  ce  kyste  épais  elles  se 
divisent;  le  plus  souvent,  elles  en  sortent 
simples,  sans  s'être  multipliées.  On  don- 
ne, un  peu  abusivement,  le  nom  de  spores 
au  contenu  de  ces  kystes  épais.  L'animal 


Azoosporé  (Type  morphologique)     Scb.). 
alg., algue  ;  embry.,  embryon  ;  kya.,  kyste  ;  o.,  orifices. 


Fis-  53. 


M 


Kystes  de  protection  (Scb..). 


a 


une    certaine    tendance   à    s'unir    à   ses  voisins   en   un    plasmode. 


gères.  C'est  un  Bathybius  sans  nodules  calcaires.  Mais  la  nature  organique  et  vivante, 
même  pour  ce  dernier,  est  fortement  sujette  à  caution. 


70 


LES    r.HIZOPODF.S 


Fie.  54. 


GENRES 

Le    représentant  le   plus  complet   de  ce  groupe   et  aussi  le  mieux 

connu  est  le  genre 
|/ampyre//a(Cienkovsky)(fîg.  54).  Ici,  l'amibe  (^1)  a  une  forme  assez  régulière. 

Elle  émet  autourd'elle  de  fins 
pseudopodes  rayonnants  peu 
réticulés  qui  lui  donnent  un 
air  d'Héliozoaire  et  qui  par- 
tent d'un  ectoplasme  incolore 
hyalin  formant  une  couche 
mince  autour  de  l'endoplas- 
me  granuleux,  vacuolaire 
et  coloré.  Elle  possède  un 
noyau  et  une  vésicule  pul- 
satile  (0,5  à  0,7.  Mer  et  eau 
douce)  ('). 

Leptophrys  (H ertwig  et  Lesser) 

Fier.  55. 


Vampyrella  (Scli.). 


Leptophrys(L.  rorax) 
(im.  Zopf  . 


(fîg.   55)  n'est  qu'une   Vampyrelle    polynu- 
cléée.  Il  est  remarquable,  en  outre,  par  la 
présence   de   paramylon  dans  son   endoplasme  (0,15.  Eau  douce). 


(:)  La  Vampyrelle  est  en  général  colorée  en  rouge.  Elle  vit  sur  des  Algues  [B:  alg.). 
rampe  sur  elles,  perce  leur  paroi  d'un  trou  rond  et,  par  ce  trou,  introduit  des  pseu- 
dopodes qui  digèrent  le  contenu  sur  place  ou  l'aspirent  du  dehors  sans  y  pénétrer. 
D'autres  fois,  si  la  proie  est  assez  petite  (kyste  d'Eugléne),  elle  l'enveloppe  toute 
entière  et  la  digère  ainsi.  Parfois,  elle  s'unit  à  deux  ou  trois  autres  individus  en 
un  plasmodium  :  on  voit  les  deux  individus  se  joindre,  se  souder,  se  fondre  entiè- 
rement l'un  dans  l'autre  ;  mais  ce  n'est  pas  là  un  acte  sexuel,  car  les  noyaux 
paraissent  quelquefois  rester  indépendants.  Dans  certaines  circonstances,  elle  s'en- 
kyste (C)  sous  de  nombreuses  et  épaisses  enveloppes  qu'elle  sécrète  en  se  contrac- 
tant chaque  fois  un  peu  plus.  On  ne  connaît  pas  le  sort  de  ces  kystes  de  protection. 
Elle  se  reproduit  par  division;  mais  ce  mode  de  multiplication  n'est  pas  fréquent. 
Le  plus  souvent,  elle  se  reproduit  après  s'être  enkystée,  soit  pour  digérer  à  l'aise 
une  nourriture  abondante,  soit  pour  s'abriter  [kystes  de  repos  et  kystes  de  pro- 
tection), c'est-à-dire  qu'elle  rentre  ses  pseudopodes,  s'arrondit,  évacue  ses   résidus 


Endyonema  (Zopf)  (fig. 
vit  et  s'enkyste 
<]ans  la  cavité  cel- 
lulaire de  diverses 
Nostocacées  (o,04 
à  0,05.  Eau  douce). 


PROTÉOMYXÉS     AZOOSPORÉS  "l 

50)  est  une  forme  voisine,  mais  polynucléée,  qui 


Fig.  56. 


\k^&ï-iJlèÀ&:'-~}  &$@È_ 


Endyonema  (E.  polymorpha)  (d'ap.  Zopf). 


Fig.  57. 


*&F 


m: 


Vampyrellidium  [V.  oagans)  (d'ap.  Zopf). 


Vampyrellidium  (Zopf)  (fig.  57)   ressemble  aussi  beaucoup  aux   Vampy- 
relles,    mais     la    division    est 
son    mode   unique   de    repro- 
duction (10  à  12 fi.  Eau  douce'  ('). 

Haplococcus  (Zopf)  (fig.  58)  est 
remarquable    par   son    parasi- 
tisme. Il  habite  outre  les  libres  musculaires  du  Cochon  et  de  quelques 
autres  animaux  (*). 

Bursulla  (Sorokin)  (fig.  59)  vit  sur  le  crottin  de  cheval 
où  sos  amibes  de  couleur  rosée  rampent  et  se  nour- 
rissent avec  leurs   pseudopodes  rares,  et  forment 
parfois    des    pi  as- 
modes    de    deux  à  Hg-    s 
quatre     individus.       jrf#^i%^  ^~C        ^_u 
(10  à  12  ;i  (3). 


Fis:.  59. 


alimentaires,  éteint 
sa  vésicule  pulsatile 
et  sécrète  autour 
d'elle  une  membrane. 
Sous  celte  membrane, 
elle  se  divise  en    un 


A 


B 


Haplococcus   (im.   Zopf  . 

.t.  Le  kyste.  Vue  superficielle  pour  montrer 

1rs  sculptures. 


pelit  nombre  de  frag-     /;.  Kyste  montrant  1rs  amibes  ami»,  qui  se 

forment  .1  son  intérieur;  p.,  pores  de 
sortie. 


Bursulla 
[B.  crystallina)    im.  Zopf). 

A.  Le  kyste.  Vue  superficielle. 

II.  Le  même  ouvert  montrant 
les  amibes  qui  s'en  échap- 
pent. 


ments  (deux  a  <|iiai rej 
(D  :  a ,  l>,  c),  qui  sortent 
en    perçant    la    paroi 

du  kyste  (E  :  a,  h,  c),  en  général  par  autan!  de  trous  (0)  quils  ouvrent  chacun  en 
face  de  lui,  et  se  montrent  immédiatement  avec  les  caractères  de  petites  Vam- 
pyrelles.  Les  résidus  indigérés,  s'il  en  est,  restent  dans  le  kyste.  Chez  une  seule 
espèce,  V.  Gomphonematis  (Hâckel),  le  noyau  serait  absent.  Celle  espèce  serait 
donc  une  Monère. 
Monadopsis  (Klein),  n'est  qu'une  espèce  de  Vampyrelle. 

(!)  De  ces  kystes,  que  leur  paroi  soit  mince  ou  épaisse,  il  sort  toujours  sans  s'être 
divisé;   il   n'a  pas  de  pigment  rouge. 

(2j  Là,  il  forme  des  kystes  de  20  p.  environ  de  diamètre,  à  paroi  ornée  de  sculp- 
tures (fig.  Î39  A),  où  son  contenu  se  divise  (fig.  58,  />  :  amb.)  en  six  à  quinze  fragments 
qui  sortent,  par  des  orifices  /;.;  et  l'on  serait  tenté  de  voir  en  lui  un  Sporozoaire,  si 
ces  fragments,  une  fois  sortis,  ne  se  montraient  sous  la  forme  de  vraies  amibes.  Il 
ne  paraît  pas  nuire  à  son  hôte. 

(3)  Les  Plasmodes  s'enkystent  et  se  divisent  sous  le  kyste  en  huit  portions  qui 
donneront  autant  d'amibes.  Il  y  a  aussi  un  enkystement  de  protection  d'où  te 
corps  protoplasmique  sort  sans  s'être  divisé,  mais  aussitôt  forme  un  kyste  de 
division. 


72 


LES    RIIIZOPODES 


Vis-  60. 


Enteromyxa    (Cienkovsky)    (fig.    60)    est    une    amibe   qui  forme,   en    se 

fusionnant  avec  d'autres  individus  de  son  espèce,  de 
grands  plasmodes,  vermiformes  qui  ont  jusqu'à  lmm 
de  long.  Les  pseudopodes,  digitiformes,  courts  et  dis- 
posés assez  régulièrement,  achèvent  la  ressemblance 
avec  une  petite  Annélide.  Ils  partent  d'un  ectoplasme 
hyalin  revêtant  l'endoplasme  granuleux.  L'être,  en 
cet  état,  se  nourrit  de  Bactéries  et  d'Oscillaires.  Mais, 
au  moment  de  former  son  kyste,  celte  association 
temporaire  se  désagrège  et  les  amibes  s'enkystent  sé- 
parément. Le  contenu  de  certains  de  ces  kystes  se 
divise  en  deux  ou  plusieurs  parties  (Mer  et  eau  douce)  ('). 


Enteromyxa. 

{E.    pu  1  in I  osa)  3°    Or  DR  F. 

(im.  Zopf). 

ZOOSPORÉS  —  ZOOSPORIDA 

[  MONADINAZOOSPOREA      (  Zopf  )] 
TYPE   MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  61) 

L'amibe  (A)  ne  diffère  point  de  celle  du  type  précédent.  Elle  est  tou- 


Fiff.  61. 


B 


alg 


.  -  -  m-''-- 


Zoosporc  (Type  morphologique)  (Sch.). 

jours  petite,  le  plus  souvent  nucléée,  rarement  pourvue  d'une  vésicule 


i1)  Ce  genre  est  placé  par  Zopf  parmi  les  Myxomycètes. 

On  pourrait  peut-être  placer  ici  le  genre  Myxastrum  (Hâckel)  que  nous  avons  mis 
parmi  les  Mycétozoaires  (p.  85). 


PROTÉOMYXÈS    ZOOSPORÉS  73 

pulsatile  et  presque  toujours  munie  de  pseudopodes  rayonnants  non 
réticulés  que  lui  donnent  une  certaine  ressemblance  avec  Aclinophrys. 
Klle  montre  une  faible  différenciation  de  sa  couclie  superficielle  en  ec- 
toplasme hyalin.  11  y  a  souvent  plusieurs  vacuoles  dont  certains  obser- 
vateurs ont  vu  parfois  Tune  ou  l'autre  se  contracter,  mais  il  y  a  loin  de 
là  à  la  vésicule  pulsatile  permanente  si  nette  chez  les  Rhizopodes-  supé- 
rieurs. Certaines  espèces,  même  dans  les  genres  où  d'ordinaire  les  pseu- 
dopodes existent,  en  sont  dépourvues  et  n'ont  que  des  lobes  amœboïdes. 

Cette  amibe  vit  en  parasite  dans  la  cavité  cellulaire  même  de  certaines 
Algues  inférieures  (alg.)  (Diatomées,  Spirogyres,  etc.)  dont  elle  dévore  le 
contenu,  chlorophylle  et  protoplasma.  Elle  grossit  ainsi  beaucoup  et  il  n'est 
pas  rare  qu'elle  se  fusionne  avec  les  autres  individus  de  son  espèce,  si 
elle  en  rencontre  dans  la  même  cellule,  en  un  plasmodium.  Mais  ce 
plasmode  ne  réunit  jamais  qu'un  polit  nombre  d'individus.  Quand  elle  a 
assez  grossi,  elle  s'enkyste  (B).  Pour  cela,  elle  rentre  ses  pseudopodes, 
s'arrondit  et  se  sécrète  une  cuticule  plus  ou  moins  épaisse.  Sous  ce  kyste, 
elle  se  divise  en  un  certain  nombre  de  petits  fragments  nucléés  (G)  qui 
s'arrondissent  et,  à  maturité,  sortent  du  kyste  (/>)  où  reste  un  reliquat 
de  segmentation.  Mais  voici  où  gît  la  caractéristique  de  l'ordre.  Ces  jeunes, 
au  lieu  de  prendre  immédiatement  la  forme  d'amibes  comme  leurs  pa- 
rents, se  montrent  sous  l'aspect  de  petites  monades  que  l'on  décore  du  nom 
assez  mal  approprié  de  zoospores  (E) .  Ils  sont  formés  d'une  petite  masse 
de  protoplasma  pourvue  d'un  noyau,  souvent  d'une  vésicule  pulsatile. 
et  prolongée  en  avant  en  un  long  flagellum.  Ce  flagellum,  d'ailleurs, 
n'est  pas,  comme  celui  des  vraies  Monades,  nettement  distinct  à  sa  base  : 
le  corps  se  prolonge  insensiblement  en  larme  batavique,  et  ce  flagellum 
n'est  guère  qu'un  pseudopode  mieux  dessiné  et  plus  fixe.  Il  ne  constitue 
qu'un  appareil  moteur  bien  imparfait,  car  l'animal  a  beau  le  manœuvrer, 
il  s'agite  sur  place  plus  qu'il  ne  fait  de  chemin.  Néanmoins,  il  finit  par 
rencontrer  une  Alu ue  de  l'espèce  qui  lui  convient,  perce  sa  membrane  (F), 
pénètre  dans  sa  cavité,  perd  son  flagellum  (G),  se  transforme  en  amibe 
(//)  et  recommence  la  même  évolution  ('). 

Dans  certaines  circonstances,  l'animal  forme  un  kyste  durable.  Il 
sécrète  alors  une  membrane  beaucoup  plus  épaisse,  après  s'être  débar- 
rassé de  tous  ses  résidus  alimentaires,  et  vit  là  un  temps  si  long  que  la 
plupart  du  temps  on  n'a  pu  suivre  son  évolution  ultérieure.  Il  semble 
que  d'ordinaire  il  en  ressorte  sans  s'èlre  modifié.  Mais  quelquefois  il  se 
divise  sous  ce  kyste  qui  aboutit  en  définitive  à  la  même  évolution  que 
ceux  précédemment  décrits  (*). 


(*)  La  transition  de  la  zoospore  à  l'amibe  se  fait  par  gradation.  La  zoospore,  à 
tout  moment,  est  amœboïde;  quand  elle  a  pris  place  dans  la  cellule,  elle  le  devient 
davantage,  parfois  résorbe  son  fouet,  puis  le  reforme  quelque  temps  après,  jusqu'à  ce 
qu'enfin  elle  le  perde  définitivement  et  devienne  tout  à  fait  amœboïde. 

(2)  Zopf  établit  une  différence  tranebée  entre  ces  kystes  qu'il  appelle  sporocystes  et 
les  premiers  qu'il  désigne  sous  le  nom  de  zooevstes.  iMais  ils  ne  diffèrent  en  somme 


74 


LES    RHIZOPODES 


Fig.  62. 


Fis.  63. 


GENRES 

Pseuclospora  (Cienkovsky)  représente  à  peu  près  notre  type  morphologique. 
Il  est  caracté- 
risé générique- 
ment  par  l'ab- 
sence de  plas- 
modium  (Zoos- 
pore 8  à  10  [x.  Eau 
douce)  ('). 

Colpodella    (Cien- 
kovsky) (fig.  62) 


se    distingue 


ABC 
Colpodella. 

(C.  pugna.r)  (im.  Zopf). 

C,  Colpodella  : 

pr.,  proie  (Chlamidomonas)  attaquée  par  les 
Colpodella. 


Protomonas 

(im.  Zopf). 

a,  1»,  c,  zoospores  ; 
d,  e,  amibes. 


Fis.  ('.'*. 


par  l'absence  de 
phase  amibe (*). 
Protomonas  (Cienkovsky)  (fig.  63),  au   contraire,   a   une   phase   plasmo- 

dium  (3). 
Diplophysalis  (Zopf)  (fig.  64)  n'est,  par  la  plupart  de  ses  caractères, 
qu'un  Pseudospora,  mais  il  est  remarquable  par  la  forme 
étoilée  de  la  membrane  interne  dans  les  kystes  durables. 
11  se  reproduit  par  des  kystes  dont  le  contenu  se  segmente 
et  donne  des  zoospores. 

Toutes  les  formes  précédentes  avaient  ceci  de  particu- 
lier que,  avant  de  s'enkyster,  elles  ne  rejettent  pas  leurs 
résidus  alimentaires,  que  l'on  retrouve  dans  le  kyste, 
au  milieu  ou  à  côté  de  la  masse  protoplasmique.  C'est 
l'inverse  dans  les  quatre  genres  suivants  qui  épurent 
soigneusement  leur  substance  avant  de  s'enkyster  (4). 


Diplophysalis 
(D.  Stagnalis) 
(d'ap.  Zopf). 


que  par  le  nombre  et  l'épaisseur  des  membranes  protectrices  et  par  la  présence 
d'une  membrane  autour  du  produit  de  la  division  des  seconds  (spores).  Nous  ren- 
contrerons dans  les  Protozoaires  supérieurs  de  ces  enkystements  de  repos  ou  de 
protection  aboutissant  parfois  à  une  division,  sans  que  les  auteurs  aient  songé  à  voir 
là  un  mode  spécial  de  reproduction. 

(!)  La  zoospore  a  un  noyau  et  une  vésicule  puisai ile,  elle  peut  avoir  un  ou  deux 
flagellums.  L'amibe  est  parfois  dépourvue  de  pseudopodes.  On  a  observé  des  kystes 
durables,  mais  sans  division  subséquente  et  à  évolution  inconnue. 

(2)  Les  zoospores  (fig.  63  a  à  e)  de  la  seule  espèce  connue,  C.  pugnax  (Cienkovsky) 
s'attaquent  à  leur  proie  (pr.),  un  Chlamidomonas,  par  leur  extrémité  postérieure  qui 
est  effilée  comme  l'extrémité  antérieure  flagellifère  et  aspirent  son  contenu.  Elles 
perdent  alors  leur  fouet  (fi)  et  ressemblent  à  un  Golpode.  Bientôt  l'animal  s'enkyste, 
sous  deux  membranes  et  se  divise.  A  la  maturité,  la  membrane  interne  sort  de  la  coque 
du  kyste  comme  un  sac  herniaire  et,  en  se  gélifiant,  met  les  zoospores  en  liberté.  On 
a  observé  aussi  un  kyste  durable  dont  l'évolution  n'a  pu  être  suivie. 

(:H)  La  zoospore  a  un  ou  deux  cils,  soit  côte  à  côte  au  même  pôle,  soit  aux  deux 
pôles  opposés.  Les  amibes  qui  naissent  d'elle,  peuvent  s'enkyster  et  se  reproduire 
isolément,  mais  le  plus  souvent  elles  s'unissent  d'abord  en  un  plasmodium. 

(4)  D'après  ce  caractère,  les  premiers  sont  réunis  en  une  famille  des  Pskudospo- 


PROTKOMYXES    ZOOSPORES 


/O 


Fig.  65. 


Gymnococcus  (Zopf)  est,  sauf  la  différence  que  nous  venons  de  signaler, 
tout  semblable  à  Pseudospora.  Mais  en  outre  il 
forme  volontiers  un  plasmodium  avec  les  autres 
individus  de  son  espèce  qui  peuvent  se  rencon- 
trer dans  les  mêmes  cellules  hospitalières  ('). 

Aphelidium  (Zopf)  se  distingue  par  sa  reproduction 
qui  a  lieu  exclusivement  aux  moyens  de  ses 
kystes  durables,  munis  d'un  orifice  operculé (*). 

Proiomyxa    (Hàckel)   (fig.    65)   est   une    énorme 
amibe  à  pseudopodes  extrêmement  ramifiés  et 
réticulés   pouvant  atteindre  jusqu'à  lmm.  Mais 
sous  cette  forme,  elle  représente   un   plasmo- 
dium, l'amibe  originelle  étant  de  taille  ordinaire 
et  se  fusionnant  si  complètement  à  d'autres  individus  de  sa  race,  que 
l'amibe  résultante  est  toute  semblable  et  n'en  dif- 
fère que  par  la  taille.  Ni  chez  l'amibe,  ni  chez  le 
plasmode  il  n'y  aurait  de  noyau  ;   ce   serait   donc 
une  Monère  (Mer)  (*). 

Pseudosporidium  (Zopf)  (fig.  66)  est  remarquable  par 
le  fait  qu'il  ne  forme  pas  de  kyste.  Cela  lient  à  ce 
qu'occupant  toute  la  cavité  de  la  cellule  hospi- 
talière, il  se  contente  de  la  paroi  de  cette  cellule, 
comme  protection  pour  les  produits  de  sa  divi- 
sion. Ses  zoospores  sont  à  nu  dans  la  cavité  de 
la  cellule  qui  l'héberge.  (Trouvé  par  Brass  dans  des  infusions  végétales 
Ce  Pseudosporidium  nous  conduit  naturellement  au  genre 


,...psdp. 


•    h 

Protomyxa 

{P.  aurantiaca)  (d'ap.  Hiickel). 
psdp.,  pseudopodes. 


Fi»-,  fif». 


A  fi 

Pseudosporidium 
/'.    Brassanium      d'ap. 
Zopf). 


/./v  ;■  [PsF.mnsron.r:  (Zopf)],  et  les  seconds  en  une  famille  des  Gyhkococcin^ 
[Gymnococcem  Zopf)].  Zopf  établit  encore  entre  ces  familles  celle  différence  que, 
dans  la  première,  les  spores  durables  sonl  sous  un  kyste,  tandis  que  dans  la  seconde. 
elles  sont  nues,  ce  qui  veut  dire  simplement  qu'il  y  a  «lins  le  premier  cas  sécrétion 
d'une  seconde  membrane  sous  la  première,  après  retrait  du  corps  protoplas- 
mique. 

I1)  La  zoospore  a  deux  fouets.  On  a  observé  la  division  transversale  et  l'enkys- 
tcmenl  durable. 

(2)  La  seule  espèce  du  genre.  ./.  deformans  (Zopf),  a  une  zoospore  extrêmement 
petite  (2  à  3  p.)  munie  d'un  seul  fouet.  Elle  donne  une  amibe  guère  plus  grosse,  que 
l'on  trouve  installée  dans  la  cellule  d'une  Gonfervacée,  Coleochsete,  sans  savoir  si 
c'est  elle  ou  la  zoospore  qui  y  a  fait  effraction.  Là,  elle  dévore  le  contenu  de  la  cellule 
qui  s'hypertrophie  à  mesure,  grossit  et  se  divise  sans  s'enkyster  en  un  nombre 
immense  de  minuscules  zoospores. 

(3)  P.  auriantaca  (Hâckel),  seule  espèce  du  genre,  a  été  trouvée  en  1867  par  Hàckel 
aux  Canaries  sur  les  coquilles  de  Spirula  où  il  forme  des  taches  orangées  visi- 
bles à  l'œil  nu.  Il  n'a  pas  été  retrouvé  depuis.  Grâce  à  sa  taille,  le  plasmode  peut 
capturer  de  grosses  proies,  en  particulier  des  Péridiniens.  Il  forme  des  kystes  de  0,2, 
d'où  sortent  des  zoospores  munies  d'un  gros  fouet,  qui  se  transforment  presque 
aussitôt  en  amibes. 

Nous  placerons  ici  provisoirement  deux  formes  encore  insuffisamment  connues, 
Eclobiella  et  Pseuclamphimonas,  dont   la  place  réelle  ne  pourra  être    exactement 


76 


LES    RHIZOPODES. 


Fig.   G8. 


D 


4 
S 


Plasm  odioph  ora 
(P.  Brassicse)  (d'ap.  Voronin). 

A.  Zoospore  sortant  de  son  enveloppe; 

B.  Zoospore    à  un  âge  plus  avance' ; 

C.  la  zoospore  a  pénétré  dans  une 
cellule  épidermique  de  Brassica  et  se 
transforme  en  amibe;  1).  l'amibe  pé- 
nètre dans  le  parenchyme  ;  E.  spores. 


Plasmodiophora  (Voronin)  (fig.  68),  qui  ne  forme  pas  non  plus  de  kystes, 
mais  dont  les  produits  de  division,  au  lieu 
d'être  nus,  sont  munis  d'une  membrane 
à  la  manière  de  spores,  ce  qui  rapproche 
ce  genre  des  Mycétozoaires  que  nous  al- 
lons bientôt  étudier.  Le  corps  protoplas- 
mique  se  divise  en  innombrables  petites 
masses  enkystées  séparément  et  réunies 
entre  elles  seulement  par  une  certaine 
quantité  de  substance  interstitielle  non 
utilisée.  Ici  encore,  la  chose  s'explique  par 
le  fait  que  les  tissus  de  l'hôte  fournis- 
sent à  ces  spores  une  protection  suffi- 
sante, jusqu'au  moment  où  elles  donnent 
naissance  à  une  zoospore  munie  d'un  cil 
antérieur  et  d'une  vésicule  pulsatile   ('). 

Tetramyxa  (Gôbel)  est  un  genre  voisin  chez 
lequel  l'amibe,  avant  de  sporuler,  se  di- 
vise, se  segmente  en  fragments  dont  cha- 
cun produit  quatre  spores  seulement.  Il 
vit  en  parasite  sur  diverses  plantes  aquatiques  sur  lesquelles  il  déter- 
mine les  productions  de  galles  (*). 

déterminée  que  lorsque  l'on  connaîtra  plus  complètement  leur  mode  de  reproduction. 
Ectobiella  (de  Bruyne)  (fig.  67)  est  représentée  par  une  zoospore  à  deux  cils  antérieurs  qui 

se  transforme  en  une  petite  amibe  parasite  de  certaines 
Diatomées  qu'elle  perce  et  dont  elle  se  nourrit  à  la  manière 
des  Colpodella,  pour  pénétrer  a  leur  intérieur.  Elle  insinue 
un  court  pseudopode  dans  la  cavité  de  la  Diatomée  {alg.)  et  as- 
simile sa  substance  surplace  par  ce  pseudopode.  Elle  n'englobe 
pas,  comme  les  aulres,  des  parcelles  solides,  mais  dissout  le 
protoplasma  de  l'hôte  et  l'absorbe  par  sa  surface,  à  l'état 
liquide  (b).  Par  le  reste  de  sa  surface  elle  n'émet  point  de  pseu- 
dopodes ou  parfois  fait  saillir  un  ou  deux  lobes  courts  et 
obtus.  A  un  moment  donné,  elle  s'enkyste  et  l'on  ne  sait  pas 
ce  qui  se  passe  ensuite. 
Pseudamphimonas  (de  Bruyne)  dont  on  ne  connaît  que  la  zoospore  à  un  ou  deux  cils  et 
l'amibe  qui  vit  en  parasite  sur  les  racines  de  Caulerpa  et  forme  un  plasmodium. 

(!)  Cette  zoospore  (fig.  68,  A,  B)  très  petite  (2  a  3  u.)  comme  celle  dePseudosporidium, 
se  rend  vers  les  jeunes  radicelles  des  Brassica  (Choux),  et  se  transforme  en  une  petite 
amibe  (C)  qui  s'introduit  [D]  dans  une  cellule  épidermique,  en  dévore  le  contenu,  passe 
à  une  cellule  voisine  et  ainsi  de  suite,  en  s'enfonçant  dans  le  parenchyme  cortical.  C'est 
dans  le  tissu  même,  qu'elle  forme,  après  avoir  beaucoup  grossi,  ses  spores  en  quantité 
immense  [E).  Celles-ci  sont  mises  en  liberté  par  destruction  de  la  plante  avec  le  concours 
de  Bacillus  amylobacter.  Le  nombre  considérable  des  parasites  qui  attaquent  une 
même  plante  détermine  par  irritation  des  nodosités  hypertrophiques  et  le  Chou  finit 
par  périr.  En  1869  la  moitié  des  Choux  fut  détruite  en  Russie  par  ce  parasite.  La 
maladie  se  nomme  vulgairement  la  hernie  du  Chou. 

t'-'i  Ce  genre  forme  la  famille  des  Plasmodwphosijh^  [Plasxodtopuobeas,  Zopf)] 
caractérisée  par  ses  spores  et  l'absence  de  kyste. 


Fig.  67. 


Ectobiella.  [E.  Plaleaui) 
(d'ap.  de   Bruyne). 


MYCET0Z0A1RES 


/  1 


2e  Sous-Classe 
MYCÉTOZOAIRES   —  MYCETOZOARLE 

[Myxomycètes  (Auct.)  -j-  Labyrinthvlea  (Hàckel)] 

Ce  sont  des  amibes  qui  ont  pour  caractère  de  se  réunir,  à  un  moment 
donné  de  leur  cycle  évolutif,  en  colonies  temporaires  ou  permanentes. 
Nous  les  divisons,  en  suivant  à  peu  près  les  idées  deZopf  en  trois  ordres  : 

Pseudoplasmodida  qui  sont  les  Acrasiées  de  Van  Tieghem; 

Filoplasmodida  qui  sont  les  Labyrinthulés  de  Cienkovskv  ; 

Euplasmodida  qui  sont  les  Myxomycètes  des  auteurs. 

Ces  trois  ordres  se  caractérisent  nettement  par  le  fait  que,  dans  le 
premier,  les  individus  se  groupent  sans  se  souder  (pseudoplasmodium)  ; 
dans  le  dernier,  ils  se  soudent  et  se  fusionnent  temporairement,  mais 
entièrement  (plasmodium  vrai):  dans  le  second,  enfin,  la  soudure  n'àlieu 
que  par  les  ramifications  des  pseudopodes  (plasmodium  filamenteux). 

1er  Ordre 
PSEUDOPLASMODIÉS.   —  PSEUDOPLASMODIDA 

[Acrasiées  (Van  Tieghem)] 
TYPE    MORPHOLOGIQUE 

CFIG.  69; 

A  l'état  adulte,  l'être  est  une  petite  amibe  (A  )  de  Forme  pas  trop  irré- 
gulière, qui  émet  de  gros 
pseudopodes  rares,  lobés, 
obtus.  Il  possède  un  noyau 
et  une  vésicule  pulsatile.  11 
vit  sur  des  matières  animales 
humides,  se  meut,  se  nourrit, 
se  multiplie  par  simple  divi- 
sion. Après  avoir  assez  long- 
temps mené  cette  vie,  et  gé- 
néralement quand  la  nourri- 
ture se  fait  rare, lesindividus, 
lorsqu'ils  se  rencontrent,  au 
lieu  de  se  séparer  sans  s'oc- 
cuper l'un  de  l'autre,  restent 
unis  (B)  et  ainsi,  peu  à  peu, 
tous  ceux  d'une  même  petite 
région  arrivent  à  se  grouper 
en  une  seule  masse  (C).  Ce 
sont  donc,  généralement 
quoique  pas  forcément,  des 
individus  nés  d'un  parent  commun.  Une  fois  réunies,  les  petites  amibes 


Fig.  «;:i. 


4  5  h 


K* 


Pseudoplasmodié  (Type  morphologique)    (Sch.). 


78  LES    RH1Z0P0DES 

s'arrondissent,  sécrètent  une  substance  gélatineuse  qui  comble  leurs 
intervalles  et  enveloppe  leur  ensemble,  et  chacune  en  outre  s'enkyste 
sous  une  (D),  deux,  ou  même  trois  enveloppes  concentriques.  Les  kystes 
mesurent  10  \).  environ.  En  cet  état,  la  petite  masse  peut  attendre  sans 
danger  le  retour  des  conditions  favorables.  Alors,  les  corps  protoplas- 
miques  sortent  de  leurs  enveloppes  (E)  et  se  retrouvent  semblables  à 
F  amibe  qui  nous  a  servi  de  point  de  départ;  ils  se  dispersent  et  recom- 
mencent chacun  le  môme  cycle  évolutif  (*). 

GENRES 

Pour  faire  de  notre  type  morphologique  un 

Guttulina  (Cienkovsky),  nous  n'aurions  qu'à  préciser  la  forme  de  la 
colonie  de  kystes  qui  est  sphérique  et  sessile,  ou 
en  massue  fixée  par  le  manche,  parfois  divisée  en 
quelques  tubérosités,  et  forme  des  taches  d'ap- 
parence laiteuse  (Sur  le  crottin  de  cheval  et  autres  sub- 
stances analogues). 

Copromyxa  (Zopf)  (fig.  70)  semble  n'être  qu'une  espèce 

du  précédent.  „ 

i  i  '  opromyxa. 

Dans  les  autres  genres  (c  est  le  cas  le  plus  fré-  rC%  protea)  (im.  Zopf). 
quent  chez  ces  êtres)  certains  individus  restent  sté- 
riles et  se  liquéfient  sous  la  membrane  épaisse  de  leur  kyste  ;  ils  se 
soudent  en  outre  fortement  entre  eux  après  s'être  disposés  en  pédoncules 
de  formes  variées.  Par  ce  processus  les  colonies  de  kystes  arrivent  à 
prendre  des  formes  diverses  qui  permettent  de  distinguer  les  genres. 
Chez 

Acrasis  (Van  Tieghem)  le  pédoncule  est  filiforme  et  porte  à  son  sommet 
les  kystes  disposés  en  chapelet.   Chez 

Dictyostelium  (Brefeld)  le  pédoncule  est  épais,  formé  de  plusieurs  files 
cellulaires  et  les  kystes  forment  un  petit  renflement  sphérique  au 
sommet. 

Polysphondylium  (Brefeld)  est  d'abord  un  Dictyostelium,  mais  en  grandissant 
il  ramifie  son  pédoncule.  Enfin  chez 

Cœnonia  (Van  Tieghem)  le  pédoncule,  ramifié  ou  non,  se  termine  par  une 
capsule  à  bord  denté   qui    supporte  la  masse  sphérique  des  kystes. 


I1)  Il  esta  remarquer  que  cet  enkystenient  n'est  pas  un  phénomène  reproducteur, 
puisque  le  nombre  des  individus  n'augmente  pas  par  son  fait.  C'est  un  enkystement 
de  protection.  On  ne  doit  donc  pas  donner  le  nom  de  spores  aux  petites  amibes  en- 
kystées. On  le  l'ait  cependant  en  général,  et  cela  est  légitime  dans  une  certaine  me- 
sure, car  nous  verrons,  dans  des  formes  assez  voisines  ayant  un  cycle  parallèle,  le 
contenu  se  diviser  sous  le  kyste;  et,  d'autre  part,  tous  ces  individus  qui  se  réunissent 
pour  s'enkyster  sont  en  général  descendants  d'un. même  parent.  C'est  donc  comme 
si  celui-ci  s'était  divisé  sous  son  kyste  pour  leur  donner  naissance  et  les  avait  ensuite 
mis  en  liberté  pour  qu'ils  puissent  chercher  leur  nourriture.  Il  n'y  a  donc  qu'une 
anticipation  d'un  stade  du  cycle  sur  ceux  qui  auraient  dû  le  précéder. 


PSEUD0PLASM0D1ES 


79 


2e    Ordhe 

FILOPLASMODIÉS.  —  FILOPLASMODIDA 

vel 

LABYRINTHULÉS.   —  LABYRINTHUL1DA. 

[Labyrinthuleâ  (Hâckel)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  71  A   73) 

Ce  groupe  ne  contenant  que  deux  ou  trois  genres  dont  un  seul  bien 
connu  et  certain,  Labyrinthula  (Cienkovsky),  nous  décrirons  ce  genre 
comme  type  du  groupe. 

Structure. 

Chez  ce  Labyrinthula,  l'amibe  n'est  jamais  isolée.  Elle  vit  réunie 
en  colonie  avec  un  grand  nombre  de  ses  semblables.  Elle  a  une  forme 


Filoplasmodié  :  Type  morphologique.  [Labyrinthula  Cienkovskyï)  (Sch.). 

alg.,  algue j  a,  l>,  amibes. 


régulière,  celle  d'un  fuseau  (b)  de  8  à  10  ou  15  ;j,  de  long  et  elle  ne  se 
déforme  guère   que  pour   s'allonger  ou  se  raccourcir  plus  ou  moins. 

Elle  est  formée  d'un  endoplasma  légèrement  granuleux  contenant  le 
noyau  et  quelques  vacuoles  et  d'une  mince  couche  superficielle  d'ecto- 
plasma  hyalin  qui  forme  aussi  les  pseudopodes. 

Elle  émet  à  chacun  de  ses  pôles  un  pseudopode  long,  fin,  raide,  qui 
s'unit  à  ceux  des  cellules  voisines  et  forme  avec  eux  un  réseau 
délicat  et  très  irrégulier.  Assez  souvent,  on  voit  en  outre  un  ou  deux 
pseudopodes  naissant  des  parties  latérales  du  corps  et  se  jetant  sur  le 
réseau  pour  en  former  une  nouvelle  maille.  Par  le  moyen  de  ce  réseau, 
tous  les  individus  sont  donc  réunis  en  un  plasmodium,  mais  de  nature 
spéciale,  constitué  seulement  par  des  pseudopodes  filiformes,  d'où  le 
nom  de  plasmodium  filamenteux  (nous  dirons  filoplasmodium)  qui  lui 
a  été  donné. 


80 


LES    RHIZOPODES 


Physiologie. 

Locomotion.  —  Les  amibes  semblent  mobiles  sur  ce  réseau,  comme 
si  elles  pouvaient  glisser  sur  lui  et  le  parcourir  tout  entier.  C'est  môme 
ainsi  que  leur  mouvement  avait  été  d'abord  interprété  par  Cienkovsry, 
qui  voyait  dans  le  réseau  une  sécrétion  filamenteuse  destinée  à  leur  ser- 
vir de  guide.  Mais  Zopf  [92]  a  montré  que  le  réseau  était  formé  sim- 
plement par  l'ensemble  des  pseudopodes  filiformes  anastomosés  et  que 
Fiç  7o.  les  amibes,  pour  se  déplacer,   contractent 

et  rentrent  le  pseudopode  situé  du  côté  où 
elles  vont,  allongent,  au  contraire,  celui 
qui  est  du  côté  dont  elles  s'éloignent,  ce 
qui  donne  absolument  l'illusion  du  mou- 
vement auquel  Cienkovsky  avait  cru.  La 
vitesse  est  d'ordinaire  20  ;;.  par  minute.  Elle 
est  donc  très  faible. 

La  colonie  a  donc  dans  son  ensemble  une 
forme  incessamment  variable  et  très  irré- 
gulière. Elle  comprend  d'ordinaire  (fîg.  72) 
une  masse  centrale  de  figure  quelconque 
formée  par  des  individus  un  peu  contractés 
et   arrondis,  simplement  juxtaposés,    sans 

Fragment    de     la     colonie     rétracté    fus'lOIl    ailCUIie    de    leur  protoplasma.    DailS 
montrant  des   individus  commen-     cette  maSSC,  les  individus  Superficiels  élliet- 

tentseuls  quelques  pseudopodes  quiles  rat- 
tachent au  réseau  extérieur.  Ce  réseau  extérieur  est  formé  comme  nous 
l'avons  décrit  et  les  individus  qui  sont  sur  lui  se  déplacent  sans  cesse, 
les  uns  rentrant  dans  l'amas  central,  tandis  que  d'autres,  de  l'amas  cen- 
tral, se  lancent  dans  le  réseau.  Dans  quelques  circonstances,  tous  les 
individus    sont   groupés   en    une    seule    masse   et    il   n'y  ,,. m.  73 

a  ni  réseau,  ni  pseudopodes.  Mais,  à  un  moment  donné, 
les  individus  les  plus  superficiels  émettent  leurs  pseudo- 
podes, les  inclinent  de  tous  côtés  jusqu'à  ce  qu'ils  en  aient 
rencontré  un  autre  auquel  ils  se  soudent,  commençant 
ainsi  le  réseau  sur  lequel  ils  commencent  à  se  mouvoir. 
Arrivés  à  la  périphérie,  ils  font  de  même  et  augmentent 
ainsi  peu  à  peu  le  réseau  sur  lequel  les  autres  individus  se 
lancent  à  leur  suite. 

Division.  —  Les  amibes  se  reproduisent  (fig.  73)  par 
division  transversale  et  les  deux  moitiés  du  fuseau  di- 
visé restent  unies  par  un  filament  qui  devient  un  pseu- 
dopode commun  s'étendant  de  l'un  à  l'autre.  La  nour- 
riture est  capturée  par  les  pseudopodes.  Les  amibes 
pénètrent  dans  l'intérieur  d'Algues  inférieures  (Diatomées, 
Spirogyres)  et  les  vident  lentement  peu  à  peu    on  voit  les  petites  parcelles 


Filoplasmodié.  Type  morpholog. 

Labyrinthula 

[L.  vitellind)    (im.    Cienkovsky). 

rc 
on 
cant  à   se  mettre  en  marche. 


A  B 

Division  des  Fi- 

loplasmodiés 

(Sch.). 


FILOPLASMODIES    OU    LABYRINTHULES 


81 


capturées  rouler  lentement  le  long-  des  pseudopodes,  entraînées  sans 
doute  par  quelque  courant  protoplasmique  invisible,  et  arriver  aux 
amibes   qui  sans   doute  les   retiennent. 

Enkystement.  —  Dans  certaines  circonstances,  les  amibes  rentrent  peu 
à  peu  leurs  pseudopodes  et  se  réunissent  en  une  masse  dense  sans  trace 
de  réseau.  Elles  grossissent  et  s'enkystent  individuellement.  Au  sortir 
de  l'enkystement,  elles  reprennent  leur  forme  de  fuseau  et  se  mettent 
tout  de  suite  à  former  des  pseudopodes  et  à  constituer  le  réseau.  Toutes 
celles  de  la  colonie  s'enkystent  d'ailleurs  à  peu  près  en  même  temps  et 
sortent  aussi  ensemble  de  leurs  kystes,  (le  n'est  évidemment,  dans  ce  cas 
observé  chez  L.  Cienkovskyi par  Zopf,  qu'un  enkystement  de  repos,  puis- 
que le  nombre  des  individus  n'augmente  pas  par  ce  processus  ('). 

Mais  dans  d'autres  cas,  comme  celui  de  L.  macrocystis  (Càen- 
kovsky),  toute  la  masse  s'enferme  en  outre  sous  une  écorce  sécrétée 
en  commun,  les  individus  s'enkystent  séparément  sous  cette  enveloppe 
et,  dans  leur  kyste,  subissent  une  division  en  quatre  petites  masses 
nucléées  qui,  au  sortir  de  l'enkystement,  donnent  autant  d'amibes  com- 
plètes. C'est  alors  une  véritable  reproduction  ('*). 

GENRES 

Labyrinthula  (Cienkovsky),  que  nous  venons  de  décrire  comme  type  mor- 
phologique, est  le  seul  représentant  bien  avéré  de  l'ordre,  les  genres 
Diplophrys  et  Chlamydomyxa  (3)  étant  encore,  celui-ci  trop  insuffîsam- 


(x)  Zopf  n'est  cependant  pas  sur  qu'il  n'y  ait  pas  une  division  en  deux  dans  le  kyste. 

('-')  L'habitat  de  ces  êtres  est  variable.  L.  <.<il<>lliita  .Cienkovsky)  et  L.  macrocytis 
(Cienkovsky)  ont  été  trouvés  par  cet  auteur  sur  les  pilotis  du  port  d'Odessa,  un 
peu  hors  de  l'eau  ou  complètement  immergés.  De  Bruyne  99]  a  retrouvé  la  se- 
conde à  N-aples  et  l'a  vue  se  nourrir  de  Diatomées  dont  les  valves  vidées  étaient 
remplies  par  ses  amibes.  Leurs  colonies  sont  visibles  à  l'œil  nu  sous  l'aspect  de  petites 
taches  rouge  brique  ou  jaune  pâle. 


Fig. 


Fi-.  75. 


A  m 


Zopf  a  trouvé  L.  Cienkovskyi  (Zopf) 
vivant  en  parasite  sur  des  Spirogyra 
d'Allemagne  dont  il  perçait  les  cel- 
lules avec  ses  pseudopodes  et  dont 
il  vidait  le  contenu  après  avoir  pé- 
nétré à  leur  intérieur. 

Lorsque  l'on  croyait  que  le  ré- 
seau était  une  sécrétion,  la  position 
systématique  des  Labyrinthulés  était 
des  plus  embarrassantes.  Mais  au- 
jourd'hui leurs  relations  avec  les 
Myxomycètes,  et  en  particulier  avec 
les  Acrasiées,  sont  devenues  fort 
claires.  Zopf  les  réunit  à  ces  der- 
nières sous  le  nom  de  Sorophorées. 

(3)  Faut-il  placer  ici  le  genre 
Diplophrys  (Barker)  placé  ordinairement 
parmi  les  Foraminifères  ? 

Si  l'on  considère  D.  Archeri  [Barker]  (tîg.  74)  qui  vit  dans  l'eau  douce,  il   semble 

6 


Diplophrys 

(D.    Archeri) 

(im.  Hertwig  u.  Lesser). 


Diplophrys 
(D.  stercorea) 
(d';ip.  Cienkovsky). 


82  LES     RHIZOPODES 

ment  connu,  celui-là  trop  hétérogène  pour  pouvoir  être  rattachés  avec 
certitude  aux  Labyrinthulés  (8  à  15  p..  Mer  et  eau  douce). 


Fie 


évident  que  cet  être,  avec  sa  membrane  formant  presque  une  coquille,  sa  vie 
isolée  à  l'âge  adulte,  est  un  Foraminifère  monothalame  voisin  d'Amphiti-ema. 
Nous  le  présenterons  de  nouveau  en  étudiant  les  Gromides  (V.  p.  116). 

Mais  si  l'on  examine  D.  stercorea  (Cienkovsky)  (fîg.  75),  qui  vit  sur  le  crottin  de 
cheval,  la  ressemblance  est  frappante  avec  les  Labyrinthulés.  L'amibe  est  semblable 
avec  son  corps  nu,  son  noyau,  ses  deux  ou  trois  vé- 
sicules pulsatiles,  ses  deux  minces  pinceaux  de  fins 
pseudopodes  raides,  insérés  aux  deux  pôles  [A),  et  sur- 
tout avec  son  groupement  colonial  [B]  et  ses  mouvements 
presque  identiques  avec  ceux  des  Labyrinthula. 

On  est  peut-être  en  droit  de  se  demander  si  ces  deux 
espèces  ne  constitueraient  pas  deux  genres  très  diffé- 
rents appartenant,  l'un  aux  Foraminifères,  l'autre  aux 
Labyrinthulés.  Il  faudrait  pour  se  prononcer,  les  étu- 
dier au  nouveau  point  de  vue  proposé  par  Zopf  et 
présenté   par  Cienkovsky  lui-même. 

Une  question  non  moins  délicate  se  pose  au  sujet 
du  genre 
Chlamydomyxa  (Archer)  (fi g.  76).  Cet  être  qui  a  reçu  le  nom 
significatif  de  C.  labyrinthuloïdes  (Archer)  a,  à  l'état 
d'extension,  la  forme  d'un  Foraminifère  dont  le  corps 
serait  contenu  dans  une  sorte  de  capsule  cellulosique 
ouverte  en  fente  au  sommet  et  laisserait  sortir  un  gros 
tronc  protoplasmique  bientôt  ramifié  en  pseudopodes 
réticulés  absolument  irréguliers.  Le  tout,  en  état  d'ex- 
tension, mesure  environ  un  millimètre.  Il  n'y  a  point 
de  noyau,  mais  des  vésicules  pulsatiles  se  rencontrent 
éparses  çà  et  là  dans  la  partie  inférieure.  Il  se  nour- 
rit de  proies  solides  qu'il  absorbe  à  la  manière  d'une 
amibe.  Plus  souvent  on  le  rencontre  complètement 
renfermé  dans  son  enveloppe  cellulosique,  et  en  cet 
état  il  peut  aussi  se  développer. 

Jusqu'ici  rien  de  bien  étonnant.  Mais,  si  l'on  examine  le  réseau,  on  voit  qu'il  est 
parcouru  par  de  petits  corps  proloplasmiques,  non  nucléès,  qui  semblent  glisser 
sur  de  fins  filaments  et  ces  fins  filaments  sont  protoplasmiques  et  ressemblent 
absolument  à  ceux  de   Labyrinthula. 

Mais  alors  que  signifient  ces  vésicules  pulsatiles  au  sein  de  la  masse  protoplas- 
mique? Que  signifient  ces  particules  englobées  comme  par  une  amibe?  Tout  cela  est 
extérieur  au  corps  vrai  des  êtres  formant  la  colonie,  et  si  les  particules  nutritives 
peuvent  à  la  rigueur  se  comprendre,  les  vésicules  ne  le  peuvent  pas.  Ray  Lankester 
a  suggéré  l'idée  que  les  petits  fuseaux  mobiles  pourraient  n'être  que  des  noyaux. 
Il  faut  de  nouvelles  études  avant  de  se  prononcer  (Colonie  l"im.  Eau  douce). 


Chlamydomyxa 

[C.    labyrinthuloïdes) 

(im.  Archer). 
C,  capsule  cellulosique. 


EUPL.VSMODIES    OU    MYXOMYCETES 


83 


3e  Ordre 

EUPLASMODIÉS.  —  EUPLASMODIDA 

[Myxomycètes  (A  uct.)] 

TYPE     MORPHOLOGIQUE 

(FIG.   77  A  79) 

Ici,  comme  dans  le  cas  précédent,  l'être,  à  l'état  adulte  et  isolé,  est 
une  simple  amibe  lobée  etnucléée, 
Celle  amibe  (fig.  77,. l)vitau  milieu 
des  substances  végétales  altérées, 
bois  pourri,  tan,  feuilles  mortes, 
etc.,  circulant  dans  les  interstices 
avec  ses  pseudopodes  et  se  nour- 
rissant des  particules  assimilables 
qu'elle  rencontre.  Ainsi  elle  s'ac- 
croît, se  divise  et  se  multiplie  avec 
activité.  Si  les  conditions  devien- 
nent   défavorables,    s'il    survient 
par  exemple  de  la  sécheresse  ou 
du  froid,  elle  s'enkyste  sous  une 
membrane   de   cellulose.   Au  re- 
tour   de    conditions    meilleures, 
elle  sort  de  son  kyste  et  reprend 
son  mode  de  vie.  Quand  elle  ren- 
contre une  autre  amibe  de  même 
espèce,    elle    passe    indifférente, 
tant  que  la  nourriture  est  abon- 
dante. Mais  quand  cette  vie  a  assez 
duré,    et  principalement   lorsque 
la  nourriture  devient  rare,  les  amibes   qui  se  rencontrent  restent   en- 
semble (B)  et,  au  lieu  de  s'accoler  simplement  comme  celles  des  Pseu- 
doplasmodiés,  se  fondent  entièrement  en  une  amibe  plus  grosse  à  deux 
noyaux.  Cela  continuant  ainsi,  les  amibes  arrivent  à  former  des  masses 
considérables  (C),  recouvrant  parfois  plusieurs  centimètres  ou   môme 
décimètres  carrés.  Leur  vie  n'est  pas  changée  pour  cela,  et  cet  immense 
plasmodc    continue    à    vivre    comme    les    amibes    qui    ont  servi  à  le 
former.  Il  continue  à  se  mouvoir  attiré  par  la  lumière  faible  et  l'hu- 
midité modérée.  Quand  il  rencontre  un  obstacle,  il  s'ouvre  devant  lui, 
l'englobe,  puis,  quand  il  arrive  à  le  dépasser,  s'ouvre  en  arrière  pour 
se   dégager  de   lui.    Cela  lui    donne  une  forme   réticulée    (D)    absolu- 
ment variable  et  irrégulière.  Dans  les  mêmes  conditions  que  les  amibes 
isolées,  les  plasmodes  s'enkystent.  Mais  ce  n'est  pas  un  enkystement  in 
toto.  La  masse  s'arrête,    se    condense,    s'arrondit,   puis  se  découpe  en 


Euplasmodié  (Type  morphologique)  (Sch.). 


84  LES    RH1Z0P0DES 

autant  d'amibes  qu'il  y  a  de  noyaux,  et  ce  sont  ces  amibes  qui  s'enkystent 
côte  à  côte.  Au  sortir  de  l'enkystement  elles  se  fusionnent  de  nouveau  et 

la  masse  reprend  sa  vie  interrom- 


pis. 


^ 


pue.  Cet  enkystement  accidentel 
est  de  durée  très  variable.  On  en 
a  observé  qui  avaient  duré  vingt 
ans. 

A  côté  de  cela,  il  y  a  un  enkys- 
tement régulier  (fîg.  78)  auquel  on 
donne  encore  le  nom  de  sporulation, 
bien  que  la  multiplication  des  indi- 
vidus n'ait  lieu  qu'au  sortir  de  la 
prétendue  spore.  Pour  cela,  le  plas- 
mode  commence  par  s'élever  le  plus 
haut  possible  sous  l'action  d'un 
géotropisme  négatif  accentué.  Ar- 
rivé au  point  qui  lui  convient,  il 
se  concentre,  prend  une  forme  ré- 
gulière (A)  et  sécrète  autour  de  lui 
une  épaisse  croûte  cellulosique 
(cls.),  souvent  incrustée  de  cal- 
caire, qui  se  soude  solidement  au 
support.  A  l'intérieur,  la  masse  se 
décompose,  comme  dans  le  cas  pré- 
cédent, en  petites  amibes  uninu- 
cléées  (B)  qui  s'enkystent  indivi- 
duellement sous  une  membrane 
cellulosique  (C  :  kys.),  et  la  masse 
de  ces  kystes  ou  spores  remplit  la 
cavité  de  la  coque  cellulosique  gé- 
nérale. Mais,  comme  cette  épaisse 
coque  serait  plus  tard  trop  résis- 
tante pour  permettre  aux  spores  de 
s'échapper,  les  amibes,  avant  de 
s'enkyster,  sécrètent  entre  elles 
des  filaments  cellulosiques  ramifiés 
qui  forment  dans  la  cavité  un  vaste 
(Dnn<V.s  figT:ts'  °? a  s;iPP°sé.P°ul-  i\lus  ^  clarté    réseau  (C  :  r.)  dans  les  mailles  du- 

qu  U  n  existait  qu  un  très  petit  nombre  d'amibes  v  '  „         ,,, 

fusionnées  et  par  conséquent  de  spores).  quel  les  SpOl'CS  SOllt  logées.   Les  fila- 

ments prennent  appui  comme  des 
ressorts  sur  la  paroi  interne  du  kyste  général.  L'humidité  les  relâche  en 
les  portant  à  s'enrouler,  la  sécheresse  les  bande  en  les  étendant.  Aussi 
lorsque  le  kyste  est  mûr,  sous  l'influence  de  la  sécheresse,  ils  se  déten- 
dent, finissent  par  rompre  la  paroi  devenue  friable  et,  de  la  sorte,  les 
spores   sont  mises  en  liberté.  On  donne  le  nom  de   capillitium  (D)  à 


D 

Euplasmodié  :  enkystement  et  sporulation 

(Sch.). 

A  h  D,  Sladcs  successifs  de  la  sporulation  ;  cls., 
kyste  cellulosique  commun  ;  Itys.,  kystes  indivi- 
duels ;  r.,  réseau. 


EUPLASMODIKS    OU    MYXOMYCÈTES 


85 


Fis.  79. 


l'ensemble  de  cet  appareil  de  filaments  destiné   à  produire  la  rupture 
du  kyste. 

Sous  l'influence  de  l'humidité,  les  spores  (fig\  79,  a)  mises  en  liberté 
laissent  échapper  leur  contenu  qui  sort 
sous  la  forme  d'une  petite  masse  d'abord 
inerte  (/>),  mais  qui  bientôt  pousse  un 
court  flagellum  à  l'extrémité  qui  porte 
le  noyau,  forme  une  vésicule  pulsatile 
à  l'extrémité  opposée  et  se  met  à  na- 
ger et  à  ramper  dans  le  liquide  (c).  Au 
bout  de  peu  de  temps,  le  flagellum  dis- 
paraît et  l'amibe  réduite  à  ses  pseudo- 
podes recommence  la  vie  que  nous  avons 
décrite. 


Euplasmodié. 
Formation  de  l'amibe  (Sch.). 

a,  spore;  1»,  sortie  de  l'amibe;  c,  l'a- 
mibe pourvue  d'un  flagellum  et 
d'une  vésicule  pulsatile  v. 


GENRES 


Ce  qui  est  variable  ici,  c'est  surtout  la  forme  des  kystes  et  le  capilli- 
tium.  C'est  principalement  sur   ces  caractères  que  les 


genres  sont  établis. 


Fis.  81. 


Fie.  80. 


Tubulina  (T.  cylindricà) 

i  m.   Zopf). 


Cribraria  (C.  ru  fa) 
(im.  Zopf). 


Lycea  (Schrader)  n'a  pas  de  capillitium  et  la  double  mem- 
brane de  son  kyste  se  détruit  entièrement  pour  donner 
issue  aux  spores.  La  forme  des 
kystes  est  aussi  simple  que 
possible,  elle  représente  celle 
du  réseau  plasmodique  vivant, 
mais  arrêté  et  entouré  d'une 
double  membrane. 

Tubulina  (Persoon)  (fig.  80),  a 
un  kyste  qui  forme  des  petits 
boudins    implantés    côte    à    côte   sur    un   support  qui  dépend   de    lui. 

Limbladia  (Fries)  est  un  genre  voisin. 

Cribraria  (Persoon)  (fig.  81)  n'a  pas  non  plus  de  capillitium,  mais  le 
kyste  sphérique,  pédoncule,  au  lieu  de  s'ouvrir  par  des- 
truction totale  de  sa  paroi,  ne  se  détruit  que  dans  les  mailles 
d'un  réseau  dont  les  filaments  persistent.  Cela  tient  à  ce 
que  la  paroi  kystique  est  parcourue  en  dedans  par  un  ré- 
seau de  bandes  d'épaississement  qui  résistent  quand  les 
parties  minces  situées  entre  elles  se  détruisent  à  la  matu- 
rité. On  a  assimilé,  sans  grande  apparence  de  raison,  ces 
bandes  d'épaississement  à  un  capillitium  qui  serait  soudé 
à  la  paroi  du  kyste. 

Dictydium  (Schrader)  (fig.  82), 

Entericlium   (Ehrenberar)  et  „.  ±  ,. 

o  /  Die  tint i  ttni 

Ciathroptychium    (Rostafînski)    présentent   le  même   carac-      m.cemuam) 
tère.  Nous  placerons  ici  le  genre  (im.  Zopf). 


FiS.  82 


86 


LES    RH1Z0P0DES 


Myxastrum 

(d'ap.  Huckel). 


Fiff.  84 


Arcyria  [A.  incarnala) 
(ira.  de  Bary). 


Myxastrum  (Hâckel)  (fig.  83)  qui  se  sépare  des  Protéomyxés  par  son  mode 

de  reproduction.  Il  est  représenté  par  une  amibe  à  pseudopodes  rayon- 
nants et,  d'après  Hâckel,  non  nucléée.  Les  individus  se 
réunissent  en  plasinodes  pouvant  atteindre  un  demi- 
millimètre  de  diamètre,  ce  qui  leur  permet  d'absorber 
des  proies  plus  grosses  (Péridiniens,  Diatomées,  etc.). 
A  un  moment  donné,  ce  plasmode  s'enkyste  et  divise 
son  contenu  en  une  cinquantaine  de  portions  dispo- 
sées radiairement.  Ces  parties  se  revêtent  d'une 
épaisse  membrane  kystique  et,  par  là,  se  révèlent 
comme  des  spores  qui,   mûres,  s'ouvrent    au    sommet 

pour  laisser  échapper   leur   contenu   sous  la  forme  Fig_  85 

dune  amibe  ('). 

Partout  ailleurs  il  existe  un  vrai  capilli- 

tium. 

Cet  organe  se  présente  sous  sa  forme  la 

plus  simple  chez 
Trichia   (Haller)   (fig.  84)   où  il  est  formé  de 

simples  filaments  libres  en   forme   de  tubes 

creux    avec    des    épaississements    spiraux. 

Chez  Trichia 

Arcyria  (Hill)  (fig.  85),  au  contraire,  le  capilli-  (im-  Zopf). 
tium  forme   un    réseau    soudé,    au  point  où 
il  la  rencontre,  avec  la  paroi  interne  du  kyste.  Celui-ci  est  pédoncule 
et  s'ouvre  en  pyxide  ('*). 

A  la  suite   de   ces  genres,   se   présentent  quelques  formes  qui  res- 
semblent fondamentalement  à  Arcyria,  mais  qui  s'en  dis-  Fig  8G 
tinguent  par  le  caractère   suivant:  les  nœuds    du  réseau 
du  capillitium  sont  volumineux  et  remplis  de  petits  nodules 
calcaires,  et  des  nodules  semblables   se  rencontrent  dans 
l'épaisse  paroi  du  kyste.  Tels  sont: 

Craterium  (Trentepol)  (fig.  86),  dont  le  kyste  a  la  forme 
d'une  pyxide  pédonculée  et  s'ouvre  de  la  même  manière, 
et  dont  les  spores  violettes  occupent,  comme  d'ordinaire, 
les  mailles  du  réseau  (3)  ;  et 

FuligO  (Haller),  qui   est  le   plus   célèbre  des  Myxomycètes. 

C'est  lui  qui,  le  premier,  a  attiré  les  regards  par  ses  dimensions  consi- 

(!)  Cet  être  a  été  observé  en  1867  par  Hâckel  à  l'île  Lancerotte,  aux  Canaries.  La 
seule  espèce  est  M.  radians  (Hâckel).  Les  spores  sont  mises  en  liberté  par  simple 
rupture  du  kyste  sans  capillitium. 

I2)  Le  capillitium  est  conformé  d'une  manière  analogue  dans  les  genres 
Hemiarcyria  (Koslafinski),  Cornuvia  (Rostafinski), 

Reticularia  (Bulliard),  Lyco^ala  (Khrenberg), 

(3)  Genres  voisins  : 
Physarum  (Persooni,  Badhamia  (Berkeley), 

Tilmadoche  (Fries),  Œthaliopsis  (Zopf), 


(  'll(tC) •  llllll 

(C.  vu/gare) 
(im.  Zopf). 


Perichœna  (Fries), 
Lachnobolus  (Fries). 

Leocarpus  (Linki. 


EUPLÂSMODIÉS    OU    MYXOMYCÈTES 


87 


m 


dérables.  Il  forme  à  la  surface  des  amas  de  tan  ces  fleurs  du  tan  qui  ont 
jusqu'à   deux  à  trois  décimètres  de  large  et  deux   à  trois  centimètres 
d'épaisseur.    Ses   kystes   discoïdes  sont  protégés   par    une 
épaisse  croûte  remplie  de  petits  nodules  calcaires  semblables 
à  ceux  des  nœuds  du  capillitium. 

Une  dernière  complication  du  capillitium  résulte  du  pro- 
longement du  pédoncule  dans  la  cavité  du  kyste  en  une 
sorte  d'axe  central  appelé  columelle  d'où  partent  les  branches 
<lu  réseau  pour  s'insérer  d'autre  part  à  la  paroi  interne 
du  kyste. 

Stemonitis  (Gleditsch)  (fig.  87),  donne  une  bonne  idée  de  cette 
disposition.  Ici,  les  spores  redeviennent  claires  et  les  no- 
dules calcaires  sont  absents  (').  Chez 

Amaiirochete  (Rostafînski),  les  columelles  deviennent  nom- 
breuses et  petites,  en  sorte  qu'elles  se  distinguent  à  peine 
du  réseau  et  disparaissent  presque.  On  pourrait  donc  placer 
ce  genre  à  côté  à'Arcyria. 

Combinons  maintenant  les  caractères  de  Stemonitisa.vec  ceux  de  Cru 
terium,  c'est-à-dire  une    columelle  à   nodules  calcaires 
avec  des  spores  violettes  et  nous  aurons  :  soit 

Didymium  (Schrader)  (fig.  88),  soit 

Chonclrioclerma  (Rostafînski),  à  columelle  courte  et  ren- 
flée (■). 

Il  faut  faire  une  place  à  part  pour  le  genre 

Ceratium  (Albertini  et  Schweinitz)  (fig.  91),  qui  mérite- 
rait de  s'opposer  comme  genre  unique  d'un  groupe  des 
Exosporés  à  tous  les  autres  Euplasmodiés  formant  en- 
semble un  groupe  des  Endosporés.  Ici,  en  effet,  la  sécré- 
tion durcie  qui  correspond  au  kyste  est  centrale  et  sert   seulement  de 


Stemonitis 
[S.    ferruginea) 

(im.    Zopf). 


Fis.  88. 


Didymium 

[D.  farinaceum'] 

(im.  Zopfj. 


support  aux  spores  qui  sont 
libres  à  sa  surface.  Cette 
sécrétion  est  gélatineuse. 
Elle  forme  une  sorte  de  gâ- 
teau (A)  sur  lequel  s'élèvent, 
soit  des  lamelles,  soit  de  pe- 
tites tiges  (Jî).  Tout  ce  mi- 
nime édifice  squelettiqueest 
revêtu  du  plasmodium  qui 
l'a   sécrété    et  qui   forme  à 


Fie.  89. 


Fis.   90. 


(J)  Il  en  est  de  même  chez 
Comatricha  (Preuss)  (fig.  88), 
Lamproderma  (Kostafinsky), 
Enerthenema  (Bowman). 

(2)  Soit  un  des  genres  : 
Lepidoderma  (de  liary)  (fig.  90), 


Comatricha  (C.  Friesiana) 

(im.  Zopf). 

A,  l'ensemble;  B,  un  capillitium. 

Spumaria  (Bulliard), 


Lepidoderma 

(L.  ligrinum) 
(im.  Zopf). 


Diachea  (Fries). 


LES    RHIZOPODES 


sa  surface  une  simple  couche  protoplasmique  parsemée  de  noyaux. 
Quand  tout  cela  est  prêt,  le  plasmodium  se  divise,  comme  d'ordi- 
naire, en  autant  de  parcelles  uninucléées  qu'il  y  a  de  noyaux;  comme 
d'ordinaire,  ces  parcelles  s'enkystent  sous  une  enveloppe  cellulosique 
et  constituent  les  prétendues  spores;  mais  chacune  de  ces  spores, 
avant  de  s'enkyster,  sécrète  encore  un  minime  pédoncule  gélati- 
neux, au  bout  duquel  elle  reste  appendue,  comme  un  petit  fruit  (C). 
On  trouve  des  kystes  exosporés  gros  de  quelques  millimètres,  sur  le 
bois  mort  des  Conifères.  A  la  maturité,  et  lorsque  la  spore  a  acquis  sa 
taille  définitive  (D),  tout  le  squelette  gélatineux  vient  à  être  dissous  par 
une  goutte  d'eau  et  les  spores  tombent  (E).  Quand  elles  sont  mûres  elles- 
mêmes,  elles  laissent  échapper  leur  contenu  sous  la  forme  d'une  petite 
amibe  (F).  Mais  celle-ci,  au  lieu  de  commencer  tout  de  suite  la  vie 
errante  habituelle,   se    divise    successivement  trois    fois    {G,    If,   I)   et 


H 


I 


K 


Ceratium 

(C.   hydnoïdes)   (im.  Zopf). 

A  à  K,  stades  successifs  de  révolution. 


donne  ainsi  huit  petites  zoospores  munies  d'un  flagellum  (./).  Mais 
bientôt,  comme  chez  les  Pseudoplasmodiés,  ce  flagellum  disparaît  et 
les  petites  amibes  (À)  se  dispersent  en  quête  de  nourriture,  et  se 
multiplient  par  division  simple  jusqu'à  ce  que  soit  arrivé  pour  elles 
le  moment  de  s'unir,  comme  d'ordinaire,  en  un  véritable  plasmodium 
qui  sécrète  de  nouveau  un  support  de  gélatine  et  recommence  la  série 
de  phénomènes  déjà  décrite. 

Il  y  a  ici,  peut-être,  un  acheminement  vers  la  constitution  de  vé- 
ritables spores  auxquelles  il  ne  manque,  pour  mériter  tout  à  fait  ce 
nom,  que  de  se  diviser  sous  leur  enveloppe  au  lieu  de  ne  le  l'aire 
qu'après. 


GYMNAMOERIENS 


89 


3e   Sous-Classe 
AMŒBIENS.  —  AMŒBIM 

[Amœbina  (Dujardin,  entend.)] 

Les  Amœbiens,  caractérisés  essentiellement  par  leurs  pseudopodes 
lobés,  obtus,  non  anastomosables,  se  divisent  en  deux  ordres  : 
Gymnamcebiens  ou   Amœbiens  nus, 
Thecamœbiens  ou  Annrbiens  à  carapace. 


1er  Ordre 

AMOEBIENS  NUS.  —  GYMNAMOE BIENS.  —  GYMNAMOEBIDA 

[Gymnamoeba  p.p.  (Hâckel);  —  Gymnamœbm  (Hertwig)]. 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.92  A  102) 


genre 


Fiç.  92. 


P?eurt(, 


Il  se  trouve  ici  que  le  type  morphologique  est  représenté  par  le 
réel  Amœba.  L'Amibe  n'est 
pas  le  plus  simple  des  Hhizopodes, 
mais,  parmi  les  formes  simples,  il  est 
une  des  plus  typiques.  Aussi  mérite- 
t-il  d'être  étudié  avec  quelque  détail. 

Structure. 

Constitution  générale  —  L'Amibe 
(fig.  92)  est  un  petit  être  microsco- 
pique ou  à  peine  visible  à  l'œil  nu, 
incolore  et  si  admirablement  trans- 
parent qu'il  a  l'aspect  d'un  fragment 
de  cristal.  Sa  forme  est  irrégulière 
et  on  ne  saurait  la  préciser,  car  elle 
change  à  chaque  instant.  Cependant 
ces  changements  ne  sont  pas  quel- 
conques et,  au  milieu  de  ses  varia- 
tions, elle  garde  un  faciès  qui  per- 
met de  la  reconnaître.  Sa  forme 
dérive  toujours  d'un  sphéroïde  dé- 
formé par  des  lobes  irréguliers  et 
obtus,  peu  ou  point  ramifiés,  qui 
partent  des  divers  points  de  la  sur- 
face. Ces  lobes  sont  les  pseudopodes 
(Pseudop.). 

L'être  se  compose  simplement  d'un 
noyau  (No y.)  et   d'une  petite  masse  nue  de  cytoplasma 


Vésic.  puis. 


Gymnamcebien.  —  Lype  morphologique. 

[A/nœba)   (Sch.). 

Les  lettres  se  passent  d'explication. 


Mais,  dans  ce 


90  LES    RHIZOPODES 

cytoplasma,  on  peut  distinguer  deux  couches  :  un  ectoplasma  hyalin 
(Ectop.)et  un  endoplasma  granuleux  (Endop.)  contenant  de  nombreuses 
inclusions.  Dans  l'endoplasme,  mais  tout  près  de  la  surface,  est  une 
vés ic ule  puisât i le  (  Vés ic .  p u ls.). 

Noyau.  —  Le  noyau  n'offre  rien  de  bien  particulier  dans  sa  structure. 
Il  est  conforme,  en  ses  traits  essentiels,  à  celui  du  type  général  des 
Rhizopodes  que  nous  avons  précédemment  décrit  ('). 

Endoplasme.  —  L'endoplasme  est  formé  d'un  protoplasma  fluide  par- 
semé de  granulations  élémentaires  ou  microsomes  (Granul.  élém.),  tels 
que  nous  les  avons  décrits  dans  la  première  partie  de  ce  volume  en 
parlant  de  la  structure  du  protoplasma  en  général  (p.  6).  Il  contient,  en 
outre,  des  parties  très  variées  désignées  en  bloc  sous  le  nom  d'inclu- 
sions endoplasmiques .  Ce  sont  ici:  des  grains  d'excrétion  (Grains  d'exc), 
des  vacuoles  alimentaires  (Vac.  alirn.),  des  globules  graisseux  (Gouttes 
huit.)  et  des  vacuoles  à  gaz  (Vac.  à  gaz). 

Les  grains  d'excrétion  sont  beaucoup  plus  volumineux  que  les  gra- 
nulations élémentaires.  Ils  sont  foncés,  de  couleur  brune  ou  verdàtre, 
de  forme  variable,  souvent  cristalline,  et  paraissent  formés  de  pyra- 
mides groupées  ensemble.  Ils  ne  sont  pas  de  nature  graisseuse, 
car  ni  l'alcool  ni  l'éther  ne  les  dissolvent.  Bïtsciili  les  croit  formés 
d'acide  oxalique,  Eintz,  d'acide  urique.  Ils  semblent  être,  non  des  résidus 
de  la  digestion,  mais  des  excréta  dus  à  la  désassimilation.  Ils  sont  natu- 
rellement très  variables  comme  nombre  et  position  et  peuvent  même 
manquer  tout  à  fait  à  certains  moments. 

Les  vacuoles  alimentaires  ne  sont  naturellement  ni  fixes  ni  cons- 
tantes. Elles  se  forment  autour  des  particules  alimentaires  au  moment 
où  celles-ci  sont  englobées,  et  disparaissent  lorsque  leur  digestion  est 
achevée.  Elles  sont  notablement  plus  grandes  que  l'aliment  qu'elles 
renferment,  contenant  en  outre  un  suc  digestif  dans  lequel  Hotte 
celui-ci.  Leur  volume  est  donc  variable  ainsi  que  leur  nombre  et 
souvent   on  peut  n'en  rencontrer  aucune. 

Les  globules  graisseux,  reconnaissables  à  leur  solubilité  dans  l'alcool 


(r)  Le  noyau  n'est  pas  constant  chez  les  Amœbiens.  Quelques  genres  [Protamœba, 
Gloïdium)  sont  comptés  parmi  les  Monères.  D'autre  part,  certains  Amibes,  ren- 
ferment plusieurs  noyaux  et  môme  un  grand  nombre.  Ce  nombre  est  très  variable  en 
lui-même  mais,  dans  chaque  espèce,  il  est  fixe,  du  moins  tant  qu'il  n'est  pas  Irop 
élevé.  Quand  un  Amibe  est  normalement  uninucléé,  il  n'a  jamais  qu'un  noyau; 
ceux  qui  en  ont  deux  ou  trois  ne  varient  guère  non  plus  sous  ce  rapport;  mais  au 
delà,  il  n'y  a  point  de  fixité:  A.  alba  en  a  de  10  à  20,  A.  fibrillosa  de  20  à  200  ;  chez 
une  forme  géante  très  voisine  des  Amibes,  Pelomyxa  viridis  qui  atteint  2  milli- 
mètres, Bournk  [9l]  en  a  trouvé  jusqu'à  1000.  En  général,  il  y  en  a  d'autant  plus 
que  l'animal  est  plus  volumineux.  Le  nombre  de  noyaux  est  dicté  par  la  nécessité 
d'un  rapport  assez  iixe  entre  leur  masse  et  celle  du  cytoplasma  et,  d'après  Bouhne,  ce 
rapport  serait  d'environ  1/60  comme  dans  les  œufs  des  Mammifères.  Dans  les  formes 
polynucléées,  les  individus  jeunes  n'ont  d'abord  qu'un  noyau  qui  se  multiplie  à  me- 
sure que  l'animal  grandit. 


GYMNA.MOF.BIENS 


91 


et  l'éther,  sont  très  petits  (1  à  2  \k).  Ce  sont  des  produits  de  réserve, 
variables  comme  sont  toujours  les  substances  de  cette  nature.  Souvent 
on  n'en  trouve  pas  trace;  d'autres  fois  ils  sont  très  nombreux. 

Les  vacuoles  à  gaz  sont  des  lacunes  adventives  qui  se  forment  dans  le 
cytoplasma,  là  où  une  substance  s'est  dégagée  à  l'état  gazeux.  Leur 
gaz  est  l'acide  carbonique  comme  le  montre  son  absorption  par  les  al- 
calis. Cet  acide  est,  comme  toujours,  un  produit  d'excrétion  respira- 
toire. 

Vésicule  pulsatile.  —  La  vésicule  pulsatile  est,  au  contraire,  une  forma- 
tion permanente.  On  ne  l'a  pas  trouvée  chez  toutes  les  espèces,  mais 
il  en  est  peu  chez  qui  elle  manque.  Elle  est  volumineuse,  plus  grosse 
que  le  noyau,  ordinairement  unique,  parfois  multiple,  mais  jamais  il 
n'y  en  a  un  très  grand  nombre.  Elle  est  située  dans  la  région  du 
corps  qui  est  postérieure  dans  la  marche,  et  forme  souvent  une  saillie 
à  la  surface.  Elle  appartient  à  l'endoplasme  mais,  en  raison  de  sa  posi- 
tion superficielle,  elle  déprime  l'ectoplasme  qui  est  fort  aminci  à  son 
niveau.  Elle  est  animée  de  deux  mouvements  inverses,  l'un  de  diastole 
lente  pendant  lequel  elle  se  remplit,  l'autre  de  systole  brusque  où 
elle  disparaît  tout  à  fait  pour  un  instant. 

On  admet  généralement  qu'elle  communique  avec  le  dehors,  soit 
par  un  pore  permanent,  soit  par  une  multitude  de  petits  orifices  ultra- 
microscopiques perçant  sa  paroi  externe  comme  une  écumoire,  soit 
par  une  rupture  de  cette  paroi  qui  se  ressouderait  aussitôt.  Mais  il 
faut  reconnaître  que,  le  plus  souvent,  on  ne  voit  d'orifice  à  aucun  mo- 
ment, en  sorte  que  sa  communication  avec  le  dehors,  si  évidente  chez 
les  Infusoires  ciliés,  est  ici  un  peu  problématique.  D'après  quelques 
observateurs,  la  vésicule,  en  se  contractant,  se  viderait  non  au  dehors, 
mais  dans  l'endoplasme.  Nous  aurons  à  revenir  sur  ces  interprétations 
en  parlant  de  la  physiologie  de  l'animal. 

Nous  ne  ferons  que  signaler  les  corpuscules    brillants  (')    et  autres 


Fi''.  94. 


f1)  Les  corpuscules  brillants  (fig.  93)  (Glanzkôrperchen),  décou- 
verts d'abord  par  Greeff  chez  une  forme  voisine  des  Amibes, 
Pelomyxa,  ont  été  retrouvés  par  Péxakd  [90]  dans  quelques  Amibes 
[A.     Protons)    (lig.  94).    Mais    ils     sont     loin    de 


se     rencontrer  chez    toutes.  Ce    sont  des    globules 


Fig.  'J3. 


.OÛ." 


l'?o? 


0.o| 


brillants,  plus  gros  que  les  granules  d'excrétion, 
formés  d'une  enveloppe  et  d'un  contenu  finement 
granuleux.  Les  petits  granules  arrondis  ou  en 
forme  de  bâtonnets  cylindriques  arrondis  au  bout, 
que  l'on  croyait  faire  partie  de  leur  structure, 
sont  simplement  des  Bactéries  accolées  à  leur 
surface  (Gould  [94]).  Parfois,  les  corpuscules  bril- 
lants sont  en  biscuit  comme  s'ils  étaient  au  mo- 
ment   de    se    diviser.    On    les     considère    comme 

étant  peut-être  des  spores  et  nous  verrons  (p.  98,  note)  quel  rôle  on  voudrait  leur 
faire  jouer  dans  la  reproduction. 


0  0 

eo;Pvr 

9  0 

\  .'"0*:  ) 

Corps 

brillanls 

ira.  Greeff). 

(Ai 

nœba  proieus) 

(Sch.). 
pseudopodes. 

02  LES    RHIZOPODES 

parties  accidentelles  qui  peuvent  se  rencontrer  clans  le  cytoplasme  :  par- 
ticules étrangères,  résidus   alimentaires,  grains  de  chlorophylle  ('). 

Ectoplasme.  —  L'ectoplasme  forme  une  bordure  continue  sur  toute  la 
surface  de  l'animal.  11  se  distingue  de  l'endoplasme,  non  seulement  par 
l'absence  de  granulations  qui  a  pour  conséquence  son  aspect  hyalin, 
mais  aussi  par  une  structure  plus  ferme  (*).  11  ne  montre  d'ordinaire 
aucune  structure  même  aux  plus  forts  grossissements  (3).  On  n'y  re- 
trouve môme  pas  les  microsomes  habituels.  C'est  en  lui  cependant  que 
semblent  résider  principalement  la  contractilité  et  le  pouvoir  d'émettre 
des  pseudopodes.  Ceux-ci  (fîg.  95)  sont  des  prolongements  en  forme  de 
lobes  obtus  peu  ou  point  ramifiés,  non  anastomosables,  se  formant  en  un 


(!)  Des  grains  de  sable  ou  des  particules  étrangères  quelconques  sont  souvent 
absorbés  par  l'Amibe,  en  quelque  sorte  par  erreur,  ou  pour  tirer  parti  de  quelque 
minime  parcelle  organique  digestible  qui  s'y  trouvait  accolée.  Ici,  c'est  bien  par 
accident  que  ces  corps  étrangers  sont  incorporés,  car  ils  sont  évacués  ensuite 
comme  des  fèces  et  abandonnés,  mais  nous  verrons  que  d'autres  Rbizopodes  se 
servent  de  ces  particules  pour  se  constituer  une  enveloppe  protectrice. 

Les  fèces  (carapaces  de  Diatomées,  résidus  divers)  peuvent  être  cités  dans  la 
même  catégorie. 

Les  grains  de  chlorophylle  proviennent  de  fragments  de  cellules  végétales  in- 
gérés à  titre  d'aliment.  Les  grains  d'amidon  que  l'on  trouve  quelquefois  ont  une 
origine  semblable.  On  ne  voit  pas,  ici  comme  chez  d'autres  Rhizopodes,  des  Zoochlo- 
relles,  petites  Algues  vertes  unicellulaires  (Palmellacées  sans  doute)  continuer  à  vivre 
dans  le  cytoplasma  et  peut-être  y  former  de  l'amidon,  montrant  ainsi  un  cas  de 
symbiose  intracellulaire. 

(2)  D'ordinaire,  il  n'est  dans  toute  sa  masse  qu'une  couche  périphérique,  moins 
fluide  que  la  substance  intérieure;  mais  parfois,  il  se  condense  en  une  pellicule 
qui  a  tout  l'aspect  d'une  vraie  membrane  très  délicate,  bien  qu'elle  ne  soit  en 
réalité  qu'une  membrane   protoplasmique  plus  individualisée   que  d'ordinaire. 

Ce  dernier  cas  se  rencontre  surtout  chez  les  Amibes  terrestres  (Greeff  [91])  et 
cela  se  conçoit,  car  un  animal  terrestre  est  exposé  à  de  plus  rudes  contacts  que 
celui  qui' vit  dans  l'eau.  Même,  cette  membrane  deviendrait  parfois,  chez  ces  Amibes 
terrestres,  une  vraie  cuticule,  car  Greeff  dit  l'avoir  vue  rejetée  par  une  mue. 

(3)  Chez  les  formes  aquatiques,  à  pseudopodes  fluides,  l'absence  de  toute  structure 
fixe  paraît  démontrée  par  le  mode  de  formation  des  pseudopodes  comme  nous  le 
verrons  plus  loin.  Chez  les  formes  terrestres,  Greeff  aurait  vu  dans  l'ectoplasme  une 
multitude  de  petites  fibrilles  contractiles  disposées  radiairement,  insérées  aux  sur- 
faces externe  et  interne  de  l'ectoplasme  et  chargées  de  le  mouvoir  et  de  former  les 
pseudopodes.  Ces  fibrilles,  n'ayant  jamais  été  vues  avant  l'intervention  des  réactifs, 
pourraient  bien  n'être  qu'un  produit  artificiel.  Mais  il  se  peut  aussi  qu'il  y  ait  là 
une  différenciation  réelle,  les  formes  fluides  ayant  un  ectoplasme  sans  structure, 
les  formes  terrestres  ayant  de  vraies  librilles  contractiles,  et  les  formes  aquatiques 
fermes  présentant  une  structure  intermédiaire. 

Dans  certains  Amibes,  surtout  les  terrestres  à  ectoplasma  ferme,  la  partie 
superticielle  de  l'endoplasme  se  montre  plus  dense,  moins  mobile  que  la  masse 
centrale  et  semble  former  une  couche  à.  propriétés  physiques  et  physiologiques 
intermédiaires.  Cette  couche  a  reçu  le  nom  de  mêsoplasme  ;  elle  correspond  sans 
doute  à  ce  que  nous  étudierons  plus  tard  chez  les  Infusoires  sous  le  nom  de  plasma 
cortical.  Mais  elle  manque  le  plus  souvent  et  il  ne  semble  pas,  en  somme,  y  avoir 
bien  grand  intérêt  à  en  tenir  compte. 


GYMNAMOEBIENS 


93 


point  quelconque,  puis  rentrant  dans  le  corps  sans  laisser  de  traces. 
Quand  ils  sont  petits,  peu  épais,  ils  sont  formés  par  l'ectoplasme  seul. 
Mais  quand  ils  sont  plus  larges,  l'ectoplasme  ne  forme,  comme  ailleurs, 
que  leur  bordure  périphérique,  et  l'endoplasme  a  accès  à  leur  intérieur, 
d'une  manière  d'ailleurs  toute  passive.  Ces  formations  constituent  le 
trait  le  plus  caractéristique  de  l'animal.  Mais  nous  ne  pourrons  faire 
bien  comprendre  leur  manière  d'être  et  leur  mode  de  formation  qu'en 
étudiant  leur  physiologie. 


Physiologie. 

Locomotion.  Pseudopodes.  —  La  locomotion  a  lieu  par  les  pseudopodes. 
D'ordinaire,  le  pseudopode  (fig.  95)  n'est  qu'un  prolongement  de  l'ecto- 
plasme qui  se  déforme  pour  le  constituer,  mais  sans  modifier  l'aspect 
de  sa  substance  ni  rompre  sa  continuité.  Il  s'élève  en  une  saillie  qui 
s'étend  de  plus  en  plus  du  côté  où  l'animal  veut  s'avancer  (').  Tantôt 
il  est  long,  étroit,  digitiforme  et  formé  par  l'ectoplasme  seul;  tantôt 
il  est  large  et,  dans  sa  cavité,  l'endoplasme  a  plus  ou  moins  largement 
accès  (*).  Quand  il  se  rétracte,  il  ne  rentre  pas  d'ordinaire  dans  le 
corps,  car  alors  celui-ci  ne  serait  pas  entraîné.  C'est  le  corps  qui 
s'avance  vers  le  pseudopode  et  se  fond  avec  lui.  De  là  résulte  un  dépla- 
cement en  masse.  Puis  un  autre  pseudopode  se  forme  qui  se  comporte 
de  même,  et  ainsi  de  suite.  Mais  ces  phénomènes  sont  simultanés  et  non 
successifs  et  il  y  a,  à  la 
fois,    plusieurs    pseudo-  Fis<  95< 

podes  à  différents  états, 
et  progression  plus  ou 
moins  continue  de  la 
partie  postérieure  du 
corps  (3). 


Fit 


97. 


Fiff.  96. 


(*)  Les  fibrilles  de  Greeff, 
si  elles  sont  réelles,  jouent 
sans  doute  un  rôle  dans  ce 
mouvement. 

(~)  Il  en  est  ainsi  chez  A. 
Princeps  (fig.  95).  D'autres  fois, 
chez  A.  Limax  (fig. 96),  par 
exemple,  le  pseudopode  est 
aussi  large  que  le  corps  lui- 
même  en  sorte  qu'il  paraît  ne 
plus  exister  et  que  le  corps 
semble  s'avancer  par  une  rep- 
tation d'ensemble. 

(3)  Cette  sorte  de  pseudopode  se  rencontre  toujours  chez  les  formes  terrestres  et 
souvent  chez  les  aquatiques.  Mais  d'autres  fois,  chez  ces  derniers,  le  mode  de  formation 
est  tout  autre.  Il  a  été  bien  observé  et  décrit  par  Pénard  [90]  chez  A.  undosa  (fig.  97). 
A  la  partie  antérieure,  l'ectoplasme  se  ramollit  brusquement  et,  par  ce  point  de  moindre 


Amœba  princeps 

(Sch.). 


Amœba  limax 

(Sch.). 


Amœba  undosa 
(im.  Pénard). 


94 


LES    r.MIZOPODF.S 


Les  pseudopodes  ont  en  outre  des  mouvements  indépendants,  ils 
peuvent  s'infléchir  de  tous  côtés.  Le  corps  lui-môme  peut  se  tordre  de 
diverses  façons. 

Tous  ces  mouvements  sont  très  lents  et  leur  vitesse  est  fort  variable 
selon  les  espèces  et  l'état  d'excitation  de  l'individu. 

La  direction  du  mouvement  est  constante,  au  moins  pendant  quelque 
temps,  en  sorte  que  l'on  peut  distinguer  chez  l'Amibe  une  partie  anté- 
rieure où  se  forment  les  pseudopodes  et  qui  détermine  le  mouvement, 
et  une  postérieure  passive  qui  se  laisse  entraîner.  Mais  ces  parties  n'ont 
aucune  différence  profonde  entre  elles,  car  souvent  la  direction  du 
mouvement  change  par  le  seul  fait  que  c'est  un  autre  point  du  corps 
qui  devient  le  lieu  de  formation  des  pseudopodes. 

Pendant  que  l'Amibe  est  en  marche  et  que  les  parties  antérieure 
et  postérieure  sont  bien  distinctes,  on  observe  généralement  à  l'extré- 
mité postérieure  une  particularité  singulière,  dette  partie  du  corps  est 
plus  giutineuse  que  le  reste  et  souvent  elle  entraîne,  collés  à  elle,  des 
débris  de  nature  variée;  elle  se  colle  au  sol  et  s'en  détache  lorsque  son 
adhérence  est  vaincue  par  la  traction  de  l'extrémité  antérieure;  elle  est 
ainsi  entraînée  par  petites  secousses  saccadées  ('). 


Fie.  98. 


B 


D 


résistance,  sous  l'influence  de  la  pression  intérieure,  une  vague  de  eytoplasma  liquide  fait 
éruption  au  dehors  et  s'épanche  à  la  surface  externe  de  l'Amibe.  Mais,  presque  instan- 
tanément,au  contact  de  l'eau  ambiante,  ce  cyloplasma  liquide  se  solidifie  et  en  même 
temps  se  soude  à  l'ectoplasme  qu'il  recouvre  et  se  confond  si  bien  avec  lui  qu'on 
ne  peut  plus  l'en  distinguer  ;  en  sorte  que  tout  se  retrouve  dans  le  même  état  qu'au- 
paravant, sauf  que  l'Amibe  s'est  un  peu  avancé. 
Mais  bientôt  une  autre  vague  fait  éruption,  se  com- 
porte de  même,  et  ainsi  de  suite.  Le  corps  s'avance 
par  vagues  successives  projetées  et  solidifiées. 

D'autres    fois,  comme  chez   A.  Proteus  (fig.  98), 
c'est  le    même    phénomène    mais,    au    lieu    d'une 
large  vague  s'épanchant  par  une  large  fente,  c'est  une 
fusée  de  liquide  faisant   éruption  par  un  petit  trou. 
Pénard  a  nettement  vu  ce  petit  trou  (A,  B,  C  :  o)  se 
former  et  rester  quelques  instants  visible  dans  l'ec- 
toplasme ferme  ;  mais,  dès  que  la  fusée  liquide  s'est 
solidifiée  en  un  pseudopode  allongé,  la  soudure  est 
si  intime  au  point  d'union   que  toute   trace   de    cette  disposition  transitoire   dispa- 
raît complètement  (D). 

Blochmann  [94]  a  observé  (chez  A.  secunda  et  chez  Pelomyxa)  un  autre  mode  de 
mouvement  dans  lequel  le  corps  glisse  par  une  sorte  d'écoulement  continu  de  sa 
substance  le  long  du  support.  Les  molécules  de  protoplasme  de  la  couche  super- 
ficielle du  corps  se  portent  d'arrière  en  avant,  ce  qui  produit  un  déplacement 
total  de  la  surface  sur  le  support.  L'animal  parcourt  ainsi  jusqu'à  0mm5  par 
minute.  Il  y  a,  en  outre,  un  mouvement  de  l'endoplasma  qui  circule  d'arrière  en 
avant  dans  ses  parties  centrales  et  d'avant  en  arrière  dans  sa  couche  superficielle. 
Blockmann  l'interprète  comme  une  sorte  de  cyclose  qui  n'aurait  rien  de  commun 
avec  le  mouvement  précédent,  tandis  que  Pénard,  ainsi  que  nous  allons  le  voir 
dans  un  instant,  le  considère  comme  déterminé  par  celui-ci. 

I1)  C'est  à  cela  peut-être  qu'est  due  la  formation  à  cette  extrémité  de  la  houppe 


Formation  d'un  pseudopode 
chez  A.  Proteus  (im.  Pénard  . 


GYMNAM0EB1ENS 


95 


Fiff.  09. 


Mouvements 
de  L'endoplasma 
chez  A.  Proteus 

(ira.  Pénard). 


Dans  les  mouvements  de  l'Amibe,  l'endoplasme  est  passif.  Mais  il 
n'est  pas  immobile  pour  cela.  En  avant,  où  les  pseudopodes  en  s'avançant 
font  le  vide  derrière  eux,  il  se  précipite  pour  combler 
ce  vide,  et  en  arrière  il  est  sans  cesse  poussé  par  la 
progression  de  la  partie  postérieure.  Ce  mouvement 
est  rendu  visible  par  celui  des  granulations  et  surtout 
des  grains  d'excrétion  plus  faciles  à  voir  (fig.  99).  Il 
est  naturellement  beaucoup  plus  accentué  cbez  les  espè- 
ces les  plus  fluides.  Chez  A.  proteus,  par  exemple,  on 
voit  ces  grains  ainsi  lancés  d'arrière  en  avant,  rebondir 
contre  la  paroi  antérieure  et  attendre  là,  immobiles, 
que  l'extrémité  postérieure  les  ait  rejoints  pour  les 
lancer  en  avant  de  nouveau. 

C'est  aussi  vers  l'extrémité  inférieure  que  le  noyau 
et  surtout  la  vésicule   pulsatile  se  trouvent,  le  plus  souvent  sinon  tou- 
jours, relégués. 

Préhension  des  aliments.  —  Les  pseudopodes  des  Amibes  ne  sont  pas, 
comme  ceux  de  tant  d'autres  Rhizppodes,  les  agents  de  la  capture  des 
aliments.  Il  peut  leur  arriver  de  saisir  une  proie,  mais  cela  est  rare. 
Leur  fonction  normale  est  la  locomotion.  Quant  à  la  préhension  des 
aliments  elle  se  fait  selon  le  mode  que  nous  avons  décrit  chez  le  type 
général  des  Rhizopodes,  et  par  tous  les  points  de  la  surface,  princi- 
palement dans  cette  région  postérieure  glutineuse  dont  nous  venons 
de  parler  ('). 

Digestion.  —  La  digestion  se  fait  encore  suivant  le  mode  que  nous  avons 
décrit  à  propos  du  type  général  des  Rhizopodes.  C'est  ici  principalement 
que  Metciimuof  et  Le  Dantec  ont  vu  le  liquide  de  la  vacuole  devenir 
acide  et  la  particule  se  dissocier  et  se  liquéfier  lentement.  Au  bout  d'un 
certain  temps,  parfois  plusieurs  jours  si  la  proie  est  grosse 
et  indigeste,  il  ne  reste  plus  qu'un  résidu  inutilisable  que 
l'animal  rejette  par  une  série  d'opérations  qui  répètent  en 
sens  inverse  celles  de  la  capture.  Pendant  le  temps  de  la 
digestion,  la  vacuole  alimentaire  circule  dans   l'endoplasme 


100. 


postérieure  (fig.  100,  />.),  sorte  de  chevelu  ectoplasmique  qui  semble 
formé  de  petits  pseudopodes  filiformes,  mais  pseudopodes  passifs,  en 
quelque  sorte,  formés  comme  par  un  étirement  de  la  substance 
réluctante  à  l'enlrainement.  D'autres  voient  dans  cette  houppe  une 
formation  active  intermédiaire  à  des  pseudopodes  filiformes  et  à  des 
ftagellums. 

t1)  Chez  les  Amibes  à  ectoplasme  mou,  le  phénomène  se  comprend 
sans  difficulté.  Mais  dans  les  cas  où  il  est    différencié    en  membrane, 
ou  lorsqu'il   y  a  une  vraie  cuticule  comme  chez  les  Amibes  terrestres 
observés   par  Greeff,    que  se  passe-t-il?  Il  est  probable  que,  dans  ce  cas,  la  cuticule 
se  perce,    la    membrane  se  gélifie  au  contact  de  la  proie   et  sans  doute  sous  son 
influence,  et  ne  reprend  ses  caractères  qu'après  l'avoir  laissée  passer.  La  formation 
des  pseudopodes  chez  A. proteus  (p.  93,  noie  3)  nous  a  montré  un  phénomène  analogue. 


°-"Oi 

'  o'  '  ) 


[Amœba 

proteus) 
im.  Pénard). 


96  LES    RHIZOPODES 

comme    les  autres    granulations,  mais     ne  s'avance   jamais  Lien    loin 
vers  la  région  antérieure. 

La  nourriture  habituelle  des  Amibes  consiste  en  végétaux,  en  Infu- 
soires  ou  Rhizopodes  de  petite  taille,  et  eu  débris  de  toutes  sortes, 
animaux    ou  végétaux. 

Les  granules  graisseux  sont  des  produits  d'une  alimentation  exubérante 
mis  en  réserve  pour  les  périodes  de  jeune.  Les  grains  d'excrétion  sont 
des  produits  de  désassimilation. 

Respiration.  —  Cette  fonction  s'accomplit  sans  organes  spéciaux  par 
toute  la  surface  du  corps.  Peut-être  cependant  la  vésicule  pulsatile 
contribue-t-elle,  ici  comme  chez  les  Ciliés,  à  fournir  de  l'oxygène  aux 
parties  profondes  du  corps. 

Circulation.  Excrétion.  Vésicule  pulsatile.  —  Ces  fonctions  sont  encore  le 
sujet  de  discussions,  car  ici  les  avis  sont  partagés,  les  auteurs  voyant 
dans  la  vésicule  pulsatile,  les  uns  un  appareil  circulatoire,  les  autres, 
un  organe  excréteur. 

Nous  avons  vu  que  la  vésicule  se  gonfle  par  une  lente  diastole 
et  se  vide  par  une  systole  brusque. 

Mais  où  évacue-t-elle  son  contenu? 

Les  uns  pensent  qu'elle  l'épanché  à  l'intérieur,  sous  l'ectoplasme  et 
constitue  ainsi  une  sorte  d'appareil  circulatoire.  Les  autres  admettent 
qu'elle  le  répand  au  dehors  et  sert  à  expulser  les  produits  usés.  S'il  en  est 
ainsi,  elle  doit  aussi  servir  à  la  respiration  car  l'eau  qu'elle  évacue, 
venue  du  dehors  (par  osmose  et  avec  les  aliments),  était  chargée  d'oxy- 
gène lorsqu'elle  est  entrée  dans  l'organisme.  Après  beaucoup  de  dis- 
cussions et  d'observations  contradictoires,  il  semble  s'établir  que  la 
vésicule,  ici  comme  chez  tous  les  autres  Protozoaires,  s'ouvre  simple- 
ment à  l'extérieur.  Mais  il  n'y  a  pas  d'orifice  permanent.  A  chaque 
systole  la  paroi  se  déchire  et  se  reconstitue  par  soudure  parfaite  immé- 
diatement après  ('). 


(')  D'ordinaire,  on  admet  que  la  vésicule  se  vide  à  l'extérieur  et  constitue  un  organe 
excréteur  :  l'eau  pénètre  par  osmose  dans  l'Amibe  par  tous  les  points  de  sa  surface, 
se  charge  de  tous  les  produits  de  dénutrition  en  les  dissolvant  et  est  expulsée  rhythmi- 
quement  par  la  vésicule.  Cette  opinion  s'appuie  sur  des  observations  où  l'on  a  vu 
(ou  cru  voir)  la  vésicule  se  vider  au  dehors,  et  sur  une  remarque  de  Brandt  qui  a 
vu  l'hématoxyline  absorbée  par  l'animal  arriver  dans  la  vésicule  et  y  prendre  la  teinte 
brune  que  lui  communiquent  les  acides. 

Pour  Claparède  et  Lachmann,  au  contraire,  la  vésicule  se  vide  dans  l'endo- 
plasme  et  constitue  un  appareil  circulatoire.  Greeff,  Pénard  sont  du  môme  avis. 
Celui-ci  constate  que  l'on  ne  voit  jamais,  au  moment  de  la  systole,  une  projection 
des  particules  flottantes  du  liquide  ambiant,  projection  qui  ne  manquerait  pas  de  se 
produire  dans  ces  circonstances.  Le  premier  l'ail  remarquer  que  la  vésicule  a  souvent, 
chez  les  Amibes  terrestres,  un  volume  égal  au  quart  de  celui  du  corps  et  se  vide  tous 
les  quarts  d'heure,  en  sorte  que,  si  elle  se  vidait  au  dehors,  l'excrétion  éliminerait 
toutes  les  heures  un  volume  de  liquide  égal  à  celui  de  l'Amibe,  ce  qui.  d'après  lui, 
serait  inadmissible.  L'un  et  l'autre  ont  vu  qu'au  moment  où  la  vésicule  a  disparu,  à  la 


GYMNAMCEBIENS 


97 


Reproduction.  —  L'Amibe  se  reproduit  essentiellement  par  division 
tantôt  directe,  tantôt  indirecte,  tantôt  intermédiaire  à  ces  deux  modes  (*). 

En  outre  de  ce  mode  de  reproduction,  habituel  et  incontestable,  on 
a  observé  l'enkystement  et  la  conjugaison,  phénomènes  qui,  d'ordi- 
naire, chez  les  Protozoaires,  sont  le  prélude  d'une  division,  mais  qui, 
ici,  ne  semblent  pas  avoir  cette  signification. 

Enkystement.  —  Ce  phénomène  consiste  d'ordinaire  dans  la  sécrétion 
d'une  membrane  forte  sous  laquelle  l'animal,  arrondi  en  sphère,  s'abrite 
pour   se   reposer,  digérer  à  l'aise,  ou   se   soustraire  à    des  influences 


Fi".   101. 


suite  de  la  systole,  on  observe  dans  l'endoplasme  de  nombreuses  petites  vésicules 
disséminées.  Ces  vésicules  disparaissent  peu  à  peu  à  mesure  que  la  grosse  se  forme. 
Quand  celle-ci  est  bien  pleine  (fig.  101,  A),  elle  fait  une  forte 
saillie  et  n'est  séparée  du  dehors  que  par  une  paroi  très 
mince;  mais  quand  elle  se  contracte,  elle  ne  fait  pas  éclater 
cette  paroi,  elle  se  vide  en  exprimant  son  contenu 
dans  le  cytoplasma  ambiant,  et  c'est  ce  contenu  qui, 
circulant  dans  tout  le  cytoplasme,  se  rassemble  peu  à 
peu  dans  les  petites  vésicules  disséminées,   qui   sont   en 

quelque    sorte     la      menue 


Vc--:. 


Vc"*/ 


Fig.  102. 


.1.  H.  C.   états  successifs 

de  la  vésicule  pulsatile  "Vc. 

chez  Ania'ba  proteus 

(im.  Pénard). 


D 


7^ 

Amocha 
(Dactylosphœra)  (D.  polypodia) 

(im.  F.-E.  Schulze). 

A,  B.   C,   D,    phases    successives 

de  la  division  amitosique. 

"Vc,  Vésicule   pulsatile. 

au  pôle  correspondant.  Enfin 
divisions  directes. 


monnaie  de  la  grosse.  Pé- 
nard a  vu,  quand  la  systole 
n'était  pas  trop*  rapide,  la 
vésicule  disparaître  progres- 
sivement par  envahissement 

de  sa  cavité  par  le  cytoplasme  sous-jacent  et  a  pu 
dessiner  une  phase  de  ce  phénomène  (B  et  C).  Greeff 
assure  que,  chez  les  Amibes  terrestres,  qui  ont  une 
cuticule,  la  vésicule  se  vide  sous  la  cuticule  en  sorte 
que  son  contenu  s'épanche  sous  la  surface,  ce  qui 
est  une  bonne  condition  pour  la  fonction  respira- 
toire. S'il  en  était  ainsi,  la  vésicule  serait  un  organe 
non  excréteur  mais  respiratoire  et  circulatoire.  Mais 
les  observations  récentes  de  Butschli,  confirmées  par 
Hlochmann  [o4],  nous  ramènent  à  l'opinion  la  plus 
naturelle.  Ce  dernier  a  nettement  vu  chez  un  Amibe, 
la  vésicule    s'ouvrir  au   dehors  à   chaque  systole. 

(^  La  division  directe  a  été  observée  chez  Amœba 
(Daclylosplwra)  polypodia  par  F.-E.  Schulze,  dont  l'ob- 
servation est  devenue  classique  (fig.  102).  C'est  une  di- 
vision directe  typique.  Elle  dure  environ  dix  minutes. 
Son  existence  a  été  récemment  confirmée  chez  .4.  crys- 
talligera  (Gruber)  par  Schaudinn  [94].  Ce  même  au- 
teur [95]  a  observé  chez  une  autre  espèce,  A.  binucleata 
(Gruber),  une  division  intermédiaire  à  l'amitose  et  à  la 
mitose,  mais  tenant  davantage  de  cette  dernière.  C'est, 
en  somme,  une  mitose  mais  sans  centrosome,  ni  fu- 
seau, dans  laquelle  les  corps  chromatiques,  d'abord  ir- 
réguliers de  figure  et  de  position,  prennent  la  forme 
d'haltères  et  se  disposent  en  plaque  équatoriale,  puis 
se  coupent  en  deux  moitiés  dont  chacune  se  rend 
,   Moque  [93I  a  observé  des  mitoses  alternant  avec  des 


98  LES    RH1Z0P0DES 

nocives  (putréfaction,  évaporàtion  de  l'eau),  ou  pour  se  diviser.  Ici, 
renkystement  est  très  sommaire  :  l'Amibe  s'arrondit  et  reste  im- 
mobile sous  son  ectoplasme  devenu  plus  ferme  et  plus  résistant, 
mais  il  n'y  a  pas  de  véritable  kyste.  Sous  Fin  fl  u  en  ce  d'excitations 
modérées,  l'animal  ramollit  sa  surface,  étend  des  pseudopodes  et  re- 
prend sa  vie  active,  sans  avoir  rejeté  aucune  enveloppe;  et  on  ne  l'a 
jamais  vu  se  diviser  ni  pendant  ni  immédiatement  après  cette  pbase 
de  repos. 

Conjugaison.  —  Il  en  est  de  môme  pour  la  conjugaison.  Elle  n'a  été 
observée  que  très  rarement  et  ne  semble  pas  avoir  ici  la  signification 
importante  qu'on  lui  connaît  cbez  les  Infusoires  par  exemple  ('). 

Habitat.  —  Les  Amibes  habitent  la  mer,  l'eau  douce  ou  la  terre  humide. 
Les  terrestres  se  distinguent  par  une  texture  plus  ferme  de  leur  ecto- 
plasme et  peut-être  par  la  présence  d'une  cuticule.  Quelques-uns 
vivent  en  parasites  dans  le  corps  des  animaux.  A.  intestini  vulgaris 
se  trouve  dans  le  tube  digestif  de  l'Homme  où  il  paraît  d'ail- 
leurs ne  causer  aucun  dommage.  Amœba  coli  (Lôsch)  (fig.  103)  a 
été  trouvé  pullulant  dans  le  gros  intestin  atteint  d'inflammations 
ulcéreuses. 


Fig.  103. 


GENRES 


Amœba  (Auct.,  ertiend.  Bùtschli)  vient  d'être  décrit  comme 
type  morphologique  des  Gymnamœbiens  (Mer  et  eau  douce). 
A  côté  des  Amibes,    se  trouvent  quelques  autres  for- 
mes qui  vont  nous  montrer  la  différenciation  progressive    ,.Am^    a,co\ 

^  1       o  (lm.  Louckart). 


(!)  D'ordinaire,  quand  des  Amibes  se  rencontrent,  ils  se  séparent  sans  adhérer 
l'un  à  l'autre  aux  points  où  ils  sont  entrés  en  contact.  Parfois  cependant,  on 
les  a  vus  se  fusionner  deux  ensemble,  mais  aucun  phénomène  particulier  n'a 
suivi  cette  fusion;  il  se  pourrait  donc  qu'elle  n'ait  aucune  signification  sexuelle.  Cela 
est  d'autant  plus  admissible  que,  d'après  les  observations  de  Pénard  [yo],  la  conju- 
gaison ressemble  fort  à  une  lutte  dans  laquelle  l'individu  le  plus  gros  mange  le  plus 
petit  à  la  suite  d'une  fuite  et  d'une  résistance  énergique  de  celui-ci. 

Gheeff  a  décrit,  chez  une  forme  très  voisine  des  Amibes,  Pelomyxa,  une  évolution 
des  globules  développés  dans  les  corps  brillants  (fig.  93)  en  petites  masses  qui  sorti- 
raient du  corps  de  la  mère  et  se  transformeraient  en  jeunes  individus  semblables  à 
celle-ci.  Son  interprétation  est  repoussée  par  Bùtschli,  mais  confirmée  par  Korotnef  [so] 
et  par  Weldon  chez  la  même  Pelomyxa,  et  par  Pénard  [yo]  chez  un  vrai  Amibe, 
A.  Proteus.  Koiujtnef  [so]  a  vu  ces  corps  brillants  poursuivre  l'évolulion  sui- 
vante [tig.  108).  Le  corps  brillant,  d'abord  sphérique,  se  creuse  [A)  d'une  petite  cavité 
dans  laquelle  pénètre  le  cytoplasma  (mais  non  ses  alvéoles).  Cette  cavité  s'agrandit  de 
plus  en  plus,  à  la  manière  de  celle  d'une  gastrula  embolique,  et  finit  par  réduire  la 
partie  réfringente  à  une  capsule  pleine  de  cytoplasma.  Même,  l'orifice  se  ferme  et 
la  capsule  devient  une  vésicule  close,  à  paroi  épaisse  [11).  De  la  paroi  de  la  capsule  naît 
une  petite  saillie  [C :  t)  qui  s'avance  en  se  pédonculant  dans  la  cavité,  puis  se  détache 
et  forme  à  son  intérieur  un  globule  libre  [D  :  /),  qui  est  de  même  nature  que  la  paroi  et 
devient  le  corps  brillant  initial  de  la  spore.  A  côté,  se  forme  dans  le  cytoplasma  une  vési- 
cule pulsatile(Z>.-  Vc). Finalement,  la  coque  amincie  disparaît,  et  il  reste  un  globule  muni 


GYMNAMŒB1ENS 


99 


Protamœba. 
{P.  agilis) 


Fig.  105 


Gringa  (G.  filiformis)  (d'ap.  Frenzel). 


de    ces    organismes.    Au    bas    de    la  série     nous    trouvons   le    genre 

Protamœba  (Hâckel)  (fig.  104)  qui  se  distingue  par  l'absence         Fia,  104> 
de  noyau  et  de  vacuole  pulsatile.  L'absence  du  noyau,  si 
elle  est  réelle,  constitue  un  caractère  d'infériorité  impor- 
tant qui  fait  de  ce  genre  une  Monère  (Mer  et  eau  douce). 

Gloidium  (Sorokin)  est  un  Protamibe  pourvu  d'une  vésicule 
pulsatile.  Mais,  pas  plus  que  celui-ci,  il  n'a  de  noyau; 
c'est  donc  encore  une  Monère  (Eau  douce). 

Gringa  (Frenzel)  (fig.  105)  est  aussi  une  Monère  et  diffère     (d'aP-  Hâckel). 
fort  peu  du  précédent  (50  p..  Lagunes). 

Chsetoproteus  (Stein),  avec  son  corps  et 
ses  pseudopodes  hérissés  de  petits 
prolongements  spiniformes,  n'est  guère 
qu'une  espèce  du  genre  Amibe  (Eau  douce). 

Trichosphserium  (Schneider)  de  même  que 

Pachymyxa   (Gruber)    a    une    enveloppe   de   petites    épines    radiaires    de 
nature  indéterminée. 

Hyalodiscus  (Hertwig  et  Lesser)  ne  diffère  (TAmœba  en  rien  d'essentiel. 
On  l'en  a  séparé  pour 
les  formes  qui,  comme  F'£-  1im; 

A.     guttula     (aujour- 
d'hui Hyalodiscus)])ro- 
gressent  par  un 
unique   pseu- 
dopode ayant 
toute  la  largeur 
du  corps,  en  sorte  que  l'a- 
nimal semble  ramper  sans 
pseudopodes    (V.    p.  93) 
(Eau  douce).  De  même, 

Dactylosphserium  ou  Dactylospheera  (Hertwig  et  Lesser)  (fig.  106,  107)  a  été 

d'un  corps  brillant  et  d'une  vésicule  pulsatile  qui  est  le  point  de  départ  d'un  petit 

Amibe  [E]  qui  n'aura  plus  qu'à  grandir.  L'évolution  du  noyau 
n'a  pas  été  suivie.  Pénard  n'a  pas  vu  la  formation  des 
spores,  mais  il  les  a  trouvées  mûres  dans  l'organisme 
maternel  réduit  à  elles  et  les  a  vues  éclore.  Il  semble  donc 
permis  d'admettre  que  certains  Amibes  se  reproduisent 
par  des  spores  formées  dans  ces  corps  réfringents  issus 
eux-mêmes  du  noyau.  Mais  nos  connaissances  manquent 
de  précision  sur  ces  points. 

Enfin,  Carter  et  Wallisch  ont  décrit  chez  A.  radiosa  une 
vraie  reproduction  sexuelle.  Ils  auraient  vu  des  œufs  et  des 

Évolution  des  corps  brillants    spermatozoïdes  dans  des  vésicules  spéciales  issues  du  noyau. 
(im.  Korotnef).  Ces  éléments  se  répandraient  dans  le  cytoplasme  et  produi- 

Voir  dans  le  texte  l'explication    raient  de  jeunes  Amibes.  Mais  il  semble  bien  qu'il  n'y  a  là 
des  lettres.  qu'une  fausse  interprétation  de  noyaux  multiples,  peut-être 

de  parasites,  ou  même,  d'après  Rhumbler  [95],  de  petites  pelotes  de  matières  fécales. 


Dactylosphserium 

(D.  radiosum) 
(d'ap.  Dujardin). 


Dacty  losph  sera 

[D.  polypodia) 

(d'ap.  M.  Schultze). 


Fig.    108. 


100 


LES    RIIIZOPODES 


Fig.  109. 


séparé  du  genre  Amibe  simplement  à  cause  de  ses  pseudopodes  digiti 

formes.  Nous  en  avons  parlé  (p.  97,  note)  sous  le 

nom  à'A.polypodia.  Ilpeutparfoisrentrer  seslongs 

pseudopodes  digitiformes  peu  mojjiles  et  en  former 

d'autres,    courts,    obtus,    très    vifs,    au     moyen 

desquels    il    se    déplace  rapidement.    Cela  suffît 

à  prouver  le  peu  de  valeur  de  la  forme  des  pseu- 
dopodes comme  caractère  générique  (Eau  douce). 
Chromatella  (Frenzel)  (fig.  109)  diffère  du  précédent 

par  ses  pseudopodes  servant  au  toucher  et  à  la 

préhension    des    aliments,    mais    pas    à  la  loco- 
motion. Il  a  une  vésicule  pulsatile  mais  pas  de  noyau  (5  à  6  jx..  Lagunes) 
Stylamœba  (Frenzel)  (fig.  110)  en  diffère 

par  la  possession  d'un  pédoncule;  il 

a  un  noyau  (visible  seulement  par 

les  réactifs)  et  pas  de  vésicule  (110  \l. 


Chromatella  [C.  argentine/,} 
(d'ap.  Frenzel). 


Fig.  111. 


Fig.  110. 


Lagunes). 


Eikenîa  (E,  rotninla) 
(d'ap.  Frenzel). 


Fig.  112. 


Stylamœba 

[S.   sessilis) 

(d'ap.  Frenzel). 


Saltonella  (Frenzel)  a  une  forme  poly- 
gonale, un  noyau,  pas  de  vésicule 
et,  en  place  de  pseudopodes,  aux 
angles  du  polygone  un  petit  bouton 
hyalin.  On  ne  comprend  guère  com- 
ment, si  mal  armé  pour  la  locomo- 
tion, il  peut  se  déplacer  comme  il  le 
fait,  par  petits  sauts  d'une  largeur 
égale  à  son  diamètre  (12  [*.  Lagunes). 

Eikenia  (Frenzel)  (fig.  111),  bien  qu'à 
peu  près  semblable,  ne  se  déplace 
qu'en  rampant  (16  cà  20  \j..  Lagunes). 

Plakopus  (F.-E.  Schulze)  n'est  aussi  qu'un  Amibe  à 
pseudopodes  membraniformes  (Eau  douce). 

Pelomyxa  (Greeff)  (fig.  112)  est  un  très  gros  Amibe, 
muni  de  courts  pseudopodes  obtus,  privé  (à  ce  qu'il 
semble)  de  vésicule  pulsatile  et  pourvu  d'un  très  grand 
nombre  de  noyaux.  Il  est  caractérisé  par  la  posses- 
sion d'un  grand  nombre  de  corps  brillants  très  évidents 
(2mm.  Eau  douce)  ('). 

Amphizonella  (Greeff)  (fig.  113)  est  remarquable  par  la 
présence  d'une  enveloppe  gélatineuse  relativement 
épaisse  que  traversent  les  courts  pseudopodes  digiti- 
formes hyalins.  Par  ce  caractère  il  se  rapproche  des 
Thécamœbiens  (Eau  douce  et  terre  humide). 

Amphizonella  [A.viola- 
cea)  (d'ap.  Greeff). 
[l]  Nous    avons   exposé    plus    haut   (p.    98)    les    discussions 
relatives  à  la  signification  de  ces  corpuscules  et  à  leur  rôle  dans  la  reproduction. 


Pelom yxa  (P .palustris) 
(im.  Greeff). 


THECAMŒB1ENS 


101 


Podostoma  (Clarapède  et  Lachmann  (fig.  1 14)  est  remarquable  à  un  autre  titre. 
C'est  comme  un  Dactylosphserium  qui,  outre  ses     ^  Fi„.  m 

pseudopodes  ordinaires  (p),  en  aurait  un  ou  quel- 
ques-uns (p)  terminés  par  un  prolongement  long 
et  mince,  très  mobile,  rétractile,  glutineux,  ser- 
vant à  capturer  les  proies  (Eau  douce).  Enfin 

Arcuothrix  (Hallez)  (fig.  115)  montre  une  différenciation 
encore  plus  avancée.  Il  a  un  seul  pseudopode  d'Amibe  ordi- 
naire et  ce  pseudopode,  situé  en  avant  dans  la  progres- 
sion, a  une  réelle  individualité  en  ce  sens  qu'il  est  tou- 
jours présent  ou,  quand  par  hasard  il  rentre  dans  le 
corps,  se  reforme  à  la  même  place  et  pareil  à  lui-même. 
A  la  partie  postérieure  se  trouvent  deux  très  longs  et  très 
fins  filaments  pseudopodiques,  bifides  au  bout 
et  parsemés  de  petits  renflements.  Ces  fila- 
ments sont  glutineux  et  servent  à  retenir  les 
proies.  On  ne  les  a  pas  vus  rentrer  à  l'intérieur 
du   corps  (20  à  24  ;j..  Dans  les  cultures  d'Ascaris 
m ega locephala  ( ' ) . 


Podostoma 

(P.  filigerum) 

(im.    Clarapède  et 

Lachmann). 


2e  Ordre 


Arcuothrix 
{A.  Balbianii)  (im.  Hallez). 


Fig.  116. 


m^K 


^0 


THÉCAMOEBIENS.         THECAMQEBIDA 

[Amœbiens  TestacésJ 

type  morphologique 

(FIG.    116) 

Ce  type  peut  se  définir  en  trois  mots  :  c'est  un  Amibe  muni  d'une 
capsule. 

Le  corps  mou  de  l'animal  ne  diffère  de  celui  du  type  morphologique 

précédent  qu'en  deux  points  :  1°  étant  suffisam- 
ment protégé  par  la  capsule,  il  n'a  pas  besoin 
de  différencier  à  sa  surface  une  couche  pro- 
tectrice, aussi  ne  montre-t-il  pas  d'ectoplasme; 
2°  dans  tous  les  points  où  il  est  en  contact  avec 
la  capsule,  il  ne  peut  ni  émettre  des  pseudo- 
podes ni  capturer  d'aliments,  aussi  ces  deux 
N  fonctions  se  limitent-elles  à  la  région  qui  est  en 
face  de  l'ouverture  de  la  capsule  .Cette  capsule  (c.) 
est  une  mince  enveloppe  formée  de  chitine  ou 
d'une  substance  analogue,  sécrétée  par  la  sur- 
(Type  morphologique)  (Sch.).  face  du  cytoplasme.  Elle  est  continue  en  ce  sens 
c  capsule:  n.,  noyau;  vc.,vési-    qu'elle  n'a  pas  de  pores  microscopiques,  et  est 

cule  pulsatue.  •         1»  •  -i       1 

munie  d  une   simple  large   ouverture   appelée 
bouche,  par  où   sort  une  partie  du  corps   qui  émet  des  pseudopodes. 


-»-i._ 


4  p* 

HP 


Thécamoebien 


(x)  Mycetomyxa  (Zacharias)  (fig.  118)  nous  parait  devoir  prendre  place  ici.  Il  se  compose  d'une 


102 


LES    HHIZOPODES 


Fis.  117. 


L'animal  rampe  sur  la  bouche  de  sa  capsule.  Il  peut,  à  l'occasion,  se 
retirer  complètement  à  son  intérieur.  11  arrive  aussi  quelquefois,  mais 
très  exceptionnellement,  qu'il  peut  en  sortir  (*).  Il  ne  lui  est  donc  uni 
par  aucun  lien  organique.  Mais  normale- 
ment il  ne  la  quitte  point.  Elle  s'accroît 
avec  lui  par  intussusception  et  il  la  con- 
serve jusqu'à  la  mort.  Pour  se  reproduire 
il  se  retire  à  l'intérieur,  se  divise  et  l'un 
des  individus  filles  garde  l'ancienne  cap- 
sule, tandis  que  l'autre  en  sort  et  s'en 
sécrète  une  nouvelle. 

GENRES 

Cochliopodium  (Hertwig  et  Lesser)  (fig.  117)  A  B 

est  une  des  formes  les  plus  simples.  Son  Cochliopodium  (Sch.). 

COrpS    a    la    forme    d'une    marmite.     Il     est    A,  l'animal  étendu;  B,  le  même  rétracté; 

revêtu  d'une  cuticule  si  mince  et  si  souple  c''  coci"llle- 

qu'elle  participe  à  ses  déformations  et  se  voit  difficilement.  A  la  bouche, 
qui  est  très  large,  cette  cuticule  se  prolonge  un  peu  sur  la  base  des 
pseudopodes.  Ceux-ci  sont  modérément  longs,  étroits,  à  peine  ramifiés, 
quelque  peu  anastomosables  à  leur  base  (Eau  douce)  (*). 


Fig.  118. 


cellule  fusiforme  émettant  par  chacune  de  ses  extrémités  un  prolongement  pseudopo- 
dique  ramifié  un  peu  rigide.  Certaines  rami- 
fications de  ces  prolongements  se  terminent 
par  un  ou  plusieurs  petits  appareils  formés, 
selon  toute  apparence,  de  filaments  entor- 
tillés terminés  par  une  sphérule  verte  qui 
n'est  rien  autre  chose  qu'une  colonie  fille  de 
Pandorina  morum.  Ces  sphérules  sont  en 
partie  décolorées  et  représentent  évidem- 
ment des  proies  capturées  et  déjà  attaquées. 
Mais  la  nature  des  appareils  terminaux  est 
impossible  à  déterminer  d'une  manière  tout 
à  fait  certaine  et  il  reste  possible  qu'ils 
soient  formés  de  petits  segments  fusiformes 
placés  bout  à  bout.  Dans  la  •  cellule  cen- 
trale, est  une  vésicule,  mais  qu'on  n'a  pas 
vu  se  contracter,  et  l'on  n'a  pas  pu  distinguer 
un  noyau.  Ce  serait  donc  une  Monère. 

Cet  être  singulier  appartient  évidemment 
aux  Rhizopodes,  mais  a  quelques  traits  frappants  de  ressemblance  avec  certains  Mycé- 
tozoaires  ou  Champignons  inférieurs  tel  que  Rhizidium   ou  Spirophora  (26  p..  Eau 
douce,  lac  de  Pion). 

(!)  Rhumbler  [oi]  a  observé  le  fait  chez  Arcella,  lorsque  l'eau  est  trop  chargée  de 
Bactéries. 

(2)  La  cuticule  est  d'aspect  chitineux,  mais  formée  d'une  substance  différente  de  la 
chitine  et  plus  résistante  aux  réactifs.  Elle  est  ornée  de  ponctuations  orientées  sui- 
vant deux  systèmes  de  lignes  presque  rectangulaires.  Il  y  a  un  seul  noyau,  deux  ou 
plusieurs  vésicules  pulsatiles. 


Mycetumyxa 
{M.  Zopfii)  (d'ap.  Zacharias). 


TIIECAM0EB1ENS 


103 


Ancellà  (Ehrenberg)  (fîg.  119  à  121  et  124  à  126)  possède  une  cuticule  plus 
épaisse,  très  visible,  véritable  capsule  ou  coquille  (c.)  qui  a  la  forme 
d'un  verre  de  montre  très  profond  dont  l'ouverture  serait  rétrécie  par  un 
diaphragme  plan  percé  d'un  trou  central.  Le  corps  ne  la  remplit  pas 


Fig.  120. 


Fis-  119 


Fig.  121. 


Arcella 


Arcella 


[A.  vulgaris)  (Sch.).  (.1.  vulgaris)  Vu  de  dessus  (Seh.). 


Arcella  . 
Coupe  (Sch. 


toute  entière  et  lui  est  rattaché  seulement  par  quelques  brides  entre 
lesquelles  sont  des  espaces  courbes  servant  de  chambres  incubatrices. 
La  partie  qui  confine  à  l'ouverture  déborde  parla  au  dehors  et  émet 
quelques  rares  et  gros  pseudopodes  digitiformes  (psdp.).  Dans  le  corps, 
on  remarque  de  nombreuses  vésicules  pulsaliles  (Vc.)  et  de  nombreux 
(4  à  32)  noyaux  (N.).  Les  uns  et  les  autres  sont  disposés  en  cercle  non  loin 
du  bord  de  la  capsule,  mais  ceux-ci  sont  assez  profonds,  tandis  que 
celles-là  sont  très  superficielles.  Gruber  [92]  a  vu  les  noyaux  se  multi- 
plier par  mitose  sans  disparition  de  la  membrane.  Il  y  a,  en  outre,  de 
nombreuses  et  grosses  vacuoles  à  gaz  servant  de  flotteur  à  l'animal, 
qui  semble  pouvoir  les  former  et  les  résorber  selon  qu'il  veut  flotter  ou 
s'enfoncer. 

La  coquille  est  formée  d'une  mince  couche  anhiste  interne  et  d'une 
couche  externe  de  petits  prismes  hexagonaux  disposés  côte  à  côte  radiai- 
rement  et  soudés  par  une  mince  couche  de  sub- 
stance agglutinante.  Pour  grossir ,  l'animal  fait 
éclater  sa  coquille,  la  disjoint  en  quelques  places 
et  la  répare  sous  ses  nouvelles  dimensions  (Eau 
douce)  ('). 

Pseudochlamys  (Claparède  et  Lachmann)  (fig.  122)  s'en 
distingue  par  un  diaphragme  péribuccal  purement 
membraneux. 

Pyxidula  (Ehrenberg)  en  diffère  par  sa  surface  hérissée 
de  minimes  pointes.  L'un  et  l'autre  diffèrent  à  peine 
du  précédent,  et  Butschli  se  demande  s'ils  ne  repré- 
senteraient pas  des    formes    jeunes    du    genre   Arcella  (Eau  douce) 


Fig.  122. 


A 


B 


Pseudochlamys 
(P.  patella) 
(im.  F.-E.  Schulze). 


(J)  L'animal  se  reproduit  par  division  :  une  parlie  du  corps  sorl  de  la  coquille  et 
se  sécrète  une  coquille  nouvelle,   formant  ainsi  une  nouvelle  Arcelle  jeune,  collée 


104 


LES    RH1ZOPODES 


Hyalosphenia  (Stein)  (fig.  123)   en  diffère  par  sa    coquille  anhiste  et  sa 
forme  allongée  suivant  l'axe  et  fortement  aplatie  parallè- 

°  J  1  Fig.  123. 

lement  à  ce  même  axe  (Eau  douce). 
DifUugia  (Leclerc)  (fig.  127, 128, 130, 133,  134)  a  une  capsule  en 
forme  de  bouteille  sans  col.  Le  corps,  qui  est  loin  de  la  rem- 
plir, émet  par  l'orifice  un  petit  nombre  de  longs  pseudopodes 
digitiformes.  Cette  capsule  n'est  pas,  comme  chez  les  Ar- 
celles,  formée  uniquement  de  substance  sécrétée.  Elle  est, 
pour  la  majeure  partie,  composée  de  particules  étrangères, 
fragments  de  quartz,  carapaces  de  Diatomées,  etc.  Mais, 
dans  chaque  individu,  elle  est  assez  uniforme  :  si  elle  est  for- 
mée de  carapaces  de  Diatomées,  elle  ne  contient  que  cela;  (im.F.-E.Schulze). 
si  elle  est  bâtie  de  grains  de  sable,  ceux-ci  sont  triés  de  taille 
et  de  forme  assez  homogènes.  Ces  particules  ne  sont  pas  agglutinées  du 


llyalosplienia 
(H.   lata) 


Fig.  124. 


Fig.  125. 
S 


W^ 


0       â 


Ô>- 


V 


Arcella.   Conjugaison 
(Sch.). 


9 

Arcella.  Reproduction 

(Sch.). 


bouche  à  bouche  à  l'ancienne.  Puis  les  deux  individus  se  séparent.  C'est  donc  plutôt 
une  sorte  de  bourgeonnement  qu'une  division. 

On  a  observé  (lig.  124)  une  conjugaison  de  deux  individus,  parfois  trois,  quatre  ou 

cinq,  qui  se  soudent  bouche  à  bouche 
et  échangent  des  courants  protoplas- 
miques.  Mais,  comme  on  n'a  vu  ni  les 
noyaux  y  participer,  ni  la  division  ou 
p  quelque  autre  reproduction  se  produire 

à  la  suite,  on  n'est  pas  sur  que  ce  soit 
$  là  un  acte  sexuel. 

La   reproduction    par     bourgeons    a 

été  nettement  constatée  (fig.  125).  On 

voit  de    petites    masses  (jusqu'à    neuf) 

de    protoplasma   logées    dans  le  cyto- 

plasma   de  l'animal  mère.  Ces   petites 

masses  (g)  se  munissent  d'un  noyau  et 

d'une  vacuole,  se  détachent,  cheminent 

dans  le  cytoplasme,  sortent  de  la  coquille   par   la   bouche,  s'éloignent  de  la  mère 

et  se  munissent  d'une  coquille.  Malheureusement  on  ne  sait  pas  comment  se  for- 

•.  ment  le  noyau  et  la  vacuole  du  bourgeon. 

Pknard  [90]  aurait  vu  toute  la  masse  de  la  mère  se  transformer  en  sortes  de 
spores  que  l'on  trouve,  au  nombre  d'une  douzaine,  munies  cha- 
cune d'un  noyau  et  d'une  vacuole,  attachées  au  fond  de  la  co- 
quille vide  et  fermée  à  l'orifice  par  un  feutrage  de  détritus. 

Busk  [78]  a  décrit  une  formation  de  petites  masses  nucléées 
ifig.  126)  qui  se  segmentent,  formant  une  sorte  de  morula  et 
finalement  se  désagrègent  en  fines  particules  dont  il  n'a  pu 
suivre  l'évolution. 

Les  mitoses  observées  par  Gruber  [92]  dans  les  noyaux 
maternels  semblent  se  produire  pour  une  multiplication  en 
vue  de  la  formation  de  ces   spores  ou  bourgeons. 

L'enkystement  a   été   observé.  Le  corps    se    contracte,   se 

ramasse   en  boule  et  se  fixe  sous  la  bouche  de  la  coquille, 

protégé  en  outre  par  nue  membrane  kystique   mince,  de  nouvelle  formation.  Quant 

à  une  reproduction  sexuelle  affirmée  ici  aussi  par  Greeff,  elle  n'est  pas  mieux  établie 

ici  que  chez  les  Amibes  (V.  p.  97). 


-a.  : 


y 


Arcella.  Reproduction 

(Sch.). 


THECAMŒMENS 


105 


Fig.  127. 


dehors.  Elles  ont  été  incorporées  comme  des  aliments,  rejetées  à  la 
surface  et  maintenues  là,  agglutinées  par 
une  minime  quantité  de  sécrétion.  Même 
certains  globules  formés  de  toutes  pièces 
à  titre  à'ex-creta  entrent  dans  sa  composi- 
tion au  même   titre    que 


ces  particules  étrangè- 
res. Dans  le  corps,  on 
trouve  un  nombre  de 
noyaux  qui  varie  depuis 
quelques-uns  jusqu'à  250 
(Blanc  [92]).  11  y  a  aussi 
des  vacuoles  contractiles 
en  nombre  très  varia- 
ble ('). 
Quadrilla  (F.-E.  Schulze) 
(fig.   129)  est  tout  à  fait 


Fia;.   128. 


rfiïc :■■■■ 


j* 


Difflugia  (Sch.). 


Difflugia. 
Coupe  longitudinale  (Sch.). 


%^r*l 


Quadrilla  {Q.    symmetrica) 
(im.  F.-E.  Schulze). 


comparable  au  type  précédent  et  s'en  dis- 
tingue principalement  par  sa  coquille  plus 
renflée  et  formée  de  plaquettes  siliceuses 
carrées,  transparentes  (Eau  douce). 


(J)  Le  corps  est  souvent  bourré  de  grains  de  chlo- 
rophylle (fig.  ISO)  contenant  chacun  un  grain  d'ami- 
don;  on  y  trouve  aussi  quelques  Micrococcus  verts. 
Cela  donne  à  ces  individus  une  teinte  verte  très  accen- 
tuée.   Ces  grains   verts  pourraient  être   des    aliments, 
des  parasites  ou  des  commensaux.  C'est  cette  dernière 
interprétation  qui  est  la  plus  probable,  car  :   1°  ils  sont 
inaltérés;   2°  ils  paraissent,  d'après  Pénahd  [92],  logés 
exclusivement  dans  l'ectoplasme,  ce  qui  n'arrive  jamais 
aux  aliments   et  s'explique  aisément  chez  des  organis- 
mes vivants  doués  d'un  tactisme  positif  pour  la  lumière; 
3o  enfin,  les   individus  qui  en   possèdent  supportent  si 
bien  le  jeune  qu'on    a   émis  l'idée  exagérée  qu'ils  pouvaient  se    passer   d'aliments. 

Les  Difflugies  se  reproduisent  par  division,  à  la  manière  des  Arcelles.  L'un  des 
deux  produits  garde  la  coquille  ancienne  et  l'autre  doit  s'en  fabriquer  une  ;  mais  on 
a  constaté  qu'avant  ce  moment  le  protoplasma  se  bourre  de  particules  destinées  à 
former  la  coquille  nouvelle. 

On  a  fréquemment  observé  (fig.  133)  la  conjugaison,   même  à  plusieurs  comme 


Fig.  13U. 

Grains  de  chlorophylle 

avec   amidon    au   centre 

(im.  Pt-nard). 


106 


LES    RHIZOPODES 


Fig.  131. 


Nebela  (Leidy)  diffère  du  précédent  par  sa  coquille  fortement  comprimée, 
piriforme  de  profil,  à  bouche  bilabiée  formée  de  plaquettes  siliceuses, 
arrondies  ou  irrégulières,  fixées  sur  une  membrane  de  nature  également 
siliceuse  (Eau  douce)  ('). 

Heleopera  (Leidy)  s'en  distingue  par  sa  coquille  piriforme,  à  peu  près  lisse 
vers  le  haut,  garnie  au  bas  de  grains  de  sable  (Eau  douce). 

Lecquereusia  (Schlumberger)  (fig.131)  peut  être  considéré 
comme  un  Difflugia  dont  la  capsule,  toute  garnie  de 
grains  de  sable,  aurait  déjeté  sa  bouche  sur  le  côté  et 
fait,  en  s1  accroissant,  un  demi-tour  de  spire  (Eau  douce). 

Est-ce  bien  ici  qu'il  convient  de  placer  les  deux 
genres  ci-dessous  qui  sont  insuffisamment  étudiés  ? 
Le  premier  est 

Petalopus  (Claparède  et  Lachmann)  (fig.  132)  qui  a, 
comme  tous  les  précédents,  ses  pseudopodes  limités 
à  une  partie  du  corps,  sans  que  cela  s'explique  par 
la  présence  d'une  capsule.  Mais  l'absence  de  capsule 
est  mise  en  doute  par  Bûtschli.  Elle  pourrait  exister 
et  être  si  mince  qu'elle  aurait  passé  inaperçue,  et 
l'unique  espèce  du  genre  n'a  jamais  été  revue  depuis 
sa  découverte  (Eau  douce)  (*).  Le  second  est 

Arcellina  (du  Plessis)  dont  la  capsule,  sphérique  ou 
ovoïde,  chitineuse,  serait  percée  de  fins  pores  s'ou- 
vrant  au  dehors  sur  de  petites  tubérosités.  L'animal 
est  polvnucléé  et  possède  des  corps  brillants  (Eau  douce). 

Petalopus 


Lecquereusia 

(£.  spira  lis) 

(im.  Wallich). 

Fig.   132. 


chez  les  Arcelles,  et  Javorovsky  [92]  a  vu  pendant  ce  temps  les    ^'  Dlfflupens)  (d'ap. 

noyaux    se    multiplier,   s'entourer   chacun    d'un    peu   de    proto-         Claparede   et 

,  ,  ,  ..  L  A  Lachmann). 

plasma    et   se   transiormer    en    zoospores.  ' 

H.  Blanc  [92]  a  vu  les  noyaux  s'isoler   avec   une  portion  du  cytoplasma   et   se 
transformer  en  spores 

Fig.  133. 


Fig.    134. 


sj-i 


Difflugia 
Conjugaison  (im.  Pénard). 


(fig.  134)  qui  sortiraient 
par  la  bouche  pour 
devenir  de  petites  Dif- 
flugies. 

L'animal  peut  s'en- 
kyster sous  une  mem- 
brane de  nouvelle  for- 
mation protégée  en 
outre  par  la  coquille 
bouchée  à  l'orifice  par 
des  détritus  (fig.  134). 

On  l'a  vu  aussi  abandonner  sa  coquille  par  une 
sorte  de  mue. 

(!)  11  y  a  peut-être  exagération  à  élever  au  rang 
de  genre  cette  forme  que  d'autres  auteurs  consi- 
dèrent comme  une  simple  espèce  de  Difflugia  ou  de 
Quadrilla. 

(2)  Pseudopodes   aplatis   au    bout;    noyau  et  vésicule  pulsatile  inconnus 


0 

9 

0 

Q 


:b 

elfe  ^"i/  A 


Difflugia 

Sporulation  (d'ap.  Blanc). 


FORAMINIFERES 


107 


4e  Sous-Classe 
FORAMINIFÈRES.  —  FORAMINIFERIM 

[Fobaminifera  (d'Orbigny,  emend.)] 

Les  Foraminifères  se  distinguent  des  Amœbiens,  auxquels  on  les 
réunit  souvent,  par  un  caractère  capital  :  ils  ont  toujours  des  pseudo- 
podes fins,  ramifiés  et  anastomosantes,  en  un  mot  réticulés,  formant,  en 
dehors  du  corps  proprement  dit  de  l'animal,  un  riche  réseau  de  forme 
irrégulière  (fig.  135).  Ils  sont,  en  outre,  toujours  pourvus  d'une  capsule 
qui,  ici,  est  si  généralement  encroûtée  de  substances  minérales  dures 
(calcaire,  silice)  qu'elle  mérite  bien  le  nom  de  coquille  qu'on  lui  donne 
habituellement. 

On  divise  les  Foraminifères  en  deux  ordres  : 

Im perforés,  à  coquilles  dépourvues  de  pores; 

Perforés,  à  coquille  percée,  en  outre  de  la  bouche,  de  fins  pores 
par  où  sortent  des  pseudopodes  ('). 


Fig.   135. 


\        t    I 


1er  Ordre 

IMPERFORÉS.   -  MPERFORIDA 

[Imperforata  (Carpenter)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG-    135) 

L'être  est  essentiellement  constitué  par  un  corps  de  Rhizopode  réticulé 
renfermé  dans  une  coquille.  Cette  coquille, 
dont  la  forme  dérive  de  la  sphère,  est  con- 
tinue, percée  seulement  à  la  partie  supérieure 
d'une  assez  large  ouverture,  la  bouche.  Elle 
est  constituée  par  du  carbonate  calcaire  uni  pr 
à  une  minime  quantité  d'un  substratum  chi- 
tineux  qui  sert  de  ciment  aux  molécules 
inorganiques.  Le  corps  protoplasmique  ren- 
fermé dans  cette  capsule  n'offre  rien  de  bien 
particulier.  Il  ne  montre  pas  de  différencia- 
tion en  ectoplasme  etendoplasme.  Il  possède 
un  noyau  (N.)  et  probablement  une  vésicule 
pulsatile(Fc.).On  y  trouve,  à  titre  de  résidus 
alimentaires,  des  carapaces  de  Diatomées  et 
autres  particules  du  même  genre  (pr.).  Quand 
l'animal  est  au  repos,  il  est  entièrement  ren- 
fermé dans  sa  coquille.  Mais  quand  il  est  en 


; 


\tf 


■  VK  •â  ■  / 


Foraminifcrc 
(Tyfie  morphologique)  (Sch.) 


Sf.,  noyau;  pr.,  proie; 
Te,  vésicule  pulsatile. 


I1)  La  question  du  dimorphisrne  des  Foraminifères  sera  traitée  à  l'occasion   des 


108  LES    RIIIZOPODF.S 

état  d'activité,  principalement  pour  la  recherche  de  la  nourriture,  il 
s'épanche  au  dehors  et,  en  quelque  sorte,  déborde  de  sa  coquille.  Cette 
masse  protoplasmique  extérieure  forme  une  sorte  de  bouchon  irrégulier 
et  c'est  de  lui,  uniquement,  que  partent  les  pseudopodes.  Ceux-ci  sont 
larges  à  la  base  mais,  en  se  ramifiant,  deviennent  rapidement  plus  fins. 
Ils  s'anastomosent  entre  eux  en  un  vaste  réseau  extrêmement  irrégulier. 
Ce  réseau  de  prolongements  toujours  en  mouvement  sert  à  la  reptation 
et  à  la  capture  des  aliments  qui  sont  englobés  par  eux  et  entraînés  dans  le 
corps  ou  digérés  sur  place.  Le  long  des  pseudopodes,  même  les  plus  fins, 
on  observe  le  curieux  spectacle  de  la  circulation  du  protoplasme  rendue 
manifeste  par  le  mouvement  des  granulations  que  l'on  voit  rouler,  en 
direction  centrifuge  le  long  d'un  bord,  et  en  sens  opposé  le  long  de 
l'autre,  courir  ici  vite,  là  plus  lentement,  hésitant  un  instant  aux  anas- 
tomoses avant  de  se  décider  à  suivre  l'une  ou  l'autre  des  deux  voies  qui 
lui  sont  offertes. 

L'animal  se  reproduit  principalement  par  division  (V.  p.  120,  la 
reproduction  des  Miliolides).  Pour  cela,  il  se  retire  dans  sa  coquille  et 
divise  son  corps  protoplasmique,  soit  longitudinalement,  soit  transver- 
salement; l'une  des  deux  moitiés  reste  dans  la  coquille  ancienne  où  elle 
continue  agrandir  à  l'aise,  tandis  que  l'autre  en  sort  et  se  sécrète  une 
coquille  nouvelle  ('). 

La  coquille  que  nous  avons  attribuée  à  notre  type  morphologique 
est  la  plus  simple  comme  forme  et  la  plus  caractéristique  comme  com- 
position. Mais  il  faut  savoir  que  cet  organe  est  extrêmement  varié  chez 
les  Foraminifères  et  que  ses  variations  constituent  le  principal  critérium 
dans  la  distinction  des  groupes  grands  et  petits. 

Nous  distinguerons  trois  sous-ordres  dans  l'ordre  des  Imperforés  : 

Gromides,  à  coquille  continue,  chitineuse; 

Miliolides,  à  coquille  continue,  calcaire;  et 

Arénacés,  à  coquille  discontinue,  formée  de  grains  de  sable. 

A  propos  de  chacun  d'eux,  nous  exposerons  l'importante  question  de 
l'accroissement  de  la  coquille,  qui  diffère  selon  sa  constitution  physique 
et  chimique. 


Miliolides  et  des  Perforés  au  sujet  desquels  elle  se  pose  le  plus  nettement  (V.  p.  118). 

(!)  La  coquille,  par  son  opacité,  oppose  de  sérieuses  difficultés  à  l'étude  de  l'orga- 
nisation intérieure.  On  peut  la  dissoudre  par  les  réactifs,  mais  l'animal  ne  peut  plus 
être  observé  vivant.  La  présence  du  noyau  peut  être  aisément  constatée  après  la 
mort.  On  s'est  assuré  ainsi  qu'il  y  en  avait  toujours  au  moins  un  et  souvent  plusieurs, 
ou  même  un  grand  nombre.  Quant  à  la  vésicule  pulsatile,  on  n'a  pu  s'assurer  de  sa 
présence  que  chez  les  formes  à  coquille  mince  et  transparenle,  mais  pour  les  autres, 
on  reste  dans  l'ignorance  à  son  sujet.  Chez  les  premières,  on  a  souvent  constaté  l'exis- 
tence de  plusieurs  vésicules,  mais  chez  les  formes  à  coquille  opaque  on  ne  sait  rien 
de  leur  existence. 

La  division  du  noyau  est,  ici  encore,  fort  embarrassante  à  définir.  La  plupart  des 
observations  anciennes  signalent  une  simple  division  directe.  Dans  certains  cas,  on 


IMPERFORES    :    GROM1DES 


109 


Fi"-.  136. 


/ 


1er  Sous-Ordre 

GROMIDES.  —  GROMIDJE 

[Gromidea    (Claparède   et    Lachmann)] 

TYPE  MORPHOLOGIQUE 

(FIG-  136) 

Ce  type  ne  diffère  de  celui  que  nous  avons  esquissé  pour  l'en 
semble  des  Imperforés  en  rien  de  ce  qui  con- 
cerne la  forme  de  la  coquille  ou  la  constitu- 
tion du  corps.  Nous  le  caractériserons  d'un 
mot  en  disant  que  sa  coquille  est  mince, 
formée  d'une  membrane  chitineuse  continue, 
douée  d'une  certaine  souplesse,  et  toujours  P**- 
monothalame,  c'est-à-dire  à  une  seule  loge. 

Son  accroissement  se  fait,  comme  chez 
Arcella  et  autres  analogues,  par  intussus- 
ception,  et  doit  être  compris  de  la  manière 
suivante.  Etant  un  peu  élastique  elle  se  laisse 
distendre,  ce  qui  entraîne  un  écartement  de 
ses  molécules  constituantes.  Entre  les  molé- 
cules ainsi  écartées,  de  nouvelles  molécules 
peuvent  se  déposer  par  précipitation  au  sein 
du  liquide  qui  les  baigne.  Lorsqu'elles  sont 
formées,  elles  remplissent  les  vicies  produits 
par  la  distension.  Dès  lors  il  n'y  a  plus  distension  et  la  coquille  accrue 


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GROMIDm 

(Type    morphologique)    (Sch.) 


aurait  une  division  indirecte  plus  ou  moins  réduite.  Puis,  brusquement,  dans  un  type 
étudié  à  fond  avec  les  ressources  de  la  technique  moderne,  on  découvre  une  mitose 
typique.  En  sorte  que  l'on  se  demande  si  les  autres  genres,  étudiés  de  la  même  manière, 
ne  fourniraient  pas  des  faits  analogues.  Mais  néanmoins  on  hésite  à  généraliser.  Ici 
c'est  Ghevjakof  [88]  qui  a  découvert  cette  mitose  chez  Euglypha.  Le  noyau  au  repos 
comprend  une  membrane,  un  nucléole  et  un  réseau  chromatique.  Le  réseau  s'épaissit, 
puis  se  coupe  et  l'on  observe  successivement  les  phases  classiques  de  spirème, 
de  peloton  lâche,  de  peloton  segmenté,  l'orientation  des  chromosomes,  la  division 
longitudinale  et  la  disparition  progressive  du  nucléole.  A  ce  moment,  se  mon- 
trent deux  centrosomes,  venus  on  ne  sait  d'où,  aux  deux  pôles  du  noyau,  avec 
leurs  asters;  les  anses  jumelles  se  séparent,  se  portent  aux  deux  pôles,  le  noyau 
s'allonge  en  biscuit,  se  coupe,  les  deux  centrosomes  disparaissent,  et  les  deux  noyaux 
filles  repassent  à  l'état  de  repos.  La  membrane  nucléaire  persiste  pendant  toute  la 
durée  du  phénomène. 

En  ce  qui  concerne  la  division  de  l'animal,  ajoutons  que  souvent,  surtout  quand 
la  division  est  longitudinale,  les  deux  jeunes  abandonnent  la  coquille  ancienne  et  s'en 
forment  chacun  une  nouvelle.  Quand  elle  est  transversale,  on  a  vu  l'individu  situé  au 
fond  sortir  et  laisser  à  l'autre  la  libre  possession  de  la  coquille  ancienne. 

Les  prétendus  corps  reproducteurs  signalés  chez  divers  types  ne  sont,  ainsi  que 
l'a  montré  Rhumbler  [93],  que  des  pelotes  fécales  que  l'animal  n'a  pu  éliminer  à  cause 
de  leur  volume  et  qu'il  a  isolées  en  les  entourant  d'une  membrane. 

Dans  quelques  cas  très  rares  [Hyalopus),  on  a  observé  la  conjugaison  de  zoospores 


MO 


LES    UHIZOPODES 


occupe  sans  effort  la  même  étendue  qu'auparavant  sous  cet  effort  (*). 
Elle  est  donc  susceptible  d'une  extension  nouvelle  et  le  phénomène 
recommence. 

GENRES 
Nous  pouvons,  dans  ces  Gromides,  distinguer  trois  groupes,  ayant 
pour  chefs  de  file  :  l'un 


Pseudopodes 


Euglypha,  forme  de  tran 
sition  entre  les  lobés  et 
les  réticulés,  l'autre  Gro- 
mia,    franchement    réti- 
culé,    avec     une     seule 
bouche,  le  troisième  Di- 
plophrys,    à    deux    bou- 
ches diamétralement  op- 
posées. 
Euglypha    (Dujardin)  (fig.   137  à    140) 
peut   servir  de   forme    de   transition 
entre  les  Amœbiens   testacés   et   les 
Foraminifères.  Les  pseudopodes  sont 
en    effet    d'ordinaire    fins,    allongés, 


Fi"-.  137. 


Zone  granul. 


Vèsic.  puis. 
Zone  hyal. 


ramifiés,  comme  chez  ceux-ci,  mais 
anastomosables,  à  leur  base  seule- 
ment, et  fort  peu.  La  coquille  (Test) 
(fig.  137)  a  la  forme  d'un  ovoïde 
dont  la  petite  extrémité  serait  lar- 
gement tronquée  par  l'orifice  buccal. 
Elle  est  formée  de  plaquettes  sili- 
ceuses arrondies  qui,  en  s'imbri- 
quant  par  leurs  bords,  déterminent 
des  dessins  hexagonaux.  Ces  pla- 
quettes sont  sécrétées  par  le  protoplasma  et  déposées  à  la  surface 
du  corps  où  elles  sont  soudées  par  un  ciment  chitineux  (0,1  à  0,2.  Eau 
douce)  (*). 


Euglypha  (Sch.). 


flagellées,  produites  par  division  simultanée  de  tout  le  corps  mou  de  l'animal,  mais 
jamais  on  n'a  pu  suivre  l'évolution  du  produit  de  la  conjugaison. 

(x)  Parfois  cependant  le  phénomène  est  plus  brutal.  Il  se  forme  sous  la  pression 
du  cytoplasma  turgescent  de  petites  déchirures  de  la  coquille,  qui  se  réparent  parla 
sécrétion  d'un  nouveau  ciment.  Le  fait  a  été  constaté  chez  Arcella,  comparable  sous 
ce  rapport  aux  animaux  dont  nous  nous  occupons  en  ce  moment. 

(a)  Souvent  l'orifice  buccal  est  denté  et  souvent  aussi  la  coquille  est  ornée,  surtout 
vers  le  bas,  de  longues  épines.  Le  noyau  (Noy.),  gros  et  unique,  est  au  centre  de  la 
partie  inférieure  du  corps.  Une  vésicule  pulsatile  [Vésic.  puis.)  se  montre  un  peu  plus 
haut.  Le  cytoplasma  forme  trois  assises  :  une  supérieure  (Zone  alvéol.)  très  vacuolaire 
d'où  partent  les  pseudopodes,  une  moyenne  granuleuse  (Zone granul.)  où  s'accumulent 
les  aliments  et  résidus  digestifs,  et  une  inférieure  (Zone  hyal.)  périnuclëaire,  hyaline. 

Euglypha  présente  une  particularité  rare  chez  les  Foraminifères,  c'est  celle  de 


IMPERFORÉS  :    (iRO.MIDES 


111 


L'Euglyphe  et  les  quelques  genres  secondaires  (*)  qui  se  rattachent 
à  lui  en  raison  de  leurs  pseudopodes  fins,  il  est  vrai,  et  aptes  à  se 
ramifier,  mais  peu  ou  point  anastomosables,  ne  sont  pas  de  vrais  Fo- 

s'enkyster.  Pour  cela  (fig.  138),  il  commence  par  fermer  sa  coquille  (c)  au  moyen  d'un 
diaphragme  d'Algues  et  de  Diatomées  agglutinées,  puis  il  se  contracte  et  se  réduit  à 
une  masse  sphérique  qui  en  occupe  le  fond.  Là,  il  sécrète  un 
premier  kyste  ovoide  [kys.)  formé  de  plaques  conliguës  comme 
la  coquille,  puis,  après  un  nouveau  retrait,  un  second  kyste  sphé- 
rique plus  petit 
(/>),  formé  de  pe- 
tits grains  arron- 
dis, et  suspendu 
dans  le  premier 
par  un  cordon. 


Englypha. 

Enkystemcnt  (Sch.). 


Eugh/pha.    Division  (im.   Cheviakof). 
c,  coquille  :  p.,  plaques  de  la  nouvelle  coq. 


Euglyplia. 
Division   (im.  Cheviakof). 
a.,   individu  primitif;   1».,    nouvel 
individu;  p.,  migration  des  pla- 
ques  allant   former    la    coquille 
du  nouvel  individu. 


La  division  (fig.  139,  140)  a  élé  très  bien  observée  par  Cheviakof  [88]  et  mérite  de 
nous  arrêter  un  instant.  Quand  l'Euglyphe  se  prépare  à  se  diviser,  elle  sécrète  d'abord 
de  nombreuses  petites  plaquettes  squelettiques,  identiques  à  celles  qui  forment  sa 
coquille.  Ces  plaquettes  [p.)  se  rassemblent  dans  le  protoplasma  hyalin  périnucléaire, 
concentriquement  autour  du  noyau.  Puis  son  protoplasma  commence  à  faire  hernie 
à  l'orifice  buccal  où  il  forme  un  bouchon  (h.)  qui  grossit  progressivement  jusqu'à  cons- 
tituer une  masse  égale  à  celle  qui  remplit  la  coquille.  C'est  d'abord  le  protoplasma 
alvéolaire  qui  sort,  puis  le  protoplasma  granuleux;  la  portion  hyaline  périnucléaire 
restant  dans  la  coquille.  En  même  temps,  les  plaquettes  squelettiques  se  rendent 
toutes  dans  la  masse  extérieure,  et  se  disposent  à  sa  périphérie,  en  une  couche 
continue,  formant  à  cette  masse  tille,  une  coquille  complète  et  normale  d'Euglyphe. 
On  a  alors  un  être  double,  formé  de  deux  Euglyphes  soudés  par  la  bouche,  mais 
un  seul  d'entre  eux  possède  un  noyau.  Ce  noyau  entre  alors  en  division  et  donne 
naissance,  par  le  processus  indiqué  plus  haut  (V.  p.  109)  à  un  noyau  fille  qui  se  porte 
dans  l'individu  fille,  entraînant  avec  lui  une  partie  du  protoplasma  hyalin  périnu- 
cléaire. Les  deux  individus  se  séparent  alors,  forment  des  pseudopodes  et  il  ne  reste 
aucune  trace  de  ce  qui  s'était  passé. 

Blochmann  [8t]  a  observé  chez  les  Euglyphes  une  conjugaison  suivie  d'enkystement. 

[l]  Voici,  rapidement  caractérisés,   ces    genres  qui  forment,  avec  Euglyplia,  la 


112 


LES    RHIZOPODES 


Fig.  lil. 


raminifères  réticulés.  On  pourrait  aussi  bien  les  réunir  aux  Difflugies. 
Avec  les  genres  suivants,  au  contraire,  nous  abordons  les  Forami- 
nifères  normaux. 
Gromia  (Dujardin)  (fig.  141)  possède  une  petite 
coquille  chitineuse  flexible,  ovoïde,  etlecyto- 
plasma  non  seulement  la  remplit  tout  entière, 
mais  déborde  par  l'orifice  et  forme  tout  au- 
tour d'elle  une  couche  irrégulière.  De  lous  les 


points  de  ce  revêtement  protoplasmique  exté- 
rieur partent  des  pseudopodes  (psdp.)  anasto- 
mosés en  un  riche  réseau  irrégulier;  mais 
c'est  surtout  en  face  de  la  bouche  qu'ils  sont 
nombreux  et  ramifiés  (Mer  et  eau  douce)  ('). 

Des  formes  assez  nombreuses  se  ratta- 
chent à  ce  type  principal  et  plusieurs  s'en 
distinguent  par  des  caractères  assez  impor- 


psdp. 


'!  ,'V. 


Gromia  (G.  Ofiformis) 
(im.  Dujardin). 


Fier.   142. 


famille  des  Euglyphix.e  [Euglyphina  (Bùtschli)]  : 

Sphenoderia  (Leidy)  et 

Placocysta  (Leidy),  qui    ne   sont  guère  que   des    espèces 
(TJEuglypha; 

Trinema  [Dujardin)  (fig.  142),  qui  peut  être  défini  un  Eugly- 
pha,  dont  la  bouche  serait  rejetée  de  côté  (Eau  douce); 

Assulina  (Ehrenberg),  qui  est  un  Euglypha  très  aplati  à 
bouche  irrégulièrement  dentée.  (Eau  douce); 

Cyphoderia  (Schlumberger)  (fig.  143),  qui  est  plus  allongé  et  a  sa  coquille  formée  de  pla- 
quettes   chitineuses   plus    petites   (Eau 
douce  et  mer);  Fig.  143. 

Discella  (Nemec),  qui  se  distingue  par  une 
coquille  rudimentaire  formée  de  petits 
disques  brillants,  indépendants  et  mobi- 
les, et  qui  émet  des  pseudopodes  seule- 
ment par  ses  parties  nues  (Parasite  entre 
les  lamelles  branchiales  de  Ligidium); 

Paulinella  (  Lauterborn) ,  lagéniforme,  à 
coquille  formée  de  cinq  rangées  ver- 
ticales de  plaquettes  siliceuses  hexa- 
gonales, à  pseudopodes  longs  et  minces 
non  anastomosables  (0,2  à  0,3.  Eau 
douce); 

Campascus  (Leidy),  qui  est  un  Cyphoderia 
dont  la  coquille  serait  incrustée  de  corps 
étrangers  et  serait  ornée  en  bas  d'ap- 
pendices spiniformes  (Eau  douce). 

(')  L'animal  ne  possède  pas  de  vési- 
cule pulsatile.  Quand  il  est  jeune,  il  n'a 
qu'un  noyau,  mais  les  individus  âgés  en 
ont  jusqu'à  une  soixantaine. 

Plagiophrys  (Claparède  et  Lacbmann)  a  été  créé  pour  les  espèces  de  Gromia  sans  coquille, 
si  vraiment  il  en  existe  ce  qui  n'est  pas  bien  démontré;  ce  genre  reste  donc  douteux. 


Trinema 
(im.    Dujardin) 


Cyphoderia 
{C.   margaritacea) 

(im.    Schulze). 


IMPERFORES    :     CROMIDES 


113 


Fig.  144. 
V 


.J 


A 


>■ 


tants.  L'extension  du  cytoplasma  sur  toute  la  face  externe  de  la  coquille, 
en  particulier,  est  spéciale  à  la  Gromie  et  ne  se  rencontre  pas  ailleurs. 

Hyalopus  (Schaudinn)  est  un  genre  créé  pour  recevoir  une  espèce  du  genre 
Gromia,  G.  Dujardinii,  qui  se  distingue 
des  autres  par  ses  pseudopodes  entière- 
ment hyalins  non  anastomosables,  par  ses 
courants  de  granulations,  par  la  présence 
de  certains  grains  réfringents  brunâtres 
dans  le  corps  et,  fait  plus  intéressant,  par 
la  formation  de  zoospores  isogames  qui  se 
conjuguent  deux  à  deux  ('). 

L/efoerku/7ma(ClaparèdeetLachmann)(iîg.l44 
et  145)  diffère  de  la  Gromie  par  sa  coquille 
ovoïde  ou  piriforme  (c)  dont  l'ouverture 
est  située  dans  une  dépression  latérale  de 
la  grosse  extrémité  qui  est  plus  ou  moins 
quadrilobée.  En  outre,  le  protoplasma  ne 
forme  pas  un  revêtement  extérieur  com- 
plet, mais  émet  un  seul  gros  tronc  pseu- 
dopodique  (o)  d'où  se  détachent  de  nom- 
breuses ramifications  anastomosées  en 
réseau.  On  ne  lui  a  pas  trouvé  de  vésicule 
pulsatile  (0,4.  Eau  douce)  (*). 

Microgromia  (R.  Hertwig)  (fig.  146  à  149),  forme  très  petite,  est  remar- 
quable par  son  mode  singulier  , 
de    reproduction    et    par    les  Fis-  146- 
colonies  auxquelles  elle  donne 
naissance. 


psdp 


  ■  ir 


î\umhK 


Lieberkùhnia  (L.  Wagnerï) 
(d'ap.  Claparèdc  et  Lachmann). 


I1)  Schaudinn  a  pu  observer  le 
retrait  du  corps  protoplasmique  dans 
la  coquille  et  le  morcellement  du 
corps  en  petites  masses  nucléées 
(sans  participation  des  grains  bruns 
qui  tombent  au  fond)  qui  se  munis- 

Fiff.   145. 


psdp 


MicTôeromia 

o 

(M.  socialis)  (im.  Hertwig  et  Lesser] 


sent  d'un  flagellum  et  se  conjuguent.  Mais  il  n'a 
pu  observer  le  sort  ultérieur  du  produit  de  la 


Lieberkùhnia  (L.  paludosa). 
Division  (im.  Cienkovsky). 

conjugaison. 
(2)  L'animal  se  reproduit  par  division  de  la  manière  suivante  (fig.  145).  Une  seconde 
bouche  s'ouvre  au  fond  de  la  coquille,  et  par  là  sort  un  second  tronc  pseudopodique 

S* 


114 


LES    RHIZOPODES 


Fig.  147. 


L'individu  isolé  (fig.  146)  a  une  coquille  (c)  d'apparence  chitineuse,en 
forme  d'urne  ouverte  au  sommet.  Le  corps  protoplasmique  contient  un 
gros  noyau  unique  etune  petite  vési- 
cule pulsatile.  Il  n'émet  au  dehors 
qu'une  petite  masse  de  substance 
d'où  partent  seulement  quelques 
fins  pseudopodes  peu  ramifiés  ('). 

La  formation  des  colonies  ré- 
sulte (fig.  147,  148)  d'une  division 


Fig.  148. 


Microgromia. 
Division  (im.  Hertwig  et  Lesser). 

A,  division  longitudinale;  B,  division  trans- 
versale; C,  D,  sortie  d'un  des  deux  individus; 
E,  sa  transformation  en  zoospore  ;  F,  son 
union  à  l'autre  individu  pour  former  une 
colonie,  a.,  l'individu  qui  reste  dans  la  co- 
quille ancienne  ;  1».,  celui  qui  en  sort. 


Microgromia. 


Colonie  dispersée  (im.  Hertwig  et  Lesser). 


Fig.  149. 


Microgro  m  ia . 

Colonie  rassemblée 

(im.  Hertwig  et  Lesser). 


semblable  au  premier.  La  coquille  se  creuse  à  son  équateur  d'un  sillon  circulaire  qui 
s'approfondit  de  plus  en  plus;  elle  finit  par  se  couper;  le  corps  mou  continue  à 
s'étrangler  et  l'isthme  de  réunion  s'allonge,  en  sorte  qu'on  a  deux  individus  [a,  b) 
réunis  par  un  cordon.  Enfin  ce  cordon  se  coupe  et  les  deux  individus  se  séparent. 
(*)  A  un  moment  donné  (fig.  148),  le  corps  protoplasmique  se  divise,  soit  longitudi- 


Fig.  150. 


1       I) 


Platoum 

(P.   stercoreum) 

(im.  Cienkovsky). 


imperforés:  gromides  115 

incomplète.  L'individu  né  d'une  division  {b,  dans  A  à  D,  fig-.  148)  sort 
bien  comme  d'ordinaire  de  la  coquille  ;  mais  il  reste  attaché  à  l'ancien 
habitant  (a)  par  quelques  filaments  pseudopodiques  et  se  munit  d'une 
coquille  (F).  C'est  là  le  commencement  d'une  colonie  qui  s'accroî- 
tra par  la  répétition  du  même  processus  (40  f*.  Eau 
douce)  ('). 
Pamphagus  (Bailey)  est  un  Microgromia  à  coque  souple, 
suivant  plus  ou  moins  les  mouvements  du  corps 
(Eau  douce). 
Lecythium    (Hertwig    et    Lesser)    n'est    guère    qu'une 

espèce  du  précédent  (Eau  douce). 
Lecythia  (Wright),  que  l'on  place  ici  avec  doute,  serait 

un  Lecythium  porté  sur  un  pédoncule  (Mer). 
Platoum  (F.-E.  Schulze)  (fig.  150)  forme  aussi  des  colo- 
nies:   c'est  un    Microgromia  à    bouche   rétrécie,    à 
coquille  un   peu  souple  et  un  peu  trop  vaste  pour 
le    corps    qui    l'occupe    (Eau    douce,    terre    humide    et    substances  putréfiées). 
Plectophrys  (Entz)  ne  diffère   du  précédent  que   par  la  structure  de    sa 

coquille  (Marais  salés  de  Klausenburg,  Hongrie). 
Pseudodifflugia  (Schlumberger)  (fig.  151)  ne  dif- 
fère de  la  Gromie  que  par  sa  coquille  qui  admet 
des  particules  étran- 
gères comme   celle 
de  la  Difflugie  (Eau 
douce  et  stagnante). 
Diaphoropodon      (Ar- 
cher)   (fig.   152)    a 
sa  coquille  entière- 
ment formée  de  par- 
ticules    étrangères 
(Diatomées,      etc.). 
Comme     à     l'ordi- 
naire, de  la  bouche 

sortent  des  pseudopodes  branchus,  mais  en 
outre  de  fins  pseudopodes  filiformes  non  réti- 
culés passent  dans  les  vides  laissés  entre  les 
particules   constituantes  de  la  coquille   sur   toute  la  surface  du  corps. 


Fis.   152 


Fiiï-  151. 


Pseudodifflugia 
(P.  amphitrematoïdes)  (im.  Archer). 


Diaphoropodon 
(D.  mobile)  (im.  Archer). 


nalement(^)et  alors  les  deux  individus  ont  accès  à  la  bouche,  soittraversalement  [B]  et 
dans  ce  cas  l'un  des  deux  est  relégué  au  fond.  Bientôt  l'un  des  deux  (6)  (dans  le  cas  de 
division  transversale,  c'est  celui  du  fond)  rampe  hors  de  la  coquille,  reste  attaché 
quelque  temps  à  l'autre  par  quelques  filaments  (C,  D),  mais  s'en  sépare  sous  la  forme 
d  une  zoospore  à  deux  flagellums  [E]  qui  s'éloigne  en  nageant.  Cette  zoospore  est  sans 
doute  destinée  à  se  transformer  en  une  petite  Gromie,  mais  on  n'a  pas  suivi  son 
évolution. 

(*)  Les  individus  de  la  colonie  peuvent  s'écarter  les  uns  des  autres  (fig.  147)  en 


116 


LES    RI1IZ0P0DES 


Ces  caractères  lui  donnent  quelque  analogie  avec  un  Perforé,  mais 
surtout  une  étroite  ressemblance  avec  les  Arénacés  et  il  semble  que  l'on 
pourrait  tout  aussi  bien  le  placer  parmi  ces  derniers. 


Fig.  153. 


Les  genres  précédents  étaient  caractérisés,  outre  leur  coquille  mince 
et  généralement   chitineuse  formée  d'une   seule  loge, 
par  leur  bouche  unique. 

Les  quelques  suivants  ont  au  contraire  pour  trait  dis- 
tinctif  leur  bouche  double.  La  coquille  est  percée  aux  deux 
pôles  opposés  de  deux  orifices  semblables  par  où  sortent 
également  des  bouquets   de  pseudopodes  réticulés  ('). 

Diplophrys  (Barker)  (fig.  153)  a  ainsi  une  coquille  sphéri- 
que  ou  fusiforme,  percée  d'une  bouche  arrondie  en  deux 
points  diamétralement  opposés.  Mais  ce  genre  à  affinités 
douteuses  pourrait  aussi  bien,  comme  nous  l'avons  vu 
page  81 ,  être  placé  parmi  les  Labyrinthulés  (20  (x.  Eau 
douce  et  sur  les  excréments  (*). 

Ditrema  (Archer)  en  diffère  par  sa  coquille  plus  épaisse  et 
ses  bouches  à  bord  un  peu  reployé  en  dedans  (Eau  douce). 

Amphitrema  (Archer)  (fig.  154)  a,  au  contraire,  la  bouche 

un  peu  saillante  et  la  coquille  incrustée  de  corps  étrangers  (Eau  douce 


Fig.  155. 


Diplophrys 

(D.  Archerï)  (im. 

Hertwig  et  Lesser) 


— i 


Amphitrema  [A.  Wrigliti- 
anum)    (im. 'Archer). 


Sheplieardella  (S.  tseniiformis)  (im.  Ray  Lankester). 


Shepheardella   (Siddal)  (fig.   155),   a   une  coquille  hyaline    membraneuse 
en  forme  de  long  tube  rétréci  aux  deux  bouts  (5mi«.  Mer)  (•). 


allongeant  leurs  pseudopodes,  ou  se  rapprocher  en  les  rétractant  (fig.  149).  Ils  arrivent 
parfois  à  former,  en  se  collant  les  uns  aux  autres,  des  amas  compactes  émettant  quelques 
pseudopodes  par  la  périphérie.  Dans  cet  état,  ils  ont  été  décrits  par  Archer  comme 
un  genre  distinct  sous  le  nom  de  Cystophrys.  On  ne  peut  s'empêcher  de  remarquer 
une  certaine  ressemblance  entre  ces  colonies  et  celles  de  certains  Labyrinthulés 
(V.  p.  81). 

H  Les  précédents  formaient  la  famille  des  Gromix.®  [Gromidea  (Glarapède  et 
Lachmann)];  ceux-ci  vont  former  celle  des  Amphistominse  [Amphistomata  (Hertwig  et 
Lesser)] .  Les  uns  et  les  autres  étaient  réunis  par  Brady  dans  son  ordre  de  Gromidea. 

(2)  Cette  coquille  est  d'ailleurs  une  simple  membrane  si  mince  que  sa  présence 
est  douteuse.  Il  y  a  un  noyau,  plusieurs  petites  vésicules  pulsatiles  et  un  ou  deux  glo- 
bules graisseux  de  couleur  orangée. 

(3)  Le  protoplasma  qui  remplit  le  tube  et  fait  saillie  aux  deux  bouts  pour  former  les 


IMPERFORES    :    MILIOLIDES 


117 


Fis.   156. 


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V/  \    •  f  ■ÏJÂ  ■■;  /•■    * 


2e  Sous-Ordre 
MILIOLIDES.    —    MILIOLID^ 
[Miliolida  (Carpenter  entend.)] 
TYPE  MORPHOLOGIQUE 

(FIG.    156  a  161) 

Ici  encore,  le  corps  mou  de  l'animal  ne  diffère  en  rien  de  celui  des 
autres  Imperforés  et  c'est  seulement  dans 
la  coquille  que  résident  les  caractères.  Cette 
coquille  est  solide,  calcaire,  porcelainée, 
formée  d'une  substance  calcaire  sécrétée  par 
le  protoplasma  en  même  temps  qu'une  ma- 
tière chitineuse  qui  lui  sert  de  ciment.  Nor-  -qv. 
malement,  elle  est  simplement  sphérique  ou 
ovoïde  avec  une  large  bouche  à  un  pôle  ('). 

Accroissement  de  la  coquille.  —  Comment 
s'accroît-elle  dans  ce  cas? 

Le  processus  qui  expliquait  l'accroisse- 
ment des  coquilles  chitineuses  n'est  plus  ap- 
plicable ici,  puisqu'elle  est  inextensible.  Mal- 
heureusement on  manque  de  matériaux  pour 
résoudre  cette   importante  question. 

Tout  ce  que  l'on  sait,  c'est  qu'elle  s'accroît, 
que  celle  des  adultes  est  plus  grande  que  celle 
des  jeunes  :  ce  n'est  donc  pas  comme  chez 
les  Coléoptères,  par  exemple,  qui  ont  d'em- 
blée leur  taille  définitive.  On  sait  aussi  qu'elle  n'est  pas  rejetée  et  rempla- 
cée par  une  autre:  ce  n'est  donc  pas  comme  chezles  Crustacés  qui  muent. 
On  en  est  dès  lors  réduit  à  l'hypothèse  de  Max  Schultze  [54]  :  la  coquille 
se  résorberait  par  sa  face  interne,  en  même  temps  qu'elle  s'accroîtrait, 
en  épaisseur  et  par  conséquent  en  surface,  par  le  dépôt  de  nouvelles 
couches  à  sa  face  externe.  La  réalité  de  ce  dépôt  est  d'ailleurs  certaine, 
car  c'est  ainsi  que  se  fait  l'accroissement  en  épaisseur  et  que  se  forment, 
à  la  surface,  les  saillies,  côtes,  épines,  qui  ornent  certaines  coquilles.  Le 
protoplasma  qui  déborde  par  la  bouche  pour  former  les  pseudopodes 
s'étend,  par  moments  au  moins,  sur  toute  la  surface  et  dépose  la  sub- 
stance minérale  nécessaire  pour  les  former. 


Miliolide 

(Type  morphologique)  (Sch.). 

N.,  noyau  ;  pi-.,  proie; 

Vc,  vésicule  pulsatile. 


pseudopodes,  circule  rapidement  dans  le  tube  d'un  bouta  l'autre,  entraînant  le  noyau 
qui  roule  sur  lui-même  en  se  déplaçant. 

(*)  La  présence  de  ce  ciment  est  rendue  évidente  par  le  fait  que,  dans  certaines 
conditions  de  pénurie  alimentaire,  l'animal  ne  sécrète  plus  de  calcaire  et  se  forme  une 
coquille  chitineuse  renforcée  seulement  de  quelques  grains  de  sable.  Dans  les  grands 
fonds  on  a  trouvé  des  coquilles  formées  d'une  trame  siliceuse. 


118 


LES    RH1Z0P0DES 


Fig.  157. 


? 


Miliolides. 

Coquilles  polvthalames 

(Scb.). 

A,   B,   C  différents  modes 
d'agencement  des  loges. 


Fig.  158. 


Voilà  pour  les  coquilles  monothalames ,  c'est-à-dire  formées   d'une 

seule  loge. 

Mais  nous  pouvons  dire  dès  maintenant  que  la 
plupart  des  Miliolides  ont  des  coquilles  polytha- 
lames,  c'est-à-dire  à  plusieurs  loges  et,  dans  ce 
cas,  la  question  se  simplifie  singulièrement. 

Quand  le  corps  s'est  trop  accru  pour  tenir  dans 
la  loge  primitive,  il  se  porte  au  dehors  et  en 
forme  une  seconde  un  peu  plus  grande,  qui  com- 
munique avec  l'ancienne  par  la  bouche  de  celle-ci 
ouverte  au  fond  de  la  seconde,  et  ainsi  de  suite. 
Il  n'abandonne  pas  pour  cela  la  loge  ancienne, 
mais  les  occupe  toutes  les  deux. 

Les  loges  successives  peuvent  se  disposer  à  la 
suite  les  unes  des  autres  (fig.  157)  de  manières  très 
différentes:  en  ligne  droite  (A),  en  spirale  (C),  en 
hélice,  en  crosse  (B),  etc.,  etc.,  ce  qui,  joint  à  leurs 
différences  individuelles,  explique  l'infinie  variété 
de  formes  que  peuvent  revêtir  ces  Foraminifères. 
Dimorphisme.  —  Un  autre  facteur  vient  encore  accroître  cette  diversité. 

Dans  beaucoup  de  coquilles  enroulées, on  trouve, 

à  l'origine  de  l'enroulement  (fig.  158,  A  et  B  et 

159,  A),  une  loge  initiale  sphérique  (A)  appelée 

mégasphère,  plus  grande  que  les  suivantes.  Cette 

loge  communique  par  un  canal  (c)  avec  la  pre- 
mière loge  spirale  qui,  tout  de  suite,  prend  la 

disposition    d'enroulement    caractéristique    de 

l'espèce.  Or,  chez  d'autres  individus  de  la  même 

espèce,  on  trouve  (fig.  159,  B),  en  place  de  cette 

grande  loge  initiale,  plusieurs  petites  loges  (en 

général  six)  dont  une  initiale  très  petite,  appelée 

microsphère,  au  centre,  et  les  autres  groupées  autour  d'elle  en  spirale, 

sans  souci  de  l'arrangement  spécial  Fig.  159. 

des  loges  suivantes. 

Ces  deux  formes  ont  été  désignées  : 

la    première,   sous  le  nom  de  mêga- 

sphérique  ou  forme  A,  la  deuxième  sous 

celui  de  microsphérique  ou  forme  B  ('). 

(x)  C'est  à  MM.  Munier-Chalmas  et  Schlum- 
herger  que  l'on  doit  l'intéressante  découverte 
de  ce  polymorphisme.  Nous  ne  manquerons 
pas  de  signaler  au  passage  les  genres  où  il 
se  rencontre.   Voici    la  liste    «le  ceux    où  il 

Biloculina,  Dillina,  Fabularia,  Lacazina,  Triloculina,  Trillina,  Quinqueloculina, 
Pentellina,  Heterillina,  Orbitolites,  Alveolina.  11  existe  aussi  chez  divers  Perforés. 
Nous  le  signalerons  quand  nous  traiterons  de  ce  groupe. 


Mégasphère 
(d'ap.  Munier-Chalmas). 

A,  de  face;  B,  en  coupe. 
Le  canal  communique  en  <•  avec  la 
mégasphère,  en  o  avec  la  1^  loge 
spiralée. 


Portion  centrale  de  la  coquille 

(d'ap.  Munier-Chalmas). 

A,    dans   la  forme    mégasphérique ;   B,  dans 

la  forme  microsphérique. 

il  a    été    observé   parmi   les   Imperforés 


imperforés:  miliolides  119 

Les  relations  mutuelles  de  ces  deux  formes  ont  été  beaucoup  discu- 
tées et  Ton  n'est  que  tout  récemment,  et  seulement  pour  quelques 
genres,  arrivé  à  une  conclusion  certaine.  Deux  opinions  principales 
étaient  en  présence.  D'après  l'une,  les  deux  formes  seraient  les  états 
successifs  d'un  même  individu.  Les  jeunes  naîtraient  tous  de  la  forme  A. 
Beaucoup  d'entre  eux  vivraient  et  mourraient  sans  se  modifier,  mais 
quelques-uns,  à  un  moment  donné,  résorberaient  leur  mégasphère  et 
bourgeonneraient,  à  sa  place  et  en  sens  inverse  de  l'accroissement  à  la 
bouche,  une  courte  spire  de  quelques  loges.  D'ailleurs  ces  formes  mi- 
crosphériques,  en  se  reproduisant,  engendreraient  de  nouveau  des 
formes  A.  Mais  Van  der  Brock  [93]  et  d'autres  ont  constaté  que  les  loges 
voisines  de  la  région  affectée  par  le  dimorphisme  ne  sont  pas  disposées 
de  la  même  manière  dans  les  deux  formes,  en  sorte  qu'il  faudrait  qu'une 
région  importante  de  la  coquille  se  résorbât  et  fût  reformée  à  nouveau. 
Or  ce  travail  prendrait  un  temps  assez  long  et  l'on  devrait  pouvoir 
surprendre  des  individus  en  voie  de  transformation,  ce  qui  n'arrive 
jamais. 

La  seconde  opinion  est  que  ce  dimorphisme  est  initial,  que  les  indivi- 
dus naissent  et  meurent  dans  la  forme  qui  leur  est  propre  et  que  les  deux 
formes  résultent  d'une  alternance  de  génération,  ceux  de  la  forme  A  en- 
gendrant ceuxde  la  forme  B,  etréciproquement.  Cette  opinion  repose  sur 
des  faits  certains,  observés,  il  est  vrai,  chez  un  tout  petit  nombre  de 
formes,  mais  il  semble  bien  qu'on  est  en  droit  de  les  généraliser  ('). 


(x)  LisTEu[95]etScHAUDiNN  [95]  sont  les  observateurs  auxquels  on  doit  cette  impor- 
tante découverte.  Leurs  observations,  concordantes  dans  leurs  traits  généraux  bien 
qu'entreprises  séparément,  inspirent  toute  confiance. 

D'après  Lister,  qui  a  étudié  à  la  fois  les  Imperforés  (Orbitolites)  et  les  Perforés  (Po- 
lystomella),  les  individus  A  se  reproduisent  d'abord  sous  leur  forme  et  par  le  procédé 
habituel.  Les  petites  masses  destinées  à  former  les  jeunes  (V.  p.  120), 
se  munissent  d'une  coquille  spbérique  et  constituent  la  loge  initiale  Fig.  160. 

d'un  jeune  de  la  forme  A.  Celui-ci  forme,  en  une  heure,  une  deuxième 
loge,  en  vingt-quatre  heures  une  troisième,  etc.,  et  devient  peu  à  peu 
adulte.   Gela  continue  ainsi  pendant  plusieurs  générations  ;  mais,  à 
un  moment  donné,  le  processus  change,  l'animal  se  rétracte  dans  sa 
coquille  et  fragmente  tout  son  contenu  en  nombreuses  petites  masses 
arrondies  qui  se  munissent   d'un  flagellum  et  constituent  autant  de 
zoospores.  Ces  zoospores  (fig.  160),  qui  mesurent  4  [i,  se  conjugueraient      Polystomella. 
et  formeraient  une  petite  masse  de  6  à  13  \x  qui  serait  la  loge  initiale    Spores  flagellées 
d'un  individu  de  la  forme  B.  Celui-ci  grandirait  mais,  au  moment  de     (d'aP-  Lister), 
se  reproduire,  donnerait  naissance,  non  à  des  zoospores  ni  à  des 
formes  B,  mais  à  des  formes  A,  selon  le  procède  décrit  il  y  a  un  instant  pour  celles-ci. 
Ainsi  il  y  aurait  alternance  périodique  entre  une  série  de  générations  agames  A  et 
une  génération  sexuée  B. 

D'après  Schaudinn,  qui  a  étudié  seulement  Polystomella,  la  forme  A  ne  se  reproduit 
qu'exceptionnellement  par  elle-même.  La  forme  b  est  caractérisée  par  la  présence 
de  nombreux  noyaux  répandus  dans  toutes  les  loges  et  provenant  de  la  division 
d'un  noyau  initial  unique  (V.  ci-dessous,  fig.  ICI).  Son  protoplasme  sort  de  la 
coquille  et  se   morcelle  autour  des  noyaux,  chaque  fragment  devenant    une    loge 


120 


LES    RHIZOPODES 


Reproduction.  —  La  reproduction  par  division,  si  facile  à  comprendre 
chez  les  formes  monothalames  ou  à  coquille  souple,  ne  se  conçoit  plus 
aussi  bien  avec  les  coquilles  calcaires  à  loges  très  nombreuses  et  très 
entortillées  que  nous  allons  maintenant  rencontrer.  Ici  se  présente  un 
mode  particulier  de  reproduction  qui  tient  du  bourgeonnement  et  de  la 
division  successive.  Dans  l'intérieur  de  la  coquille,  le  noyau  unique  se 
divise  en  un  grand  nombre  de  petits  noyaux  qui  se  répandent  dans  toutes 
les  loges  (').  Ces  noyaux  condensent  autour  d'eux  des  petites  masses 
de  protoplasma  qui  prennent  la  forme  d'un  jeune  individu,  se  munis- 
sent d'une  coquille  et  sortent,  soit  par  la  bouche  (Ammodiscus),  soit  par 
rupture  de  la  coquille.  Chez  Miliolina  le  corps  protoplasmique  maternel 
sort  en  masse  de  la  coquille  et  se  divise  en  jeunes  (*). 

initiale  macrosphérique  d'individu  A.  Celui-ci  est  d'abord  polynucléé,  mais  ses  noyaux 
se  fusionnent  bientôt  en  un,  en  sorte  qu'il  est  désormais  uninucléé.  Quand  il  est 
devenu  adulte,  son  noyau  se  morcelle  en  fragments  qui  se  répandent  dans  toutes  les 
loges,  y  subissent  une  division  mitosique  et,  se  partageant  le  cytoplasme,  donnent 
naissance  à  autant  de  zoospores  qui  se  conjugueraient  avant  de  se  développer  en 
individus  de  la  forme  B. 

Il  faut  noter  que  la  conjugaison  des  zoospores  et  le  sort  ultérieur  du  produit  de 
cette  conjugaison  hypothétique  n'ont  jamais  été  observés.  Schaudinn  [04]  a,  il  est  vrai, 
vu  la  conjugaison  des  zoospores  chez  une  Gromie  (Hyalopus),  mais  les  Gromies  sont 
bien  loin  des  Polystomelles  et  il  n'a  pu  suivre  l'évolution  du  produit  conjugué. 

«  Dans  leurs  travaux  sur  le  dimorphisme  des  Foraminifères,  MM.  Munier-Chalmas 
et  Schluiiberger  avaient  admis  que  la  forme  microsphérique  dérivait  par  modifi- 
cation interne  de  la  forme  macrosphérique. 
Aujourd'hui  M.  Munier-Chalmas  pense  que, 
contrairement  à  cette  opinion,  tous  les  faits 
observés  sont  en  faveur  de  la  seconde  hypothèse 
qui  accorde  une  origine  distincte  à  chacune  des 
deux  formes  (*).»M.  Schlumberger  s'est  également 
rallié  à  l'opinion  de  Schaudinn  et  de  Lister. 

(r)  Le  mode  de  division  du  noyau  a  été  étudié 
par  Schaudinn  [94].  Le  noyau  (fig.  161)  est  d'abord 
formé  (A)  par  une  masse  chromatique  homogène 
sans  membrane.  A  un  moment  donné,  il  devient 
très  vacuolaire  (B)  au  moyen  de  liquide  cytoplas- 
mique  qu'il  absorbe,  grossit  beaucoup  et  se  munit 
d'une  membrane  (C).  Le  réseau  intervacuolaire  se 
montre  formé  d'une  substance  achromatique  sur 
laquelle  sont  semées  des  granulations  chromati- 
ques [D).  La  chromatine  s'accumule  d'abord  au 
centre  (E),  puis  se  porte  à  la  périphérie  le  long 
de  filaments  achromatiques  radiaires  (F)  et  s'y 
accumule  en  petites  masses  disposées  régulière- 
ment (G).  Enfin  la  membrane  se  détruit  et 
les  petites  masses  mises  en  liberté  [H)  consti- 
tuent les  noyaux  filles  qui  se  dispersent  dans  le 
cytoplasme  [p). 

(2)  Chez    Orbitolites,    Brady  [88]   a  trouvé  des 
jeunes  réduits  à  leur   loge  initiale  au  centre  de  la  coquille.  Il  a  vu  aussi  [92]   que 

(*)  Lu  note  entre  guillemets  nous  est  communiquée  par   M.  Munier-Chalmas. 


Fig.  161. 


H 


Miliolide  (Type  morphologique). 
Division  du  noyau  (im.  Schaudinn) 


IMI'ERFOKES   :    MILIOLIDES 


121 


GENRES 


Calcituba  (Roboz)  (fig.  162  à  166),  par  la  simplicité  de  sa  coquille  et  de  son 


Fis.  162. 


Fig.  1G3 


Fis.   164. 


û-. 

Calcituba. 

êÊir 

Septum    sépa- 
rant 2  cham- 

Calcituba. 

bres  consécu 

tives    (d'ap. 

Schaudinn). 

Formation  de  la  loge  centrale 
(d'ap.   Schaudinn). 

Calcituba  [C.  polyniorpha) 
montrant  la  chambre  centrale  et  les 
tubes  ramifiés  qui  en  partent 
(d'ap.   Schaudinn). 

mode  d'accroissement,  se  place  à  la  base  des  Miliolides.  A  l'état  le  plus 
parfait,  c'est  une  coquille  extrêmement  mince,  laissant  voir  la  couleur 
rose  du  protoplasma  sous-jacent,  et  formée  simplement  de  grains  cal- 
caires soudés  entre  eux,  mais  pas  assez  noyés  de  ciment  pour  donner  la 
structure  porcelainée.  Elle  est  formée  (fig-.  162) 
d'une  grande  chambre  centrale  irrégulière  d'où  parten  t 
en  tous  sens  des  tubes  ramifiés  par  dichotomie  irré- 
gulière. La  paroi  est  imperforée,  les  tubes  sont 
ouverts  au  bout,  ce  qui  fait  autant  de  bouches  que 
de  ramifications,  enfin  des  septa  incomplets  assez 
espacés  (fig.  164)  les  segmentent 
en  chambres  reconnaissables  du 
dehors  à  un  lég 
(10  à!2mm.  Mer)  ('). 


Fi".  ic5. 


Fig.  166. 


dehors    à    un    léger  étranglement 


l'animal,  quand  il  est  adulte,  forme 
sur  son  bord  de  grandes  chambres  In- 
cubatrices  tapissées  d'une  mince  couche 
de  protoplasma  ;  le  protoplasma  des 
parties  centrales  y  arrive  et  y  forme  de 
nombreux  individus  réduits  à  leur  loge 
initiale  avec  un  noyau,  qui  sont  mis 
en  liberté  par  résorption  des  parois  de 
la  chambre  incubalrice.  Schlumberger  [88] 
fait   remarquer   que    tous    ces   individus 


pft"i 


Calcituba. 

Division  des  amibes 

(d'ap.  Schaudinn). 


Calcituba. 
Sortie  des  petites 
amibes   (d'ap.   Schau- 
dinn). 


jeunes  ont  pour  loge  initiale  une    macrosphère.   Il  y    a   ici   encore  dimorphisme 
i1}  L'évolution  de   cette  forme  a  été  récemment  étudiée   par  Schaudinn  [os]  et 


122 


LES    RHIZOPODES 


Fiji'.  167. 


Squamulina  (M.  Schultze)  (fig.  167),  représente  le  type  morphologique  du 
groupe  à  l'état  monothalame,  mais  sa  forme 
est  plan-convexe;  il  est  fixé  par  sa  face  plane  et 
porte,  excentriquement  sur  la  face  convexe, une 
bouche  arrondie  assez  large  (Vivant  et  peut-être 
aussi  fossile). 

Nubecularia  (Defrance)  (fig.  168),  est  polythalame, 
formé  de  loges  fixées  aussi  par  une  face.  Ses 
premières  loges  sont  en  spirale,  mais  les  sui-  ~T~        ,. 

x  .     °  r  Squamulina 

vantes  deviennent  si  irrégulièrement  disposées     (5.  te(,/,)  (d.ap.  M.  schultze). 
que  la  coquille  n'a  point  de  for- 
me définie;  elle  est  en  outre  souvent  incrustée  de  sable. 


Fi«.    1G8. 


Nubecularia  (Sch.). 


Ce  caractère  monothalame,  ou  polythalame  à  dis- 
position irrégulière  des  loges  constitue  la  caractéris- 
tique assez  peu  nette  de  cette  première  série  de 
genres  (*). 

Bien  mieux  caractérisée  est  jla  série  suivante  qui  a 

pour  type  l'ancien  genre 

Miliola  (Lamarck)  (fig.  170,  171).  La  coquille  est  polythalame  et  les  loges  se 

succèdent  en  formant  une  spirale  plane;  chacune  forme  exactement  un 

demi-tour  et  porte  la  bouche  à  son  extrémité,  en  sorte  que  cet  orifice 


mérite  de  nous  arrêter  un  instant.  L'animal,  constitué  comme  nous  venons  de  le  voir, 
est  fixé  sur  quelque  Algue  marine  qu'il  mange.  Il  pousse  sans  cesse  par  la  périphé- 
rie. Quand  le  support  est  mangé,  la  partie  centrale  se  rompt  en  fragments  qui  tombent 
au  fond  tandis  que  les  bouts  des  tubes  restent  sur  l'Algue  où  ils  continuent  à  grandir. 
Ces  bouts,  en  s'accroissant,  continuent  à  se  ramifier,  mais  toujours  ils  grandissent 
par  l'extrémité  distale,  tandis  que  l'extrémité  proximale  se  rompt  par  fragments  suc- 
cessifs qui  tombent  aussi  au  fond.  Ces  fragments  détachés  (que  ce  soient  ceux  du 
début  ou  les  autres),  s'ils  sont  tombés  sur  une  Algue,  peuvent  y  trouver  de  la  nourri- 
ture et  grandir.  Sinon,  ils  sont  affamés  et  alors,  ou  bien  s'isolent  en  fermant  leurs 
orifices  par  une  lamelle  de  chitine  et  attendent  quelque  chance  de  rencontrer  des 
aliments  à  leur  portée,  ou  bien  ils  s'égrènent  en  petites  amibes  qui  sortent  du 
tube  (fig.  165),  rampent  et  s'éloignent  pour  manger.  Mais  il  reste  toujours  dans  le 
tube  une  importante  portion  du  protoplasma  continu  qui,  lui,  est  destiné  fatale- 
ment à  mourir.  Ces  amibes  peuvent,  si  elles  sont  assez  grosses,  se  diviser  (fig.  166), 
mais  en  tout  cas  elles  mangent,  grossissent  et  reconstituent  peu  à  peu  l'individu 
primitif.  La  forme  de  celui-ci  résulte  (fig.  163)  de  ce  que,  au  début,  elles  ne  forment  pas 
de  pseudopodes,  restent  contractées  (montrant  parfois  une  tendance  à  l'enroule- 
ment spiral)  et  sécrètent  du  carbonate  de  chaux.  Ainsi  se  forme  la  première 
chambre,  puis  elles  émettent  de  gros  pseudopodes  qui,  à  leur  tour,  se  couvrent  de 
calcaire.  Ceux-ci,  dès  lors,  ne  croissent  plus  que  par  le  bout,  se  dichotomisent,  et 
ainsi  s'explique  la  forme  de  l'animal.  Le  cycle  est  terminé. 

Il  y  a  là  plusieurs  noyaux  par  chambre.  Ceux-ci  ne  se  multiplient  jamais  par 
division  simple.  Leur  mode  de  multiplication  est  conforme  à  celui  que  nous  avons 
décrit  à  la  page  120. 

I1)  Cette  première  série  de  genres  constitue  la  famille  des  Nubecvlabxsm  [Nuhe- 
culuvïnx  (Brady)]. 

La  série  suivante  forme  la  famille  des  Miliolinjù  [Miliolininee  (Brady)J. 


IMPERFORES    :    MILIOLIDES 


123 


est  transporté  alternativement  aux  deux  extrémités  d'un  même  dia- 
mètre. Son  entrée  est  rétrécie  par  une  dent  saillante  à  sa  face  in- 
terne ou  par  une  plaque  criblée.  Si  les  loges  sont  peu  ou  point  embras- 
santes, chacune  s'ajoute  aux  précédentes  sans  les  cacher,  en  sorte 
qu'il  est  facile  de  les  compter  toutes.  Mais,  dans  le  cas  contraire, 
elles  cachent  tout  ou  partie  des  loges  anciennes  de  manière  à  n'en 
laisser  voir  qu'un  certain  nombre  et  on  en  compte  en  dehors  beaucoup 
moins  qu'il  n'y  en  a  en  réalité.  C'est  d'après  cet  aspect  extérieur  que 
l'on  a  établi  divers  genres  dont  le  nom  rappelle  ce  que  l'on  voit  et 
nullement    ce    qui    est  (*). 

Supposons  une  Miliolide  qui,  constituée  à  l'état  jeune  comme  un 
Miliola  (L&mairck),  c'est-à-dire  avec  un  enrou- 
lement spiral  régulier  et  deux  loges  par 
tour,  change  ensuite  cette  disposition  et 
prenne  alors  trois  ou  quatre  loges  au  plus 
à  chaque  tour,  nous  aurons  un 
P/a/7isp/>ma(Seguenza)(fig.  169) (Vivant  et  fossile). 

Supposons  maintenant  qu'avec  un  début 
semblable,  les  loges,  au  lieu  de   continuer 


Fis.  1G9. 


(x)  Voici  ces  genres 


Planispirina  (im.  Schlumberger). 
A,  en  coupe;    B,  entier. 


Fis.  171. 


Spiroloculina  (d'Orbigny)  (fi g.  170),  laisse  voir  toutes  ses 
loges  (Vivant  et  fossile)  ; 

Quinquelooulina   (d'Orbigny)   est   un  peu  embrassant   et  laisse   voir  quatre  loges   d'un 

côté    et   trois  de    l'autre, 

mais  comme  deux  se  voient  Fig.  no. 

des    deux    côtés,   il     n'en 

reste  que   cinq  différentes 

visibles  du  dehors,  d'où  le 

nom  (Vivant  et  fossile); 
Pentellina    (Munier-Chalmas), 


Adelosina  (ira.    Schlumberger). 
A,  entier;  B,  en  coupe. 


Massilina  (Schlumberger)  et 

Adelosina  (Scblumberger)  (fig. 
171)  sont  des  genres  voi- 
sins;   dans  ce  dernier,  la 

loge  initiale  est  complète-  Spiroloculina 

ment   renfermée  dans   la  (Sch.). 

suivante  (Vivant); 

Triloculina  (d'Orbigny),  est  plus  embrassant  et  ne  laisse  voir  que  les  trois  dernières  loges. 
(Vivant  et  fossile); 

Trillina  (Munier-Chalmas  et  Schlumberger)  et 

Linclerina  (Schlumberger)  sont  des  genres  voisins; 

Biloculina    (d'Orbigny)  ne  laisse  plus  voir  que  deux  loges  (Vivant  et  fossile); 

Fabularia  (Defrance)  est  un  genre  voisin  à  chambres  cloisonnées.  Enfin 

Uniloculina  (d'Orbigny),  n'en  laisse  plus  voir  qu'une,  la  dernière  (Vivant). 

Malheureusement,  cette  simplicité  élémentaire  ne  correspond  pas  à  la  réalité  des 
faits,  caries  loges  deviennent  de  plus  en  plus  embrassantes  à  mesure  que  l'animal 
s'accroît,  et  la  Quinqueloculine  devient  plus  tard  Triloculine,  en  sorte  que  ces 
deux  genres  ne   sont  pas  toujours   distincts  et    on   a  proposé   de   les   réunir  dans 


124 


LES    KHIZOPODES 


Fig.  172. 


Fis;.  173. 


leur  enroulement  spiral,  s'écartent  pour  se  disposer  en  ligne  droite  sui- 
vant la  tangente,  et  nous  aurons  un 

Vertebralina  (d'Orbigny)  (lîg.  172)   (Vivant  et  fossile)  ('). 

Peneroplis  (Montfort)  (fîg.  173)  a,  comme 
les  précédents,  un  enroulement  diffé- 
rent suivant  l'âge  :  les  premières  loges 
sont  disposées  en  spirale,  tandis  que 
les  suivantes,  sans  se  disposer  tout  à 
fait  en  ligne  droite,  deviennent  de 
moins  en  moins  courbes.  Mais  ici, 
même  dans  la  partie  jeune,  le  nom- 
bre des  loges  par  tour  est  indéterminé 
et  ne  suit  pas  la  loi  des  Milioles.  Ce 
dernier  caractère  est  celui  d'une  série 
de  genres  dont  celui-ci  est  le  type  (*).  On  peut  ajouter  que  les  loges  ne 
sont  jamais  embrassantes  en  sorte  que  la  coquille  reste  très  plate  (3)  : 


Vertebralina 
(im.   Carpenter) 


Peneroplis  (im.  Brady) 


le   genre  Miliolina  (Williamson).  Bien   plus,    Munier-Chalmas   et  Schlumberger  [85] 

ont  montré  qu'une  espèce,  classée  antérieurement 

comme  Triloculine  et  comme  Quinqueloculine  selon  Fig.  174. 

son  âge,  était   successivement   constituée  comme 

ces  deux  genres,   puis  comme  une   Biloculine  et 

enfin  comme  une  Uniloculine.  Ils  en  ont  fait  le 

genre 
Idalina  (fig.  174)  (Fossile).  Genres  voisins  : 
Periloculina     (Munier-Chalmas    et     Schlumberger),     à 

chambres    pourvues  de   côtes  longitudinales  sail- 
lantes intérieurement  (Fossile),  et 
Lacazina  (Munier-Chalmas),  à  chambres  pourvues  de 

piliers  (Fossile). 

Il    résulte  de  là  que  les  formes  bi-,  tri-,  quin- 

queloculinaire    ne    caractérisent    pas    les  genres 

de    nom  semblable,   mais  ceux-ci  n'en    sont    pas 

moins  très  réels  par  l'ensemble  de  leurs  caractères 

et  méritent  d'être  conservés. 

I1)  Ces  deux  genres  sont  les  types  de  la  famille 

des  Hauerinm  [Hauevina  (Brady)],  caractérisés  par  ce  début  en  coquille  de  Miliole 

et  cette  variation  dans  le  nombre  des  loges  ou  le  sens  de  leur  succession.  Dans  la 

même  famille  sont  les  genres  : 
Hauerina   (d'Orbigny),    qui    diffère  du    premier  par  le   fait  que   les    tours    précédents 

ne  sont  point,  comme  dans  celui-ci,  cachés  par  des  expansions  aliformes  du  dernier 

tour  (Vivant  et  fossile)  ; 
Articulina  (d'Orbigny),  constitué  à  fort  peu  près  comme  le  second  (Vivant  et  fossile); 
Ophthalmidium  (Kûbler),  en  tube  spiral  à  cavité  d'abord  libre  puis  cloisonnée,  et 
Sigmoïlina  (Schlumberger),  genre  dédoublé  des  Spirillines. 

(2)  Ces  genres  constituent  la  famille  des  Peneroplinm  [Peneroplida  (Brady)]. 

(3)  Quant  au  détail  de  la  disposition  des  loges,  il  est  variable.  Ici,  il  y  a  une 
courte  partie  spirale  suivie  d'une  partie  qui  se  détache  suivant  la  tangente  et  s'élargit 
en  éventail.  La  bouche  est  fermée  par  une  cloison  percée  d'une  unique  rangée  de 
trous  et  toutes  les  cloisons  de  séparation  des  loges  ont  le  même  caractère. 


Idalina   au  stade  biloculine 

(d'ap.  Munier-Chalmas 

et  Schlumberger). 


IMPERFORES    :    MILIOLIDES 


125 


Orbiculina  (Sch.). 


Orbiculina  (Lamarck)  (fig.  175)  a  ses  loges  formées  suivant  la  même  loi  que 

Peneroplis,  mais  il  se  forme  en  outre  de  petites  p. 

cloisons  radiaires  perpendiculaires  aux  faces  de 

la  coquille  et  aux  cloisons  concentriques  sépa- 
rant les  loges.  Ces  cloisons  divisent  chaque  loge 

en  nombreuses  logettes  disposées  comme  les 

degrés  d'une  circonférence.  Elles  sont,  déplus, 

percées  de  trous  qui  permettent  aux  logettes 

d'une  même  loge  de  communiquer  ensemble. 

tandis  que  les  trous  des  cloisons  circulaires  leur 

permettent    de   communiquer  avec    celles  des 

loges  contiguës   (Atteint  19nim.  Vivant  et  fossile)  ('). 
Orbitolites  (Lamarck)  (fig.  176)  diffère  du  précédent  principalement  par  le  fait 

que    son    enroulement    est  spiral  dès  l'origine   et  devient  toujours  et 

rapidement  cyclique  :  il  y  a  la  loge  centrale, 

puis    deux  loges  faisant  un  deuxième   tour 

et,  dès  le  tour    suivant,  chaque  loge  fait  un 

tour    complet.  Les    loges    s'épaississent   en 

grandissant,  en  sorte  que  l'ensemble  prend 

la   forme    d'un    disque  plus   épais  au  bord 

qu'au    centre;     elles    sont    subdivisées    en 

logettes  de  la  même  manière  que  chez  Orbi- 
culina, et  alternent  d'un  cycle  à  l'autre  (Atteint  0mm9.  Vivant  et  fossile)  (*). 


Fig.  176. 


Orbitolites  (Sch.). 


C1)  Une  autre  complication  peut  s'ajouter  à  la  précédente  et  elle  se  présente  dans  les 
formes  les  plus  typiques  du  genre.  Que  l'on  suppose  les  dernières  loges  continuant  à 
s'accroître  en  éventail  chez  un  Peneroplis  ;  elles  circonscriront  peu  à  peu  la  partie 
ancienne  de  la  coquille  et  finiront  par  l'entourer  complètement.  Les  loges  deviendront 
alors  circulaires  et  formeront  chacune  un  tour  complet.  A  partir  de  ce  moment, 
l'accroissement  continuera  de  la  même  manière,  chaque  loge  formant  un  tour  entier, 
concentrique  aux  précédents.  Dès  lors,  la  bouche  formera  toute  la  circonférence  de  la 
coquille.  Gomme  chez  Peneroplis,  la  bouche  étant  percée  d'une  rangée  de  trous,  quand 
une  nouvelle  loge  se  formera,  cette  ancienne  bouche  deviendra  la  cloison  circulaire 
de  séparation  entre  les  deux  dernières  loges,  cloison  percée  aussi  d'une  rangée  de 
trous  pour  les  faire  communiquer  ensemble.  Il  peut  aussi  y  avoir  plusieurs  rangées 
parallèles  de  trous,  lorsque  la  loge  est  assez  épaisse. 

(2)  C'est  à  cela  que  se  borne  la  complication  dans  les  plus  simples  Orbitolites  dont 
on  a  fait  le  sous-genre 

Sorites  (Ehrenberg).  Mais  dans  les  vrais 

Orbitolites  (Lamarck,  5.  str.),  les  logettes  se  subdivisent,  non  tout  de  suite,  mais  dans  les 
cycles  qui  sont  à  quelque  distance  du  centre,  en  trois  parties  superposées,  une  centrale 
et  deux  superficielles.  La  centrale,  plus  grande,  plus  élevée  que  les  deux  autres, 
conserve  les  mêmes  rapports  et  multiplie  simplement  ses  communications  avec  les 
logettes  voisines  de  même  ordre  à  mesure  qu'elle  augmente  de  hauteur.  Dans  les 
parties  anciennes  où  elle  est  peu  élevée,  elle  communique  par  un  seul  canal  avec  ses 
deux  voisines  du  même  cycle  et  par  deux  canaux  avec  les  voisines  des  cycles  limitrophes 
avec  lesquelles  elle  alterne.  Mais  dans  les  parties  épaisses  de  la  coquille,  il  y  a,  pour 
chacune  de  ces  communications,  plusieurs  canaux  superposés.  Les  périphériques 
forment  sur  les  deux  faces  du  disque  une  couche  de  logettes  spéciales.  Celles-ci  ne 


126 


LES    niIIZOPODES 


Cornuspira  (Max  Schultze)  se  distingue  de  tous  les  autres  par  le  fait  qu'il 
est  monothalame   étant  formé  d'un   tube  sans  cloisons,  contourné  en 
longue  spirale  plane  [Vivant,  et  fossile)  ('). 
Alveolina    (d'Orbigny)   (fig.   177),  au  contraire,   au   lieu    de    former    une 
coquille   plate,    à    axe   d'enroulement    très    court,    devient    ovoïde  ou 
fusiforme,  à  axe  d'enroulement  au   moins  aussi  long  et  souvent  plus 
que  toutes  les   autres   dimensions  du  corps.    Cela  tient  à  ce   que  les 
loges,   d'ailleurs    toujours    enroulées    en    spirale    régulière,    sont   très 
basses,    mais    très    larges,    et    complètement    embrassantes,    chacune 
s'étendant  d'un  pôle  à  l'autre  de  la  coquille  et  recouvrant  complète- 
ment la  partie  correspondante  du  tour  précédent.  Comme  elles   sont 
très   peu  élevées    clans  le   sens    de  l'enroulement,   il  en 
faut  un  grand  nombre  pour   faire   un  tour.   Les  cloisons 
qui  les  séparent  s'étendent  parallèlement  à  l'axe  d'enrou- 
lement, d'un  pôle  à  l'autre,  mais  elles  sont  très  basses  et 
ne  forment  qu'une  forte  côte  au  plafond  des  loges,  laissant 
celles-ci  communiquer  largement  entre  elles,  au  niveau  de 
leur  plancher.  La  dernière  lo^e  s'ouvre  naturellement  au 

Alveohna  ,  r  ,  .  °  .  .     ,, 

(im.  Brady)       dehors  par  une  longue   bouche  qui  va  aussi  d  un  pôle  a 
l'autre.  Indépendamment  de  ces  loges  et  cloisons  primaires 
parallèles  à  l'axe,  s'en  trouvent  de  secondaires  et  même  de  tertiaires 
(15  à  75mm.  Vivant  et  fossile)  (*). 


communiquent  pas  entre  elles,  mais  seulement  avec  les  logettes  centrales  sous- 
jacentes,  n'alternent  pas  d'un  cycle  à  l'autre  comme  ces  dernières,  et  enfin  reculent 
un  peu  vers  le  centre  de  manière  à  être  à  cheval  sur  la  cloison  de  séparation  du  cycle 
dont  elles  dépendent  et  du  cycle  précédent;  et  elles  communiquent  avec  les  logettes 
sous-jacentes  de  ces  deux  cycles.  Ajoutons  que  les  logettes  périphériques  sont,  dans 
chaque  cycle,  plus  nombreuses  que  les  centrales,  il  y  en  a  souvent  trois  ou  quatre 
pour  une  de  ces  dernières. 

(M  A  ces  genres  ajoutons,  comme  faisant  partie  de  la  famille  des  Peneroplime  : 

Archiacina  (Munier-Chalmas)  qui  est  un   Peneroplis  sans  côtes,  décomposé  en  deux  sous- 
genres  : 

Brœckina  (Munier-Chalmas)  et 

Brœckella  (Munier-Chalmas). 

Le  genre  Cornuspira  mériterait  de  former  une  famille  à  part. 
(2)  Les  cloisons  secondaires  sont  disposées  suivant  des  plans  parallèles  àl'équateur 
du  fuseau  et,  comme  les  cloisons  primaires  sont  très  peu  développées,  elles  s'étendent 
sans  interruption  depuis  la  bouche  jusqu'à  l'origine  de  la  coquille.  Mien  entendu,  elles 
ne  vont  pas  jusqu'à  l'origine  même  de  la  coquille,  car  les  loges  anciennes  très  courtes 
ne  peuvent  être  recoupées  par  autant  de  cloisons  secondaires  que  les  jeunes  beaucoup 
plus  grandes.  Elles  s'arrêtent  à  des  niveaux  différents.  Elles  découpent  la  fente  buc- 
cale en  une  série  d'orifices  juxtaposés.  Ces  cloisons  sont  complètes,  percées  seulement 
dans  chaque  loge  primaire  d'un  ou  deux  orifices  qui  font  communiquer  entre  elles  les 
loges  secondaires  qu'elles  séparent.  Enfin,  dans  certaines  espèces,  il  s'ajoute  encore  à 
cela  des  cloisons  tertiaires  déterminant  des  loges  de  troisième  ordre.  Ces  cloisons  sont 
parallèles  à  la  surface  de  la  coquille.  Il  y  en  a  de  deux  à  cinq  dans  chaque  compar- 
timent secondaire  des  loges  primaires.  Elles  s'insèrent  sur  les  cloisons  secondaires, 
mais  ne  s'étendent,  dans  le   sens  de  l'enroulement,  que  sur  une  partie  de  la  Ion- 


IMPERFORES  :    ARENACES 


127 


Keramosphsera  (Brady)  a  une  coquille  sphérique  avec  une  multitude  de 
logettes  de  forme  plus  ou  moins  irrégulière  disposées  en  courbes 
concentriques  (Vivant)  (*). 


Fig.   178. 


3e  Sous-Ordre 

ARÉNACÉS.  —  ARENACID^ 

[Astrorhizid-E  (Brady)  -+-  Arenace.e  (Bùtschli)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  178) 

Ici  encore,  l'animal  est  fort  semblable  à  celui  que  nous  avons  décrit 
pour  notre  type  morphologique  d'Imperforé,  et  c'est  par  la  constitution  de 
sa  coquille  qu'il  se  caractérise.  Cette  coquille  (c)  est  formée,  en  effet,  de 
particules  étrangères  (grains  de  sable,  carapaces  de  Diatomées,  spicules 
d'Epongés,  etc.),  tantôt  simplement  agglutinées  contre  la  surface  du  corps 
par  le  protoplasma  superficiel,  tantôt  plus  ou  moins  fortement  cimen- 
tées entre  elles  par  une  substance  organique 
qui  d'ordinaire  est,  ou  semble  être,  de  la 
vraie  chitine,  mais  parfois  se  montre  avec 
les  réactions  spéciales  de  la  matière  cornée. 
Lorsqu'il  y  a  un  ciment  chitineux  complet 
formant  un  vernis  continu  à  la  face  interne 
de  la  coquille,  celle-ci  est  aussi  imperforée 
que  celle  des  groupes  précédents,  mais  lors- 
qu'il en  est  autrement,  il  reste  entre  les 
particules  mal  associées  qui  forment  la 
coquille  de  petits  espaces  par  lesquels  le  cy- 
toplasma  sous-jacent  peut  émettre  des  pro- 
longements mobiles  analogues  à  des  pseu- 
dopodes, et  il  y  a  là  une  condition  qui  rap- 
proche ces  êtres  des  Foraminifères  perforés. 

L'accroissement  de  la  coquille  se  com- 
prend aisément,  soit  que  ses  particules  soient 
indépendantes  les  unes  des  autres,  auquel 
cas  il  se  conçoit  sans  explication,  soit 
qu'elles  soient  réunies  par  un  ciment  chitineux.  Dans  ce  cas,  les  choses 


4' 

Sa 


■ 


i    i    !    : 

1 


-,    N  .  j      :        -.  ■ 


N. 


Arénacé  (Type  morphologique) 

(Sch.). 

c,  coquille. 


gueur  de  la  loge  primaire  de  manière  à  laisser  communiquer  entre  eux  tous  les 
compartiments  qu'elles  déterminent.  Elles  ont  pour  effet  de  recouper  la  série  unique 
d'orifices  buccaux  en  deux  à  cinq  séries  parallèles  superposées.  (Les  fossiles  seuls 
arrivent  à  la  taille  de  7bmm;  les  vivants  atteignent  15mm  seulement.) 

Alveolina  est  le   seul  représentant   de  la  famille   des  Alveolixixm  \ Alveolininse 
(Brady)]. 

(x)  On  fait  de  ce  seul  genre  la  famille  des  Keramosph&rinm  [Keramosphxrina  (Brady)]. 


128  LES    RHIZOPODES 

se  passent  pour  cet  enduit  chitineux  comme  pour  la  coquille  des  Gro- 
mides.  Quant  au  dépôt  de  nouvelles  particules  étrangères  pour  combler 
les  lacunes  produites  par  l'écartement  des  anciennes,  il  se  fait  au  moyen 
des  pseudopodes,  ou  de  petits  prolongements  pseudopodiformes  nés  du 
cytoplasma  dans  les  hiatus  de  la  coquille,  qui  saisissent  des  particules  et 
les  accolent.  L'animal  ne  prend  d'ailleurs  pas  au  hasard  :  il  choisit  la 
grosseur  et  la  nature  des  matériaux,  triant  des  grains  de  sable  d'une 
certaine  taille,  ou  des  spicules  d'Epongés.  Dans  bien  des  cas,  il  semble, 
en  outre,  que  des  résidus  alimentaires,  grains  de  sable,  carapaces  de 
Diatomées,  etc.,  sont  ajoutés  à  la  coquille  par  le  dedans,  conformément 
à  ce  qui  a  été  observé  ailleurs  (chez  Difflugia  par  Verworn)  ('). 

On  peut  distribuer  les  Arénacés  en  deux  tribus  : 

Astrorhizina,  à  grandes  coquilles  asymétriques,  le  plus  souvent 
monothalames  et  en  forme  de  tubes  simples  ou  associés  entre  eux  ou  à 
une  chambre  centrale  commune; 

Lituoljna,  à  coquilles  régulières,  le  plus  souvent  polythalames, 
mais  à  loges  séparées  par  des  cloisons  imparfaites,  labyrinthiques;  ces 
êtres  représentent  les  isomorphes  arénacées  des  Miliolides  et  des  Per- 
forés les  plus  simples. 

lre  Tribu 

ASTRORHIZINES.   —  ASTRORHIZINA 

[AsTRORinziD.E  (Brady)] 

GENRES 

Astrorhiza  (Sandahl)  (fig.I  79)  a  une  coquille  formée  d'une  épaisse  couche 
de  grains  de  sable  et  de  vase,  simplement  Fiw 

accolés  par  le  protoplasma  ou  légèrement 
cimentés.  Cette  coquille,  parfois  fusiforme,a 
ordinairement  la  forme  d'un  disque  aplati  et 
muni  sur  son  bord  de  prolongements  radiai- 
res.  Ces  prolongements  sont  ouverts  au  bout 
et,  par  leurs  extrémités,  sortent  autant  de 
bouquets  de  pseudopodes  réticulés  (10mm  et 
plus.  Mer). 

A  Astrorhiza  se  rattachent  quelques 
genres  qui  n'en  diffèrent  que  par  des  carac- 
tères secondaires  (").  ,  .      "     .     D    ,  > 

N   '  Astrorhiza  (îm.   Brady). 

f1)  La  coquille  est  ordinairement  monothalame  et  de  grande  taille,  souvent  branchue 
ou  radiée.  Parfois  sa  cavité  est  subdivisée  en  compartiments  par  des  constriclions  de 
la  paroi,  mais  ce  ne  sont  là  ni  de  vrais  septa  ni  de  vraies  loges,  et  ces  formes  poly- 
thalames sont  toujours  asymétriques. 

(2)  Ces  genres,  au  nombre  de  cinq,  sont  les  suivants  : 
Pelosina  (Brady)  (fig.  182),  qui  a  sa  coquille  formée  seulement  de  chitine  et  de  vase,  avec 


IMPKRFORES  :    ARENACES 


129 


Fi"'.  180. 


Pilulina  (Carpenter)  (fig.  180)  a  sa  coquille,  ici  encore,  monothalame  et  de 
forme  ronde,  formée  uniquement  de  spicules  d'Epongés 
ou  de  sable  fin,  sans  ciment  calcaire  ou  autre.  La  bouche 
est  fusiforme,  courbe  (Mer.  Vivant). 
Il  en  est  de  même  chez 

Technitella  (Norman),   de  forme  ovale  et  cylindrique,  à 
bouche  arrondie  (Mer.  Vivant). 

Sacca/?7/?7/na(Sars)  (fig.  18I)est, selon  les  espèces, mono-  ou  niulina  (im.Brady). 
polvthalame.  Les  formes  polvtha  lames,  toutes  fossiles, 
sont  formées  déloges  monothalames  unies,  soit  latéralement  de  manière 
à  respecter  la  bouche,  soit  en  série  linéaire  par  leur 
tube  buccal,  le  tube  de  la  précédente  étant  soudé  au 
pôle  aboral  de  la  loge  suivante.  Les  formes  vivantes 
sont  monothalames  sphériques,  ont  une  carapace  lisse 
formée  degros  grains  de  sable  soudés  par  un  fort  ciment 
corné  qui  forme  en  outre  un  enduit  intérieur  continu. 
La  bouche  est  au  sommet  d'un  petit  prolongement 
conique  (Vivant  et  fossile)  (').  Saccammina 

(im.  Brady). 


Fig.  181. 


Fig.  isl>. 


Fig.  183. 


une  bouche  au  sommet  d'un  prolongement  chilineux,ce  qui  lui  donne  la  forme  d'une 

bouteille  (Mer); 
Storthospheera  (Brady)  (fig.  183),  qui  est  subglobuleux, 

très  irrégulier,  garni  de  nombreuses  protubérances 

terminées  chacune  par  un   orifice   buccal  (Mer); 
Dendrophrya  (Wright),  qui  peut  être  défini:  un  Astro- 

rhiza  à  disque  plus  élevé  et  pourvu  de  prolonge- 
ments ramifiés,  dressés  ou  rampants.  Sa  coquille 

est  aussi  formée  de  chitine  et  de  vase  (6mm.  Mer)  ; 
Syringammina  (Brady),  qui  est  au  contraire  constitué 

de  gros  grains  de  sable  lâchement  agglomérés, et 


formé  d'une  niasse  globuleuse  de  lubes  branchus 


Storthospheera 

(im.  Brady). 


disposés  radiairement, arrangés  plus  ou  moins  dis-  Pelosina 

tinctement  en  couches  superposées  (Mer.  Vivant);      (im.  Brady). 
Julienella   (Schlumberger),  à  test   épais,  à  loge  cen- 
trale   cloisonnée     et    à    tubes    courts    et     irréguliers     Vivant). 

Ces  genres  forment  avec  Astrorhiza  la  famille  des  Jsti;vi;iiizi.\.i:  [Astrorhizinse 
(Brady)]. 

(')  On  ne  sait  rien  de  plus  au  sujet  des  formes  polythalames  fossiles,  mais 
Rhumbler['j4],  qui  a  fait  une  étude  très  détaillée  de  ce  Foraminifère  a  fait  connaître 
plusieurs  particularités  intéressantes  des  formes  vivantes  monothalames.  Quand  il 
est  jeune,  Saccammina  a  une  coquille  primitive  de  0mml  formée  de  tout  petits  grains 
avec  des  spicules  d'Épongés  et  d'Oursins.  Mais  il  s'en  forme  bientôt,  en  dehors  de 
celle-ci,  une  seconde  qui  grossit  beaucoup  plus,  en  sorte  que  la  première  est  accolée  à 
elle  comme  une  petite  tubérosilé.  Cette  seconde  coquille  n'est  pas  encore  la  coquille 
définitive  :  elle  n'a,  en  effet,  pas  de  bouche  et  les  grains  de  sable  qui  la  forment  sont 
disposés  sans  aucune  régularité  en  sorte  qu'elle  est  très  raboteuse.  L'animal  ne  com- 
munique avec  le  dehors  que  par  des  expansions  pseudopodiques  qui  passent  dans 
les  interstices  des  grains  de  sable.  En  cet  état  il  a  été  décrit  comme  un  genre  spécial 
sous  le  nom  de  Psammosphsera  (F.-E.  Schulze). 

Mais  peu  à  peu,  l'animal  remanie  sa  coquille,  oriente  ses  grains  de  sable  de  manière 


130 


LES    RHIZ0P0DES 


Sorosphsera  (Brady)  est  monothalame  et  n'a,  à  son  unique  loge,  aucun  ori- 
fice notable  méritant  le  nom  de  bouche;  ses  pseudopodes  sortent  des 
orifices  interstitiels,  mais  sa  coquille  comprend  plusieurs  chambres  direc- 
tement unies  entre  elles  (Mer.  Vivant)  ('). 

Jusqu'ici,  nous  n'avons  trouvé,  comme  éléments  de  formation  de  la 
coquille,  que  des  grains  de  sable  et,  s'il  s'y  trouvait  mêlés  des  spicules 
d'Epongés,  ce  n'était  qu'à  titre  exceptionnel. 

Dans  les  Arénacés  qui  nous  restent  à  citer,  les  spicules  d'Epongés 
font  régulièrement  partie  de  la  coquille  et  sont  fortement  unis  entre 
eux  et  à  des  grains  de  sable  pour  la  constituer.  En  outre,  la  forme  de 
la  coquille  dérive  de  tubes  cylindriques  directement  associés  entre  eux(*). 
Jaculella  (Brady)  (fig.  184)  forme  un  simple  tube  conique  ouvert  à  la  grosse 
extrémité  (atteint  près  de  10ram.  Mer. Vivant). 

Fig.   184. 

Bathysiphon  (Sars)  est  en  forme  de  tube 

légèrement  conique,  non    cloisonné,       ^^^^^^^^^^S^^i^3 


Jaculella    (im.  Brady). 


Fi".   186. 


Fig.  185. 


dont    la    paroi,    d'épaisseur    notable 
(0mm5),  contient  des  spicules  d'Epon- 
gés agglutinés  que  l'on  peut  mettre  en  évidence  en  dissolvant  la  partie 
calcaire    (20mm.  Mer.  Vivant  et  fossile). 

Marsipella  (Normann)  (fig.  185)  est  un  tube 
cylindrique 
ou  renflé  en 
fuseau  au 
milieu  et 
ouvert  aux 
deux  bouts  (G»»».  Mer.  Vivant). 

Rhabclammina  (Sars)  (fig.  186)  est  formé  de  tubes 
radiaires  droits  ou  ramifiés,  ouverts  à  l'ex- 
trémité,   et    souvent    s'insérant   par    l'autre    sur    une    partie    centrale 
renflée  qui  joue  le  rôle  de  chambre  commune  (2ri""".  Mer.  Vivant). 


Marsipella   (ira.   Brady). 


Rhabdammina   (im.   Brady). 


à  se  former  une  surface  tout  à  fait  lisse,  et  se  forme  une  bouche  au  sommet  d'un  pro- 
longement conique.  Dès  lors,  les  orifices  par  où  passaient  les  pseudopodes  se  ferment. 

L'animal  contient  un  noyau  avec  plusieurs  prétendus  nucléoles  qui  se  dissolvent 
peu  à  peu  (sans  doute  quand  l'animal  se  dispose  à  se  diviser)  et  fournissent  la  subs- 
tance d'un  réseau  chromatique  qui  se  dessine  progressivement. 

Rhumbler  décrit  ici  cinq  nouveaux  genres  de  Protozoaires  ou  Prolophytes  dont  il 
indique  à  peine  les  affinités  et  dont  nous  ne  ferons  que  citer  les  noms  en  indiquant 
les  groupes  avec  lesquels  il  leur  trouve  des  ressemblances: 


Rhynchogromia  (Rhumbler), 

Rynchosacous  'Rhumbler), 


Dactylosaccus  (Rhumbler), 
Ophiotuba  (Rhumbler)    et 


11  les  a  trouvés  dans  la  coquille  de  sa  Saccammina.  I 


Dentrotuba  (Rhumbler). 
croit  reconnaître  des  affi- 


nités chez  le  premier  avec  les  Gromies,  chez  le  deuxième  avec  les  Grégarines,  chez  le 
troisième  et  le  cinquième  peut-être  avec  les  Characées,  chez  le  quatrième  avec  les 
Haliphysema. 

(1)  Ces  genres  forment  la  famille  dos  Saccamminjs  [Saccammininse  (Brady)]. 

(2)  Us  constituent  la  famille  des  B/j.ujdammjx.e  [Rhabdammininse  (Brady)]. 


I M  PERFORES   :    ARENACES 


131 


Fis.  187. 


Hyperammina  (Brady)  pourrait  se  définir  un  Rhabdammina  réduit  à  un 
tube  unique  ayant  les  caractères  de  l'un  des  tubes  du  genre  précédent 
(Mer.  Vivant). 

Aschemonella  (Brady)  (fig.  187),  n'était  la  consti- 
tution de  sa  coquille  conforme  à  ce  que  nous 
venons  d'indiquer,  ne  serait  qu'une  espèce  d'yls- 
trorhiza.  Cependant,  il  faut  noter  que  les  tubes 
peuvent  être  moins  nombreux  et  que,  parfois, 
ils  se  soudent  par  leur  extrémité  au  bout  des 
tubes  d'individus  voisins,  de  manière  à  former 
un  organisme  polythalame  (Mer.  Vivant). 

Rhizammina  (Brady)  (fig.  188)  est  formé  d'une  masse  libre  de  tubes  flexibles, 


Aschemonella  (irn.  Brady). 


Fiff.  188. 


Fig.   189. 


Sagenella   (im.    Brady). 
a.,  l'animal  :  s.,  support. 


Fig.  182. 


Rhizammina  (im.  Brady). 

irrégulièrement  ramifiés  (25mm.  Mer.  Vivant). 

Sagenella  (Brady)  (fig-.  189)  est  assez  sem- 
blable, mais  ses  tubes  sont  fixés  sur  un 
support  (pierre  ou  coquille)  (Mer.  Vivant). 

Botellina  (Garpenter)  est  en  forme  de  tube  cylindrique  dont  l'intérieur 
porte  des  saillies  irrégulièrement  contour- 
nées, déterminant  un  cloisonnement  incom- 
plet. Il  paraît  être  fixé  à  une  extrémité, 
tandis  que  l'autre  laisse  passer  les  pseudo- 
podes par  des  interstices  (25mm.  Mer.  Vivant). 

Haliphysema  (Bowerbank)  (fig.  190)  a  une 
coquille  constituée  comme  toujours  de  par- 
ticules étrangères,  mais  qui  sont  ici  presque  ex- 
clusivement des  spicules  d'Epongés.  La  forme 
est  celle  d'une  sorte  de  verre  à  pied  long,  étroit, 
irrégulier,  dont  le  pied  discoïde  sert  à  fixer  l'ani- 
mal. Par  l'orifice  évasé,  sortent  les  pseudopodes, 
longs,  minces,  irréguliers,  très  réticulés  (Mer. 
Vivant)  ('). 


(!)  Le  corps  contient  de  nombreux  noyaux  et  des  globules 
énigmatiques  qui  sont  peut-être  des  sortes  de  spores. 

Cet  être  singulier  avait  été  pris  par  Bowerbank  pour 
une  Éponge,  et  par  Hàckel  [77]  pour  un  être  extrêmement 
simple  à  deux  feuillets,  le  prétendu  Enterozoon  (Hâckel) 
dont  il  faisait  le  type  d'une  classe  des  Physémaires.  Ses  beaux  dessins  où  est  repré- 


Haliphysema 

(H.   Tunianoi'itziï) 

(d'ap.   Ray  Lankester). 


9* 


132 


LES    RHIZOPODES 


2e  Tribu 

LITUOLINES.  —  LITUOLINA 

[LiTUOLW.r.  (Brady)] 

Indépendamment  des  caractères  indiqués  plus  haut,  la  coquille  pré- 
sente, chez  beaucoup  de  Lituolines,  un  caractère  singulier.  L'animal, 
après  l'avoir  formée,  comme  nous  l'avons  vu,  de  particules  étrangères, 
l'accroît  intérieurement  par  le  dépôt,  à  la  face  interne,  de  nouvelles 
particules  qui  dessinent  des  lames  irrégulières  se  coupant  de  la  manière 
la  plus  variée,  de  façon  à  combler  presque  entièrement  la  cavité  avec 
une  substance  réticulée  labyrinthique.  Les  cloisons  de  séparation  des 
loges  polythalames  se  perdent  plus  ou  moins  dans  cet  ensemble.  C'est  ce 
caractère  que  nous  désignerons  sous  le  nom  de  chambres  labyrinthiques 
chaque  fois  que  nous  le  rencontrerons. 

Les  Lituolines  sont  souvent  perforés  et  font  ainsi  le  passage  à  l'ordre 
des  Perforida  ('). 

GENRES 

Lituola  (Lamarck)  est  une  forme  libre,  polythalame,  à  loges  labyrinthiques 
disposées  en  spirale  régulière,  sauf  les  dernières  qui  peuvent  prendre 
la  direction  de  la  tangente.  La  coquille  est  épaisse,  rugueuse,  grossière, 
formée  de  gros  grains  de  sable  (Vivant  et  fossile)  ('). 


Fis.  191. 


sentée  l'organisation  de   cet  être  avec  des  feuillets  épithéliaux  réguliers  à  belles 
cellules  nucléées  ne  correspondent  à  rien  de  réel. 

(x)  BOtschli  [80-82]  n'admet  pas  le  groupe  des  Lituolines,  préférant  répartir  ses  genres 
parmi  les  Perforés  et  les  Imperforés  avec  lesquels  ils  présentent  le  plus  d'affinités. 

Au  point  de  vue  de  l'enseignement,  cette  manière  de  faire  a  l'inconvénient  de 
troubler  la  pureté  des  caractères  des  groupes  où  l'on  fait  entrer  ces  Lituolines.  C'est 
pour  cela  que  nous  ne  l'avons  pas  adoptée.  Mais,  au  point  de  vue  des  affinités,  elle  est 
très  admissible,  la  famille  des  Lituolines  ne  contenant  guère  de  formes  propres  et 
étant  surtout  formée  de  représentants  arénacés  des  types  hyalins  ou  porcelaines  des 
autres  groupes  tels  que  Comuspira,  Miliolina,  Peneroplis,  Lagena,  Nodosaria,  Cris- 
tellarià,  Globigerina,  Rotalia,  Nonionina,  etc. 

(2)  Ce  caractère  de  structure  de  la  coquille  est  celui  d'une  série  de  genres  qui  consti- 
tuent la  famille  des  Litvolinm  \Lituolinx  (Brady]) 
dont  la  Lituole  est  le  type. 

Ces  genres  sont  les  suivants: 

Haplophragmium  (Reuss)  (fig.  191).  qui  est  un  Lituola  à 
loges  non  labyrinthiques  (Fossile); 

Haplostiche  (Reuss),  qui  est  un  Lituola  dont  les  loges 
sont  disposées  en  ligne  droite  ou  un  peu  courbe, 
mais  non  spirale  ;  il  est  parfois  monothalame 
(Vivant  et  fossile); 

Ftheophax  (Montfort),  qui  est  un  Haplostiche  à  loges 
non  labyrinthiques  (Vivant  et  fossile)  ; 

Coskinolina  (Stache),  qui  est  un  Haplophragmium  dont 
les  dernières  loges  vont  en  diminuant  rapidement; 

Bdelloïdina  (Carter),  qui  représente,  avec  la  structure 

de  coquille  particulière  aux  Lituolines,  un  Peneroplis;  il  est  fixé  par  une  face;  la 


A  B 

Haplophragmium  (Sch.). 

A,  entier  ;  B,  en  coupe. 


IMPERFORES 


ARENACES 


133 


Fiff.  192. 


Fig.  193. 


Trochammina  (Parker  et  Jones,  emend.  Brady)  (fig.  192),  au  contraire,  a  sa 

coquille  mince,  lisse,  par  le  fait  qu'elle 

est  formée  de  très  petits  grains  de  sable, 

fortement  soudés  par  un  ciment  chitineux 

et  calcaire.  L'intérieur  des  chambres  est 

lisse,  non  labyrinthique  (Vivant  et  fossile)  ('). 
Endothyra (Phillips) (fig.  193)  dissimule  plus 

encore  que  les  précédents  son  caractère 

arénacé  par  la  prédominance  du  ciment        _,     ,  Endothyra 

,       .  r      .  r      .  froc/iarnniina  (E.  crassa) 

calcaire  sur  les  grains  de  sable  (Fossile)  (*).         (im.  Brady).  (im.  v.  Môlier). 


Fier.  194. 


Thurammina 

(T.  papillata) 
(im.  Brady). 


partie  supérieure  des  loges  est  labyrinthique;  le  test  serait  perforé,  les  septa  de 
séparation  des  loges  sont  percés  d'une  série  de  trous  qui  font  communiquer  les  loges 
entre  elles  (Vivant,  non  fossile); 

Placopsilina  (d'Orbigny),  qui  représente  le  précédent  sans  perforations  ni  cloisons  labyrin- 
thiques  (Vivant  et  fossile). 

f1)  Ces  caractères  se  retrouvent  dans  toute  une  série  de  genres 
constituant  la  famille  des  Trochammix.e  [Trochammininse  (Brady)], 
dont  Trochammina  est  le  type.  Génériquement  celui-ci  est  carac- 
térisé par  ses  loges  multiples  enroulées  à  la  manière  de  celles  d'un 
Nautile  ou  d'un  Trochus.  Il  est  libre  ou  fixé  (Vivant). 
Voici  les  autres  genres  de  la  famille  : 

Thurammina  (Brady)  (fig.  194),  qui  est  monothalame,  formé  d'une  seule 
loge  sphérique,  avec  ou  sans  bouche  principale  à  un  pôle,  mais  avec 
plusieurs  orifices  accessoires  au  sommet  de  petites  éminences  (Vi- 
vant) ; 

Thuramminopsis  (Hausler),  qui  n'est  qu'un  sous-genre  du  précédent; 

Hippocrepina  (Parker),  qui  est  aussi  monothalame,  mais  à  loge  allongée,  renflée  à  un 
bout,  étroite  à  l'autre  avec  une  bouche  unique,  de  forme  variable  (Vivant); 

Hormosina  (Brady),  qui  est,  pour  la  forme,  un  Rheophax  à  loges  plus 
arrondies,  pour  la  structure,  un  Trochammina  (Vivant)  ; 

AmmodisGus  (Reuss)  (fig.  195),  qui  est  libre  et  a  une  forme  spirale  ou  hé- 
licoïdale plus  ou  moins  irrégulière:  il  est  néanmoins  monothalame, 
sa  coquille  n'ayant  point  de  cloison  intérieure  (Vivant  et  fossile); 

Carterina  (Brady),  qui  est  polythalame,  et  représente  un  Trochammina 
avec  spicules  calcaires  lui  appartenant  en  propre  (Vivant)  ; 

Webbina  (d'Orbigny),  qui  est  fixé,  formé  d'une  ou  plusieurs  loges, 
réunies  dans  ce  dernier  cas  en  série  irrégulière  par  des  tubes  de 
jonction  (Vivant). 

(2)  11  est  le  type  de  la  famille  des  EndotiiyrixsE  [Endothyrinm  (Brady)]  caractérisée 
par  cette  structure  de  la  coquille  ainsi  que  par  la  netteté  des  cloisons  qui  séparent  les 
loges.  Celles-ci  ne  sont  point  labyrintbiques.  La  plupart  de  ces  formes  sont  perforées 
et  font  le  passage  aux  Perforida. 
Voici  les  genres  de  cette  famille  : 

Nodosinella  (Brady),  qui  est  un  Nodosaria  (V.  p.  135)  pour  la  forme,  un  Endothyra  pour 
la  structure  (Fossile); 

Polyphragma  (Reuss),  qui  a  la  forme  d'un  tube  fixé  par  une  extrémité,  formé  de  courts 
segments  cylindriques  superposés,  labyrinthique  à  l'intérieur  et  terminé  par  une 
bouche  criblée  (Fossile); 

Involutina  (Terquem),  qui  a  un  enroulement  nauliloïde,  mais  à  tours  si  embrassants  que 


Fi"'.   195. 


Ammodiscus 
(im.  Brady). 


134 


LES    RHIZOPODES 


Loftusia  (Brady)  (fig.  196)  est  caractérisé  par   une   structure  arénacée  si 
dissimulée  par  la   finesse   des   grains   et  l'abon-  Fi    196 

dance  du  ciment  calcaire  qu'elle  a  pu  être  mise  en 
doute.  En  outre,  la  structure  intérieure  des  loges 
est  compliquée  par  le  développement  d'un  tissu 
labyrinthique  abondant  qui  obstrue,  en  grande 
partie,  la  cavité  de  la  coquille.  Cette  forme  est 
perforée  et  fait,  comme  les  précédentes,  passage 
aux  Perforida  (Fossile)  (*). 

Parkeria  (Carpenter)  est  de  forme  sphérique  et 
ses  chambres  très  basses  n'ont  pas  de  vraies 
cloisons,  mais  sont  soutenues  par  des  piliers 
creux  qui  s'ouvrent  dans  la  chambre  située 
au-dessus  et  établissent  ainsi  une  communica- 
tion. Il  n'y  a  pas  de  bouche.  Les  prétendues  chambres  initiales  cen- 
trales, orientées  suivant  un  rayon  de  la  sphère,  ne  sont  peut-être  que 
la  place  du  support  primitif  englobé  par  la  coquille  (Fossile). 


Loftusia  (Sch.). 

Ensemble  de  l'animal  et 

coupe  frontale. 


l'ombilic  est  caché  et  que  l'ensemble  ne  forme  plus   qu'une  masse  lenticulaire  où 
l'on  ne  distingue  pas  les  différents  tours  (Vivant  et  fossile); 

Bradyina  (Môller),  qui  est  un  Endothyra  à  bouche  criblée  (Fossile); 

Stacheya  (Brady),  qui  est  fixé  et  dont  l'enroulement  est  rendu  irrégulier  par  la  présence 
du  support  (Fossile). 

I1)  Que  l'on  se  figure  une  grande  coquille  nautiloïde  (0mm8)  à  tours  embrassants 
jusqu'à  l'ombilic,  de  sorte  que  le  dernier  cache  toujours  tous  les  autres.  Ces  tours, 
très  nombreux,  jusqu'à  vingt-cinq  et  plus,  sont  très  peu  élevés,  mais  très  larges,  en 
sorte  que  la  coquille  gagne  plus  en  épaisseur,  c'est-à-dire  dans  le  sens  de  l'axe  pas- 
sant par  l'ombilic  et  perpendiculairement  à  l'enroulement,  que  dans  le  sens  de  l'en- 
roulement, et  la  coquille  devient  ainsi  ovoïde  ou  même  fusiforme,  le  grand  axe 
passant  par  les  ombilics.  En  outre,  au  lieu  d'un  cloisonnement  régulier,  avec  des 
septa  bien  nets,  séparant  des  loges  bien  libres,  on  trouve  une  disposition  très  diffé- 
rente. Plaçons-nous,  par  l'imagination,  dans  l'intérieur  de  la  coquille  en  un  point 
quelconque,  les  pieds  tournés  vers  Taxe  et  la  figure  vers  l'ouverture.  Nous  avons 
pour  plancher  la  lamelle  qui  nous  sépare  du  tour  précédent,  pour  plafond  celle  qui 
nous  sépare  du  tour  suivant.  A  droite  et  à  gauche,  nous  pourrions  atteindre  jusqu'à 
l'ombilic.  Le  plancher  est  lisse,  mais  le  plafond  est  garni  d'une  épaisse  couche  de 
tissu  labyrinthique  qui  rétrécit  de  moitié  au  moins  l'espace  déjà  si  restreint  entre  le 
plancher  et  la  voûte.  De  distance  en  distance,  sont  les  cloisons  qui  séparent  les 
chambres.  Ces  cloisons  sont  obliques,  complètes,  mais  formées  du  même  tissu  laby- 
rinthique qui  est  à  la  voûte,  en  sorte  qu'elles  laissent  communiquer  les  loges  entre 
elles.  Enfin,  entre  les  cloisons,  s'étendent  des  tubes  calcaires  qui  subdivisent  la  loge 
en  loges  secondaires.  On  voit  que  la  cavité  de  la  coquille  est  aux  trois  quarts  remplie 
par  ces  productions  squelettiques  :  les  loges  anciennes  le  sont  même  tout  à  fait. 
La  famille  comprend  seulement  un  autre  genre  : 

Cyclammina  (Brady),  moins  compliqué,  simplement  nautiloïde  (Vivant). 


PERFORES 


135 


Fig.  197. 


2e  Ordre 

PERFORÉS.  —  PERFORMA 

[Perforata  (Carpenter)] 
TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(  FIG.   197) 

Le  corps  mou  n'offre,  ici  encore,  aucune  particularité  différente  de 
celles  des  Imperforés.  La 
coquille  (c)  est  calcaire  et, 
sous  sa  forme  la  plus  simple, 
sphéroïdale.  Elle  est  munie 
d'un  large  orifice  qui  est  la 
bouche  (o),  par  où  sortent 
des  pseudopodes  réticulés. 
Mais ,  en  outre , elle  est  percée, 
sur  toute  sa  surface,  d'une 
multitude  de  fins  pores  qui 
donnent  issue  à  des  pseudo- 
podes filiformes  rayonnants  ,m 
réticulés.  11  existe  un  noyau 
mais,  pas  plus  ici  que  chez 
les  Perforés  à  coquille  opa- 
que, on  ne  sait  s'il  y  a  une 
vésicule  pulsatile. 

Comme  chez  les  Imper- 
forés, cette  coquille  simple, 
monothalame,  réalise  la 
forme  primitive  fondamen- 
tale; mais,  comme  chez  eux  aussi,  cette  forme  peut  se  compliquer 
par  l'adjonction  de  nouvelles  loges  qui  s'unissent  entre  elles  de  façons 
très  variées.  Nous  retrouverons  ici  les  mêmes  complications  progres- 
sives que  chez  les  Imperforés,  et  d'autres  encore  (*). 


■-mm 


Perforé  (Type  morphologique). 


(J)  Le  caractère  essentiel  du  Perforé  est  Ja  perforation  de  la  coquille.  Nous  avons 
trouvé  dans  le  sous-ordre  des  Arénacés  des  formes  qui  émettaient  aussi  des  prolon- 
gements protoplasmiques  sur  la  surface  du  corps  mais,  la  plupart  du  temps,  ces 
prolongements  étaient  simplement  destinés  à  la  capture  des  éléments  de  la  coquille; 
ce  n'étaient  pas  de  vrais  pseudopodes  réticulés  comparables  à  ceux  qui  sortaient  par 
la  bouche.  Dans  les  quelques  cas  où  cette  distinction  n'eût  pas  été  justifiée,  il  restait 
au  moins  ceci,  que  les  pores  par  où  ils  sortaient  étaient  de  simples  hiatus  entre  les 
éléments  dissociés  de  la  coquille  et  nous  ne  les  avons  jamais  rencontrés  dans  des 
coquilles  compactes.  La  présence  de  pores  définis,  donnant  issue  à  de  vrais  pseudo- 
podes à  travers  une  coquille  compacte  est  donc  le  caractère  essentiel  des  Peeforwa. 
Tout  ce  que  nous  avons  dit  de  l'accroissement  de  la  coquille  à  propos  des  Perforés 
à  coquille  calcaire  (V.  p.  109  et  117)  s'applique  naturellement  ici. 

9* 


136 


LES     UIIIZOPODES 


Un  Dimorphisme  semblable  à  celui  des  Imperforés  existe  aussi  chez 
beaucoup  de  Perforés.  Il  n'y  a  qu'à  appliquer  ici  tout  ce  que  nous  avons 
dit  en  discutant  cette  question  à  propos  des  Miliolides  (V.  p.  118)  (*). 

Nous  diviserons  les  Perforés  en  six  sous-ordres  : 
Lagenid/e,  à  pores  fins  et  sans  enroulement  vrai; 
Cmlostomellidm,  à  pores  fins  et  enroulement  de  Miliolide; 
Textularid.e,  à  pores  fins  et  enroulement  en  hélice; 
Globigerinidje,  à  pores  larges  et  enroulement  en  spire  obscure; 
Rotalidje,  à  pores  larges  et  enroulement  spiral  régulier  asymétrique; 
Nummilitid.e,  à  pores  fins  et  enroulement  spiral  régulier  symétrique. 


1er  Sous-Ordre 

LAGÉNIDES.  —  LAGENIDjE 

[Lagenid.e  (Carpenter)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

Le  type  de  ce  sous-ordre  serait  une  forme  à  perforations  très  fines, 
polythalame,  à  loges  unies  les  unes  aux  autres  en  série  linéaire,  et  agen- 
cées de  telle  façon  que  la  partie  supérieure  de  la  précédente  forme  le 
fond  de  la  suivante,  les  parois  communes  étant  formées  d'une  seule 
lame  calcaire  qui  appartient  tout  entière  à  la  plus  ancienne  des  deux. 
La  forme  de  la  série  est,  soit  rectiligne,  soit  courbe,  ou  se  complique 
d'autre  manière.  Enfin,  il  peut  n'y  avoir  qu'une  seule  loge.  De  la  combi- 
naison de  ceux  de  ces  caractères  qui  sont  variables,  état  monothalame  ou 
polythalame  et  forme  de  la  colonie  dans  le  cas  de  polythalamie,  résultent 
de  nombreuses  formes  que  l'on  peut  rattacher  à  quatre  genres  types. 

GENRES  Fig.  199. 

Lagena  (Walker  et  Boys)  (fig.  198)  est  monotha- 
lame et  a  une  forme  sphérique  ou  ovoïde  Fis-  198- 
ou  en  fuseau;  la  bouche  est  à  un  pôle,  géné- 
ralement portée  par  un  col  allongé.  La  co- 
quille est  compacte,  brillante,  percée  de  pores 
très  fins  (Vivant  et  fossile)  (*). 

Nodosaria  (Lamarck)  (fig.  199)  est  formé  de 
plusieurs  loges  de  Lagena  disposées  en  ligne 
droite.  La  bouche  est  ronde  (Vivant  et  fossile), 

Lagena 

(!)   On    l'a  constaté  dans  les   genres  suivants  :     (lm-  Bl'ac]y)-     Nodosaria    (Sch 
Nodosaria,  Dentalina,  Siphogenerina,  Rotalia,  Trun- 
catulina,    Calcarina,    Polystomella,    Amphistegina,    Nummulites    et    Assilina. 

{-)  Dans  ce  genre  on  a  taillé  des  sous-genres  que  l'on  peut  considérer  comme  de 


PERFORES    :     LAGENIDES 


137 


Ce  genre  est  le  chef  de  file  d'une  longue  série  de  genres  dérivés  (*). 


Polymorphina(fig.  200)  (d'Orbigny) jus- 
tifie son  nom  par  ses  loges  de  forme 
très  variable,  disposées  sur  deux 
rangs  ou  en  spirale,  mais  toujours 
d'une  façon  peu  nette,  etplus  ou  moins 
embrassantes,  en  sorte  que  les  nou- 
velles cachent  un  nombre  variable 
des  anciennes  (Vivant  et  fossile)  (*). 

Ramulina  (Rupert  Jones)  (fig.  201)  est 
formé,  dans  ses  premières  loges,  com- 
me une  Polymorphine,  mais  continue 
par  des  loges  armées  de  tubulures, 
les  unes  longitudinales  servant  à  les 


Fig.  200. 


Polymorphina 

(im.  Brady). 


Ramulina 
(d'ap.  Schlumberger) 


simples  espèces.  Ils  forment  avec  Lagena  la  famille  des  LagenwjE  [Lageninse  (Brady)]. 
Entosolenia  (Ehrenberg)  à  col  invaginé, 
Fissurina  (Reuss)  à  bouche  fissiforme, 
Capitellina  (Marsson)  à  col  étranglé, 
Sycidium  (Sandb.),  genre  douteux,  la  structure  de  son  test  étant  inconnue. 

(*)  Voici,  rapidement  résumés,  les  caractères  de  ces  genres  : 
Dentalina  (d'Orbigny),  semblable  à  Nodosaria,  mais  légèrement  courbe  (Vivant  et  fossile); 
Rhabdogonium  (Reuss),  semblable  au  même,  mais  à  loges  carénées,  triangulaires  ou  qua- 

drangulaires  sur  la  section  transversale  (Vivant); 
Orthocerina  (d'Orbigny),  à  loges  indistinctes  à  la  surface; 
Vaginulina  (d'Orbigny),  comprimé  d'un  côté  (Vivant  et  fossile)  ; 
Marginulina  (d'Orbigny),  en  crosse  (Vivant  et  fossile)  ; 
Planularia  (Defrance),  semblable,  mais  comprimé  latéralement; 
Cristellaria  (Lamarck),  partiellement  ou  tout  à  fait  spiral  (Vivant  et  fossile)  ; 
Lingulina  (d'Orbigny),  comme  Nodosaria,  mais  comprimé  et  à  bouche  fissiforme; 
Rimulina  (d'Orbigny),  Vaginulina  à  bouche  fissiforme  (Vivant  et  fossile)  ; 
Robulina  (d'Orbigny),  Cristellaria  à  bouche  fissiforme  (Vivant  et  fossile); 
Conulina  (d'Orbigny),  simple  sous-genre  du  précédent; 
Glandulina  (d'Orbigny),  Nodosaria  à  loges  embrassantes  recouvrant  la  majeure  partie  des 

précédentes  (Vivant  et  fossile); 
Psecadium  (Reuss),  sous-genre  de  Robulina; 
Frondicularia   (Defrance),   comprimé  en  feuille  et   à  loges   triangulaires  embrassantes, 

cachant  les  précédentes  (Vivant  et  fossile); 
Flabellina  (d'Orbigny),  semblable  au  précédent,  mais  à  premières  loges   enroulées  en 

spire  comme  chez  Cristellaria  (Fossile); 
Amphimorphina   (Neugeboren),  commençant  en  Frondicularia  et  finissant  en  Nodosaria: 
Dentalinopsis  (Reuss),  commençant  en  Rhabdogonium  et  finissant  en  Nodosaria  : 
Amphicoryne  (Schlumberger),  commençant  en  Cristellaria  et  finissant  en  Nodosaria{ Vivant)  ; 
Lingulinopsis  (Reuss),  commençant  en   Cristellaria  et  finissant  en  Lingulina,  dont  il  ne 

constitue  guère  qu'un  simple  sous-genre. 

Tous  ces  genres  forment,  avec  leur  chef  de  file,  la  famille  des  Nodosaiux.k  [genre 

Nodosarina  (Carpenter)]. 
(2)  Genres  voisins  : 
Dimorphina  (d'Orbigny),  qui  commence  en  Polymorphina  et  finit  eu  Nodosaria  (Fossile); 


138 


LES    RHIZOPODES 


unir  aux  loges  précédente  et  suivante,  les  autres  latérales  qui  servent  à 
fixer  l'animal  tandis  que  la  loge  elle-même  est  libre  (Vivant)  ('). 


2e  Sous-Ordre 
CHILOSTOMELLIDES.  —   CHILOSTOMELLID/E 

[Chilostomellid/E  (Brady);  —  Cryptostegia  (Reuss)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

On  peut  s'en  faire  une  idée  en  imaginant  un  Perforé  polythalame  à 
fins  pores  dont  les  loges  sont  disposées  suivant  la  loi  des  Miliolides, 
c'est-à-dire  formant  chacune  un  demi-tour  et  transportant  la  bouche 
alternativement  d'un  pôle  à  l'autre  de  la  coquille.  Comme  chez  les  Milio- 
lides, elles  peuvent  revêtir  l'apparence  bi-,  tri-  ou  uniloculinaire. 

GENRES 

Allomorphina    (Reuss)   (fig.  202)   est    construit  comme  une  Triloculine, 
c'est-à-dire  formé  de  loges  embrassantes  sur  trois  rangs, 
chaque  loge  nouvelle  cachant  la  plus  ancienne  des  trois 
précédentes   et  transportant  la  bouche  fissiforme  à   son 
extrémité  (Vivant  et  fossile). 

Chilostomella  (Reuss)  est  un   Allomorphina,  mais   construit 
comme  une  Biloculine,  sauf  que  les  loges  sont  plus  enve- 
loppantes, en  sorte  que  l'on  ne  voit  qu'une  faible  partie 
de   la  précédente.   La  bouche   est  successivement  trans-      Allomorphina 
portée  aux  deux  extrémités  de  l'axe  (Vivant  et  fossile).  (im.  Brady). 

Ellipsoidina  (Seguenza)  est  complètement  embrassant  et  ne 

laisse  voir  que  la  dernière  loge  comme  les  Uniloculines.  Mais,  à  l'inté- 
rieur, toutes  les  loges  ont  la  bouche  dirigée  dans  le  même  sens  et  sont 
réunies  entre  elles  par  une  petite  colonne  insérée  près  de  la  bouche 
fissiforme  (Vivant  et  fossile)  (*). 


Uvigerina  (d'Orbigny)  qui  a  ses  loges  disposées  sur  trois  rangs  en  spire  hélicoïdale  et  la 

bouche  prolongée  en  col  (Vivant  et  fossile); 
Sagrina  (d'Orbigny)  qui  commence  en  Uvigerina  et  se  termine  en  Nodosaria  (Vivant  et 
fossile). 

Ces  genres  forment  avec  leur  genre  type  la  famille  des  Polymorphinje  [Polymor- 
phininœ  (Brady)]. 

(x)  Genre  unique  de  la  famille  des  Ramulinm  [Ramulininas  (Brady)]. 

(2)  Cet  arrangement  des  loges  qui  rappelle  celui  des  Globigérines,  sauf  qu'il  n'est 
pas  spiral  comme  chez  celles-ci,  donne  la  raison  pour  laquelle  ces  êtres  avaient  été 
réunis  sous  le  nom  de  Cryptostegia  (Reuss)  aux  Globigérines;  mais  celles-ci  s'en 
distinguent,  outre  le  caractère  sus-indiqué,  par  la  grandeur  de  leurs  pores. 


PERFORES    :    TEXTULARIDES 


139 


3e  Sous-Ordre 

TEXTULARIDES.  —  TEXTULARIDsE 

[Textularid.e  (Brady)] 

TYPE  MORPHOLOGIQUE 
C'est  un  Perforé  polythalame  à  fins  pores,  à  test  hyalin  chez  les 
petites  formes,  recouvert  chez  les  grandes  d'une  couche  arénacée, 
ayant  ses  loges  disposées  toujours  en  hélice,  mais  de  telle  façon  que, 
souvent,  l'hélice  portant  juste  deux  ou  trois  loges  par  tour,  celles-ci  ont 
l'air  disposées  sur  deux  ou  trois  rangées  parallèles  non  spirales.  Souvent 
l'enroulement  varie  avec  l'âge. 

GENRES 

Textularia  (Defrance)  (fig.  203)  est  formé  de  loges  arrondies,  assez  peu  em- 
brassantes, disposées  sur  deux  rangées  contiguës.  Les 
nouvelles  loges  appartiennent  alternativement  à  l'une  et 
à  l'autre  rangée  et  portent  la  bouche,  en  fente  verticale, 
à  leur  bord  interne  presque  sur  le  prolongement  de  la 
ligne  de  suture  des  deux  rangées.  La  coquille  est  cal- 
caire et  finement  poreuse  (Fossile)  (*). 


Fig.  203. 


Textularia  (Sch.). 


Fig.  204. 


(*)  A  ce  genre  se  rattachent  de  nombreuses  formes  dont  beau- 
coup pourraient  être  comptées  comme  de  simples  sous-genres  : 

Plecanium  [Reuss),  formé  de  particules  arénacées  (Vivant  et  fossile); 

Venilla  (Gùmbel),  qui  commence  en  Plecanium  et  finit  en  Liguline 
(Fossile); 

Grain mostomum  (Ehrenberg),  à  bouche  terminale  et  corps  déprimé  d'avant  en  arrière 
(Vivant  et  fossile); 

Schizophora  (Reuss),  Grammostomum  finissant  par  des  loges  unisériées  (Fossile); 

Gemmulina  (d'Orbigny),  qui  diffère  du  précédent  par  sa  bouche  ronde  (Vivant); 

Cuneolina  (d'Orbigny),  à  corps  comprimé  en  sens  inverse  de  Gram- 
mostomum et  autres,  c'est-à-dire  ayant  les  deux  séries  de  loges 
aplaties  l'une  contre  l'autre  (Vivant  et  fossile); 

Verneuilina  (d'Orbigny),  à  coquille  arénacée,  à  loges  sur  trois  rangs 
donnant  à  la  coquille  la  forme  d'une  pyramide  triangulaire, 
et  à  bouche  de  Textularia  (Vivant  et  fossile); 

Tritaxia  (Reuss),  Verneuilina  à  bouche  centrale  (Vivant  et  fos- 
sile); 

Reussia  (Schwager),  Verneuilina  à  coquille  calcaire  (Fossile)  ; 

Valvulina  (d'Orbigny),  semblable  à  Verneuilina,  à  coquille  arénacée 
comme  chez  celui-ci,  mais  à  grains  très  fins  et  à  bouche  recou- 
verte d'une  lèvre  (Vivant  et  fossile)  ; 

Bigenerina  (d'Orbigny),  commençant  en  Textularia  et  finissant  par 
des  loges  unisériées  en  ligne  droite,  avec  une  bouche  ronde 
terminale  (Vivant  et  fossile)  ; 

Siphogenerina  (Schlumberger)  (fig.  204),  différant  de  Bigenerina  par 
la  présence  d'un  canal  inférieur  qui  réunit  toutes  les  loges  et  ne 
leur  permet  de  communiquer  que  par  une  fente  dont  il  est  percé  au-dessus  de  chaque 
bouche  (Vivant  et  fossile); 


Sip/i  ogen  crin  a 

(d'ap.   Schlumberger). 

A,  entier;  B,  en  coupe. 


140 


LES    HHIZOPODES 


Fia-.  205. 


Fig.  206. 


Bulimina  (d'Orbigny)  (fig.  205)  est  construit  sur  un  autre  plan.  Ses  loges  sont 

enroulées  en  hélice  et  forment  une 

coquille  turbinée.  La  bouche,  en 

virgule,  est  placée  sur  le  côté  de  la 

dernière  loge  (Vivant  et  fossilel  ('). 
Cassidulina  (d'Orbigny)  (fig.  20G)  peut 

être  défini  une  Textulaire  dont  la 

coquille,  à  deux  séries  de  loges, 

serait    enroulée    en    spirale;    la 

bouche  est  latérale,  en  fente  (Vi- 
vant et  fossile)  (*). 


Bulimina 

(im.  Carpenter). 


Cassidulina 

(Sch.). 


Pavonina  (d'Orbigny),  semblable  à  Bigenerina,  mais  la  partie  qui,  chez  celui-ci,  est  droite 

devenant  ici  courbe,  aplatie  et  en  éventail,  et  la  bouche  étant  cribriforme  (Vivant); 

Spiroplecta   (Ehrenberg),  différant  de   Textularia  par  ses  premières  loges  enroulées  en 

spirale  (Vivant  et  fossile)  ; 
Gaudryina  (d'Orbigny),  à  loges  d'abord  trisériées,  puis  bi-  ou  unisériées  et  à  bouche  en 

fente  (Fossile); 
Plectina  (Marsson),  représentant  un  Gaudryina  à  bouche  ronde  (Fossile); 
Clavulina  (d'Orbigny),  à  loges  d'abord  trisériées,  puis  unisériées,  à  coquille  arénacée  et  à 

bouche  valvulée  (Vivant); 
Climacammina  (Brady),  à  loges  disposées  à  peu  près  comme  chez  une  Textulaire,  mais  à 
bouche  très  large  et  fermée  d'une  plaque  cribreuse,  et  à  coquille  calcaire  revêtue 
d'une  couche  extérieure  arénacée  à  ciment  calcaire  (Fossilel; 
Tetrataxis  (Ehrenberg,  emend.  Nôller),  à  loges  disposées  en  hélice  conique  à  axe  creux 
communiquant  toutes  avec  cette  cavité  columellaire  par  leur   bouche   tournée   en 
dedans,  et  à  coquille  formée  de  deux  couches,  comme  chez  le  précédent,  mais  avec  la 
couche  arénacée  en  dedans  (Fossile); 
Chrysalidina  (d'Orbigny),  qui  peut  être  défini  une  Textulaire  trisériée  à  bouche  de  Clima- 
cammina (Vivant  et  fossile). 

Tous  ces  genres  forment  avec  la  Textulaire  la  famille  des  Textulaiux^e  [Textu- 
laridse  (Carpenter)]. 
(*)  Genres  voisins  : 
Robert! na  (d'Orbigny)  n'est  qu'un  sous-genre  de  Bulimina  (Vivant  et  fossile)  ; 
Virgulina  (d'Orbigny),  dont  le  pas  de  l'hélice  est  tel  que  les  loges  tendent  à  reprendre  une 

disposition  irrégulièrement  bisériée  (Vivant  et  fossile); 
Bolivina    d'Orbigny),  tout  à. fait  bisérié,  mais  que  sa  bouche  de  Bulimine  empêche  de 

joindre  auxTextulaires  (Vivant  et  fossile); 
Pleurostomella  (Reuss),  à  loges  bisériées  aussi,  mais  à  bouche  de  Bulimine  très  élargie  et 

entaillée  à  son  bord  inférieur  (Vivant  et  fossile); 
Bifarina  (Parker  et  Jones),  commençant  en  hélice  et  se  terminant  par  des  loges  uni- 
sériées. 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Bulimxm  [Bulimina;  (Brady)]. 
(2)  Genres  voisins  : 
Orthoplecta  (Brady),  qui  n'est  qu'un  sous-genre  du  précédent; 
Ehrenbergia  (Reuss),  qui  pourrait  être  défini  :  une  Cassiduline  déroulée. 

Ces  trois  genres  forment  la  famille  des  Cassiduline  [Cassidulina  (Brady)]. 


PERFORÉS   :    GLORIGÉRINIDES 


141 


•4e    Sous-Ordre 

GLOBIGÉRINIDES.  —  GLOBIGERINIDjE 

[Globigerinjde  (Brady)] 

TYPE   MORPHOLOGIQUE 

C'est  un  Perforé  formé  d'un  petit  nombre  de  loges  spliériques,  per- 
cées de  gros  et  rares  pores  et  disposées  en  spirale  obscure. 


GENRES 


Globigerina  (d'Orbigny)  (fîg.207  et  208)  est  une  forme  polythalame  très  petite , 
formée  de  loges  sphériques  sou- 


Fig.    207. 


Fig.  208. 


dées  les  unes  aux  autres  en  spire 
confuse.  Les  loges  ne  s'ouvrent  pas 
les  unes  dans  les  autres  :  la  spire 
réserve  une  sorte  de  cavité  ombi- 
licale dans  laquelle  toutes  les  bou- 
ches s'ouvrent  plus  ou  moins  pro- 
fondément, ou  bien  cette  cavité 
ombilicale  est  effacée  et  la  der- 
nière loge  seule  s'ouvre  par  la 
bouche,  à  côté  de  la  dépression  qui  la  représente  (Vivant  et  fossile)  (*). 
Orbulina  (d'Orbigny)  (fîg.  209  à 211)  est  très  petit  aussi,  formé  d'une  coquille 
calcaire  entièrement  sphérique,  avec  deux  sortes  de  perforations,  les 


Globigerina  (Sch.). 
Vu  du  côté  dorsal. 


Globigerina  (Sch.). 
Vu  du  côté  ventral. 


Fig.  209. 


Fig.  210. 


Fig.  211. 


4L,b 


% 


Orbulina  (im.  Schlumberger). 


\ 


% 


Orbulina  (Aire  d'à  11  îrence 
vue  de  face)  (im.  Rhumbler). 


Orbulina 
(Coupe)  (Sch.). 


é? 


unes  (a)  larges,  espacées,  les  autres  (b),  petites,  serrées. Il  n'y  a  que 
rarement,  en  outre  de  cela,  une  ouverture  plus  large  que  l'on  puisse 
considérer  comme  bouche.  Les  individus  très  adultes  sont  tous  réduits  à 
cela  et  sont,  par  conséquent,  monothalames.  Mais  les   autres  ont,   en 


(*)  Le  test  des  formes  pélagiques  est  toujours  hérissé  d'épines;   ce   genre  est 
commun  dans  toutes  les  mers,  pélagique  ou  dans  les  grands  fonds. 


142  LES    RHIZOPODES 

outre,  à  leur  intérieur,  une  masse  très  semblable  à  une  Globigérine, 
soudée  par  sa  plus  grande  loge  et  par  les  extrémités  de  ses  épines  à  la 
face  interne  du  test  de  l'Orbuline  (*). 

Les  recherches  récentes  de  Rhumbler  [94]  ont  montré  que  les  choses  se 
passent  de  la  manière  suivante.  Les  Globigérînes  sont  de  deux  sortes, 
les  unes  à  test  épais,  les  autres  à  test  extrêmement  mince.  Les  pre- 
mières constituent  le  genre  Globigerina,  les  secondes  ne  sont  que  des 
jeunes  à'Orbiilina  encore  dépourvus  delà  loge  sphérique  caractéristique. 
Les  deux  sortes  de  Globigérines  grandissent  avec  des  caractères  très 
semblables  (sauf  l'épaisseur  du  test)  et  se  munissent  des  mômes  grandes 
épines.  Si  certaines  ont  été  décrites  comme  étant  dépourvues  de  ces 
appendices,  c'étaient  des  Globigérines  minces  (futures  Orbulines)  dont  les 
épines  avaient  été  rompues  par  l'engin  de  pêche,  en  raison  même  de  la 
fragilité  de  leur  test.  Quand  les  Globigérines  minces  arrivent  à  posséder 
douze  à  quatorze  loges,  elles  se  sécrètent  une  grande  loge  sphérique 
emboîtante  et  les  voilà  Orbulines  avec  Globigérine  incluse.  A  ce  moment 
la  Globigérine  occupe  environ  les  2/3  de  la  cavité  de  l'Orbuline,  et  c'est 
à  ce  stade  qu'appartiennent  les  formes  présentant  à  peu  près  le  rapport 
de  taille  indiqué.  Mais,  après  un  certain  temps,  la  Globigérine  incluse 
commence  à  entrer  en  dégénérescence  :  son  calcaire  se  résorbe,  ses 
loges  se  réduisent  à  des  lamelles  membraneuses  qui  s'affaissent  les  unes 
sur  les  autres  et  finissent  par  disparaître  tout  à  fait.  Toutes  les  Orbulines 
de  grande  taille  sont  dans  ce  cas.  Elles  contiennent  parfois  deux  ou  trois 
loges  sphériques,  incluses,  concentriques,  mais  jamais  de  spire  globigé- 
rinienne  (*). 


t1)  On  avait  cru  jusqu'ici  que  toutes  les  Orbulines  étaient  d'abord  dépourvues  de 
Globigérine,  que  certains  individus  en  restaient  dépourvus  pendant  toute  leur  vie,  et 
que  d'autres  (dans  la  même  espèce)  en  formaient  une  à  leur  intérieur,  à  un  certain 
moment  de  leur  existence,  par  bourgeonnement  inlerne  à  l'intérieur  de  la  loge  péri- 
phérique. Il  y  aurait  eu  là  dimorphisme  comme  chez  les  Milioles,  existence  simultanée 
des  deux  formes  l'une  B  avec,  l'autre  A  sans  spire  globigérinienne  interne,  avec  cette 
différence  qu'ici  la  loge  initiale,  loge  sphérique  orbulinienne,  est  à  la  périphérie  et 
que  les  loges  spiralées  de  la  forme  B  poussent  à  son  intérieur. 

(2)  Cette  remarquable  modification  de  la  forme  avec  l'âge  serait  due  à  l'adaptation, 
les  Globigérines  étant  pélagiques,  celles  à  test  mince  sont  exposées  à  être  endomma- 
gées par  l'action  des  vagues  et  prendraient,  lorsque  leur  taille  et  le  nombre  de  leurs 
loges  deviennent  assez  grands  pour  que  le  danger  soit  réel,  cette  forme  sphérique  si 
avantageuse  en  pareil  cas.  C'est  là  évidemment  une  hypothèse.  Mais  le  fait  que  l'évo- 
lution ontogénétique  se  passe  comme  il  vient  d'être  dit  repose  sur  des  observations 
très  démonstratives.  Rhumbler  a  trouvé,  en  effet,  des  Orbulines  chez  lesquelles  la 
spire  globigérinienne,  au  lieu  d'être  soudée  à  la  face  interne  du  test,  faisait  partie  de 
sa  surface  sur  une  certaine  étendue;  et  l'on  voyait  (fig.  210,  211),  sur  le  test  à  trous 
plus  grands  et  de  deux  sortes  de  l'Orbuline,  une  région  perforée  comme  chez  les  Globi- 
gérines de  trous  beaucoup  plus  petits  et  tous  égaux.  Cela  est  impossible  à  expliquer 
si  l'on  admet  que  la  loge  orbulinienne  est  la  première  formée,  et  s'explique  au  con- 
traire très  aisément  si  c'est  la  spire  globigérinienne  qui  a  formé  la  loge  orbulinienne: 
la  loge  enveloppante  a  laissé  libre  une  portion  plus  ou  moins  étendue  de  la  spire 
enveloppée.  Enfin,  la  présence  des  loges  membraneuses  flétries  est  la  preuve  formelle 


PERFORES  :    GL0BIGER1NIDES 


Hastigerina  (Wyville  Thompson)  (fïg.  204)  a  une  coquille  nautiloïde  à 
minces,  percées  de  pores  fins  et  armés 
de  longues  épines.  La  bouche  est  grande, 
en  croissant.  Toute  la  coquille  est  noyée 
au  sein  d'une  masse  de  protoplasma 
vacuolaire  qui  émet  de  tins  pseudo- 
podes réticulés.  Les  longues  épines  cal- 
caires sont  creuses  et  remplies  de  proto- 
plasma (Une  seule  espèce,  vivante,  pélagique). 

Mikrocometes  (Cienkovsky)  est  remar- 
quable par  sa  coquille  chitineuse  percée 
de  une  à  cinq  ouvertures  représentant 
de  gros  pores,  et  par  son  habitat  :  c'est, 
avec   le  genre  Entzia  (I)aday),  le  seul  na  (im-  B™dy)- 

Perforé    qui   ne    soit    pas    marin    (Eau  douce  et  étangs  salés)  ('). 


143 
parois 


5e  Sous-Ordre 

ROTALIDES.  —  ROTALILLE 

[Rotalid  i:   (Brady)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  213 J 

C'est  une  coquille  polythalame,  enroulée  en  spirale  régulière,  et  plus 
embrassante  à  la  face  inférieure  qu'à  la  supérieure  B, 
en  sorte  que  celle-ci  est  concave  et  laisse  voir  toutes 
les  loges  de  la  coquille,  tandis  que  l'inférieure, 
légèrement  convexe,  ne  laisse  voir  que  celles  du  der- 
nier tour.  C'est  elle  qui  porte  la  bouche  fissiforme. 
Le  test  est  percé  de  larges  pores.  Les  parois  com- 
munes ne  sont  pas  doubles,  mais  formées  seulement 
par  la  paroi  de  la  plus  ancienne  des  deux  A.  Les  loges 
communiquent  entre  elles  par  des  orifices  fîssi- 
Rotaiide  (Sch.).       formes  (*). 


FiS.  213. 


A 


d'une  dégénérescence  de  la  portion  globigérinienne  à  l'intérieur  de  l'Orbuline  et  est 

incompatible,  au  contraire,  avec  l'hypothèse  de  loges  globigériniennes  à  l'intérieur 

de  l'Orbuline. 

(!)  A  ces  genres  principaux  s'ajoutent  les  quelques  genres  secondaires   suivants  : 
Pullenia  (Parker  et    Jones),    formant  une    spire   à  plusieurs    tours,   mais    à  loges  très 

embrassantes,  en  sorte  qu'on  n'en  voit  qu'une  partie  ;  toutes  les  loges  communiquent 

entre  elles.  Les  perforations  sont  très  fines,  la  boucbe  est  au  ras  du  tour  précédent 

(Vivant  et  fossile^  ; 
Sphœroïdina  (d'Orbigny),  à  loges  plus  embrassantes  encore,  en  sorte  qu'on   ne  voit  que 

les  trois  à  quatre  dernières  (Vivant  et  fossile); 
Candeïna  (d'Orbigny),  à  enroulement  trochoïde  et  à  boucbe   remplacée  par  des  orifices 

percés  le  long  des  sutures  (Vivant). 

(2)  Mais  parfois  les  parois  sont  doubles  et  il  peut  arriver  que  la  convexité  soit  à  la 


144 


LES   1UIIZ0P0DES 


Fig.  214. 


Fiç.  215. 


Le  mode  de  reproduction  par  bourgeonnement  interne,  y  compris 
le  mode  de  division  du  noyau  décrit  chez  les  Miliolides  (V.  p.  120)  a  été 
observé  aussi  chez  quelques  Rotalides  {Discorbina).  Les  jeunes  sortent  par 
rupture  de  la  coquille  maternelle. 

GENRES 

Spirillina  (Ehrenberg)  (fig.  214)  est  conformé  comme  un  Cornuspira,  sans 
divisions  intérieures;  on  ne  la  rattache 
à  ce  sous-ordre,  et  avec  quelques  dou- 
tes, qu'en  raison  de  son  test  perforé 
de  gros  canaux   Vivant  et  fossile)  (*). 

Discorbina  (Parker  et  Jones)  (fig.  215) 
retrace  presque  exactement  notre 
type  morphologique,  mais  la  face 
inférieure  n'est  pas  concave,  étant 
remplie  par  un  dépôt  secondaire  de 
calcaire  non  poreux  (Vivant  et  fossile). 

Rotalia  (Lamarck,  entend.  Parker  et  Jones)  (fig.  216)  a  des  pores  très  fins, 
un  enroulement  hélicoïdal  et,  chez  les  grandes  espè- 
ces du  moins,  les  cloisons  communes  des  loges  sont  Fig.  216. 
doubles  et  comprennent  entre  elles  un  espace  vide 
d'où   partent  vers   la    surface   des    canaux  qui    se 
bifurquent  avant  de  l'atteindre.  (Vivant  et  fossile)  (*). 


Spirillina 
(ini.  Brady) 


Discorbina 
(im.    Brady). 


Rotalia  (Sch.). 


face  inférieure,  bien  que  celle-ci  reste  plus  embrassante,  et 

que  les  parois  des    loges  soient  doubles  et  parcourues  par 

un  système  de  canaux  du  lest,  mais  cela  est  exceptionnel  dans 

ce  sous-ordre. 

I1)  11  forme  à  lui  seul  la  famille  des  Spiuilux.i:  [Spirillinina  dirady)]. 
(2)  Genres  voisins  : 
Asterigerina  (d'Orbigny),  simple  sous-genre  du  précédent; 
Planorbulina  (d'Orbigny),  fixé  par  sa  face  supérieure  devenue  plane  et  laissant   voir  à 

peu  près  toutes  les  loges  des  deux  côtés   Vivant  et  fossile)  : 
Truncatulina  (d'Orbigny),   fortement    convexe    en    dessous,   plan   ou   concave   en  dessus 

(Vivant  et  fossile)  ; 
Anomalina  (Parker  et  Jones),  à  tours  de  spire  marqués  très  fortement  et  à  peu  près  autant 

en  dessus  qu'en  dessous  (Vivant  et  fossile  ; 
Planulina  (d'Orbigny),  très  plat,  presque  symétrique  (Vivant  et  fossile) 

(Ces  trois  genres  ne  sont  guère  que  des  sous-genres  de  Planorbulina)  ; 
Pulvinulina  (Parker  et   Jones),  biconvexe,  à  ombilic  souvent  comblé;  test  à  pores  lins 

(Vivant  et  fossile); 
Cribrospira  (Môller).  en  bélice,  à  dernier  tour  seul  visible,  à  orifice  terminal  cribreux, 

à  cloisons  simples  et  à  pores  larges  (Fossile); 
Cymbalopora  (Hagenof)  à   loges  enroulées    d'abord  en   bélice,   puis    en   cercle,   formant 

un    cône     surbaissé    à    axe    creux    dans    lequel    s'ouvrent    les    cavités    des    loges 

(Vivant  et  fossile)  ; 
Carpenteria    (Gray),     disposé     comme     le     précédent,     mais     moins     régulièrement      et 

fixé  par  la  base  du  cône  dont  le  sommet  tronqué,  servant   de  boucbe    commune,  se 

prolonge  parfois  en  un  tube  simple  ou  dendritique  (Vivant)  ; 


FiK.  217. 


Calearina  (Sch.). 


PERFORÉS:    ROTAL1DES  145 

Calearina  (d'Orbigny)  (fig.  217)  est  constitué  comme  Rotalia,  mais  est  recou- 
vert d'un  dépôt  calcaire  concrétionné  appelé  intersquelette,  qui   garnit 

toute  la  surface,  comble  toutes  les  dépressions, 
tous  les  intervalles,  ne  laissant  apercevoir  qu'une 
faible  partie  du  test  (les  dernières  loges  à  la  face 
inférieure)  et  des  épines  très  développées,  insérées 
sur  le  test  et  traversant  cet  intersquelette.  Celui- 
ci  se  dépose  pendant  toute  la  vie,  en  sorte  qu'il 
existe  jusqu'au  centre  de  la  masse  séparant  les 
tours  de  spire;  mais  il  augmente  d'épaisseur  avec 
l'âge,  en  sorte  que  la  coquille  vraie,  avec  ses  loges 
à  paroi  propre  mince,  y  est  complètement  noyée. 
Ces  parois  propres  sont  percées  des  gros  pores  habituels;  l'intersquelette, 
au  contraire,  est  parcouru  d'un  riche  système  de  fins  canaux  ramifiés  et 
anastomosés  qui  viennent  s'ouvrir  à  la  surface  (Vivant  et  fossile)  ('). 
Tinoporus  (Carpenter)  (fig.  218)  a  une  forme  variant  de  la  sphère  au  cône  et  à 
la  lentille,  souvent  avec  de  gros  tubercules  très  saillants;  il  est  formé  de 
loges  cuboïdes,  toutes  semblables,  disposées  en  strates  horizontaux  et 
verticaux  séparés  par  des  lames  calcaires  de  même 
direction;  les  parois  des  loges  sont  simples,  générale- 
ment sans  canaux  dans  leur  épaisseur;  les  horizon- 
tales sont  percées  de  nombreux  et  fins  pores,  les 
verticales  d'un  petit  nombre  d'orifices  plus  larges,  en 
sorte  qu'elles  communiquent  toutes  ensemble;  les 
superficielles  communiquent  par  leurs  pores  avec  le 
dehors,  mais  il  n'y  a  pas  de  grand  orifice  méritant 
le  nom  de  bouche.  Quand  on  examine  avec  soin  la 
disposition  des  loges,  on  voit  qu'il  y  en  a  au  centre 
un  certain  nombre  enroulées  en  une  spire  plane 
régulière,  tandis  que  les  autres  sont  orientées  radiairement.  Ces  loges 
spirales  constituent  la  coquille  primitive  et  les  autres  sont  des  loges 
accessoires,  développées  comme  celles  de  la  cavité  axiale  des  Patellines 
dans  un  squelette  secondaire  abondant  qui  s'est  rapidement  développé 
autour  de  la  coquille  primitive,  et  a  empêché  son  développement 
ultérieur.  Un  système  de  canaux,  s'ouvrant,  d'une  part  dans  les  chambres, 
d'autre  part  au  dehors  se  montre  dans  ce  squelette  secondaire  et  en 
particulier  dans  ses  protubérances  spiniformes  (Vivant  et  fossile)  (*). 


Fig.  218. 


Tinoporus 
(im.  Bradv  . 


Rupertia  (Wallich),  dont  la  coquille  a  un  enroulement  spiral  irrégulier  déterminant  une 
masse  sphérique  irrégulière  où  les  loges  ne  sont  pas  visibles  et  qui  est  fixée  par  une 
colonnette  dépourvue  de  pores  (Vivant)  ; 
Patellina  (Williamson),  enroulé  comme  le  précédent,  mais  à  cavité  axiale  remplie  de  loges 
irrégulièrement  empilées  communiquant  avec  celles  de  la  surface,  qui  sont  incomplè- 
tement divisées  en  logettes  par  des  septa  radiaires  (Vivant  et  fossile). 

i1)  Tous  ces  genres,  depuis  et  y  compris'Discorbina,  forment  la  famille  des  Rotaux.e 
[Rotalina  (Brady)]. 

(2)  «M.  Munier-Chalmas  pense  que  certains  genres  de  Foraminifèresse  comportent 

10 


146 


LES    KH1ZOP0DES 


Fis.   219. 


&U- 


Polytrema  (Risso)  (fig.  219)  est  formé  d'une  base  encroûtante  dans  laquelle 
on  reconnaît,  au  centre,  un  groupe  déloges  à  arrangement  spiral  qui  re- 
présente la  coquille  primitive.  Mais  à  ces  loges  primitives  s'en  ajoutent 
d'autres,  beaucoup  plus  nombreuses, 
qui  s'entassent  d'abord  en  couches 
irrégulières,  puis  forment  des  tubes 
dressés  ramifiés,  creux.  Cela  donne  à 
l'animal  la  forme  d'un  petit  Polypier 
et,  comme  il  est  ordinairement  rouge, 
il  a  été  longtemps  pris  pour  une  sorte 
de  Corail.  Les  loges  de  ce  système 
secondaire  n'ont  pas  de  pores  ordi- 
naires, et  leurs  communications  entre 
elles  et  avec  le  dehors  s'établissent 
par  des  sortes  d'enfoncements  en 
forme  de  piliers  creux  qui  partent 
du  plancher  des  loges,  et  descendent  dans  la  loge  sous-jacente,  la  tra- 
versent et  se  fixent  à  son  plancher.  La  cavité  de  ces  piliers  s'ouvre  en 
haut  à  plein  canal  dans  la  loge  supérieure,  et  en  bas,  par  des  orifices 
latéraux,  dans  la  sous-jacente.  Pour  les  loges  superficielles,  le  tube 
s'ouvre  distalement  en  dehors  ('). 


Polytrema  (P.  cylindricitm)  (d'ap.  Carter) 
montrant  une  coupe  transversale,  l'en- 
semble de  l'animal,  le  détail  de  la  sur- 
face et  une  partie  de  la  section  trans- 
versale plus  grossie. 


comme  s'ils  représentaient  des  colonies  dérivées  par  blastogénèse  de  types  simples. 
Dans  cette  hypothèse,  les  loges  sériées  qui  se  développent  sur  le  pourtour  ou  sur  les 
côtés  d'un  individu  central  ou  médian,  représenteraient  un  développement  blasto- 
génétique  ;  ainsi  Tinoporus  serait  une  colonie  dérivée  d'un  type  simple  analogue  à 
Calcarina.  Il  en  serait  de  même  des  rapports  d'Orbitoïdes  et  de  Cycloclypeus.  Dans  ce 
même  ordre  d'idées  Dicyclina  représenterait  deux  individus  d' Orbitolina  accolés  par  la 
face  qui  ne  porte  pas  le  réseau  externe». 

Cette  note  nous  est  communiquée  par  M.  Munier-Chalmas. 

Nous  exprimons  à  notre  collègue  nos  remerciements  pour  l'obligeance  avec  laquelle 
il  a  bien  voulu  nous  donner  la  primeur  de  ses  idées  nouvelles.  Mais  il  nous  semble 
difficile  d'interpréter  comme  un  phénomène  blastogénétique  la  formation  des  loges 
secondaires  quand  les  loges  de  la  coquille  primitive  se  forment  par  un  phénomène 
d'accroissement. 

Qui  dit  blastogénèse,  en  effet,  dit  formation  d'un  nouvel  individu  par  bourgeonne- 
ment. Or  chez  ces  êtres,  l'individu  comporte  au  moins  un  noyau  :  une  loge  sans 
noyau  n'est  pas  un  individu.  Chez  la  Polyslomelle  macrosphérique,  par  exemple, 
la  formation  des  nouvelles  loges  est  un  phénomène  d'accroissement  et  non  de  blasto- 
génèse :  cela  est  démontré  par  le  fait  que  le  noyau  reste  unique  pendant  leur  formation. 
Pour  que  l'on  pût  dire  que  chez  Tinoporus,  les  loges  delà  coquille  primitive  se  sont  for- 
mées par  accroissement  et  celles  de  la  coquille  secondaire  par  blastogénèse,  il  faudrait 
que  l'on  ait  constaté  que  le  noyau  reste  unique  pour  la  formation  des  loges  de  la 
première  et  se  divise  pour  former  les  loges  de  la  seconde.  Or  personne  n'a  constaté 
cela  et  nous  sommes  convaincus  qu'en  cherchant  à  le  vérifier  on  reconnaîtrait  que 
les  choses  ne  se  passent  pas  ainsi.  Très  probablement,  ici  comme  ailleurs,  le  noyau 
reste  unique  pendant  l'accroissement  de  l'individu  et  se  divise  seulement  à  certains 
moments  pour  sa  reproduction. 

(x)  Genres  voisins  : 
Gypsina  (Carter),  parfois   fixé    et  encroûtant,  grossièrement  perforé,  sans  système  de 


PERFORES  :    NUMMILITIDES 


147 


6e   Sous-Ordre 

NUMMULITIDES.  —  XUMMI  UTIIkE . 

[Nummulinjda   (Carpenter,    emend.    Brady)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

C'est  un  Perforé  libre,  à  pores  fins,  polythalame,  à  enroule- 
ment régulièrement  spiral  et  symétrique.  Mais  les  parois  des  loges 
sont  doubles,  en  ce  sens  que,  lorsqu'une  nouvelle  loge  se  forme, 
elle  ne  se  contente  pas,  là  où  elle  confine  aux  loges  anciennes,  de 
la  paroi  de  celles-ci,  mais  en  sécrète  une  autre  qui  la  double.  Dans 
l'espace  entre  ces  deux  parois  contiguës,  naît  un  système  compliqué 
de  canaux.  Enfin,  un  squelette  supplémentaire  et  perforé  se  développe 
dans  divers  points.  Mais  il  n'est  guère  possible  de  systématiser  les  dispo- 
sitions de  ces  diverses  parties;  elles  seront  indiquées  dans  la  descrip- 
tion des  genres. 

GENRES 

Fusulina  (Fischer  de  Waldheim)  (fig.  220).  La  coquille  a  l'aspect  d'un  petit 
fuseau  de  10  à  12  millimètres  de  long.  Pour  la  disposition  intérieure 
des  loges  primaires  et  de  leurs  cloisons,  c'est  absolument  une  Alvéoline. 

Ce  sont  les  mêmes 
loges,     basses    et 
restant  basses  mal- 
gré les  progrès  de 
la     croissance, 
courtes,   en  sorte 
qu'il  en  faut  beau- 
coup pour  faire  un 
tour,    mais  larges 
et  augmentant  de 
plus  en  plus  en  largeur  à  mesure  que  la  coquille  s'accroît,  de  manière  à 
être  toujours  absolument  embrassantes,  s'étendant  d'un   pôle  à  l'autre 
de  la  coquille  dans  toute  la  longueur   du  méridien  'correspondant.  La 
bouche  forme   une    longue  fente    méridienne.  Les  cloisons    primaires 


\ 

Fig.  220. 

0,        ?        0 

iwMiBTiiÏÏBbiiiiilli       — 

MMlBvVfî^SïHM         ^flb  , 

.      -\ 

»                                       ^Pi                .  _-"              ii  ^ 

~*^*k3ë^ 

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►.»--,  i.i 

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^^t^^^"^*^1*^]^^.—  -^^■^^:yê^'JS£=^ 

1 
Fusulina   (im.  Carpenter). 

canaux  ni  protubérances  (Vivant  et  peut-être  fossile,  mais  cela  n'est  pas  certain); 
Aphrosina  (Carter),  finement  perforé,  fixé,  encroûtant  (Vivant); 
Thalamopora  (Rômer),  en  forme  de  tigelle  ramifiée,  fixée  par  sa  base  et  dépourvue  de 

boucbe  (Fossile); 
Flabelliporus  (Dervieux),  caractérisé  par  le  fait  que  les  loges  de  la  coquille  initiale  sont 

laissées  tout  au  bord  de  la  coquille  par  les  logettes  secondaires  qui  sont  plus  petites, 

d'abord  semi-lunaires,  puis  rhomboïdales. 

Ces  genres  forment  la  famille  des    Tinoporin^e  [Tinoporinse  (Brady)]   qui  a  pour 

caractère  cette  combinaison  de  loges  primitives  régulièrement  spirales  et  de  loges 

secondaires  tout  autrement  disposées  que  l'on  retrouve  chez  tous. 


148 


LES    1W1IZ0P0DES 


sont  simples  comme  chez  l'Alvéoline.  Mais  le  test  est  perforé  de  très  fins 
pores  extrêmement  serrés.  Il  y  a,  en  outre,  des  différences  dans  le  détail 
de  la  structure.  Ici,  en  effet,  les  cloisons  primaires  sont  complètes  et  sé- 
parent entièrement  les  loges  (/.),sauf  un  assez  large  orifice  fissiforme  (o) 
au  ras  du  plancher,  dans  le  plan  équatorial  de  la  coquille.  Tous  ces 
orifices  forment  donc  un  canal  spiral  ininterrompu  qui  traverse  toutes 
les  loges  en  leur  milieu.  Il  n'y  a  ni  cloisons  secondaires,  ni  cloisons  ter- 
tiaires; mais  il  y  a  cependant  des  loges  secondaires  produites  de  la 
manière  suivante.  Les  cloisons  ne  sont  pas  des  lames  planes.  Elles 
sont  planes  seulement  dans  1/5  environ  de  leur  hauteur,  le  long  du  pla- 
fond (a,  b);  mais  dans  les  quatre  autres  cinquièmes,  elles  sont  fortement 
onduleuses,  plissées,  disons  même  gaufrées.  Les  plis  sont  disposés 
perpendiculairement  à  la  hauteur  de  la  cloison,  s'avançant  alternative- 
ment dans  les  cavités  des  deux  loges  que  la  cloison  sépare.  Ils  sont  si 
saillants  qu'ils  arrivent  à  se  rencontrer  d'une  cloison  à  l'autre,  divisant 
aussi  la  loge  en  logettes  (c).  Mais  ces  logettes  ne  régnent,  comme  les  plis, 
que  dans  les  4/5  de  la  hauteur  de  la  loge  et  communiquent  ainsi  toutes 
avec  elle  le  long  du  plafond  de  celle-ci  (Fossile)  ('). 
Polystomella  (Lamarck)  (fig.  221, 222  et  223).  La  coquille  a  un  enroulement 
nautiloïde  symétrique.  Les  loges  sont  nombreuses  à  chaque  tour  et  très 
embrassantes,  mais  pas  complètement,  en  sorte  qu'à  l'ombilic  on  devrait, 

de  chaque  côté,  voir  tous  les  tours 


Fig.   221. 


précédents.  On  les  voit  en  effet  sur 
l'animal  décalcifié.  Mais,  le  plus  sou- 
vent, l'ombilic  est  comblé  par  un  tissu 
squelettique  secondaire,  en  sorte 
que  l'ensemble  devient  lenticulaire. 
Les  cloisons  de  séparation  des  loges 
sont  simples  et  perforées  d'une  ran- 
gée de  trémas  disposés  sur  une  seule 
ligne  un  peu  au-dessus  du  plancher. 
Il  en  est  de  même  pour  l'orifice  buc- 
cal. Enfin,  les  loges  envoient  en  arrière  des  prolongements  en  cul-de-sac 


k^5-" 


Polystoinella. 
Entier  (d'ap.  Bradj 
cl  décalcifié  (d'ap.  Carpenter). 


(:)  Genres  voisins  : 

Hemifusulina  ^Iôller)  n'est  guère  qu'un  sous-genre  des  Fusulines,  mais  ses  cloisons  sont 
formées  de  deux  lamelles  entre  lesquelles  règne  un  espace  qui  s'ouvre  dans  la  loge  par 
une  fente  située  au-dessus  de  l'orifice  de  communication  des  loges.  Dans  cet  espace 
se  trouve, en  outre,  un  système  de  canaux  ramifiés  (Fossile); 

Fusulinella  (Môller)  considéré  par  les  uns  comme  un  sous-genre  des  Fusulines  serait  poul- 
ies autres  un  Imperforé  voisin  à'AU<eolina  (Fossile); 

Schwaggerina  (Môller)  diffère  de  la  Fusuline  en  ce  que  ses  cloisons,  dans  la  plus 
grande  partie  de  leur  étendue,  ne  sont  pas  plissées;  mais,  en  approchant  de  l'axe,  elles 
deviennent  brusquement  très  sinueuses,  se  ramifient,  anastomosent  leurs  ramifica- 
tions et  forment  là  un  tissu  irrégulièrement  réticulé,  à  peu  près  comme  chez  les 
Nummulites  (V.  p.  150)  (Fossile). 

Ces  trois  genres  forment  la  famille  des  Fusulwinje  [Fusilininx  (Brady)]. 


PERFORES    :    NUMMULITIDES 


liO 


qui  font  saillie  sur  son  bord  postérieur.  En  outre  de  cela,  il  existe  un 
système  de  canaux  interseptaux  et,  de  chaque  coté,  un  canal  spiral  qui 
suit  la  spire  ombilicale  ('). 

Ces  deux  canaux  (fig.  222)  sont  réunis  par  des  canaux  méridiens  (cl.) 
qui  suivent  la  suture  de  chaque  cloison  avec  le  plafond  de  sa  loge.  Ces 
canaux  méridiens  émettent  :  1°  des  canaux  divergents  (cd.)  qui  se  portent 
alternativement  en  avant  et  en  arrière,  dans  le  plafond  de  la  loge  suivante 


Fig.  222. 


Polystomella  (Sch.). 

Test  coupé  pour  montrer  la  disposition  des  loges  et  des  canaux  interseptaux. 

c.,  culs-de-sac  des  loges;  cd.,  canaux  divergents;  cl.,  canaux  méridiens;  cps.,  canal 
hélicoïdal  supérieur;  cspf.,  canal  hélicoïdal  inférieur;  ext.,  surface  externe  du  tesl  : 
l.o.l.,  loges  coupées  longitudinalcment ;  l.o.t.,  loges  coupées  transversalement; 
<>..<>..  trémas  faisant  communiquer  les  loges  entre  elles;  p.,  pores  terminaux  des 
canaux  divergents. 

et  dans  celui  de  la  précédente,  et,  très  courts,  se  terminent  presque  immé- 
diatement à  la  surface  externe  de  ce  plafond.  Au  dernier  tour,  ces  canaux 
s'ouvrent  donc  au  dehors  par  deux  rangées  de  pores  (p.)  parallèles  à  la 
suture;  mais  aux  tours  précédents,  ils  s'ouvrent  dans  les  loges  situées 
au-dessus  d'eux  et  établissent  ainsi  une  communication  entre  ces  loges  et 
le  système  des  canaux.  Les  canaux  méridiens  émettent,  en  outre,  des 
canaux  convergents  qui  descendent  dans  l'épaisseur  de  la  cloison  sous- 


(*)  Pour  bien  comprendre  cette  structure,  supposons  enlevé  le  bouchon  calcaire  qui 
comble  l'ombilic  de  chaque  côté.  Les  tours  n'étant  pas  complètement  embrassants, 
on  voit  de  chacun  de  ceux  qui  précèdent  le  dernier,  une  étroite  bordure.  Cette  bordure 
dessine  un  petit  trottoir  hélicoïdal  qui  va,  en  descendant,  de  la  bouche  au  centre  de 
l'ombilic.  Le  long  de  cette  hélice  règne,  de  chaque  côté,  un  canal.  Ce  canal  est  logé 
exactement  dans  l'angle  entre  les  deux  tours,  sous  le  bord  extrême  du  plus  jeune 
des  deux,  étant  formé  par  un  espace  que  laisse  chaque  nouvelle  loge  en  se  soudant 
à  la  loge  correspondante  du  tour  précédent. 


150  LES    RHJZOPODES 

jacente  et  vont  se  jeter  dans  tes  trémas  (o)  de  communication  entre  les 
loges.  Les  deux  masses  calcaires  qui  comblent  les  ombilics,  sont  percées  de 
canaux  à  peu  près  rectilignes,  partant  du  canal  spiral  sous-jacent  et 
débouchant  au  dehors  par  de  fins  pores.  Tous  les  canaux  sont  occupés 
par  des  prolongements  du  protoplasma  comparables  aux  pseudopodes 
(Vivant  et  fossile). 

Les  Polystomelles  sont  dimorphes.  La  forme  B,  beaucoup  plus  rare 
crue  l'autre  ne  se  rencontre  guère  qu'une  fois  sur  qua- 

*  P  .  Fi°    °°3 

rante.  C'est  à  elle  surtout,  parmi  les  Perforés,  que  s'applique 
la  théorie  de  Lister  du  Dimorphisme  initial  et  des  zoospores. 
Nous  renvoyons  pour  le  détail  à  l'exposé  que  nous  en  avons       (*v  ,1 
donné  à  propos  des  Miliolides  (V.  p.  118)  (').  ^s 

Nummulites  (Lamarck)  (fig.  224,  225).  La  coquille  est  lenticu- 
laire; elle  a  donc  un  axe  très  court.  Malgré  cela,  elle  est  cons-      Polystomeiia. 
truite  essentiellement  comme  une  Fusuline,  et  la  différence   sP°rcs  Aagellees 

t  (d  ap.  Lister). 

de  forme  tient  seulement  à  ce  que  les  parties  latérales  des 
loges  sont  si  plates  qu'elles  n'augmentent,  à  chaque  tour,  l'épaisseur  de 
la  coquille  que  d'une  quantité  très  faible  relativement  à  son  augmenta- 
tion de  diamètre  dans  le  plan  équatorial.  Les  loges  sont  donc,  comme 
celles  de  la  Fusuline,  étendues  d'un  pôle  à  l'autre  tout  le  long  des  méri- 
diens; mais,  au  lieu  d'être  à  peine  concaves  vers  le  centre  de  la  co- 
quille, elles  sont  formées  de  deux  moitiés  qui  se  joignent  au  bord  de  la 
coquille  sous  un  angle  très  aigu.  Il  y  a  un  grand  nombre  de  tours  et 

un  grand  nombre  de  loges  par  tour.  Le  dernier  tour 
est  circulaire,  il  se  ferme  donc  sur  lui-même,  en 
sorte  qu'il  n'y  a  pas  de  bouche.  Les  cloisons  sont 
complètes,  sauf  un  orifice  fissiforme  au  ras  du  plan- 
cher dans  le  plan  équatorial,  comme  chez  la  Fusu- 
line. Elles  sont  convexes  vers  la  bouche  et  réguliè- 
rement disposées  dans  toute  leur  partie  moyenne 
équatoriale,  mais  dans  ces  prolongements  latéraux 
dirigés  vers  les  pôles  ou  centre  de  la  coquille,  elles 
deviennent  très  irrégulières,  se  ramifient,  s'anasto- 
mosent entre  elles  et  donnent  naissance  à  une  sorte 

Structure  (Sch.).  ,  .        ,        ,. 

de  reseau  irregulier. 
Les    cloisons   sont  doubles  ainsi  que  toutes   les   parois  communes 


Fig.  224 


(•)  Le  noyau  toujours  unique  delà  forme  A  est  constamment  situé  dans  une  des 
deux  ou  trois  dernières  loges  de  l'avant-dernier  tour.  L'un  de  nous  a  observé  com- 
ment il  s'étire  pour  passer,  au  fur  et  à  mesure  de  l'accroissement,  d'une  loge  dans 
la  suivante,  par  quelqu'un  des  orifices  de  communication  beaucoup  plus  étroits  que  lui. 
Nonionina  (d'Orbigny)  diffère  du  précédent  par  sa  bouche  fissiforme,  ses  septa 
percés  d'une  fente  unique  dans  le  plan  équatorial,  l'absence  des  prolongements  en 
cul-de-sac  des  loges  et  le  faible  développement  du  système  de  canaux  du  test 
(Vivant  et  fossile). 

Ces  deux  genres  forment  la  famille  des  Polystomellin^  [Polystomellinse  (Brady)]. 


PERFORES    :     NUMMl'UTIDES 


loi 


Fis 


des  loges  et,  entre  ces  parois,  s'étend  un  système  de  canaux  du  test  qu'il 
faut  maintenant  décrire.  Il  y  a  d'abord  deux  canaux  spiraux,  comme 
chez  les  Polystomelles,  mais  autrement  situés  :  au  lieu  d'être  relégués 
à  la  partie  la  plus  externe  de  la  loge,  ce  qui,  ici,  les  confondrait  au  pôle, 
ils  sont  tout  près  de  l'équateur,  séparés  l'un  de  l'autre  seulement  par 
l'orifice  fissiforme  qui  perce  les  cloisons  pour  faire  communiquer  les 
loges;  ils  sont  contenus  entre  le  plafond  de  la  loge  d'au-dessous  et  le 
plancher  de  la  loge  d'au-dessus.  De  ces  canaux  partent  des  ramifications 
qui  se  répandent  dans  l'épaisseur  des  cloisons  et  y  forment  tout  un 
réseau.  De  nombreuses  branches  de  ce  réseau  s'ouvrent  dans  les 
loges  et  établissent  la  communication  avec  celles-ci,  pour  permettre 
au  protoplasma  de  les  envahir.  En  outre,  il  existe,  le  long  du  bord 
dorsal  des  loges,  exactement  dans  le  plan  équatorial,  une  bande  calcaire 
imperforée  constituée  par  un  épaississement  de  la  paroi  en  ce  point. 
Cette  bande,  appelée  cordon  dorsal  suit  naturel- 
lement tous  les  tours  de  spire  dans  le  plan  équa- 
torial. Le  cordon  dorsal  est  parcouru  dans  toute 
sa  longueur  par  quatre  canaux  plus  petits  que 
les  canaux  spiraux,  mais  qui  donnent,  comme 
eux,  des  branches  qui  se  répandent  dans  toute 
l'épaisseur  du  cordon  dorsal  et  se  mettent  en 
communication  avec  le  réseau  des  cloisons,  en 
sorte    que    tout    le    système   est    continu. 

Il  y  a  ici  aussi  dimorphisme,  avec  deux  formes  A  et  B  (fig.  225)  (') 
Cycloclypeus  (Carpenter)  (fig.  226)  est  une  grande  coquille  lenticulaire,  conte 
nant  dans  son  plan  équatorial  une  seule  couche 
de  loges  d'abord  spirales,  puis  circulaires.  Tout 
le  reste  de  l'épaisseur  est  formé  par  une 
épaisse  masse  calcaire  secondaire,  perforée, 
dont  les  pores,  développés  ici  en  longs  canaux 
en  raison  de  l'épaisseur  de  la  masse,  s'ouvrent 


A  B 

Nummuliles.  Formes  AetB 
(ini.    Schlumbergcr). 


Fig.  22G. 


4: 


JÈÊmÊÊS^m- 


m 


s 


% 


w 


Cycloclypeus  (im.  Brady). 


(')  Le  genre  Nummulites  (Lamarck)  a  été  dédoublé 
par  d'Orbigny  en  deux  sous-genres  : 

Nummu/ina  (d'Orbigny),  qui  est  la  forme  que  nous  avons 
décrite   sous  Je  nom  de  Nummulites  (Lamarck)  et 

Assilina   ^d'Orbigny),  qui  se   distingue  de  Nummulina  par 
le   fait   que  la   portion   des    loges  qui    recouvre   les 

tours  précédents  est  si  mince  et  si  plate  qu'elle  laisse  voir  tous  les  tours  de  spire. 
Genres  voisins  : 

Operculina  (d'Orbigny),  Nummulite  atours  d'abord  non  embrassants,  puis  embrassants; 
croissant  rapidement  en  hauteur,  ne  devenant  pas  circulaires  et  laissant  une  bouche 
fissiforme  au  ras  du  plancher  (Vivant  et  fossile)  ; 

Heterostegina  (d'Orbigny)  a  un  enroulement  semblable  à  celui  du  précédent,  mais  a  ses 
loges  subdivisées  par  des  cloisons  secondaires  perpendiculaires  aux  cloisons  pri- 
maires, et  la  bouche  formée  d'une  rangée  d'orifices  (Vivant  et  fossile)  ; 

Amphistegina   (d'Orbigny)   est  très    transparent,  plus   convexe  d'un  côté  que  de  l'autre  ; 


152 


LES    RHIZOPODES 


au  plafond  des  loges.  Les  loges  d'un  même  tour  ne  communiquent  pas 
entre  elles,  mais  avec  celles  des  deux  tours  contigus,  avec  lesquelles  elles 
alternent,  par  de  grosses  perforations  de  leurs  parois  circulaires.  Dans 
l'épaisseur  des  parois  des  loges  et  de  leurs  cloisons  circule  un  riche 
système  de  canaux  du  test  qui  s'ouvrent  fréquemment  dans  les  loges  et 
établissent  une  communication  générale  de  toutes  les  parties  de  l'animal. 
L'épaisse  couche  du  squelette  secondaire  est  traversée  par  des  enclaves 
de  substance  non  poreuse,  en  forme  de  lames  verticales  (la  coquille  étant 
à  plat),  qui  continuent  jusqu'à  la  surface  les  parois  des  loges.  Certaines 
sont  minces,  mais  renflées  en  certains  points  en  forme  de  cônes  qui  se 
terminent  à  la  surface  par  une  papille  saillante  représentant  leur  base. 
Ces  enclaves  sont  formées  de  calcaire  non  perforé,  mais  sont  traversées 
par  des  prolongements  des  canaux  du  test  qui  viennent  s'ouvrir  à  la 
surface  au  niveau  de  leur  base  (50  à  60mm.  Vivant  et  fossile). 
Orbitoïdes  (d'Orbigny)  (fîg.  227)  se  déduit  aisément  du  précédent  en  ajou- 
tant que  la  masse  de  calcaire  secondaire  est  creusée  de  plusieurs  couches 
de  loges  secondaires  communiquant  entre  elles.  Ces  loges,  dans  une 
Fig.  227.  même  rangée  verticale,  communiquent  entre  elles,  avec  la 
loge  principale  correspondante  et  avec  le  dehors,  par  les 
perforations  de  la  masse  poreuse  dans  laquelle  elles  sont 
/  creusées;  elles  communiquent  avec  celles  des  rangées 
voisines,  avec  lesquelles  elles  alternent,  par  des  canaux 
orbitoïdes  obliques  allant  aux  deux  qui  lui  correspondent  un  peu  plus 
(im.  Brady).  }iaut  G[  un  peu  pjus  ])as>  Enfin  les  loges  principales  conti- 
guës  d'un  même  cycle  communiquent  entre  elles  par  un  canal  percé 
dans  leur  cloison  de  séparation.  Le  système  des  canaux  du  test  et  des 
enclaves  de  substance  non  poreuse,  canaliculée,  est  semblable  en  ses 
traits  essentiels  à  celui  de  Clycloclypeus  (Fossile)  (*). 


des  deux  côtés  ses  loges  se  prolongent  presque  jusqu'à  l'ombilic  mais,  du  côté  le 
moins  convexe,  elles  restent  simples  dans  leur  partie  latérale,  tandis  que,  du  côté 
le  plus  convexe,  elles  donnent  naissance,  par  une  bifurcation  accessoire,  chacune  à 
une  loge  secondaire  (Vivant  et  fossile); 

Hemistegina  (Kaufraann)  est  plan  convexe,  à  loges  atteignant  l'ombilic  du  côté  con- 
vexe, effacées  du  côté  plat  par  accolement  de  leurs  parois  en  une  masse  calcaire 
feuilletée  (Fossile); 

Archœdiscus  (Brady),  lenticulaire,  formé  d'un  tube  simple,  sans  cloisons,  à  parois  percées 
de  fins   pores,   et  pelotonné  sur  lui-même  en  nombreux  tours  spiraux  alternative- 
ment contigus  entre  eux  et  séparés,  noyés  dans  une  masse  calcaire  finement  tubulée 
qui  comble  tous  les  intervalles  et  revêt  la  surface  d'une  couche  uniforme  (Fossile). 
Tous  ces  genres  forment  la  famille  des  Nummulitixm  [Nummulitinse  (Brady)]. 
(!)  Gûmbel  divise  Orbitoïdes  en  cinq  sous-genres  : 


Asterocyclina  (Giimbel), 
Lepidocyclina  (Giimbel), 


Discocyclina  (Giimbel), 
Phipidocyclina  (Giimbel), 
Astinocyclina  (Giimbel), 

qu'il   distingue  par  des  caractères  de  forme  et  par  quelques  détails  d'arrangement 

des  loges  principales. 

Tous  ces  genres  forment  la  famille  des  Cycloclypkinm  [Cycloclypeinie  (Brady)]. 


FORAMINIFÈRES    I    APPENDICE 


153 


APPENDICE 


Aux  Foraminifères  se  rattachent,  avec  doute,  certaines  formes  dont  les  affinités 
ou  môme  la  nature  animale  sont  fort  discutées.  Nous  les  présenterons  ici  rapide- 
ment, sans  vouloir  préjuger  par  là  de  leur  vraie  nature,  et  uniquement  pour  donner 
au  lecteur  quelques  renseignements  à  leur  sujet. 


STROMATOPORIENS.  —  STROMATOPORE  A 

[STROMATOPORIDA  (Nicholson  et  Mûrie)] 

On  désigne  sous  ce  nom  des  formes,  toutes  fossiles,  qui  se  présentent  (fig.  228) 
sous  l'aspect  de  lames  calcaires  onduleuses  superposées  parallèlement  en  masses 
feuilletées.  Les  espaces  compris  entre  ces  lames  sont  imparfaitement  divisés  en  loges 
par  de  petites  colonnes  calcaires  qui,  d'ordinaire,  s'étendent  d'une  lamelle  à  l'autre, 
mais  souvent  s'arrêtent  à  moitié  route.  Ces  lamelles  sont,  en  outre,  percées  de 
pores  et  ornées  de  papilles.  Tout  le  système 

est  traversé  par  des  canalicules  entrecroisés  Fis-  228. 

généralement  à  angle  droit,  qui  sont  ré- 
pandus dans  l'épaisseur  des  lames  et  pas- 
sent de  l'une  à  l'autre  par  les  colonnettes. 
Il  y  a  là  certainement  un  ensemble  de 
dispositions  qui  fait  penser  aux  Forami- 
niteres et  en  particulier  aux  genres  Par- 
keria  et  surtout  (lîutschli)  Polytrema; 
mais  Rosen  [67]  a  décrit  ces  canalicules 
comme  des  fibres  cornées  et  considéré 
tout  le  système  comme  fibreux.  D'autre 
part,  on  observe  parfois  des  canaux  verticaux  à  parois  propres  et,  à  la  surface  des 
lamelles,  des  sillons  étoiles  groupés  autour  d'une  papille  saillante  qui,  jointes  à 
d'autres  particularités  de  la  structure,  font  penser  à  certains  Hydroïdes  du  groupe 
des  Hydrocorallines  (Mûrie  et  Nicholson  [78]).  On  hésite  donc,  pour  ces  êtres, 
entre  les  Foraminifères,  les  Eponges  et  les  Hydrocorallines.  On  en  a  décrit  de  nom- 
breux genres  dont  nous  ne  donnerons  que  les  noms  : 


Stromatopora 
(S.  reticulata)  (d"ap.  Zittel). 


Stromatopora  (Goldfuss,    entend.   Nicholson 

et  Mûrie)  (fig.  228), 
Stylodictyon  (Nicholson  et  Mûrie), 
Chlathrodictyon  (Nicholson  et    Mûrie), 
Pachystroma    (Nicholson  et  Mûrie), 
Dictyostroma  (Nicholson  et  Mûrie), 


Ellipsactinia    (Steinmann), 

Caunopora  (Phillips), 

Stromatocerium  ^Hall,  emend.  Nicholson   et 

Mûrie), 
Labeohia  (Lonsd.)    ■ 


RECEPTACULIENS.  —  RECEPTACULEA 

\RECEPTACULITIDM  (Romer)] 

Non  moins  douteuse  est  la  signification  des  Receptaculiens,  formés  des  débris 
de  la  grande  famille  des  Dactyloporida  dont  les  autres  genres  [Dactylopora,  Thyrso- 
porella,  Gyroporella,  Uteria,  Potrascula,  Ovulites ,  etc.\  ont  été  rendus  par 
Munier-Chalmas  aux  Algues  calcaires).  Le  genre  type 


154 


LES    RHIZOPODF.S 


Fi«.  229. 


Receptaculites  (Defrance)  (fig.  229)  est  une  grande  coquille  (100mm),  en  forme  de  coupe  évasée, 
à  parois  épaisses.  Ces  parois  sont  re- 
vêtues, en    dedans   et    en    dehors,    de 
plaquettes    losangiques     marquées    de 
lignes    diagonales.    L'espace    compris 


entre  les  deux  lames  de  plaquettes,  et 
qui  forme  la  plus  grande  partie  de 
l'épaisseur  de  la  paroi  de  la  coupe, 
est  divisé  par  des  colonnettes  radiaires 
qui  s'appuient  par  leurs  bases  sur  les 
plaquettes.  Tout  le  système  est  tra- 
versé par  de  fins  canalicules  (Fossile). 
Les  autres  genres,   tous  fossiles  aussi,  sont 


Receptaculites  (R.  Nepluni)   (d'ap.  Gùmbel). 
A.  l'ensemble;  R,  coupe  transversale. 


Ischadites  (Murchison), 
Cyclocrinus  (Eichwald), 
Pasceolus  (Billings), 
Polygonospheerites  (Rômer) 


Dictyocrinus  (Hall), 
Spheerospongia  (Pengelly)?, 
Tetragonis  (Eichwald)?, 


Archaeocyathus  (Billings), 
Archœocyathellus  (Ford.\ 
Protocyathus  (Ford.). 


TESTAMOEBIFORMIENS.  —   TESTAMŒBIFORMEA 


[TESTAMŒBIFORMIA  (Carter)] 

Nous  signalerons  ici  encore  trois  formes  vivantes  dont 
la  place  précise  n'est  pas  déterminée  faute  de  renseignements 
suffisants  à  leur  égard  : 

Ceratestina  (Carter)  (fig.  230),  formé  de  chambres  chitineuses,  sub- 
globuleuses réunies  par  un  tube  stolonifère  (Vivant)  ; 


Fig.  230. 


Ceratestina 

(C.  tessellata) 

(d'ap.    Carter) 


Fig.  231. 


mm 


-;<?< 


;cii 


.•^iÇ5i;; 


Cycleodictyina  (C.  compressa)  (d'ap.  Carter) 
montrant  l'ensemble  et  le  détail  de  la  structure  de  la  surface. 


Cycleodictyina    (Carter)  (fig.   231),  à  coquille  calcaire  formant  un    réseau    rampant   sur 
le   support  et  à  surface  uniformément  ponctuée  (Vivant); 


FOIUMIMFERES  :    APPENDICE 


155 


Holocladina  (Carter)  (fig.  232),  à  coquille  calcaire  ramifiée  à  surface  couverte  de  papilles 
marquées  d'un  point  central  (Vivant). 


Fis.  232. 


Holocladina    (//.  pustuliforma)  (d'ap.  Carter) 
montrant  l'ensemble,  une  branche  plus  grossie  et  le  détail   des   tubercules 

de  la  surface. 

On  ne  sait  rien  des  parties  vivantes.  Les  formes  de  ces  coquilles  rappellent 
celles  des  Amœbiens  et  Brady  se  demande  si  ces  êtres  ne  seraient  pas  plutôt  à 
rapprocher  des  Foraminifères  lobés  testacés  ou  Thécamœbiens. 


Fig.  233. 


Eozoon 

Enfin  reste  le  fameux 

Eozoon  (Dawson)  (E.  canadensé)  (fig.  233)  qui  serait,  s'il  est  vraiment  un  animal,  le  plus 
ancien  fossile  connu,  ayant  vécu  dans  les  gneiss  laurentiens  d'Amérique  et  d'Europe. 
Ce  sont  des  rognons  irrégulièrement  hémisphériques,  gros  comme  la  tête  ou  le  poing, 
formés  de  lamelles  onduleuses  alternantes  de  calcaire  et 
de  serpentine.  Dans  quelques  échantillons,  considérés 
comme  mieux  conservés,  on  observe  que  les  lamelles  de 
serpentine  ne  sont  pas  planes,  mais  forment  des  nodosités 
sphériques  soudées  entre  elles  par  leurs  bords.  La  surface 
de  ces  nodosités  se  dessine  comme  une  paroi  propre, 
transparente,  formée  de  chrysolite,  d'asbeste,  de  fines 
fibres  de  serpentine,  et  l'on  observe  des  canaux,  remplis 
aussi  de  serpentine,  qui  se  ramifient  dans  les  lames  cal- 
caires ou  réunissent  deux  lames  serpentines  voisines. 
D'après  Dawson  et  Carpenter,  la  partie  occupée  par  la  ser- 
pentine serait  un  système  de  loges,  communiquant  entre 
elles,  munies  d'une  paroi  propre,  et  les  parties  remplies 
de  calcaires  représenteraient  un  intersquelette.  Dans  ce  cas,  l'animal  aurait  eu, 
après  sa  mort,  toutes  ses  cavités  remplies  par  la  serpentine  qui  aurait  comblé 
les  parties  occupées  par  le  protoplasme.  Mais  la  question  est  de  savoir  s'il  n'y  a  pas 
là  une  simple  injection  de  serpentine  dans  des  calcaires  avec  suffusion  de  celui-ci 
par  celle-là.  Le  débat  semble  se  trancher  dans  ce  sens  par  les  dernières  recherches 
de  Môbius  [78],  mais  les  particularités  de  forme  des  lames  de  serpentine  restent  inex- 
pliquées. 

Archœosphœrina  (Dawson)  serait  un  genre  voisin. 

Ajoutons    enfin    que    Hahn  considère   l'Eozoon    comme    un    végétal    et   en   fait 
le  genre  Eophyllum. 


Eozoon  [E.  Canadensé) 
(d'ap.  Carpenter). 


156 


LES    RIIIZOPODF.S 


5e  Sous-Classe 
HÉLIOZOAIRES.  -   HELIOZOARIJE 

[Heltozoa  (Hâckel)] 
TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(  FIG.  234  a  243) 

Structure. 

L'animal  est  très  pelit,  il  atteint  à  peine  un  demi-dixième  de  milli- 
mètre et,  comme  il  est  très  transparent,  on  ne  peut  guère  l'apercevoir  à 
l'œil  nu   dans  l'eau  où  il  vit.  Il  est,  comme  un  Amibe,    formé  d'une 


Fig.  234. 


Héliozoaire  (Type  morphologique)  (Sch.). 
N.,  noyau;  pgâp.,  pseudopodes;  v.,  vacuole;  V.  c,  vésicule  pulsatile. 

masse  de  protoplasme  dans  laquelle  on  distingue  un  endoplasme  et  un 
ectoplasme,  pourvue  d'un  noyau,  d'une  vésicule  pulsatile  et  de  pseudo- 
podes qui  rayonnont  autour  d'elle.  Mais  toutes  ces  parties  ont  ici  des 
caractères  spéciaux  qu'il  faut  faire  connaître. 

Le  noijau  est  central,  grand,  vésiculeux,  formé  d'une  membrane  et 
d'un  suc  nucléaire  abondant.  Il  renferme  un  gros  corps  chromatique 
central  que  l'on  appelle  nucléole,  bien  que  sans  doute  il  corresponde 


1IELI0Z0A1RES 


157 


plutôt  à   l'ensemble   des  parties   chromatiques  du  noyau    typique  ('). 

L'endoplasme  occupe  la  partie  centrale  du  corps,  autour  du  noyau, 
et  forme  environ  la  moitié  de  la  masse  totale.  Il  est  hyalin,  sans 
vacuoles,  ni  granulations  spéciales;  les  aliments  ne  pénètrent  pas  à  son 
intérieur;  il  se  continue  avec  l'ectosarque  par  une  transition  graduelle  (*). 

Vectoplasme  forme  à  la  surface  du  corps  une  épaisse  couche  périphé- 
rique. 11  est  formé  d'un  protoplasmagranuleuxetextrêmement  vacuolaire. 

Ces  vacuoles  (  V.)  sont  remplies  de  liquides  et  si  nombreuses  qu'elles 
se  compriment  réciproquement  et  rendent  cette  région  spumeuse  (3). 

Les  granulations  sont  souvent  brillantes  et  probablement  de  la  nature 
des  grains  d'excrétion  que  nous  avons  rencontrés  déjà  chez  les  Amibes. 
Il  y  en  a  parfois  dans  le  liquide  des  vacuoles. 

La  vésicule  jnilsatile  (  V.  c.)  est  contenue  dans  l'ectoplasme.  Elle  est  très 
grosse  et  très  superficielle,  en  sorte  que  souvent  elle  détermine  une 
saillie  volumineuse.  Elle  bat  environ  une  fois  par  minute.  Malgré  sa 
grosseur  et  la  netteté  de  ses  contractions,  nous  retrouvons  ici  les 
mêmes  divergences  d'interprétation  que  nous  avons  rencontrées  déjà 
au  sujet  de  savoir  si  elle  se  vide  en  dehors  ou  au  dedans.  Il  semble  bien 
probable  que  la  question  se  tranchera  ici,  comme  d'ordinaire,  dans  le 
sens  de  l'ouverture  au  dehors.  En  tout  cas,  il  n'y  a  pas  d'orifice  pré- 
formé et  l'expulsion  se  ferait,  d'après  Zënkeii,  par  une  rupture  fissi- 
forme  dont  les  bords  se  réagglutineraient  aussitôt  (4). 


Fisc.  ïio. 


Noyau 
d'Actinophrys 

(im.  Pénard). 


(x)  Pénard  [89]  considère  ce  corps  central  chez  Actinophrys  comme  constituant  à  lui 
seul  le  vrai  noyau  (fig.235),  et  voit  dans  la  membrane,  qu'il  appelle  capsule  nucléaire, 
un  équivalent  de  la  capsule  centrale  des  Radiolaires;  il  décrit  cette 
membrane  comme  percée  de  pores  et  revêtue  extérieurement  d'une 
seconde  membrane  continue.  Celle  interprétation  paraît  d'autant 
moins  justifiée  que  parfois  le  corps  chromatique  central  est  multiple. 
On  ne  distingue  pas  en  générai  de  réseau,  mais  Bhaueh  [94]  en  a 
trouvé  un  dans  les  noyaux  d'Actinosphasrium,  et  il  est  bien  possible 
que  l'on  trouvât  la  même  chose  dans  d'autres  genres  si  on  les  étudiait 
de  la  même  façon.  Le  noyau  est  normalement  unique  chez  les  formes 
sans  squelette,  le  plus  souvent  multiple  chez  celles  pourvues  d'un  squelette. 

(2)  Grreff  décrit  une  membrane  qui  le  séparerait  de  l'ectoplasme  et  serait  l'équiva- 
lent de  la  capsule  centrale  des  Radiolaires.  Mais  celte  membrane  ne  paraît  pas  réelle 

(3)  Les  vacuoles  sont  beaucoup   moins  abondantes  dans  les  formes  pourvues  d'ui 
squelette  que  dans  les  nues. 

(4)  Pénard  [89]  est  cependant 
bien  affirmatif  dans  le  sens  con- 
traire et  donne  pour  preuve  de 
son  opinion  que  cette  contrac- 
tion, quoique  violente,  ne  chasse 
jamais  les  minimes  particules  qui 
se  trouvent  en  face  d'elle.  La  pa- 
roi prend,  pendant  la  systole,  un 
aspect  déchiqueté  (fig.  236)  ve- 
nant de  ce  qu'elle  ne  peut  se  fondre  dans  les  parties  voisines  aussi  vite  que  le  néces 
siterait  la  rapidité  du  retrait.  C'est  l'ancienne  opinion  de  Claparède  et  Lacioiann. 


un 


Fii 


230. 


\psdp 

Héliozoaires.  Contraction  de  la  vésicule  pulsatile  (Vc); 
psdp.,  pseudopodes  (im.  Pénard). 


158 


LES    RIUZOPODES 


psdp.A 


Les  pseudopodes  (psdp.,  fig.  234  et  237)  sont,  de  beaucoup,  l'organe 
le  plus  caractéristique.  C'est  par  eux  qu'il  se  distingue  des  autres  types 
de  Rhizopodes.  Ils  sont  longs,  atteignant  au  moins  le  diamètre  du  corps, 
très  fins,  rectilignes,  rayonnants  de  tous  côtés.  Ils  sont  le  siège  de  courants 
de  granulations  très  nets;  ils  sont  glutineux,  peuvent  se  coller  soit  aux 
objets,  soit  entre  eux,  mais  usent  peu  de  cette  dernière  faculté  et  ne 
forment  point  de  réseau,  si  ce  n'est  par  exception  et  en  quelque  point 
limité,  comme  autour  d'une  proie.  Enfin,  ils  possèdent  une  tigelle  cen- 
trale appelée  filament  axile  extrêmement  fine,  relativement  solide,  élasti- 
Fig.  237.  que,  qui  règne  dans  toute  leur  longueur.  Le 
protoplasma  du  pseudopode  forme  autour  du 
filament  axile  une  gaine  mince  et  un  peu  irré- 
gulière. A  l'insertion  sur  le  corps,  il  se  perd 
immédiatement  dans  l'ectoplasme,  tandis  que 
le  filament  axile  continue  et  se  poursuit  jus- 
qu'au centre  du  corps  où  il  se  joint  à  ceux  de  tous 
les  autres  pseudopodes  de  l'animal.  Le  noyau 
étant  central,  il  se  trouve  que  les  filaments 
axiles  le  traversent,  mais  il  faut  bien  se  rendre 
Héliozoaires.  Type  morphoiog.  compte  que  ce  n'est  pas  là  un  rapport  fonda- 
{Actinosphœrium)  mental  car,  dans  certains  genres  où  le  noyau 

(im.  Hertwig  et  Lesser).        ^^         centraj    les  filaments  ne  se  réunissent 

ectop.,  ectoplasma;  r   .  .        .  '  ,  tv     mi 

.M.!.»,...  endopiasma ;  ».,  noyau;  pas  moins  ainsi  au  centre  du  corps.  D  ailleurs, 
p«ipM  pseudopodes.  ceg   filaments    ne  sont   nuiiement  des   parties 

squelettiques,  comparables  à  des  spicules,  par  exemple.  Ils  sont  formés 
uniquement  de  protoplasma  d'une  structure  physique  plus  ferme  et  nous 
allons  voir,  en  étudiant  la  physiologie  des  pseudopodes,  qu'ils  peuvent 
à  chaque  instant  se  fondre  dans  le  protoplasma  ambiant  et  se  reformer 
tout  aussi  aisément  ('). 


ectop 


endop. 


Physiologie . 

Mouvements.  —  L'animal  est  ordinairement  libre.  Il  se  meut  au  moyen 
de  ses  pseudopodes  en  se  halantsur  eux,  car  ceux-ci,  à  volonté,  deviennent 
glutineux  au  bout  pour  se  fixer,  et  cessent  de  l'être  Fig-  238. 

pour  lâcher  prise.  Généralement,  la  chose  se  passe 
de    la    manière  suivante.  L'animal  repose  sur  ses 


Gy  m  nos  pli  sera . 

Centre  de  rayonnemenl 

(d'ap.  Sassaki). 


(!)  C'est  le  cas  pour  diverses  formes  à  squelette  et  pour 
quelques-unes,  en  particulier  pour  Gymnosphsera  (fig.  238). 
D'après  Sassaki  [93],  cet  Héliozoaire  a  de  nombreux  noyaux 
disséminés  dans  son  ectoplasme  et,  au  centre  de  son  corps,  se 
trouve  une  vésicule,  munie  d'une  membrane,  que  l'auteur  ap- 
pelle centre  de  rayonnement  et  que  tous  les  filaments  axiles  traversent  pour  se  réunir 
à  son  centre.  Il  compare  ce  centre  de  rayonnement  au  centrosome  et  à  l'archoplasma 
car,  dans  la  division,  il  se  divise  à  la  manière  de  ces  organes.  Dans  d'autre  cas,  les 
filaments  axiles  semblent  s'arrêter  à  la  surface  du  noyau  ou  même  de  l'ectoplasme. 


HÉLIOZOAIRES  159 

pseudopodes  comme  un  Oursin  sur  ses  piquants.  Pour  avancer,  il  en 
fixe  un  (ou  quelques-uns)  par  le  bout,  un  peu  en  avant  et,  le  contractant 
pendant  que  ceux  d'arrière  lâchent  prise,  il  se  déplace  dans  le  sens  voulu 
par  une  sorte  de  rotation  très  lente.  Souvent,  il  reste  fixé  par  quelques 
pseudopodes  pour  attendre  des  proies.  D'autres  fois,  on  le  voit  voguer 
en  pleine  eau  et,  sans  doute,  se  diriger  quelque  peu  par  le  mouvement 

Fig.  239.  de  ses  pseudopodes. 

d  Ceux-ci,  grâce  à  leur 

filament  axile,  sont 
flexibles  et  souples. 
Ils  peuvent  s'allon- 
ger, s'incliner  en  di- 
vers sens,  s'accoler 
momentanément  aux 
voisins,  se  rétracter 
et  même  rentrer  tout 
à  fait  dans  le  corps  et 
disparaître,  puis  se 
reformer  plus  tard. 
Alimentation.  —  Pour  manger  l'animal  a  deux  procédés.  Si  la  proie  est 
petite    (fig.  239)   et  est    parvenue 


psdp; 


psdp. 


psdp' 


psdp' 


Héliozoaires.  Type  morphologique.  Capture  d'une  petite  proie 

(Sch.). 
a.,  la  proie;  psdp.,  pseudopodes  radiaires. 


Fig.  240. 


jusqu'à  son  corps,  il  l'absorbe  à 
la  manière  d'un  Amibe  en  l'englo- 
bant avec  une  petite  masse  d'eau 
qui  forme  d'emblée  une  vacuole 
alimentaire.  Si  elle  est  très  volu- 
mineuse (a,  fig.  240,^4),  quelques 
pseudopodes  s'attachent  à  elle  et  la 
fixent  en  devenant  subitement  glu- 
tineux  (B);  ils  dissolvent  leur 
filament  axile,  deviennent  gros, 
épais  et,  le  long  d'eux,  la  substance 
protoplasmique  du  corps  s'avance 
vers  elle  en  quantité  suffisante 
pour  la  cerner  (C  hE)  et  l'englober 
complètement.  Elle  est  alors  facile- 
ment entraînée  dans  le  corps  et  les 
sucs  sécrétés  par  le  cytoplasma 
forment  autour  d'elle  la  vacuole 
alimentaire.  Les  résidus  fécaloïdes, 


Héliozoaires. 
Type   morphologique. 
Capture    d'une  grosse 
proie  (Sch.). 
tOUJOlirS  COntenUsdanSUIie  VaCUole,     À,  B,  C,  la  proie  »  est  saisie  par  les  pseudopodes:  D, 

i  »  •     i  î  E,  stades  plus  avancés  et  vus  en  coupe  pour  mon- 

SOIlt  pOUSSeS  Vers  Un  point  quel-  t^rla  formation  de  la  vacuole  *;*.,  pseudopodes 
COnque  de  la  Surface  OÙ  la  VaCUOle  occasionnels  saisissant  la  proie;  p.,  p\,  pseudo- 
r    ■    .  ,  i  ,  podes  radiaires. 

éclate    et    expulse    son    contenu. 

L'alimentation  est  purement  animale  et  consiste  surtout  en  Protozoaires, 


Fig.  241. 


160  LES    RH1ZOPODES 

parfois   en    Rotifères,  souvent    très   volumineux.  Jamais    l'animal  ne 
mange  de  Diatomées  ou  d'autres  substances  végétales. 

Association.  —  Le  plus  souvent,  quand  deux  individus  se  rencontrent, 
ils  entremêlent  leurs  pseudopodes,  mais  sans  se  souder,  et  bientôt  ils 
s'éloignent  l'un  de  l'autre.  Mais  parfois  (fig.  241),  ils  se  fusionnent  de  la 
manière  suivante.  Quelques  pseudopodes  de  l'un  se  soudent  à  ceux  de 

l'autre  individu.  Les  pseudopodes  ainsi 
réunis  dissolvent  leur  filament  axile, 
se   ramollissent,  s'épaisissent,  se  rac- 
courcissent, entraînant  les  deux  indi- 
vidus l'un  vers  l'autre;  les  ectoplasmes, 
puis  les  endoplasmes,  se  joignent,  se 
soudent.  Mais  la  chose  s'arrête  là  :  les 
noyaux  restent  indépendants,  et  même 
la    fusion     des    corps    n'est  pas   telle 
qu'on  ne  reconnaisse   à   la  forme   bi- 
lobée    que    l'individu  ainsi   formé  est 
double.  Puis  un  troisième,  un  quatrième 
individu  ou  un  plus  grand  nombre  se 
réunissent  de  la  même  manière  et  l'on 
a  ainsi  une   colonie    temporaire,  une 
association  qui  a  pour  but  de  constituer 
une    individualité    plus    volumineuse, 
capable  de  capturer  et  de  digérer  de  grosses  proies,  c'est  une  société  de 
consommation.  On  trouve,  en  effet,  presque  toujours,  dans  ces  individus 
multiples,  de  grosses  proies  plus  ou  moins  digérées.  Après  quelque  temps 
de  vie  commune,  les  individus  se  séparent  de  nouveau  et  reprennent 
leur  vie  indépendante.  On  a  souvent  décrit  ces  associations,  lorsqu'elles 
ne  comportent  que  deux  membres,  comme  des  conjugaisons.  Mais  elles 
n'ont  pas  de  signification  sexuelle  ('). 

Enkystement.  —  A  l'approche  de  l'hiver  et  sans  doute  dans  d'autres 
conditions  où  il  éprouve  le  besoin  de  se  protéger,  l'animal  s'enkyste. 
Pour  cela,  il  ramollit,  puis  rétracte  complètement  tous  ses  pseudopodes, 
résorbe  ses  vacuoles  et  sa  vésicule  pulsatile,  et  se  sécrète  un  kyste  sili- 
ceux auquel  s'adjoint  souvent  une  couche  gélatineuse.  Au  retour  des 
conditions  normales,  il  absorbe  de  l'eau,  fait  éclater  son  kyste, 
en  sort  et,  en  quelques  heures,  reforme  sa  vésicule,  ses  vacuoles,  ses 
pseudopodes,  et  reprend  son  aspect  habituel. 

L'enkystement  est  fondamentalement  un  acte  de  protection.  Mais,  ici 
comme  dans  tant  d'autres  cas,  l'animal  profile  de  cet  état  pour  se  diviser 


Héliozoaires.  Type  morphologique  (Sch.). 

Association. 

K.,  noyau  ;  va.,  vacuole  alimentaire  ; 

Vp.,  vésicules  pulsatiles. 


f1)  Cependant  Grubek  dit  avoir  vu  une  fois  un  noyau  unique  dans  une  association 
de  deux  individus.  Le  même  auteur  a  décrit  chez  Actinophrys  une  conjugaison 
entre  un  individu  normal  et  un  tout  petit  dépourvu  de  noyau.  Mais  ces  observations 
sont  restées  isolées  et  l'interprétation,  et  peut  être  le  fait  même,  restent  douteux. 


IIEMOZOAIRES 


161 


et  l'enkystement  devient,  secondairement,  le  préliminaire  d'un  acte  de 
reproduction.  On  le  voit  alors  (fig.  243)  se  diviser  sous  son  kyste  en  un 
nombre  varié  de  fragments  et,  ce  qui  sort  du  kyste,  ce  sont  plusieurs 
individus  au  lieu  d'un  ('). 

Division.  —  La  division  est  sans  doute  le  procédé  essentiel  de  reproduc- 
tion ;  mais  elle  a  été  rarement  vue  et  ne  présente  rien  de  particulier  (*). 

Bourgeonnement.  —  Parfois  (fig.  242),  au  lieu  d'une  division  égale,  il 


Héliozoaire    (Type    mor- 
phologique). Bourgeon- 
nement (im.  Hertwig). 
1».,  c,  jeunes  bourgeons. 


Fig.  243. 


î  1 


(*)  La  chose  a  été  bien  observée  par  Brauer  [94]  chez  Acti-  Fig.  242. 

nosphxrium,   Héliozoaire  nu,  polynucléé.    L'animal,   comme 

d'ordinaire,  ramollit  et  rétracte  ses  pseudopodes,  et  résorbe 

ses  vacuoles  avant  de  s'enkyster;  mais  en  outre,  il  sécrète 

dans    son   endoplasme  un  grand   nombre  de   granulations 

d'une  substance   vitelline    destinée  à  nourrir  au  début  les 

jeunes  individus,  nés  de  sa  division.  Il  sécrète  aussi  (fig.  243) 

une  enveloppe  gélatineuse  épaisse  [Kys.)  et  forme  dans  son 

intérieur  d'innombrables  petites  scutelles  siliceuses  [A. -set.) 

qui  se  portent  à  la  périphérie  sous  l'enveloppe  gélatineuse.  En 

môme  temps,  ses  nombreux  noyaux  se  fusionnent  par  petits 

groupes,  ce  qui  réduit  dans  une  forte  proportion  leur  nombre 

total.  On  ne  saurait  voir,  d'ailleurs,  dans  cette  fusion,  un  acte 

sexuel  puisque  tous  ces  noyaux  sont  frères,  descendant  du  noyau  primitivement  uni- 
que de  l'individu. 
Autour  de  ces  nou- 
veaux noyaux,  le 
cytoplasme  se  di- 
vise en  autant  de 
masses  arrondies 
[B)  qui  s'isolent 
sous  une  couche 
de  ces  scutelles  si- 
liceuses réunies  à 
leur  surface.  Cela 
donne  autant  de 
kystes  secondaires 
siliceux  réunis  sous 
une  enveloppe  gé- 
latineuse commu- 
ne [C:sct.\.  Ces  kys- 
tes se  divisent,  à 
leur  tour  après  di- 
vision de  leur 
noyau,  en  deux  ou 
parfois    quatre 

Héliozoaire  (Type  morphologique).  Division  pendant  l'enkystement  (Sch.).  kystes       tertiaires 

.4,   formation   des    scutelles  dans    le  kyste  de  premier   ordre.   B,  morcellement  [D  :  C.),  ayant  cha- 

du   protoplasma  dans    le  kyste.  C,  formation   des  kystes   de    deuxième   ordre,  cun  Une  COUChe  de 

D,  division  dans  les  kystes  de  deuxième  ordre.   E,  sortie  de   l'embryon.  ,    .7          •.• 

Hjs.,  enveloppe  kystique  de  premier  ordre  ;  set.,  set'.,  scutelles.  SCUteiieS  Siliceuses 

(D  el  E  :  set.)  sous 
leur  enveloppe  commune  de  scutelles.  Au  printemps,  ces  kystes  uninucléés  donnent 
naissance  chacun,  par  rupture  des  enveloppes  [E),  à  autant  de  jeunes  Actinospkserium 
uninucléés  qui,  rapidement,  multiplient  leurs  noyaux  et  prennent  les  autres  carac- 
tères de  l'individu  normal. 

(2)  La  division  du  noyau  est  décrite    comme   directe.  Mais  chez  Actinosphaerium, 

lf 


sel' 


.set 


162  LES    RHIZOPODES 

y  a  séparation  d'une  ou  plusieurs  masses  filles  sensiblement  plus  petites. 
C'est,  si  l'on  veut,  un  bourgeonnement,  mais  qui  ne  mérite  guère  ce 
nom,  vu  qu'il  ne  diffère  de  la  division  en  rien  d'essentiel  ('). 

Sporulation.  —  Dans  beaucoup  de  cas,  l'animal,  sans  que  l'on  sache 
comment,  émet  des  zoospores  de  5  à  10  \x,  à  deux  cils  dirigés  l'un  en 
avant,  l'autre  en  arrière,  munies  d'un  noyau  et  d'une  vésicule  pulsatile, 
qui  nagent,  puis  perdent  leurs  cils,  poussent  des  pseudopodes  d'abord 
amœboïdes  puis  filiformes,  et  prennent  l'aspect  de  petits  Ciliophrys; 
mais  peu  à  peu  elles  se  transforment  en  individus  normaux  (*).. 

Conjugaison.  —  Enfin,  on  a  vu  parfois  deux  individus  se  conjuguer 
sous  un  kyste  gélatineux.  Le  phénomène  commence  par  une  fusion  des 
cytoplasmas  (plastogamie),  puis  chacun  des  deux  noyaux  émet  un  globule 
polaire  et  enfin  a  lieu  la  fusion  des  noyaux  (karyogamie)  (s). 

Ces  caractères  du  type  morphologique  sont  assez  uniformes  dans  la 
série  des  genres.  Les  variations  portent  principalement  sur  deux  points: 
le  noyau  peut  être  multiple  et  surtout  des  enveloppes  de  constitution 
variée  s'ajoutent  à  l'organisme  pour  le  protéger. 

C'est  en  se  fondant  sur  les  caractères  fournis  par  cette  enveloppe, 
que  l'on  a  divisé  les  Héliozoaires  en  ordres  baptisés  de  noms  bien 
barbares  et  qui  mériteraient,  au  plus,  de  constituer  des  sous-ordres  : 

Aphrothoracida,  comprenant  toutes  les  formes  nues,  entière- 
ment dépourvues  de  squelette  ; 

Chlamydophorida,  chez  lesquels  le  corps  est  recouvert  d'une 
simple  enveloppe  gélatineuse; 

Chalarothoracida,  ayant  un  revêtement  de  spicules  isolés; 

Desmothoracida,  ayant  une  véritable  coquille  continue. 

En  raison  du  peu  d'importance  de  ces  différences  si  faciles  à  résumer 
en  quelques  mots,  nous  nous  abstiendrons  de  décrire  un  type  morpho- 
logique pour  ces  groupes  ('). 

dans  la  division  des  kystes,  Brauer  [94]  a  observé  des  mitoses   très  nettes  et  il  est 
bien  possible  que  ce  processus  soit  plus  répandu  qu'on  ne  croit. 
(J)  Il  a  été  constaté  entre  autres  dans  le  genre  Acanthocystis . 

(2)  Parfois,  on  a  vu  sortir  ces  petits  individus  ciliophrycliformes,  tout  formés,  du 
corps  de  leur  parent  et  l'on  a  rattaché  cela  à  un  fait  de  bourgeonnement. 

(3)  L'observation  a  été  faite  sur  Actinophrys  par  Schaudinn  [96]  dont  le  mémoire 
nous  parvient  pendant  la  correction  des  épreuves. 

(4)  Il  existe  plusieurs  Protozoaires  qui  possèdent  à  la  fois  des  pseudopodes  et  un 
flagellum,  et  la  question  de  savoir  s'il  convient  de  les  réunir  auxRhizopodes  (en  parti- 
culier aux  Héliozoaires)  ou  aux  Flagellés  a  été  résolue  dans  l'un  et  l'autre  sens  par  les  di- 
vers auteurs.  Nous  avons  rangé  parmi  les  Flagellés  ceux-là  seuls  qui  ont  un  flagellum 
permanent,  et  parmi  les  Héliozoaires  ceux  dont  le  flagellum  ne  se  montre  que  pendant 
les  phases  jeunes  de  leur  vie.  Nous  pensons,  en  effet,  que  cet  organe  n'est  caracté- 
ristique du  Flagellé  qu'à  l'âge  adulte  et  non  quand  il  se  présente  temporairement 
comme  organe  de  dissémination  d'une  forme  larvaire. 

D'ailleurs  nous  ne  manquerons  pas  de  signaler  charpie  fois  les  affinités  multiples 
de  ces  êtres  à  situation  indécise. 


HELIOZOAIRES    :    APHROTHORACIDES 


163 


1er  Ordre 

APHROTHORACIDES.  —  APHROTHORACIDA 

[Aphrotiioraca   (R.  Hertwig)] 

GENRES 

Nuclearia  (Cienkovsky)  (fig.  244)  diffère  des  formes  normales  par  son  corps 
amœboïde,  souvent  vacuolaire,  sans  distinction  entre  ectoplasme  et  endo- 
plasme,par  ses  noyaux  et  vésicules  pulsatiles  mul- 
tiples, par  ses  pseudopodes  souvent  bifurques  au  Fig- 244- 
bout,  enfin  par  la  présence  accidentelle  d'une  en-  v  / 
veloppe  gélatineuse  (Eau  douce)  ('). 


Nuclearia  (N.  deUcatula) 
(im.  Schultze). 


(x)  A  ce  Nuclearia,  à  affinités  un  peu  douteuses,  que 
d'autres  rapprochent  des  Vampyrelles,  mais  qu'il  semble 
plus  naturel  de  considérer  comme  une  forme  inférieure 
des  Héliozoaires  nus,  on  peut  rattacher  un  certain  nombre 
de  genres  à  affinités  un  peu  contestables  aussi  que  nous 
décrivons  ci-dessous. 

Arachnula  (Cienkovsky)  est  une  forme  assez  mal  connue,  voisine 
de  la  précédente  dont  elle  se  distingue  par  son  aspect 
rubané  (Placé  par  d'autres  à  côté  de  Gymnophrys). 

Archerina  (Ray  Lankester)  est  un  curieux  organisme  constitué 
comme    un    petit    Nuclearia    avec    une    grande    vacuole 

non  contractile  et,  en  place  de  noyaux,  deux  corpuscules  teintés  en  vert  par  de  la 
chlorophylle.  En  cet  état  il  ne  mesure  que  10  ou  15  [>..  11  se  nourrit  de  Bactéries,  à  la 
manière  d'un  Actinophrys,  s'accroît  beaucoup  et,  à  son  intérieur,  ses  corpuscules 
verts  se  multiplient  par  division  en  4,  en  sorte  qu'il  forme  de  petits  amas  de  quatre 
grains  ou  de  multiples  de  4.  Quand  l'animal  ne  trouve  plus  à  manger,  il  se  sépare 
en  autant  de  parties  qu'il  contient  de  grains,  c'est-à-dire  des  centaines,  chacun  de 
ceux-ci  entraînant  une  part  du  protoplasme.  Ces  individus  s'enkystent,  mais  non 
pour  se  diviser,  la  multiplication  résultant  de  la  dissociation  consécutive  à  la  multi- 
plication des  corpuscules  que  nous  venons  de  décrire.  Ray  Lankester  place  ces  êtres 
à  côté  des  Vampyrelles  avec  lesquelles  ils  ont  en  effet  des  rapports,  mais  leur  mode 
de  reproduction  nous  oblige  à  les  en  séparer.  Ces  corpuscules  verts  qui  dominent  si 
singulièrement  la  biologie  de  l'animal  pourraient  n'être  que  des  noyaux  colorés,  mais 
leur  division  par  4  semble  le  contredire.  Ce  sont  peut-être  de  vraies  Algues  vivant  en 
symbiose  avec  un  Rhizopode  sans  noyau  (Eau  douce). 

Ciliophrys  (Cienkovsky)  est  très  semblable  à  Nuclearia,  mais  en  diffère  par  le  fait 
que,  de  temps  à  autre,  on  le  voit  rentrer  ses  pseudopodes/prendre  une  forme  ovoïde, 
pousser  un  ou  deux  fouets  à  la  grosse  extrémité,  se  transformer,  en  un  mot,  en  un 
Flagellé  et  se  lancer  à  la  nage,  à  la  manière  de  ces  animaux,  le  fouet  en  avant. 
Puis,  à  un  autre  moment,  par  une  série  de  phénomènes  inverse,  il  reprend  sa  consti- 
tution d'Héliozoaire.  Il  y  a  là  une  singulière  ressemblance  avec  ce  que  nous  trou- 
verons plus  tard  chez  certains  Flagellâtes  de  la  famille  des  Rhizomastigina.  C'est  au 
point  que  bien  des  auteurs,  en  particulier  Bùtschli,  le  placent  parmi  les  Flagellés. 
Mais  on  peut  aussi  bien  considérer  ce  changement  d'état  comme  un  retour  à  une 
condition  larvaire  différente,  à  celle  de  zoospore,  pour  les  besoins  de  la  locomotion. 
D'autre  part,  il  ressemble  tant  aux  jeunes  Actinophrys  que  l'on  s'est  demandé  s'il 
n'est  pas  simplement  une  forme  jeune  de  ce  genre  (Eau  douce). 

Pythelios  (Frenzel)  a  une  conformation  à  peu  près  semblable,  mais  s'en  distingue  par 


164 


LES    RHIZOPODES 


Actinophrys  (Ehrenberg)  (fig.  245)  représente,  à  peu  de  choses  près, 
notre  type  morphologique  et  nous  n'aurons  guère  à  ajouter  à  la 
description  de  celui-ci  pour  caractériser  celui-là.  Il  est  de  forme  sphé- 


Actinophrys   (Sch.). 


rique,  les  vacuoles  (v.)  de  son  ectoplasme  sont  très  grandes,  orientées 
radiairement,  disposées  en  une  seule  couche  périphérique,  sauf  parfois 
d'autres  vacuoles  irrégulièrement  disposées  au-dessous  des  précédentes. 
L'ectoplasme  est  peu  distinct  de  l'endoplasme,  réduit  aux  parois  limi- 
tantes de  ses  vacuoles  et  les  pseudopodes  naissent  sur  le  prolongement 


un  gros  corps  chlorophyllien  qui  lui  permet  une  alimentation  holophytique,  c'est- 
à-dire  semblable  à  celle  des  plantes  (10  u.  Lagunes). 

Estrella  (Frenzel)  ressemble  à  Nuclearia,  mais  ne  présente  qu'un  noyau  et  une  seule 
vésicule  pulsatile  (5,5  à  12  \u  Eau  douce). 

Actinomonas  (Kent)  ressemble  à  Ciliophrys  à  son  état  Héliozoaire,  mais  est  fixé  par  un 
long  filament  pseudopodique.  Il  n'a  pas  d'étal  flagellé  (Mer). 

Monobia  (Aimé  Schneider)  rappelle  aussi  un  Ciliophrys  à  son  état  Héliozoaire,  mais  qui 
n'aurait  ni  noyau  ni  vésicule  pulsatile.  Ses  pseudopodes  portent  des  renflements 
fusiformes.  La  division  laisse  persister  un  pont  protoplasmique  entre  les  individus 
filles,  de  nouveaux  ponts  s'établissent  et  ainsi  se  forment  de  petites  colonies  qui  peu- 
vent comprendre  jusqu'à  huit  individus  (Eau  douce  et  terre  humide). 


HELIOZOAIRES    :    APHROTHORACIDES 


165 


Fiçr.   246. 


des  cloisons  de  séparation.  Le  noyau  unique  est  central  et  très  grand, 
le  vésicule  pulsatile  (Vc.)  est  unique,  très  grande,  très  saillante  (50  >x. 
Mer  et  eau  douce)  ('). 

Actinosphaerium  (Stem)  (fig.  240),  nous  ramène  aux  formes  normales  des  Hé- 
liozoaires.  Il  diffère  de  l'Actinophrys  par  la 
multiplicité  de  ses  noyaux,  dont  il  y  a  jus- 
qu'à iOO,  logés  dans  l'endoplasme  et  pourvus 
d'un  réseau  chromatique  très  net.  L'endo- 
plasme  est  aussi  vacuolaire  mais  à  un  bien 
moindre  degré  que  l'ectoplasme,  et  il  y  a  plu- 
sieurs vésicules  pulsatiles  (10  à  15)  saillantes 
à  la  surface  du  corps  (lmm.  Eau  douce)  (*). 


u~ecto? 


N 


-.  ■  ■ 


Âctinosphserium.  Structure 
(im.  Hertwiget  Lesser). 

ectoy.,  ectoplasma; 

oiitlop.,  endoplasma  :  TH.,  noyaux; 

ps<lp.,  pseudopodes. 


Fis.  247. 


(1)  Ce  sont  là  du  moins  les  caraclères  de  l'espèce 
principale  [A.  sol),  sinon  unique,  du  genre.  La  forme 
d'eau  douce  est  celle  que  nous  avons  décrite.  La  forme 
marine  en  diffère  par  la  réduction  considérable  du 
système  vacuolaire  et  par  l'absence  (si  générale 
chez  les  Rbizopodes  marins)  de  vésicule  pulsatile. 
Gruber  [89]  a  fait  l'observation  intéressante  que  la 
forme  marine  peut  s'adapter  à  l'eau  douce  et  y  prend  la  structure  vacuolaire  de 
la  forme  d'eau  douce,  pour  la  reperdre  quand  on  la  met  dans  l'eau  salée.  Mais  l'ab- 
sence de  vésicule  pulsatile  reste  à  titre  de  caractère  différentiel 
permanent  que  Gruber  considère  comme  de  valeur  spécifique. 

(2)  Nous  avons  indiqué  plus  haut  les  particularités  de  son 
enkystement. 

Genres  voisins  : 
Gymnosphœra  (Sassaki).  (V.  à  la  page  158  les  particularités  de  son 

centre  de  rayonnement)  (Mer)  ; 
Actinolophus  (F.-E.  Sehulze)  pédoncule,  à  endoplasme  et   à   noyau 

excentriques,  avec  une  enveloppe  gélatineuse  très  transparente 

(Mer); 
Haeckelina  (Mereschkovsky)  serait  un  Actinolophe  sans  noyau  (Mer); 
Actinosphaeridium  (Zacharias)  (fig.  247)  ne  se  distingue  à' Actinolophus 

que  par  des  caractères  dignes  à  peine  d'en  faire  un  sous-genre  de 

celui-ci  (10  à  12  ;x.  Eau  douce); 
Zooteira  (Wright)  est  un  Actinolophus  à  pédoncule  très  contractile 

(Mer). 

Malgré  la  présence    d'une    faible   couche  gélatineuse  chez  quelques-uns  d'entre 

eux  tous  ces  genres  forment  l'ordre  des  Aphrothoraca  de  Hertwig. 
Nous  y  ajoutons  avec  quelques  réserves  le  genre 
Camptonema  (Schaudinn)  [94],  forme   peut-être  un  peu  aberrante  et  dont  son  auteur  ne 

précise  pas  la  position.  Il  se  caractérise  par  son  corps  nu,  ses  pseudopodes  à  filament 

axile  se  prolongeant  jusqu'au  contact  de  l'un  des  nombreux  (50  et  plus)  noyaux.  L'en- 

doplasme  ne  diffère  de  l'ectoplasme  que  par  une  structure  plus  granuleuse.  L'animal  se 

déplace,  non  seulement  en  roulant  sur  ses  pseudopodes,  mais  aussi  en  rampant  au 

moyen  de  légères  déformations  amœboïdes  (0,15.  Mer). 


A  ctinosphaeridiu  m 

{A.  pedutum) 
(d'ap.  Zacharias). 


ii" 


166 


LES   RHIZOPODES 


2e    Ordre 

CHLAMYDOPHORIDES.  —  CHLAMYDOPIIORIDA 

[Chlamydophora   (Archer)] 


Fis.  248. 


GENRES 

Heterophrys  (Archer)  (fig.  248)  représente  un  Nuclearia  qui  posséderait  une 
épaisse  enveloppe  gélatineuse  hya- 
line dans  ses  couches  profondes, 
granuleuse  en  dehors,  et  qui  émet 
de  petits  prolongements  spinifor- 
mes  entre  lesquels  passent  les  pseu- 
dopodes (Mer  et  eau  douce)  ('). 


Heteroplnys  (im.  Hertwig  et  Lesser). 


f1)  Genres  voisins  : 

Lithocolla  (F.-E.Schulze)  diffère  de  Nuclearia 
par  un  revêtement  simple  de  petits 
grains  de  sable.  Noyau  et  vésicule  pulsa- 
tiles  inconnus  (Mer)  ; 

Elœorhanis  (Greeff)aun  revêtement  analogue 
avec  des  carapaces  de  Diatomées  concur- 
remment avec  les  grains  de  sable  et,  en 
outre,  des  granules  de  graisse  colorée 
(Eau  douce). 

(Mais   ces  particules    étrangères    sont, 
dans  ces  deux  genres,  adventices,  directement  accolées  par  les  pseudopodes,  sans 
sécrétion  spéciale  de  ceux-ci)  ; 

Lithosphœrella  (Frenzel)  ne  diffère  de  Lithocolla  qu en  ce  que  son  revêtement  est  formé 
de  plusieurs  couebes  (25  à  32  [j..  Mer  et  eau  douce); 

Chondropus  (Greeff),  au  contraire,  est  revêtu  d'une  couche  granuleuse  de  couleur  jaune  qui 
pourrait  bien,  si  elle  n'est  pas  protoplasmique,  n'être  qu'une  enveloppe  gélatineuse 
sécrétée,  comparable  à  celle  de  Chlamydophora  auquel  il  faudrait  alors  le  joindre 
(Eau  douce)  ; 

Sphserastrum  (Greeff)  a  aussi  une  enveloppe  gélatineuse  mais  sans  prolongements  spini- 
formes  et  irréguliers;  les  pseudopodes  sont  souvent  dirigés  d'un  seul  côté  et  l'en- 
veloppe se  prolonge  plus  loin  de  ce  côté  que  des  autres.  L'animal  forme  souvent  des 
associations  de  nombreux  individus  dont  les  tuniques  gélatineuses  se  fusionnent 
tandis  que  leurs  corps  sont  unis  seulement  par  des  ponts  protoplasmiques  (Eau 
douce)  ; 

Astrodisculus  (Greeff,  emend.  Archer)  a,  au  contraire,  son  enveloppe  gélatineuse  régulière, 
et  les  pseudopodes  rares  et  régulièrement  rayonnants  (Eau  douce). 

Certains  auteurs  placent  ici  le  genre  Mastigophrys  (Zenker)  qui  représente  un 
Actinomonas,  mais  libre  et  pourvu  d'une  enveloppe  gélatineuse.  Mais  en  raison  de  la 
permanence  de  son  flagellum,  nous  préférons  le  joindre  aux  Flagellés  (V.  p.  322). 


HELIOZOAIRES    :    CHALAROTHORACIDES 


167 


F\".  249. 


3e  Ordre 

CHALAROTHORACIDES.  —  CHALAROTHORACIDA 

[Chalarothoraca  (Hertwig  et  Lesser)] 

GENRES 

Acanthocystis  (Carter)  (fîg-.  249),  pour  l'ensemble  de  la  structure,  estnotre  type 
morphologique,  mais  avec  quelques 
additions  et  particularités  remarqua- 
bles. Le  corps  est  protégé  par  une 
enveloppe  gélatineuse  ferme  et,  au- 
dessous  de  lui,  par  une  couche  hya- 
line fluide  qui  semblerait  appartenir 
à  cette  enveloppe,  mais  qui  en  réalité 
est  protoplasmique,  car  si  la  couche 
périphérique  se  rompt,  celle-ci  fait 
éruption  et  forme  une  hernie  qui 
émet  des  pseudopodes.  Dans  l'enve- 
loppe gélatineuse  sont  implantés  de 
longs  spicules  siliceux  radiaires  qui 


Acanlliocystis  (irn.  Pénard). 


s'appuient  à  leur  base  sur  de  petites  baguettes  tangentielles  (40  à  50»  ('). 
(!)  L'ectoplasme  peu  distinct  de  l'endoplasme,  très  vacuolaire,  contient  des  corpuscules 


bleuâtres    réfringents  qui 


sont  des   grains 


Fig.  250. 


d'amidon,  représentant  une  réserve  nutri- 
tive. Il  contient  souvent  des  Zoochlorelles. 
Pour  capturer  une  proie,  il  rabat  ses  spi- 
cules comme  fait  un  Oursin  de  ses  piquants 
et  les  écarte  ainsi  que  les  baguettes  tangen- 
tielles qui  sont  à  leur  base,  car  tout  cela  est 
absolument  mobile  dans  la  couche  gélati- 
neuse. Celle-ci  se  déprime  alors,  se  creuse  et 
finalement  met  à  nu  le  protoplasma  sous-ja- 
cent  qui  englobe  la  proie  à  la  manière  d'une 
amibe;  puis  tout  reprend  sa  place.  On  a  vu 
l'animal  muer  et  rejeter  son  enveloppe  sque- 
letlique.  Rappelons  enfin  le  bourgeonnement 
qui  a  été  observé  ici  (fig.  242).  (Cette  figure, 
appliquée  au  type  morphologique,  représente 
plus  spécialement  un  Acanthocystis)  (Eau 
douce  et  mer). 

Ce  squelette  formé  de  pièces  éparses  est 
caractéristique  de  l'ordre    dont  l'Acantho- 
cystis  est  Je  type.  Nous  le  retrouvons  donc  sous  des  formes  variées  dans  les  genres 
suivants  qui  appartiennent  au  même  groupe  : 

Cienkowskya  (Schaudinn)  présente  des  petites  plaques  siliceuses  perforées  (12  (j..  Mer)  ; 

Raphidiophrys  (Archer)  (fîg.  250)  a  son  squelette  formé  de  spicules  siliceux  en  forme  d'ai- 
guilles droites  ou  courbes  disposées  tangentiellement.  Cependant,  autour  de  la  base 
des  pseudopodes,  elles  se  relèvent  souvent  en  cônes  et  donnent  à  l'animal  une  forme 


Raph  idioph  rys 
(R.  elegans)  (d'ap.  Hertwig  et  Lesser). 


108 


LES    RHIZOPODES 


4e  Ordre 

DESMOTHOR  ACIDES.  —  DESMOTHORACIDA 

[Desmothoraca  (Hertwig  et  Lesser)] 

GENRES 

Chlathrulina  (Cienkovsky)  (fig.  251)  est,  en  somme,  conformé  comme  notre 
type  morphologique,  mais  on  n'observe  pas  chez  lui  de  distinction  en  eri- 
doplasme  et  ectoplasme.  Il  a  un  seul  noyau  central;  ses  pseu- 
dopodes sont  un  peu  plus  anastomosables  que  d'ordinaire; 
il  est  protégé  par  une  coquille  siliceuse  sphérique  et 
continue,  mais  percée  de  trous  ;  il  ne  remplit  pas  com- 
plètement sa  coquille  et  peut  se  déplacer  à  son  intérieur. 
Cette  coquille  est  portée  au  sommet  d'un  pédoncule  creux, 
long  et  grêle  de  même  substance  ('). 


Fig.  251. 


étoilée.  Le  noyau  est  simple  ou  multiple.  Enfin,  les  individus  forment 
fréquemment  des  associations  dans  lesquelles  ils  fusionnent  leurs  sque-     Chlathrulina. 
lettes  et  forment  une  enveloppe  commune,  tandis  que  leurs  corps  ne     (im.  Greefl). 
sont  unis  que  par  des  ponts  protoplasmiques  (Eau  douce); 
Pompholyxophrys  (Archer)  a  son  squelette  formé  de  simples  petites  sphérules  sur  plusieurs 
couches  entourant  le  corps  à  distance.  Pseudopodes  sans  courants  de  granulations, 
souvent  dichotomes  au  bout  (Eau  douce); 
Pinacocystis  (Hertwig  et  Lesser)  a  le  sien  formé  d'une  couche  de  petites  plaquettes  rondes 

contiguës  (Mer).  Chez 
Pinaciophora  (Greeff),  les  plaquettes  sont  en  forme  de  petites  feuilles  lancéolées  (Eau  douce)  ; 
Diplocystis  (Pénard)  présente  des  éléments  squelettiques  de  deux  formes  (30  à  3b  a.  Eau 

douce)  ; 
Artodiscus  (Pénard)  a  ses  pseudopodes  très  élargis  à  leur  base  (15  à  30  (j..  Eau  douce)  ; 
Wagnerella  (Merechkovsky)  est  formé  d'une  sphère  fixée  par  un  pédoncule  élargi  à  la  base; 
le  tout  est  recouvert  d'une  enveloppe  membraneuse  dans  laquelle  sont  des  aiguilles 
siliceuses  qui,  sur  le  pédoncule,  sont  couchées,  tandis  que  sur  la  tète,  elles  sont  plus 
longues  et  dressées   radiairement.  Le   noyau  serait  dans  la  partie 
évasée  du   pédoncule  (lram  de  haut  y  compris  le  pied.  Mer). 

(*)  Pour  se  reproduire,  l'animal  se  divise  à  la  manière  ordinaire 
dans  sa  coquille  et  les  deux  individus  filles  (ou  un  seul)  sortent  de  la 
coquille,  se  fixent,  se  sécrètent  un  pédoncule  et,  alors  seulement,  for- 
ment leur  squelette.  Il  se  reproduit  aussi  par  spores  flagellées  qui  se 
forment  au  nombre  de  deux  dans  la  coquille  et  en  sortent.  Enfin,  il  sait 
aussi  s'enkyster  sous  la  coquille  (0,1.  Eau  douce). 

Genres  voisins  : 

Hedriocystis  (Hertwig  et  Lesser)  (fig.  252)  ne  diffère  du  précédent,  outre 
la  taille  plus  petite,  que  par  sa  coquille  dont  les  trous  sont  percés 
au  sommet  de  proéminences    coniques  (20  à  30  p.  Eau  douce)  ; 

Orbulinella  (Entz)  n'a  pas  de  pédoncule   et  a  les   orifices  de  sa  coquille 


Fig.  252. 


dilatés  en  entonnoir  (Etangs  salés) 


Hedriocystis 

{H.  pellncida) 

(d'ap.     Hertwig 

et  Lesser). 


Elaster   (Grimm)  n'a  pas   non    plus  de  pédoncule,   mais  a  les  orifices 

de    sa    coquille    semblables   à   ceux    de    la    Chlathruline    (20  [a.   Eau   douce) 


RADIOLAIRES  169 

6e  Sous-Classe 

RADIOLAIRES.  —  RADIOLARIM 

[Radiolaria  (Hàckel)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.    253  a  255) 

Bien  qu'il  soit  encore  unicellulaire,  l'animal  présente  ici,  grâce  à  la 
présence  de  parties  additionnelles,  une  complication  qui  ne  laisse  pas  que 


Fig.  253. 


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l 

! 


j 

! 


I 


Radiolaire.  Type  morphologique  (Sch.). 
caps,  ctrl.,  capsule    centrale;  cytop.  extr.,  cytoplasma  périphérique  ;  cytop.  pericapa.,  cyto- 
plasma péricapsulaire;  gel.,  gelée   ou  calymna  :  fi.,  noyau  ;  psdp.,  pseudopodes;  rés.  protop., 
réseau  protoplasmique  ;  25x.,  zooxanthelles.  (Les  pseudopodes  devraient  être  réticulés.  Ce  carac- 
tère, omis  sur  cette  figure,  se  voit  bien  sur  la  figure  376,  p.  237). 

de  rendre  un  peu  difficile  au  premier  abord  son  assimilation  avec  la 
cellule  typique.  Il  est  sphérique,  de  taille  assez  grande,  se  mesurant  par 
millimètres  ou  tout  au  moins  par  dixièmes  de  millimètres.   Au  centre 


170  LES    RHIZOPODES 

est  un  noyau  (TV.)  et, autour  de  lui, une  couche  protoplasmique  entourée  elle- 
même  d'une  membrane;  il  semblerait  que  nous  ayons  là  la  cellule  entière 
avec  sa  membrane,  son  cytoplasmaet  son  noyau.  Cependant  cet  ensemble 
appelé  ici  capsule  centrale  (caps,  ctrl.)  ne  forme  qu'une  partie  de  l'orga- 
nisme. En  dehors  de  cela,  nous  avons  une  très  épaisse  masse  extracap- 
sulaire  entourant  la  capsule  centrale  et  formée  d'un  réseau  protoplasmi- 
que très  riche  (rés.  protop.)  dont  les  mailles  sont  remplies  par  une  subs- 
tance d'apparence  et  de  consistance  gélatineuses  que  nous  appellerons 
la  gelée  (gel.)  (Hàckel  lui  donne  le  nom  de  calymnà)  et  qui  émet  à  la 
périphérie  les  pseudopodes  (psdp.).  Il  n'y  a  jamais  de  vésicule  pul- 
satile. 

Nous  allons  reprendre  avec  plus  de  détails  la  description  de  toutes 
ces  parties.  Mais  nous  devons  dès  maintenant  montrer  comment  cet 
ensemble  peut  représenter  la  cellule  ordinaire  ou  plutôt  le  Rhizopode 
normal.  Rien  n'est  plus  aisé  à  comprendre,  dès  que  l'on  sait  que  la 
membrane  de  la  capsule  centrale  est  percée  de  trous  qui  font  commu- 
niquer ensemble  les  cytoplasmes  intra-  et  extracapsulaire.  Or  nous  avons 
déjà  rencontré  des  Rhizopodes  où  le  cytoplasme  forme  deux  masses 
incomplètement  séparées  par  une  barrière  squelettique  :  les  Gromies 
par  exemple  (V.  p.  112).  Supposons,  au  lieu  de  la  Gromie,  un  Fora- 
minifère  perforé  et  nous  aurons,  comme  ici,  un  Protozoaire  dont  le 
cytoplasme  sera  séparé  en  deux  parties  concentriques  ne  communiquant 
entre  elles  que  par  d'étroites  perforations.  Nous  avons  vu  d'autre  part 
que  souvent,  chez  les  Héliozoaires  par  exemple,  le  corps  sécrète  à  sa 
surface  une  enveloppe  gélatineuse.  Supposons  que  cette  sécrétion  se 
dépose  entre  les  mailles  d'un  riche  réseau  de  pseudopodes  réticulés,  de 
manière  à  ne  laisser  libre  que  la  partie  périphérique  du  réticulum,  et 
nous  aurons  absolument  la  représentation  d'un  Radiolaire.  C'est  ainsi 
que  nous  devons  considérer  le  Radiolaire  pour  ramener  sa  constitution, 
en  apparence  si  aberrante,  à  celle  d'un  Rhizopode  normal.  Passons 
maintenant  à  la  description  détaillée  de  ses  parties. 

Structure. 

Noyau.  —  Le  noyau  (TV.)  ne  présente  rien  de  bien  particulier.  Il  est 
central,  gros,  vésiculeux  et  montre,  dans  son  suc  nucléaire,  un  réseau 
serré  et  de  nombreux  granules  chromatiquesqui  ont  l'aspect  de  nucléoles 
sans  en  avoir  la  signification  cytologique  ('). 

Capsule  centrale.  —  L'intérieurde  la  capsule  (caps,  ctrl.)  est  occupé  par 
un  cytoplasma  intracapsulaire  ordinaire  dans  lequel  sont  suspendues 
des  inclusions  de  diverses  sortes.  On  y  rencontre  :  1°  des  vacuoles,  de 
tailles  variées,  mais  petites  si  on  les  compare  à  celles  que  nous  trouve- 
rons tout  à  l'heure  en  dehors  de  la  capsule;  2°  des  gouttelettes  d'une 
graisse  colorée,  de  tailles  très  diverses  aussi;  3°  des  cristaux  qui  sont 


(*)  On  le  désigne  parfois  sous  le  nom  de  vésicule  interne. 


RADIOLAIRES  171 

formés  d'une  substance  alhumineuse  et  représentent  des  réserves  nu- 
tritives; 4°  enfin  souvent  du  pigment  ('). 

La  membrane  capsulaire  est  fort  mince  et  constituée  par  une  substance 
homogène,  élastique,  qui  semble  être  la  chitine.  Elle  est  percée  de  trous 
qui  font  communiquer  les  cytoplasmes  situés  en  dehors  et  en  dedans 
d'elle  (*). 

Cytoplasme  extracapsulaire.  —  Ce  cytoplasme  forme,  avons-nous  dit, 
un  vaste  réseau  très  riche,  concentrique  à  la  capsule  centrale,  et  dont 
les  mailles  sont  occupées  par  la  gelée.  Celle-ci  est  si  transparente  qu'on 
ne  l'aperçoit  pas  sur  le  vivant  (3). 

Mais  la  gelée  ne  forme  pas  toute  la  surface,  et  n'arrive  pas  tout  à  fait 
à  la  capsule.  Il  a  donc,  en  réalité,  trois  régions  en  dehors  de  la  capsule  : 

1°  Une  couche  mince  de  cytoplasma  péricapsulaire  continue  {cytop. 
pèricaps.); 

2°  Un  réseau  (rés.  protop.)  à  mailles  occupées  par  la  gelée  {gel.); 
^3°  Enfin,  un  mince  réseau  de  cytoplasma  périphérique  (cytop.  extr.) 
couché  à  plat  sur  la  gelée  et  laissant  voir  celle-ci  clans  ses  mailles.  De 
ce  réseau  périphérique  partent  les  pseudopodes  (psdp.).  Dans  le  cyto- 
plasme extracapsulaire,  mais  principalement  dans  sa  région  moyenne 
réticulée,  se  trouvent  diverses  inclusions  :  des  gouttelettes  de  graisse 
colorée,  du  pigment,  de  petites  vacuoles  ('). 

Les  pseudopodes  sont  fins,  rayonnes  comme  ceux  des         Fig.  254. 
Héliozoaires,  mais  beaucoup  plus  anastomosables,  formant 
un  réseau,  et  dépourvus  de  filament  axile  (5). 

Dansles  cordons  du  réseau  protoplasmique  répandu  dans 
la  gelée,  se  rencontrent,  d'une  manière  constante,  des  Algues 
jaunes  commensales  (fis-.  253,  Zx  et  fis:.  254),  ces  mêmes 

J  \    o  O  /  '  Zooxantholles 

Zooxanthelles  que  l'on  retrouve  vivant  en  symbiose  avec  (Sch.). 

tant  d'autres  animaux  colorés.   Elles   sont  là,  très   nom- 
breuses, vivant  et  se  reproduisant  pour  leur  compte,  à  leur  manière, 
par  division,   échangeant    avec  le   Radiolaire    des   services   dont  nous 

l1)  Ces  vacuoles  ont  été  décrites  sous  les  noms  de  granulations  vitellines  ou  de 
sphérules  hyalines:  elles  contiennent  en  réalité  un  simple  liquide. 

(2)  Dans  quelques  rares  genres,  elle  manque  complètement,  dans  d'autres  moins 
rares  elle  se  forme  tardivement. 

(3)  La  gelée  est  fréquemment  creusée  de  nombreuses  et  grosses  vacuoles.  Mais  pas 
assez  souvent  cependant  pour  que  ce  caractère  puisse  prendre  rang  au  nombre  de 
ceux  du  type  morphologique. 

(n  Les  auteurs  appellent  souvent  endoplasme  et  ectoplasme  les  protoplasmas  intra- 
et  extra-capsulaire,  mais  nous  ne  savons  pas  du  tout  si  l'assimilation  avec  les  parties 
homonymes  des  autres  Rhizopodes  est  légitime.  Notre  cytoplasma  péricapsulaire  est 
le  Pseudopodienmutterboden  des  Allemands.  Il  y  aurait  bien  d'autres  dénominations 
à  indiquer.  Nous  préférons  les  laisser  de  côté,  et  ne  prendre  partout  que  le  nom  le 
plus  simple. 

(5)  Sauf  certains  pseudopodes  dits  axopodes  des  Acanthaires  qui  ont  un  filament 
axile  (V.  p.  207).  Le  caractère  réticulé,  omis  sur  la  figure  233,  se  voit  bien  sur  la 
figure  376,  p.  237. 


172  LES    RHIZOPODES 

allons  parler.  Elles  possèdent  une  membrane  de  cellulose  et  contiennent 
un  noyau,  des  grains  d'amidon  (et  de  paramylon)  et  sont  colorées  par 
des  grains  de  diatomine  qui  jouent  chez  elles  le  même  rôle  que  joue  la 
chlorophylle  chez  les  Algues  vertes  ('). 

Physiologie. 

L'animal  est  essentiellement  marin  et  pélagique  (*). 

Mouvements.  —  Il  Hotte  au  gré  des  vagues  sans  faire  aucun  effort  pour 
se  diriger.  Mais  il  n'est  pas  inerte  pour  cela  :  il  peut  agiter  ses  pseudo- 
podes, se  contracter  et,  par  ce  dernier  moyen,  agir  sur  son  équilibre 
hydrostatique.  Les  contractions,  dues  à  la  simple  contractilité  générale 
du  protoplasma,  déterminent  un  mouvement  exosmotique  des  liquides 
qui,  étant  plus  légers  que  les  autres  substances,  augmentent  le  poids 
spécifique  et  font  plonger  le  corps.  Quand  cesse  la  contraction,  le  corps 
absorbe  de  nouveau  du  liquide  et  reprend  son  volume  et  sa  densité 
primitifs  qui  le  ramènent  à  la  surface.  L'animal  peut  aussi  modifier  sa 
forme  par  des  contractions  locales  (3).  Tombé  au  fond,  il  peut  ramper 
lentement  avec  ses  pseudopodes.  Enfin,  pour  lacapturedes  aliments,  ses 
pseudopodes  se  comportent  comme  ceux  des  Rhizopodes  réticulés. 

Alimentation.  —  Il  se  nourrit,  comme  les  Foraminifères,  de  particules 
saisies  avec  ses  pseudopodes  et  digérées  dans  le  Protoplasma  extracap- 
sulaire.  Des  courants  protoplasmiques  font  ensuite  circuler  la  substance 
assimilée  à  travers  la  capsule  jusqu'au  noyau.  Il  se  nourrit  aussi  de 
l'amidon  formé  par  ses  Xanthelles  au  moyen  de  l'acide  carbonique  qu'il 
leur  fournit  (4). 


C1)  Elles  sont  constantes  dans  les  espèces  où  elles  existent  normalement  et  qui  sont 
de  beaucoup  plus  nombreuses,  mais  non  constantes  pour  l'ensemble  des  Radiolaires, 
car  bien  des  espèces  en  sont  privées.  Dans  le  groupe  des  PJueodariées,  elles  paraissent 
manquer  et  dans  celui  des  Acanthaires  elles  sont  intracapsulaires. 

(2)  Ce  caractère  n'admettant  aucune  exception,  nous  nous  abstiendrons  dans  l'étude 
des  genres  d'indiquer  l'babitat. 

(3)  Eberth  [87]  et  d'autres  ont  décrit  des  sortes  de  fibres  musculaires  dans  le  proto- 
plasma extracapsulaire  de  Thalassicolu,  mais  cela  ne  semble  pas  pouvoir  être  généralisé. 

On  a  avancé  que  ces  contractions  locales,  éloignant  sa  forme  de  celle  de  la  spbère, 
avaient  pour  effet  d'augmenter  sa  densité,  en  disant  que  la  forme  sphérique,  étant  celle 
qui  réunit  le  plus  grand  volume  sous  la  plus  faible  surface,  correspondait  à  un 
maximum  de  densité.  Mais  c'est  une  erreur;  la  surface  n'a  ici  aucune  influence. 
Prenez  une  sphère  de  pâte  à  modeler  et  plongezda  dans  l'eau.  Vous  aurez  beau  en 
la  pétrissant  la  transformer  en  un  cube  ou  en  une  lame,  vous  ne  diminuerez  en  rien 
son  poids  dans  l'eau.  N'ayant  modifié  ni  sa  masse,  ni  la  nature  de  sa  substance,  vous 
ne  pouvez  avoir  atteint  sa  densité. 

(4)  Les  auteurs  s'accordent  à  admettre  cela  et  cependant  on  ne  voit  pas  pourquoi 
la  matière  amylacée  sortirait  du  corps  de  l'Algue.  Cela  n'a  pas  lieu  pour  celles  qui 
vivent  en  pleine  eau  et  on  ne  voit  pas  comment  il  pourrait  en  être  autrement  ici,  tant 
que  l'Algue  est  intacte.  Famintzin  [ss]  a  observé  une  chose  beaucoup  plus  rationnelle, 
c'est  la  digestion  de  l'amidon  et  de  l'Algue  elle-même,  tout  entière,  par  le  Radiolaire, 
lorsqu'il  est  affamé  ;  ses  sucs  prennent  alors,  sans  doute,  une  activité  qui  triomphe  de 
la  résistance  de  l'Algue. 


RADIOLAIRES  173 

Mais  cette  alimentation  n'est  jamais  exclusive. 

Vu  l'absence  de  vésicule  pulsatile,  l'excrétion  et  la  respiration  se 
font  par  échanges  superficiels.  La  présence  des  Zooxanthelles  rend  cette 
dernière  très  aisée  et  peut-être  les  produits  d'excrétion  azotés  sont-ils 
aussi,  partiellement  au  moins,  utilisés  par  ces  Algues. 

Reproduction.  —  La  division  n'est  plus  ici  le  procédé  principal  de  re- 
production comme  il  l'était  dans  les  autres  Rhizopodes  et  comme  nous 
verrons  qu'il  l'est  de  nouveau  dans  le  reste  des  Protozoaires  ('). 

La  sporulation  est  le  procédé  principal  sinon  exclusif  de  multipli- 
cation. Le  noyau  commence  par  se  diviser  en  un  nombre  de  plus  en  plus 
grand  de  petits  noyaux  qui  se  répandent  dans  la  capsule  centrale.  Chacun 
d'eux  concentre  autour  de  lui  une  portion  du  protoplasme  intracapsu- 
laire  et  forme  une  petite  masse  allongée  qui  se  munit  d'un  ou  deux  fla- 
gellums.  L'ensemble  constitue  alors  une  zoospore  qui  a  tout  l'aspect  d'un 
petit  Flagellé.  On  voit  ces  zoospores  s'agiter  dans  la  capsule  centrale 
qui  ne  contient  plus  qu'elles,  puisque  tout  son  contenu  a  été  utilisé  (*). 

Pendant  la  formation  des  zoospores,  l'animal  a  rentré  ses  pseudo- 
podes, retiré  à  l'intérieur  de  sa  capsule  une  bonne  partie  de  son  proto- 
plasma extracapsulaire  et  est  tombé  au  fond,  immobile.  Quand  les  zoo- 
spores sont  mûres,  la  membrane  capsulaire  se  rompt,  les  zoospores 
s'échappent  et  le  reste  du  corps  achève  de  se  dissocier  et  périt. 

Le  sort  de  ces  zoospores  n'a  jamais  pu  être  suivi.  Hàckel  pense 
qu'elles  prennent  la  forme  d'un  Ciliophrys  et  sécrètent  ensuite  la  capsule 
centrale  et  la  gelée  caractéristiques.  Cela  est  infiniment  probable,  mais 
n'a  pas  été  observé. 

Cependant  les  Zooxanthelles,  organismes  indépendants  de  celui  qui  a 

(')  La  division  n'a  guère  été  observée  d'une  manière  un  peu  certaine  que  dans  le 
groupe  des  Phaeodariées.  Ailleurs,  on  a  rencontré  des  individus  à  capsules  en  biscuit 
ou  même  doubles,  mais  on  n'a  pas  observé  la  suite  du  phénomène.  La  division  est  en 
somme  un  procédé  de  reproduction,  rare  chez  tous  les  groupes,  e(  absent  peut-être 
chez  le  plus  grand  nombre.  11  faut  taire  exception  cependant  pour  les  Polycyttaires, 
formes  coloniales  où  la  colonie  résulte  de  la  division  incomplète  d'un  individu  pri- 
mitif multiple.  La  formation  delà  colonie  elle-même  n'est  pas  un  procédé  de  repro- 
duction, mais  elle  contribue  cependant  à  la  multiplication,  car  souvent  la  colonie  se 
scinde  en  colonies  filles  qui  continuent  à  s'accroître.  Les  Polycyttaires  d'ailleurs, 
comme  les  Monocyttaires,  possèdent  la  sporulation  comme  procédé  principal  de 
reproduction. 

(2)  Lorsqu'il  y  a,  ce  qui  est  l'ordinaire,  des  cristaux  et  des  gouttes  d'huile  dans  la 
capsule,  chaque  zoospore  prend  un  cristal  et  une  ou  plusieurs  gouttes  d'huile.  Il  y  a  en 
effet  précisément  autant  de  cristaux  que  de  petits  noyaux.  Dans  la  zoospore,  le  noyau 
est  en  avant,  le  cristal  et  les  gouttes  d'huile  en  arrière.  Ces  zoospores  ainsi  munies 
d'un  cristal  relativement  très  gros  et  placé  asymétriquement  à  leur  intérieur,  faisant 
saillie  hors  d'elles,  sont  très  curieuses.  On  les  nomme  spores  à  cristaux  pour  les 
distinguer  de  celles  qui  n'en  ont  pas.  Mais  cette  particularité  ne  parait  pas  avoir  une 
grande  importance.  Ce  cristal,  fait  d'une  matière  albuminoïde,  est  en  effet  une  simple 
réserve  nutritive,  comparable  au  lécithe  d'un  œuf  et  les  spores  qui  en  sont  dépourvues 
ont  peut-être  aussi  des  matières  de  réserve  sous  une  autre  forme.  En  tous  cas,  elles 
ne  diffèrent  pas  plus  des  précédentes  qu'un  œuf  maigre  d'un  œuf  gras. 


174 


LES    RH1Z0P0DES 


atteint  ainsi  le  terme  de  son  existence,  ne  sont  pas  nécessairement  con- 
damnées à  périr  avec  les  parties  extracapsulaires  qui  les  contiennent.  Ici, 
comme  dans  le  cas  où  elles  sont  mises  en  liberté  par  la  destruction  acci- 
dentelle de  leur  hôte,  elles  se  protègent  d'abord  sous  leur  enveloppe  cellu- 
losique épaissie  et  gélifiée  et  se  divisent  sous  cet  abri.  Mises  alors  en  con- 
tact avec  l'eau,  elles  se  munissent  d'un  fîagellum  et  se  lancent  à  la  nage. 
Il  est  probable  que,  sous  une  forme  ou  sous  l'autre,  elles  ne  peuvent 
vivre  que  si  elles  ont  la  chance  d'être  capturées  par  un  Radiolaire  jeune 
où  elles  se  multiplient  à  l'aise.  C'est  sans  doute  ainsi  que  se  fait  l'infec- 
tion des  jeunes  (*). 

Squelette. 

Nous  avons  décrit  comme  type  morphologique  une  forme  sans  sque- 
lette. C'est  qu'en  effet  les  formes  sans  squelette  sont,  dans  tous  les 
groupes  de  Radiolaires,  les  plus  primitives,  celles  dont  les  autres  peu- 
vent être   considérées  comme  dérivées. 

Nous  verrons,  en  étudiant  les  genres,  quelles  sont  les  variations 
du  squelette,  critérium  de  première  importance  pour  la  caractéristique 
des  groupes  de  tout  ordre.  Mais  nous  devons  dès  maintenant  faire  con- 
naître ce  qu'est  en  général  ce  squelette,  où  il  se  forme,  et  comment. 

Fig.  255. 


caps  cLrL--' 


Squelette  des  Radiolaires  (Sch.). 

N.,  noyau;  caps.  Ctrl.,  capsule  centrale;    sq.,   première  enveloppe  squelettique j 

&H'.,    seconde  enveloppe    r.,  rayons  squelettiques. 


Reprenons  notre  type  morphologique  et  supposons  que  le  réseau 
protoplasmique  périphérique  couché  à  plat  à  la  surface  de  la  gelée 
vienne  à  sécréter  de  la  silice;  il  se  formera  ainsi,  à  la  surface  delagelée, 


(*)  Régénération.  —  Verworn  a  constaté  que  la  capsule  centrale  isolée  peut  régé- 
nérer tout  le  reste  du  corps.  Mais,  privé  du  noyau,  l'animal  meurt  fatalement. 

Phosphorescence.  —  L'animal  est  quelquefois  phosphorescent  grâce  à  ses  goutte- 
lettes d'huile  colorée. 


HADIOLAIRES  175 

un  réseau  siliceux  qui  sera  la  reproduction  exacte  du  réseau  protoplas- 
mique.  Considéré  dans  son  ensemble,  ce  réseau  formera  une  coquille  en 
forme  de  sphère  percée  de  trous  (fig.  255,  sq).  Selon  la  forme  du  réseau 
protoplasmique,  ces  perforations  seront  irrégulières  ou  régulières,  de 
forme  simple  ou  compliquée.  Quel  qu'il  soit,  le  dessin  de  la  coquille  se 
trouve  d'avance  expliqué  par  celui  du  réseau  protoplasmique. 

Souvent  les  choses  n'en  restent  pas  là.  L'animal  sécrète  en  dehors 
de  son  réseau  protoplasmique,  entre  les  bases  de  ses  pseudopodes,  une 
nouvelle  couche  de  gelée  qui  peut  être  très  épaisse.  Cette  gelée  se  trouve 
d'emblée  parcourue  dans  son  épaisseur  par  un  réseau  protoplasmique  et 
d'emblée  revêtue  d'un  réseau  protoplasmique  superficiel  couché  à  plat 
sur  sa  surface,  formés  l'un  et  l'autre  pas  le  réticulum  des  pseudopodes. 
Et  la  chose  pourra  continuer  ainsi  plusieurs  fois,  donnant  ainsi  nais- 
sance, en  dehors  de  la  gelée,  du  réseau  radiaire  et  du  réseau  superfi- 
ciel primitifs,  à  des  assises  de  gelée,  à  des  réseaux  radiaires,  à  des 
réseaux  concentriques,  étages  les  uns  sur  les  autres,  le  dernier  de 
ceux-ci  constituant  la  réseau  superficiel  d'où  naissent  les  pseudopodes. 
Mais  ces  réseaux  protoplasmiques  peuvent  former  des  squelettes  sili- 
ceux. Les  réseaux  concentriques  couchés  à  plat  sur  les  dépôts  successifs 
de  gelée  donnent  des  coques  grillagées,  sphériques,  concentriques,  et 
les  réseaux  radiaires  contenus  dans  l'épaisseur  de  ces  mêmes  assises  de 
gelée  donnent  des  tigelles  radiaires  (r)  qui  unissent  les  coques  grillagées 
successives  entre  elles  et  à  la  coquille  primitive  (*). 

D'ailleurs  ces  coquilles  grillagées  ne  sont  pas  toujours  complètes; 
elles  peuvent  être  réduites  à  des  spicules  isolés  et  souvent  à  de  simples 
épines,  insérées  tangentiellement  sur  les  tigelles  radiaires,  aux  points  où 
celles-ci  traversent  leur  niveau. 

Si  l'on  ajoute  à  cela  que  la  forme  primitive  de  notre  type  devient, 
dans  la  réalité,  souvent  ovoïde  ou  lenticulaire  ou  déformée  de  mille 
autres  façons,  on  se  rend  compte  de  l'infinie  variété  de  formes  que  peuvent 
prendre  les  coques  grillagées  et  par  la  suite  l'ensemble  de  la  coquille. 

Ajoutons  enfin  que  la  capsule  centrale  (caps,  ctrl.)  peut,  en  s'accrois- 
sant,  atteindre  un  diamètre  tel  que  la  coquille  primitive  ou  même  plu- 
sieurs coques  grillagées  concentriques  parmi  les  plus  internes,  lorsqu'il  y 
en  a,  passent  dans  sa  cavité  et,  par  suite  de  ce  phénomène,  on  constate 
que,  dans  une  même  espèce,  les  individus  âgés  ont  une  ou  plusieurs 
coques  concentriques  intracapsulaires,  tandis  que  les  jeunes  n'en  ont 
point  de  telles  (*). 


(*)  Nous  appellerons  coques  les  sphères  grillagées  concentriques,  pour  les  distinguer 
de  la  coquille  qui  comprend  l'ensemble  des  formations  squelettiques. 

(2)  Nous  laissons  de  côté,  dans  cette  vue  d'ensemble,  les  squelettes  des  Acanthaires 
formées  d'aiguilles  radiaires  d'acantkine  (substance  organique)  qui  se  forment  au 
centre  de  la  capsule  et  s'accroissent  en  direction  centrifuge  à  partir  de  cette  origine. 
C'est  un  cas  spécial  qui  sera  étudié  avec  ce  groupe. 


176 


LES    RIIIZOPOUES 


La  sous-classe  des  Radiolaires  se  divise  en  quatre  ordres  caracté- 
risés principalement  par  la  grosseur,  le  nombre  et  la  disposition  des  ori- 
fices de  leur  capsule  centrale  : 

1°  Peripylida,  à  capsule  centrale  percée  de  pores  très  nombreux 
et  très  fins  répartis  sur  toute  sa  surface; 

2°  Actipylida  ou  Acanthida,  à  capsule  percée  de  pores  fins, 
nombreux,  disposés  symétriquement  suivant  des  dessins  réguliers.  Leur 
squelette  est  composé  d'aiguilles  radiaires  formées  d'une  substance  orga- 
nique, Y acanthine ,  et  partant  du  centre  de  la  capsule; 

3°  Monopvlida,  à  capsule  percée  d'une  seule  ouverture  très  large 
fermée  par  un  clapet  percé  de  fins  pores; 

4"  Cannopylida  ou  PhjEodida  ,  à  capsule  percée  d'une  seule 
ouverture  principale,  pas  très  grande,  prolongée  en  tube  et  accompagnée 
ou  non  de  deux  autres  ouvertures  secondaires  plus  petites,  symétrique- 
ment placées.  Dans  leur  gelée  extracapsulaire  se  trouve  une  masse 
spéciale,  fortement  pigmentée  appelée  phœodinm  ('). 

1er  Ordre 

PÉRIPYLAIRES.   —  PERIPYLIDA 

[Peripylea  (Hertwig)  ;  —  Peripylaria  (Hâckel);   —  Spumellaria  (Hilckel)] 

Dans  cet  ordre,  et  dans  lui  seul,  nous  distinguerons,  avant  de  passer 
aux  sous-ordres,  deux  groupes  les 

Monocyttarea  contenant  les  formes  isolées  et  les 
Polycyttarea  contenant  les  formes  coloniales  (*). 

lpr  Groupe 

MONOCYTTAIRES.  —  MONOCYTTAREA 

[Monocyttaria  (Hâckel  1862  non  1887)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(  FIG-    256    et    257) 

Conforme  de  tous  points  au  type  morphologique  général  précédem- 
ment décrit,  il  n'a  de  particulier  que  le  mode  de  p.    256 
perforation  de  sa  capsule  centrale.  Au  lieu  des  pores              ^^Wm 


(*)  Sauf  en  ce  qui  concerne  les  Polycyttaires,  nous  avons 
suivi  dans  ce  qui  suit  la  classification  créée  par  Hâckel  dans 
sa  magistrale  monographie  du  Challenger  où  il  donne  une 
révision  complète  de  toutes  les  espèces  de  la  classe.  Nous 
ne   nous  sommes  pas  interdit  cependant  des  modifications  %^t^^^^ 

de  détail  lorsqu'elles  nous   paraissaient  apporter   quelque  ^^^MJÊÊf 

clarté  ou  quelque  simplification. 

(2)  Dans  les  autres  ordres,  il  n'y  a  pas  de  formes  colo-         Monocyttaire.  (Type 
niales,  aussi  cette  subdivision  intercalaire  ne   se   rencon-       morphologique)  (Sch.). 
trera  pas.  [Hâckel]  avait  lui-même  établi  cette  distinction. 
Il   a  préféré  ensuite    répartir  les    Polycyttaires   dans  les  groupes  de  Péripylaires 


PERIPYLAIRES   :    THALASSICOLIDES 


177 


Fiff.  257 


Monocyttaire 

(Type  morphologique 

Paroi  de  la  capsule. 

(Sch.). 


assez  gros  et  modérément  nombreux  que  nous  avions  attribués  à  celui-ci, 

il  a  une  capsule  uniformément  criblée  de  pores  très 
nombreux  et  très  fins  (fig.  257).  Par  rapport  aux 
Polycyttaires,  il  est  caractérisé  par  son  individualité 
monozoïque,  c'est-à-dire  par  l'absence  de  colonie. 

D'aprèsla  présence  ou  l'absence  de  squelette  et,  dans 
ce  dernier  cas,  d'après   sa  forme   et  la  constitution 
physique  de  ce  squelette,  les  Monocyttaires  se  divisent  en  six  sous -ordres  : 
Thalassicollid.e,  sans  squelette; 

Thalassosphmrjdaï,  à  squelette  formé  de  spicules  indépendants; 
Sphazroidm,  à  coquille  en  forme  de  sphère; 
Prunoidm,  à  coquille  en  forme  d'ellipsoïde; 
Disco  id.e,  à  coquille  discoïde  ou  lenticulaire; 
Larcoid/E,  à  coquille  en  forme  d'ellipsoïde  aplati  parallèlement  au 
grand  axe. 

1er  Sous-Ordre 

THALASSICOLUDES.  —  THALASS  ICO  LL1 ÎKE 

[  Thalassicollida  (  Hâckel)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG-  258) 

Tous  les  autres  sous-ordres  de  ce  groupe  étant  composés  de  formes 
pourvues  d'un  squelette,  celui-ci  est 
déjà  caractérisé  suffisamment  par  l'ab- 
sence de  squelette,  en  quoi  il  est 
conforme  au  type  morphologique  des 
Péripylaires  monocyttaires.  Son  type 
morphologique  est  représenté  exacte- 
ment par  le  genre  Thalassicolla. 

GENRES 

Thalassicolla  (Huxley)  (fig.  258)  se  carac- 
térise génériquement  par  la  constitu- 
tion vacuolaire  de  sa  gelée.  La  gelée 
est  en  effet  creusée  de  grandes  va- 
cuoles [vac.)  si  nombreuses,  si  serrées, 
qu'elles  se  touchent  presque  et  rédui- 
sent cette  substance  aux  minces  lames  thalassicollidm  (Type  morphologique) 

Constituant  les  parois  des  VaCUOleS.  Cel-       {Thalassicolla).  Un  secteur  de  l'ensemble 
,  .  l,.         ,,         ,.        -ii         i«  do  1  animal  (Sch.). 

les-ci  sont  remplies  d  un  liquide  hyalin  cap8  ctrl >f  capsule  centrale  contenantle  noyau 

Atteint  5mm  de  diamètre  (').  et   des   gouttes   de    graisse;    cytop.,   cyto- 

plasma;  gel.,  gélatine;  H.,   noyau;  psdp., 

.  pseudopodes  ;  vac,  vacuoles. 

auxquels  ils  se  rattachent  parla  constitution 

de  leur  squelette.  Mais  Brandt[85]  trouve,  avec  raison,  que  ces  formes  coloniales  ont 

de  grandes  affinités  et  préfère  les  laisser  réunies.  Nous  nous  rallions  à  son  opinion. 

I,1)  L'animal  est  donc  très  gros,  sa  capsule  centrale  a  plus  de  fjmmoel  son  noyau  près 

12 


Fig.  258. 


178 


LES    RHIZOPODES 


2e   Sous-Ordre 
THALÀSSOSPHÉRIDES.  —  THALASSOSPH.ERID.E 

[Ttl ALASSOPHJER1DA  (Hâckel)] 
TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.    259) 

C'est  notre  type  morphologique  de  Thalassicollide  avec,  en  plus,  des 
spicules  siliceux  (sq.),  épars  dans  sa 
gelée,  nullement  soudés  entre  eux, 
et  par  suite  ne  constituant  pas  une 
coquille  qui  se  tienne  après  la  mort 
de  Tanimal. 

genr:es 

ThalassosphsBra  (H.'ickel)  est  la  réali- 
sation de  ce  type  (0,1  à  0,2)  (*) 


Fig.  259. 


capô  et  ri 


THA  LA  SSOSPHJER  WM 

(Type  morphologique)    (Sch.). 

caps,  ctrl.,   capsule    centrale;    TH.,  noyau; 

sq..,  squelette:  JEx.,   Zooxanthelles. 


de  0  mm  1 .  Cela  a  permis  à  Verworn  les  expé- 
riences curieuses  auxquelles  nous  avons  fait 
allusion  (p.  174).  lia  pu  réaliser  l'échange  des 
capsules  centrales  entre  deux  individus  et 
constater  que  la  capsule  peut  régénérer  le 
reste  du  corps  tandis  que  si  on  enlève  le 
noyau,  ni  celui-ci,  ni  le  reste  du  corps  ne 
peuvent  continuer  à  vivre. 
Genres   voisins  : 

Thalassophysa  (Hâckel)  a  un  noyau  branchu  ou  couvert  de  gibbosilés  (1  à  4mm)  ; 

Thalassolampe  (Hâckel)  (fig.  260)  est  un  Thalassicolla  sans  vacuoles  dans  la  gelée,  mais  à 
nombreuses   vacuoles  intracapsulaires  (0,5)  ; 

Thalassopila  (Hâckel)  (fig. 261)  est  un  Thalassolampe  à  noyau  de   Thalassophysa  (5mm)  ; 

Actissa  (Hâckel)  (fig.  262)  n'a  d'alvéoles  nulle  part.  Il  réalise  à  la  fois  notre  type  morpho- 
logique général  et  la  forme  la  plus  simple  et  la  plus  primitive  de  Radiolaire  (2mm). 


Fig-.  260. 


Fig.  261. 


Fig.  262 


\  \  \    ' 


Tli  u  la  sso/a  rupe 
(im.  Hiickel). 


^,X\\\\\U|I 

<  ■■     'mm 


Thalassopila 

(im.  Hiickel). 


--.. ;;•-  ...  •  ;  ■;:^'<\ 

Actissa 
(im.  Hiickel). 


Ces   genres    forment  la  famille  des    ThalassicollWjE   [Thalassicollida  (Hâckel)]. 
(l)  Genres  voisins  : 
Thalassoxanthium  (Hâckel)  est  un    Thalassosphsera  à  spicules  branchus  (0,2)  ; 


PERIPYLAIRES    :    SPHÉROÏDES 


179 


3e  Sous-Ordre 

SPHÉROÏDES.  —  SPU/EROID^ 

\Sphmroidea  (Hàckel)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.    263  a   265) 

C'est  notre  type  morphologique  général  avec,  en  plus,  une  coquille 
formée  d'une  simple  sphère  siliceuse  percée  de  trous.  Celle-ci  est  évidem- 
ment une  coquille  primaire  déposée  à  la  surface  de  la  gelée. 


Fig.  263. 


Fie.  264. 


Fis.  265. 


SP/I.EROW.E 
(Type  morphologique) 

(Sch.). 


sPHiERomm. 

Autre  forme  générale 
(Sch.). 


SPHJEROWJE. 

Autre  forme  générale 
(Sch.). 


GENRES 


Cenosphsera  (Ehrenherg)  est  la  réalisation  de  ce  type  (0,1  à  0,3). 

Il  existe  une  longue  série  de  genres  qui  présentent  les  mêmes  carac- 
tères, mais  chez  lesquels  des  coques  grillagées  secondaires  s'ajoutent  à 
la  primaire  et  sont  situées  concentriquement  en  dehors  d'elle  ('). 


Fiji'.  266. 


Physematium  (Meyen)  les  a  simples,  mais  a  de  larges  alvéoles  intracapsulaires  (6  à 

Thalassoplancta  (Hàckel),  de 
même  (fig.  266),  mais  ses 
alvéoles,  sont  extracapsu- 
laires  (3  à  4) ; 

Lampoxanthium  (Hàckel)  est  pa- 
reil au  précédent,  mais  a 
des  spicules  branchus  (1  à 

2mm)  ; 

Ces  genres  forment  la 
famille  des  Tiialassosphje- 
Eiy.E  \Thalassosphserida 
(Hàckel]); 

(J)  Voici  ces  genres  : 
Stigmosphasra  (Hàckel)  possède,   en  plus,  des   spicules   radiaires   allant  jusqu'au 
(0,15); 


12); 


Thalassoplancta  (Sch.). 


centre 


180 


LES    HH1ZOPODES 


Fig.  267. 


Xyphosphsera  (Hâckel)  (fig.  267)  est  semblable  au  précédent,  mais  s'en  dis- 
tingue par  deux  longues  épines  radiaires  égales  qui  s'ajoutent 
à  la  coquille  grillagée  et  sont  disposées  sur   les  prolonge- 
ments d'un  même  diamètre  (0,1  à  0,2). 

11  existe  toute  une  série  de  genres  qui  diffèrent  de 
celui-ci  par  des  coques  concentriques  grillagées  addition- 
nelles qui  s'ajoutent  à  la  coque  primitive  et  qui  représentent 
par  conséquent,  avec  le  caractère  de  la  double  épine  en  plus, 
la  série  de  genres  dépendant  de  Cenosphaera  ('). 


Fig.  268. 


m.  Hackel). 


Xyph  i>s  ph  iera 

{X.    Venus) 
(im.  Hâckel). 


Ethmosphsera  (Hâckel)  (fig.  268),  a  les  trous  de  la  coquille  prolongés  en  petits 

tubes  saillants  eu  dehors  (0,1  à  0,2); 
Sethosphaera  (Hackel)  a  les  mêmes  tubes,  mais 

prolongés  en  dedans  (0,15  à  0,2); 
Carposphœra  (Hâckel)  a  deux  coques  concen- 
trique  réunies  par   des    trabécules  ra- 
diaires et  dont  l'interne  devient  intra- 

capsulaire  (0,1  à  0,2); 
Liospheera  (Hâckel)  a  aussi  deux  coques,  mais 

l'une  et   l'autre  extracapsulaires    (0,15 

à  0,3)  ; 
Thecosphaera  (Hâckel)  a    trois    coques  concentriques  dont  deux   intracapsulaires   (0,1  à 

0,4); 
Rhodosphœra  (Hâckel)  en  a  trois  aussi,  mais  dont  deux  sont  extracapsulaires  (0,2); 
Cromyosphasra  (Hâckel)  en  a  quatre  dont  deux  en  dedans  et  deux  en  dehors  de  la  capsule 

(0,1  à  0,2); 
Caryosphœra  (Hâckel),  en  a  cinq  ou  plus,  deux  en  dedans  et  trois  ou  plus  en  dehors  (0,1 

à  0,2); 
Spongodictyon  (Hâckel)   en  a  deux  seulement,  l'une  et  l'autre  intracapsulaires  mais,  en 

dehors  de  cela  se  trouve  une  sorte  de  tissu  spongieux  formé  de  tigelles  entrecroisées 

en  tous  sens  (0,2  à  1)  ; 
Spongoplegma   (Hâckel)    est    semblable,    mais    n'a    qu'une    coque  grillagée  au   lieu  de 

deux  (0,2)  ; 
Plegmosphasra  (Hâckel)  n'en  a  plus  du  tout.  Il  n'y  a  qu'une  sphère  de  tissu  spongieux  avec 

une  cavité  au  centre  (0,2  à  1); 
Styptosphaera  (Hâckel)  enfin,  est  dans  le  même  cas,  mais  la  sphère  est  envahie  jusqu'au 

centre  par  ce  tissu  spongieux  (0,2  à  0,4). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Liospiijemnjk  [Liospherida  (Hâckel)]. 

(J)  Voici  ces  genres  : 
Xiphostylus  (Hâckel)  a  ses  deux  épines  inégales  ou  de  forme  différente  (0,07  à  0,14); 
Saturnalis  (Hâckel)  a  ses  deux  épines  réunies  par  un  anneau  (0,07  à  0,09)  ; 
Stylosphœra  (Ehrenberg)  est  un  Xyphosphsera  â  deux  coques  grillagées   (0,1  à  0,2); 
Sphœrostylus  (Hâckel)  est  un  Xyphostylus  à  deux  sphères  (0,08  à  0,14)  ; 
Saturnulus  (Hâckel)  est  un  Saturnalis  à  deux  sphères  (0,08  à  0,1)  ; 
Amphisphaera  (Hâckel)  a  trois  sphères  et  les  épines  d'un  Xyphosphsera  (0,11  à  U,2)  ; 
Amphistylus  (Hâckel)  a  trois  sphères  et  les  épines  d'un  Xyphostylus  (0,11  à  0,15)  ; 
Saturninus  (Hâckel)  est  un  Saturnulus  à  trois  sphères  (0,12)  ; 
Stylocromyum  (Hâckel)  est  un  Xyphosphsera  a  quatre  sphères  (0,16  à  0,28)  ; 
Cromyostylus  (Hâckel)  est  un  Xyphostylus  a  quatre  sphères  (0,24)  ; 
Caryostylus  (Hâckel)  a  cinq  sphères  ou  plus  et  les  épines  comme  Xyphostylus  (0,3)  ; 


PERIPYLAIRES 


SPHEROÏDES 


181 


Staurosphsera  (Hâckel)  (fig.  269)  est  encore  tout  semblable  à  Cenosphœra 

mais,  au  lieu  d'avoir  comme  Xyphosphaera  seulement 

deux  épines  diamétrales,   il  en  a  quatre  égales,  dis-    Fig. 269. 

posées  en  croix  (0,08  à  0,2). 

Ici  de  nouveau,  la  forme  se  complique  par  l'addi- 
tion de  coques  grillagées  concentriques  à  la  coquille 

primitive,  et  par  quelques  autres  caractères,  dans  une 

série     de     genres 

dont  celui-ci  est  le  Fi-270- 

chef  de  file,  et  qui 

ont  tous  comme  lui 

les  quatre  épines 

en  croix  (*). 
Hexastylus   (Hâckel) 

(fig.    270)    dérive 

encore  de   Cenos- 

phœra,    mais  a  six     Hexastylus  (im.  Hâckel). 

épines  sur  les  pro- 
longements de  trois  diamètres  perpendiculaires.  Les  épines  sont  simples  et 
égales  et  la  coquille  se  compose  d'une  simple  coque  grillagée  (0,03  à  0,3). 
Ici  encore,  se  présente  une  série  de  formes  dérivées  qui  se  compli- 
quent par  le  nombre  des  coques  emboîtées  et  les  caractères  des  épines  (*). 


Staurosphsera  (S.  Philippî)  (im.  Hâckel). 


Spongostylidium   (Hâckel)  a   la   coquille  spongieuse  d'un    Spongodyctium  avec   les    deux 
épines  des  genres  précédents  (0,16)  ; 

Spongostylus   (Hâckel)   diffère  du  genre   Spongoplegma  par    ces    mêmes  épines    (0,1    à 
0,5)  enfin  ; 

Spongolonche   (Hâckel)    a    ces    mêmes    épines    sur  une    coquille    de    Styptosphœra    (0,1 
à  0,5). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Stylosphjeriitm  [Stylosphœrida  (Hâckel)]. 
[l)  Voici  ces  genres  : 

Staurostylus  (Hâckel)  a  les  épines  semblables  par  paires  seulement  (0,15  à  0,24)  ; 

Stylostaurus  (Hâckel)  a  une  épine  plus  grande  que  les  trois  autres  (0,1  à  0,2)  ; 

Staurolonche  (Hâckel)  a  deux  coques  et  les  quatre  épines  égales,  simples  (0,08  à  0,27); 

Staurancistra  (Hâckel)  a  deux  coques  et  les  quatre  épines  égales,  mais  brancbues  (0,16); 

Staurolonchidium    (Hâckel)    a    deux  coques   et  les  quatre  épines  égales  par  paires  seu- 
lement (0,12  à  0,16)  ; 

Stauroxyphos  (Hâckel)  a  deux  coques  et  une  des  quatre  épines  plus  grande  que  les  trois 
autres  (0,12)  ; 

Stauracontium  (Hâckel)  a  trois  coques  et  les  quatre  épines  simples  et  égales  (0,01  à  0,27)  ; 

Staurocromyum  (Hâckel)  a  quatre  coques  et  les  quatre  épines  simples  et  égales  (0,25)  ; 

Cromyostaurus  (Hâckel)  a  quatre  coques  et  les  quatre  épines  égales,  mais  branchues  (0,26); 

Staurocaryum  (Hâckel)  a  cinq  coques  ou  plus  et  les  quatre  épines  égales  (0,22)  ; 

Staurodoras  (Hâckel)  a,  avec  ses  quatre  épines,  une  coquille  spongieuse  jusqu'au  centre, 
sans  coques  grillagées  spéciales  (0,14  à  0,25). 

Ces  genres  forment  la   famille   des   Staurospii^esijv^e  [Staurosphxrida  (Hâckel)]. 
(-')  Voici  les  genres  de  cette  série  : 

Hexastylarium  (Hâckel)  a  une  paire  d'épines  différente  des  deux  autres  (0,1  à  0,18)  ; 


182 


LES    RHIZOPODES 


Fier.  271. 


Acanthosphœra  (Ehrenberg)  (fig.  271)  dérive  toujours  du  même  Cenosphsera, 
mais  en  diffère  par  ses  épines  multiples,  en  nombre 
indéterminé,  hérissant  toute  la  coquille.  Ici,  celle-ci 
est  formée  d'une  simple  coque  grillagée  mais,  comme 
dans  les  cas  précédents,  ce  nombre  augmente  en  même 
temps  que  les  caractères  secondaires  varient  dans  une 
série  de  genres  qui  dérivent  de  celui-ci  (0,06  à  0,35)  (*). 


Acanthosphsera 
(im.  Hackel). 


Fis.  272. 


Hexastylidium  (Hackel)  a  les  trois  paires  d'épines  différentes   (0,12 
à  0,2)  ; 

Hexalonche  (Hackel)  a  deux  coques  et  les  épines  simples  et  égales 
(0,1  à  0,25); 

Hexancistra  (Hackel)  a  deux  coques  et  les  épines  égales,  mais  branchues  (0,1  à  0,17)  ; 

Hexaloncharium   (Hackel)  a  deux  coques,  les  épines    simples,   une  paire    différente  des 
deux  autres  (0,12  à  0,16)  ; 

Hexalonchidium  (Hackel)  a  deux  coques,  les  épines   simples,  mais  les  trois  paires  diffé- 
rentes (0,12)  ; 

Hexacontium  (Hackel)  a  trois  coques  et  les  trois  paires  d'épines  simples  et  égales  (0,1  à  0,22)  ; 

Hexadendron  (Hackel)  a  trois  coques  et  les  trois  paires  d'épines  égales,  mais  branchues 

(0,12  à  0,15); 
Hexacontarium  (Hackel)  a  trois  coques,  paire  d'épine  différente  des  deux  autres  (0,15à0,16) 
Hexacromyum  (Hackel)  a  quatre  coques  et  ses  trois  paires  d'épines  simples  et  égales  (0,2  à  0,32) 
Cubosphœra  (Hackel)  a  cinq  coques  ou  plus  et  les  trois  paires  d'épines  simples  et  égales  (0,2) 
Hexacaryum  (Hackel)  a  cinq  coques    ou  plus    et  les  trois   paires  d'épines  égales,  mais 

branchues  (0,22)  ; 
Hexadoridium  (Hackel)  (fig.  272)  a  deux  coques  intracapsulaires  et,  en  dehors,  une  sphère 

de   tissu  spongieux;  les   trois   paires   d'épines   sont  simples    et 

égales  (0,2); 
Hexadoras  (Hackel)  est  semblable  au  précédent,  mais  avec  une  seule 

coque  (0,15  à  0,5)  ; 

Cubaxonium  (Hackel)  est  semblable  au  même,  mais  sans  coque  grilla- 
gée (0,10  à  0,20). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Cubosphmrin.e  [Cubosphserida 
(Hackel)]. 

f1)  Voici  ces  genres  : 

Heliosphœra  (Hackel)  a  ses  épines  de  tailles  diffé- 
rentes (0,09  à  0,30)  ; 

Conosphœra  (Hackel)  a  ses  épines  creuses  à  paroi 
poreuse  (0,16  à  0,25); 

Coscinomma  (Hackel)  a,  entre  ses  épines  simples, 
les  pores  de  la  coque  grillagée  prolongés  en 
tubes  creux  (0,16  à  0,25)  ; 

Cladococcus  (J.  Millier)  a  ses  épines  pourvues  de 
ramifications  latérales  (0,05  à  0,16); 

Elaphococcus   (Hackel)   a   ses   épines   dichotomes   (0,07   à   0,15)  ; 

Haliomma   (Ehrenberg)  a  deux  coques,  une  intracapsulaire,  l'autre  extracapsulaire,   et 
toutes  ses  épines  simples  et  égales  (0,08-à  0,42); 

Heliosoma  (Hackel)  est  semblable  au  précédent,  mais  avec  des  épines  de  deux  sortes  (0,1  à  0,25); 

Elatomma  (Hackel)  est  semblable  encore  au  même,  mais  a  ses  épines  branchues  (0,12  à  0,2)  ; 

Leptospheera  (Hackel)  a  deux   coques,  l'une   intra,  l'autre  extracapsulaire  (0,3  à  0,66); 


Hexadoridium  (im.  Hackel). 


PÉRIPYLA1RES   :    SPHÉROÏDES  183 

Sphseropy le  (Dreyer)  (%.  273)  a  une  coque  grillagée  (ou  plusieurs  (sq,  sq') 
concentriques,  réunies  par  des  tigelles  radiaires)  et 
munie,  en  outre,  d'un  grand  orifice  ou  pylome   (o).  Fig.273. 

(Quand   il  y  a  plusieurs  coques,   la  dernière  seule 
en  est  munie)  (0,7  à  0,24)  (*). 


Il       ,-5cT 


Diplosphœra   (Hâckel)  est   comme   le  précédent,  mais    porte,   en 
outre,  des  épines  accessoires  sur  la  coque  interne  (0,36  à  0,0  ; 

Drimosphaera  (Hâckel)  de  même,  mais  ses  épines  accessoires  sont 
externes  (0,32  à  0,4). 

Artrosphasra    (Hâckel),  avec    ses    épines    accessoires    internes    et    Sphœropyle (im. Dreyer). 
externes,  combine  les  deux  genres  précédents  (0,32  à  0,7)  ; 

Acti nomma  (Hâckel)  a  trois  coques  concentriques  et  toutes  ses  épines  égales  (0,08  à  0, 4)  ; 

Echinomma  (Hâckel)  a  aussi  trois  coques,  mais  possède  des  épines  accessoires  plus  petites 
entre  ses  épines  principales  égales  (0,0y  à  0,22)  ; 

Pityomma  (Hâckel)  est  un  Actinomma,  à  épines  fourchues  ou  branchues  (0,15  à  0,28); 

Cromyomma  (Hâckel),  a  quatre  coques  et  ses  épines  simples  et  égales  (0,09  à  0,22)  ; 

Cromyechinus  (Hâckel)  a  quatre  coques  et  de  petites  épines  accessoires  entre  les  princi- 
pales (0,12  à  0,25) ; 

Cromyodrymus  (Hâckel)  a  quatre  coques  et  ses  épines  fourchues  ou  branchues  (0,16  à  0,22)  ; 

Caryomma  (Hâckel)  a  cinq  coques  ou  plus,  deux  intracapsulaires  et  trois  ou  plus  extra- 

capsulaires  (0,25  à  0,3)  ; 
Arachnopila  (Hâckel)  a  toutes   ses    coques  extracapsulaires  d'un   tissu    arachnoïdien,  à 

mailles  triangulaires,  sans  tigelles  entre  les  coques  (0,08  à  0,15)  ; 
Arachnopegma  (Hâckel)  est  semblable,  mais  a  des  tigelles  entre  ses  coques  (0,25  à  0,28); 

Arachnosphœra  (Hâckel)  est   semblable    encore,  mais    les    mailles    de    ses  coques   sont 

polygonales  et  ses  tigelles  sont  branchues  (0,1  à  0,3)  ; 
Spongosphœra  (Ehrenberg)  a  deux  coques  grillagées  intracapsulaires  et,  en  dehors,  une 

enveloppe  sphérique  de  tissu  spongieux    partant  de  la   coque  externe  (0,2  à  0,6); 
Rhizosphasra    (Hâckel)   est  semblable,    mais  a  son  enveloppe  spongieuse  séparée  de  la 

coque  grillagée  voisine  (0,25  à  0,3)  ; 
Spongopila  (Hâckel)  est  comme   Spongosphœra,  mais    n'a  qu'une  coque  grillagée  intra- 

capsulaire  (0,3  à  0,6); 
Rhizoplegma  (Hâckel)  offre  la  même  différence  par  rapport  à  Rhizospluera  (0,2  à  0,7)  ; 
Lychnosphœra  ^Hâckel)  est  comme  le  précédent,  mais  a,  en  outre,  des  épines  accessoires 

intracapsulaires  (0,6)  ; 
Centrocubus  (Hâckel)  est  un  Spongopila  dont  la  coque  grillagée  serait  cubique  (0,6  à  0,9)  ; 
Octodendron  ^âckel)  offre    la  même  variation  par   rapport  à  Rlùzoplegma  (0,2  à  1,4); 
Spongiomma  (Hâckel)  n'a  pas  de  coque   grillagée  et  est  réduit  à  sa  coquille  spongieuse 

s'étendant  jusqu'au  centre;  ses  épines  sont  simples  (0,16  à  0,4); 
Spongodrymus  (Hâckel)  est  semblable,  mais  a  ses  épines  branchues  (0,0y  à  0,3); 
Spongechinus  (Hâckel)  a   ses  épines  simples,    mais   son   tissu  spongieux    réserve    une 

cavité  centrale  (0,2  à  0,5)  ; 

Spongothamnus  (Hâckel)  est  dans  le  même  cas,  mais  a  ses  épines  branchues  (0,3  à  0,4). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Asteosph^eeixjE  [Artrosphxrida  (Hâckel)]. 

(l)  Dreyer  fait  de  ce  genre  une  famille  des  Sphmropylynm  [Sphxropylida  (Dreyer)], 
dans  laquelle  il  place  aussi  le  genre  Prunopyle  (Dreyer)  qui,  selon  le  critérium  de 
Hâckel,  appartient  au  sous-ordre  suivant,  et  le  genre  Stomatospluera  (Driesch)  où  il 
réunit,  comme  espèces,  des  formes  appartenant  à  ces  deux  sous-ordres  et  qui  est 
caractérisé  par  deux  pylomes  diamétralement  opposés. 


184 


les  rhizopodrs 


4e  Sous-Ordre 

PRUNOÏDES  —  PRUNOID.E 

[Prunoidea  (Hàckel)] 

TYPE     MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  274) 

Revenons  à  notre  type  morphologique  général  et  faisons-lui  subir  cette 
simple  modification  que  la  capsule  centrale,  au  lieu 
d'être  sphérique,  prenne  la  forme  d'un  ellipsoïde,  et 
nous  aurons  le  type  de  ce  nouveau  groupe.  C'est  là 
un  caractère  plus  important  qu'il  ne  semblerait  au 
premier  abord,  car  il  indique  un  accroissement  iné- 
gal, plus  rapide  suivant  un  axe  que  suivant  les  autres. 
Cette  forme  ellipsoïde  ne  se  limite  pas  d'ailleurs  à  la 
capsule  centrale,  elle  s'étend  à  la  gelée  et  par  suite 
à  la  coquille  qui  se  moule  sur  elle.  C'est  là  le  carac- 
tère essentiel  du  groupe,  mais  nous  verrons  comment, 
par  des  modifications  accessoires,  il  donne  naissance 


à  une  grande  variété  de  formes. 


PRUNOID.E. 

Type  morphologique 

(Sch.). 


GENRES 


Cenellipsis  (Hàckel)  est  notre  type  morphologique  sans  autre  modification 

(0,12  à  0,36)  (*)  ('). 
Druppula  (Hàckel)  (fig.  275)  est  un  Cenellipsis  pourvu  d'une        Fig. 2-5. 

seconde  coque  de  même  forme.  La  plus  interne  est  intracap- 

sulaire  (0,07  à  0,22)  (*). 


(!)  Genres  voisins  : 
Axellipsis  (Hàckel)   possède   en  plus   une   tigelle  qui  traverse  la  coquille 

suivant  son  axe  (0,1  à  0,12)  ;  Druppula 

Ellipsidium  (Hàckel)  est  un  Cenellipsis  à  coquille  garnie  d'épines  radiaires     (im-  Hàckel). 

(0,12  à  0,16); 
EHipsoxiphus  (Dunikovsky)  a  sa  coquille  comme   Cenellipsis,   mais  surmontée  à  chaque 

pôle  d'une  forte  épine  pleine  (0,08  à  0,16); 
Axoprunum  (Hàckel)  ressemble   au  précédent,  mais  a  dans  sa  coquille  deux   tigelles  en 

croix  (0,14); 
Ellipsostylus  (Hàckel)  ressemble  au   même,  mais  a  ses  deux  épines  inégales  '0,03  à  0,18); 
Lithomsspilus  (Hàckel)  a  une  de  ses  épines  polaires  remplacée  par  un  petit  buisson  d'épines 

(0,08  à  0,12); 
Lithapium  (Hàckel)  n'a  qu'une  épine  à  un  seul  pôle  (0,12  à  0,15  ; 
Pipetella  (Hàckel)  a  ses  épines  polaires  creuses,  à  parois  fenestrées  (0,15  à  0,2). 
Ces  genres  forment  la  famille  des  Ellipsix.e  [Ellipsida  (Hàckel)]. 
(2)  Les  genres  voisins  suivants  ont  de  même  une  seconde  coque  ou  même  plusieurs  : 
Druppocarpus  (Hàckel)  est  un  Druppula  à  surface  épineuse  (0,1  à  0,17  ; 
Prunulum  dlàckel)a  trois  coques  dont  deux  inlracapsulaires,  sa  surface  est  lisse  (0,1  à  0,17); 

(*)  Ces  dimensions  sont  celles  du  grand  axe  de  la  coquille. 


PERIPYLAIRRS  :    PRIN01DES 


is:; 


Fitr.  27 


Fisr.  27G. 


Spongoxiphus  (Hackel)  (fig.  276)  a  deux  coques  grillagées  intracapsulaires  et, 

en  dehors,  une  couche  de  tissu  spongieux;  il 

possède  en   outre  les    deux  épines   polaires 

(0,18  à  0,26)  ('). 
Prunopyle  (Dreyer)  (fig.  277)  a  soit  une  seule 

coque  grillagée,  soit  plusieurs  concentriques, 

mais  possède  une  large  ouverture  ou  pylome 

percée  au  pôle  inférieur.  (Quand  il  y  a  plu- 
sieurs coques,  la  dernière  seule  possède  un 

pylome)  (0,1  à  0,22)  (*). 
Artiscus  (Hiickel)  (fig.  278)  peut  être  défini  un 

Cenellipsis  dont  la  coquille  est  divisée  par  un 

étranglement    équatorial     en    deux    moitiés 

superposées  (0,11  à  0,15)  (s). 


Prunopyle 
(im.  Dreyer). 

Fis.  278. 


&% 


Ronger 


Artiscus 
(im  Hiickel). 


Prunocarpus   Hiickel)  est  \mPrunulum  à  surface  épineuse 

(0, 1  4  il  0,1 8)  ;  Spongoxipltus 

Cromyodruppa  (Ilâckel)  est  lisse   et  a  quatre  coques  ou        (im.  Hàckel). 

plus,  dont  deux  intracapsulaires  (0,2  à  0,35); 
Cromyocarpus    Hàckel)  est  le  précédent  avec  une  surface  épineuse  (0,2); 
Lithatractus  (Hiickel)  a  deux  coques  seulement,  dont  une  intracapsulaire,  mais  possède 

deux  épines  polaires  égales  (0,07  à  0,17); 
Druppatractus  (Hiickel)  ressemble  au  précédent,   mais  avec  des  épines  polaires  inégales 

(0,07  à  0,18); 
Stylatractus  (Hiickel)  a  trois  coques  dont  deux  intracapsulaires  et  deux  épines   polaires 

égales  (0,12  à  0,3); 
Xiphatractus  (Hiickel)  ressemble  au  précédent,  mais  avec  ses  épines  inégales  (0,01  à  0,15); 
Cromyatractus  (Hiickel)  a  quatre  coques  ou  plus  dont  deux  intracapsulaires  et  deux  épines 

polaires  égales  (0,18  à  0,37)  ; 
Pipetta  (Hiickel)  a   deux  coques  dont  une   intracapsulaire  et  deux  épines  polaires,  mais 

creuses  à  parois  fenestrées  (0,13  à  0,16)  ; 
Pipettaria  (Hackel)est  semblable,  mais  a  trois  coques  dont  deux  intracapsulaires  0,12  à  0,25); 
Ces  genres  forment  la  famille  des  Druppuliitjs  [Druppulida  (Hackel)]. 

(1)  Genres  voisins  : 

Spongoliva  (Hiickel)  est  semblable,  mais  n'a  pas  les  deux  épines  polaires  (0,18  à  0,3); 
Spongatractus  (Hàckel)  n'a  qu'une  coque  et  les  deux  épines  (0,16  à  0,25)  ; 
Spongodruppa  (Hiickel)  n'a  aussi  qu'une  coque,  mais  pas  d'épines  (0,12  il  0,25); 
Spongoprunum  (Hàckel)   n'a  plus  que  sa  coquille  spongieuse   s'étendant  jusqu'au  cenlre, 

et  a  les  deux  épines  (0,2)  ; 
Spongocore  (Hackel)  n'a  pas  d'épines,  mais  a  un  revêtement  superficiel  grillagé  (0.2  à  0,4); 
Spongurus   Hiickel)  n'a  ni  revêtement  ni  épine  (0,11  à  0,3); 
Spongellipsis    Hiickel)  n'a  pas  non  plus  d'épines  et  sa  coquille  spongieuse  est  vide  au 

centre  (0,2  à  0,36). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Spoxgcmxj:  [Spongurida  (Hiickel)]. 

(2)  Ce  genre  forme  pour  Dreyer  la  famille  SpujEropylix.e  [Sphseropylida  (Dreyer)]  où  il 
place  aussi  le  genre  Sphseropyle  qui,  pour  nous,  appartient  au  sous-ordre  précédent  et 
le  genre  Stomatosphsera  (Dreyer)  où  il  réunit  comme  espèces  des  formes  appartenant  à 
l'un  et  à  l'autre  sous-ordre  et  qui  est  caractérisé  par  deux  pylomes,  un  à  chaque  pôle. 

(3)  Genres  voisins  : 

Stylartus  (Hàckel)  s'en  distingue  par  une  forte  épine  à  chaque  pôle  (0,14  à  0,18). 


186 


LES    RHIZOPODES 


Fig.  279. 


Panartus  (Hâckel)  (fig.  279)  peut  être  défini  un  Cenellipsis  à  coquille  divisée 
en  quatre  parties  superposées  par  trois  étran- 
glements dont  un  équatorial  et  deux  paral- 
lèles à  Féquateur.  La  capsule  centrale  est  di- 
visée de  la  même  manière  et  il  y  a  trois  coques 
dont  deux  intracapsulaires  (0,18  à  0,34)  ('). 

Ommatocampe  (Ehrenberg)  (fig.  280)  dérive  de 
la  même  manière  de  Cenellipsis  par  des  étran- 
glements transversaux  de  la  coquille,  mais 
ceux-ci  sont  au  nombre  de  cinq  ou  plus  et 
déterminent  six  chambres  ou  plus  super- 
posées (sq',sq",sq").  Il  y  a  deux  coques  intra- 
capsulaires et  une  extracapsulaire  et  point 
d'épines  ou  de  tubes  polaires  (0,15  à  0,30)  (*). 


Panartus 
(ira.  Hiickel). 


Ont  m  a  toc  a  mpe 
(ini.  Hiickel). 


Fis.  281. 


Cyphanta 
(im.  Hiickel). 


Cannartus  (Hâckel)  a  les  mêmes  épines,  mais  creuses  et  à  parois  fenestrées  (0,11  à  0,16). 
Ces  trois  genres  forment  la  famille  des  Artiscix.e  [Artiscida  (Hâckel)]. 

Cyphanta  (Hâckel)  (fig.  281)  est  un  Artiscus  à  deux  coques  grillagées  con- 
centriques dont  l'une  intracapsulaire  (0,10  à  0,15)  ; 

Cyphonium  (Hâckel)  est  semblable,  mais  a  trois  coques  dont  deux  intra- 
capsulaires (0,1  à  0,15); 

Cypassis  (Hâckel)  en  a  quatre,  deux  intra,  deux  extracapsulaires  (0,2  à  0,21); 

Cyphooolpus  (Hâckel)  en  a  cinq  dont  deux  intracapsulaires  (0,26  à  0,3)  ; 

Cyphinus  (Hâckel)  n'en  a  que  deux,  une  intra  et  une  extracapsulaire,  mais 
possède  deux  épines  ou  faisceaux  d'épines  polaires  (0,18  à  0,20); 

Cyphinidium  (Hâckel)  est  comme  le  précédent,  mais  a  trois  coques  dont 
deux  intracapsulaires  (0,12  à  0,14); 

Cannartiscus  (Hâckel)  est  un  Cyphinus  dont  les  deux  épines  sont  creuses 
et  à  paroi  fenestrée  (0,14  à  0,17); 

Cannartidium  (Hâckel)  est  semblable  au  précédent,  mais  a  trois  coques  dont  deux  intra- 
capsulaires (0,11  à  0,15); 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Cyphininje  [Cyphinida  (Hâckel)]. 
(2)  Ces  caractères  se  retrouvent  dans  la  série  de  genres  ci-dessous. 

Peripanartus  (Hâckel)  a  deux  ou  trois  coques  extracapsulaires  au  lieu  d'une  (0,25  à  0,30); 

Panicium  (Hâckel)  est  un  Panartus  avec  deux  épines  ou  groupes  d'épines  polaires  (0,2  à 
0,22); 

Pepi panicium  (Hâckel)  est  un  Peripanartus  avec  deux  épines  ou  groupes  d'épines  polaires 
(0,25  à  0,27); 

Panarium  (Hâckel)  est  un  Panicium  dont  les  deux  épines  polaires  sont  creuses  et  à  parois 
fenestrées  (0,16  à  0,26); 

Péri  panarium  (Hâckel)  est  un  Peripanicium  dont  les  épines  polaires  ont  le  même  caractère 
que  dans  le  précédent  (0,23  à  0,28). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Paxartinje  [Panartida  (Hâckel)]. 
(2)  Celte  annulation  et  ces  deux  coques  intracapsulaires  se  retrouvent  dans  les 
genres  ci-dessous  : 

Ommatartus  (Hâckel)  semblable  au  précédent,  mais  avec   deux  tubes  polaires  fenestrés 
0,24  à  0,28); 

Desmocampe  (Hâckel)  est  un  Ommatocampe  â  quatre  coques   dont  deux  intracapsulaires 
(0,16  à  0,27)  ; 


PÉRIPYLAIRES    :    DISCOÏDES  187 

5e  Sous-Ordre 

DISCOÏDES.  —  DISCOIDJE 

[Discoidea  (Hâckel)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  282) 

Revenons  encore  au  type  morphologique  général  des  Radiolaires,  et 

supposons   qu'il    y   ait,  ici  comme  chez  les 

Flg' 282'  Prunoidse,  un  axe  suivant  lequel    l'accrois- 

<?  ^^o^^^Ot-w  sèment  soit   différent  de  celui    des    autres 

jCrOC  O  0:Q;(WmÊ&      axes-    Chez  les    Prunoides,   cet   axe   impair 

•^■«s^^^^p^^^^        était  allonge  et  il  en  résultait  un  ellipsoïde. 

Ici,    il   est    raccourci  et    il   en  résulte  une 

DISCOWjJS  '  *  •     1  1 

(Type  morphologique)  (Sch.).      lentille     ou    un     disque.    Aussi    la    capsule 

centrale  et  la    coquille  grillagée    sont  très 
plates,  discoïdes  ou  lenticulaires. 

GENRES 

Cenodiscus  (Hackel)  est  la  simple  représentation  de  ce  type  (0,15  à  0,20)  ('). 

Sethodiscus  (Hackel)  est  un  Cenodiscus  muni,  en  dedans  de  sa  coque  len- 
ticulaire qui  est  extracapsulaire,  d'une  coque  grillagée  intracapsulaire 
sphérique,  reliée  à  l'autre  par  des  tigelles  radiaires  (0,1  à  0,26)  (*). 


Desmartus  (Hâckel)  est  un  Ommatartus  â  quatre  coques  dont  deux  intracapsulaires  (0,23  à 

'  0,25); 
Zygocampe  (Hâckel)  est  un  Ommatocampe  à  cinq  chambres  dont  deux  intracapsulaires 

(0,17  à  0,25); 
Zygartus  (Hâckel)  est  un  Ommatartus  à  cinq  chambres  dont  deux  intracapsulaires  (0,25). 
Ces  genres  forment  la  famille  des  Zygartinje  [Zygartida  (Hâckel)]. 
(!)  Genres  voisins  : 
Zonodisous  (Hâckel)  est  muni  en  outre  d'une  ceinture  équatoriale  siliceuse  solide  (0,25); 
Stylodiscus  (Hâckel)  adeux  épines  équatoriales  radiales,  diamétralementopposées(0,15à  0,25); 
Theodiscus  (Hâckel)  a  trois  épines  équidistantes  au  lieu  de  deux  (0,06  â  0,12)  ; 
Crucidiscus  (Hâckel)  en  a  quatre,  suivant  deux  diamètres  perpendiculaires  (0,12  à  0,20); 
Trochodiscus   (Hâckel)  en  a  toute  une  ceinture  (10  à  20)  plus  ou   moins  irrégulièrement 
disposés  (0,15  à  0,25). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Cenodiscix^:  [Cenodiscida  (Hâckel)]. 

(2)  Genres  voisins  : 
Periph&na  (Ehrenberg)  a,  en  outre,  une  ceinture  équatoriale  hyaline  (0,2  à  0,25); 
Sethostylus  (Hâckel)  porte,  â  l'équateur  du  disque,  deux  épines  radiales  diamétralement 

opposées  (0,13  â  0,3)  ; 
Triactiscus  (Hâckel)  en  a  trois  (0,15  à  0,16); 
Sethostaurus  (Hâckel)  en  a  quatre  (0,14  â  0,4); 
Distriactis  (Hâckel)  en  a  six  (0,12  à  0,2); 
Heliosestrum  (Hâckel)  en  a  huit  (0,11  à  0,2)  ; 
Heliodiscus  (Hâckel)  en  a  toute  une  ceinture  (0,12  â  0,25); 


188 


LES    RHIZOPODES 


Fis-  283. 


Fis.  284. 


Lithocyclia  (Hiickel)  (fig.  283)  dérive  du  précédent  par  l'addition  d'une 
ceinture  équatoriale  épaisse  divisée  par  de  petites 
cloisons  en  chambrettes  disposées  en  zones  circu- 
laires concentriques  et  superposées  (0,13  à  0,22)  (*). 
A rchidisct is  (H iickel)  (fig.  284).  Supposons  un  Setho- 
discus  dont  la  coque  grillagée  externe  soit  franche- 
ment discoïde  et  d'une  hauteur  à 
peine  égale  au  diamètre  de  la 
coque  grillagée  sphérique  qu'elle 
contient.  Il  en  résultera  que 
les  deux  coque  se  confondront 
dans  la  partie  moyenne  du  dis- 
que, et  que  l'espace  entre  les  deux  coques  sera  réduit 
à  une  ceinture  circulaire.  La  capsule  centrale  renferme  la  coquille  interne 
et  reste  en  dedans  de  l'externe.  Supposons  maintenant  cette  ceinture 
circulaire  incomplètement  divisée  en  chambrettes  par  des  cloisons  ou 
plutôt  par  de  simples  tigelles,  comme  dans  la  zone  équatoriale  de  Lytho- 
cyclici  et  nous  aurons   un  Archidiscus,  forme  importante,  chef  de  file 


Archidiscus 
(im.  Huckel). 


Lithocyclia  (im.    Hiickel). 


Fig.  285. 


Phacodiscus  (im.  Hiickel). 


Heliodrymus  (Hàckel)  de  même,  mais  toutes,  ou  en  partie,  branchues  (0,15  à  0,2); 
Phacopyle  (Dreyer)  est  un  Sethodiscus  avec  un  pylome  (0,12); 
Phacodiscus  (Hâckel)  (fig.  285)  représente  un  Sethodiscus  à  deux 
coques  grillagées  sphériques  intracapsulaires  (0,2  à  0,45); 

Avec  la  même  différence  : 
Perizona  (Hâckel)  représente  un  Periphaena  (0,25)  ; 
Phacostylus  (Hiickel)  représente  un  Sethostylus[0,\2  à  0,4); 
Phacostaurus  (Hâckel)  représente  un  Sethostaurus  (0,15  à  0,22); 
Astrossstrum  (Hâckel)  représente  un  Heliosestrum  (0,12  à  0,2); 
Astrophacus  (Hâckel)  représente  un  Holiodiscus  (0,12  à  0,3). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Pmacodiscinje  [Phacodiscida  (Hâckel)]. 

f1)  Genres  voisins  : 
Stylocyclia  (Ehrenberg)  a,  en  outre,  le  fond  du  disque  armé  de  deux  épines  radiales  diamé- 
tralement opposées  (0,23  à  0,25); 
Trigonocyclia  (Hâckel)  a  trois  épines  (0,1(3); 
Staurocyclia  Jlâckel)  en  a  quatre  en  croix  (0,2  à  0,27); 
Astrocyclia  (Hiickel)  en  a  dix  ou  plus  (0,13  à  0,25); 
Coccodiscus  (Hâckel)  est  un  Lithocyclia  à  deux  coques  grillagées  intracapsulaires  (0,20à  0,23). 

Avec  la  même  différence  : 
Amphicyclia  (Hâckel)  représente  Stylocyclia  (0,22  à  0,27  ; 
Coccocyclia  (Hâckel)  représente  Astrocyclia  (0,3  à  0,32); 
Diplactura  (Hâckel)  revient   à  Lithocyclia,  mais  possède  en  plus  deux  bras  équatoriaux, 

radiaires,  diamétralement  opposés,  creux,  divisés  en  cbambrettes  (0,80  à  0,92); 
Trigonactura  (Hâckel)  en  a  trois  équidistanls  (0,08  à  0,11); 
Astractura  [Hâckel)  en  a  quatre  en  croix  (0,08  à  0,11); 
Pentactura  (Hâckel)  en  a  cinq  régulièrement  placés  (0,09  à  0,1); 

Amphiactura  (Hâckel)  est  un  Diplactura  dont  les  bras  équatoriaux  sont  réunis   par  une 
lame  à  la  manière  d'un  patagium  (0,09). 

La  même  différence  distingue  seule  : 
Stauractura  (Hâckel)  de  Astractura  (0,09  à  0,13); 


l'KMPYLAIRES   :     DISCOÏDES 


189 


d'une  longue  série  de  genres  qui  en  dérivent  par  des  variations  suc- 
cessives (0,04  à  0,08)  (*). 

Les  plus  importantes  de  ces  variations  consistent  dans  le  nombre  des 
chambrettes  équatoriales  qui  peuvent  former  plusieurs  anneaux  au  lieu 
d'un,  et  dans  le  développement  d'épines  équatoriales  ou  même  de  pro- 


Hymenactura  (Hâckel)  (fig.  286)  de  Trigonactura  (0,08  à  0,11); 
Echinactura  (Hàckel)  de  Pentactura  (0,09  à  0,12). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Coccodiscix.e 

[Coccodiscida  (Hâckel)]. 
(M  Axodiscus  (Hâckel)  n'a  comme  Archidiscus   qu'un 

cercle  de    chambrettes   équatoriales,  mais  porte 

des  épines  équatoriales  radiales  (0,04  à  0,06); 
Porodiscus  (Hâckel),  au  contraire,  a  plusieurs  rangées 

concentriques  de  ces  chambrettes.  Les  premiers 

tours  peuvent  être  spiraux  (0,1  â  0,22). 

Tous  les  suivants  sont  dans  le  même  cas;  ils  en 


Fig.  286. 


■On?' iW&K&y 


ont  trois  à  six  rangées  en  général 


HP 


Hymenactura  (im.  Hàckel). 


Fig.  287. 


Perichlamydium  (Ehrenberg)  est  muni,  en  outre,  d'une 

mince  ceinture  équatoriale  poreuse  (0,11  â  0,13); 
Ommatodiscus  (Stôhr)  est  percé  à  l'équateur  d'une  large 

ouverture   marginale   entourée   d'une    couronne  d'épines  (0,15  à  0,18)  ; 
Stomatodiscus  (Hâckel)  en  a  deux  diamétralement  opposées  0,12  à  0,18); 
Xiphodictya  (Hâckel)  a  le  bord  équatorial    entier,   continu,  mais   muni    de   deux  épines 

équatoriales  (0,14  à  0,17); 
Tripodictya[ Hâckel)  est  de  même,  mais  a  trois  épines  équidistantes  (0,11  à  0,2); 
Staurodictya  (Hâckel)  en  a  quatre  en  croix  (0,1  à0,3); 
Stylodictya  (Ehrenberg)  en  a  cinq  ou  plus,  irré- 
gulièrement disposées  (0,11  à  0,25); 
Stylochlamydium    (Hâckel)  est  de   même,  mais  a, 

en    plus,  une    mince    ceinture    équatoriale 

poreuse  (0,1  à  0,2); 
Amphibrachium   (Hâckel)   est    prolongé   au   bord 

équatorial  du  disque  en  deux  bras  radiaires, 

creux,  divisés  en  chambrettes  (0,22  à  0,3); 
Amphymenium  (Hâckel)  est   semblable,  avec  un, 

patagium  en  plus,  c'est-à-dire  une  lame,  une 

palmature  qui  les  réunit  et  qui  est  elle-même  divisée 

en  chambrettes  (0,1  à  0,2); 
Amphirropalum  (Hâckel)  a  ses  deux  bras  (ou  l'un  d'eux 

au  moins)  bifurques  et  pas  de  patagium  (0,15  à  0,18); 
Amphicraspedum  (Hâckel)ace  patagium  en  plus (0,18à  0,25); 
Dictyastrum   (Erhenberg)  a  trois  bras  simples  réguliers 

(0.12  à  0,25); 
Rhopalastrum  (Ehrenberg)  est  de  môme,  mais  avec   une 

symétrie  bilatérale  (0,1  à  0,35); 
Hynoniastrum   (Ehrenberg)  représente     Dmictyastru  avec 

un  patagium  en  plus  (0,02  à  0,2)  et 
Euchitonia    (Hâckel)    représente    Rhopalastrum   avec   ce 

même  patagium  en  plus  (0,14  à  0,22); 
Chitonastrum  (Hâckel)  (fig.  287)  a  ses  trois  bras  bifurques  (0,16  à  0,24).  (Dans  une  espèce 


Chitonastrum. 

(im.  Hàckel). 


190  LES    RHIZOPODES 

longements   équatoriaux  creux   et  divisés  eux-mêmes  en   chambrettes. 
Triolena  (Hâckel)  (fîg.  288)  est  un  Archidiscus  dont  la  ceinture  grillagée  se- 
rait interrompue  par  trois  larges  ouvertures  latérales  in-  Fi    288 
téressant  à  la  fois  le  plancher,  le  plafond  et  le  bord  équa- 
torial  (0,04  à  0,06)  (*). 


[Ch.   lyra)    il  y  a,  outre   les  pseudopodes,  un   curieux  flagellum 

sarcodique.) 

Trigonastrum  (Hâckel)  est  de  même  avec  un  patagium  en  plus  (0,13  à  0,24);  Triolena 

Stauralastrum  (Hâckel)  a  quatre  bras  simples  équidistanls  (0,12  à  0,8); 
Hagiastrum  (Hâckel)  les  a  disposés  en  deux  paires  déterminant  une  symétrie  bilatérale  (0,2 

à  0,4); 
Histiastrum  (Ehrenberg)    est  un  Stauralastrum  avec  un  patagium  en  plus  (0,15  à  0,25); 
Tesserastrum  (Hâckel)  est  un  Hagiastrum  avec  un  patagium  aussi  en  plus  (0,22  à  0,3); 
Stephanastrum  (Ehrenberg)  a,  avec  ses  quatre  bras,  une  Fio._  289. 

ceinture  patagiale  marginale  (0,2  à  0,25); 
Dicranastrum  (Hâckel)  (fig.  289)  a  ses  quatre  bras  fourcbus 

et  équidistants  (0,12  à  0,4); 
Myelastrum  (Hâckel)  a  aussi  quatre  bras  fourchus,  mais 

disposés  bilatéralement  en  deux  paires  (0,36  à  0,7); 
Pentalastrum  (Hâckel)  a  cinq  bras  (0,14  à  0,5); 
Pentrisastrum  (Hâckel)  en    a   cinq   aussi,  mais   avec   un 

patagium  (0,14  à  0,18); 
Pentophiastrum  (Hâckel)  en  a  cinq  fourchus  (0,25  à  0,50); 
Hexalastrum  (Hâckel)  en  a  six  simples  (0,2  à  0,4),  et 
Hexinastrum  (Hâckel)  en  a  six  aussi,  simples  également, 

mais  avec  un  patagium  (0,15). 

Ces   genres    forment    la    famille  des    PoRODiscix.i:  Dicranastrum  (im.  Hâckel). 

[Porodiscida  (Hâckel)]. 

(*)  C'est  l'origine  d'une  nouvelle  série  de  variations  caractéristiques  d'une  nouvelle 
série  de  genres  dans  lesquels  ces  ouvertures  deviennent  plus  nombreuses  et  se  com- 
pliquent de  diverses  façons  : 

Triopyle  (Hâckel)  a  ses  ouvertures  barrées  en  dehors  par  la  ceinture  équatoriale  qui 
reste  complète,  en  sorte  qu'elles  sont  dédoublées  en  trois  paires  intéressant  chacune 
le  plancher  et  le  plafond  seulement  (0,04  à  0,06); 

Triodiscus  (Hâckel)  a  ces  mêmes  trois  paires  d'ouvertures,  mais  partiellement  ou  entière- 
ment recouvertes  par  une  lame  de  tissu  grillagé  (0,04  à  0,05); 

Pylolena  (Hâckel).  Supposons  un  Triolena  qui  ait  une  deuxième  enveloppe  grillagée  qui 
répète  exactement  par  rapport  à  la  coquille  entière  de  Triolena  la  disposition  de  la 
ceinture  grillagée  de  celui-ci  par  rapport  à  sa  coque  sphérique  centrale,  et  nous  aurons 
un  Pylolena.  Cette  partie  externe  de  la  coquille  est  seule  extracapsulaire.  Il  résulte 
évidemment  de  celte  disposition  qu'aux  trois  paires  d'ouvertures  de  Triolena 
s'ajoutent  trois  autres  paires  toutes  semblables,  mais  plus  grandes  et  situées  plus  en 
dehors  (0,15  à  0,20); 

Hexapyle  (Hâckel)  dérive  de  Triopyle  par  la  même  modification  (0,15  à  0,20); 

Pylodiscus  (Hâckel)  dérive  de  la  même  manière  de  Triodiscus  (0,15  à  1,20); 

Discozonium  (Hâckel)  est  un  Pylodiscus  muni  en  plus  d'une  ceinture  équatoriale  divisée  en 
chambrettes  et  passant  en  dehors  des  ouvertures  (0,2  à  0,24); 

Discopyle  (Hâckel)  est  un  Discozonium  chez  lequel  la  ceinture  équatoriale  en  question  est 
percée  d'une  ouverture  bordée  d'épines  comme  celle  d' Ommatodiscus  (0,15). 
Ces  genres  forment  la  famille  des  Pylodiscin^e  [Pylodiscida  (Hâckel)]. 


PERIPYLAIRES  :    LARC01DES 


191 


Fier.  290. 


Spongodiscus  (Ehrenberg)  (fîg.  290)  dérive  de  Cenodiscus  comme  tous  les 

précédents,  mais  d'une  autre  manière  :  ce  qui 
s'ajoute  ici  à  la  coquille  grillagée  centrale, 
devenue  sphérique  comme  dans  les  genres  pré- 
cédents, ce  qui  prend  la  forme  discoïde  ou 
lenticulaire,  c'est  une  masse  de  tissu  spon- 
gieux formée,  comme  toujours,  de  baguettes 
siliceuses  soudées  en  un  réseau  serré  et  irré- 
tt    ,  ,,        gulier  ('). 

Spongodiscus  (îm.  Hackel). 


Fïk.  291. 


6e  Sous-Ordre 
LARCOÏDES.  —  LARCOID.-E 

[Larcoidea  (Hackel)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.    291) 

Dans  les  deux  sous-ordres  précédents,  l'axe  principal  du  corps  était 
seul  différent  des  deux  autres  et  la  forme  générale 
était  l'ellipsoïde  de  révolution  ou  le  disque  (cylindre 
très  bas).  Ici,  les  trois  axes  sont  inégaux.  L'axe  ver- 
tical ou  principal  (a)  est  le  plus  long  des  trois,  comme 
dans  les  Prunoïdes;  et,  des  deux  axes  horizontaux, 
l'antéro-postérieur  (c)  est  plus  court  que  le  transver- 
sal (b).  En  sorte  que,  quel  que  soit  le  plan  suivant 
lequel  on  coupe  le  corps,  on  obtient  une  ellipse. 
C'est  un  ellipsoïde  lenticulaire.  Et  cela  est  vrai  aussi 
bien  pour  la  capsule  centrale  que  pour  la  coquille. 
C'est  le  corps  tout  entier  dont  l'accroissement  est  LARC0WJE (Type morpho. 
différent  suivant  les  trois  directions  de  1  espace.  logique)  (Sch.). 


(!)  Voici  ces  genres  : 

Spongophacus  (Hackel)  possède  en  outre  une  ceinture  équatoriale  solide  ou  poreuse  (0,2)  ; 

Spongolonche  (Hackel)  n'a  pas  cette  ceinture,  mais  deux  épines  radiales,  diamétralement 
opposées,  dans  le  plan  équatorial  (0,16  à  0,2); 

Spongotripus  (Hackel)  en  a  trois  (0,12  à  0,20)  ; 

Spongostaurus  (Hackel)  en  a  quatre  en  croix  (0,1  à  0,16); 

Stylotrochus  (Hackel)  en  a  cinq  ou  plus  (0,12  à  0,25); 

Spongotrochus  (Hackel),  outre  celles  du  genre  précédent,  en  a  sur  les  bords  des  deux  faces 
du  disque  \o,16  à  0,24); 

Spongolena  (Hackel)  a,  non  des  épines,  mais  deux  prolongements  de  tissu  spongieux  dis- 
posés comme  les  épines  de  Spongolonche  (0,1  à  0,2); 

Rhopalodictyum  (Ehrenberg)  a  trois  de  ces  prolongements  (0,11  à  0,30)  ; 

Spongasteriscus  (Hackel)  en  a  quatre  en  croix  (0,1  à  0,2)  ; 

Spongobrachium  (Hackel)  représente  Spongolena  avec  un  patagium  en  plus  (0,12  à  0,16); 

Dictyocoryne  (Ehrenberg)  offre  la  même  différence  par  rapport  à  Rhopalodictyum  (0,1  à  0,2); 

Spongaster  (Ehrenberg)  offre  la  même  encore  par  rapport  à  Spongasteriscus  '0,08  à  0,2); 


192 


LES    RIIIZOPODES 


Fis-  292. 


Fis.  293. 


Fis.  29 i. 


GENRES 

Cenolarcus  (Hackel)  (fig.  292)  est  la  réalisation  la  plus  simple  de  ce  type. 
Il  a  une  capsule  centrale  lentelliptique  et  une 
coquille    grillagée   extracapsulaire,  simple,  de 
même  forme  (0,05  à  0,15)  ('). 

Larnacilla  (Hackel)  (fig.  293)  peut  être  défini  un 
Cenolarcus  dont  la  coquille  lentelliptique  extra- 
capsulaire renferme  une  coquille  intracapsulaire 
semblable  à  celle  d' Archidiscus .  Dans  la  région 

équatoriale,  la  coque  externe  se  confond  avec       CenoIarcils        Larnacilla 
la  moyenne   de  la  même  façon  que  l'interne     (im.  Hackel).    (im.  Hackel). 
s'unit  à  la  moyenne  suivant  le  plan  sagittal,  et 
de  là   résulte    l'union   des   trois   coques    entre    elles  (0,06  à  0,15)  ('*). 

Monozonium  (Hackel  (fig.  294)  est  un  Cenolarcus  dont  la 
coque  extracapsulaire  lentelliptique  serait  largement 
ouverte  en  haut  et  en  bas,  au  point  d'être  réduite  à 
une  large  ceinture  équatoriale.  Cette  ceinture  contient 

Monozonium 

Spongopyle  (Dreyer)  est  un  Spongodiscus  avec  une  large  ouverture   à         (im.   Hackel). 
la  coquille  (pylome)  en  plus  (0,4  à  0,4). 

Ces  genres    forment   la   famille   des    Spoxgodiscixjs  [Spongodiscida  (Hackel)]. 
(2)  Genres  voisins  : 
Larcarium  (Hackel)  est  un    Cenolarcus  muni  d'épines  radiaires  dans   le   plan   équatorial 

(0,09  à  0,15); 
Coccolarcus  (Hackel)  a  deux  coques  grillagées,  concentriques,  semblables,  de  cette  même 
forme   lentelliptique,  l'une  intracapsulaire,  l'autre  extracapsulaire,  et  point  d'épines 
(0,09  à  0,17); 
Larcidium  (Hackel)  a,  en  outre,  des  épines  radiaires  (0,12  à  0,18); 

Spongolarcus  (Hackel)  n'a  pas  de  coque  grillagée,  mais  une  coquille  lentelliptique  formée 
de  tissu  spongieux  et  réservant  au  centre  une  cavité  vide  de  même  forme  (0,12  à  0,25); 
Stypolarcus  (Hackel)  est  semblable,  mais  le  tissu  spongieux  envahit  jusqu'au  centre  (0,2). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Larcarinm  [Larcarida  (Hackel)]. 
Larcopyle  (Dreyer)  est  une  Larcarine  avec  une  large  ouverture  à  la  coquille  (pylome)  en 
plus  (6,13  à  0,2).  Il   forme   pour  Dreyer   la  famille    des  Lai;<opylix.e  [Larcopylida 
(Dreyer)]. 

(2)  Genres  voisins  : 
Larnacidium  (Hackel)  est  un  Larnacilla  avec  des  épines  radiales  dans  le  plan  équatorial 

(0,11  à  0,14); 
Larnacalpis   (Hackel).  Si,  dans  la  coquille  de  Larnacilla,  nous  remplaçons  la  coque  sphé- 
rique  interne  par  une  coquille  complète  de  Larnacilla,  nous  aurons  une  Larnacalpis. 
La  coque  la  plus  externe  est  seule  extracapsulaire  (0,10  à  0,14); 
Larnacantha  (Hackel)  ressemble  au  précédent  avec   des  épines  équatoriales  radiales  en 

plus  (0,11  à  0,18); 

Larnacoma  (Hackel)  possède  une  deuxième  coque  extracapsulaire  en  dehors  d'une  coquille 

identique  à  celle  de  Larnacalpis.  reliée  à  celle-ci  par  des  tigelles  radiaires  (0,16  à  0,27); 

Larnacospongus  (Hackel)  est  un  Larnacoma  à  coque  extracapsulaire  spongieuse  (0, 17  à  0.22)  ; 

Larnacostupa  Hackel)  est  un  Larnacospongus  à  épines  équatoriales  radiales  (0,15  à  0,22). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Larxacix.i:  [Larnacida  (Hackel)]. 


PERIPYLAIRES    :     LARC01DES 


193 


une  coque  grillagée  sphérique   intracapsulaire   qui  lui    est  souciée  le 
long  de  la  partie  moyenne  des  faces  antérieure  et  posté- 
rieure (0,02  à  0,03)  («). 
Tholartus  (Hilckel)  (fig.  295)  est  un  Cenolarcus  dont  la  coquille 
lentelliptique  est  flanquée,    aux    extrémités   de    son    axe 
transversal,  de  deux  diverticules  en  forme   de  chambres 
arrondies.  Il  en  résulte  trois  loges  communiquant  ensemble, 
deux  latérales  et  une  centrale.  Tout  cela  est  extracapsu-        Tholartus 
laire,  il  n'y  a  pas  de  coque  intracapsulaire  (0,1  à  0,15)  (*).  (im.  Hâckei). 


(')  Genres  voisins  : 
Dizonium  (Hâckel)  a  sa  coque  externe  plus   complète  et  percée,  les  deux  ouvertures  du 
précédent  étant  coupées  chacune  en  deux  autres  occupant  les  parties  supérieure  et 
inférieure  des  faces  dorsale  et  ventrale  par  un  pont  de  substance  grillagée  qui  com- 
plète la  coque  suivant  les   méridiens  latéraux  droit  et  gauche  ;  parfois  môme  ces 
ouvertures  sont  recoupées  comme  chez  Octopyle  (0,05  à  0,1); 
Trizonium  (Hâckel)  l'a  encore  plus  complète,  chacune  des  quatre  ouvertures  précédentes 
étant  encore  recoupée  en  deux  par  un  pont  de  substance  grillagée  qui  complète  la 
coque  suivant  les  méridiens  sagittaux  antérieur  et  postérieur  (0,06  à  0,12)  ; 
Amphipyle  (Hâckel)  est  un  Trizonium   qui  posséderait,  en  dehors  de  sa  coquille  devenue 
intracapsulaire,  une  coque  incomplète  extracapsulaire  semblable  à  celle  qui  forme 
la  ceinture  de  Monozonium  (0,09  à  0,2); 
Tetrapyle  (J.  Millier)  est  comme  le  précédent,  mais  sa  coque  externe  est  semblable  à  celle 

d'un  Dizonium  [0,12  à  0,24); 
Octopyle  (Hâckel)  est  comme  le  précédent,  mais  ses  quatre  ouvertures  sont  recoupées 

chacune  en  deux  par  une  tigelle  verticale  (0,11  à  0,24); 
Pylonium  (Hâckel)  est  semblable,  mais  sa  coque  externe  est  celle  d'un  Trizonium  (0,15  à  0,18); 
Amphipylonium  (Hâckel)  est  un  Pylonium  qui  possède,  en  dehors  de  sa  coquille,  une  coque 

incomplète  semblable  à  celle  de  Monozonium  (0,24  à  0,3)  ; 
Tetrapylonium  (Hâckel)  est  semblable,  mais  sa  coque  externe  est   celle    d'un   Dizonium 

(0,16  à  0,25); 
Pylozonium  (Hâckel)  est  semblable,  mais  sa  coque  externe  est  celle  d'un  Trizonium  (0,24). 
Ces  genres  forment  la  famille  des  Pyloxixjs  [Pylonida  (Hâckel)]. 
(2)  Genres  voisins  : 
Tholodes  (Hâckel)  est  formé  de  deux  coquilles  de  Tholartus  concentriques  et  reliées  par 

des  tigelles  radiales  (0,1)  ; 
Amphitholus  (Hâckel)  peut  être  défini  un  Tholartus  dont  la  loge  centrale  serait  formée 

d'une  coquille  entière  de  Lamacilla,  intracapsulaire  (0,13  à  0,16); 
Amphitholonium   (Hâckel)   est    un  Amphitholus  dont  la  coque  la  plus  externe  est  enve- 
loppée d'une  seconde  coque,  concentrique,  toute  semblable  (0,16  à  0,2); 
Tholostaurus  (Hâckel)  est  un  Tholartus,  mais  muni  de  diverticules  aux  extrémités  de  ses 

axes  transversal  et  longitudinal  (0,12  à  0,16); 
Tholoma  (Hâckel)  est  semblable  avec  double  coque  externe  comme   Tholodes  ou  Amphi- 

tolonium  (0,14  â  0,26); 
Staurotholus  (Hâckel)  est  un  Tholostaurus  avec  une  coquille  intracapsulaire  de  Lamacilla 

en  plus  (0,11  à  0,16); 
Staurotholonium  (Hâckel)   est  un  Staurotholus  avec  double   coque  externe  (0,15  â  0,2); 
Tholocubus  (Hâckel)  est  encore  un  Tholartus,  mais  avec  des  diverticules  aux  extrémités 

de  ses  trois  axes  1^0,15  à  0,16)  ; 
Tholonium  (Hâckel)  est  semblable  avec  double  coque  (0,15  à  0,16); 

13 


194 


LKS    RHIZOPODES 


Fit--.  29fl. 


Fig    297. 


1^ 


Zona  ri  11  m 
(im.  Hâckel). 


Fis.  298. 


Spire  m  il 
(im.  Hâckel). 


Fiff.  299. 


Zonarium  (Hâckel)  (fig\  296)  est  formé  d'une  coque  intracapsulaire  consti- 
tuée comme  une  coquille  entière  de 
Larnacilla  et  d'une  coque  extracapsu- 
laire  lentelliptique,  divisée  en  quatre 
loges  diagonales  par  deux  constrictions 
perpendiculaires,  l'une  dans  le  plan 
sagittal,  l'autre  dans  le  plan  équatorial 
(0,15  à  0,22)  ('). 

Spirema (Hâckel) (fig.  297)  a  autour  d'une 
coque  grillagée  intracapsulaire  sphéri- 
que,  une  coque  extracapsulaire  lentellip- 
tique (ou  subsphérique)  formée  de  tours 
spiraux  comme  celle  d'un  Nautile  ou  d'une  Polystomelle  (0,16  à  0,24)  (*). 

Streblonia  (Hâckel)  (fig.  298)  est  un  Spire- 
ma à  spire  ascendante,  c'est-à-dire  trans- 
formée en  une  hélice  (0,11  à  0,4)  (*). 

Phorticium  (Hâckel)  (fig.  299)  a  une  coque 
intracapsulaire  semblable  à  une  co- 
quille de  Larnacilla,  mais  entourée 
d'une  coque  extracapsulaire  grillagée  à 
accroissement  irrégulier  (0,12  à  0,2)  (4). 

Streblonia 

Cubotholus  (Hâckel)  est  un    Tholocubus   avec  une  phorticium 

coquille   intracapsulaire  de   Larnacilla  au  centre  (0,15  à  0,16  ;  (im.  Hâckel). 

Cubotholomiuin  (Hâckel)  est  semblable,  avec  double  coque  externe  (0,2  à  0,28)  ; 
Ces  genres  forment  la  famille  des  Tijolox/.x.e  [Tholonida  (Hâckel)]. 
(*)  Genres  voisins  : 
Zoniscus  (Hâckel)  a  sa  coque  externe  à  six  loges  déterminées  par  trois  constrictions,  une 

sagittale  et  deux  parallèles  au  plan  équatorial  ^0,12  à  0,18); 
Zonidium  (Hâckel)  l'a  divisée  en   huit  loges  par  quatre  constrictions,  trois  comme  celles 
du  genre  précédent  et  en  plus  une  équatoriale  (0,15  à  0,18). 

Ces  trois  genres  forment  la  famille  des  Zonarinm  [Zonarida  (Hâckel)]. 
(a)  Genres  voisins  : 
Lithelius  (Hâckel)  est  semblable,  mais  couvert  de  nombreuses  épines  radiales  (0,12  â  0,2)  ; 
Larcospira  (Hâckel)  a,  comme  coque  intracapsulaire,  une  coquille  entière  de  Larnacilla,  et  la 
spire  de  la  coque  externe  tourne  dans  le  plan  équatorial  de  la  coque  interne  (0,18à0,25  ; 
Pylospira    Hâckel)  est  semblable,  mais  la  spire  est  dans  le  plan  frontal  0,18  â  0,22); 
Tholospira  (Hâckel)  est  semblable,  mais  la  spire  est  dans  le  plan  sagittal  (0,2  à  0,27); 
Spironium  (Hâckel)  a  deux  spires  prenant  origine  chacune  d'un  côté  et  tournant  en  sens 
contraire  de  manière  â  dessiner  un  8  (0,12  à  0,2). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Litbelinm  [Lithelida  (Hâckel)]. 
(;i)  Genres  voisins  : 
Streblacantha  (Hâckel)  est  un  Streblonia  épineux  (0,15  à  0,24); 

Streblopyle  (Hâckel)  est  un  Streblonia  contenant,  à  titre  de  coque  ioterne  intracapsulaire 
au  lieu  d'une  simple  sphère  grillagée,  une  coquille  de  Larnacilla  ^0,2't  â  0,27). 
Ces  trois  geures  forment  la  famille  des  Strebloninje  [Streblonida  (Hâckel)]. 
(4)  Genre  voisin  : 
Spongophortis    Hâckel)  est  un  Phorlicium  i\  coquille   externe  spongieuse    0,15  â  0,25). 
Ces  deux  genres  forment  la  famille  des  Phorticinm  [Phorticida  (Hâckel)]. 


PERIPYLAIRES    :    POLYCVT TA1RES 


193 


Soreuma  (Hâckel)  (fïg.  300)  a  comme  partie  inlracapsu- 
laire  de  sa  coquille  une  simple  sphère  grillagée  entourée, 
en  guise  de  coque  externe  extracapsulaire,  d'une  couche 
de  chambrettes  agglomérées  sans  ordre  (0,17  à  0,3)  (*). 
Avec  ce  genre  prend  fin  le  groupe  des  Monocyt- 
taires. 


w.: 


Soreuma 
(im.  Hàckel). 


2e  Groupe 
POLYCYTTAIRES.  —  POLYCYTTAREA 

\Polycyttaria  Jlackel)  (1862  non  1867) ;  — Sphazrozowea  (Brandt)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  301    a   306) 

L'individu  zoologique  est  ici   une  colonie.  11  est  formé  de  plusieurs 


>^t.:capsdrl 
'--  ■'•     »     ■  ^  '■•■■-  -V  ^aw-  "c — 


Polycyttaire  (Type  morphologique)  (Seh.). 

caps,  ctrl.,  capsules  centrales;  g.,  gouttes  de  graisse;  gel.,  gélatine  :  H.,  noyaux  ; 

psdp.,  pseudopodes;  rés.  oytop.,  réseau  cytoplasmique. 


(*)  Genre  voisin  : 
Sorolarcus  (Hàckel)  est  semblable  mais  a,  pour  coque  intracapsulaire,  une  coquille  de 
Larnacilla  (0,17  à  0,25). 

Ces  deux  genres  forment  la  famille  des  Sureumix.e  [Soreumida  (Hackel)J. 


196  LES    RI11Z0P0DES 

individus  morphologiques  (caps,  ctrl.)  plus  ou  moins  semblables  à  celui 
qui  constitue  à  lui  seul  les  autres  types  et  de  taille  analogue;  il  est  donc 
beaucoup  plus  gros.  Il  forme  une  masse  sphérique  de  10  ou  20mm  de  dia- 
mètre, gélatineuse,  demi-transparente.  Pour  nous  faire  une  idée  de  sa 
constitution,  représentons-nous  de  nombreux  individus  analogues  à  celui 
que  nous  avons  décrit  comme  type  morphologique  de  Radiolaire, 
groupés  de  manière  à  se  confondre  en  une  masse  commune.  Toutes 
les  parties  extracapsulaires  périphériques,  gelée  (gel.),  pseudopodes 
(psdp.),  réseau  cytoplasmique  (rés.  cytop.)  avec  ses  inclusions  y  compris 
les  Zooxanthelles,  tout  cela  est  confondu  en  une  masse  commune  à  toute 
la  colonie  et,  dans  cette  masse,  sont  logées  les  capsules  centrales  (caps, 
ctrl.)  avec  leur  contenu  et  même  leur  couche  protoplasmique  péricapsu- 
laire,  qui  ont  gardé  toute  leur  individualité  ('). 

Structure. 

La  gelée  commune,  le  vaste  réseau  protoplasmique  qui  la  traverse, 
le  réseau  protoplasmique  superficiel,  les  pseudopodes,  les  cellules 
jaunes,  tout  cela  est  identique  à  ce  que  nous  avons  décrit  chez  le 
Radiolaire  simple.  On  doit  seulement  ajouter  que  la  gelée  (gel.)  est 
toujours  vacuolaire,  tandis  que  clans  les  types  simples,  elle  ne  Tétait 
que  fréquemment,  et  une  grosse  vacuole  centrale  (vac.)  occupe  d'ordi- 
naire le  centre  de  la  colonie. 

Mais  les  capsules  centrales  présentent  une  particularité  remarquable 
qui  est  le  principal  caractère  sur  lequel  on  se  fonde  pour  faire  des 
Polycyttaires  un  groupe  à  part  au  lieu  de  les  répartir,  comme  simples 
formes  coloniales,  parmi  des  formes  solitaires  avec  lesquelles  elles  pré- 
sentent le  plus  d'affinités.  Chaque  capsule  centrale  présente  à  son  centre 
un  corps  sphérique  (g)  que  l'on  serait  tenté  de  prendre  pour  le  noyau  et 
qui  est  une  grosse  goutte  d'huile  colorée;  et  les  noyaux,  petits  et  nom- 
breux (A^.),  se  trouvent  logés  dans  la  couche  sphérique  du  protoplasma 
intracapsulaire  ;  ils  sont  formés  d'une  masse  de  chromatine  homogène 
(du  moins  en  apparence)  et  disposés  sur  une  ou  deux  couches,  en  cercle 
régulier. 

Les  capsules  sont  donc  polynucléaires. 

Elles  sont  d'ailleurs  constituées  comme  celles  des  Péripylaires, 
c'est-à-dire  percées  de  très  fins  pores  uniformément  répartis  sur  toute 
leur  surface. 


I1)  Il  faut  sans  doute  considérer  les  individus  comme  ayant  gardé  l'individualité,  non 
seulement  de  leurs  capsules  et  de  leur  proloplasma  péricapsulaire,  mais  même  de 
tout  ce  qui  constitue  l'individu  primaire,  avec  sa  gelée  et  son  réseau  protoplasmique 
jusques  et  y  compris  celui  qui  est  couché  à  plat  à  la  surface  de  la  gelée  primaire  et  qui 
émet  les  pseudopodes.  Car,  dans  les  formes  munies  d'une  coquille  grillagée,  nous  verrons 
que  ces  coquilles  restent  indépendantes  comme  les  capsules  centrales.  Tout  se  passe 
comme  si  c'était  seulement  la  gelée  secondaire  avec  les  portions  correspondantes 
du  réseau  protoplasmique  qui  se  fusionnaient. 


PERIPYI.AIRES 


POLYCYTTAIRF.S 


107 


Physiologie. 

L'animal  vil  absolument  comme  celui  des  formes  solitaires.  Il  est 
comme  lui  pélagique  et  marin,  comme  lui  ballotté  passivement  par 
les  vagues,  ne  sachant  que  modifier  quelque  peu  son  poids  spécifique 
pour  s'enfoncer  ou  monter  à  la  surface  ;  il  se  nourrit  comme  lui,  digère, 
respire,  excrète  comme  lui.  Il  est  de  même  parfois  phosphorescent,  et 
le  siège  de  la  lueur  est  la  surface  de  contact  entre  la  goutte  d'huile 
centrale  des  capsules  et  le  protoplasma  ambiant. 

Évolution. 

Formation  de  la  colonie.  —  Dans  son  évolution,  le  Polycyttaire  pré- 
sente diverses  particularités 
remarquables,  les  unes,  consé- 
quence naturelle  de  saconstitu- 
tion  coloniale,  les  autres  qui 
sont  des  caractères  spéciaux. 
Pas  plus  ici  que  chez  les 
formes  solitaires,  on  ne  con- 
naît les  transformations  qui 
séparent  la  zoospore  de  l'ani- 
mal constitué.  On  sait  seule- 


Fig.  302. 


g- 

caps 


x. 


N. 


'MM 


--„ 


mk 


■«,.;%  - 


s#%5»     ■ 


B 


/.'■J-Mii.''  *,'i-N>^?",* 


caps  ctrl. 


Polycyttaire.   Développement  (Sch. 
A,  B,  C,   états  successifs  des  phénomènes  qui  se  passent        ment   que   Cellli-ci,    à   SOn   état 

T£2$£S£;iZ£:  "-''•™l" """"'"'     le  Plus  jeune,  est  un  inlividu 

simple ,  entièrement  formé 
comme  serait  un  tout  petit  Hadiolaire  non  colonial.  Il  a,  en  effet,  dans 
sa  capsule  centrale  (fig.  302)  un  unique 
noyau  central  (A  :  iV.),  et  quelques  gouttes 
d'huile  éparses  (A  :  g.)  dans  le  protoplasma 
inlracapsulaire.  Mais  bientôt  son  noyau  se 
divise  en  plusieurs  autres  qui  viennent  se 
ranger  contre  la  paroi  interne  de  la  cap- 
sule, tandis  que  les   gouttelettes  d'huile 


Fig.  303. 


"m 


.caps  .ctrl 

-g 


se  fusionnent  en  une  grosse  goutte  cen- 


N 


IIP 

1    ~    •'»  'siZAB-  ■  *-ii>  '■ ■■  ~  ^    *<    ft  -^''r:,1■^f^^aT^ 


N. 


traie  (C:#.)etle  caractère  essentiel  du  Po- 
lycyttaire se  trouve  acquis. 

Un  deuxième  phénomène  caractéristi- 
que (fig.  303),  est  la  multiplication  des  cap- 
sules (A)  par  division  incomplète,  de  ma- 
nière à  ce  qu'elles  restent  unies  par  leur 
substance  extracapsulaire  et  constituent 
peu  à  peu  la  colonie.  Cette  division  a  lieu 
tout  simplement  par  étirement  en  biscuit 
(B),  séparation  progressive  des  deux  moi- 
tiés et  partage  entre  les  deux  (6Y)  des  éléments  consécutifs  de  la  capsule, 


Polycyttaire.  Multiplication  dos 
capsules  centrales  (Sch.). 

A,   B,    C,   états   successifs,    caps,    ctrl., 

capsule    centrale  ;    g.,    gouttes   d'huile  ; 
"S.,  noyau. 


198 


LES    lillIZOPODES 


protoplasme  (y  compris  la  couche  extracapsulaire,  goutte  d'huile  et  noyaux). 
Ainsi  la  division  est  ici  beaucoup  plus  fréquente  que  chez  les  formes 
simples,  mais  elle  servirait  principalement  à  l'accroissement  des  colonies. 

Reproduction  par  division.  —  Les  colonies  se  reproduisent  fréquem- 
ment par  simple  fragmentation  en  colonies  plus  petites  qui  grossissent 
par  multiplication  des  capsules  jusqu'à  ce  qu'elles  soient  devenues  elles- 
mêmes  en  état  de  se  diviser. 

Reproduction  par  isospores  (lig.  304).  — La  formation  des  spores  ne 
diffère  en  rien  d'essentiel  de  ce  que  nous  avons  décrit  à  propos  du  type 
général.  Mais,  les  noyaux  étant  déjà  multiples,  le  travail  de  leur  multi- 
plication est  déjà  fait  à  moitié.  La  goutte  d'huile  centrale  (A  et  B  :  g)  se 


:ap; 


:lrl 


cap: 


ctrl 


Fig.  yo'i. 

caps.ctr 


r*  ?  n  •' 


'  ?  -*  r 


*  h/. 


g-- 


nst 


en  si 


criât 


B 


D 


Polycyttaire.  Reproduction  par  isospores  (Sch.). 

A,  capsule  centrale  contenant  la  goutte  d'huile  centrale  et  les  noyaux  ;  B,  les  noyaux  se 
sont  divisés  ;  C,  la  goutte  d'huile  centrale  sYst  dissociée  en  gouttelettes  qui  s'associent 
aux  noyaux  et  aux  cristalloïdes  :  D,  la  zoospore  contenant  un  noyau,  un  cristalloïde 
et  des  gouttelettes  huileuses,  caps.  Ctrl.,  capsule  centrale  contenant  les  noyaux  ;  crist., 
cristalloïde;  g.,  gouttes  d'huile  ;  Zsp.,  Zoospore. 

divise  en  gouttelettes  qui  viennent  prendre  place  à  côté  dos  noyaux  (C); 
il  se  forme  des  cristalloïdes  (crist.)  d'une  substance  de  réserve  albumi- 
neuse  qui  prennent  place  aussi  à  côté  des  noyaux.  Ceux-ci  se  montrent 
nettement  biréfringents.  Un  noyau,  un  ou  quelques  cristaux,  et  un  petit 
lot  de  gouttelettes  d'huile  servent  à  constituer,  avec  une  petite  masse  du 
protoplasma  ambiant,  une  zoospore  (D:  Zsp.)  ('). 

Reproduction  par  anisospores  (fig.  305).  —  Dans  d'autres  cas,  les 
spores  se  forment  d'une  manière  un  peu  différente  et  assument  un  autre 
caractère.  Les  noyaux  se  réunissent  par  groupes  autour  d'un  petit  lot 
de  gouttelettes  d'huile  issues  de  la  grosse  goutte  centrale  (.4),  et  une 
petite  masse  de  protoplasma  (a)  s'individualise  autour  de  l'ensemble. 
Dans  chacun  de  ces  groupes,  les  noyaux  se  multiplient  active  ment  (C:N.) 
et  l'ensemble  prend  la  forme  d'une  petite  masse  en  rosette  (D)  avec  les 


(J)  Ici  comme  dans  le  cas  général,  ces  zoospores  sont  mises  en  liberté  par  destruc- 
tion de  la  capsule  et  quand  les  capsules  sont  vidées,  le  reste  de  la  colonie  se  contracte, 
tombe  au  fond  et  meurt. 


PERIPYLAIRES 


POLYCYTTAIRES 


199 


noyaux  à  la  périphérie  et  les  gouttelettes  d'huile  au  centre.  Puis  la 
rosette  se  dissocie  en  autant  de  secteurs  qu'il  y  a  de  noyaux  (2?)  et  chacun 
de  ces  secteurs  formé  d'une  petite  masse  protoplasmique,  d'un  noyau  et 
d'un  amas  de  gouttelettes  d'huile  devient  une  spore  réniforme  chez 
laquelle  on  n'a  réussi  à  voir  qu'un  seul  ilagellum.  Mais  ce  qui  est  plus 

singulier,  c'est  que 
ces  spores  sont  de 
deux  tailles. Les  unes 
sont  grosses,  avec 
un  noyau  clair,  un 
réseau  chromatique 
fin,  délicat,  lâche  : 
ce  sont  les  macro- 
spores(G);  les  autres 
sont  plus  petites 
environ  de  moitié, 
ont  un  noyau  foncé 
(après  l'action  des 
teintures),  à  réseau 
gros  et  serré:  ce  sont 
les  microspores  (F). 
Les  unes  etles  autres 
sont  désignées  sous 
le  nom  à' anisospo- 
res, par  opposition  aux  isospores  qui  sont  de  taille  uniforme.  De  plus, 
elles  n'ont  pas  toujours  des  cristalloïdes,  tandis  que  les  isospores  en  ont 
sans  exception.  Brandt  [85]  admet,  sans  avoir  pu  l'observer,  que  ces 
anisospores  sont  sexuées,  les  grosses  étant  femelles  et  les  petites  mâles, 
et  qu'il  y  a  une  certaine  alternance,  quoique  non  régulière,  entre  cette 
génération  et  la  génération  asexuelle  par  isospores.  Après  l'émission  des 
anisospores  la  colonie  se  détruit  ('). 

Pas  plus  ici  que  pour  les  autres  Radiolaires  on  n'a  pu  suivre  l'évo- 
lution des  spores. 

Corps  extracapsulaires  (fig.  306).  —  Indépendamment  de  ces  divers 
éléments  reproducteurs,  il  existe  des  formations  particulières  qui 
semblent  jouer  un  rôle  soit  dans  l'accroissement,  soit  dans  la  multipli- 
cation de  la  colonie,  et  au  sujet  desquelles  régnent  les  plus  grandes 
incertitudes,  ce  sont  les  corps  extracapsulaires.  Ils  sont  formés  chacun 
par  une  petite  masse  de  protoplasma  nucléée,  arrondie.  Ils  sont  situés 
hors  des  capsules,  mais  souvent  dans  leur  voisinage  immédiat,  reliés 
par  quelques  tractus  protoplasmiques  au  réseau  général.  D'après  Brandt 
[85]  ils  naîtraient  par  bourgeonnement  des  capsules  déjà  formées,  et  de 


A 

Polycyttaire.  Reproduction  par  anisospores  (Sch.). 

.1.  une  portion  de  la  capsule  centrale  dans  l'intérieur  de  laquelle  s'indi- 
vidualisent des  petites  masses  de  protoplasma  contenant  des  noyaux 
et  des  gouttelettes  graisseuses;  B,  C,  I),  E,  états  successifs  d'une  de 
ces  petites  masses  protoplasmiques  aboutissant  à  la  formation  des 
spores;  F,  microspores;  G,  macrospores,  a.,  petite  masse  protoplas- 
mique; caps,  Ctrl.,  capsule  centrale;  g  ,  goutte  d'huile;  N.,  noyaux. 


(!)  Nous  verrons  que,  selon  les  genres,  les  macrospores  et  microspores  se  forment 
tantôt  dans  les  mêmes  capsules,  tantôt  dans  des  capsules  séparées. 


13' 


200 


LES    RH1ZOPODES 


la  manière  suivante.  La  capsule  se  prépare  comme  pour  former  des 
zoospores,  c'est-à-dire  qu'elle  garnit  son  protoplasma  intracapsulaire  de 
petites  gouttes  d'huile  qui  émanent  de  la  grosse  goutte  centrale  et  viennent 
se  ranger  à  côté  des  noyaux.  La  membrane  capsulaire  (caps,  ctrl.)  forme 
des  diverticules  (a,  b)  dans  chacun  desquels  passe  un  petit  groupe  de 
noyaux  (IV.)  et  dégouttes  d'huile  (g.)  avec  une  petite  masse  du  protoplasma 
intracapsulaire  ambiant.  Ces  diverticules  se  détachent  et  forment  autant 
de  corps  extracapsulaires  (c).  Parfois,  ces  corps  pourraient  se  transformer 
en  zoospores  et  quit- 

,         !  l  .         .         ,ji    .  Fig.  306. 

ter  la  colonie.  Mais,  cap 

le  plus  souvent,  ils  g  g.. 

resteraient  dans  la  \\  \  ^v^ 

colonie,     y      pren-  .-i«Ç*%\  * 

draient   place  et  se  f ••*    »  y.-^V.-.- 

transformeraient  en 

nouvelles    capsules 

Centrales.  Ce  Serait,  Formation  des  corps  extracapsulaires  (Sch.). 

DOUr      leS       Colonies        ^'  ^'  ^'  trois  états  successifs,  a,    bourgeon    commençant   à  se  former; 

,  ...  1>,  bourgeon    s'individualisant:    c,  bourgeon    individualisé    représen- 

jeiineS,    le    principal  tant  le  corps  extracapsulairc;  caps,  ctrl.,  capsule  centrale:  g.,  gouttes 

procédé  d'accroisse-       de  siaisse;  *>  ™y™*- 

ment  et  le  principal  mode  de  multiplication  de  leurs  capsules. 

Mais  Famintzin  [88]  interprète  tout  autrement  les  choses.  Pour  lui,  les 
corps  extracapsulaires  sont  des  éléments  sexués  homologues  aux  ma- 
crospores dont  ils  ne  sont  qu'une  modification  ;  ils  ne  se  transforment 
pas  en  capsules  centrales,  mais  (probablement  car  il  n'a  pas  vu  tout  cela) 
quittent  la  colonie  et  se  transforment  en  nouveaux  individus.  Le  cycle 
évolutif  serait  le  suivant.  Les  petites  colonies  que  l'on  trouve  au  prin- 
temps grossissent  pendant  tout  l'été  et  donnent  des  isospores  et  des 
anisospores  qui  servent  évidemment  à  en  former  de  nouvelles  (bien  qu'on 
n'ait  pu  suivre  leur  évolution);  à  l'automne,  elles  sont  très  grosses  et  se 
fragmentent  en  petites  colonies  qui  sont  celles  que  l'on  trouve  en  hiver. 
C'est  dans  ces  dernières  qu'a  lieu  la  formation  des  corps  extracapsulaires. 
Elle  ne  se  fait  point  par  une  sorte  de  bourgeonnement  de  la  capsule. 
Celle-ci  se  prépare  absolument  comme  pour  la  formation  des  anisospores 
et  toute  sa  masse  superficielle  se  transforme  en  sortes  de  macrospores  qui 
sont  les  corps  extracapsulaires,  tandis  que  la  masse  résiduelle  centrale 
correspond  aux  microspores.  Les  corps  extracapsulaires  formés,  en 
somme,  chacun  d'une  petite  masse  arrondie  de  protoplasma  et  d'un  noyau, 
rampent  avec  des  pseudopodes  le  long  du  réseau  et  s'éloignent  de  leur 
lieu  d'origine,  entraînant  parfois  une  cellule  jaune.  Famintzin  n'a  pu 
voir  ce  qu'ils  deviennent,  mais  il  pense  qu'ils  doivent  subir  quelque 
conjugaison  avec  la  partie  représentant  les  microspores  (car  parfois 
on  les  a  trouvés  approchés  de  celles-ci),  et  se  comporter  ensuite  comme 
les  anisospores  ordinaires.  On  voit  que  toute  la  question  est  encore  bien 
obscure. 


PÉRIPYLAIRES    :    COLLOZOÏDES  201 

Les  Polycyltaires  se  divisent  en  trois  sous-ordres  très  aisés  à  distin- 
guer aux  caractères  suivants  : 

1°  CoLL,ozowœ,  dépourvus  de  squelette  ; 

2°  Spheroid.e,  à  squelette  formé  de  spicules  indépendants  disposés 
tangentiellement  autour  des  capsules  centrales; 

3°  Collosph.erid.e.  qui  ont,  autour  de  chaque  capsule  centrale,  une 
coque  grillagée  continue. 

Ces  caractéristiques  sont  si  nettes  qu'elles  nous  dispensent  d'établir 
pour  ces  sous-ordres  un  type  morphologique.  Il  suffit  de  prendre  celui 
de  Tordre  et  d'y  ajouter  la  caractéristique  indiquée*  ('). 

1er   Sous-Ordre 

COLLOZOÏDES.  —  COLLOZOID^ 

[Collozoida  (Hâckel)] 

Ce  sous-ordre  contient  le  seul  genre  : 
Collozoum  (Hâckel)  (fig.  307,308).  L'animal  est  formé  essentiellement  comme 


Fisc-  307. 


Fi"'.  308. 


^l -  mrmli 


caps.ctrl 


','•■:    T-& 


Collozoum  fini.  Brandt).  Collozoum  (im.  Brandt). 

1  ne  extrémité  de  la  colonie. 


caps.,  capsules  centrales  ;, 
gel.,  gelée. 


Détail  de  la  constitution  de  la  colonie. 


notre  type  général  de  Polycyltaires.  Il  n'a  donc  pas  de  squelette.  Mais  la 
constitution  des  colonies  est  plus  complexe  en  ce  sens  que  les  petites 

(!)  Brandt  réunit  les  deux  premiers  groupes  sous  le  nom  de  Sph.rrozoidca  (Brandt) 
qu'il  caractérise  par  leur  squelette  nul  ou  formé  d'aiguilles  indépendantes  et  surtout 
leurs  vacuoles  pleines  d'un  simple  liquide  aqueux  et  leurs  macrospores  et  microspores 
ci  crislalloïdes  petits  ou  nuls  et  naissant  dans  le  même  individu.  Il  oppose  à  ce  groupe 
les  Collosphserida  (Brandi),  qu'il  caractérise  par  leurs  vacuoles  pleines  d'une  gelée 
liquide,  leurs  macrospores  et  microspores  naissant  dans  des  individus  distincts  et 
pourvues  toujours  de  gros  cristalloïdes,  et  leur  squelette  formé  de  sphères  grillagées 
nul  dans  le  seul  genre  Myxosphœra  (Brandt). 

(*)  Dans  le  groupe  de  Polycyttaires,  les  dimensions  indiquées  sont  celles  des  capsules  centrales 
ou  des  coquilles  des  individus. 


202  LES    RHIZOPODES 

colonies  sphériques  se  groupent  en  boudins  moniliformes  (fig.  308)  de 
forme  variée  qui  atteignent  plusieurs  centimètres  de  long  (0,04  à0,5)('). 


2e   Sous-Ordre 

SPHÉROZOÏDES.  —  SPH^JROZOIDjE 

[SphjEroidea  (Hâckel  non  Brandt)] 

Sphœrozoum  (Hâckel)  (fig.  309)  ne  diffère  de  Collozoum  que  par  la  présence 
de   spicules  (sq.)  indépendants, 


branchus  ou  radiés,  disposés  à 
quelque  distance  autour  des 
capsules  (caps-  ctrl.),  tangentiel- 
lement,  sans  grande  régularité. 
La  forme  et  la  taille  sont  analo- 
gues (0,4  à  0,3)  (*). 


Fis.  309. 


.caps,  ctrl 


sq 


m 


Sphœrozoum  (im.   Hiickel). 

caps,   ctrl,,  capsules  centrales;  gel.,   gélatine; 

H.,  noyau;  sq.,  spicules   squelettiques. 


(!)  Dans  une  espèce  du  Challenger 
C.  serpentinum  (Hâckel),  les  capsules 
centrales  sont  allongées  en  cordons 
sinueux  qui  atteignent  20  à  40mm  de 
long  et  contiennent  chacune  une  lon- 
gue série  de  gouttes  d'huile  et  sont 
bourrées  de  noyaux,  comme  si  de 
nombreuses  capsules  sphériques  s'é- 
taient soudées  pour  les  former.  Dans 
d'autres  les  capsules  sont  elliptiques 
ou  discoïdes  comme  dans  les  Prunoidse 
ou  les  Discoidse  parmi  les  Péripylaires 
Monocyttaires. 

Hâckel  prévoit  que  les  espèces  dont  il  fait  des  sous-genres 
Colloprunum  (Hâckel), 

Collodiscus  (Hâckel),  etc.,  pourrontbien  devenir  des  genres.  Et,  de  fait,  il  forme  des  genres 
dans  les  autres  groupes  avec  des  caractères  de  moindre  valeur. 

Brandt  fait  un  genre  à  part  de  C.  cœruleum  (Hâckel)  sous  le  nom  de 
Myxosphœra  (Brandt)  et  le  place  même  dans  sa  famille  des  Collozoidea  parce  qu'il  a  les 
deux  ou  trois  caractères  de  cette  famille:  vacuoles  pleines  de  gelée  liquéfiée,  macro- 
spores et  microspores  à  gros  cristaux  et  provenant  d'individus  distincts. 

Ce  genre  forme  pour  Hâckel  la  famille  des    Collozoida  (Hâckel),  du  sous-ordre 
des  Colloidea  (Hâckel)  dans  l'ordre  de  Collodaria  (Hâckel). 
(2)  Genres  voisins  : 
Belonozoum  (Hâckel)  a  ses  spicules  simples,  en  forme  d'aiguilles  (0,08  à  0,3)  ; 
Raphiclozoum  (Hâckel)  les  a  de  différentes  sortes,  les  uns  simples,  les  autres  branchus 
(0,05  à  0,35). 

Les  Sphserozoida  sont  pour  Hâckel  une  simple  famille  des  Beloida  (Hâckel)  dans 
l'ordre  des  Collodaria  (Hâckel). 


PERIPYI.  VIRES    :    COLLOSPHERIDES 


203 


3e  Sous-Ordre 

COLLOSPHERIDES.  —  COLLOSPH.ERID.E 

\Collosphmridea  (J .  Millier);  —  Sphmroidea  (Hâckel)  ;  — 
Collospilemdea  (Brandt  emend.)] 

Collosphsera  (J.  Mùller)  (fig.  310)  est  un  Sphaerozoum  dont   les   coquilles 
péricapsulaires  seraient  formées 


d'une  coque  grillagée  continue 
ou,  si  l'on  préfère, un  Cenosp/tœra 
colonial.  Ces  coquilles  sont  nota- 
blement plus  grandes  que  les  cap- 
sules et  contiennent,  par  consé- 
quent, une  certaine  quantité  de 
substance  extracapsulaire  et,  par 
leurs  pores,  passent  des  tractus 
protoplasmiques  (res.  cyt.)  qui 
unissent  les  réseaux  extracap- 
sulaires  (cyt.)  intérieurs  aux  co- 
quilles au  réseau  commun  exté- 
rieur à  ces  coquilles.  La  colonie 
est  sphérique,  occupée  au  centre 
par  une  énorme  vacuole  rem- 
plie d'une  gelée  liquide  et  tous 
les  individus  sont  disposés  à  la 
périphérie  (0,1  à  0,2)  (*). 


Fis.   310. 


T'es,  cyt 


J^'t- caps,  ctrl 


Collosphsera  (im.  Hâckel). 

caps,  ctrl.,  capsules  centrales  ;  cyt.,  cytoplasma 
péricapsulaire  à  l'intérieur  de  la  coque  ;  gel.,  géla- 
tine; HT.,  noyau  :  rés.  cyt.,  réseau  cytoplasmique. 


I1)  Genres  voisins  : 

Tribonosphœra  (Hâckel)  est  un  Collosphsera 
à  coquilles  épineuses  en  dedans  (0,1 
à  0,12); 

Pharyngosphasra  (Hâckel)  est  un  Collosphsera  à  coquille  munie  en  dedans  de  tubes  centri- 
pètes fermés  (0,11  à  0,12); 

Buccinosphsera  (Hâckel)  a  les  mêmes  tubes,  mais  fenestrés  (0,1  à  0,14); 

Acrosphœra  (Hâckel)  est  un  Collosphsera   h   coquilles  garnies  en  dehors  d'épines  irrégu- 
lièrement distribuées  (0,05  à  0,25)  ; 

Odontospheera  (Hâckel)  est  semblable  au  précédent,  mais  a  de  grands  et  de  petits  trous  à  sa 
coquille  et,  régulièrement,  une  épine  pour  chaque  grand  trou  (0,1  à  0,14)  ; 

Chœnicosphasra  (Hâckel)  est  semblable  au  même,  mais  a  pour  chaque  trou  une  couronne 
d'épines  (0,1  à  0,2)  ; 

Siphonosphsera  (J.  Mùller)  a  les  grands  trous  de  sa  coquille  prolongés  extérieurement  en 
tubes  lisses,  à  parois  continues,  tronqués  au  bout  (0,04  à  0,24)  ; 

Mazosphaera  (Ehrenberg)  a,  de  plus  que  le  précédent,  une  forte  dent  à  l'orifice  de  chaque 
tube  (0,08  à  0,12); 

Trypanosphasra  (Hâckel)  a  une  couronne  de  dents  à  l'orifice  de  chaque  tube  (0,08  à  0,15); 

Caminospheera  (Hâckel)  a  aussi  des  tubes  comme  Siphonosphsera,  mais  ramifiés  (0,05  à  0,15)  ; 

Solenosphœra  (Hâckel)  a   ses  coquilles  garnies   de  tubes   semblables    à   Siphonosphsera, 
mais  régulièrement  disposés  et  à  parois  fenestrées  [0,07  à  0,18); 


204  LES   RHIZOPODES 

2e  Ordre 

ACTIPYLAIRES.    —    ACTIPYLIDA 

vel 
ACANTIIAIRES.  —  ACANTHARIDA 

[Actipylea     (Hâckel);  —  Acantharia  (Hàckel);  — 
Acanthometrea  (R.  Hertwig)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.   311    a   314) 

Prenons   pour  point   de  départ  le  type  général    des  Radiolaires  et 

Fig.  311. 


Acanthaires.   Type  morphologique  {Acanthrometron)  (Sch.). 

caps,  ctrl.,  capsule  centrale-,  eytop.,  cytoplasma;  £<•!..  gelée  ou  calymna  ;  N.,  noyaux 

psrip..  pseudopodes  ;  sq.,  rayons  du  squelette. 


Otosphœra  (Hàckel)  est  de  même,  mais  a  une  forte  dent  à  l'orifice  de  ses  tubes  (0,1  à  0,21; 
Coronosphœra  (Hâckel)  a,  en  plus,  une  couronne  de  dénis  n  chaque  orifice  (0,08  ;i  0,3); 


ACANTHAIRES  205 

voyons  par  quelles  modifications  celui  de  cet  ordre  va  en  dériver.  Deux 
points  principaux  sont  à  signaler  :  la  constitution  de  la  capsule  centrale 
et  surtout  l'existence  d'un  squelette  absolument  caractéristique  à  la  fois 
par  sa  constitution  chimique  et  par  sa  disposition  géométrique.  Parlons 
d'abord  de  ce  dernier. 

Squelette.  —  Le  squelette  est  formé  de  vingt  tigelles  radiaires  (sq.) 
qui  partent  exactement  du  centre  de  la  capsule  et  vont  surgir  à  la  surface 
en  des  points  déterminés.  Le  seul  fait  que  ces  baguettes  sont  radiaires  et 


Fi".  312. 


Fio-.  313. 


..h 


Acanthaires  (Type  morphologique)  (Sch.). 

Constitution  géométrique  du  squelette  ra- 
diaire  vu  de  profil.  Les  rayons  en  avant 
du  plan  de  la  figure  ont  été  seuls  re- 
présentés. 

B,  rayons  tropicaux;   K, rayons  équatoriaux -. 
V,  rayons  polaires. 


Acanthaires   (Type  morphologique)  (Sch.). 
Constitution    géométrique  du  squelette    radiaire 
vu  par  un  des  pôles. 
Pour   1  explication    des    lettres  voir  la  figure 
précédente. 


se  réunissent  au  centre  où  elles  ont  leur  point  de  départ  primitif  est 
déjà  hautement  caractéristique,  car  jusqu'ici  (et  il  en  sera  de  même  dans 
les  autres  ordres)  le  squelette  était  essentiellement  tangentiel  ou  formé 
de  coques  concentriques  ;  les  éléments  radiaires  y  étaient  accessoires. 
De  plus,  quand  ces  coques  arrivaient  jusqu'au  centre,  ce  qui  était  rare 
c'était  secondairement,  leur  point  de  départ  étant  toujours  à  la  surface, 
de  la  gelée  primitive,  c'est-à-dire  en  dehors  de  la  capsule.  Ici,  au 
contraire,  les  vingt  baguettes  radiaires  ont  leur  origine  première  au 
centre  et  se  développent  par  un  accroissement  centrifuge  ('). 

Clathrosphœra  (Hâckel)  a  ses  coquilles  doubles,  formées  de  deux  coques  concentriques  et 

lisses  toutes  les  deux  (0,12  à  0,18); 
Xanthiosphœra  (Hâckel)  de  même,  mais  avec  la  coque  externe  épineuse  en  dehors  (0,11  à0,19). 
Ces   genres   forment  la   famille   des  Collospiijsrin^  [Collosphxrida  (J.  Millier)] 
du  sous-ordre  des  Sphseroida  (Hâckel),  de  l'ordre  des  Sphserellaria  (Hâckel). 

(])  Elles  arrivent  au  centre  même  et  pour  cela  leurs  extrémités  centrales  sont  taillées 


206  LES  RHIZOPODES 

Elles  sont  formées,  non  de  silice,  mais  d'une  matière  organique  albu- 
mineuse  qui  semble  être  voisine  de  la  vitelline,  soluble  dans  les  solu- 
tions salines  un  peu  concentrées  (carbonate  de  soude  à  1  °/0  ou  sel  marin 
à  10  à  20  °/o),  et  que  l'on  a  appelée  acanthine. 

Leur  disposition  géométrique  est  très  régulière  et  suit  une  règle  que 
Ton  a  baptisée  du  nom  de  loi  de  J.  Millier.  Pour  la  comprendre,  com- 
parons l'animal  au  globe  terrestre  (fig.  312,  313).  Traçons  sur  la  sphère 
léquateur  (EE),  et  sur  chaque  hémisphère  deux  parallèles  ayant  à  peu 
près  la  situation  des  tropiques  (BB),  et  des  cercles  polaires  (PP)-  Cela 
formera  cinq  cercles.  Les  vingt  spicules  forment  cinq  groupes  de  quatre, 
dont  chacun  part  du  centre  et  va  sortir,  suivant  un  rayon,  au  niveau 
d'un  de  ces  cinq  cercles.  Telle  est  leur  disposition  suivant  les  paral- 
lèles. Voici  maintenant  leur  disposition  suivant  les  méridiens.  Supposons 
deux  plans  méridiens  perpendiculaires.  Ils  couperont  les  cercles  aux 
degrés  0  et  180, 90  et 270.  Et  bien,  les  spicules  del'équateur  et  des  cercles 
polaires  surgissent  sur  ces  parallèles  aux  quatre  points  (EP),  où  ces  méri- 
diens les  coupent.  Quant  à  ceux  des  cercles  tropicaux  (B),  ils  sont  exactement 
dans  les  plans  bissecteurs  des  précédents,  et  par  conséquent  surgissent 
sur  ces  cercles  aux  points  marqués  par  les  degrés  45,  135,  225  et  315. 

Capsule  et  son  contenu  (fig.  311). —  La  capsule  centrale  (caps,  ctrl.)  est 
sphérique  et  située  au  centre  du  corps.  Elle  a  une  paroi  très  mince  qui, 
forcément,  est  percée  par  les  vingt  spicules  du  squelette.  Cette  paroi  est 
criblée  de  très  fins  pores,  mais  ceux-ci  ne  sont  pas,  comme  chez  les 
Péripylaires,  uniformément  répartis  sur  toute  sa  surface.  Ils  forment 
des  groupes  réguliers  symétriques,  réservant  entre  eux  des  lignes 
polygonales  ou  des  espaces  réguliers. 

Les  noyaux  (IV.)  sont  multiples  et  représentés  par  plusieurs  petites 
masses  qui  se  logent  entre  les  spicules  (").  Le  protoplasma  intracapsulaire 
présente  une  striation  radiaire  parfois  assez  nette. 


en  pyramides  dont  les  faces  s"appliquent  les  unes  contre  les  autres,  et  dont  les  som- 
mets se  confondent  en  un  point  qui  est  le  centre  de  la  capsule. 

(*)  Il  est  bien  probable  qu'il  y  a  un  stade  jeune  où  le  FiS-  314- 

noyau  est  unique,  mais  on  ne  sait  rien  de  positif  à  cet 

égard.  Tous  les  auteurs  décrivaient  comme  noyau  unique  ^-r>  C"~^   ••'' 

(fig.314),  un  gros  corps  subcentral  montrant  certaines  par- 
ticularités   bizarres.    Du   côté   opposé   au   centre   de  la 
capsule  où  les  spicules  se  joignent  en  debors  de  lui,  la 
membrane  de    ce   prétendu  noyau  forme   une   invagi- 
nation conique  [invg.)  plissée,  radiairement  vers  le  som-         Pré^d^  noyau  (coupe) 
met,  circulairement   plus    bas,    qui    coiffe    le   prétendu       (Parasite  acinétien)  (Sch.). 
nucléole  [ncl.),  comme  d'un    bonnet  de    coton.  Celui-ci    invg., invagination; mi». N.,inem- 
différencie  la  partie  ainsi  coiffée  en  une  substance  plus      brane  nucléaire;»,  ci.,  bourgeon 
claire.  Plus  tard  cela  disparaîtrait  et  la   multiplication 

du  prétendu  noyau  se  produirait,  commençant  par  celle  du  prétendu  nucléole  et  se 
continuant  par  des  lobes  profonds  qui  découpent  le  soi-disant  noyau. 

Or  Kôppen  [94]  a  démontré  que  ce  n'est  autre  chose  qu'un  parasite  Acinétien  du 
genre   Amœbophrjra  (Kôppen)  [A.  Acanthometrse  (Kôppen)].  Cet  Acinétien  se  reproduit 


ACANTHAIRES  207 

Organes  extracapsulaires.  —  Le  protoplasma  extracapsulaire  (cy top.),  la 
gelée  (gel.),  ne  présentent  rien  de  bien  particulier.  Cette  dernière  cepen- 
dant se  prolonge  un  peu  le  long-  des  spicules  en  forme  de  manchons  et 
ceux-ci  ne  sont  libres  que  tout  à  fait  à  leur  extrémité.  Ils  sont  donc 
plongés  dans  une  sorte  de  gaine  que  leur  forment  les  prolongements 
de  la  gelée.  Or,  dans  cette  gaine,  se  trouvent  parfois,  s'insérant  à  la 
paroi  gélatineuse,  une  vingtaine  de  petits  filaments  protoplasmiques 
qui  entourent  le  spicule,  remontent  le  long-  de  lui  et  viennent  s'atta- 
cher à  lui  non  loin  de  son  extrémité.  Ces  filaments  sont  contractiles; 
ils  ont  reçu  le  nom  de  ' myophrisca  et  ont  pour  action  de  tirer  sur  la 
gaine  gélatineuse  du  spicule,  de  la  faire  avancer  plus  loin  sur  lui  et 
et  ainsi  de  dilater  le  corps  pour  diminuer  son  poids  spécifique  et  le 
faire  flotter.  Quand  on  les  excite,  ils  se  contractent  et  produisent 
leur  action  sur  la  gaine.  Mais  si  l'excitation  est  trop  forte,  ils  lâchent 
prise  sur  les  spicules  et  forment  un  bouquet  de  filaments  épars  que 
Ton  avait  appelés  cils  gélatineux  ('). 

Les  pseudopodes  (psdp.)  sont  de  deux  sortes,  les  uns  ordinaires,  les 
autres  immobiles  et  munis  d'un  filament  axile  comme  chez  les  Hélio- 
zoaires.  On  nomme  ces  filaments  axopodes.  Enfin  les  Xanthelles  offrent  ceci 
de  curieux,  qu'elles  sont  pour  la  plupart  intracapsulaires.  Elles  sont 
situées,  au  nombre  d'une  vingtaine  environ,  tout  contre  la  face  interne 
de  la  capsule.  On  en  trouve  aussi  quelques-unes  éparses  dans  le  réseau 
extracapsulaire.  Elles  sont  constituées  comme  d'ordinaire,  sauf  peut-être 
une  plus  grande  délicatesse  de  leur  membrane. 

La  physiologie  n'offre  rien  de  spécial. 

Nous  diviserons  les  Acanthaires  (*)  en  quatre  sous-ordres  carac- 
térisés d'une  manière  bien  nette  : 

1°  Acanthonid .■/•;,  à  vingt  spicules  disposés  suivant  la  loi  de  Mùller 
et  subégaux,  sans  coque  grillagée  complète; 

2°  Sphmrophracthidm,  possédant  les  vingt  spicules  réguliers  sub- 
égaux et  en  outre,  une  coque  grillagée  sphérique; 

3°  Prunophractidm,  possédant  les  vingt  spicules  réguliers  mais 
inégaux  et,  en  outre,  une  coque  grillagée  elliptique  ou  discoïde; 

4°  Actinelidm,  à  spicules  radiaires  en  nombre  non  défini  et  à  dis- 
position irrégulière,  privés  aussi  de  coque  grillagée. 


comme  Tokophrya  par  un  bourgeon  interne  situé  dans  une  cavité  formée  par  une 
invagination  de  la  surface  et  communiquant  avec  elle  par  un  col  étroit.  C'est  ce 
bourgeon  qui  a  été  pris  pour  le  nucléole  et  le  parasite  tout  entier  représente  le 
prétendu  noyau. 

I1)  Gela  n'existe  que  cbez  les  Acanthonidse. 

(2)  Hackkl  les  réunit  en  deux  groupes  d'importance  supérieure,  distincts  par  l'ab- 
sence ou  la  présence  d'une  coque  grillagée  complète.  Acanthometra  (J.  Mùller)  com- 
prenant les  deux  premiers  des  quatre  groupes  ci-dessous,  et  les  Acanthophracta 
(R.  Hertwig)  comprenant  les  deux  derniers. 


208 


LES    RH1ZOPODES 


1er  Sous-Ordre 

ACANTHONIDES.  —  ACANTHOMI*  F 

[A  (  anthonida  (  H  âckel )] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  315) 

Caractérisé  par  ses  vingt  spicules  subégaux  et  par  l'absence  de  coque 
grillagée,  il  se  confond  avec  le  genre 
type  Acanthometron. 


Fi".  315. 


GENRES 

Acanthometron  (J.Mûller)  (fig.  315)  a  les 
caractères  du  type  morphologique  de 
Tordre  des  Acanthaires  et,  en  outre, 
pour  caractère  générique,  la  forme  de 
ses  spicules,  cylindriques  sur  la  coupe 
transversale  et  entièrement  dépourvus 
d'apophyse  (0,08  à  0,8  (*).  Abondant  dans 
toutes  les  mers  chaudes)  (l). 


i1)  Genres  voisins  : 


Zygacantha  (J.  Mùller)  est  un  Acanlhomètre  à  spi-       Acanthonides    (Type  morphologique) 

cules  elliptiques  ou  losangiques  sur  la  section  {Acanthometron)  (Sch.). 

transversale  (0,1  à  0,5); 
Acanthonia  (Ilàckel)  a  ses  spicules  à  section  rectangulaire  (0,1  à  0,6)  ; 
Lithophyllium  (J.  Mùller),  au  contraire,  a  chacun  de  ses  spicules  muni  de  deux  apophyses 

opposées  simples  (0,02  à  0,25)  ; 
Phractacantha  (Hâckel)  est  semblable,  mais  les  apophyses  de  ses  spicules  sont  ramifiées 

(0,1  à  0,15) ; 
Doracantha  (Hâckel)  de  même,  mais  ses  apophyses  sont  grillagées  (0,2); 
Astrolonche  (Hâckel)  ressemble  à   Lithophylium  mais  la  paire  d'apophyses  opposées  se 

répète  deux   à  quatre  fois  sur   chaque  spicule  de  manière  à   former  deux  rangées 

longitudinales  opposées  (0,2  à  0,4)  ; 
Xiphacantha  (Htickel)  a,   sur  chaque  spicule,  quatre  épines  en  croix,  simples  c'est-à-dire 

non  ramifiées  (0,1  à  0,5); 
Stauracantha  (Htickel)  est  de  même,  mais  ses  épines  sont  ramifiées  (0,12  à  0,5); 
Phatnacantha  (Hâckel)  de  même  encore,  mais  ses  épines  sont  grillagées  (0,12  n  0,18); 
Pristacantha  (Hâckel)  a,  comme  Astrolonche,  plusieurs  épines  disposées  tout  le  long  du 

spicule,    mais    ces   épines   forment   quatre  rangées    longitudinales   au    lieu  de   deux 

(0,3  à  0,6). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  [Asti;oloxchixse  (Astrolonchida)  (Htickel)]. 


(*)  Ici  ces  mesures  sont  la  longueur  des  spicules. 


Fig.  317. 


ACANTHAIRES    :     SPHÉROPHRACTIDES  209 

Acanthostaurus  (Hackel)  (fig.  316)  diffère  <Y Acanthometron  par  le  fait  que 

ses    quatre     épines 

équatoriales      sont 

plus  grandes  et  de 

forme  autre  que  les 

seize     autres.     Les 

quatre     spicules 

équatoriaux       sont 

d'ailleurs  égaux 

entre     eux    et    les 

autres   à   peu   près 

égaux  aussi  ou  sem- 
blables   entre    eux. 

(0,2  a  1)  (■). 
Amphilonche  (Hackel) 

se  distingue   par  le 

fait  qu'il  a  deux  de  ses  spicules  (fig.  317),  l'antérieur  et  le  postérieur, 

notablement  plus  longs  que  les  dix-huit  autres   (0,1  à  0,8)  ("). 


Acantliostaurus  (Sch.). 
E,  E,  E,...  spicules  équatoriaux  ;  V.  P.. 
V,  V...    spicules   polaires  :  B,   B,... 
B',  B..  spicules  tropicaux. 


Amphilonche   (im.  Hackel). 


2e  Sous-Ordre 
SPHÉROPHRACTIDES.  —  SPH^ROPHRACTIDJE 

\Sl'lL EROPHRA (TA    ( H âckel)] 
TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.    318    et    319) 

Nous  avons  vu  que  souvent,  dans  les  Acanthonides,  les  spicules,  d'ail- 
leurs égaux  et  disposés  suivant  la  loi  de  Millier,  portent  des  épines 
parfois  ramifiées,  orientées  tangentiellement (t).  Ces  épines,  étant  toutes 


(x)  Les  genres  ci-dessous  ont  aussi  les  qualre  épines  équatoriales  différentes  des 
autres  et  plus  grandes  mais,  en  outre,  les  spicules  de  même  catégorie  peuvent 
présenter  entre  eux  des  différences. 

Belonostaurus  (Hackel)  a  les  huit  spicules  tropicaux  différents  des  huit  polaires  (0,0(i  à  0,5); 

Lonchostaurus  (Hackel)  a  les  deux  spicules  équatoriaux,  antérieur  et  postérieur,  semblables 
entre  eux,  mais  différents  des  deux  latéraux  (0,24  à  0,4)  ; 

Zygostaurus  (Hackel)  a,  en  outre,  l'équatorial  antérieur  diffèrent  du  postérieur  (0,4  à  0,8^; 

Quadrilonche  (Hackel)  est  comme  Acanthostaurus,  mais  ses   spicules  sont  munis  d'apo- 
physes simples  (0,12  à  0,3); 

Xyphoptera  (Hackel)  est  de  môme,  mais  ses  apophyses  sont  ramifiées  ou  pinnées(0,  l  à  0,26). 

Lithoptera  (J.  Mùller)  de  même  encore,  mais  ses  apophyses  sont  grillagées  (0,24  à  0,48). 
Ces  genres  forment  la  famille  des  QuadrilonchiNjE  [Quadrilonchida  (Hackel)]. 
(~)  Genres  voisins  : 

Amphibelone  (Hackel)  est  de  même  et,  en  outre,  le  spicule  équatorial  postérieur  est  plus 
long  que  l'antérieur  (0,1  à  0,4); 

Acantholonche  (Hackel)  est  comme  Amphilonche  mais,  tandis  que  chez   celui-ci  les  huit 
spicules  polaires  sont  semblables  aux  huit  tropicaux,  ici  ils  sont  différents  (0,2  à  0,5). 
Ces  genres  forment  la  famille  des  Ampiitlonciiix^:  [Amphilonchida  (Hackel)]. 


210 


LES    RHIZ0P0DES 


Fia.  319. 


à  même  distance  du  centre,  sont  disposées  suivant  la  surface  d'une 
sphère  idéate  ayant  pour  centre  le  centre  du  corps.  Supposons  que  ces 
épines  deviennent  plus  grandes,  plus  ramifiées,  de  manière  à  se  joindre 
et  à   se  souder 

1'        •     >       -,  >  Fig.  318. 

par  1  extrémité 
de  leurs  ramifi- 
cations ;  elles 
arriveront  à 
former  une  co- 
que grillagée  , 
continue,  sphé- 
rique,  dont  les 
spicules  seront 
les  rayons.  Cette 
coque  grillagée 
est  le  caractère 
essentiel  des 
genres  de  ce 
sous-ordre.  Elle 
est,  comme  le 
reste  du  squelette  chez  tous  les  Acanthaires,  formée  d'acanthine. 

On  comprend  qu'il  puisse  se  former  ainsi  plus  d'une  sphère  gril- 
lagée, puisqu'il  y  a  des  Acanthonides  ayant  des  épines  à  diverses  hau- 
teurs sur  les  spicules. 

GENRES 

Phractaspis  (Hâckel)  (fig.  320)  a   sa  coque  grillagée  rattachée  à  chaque 
spicule  radiaire    seulement   par    deux  libelles,   en 

i  -J'  «  Fig.  320. 

sorte  qu  on  peut  considérer  cette  coque  comme 
dérivée  de  spicules  à  deux  apophyses  opposées  (0,1 
à  0,12k1). 


SPUJEllOPIIRACTIDJE 

(Type  morphologique)  (Scb.' 

Un  spicule  isolé. 

r.,  tige  radiale  ; 
t.,  brandies  tangentielles. 


SPII.EROl'HRACTID.li 
(Type  morphologique)  (Sch.). 

.,  spicules  radiaires  ;  t.,  branches  tangen- 
tielles formant  par  leur  accroissement  une 
sphère  complète. 


(')  Il  en  est  de  même  des  genres  ci-dessous  : 

Pleuraspis  (Hâckel)  est  semblable  mais  a,  en  outre,  des  épines 
accessoires  (0,1  à  0,15) ; 

Dorataspis  (Hâckel)  a,  comme  les  suivanls,  les  apophyses  consti- 
tutives de  la  coquille  élargies  en  lames  percées  chacune  de 
deux  trous  vrais,  sans  compter  les  perforations  suturâtes  for- 
mées par  deux  encoches  rapprochées  de  deux  lames  contiguës    Phractaspis  (im.  Hâckel). 
(0,11  à  0,16). 

Diporaspis  (Hâckel)  est  un  Dorataspis  avec  des  épines  accessoires  (0,12  à  0,16); 

Orophaspis  (Hâckel)  est  un  Dorotaspis  muni,  en  dehors  de  la  coque  grillagée,  d'une  paire 
d'épines  opposées  sur  la  partie  extérieure  des  spicules  (0,04  à  0,08); 

Ceriaspis  (Hâckel)  est  un  Dorataspish  coque  grillagée  ornée  d'un  réseau  de  crêtes  (0,1  à  0,2); 

Hystrichaspis  (Hâckel)  est  un  Ceriaspis  avec  des  épines  accessoires  ^0,12  à  0,25); 

Coscinaspis  (Hâckel)  est  un  Dorataspis  avec  quatre  a  douze  vrais  trous  dans  chaque  lame 
delà  coque  (0,12  à  1,15); 

Aconthaspis  (Hâckel)  est  de  même,  mais  il  a,  en  plus,  des  épines  accessoires  (0,13  à  0,2). 


ACANTHAIRES  :    SPHEROPHRACTIDES 


211 


Fig.  321. 


Fie.  322. 


Stauraspis  (Hàckel)  a  sa  coque  grillagée  rattachée  à  chaque  spicule  radiaire 
par  quatre  tigelles,  en  sorte  que  l'on  peut  le  considérer  comme  dérivant 
des  formes  d'Acanthonides  chez  lesquelles  les  spicules  portent  quatre 
épines  en  croix  à  la  même 
hauteur  (0,1  à  0,15)  (*). 

Phractopelta  (Hâckel)  répète 
deux  fois  (fig.  321)  la 
variation  qui  constitue  le 
type  des  Sphœrophractidœ, 
c'est-à-dire  qu'il  forme, 
parle  même  procédé, deux 
coques  grillagées  con- 
centriques :  ses  spicules 
sont  d'ailleurs  tous  lisses 
et    égaux    (0,07  à  0,1)  (•). 

Sphserocapsa  (Hâckel)  a,  au 

contraire   des  précédents    (fig.    322),  la   coque  grillagée  indépendante 
des  spicules  et  formée  d'une  multitude  de  petites  pièces  indépendantes 


Phractopelta  (im.   Haokel).        Sphserocapsa   (im.    Hiickel). 


(!)  Il  en  est  de  même  des  genres  ci-dessous  : 
Echinaspis  (Hâckel)  est  un  Stauraspis  à  épines  accessoires  (0,11  à  0,15); 
Sonaspis  (Hâckel)  diffère  de  Staurapsis  par  le  fait    que  les  épines  ramifiées  des  quatre 

spicules  équatoriaux,  sans  être  aplaties  en  lames  comme  chez  Dorataspis,  forment 

quatre  vrais  trous,  tandis  que  celles  des  autres  spicules  ne  forment  que  des  trous 

suluraux  ;  il  a,  en  outre,  des  épines  accessoires  (0,11  à  0,16)  ; 
Dodecaspis  (Hâckel)  a  aussi  des  épines  accessoires  et  de  vrais  trous  aux  épines  ramifiées 

de  ses  spicules  équatoriaux  et  polaires  (0,12  à  0,15); 
Tessaraspis  (Hâckel)  en  a  aux  épines  de  tous  ses  spicules  et  n'a  point  d'épines  accessoires 

(0,08  à  0,18)  ; 
Lychnaspis  (Hâckel)  est  un  Tessaraspis  h  épines  accessoires  (0,0b  à  0,5); 
Icosaspis  (Hâckel)  est  un  Tessaraspis  qui  a  au  moins  huit  trous  vrais  au  système  d'épines 

de  chaque  spicule  (0,14  a  0,4)  ; 
Hyalaspis  (Hâckel)  est  un  Icosaspis  à  épines  accessoires  (0,18  à  0,3). 

Réunis  aux  genres  Phractaspis,   Stauraspis  et  à  ceux  qui  dépendent  d'eux,  ces 

genres  forment  la  famille  des  Dorataspwm  [Dorastapida  (Hâckel)]. 

(Dans  un  autre  mode  de  classification,  le  caractère  des  vrais  trous  est  pris  comme 

premier  critérium  dans  cette  famille,  et  permet  de  la  diviser  en  deux  tribus  :  celles 

des  Cladophracta  (Hâckel),  où  l'on  réunit  les  formes  qui  n'ont  de  vrais  trous  à  aucune 

ou  à  une  partie  seulement  des  apophyses  de  leurs  spicules  et  celle  des  Peltophracta 

(Hâckel)  comprenant  les  formes  qui  en  ont  à  tous  leurs  spicules). 
(2)  Genres  voisins  : 
Pantopelta  (Hâckel)  a,  en  plus,  des  apophyses  sur  la  partie  de  ses  spicules  extérieure  aux 

coques  (0,08)  ; 
Octopelta  (Hâckel)  n'en  a  qu'aux  huit  spicules  tropicaux  (0,08  à  0,12); 
Dorypelta  (Hiickel)  en  a  à  quatre  de  ses  spicules  polaires  et  aux  huit  spicules  tropicaux 

(0,08  à  0,11); 
Stauropelta  (Hâckel)  en  a  aux  huit  spicules  tropicaux  et  aux  huit  polaires  (0,1  à  0,12). 

Tous     ces     genres    forment    la    famille    des     Phractopeltiiv^    [Phractopeltida 

(Hâckel)]. 


212 


LES   RH1Z0P0DES 


percées  chacune  d'un  trou.  La  coque  se  tient  néanmoins,  car  ses  pièces 
sont  souciées  bord  à  bord  par  un  ciment  organique.  Les  spicules  sont 
juste  assez  grands  pour  atteindre  la  coque  à  laquelle  ils  se  soudent. 
Mais,  au  point  de  soudure,  la  coque  est  percée  d'un  trou  rond  beaucoup 
plus  grand  que  les  pores  et  le  spicule  est  soudé  aux  bords  de  ce  trou 
seulement  par  l'extrémité  des  crêtes  saillantes  dont  il  est  orné,  en  sorte 
qu'il  reste,  autour  de  chacun  de  ces  points  d'insertion,  un  assez  large 
orifice  découpé  suivant  la  forme  du  spicule  (0,22  à  0,5)  ('). 


Fig.  323. 


3e  Sous-Ordre 
PRUNOPHRACTIDES.  —  PRUNOPHRACTID^ 

[Prunophracta  (Hâckel)] 

TYPE  MORPHOLOGIQUE 

CFIG.  323) 

Il  peut  se  définir  aisément  en  partant  de  celui  des  Spii/Eropiiracti d.e 
(V.  p.  209)  et  en  ajoutant  aux  caractères  de  celui-ci  que 
la  capsule  centrale  et  la  coque  grillagée  ne  sont  plus 
sphériques,  mais  elliptiques  ou  lenticulaires  ou  dis- 
coïdes. La  forme  générale  est,  en  outre,  altérée  par 
le  fait  que  les  spicules  contenus  dans  le  plan  méridien 
sagittal  (il  y  en  a  deux  équatoriaux  et  quatre  polaires) 
sont  tous,  ou  en  partie  seulement,  plus  grands  que  les 
autres. 

GENRES 

Thoracaspis  (Hâckel)  a  la  coque  ellipsoïdale  et  les  deux 
spicules  équatoriaux  sagittaux  seuls  plus  grands  que 
les  autres;  en  outre,  il  n'a  d'autres  vrais  trous  aux 
plaques  constitutives  de  sa  coque  que  ceux  qui  sont 
destinés  au  passage  des  spicules  et  sont  divisées  en       prunophractidje 

deUX  par    CeUX-ci    (0,14  à  0,2)  (*).  (Type  morphologique) 

(Sch.). 

(!)  Genres  voisins: 
Astrocapsa  (Hâckel)  a  ses  spicules  plus  longs  et  dépassant  la  coque  qu'ils  traversent  par 

les  orifices  en  question  '0,25  à  0,36)  ; 
Porocapsa  (Hâckel)  a,  au  contraire,  ses  spicules  plus  courts  et  n'atteignant  pas  la  coque 
qui  n'en  est  pas  moins  percée  d'orifices  sur  le  prolongement  des  spicules  (0,28  à  0,55); 
Cannocapsa  (Hâckel)  est  de  même  et  a  ses  orifices  prolongés  extérieurement  en  tubes 

(0,15  à  0,24); 
Cenocapsa    (Hâckel)    est    comme   Porocapsa,    mais    les    spicules   radiaires    ont    disparu 
(0,2  à  0,3  . 

Ces  genres  forment  la  famille  des  SriisEROCAPsryjE  [Sphxrocapsida  (Hâckel)]. 
(2)  Genres  voisins: 
Belonaspis  (Hâckel)  a  la  même  structure  et,  en  plus,  des  épines  accessoires  (0,1  à  0,22)  ; 
Dictyaspis  (Hâckel)  n'a  pas  d'épines   accessoires,   mais  a  sa  coque  ornée  d'un  réseau  de 
crêtes  saillantes  (0,12  à  0,18); 


AC  VMHAIHES  :    ACT1NELIDES 


213 


Fig.  324. 


Hexalaspis 
(im.   Hackcl). 


Fig.  325. 


Hexalaspis  (Hàckel)  (fîg.  324)   a  tous  ses  spicules    du    méridien  sagittal 

(deux  équatoriaux  et  quatre  polaires) 

plus  grands  que  les  autres.  Tous  d'ail- 
leurs   dépassent    la    coquille    (0,11  à 

0,21)  («). 
Diploconus  (Hàckel)  (fîg.  325)  n'a,  comme 

Thoracaspis ,  que  les  deux  spicules  équa- 
toriaux sagittaux  plus  grands  que  les 

autres  ;  mais  ils  sont  énormément  plus 

grands  et  entourés  chacun  d'une  gaine 

de    même    substance    formant    ainsi 

deux  cônes  tronqués  opposés  par  le 

sommet.  Ce  sommet  tronqué  contient 

la  coquille  grillagée  ordinaire  avec  les 

dix-huit  autres  spicules  très  petits  et 

la  capsule  centrale   ellipsoïde   ou    en 

forme   de  double  cône  comme  la  coquille  elle-même  (0,13  à  0,3)  (*)  (*) 


Diploconus 
ii ii.   Haekel). 


4e  Sous-Ordre 

ACTINÉLIDES.  —  ACTIXKLIb.K 

[A  ctjnelida  (H âckel)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  326) 


Il  su  caractérise   par  ses  spicules  égaux  entre  eux  mais  eu  nombre 


Coleaspis  (Hâckel)  réunit  les  épines  accessoires  et  les  crêtes  des  deux  genres  précédents 

(0,10  à  0,20); 
Phatnaspis  (Haekel)  n'a  ni  épines,  ni  crêtes  mais,  en  outre  des  trous  pour  le  passage  de 

ses  spicules,  a  sur  chaque  lame  d'autres  vrais  trous  dont  le  nombre  dépasse  toujours 

deux  et  atteint  souvent  une  centaine  (0,08  à  0,32). 

(a)  Genres  voisins: 
Hexaconus  (Hâckel)  est  de  même,  mais  a  ses  spicules  (tous  ou  seulement  ceux  du  plau 

sagittal)  entourés  d'une  gaîne  proéminente  (0,12  à  0,2);  chez 
Hexonaspis  (Hàckel)  les   spicules  du  plan  sagittal  dépassent  seuls  le  niveau  de  la  coque; 

comme  chez    Hexalaspis  ils  sont  sans  gaîne  proéminente  (0,11  à  0,2); 
Hexacolpus    (Hàckel),    au  contraire,   a   ces   mêmes   spicules   seuls  saillants  hors  de  la 
coquille,  mais  accompagnés  d'une  gaîne  comme  celle  d' Hexaconus  (0,1  à  0,2). 

Ces  genres,  y  compris   Thoracalpis  et  ceux  qui  se   rattachent  à  lui,  forment  la 
famille  des  Hexalaspix^e  [Hexalaspida  (Hàckel)]. 
(2)  Genres  voisins  : 
Diplocolpus   (Hàckel)  est  un  Diploconus  réduit  à  ses  deux  grands  spicules,  les  autres 

(*)  Si  nous  conservions  l'orientation  que  nous  avons  ordinairement  appliquée  aux  animaux, 
nous  ne  pourrions  figurer  qu'une  de  ces  épines  et  l'autre  se  projetterait  sous  la  forme  d'un  gros 
point.  Pour  éviter  cette  difficulté,  nous  avons  placé  l'axe  an téro -postérieur  verticalement  de  même 
que  dans  certaines  des  figures  précédentes  pour  le  même  motif. 


214 


LES    RHIZOPODES 


Fig.  326. 


indéfini  très  grand,  et  irrégulièrement  disposés.  Ainsi  un  des  caractères 
essentiels  du  type  général  est  ici  perdu.  Il  serait 
impossible  cependant  de  séparer  des  Acantho- 
mètres  ces  formes  qui  s'en  rapprochent  par 
quelques  transitions  assez  bien  graduées  et  s'y 
rapportent  par  l'ensemble  de  leurs  autres  carac- 
tères. 


ACTINELIDM 

Type  morphologique) 
[Actinelius)  (Sch.). 


Fig.  327. 


GENRES 

Actinelius  (llàckel)   est  la  représentation  exacte 
du  type  morphologique  (0,2  à  0,4)('). 

Litholophus  (Hàckel)    (fig.    327)   n'a    que    dix   à   . 
vingt  spicules.  Il  possède  des myophrisca  com- 
me les  Acanthomètres.  Le  corps  et  la  capsule 
centrale    sont    coniques,    les    spicules    étant    tous    dirigés    du 
côté  (0,2  à  0,5)  (■). 

Chiastolus  (Hâckel)  a  aussi  trente-deux  spicules,  mais 
ceux  qui  sont  opposés  sur  un  même  diamètre  se 
soudent  au  centre  au  lieu  de  s'y  joindre  seule- 
ment comme  chez  les  Acanthomètres  et  tous  les 
autres. 

Il  résulte  de  là  qu'il  n'y  a  plus  que  seize  spi- 
cules diamétraux  au  lieu  de  trente-deux  radiaires. 
Ces  spicules  se  croisent  près  du  centre  en  passant 
à  côté  les  uns  des  autres  (0,5)  (3). 


même 


étant     tout    à   fait   ou   partiellement   atrophiés    (0,1  à   0,2). 

Ces  deux  genres  forment  la  famille  des  Diplocoxix.e  \_dï- 
ploconida  (Hâckel)]. 

f1)  Genres  voisins  : 
Astrolophus  (Hàckel),  par  l'inégalité  de  ses  spi- 
cules, se  sépare  davantage  encore  du  type  nor- 
mal (0,3  à  0,5);  mais 
Actinastrum  (Hàckel)  s'en  rapproche  par  ses  spicules 
en  nombre  fixe,  au  nombre  de  trente-deux, 
régulièrement  disposés  en  cinq  zones  parallèles 
(0,2  à  0,3). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Astxozopwnje 
[Aslrolophida  (Hàckel)]. 

(2)  Ce   genre  forme  à  lui  seul  la  famille   des 
Litholophinm  \_Litliolophida  (Hâckel)]. 

(3)  Genre  voisin  : 
Acanthochiasma    (Krohn)    (fig.    328)    est    semblable, 

mais  n'a  que  dix  spicules   diamétraux,    dérivant 
de  vingt  radiaires  (0,2  à  V. 
Il 


Litholophus 

iiu.    Hiiekel). 


Fig.  328. 


Acanthocliiasma  (Sch. 


orme,   avec    Chiastolus,  la    famille   des  Cjuastolix.e  [Ghiastolida    llàckel)], 


MONOPYLAIRES 


215 


caps,  ctrl 


3e  Ordre 
MONOPYLAIRES.  —  MONOPYL1DA 

[Monopylea(R.  llertwig)  :  —  Monopylaria  (Hâckel); — Nassellaria  (Ehren- 
berg,  emend.  Hâckel);  —  Cyrtida  -j-  Acanthodesmida  (Hâckel,  1892)]. 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.    329) 

Le  lype  des  Monopylaires  diffère  essentiellement  de  celui  des  autres 
ordres   par  la  constitution  de  sa  capsule  centrale  et  par  un  squelette 

dont  la  forme  fondamentale 
est  très  caractéristique. 

Capsule  centrale.  —  La  cap- 
sule centrale  (caps,  ctrl.)  a 
la  forme  d'un  ovoïde  à  grand 
axe  vertical  dont  la  base 
serait  tronquée.  Sur  toute  la 
partie  convexe,  elle  est  entiè- 
rement dépourvue  de  pores. 
La  hase  plane,  au  contraire, 
constitue  un  large  orifice, 
porte  d'accès  unique  de  la 
capsule,  d'où  le  nom  donné 
au  groupe  ([/.évoç,  seul  ;  tcjXyj, 
porte).  Mais  ce  large  orifice 
n'est  pas  libre;  il  est  fermé 
par  un  opercule  (op.)  percé 


podoc 


ant.lai.d <^ 


M0N0PYLWA   (Type  morphologique)  (Seh.). 

an»  lat.  d.,  branche  antéro-latérale  droite;  ant.  lat.  g. 
branche  antéro-latérale  gauche  ;  post.,  branche  posté 
rîeure  ;  caps,  ctrl.,  capsule  centrale  ;  g.,  grand  cercle 
op.,  opercule  ;   podoc,  podocone. 


ant.lat.g.  lui-même  d'un  assez  grand 
nombre  (une  soixantaine 
peut-être)  de  pores  très  fins, 
en  sorte  que  le  large  oriiîce 
est  remplacé  par  un  groupe 
de  petits.  Cet  opercule  poreux 
est  notablement  plus  épais  que  le  reste  de  la  membrane  et,  en  outre,  il 
se  prolonge  à  l'intérieur  de  la  capsule  par  un  cône  obtus  au  sommet  et 
très  élevé  que  l'on  appelle  le  podocone  (podoc).  Les  fins  canaux  qui 
traversent  l'opercule  se  continuent  aussi  à  travers  le  podocone  et  mettent 
ainsi  en  communication  les  protoplasmas  intra  et  extracapsulaires  ('). 
Le  noyau  refoulé  par  la  saillie  du  podocone  est  excentrique. 
Organes  extracapsulaires.  —  Le  protoplasma  extracapsulaire  et  les  pseu- 
dopodes sont  beaucoup  plus  abondants  en  face  de  la  région  poreuse  de  la 


(*)  La  constitution  exacte  de  ce  singulier  organe  est  difficile  à  préciser  et  donne  lieu 


216  LES    RHIZOPODES 

capsule,  à  peu  près  comme  chez  les  Foraminifères  imperforés  en  face 
de  la  bouche  de  la  coquille. 

La  gelée,  les  Zooxanthelles  (ici  extracapsulaires  comme  partout  saut 
chez  les  Acantharia),  n'offrent  rien  de  particulier. 

Squelette.  —  Le  squelette  est  formé  de  silice  et  les  tigelles  qui  le  consti- 
tuent sont  pleines.  Il  présente  trois  parties  bien  distinctes  : 

1°  Le  trépied  îormé  de  trois  baguettes  réunies  en  un  point  central  com- 
mun et  divergeant  sous  des  angles  égaux;  il  est  orienté  dans  un  plan 
perpendiculaire  à  Taxe  vertical  et  situé  immédiatement  au-dessous  de 
la  capsule  centrale  qui  s'appuie  sur  lui  par  sa  base  plane  et  poreuse; 
une  de  ses  branches  est  postérieure  (fig.  329,  post.),  les  deux  autres 
antéro-latérales  (ant.  lat.); 

2°  Le  capitulum  ou  coque  grillagée,  sphérique  ou  ellipsoïde  à  grand 
axe  vertical,  renfermant  la  capsule  plus  une  masse  plus  ou  moins  grande 
de  tissu  extracapsulaire,  fixé  sur  le  milieu  du  trépied,  au-dessus  de  lui; 

3°  Enfin,  Vanneau  (g),  cercle  siliceux  qui  renforce  la  paroi  de  la  coque 
grillagée  dans  le  méridien  sagittal. 

La  capsule  centrale  est  en  somme  peu  variable  et  se  retrouve  à  peu 
près  partout  avec  les  caractères  essentiels  que  nous  venons  de  lui 
décrire;  elle  forme  seulement  des  lobes  parfois  très  saillants  pour  accom- 
pagner   certaines  déformations  de  la  coquille. 

Mais  la  coquille,  elle,  est  extrêmement  variable  et  n'existe  peut-être 
nulle  part,  simple  et  complète  à  la  fois,  comme  nous  l'avons  décrite. 
Non  seulement  toutes  ses  parties  peuvent  se  compliquer  d'apophyses, 
d'épines  contournées,  ramifiées  de  mille  façons,  mais  elle  peut  disparaître, 
ou  plus  souvent  se  réduire  à  une  ou  deux  de  ses  trois  parties  essentielles, 
et  ces  parties,  surtout  la  coque  grillagée,  peuvent  subir  des  variations 
de  forme  extrêmement  étendues  que  va  nous  montrer  l'étude  des  genres. 

L'ordre  se  divise  en  six  sous-ordres  : 

Nassoidje,  entièrement  dépourvus  de  squelette; 

Plectoide,  à  coque  grillagée  nulle  ou  incomplète  et  toujours 
privés  d'anneau,  mais  pourvus  d'un  trépied  à  trois  branches  ou  plus; 

Stephoidm,  à  coque  nulle  ou  incomplète  et  ordinairement  privés  de 
trépied,  mais  toujours  pourvus  d'un  anneau  simple  ou  multiple; 

CrRTOiD,E,  à  coque  grillagée  complète,  simple,  sans  constrictions 
verticales; 

Spyroidm,  à  coque  complète,  mais  divisée  en  deux  loges  par  une 
constriction  sagittale; 

Botryoidm,  à  coque  complète,  mais  divisée  en  loges  plus  ou  moins 
nombreuses  par  des  constrictions  verticales. 


à  des  divergences  d'interprétation.  Il  faut  se  représenter  l'opercule  comme  un  disque 
épais,  criblé  comme  une  écumoire  de  irous  que  remplissent  de  petits  dés  cylindriques 
(fig.  330,  c]  qui  se  teignent  par  le  carmin  plus  fortement  que  le  reste  de  la  membrane 
ou  de  l'opercule.  Le  podocone  est  formé  d'une  substance  qui  se  teint  aussi  par  le  car- 


MONOPYLAIRES 


NASSOIDES 


217 


1er  Sous-Ordre 

NASSOIDES.  —  XASSOIDAï 
[Nassoidje  (Hâckel)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.    330) 

11  suftit  de  retrancher  son  squelette 
au  type  morphologique  que  nous  venons 
de  décrire  pour  en  faire  celui  des 
Nassoid.e. 

GENRES 

Cystidium  (Hâckel)  est  le  genre  principal 
et  presque  unique  du  groupe.  11  réalise 
le  type  morphologique.  C'est  un  Actissa 
à  capsule  centrale  monopylaire  (Grand  axe 
de  la  capsule  0,06  à  0,12)  (*). 


Fig.  330. 


caps  ctrl.. 


odco 


2e  Sous-Ordre 


NASSOW/E  (Type  morphologique) 
[Cystidium)  (Sch.). 


PLECTOÏDES.  —  PLECTOID^ 

[Plectoidea  (Hâckel);  —  Plagiacanthida  (R.  Hertwig.  emend.)] 


TYPE  MORPHOLOGIQUE 

(FIG.    331) 


C'est  un  Monopylaire  chez  lequel  le  squelette  est  réduit  au  trépied. 


Ce  trépied  est,   en  outre,   aussi  simple  que 
possible,    étant   composé  de  trois  branches 


Fis-  331. 


caosxh 


...  pdco 


min.  Ces  dés  sont  traversés,  chacun  suivant  son  axe, 
d'un  fin  filament  qui  s'engage  ensuite  dans  le  cône  et  le 
traverse  dans  toute  sa  hauteur.  D'après  Hertwig  [79]  qui 
a,  le  premier,  bien  étudié  ces  détails,  les  petits  des  et  le 
cône  sont  formés  d'une  substance  analogue  à  celle 
de  la  membrane  capsulaire,  et  les  filaments  qui  les 
traversent  sont  des  traclus  protoplasmiques  qui  met- 
tent en  communication  les  plasmas  intra  et  extracap- 
sulaires  et  peuvent,  par  suite,  être  considérés  comme 
les  origines  des  pseudopodes.  D'après  Hâckel  [87]  les 
petits  dés  seraient  depetites  soupapes  pleines,  non  per- 
forées, mais  libres  déjouer  dans  l'orifice  qu'elles  bou- 
chent en  se  soulevant  un  peu.  Les  filaments  du  podocone  seraient  des  myophrisca, 
insérés  sur  eux  (sans  les  traverser)  et  destinés  à  les  mouvoir.  Les  tractus  protoplas- 
miques établissant  la  communication  entre  le  dedans  et  le  dehors  de  la  capsule  passe- 
raient non  dans  ces  petits  dés,  mais  entre  eux  et,  en  se  soulevant,  ils  leur  ouvriraient 
un  passage  plus  large.  Enfin  le  podocone  ne  serait  qu'une  masse  de  protoplasma  intra- 
capsulaire  parcourue  par  les  myophrisca.  Tout  cela  attend  de  nouvelles  recherches. 
(*)  Genre  voisin  : 
Nassella  (Hâckel)  est  un  Cystidium  à  gelée  très  alvéolaire  (0,1  à  0,12). 


rLECTOlD.E. 
(Type  morphologique)   (Sch. 


[218  KHIZOPODKS 

non  ramifiées,  droites,  équidivergentes  (sq.),  disposées  dans  un  plan 
horizontal  et  supportant  une  capsule  centrale  monopylaire  (caps,  ctrle). 
Des  trois  branches,  une  est  postérieure,  les  deux  autres  antéro-laté- 
rales. 

GENRES 

Triplagia  (Hackel)  (fig.  331)  réalise,  très  exactement,  le  type  morphologique 
(0,15  à  0,25)  (I)(*). 

Triplecta  (Hackel)  (fig.  332)  a  aussi  un  trépied  à  trois  branches  horizon- 
tales, égales,   équidivergentes,   mais  ces  branches 

o  -1         .  .  Fi"'    332. 

émettent  des  ramifications  latérales  anastomo- 
sées en  une  sorte  de  tissu  grillagé  qui,  sous 
une  forme  rudimentaire,  incomplète,  joue  le 
rôle  protecteur  de  la  coque  grillagée  absente 
(0,14  à  0,15)  (*). 


(^  Genres  voisins  : 
Plagiacantha  (Claparède)  a  les  branches  du  trépied  légèrement 

ascendantes  (0,12  à  0,30);  Triplecta  (im.    Hackel). 

Tetraplagia  (Hackel)  a  un  trépied  à  quatre  branches  disposées 

dans   deux    plans   rectangulaires  et   obliquement   ascendantes   (0,12  à  0,2); 

Plagoniscus  (Hackel)  a  un  trépied  à  quatre  branches,  dont  trois  horizontales  et  la  qua- 
trième verticalement  ascendante  ^0,1  à  0,3); 

Plagonidium  (Hackel)  a  quatre  branches  aussi,  mais  non  équidistantes,  disposées  en  deux 
paires  partant,  non  d'un  point  commun,  mais  des  extrémités  d'un  petit  bâtonnet 
horizontal  et  toutes  semblables  (0,16  à  0,18); 

Plagiocarpa  (Hackel)  est  de  même,  mais  l'une  de  ses  branches  est  verticale  et  opposée  aux 
trois  autres  qui  sont  descendantes  (0,15  à  0,27); 

Hexaplagia  (Hackel)  a  un  trépied  à  six  branches  (0,12  à  0,3); 

Plagonium  (Hackel)  a  aussi  six  branches,  mais  disposées  en  deux  groupes  de  trois 
(0,12  à  0,2); 

Polyplagia  (Hackel)  a  beaucoup  de  branches  (7  à  10  au  moins)  (0,12  à  0,26). 
Ces  genres  forment  la  famille  des  Plagonin^e  [Plagonida  (Hackel)]. 
(2)  Ce  caractère  se  retrouve  dans  les  genres  ci-dessous  : 

Plectophora  ^Hackel)  est  un  Triplecta  à  branches  obliquement  ascendantes  (0,12  à  0,2); 

Tetraplecta  (Hackel)  a  un  trépied  à  quatre  branches  semblables  (0,15  à  0,3'; 

Plectaniscus  (Hackel)  a  quatre  branches,  dont  une  verticalement  ascendante  est  opposée 
aux  trois  autres  ^0,05  à  0,32); 

Periplecta  (Hackel)  a  quatre  branches  aussi,  mais  formant  deux  paires  qui  partent  des 
extrémités  d'un  bâtonnet  horizontal  i0,25  à  0,3); 

Hexaplecta  (Hackel i  a  six  branches  partant  d'un  point  central  commun  (0,22  à  0,25); 

Plectanium  (Hackel  a  six  branches  partant  en  deux  groupes  des  extrémités  d'un  bâtonnet 
(0,17  à  0,25); 

Polyplecta  (Hackel)  a  sept  à  dix  branches  au  moins  (0,05  à  0.4). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Plectaninje  [Plectajiida  (Hackel)]. 

(")  Ces  dimensions  ainsi  que  les  suivantes  sont  celles  des  épines. 


MONOPYLAIRES  :    STÉPHOÏDES 


219 


3e  Sous-Ordre 

STÉPHOÏDES.  —  STEPHOW.E 
[Stephoidea  (Hàckel);  —  Stephida  (Hàckel);  —  Acanthodesmida 

(Bûtschli,  emend.)] 

TYPE   MORPHOLOGIQUE 

(FIG.    333) 

C'est  notre  Monopylaire  typique,  mais  à  squelette  sans  coque  gril- 
lagée, et  réduit  au  trépied  et  à  Vanneau  sagittal.  Cet 
anneau  est  soudé  verticalement  au  centre  du  trépied 
et  entoure  la  capsule  qui,  plus  petite  que  lui,  s'appuie 
sur  sa  base.  Les  branches  du  trépied  sont:  une  pos- 
térieure et  deux  antéro-latérales  (0,07  à  0,17)  (*). 

GENRES 

Cortina  (Hàckel)  (fig.334)  est  la  réalisation  de  ce  type('). 

Archicircus  (Hàckel)  (fig.  335)  est  un  Cortina  sans  tré- 
pied.   Son    squelette    est  donc  réduit  à  un   simple  .,.,.,„,„„ 
anneau    vertical,    sagittal,    régulier,    parfois    orné     (Type  morphologique 


Fig.  333. 


d'épines  simples  (0,04  à  0,15)  (») 
Cortiniscus    (Hàckel) 
(fig.    336)    est    un 
Cortina  chez 


(Sch.). 


Fig.  336. 


Fig.  335 


Fig.  334. 


Cortina 

(im.  Hiickel). 


Archicircus   im 


Cortiniscus  (im.  Hàckel). 


lequel  des  ra- 
mifications , 
arquées  et 
soudées  en- 
tre elles,  des 
branches  du 
trépied     ont 

formé  un  deuxième  anneau  plus  ou  moins  horizontal  situé  entre  l'an- 
neau typique  vertical  et  le  trépied  [0,08 'à  0,18)  (3). 

(*)  Genre  voisin  : 
Stephanium  ^Hàckel)  est  un  Cortina  dont  le  trépied  a  quatre  branches,  une  antérieure, 
une  postérieure  et  deux  antéro-latérales  (0,12  à  0,16). 

(2)  Genres  voisins  : 

Lithocircus  (J.  Muller)  est  un  Archicircus  à  anneau  orné  d'épines  ramifiées (0,07  à  0,15); 
Zygocircus   (Bûtschli)  est  un  Archicircus  dont  Panneau  est  aplati  en  arrière  (0,04  à  0,2); 
Dendrocircus   Hàckel)  est  an  Lithocircus  avec  la  même  modification  (0,04  à  0,11). 
Ces  genres  forment  la  famille  des  Stephanin^:  [Stephanida  (Hàckel)]. 

(3)  Genres  voisins  : 

Stephanisous  (Hàckel)  est  semblable,  mais  son  trépied  a  quatre  branches,  une  antérieure, 
une  postérieure  et  deux  antéro-latérales  (0,08  à  0,13); 


(*)  Ces  nombres  et  les  suivants  indiquent  le  diamètre  de  l'anneau. 


±20 


LES    RH1Z0P0DES 


Fis.  337. 


Fiç.  338. 


Semantis  (Hiickel)  (fig.  337)  est  un  Cortiniscus  mais  sans  trépied  :  il  est 

réduit  à  ses  deux  anneaux.    Mais,    tandis  que  la   cavité    de    l'anneau 

vertical  est  libre,   celle  de  l'horizontal 

est  découpée  par  la  base  du  vertical  en 

deux  orifices,  l'un  droit,  l'autre  gauche 

(0,06  à  0,12)  (■). 
Zygostephanus    (Hâckel)    (fig.     338)    ne 

possède  du  squelette  typique  complet 

que  l'anneau  sagittal,  comme  Archicir- 

cus.    Mais    il    s'y    ajoute    un     second 

anneau  vertical  perpendiculaire  au  pre- 
mier et  par  conséquent  coronal.  Cela 

forme  le  cadre  d'une  coque  sphérique  communiquant  avec  le  dehors 

par  quatre  énormes  ouvertures,  deux  antéro-latérales  et  deux  postéro- 

latérales  (0,09  à  0,20)  (»)'. 


Semantis 
(im.  Hâckel). 


Zygo  step/ianii  s 
(im.  Hâckel). 


Semantiscus  (Hâckel)  est  semblable  encore,  niais  son  trépied  a  .six  pieds,  ceux  du  genre 
précédent,  plus  une  paire  postéro-latérale  (0,08  à  0,12). 
(J)  Genres  voisins  : 

Semanthum  (Hâckel)  a  ses  deux  trous  recoupés  en  quatre  par  deux  ligelles  qui  les  tra- 
versent (0,08  à  0,1); 

Semantidium  (Hâckel)  les  a  recoupés  en  six  par  quatre  tigelles  (0,08  à  0,14); 

Chlathrocircus  (Hâckel)  a  les  quatre  trous  basilaires  du  Semanthum  et,  en  outre,  des 
trous  diversement  disposés  mais  toujours  par  paires  symétriques  le  long  de  l'anneau 
vertical  et  déterminés  par  des  apophyses  de  celui-ci  (0,08  à  0,15). 

Réunis  aux  genres  Cortiniscus.  Semantis  et  à  ceux  qui  dépendent  d'eux,  ces  genres 
forment  la  famille  des  Semantlnjs  [Semantida  (Hâckel)]. 
(2)  Genres  voisins  : 

Zygostephanium  Hâckel)  a  ses  quatre  grandes  ouvertures  en  partie  grillagées  par  des 
apophyses  ramifiées  et  anastomosées  (0,12  à  0,18); 

Coronidium  (Hâckel)  a  ses  deux  anneaux  verticaux  tronqués  en  bas  et  insérés  sur  un 
troisième  anneau  horizontal  (0,14  à  0,18  ; 

Acanthodesmia  [S.  Millier)  est  pareil,  mais  avec  ses  quatre  ouvertures  partiellement  gril- 
lagées (0.12  à  0,18); 

Trissocircus    (Hâckel)  a    ses  deux  anneaux   verticaux  complets,  mais  recoupés  par  un 
anneau  horizontal  qui,  au  lieu  d'être  à  leur  base,  est  à  l'équaleur 
de  la  sphère  ;  cela  forme   le  cadre  d'une  sphère  laissant  huit 
larges  ouveitures  régulières  (0,08  à  0,12); 

Trissocyclus  (Hâckel)  (fig.  339)  est  pareil,  mais  ses  huit  ouvertures 
sont  partiellement  grillagées  (0,13  à  0,16); 

Tristephanium  (Hâckel)  est  un  Trissocircus  dont  l'anneau  horizontal 
est  au-dessous  de  l'équateur  (0,12  à  0,2); 

Tricyclidium  (Hâckel)  représente  le  précédent  avec  ses  ouvertures 
partiellement  grillagées  (0,15  à  0,18)  ; 

Eucoronis  iHâr.kel)  a  aussi  trois  anneaux,  mais  l'anneau  horizontal, 
situé  très  bas,  laisse  le  sagittal  complet,  tandis  que  le  coronal 
se  termine  sur  lui  par  ses  exl rémités  tronquées  (0,14  à  0,2'i;  : 

Plectocoronis  (Hâckel)  est  le  précédent  avec  les  ouvertures  partiellement  grillagées  (0,13  à 
0,16  ; 


Fig.  339. 


Trissocyclus 
(im.  Hâckel). 


MONOPYLAIRES    :    STÉPHOÏDES 


221 


Protympanium  (Hâckel)  (fig.  340)  n'a  du  squelette  typique  que  l'anneau 
sagittal;  il  s'y  ajoute  deux  anneaux  horizontaux,  un 

.     ?,     •  77  i    ■  •       /  i  i     .  Fis.  340. 

inférieur  basai,  un  supérieur  apical  qui  sont  complets 
et  coupent  l'anneau  sagittal;  il  en  résulte  deux  larges 
fenêtres  verticales  latérales  et  quatre  fenêtres  hori- 
zontales, deux  en  haut  et  deux  en  has  (0,07  à  0,15)  ('). 


Protympanium 
(im.   Hâckel). 


Podocoronis  (Hâckel)  représente  Eucoronis  augmenté  de  branches 
descendantes  qui  s'insèrent  régulièrement  sur  l'anneau  hori- 
zontal (0,13  à  0,2). 

Ces   genres    forment   la   famille   des    Couoxrx.E   [Coronida 
(Hâckel)]. 

(:)  Genres  voisins  : 

Acrocubus  (Hâckell  a,  en  plus,  un  anneau  coronal  et  se  trouve  ainsi  formé  par  deux 
anneaux  parallèles  réunis  par  deux  anneaux  se  coupant  à  angle  droit  (0,08  à  0,21); 

Toxarium  (Hâckel)  possède,  en  plus,  quatre  arcs  verticaux,  deux  en  haut,  deux  en  bas, 
formés  par  des  apophyses  courbes  soudées  en  cercle  (0,12  à  0,2)  ; 

Microcubus  (Hâckel)  n'a  point  ces  arcs  supplémentaires,  mais  possède  un  troisième  anneau 
horizontal,  équatorial  (0,12  à  0,15); 

Octotympanum  (Hâckel)  a  aussi  ce  troisième  anneau,  mais  incomplet  (0,12  à  0,2); 

Tympaniscus  (Hâckel)  revient  aux  deux  anneaux  horizontaux  simples,  mais  coupés  par 
trois  anneaux  verticaux  (0,09  à  0,18); 

Tympanidium  (Hâckel)  les  a  coupés  par  quatre  anneaux  verticaux  (0,1  à  0,25); 

Parastephanus  (Hâckel)  est  un  Protympanium  dont  on  aurait  supprimé  les  parties  de 
l'anneau  sagittal  qui  ne  sont  pas  comprises  entre  les  deux  anneaux  horizontaux. 
Ceux  ci  sont  donc  simplement  réunis  par  deux  tigelles  verticales  dans  le  plan  sagittal, 
vestiges  d'un  anneau  sagittal  incomplet  (0,08  à  0,10); 

Prismatium  (Hâckel)  a  trois  tigelles,  vestiges  d'un  anneau  coronal  et  d'un  demi-anneau 
sagittal  (0,04  à  0,09); 

Lithocubus  (Hâckel)  a  quatre  tigelles,  restes  de  deux  anneaux  complets  (0,05  à  0,07); 

Pseudocubus  ('Hâckel)  est  de  même,  mais  les  deux  anneaux  horizontaux  ne  sont  pas  de 
même  taille,  ce  qui  lui  donne  une  forme  générale  tronconique  (0,05  à  0,1); 

Eutympanium  (Hâckel)  a  six  ou  huit  tigelles,  restes  de  trois  à  quatre  anneaux  (0,08  à  0,13)  ; 

Circotympanum  (Hâckel)  est  semblable,  mais  avec  les  deux  anneaux  horizontaux  inégaux 
(0,09  à  0,12); 

Dystympanium  (Hâckel)  (fig.  341)  a  aussi  six 
à  huit  tigelles  ou  même  plus  et  ses  an- 
neaux inégaux,  le  supérieur  plus  petit, 
mais  la  fenêtre  enclose  par  l'anneau 
supérieur  est  fermée  par  un  tissu  gril- 
lagé émanant  de  cet  anneau  (0,09  à  0,12); 

Lithotympanum  (Hâckel)  est  de  même,  mais 


Fis-  341. 


Fis.  342. 


a  ses  anneaux  égaux  et  ses  deux  fenêtres 


.Vf  j  \^-'_i'w  ■ 


Dystympanium 

(im.   Hâckol). 


Paratympanum 
(im.  Hâckol). 


horizontales  aussi  obturées  par  du  tissu 
grillagé  (0,12  à  0,13'; 
Paratympanum  (Hâckel)  (fig.  342)  est  comme 

le  précédent,  mais  a  l'anneau  supérieur  plus  petit  que  l'inférieur  (0,n9  à  0,1 
Ces  genres  forment  la  famille  des  Tympanwm  [Tympanida  (Hâckel)]. 


9199 


LES    RHIZOPODES 


h? 


Sous-Ordre 


CYRTOÏDES.  —  CYRTOID^ 

[CrRTOWEA (Eëickel);  —  Polycystina  (Ehrenberg,  p.p.); 

(Ehrenberg,  p.  p.)] 


—  Monodictya 


TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FI G.  343  et  344) 

Comparé  au  type  morphologique  des  Monopylaires,  celui-ci  s'en  dis- 
tingue par  l'extrême  réduction  ou  la  disparition  complète  de  l'anneau. 
Il  comprend  donc  essentiellement  une  coque 
grillagée  sphérique  montée  sur  un  pied  à 
trois  branches  dont  une  postérieure  et  deux 
antéro-latérales.  Dans  cette  coque,  on  ob- 
serve souvent  une  sorte  (Tare  postérieur 
montant  comme  un  demi-méridien  de  la  base 
de  la  branche  impaire  du  pied  jusqu'au 
sommet  de  la  coque,  où  souvent  il  se  prolonge 
en  une  corne  apicale. 

Cette  forme  est  la  plus  simple  que  puissent 
présenter  les  Cgrtoïdes.  Mais  souvent  elle  se 
complique  d'une  manière  qui  demande  à  être 
définie.  Des  branches  du  pied,  qui  sont 
obliquement  descendantes,  partent  des  apo- 
physes ramifiées  qui  anastomosent  leurs 
branches  et  forment,  entre  ces  branches,  un 
tissu  grillagé  tout  semblable  à  celui  qui 
forme  la  coque.  De  la  sorte,  naît  un  second 
compartiment  de  la  coquille  auquel  on  donne 
le  nom  de  thorax((ig.  344  th.)  et  qui  est  séparé 
de  la  coque  sphérique  primitive,  qui  prend 
le  nom  de  tête  (c),  par  un  étranglement  cervical  circulaire  et  transver- 
sal, la  communication  entre  les  cavités  céphalique  et  thoracique  étant 
ou  libre  ou  rétrécie  par  un  septum  grillagé. 

Pareille  chose  peut  se  renouveler  une  seconde  fois  et  donner  nais- 
sance au-dessous  du  thorax  à  un  troisième  compartiment,  Y  abdomen  (ab.), 
séparé  de  celui-ci  par  un  étranglement  lombaire;  et  l'abdomen  peut  être 
lui-même  étranglé  de  distance  en  distance  par  des  constrictions  secon- 
daires de  moindre  importance.  L'abdomen,  ou  le  thorax  quand  celui-ci 
manque,  est  normalement  ouvert  en  dessous,  mais  un  empiétement 
secondaire  du  tissu  grillagé  pariétal  peut  aussi  le  fermer. 

La  capsule  centrale  (fig.  343,  B  :  caps,  ctrl.)  ne  subit  aucune  modifica- 
tion quand  la  tête  est  assez  grande  pour  la  loger  (A).  Mais  dans  le  cas 


CYRTOW.E 
(Type  morphologique)   (Sch.). 

A.  Coquille  vide; 

B.  Coquille  avec  la  capsule. 


MONOPYLAIRF.S  :  CYRTOIDES 


223 


contraire  (B),  si  elle  est  gênée  parles  branches  dn  pied,  elle  est  obligée 
de  former  des  lobes  (b,  b)  qui  s'insinuent  entre  ces  branches  et  pendent 
dans  le  thorax. 

Ces  trois  éléments  de  variation  :  présence  ou  absence  d'un  thorax  ou 
d'un  abdomen,  ce  dernier  étant  segmenté  ou  non  ;  absence  ou  présence 

d'un  pied  et  nom- 
bre de  ses  bran- 
ches ;  présence  ou 
absence  d'une  lame 
grillagée  pour  fer- 
mer ou  non  le  com- 
partiment inférieur 
de  la  coquille  :  tout 
cela  se  combine  de 
manière  à  permet- 
Ire  une  subdivision 
du  groupe  en  sec- 
tions homogènes 
qui  facilitent  singu- 
lièrement la  clas- 
sification. Et  cela 
est  d'autant  plus  à  apprécier  que  ce  groupe  immense  contient  plus 
de  onze  cents  espèces  et  que  la  plupart  des  formes  fossiles  lui  appar- 
tiennent, certaines  d'entre  elles  étant  assez  riches  en  individus  pour 
former  des  roches  entières. 


CYRTOIDJE  (Type  morphologique)   (Sch.  . 
Complication   croissante   de   la    coquille   par   l'addition   du  thorax 

et  de  l'abdomen. 

al».,  abdomen;  al>'.,  abdomen  secondaire;  c,  tète;  t.,  branches 
du  trépied  ;  th.,  thorax. 


Nous  appellerons  (')  : 

Monocyrtoïdes.  MoNOt  yrtoidea,  ceux  qui  ont  pour  coqueunesimple 
sphère  sans  étranglements; 

Dicyrtoïdes,  Dicyrtoidea,  ceux  qui  ont  une  tête  et  un  thorax; 

Tricyrtoïdes,  Trh  yrtoidea,  ceux  qui  ont  une  tète,  un  thorax  et 
un  abdomen  insegmenté;  et 

Stichocyrtoïdes.  Stichocyrtoidea,  ceux  qui  ont  une  tète,  un  tho- 
rax et  un  abdomen  et  dont  l'abdomen  est  segmenté. 

Et,  dans  chacune  de  ces  sections,  nous  allons  trouver  des  groupes 
ayant  soit  trois  branches  au  pied,  soit  quatre  branches  ou  plus,  soit 
point  de  pied. 

Enfin,  dans  chacun  des  groupes  de  chacune  de  ces  sections,  nous 
trouverons  des  genres  à  coquille  librement  ouverte  en  dessous  ou 
fermée  en  cette  région  par  un  prolongement  du  tissu  grillagé  ou 
autrement,  ce  que  l'on  exprime  en  disant  que  la  coquille  est  à  bouche 
librement  ouverte  ou  à  bouche  diaphragmée,  en  sorte  que  nous  pourrons 
en  quelques  mots  caractériser  le  genre  type  de  chaque  série. 

(!)  Nous  considérons  ces  subdivisions  comme  des  simples  groupes  de  genres,  aussi 
leur  donnons-nous  la  désinence  en  ea  des  groupes  hors  cadre. 


224 


RHIZOPODES 


Fi»-.  345. 


GENRES 

MONOCYRTOÏDES    MoNOCYRTOIDEA. 

[Monocyrtida  tHâckel)  ;  —  Cyrtoidea  monothalamia  (Hâckel)] 

Tripocalpis  (Hâckel)  (fig.  345)  est  un  Monocyrtoïde  à  pied  pourvu  de  trois 

branches  et  à  bouche  libre- 
ment ouverte.  Il  porte,  en 

outre,  une  corne  apicale  et 

les   branches   de  son  pied 

se  prolongent  en  une  côte 

saillante  jusqu'au  sommet 

de     la    coquille     (  0,13  à 

0,27)  (•). 
A rchibursa (Hackel)  (fig.  345) 

est  un  Monocyrtoïde  à  pied 

muni  de  trois  branches  et 

à     bouche      diaphragmée 

(0,D  (•). 


Tripocalpis 
(im.    Hiickel). 


Archibursa 

(im.   Hackel). 


(x)  Genres  voisins  : 
Tripodonium  (Hackel)  n'a  pas  de  corne  apicale  (0,1  à 0,18); 
Archipilium  (Hackel)  n'en  a  pas  non  plus  et  les  branches  de  son  pied  n'atteignent  pas  en 

bas  le  niveau  de  la  bouche  (0,08  à  0,09); 
Trissopilium  iHàckel)  est  de  même,  mais  a  une  corne  (0,18  à  0,24)  ; 
Tripterocalpis  [Hackel)  n'a  pas  de  corne  et  est  comme  Archipilium,  mais  sa  bouche  est 

armée  au  bord  libre  de  fortes  épines  (0,18  à  0,25)  (*); 
Tripilidium  (Hâckel)  a  une  corne,  son  pied  ne  dessine  pas  de  côtes  sur  la  coquille  et  forme 

trois  saillies  libres  (0,12  à  0,32); 
Tripodiscium  (Hâckel)  est  semblable,  mais  sans  corne  (0,08  à  0,22); 
Tridictyopus  (Hackel)  n'a  pas  de  corne,  mais  son  pied  est  grillagé  (0,3  à  0,4). 

(2)  Genres  voisins  : 
Peridium  (Hâckel)  est  semblable,  avec  une  corne  en  plus  (0,14  à  0,2); 
Archipera  (Hâckel)  semblable  encore  avec  deux  cornes  ou  plus  (0,1  à  0,2); 
Euscenium  (Hâckel)  est  un  Archibursa  muni  d'une  columelle  c'est-à-dire  d'une  tige  ver- 
ticale qui  part  du  centre  du  pied,  monte  dans  l'axe  de  la  coquille  et  se  termine  par 

une  corne  apicale  (0,15  à  0,25); 
Cladoscenium  (Hâckel)  est  semblable,  mais  a  sa  columelle  branchue  (0,15  à  0,3); 
Pteroscenium  (Hâckel)  diffère  du  précédent  par  trois  ailes  de  tissu  grillagé  qui  réunissent 

la  corne  aux  trois  branches  du  pied  (0,06  à  0,1)  ; 
Archiscenium  (Hâckel)  présente  le  même  caractère,  mais  sa  columelle  est  simple  (0,04  à 

0,05). 

Réunis  à  Tripocalpis,  à  Archibursa  et  aux  genres  qui  dépendent  d'eux,  ces  genres 

forment  la  famille  des  TmrocALvixœ  [Tripocalpida  (Hâckel)]. 


(*)  La  distinction  entre  les  épines  buccales  et  les  prolongements  des  branches  du  pied  est  quel- 
que peu  arbitraire. 


MONOPYLAIRES  :    CYRTOIDES 


zzo 


Bathropyramis  (Hâckel)  (fig.  347)  est  un  Monocyrtoïde  à  pied  muni  de  six 
à  neuf  branches  ou  plus,  et  à 


Fis.  347. 


Fig.  349. 


Fi  g.  348. 


bouche  librement  ouverte.  Les 
branches  de  son  pied  se  pro- 
longent en  haut  en  côtes  sail- 
lantes àTintérieur  de  la  coquille 
qui  est  de  forme  pyramidale  et 
sans  corne  (0,2  à  0,4)  ('). 

Archiphaena  (Hâckel)  (fig.  348)  est 
un  Monocyrtoïde  à  pied  muni  de 
six  à  neuf  branches  ou  plus  et  à 
bouche  diaphragmée(0,là0,3)(*). 

Cornutella  (Ehrenberg)    (fig.  349)   a,  en   plus,   une   corne  (0,08à0,25)  (3). 

Archicapsa  (Hâckel)   (fig.  350)   est  un  Monocyrtoïde  sans 
pied  à  bouche  diaphragmée  (0,09  à  0,14)  (4). 


Bathropyramis 
(im.  Hâckel). 


Archiphsena 
(im.  Hâckel). 


Cornutella 
(im.  Hâckel). 


Fig.  350, 


Archicapsa 
(im.  Hâckel). 


[l]  Genres  voisins  : 

Cinclopyramis  (Hâckel)   est  semblable,   mais    son   tissu  grillagé    est 
double,  formant  des  mailles  fines  dans  les  grandes  (0,2  à  0,4); 

Peripyramis  (Hâckel)  est  semblable  aussi,    mais   son   tissu  est  formé 
de  deux  couches  grillagées  superposées  (0,32  à  0,45); 

Litharachnium  (Hâckel)    diffère  de  Bathropyramis  par  la  forme  dis- 
coïdale  ou  campanulée  aplatie  de  sa  coquille  (0,18  à  1,12); 

Cladarachnium   (Hâckel)    de   même,  mais    ses    côtes  intérieures  sont    ramifiées   (0,16); 

Cyrtophormis   (Hâckel)  est  un  Bathropyramis  de  forme  ovale  ou  hautement  campanulée; 
sa  bouche  est  rétrécie  mais  à  bord  simple  (0,09  à  0,2)  ; 

Archiphormis  (Hâckel)  est  semblable,  mais  à  bouche  armée  d'épines  (0,08  à  0,13'; 

Haliphormis  (Ehrenberg)  est  comme  le  précédent  avec  une  corne  en  plus  (0,06  à  0,12); 

Carpocanistrum  (Hâckel)  diffère  de  Bathropyramis  par  l'absence  des  côtes  intérieures  sail- 
lantes, sa  bouche  est  armée  d'une  couronne  d'épines  (0,07  à  0,31); 

Halicalyptra  (Ehrenberg)  est  comme  le  précédent  avec  une  corne  en  plus  (0,06  à  0,42); 

Arachnocalpis  (Hâckel)  est  un  Carpocanistrum  à  tissu  formé  de  deux  couches  grillagées 
superposées  (0,3  à  0,46). 

(2)  Genres  voisins  : 

Calpophœna  (Hâckel)  a  une  corne  en  plus  (0,15  à  0,40); 

Phœnocalpis  (Hâckel)  est  un  Archiphsena  avec  une  columelle  simple  (0,11  à  0,18); 

Phœnoscenium  (Hâckel)  est  de  même,  mais  sa  columelle  est  branchue  (0,09  à  0,19). 

Cette  série  de  genres  forme  avec  la  précédente  la   famille    des   Phjenocalpinm 
[P/uenocalpina  (Hâckel)]. 

(3)  Genres  voisins  : 

Cornutanna  (Hâckel)  est  un  Monocyrtoïde  sans  pied  et  à  bouche  libre;   sa  coquille  est 

conique  (0,1  à  0,2)  ; 
Cyrtocalpis  (Hâckel)  est  un  Cornutanna  de  forme  ovale  à  bouche  rétrécie  (0,08  à  0,18); 
Archicorys  (Hâckel)  est  comme  le  précédent  avec  une  corne  en  plus  (0,19  à  0,23); 
Mitrocalpis  (Hâckel)  diffère  de  Cyrtocalpis  par  son  tissu  grillagé  à  deux  couches  (0,35); 
Spongocyrtis  ^Dunikovski)  diffère  du  même  par  son  tissu  grillagé  spongieux  (0,32  à  0,35). 

(4)  Genre  voisin  : 

Halicapsa  (Hâckel)  a,  en  plus,  une  corne  (0,17  à  0,29); 

15 


226  LES    RHIZOPODES 

DlCYRTOÏDES.    DlCYRTOIDEA 

[Dicyrtida  (Hâckel)  ;   —  Cyrtoidea  dithalamia  (Hâckel)] 

Sethopllium   (Hâckel)  (fig.  351)  est  un  Dicyrtoïde.  A  ce  titre    il  a  donc  sa 
coquille  composée  d'une  tête  et  d'un  thorax 
séparés   par  un  étranglement.  Son  pied  est  Fis- 351- 

composé  de  trois  branches  ;  mais  ces  trois 
branches  sont  ici  noyées  dans  la  paroi 
grillagée  sur  laquelle  elles  dessinent  trois 
côtes  parfois  à  peine  visibles,  et  ne  deviennent  ' 
libres  qu'en  dessous.  La  bouche  (c'est-à-dire 
l'orifice  inférieur  du  thorax)  est  librement 
ouverte,  tandis  que  l'orifice  qui  fait  com- 
muniquer la  lête  et  le  thorax  peut  être  sethopiium  (im.  Hackel). 
plus    ou    moins    diaphragmé    (0,09  à  0,11)  ('). 


Ces  deux  genres  forment,  avec  la  série  précédente,  la  famille  des  Cyrtocalptn.e 

[Cyrtocalpina  (Hâckel)]. 
(!)  Genres  voisins: 
Dictyophimus   (Ehrenberg)  est  conformé   comme  Sethopilium,  mais    il   possède  en  plus 

une  corne  (0,01  à  0,66); 
Tripocyrtis  (Hâckel)  de  même,  mais  en  outre  le  tissu  grillagé  s'étend  jusqu'à  la  pointe  de 

son  pied  (0,15  à  0,17); 
Psilomelissa  (Hâckel)  a  les  trois  côtes  thoraciques  prolongées  latéralement  en  épines  ou 

en  ailes  (0,08  à  0,12)  ; 
Lithomelissa  (Ehrenberg)  est  pareil,  mais  avec  une  corne  (0,08  à  0,18); 
Spongomelissa  (Hâckel)  pareil  encore,  mais  à  tissu  grillagé  spongieux  (0,08)  ; 
Chlathrocanium  (Ehrenberg)  a  son  tissu  grillagé  normal,  mais  percé  de  trois  larges  ouver- 
tures entre  les  côtes  (0,09  à  0,12); 
Lamprodiscus  (Ehrenberg)  a  ses  côtes  complètement  noyées  dans  la  paroi  au  niveau  du 

thorax  qui  est  aplati  (0,1  à  0,13)  ; 
Lampromitra  (Hâckel)   est  un  Lamprodiscus  à  bouche  armée  d'une  couronne  d'épines 

(0,08  à  0,19); 
Callimitra  (Hâckel)  a  une  corne  céphalique  formée  par  le  prolongement  d'une  columelle 

centrale  et  réunie  par  trois  grandes  ailes  grillagées  aux  trois  côtes  noyées  dans  la 

paroi  du  thorax  (0,19  à  0,22)  ; 
Clathromitra  (Hâckel)  a  en  plus  une  corne  frontale  (0,05  à  0,1); 
Clathrocorys  (Hâckel)  diffère  de  Callimitra  par  trois  larges  ouvertures   dans    son  tissu 

grillagé,  entre  les  côtes  (0,17  à  0,2); 
Eucecryphalus  (Hâckel)  a  les  côtes  pédieuses   complètement  détachées  du  thorax  qui  est 

libre  en  dedans  d'elles  (0,05  à  0,17); 
Amphiplecta  (Hâckel)  a  ses  côtes  pédieuses  libres  à  l'intérieur  du  thorax  et  une  large 

ouverture  au  sommet  de  la  tête  (0,09  à  0,15)  ; 
Lychnocanium  (Ehrenberg)  n'a  plus  de  côtes,  les  trois  branches  de  son  pied  naissent  libres 

au-dessous  du  thorax  (0,08  à  0,14); 
Lychnodictyum   (Hâckel)  est  pareil,  mais  ses    branches   pédieuses  sont   grillagées  (0,08 

à  0,11). 


MONOPYLAIRES  :    CYRTOÏDES 

Sethopera  (Hâckel)  (fïg.  352)  est  un    Dicyrtoïde   à   pied    formé 
branches  et  la  bouche  operculée  (0,07  à  0,12)  ('). 

Acanthocorys   (Hâckel)    (fig.  353)  est  un  Dicyrtoïde  à  pied 
formé  de  nombreuses  branches  (neuf  et  plus)  et  à  bouche 
libre.    Les  branches    du  pied  forment  sur  le  thorax  des 
côtes  épineuses  et  dépassent  le  thorax 
en  autant  de  pointes  libres;  il  y  a  ordi- 
nairement des  cornes  céphaliques  (0.07 
à  0,17)   (»). 


227 
de  trois 


Sethopera 
(iin.  Hâckel). 


Acanthocorys 
(im.  Hâckel). 


(*)  Genres  voisins: 
Lithopera  (Ehrenberg)  diffère  du  précédent  par  ses 

côtes  pédieuses  qui  sont  libres  dans  la  cavité 

thoracique  au  lieu  d'être  noyées  dans  l'épais- 
seur de  ses  parois  (0,1  à  0,19)  ; 
Peromelissa  (Hâckel)  en  diffère  par  ses  côtes  qui 

émettent   trois   épines   latérales    libres    (0,11   à  0,14)  ; 
Micromelissa  (Hâckel)  est  pareil  avec  une  corne  céphalique  en  plus  (0,1  à  0,16); 
Sethomelissa  (Hâckel)  a,  en  place  des  épines  du  précédent,  trois  ailes  grillagées  (0,14); 
Tetrahedrina  (Hâckel)  a  les  trois  branches  de  son  pied  réduites  à  leur  partie  terminale 

libre  au  bord  de  la  bouche  (0,12  à  0,16); 
Sethochytris  (Hâckel)   est  semblable,  mais   son   pied   est   formé   de  tissu  grillagé   (0,17 

à  0,22)  ; 
Clathrolychnus  (Hâckel)  est  pareil  au  précédent  et  a,  en  plus,  une  deuxième  couche  à  son 

tissu  grillagé  (0,24  à  0,26). 

Cette  série   de  genres  forme  avec    la   précédente  la  famille   des   Tripocyrtikjs 

[Tripocyrtida  (Hâckel)]. 
(2)  Genres  voisins: 
Arachnocorys  (Hâckel)  est  semblable,  mais  a  son  tissu  grillagé  doublé  en  dehors  d'une 

deuxième  couche  arachnoïde  (0,06  à  0,29)  ; 
Sethophormis  (Hâckel)  diffère  d' Acanthocorys  par  ses  côtes  lisses  et  ne  dépassant  pas  le 

bord  inférieur  du  thorax,  sa  forme  est  campanulée,  surbaissée  (0,06  à  0,48)  ; 
Sethamphora  (Hâckel)  est  comme  le  précédent,   mais  sa  forme  est  ovale  et  sa  bouche 

rétrécie  (0,08  à  0,15); 
Sethopyramis  (Hâckel)  a  une  forme  plus  haute  encore,  pyramidale  (0,16  à  0,92); 
Plectopyramis  (Hâckel)  est  semblable,  mais  a  ses'  mailles  occupées  par  un  second  tissu 

grillagé  plus  fin  (0,21  à  0,62); 
Spongopyramis  (Hâckel)  de  même,  mais  le  tissu  de  ses  mailles  est  plus  serré  encore, 

spongieux  (0,22  à  0,26); 
Acanthocyrtoma  (Hâckel)  n'a  plus  de  côtes  thoraciques,  le  pied,  à  six  branches,  est  réduit  à 

la  partie  inférieure  qui  dépasse  le  bord  libre  du  thorax;  il  a  une  corne   apicale 

(0,18  à  0,26); 
Anthocyrtis  (Ehrenberg)  est  semblable  au  genre  précédent,  mais  son  pied  a  neuf  branches 

(0,06  à  0,24); 
Anthocyrtium  (Hâckel)  de  même  mais,  au  lieu  d'avoir  neuf  branches  au  pied,  il  en  a  douze 

et  plus  (0,06  à  0,17); 
Anthocyrtidium   (Hâckel)   diffère  du  précédent  par   son  pied   qui   devient  libre  un  peu 

au-dessus  de  la  bouche  rétrécie  (0,07  à  0,16); 
Carpocanium  (Ehrenberg)  dérive  d' Anthocyrtium,  mais  n'a  pas  de  corne,  et  sa  tête  rudi- 

mentaire  est  cachée  dans  la  partie  supérieure  du  thorax  (0,07  à  0,14). 


228 


LES    RHIZOPODES 


Fig.  354. 


Fig.  355. 


Fi  g.  356. 


Clistoph&na  (Hâckel)  (fig.  354)  est  un  Dicyrtoïde  à  pied  formé  de  plusieurs 
branches  (six  ou  plus) 
et  à  bouche  diaphrag- 
mée  (0,1  à  0,24)  («). 

Sethoconus  (Hâckel) 
(fig.  355)  est  un  Dicyr- 
toïde, sans  pied  et  à 
bouche  libre.  Sa  forme 
est  conique  ou  campa- 
nulée  (0,06  à  0,42)  (*). 

Dicolocapsa  (Hâckel) 
(fig.  356),  est  un  Di- 
cyrtoïde sans  pied  et 
à  bouche  diaphragmée 
(0,42  à  0,14)  (3). 

TrICYRTOÏDES.    TR1CYRTOIDEA 

[Tricyrtida  (Hâckel); —  Cyrtowea  Trithalamia  (Hâckel)] 

Theopodium  (Hâckel)  (fig.  357)  est  un  Tricyrtoïde  (c'est-à-dire  a  une 
coquille  divisée  par  deux  étranglements  horizontaux 
en  trois  parties,  tête,  thorax,  abdomen),  à  pied  formé 
de  trois  branches  et  à  bouche  ouverte.  Ici,  les  branches 
du  pied  forment  des  côtes  sur  le  corps  et  ne  se  déga- 
gent qu'au-dessous  de  l'ouverture  de  l'abdomen  (0,15 
à  0,18)  (4). 


Clistophœna 
(im.    Hackel). 


Sethoconus 
(im.  Hackel). 


Dicolocapsa 
(im.  Hackel). 


Fia:.  357. 


Theopodium 
(im.  Hackel). 


(*)  Genre  voisin  : 
Sethophœna  (Hackel)  est  semblable,    mais  les  branches  de  son  pied 
sont  développées  en  ailes  ou  en  cornes  latérales  (0,11  à  0,2). 

Ces  deux  genres  forment  avec  la  série  précédente  la  famille 
des  Anthoctrthstje  [Anthocyrtida  (Hackel)]. 

(2)  Genres  voisins  : 

Periarachnium  (Hâckel)  possède  en  plus  un  revêtement  de  tissu  arachnoïde  (0,17); 
Sethocephalus  (Hâckel)  diffère  de  Sethoconus  par  sa  forme  déprimée  (0,08  à  0,14); 
Sethocyrtis  (Hâckel)  est  un  Sethocephalus  armé  d'une  corne  céphalique  (0,1  à  0,19); 
Sethooorys  (Hâckel)  est  un  Sethocyrtis  à  bouche  tubuleuse  (0,08  à  0,16); 
Lophophsena  (Ehrenberg)  est  un  Sethocyrtis  à  plusieurs  cornes  (0,01  à  0,14); 
Dictyooephalus  (Ehrenberg),  un  Sethocorys  sans  cornes  (0,07  à  0,17). 

(3)  Genres  voisins  : 

Sethocapsa  (Hâckel)  a,  en  plus,  une  corne  (0,07  à  0,18); 

Cryptocapsa  ^  Hâckel)  n'a  pas  de  corne,  mais  sa  tête  est  cachée  dans  la  partie  supérieure 
du  thorax  (0,18  à  0,29). 

Ces  trois  genres  forment,  avec  la  série  précédente,  la  famille  des  SethocyrtinjE 
[Sethocyrtida  (Hâckel)]. 
(*)  Genres  voisins  : 
Pterocanium  (Ehrenberg)  en  diffère  par  ses  côtes  et  son  pied  grillagés  (0,08  à  0,33); 
Pterocorys  (Hâckel)  a  un  pied  qui  n'atteint  pas  l'abdomen  et  forme  au  thorax  trois  saillies 
aliformes  (0,11  à  0,38); 


MONOPYLAIRES  :  CYRTOÏDES  229 

Theopera  (Hâckel)  (fig.  358)  est  un  Tricyrtoïde  à  trois  pieds  et  bouche 
diaphragmée.  Les  pieds  forment  trois  côtes  aliformes  sur  le  thorax  et 
l'abdomen  (0,16  à  0,23)  ('). 

Fig.  358 

Fig.  359. 


Theopliormis  (im.  Hâckel). 
Theopera  (im. Hâckel). 

Theophormis  (Hâckel)  (fig.  359)   est  un  Tricyrtoïde  à  pieds  nombreux  et 
à  bouche  libre.  Les  pieds  dessinent  des  côtes  saillantes  sur  le  thorax  et 


Theopilium  (Hâckel)  de  même,  et  ses  deux  côtes  ne  forment  aucune  saillie  extérieure 

(0,14  à  0,17)  ; 
Pterocodon  (Ehrenherg)  est  un  Pterocorys  dont  les  côtes  aliformes  se  détachent  au  thorax 

sans  atteindre  l'abdomen,  mais  à  la  bouche  ou  trouve  un  grand  nombre  d'appen- 
dices (épines  ou  dépendances  du  pied)  (0,1  à  0,18); 
Dictyocodon  (Hâckel)  représente  un  Pterocorys  à  ailes  et  appendices  buccaux  grillagés 

(0,08  à  0,3)  ; 
Corocalyptra  (Hâckel)  est  un  Pterocorys  dont  les  côtes  aliformes  se  détachent  du  cou  sans 

descendre  sur  le  thorax  (0,1  à  0,16); 
Dictyoceras  (Hâckel)  est  un  Pterocorys  dont  les  ailes  sont  grillagées  et  ne  se  prolongent 

pas  sur  la  tète  (0,12  à  0,24); 
Pteropilium  (Hâckel)   représente  un  Dictyoceras  à  ailes  se  prolongeant  sur  la  tête  (0,16 

à  0,23)  ; 
Pleuropodium  (Hâckel)  est  un  Theopodium  dont  les  côtes  pédieuses  ne  remontent  pas  plus 

haut  que  l'abdomen  (0,11  à  0,141  ; 
Podocyrtis  (Ehrenberg)  est  un  Pleuropodium  qui  n'a  même  plus  de  côtes  abdominales  ;  le 

pied  est  réduit  â  la  partie  libre  infrabuccale  (0,07  â  0,25); 
Thyrsocyrtis  (Ehrenberg)  est  le  précédent  avec  un  pied  ramifié  (0,12  â  0,17); 
Dictyopodium  (Ehrenberg)  de  même,  mais  son  pied  est  grillagé  sans  être  ramifié  (0,14  à  0,23). 

(x)  Genres  voisins  : 
Lithornithium  (Ehrenberg)  n'a  d'ailes  que  sur  le  thorax  [0,09  à  0,15)  ; 
Sethornithium  (Hâckel)  est  de  même,  mais  ses  ailes  sont  grillagées  (0,18); 
Rhopalocanium  (Ehrenberg)  est  fusiforme  et  n'a  d'ailes  que  sur  l'abdomen  (0,18  à  0,24); 
Fthopalatractus  (Hâckel)  est  semblable,  mais  a  une  corne  au  pôle  inférieur  du  corps  (0,18 

à  0,29); 

Lithochytris  (Ehrenberg)  est  un  Rhopalocanium  de  forme  pyramidale  et  a  les  pieds  dépas- 
sant librement  en  bas  (0,13  â  0,2). 

Cette  série  de   genres  forme,  avec  la  précédente,  la  famille    des  Pqdovyrtis.e 
[Podocyrtida  (Hâckel)]. 


230 


LES    RHIZOPODES 


Fig.  360. 


Fig.  361. 


Fig.  362. 


sur  l'abdomen;  ce  dernier,  en  outre,  est  largement  évasé  (0,11  à  0,14)  (*). 

Hexalatractus  (Hàckel)  (fig.  360)   est  un  Tricyrtoïde  à  pieds  nombreux  et 
à  bouche  diaphragmée.    Les 
pieds  forment  six  ailes  laté- 
rales (0,18  à  0,19)  (a). 

Tricololampe  (Hàckel)  (fig.  361) 
est  un  Tricyrtoïde  sans  pieds 
et  à  bouche  libre.  La  forme 
générale  est  ici  subcylindri- 
que (0,08  à  0,28)  (3). 

Tricolocapsa  (Hàckel)  (fig.  362) 
est  un  Tricyrtoïde  sans  pieds 
à  bouche  grillagée  (0,11  à 
0,21)  (4). 


Hexalatractus 
(im.  Hàckel). 


Tnchololampe 
(im.  Hàckel). 


Tricliolocapsa 
(im.  Hàckel). 


f1)  Genres  voisins  : 
Phormocyrtis  (Hàckel)  diffère  du  précédent  par  sa  forme  ovale  ou  cylindrique  et  sa  bouche 

rétrécie  (0,18  à  0,24); 
Cycladophora  (Ehrenberg)  n'a  de  côtes  pédieuses  que  le  long  de  l'abdomen  (0,15  à  0,4)  ; 
Alacorys  (Hàckel)  de  même,  mais  la  bouche  est  entourée  de  proéminences  libres  qui  sont 

leurs  prolongements  (0,12  à  0,32); 
Calocyclas  (Ehrenberg)  n'a  plus  du  tout  de  côtes  et  n'a  que  ses  proéminences  buccales; 

son  abdomen  est  ovoïde  ou  cylindrique  (0,13  à  0,32); 
Clathrocyclas  (Hàckel)    de    même,  mais  son  abdomen    est  conique  ou  discoïde,  dilaté 

(0,08  à  0,18)  ; 
Lamprocyclas  (Hàckel)  n'a  aussi  qu'une  couronne  buccale  de  prolongements,  sans  côtes 

pédieuses,  mais  cette  couronne  est  double  (0,13  à  0,16); 
Diplocyclas  (Hàckel)  n'a  aussi  que  ces  deux  couronnes,  mais  l'une  d'elles  est  remontée 

au  niveau  de  la  constriction  lombaire  (0,12  à  0,14). 
(2)  Genre  voisin  : 
Theophœna  (Hàckel)  est  semblable,  mais  a  neuf  ailes  pédieuses  (0,3  à  0,32). 

Ce  genre,  joint  au  précédent  et  à  la  série  précédente,  forme  la  famille  des  Piiobmu- 

CYRTIN&  [Phormocyrtida  (Hàckel)]. 

(3)  Genres  voisins  : 

Theocyrtis  (Hàckel)  est  de  même,  avec  une  corne  apicale  en  plus  (0,06  à  0,25)  ; 

Lophocyrtis  (Hàckel)  de  même,  mais  a  deux  cornes  ou  plus  (0,1  à  0,21); 

Theosyringium  (Hàckel)  est  un  Theocyrtis  à  abdomen  tubuleux  plus  étroit  que  le  thorax 

(0,18  à  0,24); 
Cecryphalium  (Hàckel)  a  une  forme  générale  déprimée  et  conique  (0,08  à  0,12); 
Theocalyptra  (Hàckel)  de  même  avec  une  corne  en  plus  (0,06  à  0,14); 
Theoconus  (Hàckel)  est  comme  le  précédent,  mais  en  cône  plus  allongé  (0,07  à  0,26); 
Lophoconus  (Hàckel)  est  un  Theoconus  avec  deux  ou  plusieurs  cornes  (0,16  à  0,21); 
Theocampe  (Hàckel)  est  un   Tricololampe  à  abdomen   ovoïde   ou  en  cône  renversé  et  à 

bouche  rétrécie  (0,1  à  0,2)  ; 
Lophocorys  (Hàckel)  est  semblable  avec  deux  cornes  en  plus  (0,13  à  0,21); 
Theocorys  (Hàckel)  semblable  aussi  avec  une  seule  corne  (0,09  à  0,32); 
Axocorys  (Hàckel)  est  un  Theocorys  avec  une  columelle  (0,21). 

(4)  Genres  voisins  : 

Theocapsa  (Hàckel)  est  semblable  avec  une  corne  en  plus  (0,13  à  0,27); 


MONOPYLAIRES :  CYRTOÏDES 


231 


Fig.  365. 


Stichocyrtoïdes.  —  Stichocyrtoidea 
[Stichocyrtida  (Hâckel);  —  Cyrtoidea  polythalamia  (Hâckel)] 

Stichopilium  (Hâckel)  (fig.  363)  est  un  Stichocyrtoïde  (c'est-à-dire  un  Tricyr- 
toïde  dont  l'abdomen  est  sub- 

j.     •     ,  -,  r.  ,  ,  Fig.  363.  Fig.  364. 

divise  par  des  étranglements 

secondaires)  à  trois  pieds  et 

à  bouche  libre.  Ces  pieds  ont 

la  forme  d'épines  se  détachant 

du  sommet  de  l'abdomen  ;  il 

y  a  une  corne  céphalique  (0,12 

à0,2)('). 
Stichopera  (Hâckel)  (fig.  364)  est 

un  Stichocyrtoïde  à  trois  pieds , 

à  bouche  grillagée  ;  il  a,  en 

outre,  une  corne  céphalique, 

et    ses    pieds    forment    trois 

côtes  ou   séries   d'épines  (0,lo  à  0,25)  (*). 
Stichophormis  (Hâckel)  (fig.  365)  est  un  Sticho- 
cyrtoïde à  nombreux  pieds  et  à  bouche  libre.  Les  pieds 

forment  autant  de  côtes  latérales  prolongées  en  autant 

de  pointes  libres  au  delà  de  la  bouche.  La  forme  générale 

est  conique  ou  pyramidale  (0,04  à  0,24)  (*). 


Stichopilium 
(im.  Hâckel). 


Stichopera 
(im.  Hâckel). 


■m 


Phrenocodon  (Hâckel)  diffère  des  précédents  par   un    septum  grillagé 

complet  entre  le  thorax  et  l'abdomen  (0,11).  stichophormis 

Cette  série  de  genres  forme  avec  la  précédente  la  famille  des        (im.  Hâckel). 

Theocyrtinjb  [Theocyrtida  (Hâckel). 
C-)  Genres  voisins: 
Artopilium  (Hâckel)  est  semblable,    mais  a    ses  trois  apophyses    pédieuses  grillagées 

(0,13  à  0,3)  ; 
Pteropilium  (Hâckel)  de  même,  mais  n'a  pas  de  corne  (0,15  à  0,2); 
Stichocampe  (Hâckel)  a  ses  trois  côtes  pédieuses 'prolongées  jusqu'au  delà  de  la  bouche 

en  trois  pointes  libres  (0,25  à  0,31; 
Stichopterium  (Hâckel)  est  semblable,  mais  a  les  pieds  grillagés  (0,12  à  0,22); 
Podocampe  (Hâckel)  a  les  trois  pointes  libres   du  Stichocampe,  mais  n'a  pas  les  côtes 

pédieuses  (0,14  à  0,2); 
Stichopodium  (Hâckel)  est   semblable   au   précédent,   mais   il    a   ses   pointes    pédieuses 

grillagées  (0,2). 

(2)  Genres  voisins  : 

Cyrtopera  (Hâckel)  est  semblable,  mais  a  ses  côtes  pédieuses  grillagées  (0,17  à  0,23); 
Artopera  (Hâckel)  a  l'abdomen   rétréci  en  bas    et  terminé    par    une  corne  inférieure 

(0,15  à  0,18). 

Cette  série    de  genres  forme  avec  la  précédente  la  famille  des   Podocampin-^e 

[Podocampida  (Hâckel)]. 

(3)  Genres  voisins  : 

Phormocampe  (Hâckel)  est  semblable,  mais  n'a  pas  les  côtes  pédieuses  (0,14  à  0,22); 


232 


LES   RHIZOPODES 


Fis.  368. 


Fier.  367. 


Fis.  366. 


Artophsena  (Hâckel)   (fig.  366)  est  un  Stichocyrtoïde    à    pieds  nombreux 
(six)  sous  forme  de  côtes  aliformes  ou  d'épines,  et  à 
bouche  grillagée  (0,14  à  0,2)  (*). 

Dictyomitra    (Zittel)   (fîg. 

367)  est  un  Stichocyr- 
toïde sans  pieds,  abouche 
libre.  La  forme  est  légè- 
rement conique  (0,08  à 
0,24)  C). 

Stichocapsa  (Hàckel)   (fîg. 

368)  est  un  Sticho- 
cyrtoïde sans  pieds  et  à 
bouche  grillagée  (0,1  à 
0,25) (•). 


Arthophsena 
(im.   Hiickel). 


Dictyomitra 
(im.  Hiickel). 


Stichocapsa 
(im.   Hiickel). 


Artophormis   (Hâckel)  est  un  Stichophormis   ovoïde    ou    fusiforme,    à    bouche  rétrécie 

(0,16  à  0,24); 
Cyrtophormis  (Hâckel)  est  un  Artophormis  sans  côtes  pédieuses  (0,14  à  0,3). 

(*)   Genre  voisin: 
Stichopheena  (Hâckel)  est  un  Artophœna  a  neuf  pieds  au  lieu  de  six  (0,20  à  0,25). 

Ces  deux  genres  forment  avec  la  série  précédente  la  famille  des  Phormocampixm 
[Phormocampida  (Hâckel)]. 

(2)  Genres  voisins  : 

Lithostrobus  (Biitschli)  est  semblable,  mais  avec  une  corne  en  plus  (0,1  à  0,32); 
Stichocorys  (Hâckel)  est  comme  le  précédent,  mais  de  forme  conique  en  haut,  cylindrique 

en  bas  (0,16  à  0,24); 
Artostrobus  (Hâckel)  de  môme,  mais  subcylindrique  dans  toute  sa  hauteur  (0,1  à  0,24); 
Lithomitra  (Biitschli)  est  comme  le  précédent,  mais  sans  corne  (0,06  à  0,3); 
Lithocampe  (Ebrenberg)  est  comme  le  précédent,  mais  ovoïde  ou  fusiforme  (0,08  à  0,3); 
Siphocampe  (Hâckel)  est  un  Lithocampe  avec  un  appendice  tubuleux  prolongeant  la  tête  en 

haut  (0,14  à  0,24); 
Eucyrtidium  (Ehrenberg)  est  un  Lithocampe  avec  une  corne  (0,12  à  0,26)  ; 
Eusyringium  (Hâckel)  est  un  Eucyrtidium  prolongé  en  bas  en  tube  (0,2  à  0,33); 
Spirocampe  (Hâckel)  diffère  des  précédents  par  la  disposition  spirale  des  constrictions  qui, 

ailleurs,  sont  annulaires  et  indépendantes  (0,15  à  0,24); 
Spirocyrtis  (Hâckel)  est  comme  le  précédent,  mais  avec  une  corne  (0,1  à  0,25). 

(3)  Genres  voisins  : 

Cyrtocapsa  (Hâckel)  est  semblable,  mais  a  une  corne  (0,14  à  0,23); 

Artocapsa  (Hâckel)  a,  non  seulement  une  corne  céphalique  comme  le  précédent,  mais 

aussi  une  corne  inférieure  au  pôle  opposé  (0,17  à  0,26). 

Ces  trois  genres  forment,  avec  la  série  précédente,  la  famille  des  Litiwcampinm 

[Lithocampida  (Hâckel)] . 


m0n0pyla1res  :  spyroïdes  233 

5°  Sous-Ordre 
SPYROÏDES.  —  SPYROIDsE 
[Spyridina  (Ehrenberg,  p.  p.); —  Zygocyrtida  (Hàckel,  Butschli)  ; 
Acanthodesmida  (R.  Hertwig)  ;  —  Spyroidea  (Hackel)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.    369) 

Il  ressemble  tellement  au  type  général  des  Monopylaires  qu'il  se 
confond  presque  avec  lui.  Il  possède  donc 
le  pied  à  trois  branches,  une  postérieure  et 
deux  antéro-latérales  ;  la  coquille  grillagée 
complète  et  Vanneau  sagittal  (c).  Ajoutons 
seulement,  comme  trait  caractéristique,  que 
l'anneau  sagittal  détermine  une  constriction 
de  la  coquille  et  subdivise  sa  cavité  en  deux 
loges,  droite  et  gauche,  plus  ou  moins  dis- 
tinctes, et  que  les  trois  branches  du  pied  (t), 
au  lieu  de  partir  d'un  point  central  commun, 
s'insèrent  souvent  isolement  sur  la  base  de 
la  coquille. 

GENRES  spyROW.E 

.  .        ....    .     ..  ,         .   ..        .  (Type  morphologique)  (Sch.). 

Tnstylospyris  (Hackel)  est  la  réalisation  assez 

fidèle    du   type    morphologique    ci-dessus   (0,10  à  0,38)  ('). 


(*)  Genres  voisins  : 
Tripospyris  (Hackel)  a,  en  plus,  une  corne  apicale  au  sommet  de  l'anneau  (0,10  à  0,30); 
Triceraspyris  (Hackel)  a  trois  cornes  apicales  (0,1H  à  0,35); 
Cephalospyris  (Hàckel)  n'a  pas  de  cornes,  mais  deux  larges  orifices,  de  part  et  d'autre  du 

bord  supérieur  de  l'anneau,  au  sommet  de  la  coque  (0/2  à  0,32); 
Brachiospyris  (Hàckel)  n'a  pas  de  corne  apicale  comme  Tripospyris,  mais  n'a  au  trépied 

que  les  deux  branches  antéro-latérales  (0,3  à  0,6); 
Dipospyris  (Hàckel)  est  pareil  au  précédent,  mais  avec  une  corne  (0,2  à  0,6)  ; 
Dendrospyris  (Hàckel)  a  une  corne,  et  les  deux  branches  de  son  pied  ramifiées  (0,22  à  0,38); 
Dorcadaspyris  (Hàckel)  a  aussi  une  corne  et  les  deux  branches  de  son  pied  armées  d'épines 

(0,1  à  0,7); 
Gamospyris  (Hàckel)  a  une  corne  et  les  deux  branches  du  pied  arquées  et  soudées  et  un 

anneau  (0,33)  ; 

Stephanospyris    (Hàckel)    représente  le    précédent  avec   une    série  d'épines  latérales   à 

l'anneau,  pied  en  plus  (0,2  à  0,4); 
Tessarospyris  (Hàckel)  a  au  pied  les  deux  branches  latérales,  une   branche  postérieure 

et  une  antérieure,  et  pas  de  corne  apicale  (0,16  à  0,31); 
Tetraspyris  (Hàckel)  est  semblable,  mais  avec  une  corne  (0,02  à  0,6); 
Cantharospyris  (Hàckel)  a  six  branches  au  pied,  savoir  :  deux  latéro-postérieures  en  plus 

des  quatre  du  précédent  ^0,07  à  0,22); 


234 


LES    RHIZOPODES 


Tholospyris  (Hackel)  (fig.  370)  est  un   Tristylospyris  muni,  en  plus,  d'une 
sorte  de  casque  fenestré  qui  surmonte  le  sommet  de  la 
coquille  (0,17  à  0,26)  ('). 


Fig.  372. 


Fig.  370. 


Fis.  371. 


Tholospyris 
(im.  Hackel). 


Phormospyris 
(im.  Hackel). 


Androspyris 
(im.  Hackel). 


Phormospyris  (Hackel)  (fig.  371) 
est  un  Tristylospyris  muni,  en 
plus,  d'un  prolongement  grillagé 
de  la  coque  qui  s'étend,  en  des- 
sous de  celle-ci,  entre  les  trois 
branches  du  pied  et  qui  en  est 
séparé  par  une  constriction  cir- 
culaire horizontale.  On  désigne 
sous  le  nom  de  tête  la  coquille 
primitive,  et  cet  appendice  sous 
celui  de  thorax  (0,1  à0,14)(*). 

Androspyris  (Hackel)    (fig.    372)  réunit  les  caractères  des    deux  genres 
précédents:  il  a  le  thorax  de  Phormospyris  et  le  casque  de  Tholospyris, 

Hexaspyris  (Hackel)  est  semblable,  mais  a  une  corne  (0,11  à  0,39); 

Liriospyris  (Hackel)  est  semblable  encore,  mais  a  trois  cornes  (0,12  à  0,22); 

Pentaspyris  (Hackel)  a  cinq  branches  au  pied,  qui  sont  celles  de  Cantharospyris,  sauf  que 
l'antérieure  manque  et  il  n'a  pas  de  corne  (0,15  à  0,28)  ; 

Chlathrospyris  (Hackel)  est  semblable,  mais  a  une  corne  (0,08  à  0,23); 

/Egospyris  (Hackel)  est  semblable  encore,  mais  a  trois  cornes  (0,16  à  0,28); 

Therospyris  (Hackel)  a  quatre  branches  au  pied,  les  deux  antéro-latérales  et  les  deux 
postéro-latérales,  et  point  de  cornes  (0,15  à  0,17); 

Zygospyris  (Hackel)  est  semblable,  mais  a  une  corne  (0,16  à  0,18); 

Taurospyris  (Hackel)  semblable  encore,  mais  avec  deux  cornes  latérales  (0,16  à  0,38); 

Elaphospyris  (Hackel)  semblable  encore,  mais  avec  trois  cornes,  deux  latérales  et  une 
médiane  (0,06  à  0,3). 

Gorgospyris  (Hackel)  a  sept  à  douze  branches  au  pied,  et  pas  de  corne  (0,07  à  0,33)  ; 

Petalospyris  lEbrenberg)  est  semblable,  mais  a  une  corne  (0,08  à  0,31)  ; 

Anthospyris  (Hackel)  semblable  encore,  mais  a  trois  cornes  (0,09  ;'i  0,44); 

Ceratospyris  (Ehrenberg)  semblable  encore,  mais  a  de  nombreuses  cornes  (0,09  à  0,20)  ; 

Dictyospyris  (Erhenberg)  n'a  pas  de  pied  ni  de  corne  (0,0S  à  0,14); 

Circospyris  (Hackel)  n'a  pas  de  pied,  mais  a  une  corne  (0,06  à  0,23). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Zygosfyrinm  [Zygospyrida  (Hackel)]. 
f1)  Genres  voisins  : 

Lophospyris  (Hackel)  est  un   Tholospyris  dont  le  pied  n'a  que  les  deux  branches  antéro- 
latérales  (0,16  à  0,17); 

Tiarospyris  (Hackel)  est  un  Tholospyris  dont  le  pied  a  six  à  neuf  branches  ou  plus  (0,01  à 
0,31); 

Sepalospyris  (Hackel)  est  de  même  avec  une  corne  sur  le  casque  en  plus  (0,19  à  0,3); 
Polospyris  ^Hackel)  a  une  corne  comme  le  précédent,  mais  pas  de  pied  (0,07  à  0,121. 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Tholosvyrism  [Tholospyrida  (Hackel)]. 

(2)  Genres  voisins  : 
Acrospyris  (Hackel)  est  un  Phormospyris  avec  une  corne  apicale  en  plus  (0,07  à  0,22); 
Desmospyris  (Hackel)  n'a  pas  de  corne,  mais  a  beaucoup  de  branches  (neuf  à  douze  ou  plus) 
au  pied  (0,08  à  0,12); 

Patagospyris  (Hackel)  est  de  même,  avec  une  corne  en  plus  (0,08  à  0,15)  ; 


MONOPYLAIRES  :    BOTHRYOÏDES 


235 


FiS.  373. 


avec  l'anneau  sagittal  et  le  pied  à  trois  branches  libres  comme  l'un  et 
l'autre,  et  en  plus  une  corne  apicale  (0,2  à  0,35)  (*). 

6e  Sous-Ordre 

BOTRYOÏDES.  —  BOTRYOID.fi 

[Botryda  vel  Botryida  (Hâckel)  ;  —  Polycyrtida  (Hàckel)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  373) 

La  coque  grillagée  du  type  morphologique  des  Monopylaires  est  ici 
toujours  présente  et  offre  le  caractère  singulier 
d'être  subdivisée  par  des  constrictions  verticales  en 
lobes  juxtaposés.  Il  n'y  a  pas  ici  seulement  deux  de 
ces  lobes  comme  chez  les  Spyroïdes,  mais  trois  au 
moins  et  ordinairement  davantage.  Le  pied  manque, 
mais,  au-dessous  de  la  coque  lobée  qui  prendra  ici, 
comme  chez  les  Cyrtoidae,  le  nom  de  tête  (c),  peuvent 
se  trouver  une  ou  deux  constrictions  horizontales 
séparant  de  la  tête  un  thorax  (th.)  et  même  un  abdo- 
men (ab.),  simples  compartiments  de  la  coque,  mais 
superposés.  La  capsule  centrale,  mal  connue,  semble 
se  lober  conformément  à  la  coquille. 


GENRES 


BOTRYOID.E 
(Type  morphologique) 

(Sch.). 


Botryoptera 
(im.  Hiickel). 


Botryoptera  (Hiickel)  (fig.  374)  a  sa  coquille  réduite  à  la  tête  lobée;  il  n'y 
a  point  de  constrictions  transversales  ni,  par  suite,  de  thorax  ou  tf ab- 
domen (0,05  à  0,09)  (*). 

Fig.  374. 

Rhodospyris  (Hàckel)  de  même,  mais  avec  trois  cornes  (0,13  à  0,18). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Phobhospysin^  [Phormospirida 

(Hâckel)]. 

(M  Genres  voisins  : 
Lamprospyris  (Hàckel)  est  semblable,  mais  a  son  tissu  grillagé  spongieux 

et  la  corne  ordinairement  branchue  et  fenestrée  ^0,3  à  0,6); 
Tricolospyris  (Hàckel)  n'a  plus  de  pied,  et  deux  constrictions  horizontales 

séparent  le  casque,  la  tète  et  le  thorax(0,12  à  0,22); 
Amphispyris  (Hâckel)  est  semblable,  mais  son  tissu  grillagé  incomplet  laisse  de  larges 

trous  (0,14  à  0,24); 

Perispyris  (Hâckel)  a  son  tissu  grillagé  formé  de  deux  lames  ou  spongieux  (0,18  à  0,24); 

Sphasrospyris  (Hâckel)  n'a  ni  pied  ni  étranglements  circulaires,  en  sorte  que  sa  coquille 
se  réduit  à  une  simple  sphère  grillagée  avec  un  anneau  sagittal,  mais  cet  anneau 
est  loin  de  remplir  la  coque,  en  sorte  qu'il  reste,  au-dessus  de  lui,  un  dôme  repré- 
sentant le  casque  et  une  cage  représentant  le  thorax  (0,11  ù  0,26); 

Nephrospyris  (Hâckel)  est  de  même,  mais  à  coque  discoïde  ou  réniforme  (0,25  à  0,6). 
Ces  genres  forment  la  famille  des  Afdrospyrixj:  [Androspyrida  (Hâckel)]. 
(2)  Genre  voisin  : 

Cannobotrys  (Hàckel)  est  de  même,  mais  possède,  en  plus,  des  appendices  tubuleux  à  parois 
poreuses  (0,05  à  0,11); 


236 


LES    RHIZOPODES 


Botryopyle  (Hàckel)  (fig.  375)  a,  au-dessous 
de  sa  tête  lobée,  un  thorax  ouvert  en  bas 
(0,08  à  0,12)  (*). 

Botryocyrtis  (Ehrenberg)  (fig.  376)  a,  au- 
dessous  de  sa  tête  lobée,  un  thorax  et  un 
abdomen  séparés  par  deux  constrictions 
horizontales.  Le  segment  abdominal  est 
librement  ouvert  en  dessous  (0,09  à  0,12)  (*). 


Fig.  375. 


Fig.  376. 


Botryopyle 
(im.  Hâckel). 


Botryocyrtis 
(im.  Hâckel). 


4e  Ordre 


PILEODARIÉS.  —  PHJEODARIDA 

vel 
CANNOPYLAIRES.  —  CANNOPYLIDA 

[Cannopvlea    (Hàckel);    —    Phjeodaria  (Hâckel); 
Tripylea  (R.  Hertwig)  ;  — Pansolenia  (Hâckel)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  377) 

Le  type  morphologique  des  Cannopylaires  se  distingue  de  celui  des 
Radiolaires  en  général  (V.  p.  169)  en  deux  points  essentiels  :  1°  la 
constitution  de  la  capsule  centrale;  2°  la  présence  du phœodium. 

Capsule  centrale.  —  La  capsule  centrale  (fig.  377,  caps.  ctrl.  et  passim, 
dans  les  figures  de  genres)  a  la  forme  d'un  sphéroïde  aplati  aux  pôles 
comme  le  globe  terrestre,  mais  d'une  manière  beaucoup  plus  marquée 
(les  pôles  étant  naturellement  les  points  où  la  capsule  est  traversée 
par  l'axe  vertical  du  corps).  Elle  est  pourvue  de  deux  membranes,  l'une 
externe  plus  épaisse,  l'autre  interne  très  mince  et  néanmoins  «assez 
résistante.  Ces  membranes  sont  formées,  comme  d'ordinaire,  d'une 
substance  qui  présente  les  caractères  physiques  et  plusieurs  caractères 
chimiques  de  la  chitine.  Ces  deux  membranes  sont  appliquées  l'une 
contre  l'autre  chez  l'animal  vivant.  Mais,  constamment,  sous  l'action 
des    réactifs,  elles   s'écartent  et  nous  les   figurerons  un  peu   écartées 

Ces  deux  genres  forment  la  famille  des   Cannobqthrinm  [Cannobothrida  (Hâckel)]. 

[l]  Genres  voisins  : 
Acrobotrys  (Hàckel)  est  de   même,  mais  possède,  en  plus,  des  tubes  poreux  (0,08  à  0,12). 
Botryocella  (Hàckel)  n'a  pas  ces  tubes,  mais  le  compartiment  thoracique  de  sa  coquille 

est  fermé  en  bas  par  une  plaque  grillagée  (0,06  à  0,10)  ; 
Lithobotrys  (Ehrenberg)  est  de  même,  mais  a,  en  plus, des  tubes  poreux  (0,08  à  0,13). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Litiiobotihunje  [Lithobotliryda  (Hâckel)] . 

(2)  Genres  voisins  : 
Pylobotrys  (Hàckel)  a,  en  plus,  un  certain  nombre  de  tubes  poreux  (0,11  à  0,15). 
Botryocampe  (Ehrenberg)  n'a  pas  de  ces  tubes,  mais  son  abdomen  est  fermé  en  dessous 

par  deux  lames  grillagées  (0,05  à  0,15); 
Phormobotrys  (Hàckel)  est  de  même,  mais  a,  en  plus,  des  tubes  poreux  (0,1  à  0,10). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  PvLouoTiiuïiy.i:  [Pylobotkryda  ^Hàckel)]. 


CANNOPYLAIRES    OU    PH.EODARIES 


237 


pour  les  distinguer  plus  aisément.  La  paroi  est  en  général  continue, 
sans  pores  et  présente  seulement  trois  ouvertures  beaucoup  plus  larges 


Fis.  377. 


\\pHeod. 


Cannopylaire  ou  Phaeodarié  (Type  morphologique)  (Sch.). 

a,  cellule  ;  caps,  ctrl.,  capsule  centrale  ;  entonn.,  entonnoir  ;  N.,  noyau  ;  o.I.,  orifice 
principal  inférieur;  O.S.,  orifices  supérieurs;  pheod.,  phaeodium;  psdp.,  pseudopodes. 

que  les  pores  des  Péripylaires  ou  que  ceux  de  l'opercule    perforé  des 
Monopylaires. 

De  ces  trois  ouvertures,  une,  Y  orifice  principal  (o.i.),  est  percée  au  pôle 
inférieur  même;  les  deux  autres,  orifices  accessoires  (o.s.),  sont  situées 
à  droite  et  à  gauche  du  pôle  supérieur  et  par  conséquent  dans  le  plan 
coronal.  Toutes  les  trois  sont  prolongées  en  un  tube  (*)  d'abord  conique, 
puis  cylindrique,  ouvert  à  son  extrémité  dans  le  plasma  péricapsu- 
laire  qui  forme  ici  une  couche  beaucoup  plus  épaisse  que  chez  les  autres 


(*)  C'est  par  allusion  à  cette  particularité  que  Hackel  a  donné  à  ce  groupe  le  nom  de  Canno- 
PYLEA  .-de  xdtvva,  roseau,  tubuleux  comme  un  roseau;  iz-jl-q,  porte.  Le  nom  de  Tripylea  pro- 
posé par  R.  Hertwig  semblerait  meilleur,  mais  il  y  a  assez  souvent  une  seule  porte,  la  principale, 
et  parfois  plus  de  trois. 


238  LES    RHIZOPODES 

Radiolaires.  Les  deux  membranes  prennent  part  à  la  formation  de  ces 
tubes  et  elles  sont,  à  leur  niveau,  beaucoup  plus  solidement  unies  que 
dans  le  reste  de  leur  étendue. 

Les  orifices  accessoires  ne  présentent  rien  autre  de  particulier. 
Leurs  tubes  sont  courts,  rectilignes  et,  autour  de  leur  base,  la  paroi  a  le 
même  aspect  que  plus  loin.  L'orifice  principal,  au  contraire,  présente 
plusieurs  particularités  remarquables.  Son  tube  est  beaucoup  plus  long-, 
onduleux  et,  autour  de  sa  base,  la  paroi  est  modifiée  dans  sa  forme  et 
dans  sa  structure.  Circulairement  autour  de  lui,  sur  une  surface  d'un 
diamètre  égal  à  la  moitié  environ  de  celui  de  la  capsule,  elle  se  soulève 
en  cône  surbaissé  (entonn.)  ou  plutôt  en  forme  de  mamelle  de  femme 
dont  la  base  conique  du  tube  représenterait  le  mamelon.  Toute  la  surface 
entre  ce  mamelon  et  le  contour  extérieur  de  l'éminence  est  marquée 
de  grosses  lignes  radiai res,  au  nombre  d'une  soixantaine,  tantôt  plus 
tantôt  moins,  et  très  régulièrement  disposées  ('). 

La  signification  de  ces  parties  n'est  pas  exactement  connue.  Pour 
Hackel  ces  lignes  sont  des  stries  d'épaississement  de  la  membrane 
capsulaire  externe;  pour  R.  Hertwig,  elles  appartiennent  à  la  membrane 
interne.  De  fait,  quand  les  membranes  se  séparent,  le  disque  strié  suit 
tantôt  l'une  tantôt  l'autre,  et  l'aspect  des  figures  permet  de  suggérer  qu'il 
est  formé  d'une  substance  indépendante  située  entre  les  deux  membranes 
ou  même  en  dedans  de  l'interne.  Il  pourrait  être  formé  soit,  comme  le 
suggère  aussi  Hackel,  par  des  filaments  myophaniques  destinés  à  dilater 
l'orifice,  soit  par  une  différenciation  à  déterminer  du  protoplasma 
intracapsulaire  superficiel  (*). 

Le  protoplasma  intracapsulaire  est  remarquable  par  la  présence,  à 
son  intérieur,  de  nombreuses  vacuoles  contenant  chacune  un  ou 
plusieurs  petits  globules  graisseux  agités  d'un  mouvement  brownien. 

Le  noyau  (N.)  est  très  gros,  remplissant  la  moitié  ou  plus  du  volume  de 
la  capsule.  11  est  de  forme  ellipsoïde,  plus  aplati  que  celle-ci  et  dans  le 
même  sens.  Il  contient  de  nombreux  granules  chromatiques  disposés 
sur  un  réseau. 

Phaeodium.  —  Le  protoplasma  extracapsulaire  est,  avons-nous  dit, 
beaucoup  plus  abondant  que  chez  les  autres  Radiolaires.  C'est  surtout  au 
niveau  de  l'orifice  principal  qu'il  forme  une  masse  épaisse,  et  là  il 
conlient  ce  que  Hackel  a  appelé  le  phaeodium  (de  ©aiéç,  brun).  C'est  un 
amas  volumineux,  plus  gros  souvent  que  la  capsule  centrale  à  demi 
noyée  dans  son  intérieur,  d'une  couleur  sombre  variant  du  vert  au  brun 


(J)  Elles  sont  parfois  ramifiées. 

(2)  En  tout  cas  le  nom  d'opercule  qu'on  lui  donne  souvent  ou  la  comparaison,  souvent 
faite  aussi,  avec  le  couvercle  d'une  marmite  ne  peut  que  donner  des  idées  fausses  à 
son  sujet,  car  il  n'y  a  aucune  interruption  dans  la  continuité  des  parois  à  leur  union 
avec  lui.  Borgert  [91]  trouve  que  chez  Castanidium  la  membrane  externe  des  orifices 
accessoires  se  sépare  du  reste  sous  la  forme  d'une  collerette  et  que  le  tout  repose  sur 
une  sorte  de  bulbe. 


CANNOPYLAIRES    OU    PH/EODÀRIÉS  239 


foncé,  formé  d'éléments  assez  disparates  mais  tous  fortement  pig- 
mentés. On  y  trouve  :  1°  de  vraies  cellules  toutes  comparables  aux  Zoo- 
xanthelles,  avec  une  membrane,  un  noyau  et  un  pigment  vert  brunâtre, 
mesurant  20  à  30  [a;  2°  des  masses  ou  granules  pigmentaires  de  toutes 
tailles,  depuis  celle  des  éléments  précédents  jusqu'à  1  [x,  et  qui  forment 
la  plus  grande  partie  et  souvent  la  totalité  du  phaeodium  ;  3°  enfin 
parfois,  quelques  cellules  (a)  semblables  aux  premières,  mais  atteignant 
40  à  50  ^  et  remarquables  par  une  striation  croisée  en  spirale  qui 
rappelle  celle  de  certains  nématocystes  avant  leur  éclatement  ('). 

Au  sujet  de  la  signification  morphologique  et  physiologique  du 
phaeodium,  nous  n'avons  que  des  hypothèses.  Les  uns  y  voient  des  Algues 
spéciales  symbiotiques  remplaçant  les  Zooxanthelles  absentes:  mais  alors 
que  sont  les  grains  non  cellulaires?  D'autres  le  considèrent  comme  un 
pigment  formé  par  l'organisme  même  comme  celui  des  organes  visuels 
rudimentaires  et  ayant  peut-être  des  fonctions  analogues  :  mais  que  sont 
alors  les  vraies  cellules  du  phœodiuml  D'autres  enfin  pensent  à  un 
simple  amas  de  résidus  alimentaires  ou  de  substances  ayant  un  rôle  dans 
l'assimilation  (pigments  biliaires  peut-être)  ou  la  désassimilation  :  cela 
semble  bien  improbable. 

Le  sujet  réclame  évidemment  de  nouvelles  recherches  (*). 

Les  autres  parties  extracapsulaires  ne  présentent  rien  de  bien 
particulier.  La  gelée  est  fort  abondante,  le  réseau  intérieur  ou  superficiel 
du  protoplasma  et  les  pseudopodes  ont  ici  les  mêmes  caractères 
qu'ailleurs.  Il  n'y  a  pas  de  Xanthelles  (3). 

Les  Phaeodariés  sont  remarquables  par  leur  grande  taille.  Ils 
mesurent  à  peu  près  autant  de  millimètres  que  les  autres  Radiolaires 
(sauf  les  Thalassicollides)  mesurent  de  dixièmes  de  millimètres.  La 
capsule  centrale  a  jusqu'à  un  demi-millimètre  et  on  connaît  des  espèces 
où  le  corps  a  jusqu'à  trois  centimètres  de  diamètre 


(J)  Remarquons  que  le  phaeodium  est  un  caractère  non  pas  seulement  général,  mais 
constant  des  Cannopylaires. 

(2)  Pendant  la  correction  des  épreuves,  nous  recevons  le  travail  de  Karavaief  [96] 
qui  nie  l'existence  d'éléments  vraiment  cellulaires  dans  le  phaeodium.  Il  n'y  trouve  que 
du  pigment,  des  granulations  réfringentes  non  colorables  et  des  conformations  irré- 
gulières, souvent  en  bâtonnets  ou  en  capsules  emboîtées.  Tout  cela  réuni  forme  de 
petites  masses  non  cellulaires,  les  phxodelles.  Entre  les  phaeodelles  se  trouvent,  parmi 
des  éléments  plus  ou  moins  semblables  à  ceux  qui  les  constituent,  des  restes  de  Dia- 
tomées digérées.  Aussi  l'auteur  admet  la  fonction  digestive  du  phaeodium. 

(3)  La  gelée  [gel.)  est  fréquemment,  mais  non  toujours  vacuolaire.  Il  y  a  d'autant  plus 
de  chances  pour  qu'il  y  ait  des  vacuoles  que  l'animal  est  plus  gros  et  a  un  squelette 
moins  développé. 

Il  n'y  a  pas  toujours  un  squelette  et,  quand  il  y  en  a  un,  il  n'est  pas,  comme  celui 
des  Acanthomètres  ou  des  Monopylaires,  réductible  à  un  'type  uniforme,  aussi  ne 
parlerons-nous  de  sa  forme  qu'en  étudiant  les  sous-ordres.  Mais  nous  devons  indiquer 
ici  les  caractères  histologique  et  chimique  de  ses  tigelles  constitutives,  car  ils  sont,  le 
premier  très  général,  et  le  second  probablement  constant.  La  substance  constitutive 
n'est  ici  ni  organique  pure  comme  chez  les  Acanthaires,  ni  siliceuse  pure  comme  chez 


240 


LES   RHIZOPODES 


L'ordre  des  Cannopylaires  ou  Phaeodariés  se  divise  en  quatre  sous- 
ordres  caractérisés  par  la  constitution  de  leur  squelette  : 

1°  Phjeocystidje,  à  squelette  nul  ou  formé  de  pièces  séparées; 

2°  Phjeosphjeridm,  à  squelette  formé  d'une  (ou  plusieurs)  coque 
grillagée  simple; 

3°  Phjeogromidje,  à  squelelte  formé  d'une  coque  grillagée  percée 
en  face  de  l'orifice  principal  de  la  capsule  d'une  large  ouverture  ordi- 
nairement épineuse;  la  capsule  centrale  est  excentrique,  placée  près  du 
pôle  opposé  à  cette  ouverture  ; 

4°  Phjeoconchidm,  à  squelette  formé  d'une  coque  grillagée  bivalve 
à  valves  l'une  dorsale  l'autre  ventrale,  réunies  ou  non  par  une  charnière. 


1er  Sous-Ordre 

PHjEOCYSTIDES.  —  PH^OCYSTIDAï 

\Phmocystina  (R.  Hertwig)] 

TYPE   MORPHOLOGIQUE 

(FIG.    378) 

C'est  presque  identiquement  le  type  que  nous  venons  de  décrire.  Il 

suffit,  pour  le  com- 
pléter, d'y  ajouter 
deux  traits ,  qui 
même  ne  se  présen- 
tent pas  nécessai- 
rement, bien  qu'ils 
soient  très  ordi- 
naires : 

1°  La  gelée  est 
ordinairement  va- 
cuolaire,  à  la  ma- 
nière de  celle  des 
Thalassicolles;  2°  il 
peut  exister  un 
squelette  formé  de 
pièces  indépendantes 
disposées,  soit  tan- 
gentiellement  (sq.) 
dans  le  réseau  su- 
perficiel de  la  gelée  primaire,  soit  radialement  (r.)  dans  le  réseau  intérieur 
de  la  gelée. 


wm*:&%s. 


PHjEOCYSTIDJE  (Type  morphologique)   (Sch.). 


A,  secteur  ne  présentant  que  des  spicules  tangentiels  sq.  C,  secteur  ne 
présentant  que  des  spicules  radiaires  r.  B,  secteur  présentant  ces 
deux  genres  de  spicules.    caps.  Ctrl.,  capsule  centrale. 


les  autres;  partout  où  on  l'a  analysée  on  y  a  trouvé  de  la  silice  et  une  substance 
organique.  C'est  sans  doute  un  silicate  organique.  D'autre  part,  sauf  quelques  excep- 
tions, Sagosph/erines,  Castanellines,  Concharines,  il  est  formé  de  tigelles  creuses 
dont  la  cavité  est  occupée  par  une  gelée  liquide  et  parfois  par  un  filament  axial. 


PH/EODARIÉS  :    PH/EOCYSTIDES 


241 


GENRES 


Phssodina  (Hâckel)  est  un  Phseocystide  sans  squelette.  Sa  capsule  centrale 
est  normale  (0,8  à  1,5)  (*). 

Cannorraphis  (Hâckel)  (fig.  379)  est  un  Phseocystide  à  squelette  formé 
de  spicules  en  forme  d'aiguilles  ramifiées  ou  épineuses  (sq.)  disposées, 
tangentiellement  à  égale  distance  du  centre  (10mm)(*). 


Fig.  379. 


Cannorraphis  (im.   Hâckel). 

caps,  ctrl.,  capsule  centrale  ;  gel.,  gelée  ; 
plieod.,  phaeodium  ;  sq.,  squelette. 


Fig.  380. 


Aulactinium  (im.  Hiickelj. 

caps,  ctrl.,  capsule  centrale; 
gel.,  gelée  ;  plieod.,  phuuodiiun. 


Aulactinium  (Hâckel)  (fig.  380)  a  son  squelette  formé  de  spicules  en  forme 


(*)  Genre  voisin  : 
Phœocolla   (Hâckel)  (fig.  381)  en  diffère  par   sa  capsule   centrale 
dépourvue  d'orifices  accessoires  (1  à  1,2). 

Ces    deux   genres    forment    la    famille   des    Pumobisinm 
[Phseodinida  (Hâckel)]. 
(2)  Genres  voisins: 
Cannobelos  (Hâckel)  en  diffère  par  ses  aiguilles  simples  et   lisses 

(Spicules  :  0,15  à  0,5)  ; 
Catinulus  (Hâckel)  a  des  spicules  non  aciculés,  mais  en  forme  de  petits 
chapeaux  hémisphériques  à  parois  non  grillagées  ^0,6  à  1,2). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Canxor- 
uiiAPiiiNM  [Ccinnorrhaphida  (Hâckel)]. 

Hâckel  ajoute  à  ces  genres,  sous  le  nom  de 
Dictyociiida   (sous-famille)    les    quatre    genres 


Fig.   381. 


Fig.  382. 


Phœocolla  (im.  Hâckel). 
Capsule  centrale. 


suivants  qu'il  caractérise  ainsi  : 

Mesocena  (Ehrenberg),  Phaeodarié  ayant,  en 
guise  de  squelette  des  sortes  d'anneaux,  siliceux 

(de  0,02  à  0,06),  assez  régulièrement  distribués  dans  la  couche  périphé- 
rique de  son  corps  ;  Dictyocha  (Ehrenberg),  semblable  au  précédent, 
mais  ayant  ses  anneaux  (de  0,02  à  0,03)  surmontés  de  deux  arcades 
perpendiculaires  formant  une  sorte  de  petite  charpente  hémisphérique 
à  jour;  Distephanus  (Stôhr)  (fig.  382)  ayant  son  squelette  formé  de  deux  anneaux 
parallèles  réunis  pardes  tigelles  en  une  sorte  de  pyramide  tronquée  à  jour  (0,02  à  0,03) 

16" 


Distephanus 
(im.  Hâckel). 


242  LES    RHIZOPODES 

d'épines  simples  disposées  radiairement  dans  la  gelée  et  atteignant  la 
capsule  centrale  sur  laquelle  ils  s'appuient  par  leur  base  (10mm)  (»^ 

2e  Sous-Ordre 
PrLEOSPILERIDES.  —  PHsEOSPH^RW^ 

[Ph.eosph/Eria  (Hâckel)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG-383) 

Il  se   déduit   aisément  du  type  général   des  Ph;eodariés  auquel   il 
suffit  d'ajouter  une  coquille  formée  d'une 
sphère  grillagée  régulière  sécrétée  par  le 
réseau  superficiel  du  protoplasma  exlra- 
capsulaire. 

GENRES 

Orona  (Hâckel)  est  l'expression  simple  de  ce 
type  morphologique  (3  à  5,5)  (*). 


(souvent  on  trouve  ces  petites  pyramides  accou- 
plées par  deux);  Cannopilus  (Hâckel)  semblable  au 
précédent,  mais  avec  les  tigelles  de  réunion  des 

deux  anneaux  bifurquées  de  manière  à  former  C 

deux  rangs  de  mailles  (0,02  à  0,05).  phjeosphmmdje 

Mais  Borgert  [91],  étudiant  ces  singulières  for-        (Type  morphologique)  (Sch.). 
mations  squelettiques,  en  particulier  cbez  Diste- 

phanus,  constate  qu'on  les  trouve  dans  des  Pha3odariés  d'autres  genres,  qu'on  les 
rencontre  dans  des  mers  où  il  n'existe  de  Phseodarié  d'aucune  sorte,  et  enfin 
qu'elles  appartiennent  à  des  êtres  distincts  vivant  en  parasites  ou  en  commensaux 
dans  le  corps  de  divers  Radiolaires.  Il  en  résulte  que  les  quatre  genres  ci-dessus  de 
Phaeodariés  doivent  disparaître  et  que  les  êtres  représentés  par  leurs  parties  molles 
retombent  dans  la  famille  des  Pkseodininse  ou  Pbœodariés  sans  squelette.  Se  confon- 
dent-ils avec  les  genres  des  Pkseodininse  ou  doivent-ils  recevoir  de  nouveaux  noms? 
La  question  n'a  pas  été  examinée.  Quant  aux  noms  de  genres  qu'ils  possédaient 
avant,  ils  deviennent  ceux  des  parasites  que  nous  retrouverons  plus  loin  en  appen- 
dice aux  Flagellés  sous  le  nom  de  Silico  flagelle  a  (Borgert). 
(x)  Genres  voisins  : 

Aulacantha  (Hâckel)  a,  en  plus,  une  coucbe  d'aiguilles  tangentielles  (Spicules  :  0,4  à  4,2)  ; 

Atilographis  (Hâckel)   a    ses  spicules  radiaires  terminés  en  dehors  par  un  bouquet  de 
branches  simples  (0,4  à  2,5); 

Auloceros  (Hâckel)  les  a  terminées  par  un  bouquet  de  branches  ramifiées  (Spicules  :  0,6  à 
3,5); 

Aulodendron  (Hâckel)  a  non  seulement  un  bouquet  terminal  mais,  dans  la  longueur  des 
spicules,  des  épines  éparses  (Spicules  :  0,7  à  3,6); 

Aulospathis  (Hâckel)  de  même,  mais  les  épines  latérales  de  ses  spicules  sont  disposées  en 
verticilles  réguliers  (Spicules  :  0,15  à  0,25); 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Aulacantbinm  [Aulacanthida  (Hâckel)]. 
(2)  Genres  voisins  : 

Orosphœra  (Hâckel)  possède,  en  plus,  des  épines  radiales  simples  ou  ramifiées  (1  à  3,3)  ; 

Oroscena  (Hâckel)  a  la  surface  de  sa  coquille  parsemée  de  petites  élévations  coniques 
libres  (1,2  à.  3,2); 


PHiEODARIES    :    PH^OSPHÉKIDES 


243 


Fig.  384. 


Fig.  385. 


Fig.  386. 


Sagena  (Hàckel)  (fig.  384)  a  une  coque  grillagée  formée  de  tigelles  très  déli- 
cates qui,  par  une  exception  assez  rare  chez  les  Cannopylaires,  sont 
pleines  et  non 
creuses  (1,2  à 
2,5)  (*). 

Aularia  (Hâckel) 
(fig.  385,  386) 
a  une  coquille 
sphérique  gril- 
lagée simple 
(fig.   385)    for- 


Sagejia. 


niée  de  tigelles 


Partie  du  réseau 
(im.  Hâckel). 


Aularia.  Partie  du 
réseau     (im.    Hâckel). 


Aularia.    Pièce  stel- 

liforme  occupant 

les  nœuds  du  réseau 

(im.  Hâckel). 


creuses  unies  en  un  réseau  à  mailles  triangulaires.  Les  tigelles  s'unis- 
sent par  six  aux  points  nodaux,  non  en  se  soudant  entre  elles  comme 
chez  les  précédents,  mais  en  s'articulant  par  l'intermédiaire  d'une  petite 
pièce  stelliforme  (fig.  386)  (1  à  3mm)  (*). 

Oroplegma  (Hàckel)  est  comme  le  précédent,  mais  ces  petites  élévations  sont  réunies 
entre  elles,  à  leur  sommet,  par  une  deuxième  enveloppe  formée  de  tissu  spongieux 
(1,5  à  3,5). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Orospii^rinm  [Orosphœrida  (Hâckel)]. 
f1)  Il  en  est  de  même  des  genres  ci-dessous. 
Sagosphœra  (Hâckel)  a,  en  outre,  des  épines  radiales  aux  points  nodaux  (1  à  3mm); 
Sagoscena  (Hâckel)  a,  au  lieu  de  ces  épines,  de  petites  élévations  pyramidales  formées  de 
faisceaux  de  tigelles  (1,7  à  3,2); 

Sagenoscena  (Hâckel)  est  de  même,  mais  l'axe  de  ses  élévations  pyramidales  est  occupé 
par  un  bâtonnet  radiaire  (1  à  4mm); 

Sagenoarium  (Borgert)  est  comme  Sagoscena,  mais  les  sommets  des  protubérances  pyra- 
midales sont  réunis  par  des  tigelles  qui  constituent  une  deuxième  coque  (5mm); 

Sagmarium  (Hâckel)  a  une  coque  simple,  mais  formée  de  lissu  spongieux   (1,1   à  2,4); 

Sagmidium  (Hàckel)  est  de  même,  mais  a,  en  outre,  des  épines  radiales  (1,6  à  5mm)  ; 

Sagoplegma  (Hâckel)  est  comme  le  précédent,  mais  a,  en  place  des  épines  radiales,  de 
petites  élévations  pyramidales  surmontées  d'une  épine  radiale  ou  d'un  petit  bou- 
quet d'épines  divergentes  (2mm  à  3,5). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Sagosphjemnje  [Sagosphserida  (Hâckel)]. 
(2)  Genres  voisins  :  > 

Aulosphœra  (Hâckel)  a,  en  plus,  des  spicules  radiairesaux  nœuds  du  réseau  (lmm  à  4,2); 

Auloscena  (Hâckel)  a  ces  mêmes  spicules  radiaux,  mais  au  sommet  d'éminences  pyra- 
midales (2  â  5mm)  ; 

Auloplegma  (Hâckel)  a  une  coque  formée  d'après  les  mêmes  principes  qu Aulosphœra, 
mais  spongieuse  (t,5  à  3,2); 

Aulophacus  (Hâckel)  est  un  Aulosphœra  â  une  coque  déprimée  dans  le  sens  vertical  (5,5  à  6mm); 

Aulatractus  (Hâckel)  est  un  Aulosphœra  â  coque  allongée  dans  le  sens  vertical  (6  à  8mm); 

Aulonia  (Hâckel)  diffère  de  tous  les  précédents  par  la  forme  polygonale  irrégulière 
de  ses  mailles,  avec  quatre  tigelles  seulement  à  chaque  point  nodal.  Pour  le  reste,  la 
coque  est  sphérique,  simple,  sans  spicules  radiaires,  comme  chez  Aularia  (2mmà5,5); 

Aulastrum  (Hâckel)  est  de  même  avec  des  spicules  comme  ceux  d' Aulosphœra  (1,5  à  5mm); 

Aulodictyum  (Hâckel)  n'a  pas  de  tubes  radiaires,  mais  sa  coquille  est  faite  de  tissu  spon- 
gieux (2  à  3mm). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Aulosphmrinm  [Aulosphserida  [Hàckel]]. 


244 


LES    HHIZOPODES 


Fig.  387. 


Cselacantha  (R.  Hertwig)  a  deux  coques  emboîtées  :  une  interne  (mais  extra- 
capsulaire  néanmoins),  à  tigelles  soudées  comme  chez  Orona  et  une 
externe  à  tigelles  articulées  comme  chez  Aularia  (3  à  3,2)  ('). 

3e  Sous-Ordre 
IMLEOGROMIDES.  —  PH.EOGROMÎD.E 

[Phalogromia  (Hâckel)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  387) 

Il  dérive  du  type  morphologique  des  Cannopylaires,  en  ajoutant  ce 
caractère  essentiel  qu'il  existe  une  coquille 
formée  d'une  sphère  grillagée  pourvue 
d'une  large  ouverture,  appelée  bouche  (o), 
à  la  partie  inférieure.  La  capsule  cen- 
trale, construite  sur  le  type  ordinaire, 
n'est  pas  au  centre  de  la  coquille,  mais 
plus  près  du  pôle  supérieur.  La  bouche 
est  généralement  armée  d'apophyses  den- 
ti  formes. 

GENRES 

Castanella  (Hâckel)  (fig.  388)  est  un  Pha?o- 
gromide  tout  simple,  à  coque   sphérique 
formée,   non    de   spicules  soudés  en  un 
grillage,  mais  d'une  paroi  compacte,  percée  de   trous.    La   coque  est 
hérissée    de    petites 
épines.  La  bouche  est 
relativement  petite  et 
entourée  d'une  cou- 
ronne     d'apophyses 
dentif ormes     (0,22    à 
0,8)  (*). 


PHMOGROMWjë 

(Type  morphologique)  (Sch.). 

o.,  bouche. 


Fig.  38!). 


Fig.  388. 


Castanella   (im.   Hâckel). 


Cannosphsera  (im.   Hâckel) 


(*)  Genre  voisin  : 
Cannosphœra  (Hâckel)  (fig.  389) 
est  de  même,  mais  sa 
coque  interne  est  conti- 
nue, sans  pores,  et  pos- 
sède un  grand  orifice  à 
la  partie  inférieure  comme  dans  le  sous-ordre  suivant  (0,5  à  2,5). 

Ces  deux  genres  forment  la  famille  des  Cannosphjsrix^e  [Cannosphaerida  (Hâckel)]. 
(2)  A  part  ces  deux  derniers  qui  sont  génériques,  ces  caractères  se  retrouvent  dans 
les  genres  ci-dessous  : 
Castanarium  (Hâckel)  a  la  bouche  dépourvue  d'apophyses  dentiformes  (0,24  à  0,'i'i  ; 
Castanidium  (Hâckel)  a  aussi  la  bouche  inerme,  mais  la  coquille  armée  de  grandes  épines 
simples,  éparses  parmi  les  petites  (0,22  à  0,8); 


PH.EODARIES  :    PH/EOGROMIDES 


245 


Fig.  390. 

..-caps  ctrl. 


pKeod 


Challengeria  (J.  Murray)  (fig.  390)  est  remarquable  par  une  structure  très 
particulière  de  la  coquille.  Celle-ci  est  épaisse  et  formée,  non  de  spicules, 
mais  d'une  substance  compacte,  homo- 
gène, et  percée  de  fins  canaux  qui  s'ou- 
vrent au  dedans  et  au  dehors  de  la 
coquille  par  des  pores  si  fins  que  l'on 
peut  à  peine  s'assurer  de  leur  existence. 
Mais,  dans  la  partie  moyenne  de  leur 
trajet,  ces  canaux  se  dilatent  en  une 
petite  chambre  polygonale  qui  n'est 
séparée  des  voisines  que  par  une  mince 
paroi  à  la  manière  des  alvéoles  d'un 
gâteau  d'abeilles.  Quand  on  examine 
la  coquille,  ce  sont  ces  cavités  alvéo- 
laires qui  sautent  aux  yeux,  et  la 
coquille  semble  formée  ou  revêtue 
d'une  sorte  de  réseau  polygonal.  Mais 
ce  n'est  là  qu'un  aspect  optique  de  la 
disposition  que  nous  venons  de  décrire.  Challengeria  (im.  Hackel). 

C'est  ce  que  l'on  appelle  la  structure  dia-  caps'  ctr1'  c,a.Psule  ron,trale.;  plieod'  Phae°- 

1  I  r  dram;  o.,  bouche. 

toméenne  à  cause  de   sa  ressemblance 

avec  celle  des  Diatomées.  La  capsule  centrale  n'a  pas  d'orifices  accessoires 
(0,08  à  0,8)  (*). 
Cortinetta  (Hackel)  (fig.  392)  a  une  coquille  extrêmement  fragile,  sphéri- 
que,  surmontée  d'une  corne  apicale  et  percée  en  bas  d'une  large  bouche 
sans  dents,  mais  entourée  de  trois  longs  pieds  descendants,  égaux,  cour- 
bes, à  concavité  intérieure.  La  structure  diffère  de  celle  de  Challengeria 


Fia.  391. 


Castanissa  (Hackel)  est  semblable,  mais  a  la  bouche  assez  grande  et  armée  (0,28  à  0,8); 
Castanopsis   (Hackel     a    la    bouche   petite    et  inerme,    mais   les  grandes  épines   de   la 

coquille  ramifiées  (0,42  à  0,7)  ; 
Castanura  (Hackel)  est  semblable  au  précédent,  mais  a  la  bouche  armée 

(0,28  à  0,6). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  CastÀnellinm  [Castanellida 

(Hackel)]. 

I1)  Tous  ces  caractères  se  retrouvent  dans  les  genres  ci-dessous; 

mais  il  n'en  est  pas  de  même  de  la  conformation  de  la  bouche  qui  est 

forl  variable  et  présente  ici  deux  apophyses  dentiformes  : 
Lithogromia  (Hackel)  n'a  pas  ces  dents  buccales  (0,15  à  0,27); 
Challengeron  (J.  Murray'  (fig.  391)  les  a,  au  contraire,  et  possède,  en  plus, 

une  ou  plusieurs  épines  (0,06  à  0,3); 
Pharyngella  (Hackel),   est  comme   Challengeria,  mais   possède,  en  plus 

un    tube  qui  part  de  la  bouche  et  remonte  en  dedans  (0,25  à  0,36)  ; 
Entocannula    Hackel)  est  de  même,  mais  n'a  pas  de  dents  buccales  (0.25 

à  0,36);  ' 
Porcupinia   (Hackel)  de  même  aussi,  mais   a   des   dents  buccales  et,  en 

outre,  des  épines  marginales  (0,2  à  0,25). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Challexgerin^i  [Challengerida  (J.  Murray)]. 


Challengeron 
(im.   Hackel). 


246 


LES    KH1Z0P0DES 


Fig.  392. 


par  le  fait  que  les  alvéoles  (B)  sont  très  irréguliers  et  ne  communiquent 

pas  avec  le  dehors,  mais  seulement  avec  le  de- 
dans de  la  coquille,  et  encore  n'a-t-on  pu  que 

rarement  s'assurer  de  l'existence  des  très  fins 

pores  qui  établissent  cette  communication;  la 

surface   extérieure    est  entièrement   continue. 

Ces  alvéoles,  très  petits  au  sommet  de  la  coquille, 

deviennent  de  plus  en  plus  larges  vers  le  bas  et 

se  continuent  dans  les  pieds  où  ils  forment  une 

série  unique  axiale  qui  donne  à  ceux-ci  un  aspect 

articulé.  Les  alvéoles  des  pieds  communiquent 

entre  eux  par  un  petit  canal   saillant  dans   le 

compartiment  distal  par  rapport  à  la  cloison  qui 

le  porte.  Tous  les  alvéoles  sont  remplis  de  gelée. 

Dans  son  ensemble  l'animal  ressemble  à  une 

petite  Méduse  (0,14  à  0,18)  («). 
Circospathis  (Hâckel)  (fig.  393)    a    une  coquille 

polyédrique  à  quatorze  faces,   formée  par  de 

fines  aiguilles  pleines,  tangentielles,  assez  rares, 

empâtées   dans  une  épaisse   croûte   de  ciment 

opaque,  porcelaine,  qui  forme,  de  beaucoup,  la 

plus  grande  partie  de  la  masse.  Cette   coque  est  gaufrée  à  sa  surface 

externe  de  dépressions  polygonales  en 
cellules  d'abeilles,  séparées  par  des  crêtes, 
et  ces  surfaces  déprimées  sont  finement 
ponctuées.  Ces  ponctuations  semblent 
être  de  fins  pores  qui  traverseraient  toute 
l'épaisseur  de  la  coquille.  Sur  la  coque 
ainsi  constituée,  s'insèrent,  aux  sommets 
du  polyèdre,  neuf  grosses  épines  radiales 
dont  la  base  est  entourée  d'un  cercle  de 
gros  pores.  Ces  épines  sont  creuses  et 
leur  axe  est  occupé  par  un  filament  axial 
rattaché  aux  parois  de  la  cavité  cen- 
trale par  des  trabécules.  La  bouche  de  la 
coquille,  relativement  petite,  est  en- 
tourée de  saillies  dentiformes.  La  capsule  centrale  possède  neuf  ouver- 


Cortinetla  (im.   Hackcl). 

A,  l'animal  entier;  B,  coupe  de 
la  paroi,  pïieod.,  phaeodimn  ; 
©.,  orifice. 


Fig.  393. 


Circospathis  (im.  Hiickel). 


(l)  Genres  voisins  : 
Medusetta  (Hâckel)  est  semblable,  mais  a  quatre  pieds  égaux  (0,05  à  0,09)  ; 
Euphysetta  (Hâckel)  a  trois  petits  pieds  et  un  grand  (0,15  à  0,16); 
Gazelletta  (J.  Murray)  n'a  pas  de  corne,  mais  a  six  pieds  (0,02  à  1,5)  ; 
Gorgonetta  (Hâckel)  a  les  six  pieds  du  précédent  et,  en  outre,  six  pieds  ascendants  qui 

alternent  avec  les  autres  (0,2  à  0,5)  ; 
Polypetta  (Hâckel)  a  dix  (ou  vingt  ou  plus)  pieds  descendants  (0;01  à  0,12). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Medusettinje  [Medusettida  (Hâckel)]. 


PH.EODARIES  :    PH.EOCONCHIDES 


247 


Fig.  394. 


tures  accessoires  au  lieu  de  deux  et  qui  correspondent  par  leur  position 
aux  couronnes  d'orifices  qui  entourent  la  base 
des  épines  radiales.  Pour  le  reste,  ce  sont  les 
caractères  d'un  Phsegromide  (0,5  à  0,6)  (*). 
Tuscarora  (J.  Murray)  (fig.  394)  a  une  coquille 
ovoïde,  allongée  dans  le  sens  du  grand  axe 
et  semblable  à  celle  du  genre  précédent,  c'est- 
à-dire  formée  d'une  pâte  porcelainée,  opaque, 
avec  des  aiguilles  tangentielles  dans  sa  masse. 
Cette  coquille  est  percée  de  nombreux  petits 
pores  et  porte  trois  grandes  épines  radiales, 
équidistantes,  creuses.  Ces  épines  sont  parcou- 
rues par  un  filament  axile  rattaché  aux  parois 
par  des  trabécules.  Mais  leur  cavité  commu- 
nique avec  celle  de  la  coquille  et,  autour  de 
leur  base,  sont  percés  aussi  de  gros  pores  qui 
débouchent  dans  la  coquille  et  au  dehors.  En 
somme,  la  structure  est  très  semblable  à  celle 
de  Circospathis,  mais  la  surface  externe  est 
lisse  et  non  gaufrée  d'alvéoles.  La  capsule 
centrale  semble  avoir  trois  orifices  accessoires 
correspondant  aux  trois  cercles  de  pores  entourant  la  base  des  épines. 
La  bouche  est  entourée  de  trois  prolongements  creux  semblables  aux 
épines  radiales  (1,5  à  2,5)  (*). 


Tuscarora  (im.  Hackel). 


4e  Sous-Ordre 

PH/EOCONCHIDES.  —  PHjEOCONCIIWM 

\Phjeocoxciua  (Hackel)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.    395) 

En  un  seul  point,  le  type  de  ce  groupe  diffère  du  type  général  des  Radio- 
laires, mais  ce  point  est  essentiel  et  extrêmement  remarquable.  L'animal 


(!)  Genres  voisins  : 
Circoporus  (Hackel)  est  sphérique  ou  octaédrique  et  a  seulement   six  épines  (0,16  à  0,55)  ; 
Circogonia  (Hackel)  est  icosaédrique  et  a  douze  épines  (0,6  à  0,75); 
Circorrhegma  (Hackel)  est  dodécaédrique  avec  vingt  épines  (0,8)  ; 
Circostephanus  (Hackel)  est  polyédrique  à  nombreuses  faces,   et  compte  vingt-quatre  à 

quarante  épines  ou  plus  (0,4  à  0,8)  ; 
Heeckeliana  (J.  Murray)  est  tout  à  fait  sphérique,  les  dépressions  de  sa  surface  sont  de 
simples  fossettes,  et  il  a  un  nombre  variable  d'épines  (0,25  à  0,52). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Circoporixj:  [Circoporida  (Hackel)]. 

(2)  Genres  voisins  : 
Tuscarusa  (Hackel)  a  quatre  épines  radiales  au  lieu  de  trois  (1,2)  ; 
Tuscaridium  (Hackel)  n'en  a  qu'une,  aborale  (3,2  à  3,6). 

Ces  trois  genres  forment  la  famille  des  Tuscarorwjs  [Tuscarovida  (Hackel)]. 


248 


LES    RIMZOPODES 


Fig.  395. 


possède,  comme  tant  d'autres  Radiolaires,  une  coquille  grillagée  plus  ou 
moins  sphérique  formée  de  tigelles  pleines, 
soudées  en  un  réseau;  mais  cette  coquille 
est  formée  de  deux  valves  hémisphériques 
réunies  en  un  point  par  un  ligament  élas- 
tique, absolument  comme  les  valves  d'un 
Lamellibranche,  disons  plutôt  comme  celles 
d'un  Brachiopode,  car  ces  deux  valves  sont 
l'une  dorsale  l'autre  ventrale,  la  capsule 
étant  orientée  à  l'intérieur  de  telle  façon 
que  ses  trois  orifices  (os.  os.  oi.)  sont  dans 
le  plan  coronal  qui  les  sépare,  en  sorte 
que  les  tractus  protoplasmiques  qui  en 
sortent  sont  directement  en  rapport  avec 
l'ouverture  de  la  coquille.  Le  ligament  est 
situé  au  pôle  supérieur  de  la  coquille,  vers 
lequel  la  capsule  tourne  ses  orifices  accès-  (Type  morphologique)  (Sch.). 
soires  (os.),  tandis  que  son  ouverture  prin-  >•»  ligne  de  séparation  des  deux  valves; 

1        /     •  \         il  xi         ,  ■■  oi.,  ouverture  principale  de  la  capsule: 

cipale   (oi.)    allonge  son   tube  a  travers  le     OBm  ©■.,  ouvertures  accessoires. 
phaeodium,  vers   le  milieu  de   la  ligne  de 

déhiscence,  au  point  opposé  au  ligament.  La  capsule  est  placée  dans  la 
coquille  plus  près  du  pôle  supérieur  que  de  l'inférieur  ('). 


01 


GENRES 


Concharium  (Hâckel)  (fig.  396)  est  notre  type  morphologique  même,  sauf 
l'absence  de  ligament  :  les  deux  valves  sont  entièrement 
indépendantes  et  simplement  maintenues  par  la  gelée  qui 
les  englobe  (0,2  à  0,25)  (*). 


Fis-  396. 


(1)  Ces  curieuses   formes  proviennent  toutes  des   dragages  du 
Challenger. 

(2)  Genres  voisins  : 
Conchasma  (Hâckel)  est  de  même,  mais  a,  en  plus,  deux  cornes  au  pôle 

aboral,  une  sur  chaque  valve  (0,16  à  0,22)  ; 
Conchelium   (Hâckel)  est  comme  Concharium,  mais  ses  deux  valves 

s'engrènent  par  un  bord  denté  (0,06  à  0,38); 
Conchidium  (Hâckel)  est  comme  le  précédent,  mais  avec  deux  cornes 

aborales  (0,24  à  0,35); 
Conchonia   [Hâckel)  a,    non    seulement   ces  deux  cornes   aborales,    mais   une    dorsale 

(0,21  à  0,3)  ; 
Conchopsis  (Hâckel)  n'a  pas  de  cornes,  mais  est  fortement  comprimé  de  droite  à  gauche, 

et  ses  valves  portent  chacune  une  carène  sagittale  (0,55  â  0,8); 
Conchoceras  (Hâckel)  est  semblable  au  précédent,  mais  il  a,  en  plus,  deux  cornes  aborales 

(0,1  à  0,22). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Conckarinjs  [Concharida  (Hâckel)]. 


Concharium 

(im.    Hâckel). 


PH/EODARIÉS    :    PH/DOCONCHIDF.S 


249 


Fiff.  3% 


Cœlodendrum  (Hàckel)  (fig.  397)  a  sa  coque  bivalve  très  petite,  entourant 

immédiatement  la  capsule  centrale. 
Ses  valves  sont  étroitement  jointes  à 
leur  ligne  d'union.  Elles  sont  percées 
de  fins  pores  et  très  fragiles.  Mais  leur 
caractère  le  plus  remarquable  est 
qu'elles  portent  chacune,  en  leur 
centre  (par  conséquent  l'une  en  avant 
l'autre  en  arrière),  une  sorte  de  proé- 
minence en  pyramide  triangulaire,  for- 
mée du  même  tissu  perforé.  Chacune 
de  ces  éminences  émet  de  longs  pro- 
longements en  forme  de  tubes  ramifiés 
extrêmementdélicats  dontles  branches 
vont  former  une  sorte  de  buisson  con- 
centrique à  la  coquille  primitive. 
Tout  cela  est  noyé  dans  la  gelée.  Le 

phaeodium,  ne  pouvant  se  loger  dans  la  vraie  coquille  entièrement  rem- 
plie par  la  capsule,  occupe  les 

deux     coupoles    pyramidales 

(dont  la  cavité  communique 

par  des  perforations  avec  celle 

de  la  coquille,   tandis  qu'elle 

est  entièrement    séparée    de 

celle  des  tubes),  et  se  répand 

entre  les  branches  des  tubes 

rameux  (1  à  3ram)  (■). 
Cœloplegma  (Hâckel)  (fig.  398) 

nous      montre,      en     même 

temps    que   la   dernière    des 

formes    types    de    la    classe 


m* 

Cœlodendrum  (im.  Hâckel). 


Fisr.  398. 


drl 


(*)  Genres  voisins  : 

Cœlodoras  (Hâckel)  est  semblable,  mais 
plus  simple,  ses  tubes  n'étant  pas 
ramifiés  v0,16  à  0,2)  ; 

Cœlodrymus  (Hâckel)  est  comme  Cœlo- 
dendrum et,  en  outre,  les  ramifi- 
cations de  ses  tubes  s'anastomo- 
sent entre  elles  en  une  sorie  de 
réseau  qui  dessine  une  sphère 
creuse  (2  à  3mm)  ; 

Cœlodasea  (Hâckel)  est  semblable,  mais 
les  ramifications  de  ses  tubes    se 

répandent,  non  seulement  en  surface,  mais  en  épaisseur,  de  manière  à  former  un  tissu 
spongieux  (2ram  à  2,3). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Cœlodexdrinje  [Cœlodendrida  (Hâckel)]. 


Cœloplegma  (im.  Hâckel). 


250  LES    RHIZOPODES 

des  Radiolaires,  la  forme  la  plus  compliquée,  et  peut-être  même  le  plus 
compliqué  de  tous  les  Protozoaires,  quoique  non  pas  le  plus  élevé  en 
organisation.  Comme  dans  le  genre  précédent,  la  coque  sphérique  (d) 
est  petite  et  formée  d'un  tissu  délicat  et  percé  de  pores  fins  et  irrégu- 
lièrement distribués.  Elle  n'entoure  pas  cependant  aussi  étroitement 
la  capsule  (caps,  ctrl.),  ses  deux  valves  (d,  e)  étant  un  peu  écartées 
l'une  de  l'autre.  Celles-ci  portent  l'une  et  l'autre,  comme  chez  Cœloden- 
drum,  une  sorte  de  coupole  d'où  partent  des  tubes  ramifiés,  mais  ici 
ces  tubes  sont  parfaitement  symétriques  et  leurs  ramifications  sont  anas- 
tomosées en  un  réseau  continu  formant,  à  grande  distance  de  la 
coque  primitive,  un  buisson  sphérique  extrêmement  délicat.  En  outre, 
les  branches  principales  de  ce  buisson,  au  nombre  de  quatorze  (une 
impaire  et  six  paires  sur  chaque  valve),  se  continuent  en  direction 
radiale  sans  se  ramifier  et  forment  de  grandes  épines  creuses  (a,  b,  c), 
plus  ou  moins  chargées  d'appendices  latéraux  verticillés  et  qui  dépas- 
sent de  beaucoup  la  surface  buissonneuse.  Mais  le  plus  curieux,  c'est  que 
les  deux-coupoles  émettent,  en  outre  de  ces  tubes,  chacune  un  prolon- 
gement creux  appelé  tube  nasal  (e)  (rhinocanna)  qui  part  de  sa  base, 
descend  sur  la  paroi  de  la  coque  suivant  le  méridien  sagittal  corres- 
pondant (antérieur  ou  postérieur,  selon  la  valve)  et  va  s'ouvrir,  en 
face  de  celui  du  côté  opposé,  juste  au-dessous  du  point  où  se  termine 
entre  eux  le  tube  de  l'orifice  principal  de  la  capsule  centrale.  Ces  tubes 
s'ouvrent  d'autre  part  chacun  dans  la  coupole  d'où  il  part,  tandis  que  la 
coupole  ne  communique,  ni  directement  ni  par  des  perforations,  avec 
la  coque  ou  avec  les  tubes  qui  forment  le  buisson  de  la  coquille.  Enfin, 
une  tigelle  squelettique,  le  frein,  s'étend,  de  chaque  côté,  de  la  coupole 
à  l'extrémité  du  tube  nasal.  La  signification  de  ces  complications  extraor- 
dinaires est  complètement  inconnue.  Le  phseodium  se  loge  dans  les 
coupoles  et  dans  les  tubes  nasaux  et  déborde  en  outre  généralement 
au  dehors.  Toute  la  coquille  est  noyée  dans  la  gelée,  sauf  les  grandes 
épines  radiaires  qui  la  dépassent  de  beaucoup  (1,6  à  3,2)('). 


I1)  Ces  dimensions  sont  celles  de  la  coquille  sans  les  épines  radiales  :  comme  partout 

elles  sont  données  en  millimètres. 
Cœlagalma  (Hackel)  est  semblable,  mais  a  seize  grandes  épines  radiaires  dépassant  la 

gelée  au  lieu  de  quatorze  (5,4)  ; 
Cœlostylus  (Hackel)  n'en  a,  au  contraire,  que  douze  (3,2  à  4,2)  ; 
Cœlodecas  (Hackel)  n'en  a  que  dix  (2,6  à  3,6)  ; 
Cœlospathis  (Hackel)  n'en  a  que  huit  (2  à  3mln); 
Cœlographis  (Hackel)  n'en  a  que  six  (3,2  à  6,4); 
Cœlotholus  (Hackel)  en  a  huit,  mais  leurs    ramifications  restent  comme   chez   Cœloden- 

drum,  indépendantes,  et  forment  un  buisson  mais  non  un  réseau  (2,5  à  4mm)  ; 
Cœlothauma  (Hackel)  en  a  douze  avec  le  môme  caractère  (3,5); 
Cœlothamnus  (Hackel),  avec  le  même  caractère,   en  a  seize;  avec  les  épines  radiales,   le 

diamètre    atteint  33  centimètres  chez  une   espèce.   C'est  le    géant  des  Radiolaires 

(1,8  à  7,5). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Cœwgsapiiixjë  [Cœlographida  (Hackel)]. 


rhizopodes  :  taxopodes 


251 


APPENDICE 


TAXOPODES. 


TAXOPODEA 


Fit;.  399. 


[Taxopoda  (H.  Fol)] 

(FIG.  399  et  400) 

Nous  plaçons  ici,  en  appendice  à  la  classe  des  Rhizopodes,  un  être  à 
affinités  indécises  que  R.  Hertwig  [77],qui  Ta  découvert,  rattachait  aux 
Amibes  faute  de  lui  trouver  une  place  meilleure,  et  dont  H.  Fol  [83] 
qui  l'a  le  mieux  étudié,  faisait,  parmi  les  Rhizopodes,  un  groupe  inter- 
médiaire aux  Héliozoaires  et  aux  Radiolaires  et  de  valeur  égale,  c'est- 
à-dire,  pour  lui  un  ordre,  pour  nous  une  sous-classe.  Cet  être  est  le 
Sticholonche  (R.  Hertwig)  comprenant  une  seule  espèce,  S.  Zanclea 
(R.  Hertwig).  C'est  un 
animal  pélagique  (Mé- 
diterranée) qui  mesure 
environ  lmm.  Il  est 
formé  d'une  masse 
protoplasmique  enfer- 
mée dans  une  coquille 
(t)  et  émettant  des 
sortes  de  jjseudopodes 
(pspd.);  il  renferme  un 
organe  spécial, le  corps 
rêniforme  (c.  ren.)  qui 
contient  lui-même  un 
globule  central  (g .)  et,  à 
côté  des  corps  rénifor- 
mes,  des  productions 
énigmatiques  interpré- 
tées, sans  raisons  suf- 
fisantes, comme  corps 
reproducteurs. 

La  forme  générale 
est  une  sorte  d'ovoïde 
comprimé  de  manière 
à  produire,  parallèle- 
ment au  grand  axe,  un 
bord  que  nous  appellerons  dorsal  et,  opposée  à  ce  bord,  une  face  ven- 
trale très  bombée. 

Le  corps  protoplasmique  est  revêtu  d'une  coquille  formée  d'un  (feu- 
trage de  tubes  très  fins  (t)  enchevêtrés  ensemble.  Sur  ce  feutrage,  sont 
insérés  par  bouquets,  de  longs  spicules  creux  (r)  de  taille  si  variée  qu'il 
n'y  en  a  pas  deux  semblables  dans  chaque  bouquet.  Le  tout  est  formé 


■ 


:  m 


^, 


1/ 


Sticholonche  Zanclea.  Coupe  transversale  (Sch.). 

c.ren.,  corps  rêniforme;   psdp.,  pseudopodes;  r.,  spicules 

t.,  coquille. 


LF.S    RHIZOPOPF.S 


Fie.  400. 


*^ 


d'une  substance  organique,  plus  ou  moins  semblable  à  la  chitine,  légè- 
rement minéralisée  par  un 
carbonate  terreux. 

La  masse  protoplasmique 
ne  présente  rien  autre  chose 
de  particulier  que  de  très 
nombreux  globules  pâles. 

Le  corps  rèniforme  a  plu- 
tôt la  forme  d'un  haricot  que 
celle  d'un  rein.  Il  est  orienté 
parallèlement  au  grand  axe 
de  ranimai,  plus  rapproché 
du  bord  dorsal  de  celui-ci, 
et  tournant  vers  ce  bord 
dorsal  sa  convexité.  Il  est 
entouré  d'une  membrane 
mince  et  contient,  noyé 
dans  un  plasma  d'apparence 
homogène,  un  globule  chro- 
matique (g.)  qui  contient  lui- 
même  une  granulation  cen- 
trale. 

Le  corps  rèniforme  est 
enveloppé  dans  une  coque 
épaisse  formée  de  petits 
prismes  radiaires  serrés  les 

uns   contre  les   autres.  Ces  prismes  ne  sont   pas  tous  égaux.    Le  long 

du  bord  convexe  du  haricot,  il  y   en  a  quatre  rangées  parallèles  à  ce 

bord,   qui  sont  plus  grandes    que  les  autres. 

Sur  ces   quatre   rangées,   s'insèrent   quatre   rangées  longitudinales, 

verticales  et  légèrement  divergentes  de  pseudopodes.    Ces  pseudopodes 

(pspd.)  sont  assez  gros,  pointus  au  bout,  presque  immobiles,  peu  anas- 

tomosables  ou  même  probablement  pas  du  tout  ('). 

On  ne  sait  rien  des  fonctions  de  ces  organes  ni  de  la  manière  dont 

l'animal  se  nourrit  (*). 


Slicliolonche    Zanclea.  Coupe   sagittale  (Sch.) 

c.ren.,   corps   rèniforme;   g.,    globule   chromatique; 
psdp.,  pseudopodes  ;  r.,  spicules;  t.,  coquille. 


(x)  On  les  voit  parfois  battre  ensemble  du  même  mouvement  que  les  avirons  d'une 
trirème,  mais  c'est  quand  l'animal,  qui  esl  d'une  délicatesse  extrême,  est  rétracté  dans 
sa  coquille  et  plus  ou  moins  détérioré.  Ce  sont  des  mouvements  agoniques,  sans 
doute  communiqués  par  le  corps  à  ces  appendices. 

D'après  Korotnef  ils  auraient  un  filament  axile  comme  ceux  des  Héliozoaires 
et  ce  filament  se  prolongerait  dans  la  paroi  du  corps  rèniforme  el  peul-êlre  jusqu'à 
son  centre. 

(2)  Citez  la  plupart  des  individus  adultes,  on  trouve,  dans  la  concavité  du  corps  rèni- 
forme, soit  de  gros  globules  pâles,  soit  un  corps  spécial,  le  corps  spiral,  que  Fol 
interprétait  comme  un  spermaiophore.  Kôppen  [94]  vient  de  démontrer  que  ce  n'était 
qu'un  Acinète  parasite,  Amœbophyra  Slicholonch.se, h  bourgeonnement  interne  comme 


RHIZOPODES    :    STICHOLONCHE  253 

Les  affinités  de  ce  singulier  animal  sont  difficiles  à  saisir.  La  coquille 
ressemble  plus  à  celle  d'un  Radiolaire  qu'à  celle  de  tout  autre  Protozoaire. 
Le  protoplasma  du  corps  ne  présente  rien  de  particulier.  Le  corps 
réniforme  est-il  un  noyau  et  contient-il  un  nucléole  comme  le  veut  Fol, 
ou  est-il  une  capsule  centrale  et  le  globule  qu'il  contient  est-il  un  noyaul 
Il  ne  ressemble  nettement  à  aucun  de  ces  organes.  Plus  difficiles  encore 
à  interpréter  sont  la  coque  de  bâtonnets  qui  entoure  le  corps  réniforme 
et  les  rapports  de  ces  bâtonnets  avec  les  singuliers  pseudopodes. 

Il  n'y  a  rien  à  conclure,  et  l'on  ne  peut  qu'exprimer  des  réserves  en 
attendant  de  nouvelles  études. 


chez  Deudrocometes  ou  Tokophrya.  La  portion  interne  n'est  autre  chose  que  le 
bourgeon  de  l'Acinète.  Kôppen  a  vu  le  jeune  parasite  pénétrer  dans  le  corps  de 
l'hôte.  Rappelons  qu'un  pai"asite  semblable  avait  été  pris  chez  les  Acanthaires  pour 
le  noyau  (V.  p.  206). 


254 


LES    SPOROZOAIRES 


2e   Classe 
SPOROZOAIRES.  —  SPOROZOARIA  (*) 

[Sporozoa  (Leuckart)] 

Nous  avons  placé  parmi  les  Rhizopodes  tous  les  êtres  qui  émettent 
par  la  surface  nue  de  leur  corps  des  pseudopodes,  prolongements  proto- 
plasmiques  dans  lesquels  le  protoplasma  superficiel  se  déplace,  en  sorte 
que  ce  n'est  pas  toujours  la  même  substance  qui  forme  à  chaque  instant 
le  même  point  de  la  surface  du  corps.  Les  êtres  que  nous  allons  étudier 
maintenant  se  caractérisent  au  contraire  par  leur  corps  dépourvu  d'ap- 
pendices et  muni  d'une  paroi  fixe  dont  les  éléments  ne  se  mélangent 
pas  entre  eux.  En  outre,  tous  sont  parasites  et  se  reproduisent  par  des 
spores.  C'est  à  ce  dernier  caractère,  que  l'on  a  emprunté  leur  nom  de 

SPOROZOAIRES. 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  401) 

Le  type  morphologique  sera  représenté  par  un  organisme  unicellu- 

laire,  parasite,  de  forme   arrondie,  formé   d'une  masse   cytoplasmique 

Fig.  4oi.  renfermant  un  novau   et  munie 

d'une  paroi  souple,  mais  fixe  et 
absolument  continue,  sans  bou- 
che, anus,  pore  excréteur  ou 
orifice  quelconque.  Il  n'y  a  ni 
vacuole  alimentaire,  ni  vésicule 
pulsatile,  ni  appendice  (pseudo- 
pode, cil,  llagellum).  L'animal 
peut,  à  l'occasion,  se  reproduire 
par  division,  mais  normalement, 
la  reproduction  se  fait  par  sporu- 
lation, c'est-à-dire  que  le  proto- 
plasma se  divise  en  un  certain 
nombre  de  parties,  les  spores,  pourvues  chacune  d'un  noyau  issu  du 
noyau  primitif  et  limitées  chacune  par  une  membrane  protectrice.  Mais 
ces  spores  ne  donnent  pas  naissance  directement  à  une  forme  semblable 
à  celle  de  l'adulte  :  elles  éclosent  sous  la  forme  d'un  petit  organite  pro- 
toplasmique,  nucléé,  auquel  on  a  donné  le  nom  de  sporozoïte  et  qui,  en 
grandissant,  devient  l'animal  adulte. 

D'après  les  caractères  de  ce  sporozoïte,  on   peut  diviser  les  Sporo- 
zoaires  en  deux  sous-classes  : 


Sporozoairc  (Type  morphologique)  (Seh. 

A,   adulte;   B,   sporulation;   C,  sporozoïte 

sortant  de  la   spore. 


(¥)  Nous  exprimons  ici  tous  nos  remercîments  à  M.  Labbé  dont  la  compétence  en  matière  de 
Sporozoaires  est  bien  connue.  M.  Labbé  a  rédigé  un  résumé  détaillé  et  fort  bien  fait  qui  nous  a 
servi  pour  la  rédaction  et  il  a  bien  voulu  revoir  ensuite  l'ensemble  du  chapitre. 


RHABDOGÉNIENS  :     BRACHYCYSTIDES  255 

Rhabdogeni/E,  à  sporozoïte  de  forme  définie,  généralement  arquée  ; 
Amoebogenim,  à  sporozoïte  amœboïde  (*). 


lre  Sous-Classe 
RHABDOGÉNIENS.  —  RHABDOGENIM 

[Cytosporidies  (Labbé)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

Il  se  déduit  aisément  du  type  général  des  Sporozoaires,  en  y  ajoutant 
les  caractéristiques  indiquées  ci-dessus,  c'est-à-dire  la  forme  fixe  et 
généralement  arquée  du  sporozoïte  qui  prend  ici  le  nom  de  corpuscule 
falciforme.  Les  premiers  stades  de  l'évolution  se  passent  toujours  dans 
l'intérieur  d'une  cellule  de  l'hôte. 

Cette  sous-classe  se  divise  en  deux  ordres  : 

Brachycystida,  chez  lesquels  la  forme  de  l'adulte,  à  l'état  de  re- 
pos, dérive  de  la  sphère; 

Dolichocystida,  chez  lesquels  cette  forme  dérive  d'un  ovoïde 
allongé. 

1er  Ordre 
BRACHYCYSTIDES.   —  BRACIIYCYSTIDA 

TYPE  MORPHOLOGIQUE 

Il  est  conforme  au  type  rhabdogénique,  en  y  ajoutant  ce  caractère 
de  la  forme  sphérique  de  l'adulte  à  l'état  de  repos. 

Les  Brachycystides  se  divisent  en  quatre  sous-ordres: 

Gregarinidal,  libres,  allongés,  mobiles,  pourvus  de  fibrilles  con- 
tractiles dans  l'épaisseur  du  tégument,  et  s'enkystant  toujours  hors  du 
tissu  qui  leur  a  donné  asile  pendant  les  premières  phases  de  leur  existence; 

C occididjE,  non  libres,  sans  fibrilles  contractiles,  s'enkystant  clans 
le  tissu  où  ils  ont  commencé  leur  évolution; 

HjEmosporidid.e,  libres  et  s'enkystant  dans  les  globules  sanguins; 

Gymnosporididm,  à  vie  exclusivement  intracellulaire;  amœbifor- 
mes  à  l'état  adulte  et  dépourvus  d'enveloppe  kystique. 


I1)  Labbé  divise  les  Sporozoaires  en  Cytosporidies  correspondant  à  nos  Rhabdo- 
géniens  brachycystides  et  caractérisées  par  leur  habitat  intracellulaire  au  moins  au 
début  de  leur  existence,  et  Histosporidies  comprenant  nos  Rhabdogéniens  dolicho- 
cystides  et  nos  Amœbogéniens,  et  caractérisées  par  leur  habitat  intercellulaire,  dans 
le  tissu  de  l'hôte.  Mais  les  Histosporidies  des  muscles  sont  souvent  dans  la  cellule 
musculaire  elle-même,  et  il  nous  a  semblé  avantageux  de  substituer  à  cette  classi- 
fication basée  sur  une  caractéristique  empruntée  aux  rapports  du  parasite  avec  l'hôte, 
un  groupement  fondé  sur  des  caractères  anatomiques.  0  nous  a  d'ailleurs  aidé  lui- 
même  à  établir  la  classification  adoptée  ici. 


256 


LES    SPOROZOAIRES 


1er  Sous-Ordre 
GRÉGARINIDES.  —  GREGARINID^ 


Fis.  402. 


TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  402  a  414) 

L'animal  est  un  petit  être  blanchâtre,  vermiforme,  allongé,  mesurant 
quelques  dixièmes  de  millimètres  de  long  sur  une  largeur  deux  ou  trois 
fois  moindre,  et  un  peu  aplati  en  outre  dans  le  sens  dorso-ventral  (fig.  402). 
Une  des  extrémités  est  arrondie,  l'autre  prolongée  en  une  sorte  de  col 
qui  se  termine  par  un  renflement  armé  de  quelques  crochets.  Ce  renfle- 
ment est  fixé  dans  une  des  cellules  épithéliales 
de  l'intestin  et  tout  le  reste  du  corps  pend  dans 
la  cavité  digestive.  Plus  tard,  quand  ranimai 
sera  devenu  libre,  c'est  cette  extrémité  qui 
sera  en  avant  dans  la  progression  :  elle  est 
donc  pour  nous  supérieure  dans  la  position 
morphologique.  Nous  pouvons  aussi  distin- 
guer, grâce  au  léger  aplatissement,  les  faces 
dorsale  ou  ventrale  des  bords  droit  ou  gauche, 
mais  rien  ne  nous  permet  de  dire  laquelle  des 
deux  faces  est  dorsale  ou  ventrale,  lequel  des 
bords  est  gauche  ou  droit  ('). 


epim 
coL 


, 


i.tgctop. 


leutom. 


- 


-endop 


Structure. 

Constitution  générale  du  corps.  —  L'être  tout 
entier  n'est  qu'une  cellule.  Il  se  compose 
(fig.  402)  d'un  cytoplasme,  d'une  membrane  et 
d'un  noyau. 

Le   noyau   (N.)  est  au  centre  du  corps,  un 

peu  au-dessous  du  milieu;  la  membrane  revêt 

toute  la  surface  sans  présenter  d'orifice  quel- 

ectop.,  ectopiasma;  endop.,  conque,  bouche,  anus  ou  pore  excréteur.  D'ail- 

endoplasma  ;    epim.,  épimérite,     i  m       i  •    i     i         i-  .  •  r-        •        r    •        1  1 

dans  la  cellule  de  rhôte;  m.,  leurs,  il  il  y  a  ni  tube  digestif,  ni  vésicule  pulsa- 
myonèmes;»., noyau; protom.,  tile.    Le  cytoplasme  se  divise  en    deux  parties, 

protomerite.  . ,  u     *  ,  *■     . 

1  une  centrale,  fluide,  1  endoplasme  (endop.),  qui 
forme  la  plus  grande  partie  de  la  masse  du  corps,  l'autre  plus  ferme, 
Y  ectoplasme  (ectop.),  disposé  en   une  mince  couche  superficielle,   sous 


GREGAMNID.E 
(Type  morphologique) 
Stade  céphalin  fixé   (Sch. 
col.,  col  ;  deutom.,  deutomérite  : 


(J)  La  forme  de  cette  partie  terminale  et  des  organes  fixateurs  dont  elle  est  pourvue 
est  une  des  parties  les  plus  variables  dans  le  corps  de  l'animal.  Elle  fournit  de  bons 
caractères  pour  la  détermination  des  genres. 

En  outre,  cet  aplatissement  dorso-ventral  n'est  pas  du  tout  constant  cbez  tous  les 
genres. 


BRACIIVCYSTIDES   :    GRÉGARINIDES 


257 


jacente  à  la  membrane  avec  laquelle  il  constitue  le  tégument.  L'ecto- 
plasme tapisse  la  membrane  dans  toute  son  étendue  et  il  forme,  en 
outre,  une  cloison  transversale  qui  sépare  la  cellule  en  deux  parties, 
l'une  inférieure  contenant  le  noyau,  l'autre  supérieure  portant  le  col 
et  son  bouton  terminal.  Mais,  comme  le  segment  supérieur  ne  contient 
pas  de  noyau,  cette  cloison  n'a  nullement  la  signification  d'une  paroi 
cellulaire;  elle  n'est  qu'une  particularité  interne  de  structure  sans  im- 
portance morphologique  et  le  tout  n'en  reste  pas  moins  une  cellule 
unique.  Elle  permet  de  distinguer  trois  parties  utiles  à  nommer  pour 
les  commodités  de  la  description.  Ce  sont  :  1°  Yépimérite  (épim.) 
formé  par  le  col  avec  son  bouton  terminal;  2°  le  proto?nérite  (protom.) 
formé  par  le  reste  du  segment  supérieur;  3°  le  deutomérite  (deutom.) 
formé  par  le  segment  inférieur  contenant  le  noyau.  Enfin,  à  la  limite 
entre  les  deux  couches  du  cytoplasme,  se  trouve  une  couche  de  fibrilles 
contractiles  ou  myonèmes  (m.)  appartenant  à  l'ectoplasme  mais  faisant 
saillie  dans  l'endoplasme  ('). 

Membrane.  —  La  membrane  est  formée  d'une   substance   organique, 
protoélastine  ;  elle  n'est  pas  un  produit  de  sécrétion,  mais  une  différen- 
ciation de  la   partie    superficielle   du   cyto-  Fig.  403. 
plasma.  Elle  est  assez  épaisse  et  nettement 
délimitée   par  un   double  contour.  Elle  est 
striée  longitudinalement(fîg.  403,  memb.),et 
cette  striation  est  due  à  de  petits  sillons  très 
étroits  mais  très  profonds  qui  la  sectionnent 
complètement,  mettant  l'ectoplasme  à  nu  au 
fond  des  sillons.  Il  en  résulte  qu'elle  est  for- 
mée de  lanières  étroites  placées  de  champ, 
côte  à  côte,  tout  autour  de  sa  surface.  Mais 
cette  striation  ne  s'étend  pas  à  l'épimérite. 
Vers  la  partie  supérieure  du  corps,  les  sillons 
disparaissent  peu  à  peu  et  l'épimérite  est  re- 
couvert d'une  membrane  continue  et  lisse.  A  l'extrémité  inférieure,  les 
lanières  se  soudent  les  unes  aux  autres  par  leurs  extrémités  à  mesure 


ectop 


gL-  er\S  op. 

jt-jectop. 

memb 

--9e'- 

m 


GREGARIMDM 

(Type  morphologique) 
(d'ap.  Cheviakof). 
_  .,    ectoplasma ;    endop.,   endo- 
plasma;  gel.,  couche  du  gélatine; 
m.,    myonèmes;   menib.,    mem- 
brane. 


(*)  Souvent,la  cloison  n'existe  pas  et  on  ne  distingue  plus  alors  que  l'épimérite  et  le 
corps.  La  présence  ou  l'absence  de  cette  cloison  et  par  suite  d'un  protomérite,  dont 
on  faisait  autrefois  un  caractère  capital  consacré  par  la  distinction  des  Dicystides 
et  des  Polycystides,  a  si  peu  d'importance  que,  dans  une  même  espèce,  on  trouve  des 
individus  à  cloison  et  d'autres  sans  cloison.  Tel  est  le  cas,  d'après  Léger,  pour  Eirmo- 
cyrtis  polymorpka  et  Clepsidrina  Podiuw.  Dans  les  associations  de  Porospora  à  trois 
individus,  la  cloison  du  troisième  disparaît.  11  en  est  de  même  pour  celle  du  second 
dans  les  associations  à  deux  que  forme  Didymophies .  Gabriel  a  trouvé  dans  une 
Salicoque,  Typton  spongicola,  une  Grégarinide  qui,  jeune,  n'a  pas  de  septum 
et,  adulte,  en  a  plusieurs.  Enfin,  parfois,  le  noyau  peut  se  trouver  inclus  dans  le  pro- 
tomérite par  suite  d'une  migration  tardive  arrêtée  par  la  formation  précoce  de  la 
cloison,  et  l'animal  n'est  en  rien  troublé  par  cette  modification  de  sa  structure. 

On  a  donné  d'autres  noms  à   ces  diverses  parties  :  on  a  appelé  la  membrane 

17 


258 


LES   SPOROZOAIRES 


Fi";.  404. 


que  le  diamètre  du  corps  diminue,  en  sorte  que  le  nombre  des  sillons  et 

des  lanières  décroît  progressivement  jusqu'au 
pôle.  A  l'extrémité  opposée,  la  membrane  est 
plus  épaisse  sur  le  bouton  de  l'épimérite  et 
surtout  sur  les  crochets  qui  garnissent  son 
contour. 

Cytoplasma.  —  V ectoplasme  (fîg.  403  et  404, 
ectop.)  forme  une  couche  d'épaisseur  assez  régu- 
lière et  notablement  plus  forte  que  celle  de  la 
membrane.  Seul  il  forme  la  cloison,  seul  il  pé- 
nètre jusqu'au  sommet  de  l'épimérite.  Il  est 
formé  d'un  protoplasma  hyalin,  homogène,  sans 
granulations,  où  l'on  a  cru  parfois  distinguer  un 
gregarimdm  aspect  rappelant  la  structure  alvéolaire  de  Bùt- 

(Type  morphologique).         schli.   Il  est  ferme  et  suit,  sans  se  déformer, 
Coupe  longitudinale  toutes  les  ondulations  du  corps  dans  les  mou- 

(d  ap.  Lneviakof).  l 

ectop.,  ectoplasma;  endop.,  on-     VementS  Ue  CelUl-Cl. 

dopiasma;  gei.,  couche  de  géia-         \\  forme  donc  avec  la  membrane   un  vrai 

tine;  m.,  niyonèiues;  mem1>.,        ,  1»        •  1 

membrane.  tégument  pour   1  an  ira  al. 

Vendoplasme  (endop.)  est  tellement  granu- 
leux qu'on  ne  lui  distingue  aucune  structure.  Il  ne  contient  pas  de  va- 
cuoles. Il  semble  formé  d'une  substance  homogène  presque  fluide  où 
flottent,  indépendamment  des  microsomes  protoplasmiques,  de  nom- 
breux globules  variés  de  taille  et  d'aspect.  Quand  on  les  a  détruits  à 
l'aide  de  certains  réactifs,  on  croit  lui  reconnaître  une  structure  réticulée, 
mais  rien  ne  prouve  que  ce  ne  soit  pas  là  un  effet  des  réactifs. 

Les  principales  de  ces  inclusions  sont  réfringentes  et  montrent,  avec 
les  niçois  croisés,  une  croix  de  polarisation  comme  l'amidon  (').  Elles 
paraissent  formées  d'une  substance  analogue  à  l'amidon  et  au 
glycogène,  probablement  le  zooamylon  de  Maupas  ou  paraglycogène  de 
Bûtschli.  D'autres  globules  sont  de  nature  graisseuse.  Les  uns  et  les 
autres  sont  des  éléments  de  réserve,  et  représentent  une  phase  de 
l'évolution  des  substances  alimentaires.  On  rencontre  aussi  quelques 
cristaux  d'une  substance  protéique.  Mais  on  n'a  pas  trouvé  de  vrais 
grains  d'excrétion . 

La  cloison  entre  le  proto-  et  le  deutomérite  étant  complète,  il  n'y  a 
aucun  passage  des  globules  de  l'un  dans  l'autre,  même  dans  les  contrac- 
tions les  plus  énergiques  du  corps. 


épicyte,  l'ectoplasme  sarcocyte,  la  couche  des  myonèmes  myocyte,  l'endoplasme 
entocyte.  Il  nous  paraît  infiniment  préférable  de  conserver  les  dénominations  générales 
qui  sont  les  mêmes  pour  tous  les  groupes  et  qui  montrent  immédiatement  de  quoi 
il  s'agit. 

(*)  Henneguy  a  montré,  en  outre,  qu'à  la  lumière  non  polarisée  ils  présentent  encore 
une  croix  brillante  qui  a  une  existence  réelle  puisqu'on  peut  la  colorer  avec  le  violet 
d'Ehrlicli. 


BRACIIYCYSTIDKS    :     GUÉGARINIDES 


259 


A  la  limite  entre  l'ectoplasme  et  l'endoplasme,  appartenant  au  premier 
mais  faisant  saillie  dans  le  second,  est  une  couche  fibrillaire  formée  de 
myonèmes  (fig.  403  et  404,  m.)  tout  à  fait  semblables  à  ceux  que  l'on  a 
étudiés  avec  plus  de  détail  chez  les  Infusoires  ciliés.  Ce  sont  de  longues 
fibrilles  de  1\j.  de  large  environ,  circulaires  sur  la  coupe  et  striées  en 
échelle,  comme  si  elles  étaient  formées  de  disques  superposés.  Les 
fibrilles  sont  logées  chacune  dans  un  canalicule  d'un  diamètre  un  peu 
supérieur  au  leur.  Leur  disposition  générale  est  circulaire  ou  peut  être 
hélicoïdale,  autour  du  corps  de  l'animal,  mais  elles  échangent  de  nom- 
breuses anastomoses  obliques,  en  sorte  qu'elles  deviennent  en  réalité  un 
réseau.  Vers  les  extrémités,  le  réseau  se  perd  et  cesse  d'exister.  Déjà  sur 
le  col  de  l'épimérite  on  ne  le  trouve  plus.  Etant  sous-jacent  à  la  cloison, 
il  ne  peut  la  franchir,  aussi  le  système  du  deutomérite  est-il  discontinu 
avec  celui  du  protomérite. 

Dans  certaines  conditions,  très  fréquentes  il  est  vrai,  en  particulier 
toutes  les  fois  que  la  Grégarine  est  en  marche,  on  observe,  entre  l'ecto- 
plasme et  la  membrane,  un  étroit  interstice  occupé  par  une  substance 
de  consistance  gélatineuse  (gel.)  qui  est  un  produit  de  sécrétion 
accumulé  là  avant  d'être  évacué.  Cette  sécrétion 
forme  donc  au  corps  une  enveloppe  complète,  c'est 
elle  et  non  l'ectoplasme  qui  est  à  nu  au  fond  des 
sillons  de  la  membrane.  On  ne  la  trouve  d'ailleurs 
que  dans  les  points  où  ces  sillons  existent.  Quand 
cette  couche  gélatineuse  paraît  absente,  on  est  auto- 
risé à  admettre  qu'elle  existe  cependant,  réduite  à 
un  vernis  sans  épaisseur.  Nous  allons  voir  bientôt 
quels  sont  ses  usages. 

Noyau.  —  Le  noyau  (fig.  405,  N.)  n'offre  rien  de  par- 
ticulier. Ilestgros,  arrondi  et  formé  d'un  réseau  limité 
par  une  membrane  et  renfermant  des  grains  chromati- 
ques plus  gros,  que  l'on  appelle  nucléoles  sans  pouvoir 
affirmer  s'ils  correspondent  bien  aux  nucléoles  vrais  de 
la  cellule  typique. 


Fiff.  405. 


epim 


protom 


deutom 


• 


S  ; 


Physiologie. 


GREGARINID& 
(Type  morphologique) 
Formation   du  spora- 
din    par    décapita- 
tion (Sch.). 

deutom.,  deutomérite  ; 
épim.,épimérite  dans 
une  cellule  de  l'hôte  ; 
N.,  noyau;  protom., 
protomérite. 


Habitat.  —  Notre  Grégarine  habite  en  parasite  le 
tube  digestif  de  quelque  Articulé  où  elle  est  fixée, 
comme  nous  l'avons  vu,  par  les  crochets  de  son  épimé- 
rite,  dans  une  cellule  épithéliale  de  l'intestin  ('). 

Décapitation.  —  La  première  fonction   qu'elle  ait  à  accomplir  est  de 
conquérir  sa  liberté.  Pour  cela,  elle  se  décapite  (fig.  405),  laissant  son 


(l)  Dans  certaines  espèces  de  nombreux  individus  se  groupent  en  masses  plus  ou 
moins  volumineuses  (Grex,  gregis)  d'où  le  nom  donné  au  genre  le  plus  ancien  et  à 
l'ordre. 


260  LES   SPOROZOAIRES 

épimérite  (épim.)  dans  la  cellule  épithéliale,  et  tombe  dans  la  cavité 
intestinale.  La  plaie  résultant  de  cette  décapitation  laisse  échapper 
quelques  granules  d'endoplasme  mais,  très  rapidement,  se  cicatrise 
et  l'animal,  réduit  à  son  protomérite  et  à  son  deutomérite,  commence 
sa  vie  libre.  On  le  désigne  alors  sous  le  nom  de  sporadin.  La  phase 
où  il  était  muni  de  son  épimérite  était  le  céphalin  ('). 

On  trouve  pendant  quelque  temps  un  petit  épaississement  de  la 
membrane  au  niveau  de  la  cicatrice,  mais  cela  disparaît  assez  vite  et  il 
ne  reste  aucune  trace  de  l'épimérite  disparu. 

Mouvements.  —  La  Grégarine  est  un  animal  assez  inerte.  Placée  dans 
le  chyle  de  l'hôte,  dont  elle  fait  sa  nourriture,  elle  n'a  aucun  besoin  de 
pourvoir  à  la  recherche  de  ses  aliments.  Elle  n'a  qu'à  éviter  d'être 
entraînée  au  dehors  avec  les  résidus  de  la  digestion.  Elle  est  cependant 
capable  de  mouvements  et  ceux-ci  sont  de  trois  sortes.  Les  uns  sont  des 
contractions  péristaltiques,  produites  par  un  étranglement  transversal 
qui  se  propage  le  long  du  corps.  Les  autres  sont  des  inflexions  brusques 
et  assez  énergiques  dans  un  sens  quelconque  ;  souvent,  elles  alternent 
régulièrement  de  la  face  dorsale  à  la  ventrale  et  inversement,  produisant 
ce  qu'on  a  appelé  le  mouvement  de  ressac.  Le  troisième  est  un  glissement 
en  avant,  très  lent  et  qui  se  produit  d'une  manière  insensible  sans  aucune 
déformation  ni  contraction  d'une  partie  quelconque;  ce  mouvement, 
dans  lequel  l'animal  met  plusieurs  minutes  à  parcourir  un  millimètre, 
rappelle  celui  des  Planaires  glissant,  le  pied  en  haut,  à  la  surface  de  l'eau, 
mais  ici  il  n'y  a  pas,  comme  chez  la  Planaire,  de  cils  vibratiles  pour  le 
déterminer. 

Les  mouvements  de  la  première  espèce  s'expliquent  à  merveille  par 
les  fibrilles  contractiles  dont  la  disposition  annulaire  est  exactement  ce 
qu'elle  doit  être  pour  les  produire. 

Les  seconds  sont  un  peu  moins  aisés  à  comprendre.  Des  myonèmes 
longitudinaux  seraient  mieux  disposés  pour  les  engendrer.  On  a  plusieurs 
fois  cru  trouver  une  couche  de  fibrilles  dirigées  en  long,  mais  déci- 
dément il  n'en  existe  pas.  Ces  inflexions  peuvent  cependant  se 
comprendre  comme  résultat  de  contractions  locales  du  système  des 
myonèmes.  Grâce  aux  anastomoses,  ce  système  forme  un  réseau  et  si, 
en  un  point,  les  mailles  du  réseau  se  rétrécissent,  le  corps  doit  s'infléchir 
de  ce  côté  (*). 

Le  troisième  mouvement  semble  au  contraire  tout  à  fait  inexplicable, 


l1)  Dans  quelques  cas,  le  céphalin  se  dégage  de  la  cellule  épithéliale  sans  y  laisser  sa 
tête.  Il  se  promène  alors  quelque  temps  à  l'état  de  céphalin,  mais  bientôt,  brusque- 
ment, son  épimérite  se  détache  et  il  passe  à  l'état  de  sporadin.  Cela  montre  que  la 
décapitation,  dans  le  premier  cas,  n'était  pas  du  luut  un  traumatisme  produit  par  les 
efforts  de  l'animal  pour  dégager  sa  tête.  C'est  un  phénomène  normal  qui  se  produit 
au  moment  où  un  certain  état  de  maturité  est  atteint. 

(2)  Cependant  il  reste  là  quelque  chose  d'inexpliqué,  car  celte  inflexion  aurait  pour 
limite  la  réduction  du  côté  contracté  à  une  surface  plane,  or  l'animal  peut  s'incurver 
en  croissant. 


UK.lt.n  I  1.1  3  I  IUC3     .       UKIHiAKI^lUt» 


iUl 


puisque  rien  ne  se  contracte  dans  l'animal  pendant  qu'il  se  produit.  Il 
s'explique  cependant,  mais  non  par  une  contraction  active;  il  est  dû  à 
une  sorte  de  déplacement  végétatif  que  produit  la  poussée  exercée  par 
une  sécrétion  ('). 

Voici  comment  les  choses  se  passent.  L'ectoplasme  (fig.  403  et  404, 
ectop.) sécrète  une  substance  liquide  (gel.)  qui  s'accumule  au-dessous  delà 
membrane  formant  ce  que  nous  avons  appelé  la  couche  gélatineuse.  Nous 
avons  vu,  d'autre  part,  que  la  cuticule  est  fendue  jusqu'au  fond  des  sillons 
et  met  là  cette  substance  à  nu.  Dès  lors  celle-ci  peut  s'écouler  par  ces 
fentes.  Mais  elle  ne  s'épanche  pas  immédiatement  à  la  surface,  elle  suit 
le  fond  des  sillons  et  n'arrive  au  dehors  que  là  où  les  sillons  se  terminent, 
c'est-à-dire  à  la  partie  inférieure  du  corps.  Elle  est  filée  en  quelque  sorte, 
comme  celle  qui  sort  des  filières  de  l'Araignée.  Comme  cette  dernière 
aussi,  elle  se  solidifie  dès  qu'elle  arrive  au  dehors.  Tous  ces  fils  solidifiés 
forment  une  sorte  de  cylindre,  de  manchon,  dans  lequel  plonge  l'extré- 
mité inférieure  du  corps.  Ce  manchon  s'accroît  sans  cesse  par  l'addition 
de  nouvelles  quantités  de  substance  à  son  extrémité  supérieure,  il 
pousse,  en  quelque  sorte,  comme  une  plante,  et  chasse  devant  lui  le  corps 
cte  l'animal.  Bien  entendu,  il  y  a  une  transition  insensible  entre  la  partie 
solidifiée  du  manchon  que  l'animal  laisse  derrière  lui,  et  la  partie  molle  en 
voie  d'accroissement.  La  substance  se  dépense  plus  vite 
qu'elle  n'est  sécrétée,  aussi,  après  un  ceiiai»  parcours, 
l'animal  est  obligé  de  s'arrêter  jusqu'à  ce  qu'elle  soit  re- 
nouvelée. Cela  explique  pourquoi  la  couche  gélatineuse 
est  tantôt  présente,  tantôt  absente  entre  la  membrane  et 
l'ectoplasme. 

Alimentation.  —  L'animal  se  nourrit  exclusivement  par 
imbibition,  par  osmose,  du  chyle  au  sein  duquel  il  est 
plongé  et,  pas  plus  que  le  Ténia,  n'a  besoin  d'organes 
quelconques  pour  cela. 

Excrétion.  —  Nous  venons  d'en  décrire  une  très  active, 
mais  on  ne  sait  pas  du  tout  si  elle  sert  à  expurger  le  corps 
de  ses  produits  de  désassimilation  ou  s,i  cette  fonction  se 
produit  par  exosmose.  En  tout  cas,  il  n'existe  ni  appareil 
excréteur  spécial,  ni  grains  d'excrétion  dans  l'endo- 
plasme. 

Association.  —  Souvent,  deux   ou  plusieurs  Grégarines 
s'unissent  à  la  file,  l'une  se  fixant    par  son  protomérite 
à    l'extrémité    inférieure    du    deutomérite    d'une    autre 
(fig.  406);  s'il  y  en  a  une  troisième,  elle  se  fixe  de  même  à  la  suite  de 
la  seconde  et  ainsi  de  suite  (*). 


Fie.  406. 


grec,  a  ni  y  il). ri 

(Type  morpho- 
logique). 

A  et  É,  deux 
individus  do 
Clepsi.drina  en 
état  d'associa- 
tion (d'ap.  A. 
Schneider). 


(x)  C'est  à  Gheviakof  que  l'on  doit  cette  idée  ainsi  que  l'explication  suivante.  Pour 
bizarre  qu'elle  paraisse, il  faut  bien  l'accepter  jusqu'à  nouvel  ordre,  car  elle  repose 
sur  des  faits  observés  et  on  n'en  connaît  aucun  autre  à  lui  substituer. 

(2)  Ces  associations  sont  très   variables  selon    les  espèces.   Certaines   Grégarines 


262 


LES    SPOROZOAIRES 


Reproduction.  —  L'animal  se  reproduit  uniquement  par  spores.  Par  une 
exception  remarquable  et  tout  à  fait  caractéristique  de  toute  la  classe 
dont  il  est  le  type,  il  ne  se  multiplie  pas  par  division  simple.  Il  doit 
former  des  spores  et  pour  cela  s'enkyster. 

Enkystement  et  sporulation.  —  1/ animal  s'enkyste  (fig.  407),  non  pour 
résister  à  des  conditions  fâcheuses   ou  se  reposer,  mais  parce  qu'il  est 

arrivé  à  la  phase  de  son  exis- 


Fig.  407. 


tence  où  il  doit  se  reproduire, 
il  s'arrondit,  devient  immobile 
et  se  sécrète,  dans  le  cas  le 
plus  complexe,  deux  enve- 
loppes, une  externe,  épaisse, 
transparente  et  gélatineuse 
(kys.),  l'autre  interne,  mince 
et  résistante  (e),  et  aussitôt  il 
commence  à  former  ses  spores. 
Le  phénomène  de  la  sporula- 
tion est  essentiellement  nu- 
cléaire et  a  débuté,  sans  qu'au- 
cun fait  extérieur  le  mani- 
festât, dès  les  premiers  temps 
de  la  vie  de  l'animal.  Il  se  for- 
me, aux  dépens  du  noyau  pri- 
mitif, et  par  division  mitosique 
ainsi  que  l'a  montré  Wolters, 
un  grand  nombre  de  noyaux- 
filles  qui  se  portent  à  la  péri- 
phérie (*). 

Ces  noyaux  s'adjoignent 
chacun  une  portion  du  cy  toplas- 
ma  ambiant  (fig.  407,  Z)  et  Ê1),  et 
se  transforment  chacun  en  une 
spore  (F:  sp.).  L'animal,  dans 
lequel  depuis  quelque  temps 
déjà  l'ectoplasme  et  la  cloison 
ont  disparu,  fondus  sans  doute 
dans  le  reste  du  cytoplasme, 
se  présente  alors  comme  une  masse  sphérique  formée  d'une  couche  péri- 
phérique de  spores  et  d'une  masse  centrale  (rlq.)  qui  est  le  résidu 
inutilisé. 


GREGARINID.E  (Type  morphologique). 
Enkystement  et  sporulation  (Sch.). 
A,  B,  C,  D,  E,  F,    états     successifs    pendant   la    sporula- 
tion, e,  couche  interne  du  kyste;  kys.,  couche  ex- 
terne   du    kyste  ;    rlq.,   reliquat    de    segmentation; 
ep.,  spores. 


ne  s'unissent  guère,  d'autres  forment  des  groupes  de  deux,  ou  des  chaînes  de  plu- 
sieurs individus.  Presque  toujours,  la  chaîne  est  simple.  Parfois,  cependant,  elle  se 
hifurque.  Certaines  de  ces  associations  peuvent  se  défaire.  D'autres  sont  solides  et 
permanentes,  par  exemple  chez  Didymophyes. 

(M  Lorsque  notre  Grégarine  était  toute  petite,  représentée  par  une  simple  masse 


onni.n  n.  isiiul? 


un(,Uilllll\IUKS 


ÙUO 


episp. 


Maturation  des  spores,  formation  des  sporozoïtes 
encore  achevé  leur  évolution. 
Chacune  sécrète  deux  mem- 
branes (fig.  408),  une  endo- 
spore  (endosp.)  et  une  épispore 
(èpisp.)  et,  sous  ces  membranes, 
divise  son  contenu  ordinaire- 
ment en  huit  petits  corps,  ré- 
gulièrement disposés,  les  spo- 
rozoïtes (sp.)  dont  chacun  a 
reçu  un  huitième  du  noyau.  Il 
reste  cependant  un  minime  ré- 
sidu inutilisé  (rlq.)  ('). 


Les  spores  n'ont  pas 


episp 


Gpisp 


endop 
eprsp 


endop 
episp.^ 


..endop 


GREGARINIDX  (Type  morphologique;. 
Maturation  des  spores  (Sch.). 
B,    C,   D,    E,   F,     stades     successifs    de     l'évolution 
<ii<lo|>..  endospore;    episp.,  épispore;  rl<|..    reli- 
quat; sp.,  sporozoïtes. 


Fig.  409. 


protoplasmique,  arrondie  et  nucléée, 
et  encore  contenue  tout  entière, 
comme  nous  le  verrons  bientôt, 
dans  la  cellule  épithéliale  à  laquelle 
nous  l'avons  trouvée  simplement  ac- 
crochée par  son  épimérite,  à  ce  mo- 
ment, disons-nous,  son  noyau  ne 
contenait  qu'un  seul  globule  chro- 
matique. Ce  globule  s'est  multiplié 
pendant  ses  phases  d'accroissement 
et  c'est  ainsi  que  nous  en  avons 
trouvé  un  grand  nombre  dans  le 
noyau  de  notre  animal  adulte. 
Pendant  et  après  l'enkysternent, 
ces  globules   continuent  à    se   multiplier  et  finissent  par  être    très  nombreux 

Marshall  [93]  a  qui  nous  devons 
ces  renseignements  a  décrit  dans 
la  multiplication  des  globules  chro- 
matiques des  particularités  remar- 
quables (fig.  409),  mais  dont  la 
signification  et  même  la  réalité 
sont  assez  douteuses.  Lorsque  le 
globule  chromatique  (il  appelle 
toujours  ces  globules  des  nucléoles) 
unique  du  début  s'est  divisé  en 
quatre,  c'est  un  seul  des  quatre  (ou 
au  plus  deux)  qui  donnerait  tous 
les  suivants  par  un  procédé  de  for- 
mation endogène.  Il  grossirait  et  formerait  à  son  intérieur  de  petites  masses  qui, 
sortant  de  sa  cavité,  iraient  rejoindre  celles  produites  antérieurement.  Le  rôle  de  ce 
nucléole  formateur  continuerait  jusqu'à  l'enkysternent,  mais  alors  les  globules 
achèveraient  de  se  multiplier  par  eux-mêmes,  par  une  sorte  de  bourgeonnement.  Alors 
le  noyau  perdrait  sa  membrane  et  les  globules  chromatiques  emporteraient  chacun  une 
partie  de  sa  substance  et  émigreraient  vers  la  surface  du  cytoplasme,  où  ils  se  dispo- 
seraient en  une  couche  régulière  de  petits  noyaux,  contenant  chacun  un  seul  globule. 
Mais,  d'après  Wolters  [91]  dont  l'opinion  semble  mieux  mériter  confiance,  il  n'y 
aurait,  au  lieu  de  tout  cela,   qu'une  multiplication  par  mitose. 

[l)  Pour  Marshall,   le  globule  chromatique  qui,  ici  encore,  semble  être  l'initia- 


GREGARINIDJE  (Type  morphologique). 

A  h  E,  stades  successifs. 

Multiplication  des  globules  chromatiques 

(im.  Marshall). 


264 


LES    SPOROZOAIRES 


Fig.  410. 


r{ïm 


Émission  des  spores.  —  Le  kyste  peut  effectuer  son    évolution  sans 

changer  d'hôte  ;  mais  le 
plus  souvent,  sa  matura- 
tion et  sa  déhiscence  n'ont 
lieu  qu'au  dehors  du  tube 
digestif  dans  l'humidité, 
ce  qui  entraîne  un  chan- 
gement d'hôte.  Lorsque 
sa  maturation  es  t  achevée , 
il  faut  qu'il  émette  ses 
spores  au  dehors.  Le  plus 
souvent  (fig.  410,  A),  cela 
a  lieu  par  simple  éclate- 
ment de  la  paroi  à  matu- 
rité («). 

Développement  du  sporo- 
zoïte,  formation  de  la  jeune 
Grégarine  (fig.  411).  —  Voilà 
donc  les  spores  mûres  et 
mises  en  liberté  (A).  Dans 
le  milieu  extérieur,  elles 
ne  peuvent  s'ouvrir.  Il 
faut  pour  cela  qu'elles  soient  introduites  de  nouveau  dans  le  tube  diges- 
tif d'un  individu  de  l'espèce  où  habite  l'adulte.  Elles  sont  donc  avalées 
avec  les  aliments  et,  sous  l'influence  du  suc  gastrique,  éclatent  et  mettent 
les  huit  sporozoïtes  en  liberté  (B,  C).  C'est  d'abord  l'épispore  qui  se 
fend  (B  :  e.),  puis  l'endospore  (C  :  e.)  qui  s'ouvre  à  son  tour  et  permet 
aux  sporozoïtes    (sp.)   de  sortir  (*). 

Ceux-ci  (D)  se  montrent  sous  la  forme  d'un  petit  bâtonnet  arqué, 
légèrement  renflé  dans  sa  partie  moyenne  qui  contient  le  noyau,  et  ter- 
miné en  avant  par  une  partie  plus  étroite,  sorte  de  rostre  très  mobile. 
Le  sporozoïte  est  porté  avec  les  aliments  au  contact  de  la  muqueuse 
intestinale,  il  s'ouvre  un  passage  dans  une  cellule  épithéliale  au  moyen 
de  son  rostre  avec  lequel  il  fouille  énergiquement  et  pénètre  tout  en- 
tier dans  la  cellule  où  il  se  place  entre  la  surface  libre  et  le  noyau  (E). 
Remarquons    que   ses   faibles    dimensions   (8  ou    10  \x   de  long  sur  à 


GREGARIMD.E  (Type  morphologique). 
Emission  des  spores  (Sch.). 
A,  par  éclatement  simple;  B,  par  gonflement  dupseudokyste(rlq.); 
C,  par  sporoductes.   kys.,  paroi  du  kyste  ;  ri  <i . .  reliquat  de 
segmentation:  sp.,  spores;  t.,  sporoductes. 


leur  du  mouvement,  se  serait  multiplié  pour  cela  par  trois  divisions  directes  suc- 
cessives. 

(x)  D'autres  fois  (fig.  410),  c'est  la  masse  résiduelle  centrale  appelée  pseudokyste 
(parce  qu'elle  a  l'aspect  d'un  kyste  complet)  qui  se  gonfle  et  fait  éclater  l'enveloppe  [B). 
Parfois  enfin,  il  se  forme  des  organes  spéciaux  de  dissémination,  les  sporoductes  (C). 
Ces  derniers  ne  se  rencontrant  que  dans  Clepsidrina  et  Gamocystis  seront  étudiés 
avec  le  premier  de  ces  genres.  On  appelle  parfois  ces  spores  des  pseudonavicelles  et 
les   kystes,  kystes  à  pseudonavicelles. 

(2)  La  forme  des  spores,  leur  mode  de  déhiscence  sont  très  variables,  mais  partout 
le  phénomène  est  essentiellement  le  même. 


RRAC.HVCYSTIDES  :    GREGARIN1DES 


265 


Fis.  411. 


peine  l\x  de  large)  lui  permettent    cette   effraction  sans    endommager 
sérieusement  la  cellule. 

A  peine  entré,  il  s'arrondit  et  ap- 
paraît dans  la  cellule  comme  une  mi- 
nime sphérule  de  protoplasma  conte- 
nant un  noyau  central.  Cette  sphé- 
rule, se  nourrissant  aux  dépens  de  la 
cellule,  grossit,  s'allonge  et  finit  par 
faire  effraction  au  dehors  du  côté  de 
l'intestin  (E).  La  partie  extracellu- 
laire grandit  et  grossit  rapidement, 
peu  à  peu  le  noyau  descend  dans  son 
intérieur  (G),  la  cloison  se  forme  et 
dessine  le  protomérite  et  le  deuto- 
mérite  (/),  la  partie  intracellulaire  se 
transforme  en  épimérite,  tous  les 
détails  de  structure,  memhrane 
striée,  myonèmes,  granulations  en- 
doplasmiques  se  forment  peu  à  peu, 
les  grains  chromatiques  se  multi- 
plient dans  le  noyau,  et  l'on  a  enfin 
une  Grégarine  à  l'état  de  céphalin 
fixé,  semblable  à  celle  qui  nous  a 
servi  de  point  de  départ  (H). 

Conjugaison.  —  Il  semble  que 
nous  ayons  tout  dit  puisque  nous 
avons  fermé  le  cycle  évolutif.  Il 
reste  cependant  encore  un  phéno- 
mène à  étudier,  celui  de  la  conju- 
gaison. Malheureusement  il  est  loin 
d'être  bien  connu. 

Nous  avons  vu  que  notre  Gré- 
garine pouvait  s'unir   à  une   (ou   à 

Fi"'.  il2. 


GREGAMNID/E  (Type  morphologique). 
Développement  du  sporozoïte 
ri  formation  tic  la  jeune  Grégarine  (Seh.). 
.1,    ia   spore;   B,    éclatement    de   l'épispore     [e); 
C,  sortie  des  sporozoïtes  isp.)  par  déchire- 
ment de  i'endospore  (»]  :  /»,  le  sporozoïte  (ep) 
pénétrant    dans  une  cellule  de  l'hôte;   E,  le 
sporozoïte  après  sa  pénétration  dans  la  cellule 
de  l'hôte;    /'.   sortie    de  la    Grégarine;  G,  la 
Grégarine  reste  attachée  à  la  cellule  de  l'hôte 
et  sou  noyau  émigré  dans  sa  partie  extérieure  ; 
/,  le  proto-  et  le  deutomérite  commencent  à 
s'accuser;  //.  le  céphalin  complètement  tonné. 


plusieurs)  de  ses  semblables  par  soudure  de  son  pro- 
tomérite à  l'extrémité  du  deutomérite  de  celle-ci.  Il 
arrive  parfois  que,  dans  cet  état,  les  deux  arrivant 
ensemble  à  maturité,  se  renferment  dans  un  kyste 
unique  qu'elles  sécrètent  en  commun.  Pour  cela,  elles 
se  rabattent  l'une  sur  l'autre  et  se  trouvent  ainsi  tête- 
bêche,  côte  à  côte  (fig.  412).  Mais  c'est  là  un  phénomène 
tout  accessoire  et  qui  n'a  rien  de  commun  avec  une 
conjugaison.  Les  deux  individus  sporulent  séparé- 
individus  sans  cou-  ment,  sans  rien  échanger,  leur  membrane  de  sépa- 
jugaison  (Sch.).  ration  étant  encore  intacte  dans  le  kyste  quand  tous 

a,  1>,  les  deux  individus;      .  ■     ,  ,  .  .     ,  .     3  , .  ,  1"         1711^ 

u>s., kyste.  les  phénomènes  essentiels  sont  déjà  accomplis,  bile 


GREGAliiyin.E 
(Type    morphologique). 
Enkystement   de    deux 


266 


LES    SPOROZOAIRES 


ne  disparaît  qu'au  moment  où  les  spores  sont  déjà  disposées  dans  chacun 
d'eux  en  une  couche  superficielle  autour  d'un  amas  résiduel  central. 
Tout  autre  est  le  cas  de  la  véritable  conjugaison  (fig.  413).  Les  deux 


Fig.  413. 


GREGARINIDjE  (Type  morphologique).  Conjugaison  (Sch.). 
A  à  A',  stades  successifs,    a,  1»,  les  deux  individus;   rlq.,  reliquat  de  segmentation; 


sp.,  spores. 


individus  se  placent  en  opposition  (A),  c'est-à-dire  tête  contre  tête  ou, 
pour  parler  plus  exactement,  se  soudent  par  leurs  protomérites  en  se 
plaçant  sur  le  prolongement  l'un  de  l'autre  (').  Ici  encore,  ils  s'enkystent 


(')  A.  Schneider  [76]  dont  les  beaux  travaux,  sur  les  Grégarines  nous  ont  appris  la 


BRACHYCYSTIDKS    :    GRÉGARINIDES  267 

en  commun  (C),  mais  les  phénomènes  consécutifs  sont  tout  autres  que 
dansl'enkystement  ordinaire.  D'après  Wolters  [91],  dans  chaque  individu, 
le  noyau  sépare  d'abord,  par  mitose,  une  moitié  de  sa  substance  qui  se 
porte  vers  la  surface  et  est  éliminée  à  la  manière  d'un  globule  polaire  (D). 
Le  demi-noyau  restant  se  reconstitue,  se  porte  vers  celui  de  l'autre  indi- 
vidu (E),  et  s'unit  à  lui  au  centre  du  kyste  (F),  la  paroi  de  séparation 
des  deux  individus  s'élant  percée  pour  permettre  leur  réunion.  Le  noyau 
conjugué  se  divise  alors  (')  en  deux  noyaux  filles  qui  repassent  chacun 
de  son  côté. 

Les  phénomènes  ultérieurs  se  passent  désormais  séparément  dans 
les  deux  moitiés.  Ils  consistent  en  une  active  prolifération  mitosique  de 
ces  deux  noyaux  fécondés  (G),  d'où  résultent  les  nombreux  noyaux  des 
spores,  qui  se  portent  à  la  périphérie  (/),  laissant  au  centre  de  chaque 
individu  un  reliquat  de  segmentation  abondant.  Mais  bientôt  les  spores 
deviennent  trop  nombreuses,  pour  rester  à  la  périphérie;  la  couche 
qu'elles  forment  plonge  vers  le  centre  et  découpe  le  reliquat  en 
petites  masses  entourées  chacune  d'une  couche  de  spores  (J),  et  toutes 
ces  petites  masses  -se  mêlent,  en  sorte  qu'on  ne  distingue  plus  celles 
qui  appartiennent  à  l'un  ou  à  l'autre  des  individus  conjugués  (K).  Dans 
chaque  spore,  le  noyau  se  divise  en  huit  pour  former  les  sporozoïtes, 
mais  ici  on  ne  voit  plus  de  mitose. 

C'est  donc,  en  somme,  une  conjugaison  nucléaire  où  les  deux  con- 
joints échangent  un  demi-noyau  sans  mêler  leurs  cytoplasmes. 

Malheureusement,  tous  ces  phénomènes  intéressants  ont  été  vus  par 
un  seul  observateur,  Wolters  [91]  et  fort  incomplètement.  Ils  mériteraient 
confirmation. 

En  outre,  on  ne  sait  rien  ici  de  toutes  ces  conditions  si  admirable- 
ment élucidées  par  Maupas  chez  les  Infusoires,  relatives  à  la  dégéné- 
rescence sénile,  à  l'appétence  sexuelle  et  au  rajeunissement  qui  pour- 
rait résulter  de  la  conjugaison.  Peut-être  cette  dernière  a-t-elle  lieu  ici 
assez  souvent  pour  que  la  première  n'ait  pas  le  temps  de  se  produire,  ni 
par  conséquent  la  seconde  de  se  manifester  (*). 


majeure  partie  de  ce  que  l'on  sait  de  ces  animaux,  appelle  cela  apposition  et  donne  le 
nom  d'opposition  à  la  situation  inverse. 

Gela  pourrait  peut-être  se  soutenir  étymologiquement,  mais  n'est  point  d'accord 
avec  l'acception  usuelle  de  ces  mots. 

f1)  Toujours  par  mitose  typique,  avec  disparition  de  la  membrane  nucléaire  con- 
trairement à  ce  qui  a  lieu  d'ordinaire  chez  les  Protozoaires. 

(2)  Ces  phénomènes  ont  été  observés  par  [Wolters]  chez  Monocystis  agilis  et 
M.  magna  du  testicule  du  Ver  de  terre.  On  ne  peut  dire  encore  dans  quelle  mesure 
il  est  légitime  d'étendre  cela  aux  autres  Grégarines.  Mais  c'est  là  tout  ce  que  l'on  sait 
sur  cette  intéressante  question. 

Marshall  appelle,  comme  tant  d'autres,  conjugaison  l'enkystement  à  deux  des 
Clepsidrines,  mais  ce  n'en  est  pas  une  évidemment,  puisque  les  conjoints  n'échangent 
rien. 


268  LES    SPOROZOAIRES 

Enkystement  cœlomique. —  Il  semble  que,  grâce  à  cette  série  de  phéno- 
mènes évolutifs,  la  propagation  indéfinie  de  notre  Grégarine  soit  assurée. 
L'Arthropode  qui  l'héberge  évacue  sans  cesse  des  kystes  dont  les  spores 
sont  avalées  et  donnent  de  nouveaux  kystes  et  ainsi  de  suite. 
Mais  les  choses  ne  sont  pas  toujours  aussi  simples. 
Cet  Arthropode  est  le  plus  souvent  un  Insecte  et  cet  Insecte  peut 
être  un  de  ceux  qui  ont  des  métamorphoses  profondes,  de  longue 
durée,  comportant  privation  absolue  d'aliments  pendant  toute  la  durée 
de  la  nymphose  et  parfois  même  destruction  histolytique  du  tube  diges- 
tif. Les  Grégarinesne  pourront  résister  aux  conditions  nouvelles  créées 
par  ces  changements,  et  toutes  celles  qui  n'auront  pas  quitté  l'hôte  à 
l'état  de  kyste  avant  la  nymphose  vont  se  trouver  condamnées  à  périr. 
Ces  kystes,  si  leurs  spores  peuvent  attendre  l'éclosion  de  Y  imago, 
auront  chance  d'être  avalés  par  celui-ci  et  d'achever  leur  cycle,  mais 
il  faut  pour  cela  que  l'Insecte  adulte  ait  le  même  régime  alimen- 
taire que  sa  larve. 

Entre  formes  dont  le  régime  est  très  différent,  ces  échanges  ne  sau- 
raient avoir  lieu. 

Si  les  spores  ne  peuvent  achever  leur  évolution  que  dans  le  tube 
digestif  de  la  larve,  il  faudra  donc  qu'elles  soient  assez  bien  protégées 
pour  attendre  l'apparition  de  la  larve  de  la  nouvelle  génération.  Cela 
peut  avoir  lieu  dans  certains  cas,  mais  la  Grégarine  a  trouvé  un  moyen 
bien  plus  simple  de  s'adapter  à  ce  nouvel  état  de  choses. 

Pendant  toute  la  jeunesse  de  la  larve,  elle  s'enkyste  dans  le  tube 
digestif,  ses  kystes  sont  expulsés,  ses  spores  avalées  et  ainsi  de  suite 
pendant  un  bon  nombre  de  générations.  Mais,  quand  approche  le  mo- 
ment de  la  nymphose,  un  changement  se 
produit  dans  l'évolution.  La  jeune  Grégarine 
intracellulaire,  au  lieu  de  faire  effraction 
vers  la  cavité  digestive,  sort  de  la  cellule 
du  côté  opposé  et  arrive  ainsi  dans  l'épais- 
seur de  la  paroi  digestive;  là,  elle  grossit, 
mais  sans  perdre  sa  forme  sphérique 
gregarinwje  (Type  morpholo-  (fig.  414)  et  sans  montrer  d'autre  différen- 
Kystes  eœiomïques'  (im.  Léger),      ciation  que  ■  sa  membrane,   son  endoplasma 

et  son  noyau.  11  n'y  a  ni  ectoplasma,  ni 
fibrilles,  ni  épimérite,  ni  cloison.  A  mesure  qu'elle  grossit,  elle  fait 
saillie  de  plus  en  plus  vers  la  cavité  générale  et  finalement  arrive  à  y 
tomber  et  s'y  enkyste  aussitôt  sans  perdre  sa  forme  ronde  ni  passer  à 
l'état  de  Grégarine  libre.  Ce  kyste  sporule  (*).  Il  faut  que  l'Insecte  meure 
pour  que  ses  spores  soient  mises  en  liberté  par  destruction  des  parois 


t1)  II  y  a  quelques  différences  de  taille  entre  les  spores  de  ces  kystes  et  celles  des 
kystes  intestinaux,  mais  elles  sont  sans  importance  et  s'expliquent  suffisamment  par 
l'action  directe  des  conditions  nouvelles. 


BRACHYCYSTIDES 


GREGARINIDES 


269 


du  corps  et  puissent  infecter  d'autres  larves  en  étant  avalées  par  elles 
avec  leurs  aliments.  Outre  les  avantages  précédemment  indiqués,  cette 
modification  adaptative  de  l'évolution  a  celui  de  mettre  les  ailes  de 
l'Insecte  adulte  au  service  du  parasite  pour  sa  dissémination  ('). 

Le  sous-ordre  des  Grégarinides  se  divise  en  deux  tribus: 
Cephalina  vel    Polycystina    dont   le    corps   a  deux   ou   trois   seg- 
ments, et 

Acephalina    vel  Monocystlxa  dont    le    corps   n'a    qu'un    seul   seg- 
ment (*). 


Fiff.  415. 


Ire  Tribu 

GÉPHALINES.  —  CEPHALINA 

vel 

POLYCYSTINES.    —   POLYCYSTINA 

[Grégarines     intestinales] 

Tous,  sauf  le  genre  Schneideria  sont  tricystidés,  c'est-à-dire  pour- 
vus d'un  septum  qui  divise  le  corps  en  un  protomérite 
et  un  deutomérite  et  munis  d'un  épimérite.  Ils  ne  dif- 
fèrent entre  eux  que  par  des  caractères  assez  secon- 
daires relatifs  surtout  à  la  forme  des  spores  et  à  celle  de 
l'appareil  de  fixation  de  l'épimérite. 

GENRES 

Porospora  (A.  Schneider)  (fig.  415).  C'est  la  Grégarine  géante 
du  homard,  Gregarina  gigantea  de  Van  Beneden.  Son  épi- 
mérite  est  lisse,  inerme,  en  forme  de  petit  bouton.  Les 
adultes  se  trouvent  associés  deux  à  deux,  le  second  étant 
beaucoup  plus  long  que  le  premier.  Les  spores,  par  une 
exception  unique,  sont   nues   et.  formées  par   un  nombre         Porospora 

11  jeune 

(d'ap.  Légei"). 

(:)  Cette  double  évolution  n'est  pas  l'apanage  d'un  groupe  spécial, 
elle  se  rencontre  chez  certaines  espèces  de  genres  à  évolution  simple  et  normale, 
par  exemple  :  Clepsidrina  longa,  Actinocephalus  Tipuhe  (l'un  et  l'autre  parasites  de 
Tipula  oleracea),  Didymophies  gigantea  et  D.  rara  (parasites,  le  premier  d'Oryctes 
nasicornis,  le  second  de  Geotrupes  stercorarius),  enfin  chez  Eirmocystis  polymorpha 
(parasite  de  la  larve  de  Limnobia).  Tous  ces  renseignements  et  bien  d'autres  encore 
dans  cet  article  sont  empruntés  au  beau  travail  de  Léger  [94],  élève  de  A.  Schneider. 

(2)  Les  termes  en  Cystides  adoptés  précédemment  sont  bien  mauvais,  puisque 
les  segments  du  corps  des  prétendues  Tricystidés  [épimérite,  protomérite  et  deuto- 
mérite ne  sont  que  des  parties  d'une  seule  et  même  cellule.  C'est  pour  cela  que  nous 
avons  proposé  ceux  de  Cephalina  el  Acephalina.  On  pourrait  aussi  appeler  les 
premiers  Grégarinides  intestinaux  et  les  seconds  Grégarinides  cœlomiques.  <]hez  les 
premiers,  en  effet,  l'adulle  habite  toujours  l'intestin  pendant  une  partie  an  moins  du 
cycle  évolutif  de  l'espèce  et  tous  passent  par  l'état  que  Schneider  a  appelé  céphalin. 
Les  seconds  au  contraire  habitent  le  cœlome  et  n'ont  pas  de  stade  céphalin. 


270 


LES    SPOROZOAIRES 


s.  m 


considérable  de  très  petits  sporozoïtes  disposés  comme  les  rayons  d'une 

sphère    (Atteint  16mm  de  long.   Intestin  de  Homarus  )  ('). 

Toutes  les   autres   Grégarines   ont  donc  des  spores  munies  de  leurs 

deux   membranes.   Toutes,  sauf  indication  contraire,   habitent  le  tube 

digestif  des  Insectes. 
Didymophyes  (Stein)  (fig.  416)  est  remarquable  par  le  fait  que  les  individus 

s'associent  par  deux  et  que  le  second,  après  avoir 

plongé  et  soudé  son  protomérile  entier  dans  le 

deutomérite  du  premier,  résorbe  son  septum, 

en  sorte  que  l'on  croirait  avoir  une  Grégarine 

extraordinaire  formée  d'un    protomérite  suivi 

de  deux  deutomérites  nucléés.  Mais  ce  n'est  là 

qu'une  apparence  et  l'animal  est    bien  moins 

anormal  qu'il  ne  paraît. 

Le    kyste  se  rompt  sans   appareil   spécial. 

L'épimérite    est  réduit    à    un    petit    tubercule 

terminé  par  une  pointe  (10mra  et  plus.  Intestin  de  la 

larve  d'Oryctes  7iasicoruis)  (*\. 
Clepsiclrina  (Hammerschmidt)  (fig.  417)  a  aussi  un 

épimérite  inerme  en  forme  de  bouton  arrondi 

ou  allongé,  et  les  individus  sont,  aussi  généra- 
lement, associés  par  deux,  mais  sans  disparition 

du  septum  chez  le  second. 

Son  caractère  principal  réside  dans  un  ap- 
pareil spécial    servant  à   la  dissémination  des 

spores.  Cet  appareil  est  constitué  par  des  tubes  appelés  sporoductes,  qui 

mettent  la  cavité  du  kyste  en  relation  avec  le  dehors  et  par  où  sortent  les 

spores  soudées  les  unes  aux  autres  en  chapelets.  Ces  spores  sont  en  forme 

de  tonnelet  (Intestin  de   beaucoup   d'Insectes  et  de  leurs  larves;  0,07  à1mra)(3). 


Clepsidrina 

(d'ap. 
A.   Schneider). 
Didymophyes        Etat  jeune 
(D.  gigantea)  avant 

(d'ap.  Léger),     l'association. 


[l]  Parfois  l'association  comprend  un  troisième  individu  plus  grand  que  les  autres 
et  dont  le  septum  a  disparu.  Van  Beneden  [71]  avait  cru  que  cette  Grégarine  se  dévelop- 
pait au  moyen  d'amibes  provenant  des  kystes  et  qui  émettaient  de  longs  pseudopodes, 
Pseudofilaires,  qui  se  détachaient  et  se  transformaient  en  jeunes   Grégarines. 

Léger  fait  avec  ce  Porospora  une  famille  caractérisée  par  des  spores  nues, 
sphériques  :  GymxosporixjE  [Gymnosporides  (Léger)]. 

(2)  C'est  à  ce  genre  que  se  réduit  aujourd'hui  la  famille  des  Didymopiiyix.e 
[Didymophyida  (Stein)]  que  Stein  avait  cru  beaucoup  plus  étendue. 

(3)  Voici  comment  se  forment  ces  sporoductes  d'après  les  recherches  de 
Schneider  [7e]  et  de  Butschli  (fig.  418).  Au  lieu  de  rester  à  la  surface  de  l'amas 
résiduel  du  kyste  [A],  les  spores  se  rassemblent  au  centre  où  elles  forment  une  masse 
transparente  [B:sp.),  laissant  entre  elles  et  la  paroi  du  kyste  une  zone  de  proto- 
plasma  granuleux  [B:  f);  en  même  temps,  une  troisième  membrane  très  mince  se 
forme  contre  la  paroi  interne  du  kyste.  Dans  la  zone  granuleuse  périphérique,  se 
dessinent  six  à  buit  traînées  rayonnantes  {B  :  e)  et,  dans  l'axe  de  chacune  d'elles,  se 
forme  un  tube  qui  se  met  tout  aussitôt  en  rapport  avec  la  nouvelle  membrane  sans 
que  l'on  puisse  affirmer  qu'il  émane  d'elle.  Ce  tube  achève  de  se  dessiner  et  bientôt 
on  constate  qu'il  s'appuie  par  sa  base  élargie  [C  :  d)  sur  cette  membrane,  puis  pré- 


BRACHYCYST1DES  :    GRÉGARINIDES  271 

Anthocephalus  (Schneider)   se   distingue  des  précédents  par  son  épimérite 


Fig.  418. 


kys,  .. 


kvs.. 


sente  une  partie  courte,  assez  large,  et  se  termine  enfin  par  une  partie  cylindrique  plus 
étroite  qui  se  perd  dans  l'a- 
mas central  de  spores.  Evi- 
demment, mais  sans  qu'on 
voie  le  processus,  la  paroi 
du  kyste  s'ouvre  à  un  mo- 
ment à  sa  base,  car  on 
voit  brusquement  les  spo- 
roductes  se  dévaginer  [D  : 
spd.)  et  arriver  loin  au 
dehors  de  la  membrane 
gélatineuse  du  kyste  [E: 
spd.).  Cette  dévagination  a 
lieu,  sans  doute,  par  l'ef- 
fet d'une  pression  crois- 
sante du  liquide  intérieur, 
et  cette  même  pression 
pousse  les  chapelets  de 
spores  dans  la  lumière  des 
sporoductes  et  les  fait  arri- 
ver au  dehors  [E  :  sp.). 

A  la  Clepsidrine  se  rat- 
tachent les  genres  sui- 
vants : 

Gamocystis  (Schneider),  forme 
sans  septum  (pseudomono- 
cystidée),  où  l'on  rencontre 
encore  des  sporoductes. 
Mais  c'est  la  seule,  ces 
organes  ne  se  retrouvant 
nulle  part  ailleurs  (Intestin 
de  Blatta  et  des  larves 
d'Ephemera)  ; 

Conorhynchus  (Greeff),  remar- 
quable par  les  vacuoles  de 
l'endoplasme  (Intestin  d'E- 
chiurus); 

Eirmocystis (Léger), chez  lequel 

on  trouve,  dans  une  espèce, 

des  individus  sans  septum 

associés     à    d'autres    qui 

sont  tricystidés  (Intestin  de  Grillotalpa   et   des  larves  de  Tipula  et  de  Limnobia)  ; 
Hyalospora  (Schneider)  rare  (Intestin  des  Thysanoures)  ; 
Euspora  (Schneider)   (Intestin  des  Melolonthines). 

Les  genres  précédents  forment  habituellement  des   associations 

tandis  que  les  suivants  sont  toujours  solitaires  : 
Cnemidospora  (Schneider)  ; 
Stenocephalus  (Schneider)  (Intestin  de  Julus); 
Sphœrocystis  (Léger)  (fig.  419),  pseudomonocystidé,  c'est-à-dire  dépourvu 

de  septum  (Intestin  de  la  larve  de  Cyphon  pcdlidus).  Sphœrocystis 

Tous  ces  genres  forment  la  famille  des  Clep^whinix^  [Clepsidri-        (s.  simplex) 

aides  (Léger)].  (d'ap.    Léger). 


GlŒGARINW.E  (Type  morphologique). 
Formation  des  sporoductes  chez  Clepsidrina  (Sch.). 

A,  les  spores  sont  situées  sous  l'enveloppe  kystique;  B,  les  spores  se 
sont  rassemblées  au  centre  et  l'ébauche  des  sporoductes  commence 
à  se  montrer;  crt'ormation  des  sporoductes;  D,  dévagination  des 
sporoductes;  E,  émission  des  spores,  a,  1»,  c,  base  élargie  des 
sporoductes;  e,  ébauche  du  sporoducte;  f,  couche  du  protoplasma 
granuleux;  sp.,  spores;  spd..  sporoductes. 


Fis.  419. 


272 


LES  SP0R0Z0A1RES 


en  forme  d'urne,  orné  de  fortes  côtes,  et  par  ses  spores  attachées  par 


Fig.  420. 


DactylopliorCi. 
Kyste  dont  le 
reliquat  de  seg- 
mentation (pseu- 
dokyste) l'orme 
à  lui  seul  un  hé- 
misphère (im. 
Léger). 


l'équateur  pour  former  leurs  chapelets    (') 

Dactylophora  (Léger)  (fig.  421)  a  un  épimérite 
réduit  à  de  courtes  digitations  disposées  irré- 
gulièrement autour  d'un  protomérite  dilaté 
au  sommet.  Son  kyste  s'ouvre  en  deux  valves 
égales  par  la  poussée  d'un  pseudokysle  latéral 
(fig.  420)  (0,7  à  0,8.  Tube  digestif  de  Cryptops)  (*). 

Stylorhyncluis  (Schneider)  (fig.  422,  423)  a  un 
épimérite  en  forme  de  renflement  inerme  au 
bout  d'un  long  col.  Son  kyste  s'ouvre  sous 
la  pression  d'un  pseudokyste  central  et 
donne  issue  à  des  spores  colorées,  ovoïdes,  attachées 
en  chapelets  par  leurs  pôles,  et  s'ouvrant  longitudinale- 
ment  suivant  un  demi-méridien,  comme  un  porte-monnaie. 

Lophorynchus  (Schneider)  diffère  des  précé- 
dents par  l'épimérite  armé  d'une  double 
couronne  de  pointes,  mais  il  se  rattache 
à  eux  par  le  caractère  de  ses  spores  et 
de  son   kyste  (3). 

Pogonites  (Léger)  (fig.  424) 
est  remarquable  par  son 
épimérite  en  forme  de 
bouton  autour  duquel s'in- 


Fig.    421. 


'■■*-'■* 


Fig.  423. 


Dactylophora 

D. robusta 
(d'ap.  Léger). 

Fig.  424. 


sèrent  de  longs  filaments 
disposés  en  cercle.  Les  in- 


Stylorhynchus 

(d'ap.  Schneider) 


Pogonites 


Stylorliynchus. 
Spores  (d'ap.  A.  Schneider) 


[P.  capitatus) 

(d'ap.  Léger). 

A,  épimérite;  B,  spore. 


(J)  Il  est  à  citer  comme 
étant  la  seule  Grégarine  vivant 
chez  un  Arachnide,  Palan- 
gium.U  forme  à  lui  seul  la  fa- 
mille des  Anthocepiialix/e 
[Anthocéphalides  (Léger)].  Lé- 
ger nous  écrit  qu'il  est  d'avis  de 
supprimer  cette  famille  et  de 
la  rattacher  aux  Actinocé- 
phalines. 

(2) Genres  voisins,  n'en  différant  que  par  des  caractères  secondaires: 
Echinocephalus  (A.  Schneider), 
Pterocephalus  (A.  Schneider), 
Trichorhynchus  (A.  Schneider). 
Rhopalonia  (Léger). 

Tous    ont  pour  hôtes  des   Myriapodes   chilopodes  et  constituent  la    famille  très 
naturelle  des  DACTYLOPHORW£s[Dactylophorides  (Léger)]. 
(:|)  Cienres  très  voisins  de  Stylorhyncluis  : 

Cystocephalus  (Léger)  Spherocephalus  (Léger)  Oocephalus  (Léger). 

Ils  ont  tous  pour  hôtes  des  Insectes  carnassiers  de  la  famille  des  Ténébrionines 
et  forment,  avec  Stylorhyncluis  et  Lophorhynchus,  la  famille  des  Siyluiiiiyxciiix.e 
[Stylorhyncliides  (Léger)] . 


RRACHYCYSTIDES  :    GREGARINIDES 


273 


Fig.  425. 


dividus  vivent  solitaires  et  donnent  des  kystes  qui  s'ouvrent  par  simple 
rupture  sous  l'effort  du  liquide  central,  sans  appareil  spécial  disposé  à  cet 
effet.  Les  spores  sont  terminées  en  cône  aux  deux 
extrémités  et  munies  de  pointes  (0,1.  Parasite  dans  les 
larves  des   Hydrophilinae)  ('). 

Supposons  un  Corycella,  mais  avec  un  col  plus  long 
et  des  spores  en  croissant,  tout  le  reste  étant  semblable 
nous  aurons 

Menospora    (Léger)    (fîg.  425)    (0,6  à  0,7.  Intestin   des  larves 
d'Agrion)  ; 

Hoplorynchus  (Schneider)  est  un  genre  voisin 
du  précédent(*). 

Supposons  enfin  qu'avec  des  carac- 
tères semblables  encore  de  déhiscence  du 
kyste,  de  vie  isolée  sans  associations,  mais 
avec  des  formes  d'épimérites  variables, 
les  spores  soient  naviculaires,  c'est-à-dire 
ovoïdes  à  extrémités  pointues,  nous  aurons 

Actinocephalus  (Schneider)  (fig.  426),  chef  d'une  série  qui  termine  celle 
des  Polycystines  (3). 


Actinocephalus 

(A.  Ti puisé) 
(d'ap.  Léger). 


Menospora 

{M.  polyacantha) 

(d'ap.  Léger). 


Fig.  427. 


Fig.  428. 


t1)  Avec  ces  mêmes  caractères  du  kyste  et  des  spores,  supprimons  les  filaments 
de  l'épicyte  et  nous  aurons  le  genre  : 
Acanthospora  'Léger)  (0,3  à  0,4.  Intestin    de  la  larve  des  Cystelirue). 

Remplaçons  ces   filaments  par  une   couronne  de  crochets,  recourbés  en  arrière 
et  insérés  au  sommet  de  l'épimérite,  et  nous  aurons 
les  genres  : 

Corycella  (Léger)  (fig.  427)  (0,3.  Intestin  de  la  larve  de 
Gyrinus); 

Ancyrophora   (Léger)   (Atteint    près  de  2mm.  Intestin   de 

Carabus,  SilpKà,  Dyliscus). 
Syncystis  (Schneider)  se  rattache  aussi  aux  précédents. 

Ces  cinq  genres  réunis  constituent  la  famille  des 

Ai'AXTiiospoiux.E  [Acanthosporides  (Léger)]. 


(2)    Ces    deux   genres   constituent  la  famille  des 


Corycella 

(C.   arma  ta) 

(d'ap.    Léger) 


Fig.  430. 


Stephanophora 
(S.  radiosa) 

(d'ap.  Léger). 


Fis.  429. 


MENOSFOiuy^Menosporides^égev)]. 
(3)  Cette  série  se  compose  des 
genres  suivants  : 

Amphorella  (Léger)  et, 

Pileocephalus  (Schneider)  qui  ont  l'épi- 
mérite en  simple  bouton  sessile  et 
inerme  ; 

Discocephaltis  (Léger),  où  le  bouton  est 
précédé  d'un  renflement  basilaire; 

Stephanophora  (Léger)  (fig.  428),  où  il  for- 
me une  couronne  ornée  de  côtes; 

Asterophora  (Léger)  (fig.  429  et  430),  où  s'ajoute  à  la  couronne  précédente  un  prolon 
gement  conique  central; 

Phialis  (Léger)  (fig.  431),  où  il  a  la  forme  d'une  cupule  à  bords  dentés; 

18 


Asterophora 
[A.  elegans). 

Coupe  de  l'épi- 
mérite 

(d'ap.  Léger). 


Asterophora 
(A.  mucronata 
(d'ap.  Léger). 


Fig.  431. 


Phialis 

[P.  ornata) 

(d'ap.  Léger). 


274 


LES    SP0R0Z0A1RES 


2e  Tribu 

AGEPHALINES.  —  ACE  PH AL  IN  A 

vel 
MONOCYSTINES.  —  MONOCYSTINA 

[Grégarines  goelomiques] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  432) 

Notre  Monocystine,    avec  les  caractères   généraux  de  la  Grégarine 
décrite  au  commencement  de  cet  article,  présente  trois  particularités  qui 

en  font  un  type  à  part  :  1°  il 

Fig.  432.  î    a.  t 

a  pour  note,  non  un  Insecte 
ou  quelque  autre  Articulé, 
mais  un  Ver  (Annélide  ou 
Géphyrien);  2°  il  habile  non 
l'intestin,  mais  la  cavité  gé- 
nérale; 3°  il  n'a  pas  d'épi- 
mérite  et  est  par  conséquent 
acéphale,  puisqu'on  nomme 
céphalins  ceux  de  ces  êtres 
qui  ont  un  épimérite.  En 
outre,  il  n'a  pas  de  septum  ni 
par  conséquent  de  protomé- 
rite distinct  d'un  deutomé- 
rile;  il  redevient  la  cellule 
simple  munie  de  sa  mem- 
brane et  de  son  noyau, sans 
appendices  d'aucune  sorte, 
mais  allongée  et  mobile  à  la 
façon  des  Grégarines  ordi- 
naires, grâce  aux  myonèmes 
de  son  ectoplasme,  il  vit  là, 
se  nourrissant  sans  doute 
des  substances  albumineuses 
dissoutes  dans  le  liquide 
MONocrsnNA  (Type  morphologique)  (Sch.).  cavitaire,  grandit,  arrive  à 

L'adulte,  les  différents  stades  de  la  sporulation  A  à  D      maturité    et     s'enkyste.     Ses 

„      .    t  ot  la  sP°re  F-  „.      .  kystes  M)  peuvent,  selon  le 

Hys.,  kyste  ;  sp.,  spore  ;  spz.,  sporozoïte  a  l'intérieur  J  ,  , 

de  la  spore.  cas,    être    évacues   par    les 

organes    segmentaires     ou 
n'arriver  au  dehors  qu'après  la  mort  de  l'hôte  et  la  destruction  de  son 


Pyxinia  (Haminersckmidt)  (fig.  433  à  435),  où  une  pointe  centrale  naît  en  outre  du  centre 
de  la  cupule; 


BRACIIYCYSTIDES 


GREGARINIDES 


275 


Fig.  433. 


Fk 


corps.  Là,  dans  l'eau,  ils  s'ouvrent  par  déhiscence  simple,  sans  sporo 
ductes  ou  pseudokyste  ou  autre  disposition 
particulière  quelconque,  et  les  spores  sont 
mises  en  liberté  (F).  Elles  sont  avalées  par 
des  individus  de  l'espèce  à  laquelle  appar- 
tenait leur  hôte,  s'ouvrent  sous  l'influence 
de  leurs  sucs  digestifs  et  mettent  leurs  spo- 
rozoïtes  (spz.)  en  liberté.  Ceux-ci  pénètrent 
dans  une  cellule  de  l'épithélium  intestinal, 
mais  ne  s'y  arrêtent  pas  (peut-être  même 
passent-ils  entre  les  cellules)  et    arrivent 


bien  vite  dans  la  cavité  générale  où  ils  n'ont 


Grégarine 


qu'à  grandir  pour  devenir    la 
monocystidée  qui  nous  a  servi  de  point  de 
départ. 


Pyxinia.  Spore 
(D'ap.  Léger). 


Fig.  435. 


Fig.  436. 


Geneiorhynchus  (Schneider)  (fig.  436),  où 
il  a  la  forme  d'un  petit  bouton  lon- 
guement   pédon- 
cule et  armé  d'une 
bande  de  crochets 
dirigés  en  bas; 

Xyphorhynchus  (Léger) 
(fig.  437),  où  il  est 
formé  d'une  cou- 
ronne de  crochets 
et  d'une  longue 
pointe  conique; 

Dufouria  (Schneider), 
où  l'on  retrouve  les 
longs  filaments  de 


Fia.  437. 


Pyxinia 
(P.  rubeculd) 
(d'ap.  Léger). 


Fig.  438. 


:lu 


Geneiorhyn  cli  us 

(G.  Monnieri) 

(d'ap.  A. 

Schneider). 


Pogonites  ; 


À 

Xyp horhynchus 

(X.  firnius) 

(d'ap.  Léger). 


Pyxinia. 

Déhiscence 

des     spores 

(d'ap.  Léger). 


Fig.  430 


Bothriopsis  (Schneider)  (fig.  438),  chez  lequel  l'épimérite 
est  difficile  à  trouver  et  dont   le   protomérite  en 
forme  de  large  ventouse  ressemble  si  bien,  à  un 
épimérite  qu'on  l'avait  pris  pour  celui-ci  et  que  l'on         Bothriopsis 
avait  décrit  l'animal  comme  manquant  de  proto-         (B.  histrio) 
mérite;  (d'aP-  Léger). 

Schneideria   (Léger)  (fig.  439),   qui  a  un   épimérite  en 

couronne  côtelée  avec  une  pointe  au  centre,  se  distingue  des  précé- 
dents et  de  tous  les  autres  Polycystines  jusqu'ici  étudiés  parce  que 
seul  il  est,  normalement  et  toujours,  dicystidé,  c'est-à-dire  pourvu 
d'un  épimérite  à  l'état  jeune,  mais  dépourvu  en  tout  temps  de 
septum  et  par  conséquent  de  protomérite  ; 

Coleophora  (Schneider)  et 

Doliocystis  (Léger)  qui  sont  dans  le  même  cas. 

Tous  les  genres  de  cette  série  habitent  le  tube  digestif  des  Coléoptères  carnassiers 
et  forment  avec  Actinocephalus  la  famille  des  Actixocepiialis.e  [Actinocéphalides 
(Léger)]. 


Schneideria 
(S.  mucronata) 
(d'ap.  Léger.) 


276 


LES    SPOROZOAIUES 


GENRES 

Monocyst is (Stein)  est  la  réalisation  exacte  du  type  morphologique  ci-dessus 
décrit.  Ce  genre  a  contenu  un  moment  toutes  les  formes  de  Monocys- 
tines  vrais.  Il  ne  contient  plus  aujourd'hui  que  les  Monocystines  de 
Ver  de  terre,  principalement  M.  agilis  et  M .  magna  (0,05  à  5mm.  Cavité 
générale  de  Lumbricus  ). 

A  ce  genre  se  rattachent  diverses   formes  mal  déterminées  qui  ne 
sont  là  que  provisoirement  (*),  et  quelques  genres  que  l'on         Fig.  440. 
a  séparés  en   se  fondant  sur  la   forme  des  spores  et   sur 
quelques  autres  caractères. 
Savoir  : 

Zygocystis  (Stein)  (Testicule  du  Lombric); 

PlatycySt'lS  (Schneider)  (Chez  Sabella  et  Audouinia)  ;  Gonospora. 

Gonospora  (Schneider)  (fig.  440),  à  spores  denticulées  à  un  pôle  sP°fe 

(Chez  Terebella,  Glycera  et  autres  Poljchètes)  ; 
Ceratospora  (Léger)  (fig.  441),  à  spores  munies   de  deux  longs  filaments 

divergents  (Parasite  de  Glycera)  ;  et  enfin 

Fig.  441.  _ Fig.  4^2. 


Ceratospora.  Spore  (d'ap.  Léger). 

Urospora  (Bûtschli)  (fig.  442),    à    spores    munies 

d'un    seul   long  filament  (Testicules  de  Tubifex  et  Urospora.  Spore 

cavité    générale  de  divers  Annelés:   Nemertes,    Sipun-  *   dp'    e£er-'' 

culus,  Synapta.) 

Kystes  cœlomiques  purs.  —  Certains  de   ces  Urospora  présentent  dans 
leur  développement    une   particularité    du   plus  haut   intérêt.  Ceux  de 

l1)  Telles  sont: 
Cytomorpha  (Mingazzini)  (Chez  Diazona  violacea); 
Lecudina  (Mingazzini]  (Chez  Nereis  el  Sagitta); 
Kôllikeria  (Mingazzini)  (Chez  Staurocephalus)  ; 

Ophioïdina  (Mingazzini)  (Chez  Lumbriconereis,  Sapphirina,  Nepthys  et  Discocelis  tigrina); 
Polyrabdina  (Mingazzini)  (Chez  Spio,  Cirratulus  et  Serpula); 
Esarabdina  (Mingazzini)  (Chez  Terebella); 
Nematoides  (Mingazzini)  (Chez  Balanus); 
Lankesteria  (Mingazzini)  (Chez  les  Ascidies); 
Pleurozyga  (Mingazzini)  (Chez  Cluvellina); 
Anchorina  (Mingazzini)  (Chez  les  Capitelliens). 

Tous  ces  genres  ont  été  créés  par  Mingazzini   pour  des  Monocystines  qui  ne  sont 

guère  déterminés  que  par  leur  habitat;  leurs  spores  et  leurs  kystes  n'ayant  pas  été 

rencontrés  dans  la  majorité  des  cas. 


BIUCHYCYSTIOES  :    fiRÉGARINIDES  277 

la  Némerte  et  du  Tubifex  sont  de  vraies  Grégarines,  libres  et  mobiles 
dans  le  corps  de  leur  hôte.  Mais  celui  de  la  Synapte  [U.  Synaptse 
(Léger)]  met  si  longtemps  à  traverser  la  tunique  intestinale  de  son 
hôte,  qu'il  est  déjà  adulte  quand  il  arrive  à  la  cavité  générale. 
Aussi,  bien  qu'au  moment  où,  se  détachant  de  l'intestin,  il  tombe  dans 
cette  cavité,  il  n'ait  encore  aucune  enveloppe  kystique,  il  est  déjà  arrondi 
et  immobile,  comme  pour  s'enkyster,  et  il  s'enkystera  sans  avoir  pris 
forme  de  Grégarine  ni  manifesté  la  mobilité  de  ces  animaux.  Chez  celui 
du  grand  Siponcle  (U.  Sipunculi)  les  choses  vont  encore  plus  loin,  car 
l'enkystement  a  lieu  pendant  que  l'animal  est  encore  engagé  dans  les 
tuniques  intestinales,  et  ce  sont  des  kystes  tout  formés  qui  tombent  dans 
Fi„  443i  la   cavité  générale.  La  phase  libre  est  sup- 

primée. Nous  avons  rencontré  une  évolu- 
tion semblable,  à  titre  d'adaptation  tempo- 
raire, chez  certaines  espèces  de  Polycvstines 
(fig.  443)  (V.  p.  268).  Mais  chez  elles  la" forme 
libre  existait  concurremment  avec  la  forme 
kystique  cœlomique,  sinon  au  même  moment, 
ystes  cœ  omiques  ju  moins  avant  chez  le  même  hôte,  et  après 

(im.  Léger).  * 

chez  des  hôtes  de  la  même  espèce.  Ici,  au 
contraire,  la  phase  libre  est  supprimée  pour  l'espèce.  C'est  une  espèce 
réduite  à  des  kystes  cœlomiques  purs.  Ce  fait  est  surtout  intéressant  en 
ce  qu'il  nous  met  sous  les  yeux  une  forme  qui  se  rattache  auxGrégarines 
normales  par  des  transitions  insensibles  et  qui  cependant  ne  diffère 
presque  en  rien  d'une  Coccidie,  ainsi  que  nous  allons  le  constater  en 
étudiant  cet  ordre  de  Sporozoaires. 
Lithocystis  (Giard)  est  attribué  par  Cuénot  aux  Monocystines  cœlomiques 
(Parasite  des  Oursins)  ('). 

Distribution  des  Grégarinides.  —  Dune  manière  générale,  on  peut  dire 


(*)  La  classification  des  Grégarines  est  rendue  fort  difficile  pnrle  fait  que  la  variation 
de  leurs  caractères  ne  suit  pas  une  marche  parallèle.  La  forme  et  la  structure  de 
l'adulte,  étant  très  uniformes,  ne  peuvent  servir  presque  à  rien.  Nous  avons  vu  que  la 
présence  ou  l'absence  duseptum,  sur  laquelle  se  basait  l'ancienne  division  en  Polycys- 
tides  et  Dicystides,  n'a  pas  môme  une  valeur  spécifique  absolue  puisque  des  indi- 
vidus de  même  espèce  peuvent  avoir  un  septum  ou  en  manquer.  La  forme  de  répimérite 
en  raison  de  sa  fixité  dans  chaque  genre  et  de  sa  variabilité  dans  l'ordre,  pourrait 
fournir  un  critérium  utile,  mais  c'est  un  organe  caduc  et  difficile  à  observer.  Celle 
des  spores  a  l'avantage  de  faire  porter  le  critérium  sur  un  organe  relativement  facile 
à  voir,  mais  elle  n'est  pas  d'accord  avec  celle  des  épimériles,  et  ne  respecte  pas 
toujours  les  affinités  réelles,  comme  le  montre  le  cas  de  Monocystis  qui,  par  ses  spores, 
pourrait  prendre  place  à  côté  de  Pyxinia  et  de  Dufouria.  Le  meilleur  critérium 
semblerait  devoir  être  l'évolution,  mais  elle  dépend  si  étroitement  de  l'adaptation  qu'elle 
établit  des  analogies  entre  les  formes  les  plus  disparates  comme  Clepsidrina  longa  et 
Uroftpora  Sipunculi.  Pour  la  succession  des  genres  que  nous  venons  d'étudier,  nous 
avons  combiné  de  notre  mieux  les  divers  critériums,  empruntant  beaucoup  à  Léger  et 
quelque  peu  aux  autres,  en  attendant  qu'on  ait  trouvé  un  classement  satisfaisant  à 
toutes  les  exigences. 


278 


LES   SPOROZOAIRES 


que  les  Grégarines  polycystidées  ont  pour  hôtes  habituels  les  Arthro- 
podes (sauf  les  Diptères,  où  elles  sont  très  rares)  les  Hyménoptères  et 
Lépidoptères,  et  les  Arachnides.  En  revanche,  les  Cœlentérés,  Echino- 
derraes,  tous  les  Vers,  les  Tuniciers,  les  Crustacés,  abondent  en  Mono- 
cystines  cœlomiques  ou  non.  Les  Vertébrés  n'ont  jamais  de  Grégarines, 
pas  plus  que  les  Mollusques  (*). 

2e  Sous-Ordre 
COCCIDIDES.  —   COOCÎDIBM 

[COCCIDUDM    (LEUCKART)  ;     PSOROSPERMIES    OVIFORMEs] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG-    444    a   446) 

Notre  Coccidie  (*)  typique  est  un  petit  être  qui  se  présente,  au  stade  de 
son  évolution  qui  correspond  le  mieux 
à  l'état  adulte  de  la  Grégarine,  sous 
l'aspect  dune  simple  cellule,  conte- 
nue, en  qualité  de  parasite,  dans  une 
cellule  intestinale  de  quelque  hôte 
vertébré  ou  invertébré.  Bien  qu'elle 
soit  très  grosse  par  rapport  à  la 
cellule  hospitalière  qu'elle  distend 
fortement,  son  volume  se  trouve  limi- 
té par  cette  condition  intracellulaire 
à  20  ou  30  [>..  Sa  forme  est  sphérique. 


Fig.  444. 


COCCIDIDM  (Type  morphologique)  (Sch.). 
c,  la  Coccidie;  ctrs.,  centrosomes;  e.,  cellule 
de   l'hôte;  N.,  noyau  du  parasite;  N.,  noyau 
de  la  cellule  de  l'hôte. 


(!)  Amphioxus  en  possède  peut-être  une, 
décrite  récemment  par  Pollard.  Les  Tuni- 
ciers (Salpes,  Ascidies  simples  et  compo- 
sées) ont  de  nombreuses  espèces  de  Mono- 
cystines.  Les  Vers  abritent  beaucoup  de 
Monocystines,  surtout  les  Annélides  ma- 
rins [Nereis,  Lumbriconereis,  Nepthys,  Gly- 
ceva,  Spio,  Serpula,  Staurocephalus,  divers 

Capitelliens  et  Maldanniens.  On  en  trouve  aussi  chez  les  Oligocbètes  [Nais,  Tubifex), 
les  Géphyriens  (Sipunculus,  Phascolosoma,  Echiuvus),\es  Némertiens  [Cirratulus,  Bor- 
lasia),  les  Planaires  [Discocelis,  Planaria,  Mesostomum),  même  chez  les  Trématodes, 
les  Cestodes  et  les  Nématodes.  Il  en  existe  chez  les  Chaetognathes  [Sagitta).  Enfin,  les 
LV.hinodermes  ont  des  Grégarines  cœlomiques  [Echinocardium,  Synapta,  Holothuria). 
Les  Arthropodes  possèdent  surtout  des  Polycystines.  Peripatus  en  héberge  une.  Les 
Crustacés  n'ont  que  peu  de  ces  parasites.  Les  Décapodes  [Homarus,  Carcinus),  les  Am- 
phipodes  [Gammarus],  les  Gopépodes  [Cyclops,  Sapphirina)  et  les  Cirripèdes  [Balanus, 
Pollicipes)  sont  seuls  infectés.  Les  Arachnides  n'en  ont  pas.  En  revanche,  les 
Insectes  (à  la  seule  exception  des  Hyménoptères  et  Lépidoptères)  et  les  Myriapodes 
possèdent  une  énorme  quantité  de  Grégarines. 

L'aire  de  répartition  des  Grégarines  est  donc  fort  répandue.  On  peut  remarquer 
que  les  Vertébrés  et  les  Mollusques  ne  possèdent  pas  de  Grégarines,  mais  seulement 
des  Goccidies.  Ce  qui  ne  veut  pas  dire,  du  reste  qu'il  n'existe  pas  de  Coccidies  chez 
les  Myriapodes  et  les  Insectes,  où  ces  parasites  existent,  au  contraire,  assez  souvent. 

(*)  Ne  pas  confondre  ce  terme,  pris  souvent  comme  synonyme  de  Coccidides,  avec  le  nom  fran- 
çais du  genre  Coccidium. 


BRACHYCYSTIDES    :      COCCIDIDES  279 

Structure 

Elle  a  la  constitution  d'une  cellule  ordinaire  (c),  sauf  qu'elle  est  nue, 
ou  du  moins  n'a  que  cette  membrane  protoplasmique,  simple  bordure 
hyaline,  qui  sépare  du  dehors  le  cytoplasme  granuleux. 

Son  cytoplasme  est  finement  vacuolaire  et  renferme,  outre  les  micro- 
somes,  de  grosses  granulations  qui  représentent  des  produits  plus  ou 
moins  avancés  de  l'assimilation  (matériaux  de  réserve)  ou  de  la  désas- 
similation.   Il  n'y  a  pas  d'ectoplasme  distinct  d'un  endoplasme  ('). 

Au  centre  du  cytoplasme  est  un  gros  noyau  (N.)  pourvu  d'une  mem- 
brane et  dans  lequel  on  distingue  un  réseau  chromatique  et  un  gros 
nucléole.  A  l'un  de  ses  pôles  sont,  côte  à  côte,  deux  centrosomes  (ctrs.) 
(Labbé). 

Physiologie. 

Nutrition.  —  En  raison  de  sa  situation  intracellulaire  et  de  l'absence 
de  membrane,  notre  Coccidie  n'a  besoin  d'aucun  organe  spécial  de 
nutrition  ou  de  désassimilation.  Elle  assimile  et  désassimile  par  simple 
osmose,  dans  son  milieu  ambiant  formé  par  le  cytoplasma  vivant  de  la 
cellule  hospitalière.  Elle  n'a  de  mouvements  d'aucune  sorte.  Sa  physio- 
logie ne  nous  laisse  donc  à  étudier  que  les  phénomènes  de  son  cycle 
évolutif. 

Division.  —  Bien  qu'elle  ne  soit  pas  le  mode  principal  de  reproduction, 
la  division  n'en  existe  pas  moins.  L'animal  peut,  quand  il  ne  remplit 
pas  toute  la  cellule,  se  multiplier  par  ce  processus.  La  division  a  lieu 
par  mitose  (Labbé). 

Enkystement.  —  Après  avoir  atteint  sa  taille  définitive,  la  Coccidie 
s'enkyste  sur  place.  Elle  n'a  pour  cela  qu'à  sécréter  son  kyste.  Il  est 
fait  ici  d'une  mince  membrane  d'une  substance  d'aspect  chitinoïde 
(fîg.  445,  Kyst.)  analogue  à  la  membrane  interne  du  kyste  des  Gréga- 
rines.  Les  granules  plasmatiques  disparaissent  avant  l'enkystement. 

Sporulation  (fig.  445).  —  Dès  que  l'enkystement  est  opéré  (A),  l'animal  se 
dispose  à  sporuler.  La  membrane  nucléaire  disparaît  (B),  le  nucléole  se 
résorbe,  et  il  sort  du  noyau  une  masse  chromatique  qui  se  porte  vers  la 
surface  de  la  cellule  pour  s'éliminer  et  qui  représente  peut-être  un  globule 
polaire  (Labbé).  Mais  cela  n'est  suivi  d'aucun  phénomène  sexuel,  l'enkyste- 
ment étant  toujours  solitaire.  Le  noyau,  resté  au  centre,  se  divise  alors  par 
mitose  (C)et  donne  successivement  de  petits  noyaux  qui  seportent  à  la  sur- 
face (D)k  peu  près  comme  dans  la  segmentation  centrolécithique  des  Insec- 
tes. A  la  surface  aussi  s'est  accumulé  tout  le  plasma  formatif  du  cytoplasme. 
Chaque  noyau  masse  autour  de  lui  sa  part  proportionnelle  de  ce  plasma 
et  forme  ainsi  une  petite  masse  nucléée.  Ces  petites  masses  sont  d'abord 


l1)  Labbé  distingue,  selon  leur  aspect  et  leurs  réactions  des  granules  plasmatiques 
et  des  granules  chromatoïdes  plus  petits. 


280 


LES    SPOROZOAIRES 


continues  par  leur  base  avec  le  cytoplasme  sous-jacent,  mais  peu  à  peu 
elles  s'individualisent,  s'arrondissent  et  se  séparent  sous  la  forme  de 


Fis.  445. 


^\^ 


mitnmrTmnmTTTTTTiTr; 


COCCWW/E  (Type  morphologique).  Sporulation  (Sch.). 
Ah.  E,  Stades  successifs,  ctrs.,  centrosomes  ;  kys.,  enveloppe  kystique;  N.,  noyau  de  la  cellule 

de  l'hôte  (e);  'S.,  noyau  ;  sp.,  spores. 

petites  cellules  nues,  les  sporoblastes  ('),  du  plasma  formatif  qui  se  retire 
au  centre  où  il  forme  un  volumineux  reliquat  résiduel  qui  ne  sera  pas 
utilisé. 

Ces  sporoblastes  se  transforment  en  spores  par  le  fait  qu'ils  se  sécrètent 
deux  membranes,  une  eœospore  d'abord,  une  endospore  ensuite. 

Formation  des  sporozoïtes(fig,  446).  —  Après  avoir  formé  ses  membranes, 
la  spore    commence  l'évolution  intérieure   qui  conduit  à  la  formation 


(^  Labbé  les  appelle  archéspores,  mais  nous  préférons  conserver  une  dénomination 
tout  aussi  applicable,  plus  ancienne  et  d'une  signification  plus  générale.  Disons  que 
c'est  aux  belles  recherches  de  cet  auteur  que  nous  devons  la  connaissance  des  phéno- 
mènes réels  de  la  sporulation.  Sa  description,  beaucoup  plus  conforme  aux  lois 
générales  de  la  cytologie,  se  substitue  à  celle  que  Schneider  avait  donnée  pour 
Klossia  octopiana  et  où  il  faisait  dériver  la  chromatine  des  nouveaux  noyaux  d'un 
bourgeonnement  endogène  du  nucléole. 


BRAf.HYCYSTIDRS    :    COCCIDIDF.S 


281 


Fig.  446. 

eridosp 


ctrs 


.episp 


oirs 


endosp 


.episp 


,ctr, 


'episp 


N 


episp 
eniosp ' 


des  sporozoïtes.  Pour  cela,  son  noyau  se  divise  et  donne  un  petit  nombre 
de  noyaux  entre  lesquels  le  cytoplasma  de  la  spore  se  partage,  et  ainsi 
se  forment  quelques  sporozoïtes.  11  reste  cependant  un  petit  résidu  de 
cytoplasme  inutilisé.  Pen- 
dant que  ces  phénomènes  , 

1     v       \     i  i  endosp 

s  accomplissent    dans    les 

spores,  la  cellule  hospita- 
lière est  usée,  détruite  par 
le  kyste  qui  forme  dans 
son  sein  un  énorme  corps 
étranger  incompatible  avec 
une  longue  existence,  et  le 
kyste  tombe  dans  la  cavité 
intestinale.  Là,  deux  éven- 
tualités peuvent  se  pré- 
senter pour  lui.  Tantôt,  il 
éclate  dans  l'intestin,  laisse 
échapper  les  spores  mûres, 
et  celles-ci  mettent  en  li- 
berté les  sporozoïtes  qui 
attaquent  immédiatement 
de  nouvelles  cellules  du 
même  hôte;  tantôt,  les 
kystes  sont  éliminés  avec 

les  fèces,  s'ouvrent  dans  l'humidité,  et  les  spores,  avalées  parle  même 
hôte  ou  par  ses  congénères,  mettent  les  sporozoïtes  en  liberté.  Ceux-ci 
sont,  comme  chez  les  Grégarines,  des  corpuscules  falciformes  doués,  ici 
aussi,  de  mouvements  énergiques.  Ils  attaquent  les  cellules  épithéliales 
de  l'intestin,  chacun  pénètre  dans  une  d'elles,  s'y  arrondit  et  n'a  qu'à 
grossir  pour  devenir  la  Coccidie  adulte  avec  les  caractères  que  nous 
lui  avons  trouvés  en  commençant  cette  description. 

LesCoccidies  ne  sont  donc,  en  somme,  que  des  Grégarines  qui  restent 
intracellulaires  jusqu'à  l'enkystement  et  sont,  par  conséquent,  privées  de 
vie  libre  et  de  mouvements.  Mais  nous  avons  vu  que,  parmi  les  Grégarines 
cœlomiques,  certaines  (Urospora  Sipunculï)  n'avaient  pas  non  plus  de 
vie  libre.  Il  ne  resterait  donc  d'autre  différence  que  le  fait  que  la  Coccidie 
s'enkyste  dans  la  cellule,  tandis  que  le  kyste  cœlomique  grégarinien 
s'enkyste  hors  de  la  cellule,  dans  le  parenchyme  de  l'intestin.  Mais  cette 
différence  elle-même  disparaît,  certaines  Coccidies  (Klossia)  s'enkystant 
de  la  même  manière,  comme  nous  allons  le  voir  dans  un  instant. 


v 


COCCIDIDX  (Type  morphologique). 
Formation    des     sporozoïtes    (Son.). 

ctrs.,  eentrosomes ;  endosp.,  endospore;  épisp.,  épispore; 
îï.,  noyaux  ;  V.,  vacuoles  du  sporozoïte. 


Le  sous-ordre  desCoccidides  est  fort  homoe'ène  et  nous  n'allons  trouver 
entre  les  genres  que  des  différences  secondaires  portant  surtout  sur  le 
nombre  des  spores  dans  le  kyste  et  sur  le  nombre  des  sporozoïtes  dans 
la  spore. 


282 


LES    SPOROZOAIRES 


GENRES 

Klossia  (Schneider)  représente  à  peu  près  le  type  morphologique  et  nous 
n'avons  que  quelques  différences  à  signaler  et  quelques  particularités  à 
préciser.  L'animal  quitte  la  cellule  hospitalière  à  l'état  de  Coccidie  et 
s'enkyste  dans  l'épaisseur  des  parois  intestinales  où  il  se  forme  même 
un  kyste  adventice  aux  dépens  du  tissu  conjonctif  de  cet  organe.  C'est 
plus  tard,  par  destruction  de  la  muqueuse,  que  les  kystes  sont  mis  en 
liberté  dans  l'intestin.  Chaque  kyste  contient  un  nombre  de  spores  très 
grand  et  non  défini  et  chaque  spore  contient  un  nombre  non  défini  de 
sporozoïtes  (Bien  visible  à  l'œil  nu.  Tube  digestif  de  Sepia  ou  d'Octopus,  princi- 
palement dans  l'intestin  spiral  et  rein  d'Hélix)  (*). 

Pfeifferia  (Labbé)  (fig.  447)  est,  comme  Klossia,  polysporé,  c'est-à-dire 
qu'il  produit  dans  son  kyste  un  nombre 
grand  et  indéfini  de  sporoblastes,  mais  ici 
les  sporoblastes  se  transforment  directe- 
ment chacun  en  un  sporozoïte  B  sans 
former  de  membrane  autour  de  lui,  c'est- 
à-dire  sans  passer  par  l'état  de  spore.  Le 
kyste  émet  directement  les  sporozoïtes 
quand  il  se  rompt  (Parasite  chez  les  Lapins, 
les  Passereaux,  les  Gallinacés,  le  Triton  et  divers 

Poissons)   (*).  nr  -a-    ■     ic  u  \ 

'    V  /  Pfeifferia  (Sch.J. 

A,  formation  des    sporozoïtes;  B,   spo- 
...    _  .    .  rozoïtes  à  l'intérieur  du  kyste;   C,  ma- 

[  ]  benres  VOlSinS  .  crosporozoïte  ;     D,     microsporozoïte. 

Adelea    (Schneider)    qui   n'a    que   deux   sporozoïtes         uys.,  kyste. 
(Chez  Lithobius)  ; 

Barroussia  (Schneider)  qui  n'en  a  qu'un  (Chez  Nepa  cinerea). 

Ces  quelques  genres  constituent  la  tribu  des  Polyplastidés  digéniques  de  Labbé  : 
Polyplastidés  parce  que  les  kystes  contiennent  beaucoup  de  spores,  et  digéniques 
parce  que  les  sporozoïtes  ne  naissent  pas  directement  des  sporoblastes. 

(2)  Cette  Coccidie  présente  encore  deux  particularités  intéressantes. Premièrement, 
ses  sporozoïtes  sont  de  deux  tailles  selon  les  kystes.  Il  y  a  des  kystes  à  macrospo- 
rozottes  (14  à  15  p.)  (fig.  447  C)  et  des  kystes  à  microsporozoïtes{l  à  8  p.)  [D).  La  signifi- 
cation de  cette  différence  n'est  pas  connue;  peut-être  a-t-elle  quelque  chose  de  sexuel. 
Il  semble  que  les  macrosporozoïtes  doivent  simplement  différer  des  derniers  par  une 
plus  grande  richesse  en  matières  nutritives,  car  ils  ne  laissent  pas  de  reliquat  rési- 
duel. Or  on  sait  que  ce  reliquat  est  formé,  en  général,  de  la  partie  nutritive  du  plasma. 
En  second  lieu,  l'animal  peut  se  multiplier  une  ou  deux  fois  par  division  mitosique 
dans  la  cellule  hospitalière,  avant  de  s'enkyster.  Elle  produit  alors  des  infections 
aiguës  très  graves  pour  l'hôte. 
Avec  le  genre  voisin 

Eimeria  (Schneider),  à  sporozoïtes  en  tonnelet  (chez  la  Souris),  il  constitue  pour  Labbé,  la 
tribu  des  Polyplastidés  monogéniques  dont  la  définition  se  comprend  d'elle-même 
après  ce   qui  a  été  dit  au  sujet  de  Klossia. 

C'est  avec  doute  que  nous  plaçons  ici  les  genres 

Gymnospora  (Moniez)  trouvé  par  Moniez  dans  une  Chenille  et  considéré  par  cet  auteur 
comme  appartenant  aux  Coccidies,  malgré  les  sporoductes  formés  par  son  kyste.  Le 
contenu  du  kyste  se  résout  tout  entier  en  nombreuses  spores,  mais  qui  donnent 
chacune  plusieurs  sporozoïtes.  Le  reste  de  l'évolution  n'est  pas  connu; 


BRACHYCYSTIDES    :    COCCIDIDES 


283 


Fig.  448. 


Coccidium  (Leuckart)  (fig.  448).  Tout  est  conforme  à  notre  type  morpho- 
logique chez  Cocci- 
dium, sauf  que  le  noyau 
du  kyste  ne  se  divise 
que  deux  fois  et  donne 
seulement  quatre  spo- 
roblastes  et  par  consé- 
quent quatre  spores  : 
(C:  sp.)  celles-ci  sont  à 
l'intérieur  du  kvste  et 
donnent,  à  leur  tour,  à 
leur  intérieur,  deux 
sporozoïtes  disposés 
tête-bêche  (G)  (f). 


Coccidium  (Sch.). 
A  à  C,    ormation   des  spores    dans  le  kyste;   D   à    G,  formation    des 
sporozoïtes   dans    la  spore;   edop.,  endospore;   epsp.,    épispore 
U.vts..  kyste;  rlq.,  reliquats  de  segmentation;  sp.,  spores. 


Distribution  des  Coc- 
cidides.  —  Les  Coccidies 
se  rencontrent  dans  toutes  les  classes  des  Vertébrés  et  chez  quelques 
Invertébrés  :  (Céphalopodes  (Octopus,  Sepia),  Gastéropodes  (Limax, 
Hélix,  Succinea,  Neritina),  Myriapodes  (Liihobius,  Glomeris),  et  peut-être 
dans  une  chenille  de  Lépidoptère  (*). 


Cretya  (Mingazzini),  genre  incertx  sedis,  qui  se  rapporte  probablement  kPfeifferia; 
Gonobia  (Mingazzini)  qui  se  rapporte  sans  doute  à  Eimeria; 

Rhahdospora  (Henneguy)  qui  se  distingue  des  genres  précédents  par  des  sporozoïtes  en 
forme  d'épingle,  la  tète  de  l'épingle  étant  le  noyau  du  sporozoïte  (Trouvé  par  Laguesse 
et  Théloban  dans  divers  organes  des  Poissons). 

(')  Les  Coccidium  sont  les  uns  endogènes,  les  autres  exogènes.  Ils  sont  très  répandus 
cbez  les  Vertébrés  supérieurs. 

Citons:   C.   oviforme   et  C.  perforant  (Leuckart)  du  Lapin;   C.   tenellum  (Raillet) 
du  Poulet;  C.  Delagei  ^Labhé)  des  Tortues  ;   C.  proprium  (Schneider)  du  Triton,  etc. 
Genres  voisins  : 
Goussia  [Labbé),  dont  la  spore  s'ouvre  par  deux  valves  (Chez  les  Poissons); 
Cristallospora  [Labbél  [Coccidium  crystalloides  de  Théloban)  à  spore  bipyramidale  affec- 
tant une  forme  cristalline  (Chez  Motella)  ; 
Bananella  (Labbé)  à  trois  spores  seulement  ; 

Diplospora  (Labbé)  à  deux  spores  qui  ont  chacune  quatre  sporozoïtes  (Chez  les  Passereaux); 
Cyclospora  (Schneider)  et 
Isospora  (Schneider)  sont  également  disporés. 

Le  genre  Orthospora  (Schneider)  n'existe  pas  :  c'est  le  Coccidium  proprium  du  même 
auteur. 

(2)  On  a  trouvé,  chez  l'Homme,  plusieurs  cas  bien  observés  d'une  Coccidie  voi- 
sine de  C.  perforons.  Les  Coccidies  sont  communes  chez  la  plupart  de  nos  animaux 
domestiques. 


284 


LES    SPOROZOAIRES 


3e    Sous-Ordre 
IIÉMOSPORIDES.  —  H.EMOSPOBID.E 

[Hémosporidies  (Labbé)] 

TYPE     MORPHOLOGIQUE 

(  FIG.449  et  450) 

Structure. 

Notre  Hémosporidie  (*)  est  un  petit  être  mesurant  1 0  à  1 5  \j.  de  1  ongueur, 

logé  dans  l'intérieur  d'une  hématie  de  quelque  Reptile  ou   Amphibien. 

On  peut  le  définir  comme  une  petite  Grégarine  monocystidée  dont 

la  structure  se  se- 
Fis-  449-  mit  quelque  peu 

simplifiée     en 
CD  même  temps  que 

sa  taille  se  rédui- 


~X'C 


i 


?.\\<4fo\ 


A  E 

sa  tan 

sait.  Il  est  en 
forme  d'ovoïde 
allongé.  Un  ecto- 
plasme très  mince 
forme,  avecla  mi- 
nime membrane 
protoplasmique 
dont  on  ne  peut 
guère  le  discer- 
ner, l'enveloppe 
tégumentaire  de 
la  cellule  dans 
laquelle  on  aper- 
çoit cependant 
une  différencia- 
tion fibrillaire 
longitudinale  qui 
représente,  sous 
une  forme  sim- 
plifiée, la  couche 
à  myonèmes  des 
Grégarines.  Vendoplasme  est,  comme  chez  celles-ci,  garni  de  granu- 
lations plasmatiques,  amyloïdes,  graisseuses,  matériaux  de  réserve  de 
l'alimentation,  et  contient  un  noyau  formé  d'une  mince  membrane,  et 
d'un  contenu   clair  entourant  une  partie  centrale  chromatique. 

(*)  Ici  encore,  nous  emploierons  parfois  dans  le  langage  courant  ce  terme  en  place  d'Hémospo- 
ridide.  Il  désignerait  un  genre  typique  Hemosporidium  qui  d'ailleurs  n'existe  pas. 


H 


HJEMOSPORIDM  (Type  morphologique)  (Sch.). 

A,  pénétration  du  sporozoïte  dans  une  cellule  de  l'hôte;  B  et  C,  accrois- 
sement intracellulaire  du  parasite:  D,  le  parasite  pendant  sa  vie  libre; 
E,  nouvelle  pénétration  du  parasite  dans  une  cellule;  F  et  G,  enkyste- 
nient  et   division:  //,  kyste  contenant  les  sporozoïtes. 


BRACHYCYST1DES 


HEMOSPORIDES 


285 


Physiologie. 

Nutrition.  —  Le  petit  parasite  se  nourrit  de  la  substance  du  globule 
et  grossit  à  ses  dépens.  Il  n'avait  guère  que  5  ^  quand  il  est  entré  dans  la 
cellule  (A  :  c)  et  atteint  jusqu'à  15  ;x  quand  il  est  adulte.  Aussi  le  globule 
est-il  profondément  atteint  dans  sa  nutrition  :  il  se  décolore,  son  noyau, 
relégué  à  la  périphérie,  se  déforme,  se  fragmente,  le  cytoplasme  s'épuise 
et,  à  la  fin,  il  n'est  plus  représenté  que  par  ses  couches  superficielles 
condensées  en  une  enveloppe  flétrie  qui  contient  le  parasite  avec  le  (ou 
les)  reste  du  noyau. 

Enkystement.  Formation  des  sporozoites  —  Quand  il  est  mûr,  le  parasite 
s'enkyste,  c'est-à-dire  se  sécrète  une  mince  cuticule,  et  entre  en  sporu- 
lation. Pour  cela,  son  noyau  se  divise  par  mitose  (F),  successivement 
plusieurs  fois,  et  donne  de  petits  noyaux  qui  se  portent  à  la  périphérie 
(G),  se  partagent  le  plasma  formatif,  et  forment  avec  celui-ci  de  petites 
masses  cellulaires  nues  qui  s'individualisent  peu  à  peu  et  finalement  se 
transforment  en  autant  de  sporozoites  distincts  (//)  laissant  un  reliquat 
de  plasma  nutritif  inutilisé.  Il  y  a  des  kystes  à  macrosporozoïtes  et  à 
microsporozoïtes. 

Les  choses,  on  le  voit,  ont  beaucoup  d'analogie  avec  ce  qui  se  passe 
chez  la  Coccidie  Pfeifferia.  Ces  sporozoites  qui  mesurent  seulement 
quelques  \j.  sont  mis  en  liberté  par  la  destruction  finale  du  globule  à 
laquelle  ils  contribuent  par  leurs  mouvements  saccadés.  Libres  dans  le 
plasma  sanguin,  ils  se  répandent  entre  les  globules  (a),  les  attaquent, 
les  percent  et  pénètrent  dans  leur  intérieur  (A)  où  ils  n'ont  plus  qu'à 
grossir  pour  recommencer  la  même  série  de  phénomènes. 

Vie  à  l'état  libre  — Leur  cycle  évolutif  cependant  ne  se  réduit  pas  tout 
à  fait  à  ce  qui  précède.  Leurs  mouvements  sont  ordinairement  peu  actifs 
dans  le  globule  et  se  réduisent  à  quelques  secousses  de  loin  en  loin. 
Mais  parfois,  plus  énergiques  ou  mieux  dirigés,  ils  permettent  aux 
sporozoites,  surtout  quand  ceux-ci  sont  adultes,  de  sortir  du  globule  (D) 
et  de  s'agiter  dans  le  plasma  sanguin  avec  une 
énergie  plus  grande,  jusqu'à  ce  qu'ils  attaquent 
un  autre  globule  pour  se  loger  de  nouveau  à  son 
intérieur  (E). 

Conjugaison  (fig.  450).  —  Parfois,  lorsque  le  pa- 
rasite est  devenu  libre,  il  s'unit  à  un  de  ses  con- 
génères et  se  soucie  à  son  extrémité  postérieure 
par  la  partie  correspondante  (a).  Puis  les  deux 
conjoints,  se  rabattant  l'un  vers  l'autre  (A), 
arrivent  à  se  placer  côte  à  côte  et,  la  soudure 
envahissant  de  bas  en  haut  (c),  finissent  par  se 
fusionner  complètement  en  un  individu  unique 
(d)  qui  ne  diffère  des  autres  que  par  son  épaisseur  plus  grande.  La  con- 
jonction s'étend  aux  noyaux  qui  se  fusionnent  l'un  dans  l'autre.  11  y  a 


Vis-   i50. 


HMMOSÇOMDM 

(Type  morphologique; 
Conjugaison  (Soh.). 


286 


LES    SP0K0Z0A1RES 


donc  là  une  vraie  conjugaison  totale.  Cette  conjugaison  peut  aussi  avoir 
lieu  entre  individus  intraglobulaires  s'ils  se  rencontrent  dans  le  même 
globule.  Malheureusement,  pas  plus  ici  que  chez  les  Grégarines,  on 
ne  sait  rien  de  son  influence  sur  le  cycle  évolutif. 


Fig.  451. 


GENRES 

Ils  sont  bien  peu  nombreux,  puisque  l'ordre  n'en  contient  en  tout  que 
trois  qui,  étant  tous  très  conformes  au  type  morphologique  ci-dessus, 
pourront  être  caractérisés  en  quelques  mots. 

Drepanidium  (R.  Lankester)  (fig.  451 ,  A),  est  de  taille  très  petite,  ne  dépassant 
pas  les  trois  quarts  de  celle  du  globule,  auquel  il  ne  paraît  guère 
nuire  (Chez  les  Grenouilles  [Ranci  esculenta)  et  chez 
quelques  oiseaux). 

Karyolysus  (Labbé)  (fig.  451,  B)  atteint  la  lon- 
gueur du  globule  malgré  l'hypertrophie  que 
celui-ci  subit  sous  son  influence,  et  finit  par 
le  détruire  (Chez  les  Lézards  [Lacerta]). 

Danilevskya  (Labbé)  (fig.  451,  C)  est  de  taille  très 
grande,  double  de  celle  du  globule,  dans  lequel 
il  est  ployé  en  deux  pour  pouvoir  y  loger  et 
exerce  sur  celui-ci  une  action  mécanique  no- 
cive, mais  insuffisante  pour  le  détruire.  Pas 
de  distinction  entre  microsporozoïtes  et  macrosporozoïtes;  pas  de  con- 
jugaison  (Grenouille    et  divers   Reptiles  :  Lacertiens,    Ophidiens   et    Chéloniens.) 

Distribution  des  Hémosporidides.  —  Les  Hémosporidies  ont  pour  hôte  les 
Reptiles  et  les  Oiseaux.  Aucune  n'a  été  trouvée,  ni  chez  les  Mammifères 
ni  chez  les  Poissons,  ni  chez  les  Invertébrés. 


A,  Drepanidium.    B,  Karyolysus. 

C,  Danilevskya 

(im  Labbé). 


4e  Sous-Ordre 

GYMNOSPORIDES.  —   GYMNOSPORID.E 
[Gymnosporidies    (Labbé)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.   452) 

Structure. 

Le  type  morphologique  résumant  en  lui  les  caractères  des  Gymnospo- 
ridies (*)  serait  une  toute  petite  masse  protoplasmique  de  forme  irrégu- 
lièrement arrondie,  mesurant  au  plus  3  à  4  \j.  de  diamètre,  vivant  en 
parasites  dans  les  hématies  d'un  Vertébré  à  sang  chaud. 

Ce  parasite  a  tous  les  caractères  d'une  amibe  (B),  il  en  a  la  structure  et 
les  mouvements.  Il  est  nu,  sauf  cette  bordure  continue  qui  constitue 

(*)  Même  observation  qu'à  la  page  284. 


BRACHYCYST1DES  :  GYMNOSPORIDES 


287 


la  membrane  protoplasmique  sous  sa  forme  la  plus  simple;  il  a  un 
endoplasme  légèrement  va- 
cuolaire,  un  ectoplasme  où 
se  trouvent  de  fines  gra- 
nulations,noires  ouhrunes, 
résultant  de  la  dégénéres- 


cence pigmentaire  de  l'hé- 
moglobine dont  le  petit 
être  s'est  nourri;  enfin  il 
contient  un  noyau  volumi- 
neux, bien  rond,  muni 
d'une  fine  membrane  et 
contenant  un  beau  nucléole 


■ 


GYMNOSPORIDM.  Type  morphologique  (Sch.). 

eXCentricfUe   llOVé    dans    Un     A'  sPorozolte  ayant  pénétré  dans   une  cullule;  B,  mouvements 
,  -i  r    '       \         f  amœboïdes  du  parasite;  C,  le  parasite  se  prépare  à  se  diviser; 

plasma  nucléaire  11  Valin  (     ).         D,  formation  des  sporozoïtes. 


pi 


Physiologie. 

Cette  amibe  se  nourrit  par  simple  osmose  dans  le  milieu  essentielle- 
ment nutritif  où  elle  est  plongée,  et  le  globule,  sous  son  influence, 
s'anémie  et  s'hypertrophie  plus  ou  moins.  Elle  exécute  des  mouvements 
amiboïdes  variés,  émettant  et  rentrant  ses  pseudopodes.  Elle  peut  se 
diviser.  On  la  voit  aussi  parfois  se  conjuguer  avec  un  autre  habitant  du 
même  globule.  Arrivée  à  l'état  adulte,  ce  qui  ne  demande  que  quelques 
jours,  elle  entre  en  sporulation,  mais  (et  c'est  là  son  caractère  le  plus 
remarquable,  celui  qui  a  valu  son  nom  au  groupe  dont  elle  est  le  type) 
sans  s'enkyster.  Elle  s'arrondit,  devient  immobile  (G),  mais  ne  sécrète 
autour  d'elle  aucune  membrane;  son  noyau  se  divise  en  un  certain 
nombre  (indéterminé  mais  pas  très  considérable)  de  petits  noyaux,  qui  se 
portent  à  la  périphérie,  se  partagent  le  cytoplasme  et  se  transforment, 
enfin,  de  la  manière  dont  nous  avons  déjà  vu  tant  d'exemples,  en  sporo- 
zoïtes  disposés  à  la  surface  d'un  petit  amas  résiduel  inutilisé  (D).  Ces 
sporozoïtes  sortent  alors  du  globule -et  se  répandent  dans  le  plasma 
sanguin  où  ils  attaquent  de  nouveaux  globules  pour  se  loger  à  leur 
intérieur. 

GENRES 

Hsemamœba  (Grassi).  La  structure  et  l'évolution  de  ce  genre,  au  moins 
sous  sa  forme  ordinaire  (H.  Laverani  de  Grassi),  sont  entièrement  con- 
formes au  type  ci-dessus  étudié  (*). 


(x)  Labbé  voit  dans  la  partie  claire  une  vacuole,  le  nucléole  étant  le  vrai  noyau. 
(2)  Mais  il  faut  signaler  quelques  particularités  de  polymorphisme  chez  ce  parasite 
qui  nous  intéresse  à  un  haut  degré,  parce  qu'il  est  la  cause  de  la  malaria  de  l'homme. 
Il  a  été  découvert  par  Laveran  à  qui  Grassi  l'a  dédié. 
Sous  une  de  ses  formes,  il  produit  la  fièvre  tierce.  11  est  alors  remarquable  par 


288  LES    SPOROZOAIRES 

Un  peu  différent  dans  son  évolution  est 
Halteridium  (Labbé)  qui,  constitué  au  début  comme  les  parasites  de  la 
malaria,  sauf  une  forme  plus  allongée,  montre,  au  moment  de  la  sporu- 
lation, la  particularité  suivante.  Son  protoplasme  s'accumule  aux  deux 
pôles  et  forme  deux  masses  réunies  par  un  isthme  étroit.  Le  noyau  s'est, 
pendant  ce  temps,  divisé  en  deux  autres  qui  ont  pris  position  chacun 
dans  une  de  ces  masses.  L'isthme  de  réunion  dégénère  et  devient  plus 
tard  un  reliquat  résiduel.  Quant  aux  deux  masses  polaires,  elles  sporu- 
lent  l'une  et  l'autre  absolument  comme  un  Hsemamœba  ordinaire.  La 
différence  est  donc  en  somme  assez  secondaire  (Hématies  des  Oiseaux)  ('). 


l'état  lobé  de  ses  pseudopodes  et  le  petit  nombre  de  ses  sporozoïtes.  Sous  une  autre 
forme,  il  produit  la  fièvre  quarte  et  se  distingue  alors  par  des  pseudopodes  réticulés 
et  des  sporozoïtes  plus  nombreux. 

On  peut,  à  bon  droit,  considérer  ces  deux  formes  comme  deux  variétés  distinctes, 
H.  Laverani  tertiana  et  H.  L.  quartana.  L'une  et  l'autre  reproduisent,  quand  on  les 
injecte  expérimentalement,  le  type  de  fièvre  dont  elles  portent  le  nom.  Et  il  n'est 
pas  sans  intérêt  de  remarquer  que  la  variété  tertiana  complète  son  cycle  en  quarante- 
huit  heures  et  la  quartana  en  soixante-douze  heures,  c'est-à-dire  dans  le  temps  qui 
sépare  deux  accès  consécutifs. 

Mais  d'où  vient  la  fièvre  quotidienne  ?  On  a  pensé  pouvoir  l'attribuer  à  une  forme  qui 
serait  une  troisième  variété,  le  type  en  croissant  et  serait  caractérisée  par  une  forme 
en  long  ovoïde  arqué,  et  par  l'absence  de  mouvements  amœboïdes.  Pour  le  reste,  elle 
ressemblerait  aux  autres,  débutant  par  une  petite  amibe  mobile  et  finissant  par 
sporuler  après  s'être  arrondie.  Mais,  on  a  beau  les  injecter,  on  ne  reproduit  pas  pour 
cela  la  fièvre  quotidienne  et,  d'autre  part, on  les  rencontre  aussi  dans  les  types  tierce 
et  quarte.  On  en  est  donc  réduit  à  les  considérer  comme  de  simples  états  de 
dimorphisme  des  variétés  normales  tertiana  et  quartana.  Quant  à  la  fièvre  quoti- 
dienne, elle  ne  serait  peut-être  qu'une  double  tierce  ou  une  triple  quarte  à  accès 
alternants  de  deux  en  deux  ou  de  trois  en  trois  jours.  L'observation  clinique  parle 
en  faveur  de  cette  hypothèse,  car  il  est  bien  rare  que  les  accès  consécutifs  de  la  quoti- 
dienne soient  identiques  entre  eux. 

Quand  on  observe  le  sang  hors  des  vaisseaux,  on  y  trouve  des  amibes  en  tout 
semblables  aux  Hsemamœba,  mais  qui  émettent  trois  ou  quatre  longs  flagellums, 
souvent  plus,  que  l'on  voit  s'agiter  vivement,  puis  se  détacher.  Laveran  croyait  que 
ces  flagellums  servaient  à  reproduire  le  parasite.  Danilevsky  voyait  en  eux  des  êtres 
infusoriformes  de  nature  spéciale,  Polymitus  (Danilevsky).  Labbé  a  démontré  que  ce  ne 
sont  que  des  modifications  agoniques  des  parasites  normaux,  se  produisant  sous  l'in- 
fluence de  l'asphyxie.  On  ne  les  trouve,  en  effet,  jamais  dans  le  sang  au  moment  du 
premier  examen;  ils  se  forment  seulement  après  quelques  minutes  et  parfois  sous  les 
yeux  de  l'observateur.  Enfin,  on  peut  retarder  leur  apparition  en  retardant  ou  accé- 
lérant la  condition  asphyxique  par  l'emploi  de  la  chaleur,  ou  la  hâter  par  l'addition 
d'un  réducteur  comme  le  pyrogallol. 
Genres  voisins  : 

Proteosoma  i Labbé)  qui  produit  une  sorte  de  malaria  (Chez  les  Passereaux); 

Dactylosoma  (Labbé)  et 

Cytamœba  (Labbé),  qui  ne  semblent  pas  nuire  à  leur  hôte  (Grenouille); 

Acystis  (Labbé),  qui  n'habite  plus  dans  les  globules,  mais  dans  le  cytoplasme  ou  le 
noyau  de  certaines  cellules  de  tissu  épithélium  intestinal  de  la  Salamandre  et  du 
Triton  [E). 

(*)  Halteridium  évolue  en  six  à  sept  jours  sans  paraître  gêner  beaucoup  son  hôte. 
Labbé,  à  qui  l'on  doit  nos  meilleures  connaissances  sur  tous  ces  êtres,  considère  ces 


DOLICHOCYSTIDES   :    SARCOSPORIDES 


289 


2e  Ordre 
DOLICHOCYSTIDES.  —  DOUCHOCYSTIDA 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

Ce  type  est  représenté  par  celui  des  Sarcosporides,  seul  sous-ordre 
de  cet  ordre.  Il  se  caractérise,  par  opposition  avec  celui  des  Brachy- 
cystides  par  sa  forme  allongée,  ovoïde. 

Sous-Ordre 
SARCOSPORIDES.  —  SARCOSPORWAï 

[Sarcosporidies  (Balbiani)  ;  — Psorospermies  (*)  des  muscles; 

PSOROSPERMIES    UTRICULEUSES] 
TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  453) 

Le  parasite  se  rencontre  dans  le  parenchyme  musculaire  ou  conjonctif 
de  quelque  Mammifère,  sous  l'aspect  de  productions  blanchâtres,  ovoïdes, 

Fis.  453. 


A    B 


i     / 


SARCOSPORIDJE    (Type   morphologique)  (Sch.).  Divers  stades 
du  cycle  évolutif. 

A,  sporozoïte  ou  corpuscule  réniforme.  B,  le  parasite  dans  les  tissus  de  L'hôte. 
C,  multiplication  du  noyau.  1)  et  E,  formation  des  spores  et  des  sporo/.oïtes. 
F,  sporozoïte. 

allongées,  assez  grosses  pour  être  visibles  à  l'œil  nu  (B).  Chacune  est 
formée  d'une  masse  de  protoplasma  granuleux,  contenant  un  noyau  et 
renfermée   dans  une  membrane    qui   semble  être  une   sécrétion  plutôt 


deux  masses  comme  des  spores  nues  (ou  plutôt  sporoblastes),  et  voit  là  un  déve- 
loppement digénique  qu'il  oppose  au  développement  monogénique  à'Hsemamœba. 
L'assimilation  est  juste,  mais  la  différence  entre  les  deux  développements  n'est  guère 


(*)  De  TCo-wpa,  gale;  cmépu,a,  semence. 


19 


290 


LES    SPOROZOAIKES 


qu'une  membrane  cellulaire.  Peu  à  peu,  cette  masse  grossit,  arrive  à 
mesurer  plusieurs  millimètres  de  long  sur  peut-être  un  millimètre  de 
large,  et  bientôt  se  met  à  sporuler.  Pour  cela,  le  noyau  se  divise  (D), 
les  noyaux  filles  se  partagent  le  protoplasma,  et  tout  le  contenu  de  la 
membrane  se  trouve  divisé  en  sphérules  arrondies  uninucléées  qui  sont 
des  sporoblastes  ou  des  spores  nues.  Dans  chacune  de  celles-ci  se  forment 
de  nombreux  sporozoïtes  (E),  appelés  ici,  d'ordinaire,  les  corpuscules 
rénif ormes  (F),  en  forme  de  bâtonnets  arqués  munis  chacun  d'un  noyau 
central.  On  n'a  pas  observé  leur  mode  de  formation,  mais  il  n'y  a  guère 
à  douter  qu'ils  ne  se  forment  par  division  du  noyau  de  la  spore  et  de  son 
contenu  protoplasmique  suivant  le  procédé  habituel.  Ces  sporozoïtes 
(A  et  F)  sont  très  actifs,  se  ployant  en  deux  sur  leur  face  concave  et 
s'étendant  par  des  contractions  et  des  détentes  énergiques.  Malheu- 
reusement on  ne  sait  rien  de  leur  évolution  ni  du  mode  de  propagation 
du  parasite. 

GENRES 

Sarcocystis  (R.  Lankester)  (fig.  454)  se  distingue  par  sa  forme  trapue  et 
l'épaisseur  très  grande  de  sa  membrane  qui  est  striée 
de  lignes  radiaires  fines  et  serrées,  représentant  des 
pores  canaliculaires  (3  à  4mm.  Muscles  de  divers  animaux 
domestiques  :  Bœuf,  Mouton,  Cheval  et  surtout  Cochon)  ('). 

Miescheria  (R.  Blanchard)  se  distingue  de  Sarco- 
cystis par  sa  membrane  mince  et  anhiste,  sa  forme 
plus  allongée  et  ses  sporozoïtes  fusiformes  (*). 

Balbiania  (R.  Blanchard)  se  distingue  par  ses  kystes 
dans  lesquels  la  sporulation  détermine  des  alvéoles 
de  deux  tailles,  les  uns  larges,  à  la  périphérie,  les 
autres,  petits  au  centre.  La  sporulation  est  centri- 
fuge, les  alvéoles  du  centre  étant  pleins  de  spo- 
rozoïtes tandis  que  ceux  de  la  périphérie  sont 
encore  à  la  phase  de  protoplasme  granuleux 
(Tissu  conjonctif,  chez  leKanguroo  et  chez  divers  Oiseaux). 


Fig.  454. 


Sarcocystis  (d'ap.  Mauz). 


plus  grande  qu'entre  Pfeifferia  et  Klossia  chez  les  Coccidies. 

(*)  Ces  Sarcocystis  [S.  Miescheri),  sont  connus  aussi 
sous  le  nom  de  Tubes  de  Rainey,  du  nom  du  zoologiste 
qui  les  découvrit  en  1858.  Logés  soit  dans  les  fihres  des 
muscles,  soit  entre  elles,  ils  déterminent  une  myosite  inter- 
stitielle grave  compliquée  de  symptômes  généraux  qui  semblent  dus  à  la  sécrétion 
de  toxines,  car  l'extrait,  injecté  à  des  Lapins,  les  plonge  dans  le  collapsus.  Les 
symptômes  sont  analogues  à  ceux  de  la  trichinose.  On  n'a  jamais  observé  que  le 
parasite  ait  atteint  l'Homme  bien  que  celui-ci  ait,  sans  doute  bien  des  fois,  ingéré 
les  viandes  infectées.  Les  sporozoïtes  sont  réniformes. 

(2)  On  appelle  aussi  ces  Miescheria,  Tubes  de  Miescher.  Ce  sont  les  Sarcosporidies 
les  plus  anciennement  connues,  Miescher  les  ayant  décrites  dans  les  muscles  de  la 
Souris  en  1843.  On  en  a  rencontré  chezl'Otar/é^HuET),  le  Chevreuil,  le  Mouton  et  même, 
semble-t-il,  chez  l'Homme  (Baraban  et  Saint-Bemy),  dans  les  cordes  vocales. 


NÉMAT0CYST1DES    :    MYXOSPOR1DES 


291 


2e   Sous-Classe 


AMŒBOGENIENS, 


AMŒBOGENLÏ 


■H 


Le  type   morphologique  de  cette  sous-classe  se  confond  avec  celui 
de  l'ordre  unique  qui  la  constitue. 

Ordre 
NÉMATOGYSTIDES.  —  NEMATOCYSTIDA 


Fig.  455. 


Le  type  morphologique,  caractérisé  comme  ordre  par  sa  forme 
allongée,  se  confond  ici  encore  avec  celui  de  l'unique  sous-ordre  qui  le 
constitue. 

Sous-Ordre 

MYXOSPORIDES.  —  MYXOSPORID^ 

[Myxosporidies;  —  Psorospermies  des  poissons  ;  — Mvxosporidia  (Butschli)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  455   a  457) 

Le  Myxosporide  n'est  plus,  comme  les  parasites  de  l'ordre  précé- 
dent, renfermé  dans  une  cellule  ou  attaché  à  une  cellule  dont  il  est 
sorti.  Il  est  logé  en  plein 
tissu  ou  libre  à  la  surface 
interne  des  cavités  naturel- 
les, et  son  siège  est  assez 
variable.  Il  faut  se  le  repré- 
senter comme  une  grosse 
amibe,  pouvant  atteindre 
3mm,  visible  à  l'œil  nu  sous 
l'aspect  d'une  petite  tache 
laiteuse. 

Structure. 

Il  a  la  constitution  d'une 
polynucléée      (/l), 


sp 


■sp 


amibe 

comme  nous  en  avons  ren- 
contré parmi  les  Rhizopodes, 
sauf  une  différence  capitale  : 
comme  tous  les  autres  Spo- 
rozoaires  sans  exception, 
il  est  dépourvu  de  vési- 
cule pulsalile.  Son  corps,   tantôt  en  masse  de  forme  irrégulière,  tantôt 


B 


MYXOSPORIDE  (Type    morphologique)   (Sch.). 

A,  l'amibe  attachée  à  un  épithélium  de  l'hôte  (c)  ;  B,  commen- 
cement de  la  sporulation;  C,  sporulation  à  un  état  plus 
avancé,  t.,  tissus  de  l'hôte. 


292 


LES    SPOROZOAIKES 


plus  ou  moins  découpé  en  lobes  arrondis,  se  compose  du  cytoplasme 
et  des  noyaux. 

Le  cytoplasme  laisse  distinguer  une  bordure  périphérique,  Yecto- 
plasme,  dont  la  surface  est  différenciée  en  une  mince  membrane  proto- 
plasmique  un  peu  plus  dense  que  les  parties  sous-jacentes.  L'ectoplasme 
lui-même  est,  comme  chez  les  vrais  Amibes,  formé  de  protoplasma 
hyalin  où  ne  pénètrent  pas  les  nombreuses  granulations  qui  donnent  à 
Y endoplasme  un  aspect  beaucoup  plus  trouble  et  parfois  une  couleur 
caractéristique.  Ces  granulations  endoplasmiques  sont  des  dérivés  divers 
des  substances  nutritives  :  on  y  distingue,  entre  autres,  toujours  des 
gouttelettes  graisseuses  et  souvent  des  cristaux  d'hématoïdine  dérivant 
du  sang  de  l'hôte. 

Les  noyaux  sont  très  nombreux,  contenus  exclusivement  dans  l'endo- 
plasme  et  n'ont  rien  de  particulier  dans  leur  structure.  Ces  nombreux 
noyaux  semblent  rompre  par  leur  multiplicité  l'uniformité  que  présen- 
taient sous  ce  rapport  les  types  des  ordres  précédents,  toujours  uni- 
nucléés.  Mais  ce  n'est  là  qu'une  apparence.  A  l'état  jeune,  le  Myxosporide 
est  binucléé,  et  si  on  lui  trouve  à  l'âge  adulte  plusieurs  noyaux,  cela 
tient  seulement  à  ce  que  la  multiplication  nucléaire  qui  est  le  premier 
phénomène  de  la  sporulation,  au  lieu  de  s'accomplir,  comme  d'ordi- 
naire, tardivement,  rapidement,  juste  au  moment  de  la  formation  des 
spores,  se  fait  ici  lentement,  successivement  et  commence  de  bonne 
heure,  pendant  la  phase  d'accroissement  du  parasite.  Cette  multiplication 
se  fait  par  mitose.  Fi<r  456_ 


o 


v  iïm 


Physiologie. 

Habitat.  —  C'est  chez  les  Poissons,  les  Crustacés 
ou  les  larves  de  certains  Lépidoptères,  qu'on  a 
le  plus  de  chances  de  rencontrer  ce  parasite.  Il  se 
trouve  soit  sous  1'épiderme  ou  sous  l'épithélium 
des  branchies  du  Poisson,  soit  dans  sa  vessie  uri- 
naire  ou  sa  vésicule  biliaire,  libre  à  la  surface  mu- 
queuse, soit  dans  les  canalicules  de  son  rein,  soit 
enfin  en  plein  tissu,  au  milieu  des  muscles  ou  du 
tissu  conjonctif  des  organes  les  plus  divers. 

Nutrition.  —  Le  parasite  se  nourrit  par  osmose, 
et  trouve  ici  tout  autour  de  lui,  dans  les  tissus  de  son 
hôLe,  les  matériaux  de  son  alimentation.  Il  excrète 
sans  vésicule  pulsatile,  aussi  par  simple  osmose. 

Mouvements.  —  Comme  les  Amibes,  il  est  doué  de     ,m  myxosporide. 

(Type  morphologique). 

mouvements,  émet  de  gros  lobes  pseudopodiques  (Sch.). 

mousses,   parfois    même  de  courts  prolongements    Formation  des  sporo- 

,  „_,  ,  x  i  .     î  «  blastes  et  des  spores. 

plus  ettiles  et,  par  ce  moyen,  se  déplace  a  la  surlace 

de  la  muqueuse  ou  dans  l'épaisseur  du  tissu  où  il  vit.  Mais  ces  dépla- 


ÊMê 


Fis.   457. 


NÉMATOCYSTIDES    :    MYXOSPORIDES  293 

céments  sont  surtout  actifs  quand  il  est  jeune.  A  mesure  qu'il  Grandit, 
il  devient  plus  inerte. 

Sporulation.  —  Un  caractère  essentiel  (fig.  455,  Z?  et  C),  c'est  que  «  la 
sporulation  ne  représente  pas  une  phase  particulière  de  l'existence, 
marquant  la  fin  du  cycle  évolutif,  comme  cela  s'observe  chez  d'autres 
Protozoaires.  On  voit  au  contraire  les  corps  reproducteurs  se  former  de 
très  bonne  heure  au  sein  de  l'organisme  qui  n'en  continue  pas  moins  à 
se  mouvoir  et  à  s'accroître  » .  (Thélohan.) 

Un  noyau  de  l'endoplasme  s'isole,  s'entoure  d'une  petite  quantité  de 
protoplasma  (fig.  456).  C'est  le  début  d'un  sporoblaste.  Parfois  le  pro- 
toplasma se  craquelé  et  forme  des  sporoblastes  arrondis  qui  s'entourent 
d'une  mince  membrane;  mais,  autour  de  l'ensemble,  il  ne  se  forme  pas 
de  kyste  (fig.  457,  A).  Les  noyaux  se  multiplient  dans  chaque  sporoblaste 
(B  et  C)  et  donnent  une  dizaine  de  noyaux  ; 
le  sporoblaste  primitif  se  divise  en  deux  par- 
ties (sporoblastes  vrais)  qui  possèdent  chacune 
trois  noyaux  (/>).  Les  noyaux  restant  consti- 
tuent un  reliquat. 

Chaque  sporoblaste  forme  alors  une  spore. 
Celle-ci  se  divise  en  trois  parties  :  deux  capsules 
polaires  et  une  masse  plasmique  (E),  dont  le 
noyau  se  divise  de  bonne  heure  (F)  pour 
donner  deux  novaux  ordinairos.  Une  membrane 
bivalve  se  forme  autour  de  la  spore.  La  masse 
plasmique  binueléée  est  la  partie  essentielle 
qui,  seule,  servira  à  former  l'amibe,  stade  initial 
du  cycle  évolutif.  Les  deux  autres  noyaux  s'en- 
tourent aussi  chacun  d'une  petite  masse  de 
cytoplasme  et  constituent  deux  cellules  nues 
qui  vont  se  placer  côte  à  côte  au  petit  bout  de 
l'ovoïde,  et  là  vont  se  transformer  chacune  en 
un  petit  appareil  très  curieux  qui  servira  à  la 
dissémination  du  parasite  et  que  l'on  appelle 
capsule  polaire  (G  et  H). 

Les  phénomènes  de  la  formation  de  ces  cap- 
sules étant  les  mêmes  pour  chacune  d'elles, 
nous  les  décrirons  pour  une  seule.  Dans  le  cytoplasme  de  la  cellule,  se 
creuse  une  vacuole  (F)  qui  grandit  rapidement.  Bientôt  une  petite 
saillie  proloplasmique  se  forme  dans  cette  vacuole  et  grandit  à  son 
intérieur  (G)  ;  elle  s'énuclée  de  plus  en  plus  et  finit  par  devenir  libre 
dans  la  vacuole  sous  l'aspect  d'une  petite  masse  piriforme  à  queue 
allongée.  La  couche  de  cytoplasme  qui  limite  la  vacuole  se  condense  et 
se  transforme  en  une  petite  coque  ovoïde  qui  contient  la  masse  piri- 
forme; celle-ci  s'allonge  beaucoup  en  se  contournant  et  finit  par  se 
transformer  [H)  en  un  long  filament  spiral  ramassé  sur  lui-même  en 


MrxOSPORID.E. 

(Type  morphologique)  (Sch.). 

Détail  de  la  formation 

des  spores. 


294  LES    SPOROZOAIRF.S 

tire-bouchon,  tandis  que,  en  dehors  de  la  coque,  le  noyau  et  le  reste  du 
cytoplasma  forment  un  petit  amas  résiduel  destiné  à  disparaître.  Les 
deux  capsules  polaires  ressemblent  singulièrement  à  des  némato- 
custes  de  Cœlentérés  et  la  ressemblance  devient  bien  plus  frappante  si 
Ton  songe  que  leur  mode  de  formation  et  leur  fonctionnement  sont  très 
semblables  à  ceux  de  ces  organes. 

La  spore  mûre  mesure  environ  10  \>.  de  longueur;  elle  se  compose 
donc,  en  somme,  des  parties  suivantes  :  1°  une  coque  bivalve  ;  2°  une  masse 
protoplasmique  contenant  une  grosse  vacuole  (non  pulsatile)  centrale  et 
deux  petits  noyaux  situés  à  droite  et  à  gauche  de  celle-ci;  3°  deux 
capsules  polaires  constituées  comme  des  nématocystes  et  situées  côte  à 
côte  au  petit  bout  de  l'ovoïde.  Ces  spores  sont  réunies  par  petits  groupes 
arrondis  en  sporoblastes  munis  d'une  mince  membrane  et  ces  sporo- 
blastes  groupés  côte  à  côte  occupent,  dans  les  tissus  ou  à  la  surface  de 
la  muqueuse,  la  place  de  la  grosse  amibe  nucléée  qui  a  servi  à  les 
former. 

Évolution  des  spores.  —  Dans  les  spores  mûres  et  sous  l'influence 
d'excitations  spéciales,  chimiques  ou  mécaniques,  les  capsules  polaires 
décochent  leur  filament  qui  sort  par  un  orifice  (Balbiani),  s'étend  sur 
une  longueur  dépassant  plusieurs  fois  le  diamètre  de  la  spore  et,  terminé 
en  pointe  au  bout,  reste  attaché  par  la  base  au  sommet  de  la  spore. 
C'est  là  évidemment  un  agent  de  dissémination.  Les  spores  mises  en 
liberté  par  la  dissociation  et  l'ouverture  des  sporoblastes,  soit  après  la 
mort  de  la  victime  quand  elles  sont  en  plein  tissu,  soit  avant  quand  elles 
sont  à  la  surface  des  muqueuses  ou  même  peut-être  sous-épithéliales, 
sont  portées,  sans  doute  par  le  hasard,  au  contact  d'un  nouvel  hôte 
et  s'accrochent  à  lui  par  leurs  filaments  dévaginés.  Là,  leurs  valves 
s'entr'ouvrent,  la  masse  protoplasmique  intérieure  sort  et,  grâce  à  ses 
mouvements  amœboïdes,  va  prendre  place  au  lieu  qui  lui  convient,  où 
elle  n'a  plus  qu'à  grandir  aux  dépens  du  tissu  de  l'hôte  et  à  multiplier 
lentement  ses  noyaux  pour  arriver  au  stade  où  nous  l'avons  trouvée 
en  commençant  son  histoire  ('). 

La  comparaison  deviendrait  aisée  entre  cette  spore  et  celle  des 
autres  Sporozoaires,  et  les  différences  ne  porteraient  plus  que  sur 
des  points  secondaires  si  l'on  admettait,  ce  qui  semble  assez  légitime, 
que  les  capsules  polaires  sont  les  équivalents  morphologiques  de 
la  masse  plasmique  de  la  spore.  Masse  plasmique  et  corpuscules 
polaires  seraient  les  équivalents  de  trois  sporozoïtes,  dont  deux  se 
seraient  transformés  en  organes  spéciaux  chargés  de  favoriser  la  dissé- 
mination du  troisième  et  son  arrivée  jusqu'au  point  où  il  pourra  se 
développer.  Ce  troisième  sporozoïte  offre  encore  cette  particularité,  c'est 
qu'il  a  une  forme  arrondie  et  se  déplace  à  la  manière  d'un  Amibe,  mais 


(*)  Cette  dernière  partie  du  cycle  évolutif  n'a  guère  été  observée  d'une  manière  un 
peu  complète  mais,  d'après  ce  qu'on  en  a  vu,  il  n'y  a  guère  place  pour  une  autre 
évolution. 


NÉMATOCYSTIDES    :    MYXOSPORIDES 


295 


c'est  là  un  point  secondaire.  Il  en  est  de  même  du  fait  que  les  sporo- 
blastes,  au  lieu  de  se  transformer  en  une  seule  spore,  en  forment  plusieurs 
à  leur  intérieur.  Envisagé  sous  ce  jour,  le  cycle  évolutif  des  Myxospo- 
rides  garde  un  faciès  particulier,  mais  se  laisse  ramener  cependant  au 
schéma  général  commun  à  tous  les  Sporozoaires  (*). 

Les  Myxosporides  constituent  un  groupe  sensiblement  moins  uniforme 
que  les  précédents.  Bien  des  genres  diffèrent  sensiblement  de  notre  type 
morphologique.  Il  n'y  a  qu'un  caractère  essentiel  :  la  constitution  de  la 
spore  avec  une  ou  plusieurs  capsules  polaires,  munies  d'un  filament  déva- 
ginable.  Les  autres,  habitat,  forme  de  l'adulte,  nombre  des  spores  du 
sporoblaste,  nombre  et  forme  des  capsules  polaires,  forme  des  enveloppes 
de  la  spore,  donnent  lieu  à  des  variations  étendues  que  nous  allons 
maintenant  examiner  en  étudiant  les  genres. 

GENRES 

Myxidium  (Bûtschli)  (fîg.  458)  réalise,  à  très  peu  de  chose  près,  notre  type 
morphologique.  Notons  seulement  que  le  spo- 
roblaste forme  ordinairement  deux  spores.  Ces 
spores  sont  régulièrement  fusiformes,  avec 
deux  capsules  polaires.  Il  n'y  a  pas  de  vacuole 
dans  la  masse  plasmique  de  la  spore  (Spore  10 
à  12  [x.  Dans  divers  organes  de  Syngnathus,  Scorpœna, 
Esox,  etc.)  (*). 


Fisr.  458. 


Myxidium  (d'ap.  Thélohan). 


Fit--.  459. 


(!)  C'est  l'opinion  de  Mingazzini,  mais  non  celle  de  Thélohan. 
(2)  Myxidium  Lieberkûhni  (Bûtschli)  vit  à  la  surface  de  la  muqueuse  où  il  forme  des 
taches  jaunes.  La  couleur  jaune  de  l'endoplasme  est  due  à  la  présence  de  globules 
colorés;  il  y  a  de  nombreux    cristaux  d'hématoïdine  (Vessie    urinaire   du  Brochet 
[Esox]); 

Sphœrospora  (Thélohan),  a  des  spores  sphériques  (Rein  et  ovaire  de  Gasterosteus); 

Sphseromyxa  (Thélohan),  a  des  spores  allongées,  fusiformes,  avec  une  capsule  à  chaque 
extrémité;  la  masse  plasmique  est  en  forme  de  disque  ou 
de  lentille  biconvexe  (Vésicule  biliaire  d'un  Bufo  brési- 
lien); 

Myxosoma  (Thélohan)  a  des  spores  en  forme  d'ovoïde  aplati 
assez  allongé  (Spore  12  à  20  ;x.  Branchies  dé  Leuciscus  ; 
vessie   urinaire  de  Lophius). 

Ceratomyxa  (Thélohan)  (fig.  459),  a  des  spores  dont  la  forme 
est  celle  de  deux  cônes  creux  un  peu  recourbés,  soudés 
par  leurs  bases  ;  chaque  valve  est  terminée  par  un  pro- 
longement aigu.  La  masse  plasmique  se  trouve  dans 
un  de  ces  prolongements  (Vésicule  biliaire  de  Motel/a, 
Crenilabrus,  Alosa  sardina,  Scyllium,  Lophius,  Mer- 
langus). 

Leptotheca  (Thélohan \  est  caractérisé  par  des  spores  globu- 
leuses ayant  leur  grand  axe  perpendiculaire  au  plan  de 
suture  (Rein  de  Scomber  et  de  Rana). 

Tous  ces  genres  constituent  la  famille  des  Myxidism  [Myxididées  (Thélohan)] 
ayant  pour  caractère  des  spores  bi-capsulées  à  masse  plasmique  dépourvue  de 
vacuole. 


Ceratomyxa 

(d'ap.  Thélohan). 

a,  spore  normale  ;  1>,  spore 
anormale. 


296 


LES    SPOnOZOAIRES 


Fiff.  400. 


Henneguya. 

Spore 

(im.    Théloban). 


Chloromyxum  (Mingazzini)  (fig.  460)  se  distingue  par  la  présence  de  quatre 
capsules  polaires  dans  la  spore  (Spore 6  à  8  [/..Vésicule  biliaire 
des  Plagioslomes,  rein   de  Syngnatus)  ('). 

Henneguya  (Thélohan)  (fig.  461),  qui  comprend  les  anciennes 
Psorospermies  de  J .  Mûller,  possède  une  spore 
dont  les  valves  allongées  se  prolongent  en 
arrière  en  une  sorte  de  queue,  ce  qui  lui 
donne  une  vague  ressemblance  avec  un  sper- 
matozoïde (Spore  10  à  40  \x.  Branchies  d'Esox  et 
de  Perça,  rein  et  ovaire  de   Gasterosteus)  ('). 

/Wyxojbo/us(Biitschli)  possède  une  spore  sans  pro- 
longement avec  une  ou  deux  capsules  polaires     chlorom^xum. 

z»\  Spore 

(Spore  10  à  18  \x. Divers  organes  des  Cyprinoïdes)  (  ).    nm    Thélohan) 

Ces  formes   ne   diffèrent   pas  essentielle- 
ment du  type  morphologique.   Les  suivantes  s'en  distinguent  par  des 
spores  de  très  petite  taille,  avec  une  seule  capsule  à  l'extrémité, 

Thelohania  (Henneguy)  (fig.  462)  forme,  dans  les  faisceaux  primitifs  des 
muscles  de  son  hôte,  des  îlots  elliptiques  ou  très  allon- 
gés qui  écartent  les  fibres  saines.  Thélohan  et  Henne- 
guy, qui  les  ont  découverts,  n'ont  pas  trouvé  de  phase 
amiboïde.  Le  parasite  se  montre  seulement  à  l'état 
de  sporoblastes.  Les  plus  jeunes  de  ces  sporoblastes 
ont  chacun  un  noyau.  Ce  noyau  se  multiplie  par  mitose 
et  donne  naissance  à  huit  noyaux  qui  sont  ceux  d'autant 
de  spores  très  petites.  Chacune  a  une  capsule  polaire  avec 
filament  dévaginable.  C'est,  en  somme,  un  Myxosporide 
octosporé,    unicapsulé,  à  phase   amibe   inconnue   (Spore 
2  à  6  [x.  Crustacés  divers  :   Paîasmon,  Crangon,  Astacus]  (4). 

Pleistophora  (Gurley)  ne  diffère  de  Thelohania  que  par  son  ca- 
ractère de  Polysporé  (Spore  5  \x.  Muscles  de  Cottus,  Blennius,  etc.). 


Fig.  402. 


(1)  Le  nom  de  ce  genre  est  dû  à  ce  que  chez  C.  Leydigi  (Min-  a  " 
gazzini)  des  Plagiostomes,  l'endoplasme  présente  une  couleur  Thelohania. 
jaune  d'or  ou  jaune  brun,  due  à  la  présence  de  globules  colorés.           Spores 

Ce  genre  forme  à  lui  seul  la  famille  des  Chloromyxtnm  [Chloro-  (d'ap.  Thélohan). 
my.r idées  (Thélolian)]. 

(2)  Le  Myxosporide  trouvé  par  Ryder  dans  Aphrododerus  n'est  sans  doute  qu'une 
espèce  du  précédent. 

(3)  M.  Pfeifferia,  une  des  nombreuses  espèces  du  genre,  produit,  depuis  quelques 
années,  une  épidémie  très  meurtrière  sur  les  Barbus  fluviatilis  de  la  Moselle  et  de 
quelques  rivières  d'Allemagne  (Pfeiffer,  Raillet).  Chez  Thymallus  vulgaris  (Omble  Che- 
valier) ce  parasite  envahit  môme  le  tissu  nerveux  (nerfs  et  cerveau)  (L.  Pfeiffer). 

Ces  deux  genres  forment  la  famille  des  Myxobolinje  [Myxobolidées  (Thélohan)]. 

(*)  Il  se  peut,  comme  le  pense  Thélohan,  que  la  phase  amibe  libre  n'existe  pas  et 
que  l'amibe  issue  de  la  spore  se  transforme  immédiatement  en  sporoblasle  sans  phase 
d'accroissement  libre.  Les  Crustacés  atteints  sont  à  demi  paralysés  ;  on  les  reconnaît 
à  leur  teinte  laiteuse.  Dans  certaines  localités,  cette  maladie  a  été  très  meurtrière 
pour  les  Ecrevisses. 


NÉMATOCYSTIDES    :    MYXOSPORIDES 


297 


Fis.   463. 


Glugea  (Thélohan)  (fig.  463)  est  aussi  très  semblable,  mais  il  peut  avoir  une 
phase  plasmique;  il  vit  libre  ou  forme  des  tumeurs  (Spore 
4  à  5  [a.  Muscles,  tissu  conjonetif,  foie  de  Gasterosteus,  Barbus,  Mo- 
tella;  cœur  d'Alosa  sardina;  spermatoblastes  d'Alcyonella. 

Nosema  (Nàgeli).  On  faisait,  tout  récemment  encore,  du  para- 
site qui  produit  la  pébrine  des  Vers  à  soie,  le  type  d'un 
ordre  spécial  de  Sporozoaires  qu'on  désignait  sous  le 
nom  de  Microsporidies  (Balbiani).  Mais,  les  spores  de  ces 
Microsporidies  ayant  absolument  la  même  constitution 
que  celle  de  Glugea,  on  est  obligé  d'en  faire  aujourd'hui 
un  simple  genre  du  sous-ordre  des  Myxosporides,  très 
voisin  même  de  Glugea.  Cela  se  justifie  encore  par  la  con- 
sidération du  cvcle  évolutif  qui  se  réduit  à  ceci.  Ces  spores 
s'ouvrent  dans  le  tube  digestif  de  la  Chenille,  émettent  leur 
amibe  ;  ces  amibes  traversent  lentement  la  muqueuse 
digestive  et  se  répandent  dans  tout  l'organisme,  se  logeant 
principalement  dans  le  tissu  conjonetif  interstitiel  des  Glwea.  Spore 
organes.  Là  elles  s'arrêtent,  grandissent  et  finalement  se  (d'ap. Thélohan). 
mettent  à  sporuler.  Leur  noyau  se  multiplie  et  donne  des 
sporoblastes  dans  chacun  desquels  se  forment  des  spores  en  nombre 
indéfini,  très  petites,  unicorpusculées  (*). 


(x)  Les  parasites  qui  engendrent  la  maladie  des  Vers  à  soie  ayant  fait  perdre  à  la 
France  plus  d'un  milliard  pendant  les  quelque  vingt  à  vingt-cinq  ans,  où  elle  a  le  plus 
exercé  ses  ravages  (surtout  vers  1860),  il  n'est  peut-être  pas  inutile  d'ajouter  quelques 
mots  d'historique  à  la  description  zoologique  qui  précède.  La  chenille,  bien  qu'affaiblie 
parla  maladie,  se  transforme  néanmoins  en  papillon,  mais  ces  papillons  restent  ra- 
bougris, d'où  le  nom  d'étîsie,  de  maladie  des  petits  qui  fut  d'abord  donné  à   ce  mal 
inconnu.   Malheureusement,  quoique   malade,  le  papillon  peut  pondre    et  ses  œufs 
infectés,  vendus  sous  le  nom  de  graine,  ont  servi  à  propager  la  maladie.  Aussi  Pasteur 
a-t-il  indiqué  le  vrai  remède  pratique  en  conseillant  de  trier  la  graine  et  de  détruire 
toute  celle  qui  est  atteinte.  Quatrefages  ayant  remarqué  sur  des  chenilles  malades 
des  taches  semblables  à  des  grains  de  poivre  crut  à  un  rapport  entre  ces  taches  et 
la  maladie,  et  donna  à  celle-ci  le  nom  de  pébrine  qui  lui  est  resté.  Mais  il  n'y  a  rien 
de  commun  entre  ces  taches  inoffensives  et  le  parasite.  Les  spores,  vraie  cause  du 
mal,   furent  découvertes  par  les  savants  italiens  Cornaclia,  Philippi,  mais  ceux-ci 
les    prirent   pour   des  granulations    pathologiques    engendrées   par   la   maladie   à 
laquelle    ils   donnèrent    le    nom  de  gattina.    C'est  Balbiani,    qui  reconnut   la  vraie 
nature  de  ces  corpuscules  de  la  pébrine  et  de  la  maladie   corpusculeuse,  démontra 
qu'ils  n'étaient  que  des  spores  parasites  analogues  à  celles  des  Sporozoaires  et  les 
nomma  Psorospermies  des  Articulés,  et  plus  tard  Microsporidies,  dont  il  a  fait  un 
ordre  spécial  des   Sporozoaires  qui  a   persisté  jusqu'aujourd'hui   où  Thélohan,   qui 
s'était  déjà  distingué  par  de  remarquables  travaux  sur  cette  classe  d'animaux,  vient 
de  le  ramener  à  un  simple  genre  des  Myxosporidies.  Quant  au  nom  de  Nosema  il 
faut  bien  le   conserver  par  respect  pour  la  règle  de  priorité,  bien  qu'il    consacre 
une  erreur  de  Nâgeli  qui  en  faisait  un  genre  de  Schizomycètes.   Les   Nosema   de 
diverses  espèces  sont  très  répandus  chez  les  Insectes.  On  a  trouvé  aussi  chez  divers 
Crustacés    et    même   chez  des   Reptiles  et  Batraciens  des  formes  semblables,  mais 
leur  identité  avec  les  précédents  et  même  leur  nature  microsporidienne  n'est  pas 
tout  à  fait  démontrée. 


298 


LES    SPOROZOAIRES 


Distribution  des  Myxosporides.  —  On  trouve  surtout  les  Myxosporides 
chez  les  Poissons  (sauf  Amphioxus,  les  Ganoïdes,  les  Cyclostomes, 
et  parmi  les  Téléostéens,  les  Pleuronectides  et  les  Cycloptérides). 
Plusieurs  espèces  différentes  peuvent  du  reste  habiter  le  même 
organe  du  même  Poisson.  Chez  les  Batraciens,  on  les  a  trouvés  chez 
plusieurs  Anoures  et  chez  les  Tritons  (rein  et  vésicule  biliaire). 
Parmi  les  Invertébrés,  elles  se  rencontrent  chez  les  Crustacés  (Pa- 
Imfnon,  Crangon,  Astacus,  Carcinus),  chez  les  Vers  (Naïs),  chez  les 
Bryozoaires  (Alcyonella).  Enfin,  les  Microsporidies,  que  nous  avons  vu 
n'être  qu'une  partie  des  Myxosporides,  se  trouvent  chez  tous  les  Arti- 
culés et  aussi  dans  les  muscles  des  Grenouilles,  des  Tortues  et  des 
Lézards  (Danilevsky  et  Pfeiffer). 


APPENDICE 


i64. 


En  appendice  aux  Sporozoaires,  nous  devons  passer  en  revue  un  certain  nombre 
de  petits  groupes  à  affinités  indécises  ou  insuffisamment  connus. 

Tubes  parasites  des  Articulés.  —  Il  n'y  a  dans  ce  groupe  qu'un  seul  genre  : 
Amœbidium  (Gienkovsky)(fig.  464),  que  nous  devons  décrire  en  lui-même  puisqu'il  constitue 
l'unique  genre  du  groupe.   Il  ne  contient 
môme  qu'une  espèce  [A.  parasiticum). 

C'est  au  début  un  simple  petit  bâtonnet 
uninucléé  [à],  muni  d'une  paroi  et  fixé  par 
une  de  ses  extrémités  sur  les  membres  ou 
les  branchies  de  quelque  Entomostracé 
d'eau  douce  ou  d'une  larve  aquatique  d'In- 
secte, voire  même  sur  le  pédoncule  d'une 
Vorticelle.  Ce  bâtonnet  grandit,  s'allonge 
en  un  tube,  sa  paroi  devient  plus  forte  et 
assez  semblable  à  celle  d'une  cellule  végé- 
tale, bien  qu'elle  n'ait  pas  les  réactions  de 
la  cellulose  et  son  noyau  se  multiplie  et 
donne  de  nombreux  noyaux  filles  étages 
dans  le  tube  en  une  file  unique  [b,  c,  d).  En 
cet  état  le  tube  peut  atteindre  jusqu'à  un 
demi-millimètre  de  long.  Bientôt  son  pro- 
toplasma se  divise  en  autant  de  portions 
qu'il  y  a  de  noyaux  et  forme  ainsi  autant 
de  sporoblastes  fusi formes  disposés  en 
hélice  très  allongée  [d).  Dans  chacun  de 
ces    corps   fusi  formes   (c'est  le   nom   sous 

lequel  on  les  désigne  d'ordinaire)  se  forment,  par  division  du  noyau  et.  du  cyto- 
plasme, un  petit  nombre  d'amibes  nucléées,  mais  nues  et  sans  vésicule  pulsatile,  qui 
sortent  par  un  trou  qu'elles  percent  dans  la  paroi  du  tube  et  se  disséminent  par  les 
mouvements  de  leurs  pseudopodes  (e).  Mais  au  bout  de  quelques  heures,  ces  amibes, 
sans  s'être  nourries  ni  accrues,  s'arrêtent  (/),  s'arrondissent,  s'enkystent  [g]  et  spo- 
rulent.  Tantôt  la  membrane  est  mince  et  l'enkystement  est  de  courte  durée,  tantôt 
elle  est  épaisse  et  l'enkystement  est  long;  mais  cela  ne  change  rien  à  la  suite  de 


Amœbidium  (Sch.).   Son  cycle  évolutif. 


APPENDICE  299 

l'évolution.  Dans  chacune  se  forment,  par  division  du  noyau  et  du  cytoplasme,  cinq 
à  six  sporozoïtes  [h)  en  forme  de  bâtonnets  arqués,  nus  et  munis  d'un  noyau.  Ces 
sporozoïtes  se  fixent  non  loin  du  tube  mère  ou  parfois  sur  lui  et  se  développent  en 
nouveaux  tubes  par  formation  d'une  membrane,  accroissement  et  multiplication  de 
leurs  noyaux. 

N'était  la  phase  amibe  et  si  les  kystes  se  formaient  directement  dans  les  sporo- 
blastes  fusiformes,  il  serait  aisé  de  ramener  celte  évolution  à  celle  d'un  Sporozoaire, 
car  les  kystes  seraient  alors  de  simples  spores  formant  des  sporozoïtes  à  leur  intérieur. 
On  peut  admettre  cette  assimilation  et  considérer  l'amibe  comme  un  état  spécial  de 
la  spore  devenue  mobile  à  un  moment  donné  par  adaptation,  pour  les  besoins  de  la 
dissémination  de  l'espèce. 

Cette  nécessité  est  rendue  évidente  par  la  considération  de  ce  qui  se  passe  en  hiver 
où  le  cycle  évolutif  est  abrégé  parla  suppression  de  l'amibe  et  du  kyste.  Les  corps  fusi- 
formes sortent  alors  directement  du  tube  et  se  développent  directement  en  nouveaux 
tubes,  représentant  ainsi  le  sporoblaste,  la  spore  et  le  sporozoïte  condensés  en  un  seul 
et  même  objet.  Mais  alors,  faute  d'être  assez  mobiles,  ils  se  fixent  toujours  sur  le  tube 
maternel  ou  tout  près  de  lui.  Néanmoins,  ces  assimilations  sont  toujours  un  peu  théo- 
riques et  on  ne  peut  rien  objecter  de  bien  positif  à  Cienkovsky  et  à  quelques  autres 
qui  placent  Amœbidium  parmi  les  Algues  ou  les  Champignons  inférieurs.  Le  déve- 
loppement de  ces  singuliers  parasites  comporte  bien  d'autres  variations.  Parfois, 
dans  le  cycle  d'été,  chaque  corps  fusiforme  se  transforme  directement  en  une  seule 
amibe  ou  même  les  amibes  se  forment  directement  dans  le  tube  sans  passer  par  l'état 
de  corps  fusiformes.  Il  arrive  aussi  que  les  corps  fusiformes  sortent  du  tube  avant  de 
former  les  amibes  à  leur  intérieur.  Les  causes  de  ces  variations  nous  sont  complè- 
tement inconnues. 

Moniez  fait  A' Amœbidium,  une  Algue,  une  Palmallacée  répondant  à  Raphidium 
polymorphum  (Fresenius).  Cette  opinion  est  assez  vraisemblable.  Il  ne  paraît  donc  pas 
indiqué  de  créer  pour  lui  un  groupe  entier  de  Sporozoaires  comme  l'ont  fait  quelques 
auteurs  (Exosporidcs,  Perrier). 

Amœbosporidies  (Aimé  Schneider).  —  Ce  groupe  n'a  qu'un  genre  : 
Ophryocystis  (Aimé  Schneider)  (fig.  465),  sorte  d'amibe  polynucléée  singulière  rattachée 
avec  doute  par  A.  Schneider,  qui  l'a  découvert  et  décrit,  aux 
Myxosporides.  Mais  il  n'a  pas  leur  spore  caractéristique.  Il  n'a  Fig.  4G5. 

aucun  caractère  des  Infusoires,  mais  les  phénomènes  nucléaires 
de  la  conjugaison  présentent  un  étonnant  parallélisme  avec 
ceux  de  la  conjugaison  de  ces  animaux. 

Cet  Ophryocystis  comprend  deux  espèces  qui  vivent  en 
parasite,  l'une  dans  les  tubes  de  Malpighi  de  Blaps,  l'autre 
chez  Akis.  C'est  une  amibe  mesurant  10  à  15  [j.,  sans  vésicule 
pulsatile,  mais  polynucléée,  le  nombre  de  ses, noyaux  pouvant 
atteindre  une  dizaine.  Elle  a  des  pseudopodes  irréguliers,  longs, 
déchiquetés,  mais  que  l'on  ne  voit  jamais  remuer,  peut-être  par  t  Ophryocystis 
suite  de  l'action  du  liquide  artificiel  où  l'on  est  obligé  d'exami-  (d'aP-  A-  Schneider), 
ner  l'animal.  Cette  amibe  polynucléée  se  divise-t-elle  en  autant 

d'amibes  qu'elle  a  de  noyaux?  On  n'a  pu  l'observer,  mais  toujours  est-il  que  ce  sont 
exclusivement  des  individus  plus  petits  et  uninucléés  qui  servent  de  point  de  départ  aux 
stades  ultérieurs  de  l'évolution .  Ces  amibes  à  noyau  unique  s'associent  et  s'enkystent  par 
deux,  sous  de  nombreuses  enveloppes  communes  superposées.  Le  kyste  présente  une  ligne 
"de  déhiscence  équatoriale.  Leurs  noyaux,  en  se  multipliant,  par  division  en  donnent 
chacun  trois.  De  ces  trois  noyaux,  deux  sont  repoussés  et  seront  éliminés  avec  une  forte 
quantité  de  plasma  résiduel.  Les  deux  restants,  appartenant  chacun  à  l'un  des  conjoints, 
se  fusionnent  (accomplissant  ainsi  le  phénomène  essentiel  d'une  conjugaison  nucléaire 
qui  devient  totale  par  le  fait  que  les  deux  cytoplasmes  se  fusionnent  aussi)  en  une 
spore  unique  flanquée  de  deux  amas  résiduels  binucléés  destinés  à  disparaître.  Le 
noyau  conjugué  se  divise  alors  en  deux,  puis  quatre,  puis  sans  doute  huit  qui  devien- 


300  [.ES    SPOROZOAIRES 

nent  les  centres  de  formation  d'autant  de  sporozoïtes.  Le  reste  de  l'évolution  n'est  pas 
connu,  mais  se  laisse  aisément  deviner  si  du  moins  il  ne  présente  pas  d'imprévu. 
Sans  doute  chaque  sporozo'Ue  mis  en  liberté  se  transforme  en  une  amibe. 

Serumsporidies  (Pfeiffer).  —  Ce  petit  groupe  comprend  le  seul  genre  : 
Serumsporidium  (Pfeiffer)  dans  lequel  Pfeiffer  a  réuni  de  petits  parasites,  connus  depuis 
Leydig,  du  sang  sans  globules  de  divers  Invertébrés  inférieurs,  principalement  des  En- 
tomostracés  et  peut-être  quelques  Radiolaires,  Dinoflagellés  et  Infusoires.  Ce  sont  des 
amibes  uninucléées  dont  la  taille  varie  de  4  ou  5  à  40  ou  50  ;->.,  qui  circulent  dans  le 
sang  ou  flottent  dans  le  liquide  cavitaire  immobile.  Arrivées  à  maturité,  elles  s'en- 
kystent séparément  et  divisent  leur  contenu  en  petites  masses  nues  uninucléées  qui 
sont  mises  en  liberté  et  se  transforment  chacune  en  une  petite  amibe. 

Ces  petits  êtres  ont  des  affinités  évidentes  avec  les  Gjmnosporidies  de  Labbé,  mais 
aussi  avec  les  Ghytridinées  qui  sont  des  Champignons. 

Amcebiens  de  Sagitta.  —  Il  semble  bien  qu'il  faille  rapporter  aux  Sporozoaires  et 
non  aux  Rhizopodes  deux  Amœbiens  que  Grassi  a  décrits  sous  les  noms  de  Amœba  [A. 
Chsetognathi  et  A.  pigmentifera).  Ce  sont  de  petits  Amibes  nucléés,  à  cytoplasma  très 
chargé  de  granulations.  Ils  vivent  dans  le  liquide  cavitaire  de  leur  hôte.  Parfois  ils 
s'unissent  comme  pour  une  conjugaison.  En  tout  cas  ils  s'enkystent  et  sous  ce  kyste  se 
divisent  en  nombreuses  spores  que  la  destruction  du  kyste  met  en  liberté. 

Parasites  de  la  Vaccine,  de  la  Variole,  de  la  Varicelle,  de  l'Herpès  zoster.  — 
Pfeiffer  a  trouvé  dans  le  sang  des  malades  atteints  de  ces  maladies  infectieuses  des 
amibes  qu'il  croit  être  la  cause  de  la  maladie  et  qu'il  faudrait  sans  doute  rapporter 
aux  Sporozoaires,  bien  qu'on  ne  sache  rien  de  leur  développement.  Cependant  certaines 
de  ces  amibes  se  montrent  avec  flagellum. 

Parasites  de  la  fièvre  du  Texas.  — Smith  a  trouvé  dans  les  hématies  des  Chevaux 
atteints  de  ce  mal  une  amibe  voisine  de  celle  de  la  malaria,  dont  il  a  fait  le  genre 
Babesia   (Smith).   On  ne  connaît  pas  la  sporulation.   La  maladie  serait  transmise   d'un 
animal  à  l'autre  par  les  Ixodes. 

Parasites  de  l'hémoglobinurie   des  bestiaux.  —  Cette  maladie  des  bestiaux  de 
Roumanie  serait  produite  d'après  Rabes  par  un  Diplocoque,  appelé 
Pirosoma  (Smith)  (P.  bigemirium),  logé  dans  les  hématies.  On  ne  connaît  pas  la  sporulation. 

Parasites  du  molluscum  contagiosum  (fig.  466).  —  On  observe  chez  les  Oiseaux, 
les  Pigeons    surtout,  une   infection  spéciale   de  l'éphithélium   consistant  dans  une 
hypertrophie  de  la  couche  de  Malpighi  de  l'épiderme.  Chaque  cellule         p. 
de  cette  couche  contient  un   corps    qui,  d'après  les   recherches  de 
Pfeiffer,   semble   bien   être    un   parasite   sporozoaire.  Mingazzini    a 
même  trouvé  de  ces  stades  moruliformes  de  sporulation  qui  sont  si 
caractéristiques    chez  ces  êtres.  Neisser   a  étendu  ces  résultats  au 
molluscum  de  l'Homme.  C'est  surtout  des  Gymnosporidies  qu'il  fau- 
drait rapprocher  ces  parasites. 

Parasites  de  la  psorospermose  folliculaire  végétante  ou  maladie 
de  Darier.  —  Dans  les  deux  ou  trois  cas  où  cette  affection  a  été 
observée  (toujours  chez  l'Homme\  les  cellules  de  la  couche  de  Mal- 
pighi des  follicules  malades  présentaient  des  formations  étrangères      Parasite  du 

,    .  i  h         i  ri  Molluscum  conta* 

très  analogues  a  celles  du  molluscum.  . 

Parasites  de  la  maladie  de  Paqet.  —  C'est  une  affection  du  marne-      \ul'l"l};„-\ 
Ion  que  Wickham  et  divers  auteurs  anglais  rapportent  à  une  Coccidie. 

Parasites  trouvés  dans  certaines  thoracentèses.  —  Dans  le  produit  d'une  ponction 
de  la  cavité  pleurale  Kûnstler  et  Pitres  ont  trouvé  de  nombreuses  spores  contenant 
dix  à  vingt  corpuscules  falci formes  accompagnés  d'un  reliquat.  C'étaient  là  certai- 
nement des  Sporozoaires,  mais  il  est  impossible  de  se  prononcer  sur  leurs  affinités 
spéciales,  le  reste  du  développement  n'ayant  pu  être  observé. 

Parasites  de  certaines  cirrhoses.  —  Podvissozky  a  décrit  sous  le  nom  de 
Karyophagus  (Podwissozky)  (A',  hominis)  un  prétendu  parasite  nucléaire  des  cellules  hépa- 
tiques qui  semble  bien  n'être  qu'une  vacuolarisation  pathologique  de  leur  noyau. 


APPENDICE 


301 


Fig.  4G7. 


Parasites  des  mélanosarcomes  et  des  cirrhoses  biliaires.  —  Steinhaus  a  décrit 
dans  ces  maladies  des  productions  nucléaires  qu'il  semble  rapporter  à  des  Coccidies 
karyophages  et  sur  lesquelles  il  est  actuellement  impossible  de  se  prononcer. 

Parasites  du  Cancer.  —  Beaucoup  plus  importants  au  point  de  vue  de  l'homme, 
mais  non  moins  obscure,  est  la  question  des  parasites  du  cancer.  Dans  divers  carci- 
nomes, en  particulier  les  épithéliomas,  les  cellules  cancéreuses  contiennent,  outre 
leur  noyau  plus  ou  moins  altéré,  des  productions  d'aspect  très  variable.  Tantôt,  c'est 
une  simple  petite  masse  de  forme  assez  régulière  que  l'on  pourrait  prendre  pour  une 
amibe  contractée.  Elle  n'a  pas  un  noyau  bien  évident.  Mais  cependant  les  coloranls 
de  la  chromatine  colorent  plus  énergiquement  certaines  parties  de  son  contenu. 
Ailleurs,  on  trouve  une  sphérule  de  forme  analogue,  mais  présentant  indubitablement 
des  figures  astéroïdes  comme  dans  les  mitoses.  D'autres  fois  enfin,  et  cela  constitue  une 
indication  beaucoup  plus  précise,  on  observe,  à  l'intérieur  de  la  sphérule  parasite,  une 
masse  moruliforme  semblable  à  celle  qui  caractérise  la  plupart  des  Sporozoaires  en 
train  de  sporuler. 

D'après  nombre  d'histologistes  (Cornil,  Fabre-Doaiergue,  etc.,  etc.,)  il  n'y  aurait 
là  que  des  productions  pathologiques  non  parasitaires,  des  bourgeonnements  nucléaires. 
des  mitoses  anormales,  des  migrations  de  leucocytes,  des  dégénérescences,  des  kisto- 
tyses  vitreuses  ou  colloïdes,  etc. 

D'après  d'autres  auteurs  (Malassez,  Metchnikof,  Savtchenok,  Nilssjôbring,  Souda- 
kevitch,  etc.,)  ce  serait  là  un  parasite  voisin  des  Coccidies.  Korotnef  l'a  nommé 
Rhopalocephalus  (Korotnef)  (/<".  carcinomatosus)  (fig.  467)  el  lui  a  assigné  un  développe- 
ment compliqué  dans  lequel 
il  semble  bien  qu'il  a  dû 
comprendre  des  leucocytes 
migrateurs  qui  n'ont  rien  de 
commun  avec  la  maladie. 
Le  parasite  formerait  un 
kyste  {A),  d'où  pourraient 
sortir  deux  sortes  de  lar- 
ves, les  unes  zooïdes  (/?), 
se  transformant  en  sortes 
deGrégarinesmonocystidées 
(C),  les  autres,  sporozoïdes 
[D]  se  transformant  en  ami- 
bes [E]  qui  développeraient 
en  elles  [F)  de  nouveaux 
zooïdes  et  sporozoïdes. 

Il   semble    bien    d'après 
tout  cela  que  :  1°  on  a  décrit 

comme  parasite  du  cancer  des  formations  pathologiques  de  la  cellule  altérée,  mais 
qui  n'ont  rien  de  parasitaire  ;  2°  il  existe,  dans  les  cellules  cancéreuses,  de  vrais 
Sporozoaires  à  cycle  évolutif  encore  indéterminé,  mais  on  n'est  pas  en  état  d'affirmer 
qu'elles  y  existent  constamment  ;  3°  la  preuve  reste  à  faire,  que  ces  parasites  soient 
la  cause  réelle  de  la  maladie. 

Le  cancer  est  généralement  inoculable  d'un  point  à  un  autre  de  l'individu  qui  en 
est  porteur.  Il  y  a  des  cas  incontestables  d'inoculations  d'un  individu  à  un  autre,  même 
d'une  espèce  à  une  autre,  mais  le  résultat  est  alors  très  aléatoire.  Enfin  ces  inocula- 
tions prouvent  tout  au  plus  la  nature  infectieuse  de  la  maladie  et  nullement  que  le 
parasite  sporozoaire  soit  l'agent  de  l'infection. 

Cette  importante  question  attend  de  nouvelles  études. 


K  F 

Rhopalocephalus  (im.  Korotnef). 


302  LES    SPOROZOAIRES 


Sur  le  prétendu  dimorphisme  des  Sporozoaires* 

«  En  1891,1e  Dr R.Pfeiffer,  de  Berlin,  ayant  trouvé  dans  l'intestin  de  jeunes  Lapins 
une  Coccidie  à  développement  simple  d'Eimeria,  causant  une  infection  grave  de  ces 
animaux,  émit  l'idée  que  cette  Coccidie  était  une  forme  évolutive  de  Coccidium  per- 
forons, et  qu'ainsi  une  même  Coccidie  pouvait  avoir,  suivant  les  circonstances,  un 
double  développement  : 

lo  Un  développement  endogène  simple  [Eimeria]  reproduisant  l'infection  chez  le 
même  individu  par  Schwàrmersporencysten ; 

2°  Un  développement  exogène  à  deux  degrés  [Coccidium)  reproduisant  l'infection 
chez  d'autres  individus  par  Dauersporencysten. 

«  Le  D1'  Ludwig  Pfeiffer,  de  Weimar,  étendit  cette  théorie  à  toutes  les  Coccidies 
d'abord,  puis  à  tous  les  autres  Sporozoaires,  sauf  aux  Grégarines,  bouleversant  ainsi 
toutes  les  classifications.  Chez  la  Salamandre,  Karyophagus  Salamandre  de  Steinhaus 
serait  le  Schwârmerstadium  de  la  Coccidie  dont  le  Coccidium  proprium  de  Schneider 
serait  le  Dauerstadium.  Chez  Lithobius,  il  y  aurait  une  Eimeria,  pour  répondre  à 
Adelea  ovata  qui  serait  le  Dauerstadium.  La  curieuse  Coccidie  trouvée  par  Podvis- 
sozky  dans  l'œuf  de  Poule  serait  le  Schwârmerstadium  de  Coccidium  tenellum.  Chez 
les  Sai-cosporidies,lsL  forme  Dauercysten  serait  représentée  par  les  tubes  de  Miescher. 

«  Plusieurs  auteurs,  Schuberg,  Mingazzini,  soutiennent  cette  théorie. 

«  Dans  une  note  précédemment  publiée,  nous  avons  établi  plusieurs  exemples 
d'infection  double  dans  lesquels  l'une  des  Coccidies  était  monogénique,  l'autre  étant 
digénique  et  à  développement  exogène. 

«  Sans  entrer  dans  les  détails  des  discussions,  nous  pouvons  dire  que  partout 
l'évolution  de  ces  Coccidies  était  différente  de  A  jusqu'à  Z;  que  le  développement 
était  indépendant  chez  toutes,  qu'elles  pouvaient  être  distinguées  à  tous  les  stades  et 
qu'elles  appartenaient  certainement  à  des  espèces  différentes,  sans  qu'il  fût  possible 
de  dire  qu'il  y  eût  dimorphisme  chez  une  seule  espèce.  De  ce  que  deux  parasites 
voisins  se  trouvent  dans  le  même  organe  du  même  hôte,  il  n'en  résulte  pas  néces- 
sairement qu'ils  dérivent  l'un  de  l'autre;  et,  si  leur  structure  et  leur  évolution  dif- 
fèrent depuis  les  premiers  stades  jusqu'aux  derniers,  on  ne  peut  admettre  un 
dimorphisme  et  l'on  doit  conclure  qu'ils  appartiennent  à  des  espèces  différentes. 

«  Nous  avons  constaté  qu'un  tel  dimorphisme  n'existait  pas  davantage  chez  les 
Hémosporidies  et  les   Gymnosporidies. 

«  Somme  toute,  nous  ne  savons  pas  s'il  peut  y  avoir  un  dimorphisme  évolutif 
chez  les  Sporozoaires,  mais  nous  pouvons  affirmer  absolument  que  ce  dimorphisme 
n'est  pas  prouvé  dans  les  cas  observés  tant  par  nous  que  par  divers  auteurs,  et  que 
beaucoup  de  raisons  s'opposent,  au  contraire,  à  ce  qu'on  l'admette.  Provisoirement, 
nous  pensons  donc  que  les  genres  Pfeifferia,  Eimeria,  etc.,  sont  parfaitement  légitimes 
et  ne  représentent  nullement  des  phases  évolutives  d'autres  Coccidies  ». 

(*)  Nous  laissons  la  parole  à  M.  Labbé,  sur  cette  importante  question  dont  la  solution  inté- 
resse la  conception  toute  entière  de  la  classe  des  Sporozoaires. 


FLAGELLES 


303 


3e  Classe 
FLAGELLÉS.  —  FLAGELLIA 

[Flagellâtes; —  Flagellata  (Ehrenberg);  — Mastigophora  (Bûtschli)l 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  468  a  487) 

Structure. 

Conformation  générale.   —  Notre    Flagellé   est 


copique,    uni 


cellul 


aire. 


un   petit   être   micros- 
Son   corps   est  ovoïde  et   formé    d'une    masse 


Fig.  468. 


de  cytoplasma  contenant  un  noyau  et  une 
vésicule  pulsatile.  A  une  de  ses  extrémités, 
il  est  muni  d'un  prolongement  filiforme,  le 
flagellum.  Ce  flagellum  est  antérieur  dans 
la  progression  et  détermine  par  conséquent 
l'orientation  longitudinale  de  l'animal.  Nous 
appellerons  donc  supérieure  l'extrémité  fla- 
gellifère.  Au-dessous  du  flagellum  est  une 
petite  dépression  infundibuliforme  qui  est 
le  pharynx  et  dont  l'orifice  d'entrée  est  la 
bouche.  La  bouche  détermine  la  face  ven- 
trale et  complète  l'orientation  morpholo- 
gique. C'est  à  cela  que  se  réduit  l'énumé- 
ration  des  organes  de  l'animal.  Celui-ci  est 
donc  très  simple. 

Reprenons  maintenant  ces  diverses  par- 
ties pour  les  examiner  avec  plus  de  détail. 

Cytoplasma.  —  Le  cytoplasme  offre  un 
aspect  très  homogène.  En  dehors  des  micro- 
somes  et  si  l'on  met  de  côté  les  inclusions 
qui  sont  des  parties  surajoutées,  on  ne  lui 
reconnaît  aucune  structure  bien  définie  et 
c'est  à  peine  si  on  retrouve  en  lui  de  vagues 
indices  de  ces  structures  réticulée  ou  alvéo- 
laire qui,  ailleurs,  ont  donné  lieu  à  tant.de 
discussions.  On  peut  lui  distinguer  cepen- 
dant deux  parties,  une  centrale,  Yendo- 
plasme,  presque  fluide  et  une  périphérique, 
l'ectoplasme  formant  avec  la  membrane  un 
mince  revêtement  tégumentaire.  Mais  l'ecto- 
plasme passe  en  dedans  à  l'endoplasme  par  une  transition  graduelle  et 


flagelle 

(Type  morphologique)  (Sch.). 


304  LES    FLAGELLÉS 

c'est  un  peu  théoriquement  que  l'on  désigne  sous  le  nom  de  membrane 
sa  couche  périphérique  plus  dense  et  plus  homogène.  L'ectoplasme 
paraît  n'être  lui-même  qu'un  cytoplasma  semblable  àl'endoplasme,  mais 
de  structure  plus  ferme  ('). 

Dans  l'ectoplasme  il  n'y  a  pas  de  parties  incluses  ou  différenciées. 
Dans  l'endoplasme  se  montrent  au  contraire  diverses  inclusions,  qui 
sont  des  produits  d'assimilation  ou  de  désassimilation  plus  ou  moins 
avancés  se  présentant,  les  premiers  sous  la  forme  de  grains  de 
paramylon  (*),  parfois  de  globules  graisseux,  les  derniers  sous  celle  de 
grains  d'excrétion.  On  trouve,  en  outre,  dans  l'ectoplasme  des  substances 
alimentaires  non  encore  digérées,  contenues  ou  non  dans  des  va- 
cuoles. 

Pharynx.  —  Vinfundibulum  désigné  sous  le  nom  de  pharynx  n'est 
qu'un  simple  enfoncement  très  superficiel.  La  couche  tégumentaire  tout 
entière  est  déprimée  à  soi.  niveau  mais,  au  fond,  elle  est  interrompue 
et  là  se  trouve  une  place  où  le  cytoplasma  est  mou  et  facile  à  traverser 
pour  les  aliments.  11  n'y  a  pas  d'anus  mais,  sans  doute,  un  point  de 
moindre  résistance  à  l'extrémité  inférieure,  car  c'est  en  ce  point  que 
toujours  les  résidus  alimentaires  sont  expulsés,  sans  laisser  d'ailleurs 
après   eux  aucune  trace  de  leur  passage. 

Flagellum.  —  Le  flagellum  est  un  appendice  filiforme,  plus  long  que 
le  corps,  en  forme  de  cône  extrêmement  allongé.  Il  s'insère  en  bas  à  la 
face  dorsale  de  la  dépression  pharyngienne.  Sa  base  non  renflée  ne 
mesure  qu'une  fraction  de  p.  et,  de  là,  il  va  en  s'effilant  progressivement 
jusqu'à  la  pointe  (3). 

Vésicule  pulsatile.  —  La  vésicule  pulsatile  est  située  tout  contre 
l'ectoplasme;  elle  n'a  pas  de  pore  excréteur  permanent,  mais  se  met 
momentanément  en  rapport  avec  l'extérieur,  à  chaque  systole,  par  une 
communication  qui  se  referme  aussitôt.  Elle  n'a  pas  de  membrane 
propre;  elle  est  entourée  d'un  cercle  de  petites  vésicules  formatrices 
dont  nous  verrons  bientôt  le  fonctionnement. 

Noyau.  —  Le  noyau  est  bien  rond,  vésiculeux,  pourvu  d'une  mem- 
brane nette  malgré  sa  minceur,  et  d'un  nucléole.  L'espace  annulaire  entre 
le  nucléole  et  la  membrane  semble  homogène   comme  s'il  était  formé 


(1)  L'ectoplasme  et  même  la  membrane  sont  des  parties  différenciées  du  cytoplasme. 
Il  en  faut  bien  distinguer  les  enveloppes  adhérentes  au  corps  et  les  capsules  situées  à 
distance  de  lui  et  qui  ne  sont  que  des  produits  de  sécrétion  (V.  p.  12  et  suiv.).  Ces 
productions  sont  en  quelque  sorte  des  parties  surajoutées  que  nous  n'avons  pas  cru 
devoir  attribuer  à  notre  type  morphologique  et  qui  seront  décrites  avec  les  genres. 

(2)  Isomère  de  L'amidon,  mais  ne  bleuissant  pas  par  l'iode  et  plus  résistant  aux  divers 
réactifs,  le  paramylon  se  présente  d'ordinaire  sous  la  forme  de  bâtonnets  courts,  à 
structure  stratifiée  comme  l'amidon.  On  ne  le  rencontre  pas,  tant  s'en  faut,  chez  toutes 
les  espèces.  Il  en  est  de  même  des  autres  inclusions. 

(3)  Quelques  auteurs  assurent  qu'il  se  termine  par  une  extrémité  tronquée  et  qu'il 
est  de  même  largeur  dans  toute  sa  longueur.  Cela  est  peut-être  vrai  chez  certains 
genres,  mais  n'est  certainement  pas  général. 


FLAGELLÉS  305 

seulement  de  suc  nucléaire,   mais  on   arrive  parfois    à   distinguer  en 
lui   un  réseau  délicat. 


Physiologie . 

Mouvements.  —  L'animal  habite  dans  l'eau  où  il  se  meut  avec  activité 
et  presque  sans  repos.  Outre  les  mouvements  actifs  dus  à  l'action  des 
parties  contractiles,  il  existe  ici,  comme  l'a  montré  Pfeiffer  dans  de 
remarquables  expériences,  des  déplacements  passifs  dus  à  une  attraction 
chimiotactique  de  ces  êtres  parles  diverses  substances.  Cette  attraction 
est  élective,  plus  ou  moins  forte,  positive  ou  négative  selon  les 
substances  employées.  Les  mouvements  actifs  sont  de  deux  sortes.  Les 
uns  sont  dus  à  des  contractions  de  son  corps,  les  autres  à  l'action  du 
flagellum. 

Les  contractions  consistent  en  rétraction  du  corps  qui,  en  même 
temps,  s'arrondit,  se  ramasse  sur  lui-même,  ou  en  élongations  avec  amin- 
cissement corrélatif.  Quand  ces  deux  mouvements  se  succèdent  réguliè- 
rement et  que  l'animal  repose  sur  le  sol,  il  en  résulte  une  sorte  de 
reptation  analogue  à  celle  du  Ver  de  terre,  mais  cela  est  exceptionnel  et 
ne  dure  jamais  longtemps.  D'autres  fois,  le  mouvement  consiste  en 
inflexions  latérales,  plus  ou  moins  brusques,  plus  ou  moins  accentuées 
dont  l'animal  use  pour  changer  sa  direction  quand  il  rencontre  un 
obstacle  ou  parfois  sans  motif  apparent.  Enfin,  des  contractions  irré- 
gulières peuvent  produire  des  modifications  temporaires  très  accusées 
de  la  forme  générale  du  corps.  C'est  ce  qu'on  appelle  le  métabolisme  ('). 
Le  siège  de  ces  contractions  est  évidemment  le  cytoplasme  et  très 
probablementl'ectoplasme,mais  il  n'y  a  point  là  de  fibrilles  musculoïdes 
différenciées,  de  myonèmes  comparables  à  ceux  que  nous  rencontrerons 
chez  les  Infusoires  (*). 

Tous  ces  mouvements  jouent  un  bien  moins  grand  rôle  dans  la  vie  de 
l'animal  que  ceux  de  la  seconde  catégorie  qui  sont  dus  à  l'activité  du 
flagellum.  Le  flagellum,  avons-nous  vu,  est  situé  en  avant  pendant  la 
progression;  il   tire  donc  le  corps   à  lui,   à  l'inverse   de  la  queue  du 


(!)  On  sait  que  métabolisme  signifie  aussi  mouvement  nutritif  d'assimilation  et  de 
désassimiJation.  Le  mot  a  ici  une  acception  tout  autre. 

(2)  C'est  sans  doute  un  effet  de  la  contractilité  générale  du  protoplasme  ou  peut- 
être  de  quelque  différenciation  commençante  moins  avancée  que  celle  qui  engendre 
les  myonèmes  et  impossible  à  reconnaître  avec  nos  moyens  actuels  d'investigation. 

Kavkjne  [86]  a  cependant  décrit  chez  les  Euglènes  des  fibrilles  longitudinales  et 
d'autres  circulaires  limitées  à  la  partie  supérieure  du  corps,  et  qui  auraient  pour  siège 
l'ectoplasme;  mais  leur  nature,  sinon  leur  existence,  reste  sujette  à  discussion,  et  en 
tout  cas  on  n'a  rien  trouvé  de  semblable  chez  des  formes  plus  contractiles  encore 
que  l'Euglène.  Quant  à  certaines  stries  en  relief  qui  ornent  extérieurement  la  cuticule 
de  diverses  espèces,  elles  n'ont  certainement  rien  de  commun  avec  la  contractilité  du 
corps. 

20 


306 


LES    FLAGELLES 


Fig.  469. 


spermatozoïde  ou  de  celle  de  l'Anguille  (fig.  470)  qui  est  en  arrière,  et 
'pousse  le  corps  devant  lui.  C'est  là  un  fait  général  chez  les  Flagellés  et 
nettement  caractéristique  de  ces  animaux  ('). 

Il  résulte  de  là  que  le  mouvement  du  flagellum  doit  être  autre  que 
celui  de  la  queue  de  l'Anguille,  et  il  semble  qu'au  lieu  de  s'accomplir 
dans  un  plan  il  dessine  une  hélice,  mais  on  ne  sait  rien  de  précis  sur  les 
particularités  de  ce  mouvement.  L'animal  tourne  sur  un  axe  en  même 
temps  qu'il  progresse  en  avant  (*). 

Bûtschli  croit  avoir  trouvé  l'explication  de  ce  mouvement  et  raisonne 
ainsi.  Supposons  que  le  flagellum  prenne  la  forme  d'une  hélice  allongée, 
comme  l'indique  la  figure  469,  et  que  cette  hélice  se  mette  à  tour- 
ner dans  le  sens  des  aiguilles  d'une  montre.  En  tout  point  tel  que  o 
la  pression  sur  l'eau  feia  naître  une  force  ob  normale  au  flagellum,  et 
que  l'on  pourra  décomposer  en  deux  autres,  l'une 
verticale  oa  déterminant  la  progression  de  l'animal 
en  avant,  l'autre  horizontale  oc  déterminant  sa  rota- 
tion autour  de  son  axe.  Il  est  à  remarquer  que  cette 
rotation  est  en  sens  inverse  à  celle  du  flagellum.  Si 
l'animal  faisait  tourner  son  hélice  en  sens  inverse,  il 
reculerait.  S'illadisposaiten  hélice  sénestre,  il  y  aurait 
également  progression  en  avant  pour  un  certain  sens 

de  la  rotation  et  recul  pour  le  sens 

inverse.  —  Tout   cela  est  fort  bien, 

mais   Bûtschli  ne  remarque   pas  que 

le  mouvement  qu'il  décrit  suppose  un 

agencement  qui  se  rencontre  dans  nos 

instruments  de  mécanique,  mais  jamais 

chez  les    êtres  vivants.    Pour  que  le 

corps  et  le   flagellum  puissent  tourner  indéfiniment  en 

sens  contraire    autour    du    point  p,   il  faudrait  que   le 

mode  d'union  entre  eux  fût  celui   d'une   épingle  qui  a 


Fig.  470. 


Composantes  de  la 
force  déterminée  au 
point  o  par  la  rota- 
tion du  flagellum 
(Sch.). 


A  B 

Ondulations  de 
l'Anguille  pen- 
dant sa  pro  - 
gression  (Sch.). 
Les  flèches  indi- 
quent le  sens 
dans  lequel  l'a- 
nimal se  dé- 
place. 


(^  Il  n'y  a  d'exceptions  que  les  deux  suivantes  :  celle  à'Oxyrrhis 
qui  nage  le  flagellum  en  arrière  et  celle  de  Nephrosehnis  qui,  étant 
plus  large  que  long,  se  déplace  dans  le  sens  de  son  grand  axe  géo- 
métrique et,  par  suite,  perpendiculairement  à  son  axe  morphologique. 
Tous  les  Flagellés  peuvent  aussi  nager  à  reculons,  mais  c'est  là  un 
mouvement  accidentel  et  exceptionnel  qui  s'explique  d'ailleurs  sans 
difficulté  par  un  changement  dans  le  sens  de  la  rotation.  Les  Choano- 
flageUés,  quand  par  hasard  ils  nagent,  vont  aussi  à  reculons;  ils  y 
sont  obligés  par  la  présence  de  leur  collerette. 

(2)  L'Anguille  godille  avec  sa  queue,  c'est-à-dire  qu'elle  imprime 


à  cet  organe  des  ondulations  situées  dans  un  plan.  Le  mouvement 
résulte  de  ce  que  la  longueur  de  ces  ondulations  va  en  décroissant 
de  la  tête  à  la  queue  (fig.  470,  A).  L'Anguille  peut  aussi  reculer  en  renversant  le  sens 
des  ondulations,  c'est-à-dire  en  les  disposant  de  manière  que  les  plus  grandes  soient 
terminales  (B).  Il  ne  semble  pas  qu'il  en  soit  ainsi  chez  le  Flagellé  et  un  tel  mouvement 
n'expliquerait  pas  la  rotation  de  l'animal  autour  de  son  axe. 


FLAGKLLES 


307 


percé  une  feuille  de  carton  et  peut  tourner  librement  dans  son  trou, 
son  union  avec  la  carte  étant  assurée  par  la  tète  qui  ne  peut  tra- 
verser le  trou. 

D'autre  part,  si  l'on  admet  que  le  flagellum  décrit  un  mouvement  de 
rotation,  non  autour  de  son  axe  à  lui,  mais  autour  de  Taxe  prolongé  du 
corps,  comme  lorsque  le  bras  tournant  autour  de  l'épaule  décrit  un  cône 
qui  a  celle-ci  pour  sommet  (fîg.  471),  alors  ce  mouvement  sera  conci- 
liable  avec  la  constitution  de  l'organisme,  mais  il  ne  produira  pas  l'en- 
traînement du  corps. 

Le  mouvement  d'entraînement  déterminé  par  une  hélice  (à  axe 
vertical,  je  suppose)  résulte,  en  effet,  de  ce  que  les  différents  segmentsde 
la  courbe  se  meuvent  obliquement  dans  l'eau  et  déterminent  par  consé- 
quent une  poussée  oblique  dont  la  réaction  a  une  composante  verticale. 
Si  cette  hélice  pouvait  tourner  à  la  manière  de  celles  de  nos  bateaux, 


Fio-.  471. 


Wfe/ 


Mouvement  de  trans- 
lation conique  sans 
rotation  vraie.  Le 
dos  de  la  main  est 
toujours  tourné  en 
haut. 


cette  obliquité  serait  en  tous  les  points  ascendante  par 
rapport  à  la  direction  du  mouvement  rotatoire  et  la 
composante  verticale  de  la  réaction  serait  aussi  partout 
ascendante.  Mais  si  l'hélice  est  animée  d'un  mouvement 
comparable  à  celui  du  bras  autour  de  l'épaule  (fîg.  471), 
cette  obliquité  conserve,  pour  chaque  segment  de  la 
courbe,  la  même  direction  absolue  à  toutes  les  phases 
du  mouvement,  tandis  que  la  direction  absolue  du  mou- 
vement est  de  sens  inverse  pendant  les  deux  moitiés 
d'un  même  tour;  il  en  résulte  que,  pendant  une  moitié 
de  chaque  tour,  l'obliquité  des  segments  de  la  courbe 
est  ascendante  par  rapport  à  la  direction  du  mouve- 
ment rotatoire,  tandis  que  pendant  l'autre  moitié,  cette 
obliquité  est  descendante.  Par  suite,  chaque  segment 
de  l'hélice  entraîne  l'animal  en  haut  pendant  une  moitié  de  sa  révolution 
et  en  bas  pendant  l'autre  moitié,  et  ces  deux  actions 
s'annulent. 

Il  nous  semble  que  la  seule  explication  possible  de 
la  progression  du  Flagellé,  consiste  à  admettre  que  l'ani- 
mal fait  tournoyer  son  flagellui»  de  ce  mouvement 
conique  non  rotatoire  (fîg.  472)  que  nous  avons  com- 
paré à  celui  du  bras  autour  de  l'épaule,  que  ce  mouve- 
ment fait  tourner  en  sens  inverse  le  système  entier  formé 
par  le  flagellum  et  par  le  corps  autour  de  l'axe  vertical 
de  celui-ci,  et  que  le  flagellum,  contourné  une  fois  pour 
toutes  en  hélice,  par  suite  de  ce  mouvement  de  rota- 
tion vraie,  sévisse  en  quelque  sorte  dans  l'eau  et  entraîne 
le  corps  à  sa  suite. 

Pour  donner  une  image  de  ce  mouvement,  nous 
supposerons  un  acrobate  qui,  se  tenant  sur  la  pointe  d'un  pied,  décrirait 
au-dessus  de  sa  tète  un  mouvement  conique  rapide  avec  un  de  ses  bras 


Fis.   172. 


Mouvement  de 
translation  coni- 
que du  flagellum 

(Sch.). 


20* 


308 


LES  FLAGELLES 


(fig.  473).   Si  l'air  était  un  milieu  assez  résistant,   il  imprimerait  par 
cela  seul  à  tout  son  corps   un  mouvement  de  pirouette 

.  l  Fig.  473. 

continu  et  de  sens  inverse  sur  la  pointe  de  son  pied.  Si 
la  main  du  bras  qui  s'agite  ainsi  tenait  une  hélice,  celle- 
ci,  entraînée  dans  cette  seconde  rotation,  lui  imprimerait 
une  force  ascensionnelle  qui  pourrait  l'enlever  s'il  était, 
comme  le  Flagellé,  plongé  dans  un  milieu  de  densité 
presque  égale  à  la  sienne,  qui  rendrait  son  poids  presque 
nul('). 


Image  destinée  à 
faire  compren- 
dre le  mouve- 
ment du  Fla- 
gellé. 


(*)  Sans  prétendre  fournir  la  démonstration  mathématique  com- 
plète de  ces  assertions,  nous  pouvons  leur  donner  ici  un  peu  plus  de 
précision. 

Etablissons  bien  d'abord  la  différence  des  deux  mouvements  que 
nous  distinguons.  Dans  le  mouvement  de  tournoiement  du  bras,  si 
le  dos  de  la  main  est  tourné,  je  suppose  vers  le  ciel  (fig.  471),  il  gar- 
dera cette  orientation,  à  quelques  degrés  près,  pendant  toute  la 
durée  du  mouvement,  tandis  que  si  le  bras  tournait  à  la  manière 
d'une  hélice  de  navire,  la  face  dorsale  regarderait  successivement 
en  haut,  en  arrière,  en  bas,  en  avant,  etc.,  et  la  face  palmaire  tournée 
vers  l'axe  regarderait  toujours  cet  axe,  mouvement  qui,  nous  le  répétons,  est  im- 
possible chez  les  êtres  organisés.  Transportons  ces  no- 
tions chez  le  Flagellé  armé  de  son  flagellum  (fig.  474).  Si 
cet  appendice  [af]  est  linéaire  et  rectiligne  il  n'y  aura  au- 
cune différence  frappante  entre  les  deux  sortes  de  mou- 
vements. Dans  l'un  comme  dans  l'autre,  il  se  trouvera, 
après  un  demi-tour,  en  af  symétrique  de  «/"par  rapport 
à  ax.  Mais  si  «/"porte,  d'un  côté,  un  appendice  mn  incliné 
sur  af  vers  ax  dans  le  plan  afx,  dans  le  mouvement 
rotatoire  vrai  réalisé  dans  nos  machines,  amn  tournera 
autour  de  af  en  même  temps  qu'autour  de  ax,  car  il  est 
lié  au  rayon  vecteur  xm  et,  après  un  demi-tour,  mn  aura 
la  position  mn'  symétrique  de  mn  par  rapport  kax;  au 
contraire,  dans  le  mouvement  comparé  à  celui  du  bras 
de  l'homme,  amn  tournera  autour  de  ax  sans  tourner 
autour  de  af,  mn  restera  toujours  tourné  du  même  côté 
Schéma  de  la  rotation  conique  de  l'espace  et,  après  un  demi-tour,  aura  la  position  mn' 
et  de  la  translation  conique,      symétrique  de  mn  par  rapport  à  af.  Pour  les  distinguer 

brièvement,  nous  appellerons  ces  deux  sortes  de  mouve- 
ments :   la  première,   rotation    conique,    la  seconde,    translation    conique.   Et   nous 
allons  maintenant  montrer  que  la  transla- 
tion conique  d'un  flagellum  hélicoïdal  ne  Flg>  475, 
saurait  produire  un  entraînement  du  sys- 
tème dans  la  direction  verticale,  tandis 
qu'une  rotation  conique  de  ce  même  fla- 
gellum produirait  cet  entraînement. 

Les  différents  points  du  flagellum  dé- 
crivant  des    cercles  horizontaux,    il    faut,     Réactions  déterminées  par  le  mouvement  d'une 

pour  que  ce   mouvement   puisse  donner  droite  horizontale  ou  verticale, 

naissance  à  des  composantes  verticales, 

qu'il  renferme  des  segments  non  horizontaux  et  formant  avec  la  direction  de  la  vitesse, 
c'est-à-dire  avec  les  tangentes  à  la  trajectoire  un  angle  >Ûet  <90°,  car  un  segment 


Z=^7ZEE7 


m 


FLAGELLES 


309 


Alimentation.  —  Le   courant  d'eau   que  détermine  l'animal  avec  son 
flagellum  pendant  sa  progression  est  dirigé  vers  la  base  du  flagellum, 


mn  horizontal  (fig.  475,  à  gauche)  ou  vertical  (fig.  475,  à  droite)  ne  donnerait  lieu  qu'à 
des  réactions  (/•)  horizontales. 

Considérons  donc  dans  les  deux  sortes  de  mouvements,  les  réactions  développées 
par  un  élément  mn  du  flagellum  ayant  l'obliquité  indiquée. 

1°  Cas  de  la  translation  conique  (fig.  476  à  478).  —  Si  l'on  examine  les  positions  que 

Fig.  476. 


Dctci'mination  des   forces  développées  par  un  segment  mn  du  flagellum  dans  le  cas  de  la 

translation  conique. 


prend  mn  pendant  un  tour  complet,  on  voit  que,  partant  du  point  0  où  il  est  dans 
le  plan  du  papier  et  fait  un  angle  cp  avec  la  génératrice,  il  décrit  sa  trajectoire  en 
maintenant  l'angle  cp  invariable.  Son  angle  a  avec  le  plan  horizontal  que  dessine  la 
trajectoire  de  m,  diminue  de  0  à  tz  où  il  prend  la  valeur  de  a-p  (p  étant  l'angle  du 
cône)  et  augmente  de  -  à  2  ^  où  il  reprend  la  valeur  a.  Par  contre,  l'angle  w  que  fait 
mn  avec  la  direction  de  la  vitesse  en  chaque  point  (Direction  représentée  par  mt  tan- 
gente à  la  circonférence  en  ce  point)  varie  de  la  manière  suivante  :  aux  points  0  et  k 


310 


LES    FLAGELLES 


c'est-à-dire  vers  la  bouche.  C'est  donc  à  cet  orifice  qu'arrivent  natu- 
rellement les  particules  alimentaires.  Mais,  en  outre  de  cela,  l'animal 
peut  imprimer  à  son  flagellum  un  mouvement  suffisant  pour  déterminer 
un  courant  d'eau  alimentaire,  sans  entraîner  le  corps  lui-même  en  avant. 
C'est,  en  tout  cas,  le  flagellum  qui  est  l'instrument  de  la  capture  des 


il  est  de  90,  entre  0  et  ^  il  diminue  d'abord,  puis  augmente,  entre  «  et  2 ï  7u  =  0  il  aug- 
mente,   puis    diminue.    Une    courbe 
Yig,  479.  sinusoïdale   ayant  pour  axe   la    cote 

90  degrés  donnerait  une  idée  de  sa 
variation  (fig.  479  f). 

Si  l'on  examine  qu'elle  est  la  poussée 

90"  , y/- ^ 9o°     de  mn  sur  l'eau  aux  différents  points 

du  mouvement  (fig.  476,  477),  on  voit 
qu'en  un  point  quelconque  A,  elle  est 
'2  proportionnelle    en   grandeur    à    mn 

Variation  de  l'angle  w  pendant  un  tour  complet,    sin.o,;   d'autre   part,  sa   direction   est 

donnée  par  une  perpendiculaire  élevée 
à  mn  dans  le  plan  mnt  que  forme  la 
droite  avec  la  tangente.  La  réaction  peut  donc  être  représentée  par  cette  perpendicu- 
laire, placée  si  l'on  veut  au  point  m,  et  ayant  pour  longueur  mf=np  =  mn  sin.w.  Cette 
force,  étant  perpendiculaire  à  m?),  est  oblique  comme  elle  par  rapport  à  la  verticale; 
elle  a  donc  une  composante  verticale.  Si  l'on  élève  une  verticale  en  m  cette  com- 
posante sera  mv  ayant  pour  valeur  mfcos.fi,  en  appelant  [3  l'angle  de  mf  avec  »»',  et 
l'on  aura  mv  =  mn  sin.  to  cos.  [3. 

Pour  discuter  cette  formule  il  nous  reste  à  examiner  la  variation  de  l'angle  (3  et 
pour  cela  il  nous  faut  voir  quelles  sont  les  inclinaisons  successives  que  prend  la 
perpendiculaire  mf. 

Au  point  0,  cette  droite  se  confond  avec  la  tangente  mt  et  est  horizontale;  il  en  est 
de  même  en  jc.  Entre  0  et  -k  elle  s'élève  peu  à  peu  sur  l'horizontale,  passe  par  un 
maximum  vers  tc/2,  puis  s'abaisse  de  nouveau  jusqu'à  l'horizontale.  Entre  %  et  2  7t  elle 
est  située  au-dessous  de  l'horizontale,  formant  avec  le  plan  horizontal  mx  un  angle 
qui  d'abord  s'accroît,  passe  par  un  maximum  vers  3^/2  et  diminue  ensuite  pour 
tomber  dans  ce  plan  en  2  n  =  0. 

Les  valeurs  successives  de  [3  et  de  son  cosinus  sont  donc  : 

en  0  :  [3  =  90  cos  [3  =  0. 

de  0  à  7i  :         p<90>0  cos  [3>0. 

en  tu  :  (3  =  90  cos  [3  =  0. 

de-  à  2ti:      [3>90<180        cos  [3<0. 

La  variation  de  (3  peut  être  aussi  figurée  par  une  courbe  de  la  forme  de  celle  que 

représente  la  figure  479. 

Mais  tandis  que  w  passant  par  toutes  les  valeurs  entre  un  minimum  >0°  et<90°  et 
un  maximum  >90°  et  <180°,  sin.  w  a  toujours  une  valeur  positive,  on  voit  que 
cos.  (3  est  positif  de  0  à  r.  et  négatif  de  jï  à  2  n. 

Donc  le  produit  mn  sin.  m  cos.  [3  sera  positif  de  0  à  %  et  négatif  de  tc  à  2  7:. 
Cela  veut  dire   que  la  composante  verticale  mv  est  ascendante  pendant  un  demi- 
tour  et  descendante  pendant  le  reste  du  tour,  qu'elle  tend  à  entraîner  le  système  en 
haut  pendant  un  demi-tour  et  en  bas  pendant  le  second  demi-tour,  à  défaire  pendant 
celui-ci  ce  qu'elle  a  commencé  pendant  celui-là. 

En  comparant  deux  à  deux  les  positions  de  mn  entre  0  et  k  avec  leurs  symétriques 
d'entre  -  et  2  71  par  rapport,  non  au  centre  du  cercle,  mais  au  diamètre  Orc,  il  est  facile 
de  voir  que,  mn  prenant  des  inclinaisons  égales  et  symétriques  de  part  et  d'autre  de 
ce  diamètre,  les  valeurs  absolues  de  sin.  m  et  de  cos,  [3  sont  les  mêmes,  et  que,  par  suite, 


FLAGELLES 


311 


aliments.  Ces  aliments,  généralement  fort  petits,   Bactéries,  parcelles 
quelconques,  sont  précipités  dans  le  pharynx,  trouvent  au  fond  un  pro- 


Fig.  480. 


0=2* 


les  valeurs  positives  et  négatives  de  mv  s'annulent  deux  à  deux.  Donc  le  système  n'aura 
aucun  mouvement  vertical  continu  (*). 

2°  Cas  de  la  rotation  conique  (fig.  480).  —  Dans  ce  cas,  la  construction  au  point 
quelconque  A  est  évidemment  la  même  et  l'on  a  encore  ms>  =  mn  sin.  m  cos.  [3.  Mais  la 
variation  des  angles  pendant  la  rotation  est  tout  autre.  Le  segment  mn  ayant  quelque 
part  (comme  cela  est  forcé  pour  toute  hélice)  (**),  par  rapport  à  la  verticale  et  à  la 
direction  de  la  vitesse  donnée  par  la  tangente,  la  double  inclinaison  indiquée,  conserve 
pendant  la  révolution  entière  cette  même  inclinaison,  puisqu'elle  est  liée  en  même 
temps  que  la  tangente  au  rayon  vecteur  xm:  en  particulier,  en  aucun  point  elle  ne 
pourra  prendre  une  direction  perpendicu- 
laire à  la  tangente  comme  dans  le  cas 
précédent  aux  points  0  et  jc,  ni  s'incliner 
au-dessous  de  l'horizontale  comme  dans  le 
cas  précédent  entre  -  et  2  k.  Il  en  résulte 
que  cos.  (B  est  toujours  positif,  que  mv  est 
toujours  ascendant  et  que  le  système  est 
entraîné  vers  le  haut. 

Tout  cela  d'ailleurs  n'est  que  le  déve- 
loppement de  cette  idée  presque  évidente 
a  priori  qu'une  hélice  ne  saurait  avancer 
sans  tourner  autour  de  son  axe,  qu'elle 
n'avancera  pas  en  tournant  autour  d'un 
autre  axe  que  le  sien,  si  ce  mouvement  ne 
comporte  aucune  rotation  continue  autour 
de  son  axe  à  elle  (ce  qui  est  le  cas  du  mou- 
vement que  nous  avons  appelé  translation 
conique),  et  qu'enfin  elle  avancera,  quel  que 
soit  le  mouvement  compliqué  qu'on  lui  im- 
prime, si  ce  mouvement  comporte,  entre 
autres  éléments,  une  rotation  autour  de  son 
axe  à  elle  dans  un  sens  constant,  comme 
c'est  le  cas  dans  le  mouvement  que  nous 
avons  qualifié  de  rotation  conique. 

Il  résulte  de  là  que  le  seul  mouvement 
qui  pourrait  entraîner  le  Flagellé  en  avant  es,t  celui  qui  est  incompatible  avec  sa 
structure. 

Cependant,  le  Flagellé  se  meut,  et  l'observation  montre  qu'il  avance  en  tournant  et 
en  faisant  tournoyer  son  flagellum.  L'analyse  objective  de  son  mouvement  vrai  est  à 
peu  près  impossible.  Posons-nous  donc  seulement  la  question  suivante  :  imaginer  un 

(*)  On  pourrait  croire,  à  première  vue,  que  le  système  pourra  recevoir  une  propulsion  latérale 
des  composantes  horizontales  mk  ou  une  rotation  autour  de  l'axe  0  tc  de  la  part  du  couple  +  mv 
(en  A,ûg.  476  et  fig.  477)  et  —  mv  (en  A'  fig.  476  et  fig.  478).  Mais  en  considérant  une  hélice 
entière  au  lieu  du  seul  segment  mn,  on  verra  qu'à  chaque  moment  et  pour  chaque  segment,  ces 
forces  sont  détruites  par  les  forces  correspondantes  déterminées  par  les  segments  situés  dans  le 
même  plan  vertical  et  qui  ont  au  même  moment  une  inclinaison  inverse. 

(**)  C'est  le  contraire  dans  le  cas  de  la  translation  conique.  Tout  segment  mn  de  l'hélice  repré- 
sentée par  le  flagellum  au  repos  à  la  double  inclinaison  requise.  Tandis  que,  dans  la  translation 
conique,  lorsque  ce  flagellum  s'incline  et  se  met  à  tourner  du  mouvement  indiqué,  comme  il  reste 
toujours  orienté  du  même  côté  de  l'espace,  il  passe  nécessairement  par  deux  positions  où  il  est 
perpendiculaire  à  la  tangente  qui,  elle,  regarde  successivement  tous  les  azimuths.  Dans  notre 
figure  476.  nous  avons  placé  ces  deux  positions  diamétralement  opposées  dans  le  plan  du  papier. 


Détermination  des  forces  développées  pai"  un 
segment  mn  du  flagellum.  dans  le  cas  de 
rotation  conique. 


M2  LES    FLAGELLÉS 

toplasma  nu  et  y  pénètrent  immédiatement.  L'ingestion  est  si  rapide 
que  la  particule  a  l'air  d'avoir  été  entraînée  dans  les  profondeurs  du 
corps  par  un  mouvement  d'aspiration.  Mais  il  est  probable  qu'il  n'y  a 
pas  d'aspiration  réelle. 

L'endoplasme  est  animé  d'un  vague  mouvement  decycloseou  plutôt 
d'oscillations  irrégulières  qui  entraînent  lesparticules  alimentaires  jusqu'à 
ce  qu'elles  soient  digérées  et  expulsées  à  l'extrémité  inférieure  du  corps. 

Excrétion.  —  Cette  fonction  a  pour  organe  la  vésicule  pulsatile.  De 
l'eau  entre  sans  cesse  dans  le  corps  par  osmose,  et  aussi  quelque  peu 
avec  les  aliments,  et  est  rythmiquement  expulsée  par  la  vésicule.  En 
filtrant  à  travers  le  cytoplasme,  elle  s'est  chargée  des  produits  solubles 
de  désassimilation  et  en  débarrasse  ainsi  l'organisme.  Elle  peut  servir 
aussi  à  la  respiration,  car  elle  entre  chargée  d'oxygène  et  peut  dissoudre 
de  l'acide  carbonique.  Mais  cette  fonction  est  certainement  accessoire,  car 
le  corps  du  Flagellé  est  si  petit  qu'il  respire  suffisamment  par  les  échanges 
osmotiques  de  sa  surface,  et  la  vésicule  se  rencontre  aussi  chez  les  formes 
pourvues  de  chlorophylle  qui  consomment  intérieurement  leur  acide  car- 
bonique et  fabriquent  plus  d'oxygène  qu'il  ne  leur  en  faut. 

Pour  comprendre  le  jeu  de  la  vésicule,  prenons-la  au  moment  où, 
étant  en  pleine  diastole,  elle  va  se  contracter.  On  aperçoit  alors  autour 
d'elle  une  couronne  de  petites  vésicules  formatrices,  simples  vacuoles  dues 


mouvement  du  flagellum  possible  pour  l'animal  et  capable  de  l'entraîner  en  avant. 

Ce  mouvement  existe  et  il  n'est  autre  que  celui  de  translation  conique  que  nous 
avons  analysé.  Nous  venons  de  voir  qu'il  n'a  aucun  effet  direct  d'entraînement  :  mon- 
trons maintenant  qu'il  a  cet  effet  d'une  manière  indirecte. 

Reportons-nous  auxfigures  476,  en^4ou477,  e.  Nous  avons  vu  que  la  réaction  oblique 
m  fa  une  composante  verticale  mv.  Mais  celle-ci  implique  une  composante  horizontale  mh 
située  à  l'intersection  du  plan  horizontal  xmt  et  du  plan  fvm  déterminé  par  la  résultante 
et  par  la  première  composante  choisie.  A  son  tour  mh  peut  être  décomposée  dans  le  plan 
horizontal  en  deux  composantes  dont  une  latérale  qui  n'a  pas  d'intérêt  dans  la  question 
et  une  mr  suivant  la  tangente,  mais  en  sens  inverse  de  la  vitesse  mt.  Cette  dernière 
force  n'est  autre  chose  que  la  réaction  horizontale  du  mouvement.  Elle  a] pour  effet 
d'entraîner  dans  un  mouvement  de  rotation  pure  autour  de  a#  l'ensemble  du  système 
formé  par  le  flagellum  et  par  le  corps  de  l'animal.  Il  en  résulte  que  le  flagellum,  en 
tournoyant  d'un  mouvement  de  translation  conique  autour  de  ax,  prend  appui  sur  le 
corps  et  le  repousse  dans  un  mouvement  de  rotation  pure  de  sens  inverse  dans  lequel 
il  est  lui-même  entraîné. 

Dès  lors,  si  le  flagellum  se  trouve,  une  fois  pour  toutes,  contourné  en  hélice  (hélice 
conique  probablement),  cette  hélice,  en  tournant  autour  de  son  axe,  se  déplacera  le  long 
de  cet  axe  et  entraînera  le  corps  à  sa  suite.  Pour  changer  le  sens  de  son  mouvement 
et  reculer  au  lieu  d'avancer,  l'animal  n'aurait  qu'à  changer,  soit  le  sens  d'enroulement 
de  l'hélice  de  son  flagellum,  soit  le  sens  dans  lequel  il  fait  tournoyer  cet  organe. 

Il  est  à  remarquer  que,  dans  ce  flagellum  hélicoïdal,  tous  les  segments  ont  préci- 
sément cette  obliquité  que  nous  avons  reconnue  nécessaire  à  mn  pour  engendrer  les 
réactions  décrites. 

Disons  enfin  pour  terminer  que  notre  explication  est  non  seulement  possible  mais 
probable,  car  elle  correspond  à  ce  que  montre  l'observation,  savoir  :  un  flagellum 
contourné  en  hélice,  un  mouvement  gyratoire  de  ce  flagellum  et  une  rotation  totale 
de  l'animal  en  sens  inverse  de  son  flagellum,  rotation  affirmée  par  Bùtschli  lui-même. 


FLAGFJ.I.F.S 


313 


à  raccumulation  de  l'eau  qui,  filtrant  à  travers  le  cytoplasme,  vient  se 
rassembler  autour  de  la  vésicule  pulsatile  en  gouttelettes  indépendantes. 
Ces  gouttelettes  sont  de  simples  interstices  et  n'ont  pas  de  paroi  propre. 
Quand  la  vésicule  principale  se  contracte,  elle  force  la  mince  paroi  qui 
la  sépare  de  l'extérieur  et  écoule  au  dehors  tout  son  contenu,  ne  laissant 
rien  d'elle-même.  Derrière  elle,  le  cytoplasma  ambiant  vient  occuper, 
au  fur  et  à  mesure  qu'elle  diminue  en  se  vidant,  la  place  qu'elle  laisse 
libre.  Dès  que  la  systole  est  achevée,  les  vésicules  formatrices  qui  sont, 
elles,  à  ce  moment,  en  pleine  diastole  se  fondent  les  unes  dans  les  autres 
et  constituent,  d'emblée,  une  nouvelle  vésicule  pulsatile  à  la  place 
qu'occupait  l'ancienne,  mais  complètement  indépendante  de  celle-ci.  En 
même  temps,  l'eau  qui  continue  à  suinter  vient  reformer  une  nouvelle 
couronne  de  vésicules  formatrices  et  la  même  série  des  phénomènes 
recommence  indéfiniment. 

Les  systoles  se  succèdent  rapidement.  Il  y  en  a  de  une  à  douze  par 
minute,  d'où  résulte  qu'en  peu  de  temps  l'organisme  est  traversé  par  un 
volume  d'eau  égal  au  sien.  C'est  donc  là  une  fonction  très  active,  un 
rinçage  énergique  et  continu  de  l'organisme.  Cette  fonction  est,  comme 
toutes  les  autres,  activée  par  la  chaleur  ;  elle  a  son  maximum  vers  40° 
après  quoi  elle  décline,  et  de  45  à  60  la  mort  survient. 

Enkystement  (fig.  481).  —  En   général  le  Flagellé  ne  craint  pas  l'eau 


Fis.  481 


FLAGELLIA  (Type  morphologique).  Enkystement  (Sch.). 

A  et  B,  l'animal  se  contracte  et  perd  son  cil  ;  C,  il  s'entoure  d'un  kyste  (kys.)  ;  D,  il  sort  de   son  kyste  et 

reprend  en  E  sa  forme  primitive;  F,  il  se  divise;  G,  les  produits  de  la  division  sont  mis  en  liberté. 

croupie,  puisqu'il  se  nourrit  principalement  des  Bactéries  qui  y  abondent. 
Cependant,  quand  la  putréfaction  devient  trop  accentuée,  il  éprouve  le 
besoin  de  s'abriter  contre  l'action  des  gaz  qui  en  résultent.  11  en  est  de 
même  lorsque  l'eau  se  concentre  et  menace  de  disparaître  par  évapora- 
tion.  Il  mourrait  infailliblement  s'il  se  trouvait  mis  à  sec.  Dans  ces 
conditions,  il  se  contracte,  s'arrondit  (B),  perd  son  flagellum  et  se  sécrète 


314 


LES    FLAGELLES 


un  kyste  membraneux  et  gélatineux  (G  :  kys.)  sous  lequel  il  reste  à  l'état  de 
vie  ralentie  pendant  un  temps  qui  peut  être  fort  long.  Au  retour  des  con- 
ditions normales,  il  sort  de  son  kyste  (D),  reprend  sa  forme,  fabrique  un 
nouveau  flagellum  et  reprend  sa  vie  active  (E).  Mais  souvent  il  fait 
autrement  et  profite  de  cet  enkystement  pour  remplir  une  autre  fonction 
qu'il  doit  accomplir  aussi  de  temps  en  temps,  même  quand  les  conditions 
restent  favorables  :  il  se  divise  sous  son  kyste  en  nombreux  petits  corps  (F) 
qui  se  développent  rapidement  au  sortir  du  kyste  en  autant  de  petits 
Flagellés  semblables  à  leur  parent  sauf  la  taille  (G).  Nous  aurons  bientôt 
à  revenir  sur  ces  faits. 

Division  à  l'état  libre  (fig.  482).  —  Le  Flagellé  se  reproduit  principalement 


A 


B  C  D  E 

FLAGELLIA  (Type  morphologique). 
Division    à    l'état    libre   (im.  Blochmann) 


par  division  longitudinale.  Si  l'on  met  à  part  les  Chlamydomonadines  et  les 
Volvocines,  qui  sont  presque  des  plantes  et  qui  ont  un  mode  spécial  de 
division,  on  constate  que  la  division  est  presque  universellement  longi- 
tudinale chez  1  es  Fla- 
gellés (*). 

La  division  lon- 
gitudinale (fig.  482) 
commence    par    le 


Fie.  483. 


(!)   On    ne    connaît  D  G  D 

qu'un  petit  nombre  de  flagelua  (Type  morphologique). 

divisions    transversales       Division  longitudinale  A,  B,  prenant  à  la  fin  l'apparence  d'une 

,  _,    .         .       ^  division  transversale  C,  D  (Sch.) . 

vraies  [Epipyxis,  uxyr-  v       ' 

rhis,  Stylo chry salis  et  quelques  autres  Chrysomonadines,  et  enfin  chez  les  Bikozcines). 

On  a  souvent  pris  pour  transversales  des  divisions  longitudinales  dans  lesquelles 

les  deux  individus,  n'étant  plus  attachés  que  par  leur  extrémité  inférieure,  s'étaient 

placés  sur  le  prolongement  l'un  de  l'autre  (fig.  483). 


FLAGELLES 


315 


noyau.  Celui-ci  s'allonge  transversalement  et,  peu  à  peu,  se  divise  par 
un  processus  qui  ressemble  à  la  division  directe,  mais  qui  constitue  en 
réalité  une  mitose  plus  ou  moins  simplifiée,  car  on  y  a  reconnu  une 
striation  fibrillaire  et  les  éléments  d'un  fuseau  (*). 

Les  deux  nouveaux  noyaux  se  placent  à  quelque  distance  l'un  de  l'autre 
dans  un  plan  transversal.  Pendant  ce  temps,  une  nouvelle  bouche  se 
forme  à  côté  de  l'ancienne,  parallèlement  à  elle  et  un  nouveau  flagellum 
naît  à  côté  du  premier  par  une  petite  papille  qui  grandit  rapidement. 
Une  nouvelle  vésicule  pulsatile  se  forme  aussi  à  côté  de  l'ancienne  et 
l'on  a  un  individu  dont  tous  les  organes  sont  doubles.  Bientôt  une  incision 
se  forme  à  l'extrémité  supérieure  entre  deux  flagellums  ;  cette  fente 
s'approfondit  progressivement  et  sépare  peu  à  peu  les  deux  individus 
qui  restent  unis  en  dernier  lieu  par  leur  extrémité  inférieure  avant  de 
se  séparer  tout  à  fait  (*). 

(1)  Blochmann  [94]  a  récemment  observé  chez  Euglena  (fig.  484)  un  processus  de  divi- 
sion qui  appartient  nettement  à  la 

division  indirecte,  mais  diffère  de  la 
mitose  classique  en  quelques  points 
importants.  Le  noyau  au  repos  montre 
un  corps  central  qui  ressemble  à  un 
nucléole,  mais  qui  est  tout  autre 
chose  en  réalité  et,  autour  de  ce 
nucléole,  un  semis  de  petits  grains 
chromatiques  (B),  qui  sont  des  chro- 
mosomes. Le  prétendu  nucléole  s'al- 
longe en  biscuit  (C),  s'étire,  et  enfin 
se  divise  ;  les  chromosomes  s'allon- 
gent et  se  disposent  en  deux  groupes 
autour  des  deux  nucléoles  filles  [F), 
sans  que  l'on  puisse  dire  nettement 
s'ils  subissent  la  division  longitudi- 
nale ou  si,  simplement,  une  moitié 
d'entre  eux  se  sépare  de  l'autre 
moitié;  enfin,  les  deux  nucléoles 
s'écartent  [G,  H),  entraînent  chacun 
un  des  groupes   de  chromosomes  et  flAGELLIA  (Type  morphologique).  Division 

la     division     s'achève    ainsi    (/).     La    mitosique  du  noyau  (chez  Euglena)  (d'ap.  Blochmann). 

membrane  nucléaire    persiste    tout 

le  temps.  Le  prétendu  nucléole,  bien  qu'il  se  comporte  à  peu  près  comme  la  chroma- 
tine,  reste  incolore  en  présence  de  certains  colorants  de  cette  substance  qui  teignent 
fortement  les  chromosomes.  Il  est  donc  formé  d'une  autre  matière  que  la  chroma- 
tine.  En  raison  de  sa  situation,  Blochmann  incline  à  l'assimiler  au  fuseau  central  de 
Hermann,  bien  qu'il  ne  montre  pas  une  structure  fibrillaire.  Blochmann  a  aussi  observé 
à  côté  du  noyau  un  à  trois  corps  qui  l'ont  fait  songer  aux  centrosomes,  mais  il 
faudrait  avoir  vu  leur  division  pour  que  cette  assimilation  fût  légitime.  On  ne  sait 
pas  dans  quelle  mesure  ces  résultats  pourraient  être  généralisés. 

(2)  Ce  mode  de  division  est  le  plus  général  de  beaucoup  ;  mais  il  souffre  quelques 
exceptions.  Tetramitus,  Chlamydococcus  divisent  leur  corps  de  bas  en  haut.  On  a 
parlé  d'une  division  longitudinale  du  flagellum  et  de  la  vésicule,  mais  cela  n'est 
pas  réel.  Cependant,  chez  Euglena,  la  portion  de  la  vésicule  appelée  réservoir  se  dou- 
blerait, d'après  Klebs,  par  division. 


316 


LES    FLAGELLES 


Fie.  i85. 


Division  sous  un  kyste  et  sporulation  (fîg.  485  à  487).  —Assez  souvent,  l'ani- 
mal (fîg.  485,  A)  s'enkyste 
avantde  se  diviser. Il  perd  son 
flagellum  (B),  s'arrondit,  se 
sécrète  un  kyste  (C.  kys.),  et 
immédiatement  se  divise  par 
un  processus  tout  semblable 
à  celui  de  la  division  à  l'état 
libre  (D,  E,  F).  Aussitôt  for- 
més, les  deux  jeunes  sortent 
du  kyste  (fîg.  486,  G),  se  for- 
ment chacun  un  flagellum  et 
recommencent  la  vie  libre 
(//).  Mais  parfois,  au  lieu  de 
prendre  leur  liberté,  les 
jeunes  (/)  s'enkystent  eux- 
mêmes  (J)  et  se  divisent 
de   nouveau.   D'autres    fois 


FLAGELLIA    (Type  morphologique). 
Division  sous  un  kyste  (Sch.). 


(fîg.  487)  l'animal, 
sous  son  kyste, 
se  divise  successi- 
vement, mais  coup 
sur  coup  plusieurs 
fois,  et  donne  huit, 
douze,  seize,  par- 
fois un  beaucoup 
plus  grand  nombre 
de  petits  globes 
que  l'on  pourrait 
appeler  spores  et 
qui, mis  en  liberté, 
se  munissent  d'un 
et 


Fia;.  486. 


flagellum 


ac- 


FLAGELLIA  (Type  morphologique). 
Division   sous  un  kyste  [Suite)    (Sch.). 


quièrent  rapidement  les  caractères  de  leurs  parents.  C'est  à  une  sporu- 


Fig.  487. 


F  K  L  M 

FLAGELLIA    (Type  morphologique).   Sporulation  (Sch.). 

lation  de  ce  genre  qu'aboutit  parfois,  comme  nous  l'avons  vu  plus  haut, 


FLAGELLÉS  317 

l'enkystement  de  protection  commencé  d'abord  pour  un  autre  but  (*). 
Conjugaison.  —  On  n'a  pas  observé  ici,  comme  chez  les  Ciliés,  ainsi 
que  nous  le  verrons  plus  tard,  un  phénomène  de  dégénérescence,  d'é- 
puisement organique  produit  par  la  succession  indéfinie  des  géné- 
rations agames.  Mais  il  est  possible  que  cette  dégénérescence  se  pro- 
duise sans  se  manifester  par  des  caractères  objectifs  bien  évidents. 
Toujours  est-il  que,  de  loin  en  loin,  une  conjugaison  s'intercale  dans  le 
cycle  évolutif.  Deux  individus  se  joignent,  se  soudent,  perdent  leur 
flagellum,  prennent  un  caractère  plus  ou  moins  amœboïde  et,  peu  à  peu, 
se  fondent  l'un  clans  l'autre.  Les  noyaux  se  fusionnent  aussi.  C'est  une  con- 
jugaison totale.  L'être  résultant  de  la  conjugaison  s'enkyste  et,  sous  ce 
kyste,  se  divise  en  nombreuses  spores  d'où  naissent  autant  de  petits  Fla- 
gellés d'aspect  ordinaire,  mais  qui  ont  eu  deux  parents  au  lieu  d'un  seul  ('*). 

11  s'en  faut  de  beaucoup  que  les  caractères  assignés  à  notre  type  mor- 
phologique soient  communs  à  tout  le  groupe.  C'est  une  forme  moyenne, 
rien  de  plus.  Le  corps  peut  être  entièrement  nu  ou  protégé  par  des  enve- 
loppes, des  coques  solides  ou  des  capsules,  petites  logettes  sécrétées  par 
l'animal  pour  s'abriter.  Ces  logettes  peuvent  être  libres  ou  fixées,  sessiles 
ou  pédonculées,  isolées  ou  réunies  en  colonies  de  formes  variées. 
L'animal  peut  aussi  former  des  colonies  en  restant  nu  ou  en  s'associant 
à  ses  semblables  dans  une  masse  commune  de  gélatine.  La  bouche 
peut  être  notablement  plus  compliquée  ou  ne  pas  exister  du  tout.  Il 
y  a  toujours  un  flagellum,  mais  il  peut  y  en  avoir  deux,  trois,  quatre, 
et  jusqu'à  huit.  Ces  flagellums  peuvent  être  semblables  ou  différents. 
Toujours  un  au  moins  est  dirigé  en  avant,  mais  l'autre  ou  les  autres 
peuvent  être  dirigés  en  avant  ou  en  arrière.  Enfin,  le  cytoplasma  ren- 
ferme des  chromoplastes  chargés  de  chlorophylle  ou  de  diatomine  qui 
fonctionnent  comme  chez  les  plantes,  et  cela,  joint  à  certaines  particularités 
de  reproduction  et  à  la  formation  de  colonies,  arrive  à  constituer  des 
êtres  pour  lesquels  on  est  fort  embarrassé  de  dire  s'ils  sont  des  animaux 
ou  des  plantes.  Toutes  ces  variations  vont  nous  occuper  maintenant  et 
passer  sous  nos  yeux  dans  l'étude  de  la  classification  (3). 


(*)  Tous  ces  modes  de  division  sous  kyste  peuvent  se  rencontrer  dans  la  même 
espèce  et  il  n'est  pas  abusif  de  les  attribuer  à  notre  type  morphologique,  mais  d'or- 
dinaire il  n'en  est  pas  ainsi  ou  du  moins  on  n'a  observé  que  les  uns  ou  les  autres. 

(2)  Ce  n'est  guère  que  chez  les  Chlamydomonadines  et  les  Volvocines  que  l'on  a 
observé  ces  phénomènes.  Nous  renvoyons  pour  le  détail  à  ces  groupes. 

Ici,  comme  chez  les  Rhizopodes  et  les  Sporozoaires,  les  phénomènes  intimes  de  la 
conjugaison  et  surlout  les  relations  exactes  de  la  conjugaison  avec  le  cycle  évolutif 
ne  sont  que  très  imparfaitement  connus  comparai ivement  à  ce  que  l'on  en  sait 
chez  les  Ciliés.  Il  faudrait  un  autre  Maupas  pour  débrouiller  cette  importante  et 
difficile  question. 

(3)  Le  noyau  est  toujours  unique,  mais  il  arrive  fréquemment  qu'il  y  a  deux,  trois, 
jusqu'à  cinq  vésicules  pulsatiles  au  lieu  d'une  et,  au  moins  quand  il  n'y  en  a  que 
deux,  on  a  pu  constater  qu'elles  se  contractaient  alternativement;  leur  situation 


318  LES    FLAGELLÉS 

Nous  diviserons  la  classe  des  Flagellés  en  cinq  sous-classes  : 

Evflagellim,  comprenant  les  Flagellés  proprement  dits; 
SiLicoFLAGELLi/E,  formes  aberrantes  parasites  des  Radiolaires; 
Dinoflagellije,  formés  des  Péridiniens  et  des  formes  affines; 
Cystoflagellfe,  qui  sont  les  Noctiluques; 
C atallactiaz,  contenant  le  seul  genre  Magosphsera. 


lre    Sous-Classe 
EUFLAGELLÉS.  —  EUFLAGELLIM 

[Monadida  (Butschli)  -f-  Euglenina  (Steiii)  -f-  Chloromonadjna  (Klebs)  -j- 

Cryptomonadina  (S  te  in)  -f- 
Culamydomonadina  (Butschli)  +  Volvocina  (Ehrenberg)] 

Ce  sont  les  Euflagellés,  de  beaucoup  plus  nombreux  que  les  autres 
sous-classes,  que  représente  surtout  notre  type  morphologique.  Pour  les 
Dinoflagellés  et  les  Cystoflagellés,  nous  aurons  à  le  modifier  plus  ou 
moins,  mais  pour  les  Euflagellés,  nous  n'avons  rien  à  lui  ajouter  ni  à  lui 
retrancher.  Nous  pouvons  donc  passer  tout  de  suite  à  la  classification  de 
ce  groupe. 

Nous  le  diviserons  en  trois  ordres  : 

Monadida,  comprenant  les  Flagellés  inférieurs.  Ils  ont  souvent  des 
déformations  amœboïdes  et  parfois  même  des  pseudopodes.  Ils  n'ont 
point  de  bouche,  mais  seulement  un  lieu  d'élection  pour  l'ingestion  des 
aliments  ; 

Euglenida,  constituant,  au  contraire,  le  type  le  plus  élevé  et  le  plus 
normal  des  Flagellés.  Ils  ont  une  bouche  et  un  pharynx  parfaitement 
dessinés.  La  forme  du  corps  est  toujours  nettement  définie  malgré  les 
déformations  temporaires  que  lui  impriment  ses  contractions.  Enfin, 
même  lorsqu'ils  possèdent  de  la  chlorophylle,  ils  n'en  gardent  pas  moins 
un  caractère  franchement  animal; 

Phytoflagellida,  qui  commencent,  comme  les  Monadida,  par  des 
formes  très  inférieures  et,  en  s'élevant  en  organisation,  se  rappro- 
chent des  végétaux,  à  la  fois  par  leur  structure,  leur  mode  de  vie 
et  leur  évolution  (*). 


varie  aussi  par  rapport  à  celle  du  noyau,  mais  ces  particularités  servent  surtout  à 
caractériser  les  genres,  car  elles  n'ont  guère  de  constance  dans  les  groupes  plus  élevés. 
(*)  Nos  Monadida  sont  les  Monadina  de  Butschli,  emendaùe;  nos  Euglcnida  sont 
les  Euglenina  de  Stein,  emendatœ  ;  et  nos  Phytoflagellida  [non  Phytomonadina  (Bloch- 
mann)]  comprennent  les  Chloromonadina  (Klebs)  [=  Chrysomonadina  (Stein,  emend. 
Klebs)],  -f-  les  Cryptomonadina  de  Stein,  -f-  les  Chlamydomonadina  de  Butschli,  -\- 
les  Volvocina  d'Ehrenberg. 


EUFLAGELLES  :    MONADIDES 


319 


1er   Ordre 

MONADIDES.   —  MONADIDA 

[Monadines;  —  Monadina  (Bùtschli)  emend .] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.    488) 

Il  résulte  de  ce  qui  précède  que  nous  pouvons,  ici  encore,  définir  en 
quelques  mots  notre  type  morpho- 
logique en  partant  de  celui  décrit 
pour  l'ensemble  des  Flagellés.  Nous 
n'avons,  pour  en  faire  un  type  moyen 
de  Monadide,  qu'à  supprimer  sa  bou- 
che et  à  rendre  moins  ferme,  plus 
indécise,  sa  couche  tégumentaire, 
pour  rendre  faciles  les  déformations 
amiboïdes  qui  lui  sont  habituelles. 


Fiff.  488 


eclop 


endop 


Chez  les  Monadides,  le  nombre 
des  fouets  varie  et  il  semblerait  que 
ce  caractère  très  saillant  dût  être  le 
meilleur  guide  dans  la  classification. 
Cela  n'est  pas  tout  à  fait  exact  car, 
dans  des  genres  très  voisins,  on  peut 
trouver  ou  non,  à  côté  du  fouet  prin- 
cipal, un  ou  deux  fouets  accessoires 
généralement  plus  petits,  mais  par- 
fois aussi  grands  que  lui.  Au  con- 
traire, ceux  qui  ont  plus  de  trois 
fouets  sont  toujours  éloignés  des  pré- 
cédents par  de  nombreux  caractères. 
D'autre  part,  il  existe  toute  une  série 
de  formes  où  l'un  des  fouets  acces- 
soires devient  beaucoup  plus  grand 
que  le  fouet  principal,  se  dirige  en  bas 
et  s'adapte   à  des  usages   spéciaux. 

Cela  nous  autorise  à  distinguer  dans  l'ordre  des  Monadides  trois 
sous-ordres  : 

Oligomastigid.e,  ayant  un  fouet  principal  accompagné  ou  non  de 
un  ou  deux  fouets  accessoires  plus  petits  ou  tout  au  plus  égaux  au  fouet 
principal  ; 

Heteromastigidm,  ayant,  outre  le  fouet  principal,  un  ou  deux 
grands  fouets  accessoires  dirigés  en  bas; 

Polymastigidje,  ayant  plus  de  trois  fouets. 


MONADIDA.  Type  morphologique  (Sch.) 


320 


LES    FLAGELLÉS 


1er    Sous-Ordre 
0LIG0MASTIG1DES.  —  OLIGOMASTIGID.E 


Fiff.   489. 


Sans  décrire  pour  eux  de  type  morphologique,  nous  les  diviserons 
en  deux  tribus  : 

Acraspedina  sans  collerette  ;  et 
Craspedina  munis  d'une  collerette  (*). 

lre   Tribu 
AGRASPÉ  DINES.  —  ACRASPEDINA 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.     489  et  490) 

11  est  inutile  de  nous  étendre  longuement  sur  la  description  du  type 

morphologique  de  ce  groupe .  Nous  aurions  à 
répéter  à  peu  près  tout  ce  que  nous  avons  dit 
du  type  général  des  Flagellés.  11  ne  diffère  de 
ce  dernier  qu'en  deux  points,  les  téguments 
et  la  bouche,  et,  quand  nous  les  aurons 
fait  connaître,  il  sera  suffisamment  décrit. 

Les  téguments  ont  toujours  la  même 
constitution  typique,  mais  leurs  caractères 
physiques  sont  différents.  La  membrane  est 
à  peine  indiquée  et  n'a  aucune  fermeté,  et 
l'ectoplasme  se  distingue,  lui  aussi,  par  une 
mollesse  particulière.  Il  en  résulte  que  le 
corps  se  prête  à  des  déformations  amœboïdes 
plus  ou  moins  étendues  après  lesquelles  il 
reprend  naturellement  sa  forme  primitive  : 
il  est  métabolique. 

La  bouche  n'existe  pas,  en  tant  du  moins 
que  dépression  infundibuliforme  préformée. 
Il  y  a  seulement  un  lieu  d'élection  pour 
l'entrée  des  aliments  et  ce  lieu  est  situé  à 
la  base  du  llagellum.  D'ordinaire,  à  cette 
place  on  ne  remarque  rien  de  particulier, 
surtout  si  l'animal  n'est  pas  affamé.  Mais  si 
le  fouet,  dans  son  mouvement,  projette 
vers  elle  une  particule  alimentaire,  celle-ci 
pénètre  immédiatement  dans  le  cytoplasme 
et  est  aussitôt  englobée  en  même  temps 
qu'une  petite  masse  d'eau  qui  forme  autour  d'elle  une  vacuole  alimentaire. 

I1)  Ces  Craspedina  correspondent  aux  Craspedomonadina  de  Stein  et  aux  Choano- 
flagellata  de  Kent. 


)■: 


OLIGOMASTIGWJE  :   ACRASPEDINA. 

Type  morphologique  (Sch.). 
S.,  noyau;  Te.,  vésicule  pulsatile. 


MONADIDES  :    OLIGOMASTIGIDES 


321 


ACRASPEDINA  (Type  morphologique)  (Sch.). 
Absorption  d'une  proie. 

A,  particule  alimentaire  arrivant  à  la  vacuole  d'attente  ;  B  et  C,  la 
particule  est  engloutie  dans  la  vacuole  et  la  saillie  de  la  paroi  du 
corps   disparaît:   DetE,  une  nouvelle  vacuole  d'attente  se  reforme. 


Si  l'animal,  depuis  quelque  temps,  n'a  pas  capturé  de  nourriture,  on 
voit  se  former  au  lieu 
d'élection  une  vacuole, 
parfois  si  volumineuse 
qu'elle  forme  une  gibbo- 
sité  très  saillante  (fig. 
490,^4). C'estune  vacuole 
alimentaire,  mais  vide, 
attendant  un  aliment. 
Dès  qu'un  globule  assi- 
milable vient  à  être 
projeté  contre  sa  mince 
paroi,  en  un  clin  d'œil 
celle-ci  s'ouvre,  se  referme  sur  lui  et,  s'enfonçant  dans  le  corps  (B), 
l'entraîne  dans  la  profondeur  (C),  tandis  qu'une  nouvelle  vacuole 
d'attente  (D,  E)  vient  prendre  sa  place  à  la  base  du  flagellum.  Ajoutons 
que  la  vésicule  pulsatile  occupe  ici  la  partie  supérieure  du  corps,  tandis 
que  le  noyau  est  à  la  partie  inférieure. 

L'animal  vit  dans  les  infusions  et  les  eaux  croupissantes  où  abondent 
les  Bactéries  qui  forment  sa  principale  nourriture. 

GENRES 

Masf/£a/)?ceJba(F.-E.Schulze)(fig.491).Ce  Flagellé  se  présente,  quand  il  nage, 

sous  un  aspect  très  ordinaire,  très  normal  pour  un  animal 
de  cette  classe.  Il  a  un  seul  fouet,  et  son  corps  piriforme 
a  un  contour  parfaitement  lisse  et  régulier.  On  remarque 
seulement  qu'il  ne  capture  point  d'aliments.  Puis,  à  un 
moment  donné,  on  le  voit  ralentir  sa  marche,  se  déformer 
irrégulièrement,  pousser  de  vrais  pseudopodes  irrégu- 
liers, ramifiés  et  se  mettre  à  ramper  absolument  comme 
un  Amibe.  Non  seulement  il  ressemble  à  un  Amibe  par 
sa  forme,  mais  il  agit  comme  lui,  saisit  des  particules 
alimentaires   avec  ses  .pseudopodes  et  les  englobe  en 
même    temps    qu'une    petite     quantité    d'eau    formant 
vacuole  alimentaire  autour  de  la  particule  ingérée.  En 
un  mot  c'est  un  Amibe,  sauf  le  flagellum  qui  persiste, 
quoique  inerte,  pendant  cette  métamorphose.  Puis,  au 
bout  de  quelque  temps,  il  rentre   ses   pseudopodes,  reprend  sa  forme 
régulière  et  se  lance  à  la  nage  avec  son  fouet.  C'est  là  sa  vie  :  alterna- 
tivement Rhizopode  pour  ramper  et  manger,  Flagellé  pour  nager,  il  forme 
entre  ces  deux  classes  un  lien  des  plus  curieux  (Atteint  0,1.  Eau  douce)  (*). 


Fis.  491. 


Mastigamœba 


(Sch.). 


(J)  Cela  devient  plus  évident  encore  si  l'on  pense  à  certains  Foraminifères  qui  ont 
un  vrai  pseudopode,  comme  Podostoma  filigerum  qui  peut-être  même  serait  mieux  à 
sa  place  ici.  Ce  Mastigamœba  a  un  beau  noyau  vésiculeux  en  haut,  une  vésicule 
pulsatile  en  bas.  On  ne  connaît  pas  sa  reproduction. 

21 


322 


LES    FLAGELLES 


Dimastigamœba  (Blochmann)  (fig.  492)  est  un  genre  voisin  qui  se  distingue 


principalement  par  la  présence  de 
deux  flagellums  à    peu  près  égaux 

dirigé    en 


Fis.  492. 


/ 


Fig.  493. 


\ 


\ 


Dimasligamœba 
(d'ap.  Klebs). 


Dimorpha 
(d'ap.   Blochmann). 


dont    l'un    est    souvent 
arrière  ('). 

Dimorpha  (Gruber,  emend.  Blochmann) 
(fig.  493)  se  dislingue  des  précédents 
par  le  fait  que,  sous  sa  forme  Rhizo- 
pode,il  revêt  l'aspect  d'un  Héliozoaire 
et  fait  nettement  le  passage  à  ce 
groupe.  Les  pseudopodes  non  seule- 
ment sont  rayonnants,  très  fins,  bien 
détachés  du  corps,  mais  possèdent  un 
filament  axial  qui  se  prolonge  jusqu'à 
un  petit  corps  qui  occupe,  au  centre 
du  noyau,  la  position  d'un  nucléole. 
Les  deux  fouets  sont  permanents, 
même  pendant  l'état  Héliozoaire,  et 
se  continuent  aussi  jusqu'au  même 
point  à  l'intérieur  du  noyau.  Pen- 
dant l'état  Flagellé,  on  peut  encore  distinguer  dans  le  corps  des  stries 
radiaires  qui  indiquent  la  persistance  des  filaments  axiaux  des  pseudo- 
podes. Les  deux  fouets  sont  toujours  dirigés  en  haut.  Il  y  a  plusieurs 
vésicules  contractiles  (Eau  douce). 

Mastigophrys  (Frenzel)  peut  être  défini  :  un  Ciliophys  (V.  p.  163)  qui  pos- 
séderait un  flagellum  unique,  permanent,  situé  entre  des  pseudopodes 
ciliophrydiformes,  permanents  aussi.  Il  est  entouré  d'une  mince  couche 
gélatineuse  protectrice.  La  présence  de  ce  fouet  permanent  nous 
oblige,  malgré  ses  caractères  d'Héliozoaire,  à  faire  de  cet  être  un 
Flagellé  (*). 

Tripanosoma  (Gruby)  (fig.  494).  Sa  forme  est  d'ordinaire  celle 
d'une  languette  un  peu  épaisse,  souvent  arquée  en  crois- 
sant. Mais,  en  raison  de  sa  mobilité,  il  est  difficile  de  la 


Fin-.  494 


(*)  L'animal  se  nourrit  aussi  pendant  la  marche  à  la  manière  d'une 
Monade(voirplusbas)et,  pendant  le  repos,  devient  tout  à  fait  amœboïde 
et  se  comporte  comme  un  Mastigamœba.  Il  se  divise  comme  l'Amibe 
à  l'état  de  repos  ou  longitudinalement  à  l'état  libre,  et  parfois  se 
multiplie  sous  un  kyste. 

Il  fait  passage  aux  Heteromastigidse  par  son  second  fouet  dirigé 
en  bas. 

Ces    deux    genres    constituent    la    famille    des   Ruizomastwixm 
[Rh izomastigina  (Bùtscbli)]  à  laquelle  Bùtschli  adjoint,  à  titre  d'appendice,  le  curieux 
genre  Mastigophrys  (V.  plus  loin). 

(2)  Sans  ce  caractère  il  appartiendrait  aux  Héliozoaires  avec  lesquels  il  a  de 
grandes  affinités.  Au  contraire,  nous  avons  laissé  parmi  les  Héliozoaires  les  genres 
Ciliophrys  et  Actinomonas  qui  n'ont  ce  fouet  que  temporairement  (V.  p.  162). 


Tripanosoma 
fini.    Lankester' 


MONADIDES    :    OLIGOMASTIGIDES 


323 


Fig.  495. 


préciser.  Le  long  de  Fan  des  bords  (le  convexe  s'il  y  en  a  un)  règne  une 
haute  membrane  ondulante  qui  se  termine  en  haut  par  un  flagellum. 
Ce  flagellum  peut  disparaître  par  moments  ainsi  que  la  membrane  et 
l'animal  deviendrait  alors  amœboïde,  mais  la  chose  n'est  pas  absolument 
certaine  (Jusqu'à  80  fi.  Parasite  dans  le  sang  de  divers  Vertébrés  (Batraciens,  Poissons, 
Tortues),  et  dans  le  tube  digestif  de  divers  Invertébrés 
[Ostrea,  Tapes  (sur  la  tige  cristalline),  Pontobdella,  Pyxi- 
cola)  ou  Vertébrés  (Poule,  Oie,  Canard,  dans  le  cœcum). 
Cercomonas  (Dujardin)  (fîg.  495)  a  la  forme  d'un 
ovoïde  pointu  aux  deux  bouts.  L'extrémité  supé- 
rieure porte  le  flagellum,  l'inférieure  se  prolonge 
en  un  long  appendice  caudal.  Ici,  tout  redevient 
conforme  à  notre  type  morphologique  en  ce  qui 
concerne  la  bouche  et  la  capture  des  aliments; 
mais  il  reste  une  trace  sensible  du  caractère 
amœboïde  des  formes  précédentes  dans  le  prolon- 
gement caudal  et  les  parties  voisines.  Celles-ci 
prennent  à  certains  moments  (B)  le  caractère  de 
vrais  pseudopodes.  Cependant  ce  n'est  là,  ni  une 
nécessité  pour  l'animal,  ni  même  une  condition 
habituelle.  C'est  seulement  au  moment  de  la  con- 
jugaison qu'on  le  voit  développer  beaucoup  cette 

partie  amœboïde  et  s'en  servir  pour  se  souder  à  (c. aassicauda)  (d*aP.  stein). 
son  conjoint  (60  \x.  Infusions  d'eau  douce  et  tube  digestif 

de  l'Homme,  peut-être  plus  spécialement  dans  certaines  diarrhées,  mais  seulement 
dans  les  points  où  la  réaction  est  alcaline)  ('). 


Cercomonas 


Fig.  496, 


Ancyromonas 

(A.   sigmoides) 

(d'ap.  Kent). 


(*)  Genres  voisins  : 
Herpetomonas  (Kent)  (fig.  496),   est  dépourvu  de  prolongement  caudal,  à 

l'extrémité  inférieure  du  corps,  il  est  encore  amœboïde,  mais  sensible- 
ment moins  ;  sa  forme  est  très  allongée  ; 
Ancyromonas    (Kent)    (fig.    497),  FiS-  498- 

a  les  mêmes  caractères,  mais  Fig.  499. 

est  piriforme  (6  jjl  Mer); 
Oi  ko  mon  as  (Kent)  (fig.  498),  est  de 

même,   mais  presque  spbé- 

rique  et   peut   se  fixer  par 

son  extrémité  inférieure  éti- 
rée en  filaments  (4  à  16  p.. 

Eau  stagnante  et  infusions); 
Jhylacomonas    (Gheviakof)  n'est 

plus  du  tout  amœboïde  et  a  -=^=~ï, 

son  fouet  implanté  sur  le  côté  latéral  d'une 

légère  excavation  dont  le  fond  n'est  point     oikomonas 

une  bouche  (22  p..  Eau  stagnante)  ;  (O.  termo) 

Phyllomonas  (Klebs)  (fig.  499)  se  distingue  des     (im-  Kent). 

précédents  par  sa  forme  singulière  qui  peut 

se  comparer  à  une  feuille  triangulaire,  à  demi  ployée  et  par  son  flagellum  inséré  et 

dirigé  en  arrière  par  rapport  au  sens  de  la  progression  (6  à  7  jx.  Eau  stagnante). 
Ces  êtres  forment  la  famille  des  Ceiicomoxadix^  [Cercomonadina  (Kent,  entend.)]. 


Phyllomonas 
(d'ap.    Kent). 


Herpetomonas 
(H.  musca- 
domestiese) 

(d'ap.     Kent). 


324 


LES  FLAGELLES 


Fig.  500. 


Cudonœca 

(C.  costala)  (d'ap. 

Clark). 


Codonœca  (J.  Clark)  (fig.  500)  peut  être   comparé  à  un  Oikomonas  qui  se 

serait  sécrété   une   logette  gélati- 
neuse, en   forme  d'urne  élégante, 

fixée  par    un  pédoncule,  et   assez 

large  pour  que  son  corps  ne  la  rem- 
plisse pas  entièrement  (14  [>..  Mer  et 

eau  douce)  ('). 
Bicosœca  (J.  Clark)  (fig.  501)  présente 

un  caractère  nouveau  :  c'est  un  pro- 
longement   aplati    de    l'extrémité 

supérieure,  auquel  on  a  donné  le 

nom  de  péristome.  Le  flagellum  part 

de  la  base  du  péristome  et  l'inges- 
tion des  aliments  a  lieu  entre  la  base 

du  flagellum  et  celle  du  péristome, ou 

à  la  face  de  celui-ci  qui  regarde  le  flagellum.  L'animal 

se  sécrète  une  capsule  transparente,  de  forme  ovoïde, 

juste  suffisante  pour  le  contenir.  Il  est  fixé  dans  sa 

capsule  par  un  pédoncule  qui  traverse  celle-ci  et  se 

fixe  au  sol;  il  peut  resserrer  l'entrée  de  sa  capsule 

lorsque,    effrayé,    il    se    rétracte   à    son     intérieur 

(12  à  15  [j..  Mer  et  eau  douce)  (*) . 
Proteriodendron  (Stein)  (fig.  502)  est  un  Bicosœca  à 

péristome  beaucoup  plus  développé  et  qui  forme 

des  colonies  résultant  de  ce  que  les  jeunes  restent 

fixés  parleur  pédoncule  soit  au  pédoncule  de  leurs 

parents,  soit  à  la  paroi  largement  évasée  de  leur 

capsule  (3). 
Monas  (Ehrenberg,  emend.)  (fig.  503) 

nous  ramène  à  une  forme  sans 

capsule  et  très  voisine  iï  Oikomonas 

par  exemple  ;   mais    il   s'en    dis- 


Bicosœca 
(B.  lactistris)  (d'ap. Stein). 

Fig.  502. 


Fig.  503. 


(x)  Cette  forme  est  fort 
incomplètement  décrite. 
Platytheca  (Stein)  (fig.  504) 
semble  devoir  prendre 
place  auprès  d'elle  bien 
que  son  flagellum  court 
et  immobile  n'ait  guère 
le  caractère  de  celui  d'un 
Flagellé. 

Ces  deux  genres  for- 


Fiff.  504. 


Platytheca 
(P.    micropora) 
(Stein). 


Monas   (Sch.). 


menl  la  famille  des  Codoxœcix.e  [Codonœcida  (Kent)]. 

(2)  Genre  voisin  : 
Hedrœophysa  (Kent),  à  capsule  sessile. 

(3)  Ces  trois  genres  forment  la  famille  des  Bikœvis.e 
[Bikœcina  (Stein)]. 


Proteriodendron 

{P.  peliolaturn)  (d'ap.    Stein) 


MONADIDES    :    OLIGOMASTIGIDES 


325 


Fis.  505. 


tingue  par  la  présence  d'un  ou  deux  petits  fouets   accessoires  à  la  base 
du  fouet  principal  (30  ^ Eau  douce  et  peut-être  mer)  (*). 

Le  genre  libre  Monas,  est  le  chef  de  file  d'une  petite  série  de  formes 
qui  ont  un  fouet  accessoire,  mais  sécrètent  un  pédoncule  par  lequel  ils 
se  fixent  et  s'associent  en  colonies  (fig.  505).  Le  fouet  accessoire  est  in- 
séré au  pied  du  fouet  principal  et,  au 
côté  opposé  de  celui-ci,  le  corps  se 
prolonge  en  une  sorte  de 
rostre  assez  accusé.  Le  lieu 
d'ingestion  est  à  côté  du 
fouet  accessoire. 

La  colonie  résulte  tou- 
jours de  la  division  d'un 
individu  qui  est  lui-même 
fixé  par  un  pédoncule  (A) 
et,  en  se  divisant,  se  fend 
de  haut  en  bas  jusqu'à  la 
naissance  de  celui-ci  (B  et  C).  Les  deux  individus  ainsi  formés  allongent 
leur  pédoncule  (D)  et  ainsi  s'écartent  l'un  de  l'autre,  puis  se  divisent  (E), 
et  ainsi  de  suite.  On  comprend  que,  suivant  les  rapports  de  vitesse  de 
la  division  et  de  l'allongement  des  pédoncules,  les  colonies  prendront  des 
formes  variées.  Ces  formes  permettent  de  distinguer  trois  genres  : 

Dendromonas  (Stein)  (fig.  506),  qui  forme  des  arbuscules  régulièrement 
dichotomiques  sur  lesquels  les  individus  sont  situés  côte  à  côte,  tous 
à  la  même  hauteur 
(18 (jl.  Eau  douce). 

Anthophysa  (Bory  de 
Saint-Vincent)  (fig. 
507),  qui  forme  des 
capitules    sphériques 


A  -     B  C  D  E 

Formation  de  la  colonie  chez  un  Monadien  colonial  (Sch.). 


Fig.  50G. 


Fig.  5(i7. 


(*)  La  Monade  peut  se 
déformer  par  des  bosse- 
lures amoeboïdes,  mais 
cela  ne  va  pas  jusqu'à 
former  des  pseudopodes. 
Quelquefois,  cependant, 
elle  peut  émettre  un  fila- 
ment par  lequel  elle  se 
fixe,  et  ce  filament  ne 
peut  guère  être  inter- 
prété que  comme  un  long 
pseudopode  filiforme.  Il 
existe,  ici  et  chez  quelques 
autres  genres,  une  petite 
ligne      brillante     située 

sous  la  base  du  fouet  et   que  l'on  appelle  la  bandelette  buccale.  Franzé  a  montré 
que   ce  n'est  là  qu'une  rangée  de    grains    d'amidon    représentant  morphologique- 


..  ,•. 


Dendromonas    (Sch.).         Anthophysa    [A.  cegetans)  (im.  Kent). 


326 


LES    FLAGELLES 


Fig.  508. 


Fig.  509. 


■ 

1 


Cephalothamnium 
(d'ap.   Kent). 


de  cinquante  à  soixante  individus  sessiles  au  sommet  de  longs  pédon- 
cules dichotomiques  dont  les  parties  anciennes  sont  colorées  en  brun  par 
de  l'oxyde  de  fer  (30  [a.  Eau  douce);  et 

Cephalothamnium  (Stein)  (fig. 508),  qui  forme  des  groupes  d'importance  diffé- 
rente d'individus  sessiles  au  sommet 
de  pédoncules  raides  et  courts  rami- 
fiés  une   ou    deux    fois   seulement 
(20  \x.  Eau  douce)  (*). 

Supposons  un  Monas  chez  lequel 
le  fouet  accessoire  serait  devenu  égal 
au  fouet  principal,  à  tel  point  qu'on 
ne  saurait  l'en  distinguer,  ce  sera 

Amphimonas  (Dujardin)  (fig.  509)  qui, 
en  outre,  est  fixé  par  un  pédoncule 
dont  il  peut  se  détacher  à  l'occasion 
pour  nager  librement  (12  ja.  Mer  et  eau 
douce)  (*). 

Imaginons  maintenant  que  des 
Amphimonas  sécrètent  une  substance 
gélatineuse  capable  de  se  solidifier 
autour  d'eux  de  manière  à  les  réunir 
en  colonies  et  nous  obtiendrons  une 
petite  série  de  genres,  faciles  à  dis- 
tinguer d'ailleurs  par  la  forme  que  prend  cette  sécrétion  en  se  modi- 
fiant. Chez 

Spongomonas  (Stein)  (fig.  510),  c'est  une  masse 
gélatineuse  commune  dans  laquelle  les  indi- 
vidus sont  englués  côte  à  côte,  ne  laissant 
sortir  que  leurs  deux  fouets  (3)  (Atteint  10mm. 
Eau  douce).  Chez 


Amphimonas 
(im.  Kent). 


Fig.  510. 


Spongomonas 
(S.  discus)  (im.  Stein). 


ment  le  stigma  des  Flagellés  colorés,  mais  qui  n'a  ici 

aucun  rôle  dans  la  perception  de  la  lumière  ou  de  la 

chaleur.  Genres  voisins  : 
Sterromonas  (Kent),  qui  est  un  peu  douteux,  et 
Arhabdomonas  (Fisch),  qui  n'a  qu'un  fouet  accessoire. 

f1)  Ces  trois  genres  forment  la  famille  bien  naturelle 

des  DEXDEOiroxADiNsE  \_Dendromoncidina  (Stein)]. 

(2)  Il  y  a  de  plus  cette  différence  que  la  vacuole  nutritive  peut  se  former  en  n'importe 
quel  point  du  corps.  Comme  Monas,  Amphimonas  est  un  peu  amœboïde.  Les  deux 
fouets  sont  parfois  assez  écartés  l'un  de  l'autre.  Le  genre 

Dinomonas  (Kent)  n'est  peut-être  pas  très  bien  ici  à  sa  place,  car  il  paraît  avoir  une  bouche 
préformée  bien  que  non  visible  lorsqu'elle  ne  fonctionne  pas. 

Ce  genre  forme,  avec  Amphimonas,  la  famille  des  Ampmsionat>in£i  [Amphimona- 
dina  (Kent)].  Mais  on  lui  adjoint  d'ordinaire  diverses  formes,  Pseudospora  et  autres 
que  nous  avons  mises  avec  Ciliophiys  et  Actinomonas  parmi  les  Héliozoaires  (V.  p.  163). 

(3)  Cette  masse  peut  d'ailleurs  revêtir  les  formes  les  plus  diverses  :  sphérique, 
discoïde,  cylindrique  ou  lobée  de  façons  diverses. 


MONADIDES  :    OLIGOMASTIGIDES 


327 


Cladomonas  (Stein)  (fig.  511),  elle  forme  de  petits  tubes  ramifiés  et  les  indi- 
vidus sont  logés  au  bout  des  branches  où  ils  peuvent  s'enfoncer  plus  ou 
moins  ou  sortir  presque  entièrement    au  dehors  (75  \x.  Eau  douce).  Chez 


Fis.  511. 


Cladomonas    (C.   fruticulosa) 
(im.  Stein). 


Fis.  512. 


•  ?  m 


Rhipidodendron  (R.  splendidum)  (im.  Stein). 


Rhipidodendron  (Stein)  (fig.  512),  ce  sont  aussi  des  tubes,  mais  disposés 
côte  à  côte  de  manière  à  former  une  sorte  d'éventail  découpé  (Eau  douce. 
La  colonie  atteint  jusqu'à  3mm  de  haut)  ('). 


2e   Tribu 
CRASPÉDINES.  —  CRASPEDINA 
vel  CHOANO-FLAGELLÉS.  —  CHOANO-FLAGELUNÀ 
[Craspedomonadina  (Stein);  —  Cuoaxoflagellata   (Kent)^; 

Cylicomastiges  (Bùtschli)] 


TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  514  a  520) 

En  tout  ce  qui  concerne  la  constitution  générale  du 
corps,  le  Choano-flagellé  est  semblable  au  Flagellé  ordinaire 
représenté  par  le  type  morphologique  précédent.  Bien  qu'il 
n'y  ait  pas  de  mouvements  amœboïdes,  les  téguments  sont 
si  délicats  qu'il  est  à  peine  permis  de  parler  d'ectoplasme 
et  de  membrane  ;  il  n'y  a  guère  qu'un  léger  raffermissement 


(x)  C'est  avec  doute  que  l'on  place  ici  le  genre  Diplomita 

Diplomita  (Kent)  (fig.  513)  que  l'on  peut  définir  :  un  individu  de  Spon-         (im-  Kent). 
gomonas  vivant  isolé  dans  une  loge  de  Bicosœca  avec  un  pédoncule       stig.,  stigma. 
comme  celui-ci  (13  \j..  Eau  douce). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  SpoxgomoxadixjE  [Spongomonodina  (Stein)]. 


328 


LES  FLAGELLÉS 


progressif  de  la  surface  du  corps;  le  noyau  est  petit  et  situé  en  haut  sous 
le  flagellum;  la  vésicule  pwlsatile,  souvent  double,  occupe  au  contraire 


Fis.  514. 


Fig.  515. 


CRASPEDINA  (Type  morphologique)  (Sch.). 
c,  collerette  dilatée. 


GRASPEDINA  (Type  morphologique)  (Sch.). 
c,  collerette  contractée. 


la  région  inférieure;  en  bas,  le  corps  se  prolonge  en  un  pédoncule 
fixé  à  quelque  support  et  qui  est  formé,  non  par  une  sécrétion,  mais  par 
une  substance  protoplasmique  plus  ou  moins  modifiée. 

Mais  ce  sont  là  des  particularités  secondaires,  de  même  nature  que 
celles  qui  caractérisaient  simplement  les  genres  dans  le  groupe  précé- 
dent. Ce  qui  donne  aux  Choano-flagellés  un  caractère  à  part  et  permet 
d'en  faire  une  tribu  (*),  c'est  un  appareil  singulier  dont  est  munie 
l'extrémité  supérieure  de  leur  corps  ;  on  l'appelle  la  collerette  (c).  Que 
l'on  se  figure  une  sorte  de  cône  tronqué  dont  la  grande  base  tournée 
en  haut  est  libre,  tandis  que  la  petite  base  s'insère  à  l'extrémité  supé- 
rieure du  corps,  sur  une  ligne  circulaire,  à  quelque  distance  au-dessous 
du  flagellum.  Ce  dernier  est  naturellement  contenu  dans  la   collerette, 


(*)  Butschm  en  fait  comme  Kent  un  ordre,  ce  qui  nous  paraît  exagéré  et  Klebs 
une  simple  famille  ce  qui  nous  semble  insuffisant. 


MONADIDES    :    OLIGOMASTIGIDES 


329 


mais  il  la  dépasse  de  beaucoup,  car  il  est  deux  ou  trois  fois  plus  long  que 

le  corps,  tandis  que  la  collerette  n'atteint  que  tout  au  plus  la  hauteur  de 

celui-ci.  La  collerette  est  extrêmement  mince  et  transparente;  elle  n'est 

pas  une  sécrétion  inerte,  mais  une  émanation  protoplasmique  du  corps. 

Elle  est  mobile,  non  entraînée,  comme  le  croyait  Kent,  dans  un  mouve- 
ment tourbillonnaire,  mais  souvent  animée  d'un 
frémissement  vibratoire  et  capable  de  s'étendre, 
de  s'élargir  (fîg.  514,  c)  ou,  au  contraire,  de  se 
contracter  et  de  se  réduire  à  un  petit  tube  conique 
(fîg.  515,  c)  dont  la  partie  étroite  est  tournée  en 
haut.  Elle  peut  même,  dans  certaines  conditions, 
rentrer  entièrement  dans  le  corps,  comme  un 
pseudopode,  mais  c'est  là  un  fait  exceptionnel  qui 
ne  se  produit  qu'à  de  rares  intervalles  (dans  l'en- 
kystement  ou  dans  certains  cas  de  division)  et  non 
à  chaque  instant  et  à  volonté,  comme  la  rétrac- 
tion. L'animal  fait  tourbillonner  l'eau  avec  son 
fouet  et  détermine  un  courant  d'eau  ascendant  qui 
entraîne   les    particules  situées  au-dessous  de  la 

collerette  et  les  précipite  contre  la  face  externe  de  cet  organe  où  elles 

se  collent  et  sont  peu  à  peu  entraînées  vers  le  bas  (fîg.  516).  Là,  se 

trouve  une  grosse  vacuole  d 'attente  (v.),  vide  par  conséquent,  qui  semble 

faire  incessamment  le    tour  du  corps  un  peu  au-dessous  de  l'insertion 

de  la  collerette  (c).  La  particule  alimentaire  (p.) 

arrive  nécessairement   à   la  rencontrer    et   dès 

qu'elle  l'a   touchée,  d'un  mouvement   brusque, 

elle  est  engloutie.  La  vacuole  plonge   alors  et, 

devenue    simple    vacuole   alimentaire,    entraîne 

la    particule    dans   la    profondeur  du    corps  où 

elle  est  digérée,  tandis  qu'une  nouvelle  vacuole 

d'altente  prend  sa  place  à  la  base  de  la  collerette. 
La  sortie  des  résidus  de  la  digestion  se  ferait 

par  l'extrémité   supérieure,   à  l'intérieur  de   la 

collerette  (*). 

La  division  longitudinale  (fîg.  518),  chez  notre 


CRASPEDINA 

(Type  morphologique). 

Préhension   des   aliments 

(Sch.). 


Fig.  :,17. 


(x)  Kent  croyait  que  les  particules  entraînées  dans  le 
prétendu  mouvement  tourbillonnaire  de  la  collerette 
montaient  d'abord  sur  la  face  externe,  puis  descendaient 
à  la  face  interne  pour  être  absorbées  par  un  point  de  la 
partie  du  corps  renfermé  à  son  intérieur.  Mais  les  obser- 
vations nouvelles  ont  démenti  cette  interprétation. 

11  y    avait   aussi  une   interprétation    particulière   de 
Entz,  sur  la  nature  vraie  de  la  vésicule  d'attente  et  nous 
n'en  aurions  peut-être  pas  parlé  si  tout  récemment  elle 
n'avait  été  reprise  par  Franzé  [94],  et  il  n'est  pas  impossible  que  cette  nouvelle  manière 
de  voir  les  choses  soit  la   vraie  et  se  substitue  finalement  à  celle  que  nous  avons 


CRASPEDINA 

(Type  morphologique). 

Collerette  en   oublie  (Sch.). 


330 


LES    FLAGELLES 


Choano-flagellé,  est  quelque  peu  modifiée  par  les  particularités  de 
l'extrémité  supérieure.  L'animal  commence  par  résorber  son  flagellum, 
puis  il  se  fend  à  la  partie  supérieure  de  son  corps,  en  sorte  qu'à  un 
certain  moment,  il  a  un  corps  simple  en  bas,  bifide  en  haut,  avec  deux 


Fig.  518 


B 


C 


D 


CRASPEDINA    (Type  morphologique).  Division  longitudinale  (Sch.). 
A  à  F,  stades  successifs  de  la  division. 

collerettes  distinctes  en  bas,  fusionnées  en  haut  et  ne  présentant  qu'un 
seul  orifice.  Comme  les  flagellums  se  sont  régénérés  à  ce  moment,  on 
les  voit  sortir  tous  les  deux  par  l'orifice  commun.  La  division  s'achève 
ensuite  d'abord,  pour  la  collerette,  puis  pour  le  corps,  jusqu'au 
pédoncule. 

La  division  transversale  est  moins  rare  ici  que  chez  les  Monadines 
sans  collerette  (') . 


exposée.  La  collerette  ne  serait  pas  fermée  latéralement  comme  un  vrai  cône,  mais 
fendue  à  la  manière  d'une  oublie  ou  plutôt  d'un  cornet  de  papier  (fig.  517),  la  partie 
qui  double  sur  l'autre  étant  intimement  appliquée  sur  celle-ci.  A  la  base,  cette  partie  qui 
double  sur  l'autre,  au  lieu  de  s'arrêter  à  l'insertion  sur  le  corps,  s'étendrait  vers  le  bas 
et  c'est  cette  partie  située  au-dessous  de  la  base  d'insertion  qui,  à  demi  déroulée, 
formerait  une  saillie  marginale  [h)  et  donnerait  l'illusion  de  la  vacuole  d'attente.  Cette 
partie  saillante,  formant  une  sorte  de  cuiller,  recueillerait  les  particules  alimentaires 
amenées  sans  doute  jusqu'à  elle  par  un  mouvement  gyratoire,  et  les  conduirait  par  un 
prolongement  de  sa  partie  inférieure  jusque  vers  la  partie  inférieure  du  corps  où  une 
vacuole  alimentaire  (p)  les  recevrait.  Cette  vacuole  aurait  souvent  été  vue,  mais 
méconnue  et  prise  pour  une  deuxième  vésicule  pulsatile.  L'avenir  dira  ce  qu'il 
faut  croire  de  ces  interprétations. 

La  sortie  des  résidus  de  la  digestion  se  ferait,  non  pas  par  l'extrémité  supérieure, 
mais  au  contraire  par  un  point  quelconque  de  la  surface,  à  l'exception  de  celui-là. 

(l)  Elle  s'observe  chez  des  formes  sans  pédoncule.  L'individu  supérieur  garde  la 
collerette  ancienne  ou  parfois  la  régénère.  L'inférieur  s'en  forme  une  nouvelle  un  peu 
à  côté  du  pôle  inférieur. 


MONADIDES 


OLIGOMASTIGIDES 


331 


Uenkystementse  produit  dans  les  conditions  ordinaires  (fig.  519),  après 
disparition  du  flagellum  et  de  la  collerette.  Il  aboutit  fréquemment  à  une 


Fis;.  519. 


K 


f 


L 


*<&&? 
^P1?^ 


CRASPEDINA    (Type  morphologique). 
Division  dans  un  kyste  et  sporulation  (Sch.). 

F,  première   division   dans  le  kyste,   donnant  naissance  à  deux  masses  cellulaires  ; 

K  à  L,  les  deux  masses  filles    continuent  à  se  diviser; 

M,  sortie   des  produits  de  la  division. 


Fia;.  520. 


sporulation.  Le  contenu  du   kyste  se   divise    en   nombreux   fragments 
nucléés  qui  sortent,  munis  seulement  d'un   flagellum,  puis  se  fixent, 
forment   leur    collerette    et    n'ont   plus  alors    qu'à 
grandir  ('). 

On  avait  cru  observer  une  conjugaison  dans 
laquelle  un  individu  libre  se  serait  soudé  par  sa  base 
au  flanc  d'un  individu  fixé  (fig.  520).  Mais,  après 
vérification,  il  se  trouve  qu'il  n'y  a  là  qu'un  fait  de 
division  anormale  qui  cependant  s'achève  normale- 
ment, la  ligne  de  séparation  arrivant,  à  la  fin,  jus- 
qu'au pédoncule. 

Enfin,  il  arrive  que    l'animal  peut   quitter   son 
pédoncule  et  nager  quelque  temps  en  liberté  pour 
changer  de  place  et  se  fixer  ailleurs.  Dr  on  observe   (Type" morphologique). 
ciu'en  nageant,  à  l'inverse  des   autres   Flagellés,  il       Division  anormale 
1  i-i  -        m  (Sch.). 

avance,  le  cil  en  arrière  (  ). 

Tous   ces  caractères  sont  en  somme  fort  constants  dans  le  groupe 


CRASPEDINA 


C1)  Chez  les  formes pédonculées  le  kyste  reste  adhérent  au  sommet  du  pédoncule; 
chez  celles  qui  ont  une  capsule,  il  reste  dans  la  capsule. 

(2)  Ce  n'est  là,  sans  doute,  que  la  régularisation  d'un  mode  de  natation  que  nous 
avons  vu  exister  chez  les  autres  Flagellés  lorsqu'ils  veulent  reculer  devant  un  obstacle. 
Ici  l'obstacle  est  permanent,  c'est  la  collerette  qui  serait  extrêmement  genanle  dans 
la  progression  en  avant.  L'animal  cependant  conserve  à  l'état  de  repos  le  même 
mouvement  du  flagellum  qui  le  faisait,  à  l'état  libre,  progresser  à  reculons  puisque 
nous  avons  vu  que  son  courant  d'eau  alimentaire  est  dirigé  de  bas  en  haut,  ce  qui 
implique  une  réaction  sur  le  corps  en  sens  inverse. 


332 


LES    FLAGELLES 


très   naturel  des  Choano-flagellés.  Il  n'y  a  guère  de  variable  que  le  pé- 
doncule qui  peut  exister  ou  manquer,  les  cupules  que   la   plupart  sé- 
crètent   autour   d'eux   pour    s'y  abriter    et  la      Fig.  521.  Fig.  522. 
forme  des  colonies  qui  résultent,  chez  le  plus 
grand  nombre  d'entre  eux  aussi,  d'une  sépara- 
tion incomplète  des  individus  nés  de  la  division. 


GENRES 

Monosiga  (Kent)  (fig.  521).  C'est  exactement  notre 
type  morphologique.  Il  est  donc  solitaire,  sans 
capsule,  pédoncule  (7  à  8  fi  et  35  à  40  \i,  y  compris 
la  collerette  et  le  pédoncule  moyennement  développé. 
Mer  et  eau  douce.) 

Codosiga  (Kent)  (fig.  522)  ne  diffère  du  précédent 
que  parce  qu'il  forme  des  colonies  où  les  indi- 
vidus sont  groupés  par  bouquets  au  sommet  de 
longs  et  minces  pédoncules  (Colonies,  60  p..  Mer  et 
eau  douce)  ('). 

Hirmidium  (Perty)  (fig.  523)  est  formé  d'individus 
sans  pédoncule,  réunis  côte  à 
côte  par  le  flanc  en  une  série 


Fig.  523. 


Monosiga 
(im.   Kent). 


Codosiga 
(im.  Kent). 


Fig.  524. 


Hirmidium   (im.  Kent). 

longitudinale.  La  colonie  com- 
prend une  dizaine  d'individus 
et  se  meut  sous  l'action  syner- 
gique des  fouets  de  ces  indi- 
vidus (15  <x.  Mer  et  eaudouce)  (*). 


(T)  Genres  voisins  : 

Astrosiga  (Kent)  ressemble  absolument  à  un  bou- 
quet terminal  de  Codosiga  détaché,  et  peut- 
être  n'est-il  rien  autre  chose; 

Codonocladium  (Stein)  (fig.  524)  peut  être  défini  :  une 
colonie  de  Codosiga  réunis  par  les  extrémités 
de  leurs  pédoncules  sur  un  pédoncule  commun 
(Colonie,  50  à  260  [x.  Mer  et  eau  douce). 

(2)  Quand  la  colonie  devient  trop  nombreu- 
se, elle  se  scinde  en  deux. 


Codonocladium  (Sch.). 


MONADIDES:    OLIGOMASTIGIDES 


333 


Fis.  525. 


Fi£.  526. 


Diplosiga 

(D.   socialis) 

(d'ap.  Frenzel). 


Protospongia  (Sch.). 


Sphserœca  (Lauterborn)  est  formé  d'individus  sans  loge,  pédoncules, 
noyés,  sans  être  unis  par 
leurs  pédoncules,  dans  une 
substance  gélatineuse  com- 
mune (Colonies,  12  à  200  ;j.. 
Etangs). 

Diplosiga  (Frenzel)  (fig.  525) 
se  distingue  des  précédents, 
auxquels  il  ressemble  sous 
les  autres  rapports,  par  le 
caractère  remarquable  d'a- 
voir deux  collerettes  concen- 
triques (10  (jl.  Eau  douce). 

Protospongia  (Kent)  (fig.  526). 
Ce  sont  encore  des  individus 
semblables  à  ceux  de  Mono- 
siga,  mais  sans  pédoncule,  et  logés  par  50  à  60  dans  une  masse  commune 
d'une  substance  gélatineuse  transparente  qu'ils  sécrètent  (Colonie,  0,1.  Eau 
douce)  ('). 

Salpingœca  (J.  Clark)  (fig.  527).  L'animal  ne  diffère  pas  de  ceux  des  genres 
précédents,  mais  il  possède,  en  plus, 
une  capsule  fixée  à  quelque  support 
par  un  pédoncule  et  dont  la  forme, 
variable  et  le  plus  souvent  très  élé- 
gante, se  laisse  ramener  à  une  sorte 
d'urne  renflée  en  bas  avec  un  goulot 
rétréci  à  sa  naissance  et  évasé  à 
sa  terminaison.  Il  ne  forme  pas  de 
colonies  (Environ  30  jj.  avec  la  capsule. 
Mer  et  eau  douce)  (*). 

Polyœca  (Kent)  (fig.  528)  est  un  Sal- 
pingœca qui  se  distingue  de  celui-ci  par  le  fait  qu'il  forme 
des  colonies  :  les  jeunes  issus  de  la  division  se  fixant  par 
leur    pédoncule  aux    bords   de  la   capsule  des   individus 
anciens  (Mer). 


Fis.  527. 


Fig.  528. 


Salpingœca 
(S.  a  m  pu  II  a) 
(d'ap.  Kent). 


(*)  La  colonie  est  discoïde  et  les  individus,  dont  le  nombre  peut 
atteindre  une  soixantaine,  y  sont  irrégulièrement  distribués  et  jouis- 
sent d'une  certaine  mobilité  dans  la  masse.  Ils  peuvent  passer  à  un 
état  amœboïde  et  rentrer  au  centre  de  la  colonie  pour  s'y  enkyster  et 
sporuler.  Ce  genre  a  une  certaine  célébrité  parce  qu'il  avait  été 
donné  comme  fournissant  le  passage  des  Protozoaires  aux  Spon- 
giaires, théorie  abandonnée  aujourd'hui. 

(2)   Mais  Jes  proportions  du   goulot  par   rapport  à  l'urne  et   sa 
forme    établissent   des  différences   spécifiques    assez    importantes. 
L'animal  est  d'ordinaire,  mais  pas  toujours,  relié  au  fond  de  sa  capsule  par  un  liga- 
ment contractile.  11  peut  quelquefois  se  détacher  et  nager  avec  sa  capsule  en  pleine 


J 

Polyœca 

{P.  dichotoma 
(d'ap.  Kent). 


334  LES    FLAGELLÉS 

La  grande  homogénéité  de  structure  de  toutes  ces  formes  n'est  un 
peu  altérée  que  par  un  der- 
nier genre,  Fig.  529. 
Phalansterium      (Cienkovsky) 
(fig.    529)    chez    lequel    la 
grande  collerette  mobile  des 
autres  types  est  remplacée 
par    une    étroite    collerette           V    \            \ 
tubuliforme    fixe    et    sem-                    \           t      A     | 
blable  à  ce  que   sont  celles                                   t\   (J  \ Jj 
des  autres  genres  dans  leur                      "v^V    ^       ^  Û^i 
état  de  rétraction  maxima.                           xs^'-.  %  Ê^yr 

L'animal  forme  des  co- 
lonies discoïdes  ou  arbo- 
rescentes,  constituées  par 
des  tubes  gélatineux  sécré- 
tés par  les  individus  et  sou- 
dés entre  eux  de  diverses 
façons,  mais  jamais  ramifiés 

(Colonies,     environ    0,13    |*.    Eau  Phalansterium  (P.  digitatum)  (d'ap.   Stein). 

douce)  ('). 

2e  Sous-Ordre 
HÉTÉROMASTIGIDES.  —  HETEROMASTIGID^ 

[Bodonina  (Bùtschli  emend.)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  530) 

Revenons  au  type  morphologique  des  Monadida  (V.  p.  319).  Nous 
aurons,  pour  le  transformer  en  type  de  ce  groupe,  à  lui  faire  subir  les 
mêmes  modifications  que  pour  obtenir  le  type  des  Acraspédines.  C'est 
la  même  structure  du  corps,  avec  un  tégument  très  délicat  permettant 
des  déformations  presque  amœboïdes,  la  même  absence  de  bouche;  le 
noyau  et  la  vésicule  pulsatile  sont  à  la  même  place,  le  premier  vers  la 
partie  inférieure,  la  seconde  vers  le  haut.  Le  caractère  essentiel  réside 
dans  la  structure  de  l'extrémité  supérieure  et  dans  les  fouets. 


eau  et  l'on  a  voulu  faire  de  cette  forme  libre  un  prétendu  genre  Lagenoeca  (Kent). 

Il  se  divise  dans  sa  capsule,  s'y  enkyste,  y  sporule,  en  un  mot  ne  s'en  sépare 
jamais.  On  a  observé  chez  certaines  espèces  une  division  transversale  dans  laquelle 
l'animal  perd  sa  collerette  et  son  flagellum  et  sépare  de  lui  un  individu  amœboïde  qui 
va  plus  loin  se  fixer  et  se  transformer  en  un  jeune  Salpingœca,  tandis  que  l'autre 
individu  garde  la  capsule  et  régénère  un  flagellum  et  une  collerette. 

(J)  Quelques  auteurs  nient  l'existence  de  cette  collerette  et  placent  ce  genre  parmi 
les  Spongomonadines. 


H 


MONADIDES  :    HÉTÉHOMASTIGIDES  335 

Un  peu  au-dessous  du  pôle    supérieur  de  l'animal,  se  trouve  une 
encoche  latérale,  et  du  fond  de  cette  encoche  naissent  deux  fouets.  L'un 
(flg.  s.)  est  dirigé  en  haut,  c'est  le 
flagellum  ordinaire.  L'autre  est  donc  Fig.  530. 

le  flagellum   accessoire  ;   il  est   ce- 
pendant plus  gros  d'ordinaire    que 

le  principal  et  s'en  distingue  surtout  V    9  5 

en  ce  qu'il  est  dirigé  vers  le  bas 
(flg.  ?'.).  L'animal  peut  se  servir  de 
ce  fouet  accessoire  pour  se  fixer 
temporairement  :  l'extrémité  de  cet 
appendice  s'attachant  à  un  support 
quelconque.  Quand  il  nage  lente- 
ment, il  se  sert  seulement  de  son  Èk  ^q 
fouet  principal,  l'autre  se  laissant 
traîner  inerte,  et  ne  servant  qu'à  de 
rares  intervalles  à  changer  la  direc- 
tion au  moyen  de  quelques  secous- 
ses, à  la  manière  d'un  gouvernail  ; 
mais  quand  il  veut  se  hâter  les 
deux  fouets  contribuent  également 
au  mouvement.  Parfois  aussi,  il 
nage  sous  l'action  de  son  fouet  ac- 
cessoire seulement.  Il  faut  donc  que 
le  mode  d'action  de  ces  deux  fouets 
soit  inverse,  puisque  l'un  tire  pen- 
dant que  l'autre  pousse.  Le  mode  de 
capture  des  proies  est  aussi  très  particulier.  Le  lieu  d'élection  pour 
l'absorption  des  aliments  est  exclusivement  cette  partie  du  corps  qui 
surmonte  les  fouets  à  la  manière  d'un  rostre.  Là,  la  surface  est 
glutineuse,  molle,  différenciée  enfin  de  telle  façon  que  les  particules 
alimentaires  qui  viennent  s'y  coller  sont  retenues  et  aussitôt  dégluties. 

La  division  longitudinale,  la  sporulation  sous 
un  kyste  ont  été  observées  ainsi  que  la  conju- 
gaison. 

GENRES 

Boc/o  (Stein)  (fig.  531).  C'est  à  peu  près  notre  type 
morphologique.  La  partie  du  corps  située  au- 
dessus  des  fouets  est  conformée  en  rostre  et  le 
noyau  se  trouve  à  peu  près  central  (20  à  30  \x.  Eau 
douce  et  parfois  mer  (').  ,D     ,    wj>       m  k  \ 

r  \  /  (B.  edax)  (d  ap.  klebs). 

a,  un  individu  avec  son  noyau 

et  sa  vésicule  pulsatile  : 

1>,    un    individu     suçant     une 

proie,  j». 


HETEROMASTIGIDE. 
Type  morphologique  (Sch.). 

flg.  s.,  flagellum  supérieur  ;  flg.  i.,  flagellum 
inférieur. 


Fig.  531. 


(*)  Certaines  formes  peuvent  passer  à  un   état  amœ- 
boïde.  Certaines  espèces  vivent  en  parasites  dans  le  tube 


336 


LES    FLAGELLES 


Phyllomitus  (Stein)  (fig.  532)  a  ses  deux  fouets  insérés  dans  une  assez  pro- 
fonde   fossette   par    laquelle    a    lieu    la   déglutition    des 


aliments.  C'est  comme  si  le  rostre  de  Bodo  s'était  élargi 


Fig.  532. 


et  excavé  (Environ  20  \i.  Eau  douce). 

Colponema  (Stein)  peut  être  considéré  comme  un  Phyllomitus 
chez  lequel  un  sillon,  parti  de  la  fossette  buccale,  par- 
courrait toute  la  face  ventrale.  Le  fouet  accessoire  est 
logé  dans  ce  sillon  (30  p..  Eau  douce). 

C'est    avec   quelque  hésitation    que    nous  plaçons  ici, 
avec  Klebs,  le  genre  si  singulier 

Oxyrrhis   (Dujardin)    (fig.   533)   conformé   un   peu    comme 
Phyllomitus,    mais    chez    lequel  l'excavation  buccale    est 
très    grande    et    s'enfonce   en    une  sorte  de  pharynx    dans    le   corps 
presque  comme   chez   les   Euglè- 
nes  dont  il  diffère  d'ailleurs  par 
ses     téguments     délicats.    Il    se 
meut,  le  fouet  en  bas,    à  la  ma- 
nière   d'un     Dinoflagellé    (30    (i. 
Mer)  (*). 

Trimastix  (Kent)  (fig.  534).  Le 
corps  est  piriforme,  à  extrémité 
supérieure  très  effilée.  De  cette 
pointe,  part  le  fouet  principal 
dirigé  en  haut. 


Fig.    533. 


Phyllomitus 
(d'ap.  Klebs). 


Fis.  534. 


Oxyrrhis  (im.   Kent). 


Immédiatement  au-dessous  de  celui-ci,  naissent 
deux  fouets  accessoires,  d'égale  longueur,  un  peu 
plus  petits  que  le  fouet  principal,  et  dirigés  l'un  et 
l'autre  en  bas.  Le  côté  droit  du  corps  se  développe 
en  une  sorte  de  membrane  verticale,  saillante  en 
avant,  contre  laquelle  un    des   deux   fouets   accessoires    se    maintient 


Trimastix 

(T.   marina) 
(im.  Kent). 


Fig.  535. 


Fig.  536. 


digestif  de  divers  animaux  [Lacerta,  Grillotalpa  et  sa 
larve). 
Pleuromonas    (Perty)   (fig.   535)   est   un  Bodo  réniforaie 
dont  les  deux  fouets  sont  assez  écartés  à  leur  base. 
Chez 

Rhinchomonas  (Klebs)  (fig.  536),  le  fouet  principal  est 
remplacé  par  une  sorte  de  trompe  très  mobile.  L'ab- 
sorption de  la  nourriture  se  fait  par  la  base  de  cette 
trompe,  au-dessus  du  fouet  accessoire. 

(x)  Les  genres  précédents,  constituant  la  famille  des 
Bodoxixze  [Bodonina  (Bûtschli),  Het eromitidse  (Kent)], 
n'ont  qu'un  seul  fouet  accessoire. 

Les  suivants  formant  celle  des  Teimastigin&  [Trimastigina  (Blochmann)]  en  ont 
deux.  Ils  se  distinguent  absolument  des  Monades  à  deux  fouets  accessoires  par 
le  fait  qu'ici,  ces  deux  fouets  sont  dirigés  en  bas,  ce  qui  oblige  à  les  incorporer  aux 
Hétéromastigides. 


Pleuromonas 
(d'ap.    Fisch). 


Rhynchomonas 

(d'ap.  Klebs). 


MONADIDES    :    POLYMASTIGIDES  337 

accolé.  La  vésicule  pulsatile  est  placée  très  haut,  immé-  Fig.  537. 

diatement  au-dessous  de  la  base  des  fouets  (15  p.  Eau  de 
mer  croupie)  ('). 

11  faut  faire  une  place  à  part  au  genre 
Costia  (Leclercq)  (fig-.  537),  chez  lequel  les  trois  fouets 
sont  dirigés  en  bas  et  logés  dans  un  sillon  ventral  pen- 
dant le  repos,  tandis  que,  pendant  la  natation,  tous  les 
trois  sont  libres  et  relevés  vers  le  haut  (0,3.  Mer,  eau  douce, 
infusions)  (*). 

Costia 

3    Sous-Ordre  (d^p    Hennegiy). 

POLYMASTIGIDES.  —  POLYMASTIG1D/E 

[Polymastigin.e  (Bûtschli,  emend.  Klebs)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

Il  se  caractérise  uniquement  par  ses  fouets,  en  nombre  supérieur  à 
trois.  Les  téguments  sont  délicats  comme  dans  les  groupes  précédents, 
mais  le  noyau  est  souvent  en  haut,  prenant  la  place  de  la  vésicule  qui 
se  place  à  la  partie  inférieure.  La  position  et  la  direction  de  ces  fouets  et 
les  caractères  de  la  bouche  se  montreront  clairement  dans  les  des- 
criptions suivantes. 


Fig.  538. 


Nous  diviserons  ce  sous-ordre  en  quatre  tribus  : 
Astomina  ,  dépourvus  de  bouche; 
Monostomina,  avec  une  bouche  unique; 
Distomina,  à  deux  bouches; 

Trichonymphina,    formes    aberrantes    ayant    des 
caractères  de  Ciliés. 


(:)  Genres  voisins  : 
Dallingeria  (Kent)  (fig.  538),  où  il  n'y  a  pas  cette  membrane  et  où  les  deux 

fouets  accessoires  s'insèrent  plus  latéralement  et  plus  bas; 
Elvirea  (Parona). 

(2)  11  y  en  a  un  très  grand  et  deux  beaucoup  plus  petits.  Le  sillon,         Dalhngena 
très  dilatable,  forme   en   haut  une  large  excavation  superficielle       (,     DH/S  ? a) 
quand  il  est  ouvert.  Le  noyau  est  au-dessus  de    la  vésicule.  ^   t  Drvsdalef 

Le  C.  necatrix  est  le  Bodo  necatov  de  Henneguy  (20  à  30  \j)  qui  vit 
fixé  sur   l'épiderme  des  alevins  de   Truite   [Trutta],  chez  lesquels  il  produit,  quand 
il  est  abondant,  une  maladie  mortelle. 


•10 


338 


LES    FLAGELLES 


Fig.  539. 


1™  Tribu 

ASTOMINES.   —  ASTOMINA 

[HolomastiginjE  (Lauterborn)] 

TYPE  MORPHOLOGIQUE 

C'est  un  Polymastigide  à  nombreux  ilagellums  et  sans  bouche 
préformée. 

Ce  groupe  ne  renferme  qu'un  petit  nombre  de  genres  placés  aupa- 
ravant en  appendice  aux  Flagellés  comme  formes  incertae  sedis  et  dont 
un  seul  est  certain,  le  genre  Multicilia. 

GENRES 

Multicilia  (Cienkovsky)  (fîg.  539)  est  un  petit  être  incolore,  de  forme 
arrondie,  ovoïde  ou  un  peu  irrégulière  et  très 
métabolique,  qui  porte,  répartis  sur  toute  la 
surface  de  son  corps,  de  longs  Ilagellums  grêles 
qui  s'agitent  paresseusement  et  irrégulièrement, 
sans  les  fouettements  énergiques  et  réguliers 
habituels  à  ces  organes.  Cela  semble  être  dû 
d'ailleurs  à  leur  longueur  et  à  leur  faiblesse  plu- 
tôt qu'à  une  différence  de  nature.  Parfois,  entre 
eux,  apparaissent  de  petits  pseudopodes  courts 
et  obtus.  Ce  sont  ces  pseudopodes  occasionnels 
et  non  les  ilagellums  permanents  qui  servent  à 
capturer  la  nourriture  (consistant  en  Flagellés 
déplus  petite  taille)  qui  est  absorbée  par  un  point  quelconque  du  corps. 
Occasionnellement,  ces  pseudopodes  peuvent  aussi  servir  à  la  reptation. 
11  y  a  un  (M.  marina)  ou  plusieurs  (M.  lacustris)  noyaux,  tantôt  des 
vésicules  pulsatiles  (M.  lacustris),  tantôt  point  (M.  marina).  L'animal  se 
reproduit  par  division  (20  à  30  ^.  Mer  et  eau  douce)  (*). 


Multicilia 
(d'ap.   Cienkovsky). 


I1)  A  ce  genre  se  rattachent  un  certain  nombre  de  formes  douteuses 


Fie  540. 


Haliophrynella  (Vejdovsky)  que  son  auteur  rapporte  aux  Héliozoaires, 
mais  dont  les  longs  appendices  ressemblent  plus  à  des  Ilagellums 
qu'à  des  pseudopodes.  Biïtschli  tendrait  à  y  voir  peut-être  une  larve 
de  Bothriocéphale  ; 

Grassia  (Fisch)  (fig.  540)  qui  avait  été  décrit  comme  une  l'orme  auto- 
nome très  semblable  à  la  précédente,  s'en  distinguerait  par  des 
flagellums  plus  nombreux  et  posséderait,  outre  le  noyau,  deux 
petites  vésicules  pulsatiles  (A  peine  5  ;j..  Parasite  dans  le  tube  di- 
gestif delà  Grenouille  et  dans  le  sang  de  la  Rainette  [ffyla]). 

Mais  Schuberg  [89]  a  démontré  que  la  forme  qui  habite  l'intestin 
n'est  autre  chose  qu'une  cellule  épithéliale  de  la  paroi  digestive  détachée  et  déformée. 
Ce  genre  devra  sans  doute  disparaître.  Gela  est  encore  plus  certain  pour  le  prétendu 

Asthmatos  (Salisbury)  qui  vivrait  en  parasite  sur  les  muqueuses  oculaire  et  respiratoire 
des  personnes  atteintes  d'asthme  et  de  coryza    des  foins  et  serait  la  cause  de  leur 


Grassia 
(d'ap.  Fisch). 


MONADIDES 


POLYMASTIU1DES 


339 


2e   Tribu 
MONOST03IINES.   —  MONOSTOMINA 

[Tetramitina  (Biitschli)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.   541) 

Il  peut  être  défini  en  quelques  mots. 

Il  suffit  de  prendre  notre  type  morphologique  de  Monadide  (V.p.  319) 
et  déplacera  la  partie  supérieure  delà  face  ventrale  une  large  dépression 
peu  profonde  servant  de  lieu  d'in- 
gestion, puis  d'insérer  quatre  ou 
six  fouets  à  la  partie  supérieure  de 
cette  dépression. 


Fig.    541. 


la 


Fie.  542. 


GENRES 

Collodictyon  (Carter)   (fig.  542) 

forme  d'un  ovoïde  aplati. 

La  dépression  buccale  n'est 

pas  bien  marquée,  mais  il 

y  a  un  sillon  vertical  assez 

accentué  sur  l'une  de  ses 

faces.  Il  y  a  quatre  tlagel- 

lums  formant  deux  paires 

symétriques  (35  ;j..  Eau  douce). 
Tetramitus  (Perty)  (fig.  543) 

n'a  pas  de  sillon  ventral,  mais  la  dépres- 
sion  buccale   est    très 

grande.  Un  des  lïagel- 

lums  est  ordinairement 

dirigé  en  bas  (50  ;j..  Mer 

et  eau  douce). 
Monocercomonas  (Grassi) 

diffère    du    précédent 

par  sa  forme  effilée  en 

bas  et  sa  fossette  buc- 
cale à  peine  indiquée 

(15  [i..  Parasite  dans  l'in- 
testin  de   divers    Insectes 

et  Reptiles  et  chez  l'Homme  dans  certaines  diarrhées)  (*) 


Collodictyon 
(C  sulcalus) 
(im.  Stein). 


Fig.  543. 


*-'©.■' 


m 


Tetramitus. 

{T.  descissits) 
(d'ap.  Klebs). 


MONOSTOMINA 
(Type  morphologique)  (Sch.). 

1».,  dépression  buccale;  flM  flagellums. 


affection.  Ce  ji'est  sans  doute,  comme  l'a  dit  Leidy,  que  des  cellules  vibratiles  plus 
ou  moins  altérées,  détachées  de  l'épithélium  nasal. 
(x)  Le  genre. 
Trichomastix  (Blochmann)  n'en  diffère  que  par  des  caractères  secondaires. 


340 


LES    FLAGELLES 


Fig.  544. 


Trichomonas  (Donné)  (fig.  544)  a  les  mêmes  caractères  et  ses  trois  flagel- 
lums  ascendants  sont  normaux,  mais  le  descendant  est 
remplacé  par  une  membrane  ondulante  ventrale.  Le  corps 
se  termine  ordinairement  en  pointe  vers  le  bas.  Il  y  a,  en 
outre,  une  petite  lame  dorsale  (40 p..  Intestin  de  divers  animaux: 
Rat,  Souris,  Chat,  Cobaye,  Canard,  Limace,  et  dans  le  mucus  vaginal 
de  la  Femme). 

Megastoma  (Grassi)  a,  au  contraire,  la  dépression  buccale 
beaucoup  plus  grande,  bordée  de  deux  ou  trois  paires  de 
fouets  insérés  sur  les  bords  et  le  corps  terminé  par  une  queue 
effilée  qui  porte  une  paire  de  longs  fouets  (Intestin  grêle  de 
l'Homme,  du  Chat  et  de  la  Souris)  ('). 


Trichomonas 
(im.   Stein). 


3e  Tribu 
DISTOMINES.  —  DISTOMINA 

[Distomata  (Klebs)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.   545) 

La  constitution  caractéristique  des  Polymastigidae,  conservée  en  tout 
ce  qui  concerne  les  autres 
caractères,  est  modifiée  par  v 
le  fait  que  les  fouets  se  sont 
séparés  en  deux  groupes 
symétriques,  situés  l'un  à 
droite  l'autre  à  gauche,  et  à 
chacun  desquels  est  annexée 
une  grande  dépression  buc- 
cale (b.)  constituée  d'ailleurs 
essentiellement  comme  la 
dépression  unique  de  Tetra- 
mitus.  Il  y  a  quatre  cils  de 
chaque  côté,  dont  trois  as- 
cendants (c.)  ou  transversaux 
et  un  plus  grand  descendant 
(c  .).  Tous  s'insèrent  à  la  par- 
tie supérieure  de  la  dépres- 
sion buccale  et  c'est  surtout 
au-dessous  de  leur  insertion 
que  se  fait  l'ingestion  des 
aliments. 


..--' 


cils 


.    .  DISTOMINA   (Type  morphologique)  (Sch.). 

*  '     .  '  .  *>•»  b-»  dépressions  buccales  ;  c,  cils  ascendants  ;  c'. 

Polymastix  (Butschll)  serait  un  TrichO-  descendants;  H.,  noyau  ;  V.  p.,  vésicule  pulsatile. 

monas  armé  de  trichocystes.  Mais 

la  vraie  nature  de  ces  prétendus  trichocystes  n'est,  paraît-il,  rien  moins  que  certaine. 


MONADIDES  :    POLYMASTIGIDES 


341 


GENRES 

Trigonomonas  (Klebs)  (fig.  5 1-G)  est  notre  type  morphologique  avec  une 

Fig.  546. 


forme  triangulaire 


Fig.  547. 


Trigonomonas 
(T.  compressa)  (im.  Klebs) 


Fig.  548. 


Hexamitus 
(H.  inflatits)  (im.  Klebs). 


et  trois  fouets  seu- 
lement à  la  partie 
supérieure  de  cha- 
que bouche  (20  ;j.. 
Eau  croupie). 

Hexamitus  (Dujardin) 
(fig.547,548).Pour 
faire  de  notre  type 
un  Hexamitus,  il 
faut  supposer  que 
les  deux  bords  de 

chaque  bouche  se  sont  élevés  et  avancés 
l'un  vers  l'autre  de  manière  à  dessiner 
de  chaque   côté   un    canal   vertical    et 
latéral,    fendu    le    long    de    son    bord 
externe;  mais,  la  fente   est  presque  fermée  dans  la  plus 
grande  partie  de  sa  longueur,  et  largement  ouverte  à  son 
extrémité  inférieure  évasée.  Les  trois  fouets  supérieurs 
sont  placés  hors  de  la  bouche  et  ne  servent  qu'à  la  loco- 
motion ;  le   fouet  inférieur  plus  long  et  plus  fort  est  au 
contraire    resté   engagé   dans   le    canal   et    sort   par  son 
orifice  inférieur.  C'est  lui  seul  qui,  en  tournoyant,  détermine  un  courant 
alimentaire  ascendant   qui  entre   dans  le   canal  buccal  et  y  pousse  les 
particules  alimentaires  qui  sont  aussitôt  absorbées  (20  à  30  p.  Eau  douce 
croupie  et  intestin  de  quelques  Araphibiens  et   de  l'Huître)  ('). 

Trepomonas  (Dujardin)  (fig.  549)  peut  aussi  se  comprendre  aisément  malgré 
sa  forme  singulière,  en  partant  encore  de  notre 
type.  Supposons  qu'un  seul  des  deux  bords  de 
chaque  bouche  se  soit  développé  en  une  large 
expansion  aliforme  verticale,  recourbée  vers  la 
bouche.  Il  en  résultera  que  la  bouche,  au  lieu  de 
regarder  latéralement,  regardera  directement  en 
avant  ou  en  arrière.  Or,  pour  l'une  des  bouches, 
la  lèvre  est  formée  parle  bord  dorsal,  pour  l'autre, 
par  le   bord  ventral,  en   sorte  que  l'une  regarde  en   avant,  l'autre  en 


fixé  par  ses  cils 

inférieurs 

(im.  Stein). 


Figr.  549. 


Trepomonas 
(T.  rotans)  (im.  Klebs) 


(!)  L'animal  nage  en  tournant  sur  lui-même.  Il  peut  se  fixer  par  l'extrémité  de  ses 
fouets   inférieurs    (fig.  548)  et  se    balancer    ou    tourner  sur   ce   double    pédoncule 
accidentel. 
Urophagus  (Klebs)  est  un  genre  voisin  à  extrémité  inférieure  formant  une  sorte  de  pro- 
longement bilabié  par  où  les  aliments  arrivent  aux  fentes  buccales  (Eau  douce). 


342 


LES    FLAGELLES 


Fio-.  550. 


arrière,  sans  qu'on  puisse  dire  cependant  où  est  le  ventre  et  où  est  le 
dos  puisque,    en    tournant   de   180°    autour  de   son   axe, 
l'animal  ne  change  pas  d'aspect.  Vers  le  milieu  de  cette 
longue   fosse  buccale,  s'insèrent  (dans   chacune)   trois   à 
quatre  flagellums,  dont  deux  ou  trois  (appelés  cils  buccaux) 
assez   courts,  égaux,   descendants,  insérés  dans  la  cavité 
même  et  un  plus  grand,  inséré  près  du  bord  et  dirigé  vers 
le  bas  (20  p.  Eau  croupie)  ('). 
Spironema  (Klebs)  (fig.  550)  offre  une  disposition  analogue, 
mais   les    deux   bouches    sont    obtenues    par   une  simple 
excavation  en  gouttière  de  la  partie  supérieure  du  corps 
aux  deux  bords  opposés  des  faces  opposées,  et  les  fouets, 
assez   nombreux,  sont  insérés  au  bord  externe  libre  de 
chacune  des  deux  bouches.  Le  corps,  en  outre,  est  effilé  en   {s.muiticiliatum) 
pointe  vers  le  bas  (15  à  20  [*.  Eaux  stagnantes)  (*).  (d'ap.  Klebs). 


Spironema 


¥  Tribu 

TIUCHONYMPHINES.  —  TRICHONYMPHINA 

[Tmciioxympiiida  (Leidy,  emend.)] 


Nous  plaçons   ici  comme  tribu  des  Polymastigidœ  un  petit  groupe 
d'êtres  dont  la  position  n'est  pas        Fi    55, 
encore  définitivement  établie,  mais 
qui  semblent  bien  se  rattacher  ici 
par  leurs  affinités  principales. 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  551) 

C'est  un  petit  être  ovoïde  me- 
surant 20  à  30  \x  et  vivant  en  para- 
site dans  le  rectum  de  quelque 
Orthoptère.  Le  corps  est  dépourvu 
d'appendices  mobiles  ;  de  l'extré- 
mité supérieure  part  une  abon- 
dante  touffe    de   longs   flagellums 


P)  Le  corps  est  souvent  métabolique, 
le  noyau  est  vers  le  haut,  la  vésicule  a 
une  position  variable. 
(2)  Le  genre 
Gyromonas  (Seligo)  paraît  voisin  du  précédent. 
Assez  douteuses  sont   les  affinités  de 
Pteridomonas  (Pénard)  parfois  fixé  par  un  filament  inférieur  et  possédant  au  baut  une 
sorte  d'excavation   pharyngienne   d'où   sort  un   grand  llagellum  entouré  à  sa   base 
d'un  cercle  de  12  à  18  cils  assez  développés. 


TRICHONYMPHINA 
(Type  morphologique)  (Sch. 


MONADIDES   :    POLYMASTIGIDES 


343 


Fig.  552. 


Fig.  553- 


grêles  qui  s'agitent  en  ondulant  sans  énergie.  A  leur  base,  se  trouve  un 
petit  orifice  buccal.  Le  corps  est  revêtu  d'une  membrane.  A  l'intérieur, 
dans  un  cytoplasme  sans  différenciation  en  endoplasme  et  ectoplasme, 
se  trouvent  un  noyau  vésicu- 
leux  situé  assez  haut  et  de 
nombreuses  particules  alimen- 
taires semblables  aux  résidus 
que  contient  le  rectum  de  leur 
hôte.  On  ne  connaît  pas  la  re- 
production ('). 


GENRES 

Lophomonas  (Stein)  (fig.  552)  ne 
diffère  de  notre  type  en  rien 
d'essentiel.  Les  flagellums  sont 


^^■' 


^ 


Lophomonas 

(L.    Blailanim) 

(d'ap.  Stein). 


Leidyonella 


insérés  sur  une  petite  surface 

enfer  à  cheval  située  au  sommet  tronqué  du  corps 

(0,03.  Rectum  de  Periplaneta  et  peut-être  GriUotalpa)(*).  (L-Cordu^eniis^d'àp. Frenzel). 
i     -,  il       /p  1\ 1C         KfO\     J-rt-  1  ri  L  individu    et   le   détail 

Leidyonella  (rrenzel)  (fig.  553)  diffère    du   prece-  de  sa  cuticule. 

dent  par  son  extrémité  supérieure  prolongée  en 

un  col  court,  effilé,  terminé  par  un  bouton  qui  donne  insertion  aux 

flagellums.   Il  y   a,  en  outre,  une  houppe  de  flagellums  semblables  à 

l'extrémité  inférieure  (0,2  à  0,45.  Rectum  d'Eutermes)  (3). 
Trichonympha    (Leidy)    (fig.  554)    a    l'extrémité    supérieure    du 

saillante,  séparée  du  reste  par  un   sillon  trans- 
versal et  semblable  à  une  mamelle  surmontée  de 

son  mamelon.   C'est   sur  cette    partie  que  sont 

insérés   les  longs  flagellums  disposés  sur  trois 

cercles.  Une  quatrième  rangée  circulaire,  insérée 

au  voisinage  de   l'extrémité   inférieure,   repré- 


corps 


Fig.  554. 


Trichonympha 
(T.   agilis)  (d'ap.  Leidy). 


(x)  Lorsque  l'animal  devient  très  adulte,  il  a  une  ten- 
dance à  perdre  ses  flagellums.  L'existence  de  la  bouche 
n'est  pas  tout  à  fait  certaine.  Cependant  elle  est  bien 
probable,  car  on  est  sur,  par  la  présence  des  parcelles 
alimentaires  dans  son  intérieur,  que  l'animal  avale  de  la 
nourriture  solide  et  l'on  a  souvent  cru  voir,  là  et  nulle  part 
ailleurs,  un  petit  orifice. 

Ce  que  Ton  a  pris  chez  quelques  genres  comme  une 
couche  d'alvéoles  ectoplasmiques  comparable  à  celle  des  Infusoires  semble  être  dû  à 
de  simples  petits  bâtonnets  renforçant  une  cuticule  plus  épaisse.  Cela  a  de  l'impor- 
tance au  point  de  vue  des  affinités  éventuelles  de  ces  êtres  avec  les  Infusoires. 

L'habitat  est  caractéristique  pour  tout  le  groupe. 

(2)  Il  y  a  de  part  et  d'autre  du  noyau  deux  masses  de  protoplasma  différencié  de 
nature  inconnue. 

(3)  On  voit  bien  ici  le  caractère  de  la  cuticule  qui  a  dû  en  imposer  pour  une 
couche  alvéolaire. 


344 


LES    FLAGELLES 


sente  la  houppe  terminale  du  genre  précédent  (0,12.  Rectum  de  Termes). 
Jœnia  (Grassi)  ressemblerait  plutôt  à  Lopliomonas,  mais  il  en  diffère  par 
sa  forme  allongée,  son  extrémité  supérieure  plus  largement  tron- 
quée, ses  flagellums  périphériques  récumbants  et  la  présence  d'une 
garniture  de  courtes  soies  en  forme  de  cils  immobiles  sur  tout  le  corps 
(Rectum  de  Callotermes)  (*). 


Fiçç.  555. 


Fig.  55G. 


APPENDICE  AUX  TRYCIIONYMPRTNA 

Nous  placerons  ici,  en  appendice  aux  Trichonymphines,  deux  genres 
que  Bûtsciili  place  dans  leur  groupe,  mais  qui  mériteraient  aussi  bien 
d'être  joints  aux  Infusoires  holotriches  comme  l'indique  Frenzel  [91]. 
Ils  diffèrent  des  premiers  et  de  tous  les  Flagellés  par  un  revêtement 
ciliaire  général  vrai,  et  se  rapprochent  par  là  des  Ciliés,  sauf  l'ab- 
sence d'ectoplasme,  de  micronucléus  et  peut-être  de  bouche.  Ils  ont 
exactement  l'habitat  et  les  mœurs  des  Trichonymphides.  Voici  ces 
genres  : 

Pyrsonympha  (Leidy)  (fîg.  555)  a  la  forme  d'une  pointe  allongée;  l'extré- 
mité obtuse,  tournée  vers  le  bas,  porte  un  petit 
prolongement  caudal  et,  tout  le  long  d'un  des 
bords,  règne  une  sorte  de  membrane  ondu- 
lante. Tout  le  corps  est  garni  d'un  revêtement 
uniforme  de  vrais  cils  assez  fins.  On  n'a  pu 
découvrir  de  bouche  bien  que  l'animal  ab- 
sorbe certainement  de  la  nourriture  solide  que 
l'on  retrouve  dans  son  cytoplasme,  tout  comme 
chez  les  Trichonymphines  (0,1.  Rectum  de 
Termes)  (*). 

Dinennympha  (Leidy),  (fig.  556)   en  diffère  par 
sa  forme  rubanée,   contournée  en  spirale  et 

peut-être  par  un  petit  bouquet  de  cils  à  l'extrémité  supérieure  (0,4.  Rectum 
de  Termes)  (3). 

Fig.  557. 


Pyrsonympha 

(P.   vertens) 
(d'ap.  Leidy). 


Dinennympha 


(D. 


ilis) 


(d'ap.  Leidy). 


(*)  Il  y  a,  en  outre,  au-dessous  du  noyau,  un  long  processus  strié 
comparable  à  un  faisceau  de  queues  de  spermatozoïdes,  qui  est  tout  à 
fait  énigmatique. 

(2)  Parfois,  on  le  rencontre  tout  à  fait  dépourvu  de  cils,  mais  ce 
n'est  peut-être  là  qu'un  phénomène  secondaire  comme  chez  les  Tri- 
chonymphines vieux. 

(3)  Il  faut  sans  doute  ajouter  ici  quelques  formes  que  Leidy  donne 
comme  des  jeunes  de   Trichonympha  (Gg.  557),  mais  dont  les  rela- 
tions de  parenté  avec  ce  genre  ne  sont  nullement  démontrées  et  qui     Trichonympha 
ont,    comme  les    deux   genres    précédents,  un    revêtement   ciliaire   Forme    jeune  (?) 

général.  (d'ap.  Leidy). 


EUFLAGELLES  I     EUGLENIDES 


345 


Fis.  558. 


2e  Ordre 

EUGLENIDES.   -  EUGLENIDA 

[Euglenidina  (Biitschli,  entend.)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  558  et  559) 

Les  Flagellés  de  cet  ordre  se  distinguent  de  ceux  de  Tordre  précédent 
par  deux  caractères  essentiels  :  1°  leur 
tégument  (mb.)  est  ferme,  solide,  bien 
délimité  et,  s'il  permet  encore  les  chan- 
gements de  forme,  du  moins  s'oppose- 
t-il  définitivement  à  toute   espèce    de 
mouvement  amœboïde  (');  2°  la  petite 
dépression    buccale    s'est  transformée 
en  un  profond  entonnoir  (ph.)  bien  des- 
siné,   s'ouvrant    à    l'extrémité    supé- 
rieure    et    un     peu    ventralement,    et 
formé  par    un  refoulement  des   tégu- 
ments. Les  parois  de  cet  entonnoir  ou 
pharynx  ont  donc  la  même  structure 
que  la  surface  externe  du  corps,  mais 
le  fond  laisse  à  nu  l'endoplasme  (p.), 
et  c'est  là  que  se  fait  la  pénétration  des 
aliments.  Le  flagellum  naît  un  peu  au- 
dessus  de  ce  point,  à  la  face  dorsale  de 
l'entonnoir.  La  vésicule  pulsatile  (Vc.) 
se  distingue  par  des  connexions  parti- 
culières. Elle  est  placée  à  quelque  dis- 
tance au-dessous  de  l'orifice  interne  du 
pharynx  et  se  montre  là  entourée  d'une 
couronne  de  petites  vésicules  formatri- 
ces (  V .).  Elle  se  vide,  non  au  dehors,  mais 
dans    une   vésicule    collectrice,   parfois 


fcy.  ~r-V 


EUGLENIDA. 
(Type  morphologique)  (Sch.) 


1».,  orifice  buccal  ;  flg.,  flagellum  ;  ml>.,  mem- 
brane ;  K.,  noyau  ;  pli.,  pharynx  ;  r.,  réser- 
voir ;  V.,  vésicules  formatrices  ;  Vc,  vési- 

(J)  La  structure  de  ce  tégument  est  d'ail-        cuie  pulsatile. 
leurs  assez  mal  déterminée.   Il  n'y  a  pas  de 

distinction  nette  entre  membrane  et  ectoplasme,  comme  si  celle-ci  s'était  con- 
fondue avec  la  couche  superficielle  de  ce  dernier,  imprégnée  de  substances  non  diges- 
tibles dans  la  pepsine  et  résistant  à  la  putréfaction.  Ce  n'est  cependant  point  de  la 
cellulose.  Au-dessous  de  cette  couche,  il  n'y  a  pas  d'ectoplasme  mou;  c'est  directe- 
ment l'endoplasme  qui  se  rencontre  là  avec  ses  caractères  ordinaires  et  sa  mobilité 
très  grande.  Cependant,  chez  les  formes  contractiles,  se  trouvent,  à  la  face  profonde 
du  tégument,  des  fibrilles,  les  unes  longitudinales,  les  autres  circulaires  qui  semblent 
bien  être  l'agent  spécial  de  la  contractililé. 


346 


LES  FLAGELLÉS 


appelée  réservoir  (r.),  qui  s'ouvre  elle-même  à  l'orifice  terminal  du  pharynx. 
Il  n'y  a  pas  là,  sans  doute,  de  conduit  permanent,  mais  une  simple  com- 
munication qui   s'établit  au   moment  de  la  systole  par  rupture  de  la 
mince  couche  de  cytoplasme  qui  sépare  la  vésicule  du  fond  du  pharynx. 
Le  corps  renferme  de  nombreux  grains  d'une  substance  amylacée, 
le  paramylon    (fîg.  .">59),  qui   se  présente    sous  la  forme  de 
Fig. 559.       courts  bâtonnets  à  structure  stratifiée  comme  l'amidon.  C'est 
un  produit  de  réserve  qui  s'accumule  quand  la  nourriture  est 
abondante  et  s'épuise  pendant  la  disette. 

L'ordre   des  Euglénides  se  divise  naturellement  en   trois 


EUGLENIDA 


(Type  mor-  groupes  auxquels  nous  préférons  donner  le  nom  de  tribus 
Pammykin.  que  celui  de  sous-ordres  pour  ne  pas  attribuer  aux  diffé- 
rences qui  les  séparent  une  valeur  exagérée  : 

Astasina,  sans  chlorophylle  et  à  pharynx  presque  fermé  au  fond  ; 

E uglenina,  avec  chlorophylle  et  à  pharynx  presque  fermé  au  fond; 

Peranemina,  sans  chlorophylle  et  à  pharynx  largement  ouvert  au 
fond. 

1™  Tribu 

ASTASINES.  —  ASTASINA 

[Astasiida  (Klebs  non  Biitschli)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  560) 

Les  Astasines  se  distinguent  du 
type  morphologique  des  Euglenida 
par  un  seul  caractère.  Leur  pharynx 
conique  (ph.)  se  termine  presque  en 
pointe  au  fond  et  ce  sommet  étroit  est 
presque  obturé  par  la  base  du  flagel- 
lum  (flg.)  qui  s'insère  précisément  là. 
Il  reste  cependant  un  petit  espace 
libre  (b.)et  cet  espace  est  indispensable 
pour  l'ouverture  de  la  vésicule  collec- 
trice, mais  il  est  trop  petit  pour  admet- 
tre de  la  nourriture  solide.  Il  n'est 
même  pas  certain  qu'il  serve  à  l'intro- 
duction de  liquides    alimentaires  (*). 

L'animal  se  nourrit  donc  par  im- 
bibition,  par  osmose,   à  travers  son 


(*)  Cela  est  bien  probable,  cependant,  d'a- 
près les  observations  de  Kaykine  [86].  Peut- 
être  même  l'animal  absorbe-t-il  de  temps  à 
autre  quelques  minimes  particules  solides. 


ASTASINA 
(Type  morphologique)   (Sch.). 

1>.,  orifice  terminal  du  pharynx;  flg. ,  flagellum  ; 
ml».,  membrane  tégumentaire;  r.,  réservoir; 
V.,  vésicules  formatrices;  Vc,  vésicule  pul- 
satile. 


EUGLÉNIDES    :    ASTASINES 


347 


Fis 


505. 


Fis.  563. 


Fier.  564. 


Distigma 
(D.  pro- 
ie us) 
(d'ap. 

Stein). 


Distigma 
(D.  pro- 

teus) 

(d'ap. 

Stein). 


Sphenomo  - 

nus 

(S.  teres) 

(im.  Klcbs, 

Stein). 


Il    a   comme   lui  un   fouet 


Astasia 
étendu 
(im.  Car- 
ier 


accessoire,  parfois  deux,  très  petits  (30  p..  Eau  douce)  (3), 


Fis.  562. 


tégument,  des  éléments  nutritifs  contenus  dans  les  liquides,  à  la  manière 
d'une  racine  de  plante  dans  le  sol.  C'est  ce  que  l'on  appelle  Y  alimen- 
tation saprophy tique.  Aussi  ne  peut-il  vivre,  ou  du  moins  prospérer  et 
se  multiplier,  que  dans  les  eaux  croupissantes  riches  en  substances  or- 
ganiques dissoutes.  Il  se  reproduit  par  division  longitudinale  à  l'état 
libre. 

GENRES 

Astasia  (Dujardin)  (fig.  561,  562),  forme  allongée  mais  très  métabolique, 
à  cuticule  finement  striée  en  spirale.  Un  seul  flagellum  [0,1  et  plus.  Eau 
douce)  (*). 

Distigma  (Ehrenberg)  (fig.  563,  564)  diffère  du  précé- 
dent uniquement  par  la  possession   d'un  fouet  ac- 
cessoire,   inséré    à    côté    du    principal     et    dirigé 
comme   lui   (fig.  563) 
et,    le    plus    souvent, 
par  la  présence  de  deux 
stigma    noirs    (taches 
oculiformes)  à  l'extré- 
mité   supérieure   (fig. 
564). 

Menoidium  (Perty)  est  un 
Astasia  mais  dont  la 
forme  du  corps  est  fixe, 
non  métabolique,  un 
peu  contournée  (40  p.. 
Eau  douce)  (*). 

Sphenomonas  (Stein) 
(fig.  565)  est  un  Dis- 
tigma  de    forme    iixe. 


Astasia 

contracté 

(d'ap. 

Carter), 


(*)  Genres  voisins  : 
Astasiopsis  (Butschli), 
Astasioides  (Butschli)  et  {p.  p), 
Cyclidium   (Dujardin),  ne  sont  guère  que  des  espèces  &  Astasia. 

(2)  Genre  voisin  : 
Rhabdomonas  (Fresenius)  n'est  qu'une  espèce  de  Menoidium  ou  peut-être  de  Sphenomonas. 

(3j  II  se   distingue  en  outre  par  la  présence  de  une  ou  plusieurs  carènes  longi- 
tudinales et,  dans  l'intérieur  du  corps,    par  une   grosse   masse   d'aspect  gélatineux 
dont  la  signification  est  inconnue.  Le  genre 
Atractonema  (Stein)  n'est  qu'une  espèce  du  précédent. 


348 


LES    FLAGELLES 


Fig.  566. 


2e  Tribu 
EUGLÉNINES.  —  EUGLENINA 

[EUGLENIDA  (Klebs),   non  EUGLENINA   (Stcin)]. 
TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  566  et  567) 

Pour  la  structure  du  corps  et  des  organes,  c'est  une  Astasine.  Mais 
il  y  a  ici  en  plus  deux  organes  :  des  grains  de  chlorophylle  et  une  tache 

pigmentaire  oculiforme  ou  stigma  ('). 
Les  grains  de  chlorophylle(c.)sont 
fort  petits  (2  à  4  \i)  et  généralement  dis- 
coïdes ;  ils  sont  logés  sous  le  tégument 
et  ne  sont  nullement  des  Algues  para- 
sites ou  des  particules  ingérées  :  ce 
sont  des  organes  de  l'animal.  Norma- 
lement, leur  structure  est  la  suivante. 
Au  centre  est  le  pyrénoïde,  petite  masse 
de  protoplasma  différencié,  enveloppée 
d'une  couche  de  paramylum  qui  prend 
la  forme  de  deux  hémisphères  creux, 
formant  une  sorte  de  boîte  sphérique 
qui  renferme  le  globule  protoplas- 
mique.  Tout  cela  est  entouré  d'une 
atmosphère  de  protoplasma  coloré  en 
vert  par  la  chlorophylle.  Mais  souvent 
le  pyrénoïde  manque  et  le  paramylum 
se  forme  sous  la  petite  masse  de  chlo- 
rophylle, au  contact  du  cytoplasma 
sous-jacent.  Il  y  a,  en  outre,  des  grains 
de  paramylum  libres  dans  la  profon- 
deur du  cytoplasma. 

Lestigma(stig.,  fig.  567)  a  l'aspect 
d'un  gros  granule  rouge  situé  contre  la 
paroi  de  la  vésicule  collectrice.  Il  est 
formé  d'une  masse  de  protoplasma 
réticulé  dont  les  mailles 
sont  occupées  chacune  par  un  globule  d'une  substance  rouge, 
oléagineuse.  Au  centre  de  cette  masse,  se  trouve  un  gros 
grain  sphérique  de  paramylum  formant  lentille,  et  un  petit 
nombre  d'autres  grains  semblables,  mais  plus  petits,  sont  evglenina 
situés  plus  superficiellement  ou  même  tout  à  fait  à  la  sur-  (Type  mor- 
face,  dans  une  disposition  régulière.  C'est  bien  là  du  para-     p  g,^1" 

(im.  Franzé). 

(*)  Certaines  Astasines  (p.  ex.  Distigma)  ont  bien  une  tache  pigmen- 
taire comparable  au  stigma,  mais  par  exception,  tandis  qu'ici  le  stigma  est  la  régie. 


EUGLENINA 
(Type  morphologique)  (Sch.). 

!>.,  bouche:  c,  grains  de  chlorophylle; 
flg.,  flagelluin  ;  ml).,  membrane  ;  N., 
noyau  ;  pli.,  pharynx;  r.,  réservoir:  stlg., 

stigma:  V.,  vésicules  formatrices;    Te, 
vésicule  pulsatile. 


Fig.  567. 


EUGLÉNIDES  :  EUGLÉNINES  349 

mylum  car,  lorsqu'il  est  soumis  au  jeûne,  l'animal  consomme  ses  cristal- 
lins en  même  temps  que  ses  autres  réserves.  Par  son  stigma  l'animal 
sent  la  chaleur  et  reconnaît  la  lumière  qu'il  recherche  avidement. 

La  chlorophylle  fonctionne  ici  comme  chez  les  plantes,  décomposant 
l'acide  carbonique  de  l'air,  rejetant  l'oxygène  et  fixant  le  carbone  pour 
former  du  paramylum  qui  est  consommé  au  fur  et  à  mesure  des  besoins. 
Il  en  résulte  que  l'animal  se  nourrit  à  la  manière  des  plantes.  C'est  ce  que 
l'on  appelle  Y  alimentation  holophy  tique.  Sans  doute  il  peut  absorber 
comme  les  Astasines  des  liquides  nutritifs  par  la  peau  ou  peut-être  par 
le  pharynx,  mais  c'est  là  un  mode  secondaire,  accessoire  ou  accidentel. 
Dans  une  eau  croupie  et  mal  éclairée,  il  peut  vivre  longtemps  de  cette 
manière,  mais  il  jaunit,  s'étiole  et  ne  peut  se  reproduire  activement  ('). 

Il  jouit  aussi  d'une  autre  propriété  que  n'ont  pas  les  Astasines,  c'est 
celle  de  sécréter  autour  de  lui  une  substance  gélatineuse  sous  laquelle  il 
peut  s'arrondir  et  se  mettre  à  l'abri  après  avoir  perdu  son  flagellum. 
C'est  une  sorte  d'enkystement  rudimentaire  dont  il  use  toutes  les  fois 
que  les  conditions  deviennent  trop  défavorables.  Au  retour  des  condi- 
tions normales,  il  sort  de  sa  gélatine  et  reforme  son  flagellum.  C'est 
toujours  à  l'état  de  repos  sous  sa  gélatine  qu'il  se  reproduit  par  division 
longitudinale,  et  c'est  là  une  nouvelle  différence  qui  le  distingue  des 
Astasines.  Cela  ne  l'empêche  pas  de  former  à  l'occasion  de  véritables 
kystes. 


GENRES 


Euglena  (Ehrenberg)  (fig.  568)  est  notre  type  morphologique 
avec  une  forme  très  métabolique  allongée,  ordinairement 
ovoïde,  effilée  en  bas,  tronquée  obliquement  en  haut  et  en 
avant  (100  p.  Eau  douce)  (*). 


Fie.  568. 


I 


(')  Il  faut  bien  que  les  Euglénines  puissent  absorber  par  la  peau 
ou  autrement  quelques  substances  albumineuses.  car  ce  n'est  pas  leur 
chlorophylle  qui  peut  leur  fournir  l'azote  dont  elles  ont  besoin  pour 
leur  croissance.  Ce  qui  le  prouve,  en  outre,  c'est  la  formation,  bien 
observée  par  Kavkine  [86],  de  grains  de  paramylum  indépendammenl 
des  corps  chlorophylliens  chez  les  Astasines.  Il  y  a  quelques  rares 
espèces  et  variétés  de  ce  groupe  qui  sont  incolores  comme  les  Astasines. 

(2)  Les  stries  sous-tégumentaires  sont  bien  visibles,  les  unes  Ion-        (d'ap^Kent). 
gitudinales,   les    autres   obliques.   L'animal   rejette   facilement   son 
flagellum  et  le  reforme.  Il  y  a  quelques  variétés  incolores.  Chez  beaucoup  d'espèces, 
le  fouet  tombe  facilement. 

Il  arrive  fréquemment  que  les  Euglènes  s'enkystent  et  se  divisent  sous  leur  kyste. 
Les  deux  produits  de  la  division,  au  lieu  de  quitter  le  kyste  et  de  se  transformer  en 
Euglènes  flagellées,  s'enkystent,  se  divisent  dans  le  kyste  maternel,  et  la  chose 
continue  ainsi  pendant  plusieurs  générations  et  donne  lieu  à  de  nombreux  systèmes 
de  kystes  emboîtés,  tous  contenus  dans  le  kyste  maternel  primitif.  Celui-ci  se  dilate 
progressivement  au  fur  et  à  mesure  de  la  multiplication  des  kystes  contenus,  se 
gélifie  partiellement  et  se  soude  à  ses  voisins.  Il  résulte  de  là  des  nappes  plus  ou 
moins  étendues  flottant  à  la  surface  de  l'eau  ou  gisant  au  fond. 


350 


LES    FLAGELLES 


Colacium  (Ehrenberg)  (fig.  569)  est  une  Euglène  qui,  après  avoir  erré  libre- 
ment avec  une  constitu- 


Fig.  569. 


Fig.  570. 


tion  normale  (a),  rejette 

son  flagellum  (b),  se  fixe 

par    l'extrémité     cépha- 

lique    sur     quelque    Co- 

pépode    ou    Rotifère,    et 

sécrète  un  pédoncule  gé- 
latineux, gros  et  court  (c) 

et  une   enveloppe   de   la 

même  substance. 

En     se     divisant     en 

long  (c  et  rf),  elle  forme 

de    petites     colonies    (50  à   60  p..    Eau   douce). 
Eutreptia  (Perty)(fig.570),  estuneEuglène  à  deux  flageilums(50fj..  Eau  douce). 
Ascoglena  (Stein)  (fig.  571),  est  une  Euglène  abritée  dans  une  petite  capsule 

fixée  brunâtre,  qu'elle  a  sécré- 


Colacium  (im.  Stein). 

«,  un  individu  en  liberté;  b,  chute  du  flagel- 
lum  et  fixation  par  le  pôle  buccal  ;  c  et  d,  for- 
mation du  pédoncule  et  division. 


Eutreptia 
(E.  viridis) 
(d'ap.  Kent). 


Fig.  571. 


Fis.  572. 


Fig.  573. 


Ascoglena 


(A 
(d'ap.  Stein). 


>aginicola) 


Trachelomonas 

(irn.  Kent). 


Phacus 
(im.  Franzé, 

Stein). 


tée  (40  [j..  Eau  douce). 
Trachelomonas   (Ehrenberg)    (fig. 

572)  a  aussi  une  capsule,  mais 

libre  et  ornée  le  plus  souvent  de 

sculptures  ou  d'épines.  Le  fouet 

est  trois  à  quatre  fois  aussi  long 

que  le  corps  (20  à  30  \l.  Mer  et  Eau 

douce). 
Phacus  (Nitzsch)  (fig.  573).  Le  corps 

esticipiriforme,  aplati,  prolongé 

en   bas  en  une  queue  effilée,  et 

plus  ou  moins  asymétrique  et  tor- 
du sur  son  axe.  La  membrane  est  forte  et  la  forme  fixe,  non  métabolique 

La  bouche  est  rejetée  un  peu  dor- 

salement  (10  p..  Eau  douce)  ('). 
Cryptoglena  (Ehrenberg)  (fig.  574) 

est  non  métabolique,  ovoïde,  et 

a,  sur  les  flancs,  une  paire    de 

valves,  d'une  substance  solide, 

sécrétée  et  appliquée  immédiate- 
ment au  corps.  Sa  chlorophylle 

forme  deux  rubans  longitudinaux 

symétriques  (chrmp.)  (30  [x.  Eau 

douce). 


Fig.  575. 


Fig.  5' 


(!)  D'ordinaire  le  pararajlum  forme 
une  ou  deux  fortes  masses  de  formes 
diverses. 
Lepocinclis  (Perty)  (fig.  575)  est  voisin. 


Cryptoglena 

(im.  Klebs,  Stein). 

clirmp.,     chromo- 

plastes;      stig., 

stigma;K.,  noyau; 

Vc,  vésicule  pul- 

satile. 


xr' 


Lepocinclis 
(im.  Franzé,  Biitsehli). 


Fig.  576. 


EUGLÉNIDES  :  PÉRANÉMINES  351 

Xanthodiscus  (Cheviakof)  a  son  corps  chlorophyllien  formant  une  seule 
masse  excavée  et  un  gros  pyrénoïde  unique  tout  au  haut  (Eau  douce, 
Australie). 

3e  Tribu 

PÉRANÉMINES.    —  PERANEMINA 
[Peranemina  (Klebs)  non  Peranemina  (Bûtschli)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  576) 

L'animal  est  incolore  comme  une  Astasine,  mais  son  alimentation 
est  animale  au  lieu  d'être  saprophy- 
lique.  Il  se  nourrit  de  particules  solides, 
qu'il  introduit  dans  son  cytoplasma  par 
le  moyen  de  son  flagellum  (/?#•)•  Pour 
cela,  son  pharynx  (ph.)  est  percé,  au 
fond,  d'un  orifice  suffisamment  large 
mettant  le  cytoplasma  à  nu  (6). 

En  outre,  le  pharynx  est  fendu 
longitudinalement,  en  sorte  que  son 
orifice  d'entrée  n'est  pas  un  trou  rond 
comme  chez  les  précédents,  mais  une 
fente  verticale.  Le  flagellum  est  inséré, 
non  au  fond,  mais  sur  la  paroi  dorsale 
de  cette  gouttière.  Enfin,  il  existe  une 
sorte  d'appareil  pharyngien  (c)  formé 
de  deux  baguettes  d'une  substance 
protéique  solidifiée  qui  convergent 
l'une  vers  l'autre  ou  môme  se  continuent 
l'une  avec  l'autre,  disposées,  en  somme, 
comme  les  deux  branches  d'un  diapa- 
son. Cet  appareil,  pris  longtemps  pour 
un  œsophage,  est  plongé  dans  le  cyto- 
plasma et  remonte  vers  le  haut  dans*  la 
direction  de  la  bouche  pour  venir  faire 
saillie  dans  le  pharynx  en  avant  ou  à 
côté  de  son  orifice  d'ingestion.  Il  peut 
s'avancer  vers  le  dehors  et  doit  aider 
probablement  à  l'ingestion  des  parti- 
cules solides  dont  l'animal  se  nourrit. 

Malgré  cette  alimentation  animale,  il  se  forme  du  paramylon  comme 
chez    les 


PA[IANENL\A 

(Type  morphologique)  (Sch.). 

Il,  orilice  terminal  du  pharynx;  c,  appareil 
pharyngien  ;  flg.,  flagellum  ;  3f.,  noyau;  pli., 
pharynx;  r.,  réservoir:  Te,  vacuole  collec- 
trice ;  v.,  vacuoles  formatrices. 


Euglénines 


et   Astasines. 

GENRES 


Le  corps  peut  être  de  forme  fixe  ou  métabolique;  il  peut  y  avoir 
deux  fouets  ou  un  seul.  La  combinaison  de  ces  caractères  deux  à  deux 


352  LES    FLAGELLÉS 

nous  donne  quatre  caractéristiques  qui  permettent  un  groupement 
rationnel  des  genres  :  ceux  qui  sont  métaboliques  montrent  une  striation 
en  hélice. 


578. 


Fig.  579. 


Euglenopsis 

(E.  corax) 

(d'ap.     Klebs). 


Pci  anema 

(im.   Klebs, 

Biitscbli). 


Fig.  580. 


Urceolus 

(U.  cyclostomus) 
(im.  Klebs). 


Fig.  581. 


1°    Corps  métabolique, 

un  seul  flagellum  : 
Euglenoplis  (Klebs)  (fig.  577) 

a  une  forme  en  fuseau, 

le  pharynx  fendu  latéra- 
lement et  point  d'appareil 

pharyngien    (20-30  jx.  Eaux 

riches  en  matières   végétales 

macérées)  ; 
Peranema    (Dujardin)    (fig. 

578),  au  contraire,  a  un 

appareil  pharyngien  bien 

développé  ;     il     possède 

aussi  un  anus  fixe  (80  >j.. 

Eau  douce)  ; 
Urceolus  (Merechkovsky)  (fig.  579)  a  le  pharynx  non  fendu  et  très  évasé 

en    haut  (50  y..  Eau   douce)  ('). 

2°  Corps  métabolique,  deux  flagellums  : 
Heteronema  (Dujardin)  (fig.  580)  a  le  corps 

allongé,    fusiforme    ou   globuleux,    pas 

d'appareil  pharyngien,  le  pharynx  fendu 

verticalement    et    donnant    insertion    à 

deux  fouets,  un  supérieur  ascendant,  gros 

et  fort,  et  un  inséré  un  peu  plus  bas,  des- 
cendant et  beaucoup  plus  petit  (40-50  [j.. 

Eau  douce  et  mer)  ; 
Zygoselmis  (Dujardin)  est  ovoïde  à  grosse 

extrémité  inférieure  (0,1.  Eau  douce)  ; 
Dinema  (Perty)  (fig.  581)  a  la  forme  d'un 

boudin.    Son    pharynx    est   longuement 

fendu  ventralement  et  possède  un  appa- 
reil   pharyngien.    Le     fouet    ascendant 

s'insère  un  peu  latéralement.  Un  peu  au- 
dessous  de  lui,  est  un  fouet  descendant 

beaucoup  plus  gros  et  plus  long,  qui  se 

courbe  en  U  pour  sortir  du  pharynx  et 

dont  la  racine  pénètre  assez  profondé- 
ment dans  le  cytoplasme  (80  \i.  Eau  douce 

stagnante  (*). 


( 


Heteronema 

[H.   a  eu  s) 

(iin.   Stein, 

Klebs). 


Dinema 

(D.  giïseolum) 

(im.   Klebs). 


(*)  Ces  genres  constituent   la  famille  des  Perasemin^:  [Peranemina  (Klebs)]. 
(2)  Ces  genres  forment  la  famille  des  Heteuoxemix.e  [Heteronemina  (Klebs)]. 


EUGLEMDES    :    PERANEM1NES 


353 


Fig.  582. 


Fiff.  584. 


Fig.  583. 


Scytomonas 

(im.  Stein, 

Klebs). 


Pclalomonas 

(P.   Stein ii) 

(d'ap.  Klebs). 


Anisonema 

(im.  Klebs, 

Stein). 


3°  Corps  de  forme  fixe,  un  seul  fouet  : 

Petalomonas  (Stein)  (fig-.  582)  a  son  fouet  inséré  latéralement  dans  le 
pharynx.  Le  corps  porte  des  carènes 
ou  des  lobes  qui  lui  donnent  une 
forme  bizarre.  Le  noyau  est  placé 
à  la  même  hauteur  que  la  vésicule 
pulsatile  (20-30  ;x.  Eau  douce). 

Scytomonas  (Stein)  (fig-.  583)  a,  au 
contraire,  une  forme  régulière 
ovoïde.  Il  est  très  petit  et  se  nourrit 
de  Bactéries  qu'il  semble  aspirer 
(5  à  6  [j..  Eau  douce)  ('). 

4°    Corps   de  forme   ordinaire- 
ment fixe,  deux  fouets  : 

Anisonema  (Dujardin)  (fig-.  584)  est 
caractérisé  par  la  présence,  sur  la 
face  ventrale,  d'un  sillon  vertical 
assez  profond.  Il  n'y  a  pas,  à  pro- 
prement parler,  de  pharynx  ou,  du  moins,  celui-ci  n'est  que 
la  partie  supérieure  du  sillon  précédent.  Les  deux  fouets 
s'y  insèrent  à  côté  de  l'orifice  d'ingestion.  11  ne  paraît  pas  y  avoir  d'ap- 
pareil pharyngien.  Des  deux  fouets,  le  plus  petit  est  ascendant,  le  plus 
grand  est  descendant  et  inséré  au-dessous  de  l'autre  (15  (j..  Eau  douce  el 
peut-être  aussi  mer)  (*). 

Marsupiogaster  (Cheviakof),  avec  ses  deux 
fouets  implantés  au  bord  droit  du  péris- 
tome,  nous  semble  devoir  prendre  place 
ici  (Eau  douce). 

Tropidoscyphus  (Stein)  (fig.  585)  est  remar- 
quable par  huit  fortes  carènes  longitu- 
dinales qui  ornent  son  corps. 

Entosiphon  (Dujardin ,  emend.  Stein)  (fig. 586) 
a  le  pharynx  représenté  par  un  large 
enfoncement  termino-ventral,  dans  le- 
quel fait  saillie  un  appareil  pharyngien 
protractile,  et  où  s'insèrent  les  deux 
fouets  dont  l'inférieur  est  un  peu  plus 
grand  et  un  peu  rejeté  de  côté  (20  à  30  [>.. 
Mer  et  eau  douce)  (*). 


Fi"'.   585. 


Fis.  586. 


Tropidoscyphus 
(d'ap.  Stein). 


Entosiphon 
(im.  Klebs,  Kent). 


ll)  Ces  deux   genres  forment  la  famille  des 
PetalomoxadinjE    [Petalomo/uu/ina    (Biïtschli)]. 
(2j  Klebs  distingue    un  sous-genre 
Metanema    (Klebs)  qui    a    tous    les    caractères   à' Anisonema,    mais   dont  le  corps 
métabolique  comme  chez  Heteroneminse,  et  dont  les  deux  fouets  sont  subégaux. 
[s)  Ces  genres  constituent  la  famille  des  Axlïosemix.e  [Airisonemina  (Klebs)]. 

23 


est 


354  LES   FLAGELLÉS 

3e   Ordre 

PIIYTOFLAGELLIDES.  —  PHYTOFLAGELLIDA 

[non  Phytomonadina  (Blochmann)] 

Les  représentants  de  cet  ordre  pour  lequel  il  n'est  guère  aisé  de  consti- 
tuer un  type  morphologique  ont  pour  caractère  commun  une  alimenta- 
tion holophytique,  identique  à  celle  des  végétaux  colorés,  en  particulier 
des  Algues,  en  suite  de  quoi  la  bouche  et  le  pharynx  disparaissent  et 
l'animal  se  trouve  ramené  à  une  constitution  très  semblable  à  celle  de 
certaines  zoospores.  Les  formes  les  plus  avancées  de  ce  groupe  arrivent 
à  ressembler  à  tel  point  à  des  plantes  qu'on  les  place  souvent  parmi  les 
végétaux. 

Nous  diviserons  l'ordre  immédiatement  en  quatre  tribus  : 

1°  Ghloromonadina,  à  corps  nu,  possédant  de  la  chlorophylle  et 
pourvus  d'une  bouche  et  d'un  pharynx  ne  servant  pas  à  l'alimentation; 

2°  Chromomonadina,  à  corps  nu,  possédant  deux  lames  chromo- 
plastiques jaunes,  sans  bouche  ni  pharynx; 

3°  Chlamydomonadina,  à  corps  enfermé  dans  une  capsule  ferme, 
possédant  de  la  chlorophylle,  sans  bouche,  ni  pharynx; 

4°  Volvocina,  à  corps  enfermé  dans  une  substance  gélatineuse 
commune  à  de  nombreux  individus  formant  une  colonie,  possédant  de  la 
chlorophylle,  sans  bouche  ni  pharynx. 

Ire  Tribu 

CHLOROMONADINES.  —  CHLOROMONADINA 

[Chloromonadina  (Klebs)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  587) 

L'animal  a  un  peu  l'aspect  d'une  Euglène.  Il  en  a  la  forme  générale 
et  la  couleur  verte,  due  comme  chez  elle  à  une  couche  de  petits  grains 
de  chlorophylle  disposés  sur  la  surface  du  corps.  Mais,  au  lieu  du  tégu- 
ment solide  et  d'un  dessin  ferme  de  celle-ci  (c),  il  a  un  périplaste 
épais  (ectop.),  réfringent,  homogène  et  très  délicat,  recouvert  d'une  très 
mince  pellicule  membraneuse.  Aussi  est-il  très  métabolique  et  même  un 
peu  amœboïde.  Il  n'a  pas  non  plus  les  stries  contractiles  ni  le  stigma  que 
l'on  remarquait  chez  l'Euglène.  Mais  la  différence  capitale  consiste  dans 
la  constitution  de  l'extrémité  supérieure.  En  place  du  profond  entonnoir 
pharyngien,  on  ne  trouve  qu'une  petite  dépression  (b.)  dans  laquelle 
s'insèrent  deux  flagellums  subégaux  (flg.  s.  et  flg.  i.)  et,  du  fond  de  la 
dépression,  part  un  canal  qui  représente  peut-être  morphologiquement 
le  pharynx  des  Euglènes,  mais  qui  n'est  actuellement  que  le  canal 
excréteur  d'une  vaste  vésicule  collectrice  par  laquelle  s'écoulent  au 
dehors  les  produits  de  la  vésicule  pulsatile  (Vc),   située  un    peu  plus 


PHYTOFLAGELLIDES   :    CHROMOMONADINES 


355 


haut    et    entourée    de   sa    couronne    habituelle    de    petites     vésicules 
formatrices  (v.). 

Plus  bas  que  la  vésicule,  se  trouve  Fis- 587- 

le  noyau  (A7.).  L'animal  se  reproduit 
par  division  sous  une  enveloppe  de 
gélatine  après  perte  des  flagellums   et  Flg 

rétraction  du  corps,  comme  l'Euglène. 


GENRES 

Cœlomonas  (Stein)  (fig.  588).  Ce  serait 
exactement  notre  type  morphologique 
si  le  fouet  n'était  unique  (60  |x.  Eau  douce). 
Mais  chez 

Vacuolaria  (Cienkovsky),  au  contraire,  il  y 
a  bien  les  deux  fouets,  le  second  un  peu 
plus    petit    et 


ramené  le  long 


Fig.  588. 


Fig/589. 


,fïg  i 


r 


.' 

■ 

* 

i,  if. 

$é  -  : 

f ,   • 

■ 

- 
■ 

■ 

• 

erïop 


andop 


du  corps  (') 
Raphidomonas 
(Stein)  (fig. 
589),  se  dis- 
tingue de  Cœ- 
lomonas uni  - 
quement  par 
une  constitu- 
tion plus  fer- 
me, par  la  pos- 
session éven- 
tuelle d'un  deu- 
xième fouet,  et  la  présence  singulière  de  trichocystes  dans  l'ectoplasme 
C'est  le  seul  Flagellé  qui  en  possède  (50  [x.  Eau  douce). 


Cœlomonas 
{C.  grandis) 
(im.  Stein). 


Raphidomonas 

(im.  Stein). 


r//////;o.i/n.v,i/;/xi,Typemorpholog.)(Sch.) 
I».,  dépression  buccale;  c,  grains  de  chloro- 
phylle :  ectop.,  ectoplasma  ;  endop.,  endo- 
plasma  ;  11g.  i.,  flagellum  inférieur  ;  11g.  s., 
flagellum  supérieur  ;  "S.,  noyau  ;  Vc,  vésicule 
pulsatile  ;  v.,  vésicules  formatrices. 


2e  Tribu 

CHROMOMONADINES.  —   CHROMOMONADINA 

[Chromomonadina  (Klebs)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG-  590) 

Ici,  les  téguments  ont  la  même  constitution  délicate  et  homogène  que 
chez  lesChloromonadines,  mais  la  bouche  et  le  pharynx  ont  entièrement 
disparu.    Il  n'y  a  ni  solution   de   continuité  des    téguments,   ni   même 

(!)  Mais  Klebs  pense  que  ces  deux  genres  n'en  font  qu'un  et  que  Stein  n'a  pas  vu 
le  second  fouet.  Vacuolaria  ne  forme  ni  amidon,  ni  paramylum,  mais  de  la  graisse. 
C'est  la  forme  que  prennent,  d'après  Klebs,  ses  réserves  alimentaires. 


356 


LES    FLAGELLES 


Fig.  590. 


■ 


d'invagination  en  cul-de-sac.   Les  flagellums  (flg.),  au  nombre  de  deux, 
égaux,  s'insèrent  simplement  à  la  surface  du  corps.  L'animal  ne  prend 

aucune  nourriture  solide  venant 
du  dehors  (').  Il  se  nourrit  à  la  ma- 
nière des  plantes  au  moyen  de 
deux  larges  laines  chromoplastiques 
(chrmp.)  situées  symétriquement 
à  droite  et  à  gauche  sous  la  sur- 
face. Mais  ces  deux  lames  sont 
teintées  non  en  vert,  mais  en  jaune 
plus  ou  moins  rabattu  de  brun  par 
une  substance,  le  chrysochrome 
(Klebs),  voisine  de  la  diatomine, 
et  qui  contient  peut-être  de  la 
chlorophylle  masquée  par  une 
teinte  additionnelle,  car  en  la  irai- 
tant  par  l'alcool  on  la  fait  virer  au 
vert  comme  si  l'alcool  dissolvant 
d'abord  la  couleur  étrangère  fai- 
sait apparaître  la  chlorophylle.  Ces 
lames  chromoplastiques  ne  con- 
tiennent pas  de  pyrénoïdes  et  la 
substance  quelles  élaborent  au 
contact  du  cytoplasma  n'est  ni 
l'amidon  ni  le  paramylum,  mais 
une  substance  d'aspect  graisseux 
et  de  nature  protéique  soluble 
dans  l'eau,  la  leucosine  (Klebs),  qui 
se  retrouve  aussi  chez  les  Hy- 
druréesetles  Phœosporées,  et  forme  souvent  dans  le  corps  des  accumu- 
lations considérables. 

Accolé  à  l'une  de  ces  lames,  près  de  l'extrémité  supérieure,  est  un 
stigma  rouge  (stig.). 

Le  noyau  (N.)  est  gros,  vésiculeux,  très  pâle. 

La  vésicule  pulsatile  (V.c.)  simple  ou  multiple  (1  à  5)  est  tantôt  en 
haut  tantôt  en  bas. 

L'animal  se  reproduit  par  division  longitudinale  à  l'état  libre  ou  sous 
une  enveloppe  gélatineuse,  et  forme  aussi,  à  l'occasion,  des  kystes  de 
protection. 


endop 


CURUMOMONADINA  (Type  morphologique)(Sch, 

clirinp.,  chromoplastes  :   eiidop.,  ondoplasma  : 

ectop.,ectoplasma;  flg.,  flagellums;  N.,  noyau  . 

stig.,  stigma  ;  V.c,  vésicule  pulsatile. 


GENRES 

Nous  rencontrons  d'abord  deux  genres   notablement  aberrants  par 
rapport  au  type  morphologique  qui  précède. 


(*)  Parfois,  cependant,  il  absorbe  quelques  Bactéries,  à  la  manière  des  Monades, 
au  moyen  d'une  vacuole  qui  se  forme  vers  l'extrémité  supérieure. 


PHYTOFLÂGELLIDES  :  CHROMOMONADINES 


357 


Fig.  591. 


Ci  yptomonas 
(d'ap.  Stein). 


Cryptomonas  (Ehrenberg)  (fig.  591),   en  effet,  possède  un  vaste  infundi- 
bulum  où  s'insèrent  les  deux  cils;  il  en  part  un  tube  qui 
plonge  dans  le  corps   et  dessine  un  large  pharynx,  mais 
qui   n'a   peut-être    pas  la    signification    fonctionnelle  de 
cet  organe  (30  fx.  Mer  et  eau  douce). 

Chilomonas  (Ehrenberg)  se  distingue  du  précédent  par  l'ab- 
sence de  plaques  chromoplastiques  et  par  une  alimentation 
saprophy tique.  Chose  remarquable,  il  n'en  forme  pas 
moins  de  l'amidon  (30  [x.   Infusions). 

Cyathomonas  (Fromentel,  emend.  Kent)  présente  le  même 
caractère  d'absence  de  chromoplastes,  mais  son  alimen- 
tation est  animale  (25  |x.  Eau  douce)  ('). 

Les  suivants  sont  au  contraire  conformes  au  type.  Ils 
se  divisent  en  trois  groupes  selon  que  leur  corps  est  nu  ou  protégé  par 
une  capsule  ou  une  membrane  adhérente  au  corps. 

La  première  série  de  genres  comprend  ceux  qui  sont  nus  : 

Chrysamœba  (Klebs)  (fig.  592)  est  aux  Chromomonadines  ce  que  sont  aux 
Acraspédines  les  Mastigamibes.  Quand  il  nage,  il  est  con- 
forme à  notre  type  morphologique  sauf  qu'il  ne  porte  qu'un 
flagellum.  Son  corps  nu  est  de 
forme  ovoïde  et  régulière.  Mais 
par   moment  il   s'arrête  et   se 
transforme    en    une    amibe    à 
vrais  pseudopodes  longs  et  fins, 
rayonnants(12àl5[x.Eaudouce)(*). 

C/?ro/?7t////?a(Cienkovsky)(fig.593) 
n'est  plus  amœboïde  que  par 
places,  surtout  à  l'extrémité 
inférieure;  il  est  nu  aussi  et 
n'a  également  cru'un  flagellum  chnjsamccba  .. 

o  i  ,.,,,,,,,    ,  Chromuhna 

(5  à  40  fx.  Eau  douce)  (3) .  C.  radians  (d  ap.  Klebs).  ^         Klebs). 


Fig.  593. 


Fig.  592. 


4i 


(/■■  . 


. 


J1)  Ces  trois  genres  forment  à  eux  seuls  la  famille  des  Cryptomonadinje  [Cryptomo- 
nadina  (Bùtschli,  emend.  Klebs)].  D'après  Dangeard,  le  pharynx  ne  serait  pas  infun- 
dibuliforme,  mais  formerait  une  simple  gouttière  ouverte  en  avant  et  tapissée  au  fond 
de  petits  bAtonnets  d'une  substance  plasmatique.  Les  genres  suivants  de  cette  tribu 
constituent  la  famille  beaucoup  plus  nombreuse  des  Ciirysouoxadix.e  [Chrysomoha- 
dina  (Stein,  emend.  Klebs)]  divisés,  par  leur  auteur,  en  trois  groupes:  les  nuda,  nus 
ou  enveloppés  seulement,  pendant  l'état  de  repos,  d'une  couche  de  gélatine;  les  loricata, 
abrités  en  tout  temps  dans  une  capsule  mince  et  ferme,  plus  large  que  leur  corps, 
et  les  membranata  protégés  par  une  enveloppe  étroitement  collée  au  corps. 

I2)  Cependant,  môme  dans  cet  état,  il  ne  prendrait  aucune  nourriture  solide,  mais 
la  chose  est  niée  par  certains  auteurs.  Ses  lames  de  chrysochrome  sont  au  nombre 
de  deux  à  trois;  il  a  deux  à  trois  vésicules  pulsatiles  petites  et  une  plus  grande,  et 
pas  de  stigma. 

(3)  Par  une  exception  rare  dans  ce  groupe,  il  absorbe  aussi  de  la  nourriture  solide, 
en  particulier  des  Diatomées.  Dans  l'état  de  repos,  il  se  recouvre  de  gélatine.  Il  n'a 
parfois  qu'une  seule  lame  de  chrysochrome. 


358 


LES    FLAGELLES 


Fig.  596. 


Ochromonas 
(d'ap.Klebs). 


Sly  loch  ry salis 

(S.  parasitica) 

(d'ap.  Stein). 


Clnysococcus 
(C.  rufescens) 
(d'ap.Klebs). 


Dinobryon 

(D.   sertularia) 

(ira.  Klebs,  Stein). 


Ochromonas  (Vyssotzki)  (fig.  594)  a  encore  des  mouvements  amœboïdes, 
parfois  aussi  une  seule  lame  de  chrysochrome,  mais  possède  deux  flagel- 
lums    (15  à  20m..  Eau  douce)  (*). 

Stylochrysalis    (Stein)  Fig-  595.  Fig.  597. 

(fig.  595)  a  aussi  Fig.  594. 
deux  cils,  mais  n'est 
plus  amœboïde  et 
est  fixé  par  un  pé- 
doncule gélatineux. 
Il  n'a  pas  de  stigma 
(9  [J-.  Eau  douce,  fixés 
sur  des  Eudorina). 

Les  genres  sui- 
vants ont  le  corps 
protégé  par  une  cap- 
sule: 

Chrysococcus    (Klebs) 

(fig.  59(3)  représente  notre  type  morphologique,  mais 
avec  une  forme  arrondie  et  un  seul  fouet.  Sa  capsule 
est  une  épaisse  coque  sphérique  ne  laissant  qu'un  petit 
orifice  pour  la  sortie  du  fouet  (3  à  10 ;jl)  (*). 

Dinobryon   (Ehrenberg)   (fig.  597)  a,   au    contraire,   deux 

fouets,  dont  un  très  petit.  Il  est  piriforme  et  se  sécrète  une  capsule  de 
forme  analogue  à  la  sienne,  où  il  est  très  au  large  et  fixé  seulement  au 
fond  par  l'extrémité  effilée  de  son  corps.  Il  nage  librement  en  pleine 
eau,  emportant  sa  capsule.  Souvent  les  jeunes  se  fixent  au  bord  interne 
de  la  capsule  des  parents  et  il  en  résulte  des  colonies  arborescentes 
libres   nageantes  (0,1.  Eau  douce,  au  large  dans  les  étangs)  (3). 

Enfin,  dans  cette  dernière  série  de  genres,  l'animal  est  protégé,  non 
par  une  capsule,  mais  par  une  membrane  adhérente  au  corps. 

Hymenomonas  (Stein)  (fig.  598)  représente  aussi  notre  type  morphologique, 
sauf  qu'il  a  deux  fouets  et  pas  de  stigma;  son  enveloppe  Fig. 598. 

est   épaisse,    molle,   de    couleur  brunâtre   (15  à  25  p..   Eau 
douce)  (4). 

(!)  Il  prend  aussi  de  la  nourriture  solide. 

(2)  Il  se  divise  dans  sa  coque  et  le  jeune  sort  nu. 

(3)  La  partie  inférieure  du  corps  contient  une  masse  accumulée 
de  leucosine.  Il  s'enkyste  à  l'occasion  dans  sa  loge  sous  une 
épaisse  coque  siliceuse. 

Genres  voisins  : 
Epipyxis  (Ehrenberg),  solitaire,  libre  ou  fixé  par  l'extrémité  inférieure  de 

sa  capsule  ; 
Chrysopyxis  (Stein),  fixé  par  deux  filaments  émanés  de  sa  capsule. 

Blochmann  place  ici  Nephroselmis  que  nous  rencontrerons  plus 
loin. 

(4)  Il  possède  une  accumulation  de  leucosine  à  l'extrémité  inférieure   du  corps 


Hymenomonas 

[H.   roseola) 

(ira.  Klebs, 

Stein). 


PHYTOFLAGELLIDES    :    CHROMOMONADINES 


359 


Fio-.  (iOO. 


Fis;.  599. 


\ 


Microglena  (Ehrenberg)  (%.  399)  rappelle  le  précédent,  mais  n'a  qu'un 
fouet;  son  enveloppe  est  beaucoup  plus  mince  et  son  stigma  peut  être 
double  ou  triple  (30  \x.  Eau  douce). 

Mallomonas  (Perty)  (fig.  600)  n'a  aussi  qu'un  fouet,  mais  pas 
de  stigma  et  son  enveloppe  est  épaisse,  réticulée  et  gar- 
nie de  longues   soies  raides,  dirigées  en  bas 
(20  à  25  |jl). 

Synura  (Ehrenberg)  (flg.  601,  602)  ressemble  au 
précédent,  sauf  qu'il  a  deux  fouets,  que  sa 
coque  est  très  mince,  continue,  et  que  les  soies 
sont  plus  courtes,  dirigées  en  haut  et 
non  constantes.  Mais  son  caractère  essentiel 
est  qu'il  forme  des  colonies  sphériques, 
nées  de  la  division  longitudinale,  dans  les- 
quelles les  individus,  dont  le  nombre  peut 
atteindre  soixante,  restent  attachés  ensemble 
au  centre  par  leur  extrémité  inférieure  effilée 
en  un  prolongement  caudal.  Ces  colonies 
peuvent  se  diviser;  elles  peuvent  aussi  se  (i^kenCKiébi). 
dissocier  en  mettant  leurs  membres  en  liberté 
(35  a  environ  et,  par  conséquent .  70  \j.  de  diamètre  pour  les  colonies.  Eau  douce)  (') 


i 


Mallomonas 

(M.    Plœsslii) 


A5^- 

Microglena 

[M.  punctifera) 

(im.  Stein, 

KlebsV 


Fig.  601. 

\ 


Fio;.    602. 


Fig.  603. 


Synura. 

Un    individu 

isolé 
(d'ap.  Klebs). 


Synura   (S.  uvella). 

Colonie 

(d'ap.   Stein). 


Syncrypla.  Colonie 
(d'ap.  Stein). 


Syncrypta  (Ehrenberg)  (fig.  603)  représente  une  colonie  de  Synura,  mais 
où  les  individus  seraient  nus  et  la  colonie,  au  contraire,  pourvue  d'une 
épaisse  enveloppe  gélatineuse  qui  ne  laisse  passer  que  les  fouets 
(Colonie,  45  [a.  Eau  douce). 

Chlorodesmos  (Phillips)  est  un  genre  voisin  un  peu  douteux  dont  la  colonie 
est  en  chaîne  (Eau  douce). 


(l)  Les  individus  contiennent  une  grosse  accumulation  de  leucosine. 


360 


LES    FLAGELLES 


Fig.  604. 


Uroglena  (Ehrenberg)  (fig.  604)  est  formé  d'individus  nus  avec  de 
inégaux,  réunis  clans  une  épaisse 
masse  gélatineuse  sphérique.  Ils  se 
prolongent  tous  vers  le  dedans  en  un 
filament  caudal  qui  se  ramifie  et 
s'anastomose  avec  ceux  des  autres  in- 
dividus de  manière  à  constituer  un 
réseau  qui  va  jusqu'au  centre.  Cela 
sert  à  donner  plus  de  solidité  à  l'union 
des  individus  entre  eux,  car  leur  géla- 
tine est  extrêmement  faible.  Les  colo- 
nies se  divisent  (Zacharias  [94])  (Colonie, 
plus  de  0,1.  Eau  douce). 

Toutes   ces   formes    ne   sont  point 
sans    analogie     avec    les   Volvocines, 

n  °,  ,.      .  ...  .  Uroglena    îm.  Stein, 

mais  elles  s  en   distinguent  nettement 

par    leur   matière   colorante   jaune   et   non   verte. 


ux  fouets 


Kent). 


3e  Tribu 
CHLAMYDOMONADINES.  —  CHLAMYDOMONADINA 

[Chlamydomonadina  (Biitschli)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(  FIG.  605  a  607) 

Ici,  le  corps  n'est  plus,  comme  dans  les  Phytoflagellides  précédents, 
revêtu  d'un  tégument  délicat  permettant  des  déformations  variées.  Il 
est  emprisonné  (fig.  605)  dans  une  capsule  ferme  (mb.),  entièrement  fermée 
et  adhérente  au  corps,  qui  rappelle  la  membrane  cellulosique  épaissie 
d'une  cellule  végétale.  Dans  certains  cas,  on  a  constaté  qu'elle  était  formée 
de  cellulose.  Cependant  elle  paraît  correspondre  plutôt  à  une  capsule 
qu'à  une  vraie  membrane  cellulaire,  car  elle  ne  prend  pas  part  à  la 
division  du  corps,  et  parfois  elle  est  ouverte  et  non  adhérente  au  corps. 
Par  elle,  toute  déformation  du  corps  est  empêchée. 

Il  n'y  a  pas  trace  de  bouche  ou  de  pharynx.  L'extrémité  supérieure 
régulièrement  arrondie  donne  insertion  à  deux  fouets  égaux  (flg-).  A 
l'intérieur,  il  n'y  pas  d'ectoplasme  distinct.  Le  corps  est  occupé  par  une 
calotte  de  protoplasma  chargé  de  chlorophylle  qui  l'embrasse  tout  entier 
sauf  l'extrémité  supérieure.  Dans  celte  couche,  immédiatement  sous- 
jacente  à  la  membrane,  sont  plongés  quelques  pyrénoïdes  épars  (p.), 
formés  de  leur  petite  masse  centrale  de  protoplasme  et  d'une  enveloppe 
d'amidon,  de  vrai  amidon  végétal.  Au  haut,  est  une  vésicule  pulsatile 
(V.c),  et  sur  le  côté  un  stigma  (stig.) formé  comme  celui  des  Euglènes, 


PHYTOFLAGELLIDES    :    CHLAMYDOMONADINES 


361 


sauf  qu'il  n'y  a  qu'un  corps  réfringent  unique,  central  et  formé  d'un 
grain  d'amidon. 

L'être  nage  avec  ses  cils  et  se 
nourrit  exactement  comme  une 
Algue  véritable.  Parfois  il  peut  se 
mettre  à  l'abri  sous  un  kyste.  Pour 
se  reproduire,  au  lieu  de  se  diviser 
simplement  en  long  comme  un 
Flagellé  ordinaire,  il  se  comporte 
de  la  manière  suivante  (fig.  607). 
Sous  la  capsule  qui  reste  intacte, 
il  divise  son  corps  protoplasmique 
en  deux  (A),  puis  en  quatre  (B), 
puis  en  huit(G')  et  enfin  en  trente- 
deux^).  Chose  singulière,  pendant 
tout  le  temps  de  cette  division, 
l'individu  mère  garde  ses  fouels 
et  continue  à   se  mouvoir,  ce  qui 

Fig.  60(i. 


Fig.  GOT. 


< Il  LAMYDOMOXADINA 
(Type      nn.rpholo.iq,,,  ,         CHLAMTDOMONADINA 

1    Conjugaison  (Sch  ).  (TyPe  morphologique)  (Sch.). 

fig..  Qagellum  ;  ml».,  capsule;  "S.,  noyau  :  p..  pyré- 
,    .  r  .  noïdes:  stig.,  stigma  ;  Y.o.,  vésicule  pulsatile. 

laisse     supposer    que    ses     fouets 

restent  en  relation  avec  quelqu'un  des  produits  de  la  division.  Enfin, 
les  fouets  tom- 
bent, la  mem- 
brane s'ouvre, 
les  jeunes 
sortent  munis 
de  leurs  deux 
fouets  et  se 
mettent  à  na- 
ger (E).  Alors 
ils  se  fusion- 
nent par  con- 
jugaison to- 
tale (fig.  606) 

en  un  zygote  arrondi  et  sans  fouets.  Mais  bientôt  les  deux  fouets   se 
montrent,  l'animal  se  met  à  nager  et  n'a  plus  qu'à  grandir  ('). 

(x)  Ce   cycle   évolutif  fort   simple  se  complique   dans   la  réalité   par  le  fait  que, 


CIILAMYD0M0NAD1NA  (Type  morphologique).  Division  (Sch.). 
A  à  D,  stades  successifs  de  la  division  ;  E,  sortie  des  jeunes. 


362 


LES  FLAGELLES 


Ces  êtres,  on  le  voit,  ont  beaucoup  d'affinités  avec  les  Algues  infé- 
rieures, et  divers  botanistes  les  réclament  pour  les  placer  à  côté  des 
Protococcus. 


Fiff.  608. 


Fis.  609. 


GENRES 

Chlamydomonas  (Ehrenberg)   (fig.   608)   est   notre    type    morphologique, 
mais  avec  une  forme  cylindrique  ou  sphérique  et  une  vé- 
sicule pulsatile  double  (45  \l.  Eau  douce  et  mer). 

Chlorogonium  (Ehrenberg)  (fîg.  609)  s'en  distingue,  au 
contraire,  par  une  forme  très  allongée  et 
par  la  possession  de  nombreuses  vésicules 
pulsatiles  disséminées,  ce  qui  est  exception- 
nel chez  les  Flagellés.  Il  y  a  une  variété 
incolore  (120  ;j..  Eau  douce). 

Polytoma  (Ehrenberg)  ressemble  encore  plus  à 
Chlamydomonas,  bien  qu'il  ait  un  stigma, 
mais  il  est  incolore.  Aussi  est-il  saprophyte. 
Il  forme  de  l'amidon  aussi  bien  que  s'il  avait 
de  la  chlorophylle  (Eau  douce  et  infusions). 

Hœmatococcus  (Agardh)  (fîg.  610)  ressemble  à  Chlamydomonas  mais,  sous 
sa  capsule  ovoïde,  le  corps  protoplasinique  est 
comme  rétracté  et  ne  tient  à  elle  que  par  des 
brides  radiaires  et  par  un  prolongement  au 
niveau  des  fouets.  Pas  de  stigma  (50  à  60  u.  Mer, 
eau  douce  et  neige  des  hautes  montagnes  et  des  régions 
polaires  qu'il  colore  en  rouge  sang). 

Carteria  (Diesing)  (fîg.  611)  est  un  Chlamydomonas 
à  quatre  fouets  (20  jjl.  Eau  douce). 

Spondylomorum  (Ehrenberg)  est  une  colonie  cy- 
lindrique de  seize  Carteria  disposés  en  quatre 
couronnes  superposées  de  quatre  individus.  Les 
colonies  naissent  ainsi  toute  formées  de  la  division  d'un  même  individu 
(10  [x.  Colonie,  50  ;ju  Eau  douce). 

Chlorangium  (Stein)  (fîg.  612)  présente  quelque  chose  de  semblable,  mais 
dérivant  d'une  forme  à  deux  fouets  et  sans  stigma.  Les  individus  se 
forment  sous  la  membrane  maternelle,  fixés  par  un  pédoncule  qui  part 


(  'hlorogonium 
(im.  Franzc). 


Fig.  G10. 


(  'hlamydomonas 

(C.  obtusa) 
(d'ap.  Franzé). 


Fig.  611. 


Hsematococcus 
(im.  Stein). 


Carteria 
(d'ap.  Stein). 


après  la  division  en  quatre  ou  en  huit,  les  quatre  ou  huit  jeunes  peuvent  sortir  de 
la  capsule  et  mener  quelque  temps  une  vie  libre  avant  d'achever  leur  division  en 
huit  ou  en  quatre  pour  arriver  finalement  toujours  à  trente-deux,  après  quoi  ils  se 
conjuguent. 

On  a  interprété  comme  macro  gamètes  et  microgamètes  ces  différents  gamètes 
dont  la  taille  diffère  naturellement  par  suite  de  cette  particularité  de  la  division. 
Mais  le  zygote  se  forme  aussi  bien  par  l'union  de  gamètes  de  même  taille  que  par 
celle  de  gamètes  différents. 

Il  n'y  a  donc  là  qu'un  fait  secondaire,  nullement  sexuel. 


PHYTOFLÂGELLIDES    :    CHLAMYDOMONADINES 


363 


Fig.  612 


A       B 


D 


de  leur  extrémité   céphalique,  en  sorte  qu'après  la  déhiscence  de   la 
capsule,     ils    forment    un     petit 
buisson  (F).  Mais,  à  un  moment 
donné,  ils  se  détachent,  forment 
une  paire  de  fouets  là  où  était  le 
pédoncule  et  nagent  librement  à 
la  manière  d'un  Chlamydomonas. 
Puis,  après  un  certain  temps,  ils 
perdent  leurs  fouets,  se  fixent ,par  la 
tête  (B),  développentunpédoncule 
(C)  et  se  divisent  sous  leur  mem- 
brane (D  et  E)  pour  recommen- 
cer le  même  cycle  (30  \x.  Eau  douce). 

Coccomonas   (Stein)  (fig.  613)  nous  ramène  à  une  forme   isolée  libre.   Il 

ressemble  fort  à  Haematococcus  par  sa  capsule 

trop  large  pour  son  corps;  mais  cette  capsule 

est  percée  au  haut  d'un  petit  orifice  qui  fait 

communiquer  sa  cavité  avec  le  dehors  et  par 

où  sortent  les  deux  fouets  (25  p..  Eau  douce)  ('). 
Mesostignm  (Lauterborn)   est  réniforme,  muni 

de  deux  fouets  un  peu  au-dessus  du  milieu 

de  la  face  ventrale  qui  porte  le  hile.  Sa  cap- 
sule est  délicate  et  ponctuée  au  bord  (18  jx.  Eau 


Cltlorangium  (im.  Stein). 


Fig.  613. 


Fig.  614. 


douce  stagnante). 


Coccomonas 
(im.    Stein). 


Phacotus 
(P.  lenticula- 
ris)  (im.  Stein) 


Phacotus  (Perty)  (fig.  614)  a  une  coque   solide 

(peut-être  silicieuse),  lenticulaire,  plus  ou  moins  ornée  de 
sculptures  et  bivalve  (les  deux  valves  étant  simplement 
rapprochées  et  non  soudées,  et  se  détachant  après  la  mort),  mais  sans 
ouverture  large  pour  le  passage  des  fouets.  L'animal  n'occupe  qu'une 
partie  de  sa  loge  (25  (*.  Eau  douce)  (*). 


Fig.  615. 


Fig.  616. 


(!)  On  ignore  s'il  n'y  a  pas  une  seconde  membrane 

mince  doublant  le  corps  en  dedans  de  la  capsule. 
(2)  Bùtschli  place  ici  avec  doute  quelques  formes 

dont  les  caractères  ne  se  rapportent  nettement  à 

celle  d'aucun  groupe  ; 
Tetratoma  (Bùtschli),  qui  serait  un  Carteria  dont  les  quatre 

fouets  s'inséreraient   en  quatre  points  séparés  (Eau 

douce); 
Pyramimonas  (Scbmarda)  (fig.615)  a  quatre  fouets,  mais 

rapprochés  au  sommet  d'un  corps  conique  muni  de 

quatre    côtes   verticales   et  d'une  mince  enveloppe 

striée  (35  (i.  Eau  douce)  ; 
Chloraster  (Ehrenberg)  (fig.  616),  muni   d'un  cinquième   fouet  au   milieu  des  quatre   du 

genre  précédent  dont  il  ne  diffère  d'ailleurs  en  rien  d'essentiel  sous  les  autres  rap- 
ports (35  [i..  Mer  et  eau  douce). 

Blochmann  les  place  dans  une  famille  de  Polyblepharidœ  voisine  des  Chlamydomo- 

nadines  dont  il  prend  le  type  dans  le  genre 


Pyramimonas 
(im.  Stein). 


Chloraster 
(im.    Stein). 


364 


LES    FLAGELLES 


Fis.  617. 


5tig 


4e  Tribu 
VOLVOCINES.  —  VOLVOCINA 

[Volvocina  (Ehrenberg,  emend)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  617  et  620  a  624) 

Structure. 

L'individu  isolé  est  de  structure  très  simple.  Il  diffère  à  peine  de 

celui  des  Chlamydomona- 
dines.  C'est  le  même  petit 
Flagellé  piriforme,  muni  au 
gros  bout  de  deux  fouets, 
sans  ectoplasme  ni  mem- 
brane distincts,  dont  le  corps 
est  coiffé  d'une  calotte  de 
protoplasma  coloré  par  de 
la  chlorophylle  où  l'on  dis- 
tingue un  ou  deux  gros  £>yré- 
noïdes  (p.)  et  de  nombreux 
grains  plus  petits.  Sous  le 
flagellum,  il  montre  deux 
petites  vésicules  pulsaliles. 
Son  noyau  (N.)  est  gros  et 
central.  Un  peu  au-dessous 
des  vésicules,  il  porte  d'un 
P  côté  un  stigma  rouge  (stig.) 
formé  d'un  réticulum  proto- 
plasmique  contenant  dans 
ses  mailles  de  nombreuses 
d'une  huile 
centi 
lentille  formée  d'un  grain 
d'amidon     sphérique.      Les 


gouttelettes 

rouge    et,    au    centre,    une 


VOLVOCINA   (Type  morphologique)   (Sch.). 
Gel.,  gélatine;  H.,  noyau:  p.,  pyrénoïdes  ;  stig.,  stigma. 


Polyblepharides  (Dangeard)  (fig.  618)  à  six  ou  huit  fouets  Fi8- G18- 

égaux,  muni  d'une  délicate  enveloppe  de  cellulose  et 
coloré  en  vert  vif.  Sous  le  noyau,  est  un  pyrénoïde 
avec  enveloppe  d'amidon.  Il  a  y  un  stigma  et  deux 
vésicules  pulsatiles  (10  à  14  [j..  Eau  douce). 
Nous  placerons  ici  avec  Klebs  le  curieux 

Nephroselmis     (Stein)    (fig.   619)    réniforme,  très    aplati 
et  à  grand   axe   transversal.  De   l'échancrure  tour- 
née en  haut   naissent  deux   fouets   subégaux.  Tout    Polyblepharides 
le  corps  est  entouré  d'un  long  cordon   arqué  formé     (/>.  singularis) 
de    substance    chromatique    brune    avec    un    gros  (d'ap. Dangeard)- 


Fig. 010. 


Nephroselmis 

(im.  Stein). 


PHYTOFLAGELLIDES 


VOLVOCINES 


365 


Fig.  620. 


produits  de  réserve  prennent,  comme  chez  les  Chlamydomon 
forme  de  grains  d'amidon.  Ce  qui  constitue  ici  le  trait  le  plus 
c'est  que  l'animal  (fig.  620)  sécrète  autour 
de  lui  une  abondante  substance  gélatineuse 
(gel.)  dans  laquelle  tous  les  individus  nés  de 
la  division  d'un  même  individu  mère  sont 
enrobés  côte  à  côte  en  une  colonie  sphéri- 
que  (*).  La  colonie  est  permanente  en  ce 
sens  que  jamais  les  individus  qui  la  com- 
posent n'ont  été  et  ne  seront  libres  et 
isolés.  Tous  sont  près  de  la  surface  et  leur 
corps  est  complètement  noyé  dans  la  géla- 
tine, mais  leurs  fouets  émergent  et  mettent 
la  colonie  en  mouvement. 


ad 
fr 


ines,  la 
appant. 


VOLVOCIN.l   (Type  morphologique). 
Colonie  (Sch.). 


Physiologie. 

Mouvements.   Nutrition.   —  La  colonie  se 
meut  suivant   une    certaine   direction,   en 

tournant  sur  elle-même.  Les  individus  ne  prennent  aucune  proie,  leur 
alimentation  est  purement  holophytique  et  ces  associations  n'ont  qu'un 
avantage  défensif  en  formant  des  masses  qui,  par  leur  taille,  résistent 
aux  attaques  des  ennemis. 

Reproduction.  —  La  colonie  n'augmente  pas  le  nombre  de  ses  membres. 
Elle  grossit  seulement  en  se  nourrissant  et  lorsqu'elle  est  bien  adulte, 
elle  commence  à  se  reproduire  d'abord  par  voie  agame. 

Division.  —  Les  individus  (fig.  621),  les  uns  après  les  autres,  au  fur 


S 


Fig.  621. 


flQ. 


^ 


A 


n 


C 


D 


'l  G 


H 


VOLVOCINA  (Type  morphologique).  Reproduction  par  division  (Sch.). 

.1,  l'individu  perd  ses  cils;  B,  il  gagne  l'intérieur  de  la  colonie;   C  à  //,    stades  successifs  de  la  division  : 
/,  mise  en  liberté  de  la  colonie  fille,  flg.,  flagellums  abandonnés;  gel.,  gélatine  de  la  colonie  mère. 

et  à  mesure  qu'ils  arrivent  à  maturité,  perdent  leurs  fouets  (A  :  fig.),  ren- 
trent dans  l'intérieur  de  la  gélatine  (B)  et  s'y  divisent  (CkH).  Cette  divi- 
sion se  fait  d'une  manière  toute  spéciale,  par  des  plans  radiaires,  en 
sorte  qu'au  stade  huit  (E),  l'animal  est  découpé  en  huit  segments,  tous  dans 


grain  d'amidon  au  milieu.  Dans  la  concavité  de  l'arc  est  la  vésicule  en  haut,  le  noyau 
au-dessous.  L'animal  se  meut  transversalement  dans  la  direction  de  son  grand  axe 
(18  [j..  Eau  douce). 

(>)  Cette  substance  est  considérée  par  quelques  botanistes  comme  une  membrane 
gélifiée. 


366 


LES  FLAGELLES 


un  même  plan  et  convergeant  vers  le  centre,  comme  une  tarte  découpée 
en  huit  parties.  Mais  à  mesure  que  la  division  se  poursuit,  la  lame 
s'incurve  (F)  et  finit  par  former  une  sphère  creuse  (G)  percée  seulement 
d'un  petit  pore  qui,  lui-même,  finit  par  disparaître  (H).  Tous  les  individus 
sont  à  ce  moment  serrés  les  uns  contre  les  autres,  mais  alors  la  petite 
colonie  qui  a,  maintenant,  son  nombre  de  membres  normal  et  défi- 
nitif, sort  de  la  colonie  mère  par  destruction  de  la  paroi  de  celle-ci  (/), 
sécrète  sa  gélatine  qui  écarte  les  individus  les  uns  des  autres  et  se  met 
à  nager,  tournant  en  avant  le  pôle  opposé  au  point  où  la  sphère  a  achevé 
de  se  fermer.  Elle  n'a  plus  qu'à  grossir.  La  colonie  mère  disparaît  ainsi 
par  transformation  de  tous  ses  membres  en  colonies  nouvelles,  mais  sans 
que  rien  ne  meure  en  elle,  puisque  tout,  au  contraire,  prend  un  nouveau 
développement. 

Conjugaison.  —  Les  choses  se  passent  ainsi  pendant  toute  la  première 

gel       Fig.  622. 


D 


VOLVOCINA  (Type  morphologique).  Formation  des  microgamètes  (Sch.). 

partie  de  l'année.  Vers  la  fin  de  l'été   (fig.  622),  certains  individus  de 
Fia  en  la  colonie  se  comportent  comme  précédemment  (A  kE); 

mais,  dans  les  jeunes  colonies  auxquelles  ils  donnent  nais- 
sance, toujours  par  le  même  procédé  de  division,  les 
individus,  au  lieu  de  revêtir  la  forme  ordinaire,  s'effilent 
beaucoup  (F  et  G)  et  deviennent  des  microgamètes 
(fig.  623).  Leur  constitution  interne  est  cependant  au 
fond  la  même  que  celle  des  individus  ordinaires;  ils  ont 
volvocina       leurs  deux  vésicules,  leur  stisrma,  leur  noyau,  leur  partie 

(lype  morphol.).  r    .  °    .  J  l 

Deux  formes  de    postérieure    verte    et    leur  pointe 

m(im°Sè)teS      incolore  et  munie  de  deux  fouets- 
Cette   petite   colonie  mâle  sort  de 

la  mère,  nage  et,  au  moment  voulu,  se  dis- 
socie en  ses  membres  qui  vont  féconder  les  ma- 
crogamètes. D'autres  individus  de  la  colonie 
maternelle,  au  contraire,  ne  se  divisent  pas 
(fig.  624)  ;  ils  deviennent  des  macrogamètes  en 
grossissant  sur  place  ou  dans  la  profondeur  de  la 
gélatine  où  les  microgamètes  vont  se  conjuguer  à 
eux  (fig.  625).  Après  la  conjugaison  qui  est  totale,  le 
£v/#o/es'enkyste(fig.625,^4)sousune  double  membrane  et  mis  en  liberté  par 


Fis.  624. 


VOLVOCINA 

(Type  morphologique). 
Formation  des  macro- 
gamètes (Sch.). 


PIIYTOFLAGELLIDES    :    VOLVOCINES  367 

la  destruction  de  ce  qui  reste  de  la  colonie,  tombe  au  fond  de  l'eau.  Cela 
se  passe  à  la  fin  de  l'automne.  Le  kyste  reste  au  fond  de  l'eau  tout 
l'hiver,  puis,  dès  le  premier  printemps,  la  membrane  externe  éclate, 
l'interne  se  gélifie  et,  sous  cette  enveloppe,  le  corps  protoplasmique 
se  divise.  Cette  division 
a  lieu  par  le  même 
procédé  que  toutes  les 
précédentes  et  donne 
naissance  à  une  petite 
colonie  sphérique  (D) 
qui,  dès  qu'elle  a  ac- 
quis son  nombre  nor- 
mal d'individus, se  munit 
de  ses  fouets  et  se  met 
à  nager,  toujours  en 
tournant  en  avant  le  pôle  opposé  au  point  de  fermeture  de  la  sphère. 

Notre  type  morphologique  représente  une  forme  moyenne,  avec  un 
cycle  évolutif  moyen.  Nous  allons  voir  ce  cycle  commencer  par  l'iso- 
gamie pure  et  arriver,  dans  les  formes  les  plus  élevées,  à  une  véritable 
fécondation  sexuelle  et  même  à  la  séparation  des  sexes. 


VOLVOCINA   (Type  morphologique).   Conjugaison  (Sch.). 
. I ,  zygote;  B  et  C,  division  à  l'intérieur  du  kyste;  D,  mise  en  liberté 
de  la  colonie;  gel.,  gélatine:  feys.,   kyste;   Mgr.,   macrogamète; 
mg.,  microgamète. 


Fi".  626. 


,gel 

Sleplianosphœra  (Sch.). 


GENRES 

Stephanosphsera  (Cohn).  La  colonie  est  formée  de  huit  individus  disposés 
d'abord  en  anneau  dans  un  plan,  leurs  fouets 
dirigés  dans  le  plan  (fig.  626)  de  l'anneau,  et 
réunis  par  une  gelée  commune  (gel.). 

La  colonie  arrive  à  la  forme  sphérique, 
mais  non  par  le  processus  de  notre  type  mor- 
phologique. Elle  sécrète  une  masse  sphérique 
de  gélatine  dont  l'anneau  primitif  forme 
l'équateur.  La  surface  de  cette  gelée  se  con- 
dense en  une  membrane,  les  individus  s'al- 
longent perpendiculairement  au  plan  équatorial  (fig.  627),  et  s'attachent 

à  la  membrane  par  leurs  extrémités  ramifiées. 
Les  fouets  n'en  restent  pas  moins  disposés  suivant 
l'équateur  et  déterminent,  en  même  temps  que 
la  translation,  une  gyration  autour  de  l'axe  per- 
pendiculaire à  cet  équateur. 

La  reproduction  agame  n'offre  rien  de  parti- 
culier  mais,  dans   la  conjugaison,  il  n'y  a  pas 
distinction  en   macrogamètes  et   microgamètes. 
CoionTe^Sch.')"  Toutes  les  cellules   de  la  colonie  se  divisent  cha- 

cune en  seize  ou  trente-deux  gamètes  semblables 
qui  se  conjuguent.  Le  zygote  se  comporte  comme  nous  avons  dit,  mais 


Fiff.  627. 


368 


LES  FLAGELLES 


au  printemps,  il  donne  d'abord  par  division  quatre  individus  libres  qui, 
chacun,  donne  naissance  en  se  divisant  à  une  colonie  normale  (Colonies 
30  à  60  p..  Eau  douce,  surtout  eaux  de  pluie  ('). 
Panclorina  (Bory  de  Saint-Vincent)  (fig.  628)  a  la  forme  d'une  sphère  pleine 
de  16  à  64  individus,  à  fouets  orientés  suivant  les  rayons  de  la  sphère. 
La  reproduction  agame  a  lieu  suivant  le  mode  indiqué,  sauf  que  la  jeune 
colonie  se  recourbe  d'emblée  en  sphère  pleine  et  non  creuse.  Pour  la  con- 
jugaison, les  colonies  nées  par  voie  agame  donnent  naissance  à  de 
petites  colonies  de  huit  cellules  qui  deviennent  chacune  un  gamète  simple- 
ment en  prenant  leur  liberté.  Tous  les  ga- 
mètes sont  égaux.  Il  y  a  donc  isogamie 
comme  chez  le  Stéphanosphère.  Mais  le 
zygote,  au  retour  du  printemps,  donne  direc- 
tement naissance  aux  colonies  comme  dans 
notre  type  morphologique  (60-90.  pi  Eau  douce. 
Colonies)  (*). 


Fi".  628. 


Panclorina.  Colonie    Sch 


Fis.  629. 


[})  Genres  voisins  : 
Stephonoma  (Werneck)  ; 
Go  mu  m  (0.   F.   Muller,   emend.)  (fig.  629).  L'être     forme 

des  colonies  de   huit  ou  seize  individus  non  réunis 

par  des  communications  protoplasmiqucs,  disposés 

aussi  dans  un  plan,  mais  avec  les  fouets  tournés  vers  le  haut,  et  animés  d'un  trem- 
blement saccadé  et  irrégulier.  Dans  certaines  condi- 
tions, les  cellules  de  la  colonie  se  dissocient,  perdent 

leurs   cils    et,  après   une   période  de  repos   durant 

laquelle  elles  se  sont  entourées  d'une  membrane  de 

cellulose,   se  divisent  pour  constituer  une  nouvelle 

colonie  de  quatre  cellules  mobiles  dont  on  n'a  pas 

suivi  le  développement  ultérieur.  Le  chromatophore 

n'est  pas  homogène,  mais   formé  par  la  réunion  de 

granulations  chlorophylliennes  de  1/2  p.  de  diamètre 

séparées  par  des  espaces  incolores  (Migula). 

La  conjugaison  n'est  pas  connue  (Colonie,  90  p.. 

Eau  douce). 
Pectoralina  (Bory  de  Saint- Vincent)  ; 
Glenogonium  (Diesing). 

C'est  ici  que    nous    semble  devoir  prendre  place 

le  genre 

Stephanoon  (Cheviakof)  dont  les  colonies  en  forme  d'el- 
lipsoïde de  révolution  comprennent  seize  individus 
disposés  en  zigzag  dans  le  plan  équatorial  (Eau  douce, 
Australie). 

Mastigosphasra  (Cheviakof)  se  rapproche  plutôt  de  Panclo- 
rina. C'est  encore  une  colonie    de  seize  individus, 

mais  formant  une  masse  sphérique  et  disposée  suivant  les  rayons  de  la  sphère  (Eau 
douce,  Nouvelle-Zélande). 
(2)  Genres  voisins  : 

Synaphia  (Perty); 

Diplodorina  (Fromentel). 


Gonium. 

Colonie,  en  haut  de  l'ace,  en  bas 

de  profil  (im.  Stein). 


IMIYTOFLAGELLIDES  :    VOLVOCINES 


369 


Fis.  630. 


Eudorina.  Colonie  (Sch.). 


Eudorina  (Ehrenberg)  (fig.  630)]  forme  des  colonies  de  16  à  32  individus, 
disposés  tout  à  fait  comme  dans  notre 
type  morphologique.  La  reproduction 
agame  se  fait  aussi  suivant  le  mode  in- 
diqué. Pour  la  conjugaison,  il  se  forme 
des  colonies  qui,  semblables  au  début  aux 
autres,  évoluent  les  unes  en  macrogamè- 
tes, les  autres  en  microgamètes.  Dans  les 
premières  tous  les  individus  se  transfor- 
ment directement  en  macrogamètes  par 
le  seul  fait  qu'ils  grossissent  sans  se  divi- 
ser. Dans  les  secondes,  tous  les  individus, 
au  contraire,  se  divisent  par  le  processus 
habituel  et  donnent  de  petites  colonies 
non  reployées  en  sphère,  étalées  en  disque 
plan  et  formées  de  microgamètes  confor- 
mes à  ceux  de  notre  type.  Ces  petites  colonies  planes  nagent  à  la  ren- 
contre des  colonies  femelles,  s'attachent  à  elles  et  se  dissocient,  alors 
seulement,  en  leurs  microgamètes  constituants  qui  pénètrent  dans  la 
gélatine  et  se  conjuguent  aux  macrogamètes  :  on  pourrait  dire  les 
fécondent,  car  il  y  a  là  une  vraie  sexualité  et  même,  comme  on  le 
voit,  séparation  des  sexes.  Le  reste  de  révolution  est  conforme  au 
type  morphologique  (Colonie,  0,1.  Eau  douce). 
Volvox  (Linné,  emend.  Ehrenberg).  Les  colonies  sphériques  (tig.  631)  sont 
formées  d'un  nombre  considérable  d'individus 
(jusqu'à  22,000).  Tous  sont  réunis  les  uns  aux 
autres  par  des  communications  protoplasmiques. 
La  colonie  est  orientée  par  rapport  au  sens  de  son 
mouvement;  c'est  toujours  le  même  pôle  qui 
regarde  en  avant  et  la  rotation  a  lieu  autour  d'un 
axe  passant  par  ce  pôle  ou  tout  à  côté.  Il  résulte 
de  là  une  différenciation    intéressante.  C'est  que 

les  individus  de  l'hémisphère 
antérieur  ont  leur  stigma 
bien    développé    (flg.  632); 

vers  l'équateur,  le  stigma  commence  à  se  réduire; 
au  delà,  il  s'atrophie  de  plus  en  plus  et  finit  par 
disparaître  au  pôle  opposé.  Tout  cela  donne  à  l'en- 
semble le  faciès  d'un  être  tendant  vers  l'unité  orga- 
nique et  la  pluricellularité. 

La  différenciation  s'étend   plus   loin,   car   les 
térieuv  avec  leurs  stigma   individus  ne  sont  pas  tous  aptes  à  reproduire  la 

(im.    rranze).  ...  .    l  -i  i 

stig.,  stigma;  gei.,  gélatine,   colonie  ni  par  voie  agame  ni  autrement.  Dans  les 

colonies  asexuées  du  printemps,  il  y  a  seulement 
8  cellules,  plus  grosses   que  les   autres  et  disposées   sur  l'hémisphère 

24 


Fia:.  031. 


Fig.  632. 


Volvox  (Sch.).  Colonie. 


Volvox. 
Deux  individus  du  pôle  an- 


370  LES    FLAGELLÉS 

postérieur,  qui  soient  aptes  à  reproduire  la  colonie.  On  les  appelle  les 
•parthénogonidies .  Il  y  a  aussi  10  à  30  parthénogonidies  abortives  qui  ont 
seulement  une  taille  un  peu  plus  élevée,  sans  avoir  le  pouvoir  repro- 
ducteur et  font  le  passage  aux  individus  ordinaires.  Quand  ces  8  parthé- 
nogonidies ont  donné,  conformément  à  notre  type  morphologique,  de 
nouvelles  colonies, le  reste  de  la  colonie  mère  meurt. 

Cette  mort  est  un  phénomène  nouveau  que  nous  n'avions  pas  ren- 
contré encore  chez  les  Protozoaires  et  qui  constitue  une  ressem- 
blance nouvelle  et  non  des  moins  remarquables  entre  les  Métazoaires  et 
le  Volvox. 

Dans  les  colonies  sexuées  de  l'automne,  nous  trouvons  la  môme 
différenciation.  Les  macrogamètes  et  microgamètes,  nous  pourrions  dire 
les  œufs  et  les  spermatozoïdes,  se  comportent  tout  à  fait  comme  dans 
notre  type,  mais  il  n'y  a  que  quelques  colonies  à  microgamètes  ou 
androgonidies  (3  à  15,  ordinairement  5  ou  6)  et  une  trentaine  d'œw/s  par 
colonie  mère,  et  ceux-ci  n'apparaissent  que  lorsque  les  premières  ont 
déjà  quitté  la  colonie,  ce  qui  constitue  un  hermaphroditisme  protêran- 
drique  excluant  la  fécondation  entre  frères  et  sœurs  (pas  absolument 
cependant).  Le  développement  de  l'œuf  fécondé  a  lieu  comme  dans 
notre  type  morphologique. 

Les  Volvocines  nous  montrent  donc  à  la  fois  le  passage  des  animaux 
aux  plantes  (des  Flagellés  aux  Algues),  celui  des  Protozoaires  aux  Métazo- 
aires, et  l'apparition  de  la  sexualité  vraie  et  complète,  de  la  séparation  des 
sexes  et  enfin  de  la  distinction  entre  cellules  somatiques  et  cellules 
reproductives  chargées  de  plasma  germinatif.  Pour  toutes  ces  raisons, 
elles  offrent  un  vif  intérêt  qui  justifie  l'extension  que  nous  avons  donnée 
à  leur  étude. 

Nous  laissons  parmi  les  plantes  les  Hydrodictyées  immobiles.  Nous 
ferons  connaître  dans  un  chapitre  spécial  à  la  fin  du  volume  sur  quoi 
nous  fondons  notre  distinction  des  animaux  et  des  végétaux. 


SILICOFLAGELLES 


371 


2e  Sous-Classe 


SILICOFLAGELLÉS. 


SILICOFLA  GELLI/E 


Fiff.   633. 


[SlLJCOFLAGELLATA   (Borgei't)] 

Ce  petit  groupe,  dont  les  affinités  précises  ne  sont  pas  encore  bien 
éclaircies,  a  été  formé  pour  des  êtres  que  l'on  rangeait  il  y  a  quelques 
années  parmi  les  Radiolaires  dans  lesquels  ils  vivent  en  parasites  ou 
en  commensaux,  prenant  leur  squelette,  seule  partie  que  l'on  connût 
alors  de  leur  organisme,  pour  le  squelette  du  Radiolaire  lui-même 
(V.  p.  241). 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  633  et  634) 

Nous  prendrons  pour  type  le  Distephanus  (Stôhr)  qui  est  le  genre 
principal  du  groupe. 

L'animal  est  formé  d'une  petite 
masse  de  protoplasma  nu,  mesurant 
environ  20  \x,  colorée  en  jaune  par 
une  substance  qui  semble  être  de 
la  diatomine.  xVu  centre,  est  un 
noyau  formé  d'un  gros  corps  chro- 
matique central  entouré  d'une 
couche  de  protoplasma  vacuolaire 
(reticuluml) ,  le  tout  renfermé  dans 
une  membrane  nucléaire.  Il  n'y  a 
point  de  vacuoles.  Un  flagellum 
part  de  la  partie  supérieure  du 
corps  et  entraîne  l'animal  en  avant 
dans  la  natation.  Il  n'y  a  point  de 
bouche.  Ce  qui  donne  à  cet  orga- 
nisme, qui  jusqu'ici  ne  présente 
rien  de  bien  spécial,  une  place  à 
part  parmi  les  Flagellés,  c'est  la 
présence  d'un  squelette  beaucoup 
moins  semblable  à  celui  d'un  Fla- 
gellé qu'à  celui  d'un  Radiolaire,  en 
particulier  à  celui  des  Tympaninje 
(parmi  les  Acanthaires)  pour  la 
forme,  et  à  celui  d'un  Ph/E0darié 
pour  la  structure.  Ce  squelette  se 
compose  en  effet  de  tigelles  sili- 
ceuses creuses  soudées  en  une 
petite  coque  grillagée.  Il  est  formé  ici  de  deux  anneaux  parallèles  et  de 


SILICOFLAGELLIM 

(Type  morphologique)  (Distephanus). 

L'animal  entier  montrant  le  squelette,  les 

parties  molles  et  le  flagellum. 


372 


LES    FLAGELLES 


Vis.   634 


diamètre  inégal  réunis  par  des  tigelles  de  manière  à  dessiner  le  cadre 

d'un  tronc  de  cône  ou  de  pyra- 
mide. Ce  squelette  est  à  la  sur- 
face du  corps,  mais  nullement 
renfermé  dans  une  gelée.  Ce  fait, 
l'absence  de  vrais  pseudopodes 
et  la  présence  du  flagellum  sont 
les  principaux  caractères  qui 
autorisent  à  séparer  ces  êtres 
des  Radiolaires  pour  les  réunir 
aux  Flagellés. 

On  ne  sait  rien  de  la  physio- 
logie de  l'animal,  si  ce  n'est  son 
mode  de  progression.  On  ren- 
contre assez  souvent  des  indi- 
vidus réunis  à  la  manière  de 
deux  cônes  adossés  par  leurs 
faces  et  Ion  pense  qu'il  pourrait  y  avoir  là  un  fait  de  conjugaison. 

Ces  êtres  sont  naturellement  tous  marins   comme  les   Radiolaires 

qui  les  hébergent. 

GENRES 

Distephanus  (Stôhr)  (fig.  633  à  635)  est  le  type  même  ci-dessus  décrit  ('). 


SILICOFLAGELLIM 

(Type  morphologique)  (Distephanus). 
Squelette  vu  de  (ace  et  de  profil. 


Fig.  635. 

I1)  On  remarquera  que  le  grand  axe  de  la  coquille  est  horizontal. 

Cela  est  nécessité  par  la  position  du  flagellum.  Hâckel,  au  contraire, 

plaçait  cet  axe  verticalement  (V.  p.  241). 

Les  autres  genres  du  groupe  ne  se  distinguent  de  Distephanus 

que  par  des  caractères  secondaires.  Ce  sont  : 
Mesoceim  (Ehrenberg),  ayant  en  guise  de  squelette  des  sortes  d'anneaux 

siliceux  de  0,02  à  0,05,  assez  régulièrement  distribués  dans  la  couche 

périphérique  de  son  corps; 
Dyctiocha  (Ehrenberg)  semblable  au  précédent,  mais  ayant  ses  anneaux  (de  0,02  à  0,03) 

surmontés  de  deux  arcades  perpendiculaires  formant  une  sorte  de  petite  charpente 

hémisphérique  à  jour; 
Cannopilus  (Hâckel),  semblable  au  précédent,  mais  avec  les  tigelles  de  réunion  des  deux 

anneaux  bifurquées  de  manière  à  former  deux  rangs  de  mailles  (0,02  à  0,05)  ; 
Ebria  (Borgert),  qui  s'en  distingue  par  deux  flagellums. 


Distephanus 
(im.  Hâckel). 


DINOFLAGELLES 


373 


}À  eq.sap. 


LU.S 


3e  Sous-Classe 
DINOFLAGELLES.  —  DINOFLAGELLIM 

[DlNOFLAGELLATA    (Bùtschli)] 
TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  636  a  646; 

Idée  générale  de  l'animal  —  L'animal  a  une  forme  ovoïde  à  grand  axe 
vertical.  Il  mesure  environ  Omml;  il  est  donc  tout  juste  visible  à  l'œil  nu. 
Son  corps  est  protégé  par  une 
épaisse  cuticule  formée  de 
plaques  (fig.  636)  réunies  par 
des  lignes  suturâtes,  ornées 
de  dessins  en  relief  et  percées 
de  fins  pores  (fig.  638  à  640). 
Il  est  partagé  en  deux  parties 
à  peu  près  égales  par  un 
sillon  transversal  en  hélice 
sénestre  qui  fait  un  peu 
moins  d'un  tour  (pi.  s.)  Ce 
sillon  commence  en  haut  sur 
la  face  ventrale,  se  porte  à 
droite,  c'est-à-dire  vers  le 
côté  gauche  de  l'animal,  tra- 
verse la  face  dorsale,  repa- 
raît au  bord  droit  et  atteint 
de  nouveau  la  face  ventrale 
où  il  se  termine  à  quelque 
distance  au-dessous  de  son 
origine.  Ce  sillon,  bien 
qu'assez  creux,  ne  met  pas 
le  protoplasma  à  nu,  car  il 
estprotégé  par  une  plaque  en 
ceinture  spéciale  (pi.  s.).  Un 
sillon  longitudinal  vertical 
mais  pas  tout  à  fait  rectiligne, 
rejoint  les  deux  extrémités 
du  sillon  transversal  et  s'é- 
tend un  peu  au  delà,  en  deésus  comme  en  dessous  de  lui.  Il  est,  comme  le 
transversal,  en  contre-bas  de  la  surface  générale,  mais  ne  met  pas  davan- 
tage le  cytoplasma  à  nu,  protégé  qu'il  est  par  une  plaque  spéciale  (pi.  vtr.). 
Cependant,   dans   sa    partie   moyenne    et    le  long  de  son  bord  gauche, 


:  I   .(  inf 


pi  a 


DiyOFLAGELLIjE  (Type  morphologique)  (Sch.). 
Aspect   extérieur  montrant  la  disposition   des  plaques 
de  la  cuticule,  du  sillon  transversal  et  du  sillon  lon- 
gitudinal avec  sa  fente  flagellifère. 

cr.  al.,  crêtes  aliformes;  flg.  I.,  flagellum  inférieur  ou  longi- 
tudinal ;  11g.  s.,  flagellum  supérieur  ou  transversal  ; 
plq.  anteap.,  plaques  antéapicalcs  ;  plq.  op.,  plaques 
apicales;pl.  eq.  sup.,  plaques  équatoriales  supérieures  ; 
pi.  eq.  inf.,  plaques  équatoriales  inférieures  ;  pi.  s.,  plaque 
en  ceinture  ;  pi.  vtr.,  plaque  ventrale. 


374 


LES    FLAGELLES 


Fis.  G37 


cette  plaque  est  percée  d'un  orifice  fissiforme  vertical,  appelé  la  fente 
flagellifère,  qui  met  à  nu  le  cytoplasma  sous-jacent.  Il  y  a  aussi  un 
orifice  au  pôle  supérieur  du  corps  (o.).  De  la  fente  flagellifère,  naissent 
deux  flagellums  ou  fouets,  un  transversal  et  un  longitudinal.  Le  flagel- 
lum  transversal  (jlg.  s.)  naît  en  face  de  l'origine  du  sillon  transversal.  Il  se 
porte  immédiatement  dans  cesillou  qu'il  suit  dans  toute  son  étendue,  logé 
dans  sa  cavité,  décrivant  comme  lui  un  peu  moins  d'un  tour  d'hélice  des- 
cendante dextre.  Il  est  contourné  sur  lui-même  en  ressort  à  boudin.  Le 
flagellum  longitudinal  (Jlg.  i.)  naît  un   peu  au-dessous  du  précédent,  se 

porte  en  bas  en  suivant  la  portion 
du  sillon  longitudinal  située  au- 
dessous  de  lui,  et  s'étend  bien  au 
delà  en  formantune  sorte  de  queue. 
Dans  lafente  buccale  s'ouvrent,  tout 
près  l'un  de  l'autre,  deux  orifices 
(o.,o  .,  fig.  637)  qui  sont  ceux  del'ap- 
pareil  pulsatile.  Sous  l'enveloppe 
cuticulaire  est  le  cytoplasme  dans 
lequel  on  peut  distinguer  un 
ectoplasme  (ectop.)  formant  une 
couche  assez  épaisse  où  trouvent 
asile  de  nombreuses  inclusions, 
chromoplastides  (chrmp.),  graisse, 
■pigment,  etc.,  et  un  endoplasme 
creusé  d'une  rangée  de  grandes  va- 
cuoles qui  occupent  presque  tout 
l'espace  annulaire  qui  reste  entre 
l'ectoplasme  et  le  noyau.  Le  noyau 
(N.)  est  subcentral  et  très  grand;  il 
est  entouré  d'une  couche  continue 
d'endoplasme.  Enfin,  dans  l'endo- 
plasme  se  trouve  un  appareil  pulsa- 
tile volumineux  et  compliqué.  Il  y  a 
d'abord  une  vésicule  pulsatile  pro- 
prement dite  (V .),  constituée  sur  le  type  ordinaire  de  cet  organe,  c'est- 
à-dire  entourée  d'une  couche  de  petites  vésicules  formatrices  et  s'ouvrant 
dans  la  fente  buccale  par  un  petit  canal  (o'.).  Indépendamment  d'elle, 
existe  une  vésicule  beaucoup  plus  grande,  la  vésicule  sac  (r)  (Schiitt) 
dans  laquelle  s'ouvre  une  vésicule  accessoire  (V.)  (parfois  plusieurs)  et 
qui  s'ouvre  elle-même  dans  la  fente  buccale,  indépendamment  de  la  vési- 
cule ordinaire,  mais  tout  près  d'elle  (o.). 


DINOFLAGELLm    (Type  morphologique)  (Sch.) 
Organisation  interne. 

chrmp.,  chrouioplastes  ;  ectop.,  ectoplasma  : 
"S.,  noyau;  o.,  orifice  de  la  vésicule  sac;  o'.,  ori- 
fice de  la  vésicule  pulsatile;  p.,  plaques  de  la  cuti- 
cule;pl.  s.,  plaque  en  ceinture;  plq.vtr.,  plaque 
ventrale;  r.,  vésicule  sac;  V.,  vésicule  accessoire; 
V'.,  vésicule  pulsatile. 


(!)  Schùtt  [95]  à  qui  l'on  doit  la  description  de  cet  appareil  n'a  que  rarement  suivi 
les  deux  canaux  indépendamment  jusqu'à  leur  orifice  et  Ion  peut  se  demander  si  les 
connexions  qu'il  indique  sont  bien  rigoureusement  démontrées. 


DINOFLAGELLES 


37b 


Structure. 

Maintenant  que  nous  avons  une  idée  générale  de  l'être,  nous  pouvons, 
sans  crainte  de  nous  égarer,  aborder  l'étude  des  détails  de  sa  structure. 

Enveloppe  cuticulaire  et  organes  extérieurs.  —  C'est  une  vraie  cuticule 
(p.,  fig.  037),  c'est-à-dire  un  produit  de  sécrétion  formé  en  dehors  du 
cytoplasme  et  non  par  transformation  de  la  couche  superficielle  ('). 

Elle  est  composée  de  cellulose  ou  d'une  substance  analogue  à  réac- 
tions un  peu  différentes.  Elle  est  assez  épaisse  et  assez  rigide  pour 
former  une  véritable  coque  qui  se  tient  seule  quand  l'animal  est  mort 
ou  qu'il  s'est  contracté  pour  s'enkyster. 

Les  plaques  (p.)  qui  la  forment  (fig.  638  à  640)  s'unissent  les  unes 
aux  autres  par  leurs  bords  en  biseau  dont  l'un  recouvrant  et  l'autre 
recouvert  sont  soudés  par  un  ciment  qui  unit  leurs  faces  en  contact.  Ces 
plaques  sont  polygonales  et  pourvues   de  côtes   en  relief  suivant  des 

Fis-  638. 


l)l.\<)FLAGELIJ.£    (Type  morphologique).   Plaques    de    Peridinium    divergens    (d'ap.    Schtitt}. 
A,  lieu  de  réunion  de  i  plaques:  B,  biseau  interne  d'une  plaque  :  C,  région  du  sillon  transversal. 


Fig.  G39. 


Fis.  640. 


dessins  variés  et  limitant  des  alvéoles  en  contre-bas.  Cette    disposition 

est  destinée  à  alléger  la  coque  en 
lui  laissant  une  grande  solidité. 
Dans  le  fond  de  ces  alvéoles  sont 
percés  de  petits  pores  très  fins, 
mais  qui  traversent  presque  toute 
leur  épaisseur,'  ne  laissant  qu'une 
minime  pellicule  au  contact  du 
cytoplasma. 

On  peut  distinguer  dans  le  sys- 
tème des  plaques  quatre  groupes 
(fig.  636)  :  deux  équatoriaux,  l'un 
supérieur  [pi .  eq .  sup.),  l'autre  in- 
férieur (pi.  eq.inf.),  formant  ceinture  autour  du  corps,    (TDI^°moTG\w\o^ 

Plaques  à'Oxyloxum 

ll)  Mais  il  existe  des   formes  nues  chez  lesquelles  il  y  a,  en         /d,       Schtitt) 
place   de    cela,    une    simple    membrane   cellulaire    ou  périplaste, 
formée  par  différenciation  de  la  couche  superficielle  du  cytoplasme,  dans  laquelle  se 
sont  déposées  des  substances  additionnelles  non  digestibles  dans  la  pepsine;   cette 


DINOFLAGELLIX: 

(Type  morphologique). 

Trois  plaques  de  Peridinium 

o fatum  dissociées 

(d'ap.  Schtitt). 


376  LES    FLAGELLÉS 

l'un  au-dessus,  l'autre  au-dessous  du  sillon  transversal,  un  apical  (plq.  op.) 
formé  de  plaques  convergeant  des  équatoriales  supérieures  vers  le  pôle 
supérieur  où  elles  réservent  un  orifice  (o.)  et  un  antapical  disposé  d'une 
manière  semblable  au  pôle  opposé  ('). 

Les  plaques  n'empiètent  pas  sur  les  sillons  qui  sont  fermés  par  des 
plaques  spéciales. 

Le  sillon  transversal  est  fermé  par  une  mince  plaque  en  ceinture 
(pi.  s.)  en  forme  d'anneau  en  gouttière  à  concavité  externe  et  formé  de 
plusieurs  pièces.  Cet  anneau  n'est  pas  complet;  il  est  interrompu  en 
avant  sur  la  largeur  du  sillon  longitudinal  aux  deux  bords  duquel  il  s'ar- 
rête. Le  sillon  longitudinal  est  protégé  lui  aussi  par  une  mince  plaque 
ventrale  (plq.  vtr.)de  forme  correspondante  sauf  au  niveau  de  la  fente 
buccale,  où  le  cytoplasme  est  à  nu.  Les  plaques  limitantes  du  sillon 
transversal  sont,  aux  bords  de  ce  sillon,  munies  d'une  crête  horizontale 
de  même  nature  que  celles  qui  ornent  le  reste  de  la  surface,  mais  beau- 
coup plus  mince,  tranchante  même  au  bord  libre  et  beaucoup  plus  sail- 
lante. Il  y  a  donc  deux  de  ces  crêtes,  une  pour  le  bord  supérieur  du 
sillon,  l'autre  pour  le  bord  inférieur;  et  elles  suivent  l'une  et  l'autre 
tout  le  trajet  de  ce  sillon,  en  ligne  continue,  bien  qu'elles  soient  for- 
mées d'autant  de  segments  distincts  qu'il  y  a  de  plaques  limitrophes 
du  sillon  tant  en  dessus  qu'au-dessous  de  celui-ci.  Parfois,  il  y  en  a  de 
pareilles  pour  le  sillon  longitudinal.  On  les  appelle  les  crêtes  ali formes 
(cr.  al.). 

Nous  n'avons  rien  à  ajouter  à  ce  que  nous  avons  dit  de  la  bouche 
et  des  fouets. 

Cytoplasme.  —  L 'ectoplasme  et  Y  endoplasme  ne  diffèrent  que  par  leur 
densité  et  la  nature  de  leurs  inclusions.  Le  premier  n'est  pas  très  ferme 
et  le  second  est  d'une  ténuité  extrême.  Les  vacuoles  qu'il  renferme 
(fîg.  637)  sont  remplies  d'un  liquide  aqueux  contenant  à  peine  quelques 
substances  albumineuses  en  dissolution.  Elles  sont  si  grandes  et  disposées 
de  telle  façon  qu'elles  réduisent  la  partie  protoplasmique  de  l'endoplasme 
à  une  couche  sous-ectoplasmique  et  une  couche  périnucléaire,  réunies  par 
de  minces  lames  radiaires  qui  sont  les  parois  des  vacuoles,  ce  qui  donne 
à  l'ensemble  une  grande  analogie  avec  la  disposition  qui  est  si  fréquente 
dans  les  cellules  végétales. 

Parmi  les  inclusions  ectoplasmiques,  au  premier  rang  d'importance, 
viennent  les  chromo plastes  (chrmp.).  Ils  ont  la  forme  de  plaquettes  assez 
larges  mais  très  minces  et  de  forme  extrêmement  irrégulière  situées  pa- 
rallèlement à  la  surface.  Parfois,  ils  empiètent  dans  les  travées  endoplas- 
matiques  intervacuolaires.  Ils  sont  teintés  en  jaune  brunâtre  par  de  la 


membrane  n'en  donne  pas  moins  les  réactions  de  la  cellulose  ou  d'une  substance 
voisine.  (Pour  ces  distinctions,  voy.  p.  12  à  14.) 

(L)  Cet  orifice  n'est  pas  constant  et  la  disposition  des  reliefs,  des  alvéoles,  des  pores 
et  des  plaques  elles-mêmes,  ainsi  que  leur  forme  et  leur  nombre  sont  extrêmement 
variables. 


DINOFLAGELLÉS  377 

diatomine  ou  quelque  substance  analogue.  Ils  sont  très  sensibles  et,  sous 
l'influence  de  minimes  excitations,  ils  se  contractent,  se  fragmentent  ou 
s'étendent  et  se  soudent  entre  eux.  Des  grains  d'amidon,  formés  sous 
leur  influence,  se  trouvent  au-dessous  d'eux.  On  trouve,  en  outre,  de 
petites  lamelles  de  substance  grasse  qui  semblent  avoir  aussi  des  plas- 
tides  pour  support,  de  la  graisse  en  gouttelette,  parfois  du  pigment  jaune 
ou  brun  et  diverses  autres  inclusions  mal  déterminées. 

Le  noyau  (IV.)  est  pourvu  d'une  mince  membrane  et  montre  à  l'inté- 
rieur un  délicat  réseau  chromatique  avec  granulations  aux  points  no- 
daux,  et  parfois  un  nucléole. 

Dans  X appareil  pulsatile,  la  vésicule  sac  (r)  est  la  plus  grande  et  la 
plus  facile  à  voir;  elle  semble  posséder  une  membrane. 

Physiologie. 

Habitat.  —  Notre  type  est  un  être  pélagique,  vivant  en  pleine  eau 
pure  dans  les  lacs  ou  dans  la  mer;  il  est  parfois  phosphorescent  ('). 

Locomotion.  —  Il  nage  en  portant  en  avant  l'extrémité  que  nous  avons 
appelée  supérieure  et  en  tournant  autour  de  son  axe.  En  général,  il 
tourne  dans  le  sens  dextre,  comme  s'il  vissait  dans  l'eau  l'hélice  de  son 
sillon  transversal.  Mais  il  peut  aussi,  accidentellement,  tourner  en  sens 
inverse  et  reculer.  Pendant  la  natation,  le  fouet  transversal,  sans  quitter 
la  gouttière  dans  laquelle  il  est  toujours  couché,  est  agité  d'un  fré- 
missement ondulatoire  très  vif.  Les  ondulations  prennent  naissance  à 
son  insertion  et   s'écoulent  par   son  extrémité  (*). 

Il  semble  que  ce  mouvement  ait  pour  effet  de  déterminer  la  rotation 
du  corps  qui,  par  un  effet  secondaire,  progresse  dans  l'eau  d'un  mouve- 
ment devis.  Le  fouet  longitudinal  semble  d'ordinaire  immobile  pendant 
la  natation,  donnant  seulement  quelques  secousses  de  temps  à  autre  à  la 
manière  d'un  gouvernail.  Mais  une  observation  attentive  montre  qu'il  est 
souvent  animé  d'un  mouvement  tourbillonnaire  conique  qui  doit  avoir  une 
action  sur  la  progression  en  avant.  Mais,  ici  comme  ailleurs,  le  détail  du 
mouvement  et  l'action  mécanique  précise  des  flagellums  sont  inconnus. 
L'animal  est  sensible  à  la  lumière  et  la  recherche. 

Nutrition.  —  L 'alimentation  est  certainement  holophytique  et  iden- 
tique à  celle  des  Algues  inférieures  ou  des  Chloromonadines.  L'animal 
pourrait,  à  ce  qu'il  semble,  prendre  de  la  nourriture  solide  avec  son 
fouet  longitudinal  et  l'absorber  par  son  sillon  buccal.  On  a  vu  quelque- 


(x)  Les  formes  d'eau  douce  ne  sont  jamais  phosphorescentes.  Parmi  les  formes 
marines,  la  phosphorescence  a  été  constatée  chez  divers  Ceratium[C.  tripos,  C.  fusus, 
C.  furca),  chez  Prorocentrum , Blepharocysta  et  peut-être  chez Exuv'uella.  Divers  auteurs 
cependant  la  contestent  absolument.  En  tout  cas  on  ignore  son  siège. 

[2)  Elles  ont  été  longtemps  interprétées  comme  l'expression  optique  du  mouvement 
successif  d'une  couronne  de  cils, d'où  le  nom  de  Cilio-flagellés  que  ces  êtres  ont  long- 
temps porté. 


378 


LES    FLAGELLES 


Fis.  041. 


fois  fies  particules   conduites  ainsi  jusqu'à  la  bouche,  mais  la  réalité 
de  l'ingestion  n'a  jamais  été  démontrée  ('). 

Excrétion.  —  Le  fonctionnement  de  Yappareil  pulsatile  est  fort  mal 
connu.  11  semble  bien  que  la  vésicule  pulsatile  avec  ses  vésicules  forma- 
trices devrait  fonctionner  comme  chez  les  Euflagellés  ou  les  Ciliés,  mais 
le  phénomène  n'a  pas  la  môme  netteté.  Quant  à  la  vésicule  sac  et  aux 
vésicules  accessoires,  leur  rôle  est  tout  à  fait  obscur.  Les  pulsations  ne 
sont  pas  régulièrement  rythmées  et  semblent  plus  ou  moins  indépen- 
dantes les  unes  des  autres.  Bergh  avait  émis  l'opinion  que  la  vésicule 
sac  (la  seule  qu'il  connût)  était  un  appareil  d'aspiration  pour  une  nourri- 
ture liquide.  Elle  représenterait  alors  un  pharynx,  mais  son  interpréta- 
tion est  insuffisamment  fondée. 

Accroissement.  —  11  se  fait  par  élargissement  des  plaques  au  niveau 
de  leurs  sutures.  Sans  doute,  quand  ces  plaques  s'accroissent  en  épais- 
seur, la  mince  lame  qui  se  dépose  à  leur  face  profonde  dépasse  en  tous 
sens  légèrement  la  précédente  et  ainsi  toute  la  coque  s'élargit.  Quant 
à  l'épaississement  des  ornements  extérieurs  en  relief,  il  su-ppose 
un  accroissement  concomitant  par  intussusception,  tel 
qu'il  a  été  démontré  chez  les  cellules  végétales. 

Mue.  —  On  voit  parfois  (fig.  641)  l'animal  s'étendre 
fortement  en  longueur,  faire  éclater  sa  cuticule  qui  se 
fend  le  long  du  sillon  transversal,  en  rejeter  les  deux 
moitiés  (s.  eti.)  et  apparaître  nu  (a),  mais  pourvu  de  ses 
deux  fouets  qui  se  sont  dégagés.  En  peu  d'heures,  il  se 
revêt  d'une  nouvelle  cuticule.  Dans  plusieurs  cas,  on  a 
vu  la  nouvelle  cuticule  déjà  formée  sous  l'ancienne, 
mais  il  est  à  croire  que  celle-ci  s'était  déjà  légèrement 
écartée  pour  permettre  un  cer- 
tain accroissement.  La  nou- 
velle cuticule  est  d'abord  très 
mince  et  lisse,  mais  elle  s'é- 
a,  corps  nu  dei'ani-    paissit  rapidement    et    forme 

mal;  s.,  moitié  su-  1  •    c  1     < 

Périeurè,eti.,moi-    ses    reliefs    et  ses    sculptures  kys 
tié  inférieure  de  la    caractéristiques. 

coque  muée.  c.  ,\  , 

Si  ce  phénomène  était  ré- 
gulier il  expliquerait  sans  difficulté  aucune 
tout  le  problème  de  l'accroissement.  Mais  il 
est  trop  rare  pour  qu'il  n'y  ait  pas  autre  chose. 
Peut-être  se  produit-il  lorsque  l'extensibilité  de 
la  cuticule  a  donné  à  l'accroissement  par  intus- 
susception tout  ce  qu'elle  pouvait. 

Enkystement.   —    Dans    des    conditions    mal 
connues  et  sans  doute  assez  rares,  l'animal  perd  ses  fouets  (fig.  642), 


DlSOFLAGEl.Llïï 
(Type  morpholo- 
gique).  Mue    (Sch 


Fis.  042 


D1NOFLAGELLIJE 

(Type  morphologique). 
Enkystement  (Sch.). 

g.,  globules  de  graisse:  kys.,  mem- 
brane kystique  ;  ST.,  noyau:  pl<|.. 
plaques  de  la  cuticule. 


f1)  Sauf  pour  quelques  espèces  ou  genres,  en  particulier   Polykrikos. 


DINOFLAGELLES 


379 


efface  ses  sillons,  s'arrondit  et  s'enkyste.  Sous  sa  cuticule  (plq.)  qui  se 
disloque,  il  se  sécrète  un  kyste  (Kys.)  de  forme  analogue,  mais  plus 
voisine  de  l'ovoïde  pur  ou  de  la  sphère  (').  Ce  kyste  est  assez  épais, 
orné  de  très  fines  côtes  correspondant  aux  anciennes  sutures  de  la  cu- 
ticule, et  surtout  très  résistant  aux  agents  chimiques.  11  semble  formé 
de  cellulose  imprégnée  de  silice.  Sous  le  kyste,  l'animal  rétracté  est 
séparé  de  la  paroi  par  une  mince  couche  liquide;  les  chromoplastes  se 
sont  ramassés  au  centre  autour  du  noyau  et  toute  la  surface  est  occupée 
par  de  très  nombreux  globules  de  graisse  (g.)  formés  dans  le  corps 
pendant  que  l'enkystement  se  préparait.  Ces  kystes  passent  l'hiver  et, 
au  printemps,  l'animal  en  sort  dans  le  même  état  qu'après  une  mue. 

Reproduction.  —  Le  Dinoflagellé  se  reproduit  uniquement  par  division 
simple  à  l'état  libre  ou  enkysté. 

Division  à  l'état  libre.  —  Elle  se  fait  (fig.  643)  par  un  plan  oblique  de 
haut  en  bas  et  de  droite  à  gauche  qui  passe  par  la 
région  buccale,  attribuant  à  chaque  individu  fille  deux 
moitiés  dissemblables  de  l'animal  mère.  Elle  commence 
par  le  noyau  qui  se  place  dans  ce  plan  et  se  divise 
suivant  un  processus  intermédiaire  à  la  mitose  et  à 
l'amitose  qui  ressemble  à  celui  de  la  division  du  ma- 
cronucléus  des  Infusoires  (V.  plus  loin)  (*).  L'animal, 
alors,  s'allonge  dans  le  sens  perpendiculaire  au  futur 
plan  de  division  et  fait  éclater  sa  cuticule  suivant  une 
ligne  brisée  qui  suit  les  sutures  les  plus  voisines  du 
plan  de  division.  Ainsi,  l'individu  supérieur  gauche  (a)  umoFLAGELLiM[Typc 
conserve  la  moitié  des  plaques  de  son  côté  et  l'individu    _.niorPh°1°Pî"®)" 

Division  a  1  état  libre 

(Sch.). 
a  et  1>,  les  deux  indivi- 
dus résultant  de  la  di- 
vision; 8.,  moitié  supé- 
rieure de  la  cuticule; 
i.,  moitié  inférieure. 


Fig.  643. 


inférieur  droit  (b)   garde   les  autres.    Dans    la    fente 


Kig.  644. 


(*)  Chez  les  formes  qui  ont  des  cornes,  comme  Ceratium,  le 
kyste  a  aussi  des  cornes  mais  moins  longues,  et  toute  la  forme 
est  plus  arrondie.  On  observe  aussi  parfois  un  prolongement 
en  forme  de  corne  sur  le  kyste  de  genres  qui  n'en  ont 
pas.    C'est  alors   un   appendice   du    kyste   qui   semble   destiné    à    fixer  celui-ci 

^2)  Ce  processus  a  été 
récemment  étudié  par 
Lautebborn  [95],  Le 
noyau,  à  l'état  de  repos, 
montre  un  réseau  achro- 
matique typique  avec 
grains  de  chromatine  aux 
points  nodaux  (fig.  644  . 
Ce  réseau  se  coupe  en  fila- 
ments qui  s'orientent  per- 
pendiculairement au  fu- 
tur plan  de  division,  puis 
se  coupent  en  leur  milieu  suivant  ce  plan,  et  les  deux  lots  de  chromosomes  se  rendent 
chacun  dans  la  moitié  correspondante  du  corps.  Les  aspects  sont  à  peu  près  ceux  d'une 
mitose,  mais  la  différence  est  capitale  par  suite  de  l'absence  de  centrosome  et  de  division 
longitudinale.  Il  y  a  aussi  un  ou  deux  nucléoles  qui  ne  paraissent  jouer  aucun  rôle  actif. 


DINOFLAGELLIJE  (Type  morphologique)    Phénomènes     nucléaires 
de  la  division  (im.  Lauterborn). 


380 


FLAGELLES 


_.N 


ainsi  produite,  le  corps  s'étire,  s'étrangle  circulairement  et  finalement  se 
coupe.  Les  deux  individus  se  séparent  et  bientôt  se  complètent  (*). 

Division  à  l'état  enkysté.  —  Elle  est  beaucoup  plus   fréquente  que  la 
précédente  et  constitue  le  procédé  normal  de  reproduction  de  notre  ani- 
mal (fig.  645).  Nous  pouvons  la  définir  en  peu  de  mots: 
c'est  une  division  semblable  à  celle  de  l'état  libre,  mais 
précédée  d'un  enkystement  semblable  à  l'enkystement 
de  protection.  Souvent,  il  est  impossible  de  dire  si  l'en- 
kystement que  nous  avons  décrit  plus  haut  a  pour  but 
la  protection  simple  ou  une  division.  Il  y  a  cependant 
quelques  particularités  utiles  à  ajouter.  Le  kyste  n'est 
pas  toujours  cellulosique  et  siliceux;  fréquemment,  il 
morphologique)       est  gélatineux.  Sous  le  kyste,  la  division  du  noyau  se 
(Sch.).  fait  comme  dans  le  cas  déjà  décrit.  Celle  du  corps  a 

Division  sous  un  kyste  |jeu  suivant  le  même  plan  oblique  que  si  la  coque  eu- 
kystique;»., noyau,  ticulaire  devait  y  prendre  part.  Enfin,  assez  souvent, 
les  deux  individus  se  divisent  une  seconde  fois,  en 
sorte  qu'il  en  sort  du  kyste  quatre  au  lieu  de  deux,  et  ceux-ci,  ayant  re- 
formé chacun  leurs  deux  sillons  elleurs  deux  fouets,  n'ont 
plus  qu'à  sécréter  leur  cuticule  (*). 

Associations.  —  Parfois,  la  division  à  l'étal  libre  reste 
incomplète  et  les  deux  individus  filles  restent  unis  ensemble 
par  une  soudure  étroite.  Ils  regardent  du  même  côté  et  la 
partie  supéro-dorsale  de  l'individu  inférieur  est  unie  à  la 
partie  inféro-ventrale  du  supérieur.  Parfois  même,  ces 
divisions  incomplètes  se  continuent  et  il  se  forme  ainsi  une 
chaîne  de  plusieurs  individus  (fig.  616)  (3).  Ces  associa- 
tions n'ont  rien  de  sexuel;  elles  ont  la  même  signification 
morphologique  que  les  colonies  non  persistantes  dont  nous 


Fig.  646. 


DINOFLAGELL1.E 

(')  La  plaque  en  ceinture  du  sillon  transversal  se  partage  entre  les    \.  y.pe  "^J*  ,°~ 
deux  individus.  La  lame  du  sillon  longitudinal  a  été  vue  par  Pénard,        Association 
chez   Ceratium,  passer  tout  entière  à  l'individu  inférieur  droit,  mais     cnez  Ceratium. 
on  ne  sait  pas  du  tout  si  cela  est  général.  On  ne  sait  pas  comment 
les   fouets   se  partagent.   Peut-être  se  régénèrent-ils  tous  les  deux  sur  chacun  des 
deux  individus  filles.  On  ne  sait  rien  non  plus  du  sort  de  l'appareil  pulsatile.  Sur 
les  individus  encore  incomplètement  séparés,  on  voit  se  dessiner  de  part  et  d'autre 
de  l'étranglement  le  rudiment  des  parties  qui  vont  se  régénérer.  La  portion  man- 
quante des  sillons,  les  plaques  absentes,    tout  cela  commence  à   apparaître,    mais 
en  raccourci  et  aura  à  prendre  ses  dimensions  définitives  après  la  séparation.  Avant 
la  séparation  complète  les  quatre  fouets  sont  déjà  parfois  reformés.  L'obliquité  du 
plan  de  division  est  variable.  Ordinairement  à  45°,   souvent  plus  ou  moins,  parfois 
disparaissant  pour  faire  place  à  une  division  franchement  longitudinale  ou  transversale. 

^2)  Ici  de  même,  la  division  est  parfois  longitudinale,  parfois  transversale. On  a  quel- 
quefois observé,  dans  le  plan  de  division,  une  plaque  de  petits  grains  qui  semblent 
représenter  la  plaque  équatoriale  des  végétaux. 

(3)  Ce  phénomène  n'est  pas  commun;  il  ne  se  rencontre  que  chez  Glenodinium, 
Dinophysis  et  surtout  Ceratium  qui  forment  de  véritables  chaînes. 


D1N0FLAGELLES  :    AD1NIDES 


381 


avons  trouvé  l'exemple  chez  diverses  Chlamydomonadines,  mais  leur  si- 
gnification biologique  est  aussi  obscure. 

Conjugaison.  —  Si  Ton  met  de  côté  les  cas  de  division  inachevée  ou 
de  division  normalement  incomplète  qui  ont  été  souvent  pris  à  tort 
pour  des  conjugaisons,  il  ne  reste  guère  d'observations  au  sujet  de  ce 
phénomène.  Il  semble  bien  cependant  que,  dans  certains  cas,  des  indi- 
vidus jeunes,  récemment  issus  d'une  division  multiple  sous  kyste,  à 
peine  sortis  se  conjuguent  et  aussitôt  s'enkystent  en  commun  (Danysz) 
[86].  Mais  toute  la  question  réclame  de  nouvelles  études. 

Nous  diviserons  notre  sous-classe  en  trois  ordres  : 
Adinida,  sans  sillons; 

Diniferida,  pourvus  de  deux  sillons  typiques;  et 
Polydinida,  à  nombreux  sillons  transversaux. 
Le  second  est  conforme  à  notre  type  morphologique,  les  deux  autres 
sont  tout  à  fait  aberrants. 


Ier  Ordre 

ADINIDES.  —  ADINIDA 

[Adinida  (Bergh)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

En  trois  mots  on  peut  le  définir:  c'est  une  Chromomonadine,  dans 
l'enveloppe  d'une  Phacotus.  Il  est  donc  fort  différent  du  type  des  Dino- 
ilagellés  ;  il  n'a  pas  de  sillons  et  ses  tlagellums  très  courts  sont  relé- 
gués à  l'extrémité  supérieure.  Cependant,  le  fait  de  posséder,  avec  des 
chromoplastes  jaunes,  une  coque  bivalve,  surtout  cette  coque  étant 
percée  de  pores,  permet  de  rattacher  cet  être  aux  Dinollagellés,  malgré 
l'absence  de  sillons  et  la  position  des  deux 
fouets.  Fi-647-  Fi--648- 


GENRES 

Exuvisdlla  (Cienkovsky)  (fig.  647).  Le  corps  ovoïde 
lisse,  sans  sillons,  est  contenu  dans  une  coque 
cuticulaire  bivalve  criblée  de  pores  ;  les  deux 
fouets  sortent  entre  les  deux  valves  à  l'extré- 
mité supérieure.  Les  chromoplastes  jaunes  sont 
tantôt  isolés,  tantôt  soudés  en  deux  plaques  sy- 
métriques (50  [x.  Mer). 

Prorocentron  (Ehrenberg)  (fig.  648).  C'est  un  Exu- 

viœlla  pointu  en  bas,  et  muni  en  haut  d'un  prolongement  situé  immé- 
diatement en  arrière  des  fouets  et  qui  appartient  soit  à  une  seule  valve, 
soit  aux  deux  par  moitié.  Les  chromoplastes  offrent  les  mêmes  variétés 
de  disposition  (50  [x.  Mer). 


ExuviœUu 
(im.  Schiltt). 


Prorocentron 

(im.  Schiltt, 

Stein). 


382 


LES  FLAGELLES 


2e  Ordre 
DINIFÉRIDES .  -  DINIFERIDA 

[Dinifeba  (Berg)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

C'est  lui-même  que  nous  avons  décrit  comme   type  morphologique 
des  Dinoflagellés  (V.  p.  373). 


GENRES 


Peridinium  (Ehrenberg,  emend.  Stein)  (fîg.  638,  639  et  649). 
C'est  à  très  peu  de  choses  près  la  réalisation  de  notre  type 
morphologique.  Il  est  caractérisé  génériquement  par  la 
disposition  de  ses  plaques  (150  jjl.  Mer  et  eau  douce)  (*). 


Fis.  649. 


Fig.  650. 


Fig.  651. 


Fig.  052. 


Peridinium 
(Sch.). 


Fis.  653. 


Diplopsalis 

(D.  lenticula) 

(d'ap.  Biitschli). 


Amphidoma 
(A.  nucula) 

(d'ap. 
'_  Biitschli). 


Protocera- 

tium 

[P.  reticulata) 

(d'ap.  Stein). 


(x)  Genres  voisins  : 
Diplopsalis    (Bergh)    (fig.  650),   de  forme  surbaissée,   le  pôle  apical  au 

sommet  d'un  petit  prolongement,  le  sillon  longitudinal  descendant 

très  bas  (40  [j..  Mer); 
Amphidoma    (Stein),   (fig.  651) 

ovoïde,  à  grand  axe  ver- 
tical,  à   fente  flagellifère 

réduite    à    un    petit   trou 

(Mer); 
Protoceratium  (Bergh)  (fig.  652), 

à   plaques    indistinctes,   à 

cuticule  semblant  continue 

avec  un  réseau  de  crêtes 

saillantes  (35  \j..  Mer); 
Heterocapsa    (Stein)    (fig.  653), 

semblable,   à  hémisphère 

inférieur  lisse  (20[x.  Mer); 
Blepharocysta  (Ehrenberg)  (fig.  654),  ovoïde,  allongé,  à  sillons  très  superficiels,  à  fente  fla- 
gellifère représentée  par  un  petit 

trou  placé  très  bas  (50  [x.    Mer)  ; 
Podolampas  (Stein)  (fig.  655),  allongé  en 

pointe  vers  le  haut  et  muni  à  l'ex- 
trémité   inférieure    d'apophyses 

rappelant,    avec    une     situation 

diamétralement    opposée ,    celle 

de    Prorocentrum    (100  [j..    Mer); 
Goniodoma  (Stein)  (fig.  656),  presque 

sphérique,  à  sillon  buccal  réduit 

à  un  petit  orifice  ovalaire  (40  [j.. 

Mer)  ; 


Heterocapsa 
(//.  triqitetra) 
(im.   Schiitt). 


Fis.  654. 


Fig. 055. 


Blepharocysta 
(B.    splendor) 
(d'ap.  Biitschli). 


Fig.  656. 


Podolampas. 

im.    Schiitl, 

Stein). 


Goniodoma 

(G.  acuminatnm) 
(d'ap.  Stein). 


DINOFLAGELLES   :    D1NIFERIDES 


383 


Ceratium  (Schrank,  emend.  Stein)  (fig.  657)  est  remarquable  par  sa  forme 
dérivant  d'un  ovoïde  aplati  dorso-ventralement  et  prolongé  :  en  haut, 
en  une  longue  corne  ouverte  au  sommet,  à  laquelle 
participent  les  trois  plaques  apicales  ;  en  bas,  en 
une  à  quatre  cornes,  le  plus  souvent  deux,  dirigées 
d'abord  en  dehors  puis  recour- 


Fig.  657 


bées  vers  le  haut.  C'est  dans 
ce  genre  qu'ont  été  observées 
les  longues  chaînes  (fîg.  658)  ré- 
sultant de  divisions  incomplètes 


Fig.  658 


(30  à  40  [x.  Mer  et 
eau  douce). 
Glenodinium  (Eh- 
renherg, emend. 
Stein)  (fîg.  659), 

se  distingue 
moins  par  sa  for- 
me ovoïde  apla- 
tie    dorso-ven- 
tralement    (') , 


FiS.  059. 


Glenodinium 
(im.  Schiltt). 


Ce  ralt  uni 

Association 

(Sch.). 


Ceratium  (Sch.). 


Fie.  662. 


661. 


Pyrophacus 

(P.   horologitim) 
(im. Schûtt, Stein). 


Ptychodiscus 

(P.  noctiluca) 

(im.  Stein). 


Pyrophacus  (Stein)  (fîg.  660)  de  forme  lenticulaire  (Diamètre  hori- 
zontal 60  [x.  Mer); 

Ptychodiscus  (Stein',  (fîg. 
661)  de  forme  sem- 
blable, mais  à  sillon 
transversal  remplacé 
par  un  mince  ruban 
cuticulaire  (Mer)  ; 

Gonyaulax  (Diesing),  (fig. 
6P2\à  sillon  longitu- 
dinal s'étendant  dans 
toute  la  hauteur  du 
corps  avec  la  fente 
flagellifère  réduite  à 
un  petit  orifice  arrondi;  souvent  les  deux  pèdes   prolongés   en  pointes    (20  a.  Mer); 

Stei niella  (  Schûtt) 
(fig.  663),  genre 
voisin  (100  \l. 
Mer)  ; 

Oxytoxum  (Stein)  à 
sillon  transversal 
situé  très  haut 
(fîg.  640  et  664) 
(50  [j..  Mer). 

(')  Genre  voi- 
sin : 

Cladopyx is  (Stein) 
(fig.  665),  genre 
voisin  mais  dou- 
teux, caractérisé 


Fig.  663 


Fis.   uni. 


Gonyaulax 

(G.  polygramma) 

(im.  Schûtt). 


Fig.  665. 


Steiniella 

(S.  fragilis) 
(im.     Schûtt). 


Oscytoxum 

(0.  tessellatum) 

(im.  Schiltt). 


Cladopyxis 
[C.  brachiolata)  (Stein): 


384 


LES    FLAGELLES 


Fig.  667. 


(im.    Schùtt.). 
Fig.  668. 


que   par   sa  cuticule   très   mince  et    anhiste    (45  y..   Mer    et  eau    douce). 

Gymnodinium  (Stein)  (fig.  666)  est  plus  allongé  que  Gleno-  Fig.  666. 
dinium  et  s'en  distingue  par  l'absence  de  cuticule.  Il  n'y 
a  plus  ici  qu'une  membrane  cellulaire  lisse,  mince  et 
dépressible.  Selon  les  espèces,  ou  bien  la  forme  est  régu- 
lière, ou  bien  le  sillon  transversal  décrit  une  hélice  très 
allongée,  ou  bien  en  plus  de  cela,  le  corps  se  tord  en  hé- 
lice, ce  qui  contourne  le  sillon  vertical.  Plusieurs  s'en- 
kystent sous  une  épaisse  enveloppe  gélatineuse  souvent 
munie  de  longues  cornes.  Certaines  espèces  ont  un  stigma 
oculiforme  (50  à  150  \x;  Mer  et  eau  douce). 

Hemidinium  (Stein)   (fig.  667)   est  un  Gymnodinium  pourvu    Gymnodinium 
d'une  très  délicate  enveloppe  et  dont  le  sillon  transversal     {G.   spirale) 
est  absent  à  droite  (25 p.  Eau  douce). 

Pouchetia  (Schutt)  (fig.  668)  est  nu 
comme  les  précédents,  mais  il  a  une 
forme  bizarre  et,  au  premier  abord, 
incompréhensible,  mais  on  arrive  à 
la  rendre  claire  en  la  ramenant  à 
celle  de  certains  Gymnodinium  à  sil- 
lon transversal  en  hélice  allongée  et 
à  corps  contourné  autour  de  son  axe 
vertical.  Si  l'on  suppose  que  le  corps 
se  tord  d'un  tour  dans  le  même  sens 
que  le  sillon  transversal,  celui-ci  fera 
deux  tours  au  lieu  d'un  et  le  sillon 
longitudinal,  très  long,  décrira  lui  aussi  un  tour  entre  les  extrémités, 
très  éloignées  en  hauteur,  du  sillon  transversal.  En  outre,  l'animal 
possède  un  très  gros  œil  formé  d'une  masse  pigmentaire  noire  avec  un 
cristallin  sphérique,  soluble  dans  l'acide  acétique,  ou  de  deux  masses 
opposées  l'une  à  l'autre,  et   déterminant  souvent  une  forte  saillie  (*). 


Hemidinium 
(//.     nasutum) 

(d'ap.   Stein). 


Pouchetia 

(P.  fusus) 
(im.  Schiltt). 


par  de  longs  prolongements  ramifiés  rayon- 
nants; la  constitution  du  sillon  transversal 
n'est  pas  claire  et  il  n'est  pas  même  bien 
sûr  que  ce  soit  là  un  Dinoflagellé.  En  tout 
cas,  par  la  minceur  de  sa  cuticule,  il  se  rap- 
procherait de  Glenoclinium  (60  ;j..  Mer). 

(*)  Il  faut  attendre  la  publication  de  la  fin 
du  travail  de  Schutt  [93]  pour  décrire  conve- 
nablement les  trois  nouveaux  genres  dont  il 
donne  seulement  les  figures  : 

Gymnaster  (Ehrenberg,  emend.  Schùtt), 

Monaster  (Schûtl)  (fig.  669),  et 

Amphitholus  (Schùtt)  (fig.  670),  caractérisés  par  un 
squelette  intérieur  qui  rappelle  celui  des  Ra- 
diolaires. 


Fig. 669. 


Fig.  670. 


Monaster 
(M.  rete)(d'ap.  Schutt). 


Amphitolus 

(A.    elegans) 

(d'ap.  Schùtt). 


DINOFI.AGELLES    :    DINIFERIDES 


385 


Fi".  671. 


Fig.  672. 


Nous  abordons  maintenant  une  longue  série  de  genres  qui  ont  pour 
caractère  commun  la  réduction  externe  de  leur  hémisphère  supérieur, 
conséquence  de  la  situation  très  élevée  de  leur  sillon  transversal.  En 
outre,  les  crêtes  aliformes  tant  celles  du  sillon  transversal  que  celles  du 
longitudinal,  sont  très  développées  et  arrivent  à  donner  à  ces  êtres  les 
physionomies  les  plus  étranges  (*). 

Phalachroma  (Stein)  (fig.  671)  inaugure  la  série  avec  son  sillon  transversal 
déjà  très  rapproché  du  bord  supérieur, 
en  sorte  que  son  hémisphère  supérieur 
est  réduit  à  une  sorte  de  couvercle.  Les 
crêtes  aliformes  des  sillon  horizontal  et 
vertical  sont  assez  élevées  (80  [x.  Mer). 

Amphisolenia  (Stein)  (fig.  672)  a  des  ca- 
ractères semblables,  mais  avec  un 
aspect  tout  différent  dû  à  sa  forme 
longuement  lagéniforme,  dilatée  en 
bas,  et  a  son  orifice  flagellifère  placé 
très  bas  (Très  grand.  Mer). 

Dinophysis  (Ehrenberg)  (fig.  673)  est  pres- 
que semblable  à  Palachroma,  mais  parfois  orné  de  fortes 
pointes  partant  de  l'hémisphère  inférieur  (80  <j..  Mer). 

Ceratocorys  (Stein)  (fig.  674)  a  les  crêtes  aliformes  du  sillon 
transversal  beaucoup  plus  sail- 


Paluchroma   (Sch.). 


Amphisolenia 

(A.  palmata). 
Partie    supé- 
rieure du  corps 
(ini.  Stein). 


Fis.  673. 


Fift\  674. 


lantes  encore  et  les  pointes  qui 
hérissent  le   corps  constantes 
et  barbelées  (100  p..  Mer). 
Citharistes   (Stein)   (fig.  675)  n'a 
pas  ces  pointes,  mais  la  crête 
aliforme  horizontale  supérieure 
est  développée  en  une  haute  col- 
lerette   infundibuliforme,    dé- 
passant de  beaucoup  le  niveau 
de  l'hémisphère  supérieur  très 
réduit  ici  comme  dans  tous  ces 
genres;  son  dos  est  muni  d'une  échancrure  sur  laquelle  passent  deux 
petites  baguettes  de  manière   à   former  exactement 
l'anse  d'une  cruche  ;  sa  crête  aliforme  verticale  gauche 
descend  jusqu'en  bas  et,  du  côté  droit,  est  une  crête 
aliforme  accessoire  qui  ferme  de  ce  côté  la  cavité 
de  l'anse  et  la  transforme  en  une  sorte  de  poche  où  se 
loge  une  grappe  de phaeosomes  (chromoplastes  jaunes) 
(100  £jl.  Mer). 


Dinophi/sis  (Sch.). 


Ceratocorys  (Sch.). 


Fig.  675. 


(*)  Ces  genres  forment  la  famille  des  DwopursiNœ;  [Dino- 
physida  (Bergh)]. 

Les  précédents  constituaient  celle  des  Pfaudinin.e  [Peri- 


Citharistes 
(im  Schiltt,  Stein). 


25 


386 


LES    FLAGELLES 


Histioneis  (Stein)  (fîg.  676)  a  la  collerette  supérieure  de  Citharistes*  mais 
encore  plus  haute  et  fendue  en  long,  et  la  crête  ali- 
forme    verticale    gauche   développée    en  une    énorme 
expansion  (70  \x.  Mer). 

Ornithocercus  (Stein)  (fîg.  677)  a  encore  la  même  collerette 
supérieure,  mais  ici  la  crête  aliforme  horizontale  infé- 
rieure s'élève  elle  aussi  en  entonnoir,  presque  aussi  haut 
que  l'autre,  réduisant  à  une  fente  annulaire  l'accès  du 
dehors  au  sillon  transversal  compris  entre  les  base  des 
deux  collerettes.  Dans  ce  sillon  s'accumulent  des  phaeo- 
somes;  en  outre,  la  crête  aliforme  verticale  gauche  se 
développe  en  un  énorme  appendice  vertical  soutenu 
par  des  côtes  ornées  de  dessins  variés 
(75  [j..  Mer). 

Amphidinium  (Claparède  et  Lachmann) 
(fîg.  678)  nous  ramène  à  une  appa- 
rence beaucoup  plus  simple.  C'est  un 
des  genres  précédents,  caractérisé  com- 
me eux  par  la  situation  très  élevée 
du  sillon  transversal  et,  par  suite,  par 
la  réduction  de  l'hémisphère  supérieur 
à  une  sorte  d'opercule;  mais  la  coque 
ehitineuse,  de  forme  si  bizarre,  a  dis- 
paru et  fait  place  à  une  mince  cuticule 
simple,  lisse  et  à  peine  visible. 


Histioneis 
(im.  Schiitt,  Stein). 


Fis.  678. 


Ornithocercus 
(im  Schiitt,  Stein). 


Amphidinium 
(im.  Stein). 


3e   Ordre 
POLYDINIDES.  —  POLYDTNIDA 

[POLYDINIDA     (Bûtschli)] 

Il  contient  le  seul  genre  très  remarquable 
Polyknkos  (Bûtschli)  (fîg.  679),  nu  comme  un  Gymnodi- 
nium,  en  forme  de  boudin,  avec  huit  sillons  transversaux 
presque  circulaires,  leur  extrémité  gauche  étant  à  peine 
plus  élevée  que  la  droite.  Tous  sont  réunis  par  un  unique 
sillon  longitudinal  commun,  long  et  étroit,  parcourant 
toute  la  hauteur  du  corps.  A  l'extrémité  inférieure  de  ce 
sillon,  est  un  fouet  longitudinal  parfois  double;  chaque 
sillon  transversal  contient  un  fouet  transversal.  A  l'inté- 
rieur sont  quatre  noyaux  superposés,  accompagné 
chacun  d'un  petit  nombre  de  petits  noyaux  accessoires 


dinida  (Bûtschli)].   Nous  avons   seulement  fait   passer 
Ceratocorys  de  la  seconde  à  la  première. 


Fie.  079. 


le  genre 


Poh/krikos 
{P.  auricularia) 
(d'ap.  Bergh).  A  cô- 
té, un  trichocyste 
plus  grossi. 


DINOFLAGELLÉS  :    APPENDICE  387 

que  Bergh  assimile  au  micronucléus  des  Ciliés,  sans  appuyer  d'ail- 
leurs son  interprétation  sur  une  comparaison  détaillée  des  fonctions. 
Enfin,  dans  l'ectoplasme  sont  répandus  des  trichocystcs  semblables  à 
des  nématocystes,  moins  le  noyau.  L'animal  se  reproduit  par  division 
transversale  (100 p..  Mer). 


APPENDICE  AUX  DINOFLAGELLES. 


Fig.  680. 


Erythropsis 

(E.  agilis) 
(d'ap. 


Fig.  681. 


Erythropsis  (R.  Hertwig)  (fig. 680, 681  )  est  un  animal  dont  les  affinités  sont  tout  à  fait  obscures. 
Décrivons-le  d'abord  en  lui-même  sans  employer  à  son  égard  aucune 
terminologie  spéciale  impliquant  une  opinion  préconçue  sur  sa  position 
taxonomique  que  nous  discuterons  ensuite. 

Il  a  une  forme  irrégulièrement  sphérique.  Sur  la  face  que  tous 
s'accordent  à  considérer  comme  ventrale,  se  trouve  un  sillon  vertical, 
profond  et  étroit  au  milieu,  qui  se  perd  en  haut  et  en  bas,  en  devenant 
déplus  en  plus  large  et  superficiel.  Dans  sa  partie  moyenne,  il  est  limité 
à  droite  par  une  grosse  protubérance  arrondie,  le  talon  [Sporentrâger] 
qui  se  prolonge  à  son  sommet  en  un  petit  appendice  courbe  appelé 
Y  éperon  (Spom).  A  gauche  et  un  peu  plus  haut,  se  trouve  un  gros  œil, 
formé  d'un  beau  cristallin  à  couches  concentriques,  logé  dans  une 
capsule  qu'il  ne  remplit  pas  toute  entière,  et  enchâssé  à  sa  base  dans  r  Hertwig). 
une  masse  pigmentaire  brune.  La  saillie  de  ces  deux  organes  contribue 
à  augmenter,  à  leur  niveau,  la  profondeur  du  sillon  interposé.  A  l'extrémité  supé- 
rieure, se  trouve  la  calotte  [Deckel]  formée  simplement  d'une  partie  un  peu  aplatie, 
débordant  par  ses  bords  le  niveau  général,  de  manière  à  déterminer  au-dessous 
d'elle  une  gouttière.  Cette  gouttière  ne  fait  pas  seulement  le  tour  de  la  calotte,  mais 
monte  sur  sa  face  supérieure  où  elle  se  termine.  A  la  face  interne 
du  talon  prend  naissance  un  long  filament  contourné  en  ressort  à 
boudin  qui,  de  là,  monte  dans  la  partie  supérieure  du  sillon,  s'en- 
gage dans  la  gouttière  et  la  parcourt  jusqu'au  bout.  De  l'extré- 
mité inférieure  du  sillon  vertical,  part  un  gros  appendice  cylin- 
drique, très  mobile,  très  contractile,  trois  à  quatre  fois  plus  long 
que  le  corps,  la  queue  (fig.  680).  Le  corps  est  recouvert  d'une 
mince  cuticule,  rempli  d'un  protoplasma  granuleux  et  renferme 
un  très  gros  noyau  subcentral. 

On  n'a  pu  observer,  en  tout,  que  deux  exemplaires  de  cet 
animal. 

R.  Hertwio  qui  l'a  découvert  le  considère  comme  un  Proto- 
zoaire sans  doute  voisin  des  Infusoires.  Il  compare  la  calotte  au 
disque  des  Vorticelles  et  l'appendice  inférieur  au  pédoncule  de 
celles-ci. 

Metchnikof  voit  dans  cet  appendice  un  suçoir  d'Acinète  et 
rapporte  l'animal  aux  Suctoria. 
C.  Vogt,  sans  l'avoir  vu,  cherche  à  démontrer  que  c'est  une  vraie  Vorticelle 
(dont  il  fait  le  genre  Spasthostyla)  détachée  avec  son  pédoncule,  et  l'œil  serait  celui 
de  quelque  Méduse  [Lizzia  ou  Nausithoé]  que  l'animal  aurait  vainement  cherché  à 
engloutir  et  qui  serait  resté  arrêté  au  passage,  opinion  renversée  par  le  fait  que 
cet  œil  se  trouve  aussi  dans  l'exemplaire  de  Metchnikof. 

Il  nous   semble   qu'il  y  a  une  autre  manière  de  voir  plus  vraisemblable   que 
les  précédentes  et  que  nous  hasarderons  tant  elle  nous  semble  probable,  mais  sous 


mmm 


Erythropsis 

(E.   agilis) . 
L'animal  plus  grossi 

sans  la  queue 
(d'ap.  R.  Hertwig). 


388  LES    FLAGELLÉS 

toutes  réserves  et  sans  méconnaître  le  danger  qu'il  y  a  à  formuler  une  opinion 
sur  un  être  que  l'on  n'a  pu  examiner. 

Ce  serait  un  Péridinien. 

Son  œil,  qui  s'oppose  à  son  admission  chez  les  Vorticelles  aussi  bien  que  chez 
tout  autre  Cilié  offre  une  ressemblance  frappante  avec  celui  de  Pouchetia.  Son 
sillon  vertical  est  absolument  celui  d'un  Péridinien.  La  gouttière  représente  le  sillon 
transversal  placé  très  haut  comme  cela  arrive  souvent.  Le  filament  en  ressort  à  bou- 
din n'a  rien  de  commun  avec  une  zone  aborale  tandis  qu'il  représente  exactement 
el  fouet  transversal  d'un  Péridinien.  (Il  faut  cependant  noter  que  Hertwig  n'est  pas 
très  affirmatif  sur  la  question  de  savoir  si  la  portion  qui  occupe  la  gouttière  est  ou 
non  continue  avec  celle  qui  est  logée  dans  la  partie  supérieure  du  sillon  longitudinal, 
et  que  ce  fouet,  par  une  exception  unique,  suivrait  le  sillon  de  gauche  à  droite. 
Enfin,  le  gros  appendice  serait  le  fouet  vertical.  Il  a  les  connexions  et  le  mode  d'ac- 
tion de  cet  appendice  dont  il  ne  diffère  que  par  sa  grosseur.  C'est  là  certainement  un 
caractère  assez  exceptionnel  pour  faire  hésiter,  mais  la  différence  n'est  guère  moindre 
avec  un  pédoncule  de  Vorticelle  ou  avec  un  suçoir  d'Acinétien.  Enfin  remarquons  que 
les  différences  peuvent  peut-être  s'expliquer  aussi  en  partie  par  la  très  insuffisante 
connaissance  que  l'on  a  de  ce  curieux  animal.  (Celui  de  Hertwig  perdit  sa  queue 
avant  qu'on  pût  le  dessiner  ou  le  fixer.  Celui  de  Metchnikof  n'avait  pas  d'éperon.) 

(Taille  non  indiquée,  semble  peu  différente  d'un  millimètre.  Mer). 


CYSTOFLAGELLÉS 


389 


4°  Sous-Classe 
CYSTOFLAGELLÉS.  —  CYSTOFLAGELLIM 

[CrsroFLAGELLATA  (Hâckel)] 

Cette  sous-classe  ne  contenant  que  deux  genres,  Noctiluca  et  Lepto- 
discus,  nous  prendrons  pour  type  la  Noctiluque  qui  est  la  plus  commune 
et  la  mieux  connue. 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

f  FIG.  682  a  687) 

La  Noctiluque  apparaît  à  l'œil  nu  comme  une  petite  sphère  molle, 
transparente,  un  peu  jaunâtre  qui  Ta  fait  comparer  à  un  grain  de  tapioca 
cuit.  Elle  en  a  aussi  le  diamètre,  1  millimètre  environ. 


Structure 

Configuration  extérieure.  —  L'animal  (fig.  682)  esta  peu  près  sphérique, 
seulement  un  peu  allongé  dans  le 
sens  antéro-postérieur.Enunpoint,  Fig.  682. 

qui  sera  pour  nous  le  sommet  de  la 
face  ventrale,  se  détache  un  flagel- 
lum à  peine  conique  (flg.),  ohtus 
au  hout,  aplati  d'avant  en  arrière 
sur  la  section  transversale,  et  d'une 
longueur  à  peu  près  égale  au  dia- 
mètre du  corps.  Au-dessous  de  ce 
flagellum  se  trouve  une  dépression 
méridienne  verticale,  comparable 
à  celle  qui  sépare  les  deux  moitiés 
d'un  abricot,  mais  qui  ne  s'étend 
que  sur  une  moitié  à  peine  du 
contour  total.  On  l'appelle  le  sillon 
ventral  (sill.).  En  écartant  les  lè- 
vres de  ce  sillon  on  constaterait 
qu'il  s'enfonce  peu  à  peu  en  descen- 
dant à  partir  de  la  base  du  fouet, 
puis  plonge  brusquement  dans  une 
dépression  profonde  {perist.)  au 
fond  de  laquelle  est  la  fente  buccale 
{f.b.).  Delà,  il  regagne  àpicle  niveau 
de  la  surface.  A  partir  de  ce  point  qui  correspond  à  peu  près  au  milieu  de 
sa  hauteur,  le  sillon  continue  très  superficiellement  jusqu'à  sa  termi- 


pensi 


CYSTOFLAGELLES 
(Type  morphologique)  (Noctiluca)  (Sch.). 
t»,  lèvre;  cil.,  cil;  d.,  dent:  flg.,  flagellum; 

f.1».,    fente    buccale;    perist.,    péristome; 

sill.,  bâtonnet  dans  le  sillon  ventral. 


390 


LES    FLAGELLES 


Fiji.  683. 


naison.  Sur  la  partie  peu  profonde  qui  sépare  la  base  du  flagellum  de  la 
fente  buccale,  se  trouve,  un  peu  à  droite  de  la  ligne  médiane,  une  petite 
lamelle  saillante,  insérée  un  peu  obliquement,  dont  le  bord  libre  est  dé- 
coupé en  trois  pointes,  ce  qui  lui  a  fait  donner,  malgré  sa  mollesse,  le 
nom  de  dent  (d.).  Immédiatement  au-dessous  de  l'extrémité  inférieure 
de  cette  dent,  surplombant  la  dépression  brusque  qui  conduit  à  la  fente 
buccale,  se  trouve  une  autre  lamelle  plus  petite  et  aussi  molle  que  la  pré- 
cédente, mais  en  forme  de  croissant  et  disposée  transversalement,  que 
l'on  appelle  la  lèvre  (L).  Du  point  où  la  lèvre  confine  à  la  dent,  naît  un  tout 
petit  flagellum  accessoire  que  l'on  appelle  le  cil  (cil.)  ;  il  est  si  petit  qu'il 
ne  fait  pas  saillie  hors  du  sillon  ventral.  Tout  cela  est  tapissé  par  la  cuti- 
cule souple  et  très  mince  qui  revêt  le  corps  entier  et  c'est  seulement  au 
niveau  de  la  fente  buccale  que  le  cytoplasma  intérieur  est  à  nu  ;  les  parois 
de  l'infundibulum  oblique  qui  conduit  à  cette  fente  sont  elles-mêmes 
tapissées  par  cette  cuticule.  Dans  sa  moitié  inférieure,  le  sillon  ventral 

est  très  peu  profond  et  laisse  aper- 
cevoir naturellement  son  fond  bombé 
et  froncé  en  travers  (sill.).  Cette  par- 
tie froncée  dessine  donc  une  étroite 
surface  linéaire  verticale  ;  à  son  ni- 
veau, la  cuticule  est  non  seulement 
froncée,  mais  sensiblement  épaissie. 
Tout  cela  lui  donne  un  aspect  parti- 
culier qui  lui  a  valu  le  nom  de  bâ- 
tonnet. Mais  il  faut  bien  se  rendre 
compte  que  ce  prétendu  bâtonnet 
n'est  point  quelque  organe  saillant 
sur  la  surface  :  ce  n'est  simplement 
qu'une  partie  de  la  surface  elle- 
même,  logée  même  au  fond  d'une 
dépression.  On  donne  quelquefois  le 
nom  de  péristome  (périst.)  à  la  par- 
tie du  sillon  ventral  qui  va  du  flagel- 
lum au  bâtonnet.  Le  reste  du  corps 
est  régulièrement  arrondi  et  ne  pré- 
sente rien  de  particulier. 

Conformation  intérieure.  —  L'ani- 
mal (fig.  683)  est  une  simple  cellule 
et  en  possède  les  organes,  noyau,  cy- 
toplasme et  membrane,  mais  tout 
cela  avec  des  caractères  très  particu- 
liers. Il  n'y  a  pas  de  vésicule  pulsa- 
tile.  La  membrane  forme  la  surface  extérieure  que  nous  venons  de  dé- 
crire. Elle  semble,  malgré  sa  mollesse  et  sa  minceur  (l'/s  [*),  participer 
aux  caractères  d'une  cuticule  puisque,  ainsi  que  nous  le  venons,  elle 


res  cytop 


cytop 


CYSTOFLAGELLES 

(Type  morphologique)  (Nocliluca)  (Sch.). 

Coupe  sagittale. 

a,  partie  ventrale  du  flagellum  striée  trans- 
versalement ;  1>,  partie  dorsale  granuleuse  ; 
licli.,  fente  buccale  ;  cil.,  cil  ;  cytop.,  cyto- 
plasma périnucléaire;  d.,  dent;  fr.,  fronces 
du  bâtonnet;  flg.,  flagellum;  1.,  lèvre; 
11.,  noyau:  res.,  cytop.,  réseau  cytoplasmi- 
que  tangentiel;  sill.,  sillon  ventral  au  ni- 
veau  du  bâtonnet. 


CYSTOILAGELLÉS  391 

peut  être  rejetée  par  une  mue.  Elle  est  partout  continue,  n'étant  absente 
que  dans  le  sillon  buccal;  elle  n'est  épaissie  qu'au  niveau  du  soi-disant 
bâtonnet  (sill.);  la  lèvre  et  la  dent  sont  revêtues  d'une  membrane  aussi 
mince  que  les  parties  voisines. 

Le  noyau  (N.)  est  situé  à  une  faible  distance  en  arrière  de  la  fente  buc- 
cale. Il  est  assez  gros,  rond,  vésiculeux  et  contient  une  dizaine  de  petits 
corps  chromatiques  que  nous  verrons  être  des  chromosomes  épars  au 
milieu  d'une  substance  achromatique  finement  fîbrillaire. 

Le  cytoplasme  (cytop.)  forme  immédiatement  derrière  la  fente  buccale, 
à  laquelle  il  confine,  une  importante  accumulation  massive  dans  laquelle 
est  englobé  le  noyau.  De  cette  masse  centrale,  partent  de  gros  tractus 
qui  se  portent  radiairement  vers  tous  les  points  de  la  surface  mais, 
dans  ce  trajet,  se  ramifient  beaucoup  à  mesure  qu'ils  s'amincissent  et 
anastomosent  leurs  ramifications  de  manière  à  former  un  réseau  général. 
Les  mailles  de  ce  réseau  constituent  des  vacuoles.  Au  voisinage  de 
l'accumulation  centrale  du  cytoplasma,  elles  sont  larges  et  limitées  par 
des  parois  épaisses;  mais  à  mesure  qu'elles  se  rapprochent  de  la  surface, 
elles  deviennent  de  plus  en  plus  petites  et  serrées,  jusqu'à  n'avoir  plus, 
sous  la  membrane,  que  4  ou  5  \k,  leurs  travées  de  séparation  mesurant  à 
peine  l^y-  Elles  se  terminent  sous  la  cuticule,  non  par  une  couche 
continue,  mais  par  un  réseau  tangentiel  (?'es.  cytop.)  formé  par  les  der- 
nières mailles  du  réseau  général  ('). 

En  deux  points  seulement,  le  cytoplasme  prend  une  disposition  parti- 
culière, c'est  au  niveau  du  bâtonnet  et  dans  le  fiagellum. 

Vers  le  bâtonnet,  la  masse  cytoplasmique  centrale  envoie  un  faisceau 
de  filaments  divergents  qui  s'insèrent  aux  saillies  intérieures  (/r.)  résultant 
du  froncement  de  la  cuticule  à  ce  niveau.  On  ne  sait  rien  de  la  signifi- 
cation de  cette  disposition,  pas  plus  que  de  celle  du  bâtonnet.  Ce  n'est 
peut-être  qu'une  particularité  insignifiante  ou  une  partie  plus  rigide 
destinée  à  jouer  un  rôle  de  soutien. 

Le  fiagellum  (11g.)  reçoit  de  la  masse  cytoplasmique  centrale  un  prolon- 
gement qui,  en  pénétrant  dans  l'organe,  subit  une  double  différenciation. 
La  partie  tournée  vers  la  face  ventrale  (a)  est,  comme  une  fibre  mus- 
culaire, striée  transversalement  et  formée  d'une  succession  de  tranches 
alternativement  claires  et  sombres.  La  partie  tournée  vers  le  dos  (b)  est 
simplement  granuleuse.  Sans  doute,  la  première  est  contractile  et  la 
deuxième  simplement  élastique  pour  jouer  le  rôle  de  ressort  antagoniste. 

Inclusions.  —  Dans  les  travées  du  réseau,  on  trouve,  indépendamment 
des  vacuoles  alimentaires  dont  il  sera  question  plus  loin,  des  inclusions 
de  deux  sortes  :  les  unes  sont  des  granulations  protoplasmiques  de  cou- 
leur orangée  qui  donnent  à  l'animal  la  légère  teinte  jaunâtre  dont  nous 
avons  parlé,  les  autres  sont  des  gouttelettes  graisseuses. 


f1)  Il  y  aurait  en  outre,  d'après  Bùtschli,  un  réseau  secondaire,  très  fin,  dans  les 
vacuoles  qui  occupent  les  grandes  mailles. 


302  LES    FLAGELLÉS 


Physiologie. 


Habitat.  —  Les  Cystoflagellés  sont  exclusivement  marins.  Ils  vivent  dans 
presque  toutes  les  mers  des  régions  tropicales  et  tempérées.  Ils  se  ren- 
contrent parfois  en  si  grande  abondance  que  l'eau  en  est  comme  vis- 
queuse,   surtout  par    un    temps    calme   et    une  température  élevée. 

Locomotion.  Mouvements.  —  L'animal  flotte  plutôt  qu'il  ne  nage,  en 
pleine  eau,  la  fente  buccale  en  bas.  Cette  attitude  est  un  simple  effet 
physique,  le  noyau  et  l'accumulation  proloplasmique  qui  l'entoure  étant 
les  parties  les  plus  lourdes  de  son  corps.  Les  vacuoles  au  contraire  sont 
remplies  d'un  liquide  à  peine  additionné  de  quelques  matières  albumi- 
neuses  et  minérales  et  plus  léger  que  l'eau  de  mer  ('). 

Les  mouvements  du  fouet  ont  peut-être  pour  effet  de  le  déplacer 
quelque  peu,  mais  ils  sont  trop  faibles  pour  avoir  une  grande  efficacité 
sous  ce  rapport;  ils  sont  surtout  destinés  à  l'alimentation.  On  observe 
aussi  des  contractions  du  corps  et  un  mouvement  intérieur  du  cyto- 
plasma  dans  lequel  des  mailles  se  coupent,  d'autres  se  reforment  et 
modifient  sans  cesse  l'aspect  du  réseau.  Mais  il  n'y  a  pas  de  vraie  cyclose. 

Alimentation.  —  L'animal  se  nourrit  de  petites  proies  qu'il  capture  avec 
son  flagellum.  Pour  cela,  il  rabat  brusquement  cet  organe  sur  le  sillon 
ventral  et  les  particules  qui  se  trouvaient  sous  lui  sont  poussées  vers  la 
bouche.  Pour  le  relever,  il  soulève  d'abord  la  base,  puis  la  pointe  (*).  Les 
proies  sont  englobées  dans  une  vacuole  alimentaire  qui  se  forme  en 
même  temps  qu'elles  pénètrent  dans  Je  cytoplasma,  et  sont  transportées 
avec  cette  vacuole  de  ci  de  là,  un  peu  partout  dans  le  corps,  mais  tou- 
jours dans  l'épaisseur  des  travées,  fortement  renflées  à  leur  niveau,  et 
jamais  dans  les  vacuoles  intermédiaires.  Elles  sont  ainsi  peu  à  peu  digé- 
rées et  réduites  à  un  résidu  fécal  qui  est  ramené  à  la  bouche  et  expulsé 
par  cet  orifice. 

L'absence  de  vésicule  pulsatile  oblige  à  admettre  que  Yexcrétion  et 
la  respiration  se  font  par  des  échanges  osmotiques  superficiels. 

La  circulation  des  vacuoles  alimentaires  s'explique  par  les  mouve- 
ments du  cytoplasma. 


i1)  Vignal  a  montré  qu'il  peut  subir  un  effet  de  ludion,  c'est-à-dire  qu'en  vase 
clos,  si  on  augmente  la  pression  il  plonge  et  remonte  si  on  la  diminue.  Mais  c'est 
là  un  effet  brusque  et  sans  doute  passager.  Gôthart  et  Heinsius  [93]  ont  constaté  qu'en 
eau  libre,  il  modifie  sa  densité  de  manière  à  flotter  toujours.  En  eau  de  mer  à  1024, 
il  pèse  1014.  Si  on  réduit  la  densité  de  l'eau  de  mer  à  1014,  il  prend  celle  de  1008 
et  continue  ainsi,  jusqu'à  éclater  lorsque  la  dilution  devient  trop  forte. 

(2)  C'est  le  premier  de  ces  mouvements  qui  probablement  est  seul  actif  et  produit 
par  la  contraction  de  la  couche  striée,  le  soulèvement  étant  dû,  sans  doute,  à  l'élasti- 
cité de  la  couche  granuleuse.  On  peut  faire  ingurgiter  par  l'animal  des  parcelles  de 
jaune  d'œuf  cuit  mêlées  à  son  eau.  Les  proies  qu'il  absorbe  sont  parfois  si  volumi- 
neuses qu'elles  le  déforment  et  ont  dû  nécessiter  une  forte  distension  de  la  fente 
buccale. 


CYSTOFLAC.ELLES 


393 


Fig.  684. 


Mue.  —  Pouciiet  [90]  a  observé  que  parfois  l'animal  se  débarrasse  de  sa 
membrane  et  en  sort  en  conservant  son  fouet  et  tous  ses  organes.  Sans 
doute  alors,  il  n'en  élimine  que  les  parties  superficielles  cuticulaires. 

Reproduction.  —  Il  n'y  a  jamais  à'enkystement.  On  a  décrit  un  passage 
à  l'état  de  repos  dans  lequel  l'animal  s'arrondirait  et  perdrait  ses  orga- 
nes extérieurs,  tout  comme  avant  la  division,  mais  il  n'est  pas  démon- 
tré qu'il  y  ait  là  autre  chose  qu'une  préparation  à  la  division  ou  à  la 
sporulation. 

L'animal  se  reproduit  par  division  longitudinale  et  par  sporulation.  Les 
deux  processus  paraissent  à  peu  près  aussi  fréquents  l'un  que  l'autre. 

Division  (fig.  684).  —  Avant  de  se  diviser,  l'animal  commence  par  subir 
les  modifications  dont  nous  parlions  il  y  a  un  instant  sous  le  nom  de 
passage  à  l'état  de  repos.  Il 
s'arrondit  (A),  efface  son  sil- 
lon buccal,  et  résorbe  tous 
ses  organes  externes,  fouet, 
dent,  lèvre,  cil  et  bâtonnet:  il 
se  réduit  à  une  simple  sphère 
uniforme  (D)  (').  A  l'intérieur, 
le  réseau  persiste,  mais  la  plus 
grande  partie  du  cytoplasme 
se  concentre  dans  la  masse 
périnucléaire.  Naturellement, 
l'animal  est,  dans  cet  état, 
complètement  inerte. 

La  division  est  longitudi- 
nale et  a  lieu  suivant  un  plan 
méridien  qui  suit  le  sillon 
ventral  disparu.  Le  phéno- 
mène débute  (tig.  684,  ^1)  par 
la  division  nucléaire  qui  se 
produit  longitudinalement  par 
un  processus  sans  doute  sem- 
blable à  celui  qui  a  été  étudié 
avec  plus  de  détail  à  propos 
de  la  sporulation  et  que  nous  décrirons  en  parlant  de  ce  phénomène. 
Puis,   le  corps  s'élargit  et  peu  à  peu    s'étrangle   suivant   le   plan   de 


CYSTOFLAGELLES 
(Type  morphologique)  (Noctiluca)  (Sch.). 

A  à  D,  stades  successifs  de  la  division  : 
E  et  F,  les  deux  individus  filles. 


(*)  Il  n'est  pas  certain,  cependant,  que  la  fente  buccale  devenue  superficielle  se 
ferme.  Le  cil,  la  lèvre  et  la  dent  rentrent  simplement  dans  le  corps,  s'effacent  comme 
un  pli  d'une  étoffe  que  l'on  tend  et  cela  suffirait  à  prouver  que  ces  deux  derniers  ne 
sont  pas  des  apophyses  cuticulaires.  Pour  le  fouet,  on  a  dit  aussi  qu'il  tombait,  mais 
il  semble  bien  démontré  aujourd'hui  qu'il  rentre  peu  à  peu  dans  le  corps.  On  le  voit 
devenir  d'heure  en  heure  plus  gros,  plus  court,  plus  mou  et  se  réduire  à  un  simple 
tubercule  qui  enfin  disparaît.  Quant  au  bâtonnet,  il  s'efface  simplement  sans  doute, 
par  déplissement  de  ses  fronces. 


394 


LES    FLAGELLES 


Fi£.  685. 


division  (fig.  684,  C).  La  séparation  marche  plus  vite  en  bas  qu'en  haut, 
en  sorte  que  les  deux  individus  filles  sont  attachés  en  dernier  lieu  par 
un  isthme  situé  à  la  hauteur  du  ilagellum  (D).  Bien  avant  que  la 
séparation  soit  complète,  les  deux  individus  filles  reforment  leur  sillon 
ventral  et  leur  fouet  et  l'on  constate  alors  qu'ils  sont  orientés  perpen- 
diculairement à  l'individu  mère,  leur  plan  sagittal  commun  ayant,  par 
rapport  à  la  mère,  la  position  d'un  plan  coronal.  Enfin  la  séparation 
s'achève  (E,  F)  et  les  deux  jeunes  n'ont  plus  qu'à  grossir. 

Conjugaison.  —  La  conjugaison  (fig.  685)  a  lieu  entre  deux  individus 
semblables  qui  se  soudent  parla  région  buccale  et  se  fusionnent  (A)  peu 

à  peu  complètement, 
de  manière  à  consti- 
tuer un  individu  uni- 
que (B)  ne  différant 
en  rien  extérieure- 
ment d'un  individu 
ordinaire  de  grande 
taille .  Mais  les  noyaux 
ne  se  fusionnent  pas, 
en  sorte  qu'il  y  a 
deux  noyaux  distincts 
dans  une  masse  pro- 
toplasmique  simple 
(B:  N.  et N.).  Bientôt, 
l'animal  se  divise  à 
la  manière  ordinaire 
et  les  deux  noyaux 
prennent  part  à  la  di- 
vision. Des  quatre 
noyaux  filles  (n.,n'., 
n.,  w'.),deux  passent 
dans  chacun  des  deux 
individus  filles,  mais 
de  telle  façon  que 
chacun  ait  un  demi-noyau  de  chacun  des  parents  et  se  constitue  ainsi 
un  appareil  nucléaire  d'origine  double  (E).  Tout  aussitôt  après,  commence 
la  sporulation  dans  laquelle  ainsi  chacune  des  spores  contiendra  un  peu 
de  la  substance  des  deux  conjugués  ('). 


n+n.-N 


CYSTOFLAGELLES 

(Type  morphologique)  (Noctiluca)  (Sch.).  Conjugaison. 

A  à  G,  stades  successifs  depuis  la  conjugaison  jusqu'à  la  formation 

des  individus  filles. 

Les  noyaux  appartenant  à  un  des  individus  sont  indiqués  en  lettres 

ordinaires  et  ceux  do  l'autre  en  italiques. 


(:)  Ces  observations  remarquables  sont  dues  à  Ischikava  [91]  qui  a  malheureuse- 
ment laissé  dans  l'ombre  plusieurs  points  importants.  L'auteur  ne  dit  pas,  mais  la 
chose  semble  bien  probable,  que  les  deux  demi-noyaux  se  fusionnent  en  un  no}'au 
unique  avant  la  première  division  de  sporulation.  Il  est  peu  explicite  sur  l'état  des 
conjugués.  Il  semble  d'après  ses  dessins  plutôt  que  d'après  son  texte  que  les  choses 
se  passent  de  la  manière  suivante.  Les  deux  conjugués  sont  des  individus  complets 
avec  leur  flagellum  au  moment  où  ils  se  joignent.  Mais  ils  passent  pendant  la  conju- 


CYSTOFLAGELLES 


395 


Fio-.  CSC. 


Sporulation.  —  Les  individus  nés  de  cette  division  post-conjugale  sont 
aptes  à  sporuler  et  le  font  soit  immédiatement,  soit  quelque  temps  après. 
Pour  cela,  l'animal  commence  à  passer  à  cet  état  de  sphère  lisse 
(fig.  686,-4), sans  appendices  quelconques,  que  nous  avons  décrit  comme 
précédant  la  division  simple, 
util  divise  son  noyau  suivant 
le  processus  d'une  mitose 
parfaite,  avec  division  lon- 
gitudinale de  chromosomes 
(B  et  C),  et  intervention  de 
deux  centrosomes  avec  leur 
sphère  d'archoplasma.  Mais 
d'où  viennent  ces  centro- 
somes dont  on  ne  voyait 
pas  trace  près  du  noyau  à 
l'état  de  repos?  Sortent-ils 
du  noyau,  préexistaient-ils 
dans  le  cytoplasma  am- 
biant? On  ne  sait.  Cette  di- 
vision est  suivie  immédia- 
tement d'une  autre,  puis 
dune  troisième  et  ainsi  de 
suite  jusqu'à  huit  ou  neuf 
ce  qui  donne  deux  cent  cin- 
quante-six ou  cinq  cent 
douze  noyaux    filles  ('). 

Pendant  que  ces  phénomènes  nucléaires  s'accomplissent,  le  cyto- 
plasma accumulé  sous  une  région  de  la  surface  se  divise  progressive- 
ment, lui  aussi,  en  autant  de  fragments  uninucléés,  mais  par  des  plans 
qui  d'abord  n'entament  pas  toute  son  épaisseur,  comme  clans  la  segmen- 
tation superficielle  discoïdale  de  certains  Vertébrés.  En  même  temps,  cette 
accumulation  protoplasmique  retirepeu  à  peu  à  elle,  par  sa  face  profonde, 
tout  le  reste  du  cytoplasma  répandu  dans  le  réseau,  en  sorte  que  la  totalité 
du  cytoplasme  se  trouve  rassemblée  en  une  sorte  de  gâteau  sous  une 
partie  de  la  surface,  laissant  vide  tout  le  reste  de  la  cavité,  sans  même 
une  couche  superficielle  pour  doubler  la  membrane.  Les  petites  masses 
nucléées  font  saillie  à  la  surface  comme  autant  de  papilles  serrées  les 


CYSTOFLAGELLES 

(Type  morphologique)  {Noctiluca)  (Sch.). 

Sporulation. 

A  à  E,  stades   successifs,  !>.,  papilles  pour  la  formation  dos 

spores  ;  sp.,  spores. 


gaison  à  l'état  dit  de  repos  dans  lequel  les  fouets  disparaissent  ainsi  que  le  sillon  et 
tous  les  accessoires.  L'animal  unique  issu  de  la  conjugaison  est  donc  à  l'état  de  repos. 
11  se  divise  en  cet  état  et  sporule  en  cet  état.  Mais  lorsque  quelque  temps  se  passe 
entre  la  division  post-conjugale  et  la  sporulation,  il  reforme  son  fouet,  son  sillon,  etc., 
repasse  en  un  mot,  momentanément,  à  l'état  d'activité  et  reprend  les  allures  d'un 
individu  libre  ordinaire,  sauf  qu'il  a  deux  noyaux  au  lieu  d'un. 

(')  Ou  quelque  nombre  intermédiaire,  car  il  est  bien  possible  que  certains  noyaux 
se  divisent  huit  fois  et  d'autres  neuf. 


396 


LES    FLAGELLES 


unes  contre  les  autres  (C :  b);  elles  s'individualisent  de  plus  en  plus  (D:  b) 
et  finissent  par  former  autant  de  corps  indépendants  qui  se  munissent  d'un 
flagellum  (E:  sp.),  se  détachent  et  se  dispersent,  abandonnant  le  reste  de 
la  cuticule  vide  ('). 

Ces  spores  ont,    lorsqu'elles    sont  entièrement   formées,    une  très 
singulière  conformation   (fig.  687).  Elles   sont  ovoïdes  et  comme  sur- 
Fig.  687.  montées  d'un  casque  prolongé  dorsalement  vers  le  bas  en 

un  long  appendice  appelé  le  dard,  expression  absolument 
défectueuse.  De  la  base  du  casque  naissent,  en  avant,  à 
l'opposé  du  dard,  un  fouet  locomoteur  assez  long  et  une 
sorte  d'appendice  styli  forme  immobile.  On  a  avancé  que 
le  dard  formait  le  bâtonnet  de  l'adulte,  que  l'appendice 
immobile  se  transformait  en  flagellum  et  que  le  fouet  loco- 
moteur devenait  le  petit  cil  prébuccal.  Mais  ce  sont  là  des 
hypothèses,  car  l'évolution  de  ces  spores  n'a  pas  été  suivie. 
cystoflagelles         Phosphorescence.   —    La  phosphorescence  des  Noctilu- 

(Type    morpholo-  *  f 

g\qae) (Nocti/uca)    ques  estplus   vive  que  celle   d  aucun  autre  animalcule 
(d'ap.GienkoTsky).   marin.  Elle  est  due  au  cytoplasma  ou  du  moins  à  une 
Spore.  graisse  qu'il  contient  (*).  Elle  est  augmentée  par  la  plu- 

part des  excitants  chimiques  ou  physiques  et  par  l'électricité.  La  lumière 
la  contrarie.  Portées  du  grand  soleil  à  l'obscurité,  les  Noctiluques  n'y 
deviennent  lumineuses  qu'après  quelque  temps.  Massart  [93]  a  constaté 
à  leur  sujet  un  phénomène  très  curieux  d'influence  consécutive  consis- 
tant en  ce  que,  soumises  à  l'obscurité  persistante  ou  à  un  éclairage  per- 
manent, elles  continuent  à  éclairer  davantage  aux  heures  de  nuit,  comme 
lorsqu'elles  étaient  soumises  aux  alternatives  du  jour  et  de  la  nuit. 

Régénération.  —  Les  Noctiluques  ont  une  puissance  régénératrice 
remarquable.  Elles  réparent  des  portions  considérables  de  leur  corps 
excisées  expérimentalement. 

GENRES 

Noctiluca  (Suriray),  vient  d'être  décrit  comme   type  morphologique  de  la 
sous-classe  (lmm.Mer)  (3). 


(r)  Nous  suivons  ici  la  version  cTIchikava  [oi]  qui  assure  que  tout  le  cytoplasma 
maternel  est  employé.  D'ordinaire,  on  admettait  que  la  partie  périphérique  du 
réseau  et  la  couche  profonde  de  la  région  sporifère  restaient  inutilisées.  On  appelle 
ce  mode  de  reproduction  de  la  Noctiluque  une  Gemmation.  Mais  une  gemmation 
dans  laquelle  la  mère  passe  toute  entière  dans  ses  bourgeons,  est  une  sporulation. 

[•)  D'après  Vignal,  elle  ne  résulterait  pas  d'une  oxydation  de  cette  graisse  car, 
dans  l'eau  bouillie,  l'animal  reste  lumineux.  Gela  n'est  pas  très  démonstratif,  car  elle 
peut  résulter  d'un  déplacement  d'oxygène  combiné,  dont  la  provision  peut  durer 
aussi  longtemps  que  la  vie,  probablement  fort  courte,  de  l'animal  en  eau  bouillie. 
Cela  prouve  seulement  que  ce  n'est  pas  l'oxygène  immédiatement  absorbé  par  la 
respiration  des  tissus  qui  intervient. 

(3)  Il  n'y  a  probablement  qu'une  espèce  [N.  Miliaris),  bien  qu'on  ait  voulu  en 
faire  deux  autres  :  N.  homogenea  et  N.  pacifica. 


CYSTOFLAGELLÉS  397 

Leptodiscus  (R.  Hertwig)  (fig.  687)  a  la  forme  d'un  verre  de  montre,  ou  plutôt 
d'une  lentille  courbée  de  manière  à  être  concave  d'un  côté,  convexe  de 
l'autre.  Il  a  une  membrane  comme  la  Noctiluque.  A  l'intérieur,  la  struc- 
ture est  la  même,  il  a  un  noyau  (N.)  au  centre  d'une  accumulation 
protoplasmique  qui  occupe  le  milieu  de  la  face  ventrale  et.  de  cette 
masse,  part  un  réticulum  qui  s'étend  dans  toute  la  cavité  du  corps.  Mais 
la  conformation  extérieure  est  fort  différente  de  celle  de  la  Noctiluque. 
Sur  la  face  concave,  qui  est 


Fig.  088. 


N 


< 


CM    /-v.  W-Vv.-*- 


res  cytop 


^"ïftC 


res  c 


y  top. 


la  dorsale,  il  n'y  a  rien  de 
particulier,  si  ce  n'est  une 
fine  ligne  circulaire  con- 
centrique au  bord  formé 
d'une  série  de  granulations 
sous-jacentes  à  la  mem- 
brane. Sur  la  ventrale  con- 
vexe, on  trouve  diverses 
parties  dont  la  correspon- 
dance avec  celles  de  la 
Noctiluque  est  assez  incer- 
taine. D'un  côté,  à  une  cer- 
taine distance  du  centre, 
se  trouve  une  dépression 
(d.)  qui  s'enfonce  oblique- 
ment vers  le  centre  et 
vers  la  face  ventrale,  at- 
teint presque  celle-ci  à  peu 
de  distance  du  centre  et  se 
perd  là  dans  la  masse  pro- 
toplasmique centrale. 

Un  faisceau  serré  de 
fibrilles  protoplasmiques 
partant  de  l'amas  central 
se  dirige  vers  cette  dépression  et  s'y  insère.  Hertwig  voit  là  l'équi- 
valent d'une  bouche  bien  qu'il  n'ait  pu  y  trouver  d'ouverture  au  fond. 
Bûtschli  y  voit  l'homologue  du  bâtonnet.  De  l'autre  côté  du  centre  se 
trouve,  toujours  à  la  face  dorsale,  une  autre  dépression  dirigée  à  peu 
près  de  même,  mais  beaucoup  plus  étroite  (t.).  Celle-là  donne  naissance 
à  un  petit  flagellum  (flg.)  qui  s'insère  dans  sa  profondeur  et  s'étend 
assez  loin  au  delà  de  son  orifice.  Bûtschli  y  voit  l'homologue  de  la  fente 
buccale  et  du  petit  cil  de  la  Noctiluque.  On  n'est  pas  sûr  que  le  cytoplasma 
soit  nu  au  fond  de  ce  tube.  On  ne  trouve  dans  le  corps  que  de  très  fines 
particules  alimentaires.  11  n'y  a  pas  de  gros  fouet  locomoteur  (1,5.  Mer)(f). 


Leptodiscus  (im.  Hertwig). 

Vu  de  face  et  en  coupe  sagittale. 

d.,  dépression  ;  flg.,  flagellum  ;  res.  cytop.,  réseau 

c ytoplasmique ;  t.,  tube. 


(J)  L'animal  n'a  été  trouvé  que  dans  la  Méditerranée  aux  environs  de  Messine. 


398 


LES    FLAGELLES 


Fiff.  689. 


."»''  Sou s- Classe 
CATALLACTES.  —  CATALLACT1M 

[Catallacta  (Hackel)] 

Les  Catallactes  ne  renferment  qu'un  genre  unique 
Magosphœra  (Hackel)  (fïg.  689).  A  l'état  adulte,  la  Magosphère  est  une 
petite  sphère  (B)  de  70  \j.  de  diamè- 
tre, transparente,  incolore,  qui  nage 
en  tournant  au  moyen  de  flagellums 
dont  sa  surface  est  garnie.  Elle  est 
formée  de  trente-deux  cellules  dispo- 
sées côte  à  côte  en  sphère  creuse  (A). 
Ces  cellules  sont  piriformes,  leurs 
bases  élargies,  polyédriques  par  pres- 
sion réciproque,  sont  tournées  vers 
le  dehors  et  portent  un  plateau  sur 
lequel  sont  implantés  quelques  longs 
fouets  ;  leurs  queues  se  prolongent 
toutes  jusqu'au  centre  où  elles  se 
rencontrent  absolument  comme  des 
Synura.  Elles  sont  noyées  dans  une 
substance  gélatineuse  qui  comble 
tous  les  intervalles  entre  elles,  mais 
ne  recouvre  pas  leur  surface  externe. 
Elles  mesurent  20  ;;.  de  large  sur  35  y. 
de  long  y  compris  leur  queue.  Cha- 
cune renferme  un  gros  noyau  distal 
et  une  vésicule  pulsatile  située  au- 
dessous.  Ces  colonies  ne  semblent 
pas  prendre  de  nourriture.  Au  bout  de  quelque  temps,  elles  se  dis- 
socient en  leurs  éléments  qui  deviennent  libres  et  se  dispersent  (C). 
Ils  nagent  ainsi  avec  leurs  fouets,  se  montrent  très  métaboliques  et 
se  nourrissent,  absorbant  des  particules  solides  par  leur  disque  fla- 
gellifère.  Mais  cet  état  dure  très  peu  ;  au  bout  d'environ  quatre 
heures,  ils  rétractent  leur  queue  (D),  perdent  leurs  fouets  et  se  trans- 
forment en  amibes  (E).  Celles-ci  rampent  avec  leurs  pseudopodes, 
s'alimentent  et  grossissent  probablement  pendant  un  temps  assez  long. 
Puis  elles  s'enkystent  sous  une  épaisse  membrane  gélatineuse  stra- 
tifiée (F).  Quand  ces  kystes  sont  mûrs,  leur  contenu  se  divise  en  deux, 
quatre...  trente-deux  cellules  d'abord  arrondies  et  juxtaposées  (G  et  H), 
qui  se  disposent  à  mesure  qu'elles  deviennent  plus  nombreuses  en 
sphère  creuse  régulière.  Leurs  flagellums  poussent  comme  de  petits  pseu- 


H 


CATALLACTES  (Magosphasra) 
(im.  Hackel). 
i,  colonie  en  coupe  optique  ;  B,  la  même  en  vue 
superficielle;  C,  individu  après  la  dispersion  de 
la  colonie  ;  D,  commencement  de  la  transforma- 
tion en  amibe  ;  E,  stade  amibe;  F,  enkystement; 
G,  division  de  l'individu  enkysté  ;  //,  portion 
de  la  colonie  fille. 


CATALLACTES  399 

dopodes  qui  se  régularisent  et  la  sphère  se  met  à  tourner  dans  son  enve- 
loppe sous  l'action  de  leurs  battements.  Enfin  l'enveloppe  se  rompt  et  la 
sphère  mise  en  liberté  se  trouve  en  l'état  où  nous  l'avons  trouvée  en 
commençant  cette  description  (*). 

Ce  cycle  évolutif  est  très  simple  et  très  clair,  mais  ce  qui  Test  moins, 
ce  sont  les  affinités  de  ces  êtres.  Hàckel  les  a  nommés  Catallactes 
(y.z-a\'kxY.-rlq,  intermédiaire)  parce  qu'il  leur  trouve  des  ressemblances 
avec  l'œuf  des  Métazoaires  au  stade  kyste,  avec  l'œuf  segmenté  au 
stade  de  segmentation,  avec  une  planula  au  stade  de  sphère  ciliée 
enkystée,  avec  les  Volvoces  au  stade  de  sphère  ciliée  libre,  avec  les 
Infusoires  péritriches  au  stade  flagellé  dispersé  et  enfin  avec  les  Rhi- 
zopodes  au  stade  amibe.  La  Magosphère  est  une  sphère  magique 
([xayàç,  magicien,  tjçaTpa,  sphère)  qui  passe  successivement  par  tous  ces 
groupes. 

Tout  cela  est  incontestable  à  un  certain  point  de  vue,  mais  n'a  pas  la 
même  valeur  au  point  de  vue  des  affinités  zoologiques.  Trois  hypothèses 
seulement  sont  permises  :  c'est  un  Rhizopode,  un  Flagellé  ou  un  Infu- 
soire.  Nous  rejetterons  la  première  parce  que  l'amibe  n'est  pas  à  elle 
seule  caractéristique  du  Rhizopode,  vu  que  l'on  trouve  des  stades 
amibes  chez  les  Sporozoaires  et  les  Flagellés,  et  que  l'on  ne  trouve 
au  contraire  jamais  de  Rhizopodes  ayant  des  fiagellums  nombreux  et 
bien  définis.  Les  deux  autres  semblent  pouvoir  également  se  soutenir 
selon  que  l'on  appellera  cils  ou  fiagellums  les  appendices  vibratiles 
de  nos  animaux,  la  différence  entre  les  deux  n'ayant  rien  d'absolu. 
Butschli  penche  vers  la  dernière  et  voit  dans  les  Catallactes  des  Infu- 
soires aberrants.  Nous  ne  pouvons  accepter  cette  opinion,  car  on  n'a 
jamais  vu  d'Infusoires  passant  par  un  stade  amibe,  ni  se  nourrissant 
sans  bouche  par  absorption  directe  de  particules  solides  en  un  point 
non  différencié  de  sa  surface.  Parmi  les  Flagellés,  au  contraire,  les 
pseudopodes  ne  sont  point  rates  et  de  vraies  phases  amibes  se  ren- 
contrent quelquefois  (Mastigamœba  et  autres);  le  mode  d'absorption  de 
la  nourriture  au  stade  flagellé  isolé  est  tout  à  fait  caractéristique  des 
Flagellés;  enfin,  ce  n'est  pas  d'avoir  une  vingtaine  de  filaments  vibra- 
tiles qui  peut  établir  une  barrière  infranchissable  quand  on  en  trouve 
jusqu'à  huit  chez  des  Flagellés  incontestables  (Hexamitus).  Ajoutons 
que  la  ressemblance  de  la  forme  adulte  avec  celle  des  Synura  est  tout  à 
fait  frappante.   Nous  en  ferons  donc  une  sous-classe  des  Flagellia  (*). 


[l]  Hàckel  n'a  pas  vu  l'enkystement  des  amibes,  aussi  ne  sait-on  pas  s'il  y  a  entre 
le  kyste  et  l'amibe  quelque  nouveau  stade  ou  peut-être  une  conjugaison.  On  ne  sait 
pas  non  plus  ce  qui  détermine  l'enkystement.  En  tout  cas  ce  ne  sont  pas  des  kystes 
d'hivernage,  car  l'auteur  les  a  vus  éclore  en  septembre. 

t1)  Les  Catallactes  n'ont  été  observés  que  par  Hàckel  et  par  Paroxa  qui  a  décrit 
un  M.  Maggii  des  salines  de  Cagliari,  mais  sans  rien  ajouter  d'important  aux  con- 
naissances antérieures. 


40Q 


LES    FLAGELLES 


APPENDICE   AUX    FLAGELLES 


En  appendice  aux  Flagellés  et  comme  type  intermédiaire  entre  eux 
et  les  Ciliés,  nous  placerons  le  genre  aberrant  : 
Maupasia  (Cheviakof).  Cet  être  aune  forme  ovoïde;  mais  il  est  fort  contrac- 
tile, allongé  quand  il  nage,  sphérique  à  l'état  de  contraction.  Le  quart 
supérieur  du  corps  est  revêtu  de  cils  disposés  sans  ordre,  courbés  vers 
le  haut.  Le  reste  du  corps  est  garni  de  filaments  de  diamètre  uniforme 
ressemblant  plutôt  à  des  flagellums.  A  l'extrémité  inférieure,  est  un 
flagellum  fort  long  à  la  base  duquel  est  un  pore  permanent  qui  est 
l'orifice  du  court  canal  excréteur  d'une  vésicule  pulsatile  située  dans 
la  partie  inférieure  du  corps.  Il  y  a  une  bouche  ventrale  supérieure,  un 
court  pharynx  tubuleux,  un  noyau  ovale  d'aspect  homogène  (Eau  douce, 
Havaï). 

Par  la  plupart  de  ces  caractères,  cette  forme  appartient  aux  Infu- 
soires,  mais  en  raison  de  ses  flagellums  et  de  l'absence  de  micronucléus, 
son  auteur  le  rattache  aux  Flagellés  sans  préciser  sa  position  dans  le 
groupe,  c'est  pourquoi  nous  la  plaçons  ici,  bien  que  peut-être  elle  fût 
aussi  bien  à  sa  place  en  appendice  aux  Infusoires. 


INFUSOIRES  401 

4e  Classe 
INFUSOIRES.  —  INFUSORIA 

[Infusoria  (Dujardin)] 

Les  Rhizopodes  étaient  caractérisés  par  le  pseudopode,  les  Sporo- 
zoaires  par  l'absence  de  tout  appendice  et  la  continuité  absolue  de  leur 
tégument,  les  Flagellés  par  le  flagellum.  Les  Infusoires  empruntent 
aussi  au  système  appendiculaire  leur  caractère  dominant.  Ils  sont  revêtus 
de  cils  vibratil.es.  Un  cil  vibratile  isolé  ne  diffère  pas  d'un  flagellum  par 
des  caractères  bien  importants.  Il  est  plus  petit,  animé  d'un  mouvement 
uniforme  de  va-et-vient  au  lieu  du  mouvement  conique  précédemment 
décrit,  mais  il  n'est  jamais  unique  sur  la  cellule;  il  n'arrive  guère  non 
plus  qu'on  n'en  trouve  qu'un  très  petit  nombre.  Il  y  avait  au  plus  quatre 
ou  six  flagellums  chez  les  Flagellés.  Ici,  les  cils  se  comptent  au  moins 
par  dizaines  et  il  y  en  a  d'ordinaire  des  centaines  et  des  milliers.  Chez 
le  Flagellé,  les  flagellums,  même  lorsqu'ils  étaient  multiples,  gardaient 
toujours  leur  indépendance.  Ici,  au  contraire,  les  cils  souvent  se  soudent 
en  organes  moteurs  plus  complexes. 

Nous  définirons  donc  provisoirement  l'Infusoire,  un  Protozoaire  ayant 
pour  appendices  des  cils  vibratiles  nombreux,  simples  ou  fusionnés  en 
appendices  coniques  ou  en  membranes. 

Comme  presque  toujours  en  pareil  cas,  notre  caractéristique  à  peine 
établie  se  trouve  en  défaut.  Il  existe  des  Infusoires  dépourvus  de  cils. 
Comme  ils  se  rattachent  aux  autres  par  toutes  leurs  affinités,  nous 
devons  les  laisser  dans  le  groupe,  mais  ils  nous  obligent  à  subdiviser 
aussitôt  la  classe  des   Infusoires  en  deux  sous-classes  : 

C ilije,  pourvus  de  cils  vibratiles,  et  les 

Tentaculije,  dépourvus  de  cils  et  porteurs  de  tentacules. 

lre  Sous-Classe 
CILIÉS.  —   CILIM 

[Ci liât  a  (Perty)J 

TYPE   MORPHOLOGIQUE 

CFIG.  690  a  710) 

Structure. 

Idée  générale  de  l'animal.—  Notre  Cilié  (fîg.  690),  étant  une  cellule, 
a  les  organes  essentiels  de  toute  cellule  parfaite  :  une  membrane,  un 
cytoplasme  et  un  appareil  nucléaire.  Mais  la  cellule  est  ici  extrêmement 

26 


402 


LES   INFUSOIRËS 


Fig.  600. 


compliquée  :  il  s'est  produit  en  elle  des  différenciations  remarquables 
qui  ont  donné  naissance  à  de  nombreux  organes. 

Sa  membrane  est  revêtue  de  cils  vibratiles;  elle  est  percée  d'une 
bouche  (b.)  et  d'un  anus  et,  à  la  bouche,  fait  suite  un  pharynx  (pli.).  Mais 
tout  le  reste  du  tube  digestif  manque  absolument  au  moins  en  tant 
qu'organe  permanent  et  différencié.  Son  cytoplasme  se  divise  en  deux 

couches  (fig.  691)  :  un  ec- 
toplasme (ectop.)  très  min- 
ce, formant  avec  la  mem- 
brane un  tégument  ferme, 
et  un  endoplasme  (endop.) 
diffluent  qui  constitue  la 
plus  grande  partie  de  la 
masse.  La  couche  super- 
ficielle   de    l'endoplasme 
est  cependant  assez  ferme 
et  mérite  d'être  distinguée 
sous  le    nom    de  plasma 
cortical  (pi.  cort.).  Dans 
cette   couche  corticale  se 
ramifient  des  canalicules 
excréteurs    lacunaires 
aboutissant  à  une  vésicule 
pulsatile  (V.  p.)  qui  ex- 
pulse rhyth  iniquement  au 
dehors  les  liquides  excré- 
tés,   par    l'intermédiaire 
d'un  petit  orifice,  le  pore 
excréteur.     Dans    l'endo- 
plasme central,  on  trouve 
des  vacuoles  alimentaires 
(v.a.),  cavités  non  perma- 
nentes  qui    se    forment 
autour  des  particules  ali- 
mentaires pour  les  digé- 
rer et  conduire  à  l'anus 
leurs  résidus  indigestes.  On  y  trouve  aussi   des    granulations  diverses 
représentant,  les  unes  des  substances  dérivant  des  aliments,  les  autres 
des  excréta  destinés  à  être  éliminés.  Enfin  le  corps  nucléaire  (fig.  690, 
N  et  n)  présente  ici  un  caractère  tout  à  fait  marquant.  Tandis  que,  dans 
les  cellules  ordinaires,  le  noyau  unique  préside  à  la  fois  aux  phénomènes 
végétatifs  et  à  la  division  de  la  cellule,    ici  ces  deux  fonctions  se  sont 
dissociées.  Le  noyau  n'a  point  de  cenlrosome,  mais  il  s'est  dédoublé  en 
deux  parties  juxtaposées:  chargée  l'une  des  fonctions  végétatives,  le  ma- 
cronucléus  (N);  l'autre  affectée  à  la  reproduction,  le  micronucléus  (n). 


CILIES  (Type   morphologique)  (Sch.). 

1».,  bouche;  mb.,  membranelles ;  ST,  înacronucleus ;  n,  micro- 
nucléus; P.,  péristome;  pli.,  pharynx  ;  v.  a.,  vacuole  alimen- 
taire; V.  p.,  vésicule  pulsatile;  Z.  a.,  zone  adorale. 


CILIES 


403 


Fig.  691. 
•      "  SQ.fcl- 


Maintenant  que  nous  avons  une  idée  générale  de  l'animal  et  de  ses 
organes,  nous  allons  reprendre  une  à  une  ses  différentes  parties  pour 
les  examiner  en  détail. 

Extérieur.  —  Notre  Cilié  est  un  petit  être  de  quelques  dixièmes  de 
millimètres  (fig.  690),  difficilement  visible  à  l'œil  nu  dans  l'eau  où  il  se 
meut  avec  vivacité. 

Sa  forme  est  ovoïde,  variable  et  fixe  à  la  fois  :  variable  en  ce  qu'il  est 
très  contractile  et  se  contourne,  s'étend, -se  renfle  de  mille  façons  ;  fixe 
par  le  fait  qu'au  repos  il  reprend  toujours  le  même  profil.  Cela  tient  à  ce 
qu'il  est  renfermé  dans  un  tégument  ferme  et  élastique  à  la  fois  ('). 

Quand  il  nage,  il  roule  sur  son 
axe,  n'ayant  de  fixe  que  la  direction 
de  cet  axe  dont  les  extrémités  sont 
l'une  en   avant,  l'autre  en  arrière. 


î  -     -, 

Mais  parfois  il  rampe  sur  le  sol  et  se 
tient  alors  sur  une  face  un  peu  plus 
aplatie  que  l'opposée  et  qui  se  dé- 
termine parla  comme  ventrale.  Ainsi 
se  trouve  fixée  l'orientation  morpho- 
logique de  l'animal.  Comme  tou- 
jours, nous  appellerons  supérieure 
l'extrémité  qui  est  en  avant  dans  la 
progression  et  antérieure  la  face  ven- 
trale. 

Sur  la  moitié  supérieure  de  la 
face  ventrale  et  non  loin  du  bord 
gauche,  se  voit  une  dépression  lon- 
gitudinale que  l'on  appelle  le  péristome  (P.).  Le  péristome  n'entame  pas 
la  continuité  du  tégument,  c'est  un  simple  enfoncement,  une  partie  en 
contre-bas  de  la  surface  générale.  11  peut  être  décrit  comme  une  gout- 
tière qui,  large  et  peu  profonde  en  haut,  près  du  bord  supérieur  et  fron- 
tal, descend  sur  le  côté  gauche  de  la  face  ventrale  en  devenant  de  plus 
en  plus  creuse  et  étroite.  Son  bord  gauche  est  nettement  dessiné  et 
taillé  à  pic(Z.  a.,  fig.  690);  le  droit,  au  contraire,  se  perd  invisiblement 
sur  la  surface  générale.  Sa  direction  exacte  n'est  ni  rectiligne  ni  longitu- 
dinale, mais  oblique  et  légèrement  spirale  :  sa  partie  supérieure  s'in- 
curve vers  la  droite  et  l'on  comprend  que  s'il  continuait  ainsi,  il 
arriverait  à  former  une  courbe  fermée  plus  ou  moins  arrondie  (*). 


pj3K>-enaop 
gf\pl  cort. 
i-<-  eclop. 

•P 

CILIES    (Type    morphologique). 
Organisation  interne.  (Sch.) 

ectop.,  ectoplasme  ;  endop.,  cndoplasme  ;  p., 
membrane;  pi.  cort.,  plasme  cortical;  v.  a.., 

vacuole  alimentaire;  V.  p.,  vésicule  pulsatile. 


(J)  La  forme  des  Ciliés  est  extraordinairement  variée;  mais  l'ovoïde  paraît  être  la 
forme  simple  d'où  les  autres  sont  dérivées. 

(2)  Beaucoup  de  Ciliés  n'ont  pas  de  péristome,  mais  quand  il  y  en  a  un,  cette  forme 
est  caractéristique.  On  peut  faire  dériver  d'elle  toutes  les  formes  si  variées  que  nous 
rencontrerons  en  étudiant  la  classification. 

Le  péristome  des  Stentors  lui-même  entre  dans  cette  définition  si  l'on  admet, 
comme  on  le  doit,  avec  Schuberg,  que  chez  ces  animaux,  la  surface  entourée  par  la 


404 


LES    INFUSOIRES 


A  l'extrémité  inférieure  du  péristome  la  dépression  se  transforme 
en  un  canal  qui  plonge  assez  brusquement  dans  les  parties  centrales  du 
corps  et,  après  un  certain  trajet,  s'arrête  brusquement,  laissant  l'endo- 
plasme  à  nu  au  fond  de  sa  cavité.  Ce  canal  est  le  pharynx  (ph.),  son 
orifice  d'entrée  au  fond  du  péristome  est  la  bouche  (b.). 

La  bouche  est  largement  ouverte  et  toujours  béante.  Sa  forme  est 
ovalaire.  Le  pharynx  a  la  forme  d'un  entonnoir  allongé.  Il  est  incliné 
obliquement  en  bas,  en  arrière  et  à  droite,  comme  s'il  se  dirigeait  vers 
le  centre  du  corps.  La  bouche  n'est  donc  point  un  orifice  percé  dans  la 
paroi  du  corps,  mais  résulte,  comme  le  pharynx,  d'une  invagination  de 
la  paroi  avec  toutes  ses  couches  :  membrane,  ectoplasme  et  plasma 
cortical,  et  c'est  seulement  au  fond  du  pharynx  que  la  paroi  est  vrai- 
ment percée  et  met  à  nu  l'endoplasme  ('). 

Vanus  est  beaucoup  plus  simple.  C'est  une  simple  incision  traver- 
sant toute  l'épaisseur  des  téguments,  mais  dont  les  bords  sont  exacte- 
ment juxtaposés;  et  comme  il  n'y  a  aucune  différenciation  de  son  pour- 
tour, on  ne  le  voit  qu'au  moment  où  il  s'entr'ouvre  pour  l'expulsion  des 
fèces.  Sa  place  normale  est  à  la  partie  marginale  inférieure  de  la  face 
dorsale  (*). 

Rappelons  pour  n'y  plus  revenir  qu'entre  l'anus  et  le  fond  du 
pharynx,  il  n'y  a  aucun  tube  digestif  défini. 

L'orifice  excréteur  est  un  tout  petit  pore  arrondi,  permanent,  mais 


Fig.  692. 


zone  adorale  n'est  pas  le  péristome  vrai,  mais  un  pseudostome,  on  pourrait  dire 
plutôt  aire  péristomienne  ou  champ  frontal,  homologue  au  front  des  Hypotrichides, 
et  que  le  vrai  péristome  n'est  que  la  partie  qui  avoisine  le  vestibule  buccal.  Il  y  au- 
rait lieu,  d'après  cela,  de  distinguer  toujours  le  péristome  proprement  dit  et  l'aire 
péristomienne,  ou  aire  circonscrite  par  la  zone  adorale  (V.  plus  loin).  Mais  d'ordi- 
naire, nous  nous  contenterons,  avec  la  plupart  des  auteurs,  du  mot  péristome,  le  sens 
de  la  phrase  indiquant  suffisamment  dans  quelle  acception  il  faut  le  comprendre. 

(*)  Cette  position  de  la  bouche  et  du  péristome  est  très  fréquente,  mais  elle  est 
sujette   à    des    variations    fort    étendues  (fig.  692).  Depuis  l'extrémité    supérieure 

jusqu'à  l'inférieure,  il  n'y  a  pas  de  point  de 
la  face  ventrale  que  la  bouche  ne  puisse 
occuper.  Sa  situation  primitive  (A)  semble 
être  l'extrémité  supérieure.  Pour  com- 
prendre son  déplacement  il  faut  se  repré- 
senter qu'elle  s'est  d'abord  transformée 
en  une  fente  s'étendant  sur  la  face  ven- 
trale sans  cesser  d'avoir  son  origine  au 
pôle  supérieur  [B);  puis  que  la  partie  de 
cette  fente  supérieure  s'est  fermée,  suturée, 
laissant  à  sa  place  un  raphé  (C).  Cette  sou- 
dure est  démontrée  par  le  fait  que  les 
lignes  d'implantation  des  cils,  au  lieu  de 
passer  ininterrompues  à  ce  niveau  vien- 
nent buter  là,  sans  se  continuer  d'un  côté  à  l'autre. 

(2)  C'est,  en  effet,  sa  position  la  plus  habituelle,  mais  on  peut  le  rencontrer  à  peu 
près  partout;  souvent  il  est  placé  à  la  face  ventrale  ou  même  auprès  de  la  bouche 
Yorticelles,  Stentors). 


CILIES  (Type  morphologique). 

Positions  successives  de    la  bouche 

(iin.  Biitschli). 


CILIES 


405 


difficile  à  voir,  qui  sert  à  l'expulsion  du  liquide  de  la  vésicule  pulsatile. 
Il  vaudrait  mieux  dire  que  c'est  un  court  canal,  traversant  comme 
l'anus  les  deux  couches  tégumentaires  sans  aller  jusqu'à  la  vésicule 
elle-même  qui  en  reste  séparée  par  une  mince  couche  de  plasma  cor- 
tical, sauf  au  moment  où  elle  se  vide.  Sa  place  est  à  l'extrémité  infé- 
rieure, au  voisinage  de  l'anus  (*). 

La  surface  entière  du  corps  est  revêtue  de  cils  vibratiles  (fig.  690) 
disposés  le  long-  de  lignes  longitudinales  régulières.  Ces  lignes  sont 
marquées  par  de  fines  stries  dessinées  sur  la  membrane.  Ces  stries 
suivent,  comme  direction  générale,  les  méridiens  de  l'ovoïde.  Mais  elles 
ont  une  tendance  à  se  contourner  en  hélice  très  allongée  et  celles  qui 
passent  au  voisinage  du  bord  gauche  du  péristome  se  détournent  pour 
plonger  dans  cette  gouttière  perpendiculairement  à  sa  direction.  Les 
cils  d'une  même  rangée  sont  plus  rapprochés  les  uns  des  autres  qu'ils 
ne  sont  de  ceux  des  rangées  voisines  (*). 

Les  cils  sont  implantés  obliquement,  inclinés  vers  la  partie  infé- 
rieure qui  est  en  arrière  dans  la  progression.  A  leur  base,  ils  traversent 
la  membrane  et  se  continuent  avec  la  substance  solide  de  l'ectoplasme 
dont  ils  sont  une  émanation. 
Le  long  du  bord  gauche  du 
péristome,  les  cils  sont  rem- 
placés par  des  membranelles 
(mb.),  sorte  delamelles  trian- 
gulaires, disposées  transver- 
salement etinsérées  les  unes 
au-dessous  des  autres.  Leur 
ensemble  forme  ce  que  l'on  a 
appelé  \a  zone  adorale(Z  .a.). 
Les  membranelles  (mb.) 
ne  s'insèrent  pas  seulement 
sur  la  membrane;  elles  la 
traversent  (fig.  693) 
que  l'ectoplasme  et  arri- 
vent jusqu'à  l'endoplasme 
par  une  lame  continue  (Saum  des  auteurs  allemands).  Elles  sont  ani- 
mées d'un  mouvement  monotone  très  vif  qui  a  pour  effet  de  faire  tour- 
billonner l'eau  et  de  la  diriger  vers  le  péristome  et  la  bouche  avec  les 
particules  élémentaires  qu'elle  contient  (3).  Elles  sont  formées  de  cils 


Fis.  C93. 


.mb 


ch. 


.en 


dop 


CILIÉS    (Type  morphologique). 
Constitution  de  la  zone  adorale  (Sch.). 

ainsi  <',>"  appareil  basai  des  membranelles;  ectop.,  ectoplasme; 
eiulop.,  cndoplasme;  mb.,  membranelles  formées  par  une 
portion  des  bandes  eiliaires  dont  les  cils  sont  agglutinés. 


(!)  Sa  position  est  très  variable  aussi.  Il  est  d'ordinaire  terminal  postérieur,  plus 
souvent  dorsal  que  ventral,  parfois  situé  avec  l'anus  non  loin  de  la  bouche  (Vor- 
ticelles,  Stentors). 

(2)  Ce  n'est  là,  bien  entendu,  qu'une  disposition  fréquente.  L'arrangement  et  la 
répartition  sont  sujets  ci  des  variations  très  considérables  que  nous  indiquerons  en 
étudiant  la  classification. 

(3)  Les   membranelles  ne  sont  pas  universelles.  Les  Ciliés  de  l'ordre  des  Holo- 


406  LF.S    INFUSOIRES 

agglutinés  et  que  l'on  peut  séparer  au  moyen  de  réactifs  convenables. 

Sur  la  face  dorsale  du  corps,  se  voient,  entremêlés  aux  cils  ordi- 
naires, des  sortes  de  cils  plus  longs,  raides,  immobiles  et  qui  servent, 
non  à  la  locomotion,  mais  au  toucher.  Ce  sont  les  soies  tactiles,  simples 
cils  modifiés  et  adaptés  à  une  fonction  spéciale  ('). 

Cytoplasma.  —  Nous  avons  vu  que  le  cytoplasma  se  compose  de 
deux  couches,  une  extérieure  l'ectoplasme,  l'autre  intérieure  l'endo- 
plasme.  Pareille  chose  existait  chez  beaucoup  d'autres  Protozoaires.  Mais 
il  n'y  a  de  semblable  que  les  noms,  car  l'ectoplasme  est  ici  bien  diffé- 
rent de  ce  qu'il  était  ailleurs.  Toutes  les  couches  du  cytoplasme  (fig.  (391) 
ont  la  même  constitution  ;  elles  ne  diffèrent  qu'en  ceci,  que  la  structure 
est  plus  fine,  plus  serrée,  dans  l'ectoplasme  (ectop.)  que  dans  l'endo- 
plasme  (endop.),  en  sorte  que  les  déplacements  étendus,  habituels  chez 
celui-ci,  sont  interdits  à  celui-là.  L'endoplasme  est  très  épais  et  forme 
la  presque  totalité  de  la  masse  du  corps,  tandis  que  l'ectoplasme  forme 
une  très  mince  couche  superficielle  qui  double  la  membrane. 

Endoplasma.  —  L'endoplasme  (endop.)  a  la  structure  du  cytoplasma 
des  cellules  ordinaires.  Il  est  composé  de  deux  substances,  une  relative- 
ment ferme  dessinant  un  réseau  continu,  le  hyaloplasma,  l'autre  à  peu 
près  liquide,  le  paraplasma,  occupant  les  mailles  de  la  première.  On  y 
trouve  aussi,  comme  toujours,  d'innombrables  petites  granulations,  les 
microsomes.  En  outre  de  ces  éléments  qui  sont  ceux  de  sa  structure 
intime,  on  trouve  dans  sa  substance  de  nombreuses  vacuoles  remplies 
de  liquide.  Ces  vacuoles  n'ont  aucune  constance  dans  leur  taille  ni  dans 
leur  répartition  et  varient  sans  cesse  chez  un  même  individu.  C'est  dans 
la  substance  interposée  entre  elles  que  se  trouve  les  deux  plasmas  élé- 


trichides  n'en  possèdent  pas  et  chez  beaucoup  de  genres  dans  les  autres  ordres  elles 
sont  aussi  remplacées  par  de  simples  cils.  Mais  toujours  les  cils  de  la  zone  adorale 
sont  plus  longs  que  ceux  du  voisinage.  On  en  trouve  aussi  parfois  en  d'autres  endroits 
du  corps  que  la  zone  adorale  (couronne  ciliaire  des  Vorticelles).  Leur  disposition  sur 
le  prolongement  des  stries  ciliaires  aboutissant  au  bord  gauche  du  péristome  est  à 
remarquer,  leurs  lignes  d'insertions  continuent  chacune  une  strie  ciliaire.  Que  l'on 
suppose  les  cils  plantés  beaucoup  plus  dru  le  long  de  ces  lignes  et  ces  cils  soudés 
entre  eux  par  leurs  bords  contigus  et  l'on  aura  les  membranelles  (fig.  693).  Souvent  les 
membranelles  sont  déchiquetées  au  bord  libre;  elles  prennent  alors  le  nom  de 
pectinelles. 

(x)  Le  fait  que  ces  soies  tactiles  sont  des  cils  modifiés  est  bien  démontré  par  l'obser- 
vation du  Stentor.  On  voit,  chez  cet  Infusoire,  les  soies  disparaître  brusquement 
comme  si  elles  rentraient  dans  le  corps,  puis  reparaître  non  moins  brusquement  à 
une  place  voisine  comme  si  elles  étaient  ressorties  ;  et  longtemps  on  a  cru  qu'elles 
exécutaient  véritablement  ces  mouvements.  Mais  Johnson  [93]  a  reconnu  que  c'est  là  une 
illusion  due  simplement  à  ce  que,  brusquement,  à  une  place  donnée,  un  cil  cesse  de 
vibrer,  se  raidit  et  fonctionne  quelque  temps  comme  soie  tactile.  Puis,  brusquement, 
il  se  remet  à  vibrer  comme  ses  voisins  dont  rien  ne  le  distingue  plus  à  partir  de  ce 
moment,  tandis  qu'à  une  autre  place,  un  autre  cil  assume  à  son  tour,  pour  un  moment, 
ce  rôle  de  soie  tactile.  Ici,  soies  et  cils  sont  de  même  longueur,  et  la  différenciation 
des  premiers  n'est  que  temporaire,  mais  ordinairement  les  soies  sont  plus  longues 
que  les  cils  et  leur  différenciation  est  permanente. 


ciliés  407 

mentaires,  hyaloplasma  et  paraplasma.  On  peut  les  considérer  comme 
de  vastes  accumulations  de  paraplasma  ou  môme  d'une  substance 
encore  plus  liquide  et  moins  essentielle  ('). 

Ectoplasma.  —  L'ectoplasme  (ectop.)  a  tout  à  fait  la  même  structure 
que  l'endoplasme,  mais  les  mailles  y  sont  beaucoup  plus  étroites,  plus 
serrées  et  disposées  d'une  façon  plus  régulière,  perpendiculairement  à  la 
surface,  souvent  sur  une  seule  rangée;  en  sorte  qu'il  a  l'aspect  d'une 
mince  bande  striée  sous-jacente   à  la  membrane  (p-)- 

Plasma  cortical.  —  Entre  l'ectoplasme  et  l'endoplasme,  se  trouve  une 
couche  dite  de  plasma  cortical  (pi.  cort.)  à  structure  intermédiaire, 
assez  serrée  pour  ne  pas  prendre  part  au  mouvement  de  cyclose  et  rester 
fixe  sous  l'ectoplasme,  mais  se  rapprochant  cependant  de  l'endoplasme 
par  l'irrégularité  de  ses  vacuoles  et  sa  transition  graduelle  avec  celui-ci, 
tandis  que  sa  limite  extérieure  est  nettement  indiquée  (*). 

Membrane.  —  La  membrane,  souvent  appelée  cuticule  ou  encore  pelli- 
cule (p.),  est  située  à  la  surface  externe  de  l'ectoplasme;  elle  est  extrê- 
mement mince  et  anhiste,  elle  représente  la  membrane  protojjlasmique 
des  cellules  ordinaires  :  elle  n'est  point  en  effet  une  sécrétion  cuticu- 
laire  distincte  des  substances  protoplasmiques  sous-jacentes,  elle  est 
simplement  formée  par  la  condensation  de  la  couche  la  plus  superfi- 
cielle de  l'ectoplasme,  comme  la  couche  cornée  de  1'épiderme  est  formée 
par  la  condensation  des  assises  superficielles  de  celui-ci  (3).  Elle  est 
ornée  de  stries  longitudinales  et  un  peu  en  hélice  correspondant  aux 
bases  d'implantation  des  cils,    comme  nous  l'avons  vu  plus  haut  (4). 

L'ectoplasme,  uni  à  la  membrane,  forme  une  très  mince  couche 
superficielle  à  laquelle  on  peut  donner  le  nom  de  tégument  de  I'Infu- 
soire,  car  c'est  elle,  en  effet,  et  non  la  membrane  seule  qui  forme  l'enve- 
loppe dans  laquelle  est  contenu  l'endoplasma  diffluent  (5). 


(!)  Au  sujet  de  la  structure  intime  de  l'endoplasme  se  reproduisent  ici  les  mêmes 
discussions  qu'au  sujet  du  cytoplasme  en  général  (V.  p.  6,  note).  Butschli  y  voit  de 
minuscules  vacuoles,  les  alvéoles,  à  parois  continues  remplies  d'un  liquide  qu'il  appelle 
enchylema.  Farre-Do.mergue  y  voit  un  réseau  de  filaments  contractiles  qui  rappelle 
la  structure  réticulée  et  les  fibrilles  de  Flemming.  Enfin,  récemment,  Marian  Przes- 
mycki  [04]  a  retrouvé  chez  les  Infusoires  les  granules  de  Altmann,  non  seulement 
dans  l'ectoplasme,  mais  dans  tous  les  organes,  même  les  trichocystes. 

(2)  Les  auteurs  rattachent  le  plasma  cortical,  les  uns  à  l'ectoplasme,  les  autres  à 
l'endoplasme.  La  première  opinion  semble  plus  naturelle.  Mais  cela  est  une  chose 
purement  conventionnelle. 

(3)  On  peut  se  faire  une  juste  idée  du  degré  d'indépendance  de  cette  pellicule  en 
se  la  représentant  avec  Butschli  (c'est  lui  qui  lui  donne  ce  nom)  comme  formée  par 
l'ensemble  des  parois  externes  des  alvéoles  superficiels,  épaissis  et  soudés  en  une 
membrane  continue. 

(*)  Quand  les  cils  disparaissent  la  striation  disparaît  aussi.  Ainsi  lesllypotrichides 
ne  sont  striés  qu'à  la  face  ventrale. 

(5)  Le  plasma  cortical  donne  asile  aux  trichocystes  quand  il  y  en  a,  mais  comme 
ces  appareils  ne  se  rencontrent  presqueque  chez  les  Holotrichides  (et  encore  pas  chez 
tous),  nous  les  décrirons  seulement  à  propos  de  cet  ordre  [V.  p.  432). 


408  LES   WFUSOIRES 

Inclusions  du  cytoplasme.  —  Dans  l'ectoplasme,  on  ne  trouve  point  d'in- 
clusions proprement  dites,  car  on  ne  peut  donner  ce  nom  aux  mi- 
crosomes  qui,  ici  comme  partout,  font  partie  de  la  structure  intime  du 
protoplasma .(').  Mais  dans  l'endoplasme,  on  trouve  des  vacuoles  alimen- 
taires et  des  grains  d'assimilation  ou  d'excrétion,  etc. 

Les  aliments,  en  effet,  ne  sont  point  en  contact  avec  l'endoplasme 
qui  les  renferme.  Ils  sont  contenus  dans  de  petits  espaces  sphériques 
entièrement  clos  et  remplis  de  liquide  qui  sont  les  vacuoles  alimentaires 
(fig.  690,  v.a.).  On  trouve  ces  vacuoles  en  nombre  très  variable,  éparses 
dans  tous  les  points  de  l'endoplasme.  Les  aliments  s'y  trouvent  à  tous 
les  états  et  celles  où  la  digestion  est  le  plus  avancée  méritent  le  nom  de 
vacuoles  à  fèces. 

Par  contre,  les  produits  de  l'assimilation  ne  sont  point  contenus  dans 
des  vacuoles;  ils  sont  directement  inclus  dans  l'endoplasme  où  ils 
constituent  les  grains  d'assimilation  (fig.  691).  Ils  sont  formés  d'une 
substance  ternaire  voisine  de  l'amidon  et  du  glycogène  que  Maupas  a 
appelée  le  zooamylum.  Peut-être  quelques-uns  sont-ils  de  nature  grais- 
seuse. Enfin,  les  produits  destinés  à  être  excrétés  se  montrent  inclus 
aussi  directement  dans  l'endoplasme,  sous  la  forme  de  grains  d'excrétion 
de  couleur  grise  ou  verdâtre,  plus  connus  ici,  en  raison  de  leur  aspect 
optique,  sous  le  nom  de  granules  biréfringents.  On  a  pensé  qu'ils  étaient 
formés  de  xanthine,  de  guanine,  d'acide  urique,  il  semble  qu'ils  ont 
plutôt  pour  base  de  l'urate  de  soude  ou  du  phosphate  bicalcique 
(PO'fCa2H2(*). 


(')  On  trouve  aussi  quelquefois  dans  l'ectoplasme  du  pigment  de  couleurs  variées, 
par  exemple,  le  pigment  bleu  de  Stentor  cœruleus.  Les  myonèmes  appartiennent  à 
l'ectoplasme  mais,  en  raison  de  leur  absence  fréquente,  nous  n'avons  pas  cru  devoir 
les  introduire  dans  le  schéma  général  de  l'Infusoire.  Leur  description  sera  mieux 
placée  à  l'occasion  du  Stentor  et  des  Vorticelles,  car  en  dehors  des  Péritricltides  et  Ilété- 
rotrichides,  on  n'en  trouve  guère  que  chez  quelques  rares  Holotrichides  (Holophrya, 
Prorodon)  et  chez  certains  Opalina.  Il  en  est  de  même  des  trichocystes  situés  à  moitié 
dans  l'endoplasme,  à  moitié  dans  le  plasma  cortical.  Nous  les  étudierons  en  parlant 
des  Holotrichides. 

(2)  C'est  Maupas  qui  admet  l'urate  de  soude  et  Cheviakof  qui  semble  avoir 
démontré  le  phosphate  de  chaux.  Les  grains  d'excrétion  ne  se  trouvent  pas  chez 
tous  les  Infusoires.  Gela  est  moins  étonnant  qu'il  ne  semble  au  premier  abord  car,  si 
les  produits  de  dénutrition  ne  peuvent  manquer,  rien  n'exige  qu'ils  revêtent  la  forme 
solide. 

On  trouve  assez  souvent  des  Zoochlorelles  immobiles  dans  le  plasma  cortical  où 
parfois  tombées  dans  l'endoplasme  et  entraînées  dans  sa  cyclose.  Mais  elles  y  sont  en 
qualité  de  parasites,  parfois  utiles  sans  doute,  mais  jamais  nécessaires  car,  la  plu- 
part du  temps,  leur  nombre,  leur  présence  même,  sont  variables  selon  les  individus. 
Maupas  a  vu  que  les  Ciliés  qui  en  possèdent  normalement  [Paramsecium  bursaria) 
pouvaient  accomplir  à  l'obscurité  tous  les  actes  de  leur  évolution.  Cependant  ce 
même  Paramsecium,  qui  d'ordinaire  recherche  l'obscurité,  va  au  contraire  à  la 
lumière  lorsqu'il  manque  d'aliments.  C'est  sans  doute  pour  tirer  parti  de  l'amidon 
qui  forment  ses  Zoochlorelles.  Ces  Algues  sont  mangées  par  l'Infusoire  et  il  se  trouve 
qu'elles  peuvent  vivre  dans  son  plasma  au  lieu  d'être  digérées  par  lui.  On  y  trouve 


CILIES 


409 


Vésicule  pulsatile  et  canaux  excréteurs.  —  Immédiatement  sous  l'ecto- 
plasme, au  niveau  du  pore  excréteur,  se  trouve  une  volumineuse  vésicule 
(fig.  691  et  fig.  694,  V.p.)  qui  se  contracte  rhythmiquement  pour  expulser 
par  ce  pore  le  liquide  qui  s'amasse  lentement  dans  sa  cavité.  Cette  vési- 
cule est  contenue  dans  la  couche  du  protoplasma  cortical.  Mais,  comme 
son  diamètre  est  très  supérieur  à  l'épaisseur  de  cette  couche,  elle  la 
soulève  et  fait  fortement  saillie  dans  l'endoplasme,  sans  cesser  pour 
cela  d'être  revêtue  de  plasma  cortical. 

Le  liquide  dont  elle  se  remplit  après  s'être  vidée  lui  arrive  de  tous 
les  points  du  corps  par  un  réseau  de  voies  lacunaires  creusées  dans  le 
plasma  cortical  (fig.  691).  Ces  voies  dessinent,  dans  toute  l'étendue  de  la 
couche sous-tégumentaire,  un  réseau  de  canalicules  excréteurs (fig.  694,  t.). 
Au  voisinage  de  la  vésicule,   les   hranches   de  Fig-  G9i> 

ce  réseau  se  groupent  en  quelques  canalicules 
afférents  volumineux  qui  convergent  vers  elle 
et  se  termine  à  son  contact  par  autant  de  dilata- 
tionsdisposéesencercleautourd'elle(y.s.).Nous 
ne  pourrons  acquérir  une  idée  complète  de  la 
constitution  de  cet  appareil  qu'en  étudiant  son 
fonctionnement  au  chapitre  de  la  physiologie. 
Mais  notons  bien  pour  le  moment  que,  dans 
tout  ce  système  de  canaux  et  de  vésicules,  nulle 
part  il  n'y  a  de  parois  propres  ni  même   de      ciliés  (Type morphologique). 

>..,,,        i  -,  i         •..•  i  .•  t\  Appareil  excréteur  vu  de 

fixité  absolue  dans  la  situation  des  parties.  Des      face  dans  la  région  de  la  vési- 
trajets  peuvent  se  former  en  certains  points  et  cuie  pulsatile.  (Sch.). 

dAi  î  -  i  i  il  t.,  traiets  canaliculaires  ;  V.  «., 

îsparaitre  complètement  par  soudure  des  pa-        vésicule  pulsatile;  v.s.,vési- 

rois,  et  d'autres  s'ouvrir  dans  le  voisinage  par  cules formatnces- 
simple  écartement  des  parties,  à  la  manière  d'une  bulle  gazeuse  qui  se 
trace  un  chemin  dans  une  substance  sirupeuse,  sans  laisser  derrière  elle 
aucune  trace  des  voies  qu'elle  a  parcourues.  C'est  ainsi  que  la  communi- 
cation de  la  vésicule  pulsatile  (V. p.)  avec  les  dilatations  terminales  du  ré- 
seau ou  avec  le  pore  excréteur,  n'étant  pas  permanente,  s'établit  chaque 
fois  à  nouveau,  sans  que  l'on  puisse  dire  que  chaque  communication 
nouvelle  soit  la  réouverture  de  la  communication  précédente.  Il  n'y 
a  d'absolument  fixe  que  le  pore  excréteur,  il  vaudrait  mieux  dire  le 
canal  excréteur,  qui  traverse  la  membrane  et  l'ectoplasme,  mais  vient 
buter  au  fond  contre  le  plasma  cortical  qui  forme  la  paroi  de  la  vésicule 
pulsatile,  sans  communiquer  avec  elle  d'une  manière  permanente  ('). 


aussi  assez  souvent  divers  parasites  vrais  :    Bactéries,  Chytridinées,  parfois  même 
des  Infusoires  acinètes  appartenant  aux  genres  Spluvrophrya  et  Endosphsera. 

[l]  La  vésicule  pulsatile  et  les  dilatations  terminales  du  réseau  sont  toujours  de 
taille  à  se  voir  aisément.  Mais  le  réseau  lui-môme  est  si  délicat  qu'il  faut,  pour  le 
reconnaître,  un  examen  minutieux  et  de  forts  grossissements.  Fabre-Domergue  [87]  a 
démontré  son  existence  constance.  L'aspect  et  la  disposition  des  dilatations  termi- 
nales des  canalicules  afférents  sont  extrêmement  variables.  D'ordinaire,  ce  sont  de 


410  LES  infusoires 

Corps  nucléaire.  —  Le  corps  nucléaire  se  compose  de  deux  noyaux 
détaille  et  de  signification  différentes,  situés  côte  à  côte  dans  l'endoplasme, 
le  macronucléus  que  nous  désignons  par  la  lettre  N  et  le  micronucléus 
que  nous  appellerons  n  ('). 

Macronucléus.  —  Le  N  a  l'aspect  ordinaire  d'un  noyau  de  cellule, 
mais  il  n'en  a  point  la  structure.  Il  est  volumineux,  de  forme  ronde  ou 
allongée,  immobile  au  sein  de  l'endoplasme  (fig.  600,  N).  Il  est  muni 
d'une  paroi  et  contient  une  substance  d'apparence  homogène,  dans 
laquelle  cependant  on  arrive  à  découvrir  une  vague  indication  d'un 
réseau  chromatique  et  de  granulations  chromatiques  plongées  dans  une 
substance  colorable;  mais  on  n'y  trouve  ni  nucléole,  ni  chromosomes  à 
aucun  moment  (*). 


simples  vacuoles  irrégulières  dont  le  diamètre  varie  sans  cesse  selon  les  états  de 
systole  ou  de  diastole,  et  qui  dessinent  une  couronne  autour  delà  vésicule  pulsatile; 
on  les  nomme  alors  vésicules  formatrices  (Ex.  :  Colpidium,  Nictotherus,  Proro- 
don,  etc.,  etc.);  ailleurs,  elles  sont  plus  fixes,  plus  régulières  et  se  présentent  comme 
autant  de  dilatations  piriformes  terminant  chacune  un  canal  excréteur  facile  à  voir 
sur  une  certaine  étendue  et  disposées  autour  de  la  vésicule  comme  les  rayons  d'une 
étoile.  On  pourrait  les  nommer  vésicules  afférentes.  Paramsecium  avec  sa  double 
vésicule  est  un  type  bien  connu  de  cette  disposition.  Ailleurs  enfin,  elles  forment 
de  longs  canaux  permanents  dont  le  nombre  et  la  disposition  sont  des  plus  divers. 
Chez  Stentor,  il  en  est  de  môme,  moins  le  canal.  Chez  les  Oxytrichines,  il  y  a  deux 
canaux,  un  descendant  et  un  ascendant  qui  va  faire  le  tour  du  péristome;  chez  Spi- 
rostomum,  Climacostomum,  il  y  a  deux  canaux  ascendants;  chez  Urocentrum, 
quatre  canaux  dorso-ventraux  et  deux  latéraux  ascendants  ;  chez  Ophïyoglena,  il  y  a 
jusqu'à  trente  canaux  ramifiés,  etc.  Nous  signalerons,  en  étudiant  la  classification,  les 
dispositions  les  plus  remarquables.  Lorsqu'il  y  a  des  trichocystes.  c'est  en  dedans 
d'eux  que  se  trouve  le  système  excréteur. 

Les  vésicules  pulsatiles  ne  manquent  que  très  exceptionnellement  chez  les  Ciliés. 
Les  seuls  genres  où  on  ne  les  ait  pas  trouvées  sont  les  suivants  :  Opalina  (toutes  les 
espèces),  Actinotrocha  [A.  sultans),  Gortostomum  (G.  pediculi forme),  Holosticha 
[II.  Lacazei),  Uronichia  (U.  transfuga),  Diophrys  [D.  appendiculatus)  et  peut-être 
Strombidium  [S.  sulcatum  et  S.  urceolare).  Mais  l'appareil  excréteur  ne  manque  pas 
pour  cela,  le  réseau  existe  toujours.  Fabre-Domercue  a  reconnu  son  existence  chez 
les  Opalines  en  particulier,  mais  il  n'a  pu  reconnaître  ni  si  ni  comment  il  commu- 
niquait avec  le  dehors. 

[r)  Ces  deux  noyaux  ont  reçu  bien  des  noms  différents.  On  les  a  d'abord  appelés 
noyau  et  nucléole,  dénominations  à  rejeter  parce  qu'ils  n'ont  ni  la  situation  rela- 
tive, ni  la  structure,  ni  la  signification  physiologique  du  noyau  et  du  nucléole  des 
cellules  ordinaires.  Huxley  a  proposé  pour  eux  les  noms  à'endoplaste  et  endo- 
plastule.  On  les  a  nommés  aussi  noyau  principal  et  noyau  accessoire,  noyau  secon- 
daire et  noyau  primaire,  noyau  femelle  e\  noyau  mâle,  etc. 

(2)  La  forme  fondamentale  est  sphérique,  mais  elle  peut  s'allonger,  soit  en  ovoïde, 
soit  en  bâtonnet  rectiligne  ou  contourné,  et  ce  bâtonnet  peut  même  se  scinder  en 
fragments  arrondis  réunis  par  des  tractus  formés  par  la  membrane  seule,  de  manière 
à  prendre  la  forme  d'un  chapelet  (Stentor).  Tout  cela  n'a  aucune  fixité  et  varie 
d'une  espèce  à  l'autre  dans  le  même  genre,  ni  aucune  importance  réelle  et  résulte 
de  la  nécessité  de  porter  partout  l'influence  du  N.  Chez  un  Infusoire  à  corps  très 
allongé,  un  N  sphérique  ne  pourrait  suffire  à  étendre  l'influence  nucléaire  dans  les 
parties  éloignées  du  cytoplasma. 

Le   N    montre    dans    divers   genres  des  particularités  de  structure  singulières 


CILIES 


411 


Micronucléus.  —  Le  n  est  extrêmement  petit,  mesurant  au  plus  3  à  4  ^>.. 
Il  est  sphérique  et  situé  tout  contre  le  N  (fig\  690,  n).  Il  est  muni  d'une 
membrane  et  l'intérieur  ne  laisse  apercevoir,  et  fort  difficilement,  qu'un 
semis  de  granulation  plongées  dans  une  substance  plus  claire  ('). 


c 


CILIES 

Quelques  formes  du  noyau 

fi  m.  Biitschli). 


Fiff.  (190. 


(fig.  695).  Ce  sont  tantôt  des  condensations  locales  de  substance,  tantôt  des  inclusions 
rappelant  le  nucléole  et  qui  ont  reçu  ce  nom  [Chilodon]  [A),  ou  bien  il  a  l'air  formé 
de  deux  masses  accolées  [Spirochona)  (C).  Ailleurs  et  plus  souvent  [Chlamydodon, 
Dysteria,  Nassula,  Prorodon,  Lionotus,  Strombidium  et  la 
plupart  des  Oxytrichines),  on  observe  ce  qu'on  a  appelé  les 
noyaux  à  cloison  ou  noyaux  à  fente  [B).  Dans  le  premier 
cas,  le  N  est  traversé  par  une  ligne  sombre  diamétrale, 
expression  optique  d'une  séparation  équatoriale  entre  deux 
moitiés  hémisphériques;  dans  le  second,  celte  séparation 
au  lieu  d'être  représentée  par  un  plan  sans  épaisseur,  de- 
vient un  espace  réel  lenticulaire  dont  la  coupe  optique  est 
une  ellipse  qui  se  détache  en  clair  et  donne  l'impression 
d'une  fente  de  même  forme  (fig.  69o,  B).  Toutes  ces  disposi- 
tions sont  restées  jusqu'à  ces  derniers  temps  complètement 
énigmatiques  et  il  semblait  qu'elles  n'eussent  pas  grande 
importance,  car  elles  se  rencontraient  ou  manquaient  dans  les  diverses  espèces  d'un 
même  genre.  Mais  un  jour  tout  nouveau  vient  d'être  jeté  sur  cette  question  par  urt 
récent  travail  de  Balbiani  [95].  Cet  observateur  a  trouvé  que,  chez  Spirochona, 
l'apparence  de  cloison  ou  de  fente  résulte  de  ce  que  le  N  est  formé  de  deux  parties 
accolées  représentant  l'une  la  chromaline,  l'autre  la  substance  achromatique   du 

noyau  (fig.  696,  A).  Ces  substances  affectent  à  divers  mo- 
ments les  rapports  les  plus  variés  (B).  Même,  un  globule 
de  substance  chromatique  peut  s'isoler  au  centre  de  la 
substance  achromatique  [C]  où  il  représente  un  nucléole 
ou  plutôt  un  centrosome  intranucléaire,  jouant  le  même 
rôle  par  rapport  à  la  substance  achromatique  que  le  centro- 
some polaire  des  cellules  ordinaires.  Il  est  infiniment  pro- 
bable que  ces  observations  peuvent  être  généralisées  et 
que  partout  il  y  a  dans  le  N  des  substances  chromatiques 
et  achromatiques  qui,  d'ordinaire,  restent  mélangées  et, 
dans  certains  cas,  forment  des  masses  simplement  juxta- 
posées ou  incluses  l'une  dans  l'autre. 
(!)  Bien  que  situé  dans  l'endoplasme,  leN(ne  participe  pas  à  la  cyclose  ou  n'est 
agité  que  de  faibles  mouvements.  Cela  s'explique  suffisamment  par  le  seul  fait  que 
sa  masse  est  trop  forte  pour  obéir  à  une  force  aussi  faible.  En  outre,  dans  certains 
cas,  ses  extrémités,  lorsqu'il  est  très  long,  sont  enchâssées  dans  le  plasma  cortical 
immobile.  Enfin  parfois  [Zootricka),  il  est  fixé  par  des  sortes -de  tractus  qui  vont  de 
sa  surface  au  plasma  cortical  ambiant. 

Normalement,  il  n'y  a  qu'un  N  et  qu'un  n.  Mais  assez  fréquemment,  on  rencontre 
des  exceptions  à  cette  règle.  Lorsque  le  N  est  très  grand,  il  y  a  souvent  de  nombreux  n. 
Ainsi  chez  Stentor,  on  en  trouve  plusieurs  associés  à  chacun  des  grains  du  N  en 
chapelet.  Loxodes  rostrum  a  plusieurs  N  distincts  à  chacun  desquels  sont  associés 
plusieurs  n.  On  est  certain  ici  que  ces  N  sont  vraiment  distincts,  mais  souvent  il  est 
difficile  de  distinguer  un  noyau  en  chapelet  à  grains  réunis  par  des  filaments  très 
longs  et  très  fins  d'un  N  vraiment  multiple.  On  a  un  bon  critérium  dans  ce  fait  qu'au 
moment  de  la  division,  les  N  en  chapelet  (fig.  697,  A)  se  condensent  en  une  seule  masse 
sphérique  (B),  tandis  que  les  N  vraiment  multiples  restent  indépendants.  Il  arrive 
parfois  que  l'on  trouve  un  ou  plusieurs  N  et  pas  de  n  et  l'on  interprète  ces  noyaux 


Spirochona.  Noyau 
(d'ap.  Balbiani). 


412 


LES   1NFUS0IRES 


Physiologie. 

Voyons  maintenant  comment,  avec  cette  structure,  notre  Cilié  va 
accomplir  les  diverses  fonctions  nécessaires  à  son  existence. 

Locomotion.  —  L'animal  nage  au  moyen  de  ses  cils  qui  battent  l'eau 
d'un  mouvement  uniforme.  11  s'avance,  l'extrémité  supérieure  en  avant, 
en  tournant  autour  de  son  axe.  Mais  lorsqu'il  se  déplace  en  suivant  une 
paroi,  il  se  meut  sur  la  face  buccale  sans  tourner.  Toujours  en  quête  de 
nourriture,  il  est  sans  cesse  en  mouvement,  ne  s'arrêtant  ni  jour  ni  nuit. 
Cependant  il  peut  arrêter  le  mouvement  de  ces  cils  et  la  distinction  qu'on 
a  voulu  établir  entre  le  flagellum  soumis  à  la  volonté  et  le  cil  automa- 
tique n'est  pas  absolue.  Le  Cilié  peut  rester  immobile,  parfois  nager  à 
reculons  ;  il  peut  même  arrêter  le  mouvement  de  ses  membranelles, 
mais  cela  est  rare  ('). 

La  propulsion  en  avant  est  due  sans  doute  à  ce  que  les  cils  frappent 
l'eau  plus  énergiquement  en  se  portant  en  arrière  qu'en  reprenant  leur 
position  en  avant. 

Contractions  du  corps.  —  L'animal  peut  se  contracter,  s'infléchir  de  côté 
et  d'autre,  grâce  sans  doute  à  unecontractilité  diffuse  de  son  ectoplasma 
ou  de  son  plasma  cortical.  Cela  lui  permet  de  s'insinuer  dans  les  pas- 
sages les  plus  contournés  (*). 


Fig.  697. 


Stentor.  Division  du  macronucléus  (Sch.). 
A  à  D,  condensation  graduelle  ;  E  à   //,   division. 


uniques  ou  multiples  comme  représentant  un  ou  des  N.  Mais  cette  interprétation  n'est 

pas  légitime.  Il  est  plus  natu- 
rel de  penser  que,  dans  ces 
cas,  ils  sont  de  vrais  noyaux 
complets  représentant  N  -f-  n 
non  dissociés.  Ce  qui  tend  à 
le  prouver,  c'est  qu'alors  la 
division  ressemble  fort  peu  à 
celle  des  n  ordinaires,  pas  du 
tout  à  celle  des  N,  et  rappelle 
de  très  près  celle  des  noyaux 
complets  des  cellules  ordi- 
naires (fig.  698).  On  a  un 
exemple  de  ce  fait  dans  les 
Opalines  qui,  à  l'état  jeune,  ont  un  seul  noyau  et,  à  l'état  adulte,  en  ont  de  nombreux, 
tous  identiques  entre  eux.  Ces  noyaux 
possèdent  des  nucléoles  et,  en  se  di- 
visant, montrent  de  véritables  chro- 
mosomes avec  anses  jumelles,  pla- 
que nucléaire,  etc.,  etc.. 

[l]  Cela  dépend  des  sortes  de 
Ciliés  ;  ceux  qui  ont  une  ciliation  uni- 
forme (Holotrichides)  s'arrêtent  peu, 
ceux  au  contraire  qui  ont  des  cirres 
m  la  face  ventrale  (Hypotrichides)  s'ar- 
rêtent souvent  et  se  meuvent  tou- 
jours sur  cette  face  lorsqu'ils  marchent  sur  un  sol  au  lieu  de  nager  en  pleine  eau. 
(2)  Cette  contractilité  diffuse  est  indéniable,  car  beaucoup  d'Holotrichides  et  d'Hypo- 


Fig.  698. 


A 


B 


D 


CILIES.  Division  du  noyau  dans  le  cas  où  il  n'existe 
pas  de    micronucléus   (d'ap.  Pfitzner). 


CILIÉS  413 

Cyclose.  —  A  l'intérieur  du  corps,  l'endoplasma  est  perpétuellement 
entraîné  dans  un  lent  mouvement  rotatoire  auquel  on  a  donné  le  nom 
de  cyclose  et  qui  rappelle  le  mouvement  analogue  que  montre  le  proto- 
plasma des  cellules  végétales.  La  cyclose  ne  s'arrête  jamais.  Le  mouve- 
ment part  de  la  bouche,  se  dirige  d'abord  vers  le  bas,  puis  se  porte,  en  sui- 
vant le  centre  du  corps,  vers  sa  partie  supérieure,  l'atteint,  et  redescend 
alors  de  tous  les  côtés,  le  long  des  parois,  en  convergeant  vers  l'anus  d'où 
il  revient  vers  le  point  de  départ.  Seul  l'ectoplasme  y  prend  part,  l'en- 
doplasme  et  le  plasma  cortical  restent  immobiles. 

Alimentation.  —  Les  membranelles  qui  entourent  la  bouche  (fîg.  690, 
mb.)  sont  toujours  en  mouvement.  Moins  encore  que  les  cils  du  corps, 
elles  ne  prennent  de  repos.  Même  quand  l'Infusoire  est  arrêté,  sa  zone 
adorale  est  en  action.  En  battant  l'eau,  les  membranelles  déterminent  un 
tourbillonnement  actif  qui  entraîne  vers  la  bouche  (b.)  tous  les  corps  qui 
viennent  à  passer  dans  sa  sphère  d'action.  Ces  particules  sont  précipitées 
dans  la  dépression  péristomienne  (P.)  et  la  parcourent  de  haut  en  bas 
pour  arriver  à  la  bouche.  Là,  elles  traversent  le  pharynx  (ph.)  et  arrivent 
en  contact  avec  l'endoplasme  qui  en  occupe  le  fond.  Sous  la  pression  de 
l'eau  poussée  par  les  membranelles  en  même  temps  que  les  particules 
alimentaires,  l'endoplasme  est  refoulé  et,  au  fond  du  pharynx,  se  forme 
une  goutte,  dans  laquelle  sont  contenues  les  particules  alimentaires.  La 
goutte  grossit  lentement  à  mesure  que  de  nouvelles  quantités  d'eau 
arrivent  et,  à  un  moment,  lorsqu'elle  est  assez  grosse,  on  la  voit 
s'ébranler  sous  la  poussée  de  la  cyclose  de  l'endoplasme  où  elle  plonge, 
et  finalement  se  détacher.  Elle  est  ainsi  transformée  en  une  vacuole  ali- 
mentaire (v.a.)  qui  s'éloigne  lentement  du  pharynx,  pendant  qu'une 
nouvelle  goutte  commence  à  se  former. 

Ainsi  sont  introduites  peu  à  peu  dans  le  corps  des  vacuoles  alimen- 
taires. Quand  l'alimentation  est  active,  le  corps  est  bourré  de  ces 
vacuoles  qui  circulent  sans  cesse,  participant  au  mouvement  de  cyclose 
de  l'endoplasme  où  elles  sont  plongées. 

Digestion.  — ■  Le  liquide  de  la  vacuole  est  d'abord  simplement  de 
l'eau.  Mais  des  échanges  osmotiques-  avec  le  liquide  plasmatique  le 
transforment  peu  à  peu  en  une  liqueur  acide  apte  à  digérer  les  parti- 
cules incluses.  Celles-ci  sont  en  effet  lentement  dissoutes  et  réduites  à 
un  résidu  fécal,  tandis  que  les  substances  nutritives  dissoutes  repassent 
dans  le  cytoplasme  avec  la  majeure  partie  du  liquide  vacuolaire  (*). 


trichides  sont  de  contractiles  sans  posséder  myonèmes.  Mais  dans  les  Ciliés  munis  de 
myonèmes,  la  contractilité  ayant  un  organe  différencié  devient  plus  facile  et  plus 
énergique.  Les  Stentor  et  les  Vorticelles  en  sont  les  principaux  exemples. 

(*)  Le  Dantec  [91]  cherche  à  expliquer  cette  sécrétion  d'acide  aux  dépens  d'un  pro- 
toplasma alcalin  en  imaginant  que  ce  protoplasma  contient  des  sels  neutres  dont 
l'acide  diffuse  plus  vite  que  la  base.  Il  est  plus  probable  que  cela  résulte  d'actions 
chimiques  comparables  à  celles  qui  permettent  aux  cellules  des  glandes  stomacales 
des  animaux  supérieurs  de  fournir  un  suc  acide  aux  dépens  du  sang  alcalin.  Ce  suc 


414  LES   INFUSOIRES 

Il  n'y  a  pas  de  choix  d'ordinaire  dans  les  aliments.  La  particule  qui 
se  présente  est  acceptée  sans  examen.  On  peut  faire  absorber  à  l'animal 
des  poudres  inertes  qu'il  doit  rejeter  comme  fèces  sans  en  avoir  rien 
extrait.  On  peut  même  l'empoisonner  par  des  substances  nocives.  Parfois 
cependant,  on  voit  des  particules  entraînées  par  le  tourbillon  jusqu'à 
la  bouche  ressortir  sans  avoir  été  admises  ('). 

Défécation.  —  Quand  les  vacuoles  alimentaires  sont  réduites  à  l'état 
de  vacuoles  à  fèces,  elles  sont  peu  à  peu  entraînées  vers  l'anus;  souvent 
deux  ou  un  plus  grand  nombre  se  fusionnent  en  éclatant  l'une  dans 
l'autre  et  mêlent  leur  contenu.  Quand  une  de  ces  grosses  vacuoles  est 
arrivée  en  face  de  l'anus,  elle  est  poussée  par  une  contraction  de  l'en- 
doplasme  ambiant,  écarte  le  plasma  cortical,  entr'ouvre  la  fente  préexis- 
tante de  l'ectoplasme  et  de  la  membrane,  et  est  expulsée  au  dehors  avec 
une  certaine  énergie.  L'anus  se  referme  immédiatement  derrière  elle 
par  accolement  intime  de  ses  parois. 

Excrétion.  —  L'excrétion  a  lieu  par  le  moyen  de  la  vésicule  pul- 
satile  et  de  ses  annexes.  L'alimentation  introduit  de  l'eau  clans  le 
corps  en  masse  beaucoup  plus  considérable  que  les  aliments  solides 
dont  elle  est  le  véhicule.  Cette  eau  n'est  que  partiellement  expulsée 
au  moment  de  la  défécation.  D'autre  part,  de  l'eau  pénètre  par 
osmose  à  travers  le  tégument.  Cela  est  prouvé  par  le  fait  que  quelques 
Ciliés  privés  de  bouche,  comme  certaines  Opalinides  (Anoplophrya, 
Hoplitophrya,  par  exemple),  n'en  expulsent  pas  moins  beaucoup  d'eau 
par  leur  vésicule.  Toute  cette  eau  qui  pénètre  sans  cesse  dans  le  corps 
doit  nécessairement  en  sortir.  La  vésicule  pulsatile  lui  en  fournit  le 
moyen.  Mais  en  traversant  l'organisme,  l'eau  s'est  chargée  de  tous  les 
produits  de  désassimilation  et  les  entraîne  ainsi  au  dehors.  On  n'a  pu 
démontrer  par  l'analyse  la  présence  de  ces  produits  dans  le  liquide 
expulsé.  Mais  cela  résulte  de  l'examen  des  phénomènes.  Un  être  aussi 
actif  que  notre  Cilié,  en  mouvement  nuit  et  jour  pendant  toute  sa  vie  et 
qui  absorbe  des  quantités  formidables  de  nourriture,  a  nécessairement 
beaucoup  de  produits  de  désassimilation  à  rejeter  et  s'il  n'utilisait  pas 
pour  cela  la  voie  si  naturelle  de  la  vésicule  pulsatile,  on  ne  voit  pas 
par  où  il  pourrait  s'en  débarrasser.  Ces  produits  de  désassimilation 
nous  apparaissent  assez  souvent  précipités  à  l'état  solide  sous  la  forme 
de  grains  d'excrétion.  Or  ces  grains  ne  sont  pas  évacués  par  l'anus. 
Cependant  ils  disparaissent  peu  à  peu  lorsque  l'animal  est  soumis  au 
jeûne.  Il  faut  donc  qu'ils  aient  été  dissous  et  expulsés  à  l'état  liquide  : 
il  n'y  a  que  la  vésicule  qui  puisse  remplir  cette  fonction.  Sans  doute, 
l'urate  de  soude,  s'il  y  en  a  dans  les  grains  d'excrétion  est  lente- 
ment  dissous    en    nature,   quant  au    phosphate  bicalcique  (PO4)2  Ca2  H2 


acide  digère  les  substances  albumineuses.  Il  attaque  la  chlorophylle,  l'amidon,  mais 
ne  semble  pas  les  digérer. 

(])  Ce  n'est  guère  que  chez  les  Vorticelles  que  l'on  a  observé  ce  triage. 


CILIÉS  ili) 

insoluble,  il  doit   passer   à  l'état  de   phosphate  monocalcique  soluble 
(PO'fCaH4. 

Respiration.  —  Mais  l'eau  qui  traverse  ainsi  l'organisme  est  chargée 
d'oxygène  à  son  entrée.  L'animal  trouve  donc  tout  naturellement  en 
elle  l'élément  nécessaire  à  sa  respiration,  et  si  l'on  analysait  l'eau 
expulsée  par  la  vésicule  on  y  trouverait  sans  doute  CO2  en  proportion 
plus  grande  que  dans  le  liquide  ambiant.  La  vésicule  est  donc  à  la  fois 
l'organe  de  l'excrétion  et  celui  de  la  respiration  ('). 

Fonctionnement  de  la  vésicule  pulsatile  et  des  canaux  sécréteurs.  —  Voyons 
maintenant  comment  la  vésicule  fonctionne  (fig. (394).  Prenons  le  phéno- 
mène au  moment  où,  venant  de  se  vider,  elle  a  disparu.  Il  n'y  a  alors  autre 
chose  que  les  dilatations  terminales  (v.  s.)  des  canalicules  afférents  déjà 
assez  fortement  distendues  par  l'afflux  incessant  du  liquide  qui  leur  arrive 
du  réseau  (t).  Ces  dilatations  n'ayant  plus  devant  elles  qu'un  espace  libre 
occupé  par  du  plasma  cortical  et  se  vidant  ensemble  dans  cet  espace, 
reconstituent  d'emblée  une  vésicule  pulsatile  (V.  p.  409)  en  état  de 
demi-diastole  et  de  forme  plus  ou  moins  irrégulière. 

Cette  vésicule  est  alors  creusée  dans  une  forte  masse  de  plasma 
cortical  et  séparée  du  pore  excréteur  par  une  épaisse  lame  de  cette  sub- 
stance (V.  p.  403,  fig.  691).  Mais  elle  continue  à  recevoir  du  liquide 
des  mêmes  dilatations  terminales  qui  lui  en  ont  déjà  fourni;  elle  grossit 
et  peu  à  peu  amincit  la  lame  qui  la  sépare  de  son  orifice  en  même  temps 
qu'elle  s'arrondit  et  se  dessine  avec  un  contour  plus  accusé.  Il  semble 
qu'à  mesure  qu'elle  se  gonfle,  elle  éprouve  plus  de  peine  à  recevoir 
d'autre  liquide  comme  si  sa  dilatation  excitait  la  contractililé  du  plasma 
qui  forme  ses  parois.  Toujours  est-il  que,  lorsqu'elle  est  bien  remplie, 
il  y  a  comme  une  courte  pause  et,  brusquement,  la  mince  lame  de  plasma 
cortical  qui  la  séparait  encore  du  pore  excréteur  se  rompt  et  le  liquide 
s'échappe  par  ce  pore  (*). 


(x)  Butschli  croit  que  la  vésicule  ne  sert  qu'à  la  respiration  et  nie  la  fonction 
excrétrice.  Mais  Maupas  fait  remarquer  avec  raison  la  nécessité  physiologique  de 
l'excrétion  et  invoque  le  fait  de  la  présence  d'une  vésicule  pulsatile  chez  certaines 
zoospores  vertes  qui,  ayant  de  la  chlorophylle,  ri'onl  pas  besoin  de  l'oxygène  extérieur. 
Cependant  certaines  Opalinides  [Opalinà]  n'ont  pas  de  vésicule  et  si,  sans  son  aide, 
elles  évacuent  leurs  produits  d'excrétion,  les  autres  Ciliés  devraient  pouvoir  en  faire 
autant.  Cela  dépend  peut-être  du  degré  de  solubilité  de  ces  produits.  Il  se  pourrait 
que,  dans  certains  cas,  étant  très  solubles,  ils  soient  éliminés  par  simple  exosmose 
tandis  que  d'ordinaire  ils  auraient  besoin  du  courant  incessant  déterminé  par  la 
vésicule. 

(-)  Butschli  a  émis  l'idée  que  la  systole  de  la  vésicule  est  due  à  une  simple  force 
physique,  la  tension  superficielle  qui,  en  raison  de  la  forte  courbure  de  la  vésicule  est 
supérieure  à  celle  du  liquide  extérieur.  La  vésicule  se  viderait  dans  ce  liquide  dès  que 
la  lame  de  plasma  cortical  qui  l'en  sépare  a  disparu,  comme  une  petite  goutte  d'eau 
se  vide  dans  une  grosse  quand  elle  arrive  à  son  contact  sur  une  surface  qu'elles  ne 
mouillent  pas  et  qui  leur  permet  de  conserver  leur  forme  sphérique.  Il  est  possible 
que  cette  force  intervienne,  mais,  au  début  de  la  systole  tout  au  moins,  la  con- 
tractilité  du  plasma  cortical  intervient  aussi,  car  nous  avons  vu  que  la  systole  corn- 


416  LRS   INFUSOIRES 

A  mesure  que  la  vésicule  se  vide,  sa  paroi  conflue  de  tous  les  points 
vers  le  pore  et  sa  cavité  disparaît  peu  à  peu  comme  celle  d'une  bulle 
de  savon  dont  on  aspire  le  contenu  par  la  pipette  qui  a  servi  à  la  gonfler, 
et  quand  la  systole  est  achevée,  il  n'y  a  plus  trace  de  sa  cavité  :  celle-ci 
s'est  évanouie,  confondue  avec  l'espace  extérieur.  La  cavité  de  la  nou- 
velle vésicule  n'a  donc  rien  de  commun  avec  celle  de  l'ancienne  :  elle  se 
forme  à  nouveau,  par  irruption  d'une  nouvelle  masse  de  liquide  dans 
la  masse  de  plasma  cortical  qui  est  venue  occuper  la  place  de  la  vésicule 

ancienne  à  mesure  que  celle-ci  disparaissait  (*). 
F'8'  tj09'  La  vésicule  se  contracte  toutes  les  deux  à 

trois  minutes  et,  comme  son  volume  représente 
environ  l/10e  à  l/15e  de  celui  du  corps,  il  en 
résulte  qu'en  moins  d'une  demi-heure,  l'ani- 
mal a  évacué  un  volume  d'eau  égal  au  sien. 
Cela  montre  l'activité  extrême  de  cet  appareil  (*) . 

LlLILb   (lype  morphologique).  /ri'  '  i 

Formes  diverses  de  kystes.  Enkystement.  —  INotre  Cihe  est  capable  de 

s'enkvster,    c'est-à-dire  de   sécréter  autour  de 
lui  une  membrane  chitineuse  derrière  laquelle  il  s'abrite  (fig.  699). 

mence  après  un  moment  d'arrêt  de  la  diastole  et  lorsque  la  lame  de  plasma  cortical 
a  encore  une  certaine  épaisseur.  Gela  suppose  une  contraction  active  des  parois. 
D'autre  part,  la  contractilité  du  plasma  cortical  est  démontrée  par  l'expulsion  des 
fèces  puisque,  d'ordinaire,  l'anus  est  absolument  fermé.  Dès  lors,  pourquoi  n'inter- 
viendrait-elle pas  dans  le  jeu  de  la  vésicule? 

(^  Cette  description  s'applique  surtout  à  un  cas  moyen  comme  celui  de  Paramse- 
cium.  Quand  les  dilatations  terminales  des  canalicules  afférents  sont  moins  fixes  et 
qu'elles  effectuent  la  forme  de  vacuoles  formatrices  irrégulières,  celles-ci,  au  lieu  de 
former  une  vésicule  pulsatile  nouvelle  par  injection  de  leur  contenu,  se  fondent 
ensemble  elles-mêmes  pour  former  cette  vésicule,  et  le  liquide  qui  continue  à  suinter 
des  canalicules  afférents  forme  autour  de  la  vésicule  de  nouvelles  vacuoles  forma- 
trices. La  vésicule  ainsi  constituée  est  d'abord  très  large  et  irrégulière.  Elle  s'arrondit 
peu  à  peu,  se  régularise,  se  concentre  et  se  trouve  arrivée  à  l'état  qui  précède  immé- 
diatement la  systole  sans  avoir  reçu  des  nouvelles  vacuoles  formati'ices,  avec  lesquelles 
d'ailleurs  elle  ne  communique  pas,  de  nouvelles  quantités  de  liquide.  Elle  se  con- 
tracte alors,  se  vide  et  le  phénomène  recommence.  Ce  cas  montre  bien  combien  est 
faible  l'indépendance  de  cet  appareil.  Ce  n'est  en  somme  qu'un  système  de  voies  que 
le  liquide  lui-même  se  fraye  dans  la  substance  sirupeuse  du  plasma  cortical.  Là  où  il 
coule  sans  cesse  sans  avoir  à  modifier  son  cours,  ses  voies  ont  une  certaine  perma- 
nence; il  en  est  ainsi  généralement  dans  le  réseau.  Mais  dans  la  région  de  la  vésicule, 
où  il  est  soumis  à  des  oscillations  continuelles,  il  se  fraye  chaque  fois  de  nouveaux 
chemins  dans  le  plasma,  et  la  limite  entre  la  partie  permanente  et  celle  qui  ne  l'est 
pas  varie  selon  les  types  d'organisation.  Enfin,  lorsque  la  vésicule  est  en  rapport  avec 
un  petit  nombre  de  larges  canaux,  ceux-ci  se  comportent  comme  la  vésicule  affé- 
rente de  Paramsecium. 

(2) La  fréquence  des  contractions  varie,  selon  les  espèces,  d'une  demi-minute  à  quinze 
ou  vingt  minutes;  elle  est  augmentée  parles  alcalis  dilués,  par  divers  alcaloïdes,  dimi- 
nuée par  les  acides  dilués,  le  sucre  de  canne,  le  sel  marin.  Ce  dernier  fait  explique 
la  lenteur  générale  des  contractions  de  la  vésicule  chez  les  formes  marines.  Il  semble 
que  la  privation  d'oxygène  (eau  bouillie)  et  l'excès  d'acide  carbonique  augmentent  leur 
fréquence,  ce  qui  parlerait  en  faveur  du  rôle  respiratoire,  mais  les  expériences  ne 
sont  pas  très  concordantes  sur  ces  points. 


CILIÉS  417 

Il  use  de  cette  faculté  dans  diverses  circonstances  : 

1°  Pour  se  diviser.  Il  peut  d'ailleurs  se  diviser  sans  enkystement 
préalable  et  nous  étudierons  ce  cas  particulier  à  propos  de  la  reproduction; 

2°  Pour  se  reposer  et  digérer  à  Taise  quand  il  s'est  si  bien  repu, 
qu'il  ne  pourrait  plus  rien  absorber,  cas  un  peu  exceptionnel; 

3°  Enfin,  et  c'est  là  la  circonstance  la  plus  habituelle,  pour  se  mettre 
à  l'abri  des  influences  nocives  du  milieu  ambiant,  lorsque  l'eau  qu'il 
habite  se  condense,  se  putréfie,  se  dessèche.  Dans  ce  cas,  son  enkyste- 
ment peut  être  de  longue  durée  d'où  le  nom  de  kystes  durables  (Dauer- 
cysten)  donné  aux  kystes  qu'il  produit  alors.  C'est  si  bien  la  qualité  de 
l'eau  ambiante  qui  détermine  l'enkystement  que  celui-ci  peut  s'arrêter 
et  se  défaire  si  l'eau  redevient  pure  lorsqu'il  n'est  encore  que  commencé. 

Pour  s'enkyster,  l'animal  s'arrête,  s'arrondit;  ses  cils  et  membranelles 
se  résorbent,  son  péristome  s'efface,  sa  bouche  disparaît;  il  évacue  ses 
grains  d'excrétion  et  sécrète  autour  de  lui  une  substance  gélatineuse 
qui  peu  à  peu  se  durcit  et  se  montre  avec  les  caractères  de  la  chitine. 
Seule,  sa  vésicule  pulsatile  fonctionne  encore  quelque  temps  après  que 
toute  apparence  de  vie  a  disparu;  elle  expulse  encore  de  l'eau  qui  s'accu- 
mule entre  le  corps  et  la  paroi  du  kyste;  mais  bientôt  ses  mouvements 
se  ralentissent,  s'arrêtent  et  elle-même  disparaît.  On  ne  trouve  plus 
alors  dans  le  kyste  qu'un  protoplasma  condensé,  concentré  par  sous- 
traction d'eau,  sans  distinction  de  couches  diverses,  dans  lequel  le  N 
et  le  n  persistent  seuls,  un  peu  condensés  mais  en  somme  inaltérés. 
Sous  cet  état,  l'animal  peut  subir  une  dessiccation  très  forte.  L'évapora- 
tion  lui  soustrait  encore  de  l'eau  et,  semblable  à  un  grain  de  poussière, 
il  est  enlevé  par  le  vent  et  entraîné  avec  les  autres  poussières  de  l'air. 
Il  peut  supporter  cette  dessiccation  et  cette  mort  apparente  pendant 
des  années,  et  s'il  vient  à  tomber  dans  une  eau  suffisamment  pure, 
s'imbiber  à  travers  la  paroi  perméable  de  son  enveloppe,  reprendre  peu 
à  peu  son  aspect  normal,  reformer  en  quelques  heures  ses  organes,  faire 
éclater  son  kyste  et  s'élancer  dans  l'eau  en  quête  de  nourriture.  Certaines 
espèces  communes  sont  toujours  représentées  dans  les  poussières  de  l'air 
et  tombent  sans  cesse  dans  les  vases  d'eau  non  couverts.  Elles  y  éclosent 
et,  si  le  vase  contient  un  liquide  nutritif,  elles  s'y  multiplient  et  foisonnent. 
De  là  était  née  l'idée  de  la  génération  spontanée  de  ces  êtres  ('). 

Reproduction.  —  Le  Cilié  se  reproduit  uniquement  par  division.  Mais 
cette  division  peut  se  faire  à  l'état  libre  ou  dans  un  kyste;  elle  peut 
succéder  à  une  conjugaison.  Nous  aurons  donc  à  étudier  ces  trois  phé- 


(*)  Les  kystes  sont  d'ordinaire  simples  et  arrondis,  mais  chez  certaines  espèces 
ils  peuvent  posséder  deux  (Vorticelles,  Oxytrichines,  Bursaria)  ou  même  trois  [Col- 
poda)  enveloppes  séparées  par  des  couches  d'eau,  ou  présenter  des  formes  diverses,  ou 
être  ornés  de  dessins  variés.  Parfois  [Colpoda],  il  y  a  dans  la  paroi  du  kyste  un  petit  trou 
spécial  par  où  l'animal  sort  à  la  lin  de  l'enkystement.  Chez  ce  même  Colpode  on 
trouve  des  kystes  emboîtés  résultant  de  ce  cpue  les  individus  nés  de  la  division  dans 
le  kyste  se  sont  enkystés  dans  le  kyste  maternel. 


27 


418 


LES     1NFUS0IRES 


nomènes  :  1°  division  simple,  2°  division  dans  un  kyste,  3°  conjugaison. 

Division  simple.  —  La  reproduction  par  division  n'est  autre  chose 
qu'une  division  cellulaire  compliquée  de  ce  fait  que,  les  deux  moitiés 
n'étant  pas  identiques,  il  faut  que  chacune  régénère  ce  qui  lui  manque 
pour  former  un  individu  complet.  La  division  est  transversale  et  se  fait 
suivant  le  plan  équatorial  de  l'ovoïde.  La  moitié  supérieure  emporte  la 
houche  et  le  péristome,  l'inférieure  garde  l'anus  et  la  vésicule  ('). 

Examinons  d'abord  les  phénomènes  nucléaires. 

M acronucléus .  —  Le  N  se  double  par  division 
directe.  Il  se  concentre  et  prend  une  forme  tout  à  fait 
sphérique  et  se  place  dans  le  futur  plan  de  division. 
Puis  il  s'étrangle  au  milieu,  s'étire  en  biscuit  (fig.  700) 
et  se  coupe  dans  sa  partie  moyenne.  La  membrane 
n'a  pas  cessé  un  instant  d'exister  (*). 


Fig.  700. 


CILIES 

(Type   morphologique). 

Division  directe  du 

noyau    (Sch.). 


(!)  La  division  est  fréquemment  un  peu  oblique,  mais  ce  n'est  qu'une  variété  sans 
importance  de  la  division  transversale.  Quant  aux  prétendues  divisions  longitudi- 
nales, sauf  le  cas  des  Péritrichides  qui  sera  expliqué  quand  nous  parlerons  de  ces 
animaux,  ce  sont  des  conjugaisons   mal  interprétées. 

(2)  Il  y  a  ici  cette  particularité  que  la  partie  moyenne  qui  réunit  les  extrémités 
renflées  est  beaucoup  plus  longue  que  dans  les  amitoses  ordinaires  (fig.  700).  Il  résulte 
de  cela  que,  dès  avant  la  fin  de  la  division,  les  deux  parties  renflées  représentent 
les  deux  N  tilles  occupant  déjà  leur  position  définitive  dans  les  deux  futures  moitiés. 
A  l'intérieur,  se  dessine  une  striation  onduleuse  entortillée  qui  indique  un  stade 
spirème,  mais  le  phénomène  ne  va  pas  plus  loin,  en  sorte  que  nous  avons  là  plutôt 
une  mitose  incomplète,  avortée,  qu'une  amitose  réelle.  Rompel  [95]  a  signalé  chez 
Kentrochona  (fig.  701,  A)  la  présence  d'un  centrosome  donnant  à  la  division  du  N 
quelques  caractères  d'une  mitose  ;  et  il  est  à  remarquer  que,  dans  ce  cas,  le  n  était 
situé  loin  du  N,  ce  qui  contredirait  l'assimilation  quelquefois  proposée  du  n  des  Ciliés 


A 


Fig.  701. 


B 


••  ■"-■;".  -*■'*•.. 


# 


Division  nucléaire.  A,  chez  Kentrochona  (d'ap.  Rompel);  -B,  chez  Spirochona  (d'ap.  Balbiam). 

avec  le  centrosome  des  cellules  ordinaires.  Mais  Balbiani  [95]  (fig.  701,5)  a  récem- 
ment trouvé  chez  Spirochona  des 
phénomènes  qui  se  rapprochent  beau- 
coup plus  d'une  mitose  vraie  avec 
substances  achromatiques  disposées 
aux  pôles  et  même  avec  interven- 
tion de  petits  globules  chromatiques 
jouant  le  rôle  de  centrosomes,  et 
assure  que  les  noyaux  donnés  par 
Rompel  comme  en  état  de  division 
sont  au  repos,  les  prétendus  centro- 
somes n'étaient  sans  doute  que  des 
micronucléus  (V.  p.  481,  482). 

Chez   les  Opalinides  où    il  y   a,  comme  nous  l'avons  vu,  de    nombreux  noyaux 


■ 

A 


B 


D 


CILIÉS.  Division  du  noyau  dans  le  cas  où  il  n'existe 
l»;is  de    micronucléus    (d'ap.  Pfitzner). 


Fig.   703. 


CILIÉS  (Type  morpholog.). 

Division  du  micronucléus 

(d'ap.  Maupas). 


CILIÉS  4IQ 

Micronucléus.  —  A  l'inverse  du  N,  le  n  se  divise  par  mitose  mais 
sans  centrosome.  Au  repos  (fig.  703,  A)  il  ne  montre  d'autre  structure 
qu'un  fin  pointillé  chromatique  et  de  petites 
stries  achromatiques.  Mais  bientôt  il  commence 
à  se  gonfler  et  son  contenu  prend  une  struc- 
ture entortillée  qui  rappelle  un  stade  spi- 
rème  (B). 

Il  se  gonfle  ainsi  jusqu'à  doubler  presque 
de  diamètre  et,  à  la  fin  de  ce  stade  d'accroisse- 
ment, montre  ses  filaments  orientés  nettement 
d'un  pôle  à  l'autre.  C'est  sans  doute  le  stade 
de  peloton  segmenté.  Puis  ces  filaments  se  rac- 
courcissent et  se  disposent  dans  la  région  équa- 
toriale,  dessinant  là  une  épaisse  plaque  nu- 
cléaire (C)  où  cependant  on  ne  distingue  pas 
d'anses  jumelles  bien  nettes.  La  substance 
achromatique  occupe  les  deux  pôles  d'où  elle 
rayonne  des  points  que  devraient  occuper  les  centrosomes  absents.  A 
ce  stade  de  métakynèse  succède  un  stade  diaster  (D)  dans  lequel  les  fila- 
ments chromatiques  occupent  les  deux  pôles,  tandis  que  l'espace  inter- 
médiaire est  occupé  par  des  filaments  connectifs  de  substance  achro- 
matique. Enfin,  la  partie  moyenne  s'étire  en  un  cordon  qui  s'allonge 
considérablement  (E)  et  est  formé  par  la  membrane  nucléaire  (qui 
ne  disparaît  à  aucun  moment)  et  par  quelques  stries  achromatiques, 
tandis  que,  aux  deux  bouts,  sont  les  deux  n  filles  où  la  chromatine  re- 
passe àl'étatde  dispirème,  puis  de  noyau  au  repos.  Le  cordon  qui  réunit 
les   deux  n  filles  sert  à   les  diriger  respectivement  vers  la  place  qu'ils 

représentant  chacun  un  N  +  n  non  dissociés,  et  qui,  par  là,  s'éloignent  du  type  normal 
des  Ciliés,  ces  noyaux  se  divisent  suivant  la  mitose  typique  avec  anses  jumelles  bien 
distinctes  et  tous  les  stades  habituels  (fig.  702),  sauf  celte  particularité  qu'il  n'y 
a  pas  de  centrosome  et  que  la  membrane  nucléaire  est  persistante. 

Le  cordon  qui  réunit  les  deux  parties  renflées  est  formé  uniquement  par  la  mem- 
brane et  par  quelques  stries  achromatiques.  Quand  le  noyau  est  en  chapelet,  comme 
par  exemple  chez  Stentor  (fig.  704),  le  stade  de  concentration  a  pour  effet  de  réunir 

tous  les  grains  du  chapelet  (A) 
Fi     704  q  en  un  bâtonnet  allongé  et  de 

ramener  celui-ci  à  une  forme 
sphérique  [D).  Alors  se  pro- 
duit une  sorte  de  pétrissage, 
puis  le  N  s'allonge  de  nou- 
veau [E],  se  sectionne  et  les 
deux  N  filles  prennent  la 
forme  de  bâtonnets  [G],  puis 
de  chapelets  [H).  Lorsqu'au 
contraire  il  y  a,  non  un  N 
dissocié,  mais  vraiment  plu- 
sieurs N  comme  chez  Loxo- 
des,  alors  les  N  ne  se  réunissent  pas  en  un  seul  pour  se  diviser. 


CD  E  F  ^G 

Division  du  macronucléus  riiez  stentor  (Sch 


Fiff.   705. 


420  LES    INFUSOIRES 

doivent  occuper,  d'où  le  nom  de  gubernaculum  qu'on  lui  donne  quel- 
quefois. Ce  gubernaculum,  après  avoir  accompli  sa  fonction,  s'amincit, 
se  coupe  à  ses  points  d'attache  avec  les  n  filles,  et  finit  par  se  résorber. 
Phénomènes  extérieurs.  —  Pendant  que  ces  phénomènes  nucléaires 
s'accomplissent,  le  corps  ne  reste  pas  inactif.  11  commence  par  s'allonger; 
puis  un  sillon  équatorial  étroit  se  dessine  (fig.  705).  Ce  sillon  s'appro- 
fondit plus  rapidement  qu'il  ne  s'élargit  et  finit  par 
couper  l'infusoire  en  deux. 

Nous  voyons  bien  comment  chaque  individu  fille 
possède  un  N,  un  n,  un  tégument,  un  endoplasme,  un 
revêtement  ciliaire;  mais  comment  vont  se  former  les 
organes  uniques:  péristome,  bouche,  pharynx,  anus, 
vésicule  pulsatile,  etc.? 

Pour  la  bouche  et  ses  annexes,  la  chose  a  été  nette- 
ment observée.  Déjà  avant  que  la  division  nucléaire  ait 
commencé,  on  voit,  au-dessous  de  l'équateur,  se  dessi- 
ner sur  la  paroi  ventrale  un  nouveau  péristome  (P.  st.). 
La  membrane  se  fend,  met  à  nu  l'ectoplasme  qui  pousse 
une  série  de  membranelles  ;  à  gauche  des  membranelles, 
se  creuse  un  sillon  péristomien;  à  l'extrémité  inférieure 
du  sillon,  se  perce  la  bouche,  le  pharynx  se  dessine  et 
l'on  a  un  individu  à  deux  bouches  qui  aurait  l'air  d'une  forme  térato- 
logique  si,  entre  les  deux  bouches,  ne  se  formait  le  sillon  de  séparation. 
Pendant  ce  temps  les  N  et  n  se  sont  divisés,  ont  envoyé  un  N  et  un  n 
filles  dans  chacune  des  moitiés,  et  la  séparation  s'achève.  La  nouvelle 
vésicule  et  le  nouvel  anus  se  forment  à  leur  place  normale  dans  l'indi- 
vidu supérieur,  les  cils  de  la  zone  de  section  qui  s'étaient  résorbés  se 
régénèrent  sur  chaque  individu  suivant  le  type  qui  convient  à  l'espèce 
et  l'on  a  enfin  deux  individus  libres  et  complets.  La  durée  du  phéno- 
mène est  d'environ  vingt-quatre  heures  ('). 

Division  dans  un  kyste.  —  Il  y  a  peu  à  dire  sur  ce  mode  de  repro- 
duction un  peu  exceptionnel.  L'animal  s'arrondit  et  s'enkyste  comme 
pour  se  reposer  ou  s'abriter,  mais  le  kyste  est  mince  et  peu  résistant, 
car  il  doit  durer  peu  de  temps.  Sous  ce  kyste,  il  résorbe  ses  cils,  sa 
bouche  et  son  pharynx,  mais  garde  sa  vésicule  qui  continue  à  fonctionner 
sans  interruption.  Puis,  au  bout  de  quelque  temps,  sa  substance  se  divise 
en  deux  ou  quatre  masses  plus  petites  qui  se  revêtent  de  cils  et  se  mu- 
nissent des  organes  ordinaires.  Le  kyste  alors  se  rompt   et  les  jeunes 


CILIÉS 

(Type  morpholog.). 

Division  (Sch.). 

a.,  anus  ;  N,  macronu- 
cléus  ;  n,  micronu- 
cléus;  P. st.,  péris- 
tome ;  V.p.,  vésicule 

pulsatile. 


(!)  Souvent,  les  deux  individus  issus  de  la  division  ne  sont  pas  de  taille  identique. 
Lorsque  cette  différence  est  très  forte  et  surtout  lorsque  le  petit  individu  naît  d'une 
partie  d'abord  très  petite  et  qui  grossit  aux  dépens  de  la  grosse  avant  de  se  séparer, 
cela  devient  du  bourgeonnement.  Les  phénomènes  nucléaires  sont  les  mêmes,  il  n'y  a 
pas  là  une  différence  essentielle.  Ce  cas  étant  assez  rare  nous  nous  contenterons  de  le 
signaler  quand  il  se  présentera,  par  exemple  chez  Spirochona. 


CILIÉS  121 

individus  sortent  et  nagent,  n'ayant  plus  qu'à  s'alimenter  pour  grossir  ('). 

Phénomènes  consécutifs  à  la  division.  Dégénérescence  sénile.  —  L'Infu- 
soire  a  une  puissance  reproductrice  considérable.  Bien  nourri,  il  peut 
se  diviser,  si  la  température  est  suffisamment  tiède,  deux  ou  trois  fois 
par  vingt-quatre  heures  (*). 

Au  moment  de  leur  naissance,  les  deux  individus  filles  ne  diffèrent 
de  leur  parent  que  par  une  taille  moindre  et,  en  se  nourrissant,  ils  at- 
teignent bien  vite  une  taille  égale.  lien  est  ainsi  pendant  de  nombreuses 
générations.  Mais  après  150  ou  200  de  ces  générations  agames,  on  con- 
state que  les  nouveau-nés  n'atteignent  pas  en  grandissant  la  taille  nor- 
male de  l'espèce;  ils  restent  un  peu  plus  petits,  et  ce  phénomène  s'ac- 
centue sur  les  générations  suivantes,  de  telle  façon  qu'à  la  fin,  vers 
la  300e  génération,  on  n'a  plus  que  des  avortons  ayant  à  peine  le  tiers 
de  la  taille  normale.  Mais  bien  avant  d'en  être  arrivés  à  ce  point,  d'au- 
tres signes  de  dégénérescence  s'ajoutent  successivement  à  celui-ci  :  c'est 
le  péristome  qui  se  rétrécit,  se  déforme,  c'est  la  zone  adorale  qui  se  ré- 
duit et  montre  des  anomalies  plus  ou  moins  accentuées;  la  vésicule  se 
réduit,  devient  moins  active;  le  N  se  flétrit,  s'appauvrit  en  chromatine; 
enfin,  ce  qui  est  plus  grave,  le  n  lui-même  s'atrophie  peu  à  peu  et, 
à  partir  de  ce  moment,  on  commence  à  trouver  des  individus  de  plus 
en  plus  nombreux  dépourvus  de  n.  Quoi  que  l'on  fasse,  la  colonie  est 
condamnée  à  mort.  Un  seul  phénomène  peut  lui  rendre  la  vie,  c'est  la 
conjugaison  (3). 

Conjugaison.  — Cette  dégénérescence  sénile  développe,  ens'accentuant, 
un  appétit  sexuel  de  plus  en  plus  vif.  Les  individus  se  cherchent,  se  tà- 
tent,  se  prennent,  se  lâchent,  en  cherchent  d'autres  avec  une  activité 
fébrile  et  finalement  arrivent  à  se  conjuguer  deux  à  deux.  Chose  singu- 
lière, le  n  que  nous  allons  voir  jouer  le  principal  rôle  dans  la  conjugaison 
n'esl  pas  l'organe  de  ces  sensations,  caries  individus  qui,  arrivés  au  der- 


(vl  Parfois,  il  semble  que  les  cils  ne  disparaissent  pas.  Le  nombre  des  individus 
formés  dans  le  kyste  est  ordinairement  2  ou  4,  mais  parfois  il  atteint  8,  16,  32. 
Parfois,  ce  nombre  est  beaucoup  plus  grand  (certains  kystes  des  Colpodes),  mais 
alors  cela  devient  une  véritable  sporulation  :  aussi  les  modifications  de  l'individu 
enkysté  sont-elles  beaucoup  plus  profondes?  Toute  trace  de  l'organisation  antérieure 
a  disparu  en  lui.  La  division  dans  un  kyste  ne  se  rencontre  guère  que  cbez  les  formes 
inférieures  des  Holotricbides.  Sauf  cbez  Colpoda,  qui  se  reproduit  toujours  à  l'état 
enkysté,  ce  mode  de  division  coexiste  toujours  avec  la  division  à  l'état  libre. 

{-)  Cela  dépend  surtout,  naturellement,  des  espèces.  Certaines  [Paramascium  bursaria, 
Stentor),  ne  se  divisent  que  tous  les  deux  ou  trois  jours;  d'autres,  comme  Leuco- 
phrys  patula,  peuvent  se  diviser  toutes  les  trois  heures.  Nous  prenons  toujours  pour 
notre  type  morphologique  les  nombres  les  plus  ordinaires. 

(3)  Le  fait  de  la  dégénérescence  sénile  est  absolument  général.  Maupas  qui  Ta 
découvert  dans  ses  admirables  expériences  de  culture  l'a  rencontré  chez  tous  les 
Ciliés  qu'il  a  étudiés.  Mais  elle  est  plus  ou  moins  prompte  suivant  les  espèces.  Les 
termes  extrêmes  observés  par  Maupas  sont  fournis  par  Stylonichia  pustulata  qui 
s'éteint  après  21o  générations  et  Leucophrys  patula  qui  n'est  détruit  qu'à  la  660p.  Le 
nombre  d'environ  300  peut   être  considéré   comme   moyen. 


122  LES   [NFUSOIRES 

nier  terme  de  la  dégénérescence  n'ont  pins  de  n,  n'en  sont  pas  moins 
actifs  dans  cette  recherche.  Ils  se  conjuguent  même,  mais  sans  résultat 
et  meurent  sans  postérité. 

Les  conditions  d'une  conjugaison  fertile  ont  été  déterminées  par 
Maupas  et  sont  au  nombre  de  trois  :  1°  un  état  suffisamment  avancé  de 
dégénérescence  sénile,  mais  pas  assez  avancé  pour  que  le  n  soitatteint; 
2°  un  état  d'inanition  relative  résultant  de  la  pénurie  d'aliments,  les 
colonies  très  bien  nourries  mourant  de  dégénérescence  sans  que  l'ins- 
tinct sexuel  se  développe  en  elles;  3°  une  généalogie  ancestrale  diffé- 
rente, les  individus  issus  d'un  même  conjugué  ne  pouvant  produire  que 
des  unions  stériles  et  devant,  pour  que  leur  conjugaison  soit  fertile, 
être  eux-mêmes  descendants  de  conjugués  différents. 

Il  est  à  remarquer  que  ces  conditions  doivent  se  rencontrer  souvent. 
Un  vase  exposé  à  l'air,  ensemencé  naturellement  par  les  poussières 
de  l'air  ou  par  quelques  gouttes  d'eau  chargée  d'Infusoires,  contiendra 
généralement  plusieurs  individus  non  parents  et  d'une  même  espèce.  En 
se  multipliant,  ces  individus  consomment  les  substances  nutritives  du 
liquide  avec  une  rapidité  qui  croît  avec  leur  nombre.  En   sorte  que  la 

pénurie  d'aliments  arrive  pour  tous  en  même  temps. 
Si  elle  n'arrive  qu'assez  tard,  les  individus  se  trouvent 
ensemble  à  la  période  de  dégénérescence  et  de  nom- 
breux dégénérés  non  parents  trouvent  à  s'accoupler 
entre  eux.  De  là  ces  épidémies  de  conjugaison  dont 
on  ne  comprenait  pas  tout  d'abord  la  raison  ('). 

Après  ces  préliminaires,  étudions  les  phénomènes 
de  la  conjugaison  entre  deux  individus  aptes  à  for- 

C1LIÉS    (Type  morpho-  •         c      f\ 

log-ique).  mer  une  union  terme. 

Divers  modes  do  conja-  Les  deux  conjugués  (fîg.  706),  après  s'être  défi- 

nitivement  saisis,  se  placent  bouche  contre  bouche 
et  se  soudent  par  la  surface  située  au-dessus  de  la  bouche  (*). 


(x)  Le  fait  que  les  unions  d'individus  issus  d'un  même  conjugué  sont  stériles  donne 
un  singulier  appui  à  l'idée  de  Weismann,  que  la  génération  sexuelle  a  pour  bul  la 
variation  par  le  mélange  de  plasmas  germinatifs  différents  et,  par  suite,  doués  d'apti- 
tudes  évolutives  différentes  dans  les  limites  de  la  variation  plrysiologique  de  l'espèce. 
Il  faut  remarquer,  en  effet,  que  les  dégénérés  issus  d'un  même  conjugué  ont  un 
plasma  germinal  if  identique,  bien  qu'ils  ne  soient  parents  qu'au  300e  degré,  parce 
qu'ils  sont  nés  de  divisions  agames  et  que  la  fécondation  seule  modifie  brusquement 
la  constitution  du  plasma  germinatif  VY.  pour  l'étude  de  ces  questions,  Y.  Delagr  [95]). 

(2)  Il  résulte  de  cette  position  que  les  deux  faces  ventrales  ne  sont  pas  symétrique- 
ment superposées.  Les  conjoints  étant  unis  par  la  partie  gaucbe  de  leur  face  ven- 
trale, débordent  par  la  partie  droite  de  cette  face.  La  bouche,  étant  libre  au-dessous 
de  la  soudure,  peut  continuer  à  fonctionner  pendant  les  premières  phases  de  la  con- 
jugaison et  elle  recommence  aussi  à  fonctionner  vers  la  fin. 

Mais  cela  n'a  rien  d'absolu.  La  bouche  est  souvent  comprise  dans  la  soudure  et  les 
pronucléus  peuvent  se  servir  de  cette  voie  pour  passer  d'un  individu  à  l'autre  [Para- 
msecium).  Quand  elle  est  terminale,  c'est  toujours  par  elle  que  la  soudure  se  fait 
et  les  conjoints  ont  alors  leur  axe  longitudinal  sur  le  prolongement  l'un  de  l'autre. 


ciliés  423 

La  partie  du  péristome  comprise  dans  la  soudure  perd  naturellement 
toute    structure,    ses   membranelles  tombent  et,  plus   tard,    quand   les 

Fig.     707. 


CILIÉS  (Type  morphologique). 
Phénomènes  présentés  par  le  macronucléus  et  le  micronucléus  pendant  la  conjugaison.  (Sch.). 

A  à  K,  stades  successifs.  N,  macronucléus,  et  n,  micronucléus  du  premier  individu  ;  H' ,  macronucléus, 
et  ii',  micronucléus  du  second  individu;  re.(=n+n')  micronucléus  du  premier  individu  après  la  con- 
jugaison de  son  micronucléus  femelle  avec  le  micronucléus  mâle  du  second  ;  n'  (=n'  +  n),  micronucléus 
du  second  individu  après  la  conjugaison  de  son  micronucléus  femelle  avec  le  micronucléus  mâle  du 
premier:  N,  macronucléus  de  nouvelle  formation  résultant  de  la  division  du  micronucléus  conjugué 
du  premier  individu  :  iV'.,  idem  du  second. 


Celte  position  est  probablement  primitive  comme  aussi  la  position  terminale  de  la 
bouche.  Quand  la  bouche  est  ventrale,  les  deux  conjoints  se  rabattent  l'un  sur  l'autre 
par  la  face  ventrale,  et  le  fait  qu'ils  se  soudent  par  la  partie  située  au-dessus  de  la 
bouche  s'explique,  si  l'on  se  rappelle  que  la  bouche  ventrale  dérive  d'une  bouche 
longitudinale  partant  de  l'extrémité  supérieure  et  s'étendant  sur  la  face  ventrale,  dont 
la  partie  supérieure  s'est  suturée  laissant  à  sa  place  un  raphé  (V.  p.  404). 


VI  \ 


LES    INFUSOIRES 


conjoints  se  sépareront,  ils  auront  à  reformer  les  parties  détruites.  Cette 
soudure  est  tout  à  fait  complète.  Les  membranes  se  détruisent  sur  les 
surfaces  accolées,  les  deux  ectoplasmes  se  fusionnent  en  une  lame 
unique  et,  un  peu  plus  tard,  cette  lame  se  perce  pour  laisser  passer  les 
produits  à  échanger,  établissant  entre  les  deux  cytoplasmes  une  libre 
communication.  Les  deux  conjoints  tombent  dans  un  état  d'apathie 
profonde  gisant  au  fond  de  l'eau  presque  sans  mouvements. 

Les  phénomènes  intérieurs  de  la  conjugaison  sont  surtout  nuclé- 
aires (').  Nous  allons  examiner  successivement  ce  qui  se  passe  dans 
le  n  et  dans  le  N. 

Disons  d'abord  que  ces  phénomènes  comprennent  de  nombreuses 
divisions  et  que  ces  divisions  se  font  comme  celles  dont  nous  avons  étudié 
le  type  à  propos  de  la  reproduction  par  division  (V.  p.  418);  cela  nous 
permettra  d'abréger  beaucoup  la  description. 

Phénomènes  micronucléaires.  —  Le  n  (fig.  707,  n  et  n'  et  fig.  712) 
grossit  (A),  puis  se  divise  en  deux  (B),  puis  chacun  des  deux  n  filles 
se  divise  encore  en  deux  (C),  ce  qui  donne  quatre  n  petites-filles  (D)  (*). 
Ces  quatre  n  sont,  en  apparence  du  moins,  identiques  entre  eux; 
cependant  leur  sort  est  bien  différent.  Celui  des  quatre  qui  se  trouve  le 
plus  près  de  la  surface  de   soudure  persiste  seul  (E);  les  trois  autres 

s'atrophient  peu  à  peu,  une  vacuole  se  forme  au- 
tour d'eux  et  ils  sont  traités  par  l'endoplasme 
comme  de  simples  particules  alimentaires. 

Le  n  destiné  à  survivre  se  divise  encore  une 
fois  et  donne  deux  n  filles  (E  et  E)  que  nous 
appellerons  l'un  le  pronucléus  <$  (e,  fig.  712)  l'au- 
tre le  pronucléus  $  (s,  fig.  712). 

Ces  deux  pronucléus  ne  paraissent  d'ailleurs 
différer  en  rien.  Le  ^  est  le  plus  voisin  de  l'orifice 
de  communication,  le  Ç  est  le  plus  enfoncé  dans  l'endoplasme  (fig.  708)  (3). 
Les  deux  nd*  franchissent  cet  orifice  et  se  portent  vers  le  n  Ç  de  l'autre 


Fig.   708. 


CILIES 

(Type   morphologique). 

Echange  des  pronucléus  c? 

(d'ap.  Maupas). 


Fi. 


709. 


(1)  Le  cytoplasma  devient  trouble  par  l'apparition  de  nombreuses  granulations 
{zooamylum  ou  grains  d'excrétion?)  qui  sont  l'indice  d'une  activité  métabolique  très 
grande.  Il  joue  un  rôle  sans  doute,  mais  qui  consiste  probablement  en 
phénomènes  chimiques  et  en  échanges  osmotiques  invisibles. 

i2)  Cbez  Paramascium,  que  l'on  prend  souvent  pour  exemple,  pen- 
dant la  phase  d'accroissement  qui  précède  sa  première  division,  len 
prend  des  formes  bizarres  en  croissant  spiral  (fig.  709).  On  ne  connaît 
pas  la  signification  de  ce  phénomène  qui,  d'ailleurs,  n'est  pas  du 
tout  général  et  parait  sans  grande  importance. 

■)  Dans  la  division  du  n  en  deux  pronucléus  le  gubernaculum 
joue  comme  d'ordinaire  un  rôle  actif.  D'une  part,  il  pousse  le  pro- 
nucléus cf  vers  l'orifice  de  communication  entre  les  deux  conjoints 
et,  d'autre  part,  en  se  recourbant  en  arc,  maintient  le  pronucléus  Ç 
à  peu  de  distance  de  cet  orifice,  toutes  choses  qui  facilitent  les  phé- 
nomènes consécutifs.  Mais  à  ce  moment  il  se  détruit  et  les  autres  mouvements 
s'accomplissent  sans  lui. 


Micronucléus 
en  croissant  de 

Paramaecium 
(d'ap. Maupas). 


CILIES 


425 


Fi"'.  71o. 


n+nu/?' 


n+n= 

CILIES  (Type  morphologique 
Fusion  des  micronucléus 
(d'ap.  Maupas). 


un 


gardant 


Fig 


ses  carac- 


n ^ 


conjoint  pour  se  fusionner  avec  lui  (fig.  707,  F,  710  et  712).  Pour  cela, 
les  deux  membranes,  qui  comme  on  sait  ne 
disparaissent  point  dans  la  division,  se  soudent, 
s'ouvrent  l'une  dans  l'autre  et  les  deux  suit- 
stances  intérieures  se  joignent  sous  une  mem- 
brane commune  donnant  ainsi  naissance  à  un 
n  conjugué  (fig. 707,  G,  71 1  et  712,  c). 

Dans  chacun  des  deux  conjoints  (fig.  707,  H), 
ce  n  conjugué  se  divise  en  deux  autres  qui  sont 
identiques  d'abord  en  apparence  (/),  mais  dont 
tères  primitifs  devient  le  n  définitif  (/:  n  et  ri), 
tandis  que  l'autre  grossit  beaucoup  et  devient 
le  nouveau  (/:  vVet  N')  ('). 

Après  s'être  séparés,  les  ex-conjugués  res- 
tent encore  quelque  temps  inertes  au  fond  de 

l'eau.  Mais  peu  à  peu  ils  régénèrent  leurs  niera-        ciliés  (Type  morpholo- 
gique). Fusion  des 
micronucléus  (d'ap.  Maupas). 

f1)  Réduite  à  ces  termes,  la  description  schématique 
est  à  la  fois  simple  et  claire.  Mais  il  faut  dire  que,  dans  la  réalité,  elle  se  complique 
par  le  fait  que  les  premières  divisions  consécutives  à  la  conjugaison  se  préparent 
dans  l'appareil  nucléaire  avant  que  les  conjoints  se  soient  séparés  et  qu'au  lieu  de 
se  faire  sur  les  N  et  n  nouveaux  après  leur  différenciation,  elles  se  produisent  sur  le 
noyau  conjugué  qui  se  divise  une  ou  plusieurs  fois  en  noyaux  représentant  chacun 
un  N  plus  un  n  encore  confondus  ensemble.  Le  cas  réel  le  plus  simple  est  celui  de 
Colpoda.  La  simple  inspection  du  schéma  ci-contre  (fig.  712),  montre  que  le  noyau 

conjugué  (c.)  se  divise  d'abord  dans  chaque  conjoint 
en  deux  autres  réellement  identiques  entre  eux  et 
destinés  chacun  à  l'un  des  produits  de  la  division 
qui  se  prépare,  puis  ces  deux  noyaux  se  divisent 
encore  chacun  en  deux  identiques  entre  eux  en 
apparence  et  qui  sont  l'un  un  futur  N,  l'autre  un 
futur  n  encore  non  différenciés.  En  sorte  qu'à  ce 
moment  chaque  conjoint  contient  quatre  n.  Mais 
ils  sont  déjà  groupés  en  deux  paires  éloignées 
l'une  de  l'autre.  Bientôt,  dans  chaque  paire,  l'un 
reste  semblable  à  lui-même  et  devient  le  n, 
l'autre  grossit  et  devient  le  N  et  la  division  se 
produit.  Les  conjoints,  bien  qu'ils  n'aient  rien  à 
faire  ensemble  après  la  formation  des  deux  noyaux 
conjugués,  ne  se  séparent  cependant  que  quelque 
temps  après,  lorsque  la  première  division  a  com- 
mencé à  se  préparer  dans  l'appareil  nucléaire. 

Chez  d'autres  formes,  la  complication  va  en- 
core plus  loin,  mais  c'est  toujours  par  le  même 
processus  d'anticipation  des  phénomènes  de  divi- 
sion post-conjugale  qui  s'intercalent  avant  la  fin  de  la  conjugaison,  ou  par  le  fait 
de  la    multiplicité  des  noyaux.  Le  schéma   ci-contre  se  comprend  sans   explication. 
Nous  décrirons  à  propos  des  Péritrichides  les  phénomènes  encore  plus  compliqués 
qui  se  passent  chez  ces  animaux. 

Bien  qu'on  n'ait  pu  s'assurer  ici  formellement  de  la  chose,  comme  on  l'a  fait  pour 
Ascaris  megalocephala,  il   est  bien  évident  que   la  division  du  noyau   conjugué  en 


FiS.   712. 


Mus.  A 

N 


Infus.B" 

N 
n. 


InfusA 


Infus.B 


CILIÉS  (Type  morphologique). 

Diagramme  montrant  l'évolution 

des  noyaux  dans  la  conjugaison 

(im.  Maupas). 


-(>  LES    [NFUS01RES 


branelles  détruites,  réparent  leur  péristome  et  toutes  les  parties  endom- 
magées par  la  soudure  et  reprennent  quelque  activité  ('). 

Dès  lors,  ils  recommencent  à  absorber  de  la  nourriture,  grossissent, 
et  l'état  normal  est  reconstitué.  Bientôt  ils  se  divisent,  et  c'est  là  le  point 
de  départ  d'une  nouvelle  série  de  générations  agames. 

Phénomènes  macronucléaires.  —  Qu'est  devenu  pendant  ce  temps 
le  N  ancien?  Il  s'est  détruit  (fïg.  707,  N  et  N'),  et  le  N  nouveau  est 
destiné  à  le  remplacer.  Dès  le  début,  il  a  commencé  à  se  flétrir,  à  se 
déformer,  à  s'appauvrir  en  chromatine  et,  vers  le  milieu  de  la  conju- 
gaison, on  le  voit  se  fragmenter  on  nombreux  petits  corps  (E  à  G  :  N 
et  N'),  qui  lentement  dégénèrent  (//et/)  et  sont  traités  par  l'endoplasme 
comme  de  simples  aliments  qu'il  digère  et  dont  il  rejette  par  l'anus  les 
résidus  inutilisables. 

Mais  cette  disparition  est  assez  longue  à  s'opérer  et  souvent,  dans  les 
produits  de  la  deuxième  division,  après  la  conjugaison,  on  en  retrouve 
encore  quelques  fragments.  Il  est  possible  qu'il  y  ait  pendant  la  conju- 
gaison écbange  par  diffusion  de  quelques  substances  cytoplasmiques 
entre  les  conjoints.  Mais  on  ne  sait  rien  d'un  pareil  phénomène  et, 
jusqu'à  plus  ample  informé,  la  conjugaison  des  Ciliés  doit  être  consi- 
dérée comme  une  conjugaison  nucléaire  (*). 

Phénomènes  consécutifs  à  la  conjugaison.  —  Nous  avons  vu  que  les  divi- 
sions agames  trop  longtemps  continuées  engendraient  la  dégénéres- 
cence sénile.  La  conjugaison  a  pour  effet  de  mettre  un  terme  à  cette 
dégénérescence.  Sous  l'influence  de  l'appareil  nucléaire  renouvelé, 
les  produits  de  la  première  division  post-conjugale  atteignent  en  gran- 
dissant la  taille  maxima  de  l'espèce  et  tous  leurs  organes,  péristome, 
cils,  membranelles,  etc.,  reprennent  une  conformation  irréprochable. 
Ces  acquisitions  se  maintiennent  ensuite  pendant  de  nombreuses  géné- 
rations agames,  après  quoi  la  dégénérescence  sénile  reparaît  peu  à  peu 
et  la  série  de  phénomènes  décrits  se  reproduit  de  nouveau.  Il  y  a  alter- 
nance régulière  entre  la  conjugaison  et  une  série  de  divisions  agames 
aboutissante  la  dégénérescence. 

Mais  là  se  borne  le  rôle  de  la  conjugaison  et  tout  ce  que  l'on  a  dit 


deux  autres  qui  seront  ceux  des  deux  produits  de  la  première  division  de  l'Infusoire, 
ne  sépare  pas  les  substances  micronucléaires  des  deux  conjoints,  réunies  pour  le 
former,  et  que  chaque  produit  de  la  division  emporte  une  moitié  de  la  substance 
micronucléaire  des  deux  parents.  La  conjugaison  a  donc  pour  effet,  ici  comme 
partout,  la  constitution  d'un  nouvel  individu  avec  participation  des  substances  de  deux 
autres. 

i1)  Cette  régénération  va  quelquefois  très  loin.  Chez  beaucoup  d'Hjpotrichides  les 
cirres  tombent  jusqu'à  une  assez  grande  distance  de  la  soudure  et  c'est  l'occasion 
d'une  rénovation  presque  générale  de  l'appareil  locomoteur. 

(2)  Les  cas  de  conjugaison  totale  observés  par  Engelmann  chez  les  Stylonichia  qui 
se  fusionneraient  entièrement  l'un  dans  l'autre  méritent  d'être  confirmés  et  leur 
interprétation  n'est  rien  moins  que  cerlaine.  Par  contre  chez  les  VovticcUes  il  y  a 
une  conjugaison  totale,  mais  nous  l'examinerons  en  parlant  des  Péritrichides. 


CILIÉS  127 

du  coup  de  fouet  donné  par  elle  à  la  reproduction  agame  a  été  infirmé  par 
Mm  pas.  Les  produits  d'une  conjugaison  récente  ne  se  divisent  ni  plus  ni 
moins  vite  que  les  dégénérés  prêts  à  se  conjuguer  de  nouveau.  La  conju- 
gaison a  donc  pour  effet,  non  de  réveiller  une  puissance  reproductrice 
languissante,  mais  de  réparer  les  détériorations  consécutives  à  une  vie 
trop  longtemps  entretenue   par  des  générations  agames('). 

Mérotomie.  Régénération.  —  L'étude  de  la  physiologie  normale  de 
notre  type  morphologique  est  maintenant  terminée.  Mais  nous  devons 
encore  parler  d'un  phénomène  pathologique  intéressant  en  ce  qu  il 
nous  renseigne  sur  les  fonctions  de  son  appareil  nucléaire.  Il  s'agit 
de  la  régénération.  Si  on  coupe  le  Cilié  en  deux  parties  dont  l'une 
contiendra  le  N  (et  aussi  forcément  le  n  qui  est  accolé  au  premier), 
ce  fragment  nucléé  ne  tardera  pas  à  régénérer  tout  ce  qui  manque 
et  à  reformer  un  animal  entier.  Même  si  ce  fragment  est  plus  petit 
que  l'autre,  même  s'il  ne  porte  pas  la  houche,  il  peut  reformer  l'in- 
dividu complet.  L'autre  fragment  au  contraire  peut  continuer  à  vivre 
quelque  temps,  ses  mouvements,  sa  nutrition  ne  sont  pas  brusquement 
abolis,  mais  il  meurt  fatalement,  aussi  incapable  de  se  régénérer  que  de 
se  reproduire  (*).  Cela  nous  montre  que  le  N  est  nécessaire  aux  fonctions 
végétatives,  et  comme  nous  savons  qu'il  ne  prend  pas  part  à  la  reproduc- 
tion, nous  pouvons  ajouter  que  le  n  est  l'organe  exclusif  de  la  division  (*). 

Balbiani  [93]  tire  de  ses  célèbres  expériences  de  mérotomieles  conclu- 
sions suivantes  : 

Le  noyau  et  le  cytoplasma  ne  sont  pas  antagonistes,  ils  ont  des 
fonctions,  les  unes  différentes,  les  autres  communes.   Le  plasma  dirige 


(1)  Chez  les  {Métazoaires,  dans  la  succession  des  générations,  les  parents  meurent 
laissant  après  eux  des  enfants  qui  représentent  seulement  une  partie  de  leur  subs- 
tance dont  la  masse  s'est  accrue  par  la  nutrition.  Chez  les  Ciliés,  comme  chez  tous 
les  Protozoaires  d'ailleurs  (mais  c'est  surtout  à  propos  des  Infusoires  que  la  question 
s'est  posée),  les  parents  ne  meurent  point,  puisqu'en  se  divisant  ils  répartissent  entre 
leurs  deux  descendants  la  totalité  de  leur  substance  et  que  cette  substance  continue 
tout  entière  à  vivre  en  eux.  D'où  cette  proposition  de  Weismann  que  l'infusoire  est 
immortel.  Ce  n'est  pas  ici  le  lieu  d'entrer  dans  les  longues  discussions  qui  ont  été 
soulevées  à  ce  sujet  (V.  Yves  Delage  [95]).  Mais  nous  devons  nous  demander  si 
la  découverte  de  la  dégénérescence  sénile  n'infirme  pas  l'idée  d'immortalité  de 
ces  animaux.  C'est  l'avis  de  Maupas,  mais  cette  idée  n'est  pas  juste.  L'infusoire 
est  immortel  puisqu'il  a  un  moyen  de  ne  pas  mourir  et  que  ce  moyen  n'est  que  la 
réalisation  d'un  phénomène  physiologique.  Il  n'y  a  rien  de  semblable  pour  le  Mé- 
tazoaire  pour  lequel  il  n'existe  aucun  moyen  de  sauver  de  la  mort  la  partie  de  son 
être  qui  n'est  pas  élément  sexuel.  Cela  n'empêche  pas  l'infusoire  comme  le  Métazoaire 
de  mourir  très  fréquemment  d'accident,  mais  ce  n'est  pas  là  ce  qui  est  en  question. 

(2)  Le  pouvoir  de  régénération  est  très  variable  chez  les  Ciliés,  très  fort  chez 
Stentor  qui  a  servi  à  presque  toutes  les  expériences,  faible  chez  Paramsecium,  nul 
chez  Loxocles. 

(3J  Julin  a  tiré  parti  de  ces  faits  pour  chercher  à  donner  la  raison  physiologique  des 
phénomènes  successifs  de  la  conjugaison.  Si  le  jeûne  développe  l'appétit  sexuel 
c'est  parce  que  le  N  est  le  premier  atteint  par  la  consomption  qui  en  résulte,  dès  lors 
il  perd  son  action  sur  la  cellule  qui  tombe  sous  l'empire  du  n  ou  noyau  reproducteur. 


128  LFS    INFUSOIRES 

les  mouvements  du  corps,  des  cils,  la  préhension  des  aliments,  l'éva- 
cuation des  fèces,  la  contraction  de  la  vésicule  pulsatile,  la  division 
du  corps  dans  la  scission.  Les  fragments  non  nucléés  sont,  en  effet, 
capables  de  tous  ces  actes.  Mais  le  noyau  est  nécessaire  pour  la  sécrétion, 
la  régénération  et  la  division.  Pour  ces  fonctions,  le  cytoplasma  agit,  mais 
a  besoin  de  l'influence  du  noyau  ('). 


Lorsque  le  n  s'est  divisé  en  quatre,  c'est  simplement  le  commencement  d'une  repro- 
duction scissipare.  Mais  comme  le  N  n'est  plus  là  pour  diriger  les  phénomènes  cylo- 
plasmiques  qui  devraient  l'achever,  cette  scission  ne  se  produit  pas  et  les  trois  n 
inutiles  se  détruisent.  C'est  par  la  même  raison  que  les  premières  divisions  post- 
conjugales ne  s'achèvent  dans  le  cytoplasma  que  longtemps  après  s'être  produites 
dans  l'appareil  nucléaire.  Elles  ne  peuvent  s'achever,  en  effet,  que  lorsque  les  N  se 
sont  différenciés  parmi  les  produits  de  la  division  du  noyau  conjugué.  TouL  cela 
est  un  peu  hypothétique,  mais  assez  suggestif. 

(!)  Historique.  —  Tous  ces  phénomènes  de  la  conjugaison  des  Ciliés  qui  semblent  si 
clairs,  aujourd'hui  qu'ils  sont  bien  connus,  ont  été  extrêmement  difficiles  à  débrouil- 
ler. Il  a  fallu  des  générations  de  travailleurs  intrépides  pour  y  arriver.  Bien  des  fausses 
voies  ont  été  suivies  avant  que  l'on  trouvât  enfin  la  bonne,  et  ce  n'est  qu'en  1889  que 
l'interprétation  définitive  a  été  enfin  donnée  par  les  admirables  découvertes  d'un  cher- 
cheur hors  ligne,  Maupas.  Il  n'est  pas  sans  intérêt  de  retracer  à  grands  traits 
l'historique  de  cette  importante  question  et,  par  la  même  occasion,  de  l'ensemble  de 
nos  connaissances  sur  les  Infusoires  ciliés. 

Les  Infusoires  ont  été  découverts  à  la  fin  du  vne  siècle  par  Leuwenhoek.  Mais  les 
procédés  d'étude  étaient  trop  grossiers  à  cette  époque  pour  que  l'on  pût  se  rendre 
compte  de  leur  organisation.  Un  siècle  plus  tard,  O.-F.  Mùller  les  étudiait  aussi,  avec 
plus  de  détail  et  découvrait  en  particulier  la  conjugaison.  Mais,  faute  de  microscope 
suffisant,  les  détails  d'organisation  échappaient  encore  à  ses  yeux.  Il  faut  arriver 
à  1836  et  à  Ehrenberg  pour  trouver  des  études  vraiment  détaillées  sur  ces  petits 
êtres. 

Comme  O.-F.  Mùller,  Ehrenberg  considérait  comme  Infusoires  tous  les  animalcules 
microscopiques  qu'il  rencontrait  dans  les  infusions  ou  dans  les  liquides  naturels.  S'il  ne 
leur  avait  adjoint  de  ce  chef  que  des  Flagellés  et  des  Rhizopodes,  il  n'y  aurait  eu 
que  demi-mal,  mais  il  y  fit  entrer  aussi  les  Diatomées,  des  Algues,  des  Champignons 
et  même  les  Rotifères.  Il  fit  de  ces  derniers  une  étude  approfondie,  leur  découvrit  un 
tube  digestif,  un  appareil  circulatoire  et  des  organes  génitaux,  qu'ils  possèdent 
réellement  puisque  ce  sont  des  Vers  et,  les  considérant  comme  le  type  des  Infu- 
soires, fut  conduit  à  rechercher  dans  les  vrais  Infusoires  tous  les  organes  qu'il 
trouvait  chez  eux.  Aussi,  aveuglé  par  ses  idées  préconçues,  ne  manqua-t-il  pas  de 
les  trouver,  sinon  avec  les  yeux,  du  moins  avec  l'imagination.  D'ailleurs,  l'erreur 
est  excusable.  Les  Infusoires  ont  une  bouche,  un  anus.  Il  est  naturel  de  penser 
que  la  portion  moyenne  du  tube  digestif  n'est  pas  absente.  Chez  beaucoup  d'entre 
eux,  la  vacuole  qui  contient  les  particules  alimentaires  n'est  pas  sans  quelque  ressem- 
blance avec  un  estomac  et  a  été  prise  par  Ebrenberg  pour  un  estomac  véritable. 
Lorsque  plusieurs  de  ces  vacuoles  sont  disposées  à  la  file,  il  semble  donc  y  avoir  plu- 
sieurs loges  stomacales.  De  là  ces  fameux  Infusoires  polygastriques  qui  ont  fait  tant 
de  bruit.  Pour  Ehrenberg,  le  nucléus  était  un  testicule,  et  il  était  en  rapport  avec  la 
vésicule  contractile  qui  lui  servait  de  vésicule  séminale.  Les  nombreuses  granulations 
arrondies  que  l'on  rencontre  dans  le  corps  étaient  des  œufs.  Enfin  rien  ne  manquait 
aux  Infusoires  pour  être  des  organismes  parfaits. 

Ces  idées  furent  universellement  acceptées  par  les  savants  et,  il  y  a  quelques 
années,  étaient  encore  enseignées  par  quelques  professeurs.  Dujardin  seul  eut  le 
mérite  de  ne  pas  se   laisser  éblouir  et  s'efforça  de  démontrer  que  l'Infusoire  n'est 


ciliés  429 

Tels  sont  les  caractères  et  la  physiologie  de  la  forme  moyenne  que 
représente  notre  type  morphologique.  Dans  un  groupe  aussi  vaste  et 
aussi  varié  que  celui  des  Ciliés  il  s'y  ajoute  nécessairement  hien  des 
complications  et  hien  des  modifications.  La  classification  va  nous  les 
faire  connaître. 


qu'une  cellule  et  ne  contient  que  du  sarcode  plus  ou  moins  différencié,  mais  point 
d'organes  proprement  dits .  Ces  idées  furent  d'abord  très  mal  accueillies,  surtout  en 
Allemagne,  mais  aujourd'hui  qu'elles  sont  universellement  acceptées  on  s'efforce  de 
lui  en  ravir  la  priorité  pour  la  donner  à  Von  Siebold. 

Après  que  les  idées  de  Ehrenberg  eurent  été  démontrées  fausses  par  Dujardin, 
puis  par  Claparède  et  Lachmann,  la  croyance  à  la  présence  d'une  foule  d'organes 
différenciés  chez  l'infusoire,  fut  définitivement  abandonnée,  mais  la  doctrine  de  leur 
unicellularité  ne  fut  pas  encore  établie  pour  cela.  Car  il  restait  un  élément  de  doute  : 
l'infusoire  paraissant  contenir  au  moins  des  testicules  et  des  œufs. 

C'est  Stein  surtout  qui,  dans  ses  volumineuses  publications,  s'efforça  d'établir  cette 
idée.  Selon  lui,  le  noyau,  était  sinon  un  ovaire,  du  moins  un  organe  reproducteur 
et  le  nucléole  était  un  véritable  testicule.  Voici  l'origine  de  ces  opinions  : 

Quelque  temps  avant  Stein,  .1.  Miller  avait  observé  des  fibrilles  dans  le  n  et,  sans 
se  prononcer  formellement  sur  leur  nature,  avait  émis  l'idée  que  ce  pouvaient  être 
des  spermatozoïdes.  C'étaient,  comme  Balbiani  le  prouva  plus  tard,  simplement  des 
Bactéries.  Stein  réussit  aussi  à  voir  ces  fibrilles  nucléolaires  et  affirma  leur  nature  sper- 
matique.  Dès  lors  le  nucléole  était  un  testicule.  Il  lui  fallait  un  ovaire,  il  le  trouva  dans 
le  noyau  qui,  en  effet,  se  présente  dans  certaines  conditions  comme  s'il  donnait  nais- 
sance à  des  œufs. 

Stein  décrivit  ainsi  l'évolution  des  produits  sexuels.  Deux  Infusoires  se  montrent 
unis  par  la  bouche.  L'un  et  l'autre  ont  des  filaments  spermatiques  dans  le  testicule  et  un 
corps  reproducteur  intact.  Comme  le  volume  des  testicules  s'oppose  à  toute  supposi- 
tion d'échange  des  capsules  séminales,  il  faut  de  toute  nécessité  que  la  fécondation  ait 
lieu  dans  chaque  individu  par  lui-même.  Ce  n'est  qu'après  la  fécondation  que  le  corps 
reproducteur  se  divise  en  particules  ayant  l'apparence  d'œufs.  Mais  ce  ne  sont  donc 
pas  des  œufs,  car  des  œufs  seraient  fécondés  eux-mêmes  après  leur  formation.  Il  les 
appelle  des  sphères  germinales.  Quelque  temps  après  la  séparation,  on  trouve  dans 
l'infusoire  une  masse  de  petits  bourgeons  mobiles  ayant  une  certaine  ressemblance 
avec  de  petits  Acinètes.  Stein  conclut  de  là  que  du  corps  (nucléus)  fécondé  par  les 
spermatozoïdes  étaient  issues  des  sphères  germinales  qui  s'étaient  développées  en 
embryons.  Ces  observations  avaient  portées  sur  les  Paramsecium  et  les  Vorticelles 
[Epistylis).  Chez  les  premiers  il  se  contente  de  constater  une  certaine  ressemblance 
entre  ces  embryons  et  des  Acinètes,  mais  chez  les  seconds  il  reconnaît  en  eux  de  vrais 
Acinètes  et,  renversant  une  opinion  déjà  ancienne  qu'il  avait  émise,  considère  les 
Acinètes  comme  des  larves  de  Vorticelles.  Quant  à  la  conjugaison,  puisqu'il  n'y  a  pas 
échange,  elle  produit  seulement  une  excitation  réciproque  qui  provoque  la  matura- 
tion des  produits  sexuels. 

Balbiani,  en  1860,  eut  le  grand  mérite  de  débrouiller  ce  fouillis  compliqué  d'obser- 
vations vraies  et  de  séduisantes  erreurs,  et  montra  que  ces  prétendues  larves  de 
Paramsecium  et  d'Epistylis  ne  sont  que  de  vrais  Acinètes  vivant  en  parasites  dans  le 
corps  des  autres  Infusoires  et  appartenant  à  un  genre  créé  par  Claparède  et  Lach- 
mann,  le  genre  Spluerophrya .  Tout  son  travail  montre  une  observation  admirable.  Mal- 
heureusement la  technique  n'était  pas  encore  assez  parfaite  pour  permettre  une  inter- 
prétation exacte  de  toutes  les  particularités  et  il  tomba  dans  certaines  erreurs.  Il 
observa  nettement  la  conjugaison  des  Paramaecies,  reconnut  l'échange  des  nucléoles 
et  l'interpréta  avec  raison  comme  une  fécondation  réciproque.  Mais  il  vit,  malheureu- 
sement trop  tôt  pour  les  comprendre,  les  filaments  protoplasmiques  du  n  en  voie  de 


430  LES    INFUSOIRES 

Nous  diviserons  la  sous-classe  des  Ciliés  en  quatre  ordres  : 

IIolotrichida,  dont  les  cils  sont  uniformes  sur  le  corps  et  ne 
forment  point  autour  de  la  bouche  une  zone  adorale  ; 

IIeterotrichida,  dont  les  cils  sont  uniformes  sur  lecorps  et  forment 
autour  de  la  région  buccale  une  zone  adorale,  c'est-à-dire  une  série 
courbe  de  cils  plus  forts  soudés  en  petites  lames  appelées  membranelles  ; 

Hypotricuida,  dont  les  cils,  absents  sur  le  dos,  sont  différenciés 
sous  le  ventre  en  appendices  plus  gros  appelés  cirres,  et  forment  autour 
de  la  bouche  une  zone  adorale  ; 

Peritrichida,  n'ayant  point  de  cils  sur  le  corps,  sauf  ceux  qui  for- 
ment la  zone  adorale  et  parfois  une  simple  rangée  circulaire  vers 
l'extrémité  inférieure. 


1er  Ordre 
IIOLOTRICHIDES.  —  HOLOTRICHIDA 

[IIOLOTRICHES;  —  HOLOTRICHA   (Stein)] 

Les  Ilolotrichides  sont  des  Ciliés  à  cils  tous  à  peu  près  semblables 
entre  eux.  Ils  peuvent  avoir  des  cils  plus  longs  autour  de  la  bouche, 
mais  ces  cils  ne  sont  jamais  transformés  en  membranelles  et  ne  consti- 
tuent pas  une  zone  adorale  distincte. 

Ils  se  divisent  naturellement  en  deux  sous-ordres: 

GymnostomidjE,  à  bouche  ordinairement  fermée  quand  elle  ne 
fonctionne  pas  et  dépourvue  de  membrane  ondulante  ; 

Hymenostom'idm,  à  bouche  toujours  ouverte  et  pourvue  d'une 
membrane  ondulante. 


division  et  les  prit  pour  des  spermatozoïdes.  Il  vit  les  produits  de  la  fragmentation 
du  N  après  la  conjugaison,  les  prit  pour  des  œufs  et  crut  que  ces  œufs  étaient 
fécondés  par  les  spermatozoïdes  issus  des  capsules  spermatiques  échangées. 

LIng'elmann,  en  1873,  repoussant  toute  idée  d'ovaire  et  de  testicule,  vit  la  fragmen- 
tai ion  du  N,  la  division  du  n,  l'échange  des  fragments  du  n,  mais  il  crut  que  les  n 
échangés  servaient  à  féconder  les  fragments  du  N  et  interpréta  ces  phénomènes,  non 
comme  une  fécondation  par  spermatozoïdes  et  œufs,  mais  par  les  fragments  du 
noyau'  sexué. 

Bùtschli,  le  premier,  en  1876,  comprit  bien  la  signification  des  fibrilles  du 
nucléole.  Il  reconnut  que  le  N  se  divise  en  fragments  qui  se  détruisent  et  que  tout 
l'appareil  nucléaire  nouveau  provient  du  n,  mais  il  assimila  la  destruction  du  N  à  une 
évacuation  de  globules  polaires,  et  ne  connut  rien  du  sort  réel  et  de  l'évolution  des 
produits  de  la  division  du  N. 

Enfin,  c'est  Maupas  qui,  en  1889,  a  définitivement  élucidé  tous  les  points  les  plus 
difficiles  de  la  conjugaison,  fait  connaître  l'évolution  du  n,  découvert  la  dégéné- 
rescence   sénile  et  le  rôle  de  la  conjugaison  pour  en  réparer  les    effets. 

C'est  sur  sa  description  que  nous  nous  sommes  presque  constamment,  guidés  dans 
notre  exposé. 


IIOLOTRK'.IIIDI-S  :    GYMNOSTOM1DES 


431 


1er  Sous-Ordre 

GYMNOSTOMIDES.  —  GYMNOSTOMIDJE 
[Gymnostomes  ;  —  Gymnostomata  (Bùstchli)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.    713  a  716) 

Notre  Gymnostomide  est  de  taille  modérée,  mesurant  environ  l[3  <le 
millimètre  de  long.  Sa  forme  est  ovoïde,  assez  régulière.    11  porte  un 

FiS.  713. 


lef 


GYMNOSTOMIDE  (Type  morphologique)  (Sch.). 

a.,  amis;  1».,  bouche;  H,  macronucléus  ;  n,  micronucléus  ;  ph.,  pharynx; 
tr.  déf.,  trichocystes  défensifs  ;  tr.  off.,  trichocystes  offensifs  :  v.  a.,  va- 
cuole alimentaire  ;   V.  p.,  vésicule  pulsatile. 

revêtement  général  de  cils  uniformes  et  ceux  qui  entourent  la  Louche 
ne  se  distinguent  des  autres  ni  par  leur  forme  ni  par  leur  arrangement, 
ni  même  par  leur  longueur. 


432  LES    INFUSOIRES 

La  bouche  (p.)  est  dans  sa  situation  primitive,  c'est-à-dire  terminale. 
Elle  n'est  point  pourvue  d'un  péristome  et  s'ouvre  simplement  à  la  sur- 
face du  tégument.  A  l'état  de  repos,  elle  est  fermée  et  n'apparaît  que 
comme  un  petit  pertuis  (fig.  714),  mais  quand  elle  fonctionne  elle  se 
dilate  considérablement  (fig.  715).  Il  résulte  de  cette  absence  de  péri- 
stome, de  zone  adorale,  d'appendices  buccaux  quelconques,  qui  justifie 
le  nom  de  Gymnostome,  que  l'animal  s'alimente  par  un  tout  autre  procédé 
que  les  autres  Ciliés  et  que  le  type  morphologique  décrit  précédemment. 
11  ne  produit  pas  de  tourbillon  alimentaire  pour  absorber  au  hasard  les 


Fig.  714. 

b 


Fig.  Tlô. 


A 


endop 


va, 

CYMyOSTOMW.E. 
Bouche  el  appareil  pharyngien  contractés 

(Sch.). 


GYMNOSTOMW.E. 

Bouche  et  appareil  pharyngien  dilatés 

(Sch.). 


l>.,  bouche;  1».  pli.,  baguettes  pharyngiennes  ;  ectop.,  ectoplasme  ;  endop.,  cndoplasme  ; 
pli.,  nasse  pharyngienne;  pi.  cort.,  plasma  cortical  ;  v.  a.,  vacuole  alimentaire. 


particules  que  ce  tourbillon  pourrait  entraîner.  Il  doit  chasser  sa  proie, 
la  poursuivre,  l'atteindre,  la  tuer  et  la  déglutir  par  un  acte  particulier. 
Mais  on  ne  chasse  pas  de  cette  manière  une  poussière  nutritive,  on  ne 
peut  attaquer  ainsi  que  des  proies  relativement  volumineuses.  C'est  ce 
qui  a  lieu  en  effet.  Notre  chasseur  se  nourrit  de  Protozoaires  inférieurs 
ou  même  d'Infusoires  parfois  presque  aussi  gros  que  lui.  Cela  explique 
la  nécessité  de  cette  bouche  si  dilatable. 

En  sa  qualité  de  chasseur  et  de  carnassier,  il  a  des  armes  d'attaque, 
ou,  à  l'occasion,  de  défense,  et  est  pourvu  d'une  armature  pharyngienne 
spéciale.  Ces  armes  sont  les  tricliocystes,  cette  armature  est  la  nasse 
pharyngienne. 

Les  tricliocystes  sont  de  petits  organes  acérés,  logés  sous  le  tégument, 
à  moitié  dans  l'ectoplasme,  à  moitié  dans  le  plasma  cortical,  en  dehors 


H0L0TRICH1DES  :    GYMNOSTOMIDES  433 

des  canalicules  excréteurs.  Ils  sont  de  deux  sortes.  Les  uns  destinés  à 
l'attaque  (fig.  713,  tr.  off.),  les  autres  défensifs  (fig.  713,  tr.  dèf.). 

Les  trichocystes  offensifs  sont  de  petits  dards  acérés,  disséminés  autour 
de  la  bouche  ou  dans  ses  parois,  que  l'animal  projette  comme  des  flèches 
à  une  assez  bonne  distance  de  lui  par  une  simple  contraction  qui  a  son 
origine  hors  du  trichocyste,  en  sorte  que  celui-ci  ne  subit  pas  de  modi- 
fication dans  sa  structure  quand  il  est  projeté.  On  le  retrouve  hors  du 
corps  avec  le  même  aspect  qu'il  avait  sous  le  tégument.  Lorsque  l'animal 
en  chasse  a  rencontré  une  proie,  souvent  un  Infusoire  plus  gros  que 
lui,  il  lui  décoche  ces  petites  flèches  et  le  paralyse,  grâce  sans  doute  à 
quelque  venin  spécial  dont  elles  sont  mouillées.  Toujours  est-il  que  l'être 
atteint  est  non  pas  tué,  mais  paralysé,  car  sa  vésicule  pulsatile  continue 
à  battre  lentement;  il  devient  inerte  et  peut  être  dévoré  d'une  pièce  ou 
déchiqueté  par  son  ennemi.  On  voit  parfois  celui-ci  revenir  à  la  charge 
plusieurs  fois  sur  la  même  victime,  la  heurtant  de  sa  tête  et  lui  déco- 
chant chaque  fois  une  nouvelle  volée  de  traits. 

Les  trichocystes  défensifs  sont  disposés  en  couche  régulière  sur  toute 
la  surface  du  corps.  Ils  ont  la  forme  d'un  ovoïde  très  allongé  dont  la 
grosse  extrémité  est  surmontée  d'une  petite  pointe  conique  qui,  sans 
doute,  sert  à  transmettre  l'excitation  qui  détermine  l'explosion.  Car  c'est 
une  sorte  d'explosion  qui  se  produit,  par  laquelle  le  trichocyste  se  déve- 
loppe avec  la  rapidité  de  l'éclair  en  une  aiguille  fine  et  acérée  d'une 
longueur  dix  fois  supérieure  à  la  sienne  (fig\  716).  Cette  aiguille,  en 
raison  même  de  sa  longueur,  dépasse  de  beaucoup  la  surface  et  peut 
blesser  l'ennemi.  Elle  est  elle-même  entraînée  d'ordinaire  hors  des  tégu- 
ments et  tombe  à  côté  de  l'animal. 

Les  trichocystes  des  deux  sortes  semblent  formés  d'une  substance 
plasmatique  durcie  (*). 

Fig.  71G. 
'  ê 

(*)  On  ne  sait  pas  au  juste  quelle  est  cette  substance  et  on  ne 
sait  pas  du  tout  par  quel  moyen  les  trichocystes  défensifs  subissent 
la  transformation  soudaine  que  nous  venons  de  décrire.  On  a  pensé 
à  un  filament  spiral  bandé  sous  une  membrane  qui  éclaterait  à  un 
moment  donné.  Mais  on  ne  retrouve  rien  de  celte  prétendue  mem- 
brane et  Ton  n'a  jamais  vu  ce  prétendu  spiral.  C'est  une  élongation 
brusque  d'un  ovoïde  en  une  aiguille.  Au  bout  de  la  pointe  du  tricho- 
cyste défensif,  on  retrouve  une  petite  masse  (fig.  716)  qui  serait  peut- 
être  un  reste  de  l'appareil,  entraîné  là  par  l'explosion. 

Les   Gymnostomiche  n'ont  pas   tous   des  trichocystes,  les  Enchelinse 
n'en  ont  souvent  pas.  Loxodes  et  d'autres  encore  en  sont  dépourvus. 
Pour  l'ensemble    des   Holotrichides  voici,  d'après  Maupas,  la   liste  des  Trichocystes 
genres  où  on  en   rencontre,    et    encore  pas   toujours   dans   toutes  les      défensifs 
espèces.    Paramsecium,    Cyrtostomum,     Tillina,    Nassula,     Ophryoglena,  (d'ap. 

Pleuronema,     Prorodon,    Enchelys,     Lacrymaria,     Lagynus,     Didinium,      Maupas). 
Amphileplus,    Dileptus,    Trachelius,    Loxophyllum,    Urocentvum.  Parmi 
les  autres    ordres,  on    en    trouve  seulement  chez  un  Hétérotrichide,  Strombidium 
[S.sulcatum  et  S.  urceolave)  et  chez  un  Péritrichide,  Epistylis[E .umbellaria).  Enfin  on 
en  trouve,  parmi  les  autres  classes,  chez  deux  Pulykrikos  qui  sont  des  Dinoflagellés  et 

28 


434  LES    INFUSOIRES 

Lepharynx(Rg.  714, 715)  est  très  développé,  plonge  profondément  dans 
l'endoplasme  (endop.)  et  est  entouré  d'une  armature  de  baguettes  (b. ph.) 
que  l'on  a  comparée,  en  raison  de  sa  forme,  à  une  nasse  de  pêche  et  nommée 
pour  cela  la  nasse  pharyngienne.  Le  pharynx  lui-même  ne  présente  rien 
de  particulier;  mais  la  couche  de  plasma  cortical  (pi.  cort.)  invaginé  qui 
l'entoure  est  particulièrement  épaisse.  Dans  cette  couche  et  à  une  cer- 
taine distance  de  l'ectoplasme  pharyngien,  sont  logées  des  baguettes 
prismatiques  disposées  parallèlement  à  son  axe,  côte  à  côte  autour  de  lui, 
de  manière  à  lui  former  une  sorte  de  garniture  externe.  Ces  baguet- 
tes (b.  ph.)  se  terminent  en  haut  par  une  extrémité  coupée  à  pic,  à 
quelque  distance  au-dessous  de  la  bouche.  En  bas,  elles  se  perdent  insen- 
siblement en  pointe,  loin  au  delà  de  l'extrémité  inférieure  du  pharynx. 
Cette  armature  n'est  rien  autre  chose  qu'un  squelette  servant  à  donner 
une  certaine  rigidité  au  pharynx  et  à  lui  permettre  d'obéir  par  des 
mouvements  d'ensemble  aux  contractions  du  protoplasma  ambiant. 
Grâce  à  elle,  le  pharynx  peut  être  partiellement  projeté  hors  de  la  bouche 
et,  là,  dilater  son  ouverture  pour  saisir  la  proie.  Après  qu'il  l'a  saisie,  il 
peut  se  refermer  sur  elle,  rentrer  dans  le  corps  et  peu  à  peu  la  faire 
cheminer  jusqu'à  son  orifice  inférieur.  Ces  baguettes  sont  formées 
d'une  substance  albumineuse  condensée,  car  la  pepsine  les  digère  ('). 

Tel  est  le  type  morphologique  des  Gymnostomides.  Pour  le  reste  : 
structure  du  cytoplasme,  vésicule  pulsatile,  corps  nucléaire,  il  ne  diffère 
en  rien  du  type  précédemment  décrit. 

Le  caractère  principal  dont  la  variation  va  nous  permettre  de  classer 
les  Gymnostomides  est  la  position  de  la  bouche  qui,  de  sa  situation  termi- 
nale primitive,  va  peu  à  peu  descendre  sur  la  face  ventrale  et,  dans  les 
derniers  types  du  sous-ordre,  nous  montrera  une  vague  ébauche  de 
péristome  et  de  zone  adorale.  Comme  caractère  secondaire,  nous  aurons 
à  envisager  les  modifications  de  l'appareil  ciliaire  qui,  au  lieu  de  rester 
uniforme,  va  disparaître  à  certaines  places,  se  modifier  à  certaines 
autres.  Enfin,  des  caractères  empruntés  sans  ordre  aux  autres  organes 
nous  permettront  de  définir  les  principaux  genres. 


chez  un  Raphidomonas  qui  est  un  Euflagellé.  Il  y  en  a  aussi  chez  un  Tentaculifère, 
Ophriodendron . 

(!)  Il  ne  faut  pas  confondre  avec  l'armature  pharyngienne  vraie  ou  nasse,  l'appareil 
de  bâtonnets  que  l'on  observe  chez  les  genres  Enchelyodon,  Pseudosporodon,  Spa- 
thidium,  Trackelophyllum,  Lacrymaria  et  autres.  Ces  bâtonnets,  malgré  leur  dispo- 
sition assez  régulière  autour  du  pharynx,  ne  lui  sont  pas  liés  à  titre  d'appareil  sque- 
lettique  et  ce  pharynx  n'est  pas  protraclile;  ils  peuvent  être  projetés  par  l'animal 
et  ne  sont  au  fond  que  des  trichocystes  d'attaque.  Blochmann  les  désigne  quelque- 
fois sous  le  nom  de  trichites.  Ils  ne  nous  paraissent  différer  en  rien  d'essentiel  de  ce 
que  nous   avons  appelé,  avec  Maupas,  trichocystes  offensifs. 

Cette  forme  intermédiaire  donne  à  penser  que  les  bâtonnets  de  l'armature  pha- 
ryngienne et  les  trichocystes  ne  sont  peut-être  au  fond  qu'une  même  production 
morphologique,  tantôt  différenciée  pour  l'attaque  ou  la  défense,  tantôt  fixe  et  adaptée 
à  un  rôle  de  soutien. 


HOLOTRICIIIDES    :    GYMNOSTOMIDES 


435 


Fig.  717. 


Fis.  718. 


Holophrya 

{H.  discolor) 

(im.  Butschli). 


Enchelys 

(E.  tarda) 
(im.  Entz). 


GENRES 

Nous  trouvons  d'abord  une  longue  série  de  genres  chez  lesquels  la 
bouche  est  terminale  ou  à  peine  prolongée  vers  la  face  ventrale  (*). 

Holophrya  (Ehrenberg)  (fig.  717),  par  la  simplicité   de  sa  structure  et  ses 
caractères  un  peu  négatifs,  peut  servir  de 
point  de  départ.  Il  n'a  pas  de  trichocystes 
et  son  armature  pharyngienne  est  à  peine 
indiquée  (0,4.  Mer  et  eau  douce)  (*). 

Enchelys  (Ehrenberg)  (fig.  718)  s'en  distingue 
par  son  corps  étiré  vers  le  haut  en  forme 
de  cou.  Malgré  sa  petite  taille  et  grâce  à 
ses  trichocystes  d'attaque  très  développés, 
il  est  beaucoup  plus  carnassier  que  le  pré- 
cédent et  ne  craint  pas  de  s'attaquer  à 
des  Paramécies  qui  sont  des  géants  auprès 
de  lui  (0,02  à  0,2.  Mer  et  eau  douce)  (3). 

Prorodon  (Ehrenberg)   (fig.  719)  n'a,  inver- 
sement, que  peu  de  trichocystes,  mais  son   armature  pharyngienne  est 
très   développée  (lmm  et  plus.  Eau  douce)  (4). 

rl  v  '  Fig.  7U). 

(M  Cette  série  qui  s'étend  jusqu'au  genre  Pompholixia  in- 
clus (V.  p.  439)  constitue  la  famille  des  Exchelix.e  [Enchelina 
(Ehrenberg,  emend.,  Stein)]. 

(2)  Pour  le  reste,  par  sa  forme  simple,  saciliature  uniforme, 
sa  bouche  terminale,  sa  vacuole  terminale  et  voisine  de  l'anus, 
etc.,  etc.,  il  est  bien  conforme  au  type  morphologique. 

Genre  voisin  : 
Ichthyophthirius  (Fouquet)  (45  p..  Parasite  sous  la  peau  de  certains 
Poissons  d'eau  douce). 

Ici  semblent  devoir  prendre  place  : 
Perispira  (Stein)  qui  ne  s'en  distingue  que  par  la  forme  spirale  de 

ses  stries  ciliaires  (50  à  60  ;j..  Eau  douce  stagnante);  et 
Blepharostoma[Ghew\a.koï) malgré  ses  cils péribuccaux deux  fois  plus 
longs  que  les  autres  et  l'absence  de  pharynx  (15  [j..  Eau  douce). 

(3)  Genres  voisins  : 
£/ic/je/yoc/o/?(Claparède  etLachmann),  qui  a  autour  du  pharynx  des  trichites 

simulant  une  armature  pharyngienne  (0,3.  Eau  douce,  stagnante); 
Pseudosporodon  (Blochmann),  qui  est  de  forme  cylindrique  (0,45.  Eau  douce); 
Spathidium  (Dujardin)  (fig.  720),  obliquement  tronqué  en  haut  au  niveau 

de  la  bouche  (0,4.  Eau  douce); 
Chœnia  (Quennerstedt),  qui  est  pourvu  d'une  ceinture  supérieure  de  cils 

plus  grands  (0,25.  Mer)  ; 
Cephalorhynchus  (Diesing)  n'est  qu'une  espèce  du  précédent. 

(4)  Genres  voisins  : 
Cranotheridium  (Cheviakof)  a  son  armature  ressemblant  à  celle  de  Nas- 

sula  (V.  plus  loin).  Il  est  remarquable  par  son  anus   et  sa  vésicule  pnlsatile  termi 
naux,  et  par  ses  n  multiples  annexés  à  un  N  unique  (0,17.  Eau  douce); 
Urotricha  (Claparède  el  Lachmann)  se  distingue  de  Prorodon  par  une  soie  à  l'extrémité 
inférieure  ^0,04.  Eau  douce)  ; 


Prorodon 

(P.  teres) 

(im.  Butschli). 

Fig.  720. 


Spathidium 
(S.  Lieberkùhnii) 
(d'ap.   Butschli). 


436 


LES    INFUSOIRES 


Lacry  maria  (Ebrenberg,  s.  lut.)  est  un  ancien  grand  genre  caractérisé  par 
sa  forme  en  bouteille  et  par  une  ceinture  de  longs  cils  au-dessous  de  la 
bouche  (Atteint  0,8.  Eau  douce)  ('). 

Actinobolus  (Stein),  par  sa  forme  en  toupie,  sa  ciliature  uniforme,  sa 
bouche  terminale  munie  d'une  petite  armature  pharyngienne,  se  rat- 
tache aux  précédents;  mais  il  mérite  une  description  spéciale  en  raison 
d'un  caractère  très  particulier.  Quand  on  l'examine  pendant  qu'il  nage 
(fig.    721),  on 


Fie.  721. 


Fig. 


ne  lui  trouve 
rien  de  spé- 
cial. Mais  on 
remarque  que 
son  corps  est 
garni  de  tri- 
chocystes  de 
10  [x  de  long, 
en  forme  d'é- 
pingles qui  se- 
raient fichées 
dans  le  corps 
parleurs  poin- 
tes et  saillan- 
tes hors  de  la 
membrane  par 

leur  tête  (tr.).  L'animal  vient-il  à  s'ar- 
rêter (fig.  722),  on  voit  des  tricho- 
cystes  (tr.)  sortir  peu  à  peu  du  corps, 
portés  au  bout  d'un  long  et  fin  prolongement  que  l'on  a  assimilé  à  un 
pseudopode.  Ces  sortes  de  pseudopodes  sont  plus  longs  que  le  corps, 
un  peu  élargis  à  la  base,  cylindriques  dans  le  reste  de  leur  étendue.  Les 
trichocystes  occupent  leur  extrémité.  On  ne  les  a  pas  vus  éclater  naturel- 


Actinobolus 
(A.  radians)(d'ap.  Erlanger). 
Aspect  de  l'animal  pendant 

la  natation. 

pli., pharynx;  tr.,  trichocystes 
rétractés. 


Actinobolus 

ÇA.  radians)  (d'ap.  Erlanger). 

L'animal  à  l'état  de  repos. 

pli.,  pharynx;  tr.,  trichocystes  à  l'extrémité  des 
prolongements  pseudopodii'ormes. 


Balanitozoon  (Stokes)  est  un  genre  douteux  se  rattachant  au  précédent  (14  \j..  Eau  douce); 
Dinophrya  (Bùtschli)  a  sa  bouche  terminale  portée  sur  un  cône  sans  cils  et  entourée  à  sa 

base  d'une  couronne  d'environ  vingt  groupes  de  cils  (0,1.  Eau  douce). 
(*)  Il  a  été  dédoublé  en  plusieurs  genres  et  sous-genres  : 
Lacrymaria  (Ebrenberg,  s.  str.),  en  bouteille  à  long  col,  à  rangées  de  cils  spirales  (0,8.  Mer 

et  eau  douce); 
Phyalina  (Ebrenberg)  qui  n'est  qu'un  sous-genre  du  précédent; 
Lagynus  (Qaennerstedt),  en  bouteille  à  cou  court,  à  pharynx  entouré  de  trichites  (0,16  à 

0.18.  Mer  et  eau  douce); 
Trachelophyllum  (Glaparède  et  Lachmann)  qui,  un  peu  plus  aplati,  n'est  qu'un  sous-genre 

du  précédent  (0  2.  Mer  et  eau  douce)  ; 
Trachelooerca  (Ehrenberg,  entend.  Cohn),  très  allongé,  à  bouche  quadrilobée  (atteint  3mm. 

Mer)  ; 
Vasicola  (Tatem)  (0,13.  Eau  douce)  et 
Metacystis  (Cohn)  (30  [Jt.  Eau  douce),  sont  des  formes  douteuses,  sans  doute  voisines. 


HOLOTRICHIDES    :    GYMNOSTOMIDES 


437 


Fig.  723. 


lement  mais,  sous  l'action  des  réactifs,  ils  font  jaillir  au  delà  de  leur 
tête  terminale  un  petit  acicule  très  acéré  en  continuité  de  substance  avec 
le  corps  du  trichocyste.  Quand  l'animal  veut  de  nouveau  se  mettre  en 
marche,  il  rétracte  lentement  ces  pseudopodes,  les  trichocystes  s'enfoncent 
d'abord  dans  le  bout  de  leur  pseudopode,  puis  ceux-ci  se  retirent  dans  le 
cytoplasma,  ne  laissant  passer  que  la  tète  du  trichocyste.  D'ailleurs,  ces 
pseudopodes,  en  se  rétractant,  semblent  se  fondre  entièrement  dans  le 
cytoplasma  comme  s'ils  n'avaient  aucune  individualité  persistante.  A  la 
base  des  pseudopodes,  l'ectoplasme  est  interrompu,  ce  qui  fait  qu'ils 
semblent  émaner  de  l'endoplasme  (0,1.  Eau  douce)  ('). 

Àctinobolus  est  quelque  peu  isolé  dans  la  série  naturelle  de 
ces  formes.  On  lui  rattache  cependant  une  autre  forme  aber- 
rante, c'est  le  genre 

lleonema  (Stokes)  (fig-.  723).  Il  a  la  forme  d'une  bouteille  dont  le 
col  porterait  la  bouche  au  sommet  et  renfermerait  le  pharynx 
muni  d'une  armature  bien  développée.  Près  de  la  bouche,  naît 
une  sorte  de  gros  tentacule  formé  d'une  partie  basilaire 
contournée  en  vis  et  d'un  filament  terminal  plus  mince.  Le  tout 
est  mobile,  mais  n'a  pas  de  mouvements  réguliers  et  semble 
servir  plutôt  à  fixer  temporairement  l'animal.  Le  filament  est 
aisément  rétractile  dans  la  partie  contournée  et  celle-ci  peut 
aussi  rentrer  dans  le  corps  (0,2.  Eau  douce,  Amérique). 

Nous  allons  maintenant  rencontrer  des  formes  qui  ne  sont  plus  uni 
formément  ciliées  sur  toute  la  surface  du  corps.  Dans  le  genre 

Bùtschlia  (Schuberg)  (fig.  724),  les  cils  paraissent  se  réduire  Fi§-  724- 

à  une  couronne  péribuccale,  à  quelques  touffes  formant 
au  milieu  du  corps  une  ceinture  incomplète  et  à  un  petit 
bouquet  situé  à  l'extrémité  inférieure.  En  réalité,  la 
ciliature  est  complète,  mais  les  autres  cils  sont  très 
petits,  assez  espacés,  en  sorte  qu'il  est  difficile  delà  voir. 
La  réduction  ne  porte  donc  ici  que  sur  la  taille  des  cils 
généraux.  On  n'est  pas  sûr  qu'il  y  ait  une  vésicule  pul- 
satile  et,  dans  la  partie  supérieure  du  corps,  se  trouve, 
près  de  la  surface,  une  accumulation  de  particules  colo- 
rées, brillantes  dont  la  signification  est  assez  peu  claire. 
Serait-ce  des  grains  d'excrétion?  (0,06.  Panse  des  Ruminants 
en   compagnie  des  Isotrichines  et  des  Ophryoscolécides)  (V.  plus  loin)  (*) 


lleonema 

(/.  dispar) 

ira.  Stokes). 


Biïtschlia 

(B.  neglecta) 

(im.  Biitschli, 

Ebcrlein). 


(*)  Parfois  cependant,  on  voit  deux  lignes  fines  continuer  vers  l'intérieur  le  tenta- 
cule à  demi  rétracté. 

C'est  cette  absence  d'individualité  qui  a  permis  de  comparer  ces  sortes  de  tentacules 
à  des  pseudopodes.  Mais  s'ils  ne  sont  pas  de  vrais  tentacules  il  faut  reconnaître  qu'ils 
diffèrent  aussi  beaucoup  des  pseudopodes  des  Rhizopodes.  On  a  cherché  aussi  à  les 
assimiler  aux  tentacules  des  Acinètes,  on  a  même  tenté  d'établir  ici  un  groupe  de 
Cilio-tentaculifères .  Mais  cette  assimilation  n'a  rien  de  réel. 

(2)  C'est  Eberlein  [95]  qui  tout  récemment  a  reconnu  que  Biïtschlia  a  ce  revêtement 


438 


LES    1NFUS0IRES 


Fig.   725. 


Steph  a  nopogon 
{S.  colpoda) 
(d'ap.  Entz). 


Fig.  720. 


Stephanopogon  (Entz)  (fig.  725),  est  de  forme  un-  peu  allongée,  beaucoup 

moins  épais  que  large,  aplati  à  la  face  ventrale,  bombé 
sur  le  dos,  rendu  asymétrique  par  le  fait  que  le  noyau  en 
fer  à  cheval  détermine  une  forte  voussure  du  bord  droit. 
La  face  ventrale  est  seule  ciliée  et  ses  cils  sont  dirigés 
suivant  des  lignes  légèrement  spirales.  La  bouche,  allon- 
gée en  forme  de  fente,  est  bordée  par  quatre  saillies 
dentiformes  formées  en  réalité  par  des  cils  soudés  et  qui, 
tantôt  sont  immobiles  et  tantôt  vibrent  rapidement.  Il  y 
a  sur  le  corps  quelques  soies  plus  fortes  que  les  cils 
ordinaires.  Le  pharynx  est  entouré  de  lignes  sombres 
représentant  sans  doute  une  armature  pharyngienne  peu 
développée.  Il  y  a  deux  vésicules  contractiles  (0,07.  Mer). 
Coleps  (Nitzsch)  (fig.  726),  est  une  forme  bien  remarquable  par  la  présence 
d'une  carapace  fort  compliquée.  Le  corps,  cylin- 
drique, obtus  à  l'extrémité  inférieure,  est  tronqué 
en  haut  par  la  bouche  qui  occupe  toute  la  largeur 
de  cette  extrémité.  Il  est  revêtu  de  quatre  verti- 
cilles  superposés  de  pièces  squelettiques  (p.).  Ces 
pièces  sont  allongées,  rectilignes  d'un  côté,  den- 
tées en  scie  de  l'autre.  Il  résulte  de  cette  dispo- 
sition que  le  corps  est  à  nu  entre  ces  dents  et 
c'est  par  ces  orifices  ménagés  entre  elles  que 
sortent  les  cils  longs  et  rares.  L'extrémité  infé- 
rieure est  abritée  par  une  calotte  de  pièces  plus  P 
petites,  laissant  au  pôle  même  une  ouverture  pour 
le  pore  excréteur  qui  se  trouve  là  et  pour  l'anus 
situé  tout  à  côté.  Les  pièces  du  verticille  supérieur 
se  terminent  par  une  dent  acérée  tournée  vers  la 
bouche.  La  bouche  s'ouvre  au  centre  de  cette 
couronne  de  dents  et  porte,  en  outre,  une  couronne 
de  cils.  Le  Coleps  est  très  carnassier,  attaque  les 
plus  gros  Infusoires  en  les  déchirant  au  moyen  de 
ses  dents  qui,  par  le  jeu  des  pièces  qui  les  portent,  peuvent  s'écarter  ou 
converger  vers  le  centre  de  la  bouche  comme  celles  d'un  Oursin.  La  cara- 
pace est  hyaline,  formée  d'une  matière  organique  durcie,  sans  éléments 
minéraux  et,  en  somme,  pas  très  résistante.  Elle  est  un  produit  de 
sécrétion  (0,05.  Eau  douce)  (*). 


Coleps  (ira.  Maupas). 

a.,  anus  ;  p.,  plaques  du  test; 
pli.,  pharynx. 


uniforme  de  très  petits  cils  assez  espacés  sur  des  lignes  un  peu  spirales.  Avant  cette 
constatation,  ce  genre  aurait  dû  prendre  place  entre  Didinium  et  Mesodinium. 

(l)  Maupas  à  qui  sont  empruntés  la  plupart  de  ces  détails,  trouve  le  n  sous  la 
membrane  du  N.  Mais  esL-ce  bien  le  n? 

A  ces  deux  formes  principales  se  rattachent  encore  les  genres 
Plagicpogon  (Stein)  sans  carapace  (Eau  douce)  et 
Tiarina  (R.-S.  Bergh),  cuirassé  comme  Coleps  (Mer). 


HOLOTRICHIDES    :    GYMNOSTOMIDES 


439 


Fisr.  727. 


Fig.  728. 


Didinium 

(D.  Balbianii) 
(d'ap,  Balbiani). 


Didinium. 

Absorbant  une  proie 

(d'ap.  Balbiani). 


Bien  plus  réduite  encore  et  plus  singulièrement  disposée  est  la  cilia- 
ture  dans  les  genres  suivants  qui  sont  derniers  de  cette  série: 

Didinium  (Stein)  (fig.  727)  dont  le  corps  est  cylindrique,  trapu  et  se 
terminant  en  haut  par  un  col  conique,  au 
sommet  duquel  est  la  bouche  aussi  remar- 
quable par  son  extrême  étroitesse  que  par 
son  étonnante  dilatabilité  qui  permet  à 
l'animal  d'engloutir  des  proies  presque 
aussi  grosses  que  lui  (fig.  728).  Didinium 
est  d'ailleurs  armé  pour  les  chasser  de  tri- 
chocystes  offensifs  dont  il  larde  sa  victime 
à  distance.  Sa  ciliature  est  réduite  à  quelques 
rangées  annulaires  perpendiculaires  à  l'axe 
(Moins  de  0,2.  Eau  douce)  (*). 

M esodiniu m  (Stein),  chez  lequel  la  réduction 

des  cils  est  poussée  à  ses  dernières  limites,  puisqu'il  n'y  en  a  plus  qu'une 
seule  couronne.  Le  corps  est  à  peu  près  sphérique  et  surmonté  d'un 
prolongement  conique  presque  aussi  gros  que  lui,  rétractile  et  portant 
la  bouche  à  son  sommet.  L'unique  couronne  de  cils  est  à  l'union  du  corps 
et  de  ce  prolongement  ;  mais  ces  cils  sont  longs,  coniques  et  très  gros. 
Quatre  d'entre  eux,  insérés  un  peu  plus  en  dedans  que  les  autres,  sont 
relevés  vers  la  bouche.  Les  autres,  plus  nombreux,  sont  étalés  ou  rabattus 
vers  le  bas.  Des  bords  de  la  bouche,  partentquatre  courts  tentacules rétrac- 
tiles  non  constants  que  l'on  a  comparés  à  des  pseudopodes.  C'est  par 
leur  moyen  sans  doute  que  l'animal  peut  se  fixer  (40  [>..  Mer  et  eau  douce)  (*). 

(x)  On  a  décrit  et  dessiné  une  trompe  à  cet  animal,  mais  Maupas  a  montré  qu'elle 
n'existait  pas  et  que  son  apparence  était  duc  cà  des  traînées  de  l'endoplasme  de  la 
victime  que  Didinium  entraîne  lorsqu'il  bondit  en  arrière  après  une  attaque. 

/Wo/7oc/7/7Ù//77(Fabre-Domergue)  n'est  qu'un  sous-genre  du  précédent  (40  ;/..  Mer  et  eau  douce). 
('-)  Genre  voisin  : 

Askenasia  (Blochmann)  (50  [jl.  Eau  douce  stagnante). 

Il  existe  dans  la  cavité  générale  des  Siponculides  (Siponcles,  Phascolosomes)  de 
petits    organites    que    divers 

auteurs considèrentcommeun  ^"  Fis.  729. 

Péritrichide  parasite  : 

Pompholixia  (Fabre-Domergue).  Le 
corps  a  l'apparence  d'une 
grande  vésicule  transparente, 
ayant  la  forme  d'une  spbère 
tronquée  à  la  partie  inférieure 
(fig.  729,^4).  Cette  partie  tron- 
quée est  fermée  par  une  lame 
épaisse  bordée  d'un  cercle  de 

cils  puissants  et  bombée  au  centre  sous  la  forme  d'une  papille  saillante  dans  la  vé- 
sicule. On  n'a  point  vu  de  boucbe.  La  division  a  été  observée  (B)  (90  ;ju  Mer). 

Cette  structure  ne  se  laisse  guère  ramener  à  celle  d'un  Infusoire.  D'autre  part, 
divers  observateurs  assurent  que  ces  prétendus  parasites  sont  des  organes  de 
l'hôte.  Ce  seraient  des  entonnoirs  ciliés  (urnes),  fixés  sur  le  péritoine  par  un  pédoncule 
creux  [C)  et  faisant  communiquer  la  cavité  générale  avec  le  schisocèle  sous-jacent 


Pompholixia  A  et  B  (d'ap.  Fabre-Domergue). 


440 


LES    INFUSOIRES 


Fig.  730. 


Fig.  731- 


Amphileptus 

(A.    Claparedî) 
(d'ap.  Entz). 


1  ;# 

:i:9i  i 


Ici  commence  une  nouvelle  série  de  genres  où   la  bouche  prend  la 
forme  d'une  fente    partant  de  l'extrémité    supérieure  et  s'élevant  sur 
la  face  ventrale,  ou  même  se  porte  tout  entière 
à  la  face  ventrale  et  reste  séparée  de  l'extré- 
mité supérieure   par  un  lobe  frontal  plus  ou 
moins  développé.  On  peut  considérer  ce  second 
cas  comme  dérivant  du  premier  par  le  fait  que 
la  partie  supérieure    de  la  fente  buccale   se 
serait  suturée,  sur  une   certaine   étendue  ('). 
Amphileptus  (Ehrenberg)  (fig.  730)  a  la  bouche 
encore  peu  ventrale  (Atteint  0,2.  Mer  et  eau  douce). 
Cet  orifice  ne  descend  guère  plus  bas  chez 
Loxophyllum  (Dujardin)  (fig.  731),  mais  la  partie 
supérieure  de  la  fente  se  ferme  et  la  portion  du 
corps  qui  surmonte  la  bouche  se  développe  en  un  lobe  fron- 
tal. Il  n'y  a  de  cils  que  du  côté  droit  (0,04.  Mer  et  eau  douce). 
Cette  disposition  s'accentue  bien  plus  dans  les  genres 
Lionotus  (Vrzesniovski),   semblable   à  Amphileptus,  mais    à 
trompe  beaucoup  plus  longue  et  aplatie  (0,4.  Mer  et  eau  douce); 
Trachelius  (Claparède  et  Lachmann),  de  forme  plus  ramassée 
et   pourvu    ordinairement,  à  la  base  de  la  trompe,  outre 
sa  bouche,  d'une  dépression  infundibuliforme  située  vers 
le  milieu  du  corps,  et  que  l'on  a  prise  pour  la  bouche  avec  ,d>a    *'^u     , 
laquelle  elle  n'a  rien  de  commun  (0,4.  Eau  douce);  et 
Dileptus  (Dujardin)  (fig.  732).  Ce  dernier  est  très  étroit 
par    rapport    à  sa    longueur.    Son   corps  ovoïde, 
allongé,  se  prolonge  en  haut  en  un  très  long  lobe 
frontal   appelé  souvent  la   trompe.  Cette  trompe 
est  entièrement  mobile  et  peut  se  contourner    en 
tous  sens.  Elle  est  garnie  le  long  de  la  ligne 
ventrale  d'une  bande  de  trichocystes  et,  de 
chaque  côté  de  cette  bande,  d'une  rangée  de 
cils  plus  longs  et  plus  forts  que  ceux  du  corps 
et  dessinant  une  sorte  de  zone  adorale.  Ces 
deux  rangées,   en  effet,  descendent  jusqu'à 


Loxophyllum 
(L.  duplostria- 


au  péritoine.  Ce  seraient  des  appareils  destinés  à 
passer  le  sang  (Guenot). 

Il  est  à  remarquer  que  chez  les  Synaptes  on  a 
observé  des  appareils  tout  semblables  qui  servent 
à  faire  passer  les  globules  de  la  cavité  générale  dans 
leSchisocèle. 

I1)  Cette  série,  jusqu'à  Loxodes  inclusivement, 
constitue  la  famille  des  Teacheltn^  [Trachelina 
Ebrenberg,  emend.  Steinl]. 

Avec  Butschli,  nous  avons  placé  dans  la  famille 


Spathidium 
(S.  Lieberhiihnii) 
(d'ap.  Butschli). 


Dileptus  (Sch.). 


précédente  le  genre  Spathidium  (fig.  733)  qui  serait  peut-être  mieux  à  sa  place  ici 


H0L0TRICII1DES    :    GYMNOSTOMIDES 


441 


la  bouche,  l'entourent  et  se  jettent  l'une  dans  l'autre,  au-dessous  d'elle. 
Le  pharynx  a  une  armature  bien  développée.  Toute  la  surface  du  corps 
est  garnie  de  cils  uniformes  et  parsemée  de  trichocystes.  Le  N  est  long 
et  en  chapelet  et  d'assez  nombreux  n  sont  annexés  à  ses  renflements 
(Inim,  Mer  et  eau  douce). 

Chez  toutes  ces  formes  la  trompe  était  rejetée  en  arrière;   il  en  est 


autrement  dans  le  genre 


Fig.  734. 


vesmu 


Loxodes  (Claparède  et  Lachmann)(fîg.  734),  forme  remar- 
quable à  plusieurs  égards.  Le  corps  est  fusiforme, 
allongé,  aplati  et  garni  de  cils  sur  la  face  ventrale,  con- 
vexe et  pourvu  seulement  de  soies  tactiles  sur  le  dos. 
Les  bords,  que  l'animal  porte  d'ordinaire  relevés  sur 
le  dos,  sont,  en  outre,  garnis  d'une  rangée  de  fines 
soies.  L'extrémité  supérieure  est  recourbée  en  crochet 
vers  la  gauche.  Au  niveau  de  la  base  de  ce  crochet, 
au  côté  gauche  de  la  face  ventrale,  est  creusé  un 
court  péristome  vertical  qui  s'approfondit  en  bas  où 
il  plonge  pour  former  la  bouche  et  le  pharynx.  Le 
bord  inférieur  et  le  côté  gauche  de  ce  péristome 
donnent  insertion  à  une  membrane  qui  s'appuie  sur 
le  bord  droit,  mais  sans  se  souder  à  lui,  de  manière 
à  fermer  l'entrée  du  péristome,  tout  en  lui  laissant 
la  facilité  de  s'ouvrir.  L'endoplasme  est  creusé  de 
vacuoles  si  nombreuses  et  si  grosses  qu'il  prend  l'aspect  d'un  réticulum  à 
grosses  mailles.  Mais  aucune  de  ces  vacuoles  n'est  pulsatile.  Peut-être 
l'anus,  qui  est  sublermino-dorsal,  suffît-il  à  l'expulsion  des  liquides.  Le 
long  du  bord  droit,  dans  le  plasma  cortical,  est  une  rangée  de  petites 
vacuoles  bien  rondes  contenant  chacune  un  ou  deux  grains  d'excrétion. 
On  les  nomme  les  vésicules  de  Millier.  Enfin,  par  une  exception  peut-être 
unique,  on  trouve  ici  de  nombreux  N  qui  sont  bien  de  vrais  N,  car  on  trouve 
en  outre  d'incontestables  n  en  général  associés  chacun  à  un  N(u,5.  Eau  douce). 


Loxodes 

(L.  roslrum) 

(im.    Balbiani). 

Ves.  mn.ll.,  Vésicules 

de  Millier. 


Ici,  commence  une  troisième  et  dernière  série 
de  genres  où  la  bouche  est  franchement  ventrale,  en 
ce  sens  que  la  partie  qui  la  sépare  de  l'extrémité 
supérieure  n'est  plus  seulement  une  portion  rétrécie 
en  trompe,  mais  une  partie  aussi  large  que  le  reste  ('). 

Nous  allons  d'ailleurs  voir  cet  orifice  descendre 
progressivement  sur  la  face  ventrale  jusqu'à  atteindre 
tout  à  fait  la  partie  inférieure  du  corps. 
/Vassi//a(Ehrenberg)  (fig.  735),  est  en  forme  de  cvlindre, 


Fig.    735. 


Nassula 

(V.  aurea)  (im.Bûtschli). 


et,  tout  au  moins,  fait  la  transition   aux  Tvachelines  par   sa 
longue  bouche  fusiforme  s'étendant  sur  la  face  ventrale. 

(!)  Ces  genres,  jusqu'à  la  fin  du  sous-ordre  constituent  la  famille  des  Ciilamydo- 
doxttnm  [Chlamyâodonta  (Bûtschli)]. 


442  LES    INFUSOIRES 

un  peu  aplati  dorso-venlralement  et  arrondi  aux  deux  bouts.  L'ex- 
trémité supérieure  est  ordinairement  un  peu  inclinée  sur  le  côté 
gauche.  La  bouche  est  assez  bas  sur  la  face  ventrale;  elle  est  entourée 
de  quelques  gros  cils  qui  partent  de  son  bord  droit,  passent  au-dessous 
d'elle  puis,  de  là,  se  portent  sur  le  côté  gauche  du  corps,  le  contournent, 
passent  à  la  face  dorsale  et  s'y  terminent  à  peu  près  à  l'opposé  de  la 
bouche,  formant  ainsi  une  sorte  de  demi-ceinture.  On  peut  y  voir  une 
vague  indication  de  zone  adorale.  Le  reste  du  corps  est  partout  revêtu 
de  cils  uniformes.  La  bouche  dont  nous  venons  de  voir  la  position  ne 
conduit  pas  directement  dans  le  pharynx.  C'est  l'entrée  d'un  petit  ves- 
tibule dont  le  fond  convexe  porte,  au  centre,  l'orifice  pharyngien.  Le 
pharynx  est  garni  d'une  armature  en  nasse  très  développée.  Le  corps  est 
pourvu  d'une  couche  générale  de  trichocystes.  L'anus  est  assez  haut  sur 
la  face  ventrale.  Il  y  a  tantôt  une  seule  vésicule  pulsatile  à  la  place  ordi- 
naire, tantôt  trois  ou  quatre  disséminées  plus  haut  (0,03.  Mer  et  eau  douce)  (*). 
Nous  venons  de  voir  que,  chez  Nassula,  la  ciliature  était  générale  et 
uniforme.  Peut-être  chez 

Orthodon  (Gruber)ya-t-il  encore  des  cils  partout,  mais  en  tout  cas  ceux  du 
dos  sont  beaucoup  plus  fins  que  les  autres  (0,26.  Mer  et  eau  douce). 

Chez  les    genres    suivants,  ils  ont    tout  à   fait   disparu  de  la  face 
dorsale.  Tel  est 

Chiloclon  (Ehrenberg)  (fig.  736).  Ce  Cilié  a  une  forme  ovoïde  Fig-  7?6- 

comprimée  dorso-ventralement;    il  est  plat  et  cilié  en  ÉiÉI 

avant,  bombé  et  nu  en  arrière,  du  moins  dans  sa  moitié         4J^P?  W 
inférieure;   l'extrémité  supérieure   est  inclinée  sur  le       WvgÊiï'm 
côté  gauche  comme  chez  la  Nassule,  mais  pas  assez  pour     Éilll^  |iW 
déterminer,  comme  parfois  chez  celle-ci,  un  pli  latéral.       WÊ:'\      jf 
De  la  bouche,  située  vers  le  quart  supérieur  de  la  face         w 'f^-'.m 
ventrale,  part  une  rangée  de  cils  à  peine  plus  forts  que  ^Êêw 

les  autres,  constituant  une  sorte  de  zone  adorale.  Cette 
rangée  de  cils  se  dirige  en  ondulant  de  la  bouche  vers  le  chiiodon 

sommet  morphologique  du  corps  qui  est  rejeté  à  gauche.        (r-  c,u'"[/"s) 
L'armature  pharyngienne  est  puissante.  L'anus  est  ter- 
mino-ventral,  les  vésicules  pulsatiles  sont  petites  et  nombreuses;  le  N 


(*)  L'endoplasme  est  très  vacuolaire  et  ses  vacuoles  sont  remplies  d'un  liquide 
bleu  qui  paraît  provenir  des  Oscillaires  dont  ce  Cilié  fait  sa  nourriture  [phycochrome). 
A  leur  intérieur,  on  peut  trouver  des  granulations  d'un  bleu  intense,  sans  doute  grais- 
seuses. On  trouve,  au  bord  gauche  de  la  face  dorsale,  sous  le  sillon  qui  va  à  la  bouche, 
une  tache  pigmentaire  bleue  très  nette;  on  a  voulu  y  voir  un  foie  ou  un  œil.  Mais  ce 
n'est  qu'un  groupe  permanent  de  ces  vacuoles  à  suc  bleu  dont  parfois  quelques-unes 
sont  détachées  par  la  cyclose  et  entraînées  dans  l'endoplasme.  Au  noyau  unique  sont 
associés  un  ou  plusieurs  petits  nucléoles.  Nassula  oblonga  a  un  N  à  cloison  (V.  p.  409). 
Genres  voisins  : 

Cyclogramma  (Perty),  à  bouche  pourvue  de  trois  groupes  de  cils  membranelliformes. 
(70  ;jl.  Eau  douce)  ; 

Chilodontopsis  (Blochmann),  très  aplati  dorso-ventralement  (72a.  Eau  douce). 


IIOLOTRICHIDES    :    GYMNOSTOMIDES 


443 


Fis.  737. 


Fiff.  738. 


est  ovoïde  avec  un  petit  corps  central  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  le  n 
situé  près  de  lui,  mais  en  dehors  de  sa  membrane (0,3. Mer  et  eau  douce)  ('). 
Enfin,  la  série  des  Gymnostomides  se  termine  par  quelques  formes  qui 
ont  beaucoup  d'analogie  avec  les  genres  précédents,  mais  qui  s'en  dis- 
tinguent par  la  présence  d'une  queue.  Prenons  pour  exemple   le  genre 

Onichoclactylus (Entz)  (fîg.  737)  qui  rappelle  le  Chilodon.  La  forme  du  corps, 
la  zone  adorale,la  forme  de  la  bouche  sont  assez  semblables;  ses  cils  sont 
de  même  réduits  à  ceux  de  la  face  ven- 
trale. Mais  ce  corps  porte  à  la  partie 
inférieure  un  petit  appendice  conique  en 
forme  de  queue,  qui  n'est  rien  autre  chose 
que  l'extrémité  terminale  du  corps,  ré- 
trécie  et  ramenée  en  ce  point.  L'anus  en 
effet  s'ouvre  sur  ce  prolongement  (0,2. 
Mer)  (*).  Le  genre 

/Egyria  (Claparède  et  Lachmann)  (fîg.  738), 
dérive  du  précédent  par  le  fait  que  l'ani- 
mal a  l'habitude  de  se  plier  en  deux, 
longitudinalement  sur  sa  face  ventrale  de 
telle  sorte  que  la  partie  visible  de  cette  face  est  réduite  à  une  étroite 
gouttière  longitudinale.  C'est  la  seule  région  qui  porte  des  cils  (0,15.  Mer(3). 

(!)  Les  genres  suivants  : 
Phyllotrichum  (Ehrenberg-Bùtschli),  trouvé  par  ce  dernier  dans  les  cartons  du  premier, 

semble  être  un  Chilodon  à  dos  nu  et  s'élevanl  en  crête  sur  la  partie  qui  surmonte  la 

bouche  (0,13.  Mer); 
Chlamydodon  (Ebrenberg),  semblable  au  précédent,  mais  plus  obtus  vers  le  haut  et  portant, 

du  côté  dorsal,  un  sillon  strié  au  fond,  qui  fait  tout  le  tour  du  corps  parallèlement 

aux  bords  (0,12.  Mer); 
Plascolodon  (Stein),  a  dos  nu,  très  bombé,  à  face  ventrale  ciliée,  large  en  haut,  rétrécie  en 

bas  en  une  sorte  de  queue  (0,09.  Eau  douce); 
Scaphidiodon  (Stein),  à  peine  distinct  du  précédent  (0,1.  Mer); 
Odontochlamys  ^Certes)  et 

Elire nbergi us  (Ormancey),  peut-être  non  distinct  de  Scaphi- 
diodon ; 
Opisthodon  (Stein)  (fig.  739),  s'en  distinguant  seulement  par 

la  situation   très  basse  de  la  bouche  (0,18.  Eau  douce); 
Gastronauta  (Bùtschli)  (fig.  740)  semble  devoir  prendre  place 


Onichodciclyhis 
(O.   acrobates) 
(d'ap.    Entz). 


JEgyria 
(im.   Claparède 
et  Lachmann). 


Fis.  739. 


ici   mais,    en  raison  de  sa  large  bouche  transversale 


Fis-   740. 


Gastronauta 

(G.  membrana- 

cens)  (d'ap. 

Bloclimann). 


bordée  de  deux  lèvres  et  de  divers  autres  caractères,  il 
mériterait  peut-être  de  devenir  le  type  d'une  série  spé- 
ciale (0,13.  Mer).  Opisthodon 

(2)  Ajoutons    que  le  dos   est  recouvert  d'une  plaque  m.  Niemeccen- 
gélatineuse  qui  fait  fonction  de  carapace.  Le  Nest  de  la  sis) 
nature    de    ceux    que    l'on    appelait  noyaux  à   cloison     (d'ap.  Stein). 
(V.  p.  409,    note),    le   n  est  à   côté   de    lui,  la  vésicule 

pulsatile  est    dans    la  partie    dorsale   droite  de  la  région   moyenne  du  corps. 

(3)  Genres  voisins  : 

Trochilia  (Stein)  à  queue  bien  développée,  mais  à  face  ventrale  ciliée  réduite  à  une  bande 
assez  large,  concave  vers  la  gauclie  (0,03.  Mer  et  eau  douce); 


444 


LES    INFUSOIRES 


2e   Sous-Ordre 

HYMÉNOSTOMIDES.  —  HYMENOSTOMIDJE 

[Trichostomata  (Bûtschli)] 


TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  741) 


Fig.  741. 


Mbu 


Notre  type  d'Holotrichide  gymnostomide  différait  du  type  général  des 

Ciliés  par  sa  bouche 
ordinairement  fer  - 
mée  et  très  dilatable 
et  par  ses  mœurs  de 
bête  de  proie.  Chez 
les  Hyménostomes  et 
chez  tous  les  Ciliés 
qui  nous  restent  à 
étudier,  la  bouche 
prend  la  forme  et  les 
caractères  que  nous 
avons  attribués  au 
type  général,  c'est-à- 
dire  qu'elle  est  tou- 
jours ouverte  et  ab- 
sorbe, automatique- 
ment et  sans  inter- 
ruption, toutes  les 
fines  particules  que 
lui  amène  le  tourbil- 
lon. Ainsi,  plus  de 
grosses  proies,  plus 
de  chasse  active  et 
par  suite  plus  de 
trichocystes  d'atta- 
que, plus  d'armature 
pharyngienne  desti- 
née à  faciliter  la 
déglutition  de  bols 
volumineux. 


HYMEN OSTOMID JE  (Type  morphologique)  (Sch.). 
a.,  anus  ;  b.,  bouche;  Mb.u.,  membrane  ondulante:  K,  macronucléus  ; 
n,  micronucléus;  pli.,  pharynx  ;  P.  st.,  péristome;  tr.  def.,  trichocys- 
tes défensifs  ;  v.  a.,  vacuoles  alimentaires  ;  V.  p.,  vésicule  pulsatile. 


Mais  qu'est-ce  qui  peut  déterminer  le  tourbillon  alimentaire,  puisqu'il 


Dysteria  (Huxley)  qui  peut  être  défini  un  JEgyria  qui  serait  d'une  façon  fixe  et  perma- 
nente dans  l'état  où  est  celui-ci  pendant  la  contraction  de  sa  face  ventrale  (0,15.  Mer 
et  eau  douce)  ; 

Iduna  (Claparède  et  Lachmann)  n'est  qu'un  sous-genre  reposant  sur  des  distinctions 
artificielles. 


HOLOTRICHIDES    :    HYMENOSTOMIDES 


44! 


n'y  a  ici  (c'est  le  caractère  général  des  Holotrichides)  ni  membranelles 
ni  même  de  zone  adorale  formée  de  cils  vraiment  assez  forts  et  assez 
actifs   pour  en  tenir  lieu? 

Ce  qui  le  détermine  ce  sont  des  membranes  ondulantes  (Mb.u.)  situées 
à  l'entrée  du  pharynx  (ph.)  ou  dans  la  cavité  de  cet  organe. 

Notre  Hyménostomide  sera  donc  un  Cilié  semblable  au  type  général 
de  Gymnostomide  que  nous  avons  décrit  plus  haut,  c'est-à-dire  qu'il  est 
pourvu  d'un  revêtement  ciliaire  uniforme,  a  son  N  (N),  son  n  (w),  sa 
vésicule  pulsatile  (V.  p.)  constitués  comme  chez  celui-ci.  La  place  de  son 
anus  (a.)  et  de  son  pore  excréteur  sont  les  mêmes.  Mais  il  n'y  a  que  des 
trichocystes  de  défense  (tr.  def.)  et  son  appareil  bucco-pharyngien  est 
tout  autrement  construit. 

La  bouche  (b.)  est  vers  le  milieu  de  la  face  ventrale  et  toujours  large- 
ment ouverte.  Le  pharynx  (ph.)  est  entièrement  dépourvu  d'armature 
en  nasse,  mais  il  est  muni  d'une  membrane  ondulante  (Mb.u.)  qui  com- 
mence au  bord  de  la  bouche  et  se  prolonge  dans  le  pharynx,  insérée  à 
son  bord  dorsal.  Au  fond  du  pharynx,  se  forment  sans  cesse  des  vacuoles 
alimentaires  (v.  a.),  qui  se  remplissent  sous  l'effort  de  l'eau  poussée  par 
ces  membranes  et  se  détachent  successivement  pour  tomber  dans  l'en- 
doplasme  qui  les  emporte  dans  son  mouvement  de  cyclose. 

D'ailleurs,  ces  caractères  ne  sont  pas  absolus  et  nous  allons  voir  la 
bouche  se  déplacer  de  plus  en  plus  vers  le  bas  et  se  munir  de  lèvres 
ondulantes  ou  d'un  sillon  périslomien  de  plus  en  plus  développé,  ou  dis- 
paraître dans  les  formes  parasites;  enfin,  la  ciliature  du  corps  subit 
des  réductions  et  localisations  plus  ou  moins  accentuées.  C'est  la  variation 
de  ces  divers  caractères  qui  va  nous  servir 
de  guide  pour  mettre  en  ordre  les  genres 
qui  sont  fort  nombreux.  vk     \\\lUUW^6 

GENRES 

Nous  trouvons  d'abord  une  série  de 
formes  à  ciliature  uniforme  et  sans  péris- 
tome.  Une  des  plus  connues  est 
Colpoda  (O.-F.  Mùller)  (fig.  742),  qui  foisonne 
dans  toutes  les  infusions.  Il  est  tordu  à 
droite  à  sa  partie  supérieure,  comprimé 
latéralement,  ce  qui  fait  qu'on  le  voit  le 
plus  souvent  de  profil.  Vu  ainsi,  il  paraît 
réniforme  parce  que  sa  bouche  (b.)  est  au 
fond  d'une  petite  dépression.  Cette  bouche 
conduit  directement  dans  un  court  pha- 
rynx qui  porte  une  membrane  ondulante 
insérée  le  long  de  son  corps  dorsal.  Mais  Colpoda  (im. Maupas). 

quand  on  le  voit  de  face,  on  constate  que 
la  dépression  prébuccale  est  un  large  sillon  (s.)  qui  traverse  de  haut 


446  LES    INFUSOIRES 

en  bas  et  de  droite  à  gauche  toute  la  face  ventrale  et  que  la  bouche  est 
à  l'extrémité  droite  de  ce  sillon,  position  un  peu  exceptionnelle.  La 
figure  742  montre  la  situation  et  les  caractères  de  ses  autres  organes, 
N,  n,  vésicule  pulsatile  et  anus  (0,2.  Eau  douce,  infusions)  ('). 

Col pi diu m  (Stein)  (fig.  743)  est  très  semblable  au  Colpode:  la  taille,  l'habitat, 
la  forme  et  la  structure  du  corps  et  des  organes  sont  à  peu 
près  les  mêmes,  mais  la  région  frontale  est  nue,  la  dé- 
pression transversale  où  est  logée  la  bouche  est  moins 
étendue,  et  celle-ci  a  un  aspect  sensiblement  différent. 
La  membrane  pharyngienne,  en  effet,  au  lieu  de  s'arrêter 
à  l'orifice  buccal  se  prolonge  le  long  de  son  bord  droit 
et  forme  là  une  lèvre  vibrante.  Au  bord  gauche  de  la 
bouche  s'en  trouve  une  autre  semblable  et  ces  deux  lèvres 
prennent  une  part  active  à  la  formation  du  tourbillon 
alimentaire  (0,12.  Mer  et  eau  douce,  infusions).  Chez 

Glaucoma  (Ehrenberg),  la  conformation   de   la   bouche  se       rc^cotoda) 
modifie    sensiblement  :  les  lèvres  deviennent  plus  sail-    (d'ap.  Butschii). 
lantes    et    suppléent  entièrement    la   membrane    ondu- 
lante   pharyngienne    qui,    au    contraire,  a    disparu    (0,1.  Eau  douce)  (*). 
Le  pharynx,  en  même  temps  qu'il  perdait  sa  membrane  ondulante, 
devenait  peu  indiqué  chez  Glaucoma.  Chez 

Stegochilum  (Cheviakof),  le  pharynx  disparaît  tout  à  fait.  La  membrane 
labiale,  bien  développée  au  contraire,  fait  tout  le  tour  de  la  bouche  sauf 
en  bas  (0,07.  Eau  douce,  Australie)  (3). 

(:)  Le  Colpode  se  reproduit  uniquement  par  division  à  l'état  enkysté.  Les  kystes 
ont  trois  membranes  concentriques  et  sont  pourvus  d'un  orifice  par  où  l'animal  sort 
à  la  fin  de  l'enkystement.  Souvent  les  jeunes  s'enkystent  à  nouveau  dans  le  kyste 
maternel,  on  a  alors  des  kystes  emboîtés. 

Les  genres  suivants  se  rapportent  à  ce  type  de  structure  : 
Monachilum  (Cbeviakof),  en  forme  de  cylindre  allongé,  élargi  en  haut,  et  à  bouche  ventrale  ; 
Ophryoglena  (Ehrenberg),  à  bouche  située  plus  haut  et  dépourvue  de  sillon  transversal  qui 

y  conduise  (0,5.  Eau  douce); 
Leucophrys  [Stein],  à  bouche  encore  plus  élevée,  en  forme  de  longue  fente  arrivant  jusqu'à 
l'extrémité  supérieure  (0,25.  Eau  douce)  ; 

[2]  La  forme  est  ovoïde,  à  petit  bout  supérieur,  aplatie  dorso-ventralement  et  la 
bouche  en  croissant  est  assez  rapprochée  de  l'extrémité  supérieure. 

Ce  développement  des  membranes  labiales  aux  dépens  de  la  membrane  pharyn- 
gienne disparue  se  retrouve  dans  les  genres  voisins  : 
Dallasia  (Stokes),  qui  ne  diffère  du  précédent  que  par  sa  forme  bizarre,  concave  sur  le  dos, 

convexe  sur  le  ventre  (0,15.  Eau  douce); 
Frontonia  (Glaparède  et  Lachmann),  de  forme  allongée,  à  bouche  située  plus  bas  et  bordée 

d'un  sillon  cilié  qui  se  prolonge  loin  au-dessous  d'elle  (0,35.  Mer  et  eau  douce); 
Chiasmatosoma  (Engelmann),  semblable  aux  précédents,  mais  à  bouche  située  à  peine  au- 
dessus  du  milieu  de  la  face  ventrale  (0,05.  Eau  douce). 
(3)  La  forme  est  ovoïde,  mais  à  gros  bout  supérieur. 
Les  genres  suivants  présentent  des  caractères  analogues  : 
Dichilum  (Cheviakof),  à  bouche  pourvue  seulement  d'une  lèvre  droite  et  d'une'gauche, 
cette  derrière  moins  développée  i0,03.  Eau  douce,  Australie); 


H0L0TRICH1DES    :    HYMEXOSTOMIDES 


447 


Fiff.  744. 


Uronema  (Dujardin)  (fig.  744)  se  distingue  par  une  longue  soie  insérée  à 
l'extrémité  inférieure  du  corps  et,  caractère  plus  important, 
par  le  fait  que  la  bouche  est  précédée  d'un  sillon  péristo- 
mien  peu  développé,  mais  cependant  très  net,  qui  annonce 
les  péristomes  si  développés  que  nous  allons  bientôt  ren- 
contrer (0,07.  Mer  et  eau  douce]  ('). 

Jusqu'ici  le  revêtement  ciliaire  était  uniforme.   11  cesse 
de  l'être  chez 

Urozona  (Cheviakof),  où  la  partie  moyenne  du  corps  est  seule 
garnie  de  cils  qui  forment  une  large  ceinture  occupant  en- 
viron le  tiers  de  la  hauteur  (0,03  à  0,04.  Eau  douce)  (*).  Dans 


le  genre 


Uronema 

marina) 


Fis.  745. 


Urocentrum  (Nitzsch)  (fig.  745),  le  corps,  en  forme  de  cylindre 

étranglé   au   milieu   et  arrondi   aux   extrémités,    est  aussi  (im.   Maupas). 
dépourvu    de   cils    aux  deux   pôles,  mais   la  bande    ciliée 
moyenne  est  située  plus  haut  et  il  existe  une  seconde  bande  ciliée  étroite 

au-dessous  de  la  première,  séparée  de  celle-ci  par  un 
espace   annulaire    nu.    La    soie    caudale    tïUrozona 
est  remplacée  par  un  fort  pinceau  de  cils  agglutinés, 
mais  qui  se  séparent  assez  facilement.  La  bouche  est 
située  au  bord  inférieur  de  la  ceinture  ciliaire  supé- 
rieure, au  milieu  d'une  étroite  bande  circulaire  de  cils 
délicats. Elle  n'a  pas  de  lèvres,  mais  est  pourvue  d'une 
sorte  de  sillon  péristomien  qui,  au  lieu  de  se  porter 
en  haut,  se  dirige  vers  le  bas.  Dans  l'épaisse  couche 
de  plasma  cortical  se  trouve  une  couche  uniforme  de 
trichoevstes.  Le  N  en  fer  à  cheval  est  couché  hori- 
zontalement dans  la   partie  inférieure  du  corps;  le 
n  est  au-dessus  de  sa  partie  moyenne  ;  enfin   la  vésicule  pulsatile  est 
située  au  pôle  inférieur  et  vers  elle  convergent  quatre  canaux  ascen- 
.   dants  très  nets   qui   se    terminent   à    son   contact   par   des  extrémités 
renflées  (0,1.  Mer  et  eau  douce  (3). 

Cette  situation  singulière  du   péristome,  au-dessous  de  la  bouche, 

Plagiocampa  (Cheviakof),  à  bouche  en  forme  de  fente  arquée  oblique,  bordée  d'une  lèvre 
au  bord  gauche  seulement  et  munie  à  droite  d'une  bordure  de  cils  labiaux  (0,04.  Eau 
douce,  Australie). 

(x)  La  forme  est  ovale,  comprimée,  un  peu  convexe  sur  le  dos,  plane  sur  le  ventre 
et  un  peu  excavée  dans  la  région  buccale. 
Loxocephalus  (Kent),  voisin  d' Uronema  présente  le  caractère  de  la  soie  anale,  mais  non 
celui  de  rudiment  de  péristome  (0,0o.  Eau  douce). 

(2)  La  forme  générale  est  conique,  la  bouche  est  au  milieu  de  la  face  ventrale  et 
une  soie  tactile  est  présente  à  l'extrémité  inférieure  de  la  face  ventrale. 
Tous  les  genres  précédents  forment  avec  quelques  formes  douteuses  : 


Urocentrum  [U.  turbo) 
(il  ap.  Biitschli). 


Plagiopyla  (Stem), 
Pleurochilidium  (Stein), 


Placus  (Gohn), 
Trichorhynchus  (Balbiani), 


la  famille  des   Chiltvfauxm  [Chili fera  (Biitschli)]. 

(3)  Ce  genre  forme  à  lui  seul  la  famille  des  Urocentrina  [Urocentina   Biitschli)]. 


148 


LES    INFUSOIRES 


Fipr.    746. 


Cinetochilum 

(C.  mavgarita- 

ceuTrî) 

(d'ap.  Btitschli). 


se  retrouve  dans  un  certain  nombre  de  formes  dont  le  type  peut  être 

emprunté  à 
Cinetochilum  (Perty)  (fig.  746),  en  forme  d'ovoïde  aplati  transversa- 
lement, dont  la  grosse  extrémité,  tournée  en  bas,  est 
munie  de  quelques  grandes  soies  et  creusée  d'un  sillon 
péristomien  assez  accusé,  au  haut  duquel  est  la  bouche 
bordée  de  deux  lèvres  vibrantes,  la  droite  plus  forte  que 
la  gauche.  Sur  le  reste  du  corps,  la  ciliature  est  uniforme. 
Si  l'animal  était  retourné  de  haut  en  bas,  tous  ses  rap- 
ports redeviendraient  normaux,  en  sorte  que  l'on  a  le 
droit  de  se  demander  si  ce  qui  a  été  changé  en  lui  n'est 
pas  plutôt  le  sens  de  la  natation.  Ce  serait  alors  un  Cilié 
normal  nageant  à  reculons  (0,04.  Eau  douce)  ('). 

Cette    interprétation    semble  encore    plus    naturelle 
pour    un     petit    groupe    comprenant    seulement    deux 

genres  qui  vivent  l'un  et  l'autre  en  parasites 

dans  la  panse  des  Ruminants  en  compagnie 

des  Opkryoscolecinse  (V.  plus  loin)  et  y  jouent 

le   même    rôle  physiologique.    Ce   sont  les 

genres  Dasytricha  et  hotricha.  —  Chez 
Isotriclm  (Stein)  (fîg.   747),   non  seulement  la 

bouche  est  tout  à  fait  inférieure  par  rapport 

au  sens  dans  lequel  se  meut  l'animal,  mais 

l'anus  est  à  l'extrémité  supérieure.  Cependant 

les  auteurs  qui  se  sont  occupés  de  ces  formes 

(Schuberg  [88],  Eberlein  [95])  considèrent  les 

dispositions    morphologiques   comme    nor- 
males   et  attribuent    le   renversement   aux 

habitudes  physiologiques:  ils  décrivent  l'ani- 
mal comme  ayant  la  bouche   en  haut,  l'anus 

en  bas  et  se  mouvant  à  reculons  (*). 


Fig.  747. 


H&^i> 


'i  nj 


Isotricha  (/.  prostoma) 
(d'ap.  Eberlcin). 


i1)  Genres  voisins  : 

Microthorax  (Engelmann),  semblable  à  Cinetochilum,  abord  dorsal  convexe  et  à  bord  ven- 
tral droit  (la  bouche  étant  rejetée  sur  le  côté  droit  ordinairement  interprété  comme 
ventral)  (0,06.  Eau  douce); 

Ptychostomum  (Stein),  de  forme  sub-triangulaire  à  base  inférieure,  pour  le  reste  à  peu 
près  semblable  au  précédent  (0,1.  Intestin  des  Oligochètes)  ; 

Ancistrum  (Maupas),  de  forme  ovoïde  ou  en  massue  à  grosse  extrémité  supérieure  avec  une 
série  de  cils  plus  longs  au  bord  ventral  (vague  indication  d'une  zone  adorale) 
(0,07.  Mer,  cavité  palléale  de  quelques  Lamellibranches); 

Hysterocineta  (Diesing),  forme  douteuse  peut-être  identique  au  précédent; 

Drepanomonas  (Fresenius),  animal  de  forme  bizarre,  en  croissant,  à  caractères  discutés, 
qui  paraît  avoir  au-dessous  de  la  bouche  une  sorte  de  sillon  péristomien  ascendant 
que  d'autres  disent  descendant  et  placé  au-dessus  d'elle  (0,07.  Eau  douce); 

Ces  genres  constituent  avec  Cinetochilum  la  famille  des  M icrothoracina:  [Micro- 
thoracina  (Bùtschli)]. 

(-)  Gomme  chez  les  Ophryoscolécines,  la  structure  intérieure  présente  d'étonnantes 


II0L0TR1CIIIDES    :     II YMENOSTOMIDES 


449 


Fig.  748. 


Nous  n'avons  pas  encore  jusqu'ici  rencontré  de  péristome  normal  et 
bien  développé,  la  plupart  des  formes  précédentes  en  étaient  entièrement 
dépourvues.  La  fossette  transversale  des  Colpodes  n'est  guère  assimi- 
lable à  un  péristome  et  le  sillon  intrabuccal  d' ' Urocentrum  et  de  Cineto- 
chilum  doit  être  mis  à  part  en  raison  de  sa  situation  renversée.  Seul,  le 
genre  Uronema  nous  a  montré  un  sillon  prébuccal  qui,  par  sa  situation, 
pouvait  être  considéré  comme  un  rudiment  de  péristome.  Nous  allons 
maintenant  rencontrer  des  formes  munies  de  vrais  péristomes  bien 
développés.  La  première  est 
Paramadcium  (Stein)  (fîg.  748),  type  classique  de  Cilié,  que  Ton  trouve  très 
communément.  La  forme  est  celle  d'un  cylindre  très 
allongé,  un  peu  aplati  dorso-ventralement,  à  extrémités 
un  peu  rétrécies  et  arrondies.  La  surface  du  corps  est 
uniformément  revêtue  de  cils  assez  longs,  implantés 
chacun  au  milieu  de  l'un  des  petits  champs  polygonaux 
déterminés  par  le  croisement  des  stries  de  la  membrane. 
Du  bord  gauche  de  l'extrémité  supérieure  jusqu'à  la 
bouche  située  un  peu  au-dessous  du  milieu  de  la  face 
ventrale,  s'étend  un  long  péristome  oblique  au  fond 
duquel  s'ouvre  la  bouche.  De  celle-ci,  part  un  pharynx 
arqué  muni  sur  sa  face  dorsale  d'une  membrane  on- 
dulante. Sous  toute  la  surface  du  corps  s'étend  une 
couche  continue  de  trichocystes  défensifs.  Le  N  ovoïde, 
auquel  est  annexé  un  n  arrondi,  est  dans  la  partie 
moyenne  du  corps.  H  y  a  deux  vésicules  pulsatiles 
situées  à  égale  distance,  l'une  de  l'extrémité  supé- 
rieure, l'autre  de  l'extrémité  inférieure  et  entourées 
chacune  d'une  étoile  de  petits  canaux  excréteurs  qui 
commencent  à  son  contact  par  une  extrémité  dilatée  et,  de  là,  rayonnent 
dans  le  plasma  cortical.  Les  grains  d'excrétion  sont  très  évidents  (0,25. 
Mer  et  eau  douce)  (*). 


Paramsecium  (Soh.) 


particularités  difficiles  à  concilier  avec  le  plan  général  de  structure  des  Ciliés.  Ici,  le 
noyau  est  suspendu  dans  l'endoplasme  par  des  cordons  qui  semblent  formés  par  la 
réflexion  d'une  membrane  limitante  interposée  à  l'endoplasme  et  à  l'ectoplasme,  en 
sorte  que  la  situation  morphologique  du  noyau  (obtenue  en  supposant  ces  invagina- 
tions dévaginées)  serait  ecloplasmique,  comme  chez  les  Ophryoscolécides.  Mais,  pour 
les  uns  comme  pour  les  autres  de  tous  ces  hôtes  de  la  panse  des  Ruminants,  nous 
croyons  utile  de  faire  quelques  réserves  en  attendant  une  interprétation  définitive  de 
ces  particularités. 
Dastyricha  (Schuberg)  diffère  du  précédent  par  son  noyau  sans  ligaments  suspenseurs, 
par  ses  stries  ciliaires  spirales  et  par  l'absence  d'anus  (0,1). 

Ces  deux  genres  forment  la  famille  des  Isotuiciux.e  [Isotriehina  (Uutschli)]. 

(J)  Le  nombre  des  n  et  des  vésicules  pulsatiles  n'est  pas  constant.  Il  peut  y  avoir 
deux  n  et  une  seule  vésicule.  Les  trichocystes  sont  aussi  variables  et  peuvent  man- 
quer. Tout,  cela  dépend  des  espèces. 

Le  genre  Paramsecium  constitue   à  lui  seul  la  famille  des  Pab-amjzcinai  [Paramee- 

29 


450 


LES    INFUS01UES 


Fïr.  749. 


Ici  prennent  place  quelques  genres  qui  se  rattachent  aussi  bien  à 

Uronema  et  aux  formes  voisines  qu'à  Paramœcium  et  à  Lembadion  dont 

nous  allons  parler.  Le  principal  de  ces  genres  est  : 
Pleuronema  (Dujardin),  qui  n'est  qu'un  Uronema  à 

péristome  élargi  et  muni  du  côté   droit  d'une 

lèvre  ondulante  très  développée;  il  possède  la 

même  soie  terminale,  mais   ses  cils  sont  très 

longs  (0,03.  Mer  et  eau  douce)  ('). 

Dans  les  genres    voisins  (*),  le   péristome 

s'agrandit,  sa  lèvre  devient  plus  saillante,  une 

deuxième   lèvre  se  montre  au  bord  opposé  et 

l'on   arrive  enfin  au  type  le  plus  accentué  de 

la  série,  qui  est 
Lembadion  (Perty)  (fig.  749),  petit  Cilié  chez  lequel 

le  péristome  occupe  toute  la  face  ventrale.  Le 

corps   a  la  forme  d'un  ovoïde,  un    peu  aplati 

dorso-ventralement,  à  grosse  extrémité  supé- 
rieure; il  est   muni    d'un   revêtement   ciliaire 

uniforme,  sauf  quelques  cils  plus  longs  à  l'ex- 
trémité  inférieure.  Le    péristome    forme    une 

profonde  excavation  qui  occupe  presque  toute  Lembadion  (Sch. 

la  largeur   de  la   face    ventrale.    Au    lieu    de  Les  membranes  ondulantes  ont 

,  ri-  il  ri  i     •  été    écartées    de    leur    posi- 

s  approfondir  vers  le  bas  et  de  conduire  en  tion  naturelle  pour  faire 
ce  point  à  la  bouche,  il  est  au  contraire  plus  mieux  comprendre  leur  si- 
superficiel  aux  extrémités  qu'au  milieu.   C'est      tuatlon- 

1  ...  1  mit.,    membrane    ondulante     du 

la,  au  milieu  de  sa  hauteur,  derrière  le  bord  bord  gauche  ;  mv.,  membrane 
gauche  du  péristome,  qu'est  la  bouche,  repré-     ^Z^Tl^L^™* 

D  I  'T.  rai  intérieur  du  péristome. 

sentée   par   une   simple    surface    longitudinale 

où  le  tégument  manque.   Il  n'y  a  donc  pas  de  pharynx.   L'excavation 

péristomienne  est  recouverte  par  deux  grandes   lèvres  Fio.  750 


cina  (Bùtschli)]. 

Nous  y  ajouterons  le    genre  voisin  : 
Philaster   (Fabre-Domergue)  se  distinguant   du  précédent  par  un  long 
cil  rigide  à  l'extrémité  inférieure  (0,1.  Mer). 

(!)  Il  est  de  forme  lenticulaire,  comprimé  latéralement,  à  bord 
ventral  rectiligne  et  bord  dorsal  convexe. 
(2)  Ces  genres  sont  les  suivants  : 
Cyclidium  (Claparède  et  Lachmann)  (fig.  750),  simple  sous-genre  du  pré- 
cédent; 
Calyptotricha  (Phillips),  semblable,  mais  abrité  dans  une  capsule  ovoïde 

ou  lagéniforme  fixée  à  quelque  objet  (0,03)  ; 
Lembus  (Gohn),  cylindrique,  allongé,  vermi forme  à  extrémité  supérieure 
prolongée  en  un  col,  à  bouche  à  peu  près  médio-ventrale  (0,1.  Mer 
et  eau  douce)  ; 
Proboscilla  (Kent)  n'est  qu'une  espèce  de  Lembus: 
Anophrys  (Cohn)est  un  genre  douteux  paraissant  trouver  place  plutôt  ici  qu'ailleurs 


Cyclidium 

(C.  Glaucoma) 

(im.  Gourret 

et  Rœser). 


HOLOTRICHIDES  :     Il YMÉNOSTOMIDES 


451 


Fis.  751. 


membraneuses,  une  gauche  (mbx.)  qui  s'insère  tout  le  long  du  bord 
gauche,  recouvre  la  lèvre  droite  et  s'étend  jusqu'au  bord  droit  et  une 
droite  (mlr.),  moins  large,  qui  s'insère  tout  le longdu  bord  droit  et  s'étend 
en  largeur  jusqu'au  milieu  de  la  distance  qui  le  sépare  du  bord  gauche. 
Enfin,  dans  l'intérieur  même  du  péristome,  un  peu  à  droite,  existe  une 
troisième  membrane  ondulante  (mb3.).  Il  y  a  un  N  réniforme  avec  un 
n  près  de  son  hile  et  une  vésicule  pulsatile  située  assez  haut,  mais  qui 
communique  par  un  long  canal  avec  un  pore  excréteur  situé  au  pôle 
inférieur  (0,14.  Eau  douce)  (*). 

L'ordre  des  Holotrichides  se  termine  par  un  petit  groupe  d'êtres  qui 
sont  bien  Holotrichides,  mais  dont  on  ne  saurait  dire  s'ils  sont  plutôt 
Gymnostomes  ou  Hyménostomes  puisqu'ils  n'ont  pas  de  bouche.  Cepen- 
dant c'est  à  ces  derniers  qu'on  les  rattache  de  préférence  (*). 

L'absence  de  bouche  n'est  pas  ici  une  condition 
de  simplicité  primitive.  C'est  un  effet  secondaire  du 
parasitisme.  Ces  êtres  vivent,  en  effet,  en  parasites 
dans  le  tube  digestif  des  Vers  ou  des  Amphibiens. 
Le  type  le  plus  normal  de  ce  groupe  anormal  est 
Anoplophrya  (Stein)  (iig.  Toi,  755).  Il  est  ovoïde, 
allongé,  comme  un  peu  tordu  sur  son  axe,  unifor- 
mément cilié,  muni  d'un  gros  N  ovoïde,  d'un  petit  n 
et  de  plusieurs  vésicules  pulsatiles  étagées  le  long  d'un 
de  ses  bords  latéraux.  Il  ne  présente  aucune  trace  de 
bouche  ni  de  pharynx  (0,1  à  0,9.  Tube  digestif  de  divers 
Annélides  ou  Gastéropodes  ;   sang  de  Crustacés  aquatiques). 

Bien  qu'il  ait  donné  son  nom  à 
ce  groupe,  le  genre 
Opalina  (Purkinje  etValentin)(fig.  752) 
est    beaucoup    plus    aberrant   par 
l'absence    de    vésicule    contractile 
(mais    le    réseau    des    canal icules 
excréteurs  est  présent),  et  la  pré- 
sence de  nombreux  noyaux  qui  ne 
sont  ni  des   N   ni   des  n,  mais   de 
vrais   noyaux   tels    que   ceux    des 
cellules    des    Métazoaires,  c'est-à-    °Palinà  (d'aP- Zeller) 
dire  sans   dédoublement  en  deux  parties  chargées  de  fonctions   diffé- 
rentes (0,1.  Tube  digestif  ou,  plus  rarement,  vessie  urinaire  de  la  Grenouille  (3). 


Fiff.  752. 


-.*■ 


AnuphipUrya 

{A.  circulons) 

(im.   Schneider). 


(x)  La  série  de  formes  précédentes  constitue  la  famille  des  Plettrouteminm  [Pleu- 
ronemina  (Butschliï]. 

(2)  Ils  constituent  la  famille  des  Oiwuxtx.E  [Opalinina  (Stein)]. 

(3)  Il  est  comprimé  latéralement.  Pour  ses  autres  caractères  il   est  conforme  au 
genre  précédent.  Genre  voisin  : 

Opalinopsis  (Fôttinger)  (fig.  756)  (0,12  à.  0,15.  Foie  et  appendices  veineux  urinaires  de 
divers  Cépbalopodes). 


452 


LES    INFUSOIHES 


Fig.  753. 


Fig.  754. 


Enfin,  le  parasitisme  accentue  encore  ses  effets  dans  les  deux  derniers 
genres  de  la  famille  :  —  chez 

Discophrya  (Stein)  (fig.  753),  l'extrémité  su- 
périeure du  corps  est  excavée  à  la  face 
ventrale  en  une  capsule  arrondie  for- 
mant ventouse  ('2mm.  Tube  digestif  de  divers 
Planaires  et  Amphibiens)  (')  ;   —  chez 

Hoplitophrya  (Stein)  (fig.  754,  757),  la  même 
excavation  existe,  moins  développée,  il 
est  vrai,  et  incapable  d'agir  comme  ven- 
touse, mais  de  son  fond  naissent  deux 
crochets  fixateurs.  Ces  crochets  sont 
formés  par  les  deux  branches  divergentes 
d'une  petite  pince  qui  se  prolonge  par  une 


Discophrya 

(D.  Planariarum) 

(d'ap.  Bùtschli). 


troisième  branche  le  long  de  la  face  ventrale   dans  l'é 


FÎ2.  7J.J. 


Hoplitophrya 

[H.   un  ci /ta  ta) 
(d'ap.  Biitschli). 

paisseur  du  tégument  dont  elleestune  production.  Parfois,   *»•«  vésicule  puisa- 
cette  troisième   branche   n'existe  pas  (0,1  à  0,9.  Intestin  de 
Planaires  et  de  divers  Oligochètes)  (*). 

A  partir  de  maintenant,  nous  allons  trouver  chez  tous  les  Ciliés  une 
zone  adorale  formée  de  membranelles  (3). 

(x)  L'animal,  de  forme  allongée,  rétrécie  vers  le  bas,  se  distingue  encore  par  sa 
vésicule  pulsatile  (T^.)qui  prend  la  forme  d'un  long  vaisseau  dorsal  contractile.  Il 
a  un  revêtement  ciliaire  uniforme. 

(2)  Moitié  plus  petite  que  la  précédente,  cette  forme  lui  ressemble  par  ses  autres 
caractères.  Chez  certaines  espèces,  on  trouve  des  vésicules  pulsatiles 
ordinaires;  chez  d'autres,  un  vaisseau  dorsal  (Vp)  les  remplace  comme 
chez  Discophrya. 

Bourgeonnement.  —  Dans  la  plupart  des  genres 
de  la  famille  des   Opalinines,  certaines  espèces 
présentent,  en   outre,    un  caractère  intéressant  à 
signaler  :   la  division  y  est  très  inégale,  les  deux 
produits  de  la  division  ne  se  séparent  que  tardi- 
vement et,  avant  qu'ils  se  soient  séparés,  de  nou- 
velles divisions  interviennent.  Il  en  résulte  la  for- 
mation de  chaînes  qui  rappellent 
celles  de  certains  Vers,  exemple  :         Fis- 757- 
Anoplophrya    nodulata    (fig.   755), 
Opalinopsis  elegans  (fig.  756)  des  or- 
ganes urinaires  des  Céphalopodes, 
Hoplitophrya  Lumhrici  (fig.  757). 

Citons  pour  terminer  le  genre  : 
Mitophora  (Perty)  dont  la  place  même 
parmi  les  Holotrichides  est  sujette 
à  caution. 

(3)  Tous  les  Ciliés  qui  nous  restent 
à  étudier,  c'est-à-dire  les  trois  ordres 
des  Hétérotrichides,  Hypotrichides     (d'an.  Stein). 
et  Péritrichides,   sont    réunis    par 
Bùtschli  dans  un  même  sous-ordre  des  Spirotriches,  c'est-à-dire  des  Ciliés  munis  d'une 


Hoplitophrya 
(H.  Lumbrici) 


A 

Opalinopsis 

[O.   elegans)    (im. 

Fottinger). 


Anoplophrya 

(A.   nodulata) 

(d'ap.  Claparède 

et  Lachmann). 

H.,  noyaux  ; 

V.  p.,  vésicules 

pulsatiles. 


HETEROTRICHIDES 


453 


2e    Ordre 

HETEROTRICHIDES.  —  HETEROTRICHIDA 

[Hétérotrighes ;  —  Heterotriciia  (Stein,  entend.)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  758  a  770) 

Le  type  morphologique  des  Hétérotrichides  est  un  Cilié  de  taille  relati- 


vement grande.  Nous 
lui  donnerons  lmm 
environ  de  longueur. 
Son  corps  est  ovoïde  : 
c'est  comme  toujours 
la  forme  fondamen- 
taleinitiale,  eteomme 
toujours  le  gros  bout 
de  l'ovoïde  est  tourné 
en  haut.  Mais  ici  nous 
observons  en  plus  que 
ce  gros  bout  est  tron- 
qué de  biais  en  avant, 
de  manière  à  consti- 
tuer une  surface  obli- 
que, dont  on  ne  sau- 
rait dire,  au  premier 
coup  d'œil,  si  elle 
appartient  à  la  face 
ventrale  ou  à  l'extré- 
mité supérieure,  puis- 
qu'elle est  intermé- 
diaire à  l'une  et  à 
l'autre.  Mais,  en  réali- 
té, elle  appartient  à  la 
première,  et  c'est  son 
point  le  plus  élevé, 
situé  du  côté  dorsal, 


Fi».   758. 


HETEROTMCIIIDA   (Type  morphologique). 

a.,  anus  ;  l».,  bouche  ;  mit.,  membranelles  ;  "S,  macronucléus  ;  n,  micro- 
nucléus  ;  Pst.,  pseudostonie  ;  va.,  vacuoles  alimentaires;  Vp.,  Vésicule 
pulsatile  ;  Za.,  Zone  adorale. 


zone  adorale  spirale,  dont  nos  ordres  ne  sont  que  des  subdivisions. 
Voici  la  correspondance  des  deux  classifications  : 


Ordres 

Gymnostomes, 
Trichostomes 


Bùtschli 

Sous-ordres 


Sections 


Aspirotriches 


Spirotriches 


Hétérotriches 
Oligotriches 
Hypotriches 
Péritriches 


Nobis 

Sous-ordres 

Gymnostomides 
Hyménostomides 
Polytricbides 
Olierotrichirles 


Ordres 

Holotrichides 

Hétérotrichides 

Hypotrichides 
Péritrichides 


45  i 


LES    INFUSOIRF.S 


qui  représente  le  pôle  supérieur  de  l'animal.  Cette  surface  oblique  est 
excavée  et  constitue  le  pèristome  ou pseudostome  (Pst.),  ou  mieux  encore, 
champ  frontal  (V.  p.  403,  note  2).  Ce  champ  frontal  n'est  pas  tout  à  fait 
circulaire,  il  est  allongé  obliquement  de  gauche  à  droite  et  de  haut  en  bas. 
Il  est  limité  par  une  bordure  de  hautes  membranelles  (mb.)  constituant 
une  zone  adorale  très  évidente  (Za.).  La  zone  adorale  ne  forme  pas  une 
courbe  fermée;  elle  commence  à  la  partie  la  plus  déclive,  située  à  droite 
et  en  avant,  suit  tout  son  contour  en  montant  d'abord  le  long  de  son 
bord  droit,  puis  redescend  le  long  de  son  bord  gauche  et,  arrivée  à  quel- 
que distance  à  gauche  du  point  de  départ,  se  contourne  en  hélice  sé- 
nestre,  de  plus  en  plus  serrée,  pour  plonger  dans  la  bouche  (b)  ('). 

La  bouche,  en  effet,  se  trouve  là  et  l'excavation  frontale,  très  superfi- 
cielle à  droite  et  en  haut,  va  en  s'approfondissant  de  plus  en  plus  de 
manière  à  déterminer  en  ce  point  une  sorte  d'entonnoir  au  fond  duquel 
est  la  bouche.  De  la  bouche,  part  un  pharynx  tubuleux  et  la  zone  adorale 
non  seulement  plonge  en  spirale  dans  la  bouche,  mais  continue  jusqu'au 
fond  du  pharynx.  Cette  constitution  de  la  région  buccale  est  le  trait 
caractéristique  des  Hétérotrichides.  Elle  comporte  une  zone  adorale  de 


Fig.   759.     Fig.  700. 


(?      9 


Fis. 761. 


(x)  La  définition  des  expressions  dextre  et  sénestre  est  presque  toujours  donnée 
d'une  manière  insuffisante.  Et  comme  elles  reviendront  bien  des  fois  dans  cet  ou- 
vrage, il  n'est  pas  inutile  de  bien  fixer,  une  fois  pour  toutes,  les  idées  sur  ce  point. 

Une  spire  n'est  ni  dextre,  ni  sénestre  en  elle-même.  Cela 
dépend  de  la  manière  dont  on  la  place.  Prenez  le  ressort  spiral 
d'une  montre  et  mettez-le  sur  une  table  devant  vous;  il  aura,  je 
suppose,  la  disposition  suivante  (fig.  759)  ;  retournez-le  sens 
dessus  dessous,  il  prendra  la  disposition  (fig.  760)  qui  est  évidem- 
ment l'inverse  de  la  première  :  il  n'y  a  donc  pas  des  ressorts  spiraux  dextres  et 
des  sénestres. 

Ce  spiral  est  la  projection  horizontale  d'une  hélice  conique. 
Examinons  maintenant  la  projection  verticale  de  cette 
hélice.  Les  deux  hélices  coniques  A  et  B  (fig.  761)  sont  évi- 
demment l'inverse  l'une  de  l'autre,  leur  projection  verti- 
cale est  cependant  celle  qu'indique  la  figure  762  pour  l'une 
comme  pour  l'autre  ;  et,  si  on  les  suppose  indéfinies,  il  est 
impossible  de  les  distinguer.  Cela  montre  que  la  notion 
dextre,  sénestre  ne  peut  se  définir  par  les  éléments  d'un  plan.  Il 
faut  les  trois  dimensions  de  l'espace  pour  en  contenir  le  concept. 

Plaçons-nous  donc  dans  l'espace  et  examinons  de  nouveau  la  ques- 
tion :  voici  deux  hélices  coniques  (D  et  S,   fig.  763)   qui  sont  l'inverse 

l'une  de  l'autre,  et  il  n'y  a  aucune  manière  de 
les  amener  en  coïncidence.  Quoi  que  vous  fas- 
siez, si  vous  considérez  la  portion  de  la  courbe  qui  est  tour- 
née vers  vous,  la  seule  que  vous  puissiez  voir  sur  le  cône  opa- 
que, la  courbe  va  de  gauche  à  droite  en  montant  pour  D  et  de 
droite  à  gauche  en  montant  pour  5.  Et  cela  est  vrai  aussi  bien 
si  vous  tournez  le  cône  devant  derrière,  ou  si  vous  le  placez  la 
pointe  en  bas,  comme  on  peut  s'en  assurer  en  regardant  ce 
dessin  à  l'envers.  C'est  d'après  cela  que  les  botanistes  ont  défini  le  sens  de  giration 
des  tiges  volubles.  Pour  eux,  l'hélice  I)  est  dextre,  l'hélice  5  sénestre.  Si  l'on  s'en  te- 


Fig.  702. 


Fig.   763. 


HÉTÉROTRICHIDES  455 

membranelles  courbes  et  circonscrivant  dans  sa  cavité  une  portion  de  la 
surface  ventrale  du  corps.  Cette  portion  est  appelée  souvent  péristome, 
mais  à  tort,  car  le  péristome  vrai,  s'il  peut  contenir  comme  nous  le 
verrons  plus  tard  quelques  lignes  de  cils  spéciaux,  n'est  jamais  unifor- 
mément cilié.  Il  vaudrait  mieux  l'appeler  pseudostome,  comme  l'on  dit 
quelquefois,  ou  mieux  encore  champ  frontal,  comme  nous  avons  fait 
plus  haut.  Le  péristome  vrai  de  notre  type  n'est  que  cette  partie  située 
en  dedans  de  la  zone  adorale,  aux  environs  de  la  bouche,  qui  précède 
celle-ci  sous  la  forme  d'une  dépression  de  plus  en  plus  creuse  où  les  cils 
n'ont  point  accès.  Il  se  continue  d'ailleurs   insensiblement  avec  la  sur- 


nait  à  cela,  il  faudrait  dire  que  la  spire  du  Stentor  est  dextre,  car  en  effet  elle  monte 
à  droite,  comme  le  montre  le  croquis  ci- contre  (fig.  764). 
Fig.  764.  Cette  définition  est  applicable  aux  formes  simples  qu'étudient  les 

botanistes.  Mais  chez  les  animaux  où  des  invaginations,  des  contour- 
nements  de  toutes  sortes  interviennent,  elle  se  montre  bientôt  insuf- 
fisante. Supposons  en  effet  que,  chez  le  Stentor,  la  bouche,  au  lieu  d'être 
au-dessous  de  l'origine  de  la  zone  adorale  sur  le  corps,  remonte  au- 
dessus  de  celle-ci  et  devienne  le  point  le  plus  élevé  du  corps,  ce  qui  est 
sa  vraie   position  morphologique,   la  zone  deviendra  alors  sénestre 
d'après  la  définition  des  botanistes.  On  voit  bien,  cependant,  qu'elle  n'a  pas  changé 
de  sens.  Les  deux  qualifications  inverses  se  trouveront  ainsi  appliquées  à  deux  dispo- 
sitions fondamentalement  identiques. 

Pour  sortir  de  cet  embarras,  il  suffirait  de  considérer  la  bouche  comme  étant  tou- 
jours le  sommet  morphologique  du  corps  et  d'envisager  seulement  la  portion  extra- 
pharyngienne  de  la  zone.  Mais  il  y  a  une  manière  bien  plus  scientifique  de  considérer 
les  choses  et  qui   supprime   d'un  coup  toutes  les  difficultés.  C'est  de 
considérer  la  courbe  non  dans  ses  aspects  par  rapport  à  un  observa- 
teur qui  la  regarde  de  dehors,  mais  dans  ses  rapports  avec  un  obser- 
vateur qui  se  mouvrait  sur  elle.  Supposons  que  la  zone  soit  un  sentier 
parcouru  par  un  petit  promeneur  qui  viendrait  du  fond  du  pharynx 
et  se  dirigerait  vers  la  terminaison  extérieure  de  la  courbe;  supposons 
aussi,  naturellement,  que  ce  promeneur  ait  son  axe  parallèle  à  celui 
de  l'Infusoire  et  sa  tète  tournée  comme  lui  en  haut.  La  zone  sera  dite 

sénestre  tant  que,  en  chaque  point,  pour  avancer,  le  promeneur 
se  dirigera  vers  la  gauche  delà  tangente  (t)  en  ce  point  (fig. 765),  ce 
qui  revient  à  dire,  tant  que  pour  avancer  il  tournera  vers  sa  gauche. 
On  dit  quelquefois  que  la  courbe  est  sénestre  si  l'observateur  a  l'axe 
à  sa  gauche.  Cette  définition  est  bonne  en  général,  mais  plus  su- 
jette à  se  trouver  en  défaut  à  l'occasion  de  déformations  secon- 
daires comme  il  s'en  rencontre  quelquefois,  par  exemple  chez  Spi- 
rochona,  Epistylis  umbellaria,  etc.  Ainsi,  chez  Spirochona,  la 
courbe  A  (fig.  766,^1)  est  sénestre  d'après  les  deux  définitions.  Mais  supposons  (fig.  766, B) 
que,  au  point  m,  elle  s'enroule  autour  d'un  nouvel  axe  :  la  courbe  B  L   r-     „„„ 

^        '  r  VIS.   7b7. 

n'est  que  la  continuation  de  la  courbe  A  et  on  ne  doit  pas  dire 
qu'elle  est  devenue  dextre,  puisque,  en  fait,  elle  n'a  pas  changé 
de  sens;  cependant  l'axe  de  A  est  en  certains  points  à  la  droite 
du  promeneur  parcourant  B.  Par  rapport  à  ses  tangentes,  au 
contraire,  la  courbe  n'a  point  changé,  ce  qui  tient  à  ce  qu'elles  se 
déplacent  avec  elle  et  suivent  ses  variations.  Même  une  courbe 
telle  que  celle  de  la  figure  767  resterait  sénestre  dans  toutes  ses 
parties  par  rapport  à  notre  définition,  car  au  point  m,  le  promeneur  n'a  qu'à  tourner 

29* 


m 


456 


LES    INFUS01RES 


Fis.    768. 


face  ciliée  générale,  comme  d'ordinaire,  par  une  transition  insensible 
du  côté  opposé  à  la  bouche  et  à  la  zone  adorale  (*). 

Toute  la  surface  du  corps  est  revêtue  de  cils  uniformes. 

Il  n'y  a  point  de  trichocystes. 

Le  N,  le  n,  la  vésicule  pulsatile  ne  présentent  rien  de  particulier^). 

Les  myonèmes  (fig.  768, m.)  correspondent  aux  stries  ciliaires  et  ont, 

comme  celles-ci,  une  orientation 
générale  méridienne.  A  côté  de  cha- 
cune des  stries  ciliaires,  se  trouve, 
sous  la  membrane,  un  petit  canal 
au  niveau  duquel  l'ectoplasme  est 
absent,  et,  au  fond  de  ce  canal,  sur 
la  paroi  qui  le  sépare  de  l'endo- 
plasme,  est  couchée  une  fibrille,  de 

HETEROTRICHWA  (Type  morphologique).  Dispo-    V      ■•  eHiDtiaue     e+     striée    tran- 

sition des  myonèmes  dans  l'ectoplasme  (Sch.).     ^euoii  eiiipuque    ei    suice  n ans 

m., myonèmes;  ectop., ectoplasme.  versalement    comme  si    elle   était 

formée  de  petits  disques  empilés. 
Il  semblerait  que  l'ectoplasme  (ectop.)  qui  devrait  occuper  la  place  de 


Fis-  7G9. 


Fig.   770. 


sur  ses  talons,  sans  avancer,  pour  prendre  par  rapport  à  la  tangente  commune  [t.)  la 
position  qui  lui  permet  de  parcourir  le  segment  B  sans  cesser 
de  rester  à  la  gauche  des  tangentes. 

Par  contre  dans  la  figure  769,  le  segment  B  est  bien 
réellement  de  sens  inverse  à  A,  car  il  lui  est  superposable, 
mais  le  promeneur,  en  le  parcourant,  fait  comme  s'il  revenait 
sur  ses  pas  sur  la  courbe  A.  Or  l'on  voit  bien  qu'en  effet  il 
passe  à  la  droite  des  tangentes. 

(^  La  figure  770  montre  la  série  des  modifications  qui 
relient  le  péristome  normal  aux  formes  les  plus  aberrantes  de  pseudostome. 

Partant  du  type 
morphologique  [A),  on 
le  voit  se  fermer  en 
s'allongeant  chez  Ba- 
lantidium  [B]  et  chez 
Condylostomum  (C),se 
contourner  chez  Cli- 
macostomum  (J9),  s'é- 
largir en  cercle  chez 
Stentor  [E],  et  enfin, 
chez  Folliculina  [F],  se 
diviser  en  deux  lobes 

aliformes  situés  de  part  et  d'autre  de  la  bouche.  L'idée  de  cette  dérivation  est  em- 
pruntée à  Johnson. 

(2)  Chez  un  petit  nombre  de  genres:  Conchophthirus,  Metopus,  Spirostomum,  ce  ne 
sont  pas  des  membranelles,  mais  de  forts  cils  qui  se  forment  sur  la  zone  adorale. 
Mais  le  corps  est  très  contractile  et  possède  des  fibrilles  appelées  myonèmes  qui  sont 
les  agents  de  cette  contraclilité. 

On  trouve  des  formations  analogues  chez  quelques  Holotrichides ,  mais  moins 
développées;  les  Hypotrichides  n'en  ont  pas;  quand  aux  Péritrichides,  ils  ont  un 
appareil  musculaire  bien  plus  développé  et  qui  sera  décrit  au  moment  opportun. 


B  T         C  W        D  ~  E  F 

Diagramme  indiquant  la   manière  dont  les  péristomes  de  divers 
Péritrichides  dérivent  du  type  morphologique  (im.  Johnson). 

A,  type  morphologique;   B,  Balantidium ;    C,  Condylostomum; 
D,  Climacostomum;   E,  Stentor  ;  F,  Folliculina. 


HÉTÉROTRICHIDES  457 

ce  canal  se   soit  condensé   en  cette  fibrille,    laissant  par  suite  de  cette 
condensation  un  espace  vide  qui  serait  la  cavité  du  canal  (*). 

Bien  entendu,  ces  caractères  du  type  morphologique  ne  se  retrouvent 
pas  dans  tous  les  genres  réels.  Deux  éléments  principaux  de  variation  vont 
nous  servir  à  la  classification  de  ceux-ci  : 

1°  Le  péristome,  que  nous  allons  voir  commencer  par  une  fente 
étroite  et  verticale  sur  la  face  ventrale,  puis  s'élargir  peu  à  peu,  jusqu'à 
devenir  très  grand  et  très  ouvert,  ou  rester  étroit  et  se  relever  sur  une 
surface  oblique  de  plus  en  plus  voisine  de  l'horizontale  et  s'incurver 
en  cercle; 

2°  La  ciliature  qui  cessera  d'être  générale  pour  se  limiter  à  certains 
points  du  corps. 

Quant  aux  autres  caractères  empruntés  à  la  forme  générale,  au  N 
et  au  n,  à  la  vésicule,  etc.,  ils  sont  très  variables  aussi,  mais  non  d'une 
façon  continue  et  ne  peuvent  caractériser  que  les  genres  isolés  ou  les 
espèces. 

Nous  diviserons  les  Hétérotrichides  en  deux  sous-ordres  : 

Polytrichidm,  pourvus  d'un  revêtement  ciliaire  général. 

Oligotrichidje,  qui  n'ont  de  cils  sur  le  corps  qu'à  certaines  places 
déterminées. 


1er    Sous-Ordre 

POLYTRICHIDES.  —  POLYTRICHID.E 

[I'olytriches;  —  Heterotricua   (Stein)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

Il  sera  suffisamment  défini  en  disant  qu'il  a  tous  les  caractères  du 
type  général  des  Hétérotrichides,  y  compris  celui  d'avoir  outre  sa  zone 
adorale,  un  revêtement  ciliaire  général  sur  tout  le  corps. 

Les  genres  sont  faciles  à  classer- en  prenant  pour  critérium  la  va- 
riation progressive  du  péristome,  à  laquelle  nous  venons  de  faire  al- 
lusion. 


[l]  On  a  pensé  que  les  cils  se  prolongeaient  jusqu'au  myonème,  s'attachaient  sur 
lui  et  recevaient  de  lui  le  mouvement.  Mais  il  n'en  est  rien.  Les  cils  sont  automo- 
biles et  le  myonème  sert  à  la  contraction  générale  du  corps.  Comme  une  contrac- 
tililé  générale  existe  dans  bien  des  cas  où  on  n'a  pas  trouvé  de  myonèmes,  il  con- 
vient d'admettre  que  l'ectoplasme  est  naturellement  contractile  et  que  les  myo- 
nèmes ne  sont  qu'une  différenciation  plus  avancée,  rendant  la  fonction  plus  parfaite. 

C'est  surtout  chez  le  Stentor  que  l'on  a  observé  cette  constitution  des  myonèmes. 
Comme  les  tissus  contractiles  des  animaux  plus  élevés  en  organisation,  les  myo- 
nèmes sont  anisoti-opes,  c'est-à-dire  ont  la  double  réfraction.  Il  en  est  de  même  de 
ceux  des  Vorticelles. 


458 


LES    INFUS01RES 


Fig.  771. 


GENRES 

Conchophthirus  (Stein)  (fig.  771)  nous  montre  le  premier  degré  de  ces 
transformations.  Le  péristome  est  représenté  par  une  simple  fossette  in- 
fundibuliforme  et  la  zone  adorale,  réduite  à 
quelques  cils  plus  longs  situés  aux  bords  su- 
périeur et  inférieur  de  cette  fossette,  ne  montre 
aucune  tendance  à  la  forme  spirale.  De  la  bou- 
che, part  un  pharynx  cilié  (0,2.  Dans  le  mucus  de 
divers  Acéphales  d'eau  douce  ou  la  cavité  générale  de 
diverses  Actinies)  (').  —  Dans  le  genre 

Plagiotoma  (Dujardin)  (fig.  772),  le  péristome 
s'accuse,  il  devient  long  et  étroit,  situé  entiè- 
rement sur  la  face  ventrale  dont  il  suit  la  Conchophthirus 
ligne  médiane  en  direction  franchement  ver-  (c;  Anodontae) 
ticale.  Il  aboutit  en  bas  à  la  bouche  d'où  part  ^annf' 
un  pharynx  bien  dessiné.  Son  bord  gauche 
donne  insertion  à  une  zone  adorale  de  membranelles  qui  se  continuent 
jusqu'au  fond  du  pharynx  en  suivant  son  bord  dorsal,  mais  sans  con- 
tournement  spiral  (0,4.  Parasite  dans  le  tube  digestif  des  Vers  de  terre)  (*). —  Chez 

Spirostomum   (Ehrenberg)   (fig.   773   et  774),   la         Fig  773  Fig.  m- 

conformation  est  à  peu  près  la  même,  mais  le 
corps  est  plus  allongé  et  l'animal  a  l'habi- 
tude de  se  contourner  très  fortement  en  vis.  Le 


Plagiotoma 
(P.  Lumbrici) 

(d'ap.  Stein). 


Spirostomum 

contracté 
(d'ap.  Stein). 


Fig. 


(:)  La  vésicule  pulsatile  est  variable,  les  N  et  les  n  ne 
présentent  rien  de  bien  intéressant  à  noter.  Le  genre 
Helicostoma  (Colin)  est  une   forme  douteuse  se   rattachant 
à  la  précédente. 

(2)  La  bouche  est  située  au-dessous  du  milieu  du 
corps.  Le  pharynx  donne  insertion,  le  long 
du  bord  ventral,  en  face  des  membranelles, 
à  une  membrane  ondulante.  La  vésicule  pul- 
satile est  au-dessous  du  pharynx.    Le  N  est 
long  et  très  contourné.  Le  corps  est  comprimé 
latéralement.  —  Genres  voisins  : 
Nyctotherus  (Leidy),  qui  n'est  qu'un  sous-genre  du 
précédent  (Parasite  dans  l'intestin  de   divers 
Anoures,  Insectes  et  Myriapodes);  et 
Blepharisma  (Perty),  libre  au  contraire,  mais  n'en 
différant  aussi  que  très  peu  (Mer  et  eau  douce). 

Divers  auteurs  placent  ici  le  genre  Peritro- 
mus  (fig.  775),  qui  ne  diffère  du  précédent  que 
par  son  péristome  irrégulièrement  demi-cir- 
culaire et  parallèle  au  bord  frontal,  tandis  que 
d'autres,  considérant  ses  cils  ventraux  comme 
de  petits  cirres,  le  joignent  aux.  Ilypotrichides.  Nous  avons  suivi  ces  derniers  (V.p.  473). 

11  possède  deux  N  avec  chacun  un  n  associé  à  lui.  Il  est  en  forme  de  haricot,  très 
aplati  sur  la  face  ventrale,  et  ne  porte  sur  le  dos  que  des  soies  tactiles  en  place  de 


Peritromus  il'.  Emmas 
<\  ap.  Butschli). 


Spirostomum 

[S.  teres) 

(ira.  Claparède 

et  Lachmann). 

L'animal 

étendu. 


HETEROTRICHIDES    '.    POLYTRICIIIDES 


459 


Fig.  776. 


péristome   arrive   alors   à  faire    plusieurs  fois   le    tour  du    corps  (3mm. 
Mer  et  eau  douce)  ('). 

Metopus  (Claparède  et  Lachmann)  (fig.  776),  est,  lui  aussi,  con- 
formé comme  les  précédents,  mais  son  péristome  est,  à 
l'état  de  repos  et  par  conséquent  d'une  façon  presque 
permanente,  plus  ou  moins  contourné  en  spirale  sénestre, 
et  ce  contournement  est  plus  ou  moins  accentué  selon  les 
variétés  :  il  varie  depuis  une  faible  déviation  jusqu'à  un 
tour  complet  (0,3.  Mer  et  eau  douce)  (*). 

Thylakidium  (Cheviakof)  a  un  long-  péristome  ventral,  assez 
étroit,  incurvé,  à  concavité  regardant  à  droite,  bordé  à 
gauche  de  membranelles  qui,  en  haut,  se  continuent  avec 
les  cils  du  corps,  en  bas,  plongent  dans  le  pharynx.  Les 
cils  du  corps  ne  pénètrent  pas  dans  le  péristome  (Eau  douce, 
Australie)  (3).  —  Dans  le  genre 

Balantidiopsis  (Biïtschli),  peu  différent  par  ses  autres  caractères  du  genre 
Plagiotoma,  le  péristome  s'élargit  un  peu  (0,15.  Intestin  de  Rana  esculenta). 
—  Il  s'élargit  davantage  encore  chez 

Balantidium  (Claparède  et  Lachmann)  (fig.  777),  surtout 
vers  le  haut,  et  prend  une  forme  un  peu  triangulaire. 
En  même  temps,  la  zone  adorale  s'étend  au  bord  frontal 
et  à  une  partie  du  bord  droit  du  péristome,  enfermant 


Meta  pu  s 

(M.  sigmoïdes) 

(d'ap.  Gourret 

et  Rœser.) 


Fi<r 


Balantidium 

(d'ap.   Claparède 
et  Lachmann). 


cils.  En  raison  de  ces  deux  derniers  caractères,  Stein  le  plaçait 
parmi  les  Hypolrichides  dans  sa  famille  des  Peritromina. 

(x)  Ce  Spirostomum  est  remarquable,  en  outre  des  caractères  ci- 
dessus  indiqués,  par  son  N  long  et  ordinairement  en  chapelet, 
ses  n  nombreux,  sa  vésicule  pulsatile  vaste,  située  à  l'extrémité 
intérieure  et  se  continuant  en  un  long  canal  dorsal.  L'anus  est 
terminal,  il  n'y  a  pas  de  membrane  ondulante  dans  le  pharynx.  La 
zone  adorale  est  formée  de  simples  cils  et  non  de  membranelles. 

(2)  Metopus  est  de  forme  beaucoup  plus  courte  que  Spirostomum. 
La  zone  adorale  est  formée  aussi  de  simples  cils.  Son  N  est  arron- 
di, il  a  un  seul  n,  sa  vésicule  est  à  l'extrémité  inférieure,  mais  n'a 
pas  de  canal  dorsal  ;  une  touffe  de  soies  tactUes  plus  longues  orne 

l'extrémité  inférieure.  Ordinairement,  dans  la  partie  supérieure  du  corps,  il  y  a  une 
tache  pigmentaire  volumineuse.  Nous  avons  vu  que  plusieurs  des  genres  précédents 
ont  la  zone  adorale  formée,  non  de  membranelles,  mais  de  simples  cils  et  1  on  paraît 
vouloir,  en  raison  de  ce  fait,  les  rattacher  aux  Holotrichides.  Pour  certains  d'entre  eux 
la  chose  ne  serait  pas  impossible,  mais  comme  ils  sont  reliés  entre  eux  par  des  affi- 
nités réelles  et  qu'une  bordure  de  cils  bien  développés  ressemble  plus  à  une  zone  de 
membranelles  qu'aux  quelques  cils  péribuccaux  de  certains  Holotrichides,  il  est,  à  tout 
prendre,  moins  choquant  de  les  laisser  parmi  les  Hétérotrichides  que  de  les  joindre 
aux  Holotrichides. 

Ces  divers  genres  constituent  la  famille  des  Plagiotominjs  [Plagiotomina  (Clapa- 
rède et  Lachmann)]. 
Dicella  (Ehrenberg),  est  un  genre  douteux,  et  l'on  n'est  pas   bien  sûr  si  c'est  ici   qu'il 
doit  prendre  place. 

(3)  L'endoplasme  contient  des  Zoochlorelles. 


460 


LES    INFUSOIRES 


; 


de  plus  en  plus  la  surface  périslomienne  dans  sa  cavité,  mais  elle  semble 
encore  formée  de  cils  forts  et  non  de  véritables  membranelles.  L'inté- 
rieur du  péristome  n'est  pas  cilié.  La  lèvre  gauche  du  péristome  se 
prolonge  en  bas  en  une  courte  lèvre  membraneuse  (0,5.  Parasite  dans  Ja 
cavité  générale  de  certains  Annélides  ou  dans  le  gros  intestin  de  divers  Batraciens 
et  Mammifères,  même  de  l'Homme)  (').   —  Si  nous  passons  à 

Condylostoma  (Dujardin)  (fig.  778),  le  péristome  devient  tout  Fis- 778- 
à  fait  triangulaire  en  même  temps  qu'il  s'élargit  beau- 
coup et  son  bord  droit  donne  attache  à  une  large  lèvre 
ondulante  qui  le  recouvre  en  entier.  La  surface  du  péris- 
tome n'est  pas  ciliée  (0,5.  Mer  et  eau  douce).  —  Enfin  nous 
arrivons  au  genre  Fis  779 

Bursaria  (Claparède  et  Lach- 
mann)  (fig.  779)  qui  nous 
montre  le  degré  le  plus  élevé 
de  cette  série  de  formes.  Ici, 
le  péristome  devient  une 
énorme  excavation  qui  occu- 
pe presque  toute  la  hauteur 
de  la  face  ventrale  et  une 
grande  partie  de  sa  largeur. 
Il  a  la  forme  d'un  triangle 
courbe  dont  la  base  tournée 
en  haut  occupe  toute  la 
largeur  du  bord  frontal,  tan- 
dis que  le  sommet  se  recour- 
be à  gauche  et  se  termine 
dans  la  profondeur  delà  partie  inférieure  gauche  du  corps.  En  haut,  il 
est  peu  profond  et  ouvert  sur  toute  sa  largeur.  Mais  en  descendant,  son 
bord  droit  se  soulève  en  une  épaisse  lèvre,  de  plus  en  plus  saillante, 
qui  détermine  sous  elle  une  gouttière  ouverte  à  gauche,  et  de  plus  en 
plus  profonde  à  mesure  que  l'on  s'avance  vers  le  bas.  Le  bord  gauche 
forme  aussi  une  saillie,  mais  plus  épaisse  et  moins  accentuée.  Enfin, 
un  peu  au-dessous  du  milieu,  les  deux  bords  sont  réunis  par  une  lame 
qui  rétablit  de  l'une  à  l'autre  la  continuité  de  la  surface.  Mais  derrière 
cette  lame  la  cavité  péristomienne  existe  toujours.  Cette  cavité  a  donc, 
en  somme,  la  forme  d'une  excavation  de  plus  en  plus  profonde  de  haut 
en  bas,  creusée  en  profonde  gouttière  à  gauche,  et  se  terminant  en  un 
entonnoir  entièrement  fermé  en  avant.  Le  long  de  l'épaississement  du 
bord  gauche,  règne  une  rangée  de  larges  membranelles  qui  descend  en 
diminuant  progressivement  de  largeur  jusqu'au  fond  du  péristome. 


Bursaria 

(B.  truncatella)  (d'ap.  Brauer). 

l».,  bouche. 


M 


Condylostoma 

{C.  patens) 
(im.  Maupas). 


[l]  La  forme  est  ovoïde  à  grosse  extrémité  supérieure,  l'anus  est  termino-dorsal, 
les  vésicules  pulsatiles  sont  multiples,  situées  le  long  des  bords;  le  N  est  simple, 
ovoïde  ou  en  fer  à  cheval  contenant  le  n  dans  sa  concavité. 


HETEROTRICHIDES    :    POLYTRICHIDES 


461 


Fier.  780. 


La  bouche  occupe  le  sommet  inférieur  de  l'entonnoir  péristomien, 
mais  elle  se  continue,  en  outre,  sous  la  forme  d'une  fente  des  téguments, 
dans  presque  toute  la  hauteur  du  péristome,  en  suivant  d'abord  le  fond  de  la 
gouttière  que  détermine  la  saillie  du  bord  droit,  puis  en  se  détournant  à 
gauche  le  long-  de  l'origine  de  ce  bord.  Le  fond  du  péristome  n'est  pas 
cilié;  ses  bords  ne  portent  pas  de  lèvres  ondulantes,  mais  ils  sont  sou- 
tenus en  différents  points  par  une  sorte  de  cordon  (la  bande  péristo- 
mienne)  formé  par  un  bourrelet  de  l'ectoplasme  saillant  à  sa  face  pro- 
fonde et  qui  semble  jouer  le  rôle  d'un  lien  élastique  (1,5.  Eau  douce)  (*). 

Nous  avons  jusqu'ici  rencontré  des  péristomes  de  plus  en  plus  larges, 
et  des  zones  adorales  de  plus  en  plus  parfaites  et 
formées  de  membranelles  de  plus  en  plus  accen- 
tuées. Mais  le  péristome  est  resté  toujours  exclusive- 
ment ventral.  Nous  allons  maintenant  voir  le  péristome 
se  relever  comme  dans  notre  type  morphologique  et 
occuper  finalement  une  position  tout  à  fait  horizontale 
à  la  face  supérieure  du  corps. 

Climacostomum  (Stein)  (fig.  780)  représente  à  peu  près  un 
Balantidium  chez  lequel  la  portion  de  la  face  ventrale 
qui  porte  le   péristome  se  serait  relevée  de  manière 
à  prendre   une  direction  oblique  en  bas  et  en  avant. 
Sur  cette  face  oblique,  le  péristome,   allongé   et  très 
étroit,   dessine  une  courbure  à  concavité  tournée  en  bas   et  à  droite. 
L'espace  inscrit  dans  cette  courbure   est   garni  de 
cils  comme  le  reste  du  corps  et  constitue  le  pseu- 
dostome  ou  champ  frontal   0,36.  Eau  douce)  (*). 

Ce  mouvement  de  relèvement  de  la  surface  qui 
porte  le  péristome  devient  complet  chez 

Stentor  (Oken)  (fig.  781).  Ici,  le  corps  a  la  forme  d'une 
trompette,  c'est-à-dire  qu'il  est  longuement  conique 
et  que  sa  base  tournée  en  haut  est  évasée;  c'est  cette 
base,  perpendiculaire  à  l'axe  du  corps,  qui  constitue 
le  champ  frontal  et  porte  la  zone  adorale.  Ce  champ 
frontal  est  légèrement  excavé  et  ses  lignes  de  plus 
grande  pente  se  dirigent  toutes  vers  un  point  situé 
en  avant  et  un  peu  à  gauche,  qui  se  déprime  en  in- 


Climacostomum 

(C.   virens) 
(d'ap.    Stein). 


Fig.  781. 


(*)  L'animal  est  de  forme  ovoïde,  se  meut  en  tournant 
sur  lui-même.  Il  possède  un  long  n  rubané  auquel  sont 
annexés  plusieurs  n.  Les  vésicules  pulsatiles  paraissent  tantôt 
nombreuses,  tantôt  absentes. 

Ces  divers  genres  constituent  la  famille  des  Buusauix.e 
[Bursarina  (lîùtschli)]. 

(2)  Le  pbarynx  est  long  et  coudé,  cilié.  La  vésicule 
pulsatile  émet  deux  canaux  qui  remontent  le  long  des 
bords  de  l'animal.  Elle  s'ouvre,  comme  l'anus,  à  l'extrémité  inférieure  du  corps. 


Stentor  (Sch.). 


462 


LES    1NFUS0IRES 


fundibulum  et  constitue  un  vestibule  buccal  au  fond  duquel  s'ouvre  le 
pharynx.  Son  pourtour  est  saillant  et  porte  une  zone  adorale  formée  de 
hautes  et  très  étroites  membranelles  qui  ressemblent  à  de  simples  gros 
cils.  En  dedans  de  ces  membranelles,  est  une  rangée  de  cils  (comparables 
aux  cils  paroraux).  La  zone  adorale  n'est  pas  circulaire.  Elle  commence 
sur  la  ligne  médiane  antérieure,  au  point  le  plus  élevé  de  l'aire  frontale, 
part  de  là  pour  suivre  tout  le  contour  du  pseudostome  mais,  un  peu  avant 
d'atteindre  le  point  de  départ,  elle  se  détourne  en  arrière  pour  suivre  le 
bord  de  l'infundibulum  buccal,  plonge  à  son  intérieur  et  suit  le  pharynx 
jusqu'au  fond  en  dessinant  une  spire  allongée.  Toute  la  surface  du 
pseudostome  est  parsemée  de  cils  fins  disposés  sur  des  lignes  parallèles 
au  contour  extérieur.  Le  péristome  proprement  dit  n'est  que  cette  partie 
de  l'aire  frontale  qui  se  déprime  à  l'approche  de  la  bouche.  Il  est  limité 
en  dehors  par  la  partie  gauche  de  la  zone  adorale,  tandis  qu'en  dedans 
et  en  arrière  il  se  continue  insensiblement  avec  l'aire  frontale  ciliée 
(1mm  et  plus.  Eau  douce)  ('). 


I1)  Nous  adoptons  ici  la  manière  de  voir  de  Schuberg.  Mais  il  faut  dire  que  la 
plupart  des  naturalistes,  au  moins  avant  la  publication  du  mémoire  de  cet  auteur, 
comprenaient  autrement  les  choses.  Ils  considéraient  ce  que  nous  avons  appelé  aire 
frontale  ou  champ  frontal  comme  étant  le  péristome  et  correspondant  à  l'excavation 
péristomienne  de  Balantidium  et  de  Condylostoma  devenue  plus  large  encore  et 
circulaire.  Mais  le  fait  qu'elle  est  ciliée  montre  que  la  surface  enclose  par  la  ligne 
des  membranelles  appartient  au  corps  et  non  au  péristome.  Elle  représente  le  champ 
frontal  des  Hypotrichides  (V.  plus  loin).  Quant  au  vrai  péristome,  ce  n'est  que  l'étroite 
dépression  qui  précède  immédiatement  la  bouche. 

Le  Stentor  est  un  type  si  remarquable  par  sa  grande  taille  et  les  particularités  de 

sa  constitution  anatomique  et  de  sa  biologie  qu'il  convient  de  s'étendre  un  peu  sur  lui. 

Il  mesure  jusqu'à  4ram  de  long  lorsqu'il  est  entièrement  étendu  et  vit  fixé  à  quelques 

brindilles  par  son  extrémité  infé- 
rieure au  niveau  de  laquelle  la 
membrane  manque  et  le  cyto- 
plasma  sous-jacent  émet  de  véri- 
tables pseudopodes  qui  servent  à 
la  fixation.  Il  peut,  à  volonté,  faire 
cesser  cette  adhérence  et  nager  à 
a  recherche  d'une  nouvelle  place. 
Il  ne  manque  pas  de  le  faire  toutes 
les  fois  que  l'eau  devient  mal- 
saine ou  la  nourriture  trop  rare. 
Son  corps  est  uniformément  re- 
vêtu de  cils  disposés  sur  des  lignes 


Fi"-.  782. 


edop    i 


c.b.. 


longitudinales. 


A  ces  lignes   de 


cils  correspondent,    dans  l'ecto- 
plasma  sous-jacent,  des  myonè- 


CILIES    (Type  morphologique). 
Constitution  de  la  zone  adorale  (Sch.). 

cb.,  appareil  basai  des  membranelles;  ectop.,  ectoplasme;  mes  que  nOUS  avons  décrits  à 
endop.,  endoplasme;  inl>.,  membranelles  formées  par  une  l'occasion  du  type  des  Hétérotll- 
portion  des  bandes  ciliaires  dont  les  cils  sont  agglutinés.  rhi/Jpv 

Les  membranelles  ont  la  forme 
de  petits  sacs  triangulaires  et  se  prolongent  à  travers  les  téguments  jusqu'à  l'endo- 
plasme  dans  lequel  elles  plongent  (fig.  782).  Elles  s'y  prolongent  même  par  un  fila- 


IIF.TEUOTIUCIIIDKS    :    POLYTMCUiDES 


463 


Fig.  783. 


Folliculina  (Lamark)  (fig-.  783)  peut  être  considéré  comme  dérivant 
Stentor  dontlepseudostome  se  serait 
développé  en  deux  ailes  latérales 
très  étendues,  dressées,  tandis  que 
les  parties  médianes  antérieure  et 
postérieure  seraient  restées  au  même 
niveau.  Il  en  résulte  que  le  péristome 
a  pris  la  forme  d'un  profond  enton- 
noir fendu  en  avant  et  en  arrière. 
La  zone  adorale  suit  tout  son  bord 
libre,  commence  en  avant,  suit  le 
bord  libre  de  l'aile  droite,  descend 
au  fond  du  sinus  postérieur  un  peu 
moins  profond  que  l'antérieur,  re- 


d'un 


monte  sur  l'aile  gauche  et  redescend 


Folliculina  (Sch.). 


enfin  vers  le  point  de  départ  ;  mais, 
au  lieu  de  l'atteindre,  elle  plonge  en 
spirale  dans  le  vestibule  buccal  où  elle  fait  un  tour  et  demi  et  entre  enfin 


ment  radiculaire  et  les  extrémités  de  tous  ces  filaments  radiculaires  sont  reliées  par 
un  cordon  circulaire  qui  suit  le  bord  du  péristome  dans  l'endoplasme  et  qui,  n'étant 
pas  un  myonème,  pourrait  bien  être  de  nature  nerveuse. 

Le  bord  du  péristome  se  prolonge  en  avant  de  l'infundibulum  en  une  sorte  de 
membrane  mince  formée  par  deux  lames  tégumentaires  sans  endoplasme  interposé  et 
que  l'on  appelle  Yhypostome.  Dans  l'ectoplasme  interposé  aux  stries  ciliaires  est,  dans 
l'espèce  la  plus  commune  [S.  cœruleus),  un  pigment  bleu  abondant.  Le  N  est  très 
long,  en  chapelet;  à  chacun  de  ses  grains  sont  associés  de  nombreux  n.  Il  y  a  une 
grosse  vésicule  pulsatile  située  immédiatement  au-dessous  du  péristome.  Elle  émet 
deux  canaux,  l'un  inférieur  qui  descend  le  long  du  bord  gauche  du  corps,  l'autre 
supérieur  qui  suit  le  bord  du  péristome  au-dessous  de  la  zone  adorale.  Ce  dernier, 
cependant,  qui  doit  son  origine  au  processus  de  la  division,  s'atrophie  (dans  certaines 

espèces    sinon    dans    toutes) 
Fig.  784.  Q  chez  l'adulte.  L'anus  est  situé 

du   côté  dorsal  à  la  hauteur 
de  la  vésicule. 

Le  phénomène  de  la  division 
a  été  particulièrement  bien 
étudié  chez  le  Stentor.  Là 
mieux  qu'ailleurs,  on  voit 
(fig.  785)  la  nouvelle  bouche 
et  le  nouveau  péristome  [Pst.) 
se  former  de  toutes  pièces 
sur  un  point  de  la  paroi 
ventrale  immédiatement  au- 
dessous  de  la  future  ligne  de  division  que  rien  n'indique  encore.  Ce  nouveau 
péristome  se  forme  par  une  simple  fente  des  téguments  par  laquelle  poussent 
des  membranelles.  Cette  fente  est  d'abord  rectiligne  et  verticale  [A).  Elle  prend 
peuàpeu  sa  forme  courbe  (BetC)  et  sa  situation  horizontale  sur  la  face  supérieure 
du    corps  [D,  E). 

Le  N  donne  un  excellent  exemple  de  concentration  avant  la  division  (fig.  784).  On 


Division  du  macronucléus  chez  Stentor  (Sch. 


464 


LKS    1NITS01RES 


dans  la  bouche.  Toute  la  face  interne  des  ailes,  représentant  la  surface  du 
péristome,  est  finement  ciliée  (lmm.  Mer  et  eau  douce  ('). 
Fctbrea  (Henneguy)  est  voisin  du  précédent.  11  en  diffère  par  son  pseudos- 


Fig.  78Ô 


voit  le  chapelet  resserrer  ses  grains,  se  transformer  en  un  long  bâtonnet  et  enfin  en 
une  masse  sphérique  puis,  après  la  division  qui  a  lieu  par  amitose  comme  toujours,  les 
deux  moitiés  s'allonger  de  plus  en  plus,  se  diviser  en  grains  rattachés  les  uns  aux 
autres  par  d'étroits  pédoncules  formés  parla  membrane  nucléaire  seule  et  reprendre 
en  un  mot  la  constitution  primitive. 

La  nouvelle  vésicule  pulsatile  (fig.  785,  Vp'.)  se  forme  par  une  dilatation  de  la 

portion  du  canal  descen- 
dant de  l'individu  primi- 
tif supérieur  qui  restera 
incluse  dans  l'individu 
inférieur.  Cette  vésicule 
se  forme  même  au-des- 
sous du  point  où  l'ancien 
canal  sera  coupé,  et  la 
portion  située  entre  ce 
point  de  section  et  la 
nouvelle  vésicule  servira 
à  fournir  le  canal  péris- 
tomien  de  l'individu  in- 
férieur. Quand  la  scission 
du  corps  est  assez  avan- 
cée [E]  l'individu  supé- 
rieur est  rattaché  à  l'in- 
férieur par  un  pédoncule 
que  la  nouvelle  zone  ado- 
rale  vient  entourer  en 
prenant  sa  position  finale, 
en  sorte  que  l'individu 
supérieur   est  fixé  par  son  pied  dans  le    péristome  de  l'inférieur. 

Un  autre  phénomène  bien  remarquable  dans  la  biologie  du  Stentor  sont  les  rénova- 
tions successives  du  péristome.  Ce  phénomène  appelé  à  tort  régénération  consiste  en 
ceci  que,  sur  un  individu  dont  le  péristome  est  entièrement  normal,  on  voit  se  former 
un  nouveau  péristome,  tout  comme  pour  une  division.  Mais  cette  division  ne  se  pro- 
duit pas  et,  par  un  phénomène  d'accroissement  inégal,  le  nouveau  péristome,  d'abord 
rectiligne  et  vertical,  prend  peu  à  peu  la  forme  et  la  place  de  l'ancien  tandis  que 
celui-ci  recule  et  s'atrophie  devant  son  remplaçant.  Il  se  pourrait  bien  que  ce 
phénomène  dont  le  but  nous  échappe  dérivât  d'une  division  qui  se  serait  réduite 
à  l'un  des  phénomènes  qui  la  constituent. 

Enfin,  rappelons  que  c'est  surtout  sur  le  Stentor  qu'ont  été  exécutées  les  expé- 
riences de  mérotomie,  c'est-à-dire  de  division  artificielle  qui  ont  fait  connaître  le 
rôle  remarquable  du  N  comme  agent  nécessaire  de  la  régénération.  Dans  ces  expé- 
riences, le  péristome  enlevé  ne  se  régénère  pas  précisément,  il  est  remplacé  par  un 
autre  né  à  côté  tout  comme  dans  la  division  ou  la  rénovation.  Si  l'on  coupe  seule- 
ment quelques  membranelles,  elles  ne  se  régénèrent  pas. 

Le  Stentor  se  nourrit  d'Algues,  de  Kotifères  et  d'autres  Ciliés  plus  petits  que  lui. 
(J)  L'anus  est  à  la  face  externe  de  l'aile  gauche,  près  de  sa  base;  la  vésicule  pul- 
satile est  au  milieu  de  la  hauteur  du  corps  ;  le  N  est  subcentral,  ovale  ;  le  n  est 
inconnu;  la  forme  est  indiquée  sur  la  figure.  L'animal  vit  dans  un  tube  chitineux 
qu'il  se  sécrète  et  qu'il  fixe  par  un  ciment  chilineux  sur  les  Algues  ou  dans  les 
coquilles  vides  des  Mollusques. 


Division  chez  le   Stentor  (Seh.) 

I*.  st,.    péristome  ancien  ;  P'.st.,  péristome  nouveau;  V.p.,  vésicule 
pulsatile  ancienne;  V.p.,  vésicule  pulsatile  nouvelle. 


IIETEROTRICHIDES    :    OLIGOTRICIHDES 


465 


tome  divisé  par  une  côte  saillante,  en  deux  parties  droite  et  gauche  dont 
la  dernière  seule  est  enlourée  par  la  zone  adorale.  Sur  le  pseudostome,  est 
une  tache  pigmentaire  qui  permet  sans  doute  à  l'animal  de  distinguer  la 
lumière  qu'il  recherche  avidement.  L'anus  est  inférieur;  il  n'y  a  pas  de 
vésicule  pulsatile.  La  fonction  de  ce  dernier  organe  est  sans  doute  remplie 
parles  vacuoles  à  fèces  où  Ton  trouve  des  grains  d'excrétion  ('). 


2e  Sous-Ordre 

OLIGOTRICHIDES.  —  OLIGOTRICHID.E 

[Oligotriches  ;  —  Oligotricha  (Bûtschli)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

Les  Hétérotrichides  polytrichides  avaient,  outre  leur  zone  adorale, 
un  revêtement  ciliaire  uniforme  sur  tout  le  corps.  Ici,  la  ciliature  géné- 
rale est  plus  ou  moins  réduite,  ou  même  tout  à  fait  absente  (*). 

GENRES 

Strombidium  (Claparède  et  Lachmann)  (fig.  786)  peut  être 
considéré  comme  le  type  le  plus  simple  de  cette  série  de 
formes.  Le  corps,  plus  ou  moins  conique,  est  nu  sauf  quel- 
ques cils  à  la  face  ventrale.  Le  péristome  occupe  la  base 
tournée  en  haut.  Sa  surface  n'est  pas  excavée,  et  porte  au 
contraire  une  proéminence  centrale  ;  mais  sa  partie  gauche 
se  prolonge  sur  la  face  ventrale  en  un  sillon  très  prononcé 
au  fond  duquel  est  la  bouche.  Ce  sillon  représente  î'infundi- 
bulum  buccal  du  Stentor  qui  se  serait  ouvert  le  long  de  sa 
face  antérieure.  La  zone  adorale  formée  de  longues  mem- 
branelles,  commence  à  droite  de  ce  sillon,  fait  tout  le  tour 
du  péristome  et  descend  le  long  de  la  lèvre  gauche  du 
sillon  jusqu'à  la  bouche.  La  surface  du  péristome  n'est  pas  ciliée,  mais 
il  y  a  quelques  cils  épars  sur  la  face  ventrale  (0,04.  Mer  et  eau  douce)  (*). 

Halteria  (Dujardin),  très  peu  diffèrent  du  précédent,  s'en  distingue  d'ordi- 
naire par  une  forme  plus  arrondie  et  par  de  longues  soies  tactiles  dispo- 


Slrombidium 

(S.  lypicum) 
(il'ap.   Bûtschli). 


(')  Ces    genres    forment  la  famille  des   Stextouix^e  [Stentorina   (Stein,   emend. 
Bûtschli)]. 

(2)  Quand  la  réduction  porte  sur  l'existence  des  cils,  comme  chez  Strombidium,  le 
caractère  est  très  net.  Il  l'est  moins  lorsqu'elle  porte  sur  leur  taille  comme  chez  Mesei*es. 

[A]  Le  pharynx  est  à  peine  indiqué.  Au  bord  droit  du  péristome,  les  trois  cils  plus 
gros  sont  des  cirres  au  moyen  desquels  l'animal  peut  se  fixer.  Le  N  est  ovale,  la  vésicule 
placée  un  peu  haut.  Par  une  exception  unique  dans  un  ordre  autre  que  les  Holotrichides, 
il  y  a  des  trichocystes  défensifs  disposés  ordinairement  en  une  ceinture  au-dessous  du 
milieu  du  corps  (0,4.  Mer  et  eau  douce).  Souvent  il  existe  des  grains  chlorophylliens. 
Strobilidium  (Gheviakof  )  est  un  Strombidium  sans  aucune  autre  production  ciliaire  que 

sa  zone  adorale;  il  est  fixé  par  son  extrémité  inférieure  (Eau  douce). 
Meseres  (Gheviakof)  a,  au  contraire,  de  courts  et  fins  cils  sur  tout  le  corps  (Eau  douce). 

30 


466 


LES    1NFLS01RES 


Fio\  787. 


sées  en  un  cercle  equatorial.  L'animal  se  tient  immobile,  faisant  active- 
ment tourbillonner  l'eau  avec  ses  membranelles,  puis,  d'un  bond,  s'élance 
à  une  place  voisine  où  il  reprend  son  immobilité  (0,04.  Eau  douce)  ('). 
Tintinnopsis  (Stein)  (fig.  787)  ressemble  beaucoup  à  Strombidium;  il  en 
diffère  cependant  par  plusieurs  caractères.  Le  bord  de  son  péristome  est 
saillant  et  forme  une  circonférence  complètement  fermée,  sans  gouttière 
descendant  sur  la  face  ventrale;  la  zone  adorale  est  formée  de  deux 

parties  :  une  rangée  externe  de  longues  membranelles, 
et  une  rangée  interne  de  cils  appelés  les  cils  paroraux 
implantés  au  pied  des  membranelles;   elle  forme  un 
cercle  complet  fermé,  et  se  prolonge  néanmoins  dans 
l'infundibulum   buccal  situé    dans   le    péristome,    en 
avant    et   à  gauche,    à    l'intérieur  du    cercle    adorai, 
comme  chez  le  Stentor;  le  centre  du  péristome  s'élève 
en   une   saillie    comparable  à   celle  de  Strombidium, 
mais  beaucoup  plus  développée  et  très  mobile.  L'anus 
est   dans    le   péristome,   à   gauche   de  la  bouche.   La 
surface  du  péristome  est  nue.  La  ciliature  du   corps 
est  réduite  à  quatre  bandes  de  cils   qui  partent  de  la  zone   adorale   et 
descendent  en  suivant  des  lignes  verticales  un  peu  courbées  en  spirale. 
A  ces  caractères  s'en  ajoute  un  autre   bien  remarquable  :  l'animal  a  la 
partie  inférieure  du  corps  étirée  en  un  pied  par  le  moyen  duquel  il  se 
fixe  au  fond  d'une  coquille  en  forme  d'urne,  chitineuse,  mince,  agglu- 
tinant des  corps  étrangers  (0,2.  Mer,  pélagique)  (*).  —  Chez 


Tintinnopsis  (Sch. 


Fig.  788. 


(a)  On  a  cru  longtemps  que  ces  soies  étaient  l'instrument  de  ce  mouvement  et  on 
les  nommait  soies  saltatrices  avec  Glaparède  et  Lachmann.  Mais  il  n'en  est  rien. 
Maupas  a  montré  qu'elles  servent  uniquement  d'appareils  sensitifs,  et  le  mouvement 
est  produit  sans  doute  par  des  cils  qui  leur  sont  mêlés. 

Ces  deux  genres  constituent  la  famille  des  Halterinm  [Haltërina  (Glaparède  et 
Lachmann)]. 

Ici,  sans  doute,  doivent  être  placées  quelques  formes  prises  par  Van  Beneden  pour 
de  jeunes  Stentors  (fig.  788)  et  qui  sont  incontes- 
tablement autonomes.  Ce  sont  de  petits  Infusoires, 
subsphériques,  portant  sur  l'hémisphère  supérieur, 
parfois  aplati,  une  zone  adorale  spirale.  Le  péristome 
est  cilié  ou  non;  le  corps  est  revêtu  de  cils  plus  ou 
moins  rares  et  porte  parfois  une  rangée  de  cils  plus 
forts  comparables  aux  cils  transversaux  des  Hypotri- 
chides.Mais  ces  formes  sonttrop  mal  connues  pour  que 
l'on  ait  pu  les  diviser  en  genres.  Bùtschli  en  fait  une 
famille  que  nous  appellerons  Ljeberkuhninjë  [Lieber- 
kuhnina  (Bùtschli)],  mais  il  n'ose  pas  leur  attribuer 


des  noms  de  genre. 


Représentant   de 
la    famille    des 
Lieberkùhninae 

(d'ap.  Biïtschli). 


(2)   Au  genre  type    Tintinnopsis   s'en  rattachent 
quelques  autres  qui  diffèrent  de  lui  principalement 
par  les  caractères  de  leur  coquille.  —  Cbez 
Tintinnidium  (Kent)  (fig.  789),  cette  coquille  est  cylindrique,  épaisse  et  gélatineuse  (Mer 
et  eau  douce);  —  chez 


Tintinnidium 

(T.     fluviatile) 

(Sch.). 


HETEROTRICIIIDES    :     OLIGOTRICHIDES 


467 


Fig.  790. 


Coclonella  (Hâckel)  (fig.  790),  la  coquille  a  la  forme  d'un  petit  pot  à  orifice 

évasé;  elle  est  ornée  de  dessins  hexagonaux  et  possède  un  appareil  de 

fermeture  (0,1.  Mer  et  eau  douce). 

Enfin  chez 

Dictyocysta  (Erhenberg),  la  coquille  possède  aussi  un  appareil 
de  fermeture  et,  en  outre,  est  ajourée  ;  elle  rappelle  sin- 
gulièrement celle  de  certains  Radiolaires  (0,1.  Mer)  ('). 

Les  caractères  de  Strombidium  reparaissent  dans  une 
petite  série  de  genres  qui  vivent  en  parasites  en  nombre 
immense  dans  l'estomac  des  Ruminants  et  semblent,  d'après 
les  recherches  récentes  d'EcERLEiN  [95],  être  utile  à  ces 
animaux  en  transformant  la  cellulose  de  leurs  aliments  en 
une  substance  plus  assimilable.  On  peut  prendre  pour  type  de  ces  êtres 

Ophryoscolex  (Stein)  (fig.  791,  792). 


Codonclla 
(C.  la  gentil  a) 
(d'ap.   Entz). 


Fig.  791. 


L'extrémité  supérieure  du  corps 
est  horizontalement  tronquée  et 
excavée  en  un  entonnoir  qui  est 
l'entrée  du  pharynx.  Les  mem- 
branelles  buccales  sont  insérées 
dans  un  sillon  sur  le  bord  de  cet 
entonnoir  et  décrivent  une  spirale 
qui  part  du  bord  ventral,  passe  à 
gauche,  en  arrière,  à  droite  et 
enfin  plonge  dans  le  pharynx.  Les 
bords  de  l'entonnoir  peuvent  se 
replier  en  dedans  et  abriter  les 
membranelles.  En  outre,  il  existe 
sur  le  corps,  un  peu  plus  bas,  une 
deuxième  rangée  spirale  de  hautes 
membranelles  insérées  dans  un 
sillon  et  dessinant  un  peu  moins 
de  deux  tours  de  spire.  C'est  du 
côté  ventral  qu'est  l'interruption. 

Le  reste  du  corps  est  entièrement  dépourvu  de  toute  produc- 
tion ciliaire.  L'anus  est  au  pôle  opposé  à  la  bouche  (0,1  à  0,3). 

Selon  les  espèces,  le  corps  est,  en  bas,  ou  arrondi  ou 
prolongé  en  pointes,  les  unes  terminales,  les  autres  dispo- 
sées en  rangées  circulaires  superposées. 

Il  en  est  de  même  sous  ce  rapport  chez 


Fia;.  792. 


Ophryoscolex 
(d'ap.  Eberlein). 


Ophryoscolex 

Coupe  longitudinale 

(im.    Eberlein). 

Fig.    793. 


Tintinnus  (Schrank,    emend.  Fol)  (fig.  793),  elle  est  chitineuse,    plus   ou 

moins  épaisse,  sans  corps  étrangers  (0,3.  Mer); 
Cittarocyclis  (Fol)  est  à  peine  un  sous-genre  du  précédent. 

(^  Ces  divers  genres  sont  tous  pélagiques  dans  la  mer  ou  dans  les 

grands  lacs.  Ils  constituent  la  famille  des  Tintinninjz  [Tintinnoîna  [Cla.- 

parède  et  Lachmann)]. 


Tintinnus 

(T.  amphora) 

(d'ap.  Bttt- 

schli). 


408 


LES    INFUSOIRES 


Fig.  794. 


Entodinium  (Stein)  (fig.  794)  chez  qui,  en  outre,  les  membranelles  du  corps 
ont  disparu  (0,03  à  0,12). 

Diplodinium  (Schuberg)  est  très  semblable  au  précédent, 
mais  la  zone  adorale,  après  avoir  formé  sa  spirale  à 
l'entrée  du  pharynx,  s'échappe  par  la  tangente  du  côté 
gauche  et  va  former  une  seconde  spirale,  toujours  sé- 
nestre,  dans  un  petit  enfoncement  en  cul-de-sac  qui  se 
trouve  situé  dorsalement  en  arrière  de  la  bouche  (*). 

En  appendice  aux  Hétérotrichides  oligotrichides,  il 
nous  reste  à  mentionner  deux  formes  aberrantes  :  ce        Entodinium 

.i  /-y  i     i/  [E.  caudatum) 

sont  les  genres  Gyrocorys  et  Maryna.  _         (d'ap.  Schuberg). 

Gyrocorys  (Stein)  (flg.  795)  a  une  apparence  au  premier 

abord  inexplicable.  Que  l'on  se  figure  une  sorte  de  petite  Méduse  dont  le 
manubrium  serait  si  épais  à  la  base  qu'il  réduirait  la  cavité  sous-ombrel- 

laire  à  un  simple  sillon  et  se  prolongerait  en  pointe 
conique  hors  de  l'ombrelle. Ce  manubrium  représente 
en  réalité  le  corps  du  Cilié  et  l'ombrelle  n'est  rien 
autre  chose  qu'un  vaste  péristome  dont  le  fond  s'est 
fortement  bombé  en  voûte,  laissant  le  bord  fort  au- 
dessous  de  lui.  Sur  la  face  ventrale  de  ce  péristome 
bombé,  est  une  gouttière  verticale  bordée  à  gauche 
de  deux  rangées  parallèles  de  cils  très  forts, s'étendant 
de  l'apex  du  péristome  jusqu'à  son  bord  ventral.  On 
croirait  que  la  bouche  devrait  se  trouver  au  fond  : 
il  n'en  est  rien.  Cette  gouttière  se  continue  en  un 
Gyrocorys  (Sch.).        long  sillon  spiral  qui  court  en  dessous  du  bord  du 

péristome,  par  conséquent  entre  le  bord  de  l'om- 
brelle et  le  manubrium,  passe  à  droite,  en  arrière,  puis  à  gauche,  en 


Fig.  795. 


I1)  Ces  trois  genres,  qui  constituent  la  famille  des  Ophryoscolecinm  [Ophryoscole- 
cina  (Stein)],  présentent  de  très  remarquables  particularités  d'organisation.  Partant 
de  l'extérieur  (flg.  792)  on  rencontre  les  parties  suivantes  :  1»  une  membrane  limitante 
externe;  2°  une  couche  alvéolaire  externe;  3°  une  épaisse  couche  de  substance  cyloplas- 
mique  contenant  le  noyau;  4°  une  couche  alvéolaire  interne;  5°  une  membrane  limi- 
tante interne;  6°  enfin,  une  grande  cavité  centrale  dans  laquelle  plonge  le  pharynx 
et  qui  est  occupée  par  une  substance  ayant  l'aspect  de  protoplasma. 

Schuberg  et  surtout  Eberlein  considèrent  cette  partie  centrale  comme  repré- 
sentant l'endoplasme,  et  tout  le  reste  comme  constituant  l'ectoplasme  formé  d'une 
masse  épaisse  comprise  entre  deux  couches  alvéolaires  limitées  chacune  par  une 
membrane  et  qui  représenteraient  l'une  la  pellicule  externe  ordinaire,  l'autre  une 
couche  limitante  spéciale  interposée  à  l'ectoplasme  et  à  l'endoplasme.  Le  pharynx  se 
jetterait  comme  d'ordinaire  dans  l'endoplasme,  mais  l'ectoplasme  aurait  une  épais- 
seur et  une  structure  tout  à  fait  inusitées  et  renfermerait  le  noyau. 

Toute  cette  description  est  si  extraordinaire,  elle  admet  une  structure  et  des  rap- 
ports entre  les  parties  essentielles  si  peu  conciliables  avec  la  conformation  habi- 
tuelle des  Infusoires  que  nous  éprouvons  une  grande  répugnance  à  l'accepter  et 
accueillons  avec  empressement  une  interprétation  que  Schuberg  a  émise,  mais  d'ail- 


IIÉTÉROTRICHIDES  :    OL1GOTRICIIIDES  469 

suivant  une  hélice  descendante  et  se  jette  enfin  dans  la  bouche  située 
ventralement,  après  avoir  fait  un  peu  moins  d'un  tour.  Ce  sillon  étant 
la  seule  séparation  entre  l'ombrelle  et  le  manubrium,  il  existe  donc  une 
étroite  région  où  le  profil  vertical  du  corps  est  continu  et,  en  ce  point, 
la  distinction  du  corps  et  du  manubrium  n'existe  pas.  Ce  sillon  est  bordé 
de  deux  rangées  parallèles  d'organes  moteurs  :  une  rangée  de  petites 
membranelles  immédiatement  au-dessus  de  lui,  et  une  rangée  de  longs 
cils  un  peu  au-dessus  des  membranelles.  Cils,  membranelles  et  sillon 
suivent  parallèlement  le  même  trajet  hélicoïdal  depuis  la  gouttière 
péristomienne  jusqu'à  la  bouche.  De  la  bouche,  part  un  pharynx  ascen- 
dant. L'anus  n'est  pas  connu.  Le  N  est  bi  ou  quadrilobé;  un  n  lui  est 
associé;  il  existe  une  grosse  vésicule  pulsatile. 

L'animal  se  meut  en  tournant  rapidement  sous  l'impulsion  des  longs 
cils  situés  à  gauche  du  sillon  péristomien.  Les  cils  et  les  membranelles  du 
sillon  prébuccal  servent  à  déterminer  le  courant  alimentaire.  Les  auteurs 
ne  se  prononcent  pas  nettement  sur  les  assimilations  de  ces  organes, 
mais  il  semble  difficile  de  voir  autre  chose  que  la  zone  adorale  clans  la 
rangée  des  membranelles,  et  une  bordure  de  cilsparoraux  dans  la  rangée 
ciliaire  parallèle.  Quant  aux  cils  bordant  la  gouttière  verticale,  ils  ne 
peuvent  appartenir  qu'à  la  ciliature  du  péristome,  si  vraiment  toute  la 
surface  bombée  est  formée  par  une  voussure  du  péristome.  Mais  il  se 
pourrait  que  la  surface  située  à  droite  de  cette  gouttière  appartint  seule 
au  péristome  et,  dans  ce  cas,  ces  cils  moteurs  appartiendraient  au  revê- 
tement général  du  corps.  Il  n'y  a  d'ailleurs  pas  d'autres  cils  sur  le  corps 
(Om'M.  Mer  ou  eau  douce).  —  Dans  le  genre 


leurs  sans  la  préférer  à  l'autre,  retenu  surtout  par  la  grande  ressemblance  de  la 
substance  centrale  avec  du  protoplasme. 

Cette  interprétation  consiste  à  considérer  la  masse  centrale,  non  comme  de 
l'endoplasme  mais  comme  une  sorte  de  chyme  formé  par  les  matières  ingérées 
par  le  pharynx,  à  demi  digérées  et  destinées  à  être  en  partie  absorbées  à  travers  la 
paroi,  en  partie  rejetées  par  l'anus  qui  s'ouvre  dans  cette  même  cavité.  L'ensemble 
ne  serait  qu'un  estomac  ou  plutôt  un  vrai  tube  digestif  complet.  Les  couche  limitante 
spéciale  et  alvéolaire  interne  formeraient  à  ce  tube  digestif  une  paroi  comparable 
à  la  paroi  pharyngienne  des  autres  Ciliés'  et  n'en  différant  que  par  le  fait  qu'elle 
s'étendrait  sans  interruption  de  la  bouche  à  l'anus.  Dès  lors,  le  reste  devient  con- 
forme à  ce  que  l'on  trouve  chez  tous  les  Ciliés.  Les  couches  limitante  externe  et 
alvéolaire  externe  constitueraient  le  tégument  ordinaire  avec  ses  deux  couches,  la 
couche  alvéolaire  interne  formerait  l'endoplasme  contenant  le  noyau. 

Les  choses  ne  seraient-elles  pas  même  encore  plus  simples  et  n'aurait-on  pas  le 
droit  de  considérer  ce  prétendu  tube  digestif  comme  une  portion  de  la  surface  du 
corps  invaginée,  quelque  chose  comme  ce  que  l'on  obtiendrait  chez  Bursaria  en 
prolongeant  le  fond  de  l'infundibulum  jusqu'à  ce  qu'il  vienne  s'ouvrir  à  l'extrémité 
inférieure.  Le  prétendu  anus  ne  serait  que  ce  second  orifice  et  les  prétendus  bouche 
et  pharynx  ne  seraient  que  l'infundibulum  péristomien.  Bien  entendu,  nous  ne  pro- 
posons cela  que  comme  une  simple  suggestion  destinée  à  provoquer  de  nouvelles 
observations  et,  en  particulier,  la  recherche  d'une  fente  buccale  quelque  part  sur  la 
paroi  du  soi-disant  estomac. 


470 


LES    1NFUSOIRES 


Maryna  (Gruber)  (fig.  796,  797)  le  corps,  recouvert  sur  toute  sa  surface  de 
cils  fins,  a  la  forme  d'un  ovoïde 


Fit;-.   707. 


Maryna 

(M.  socia/is) 

(d'ap.    Gruber). 

Individu  isolé. 


dont  le  quart  supérieur  tronqué, 
évasé    et   excavé    formerait    le 
péristome.  Ce  péristome  est  in- 
terrompu en  avant  par  une  gout- 
tière   triangulaire    qui   descend 
sur  la  ligne  médiane  et  conduit 
à  la  bouche;  une  zone  adorale 
de  cils  à  peine  plus  développés 
que  ceux  du  corps  orne  son  bord 
libre.    Du    centre,    s'élève    une 
haute  papille  appelée  l'entonnoir, 
qui  rappelle  la  forme  du  péristo- 
me lui-même.  Elle  est,  en  effet, 
comme  celui-ci,  excavée,  munie  sursonbord  libre 
de  cils,    mais    ici   très    grands,  et    se  prolonge 
sur  la  face  ventrale  en  une  gouttière  verticale. 
L'entonnoir  est  immobile,  mais  les  cils  sont  très 
actifs.  Les  aliments  sont  attirés  parle  tourbillon 
que  déterminent  les  cils   de  l'entonnoir  dans  le  sillon  entre  l'entonnoir 
et  le  corps,  et  sont  conduits  par  là  à  la  bouche. 

L'animal  sécrète  un  tube  gélatineux  jaunâtre  (fig.  797).  Quand  il  se 
divise,  les  individus  filles  continuent  ce  tube  en  produisant  une  rami- 
fication dichotomique;  ces  tubes  ramifiés  portent  à  leur  extrémité  une 
petite  excavation  où  se  loge  l'individu  qui  a  sécrété  le  tube.  Cette  forme 
n'est  pas  sans  quelques  ressemblances  avec  lesVorticelles  (0,15.  Eau  douce). 


Maryna 

(M.  socialis) 

(d'ap.  Gruber). 

Une  partie  de  la  colonie. 


3e  Ordre 

HYPOTRICHIDES.  —  I1YPOTRICHIDA 

[Hypotrighes;  —  Hypotricha  (Stein)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.   798) 

Le  corps  de  taille  moyenne  (environ  0ram3)  est  ovoïde,  à  grosse  extré- 
mité supérieure,  plat  sur  la  face  ventrale,  bombé  sur  le  dos.  A  la  partie 
supérieure  gauche  de  la  face  ventrale,  se  trouve  un  large  péristome  en 
forme  de  triangle  curviligne,  très  accusé  et  de  constitution  assez  com- 
pliquée. 11  part  de  l'extrémité  supérieure,  suit  le  bord  frontal  du  corps 
de  droite  à  gauche,  et  de  là  descend  sur  la  face  ventrale  où  il  aboutit  à 
sa  partie  moyenne  après  un  trajet  oblique  et  curviligne  à  concavité 
tournée  à  droite.  Ce  péristome  est  profondément  excavé,  de  plus  en  plus 
creux  vers  le  bas  où  il  conduit  à  la  bouche  que  continue  un  pharynx 
peu  développé.  La  lèvre  gauche  est  large  et  donne  insertion  à  une  rangée 
d'activés  membranelles  (mb.)  constituant  lazone  adorale  (Z.a.).  Les  niera- 


IIYPOTRICIIIDES  471 

branelles  se  continuent  le  long  du  bord  frontal,  toujours  en  suivant  la 
lèvre    péristomienne  p.     798 

gauche,  devenue  dor- 
sale à  ce  niveau.  Le 
bord  droit  du  péris- 
tome,  au  contraire, 
est  mince.  Il  se  pro- 
longe en  une  mem- 
brane préorale  (Mb.  u. 
pre.)  qui  se  rabat  sur 
le  péristome  et  le  re- 
couvre presque  dans 
toute  sa  largeur. 

Derrière  la  mem- 
brane préorale,  est 
une  rangée  de  cils  pré- 
oraux  (c.pre.)  qui  suit 
le  môme  trajet.  Un 
peu  plus  en  dedans,  au 
fond  de  la  gouttière 
péristomienne  mais 
un  peu  à  droite,  est 
une  membrane  endo- 
rale  (Mb.  u.  end.)  dis- 
posée aussi  paral- 
lèlement à  Taxe  du 
péristome  et  qui,  à 
son  extrémité  infé- 
rieure, plonge  clans  le 
pharynx.  Puis  vient, 
tout  au  fond  de  la 
gouttière     péristo- 

mipTlllP       enCOre     Une    **-»bouche;  e.,cirres;  c.  par.,  cils  paroraux  ;  c.  pre.,   cils  préoraux; 

înb.,  inembranelles  ;    Mlj.  n.  end.,  membrane    ondulante    endorale  ; 
rangée       Verticale      de       Ml>.  w.  pre.,   membrane   ondulante  préorale  ;  K,   macronucléus  :  n, 

cils  dits  endoraux,  qui  ^ZT^™  L™\l™U°le  aIimeataire  ;  v  p"  vësicule  pulsatile  ; 
se    continuent    aussi 

dans  le  pharynx;  enfin,  le  long  de  la  zone  adorale,  est  une  rangée  de 
cils  dits  paroraux  (c.par.)  en  même  nombre  que  les  membranelles  et 
disposés  chacun  à  droite   de  la  membranelle  correspondante  (*). 

Sur  toute  la  face  dorsale,  le  revêtement  ciliaire  est  très  modifié  :  il 
n'y  a  plus  de  cils,  mais  des  soies  tactiles,  raides  et  immobiles    dispo- 


IIYPOTRICIUDA   (Type  morphologique)  (Sch.). 


(!)  Il  s'en  faut  de  beaucoup  que  le  péristome  soit  toujours  ainsi  constitué,  il  est 
parfois  plus,  souvent  moins  compliqué.  Les  membranelles  sont  typiques,  la  membrane 
préoralc  ne  manque  que  rarement,  les  autres  parties  sont  plus  souvent  absentes. 


472  LES    INFUS01RF.S 

sées  comme  des  cils  sur  des  lignes  longitudinales,  mais  plus  espacées. 

Sur  la  surface  ventrale,  tous  les  cils  sont  transformés  en  cirres  (c), 
c'est-à-dire  en  petit  pinceau  conique  de  cils  agglutinés,  se  mouvant 
selon  les  besoins  comme  les  pattes  d'un  animal  supérieur  et  non  agités 
d'une  vibration  monotone  comme  ceux  des  types  précédents  (*). 

Les  cirres  (c.)  sont  disposés  comme  les  cils  ordinaires  en  série  longi- 
tudinale, mais  ces  séries  ne  sont  ici  ni  régulières,  ni  complètes;  en  bien 
des  points  elles  sont  interrompues  par  des  lacunes  et  les  cirres  restants 
deviennent  alors  beaucoup  plus  gros. 

Dans  la  région  frontale,  s'étendant  du  bord  supérieur  à  la  bouche,  ils 
manquent  tous,  sauf  un  petit  groupe  d'une  dizaine  situé  à  droite  de  la 
bouche  et  que  l'on  appelle  les  cirres  frontaux.  Dans  la  région  moyenne 
ou  abdominale  qui  va  jusqu'aux  cirres  transversaux,  on  distingue  deux 
rangées  marginales  et  plusieurs  rangées  moyennes.  Les  deux  marginales 
sont  complètes,  formées  de  cirres  petits  et  bien  semblables;  elles  dépas- 
sent la  région  moyenne  et  s'étendent  presque  jusqu'aux  extrémités. 
Dans  les  rangées  moyennes,  beaucoup  de  séries  sont  incomplètes,  mais 
les  cirres  restants  sont  développés.  Ces  cirres  plus  développés  occupent 
des  hauteurs  diverses  dans  les  différentes  séries,  ce  qui  fait  qu'ils  ont  l'air 
d'être  irrégulièrement  disposés.  Dans  la  région  inférieure  ou  caudale,  on 
trouve  une  rangée  de  cirres  transversaux  appelés  souvent  cirres  anaux 
(c,  au  bas  de  la  figure),  parce  que  l'on  croyait  à  tort  que  l'anus  s'ouvrait 
au-dessous  d'eux.  Ces  cirres  forment  une  rangée  transversale  ou  plutôt 
un  peu  oblique  à  droite  et  en  bas.  Ils  sont  glutineux  et  peuvent  servir  à 
fixer  l'animal.  Enfin,  à  l'extrémité  inférieure  du  corps,  se  trouve  un 
groupe  de  soies  homologues  aux  cirres,  mais  qui  sont  des  soies  tactiles 
raides  et  immobiles  (*). 

11  faut  bien  comprendre  que  toute  cette  irrégularité  de  la  ciliature 
ventrale  repose  uniquement  sur  l'absence  de  quelques  cirres  et  le  déve- 
loppement de  certains  autres  et  que,  si  l'on  comblait  les  lacunes  laissées 
par  les  absents,  on  retrouverait  des  séries  longitudinales  régulières  et 
complètes,  mais  formées  de  cirres  les  uns  petits,  les  autres  très  grands  (3). 


(1)  Bien  qu'ils  soient  certainement  formés  de  cils  agglutinés  comme  le  prouve 
l'action  de  certains  réactifs  permettant  de  les  dissocier,  les  cirres  ne  se  forment  pas 
ontogéniquement  d'un  pinceau  de  cils.  Comme  les  membranelles,  ils  naissent  formés 
tout  d'une  pièce.  La  distinction  entre  un  cil  et  un  cirre  très  petit  est  un  peu  arti- 
ficielle. Chez  les  formes  les  plus  inférieures  d'Hypotrichides,  Peritromus  par  exemple, 
•  m  peut  aussi  bien  appeler  cils  que  cirres  les  appendices  de  la  face  ventrale.  Plus  ils  se 
réduisent  en  nombre,  plus  ils  deviennent  différents  des  cils  ordinaires.  Les  gros  cirres 
subissent  parfois  des  différenciations  plus  avancées,  en  crochets  par  exemple.  Les 
anciens  zoologistes  distinguaient  les  cirres,  styles,  cornicules,  crochets,  etc. 

(2)  Parfois  elles  servent  aussi  au  saut  [Styloplotes,  Uronichia). 

(3)  Gbez  les  Hypotrichides  inférieurs  le  revêtement  des  cirres  de  la  face  ventrale  est 
complet  et  uniforme  et  l'on  voit  peu  à  peu  se  constituer,  en  parcourant  la  série  des 
genres,  l'état  que  nous  avons  décrit  et  d'autres  où  la  réduction  et  la  différenciation 
sont  poussées  encore  plus  loin. 


IIYPOTRICIIIDF.S 


473 


Il  n'y  a  pas  de  trichocystes.  L'anus  est  situé  à  la  face  dorsale,  un  peu 
à  gauche,  à  quelque  distance  au-dessus  du  niveau  des  soies  transver- 
sales. La  vésicule  pulsatile  et  son  pore  excréteur  sont  situés  un  peu  au- 
dessus  de  lui  (*).  Le  N  et  le  n  n'ont  rien  de  particulier. 

L'animal  ne  se  meut  plus  de  ce  mouvement  monotone  des  Holo- 
trichides  ou  desHétérotrichides  :  il  marche  véritablement  avec  ses  cirres 
sur  la  face  ventrale,  comme  un  animal  supérieur  avec  ses  pattes,  se 
mouvant  dans  des  directions  déterminées  et  variées,  comme  si  ce  mouve- 
ment était  déterminé  par  sa  volonté.  Souvent,  il  reste  en  repos;  seules 
ses  membranelles  sont  toujours  actives  pour  déterminer  le  tourbillon 
alimentaire.  En  outre  des  mouvements  et  des  déformations  détermi- 
nées par  les  cils,  il  est  très  contractile  :  tout  se  passe  comme  si  sa  face 
ventrale  était  parcourue  par  des  myonèmes  longitudinaux,  et  cependant 
il  n'y  en  a  pas  trace  (*). 

GENRES 

Tous  ces  caractères  ne  se  rencontrent  pas  d'emblée  dans  les  genres. 
Il  n'y  a  guère  de  général  que  la  situation  du  péris- 
tome  et  les  grands  traits  de  sa  constitution,  l'apla- 
tissement de  la  face  ventrale,  la  transformation  des 
cils  dorsaux  en  soies  tactiles  et  celle  des  cils  ventraux 
en  cirres.  C'est  surtout  la  différenciation  progressive 
de  la  ciliature  ventrale  qui  va  nous  servir  de  guide 
dans  la  classification. 

La  forme  que  l'on  peut  considérer  comme  l'ori- 
gine de  toutes  ces  séries   de  transformations   nous 


Fis.  790. 


semble  être  le  genre 

Peritromus  (Stein)  (fig.  799).  C'est  absolument  le  type 
morphologique  ci-dessus  décrit,  sauf  que  le  revête- 
ment ciliaire  ventral  est  entièrement  uniforme.  Ce 
sont  des  cirres  tous  semblables,  peu  différents  des  cils 
d'un  Holotrichide,  disposés  en  rangées  verticales  (0,1.  Mer)  (s) 
La  première  petite  différenciation  apparaît  dans  le  genre 

Kerona  (Ehrenberg)  (fig.  800)  chez  lequel  la  ciliature  abdomi- 
nale nous  montre,  en  dedans  d'une  bordure  régulière 
formée  par  les  deux  rangées  marginales,  six  à  sept  rangées 
obliques  de  petits  cirres  à  peine  différents  des  cils  ordi- 
naires et  tous  semblables  entre  eux.  C'est  à  peine  si  les 
cinq  derniers  de  la  dernière  rangée  à  droite  montrent  un 
léger  accroissement  de   taille   et  un   arrangement   plus 


Peritromus  (P.  Emmae) 

(d'ap.  Biitschli). 


Fis.  800. 


x)  Tout  cela,  bien  entendu,  est  variable  suivant  les  genres.  L'anus 


Kerona 
(K.   pi'diculus) 
(d'ap.  Stein). 


peut  même  être  ventral,  chez  les  Euplotines  par  exemple. 

(2)  Chez  beaucoup  d'IIypotrichides  il  n'y  a  pas  d'ectoplasme  distinct.  Le  protoplasma 
se  raffermit  graduellement  à  la  surface  du  corps  sans  changer  de  caractère. 

(3)  Nous  avons  vu  (p.  458)  qu'en  raison  de  ce  fait  divers  auteurs  le  placent  parmi  les 
Hétérotrichides. 


474 


LES    INFUSOIKES 


régulier  qui  fait  deviner  en  eux  les  futurs  cirres  transversaux  (0,15.  Eau 
douce,  parasite  sur  les  Hydres)  (*). 

Partant  de  là,  nous  pouvons  suivre  deux  séries  de 
variations.  La  première  est  très  courte  et  porte  immé- 
diatement sur  la  différenciation  des  cirres  sans  entamer  le 
nombre  de  leurs  séries  ;  elle  nous  conduit  au  genre 

Urostyla  (Ehrenberg)  (fig.  801)  chez  lequel  la  face  ventrale 
est  garnie  de  rangées  longitudinales  de  cirres  à  peine 
différents  des  cils  ordinaires,  mais  qui  présentent  une 
différenciation  très  nette  des  cirres  frontaux  et  des  cirres 
transversaux  (0,3.  Mer  et  eau  douce). 

La  seconde  série  des  variations  nous  conduit  au  genre 

Epiclintes  (Stein)  chez  lequel  nous  trouvons  les  séries  ven- 
trales de  cirres  réduites  à  cinq  ou  six,  y  compris  les  deux 
marginales  qui  ne  sont  pas  distinctes  des  autres.  Il  n'y  a 
aucune  différenciation  des  cirres  frontaux  ou  transver- 
saux (0,3.  Mer) 

Stichotricha  (Perty)  où  les  séries  deviennent  fortement 
spirales  (0,1.  Mer  et  eau  douce)  (*).  —  Chez 

Holosticha  (Vrzesniovski)  (fîg.  802),  les  cirres  transver- 
saux commencent  à  se  montrer,  mais  il  n'y  a  pas  de 
cirres  frontaux  (0,3.  Mer).  —  Chez 

Strongilidium  (Sterki),  ce  sont  les  frontaux  qui  apparais- 
sent, mais  les  transversaux  manquent 
(Eau  douce).  —  Il  en  est  de  même  chez 

Uroleptus  (Ehrenberg)  (fig.  803)  où  les 
cirres  frontaux  deviennent  très  forts 
[0,5.  Mer  et  eau  douce)  (3). 

Tetrastyla  (Cheviakof)  possède  les  uns  et 

(J)  L'animal  a  la  forme  d'un  haricot,  son  N 
est  double,  cloisonné. 

Il  y  a  bien  une  forme  plus  primitive  encore 
peut-être,  le  genre  : 
Trichogaster  (Sterki)  chez  lequel  les  cirres  ont  encore 
le  caractère  de  cils,  sauf  quelques-uns  différen- 
ciés en  vrais  cirres  dans  la  région  frontale  et 


Urostyla   (Sch.). 

Ce  nombre  subit  une  nouvelle  réduction  dans  le  genre 

Fiff.  802. 


I 

f:S   - 

i.S   ■.     &■  . 


Fig.  803. 


Uroleptus 
(U.  musculus) 
(d'ap.  Stein). 


Holosticha 

(//.  mutinucleata) 

(d'ap.  Maupas). 


au-dessous  du  péristome,  mais  ce  genre  est 
mal  connu  et  n'a  pas  été  figuré. 

(2)  L'extrémité  supérieure  est  étirée  en  une 

trompe  très  mobile  sur  laquelle  se   prolonge  la  zone  adorale. 
Sparotricha  (Entz)  est  un  genre  voisin  chez  lequel  la  zone  adorale  ne  dépasse  pas  le  milieu 

de  la  trompe  (0,1.  Etangs  salés). 

Peut-être  est-ce  ici  qu'il  faut  placer  les  genres  douteux  et  insuffisamment  décrits  : 
Drepanidium  (Ehrenberg)  et 
Mitra  (Quennerstedt). 

(3)  Les  deux  rangées  marginales  s'écartent  des  rangées  ventrales,  celles-ci  sont 
réduites  à  deux  et  la  grande  est  formée  de  cirres  marcheurs  bien  développés.  —  Chez 

Stylonetes  (Sterki),  genre  douteux,  il  semble  en  être  de  même. 


HYPOTRICHIDES 


175 


les  autres  car  il  a  quatre  cirres  frontaux  et  quatre  cirres  transversaux 
bien   développés   et    trois   rangées    abdominales    complètes   (Eau  douce, 
Nouvelle-Zélande)  (').  —  Enfin  dans  le  genre 
Amphisia.  (Sterki)  (iîg.  804)  nous  avons  aussi  les  uns  et  les        Fi-  s"' 
autres  et  désormais  ils  ne  manqueront  plus  (0,04). 

Dans  les  formes  précédentes,  les  rangées  ventrales  de 
cirres  pouvaient  se  restreindre  à  un  petit  nombre,  mais  du 
moins  étaient-elles  complètes  ;  elles  ne  montraient  pas  de 
discontinuité  dans  leur  longueur.  Nous  allons  rencontrer 
maintenant  une  série  de  formes  où,  non  seulement  les 
cirres  des  régions  frontale  et  abdominale  inférieures  sont 
différents  de  ceux  des  rangées  ventrales  dont  ils  dérivent, 
mais  où,  en  outre,  ces  rangées  ventrales  vont  se  disloquer; 
certains  de  leurs  cirres  disparaissant  tandis  que  d'autres 
deviennent  plus  développés,  au  point  qu'il  finit  par  deve- 
nir impossible  de  reconstituer  par  la  pensée  les  séries 
longitudinales    auxquelles     appartiennent    ces     éléments 


epars. 


Les    deux 


rangées 


marginales    de    cirres     vont 


Amphisia 
(A.  Kesslerî) 
(d'ap.  Vrzes- 

niovski). 


cependant  encore  garder  ici  leur  individualité    complète.  —  Le  genre 
Pleurotricha  (Stein)  (fig.  805)  peut  être  considéré  comme  Fi    805 

le  type  de  cette  série  de  formes.  En  dedans  de  sa  bor- 
dure de  cirres  marginaux,  il  montre  huit  à  dix  rangées 
ventrales  dont  les  plus  externes  ne  sont  point  modifiées 
et  se  montrent  composées  de  cirres  uniformes  et  régu- 
lièrement disposés,  tandis  que  les  cinq  rangées  moyennes 
incomplètes  et  irrégulières  se  trouvent  réduites  à  un 
groupe  de  huit  cirres  frontaux  étages  sur  trois  rangs,  à 
un  groupe  de  cinq  cirres  transversaux  et  à  un  petit 
nombre  de  cirres  ventraux  dont  cinq  sont  particuliè- 
rement développés  (0,4.  Eau  douce)  (*). 

Cette  réduction  s'accentue  de  plus  en  plus  dans  les 
divers  autres  genres  de  cette  série  (3). 

Pleurotricha 

(im.    Stein). 

(*)  Mais  son  auteur  ne  mentionne  pas  les  rangées  marginales. 
S'il  faut  interpréter  comme  telles  les  deux  abdominales  latérales,  cela  réduit  à  une  la 
série  des  abdominales  vraies. 

(2)  L'animal  a  un  péristome  régulièrement  conformé,  deux  N  à  cloison  avec  chacun 
un  n  annexé  à  lui  et  une  vésicule  pulsatile  située  assez  haut,  à  gauche  de  la  bouche. 

(3)  Voici  ces  genres  : 

Onichodromus  (Stein),  à  trois  rangées  de  cirres  frontaux  et  trois   à   quatre    cirres    abdo- 
minaux (0,35.  Eau  douce)  ; 

Allotricha  (Sterki),  insuffisamment  connu,  paraissant  se  rattacher  au  précédent  (Eau  douce); 

Gastrostyla  (Engelmann),  à  cinq   à  six  cirres  frontaux  et  une  rangée  abdominale  (0,32. 

Eau  douce); 
Gonostomum  (Sterki),  à  deux  cirres  abdominaux  seulement  et  cinq  transversaux  (0,2.  Mer 

et  eau  douce); 


476 


LES    INFUS01KES 


Fis.  806. 


Fis-   8(17. 


On  peut  avoir  une  idée  de  ce  à  quoi  elle  aboutit  par  l'examen  du 
genre 

Stylonichia  (Stein)  (fig.  80G)  chez  lequel,  en  dedans  de  la  bordure  de  petits 
cirres  marginaux,  on  ne  trouve  plus  que  de  gros 
cirres  subulés,  les  uns  frontaux,  d'autres  transver- 
saux, les  autres  ventraux  (0,4.  Eau  douce)  ('). 

Une   mention   spéciale  est  néces- 
saire pour  le  genre   remarquable 

Actinotricha  (Colin)  qui  diffère  sous  plu- 
sieurs rapports  des  types  de  la  série 
précédente.  Le  péristome  est  réduit  à 
une  fente  si  étroite  qu'on  le  distingue 
à   peine.    La   lèvre    gauche  porte  de 
très  larges  membranelles  disposées  en 
éventail.  Celles  de  la  région  frontale 
de  la  fente  péristomienne  sont  beau- 
coup  plus   grandes    encore    et    plus 
divergentes    que   les    autres.    Toutes 
ces  membranelles,  par  une  exception 
singulière,   sont   immobiles    et   sans 
doute   ne    manœuvrent   que    lorsque 
l'animal  est  lui-même  en  mouvement 
pour  chercher  sa  nourriture.  Dès  qu'il 
s'arrête,  ses  membranelles   s'arrêtent  aussi.  Les  cirres  frontaux,  trans- 
versaux, ventraux  ne  présentent  rien  de  particulier,  mais  les  marginaux 
sont  gros,  subulés,  très  espacés  comme  s'ils  commençaient  à  se  disloquer 
et  à  prendre  les  caractères  de  ceux  de  la  face  ventrale  (0,1.  Mer)  (*). 
Citons  aussi  les  genres  aberrants 

Balladina  (Kovalevsky),  remarquable  parla  disparition  des  cirres  frontaux, 
la  grande  réduction  de  nombre  des  cirres  ventraux  et  la  grande  longueur 
des  marginaux  (0,04.  Eau  douce);  et 

Psilotricha  (Stein)  où  la  ciliature  se  réduit  à  des  cirres  épars  sur  la  face 
ventrale  sans  distinction  des  groupes  frontal,  abdominal,  transversal;  la 
série  marginale  elle-même  ne  se  reconnaît  plus  (0,1.  Eau  douce)  (3). 


Actinotricha 

(A.  salta/is) 
(d'ap.    Maupas) 


Stylonicliia  (im.  Stein). 


Urosoma  (Kovalevsky),  à  huit  cirres   abdominaux  et  cinq  transversaux  (0,24.  Mer  et  eau 

douce)  ; 
Oxytricha  (Sterki),  à  cinq  cirres  abdominaux,  sans  cirres  caudaux  (0,2.  Mer  et  eau  douce); 
Histrio  (Sterki),  à  cinq  cirres  abdominaux,  les  deux  rangées  marginales  continues  d'un 
côté  et  d'autre  (Eau  douce). 

I1)  Il  y  a,  en  outre,  trois  soies  terminales.  Le  N  est  doublé,  formé  de  deux  lobes 
réunis  par  un  long  filament  mince;  chacun  des  deux  lobes  est  cloisonné  et  un  n  lui 
est  annexé. 

(2)  Le  N  est  semblable  à  celui  du  genre  précédent. 
(3j  On  peut  sans  doute   adjoindre  ici 
Stylocoma  (Gruber)  qui  n'est  qu'un  genre  douteux. 

Toute  cette  nombreuse  série  constitue  la  première  grande  famille  d'Hypotricbides 


1IYP0TIUUIIDES 


477 


Fig.  808. 


Dans  les  deux  genres  précédents,  la  réduction  des  cirres  portait  irré- 
gulièrement sur  tous  et  tendait  à  effacer  leurs  différences  plutôt  qu'à  les 
accuser.  Il  en  est  autrement  dans  la  petite  série  de  genres  suivants, 
chez  lesquels  elle  porte  sur  les  rangées  latérales  et  sur  le  groupe  abdo- 
minal, mettant  en  reliefles  groupes  frontal  et  transversal  qui  arrivent  à 
absorber  la  totalité  de  la  ciliature.  En  outre,  le  corps  se  distingue  par 
une  fermeté  particulière. 

Le  type  de  cette  série  est  le  genre 

Euplotes  (Ehrenberg)  (fîg.  808).  Il  montre  nettement  six  ou  sept  cirres  fron- 
taux, une  bande  très  accusée  de  cinq  cirres  transversaux  qui 
sortent  du  fond  d'un  sillon  transversal  ;  on  voit  aussi  très 
bien  quatre  cirres  terminaux  qui  se  laissent  assez  aisé- 
ment interpréter  comme  les  derniers  d'une  série  marginale 
disparue.  Mais  il  existe,  en  outre,  sur  la  face  ventrale,  deux 
ou  trois  cirres  dont  l'interprétation  est  assez  difficile,  car 
on  peut  aussi  bien  les  appeler  abdominaux  en  raison  de 
leur  situation  entre  les  frontaux  et  les  transversaux  que 
frontaux  en  raison  de  ce  qu'ils  sont  situés  à  droite  du 
péristome.  Le  péristome  descend,  en  effet,  très  bas  et  les 
cirres  transversaux  sont  situés  très  haut,  en  sorte  qu'il  ne 
reste  guère  de  place  pour  une  région  abdominale  propre- 
ment dite,  et  c'est  là  un  des  principaux  caractères  du  genre  (0,2.  Mer  et 
eau  douce)  ('). 

Tous  ces  caractères  s'exagèrent  dans  le  genre 

Diophrys  (Dujardin)  où  le  péristome  descend  plus  bas  et  arrive  presque 
au  contact  des  cirres  transversaux  qui  sont  énormes  0,15.  Mer)  (*),  et  chez 

Uronichia  (Stein),  où  en  outre  les  cirres  frontaux  disparaissent  (0,1. Mer). 

Enfin  cette  réduction  de  la  région  abdominale  arrive  à  son  maxi- 
mum dans  le  genre 

Aspiclisca  (Ehrenberg)  (fig.  809).  Le  corps  est 
si  raccourci  qu'il  prend  un  contour  ovale  et 
presque   rond  et  que  la  forme  se  rapproche 


Euplotes 
(im.  Claparède 
et  Lachmann). 


Fig.   809. 


Aspiclisca  (A.  turrita) 
(d'ap.  Claparède  et   Lachmann). 


celle  des  Oxytrichwm  [Oxytrichina  (Ehrenberg)]  qui 
s'oppose  à  une  seconde  grande  famille,  celle  des 
Euvlotixje  [Euplotina  (Ehrenberg)]  dont  nous  allons 
maintenant  parler. 

Entre  ces  deux  familles,  mais  se  rattachant  plutôt 
à  la  première,  se  place  le  genre 
Certesia  (Fabre-Domergue)  caractérisé  par  une  consistance 

ferme  et  par  la  présence  de  cirres  marginaux  d'un  seul  côté  (à  gauche),  en  outre 
desquels  il  y  a  seulement  neuf  cirres  frontaux,  un  abdominal  et  cinq  transversaux 
très  développés  (Mer). 

(J)  Ajoutons  que  le  péristome  s'étend  tout  le  long  du  bord  frontal,  que  l'anus  et 
la  vésicule  sont  situés  dorsalement  à  droite,  à  la  hauteur  des  cirres  transversaux  et 
que  le  n  est  très  long,  rubané  en  forme  de   G,  mais  à  concavité  tournée  à  droite. 

(2)  Il  y  a,  en  outre,  trois  soies  saltatrices  termino-dorsales  de  remarquable  forme. 
Planiplotes  (Andrussova)  est  un  genre  douteux  voisin. 


478  LES    INFUSOIRES 

de  celle  d'une  lentille  plan  convexe.  Le  bord  droit  régulièrement  arrondi 
se  continue  avec  le  bord  frontal.  Le  péristome  abandonne  tout  à  fait  le 
bord  frontal,  descend  le  long  du  côté  gauche  et  prend  la  forme  d'une 
étroite  fente  verticale  qui  s'étend  vers  le  bas  jusqu'au  delà  du  milieu  du 
corps.  Le  bord  droit  du  péristome  forme  une  grande  lèvre  saillante  qui 
recouvre  le  péristome  et  n'en  laisse  guère  qu'une  située  à  gauche.  Le 
bord  gauche  du  corps  est  séparé  en  haut  du  bord  frontal  par  une  pro- 
fonde encoche,  se  prolonge  en  bas  en  une  pointe  plus  ou  moins  accen- 
tuée et  se  continue  à  droite,  sur  la  face  ventrale,  en  une  lame  qui 
détermine  en  dessous  d'elle  un  profond  sillon.  C'est  du  fond  de  ce 
sillon  que  partent  cinq  cirres  transversaux.  La  région  abdominale  a 
donc  tout  à  fait  disparu.  Sur  la  large  région  frontale  située  à  droite  du 
péristome,  s'insèrent  sept  gros  cirres  et  c'est  à  ces  douze  cirres  que  se 
réduit  toute  la  ciliature  de  l'animal.  L'anus  est  à  droite,  immédiatement 
au-dessous  des  cirres  transversaux  ;  la  vésicule  pulsatile  est  auprès  de 
lui  ;  le  n  est  unique  et  le  N  a  la  forme  d'un  anneau  presque  fermé, 
parallèle  au  contour  du  corps.  L'animal  se  meut  rapidement  le  plus 
souvent  en  cercle  (0,07.  Mer  et  eau  douce). 

Nous  avons  décrit  avec  quelques  détails  cette  forme  extrême  pour 
montrer  combien  nous  sommes,  par  des  transitions  insensibles,  arrivés 
loin  de  l'Infusoire  typique  qui  nous  a  servi  de  point  de  départ  (*). 


4e    Ordre 

PÉRITRICHIDES.  —  PERITR1CH1DA 

[Péritriches;  —  Peritricha  (Stein)] 

Les  Péritrichides  ont  tous  la  zone  adorale  contournée  en  hélice.  Mais 
chez  les  uns  la  courbe  est  sénestre  comme  chez  les  Hétérotrichides,  et 
comme  d'ailleurs  chez  tous  les  Infusoires  étudiés  jusqu'ici;  chez  les 
autres  elle  est  dextre.  Cela  constitue  deux  types  de  structure  que  l'on 
peut  faire  dériver  l'un  de  l'autre  par  des  contournements  plus  ou  moins 
vraisemblables,  mais  qui  n'en  sont  pas  moins  très  différents  et  doivent 
être  étudiés  séparément  (*). 


I1)  Aspidisca  est  le  type  unique  peut-être  de  la  famille  des  Aspidiscixjs  [Aspidis- 
cina  (Stein)].  Le  genre 
Onichaspis  (Slein)  semble  n'être  qu'une  espèce  du  précédent.  C'est  ici  que  semble  devoir 

prendre  place  le  genre  douteux  : 
Rhabdotricha  (Greeff  ).  Nous  ne  ferons  que  citer  les  noms  des  genres  : 
Discocephalus  Ebrenberg), 
Turpinius  (Ormancey), 

Gervasius  (Ormancey ),  dont  la  place  même  parmi  les  Hypotricbides  est  douteuse. 
(2)  Pour  la  définition  exacte  des  termes  dextre  et  sénestre  (voyez  p.  454). 


PERITRICHIDES  I   SCAIOTRICHIDES 


479 


Fig.  810. 


Nous   diviserons  donc  cet  ordre  en  deux  sous-ordres: 
ScAioTRiciuD.E  ou   Péritrichides  sénestres  ('),  à  zone  adorale 

sénestre; 

Dexiotrichide  ou  Péritrichides  dextres  (*),  à  zone    adorale 

dextre. 

1er  Sous-Ordre 

SCAIOTRICIIIDES.  —  SCAIOTRICHW.E 

ou 

PÉRITRICHIDES  SÉNESTRES 
[Licnophobina  (Butschli)  -|-  Spirochonina  (Bûtschli)] 

Comme  il  n'y  a  ici  que  deux  genres,  il  est  inutile  de  les  ramener  à 
un  type  morphologique,  mieux  vaut  les  étudier  directement. 
Licnophora  (Claparède)  (fig.  810).  L'animal  a  l'aspect  d'une  massue.  Il  est 
formé  d'un  corps   renflé,  ovoïde,  et    d'un  pédoncule 
terminé  en  bas  par  une  ventouse  circulaire  par  la- 
quelle, étant  parasite,  il  se  fixe  sur  son   hôte.  Cette 
ventouse  est   renforcée  d'un  anneau  qui  représente, 
sous  une  forme  très  réduite,  l'appareil  que  nous  ren- 
contrerons bientôt  si  développé  chez  Trichodîna.  Le 
bord  externe    de   la  ventouse   donne  insertion  à  une 
couronne  de  cils  qu'il  faut  nommer  parce  que  nous  la 
rencontrerons  souvent  chez  les  Péritrichides,  ce  sera  la 
couronne  ci  H  aire  inférieure. 

Sur  la  face  antérieure  de  la  portion  renflée  se 
trouve  un  vaste  péristome  qui  n'est  nullement  excavé 
et  représente  simplement  la  portion  de  la  surface  gé- 
nérale qui  est  entourée  par  la  zone  adorale  formée  d'une  rangée  de 
simples  cils.  En  dehors  de  celle-ci,  on  observe  une  seconde  rangée 
de  cils.  La  zone  commence  assez  bas  au  côté  droit  de  la  face  ven- 
trale, suit  à  faible  distance  tout  le  contour  du  corps,  redescend  le  long 
du  côté  gauche  et,  de  là,  se  porte  vers  la  bouche  qu'elle  entoure  d'un 
tour  de  spire.  La  bouche  est  située  un  peu  au-dessous  et  à  gauche,  au 
milieu  du  corps.  Toute  la  surface  du  corps  est  entièrement  dépourvue 
de  cils  :  il  n'y  a  pas  d'autre  production  ciliaire  que  la  zone  adorale  et  la 
couronne  inférieure  (0,12.  Parasite  sur  divers  Invertébrés,  marins  :  Échino- 
dermes,  Annélides,  Méduses,  Opisthobranches)  (3). 


Licnophora 

im.  Claparède). 


I1)  de  Exatdç,  sénestre. 

(2)  de  AeÇio'c,  dextre. 

(3)  Il  y  a  un  long  noyau  en  chapelet  à  grains  dissociés  et  une  vésicule  située  à 
gauche  de  la  bouche. 

Butschli   crée   pour  ce  seul   genre    une   famille   :    Licxopiiurlx.e    [Licnophorina 
(Butschli)]. 


480 


LES    INFUS01RES 


Spirochona  (Stein)  (fîg.  811,  812).  Tout  autre  est  la  forme  de  Spirochona. 
Celui-ci  a  plutôt  la  physionomie  d'un  Stentor.  Sa  forme 


Fig.  811. 


Spirochona 
(ira.  Hertwig). 


Fig.  812. 


générale  est  celle  d'un  cône  allongé  dont  le  sommet  lar- 
gement tronqué  est  dirigé  en  bas  et  sert  de  surface  de 
fixation.  Cette  surface  tronquée  est,  en  effet,  transfor- 
mée en  un  disque  adhésif  circulaire.  Ce  disque  pré- 
sente quelques  stries  radiaires  formées  par  la  mem- 
brane. Pour  comprendre  la  forme  très  compliquée  du 
péristome,  représentons-nous  celui  d'un  Stentor  (fîg.  812,/?) 
qui  nous  servira  de  point  de  départ.  Comme  chez  le 
Stentor,  la  surface  péristomienne  est  horizontale  et  oc- 
cupe la  base  supérieure  du  cône.  La  zone  adorale  com- 
mence, comme  celle  du  Stentor,  par  une  courbe  spirale 
qui  fait  un  tour  presque  complet  avant  de  plonger  dans 
la  bouche  située  dans  la  boucle  formée  par  son  extrémité 
gauche.  Mais  ici,  l'extrémité  aborale  de  la  courbe,  au  lieu 
de  s'arrêter  à  quelque  distance  de  l'extrémité  orale,  la 
rejoint,  lui  devient  tangente  et,  continuant  à  tourner  dans  le  même 
sens,  fait  encore  un  tour  dans  l'intérieur  du  péristome  du  côté  droit 
(fig.  812,  A).  Chez  le  Stentor,  le  rebord 
du  péristome  est  légèrement  saillant;  ici, 
il  l'est  aussi,  mais  beaucoup  plus,  il  s'élè- 
ve en  un  entonnoir  très  développé  ou 
plutôt  en  cornet  d'oublié  (fîg.  811).  Ce 
cornet  est  situé  immédiatement  en  de- 
hors de  la  zone  adorale,  en  sorte  que 
celle-ci  reste  au  fond  du  péristome,  au 
pied  de  l'entonnoir.  Enfin  ce  cornet  ne 
s'arrête  pas,  comme  la  zone  adorale, 
après  avoir  formé  un  tour  à  droite  en 
dedans  du  premier  tour,  il  continue  à  s'enrouler  sur  lui-même  et 
forme  encore  presque  un  tour,  en  sorte  qu'il  fait  en  tout  près  de  deux 
tours  en  dedans  du  tour  extérieur;  mais,  dans  son  dernier  tour,  il 
n'est  pas  accompagné  par  la  zone.  Enfin,  pour  se  faire  une  idée  com- 
plète de  la  chose,  il  faut  se  représenter  encore  que  le  bord  supérieur 
du  cornet  n'est  pas  dans  un  plan,  mais  que  les  spires  intérieures  du 
côté  droit  s'élèvent  de  plus  en  plus  à  mesure  qu'elles  tournent,  en 
sorte  que  la  plus  interne  est  la  plus  saillante  et  que  les  autres  forment 
des  échelons  successifs.  Les  cils  de  la  zone  adorale  sont  les  seuls  que 
possède  l'animal.  Son  péristome  n'est  pas  cilié,  son  corps  est  nu  et  il 
n'a  pas  de  couronne  ciliaire  inférieure  (0,12.  Branchies  ou  poils  des  pâlies 
de  petits  Crustacés  marins  et  d'eau  douce  :  Nebalia,  Limnoria,  Gammarus)  ('). 


Disposition  de  la  zone  adorale 
(Sch.). 
A,  chez   Spirochona; 
B,  chez  Stentor. 


(!)  Spirochona  a  un  long  pharynx  oblique,  uue  vésicule  pulsalile  dans  le  voisinage 
du  pharynx,  un  N  ovoïde  el  plusieurs  n.  Rappelons  que  son  noyau  est  de  ceux  dits  à 


l'EKITRICHIDES  :  SCAIOTRICIIIDES 


481 


A  côté  de  Spirochona,  longtemps  considéré  comme  une  forme  isolée, 
se  place  un  genre  intéressant  récemment  découvert. 


Fig.  813. 


fente  ou  à  cloisons  et  que  Balbiani  [95]  a  montré  (fig.  813)  que  cette  apparence  était  due 
à  une  simple  particularité  de  la  distribution  des  substances 
chromatiques  et  achromatiques  dans  le  noyau  (V.  p.  410). 
L'animal  se  reproduit  exclusivement  par  bourgeons  et  ce 
phénomène  mérite  de  nous  arrêter  un  peu,  tant  à  cause  de 
l'intérêt  qu'il  présente  en  lui-même  que  parce  qu'il  nous 
permettra  de  suivre  sur  le  bourgeon  les  transformations  par 
lesquelles  Spirochona  dérive  de  Licnophora.  Au  bord  anté- 
rieur de  l'entonnoir,  sur  le  premier  tour,  un  peu  à  gauche 
de  la  bouche,  se  trouve  un  pli  vertical.  Au-dessous  de  ce  pli, 
le  corps  forme  une  voussure  qui  est  l'origine  du  bourgeon 
et  qui  reçoit  un  N  et  un  n  produits  par  la  division  des  N 
et  n  de  la  mère  comme  d'habitude  (fig.  814,  A).  Le  pli  du 
péristome  maternel  se  prolonge  à  la  base  dans  le  bourgeon  et  y  pénètre  entraînant 

Fig.  814. 


A 


B  C 

Spirochona.  Noyau 
(d'ap.  Balbiani). 


Fig. 815. 


Spirochona.  Division   (Seh.). 
A  à  D,  stades  successifs  de  la  division;  en  D,  le  bourgeon  n'est  plus  rattaché  à  l'animal 

mère  que  par  un  pédicule. 

une  portion  de  zone  adorale  et  introduisant  dans  son  intérieur  un  diverticule  inva- 

giné  qui  contient 
ainsi  tous  les  élé- 
ments du  péristome. 
On  pourrait  se  de- 
mander pourquoi  on 
décrit  ces  phéno- 
mènes sous  le  nom 
de  bourgeonnement 
quand  on  pourrait 
aussi  bien  les  inter- 
préter comme  divi- 
sion inégale.  La  dif- 
férence gît  en  ceci 
que,  dans  la  division 
la  grosseur 


Spirochona.   Division    [suite)   (Sch.). 
E  à  K,  stades  successifs  de  l'évolution  de  l'individu  fille  après  qu'il  s'est  détaché 

de  la  mère. 


inégale, 


des  deux  individus  est  fixée  dès  le  début  par  le  plan  de  division,  tandis  que  le  jeune 
bourgeon  continue  à  grossir  par  accroissement  avant  de  se  séparer  de  la  mère  et 


31 


482 


LES    1NFUS0IKES 


Kentrochona  (Rompel)  (fîg.  816).   L'animal  a  la  forme  d'un  ovoïde  aplati 
dorso-ventralement  et  surmonté   d'un   large  en- 
tonnoir  aplati    dans  le    même    sens    qui    repré-  Flg-  816- 
sente  celui  du  Spirochone   avec   cette  différence 
qu'il  n'est  pas   spiral  et  se  ferme  sur  lui-môme 
comme   un  vrai    entonnoir.    Deux   paires  de  ba-              ,-J 
guettes    rigides  servent  à  le  soutenir,  une    dor- 
sale et  une  ventrale,  cette    dernière   plus  forte. 
Dans  l'entonnoir  est  une   zone  de   membranelles 
qui,   après  en  avoir  fait  le  tour,   plonge  ventra- 
lement  dans  le  pharynx.  Celui-ci  part  du  fond  de 
l'entonnoir,  s'enfonce  dans  l'endoplasme  en  obli- 
quant à  droite  et  s'y  perd  (0,04.  Parasite  sur  les  lames 

epi-  et  exopodiales  de  Nebalia)(l).  Kentrochonaià'ix^.  Rompel). 


sans  déplacement  de  la  ligne  de  séparation,  par  augmentation  de  volume  aux 
dépens  de  matériaux  fournis  par  la  mère.  Or  c'est  ainsi  que  les  choses  se  passent 
ici  (fîg.  814,  B,  C,  D).  D'ailleurs,  le  jeune  bourgeon  arrive  après  séparation  (fîg.  815,  É) 
à  la  taille  normale  [K]  et  ne  constitue  pas  un  microgamète.  La  conjugaison  a  lieu 
entre  petits  individus  de  taille  égale. 

Revenons  à  notre  description.  Le  bourgeon  se  sépare  de  plus  en  plus,  finit  par  se 
détacher  et  se  montre  alors  (fîg.  815,  E)  sous  une  forme  très  différente  de  la  mère.  Il 
a  l'aspect  d'un  ovoïde  dont  la  partie  supérieure  est  tronquée  et  excavée  en  un  péris- 
tome.  Ce  péristome  est  circulaire,  mais  est  interrompu  en  avant  et  là  se  prolonge 
très  bas  en  gouttière  sur  la  face  ventrale.  La  zone  adorale  part  du  bord  gauche  de 
la  portion  horizontale  du  péristome,  suit  le  contour  du  péristome  du  côté  dorsal  et 
descend  jusqu'au  fond  de  la  gouttière,  le  long  de  son  bord  droit.  A  son  extrémité 
inférieure,  la  gouttière  ventrale  circonscrit  une  petite  surface  arrondie  qui  se 
transforme  en  disque  adhésif  [F],  et  aussitôt  la  gouttière  ventrale  abandonne  ce 
point  [G],  recule  vers  le  haut  [H],  atteint  le  bord  antérieur  du  péristome  et  le  dépasse 
même  en  formant  un  petit  sinus  rentrant  (/).  La  bouche  est  à  gauche  de  ce  petit 
sinus,  en  dedans,  juste  au  point  où  commençaient  les  cils  de  la  zone  adorale  au  stade 
précédent.  A  partir  de  là,  les  transformations  sont  très  simples.  Le  bord  droit  du 
sinus  continue  à  s'invaginer  en  s'enroulant  sur  lui-même  (/)  et,  en  même  temps, 
s'accroît  en  hauteur  en  dehors  de  la  zone  adorale,  de  manière  à  constituer  l'en- 
tonnoir. Gela  montre  bien  que  le  péristome  horizontal  apical  de  l'adulte  dérive 
d'un  péristome  vertical  et  ventral  analogue  à  celui  de  Licnophora,  et  qu'ainsi  ces 
deux  formes  se  rattachent  l'une  à  l'autre. 

Lorsque  la  mère  s'est  épuisée  par  une  longue  suite  de  bourgeonnements  successifs, 
elle  subit  une  sorte  de  rénovation  par  le  fait  que  son  noyau  émigré  dans  la  partie 
supérieure  du  corps  qui  se  détache  du  reste  et  régénère  un  individu  complet.  C'est 
comme  un  bourgeonnement  dans  lequel  le  bourgeon  accaparerait  la  totalité  des 
organes  essentiels  de  la  mère. 

(1)!Iltest  collé  par  la  face  ventrale  sur  ces  lames,  au  moyen  d'une  sécrétion  géla- 
tineuse, qui  déborde  souvent  sur  les  côtés  en  prolongements  plus  ou  moins  accentués, 
mais  paraît  absente  ou  très  réduite  sur  le  dos.  A  l'intérieur,  le  N  est  sous  la  base  de 
l'entonnoir  et  le  n  serait  (exception  rare)  situé  loin  de  lui,  vers  l'extrémité  inférieure. 
A  la  place  du  n,  c'est-à-dire  dans  une  excavation  du  N  se  trouve  (  lig.  818)un  globule  pâle 
qui  se  comporterait  absolument  comme  un  centrosome  et  devra  en  recevoir  le  nom. 
C'est  le  seul  exemple  cité  d'un  centrosome  chez  les  Ciliés.  Quand  le  N  se  divise,  le  cen- 
trosome se  diviserait  aussi  en  deux  autres  dont  l'un  resterait  à  sa  place,  tandis  que 


PERITRIC1I1DES    :    DEXIOTRICHIDES 


483 


--R  V.p 


2e    Sous-Ordre 

PÉRITRICHIDES  DEXTRES.—  DEXIOTRICHIDES.—  DEXIOTRICHID.E 

[Vorïigellina  (Ehrenberg,  emend.  Bûtschli)] 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG.  817  et  819  a  822) 

Structure 

L'animal  a  la  forme  générale  d'un  cône  à  pointe  arrondie.  La  base 
tournée  en  haut  con- 
stitue  le  penstome 
(P.  st.)  et  porte  la 
zone  adorale  (Za.); 
un  peu  au-dessus  de 
l'extrémité  inférieu- 
re se  trouve  une  ran- 
gée annulaire  de  cils, 
c'est  la  couronne  ci- 
liaire  postérieure 
(cour.).  Le  corps  et  la 
surface  du  péristome 
sontentièrementnus. 
Au  côté  gauche  de 
l'animal,  à  l'union 
du  péristome  avec  la 
face  ventrale,  est  un 
large  orifice  que  l'on 
croirait  être  la  bou- 
che, mais  qui  est,  en 
réalité,  l'entrée  d'un 
large  vestibule  qui  sert 
d'antichambre  à  la 
bouche.  C'est  bien  un 
vestibule,  en  effet, 
c'est-à-dire  une  por- 
tion de  la  surface  du 
corps  invaginée,  car  on  trouve  à  son  intérieur  des  parties  qui,  morpholo- 

Fig.  818. 

l'autre  se  transporterait  au 
pôle  opposé,  et  l'on  observerait 
un  cône,  sinon  achromatique 
du  moins  fait  d'une  substance 
peu  colorable  entre  ces  centro-  Division  nuoléaire  ehez  Kentroc/lona  (d>ap.  Rompel). 
somes  et  la  substance  chroma- 
tique interposée.  Celle-ci  se  diviserait  en  deux  masses  par  un  plan  équatorial  et  chaque 


cour 


DEXIOTRICHWM  (Type  morphologique)  (Sch.). 
a.,  anus;  cour.,  couronne  ciliaire  postérieure  ;  c.  par.,  cils  paroraux  ; 
ml).,  membranelles;  Mb.  u.,  membrane  ondulante;  ÎT,  macronu- 
cléus;  il,  micronucléus  ;  ph.,  pharynx;  P. st.,  péristome;  R.  V.  p., 
réservoir  de  la  vésicule  pulsatile  ;  V.  p.,  vésicule  pulsutile  :  Z.  a.,  zone 
adorale. 


484  LES    INFUS01HES 

giquement,  appartiennent  à  la  surface  externe,  savoir:  Y  anus  (a.)  et  le 
pore  excréteur,  le  premier  à  peu  près  au  milieu  Je  sa  hauteur,  le  second 
un  peu  au-dessous.  L'un  et  l'autre  du  côté  tourné  vers  le  centre  du 
corps.  Au  fond  de  ce  vestibule  s'ouvre  la  vraie  bouche  conduisant  dans 
un  pharynx  (ph.)  bien  développé. 

Le  N  est  grand  (Ar.),  en  forme  de  bâtonnet  arqué,  le  n  est  unique  et 
fort  petit  (n.)  et  annexé  au  N.  La  vésicule  pulsatile  ne  s'ouvre  pas  direc- 
tement au  pore  excréteur.  Elle  s'ouvre  dans  une  cavité  nouvelle,  le 
réservoir  (R.V. p.)  qui  lui-même  s'ouvre  dans  le  vestibule.  Ce  réservoir 
est  strié  à  sa  surface  de  lignes  se  coupant  en  losange  et  qui  sont  proba- 
blement l'indice  de  filaments  contractiles,  car  il  se  contracte  énergi- 
quement  pour  se  vider  dans  le  vestibule.  Il  n'est  autre  chose  qu'une 
dépendance  du  vestibule,  c'est-à-dire  une  seconde  invagination  de  la 
surface  dans  l'invagination  vestibulaire.  Aussi  est-il  en  communication 
permanente  avec  le  vestibule,  tandis  qu'il  n'a,  avec  la  vésicule,  qu'une 
communication  temporaire,  comme  celle  des  vésicules  des  autres  Ciliés 
avec  la  surface  du  corps.  Le  vrai  pore  excréteur  morphologique  est 
cet  orifice  non  permanent  entre  la  vésicule  et  le  réservoir. 

Il  ne  nous  reste  à  décrire,  pour  bien  comprendre  notre  type,  que  son 
péristome  et  sa  zone  adorale.  Nous  les  avons  gardés  pour  la  fin,  car  ici 
surgissent  des  complications  inattendues.  La  face  supérieure  du  corps 
horizontale  et  circulaire  constituant  le  péristome  (P.  st.)  est  bordée  par 
la  zone  adorale  (Z.a.).  Mais  cette  zone,  au  lieu  de  tourner  dans  le  même 
sens  que  chez  le  Stentor,  tourne  en  sens  inverse;  en  allant  de  la  bouche 
vers  l'extérieur,  elle  passe  à  droite  de  sa  tangente:  elle  est  donc  dextre 
(V.  p.  454).  Elle  part  du  bord  inférieur  de  l'orifice  du  vestibule,  parcourt 
successivement  les  bords  antérieur,  droit,  postérieur  et  gauche  du  péri- 
stome en  montant  légèrement  et,  revenant  ainsi  un  peu  au-dessus  de  son 
point  de  départ,  passe  au-dessus  de  l'orifice  vestibulaire  et  continue 
encore  son  trajet  vers  la  droite  pendant  environ  un  quart  de  tour.  Elle 
est  formée  de  hautes  et  étroites  membranelles  (mb.)  à  chacune  desquelles 
est  annexé  en  dedans  un  cil  paroral  (c.par.). 

En  arrivant  au  vestibule,  les  membranelles  se  transforment  brus- 
quement en  une  membrane  (Mb.  u.)  de  la  nature  des  membranes  ondu- 


moitié  reformerait  avec  le  centrosome  adjacent  un  noyau  complet.  Ce  serait  donc  une 
sorte  de  mitose,  mais  sans  chromosomes  ni  vrais  filaments  achromatiques.  Mais 
nous  avons  vu  que  Balbiani  a  infirmé  ces  interprétations  par  ses  observations  sur 
Spirochona  (V.  p.  418). 

L'animal  se  reproduit  par  bourgeons  qui  naissent  sur  la  partie  moyenne  du  corps 
sans  emporter,  comme  chez  Spirochona ,  une  partie  de  l'entonnoir.  Des  deux  noyaux 
issus  de  la  division,  l'un  reste  dans  la  mère,  l'autre  passe  dans  le  bourgeon. 

Certaines  espèces,  cependant,  possèdent  quelques  soies  sensitives  au  bord  libre  de 
l'entonnoir.  On  a  voulu  les  élever  à  la  dignité  de  genre  et  on  a  fait  le 
Slylochona  (Kent).  —  Le  genre 
Heliochona  (Plate)  n'est  guère  mieux  justifié. 

Ces  genres  forment  la  famille  des  SpirochoninjE  [Spirochonina  (Slein)]. 


PERITRICHIDES    :   DEXIOTUICHIDES 


485 


lantes  pharyngiennes,  mais  qui  est  ici  immobile  (ou  du  moins  non  vibrante 
et  ne  se  mouvant  qu'occasionnellement  au  moment  de  la  déglutition)  et 
qui  continue  leur  trajet.  Cette  membrane  plonge  en  hélice  dans  le  vesti- 
bule qu'elle  suit  presque  jusqu'à  l'orifice  buccal  en  décrivant  un  tour  et 
demi;  très  haute  à  son  origine  à  l'entrée  du  vestibule,  elle  diminue  progres- 
sivement de  hauteur  et  se  termine  en  pointe.  Sa  partie  terminale  sépare 
le  vestibule  en  deux  couloirs,  un  plus  large  qui  sert  au  passage  des  ali- 
ments, et  un  plus  étroit  où  se  trouvent  le  pore  excréteur  et  l'anus,  en  sorte 
que  les  matières  rejetées  se  trouvent  séparées  des  substances  ingérées. 
La  série  des  cils  paroraux  se  continue  aussi  dans  le  vestibule,  y  décrit 
aussi  une  hélice  mais,  au  lieu  de  s'arrêter  comme  la  membrane  ondulante 
avant  la  bouche,  s'étend  presque  jusqu'au  fond  du  pharynx.  Les  cils  sont, 
dans  le  vestibule,  inclinés  vers  l'orifice  d'entrée  et  conservent  l'orienta- 
tion correspondante  dans  la  partie  extérieure  de  la  zone  adorale('). 


Fiff.  81'.». 


(x)  La  constitution  de  la  zone  et  du  péristome  est  aisée  à  comprendre,  mais  ce  qui 
l'est  moins  c'est  de  quelle  manière  cette  disposition,  exactement  inverse  de  celle  des 
autres  Ciliés,  a  pu  prendre  naissance.  Voici  l'explication  proposée  par  Bùtschli. 

Partons  de  Licnophora  (fig.  819).  Ce  Péritrichide  a  un  péristome  vertical  ventral  et 
une  zone  adorale  sénestre  comme  les  Ciliés  ordinaires. 
La  couronne  ciliaire  inférieure  est  horizontale  et  perpen- 
diculaire à  l'axe  du  corps.  Mais  nous  avons  vu  que  dans 
le  genre  Spirochona  où  elle  a  la  même  disposition  chez 
l'adulte,  elle  appartient  nettement  chez  le  jeune  à  la 
face  ventrale.  Nous  pouvons  donc  admettre  que  chez  le 
prototype  du  Péritrichide  cette  couronne  appartenait  à 
la  partie  inférieure  de  la  face  ventrale  et  qu'elle  était 
dans  le  même  plan  que  le  péristome  [A).  Supposons  que 
la  couronne  ciliaire  devienne  plus  saillante  et  que  la 
zone  adorale,  s'étendant  vers  le  bas  par  son  extrémité    Diagramme  montrant  comment 
aborale,  fasse  le  tour  de  la  couronne  ciliaire  de  manière       ies  Dexiotricbidje  dérivent 
à  l'enfermer  dans  sa  cavité,  à  remonter  jusqu'à  la  bou-       des  Scaiotricuidm 
che  et  à  la  dépasser  même  en  passant  dorsalement  par  (d'ap.  Bùtschli.) 

rapport  à  elle  (/?).  Supposons  enfin  quelacouronneciliaire 

s'étende  de  manière  à  occuper  toute  la  face  ventrale,  tandis  que  la  face  dorsale  s'aplatit, 
et  plaçons  l'animal  comme  si  son  axe  était  perpendiculaire  au  centre  de  sa  couronne 
ciliaire  au  lieu  de  lui  être  parallèle.  Nous  aurons  alors  un  être  (C)  qui  ne  différera 
de  notre  type  en  rien  d'essentiel,  qui,  au  point  de  vue  descriptif,  aura  comme  lui  un 
péristome  et  une  couronne  ciliaire  horizontaux  et  perpendiculaires  à  l'axe  du  corps, 
et  une  zone  adorale  dextre,  tandis  qu'au  point  de  vue  morphologique,  sa  face  supé- 
rieure devra  être  considérée  comme  dorsale,  l'inférieure  comme  ventrale  et  son  axe 
vertical  comme  un  axe  antéro-postérieur,  le  vrai  axe  morphologique  du  corps  étant 
parallèle  à  ses  faces  horizontales.  Cela  explique  en  même  temps  le  renversement  du 
sens  de  l'hélice  adorale.  Ce  renversement  n'est  qu'apparent  :  il  vient  de  ce  que  l'on 
voit  cette  courbe  par  derrière  lorsqu'on  la  regarde  par  la  face  péristomienne,  puis- 
qu'en  réalité  cette  face  est  dorsale.  Pour  la  voir  dans  sa  position  morphologique,  il 
faudrait  la  regarder  en  plaçant  devant  soi  la  face  pédieuse  de  l'animal  (représentée  par 
la  couronne  ciliaire);  on  la  verrait  alors  dans  le  sens  normal. 

Nous  ferons  remarquer  que  ce  mode  de  dérivation  n'est  pas  du  tout  démontré  et 
qu'il  ne  donne  même  pas  satisfaction  aux  exigences  de  l'esprit.  Sans  entrer  dans  le 
détail  de  la  discussion  d'une  théorie  aussi  dénuée  de  base,  faisons  remarquer  que,  dans 


486  LES    INFUSOIRES 


Physiologie 


Locomotion  Alimentation.  Excrétion. — Noire  Péritrichide  nage  au  moyen 
de  sa  couronne  ciliaire  et  peut  se  reposer  en  se  fixant  momentanément 
par  r extrémité  inférieure  du  corps.  Il  s'alimente  au  moyen  d'un  tour- 
billon déterminé  par  la  zone  adorale  et  il  y  a  ici  une  sorte  de  choix 
des  aliments,  car  bien  des  parcelles  solides  précipitées  dans  le  vestibule 
en  ressortent  sans  en  avoir  dépassé  le  fond.  Le  pharynx  se  remplit  peu  à 
peu  de  particules  alimentaires.  Quand  il  est  plein,  tout  ce  bol  est  avalé 
d'un  coup  avec  une  certaine  quantité  d'eau  et  forme  une  vacuole  alimen- 
taire. La  membrane  vestibulaire  semble  aider  à  ce  mouvement  de  déglu- 
tition. 

Nous  avons  vu  les  modifications  bien  superficielles  apportées  au  fonc- 
tionnement de  l'appareil  excréteur  par  la  présence  du  réservoir  contrac- 
tile. Il  nous  reste  à  décrire  les  phénomènes  de  la  reproduction. 

Division.  —  La  division  a  lieu  ici  longitudinalement  par  un  plan  sagit- 
tal qui  laisse  la  bouche  et  le  vestibule  à  l'individu  de  gauche  ('). 

La  manière  dont  se  forme  le  nouveau  péristome  est  très  remarquable 
(fig.  820).  A  l'opposé  du  vestibule  ancien  (A),  se  forme  un  nouveau 
vestibule  et  il  se  détache  de  la  zone  adorale  une  nouvelle  courbe  spirale 

qui  continue,  avec  un  rayon  beaucoup 
plus  petit,  la  courbure  primitive,  et  plonge 
dans  ce  nouveau  vestibule.  Puis,  la  portion 
moyenne  de  la  zone  adorale  ancienne  se 
détruit,  et  il  reste  deux  portions  semblables 
de  zone  adorale  représentées  l'une  et  l'autre 
(Type  morphologique).  par  une  extrémité  vestibulaire  (B).  Ces  deux 

Division  du  péristome  (Sch.).       portions  se  complètent  et  l'on  a  alors  une 

A'  PTaT^ra^sion!isi0n;        Vorticelle  à  deux  vestibules  et  deux  zones 

adorales  semblables.  Déjà  l'animal  a  com- 
mencé à  s'élargir  transversalement  et  son  péristome  a  pris  une  forme 
ovalaire.  Après  la  division,  chaque  individu  se  trouvera  avoir  une  zone 
et  un  péristome  complets. 

Les  phénomènes  nucléaires  n'offrent  rien  à  signaler. 
Conjugaison.  —  La  dégénérescence  sénile  produit  ici  ses  effets  ordi- 
naires, mais  elle  n'altère  pas  progressivement  la  taille  de  tous  les  indi- 


l'hypothèse  de  Bùtschli,  le  pharynx  devrait,  à  partir  de  l'orifice  buccal,  remonter  vers 
la  surface  du  péristome  au  lieu  de  plonger  dans  la  profondeur. 

P)  Si  vraiment  le  péristome  était  morphologiquement  dorsal,  cette  exception  à  la 
règle  de  division  transversale  deviendrait  plus  apparente  que  réelle,  car  alors  le  plan 
transversal  couperait  le  péristome  suivant  un  diamètre  vrai.  A  vrai  dire,  il  faudrait  que 
la  bouche  fût  rigoureusement  antérieure  pour  que  le  plan  de  division  tel  qu'il  est  placé 
soit  réellement  transversal.  Or,  nous  avons  vu  qu'elle  est  à  la  partie  gauche  de  la  face 
ventrale.  Mais  nous  savons  qu'une  certaine  obliquité  du  plan  de  division  est  fréquente. 


PÉRITRICHIDES   :    DEXIOTRICHIDES 


487 


vidus,  comme  à  l'ordinaire.  Tous  gardent  d'abord  leur  taille  normale; 
mais,  au  moment  de  la  maturité  sexuelle,  certains  se  divisent  deux  fois 
successivement  et  si  rapidement  que  Ton  trouve  des  stades  où  les  quatre 
individus  nouveaux  sont  encore  unis  en  une  rosette  (*).  Ces  quatre  indi- 
vidus finissent  cependant  par  se  séparer.  Ils  ne  grossissent  pas  et  cons- 
tituent les  microgamètes,  tandis  que  les  individus  non  divisés  qui  ont 
gardé  la  taille  normale  jouent  le  rôle  de  macrogamètes. 

Le  microgamète  (fig.  821,  A  :  mg.)  nage  cà  la  recherche  d'un  macro- 


Fig.  821. 


i  u  -n 


fi        •"' 


n-tru  n 


ns 


DEXIOTRICIIID.E  (Type  morphologique).   Conjugaison. 

A  à  U,  stades  successifs  de  la  conjugaison;  Mg.,  macrogamète;  mg.,  microgamète;  TV,  n,  macro- 
et  micronucléus  du  microgamète;  ~S',  n',  macro-  et  micronucléus  du  macrogamète  :  N,  n.  macro- 
et  micronucléus  de  nouvelle  formation. 

gamète  (A  :  Mg.)  apte  à  se  conjuguer,  le  poursuit,  l'atteint  et  s'attache 


(x)  Souvent  il  n'y  a  qu'une  division  en  deux,  parfois  il  y  en  a  trois  donnant  huit  indivi- 


488 


LES    INFrSOIRES 


à  lui  un  peu  au-dessous  de  la  couronne  ciliaire,  par  son  extrémité 
postérieure  (B),  et  les  deux  couronnes  ciliaires  ne  tardent  pas  à  dispa- 
raître (C).  Dans  les  deux  individus,  le  N  se  fragmente  et  les  fragments 
se  résorbent  lentement  à  la  manière  ordinaire  (N.  et  IV.).  Nous  n'aurons 
plus  à  nous  en  occuper. 

Les  phénomènes  micronucléaires  sont  d'abord  normaux.  Chacun  des 
deux  n  se  divise  en  quatre  dont  trois  disparaissent  et  le  quatrième  se 
divise  en  deux,  un  pronucléus  é  et  un  pronucléus  Ç,  et  le  pronu- 
cléus  é  de  chacun  des  deux  conjoints  se  porte  vers  le  pronucléus  $  de 
l'autre  resté  immobile  (*).  Mais  ici  le  n  montre  une  différence  importante  : 
au  lieu  que,  des  deux  côtés,  les  couples  de  pronucléus  se  fusionnent, 
cela  n'a  lieu  que  dans  le  macrogamète.  Son  pronucléus  $  et  le  pronu- 
cléus p  que  lui  a  envoyé  le  microgamète  (/)  se  fusionnent  comme  d'ordi- 
naire en  un  n  conjugué  (J:  n-\-ri=n),  tandis  que  dans  le  macrogamète, 
les  deux  pronucléus,  après  s'être  rapprochés,  s'arrêtent  sans  se  joindre 
et  bientôt  se  résorbent.  Cela  s'explique  tout  naturellement  par  le  fait 
que  le  microgamète,  au  lieu  de  se  séparer  comme  d'ordinaire  après 
l'échange  des  pronucléus,  achève  au  contraire  de  se  fondre  dans  le 
macrogamète  (./,  K,  L,  M).  Son  cytoplasme  passe  peu  à  peu  dans  celui 


Fig.  822. 


dus.    Dans  d'autres  cas  [Vorticella   macrotoma,    Lagenophrys),  il    y  a  division    des 

individus  ordinaires  en  deux  autres  très  inégaux  dont  le  gros  deviendra  un  macroga- 
mète et  le  petit  un  microgamète.  Dans  le 
genre  Zoothamnium  il  y  a  des  macrogamètes 
spéciaux  prédestinés,  situés  sur  les  rameaux 
de  premier  ordre  de  la  colonie  à  l'aisselle 
des  rameaux  de  deuxième  ordre. 

f1)  En  réalité  les  choses  se  passent  un  peu 
autrement  :  le  n  du  microgamèle  se  divise 
d'abord  en  deux  (D:  n).  Ces  deux  grossissent 
et  se  comportent  chacun  à  la  manière  ordi- 
naire, c'est-à-dire  se  divisent  chacun  en 
quatre  par  deux  bipartitions  successives 
[E  :  n).  Mais  les  quatre  descendants  de  l'un 
d'eux  se  résorbent,  tandis  que,  de  l'autre, 
trois  seulement  subissent  ce  sort  [F:  n),  en 
sorte,  qu'il  ne  reste  plus,  comme  d'ordinaire, 
qu'un  seul  n  [G  :  n)  qui  va  se  diviser  en  un 
pronucléus  g  et  un  pronucléus  $  (H).  Le  seul 
effet  persistant  de  cette  particularité  c'est 
que  le  n  survivant  chez  le  microgamète  re- 
présente seulement  un  huitième  de  la  sub- 
stance du  n  primitif,  au  lieu  d'en  représenter 
un  quart  comme  chez  le  macrogamète  et 
chez  les  autres  Ciliés.  On  peut  exprimer 
encore  cela  en  disant  que  le  microgamète 
expulse   sept   globules   polaires  au   lieu  de 

trois,  ou   trois  au  lieu  de  deux,  selon  que  l'on   compte  ou   non   les   descendants 

des  n  abortifs. 

Le  diagramme  ci-dessus  (fig.  822)  montre  clairement  cette  série  de  phénomènes. 


DEXIOTBICHIDJB    (Type    morphologique). 

Diagramme  de   la  conjugaison 

(d'ap.  Maupas). 


PERITRICHIDES    :    DEXIOTRICHIDES 


489 


du  macrogamète  et  sa  membrane,  vidée  et  flétrie,  après  être  restée 
quelque  temps  appendue  au  point  de  soudure,  finit  par  tomber  et  se 
perdre  (0).  Il  ne  reste  donc  plus  qu'un  individu,  et  un  seul  n  conju- 
gué (Ar  :  n)  lui  suffit.  A  partir  de  ce  moment,  les  phénomènes  ne 
diffèrent  plus  de  ceux  du  cas  typique  que  par  un  détail  un  peu  secon- 
daire qui  est  celui-ci.  Le  n  conjugué,  au  lieu  de  se  diviser  en  deux  dont 
l'un  sera  le  N  et  l'autre  le  n  définitifs,  se  divise  en  huit  dont  sept 
grossissent  et  deviennent  autant  de  N  (P  :  N),  tandis  que  le  huitième 
reste  petit  et  se  divise  successivement  en  sept  (P,  Q,  R,  S  :  n)  ('). 
De  là  résultent  sept  couples  formés  chacun  d'un  N  et  un  n  que  des 
bipartitions  successives  répartiront  bientôt  en  sept  individus  régulière- 
ment constitués  (U). 

La  conjugaison  est  donc  totale  et  non  simplement  nucléaire. 


Fig.  823. 


Fis.  824. 


Trichodina 
(d'ap.   l'abre-Domergue). 


Trichodinn 

Disque  adhésif  (d'ap. 

Fabre-Domerguo). 


GENRES 

Trichodina.  (Stein)  (fîg.  823,  824).  La  Trichodine  est  presque  la  réalisation 
de  notre  type  morphologique. 
Elle  n'en  diffère  essentielle- 
ment que  par  la  transforma- 
tion de  l'extrémité  inférieure 
en  une  ventouse  (fig.  824). 
Sa  forme  est  celle  d'un  disque 
peu  élevé  dont  les  deux  bases 
seraientévasées,  la  supérieure 
plus  que  l'inférieure.  La  base 
inférieure  est  entourée  par  le 
cercle  des  cils,  la  couronne  ciliaire  inférieure  représente  par  consé- 
quent la  portion  du  corps  située  dans  cette  couronne  ;  chez  notre  type 
morphologique  elle  est  excavée  et  transformée  en  un  appareil  adhésif. 
Pour  cela,  la  membrane  qui  tapisse  la  cavité  porte  des  épaisissements 
en  forme  de  baguettes  et  de  crampons  qui  servent,  on  ne  sait  trop 
comment,  à  la  faire  adhérer  au  support.  On  trouve  d'abord  un  anneau 
périphérique  strié  et  portant  une  couronne  de  20  à  25  crochets,  puis, 
en  dedans  de  ceux-ci,  des  baguettes  radiaires  en  nombre  égal  qui  partent 
de  la  base  des  crochets  et  vont  jusqu'au  centre.  Ces  productions  sont 
de  même  nature  chimique  que  la  membrane,  mais  d'une  constitution 
physique  plus  dense  et  plus  résistante,  elles  sous-tendent  des  parties 
membraneuses  dont  les  figures  indiquent  la  disposition  et  qui  con- 
courent sans  doute  au  résultat  sans  que  l'on  sache  bien  comment. 
Immédiatement  au-dessus  de  la  couronne  ciliaire,  insérée  à  la  périphérie 
du  disque  adhésif,  se  trouve  une  membrane  péripédieuse  circulaire  qui 
s'étale  sur  les  cils  de  la  couronne  et  recouvre  leur  moitié  proximale.  Le 


ll)  Il  y  a  trois  bipartitions  successives   qui  devraient  donner  naissance    à  huit 
noyaux,  mais  l'une  de  celles  de  la  deuxième  génération  ne  se  produit  pas. 


490 


LES    INFUSOIKES 


Mb.u 


corps  est  tout  à  fait  dépourvu  de  cils.  Le  péristome  et  l'organisation 
intérieure  sont  entièrement  conformes  à  notre  type  morphologique, 
seulement  l'entrée  du  vestibule  est  située  franchement  sur  la  surface 
verticale  du  corps  et  c'est  seulement  après  un  certain  parcours  ascendant 
que  la  zone  adorale  atteint  le  bord  du  péristome  horizontal  et  achève 
alors  son  trajet  en  suivant  ce  bord  (lmm.  Parasite  sur  divers  animaux  marins 
et  d'eau  douce:  Hydres,  Eponges,  Planaires,  Acéphales,  Batraciens,  Poissons]  ('). 

Nous  allons  maintenant  rencontrer  une  longue  série  de  genres  qui 
vont  dériver  les  uns  des  autres  par  une  série  de  complications  progres- 
sives portant  sur  quatre  points  :  1°  formation  d'un  rebord  contractile 
autour  du  péristome;  2°  production  d'un  pédoncule  pour  se  fixer;  3° sécré- 
tion de  logeltes  pour  s'abriter;  4°  enfin,  formation  de  colonies  arbo- 
rescentes par  division  avec  séparation  incomplète. 

La  Vorticelle,  genre  principal  du  groupe,  va  nous  montrer  d'un  coup 
l'apparition    des     deux 

rl    •  ,,  Fig.825. 

premiers  caractères.  l 

Vorticella  (Linné,  emend. 
Ehrenberg)  (fig.  825  à 
829).  L'animal  a  la  forme 
d'un  cône  à  base  tour- 
née en  haut  (fig.  825) 
et  dont  le  sommet,  lé- 
gèrement tronqué,  don- 
ne naissance  à  un  long 
et  mince  pédoncule  (pd.) 
par  lequel  il  se  fixe  à 
quelque  objet  immergé. 
Ce  pédoncule  n'est  pas 
une  sécrétion,  c'est  une 
dépendance  du  corps, 
c'est  la  partie  inférieure 
du  corps  elle-même  qui 
s'est  étirée  en  un  long  et 
et  mince  prolongement. 
Nous  verrons  quelle  est 
sa  structure  en  décri- 
vant la  musculature.  La 
portion  située  au-dessus 
de  lui  est  divisée  en  deux 
autres  par  un  étroit  sil- 
lon transversal  circu- 
laire au  fond  duquel  la  membrane  absente  laisse  l'ectoplasme  à  nu.  Ce 


Vorticella  en  état  d'extension  (Sch.). 
a.,  anus;  1».,  bouche  ;  cloc,  cloche;  colr.,  collerette;  cour.,  cou- 
ronne ciliaire;  disa.,  disque  ;  entonii.,  entonnoir;  mb.,  mem- 
branelles;  Mb.u.,  membrane  ondulante;  H,  macronucléus; 
n,  micronucléus  ;  pd.,  commencement  du  pédoncule  ;,  ph.,  pha- 
rynx ;  K.v.p..  réservoir  de  la  vésicule  pulsatile  ;  sill.,  sillon  ; 
vest.,   vestibule;   Vp.,  vésicule  pulsatile  ;  Za.,  zone  adorale. 


(*)   Quand   l'animal   adhère   au  support,  sa   memhrane   péripédieuse    est   rabat- 
tue   sur  les  cils  de   la  couronne   ciliaire  qui    sont   immobiles  ;   pour  se  déplacer, 


PÉRITRICIIÏDES  :    DEXIOTRICHIDES  491 

sillon  occupe  exactement  la  place  de  la  couronne  ciliaire  absente  et 
nous  verrons  bientôt  que,  dans  certaines  conditions,  cette  couronne 
reparaît  exactement  dans  ce  sillon.  Sauf  ce  cas  et  sauf  bien  entendu 
la  zone  adorale,  il  n'y  a  nulle  part  de  cils  ni  de  productions  ciliaires 
quelconques.  On  a  appelé  entonnoir  (entonn.)  la  partie  du  corps 
située  entre  ce  sillon  et  le  pédoncule,  et  cloche  (cloc.)  tout  ce  qui  est 
au-dessus.  Les  parois  de  la  cloche  montent  vers  le  péristome  qui  occupe, 
comme  d'ordinaire,  la  base  supérieure  ;  mais,  au  lieu  de  se  jeter  sim- 
plement sur  lui  de  manière  à  ce  que  le  bord  supérieur  des  parois  verti- 
cales se  confonde  avec  le  bord  externe  de  la  base  horizontale,  elles  s'en 
écartent,  le  dépassent  et  forment  tout  autour  de  lui  une  forte  collerette 
(colr.),  séparée  de  lui  par  un  sillon  circulaire  (sill.).  Cette  collerette 
souvent  décrite  comme  la  portion  périphérique  du  péristome  est,  en 
réalité,  tout  à  fait  indépendante  de  lui  et  a  une  origine  à  part. 

On  donne  souvent  le  nom  de  disque  au  péristome  vrai  (disq.),  c'est- 
à-dire  à  tout  ce  qui  est  au  dedans  du  sillon.  Comme  la  collerette  est  très 
contractile,  elle  peut  se  fermer  au-dessus  de  lui  comme  une  bourse  dont 
on  tire  les  cordons,  de  manière  à  protéger  les  parties  sous-jacentes.  C'est 
là  son  principal  rôle,  mais  elle  sert  aussi  à  déterminer,  entre  sa  base 
interne  et  le  péristome,  le  sillon  circulaire  (sill.)  que  suivent  les  aliments 
pour  arriver  à  la  bouche.  Ce  sillon  n'a  pas  partout  une  profondeur 
égale.  Au  niveau  du  bord  droit,  il  est  peu  profond,  mais  il  se  creuse 
et  s'élargit  en  contournant  le  disque  en  avant  et  en  arrière,  pour 
atteindre  à  gauche  et  un  peu  en  avant  son  maximum  de  largeur  et  de 
profondeur.  Là,  il  aboutit  à  un  large  orifice  (vest.)  qui  est  celuidu  vestibule. 

Le  péristome  ou  le  disque  (disq.),  si  l'on  veut,  a  la  forme  d'un  large 
plateau  horizontal  porté  sur  un  large  et  court  pédoncule,  formé  par  la 
lèvre  interne  du  sillon  qui  le  sépare  de  la  collerette.  Ce  pédoncule  est 
naturellement  plus  élevé  du  côté  gauche  où  est  le  vestibule,  que  du 
côté  droit  où  le  sillon  est  le  moins  profond.  Il  est  bordé  d'une  zone  ado- 
rale (Z.a.)  qui  tourne  autour  de  lui  en  hélice  et  plonge  dans  le  vesti- 
bule. La  zone  commence,  par  son  extrémité  adorale,  au  bord  antérieur  du 
disque  ou  môme  un  peu  à  droite,  passe  successivement  à  gauche,  en 
arrière  et  de  nouveau  à  droite  en  descendant  peu  à  peu  sur  le  pédon- 
cule du  disque  de  manière  à  se  trouver,  après  un  tour  complet,  un  peu 
au-dessous  de  son  point  de  départ.  De  là  elle  continue  à  tourner  en  des- 
cendant et  arrive  ainsi  (Mb.u.)  à  l'entrée  du  vestibule  où  elle  plonge 
toujours  en  tournant  en  hélice. 


il  décolle  sa  membrane,  agite  ses  cils  et  se  meut  en  glissant  sur  son  support  sans  se 
séparer  de  lui.  Il  peut  aussi  se  détacher  tout  à  fait  et  nager  en  pleine  eau  en  tournant. 
Sa  couronne  ciliaire  est  seule  active  dans  tous  ces  mouvements.  — Genres  voisins  : 

Anhymenia  (Fabre-Domergue),  sans  membrane  péripédieuse,  simple  sous-genre  ; 

Cyclochaeta  (Jackson),  avec  une  couronne  de  hautes  soies  dressées  remplaçant  cette  mem- 
brane, se  subdivisant  en  deux  sous-genres  : 

Leiotrocha  (Fabre-Domergue),  à  anneau  du  disque  adhésif  denticulé,  et 


492  LES    1NFUS01RES 

La  forme  et  la  disposition  du  vestibule,  l'anus  (a.),  la  vésicule  pulsa- 
ti\e(V.p.)  avec  son  réservoir  (R.  F./?.),  la  constitution  de  la  zone  adorale 
(Z.a.),  la  continuation  de  la  membrane  ondulante  (Mb.u.)  qui  fait  suite 
aux  membranelles  (mb.)  dans  le  vestibule,  celle  des  cils  paroraux  jus- 
qu'au fond  du  pharynx,  le  macronucléus  (N.),  le  micronucléus  (n.), 
tout  cela  est  entièrement  conforme  à  notre  type  morphologique.  Il  n'y 
a  qu'à  reporter  ici  ce  que  nous  avons  dit  à  ce  moment  (*). 


Cyclocyrrha  (Fabre-Domergue),  à  anneau  du  disque  adhésif  non  denticulé; 

Hastatella  (Erlanger),  libre,  à  soies  fortes  et  nombreuses  (40  jx.  Eau  douce,  stagnante); 

Trichodinopsis  (Claparède  et  Lachmann),  à  péristome  très  rétréci  (0,13.  Intestin  et  pou- 
mon de  Cyclostoma  clegans).  —  Ici  se  rattache  avec  doute, 

Hemispeira  (Fabre-Domergue),  genre  à  zone  dextre  et  à  affinités  multiples  et  indécises. 
Ces  divers  genres  forment  la  famille  des  Uuceolarinm  [Urceolarina  (Stein)]. 

t1)  Il  ne  nous  reste  pour  compléter  cette  description  anatomique  qu'à  parler 
maintenant  du  système  musculaire  de  l'animal,  système  extrêmement  développé  et 
compliqué.  Il  a  été  étudié  avec  beaucoup  de  détails  par  Entz  [91]. 

Le  tégument  se  compose,  comme  d'ordinaire,  de  la  membrane  et  de  l'ectoplasme. 
La  membrane  a  ici  une  individualité  bien  plus  marquée  qu'à  l'ordinaire;  elle  est 
limitée  par  un  double  contour  très  net;  vue  de  face,  elle  paraît  ornée  de  dessins 
losangiques  réguliers  qui,  sur  la  coupe  optique,  montrent  un  certain  relief  comme 
s'ils  résultaient  d'écaillés  imbriquées.  L'ectoplasme  est  formé  de  deux  couches,  une 
superficielle  constituée  par  les  plans  musculaires  que  nous  allons  bientôt  décrire  et 
une  profonde  de  structure  très  particulière. 

Cette  couche  profonde  est  formée  d'une  assise  unique  de  petits  corpuscules  que 
l'on  serait  tenté  d'assimiler  à  de  minimes  cellule  (fig.826).  Chacun 
est  formé,  en  effet,  d'une  petite  masse  protoplasmique  figurant  le 
cytoplasme  et  d'une  partie  centrale  plus  dense,  plus  chromophile, 
figurant  le  noyau.  Evidemment,  ce  ne  sont  pas  de  vraies  cellules, 
mais  des  condensations  locales  régulières  de  cytoplasme.  Pour 
rappeler  ces  analogies,  on  a  appelé  la  masse  totale  cytoplutne  et 
le  grain  central  karyophane.  On  distingue  parfois  une  sorte  de 
filament  spiral  s'étendant  du  karyophane  à  la  surface  du  cyto- 
phane  en  décrivant  un  ou  deux  tours.  Cette  particularité  appuyée  ^àW®**}/*-^ 

sur  quelques  considérations  théoriques  a  fait  attribuer  à  ces  petits  iîfV^.L^' 

organes  des  fonctions  nerveuses,  mais  il  n'y  a  là  rien  de  positif.  Jvj  '{(<$)} VC-r 

L'endoplasme  se  montre,  lui  aussi,  formé  de  cytophanes  au  moins  ""'V^Vj 

dans  ses  couches  superficielles.  ^-^ 

La  couche  superficielle  de  l'ectoplasme  est  formée  de  deux  Vorticella 

assises  de  myonèmes  (fig.  827),  une  externe  et  une  interne,  corn-  Structure  de  l'ecto- 
prenant  chacune  deux  couches  de  fibrilles,  une  circulaire  externe  plasme  montrant 
et  une  longitudinale  interne.  On  trouve  donc  de  dehors  en  dedans  :     îes   cyt0Pnanes    et 

1°  Une  couche  circulaire    externe  [me.  ext.)  formée  par  une  (d'an.  Entz). 

seule  immense  fibre  hélicoïdale  qui  monte,  en  tours  serrés,  de  la 
base  du  pédoncule  jusqu'au  centre  du  disque,  en   garnissant  toute  la   paroi  sans 
interruption;  elle  se  révèle  au  dehors  par  une  fine  striation  transversale; 

2°  Une  couche  longitudinale  externe  [ml.  ext.)  formée  de  fibrilles  qui  vont  aussi, 
serrées  les  unes  contre  les  autres,  de  l'extrémité  inférieure  du  pédoncule  jusqu'au 
centre  du  disque,  garnissant,  elles  aussi,  toute  la  surface  du  corps;  sur  le  disque,  ces 
fibrilles  deviennent  radiaires.  Au  niveau  de  la  collerette,  les  fibrilles  de  ces  deux 
couches  suivent  ce  repli,  montant  dans  sa  paroi  externe,  redescendant  sous  sa  paroi 
interne,  passent  sous  le  fond  du  sillon  et  arrivent  au  disque  par  son  pédoncule; 
3°  Une  couche  circulaire  interne  [me.  int.)  très  incomplète,  absente  sur  le  pédon- 


PEIUTRICH1DES   :    DEXIOTRICHIDES 


493 


La  division  des  Vorticelles  se  fait  suivant  un  plan  vertical  antéropos- 
térieur,  non  médian  :  les  deux  individus  filles  sont  donc  inégaux.  L'un 
conserve  la  bouche  et  le  pédoncule,  l'autre  se  forme  une  bouche  nou- 
velle, à  la  manière  décrite  à  propos  du  type  morphologique,  et  est  dépourvu 


cule,  sur  la  cloche  et  sur  le  disque,  et  formant  seulement  quelques  tours  de  spire  à  la 
base  de  l'entonnoir  et  un  fort  sphincter  dans  le  bord  libre  de  la  collerette.  C'est  ce 
sphincter  qui  sert  à  fermer  la  collerette  comme  une  bourse  au-dessus  du  disque; 
4°  Enfin,  une  couche  longitudinale  interne  (ml.  int.)  qui  se  comporte  comme  la  lon- 
gitudinale externe,  mais  est  formée  de  fibrilles  beaucoup  moins  nombreuses,  plus 
espacées  et,  arrivée  au  sommet  du  pédoncule,  quitte  la  paroi  et  se  jette  sur  le  cordon 
central  du  pédoncule  pour  former  le  spasmonème  dont  nous  allons  bientôt  parler. 

En  outre  de  ces  myonèmes  ectoplasmiques,  il  existe  un  gros  faisceau  central, 
contenu  dans  l'endoplasme,  c'est  le  FiK.  827. 
rétracteur  du  disque.  Il  s'attache  à 
la  base  du  disque  et  se  porte,  de  là, 
vers  le  pharynx  pour  s'attacher,  sans 
doute,  à  sa  membrane  par  ses  fibril- 
les dissociées.  Il  sert  à  rétracter  le 
disque  lorsque  la  collerette  se  ferme 
au-dessus  de  lui. 

Le  pédoncule  (fig.  827,  828)  est 
formé  d'une  paroi  et  d'un  cordon 
central  baigné  dans  un  liquide  qui 
occupe  l'espace  intermédiaire. 

La  paroi  n'est  autre  chose  que  le 
prolongement  de  celle  de  l'enton- 
noir. Elle  a  donc  là  môme  struc- 
ture :  on  y  trouve  la  membrane, 
puis  les  deux  couches  musculaires 
externes  (les  deux  internes  man- 
quent, puisque  la  circulaire  interne 
fait  défaut  là  comme  sur  la  clo- 
che et  que  la  longitudinale  interne 
s'est  séparée  de  la  paroi  pour  se  join- 
dre au  cordon  axial),  puis  l'assise 
cytophanique  de  la  couche  profonde 
de  l'ectoplasme.  Vers  le  bas  du  pé- 
doncule, toutes  ces  couches  devien- 
nent indistinctes,  et  la  membrane 
perd  sa  structure.  Le  liquide  n'est 
qu'un     élément      de     remplissage. 

Reste  à  décrire  le  cordon  axial. 

Ce  cordon  axial  a  pour  paroi  une 
gaine  anhiste  qui  sépare  son  con- 
tenu du  liquide  précédent.  Ce  con- 
tenu comprend  deux  parties  juxta- 
posées (fig.  828)  :  le  spasmonème  et  le  cordon  plasmatique. 

Le  spasmonème  (spas.)  forme  un  cordon  rectiligne  ou  irrégulièrement  onduleux, 
occupant  dans  la  gaîne  une  position  excentrique.  11  est  formé  uniquement  de  myo- 
nèmes longitudinaux  qui  ne  sont  autres  que  ceux  de  la  couche  longitudinale  interne 
de  l'entonnoir  groupés  en  un  faisceau  massif. 

Le  cordon  plasmatique  se  compose  de  deux  parties  :  a)  Yaxonème  (axo.),  cordon 
central,  rectiligne,  parallèle  au  spasmonème  et  formé  de  gros  cytophanes  reliés  par 


m.c  int 


Vorticella. 

Disposition  des  deux  couches  de  myonèmes 

ectoplasmiques  (Sch.). 

Dans  un  des  secteurs,  la  membrane  superficielle  est  enlevée 
pour  montrer  la  couche  externe  des  myonèmes  composée 
de  fibres  circulaires  me.  ext.  et  de  libres  longitudinales 
ml.  ext.  Dans  l'autre  secteur,  on  a  enlevé  en  outre  la 
couche  externe  des  myonèmes  pour  montrer  la  couche  in- 
terne composée  de  fibres  circulaires  me.  int.  et  de  fibres 
longitudinales  ml.  int. 


494 


LES    1NFUS0IRES 


de  pédoncule.  Par  là,  la  division  se  rapproche  du  bourgeonnement  puisque 
Ton  peut  distinguer  un  individu  mère  et  un  individu  fille.  Ce  dernier  ne 


Figr.  828. 


Vorticella. 

Structure  du  pédoncule  (im.  Entz). 

Le  dessin  représente  l'extrémité 

inférieure  avec   le  disque  adhésif. 

axe,   axonème  ;   spas.,  spasmonème 
spir.,  spironème. 


de  nombreux  et  fins  tractus  longitudinaux,  b)  le  spironème  (spir.)  qui  décrit  une  hélice 

dextre  à  tours  serrés  autour  de  l' axonème.  Ce  spironème  est  lui-même  formé  de  trois 

parties  concentriques  :  a)  un  axe  central  (contourné 
en  hélice  comme  le  reste  du  spironème),  rappelant 
en  petit  l'axonème  et  formé  comme  lui  d'une  seule 
file  de  cytophanes  reliés  par  un  filament  comme 
les  grains  d'un  cbapelet;  p)  une  enveloppe  anhiste 
entourant  le  reste  ;  y)  enfin  une  couche  de  myonèmes 
longitudinaux  disposés  entre  l'axe  et  la  gaîne. 
Comme  toujours,  tous  ces  organes  contractiles  sont 
anisotropes,  c'est-à-dire  biréfringents. 

Le  fonctionnement  de  toutes  ces  parties  n'est  pas 
aisé  à  définir.  Mettons  de  côté  les  cytophanes  et  par 
conséquent  l'axonème  qui  en  est  formé,  car,  qu'ils 
soient  ou  non  des  éléments  nerveux,  ils  ne  sont  évi- 
demment pas  les  agents  mécaniques  de  la  contrac- 
tion. L'action  des  myonèmes  du  corps  se  laisse  aisé- 
ment définir,  surtout  pour  le  sphincter  de  la  colle- 
rette et  le  rétracteur  du  disque.  Dans  le  corps,  les 
éléments  longitudinaux  doivent  servir  à  ouvrir  la 
collerette  et  à  étaler  l'animal,  tandis  que  les  élé- 
ments circulaires  servent  peut-être  à  faire  saillir  le 

disque  en  comprimant  l'endoplasme.  Mais  c'est  pour  le  pédoncule  que  la  chose  est 

difficile.  Quand  la  Vorlicelle  est 

inquiétée,  brusquement,   elle   se  Fi§ 

contracte  (fig.   829),    retire    son 

disque  (disq.),  ferme  sa  collerette 

(colr.),  prend  une  forme  sphéri- 

que  et,  en  même  temps,   son  pé- 
doncule (pd.)  se  raccourcit  en  se 

tortillant  en  tire-bouchon  dans  le 

même  sens  que  le  spironème.  Or 

cet  état,  qui   semblerait   être  le 

résultat  de  la  contraction  active 

des   éléments  du  pédoncule,   est 

au  contraire  un  état  passif,  car 

les  Vorticelles  mortes  ou  enkys- 
tées ont  leur  pédoncule  entortillé. 

C'est  la  distention  rectiligne  qui 

est    l'état    actif.    D'autre    part, 

quand   par    la    putréfaction    les 

parties  molles  du  pédoncule  ont 

été  détruites  et  que  la  membrane 

reste  seule,  le  pédoncule  s'étend 

de   nouveau.    L'élasticité    de    la 

membrane  tend  donc  à  l'étendre, 

ce  n'est  donc  pas   elle  qui  l'en- 
roule, et  il  faut  qu'il  y  ait,  parmi 

les  autres  éléments  du  pédoncule, 

une  partie  qui  joue  le  rôle   de 

ressort  élastique  passif,  plus  fort  que  la  membrane  et  déterminant  l*enroulement 


M  bu 


Vorticella  contracté  (Sch.). 
,  anus;  1j.,  bouche;  cloc,  cloche;  colr.,  collerette  ;  cour., 
couronne  ;  disq.,  disque  ;  011(01111,  entonnoir  ;  9Ib.it,,  mem- 
brane ondulante;  H,  macronucléus  ;  n,  micronucléus  ;  pd., 
commencement  du  pédoncule  ;  Bill.,  sillon;  V.p.,  vésicule 
jnilsatile;  Z.a.,  zone  adorale. 


PÉRITRICH1DES  :   DEXIOTRICIUDES  495 

forme  pas  tout  de  suite  un  pédoncule.  Il  se  munit  d'abord  d'une  cou- 
ronne ciliaire  à  l'endroit  correspondant  au  sillon  qui  sépare  la  cloche 
de  l'entonnoir,  couronne  formée,  en  réalité,  de  petites  membranelles.  Il 
nage,  l'extrémité  inférieure  en  avant,  à  la  recherche  d'une  place  pour  se 
fixer.  Quand  il  l'a  trouvée,  il  se  fixe  par  cette  extrémité  et  développe 
son  pédoncule.  A  la  place  de  la  couronne  ciliaire  disparue,  on  trouve  le 
sillon  circulaire  qui  persiste  chez  l'adulte. 

Quand  les  conditions  deviennent  mauvaises,  en  particulier  quand 
l'eau  se  putréfie,  l'adulte  développe  une  couronne  ciliaire  de  membra- 
nelles qui  sortent  de  son  sillon,  il  rompt  son  attache  à  son  pédoncule, 
et  se  lance  à  la  nage.  Il  nage  comme  le  jeune,  la  couronne  ciliaire  en 
avant  et  la  collerette  complètement  fermée  par-dessus  son  péristome. 
Quand  il  a  trouvé  une  place  qui  lui  convient,  il  se  fixe,  résorbe  les 
membranelles  de  sa  couronne  ciliaire,  ouvre  sa  collerette,  recommence  à 
manger  et,  peu  à  peu,  reforme  son  pédoncule. 

Il  en  est  de  même  au  sortir  d'un  enkystement,  car  la  Vorticelle  s'en- 
kyste au  bout  de  son  pédoncule,  mais  bientôt  le  kyste  tombe  et,  au  sor- 
tir du  kyste,  l'animal  est  libre. 

La  longueur  de  ces  détails  se  justifie  par  l'importance  de  cette  forme 
et  sa  remarquable  différenciation  (0,2,  sans  le  pédoncule.  Mer  et  eau 
douce). 

Avant  la  Vorticelle  que  nous  avons  cru  devoir  décrire  la  première 
pour  donner  tout  de  suite  une  idée  des  particularités  du  péristome,  nous 
aurions  dû  placer,  si  nous  avions  voulu  suivre  l'ordre  laxonomique 
régulier  un  petit  nombre  de  formes  dépourvues  de  pédoncule.  Il  est  aisé 
de  les  définir  en  quelques  mots. 

Que  l'on  suppose  une  Vorticelle  de  forme  cylindrique,  sans  pédon- 
cule, se  terminant  à  la  partie  inférieure  par  un  disque  adhésif  analogue 
à  celui  de  la  Trichodine,  mais  sans  vélum  ni  couronne  ciliaire,  et  l'on 
aura  l'un  des  trois  genres  : 


Mais  quel  est  cet  élément?  Entz  à  qui  nous  empruntons  la  description  de  tout  ce  sys- 
tème veut  que  ce  soit  le  spasmonème.  Mais  on  ne  voit  pas  comment  il  déterminerait 
le  tortillement  du  pédoncule  en  tire-bouchon.  Il  nous  semble  plus  naturel  d'ad- 
mettre que  c'est  la  gaine  du  spironème  et  peut-être  son  axe  et  l'axonème  qui 
jouent  ce  rôle.  Les  myonèmes  en  hélice  de  la  paroi  du  pédoncule  et  ceux  du  spi- 
ronème seraient  les  agents  de  l'allongement  car,  en  se  contractant,  ils  tendent  à  se 
rapprocher  de  la  direction  recliligne  et  par  conséquent  à  détordre  le  pédoncule  et  à 
bander  le  ressort  spiral.  Le  spasmonème  servirait  à  donner  plus  de  vivacité  au  mouve- 
ment de  rétraction  en  tirant  suivant  une  des  composantes  du  mouvement  de  retrait. 
Les  fibrilles  hélicoïdales  de  la  paroi  semblent  bien  faibles  pour  lutter  contre  la 
tension  du  ressort  spiral.  Mais  nous  ne  savons  rien  de  la  force  de  celui-ci.  C'est 
peut-cire  pour  reposer  leurs  muscles  extenseurs  que  l'on  voit  souvent  les  Vorticelles 
se  contracter  brusquement  sans  cause  appréciable,  comme  nous  clignons  de  l'œil  pour 
reposer  le  releveur  de  la  paupière.  Au  surplus  la  question  réclame  de  nouvelles 
études. 


496 


LES    1NFUS0IRES 


Fig.  831. 

di5q..  _    ,-colr 


Scyphidia 
(im.    Claparède 
et  Lachmann). 


Gerda  (G.  glans) 

(d'ap.  Claparède 

et  Lachmann). 


Fis.  832. 


Scyphidia  (Lachmann)  (fig-.  830)  qui,  quoique  dépourvu  d'anneau  adhésif, 

vit  fixé   (0,12.    Mer  et   d'eau  douce,    sur   des 

„    ..         ,     .  Fig.  830-     ,;  disq 

Gastéropodes  ). 

Gerda  (Claparède  et  Lachmann)  (fig.  831),  qui 
s'en  distingue  par  une  forme  plus  effilée 
vers  le  haut  (0,  2.  Eau  douce)  ; 

Astylozoon  (Engelmann)  qui  se  caractérise 
par  une  vie  libre  et  par  son  extrémité 
inférieure  effilée,  munie  de  deux  soies 
saltatrices  (0, 1.  Eau  douce)  (*). 

Revenant  maintenant  à  la  Vorticelle, 
nous  trouvons  une  série  de  genres  qui 
en  dérivent  d'une  manière  très  naturelle. 

Carchesium  (Ehrenberg)  (fig.  832)  est  une  Vorticelle  chez  laquelle,  dans  la 
division,  l'individu  qui  ne  garde  pas  le  pédon- 
cule maternel,  au  lieu  de  se  séparer  tout  à  fait 
et  d'aller  se  fixer  ailleurs,  reste  attaché  à  la 
base  de  celui-ci  et  se  sécrète  là  un  nouveau  pé- 
doncule. Il  en  résulte 
que  les   cordons  con-  Flg<  833' 

tractiles  despédoncules 
ne  sont  pas  continus 
et  que  les  individus 
peuvent  se  contracter 
isolément  ou  par  grou- 
pes. L'ensemble  forme 
un  petit  arbuscule  di- 
chotomique (La  colonie 
peut  atteindre  4mm  de  haut. 
L'animal  lui-même  n'a  que 
lmm.  Le  pédoncule  com- 
mun est  fixé  sur  les  plantes 
d'eau   douce).    —    Chez 

Zoothamnium  (Ehren- 
berg) (fig.  833),  au 
contraire,  la  division 
se  prolonge  jusque  sur  le  pédoncule  dont  chaque  individu  fille  reçoit  une 
moitié  longitudinale  sur  une  certaine  longueur.  Il  en  résulte  que  le  sys- 
tème contractile  du  pédoncule  est  unique  et  que  la  colonie  se  contracte 
en  bloc,  tous  les  individus  à  la  fois  (0,08.  Les  colonies  atteignent  plusieurs 
millimètres  et  se  rencontrent  dans  la  mer  et  l'eau  douce)   (*). 

(r)  Ces  trois  formes  constituent  pour  Butschli  un  petit  groupe  des  Scyphidina. 

(2)  Des  individus  plus  gros  (0,12)  situés  sur  les  rameaux  de  premier  ordre  à  l'ais- 
selle de  ceux  de  deuxième  ordre  constituent  des  macrogonidies. 

Ces  deux  genres  forment,  pour  Butschli,  avec  la  Vorticelle,  le  groupe  des  Contrac- 
tilia  (Butschli). 


Zoothamnium  [Z.  alternans) 
(d'ap.  Claparède  et  Lachm.). 


Carchesium     (C.    epistylis) 

(im.  Claparède  et  Lachmann). 

1».,  bouche:  colr.,  collerette; 

disp..  disque;  pli.,  pharynx. 


PERITRICHIDES   :    DEXIOTRICHIDI-S 


497 


Glossaieïïa 

[G.  tintinnabula  m) 

(d'ap.  Kent). 


Epistylis  (Sch.). 


Dans  les  deux  formes  que  nous  venons  de  décrire  le  pédoncule  est 
histologiquement  constitué  comme  chez  la  Vorticelle  ;  il  est  contractile 
comme  chez  elles.  Dans  celles  que  nous  allons  décrire  maintenant,  il 
est  semblable  extérieurement  à  celui  des  genres  précédents,  mais  il  ne 
contient  pas  de  filament  axile  et  n'est  pas  contractile('). 

Glossatella  (Biitschli)  (fig.  834)  *&  835. 

est  isolé,  a  un  pédoncule  si 
court,  qu'on  pourrait  le  dire 
sessile  ;  il  est  remarquable 
par  l'énorme  développement 
de  sa  membrane  ondulante 
(mb.  u.)  (0,04.  Eau  douce).  — 
Chez 

Rhabdostyla  (Kent),  Je  pédon- 
cule reprend  le  développe- 
ment qu'il  avait  chez  la  Vor- 
ticelle, mais  l'animal  ne  for- 
me pas  non  plus  une  colonie 
(90  [j..  Eau  douce,  sur  des  larves  de  Diptères  (*). 

Epistylis  (Erhenberg)  (fig.  835),  au  contraire, 
est  colonial  comme  Carchesium  (0,8,  co- 
lonies 4mi".  Mer  el  parfois  eau  douce).  —    On  a  créé 

Campanella  (Goldfuss)  (fig.  836  à  838)  pour  une  espèce  d'Epistylis  (E.  umbel- 
laria),  remar- 
quable par  l'é- 
norme déve- 
loppement de 
sazoneadorale 
qui  se  prolon- 
ge à  son  extré- 
mité aborale 
et  décrit  cinq 
tours  complets 
sur  le  disque 
(fig.  837).  Cette 
forme  est  en- 
core remar  - 
quable  par  le 
fait  que,  seule 

parmi  les  Péritrichides,  elle  possède  des  trichocystes  (fig.  838),  très  gros 
(35  ^)  au  nombre  d'une  trentaine,  épars  parallèlement  à  la  surface.  Ces 


le 


genre 


Fig.  83G. 


Fig.  837. 


Campanella  (Sch.). 

colr.,  collerette  ;  disq.,  disque  ;  pd. 

pédoncule  ;    pli.,   pharynx;    ml). 
membranelles. 


di5q 

Campanella. 

Disque   (disq.)    vu 

de  dessus 

(d'ap.  Biitschli). 

mil.,  membranelles. 


Campanella. 

Deux  nématocystes 

dont  un  présente  son 

filament    déroulé 

(d'ap.  Biitschli). 


(:)  On  trouve  à  sa  partie  supérieure  un  rudiment  de  spasmonème  mais  qui  se  ter- 
mine presque  aussitôt  en  pointe. 

(2)  Ce  n'est  peut-être  que  le  jeune  de  certains  Epistylis.  —  Le  genre 
Opisthostyla  (Stokes)  n'est  guère  qu'un  sous-genre  du  précédent. 


32 


498 


LES    INFUS01KES 


Fig.  840. 


mhu. 


trichocystes,  par  une  exception  unique  chez  les  Ciliés,  sont  comme  les 
nématocystes  des  Cœlentérés,  formés  d'un  filament  spiral  qui  se  dévagine 
à  l'explosion.  Cette  explosion  est  facile  à  provoquer  artificiellement,  et 
elle  doit  avoir  lieu  naturellement,  mais  on  ne  l'a  jamais  observée 
(0,15,  colonie  4mm.  Eau  douce). 

Opercularia  (Stein)  (fig.  839)  peut  être  défini  comme  un  Epistylis  de  forme 
plus  rétrécie  en  haut,  à  vestibule  très  élargi  d'où  sort 
une    énorme   membrane    ondu- 
lante. Cet  élargissement  du  ves-  Flg-  839' 
tibule    entraîne    un    rétrécisse- 
ment du    pédoncule   du   disque 
qui  prend  l'aspect  d'un  opercule 
muni    d'un     manche    étroit    et 
fonctionne  comme  tel,  en  se  ra- 
battant (0,25.  Eau  douce)  (*). 

Ophrydium  (Bory  de  Saint-Vincent) 
(fig-.  840)  est  comme  un  Oper- 
culaire  dont  le  vestibule  serait 
moins  large  et  le  disque  plus 
trapu  tout  en  gardant  les  carac- 
tères d'un  opercule.  Les  indi- 
vidus d'une  même  colonie  sécrè- 
tent une  substance  gélatineuse 
commune  au-dessus  de  laquelle 

ils     peuvent    s'élever     en     s'épa-      Opercularia   (O.  articulata) 

nouissant,  mais  où  ils  se  reti-  (im.  ButschH). 

rent  dès   qu'ils  sont   inquiétés,   *<*•»  bouchc>;  dif«-<  disqilu 

,  ,     l  .  l  ml).,    membranelles  ;    ■■■  ii.u.. 

ChaCUn    dans     Une     lOgette    parti-         membrane  ondulante;   p.,  pé- 

Culière    (0,4.    Eau  douce)  (*).  doncule  du  disque;  pfc.,  pha- 

v  '   \   /  rynx. 


Ophrydium   (Sch.) 


Toutes  les  formes  que  nous  venons  de  décrire,  pédonculées  ou  non, 
étaient  nues.  Nous  allons  maintenant  rencontrer  un  perfectionnement 
nouveau,  c'est  la  formation  de  petites  logettes  permanentes  sécrétées  par 
l'animal  autour  de  lui  pour  s'abriter. 
Vaginicola  (Claparède  et  Lachmann)  (fig.  841)  peut 
être  défini  comme  une  Vorticelle  qui  aurait  perdu 
son  pédoncule  et  pris  la  forme  d'un  urinai  de  ma- 

□ZTZQ 


Fig.  841. 


Vaginicola  {V.  longicollis) 
(d'ap.  Fromentel).c.,loge. 


(r)  Genre  voisin  : 
Pyxidium  (Kent),  forme  douteuse  qui  en  différerait  par  l'absence 
de  colonie  (50  pu  Eau  douce,  sur  des  Cypris. 

(2)  Remarquer  en  outre  la  forme  du  corps  allongé,  un  peu 
renflé  en  bas,  la   longueur  et  l'étroilesse  du   pharynx,  et   l'énorme   développement 
du  réservoir  de  la  vésicule  pulsatile.  Quand  les  colonies  deviennent  très  grosses  (elles 
atteignent  alors  plusieurs  pouces  de  diamètre)  il  peut  se  développer  dans  la  masse 
gélatineuses  des  bulles  gazeuses  qui  la  détachent  et  la  font  flotter. 

Ces  genres  constituent  pour  Butscbli  un  petit  groupe  des  Acontractilia  (Bùtschli). 


PER1TRICIIIDES  :    DEXI0TR1CHIDES 


499 


lade.  Il  habite  une  petite  logette   chitineuse  de  même  forme  à  laquelle 

elle  est  attachée  par  toute  sa  face  ventrale.    La  tête  sort  par  le  goulot. 

La  coquille  elle-même  est  fixée  sur  les  plantes  (0,1.  Eau  douce).  —  Chez 
Cothurnia  (Claparède  et  Lachmann)  (fig.  842)  la  logette 

est  plus  ou  moins  cylindrique,  verticale,  et  l'animal, 

fixé  au  fond  par  un  court  pédoncule,  n'a  pas  d'autre 

attache  avec  elle  ;  mais  il  porte  sous  le  bord  de  son 

entonnoir  une  sorte  de  bourrelet  saillant  qui  ferme 

l'entrée  de  la  logette  quand  il  se   contracte  (0,4.  Mer 

et  eau  douce)  (*).  —  Enfin  dans  le  genre 
Lagenophrys  (Stein)   (fig.  843),   l'animal,  de  forme  ar- 
rondie, habite  une  coquille  géla- 


coir 


op. 


tineuse  de  même  forme,  munie 
d'un  orifice  étroit;  il  est  fixé  par 
les  bords  de  sa  face  supérieure  à 
cet  orifice,  en  sorte  que  son  dis- 
que cilié,  longuement  pédoncule, 
peut  seul  sortir.  Ce  disque  ne  porte 
pas  de  clapet,  mais  les  bords  de 
l'orifice  de  la  coquille  peuvent  se 
rabattre  en  dedans  pour  le  fermer 
(0,07.  Eau  douce,  sur  les  branchies  ou 
les  poils  des  petits  Crustacés)  (*). 


Fig.   843. 


bch 


m.. 


Lagenophrys  (Sch.). 

ii<- h.,  bouche;  c,  logo: 
colr.,  collerette;  rtisq.. 
disque;  pli.,  pharynx. 


Cothurnia   (Sch.). 

C,  logette;  colr.,  colle- 
rette ;  dîsq.  ,disque  ;  m., 
membrane  en  gouttière; 
op.,  opercule. 


(1)  Parfois,  il  existe  au  lieu  de  l'appareil  précédent,  un 
opercule  chitineux  spécial  (op.,  fig.  842),  indépendant  du  corps, 
attaché  par  une  partie  de  son  bord  à  la  partie  supérieure  du 
tube  et  relié  au  fond  de  celui-ci  par  une  mince  membrane  en 
gouttière  [m.].  Cette  partie  n'a  aucune  contractilité  propre,  mais 
quand  l'animal  rentre  dans  son  tube  il  force  la  membrane  à  se 
courber  et  par  suite  à  tirer   vers   le    bas  l'opercule    qui   ainsi   ferme    le    tube. 

Pyxicola  (Kent), 

Pachyoola  (Kent), 

Pachytrocha  (Kent), 

Thuricola  (Kent),  sont  plutôt  des  sous-genres  caractérisés  par  diverses  particularités  du 

mode  de  fermeture.  —  Genre  voisin  : 
Cothumiopsis  (Entz),  commensal  d'animaux  aquatiques,  à  N  courbe  au  lieu  d'être  rubané 

(Mer  et  eau  douce). 

Ces  quelques  formes  constituent  pour  Bùtschli  le  petit  groupe  des  Cothumina. 
Depuis  et  y  compris  Vorticella,  cette  longue  série  de  genres  constitue  la  famille 

des  Vorticellinje  [Vorticellina  (Ehrenberg,  emencJ.  Bù(schli)]. 

(2)  Pour  se  diviser,  l'animal  rompt  ses  adhérences  à  sa  coquille  et  se  relire  au 
fond;  un  des  individus  filles  garde  l'ancienne  coquille,  l'autre  sort  et  s'en  reforme 
une  nouvelle.  Cette  forme  constitue  presque  à  elle  seule  la  famille  des  Lagexophryin& 
[Lagenophryina  (Bùtschli)]. 

Stylohedra  (Kellicolt)  n'est  qu'un  sous-genre  du  précédent. 

Quelques  auteurs  rattachent  aux  Vorticelles  ou  aux  Infusoires  tentaculifères  le 
genre  encore  mal  connu  Erythropsis  (R.  Hertwig),  que  nous  avons  placé  en  appen- 
dice aux  Dinoflagellés  (V.  p.  387). 


500 


LES    1NFUS01RES 


2e   Sous-Classe 
TENTACULIFÈRES.   —    TENTACULIFERIM 


vel 


SUCEURS, 


SUCTORIJE 


Fig.  844 


lent  styl 


[Acinetina  (auct.);  —  Tentaculifera  (Huxley,  Kent);  — 
Svctoria  (Kent,  Bïitschli)] 

Si  nous  nous  étions  astreints  à  décrire  les  groupes  en  suivant  l'ordre 
de  supériorité  organique,  nous  aurions  dû  placer  les  Tentaculifères 
avant  les  Ciliés,  car  il  leur  sont  incontestablement  inférieurs.  Nous  avons 
préféré  les  décrire  après  ceux-ci,  parce  qu'ils  peuvent  être  facilement 
étudiés  par  comparaison  avec  le  type  des  Ciliés,  tandis  que  l'inverse  n'eût 

guère  été  possible;  et,  d'autre 
part,  nous  avons  le  droit  de  sui- 
vre cet  ordre  parce  que  les  Ten- 
taculifères, s'ils  sont  inférieurs 
aux  Ciliés,  ne  sont  pas  pour  cela 
plus  rapprochés  du  type  ances- 
tral.  Il  est  probable  qu'ils  en 
dérivent  au  contraire  par  modi- 
fication régressive,  comme  sem- 
ble l'indiquer  le  fait  qu'ils  ont, 
à  l'état  embryonnaire,  des  cils 
qu'ils  perdent  plus  tard  (*). 

TYPE    MORPHOLOGIQUE 

(FIG-  844   a  850) 

Structure. 

Idée  générale  de  l'être.  —  Notre 
Tentaculifère  est  un  animalcule 
plus  petit  que  le  Cilié,  ne  mesu- 
rant guère  qu'un  dixième  de 
millimètre  au  lieu  d'un  tiers  de 
millimètre,  comme  celui-ci.  Il  est 
fixé  au  sommet  d'un  long  pé- 
doncule (pd.),  mince  mais  rigide 
et  dilaté  au  sommet  en  coupe  (c.) 

1 ENTACULIFERIJE  (type  morphologique)  (Sch.).  r      \      / 

a.,  l'animal;  c,  partie    cupuliforme  du    pédoncule:  N, 

macronucléus  ;  n,  micronucléus ;  oVp.,  orifice    excré-  (1)  B()rsCHLI  considère  les  tentacules 

teur;  tent.  cap.,  tentacule  capitc  ;  tout,  styl.,  tenta-  w 

cule  stylifbrme;  Vp.,  Vésicule  pulsatile.  des  Ten taculifères  comme  homologues 

à  la  bouche  des   Ciliés  qui  se  serait 
multipliée  et  placée  au  bout  d'un  tentacule.  Celte  opinion  semble  à  peine  soutenable. 


Fig.   845. 


Aenl.siyl. 
.can. 


TENTACULIFÈRES  501 

pour  le  recevoir.  Dans  cette  excavation  terminale,  est  l'animal  (a.),  en 
forme  d'ovoïde  trapu,  reposant  dans  la  coupe  par  le  petit  bout.  Son 
corps  est  entièrement  dépourvu  de  cils.  On  y  trouve,  vers  la  partie 
supérieure,  un  petit  pore  excréteur  (oVp.),  semblable  à  celui  d'un  Cilié, 
mais  il  n'y  a  ni  bouche,  ni  anus.  En  place  de  cils,  la  surface  porte  de 
nombreux  prolongements  tentaculiformes  (tent.  cap.,  lent,  styl)  qui  ont 
valu  son  nom  à  ce  groupe  d'êtres.  L'organisation  intérieure  (fig.  845) 
est,  en  gros,  celle  d'un  Cilié.  Il  y  a  une 
membrane,  un  ectoplasme  (ectop.),  un 
endoplasme  [endop.),  avec  des  inclu- 
sions variées,  un  N  et  un  n,  situés  vers 
la  partie  inférieure  du  corps,  et  enfin 
une  vésicule  pulsatile  (Vp.),  à  côté  du 
pore  excréteur. 

Pédoncule.  —  Le  pédoncule  (fig.  844, 
pd.)  n'est  pas,  comme  celui  des  Vorti- 
celles,  une  partie  du  corps  devenue 
filiforme.  C'est  une  partie  surajoutée, 
une  simple  sécrétion  comparable  à  ces 
logettes  chitineuscs  que  nous  avons 
maintes    fois    trouvées    chez    d'autres 

Ciliés.  La  seule  différence,  c'est  que  tentaculifemje  (Typ^  morphologique 
l'animal  est  soudé  dans  une  excavation 
terminale  de  sa  logette  au  lieu  d'être 
contenu  à  son  intérieur.  Ce  pédoncule 
se  compose  de  trois  parties  :  une 
moyenne,  cylindrique,  une  inférieure, 

un  peu  élargie,  fixée  par  une  sécrétion  durcie  à  quelque  objet  immergé, 
et  une  supérieure  dilatée  et  excavée(c).  Le  tout  est  creux  et  formé  d'une 
paroi  chitineuse  et  d'un  contenu  liquide  ;  la  membrane  chitineuse  qui 
forme  le  fond  excavé  de  la  capsule  est  continue,  et  il  n'y  a  aucune  com- 
munication entre  le  corps  de  l'Infusoire  et  le  liquide  sous-jacent('). 

Tégument.  Cytoplasme.  —  V endoplasme   (fig.  845,  endop.)  a  la  même 
structure  que  chez  les  Ciliés.    Il  n'y  a  pas  de  plasma  cortical  distinct. 


can 


Structure  (Sch.) 

can.,  canal  du  tentacule;  can'.,  prolongement 
endoplasmique  du  canal:  cnp.,  cupule  du 
tentacule  capité;  ectop.,  ectoplasme;  en- 
dop., endoplasme  :  tent.cap.,  tentacule  ca- 
pit.-.  tent.  stj'I.,  tentacule  styliforme. 


(M  Cette  paroi  devrait  laisser  distinguer  trois  couches,  de  haut  en  bas  :  1°  l'ecto- 
plasme, 2°  la  membrane  appartenant  au  corps  de  l'Infusoire,  3°  la  paroi  chitineuse 
du  pédoncule.  En  réalité,  on  ne  distingue,  le  plus  souvent,  qu'une  paroi,  comme  si  les 
trois  couches  se  confondaient  là  en  une  simple  cloison  de  séparation.  Mais  la  paroi 
pédonculaire  existe  certainement,  car  lorsque  l'animal  meurt  et  se  décompose,  cette 
paroi  résiste  et  persiste  lorsque  toute  trace  du  corps  a  disparu.  D'autre  part,  il 
semble  bien  peu  probable  que  l'endoplasme  soit  à  nu  au  contact  d'un  produit  de 
sécrétion. 

Le  pédoncule  n'existe  pas  toujours.  Bon  nombre  de  Tentaculifères  sont  sessiles  et 
dépourvus  de  toute  enveloppe  sécrétée.  Quelques-uns  sont  tout  à  fait  libres.  D'autres 
fois,  au  contraire,  le  corps  est  dans  une  vraie  logette  ouverte  seulement  en  un  ou 
quelques  points. 


502  LES    INFUSOIRES 

V ectoplasme  (ectop.)  a  ici  un  aspect  homogène  et  on  ne  lui  trouve  plus 
aussi  nettement  la  striation  radiaire  qu'il  présentait  habituellement  chez 
les  Ciliés.  La  membrane  existe  mais  peu  accusée  ('). 

Inclusions  du  cytoplasme.  —  L'ectoplasme  ne  renferme  point  d'élé- 
ments différenciés.  Il  n'y  a  ni  myonèmes  ni  trichocystes  ('*). 

Dans  l'endoplasme,  on  trouve  les  vacuoles  ordinaires  faisant  partie 
de  sa  structure,  mais  pas  de  vacuoles  alimentaires.  En  fait  d'inclusions 
solides,  on  ne  trouve  pas  de  grains  d'excrétion,  mais  on  rencontre  en 
grande  abondance  des  grains  incolores  réfringents  qui  sont  des  réserves 
nutritives,  car  le  jeûne  les  fait  disparaître.  Certains  d'entre  eux,  mais 
pas  tous,  sont  de  nature  graisseuse  (3). 

Appareil  nucléaire.  —  Le  N,  ovoïde,  est  disposé  transversalement  à  la 
partie  inférieure  du  corps.  Tout  contre  lui,  est  un  n.  Ils  ont  l'un  et  l'autre 
la  même  structure  que  chez  notre  type  morphologique  de  Cilié. 

Vésicule  pulsatile.  —  H  y  a  une  (parfois  plusieurs)  vésicule  pulsatile 
du  type  de  celles  à  vésicules  formatrices  en  cercle  autour  de  la  vésicule 
centrale. 

Elle  est  placée  sous  l'ectoplasme  dans  la  partie  supérieure  du  corps, 
en  face  du  point  où  le  pore  excréteur  traverse  celui-ci.  Tout  l'appareil 
est  constitué  comme  chez  les  Ciliés,  mais  on  ne  voit  point  de  réseau  de 
canalicules  (4).  Cela  d'ailleurs  n'a  pas  grande  importance.  Qu'il  y  ait 
ou  non  des  chemins  tracés  d'avance  dans  la  substance,  l'eau  n'en  suit 
pas  moins  le  môme  cours,  entrant  dans  le  corps  par  osmose  en  tous 
points  et  convergeant  vers  la  vésicule  chargée  de  l'expulser. 

On  le  voit,  notre  Tentaculifère  est,  sous  tous  ces  rapports,  entière- 
ment conforme  aux  Ciliés  et,  malgré  l'absence  de  bouche  (les  Opalines 
sont  dans  le  même  cas),  malgré  même  l'absence  de  cils,  nous  en  aurions 


(!)  Il  y  a  de  grandes  diseussions  au  sujet  des  couches  tégumentaires.  Les  uns 
décrivent  une  membrane  sans  ectoplasme,  les  autres  un  ectoplasme  sans  membrane; 
d'autres  enfin,  un  ectoplasme  et  une  membrane.  La  première  opinion  semble  peu 
soutenable,  car  cette  membrane  serait  bien  épaisse  et  formerait  à  elle  seule  la  paroi 
des  tentacules  et,  d'autre  part,  on  peut  affirmer  à  priori  que,  s'il  y  a  un  ectoplasme 
ayant  la  structure  fondamentale  du  cyloplasma,  même  à  éléments  aussi  fins  que  l'on 
voudra,  il  y  a  toujours,  à  la  surface  au  moins,  ce  liséré  continu  que  nous  avons  défini 
comme  étant  la  membrane  protoplasmique  sous  sa  forme  la  plus  simple.  Or,  la 
membrane  des  Infusoiresestune  membrane  protoplasmique  et  non  un  exsudât,  même 
lorsqu'elle  est  le  plus  apparente.  Récemment,  Cheviakof  a  représenté  chez  un  7W- 
chophrya  un  ectoplasme  avec  la  structure  typique  qu'il  a  chez  les  Ciliés. 

(2)  Le  genre  Ophriodendron  seul  fait  exception  ;  il  possède  des  formations  qui 
semblent  bien  être  des  trichocystes. 

(3)  Dans  quelques  genres,  ou  a  rencontré  des  grains  d'excrétion.  On  a  trouvé  par- 
fois des  granulations  pigmentaires,  variant  du  jaune  au  brun  rouge.  Enfin,  on  a 
donné  le  nom  de  grains  chromophiles  à  des  particules  qui  se  rencontrent  quelque- 
fois, mais  qui  ne  constituent  probablement  pas  une  catégorie  spéciale,  car  elles  ne 
sont,  selon  toute  apparence,  que  des  débris  du  N  fragmenté  après  la  conjugaison  et 
en  voie  de  résorption. 

(4)  Dans  quelques  cas  cependant  on  a  trouvé  les  premières  voies  de  ce  réseau 
lacunaire. 


TENTAGULIFÈRES  50,3 

fait  tout  au  plus  un  ordre  de  ces  derniers,  s'il  n'en  différait  par  un  carac- 
tère capital.  Ce  caractère,  c'est  le  tentacule  que  nous  allons  maintenant 
décrire. 

Tentacules.  —  Toute  la  surface  du  corps,  principalement  vers  la  partie 
supérieure,  est  hérissée  de  prolongements  assez  tins  et  dont  la  longueur 
est  à  peu  près  égale  au  diamètre  du  corps,  ce  sont  les  tentacules.  Les  ten- 
tacules sont  de  deux  sortes;  les  uns  (fig.  844)  sont  graduellement  effilés, 
puis  légèrement  tronqués  au  bout  (tent.  styl.),  les  autres  terminés  par  un 
petit  renflement  en  tète  d'épingle  (tent.  cap.).  On  les  distingue  souvent  sous 
les  noms  de  ravisseurs  et  suceurs,  il  vaudrait  encore  mieux  les  appeler 
stijli  formes  et  capités  car,  sous  le  rapport  des  fonctions,  il  n'y  a  entre 
eux  aucune  différence  réelle  ('). 

Les  uns  et  les  autres  sont  creux  et  leur  canal  (fig.  845,  can.)  est 
librement  ouvert,  d'un  côté  dans  l'endoplasme,  de  l'autre  au  dehors.  Dans 
les  styliformes,  le  canal  s'ouvre  simplement  à  la  pointe  tronquée  du  ten- 
tacule; dans  les  capités,  il  s'ouvre  au  fond  d'une  petite  dépression  cupu- 
liforme  (cup.)  qui  constitue  une  sorte  de  ventouse  au  sommet  du  renflement 
terminal.  A  leur  base,  les  tentacules  s'insèrent  à  angle  vif  sur  la  surface 
du  corps.  Leur  membrane  se  continue  avec  la  membrane,  leur  ectoplasme 
avec  l'ectoplasme  et  leur  canal  central  s'ouvre  en  plein  endoplasme.  Ils 
sont  donc  formés  par  un  prolongement  de  la  couche  tégumentaire  (a). 

Quand  ils  rentrent  dans  le  corps  leur  paroi  se  fusionne  avec  celle  du 
corps  à  leur  base  et  leur  canal  se  perd  dans  la  cavité  virtuelle  qui  sépare 
l'ectoplasme  de  l'endoplasme. 

Physiologie. 

Mouvements.  —  L'animal  étant  fixé  sur  un  pédoncule  non  musculeux, 
étant  dépourvu  de  cils  vibratiles,  est  condamné  à  l'immobilité.  Il  n'y  a 
de  mobile  en  lui  que  ses  tentacules,  mais  ils  le  sont  à  un  haut  degré  et 
par  eux  le  corps  est  susceptible  de  quelques  mouvements.  Les  tentacules 
peuvent  se  contracter  en  se  contournant  en  vis,  comme  si  le  mouve- 
ment était  produit  par  une  contraction  de  l'ectoplasme  suivant  une  ligne 
hélicoïdale,  ou  s'étendre  en  reprenant  leur  aspect  primitif;  ils  peuvent, 
en  tous  sens,  se  courber  ou,  restant  droits,  s'infléchir  à  partir  de  leur 


(')  La  preuve  en  est  que  bien  des  Tentaculifères  n'ont  que  des  tentacules  dits 
ravisseurs  et,  cependant,  se  nourrissent  tout  comme  les  autres  par  succion.  Les  longs 
tentacules  ravisseurs  n'ont  pas  été  observés  jusqu'ici  chez  les  formes  d'eau  douce 
qui  n'ont  que  des  tentacules  capités  ou  coniques  à  tête,  mais  très  courts. 

(2)  La  distinction  des  deux  couches  tégumentaires  dans  leur  paroi  est  encore  plus 
théorique  que  pour  le  reste  du  corps.  En  réalité,  on  ne  voit  que  quatre  lignes,  deux 
limitant  le  canal  et  deux  limitant  le  tentacule.  Dans  quelques  cas,  on  voit  le  canal 
central  se  continuer  assez  avant  dans  l'endoplasme  (fig.  845,  can'.),  mais  ce  n'est 
là  qu'un  trajet  sans  parois  spéciales  autres  que  l'endoplasme  commun  et  cela  ne  prouve 
point,  comme  quelques-uns  le  prétendent,  que  le  tentacule  lui-même  s'enfonce  dans  le 
corps  en  se  rétractant. 


504  LES    INFUSOIRES 

base;  ils  peuvent  enfin  se  rétracter  en  rentrant  dans  le  corps,  partielle- 
ment ou  tout  à  fait,  et  disparaître  alors  entièrement  pour  se  reformer  plus 
tard.  Ces  divers  mouvements  sont  très  lents  mais  fort  étendus,  aussi, 
quand  on  ne  regarde  l'animal  qu'un  instant,  on  le  croit  inerte,  mais  si 
on  le  regarde  de  nouveau  quelque  temps  après,  on  voit  que  la  dispo- 
sition de  ses  tentacules  est  complètement  modifiée.  Il  faut  trois  ou  quatre 
heures  à  un  tentacule  pour  se  rétracter  entièrement,  un  peu  moins 
pour  se  reformer. 

Alimentation.  — Quand  un  animalcule  (c'est  généralement  un  Cilié  sou- 
vent plus  gros  que  notre  Tentaculifère)  vient  en  nageant  à  rencontrer 
un  tentacule,  il  est  tout  d'abord  arrêté,  car  le  tentacule  est  glutineux  et 
se  colle  à  lui.  Cependant  il  se  débarrasserait  bientôt  d'une  si  faible 
attache,  mais  les  tentacules  voisins  convergent  vers  lui  et,  s'attachant 
aussi  sur  la  proie,  la  maintiennent  solidement:  les  tentacules  capités  s'at- 
tachent par  leur  ventouse,  les  autres  simplement  par  leur  pointe.  D'ail- 
leurs, il  semble  qu'un  venin  spécial  émane  des  tentacules,  caria  victime 
avant  d'être  mécaniquement  endommagée  semble  paralysée  :  si  elle  est 
ciliée,  ses  cils  s'arrêtent  et  elle  devient  incapable  de  se  défendre  ('). 

Les  tentacules  exercent  alors  une  succion.  Tout  d'abord,  on  n'en  voit 
pas  les  effets,  mais  sous  son  influence  la  membrane  et  l'ectoplasme  du 
Cilié  capturé  finissent  par  crever  et  l'endoplasme  alors  pénètre  dans  le 
canal  tentaculaire,  le  parcourt,  et  arrive  à  l'endoplasme  de  l'agresseur 
dans  lequel  il  s'écoule  d'un  mouvement  continu.  Quand  la  victime  est 
complètement  vidée,  sa  dépouille  est  abandonnée  par  les  tentacules  qui 
lâchent  prise  et  s'écartent  lentement. 

La  cause  mécanique  de  cette  succion  n'est  pas  très  nettement  élucidée. 
On  a  cru  d'abord  à  un  mouvement  de  pompe,  exercé  par  les  contractions 
alternatives  des  tentacules,  mais  en  réalité  ce  mouvement  n'a  pas  lieu. 
Tout  est  immobile  dans  l'Infusoire  pendant  qu'il  suce  avec  énergie  ;  tout, 
sauf  naturellement  la  vésicule  pulsatile.  Aussi  est-ce  à  ellequ'EiSMOND  [90], 
attribue  le  rôle  actif  dans  ce  phénomène.  Expulsant  sans  cesse  de  l'eau 
qui  occupait  dans  le  corps  une  certaine  place,  elle  produit  un  vide  relatif 
qui  tend  à  faire  affluer  clans  son  intérieur  toutes  les  substances  mobiles 
auxquelles  la  voie  est  ouverte  pour  y  entrer  (*). 

Enkystement.  —  L'animal  s'enkyste  rarement  pour  se  soustraire  à 
des  influences  nocives  et  jamais  pour  se  diviser.    Pour  s'enkyster,  il 


(rj  Glaparède  et  Lachmann  ont  vu  cependant  une  fois  un  Stylonichia  capturé  se 
diviser  rapidement  et  ne  laisser  au  ravisseur  qu'une  de  ses  moitiés.  C'est  un  mode 
d'autotomie  défensive  assez  original. 

(2)  Quand  l'Infusoire  ne  mange  pas,  cette  tendance  aspiratrice  est  satisfaite  par 
l'eau  qui  pénètre  par  osmose  à  travers  les  téguments.  Or,  cette  eau  continue  à  péné- 
trer quand  l'Infusoire  mange.  Il  est  vrai  que  l'aspiration  doit  se  partager  entre  la 
surface  du  corps  et  les  orifices  des  tentacules,  mais  étant  proportionnelle  à  la  sur- 
face, elle  doit  être  bien  minime  dans  ceux-ci.  Si  la  vésicule  se  contractait  plus  vite 
pendant  la  succion,  l'hypothèse  d'Eismond  se  trouverait  presque  démontrée,  mais 
l'auteur  ne  dit  pas  qu'il  en  soit  ainsi. 


TENTACULIFERES 


505 


....tervt 


rétracte  complètement  tous  ses  tentacules,  s'arrondit  et  se  sécrète  une 
coque  de  chitine  au  sommet  de  son  pédoncule.  On  peut  appliquer  ici 
tout  ce  que  nous  avons  dit  de  l'enkystement  défensif  chez  notre  type  mor- 
phologique de  Cilié. 

Reproduction.  —  Notre  Tentaculifère  se  reproduit  uniquement  par 
division  transversale.  Mais  cette  division,  égale  dans  le  principe,  assume 
les  caractères  d'un  bourgeonnement  lorsque  l'individu  fille  supérieur 
est  plus  petit  que  l'inférieur;  ce  bourgeonnement  peut  devenir  interne 
lorsque  le  bourgeon  s'invagine  dans  une  cavité  incubatrice  pour  se  déve- 
lopper; enfin,  au  lieu  d'un  bourgeon,  il  peut  y  en  avoir  plusieurs,  soit 
externes,  soit  internes.  Cela  fait  autant  de  cas  qu'il  nous  faut  examiner 
successivement. 

Division  égale  ou  presque  égale  (fig.  846).  —  Elle  se  fait,  comme  d'or- 
dinaire chez  les 
Ciliés,  par  un  plan 
transversal.  Les 
phénomènes  cyto- 
plasmiques  et  nu- 
cléaires, la  forma- 
tion d'une  seconde 
vésicule  pulsatile, 
ne  présentent  au- 
cune différence 
importante  avec1 
ce  qui  se  passe 
chez  ceux-ci.  Mais 
voici  où  la  chose 
devient  intéres- 
sante. Avant  de  se 
diviser,     l'animal 

rétracte  complètement  tous  ses  tentacules  (^4)  ;  après  la  division, 
l'individu  inférieur  garde  le  pédoncule  (pd.)  et  il  n'a  qu'à  pousser  de 
nouveaux  tentacules  pour  être  de  nouveau  complet  (/>).  Mais  que  va  faire 
l'individu  supérieur  (A')1  On  le  voit,  avant  que  la  séparation  soit  achevée, 
se  couvrir  de  cils  (B'  :c.)  comme  un  Cilié,  et  avec  ces  cils  il  nage  à  la  re- 
cherche d'une  place  pour  se  fixer  (C).  Pendant  tout  ce  temps,  il  ne  diffère 
en  rien  d'essentiel  d'une  Opaline  par  exemple.  Quand  il  a  trouvé  un 
support  propice,  il  s'attache  à  lui  par  un  point  de  sa  surface,  résorbe  ses 
cils,  pousse  des  tentacules  (D'),  sécrète  un  petit  pédoncule  qui  grandit 
lentement  et,  peu  à  peu,   revêt  ainsi  les  caractères  d'un  Tentaculifère 

normal  ('). 

Bourgeonnement  externe  simple.    —   Il  n'y   a  d'autre   différence  entre 


TENTACULIFERtJB    Type  morphologique).  Division  (Sch.). 

A  à  D,  stades  successifs  de  la  division  ;  A'  à  D'  produit  de  la  division  cor- 
respondant à  chacun  de  ces  stades;  c.,  cils:  N,  macronucléus  ;  n,  micro- 
nueléus;  pd.,  pédoncule:  Vp.,  vésicules  pulsatiles. 


(!)  Ce  mode  de  division  se  rencontre  chez  les  Podophrya,  Sphserophrya,  Urmdrt, 
Metacineta.  Chez  Sphxrophrya  l'individu  libre  présente  des  tentacules  dès  sa 
séparation. 


Fig.   847. 


L'Infusoire  s'étant  pré- 

Fig.  848. 


50(3  LES    INFUSOIRES 

ce  cas  et  le  précédent  qu'une  forte  infériorité  de  taille  de  l'individu  su- 
périeur (A).  Celui-ci  se  présente  comme  un  simple  mamelon  au  pôle 
supérieur  du  corps. 

Bourgeonnement  externe  multiple  (fig.  847). 
paré  comme  pour  une 
division  égale  ou  un 
bourgeonnement  sim- 
ple, c'est-à-dire  ayant 
rétracté  ses  tentacules, 
forme  à  sa  partie  su- 
périeure un  certain 
nombre  de  mamelons 

saillants  juxtaposés 
(brg.)  ;  le  N  se  ramifie 
et  envoie  une  branche 
dans  chacun  de  ses 
bourgeons  ;  le  n,  sans 
doute,  se  divise  autant 
de  fois  qu'il  est  néces- 
saire, les  bourgeons  se 
détachent  et  tout  s'a- 
chève pour  chacun 
d'eux  comme  dans  le 
cas  précédent. 
Bourgeonnement  interne  simple  (fîg.  848). 
—  Le  phénomène  commence  comme 
pour  le  bourgeonnement  externe  simple 
mais,  dès  que  le  bourgeon  (A  :  brg.) 
commence  à  se  dessiner  comme  un  petit 
mamelon  superficiel,  on  le  voit  s'enfon- 
cer dans  le  corps  de  la  mère  (B).  Un  sil- 

!  •  l     •  i  A       1      •       i  TENTACUUFERI.E 

Ion  circulaire  se  creuse  autour  de  lui  et,  (Type  moïphologique). 

par    l'approfondissement    graduel    de     Ce    Bourgeonnement  interne  simple  (Sch.). 

sillon,  il  s'invagine  à  mesure  qu'il  gran-  a  à  g,  états  successifs  du  bourgeon;  Cet  b\ 

,.,     /A,       ,,  .  -,       ■■  .        p  ,  stades  correspondant  à  C  et  I)  dans  le  cas 

dit  (6).  11  se  trouve  de  la  sorte  terme,     ou  la  cavité  incubatrice  disparaît, 
comme  à  l'ordinaire,  d'une  protubérance  »rs.'  bourgeon;  h,  macronuciéus;  n,  mi- 

,  .  l  cronucleus  ;  Vp.,  vésicule  pulsatile. 

bien  accusée,   mais  cette  protubérance 

est  logée  au  fond  d'une  cavité  incubatrice  dont  les  parois  remontent 
autour  d'elle  et  se  rejoignent  au-dessus  sans  arriver  tout  à  fait  au 
contact  et  en  laissant  un  petit  orifice  de  communication  avec  le  dehors. 
Les  phénomènes  nucléaires  se  passent  comme  à  l'ordinaire  et,  en 
outre  de  son  N,  de  son  n  et  de  sa  vésicule,  le  bourgeon  se  munit  d'une 
ceinture  verticale  de  cils.  Quand  tout  cela  est  préparé,  le  bourgeon 
continue  à  grandir,  achève  de  s'énucléer,  dilate  l'orifice  de  la  cavité 
incubatrice  et  apparaît  libre  au  dehors  (D  :  brg.).  Ou  bien,  tout  en  restant 


TENTA  CULIFERIJE 

(Type  morphologi- 
que). Bourgeon- 
nement externe 
multiple  (Seh.). 

l»rjj.,  bourgeons  :  N, 
maeronucléus  ;  p«l., 
pédoncule. 


TENTACULIFÈRES  507 

encore  attaché  à  la  mère,  il  se  dévagine  (C),  la  cavité  incubatrice  s'efface 
autour  de  lui  et  il  ressemble  à  un  bourgeon  externe;  mais  il  finit  enfin 
par  se  détacher  et  devient  libre  également  (D'  :  brg.).  Avec  sa  ceinture 
ciliaire  qui  s'est  complétée,  il  nage  à  la  recherche  d'un  support  conve- 
nable et,  quand  il  l'a  trouvé,  il  se  fixe  par  un  point  voisin  de  sa  ceinture 
ciliaire.  Tout  s'achève  alors  comme  pour  les  bourgeons  externes 
(E,F,G). 

Bourgeonnement  interne  multiple.  —  Qu'il  ait  lieu  par  bourgeons  sé- 
parés dans  autant  de  cavités  distinctes  ou  par  plusieurs  bourgeons  logés 
dans  une  cavité  incubatrice  commune,  la  différence  est  toute  contin- 
gente et  le  processus  se  comprend  sans  plus  ample  description  (*). 

Conjugaison.  —  La  conjugaison  (fig.  849)  a  lieu  ici  comme  chez  les 
Ciliés.  Deux  individus  voisins  s'accrochent  par 
quelques  tentacules,  se  rapprochent,  se  soudent, 
et  entre  eux  se  produit  toute  la  série  de  divisions 
d'échanges,  de  transformations  dont  nous  avons 
décrit  la  succession  à  propos  de  notre  type  mor- 
phologique de  Cilié. 

Ici,  malheureusement,  quelques   stades   n'ont  fentacuuferijb 

pu  être  observés,  mais  leur  existence  résulte  (Type  morph.). Conjugaison 
d'une  induction  très  légitime.  C'est  encore  Mutas  ^  ap"    raiPon  • 

qui  les  a  observés  et  bien  des  auteurs  moins  prudents  se  seraient  con- 
tentés de  ce  qu'il  a  vu,  car  il  a  reconnu  le  plus  grand  nombre  de 
stades  et  en  particulier  les  plus  importants.  Il  est  à  remarquer  que  la 


[})  Bien  entendu,  ces  divers  modes  ne  se  rencontrent  pas  à  la  fois  dans  la  même 
espèce.  Chaque  forme  a  le  sien.  La  division  égale  est  rare  et  ne  se  rencontre  que 
dans  des  formes  inférieures  :  Hypocoma,  Sphœrophrya,  Podophrya.  Elle  devient  un 
peu  inégale  et  fait  le  passage  au  bourgeonnement  chez  certaines  espèces  d'Urnula, 
Metacineta,  Acineta.  Le  bourgeonnement  simple  ne  se  rencontre  guère  que  chez  les 
Sphserophrya  et  les  petites  formes  à  bourgeonnement  multiple.  Ce  dernier  mode  est 
le  plus  habituel  chez  les  Tentaculifères.  Ephelota  gemmipara  en  fournit  un  exemple 
bien  connu.  Il  se  renconlre  aussi  chez  la  plupart  des  Acinétines  et  ailleurs. 

Le  bourgeonnement  interne  simple  se  rencontre  principalement  chez  Dendro- 
cometes,  Tokophrya  et  quelques  espèces  tï  Acineta.  Dendrosoma  possède  des  chambres 
incubatrices  multiples  contenant  chacune  un  seul  bourgeon;  enfin,  on  trouve  plu- 
sieurs bourgeons  dans  une  même  chambre  incubatrice  chez  certains  Acinètes, 
A.  tuberosa,  A.  cucullus  et  chez  Ophryodendron. 

Les  cils  du  bourgeon  n'ont  souvent  pas  achevé  de  disparaître  lorsque  les  tenta- 
cules se  montrent  déjà;  d'autre  part,  ceux-ci  ne  disparaissent  pas  toujours,  au  moins 
complètement,  dans  la  division,  en  sorte  que  la  coexistence  momentanée  de  ces  deux 
sortes  d'appendices  n'est  pas  rare. 

Dans  ces  divisions  et  bourgeonnements,  le  rôle  du  n  n'a  pu  être  nettement  observé, 
mais  il  n'est  guère  douteux  qu'il  ne  soit  le  même  que  chez  les  Ciliés,  et  ne  consiste 
en  une  division  simple  ou  multiple. 

La  répartition  des  cils  sur  le  bourgeon  est  très  variable  :  tantôt  les  cils  sont  unifor- 
mément répartis,,  tantôt  ils  n'occupent  que  la  face  ventrale,  ou  dessinent  des  spires, 
ou  se  réduisent  à  une  simple  couronne.  De  là,  la  distinction  des  bourgeons  holo- 
triches,  hypotrich.es,  hétérotriches.  Mais  ces  expressions  n'ont  qu'une  valeur  descrip- 


508 


INFUSOIRES 


Fig.  850. 


dnfus.B'  Infus.B" 


série  semble  ici  plus  simple  que  chez  les  Ciliés.  Elle  est  conforme  à  ce 

que  nous  avons  décrit  chez  le  type  mor- 
phologique, c'est-à-dire  que  le  n  con- 
jugué donne  immédiatement  par  division 
un  N  et  un  n,  sans  se  diviser  au  préalable 
en  les  noyaux  conjugués  des  deux  indi- 
vidus filles  qui  doivent  naître  de  la  pre- 
mière division  post-conjugale.  Le  schéma 
réel  est  donc  celui  que  nous  avons  donné 
pour  notre  type  de  Cilié  et  que  nous 
reproduisons  ici  (fig.  850). 


Infus.A 


Infus.B 


GENRES 

De  tous  ces  caractères,  les  plus  va- 
riables sont  la  présence  ou  l'absence  du 
tentaculiferije   (Type   morphoiog.).  pédoncule,   le   nombre,  la   forme   et  la 
Diagramme  montrant  l'évolution  des    disposition  des   tentacules.   Partant  des 

noyaux    dans    la    conjugaison  .     ,    .  .  , 

(im.  Maupas).  Acinelmes    qui    représentent    la    tonne 

moyenne,  nous  suivrons  deux  séries  de 
transformations,  l'une  descendante  où  nous  verrons  le  pédoncule  dis- 
paraître, les  tentacules  diminuer  de  nombre,  et  enfin  des  cils  se  montrer; 
l'autre  ascendante  où  le  pédoncule  disparaîtra  encore,  mais  où  la  forme  va 
se  compliquer  par  des  prolongements  variés  au  sommet  desquels  les  ten- 
tacules vont  se  localiser.  Quant  à  la  présence  de  lo- 
gettes  protectrices,  aux  variations  secondaires  des 
tentacules,  du  noyau,  de  la  vésicule,  au  mode  de 
bourgeonnement,  tout  cela  ne  suit  aucune  marche 
régulière  et  nous  servira  à  caractériser  les  genres. 
Acineta  (Erhenberg,  emend.   Bùtschli)  (fig.  851).   C'est 


Fis.  851. 


Acineta 
(A.  emaciata) 
(d'ap.  Maupas) 


tive,  car  nulle  part  on  ne  trouve  les  cirres  ou  la  zone  adorale 

caractéristiques  des  deux    derniers   ordres   et,    si    ces   êtres 

étaient  des  adultes,  on  les  classerait  tous  parmi  les  Holotri- 

chides.  La  disposition  des  cils  en  ceinture  annulaire  chez  les 

bourgeons  internes  de  Tokophrya  a  un  intérêt  particulier,  parce 

qu'elle  permet  de  fixer  l'orientation  du  bourgeon  par  rapport  à 

l'animal.  En  effet,  cet  anneau  ciliaire  étant  vertical  et  médian  sur  le  bourgeon  il  faut 

le  considérer  comme  traçant  le  plan  sagittal,  et  le  bourgeon  se  fixant  par  un  point 

voisin  de  cet  anneau  prend,  sûrement  dans  un  sens  et  très  probablement  dans  les 

deux,  la  même  orientation  que  la  mère. 

On  observe  dans  quelques  genres  :  Podophrya,  Metacineta,  Dendrocometes,  un 
singulier  phénomène  qui  s'explique  par  une  modification  de  la  division.  L'animal 
abandonne  son  pédoncule,  ou,  s'il  n'en  a  pas,  son  point  de  fixation,  se  munit  de  cils  et 
se  met  à  mener  une  vie  libre.  Ce  n'est  pas  ici  cette  simple  mutation  de  condition 
commune  chez  les  Vorticelles,  mais  quelque  chose  de  comparable  à  la  rénovation 
totale  de  Spirochona  (V.  p.  482).  L'animai,  en  effet,  se  comporte  comme  pour  se  diviser, 
mais  il  fait  passer  toute  sa  substance  nucléaire  et  la  presque  totalité  de  son  cyto- 
plasma,y  compris  la  vésicule,  dans  l'individu  supérieur  qui  se  détache.  Il  n'abandonne 
qu'une  minime  partie  de  sa  substance  sous  la  forme  d'un  résidu  minime,  incapable 


TENTACULIFERES 


509 


notre  type  morphologique,  sauf  que  les  tentacules  sont  tous  capités  (0,2. 


Fis.  853. 


Mer  et  eau  douce)  (*).  —  Chez 

Metacineta  (Bûtschli)  (fig.  852),  la  cupule  terminale  se 
développe  en  une  logette  qui  enveloppe  entièrement  le 
corps,  sauf  six  fentes  verticales  partant  de  la  partie 
supérieure  et  régulièrement  espacées,  par  lesquelles 
sortent  les  tentacules  disposés  en  six  groupes.  Mais  la 
cupule  est  libre  ainsi  que  la  cavité  du  pédoncule  :  il 
n'y  a  pas,  comme  chez  l'Acinète,  un  liquide  spécial 
maintenu  par  une  cloison 
(0,7.  Eau  douce)  (»).  —  Chez 

Solenophrya  (  Claparède  et 
Lachmann  )  (fig.  853),  le 
pédoncule  disparaît  et  il  n'y 
a  plus  que  la  cupule  ter- 
minale, mais  largement  ou- 
verte à  sa  partie  supérieure 
(0,16.  Eau  douce)  (").  —  Chez 

Tokophrya  (Bûtschli)  (fig.  854),  au  contraire,  c'est  la  cupule 
terminale  qui  disparaît  et  il  ne 
reste  qu'un  pédoncule  directe- 
ment inséré  au  pôle  inférieur  du 
corps  (0,24.  Mer  et  eau  douce)  (4).  — 
Il  en  est  de  même  chez 

Podophrya  (Erhenberg,  emend.  Bût- 
schli), chez  qui,  en  outre,  les  ten- 
tacules deviennent  de  longueur 
inégale  (0,07.  Eau  douce  et  probable- 
ment mer). —  De  même  encore,  chez  „  .     , 

'    .  '  Tokophrya 

EphelOta  (Wright,  non  Kent)  (fig.  855),  (d'ap.  Cheviakof). 


Fit*.  852. 


tenl 


pd 


Solenophrya  (S.  crassa) 
(d'ap.  Claparède  et  Lachmann). 


Fit;.  854. 


Metacineta  (Sch.). 


Fi".  855. 


Ephelota     {Hemîo- 

l'rya)  (E.   Thouletï) 

(d'ap.  Maupas). 


de  vivre,  mais  représentant  morphologiquement  l'individu  inférieur  d'une  bipartition 
incomplète,  réduit  à  un  volume  dérisoire. 

(^  Le  bourgeonnement  est  interne.  La  longueur  du  pédoncule  et  la  hauteur  de 
la  partie  du  corps  abritée  dans  sa  cupule  terminale  sont  très  variables  avec  les 
espèces.  Dans  certaines,  les  tentacules  tendent  en  outre  à  se  grouper  par  petits  bou- 
quets. Aussi  les  genres  caractérisés  d'après  le  développement  du  pédoncule  ou  de  ses 
parties,  ou  par  la  disposition  des  tentacules  sont-ils  un  peu  secondaires. 
Acinetopsis  (Robin)  n'a  sans  doute  que  la  valeur  d'une  espèce  du  genre  Acineta. 

(2)  Aussi  faut-il  sans  doute  considérer  cela  comme  une  logette  analogue  à  celle 
que  nous  trouverons  chez  Umula  par  exemple,  et  munie  d'un  prolongement  pédon- 
culaire,  plutôt  que  comme  un  vrai  pédoncule  semblable  à  celui  du  type  morphologi- 
que. Mais  la  distinction  est  un  peu  subtile  et  ni  ce  caractère  ni  les  autres  ne  nous 
semblent  autoriser  pour  ce  genre  la  création  d'une  famille  des  Metacinetina  (Bûtschli). 

(3)  C'est  encore,  ici  comme  dans  le  cas  précédent,  une  vraie  logette. 
Actinocyathus  (Kent)  n'est  qu'un  genre  douteux  voisin  du  précédent  (0,04.  Mer). 

(4)  Genre  voisin  : 

Discophrya  (Lachmann)  qui  n'est  guère  qu'un  sous-genre  du  précédent  (Mer  et  eau  douce). 


510 


LES    1NFUSOIRES 


mais  ici  les  tentacules  sont,  non  seulement  de  longueur  inégale,  mais 
de  nature  différente  :  les  longs  sont  styliformes,  les  courts  sont  capités 
(0,2.  Mer,  sur  divers  Hydraires,  Bryozoaires  et  Crustacés  (*). 

Certaines  espèces   de  Podophrya  (P.  libéra)  peuvent  se  détacher  de 
leur  pédoncule  et  mener  une  vie  libre.  Elles  établissent  par  là  la  tran- 
sition avec  le  genre 
Sphserophrya  (Claparède  et  Lachmann)  (fig.  856,  857).  Ici,  toute  trace  de 

pédoncule  ou  de  logette  disparaît.  L'ani- 
mal devient  entièrement  libre  et  son  corps, 
à  peu  près  sphérique,  est  garni  sur  toute 
sa  surface  de  longs  tentacules  capités 
(fig.  856,  tent.).  Quand  un  Cilié  (pr.)  vient 
à  passer  au  contact  d'un  de  ses  tentacules, 
ce  dernier  le  saisit,  se  fixe  à  lui,  le  paralyse 
et  suce  son  endoplasme,  puis  rejette  la  dé- 
pouille et  attend  une  autre  proie.  Mais  il  n'y 
a  que  les  grosses  espèces  qui  se  comportent 
ainsi  (S.  magna,  S.  sol).  Les  petites  pro- 
cèdent autrement  (fig.  857)  (*).  Chez 
S.  pusilla  par  exemple,  le  jeune  bourgeon 
libre  et  cilié,  capable  de  nager  par  conséquent  et  déjà  muni  de  quel- 

Fiff.  857. 


Sph  xrop  hrya 

[S.  Magna)    (d'ap.  Maupas). 

pr.,  Ciliés  capturé  par  les  tentacules. 


Sphserophrya.  Stades  successifs  de  l'évolution  à  l'intérieur  d'une  Paramécie  (Sch.). 

li,  silhouette   de   la  Paramécie.    A  et  B,  pénétration;   C  et  D,  accroissement: 

E     et    F,    bourgeonnement;    G,    sortie    des    embryons    ciliés   du    Sphxrophrya  (s.ï 

ques  tentacules  capités,  atteint  une  Paramécie  et  se  fixe  à  elle  par  ses 

Ne  pas  confondre  avec  le  genre  homonyme  Discophrya  (Stein),  Cilié  voisin  des 
Opalines  que  nous  avons  décrit  plus  haut  (V.  p.  452). 

Ces  genres  forment  la  famille  des  Acixetix.e  [Acinetina  (Bùtschli),  à  l'exception  de 
Metacineta}. 

(!)  En  outre,  le  N  est  long  et  courbé  en  fer  à  cheval.  Il  se  ramifie  pour  les  besoins 
du  bourgeonnement  qui  est  externe  et  multiple.  —  Le  genre 
Podocyathus  (Kent)  possède,  en  plus,  une  logette  terminale  où  il  abrite  son  corps  (0,0ï.Mer, 
sur  des  Bryozoaires  et  Hydraires). 

(2)  Ces  espèces  ne  sont  peut-être  que  des  âges  divers  d'une  même  forme.  Mais 
cela  n'a  point  d'intérêt  dans  la  question. 


TENTACULIFERES 


511 


tentacules  (À).  Il  perd  ses  cils,  s'enfonce  dans  le  corps  de  l'hôte  (B)  et 
finalement  se  trouve  logé  au  centre  de  celui-ci,  dans  une  profonde  dépres- 
sion communiquant  avec  le  dehors  par  un  canal  plus  étroit  (C).  Pendant 
ce  temps,  il  a  perdu  ses  tentacules  et,  en  se  nourrissant  sans  doute  par 
imbibition,  a  beaucoup  grossi.  Il  a  donc  l'aspect  d'une  sphère  entièrement 
lisse  (Z>),  munie  d'un  N,  d'un  n  et  d'une  vésicule  pulsatile.  Il  se  divise  en 
deux  (E),  qui  se  divisent  à  leur  tour  et  ainsi  multiplient  et  occupent,  dans 
leur  chambre  agrandie,  une  bonne  partie  de  la  cavité  de  la  Paramécie  (F). 
Peu  à  peu,  cette  division  se  transforme  en  bourgeonnement  externe.  Les 
bourgeons  naissent  munis  de  cils  et  de  quelques  tentacules,  ressortent 
par  l'orifice  d'entrée  (G)  et  vont  à  la  recherche  d'un  nouvel  hôte.  C'est 
alors  que  Stein  les  avait  pris  pour  les  jeunes  de  la  Paramécie. 

A  la  fin,  les  derniers  individus  prennent  aussi  les  caractères  de 
bourgeons  et  se  comportent  comme  les  précédents.  Ces  formes  parasites 
sont  très  petites.  Elles  atteignent  les  Paramécies,  les  Stylonichies  et  les 
Stentors  (0,08.  Eau  douce). 

Endosphsera  (Engelmann)  (fig.  858),  ne  diffère  du  précédent  que  par  son 
mode  de  bourgeonnement  qui  est  interne  et  par  ses  bour-  Fig.  858. 

geons  ciliés,  mais  dépourvus  de  tentacules  (Endoparasite 
chez  diverses  Vorticellines  et  chez  des  Tentaculifères).  —  Ici  se 
place  aussi  le  genre 

Amaebophrya  (Koppen),  parasite  interne  soit  des  Acantho- 
mètres  (A.  acanthometrx) ,  soit  de  Sticholonche  (A.  Sti- 
cholonchse).  Dans  l'un  comme  dans  l'autre  de  ses 
hôtes,  il  a  été  méconnu  et  pris  comme  un  organe  de 
ceux-ci.  Dans  les  Acanthomètres,  on  l'a  décrit  comme 
un  noyau  de  forme  spéciale  avec  une  portion  invaginée 
(fig.  310)  qui  n'est  autre  chose  en  réalité  qu'un  bour- 
geon interne  analogue  à  celui  du  Tokophrya,  et  dans  le 
Sticholonche  on  l'a  pris  pour  un  organe  spécial,  le 
corps  spiral  (V.   p.  206  et  251)  (*). 

Avec  les  trois  formes  suivantes,  nous  tombons  aux  derniers  degrés 
de  dégradation  des  appareils  qui  caractérisaient  les  for- 
mes élevées  dont  nous  sommes  partis. 

Unuila  (Claparède  et  Lachmann)  (fig.  859)  qui,  vivant  fixé 
sur  le  pédoncule  des  Epistylis,  a  été  pris  à  une  époque 
pour  le  jeune  de  ce  Cilié,  est  un  petit  être  de  forme  irré- 
gulièrement ovoïde,  fixé  par  un  très  court  pédoncule 
dans  une  logette  chitineuse  fixée  elle-même  par  un 
court  prolongement  pédonculaire  sur  le  pédoncule  de 
l'hôte.  On  trouve  un  N  et  deux  vésicules  pulsatiles 
avec  leurs  caractères  habituels,  mais  l'appareil  tentacu-  ^  Ephtyiidis) 
laire  est  réduit  à  deux  ou  trois  (parfois  un  seul,  rare-       (d'aP. Claparède 

et  Lachmann). 


EnJosphiera  (spli.) 
dans  un  Epistylis 
(d'ap.  Claparède 
et   Lachmann). 


Fig.  859. 


(a)  Ces  formes  constituent  la  famille  des  Podophetix^:  [Podophryina  (Butschli)]. 


512 


LES    1NFUS0IRES 


ment  jusqu'à  cinq)  tentacules  d'aspect  si  singulier  qu'on  les  a  pris  un 
moment  pour  des  pseudopodes  de  Rhizopodes. 

Ils  sont,  en  effet,  hérissés  de  petites  saillies  irrégulières  qui  semblent 
se  mouvoir  à  leur  surface  comme  des  granulations  protoplasmiques  et 
montrent  parfois  comme  un  commencement  de  ramification.  Mais  une 
observation  attentive  a  montré  que  cet  aspect  est  dû  aux  plissements  que 
provoquent  les  contractions,  car  tout  cela  s'efface  quand  le  tentacule  est 
tout  à  fait  étendu  (0,08.  Eau  douce).  —  Chez 
Rhyncheta  (Zenker)  (fîg.  860),  il  n'y  a  plus  qu'un  seul  tentacule  styliforme, 
mais  bien  formé  et  très  actif,  qui  prolonge  le  corps  à  la 
manière  d'une  trompe  (0,09.  Eau  douce;  fixé,  la  trompe  en 
arrière,  entre  les  pattes  d'un  Cyclops)(*).    —     Enfin    dans     le 


Fi«.  860. 


genre 


Hypocoma  (Gruber)  (fig.  861),  il  n'y  a  aussi 
qu'un  tentacule,  mais  capité  et  qui 
semble  se  prolonger  en  dedans  dans 
le  corps.  Ce  tentacule  {lent.)  naît  de  la 
partie  supérieure  de  la  face  ventrale, 
et  tout  le  reste  de  cette  face  est  garni 


Fis.  861. 


terrt 


llypocoma 

{H.  parasitica) 

(d'ap.  Plate). 


FiS.   862 


de  cils,  sauf  une  étroite  bordure  qui  en 

est  dépourvue.  On  pourrait  voir  là  une 

transition  entre  les  Tentaculifères    et 

les    Ciliés,  mais   c'est   plus   probablement  la   persistance 

d'une  condition  larvaire  (0,046.  Mer,  sur  le  pédoncule  de  diverses 

Vorticellines)  (').  Rhyncheta 

v  '  (R.   Cyclopum) 

(d'ap.  Zenker). 

Nous  plaçons  ici  avec  doute  deux  formes  de  Tenta- 
culifères qui,  bien  plus  que  la  précédente,  feraient  le  passage  aux  Ciliés 
si  leurs  particularités  d'organisation  étaient 
mieux  connues  et  plus  solidement  inter- 
prétées. La  première  est  le  genre 
Suctorella  (Frenzel)  (fig.  862)  qui  a  l'apparence 
d'un  Tokophrya  et  possède,  en  plus,  une 
petite  ouverture  fissiforme  garnie  de  cils 
très  fins.  Si  l'animal  avait  contenu  un  bour- 
geon interne,  l'interprétation  de  cet  orifice 
cilié  eût  été  simple,  et  sa  présence  n'eût  rien 
eu  de  bien  remarquable,  mais  il  n'y  avait 
rien  de  tel,  en  sorte  que  l'on  se  demande 
si  ce  ne  serait  pas  le  reste,  physiologique- 
ment  inactif  (car  les  cils  sont  bien  trop  fins 
pour  jouer  une  fonction  alimentaire),  d'une 
bouche  (0,04.  Eau  douce).  —  Le  second  est  le 


Uent 


Suctorella  (d'ap.  Frenzel). 


I1)  Ces  deux  genres  constituent  la  famille  des  UrxulinjE  [Urnulina  (Biitschli)]. 
r)  L'animal  est  de  forme  ovalaire.  mais  avec  la  face  ventrale  excavée.  Il  con- 


TEiNTACULIFÈKES 


513 


Fis.  863. 


Peitiacla  (Frenzel)  (fig.  863),ilaune  forme  ovoïde,  mais  se  prolonge  en  haut 
en  deux  cols  qui,  l'un  et  l'autre,  se  terminent  par  un 
tentacule  capité.  A  la  base  de  chaque  col,  est  une  sorte 
de  soie  raide  et  tout  le  corps  est  revêtu  de  cils  fins  (0,075.      lent 
Dans  une  petite  lagune)  ('). 

Revenons  maintenant  aux  Acinètes,  aux  Tokophrya,  à 
ces  formes  typiques  qui  nous  ont  servi  de  point  de  départ. 
Nous   allons  suivre  une   nouvelle  série  de  modifi- 
cations qui  va  nous  conduire  aux  formes  les  plus  étranges 
qu'il  soit    possible    d'imaginer.   Ces   modifications   ont 
pour  origine  principale  la  formation  de  lobes  sur  les- 
quels les  tentacules  viennent  se  grouper. 
Trichophrya  (Claparède  et  Lachmann)  (fig.  864)  ne  diffère 
presque  de  Tokophrya  que  par  l'absence  de  pédoncule. 
Que  l'on  suppose  un  Tokophrya  libre,  sans  pédoncule,  avec  les  tentacules 
groupés,  comme  ils  le  sont  dans  quelques  espèces  de  ce  genre,  en  bou- 
quets sur  des  parties  du  corps  légèrement   saillantes   et  l'on  aura   un 
Trichophrya  (0,24.  Mer  et  eau  douce)  (*). 

Fig.  865. 
Fig.  864. 


Peitiacla 
(d'ap.    Frenzel). 


Trichophrya    (T.  cordiformis) 

^    c"'  '*  Dendrosoma  (im.  Kent). 

Dendrosoma  (Ehrenberg)  (fig.  865)  est  d'une  taille  colossale  pour  un  Ten- 


tient  un  longN,  concave  aussi  en  bas  et  une  vésicule  pulsatile  située  dans  la  concavité 
du  N.  Ce  genre  constitue  la  famille  des  Hypocominje  [Hypocomina  (Butschli)]. 

(*)  Frenzel  a  trouvé  ces  deux  formes  dans  la  République  argentine.  La 
première  vivait  en  compagnie  d'autres  Acinètes.  Il  a  vu  les  tentacules  fonction- 
ner. C'est  donc  sûrement  un  Tentaculifère.  Il  a  trouvé  le  N,  deux  vésicules  pulsa- 
tiles,  mais  pas  de  n.  Un  individu  ne  montrait  aucune  trace  de  cette  bouclie.  La 
seconde  est  moins  sûrement  un  Tentaculifère,  car  l'auteur  n'a  pas  vu  les  tentacules 
en  action. 

(2)  Cette  forme  vit  sur  divers  animaux  marins  et  d'eau  douce  (pédoncule  d'JEpis- 

33 


514 


LES    INFUSOIRES 


Fie;.  866. 


■ 


\0W 


taculifère,  puisqu'il  atteint  2mraI/2.  On  croirait,  au  premier  abord,  avoir 
devant  les  yeux  une  petite  colonie  d'Hydraires.  Ce  sont  en  effet  comme 
des  stolons  ramifiés  dans  un  plan  horizontal,  sur  lesquels  auraient  poussé 
des  individus  dressés  côte  à  côte,  ramifiés  et  portant  au  sommet  de  chacune 
de  leurs  ramifications  un  petit  bouquet 
de  tentacules  terminés  enboule  au  som- 
me t.  Eh  bien ,  malgré  cet  aspect,  ce  n'est 
rien  qu'un  Tentaculifère  à  tentacules 
capités,  et  encore  n'est-il  pas  colonial, 
car  une  observation  attentive  montre 
que  tout  le  système  est  parcouru  par 
un  énorme  N  continu,  mais  ramifié  et 
envoyant  une  branche  dans  chacun  des 
rameaux  dressés  (2,5.  Eau  douce)  (f). 

Dans  ces  deux  genres  les  tentacules 
étaient  nettement  capités.  Dansle  genre 
Dendrocometes  (Stein)  (fîg.  866),  ils  sont 
styliformes,  très  courts  et  invaginables 
au  bout.  Le  corps,  en  forme  d'hémi- 
sphère allongé,  est  fixé  par  sa  face 
plane  et  émet  par  sa  surface  convexe  trois  à  quatre  (parfois  deux,  d'autres 


Dendrocometes 

[D.  paradoxus).  pr.,  proie 

(d'ap.  Vrzesaiovski). 


tylis,  cavité  branchiale  de  divers  Tuniciers, 
surface  du  corps  de  certains  Entomostracés 
et  même  sur  les  branchies  de  quelques  Pois- 
sons. L'une  d'elles  T.  cordiformis  qui  vit 
entre  les  fourches  caudales  de  Gyclops  pha- 
leratus  a  été  prise  pour  une  valve  opercu- 
laire,  sorte  de  telson,  destiné  à  protéger 
l'anus.  Le  bourgeonnement  est  endogène  et 
tout  semblable  à  celui  de  Tokophrya. 

Nous  placerons  ici,  l'auteur  n'ayant  pas 
discuté  ses  affinités,  le  curieux  genre 
Staurophrya  (Zacharias)  (fîg.  867),  forme  libre, 
comparable  à  une  sphère  munie  de  six  protu- 
bérances, deux  aux  pôles  supérieur  et  infé- 
rieur, déterminant  le  grand  axe  et  quatre 
dans  le  plan  équatorial.  Ces  protubérances 
sont  grosses,  très  obtuses  et  portent  chacune 
quinze  à  vingt  tentacules  non  capités,  très 
rétractiles  bien  que  lents  à  se  mouvoir.  Sur 
ces  tentacules,  on  voit  parfois  se  former  des 
vésicules  comme  s'ils  avaient  une  membrane. 
Par  une  exception  rare,  l'animal  est  capable 
d'absorber  de  pet  ils  fragments  solides  que 
l'on  retrouve  dans  son  endoplasme  (0,05. 
Eau  douce). 

(*)  Il  y  a  de  nombreuses  vésicules  pulsati- 
les  éparses  dans  tout  le  corps.  Aux  extré- 
mités de  certains  rameaux,  se  voient  des  bourgeons  externes  et,  plus  bas  sur  la  con- 


Staurophrya   (d'ap.  Zacharias). 


TENTACULIFEUES 


515 


fois  cinq  ou  six)  gros  prolongements  qui  se  ramifient  deux  ou  trois  fois, 
et  chaque  fois  en  trois  branches,  mais  irrégulièrement.  Chaque  branche 
se  termine  par  un  petit  bouquet  de  trois  à  quatre  tentacules  très  courts, 
en  forme  de  cône  fortement  tronqué,  dans  lesquels  le  canal  et  ses  parois 
sont  très  évidents  et  qui  sont  très  rétractiles  et  peut-être  invaginables  à 
leur  extrémité. 

Les  canaux  des  différents  tentacules  se  continuent  indépendamment 
les  uns  des  autres  jusque  dans  l'intérieur  du  corps,  ce  qui  permet  d'inter- 
préter les  bras  tentaculifères  comme  formés  simplement  par  les  ten- 
tacules soudés  jusqu'auprès  de  leur  extrémité.  La  lobation  du  corps  est 
donc  plus  apparente  que  réelle  (0,1.  Eau  douce,  sur  les  branchies  des  Gam- 
marus)  (').  —  Chez 

Stylocometes  (Stein),  les  tentacules,  semblables  en  eux-mêmes  à  ceux  du 
précédent,  restent  indépendants  jusqu'au  bout,  en  sorte  qu'il  n'y  a  plus 
du  tout  de  lobation,  ni  réelle,  ni  apparente  (0,1.  Eau  douce,  sur  les  branchies 
d'Asellus  el  sur  les  bouquets  à'Ophrydium)  (*). 

Il  ne  nous  reste  plus  à  présenter  qu'un  genre,  mais 
le  plus  singulier  de  tous,  incontestablement.  C'est  le 
genre 

Ophryodendron  (Claparède  et  Lachmann)  (fig.  868  à  870). 
L'animal  (fig.  868),  de  forme  ovoïde  allongée,  est  fixé 
par  l'extrémité  inférieure    de  son   corps 
rétrécie  en  pédoncule.  A  la  partie  supé- 
rieure, il  porte  un  à  quatre  gros  et  très 


Fig.  868. 


Fis.  869. 


longs  prolongements  coniques,  dressés, 
très  rétractiles,  armés  vers  l'extrémité  de 
petits  tentacules  styliformes.  L'animal 
produit  par  bourgeonnement  interne  de 
petites  larves  munies  d'une  ceinture  de 
cils  (fig.  869),  qui  se  fixent  et  se  trans- 
forment à  la  manière  ordinaire  en  indi- 
vidus semblables  au  parent. 

Mais  il  naît  aussi,  à  la  base  du  (ou  des) 
prolongement  tentaculifère,  des  bourgeons 
externes  (fig.  870,  A  :  a)  qui  se  détachent 


Ophryodendron. 

(O.  abietinum). 
Larve  (d'ap. 
Clajiarède  et 
Lachmann). 


Ophryodendron 

(O.  multiplicatum) 

(d'ap.  Kent). 


Fig.  870. 


tinuité  des  rameaux,  des  sortes  de  tumeurs  déter- 
minées par  des  bourgeons  endogènes. 

Ces  deux  genres  constituent  la  famille  des 
Dendrosohinje  [Dendrosomiiia  (Butschli)]. 

(x)  L'animal  possède  un  N  auquel  est  accolé  la 
vésicule  pulsatile.  Celle-ci  est  donc  profondément 
située  dans  le  corps,  aussi  est-elle  munie  d'un 
long  canal  excréteur  très  évident.  Le  bourgeon- 


Ophryodendron . 
Formation  de  l'individu  ver  mi  forme. 

A,  B  (O.  pedicellatum)  ;  a,  1>,  bourgeons 
(d'ap.  Koch);  C,  individu  vormiforme 
d'O.  trinacrium  (d'ap.  Gruber). 


nement  est  endogène 

(2)  Ces  deux  genres  forment  la  famille  des  Dendrocometism  [Dendrocometina  (Stein)]- 


ol6  LES    INFUS01KES 

(B  :  b)  et  se  transforment  en  individus  dits  vermiformes  (C)  qui  sont 
tout  autrement  conformés  que  le  parent.  Leur  forme  est  plus  allongée 
et  leur  corps  se  termine  par  un  simple  prolongement  en  col  de  bou- 
teille muni  d'un  orifice  à  son  extrémité.  Ils  sont  fixés  auprès  des 
individus  de  la  première  forme  ou  même  sur  eux. 

On  ne  sait  rien  de  certain  sur  les  relations  biologiques  de  ces  deux 
formes. 

On  s'est  demandé  si  la  seconde  ne  représentait  pas  simplement  une 
phase  jeune  de  certaines  larves,  ou  si  elle  n'était  pas  destinée  à  s'unir 
à  l'autre  par  conjugaison  (0,13.  Mer)  ('). 


[l]  Les  espèces,  assez  nombreuses,  ont  des  formes  très  différentes  et  on  a  souvent 
fait  des  genres  avec  des  différences  moindres.  Chez  une  espèce,  O.  abietinum,  on 
trouve  des  trichocystes.  Mais  comme  ces  trichoeystes  manquent  quelquefois  et  qu'ils 
sont  tout  à  fait  semblables  aux  nématocystes  de  la  Campanulaire  sur  laquelle  vit 
l'animal,  on  est  peut-être  fondé  à  se  demander  s'ils  lui  appartiennent  bien  en  propre. 

Ce  genre  constitue  à  lui  seul,  et  à  bon  droit,  la  famille  des  Opiihyodendrin^ 
[Ophryodendrina  (Stein)]. 


LES  PROTOZOAIRES 

CONSIDÉRÉS    DANS    LEUR    ENSEMBLE 


Après  avoir  étudié  indépendamment  les  uns  des  autres  les  divers 
groupes  des  Protozoaires,  nous  devons  maintenant  examiner  l'embran- 
chement dans  son  ensemble  pour  le  délimiter,  faire  ressortir  ses  carac- 
tères généraux,  établir  un  lien  entre  ses  parties  constitutives,  montrer 
la  variation  des  fonctions  et  des  organes,  enfin  résumer  l'ensemble  de 
sa  classification.  C'est  à  cela  que  sont  destinés  les  deux  chapitres  qui 
suivent  et  les  tableaux  synoptiques  qui  terminent  l'ouvrage. 


Caractères  distinctifs  des  animaux  et  des  plantes. 


C'est  seulement  à  propos  des  Protozoaires  que  se  pose  la  question 
indiquée  dans  ce  titre.  Chez  les  êtres  plus  hautement  organisés,  le  ca- 
ractère animal  ou  végétal  s'exprime  si  nettement  que  la  confusion  n'est 
pas  possible. 

D'ailleurs  la  question  n'est  pas  si  grave  qu'elle  le  paraît.  Au  point  de 
vue  théorique,  posée  d'une  certaine  façon,  elle  n'existe  pas,  envisagée 
de  l'autre,  elle  est  insoluble.  Si  l'on  demande,  en  effet,  de  répartir  les 
êtres  vivants  en  deux  groupes  distincts  comprenant  l'un  les  plantes, 
l'autre  les  animaux,  la  question  n'a  pas  de  sens,  car  l'animal  et  la  plante 
sont  des  concepts  qui  n'ont  aucune  réalité  objective;  dans  la  nature,  il 
n'y  a  que  des  individus.  Si,  prenant  les  êtres  que  nous  considérons 
comme  des  animaux  ou  des  végétaux  incontestables,  nous  cherchons 
à  remonter  leur  lignée  phylogénétique,  décidés  à  mettre  dans  la  même 
catégorie  tout  ce  qui  dépend  de  la  même  lignée,  nous  sommes  sûrs  de 
n'arriver  à  rien.  Les  tentatives  de  ce  genre  sont  toujours  restées  infruc- 
tueuses. En  outre,  qui  nous  dit  que  les  animaux  et  les  plantes  peuvent 


518  LES  PROTOZOAIRES  DANS  LEUR  ENSEMRLE 

se  ramener  à  deux  séries  convergentes  seulement?  Il  est  fort  probable 
qu'il  n'en  est  pas  ainsi. 

Par  contre,  la  question  a  une  utilité  pratique  indéniable  comme 
toutes  nos  classifications  et,  nous  plaçant  à  ce  point  de  vue,  nous  pou- 
vons nous  demander  quelles  formes,  parmi  celles  qui  sont  indécises, 
doivent  être  classées  parmi  les  animaux  et  à  quels  caractères  on  peut 
les  distinguer  de  celles  qu'il  vaut  mieux  ranger  parmi  les  plantes,  tout 
en  reconnaissant  que  ces  caractères  n'ont  rien  d'absolu. 

Malheureusement,  tous  les  caractères  que  l'on  cherche  à  invoquer 
comme  critérium  distinctif  se  montrent  en  défaut  ici  ou  là. 

1°  En  général,  les  enveloppes  fermes  que  sécrète  la  cellule  pour  se 
protéger  sont  formées  de  cellulose  chez  les  plantes,  de  chitine  chez  les 
animaux,  ou  de  substances  analogues  à  l'une  ou  à  l'autre. 

Mais  sans  parler  de  la  tunicine  qui  forme  la  tunique  des  Ascidies  et 
qui  est  plus  voisine  de  la  cellulose  que  de  la  chitine,  on  a  constaté  la 
présence  de  la  cellulose  dans  les  kystes  ou  dans  les  capsules  de  divers 
Protozoaires  qui,  par  tous  leurs  autres  caractères,  se  rattachent  aux 
animaux,  et  celle  de  la  chitine  chez  les  Champignons  (Gilson  [95]); 

2°  Même  chose  arrive  pour  la  chlorophylle. 

On  sait  que  les  Champignons  en  sont  dépourvus  et  que,  chez  divers 
animaux,  on  la  rencontre,  non  sous  formes  d'Algues  commensales, 
mais  appartenant  en  propre  à  l'organisme  où  elle  se  trouve.  Ainsi, 
chez  les  Bonellies,  Rietsch  [86]  a  montré  que  la  substance  verte  est 
diffuse  dans  les  cellules,  sans  être  même  sous  forme  de  grains.  Son 
spectre  ne  diffère  de  celui  de  la  chlorophylle  en  rien  d'essentiel  et  tous 
les  auteurs  (Gottlier,  Schmarda,  Schenr),  s'accordent  à  la  considérer, 
sinon  comme  de  la  chlorophylle  véritable,  du  moins  comme  une  subs- 
tance extrêmement  voisine  ('). 

Il  existe  un  Infusoire,  Vorticella  campanula,  qui  a  des  grains  de 
chlorophylle.  Enfin,  les  Euglènes  ont  de  la  chlorophylle  en  grains,  avec 
pyrénoïde  et  amidon.  Bien  des  auteurs,  il  est  vrai,  considèrent  les  Eu- 
glènes comme  des  plantes,  mais  cette  opinion  est  inacceptable,  car  les 
Euglènes  sont  inséparables  des  Péranémines  dont  elles  sont  la  copie 
exacte  jusque  dans  les  minimes  détails.  Or  les  Péranémines  avec  leur 
mobilité,  leur  vésicule  pulsatile,  leur  bouche  et  leur  pharynx  bien  des- 
sinés, absorbant  des  proies  solides,  etc.,  etc.,  sont  des  animaux  au 
même  degré  que  les  Infusoires. 

3°  Les  animaux  capturent  des  proies  solides,  les  végétaux  ne  se 
nourrissent  que  des  liquides  qui  les  baignent  (Dangeard). 

Ce  caractère  a  plus  de  valeur  que  les  précédents,  mais  il  souffre  des 
exceptions.  Nombre  de  Flagellés  et  tous  les  Sporozoaires  se  nourrissent, 


l1)  Rietsch,  il  est  vrai,  n'a  pu  obtenir  que  des  ti'aces  d'oxygène,  mais  il  déclare  lui- 
même  que  ses  expériences  n'ont  pas  été  faites  dans  des  conditions  où  elles  pussent 
donner  des  résultats  concluants. 


DISTINCTION    DES    ANIMAUX    ET   DES    PLANTES  510 

sous  ce  rapport,  comme  les  végétaux.  Pour  les  Sporozoaires,  leur  para- 
sitisme pourrait  expliquer  la  chose  :  un  Ténia  n'est  pas  un  végétal  bien 
qu'il  se  nourrisse  par  imbibition.  Mais,  pour  les  Flagellés,  ce  caractère 
obligerait  à  mettre  parmi  les  plantes  ceux  qui,  comme  les  Astasines  par 
exemple,  se  nourrissent  uniquement  de  substances  dissoutes  et  dont 
l'alimentation  est  caractérisée  par  les  termes  expressifs  de  holophytique 
ou  saprophytique  et  dont  plusieurs  cependant  oui  une  bouche  tout  comme 
ceux  à  nutrition  animale,  mais  une  bouche  sans  fonctions. 

4°  A  Vètat  adulte,  les  animaux  ont  des  mouvements  de  locomotion, 
les  végétaux  sont  immobiles  ou  n'ont  que  des  mouvements  locaux  sans 
déplacement  de  l'ensemble. 

C'est  là,  à  notre  avis,  le  meilleur  des  critériums.  Chez  les  Algues  le 
plus  franchement  végétales,  l'anthérozoïde  est  mobile;  nombre  de  végé- 
taux inférieurs  ont  des  zoospores  aussi  mobiles  que  des  Flagellés.  Mais  cela 
n'infirme  point  la  valeur  du  caractère,  car  il  s'agit  là  d'éléments  repro- 
ducteurs ou  de  stades  jeunes  où  la  mobilité  est  rendue  nécessaire 
pour  les  besoins  de  la  dissémination.  A  l'état  adulte,  il  n'arrive 
presque  jamais  que  le  végétal,  tel  qu'on  le  conçoit  d'un  commun  accord, 
soit  capable,  nous  ne  disons  pas  de  certains  mouvements  locaux,  mais 
de  déplacements  d'ensemble,  de  locomotion. 

Nous  disons  presque  jamais,  car  en  ces  matières,  il  n'y  a  rien  d'absolu. 
Ainsi  les  Bactéries,  les  Diatomées,  les  Oscillaires  surtout,  sont  suscep- 
tibles de  vrais  déplacements  d'ensemble.  Mais  si  l'on  analyse  le 
phénomène  on  voit  qu'il  y  a  une  réelle  différence  entre  ces  mouve- 
ments dus  à  des  résultats  indirects  de  la  contractilité  générale  du  pro- 
toplasme qui  est  commune  à  tous  les  êtres  vivants,  et  la  locomotion 
par  pseudopodes,  cils  ou  flagellums  propres  aux  animaux  seuls  à  l'état 
adulte. 

C'est  donc  sur  ce  caractère  d'abord,  et  secondairement  sur  les  autres 
que  nous  nous  sommes  principalement  appuyés,  dans  cet  ouvrage,  pour 
trancher  la  question  dans  les  cas  difficiles.  C'est  par  lui  que  nous  avons 
laissé:  parmi  les  animaux,  les  Myxomycètes,  les  Labyrinthulés,  lesVam- 
pyrelles,  les  Euglènes,  les  Astasines,  les  Dinoflagellés,  les  Volvo- 
cines,  etc.,  etc.,  considérés  par  divers  auteurs  comme  des  plantes;  et  parmi 
les  végétaux,  les  Chytridinées  qui  ont  une  phase  amibe,  mobile,  et  un 
cycle  évolutif,  parfois  très  comparable  à  celui  des  Protozoaires,  les 
Hydrodyctiées,  etc. 

Mais  pas  plus  que  les  autres,  ce  caractère  n'a  de  valeur  absolue,  et 
dans  divers  cas  nous  avons  dû  nous  laisser  guider  par  le  sentiment  des 
affinités  pour  attribuer  certaines  formes,  soit  aux  plantes,  soit  aux 
animaux,  en  dépit  de  ce  critérium.  C'est  ainsi  que  les  Coccidies,  malgré 
leur  immobilité  à  l'état  adulte,  ont  été  laissées  dans  le  Règne  animal,  à 
cause  des  Grégarines,  qui  sont  incontestablement  des  animaux;  que 
nous  avons  laissé  les  Oscillaires  avec  les  Algues  dont  il  est  impossible 
de  les  séparer.  Par  contre,  nous   n'avons  pas   craint   de  joindre   aux 


520  LES  PROTOZOAIRES  DANS  LEUR  ENSEMRLE 

animaux  certaines  formes  ordinairement  considérées  comme  végétales, 
et  de  démembrer  ainsi  le  groupe  botanique  auquel  elles  appartenaient, 
lorsqu'il  s'est  trouvé  quelque  groupe  zoologique  auquel  on  puisse  le 
joindre.  C'est  ainsi  qu'en  attribuant  le  Plasmodiophora,  par  exemple,  aux 
Protéomyxés,  nous  ne  nous  sommes  pas  cru  obligés  de  prendre  avec  lui 
les  autres  Chytridinées.  Chez  le  premier,  en  effet,  la  spore  en  germant 
engendre  une  amibe  munie  de  courts  prolongements  comparables  à  des 
pseudopodes,  tandis  que  chez  les  vraies  Chytridinées  les  plus  voisines, 
ces  prolongements  sont  très  longs,  filiformes,  fixes,  et  représentent  un 
mycélium  ('). 

En  somme,  dans  l'appréciation  de  la  nature  animale  ou  végétale  d'une 
forme  inférieure  à  affinités  discutables,  nous  nous  sommes  laissé  guider 
par  un  ensemble  de  caractères  et  de  considérations  dont  aucun  n'a  et  ne 
peut  avoir  de  valeur  absolue,  mais  qui,  dans  leur  ensemble,  permettent, 
la  plupart  du  temps  de  se  décider  sans  trop  de  difficulté. 


(!)  Il  existe  deux  autres  caractères  distinctifs,  qui  ne  peuvent  servir  de  critérium 
dans  les  cas  difficiles,  vu  qu'ils  ne  se  rencontrent  que  chez  les  êtres  à  cellules  nom- 
breuses organisées  en  tissu,  chez  lesquels  la  nature  animale  ou  végétale  est  toujours 
nettement  exprimée. 

1°  Dès  que  la  cellule  se  divise  pour  donner  naissance  à  des  tissus,  un  caractère 
distinctif  remarquable  apparaît  dans  le  mode  de  cloisonnement  qui  a  tendance  à  se 
faire,  chez  la  plante,  dans  une  direction  prédominante  de  manière  à  former  des  fila- 
ments, et  s'il  se  produit  plus  tard  des  lames  ou  des  formes  massives,  c'est  par  asso- 
ciation de  files  cellulaires  plus  ou  moins  parallèles.  La  file  longitudinale  se  reconnaît 
presque  toujours  dans  les  organes  massifs  des  végétaux.  Chez  l'animal,  au  contraire, 
le  cloisonnement  se  fait  dans  les  trois  directions  et  il  en  résulte  une  forme  massive 
d'emblée. 

2°  Les  invaginations,  reploiements  de  feuillets  si  communs  chez  les  animaux  ne  se 
rencontrent  pas  chez  les  végétaux.  Cliez  ceux-ci  l'accroissement  est  toujours  centri- 
fuge et  les  rapports  de  contiguïté  entre  les  cellules  voisines  sont  toujours  primitifs; 
chez  ceux-là  au  contraire  il  arrive  très  fréquemment  que  des  lames  cellulaires  s'in- 
vaginent  et  viennent  établir  des  rapports  de  contiguïté  secondaires  entre  des  cellules 
nées  à  bonne  distance  les  unes  des  autres. 

C'est  Nàgeli  qui  a  le  premier  mis  en  lumière  la  première  de  ces  deux  différences; 
quant  à  la  seconde,  elle  est  inédite  et  provient  d'une  remarque  d'un  autre  botaniste, 
le  docteur  Poirault. 

Rappelons  enfin  que  les  plantes  se  nourrissent  de  substances  ternaires  et 
fabriquent  avec  elles  seules  les  composés  quaternaires  de  leur  organisme,  tandis 
que  les  animaux  ont  besoin  pour  vivre  des  substances  quaternaires  élaborées  par 
les  plantes.  Mais  ici  encore,  la  différence  n'existe  que  chez  les  formes  supérieures. 
Les  champignons  se  nourrissent,  sous  ce  rapport,  à  la  manière  des  animaux  et  nous 
avons  déjà  indiqué  que  certains  Flagellés  ont  une  alimentation  saprophytique  ou 
même  holophytique . 


CARACTÈRES  DES  PROTOZOAIRES  521 


II 

Caractères  généraux  des  Protozoaires. 

Le  Protozoaire  est  essentiellement  un  être  unicellulaire.  Lorsque  plu- 
sieurs cellules  s'unissent  pour  former  l'individu,  ces  cellules  sont  toutes 
homologues  et  homodynames  et  cette  individualité  polycellulaire  n'est 
guère  qu'une  colonie  d'individualités  unicellulaires  toutes  complètes  en 
elles-mêmes  et  capables  de  vie  indépendante.  Dans  certaines  formes 
cependant,  chez  les  Volvocines,  par  exemple,  on  observe  un  commen- 
cement de  différenciation  des  individus  de  la  colonie  en  des  sens  diffé- 
rents mais,  en  tous  cas,  ces  différenciations  portent  sur  des  cellules 
isolées  ou  des  groupes  cellulaires  massifs  et  non  sur  les  assises  dispo- 
sées en  membranes  concentriques  et  comparables  aux  feuillets  des 
Métazoaires  ('). 

La  cellule  unique  qui  forme  le  corps  de  tous  les  Protozoaires  pos- 
sède les  parties  essentielles  de  toute  cellule,  le  cytoplasmaetun  noyau  (*). 
Le  cytoplasma  a  la  structure  normale  du  protoplasma  et  montre  plus  ou 
moins  nettement  les  divers  aspects  que  l'on  a  décrits  dans  cette  subs- 
tance. Ce  sont  d'ordinaire  les  structures  alvéolaires  et  granulaires  qui  se 
dessinent.  La  couche  superficielle  est,  le  plus  souvent,  différenciée  en  une 
mince  lame  limitante  que  l'on  appelle  ectoplasme  par  opposition  à  la 
partie  centrale  qui  devient  Yendoplasme.  D'ordinaire,  la  structure  est  la 
même  dans  ces  deux  couches,  mais  dans  l'ectoplasma  tous  les  éléments 
sont  plus  fins.  A  la  surface  de  l'ectoplasme,  se  dessine  toujours  au  moins 
une  membrane  cellulaire  protoplasmique,  souvent  différenciée  en  une 
pellicule  plus  ferme  qui,  avec  l'ectoplasme,  forme  une  sorte  de  tégument. 
Le  noyau  laisse  reconnaître  d'ordinaire  une  membrane  et  un  suc  nuclé- 
aire, renfermant  des  grains  chromatiques  appelés  souvent  nucléoles,  bien 
qu'ils  correspondent  plutôt  sans  doute  à  des  chromosomes.  Assez  souvent, 
on  peut  distinguer  un  réseau  plus  ou  moins  net,  mais  ce  n'est  que  tout 
à  fait  exceptionellement  que  l'on  a  reconnu  l'existence  de  véritables 
centrosomes. 

Même  lorsqu'elle  est  réduite  à  ces  parties  essentielles  la  cellule  unique 
qui  forme  le  corps  n'en  sait  pas  moins  accomplir  toutes  les  fonctions 
nécessaires  à  la  vie;  mais,  le  plus  souvent,  elle  se  différencie  plus  ou 
moins,  et  crée  à  son  intérieur  de  véritables  organes,  en  tout  comparables 
à  ceux  des  Métazoaires,  mais  qui  en  diffèrent  en  ce  qu'ils  sont  des  parties 


(x)  Ici  comme  partout,  cependant,  il  y  a  des  formes  de  transition  qui  font  échouer 
toutes  nos  tentatives  de  délimitation  nette.  L'un  de  nous,  Delage  [oc],  a  montré  dans 
la  Salinella  une  de  ces  formes  de  transition. 

(2)  Pour  la  question  des  Monères  ou  Protozoaires  sans  noyau,  voyez  p.  65. 


522  LES  PROTOZOAIRES  DANS  LEUR  ENSEMRLE 

de  cellule  appropriées  à  une  fonction  et  non  des  groupes  de  cellules 
associées  en  un  appareil. 

Le-protoplasma  simple,  non  différencié,  contient  le  germe  des  fonc- 
tions les  plus  compliquées.  Aucune  de  ces  dernières  n'est  une  création 
absolument  nouvelle  prenant  naissance  à  quelque  moment  dans  la  série 
des  êtres  :  toutes  commencent  dès  la  cellule,  toutes  y  sont  représentées 
sous  une  forme  plus  ou  moins  rue] imen taire.  Les  plus  simples  des 
Monères,  les  êtres  que  nous  avons  placés  à  la  base  des  Protéomyxés, 
sont  absolument  dépourvus  d'organes.  Ils  se  meuvent  néanmoins,  sans 
appendice,  se  nourrissent  sans  bouche  ni  tube  digestif,  respirent, 
excrètent,  se  reproduisent,  réagissent  aux  excitations,  par  la  totalité  de 
leur  protoplasma. 

Mais  dès  que  l'on  s'élève  un  peu  dans  la  série  des  Protozoaires,  on 
voit  se  former  pour  chaque  fonction  des  organes  spéciaux  qui,  chez 
quelques-uns,  arrivent  même  à  un  degré  remarquable  de  complication. 
Nous  allons  rapidement  passer  en  revue  ces  organes  en  nous  plaçant  au 
point  de  vue  de  la  fonction  qu'ils  ont  à  remplir. 

Mouvements.  Locomotion.  —  Seuls,  certains  parasites,  comme  les  Cocci- 
dies  par  exemple,  se  montrent  entièrement  immobiles  pendant  leur  état 
adulte. 

Chez  tous  lesSpoROzoAiRES,le  corps  est  entièrement  dépourvu  d'appen- 
dices mobiles,  mais  certains  d'entre  eux  n'en  sont  pas  moins  mobiles, 
soit  par  de  vagues  contractions  d'ensemble  de  leur  protoplasma,  soit  au 
moyen  de  vraies  fibrilles  contractiles,  les  myonèmes,  formées  d'une 
différenciation  de  la  couche  profonde  de  leur  ectoplasma. 

Chez  les  RmzopoDES,le  corps  forme  des  prolongements  mobiles  de  sa 
couche  superficielle,  les  pseudopodes,  qui  sont,  ou  obtus  et  non  anasto- 
mosables  (Amoebiens),  ou  effilés  et  anastomosés  en  réseau,  réticulés  (Fora- 
minifères,  Radiolaires),  parfois  munis  d'un  filament  axile  central  de  nature 
protoplasmique  qui  leur  sert  de  soutien  (Héliozoaires). 

Chez  les  Flagellés,  les  pseudopodes  font  place  au  fïagellum,  appen- 
dice contractile  de  forme  et  de  position  fixes,  simple  ou  multiple,  mais 
jamais  très  nombreux  (souvent  deux  ou  trois,  mais  jamais  plus  de  six 
à  huit),  qui  entraînent  le  corps  à  leur  suite,  grâce  au  mouvement 
ondulatoire  dont  ils  sont  doués. 

Enfin  chez  les  Ciliés,  le  corps  est  en  partie  ou  en  totalité  recouvert 
d'appendices  analogues  aux  fïagellums,  mais  plus  petits,  plus  nombreux, 
et  qui  sont  animés  d'une  vibration  monotone  rarement  interrompue.  Ils 
agissent  comme  de  petites  rames  (').  Ces  cils,  chez  les  Infusoires  hypo- 


ll)  Les  Tentagulifères  sont  dépourvus  de  cils,  mais  par  une  régression  secon- 
daire, car  leurs  larves  en  sont  pourvues.  Ils  ont  en  place  de  cela  de  longs  appen- 
dices digitiformes,  creux,  faisant  fonction  de  suçoirs  et  incapables  de  produire  une 
vraie  locomotion.  Aussi  la  plupart  sont-ils  fixés. 


CARACTERES  DES  PROTOZOAIRES  523 

trichides  se  soudent  en  pinceaux  et  forment  les  cirres  qui  se  meuvent  à 
volonté  comme  les  pattes  d'un  animal  supérieur. 

Une  locomotion  sans  appendices,  par  des  mouvements  du  corps  ou 
des  contractions  non  locomotrices  se  rencontrent  quelquefois,  par 
exemple  chez  les  Grégarinides  parmi  les  Sporozoaires  et  chez  les  Hétéro- 
trichides  ou  les  Péritrichides  parmi  les  Ciliés. 

Alimentation.  —  Il  faut  distinguer,  dans  l'accomplissement  de  cette 
fonction,  trois  stades:  la  capture  et  l'ingestion  des  aliments,  leur  digestion 
et  le  rejet  des  résidus  ou  défécation. 

Nous  avons  déjà  vu  que  les  Sporozoaires  se  nourrissent  par  imbi- 
hition.  Ils  n'ont  donc  pour  aucune  de  ces  fonctions  besoin  d'appareil 
spécial.  Tout  se  borne  chez  eux  à  des  phénomènes  d'osmose.  Il  en  est 
de  même  chez  les  Flagellés  à  alimentation  holophy tique  ou  saprophy- 
tique.  Mais  dans  tous  les  autres  groupes  il  y  a  des  appareils  plus  ou 
moins  différenciés. 

La  captiwe  et  ïingestion  des  aliments  ont  lieu,  chez  les  Rhizopodes, 
le  plus  souvent  par  les  pseudopodes,  parfois  directement  par  des  points 
de  la  surface  du  corps,  les  pseudopodes  étant  réservés  à  la  loco- 
motion. Dans  ce  dernier  cas  ou  lorsqu'il  s'agit  de  pseudopodes  lobés, 
la  surface  du  corps  se  soulève  tout  autour  de  la  particule  à  saisir  et  se 
referme  peu  à  peu  au-dessus  d'elle  (').  La  particule  est  englobée  avec 
une  gouttelette  d'eau  qui  constitue  autour  d'elle  une  vacuole  alimen- 
taire. Quand  il  s'agit  de  pseudopodes  réticulés,  ceux-ci  étendent  leur 
réseau  autour  de  la  particule  qui  se  trouve  enfermée  dans  une  maille 
et  est  digérée  sur  place  ou  entraînée  dans  le  corps.  En  aucun  cas  il  n'y 
a  de  vraie  bouche,  tout  au  plus  observe-t-on  un  lieu  d'élection  pour 
l'ingestion  des  aliments  et  encore  est-il  très  vaguement  limité. 

Chez  les  Flagellés  et  les  Ciliés,  c'est  le  mouvement  tourbillonnaire 
du  (ou  des)  fîagellum  ou  des  cils  péribuccaux,  souvent  soudés. en  groupes 
aplatis,  les  membranelles,  qui  entraîne  les  particules  vers  le  lieu  d'in- 
gestion. Cependant  quelques  Ciliés,  les  Holotrichidesholostomides  saisissent 
leur  proie  avec  leur  bouche  et  l'avalent  par  un  vrai  mouvement  de 
déglution.  LcsTentaculifères  collent  sur  la  proie  leurs  suçoirset  absorbent 
peu  à  peu  son  contenu.  Les  Flagellés  ont,  soit  une  vraie  bouche  suivie 
d'un  petit  pharynx,  soit  tout  au  moins,  à  la  base  du  flagellum,  un  lieu 
d'élection  nettement  limité  pour  l'ingestion  des  aliments.  Les  Ciliés  ont 
une  vraie  bouche  suivie  le  plus  souvent  d'un  pharynx.  Les  Tentaculifères 
n'ont  d'autre  lieu  d'ingestion  que  les  orifices  terminaux  de  leurs 
suçoirs. 

La  digestion  se  fait  partout  directement  dans  l'endoplasme,  sans 
intermédiaire  d'un  tube  digestif  (sauf  chez  les  Ophryoscolécines).  Partout 
où  la  nourriture  est  solide,  elle  est  contenue  dans  une  vacuole  alimen- 


(x)  D'autres  disent  qu'elle  se  déprime  en  face  de  la  particule,   ce  qui,  pour  le 
résultat,  revient  au:mème. 


524  LES  PROTOZOAIRES  DANS  LEUR  ENSEMBLE 

taire.  Le  liquide  de  cette  vacuole  qui  est  d'abord  de  l'eau,  se  trans- 
forme, par  échanges  osmotiques  avec  les  sucs  du  cytoplasme,  en  un  suc 
spécial  qui  digère  la  particule  et  dissout  ses  portions  assimilables  qui 
sont  absorbées  par  osmose. 

La  défécation  a  lieu  par  expulsion  de  la  vacuole  ci-devant  alimentaire, 
maintenant  fécale.  Cette  expulsion  a  lieu,  soit  en  un  point  quelconque  ou 
très  vaguement  déterminé  (Rhizopodes),  soit  en  un  point  défini,  ordi- 
nairement l'extrémité  aborale,  sans  anus  préformé  (la  plupart  des 
Flagellés),  soit  par  un  anus  préformé  quoique  non  visible  et  ne  s'ouvrant 
qu'au  moment  où  il  fonctionne  (Ciliés). 

Excrétion.  —  Elle  a  lieu  souvent  par  simple  osmose.  C'est  le  cas  chez 
tous  les  Sporozoaires,  chez  bon  nombre  de  Rhizopodes  et  de  Flagellés 
inférieurs  et,  chose  curieuse,  chez  le  plus  grand  nombre  des  formes 
marines  même  dans  le  cas  où  les  formes  voisines  d'eau  douce  ont  un 
appareil  excréteur  spécial.  C'est  pour  cela  sans  doute  que  les  Radiolaires, 
tous  marins,  en  sont  dépourvus,  tandis  que  les  Héliozoaires,  qui  leur 
sont  très  inférieurs,  mais  qui  sont  ordinairement  d'eau  douce,  ont  un 
appareil  bien  caractérisé. 

Cet  appareil,  partout  où  il  existe,  consiste  en  une  vésicule  pulsatile 
située  près  delà  surface.  Chez  les  Infusoires  et  beaucoup  de  Flagellés  il 
existe  un  pore  et  un  petit  canal  excréteurs  permanents,  mais  en  tout 
cas  il  n'y  a  pas  de  communication  permanente  entre  la  vésicule  et  ce 
canal.  Celle-ci  s'établit  à  chaque  systole  de  la  vésicule  par  rupture  du 
cytoplasma  qui  en  forme  la  paroi. 

Chez  tous  les  Protozoaires  l'eau  entre  en  masse  dans  le  corps  soit 
par  imbibition  générale,  soit  avec  les  aliments.  Elle  se  rassemble  dans 
la  vésicule,  soit  par  des  interstices  non  préformés  (Rhizopodes,  Fla- 
gellés), soit  par  un  réseau  de  canalicules  sous-tégumentaires  (Ciliés) 
et  est  expulsée  par  la  systole. 

Les  produits  excrémentitiels  sont  tantôt  invisibles,  sans  doute  parce 
qu'ils  sont  liquides  ou  trop  finement  précipités,  tantôt  précipités  sous  la 
forme  de  grains  d" excrétion  visibles.  Ceux-ci  sont  sans  doute  lentement 
dissous  par  le  courant  d'eau  qui  traverse  l'organisme  sous  l'action  de  la 
vésicule. 

Respiration.  —  Nulle  part  il  n'y  a  d'organes  spéciaux  pour  la  respi- 
ration ;  mais  il  est  bien  à  croire  que  le  courant  d'eau  déterminé  par  la 
vésicule  fournit  au  corps  de  l'oxygène  en  même  temps  qu'il  entraîne 
ses  excréta.  L'eau  qui  entre  dans  le  corps  par  osmose  est,  en  effet, 
chargée  d'oxygène. 

Protection  du  corps.  —  Le  corps  est  parfois  nu  ou  à  peine  revêtu  de  la 
plus  mince  membrane  cellulaire.  C'est  le  cas  des  Rhizopodes  inférieurs, 
de  divers  Héliozoaires,  de  quelques  Radiolaires  et  de  la  plupart  des 
Flagellés.  Ailleurs  il  y  a  un  tégument  un  peu  plus  ferme  formé  par  une 
pellicule  membraneuse  unie  à  la  couche  ectoplasmique  du  corps, 
c'est  le  cas  des  Ciliés. 


CARACTERES    DES    PROTOZOAIRES  525 

Chez  les  Sporozoaires  on  trouve  d'ordinaire  une  vraie  membrane 
ferme  avec  une  cuticule  relativement  solide. 

A  cette  protection  directe  et  immédiate  s'en  joint  souvent  une  autre 
due  à  des  capsules  ou  à  des  coquilles  formées  autour  du  corps,  tout 
contre  lui  ou  à  quelque  distance  de  lui.  Telles  sont  les  coquilles  des 
Foraminifères,  les  capsules  des  divers  Flagellés,  les  carapaces  de  cer- 
tains Infusoires.  Au  même  ordre  de  production  se  rattachent  les  pédon- 
cules, non  celui  de  la  Vorticelle  qui  est  un  prolongement  du  corps,  mais 
ceux  des  Àcinètes,  des  Flagellés  coloniaux,  etc. 

Le  squelette  des  Radiolaires  mérite  une  mention  à  part  par  le  fait 
qu'il  n'entoure  pas  seulement  le  corps,  mais  souvent  le  pénètre  et  par- 
fois jusqu'à  son  centre. 

Colonies.  —  La  formation  de  colonies  a  lieu  de  deux  façons  essentiel- 
lement différentes,  c'est  parfois  une  réunion  secondaire  et  souvent  tem- 
poraire d'individus  primitivement  distincts.  C'est  le  cas  des  Grégarines, 
de  certains  Héliozoaires,  des  Myxomycètes,  etc.  Cela  constitue  à  parler 
plus  proprement  des  associations.  Plus  souvent,  la  colonie  est  due  à  un 
phénomène  de  multiplication  avec  séparation  incomplète  des  individus 
filles,  c'est  le  cas  pour  les  Flagellés  qui  forment  ces  élégants  arbuscules 
semblable  à  des  Hydraires  en  miniature. 

Enkystement.  —  C'est  aussi  à  la  fonction  de  protection  qu'il  faut  ratta- 
cher l'enkystement.  Il  se  présente  dans  tous  les  groupes  et  peut  se 
produire  dans  diverses  circonstances.  Tantôt,  il  est  provoqué  par  une 
circonstance  éventuelle,  dessiccation,  putréfaction  de  l'eau,  besoin  de 
repos  pour  digérer  à  l'aise  après  une  alimentation  trop  abondante; 
tantôt,  c'est  un  phénomène  évolutif,  préambule  d'une  acte  reproducteur. 
Pour  s'enkyster,  l'animal  s'arrondit,  rétracte  ou  élimine  ses  appendices, 
flagellum,  cils  ou  pseudopodes,  ferme  sa  bouche  et  ses  autres  orifices  en 
établissant  à  leur  niveau  la  continuité  de  sa  paroi,  efface  la  plupart 
des  différenciations  intérieures  qu'il  pouvait  posséder  et  se  sécrète  une 
ou  plusieurs  enveloppes  concentriques  de  chitine,  de  cellulose  ou  de 
substances  analogues. 

Le  degré  de  cette  régression  est  très  variable  selon  les  groupes;  il 
est  moins  avancé  pour  les  enkystements  éventuels  dont  l'animal  doit 
sortir  sans  s'être  modifié  ;  il  est  maximum  dans  ceux  qui  aboutissent  à 
une  sporulation. 

Non  moins  variable  est  la  durée  de  l'enkystement;  elle  est  relative- 
ment fixe  dans  ceux  qui  sont  le  prélude  d'un  acte  reproducteur;  mais 
dans  ceux  qui  sont  éventuels,  elle  peut  varier  de  quelques  heures  à  tout 
un  hiver  ou  même  plus,  selon  les  circonstances. 

Reproduction.  —  Le  Protozoaire  se  reproduit  essentiellement  par  divi- 
sion, cependant  chez  les  Sporozoaires,  les  Radiolaires  et  les  Foraminifères 
à  coquilles  dures  ce  procédé,  sans  faire  défaut,  est  moins  ordinaire  et  est 
remplacé  normalement  par  la  sporulation.  La  division  a  lieu  par  amitose 
pure  dans  les  formes  inférieures,  par  mitose  parfaite  dans  les  plus  élevées, 


526  LES  PROTOZOAIRES  DANS  LEUR  ENSEMRLE 

mais,  le  plus  souvent,  par  un  processus  intermédiaire  tenant  plus  ou 
moins  de  Tune  ou  de  l'autre  suivant  les  cas.  Le  centrosome  a  été  rare- 
ment observé,  mais  les  chromosomes  et  leur  division  ne  sont  pas  rares. 

Quant  aux  organes  du  cytoplasme  (bouche,  péristome,  flagellum, 
vésicule  pulsatile,  etc.),  tantôt  ils  sont  partagés  en  deux  (surtout  dans  la 
division  longitudinale),  tantôt  ils  se  reforment  chez  l'individu  qui  en  est 
privé.  Même  chose  arrive  pour  les  squelettes  et  coquilles. 

Sporulation.  —  La  sporulation  a  lieu  normalement  sous  un  kyste.  Le 
noyau  se  divise  en  un  grand  nombre  de  petits  noyaux  qui  se  partagent 
le  cytoplasme  et  forment  ainsi  autant  de  petites  spores  nucléées.  Tantôt, 
ces  spores  sont  nues  et  munies  d'un  ou  deux  tlagellums  (zoospores),  tantôt 
elles  sont  munies  d'une  enveloppe  et  en  sortent  à  la  germination,  le 
plus  souvent  sous  une  forme  amœboïde.  Ces  zoospores  ou  ces  amibes 
reproduisent  la  forme  adulte  à  la  suite  d'une  évolution  trop  souvent 
inconnue. 

Conjugaison.  —  Dans  des  cas  chaque  jour  plus  nombreux,  mais  qui 
sont  loin  de  s'étendre  encore  à  l'ensemble  des  Protozoaires,  on  a  observé 
la  conjugaison.  Ce  phénomène  consiste  dans  la  fusion  de  deux  individus 
en  un  seul.  Quand  la  fusion  est  temporaire,  elle  ne  constitue  pas  une 
vraie  conjugaison  etrelève  plutôt  de  ce  que  nous  avons  appelé  association. 
Quand  elle  est  permanente  et  ne  s'étend  qu'au  cytoplasme,  plastogamie, 
elle  ne  paraît  pas  non  plus  avoir  beaucoup  d'influence  sur  le  cycle 
évolutif.  La  vraie  conjugaison  doit  s'étendre  aux  noyaux,  karyogamie, 
elle  est  alors  un  acte  reproducteur,  comparable  à  la  fécondation  des 
Métazoaires,  mais  avec  cette  différence  qu'il  n'y  a  pas  d'ordinaire  de 
distinctions  sexuelles  entre  les  deux  individus  conjugués.  Parfois  cepen- 
dant une  différence  de  ce  genre  existe,  par  exemple  chez  les  Vorticelles 
où  l'un  des  individus,  microgamète,  est  plus  petit  et  se  porte  plus  active- 
ment à  la  recherche  de  l'autre  qui  est  le  macrogamète.  Parfois,  la  conju- 
gaison a  lieu  entre  des  spores  nues  dont  souvent  l'une  est  plus  petite, 
microspore,  et  l'autre  plus  grande,  macrospore.  Il  semble  que  l'on  soit 
fondé  dans  ces  cas  à  assimiler  le  plus  petit  des  conjoints  au  mâle  et  le 
plus  gros  à  la  femelle. 

Il  semble  que  la  conjugaison,  qui  est  le  contraire  de  la  reproduction 
puisqu'elle  diminue  le  nombre  des  individus,  soit  nécessaire  pour 
remédier  à  une  dégénérescence  de  l'espèce  qui  se  produit  à  la  suite 
d'une  multiplication  agame  trop  longtemps  continuée.  Mais  ce  phéno- 
mène, appelé  dégénérescence  sênile  par  Maupas,  n'a  été  constaté  que  chez 
les  Ciliés  et  c'est  par  induction  seulement  que  l'on  suppose  que,  chez  les 
autres  Protozoaires  où  elle  se  rencontre,  la  conjugaison  doit  avoir  un 
effet  de  même  ordre. 

Rapports  avec  la  nature  et  avec  l'homme.  —  Les  Protozoaires  se  ren- 
contrent partout.  Les  Flagellés,  les  Infusoires  sont  absolument  cosmo- 
polites et  abondants  en  tous  lieux.  Quelques-uns  seulement  sont  plus 
cantonnés:  les  Radiolaires  dans  la  mer,  les  Sporozoaires,  tous  parasites, 


CARACTÈRES  DES  PROTOZOAIRES  527 

dansles  hôtes  qui  les  hébergent.  La  plupart  sont  sans  intérêt  pourFhomme 
et  sans  grande  importance  dans  la  nature.  Mais  quelques-uns  jouent  un 
rôle  remarquable.  Les  Foraminifères  forment  comme  Ton  sait  presque 
entièrement  certaines  annexes  géologiques;  divers  Sporozoaires  attaquent 
l'homme  (Hémosporidie  de  la  malaria)  ou  les  animaux  domestiques 
(Coccidie  du  Lapin)  ;  enfin  les  Flagellés  et  les  Infusoires  rendent  leur 
pureté  aux  eaux  croupies  en  dévorant  les  Bactéries  qui  y  pullulent,  après 
que  celles-ci  ont  détruit,  en  se  les  assimilant,  les  matières  organiques 
qui  les  corrompaient. 


111 
Tableaux  synoptiques  de  la  classification  des  Protozoaires. 

Dans  ces  tableaux  nous  n'avons  pas  indiqué  la  valeur  des  groupes  successifs.  Cela  nous 
eût  empêché  de  les  faire  tenir  dans  une  page  et  eût  beaucoup  nui  à  leur  clarté.  Mais  il  est 
facile  de  reconnaître  les  groupes  en  se  rappelant  que: 
La  désinence:  ia  indique  les  classes; 

—  ise       —       les  sous-classes  ; 

—  i</ a      —       les  ordres; 

—  idœ     —       les  sous-ordres; 

—  ina      —       les  tribus  ; 

—  inse     —       les  familles  ; 

—  '  ese       —       les  groupements  hors  cadre. 

Nous  n'avons  pas  jugé  utile  de  donner  les  familles  qui  d'ailleurs  dans  tout  l'ouvrage 
sont  reléguées  au  second  plan. 

La  dernière  colonne  indique  seulement  quelques  genres  donnés  comme  exemples. 


Ve   CLASSE.    —    RHIZOPODIA 

Corps  émettant  par  sa  surface  des  prolongements  protoplasmiques  mobiles   appelés  pseudopodes. 


™îa    i    1.    A  CYSTOSPORIDA  se  reproduisant  par  simple  division  sans  kystes  ni  spores. 


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^  S  '~~  «    /  2.    AZOOSPORIDA  se  reproduisant  par  des  kystes  d'où  sortent  des  jeunes  qui 

O  **"t  'm  œ     i  ont  d'emblée  la  forme  d'amibes 

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3.    ZOOSPORIDA  se  reproduisant  par  des  kystes  d'où  sortent  des  zoospores  qui 
se  transforment  en  amibes 


Protogenes. 
Gymnophrys. 


Vampyrella. 
Bursu.Ua. 


Protomonas. 

Plasmodiopht 


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1.    PSEUDOPLASMODIDA   (Acrasiés).  Amibes  se  groupant  sans  se  souder 
(pseudoplasmode) 


Guttulina. 
Âcrasis. 


2.    FILOPLASMODIDA  fLabyrinthulés).  Amibes  se  soudant  par  leurs  pseu- 
dopodes seulement  (plasmode  filamenteux) 


Labyrinthula. 

Ch  la/n  i/do/uyxa. 


3.   EUPLASMODIDA    (Myxomycètes).    Amibes  se   soudant  par  leur  corps 
(plasmode  vrai) 


Fuligo. 

Ceratium. 


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1.    GYMNAMOEEIDA.  Amœbiens  nus 


Atnœba. 
Pelomyxa. 


2.     THE C AMOE B IDA .  Amœbiens  à  carapace  ou  à  coquille. 


Arcella. 
Difflugia. 


3 
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1.   GROMID/E.  Coquille  continue,  chitineuse  . 


Gromia. 
A/nphitreina. 


2.  MÏLIOLID/E.  Coquille  continue,  calcaire  . 


Miliola. 
Orbitolitcs. 


1.  IMPERFORIDA.  Coquille 
non  percée  de  pores  et  ne 
communiquant  avec  le  dehors 
que  par  une  ou  deux  bouches. 


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Z.ARENACIDM. 
Coquille  dis- 
continue, for- 
mée de  grains 
de  sable.  .  .  . 


1.  ASTRORHIZINA.     Co  - 

quille  simple,  asymé-   \  Astrorhiza. 
trique,  ordinairement  j   Saccammina. 
monothalame. 

2.  LITUOLINA.     Coquille 

régulière  ,     symétri  -  \  Lituola. 
que ,      ordinairement  )  Loftusia. 
polythalame. 


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3 


2.    PERFORIDA.  Coquille  per- 
cée de  nombreux  et  fins  pores   / 
par  où   sortent  les    pseudo-  \ 
podes 


1.  LAGENIDJE.  Pores  fins,  pas  d'enroulement  \  Lagena. 

vrai I  Nodosaria. 

2.  CHILOSTOMELLID/E.  Pores  fins,  enroule-  j   Chilostomella. 

ment  de  Miliolide  (2  loges  par  tour) \  Ellipsoidina. 

3.  r£AT£/£^.ff/£v£.Poresfins)enroulementen  \   Textularia. 

hélice (  Bulimina. 

4.  GLOBIGERINID.E.  Pores  larges,  enroule-  (   Globigerina. 

ment  en  spire  obscure (  Hastigerina. 

5.  ROTALIDjE.  Pores  larges,  enroulement  spi-  (  Spirillina. 

rai,  régulier,  symétrique (  Rotalia. 

6.  NUMMULITID/E.  Pores  fins,  enroulement  j  Polystomella. 

spiral,  régulier,  symétrique (  NummulUes. 


STROMATOPOREA Stromatopora 


Appendice. 


RECEPTACULEA Receptaculites 


TESTAMŒBIFORMEA |   Ceratestii 

I   Eozoon. 


^  -  1-e 
-  ■-  ?« 
S  s  g*l 


1.    APHROTIIORACIDA.    Nus,  sans  squelette  ni  enveloppe 


\  Nuclearia. 
I   Actinophrys 


2.    CHLAMYDOPHORWA.  A  enveloppe  gélatineuse. 


Heterophrys. 
Sphmrastrum. 


>    M 


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3.    CHALAROTHORACIDA.  A  coquille  formée  de  spicules  isolés 


(  Acanthocystis. 
\   Rhaphidiophrys. 


4.   DESMOTHORACIDA.  A  coquille  continue. 


Chlathrulina. 
Hedriocystis. 


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PEBIPYLIDA. 

Capsule  centra- 
le percée  de  pores 
très  nombreux  et 
très  fins  répartis 
sur  toute  la  sur- 
face 


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THALASSICOLLWJE.  Sans  squelette.  . 


529 

|   Thalassicolla. 
I   Actlna. 


THALANOSPHMRIDM.  Squelette  formé  de 
spicules  indépendants 


(    Thalassosphsera. 
)  Physematium. 


3. 

4. 


SPILEROID.E.  Coquille  sphérique. 


Cenospkxra. 
Acanthosphsera. 


PRUNOIDM.  Coquille  ellipsoïde 


(   Cenellipsis. 

I   Ommatocampe. 


5.  DISC0IDÂ5.     Coquille  discoïde    ou  lenticu-  i  Cenodiscus. 

laire \  Spongodiscus. 

6.  LARCOIDjE.     Coquille     ellipsoïde,     aplatie  \  Cenolarcus. 

parallèlement  au  grand  axe (  Larnacilla. 


o 

ca     t. 


COLLOZOIDM.  Sans  squelette \ 


Collozoum. 


SPll.EROZOID.E.   Chaque  capsule  entourée  \ 
de  spicules  indépendants  tangentiels  .  .   .   .   ' 


Sphœrozaum. 


COLLOSPH.ERID.E.    Chaque    capsule    en- 
tourée d'une  coque  continue 


Collospheera. 


ACTIPYLIDA    vel 
ACANTHIDA. 

Capsule  percée  de  pores  lins, 
nombreux,  disposés  symétri- 
quement, suivant  des  dessins 
réguliers.  Squelette  formé 
d'aiguilles  radiaires  parlant 
du  centre  de  la  capsule  .... 


/  1.  ACANTHONIDA.      20    spicules    subégaux, 
pas  de  coquille  grillagée  complète 


(   Acanthomelron. 
I  Acanthostaurus. 


SPH.EROPHRACTIDA.    20   spicules   subé- 
gaux, une  coquille  grillagée  sphérique  .  .  . 


Phractaspis. 
Sphierocapsa. 


PRUNOPHRACTIDA.  20  spicules  inégaux, 
une  coquille  grillagée,  elliptique  ou  dis- 
coïde   


Thoracaspis. 
Diploconus. 


4.  ACTINELIDA.  Spicules  en  nombre  indé- 
fini, radiaires,  irréguliers,  pas  de  coquille 
grillagée 


Actinelius. 

Chiastolus. 


1.  NASSOID.E.  Sans  squelette Cystidium. 

2.  PLECTOID.E.   Squelette    formé    d'un    tré-  \   Triplagia. 

pied,  sans  anneau,  ni  coque  grillagée  .   .  .  .   (    Tnplecta. 


3.   STEPHOID-E.   Squelette  formé  d'un  anneau, 
sans  trépied,  ni  coque  grillagée 


\   Cortina. 

)  Protympanium. 


3.  MONOPYLIDA.  Capsule 
pourvue  d'une  seule  large  ou- 
verture fermée  par  un  clapet 
percé  de  fins  pores 


1.  MONOCYSTOIDEA. 
Coque  grillagée  sim- 
ple sans  étrangle- 
ments   


Trypocalpis. 
Achibursa. 


4. 


CYRTOID  E. 
Squelette 
formé  d'une 
coque  grilla- 
gée simple. 


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2.  DICYRTOIDEA.  Co- 
que avec  un  étran- 
glement transversal. 


Sethopilium. 
Dicolocapsa. 


3.   TRICYRTOIDEA. 
Coque      avec      deux 
étranglements  trans- 
versaux   


Theopodium. 
Tricolocapsa. 


4.   STICHOCYRTOI- 
DEA.   Coque  à  trois 
ou     plus      étrangle- 
ments transversaux. 


Stichopilium. 

Stichocapsa. 


SPYROIDjE.  Squelette  formé  d'une  coque 
grillagée  divisée  en  deux  loges  par  un 
étranglement  sagittal 


Tristylospyris. 
Androspyris. 


ROTURYOID.E.  Squelette  formé  d'une 
coque  grillagée  divisée  en  plusieurs  loges 
par  des  étranglements  sagittaux 


Botryoptera. 
Botryocystis. 


4. 


CANNOPYLIDA     vel 
PHMOD1DA. 

Capsule  percée  d'une  ouver- 
ture principale  prolongée  en 
tube,  et  ordinairement  de  deux 
autres  accessoires  symétri- 
ques. Dans  la  gelée" extracap- 
sulaire,  une  masse  pigmentée, 
le  phseodium 


PII.EOCYSTID-E.    Squelette  nul   ou  formé 
de  pièces  séparées 


(  Phseodina. 
I  Aulactinium. 


PILEOSPHMRID.E.   Squelette  formé  d'une 
ou  plusieurs  coques  grillagées 


j    Orona. 

I   Cœlacantha. 


PU  EOGROMIDAL  Squelette  formé  d'une 
coque  grillagée  percée  d'un  trou  en  face  de 
l'orifice  de  la  capsule 


Castanella. 
Challengeria. 


PH/EOCONCHID.E.    Squelette  formé  d'une  )   Concharium. 
coquille  bivalve.  .  .- (    Cœloplegma. 


Appendice   :    TAXOPODEA |  Sticholonche. 


34 


530 


2e  CLASSE. 


SPOROZOARIA 


Corps  sans  appendices  mobiles,  revêtu  d'une  membrane  sans  orifices; 
reproduction  par  spores  d'où  sortent  des  sporozoïtes. 


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1.  BRACHYCYSTIDA. 

Forme    de   l'adulte   déri- 
vant de  la  sphère 


GREGARINID.E. 
Une  forme  libre, 
allongée,  mobile, 
pourvue  de  fibril- 
les contractiles; 
s'enkystant  hors 
du  tissu  où  elle 
est  née 


1.  CEPHALINA  vel  POL 


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î  Porospora. 

CYSTINA.   Corps  a   2  \  ,,   .  *         , 

1  I  Stylornynckus. 

ou  3  segments    .  .  .  .   I      J         J 


2.  ACEPHALINA  vel  MO- 
NOCYSTINA.  Corps  à 
un  seul  segment  .  .  . 

[Kystes  cœlomiques.    .  . 


Monocystis. 

Ccratospora. 

Urospora  (p.p.)'] 


2.  COCCIDID/E.  Pas  de  phase  libre,  pas  de  fibrilles  ( 
contractiles  ;  parasite  s'enkystant  dans  le  tissu  j 
où  il  est  né ' 


Klossia. 
Coccidium . 


3.  HMMOSPORID/E.    Une    phase  libre:    parasite   j   Drepanidium. 
s'enkvstant  dans  les  globules  sanguins /   Karyolysus. 


4.  GYMNOSPORID/E.  Vie  exclusivement  intracel-  \  Hxmamœba. 
lulaire,  pas  d'enveloppe  kystique (  Halteridium. 


DOLICHOCYSTIDA. 

Forme   de    l'adulte    déri- 
vant d'un  ovoïde  allongé. 


5.  SARCOSPORID.E  (Caractères  de  l'ordre) 


Sarcocystis. 
Miescheria. 


=  §lll 

Si  S  S.i 


Appendice 


NEMATOCYST1DA.  \  1;  MYXOSPORIDM  (Caractères  de  l'ordre)  j  S~ 

(Caractères    de    la    sous-  <  (  Henmgiiya. 

classe) I  (Microsporidies  :  Nosema) 

Tubes  parasites  des  articulés I  Amœbidium. 

Amœbosporidies i  Ophryocystis. 

Serumsporidies (  Serumsporidium. 

Parasites  hypothétiques  de  nombreuses  maladies,  y  compris  les  cancers. 


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531 


3e  CLASSE.  —  FLAGELLIA 

Ayant  pour  organe  locomoteur  un  ou  quelques  peu  nombreux  flagellums. 


1.  MONADIDA. 

Formes  inférieures  dé- 
pourvues d'une  vraie 
bouche,  ayant  sou- 
vent des  déforma- 
tions amœboïdes  .  . 


1 .  OLIG OMA S TIGW.E. 
Au  plus  un  ou  deux 
flagellums  accessoires 
plus  petits  que  le  prin- 
cipal   


1.  ACRASPEDINA.    Sans     col- 
lerette     


Masiigamœba. 

Monas. 

Dendromonas. 


2.  CRASPED1NA  vel 

CHOA  NOFLA  GELLA  TA . 
Avec  une  collerette.  . 


(    Monosiga. 

5   Polyœca. 

[    Protospongia. 


I.  HETEROMASTIGIDJE.  Un  ou  deux  flagellums  accès-  j  Bodo. 

soires,  grands  et  dirigés  en  bas /   Trimastix. 


1.  ASTOMINA.  Nombreux  fia-  \   Multicilia. 
gellums,  pas  de  bouche  .  .       Grassia. 


2.  MONOSTOMINA.  4  à   6  fla- 
gellums, une  bouche.   .   . 


Collodictyon. 
Trichomonas. 


3.  POLYMASTIGID/E. 
Plus  de  trois  flagellums. 


3.  DISTOMINA.    2    groupes  de  l    Trigonomonas. 
4  flagellums,  2  bouches.  .  /  Hexamitus. 


4.  TRICHONYMPHINA.      For-  1    r      , 

mes  aberrantes    à  carac-       LoPh°»'°»<"- 
tères  de  Ciliés Trichonympha. 


Appendice  aux  Trichonymphina 


Pyrso  nymp  h  a . 
Dinennympha. 


2.  EU  G  LE  NID  A. 

Formes  supérieures,  pourvues  d'un  fouet  et  d'un 
pharynx  et  dont  la  forme  fixe  ne  permet  pas  de 
déformations  amœboïdes 


1.  ASTASINA.  Pas  de  chlo-  1 
rophylle,  pharynx  fermé  5 
au  fond f 


Astasia. 
Sphenomonas. 


EUGLEN1NA.  De  la  chlo- 
rophylle, pharynx  pres- 
que fermé  au  fond.  .   .   . 


Euglena. 
Phacus. 


3.  PERANEMINA.  Pas  de  chlo-  ( 
rophylle,  pharynx  légère-  ] 
ment  ouvert  au  fond   .   •  .  ( 


Peranema. 
Dinenia. 


CULOROMONADINA.  Grains 
de  chlorophylle,  bouche 
et  pharynx  non  fontion- 
nels 


Cœlomonas. 
Rhaphidomonas. 


3 .   PIIYTOFLA  GELLIDA . 

Formes  colorées  en  vert  par  de  la  chlorophylle  ou 
en  jaune  par  de  la  diatomine,  se  rapprochant  des 
végétaux  par  leur  structure,  leur  mode  de  vie  et 
leur  évolution 


CHROMOMONADINA.  Deux 
lames  chromoplastiques 
jaunes,  ni  bouche,  ni  pha- 
rynx   


Cryptomonas. 
Dinobryon. 
S  y n  ura. 


CULAMYDOMONADINA.  De 
la  chlorophylle,  une  mem- 
brane épaisse  ne  prenant 
pas  part  à  la  division,  ni 
bouche  ni  pharynx  .... 


Chlamydoinonas . 
Chlorogonium. 


VOLVOCINA.  Semblables  L 
aux  précédents,  mais  unis  \ 
en  colonies  permanentes.   ( 


Volvox. 
Pandorina. 


U.  SILIC( )FLAGELLIJE.    Formes  aberrantes  parasites  des  Radiolaires. 


(   Distephanus. 
i   Dictyocha. 


^  ik  S  g    /   .        ,nr,rrn  t     _  S  Exuvisella. 

<Z*=        1.    ADINIDA.    Sans  sillons Promettre 


Prorocentron. 


bsr 


Ci    «-js  a    12.    DINOFERIDA.  Pourvue  des  deux  sillons  typiques. 


Peridinium. 
Ceratium. 


O    *£  I    f  3-    POLYDINIDA.    A  nombreux  sillons  transversaux \  Polykrikos. 

Ç)   ^  '""     \  APPENDICE  AUX  DIXOFLAGELLIM J  Erythropsis. 

IV.    CYSTOFLAGELLIJE.   Corps  renfermé  dans    une  membrane  à  l'intérieur  de  laquelle  le  j  Noctiluca. 

cytoplasme  forme  un  réseau  à  larges  mailles (  Leptodiscus. 

VI.    CAI ALEAGTEE.   Formes  coloniales  chez  lesquelles  les  flagellums  sont  nombreux  et-pren-  I  „,  , 

.  .  .       .,  l  °  Magosphsera. 

neut  les  caractères  de  cils ( 


APPENDICE   AUX  FLAGELLIA   (Flagellé  à  caractères  de  Cilié) {   Maupasia. 


532 


4e  CLASSE.  —  CILIJE 

Ayant  pour  organes  locomoteurs  des  cils  vibratiles  nombreux  ou  des  tentacule  suceurs. 


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S 


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Q 


1.  HOLOTRICHIDA.  Cils 

à  peu  près  uniformes:  pas 
de  zone  adorale 


2.  HETEROTRICHWA. 

Cils  du  corps  uniformes; 
une  zone  adorale  de  mem- 
branelles 


Holophrya. 
GYMNOSTOMID/E.  Bouche  sans  membrane  on-   )  Prorôdon. 

dulante,  fermée  à  l'état  de  repos )  Loxodes. 

Nassula. 


iColpoda. 
Paramxcium. 
Anoplophi/ra 
Opalina. 


rlagiotoma. 
1.  POLYTRICIIID.E,  pourvus  d'un  revêtement  ci-  )  Mctopux. 

liaire  général j  Bursaria. 

Stentor. 


Strombidium. 
2.    OLIGOTRICHID.E,  n'ayant  de  cils  sur  le  corps  }  Tintinnopsis. 

cpi'à  certaines  places  déterminées J   Ophrynscolcx. 

Entodinium. 


3.  HYPOTRICHIDA.  Cils  remplacés  sur  le  dos  par  quelques  soies  tactiles,  et     )   stvlonichia 
sur  le  ventre  par  des  cirres;  une  zone  adorale )  Knaiotes 


4.  PERITR1CHIDA.  Sans 
cils  sur  le  corps,  parfois 
une    ceinture    circulaire  ; 


1.   SCA10TRICI1ID/E.  Zone  adorale  senestre  .  . 


Lirnophnra. 
Splrostomum. 


[   Trichodina. 

une  zone  adorale  de  mem-   1  n     nrvi^Tm r^mn  ;r-    „            ,  \    „      •     ,, 

brandies  styliformes.  2    DEXI0TR1CHIDX.  Zone  adorale  dextre Vorticela. 

!  Epis  ty  lis. 


II     7 ENTACULIAU.  Pas  de  cils  vibratiles,  des  tentacules  suceurs. 


Acineta. 

Podophrya. 

Dendrosoma. 


INDEX   BIBLIOGRAPHIQUE 


Pour  l'orthographe  des  noms  d'auteurs  des  pays  où  l'alphabet  est  différent  du  nôtre,  comme  la  Russie 
nous  avons  traduit  les  noms  directement  en  fiançais  sans  passer,  comme  on  le  fait  sans  raison,  par 
l'intermédiaire    de     l'orthographe   allemande.    Ainsi  nous  écrivons  :   Cheviakof  et    non   Schewiakoff 
Kovalevsky  et  non  Kowalewsky,  etc. 

LA   CELLULE 

Pour  la  bibliographie  complète,  voir  :  Flemming  (82),  Hertwig  (92),  Delage  (95)  et  Henneguy  (96). 

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Das  Problem  der  Befruchtung  und  der  lsotropie  des  Eies.  Eine  Théorie  der  Verer- 

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—  Bronn's  Classen  und  Ordnungen  des  Thier-Reichs  I,  Protozoa 1880-1882 

Carpenter  (W.).  —  On  the   microscop.  struct.   of  Nummulines,   Orbitolites  and  Orbi- 

toïdes.  (Quart,  journ.  geol.  scr.,  vol.  6,  p.  22) 1850 

Cheviakof  (W.).  —  Ueber  die  karyokinetische  Kerntheilung  der  Euglypha  alreolata. 

(Morphologisches  Jahrbuch,  vol.  13,  p.  193-255,  pi.  6-7) 1888 

Cienkovski.    —    Zur    Entwicklungsgeschichte    der    Myxomyceten.     (Jahrb.    f.     wiss. 

Botanik,  vol.  3) 1862 

—  Ueber  einige  Rhizopoden  und  verwandte  Organismen.  (Arch.  f.  mikrosk.  Anat., 

vol.  12,  p.  15-50,  pi.  4  à  8) 1876 

Ueber  einige  Rhizopoden  und   verwandte    Organismen.    (Arch.    f.    mikr.    Anat., 

vol.    12.) 1876 

ClaparÈde  et  Lachmann.  —  Étude  sur  les  Infusoires  et  les  Rhizopodes.  Genève 1858 

De  la  Harpe.  —  Sur  l'importance  de  la  loge  centrale  chez  les  Nummulites.  (Bull.  soc. 

Geol.  France,  3e  vol.,  p.  171) 1881 

Dreyer.  —  Die   Pylombildungen    in   vergleichend-anatomischer  und  entwickelungsge- 

schlechtlicher   Beziehung,    bei    Protisten   iiberhaupt,  nebst    System    und    Be- 

schreibung  und    der  bis  jetzt  bekannten    jjylomatischen   Spumellaricn.   (Jen. 

Zeit.,  vol.  23,  p.  77-214,  pi.  6-11)  1888 

Dujardin  (F.).  — Recherches  sur  les  organismes  inférieurs.  (Ann.  des  se.  nat.,  2e  sér., 

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Paris,  n»  111,  p.  202-203) 1835 

-  Histoire  naturelle  des  Zoophytes  Infusoires.  Paris 1841 


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Hefte  des  Nat.  Muséums  zu  Budapest,  1.  Heft) 1877 

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Journ.  Microse.  Science.  New  série,  vol.  36,  p.  296-306,  pi.  20-21) 1894 

Greeff  (Richard).  —  Pelomyxa  palustris  (Pelobius),  ein  amôbenartiger  Organismus  des 

siissen  Wassers.  (Arch.  f.  mikr.  Anat.,  vol.  10,  p.  51  à  73) 1874 

Hackel  (E.).  —  Die  Radiolarien  {Rhizopoda  radiara).  Eine  Monographie 1862 

—  Entvvickelungszustande  von  Magosphsera  planula.  (Jen.  Zeit.  f.  Naturw.,    vol.   6, 

p.  1-21,  pi.  1) 1871 

-  Nachtriige  zur  Monographie  der  Moneren.  (Jen.  Zeit.  f.  Naturw.,  vol.  6,  p.  23-42).       1871 

-  Report  on  the  scientific  results  of  the  Exploring  voyage  of  H.  M.   S.   Challenger, 

vol.  18 1873-1876 

Hallez  (Paul). —  Sur  un  nouveau  Rhizopode  Arcuothiix   Balbianii   nov.  gev.,  nov.  sp. 

(Mémoires  de  la  Société  des  Sciences  de  Lille,  vol.  14,  4°  série) 1885 

Hertwig   (R.)    et    Lesser   (E.).    —     Ueber    Rhizopoden   und   denselben    nahestehendc 

Organismen.  (Arch.  f.  mikr.  Anat.,  vol.   1<>,  p.  35-243,  pi.  2  à  6) 1874 

Kent  (Saville).  —  Etude  sur  les   Physémaires.  (Arch.  de  zool.  exp.   (Notes  et  revues), 

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Korotnei  (A.).  —  Etudes  sur  les  Rhizopodes.  (Arch.  de  Zool.  exp.,  vol.  8,  p.  467-482, 

pi.  35-36) 1879-1880 

Kuin'stler  (F.).  —  Sur  un  Rhizopode.  (Gompt.  rendus  Acad.  des  sciences  Paris,  vol.  99, 

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Lamarck  (J.-B.  de).  —  Histoire  naturelle  des  animaux  sans    vertèbres.    (Paris,  vol.  7, 

2e  édition) 1843 

Le  Dantec  (F.).    —   Recherches  sur  la  digestion  intracellulaire  chez   les  Protozoaires. 

(Thèse  de  Paris) 1891 

Lister  (J.-J.).  —  Contribution  to  the  life  history  of  the  Foraminifera.  (Philos,  trans. 

vol.  186,  p.  401-453,  pi.  6-9) 1895 

Moniez  (R.).  —  Note  sur  une  nouvelle  forme  de  Sarcodine,  le  Sckizogenes parasiticus. 

(Journ.  Anat.  Physiol.,  vol.  12,  p.   515-523,  pi.  10.)  Nov.-déc 1886 

Muller  (G.  W.).  —  Ueber  Sckizogenes  parasiticus  (Moniez).  2  vol.  Anz.,  p.  395,  396  .  .  .  L8J95 
Munier-Ciialmas  et  Schlumbergeu.  —  Nouvelles    observations   sur  le    dimorphisme 

des  Foraminiferes.  (Compt.  rendus  Acad.  des  Sciences,  p.  862-866,  4  fig.) 1883 

-  Nouvelles   observations   sur  le  dimorphisme    des   Foraminiferes.  (Bulletin  de   la 

Société  zoologique  de  France,  vol.  8,  3e  série,  p.  300,  pi.  862-866) 1883 

-  Note    sur    les    Miliolidées    Tréinatophorées.    (Extrait    du    Bulletin   de   la    Société 

géologique  de  France,  3e  série,  vol.  13,  p.  273-323.  pi."  13  et  14  bis) 1885 

Orbigny  (A.  d').  —  Article  :  Foraminiferes.  (Dict.  llist.  Nat.  de  Ch.  d'Orbignv,  vol.  5, 

p.  662) " 1844 

PÉnard  (Eug.).  — -  Notes   sur  quelques  Héliozoaires.  (Arch.  des  Sciences  phys.  et  nat., 

troisième  période,  vol.  22,  n°  12,  p.  523-539) 1889 

-  Etudes    sur  quelques  Héliozoaires   d'eau  douce.  (Arch.  de  Biol.,   vol.   9,  p.  419- 

472.,  pi.  30  à  32) : 18S9 

-  Études    sur    quelques    Héliozoaires    d'eau   douce.    (Arch.    de   Biol.,   vol.   9,    pi.    9 

à  11) 1889 

-  Rhizopodes  d'eau  douce.  (Mém.  de   la  Soc.  de    Phys.  et  d'Hist.  nat.    de   Genève, 

vol.  31,  p.  1  à  230,  pi.  1  à  11) 1890 

Rostafinsky.  —  Versuch  eines  Systems  der  Mycetozoen.  Strasbourg 1873 

Rumbler  (von  L.).  — Beitrage  zur  Kenntniss  der  Rhizopoden,  I.  Ueber  Entstehung  und 

sekundâres  Waehsthum    der  Gehause   einiger   siisswasserrhizopoden.  (Zeit.  f. 

wiss.  Zool.,  vol.  52,  p.  515  à  550,  pi.  32) 1891 

-  Die  Herkunft  des  Globigerina.  —  Einschlusse  bei  Orbulina  universa  (d'Orbigny). 

Vorlauf.  Mitth.  (Zool.  Anz.,  vol.  17,  p.  196-202,   1  fig.) 1894 

-  Beitrage  zur  Kenntnis  der  Rhizopoden.  (Zeit.  f.    wiss.   Zool.,  vol.   57,  p.  433-586, 

pi.  21  à  24). 1894 

Beitrage  zur  Kenntnis  der   Rhizopoden.  (Zeit   f.    wiss.  Zool.,  vol.   57,  p.  587-617, 

pi.  25) 1894 


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Schaudinn  (F.).  —  Untersuchungen  an  Foraminifercn,  I.   Calcituba  polymorpha.  (Zeit. 

f.  wiss.  Zool.,  vol.  59,  p.  191-233,  pi.  14-25) 1895 

-  Ueber  Kerntheilung  mit  nachfolgender   Kôrpertheilung  bei  Amœba    crystalligera 

(Gruber).  (Sitz.  Ber.  K.  Preuss.  Akad  d.  Wiss.,  vol.  38,  p.  1029-1036,   fig.) 1894 

-  Camptonema   nutans  n.   g.,    n.   sp.,   ein   neuer   marine  Rhizopode.    (Sitz.    Ber.  K. 

Preuss.  Akad  d.  Wiss",  vol.  52.  p.  1277-1286,  pi.  7) 1894 

—  Ueber  die  Theilung  von  Amœba  binucleata  (Gruber).  (Sitz.  Ber.  Ges.  Naturf.  Fr. 

Berlin,  p.  130-141) 1895 

-  Heliozoa  (Das  Thierreicb,  herausg.  v.  d.  deutsch.  zool.  Gesellsch.) 1896 

-  Ueber  die  Copulation  von  Actinophrys  sol  (Ehrbg.).   (Sitzungsb.  der  Kcin.  Preuss. 
Akad.  der  Wiss.  zu  Berlin) 1896 


Schlumberger  (G.).  —  Note  sur  quelques  Foraminifères  nouveaux  ou  peu  connus  du 
golfe  de  Gascogne.  (Campagne  du  Travailleur.  Feuille  des  jeunes  natura- 
listes, p.  1-8,  pi.  2  et  3) 1880 

-  Sur    un     nouveau    Pentellina.    (Association     française    pour    l'avancement    des 

sciences,  congrès  de  la  Rochelle) 1882 

-  Note  sur  le  genre  Cuneolina.  (Bulletin  de  In  Société  géologique  de  France,  3e  série, 

vol.  11,  p.  272-273) 1883 

-  Sur  le  Biloculina  depressa  (d'Orb.)  au  point  de  vue  du  dimorphisme  des  Forami- 

nifères.  (Association  française    pour   l'avancement  des   sciences,    Congrès    de 
Rouen,  1883,  p.  520-527).  ° 1883 

-  Sur  YOrbulina    unioersa.  (Bulletin  de  la  Société  zoologique  de  France,   3e  série, 

vol.  8,  p.  300) 1884 

Note  sur  le  genre  Adelosina.  (Bulletin  de  la  Société  zoologique  de  France,  vol.  11, 

p.  91-104,  pi.  16) 1886 

-  Note  sur    le   genre  Planispirina.    (Bulletin   de  la   Société  zoologique  de  France, 

vol.  12,  p.  475-488,  pi.  7) 1887 

—  Note  sur  les  Biloculina  bulloides  (d'Orb.)  et  Biloculina  ringens  (Lamk.).  (Bulletin  de 

la  Société  géologique  de  France,  3e  série,  vol.  15.   p.  139-147,  pi.  15) 1887 

-  Sur  la  reproduction  des  Foraminifères.  (Bulletin  de  la  Société  zool.   de  France, 

vol.  13,  p.  135-137,  pi.  222) 1888 

-  Description  of  a  New  Species  of  Fabularia.  (From  the  Transactions  of  the  Royal 

Society  South-Australia,  p.  346-349,.  pi.  13) 1891 

-  Note  sur  un  Foraminifère  nouveau  de  la  côte  d'Afrique.  (Extrait  des  mémoires  de 

la  Société  zoologique  de  France,  vol.  3,  p.  211-214,  pi.  7) 1890 

-  Note   sur  V Adelosina  polygonia.    (Bulletin   de    la    Société  zoologique  de  France, 

vol.  15,  p.  139-147) 1890 

Revision  des   Biloculines  des  grands  fonds.    (Mémoires    de  la  Société  zoologique 

de  France,  vol.  4,  p.  542-580,  pi.  19-22) 1891 

-  Note  sur  le  Bamulina  Grimaldi.  (Mémoires  de  la  Société  zoologique  de  France, 

p.  509-512,  pi.  5) 1891 

-  Note  préliminaire,  sur  les  Foraminifères  dragués  par  S.  A.   le  prince  Albert  de 

Monaco.  (Mémoires  de  la  Société  zoologique  de  France,  vol.  5,  p.  193-198.  pi.  8).       1892 

-  Note  sur  les  genres   Trillina  et  Linderina.  (Bulletin  de  la  Société  géologique  de 

France,  vol.  21,  3<=  série,  p.  118-123.  pi.  3) 1893 

-  Monographie    des  Miliolidées    du    golfe   de    Marseille.    (Mémoires    de    la   Société 

zoologique  de  France,  vol.  6,  p.  199-228,  pi.   5) 1893 

-  Note  sur  Lacazina  Wiclunanni  (Schlumberger,  n.  sp.).  (Bulletin  de  la  Société  géol. 

de  France,  vol.  22,  3e  série,  p.  295-298,  pi.  12) 1894 

-  Note   sur  les   Foraminifères   des  mers   arctiques   russes.   (Bulletin   de  la  Société 

zoologique  de  France,  vol.  7,  p.  237-243,  pi.  3) 1894 

Schultze  (Max).  —  Ueber  den  Organismus  der  Polythalamien  Foraminiferen.  Leipzig.  1854 
Schulze  (Franz  Eilhard). —  Rhizopodenstudien.  (Arch.  f.  mikrosk.  Anat.,  vol.  10,  p.  377- 

400,  pi.  26-27) 1874 

-  Rhizopodenstudien.  (Arch.   f.  mikrosk.  Anat.,  vol.  11,  p.   329-353.  pi.    18-19) 1875 

-  Rhizopodenstudien.   (Arch.   f.  mikrosk.  Anat.,  vol.  11,  p.  583-596,  pi.  35-36) 1875 

-  Rhizopodenstudien  :  Mastigamœba  aspera  n.g.,  n.  s.  (Arch.  f.mikr.  Anat.,  vol.  11, 

p.  583-596,  pi.  35  et  36) I875 

Sorokin.    —  Bursulla  crystallina.  (Ann.  se.  nat.  Botanique,  6e  série,  p.  3) 1876 


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Topsent.  —  Description  de   Pontomyœa  flava,  Rhizopode  marin,  type  miiltinuclée  des 

Amœbsea  reticulosa.  Arch.  de  zool.  exp.,  3e  série,  vol.  1.  p.  385-399,  pi.  19)...  1893 
Van  Tieghem  (Th.).   —  Sur  quelques   .Myxomycètes   à   plasmode  agrégé.    (Bull,   de  la 

soc.  bot.,  vol.  27) 1880 

Traité  de  Botanique. 1891 

Voronin.  —  Plasmodiopkora  Brassicœ.  (Jahrbucher.  f.  wiss.  Botanik,  vol.  11,  p.  548).  1878 
Wahklich   (W.).    —   Ànatomiscbe   Eigenthiimliehkeit  einer    Vampy relia.   (Berichte   der 

Deutsch.  botan.  Gesellsch.,  vol.  7,  p.  "277-279,  pi.  10) 1889 

Zacharias  (Otto).   —    Experimcntelle    Untersuchungen    itber    Pseudopodien-Bildung. 

(Biolog.  Gentralbl.,  vol.  5,  p.  259-262 1885-1886 

Zopf  (W.).  —  Ueber  einen   neuen  Schleimpilz  im  Schweinekôrper.   (Biolog.    Centrabl., 

vol.  3,  p.  674-678) 1883-1884 

Zur    Morphologie   und    Biologie    der    niederen   Pilzthiere  (Monadinien).  Zugleich 

ein  Beitrag  zur  Phytopathologie,  p.  1-45,  pi.   1-5 1885 

-  Die   Pilzthiere   oder    Schleimpilze,   nach    dem  neuesten   Standpunkte    bearbeitet, 

p.    1-174 1885 

Zur  Kenntniss  der  Labyrinthuleen,   einer  Familie   der  Mycetozoen.  (Beitriige  zur 

Physiologie  und  Morphologie  niederer  Organismen,  p.  36-48,  pi.  4-5) 1892 

-  Ein    in    Saccamminagehausen    vorkommender  Myxomycet.    (Zeit.   f.  wiss.   Zool., 

vol.   57.  p.  618-619,  2  fig.) 1894 

SPOROZOAIRES- 

Pour  la  bibliographie  spéciale  s'adresser  aux  ouvrages  généraux  de  Balbiaui,  Biitsehli,  Labbé, 

Mingazzini.  Pfeiffer,  Schneider,  Thélohan. 

Balbiam.  —  Etude  sur  les  maladies  psorospermiques  des  Vers  à  soie.  (Journ.  Anat.  et 

Phys.,  vol.   4,  p.  263-276) 1867 

Bakaban  et  Saint-Re.my.  — Le  parasitisme  des  Sarcosporidies  chez  l'homme.  (Bibliogr. 

Anat.  Paris,  2«  année,  p.  79-82,  5  fig.) 1894 

—  Leçons  sur  les  Sporozoaires.  (Pari--.   Jou  ni.  micro..  8e  année 18S4 

Beneden  (Van).   —  Recherches    sur  l'évolution    des  Grégarines.     Bullet.    Ac.   roy.    de 

Belgique,  2e  sér.,  vol.  31,  p.  325-59,   1   pi.) 1871 

Blanchard  (R.).    —    Sur  un    nouveau  type  de    Sarcosporidies.   (G.  R.  Ac.   des  se.  de 

Paris,  vol.  100,  p.  1599-1601) 1885 

-  Note  sur  les  Sarcosporidies  et  sur  un  essai  de  classification  de  ces  Sporozoaires. 

(Bull,  de  la  Soc.  zool.   de  France,  vol.   10,  p.   244) 1885 

Borrel.  — Évolution  cellulaire  et  parasitisme  dans  l'épithelioma.  (Thèse  de  Montpellier).  1892 
Butschli.  —   Beitrage   zur    Kenntniss    der  Fisch-Psorospermicn.   (Zeit    f.  wiss.   Zool., 

vol.  25,  p.  629-651,  pi.  31) 1880-1882 

Cheviakof    (Wladimir).    —    Ueber   einige   Ekto-  und  Entoparasitisrhe    Protozoen  der 

Cyclopiden.   (Extrait  du  Bull,  de  la  soc.  imp.  des  Naturalistes  de  Moscou,  n°  1, 

p.   1-29,   pi.  1) 1893 

—  LTeber  die   Ursache  der  forlschreitenden  Bewegung  der  Gregarinen.  (Zeit.  f.  wiss. 

Zool.,  vol.  58,  p.  340  à  354,   pi.  20  et  21) 1894 

Cienkovsky  (L.).    —  Ueber  parasitare  Schliiuche  auf  Crustaceen  und  einige  Insecten- 

larven  [Amocbidium  parasiticum).  (Botan.    Zeitung,  p.  169-179,  pi.  8) 1891 

Damlevsky    (B.).   —  Zur    Parasitologie  des   Blutes  (Biolog.  Centralb.  vol.  5,  p.  529- 

537) 1885-1886 

—  Parasitologie  comparée  du  sang.  Karkof,  vol.  1  et  2 1889 

—  Ueber  dei   Myoparasiten   der  Amphibien  und   Reptilien.   (Centralbl.    f.    Bakt.    u. 

Parasit.) 1891 

Eimer    (Th.).  —  Ueber    die  ei-  und  kugelfôrmigen  Psorospermien   der   Wirbelthiere. 

Wiirzburg 1870 

Fabre-Domergue.  —    Pseudococcidies  des  cancers  épithéliaux.   (Soc.   de  Biol.,    vol.  4, 

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-  Sur    deux  Coccidies    nouvelles    parasites  des    Poissons.  (Bulletin  de   la  Société 

zoologique  de  France,  vol.  18,  p.  202-204) 1893 

Sur  les  Coccidies  des  Oiseaux.  (C.  R.  Acad.  des  se,  5  juin   et   18  septembre)..  .  .        1893 

-  Sur  la  coexistence  chez  le  même  hôte  d'une  Coccidie  monosporée  et  d'une  Coccidie 

polysporée.  (Compt.  rend.  Acad.  des  se,  Paris.  24  sept.) 1894 

-  Recherches  zoologiques  et  biologiques  sur  les  parasites  endoglobulaires  du  sang 

des  Vertébrés.  (Arch.  de  zool.  expér.  et  génér.,   fasc.  1-2,   p.  56-258,   pi.  1-10).        1894 
Sur    la    morphologie   et   la    classification   des    Coccidies.    (Compt.    rend.     Acad. 

des  se, Paris) 1895 

-  Recherches  zoologiques,  cytologiques  et  biologiques  sur  les  Coccidies.   (Arch.  de 

zool.  expér.  et  gén.,  3e  série,  vol.  4) 1896 

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-  Note  sur  le  genre  Gymnospora.  type  nouveau  de  Sporozoaires.   (Extrait  du   Bul- 

l'Iin  de  la  Société    zoologique  de  France,  vol.  11,  p.  8) 1886 

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-  Ueber    einige   neue    Forinen  von    Mieschers'chen  Schlauchen  mit  mikro-,  myxo- 

und  sarkosporidien  Inhalt.  (Virchow's  Archiv,  vol.   122,  p.  552-573,  pi.  19)...        L890 
Die  Coccidienkrankheit  der  Kaninchen.  Berlin 1892 


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-  Sur  les  Psorospermies  oviformes  ou  Coccidies.   Espèces  nouvelles  ou  peu  connues. 

(Archives  de  zoologie  expér.  et  gén.,  vol.  9,  p.  387-402,  pi.  12) 1881 

-  Nouvelles   observations   sur    la    sporulation   du  Klossia    octopiana.    (Archives    de 

zoologie  expérimentale,  2e  série,  vol.  1,  p.  77-103,  pi.  9) 1883 

-  Ophryocystis  Butschlii  Sporozoaire   d'un   nouveau    type.    (Archives    de    zoologie 

expérimentale,  2e  série,  vol.  2,  p.  111-126,  pi.  6) 1885 

—  Ophryocystis  Francisai.  (Tablettes  zoologiques,  vol.  1,  p.  1-3,  pi.  1) 1886 

Grégarines  nouvelles  ou    peu  connues.   (Tablettes   zool.  vol.    1,    p.   25-30,  pi.  23).  1886 

-  Grégarines  nouvelles  ou  peu  connues  (2e  article).  (Tablettes  zoologiques,  vol.  1, 

p.  90-103.  pi.  23-28) 1886 

Coccidies  nouvelles  ou  peu  connues.  Ibid.,  vol.    1 1886 

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Sur  des  Sporozoaires  indéterminés  parasites  des  Poissons.  (Journal  de  l'Anatomie 

et  de  la  Physiologie,   vol.  28,  p.  163-172,  pi.   12,  fig.  25-32) 1892 

-  Nouvelles  recherches  sur  les  Coccidies.  (Arch.  de  zool.  exp.   et  gen.  p.  541-573, 

Pl.  23) ' ■ 1804 

-  Sur  la  présence  d'une  capsule  à  filament  dans  les  spores  des  Myxosporidies.  (Compt. 

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■  Recherches  sur  les  Myxosporidies.  (Bull.   se.  du  nord  de  la  France  et  de  la  Bel- 
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1895 
1891 


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Pour  la  bibliographie  complète  antérieure  à  1883,  voir  :   Biitschli  [83-87]. 

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pl.   23-24) •••;■       1870 

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f.  wiss.  Zool.,  vol.  4,  p.  77-115,  pl.  6,  fig.  1-21) •       1853 

■  Beitràge  zur  Entwiekelungsgcschichtc  der  Infusorien.  (Zeit.  f.  wiss.  Zool.,  vol.  6, 

p.  253-281) 1853 


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p.  17-35) 1838 

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f.  wiss.  Zool.,  vol.  11,  p.  98-99) 1862 

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(Zeit.  f.  wiss.  Zool.,  vol.  42,  p.  47-125,   pi.   1-6). 1885 

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Klebs  (Georg).    —    Flagellatenstudien.     (Zeit.    f.    wiss.    Zool.,    vol.    55,    p.     265-445, 

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Kkassilstschik  (von  J.).    —   Ueber    eine     neue    Flagellate    Cercobodo    lacirtisegerens 

n.  g.  et  n.  sp.  (Zool.  Anzeiger,  vol.  9,  p.  365-369  et  394-399) 1886 

-  Zur    Entwickclungsgeschiebte   und    Systematik    der     Gattung   Polytoma.  (Zool. 

Anz.,  vol.  5,  p.  426  à  429) 1882 

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p.  112,  pi.  3) 1882 

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p.  230-236) 1882 

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Metchnikof    (E.).    —    Zur    Streitfrage   ùber   Erythropsis   agilis.    (Zool.  Anz.,   vol.    8, 

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Contribution    à    l'histoire    des  Cilio-Flagellés.   (Journal  de  l'Anatomic   et   de   la 

Physiologie,  p.  1  à  57,  pi.  19  à  22) 1884 

—  Sur  Gymnodinium  Polyphemus.  (Comptes  rendus  Acad.  des  se., vol.  95.  p.  794-796)       1882 

Contribution  à  l'histoire  des  Noctiluques.  (Journal  de  l'Anatomie  et  de  la  Physio- 

logie, p.  104  à  125,  pi.  4) 1890 

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Pour  la  bibliographie  complète  antérieure  à  1885,  voir  :  Biitschli  [83-87]. 

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TABLE  DES  MOTS  TECHNIQUES 


ET    INDICATIONS    DIVERSES 


Abdomen,  222. 
Acanthine,  175,  206. 
Accroissement  cellulaire,  18, 

19. 
Acetabularia,  42. 
Achromatique  (réseau),  9. 
Achromatiques  (filaments), 30. 
—  (substances), 

17. 
Atlénine,  21. 
.Adorale  (zone),  405. 
Adsimilation,  26. 
Albumineuses   (substances) , 

16. 
Albuminoïdes    (substances), 

16. 
Algues  calcaires,  15:5. 
Alvéolaire  (théorie),  7. 

—        (structure),  7. 
Alvéoles,  7,  375. 
Amidon  (grains  d'),  61. 
Amitose,  27. 
Amphiaster,  31. 
Amphipyrénine,  15,  16. 
Anaphase,  27,  32,  36. 
Androgonidies,  370. 
Animal  (pôle),  37. 
Anisospores,  198. 
Anisotropes  (organes),  49 4. 
Anneau  (des  Monopylaires), 

216. 
Anses  chromatiques,   29,  31. 
Anses  jumelles,  32,  33,  36. 
Apposition  (des  Grégarines), 

267. 
Archéspore,  280. 
Archoplasma,  11,  13. 
Aréolaire  (théorie),  8. 
Aréoles,  8. 
Ascaris,  54. 
Assimilation,  18,  19. 
Association    (des    Héliozoai- 

res),  160. 
Aster,  6,  11,  30. 
Attraction  à  distance,  51. 
Attraction  sexuelle,  51. 


Attractive  (sphère),  11. 
Axonème,  493. 

Axopodes  (pseudopodes),  171, 
207. 


Bacillus  amylobacter,  76. 
Bactéries,  « >-5 . 
Ballast,  40. 

Bandelette  buccale  (des  Mo- 
nades), 325. 
Bâtonnet,  391. 
Biotactisme,  22. 
Biréfringents  granules),  108. 
Blastogenèse,  1 15. 
Bothridium,  42. 
Bouche,  101. 

Bourgeonnement   des  Opali- 
nes, 452. 

—  des  Hétérotrichides,  507. 

—  des  Hypotrichides,  507. 

—  des   Holotrichides,  507. 
Brillants  (corps),  91,  98,  100. 


Calcium  (chlorures   et  phos- 
phates), 15. 
Calotte,  387. 
Calymna,  170. 

Canaux  des    Foraminifères, 
49,  51,  147. 

—  du  test,  151. 

—  convergents,  147. 

—  méridiens,  147. 

—  spiraux,  151. 
Cancer,  301. 
Capillitium,  Si. 
Capités  (tentacules),  503. 
Capitulum  des  Monopylaires, 

216. 
Capsule  cellulaire,  14. 

—  centrale,  157,  170. 

—  nucléaire,  157. 

—  polaire,  293. 
Capsules,  304. 

—  (sécrétion  des),    13, 

14,  20. 


Capture   d'une  proie  (Hélio- 

zoaires),  159. 
Carapace,  20. 
Cellulaire  (corps),  17. 

(membrane),  13. 

—  (plaque),  34. 
Cellule,  3. 
Cellulose,  15. 
Centrosome,  5,  11,  31,  46,  52, 

279. 
Céphalin,  260. 
Champ  frontal,  454,  461. 

—  polaire,  9,  32. 
Chitine,  15,  75. 
Chlorophylle,  92,  360,  518. 
Chlorures,  15. 
Cholestérine,  15,  16,  17,  20. 
Chromatine,  8,  10,  15,  16,  17. 
Chromatique  (réduction),  44. 
Chromato'ïdes  (granules),  279. 
Chromophiles  (grains),  502. 
Chromoplastes,  61,  376. 
Chromoplastiques  (lames)  356. 
Chromosomes,  9,  29,  31,  46. 

—  (permanence  des) 

36. 

—  (rapports  avec  les 

filaments)  29, 36. 
Chrysochrome,  356. 
Chylema,  8. 
Cils  endoraux,  471. 
Cils  gélatineux,  207. 
Cils  par  or  aux,  466,  471 
Cirres,  430,  472. 
Cirrhose,  300,  301. 
Closterium,  42. 
Coccolithes,  68. 
Coccosphères,  68. 
Collerette,  328,  491, 
Columelle,  87,  224. 
Cônes  antipodes,  31,  32. 

—  d'attraction,  31,  32,  51. 
Conique    (mouvements    de), 

translation  et  de  rotation), 

308. 
Conjonctive  (fibre),  20. 
Conjugaison,  4,40,  41. 
Conjugaison   (épidémies  de), 

422. 


35 


546 

Conjugaison     nucléaire,    41, 

43. 
Conjugaison  partielle,  41,  43. 
Conjugaison  totale,  41. 
Connectifs  (filaments),  33. 
Contractiles  (fibrilles),  92. 
Copulation,  41. 
Coque,  13,  84,  175. 
Coquille,  13. 

—         des  Foraminifères, 

14. 
Cordon,  28. 
Cordon  dorsal,  151. 
Cornicules,  472. 
Corpuscules  rénifornies,  290. 
Corpusculeuse  (maladie),  297. 
Corps  celluleuse  (division),  36. 

—    intermédiaire  de  Flem- 

ming,  34. 
Corps  réfringents,  99. 
Coryza  des  foins,  339. 
Couche  corticale,  30. 
Coupole  desCœloplegma,250. 
Crête  alifornie,  376. 
Cristaux,  171,  173,  198. 
Crochets,  472. 
Croissant  (formes  en),  288. 
Cuticule,  13,  14,  92. 
Cuticules  (sécrétion  des),  20. 
Cyclose,  22. 
Cytes,  48,  49. 
Cytodes,  10. 
Cytologie,  4. 
Cytophane,  492. 
Cytoplasma,  5,  17,  46,  59,  89. 

—  homogène,  6. 

—  péricapsulaire,171. 

—  (protection  du) ,  6 
Cytoplasmiques       (modifica- 
tions), 49. 


Darier  (maladie  de),  300. 
Dauercysten  (Ciliés),  417. 
Dauersporencysten    (  Sporo  - 

zoaires)  302. 
Dégénérescence  sénile,  40. 
Dermatoplasma,  14. 
Désassimilation,  18,  19. 
Deutolécithe,  20. 
Deutomérite,  257. 
Dextre  (spire),  454. 
Diaphragmée  (bouche) ,  223. 
Diarrhées,  323,  339. 
Diatoméenne  (structure),  245. 
Dictyota,  42. 
Dimorphisme     des     Forami- 

fères,  118,  141,  150,  158, 
Directeurs  (globules),  55. 
Direction  du  plan  de  division 

(loi  de),  36. 


TABLE    DES    MOTS    TECHNIQUES 

Dispermie,  54. 
Dispirème,  33,  34. 
Disque  desTrichodines,  491. 
Division,  19,  26,  103,  104. 

—  cellulaire      (théories 

sur  la),  38. 

—  directe,  27,  37. 

—  indirecte,  27. 

—  réductrice,  45. 

—  simple  à  l'état  libre, 

64. 

—  directe   et    indirecte 

(relation  entre  les), 
37. 


Echinodermes,  54. 
Ectocarpus,  42. 
Ectoplasma,  13,  60. 
Egesta,  25. 
Elastique  (fibre),  20. 
Emission  du  globule  polaire, 

58. 
Enchylema,  9. 
Endoplasma,  60. 
Endoplaste,  410. 
Endoplastule,  410 
Endospore,  263. 
Entocyte,  258. 
Entonnoir    des    Trichodines, 

491. 
Enveloppes,  304. 

—  gélatineuses     des 

Protozoaires,  14. 
Eperon,  387. 
Epicyte,  258. 
Epimérite,  256. 
Epispore,  263. 
Eponges,  153. 
Eponges  (spicules  d'),  130. 
Epuration  chromatique,  58. 

nucléaire,  55. 
Etisie,  297. 
Etranglement  cervical,  222. 

—  lombaire,  222. 
Excitabilité,  19. 

Excréta,  12,  21,  90. 

Excrétion  (produits  d')  exter- 
nes, 19. 
(produits  d')  inter- 
nes, 19. 

Extracapsulaires  (corps),  199. 


Falciformes  (corps),  281. 
Fèces,  92. 

Fécondation,  4,  44,  61. 
Fer  (combinaison  organique), 

15. 
Ferments,  20. 


Fibres  conjonctives,  20. 

—  élastiques,  30. 
Fibrillaire  (structure),  6. 
Fibrilles,  5. 

—  contractiles,  92. 
Fièvre  tierce,  287. 
Fièvre  quarte,  288. 

—  quotidienne,  288. 

—  du  Texas,  300. 
Filaire  (substance),  6. 
Filament  axile(Héliozoaires), 

158. 

—  (du  spermatozoïde), 
45. 

Filaments  achromatiques,  30. 

—  connectifs,  33. 

—  unissants,  31. 
Filarsubstanz,  6. 
Filoplasmodium,  79. 
Flagellum,  303. 
Fleurs  du  tan,  87. 
Fragmentation  nucléaire,  37. 
Frein  des  Cœloplegma,  250. 
Fucus,  43. 

Fuseau,  6. 

—  central,  30,  31,  36. 

—  (origine  des  filaments 

du),  35. 

G 

Gaîne  protoplasmique  (sper- 
matozoïde), 45. 

Galles  des  plantes  aquati- 
ques, 76 

Gamètes,  41. 

Gastrique  (suc),  20. 

Gattina,  297. 

Gélatineuse  (couche),  14. 

Gélatineux  (cils),  207. 

Gelée,  171. 

Germinales  (cellules),  45. 

Giraudia,  42. 

Glanzkorperchen,  91. 

Glas  funèbre  de  la  cellule, 
38. 

Globules  abortifs,  55. 

—  directeurs,  55. 

—  graisseux,  90 

—  polaires,  46,  47, 162. 

—  polaires  (théorie  des), 

55. 
Globulines,  15,  16. 
Glycogène,  20. 
Gonies,  48. 

Gouttelettes  huileuses,  61. 
Grains  d'assimilation,  61. 

—  de  chlorophylle,  92 

—  d'excrétion,  61,90,96. 

—  réfringents,  113. 
Granulaire  (structure),  7. 
Granulations,  .Y 


TABLE    DES    MOTS    TECHNIQUES 


547 


Granulations      élémentaires, 

90. 
Granules,  7,  10,  15. 

—  cnromatoïdes,  27'.». 

—  graisseux,  96. 

—  plasmatiques,  279. 
Guanine,  21. 
Gubernaculum,  420. 

H 

Hémoglobine,  20. 
Hémoglobinurie,  300. 
Herinaphroditisme  protéran- 

drique,  370. 
Hernie  du  chou,  70. 
Herpès  zoster,  300. 
Hétérogamie,  41. 
Hétéroplastides,  41,57. 
Holophy tique  (alimentation), 

349. 
Homogène  (structure),  6. 
Homoplastides,  4 1 ,  57 . 
Houppe  postérieure,  94. 
Huiles,  20. 

Hyaloplasma,  5,  6, 15, 17,  406. 
Hydrocorallines,  153. 
Hypostome,  463. 

I,   J 

Imago,  268. 

Inclusions      endosplasmati  - 

ques,  90. 
Ingesta,  25. 

Incubatrice  (cavité),  506. 
Intermédiaire  (corps),  34. 

—  (plaque),  34. 

Intersquelette  des  Foramini- 

fères,  145. 
Intracellulaire     (  squelette  ) , 

20. 
Intussusception,  14,  26. 
Isogamie,  41,  368. 
Isospores,  198. 

K 

Karyogamie     (des     Héliozo- 

arres),  162. 
Karyokynèse,  27,  109,  120. 
Karyophane,  492. 
Kératine,  15,  16. 
Kinoplasma,  6,  13,  49,  50,  54. 
Kystes,  70. 

—  cœlomiques,  277. 

—  de  protection,  70. 

—  de  repos,  70. 

—  durable,  72. 
Kystique  (membrane),  14. 


Labyrintbique  (tissu),  134. 
Labyrinthiques     (chambres) , 

132. 
Larmes,  20. 

Lécithine,  15,  16,  17,  20. 
Lécithiques  (substances),  20- 
Leucosine,  356. 
Liliacées,  39. 

Limite  de  taille  cellulaire,  18. 
Linino,  9,  15,  16,  17. 
Lizzia,  387. 
Loge  initiale,  158. 
Logettes  (des   Protozoaires), 

14. 
Loi  de  Millier,  206. 

M 

Macrogamètes,  362,  366,  487. 
Macronucléus,  410. 
Macrospores,  42. 

—  (des  Radiolaires), 
199. 

Macrosporozoïtes  des  Cocci- 
dies,282. 
—  desHémos- 

poridies, 
285. 
Magnésium  (chlorures  et  phos- 
phates), 15. 
Malaria,  287. 
Méduse,  387. 
Megasphère,  118. 
Mélanosarcome,  301 
Membrane  cellulaire,    i,    12, 
13. 

—  endorale,  471. 
kystique  des  Pro- 
tozoaires, 14. 

—  nucléaire,  8. 

—  ondulante,  445. 

—  préorale,  471. 

—  (sécrétion  de  la), 

20. 

—  vitelline,    14,  15, 

51. 
Membranelles,  405,  454,  462. 
Mérotomie,  427,  464. 
Mésoplasma,  92. 
Mésostomum,  278. 
Métabolisme,  305. 
Métakynèse,  31. 
Métaphase,  27,  31. 
Microgamètes,  362,  366,  487. 
Micronucléus,  410. 
Microsomes,  90,  406. 
Microspbère,  118. 
Microspores  (des  Radiolaires), 

199. 
Microsporozoïtes    des   Cocci- 

dies,  282. 


Microsporozoïtes  des  Hémos- 

poridies,  285. 
Miescher  (tubes  de),  290. 
Mitom,  6. 
Mitôme,  6. 
Mitose,  27,  418. 

—  chez  Euglypha,  109. 
Molluscum,  300. 

Monères  (question  des),  65. 
Monothalame,  118. 
Motilité,  18. 
Mouvements  cellulaires,  23. 

—  (production  des), 

19. 
Mucus  nasal,  20. 
Millier  (loi  de),  206. 

—     (vésicules  de),  441. 
Musculine,  20. 
Myéline,  20. 
Myocyte,  258. 
Myonèmes  (Ciliés),  456. 

—        (Gréo-arines),    257. 
Myophrisca,  207,  214,  217. 

N 

Nasse  pharyngienne,  432, 434. 

Nausithoe,  387. 

Neige  rouge   (voir  Hœinato- 

coccus),  362. 
Noyau,  5,  7,  17,  39. 

—  à  cloison,  411. 

—  à  fente,  411. 

—  (contractions  du),  4L 
de  Rabl,  9. 

—  de  segmentation,   53. 
(division  du),  418,463 

(voir   aussi   Karyo- 
kynèse). 
— ■      en  biscuit,  37. 

—  (loi  de  position  du),  8, 

36. 
Nucléaire  (fragmentation), 37. 

—  (membrane),  5. 

—  (segments),  29. 

—  (suc),  17. 
Nucléine,  17. 
Nucléiniens  (corps),  10. 
Nucléique  (acide),  17. 
Nucléo-albumines,  15,  16,  17. 
Nucléolaire  (corps),  10. 
Nucléole,  8,  10,  15,  17,  263. 
Nucléo-microsomes,  10. 
Nucléoplasma,  5. 
Nutrition  cellulaire,  18,  24. 

—  par  approximations 

successives,  16. 


Œuf,  46. 

Ondulante   (membrane),  445. 


548 

Opercule   des  Monopylaires, 

215. 

—        des  Cannopylaires, 

238. 

Opposition  (des  Grégarines), 

267. 
Ovocentre,  53,  277. 
Ovocytes  de  1er  ordre,  46. 
de  2e  ordre,  46. 
Ovogénèse,  46. 
Ovogonies,  46. 
Ovules,  46. 
Ovules  abortifs,  55. 


Paget  (maladie  de),  300. 
Parachroinatine,  15,  17. 
Paraglycogène,  258. 
Paramylon,  61,  346. 
Paranucléine,  15,  16. 
Paraplasma,  6,  15,  406. 
Parthénogenèse,  49. 
Parthénogonidies,  370. 
Pébrine,  297. 
Pellicule,  13. 

—  (desCiliés),13,407. 
Peloton,  13. 

—  lâche,  28,  33. 

—  segmenté,  29. 

—  serré,  28. 
Périplaste,  13. 
Péristome  des  Ciliés,  403. 

—        de  Bicosœca,  324. 
Péristomienne  (aire),  404. 
Phteodelles,  239. 
Phteodium,  236,  239 
Phteosomes,  385. 
Phosphates,  15. 
Phosphorescence    (  Noctilu  - 
ques),  396. 

—  (Péridiniens),  377. 

—  (Kadiolaires,  174. 
Phycochrome,  442. 
Pigments,  20,  61. 

Plaque  cellulaire,  34. 

—  en  ceinture,  376. 

—  équatoriale,  32. 

—  intermédiaire,  34. 

—  nucléaire,  32. 
Plasma  cortical,  92,  406. 
Plasmatiques  (granules),  279. 
Plasmodium  filamenteux,  77, 

79. 
vrai,  77. 
Plastines,  10,  17. 
Plastiques  (granules),  279. 
Plastogarnie,  162. 
Podocone,  215. 
Pôle,  31. 

—  animal,  36. 


TABLE    DES    MOTS    TECHNIQUES 

Polaire  (champ),  9,  32. 

—  (globule) . 

—  (globule)  des   Hélio- 

zoaires,  162. 

Polygastriques  (Infusoires), 
428. 

Polynucléaire  (capsule),  196. 

Polythalame,  118. 

Pores,  135,  375. 

Position  du  noyau  (loi  de), 
8,  36. 

Potassium  (chlorures  et  phos- 
phates de),  15. 

Production  des  mouvements 
(voir  mouvements). 

Produits  cellulaires,  21,  23. 

Pronucléus,  52. 

Prophase,  22,  27. 

Protéiques   (substances),   17. 

Protérandrique  (hermaphro- 
ditisme),  370. 

Protistes,  65. 

Protoéla«tine,  257. 

Protolécithe,  20. 

Protomérite,  257 . 

Protoplasma  (circulation  du), 
22. 

Pseudorilaire,  270. 

Pseudokyste,  264. 

Pseudonavicelles,  264. 

Pseudonucléoles,  10. 

Pseudoplasmodium,  77. 

Pseudopodes,  22,  59,  60,  61, 
89,  92. 

—  lobés,  61. 

—  Articulés,  62. 
Pseudopodienuiutterboden, 

171. 
Pseudostome,  454.  461. 
Psorospermies,  291. 

—  des  Articulés,  297. 
Psorospermose,  300. 

—  folliculaire  végé- 

tante, 300. 
Pylôme,  183. 
Pyrénine,  15,  16,  17. 
Pyrénoïdes,  348,  300. 
Pyrogallol,  288. 
Pyxides,  80. 


Q 

Quadrille  des  centres,  53. 
Quateme  (groupe),  48. 
Queue  du  spermatozoïde,  45. 


Rabl  (noyaux  de),  9. 
Rainey  (tubes  de),  290. 


Ravisseurs  (tentacules),  503. 
Réfringents  (corps),  99. 
Reconstitution  du  noyau,  33. 
Réduction  chromatique,  4,48. 
Régénération,  178,  464. 
Reliquat  de  segmentation,267. 
Rénif ormes  (corps),  252. 

—        (corpuscules),  290. 
Rénovation,  482. 

—  du  péristome,  464. 

Reproduction  cellulaire, 19,26. 
—  parthénogénéti  - 

que,  58. 
Réseau  au  repos,  33. 
Ressac  (mouvement  de),  261. 
Réserves  nutritives,  12. 
Réservoir,  484. 
Respiration  cellulaire,  18,  19, 

21. 
Réticulaire  (structure),  6. 
Rhabdolithes,  68. 
Rhabdosphères,  68. 
Rhinocanua,  250. 
Rhizidiuin,  102. 
Rotation  conique,  309. 


Salive,  20. 

Sapropliytique  (alimentation) 
347. 

Sarcoblastes,  20. 

Sarcocyte,  258. 

Saum,  405. 

Schwarmersporencysten,  302. 

Sécréta,  21. 

Sécrétion  (produits  de)  exter- 
nes, 19,  20. 
(produits  de)  inter- 
nes, 19,  20. 

Segment  intermédiaire,  45. 

Segmentation   longitudinale, 
29. 

Sénestre  (spire),  454. 

Sexuels  (produits),  44. 

Sida,  39. 

Société  de  consommation,  160. 

Sodium    (chlorures   et   phos- 
phates), 15. 

Spasmonème,  493. 

Spermatides,  45. 

Spermatocy  tes  de  1er  ordre,  45. 
_  -2e    —      45. 

Spermatogénèse,  45. 

Spermatogonie,  45. 

Spermatozoïde,  45. 

Sperinocentre,  52. 

Spiredextre  ou  sénestre,  454. 

Spirème,  28. 

Spirogyra,  42. 

Spironème,  494. 

Spirophora,  102. 


Spongioplasma,  5,  6,  15. 

Sporadin,  260. 

Sporentrâger,  387. 

Spores  à  cristaux,  173,  198. 

Sporoblaste,  280. 

Sporocystes,  73. 

Sporoductes,  264. 

Sporozoïte,  263. 

Sporulation,  84. 

Squelettes  intracellulaires.  20 

Stigma,  340,  348,  360,  364. 

Styles,  472. 

Styliformes  (tentacules),  503. 

Substance  de  rebut,  56. 

—        lilaire,  6. 
Suc  gastrique,  20. 
—  nucléaire,  8,  9,   15. 
Suceurs  (tentacules),  503. 
Sucre,  21. 

Suturales  (perforations),  210, 
Syncytium,  41. 


Tableau  comparatif  des  clas- 
sifications de  Biïtschli-  et 
cet  ouvrage  pour  les  Inf  u- 
soires  ciliés,  353. 

Tactiles  (soies),  406. 

Tactismes,  22. 

Tentacules,  503. 


TABLE    DES    MOTS  TECHNIQUES 

Test  (canaux  du),  157. 
Tête,  222. 

—  du  spermatozoïde,  45. 
Tboracentèse,  301. 
Tborax,  222. 

Translation  conique,  309. 
Travail  cellulaire,  19. 
Trépieddes  Monopylaires,216. 
Trichites,  434. 
Trichocystes,  132. 
Trophoplasma,  6,  7,  50.  54. 
Trous  vrais,  210. 

Tubes  de  Miescher,  290. 

—  parasites  des  insectes, 

300. 

—  de  Rainey,  290. 

u 

Ulothria,  42. 

Urée,  21. 

Urnes  des  Siponcles,  439. 

V 

Vaccines,  300. 
Vacuoles,  612 

—  à  gaz,  90. 

—  alimentaires,  61,  62, 

90. 

—  d'attente,  321». 


549 

Vacuoles  fécales,  61. 

—  simples,  61. 
Varicelle,  300. 
Variole,  300. 

Vermiformes  (individus),  515. 
Vésicule  attractive,  30. 

—  directrice,  31. 

—  pulsatile     (contrac- 

tion), 61,  63,  90, 
91,  157. 

—  germinative,  46. 
Vierergruppe,  48. 
Vitelline  (membrane),  14,  15. 


Xanthelles,  172,  207. 

Y,  Z 

Zanardinia,  42. 
Zone  adorale,  405. 
Zooamylon,  408. 
Zoochlorelles,  408. 
Zoocystes,  73. 
Zooïdes,  301. 
Zoospores,  73. 

Zooxanthelles,  171,  173,  216. 
Zygogonium,  42. 
Zygote,  362,  366. 


LISTE  DES  HOTES  DES  PARASITES 


Acanthoinètre,  206,  511. 

Acéphales  d'eau  douce  (mu- 
cus), 458. 

Actinies     (cavité     générale), 
458. 

Agrion  (intestin),  273. 

Akis,  299. 

Alcyonella,  297. 

Alosa-sardina,  295,  297. 

Aniphibiens  (voir  aussi  Anou- 
res), 341. 

Amphioxus,  278. 

Amphipodes,  278. 

.1  nas  (voir  canard). 

Annelés  (cavité  générale  des), 
276. 

Annélides,  479. 

(cavité  générale), 
460. 

—  (  tube    digestif  ) , 

451. 

—  marines,  278. 

—  polychètes     (voir 
polychètes). 

Anoures  (intestin),  458. 
Anser  (voir  Oie). 
Aphrododerus,  296. 
Arachnides,  278. 
Araignées  (voir  Arachnides). 
Arthropodes,  278. 
Ascaris  (cultures  d'),  101. 
Ascidies,  276. 

—  composées,  278. 

—  simples,  278. 
Asellus  (branchies),  515. 
Astacus,  296. 
Avdouinia,  276. 

B 

Balanus,  276,  278. 

Barbeau  (voir  Barbus  ftuvia- 

mis). 

Barbus  fluviatilis,  296,297. 
Batraciens,  323. 

—  (gros     intestin), 

460. 
Baudroie  (voir  Lophius). 
Bivalves  (voir  Acéphales). 


Blaps,  299. 

Blatta  (intestin),  271. 

Blennius,  299. 

Bœuf,  290. 

Borlasia,  278. 

Bovis  (voir  Bœuf). 

Brassica,  76. 

Brochet    (voir    aussi    Esox), 

295. 
Bryozoaires,  510. 
Bufo,  295. 


Callotermes,  344, 

Campanulaire,  51(>. 

Canard,   323,  340. 

Capitelliens,  276,  278. 

l 'urubus  (intestin),  273. 

(  'arcinus,  278. 

Caulerpa,  76. 

Céphalopodes,  283. 

—  (foie  et  appen- 

dices   veineux    urinaires), 
451. 

Cervus    capreolus  (voir  che- 
vreuil). 

Cestodes,  278. 

Chat,  340. 

Chlamidomonas,  74. 

Chœtognathes,  278. 

Cbéloniens    (voir    aussi  Tor- 
tues), 286. 

Cheval,  290. 

Chevreuil,  290. 

Chou,  76. 

Cirratulus,  276,278. 

Cirripèdes,  278. 

Clavellina,  276. 

Cobaye,  340. 

Cochon,  290. 

Cochon  d'Inde  (voir  Cobaye). 

Cœlentérés,  278. 

Coleochcete,  75. 

Copépodes,  278,  350. 

Cottus,  296. 

Crabe  (voir  Cdrcinus). 

Crangon,  296. 

Crapaud  (voir  Bufo). 

Crenilabrus,  295. 

Crottin  de  cheval,  78,  82. 


Crustacés,  278,  510. 

aquatiques    (sang) 
151. 
—         (branchies  et  poils) , 
499. 
Cryptops    (tube    digestif), 

272. 
Cyclops,  278,  512. 
Cyelops  phaleratus,  514. 
Cyclostoma   eleyans  (intestin 

et  poumon),  492. 
Cyphon  pallidus  (intestin  de 

la  larve  de),  271. 
Cyprinoïdes,  296. 
Cypris,  498. 

Cystelince  (intestin  des  larves 
des),  273. 


Décapodes,  278. 
Diatomées,  80. 
Diazona  violacea,  276. 
Dinoflagellés,  300. 
Diptères.  278. 
Diptères  (larves),  497. 
Discocelis  tigrina,  21(5,  218. 
Dytique  (voir  Dytiscus). 
Dytiscus  (intestin),  273. 


Ech  inocardium .  278. 
Echinodermes,  278,  479. 
Echiurus,  271,  278. 
Ecrevisse  (voir  Astacus). 
Entomostracés,  298,  300. 
E plie  niera  (larves),  271. 
Epinoche  (voir  Gasterosleus). 
Epis/ ylis,  511. 
Eq  h  us  (voir  Cheval). 
Esox  (voir  aussi  Brochet) ,  2!  15, 

290. 
Eudorina,  358. 
Entérines,  343. 


Eelis  domestica (voir  Chat). 
Femme  (vagin),  340. 


LISTE    DES    HOTES    DES    PARASITES 


551 


Gallinacés,  282. 
Gammarus,  278. 

(branchies),  515. 

—  (  branchies       et 

poils),  480. 
Gastéropodes,  283,  496. 

—  (tube  digestif) 

451. 
Gasterosteus,  295,  296,  297. 
Geolrupes  stercorarîus,  269 
Géphyriens,  278. 
Glomeris,  283. 
Glycera,  276,  278. 
Gomphonema,  71. 
Grenouille,  286,  288,  338,  451. 
Grillotalpa,  336,  343,  271. 
Gyrinus  (intestin  des  larves), 
273. 

H 

Hélix,  283. 

—     (intestin  spiral  et  rein), 
282. 
Hexopodes  (voir  Insectes). 
Holothuria,  278. 
Homard   (intestin),  269,  270. 
Homarus,  278. 
Homme,  287,  290,  300,  340. 

—  (cavité  pleurale),  300, 

301. 

—  (diarrhées),  323,  33!». 

—  (intestin),  98. 

—  (gros  intestin),  460. 
(tube   digestif),   323. 

Huître,  341. 
Hydraires,  510. 
Hydre,  474. 

Hydrophilinœ  (larves),  273. 
Hyla,  338. 
Hyménoptères,  278. 

I,   K 

Infusoires,  300. 
Insectes,  339,  458. 
Invertébrés  marins,  479. 
Iulus  (intestin),  271. 
Ixodes,  300. 
Kanguroo,  290. 


Lacer  (a,  286,  330. 
Lacertiens,  286. 
Lamellibranches    (voir    Acé- 
phales). 
Lapin,  282,  283. 
Lépidoptères,  278,  283. 
Lepus  cuniculus  (voir  Lapin). 
Levciscas,  295. 


Lézard  (voir   aussi  Lacerta), 

286. 
Ligidium,  112. 
Limace   (voir  aussi   Limax), 

340. 
Limaçon  (voir  Hélix). 
Limax  (voir   aussi  Limace), 

283. 
Limnobia  (larves),  269,  271. 
Limnoria  (branchies  etpoils), 

480. 
Lithobius,  282,  283. 
Lombric  (testicule),  276. 
Lophius,  295. 
Lumbriconereis,  276,  278. 
Lumbricus  (cavité  générale), 

276. 

M 

Maldaniens,  278. 
Mammifères   (gros  intestin), 

460. 
Maquereau    (voir    Scomber). 
Méduses,  47!». 

Melolonthines  (intestin),  271. 
Merlangus,  295. 
Mesostomum,  278. 
Motella,  283,  295,  297. 
Mouches  (voir  Diptères). 
Mouton,  290. 

Mus  decumanus  (voir  Rat). 
Mus  musculus  (voir   Souris). 
Myriapodes,  278,  283,  458. 

N 

Naïs,  278. 

Nebalia  (branchies  etpoils), 

480,  482. 
Nématodes,  278. 
Nemertes,  276. 
Némertiens,  278. 
Nepa  cinerea,282. 
Nepthys,  276,  278: 
Nereis,  276,  278. 
Neretina,  283.. 


Octopus,  282,  283. 
Oie,  323. 

Oiseaux,  286,  288,  290. 
Oligochètes,  278. 

—  (intestin),  452. 

Omble chevalier(voir  Thymal- 

lus  vulgaris). 
Ophidiens,  286. 
Ophrydium,  515. 
Opisthobranches,  479. 
Oryctes   nasicornis,  269,  270. 
Ostrea,  323  (voir  aussi  Huître) . 


Otarie,  290. 

Oursins,  277. 

Ovis  (voir  Mouton). 


Palœmon,  296. 

Papillons  (voirLépidoptôres). 
Paramécies,  511. 
Passereaux,  282,  288. 
Perça,  296. 
Perche  (voir  Perça). 
Peripalus,  278. 
Periplaneta,  343. 
Phascolosoma,  278. 
Pisccs  (voir  Poissons!. 
Piscicola,  323. 
Plagiostomes,  296. 
Planaires,  278. 
Planaires  (intestin),  452. 
Poissons,  282,  283,  323,  435. 
PolUcipes,  278. 
Polychètes,  276. 
PontobdeUa,  323. 
Poule,  323.  ' 
Poulet,  283. 
Poulpe  (voir  Octopus). 

R 

Radiolaires,  300. 

Rainette  (voir  Hyla). 

Rana  (voir  aussi  Grenouille), 

295. 
Rana  esc  ni  ri,  lu,  286. 
Rat,  340. 
Reptiles,  339. 
Rotifères,  350. 
Ruminants  (panse  des),  437, 

439,  448,  449,  467. 

S 

Sabella,  276. 

Sagitta,  276,   278,  300  (voir 

aussi  Chsetognathes) . 
Salamandre,  288. 
Salicoque  (voir  Typton),  257. 
Salpes,  278. 
Sapphirina,  276,  278. 
Scomber,  295. 
Scorpœna,  295. 
Scyllium,  295. 
Seiche  (voir  Sep  la). 
Sepia,  282,  283. 
Serpents  (voir  Ophidiens). 
Serpula,  276,  278. 
Silpha  (intestin),  273. 
Sipunculus,  276,  278. 
Souris,  290,  340. 
Spio,  276,  278. 


.552 

Spirogyra,  80,  Si. 
Spirula,  75. 

Stawrocephalus,  276,  278. 
Stentor,  511. 
Sticholonche,  252,  511. 
Stylonichies,  511. 
Succinea,  283. 
Suceurs  (voir  Tentaculifères) 
Sus  (voir  Cochon). 
Synapta,  276,  278. 
Syngnolhus,  295,  296. 


Tan,  87. 
Tapes,  323. 


LISTE    DES    HOTES    DES    PARASITES 


Taupe-grillon    (voir    Grillo- 

talpa). 
Tenebrionines,  272. 
Tentaculifères,  511. 
Terebella,  276. 
Tenues,  344. 
Thymallus     vulgaris     (voir 

Omble  chevalier),  296. 
Thysanoures  (intestin),  271. 
Tipula  oleracea,  269,  271. 
Tortues    (voir    aussi    Chélo- 

niens),  283,  323. 
Trématodes,  278. 
Triton,  282,  283,  288. 
Truite,  337. 
Trutta,  337. 


Tubifex,  276,  278. 
Tuniciers    (voir  aussi    Asci- 
dies), 278. 
Typton  spongicola,  257. 

V 

Ver  de  farine  (voir  Tenebrio- 
nines). 
—  de  terre  (tube  digestif), 
458. 
(testicule),  267, 
276. 
Vers,  278. 
Vertèbres,  283. 
Vorticellines,  511,  512. 


INDEX    GÉNÉRIQUE 

DES    PROTOZOAIRES 

CONTENANT  LES  PRINCIPAUX  SYNONYMES  ET  L'INDICATION  DES  PARASITES 


Los  noms  de  groupes  sont  en  gros  caractères,  les  noms  de  genres  en  petits  caractères,  les  synonymes  entre 

parenthèses,  les  parasites  sont  marqués  d'un  astérisque. 


(Acantharia,  Hâckel)  = 
Acantharida  vel  Actipilida  176,  204  = 
(Acantharia,  Hâckel;    Actipylea, 
Hâckel;  Acanthometrea,  Hertwig) 

Acanthochiasma  214 
Acanthocorys  227 
Acanthocyrtoma  227 
Acanthocystis  162,  167 
Acanthodesmia  220 

(Acanthodesmida,  Ilertwig)=Spy- 

Acantholonche  209  [roidœ 

(Acantholonchida,  Hâckel)  ==Acan- 

[tholonchinae 

(Acanthometra,  Auct.)  =  Acanthometron 

(Acanthometrea,  Hertwig)=Acan- 

[tharida 

Acanthometron  208  =  (Acanthometra,  Auct.  : 
Acanthonia  208  [Astrolithiun,  Hâckel) 

(Acanthonida,  Hâckel)  =  Acantho- 

[nidœ 

Acanthonida?  207, 208=(Acanthonida, 

[Hâckel) 

Acanthosphsera  182  =  (Rhaphidococcus,   Hâ- 
ckel; Rhaphidosphaera,  Hâckel) 
¥Acanthospora  273 

'Acanthosporinse  273  =  =  (Acanthospo- 

Acanthostaurus  209  [rides,  Léger) 

(Acarella,  Colin)  =  Mesodinium 

"Acephalina  vel  Monocystina  269,  274 

(Acervulina,  M.  Schultze)  =  Planorbulina 
(Acidophorus,  Stein)  =  Nassula 
(Acineria,  Maupas)  =  Amphileptus 
Acineta  508  =  (Autacineta,  Hâckel) 

(Acinetina,  auct.  =  Tentaculiferiae 
Acinetinte  510  =  (p.  p.    Acinetina, 

[Butschli) 


(Acinetoides,  Plate)  =  Hypocoma 
Acinetopsis  509 

(Acomia,  Dujardin)  =Glaucoma 
Acontaspis  210 

Acontractilia  498 

(Acolrypus,  Rùst)  =  Podocampe 
*Acrasis  78 

Acraspedina-  320 

Acrobotrys  236 

Acrocubus  221 

Acrosphœra  203  =  (Pyrosolenia,  Ehrenberg) 

Acrospyris  234 

Actinastrum  .214 

(Actinelida,  Hâckel)  = 
Actinelidse   207,  213  =  (Actinelida, 

Actinelius  214  [Hâckel) 

Actinobolus  436  =  (Ciliotentaculifères) 
*Actinocephalina3  275  =  (Actinoce- 
¥ActinocePhaius273,269  [phalides,  Léger) 

Actinocyathus  509 
Actinocyclina  152 
Actinolophus  165 
Actinomma  183 
Actinomonas  164 
Actinophrys  157,  162,  164 
Actinosphœridium  165 
Actinosphaerium  157,  165 
Actinotricha  476 

(Actipylea  (Hâckel)  = 
Actipylyda  vel  Acantharida  176,   204 
Actissa   178  [(Voir  Acantharida) 

*Acystis288  =  (Karyophagus,  Steinhaus;  Cyto- 

[phagus,  Steinhaus) 

Acystosporida  66  =  (Amœbaea  reti- 

[culosa,  Butschli) 

(Acyttaria,  Hâckel)  ==  p.  p-   Rhi- 

*4  i  i     9«9  [zopodia 

*Adelea  282  .     l     r 

(Adelocyrtis,  Pantanelli)  =Dicolocapsa 

Adelosina  123 


:vm 


INDEX  GÉNÉRIQUE  DES  PROTOZOAIRES 


Adinida  381 

.Egospyris  234 


.Egyria443: 


(Ceratospyris,  Ehrenberg; 
[Triospyris,  Hàckel) 
:  (?Trichopus,Claparède  etLach- 
[mann;  Glenotrochilia,  Diesing) 
(/Ethalium,  Link)  =  Fuligo. 
jEthaliopsis  86 

(Agathistegia,  d'Orbigny)  =Milio- 

[lidse 

(Aglenophrya,  Diesing)  =  Frontonia 
Alacorys  230 

(Alastor,  Perty)  =  Kerona 

(Alderia,  Pritchard)  =  Ephelota 

(AUodorina,  Fromentel)   —  Haematococcus 
Allomorphina  138 
Allotricha  475 

Alveolinall8,  120  =  (Borelis,  Montfort;  Clau- 
sulus,  Montfort  ;  Melonia,  Lainarck  ; 
Melonites,  Lamarck;  Miliolites,  Montfort); 

Alveolininae  127 

(Alyscum,  Dujardin)  =  Cyclidium 

(Amastiga,  Diesing)  =  Ciliée 

Amaurochete  87 
(Amblyophis,  Ehrenberg  =  Euglena 
(Amiba,  Bory)  =  Dileptus 
Ammodiscns  133 
Amœba  98  =  (Corycia,  Dujardin;  Trich- 
amœba,    Fromentel;     Lithamœba,   ban- 
kester;     Ouramœba,     Leidy;    Proteus, 

(Amœbœa,  auct.)  =  [Roseï-, 

Amœbiae   89  =   (Amœbœa,    auct.  ; 

Amœbidœ,    Hàckel;    Amœbina, 

Dujardin  ;  Gymnomoneres,  Hâ- 

(Amœbidœ,  Hàckel)  —  [ckel) 

(Amœbina,  Dujardin)  =  Amœbiae 

*Amœbidium  298  =  (Raphidium,  Fresenius; 

[Exosporidies,  Perrier 

291 

♦Amœbophrya  206,  252,  511 
Amœbosporidies  299 
Amphiactura  188 
Amphibelone  209 
Amphibrachium   189 
Amphicoryne  137 
Amphicraspedum  189 
Amphicyclia  188 
Ampbidinium  386 
Amphidoma  382 

Amphileptus  440  =  (Acineria,  Maupas) 
Amphilonche  209 

(Amphilonchida,  Hàckel)  = 
Amphilonchinae   209  =  (Amphilon- 

[chida,  Hàckel 
(Amphimonadina,  Kent)  = 


*Amœbogenia)  255, 


Amphimonadinœ  326  =  (Amphimo- 

[nadina,  Kent) 

Amphimonas  326  =  (Deltomonas,  Kent) 

Amphimorphina  137 

Amphiplecta  226 

Amphipyle  193 

Amphipylonium  193 

Amphirrhopalum  189 

Amphisia  475  =  (Eschaneustyla,  Stokes) 

Amphisolenia  385 

Amphisphaera  180 

Amphispyris,  235 

Amphistegina  136,  151 

(Amphislomata,  Hertwiget  Lesser) 

[=  Amphistominto 

(Amphistomina,  Bùtschli)  = 

Amphistominse  116  =  (Amphistoma- 

ta,  Hertwig  et  Lesser  ;  Amphisto- 

Amphistylus  180  [mina,  Bùtschli) 

Amphitholonium  193 
Amphitholus  (Radiolaire)  193 
Amphilholus  (Flagellé)  384 
Amphitrema  116 
Amphizonella  100 
*Amphorella  273 

(Amphorina,  d'Orbigny)  =  Lagena 
Ampbymenium  189  =   (Ommatogramma, 
Ehrenberg) 

(Amygdalina,  Seguenza)  =  Lagena 
*Anchorina  276 
Ancistrum  448 
Ancyromonas  323 
*Ancyrophora  273 

(Andromèdes,  Montfort)  =  Polystomella 

(Androspyrida,  Hàckel)  = 
Androspyrina?    235    =    (Androspy- 
Androspyris  234  [rida,  Hàckel) 

Anhymenia  491 

Anisonema  353  =  (Plœotia,  Dujardin) 

(Anisonemina,  Kent,  Klebs)  = 
Anisonemina?  353  =  (Anisonemina, 

Anomalina  144  [Kent,   Klebs) 

*Anophrys  450 

(Anopisthia,  Ehrenberg)  =  Dexio- 

*Anoplophrya  451,  452  [trichidœ 

¥Anlhocephalina?  272 
*Anthocephalus  271 

(Anthocorys,  Hàckel)  =  Phormocampe 
Anthocyrtidium  227 
Anthocyrtis  227 
Anthocyrtium  227 

Anthophysa  325  =  (Dimastix,   Diesing;  Ster- 
[reonema,  Kutzing;  Uvella,  Ehrenberg), 
Anthospyris  234 

(Anthusa,  Montfort)  =  Polymorphina 


INDEX  GENERIQUE  DES  PROTOZOAIRES 


555 


(Apgaria,  Stokes)  =  Blepharisma 
*Aphelidium  75 
Aphrosina  147 

(Aphrothoraca,  Hertwig)  = 
Aphrothoracida  162,  l63=(Aphrotho- 

[raca,  Hertwig) 

(Aphthonia,  Perl  y)  =  Pleuronema 

(Apiopterina,  Zborzewski)  =  Lagena 
(Apiosoma,   Wandollek)  =  Pirosoma 
(Apiosoma,  Blanchard)  =  Rhabdostyla 
(Aporea,  Bailey)  =  Rhipidodendron 
(Arachnidium,  Kent)  =  Mesodinium 

Arachnocalpis  225 

Arachnocorys  227 

Arachnopegma  183 

Arachnopila  183 
(Arachnopilium,  Hâckel)  =  Pteropilium 

Arachnosphaera  183 

Arachnula  163 

Arcella  103 

Arcellina  106 

Archœdiscus  152  =  (Archneodiscus,  Brady) 

Archœocyathellus  154 

Archaeocyathus  154 
(Archseodiscus,  Brady)  =  Archwdiscus 

Archaeosphœrina  155 
(Archais,  Mont  fort)  =  Orbiculina 

Archerina  65,  163 

Archiacina  12(> 

Archibursa  224 

Archicapsa  225 

Archicircus  219 

Archicorys  225 

Archidiscus   188 
(Archimedes,  Iludson)  =  Stichotricha 

Archipera  224 

Archiphœna  225 

Archiphormis  225 

Archipilium  224 

Archiscenium  224 

Arcuothrix  101 

Arcyria  86 

Arhabdomonas  326 
(Âristerigina,  d'Orbigny)  =  Rotalia 
(Aristerospira,  Ehrenberg)  =  Truncatulina 

(Artlironia,   Ilill)   =  OxytrichinaB 

Articulina  124 
Artiscus  185 

Artocapsa232  [thocampinae 

(Artocapidae,  Hâckel)  =  p.  p.  Li- 
(Artocorida,  Hâckel)  —p.  p.  Litho- 

Artodiscus  les  [campinse 

Artopera  231 

Artophsena  232 

Artopbormis  232 

Artopilium  231  =  (Makropyrgus, Hâckel;  Sty- 

Artostrobus  232  [chopterygium,  Hiickel) 

Aschemonella  131 


(Ascobius,  Henneguy)  =  Folliculina 
Ascoglena  350 

(Asellicolla,  Plate)  =  Stylocomètes 
Askenasia  439 

Aspidisca 477  =  (Tribulina,  Rory  ;  Monostylus, 
[Pereiaslavzeva;  Ratulus,  Rory) 

(Aspidiscina,  Stein)=  [Stein) 

Aspidiscinaî,    478   =    (Aspidiscina, 

(Aspidomma,  Ilàckel)  =  Astrolonche 
(Aspidospira,  Ehrenberg)  =  Truncatulina 

(Aspirotricha,   Biitschli)  =  Para- 

Assiiina  136,  151  [maecinae 

Assulina  112 
Astasia  347 

(Astasiida,  Klebs)  = 

Aslasina  346  =  (Astasiida,  Klebs) 

Astasioides  347 

Astasiopsis  347 
(Asteracites,  Schlotheim)  =Orbitoïdes 

Asterigerina  144 

Asterocyclina  152 
"Asterophora  273 
*Asthmathos  338 

(Astoma,  Siebold)  =  Flagellia 
Astomina,  337,  338=Holomastigin«'e, 
Astractura  188  [Lauterborn 

Astrocapsa  212 

(?Astrococcus,  Greefî)  =  Sphœrastrum 
Astrocyclia  188 

Astrodisculus  166 
(Astrodiscus,  F.  E.  Schulze)  =Astrorhiza 
(Astrolithium,  Hâckel)  =  Acanthometron 

Astrolonche  208  =  (Aspidomma,  Hâckel) 

(Astrolonchida,  Hâckel)  = 
Astrolonchinae  208  =  (Astrolonchi- 

[da,  Hâckel) 

(Astrolophida,  Hâckel)  = 
Aslrolophinae  214  =  (Astrolophida, 

Astrolophus  214  [Hâckel) 

(Astromma,  Ehrenberg)  =  Cypassis 

Astrophacus  188  .=  (Chilomma,  Ehrenberg) 
(Astrophormis,  Hiickel)  =  Sethoformis 

Astrorhiza  128  =  (Astrodiscus,  F.  E.  Schulze 

[Hœckelina,  Bessels) 

(Astrorhizina,  Brady)  128       [Brady) 
Astrorhizinae   129  =  (Astrorhizina, 

Astrosestrum  188 
Astrosiga  332 
Astrosphœra  183 

(Astrosphserida,  Hâckel)  = 

Astrospha3rina3  183  =  (Astrosphoe- 

Astyiozoon  496  [rida,  Hâckel) 

(Atactodiscus,  Hâckel)  =  Porodiscus 
(Atraclolina,  Schlicht)  =  Polymorphina 


556 


INDEX    GÉNÉRIQUE    DES    PROTOZOAIRES 


Atractonema  347 
Aulacantha  242 

(Aulacanthida,  Hâckel)  = 
(Aulacanthina?  242  =  Aulacanthi- 

Aulactinium  241  [da,  Hâckel) 

Aularia  243 

Aulastrum  243 

Aulatractus  243 

Auloceros  242 

Aulodendron  242 

Aulodictyum  243 

Aulographis  242 

Aulonia  243 

Aulophacus  243 

Auloplegma  243 

Auloscena  243 

Aulospathis  242 

Aulosphaera  243 

(Aulosphœrida,  Hâckel)  = 
Aulosphaerinae243=  (Aulospha}ri- 

[da  Hâckel) 

(Aulostomella,  Allh)  =  Polymorphina 
(Autacineta,  Hâckel)  =  Acineta 
(Autochloë,  Joseph)  =  Zoothamnium 

Axellipsis  184 

Axocorys  230 

Axodiscus  189 

Axoprunum  184 

(Azoosporea,  Zopf)  = 
Azoosporida  69=(Azoosporea,  Zopf) 


¥Babesia  300 

Badhamia  86 

Balanitozoon  436 

(Balantidion,  Eberhard)  =  Enchelys 
*Balantidiopsis  459 
*Balantidium  459 
*Balbiania  290 

Balladina  476 
*Bananella  283 
*Barroussia  282 

Bathropyramis  225 

Bathybius  65,  68 

Bathysiphon  130 
(Baum,  Eichhorn)  =  Carchesium 

Bdelloïdina  132 

Belonaspis  212 

Belonostaurus  209 

Belonozoum  202 

(Benedenia,  Fôttinger)  =  Opalinopsis 
(Benedenia,  Aimé  Schneider)  =  Klossia 

Bicosœca  324 

Bifarina  140 

Bigenerina  139 

(Bikœcina,  Stein)  = 
Bikœcinœ  324  =  (Bikœcina,   Stcin) 


Biloculina,  118,  123  =  (Lagenula,  Flemming; 

[Pyrgo,  Defrance) 
(Blanchardia,  Vierzejski)  =    Serumspori- 

[dium 
Blepharisma  458=  (Apgaria,  Stokes;  Tricho- 
mecium,  Fromentel  =  Ypsisloma,  Bory; 
Plagiotricha,  Bory;  Porpostoma,  Môbius) 
Blepharocysta  382 
Blepharostoma,  435 
Boderia  67 

*Bodo  335  =  (Diplomastix,  Kent;  Ileteromita, 
Dujardin;  Isomita,  Diesing;  Spiromonas, 

[Perty 

(Bodonina,  BùtschM  entend.)  =  He- 

[teromastigidae 

Bodonina?  336=(Bodonina,  Bûtschli; 

[Heteromitidae,  Kent) 

Bolivina  140 

(Borehs,  Montfort)  =  Alveolina 
Botellina  131 

(Botellus,  Moniez)  =  Serumsporidium 
¥Bothriopsis  275 

(Bothrostoma,  Stokes)  =  Pleuronema 
Botryocampe  236 
Botryocella  236 

(Botryocortys,  Ehrenberg)  =  Fylobotrys 
Botryocyrtis,  236 

(Botryida,  Hackel)  =  Botryoïdœ 

(Botryda,  Hâckel)  =  Botryoïdee 

(Botryoidea,  Hâckel)  = 
Botryoïdœ  216,  235  =  (Botryida,  Hâ- 
ckel ;  Botryda,  Hâckel  ;  Polycyrti- 
da,  Hâckel;  Botryoidea,  Hâckel) 

Botryoptera  235 
Botryopyle  236 
Brachiospyris  233 

"Brachycystida  255  =  (Cytosporidia, 

Bradyina  134  [Labbé) 

Brœckella  126 
Brœckina  126 
Buccinosphœra  203 
Bulimina  140 

Buliminae  140 

Bursaria  460 

(Bursarina,  Perty,  Bûtschli)  = 
Bursarinae461  =(Bursarina,  Perty, 

♦Bursulla  71  [Bûtschli) 

*Bùtschlia  437 


(Cadarachnium,  Hackel)  =  Sethoconus 
(Cadium,  Bailey)  =  Lithogromia 
(Cœnomorpha,  Perty)  =  Gyrocorys 
(Calcanthus,  Montfort)  =  Polystomella 
(Calcaria,  Gruber)  =  Gyrocorys 
Calcarina    145  =    (Pleurotrema,  Ehrenberg; 


INDEX    GÉNÉRIQUE    DES    PROTOZOAIRES 


:>:»7 


Siderolina,  d'Orbigny;   Siderolithes,  La- 
[marck;  Siderospira,  Ehrenberg 

(Calceolus,  Diesing)  =  Urocentrum 
Calcituba  12  l 

(Calia,  Werneck)  =  Phalansterium 

(Galix,  Fraipont)  =  Solenophrya 
Calliraitra  226 
Calocylas  230 
Galpophœna  225 
Calyptotricha  450 

(Camerina,  Bruguière)  =  Nummulites 
Caminospheera  203 
Campanella  497 

(Campanelle,  Colombo)  =  Vorticella 
Campascus  112 
Camptonema  165 
Candeïna  143 
Cannartidium  186 
Cannartiscus  186 
Cannarlus  186 
Cannobelos  241 

(Cannobotryida  (Hâckel)  = 
Cannobotrynae    236    =    (Cannobo- 
Cannobotrys  235  [tryida,  Hâckel) 

Cannocapsa  212 

(Gannopylea,  Hâckel)  = 
Cannopylidane,  236=(Cannopylea, 
Hâckel;  Phaeodaria,  Hâckel;  Tri- 
pylea,  \\.  Hertwig;   Pansolenia, 

♦Cannopilus  242,  372  [Hâckel) 

(Cannorrliapbida,1  Hâckel)  = 
Cannorrhaphinae  24l=(Cannorrha- 
Cannorrhaphis  241  [phida,  Hâckel) 

Cannosphsera  244 
(Cannosphaerida,  Hackel)  = 
Cannosphaerinse  241  =  (Cannosphae- 

Cantharospyris  233  ["^a,  Hâckel) 

(Cantharus,  Monlforl)  =  Polymorphina 

Capitellina  137 
*Carchesium  496  =  (Baum,  Eichhorn) 

Carpenleria  144  =  (Baphidodendron,  Môbius) 

Carpocanistrum  225  =  (Lithocarpium,  Slôhr) 

Carpocanium  227  =  (Crytoprora,  Ehrenberg) 

Çarposphaera  180 

Carteria  362  =  (Polyselmis,  Dujardin) 
(Carteria,  Brady  =  Saccamina 

Carterina  13g 
(Caryolithis,  Erhenberg)  =  Prunulum 

Caryomma  183 

Caryosphaera  180 

Caryostylus  L80 

Cassidulina  1  10 

Cassidulina?     140    =    (Cassidulina, 

Castanarium  244  [Brady) 

Castanella  244 
Castanidium  238,  244 


Castanissa  245 
Castanopsis  245 
Castanura  245 

(Catallacta,  Hâckel)  =  [ckel) 

Catallactiœ  3l8,398  =  (Callacta,  llâ- 

(Catharia,  Leidy)  =  Hyalosphenia 
Gatinulus  241 
Caunopora  153 
Cecryphalium  230 

(Cenchridium,  Ehrenberg)  =  Lagena 
Cenellipsis  184 
Cenocapsa  212 

(Cenodiscida,  Hâckel)  = 
Cenodiscinae  l87=(Cenodiscida,  Hâ- 

Çenodiscus  187  [ckel) 

Cenolarcus  192 

Cenosphsera  179  =  (Cyrtidosphœra,  Hackel) 

Centrocubus  183 
(Centropyxis,  Stein)  =  Difflugia 
(Centrospira,  Hâckel)  =  Porodiscus 

Cephalina  269 

(Cephalopyramis,  Hâckel)  =  Sethopyramis 
Cephalorhynchus  435 
Cephalospyris  233 
Cephalothamnium  326 
Ceratestina  151 

Ceratium  (Myxomycete)  87  [Diesing)  ; 

Ceratium  (Flagellé)  383  =  (Dimastigoaulax, 

(Hirundinella,  Bory  de  S'  Vincent) 
Ceratocorys  385 

(Ceratocyrlis,  Biitschli)  =  Sethoconus 
Ceratomyxa  295 

(Ceratophorus,  Diesing)  =  Peridinium 

(Geratospirulina,   Ehrenberg)  =   Vertebra- 
Ceratospora  276  [hna 

(Ceratospyris,  Ehrenberg)  =  Aegospyris 

(Cercobocio,    Krassilstschik)  =  Dimastiga- 

[mœba 

(Cercomadina,  Kent  emend.)  = 

Cercomonadinae  323  =  (Cercomona- 

Cercomonas  323      [dina,  Kent  emend.) 

Ceriaspis  210 
(Ceriosphœra,   Ehrenberg)  =  Heliospheera 

Certesia  477 

Gheenia  435 

(Chœtoglena,  Ehrenberg)  =  Trachelomonas 
(Chœtomonas,  Ehrenberg)  =  IIexamilus 
(Chtetophlya,  Ehrenberg)  =  Trachelomonas 

Chaetoproteus  99  =  (Dinamœba,  Leidy) 
(Chsetospira,  Lachmann)  =  Stichotricha 
(Chalarotboraca,  Hertwig  et  Lesser)  = 

Chalarothoracida  162,  167  =  (Chala- 
[rotharaca,  Hertwig  et  Lesser) 

Challengeria  245  =  (Protocysiis,  Wallich) 
Challengeron  245 
Chiasmatostoma  446 


558 


INDEX    fiÉNÉRIQl'E    DES    PROTOZOAIRES 


(Chiastolida,  Hâckel)  = 
Chiastolinse  214  =  (Chiastolida,  Ha- 
Chiastolus  214  [ckel) 

(Chilifera,  Bùtschli)  = 
Chiliferinee  447=Chilifera,  Bûtschli) 
(Chilocineta,  Diesing)  =  Hypotri- 

[chida 

Chilodon  442  ==(Euodon,  Ehrenberg) 
Chilodontopsis  442 

(Chilomma,  Ehrenberg)  =  Astrophacus 
Chilomonas  357  =  (Plagiomastix,  Diesing) 
Chilostomella  138 

Chilostomellidae  136,  138  =  Cryptos- 

Çhitonastrum  189  [tegia,  Reuss 

(Chlamydococcus,    Braun)  =  Haematoccus 
Chlamydodon  443 

(Chlamydodonta,Biïtschli)  = 
(Ghlamydodontidae,  Kent)  = 
Chlamydodontinae  441  =  (Chlamy- 
dodonta,    Bûtschli;    Ghlamydo- 
[dontidte,  Kent) 
Chlamydomonadina  354,  360 

Chlamydomonas  362  =  (Allodorina,  Fromen- 
[tel;  Diselmis,  Dujardin) 
(Chlamydomonas,  Cohn)  =  Polytoma 
Chlamydomyxa  82 

(Ghlamydophora,  Archer)  = 
Chlamydophorida  162,  166  =  (Chla- 
[mydophora,  Archer) 

(Chlamydophrys,  Cienkovsky)  =  Platoum 
Chlorangium  362 
Chloraster  363 

Chlorodesmos  359        [nomorum,  Ehrenberg) 
Ghlorogonium  362  =  (Dyas,  Ehrenberg;  Gle- 

Chloromonadina  354 

Xhloromyxinœ    296   =   (Chloromy- 

^Chioromyxum  296        [xides,  Thelohan) 
(Ghloropeltis,  Stein)  =  Lepocynclis 
(Choanoflagellata,  Kent)= 
Choano-fiagellina  vel  Craspedina  320, 
327  =  (Choanoflagellata,  Kent; 
Discostomatagymnozoïda,  Kent  ; 
Craspedomonadina,  Stein  ;  Cyli- 
comastiges,  Bûtschli) 
(Chœnia,  Gourret  et  Rœser)  =  Chaenia 
Chœnicosphcera,  203 
Chondrioderma  87 
Chondropus  166 

(Chonemonas,  Perty)  =  Trachelemonas 
Chromatella  65,  100  [phthirius 

(Chromatophagus,     Kerberl)    =    Ichthyo- 


Chromomonadina  354,  355 

(Chromophyton,  Voronin)  =  Chromulina 
Chromulina   357    =   (Chromophyton,    Voro- 
nin ;  Chrysomonas,  Stein) 
Chrysalidina  139,  140 
Chrysamœba  357 
Chrysococcus  358 

(Chrysolus,  Montfort)  =  Nonionina 

(Chrysomonadina,  Stein)  =  Chry- 

[somonadinae 
Chrysomonadinae  357  =  (Chrysomo- 

[nadinae,  Stein) 

(Chrysomonas,  Stein)  =  Chromulina 
Chrysopyxis  358 
*(Chydridema,  Moniez)  =  Serumsporidinm 

(Cibicides,  Ehrenberg)  =  Truncatulina 
Cienkovskya  167  [liata,   Perty) 

Ciliae  401  =(Amastiga,  Diesing;  Ci- 

(Ciliata,  Perty)  =  Ciliae 

(Cilicomastiges,  Biitschli)  =  Choa- 
Ciiiophrys  163  [no-flagellina 

(Ciliotentaculiferes)  =  Actinobolus 

(Cimœnomonas,  Grassi)  =  Trichomonas 
Cinclopyramis  225 
Cinetochilum  448 
Circogonia  247 

(Circoporida,  Hâckel)=     [Hâckel) 
Circoporinae    247   =    (Circoporida, 

Circoporus  247 
Circorrhegma  247 
Circospathis  246 
Circospyris  234 
Circostephanus  247 
Circotympanum  221 

(Citharina,  d'Orbigny)  =  Vaginulina 
Citharistes  385 
Cittarocyclis  467 

Cladarachnium  225  =  (Cystophormis,  llàckel) 
Cladococcus  182 
Cladomonas  327 

(Cladonema,Kent)=Dendromonas     [pinaB 

(Cladophracta  211)  =  pp.  Doratas- 

Cladopyxis  383  —  (Xanthidium,  Ehrenlterg) 

Cladoscenium  224 

Claparedia,  Diesing)  =  Epiclintes 

Clathrocanium  226 

Clathrocircus  220 

Clathrocorys  226 

Clathrocyeîas  230 

(Clathrocysta,  Stein) 
Clathrodictyum  153 
Clalhrolychnus  227 
Clathromitra  226 
Clathroptychium  85 
Clathrosphaïra  205 
Clathrospyris  234 


=  Protoceratium 


INDEX  GENERIQUE  DES  PROTOZOAIRES 


559 


Clathrulina  168  =  (Podospheera,  Archer) 

(Clausulus,  Montfort)  =  Alveolina 
Clavulina  140 
"Clepsidrina  270,  269  [Lé°er) 

*Clepsidrininae  271  =  (Clepsidrinides, 
(Clidostomum,  Ehrenberg)  =  Textularia 

Climacammina  140 

Climacostomum  461 

Clistophaena  228 
*Cnemidospora  271 

(Cobalina,  Perty)  =  Opalina  +  Leuco- 

[phrys  -j-  Kerona  +  Plagiotoma 

(Goccidiidae,  Leuckart)  = 
Xoccidida?  255,   278  =  (Coccidiidae, 
Leuckart,     p.    p.    Gregarinida, 

[Bûtschlii 

*Coccidium  283  =    (Cytospermiun,    Rivolta; 

[Orthospora,  Schneider) 
(Coccochloris,  Sprengel)  =  Ophrydium 
Coccocyclia  188 

(Coccodiscida,  Hâckel)  = 

Coccodiscinœ  189  =  (Coccodiscida, 

Coccodiscus  188  [Hâckel) 

Coccolarcus  192 
Coccomonas  363 

(Coccudina,  Bory)  =  Euplotes 
Cochliopodium  102  =  (Cyrphidium,Ehrenberg) 
Codonella  467  =  (Petalotricha,  Kent;  Cyttaro- 

[ryclis,  Daday) 
Codonocladium  332 
Godonodesmus  332 
Codonœca  324 

(Codonœcida,  Kent)  = 
Codonœcina?  324  =  (Codonœcida, 

(Codonosiga,  Stein)  =  Codosiga       [^CUt) 
Codosiga  332=:  Codonosiga,  Kent) 
Cœlacantha  244 
Cœlodasea  249 
Cœlodecas  250 

(Cœlodendrida,  Hâckel)  = 
Cœlodendrinae  249  =  (Cœlodendri- 
da, Hâckel) 

Cœlodendrum  249 
Cœlodoras  249 
Cœlodrymus  249 
Cœlogalma  250 

(Cœlographida,    Hâckel)  =  Cœlo- 
graphinae 

Cœlographinae  250  =  (Cœlographi- 
da, Hâckel) 

Cœlographis  250 
Cœlomonas  355 
Cœloplegma  249 
Cœtospathis  250 


Cœlostylus  250 
Cœlothamnus  250 
Cœlothauma  250 
Cœlotholus  250 
*Cœnonia  78 

(Cœnostroma,    Nicliulson     eL    Mûrie)     = 
Stromatopora 
Golacium  350 
Coleaspis  213 
*Coleophora  275 

Coleps  4:^8  =  (Diceratella,  Bory;  Craterina, 
Bory;  Cricocoleps,  Diesing;  Pinacoleps, 
Diesing;  Dictyocoleps,  Diesing) 

(Collodaria,  Hâckel)  =  Thalassi- 
collidae  -f-  Collozoidae  -f-  Tha- 
lassosphseridae  -j-  Sphseroidae 

Collodictyon  339 
Collodiscus  202 

Colloidea  202 
Colloprunum  202 
Collosphœra  203 

(Collosphserida,  J.  Millier,  Brandt) 
=  Collosphaerinae 
Collosptueridae  203   =  (Collosphae- 
ridea,  J.  Mûller,  Brandt  emend.; 
Sphaeroidea,  Hâckel) 
(Collospheeridea,  J.  Mûller),  Brandt 
emend.  =  Collosphaerida? 
Collosphaerince  205  =  (Collosphae- 
rida,  J.  Mûller) 
(Collozoida,  Hâckel)  = 
Collozoïdae  201  =  (Collozoida,   Hâ- 
ckel) 

Collozoum  201 

Colpidium  4i6  =  (Doyerius,  Ormancey;  Til- 

lina,  Stokes) 
Colpoda  445  —  (Kolpoda,  S Lî  11) 
"Colpodella  74,  76 
Colponema  336 
Comatricha  87 
(Condrachnium,  Hâckel)  —  Sethoconus 

(Concharida,  Hâckel)  = 
Concharinae  248  =  (Concharida,  Hâ- 
ckel) 

Concharium  248 
Conchasma  248 
Conchellium  248 
Conchidium  248 
Conchoceras  248 
Conchonia  248 

*Conchophthirus  458  =  (Peripheres,  Carus) 
Conchopsis  248 

Condylostoma  460  =  (Kondyliostoma,  Bory) 
^Coniocyclis,  Fol;  =  Tintinnopsis 


560 


INDEX    GÉNÉRIQUE    DES    PROTOZOAIRES 


'Conorhynchus  271 
Conosphaera_182 

Contractilia  496 

Conulina  137 

(Conulites,  Carter)  =  Patellina 
*Copromyxa  78 

(Gorethria,  Pritchard)  =  Ophryodendron 
Cornuspira  126 
Cornutanna  225 
Cornutella  225 
Cornuvia  86 
Corocalyptra  229 

(Coronida,  Hâckel)  =  Coroninœ 

Coronidium  220 

Coroninœ  221  =  (Coronida,  Hâckel) 

Coronosphœra  204 

Cortina  219 

Cortinetta  245 

Cortiniscus  219 
*Corycella  273 

(Corycia,  Dujardin)  =?  Amœba 

Coscinaspis  210 

Coscinomma  182 
(Coscinospira,  Stuart)  —  Globigerina 
(Coscinopora,  Ehrenberg)  =  Peneroplis 

Coskinolina  132 
*Costia  337 

Cothurnia  499  =  (Stylocola,  Fromentel;  Thu- 
ricolopsis,    Stokes;   Lirunias,    Goldfuss; 

Cothurnina499        [Planicola,  Fromentel) 

Cothurniopsis  499  =  (Tubularia,  Schrank) 

Cranotheridium  435 

(Craspedarium,  llill)  =  Vorticella 

Craspedina  vel  Choano-ilagellida  316, 
327  ==(Craspedomonadina,  Stein; 
Cylicomastiges,  Butschli;  Choa- 
no-tlagellata,  Stein;  Discosoma- 
ta  gymnozoida,  Kent) 
(Craspedomonadina,  Stein)= Cras- 

(Graterina,  Bon)  =Coleps  [pedina 

Craterium  86 

(Crateromorpha,  Pereiaslavzeva)  =  Euplo- 
*Cretya  283  [tes 

Oribraria  85 
Cribrospira  1  i  i 

(Gricocoleps,  Diesing)  =  Coleps 
*Gnstallospora  283 

Cristellaria    137  =  (Hemirobulina,    S  tache'; 
Lenticulina,   Lamarck;   Lenticulites,   La 
marck;  Nummularia,  Sorby;  Saracenaria, 
[Defrance  Hemicristellaria,  Stache) 
Crommyomma  183 

(Cromostylus,  Hâckel)  ==  Stylocromyura 
Cromyatractus  185 
Cromyechinus  183 
Cromyocarpus  185 
Cromyodruppa  185 
Gromyodrymus  183 


Cromyosphœra  180 

Cromyostaurus  181 

Cromyostylus  180 

Crucidiscus,  Hâckel  187 
(Gruciloculina,  d'Orbigny)  =  Triloculina 
(Crumenula,  Dujardin)  =  Euglena 

Cryptocapsa  228 
(Cryptocephalus,IIàckel)  =  Eucyrtidium 
(Cryptochilum,  Maupas)  =  Uronema 

Cryptoglena  350  [Klebs) 

(Gryptomonadina,  Butschli  emend. 
Cryptomonadinae  357  =  (Gryptomo- 
nadina, Butschli  emend.  Klebs) 
Cryptomonas  357 

(Cryptoprora,    Ehrenberg)  =  Carpocanium 

(Cryptostegia,  Reuss)  ==  Chilosto- 
mellidae 

(Ctedoctema,  Stokes)  =  Cyclidium 
Cubaxonium  182 
Cubosphaera  182 

(Cubosphserida,  Hâckel)  = 
Cubosphserinae  182  =  (Cubosphaeri- 
da,  Hâckel) 

Gubotholonium  194 
Gubotholus  L94 
Cuneolina  139 

(Cupuliles,  d'Orbigny)  =  Orbitolites 
Cyathomonas  357  =  (Goniomonos,  Stein) 
Cycladophora  230  (Santerna,  Bury) 
Cyclammina  134 

Gycleodictyina  154  =  ïapinia,  Perty 
Cyclidium  347 

Cyclidium  450  =  (Alyscum,  Dujardin;    Cte- 
doctema, Stokes;  Districha,  Fromentel) 
Cyclochœta  491 

Cycloclypeinae  152 

Cycloclypeus  151 
Cyclocrinus  154 

Gyclocyrrha  492 

Cyclogramma  4  12 

(Gyclolina,  d'Orbigny)  =  Orbitolites 
(Cyclosiphon,    Ehrenberg)  =  Orbitoïdes 
'Cyclospora  283  [pedina  327 

(Cylicomastiges,  Butschli)  =  Cras- 

Cymbalopora  144=  (Rosalina,  d'Orbigny) 
Gypassis  186  =  (Astromma,  Ehrenberg) 
Cyphanta  186 

(Gyphidium,  Ehrenberg)  —  Cochlyopodium 

(Cyphinida,  Hâckel)  —  Cyphininae 

Cyphinidium  186  =  (Ommatospyris,   Ehren- 

[berg) 

Cyphininae  186  =  (Cyphinida,  Hâ- 

[ckel) 

Cyphinus  186  =  (Ommatospyris,  Ehrenberg) 

Cyphocolpus  186 

Cyphoderia  112  =  (Lagynis,  M.  8ehullzej 


INDEX    GÉNÉRIQUE    DES    l'KOTOZOAlKES 


561 


Cyphonium  186=  (Didymocyrtis,  Hackel) 
(Cypridium,  Kent)  =  Dysteria 
(Gyrtidosphœra,  Hackel)  =  Cenosphœra 

(Gyrtocalpicla,  Hackel)  = 
Cyrtocalpinae  226  =  (Cyrtocalpida, 

Cyrtocalpis  225  LII^lcl<:ol> 

Cyrtocapsa  232  [ckel) 

Cyrtoidœ  216,  222  =  (Cyrtoitlea,  Hâ- 
(Cyrtoidea  dithalamia,  Hackel)  = 

[Dicyrtoidea 
(Cyrtoidea  trithalamia,  Ilackel)  = 

[Tricyrtoidea 
(Cyrtoidea  poly  thalamia,  Hackel)= 

[Stichocyrtoidea 

(Cyrtolophosis,  Stokes)  =  Lembus 
Cyrtopera  231 
Cyrtophormis  225,  232 

(Gyrtostomum,  Stein)  =  Frontonia 
Cystidium  217 

(Cystobia.  Mingazzini)  =  Urospora 
"Cystocephalus  272 

(Cystoflagellata,  Hàckel)  = 
Cystoflagelliae  318, 389=(Cystoflagel- 

[lata,  Hackel) 

(Cystophormis,  Hackel)  =  Cladarachnium 
(Oystophrys,  Archer  116)  =  Mierogroinia 

'Gytamœba  288 

(Oytodiscus,  Lùtz)  =  Sphajromyxa 

*Cytomorpha  276 

(Cytophagus,  Steinhaus)  =  Aeystis 
(Cytospermium,  Rivolta)  =  Coccidium 

(Gytosporidia,  Labbé)  =  Brachy- 

[cystida 

(Cyttarocyclis,  Daday)  =  Codonella 


Dactylophora,  272 

'Dactylophorinae  272  =  (Dactylopho- 

[rides,  Léger) 

(Dactylopora  et  les  Dactyloporides)  ne  sont 
[pas  des  Protozoaires. 
'Dactylosaccus  130 
Dactylosoma  288 
Dactylosphœra,  99 
Dactylosphaerium  99 

Dallasia  446  =  (Diplomastax,  Stokes;  Diplo- 

Dallingeria  337  [mestoma,  Stokes) 

*Danilevskya,    286  =  (Hemogregarina,    Dani- 

*Dasytricha  449  [levsky) 

(Daucina,  Bornemann)  =  Lingulina 

(Decleria,  Perty)  =  Trachelinse 
(Deltomonas,  Kent)  =  Amphimonas 


(Dendrella,  Bory)  =  Zoothamnium 
(Dendritina,  d'Orbigny)  =  Peneroplis 

Dendrocircus  219 

*Dendrocometes  514 

(Dendrocometina,   Stein)  = 
Dendrocometinse  515  =  (Dendroco- 

[metina,  Stein) 
(Dendromonadina,  Stein)  = 
Dendromonadinse   326  =  (Dendro- 

[monadina,  Stein) 

Dendromonas  325  =  (Cladonema,  Kent) 
Dendrophrya  129 
Dendrosoma  513 

(Dendrosomina,  Biitschli)  = 
Dendrosominge    515    =   (Dendroso- 

Dendrospyris  233  [mina,  Bûlschli) 

Dentalina  136,  137  ■ 
Dentalinopsis  137 
*Dentrotuba  130 

(Desmarella,  Kent)  =  Hirmidium 
Desmartus  187 
Desmocampe  186 

Desmospyris  234  ser)  = 

(Desmothoraca,    Hertwig   et    Les- 

Desmothoracida  164,  168  — (Desmo- 

[tlioraca,  Hertwig  et  Lesser) 

(Dexiolricha,  Stokes)  =  Loxocephalus 

Dexiotrichid8e479,483=(Anospisthia, 
Ehrenberg;  Ophrydina,  Ehren- 
berg  -h  Vorticellina,  Ehrenberg) 

Diachea  87 
Diaphoropodon  115 
Dicella  459 

(?  Diceras,  Eberhard)  =  Spathidium 

(Diceratella,  Bory),  =  Coleps 

(Dicercomonas,  Grassi)  =  Hexamitus 
Dichilum  446 

Dicolocapsa   228  =  (Adelocyrtis,   Pantanelli) 
Dicranastrum  190 
Dictyaspis  212 
Dictyastrum  189 
Dictydium  85 
Dictyocephalus  228 
Dictyoceras  229 
*Dictyocha  241,  372 
Dictyocodon  229 

(Dictyocoleps,  Diesing)  =  Coleps 
Dictyocoryne  191 
Dictyocrinus  154 
Dictyocysta  467 
Dictyomilra  232 

Dictyophimus  226  =  (Lamprotripus,  Hackel; 
(Dictyoplegma,  Ilackel)  =  Spongodyction 
Dictyopodium  229 

(Dictyoprora,  Hackel)  =  Encyrtidium 

36 


562 


INDEX    GÉNÉRIQUE    DES    PROTOZOAIRES 


(Dictyosoma,  J.  Mûller)  =  Spongodyction 
Dictyospyris  234 
*Dictyostelium  78 
Dictyostroma  153 

(Dicyrtida,  Hâckel)  = 
Dicyrloidea223,226=:(Dicyrtida,  Htl- 
ckel;  Cyrtoidea  Dithalamia,  Hâ- 

[ckel) 
Didinium  433, 439,  =  (Ecclissa,  Schrank  ;  Wa- 
Didymium  87  [gneria,  Alenitzin) 

(Didymocyrlis,  Hâckel)  =  Cyphonium 
Didymophies  269,  270 

"(Didymophyida,  Stein)  == 
*Didymophyinae    270    =    (Didymo- 

[phyida,  Stein) 

Difflugia  104  =  (Centropyxis,  Stein  ;  Echino- 
[pyxis,  Claparède  et  Lachmann) 
(Digitalina,  Bory)  =  Epistylis 
(Digitophrya,  Fraipont)  =  Stylocometes 
Dileptus  433,  440  =  (Amiba,  Bory;  Phragel- 

[liorhynchus,  Herrick) 
Dimastigamœba    322  =   (Cercobodo,    Kras- 

[silstschik) 
(Dimastix,  Diesing)  =  Anthophysa 
(Dimastigoaulax,  Diesing)  =  Ceratium 
Dimorpha  322 

Dimorpliina  137  =  Orthoceratium,  Soldani  ; 
(Dimorphus,  Grassi)  =:Megastoma 
(Dinamœba,  Leidy)  =  Chsetoproteus 
Dinema  352 
*Dinennympha  344 

(Dinifera,  Bergh)  = 
Diniferida38l,382=(Dinifera,Bergh) 

Dinobryon  358 

(Dinoiiagellata,  Bùtschli)  = 
Dinoflag-elliœ  318,  373  =  (Dinoflagel- 

Dinomonas  326  [lata,  Bùtschli) 

Dinophrya436  =  (Siagonophorus,  Eberhard) 

(Dinophysida,  Bergh)  =      [Bergh) 

Dinophysinae  385  =  (Dinophysida, 

Dinophysis  385 

(Dinopyxis,  Stein)  =  Exuvisella 
Diophrys  477  =  (Styloplotes,  Stein;  Schizo- 

pus,  Claparade  et  Lachmann) 
Diplactura  188 

(Diplagiotricha,  Bory)  =  Epiclintes 
Diplocolpus  213  [ninSB 

(Diploconida,  Hâckel)  =  Diploco- 
Diploconinae   214   =   (Diploconida, 

Diploconus  213  [Ilackel) 

Diplocyclas  230 
Diplocyslis  168 
Diplodinium  468 
Diplodorina  368 

(Diplomastax,  Stokes)  =  Dallasia 


(Diplomastix,  Kent)  =  Bodo 
(Diplomestoma,  Stokes)  =  Dallasia 

Diplomita  327 
♦Diplophrys  81,  116 
^Diplophysalis  74 

Diplopsalis  382 

Diplosiga  333 

Diplosphtera  183 
'Diplospora  283 

Diporaspis  210 

Dipospyris  233 
"Discellà  112 

Discoidae  177,  187  = 
(Discoidea,  Hâckel)  =  Discoidae 

(Discerna,  Morren)  =  Ilaematococcus 
"Discocephalus,  Sporozoaires  273 

Discocephalus,  Ciliés  478 

Discocyclina  152 

Discophrya,  Suct.  509  =  (Lada,  Veydovsky) 

*Discophrya,  Cil.  452  =  (Haptophrya,  Stein) 

Discopyle  190 

Discorbina  144  =  (Discorbites,  d'Orbigny) 
(Discorbiles,  d'Orbigny  =  Discorbina 
(Discospira, />.;>.  S  tôhr)  =Perichlamydium 

(Discostomata-gymnozoida,    Kent) 

=  Choanoflagellina 

Discozonium  190 
(Diselmis,  Dujardin)  =  Chlamydomonas 
(Disoma,  Ehrenberg)  =  Enchelys 
*Distephanus  241,  372 

Distigma   347 

(Distomata,    Klebs)  = 
Distomina  337,  340=  (Distomata, 

Distriactis  187  [Klebs) 

(Districha,     Fromentel)  =  Cyclidium 
Ditrema   116 
Dizonium  193 
Dodecaspis  211 

♦Dolichocystida  255,  289 

*Doliocystis,  275 
Doracantha  208 

(Dorataspida,  Hâckel)  = 
Dorataspinte  211  =  (Dorataspida, 

Dorataspis  210  [Hâckel) 

(Dorbignyina,  llagen)  =  llaplophragmium 
Dôrcadospyris  233 
Dorypelta  211 

(lioyerius,  Ormancey)  =  Colpidium 
■"Drepanidium  (Sporoz.)  286=(Hœmogregarina, 
Drepanidium  (Cilié)  474  [Danilevsky) 

(Drepanoceras,  Stein)  =  Drepanomonas 
Drepanomonas  448  =  (Drepanoceras,  Stein) 

(Drepanostoma,  Engelmann)  =  Loxodes 
Drimosphtera  183 
Druppatractus  185 
Druppocarpus  184 
Druppula  184 


INDEX    GENERIQUE    DES    PROTOZOAIRES 


563 


(Druppulida,  Hâckel)  = 
Druppulinae     185    =    (Druppulida, 

Drymosphaera  183  [Hackel) 

*Dufouria  275 

(Dujardinius,  Ormancey  =  Phacus) 
(Dyas,  Ehrenberg)  =  Chlorogonium 
Dysteria   444  =  (Cypridium,    Kent;    Ervilia, 
Dujardin;  Gaslerochœta,  Dujardin;  Hux- 
[leya,  Claparède  et  Lachmann) 
Dystympanium  221 

E 

•Ebria  372  [+  Vorticella 

(Ecclissa,  Schrank)  =  Didinium  +  Stentor 
(Echaneustyla,  Stokes)  =  Amphisia 
Echinactura  189 
Echinaspis  211 

(Echinella,  Agardh)  =  Ophrydium 
*Echinocephalus  272 
Echinomma  183 

(Echinopyxis,  Claparède  et  Lachmann)  = 
^Ectobiella  76  [Difflugia 

Ehrenbergia  140 
Ehrenbergius  443 
Eikenia  100 
*Eimeria  282 
YEirmocystis  271,  269 
Elœorhanis  (35,  166 
Elaphoeoccus 182 

Elaphospyris  234  =  (Giraffospyris,  lllickel) 
E las ter  168 
Elatomma  182 
Ellipsactinia  153 

(Ellipsida,  Hackel)  =  Ellipsinae 

Ellipsidium  184 

Ellipsime  184  =  (Ellipsida,  Hackel) 

Ellipsoidina  138 
Ellipsostylus  184 
Ellipsoxiphus  184 

(Elphidium,  Montfort)  =  Polystomella 
Elvirea  337 

(Enalloslegia,  d10rbigny)  =  Textu- 

laridae  [nostomidae  p.  p. 

(Enantiotreta,  Ehrenberg)=  Gym- 

(Enchelina,  Ehrb.  emend.  Stein)= 

Enchelinse  435  =  (Enchelina,  Ehren- 

Enchelyodon  435      [berg  emend.  Stein) 

Enchelys  435,  433  =  (Balantidion,  Eberhard; 

*Endosphœra  511  [Disoma,  Ehrenberg) 

(Endosporés)  87 

Endothyra  133 

Endothyrinae  133 

*Endyonema  71 
Enerthenema  87 
(Enneaphormis,  Hàckelj  =  Sethophormis 


Enteridium  85 
Enteromyxa  72 

(Enterozoon,  Hackel)  =llaliphysema 
Entocannula  245 
Entodinium  468 

(Entomostegia,    d'Orbigny),    voir 

Entosiphon  353  [Orbiculilia 

Entosolenia  137 

(Eophyllum,  Hahn  155)  =  Eozoon 

Eozoon  155  =  (Eophyllum,  Hahn) 

Ephelota  509  =  (Alderia,  Pritchard;   Ilemio- 

phrya,  Kent)  [giotricha,  Bory) 

Epiclintes  474  =  (Claperedia,  Diesing;  Dipla- 

(Epitricha,    Ehrenberg)  =  Cycli- 

[dium  -+-  Peridinium 

Epipyxis  358  [Bory;  Myrtilina,  Bory) 

Epistylis  497  =  (Digitalina,  Bory;  Mespilina, 

(Ervilia,  Dujardin)  =  Dysteria 
Erythropsis   387,  499  =  (Spastostyla,  (Entz) 
"Esarabdina,  276  [Vogt) 

Estrelia  164 
Ethmosphœra  180 
Eucecryphalus  226 

Euchitonia  189  =  (Pteractis,  Ehrenberg) 
Eucoronis  220 

Eucyrtidium  232  =  Dictyoprora,  Hackel; 
Cryptocephalus,  Hackel  ;  (Eucyrtis,  Riist  ; 
Theocorys,  Hackel) 

(Eucyrtis,  Rùst)  =  Eucyrtidium 
Eudorina  369 

Euflagelliae  318  =  (Monadina,  Bût- 
schli;  Euglenina,  Stein;  Chloro- 
monadina,  Klebs;  Cryplomona- 
dina, Stein;  Chlamydomonadina, 
Bûtschli;  Volvocina,  Ehrenberg) 

Euglena305,315, 349  =  (Furcocerca.Lamarck; 
Çrumenula,  Dujardin;  =  Amblyophis, 
Ehrenberg;  Microcystis,  Kùtzing;  Lacri- 
matoria,  Bory)       [Bûtschli  emend.) 

Euglenida  318,  345  =  (Euglinidina, 
(Euglenida,  Klebs)  =  Euglenina 
(Euglenidina,  Bûtschli)  =  Eugle- 

[uida 
(Euglenina,  Stein)  =  Euflagellia? 

Euglenina   346,   348  =  (Euglinida, 

Euglenoplis352  [Klebs) 

Euglypha  110  L 

(Euglyphina,  Bûtschli)  = 
Euglyphime    112    =   (Euglyphina, 

[Bûtschli) 

(Euodon,  Ehrenberg)  =  Chilodon 
Euphysetta  246 

Euplasmodida  83 
(Euploea,  Ehrenberg)  =  Euplotes 


564 


INDEX    GÉiNÉmgi'E    DES    PK0T0Z0A1KES 


Euplotes477  =  (Plœsconia,Bory;  Crateromor- 
pha,  Pereiaslavzeva;  Coccudina,  Bory  ; 
Euploea,  Ehrenberg;  ?  Himantophorus, 
Ehrenberg) 

(Euplotina,  Ehrenberg)  = 
Euplotinae  477  =  (Euplotina,  Ehren- 

Euscenium  224  [8") 

fEuspora  271 
Eusyringium  232 
Eutreptia  350 
Eutympanium  221 

(Exosporés)  87 

Exuviaella   381  =  (Dinopyxis,  Stein;    Pyxidi- 

[cula,  Ehrenberg) 


Fabrea  464 
Fabularia  118,  123 
(Faujasina,  d'Orbigny)  =  Polystomella 

(Filigera,  Perty)  =  Flagellia 
Filoplasmodida,  79 

Fissurina  137 

Flabellina  137 

Flabelliporus  147  =  (Myogypsina,  de  Amicis) 

(Flageliata,  Ehrenberg)  = 
Flagellia,  303  =  (Flagellata,  Ehren- 
berg;   Mastigophora,    Biitschli; 
Astoma,  Siebold;  Filigera,  Perty) 

(Florilus,  Monlfort)  =  Nonionina 
(Flustrella,  Ehrenberg)   = 
Folliculina  463  =  Ascobius, 


=  Porodiscus 
Henneguy;  Freia, 
Claparède  et  Lachmann;  Lagotia, 
[Wright;  Pebrilla,  Giard) 

(Foraminifera,  d'Orbigny  emend.)= 
Foraminiferise   107    =   (Foramini- 

[fera,  d'Orbigny  emend.) 

(Freia,  Claparède  et  Lachmann)  =  Follicu- 

[lina 

Frondicularia   137  ==  (Mucronina,  d'Orbigny) 

Frontonia  446  =  (Panophrys,  Dujardin  ;  Agle- 

[nophrya,  Diesing;  Cyrtostomum,  Stein) 

(Frumentaria,  Soldani)  =  Miliola 

Fuligo  86  =  (.Ethalium,  Link) 


(Furcocerca,  Lamarck) 
Fusulina  147 
Fusulinella  148 


Euglena 


*Gamocystis  271 
Gamospyris  233 
(Gasterochœta, 
Gastronauta  443 
Gastrostyla  475 
Gaudryina,  14 


G 


Dujardin)  =  Dysteria 


Gazelletta  246 

Gemmulina  139 
*Geneiorhynchus  275 

(Geophonus,  Montfort)  =  Polystomella 
(Geoponus,  Ehrenberg)  =  Nonionina 

Gerda  496 

Gervasius  478 
(Giraflbspyris,  llâckel)  =  Bilaphospyris 

Glandulina  137 

Glaucoma  446  =  (Acomia,  Dujardin;   rtyxi- 

Glenodinium  383  [dium,  Perty) 

Glenogonium  368 

(Glenomorum,  Ehrenberg)  =Chlorogium 
(Glenopanophrys,  Diesing)  =  Ophryoglena 
(Glenopolytoma,  Diesing)  =  Polytoma 
(Glenotrochilia,  Diesing)  =  /Egyria 
(Glenouvella,  Diesing)  =  Synura 

Globigerina  14  =  (Coscinospira,  Stuart;   Po- 
lydexia.   Ehrenberg;    Rhynchospira, 

[Ehrenberg) 

(Globigerinida),  136,  141 

(?Globularia,  Wedl)  =  Trypanosoma 
(Globulina,   d'Orbigny)  =  Polymorphina 
Gloidium  65,  99 
Glossatella  497 
*Glugea297 

(Glyphidium,  Fresenius)  =  Oxyrrhis 
Goniodoma  382 

(Goniomonas,  Stein)  =  Cyathomonas 
Gonium  368  =  (Tetrabaena,  Dujardin) 
*Gonobia  283 
*Gonospora  276 
Gonostomum  475 
Gonyaulax  383  =  (?  Roulea,  Gourret) 

(Gonyostomum,  Diesing)  =  Raphidomonas 
Gorgonetta  216  =  (Porospathis,  Hâckel) 
Gorgospyris  234 
'Goussia  283 

(Grammobotrys,  Ehrenberg)  =  Virgulina 
Grammoslomum  139=(Vulvulina,  d'Orbigny) 
*Grassia  338 

(Gregarina,  Dufour)  = 

*Gregarinidse  255, 256=  (Gregarinida, 

p.p.  Biitschli;  Sporadina -f-Gre- 

[garinaria,  Stein 

(Gregarinida,  Biitschli)  =  Grega- 

Gringa  65,  99        [rinidœ  -+-  Coccididse 

Gromia  112 

Gromidse  109 

(Gromidea,  Claparède  et  Lachmann) 

[=  p.  p.  Gromidae 
Grominae  116  =  (Gromidea,  Clap.  et 

[Lachm.) 

(Grymœa,  Fresenius)  =  Trepomonas 
*Guttulina  78 

(Guttulina,  d'Orbigny)  =  Polymorphina 

(GymnamœbaB,  Hertwig)  = 


INDEX    GÉNÉRIQUE    DES    PROTOZOAIRES 


565 


(Gymnamœba?, 
[Hertwig 


Gvmnamœbida  89  = 

Gymnastes  384 

Gymnococceae  75 
(iymnococcina?  75 

*Gymnococcus  75 
Gymnodinium  381  IbiaB 

(Gymnomoneres,  Hâckel)  =  Amœ- 

(Gymnopharynx,  Diesing)  =  Prorodon 
Gymnophrys  65,  67 
Gymnosphtera  158,  165 
♦Gymnospora  282  [Hdes,  Léger 

Gymnosporinae  270  =  (Gymnospo- 

(Gymnosporidies,  Labbé)  = 
*Gymnosporidae  255,  286=  (Gymnos- 

[poridies,  Labbé) 
(Gymnostomata,  Butschli)  = 
Gymnostomidae  431   =  (Gymnosto- 
Gypsina  146  [mata,  Butschli) 

Gyrocorys  468  =  Calcaria,    Gruber;  (Cœno- 

[morpha,  Stein) 
(Gyroidina,  d'Orbigny)  =  Planorbulina 
Gyromonas  342 

H 

(Habrodon,  Perty)  =  Spathidium 
Haeckeliana  247 

(Haeekelina,  Bessels)  =  Astrorhiza 
HaecUelina  65,  165 
*IIsemamaeba  287 
IIa:'matococcus362=:  (Allodorina,  Fromentel; 
Disceraea,      Morren;      Ghlamydococcus, 

[Braun) 
(Hœmatomonas,   Mitrophanof)    =    Trypa- 

[nosoma 
(Hœmogregarina,  Danilevsky)  =  Drepani- 
dium  -f-  Danileskya  +  Karyolysus 

Hœmosporida?  255,  284 
Hagiastrum  190 
Halicalyptra  225 
Halicapsa  225 
Ilaliomma  182 

(Haliommatidium,  Hàckel)  =  Lychnaspis  -j- 
Haliophrynella  338  [Photnospis 

Ilaliphormis  225 

llaliphysema  131  =  (Enlerozoon,  Hackel) 
llalteria  465 
♦Halteridium  288 

(Halterina,  Clap.  et  Lachm.)  = 
Halterinae  466  =  (Halterina,  Clapar. 
*iiapiococcus  71  [et  Lachm.) 

llaplophragmium  132  =    (Proteonina,  "Will; 

llaplostiche  132  [d'Orbignyina,  Hagen) 

(Haptophrya,  Stein)  =  Discophrya 
(Harmodirus,  Perty)  =  Trachelius 


Hastatella  492 
Hastigerina  143 

(Hauerina,  Brady)  = 
Hauerinae  124  =  (Hauerina,  Brady) 

Hedrœophysa  324 
Hedriocyslis  168 

(Helenis,  Mont  fort)  =  Orbiculina 
Heleopera  106 

(Helicites,  Soldani)  =  Nummulites 
Helicostoma  458 
Ileliochona  484 
Heliodiscus  187 
Heliodrymus  188 

(iïeliophrys,  GreelT)  =  Nuclearia 
Heliosestrum  187 
Heliosoma  182 
HeliosphaTa    182  —  (Ceriosphaera,    Ehren- 

(Heliozoa)  =  [berg) 

Heliozoariœ  l56=(Heliozoa,  Hackel) 

Hemiarcyria  86|  [+  Cristellaria 

(Hemicristellaria,  Stache)  =  Marginulina 
(Hemicycliostyla,  Stokes)  =  Urostyla 
(Hemicyclidum,  Eberhard)  =  Microthorax 

llemidinium  384 

Hemifusulina  148 
(Hemiophrya,  Kent)  =  Ephelota 
(Hemirobulina,  Stache)  =  Cristellaria 

Hemispeira  492 

Hemistegina  152 

"Hemosporidae  284=(Hemosporidies, 

*Henneguya  296  [Labbé) 

Ilerpetomonas  323  =  (Leptomonas,  Kent;  Mo- 
Heterocapsa382  [nomita,  Grassi) 

(Heteromastigoda,jo.jo.Bûtschli)= 

Heteromastigidae  319,  334  =(Hetero- 

mastigida,    Hâckel;    Bodonina, 

[Butschli  emend. 

(Heteromastigodae,  Kent)  = 

Heteromastix,  584  =(Heteromastigodae, 

(Heteromita,  Dujardin)  =  Bodo       [Kent) 

(HeteromitidaB,  Kent)  =  Bodoninae 

Heteronema  352 
Heterophrys  166 
Heterostegina  151 

(Heterotricha,Stein):=Polytrichida 

Heterotrichida  430,  453  =p.p.  (Hete- 

iiexacaryum  182  [rotricha,  Stein) 

Ilexacolpus  213 
Ilexaconlarium  182 
Hexacontium  182 
Hexaconus  213 
Hexacromyum  182 
llexadendron  182 
Hexadoras  182 
Ilexadoiidium  182 


566 


INDEX  GENERIQUE  DES  PROTOZOAIRES 


(Hexalaspida,  Hâckel)  = 
Hexalaspinae    213    =  (Hexalaspida, 

Hexalaspis  213  [Hiickel) 

Hexalastrum  190 

Ilexalatraetus  230 

Hexaloncharium  182 

Hexalonche  182 

Hexalonchidium  182 

(Hexamita,    Dujardin)  =  Hexamitus 
*Hexamitus  341  =  (Dicercomonas,  Grassi  ;  He- 
xamita, Dujardin;  Chœtomonas,  Ehren- 

Hexancistra  182  [berg) 

(Hexaphormis,  Hâckel)  =  Sethophormis 

Hexaplagia  218 

Hexaplecta  218 

Hexapyle  190 

Hexaspyris  234 

Ilexastylarium  181 

Hexastylidium  182 

Hexastylus  181 

Hexinastrum  190 

Hexonaspis  213 
(?Himantophorus,   Ehrenberg)  =  Onycho- 

Hippocrepina   133  [dromus  +  Euplotes 

Hirmidium  332  =  (Desmarella,  Kent;  Codono- 
desmus,  Stein)  [ratium 

(Hirundinella,   Bory   de   St-Vincent)  =  Ce- 
(Histerobalantidium,Stokes)  =  Pleuronema 

Histiastrum  190 

Histioneis  386 

(Histosporidies,  Labbé)  =  Sarcos- 
[poridies  +  Myxosporidies 

Histrio  476 
Holocladina,  155 

(Holomastiginsc ,     Lauterborn)  = 

Holophrya  435  [Astomina. 

Holosticha  474 

(Holotricha,  Stein)  = 
Holotrichida    430   =    (Holotricha, 

'Hoplitophrya  452  [Stein) 

Mloplorhynchus  273 
Hormosina  133 

(Huxleya,  Claparède  et  Lachmann)  =  Dys- 
Hyalaspis  211  [teria 

Hyalodiscus  99 

(Hyalolampe,Greeff)  =  Pompholyxophrys 
Hyalopusll3, 120 

Hyalosphenia  104  =  (Catharia,  Leidy) 
''Ilyalospora  271 
Hymenactura  189 

Hymeniastrum,    189  =  (Stylactis,    Stôhr)  = 
[(Hymenocyclus,  Bronn)  =  Orbitoïdes 
Hymenomonas  358 
(Hymenostoma,  Stokes)  =  Lembadion 

Hymenostomidœ  430,  444  =  (Trichos- 
Hynoniastrum  189  [tomata,  Bûtschli) 
Hyperammina  131 


'Hypocoma  512  =  (Acinetoides,  Plate) 
(Hypocomina,  Bûtschli)  = 

Hypocominae,  513  =  (Hypocomina, 
(Hypotricha,  Stein)=       [Bûtschli) 

Hypotrichida430,470  =  (Hypotricha, 

Hysterocineta  448  [Stein) 

Hystrichaspis  210 


*Ichthyophthirius   435  =  (Chromatophagus , 
Idalina  124  [Kerbert) 

Iduna  444 
Ileonema  437 

(Ilotes,  Montforl)  =  Orbiculina 
Imperforida  107  = 

(Imperfora ta,  Carpenter)=Imper- 
Infusoria  401  [forida 

Involutina  133 

Ischadites,  154 
(Isomita,  Diesing)  =  Bodo 

Isoscaspis  211 
*lsospora  283 
*Isolricha  448 


(Isotrichina,    Bûtschli) 
Isotrichime     449     = 


[chinse 

=  Isotri- 
(Isotrichina, 
[Bûtschli) 


Jaculella  130 
*Jœnia  344 


K 


*Karyolysus    286  =  (Ihemogregarina,  Dani- 
Karyophagus  300  [levsky) 

(Karyophagus,  Steinhaus)  =  Acystis. 

*Kentrochona  482 
Keramosphaera  127 

(keramosphaerina,  Brady)  = 

Keramosphœrinae  127  =  (Keramo- 

[sphserina,  Brady) 

(Kerobalana,  Bory)  =  Vorticella 
YKerona  473  =  (iMastor,  Perty) 
Mvlossia  282  =  (Benedenia,  Aimé  Schneider) 
"Kœllikeria  276 

(Kolpoda,  Still)  =  Colpoda 

(Kondyliostoma,  Bory)  =  Gondylostoma 

(Kiinckelia,  Kiinstler)  =  Cercaire 


Labechia  153 
*Labyrinthula  79,  81  [rinthulida 

(Labyrinthulea,  Hâckel)  =  Laby- 


INDEX    GÉNÉRIQUE    DES    PROTOZOAIRES 


567 


Labyrinthulida79  =  (Labyrinthulea, 

♦Lacazina  118,  124  [Hàckel) 

Lachnobolus  86 

(Lacrimatoria,   Bory)  =  Euglena  et  Lacry- 
Lacrymaria  436  tmaria 

(Lada,  Vejdovsky)  =  Discophrya 
Lagena  136  =  (Amphorina,  d'Orbigny;  Amyg- 
dalina,  Seguenza  ;  Apiopterina,  Zbor- 
ze\vsky;Cenchridium,  Ehrenberg;  Tetra- 
gonulina,  Seguenza;Trigonulina,  Seguen- 
za; Obliquina,  Seguenza;  Oolina,  d'Or- 
bigny;   Œrelina,    Ehrenberg;    Phialina, 

[Costa) 
(Lagenella,  Ehrenberg)  =  Trachelomonas 

Lagenidœ  136 
Lageninae  137 

(Lagenœca,  Kent)  =  Salpingœca 

(Lagenophryina,  Bi'itschli)  =  La- 

[genophryinai 

LagenophryinaB  499  =  (Lagenophry- 

♦Lagenophrys  499  [in a,   Bi'itschli) 

(Lagenula,  Flemming)  —  Biloculina 

(Lagotia,  Wright)  =  Folliculina 

(Lagynis,  M.  Schultze)=  Cyphoderia 
Lagynus  436 
Lampoxanthium  179 
Lamprocyclas  230 
Lamproderma  87 
Lamprodiscus  226  > 

Lampromitra  226 
Lamprospyris  235 

(Lamprotripus,  Hâckel)  =  Dictyophimus 
*Lankesteria  276 

(Lanterna,  Bury)  =  Cycladophora 

(Larcarida,  Hàckel)  = 
Larcarinae  192  =  (Larcarida,  Hâckel) 

Larcarium  192 
Larcidium  192 

Larcoida3  177,  191  = 
(Larcoidea,  Hiickel)  =  Larcoidse 

Larcopyle  192 

(Larcopylida,  Dreyer)  = 
Larcopylinœ   192    =    (Larcophlida, 
Larcospira  194  [Dreyer) 

Larnacalpis  192 
Larnacantha  192 

(Larnacida,  Hàckel)  =  Larnacinae 

Larnacidium  192 
Larnacilla  192 

Larnacinse  192  =   (Larnacida,  Hâ- 

Larnacoma  192  [CKel) 

Larnacostupa  192 
Larnacospongus  192 


(Laverania,  Grassi)  =  H;rmamœba  p.  p. 
[+  Dactylosoma  +  Halteridium 
Lecquereusia  106 
*Lecudina  276 
Lecythia  115 

Lecylhium  115  =  (Phonergates,  Buch) 
¥Leidyonella  343 
Leiotrocha  491 

Lembadion  450=  (Hymenostoma,  Stokes) 
Lembus  450  =  (Cyrtolophosis,  Stokes) 
(Lenticulina,  Lamarck)  =  Cristellaria 
(Lentieulites,  Lamarck)  =  Cristellaria 
(Lenticuliles,  Schlotheim)  =  Nummuliles 
Leocarpus  86 
Lepidocyclina  152 
Lepidoderma  87 

Lepocinclis  350  =  (Chloropellis,  Stein) 
Leptodiscus  397 

(Leptomonas,  Kent)  =  Herpetomonas 
*Leptophrys  70 
*Leptosphaera  182 
Leptotheca  295 
"Xeucophrys  446 

(Lichenopora,  Reuss)  =  Polyphragma 
Lichnaspis  211 
Lichnosphœra  183 
Licnophora  479 

(Licnophorina,  Bi'itschli)  = 
Licnophorinae     479    =   (Licnopho- 

Lieberkùhnia  65,  113         [rina,  Btitschli) 

(Lieberkûhnina,  Bùtschli)  = 
Lieberkuhninae  466  =  (Lieberkûh- 
Limbiadia  85  [nina,  Bùtschli) 

(Limnias,  Goldfus)  =  Cothurnia 

(Linckia,  Wiggers)  =  Ophrydium 
Linderina  123 

Lingulina  137  =  (Daucina,  Bornemann) 
Lingulinopsis  137 

(Linza,  Schrank)  =  Stentor 
Lionotus  440 

(Liosiphon,  Ehrenberg)  =  Nassula 
Liosphaera  180 

(Liosphaerida,  Hàckel)  = 
Liosphserinee    181   =  Liosphaerida, 

Liriospyris  234  [Hâckel 

(Lithamœba,  Lankester)  =  Amœba 
Lithapium  184 
Litharachnium  225 
Lithatractus  185 

(Lithelida,  Hâckel)  = 
Lithelina3  195  =  (Lithelida,  Hâckel) 

Lithelius  194 

(Lithobotryida,  Hâckel)  = 
Lithobotryna3  236  =  (Lithobotryida, 

[Hâckel) 

Lithobotrys  236=  (Salpingocapsa,  Rùst) 


568 


INDEX    GÉNERIQl'E    DES    PROTOZOAIRES 


Lithocampe  232 

(Lithocampida,  Hâckel)  = 
Lithocampinae    232   =    (Lithocam- 

[pida,  Hâckel) 

(Lithocampium,  Riist)  =  Lithomitra 
(Lithocarpium,  Stôhr)  =  Carpocanistrum 
Lithochytris   229   =     ((?)  Podocapsa,     Rùst) 
Lithocircus   219    =    (Monostephus,  Hâckel) 
Lithocolla  65,  166 
Lithocubus  221 

Lithocyclia  188  =  (Stephanopyxis,  Bury) 
"Lithocystis  277 
Lithogromia  245  =  (Cadium,  Bailey) 

(Litholophida,  Hâckel)  == 
Litholophinse  214  =  (Litholophida, 

Litholophus  214  [Hâckel) 

Lithomelissa  226 

Lithomespilus  184 

Lithomitra  232  =  (Lithocampium,  Stôhr) 

Lithopera  227=(Pylospyris,  Hâckel  ;  Spirido- 

Lithophyllium  208  [botrys) 

Lith optera  209 

Lithornithium  229 

Lithosphaerella  166 

Lithostrobus  232 

Lithotympanum  221 

(Litonotus,  Vrzesniovsky)  =  Amphileptus 
Lituola  132 

Lituolina  128,  132 
Lituolinœ  132 

(Lobatula,  Flemming)  =  Truncatulina 
Loftusia  134 
Lonchostaurus  209 
Lophoconus  230 
Lophocorys  230 
Lophocyrtis  230 
*Lophomonas  343 
Lophophaena  228 
*Lophorhynchus  272 
Lophospyris  234 

Loxocephalus  447  =  (Dexiotricha,  Stokes) 
Loxodes  441  =  (Drepanosloma,  Engelmann, 

[Pelecida,  Perty) 
Loxophyllum  440  =  (Stomophyllum,  Lieber- 

[kùhn) 
(Loxostomum,  Ehrenberg)  =  Textularia 
Lycea  85 

Lychnaspis  211  =  (Haliommatidium,  Hâckel) 
Lychnocanium  226 
Lychnodictyum  226 
Lychnospheera  183 
Lycogala  86 
(Lycophrys,  Montfort)  =  Nummulites 

M 

(Macrocercus,  Hill)  =  Vorticella 
(Madreporites,  Deluc)  =  Orbitolites 
Magosphaera  398 


(Makropyrgus,  Hâckel)  =  Artopilium 
Mallomonas  359  [li tes) 

(Marginopora,  Quoy  et  Gaymard  =  (Orbito- 
Marginulina  136  =  (Hemicristellaria,  .S tache. 
Marsipella  130 
Marsupiogaster353 
Maryna  470 

Massilina  123  [zomonas,  Kent) 

Mastigamœba321  =  Reptomonas,  Kent;  Rhi- 

(Mastigophora,    Biitschli)  =  Fla- 

Mastigophrys  322  [gellia 

Mastigospheera  368 
Maupasia  400 
Mazosphœra  203 
Medusetta  246 

(Medusettida,  Hâckel)  =       [ckel) 
Medusettinae   246  (Medusettida,  Hâ- 

¥Megastoma  340  =  (Dimorphus,  Grassi) 
(Megatricha,  Perty)  =Mesodinium 
(Melonia,  Lamarck)  =AIveolina 
(Melonis,  Montfort)  =  Noniona 
(Melonites,  Lamarck)  =Alveolina 
(Meniscostomum,  Kent)  =  Ophryoglena 
Menoidium  347 

*Menospora  273  rLécrer) 

Menosporinœ  273  =  (Ménosporides, 

(Merotricha,     Merejkovsky)    =      Raphido- 
Meseres  465  [monas 

*Mesoca?na  241,372 
Mesodinium  439  =  (Acarella,  Cohn;  Arachni- 

dium,   Kent;  Megatricha,  Perty) 
Mesostigma  363 

(Mespilina,  Bory)  =  Epistylis 

(Metaholica,  Perty)  =  Lacrymaria  + 
Metacineta  509  "  Trachelocerca 


Metaci- 
.[neta 


(Metacinetina,  Biitschli)  = 
Metacystis  436 
Metanema  353. 

(Metopides,  Quennerstedt)  =  Metopus 
Metopus  459  =  (Metopides,  Quennerstedt) 
Microcubus  221 

(Microcystis,  Kiitzing)  =  (?)Euglena 
Microglena  359 

Microgromia  113  =  (Cystophrys,  Archer) 
Micromelissa  227 

(Microsporidia,  Balbiani  =  p.  p. 

[Myxosporidai 
(Microthoracina,  Biitschli)  = 
Microthoracinae  448  =  (Microthora- 

[cina,  Biitschli) 

Microthorax    448=  (Hemicyclidum ,    Eber- 

*Miescheria,  290  [hard) 

Mikrocometes  143  [culum,  Montagu 

Miliola  122  =  (Frumentaria,  Soldani;  Vermi- 

(Miliolida,  Carpenter  emend.)  = 


INDEX    GÉNÉRIQUE 

Miliolidae  117  =  (Agathistegia,  d'Or- 
bigny  ;      Miliolida,      Carpenter 

Miliolina  120,  124  emend.) 

Miliolinse  122 

(Miliolites,  Montfort)  =  Alveolina 
(Millepora,  Fallas)  =  Polytrema 
(Milleporites,  Lamarck)  =  Orbitolites 
(Misilus,  Montfort)  =  Polymorphina 

Mitophora  452 

Mitra  474 

Mitrocalpis  225 

Monachilum  446 

Monadida  318,  319 
(Monadina,  Biïtschli)  =  Euflagelliae 
(Monadina  zoosporea,  Zopf)=Zoo- 

*Monadopsis  71  [sporida 

Monas  324  =  (Paramonas,  Kent;  Physomo- 
Monaster  384  [nas,  Kent) 

(Monères  49) 

Monobia  (35,  104 
*Monocercomonas  339  =    (Protomyxomyces, 
Cunningham  ;   Schedoocercomonas, 

Grassi  [toidea 

(Monocyrtida,  Hâckel)  =  Monocyr- 
Monocyrtoidea  223,  224  =  (Monocyr- 
tida, Hâckel;  Cyrtoidea  monotha- 
lamia,  Hâckel)  [stina 

(Monocystidse,  Bùtschli)=Monocy- 
(Monocystidea,  Stein)  =  Monocy- 

[slina 
*Monocystina  269,  274=  Acephalina; 
Grégarines  cœlomiques;  Mono- 
cystidse, Biïtschli  ;  Monocystidea, 
*Monocystis  276  [Stein) 

(Monocyttaria,  Hâckel)  = 

Hâckel) 

Monocyttarea  176  =  (Monocyttaria, 

Monodinium  439  [toidœ 

(Monodyctia,  Ehrbg.  =p.  p.)Cyr- 

(Monomita,  Grassi)  =  Herpetomonas 

(Monopvlaria,  Hâckel)  =  Monopy- 

[lida 
(Monopylea,  R.  Hertwig)  = 
Monopylida  176,  215  =  (Monopylea, 
R.  Hertwig; Monopvlaria, Hâckel  ; 
Nasellaria,  Ehrenberg,  emend. 
Biitschli;  Osculosa,  Hâckel;  Cyr- 
tida  -j-  Acanthodesmida,  Hâckel) 


DES    PROTOZOAIRRS  569 

Monosiga  332  l'feria 

(Monosporea,  Schneider)  =  Pfeif- 
(Monostegia,  d'Orb.=Imperforida 

(Monostephus,  Hâckel)  =  Lithocircus 

Monostomina  337,  339  =  (Tetrami- 

[tina,  Biïtschli) 

(Monoslylus,  Pereiaslavzeva)  =  Aspidiscus 

(Monothalamia,  Schultze)  =  p.  p. 
Monozonium  192  [Foraminiferiae 

(Mucronina,  d'Orbigny)  =  Frondicularia 
Multicilia  338 
Mycetomyxa  65,  101 

Mycetozoariae  77  =  (Myxomycètes, 
[auct.  -f-  Labyrinthulida 

Myelastrum  190 
(Myrtilina,  Bory)  =  Epistylis 
Myogypsina,  de  Amicis)  =    Flabelliporus 
Myxastrum  72,  86 

*Myxidinee   295  =  (Myxididées,  Thé- 

*Myxidium  295  [lohan) 

"Myxobolinae  296  =  (Myxobolidées, 
'Myxobolus  296  [Thélohan) 

(Myxobrachia,  Hâckel)  =Thallassophysa 
Myxodictyum  65,  68  [plasmodida 

Myxomycètes,  auct.   75,  83   =  Eu- 

Myxosoma  295 
Myxosphœra  202 

(Myxosporidia,  Bùtschli)  = 
"Myxosporidse  291  =  (Myxosporidia, 

[Biïtschli) 


N 


Nassella  217 
(Nasselaria,  Hâckel)  =  Monopylyda 

Nassoidse  216,  217 

Nassula  441  =  (Liosiphon,  Ebrenberg;    Aci- 
Nebela  106  [dophorus,  Stein) 

"Nematocystida  291 

*Nematoides  276 
Nephroselmis  305,  358,  364 
Nephrospyris  235 

Noctiluca  389,  396  =  (Slabberia,  Oken) 
>'odosaria  136  =  (Orthocera,  Lamarck;  Ortho- 
Nodosarina  137  [ceras,  Gualtieri) 

(Nodosarina,  Carpenter)  = 
Nodosarinœ  137  =  (Nodosarina,  Car- 

Nodosinella  133  [penter) 

(Noniona,  Montfort)  =  Nonionina 

Nonionina  150  =  Chrysolus,  Montfort;  Flo- 
ribus,  Montfort;  Noniona,  Montfort,  Pla- 
centula,    Lamarck;   Pulvillus,  Lamarck  ; 


570 


INDEX    GÉNÉRIQUE    DES    PROTOZOAIRES 


Chrysolus,  Montfort;   Geoponus,  Ehren- 
[berg;  Lenticulina,  Lamarck) 
*Nosema  297  =  (Panhystophyton,  Lebert) 

(Nothopleurotricha,Diesing)  =  Gastrotricha 
Nubecularia  122 

Nubecularinœ  122       [discus,  Ehrenberg) 

Nuclearia  163  =  (Heliophrys,  Greefî;  ?  Trieho- 

(Nummularia,  p.  p.  Sowerby)  =Cristellaria 

[-f-  Nummulites 
(Nummulella,  Carus)  =  Trichodina 
Nummulina  151 
(Nummulinida,   Carpenter  emend. 
[Brady)  =  Nummulitidae 

Nummulites  136,150  =  (Camerina,  Bruguière; 
Helicites,  Soldani;  Lycophrys,  Montfort; 
Orobias,  Eichwald;  Uotalites,  Montfort; 
Lenticulites,    Schlotheim;    Nummularia, 

[Sowerby) 

Nummulitidae  136,  147  =  (Nummuli- 
[nida,  Carpenter,  emend.,  Brady) 
Nummuli  tinae  152 

*Nyetotherus  45S 


(Obliquina,  Seguenza)  =  Lagena 
Ochromonas  358 
Octodendron  183 
Octopelta  211 

(Octophormis,  Hâckel)  =  Sethophormis 
Octopyle  193 
Octotympanum  221 
Odontochlamys,  443  [sula 

(Odontoholotricha,  Diesing)  =  Nas- 

[p.  p.  =  Gymnostomidse 

(Odontohypotricha,     Diesing)    = 

Odontosphœra  203 

Oikomonas  323  =  (Spumella,  Bùtschli) 

Oligomastigidœ  319,  320  [cididae 

(Oligoplastida,  Laibhé)  =  p.p.  Coc- 
(Oligosporea,  Schneider)  =  Cocci- 
(Oligotrieha,  Bùtschli)  =         [dium 

Oligotrichidae,457,465=(01igotricha, 

Ommatartus  186  [Biitschli) 

Ommatocampe  186 

Ommatodiscus  189  [menium 

(Ommatogramma,  Ehrenberg)  =  Amphy- 
(Ommatospyris,  Ehrenberg)  =  Cyphinus  + 

[Cyphinidium 
(Omphalocyelus,  Bronn)  =  Orbitolites 
Onychaspis  478 
Onychodactylus  443 

(Onychodromopsis,  Stokes)  =  Pleurotricha 

'  ?  Himantophorus, 
[Ehrenberg) 


Onychodromus  475   -- 
"Oocephalus  272 

(Oolina,  d'Orbigny) 


Lagena 


(Oolis,  Phillips)  =  Spirillina 
¥Opalina  451 

(Opalinina,  Stein)  = 
Opilininae  451  =  (Opalinina,  Stein) 

¥Opalinopsis  451  =  (Benedenia,  Fottinger) 
Opercularia  498  =  (Valvularia,  Goldfuss) 
Operculina  151 
Ophioidina  276 

*Ophiotuba  130 

(Ophrydia,  Bory)   =  Vorticella 

(Ophrydina,  Ehrenberg  =  p.  p.  De- 

[xiotrichidae 

Ophrydium    498  =  (Coccochloris,    Sprengel; 
Echinella,     Agardh;     Linckia,      Wigger's; 
Raphanella,  Bory;  Tremella,  Linné) 
(Ophryocerca,  Ehrenberg)  =  Trachelius 
*Ophryocystis,  299 

(Ophryodendrina,  Stein)  = 
Ophryodendrinae  516  =  (Ophryoden- 

[drina,  Stein) 

*Ophryodendron  515  =  (Corethria,  Pritchard) 

Ophryoglena    446  =   (Glenopanophrys,   Die- 

sing;    Meniscostomum,     Kent;    Otostoma, 

Carter;  Sisyriodon,  Eberhard) 

(Ophryoscolecina,  Stein)  = 
*Ophryoscolecina?  468  =  (Ophryos- 
¥Ophryoscolex  467        [colecina,  Stein) 

Ophthalmidium  124 

Opisthodon  443 

Opislhostyla  497 

Orbiculina  125  =  (Archais,  Montfort;  llelenis, 
[Montfort;  Ilotes,  Montfort) 

Orbitolites  118,  120,  125  =  (Cupidités,  d'Orbi- 
gny; Cyclolina, d'Orbigny;  Madreporites, 
Deluc;  Marginopora,  Quoy  et  Gaimard; 
Milleporites,  Lamarck;  Omphalocyelus, 
Bronn;  Orbulites,  Lamarck) 

Orbitoides  152   =  (Asteracites,    Schlotheim; 
Cyclosiphon,  Ehrenberg;  Ilymenocyclus, 
Bronn;   Orbitulites,  auct.) 
(Orbitulites,  auct.)  =  Orbitoides 

Orbulina  141  =  (Spheerula,  Soldani) 

Orbulinella  168 
(Orbulites,  Lamarck)  =  Orbitolites 
(Orcula,  Weisse)  =  Podophrya 

Ornithocercus  386 
(Orobias,   Eichwald)  =  Nummulites 

Orona  242 

Orophaspis  210 

Oroplegma  243 

Oroscena  242 

Orosphœra  242 

(Orosphaerida,  Hâckel)  =       [ckel) 

Orospha3rinae243==(Orospaerida,IIa- 

(Orthocera,  Lamarck)  =  Nodosaria 
(Orlhoceras,  Gualtieri)  =  Nodosaria 
(Orthoceratium,  Soldani)  =  Dimorphina 


INDEX  GENERIQUE  DES  PROTOZOAIRES 


571 


Orthocerina  137  =  (Triplasia,  Reuss) 
Orthodon  442  =  (Rhabdodon,  Ent.z) 
Orthoplecta,  140 
(Orthospora  Schneider)  =  Coccidium 

(Osculosa,  Hackel)  =  Monopylida 
-j-  Phseodarida 

Otosphœra  204 

(Otostoma,  Carter)  =  Ophryoglena 

(Ouramœba,  Leidy)  =  Amœba 

(Ovulina,  Ehrenberg)  = Lagena 

(Oxitricha,  Bory)  =  Uroleptus        [senius) 
Oxyrrhis   305,    314,   336  =  (Glyphidium,  Fre- 
Oxytoxum,  383  =  Pyrgidium,  Stein) 
Oxy tricha    476=  (Steinia,   Diesing  ;    Tachy- 

(Oxytrichina,Ehrb.)=  [soma,  Stokes) 

Ôxytrichinae,  477  =  (Arthronia,  Ilill) 


Pachycola  499 
Pachymyxa  99 

(Pachysoma,  Mingazzini)  =  Urospora 
Pachystroma  153 
Pachytrocha  499 
Pamphagus  115 
Panariiim  186 
Panartus  186 

(Panartida,  Hackel)  =  Panartime 

Panartinœ  186  =  (Panartida,  Ilii- 

Pandorina  102,  368  [ckel) 

(Panhystophyton,   Lebert)  =  Nosema 
Panicium  186 

(Panophrys,  Dujardin)  =  Frontonia 

(Pansolenia,  Hàckel)=Phseodarida 

Pantopelta  211 
(Panlotricha,  Ehrenberg)  =  Urotricha 

(Paramœcina,  Biïtschli)  = 
Paramaecinae  449  =  (Paramaecina, 
Biïlsehli;  Aspirotricha,  Biïtschli) 

(Paramœeioides,  Grassi)  =  Trypanosoma 
Paramaecium  440 

(Paramonas,  Kent)  =  Monas 
Parastephanus  221 
Paratympanum  221 
Parkeria  134 

(Parrocelia,  Gourret)  =  Podolampas 
Pasceolus  154 
Patagospyris  234 

Patellina  145=  (Gonulites,  Carter) 
Paulinella  112 
Pavonina  140 

(Pebrilla,  Giard)  =  Folliculina 
Pectoralina  368 
Peitiada  513 

(Pelecida,  Perty)  =  Loxodes 

(?Pelekydion,  Eherhard)  =  Spathidium 

(Pelobius,  GreefT)  =  Pelomyxa 


Pelomyxa  100  =  (Pelobius,  GreefT) 
(Pelorus,  Montfort)  =  Polystomella 

Pelosina  128 
(Peltierius,  Ormancey)  =  Spirostomum 

(Peltophracta)  211  =  p.   p.  Dora- 

(Peneroplida,  Brady)=     [taspina) 

PeneropliiKC    124   =   (Peneroplida, 

[Brady) 

Peneroplis  124  =  (Coscinopora,  Ehrenberg; 
Dendritina,   d'Orbigny;    Spirolina,    d'Or- 
Pentactura  188  [bigny) 

Pentalastrum  190 

(Pentaphormis,  Hiickel)  =  Sethophormis 
Pentaspyris  234 
Pentellina  118,  123 
Pentinastrum  190 
Pentophiastrum  190 
Peranema  352 

(Peranemina,  Klebs)  = 
Peraneminœ  346, 352=  (Peranemina, 
(Perforata,  Carpenter)  =      [klebs) 
Perforida  135  =  (Perforata,   Car- 

Periarachnium  228  fpenter) 

Perichaena  86 

Perichlamydium  189  =  (Discospira,^.;;».Stdhr) 
(Pericometes,  Schneider)  =  Stylocometes 

Peridinida,  Biïtschli)  =        [schli 

Peridininae  385  =  (Peridinida,  Biït- 
Peridinium    382  =  (Ceratophorus,  Diesing; 
Protoperidinium,  Bergh) 

(Peridiniopsis,  Clarke)  =  TJrocentrum 
Peridium  224 
Periloculina  124 
Peripanarium   186 
Peripanartus  186 
Peripanicium  186 
Periphœna  187 

(Peripheres,  Carus)  =  Conchophtirus 
Periplecta  218 

(Peripylaria,  Hackel)  =  Peripylida 

(Peripylea,  Hertwig)  = 
Peripylida  176  =  (Peripylaria,  Ha- 
ckel;  Peripylea,  Hertwig  ;  Spu- 
Peripyramis  225         [mellaria,  Hiickel) 

Perispira  435 

(Perispongidium,  Riist)  =  Porodiscns 
Perispyris  235 

(Peritricha,  Stein)  =  [Stein) 

Peritrichida  430,  478  =  (Peritricha, 
(Peritromina,  Stein)  =  Peritromus 

Peritromus  458,  473 
Perizona  188 
Peromelissa  227 
(Petalomonadina,  Biïtschli)  = 


572  INDEX    GÉNÉRIQUE      DES    PROTOZOAIRES 

Petalomonadinae  353  =  (Petalomo- 
[nadina,  Biïtschli) 


Petalomonas  353 
Petalopus  106 
Petalospyris  234 

(Petalotricha,  Kent)  =  Codonella 
*Pfeifferia  282 

(Phacelomonas,  Stein)  =  Spondylomorum 

(Phacodiscida,   Hâckel)  = 
Phacodiscinae  188  —  (Phacodiscida, 

Phacodiscus  188  [Hâckel 

Phacopyle  188 

Phacostaurus  188 

Phacostylus  188 

Phacotus  363 

Phacus  350  =  (Dnjardinius,Ormancey) 

(Phaanocalpida,  Hackel)  = 
Phœnocalpinse  225  —  (Phœnocal- 

Phsenocalpis  225  [pida,   Hâckel) 

Phsenoscenium  225 
Phœocolla  241 

(Phaeoconchia,    Hackel)  = 
Pha?oconchidœ  240,  247  =  (Phaeocon- 
Phaeocystidae  240=      [chia,  Hackel) 

(Phseocystina,  R.  Hertwig=  Phseo- 

(Phaeodaria,  Hackel)  =     [cystidae) 

Phaeodarida  176,  236=  (Cannopylea, 

Hâckel  ;  Phaeodaria,  Hackel  ;  Pan- 

solenia,  Hackel;  Tripylea,  R.  Hert- 

Phœodina  241  [wig) 

(Phccodinida,  Hackel)  =     [Hackel) 
Phseodininœ   241    =    (Phseodinida, 

(Phseogromia,   Hackel)  = 
Phaeogromidae  240,  244  =  =  (Phaeogro- 

[mia,  Hackel) 

(Phaeosphaeria,  Hackel)  = 
Phaeosphaeridae  240,  242  =  (Phaeos- 

Phalachroma  385  [phîcria,   Hiickel) 

Phalanslerina,  Kent  =  phaiansterium 
Phalansterium  334  =  (Calia,  Werneck) 
Pharyngella  245 
Pharyngosphœra  203 
Phascolodon  443 
Phatnacantha  208 
Phatnaspis  213 

(Phialina,  Costa)  =  Lagena 
*Phialis  273 

(Phialonema,  Stein)  =  Urceolus 
Philaster  450  =  (Haliommatidium,  Hackel) 

(Phlebarachnium,  Hackel)  =  Sethoconus 

(Phonergates,  Buck)  =Lecythium 
Phormobotrys  236 
Phormocampe  231  =  (Anthocorys,  lliickel) 

(Phormocampida,  Hackel)  = 


Phormocampinse  232  =  (Phormo- 
[campida,  Hâckel) 
(Phormocyrtida,  Hâckel)  = 
Phormocyrtinrc  230  =  (Phormo- 

Phormocyrtis  230         [cyrtida,  Hâckel) 
(Phormospyrida,  Hackel)  = 
Phormospyrinae  235  =  (Phormos- 

Phormospyris  234  [pyrida,  Hackel) 

Phorlicida,  Hàckel)  = 

Phorticinae  I94=f  Phorticida,  Hâckel) 

rhorticium  104 
Phractacantha  208 
Phractaspis  210 
Phractopelta  211 

(Phractopellida,  Hâckel)  = 
Phractopeltinae   211   =    (Phracto- 

[peltida,  Hâckel) 

(Phragelliorhynchus,  Uerreck)  =  Dileptus 
Phrenocodon  231 
Phyalina  436 
Phyllomitus  336 
Phyllomonas  323 
Phylotrichum  443 
Physarum  86 

(Physémaires,     Hâckel)  voy.    iiaiy- 
Physematium  179  [physema 

(Physomonas,  Kent)  =  Monas 

Phytoflagellida  318,  354  = 

(Phytomonadina,    Blochmann)  = 

*Pileocephalus273  [Phytoflagellida 

Pilulina  129 

Pinaciophora  168 
(Pinacoleps,  Diesing)  =  Coleps 

Pinacocystis  168 

Pipetta  185 

Pipettaria  185 

Pipetella  184 
*Pirosoma  300  =  (Apiosoma,  Vandollek;Pyro- 

Pityomma  183  [soma,  Smith) 

(Placentula,  Lamarck)  =  Nonionina 

Placocysta  112 

Placopsilina  133 

Placus  447 

Plagiacantha  218 

(Plagiacanthida,  Hertwig^  =Plec- 

Plagiocampa  447  [lOlCla? 

Plagiocarpa  218 

(Plagiomastix,  Diesing)  =  Chilomonas 
Plagiophrys  112 
Plagiopogon  438 
Plagiopyla  447 
*Plagiotoma  458  [mann)  = 

(Plagiotomina,  Claparède  el  Lach- 


INDEX    GENERIQUE    DES    l'UOTOZOAl  l!ES 


573 


Plagiotominae  459  ==  (Plagiotomina, 

[Clap.  et  Lach.) 
(Plagiolricha,  Bory)  =  Blepharisma 
Plagonidium  218 
Plagonium  218 
Plagoniscus  218 
Plakopus  100 

(Planicola,  Fromenlel)  =  Cothurnia 
Planiplotes  477 
Planispirina  123 

Planorbulina  144    =    (Acervulina.  Schultze; 
Gyroidina,  d'Orbigny;  Siphonia,  Reuss) 
Planularia  137 
Planulina  144 
¥Plasmodiophora  70 

(Plasmodiophorea?,  Zopf)  = 
Plasmodiopliorime  76  =  (Plasmo- 
[diophorese,  Zopf) 

Platoum  115  =  (Chlamydophrys,Cienkovsky; 

[Troglodytes,  Gabriel) 
(Platycola,  Kent)  =  Vaginicola 
*Platycystis  276 
Platytheca  324 

(Platytrichotus,  Stokes)  =  Uroleptus 
Plecanium  139 

(Plectanida,  Hackel)  = 

Plectanina3  2i8=(Plectanida,  lliickel) 

Pleclaniscus  218 
Plectaniuni  218 
Plectina  140 
Plectocoronis  220 

Plectoida)   216,    217  =    (Plectoidea, 
[Hackel;  Plagiacanthida,  Hcrtwig) 

(Plectoidea,   Hackel)  =  Plectoidse 

Plectophora  218 
Plectophrys  115 

Plectopyramis  227  =  (Pyramis,  Bory) 
Plegmosphœra  180 
*Pleistophora  296 
Pleuraspis  210 

(Pleurites,  Ehrenberg)  =  Polymorphina 
Pleurochilidium  447 
Pleuromonas  336 
Pleuronema  450  =  Aphthonia,  Perty;  Bo- 

[throstoma,    Stokes  ;    Histerobalanti- 

dium,  Stokes) 

(Pleuronemina,  Bùtschli)  =  Pleu- 

[roneminae 
Pleur  oneminae  451  =  (Pleuromina, 

[Bùtschli) 

(Pleurophrys  auct.)  =  Pseudodifflugia 
Pleuropodium  229 
Pleurostomella  140 

(Pleurotrema,  Ehrenberg)  =  Calearina 
Pleurotricha  475= (Onychodromopsis,  Stokes) 
Tleurozyga  276 

(Plœotia,  Dujardin)  =  Anisonema 


(Plœsconia,  Bory)  =  Euplotes 
Podocampe  231  =  (Acotrypus,  Riisl) 

(Podocampida,  Hackel)  = 

Podocampinse  231  =  (Podocampida, 

[Hackel) 

(Podocapsa,  Riist)  =  (Lithochytris,  Hackel) 
Podocoronis  221 
Podocyathus  510 

(Podocyrtida,  Hackel)  = 

Podocyrtinae    229    =  (Podocyrtida, 

Podocyrtis  229  [Hackel) 

Podolampas  382  =  (Parrocelia,  Gourret) 
Podophrya  509  =  (Urcule,  Weisse) 

(Podophryina,  Biitschli)  = 
Podophryinae  51 1  =  (Podophryina, 

[Bùtschli) 

(Podosphscra,  Archer)  =  Clathrulina 
Podostoma  101 
*Pogonites  272 
Polospyris  234 

(Polyblepharidœ,   Blochmann)  363 

Polyblepharides  364 

(Polycyrtida,  Hackel  =Botryoida3 
(Polycystidea,  Schneider)  = 
Polycystina    269   =   (Polycystidea, 

[Schneider) 

Polycittarea  176,  l95  =  (Polycyttaria, 

[Hackel;  Sphœrozoidea,  Brandi) 

(Polycytlaria,  Hackel)  =  Polycyt- 

(Polydexia,  Ehrb.)  =  Globigerina     [tarea 

Polydinida  381,  386 

Polyœca  333 
Polygonosphaerites  154 

Polykrikos  386 

(Polymastiginae,  Bùtschli)  = 
Polymastigidae  337    =  (Polymasti- 
[gime,  Bùtschli,  emend.  Klebs) 

Polymastix  340 

Polymorphina  137  =  (Anthusa,  Montfort; 
Atractolina,  Sehlicht;  Aulostomella,  Alth.; 
Cantharus,  Montfort;  Globulina,  d'Orbi- 
gny ;  Gultulina,  d'Orbigny;  Misilus,  Mont- 
fort; Pleurites,  Ehrenberg;  Polymor- 
phium,  Soldani;  Pyrulina,  d:Orbigny; 
Raphanulina,  Zborzevsky;  Renoidea, 
Brown;  Rostrolina,  Sehlicht;  Strophoco- 

Polymorphinae  138         tnus'   Ehrenberg) 

(Polymorphininœ,  Brady)  =Poly- 

[morphinee 

(Polymorphium,  Soldani)  =  Polymorphina 
Polyœca  333 
Polypetta  246 
Polyphragma  133  =  (Lichenopora,  Reuss) 


574 


INDEX  GÉNÉRIQUE  DES  PROTOZOAIRES 


Polyplagia  218 

(Polyplastida,  habhé)=p.p.  Cocci- 

Polyplecta  218  [didœ 

*Polyrabdina  276 

(Polyselmis,  Dujardin)  =  Carteria 

"Polysphondylium  78  [mella 

(Polystomatium,  Ehrenberg)   =    (Polysto- 

Polystomella    119,    136,  148  =  Andromèdes, 

Montfort;   Calcanthus,  Montfort;  Elphi- 

dium,   Montfort;   Faujasina,   d'Orbigny; 

Geophonus,  Montfort;  Pelorus,  Montfort; 

Polystomatium,    Klirenberg  ;    Sporilus, 

Montfort;  Themeon,  Montfort;  Vorticialis, 

PolysÉomellinœ  150  [Biainviiie) 

(Polythalamia,  Schultze)  =  p.  p. 

[Foraminiferiœ 

Tolytoma  362  =    (Chlamydomonas,  Diesing 

Glenopolytoma,  Cohn)  [ria,  Gray) 

Poly tréma  146=  (Millepora,  Pallas;  Pustula- 

Polytrichidse  457  =  (Heterotricha, 

[Stein) 

(Polyxenes,  Ehrenberg)  =  Truncatulina 
*Pompholyxia  439 

Pompholyxophrys  168  =  (Hyalolampe,  GreefT) 
Pontomyxa  67 
Porcupinia  245 
Porocapsa  212 

(Porodiscida,  Hackel)  =     [Hackel) 

Porodiscinse    190   =    (Porodoscida, 

Porodiscus  189  =  (Atactodiscus,  Hackel;  Cen- 

trospira,  Hackel;  Flustrella,  Ehrenberg; 

Perispongidium,    Riïst;    Trematodiscus, 

[Hackel) 
(Porospathis,  Hackel)  =  Gorgonetta 
*Porospora  269 

(Porpostoma,  Môbius)  =  Blepharisma 
(Postprorocentrum,    Gourret)     =    Proro- 

[centrum 
Poteriodendron  324  =  (Stylobryon,  Fro- 
Pouchetia  384  [mentel) 

Prismatium  221 
Pristacantha  208 
Proboscilla  450 
Prorocentrum  381 
Prorodon  435  =  (Gymnopharynx,  Diesing) 

(Proroporus,  Ehrenberg)  =  Textularia 
Protamœba  65,  99 

(Proteomyxa,  Lankester)  = 
Proteomyxiœ  66=(Protomyxa,  Lan- 

[kester) 

(Proteonina, p.p.  XV i  1 1)  =Haplophragmium 
*Proteosoma  288 

(Proteus,  Rôsel)  =  Amœba 
Protobathybius  65,  68 
Protoceratium  382  =  (Olathrocysta,  Stein) 
Protocyathus  154 

(Protocystis,  Wallich)  =  Challengeria 


Protogenes  65,  67 
*Protomonas  74 

*Protomyxa  75  [cercomonas 

(Protomyxomyces,  Cunningham)  =  Mono- 
(Protoperidinium,  Bergh)  =  Peridinium 

Protospongia  333 

Protympanium  221 

Prunocarpus  185 

Prunoiike  177,  184  = 
(Prunoidea,  Hackel)  =  Pruntmke 
(Prunophracta,  Hackel)  = 

Prunophractidœ  207,  212  =  (Pruno- 

Prunopyie  183  [phracta,  Hackel) 

Prunulum  184  =  (Garyolithis,  Ehrenberg) 

(Psammosphoera,  Schultze)  =  Saccammina 
Psecadium  137 
Tseudamphimonas  76 
Pseudocubus  221 
Pseudochlamys  103 
Pseudodifflugia  115  =  (Pleurophrys,  auct.) 

Pseudoplasmodida  77  =(Acrasiées, 

*PseudosPora  74  [Van  Tieghem) 

(Pseudosporœ,  Zopf)  =  Pseudospo- 

*Pseudosporidium  75  [riIlAB 

Pseudosporina?  74  =  (Pseudosporœ, 

Pseudosporodon  435  L^opi) 

Psilomelissa  226 

Psilotricha  476  [cididïE 

"(Psorospermies  oviformes)  =  Coc- 
*(Psorospermies    utrictileuses)    = 

[Sarcosporida) 

(Pteractis,  Ehrenberg)  =  Euchitonia 
Pteridomonas  342 
Pterocanium  228 
*Pterocephalus  272 
Pterocodon  229 
Pterocorys  228  =  (Pterocyrtidium,  Bùtsclili) 

(Pterocyrtidium,  Biitschli)  =  Pterocorys 
Pteropilium,  Hackel  1881,  229  =   (Arachno- 
pilium,  Hackel) 

(Pteropilium,  Hackel  1887)=  Rhopalocyrlis 
Pteroscenium  224 
Ptychodiscus  383 
Ttychostomum  448 

(Ptyxidium,  Perty)  =  Glaucoma 
Pullenia  143 

(Pulvillus,  Ehrenberg)  =  Nonionina 
Pulvinulina  144 

(Pustularia,  Gray)  =l'olytrema 

(Pylobothryda,  Hackel)  = 
Pylobothryinic236=(Pvlobothryda, 

[Hackel) 

Pylobotrys  236  =  (Bolriocortys,  Ehrenberg) 

(Pylodiscida,  Hackel)  =        [ckel) 

Pylodiscinaî  190  —  (Pylodiscida,  lia- 


INDEX  GENERIQUE  DES  PH0T0Z0A1RES 


575 


Pylodiscus  190 
Pylolena  190 

(Pylonida,  Hâckel)  = 
Pyloninsc  193  =  (Pylonida,  Hâckel) 
Pylonium  193 
Pylospira  194 

(Pylospyris,  Hâckel)  =  Lithopera 
Pylozonium  193 

(Pyramidomonas,  Stein)  =  Pyramimonas 
l'yramimonas  303  =  Pyramidomonas 

(Pyramis,  Bury)  =  Plectopyramis 

(Pyrgo,  Defrance)  =  Biloculina 

(Pyrgidium,  Stein)  =  Oxyloxum 

(Pyrosolenia,  Ehrenberg)  =  Acrospluera 

(Pyrosoma,  Smith)  =  Pirosoma 
Tyrsonympha  344 
Pyrophacus  383 

(Pyrulina,  d'Orbigny)  =  Polymorphina 
Pythelios,  103. 
Pyxicola  499 

(Pyxidicula,  Ehrenberg)  =  Exuvia:lla 
M'yxidium  498 
Pyxidula  102 
*Pyxinia274 

Q 

Quadrilonche  209 

(Quadrilonchida,  Hâckel)  = 
Quadrilonchinae  209  =  (Quadrilon- 
ouadruia  105  [chida,  Hâckel) 

Ouinqueloculina  118,  ^23 


R 

(Radiolaria,  Hâckel) 
Radiolaria)    169    = 


=  Radiolariie 
(Radiolaria, 
[Hâckel) 


lîamulina  137 
Hamulin;e  138  = 
(Ramulininae,  Brady)=  Ramulinœ 

(Raphanella,  Bory)  =  Opbrydiuni 
(Raphanulina,   Zborzevsky)     =    Polymor- 

Raphidioplirys,  167  [phina 

(Raphidinm,  Fresenius)=  Amœbidium 
(Raphidodendron,  Môbius)  =  Carpenteria 

Raphidomonas    355  =   (Merotricha,   Merej- 

[kovsky) 
(RaLulus,  Bory)  =  Aspidisca 

Receptaculea    153   =  (Receptaculi- 

Receptaculites  154  [tidse,  Rômer) 

(Receptaculitidœ,   Rômer)  =   Re- 

[ceptaculea 

(Renoidea,  Brown  =  Polymorphina 

(Renulina,  Blainville)  =  Vertebralina 
(Renulites,  Lamarck)  =  Vertebralina 
(Reptomonas,  Kent)  =  Mastigamœba 

Reticularia  86 

Reussia,  139 

Rhabdammina  130 


(Rhabdodon,  Entz)  =  Orthodon 

'Rhabdogeniae  255 
Rhabdamminae  130  = 
(Rhabdammininse,  Brady)=Rhab- 

Rhabdogonium  137  [damminse 

(Rhabdolithis,  Ehrenberg)  =  Sphaerostylus 

Rhabdomonas  347 
*Rhabdospora  283 

Rhabdostyla  497  =  (Apiosoma,  Blanchard) 

Rhabdo tricha  478 
(Rhaphanella,  Bory)  =  Ophrydium 

Rhaphidiophrys  167 
(Rhaphidocoecus,  Hâckel)=Acanthosphaera 
(Rhaphidosphcera,  Hackel)  =  Acanthospheera 

Rhapbidozoum  202 

Rheophax  132 

Rhinchomonas  336 

Rbipidocyclina  152 

Rhipidodendron  327  =  (Aporea,  Bailey) 

Rhizammina  131 

(Rhizomastigina,  Bûtschli)=^.  p. 
Rhizomastigina)  322  =  (Rhizomas- 
tigina,  Biïtschli  +  Mastigophrys) 

(Rhizomonas,  Kent)  =  Mastigamœba. 
Rhizoplegma  183 

(Rhizopoda,  Dujardin)  = 
Rbizopodia   59  =  (Amœbidac,    Hâ- 
ckel; Rhizopoda,  Dujardin;  Sar- 

Rhizosphœra  183  [kodilia,  Butschli) 

Rliodosphaera  180 
Rhodospyris  235 
Rhopalastrum  189 
Rhopalatractus  229 
Rhopalocanium  22!» 
*Rhopalocephalus  301 

Rhopalocyrtis583=(Pteropiliu  m,  Hackel  1887) 
Rhopalodictyum      191  =  (Triactinosphœra, 
Ulhopalonia  272  [Dunikovsky) 

*Rhyncheta  512 
*Rhynchogromia  130 

(Rhynchoplecta,  Ehrenberg)  =  Textularia 
*Rhynchosaccus  130 

(Rhynchospira,    Ehrenberg)  =  Globigerina 
Rimulina  137 

(Rinella,  Bory)    =    Vorticella 
Robertina  140 
Robulina  137 
(Rosalina,  d'Orbigny)  =  Cymbalopora 
(Rostrolina,  Schlicht)  =  Polymorphina 
Rolalia  136,  144  =  (Aristerigina,  d'Orbigny) 

(Rotalina,  Brady)  = 
Rotalina)  145  =  (Rotalina,  Brady). 
Rotalidae  143 

(Rotalites,    Montfort)  =  Num nullités 
(Roulea,  Gourret)  =  Gonyaulax 
Rupertia  145 


576 


INDEX    GÉNÉRIQUE    DES    PltOTOZOAlHES 


Saccammina  129  =  (Carteria,  Brady;  Psam- 

[mospheera,  Schultze) 

Saccaminœ    130  =  Saccamininae, 

[Brady 


Brady)  =  Sacca- 
[minae 


(baccamminae, 

Sagena  243 
Sagenella  131 
Sagenoarium  243 
Sagenoscena  243 
Sagmarium  243 
Sagmidium  243 
Sagoplegma  243 
Sagoscena  243 
Sagosphaera  243 

(Sagosphœrida,     Hàckel)  = 
Sagosphaarinse  243  =  (Sagospha3ri- 

Sagrinal38  [da,   Hàckel) 

(Salpingocapsa,  Rûst)  =Lithobotrys 
Salpingœca  333  =  (Lagenœca,  Kent) 
Salpistes,  Wright, 
Saltonella  100 
(Saprophilus,  Stokes)  =  Uronema 
(Saracenaria,  Defrance)  =  Cristellaria 

(Sarcodina,  Bûtschli)  Voy.   Sarko- 

*Sarcocystis  290  [dina 

*Sarcosporidae    289    =    (Psorosper- 
miesutriculeuses;Sarcosporidia, 

[Bûtschli) 
(Sarcosporidia,  Bûtschli)  = 
(Sarkodina,  Bûlschlij=Rhizopodia 
Saturnalis  180 
Saturninus  180 

(Saturnodoras,  Hàckel)  =  Staurodoras 
Saturnulus  180 

Scaiotrichidae  479  =  (Licnophorina, 
Bûtschli  +  Spirochonina,    But- 

Scaphidiodon  443  [schli) 

(sceiasius,  mil)  =  p-  p.  Oxytrichinae 

(Schedoacercomonas,  Grassi)  =  Monocerco- 
monas 
\Schizogenes  65,  68,  583. 

(Schizomma,  Ehrenberg)  =  Tetrapyle 
Schizophora  139 
(Schizopus,    Claparède   et    Lachmann)  = 

Diophrys 
(Schizosiphon,  Kent)  =  Stichotricha 
*Schneideria  275 
Schwaggerina  148 
*Scyphidia  496 

Scyphidina  (Bûtschli)  =  p.p.  Vorti- 
[cellinœ 


Scytomonas  353 

(Semantida,  Hàckel)    =    Seraan- 
Semantidium  220  [tinae. 

Semantinse  220  =  (Semantida,  Hâ- 

Semantis  220  [ckel) 

Semantiscus  220 

Semanlrum  220  =  Stephanolitis  (Bûtschli) 
Sepalospyris  234 

*Serumsporidium   300  =  (Blanchardia,  Vier- 
zejski;   Botellus,   Moniez;  Chydridema, 

[Moniez) 

Setbamphora,  227. 
Sethocapsa  228 
Sethocephalus  228 
Sethochytris,  227. 

Sethoconus  228  =  (Cadarachnium,  Hàckel); 
Ceratocyrtis,    Bûtschli;    Conarachnium, 
[Hàckel;  rhlebarachnium,  Hàckel). 
Sethocorys  228. 

(Sethocyrtida,  Hàckel)  = 
Sethocyrtinae  228  =  (Sethocyrtida, 

Sethocyrlis  228  [Hàckel) 

Sethodiscus  187 
Sethomelissa  227 
Sethopera  227 
Sethophaena  228 

(Sethophœnida)  (Hàckel)  + 
(Sethophormida)  (Hàckel)  =  An- 

[thocyrtinae 

Sethophormis  227  =  (Astrophormis, Hàckel)  ; 
Hexaphormis,  Hàckel;  Octophormis, 
(Hàckel);  Pentaphormis,  Hàckel;  Telra- 

Sethopilium  226  [phromis,  Hàckel) 

Sethopyramis227  =  (Cephalopyramis,  Hàckel) 

Sethornithium  229 

Sethosphaera  180 

Sethostaurus  187 

Sethostylus    187 

Shepheardella  116 
(Siagonophorus,  Eberhardt)  =  Dinophrya 
(Siderolina,  d'Orbigny)  =  Calcarina 
(Siderolithes,  Lamarck)  =  Calcarina 
(Siderospira,  Ehrenberg)  =  Calcarina 

Sigmoilina  124 

(Silicoflagellata,  Borgert)  = 
Silicoflagelliie  242,  371=  Silicoflagel- 
Siphocampe  232  [lata,   Borgert 

Siphogenerina  136,  139 

(Siphonia,  Reuss)  =  Planorbulina 

Siphonosphoera  203 

(Sisyriodon,  Eberhard)  =  TOphryoglena 

(Slabberia,  Oken)  =  Noctiluca. 
Solenophrya  509  =  (Galix,  Fraipont) 
Solenosphaera    203  =  (Tetrasolenia,     Ehren- 
Soreuma  195    [berg;  Trisolenia,  Ehrenberg) 


INDEX  GÉNÉRIQUE  DES  PROTOZOAIRES 


577 


(Soreumida,  Hâckel)=Soreuminae 
Soreuminae  l95=Soreumida,  Hàckel 

Sorites  125 
Sorolarcus  195 
Sorosphaera  130 
Sparotricha  474 
(Spasthostyla,  Entz)  =  Vorticella 
Spastostyla,  (Entz)  Vogt)  =  Erythropsis 
Spathidium   435,   440  =  (Diceras,  Eberhard; 
?  Pelekydion,     Eberhard;    ?   Habrodon, 

[Perty) 
Sphœrastrum  166  =  (?  Àstrococcus,  GreefT) 
Sphserocapsa  211 

(Sphaerocapsida,  Hâckel)  =  Sphae- 

[rocapsinae 

Sphaerocapsinae  =  (Sphaerocapsida, 

*Sphaerocystis  271  [Hàckel) 

Sphaerœca  333 

Sphseroidae  177,  179  =  p.  p. 
(Sphaeroidea,    Hâckel)    =    Sphae- 
[roidae  H-  Sphaerozoidae 

Sphaeroidina  143 
*Sphaeromyxa  295  =  (Cyrtodiscus,  Liitz). 

(Sphaerophracta,  Hâckel)  = 
Sphaerophractidae  207, 209=(Sphaero- 

*Sphserophrya  510  [phracta,  Hàckel) 

Spheeropyle  183 

(Sphaeropylida,  Dreyer)  = 
Sphaeropylinae  185  =  (Sphaeropylida, 

[Dreyer) 

(Sphaerosira,  Ehrenberg)  =  Volvox 
Sphterospongia  154 
'Sphserospora  295 
Sphaerospyris  235 

Sphaerostylus  180=(Rhabdolithis,  Ehrenberg) 
Sphœrozoidae  202  —  p.  p.  (Sphaeroidœ,  Hàckel) 

Sphaerozoidae  201,  202=p.p.  (Sphae- 

roidea,    Hâckel  ;  p.  p.    Sphaero- 

[zoidea,  Brandt) 

Sphaerozoidea,  Brandt  non  Hâckel) 

[=  Sphaerozoidae   +  Collozoidae 

Sphaerozoum  202 

(Sphaerula,  Soldani)  =  Orbulina 
Sphenoderia  112 
Sphenomonas  347 
*Spherocephalus  272 
Spirema  194 

(Spiridobotrys,  Hâckel)  =  Lithopera 
Spirillina  144  =   (Oolis,  Phillips) 

Spirillinae  144     = 
(Spirillinina,  Brady)  =  Spirillinae 

Spirocampe  232 
*Spirochona  480 

(Spirochonina,  Stein)  = 


Spirochoninae  484  =  (Spirochonina, 
Stein) 

Spirocyrtis  232 

(Spirolina,  d'Orbigny)  =  Peneroplis 

(Spirolina,  Brown)  =  Vaginulina 
Spiroloculina  123 

(Spiromonas,  Perty)  =  Bodo 
Spironema  342 
Spironium  194 
Spiroplecta  140 
Spirostomum   458  =  (Peltierius,  Ormancey) 

(Spirotricha,  Bùtschli)  =  Hetero- 

trichida  -h  Hypotrichida-f-  Peri- 

[trichida 

Spondylomorum  362  =  (Phacelomonas,  Stein) 

Spongaster  191 

Spongasteriscus  191 

Spongatractus  185 

Spongechinus  183 

Spongellipsis  185 

Spongiomma  183 

Spongobrachium  191  =  (Spongocyclia,  Hàckel) 

Spongocore  185 

(Spongocyclia  Hâckel)  =  Spongobrachium 
Spongocyrtis  225 

Spongodictyon  180  =  (Dictyoplegma,  Hâckel  ; 
[Dictyosoma,  J.  Millier) 

(Spongodiscida,  Hâckel)  = 

Spongodiscinae  192  =  (Spongodisci- 

[da,  Hâckel) 

Spongodiscus  191  =  (Spongospira,  Hâckel) 

Spongodruppa  185 

Spongodrymus  183 

Spongolarcus  192 

Spongolena  191 

Spongoliva  185 

Spongolonche  181 

Spongolonche  191 

(Spongolonchis,  Hâckel)  =  Spongostylus 
Spongomelissa  226 

(Spongomonadina,  Stein)  = 
Spongomonadinae    326    =   Spongo- 
Spongomonas,  326       [monadina,  Stein 

Spongophacus  191 
Spongophortis  194 
Spongopila  183 
Spongoplegma  180 
Spongoprunum  185 
Spongopyle  192 
Spongopyramis  227 
Spongospheera  183 

(Spongospira,  Hâckel)  =  Spongodicus 
Spongostaurus  191 
Spongostylidium  181 

Spongostylus  181  =  (Spongolonchis,  Hàckel) 
Spongothamnus  183 
Spongotripus  191 

37 


578 


INDEX    GÉNÉRIQUE    DES    PROTOZOAIRES 


Spongotrochus  191 
Spongoxiphus  185 

(Spongurida,  Hâckel)=  [Hackel) 
=  Spongurinae  185  =  (Spongurida, 
Spongurus  185  [rinidae 

(Sporadina,  Stein)  =  p.  p.  Grega- 

(Sporilus,  Montfort)  =  Polystomella 

(Sporozoa,  Leuckart)  =        [ckart 
"Sporozoaria  254  =  (Sporozoa,  Leu- 

Spumaria  87 

(Spumella,  Bùtschli)  =  Oikomonas 

(Spumellaria,Hâckel)==Peripylida 
Spyroidae  216,  233=(Acanthodesmi- 

da,  Hertwig;  Spyroidea,  Hackel; 

Zygocyrtida,  Hackel,  Bùtschli) 

(Spyroidea,  Hackel)  =  Spyroidae 

(Spyridina)  233 
Squamulina  122 
Stacheya  134 
SLauracantha  208 
Stauracontium  181 
Stauractura  188 
Stauralastrum  190 
Staurancistra  181 
Stauraspis  211 
Staurocaryum  181 
Slaurocromyum  181 
Staurocyclia  188 
Staurodictya  189 

Staurodoras  181  =  Saturnodoras,  Hackel 
Staurolonche  181 
Staurolonchidium  181 
Stauropelta  211 
Staurophrya  514 
Staurospluera  181 

(Staurosphserida,  Hackel)  = 
Staurosphaerinae  181  =  (Stauros- 
staurostyius  181         [phaerida,  Hackel) 

Staurolholonium  193 
Staurotholus  193 
Stauroxiphos  181 
Stegochykim  446 

(SLeinia,  Diesing)  =  Oxylricha 
Steiniella  383 
Stemonitis  87 
^Stenocephalus  271 

Stentor    461  =    (Ecclissa,    Schrank;    Linza, 
[Schrank;  Salpistes,  Wright) 

(Stenlorina,  Stein)  = 

Stentorinae  465  =  Stentorina  (Stein) 

Stephanastrum  190 

(Stephanida,  Hackel)  =  [ckel) 

Stephaninae  219  =  (Stephanida,  Hâ- 

Stephaniscus  219 
Stephanium  219 


(Stephanolithis,  Bùtschli)  =  Semantrum 
Stephonoma  368 
Stephanoon  368 
"Stephanophora  273 
Stephanopogon  438 

(Stephanopyxis,  Bury)  =  Lithocyclia 
Stephanosphaera  367 
Stephanospyris  233 

(Stephida,  Hackel)  = 
Stephoidae  216, 2i9=(Acanthodesmi- 

da,  Bùtschli;  Stephida,  Hackel; 

Stephoidea,  Hackel) 
(Stephoidea,    Hackel)  =  Stephoida3 

(Sterreonema,  Kutzing)  =  Anthophysa 
Sterromonas  326 
Stichocampe  231 
Stichocapsa  232  =  (Tetracapsa,  Rust) 

(Stichocapsida,  Hackel)  =p.p.  Li- 

[thocampina3 

(Stichochaeta,  Claparède  et    Lachmann)  = 

[Stichotricha 

(Stichocorida,  Hackel)  =  p.  p.  Li- 

[thocampinae 

Stichocorys  232 

(Stichocyrtida,  Hackel)  == 
Stichocyrtoidea223,  231  =  Stichocyr- 
tida, Hackel;  Cyrtoidea  polytha- 

Sticholonche  251  [lamia,  Hackel 

Stichopera  231 

Stichophœna  232 

Stichophormis  231 

Stichopilium  231 

Stichopodium  231 

Stichopterium  231 

Stichotricha  474  =  (Archimedes,  Iludson  ; 
Chœtospira,  Lachmann;  Schizosiphon , 
Kent;  Stichochaeta,   Claparède    et    Lach- 

Stigmosphœra  179  [mann) 

Stomatodiscus  189 

Stomatosphaera  183 
(Storaophyllum,  Lieberkiihn)  =  Loxophyl- 

Storthosphœra  129  [lum 

Streblacantha  194 

Streblonia  194 

(Strehlonida,Hâckel)=Streblonina9 
Strebloninae    194    =    (Streblonida, 

Streblopyle  194  [Hackel) 

Strobilidium  L65 

Stromatocerium  153  [et  Mûrie) 

Slromatopora  153  =  (Cœnostroma,  Nicholson 

Stromatoporea  153  = 

(Stromatoporida,  Nicholson  et  Mu- 

[rie)  =  Stromatoporea 

(Strombidinopsis,  Kent)  =  (?)  Tintinnidium 


INDEX  GENERIQUE  DES  PROTOZOAIRES 


579 


Léger 


Strombidium  465=(Tortaquatella,Lankester) 

Strongylidium  474  [phina 

(Strophoconus,    Ehrenberg)    =    Polymor- 
(Stychopterygium,  Hâckel)  =  Artopilium 
(Stylactis,  Stôhr)  =  Hymeniastrum 

Stylamœba  100 

Stylartus  185 

Stylatractus  185 
(Stylobryon,    Fromentel)    =    Poterioden- 

Stylochlamydium  189  [dron 

Stylochona  484 
*StylochrysaIis  358 

(Stylocola,  Fromentel)  =  Cothurnia 

Stylocoma  476 

Stylocometes  515  =  (Asellicola,  Plate;    Digi- 
tophrya,  Fraipont;  Pericometes,  Schnei- 
der) 

Stylocromium  180  =  (Cromostylus,  Hâckel) 

Stylocyclia  188 

Stylodictya  189  =  (Stylospira,  Hâckel) 

Stylodyction  153  =  (Syringostroma,  Bùtschli) 

Stylodiscus  187 

Stylohedra  499 

Stylonetes  474 

Stylonychia  476 
(Styloplotes,  Stein)  =  Diophrys 

*Stylorhynchinae,  272  =  (Stylorhyn 

'Stylorhynchus  272  [chides, 

Stylosphaera  180 

(Stylosphœrida,   Hâckel)  = 

Stylosphaerinae,   îâi   =  Stylosphae- 

[rida,  Hâckel) 

(Stylospira,  Hâckel)  =  Stylodictia 
(Stylospongia,  Hâckel)  =  Stylotrochus 
(Stylospongidium ,  Hâckel)  =  Stylotrochus 

Stylostaurus  181 

Stylotrochus  191=(Stylospongia,  Hâckel;  Sty- 

Stypolarcus  192  [lospongidium,  Hâckel) 

Styptosphœra  180 

Suctorella  512 

(Suctoria,  Kent)  = 
Suctoria?  vel  Tentaculiferiœ,  500  = 
(Acinetina, auct.  ;  Suctoria,  Kent; 
Tentaculifera,  Huxley,  Kent) 

Sycydium  137 
Synaphia  368 

Syncrypta  359  =  (  ?  Uvella,  Fromentel) 
*Syncystis  273 

Synura  359  =  (filenouvella,  Diesing) 
Syringammina,  129 

(Syringostroma,  Bùtschli)  =  Stylodyction 


(Tachysoma,  Stokes)  =  Oxytricha 

(Tapinia,  Perty)  =  Cyclidium 

Taurospyris  234 


(Taxopoda,  Fol)  = 
Taxopodea  251  =  (Taxopoda,  Fol) 

Technitella  129 

(Telotrochidium,  Kent)  =  Vorticella 

(Tentaculifera,    Kent,    Huxley  — 

Tentaculiferiae  vel  Suctoriae  500  = 

(Acinetina,  auct.;  Suctoria,  Kent, 

Bùtschli;  Tentaculifera,  Huxley, 

Tessaraspis  211  [Kent) 

Tesserastrum  190 
Tessarospyris  233 

Testamœbiformea  154  = 
(Testamœbiformia,  Carter)=Test- 

[amœbiformea 

(Tetrabaena,  Dujardin)  =  Gonium 
(ïetracapsa,  Rûst)  =  Stichocapsa 

Tetragonis  154 
(Tetragonulina,  Seguenza)  =  Lagena 

Tetrahedrina  227 

Tetrachytris 

(Tetramitina,  Biïtschli)  =  Monos- 

Tetramitus  339  [lomina 

*Tetramyxa  76 

(Tetraphormis,  Hâckel)  =  Sethophormis 
Tetraplagia  218 
Tetraplecta  218 

Tetrapyle  193  =  (Schizomma,  Ehrenberg) 
Tetrapylonium  193 

(Tetrasolenia,  Ehrenberg)  =Solenosphœra 
Tetraspyris  233 
Tetrastyla  474 
Tetrataxis  140 
Tetratoma  363 

(Textilaria,  Defrance)  =  Textularia 

Textularia  139=  (Clidostomum,  Ehrenberg; 

Loxostomum,    Ehrenberg;   Proroporus, 

Ehrenberg;  Rhynchoplecta,  Ehrenberg; 

[Textilaria,  Defrance) 

Textularidse  139 

Textularina3  136,  i40=(Textularidae, 
Carpenter;   Enallostegia,    d'Or- 

[big-ny 

(Thalamophora,   Hertwig)=  The- 

Thaïamopora  147  [camœbina 

Thalassicolla  177 

(Thalassicollida,  Hâckel)  = 
Thalassicollidae  177  =  (Thalassicol- 

[lida,  Hâckel) 
Thalassicollinae  ns=p.p.  (Thalassi- 

Thalassolampe  178  [collida,  Hâckel) 

Thalassophysa  178  =  (Myxobrachia,  Hâckel) 
Thalassopila  178 


580 


INDEX    GENERIQUE    DES    PROTOZOAIRES 


Thalassoplancta  179 
Thalassosphaera  178 

(Thalassosphaerida,  Hâckel)  = 
Thalassosphaêridae  177,  178= (Tha- 

[lassosphœrida,  Hâckel) 
Thalassosphœrinœ  179  =p.  p.  (Tha- 

[lassosphœrida,  Hâckel) 

Thalassoxanthium  178 

Thecamœbinaioi=(Thalamophora, 

Thecosphaera  180  [Hertwig) 

(Themeon,  Montfort)  =  Polystomella 
*Thelohania  296 
Theocalyptra  230 
Theocampe  230 

Theocapsa  230  =  (Urocyrtis,  Pantanelli) 
Theoconus  230 
Theocorys,  230 

(Theocyrtida,  Hâckel)  = 
Theocyrtinae  231  =  (Theocyrtida, 

Theocyrtis  230  [Hâckel) 

Theodîscus  187 

Theopera  229 

Theophaena  230 

Theopilium  229 

Theophormis  229 

Theopodium  228 

Therospyris  234 

Theosyringium  230 

Tholarlus  193 

Tholocubus  193 

Tholodes  193 

Tholoma  193 

(Tholonida,  Hâckel)  = 
Tholoninœ  194  =  (Tholonida,  Hâc- 

Tholonium  193  [kel) 

Tholospira  194 

(Tholospyrida,  Hiickel)  = 

Tholospyrinse  234  =  (Tholospyrida, 

Tholospyris  234  [Hâckel) 

Tholostaurus  193 

Thoracaspis  212 

Thurammina  133 

Thuramminopsis  133 

Thuricola  499 

(Thuricolopsis)  =  Cothurnia 
Thylacomonas  323 
Thylakidium  459 
Thyrsocyrtis  229 
Tiarina  438 
Tiarospyris  234 

(Tillina,  Stokes)  =  Colpidium 
Tilmadoche  86 

Tinoporinae  147 

Tinoporus  145  [Kent) 

Tintinnidium   466   =    (?)   (Strombidinopsis, 


Tintinninae  467  = 
(Tintinnoina,   Claparède  et  Lach- 
[raann)  =  Tintinninse 

Tintinnopsis  466  =  (Conicyclis,  Fol) 

Tintinnus  467  =  (Undella,  Daday) 

Tokophrya  509  =  (Volverella,  Bory) 
(Torquatella,Lankester)  =  Strombidium 
(Torquatina,  Gros)  =  Trichodina 

Toxarium  221 

Trachelinae  440  =  (Decteria,  Perty  ; 

[Trachelinea,  Diesing) 

(Trachelinea,Diesing)==Trachelinae 

Trachelius   440    =   (Ilarmodirus,  Perty) 
ïrachelocerca  436 

Trachelomonas350=(Cha3toglena, Ehrenberg; 
(Jheetophlya,  Ehrenberg;  Chonemonas, 
Perty;  Lagenella,   Ehrenberg;   Trypemo- 

[nas,    Perty) 
Trachelophyllum  436 

(Trematodiscus,  Hâckel)  =  Porodiscus 
(Tremella,  Linné)  =  Ophrydium 
Trepomonas  341  =  (Grynaea,  Fresenius) 
(Triactinosphsera ,  Dunikovsky)  =  Rhopalo- 

[dyctium 
Triactiscus  187 
Tribonospheera  203 

(Tribulina,  Bory)  =  Aspidisca 
Triceraspyris  233 

(Trichamoeba,  Fromentel)  =  Amœba 
Trichia  86 

*Trichodina  489  =  (Nummulella,  Carus;  Tor- 
[quatina,    Gros;   Urceolaria,    Lamarck) 
Trichodinopsis  492 

(Trichodiscus,  Ehrenberg)  =  Nuclearia 
Triehogaster  474 

(Tricholeptus,   Fromentel)    =     Uroleptus 
Trichomastix  339 

(Trichomecium,  Fromentel)  =  Blepharisma 
^Trichomonas  340  =  Cimœnomonas,  Grassi) 
Trichonympha  343 

(Trichonymphida,  Leidy)= 
Trichonymphina  337,  342  =  (Tricho- 
-Trichophrya  513        [nymphida,  Leidy) 

(Trichopus,  Olap.  et  Lachm.)  =  ?  ^Egyria 
Trichorhynchus  272 
*Trichorhynchus  447 
Trichosphcerium  99 

(Trichostomata,Bùtschli)  =  Hyme- 

Tricolocampe  230  nostoiïlidae 

Tricolocapsa  230 
Tricolospyris  235 
Tricyclidium220 

(Tricyrtida,  Hâckel)= 
Tricyrtoidea  223,  228  =  (Tricyrtida, 
Hâckel;  Cyrtoidea  trithalamia) 

Tridictyopus  224 


INDEX  GENERIQUE  DES  PROTOZOAIRES 


581 


Trigonactura  188 
Trigonastrum  190 
Trigonocyclia  188 
Trigonomonas  341 

(Trigonulina,  Seguenza)  =  Lagena 
Trillina,  118,  123 

Triolena,  190  [gny) 

Triloculina  118,  123  =  (Cruciloculina,  d'Orbi- 

(Trimastigina,  Blochmann)  = 
Trimastigïnae  336  =  (Trimastigina, 
Trimastix  336  [Blochmann) 

Trinemall2  L 

Triodiscus  190 

Triolena  190 

Triopyle  190 

(Triospyris,  Hackel)  =  .Egospyris 
(Triostephanium,  Hackel) =Acanthodesmia 

Tripilidium  224 

Triplagia  218 
(ïriplasia,  Reuss)  =  Orthocerina 

Triplecta  218 

(Tripocalpida,  Hackel)  = 
Tripocalpinse  224  =  (Tripocalpida, 

Tripocalpis  224  [Hackel) 

(Tripocyrtida,  Hackel)  = 
TripocyrtinaB  227  =  (Tripocyrtida, 

Tripocyrtis  226  [Hackel) 

Tripodictya  189 

Tripodiscium  224  =  (Tripodiscus,  Rùst) 

(Tripodiscus,  Rùst)  =  Tripodiscium 
Tripodonium  221 
Tripospyris  233 
Tripterocalpis  224 

(Tripylea,  Hackel)  =  Phasodarida 

(Trisolenia,  Ehrenberg)  =  Solenosphœra 
Trissocircus  220 
Trissocyclus  220 
Trissopilium  224 
Tristephanium  220 
Tristylospyris  233 
Tritaxia  139 
Trizonium  193 
Trochanimina  133 

Trochamminœ  133  = 
(Trochammininae,  Brady)  =  Tro- 

Trochiiia  443  [chamminse 

Trochodiscus  187 

(Troglodytes,  Gabriel)  =  Platoum 
Tropidoscyphus  353 

Truncatulina,  136, 144  =  (Aspidospira,  Ehren- 
berg;   Aristerospira,    Ehrenberg;    (Jibi- 
cides,  Ehrenberg;   Lobatula,  Flemming; 
[Polyxenes,  Ehrenberg) 
Trypanosoma  322  =  (Globularia,  Wedl;  Ha> 
matomonas,  Mitrophanof  ;  Undulina,  Lan- 
Trypanosphcera  203  [kester) 

(Trypemonas,  Perty)  =  Trachelomonas 
(Tubularia,  Schrank)  =  Cothurniopsis 


Tubulina  85 

(Turbinella,  Bory)  =  Urocentrum 
Turpinius  478 
Tuscaridium  247 
Tuscarora  247 

(Tuscarorida,  Hackel)  = 
Tuscarorinse  =  (Tuscarorida,  Hackel) 

Tuscarusa  247 

(Tympanida,  Hackel)  = 
Tympaninae   221    =  (Tympanida, 

Tympanidium  221  [Hackel) 

Tympaniscus  221 

u 

(Undella,  Daday)  =  Tintinnus 

(Undulina,  Lankester)  =  Trypanosoma. 
Uniloculina  123 

(Urceolaria,  Lamarck)  =  Trichodina 
Urceolus  352  =  (Phialonema,  Stein) 
Urnula  511 

(Urnulina,  Bùtschli)  = 
Urnulinae  512  =  (Urnulina,  Bùtschli) 

(Urocentrina,  Biïtschli)  = 
Urocentrinse   447  =    (Urocentrina, 

[Bùtschli) 

Urocentrum  447  =  (Calceolus,  Diesing;  Peri- 
diniopsis,  Clarke;  Turbinella,  Bory) 
(Urocyrtis,  Pantanelli)  =Theocapsa 
Uroglena  360 
Uroleptus    474   =    (Platytrichotus,   Stokes; 

Tricholeptus,  Fromentel) 
Uronema  447  =  (Cryptochilum,  Maupas;   Sa- 

prophilus,  Stokes) 
Uronychia  477 
Urophagus  341 

Urosoma  476  [chysoma,  Mingazzini) 

"Urospora  276  =  (Cystobia,    Mingazzini;   Pa- 
Urostyla  474  =  (Hemicycliostyla,  Stokes) 
Urotricha  435  =  (Pantotricha,  Ehrenberg) 
Urozona  447  [physa 

(Uvella,  Ehrenberg)  =  Synura  +  Antho- 
(Uvella,  Fromentel)  =  (?)  Syncrypta 
Uvigerina  138 

V 

Vacuolaria  355 

Vaginicola  498  =  (Platycola,  Kent) 
Vaginulina    137  =  (Cilharina,    d'Orbigny); 

[Spirolina,  Brown) 
(Valvularia,  Goldfuss)  =  Opercularia 
Valvulina  139 
*Vampyrella  70 
*Vampyrellidium  71 

(Vasia,  Milne  Edwards)  =  Vorticella 
Vasicola  436 
Venilla  139 


INDEX    GENERIQUE    DES    PROTOZOAIRES 


(Vermiculum,  Montaigu)  =  Miliola 
Verneuilina  139 

Vertebralina  124  =  (Ceratospirulina,  Ehren- 
berg;?   Renulina,    Blainville;    Renulites, 

[Lamarck) 
Virgulina  140  =  (Grammobotrys,  Ehrenberg) 
(Volverella,  Bory)  =  Tokophrya 

Volvocina  354,  364 
Volvox  369=  (Sphœrosira,  Ehrenberg) 
Vorticella  490  =  (Campenella,  Colombo  ;  Cras- 
pedarium,Hill;  Ecclissa,  Schrank;  Keroba- 
lana,  Bory  ;  Macrocercus,  Hill  ;  Ophrydia, 
Bory;  Binella,  Bory  ;  Spasthostyla,  Entz; 
Telotrochidium ,  Kent;  Vasia,  Milne 
Edwards)  [Ehrenberg) 

Vorticellinae  499  =  (Vorticellinajo.p. 

(Vorticellina,  Ehrenberg-)  =  p.  p. 

[Dexiotrichidse 

(Vorticialis,  Blainville)  =  Polystomella 
(Vulvulina,  d'Orbigny)  =  Grammostomum 

W 


Wagnerella  168 
(Wagneria,  Alenitzin) 
Webbina  133 


Didinium 


(Xanthidium,   Ehrenberg)  =  Cladopyxis 
Xanthiosphaera  205 
Xanthodiscus,  351 
Xiphacantha  208 
Xiphatractus  185 
Xiphodictya  189 
Xiphoptera  209 
*Xorhynchus  275 


Xiphosphœra  180 
Xiphostylus  180 


(Ypsistoma,  Bory)  =  Blepharisma 


(Zonarida,  Hàckel)  = 
Zonarinœ  194  =  (Zonarida,  Hiickc]) 

Zonarium  194 
Zonaspis  211 
Zonodiscus  187 
(Zoocladium,  Ehrenberg)  =  Zoothamnium 

Zoosporida  72  =  (Monadina  zoos- 

Zooteira  165  [porea,  Zopf) 

(Zoothamnia,  Bory)  =  Zoothamnium 
Zoothamnium  496=(Autochloe,  Joseph;  Den- 
drella,    Bory;    Zoocladium,  Ehrenberg; 
Zygacantha  208  [Zoothamnia,  Bory) 

(Zygartida,  Hàckel)  = 
Zygartinae   187  =   (Zygarlida,   Ha- 

Zygartus  187  [ckel) 

Zygocampe  187 
Zygocircus  219 
*Zygocystis  276 
Zygoselmis  352 

(Zygospyrida,  Hàckel)  = 
Zygospirinae   234   =  (Zygospyrida, 

Zygospyris  234  [Hàckel 

Zygostaurus  209 
Zygostephanium  220 
Zygostephanus  220 


CORRIGENDA   ET   ADDENDA 


CORRIGENDA 


Dans  l'indication  des  lignes,  la  lettre  n  signifie  que  la  ligne  à  corriger  appartient  aux  notes; 

la  lettre  r  indique  qu'il  faut  compter  les  lignes  en  remontant. 

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55 1 Théorie Théories. 

67 6,  n Pouchet Moniez. 

72 titre Monadinazoosporea Monadina  zoosporea. 

74 10,  /• Chlamidomonas Clamydomonas. 

86 1,  n.,  r QEthaliopsis j^Ethaliopsis. 

152 4,  n.,  r Astinocyclina Actinocyclina. 

152 5,  n.,  r Phipidocyclina Rhipidocyclina. 

153 9,  /• Chlathrodictyon Clathrodictyum . 

155 3,  h.,  /■ Arckœosphœrina Archœosphserina. 

168 1 Chlathrulina Clathrulina. 

183 5,  n.,  r Sphœropylynœ Sphœropylinœ. 

183 5,  «..  /• Artrosphœrinse   [Artrosphœrida Astrosphœrinœ  [Astrospheerida 

183 10 Artrosphsera Astrosphœra. 

186 22,  n Pepipanicium Peripanicium. 

189 5,  «.,  /• Hynoniastrum Hymeniastrum. 

190 16,  n Pentrisastrum Pentinastrum. 

210 1,  n.,  r Aconthaspis Acontaspis. 

211 3,  » Sonaspis Zonaspis. 

211 15,  n.,  r Dorastapida Dorataspida. 

217 3 [Nassoidœ,  Hackcl] [Nassoidea,  Hâckel]. 

220 4,  « Semanthum Semantrum. 

220 1 ,  n Chlathrocircus Clathrocircus. 

225 9,  n Cyrtophormis Cystophormis  (*). 

226 2,  « Cyrtocalpina    Cyrtocalpida 

226 12,  n Chlatlirocanittm  Clathrocaniuni. 

234 5,  « Chlathrospyris Clatkrospyris. 

235 titre Bothryoïdes Botryoïdes 

236 1,  « Cannobothrinœ,  Cannobothrida Caniiobotrinse,    Cannobotryda. 

236 7,  n Lithobothrinse,  Lithobotryda Lithobotrinse,  Lithobotryda. 

236 1,  n.,  r Pylobothrybiœ,  Pylobothryda Pylobotrinœ,  Pylobotryda. 

241 8,  n.,  r Mesocena Mesocœna. 

241 3 Cannorraphis Cannorrhaphis. 

242 17,  n Silicoflagellea Silicoflagellise. 

242 titre Phœosphœrides Phœospherides. 

244 1 Cselacantha Cœlacantha 

252 1,  ;• Amccbophyra Ainxbophrya. 


(')  Hâckel  dit  bien  Cyrtophormis  dans  le  texte  de  son  ouvrage,  mais  dans  la  table  il  corrige  et  met 
Cystophormis.  s'étant  aperçu  sans  doute,  à  ce  moment,  du  double  emploi  d'un  même  nom.  D'autres  doubles 
emplois  analogues  se  retrouvent  aussi  ailleurs  dans  ce  même  ouvrage,  par  exemple  :  Pteropilium, 
Spongolonche,  etc. 


584  COUItlGENDA    ET    ADDENDA 

Page  Ligne  Au  lieu  de  :  Lire  : 

255 2,  n.,  r Gynmosporididee Gymnosporidse. 

255 3,  n.,  r Haemosporididœ Hœmosporidœ. 

265 fig.  411 e  (dans  la  figure) n. 

299 26 Palmallacée Palmellacée 

299 29 Exosporides Exosporidies 

322 3,  r Tripanosoma Trypanosoma. 

323 7 Pyxieola Piscicola. 

324 5,  n.,  r Codonœcida Codonœcina 

324 23 Proteriodendron      Poteriodendron. 

372 6,  n Mesocena Mesocsena. 

381 5,  r Prorocentron Prorocentrum. 

382 titre Berg Bergh 

384 fig.  670 Amphitolus Amphitholus. 

385 20  et  fig Palachroma Phalacroma. 

387 6,  7i.,  r Spasthostyla Spastostyla. 

443 8,  7i Plascolodo/i P/iascolodo/i. 

449 7,  /• Dasty richa Dasy tricha. 

467 4,  n.,  /• Cittarocyclis Cytta/ocyclis. 

474 1,7- StrongilidiiU7i St/'ongylidium . 

475 1,  n Onichodro/nus Onychodromus. 

476 3 Stylo7iichia Stylo7iychiâ. 

478 7,  a.,  7\  ...  .  .  Onichaspis Onychaspis. 

511 22 A/7tœboph/ya Amœbophrya 


ADDENDA 

59 A  la  synonymie  de  Rkizopodia  ajoutez  Saikodi/ia  (Biitschli). 

67 A  la  fin  du  troisième  alinéa  des  notes,  ajoutez  :  G.  V.  Muller  [95]  a  démontré  ré- 
cemment que  ces  prétendus  Schizogenes  n'étaient  autre  chose  que  des  gouttelettes 
de  la  sécrétion  de  la  glande  coquillère.  Cependant,  le  Schizogcnes  ayant  été  ren- 
contré chez  des  hôtes  dépourvus  de  glande  coquillère,  il  reste  encore  quelques 
doutes  à  son  sujet. 

103 ligne  5,  en  7e7iiontanl  :  Après  le  mot  membraneux,  ajoutez:  (Eau  douce). 

231        .  .     Hackel  a  créé  le  genre  Pteropilium  (Hackel)  en  1887  sans  se  rappeler  qu'il  en  avait 
créé  un  autre  du  même  nom  en  1881  (voir  page  229)  et  sans  savoir  que  sous  le 
nom  de 
Rhopalocyi'tis  (Biitschli).  Biitschli,  en  1881,  l'avait  déjà  observé  et  nommé. 

253 Après  le  genre  Metanema  ajouter  ce  qui  suit  : 

Heteromastix  (Clark),  forme  à  affinités  douteuses  et  insuffisamment  décrite. 

2>r>5 Mettre   Cystosporidies  (Labbé)    comme   synonyme    non    de    Rhabdoge/iiœ    mais    de 

Brachycystida . 


Paris.  —  Imprimerie  Paul  Schmidt,  20,  rue  <lu  Dragon. 


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