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Full text of "Traité général des conifères ou déscription de toutes les espèces et variétés aujourd'hui connues, avec leur synonymie, l'indication des procédés de culture et de multiplication qu'il convient de leur appliquer"

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TRAITE  GENERAL 


CONIFERES 


OUVRAGE   DU    MEME   AUTEUR  I 


TRAITÉ  DES  PÉPINIÈRES.  Paris,  Dusacq,  librairie  agricole, 
26,  rue  Jacob. 


Paris.— Imprimé  chez  Bonàventurk  et  Duckssois,  55,  quai  des  Aujustins. 


TRAITE  GENERAL 

DES 

CONIFÈRES 


OU   DESCIUPTIOJ 

DE  TOUTES  LES  ESPÈCES  ET  VARIÉTÉS 

aujourd'hui  CONNUES, 

Avec  leur  Synonymie, 

1/lNDICATlON     DES    PROCÉDÉS    DE    CULTURE    ET     DE    MULTIPLICATION 
QU'IL     CONVIENT     DE     LEUR     APPLIQUER; 

PAR 

Elie-Abel  carrière 

Chef  des   Pépinières 
du  Muséum  d'Histoire  naturelle  de  Paris. 


PARIS 

CHEZ  L'AUTEUR,   RUE  DE  RUFFON,   53, 

ET     DANS     LES    PRINCIPALES    LIBRAIRIES    AGRICOLES. 

1855 


L'Auteur  se  réserve  le  droit  de  traduction. 

LI-BRARY 

FACULTY  OF  FORESTRY 
UNIVERSITY  OF  TORONTO 


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INTRODUCTION 


L'importance  qu'a  prise  depuis  quelques  années  la  culture 
des  Conifères  témoigne  assez  de  l'intérêt  que  l'on  accorde, 
en  général,  à  cet  important  groupe,  pour  expliquer  l'appa- 
rition du  volume  que  j'offre  aujourd'hui  au  public.  Cepen- 
dant, je  l'avoue,  le  travail  qu'il  devait  coûter  m'aurait 
peut-être  effrayé  dès  l'abord,  si  je  n'avais  espéré  éviter  à 
beaucoup  d'autres  les  difficultés  que  j'ai  souvent  éprouvées, 
lorsque,  cherchant  un  guide  pour  me  conduire  dans  cette 
voie  en  grande  partie  nouvelle,  je  me  suis  trouvé,  à  chaque 
instant,  forcé  de  reconnaître  que  ce  guide  si  nécessaire 
n'existait  pas. 

Ce  n'est  pas  que  je  prétende  que  l'on  ne  trouve  aucun 
traité  consacré  à  l'étude  des  Conifères;  mais  ces  traités, 
tous  d'ailleurs  très-incomplets,  sont  pour  la  plupart,  écrits 
en  allemand,  en  anglais  ou  en  latin  ;  dans  notre  langue, 
je  ne  connais,  au  point  où  nous  en  sommes  arrivés,  que 


VI  INTRODUCTION. 

dos  notices  éparses  çà  et  là,  décrivant  quelques  espèces 
dont  on  pourrait,  avec  beaucoup  de  temps  et  de  dépenses, 
finir  par  former  une  sorte  de  monographie  ;  mais  quant  à 
cette  monographie  même,  je  le  répète,  elle  n'existe  pas  en 
français  ;  en  langues  étrangères,  celles  qui  ont  paru  laissent 
beaucoup  à  désirer. 

Quiconque  s'est  un  peu  occupé  soit  d'arboriculture,  soit 
d'horticulture,  a  plus  d'une  fois  maudit  la  complication,  di- 
sons mieux,  la  confusion  des  nomenclatures;  seule  elle 
est  capable  de  rebuter,  non-seulement  les  amateurs,  mais 
B  même  ceux  que  leur  profession  force  à  en  dévorer  les  incon- 
vénients. Il  fallait  cependant  s'arrêter  à  l'une  d'elles,  sauf 
à  y  apporter  les  modifications  nécessaires;  c'est  ce  que  j'ai 
fait.  J'ai  pris  l'ouvrage  le  plus  complet  que  je  connusse  sur 
cette  matière,  le  Synopsis  Coniferarum  du  professeur 
Endlicher,  qui  a  mentionné  dans  cet  ouvrage  la  presque 
totalité  des  espèces  décrites  avant  lui,  travail  qui  exigeait 
non-seulement  des  connaissances  spéciales,  mais  qui  deman- 
dait de  plus  un  homme  auquel  sa  position  permît  de  nom- 
breuses recherches. 

Mais  le  Synopsis  d'Endlicher  ne  pouvait,  en  quelque 
sorte,  que  servir  à  jalonner  la  route  que  je  m'étais  proposé 
de  parcourir.  En  effet,  le  savant  professeur  se  borne  assez 
fréquemment  à  donner  une  énumération  synonymique  de 
l'espèce  dont  il  s'occupe,  sans  y  ajouter  la  description,  qui 
peut  seule  permettre  à  ceux  qui  s'adonnent  à  la  culture  des 
Conifères  de  distinguer  une  espèce  d'une  autre.  J'ai  donc 
dû  visiter  les  collections,  les  herbiers,  consulter  les  ouvra- 
ges qui  ont  été  écrits  sur  cette  famille,  afin  de  compléter 
cette  fâcheuse  lacune.  Je  me  suis  même  décidé  à  faire  un 
voyage  en  Angleterre,  cette  île  que  l'on  pourrait  appeler  de 
nos  jours  le  pays  par  excellence  des  Conifères,  tant  leur  cul- 
turc  y  prend  de  développement,  afin  de  pouvoir  étudier,  corn- 


INTRODUCTION.  Vil 

parer,  analyser  les  espèces  dont  je  trouvais  la  description 
dans  les  ouvrages,  et  detrc  à  même  de  donner  au  besoin  le 
signalement  de  celles  dont  je  ne  trouvais  la  trace  dans  aucun 
livre.  Toutes  ces  recherches  m'ont  permis  de  compléter  mon 
Traité  par  l'addition,  à  la  suite  des  espèces  anciennement 
décrites,  de  celles  qui  ont  paru  plus  récemment,  ainsi  que 
des  nombreuses  variétés  que  Ton  rencontre  aujourd'hui  dans 
le  commerce,  en  les  rattachant  aux  espèces  dont  elles 
paraissent  issues.  Mais  je  ne  tardai  pas  à  reconnaître  que 
les  descriptions  des  botanistes  voyageurs,  faites  sur  le  ter- 
rain où  croissent  spontanément  certaines  espèces  ,  of- 
fraient quelquefois  de  notables  différences  avec  ce  que 
j'avais  sous  les  yeux  ;  je  me  suis  rendu  compte  de  ces  varia- 
tions d'une  part,  par  la  différence  du  milieu  dans  lequel 
végètent  les  individus,  de  l'autre,  par  la  jeunesse  quelque- 
fois réelle,  toujours  relative,  des  arbres  qui  ont  servi  de  base 
à  mes  descriptions.  Dans  ce  cas,  et  lorsque  les  dissidences 
n'étaient  pas  trop  tranchées,1  j'ai  modifié  les  descriptions  an- 
ciennes, soit  en  y  ajoutant  quelques  détails,  soit  en  faisant 
ressortir  d'une  manière  plus  nette  certains  caractères  que  des 
observations  attentives  devaient  me  faire  regarder  comme 
constants;  dans  d'autres  cas,  je  me  suis  borné  à  copier  mes 
prédécesseurs,  mais  j'ai  fait  suivre  leur  travail  des  remar- 
ques que  j'ai  été  à  même  de  faire  dans  nos  cultures  ou  d'ob- 
servations propres  à  attirer  l'attention  du  lecteur  sur  certai- 
nes particularités  dignes  d'intérêt.  On  ne  devra  donc  pas 
s'étonner  si  les  répétitions  sont  assez  fréquentes  dans  ce 
livre;  j'ai  dû  préférer  la  clarté  a  la  brièveté,  sous  peine  de 
manquer  mon  but. 

Quant  a  la  disposition  générale  de  mon  ouvrage,  je  l'ai 
divisé  en  deux  parties.  La  première  et  la  plus  étendue  com- 
prend la  traduction,  ou,  pour  parler  plus  exactement,  la 
refonte  du  Synopsis  Coniferarnm  d'End licher;  elle  est  de 
beaucoup  plus  considérable  que  la  seconde,  qui  ne  contient 


VI  il  INTRODUCTION. 

que  quelques  chapitres  qui  seront  rapidement  analysés  plus 


loin 


Comme  je  viens  de  l'expliquer,  je  ne  me  suis  pas  borné 
à  traduire  Endlicher;  je  l'ai  souvent  modifié,  mais  sur- 
tout augmenté  par  les  additions  dont  j'ai  parlé  plus 
haut.  En  outre,  j'ai  cru  qu'il  ne  serait  pas  inutile  de  faire 
connaître  l'époque  d'introduction  dans  nos  cultures  de  vé- 
gétaux qui  paraissent  appelés  à  y  jouer  un  rôle  important. 
J'ai  trouvé  les  indications  nécessaires,  pour  les  espèces  an- 
ciennement importées,  dans  divers  ouvrages  anglais,  et 
particulièrement  dans  YHorlus  Britanmcus  de  Sweet  ; 
quant  aux  espèces  nouvelles,  j'ai  eu  recours  aux  journaux 
et  aux  ouvrages  d'horticulture  qui  paraissent  dans  différents 
pays,  et  aux  catalogues  des  principaux  horticulteurs,  qui 
ne  manquent  guère  d'annoncer  leurs  nouvelles  acquisitions 
peu  de  temps  après  qu'ils  les  ont  faites.  Il  est  cependant 
bien  entendu  que  ces  indications,  quoique  assez  exactes, 
ne  sont  souvent  qu'approximatives. 

J'ai  également  signalé,  mais  très-sommairement,  à  la 
suite  de  chaque  genre,  les  espèces  qui  paraissent  offrir  le 
plus  d'avantage  au  point  de  vue  de  l'ornementation,  ou 
à  celui  de  l'exploitation,  et  j'ai  rappelé  les  particularités 
intéressantes  qui  pouvaient  s'y  rattacher. 

J'ai  aussi  apporté  dans  la  première  division  de  cet  ou- 
vrage des  modifications  importantes,  en  y  faisant  entrer 
plusieurs  genres  considérés  jusqu'ici  comme  appartenant  à 
l'ordre  des  Abiétinées,  et  classés  par  Endlicher  à  la  fin  de 
cet  ordre;  tels  sont  les  genres  Séquoia,  Cunninghamta, 
Arlhrotaxis ,  etc.,  que  l'ensemble  des  caractères  rappro- 
che au  contraire  des  Cupressinées.  Je  n'ai  pas  cru  non  plus 
devoir  appliquer,  ainsi  que  l'ont  fait  Endlicher  et  quelques 
autres  botanistes,  le  nom  générique  de  Pinus  à  toutes  les 


INTRODUCTION.  IX 

espèces  de  l'ordre  des  Abiétinées,  soit  qu'il  s'agisse  de 
Tsuga,  à'Abies,  de  Picea,  de  Larix  ou  de  Cedrus;  j'ai 
vu  dans  celte  méthode  le  germe  d'une  déplorable  confu- 
sion ,  rassemblant  sous  un  nom  commun  des  végétaux 
de  forme,  d'aspect  et  de  végétation  si  diverses.  Pour  évi- 
ter cet  inconvénient,  j!ai  adopté  pour  nom  générique  celui 
sous  lequel  ces  arbres  sont  le  plus  généralement  connus,  et 
j'ai  suivi  en  cela  l'opinion  de  quelques  auteurs;  je  suis 
convaincu  qu'en  m'arrêtant  à  ce  système,  en  fixant  ces 
genres  par  des  caractères  tranchés,  la  classification  en  est 
beaucoup  plus  claire  et  plus  facile. 

Ainsi,  par  exemple,  j'ai  partagé  les  àbiétinées  en  deux 
grandes  sections,  A  et  B,  qui,  dans  aucun  cas,  ne  peuvent 
être  confondues.  La  section  A,  composée  de  plusieurs  gen- 
res, comprend  toutes  les  espèces  à  feuilles  solitaires  ou 
réellement  éparses,  bien  que  quelquefois  elles  soient  réunies 
au  sommet  de  très-courts  ramules,  où  elles  forment  des  es- 
pèces de  faisceaux  ou  de  paquets;  mais  cette  disposition  due 
à  l'avortement  partiel  du  ramule  n'en  démontre  pas  moins 
l'indépendance  des  feuilles.  Dans  cette  même  section,  la 
forme  et  la  disposition  des  feuilles,  leur  persistance  ou  leur 
caducité,  la  forme  des  cônes,  leur  mode  d'insertion  sur  les 
rameaux,  la  caducité  ou  la  persistance  de  leurs  écailles  sur 
le  rachis,  fournissent  autant  de  caractères  secondaires  qui 
ne  permettent  pas  de  confondre  ces  espèces  avec  celles 
de  la  section  suivante,  et  constituent  en  réalité  des  genres 
dont  les  caractères  sont  très-faciles  à  saisir. 

La  section  B  ne  renferme  qu'un  seul  genre,  le  genre  Pin 
(Pinus),  Toutes  les  espèces  qui  le  composent,  indépendam- 
ment de  leur /actes  et  de  leur  mode  de  végétation,  se  dis- 
tinguent très-nettement  de  celles  de  la  section  précé- 
dente, par  un  caractère  invariable,  appréciable  au  pre- 
mier coup  d'œil,  celui  d'avoir  toujours  les  feuilles  réunies, 


X  INTRODUCTION. 

au  nombre  de  deux  au  moins,  dans  une  gaine  commune 
Ce  groupe  Pinus  se  partage  en  tribus,  ayant  chacune  des 
caractères  qu'on  retrouve  dans  toutes  les  espèces  dont  elles 
sont  formées  ;  ces  caractères,  pris,  soit  dans  le  nombre 
de  feuilles  renfermées  dans  chaque  gaine,  soit  dans  la  forme, 
des  écailles  des  cônes,  soit  dans  celle  de  la  graine,  tantôt 
munie  d'une  aile,  tantôt  privée  de  cet  appendice,  permet- 
tent de  rapprocher  les  espèces  qui  ont  entre  elles  le  plus  d'af- 
finité. L'avantage  qui  résulte  de  ce  mode  de  classement  est 
très-grand,  non-seulement  par  la  clarté  qu'il  apporte  dans 
les  déterminations,  mais  encore  parce  quil  peut  servir  de 
guide  au  cultivateur,  en  rapprochant  Tune  de  l'autre  les 
espèces  de  végétation  semblable,  et  qui  par  conséquent 
réclament  à  peu  près  aussi  les  mêmes  soins  de  culture. 

La  seconde  partie  du  Traité  des  Conifères  comprend 
plusieurs  chapitres  relatifs  à  la  culture  ;  j'y  indique  les  di- 
vers modes  de  multiplication  de  ces  végétaux,  l'époque  et 
la  manière  de  faire  les  semis  et  les  plantations,  Péducation 
des  plants,  les  soins  à  prendre  pour  récolter  et  conserver 
les  graines  etc.,  etc.  .l'aurais  pu  m'étendre  davantage  sur 
ces  divers  points,  mais  dans  la  crainte  de  mériter  le  re- 
proche d'offrir  au  public  un  trop  gros  volume,  j'ai  dû 
condenser  mes  observations;  quoique  courtes,  j'espère 
néanmoins  qu'on  les  trouvera  suffisantes.  Un  mot  encore 
au  sujet  de  ce  reproche. 

Etait-il  possible,  dans  un  travail  comme  celui-ci,  de  se 
bornera  une  sèche  énuméralion,  à  une  description  succincte 
de  ces  arbres,  sans  faire  ressortir  d'une  manière  quelconque 
l'utilité  qu'ils  présentent  à  divers  points  de  vue?  N'était-ce 
pas  manquer  mon  but?  En  effet,  quel  autre  groupe  parmi 
les  végétaux  est  plus  digne  que  celui  des  Conifères  d'attirer 
l'attention?  L'ornementation,  l'industrie,  l'économie  rurale 
et  domestique  y  trouvent  des  matériaux  qu'ils  chercheraient 


INTRODUCTION.  X 

vainement  ailleurs.  Quel  est  le  genre  de  plantes  dont  le 
port  offre  autant  d'élégance  unie  a  tant  de  variété?  Depuis 
la  pyramide  la  plus  élancée  qui  attire  vos  regards  vers  le 
ciel,  jusqu'au  gracieux  parasol,  qui  vous  abrite  contre  les 
ardeurs  du  soleil,  vous  trouvez  toutes  les  formes  chez  les 
Conifères.  La  persistance  des  feuilles,  à  part  quelques  rares 
exceptions,  ne  vient-elle  pas  agréablement  combattre  la 
nudité  et  la  tristesse  du  paysage  à  l'époque  où  tout  semble 
engourdi  dans  la  nature,  et  donner  une  apparence  de  vie 
à  ce  qui,  sans  cela,  ne  représenterait  que  la  mort?  Pou- 
vons-nous aussi,  en  nous  occupant  de  l'ornementation  des 
jardins,  ne  pas  mentionner  la  facilité  avec  laquelle  un  cer- 
tain nombre  d'espèces  se  prêtent  à  toutes  les  tailles  qu'on 
leur  impose?  Ce  n'est  là  que  leur  côté  agréable!  Voyons 
l'utile. 

11  serait  trop  long  d'énumérer  toutes  les  ressources  que 
l'économie  rurale  et  domestique  trouve  dans  les  Conifères; 
je  me  bornerai  à  signaler  le  combustible  et  l'éclairage  que 
les  Pins  et  les  Sapins  fournissent  aux  peuples  qui  habitent 
les  climats  les  plus  rigoureux,  et  les  boissons  analogues 
à  la  bière  qu'ils  préparent  avec  quelques-unes  de  leurs 
parties,  à  défaut  du  Houblon  qu'ils  ne  peuvent  se  procu- 
rer. Plusieurs  espèces,  telles  que  le  Juniperus  drupacea,  les 
PinusPinea,  Fremontiana,  Cembra,  Llaveana,  etc.,  etc., 
fournissent  dans  certaines  contrées  des  fruits  ou  des  graines 
alimentaires;  ailleurs,  les  Araucaria,  les  Salisburia  et 
quelques  Gnetum,  présentent  les  mêmes  avantages. 

Enfin  on  ne  nous  contestera  sans  doute  pas  qu'au  point 
de  vue  de  nos  intérêts  les  plus  chers,  les  végétaux  auxquels 
ce  Traité  est  consacré  ont  une  importance  au  moins  égale 
à  celle  des  autres  essences  forestières.  Dussé-je  ne  par- 
ler que  de  l'immense  quantité  de  résine  qu'on  en  retire,  il  y 
aurait  déjà  de  puissants  motifs  de  s'occuper  de  leur  propa- 


XII  INTRODUCTION. 

galion;  car  ce  seul  produit  donne  lieu  à  un  commerce  d'une 
très-grande  importance,  et  procure  à  la  population  de  quel- 
ques-uns de  nos  départements  les  moins  favorisés  un  tra- 
vail que  la  nature  du  sol  ne  leur  permettrait  que  difficile- 
ment de  trouver  dans  d'autres  cultures.  Mais  ne  nous 
accuserait-on  pas  d'un  oubli  impardonnable  si  nous  ne 
disions  quelques  mots  de  l'utilité  universelle  de  leur  bois? 
Nos  constructions  civiles  en  absorbent  des  quantités  consi- 
dérables, et  si  dans  quelques  cas  on  peut  remplacer  le  bois 
des  Conifères  par  d'autres  essences,  il  n'en  saurait  être  de 
même  des  constructions  navales.  A  quels  végétaux  deman- 
derait-on ces  mâts  si  élevés  et  cependant  si  droits,  si  lé- 
gers, si  solides,  si  propres  a  supportor  les  voiles  immenses 
qui  poussent  nos  navires  vers  tous  les  points  du  globe? 

Tout  récemment  l'industrie  est  parvenue  à  tirer  un  parti 
nouveau  et  avantageux  des  feuilles  de  Pin  ;  aujourd'hui  elle 
en  confectionne  des  cartons  résistants,  presque  inaltérables 
et  préférables  à  ceux  que  fabrique  depuis  longtemps  l'An- 
gleterre avec  les  cordages  goudronnés  et  autres  agrès  ana- 
logues provenant  de  la  marine,  et  qui,  par  cette  raison, 
portent  le  nom  de  Papier-Goudron. 

Du  reste,  un  livre  consacré  à  la  culture  des  Conifères  ne 
saurait,  sous  peine  d'être  incomplet,  manquer  d'être  volu- 
mineux, car  ces  végétaux  paraissent  avoir  été  répandus  par 
la  Providence  sur  toute  la  surface  du  globe  avec  une  profu- 
sion que  justifie  largement  leur  utilité.  On  pourra  en  effet 
s'en  convaincre,  en  parcourant  ce  livre,  on  verra  qu'il  n'y  a 
presque  aucun  point  du  monde  où  cette  famille  n'ait  quel- 
ques représentants  :  ici  croissent  les  Juniperus;  là,  les  Cu- 
pressus,  les  Abies;  ailleurs,  les  Taxus,  les  Cryptomeria, 
les  Sali sburia;  sous  un  autre  hémisphère,  nous  rencontrons 
les  Araucaria,  les  Podocarpus,  les  Dammara,  les  Gne~ 
tum,  etc.,  etc. 


INTRODUCTION.  XIII 

Autre  remarque  qui  a  bien  aussi  son  importance.  Tous 
ces  végétaux  d'origine  et  de  nature  si  diverses  croissent  dans 
des  terrains  qui  ne  diffèrent  pas  moins  entre  eux  que  les 
arbres  eux-mêmes;  ainsi,  tandis  que  les  Pinus  Brutia,  Ha- 
lepensis,  Laricio,  les  Biota,  certains  Cyprès,  etc.,  s'ac- 
commodent d'un  sol  sec  et  calcaire,  le  Pinus  Strobus  de- 
mande, au  contraire,  un  terrain  tourbeux  et  humide;  le 
P.  Pinaster  réclame  les  terrains  siliceux,  secs  et  profonds, 
tandis  que  le  Picea  excelsa  occupe,  dans  l'hémisphère 
nord,  la  zone  immense  des  bruyères  humides  qui  enveloppe 
la  demi-circonférence  du  globe,  en  jouant  ainsi  numéri- 
quement le  rôle  le  plus  considérable  parmi  les  Conifères. 

On  peut,  ce  me  semble,  tirer  de  tout  ceci  une  conséquence 
très-importante  :  c'est  qu'aucune  famille  végétale  n'offre 
autant  de  ressources  pour  le  reboisement  de  notre  pays,  sur 
la  nécessité  duquel  il  serait  inutile  de  s'arrêter,  tant  elle 
est  généralement  admise.  Mais  si  l'on  considère  que,  dans 
la  plupart  des  localités  où  le  reboisement  semble  s'imposer 
avec  le  plus  d'urgence,   le  sol  est  tellement  ingrat  que  la 
presque  totalité  des  végétaux  ligneux  feuillus  refuse  d'y 
croître,  ne  sera-t-on  pas  encore  plus  vivement  frappé  de  l'u- 
tilité de  certaines  Conifères,  des  Pins  particulièrement,  aux» 
quels  la  Providence  a  donné  une  constitution  telle  qu'ils 
peuvent  non-seulement  y  vivre,  mais  même  y  prospérer? 
Et,  chose  admirable  1  à  mesure  que  ces  arbres  croissent,  ces 
mauvaises  terres  setransforment,  sous  l'influence  de  l'humus 
que  produit  la  décomposition  annuelle  de  leurs  feuilles,  et 
finissent  par  améliorer  tellement  le  sol  qu'au  bout  d'un 
certain  laps  de  temps,  et  lorsque  les  arbres  se  trouvent 
épuisés,  il  est  possible  de  confier  à  la  terre  des  essences 
plus  exigeantes,  dont  les  Conifères  ont,  pour  ainsi  dire, 
préparé  l'avenir. 

A  toutes  les  qualités  qui  distinguent  les  végétaux  dont 
nous  nous  occupons,  nous  pourrions  en  ajouter  d'autres, 


XIV  '     INTRODUCTION. 

celles,  par  exemple,  de  leur  utilité  en  médecine,  qui  trouve 
dans  leur  résine  quelques-uns  des  remèdes  qu'elle  cherche  à 
apporter  aux  maux  du  genre  humain  ;  mais  cela  nous  entraî- 
nerait trop  loin.  Seulement,  avant  de  terminer,  disons  que 
les  Conifères  paraissent  liées,  pour  ainsi  dire,  au  sort  de 
l'humanité  tout  entière.  En  effet,  un  certain  mystère  semble 
entourer  ces  végétaux  :  d'abord  leur  origine  a  précédé  celle 
de  l'homme;  ils  lui  fournissent  pendant  sa  vie  une  grande 
partie  des  choses  nécessaires  à  son  existence;  enfin  ils  sont 
pour  lui  l'objet  d'une  sorte  de  culte,  car  il  les  a  choisis  pour 
rappeler  sa  mémoire.  Ici  les  Thaia  ou  les  Biota,  là  les  Cy- 
près, ailleurs  l'If;  en  Chine,  le  Salisburia  et  les  Cyprès, 
sont  destinés  à  accompagner  les  tombeaux,  et  protègent  de 
leur  ombrage  les  restes  de  ceux  à  qui  ils  ont  souvent  pro- 
curé pendant  leur  vie  un  abri  contre  la  misère! 

Mais  je  ne  veux  pas  me  laisser  emporter  par  la  richesse 
de  mon  sujet;  je  termine  et  me  résume  en  disant  que 
je  n'ai  rien  négligé  pour  rendre  le  travail  que  je  présente 
aujourd'hui  au  public  aussi  complet  que  possible;  il  est  le 
résultat  de  plusieurs  années  d'études  sérieuses,  de  nom- 
breuses recherches,  et  d'observations  qui  m'ont  permis  de  rec- 
tifier quelques-unes  des  erreurs  qui  se  sont  glissées  dans  les 
descriptions,  les  synonymies  et  les  citations  de  mes  devan- 
ciers. Je  n'ai  cependant  pas  la  prétention  de  donner  un 
ouvrage  irréprochable.  Dans  un  travail  hérissé  de  difficultés 
qui  ne  peuvent  être  appréciées  que  par  ceux  qui  ont  pour- 
suivi un  but  analogue;  il  est  impossible  qu'il  n'y  ait  pas 
quelques  fautes  à  redresser.  J'espère  qu'elles  seront  en  pe- 
tit nombre,  et  s'il  en  est  ainsi,  j'en  serai  redevable  à  quel- 
ques personnes  qui  ont  bien  voulu  me  venir  en  aide  lors- 
qu'un obstacle  imprévu  m'arrêtait  dans  ma  route.  Qu'il  me 
soit  donc  permis  de  leur  adresser  publiquement  ici  mes  rc- 
mercîments,  et  de  nommer  d'abord  M.  Decaisne,  professeur 
de  culture  au  Muséum  d'histoire  naturelle  de  Paris,  dont  le 


INTRODUCTION.  XV 

savoir  et  la  bienveillance  ne  m'ont  jamais  fait  défaut. 
M.  Kcteleêr,  dont  les  connaissances  spéciales  sont  géné- 
ralement appréciées,  m'a  souvent  aussi  fourni  de  pré- 
cieux renseignements.  Enfin,  je  dois  encore  signaler  l'obli- 
geance de  M.  Gordon,  jardinier-botaniste  de  la  Société 
d'Horticulture  de  Londres,  qui,  lors  de  mon  voyage  en 
Angleterre,  a  bien  voulu  mettre  à  ma  disposition  sa  riche 
colîection  de  cônes  des  espèces  mexicaines. 

Si,  malgré  ce  bienveillant  concours,  ce  livre  laisse  encore 
a  désirer,  et  si  mon  but  n'est  pas  atteint,  je  compte  sur 
l'indulgence  de  mes  lecteurs,  qui  se  rendront  facilement 
compte  des  difficultés  contre  lesquelles  j'ai  eu  à  lutter. 
Mais,  si  malgré  les  imperfections  qu'on  pourra  y  décou- 
vrir il  peut  rendre  quelque  service  et  contribuer  aux 
progrès  de  la  Science  et  de  la  Culture,  je  serai  largement 
dédommagé  des  peines  et  du  temps  qu'il  m'a  coûtés. 

CARRIÈRE 


Ce  12  mai  1855. 


ERRATA 


^x  Page      7  ligne  29,  après  Galbules,  supprimez  :  drupacées. 
^o  Page       9  ligne     7,  après  Arceuthos,  ajoutez  :  drupacea. 

Page     55  ligne  13,  au  lieu  de  Hort.,  lisez  :  Endl. 
\Page     63  lignes  1,  21,  22  et  partout  ailleurs  où  se  trouve  le  mot 
Wriddingtonia,  lisez  :  Widdringtonia. 
/C     Page  113  ligne  14,  au  lieu  de  boréale,  lisez  :  borealis. 
yc  Page  144  ligne  27,  au  lieu  de  Taxodium  dislichum  païens,  lisez  : 

^^     Cupressus  disticha  païens. 
p>cPage  292  ligne  30,  après  (excl.  synon.),  ajoutez  :  P.  parviflora, 
Sieb.  et  Zucc.  Fl.  Jap.,  II,  27,  L  115. 


TRAITÉ  DES  CONIFÈRES 


CUPRESSINEES 


TllAlTlL  DES   GONIPÈftES. 


TRAITÉ  DES  CONIFERES 


-O—  -"y*-— o- 


ORDRE  1,  —  Cupresshèées. 


Arbres  élevés,  plus  rarement  arbrisseaux  très- 
rameux;  rameaux  épars  dans  la  plupart  des  es- 
pèces, cylindriques  ou  quelquefois  anguleux,  plus 
rarement  aplatis  ou  articulés; 

Feuilles  opposées ,  ternées ,  verticillées  ou  plus 
rarement  éparses ,  étroites  *  linéaires  ou  squami- 
formes,  sérialement  imbriquées,  et  le  plus  souvent 
adnées-décurrentes . 

Fleurs  monoïques  ou  dioïques  ;  chatons  termi- 
naux ou  latéraux,  à  écailles  ovuîifères  insérées 
sur  un  axe  commun,  imbriquées,  dépourvues  de 
bractées,  ou  le  plus  rarement  accompagnées  d'une 
bractée  adnée. 

Chatons  mâles. — Formés  de  plusieurs  étamines 
nues,  presque  horizontales,  insérées  sur  un  axe 
commun  ;  filaments  courts,  épais,  terminés  en  un 
connectif  squamiforme  excentriquement  pelté ,  à 
bord  supérieur  plus  étroit,  l'inférieur  portant  les 


4  ORDRE    1. — CUPRESSINÉES. 

Joges  dirigées  en  dessous;  loges  en  nombre  varia- 
ble, deux,  trois  ou  plus,  parallèles,  distinctes,  ad- 
nées,  ovales  ou  oblongues  ,  s'ouvrant  longitudina- 
lement.  Pollen  globuleux. 

Chatons  femelles. — Ecailles  peltées,  peu  nom- 
breuses, très-souvent  mucronées  sur  le  dos  et  au- 
dessous  du  sommet,  opposées  ou  verticillées  autour 
d'un  axe  raccourci ,  ou  insérées  de  toutes  parts  sur 
un  axe  plus  ou  moins  allongé.  Ovules,  plusieurs  ou 
plus  rarement  solitaires  à  la  base  des  écailles  et 
insérés  près  de  leur  onglet,  atropes,  à  sommet 
ouvert,  ordinairement  allongé  en  un  col  plus  ou 
moins  long,  fermé  ou  oblitéré  après  la  fécondation. 

Fruits  drupacés  ou  slrobilacés,  formés  d'écaillés 
épaisses,  charnues  ou  ligneuses,  plus  rarement 
minces  ou  presque  cartilagineuses ,  étroitement 
conni ventes,  libres  ou  quelquefois  soudées  par  les 
bords,  persistantes. 

Graines  dressées,  solitaires,  géminées  ou  rare- 
ment en  plus  grand  nombre  à  la  base  des  écailles, 
comprimées,  entourées  d'une  aile  membraneuse 
ou  quelquefois  ovoïdes ,  nuculiformes  ,  et  alors 
ordinairement  privées  d'aile. 

Embryon  antitrope  à  2,  rarement  3-9  cotylédons 
oblongs,  obtus;  radicule  cylindrique. 


ORDRE    1.--CUPRESSINÉES.  S 

Tableau   des  Genres  et  des  Tribus. 

§  I.  JUNIPERINÉES. 
Strobiles  (garnies)  à  écailles  imbriquées.  Feuilles  opposées  ou  ternées. 


Tribus. 


Graines  soudées  entre  elles. 
Feuilles  ternées,  semi- 
ÉcaUles  décurrentes.     Rameaux 


soudées 


anguleux Caryocedrus. 

enu-rëlles.(                       graines    libres.    Feuilles 
Graines     rJUNIPERUS' /     ternées,  non-décurren- 
dépourvuesi                       J    tes.  Rameaux  anguleux.     Oxycedrus. 
d,aile#       \                      IGraines    libres.     Feuilles 
)                     ;     ternées    et    opposées , 
décurrentes.     Rameaux 
cylindriques Sarina. 

§  2.  MICROCACHRYDÉES. 

Strobiles  à  écailles  monospermes.  Feuilles  imbriquées,  opposées 

ou  subternées. 

Genres. 

Strobiles  à  8-10  écailles  légèrement  épaissies,  portant 
une  seule  graine  dépourvue  d'aile.  Feuilles  squa- 
miformes,  étroitement  imbriquées,  ovales,  opposées 
ou  subternées Microcachrys. 

§   3.  ACTINOSTROBÉES. 
Strobiles  à  écailles  valvaires.  Feuilles  alternes,  opposées  ou  ternées. 

Strobiles  à  h  valves  égales,  à  5-10  graines  à  2  ailes. 

Feuilles  alternes Wriddingtoima. 

Strobiles   à   6,  très-rarement   7-8   valves,    dont   les 

alternes  plus  petites.  Feuilles  ternées Frenela. 

Strobiles    à    G    valves    égales.     Graines     à    3    ailes. 

Feuilles    ternées Actinostuoris. 


0  ORDRE    I.— CUPItESSINÉES. 

Genres. 

Strobiles  à  h  valves,  les  alternes  plus  petites,  mono-  ou 
dispermes.  Graines  à  2  ailes  sublunées.  Feuilles 
opposées,  quelquefois  ternées Calutris. 

Strobiles  à  4  valves,  les  alternes  plus  petites ,  mono- 
spermes. Graines  à  2  ailes  inégales.  Feuilles  opposées 
squamiformes Libocedbus, 

§4.  THUIOPSIDÉES. 

Strobiles  à  écailles  imbriquées.  Feuilles  opposées,  plus  rarement  ternées, 

Strobiles  à  écailles  coriaces.  Graines  2,  ovoïdes,  dépour- 
vues d'ailes.  Feuilles  squamiformes Biota. 

Strobiles  à  écailles  coriaces,  Graines  2,  comprimées, 
à  2  ailes.   Feuilles  squamiformes Tiiuia. 

Strobiles  à  écailles  coriaces.  Graines  3,  orbiculaires, 
comprimées,  ailées.  Feuilles  linéaires,  aciculaires. .     Fitz-Roya. 

Strobiles  à  écailles  ligneuses.  Graines  5,  comprimées, 
à  2  ailes.  Feuilles  squamiformes. Thoiopsis. 

§  5.  CUPRESSINÉES  VRAIES. 

Strobiles  a  écailles  peltées.  Graines  ailées.  Feuilles  opposées. 

Strobiles  à  écailles  dispermes Cham^cypams. 

Strobiles  à  écailles  polyspermes Cupressus. 

§  6.  TAXODINÉES. 

Strobiles  à  écailles  peltées  ou  imbriquées.  Feuilles  alternes. 

Strobiles  à  écailles  libres,  peltées,  dispermes.  Graines 
dépourvues  d'aile Taxodium. 

Strobiles  à  écailles  libres,  imbriquées,  dispcrmes.Graines 
munies  d'une  aile  à  la  base. Glyptostrobus. 

Strobiles  à  écailles  soudées  avec  la  bractée ,  4-G- 
spermes.  Graines  à  2  ailes Gryptomeria, 


JUNIPEKITS, 


I.  «Iimipcrns*  L.  —  Genévrier. 

Juniperus,   L.    Gen.   pi.   n.   11 3 i ;  Gœrtn.    Carp.   II.  G2.    t.    91. 

Schk.  Ilandb.  t.  338.  Rich.  Conif.  137.   t.  5,  6.  Nées  jun.  Gen. 

pi.  FI.  Germ.  II.  12.    Meisn.  Gen.  352.  Endl.  Gen.  pi.  n.  1789. 

Spach,  Ann.  se.  nul.   2e  sér.  XVI.  282.  —  H'ist.   vég.   phan.   XI. 

305.  Desf.  Hist.  arbr.  558.  Endl.  Syn.  Conif.  7.   Loisel.  Nouv. 

Duluim.  VI.  45. 
Juniperus  et  Cedrus,  Tourn.   Inst.   361. 
Thumîcarpus,  Trautv.  Jmag.  plant.  11. 

Fleurs  dioïques,  ouïe  plus  rarement  monoïques,  sui- 
des rameaux  différents.  Chatons  mâles  axillaires  ou  pres- 
que terminaux,  globuleux,  nus  ou  caliculés  à  la  base  par 
des  feuilles  imbriquées.  Etamines  nombreuses,  opposées, 
décussées  ou  ternées,  verticiilées  sur  Taxe,  et  imbriquées 
sur  4-6  rangs;  filaments  très-courts,  terminés  en  un 
t appendice  du  connectif  excentriquement  pelté,  en  forme 
d'écaillé,  presque  orbiculaire,  membraneux  ou  coriace, 
mutique  ou  mucroné,  portant  en  dessous  sur  le  bord  infé- 
rieur 3-6  loges  longitudinalement  déhiscentes.  Chatons 
femelles  axillaires,  terminaux  ou  solitaires  sur  les  rameaux 
latéraux.  Ecailles  ovulifères  charnues,  courtement  mu- 
cronées  sous  le  sommet,  bi-  ou  tri-ternées,  verticiilées  ou 
opposées,  toutes  imbriquées,  rapprochées,  ou  plus  ou 
moins  soudées  entre  elles  en  un  involucre  ouvert  au  som- 
met; les  plus  inférieures  plus  courtes,  stériles;  les  inté- 
rieures portant  à  la  base  un  seul  ou  deux  ovules  collaté- 
raux. Ovules  dressés,  atropes,  en  forme  de  bouteille,  à 
micropyle  terminé  en  un  col  court.  Galbules  drupooés, 
formés  d'écaillés  charnues,  ombiliqués  au  sommet,  lisses 
ou  tuberculeux ,  contenant  2-5-0-8-spermes,  rarement 


8  JUNIPERUS.  ' 

plus,  quelquefois  monospermes  par  avortement.  Graines 
dressées,  presque  anguleuses,  arrondies,  à  tégument  os- 
seux, quelquefois  soudées  de  manière  à  former  une  sorle 
de  noyau.  Embryon  antitrope,  dans  l'axe  d'un  albumen 
charnu  de  même  longueur  que  lui.  Cotylédons  2-5  , 
oblongs-obtus.  Radicule  cylindrique. 

Arbres  ou  arbrisseaux  touffus,  croissant  dans  les  lieux 
tempérés  et  un  peu  froids  de  l'hémisphère  boréal  ou  aus- 
tral, en  général  à  rameaux  épais.  Feuilles  ternées,  verti- 
cillées  ou  opposées,  articulées  ou  adnées-décurrentes  à  la 
base,  souvent  de  deux  formes  :'les  unes  aciculaires,  pi- 
quantes, plus  ou  moins  étalées  ;  les  autres  squamiformes, 
étroitement  imbriquées,  souvent  munies  sur  le  dos  d'une 
glande  résinifère.  Bourgeons  nus  ou  écailleux.  Galbules 
dressés  ou  pendants,  n'arrivant  à  maturité  que  la  deuxième 
année. 

Tribu  1.  —  Cai'yoccdi'iis. 

Graines  soudées  entre  elles,  formant  au  centre  du  galbule  un 
noyau  tri- ou  uniloculaire.  Feuilles  ternées  >  verticillées ,  semi- 
décur  rentes. 

Juniperus,  section  Caryocedrus ,  Endl.  Syn.  Conif.  8.  Knight,  Syn. 
Conif.  11. 

1.  Juniperus  drupacea,  Labill. 

Feuilles  ternées,  presque  étalées,  assez  larges,  linéaires- 
lancéolées.  Galbules  axillaires,  ovales  ou  presque  globu- 
leux, marqués  sur  la  surface  d'aréoles  saillantes. 

Habiiel  fructus,  Clus.  Hist.  plant.  37  (cum  ic). 

Juniperus  major,  Bell.  Observ.  II.  110.  (Éd.  Glus.  162.) 

J.  latifolia  arborea,  Cerasi  fructu,  Tourn.  Coroll.  41. 

J.  oxycedrus  y,  Lam.  But.  II.  625. 

J.  drupacra,   Labill.  Plant.   Syr.  Decad,  II.  14.  t.  8.    Loisel.  Nouv. 


JUNIPERUS.  9 

Ditham.W.  17.  Desf.  Uht.  arbr.  il.  358.  Loud.  Arbor.  IV.  2491. 
f.  2351,  2350.  -Eucycl.  of  tree»,  108i.  f.  2018,  2019.  Spacli,  tf/sf. 
véij.  phan.  313.  Endl.  S*/n.  Conif.  8.  Lindl.  et  Gord.  Joum.  Hort. 
Suc.  V.  199.  Knight,  Syn.  Conîf.  11.  toiwe  hort.  1854,  p.  105 
(«m»  «c.J.  _*  ^ieMU- 
Arceuthos,  Ant.  et  Kostch.  OEsterr.  Bot.  Wochbltt.  3  août  1854. 

Habite  dans  la  Syrie  septentrionale,  le  Mont  Cassio  (Djebel 
Laçara)  et  d'autres  lieux.  Peut-être  le  trouve-t-on  aussi  dans 
le  Peloponèse?  (Ant.  et  Kotsch.  loco  citato.) 

Description.  Rameaux  courts,  légèrement  anguleux,  promptement 
cylindriques.  Feuilles  lernées,  étalées,  longues  de  8-15  raillira., 
larges  de  2-3  ;  les  inférieures  plus  courtes,  subovales,  elliptiques, 
brusquement  et  régulièrement  rétrécies  à  leur  sommet  en  une  pointe 
fine,  légèrement  concaves  en  dessus,  où  elles  sont  marquées  de 
deux  lignes  glauques ,  séparées  au  milieu  par  une  bande  verte  ; 
convexes  et  carénées  en  dessous  par  une  nervure  saillante ,  sub- 
aiguë ,  qui  se  prolonge  aux  deux  extrémités  de  la  feuille ,  et  forme 
au  sommet  la  pointe  dont  je  viens  de  parler,  et  à  la  base  une 
courte  prolongation  sur  le  rameau  qui  peut ,  jusqu'à  un  certain  point , 
faire  croire  à  la  décurrence  de  la  feuille.  Ramules  fructifères  très- 
courts  (d'environ  6  millim.),  entourés  de  feuilles  ternées,  courtes, 
ovales,  pointues  au  sommet.  Galbules  ovales-obtus  ou  subglobuleux, 
longs  de  20-25  millim.,  quelquefois  plus,  solitaires,  composés  de 
neuf  écailles  charnues ,  disposées  en  trois  verticilles ,  intimement 
soudées,  mais  cependant  très-distinctes  par  la  saillie  qu'elles  offrent 
dans  leur  contour,  à  sommet  toujours  légèrement  épaissi ,  ou  plus 
rarement  un  peu  renversé,  et  formant  une  sorte  de  tubercule  :  le 
tout  recouvert  d'une  poussière  glauque.  Noyau  ovoïde  ,  ligneux  ou 
osseux,  très-dur,  partagé  à  l'intérieur  en  trois  loges,  plus  rarement 
à  une  seule  par  avortement. 

Observation.  La  description  qui  précède  a  été  faite  d'après 
deux  échantillons  accompagnés  de  fruits,  et  donnés  au  Muséum 
par  M.  P.  de  Tchihatcheff,  naturaliste  russe,  qui,  en  parcourant 
l' Asie-Mineure,  la  rencontra  croissant  abondamment  et  toujours 
en  société  avec  le  Cèdre  du  Liban. 


4  0  JUNIPERUS. 

L'intérêt  qui  s'attache  à  cette  singulière  espèce,  dont  les  fruils 
paraissent  pulpeux  et  mangeables,  m'engage  à  reproduire  ici  les 
observations  de  Bcllon,  ainsi  que  celles  de  Labillardière. 

« Nous  commençasmes  à  monter  sur  la  montagne  fort  diffi- 

«  cile,  à  la  sumnité  de  laquelle  trouuasmes  des  Genetjuriers  maieurs 
«  qui  croissent  hauts  corne  cyprès ,  dont  la  semence  est  douce,  et 
«  grosse  corne  vne  noix,  ressemblât  quasi  à  une  galle.  Les  habi- 
«  tants  du  pays  les  mangent,  chose  qu'avons  apperceu  par  les  noyaux 
«  qu'allions  amassans  ça  et  là  le  long  du  chemin ,  qui  auoyent  esté 
«  jettez  de  ceux  qui  en  auoyent  mangez  le  dessus.  Les  noyaux  sont 
«  si  durs  qu'on  ne  les  peut  rompre ,  sinon  à  grands  coups  de  marteau, 
«  longs  et  gros  corne  vne  petite  olive.  C'est  l'arbre  le  plus  singu- 
<  lier  après  le  Cèdre  qui  croît  sur  le  mont  Taurus  ;  aussi  est-il  tou- 
«  jours  vert.  »  (P.  Belon,  Les  observations  de  plusieurs  singula- 
rités et  choses  mémorables  trouvées  en  Grèce,  Asie,  Judée,  Egypte, 
Arabie  et  autres  pays  estranges.  Paris,  1588.  ) 

«  Tiges  frutescentes  dressées,  très-rameuses,  à  rameaux  étalés; 
«  ramules  triquètres ;  feuilles  ternées,  étalées,  sessiles,  lancéolées, 
«  aiguës ,  les  supérieures  linéaires ,  présentant  en  dessus  deux  lignes 
«  presque  glauques.  Je  n'ai  pas  vu  les  fleurs  maies  ni  femelles.  Drupe 
«  testacé ,  recouvert  d'une  poussière  glauque  (appelée  fleur  sur  les 
«  prunes),  souvent  trois  fois  plus  long  que  les  feuilles,  gros,  presque 
«  arrondi,  marqué  de  six  et  souvent  de  neuf  tubercules  obtus, 
c  Noix  presque  ovale,  triloculaire,  très-dure,  à  loges  petites,  très- 
«  dures,  marquée  supérieurement  de  trois  sillons.  Nucules  solitaires, 
«  ovales,  oblongues,  fixées  par  une  pellicule  au  fond  des  loges.  » 
(Labill.,  I.  c.) 

Tribu  2.  —  Oxycedrns. 

Graines  libres.  Feuilles  ternées,  verticillées,  articulées  à  labase, 
non  décurrentes,  dépourvues  de  glandes.  Bourgeons  écailleux, 

JuNiPERus,  section  Oxycedrus,  Spach,  Ann.  se.  nat.  2e  sér.  XVI.  289. 
— Hist.  vég.  phan.  XI.  307.  Endl.  &yn.  Conif.  9.  Knight,  Syn. 
Conif.  ll.Tourn.  Inst.  301. 


JUNIPEHITS.  H 

2.  JlTNIPEIUTS   MACROCARPA,  Siblh. 

Hameaux  anguleux,  aigus.  Feuilles  ternées ,  très- 
étalécs,  terminées  en  un  mucron  piquant,  glauques  en 
dessus,  carénées  en  dessous.  Galbules  globuleux, glauques. 

Juniperus  maximus  illyricus,  cœrulea  bacca.  Lobel.  Stirp.  629, — le. 

II.  223 Advers.  448.  Glus.  le.  Stirp.  II.  t.  223. 

J.  major,  bacea  ca3rulea.  Bauh.  Pin.  489.  Cupan.  Hort.  cathol.  105. 
J.  major,  cedrus  phœnicea,  dictus  bacca  majore  pyriformi  rufa,  cœru- 

lescente  poljine  adspersa,  per  totum  frondosus.    Cupan.  Suppl. 

Alt.  43. 
J.  major  oblonga,  bacca  e  rufo  carulescente ,  frondosa  per  lolum. 

Cupan.  Pamphyt.  Sic.  II.  t.  40. 
J.  major,  bacca  cserulea.  Tourn.  Inst.  589. 
J.  maçrocarpa,  Sibth.  Prodram.  II.  263.— FI.  Grœc.  X.  Schouw,  Ann. 

se.  nat.  1845,  p.  214.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  199. 

Knigth,  Syn.  Conif.  H.  Webb,  Iter  hisp.  10. 

J.  OBLONGATA,  GUSS.  MSS. 

J.  Lobelii,  Guss.  Syn.  FI.  Sicul.  II.  635. 

?  J.  Biassolettii,  Linck,  Coll.  Florœ,  1846,  p.  579. 

J.  communis  macrocarpa,  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  310. 

?  J.  elliptica,  Hort.  aliq. 

?  J.  Fortunei,  Hort.  aliq. 

Habite  les  côtes  sablonneuses  et  les  roebers  qui  bordent  la 
Méditerranée,  la  Pouille  (Ten.),  en  Espagne  (Webb),  dans  la 
Grèce  (Sibth,),  et  plusieurs  points  de  l'Algérie. 

Descr.  Arbrisseau  dépassant  très-rarement  3  met.  dans  nos  cul- 
tures, où  il  est  le  plus  souvent  grêle  et  dégarni  ;  branches  plus  ou 
moins  distantes,  souvent  ivrégulières,  défléchies,  étalées,  quelque- 
fois légèrement  dressées.  Rameaux  et  ramules  anguleux;  ces 
derniers  courts.  Feuilles  ternées,  étalées,  élargies  à  la  base,  longues 
de  8-15  millim.,  larges  d'au  moins  2,  épaissies  au  milieu,  carénées 
en  dessous,  à  carène  arrondie,  d'un  vert  clair,  planes  en  dessus  et 
marquées  de  deux  lignes  glauques  séparées  au  milieu  par  une  ligne 
verte  et  étroite  qui  s'arrête  au-dessous  du  sommet;  plus  ou  moins 


12  JUNIPERUS. 

longuement  aeuminées,  et  terminées  par  une  pointe  fine  très-aiguë. 
Ra milles  fructifères  longues  de  1-2  mil  fi  m.,  recouvertes  d'écaillés 
sèches,  membraneuses.  Galbules  solitaires  dans  l'aisselle  des  feuil- 
les, sphériques,  lisses  et  unis,  plus  rarement  tuberculeux,  d'environ 
12  millim.  de  diamètre, un  peu  déprimés  au  sommet,  où  ils  offrent 
souvent  une  petite  dépression  triangulaire  formée  par  l'allongement 
des  trois  écailles  intérieures  ;  d'un  vert  clair,  glaucescent,  glauque, 
farinacé  dans  la  dépression  supérieure. 

Observ.  J'ai  vu  à  Angers,  au  jardin  botanique,  et  dans  les 
pépinières  de  M.  André  Leroy,  d'assez  beaux  sujets  de  cette 
espèce;  hauts  de  1  met.  50  à  2  met.,  ils  formaient  de  belles 
touffes  et  commençaient  à  fructifier. 

3.  Juniperos  Cedrus,   Webb. 

Rameaux  anguleux.  Feuilles  ternées,  dressées-étalées, 
brusquement  et  courtement  mucronées.  Galbules  gros, 
sphériques,  lisses,  d'un  rouge  brun,  recouverts  d'une 
poussière  glauque. 

Juniperus  Cedrus,  Webb,  Phytogr.  Canar.  sect.  3.  277.  t.  217.  f.  1  et  3. 
E.  Bourg.  Herb.  Webb.  n.  112.  Endl.  Syn.  Conif.  31.  Lindl.  et 
Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  202. 

Habite  à  Ténériffe,  las  Canadas  del  Pico  et  Caldera  de  Palma. 

Descr.  Arbre  à  branches  étalées.  Rameaux  très-nombreux,  courts. 
Ramules  et  ramilles  anguleux ,  recouverts  dans  leur  jeunesse  d'une 
poussière  glauque  souvent  très-abondante.  Feuilles  nombreuses, 
très-rapprochées ,  surtout  sur  les  ramules  :  les  inférieures  ovales , 
lancéolées;  les  supérieures  linéaires,  aiguës,  légèrement  carénées 
en  dessous ,  un  peu  concaves  en  dessus ,  souvent  très-glauques. 
Galbules  sphériques,  solitaires,  à  peu  près  sessiles  ou  portés  sur 
des  ramilles  d'à  peine  1  millim.  de  longueur,  atteignant  8-1 0  millim. 
de  diamètre,  à  peu  près  lisses,  et  n'ayant  d'autre  saillie  que  vers 
la  soudure  des  écailles,  où  il  y  a  des  lignes  légèrement  saillantes, 
arrondies,  d'un  rouge  brun  ,  recouvert  d'une  glaucescence  bleuâtre. 


JUNIPERUS.  13 

Observ.  Espèce  voisine  du  J.  macrocarpa,  dont  elle  se  dis- 
tingue par  ses  rameaux  plus  nombreux  et  plus  courts,  par  ses 
feuilles  aussi  plus  denses,  moins  longues  et  plus  glauques. 

4.    JUNIPERUS    WeBBII    •[-  . 

Hameaux  anguleux,  allongés,  grêles.  Feuilles  ternées, 
très-étalées,  distantes.  Galbules  subglobuleux,  d'un  rouge 
fauve,  glaucescents,  mucronés  au  sommet. 

JuniperusCedrus,  Webb,  Pliytogr.  Canar.  sect.  3.  p.  277.  t.  217.  f.  2. 
— Atlas,  2e  série,  pi.  8.  f.  2. 

Habite  dans  l'île  de  Palma,  El  Pico  de  los  Mucbachos. 

Descr.  Grand  arbre,  atteignant,  d'après  Webb,  de  60  centim. 
à  I  mètre  de  diamètre  à  branches  étalées,  très-détléchies.  Rameaux 
et  ramules  allongés,  grêles,  peu  ramifies,  souvent  pendants. 
Feuilles  ternées,  très-  étalées ,  distantes,  très-peu  rétrécies  vers  le 
sommet,  où  elles  sont  très-brusquement  et  courtement  arrondies, 
subobtuses,  minces,  très-légèrement  carénées  en  dessous,  à  peine 
glaucescentes.  Galbules  subglobuleux ,  d'environ  6  millim.  de 
diamètre ,  d'un  rouge  fauve  légèrement  glaucescent ,  à  peu  près 
lisses ,  excepté  au  sommet ,  qui  porte  trois  petits  tubercules  cylin- 
drico-coniques,  dressés.  Ramilles  fructifères,  écailleuses,  d'environ 
2  millim.  de  longueur. 

Observ.  Espèce  remarquable  et  distincte  par  ses  rameaux  et 
ramilles  minces,  allongés,  à  peine  ramifiés,  et  par  ses  galbules 
tubercules,  mucronés  au  sommet,  assez  nombreux  et  épars  sur 
presque  toute  la  longueur  des  ramules. 

5.    JUNIPERUS    OXYCEDRUS,    L. 

Rameaux  anguleux-aigus.  Feuilles  ternées,  très-éta- 
lées,  acuminées  en  un  mucron  piquant,  aiguës-carénées 
en  dessous.  Galbules  globuleux,  rougeâtres  à  l'époque  de 
la  maturité. 


1 4  jumperus. 

Kaôpo;  et  AftfteùOoéj  Théoph.  Hlst.  pi.  12. 

ApxeyOo;,  no»  Mtxpa,  Dioscor.  I.  103. 

Jiniperus  Oxycedrus,  L.  Spec.  U70  (excl.  synon.).  Rien.  Cm//".  39. 

t.  6.  fig.  1.  Griseb.  Syn.  FI.  Rum.  11,  352.  pp.  Desf.  FI.  Alt.  2. 

370.— Hlst.  arbr.  II.  558.  Spach,  fft**.  t^r.  p/ia».  XI.  311.  Loiscl. 

Nom.  Duham.  VI.  t.  15.  f.  2.  Endl.  Syn.  Conif.  10.  Knighl,  Syn. 

Conif.  11.  Schouw,  Arcr».  se.  na*.  1845,  p.  2 il.    Lindl.  et  Gorcl 

Joum.  Hort.  Soc.  V.  200. 
J.  Oxycedrus  p,  Lam.  Dic£.  II.  025. 

J.  major  Monspeuensidm,  Lob.  le.  II.  223.  Clus.  Je.  $irjf.H.  223. 
J.  magrocaupa  Ten.  Syllog.  FI.  Neap*  483.  pp.— F/.  Afrqjh  t.  217. 

Strangw.  in  Loud.  Arbor.  IV.  2iiM.  1.2353.  Koch,Syrc.F/.  Germ. 

765.  Guss.  S#rc.  F/.  Sicul.  II.  635.  Doiss.  //<?r.  hisp.  582,  in  «#£. 
J.  Wittmanniana,  Fiscb.  ex  Lindl.  Jonrra.  Hort.  Soc.  1850,  p.  200. 

Var.  Wittmanniana,  Hort. 

Cette  variété  se  distingue  à  peine  de  l'espèce,  si  ce  n'est  par  ses 
branches  plus  grosses  et  moins  confuses ,  par  ses  rameaux  plus 
anguleux,  enfin  par  ses  feuilles  un  peu  plus  larges,  et  souvent  plus 
glauques  en  dessus. 

Var.  echinoformis,  Hort. 

Branches  et  rameaux  très-courts,  ramassés ,  formant  un  petit 
buisson  arrondi  très-compact.  Feuilles  plus  courtes  ,  plus  étroites  et 
beaucoup  plus  raides  que  dans  l'espèce. 

Cette  variété  naine  simule  une  petite  boule  dure,  piquante,  qui 
justifie  pleinement  son  nom  spécifique  â'èchïnbfôfïfits  (Hëris&tm). 

Habite  les  sables  maritimes  à  partir  du  détroit  de  Gibraltar 
jusqu'aux  îles  du  Bosphore,  dans  les  pincttes  maritimes  des 
environs  de  Cadix,  en  Barbarie,  en  Sicile  et  en  Calabre  ;  a  été 
aussi  observé  dans  les  régions  chaudes  de  la  Thrace  et  de  la  By- 
ihinie.  Commun  dans  toute  la  région  méditerranéenne,  et  dans 
certaines  parties  de  la  France  méridionale. 

Descu.  Dans  nos  cultures,  le  J.  Oxycedrus  forme  un  arbrisseau 
buissonneux,  pyramidal,  à  branches  dressées;  à  rameaux elramulcs 
très-nombreux,  confus,  dressés,  étalés,  quelquefois  dclléchis,  por- 


JUNll'ERUS.  lo 

tant  des  feuilles  teinées,  tiès-étalécs,  longues  de  b-12  millim.,  tics- 
étroites,  vertes  et  à  peine  convexes  en  dessous,  très-longuement 
rétrécies  en  une  pointe  aiguë. 

Observ.  Dans  l'opinion  oVEndlicher,  la  plupart  des  botanistes 
Tout  confondu  avec  le  J.  macrocarpa  Sibth.  et  avec  le  J.  rufes- 
cens  Link.  11  est  très-facile  à  distinguer  du  premier  par  ses 
baies  plus  petites,  et  du  second  par  ses  rameaux  anguleux  et  la 
couleur  de  ses  fruits;  du  reste,  plusieurs  synonymes  des  anciens 
sont  ambigus  entre  celte  espèce  et  la  suivante  :  elle  ne  serait 
peut-être  même,  d'après  M.  Spach,  qu'une  variété  du  Genévrier 
commun,  dont  elle  ne  paraît  différer,  à  son  avis,  que  par  la  cou- 
leur du  fruit,  qui  est  rouge  glaucescent. 

Dans  la  France  méridionale,  on  l'appelle  vulgairement  Cade 
ou  Genévrier- cade.  Son  bois  a  une  odeur  plus  forte  que  le  Gené- 
vrier commun  ;  on  en  extrait  unô  huile  empyrèitmatique  d'une 
odeur  pénétrante,  analogue  à  celle  du  goudron,  d'une  saveur  un 
peu  caustique  :  elle  entre  comme  détersif  dans  les  différentes 
préparations  pharmaceutiques  et  dans  quelques  prescriptions 
de  l'art  vétérinaire.  En  Provence  on  en  fait  usage  comme 
vermifuge. 

6.  Jumpèrus  rufescens,  Link. 

Rameaux  anguleux.  Feuilles  ternées,  très-étalées,  acu- 
minées  en  un  mucron  piquant,  glauques  supérieurement, 
carénées-aigues  en  dessous.  Galbules  globuleux,  plus 
courts  que  la  feuille,  rouges  et  luisants. 

Oxycedrus,  Clus.  Hisp.  102,  103.— Ilist.  pi.  I.  39. 

Junipemjs  major,  bacca  rufescente.  C.  Bauh.  Pin.  489. 

Gedrus  pbsenicea  Bellonio,  sive  Oxycedrus,  J.  Bauh.  Ilist.  II.  297. 

J.  Oxycedrus,  Lam.  DictAl.  625  [excl.  syn.  [iety).  Sibth.  Vrodr.  FI. 

Grœc.  II.  263.  Broter.  FI.  Lusit.  126.  Loud.  Arbor.  IV.  249*. 

f.  2351,  2352.  Kocli,  Syn.  FI.  Germ.  765.  Boiss.    lier  hisp.  582. 

Griseb.  Spicikf).  FI.  (lion.  II.  352.  pp. 


16  JUNIPERUS. 

J.  rlfescens,  Link.  Mss.  {Coll.  Florœ,  1840,  p.  579.)  Eudl.  Syu.  11. 

Lindl.  et  Gord.  Journ.   Ilort.  Soc.  V.  200. 
Kéôpo;  des  Grecs  modernes. 

A.  Brevifolia  :  Feuilles  rapprochées,  presque  imbri- 
quées, lancéolées,  à  carène  épaissie  en  dessous,  concaves  et 
à  peine  glauques  en  dessus,  à  nervure  moyenne  proémi- 
nente. Galbule  globuleux,  déprimé,  dépassant  les  feuilles. 

J.  OXYCEDRUS  OU  BREVIFOLIA,  Hochst.  FI.  kzOT.  2G. 

Cedro,  Insulan.  Azor. 

Habite  dans  l'Europe  australe,  en  Portugal,  dans  les  sables  au 
delà  du  Tage,  principalement  autour  de  Setobal,  dans  les  régions 
montagneuses'et  alpines  de  l'Espagne  de  500—600  met.  d'élé- 
vation supra-marine  (Boiss.)  ;  commun  sur  les  rochers  de  Gi- 
braltar [Schott),  dans  la  Gaule  méditerranéenne,  la  Corse,  la 
Sardaignc,dans  les  montagnes  des  Apennins  de  500 — 1000  met. 
d'élévation  (Schouw),  la  Calabre,  la  Dalmatie,  sur  le  mont 
Helicon  en  Grèce,  et  dans  les  montagnes  de  la  Macédoine,  de 
laThrace,  dclaBithynie,de800 — 1500  met.  d'élévation  (Griseb). 
II  paraît  manquer  dans  la  Sicile. 

La  forme  A  est  commune  dans  les  Açores;  elle  occupe  dans 
les  îles  moins  élevées  les  montagnes  depuis  330  met.  d'éléva- 
tion jusqu'au  sommet;  prédomine  dans  les  îles  Flores,  où  elle 
devient  ordinairement  plus  grande,  et  s'élève  sur  le  volcan  Pico 
jusqu'à  1660  met.  de  haut,  supra-marine  (Hochst.). 

«  Espèce  distincte  par  sa  slature  ;  variant ,  suivant  l'élévation, 
«  par  la  grandeur  et  le  volume  des  feuilles  et  du  fruit,  toujours 
«  très-brillant. 

«  La  forme  azorienne  à  feuilles  courtes  (intermédiaire  entre 
«  celle  que  l'on  trouve  communément  en  France ,  en  Dalmatie  et 
«  en  Portugal)  doit  être  comparée  avec  l'espèce  suivante  (que 
«  je  n'ai  pas  vue) ,  et  dont  elle  parait  différer  par  le  faciès  ; 
«  ressemble  au  Junip.  nana,  puisquelle  forme  un  arbrisseau  très- 


JUNIPERUS.  H 

€  rameux  et  quelquefois  arborescent.  Le  bois  brille  comme  de  l'ar- 
«  gent  lorsqu'il  est  sec.  »  {Endl.) 

Observ.  Malgré  tout  ce  qu'on  vient  de  lire  sur  le  J.  rufescens; 
sa  valeur  comme  espèce  paraît  encore  incertaine,  et  d'après 
quelques  échantillons  que  j'ai  examinés,  il  paraît  très-voisin 
du  /.  Oxxjcedrus. 

7.    JUNIPERUS    HEMISPH^RÏCA  ,    Presl. 

Rameaux  anguleux,  subobtus.  Feuilles  ternées,  très- 
étalées,  terminées  en  un  mucron  piquant,  marquées  en 
dessus  de  2  sillons,  en  dessous  d'une  carène  aiguë.  Gal- 
bule  globuleux,  plus  court  ou  égal  à  la  feuille,  rouge 
luisant. 

JUNIPERUS  VULGARIS  FRUTICOSA,  Cupan.  Hort.  Cathol.   105. 

J.  communis,  Hortus  Panorm.  420. 

J.  hesuspilerica,  Presl.  Délie.  Prag.  142.  Guss.  Syn.  FI.  Sic.  II.  634. 

Schouw.  Ann.   se.  nat.  3e  sér.  III.    243.  Endl.  Syn.  Conif.  12. 

Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  200. 

Croît  sur  les  rochers  et  dans  les  prairies  arides  des  monta- 
gnes de  la  Sicile,  sur  le  mont  Etna,  avec  le  Berberis  œthnensis, 
jusqu'à  la  limite  des  arbrisseaux,  à  2700  met.  d'élévation ,  et 
dans  les  régions  subalpines  de  la  Caroline,  sur  les  montagnes 
Sibilla,  Amaro  et  Gransasso. 

Descr.  Suivant  Presle  :  Arbuste  humble,  de  30  cenlim.  environ  de 
hauteur,  cespiteux,  hémisphérique,  à  rameaux  cylindriques,  grisâ- 
tres. Feuilles  semblables  à  celles  du  Genévrier  commun,  mais  trois 
fois  plus  courtes  et  un  peu  plus  larges,  toujours  blanchâtres  en  des- 
sus, à  carène  élevée,  très-étalées,  égalant  ou  dépassant  peu  la  baie, 
qui  est  axillaireet  de  couleur  bleue.  Les  baies,  plus  grosses  que  celle» 
du  J.  communis,  sont  plus  aromatiques-résineuses;  ce  qui  peut-être 
est  dû  à  la  localité.  Voisin  du  Juniper  us  communis,  il  en  diffère  par  son 
port,  sa  forme  hémisphérique;  principalement  par  sa  petitesse  et  sa 
Traité  des  Conifères  2 


18  JUNIPERUS. 

eespitosité,  ses  rameaux  et  ses  ramilles  cylindriques,  ses  feuilles 
plus  courtes  et  plus^larges;  enfin  par  ses  baies  plus  grosses,  égales 
ou  un  peu  plus  courtes  que  la  feuille.  Il  ne  peut  être  confondu  avec 
le  Junip.  nana. 

D'après  Gussone,  dont  nous  rapportons  ici  la  description,  c'est  un 
arbuste  très-rameux,  constituant  des  gazons  de  80  centim.  à  1  met., 
à  rameaux  verruqueux-scabres,  irréguliers,  très-confus,  grisâtres. 
Feuilles  semblables  à  celles  du  J.  commuais ,  très-rapprochées  et 
presque  imbriquées,  mais  à  baie  de  la  couleur  de  celles  du  Juniperus 
Oxycedrus.  Port  semblable  à  celui  du  J.  nana.  La  forme  hémi- 
sphérique ,  ainsi  que  je  l'ai  remarqué  sur  plusieurs  individus , 
n'est  pas  un  caractère  constant;  la  longueur  des  feuilles  est  beau- 
coup moindre,  comparée  avec  la  baie.  C'est  plutôt  la  direction  des 
feuilles  et  leur  imbrication ,  le  port  et  la  grosseur  des  taies  qui 
fournissent  les  caractères  qui  servent  à  distinguer  cette  espèce 
des  J.  commuais  et  nana;  en  outre  les  plantes  qui  proviennent  de 
la  région  sablonneuse  de  l'Etna  rappellent  par  leur  port  le  Junip, 
Oxycedrus, 

Observ.  Celte  espèce,  dont  les  descriptions  ci-dessus  sem- 
blent contradictoires,  me  parait  être  la  même  que  la  suivante. 

8.  Juniperus  nana,  Willd. 

Arbrisseau  buissonneux,  à  rameaux  anguleux.  Feuilles 
ternées,  incurvées,  étalées  ou  presque  imbriquées,  lancéo- 
lées-linéaires, piquantes,  canaliculées  en  dessus,  glau- 
ques ,  obtusément  carénées  en  dessous.  Galbules  ovoïdes, 
globuleux,  noir-pruineux,  à  tubercules  courts,  aigus- 
divergents. 

Juniperus  communis  y,  L.  Spec.  1470. 

J.  communis  p,  Lam.  Dict.  II.  625. 

J.  nana,  Willd.  Spec.  IV.  854.  Schk.  Handb.  t.  338.  Sm.  Engl.  ft. 

IV.  252.  E.  B.  t.  2743.  Host.  FI.  Austr.  II.  669.  Koch.  Syn.  764. 

Ledeb.  FI.  Alt.  IV.  299.  Bong.  Vég.  Silclu  Mém.Acad.  Sl-Pétersb. 

6e  série.  H.  103.Sehouw.  Ann.  se.  nat.  1815,  p.243.Lindl.  et  Gord. 


JUNIPERUS.  19 

Journ.  Hort.  Soc.  V.  200  (excl.  synon.  Canadensis).  Endl.  Syn. 
Conif.  13.  Knight.  Syn.  Conif.  11. 

J.  DEALBATA,    DoUgl.    11011   Loild. 
J.  MONTANA,  Hoi't. 

J.  davurica,  Hort.  aliq.  non  Pall. 

J.  alpina,  Gaud.  Fl.Helv.  VI.  301. 

J.  saxatilis,  Hort.  aliq. 

J.  alpina,  Glus.  Hist.  pi.  I.  38.  Rai,  Syn. 

J.  minor  montana,  folio  latiore,  lïuctu  longiore.  G.  Bauh.  Pin.  488. 

J.  alpina  suegica,  sive  Polonica.,  in  viretis  Belgicis  frequens.  Plukn. 

Almag.  201. 
J.  communis  montana,  Ait.  Hort.  Kew.  éd.  1.  III.  414. 
J.  communis  nana,   Baumg.   FI.  Transylv.  II.  380.  Hook.  FI.  Bor. 

Amer.  II.  165. 
J.  communis  alpina,  Wahlenb.  FI.  Lapp.  276.—F/.  Carp.  322. 
J.  communis  depressa,  Pursh.  FI.  Bor.  Amer.  II.  646. 
J.  siberica,  Burgsd.  Anleit.  n.  272.  Forbes  (Jara.),  Pinet.  Wob.  207. 
J.  nana,  B.  alpina,  Endl.  Syn.  14. 

Habite  les  parties  subalpines  et  alpines  de  l'Europe,  de  l'Asie 
et  de  l'Amérique  boréale;  commun  dans  les  montagnes  de  la 
Suède,  de  l'Ecosse  et  de  l'Angleterre,  ainsi  que  dans  celles  des 
Pyrénées  ;  très-commun  en  Espagne,  dans  les  régions  alpines  et 
inférieures  aux  neiges  de  la  Sierra  de  la  Neve,  la  Sierra  Tejeda 
et  de  la  Sierra  Nevada,  à  la  hauteur  de  1350 — 3000  met.; 
s'étend  très-loin  dans  la  chaîne  des  Alpes,  entre  1650—2500 
met.  d'élévation,  sur  les  Apennins,  dans  les  Carpathes,  les  ré- 
gions alpines  de  la  Thrace  et  de  la  Macédoine  ;  rare  dans  Micas- 
chisto,  sur  les  montagnes  Kobelilza,  à  la  hauteur  de  1440  — 
1500  met.  ;  commun  dans  les  montagnes  de  granit  de  Peristeri, 
à  la  hauteur  de  1760 — 2400  met.  (Griseb),  dans  toute  la  Sibérie 
alpine ,  le  Kamschalka,  l'Amérique  occidentale-boréale,  l'île 
Sitka,  de  la  baie  d'Hudson  au  lac  Huron,  sur  les  rochers  de  la 
province  de  New-York,  et  principalement  dans  l'État  du  Maine, 
le  nouveau  Fundland,  le  Labrador  et  le  Groenland. 

Descr.   Malgré  rétendue  considérable  de  terrain  qu'occupe  le 


$0  JUNIPKUUS. 

./.  ihtua,  et  les  dtvewes  conditions  d'habitat  dans  lesquelles  on  le 
rencontre,  il  paraît  à  peu  près  invariable,  soit  par  la  forme,  soit 
par  les  dimensions.  On  le  trouve  toujours  avec  le  caractère  d'ar- 
buste buissonneux  :  Hraiichcs  dressées,  rameaux  étalés  ;  ramulcs 
très- courts,  gros,  fortement  anguleux,  triquètres.  Feuilles  tentées, 
épaissis,  linéaires,  quelquefois  subovales,  aiguës,  longues  de  6-12 
millim.,  larges  d'environ  2,-:\:  planes  on  Légèrement  concaves  en 
dessus  et  marquées  sur  le  milieu  d'une  large  bande  glauque  très- 
prononcée,  souvent  farinacée;  vertes  sur  les  bords,  brusquement 
aeuminées  au  sommet  en  un  mucron  aigu-scarieux  ;  arrondies  en 
dessous  ou  faiblement  carénées. 


9.    JlîMPERUS    CANADENS1S,    Lotld. 

Arbrisseau  buissonneux,  à  rameaux  ascendants.  Feuilles 
rapprochées,  incurvées-étalées,  dépassant  les  galbules. 

Ji  mpeuus  canadensis,  Lodd.  Cat.  1836,  p.  47.  Loud.  Arbor.  IV.  2490. 
t.  2347.— Eneycl.  of  trees,  1082.  f.  1221.  Forbes  (Jam.),  Vïrnt. 
Wob.  204.  Knight.  Syn.  il. 

J.   NANA,   A.  MONTANA,    Endl.  Sljtl.  CoUÎf.    14. 

?  J.  communis,  varielas  saxatilis  davurica.  Pall.  FI.  Ross.  II.  12.  t.  54. 
f.  A. 

Habite  dans  l'Amérique  boréale,  le  Canada  (Lodd),  et  très- 
probablcment  mélangé  avec  l'espèce  précédente  sur  les  diflé- 
rentes  moulagnes  de  l'Europe. 

Descr.  Arbuste  très-buissonneux,  étalé,  atteignant  rarement 
\  met.  de  hauteur.  Branches  dressées  ou  assurgentes.  Rameaux 
et  ramulcs  étalés ,  réelinés  ou  peneliés  à  l'extrémité.  Feuilles 
ternées,  longues  d'environ  \  centim.,  étalées,  puis  recourbées  vers 
le  rameau;  vertes,  luisantes,  convexes  en  dehors  par  la  carène 
épaissie ,  arrondie  ou  légèrement  anguleuse  ;  à  peine  concaves  en 
dessus ,  marquées  sur  le  milieu  d'une  ligne  glauque ,  étroites, 
conservant  leur  largeur  presque  jusqu'au  sommet,  où  elles  sont  brus- 
quement terminées  en  un  mucron  aigu,  souvent  rougeàtre. 


JUNIPERUS.  1  ! 

OiiSFRv.  Cette  espèce  se  rattache  à  la  précédente,  dont  elle 
diffère  cependant  par  Pécorce  de  ses  rameaux,  généralement  plus 
colorée,  rougeàtre;  ses  feuilles,  plus  rapprochées,  sont  aussi 
sensiblement  plus  étroites.  Moin<  délicate  dans  nos  cultures,  et 
plus  ramifiée,  elle  est  beaucoup  moins  sujette  aux  attaques  d'une 
sorte  de  puceron  plat,  dont  L'espèce  précédente  est  quelquefois 
entièrement  couverte. 

10.    JUNIPERDS    COMMUAIS,    L. 

Arbrisseau  ou  plus  rarement  arbre  à  rameaux  anguleux. 
Feuilles  ternées,  très-étalées,  acuminées,  piquantes,  cus- 
pidées,  canaliculées  en  dessus,  obtusément  carénées  en 
dessous.  Galbules  globuleux  ou  ovales,  beaucoup  plus 
courts  que  les  feuilles,  d'un  noir  pruineux  glaucescent 
à  la  maturité. 

Kâpoc,  Théophr.  Hist.  I.  15-10. 

JlNlPERUS  MINOR,  FuctlS.  HlSt.  78. 

J.  Dodon,  Pempt.  852.  Lobel.  le.  II.  222. 

J.  vllgaris,  baccis  parvis,  purpureis.  J.  Bauh.   Hist.   1-2.  293.  Rai, 

Hist.  1411. 
J.  vllg.  fruticosa,  Bauh.  Pin.  488.  Tourn.  inst.  589.  Duham.  Arb. 

1-321.  t.  127. 
J.  vllg.  arbor,  Bauh.  Pin.  488. 

J.  courons,  Schk.  Handb.X.  338.  E.  B.  t.  H00.  FI.  Dan.  t.  1119. 
J.  comm.  vllgaris,  Loud.  krbor .  IV.  2489. — Encycl.  of  trees,  1084. 
J.  courons,  L.  Spec.  1470  (excl.  var.  y).  Lam.  Dict.  II.  625  {excl. 

var.  p).  Rich.  Conif.  33.  t.  5.  Lobel. Nouv.  Duham.  VI.  40.  t.  15. 

f.  1  {excl.  syn.).    Desf.    Hist.  arbr.  II.   358.   Spach.  Hist.    vég. 

phan.  XI.  308.  Endl.   Syn.  Conif.  15.  Loud.  Encycl.   of  trees, 

f.  2013.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  200.  Kniglit.  Syn. 

Conif.  11.   Lemah.  Leç.  élém.  bot.  632.-/1//.  élém.  bot.  203.  le. 

Var.    Cracovia. 

J.    COMH.    CRACOVIA. 


22  JUNIPERUS. 

Arbrisseau  buissonneux.  Branches  étalées.  Rameaux  courts, 
fortement  anguleux,  réclinés.  Feuilles  étalées,  longues  de  8-12 
millim.,  marquées  en  dessus  d'une  large  bande  glauque,  brusque- 
ment  terminées  par  un  mucron  scarieux. 

Var.  Suecica. 

J.  comm.  suecica,  Loud.  Encycl.  of  trees,  1081. 
J.  suecica,  Mill.  Dict.  n.  2. 
J.  hispanica,  Booth. 

Arbrisseau  dressé,  élargi  à  la  base.  Branches  étalées,  légèrement 
dressées.  Feuilles  glauques  eu  dessus,  mucronées,  un  peu  plus 
larges  et  moins  longuement  acuminées  que  celles  de  l'espèce. 

A.  Strtcta.  Branches  dressées.  Rameaux  ascendants. 

J.   HIBERNICA,  Lûdd.   Cdt. 

J.  PYRAMIDALIS  et  J.  STRICTA,  Hort. 

J.  COMMUNIS  HIBERNICA,  Hort. 

Arbrisseau  très-pyramidal.  Branches  dressées.  Rameaux  étalés, 
courts,  très-anguleux.  Feuilles  ternées,  longues  de  8-10  millim., 
marquées  en  dessus  et  sur  le  milieu  d'une  bande  glauque  qui  se  pro- 
longe jusqu'au  sommet  de  la  feuille,  brusquement  terminées  en  un 
mucron  fin  et  blanchâtre.  Cette  forme  se  rencontre  communément 
dans  les  Landes,  croissant  spontanément  avec  l'espèce,  dont  elle 
se  distingue  par  son  port. 

a.  Compressa. 

J.  HIBERNICA,  COMPRESSA,  Hort. 

J.  compressa,  Hort. 

Très-distincte  de  la  forme  Stricta  par  ses  branches  beaucoup 
plus  courtes,  tenues  et  surtout  dressées,  formant  par  conséquent 
une  pyramide  étroite  et  compacte  ;  l'écorce  des  branches  est  plus 
colorée,  et  les  feuilles,  rapprochées,  sont  moins  étalées  et  plus 
courtes. 

B.  Reflexa.  Branches  étalées,  réfléchies.  Feuilles  lon- 
gues, à  verticilles  distants. 

J.  oblonga,  Bieb.  FI.  Taur.  Cauc.  II.  426.  III.  624. 


JUNIPERUS.  23 

J.  comm.  oblonga,  Loud.  Arbor.  IV.  2489.  f.  2315-2316.— Encycl.  of 

trees,  1082.  f.  2010. 
J.  interrupta,  Wendl.  Mss. 
? Thulecarpus  Juniperinus,  Trautv.  Plant,  imag.  il.  t.  0. 

Tige  faible,  réclinée  au  sommet.  Branches  étalées,  déclinées. 
Feuilles  très-étalées,  souvent  légèrement  défléchies  dès  la  base, 
puis  redressées,  longues  de  10-18  millim.,  carénées,  convexes  en 
dehors,  légèrement  concaves  en  dedans  et  marquées  au  milieu  d'une 
large  ligne  glauque  ;  longuement  atténuées  et  terminées  au  sommet 
en  une  pointe  très-aiguë. 

p.  Pend ul a. 

J.  comm.  oblonga,  pendula,  Loud.  Encycl.  of  trees,  1082.  f.  201, 
J.  oblonga,  pendula,  Hort. 

Arbrisseau  chétif.  Branches  grêles,  pendantes,  longtemps  angu- 
leuses. Rameaux  et  ramilles  très-minces,  pendants,  fortement 
triangulaires.  Feuilles  ternées,  verticillées,  à  verticilles  distants, 
linéaires,  étroites  et  comme  soudées  par  leur  base,  longues  d'en- 
viron 15  millim.,  recourbées  vers  le  rameau,  carénées  en  dessous, 
légèrement  concaves  en  dedans  et  marquées  de  deux  lignes  glauques 
séparées  au  milieu  par  une  ligne  verte,  brusquement  terminées  au 
sommet  par  un  mucron  court  très-aigu.  Diffère  de  la  variété  pré- 
cédente par  ses  branches  et  ses  rameaux  beaucoup  plus  grêles, 
plus  pendants,  et  enfin  par  ses  feuilles  plus  étroites. 

Le  /.  Communis  habite  l'Europe  et  l'Asie  boréale,  depuis  la 
Laponie  jusqu'au  Portugal,  où  il  est  très-commun  dans  les  chaî- 
nes de  montagnes  les  plus  élevées.  En  France  on  le  rencontre 
fréquemment  dans  des  localités  situées  presque  au  niveau  de  la 
mer,  et  dans  les  Alpes  et  les  Apennins  à  la  hauteur  de  1660  met. 
où  il  vit  en  société,  ainsi  que  dans  les  parties  subalpines  de  la 
Macédoine  et  de  la  Thrace,  entre  1530 — 1730  met.  d'élévation  ; 
rare  dans  les  Pyrénées-Orientales,  il  est  solitaire  sur  les 
monts  Atho  et  Haemo,  entre  1400  et  2000  met.  d'élévation; 
dans  les  Carpathes,  mélangé  avec  les  Pins  et  le  /.  ncma,  dans  la 


24  JUNIPERUS. 

Chersonèze  Tauride,  sur  les  Promontoires  et  les  parties  sub- 
alpines du  Caucase  occidental,  de  830—1660  met.  d'élévation. 
La  forme  A  se  rencontre  très-communément  en  France,  en  An- 
gleterre et  en  Irlande,  croissant  spontanément  avec  l'espèce  dans 
les  montagnes  de  Talùsch,  à  la  hauteur  de  2330 — 3000  met. 
d'élévation,  sur  toutes  les  collines  de  la  Sibérie  et  la  chaîne  de 
l'Altaï  ou  Kamschatka;  elle  ne  paraît  point  indigène  à  l'Amé- 
rique boréale,  mais  on  l'y  rencontre  çà  et  là. 

Descr.  Suivant  les  localités  et  les  conditions  dans  lesquelles  il  croît  » 
le  J.  çommunis  varie  beaucoup  pour  la  forme  et  les  dimensions  :  le 
plus  souvent  arbuste  ou  arbrisseau  buissonneux,  diffus,  plus  ou  moins 
étalé,  il  forme  quelquefois  un  arbre  de  4-6  met.  de  hauteur, 
dont  la  tige  peut  atteindre  20-35  centim.  de  diamètre  ;  mais  alors 
son  tronc,  dépourvu  de  branches  dans  toute  sa  partie  inférieure,  est 
terminé  par  des  branches  étalées,  défléchies,  qui  lui  donnent 
l'aspect  d'un  pommier  rabougri.  Branches  étalées,  dressées  ou  as- 
cendantes, quelquefois  déclinées,  souvent  diffuses.  Feuilles  ternées, 
étalées,  linéaires,  raides,  très-piquantes,  d'environ  10-15  millim.  de 
longueur.  Galbules  petits,  mûrissant  la  deuxième  année,  comme 
dans  toutes  les  autres  espèces,  ordinairement  globuleux,  solitaires 
sur  des  ramilles  très-courtes ,  souvent  agglomérés  en  très-grand 
nombre,  passant  successivement  de  la  couleur  verte  herbacée  au 
violet  plus  ou  moins  foncé,  et  recouverts  d'une  poussière  glauque  à 
la  maturité. 

11.  Juniperus  rioida,    Sieb.  et  Zucc. 

Rameaux  anguleux.  Feuilles  ternées,  étalées,  piquan- 
tes, presque  trigones,  canaliculées,  marquées  en  dessus 
d'une  ligne  blanche,  carénées,  convexes  en  dessous.  Gal- 
bules globuleux  ou  elliptiques,  plus  courts  que  les  feuilles. 

Moro,  alïàs  Sonoro  Matz,  Juniperus  arborescens,  baccis  Sabinœ. 

Kœmpf.  Amœn.  exot.  883. 
Juniperus  gommunis,  Thunb.  FI.  Jap.  264  (excl.  synon.). 


% 


JUNIPERUS.  25 

J.  rigida,  Sieb.etZucc.F/.  Jap.fam.  nat.  H.  109. — FI.  Jap.U,  t.  125. 
Endl.  Syn.  Conif.  17. 

Habite  le  Japon,  dans  Pile  de  Nippon;  fréquent  dans  la 
chaîne  Hakone,  de  109-1200  met.  d'élévation. 

Desch.  Arbre  de  5-8  met.  Rameaux  étalés.  Ramilles  pendants, 
courts,  un  peu  dressés,  couverts  d'une  écorce  jaunâtre.  Feuilles 
ternées,  très-raides,  longues  de  10-18  millim.,  épaissies  au  milieu, 
convexes,  arrondies  et  légèrement  carénées  en  dessous,  concaves 
et  très-glauques  en  dessus,  élargies  à  la  base,  longuement  acu- 
minées  vers  le  sommet,  où  elles  sont  terminées  en  une  pointe 
longue,  effilée,  très-aiguë.  Galbules  solitaires,  globuleux  ou  un  peu 
oblongs,  lisses,  violacés,  presque  sessiles  ou  portés  sur  de  très- 
courtes  ramilles  recouvertes  de  feuilles  ovales-acuminées,  courtes. 

\ç2.  Juniperus  taxifolia,  Hook.  et  Âmtt. 

Rameaux  anguleux.  Feuilles  ternées,  linéaires,  un  peu 
obtuses,  étalées,  légèrement  canaliculées  et  marquées  en 
dessus  de  deux  lignes  glaucescentes,  creusées  en  dessous 
d'un  léger  sillon  de  chaque  côté  de  la  carène.  Galbules 
globuleux,  plus  courts  que  la  feuille. 

Juniperus  taxifolia,  Hook  et  Arntt.  in  Becchey,  271.  Sieb.  et  Zucc. 
Fl.Jap.  fam.  nat.  II.  409.  EndI.  Syn.  Conif.  17.  Lindl.  et  Gord. 
Journ.  Hort.  Soc  V.  200. 

Habite  Bonin-Sima. 

Descr.  «  Arbre.  Feuilles  ternées,  verticillées,  légèrement  obtu- 
«  ses,  les  adultes  étalées,  supérieurement  concaves,  glauques,  bi- 
«  sulquées.  Fruits  (galbules)  subsessiles.  »  (Hook.  I.  c.) 

Tribu  3.  —  SaMna. 

Graines  libres.  Feuilles  opposées,  verticillées,  ternées,  très- 
rarement  éparses,  adnée s-décurr entes ,  de  formes  très-variables  : 


20  JUNIPEIUJS. 

les  unes  aciculaires,  plus  ou  moins  étalées;  les  autres  squami- 
formes,  imbriquées,  souvent  munies  d'une  glande  sur  le  dos. 
Bourgeons  nus. 

Juniperus,  section  Sabina,  Spach,  Ann.  se.  nat.  2e  sér.  XVI.  291.— 

Hist.  vég.  phan.  XI.  313.  Endl.  Syn.  Conif.  17. 
Cedrus,  Tourn.  Inst.  361. 


13.  Juniperus  prostrata,  Pers. 

Tige  et  rameaux  couchés,  diffus.  Ramules  raccourcis, 
redressés.  Feuilles  ternées  et  opposées,  toutes  ou  presque 
toutes  apprimées,  aiguës  ou  acuminées,  piquantes,  por- 
tant une  glande  sur  le  dos,  la  plupart  courtes  et  même 
squamuliformes,  aiguës.  Galbules  presque  globuleux,  tu- 
bercules, enfin  noirâtres  ou  bleu-pruineux. 

Juniperus  prostrata,  Pers.  Syn.  II.  632.  Spach,  Ann.  se.  nat.frséw 
XVI.  203.  —Hist.  vég.  phan.  XI.  314,  Endl.  Syn.  Conif.  18. 
Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  200. 

J.  Sabina  prostrata,  Loud.  Encycï.  of  trees ,  1086.  Knight,  Syn. 
Conif.  12. 

J.  Hudsonica,  Lodd.  Cat.  1836. 

J.  repens,  Nutt.  Gen.  Amer.  II,  245. 

J.  Sabina  tamariscifolia,  Hort.  non  Ait. 

Habite  les  rivages  sablonneux  de  Terre-Neuve,  les  environs 
du  lac  Huron,  les  collines  élevées  vers  le  Missouri,  près  le  fort 
Mandan. 

Descr,  Arbuste  couché.  Branches  étalées  sur  le  sol.  Hameaux 
et  ramules  très-nombreux,  rejetés  tous  vers  la  partie  supérieure  des 
branches  et  constituant  ainsi  un  buisson  très-fourré.  Feuilles  :  les 
inférieures  souvent  ternées  et  couchées  sur  les  rameaux,  aciculaires, 
courtes,  très-aiguës,  glaucescentes  en  dessus  ;  les  supérieures  beau- 
coup plus  nombreuses,  opposées,  squamiformes,  aiguës,  très-rare- 
ment obtuses. 


JUNIPERUS.  27 

Observ.  Cette  espèce,  distincte  par  son  port,  ne  peut  être 
confondue  avec  aucune  autre  :  elle  ne  s'élève  jamais ,  et  ses 
branches,  toujours  couchées  sur  le  sol,  s'y  enracinent  le  plus 
ordinairement. 

14.  JUNIPERUS  RECURVA,  Hamilt. 

Feuilles  toutes  ternées,  piquantes,  acuminées,  lâchement 
imbriquées  ou  dressées,  presque  étalées  ;  ramules  recour- 
bés au  sommet.  Galbules  noirs,  ovales,  à  trois  tuber- 
cules courts  sur  le  sommet. 

Juniperus  recurva,  Hamilt.  ex  Don  Prodr.—Fl.  Népal.  55.  Wall.  List. 

n.  6042.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  209.  Loud.  Arbor.  IV.  2504. 

f.  2371.  Spach,An».  se.  nat.  2e  sér.  XVI.  292.  pp.  Endl.  Syn.  18. 

Lindl.  et  Gord.  Journ.  liort.  Soc,  V.  201.  Knight,  Syn.  Conif.  12. 
J.  repanda,  Hort. 
J.  incurva,  Herb.  Hamilt. 

Var.  Densa,  Hort. 

J.  RECURV.  DENSA.,    Hort. 

Rameaux  et  ramules  étalés,  courts,  réfléchis,  très-densement  gar- 
nis de  feuilles  ternées,  linéaires,  élargies  à  la  base,  longues  de  6-8 
milliin.,  légèrement  étalées,  puis  recourbées  vers  le  sommet  des  ra- 
meaux, arrondies  en  dessous  et  d'un  vert  très-foncé ,  glauques  et 
légèrement  concaves  en  dessus,  très-brusquement  et  courtement 
terminées  au  sommet  en  un  mucron  aigu. 

Habite  les  Alpes  du  Népaul  et  du  Cachemyre. 

Descr.  Le  Juniperus  recurva  forme  un  arbrisseau  ou  un  petit 
arbre  de  2-6  met.  de  hauteur.  Ecorce  grise,  très-mince,  se  déta- 
chant longitudinalement  en  lames,  finalement  blanchâtre ,  presque 
unie  et  lisse  comme  celle  des  platanes,  lorsque  les  sujets  sont 
vieux.  Branches  dressées,  étalées  ou  défléchies.  Rameaux  et 
ramules  récurvés.  Feuilles  ternées,  plus  rarement  opposées,  d'un 
.    vert  plus  ou  moins  intense,  longues  de  6-8  millim.,  arrondies  en 


28  JUNIPERUS. 

dessous,  légèrement  concaves  et  glauques  en  dessus;  celles  des 
jeunes  ramules  un  peu  plus  larges,  scarieuses  sur  les  bords  ,  très- 
longtemps  persistantes,  quoique  sèches.  Chatons  mâles  penchés, 
ovoïdes,  coniques,  longs  de  4-5  millim.,  terminaux,  sur  des  ramules 
très-courts,  écailleux  ou  squameux,  presque  placés  à  la  base  des 
rameaux  et  en  dessous.  Galbules  disposés  de  la  même  manière 
que  les  chatons,  ovales-oblongs ,  longs  de  6-10  millim.,  larges 
d'environ  6  millim.,  très-lisses,  ayant  à  leur  base  3  écailles  soudées 
par  leur  partie  inférieure  et  3  petits  tubercules  un  peu  au-dessous  du 
sommet,  qui  indiquent  la  présence  de  3  écailles  supérieures  sou- 
dées et  alternant  avec  celles  de  la  base  ;  devenant  noirs  à  la  ma- 
turité. 

Observ.  Cette  espèce,  que  nous  voyons  rarement  belle  dans 
nos  cultures,  forme  dans  certaines  localités  un  arbre  qui  ne 
manque  pas  d'élégance.  J'en  ai  vu  un,  entre  autres,  en 
Angleterre,  qui  avait  environ  6  met.  de  hauteur  et  25  centim. 
de  diamètre  ;  sa  tête,  bien  garnie,  arrondie,  légèrement  conique, 
n'avait  pas  moins  de  A  met.  de  diamètre. 

Introduit  vers  1822. 

15.  Juniperus  squamata,  Don. 

Tiges  couchées,  rarement  dressées.  Rameaux  et  ra- 
mules très-rapprochés,  arrondis.  Feuilles  toutes  ternées, 
légèrement  appliquées  ou  sub  -  étalées,  plus  rarement 
presque  imbriquées,  aiguës  ou  acuminées  ,  persistantes 
pendant  très- longtemps  ;  les  nouvelles  subobtuses,  et 
comme  infléchies  au  sommet.  Galbules  rouge-brun,  ovales, 
ombiliqués  au  sommet. 

Juniperus  squamata,  Don.  in  Lamb.   Pin.  éd.  2.  III.  116.  — Prodr. 

FI.  Népal.  55.  Spach,  Ann.  se.  nat.  2esér.  XVI.  293.  Hofm.  Bot.  Zeit. 

1846.  p.  185.  Endl.  Syn.  Conif.  18.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort. 

Soc.  V  {excl.  synon.  religiosa,  Royle).  Knight,  Syn.  Conif.  12. 
J.  squamosAj  Herb.  Hamilt.  ex  Wall.  List.  6043. 


JUNIPERUS.  29 

J.  dumosa,  Hort. 

J.  Lambertiana,  Wall.  Mss. 

J.  rigida,  Wall.  Mss. 

J.  procumbens,  Sieb.  ex  Lindl.  Journ.  Hort.  Soc.  1850,  p.  228. 

Habile  les  Alpes  de  la  Bothnie  et  du  Népaul,  à  3000-5850 
met.  de  hauteur,  avec  les  Corylus  et  les  Betula  nana. 

Dkscr.  c  Arbrisseau  assez  élevé,  décombant,  très«rameux. 
c  Branches  redressées  au  sommet,  couvertes  d'une  écorce  brun- 
«  pourpre  qui  se  détache  en  lames.  Ramules  rapprochés,  cylin- 
«  driques ,  recouverts  de  toutes  parts  de  feuilles  imbriquées. 
«  Feuilles  ternées,  oblongues,  apprimées,  d'un  vert  intense,  très- 
c  glabres,  convexes  :  les  plus  jeunes  quelquefois  obtuses,  infléchies 
«  au  sommet;  les  adultes  aiguës,  souvent  allongées,  acuminées, 
c  persistantes  et  adhérentes  aux  rameaux,  où  elles  forment  des  sortes 
«  d'écaillés  qui  ont  valu  à  cette  espèce  le  nom  de  squamata.  Baies 
a  ovales,  solitaires,  portées  sur  un  pédicelle  court  et  squameux  ; 
«  presque  rondes  ou  ovales,  ombiliquées  au  sommet,  rouges  et  un 
«  peu  plus  grosses  que  dans  le  J.  communis.  »  (Don,  l.  c.) 

Observ.  On  a  pu  voir,  d'après  la  description  de  Don,  que  cette 
espèce,  sans  former  un  arbre  élevé,  atteint  d'assez  grandes 
dimensions  dans  son  lieu  natal  ;  mais  il  n'en  est  pas  de  même 
dans  nos  cultures,  où  elle  ne  produit  souvent  qu'un  buisson  dense, 
diffus,  étalé,  ou  presque  rampant.  Les  feuilles,  qui  persistent 
très-longtemps ,  quoique  toul-à-fait  sèches,  lui  donnent  un  air 
de  vieillesse  et  de  langueur  remarquables  ;  c'est  du  moins  ce 
que  j'ai  souvent  observé,  en  Angleterre  et  ailleurs,  sur  plu- 
sieurs beaux  échantillons.  En  effet,  nous  le  rencontrons  ordi- 
nairement dans  les  cultures  sous  la  forme  d'arbrisseau  couché, 
buissonneux,  plus  rarement  dressé,  pyramidal,  portant  des 
branches  dressées,  étalées,  des  rameaux  nombreux,  cylindriques, 
courts,  chargés  de  feuilles  ternées,  couchées:  celles  de  la  lige 
ou  des  branches  plus  longues  (environ  10-12  mill.)  ;  celles 
des  rameaux  et  des  ramules  plus  courtes,  plus  rapprochées  et 


30  JUNIPKRUS. 

presque  apprimées,  assez  épaisses,  arrondies  et  d'un  vert  lui- 
sant en  dessous ,  légèrement  concaves  en  dessus  et  marquées 
de  deux  lignes  très-glauques,  séparées  au  milieu  par  une  ligne 
verte  étroite  ;  toutes  acuminées  au  sommet  en  une  pointe  fine, 
scarieuse,  très-aiguë. 
Introduit  en  1824. 


46.  JUNIPERUS  DAVURICA,  Pall. 

Feuilles  opposées,  subulées,  acuminées,  carénées  sur  le 
dos?  très-souvent  dépourvues  de  glandes  :  toutes  étalées, 
ou  celles  des  rameaux  raccourcies,  étalées,  aiguës,  appli- 
quées imbriquées,-  ramules  fructifères,  réfléchis  au  som- 
met. Galbules  ovales,  subglobuleux,  lisses. 

Juniperus  foliis  inferne  adnatis,  oppositionibus  concatenatis,  baccîs 

monopyrenis.  Gmel.  FI.  Sib.  I.  183. 
J.  davurica,   Pall.  FI.  Ross.  II.  13.  t.  55.  Andrews,  Bot.  Reposit. 

t.  534.  Ledeb.  FI.  AU.  IV.  299.  Loud.  Arbor.  IV.  2501.  f.  2364- 

2365.  Endl.  Syn.  Conif.  19.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc. 

V.  201. 
J.  foetida  3,  davurica,  Spach,  Ami.  se.  nat.  2e  sér.  XVI.  296. 

Habite  les  chaînes  les  plus  élevées  au  delà  du  Baïcal  [Gmel.), 
sur  les  montagnes  du  Sochondaï  (Pall),  autour  de  Dutscherskoi 
[Georgi),  dans  les  endroits  sabloneux  près  du  Kotunga  (Bunge). 

Descr.  «  Rameaux  de  formes  variées,  les  plus  vieux  s'éloignant 
«  ou  se  rapprochant  plus  ou  moins  de  la  lige  sous  un  angle  aigu. 
«  Feuilles  conjuguées,  opposées  en  croix,  très-pressées,  donnant 
«  ainsi  aux  rameaux  une  forme  quadrangulaire.  Baies  bleues,  près- 
«  que  turbinées,  renfermant  un  petit  noyau  blanc  de  même  forme  et 
«  de  même  longueur ,  parcourues  longitudinalement  de  plusieurs 
«  sillons ,  renfermant  une  graine  oblongue  qui  n'en  remplit  jamais 
«  la  cavité.  »  (Gmel.  I.  c.) 


JUNIPERUS.  31 

D'après  Pallas,  cette  même  espèce  croît  sur  les  rochers,  où  elle 
forme  un  arbrisseau  à  tronc  ordinairement  couché,  dont  les  plus 
gros  atteignent  souvent  la  grosseur  du  bras.  Rameaux  assez  épais, 
testacés  ;  les  plus  jeunes  recouverts  par  les  restes  des  feuilles 
changées  en  écailles  acuminées,  qui  se  détachent  et  tombent  cepen- 
dant. Les  rejetons  sont  dichotomes  et  portent  des  feuilles  oppo- 
sées en  croix,  plus  ou  moins  rapprochées,  imbriquées  d'un  vert 
glauque.  Il  en  dislingue  deux  variétés  qui  se  reconnaissent  à  leurs 
feuilles.  L'une  (tab.  53.  B.)  a  les  feuilles  généralement  squamifor- 
mes  ,  décurrentes,  brièvement  mucronées,  subulées,  très-imbri- 
quées, entremêlées  çà  et  là  sur  les  rameaux  de  feuilles  plus  lon- 
gues, aciculaires.  Cette  variété,  souvent  maie,  porte  des  fleurs  fe- 
melles au  sommet  des  rameaux  incurvés.  L'autre  variété  (tab.  55.  A.) 
produit  communément  des  baies.  Presque  tous  les  rameaux,  excepté 
les  plus  jeunes,  sont  munis  de  feuilles  aciculaires,  carénées,  sillon- 
nées, comprimées  (semblables  à  celles  de  VOxycedrus),  étalées  dès 
la  base,  et  égalant  à  peu  près  la  longueur  des  baies  ;  celles-ci  sont 
globuleuses  et  comme  pédonculées  sur  un  rameau  presque  aphylle 
et  renflé  ,  amères  au  goût,  noires  à  la  maturité,  couvertes  d'une 
fleur  blanc-bleuâtre  contenant  un  ou  deux  noyaux.  Nucules  ovales- 
globuleux,  grands,  bordés  d'un  côté,  obtus  ou  à  4  sillons  et  de 
couleur  jaunâtre. 

Observ.  Si  cette  espèce  a  été  introduite  en  179-1,  comme  le 
dit  Loudon,  il  est  probable  qu'elle  a  disparu  entièrement  de 
nos  collections,  car  aujourd'hui  il  est  très-difficile  de  l'y  ren- 
contrer. 

17.    JUNIPERUS  CHINENSIS,  L. 

Feuilles  opposées  et  ternées  :  les  unes  aciculaires.  subu- 
lées ,  étalées  ;  les  autres  squamiformes,  rhomboïdales, 
obtuses,  acuminées,  appliquées,  marquées  d'une  glande 
oblongue  sur  le  dos;  ramulcs  presque  cylindriques.  Gal- 
bules  irrégulièrement  obovales,  souvent  gibbeux,  renfer- 


32  JUN1PERUS. 

mantun,  quelquefois  deux,  plus  rarement  trois  nucules, 
très-glauques,  farinacés  avant  la  maturité,  puis  bleu- 
pruineux  noirâtre. 

Quai,  vulgb  Fi-no-ki  Et  Ibuki.  Gupressus  succo  imbuta  pingui  viscido, 
aromatico,  odorem  Juniperinum  spiranle;  fructu  verrucoso,  par- 
vulo,  Pisi  magnitudinis.  Kaempf.  Amœn.  exot.  884. 

Ssugj  bjakkusj,  aliàs  Tatsi  bjakusj.  Arbuscula  foliis  musci  terrestris 
acuminatis.  Kœmpf.  I.  c. 

Juniperus  chinensis,  L.  Mantiss.  127.  Roxb.  FI.  Ind.  III.  838.  Forbes 
(Jam.),  Pinet.  Wob.  208.  t.  65  Sieb.  et  Zuc  FI.  Jap.  fam.  nat.  II. 
109.—  FI.  Jap.  t.  126-127.  Endl.  Syn.  Conif.  20.  Lindl.  et  Gord. 
Journ.  Hort.  Soc.  V.  201.  Knight,  Syn.  Conif.  12. 

J.  barbadensis  et  J.  virginiana,  Thunb.  FI.  Jap.  254  {excl.  synon.). 

J.  Thunbergii,  Hook.  et  Arntt.  in  Recchey,  271. 

J.  nepalensis,  Hort.  ex  Lindl.  Journ.  Hort.  Soc.  201. 

Habite  la  Chine,  le  Japon,  et  les  îles  Liu-Kieu. 

Observ.  Les  deux  sexes  du  /.  chinensis  diffèrent  l'un  de  l'au- 
tre, et  cette  variation  a  probablement  été  la  cause  des  divers 
noms  qu'il  a  reçus  ;  voici  leurs  principaux  caractères. 

Le  mâle  : 

Juniperus  chinensis  (masc).  Hort.  angl. 

Arbrisseau  droit,  atteignant  5-7  met.  de  hauteur,  et  formant 
une  pyramide  élancée  :  ses  branches  sont  nombreuses  et  dressées; 
ses  rameaux  étalés,  redressés,  portent  des  ramules  nombreux,  hori- 
zontaux ;  ses  feuilles  sont  ou  aciculaires,  opposées,  lernées,  glau- 
ques en  dessus  et  longues  de  6-12  milliin.,  ou  squamiformes  et 
apprimées. 

La  femelle  : 

Juniperus  chinensis  (fœm.).  Hort.  angl. 

J.  Reevesiana,  Hort.  aliq. 

h   FLAGELLIFORMIS,  Hort. 

J.  cernua,  Roxb.  FI.  Ind.  111.  839. 

J.  foetiba  a,  Sabina,  Spaeh,  Hist.  veg .  phan.  XL  315.— Ann.  se. 
nat.  2°  sér.  XVI.  295. 


JUNIPER  US.  33 

Diffère  du  mâle  :  par  ses  branches  un  peu  plus  lâches  et  plus  éta- 
lées, quoique  redressées  ;  par  ses  ramules  nombreux,  très-chargés 
de  ramilles  toujours  réclinées  ou  pendantes  ;  enfin  par  ses  feuilles 
aciculaires  beaucoup  plus  rares,  et  les  squamiformes  plus  fortement 
apprimées  et  plus  petites. 

Le  /.  chinensis  paraît  avoir  été  introduit  en  Europe  en  1804. 

Observ.  J'ai  vu  les  deux  sexes  placés  l'un  près  de  l'autre,  dans 
le  jardin  de  la  Société  d'Horticulture  à  Chiswich  ;  ils  avaient 
environ  5-6  met.  de  haut.  La  différence  était  facile  à  constater 
par  leur  port  et  par  les  fruits  dont  la  femelle  était  alors  couverte. 

18.  JUNIPERUS  PSEUDO-SABINA,  Fisch. 

Feuilles  opposées,  squamiformes,  plus  rarement  ternées, 
aciculaires,  rhomboïdales,  étroitement  appliquées,  non 
carénées,  marquées  sur  le  dos  d'une  glande  oblongue. 
Ramules  fructifères  d'abord  dressés,  puis  réfléchis.  Gal- 
bules  ovales,  lisses  (noirs,  d'après  Lindley). 

Junii'Erus  Sabina,  Ledeb.  FI.  AU.  IV.  298.  pp.  [excl.  synon.) 
J.  pseldo-sabina,  Fisch.  PI.  Schrenk.  II.  13  (excl.  synon.  Gmel.).  Endl. 
Syn.  Conif.  21.  Lindl.  etGord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  201. 

Habite  les  monts  Tabargataï  et  l'Altaï. 

Descr.  «  Arbuste  semblable  à  la  Sabine  par  son  mode  de  végéta- 
tion. Feuilles  squamiformes,  un  peu  obtuses.  (Nous  n'avons  pas 
observé  de  feuilles  subulées  dans  nos  échantillons.)  Squamules 
florales  4,  étalées  ;  les  2  supérieures  adnées  au-dessous  de  la  partie 
moyenne  du  fruit  (ou  plus  rarement  au-dessus),  ovales,  aiguës, 
noirâtres.  Fruit  plus  grand,  noir,  ovale  ou  oblong,  le  plus  sou- 
venteonique  au  sommet,  toujours  lisse,  renfermant  un  seul  noyau.  » 
(Fisch.  /.  c.) 

10.  Juniperus  japonica,  Hort. 

Arbuste  buissonneux.  Ramules  courts,  tortueux.  Feuil- 

Traité  des  Conifères.  3 


34  JUJNU'EKUS. 

les  inférieures  ternées,  arrondies  en  dessous,  glauques 
en  dessus;  les  supérieures  squamiformes,  opposées,  ap- 
primées,  presque  imbriquées. 

JUNIPERUS  JAPONICA,  Hort. 

J.  procumbens,  Sieb.  ?  Ann.  Soc.  Hort.  Pays-Bas,  1844,  p.  31. 

J.  CHINENSIS  B.  PROCUMBENS,  Elltll.  ?  Slfll.   Coîlif.  21. 

Habite  le  Japon. 

Descr.  Arbrisseau  dressé,  ou  le  plus  souvent  arbuste  buisson- 
neux, diffus.  Branches  étalées,  souvent  déclinées,  tortueuses.  Ra- 
meaux nombreux,  cylindriques,  courts.  Feuilles  raides  et  piquantes  : 
les  inférieures  ternées,  longues  de  8-12  millim.,  vertes,  convexes  en 
dessous  et  à  peine  carénées,  planes  ou  presque  planes  en  dessus, 
marquées  de  deux  lignes  glauques  souvent  convergentes  et  presque 
aussi  larges  que  la  face  supérieure  de  la  feuille,  assez  étroites;  lon- 
guement acuminées  et  terminées  en  une  pointe  fine,  raide,  très- 
aiguë  ;  celles  des  jeunes  rameaux  plus  rapprochées,  beaucoup  plus 
courtes  et  plus  larges,  apprimées,  presque  imbriquées,  squamifor- 
mes. Galbules  portés  sur  des  ramules  écailleux  d'environ  2  millim. 
de  longueur,  irrégulièrement  ovoïdes,  déprimés,  gibbeux,  d'environ 
8  millim.,  très-glauques,  farinacés  avant  la  maturité, 

Introduit  vers  4840. 

Observ.  Les  jeunes  plantes  que  Ton  trouve  dans  le  commerce 
paraissent  voisines  du  J.  chinensis. 

20.  Juniperus  Sabina,  L. 

Feuilles  opposées  et  ternées  :  les  unes  aciculaires,  subu- 
lées,  étalées,  un  peu  écartées;  la  plupart  des  autres  squa- 
miformes, rhomboïdales,  un  peu  obtuses,  dressées,  appli- 
quées ,  dépourvues  de  carène,  marquées  sur  le  dos  d'une 
glande  oblongue.  Rameaux  presque  cylindriques,  les  fruc- 
tifères incurvés,  courts,  lialbulos  subglobuleux,  glauques. 


JUNll'EKUS.  35 

llpaoù,  Diosc.  I.  104. 

Herba  Sabina,  IMin.  Ilist.  nat.  XVI.  33.  XXIV.  61. 

Junjperus  Sabina,  L.  Spec.  1472  (excl.  var.  p).  Willd.  Sp.  in  not.  4.  852. 

Fisch.  PI.  Schrenk.  II.  13.Duham.  Arbr.  2.  t.  62.  Desf.Ms*.  ,lrfcr.  II. 

Sod.Lo\se\.Nouv.Duham.\l.48.  Schouw,  Ann.sc  nat.  1845,  p. 245. 

Endl.  Syn.  Conif.  22.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  201, 

Knight,  Syn.  Conif.  12. 

A.  vulgaris. — Arbrisseau  droit,  pyramidal,  buisson- 
neux. 

Sabina,  folio  Cupressi   Bauh.  Pin.  487.  Duham.  Arbr.  II.  242.  t.  63. 

Juniperus  no  33,  Gmel.  FI.  Sibir.  I.  182. 

J.  Sabina,  L.  /.  c.  Pall.  FI.  Ûoss.  11,  15,  t.  56.  i  2. 

J.  Sabina  cupressifolia,  Ait.  Hort.Kew.  éd.  1.111.  414.  Loud.  Arbor. 

IV.  2490.  f.  2359. 
J.  lusitanica,  Mill.  Dict.  n.  11. 

B.  hdmilis. — Tige  et  rameaux  couchés,  diffus. 

JuniPercs  no  3i,  Gmel.  FI.  Sibir.  I.  183. 
J.  Lycia,  Pall.  FI.  Ross,  II.  14.  t.  56.  f.  1.  non  L. 
'  J.  Sabina,  Mich.  FI.  Bor.  Am.  II.  246. 
J.  horizontalis;  Mœnch,  Meth.  699. 
J.  prostrata,  Torrey,  Comp.  263.  non  Pers.   Forbes  (Jam.),  Pinet. 

Wob.  204. 
J.  HudsonicAj  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  208. 
J.  alimna,  Lodd.  Cal.  1836,  p.  48. 

J.  Sabina  p  himilis,  Hook,  FI.  Bor.  Am..  II.  166  [excl.  synon.). 
J.  Sabina,  prostrata  et  alpina,   Loud.  Arbor.  IV.  2499.  f.   2361, 

2362. 
J.  foetida  y  multicaulis,  Spach,  Ami.  se.  nat.  2e  sér.  XVI.  295. 

Var.  tamariscifolia,  Hort. 

j.  Sab.  tamariscifqlia,  Hort. 

J.  Sab.  (masc?)  p> 

Arbrisseau  buissonneux,  dressé,  étalé.  Rameaâx  et  ramules  très- 
nombreux,  dressés,  courts.  Feuilles  opposées  :  les  inférieures  éta- 
lées, presque  aciculaires,  longues  d'environ  4-8  mill.,  glauques, 


36  JUN1PERUS. 

bleuâtres  en  dessus  dans  leur  jeunesse,  élargies  à  la  base,  réirécies 
au  sommet  en  un  mucron  très-aigu  ;  les  autres  plus  rapprochées, 
beaucoup  plus  petites,  squamiformes,  lâchement  imbriquées,  acu- 
minées,  pointues  au  sommet. 

Cette  variété,  très-distincte,  forme  un  buisson  touffu,  dressé 
ou  légèrement  étalé  ;  ainsi  que  l'espèce,  elle  répand  une  odeur 
pénétrante  lorsqu'on  la  touche. 

Var.  variegata. 
i.  Sab.  variegata,  Horl. 

Plus  délicate  que  l'espèce,  cette  variété  en  diffère  nettement 
par  ses  feuilles  et  ses  rameaux,  qui  sont  eux-mêmes  panachés  de 
blanc  jaunâtre  ;  elle  est  aussi  moins  vigoureuse ,  et ,  lorsqu'elle 
s'élève,  sa  base  se  dégarnit  promptement  par  la  mort  des  rameaux 
inférieurs. 

Habite  les  parties  subalpines  de  l'Europe  :  Saltzbourg,  le 
Tyrol,  le  Carniole  et  le  Valais,  les  montagnes  de  la  Lombardie 
et  de  la  Grèce,  la  Tauride  et  la  chaîne  du  Caucase.  La  var.  B. 
se  rencontre  dans  les  montagnes  de  la  Sibérie  et  dans  l'Amé- 
rique septentrionale,  vers  le  fleuve  Sas-Katschavan,  le  lacHuron 
et  les  monts  rocheux. 

Descr.  Le  J.  Sabina  forme  un  arbrisseau  très- variable  par  son  port 
et  ses  dimensions  ;  quelquefois  pyramidal  ou  dressé,  il  est  le  plus 
souvent  buissonneux,  parfois  même  procumbant.  Bois  rougeâtre. 
Feuilles  :  les  unes  subaciculaires,  longues  de  4-8  millim.,  planes 
ou  légèrement  concaves  et  glauques  en  dessus  ;  les  autres  squami- 
formes, plus  ou  moins  appliquées.  Ramules  fructifères,  entièrement 
couverts  de  feuilles  squamiformes,  imbriquées.  Chatons  mâles  ova- 
les, globuleux.  Galbules  petits,  ovales  ou  ellipsoïdes,  d'un  violet 
foncé,  recouverts  d'une  poussière  glauque  à  la  maturité,  et  ren- 
fermant de  4  -6  nucules. 

Observ.  La  forme  A.  vulgaris  s'élève  davantage;  elle  atteint 
2-4  met.  de  hauteur. 


JUNIPERUS.  37 

La  forme  B.  humilis,  au  contraire,  se  reconnaît  à  ses  dimen- 
sions plus  petites  :  elle  s'élargit  et  s'étale  sur  le  sol  ;  ses 
rameaux,  plus  grêles  et  plus  minces,  sont  souvent  aussi  moins 
garnis  de  feuilles. 

21.  JUNIPERUS  TUURIFERA,  L. 

Arbrisseau  ou  arbre.  Feuilles  opposées,  quelquefois 
ternées,  munies  ou  non  de  glandes  sur  le  dos;  les  supé- 
rieures appliquées,  plus  petites.  Ramules  fructifères 
très-courts.  Galbules  sphériques,  sur  des  ramilles  entière- 
ment couvertes  de  feuilles  squamiformes,  imbriquées. 

Bpaôù,  Diosc.  I.  104. 

Herba  Sabina,  Tamarisci  similis  folio.  Plin.  Hist.  nat.  XXIV.  61. 

SABrNA,  folio  Tamarisci  Dioscoridis.  Bauh,  Pin.  487. 

Juniperus  Sabina  p,  L.  Spec.  1472. 

J.  Sabina,  Mill.  Dict.  n.  10.  Sibth.  FI.  Grœc.—Prod.  II.  264. 

J.  thurifera,  L.  Spec.  1471 .  Loud.  Arbor.  IV.  2503.  f.  2369.  Knight, 

Syn.  Conif.  12. 
J.  hispanica,  Mill.  Dict.  n°  13. 
J.  foetida  p  tamariscifolia,  Spâch,  Atin.  se.  tint.   2e  sér.  XVI.  295 

[excî.  synon.  Pall.). — Hist.  véy.  phan.  XI.  320  [excl.  synon,  mexi- 

cana>  Schlecht.). 
J.  Sabinoides,  Griseb.  Spicileg.  FI.  Rum.  II.  352.  Endl.  Syn.  Conif.  24. 

Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  201. 
J.  turbinata,  Guss.  Syn.  FI.  Sicuh  II.  634. 

Habite  l'Europe  australe;  la  Grèce,  dans  la  forêt  des  Lan- 
cios,  du  mont  Atbos,  à  1160-1500  met  d'élévation;  le  mont 
Olympe  et  le  Caucase. 

Descr.  Arbre  atteignant  8-12  met.  dans  nos  cultures.  Tige 
dressée,  recouverte  d'une  écorce  d'un  gris  blanchâtre.  Branches 
étalées,  plus  rarement  dressées.  Rameaux  et  ramilles  très-nombreux, 
courts.  Feuilles  ordinairement  squamiformes,  étroites,  opposées, 
quelquefois  mais  très-rarement  ternées,  acuminées,   pointues   au 


38  JttNIPERUS. 

sommet;  celles  dés  jeivhes  ramilles  apprimées  dans  toute  leur  lon- 
gueur, celles  des  ramules  plus  âgés  légèrement  écartées  au  som- 
^met.  Ramilles  fructifères,  variant  en  longueur  de  2-8  millim.  Gai- 
bules  subglobuleux,  souvent  un  peu  déprimés,  de  6-10  millim.  de 
diamètre,  lisses  et  unis,  portant  vers  leur  milieu,  à  la  soudure  des 
écailles,  3-4  petits  muerons  élargis  à  la  base,  très-courts,  qui  dispa- 
raissent en  grande  partie  lors  de  la  maturité  ;  d'un  vert  pâle,  glau- 
cescent  avant  la  maturité,  puis  prenant  successivement  une  couleur 
rousse  plus  ou  moins  foncée.  Nucules  1-2,  atténués  au  sommet,  sub- 
coniques lorsqu'il  n'y  en  a  qu'un,  comprimés,  opposés  lorsqu'il  y  eh 
a  deux. 

Introduit  par  Miller  vers  1752. 

Observ.  Le  plus  fort  individu  que  j'ai  vu  se  trouvait  dans  les 
pépinières  de  M.  André  Leroy,  à  Angers;  il  avait,  en  septem- 
bre 1854,  9  met.  environ  de  hauteur,  75  eentim.  de  circonfé- 
rence à  1  met.  du  sol;  il  formait  une  belle  pyramide  étalée, 
conique. 

22.   JUNIPERUS  OOPHORA,  KuïIZ. 

Feuilles  imbriquées  sur  quatre  rangs,  ovales,  infléchies 
au  sommet,  marquées  sur  la  partie  moyenne  du  dos  d'une 
fossette  oblongue.  Galbules  oviformes,  légèrement  dres- 
sés, un  peu  rugueux,  rouge-brunâtres. 

Juniperus  oophora,  Kunz.  in  Flora,  1846,  p.  637.  Endl.  Syn.  Conif.  23. 
Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  201. 

Habite  dans  le  royaume  de  Séville,  les  Pinètes  près  la  Bonanza 
(Willkomm.). 

Descr.  «  Arbrisseau  à  rameaux  et  à  ramules  dressés,  étalés, 
assez  semblable  aux  J.  phœnicea  et  Sabina,  mais  à  galbules  de 
11  millim.  de  long,  sur  7  millim.  d'épaisseur,  très-distinct  aussi 
parla  forme  et  la  couleur  de  ses  feuilles.  Le  /.  turbinata  (Guss.), 
qui  m'est  inconnu,   paraît  en  différer  par  ses  baies  ovales,  turbi- 


JUNIPEUUS.  39 

m'es,  munies  avant  la  maturité  de  plusieurs  tubercules,  ainsi  que 
par  la  couleur  générale  de  la  plante,  qui  est  d'un  verl  gai,  tandis 
qu'elle  est  d'un  vert  obscur  ou  à  peine  glaucescent  dans  le  Jttnip. 
oophora.  »  (Kunz.  h  c.) 

23.    JUNIPERUS  F0ETIDISS1MA,    Willd. 

Feuilles  opposées  et  ternées  :  les  unes  aciculaires,  subu- 
lées,  étalées,  mucronées;  les  autres  squamiformes,  ovales, 
portant  quelquefois  une  glande  sur  le  dos,  d'abord  appli- 
quées, puis  étalées.  Ramules  fructifères,  dressés.  Galbules 
globuleux,  lisses. 

Cedrus  orientalis  fœtidissima,  arbor  excelsa,  seu  Sabina  orientalis, 

foliis  acuteatis.  Tourn.  Corol.  41.  —  Voy.  du  Lev.  IL  328.  Bieb. 

FI.  Taur.  Cauc.  III.  635. 
Juniperus  phoenicea,  Pall.  FI.  Ross.  II.  16.  t.  57.  nonh. 
J.  foetidissima,  Willd.  Sp.  IV.  843.  Endl.  Sipi.  Conif.  24.  Lindl.  et 

Gord.  Journ.  ïlort.  Soc.  V.  201 . 
J,  excelsa,  Hohenk.  Un.  It.  1839  {non  Royle).  Forbes  (Jam.),  Vlnet. 

Wob.  205.  t.  64. 
J.  foetida,  seu  squarrulosa,  Spach,  Ann.  se.  nat.  2e  sér.  XVI.  300. 
J.  excelsa,  Rieb.  Casp.  204.  Append.  n.  72.— FI.  Taur.  tac.  II.  524. 

Willd.  Sp.  IV.  852.  Griseb.  Spicileg.  FI.  Rum.   353.  Hofmeist. 

Bot.  Zeit.  1846,  p.  185.  Trautv.  PI.  imag.  21 .  t.  15  {non  Royle). 

Habite  l'Arménie,  la  Géorgie,  entre  Tiflis  et  Erivan  (Tourn.)  ; 
les  pentes  arides  auprès  du  bourg  Jalgûsdam  Karabacb  (Hohen.). 

24.  Juniperus  excelsa,  Royle. 

Feuilles  courtes,  épaisses,  écartées  au  sommet,  glau- 
cescentes.  Galbules  subglobuleux,  lisses  ou  à  peine  ver- 
ruqueux  au  sommet  par  la  soudure  des  écailles. 

Juniperus  excelsa,  Royle,  ///.  Him.l.  351 ,  Forbes  (.lam.),  Pinct.  Wob. 
205.  t.  64  {non  Bieb.  et  aliq.  auctor.).  Endl.  Sun.  Conif.  IB  U\irl. 


40  JUNIPERUS. 

syn.)  Lindl.  et  Gord.  Joum,  Hort.  Soc.  201.  Knight,  Syn.  Conif.  12 
(excï.  synon.). 

J.  EXCELSA  VERA,  Hort. 

Var.  variegata. 

J.   EXC.  VARIEGATA,  HoH. 

Cette  variété,  qui  s'est  montrée  pour  la  première  fois  en  1852, 
sur  un  fort  individu  planté  au  jardin  botanique  d'Orléans,  diffère  de 
l'espèce  par  ses  feuilles  et  ses  jeunes  rameaux  plus  ou  moins  pana- 
chés de  jaune. 

Habite  l'Himalaya,  principalement  dans  le  Gossainthan,  le 
Kemaon  ;  d'après  Endlicher  :  la  Tauride,  la  Syrie,  l' Asie-Mi- 
neure, l'Arabie  et  l'île  Tassos,  où,  mélangé  au  Laricio,  il  consti- 
tue des  forêts.  Cela  ne  me  paraît  pas  certain,  tandis  que  celles 
de  l'Himalaya  ne  laissent  aucun  doute. 

Descr.  Arbrisseau  ou  arbre  très-pyramidal;  écorce  d'un  gris 
brun  se  détachant  longitudinalement  en  lames  irrégulières.  Bran- 
ches nombreuses,  strictement  dressées.  Rameaux  très-rapprochés, 
courts,  étalés,  puis  brusquement  redressés.  Feuilles  courtes,  épais- 
ses, opposées,  plus  rarement  ternées,  adnées-décurrentes,  caré- 
nées, brusquement  rétrécies  au  sommet  et  presque  mucronées, 
légèrement  recouvertes  d'une  poussière  blanchâtre  pulvérulente , 
d'une  teinte  glauque  quelquefois  assez  prononcée.  Chatons  fe- 
melles à  l'extrémité  de  courtes  ramilles,  souvent  recourbées  ;  placés 
à  la  base  des  ramules,  souvent  en  dessus,  composés  d'écaillés  d'un 
roux  plus  ou  moins  foncé  à  l'intérieur,  verdâtres  à  l'extérieur. 
Galbules  obovales  ou  plutôt  sphériques,  d'environ  7-8  millim.  de 
diamètre,  solitaires  ou  groupés  par  4-5  sur  des  pédoncules  écailleux, 
longs  de  1-2  millim.,  composés  d'écaillés  intimement  soudées, 
portant  quelques  petits  muerons  qui  disparaissent  à  peu  près  com- 
plètement à  la  maturité,  et  n'offrant  alors  pour  toute  rugosité  que 
quelques  lignes  peu  saillantes  qui  indiquent  la  soudure  des  écailles, 
rougeâtres  et  recouverts  d'une  poussière  glauque.  Nucules  5-6  ou 
moins  par  avortement,  elliptiques,  comprimés  ou  irrégulièrement 
obovales   anguleux  par  leur  pression  mutuelle. 


junipercs.  41 

Introduit  en  Europe  vers  1830. 

Observ.  Le  /.  excelsa  né  peut  se  confondre  avec  aucune 
autre  espèce;  il  forme  une  pyramide  compacte  régulière,  effilée 
au  sommet. — Des  deux  plus  forts  individus  que  j'ai  observés, 
l'un,  au  Muséum,  mesure  aujourd'hui  6  met.  de  hauteur  sur 
12  centim.de  diamètre,  à  1  met.  du  sol  :  il  a  été  planté  en  1844; 
l'autre,  au  jardin  botanique  d'Orléans  (qui  a  produit  la  variété 
panachée  ci-dessus),  a  6  met.  de  haut. ,  5o  centim.  de  circon- 
férence, à  1  met.  du  sol.  Ces  deux  beaux  arbres  commencent  à 
fructifier. 

25.    JUNIPERUS   RELIGIOSA,  Ro\jh. 

Feuilles  opposées,  squamiformes,  apprimées,  élargies, 
décurrentesàlabase,acumiméesau  sommet,  glaucescentes. 

Junii'erus  religiosa,  Royle,  lll.  Him.  I.  351. 

J.  excelsa,  B.  nana,  Endl.  Syn.  Conif.  26.  Lindl.  et  Gord.  Journ. 

Hort.  Soc.  V.  202. 
J.  excelsa  nana,  Knight,  Syn.  Conif.  12. 

Habite  les  gorges  les  plus  élevées  de  l'Himalaya,  les  Alpes  du 
Boutan  et  le  Népaul,  à  une  très-grande  élévation. 

Descr.  Arbrisseau  nain,  dressé,  très-rameux,  à  branches  courtes, 
étalées,  réclinées,  plus  rarement  dressées.  Ramules  et  ramilles  très- 
nombreux,  presque  cylindriques,  courts,  pendants.  Feuilles  élargies, 
décurrentes  à  la  base,  légèrement  écartées  au  sommet,  acuminées, 
terminées  en  un  court  mucron  raide  et  obtus;  celles  de  la  base 
des  ramules  plus  rapprochées,  plus  petites,  plus  étroitement  im- 
briquées et  presque  toujours  obtuses. 

Introduit  en  1835. 

26.    JUNIPERUS   PROCERA,    HocllSt. 

Feuilles  opposées,  ovales,  acuminées,  marquées  sur  le 


42  JUNIPERUS. 

dos  d'une  glande   oblongue  ;  les  aciculaires   lâchement 
étalées ,  les  squamiformes  apprimées. 

Juniperus  procera,  Hochstt.  PI.  Abyss.  II.  n.  537  et  ol9.  Endl.  Syn. 
Conif.  26.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  202.  A.  Rich.  FI. 
Abyss.  V.  278,— Vulg.  Zadd  ou  Théda. 

Habite  l'Abyssinie,  près  de  l'église  Àdda  Mariam  à  Ens- 
chedcap  (Endl.),  proche  Tchétatchékammé,  dans  la  région 
Chohoo,  et  le  Ouodgerale  Listchedcap,  dans  te  Semen,  où  il 
fleurit  en  juillet  (Schimper). 

Desgr,  Arbre  élevé.  Bois  propre  à  beaucoup  d'usages  dans  l'in- 
dustrie. Voisin  des  J.  excelsa  et  J.  fœtidissima,  mais  cependant 
bien  distinct ,  suivant  Endlicher ,  qui  a  vu  quelques  échantillons 
staminifères. 

Observ.  D'après  A.  Richard,  le  J.  procera  est  im  des  plus 
grands  arbres  du  pays;  ses  feuilles,  petites,  épaisses,  charnues, 
sont  imbriquées,  qualernées,  souvent  semi-ovales,  aiguës.  Il 
porte  des  fruits  ovoïdes,  pisiformes,  glauques;  ce  qui  lui  fait 
regarder  cette  espèce  comme  identique  avec  le  /.  Phœnicea, 
dont  les  dimensions  beaucoup  plus  grandes  seraient  dues  à 
des  conditions  de  sol  et  de  climat. 

Dans  l'Abyssinie,  on  le  connaît  en  idiome  du  Tigré,  sous  ks 
noms  de  Zeddi  ou  Zeheddi,  et  en  idiome  Amhara,  sous  ceux  de 
Zadd  ou  Zagd,  ou  Théda.  Son  bois,  dur,  résistant,  est  recherché 
pour  les  constructions  civiles. 

27.  Juniperus  occidentale  ,  Hook. 

Feuilles  opposées,  presque  rondes,  ovales,  obtuses,  con- 
vexes sur  le  dos,  glanduleuses,  étroitement  apprimées. 
Ramules  cylindriques,  étalés. 

Juniperus  Hermannf,  Pers.  Syn.  II.  632. 

J.  excelsa,  Lewis,  In  Pursli.  FI.  Bor.  Amer.  II.  647  (non  Royle). 


JUNIPERUS.  s  43 

f,  occidental»,  Hook.  FI.  Bor.  Amer.  II.  100.  Enril.  Syn.  Conif.  26. 

Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  202.  Knight,  Syn.  Conif.  12. 
J.  dealbata,  Hort.  aliq.  (non  Loud.). 
J.  foetida  c  excelsa,  Spach,  Afin.  se.  nat.  2e  SGI*.  XVI.  297.  pp.  — 

Hist.  vég.  phan.  XI.  317. 

Habite  le  N.-O.  de  l'Amérique  septentrionale;  commun  vers 
la  rivière  Colombia,  jusqu'au  pied  des  monts  rocheux. 

Descr.  «  Arbre  de  20-25  met.  de  hauteur.  Rameaux  et  ramules 
étalés,  cylindriques.  Feuilles  étroitement  imbriquées  sur  4  rangs, 
presque  rondes,  ovales,  fortement  convexes,  et  marquées  un  peu 
au  dessous  du  milieu  d'une  glande  résinifère  bien  visible,  d'où 
découle  une  résine  limpide  qui  se  dépose  sur  les  feuilles  en  forme 
de  gouttelettes.  Les  fleurs  et  les  fruits  de  cette  espèce  sont 
inconnus.  »  (Hook.  /.  c.) 

28.    JUNIPERUS   VIRGINIANA  j    L. 

Feuilles  opposées  ou  souvent  ternées,  aciculaires,  subu- 
lées,  rapprochées,  un  peu  étalées  ou  squamiformes,  rhom- 
boïdales,  aiguës,  nautiques  ou  mucronées ,  étroitement 
apprimées.  Ramules  cylindriques.  Galbules  ovales,  lisses 
ou  tuberculeux,  d'un  violet  foncé,  glauques  à  la  matu- 
rité. 

Juniperus  major  americana,  Park.  Theat.  1029. 

J.  Virginiana,  Herm.  Hort.  Lugd.-Bat.  316. 

J.  major  amer.  Parkinsonii,  Cedrus  Amer,  vulgb  dicta  J.  Virginiana 

et  Barbadensis.  Rai,  Hist.  1113  {excl.  Arbore  Bermudiana). 
J.  Virginiana,  Rai,  Hist.  1414. 
J.  Virginiana,  Cupreasi  foliis ,  rarioribus  acutis ,  Sabinam  redolons. 

Plukn.  Almag.  201. 
J.  Barbadensis,  Cupressi  folio,  ramulis  quadratis.  Plukn.   /.  c.  201. 

t.  197.  f.  4. 
J.  Barbadensis,  Cupressi  folio,  arbor  prœcelsa,  tetragonophyllos,  sive 

foliatura  quadrangulari.  Plukn.  Mantiss.  109. 


4  4  JUNIPERUS. 

J.  Virginiana,  Cedrus  Yirgjoiana  vulgb.  Bœrhav.  Ind.  Hort.  Lugd.- 

Bat.  244. 
J.  maxima,  Cupressi  folio  minimo ,  cortice  exteriore,  in  tenues  phyras 

spirales  ductili.  Sloan,  Jam.  128. — //is/.  II.  2.  t.  157.  f.  3.  Rai, 

Dendrol.  12. 
J.  Virginiana,  foliis  inferioribus,  juniperinis  superioribus,  Sabinam  v. 

Cupressum  referentibus.  Bœrhav.  Ind.  Hort.  Lugd.  Bat.  208. 
J.  foliis  angustis,  acutis,  aculeatis,  bacca  alro-cœrulea,  pulvere  resi- 

noso  albicante  tecta,  ossicula  tria  continente,  vulgb  Cedrus  et 

Sabina.  Glayt.  Virg.  n.  884. 
J.  foliis  basi  adnatis,  junioribus  imbricatis,  senioribus  patulis.  L. 

Hort.  Cliff.  4M— Hort.   Upsal.  299.  Gron.  Virg.  157. 
J.  Virginiana,  L.  Spec.  1471.  Wangenh.   Beitr.  9.  t.  2.  f.  5.  Willd. 

Baumz.  198.  Mich.  Arb.  forest.  III.  41.  t.  5.  Rich.  Conif.  37.  t.  6. 

f.  2.  Loud.  Arbor.   IV.  2495.  f.  2357.  Desf.  Hist.  Arbr.  II.  559. 

Loisel.  Nouv.  Duham.  VI.  49.  t.  16.  Endl.  Syn.  Conif.  V.  27.  Lindl. 

et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  202.  Knight.  Syn.  Conif.  12. 
J.  Virginiana  Barbadensis,  L.  Spec.  1471.  Mill.  Dict.  n.9.  Maycock,  FI. 

Barb.  394. 
J.  arborescens,  Mœnch.  Meth.  699. 
J.  foetida,  Spach,  Ann.  se.  nat.  2«  sér.  XVI.  297. 
Vulgb  Red  Cedar  Anglor. 

Var.  A.  vulgaris. — Feuilles  squami formes,  mucronées. 
J.  Virginiana,  Mich.  FI.  Bor.  Amer.  II.  245. 

a.  Feuilles  toutes  squami formes. 

J.  Virginiana,  Du  Roi,  Harbk.  (Éd.  Pott.)  I.  497. 

y.   Feuilles  acéreuses  et  squamif ormes . 
J.  Caroliniana,  Du  Roi,  Harbk.  (Éd.  Pott.)  I.  496. 

B.  australis. — Feuilles  squami  formes,  mutiques, 
J.  Barbadensis,  Mich.  FI.  Bor.  Amer.  II.  246. 

On  trouve  en  outre  dans  les  pépinières  plusieurs  variétés 
du  /.  Virginiana,  qui  rentrent  dans  les  diverses  formes  indiquées 
ci-dessus.  Je  vais  les  énumérer  et  faire  connaître  leurs  princi- 
paux caractères: 


JUNIPERUS.  45 

Var.  dumosa. 

Arbrisseau  buissonneux,  formant  une  pyramide,  ou  plutôt  un 
buisson  arrondi,  compact,  élargi  au  sommet.  Brandies  dressées, 
courtes.  Feuilles  rapprochées,  longues  de  4-10  millim.,  la  plupart 
aciculaires,  opposées,  décussées  ou  ternées,  glauques  en  dessus, 
acuminées  au  sommet  en  une  pointe  fine,  aiguë  ;  les  squamiformes, 
beaucoup  plus  rares,  opposées-décussées,  plus  ou  moins  apprimées, 
ovales,  aiguës,  plus  rarement  obtuses. 

Les  deux  plus  forts  individus  que  j'ai  observés,  âgés  d'au 
moins  15  ans,  n'ont  pas  encore  fleuri;  ils  ont  environ  A  met.  de 
haut.,  et  sont  entièrement  semblables  entre  eux  pour  la  forme 
et  les  caractères. 

J.  Virgin,  glauca,  Hort. 

Celte  variété  se  distingue  très-nettement  par  ses  ramules  et  ses 
feuilles  glauques. 

J.  Virgin,  pendula,  Hort. 

Branches  étalées,  déclinées  Rameaux  et  ramules  grêles,  pendants, 
réfléchis.  Feuilles  la  plupart  squamiformes,  étroitement  imbriquées, 
ovales  ou  ovales-lancéolées,  mutiques,  plus  rarement  mucronulées; 
les  aciculaires  étroites,  minces,  couchées. 

J.  Virgin,  cinerascens,  Hort. 

Cette  variété  se  distingue  par  ses  feuilles  et  ses  rameaux  d'un 
gris  cendré,  souvent  luisant.  Branches  étalées,  quelquefois  dressées. 
Feuilles  aciculaires,  étroites,  très-pointues,  souvent  étendues  sur 
les  rameaux  ;  les  squamiformes  petites,  étroitement  imbriquées. 

J.  Virgin,  variegata,  aurea,  Hort. 

Celle-ci,  beaucoup  plus  délicate  que  l'espèce  et  les  variétés  précé- 
dentes, ne  forme  jamais  qu'un  arbrisseau  dressé  ou  plus  souvent 
étalé,  ne  portant  que  des  feuilles  aciculaires  ;  sa  multiplication  est 
beaucoup  plus  difficile;  du  reste,  elle  est  distincte  par  ses  ramules 
et  ses  feuilles  panachées  de  jaune. 


46  JUNIPEttUS. 

J.  Virgin,  argenlea,  Hort: 

Cette  variété  ne  diffère  de  la  précédente  que  par  la  couleur  de 
la  panachure,  qui  est  blanchâtre. 

J.  Virgin.  Chamberlaynii,  Hort. 

Branches  allongées,  effilées,  défléchies.  Rameaux  et  ramules 
nombreux,  minces,  pendants.  Feuilles  la  plupart  aciculaires,  éta- 
lées ou  le  plus  souvent  couchées  sur  les  rameaux,  aeuminées,  très- 
pointues  ,  glaueescentes  en  dessus  ;  les  autres  squamiformes,  appri- 
mées.  Cette  variété,  assez  vigoureuse  ,  forme,  par  ses  rameaux 
nombreux,  déclinés  ou  pendants,  un  arbrisseau  assez  élégant. 

J.  Virgin,  y  humilis,  Lodd. 

Arbrisseau  nain,  buissonneux,  étalé.  Branches  et  rameaux  plus 
courts  et  souvent  recouverts  en  grande  partie  de  feuilles  aciculaires. 

Le  /.  Virginiana  habite  l'Amérique  boréale,  à  partir  du 
golfe  du  Mexique  jusqu'au  50e  degré  latitude;  dans  les  îles 
Baham,  les  Barbades,  la  Jamaïque,  où  il  paraît  cependant  assez 
rare. 

Descr.  Suivant  les  localités  et  la  nature  des  terrains  dans  lesquels 
croît  le  J.  Virginiana,  il  varie  quant  à  sa  forme  et  ses  dimensions. 
Il  atteint  quelquefois  jusqu'à  20  met.  de  hauteur,  et  d'autres  fois* 
s'élève  à  peine  à  quelques  mètres  ;  il  forme  alors  un  buisson  dressé 
ou  étalé.  Branches  d'abord  dressées,  étalées,  nombreuses,  char- 
gées de  feuilles  dans  les  jeunes  individus,  formant  un  petit  buisson 
conique  d'un  aspect  assez  agréable.  Feuilles  ternées  ou  oppo- 
sées, plus  ou  moins  aciculaires,  vertes,  lisses  et  luisantes,  légère- 
ment épaissies-arrondies  en  dessous,  planes,  glauques  ou  glauces- 
centes en  dessus.  Galbules  ovales-oblongs,  lisses  et  unis,  d'abord  d'un 
vert  herbacé,  passant  au  violet  foncé,  recouverts  d'une  poussière 
glauque  à  la  maturité,  renfermant  1,  2,   plus  rarement  3  nucules. 

Lorsque  l'arbre  grandit,  il  s'élance  et  se  dénude  ;  les  branches 
et  les  rameaux  s'allongent  et  s'amincissent  ;  les  feuilles  aciculaires 
disparaissent  plus  ou  moins  pour  faire  place  à  des  feuilles  squami- 
formes beaucoup  plus  nombreuses,  qui  donnent  à  l'arbre  un  tout 


.111 M  l'Eu  US.  47 

autre  aspect.  Ces  dernières  feuilles  sont  opprimées  ou  légèrement 
écartées,  acuminées,  mucronées  ou  mutiques.  Cette  variation  dans 
toutes  les  parties  de  l'arbre  paraît  être  aussi  grande  en  Europe 
qu'aux  États-Unis,  où  Michaux  fils  assure  que  dans  les  mauvais  sols, 
soit  sableux,  soit  rocailleux,  il  ne  forme  souvent  qu'un  buisson,  dif- 
ficile à  distinguer  du  J.  Sabina.  Quand,  au  contraire,  il  croît  en 
massif  serré,  son  tronc  grêle  et  élancé  se  termine  par  une  cime 
arrondie  plus  ou  moins  étalée  ;  enfin,  lorsqu'il  se  trouve  isolé,  il 
peut  acquérir  de  \%-%Q  met.  de  hauteur,  et  près  de  \  met.  de 
diamètre. 

Son  introduction  en  Europe  remonte  à  1  année  1664. 

Observ.  Le  bois  du  /.  Virginiana,  rouge,  susceptible  d'un 
beau  poli,  et  d'une  longue  durée,  est  très-recherché;  on  l'emploie 
dans  une  foule  d'usages,  et  principalement  dans  la  fabrication 
des  crayons. 

29.    JUMÊERUS   MEXICANA,    Schkctht* 

Feuilles  aciculaires  opposées  et  ternées,  raides,  étalées  ; 
les  squamiformes  ovales-acuminées,  convexes  sur  le  dos, 
presque  carénées,  marquées  d'une  glande  elliptique  ;  les 
plus  jeunes  appliquées,  enfin  presque  étalées.  Ramules 
anguleux,  droits,  les  fructifères  dressés,  égalant  presque 
les  galbules.  Galbules  turbines,  subglobuleux,  tubercules 
au  sommet. 

Juniperus  mexicana,  Schlecht.    in  Linnœa,  v.  97.  XII.    494.  Endl. 

Syn.  Conif.  28.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  Knight,  Syn. 

Conif.  12. 
J.  Deppeana,  Steud.  Nomencl.  2e  éd.  835. 
J.  sabinoides,  Humb.  ex  Lindl  et  Gord.  /.  c.  (non  Griseb.) 
J.  foetida  e  thurifera,  Spach,  Ann.  se.  liât.  2e  sér.  XVI.  298.  pp. 

Habite  les  plaines  du  Mexique,  les  Llanos  de  Perote,  et  vers 
Minerai  del  Monte,  de  2260— 3330  met.  d'altitude. 


48  JUMPKKUS. 

Descr.  Dans  nos  cultures,  cette  espèce  produit  des  branches  dres- 
sées, étalées,  et  des  rameaux  souvent  horizontaux.  Feuilles  aci- 
culaires  très-rares;  les  squamiformes  glaucescentes ,  imbriquées, 
décussées;  celles  de  la  partie  inférieure  plus  longues,  aiguës,  et 
celles  des  ramules  plus  courtes,  plus  apprimées,  souvent  obtuses. 

Introduit  vers  18M. 

50.    JUNIPERUS  FLACC1DA,   Schlcctllt. 

Feuilles  aciculairesternées,  allongées,  subulées,  acumi- 
nées,  très-étalées;  les  squamiformes  opposées,  mucronées, 
presque  carénées  sur  le  dos,  non  glanduleuses,  appliquées. 
Ramules  arrondis,  lâches,  les  fructifères  droits.  Galbules 
globuleux,  lisses, 

Juniperus  flaccida,  Schlecht.  in  Linnœa,  XII.  495.  Endl.  Syn.  Conif. 

29.  LindletGord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  202  (excl.  synon.  gracilis, 

Endl.).  Knight,  Syn.  Conif.  12. 
J.  foetida  flav;da,  Spach,  Ann.  se.  nat.  2e  sér.  XVI.  300. 

Habite  dans  le  Mexique,  Atonilco  del  Chico,  aux  environs  de 
Kegla,  à  la  hauteur  de  2000-2260  met. 

Descr.  Arbre  de  6-7  met.,  formant  une  sorte  de  pyramide  lâche, 
étalée  au  sommet;  recouvert  d'une  écorce  gris -cendré  ou  rou- 
geûtre.  Branches  étalées  ou  réfléchies.  Rameaux  grêles,  inclinés 
ou  pendants.  Feuilles  de  formes  variables  :  les  unes  aeiculaires, 
opposées  ou  ternées,  presque  planes,  étalées,  longues  de  6-8 
millim.,  très-étroites,  pointues,  de  même  couleur  sur  les  deux 
faces  ;  et  les  autres  opposées,  décussées,  presque  squamiformes, 
distantes,  ovales,  étalées  au  sommet,  et  terminées  en  une  pointe 
aiguë.  Il  n'est  pas  rare  de  rencontrer  les  deux  sortes  de  feuilles  sur 
le  même  ramule  :  les  plus  petites  placées  à  la  base  ;  les  autres  plus 
longues  et  plus  étalées,  situées  au  sommet. 

Introduit  en  1858. 


JUNIPERUS.  49 

31.  Joniperus  Bermudiana,  L. 

Feuilles  opposées  ou  ternées,  très-nombreuses,  la  plu- 
part acéreuses,  subulées,  acuminées,  dressées -étalées; 
les  squamiformes  opposées,  ovales-aiguës,  carénées  sur 
le  dos7  non  glanduleuses. 

Cedrus  Bermud.e,  Rai,  Letters,  171. 

Juniperus  Bermudiana,  Hermann,  Cat.  Hort.  Lugd.-Bat.  345.  ic.  347. 

JuxNiperus  Bermudiana,  L.  Spec.  1471.  Loud.  Arbor.  IV.  2498.  f.  2358. 
Spach,  Ann.  se.  nat.  2e  sér.  XVI.  301.  698.  Hook.  Lond.  journ.  of 
Bot.  IV.  142.  t.  1.  Desfout.  Hist.  arbr.  II.  559.  Endl.  5//w.  Conif. 
29.  Lindl.etGord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.202.  Knight,Sz/«  Conif.  12. 

Juniperus  oppositifolia,  Mœnch*A/tf//i.  698. 

Habite  les  îles  Bermudes,  où  il  paraît  rare. 

Descr.  Arbre  de  15-20  met.,  formant  une  pyramide  plus  ou  moins 
élargie.  Branches  dressées  ou  étalées,  garnies  d'un  grand  nombre  de 
ramules  complètement  couverts  de  feuilles.  Feuilles  de  deux  sortes  : 
les  unes  opposées-décussées  ou  ternées,  étalées,  très-rapprochées, 
aciculaires  ou  linéaires,  subulées,  longues  de  6-10  millim.,  d'un 
vert  tendre,  un  peu  arrondies  en  dessous ,  planes  ou  légèrement 
concaves  en  dessus,  et  marquées  de  deux  lignes  glauques  très-étroi- 
tes ;  les  autres  squamiformes,  un  peu  épaisses,  ovales  ou  ovales- 
lancéolées,  opposées-décussées,  imbriquées.  Galbules  d'un  rouge 
obscur,  quelquefois  presque  pourpre. 

Introduit  en  1683. 

Observ.  Dans  nos  cultures,  les  feuilles  squamiformes  n'ap- 
paraissent sur  cette  espèce  que  lorsque  les  sujets  sont  déjà  forts 
et  presque  adultes  ;  ce  qu'on  rencontre  très-rarement. 

Bois  tendre,  fragile,  d'un  brun  clair,  d'une  odeur  aromatique 
et  pénétrante.  On  l'emploie  particulièrement  pour  la  fabrication 
des  crayons. 

Traite"  des  Conifères.  4 


50  JUNIPERUS. 

52.    JUNIPERUS    TETRAGONA,    Schhcht. 

Feuilles  opposées,  squamiformes,  épaissies  au  sommet, 
très-obtuses,  carénées  sur  le  dos,  étroitement  appliquées. 
Galbules  subglobuleux,  souvent  légèrement  gibbeux,  re- 
couverts avant  la  maturité  dune  poussière  glauque  très- 
abondante. 

Juniperus  tetragona,  Schlecht.  in  Linnœa.  XII.  495.  Benth.  Plant. 
Hartw.  436.  Endl.  Syn.  Conif.  29.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort. 
Soc.  V.  202.  Knight,  Syn.  Conif.  12. 

Habite  le  Mexique,  vers  Minerai  del  Monte,  à  330-360  met. 
d'altitude. 

Descr.  Arbrisseau  atteignant^  rarement  4  met.  de  hauteur  dans 
nos  cultures.  Branches  étalées,  ascendantes,  effilées,  réfléchies  au 
sommet.  Rameaux  et  ramules,  les  plus  jeunes  tétragones  par  l'im- 
brication des  feuilles.  Feuilles  :  les  unes  {très-rares)  aciculaires, 
opposées,  quelquefois  ternées,  longues  de  4-8  millim.,  étroites, 
d'un  vert  foncé  en  dessous,  glauques  en  dessus,  atténuées  au  sommet 
en  une  pointe  aiguë  ;  les  autres  {très-nombreuses)  squamiformes,  op- 
posées, rapprochées,  étroitement  apprimées;  celles  de  l'extré- 
mité des  jeunes  ramules  plus  écartées,  plus  épaisses  et  plus  obtuses. 
Chatons  mâles  subsessiles  ou  portés  sur  de  très-courtes  ramilles. 
Galbules  irrégulièrement  sphériques,  souvent  légèrement  déprimés, 
d'environ  6-8  millim.  de  diamètre,  portant  4  petits  muerons  élargis 
à  la  base,  très-courts;  recouverts  longtemps  avant  la  maturité  d'une 
poussière  glauque  très-abondante  et  comme  farinacée.  Nucules 
4-4,  comprimés,  variables  de  forme  par  la  pression;  ramules  fructi- 
fères, assez  gros,  longs  de  4-3  millim. 

Introduit  en  1839. 

Observ.  Les  deux  plus  forts  individus  de  cette  espèce,  que  j'ai 
pu  observer  en  septembre  1854,  se  trouvaient  :  l'un  à  Angers, 
dans  les  pépinières  de  M.  André  Leroy,  où  il  atteignait  1  met.  de 
hauteur  ;  l'autre,  au  jardin  botanique  de  Nantes,  avait  1  met.  50  : 
il  était  très-vigoureux,  et  portait  un  grand  nombre  de  galbules. 


JUNIPERUS.  51 

Le  /.  tetragona,  dont  les  feuilles  aciculaires  disparaissent 
promptement,  devient  souvent,  et  pour  cette  raison,  difficile  à 
distinguer  des  Cupressus,  si  ce  n'est  par  ses  fruits. 

33.    JUNIPERUS   PHOENICEA,  L. 

Feuilles  aciculaires,  opposées  et  ternées,  étalées;  les 
squamiformes  très-petites,  ovales,  obtuses,  opposées-dé- 
cussées,  très-étroitement  imbriquées.  Ramules  arrondis; 
les  fructifères  plus  courts  que  legalbule.  Galbule  globu- 
leux, lisse  ou  légèrement  rugueux. 

Ks'pSo;  âuxeaxotoç,  Homer.  Odyss.  II.  6. 
"ApxevSoç,  Theoph.  Hist.  pi.  III.  6. 

Juniperus  phoenicea,  Spach,  Hist .  vég.phan.Xl.  322.  Endl.  Syn.  Conif. 
30.  Lindl.  etGord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  202.  Knight,S*/w.  Conif.  13. 

A.  sclerocarpa. 

Oxycedrus  Lycia,  Dodon,  Pempt.  853. 

Juniperus  major  Diosgoridis,  Clus.  Hist.  I.  38. 

Gedrus  folio  Cupressi  major,  fructu  flavescente.  G.  Bauh.  Pin.  487. 

Tourn.  Inst.  588.  Duham.  Arbr.  I.  52. 
Cedrus  Lycia  retusa,  J.  Bauh.  Hist.  I.  300. 
J.  phoenicea,  L.  Spec.  1471.  Loisel.  Nouv.  Duham.  VI.  47.  1. 17.  Desf. 

FI.  Atl.  11.371.  Loud.  Arbor.  IV.  2501.  f.  2361.  Guss.  Plant  rar. 

370.  t.  62.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  201. 
Juniperus  tetragona,  Mœnch,  Meth.  699.  non  Schlecht. 

B.  malacocarpa. 

Gedrus  folio  Cupressi  média,  majoribus  baccis.  G.  Bauh.  Pin.  487. 
J.  Lycia,  L.  Spec.  471  (excl.  syn.).Lo\xd.  Arbor.  IV.  2502. f.  2367  (excl. 
reliq.   et  syn.).   Encycl.  of  trees,  1087.  f.  2028.   Forbes  (Jam.), 
,    Pinet.  Wob.  204.  Knight,  Syn.  Conif.  12. 
Juniperus  phoenicea,  B.  Lycia,  Loisel.  Nouv.  Duham.  I.  c. 

Var.  filicaulis. 
Juniperus  phoenicea  filicaulis. 
Juniperus  myosuros,  Hort.  Sénéclnute  Cat.  1854,  p.  35. 


52  JUNIPERUS. 

Branches  flexueuses,  longues  et  minces,  cylindriques,  étalées, 
divariquées,  défléchies ,  plus  souvent  pendantes.  Rameaux  grêles. 
Feuilles  de  deux  formes  :  les  unes  squamiformes  ,  très-rappro- 
chées,  étroitement  appliquées,  imbriquées,  décurrentes  ;  les  autres 
aciculaires,  étalées,  ternées ,  élargies  à  la  base  ,  planes  et  mar- 
quées de  lignes  glauques  en  dessus  ;  toujours  beaucoup  plus  rares, 
souvent  nulles  et  quelquefois  placées  presque  à  l'extrémité  des 
rameaux,  ayant  en  dessus  et  en  dessous  des  feuilles  squamiformes. 

Cette  variété,  dont  je  ne  puis  garantir  l'origine,  fut  rencontrée 
dans  un  semis  de  graines  provenant  du  J.  phœnicea.  Le  plus  fort 
individu  que  j'ai  observé,  chez  M.  Sénéclauze,  a  environ  80  centim. 
de  hauteur  :  il  est  remarquable  par  son  port;  ses  branches  et  ses 
rameaux  grêles,  filiformes,  lui  ont  valu  le  nom  spécifique  de  myo- 
suros  (queue  de  rat). 

Habile  dans   toute   la  région  méditerranéenne. 

Descr.  Arbrisseau  de  2-6  met.,  touffu,  souvent  buissonneux,  pyra- 
midal; tronc  grêle,  ordinairement  branchu  dès  la  base.  Branches  et 
rameaux  ascendants;  ramules  et  ramilles  nombreux,  divariqués 
ou  étalés.  Feuilles  aciculaires,  longues  de  6-12  millim.,  carénées 
en  dessous,  planes  ou  légèrement  concaves  en  dessus,  souvent 
d'un  vert  glauque;  les  squamiformes  fortement  appliquées,  à 
glande  elliptique  ou  oblongue,  quelquefois  nulle.  Chatons  mâles 
sur  des  ramilles  variables  en  longueur.  Galbules  variant  de  la  gros- 
seur d'un  pois  à  celui  d'une  petite  cerise,  généralement  globuleux 
ou  subglobuleux,  rarement  déprimés  ou  ellipsoïdes,  ordinairement 
aréoles. 

Introduit  vers  1680. 

Observ.  Le  J.  Lyciay  considéré  comme  espèce  distincte  par 
quelques  auteurs,  et  comme  une  variété  du  /.  phœnicea  par 
d'autres,  en  diffère  cependant  par  les  galbules,  qui  permettent 
d'en  faire  au  moins  deux  formes  ou  deux  variétés  distinctes.  La 
première,  sclerocarpa,  présenterait  des  galbules  bosselés  et 
aréoles  d'une  couleur  jaune  orange  ou  rousse,  luisants  et  non 
glauques;  ou,  au  contraire,  les  galbules  seraient  d'un  jaune  pâle. 


JUNIPERUS.  53 

La  deuxième,  malacocarpa,  aurait  des  galbules  globuleux  ou 
subglobuleux.  Enfin  on  lui  attribue  des  galbules  ovales,  ombili- 
qués  à  la  base,  et  portant  ordinairement  6  aréoles  convexes,  bru- 
nâtres ou  noirâtres.  Mais  si  ces  formes,  variétés  ou  espèces,  sont 
différentes  par  leurs  fruits,  il  n'en  est  pas  de  même  de  leur 
port  qui  est  tellement  semblable,  que  souvent  il  est  difficile  de 
distinguer  les  unes  des  autres  les  plantes  issues  de  ces  diverses 


races. 


Les  feuilles  aciculaires  disparaissent  presque  entièrement 
et  avec  rapidité,  excepté  toutefois  celles  qui  sont  placées  à  la 
base  des  brandies  et  des  rameaux,  surtout  dans  la  partie  infé- 
rieure de  l'arbre;  il  en  résulte  qu'on  ne  voit  le  plus  ordinaire- 
ment que  des  feuilles  squamiformes  sur  les  individus  adultes. 

54.    JUNIPERUS    SPMR1CA,    Llfldl. 

Feuilles  squamiformes,  opposées-décussées,  imbri- 
quées, très-rarement  aciculaires.  Galbules  assez  gros, 
exactement  sphériques. 

Juniperus  sphjerica,  Lindl.  in  Paxt.  Flow.  Gard.  1. 58.  f.  35.  Hook.  Bot. 
Mag.  1850,  p.  276.  f.  1. 

Habite  le  nord  de  la  Chine. 

Descr.  Cette  espèce  forme,  suivant  M.  Fortune,  un  arbre  de 
4  0-4  5  met.  de  hauteur.  Ramilles  tétragones,  arrondis,  portant  des 
feuilles  petites,  écailleuses,  munies  d'un  petit  enfoncement  circu- 
laire sur  le  dos.  Fruits  exactement  globuleux,  deux  fois  plus  gros 
que  ceux  du  J.  chinensis. 

Cette  espèce  a  été  introduite  en  Angleterre  en  1848. 

Observ.  Le  manque  complet  de  feuilles  aciculaires,  indiqué 
par  M.  Fortune  comme  un  des  caractères  principaux  du 
/.  sphœrica ,  ne  doit  cependant  avoir  qu'une  valeur  relative; 
car  je  suis  convaincu  qu'elles  existent  dans  toutes  les  espèces 


54  JUNIPERUS. 

lorsqu'elles  sont  jeunes ,  mais  qu'à  l'état  adulte  quelques-unes 
n'en  conservent  que  des  traces,  et  que  c'est  probablement  dans 
cette  dernière  condition  qu'a  été  trouvé  le  Juniperus  sphœrica. 

Les  plantes  que  j'ai  observées  ont  les  ramules  nombreux, 
fins  et  déliés;  les  feuilles  squamiformes ,  opposées  ou  très- 
apprimées,  obtuses,  quelquefois  légèrement  étalées  et  aiguës, 
toutes  élargies,  décurrentes  à  la  base,  luisantes  et  d'un  vert  gai. 

35.    Juniperus  dealbata,  Loua. 

Feuilles  ternées,  aciculaires,  subulées,  étalées,  mucro- 
nées,  piquantes,  carénées  sur  le  dos,  marquées  de  deux 
lignes  glauques  en  dessus ,  ou  squamiformes,  ovales, 
acuminées,  opposées  et  ternées. 

Juniperus  dealbata,  Loud.  Encycl  oftrees,  1090.  Endl.  Syn.Conif.  30. 

Juniperus  foetidissima,  Hort.  aîiq. 

Juniperus  occidentales,  Hort.  aliq.  (non  Hook.) 

Habite  le  N.-O.  de  l'Amérique. 

Descr.  Arbre  ou  arbrisseau  dressé,  à  cime  plus  ou  moins  élargie. 
Branches  dressées,  puis  étalées,  quelquefois  un  peu  défléchies.  Ra- 
meaux cylindriques,  lâches,  souvent  tombants.  Feuilles  aciculaires, 
ternées  ou  plus  rarement  opposées,  subulées,  étalées,  épaisses,, 
raides,  arrondies  en  dessous,  planes,  marquées  en  dessus  de  deux  li- 
gnes glauques  qui  se  rejoignent  quelquefois,  longues  de  6-8  millim., 
diminuant  régulièrement  de  la  base  au  sommet  et  terminées  par 
un  mucron  très-fin  ;  les  squamiformes  opposées  et  ternées,  pe- 
tites, ovales -acuminées,  plus  ou  moins  étalées  au  sommet.  Chatons 
mâles  dressés  sur  de  courts  ramules  écailleux. 

Introduit  en  1839. 

Observ.  Cette  espèce  répand,  lorsqu'on  la  froisse,  une  odeur 
pénétrante  assez  analogue  à  celle  de  la  Sabine,  mais  plus  forte. 


JUNIPERUS.  55 

Espèces   peu   connues. 

56.  JUNIPERUS  CJESIA. 

Habite  le  nord  de  l'Europe. 

Descr.  Arbrisseau  ou  arbuste  buissonneux,  dressé.  Branches  et 
rameaux  ascendants,  nombreux.  Feuilles  opposées  :  les  inférieures 
aciculaires,  presque  étalées,  lancéolées,  très-glabres,  luisantes  et 
arrondies  en  dessous  ,  glauques,  bleuâtres  surtout  en  dessus,  termi- 
nées en  une  pointe  scarieuse  aiguë  ;  les  supérieures  beaucoup  plus 
courtes  et  plus  apprimées,  toutes  élargies  à  la  base. 

Cette  espèce,  du  groupe  des  Sabina,  a  été  introduite  en  France 
en  1852. 


57.    JUNIPERUS    GRÀCILIS,    H&&. 


lût. 


Feuilles  inférieures  ternées  ;  les  supérieures  opposées, 
étroites,  aiguës. 

?  Juniperus  gracilis,  Endl.  Syn.  Conif.  31 .  Lindl.  etGord.  Journ.  Hort. 

Soc.  V.  202  (excl.  syn.  J.  flaccida,  l.  c.  228.). 
Artiirotaxis,  du  Yucatan,  Hort.  aliq. 

Habite  le  Mexique. 

Descr.  Arbrisseau  grêle.  Branches  lâchement  étalées.  Rameaux 
et  ramules  minces,  flexibles,  étalés  ou  réfléchis,  subtétragones  dans 
leur  jeunesse.  Feuilles  inférieures  ternées,  longues  de  8-15  millim., 
presque  étalées,  linéaires,  étroites,  aiguës,  légèrement  arrondies  et 
à  peine  carénées  en  dessous,  parcourues  en  dessus,  et  dans  toute 
leur  longueur,  de  deux  lignes  glauques  séparées  entre  elles  par  une 
ligne  étroite,  verte  ;  les  supérieures  opposées,  semblables  aux  infé- 
rieures. 

Introduit  en  France  en  1852. 


56  JUNIPERUS. 

38.    JUNIPERUS    GOSSAINTHANEA,    Lodd. 

JUNIPERUS  BeDFORDIANA,   HOKt. 

J.  Gossainthanea,  Lodd.  Cat.  Lindl.  elGord.  Journ.Hort.  Soc.  V.202. 
Juniperus  gracilis,  Hort.  aliq. 

Habite  l'Himalaya. 

Descr.  Arbrisseau  dressé,  buissonneux.  Branches  très-nombreu- 
ses, dressées,  étalées  ou  réfléchies.  Rameaux  et  ramilles  effilés, 
grêles,  souvent  pendants.  Feuilles  opposées  ou  ternées,  aciculaires, 
étroites,  mucronées  ou  longuement  acuminées,  glauques,  bleuâtres 
en  dessus,  arrondies,  vertes,  lisses  en  dessous,  ordinairement  appli- 
quées sur  les  rameaux  et  déeurrentes  à  la  base  ;  les  squamiformes 
opposées,  obtuses,  plus  rarement  aiguës. 

59.  Juniperus  bacciformis,  Hort. 

ClPRESSUS   BACCIFORMIS,   Wild.? 

Habite 

Descr.  Arbrisseau  peu  vigoureux ,  si  l'on  en  juge  par  les  échan- 
tillons que  Ton  rencontre  dans  le  commerce.  Branches  cylindriques, 
étalées,  grêles.  Rameaux  et  ramules  flexibles,  pendants.  Feuilles 
acuminées  ou  terminées  en  un  mucron  scarieux,  ternées ,  plus 
rarement  opposées,  souvent  lâchement  imbriquées,  courtes,  élar- 
gies et  déeurrentes  à  la  base,  plus  ou  moins  étalées  à  leur  extré- 
mité, presque  planes  et  glaucescentes  en  dessus,  d'un  vert  pâle, 
arrondies  en  dessous,  raides,  scarieuses  sur  les  bords,  persis- 
tant longtemps  sur  les  branches ,  lors  même  qu'elles  sont  sèches. 
Chatons  mâles  petits,  ovales  ou  o>oïdes,  situés  à  l'extrémité  de 
courtes  ramilles. 

40.   Juniperus  struthiacea,    Knight. 

Juniperus  chinensis  fokmina  ? 
Habile.... 


JUNIPERUS.  O  i 

Descr.  Branches  nombreuses ,  étalées.  Hameaux  eouvts,  réllé- 
chis.  Feuilles  :  les  unes  aciculaires,  épaisses,  raides,  longues  de 
6-10  millim.,  opposées  ou  quelquefois  ternées,  glauques  et  légè- 
rement concaves  en  dessus,  luisantes,  vert  pâle  et  arrondies  en  des- 
sous, raides,  acuminées  au  sommet;  les  autres  squamiformes  (beau- 
coup plus  nombreuses),  étroitement  imbriquées,  obtuses.  Galbules 
obovales,  presque  cylindriques  ou  un  peu  comprimés,  inégaux,  légè- 
rement tubercules,  brunâtres,  et  recouverts,  à  la  maturité,  d'une 
poussière  glauque. 


41 .     JUNIPERUS    OUVIERII  -j-  . 

Habite  la  Caramanie,  et  d'autres  parties  de  l'Asie. 

Descr.  Rameaux  couverts  d'une  écorce  d'un  gris  cendré,  lisse 
ou  légèrement  gercée.  Ramilles  nombreux,  petits  (environ  1  millim. 
de  diamètre)  ;  couverts  de  feuilles  squamiformes,  opposées-décus- 
sées ,  étroitement  imbriquées ,  les  plus  jeunes  légèrement  épais- 
sies, presque  obtuses.  Galbules  solitaires ,  placés  sur  des  ramilles 
recourbées,  courtes  (2-4  millim.);  sphériques,  d'environ  8  millim. 
de  diamètre,  lisses  ou  à  peine  marqués  de  quelques  petits  tubercules 
résultant  de  la  soudure  des  écailles;  d'un  rouge  violacé,  abondam- 
ment recouverts  d'une  poussière  glauque  bleuâtre. 

Observ.  Cette  espèce,  dont  j'ai  étudié  des  échantillons  dans 
l'Herbier  du  Muséum  ,  a  été  récoltée  par  Olivier  sur  le  sommet 
des  montagnes  de  la  Caramanie;  elle  est  remarquable  par  ses 
galbules  assez  gros,  exactement  sphériques,  et  par  ses  rameaux, 
qui  sont  très-minces  et  entièrement  dépourvus  de  feuilles  aci- 
culaires. 


42.  Juniperus  fragrans,  Knight. 

Arbrisseau  pyramidal.  Branches  dressées-étalées.  Ra- 
meaux alternes,  glaucescents  dans  leur  jeunesse.  Feuilles 
aciculaires,  opposées  et  ternées,  glauques,  plus  longues 


58  JUNIPERUS. 

et  plus  étalées  dans  les  jeunes  individus;  courtes,  un 
peu  épaisses,  raides,  légèrement  mucronées,  adnées- 
décurrentes  à  la  base  dans  les  adultes. 

Juniperus  fragrans,  Knight,  Syn.  Conif.  13. 
Habite 

Obsery.  Celte  espèce  répand  une  odeur  pénétrante  et  dés- 
agréable lorsqu'on  la  froisse. 

45.  Juniperus  alba,  Knight, 

Les  jeunes  plantes  que  l'on  trouve  sous  ce  nom  ne  sont 
point  encore  caractérisées  ;  mais  elles  se  font  remarquer 
par  leurs  feuilles  aciculaires,  glaucescentes,  blanchâtres, 
et  par  les  jeunes  rameaux  également  glaucescents,  gorgés 
d'une  résine  limpide,  d'une  odeur  très-agréable  lorsqu'on 
vient  à  les  rompre. 

Juniperus  alba,  Knight,  Syn.  Conif.  13. 
Habite 

44.  Juniperus  californica  -j- . 

Feuilles  des  ramilles  adultes  squamiformes, très-courtes. 
Galbules  ovoïdes,  un  peu  allongés,  obtus  aux  deux  bouts, 
recouverts  d'une  poussière  glauque. 

Juniperus  californica,  Carr.  Rev.  Horl.  1854,  p.  353  {cum  ic.). 

Habite,  dans  la  Californie,  les  montagnes  de  la  Mercedes,  à 
environ  300  met.  d'élévation, 

Descr.  Arbre  atteignant  12  met.  et  plus  de  hauteur;  ramilles 
adultes,  subcylindriques,  foliacées.  Feuilles  squamiformes ,  courtes, 
très-rapprochées  et  étroitement  imbriquées.  Galbules  solitaires, 
subsessiles,  portés   sur    de    courtes   ramilles,  presque  globuleux 


JUMPERUS.  59 

ou  ovoïdes,  souvent  légèrement  atténués  aux  deux  extrémités, 
mais  davantage  au  sommet,  longs  d'à  peu  près  12-13  millim., 
lisses  ou  légèrement  tuberculeux  aux  points  correspondants  à  la 
soudure  des  écailles ,  recouverts  même  assez  longtemps  avant  la 
maturité  d'une  poussière  glauque,  renfermant  un  noyau  très-dûr, 
exactement  de  même  forme  que  le  galbule  lui-même.  Loge  unique, 
contenant  une  seule  graine  dressée. 

45.  Juniperus  dimorpha,  Roxb.  FI.  Iud.  III.  839.  Endl.  Syn.  Conif.  31. 

— Kong-nam-tsong.  Ghin. 

Arbrisseau  à  feuilles  ternées,   mucronées,   étalées;  celles  des 
ramules  aplaties,  opposées,  obtuses,  imbriquées. 

Habite  la  Chine. 

46.  Juniperus  aquatica,  Roxb.  FI.  Ind.  III.  838.  Endl.  Syn.  Conif.  31. 

—Thon-song.  Chin. 

Arbrisseau  à  feuilles  solitaires,  linéaires,  distiques,  non  mu- 
cronées. 

Habite  la  Chine. 

47.  Juniperus  glauca,  Horl.  Cels.  Willd.  Hort.  Berol.  —  Enum.  suppl. 

67.  Link.  Enumer.  Atl.  H.  345-  Endl.  Syn.  Conif.  31. 

Habite 


48.  Juniperus  racemosa,  Risso,  Hist.  nat.  Eur.  tnér.  II.  459.  Endl.  Syn. 

Conif.  31. 

Habite  l'Europe  australe. 

49.  Juniperus prostrata,  Risso,  Hist.  nat.  Eur.  mér.  II.  459.  Endl.  Syn. 

Conif.  31. 

Habite  l'Europe  australe. 

Les  Genévriers  paraissent  avoir  été  peu  connus  des  anciens;  la  cause  en 
est  très-probablement  due  à  ce  que  la  plupart  des  espèces  n'atteignent  que 
de  petites  dimensions  et  qu'elles  ne  présentent  pas  de  particularités  remar- 


60  JUNIPERUS. 

quables.  Cependant  ces  arbres  sont  cités  dans  la  Genèse  comme  étant  ceux 
sous  lesquels  s'est  caché  le  prophète  Elisée,  da,ns  le  désert  de  Beersheba,  pour 
échapper  aux  persécutions  du  roi  Achab.  Ils  étaient  très -estimés  chez  les 
Grecs  pour  leurs  propriétés  médicinales.  Virgile  et  Pline  en  parlent  comme 
atteignant  en  Europe  une  très-grande  hauteur. 

Ce  genre  renferme  néanmoins  plus  d'arbrisseaux  que  de  grands  arbres, 
quoique  quelques-uns  atteignent  15-20  mètres  de  hauteur.  En  général  ils 
forment  des  arbustes  ou  arbrisseaux  buissonneux,  étalés  et  rampants.  Plu- 
sieurs espèces  sont  utilisées  en  médecine  et  dans  l'économie  domestique  ; 
l'industrie  elle-même  en  retire  quelques  produits  :  leur  bois,  généralement  de 
longue  durée,  est  employé  à  divers  usages. 

Les  baies  du  J.  communis  sont  d'un  fréquent  emploi  et  recherchées  dans 
le  Nord  pour  la  fabrication  d'une  boisson  appelée  genevrette,  qui  diffère 
suivant  les  pays  :  dans  quelques-uns  on  mélange  ces  baies  avec  la  même 
quantité  d'orge  ;  dans  d'autres  avec  des  poires  ou  des  pommes;  dans  tous  les 
cas,  il  faut  qu'elles  soient  parfaitement  mûres.  Cette  liqueur  est  saine  et  forti- 
fiante ;  elle  est  sujette  à  s'aigrir,  et  pour  l'empêcher,  ou  du  moins  pour  en 
retarder  l'effet,  on  y  ajoute  quelques  poignées  d'absinthe  ou  de  petite  cen- 
taurée. L'eau-de-vie  de  genièvre,  dont  on  fait  une  si  grande  consommation 
dans  le  nord  de  l'Europe,  se  prépare  en  faisant  infuser  des  baies  dans  l'eau- 
de-vie  de  grain. 

Les  baies  sont  encore  employées  en  médecine,  dans  leur  état  naturel,  ou 
après  avoir  subi  diverses  préparations  :  leur  infusion  donne  du  ton  à  l'estomac 
et  au  système  intestinal ,  en  même  temps  qu'elle  augmente  la  transpiration 
cutanée.  De  tous  les  diurétiques,  elles  sont  peut-être  un  des  plus  efficaces. 
Rai  assure  avoir  guéri  plusieurs  maladies  néphrétiques  occasionnées  par  des 
graviers,  en  faisant  prendre  une  décoction  de  baies  de  genièvre  dans  du 
vin. — Celles  du  /.  macrocarpa  renferment  à  peu  prés  les  mêmes  principes  et 
peuvent  être  employées  aux  mêmes  usages. 

Le  bois  des  Genévriers,  qui  est  rougeâtre  ou  jaunâtre,  élégamment  veiné 
et  susceptible  d'un  beau  poli,  présente  une  durée  considérable;  il  jouit  de 
l'avantage  de  n'être  jamais  attaqué  par  les  insectes  ;  et  même,  dans  le  midi 
de  l'Europe,  on  brûle  fréquemment  dans  les  habitations  des  branches  de  Juni- 
perus,  afin  de  les  en  éloigner.  On  l'emploie,  en  Westphalie,  pour  fumer  les 
jambons;  c'est  lui  qui,  dit-on,  leur  donne  cette  odeur  particulière  si  re- 
cherchée. 

Le  Juniperus  Oxycedrus  du  midi  de  la  France  est  l'espèce  de  laquelle  on 
obtient  un  extrait  par  la  combustion  du  bois,  dont  la  vapeur  condensée  pro- 


JUNIPERUS.  61 

duit  un  liquide  brunâtre,  huileux,  inflammable,  d'une  odeur  résineuse  ana- 
logue à  celle  du  goudron,  mais  plus  désagréable,  appelée  dans  le  commerce 
Huile  de  cade  ;  elle  est  employée  en  médecine,  principalement  dans  l'art 
vétérinaire,  pour  guérir  les  ulcères  des  chevaux  ,  et  les  bergers  provençaux 
en  font  un  fréquent  usage  contre  la  gale  de  leurs  moutons. 

Les  plus  grandes  espèces  du  genre,  telles  que  les  Juniperus  virginiana 
et  Bermudiana,  sont  recherchées  comme  bois  de  construction  ;  mais,  indé- 
pendamment de  ces  avantages  ,  ils  entrent  presque  exclusivement  dans  la 
fabrication  des  crayons. 

Le  Juniperus  Sabina,  et  probablement  toutes  les  variétés  qui  s'y  ratta- 
chent, paraissent  posséder  des  propriétés  emménaguogues  :  ces  propriétés 
résident  surtout  dans  les  parties  de  la  plante  les  plus  riches  en  résine,  comme 
l'écorce  et  les  feuilles;  ces  dernières,  sèches  et  réduites  en  poudre,  sont 
appliquées  sur  les  plaies  et  les  ulcères  pour  les  nettoyer. 

Les  Juniperus  sont  des  végétaux  très-polymorphes  et  souvent  difficiles  à 
distinguer  les  uns  des  autres.  Issus  de  semis ,  les  jeunes  Genévriers  n'ont 
d'abord  que  des  feuilles  aciculaires  ;  quelques  espèces  les  conservent  même 
longtemps  soit  en  totalité,  soit  en  partie;  d'autres  les  perdent  assez  promp- 
tement;  enfin  il  en  est  qui  n'en  ont  jamais  d'autres  :  ce  sont  les  Oxycedrus. 
Cette  variation  dans  la  forme  des  feuilles  fait  que  les  plantes  d'une  même 
espèce  sont  souvent  très-différentes  les  unes  des  autres.  Les  Juniperus  ne 
peuvent  donc  se  reconnaître  que  lorsqu'ils  sont  revêtus  des  feuilles  qu'ils 
conserveront  sans  modification.  Le  genre  de  multiplication  peut,  en  outre, 
leur  imprimer  des  caractères  plus  ou  moins  exceptionnels.  En  effet,  comme 
ces  plantes  portent  souvent  sur  le  même  pied  et  sur  des  rameaux  parti- 
culiers des  feuilles  aciculaires  et  des  feuilles  squamiformes,  ou  seulement 
l'une  de  ces  deux  formes,  il  s'ensuit  que  si  l'on  fait  une  bouture  ou  une 
greffe  avec  l'un  ou  l'autre  de  ces  rameaux,  le  produit  aura  un  aspect  diffé- 
rent, qui  ,  malgré  sa  jeunesse ,  pourra  présenter  tous  les  caractères  d'une 
plante  adulte.  La  variabilité  dans  le  port  et  les  dimensions  n'est  souvent  pas 
moins  considérable  que  celle  des  feuilles  ;  c'est  surtout  parmi  les  J.  virgi- 
niana et  Sabina  qu'elle  atteint  le  plus  haut  degré.  Suivant  que  ces  espèces 
sont  isolées  ou  en  massifs,  dans  un  bon  terrain  ou  dans  une  terre  aride,  elles 
forment  des  arbres  plus  ou  moins  élancés,  des  arbrisseaux  ou  des  arbustes 
buissonneux,  quelquefois  couchés  sur  le  sol. 

Les  Juniperus  sont  à  peu  près  rustiques,  et  à  part  quelques  espèces  mexi- 
caines, telles  que  le  J.  mexicana,  flaccida,  etc.,  toutes  les  autres  pourront 
résister  à  nos  hivers.  Ils  semblent  aussi  peu  difficiles  sur  la  nature  du  sol; 


62  MICROCA.CHRYS. 

cependant  ils  cherchent  de  préférence  les  endroits  siliceux  ou  légèrement 
calcaires,  mais  jamais  nettement  argileux,  croissant  entre  les  rochers,  et 
principalement  sur  les  pentes  des  montagnes,  là  où  l'humidité  n'est  pas 
stagnante  et  où  l'eau  des  pluies  s'écoule  facilement. 


ffTS»lP  *»@-« 


II.  Microcachrys,  Hook.  fils. 

Microcachris,  Hook.  fils,  in  Lond.  Journ.  of  Botan.  IV.  149. 
Arthrotaxis,  Hook. 

Fleurs  monoïques,  sur  des  rameaux  différents.  Les 
mâles  :  Chatons  terminaux,  ovales.  Etamines  insérées  sur 
l'axe,  imbriquées.  Filaments  très -courts.  Anthères  à 
deux  loges  latérales,  pendantes  à  la  base  d'un  connectif 
squamiforme,  transversalement  bivalves.  Les  femelles  : 
Chatons  décurvés  ou  penchés.  Ecailles  lâchement  imbri- 
quées, étalées,  ovales,  naviculaires,  concaves.  Ovule  soli- 
taire à  la  base  de  chaque  écaille.  Chatons  fructifères  pres- 
que cylindriques,  à  peine  plus  épais  que  le  ramule,  com- 
posés d'écaillés  divariquées,  presque  semblables  aux 
feuilles,  mais  plus  petites ,  étalées,  acuminées  au  sommet, 
récurvées,  concaves  au  milieu.  Graine  solitaire,  dressée, 
entièrement  nue,  presque  plus  grande  que  l'écaillé,  à 
tégument  scarieux,  membraneux,  transparent. 

Petit  arbuste  de  la  Tasmanie,  à  ramules  tétragones. 
Feuilles  opposées-décussées,  étroitement  imbriquées  sur 
les  ramules  ;  les  plus  adultes  squamiformes,  rhomboïdes- 
ovales. 


wwDDiNerom.  63 


1.    MlCROCACHRYS   TETRAGONA,   Hook.  fils. 

Arthrotaxis  tetrauona,  Hook.  le.  t.  560 

Microgachrys  tetragona,  Hook.  fils,  in  London  Journal  of  Bot.  IV. 
150.  Lindl.etGord.  Journ.Hort.Soc.  V.  221.  Endl.  Syn.  Conif. ^7. 

Habite  la  Tasmanie,  où  il  est  commun  sur  les  bords  du  lac 
Saint-Clair. 

Descr.  «  Arbuste  de  5-6  met.  de  hauteur,  à  port  de  Cyprès, 
mais  à  feuilles  de  Dacrydium.  Feuilles  insérées  sur  quatre 
rangs  dans  les  plantes  les  plus  jeunes,  imbriquées  dans  les  plus 
vieilles,  appliquées  sur  les  ramules,  rhomboïdes-ovales,  carénées 
sur  le  dos.  Chatons  réunis  au  sommet  des  ramules  :  les  mâles 
dressés,  d'environ  4  millim.  de  longueur,  cylindriques;  les  femelles 
recourbés,  penchés,  formés  de  8-10  écailles.  »  (Hook.  I.  c.) 

Ce  genre  n'est  représenté  que  par  un  seul  arbrisseau,  originaire  de  la  Tas- 
manie  ,  et  qui  probablement  n'aura  jamais  d'autre  avantage  pour  nous  que 
celui  d'enrichir  nos  collections  de  serre  tempérée.  Son  port,  d'après  la 
figure  qu'en  donne  Hooker,  est  dressé  ;  ses  rameaux,  très-nombreux  et 
minces,  entièrement  recouverts  de  feuilles  squamiformes,  imbriquées,  rap- 
pellent ceux  des  Arthrotaxis,  mais  sont  beaucoup  plus  petits. 


III.  \tt*id<llng*<rafn,  Exdl. 

WjftHHHSErcfc*,  Endl.  Cat.  Hort   Vindob.  I.  209.— Syn.  Conif.  31. 

Lindl.  et  Gord,  Journ.  Hort.  Soc.  V.  203.  Knight,  Syn.  Conif.  13. 
Parolinia,  Endl.  Gen.  supp.  I.  1374  (non  Webb.). 
Pachylepis,  Brongn.  Ann.  se.  nat.  lre  sér,  XXX.  189.  Spach,  Hist. 

vég.  plian.  XI.  346. 
Thule  Spec.  L. 
Cupressi  Spec.  Thunb. 

Fleurs  dioïques;  les  mâles:  Chatons  terminaux,  soli- 


64  WRIDDINGTONIA. 

taires,  oblongs.  Etamines nombreuses,  opposées- déçu ssées 
ou  imbriquées  sur  4  rangs.  Filaments  très-courts,  terminés 
en  un  connectif  ovale-deltoïde,  squamiforme,  excentri- 
quement  pelté;  loges  2,  placées  en  dessous,  s'ouvrant 
longitudinalement.  Les  femelles  disposées  en  chalons 
solitaires,  sessiles,  à  Faisselle  d'une  feuille  squami- 
forme, alternes,  plus  rarement  opposés,  portés  sur  les  ra- 
milles de  l'année,  et  constituant  des  épis  variables  en  lon- 
gueur. Ecailles  ovulifères  4,  brièvement  mucronées  sous 
le  sommet,  verticillées  autour  d'un  axe  déprimé,  d'abord 
très-étalées,  puis  valvaires.,  conniventes  et  enfin  connées. 
Ovules  5-10,  à  la  base  de  chaque  écaille,  uni-  ou  bisériés, 
dressés,  sessiles,  atropes,  ouverts  au  sommet.  Strobiles 
dressés,  presque  globuleux,  à  4  valves  ligneuses,  mucro- 
nées à  la  face  dorsale  et  sous  le  sommet.  Graines  peu 
nombreuses  par  suite  d'avortement,  dressées;  à  tégument 
presque  crustacé,  dilaté  de  chaque  côté  en  aile  membra- 
neuse. Embryon  antitrope ,  à  2  cotylédons  obtus,  à 
radicule  cylindrique. 

Arbres  de  l'Afrique  australe  extra-tropicale  et  de  Mada- 
gascar; à  feuilles  rapprochées,  alternes,  linéaires,  aci- 
culaires,  étalées,  quelquefois  petites,  squamiformes,  appri- 
mées,  imbriquées,  souvent  glandulifères  sur  le  dos. 

1.  Wriddingtonia  Juniperoides,  Endl. 

Strobiles  à  valves  surmontées  extérieurement  à  la  face 
dorsale  d'une  gibbosité  conique,  planes  à  la  face  interne. 

Cupressus  juniperoides,  L.  Spec.  1422.  Desf.  Hist.  Arb.  II.  567. 

Cupressus  afp.icana,  Mill.  Dict.  n.  6. 

.Iuniperus  capensis,  Lam.  Dict.  II.  626.  Desf.  Hist.  Arb.  II.  559. 


WRIDD1NGT0NIÀ.  65 

Taxodium  junipiroides  et  taxodium  capense,  Hort.  allq. 

ScHUBERTIA  CAPENSIS,  Spreilg.  SlJSl.   III.   890. 

Callitris  arborea,  Schrad.  ex.  E.  Meyer,  Pflanzevgeogr.  Dokum.  73 

et  170. 
Pachylepis  juniperoides,  Brongn.  Ann.  se.  nat.  4rc  sér.  XXX.  Spach, 

Hist.  vég.  phan.  XI.  346. 
Wriddingtonia  juniperoides,   Endl.  Syn.  Conif.  32.  Lindl.  et  Gord. 

Journ.  Hort.  Soc.  V.  203.  Knight,  Syn.  Conif.  13. 
Cham^ecyparis  squarrosa,  Hort.  aliq.  (non  Zucc.) 
Cypressboom,  Colon.  Batav.  Capens. 

Habite,  au  cap  de  Bonne-Espérance,  la  région  inférieure 
occidentale  (nommée  Cedernberg,  à  cause  de  l'abondance  de  ces 
arbres),  ainsi  que  les  monts  Blauwberg,  de  1000 — 1300  met. 
d'élévation. 

Descr.  Arbre  de  moyenne  grandeur;  tronc  droit.  Hameaux 
étalés  ou  ascendants,  plus  ou  moins  anguleux,  feuilles  dans  leur 
jeunesse;  ramules  dressés,  étalés,  quelquefois  anguleux,  mu- 
nis de  feuilles  aciculaires  ou  subcylindriques  et  parfois  beau- 
coup plus  courtes.  Feuilles  sessiles,  adnées-décurentes,  coriaces, 
d'un  vert  glauque;  celles  des  jeunes  sujets  linéaires,  aciculaires, 
planes,  mucronées,  presque  trinervées,  étalées  ou  légèrement  réflé- 
chies, opposées,  ternées  ou  verticillées,  de  13-32  millim.  de  lon- 
gueur sur  2  millim.  de  largeur  a  la  base.  Dans  les  adultes,  les 
feuilles  sont  éparses;  celles  du  sommet  des  ramules,  quelquefois 
ovales  ou  ovales-lancéolées,  presque  rhomboïdales,  obtuses  ou 
aiguës,  sont  parfois  mucronées,  étroitement  ou  lâchement  imbri- 
quées, munies  sur  le  dos  d'une  glande  légèrement  déprimée.  Fleurs 
dioïques.  Chatcns  mâles  d'environ  4  millim.,  oblongs-cylindracés, 
obtus,  courtement  stipités ,  caliculés,  composés  en  général  de  12 
écailles  roussâtres,  ovales-deltoïdes,  pointues,  opposées-décussées. 
Strobiles  3-4,  disposés  en  forme  d'épis,  déprimés-globuleux;  à 
valves  ovales,  ligneuses,  brun  rougeâtre,  luisantes,  bosselées  et 
portant  au-dessous  du  sommet  une  forte  épine  pyramidale,  planes 
à  la  face  interne  (à  moins  qu'elles  ne  soient  rendues  convexes  par 
la  courbure  des  bords).  Graines  brunes,  à  ailes  étroites,  de  la  cou- 
leur du  testa  ,  et  du  double  plus  courtes  que  les  valves. 
Traité  des  Conifères.  5 


60  WRIDDINGTONIÀ. 

Introduit  en  1756. 

Observ.  Dans  nos  cultures,  cet  arbrisseau  atteint  en  général 
A  met.  de  hauteur;  il  forme  une  pyramide  qui  porte  des  branches 
courtes,  dressées  ou  légèrement  étalées,  ainsi  que  des  rameaux 
un  peu  anguleux.  Feuilles  alternes,  sessiles,  élargies-décurrentes 
à  la  base,  souvent  dressées,  épaissies  au  milieu,  légèrement  con- 
vexes en  dessous. 

2.    WRIDDINGTONIÀ  ClJPRESSOIDES,  Eïldl. 

Strobiles  coniques,  à  valves  mucronées  en  dehors  et 
au-dessous  du  sommet;  à  face  interne,  aiguë-carénée. 
Graines  bisériées. 

Thuia  cupressoides,  L.  Mant.  125.  Thunb.  FI.  Cap.  (éd.  Schult.  500.) 

Loud.  Arbor.  IV.  2460.  f.  2316  (plant.  Juv.) 
Thuia  aphylla,  Burm.  Prodr.  27. 
Callitris  cupressoides,  Schrad.  Mss.  Herb.  Dreg.  E.  Meyer,  Pflanzen- 

geogr.  Dokum.  126,  170. 
Callitris  stricta,  Schrad.  Mss. 

Pachylepis  cupressoides,  Brongn.  Ann.  se.  nat.  lresér.  XXX.  190. 
Wriddingtonia  cupressoides,  Endl.  Cat.  Hort.  Vindob.  I.  209.— Syn. 

Conif,  33.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  203.  Knight,  Syn. 

Conif.  13. 

Habite  les  parties  basses  des  environs    du  cap  de  Bonne- 
Espérance,  à  la  hauteur  de  330—1000  met. 

Descr.  Suivant  Endlicher,  le  W.  Cupressoides  constitue  un  arbuste 
de  1  -3  met.  Branches  allongées,  munies  de  feuilles  presque  étalées 
sur  les  rameaux,  plus  courtes,  imbriquées  sur  les  ramilles.  Strobiles 
plus  grands  que  dans  l'espèce  précédente,  ovales-obtus,  longs  de 
18-22  millim.;  à  valves  ligneuses,  légèrement  convexes,  aiguës, 
portant  au-dessous  du  sommet  un  petit  mucron  conique  ,  fortement 
carénées  au  contraire  et  très -aiguës  à  la  face  interne  qui  porte 
les  graines. 


WRIDDINGTONIA.  6i 

Introduit  vers  4700. 

Observ.  Los  sujets  que  j'ai  examinés  portent  des  branches 
dressées,  étalées;  des  rameaux  minces,  défléchis  ou  pendants; 
des  feuilles  éparses,  étalées,  très-inégales  sur  le  même  rameau, 
sensiblement  nervées  :  les  unes  longues  de  12-20  millim., 
planes,  aciculaires,  linéaires,  distantes  et  étalées,  plus  minces, 
plus  molles  et  plus  obtuses  que  dans  l'espèce  précédente;  les 
autres  plus  courtes,  apprimées,  presque  squamiformes,  sont 
ovales,  aiguës  ou  obtuses. 

5.  Wriddingtonia  Commersonii,  Endl. 

Strobile  à  valves  non  mucronées  ou  à  peine  bombées 
au  sommet,  carénées  à  l'intérieur,  portant  5  graines. 

Thuia  quadrangularis,  Vent.  Nom.  Duliam.  III.  16. 
Pachylepis  Commersonii,  Brongn.  Ann.  se.  nat.  lre  sér.  XXX.  190. 
Wriddingtonia  Commersonii,  Endl.  Syn.   Conif.  34.  Lindl.  et  Gord. 
Journ.  Hort.  Soc.  V.  203. 

Habite  Madagascar.  Anciennement  cultivé  au  Réduit,  dans 
l'île  Maurice. 

Descr.  D'après  M.  Brongniart  :  «  Ramilles  étalés,  rapprochés. 
Feuilles  courtes ,  aiguës  et  distantes  sur  les  rameaux ,  plus  obtuses 
et  plus  rapprochées  sur  les  ramules,  où  elles  sont  disposées  sur  4 
rangs.  Slrobile  globuleux,  égalant  presque  le  volume  d'une  noix, 
lisse;  à  valves  très-épaisses,  mutiques  ou  a  peine  bombées  au  som- 
met. Graines  oblongues,  ailées.  » 


Espèces  peu  connues. 

4.  Wriddingtonia  natalensis,  Endl. 

Wriddingtonia  natalensis,   Endl.  Syn.  Conif.  34.  Lindl.   et  GorJ. 
Journ.  Hort.  Soc.  V.  203. 


G8  FRENELA. 

Habite  l'Afrique  australe,  vers  Port- Natal. 

«  La  plante  envoyée  par  Kausse  et  Gueinz  est  semblable  au 
\V.  Cupressoides,  mais  d'un  port  beaucoup  plus  grêle  ;  à  feuilles 
toutes  aiguës,  glandulifères  sur  le  dos.  Les  fleurs  femelles  sont 
disposées  en  épis  lâches  et  placées  à  l'extrémité  des  ramules.  » 
(Endl.,  I.  c.) 

5.  Wriddingtonia  Wallichii,  Endl. 

Wriddingtonia  Wallichii,  Endl.  Syn.    Conif.  34.   Lindl.  et  Gord. 
Journ.  Hort.  Soc.  V.  203. 

Habite  les  environs  du  cap  de  Bonne-Espérance,  d'où  elle  a 
été  envoyée  par  Wallich. 

Espèce  voisine  du  W.  Cupressoides,  mais  certainement  différente. 
M.  Hooker  fils  la  mentionne  dans  le  Journ.  of  Bot.  IV.  141 . 

Les  Wriddingtonia  ne  paraissent  avoir  d'autre  avantage  pour  nous  que 
d'augmenter  nos  collections.  Sous  notre  climat  ili  sont  cultivés  en  serre 
froide;  mais  il  est  probable  qu'ils  pourraient  l'être  en  pleine  terre  dans 
plusieurs  de  nos  départements  méridionaux. 

Leur  port  n'a  rien  de  remarquable,  il  est  intermédiaire  entre  celui  des 
Genévriers  et  celui  des  Cyprès. 


IV.  Freuela,    Mirb. 

Frenela,  Mirb.  Mém.  Mus.  XIII.  30  {excl.  Sp.  AU.).  Spach,  Hist.  vég. 

phan.  XI.  3io.  Endl.  Syn.  Conif.  35.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort. 

Soc.  V.  203.  Knight,  Syn.  Conif.  14. 
Callitris,  Vent.  Nov.  gén.  Dec.  1808  (excl.  Sp  AU.). 

Fleurs  monoïques,  sur  des  rameaux  différents.  Les 
mâles  :  CVjafo/îS  cylindriques  ou  subglobuleux  à  l'extrémité 
des  ramilles,  lùamines  nombreuses,  tentées,  verticillées 


FRENELA.  69 

sur  l'axe,  imbriquées  sur  G  rangs.  Filaments  très-courts; 
connectif  terminé  en  un  appendice  squamiformeexcentri- 
quement  pelté,  portant  4  loges  horizontales  qui  s'ouvrent 
longitudinalement.  Les  femelles  :  Chatons  solitaires  ter- 
minaux ou  paniculés  sur  lesramules.  Ecailles  ovulifères G, 
plus  rarement  7-8,  verticillées  autour  d'un  axe  déprimé 
ou  pyramidal,  inégales,-  les  alternes  plus  étroites,  muti- 
ques  ou  portant  une  protubérance  sous  le  sommet,  d'a- 
bord étalées,  puis  connées-valvaires.  Ovules  placés  à  la 
base  des  écailles,  plurisériés,  dressés  en  forme  de  bou- 
teille. Strobile  presque  globuleux  ou  allongé,  atténué  au 
sommet,  subconique;  à  G,  plus  rarement  7-8  valves  li- 
gneuses, convexes,  mutiques  ou  mucronées  au  dessous 
du  sommet,  planes  ou  tuberculées  à  la  face  interne;  les 
alternes  plus  petites.  Graines  nombreuses,  lenticulaires, 
comprimées;  à  tégument  presque  osseux,  légèrement 
dilaté  en  aile  membraneuse.  Embryon  à  5  cotylédons, 
à  radicule  cylindrique. 

Arbres  ou  arbrisseaux  de  la  Nouvelle-Hollande,  plus 
rares  dans  la  Nouvelle-Zélande. 

Maturation  bisannuelle. 

§  1.   Valves  du  slrobile  mucronées. 
1.  Frenela  frutjcosa,  Endl. 

Strobiles  ovales,  à  valves  lisses  intérieurement;  colonne 
centrale  déprimée,  à  trois  pans.  Graines  à  ailes  étroites. 

Callitris  fruticosa,  R.  Br.  Mss. 
Callitris  oelonga,  Rich.  Comf.  49.  t.  8.  n.  2. 
Frenela  fruticosa,  Endl.  Syn.  Con'if.  £6.  Lindl.  elGord.  Jonm  liort. 
Soc.  V.  203. 


70  FRElNELA. 

Habile  l'intérieur  de  la  Nouvelle-Hollande  orientale. 
Introduit  en  1822. 

2.  Frenela  rhomboidea,  Endl. 

Strobiles  globuleux,  à  valves  lisses  à  l'intérieur;  colonne 
centrale  déprimée,  à  trois  pans.  Graines  à  ailes  très-larges. 

Callitris  rhomboidea,  R.  Br.  ex.  Rien.  Conif.  47.  t.  8.  n.  1. 

Habite  la  Nouvelle-Hollande  orientale. 

Descr.  Arbrisseau  à  port  de  Cyprès.  Rameaux  cylindriques  ou 
à  peine  anguleux,  très-chargés  de  ramules.  Ramilles  éparses,  arti- 
culées. Feuilles  squamiformes,  petites,  apprimées ,  réunies  par  3  à 
la  base  de  chaque  articulation  et  comme  soudées,  aiguës,  persis- 
tantes. Chatons  maies  très-petits,  solitaires,  terminant  les  ramilles. 
Strobile  composé  de  6  valves  très-dures,  ligneuses,  munies  d'une 
gibbosité  conique. 

5.  Frenela  Roei,  Endl. 

Strobiles  globuleux,  à  valves  lisses  à  l'intérieur;  colonne 
centrale  allongée,  à  5  pans.  Graines  étroitement  ailées. 

Fuenela  Roei,  Endl.  Symb.  FI.  Nov.  Holl.  inéd.  1839. — Syn.  Conif. 
36.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  203. 

Habite  l'intérieur  de  la  Nouvelle-Hollande  austro-occidentale. 

4.  Frenela  triquetra,  Spach. 

Strobiles  agrégés,  à  valves  tuberculées  à  l'intérieur; 
colonne  centrale  déprimée,  à  5  pans.  Graines  étroitement 

ailées. 

Cui'REssds  australis,  Desf.  Cat.  Hort.  Par.  éd.  3.  355  [non  Pers.). 
Callitris  cupressiformis,  Vont.  Nov.  Gen.  Decud.  n.  10. 


FUENELA.  71 

Frenela  Ventenantii,  Mirb.  Mém.  Mus.  XIII.  7i. 

Cupressus  triquetiu,  Lodd.  Cat.  4836,  p.  27. 

Frenela  triquetra,   Spach,  Hist.  véy.  plian.  XI.  345.  Eiidl.  Siju. 

Con$.  36.  Lindl.  et  Gord.  Joum.  Hort.  Soc.  V.  204. 
?  Cupressus  articulata,  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wou.  191. 

JUNIPERUS  CUNNINGHAMII,  Hort. 

Habite  dans  la  Nouvelle-Hollande  orientale. 

Descr.  «  Arbrisseau  ayant  le  port  d'un  Casuarina.  Tronc  droit. 
Rameaux  étalés  ou  ascendants.  Ramules  flexueux,  irrégulièrement 
paniculés,  à  six  stries  alternativement  vertes  et  brunes.  Ramules 
d'un  vert  foncé ,  irrégulièrement  décomposés  ou  subtrichotomes  ; 
mérithalles  courts,  1  -sulqués  à  chaque  face,  se  désarticulant  par 
la  dessication.  Feuilles  à  peine  d'un  demi-millim.  de  longueur, 
apprimées,  très-distantes.  Ramilles  fructifères,  courtes,  éparses, 
ligneuses.  Strobiles  du  volume  d'une  cerise ,  d'abord  verctètres, 
finalement  bruns,  ovales-globuleux,  hexagones,  subsessiles,  sub- 
fasciculés.  Écailles  gibbeuses,  mucronées  au-dessous  du  sommet, 
rugueuses  et  convexes  à  la  face  externe  ;  les  3  plus  petites  ovales, 
deltoïdes ,  moins  larges,  et  de  moitié  à  une  fois  plus  courtes  que 
les  3  grandes  ;  celles-ci  ovales-rhomboïdales.  Nucules  à  peine 
ailées.  »  (Spach.,  /.  c.) 

Introduit  en  1820. 


§  2.  Strobiles  à  valves  lisses,  mutiques. 
5.  Frenela  australis.  Mirb. 

Strobiles  presque  globuleux,  à  valves  rugueuses,  tuber- 
culées  à  l'intérieur;  colonne  centrale  déprimée, à  5  pans. 
Graines  étroitement  ailées. 

ïhuia  australis,  Desf.  Hort.  Par.  274.  Poir.  Encycl.  suppl.  V.  302. 
Cupressus  australis,  Pers.  Syn.  II.  580  {non  Desf.)- 
Callitris  australis,  R.  Br.  Mu,    Ilook.   lils,  Lond.  Joum.  of  Bot. 
IV.  147. 


72  FRENELA. 

Frenela  australis,  Mirb.  Mém.  Mus.  XIII.  74.  Endl.  Syn.  Conif.  37. 
Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  203.  Knight,  Syn.  Conif.  14. 
Oster-Bay-Pine,  Colon,  angl. 

Habite  la  Nouvelle-Hollande  et  la  Tasmanie. 

Descr.  Cette  espèce,  appelée  par  les  indigènes  Oster-Bay-Pine 
(Pin  de  la  Baie-des-Huîtres) ,  atteint,  d'après  M.  Backhouse , 
45-20  met.  de  hauteur.  Ramilles  et  ramilles  légèrement  anguleux, 
très-tenus.  Feuilles  squamiformes,  décurrentes  et  soudées  par  3 
à  la  base  de  chaque  articulation ,  très-apprimées ,  quelquefois 
légèrement  écartées  au  sommet.  Chatons  maies  terminant  des 
ramilles  courtes,  ovales  ou  ovales-oblongs,  d'environ  2  millim. 
Strobiles  globuleux,  agrégés  ou  solitaires,  courtement  pédoncules, 
de  la  grosseur  d'une  noisette;  valves  ligneuses,  épaisses,  largement 
ovales,  lisses  ou  longitudinalement  rugueuses.  Graines  osseuses, 
ovales,  à  ailes  membraneuses  sur  les  bords. 

Introduit  vers  1804. 

6.  Frenela  verrucosa,  Cunningh. 

Strobiles  presque  globuleux,  à  valves  tuberculées  à 
l'intérieur;  colonne  centrale  allongée,  à  trois  pans.  Graines 
largement  ailées. 

Callitris  verrucosa,  R.  Br.  Mss. 

Frenela  verrucosa,  Cunningh.  ex  Mirb.  Mém.  Mus.  XIII.  74.  Endl. 
Syn.  Conif.  37.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  204. 

Habite  l'intérieur  de  la  Nouvelle-Hollande  orientale. 

Descr.  Arbre  pyramidal.  Branches  ei  rameaux  dressés.  Ramilles 
presque  cylindriques.  Feuilles  squamiformes,  petites,  légèrement 
mucronulées,  souvent  étalées  au  sommet.  Slrubilcs  globuleux, 
déprimés,  quelquefois  plus  larges  que  haut;  valves  parsemées  de 
gros  tubercules  irréguliers,  verruqueuses. 

7.  Frenela  robusta,  Cunningh, 
Strobiles  déprimés,  globuleux,  à  valves  tuberculées  à 


FREISELÀ,  73 

l'intérieur;  colonne  centrale  à  3  pans.  Graines  étroite- 
ment ailées. 

Callitris  robusta,  R.  Br.  Mss. 

Frenela  robusta,  Cunningh.  ex  Mirb.  Mém.  Mus.  XIII.  74.  EndI.  Syn. 

Conif.  37.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  204. 
Callitris  Preissii,  Miq.  Plant.  Preiss.  I.  643. 

Habite  sur  la  côte  austro-occidentale  de  la  Nouvelle-Hollande, 
la  rivière  des  Cygnes,  l'île  de  Rottenest,  etc. 

Descr.  Arbrisseau  pyramidal.  Branches  et  rameaux  dressés. 
Ramulcs  et  ramilles  légèrement  triquètres.  Feuilles  squamiformes, 
très-petites,  légèrement  étalées,  mucronulées  au  sommet.  Strobiles 
sphéroïdaux,  gros,  déprimés,  et  souvent  ainsi  plus  larges  que  hauts, 
verruqueux,  mais  cependant  moins  que  dans  l'espèce  précédente  ; 
portés  sur  de  très-gros  pédoncules  droits,  de  5-8  millim,  de  lon- 
gueur, munis  d'écaillés  persistantes. 

8.  Frenela  Hugelii,  Hort. 

Strobiles  déprimés  ou  subglobuleux,  à  valves  inégales 
assez  régulières  ;  les  alternes  plus  petites. 
Callitris  Hugelii,  Herbier.  Mus.  Par.  Knight,  Sijn.  Conif.  14. 

Habite  la  Nouvelle-Hollande. 

Descr.  Arbrisseau  pyramidal.  Branches  d'abord  dressées,  for- 
mant plus  tard  une  cime  légèrement  étalée.  Rameaux  dressés. 
Ramilles  étalées,  obtusément  anguleuses,  articulées,  à  articula- 
tions très-rapprochés.  Feuilles  squamiformes,  très-courtes,  appri- 
mées,  plus  longues  et  plus  aiguës  sur  les  branches  que  sur  les 
ramules.  Strobiles  solitaires  ou  agglomérés  sur  des  pédoncules  de 
4-6  millim.  de  longueur,  déprimés,  subglobuleux,  souvent  plus 
larges  que  hauts.  Valves  inégales;  les  3  petites  beaucoup  plus 
étroites  et  souvent  aussi  un  peu  plus  saillantes,  légèrement  ru- 
gueuses, luisantes. 


74  FRENELA. 


9.  Frenela  Gunii,  Endl. 

Strobiles  élargis  à  la  base,  ovales,  irrégulièrement  co- 
niques, à  valves  épaisses,  souvent  irrégulières. 

Frenela  Gunii,  Endl.  Syn.  Conif.  38.  Lindl.  et  Gord.  Joum.  Hort. 

Soc.  V.  204. 
Frenela  macrostachya,  Knight,  Syn.  Conif.  14. 
Callitris  macrostachya,  Hort.  aliq. 
Callitris  Gunii,  Hook.  Lond.  Joum.  ofBot.  IV..  147. 
Cupressus  Fothergilli,  Forbes  (Jam.),  Pinet  Wob.  191. 
Callitris  Fothergilli,  Loud.  Encycl.  oftrees,  1072. 
Frenela  Fothergilli,  Endl.  Syn.  Conif.  38.  Knigth,  Syn.  Conif.  14. 

Habite  la  ïasmanie. 

Descr.  Arbrisseau  pyramidal.  Branches  et  rameaux  dressés. 
Bamules  et  ramilles  anguleux,  glabres,  glaucescents,  triquètres, 
légèrement  sillonnés.  Feuilles  petites,  squamiformes,  aiguës,  appri- 
mées  à  la  base  de  chaque  articulation.  Strobiles  solitaires  ou 
géminés,  quelquefois  agglomérés,  sessiles  ou  portés  sur  un  gros 
pédoncule  court,  ligneux,  naissant  sur  les  branches  ou  sur  la 
tige  elle-même  ;  élargis  dans  la  partie  inférieure,  irrégulièrement 
coniques,  plus  rarement  surbaissés  ;  à  valves  épaisses,  souvent  iné- 
gales, lisses  ou  légèrement  striées  longiiudinalement,  convexes, 
plus  ou  moins  arrondies,  luisantes,  brunes. 


10.  Frenela  pyramidalis,  Il  or  t. 

Rameaux  dressés,  ramules  étalés. 

Frenela  pyramidalis,  Endl.  Syn.   Conif.  38.  Lindl.  et  Gord.  Joum. 

Hort.  Soc.  V.  204. 
Callitris  pyramidal^  Sweet,  Hort.  Brit.  473. 

Habite  la  Nouvelle-Hollande. 


1KENELA.  75 

Desgk.  Arbrisseau  pyramidal.  Brandies  dressées.  Ramilles  très- 
nonibreux ,  petits,  pressés  vers  le  sommet  des  branches,  plus 
lâches,  plus  grêles  et  plus  anguleux  dans  les  jeunes  sujets,  presque 
cylindriques.  Feuilles  squamiformes,  très-petites,  fortement  oppri- 
mées, obtuses,  plus  rarement  aiguës.  Chatons  mâles  nombreux, 
ovales  ou  ovales-oblongs,  longs  de  4-3  millim.,  terminant  des 
ramilles  variables  en  longueur. 


Espèces  peu  connues. 

11.  Frenela  variabilis  -j*. 

Descr.  Arbrisseau  dressé,  pyramidal.  Branches  courtes.  Rameaux 
élramules  anguleux,  triangulaires,  glauques,  à  articulations  assez 
distantes.  Feuilles  squamiformes,  très-petites,  apprimées.  Strobiles 
ovales  ou  coniques.  Valves  6,  quelquefois  7-8,  épaisses,  arrondies, 
convexes,  brun-luisant,  poinlillées  ou  lisses,  renflées  au  sommet, 
qui  est  légèrement  réfléchi. 


Habite. 


Observ.  Dans  les  jeunes  plantes  provenant  de  graines ,  les 
feuilles  primordiales  sont  quaternées,  étalées,  quelquefois  réflé- 
chies, assez  épaisses;  mais  bientôt  après  elles  deviennent  presque 
aciculaires,  squamiformes,  étroites,  quaternées  et  lernées,  puis 
enfin  ternées-squamiformes. 

La  plante-mère  que  j'ai  vue  dans  les  pépinières  de  M.  Noi- 
sette, à  Nantes,  en  pleine  terre  depuis  plusieurs  années,  mesu- 
rait environ  1  met.  ;  elle  portait  un  certain  nombre  de  strobiles, 
dont  quelques-uns,  composés  de  6,7  et  8  valves,  m'ont  obligé  à 
modifier  les  caractères  génériques  donnés  soit  parMirbel,  soit 
par  Endlicher.  L'espèce  qui  nous  occupe  doit-elle  être  consi- 
dérée comme  nouvelle,  à  cause  de  cette  différence  dans  le  nom- 
bre de  pièces  du  strobile,  ou  ces  caractères  sont-ils  purement 
accidentels  ? 

\2.  Frenela  glalca,  Mirb.  Mëm.  Mus.  XIII.  74.  Endl.  Syn.  Conif.  38. 
Luidl.  et  Gord.  Journ.  liort.  Soc.  V.  204. 


76  FREKELA. 

Habile  l'intérieur  de  la  Nouvelle-Hollande. 

13.  Frenela  calcarata,  Cunningh.  ex.  Mirb.  Mém.  Mus.  XIII.  74.  Endl. 

Syn.  Canif.  38.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  201. 
Callitris  calcarata,  R.  Br.  Mss. 

Habite  l'intérieur  de  la  Nouvelle-Hollande  orientale. 

14.  Frenela  propinqua,  Cunningh.  ex  Mirb.  Mém.  Mus.  XIII.  74.  Endl. 

Syn.  Conif.  38.  Lindl.  et  Gord   Journ.  Hort.  Soc.  V.  204. 

Habite  la  partie  australe  de  la  Nouvelle-Hollande. 

15.  Frenela  turerculata,  Mirb.  Mém.  Mus.  XIII.  74.  Endl.  Syn.  Conif.  38. 
Callitris  tuberculata,  R.  Br.  Mss. 

Habite  la  partie  australe  de  la  Nouvelle-Hollande. 

16.  Frenela  arenosa,  Hort.  Endl.  Syn.  Conif.  38. 
Callitris  arenosa,  Sweet,  Hort.  Brit.  473. 

Habite  la  Nomelle-Hollande. 

17.  Frenela  rigida,  Endl.  Syn.  Conif.  38. 

Jlniperus  rigida,  Noisette,  ex  Desf.  Hort.  Par.  éd.  3.  3oa. 

Habite  la  Nouvelle-Hollande. 

18.  Frenela  ericoïdes,  Hort.  Endl.  Syn.  Conif.  38.  Noisette,  ex  Desl. 
Hort.  Par.  3oo. 

Habile  la  Nouvelle-Hollande. 

Endlicher  et  la  plupart  des  auteurs  ont  toujours  dërrit  le  genre  Frenela 
comme  ayant  des  strobiles  composés  de  C  valves.  Mais  ce  nombre  est  variable, 
car  sur  une  plante  des  pépinières  de  M.  Noisette,  à  Nantes,  dont  j'ai  fait  le 
F.  variabilis,  les  strobiles  étaient  composés  de  6,  7  et  même  8  valves  très- 
régulières,  c'est-à-dire  les  alternes  toujours  plus  petites,  excepté  lorsqu'il  y 
en  avait  7  :  car,  dans  ce  cas,  une  des  petites  valves  faisait  défaut. 

Aucune  espèce  de  Frenela  n'a  pu  résister  au  froid  de  nos  hivers;  l'oran- 
gerie leur  est  donc  indispensable  pendant  cette  saison.  Ces  arbrisseaux, 
encore  rares  dans  les  collections,  y  sont  peut-être  par  cela  même  très-mal 
connus.  Dans  leur  jeunesse,  les  individus  obtenus  de  graines  présentent  des 
feuilles  aciculaircs  longuement  étalées,  planes,  qualernées,  lernees  et  quel- 
quefois opposées;  mais  bientôt  elles  disparaissent  complètement,  pour  faire 


ACTINOSTROBUS.  77 

place,  sur  les  sujets  adultes,  à  des  feuilles  squamiformes,  ou  réduites    à  des 
petites  écailles  fortement  adnées-décurentes  à  la  base  de;  articulations. 

Les  branches  et  les  rameaux  minces,  grêles,  articulés  des  Frenela  leur 
donnent  un  air  de  parenté  avec  les  Casuarina.  Mais  au  lieu  d'avoir  une  cime 
étalée,  arrondie,  des  branches  et  des  rameaux  longs  et  pendants,  les  Frenela 
les  ont  beaucoup  plus  courts  et  dressés,  leur  tige  est  droite  et  roide;  de 
sorte  que  ces  arbrisseaux  forment  le  plus  souvent  des  pyramides  légères  qui 
ne  manquent  pas  d'élégance. 


V.   Actinostrobus,    Miq. 

Actinostrobtjs,  Miq.  PL  Preiss.  I.  Gii.  Endl.  Syn.  Conif.  39. 

Fleurs  monoïques,  placées  sur  des  rameaux  différents. 
Les  mâles  :  Chatons  terminaux,  ovoïdes  ou  subglobuleux 
sur  les  ramules  latéraux.  Etamines  nombreuses,  ternées 
imbriquées  sur  6  rangs.  Filaments  très-courts,  terminés, 
au  sommet  en  un  appendice  orbiculaire,  excentriquement 
pelté,  portant  4  loges  horizontales,  s'ouvrant  longitu- 
dinalement.  Les  femelles  :  Chatons  solitaires,  termi- 
naux sur  les  ramules  latéraux.  Ecailles  ovidifères  6, 
verticillées  sur  l'axe,  égales,  mutiques,  d'abord  étalées, 
puis  connées-valvaires  Ovules  géminés,  dressés  à  la  base 
des  écailles,  lenticulaires,  superposés,  à  mycropyle  ter- 
miné en  un  col  court.  Strobile  subglobuleux,  à  6  valves  dis- 
posées sur  2  rangs  à  la  base,  caliculées,  ligneuses,  con- 
vexes, mutiques,  légèrement  épaissies  au  sommet,  aiguës, 
carénées  à  la  face  interne.  Graines  2,  superposées,  dres- 
sées, triquètres  :  la  supérieure  fertile,  tri-ailée,  à  sinus 
portant  une  fossette  résinifère;  l'inférieure  stérile,  bi- 
ailéc.  Embryon  antitrope,  trigone.  Cotylédons  2. 


78  ACTINOSTROBUS. 

Arbuste  pyramidal,  delà  côte  occidentale  de  la  Nouvelle- 
Hollande;  à  ramules  légèrement  anguleux,  articulés. 
Feuilles  verticillées,  ternées,  très-petites,  squamiformes, 
aiguës,  raides.  Strobiles  terminaux,  portés  sur  des  ramilles 
écailleuses  très-courtes. 

1.    ACTINOSTROBUS  PYRAMIDALIS,  Miq. 

Rameaux  et  ramules  nombreux,  allongés;  strobiles  à 
6  valves  égales.  Graines  géminées.  Feuilles  ternées. 

Actinostrobus  pyramidalis,  Miq.  Enwïi.  Pl.Preiss.  I.  644.  Flore  Serr. 
V.  501 *>•  (cum  ic).  Endl.  Syn.  Conif.  39.  Lindl.  et  Gord.  Journ. 
Hort.  Soc  V.  204. 

Habite  les  lieux  sablonneux  et  saumâtres  de  la  rivière  des 
Cygnes.  (Drumm.  Preiss.) 

Descr.  Arbuste  pyramidal.  Rameaux  cylindriques  ou  légèrement 
anguleux:  les  plus  jeunes  garnis  de  feuilles  spinescentes  ;  les  adultes 
hérissés  par  les  restes  de  ces  mêmes  feuilles  et  revêtus  d'une  écorce 
grise  qui  se  détache  en  lames  minces.  Ramilles  fructifères,  très- 
courtes  (environ  6-10  millim.),  légèrement  recourbées  vers  le 
sommet  de  l'arbre,  recouvertes  d'écaillés  ou  de  feuilles  squami- 
formes très-petites,  qui  s'agrandissent  à  mesure  quelles  approchent 
du  strobile,  de  sorte  que  les  supérieures,  qui  sont  les  plus  grandes, 
forment  à  la  base  de  ce  dernier  une  sorte  de  calicule  à  écailles 
nombreuses,  superposées  et  opposées  aux  valves  du  strobile; 
les  plus  rapprochées  bordées  d'une  membrane  mince,  scarieuse, 
blanchâtre.  Feuilles  persistantes,  ternées,  adnées-décurrentes,  légè- 
rement étalées  au  sommet,  très-aiguës,  plus  rarement  obtuses, 
raides.  Strobiles  solitaires,  portés  sur  de  courtes  ramilles,  ou 
agglomérés  et  naissant,  soit  le  long  des  branches,  soit  à  la  base 
des  rameaux  ;  d'abord  ovales-coniques,  puis  subglobuleux,  com- 
posés de  6  écailles  à  peu  près  égales,  planes  ou  parcourues  par 
un    léger  sillon   qui  les  rend  concaves  au  milieu,   brusquement 


ACTINOSTROBUS.  79 

acuminées  en  une  pointe  obtuse,  d'un  gris  cendré,  lisses  et  lui- 
santes,  longues  d'environ  12  millim.,  offrant  intérieurement  un 
épaississement  en  forme  de  carène  qui  correspond  à  la  partie  con- 
cave de  l'extérieur  ;  prolongées  à  la  base  en  une  sorte  de  pyramide 
ou  de  cône  central  légèrement  anguleux  ou  presque  cylindrique, 
égalant  à  peu  près  la  moitié  de  la  longueur  des  valves.  Graines  2, 
superposées,  insérées  à  la  base  de  chacune  des  valves  et  à  la  nais- 
sance de  la  colonne  :  la  supérieure  stérile,  comprimée,  appli- 
quée à  2  ailes  membraneuses  et  blanchâtres,  inégales,  celle  des 
angles  latéraux  étroite,  celle  des  faces  plus  large;  l'inférieure  tri— 
quètre,  contiguë  à  l'axe  central  et  couchée  sur  lui,  à  tégument  brun, 
renfermant  dans  les  sinus  une  glandule  remplie  d'une  résine  balsa- 
mique odorante. 

Introduit  vers  1838. 

Observ.  Sous  notre  climat,  VActinostrobus  forme  un  arbrisseau 
dressé,  à  cime  étalée,  arrondie  ;  à  tige  cylindrique,  couverte 
d'une  écorce  d'un  gris  cendré  et  légèrement  rugueuse,  qui  se 
détache  en  plaques  minces.  Branches  alternes;  les  inférieures 
grêles,  s'épuisant  promptement.  Rameaux  et  ramules  dressés-éta- 
lés  ou  défléchis.  Feuilles  ternées,  squamiformes,  décurrentes  et 
comme  soudées  à  la  base,  étalées  au  sommet,  épaisses,  raides, 
acuminées  et  presque  piquantes.  Chatons  mâles  axillaires,  soli- 
taires, suhsessiles  ou  à  peine  pédoncules,  cylindrico-coniques, 
composés  d'écaillés  imbriquées,  très-eourtement  pédiculées,  ar- 
rondies, scarieuses  et  brunes  sur  les  bords,  concaves,  portant  à  la 
base  3  anthères  sessiles.  Chatons  femelles  petits,  subglobu- 
leux, composés  d'écaillés  deltoïdes,  acuminées,  brunes  au  som- 
met; les  supérieures  ou  les  plus  inférieures,  en  s'écarlant,  lais- 
sent voir  au  fond  une  petite  colonne  cylindrico-conique,  autour 
de  laquelle  sont  placés  de  petits  ovules  cylindriques,  tronqués 
ou  obscurément  trilobés  au  sommet. 

La  seule  espèce  d'Àctinostrobus  aujourd'hui  connue  habite  la  Nouvelle- 
Hollande,  où  elle  a  été  découverte  par  le  docteur  Preiss.  Elle  ne  peut  sup- 
porter les  hivers  de  notre  climat,  et  a  besoin,  pendant  cette  saison,  d'être 


80  CALLITRIS. 

placée  en  serre  froide,  où  elle  atteint  promplemcnt  3-5  met.  de  hauteur. 
Son  port  dressé,  ses  branches  étalées ,  sa  cime  arrondie  et  compacte,  pro- 
duisent un  effet  assez  pittoresque. 


VI.  CallUiis,   Vent. 

Callitris,  Vent.  Décad.  1808  (excl.  sp.).  Spaeh,  H'tst.  vég.  phan.  XI. 
342.  Mirb.  Mém.  Mus.  XIII.  30  (excl.  sp.).  Endl.  Syn.  Conif.  40. 

Fleurs  monoïques,  sur  des  rameaux  différents.  Les 
mâles  :  Chatons  terminaux  sur  les  ramules  latéraux,  glo- 
buleux ou  subconiques.  Elamines  opposées,  lâchement 
imbriquées.  Filaments  courts,  à  connectif  pelté,  orbicu- 
laire,  herbacé.  Loges  4,  subsessiles,  bivalves,  à  valves  li- 
bres. Les  femelles  :  Chatons  solitaires,  terminaux.  Écailles 
ovulifères  4,  verticillées  autour  d'un  axe  déprimé,  alter- 
nes, étroites,  brièvement  mucronées  au-dessous  du  som- 
met, d'abord  étalées,  puis  connées-valvaires.  Ovules  soli- 
taires à  la  base  des  valves  les  plus  étroites,  géminés  à  la 
base  des  plus  larges,  superposés,  dressés,  en  forme  de  bou- 
teille, à  micropyle  terminé  en  un  col  court.  Strobiles  sub- 
globuleux-tétragones,  à  quatre  valves  ligneuses,  carénées 
sur  le  dos,  brièvement  mucronées  au  dessous  du  sommet, 
convexes  sur  la  face  interne;  les  alternes  plus  étroites. 
Graines  dressées,  presque  de  la  longueur  des  valves,  légè- 
rement comprimées,  subtriquètres,  à  tégument  cartilagi- 
neux dilaté  en  une  aile  membraneuse,  sublunée;  aussi 
larges  que  les  valves.  Embryon  cylindrique.  Cotylédons 
5-4-5  et  quelquefois  0,  mais  le  plus  communément  4  et 
non  %  comme  le  dit  Endlicher. 

Arbre    résineux,  originaire  de   l'Atlantique,    dressé. 


CALLITIUS.  81 

Rameaux  dichotomes,  rameux  comprimés,  articulés. 
Feuilles  opposées-décussées,  verticillées,  quatcrnées  par 
l'effet  de  deux  ver  Util  les  rapprochés  :  les  plus  petites  squa- 
miformes,  coriaces,  marescentes,  longuement  adnées, 
décurrentes;  les  marginales  naviculaires ,  embrassant  le 
côté  aigu  des  ramules. 
Maturation  annuelle. 

1.  Callitris  quadrivalvis,  Vent. 

Ramules  et  ramilles  glabres,  très-comprimés,  articulés. 
Strobiles  à  4  valves  inégales;  les  alternes  plus  étroites, 
toutes  mucronées  sous  le  sommet.  Feuilles  squamiformes, 
presque  nulles. 

Guiov,  Homer.  Odyss.  IL  6. 

Gviov,  seu  Thuia,  Theopb.  Hist.  PL  V.  5. 

Cypressus,  fructu  quadrivalvi,  foliis  Equiseti  instar  articulatis.  Shaw. 

Afr.  n.  79  {cum.  te.). 
Thuia  articulata,  Wahl.  Symb.  II.  96.  t.  48.  Desf.  FI.  Atl.  11.  353. 

t.  252.— Éist.  Arbr.  II.  576.  Loisel.  Nouv.  Duham.  III.  15.  t.  5. 
Frenela  Fontanesii,  Mirb.  Mém.  Mus.  XIII.  74. 
Callitris  quadri va lvis,  Vent.  Nov.  Gen.  Decad.  10.  Ricli.  Conif.  46. 

t.  8.  f.  1 .  Loud.  Encycl.  oftrees,  1072.  f.  1995.  Spaeb,  Hist.  vég. 

phan.  XI.  344.  Endl.  Syn.  Conif.  41.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort. 

Soc.  V.  204.  Knight.  Syn.  Conif.  14. 

Habite  les  collines  de  la  Barbarie,  et  probablement  celles  de 
l'Afrique  septentrionale. 

Descr.  Arbrisseau  atteignant  dans  nos  cultures  4-6  met.  de  hau- 
teur, à  cime  étalée,  arrondie.  Branches  étalées,  plus  rarement  dres- 
sées. Rameaux  nombreux,  divariqués.  Ramules  et  ramilles  articulés- 
comprimés,  glabres,  quelquefois  glaucescenls.  Feuilles  primordiales 
quaternées  ou  ternées,  longues,  aciculaires,  étalées  ou  délléchies, 
puis  aciculaires-linéaires,  opposées-décussées,  enfin  plus  courtes, 
Traité  des  Conifères  0 


82  CALLITRIS. 

squamiformes ,  apprimées;  celles  des  rameaux  adultes  très-pe-' 
tites,  placées  à  la  base  des  articulations,  fortement  apprimées-dé- 
currentes,  offrant  une  glande  très- visible  par  transparence.  Chatons 
mâles  solitaires,  paraissant  en  novembre-décembre,  d'abord  subglo- 
buleux,  puis  ovoïdes-oblongs,  subcylindriques,  légèrement  tétrago- 
nes,  composés  de  8-10  écailles  peltées;  à  pédicules  courts,  opposés- 
décussés  sur  l'axe.  Chatons  femelles  placés  à  l'extrémité  de  très- 
courtes  ramilles,  composés  d'écaillés  mucronulées.  Strobiles  à  4 
écailles,  dont  2  opposées,  plus  étroites,  tronquées  au  sommet,  légè- 
rement concaves,  obtuses;  les 2  autres  beaucoup  plus  larges,  arron- 
dies, un  peu  convexes,  terminées  en  pointe  à  l'extrémité;  portant 
toutes  un  peu  au-dessous  du  sommet  un  petit  mucronule  droit,  plus 
rarement  recourbé. 

Dans  les  jeunes  sujets  de  semis,  Feuilles  primordiales  opposées- 
décussées,  ternées,  quaternées,  étalées,  légèrement  épaissies  au 
milieu,  très-cou rtementmucronées,  glaucescentes.  Plus  tard,  et  dans 
les  individus  un  peu  plus  âgés,  les  feuilles  se  rapprochent  beaucoup, 
et  s'imbriquent  étroitement,  présentant  une  forme  presqu'aciculaire, 
•  aiguë;  les  autres,  plus  .courtes,  sont  moins  étalées  et  munies  ou 
privées  de  glandes,  quoique  toutes  très-décurrentes.  A  mesure 
qu'ils  vieillissent,  les  feuilles  se  raccourcissent  beaucoup,  devien- 
nent obtuses,  et  s'appliquent  enfin  sur  les  rameaux;  dans  ce  cas, 
elles  se  réduisent  à  des  sortes  d'écaillés  et  sont  adnées  dans  toute 
leur  longueur. 

Introduit  en  1815. 

Observ.  De  nombreux  semis  de  C.  Quadrivalvis  m'ont  démon- 
tré que  les  jeunes  plants  ne  présentaient  jamais  deux  cotylédons, 
que  ces  organes  variaient  de  3  à  6,  et  que  le  nombre  le  plus 
habituel  était  de  4. 

Suivant  la  nature  du  sol  et  les  localités,  le  C.  Quadrivalvis 
forme  ou  un  arbrisseau  peu  élevé,  ou  un  arbre  de  moyenne 
grandeur,  à  rameaux  diffus,  à  branches  cylindriques,  couvertes 
de  ramules  et  ramilles  articulés,  très-comprimés. 


<:alutius.  $3 

Espèce  douteuse. 

2.  Callitris  arborea,  Schrad. 

Callitris  arborea,  Schrad.  Mss.  Endl.  Syn.  Conif.  42. 

Habite  la  Nouvelle-Hollande. 

Descr.  Dans  les  sujets  adultes  :  Branches  étalées,  divariquées, 
tortueuses.  Rameaux  étalés.  Ramules  très-nombreux,  garnis  de 
feuilles  squamiformes,  opposées,  étroitement  imbriquées,  mutiques 
ou  à  peine  mucronulées,  assez  semblables  à  celles  de  quelques 
Cyprès.  Strobiles  globuleux,  gros,  légèrement  déprimés,  à  valves 
épaisses,  tuberculées,  portant  au-dessous  du  sommet  un  mucron 
tuberculiforme.  Graines  anguleuses,  presque  triangulaires,  élargies  à 
la  base,  atténuées  au  sommet,  pointues. 

Le  C.  quadrivalvis,  seule  espèce  de  ce  genre  qui  nous  soit  bien  connue, 
est  d'origine  africaine  :  il  abonde  dans  le  Maroc,  et  se  rencontre  en  plus  ou 
moins  grande  quantité  sur  tout  le  littoral  de  la  Mauritanie.  Toutes  ses  parties 
fournissent  en  abondance  une  résine  acre,  d'une  odeur  pénétrante,  assez 
analogue  à  celle  du  camphre,  et  d'une  saveur  amère.  Cette  résine,  que  l'on 
obtient  en  faisant  des  incisions  longitudinales  à  la  tige,  produit  la  Sanda- 
raque  du  commerce.  Par  sa  nature,  cette  substance  semble  intermédiaire  entre 
la  cire  et  le  miel;  en  effet,  d'après  le  rapport  de  quelques  voyageur;,  les 
abeilles  paraissent  la  rechercher  avec  avidité.  Indépendamment  de  ce  produit, 
le  C.  quadrivalvis  présente  encore  d'autres  avantages  à  l'industrie.  Nous 
lisons  dans  la  Revue  horticole,  1851,  p.  34  8,  que  M.  de  Monet,  colonel  du 
5e  régiment  de  ligne,  a  mis  à  profit  le  bois  de  ses  racines,  rccommandable 
par  sa  couleur  rouge-brun,  élégamment  rehaussée  de  nombreuses  marbrures 
noirâtres,  pour  faire  exécuter  de  magnifiques  placages.  Cet  arbre  a  joué  un 
grand  rôle  dans  la  construction  des  élégantes  maisons  mauresques  à  Alger  : 
c'est  avec  son  bois  que  se  faisaient  les  balcons  en  saillie,  dessinés  en  croi- 
sillons, confidents  curieux  de  la  vie  cloîtrée  et  complices  de  la  jalousie 
musulmane.  Le  même  arbre  a  fourni  les  madriers,  les  charpentes,  etc., 
qui,  grâce  à  l'incorruptibilité  de  son  bols,  ont  résisté  aux  efforts  destruc- 
teurs du  temps,  et  bravé  le  ravage  des  insectes:  aussi,  des  poutres  de  C.  qua- 
drivalvis ont-elles  été  trouvées  intuctes  dans  des  constructions  qui  remontaient 
au  xve  siècle. 


84  LIBOCEDIUJS. 

Le  bois  du  ironc  et  celui  des  racines  sont  d'une  coloration  différente  t  le 
premier  est  jaunâtre,  et  le  second  a  une  teinte  plus  foncée,  presque  rouge; 
l'un  et  l'autre  sont  beaux,  très-denses  et  se  travaillent  également  bien. 

Quoique  assez  rustique,  le  C.  quadrivalois  ne  résiste  pas  au  froid  de  nos 
bivers  :  il  a  besoin  pendant  cette  saison  de  l'orangerie;  mais,  dans  certaines 
parties  de  la  France  méridionale,  il  végète  assez  bien  et  pourra  peut-être 
même  y  acquérir  une  certaine  importance.  Sa  tige  droite,  sa  cime  étalée,  ar- 
rondie, ses  rameaux  ebargés  de  nombreux  ramules  très-aplatis,  en  font  un 
arbrisseau  sinon  joli,  du  moins  très-pittoresque. 


VII.  Ubocedrns,  Esdl 

Thuue  Spec.  Hook. 

Dacrydii  Spec.  Don. 

Libocedrus,  Endl.  Syn.  Conif.  42.  C.  Gay,  FI.  Chil.  V.  40o. 

Fleurs  monoïques,  sur  des  rameaux  différents  Les 
mâles  :  Chatons  terminaux,  presque  cylindriques  sur  les 
ramules  latéraux.  Étamines,  6-7,  insérées  sur  Taxe.  Fi- 
laments très-courts,  terminés  en  un  appendice  squami- 
forme,  deltoïde,  excentriquement  pelté,  portant  sous  le 
bord  inférieur  4  loges  s'ouvrant  longitudinalement.  Les 
femelles  :  Chatons  terminaux,  solitaires  sur  les  ramules 
latéraux.  Ecailles  ovulifères  4,  verticillées,  mucronées 
sous  le  sommet  ;  les  plus  petites  alternes ,  d'abord 
étalées,  puis  conniventes,  valvaires.  Ovules  géminés  à 
la  base  des  écailles,  dressés,  à  micropyle  prolongé  en  un 
col  court.  Strobiles  ovales,  à  4  valves  subcoriaces  ou 
ligneuses,  portant  sur  le  dos,  au-dessous  du  sommet, 
une  pointe  spinescente  ou  un  petit  tubercule,  planes  ou 
concaves  à  l'intérieur;  les  alternes  plus  petites,  stériles  ou 
monospermes.   Graines   solitaires  à  la  base  des  valves, 


LiBOCEDKUS.  85 

dressées,  lenticulaires,  comprimées;  à  tégument  cartilagi- 
neux, prolongé  sur  les  côtés  en  ailes  membraneuses  :  Tune 
étroite;  l'autre  plus  élargie,  égalant  la  valve.  Embryon 
h  2  cotylédons.  Radicule  cylindrique. 

Arbres  quelquefois  élevés,  propres  à  l'Amérique  australe 
extra-tropicale  et  à  la  Nouvelle-Zélande.  Rameaux  tétra- 
gones  ou  comprimés,  ancipités.  Feuilles  squamiformes, 
opposées-décussées ,  imbriquées,  toutes  égales,  ou  les 
marginales  naviculaires;  les  faciales  planes  et  dépourvues 
de  glandes. 

Maturation  annuelle. 

\.  Liboceduus  Doniana,  Endl. 

Rameaux  comprimés.  Feuilles  imbriquées  sur  A  rangs, 
larges,  ovales,  brièvement  et  obtusément  acuminées  :  les 
marginales  naviculaires,  plissées  ;  les  faciales  planes,  forte 
ment  carénées  sur  le  dos.  Strobiles  dressés,  ovales,  à  valves 
Irgneuses;  les  alternes  stériles,  4  fois  plus  petites,  portant 
toutes  sur  le  dos  et  au-dessous  de  la  partie  moyenne  une 
épine  subulée-étalée  dépassant  la  valve. 

Dacrydium  plumosum,  Don,  in  Lamb.  Pin.  éd.  2.  Append.  113,  en 
Endl.  I,  c.  A.  Cunningh.  Ann.  ofnat.  histA.  213. 

Thcia  Doniana,  Hook.  fils,  Lond.  Journ.  of  Bot.  I.  571.  t.  18.  —FI. 
Nov.-Zel.  231-232. 

Libocedrus  Doniana,  Endl.  Syn.  Conif.  43.  Liiull.  elGord.  Joiirn.  Ilort. 
Soc.  V.  205.  Knight,  Syn.  Conif.  15. 

Kava-ka,  Yate,  et  Kawa-ka,  Kawa-ha  et  Moko  Pico,  Nov.-Zeland. 

Habite,  à  la  Nouvelle-Zélande  boréale,  les  forêts  voisines  de 
la  baie  des  îles,  près  du  fleuve  Hohianga  (Hook.  I.  c.  );  les  mon- 
tagnes boisées,  dans  la  partie  la  plus  septentrionale  (Bennet, 
A.   Cunningh.);  celles  appelées  Iluhaliinc  [Colenso);  enfin  les 


86  L1B0CEDRUS. 

monts  élevés  de  Nelson,  à  la  hauteur  de  1,800  met.  (Bidwill.) 

Descr.  Arbre  atteignant  jusqu'à  25  met.  de  hauteur  et  60  centim. 
à  I  met.  de  diamètre.  Bois  d'un  beau  rouge,  dur.  Rameaux  dénudés, 
à  écoree  brune,  couverts  d'un  épidémie  caduc,  ou  par  les  feuilles 
écailleuses  lorsqu'elles  persistent.  Iiamules  distiques,  piano-com- 
primés, couverts  de  feuilles  imbriquées  sur  4  rangs.  Feuilles  mar- 
ginales, longues  d'environ  3-6  millim.  :  les  naviculaires  comprimées; 
les  faciales  planes,  apprimées,  trois  fois  plus  courtes,  aiguës,  caré- 
nées sur  le  dos.  Strobiles  solitaires,  sessiles  au  sommet  de  courts 
ramules,  de  12-15  millim.  de  longueur,  ovales,  obtus  :  les  deux 
valves  extérieures  4  fois  plus  courtes;  toutes  munies  sur  le  dos  au- 
dessus  du  milieu  d'une  épine  subulée,  horizontale.  Graines  solitaires 
à  la  base  des  plus  grandes  valves,  dressées,  obliques,  ovales,  à 
2  ailes  :  l'une  très-étroite,  l'autre  plus  grande,  longuement  prolon- 
gée à  la  partie  supérieure,  égalant  la  valve  elle-même  et  obtuse. 

Dans  nos  cultures  il  constitue  un  arbrisseau  buissonneux,  plus 
rarement  élancé,  pyramidal  ;  ses  branches  sont  alternes  ou  éparses, 
étalées  ou  déclinées,  plus  rarement  dressées.  Ramules  nom- 
breux, très-comprimés,  opposés  ou  alternes,  étalés,  défléchis  ou 
ascendants,  recouverts  de  toutes  parts  de  feuilles  imbriquées. 
Feuilles  opposées-décussées  :  celles  des  côtés  naviculaires  longues 
<lo  4-6  millim.,  épaisses,  élargies,  longuement  décurrentes  à  la 
base,  écartées  supérieurement,  raides,  rétrécies  au  sommet  en  une 
pointe  courte  ;  les  faciales  planes,  très-petites,  ou  réduites  à  des 
écailles  élargies  et  décurrentes  à  la  base,  mucronées  au  sommet. 

Introduit  vers  4842. 

Observ.  J'ai  vu;  au  jardin  de  Kew,  deux  pieds  de  L.  Doniana 
d'environ  1  m.  50  à  2  met.  de  hauteur.  Ces  arbres,  élancés, 
portaient  des  branches  étalées,  courtes  et  distantes,  de  sorte  que 
leur  ensemble  formait  deux  pyramides  étroites.  Ils  provenaient 
de  graines,  tandis  que  les  individus  que  nous  cultivons,  et  qui 
forment  des  buissons,  proviennent  sans  doute  de  grelfes  faites 
avec  des  branches  latérales. 


LIHOCEDHUS.  87 


2.    LlBOCEDRUS  TETKAGONA,  Etldl. 

Rameaux  tétragones,  comprimés;  à  feuilles  imbriquées 
sur  4  rangs ,  ovales,  obtuses,  concaves.  Strobiles  ovales, 
dressés,  à  écailles  ligneuses  ;  les  alternes  5  fois  plus  petites; 
toutes  munies  sur  le  dos,  au-dessus  du  milieu,  d'une 
épine  subulée,  dressée,  incurvée,  dépassant  l'écaillé. 

Pimjs  Cupressoides,  Mol.  Chili,  316. 

Juniperus  uvifera,  Don,  Lamb.  Pin.  éd.  2.  II.  116. 

Thuia  tetragona,  Hook.  Lond.  Journ.  of  Bot.  El.  148.  t.  4. 

Libocedrus  tetragona,  Endl.  Syn.  Conif.  44.  Lindl.  et  Gord.  Journ. 

Hort.  Soc.  V.  205.  Knight,  Syn.  Conif.  15.  Paxlon,  Flow.  Gardn.  I 

46.  f.  32.  G.  Gay,  FI.  Chil.  V.  407. 
Alerse  ou  Alerze,  King.  Beagle,  I.  182.  C.  Gay,  /.  c. 

Habite  la  partie  australe  du  Chili,  jusqu'au  détroit  de  Ma- 
gellan, où  il  ne  forme  plus  qu'un  arbuste  ;  dans  les  montagnes 
voisines  de  Valdivia,  ainsi  que  dans  les  Cordillières,  où  il  prend 
alors  les  dimensions  d'un  arbre  élevé. 

Descr.  Branches  arrondies,  scabres  par  les  cicatrices  que  laissent 
les  feuilles,  recouvertes  ordinairement  d'une  écorce  brune  qui  se 
détache  en  lames.  Rameaux  irréguliers;  ramilles  distiques,  létra- 
gones,  subaiguës,  étalées,  complètement  recouvertes  par  les  iéuilles. 
Feuilles  à  peine  longues  de  4  millim.,  ovales,  acuminées,  appri- 
mées  ou  un  peu  lâches,  aiguës,  carénées  sur  le  dos,  la  carène 
plus  aiguë  au  sommet.  Strobiles  solitaires,  placés  à  l'extrémité  des 
ramules. 

Observ.  D'après  M.  Claude  Cay,  le  Libocedrus  tetragona  croît 
en  très-grande  abondance,  de  Valdivia  jusqu'à  Cbiloë.  Son  tronc, 
droit,  atteint  20-30  met.  de  hauteur,  sur  6-8  de  circonférence, 
et  son  bois,  qui  passe  pour  incorruptible,  sert  de  base  à  un 
grand  commerce;  on  l'emploie  en  quantité  depuis  un  temps 
immémorial ,  car  son  élasticité  permet  de  le  faire  servir  à  une 


88  L1B0CEDRUS. 

foule  d'usages.  L'épaisseur  des  billes  se  partage  en  trois  parties  : 
l'extérieure  offre  une  écorce  filamenteuse,  avec  laquelle  on  ob- 
tient une  étoupe  regardée  comme  incorruptible,  et  par  consé- 
quent très-propre  au  radoub;  la  seconde,  qui  appartient  à  l'é- 
corce,  est  moins  estimée  ;  enfin  la  masse  ligneuse  sert  à  faire 
des  poutres,  des  membrures  de  navires,  des  meubles  de  toute 
espèce  et  des  douves  de  tonneaux. 

Les  Chiliens  distinguent  deux  espèces  à'Alerze,  l'une  mâle, 
l'autre  femelle.  Sans  s'arrêter  à  ces  dénominations,  et  sans  re- 
chercher si,  en  réalité,  ces  plantes  appartiennent  à  des  espèces 
ou  à  des  genres  différents,  M.  Gay  fait  observer  que  la  première, 
YAlerze  mâle,  donne  une  étoupe  plus  confuse,  plus  tenace,  un 
bois  plus  résistant,  plus  dur,  et  qu'on  n'exploite  qu'à  l'aide  de 
la  scie  pour  en  faire  des  poutres  ou  des  solives  destinées  aux 
constructions  civiles.  VAlerze  femelle,  au  contraire,  produit  une 
étoupe  plus  droite  et  plus  facilement  séparable  de  la  couche 
interne.  Le  bois  se  débile  avec  une  telle  facilité,  qu'il  suffit  de  le 
fendre  à  la  hache,  à  l'une  des  extrémités  de  la  bille,  pour  en  ob- 
tenir jusqu'à  l'autre  extrémité,  et  par  simple  écartement,  des 
planches  d'une  épaisseur  parfaitement  égale. —  Le  L.  tetragona 
constitue  donc  l'un  des  arbres  le  plus  précieux  du  Chili,  et  sa 
valeur  y  est  telle  que,  dans  certaines  parties  (notamment  dans 
le  département  de  Calbuco),  ses  planches  servent  de  mon- 
naie, et  sont  reçues  à  ce  titre  dans  tous  les  magasins.  En  s'ap- 
puyant  sur  des  documents  statistiques  reconnus  exacts,  M.  Gay 
porte  à  6,000  le  nombre  d'hommes  et  d'enfants  occupés  en  été 
au  transport  des  400,000  planches  de  cet  arbre  précieux,  qui 
s'expédient  annuellement  de  Valdivia  ou  de  Chiloë. 

Il  est  probable,  d'après  l'élévation  au-dessus  du  niveau  de  la 
mer  et  le  climat  où  croît  le  Libocedrus  tetragona,  qu'il  pourra 
résister  à  nos  hivers.  11  est  donc  permis  d'espérer  que  son  port 
si  remarquable,  et  surtout  les  qualités  de  son  bois,  le  feront 
entrer  non-seulement  dans  nos  parcs  comme  arbre  d'ornement, 
mais  encore  comme  arbre  forestier  dans  les  domaines  de  l'Etat. 


UBUCEDUUS.  89 

5.  Libocedrus  Chilensis,  Endl. 

Rameaux  aplatis,  comprimés.  Feuilles  imbriquées  sur 
4  rangs;  les  latérales  comprimées,  carénées,  longuement 
décurrentes.  Strobiles  ovales-oblongs,  à  valves  surmon- 
tées sur  le  dos  et  au-dessous  du  sommet  d'une  épine 
grêle,  tuberculiforme  ;  inégales,  les  unes  de  moitié  plus 
petites  que  les  autres. 

Thuia  cuneata,  Domb.  Mss.  Herbier.  Mus.  Par. 

CUPRESSOS  THYOIDES,  PaV.  MSS. 

Thuia  chilensis,  Don,  in  Lamb.  Pin.  éd.  2.  III.  114.  Loud.  Encyci.  of 
trees,  1070.  Hook.  Lond.  Journ.  of  Bot.  II.  199.  t.  4.  Spach,  Hist. 
vég.  phan.  XI.  342. 

Thuia  andina,  Pœpp.  Nov.  gen.   et  sp.  III.   17.   t.  220. 

Libocedrus  chilensis,  Endl.  Syn.  Conif.  44.  Lindl.  et  Gord.  Journ. 
Hort.  Soc.  V.  205.  Knight,  Syn.  Conif.  15.  G.  Gay,  FI.  Chil.  V.  40G. 

Var.  viridis. 

Lib.  chilensis  viridis. 

Cette  variété,  obtenue  de  semis  faits  en  Angleterre,  est  entière- 
ment semblable  à  l'espèce  pour  la  forme,  le  port  et  la  vigueur;  mais 
elle  en  diffère  par  la  couleur  verte  de  ses  feuilles  ,  tandis  que  dans 
i'espèce  elles  sont  toujours  plus  ou  moins  marquées  de  bandes 
blanches. 

Habite  la  province  de  Valdivia  dans  le  Chili  austral  ;  les  vallées 
froides  des  Andes,  près  Castilio  de  Tvun  Leuvu  ;  les  montagnes 
volcaniques  d'Antuco,  ainsi  que  les  lagunes  de  Rauco. 

Descr.  Suivant  la  nature  du  sol,  le  L.  chilensis  forme  un  arbre 
pyramidal  plus  ou  moins  élancé,  semblable  au  Cyprès  ou  au  Thuia 
occidental)  s.  Tige  droite,  recouverte  d'une  écorce  rude,  fendillée, 
d'un  brun  grisâtre  dans  les  vieux  arbres.  Bois  jaunâtre,  très-dur, 
résineux,  odorant.  Rameaux  courts,  étalés  ;  lessupé  rieurs  dressés, 
tortueux,  divisés  en  ramules  pinnés,  dénudés  à  la  base,  cylindriques 
et  recouverts  d'une  écorce  brune  empreinte  de  cicatrices  annulaires, 


90  LIBOCEDRUS. 

aplatis  supérieurement  et  couverts  de  feuilles  imbriquées.  Feuilles 
marginales  embrassant  les  ramules,  soudées  entre  elles  jusque  vers 
le  milieu,  puis  infléchies,  subaiguës  et  parcourues  sur  Tune  et  l'autre 
face  par  un  sillon  de  couleur  glauque  qui  se  prolonge  sur  le  ramule; 
les  faciales  très-courtes,  obtuses,  étroitement  apprimées ,  longues 
de  6-1 0  millim.,  comprimées ,  très  petites  ,  squamiformes.  Fleurs 
monoïques  ou  quelquefois  dioïques  :  les  mâles  en  chatons  cylindri- 
ques, longs  d'environ  4  millim.,  placés  à  l'extrémité  des  jeunes 
ramules,  et  formés  de  5-6  fleurs  ;  à  conneclif  large,  ovale,  deltoïde, 
brunâtre.  Strobiles  terminaux,  solitaires,  ovales,  à  valves  coriaces, 
obtuses,  inégales,  les  unes  de  moitié  plus  courtes  ;  portant  sur  le 
dos  et  au-dessous  du  sommet  une  sorte  d'épine  tuberculiforme. 
Graines  géminées  ou  solitaires  par  avortement,  placées  à  la  base  des 
grandes  valves,  bordées  d'un  côté  d'une  membrane,  et  de  l'autre 
prolongées  en  une  aile  obtuse,  égale  aux  valves. 

Introduit  de  graines,  vers  4848. 

Si,  dans  la  plupart  des  genres  précédents,  nous  n'avons  souvent  rencontré 
que  des  arbrisseaux  de  peu  d'intérêt,  dans  celui-ci.,  au  contraire,  nous  trou- 
vons des  arbres  qui  atteignent  de  grandes  dimensions,  et  présentent  des 
avantages  qui  doivent  les  faire  rechercher.  La  beauté,  le  port,  et,  dans 
quelques  cas,  la  singularité  et  l'élégance  des  feuilles,  seraient  seuls  suffi- 
sants pour  les  faire  admettre  comme  arbres  d'ornements  ;  mais  là  ne  se  bor- 
nent pas  tous  les  avantages  que  l'on  peut  en  retirer,  ainsi  qu'on  a  pu  le 
remarquer.  Sur  les  trois  espèces  connues,  deux  seulement  sont  introduites  ; 
ce  sont  les  L.  Doniana  et  chilensis.  La  première  forme  un  arbre  de  20 
à  25  met.  de  hauteur,  qui,  jusqu'à  présent,  a  seulement  concouru  à  l'orne- 
ment des  serres  froides.  La  deuxième  espèce,  le  L.  chilensis,  est  de  pleine 
terre  ;  elle  nous  a  donné  des  preuves  de  sa  rusticité,  puisque  de  jeunes 
individus  mis  en  pleine  terre  dans  le  courant  de  l'année  ont  supporté  un  froid 
de  <4°en  185  3-54.  La  troisième  espèce,  L.  lelragona,  n'est  pas  encore  in- 
troduite ,  et  nous  ne  la  connaissons  que  par  les  figures  et  les  descriptions  qui 
en  ont  été  faites  ;  cependant  son  origine  nous  permet  de  croire  à  sa  rusticité. 
Quant  au  L.  Doniana,  bien  que  jusqu'à  ce  jour  nous  le  cultivions  en  serre 
froide,  il  nous  a  semblé  rustique,  et  tout  porte  à  croire  qu'il  supportera 
nos  frimas.  Je  me  fonde  sur  ce  qu'un  jeune  sujet,  greffé  depuis  un  an,  a 
passé  l'hiver  que  nous  venons   de  traverser,  sans  autre  abri  que  quelques 


BIOTA.  91 

feuilles  jelées  sur  ses  racines  ;  et  l'extrémité  du  rameau  terminal,  encore 
herbacée,  a  seule  gelé.  Ainsi,  nous  pouvons  espérer  que  les  trois  espèces  de 
lÀbocedrus  connues  pourront  croître  à  l'air  libre  dans  le  centre  de  la 
Fiance,  contribuer  à  l'ornement  de  nos  jardins,  et  peut-être  augmenter  un 
jour  le  nombre  de  nos  espèces  forestières. 


VIII.  Blota,  Don. 

Diota,  Endl.  Syn.  Conif.  46. 

Thui.e,  sect.  Biota,  Don,  in  Lamb.  Pin.  éd.  2.  IL  Loud.  Encycl.  of 

trees,  1070. 
Platycladus,  Spach,  Hist.  véy.  phan.  XI.  333  (excl.  synon.). 
Thvije  Sp.  L. 

Fleurs  monoïques,  placées  sur  différents  rameaux. 
Les  mâles  :  Chalons  ovoïdes,  terminaux  sur  les  ramules 
latéraux.  E lamines  opposées  décussées,  sur  4  rangs,  à 
connectif  excentriquement  pelté.  Loges  o-4,  horizontales, 
s'ouvrant  longitudinalement.  Les  femelles  :  Chatons 
solitaires,  terminaux  sur  les  ramules  latéraux.  Ecailles 
ovulifères  6^$,  opposées-déeussées,  sessiles  sur  une  base 
élargie,  mucronées  sous  le  sommet,  d'abord  étalées,  en- 
suite imbriquées-apprimées  :  les  extérieures  portant  deux 
graines  à  la  base  ;  les  intérieures  stériles.  Ovules  géminés, 
à  micropyle  brièvement  allongé  en  forme  de  bouteille. 
Strobiles  formés  d'écaillés  imbriquées  sur  4  rangs , 
épaisses,  herbacées,  puis  presque  ligneuses,  oblongues, 
légèrement  rugueuses  ou  subéreuses,  obtuses  ou  aiguës, 
mucronées  sur  le  dos,  d'abord  étroitement  conni- 
ventes,  puis  étalées  ;  les  intérieures  stériles  et  amincies 
en  onglet.  Graines  placées  à  la  base  des  écailles,  gémi- 


92  BIOTA. 

nées  ou  solitaires  par  avortement,  ovoïdes,  dépourvues 
d'ailes  et  à  tégument  osseux.  Embryon  à  2  cotylédons,  à 
radicule  cylindrique. 

Arbres  toujours  verts,  très  ramcux,  originaires  de  l'Asie 
centrale,  mais  principalement  de  la  Chine  et  du  Japon. 
Maturation  annuelle. 

1  .    BlOTA  ORIENTALIS,  Eîldl. 

Rameaux  et  ramules  dressés  ou  étalés,  comprimés. 
Feuilles  apprimées,  les  faciales  portant  une  glande  linéaire 
sur  le  dos. 

Finoki,  altéra,  Clpressus  vulgaris,  noslras  foliorum  odore  balsamico, 

fruclu  ut  plurimum  quina  semina  tritici  grano  similia  continente. 

Kœmpf.  Amœn.  exot.  884. 
ïhcia  slrobilis  uncinatis,  squamis  reflexo  acuminatis.  Royen,  Lugd.- 

Batav.  87. 
Thuia  orientalis,  L.  Spec.  1422.  Thunb.  Fl.Jap.  266.  Schk.  Handb. 

t.  309.  fig.  1.  Du  Roi,  Harbk.  éd.  Pott.  2.  458.  Willd.  Baumz.  505. 

Desf.   Hisl.    arbr.  II.  575.  Loisel.  Nouv.    Duham.  III.  il.   Rick. 

Conif.  40.  t.  7.  f.  2  (et  germinatio,   t.  23.  f.  3).  Roxb.    FI.  Ind. 

III.  653.  Loud.  Arbor.  IV.  2459.  f.  2315.—  EncycL  of  trees,  1070. 

f.  1992.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  196.  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap. 

II.  31.  t.  118  (mal.)  Le  Maout.  Atl.  éîém.  203.  (cum.  te.). 
Biota  orientalis,  Endl.  Syn.  Conif.  47.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort, 

Soc.  V.  205.  Knight,  Syn.  Conif.  15.  Revue  hort.  1855  {cum.  ic.)< 
Thuia  acuta,  Mœnch.  Meth.  692. 
Cupressus  Thuia,  Targ.-Tozz.  Observ.  II.  52. 
Plattcladus  stricta,  Spach,  Hist.  ve'g.  phan.  XI.  335  (excl.  syn.  Ten.). 

A.  Gracilis.  Tige  droite.  Branches  distantes,  étalées, 
minces. 

Biota  orient,  gracilis. 
Thuia  nepalensis,  Hort.  aliq. 


MOT  A.  93 

Thuia  expansa,  Hort. 

Thuia  freneloides,  Hort.  uliq. 

Tige  dressée.  Brandies  étalées,  distantes.  Rameaux  étalés,  diva- 
riqués  ou  déiléchis,  plus  rarement  subdressés.  Ramules  et  ramilles 
dressés,  distants,  grêles,  comprimés.  Strobiles  à  peu  près  de 
même  forme  que  dans  l'espèce,  quoique  souvent  plus  gros.  Ecailles 
épaisses,  charnues,  portant  sur  le  sommet  un  mucrou  court,  large- 
ment épaissi  à  la  base,  réfléchi  à  son  extrémité. 

B.  Nana.  Tige  très-courte,  quelquefois  nulle.  Branches 
et  rameaux  dressés,  très-nombreux. 

BlOTA  ORIENT.   NANA. 

B.  ORIENT.  COMPACTA,  Hort. 

Thuia  orient,  compacta,  Hort. 

Thuia  compacta,  Hort. 

Thuia  nana,  Hort. 

Thuia  pyramidata,  Hort.  aliq.  non  Ténor. 

Branches  nombreuses,  courtes.  Ramules  et  ramilles  rapprochés 
et  compacts,  comprimés.  Feuilles  squamiformes,  rapprochées.  Stro- 
biles souvent  légèrement  comprimés  latéralement,  charnus,  épais, 
portant  un  mucron  épais,  court,  tuberculiforme;  remarquables  par 
une  abondante  poussière  glauque  qui  les  recouvre  entièrement. 

Cette  forme,  qui  se  reproduit  de  graines,  fructifie  à  un  âge 
peu  avancé  ;  j'ai  vu  des  individus  de  4  ans,  ayant  à  peine 
30  centimètres  de  hauteur,  se  couvrir  de  strobiles  parfaits. 
Au  lieu  de  s'élever  sur  une  seule  tige  et  de  former  une  colonne 
ou  pyramide  élancée,  elle  se  ramifie  considérablement  dès  la 
base;  ses  branches  prennent  presque  autant  de  développement 
que  la  tige  principale  elle-même,  qui  peut  ne  pas  exister; 
de  sorte  que  le  tout  forme  un  buisson  compact,  arrondi  , 
tronque. 

Nana  pyramidata. 

Arbrisseaupyramidal.Tigedressée,  courte.  Branches  nombreuses, 
disposées  autour  de  la  lige,  qu'elles  cachent  entièrement. 


94  B10TA. 

Cette  variété  paraît  être  intermédiaire  entre  le  type  et  sa 
forme  naine  (Biota  nana);  on  la  rencontre  fréquemment  dans 
les  semis  à  l'aide  de  graines  d'origine  européenne,  ou  de  celles 
recueillies  en  Chine,  En  général,  et  comme  son  nom  l'indique, 
le  B.  nana  s'élève  peu;  ses  branches,  nombreuses  et  très- 
garnies  de  ramules,  contribuent  à  former  des  pyramides  com- 
pactes, légèrement  coniques  ou  presque  tronquées,  d'un  effet 
agréable. 

Variétés    des  jardins. 

Biota  orientalis  stricta. 

Thuia  stricta,  Hort. 
Thuia  Japonica,  Hort.  aliq. 

Branches  ordinairement  peu  nombreuses,  portant  des  ramules  et 
des  ramilles  dressés,  compacts,  semblables  à  ceux  de  l'espèce. 
Cette  variété,  peu  distincte,  s'élève  en  pyramide  grêle,  souvent  peu 
garnie. 

Biota  orientalis  variegata  aurea. 

Thuia  orient,  aurea,  Hort. 
Thuia  variegata  aurea,  Hort. 
Thuia  variegata,  Hort. 

Celte  variété,  obtenue  à  Orléans  par  M.  Dauvesse,  est  distincte 
et  ne  peut  se  confondre  avec  aucune  autre  ;  vigoureuse  et  à  peu 
près  semblable  à  l'espèce  par  son  port,  elle  en  diffère  par  ses 
rameaux  et  ses  feuilles  panachées  de  jaune;  elle  est  très-conslanle 
dans  sa  panachure. 

B.  orient,  variegata  argentea. 

Thuia  argentea,  Hort. 
Thuia  variegata,  Hort . 

Tout-k-fait  semblable  à  la  précédente  pour  le  port,  celte  variété 
ne  s'en  distingue  que  par  la  couleur  blanche  des  pïmachures ,  qui 


BIOTA.  95 

sont  aussi  moins  constantes,  et  qui  disparaissent  souvent  vers  la  tin 
de  l'été  pour  ne  reparaître  que  dans  le  courant  du  printemps  sui- 
vant. 

Biota  orientalis  monstruosa. 

Thuia  orient,  monstruosa,  Hort. 
Thuia  monstruosa,  Hort. 

Variété  délicate,  d'une  végétation  lente,  remarquable  par  ses 
ramules  courts ,  gros ,  peu  nombreux,  presque  tétragones  ;  par  ses 
feuilles  épaisses,  ovales,  obtuses,  plus  rarement  aiguës.  Quelques 
horticulteurs  l'ont  vendue  sous  le  nom  de  Thuiopsis  dolabrata. 

Biota  orientalis  glauca. 

Thuia  glauca,  Hort. 

Variété  remarquable  par  la  couleur  vert  foncé  et  glauque  de  ses 
feuilles. 

Le  B.  orientalis,  originaire  dit  nord  de  l'Asie,  est  très-fré- 
quemment cultivé  en  Chine  et  au  Japon;  on  le  dit  spontané  dans 
les  îles  Nippon  et  Sikok,  quoique  cependant  les  graines  nous  ar- 
rivent toujours  de  la  Chine, 

Descr.  Arbre  ou  grand  arbrisseau  dépassant  rarement  12  mètres 
de  hauteur.  Tige  droite,  noueuse.  Branches  rapprochées,  dressées. 
Rameaux. légèrement  étalés  à  la  base ,  promptement  redressés. 
Ramules  très  rapprochés,  garnis  de  nombreuses  ramilles,  subdisti- 
ques, comprimés  et  formant  par  leur  réunion  des  sortes  d'éventails 
compacts.  Feuilles  des  branches  et  des  rameaux  distantes,  plus  pu 
moins  acuminées  et  étalées  au  sommet;  celles  des  ramules  et  des  ra- 
milles plus  rapprochées,  plus  courtes,  étroitement  apprimées,  imbri- 
quées, élargies  à  la  base  et  longuement  décurrenles.  Strobiles  ovales 
ou  subglobuleux,  solitaires  ou  agglomérés  à  l'extrémité  de  courtes 
ramilles,  ordinairement  composés  de  huit  écailles  dont  les  deux  in- 
férieures souvent  très  courtes  ou  rudimentaires,  les  autres  opposées, 
épaisses,  herbacées,  puis  glaucescentes et  enfin  brunâtres ,  portant 
un  peu  au-dessous  du  sommet  une  protubérance  courte,  élargie, 
légèrement  courbée  ;  les  deux  supérieures,  qui  sont  aussi  les  plus 


96  BIOTA. 

intérieures,  allongées  de  manière  à  donner  auslrobile  la  forme  d'un 
cône.  Graines  géminées  à  la  base  de  chr.que  écaille  ou  nulles  par 
avortement,  ovales  ou  subcylindriques,  à  testa  brun,  dur,  luisant.  La 
floraison  du  Biota  orientalis  a  lieu  en  février-mars,  et  la  maturation 
des  strobiles  en  novembre. 

Introduit  en  Europe  vers  1752. 

Observ.  Le  B.  orientalis  est  très-répandu  dans  les  jardins;  on 
l'emploie  surtout  à  former  des  abris  ou  des  rideaux  de  verdures. 

2.    BlOTA  PYRAMIDALIS. 

Ramules  et  ramilles  comprimés  distants  ;  les  inférieurs 
minces,  étalés,  redressés.  Strobiles  à  écailles  munies  de 
protubérances,  longues,  recourbées. 

Thuia  pyramidalis,  Ten.  Mem.  Acad.  Neap.  III.  35.  t.  2.—  FI.  Nap. 

Prodr.  Âpp.  4.  1823.— Catal.  Ort.  Bot.  Nap.  1845,  97. 
Thuia  nepalensis,  Hort.  Lodd.  Catal. 
Thuia  tatarica,  Hort.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  197. 
Biota  orientalis  pyramidalis,  Endl.  Syn.  Conif.  47. 
Biota  tatarica,  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  205. 
?Thma  orentalis,  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap.  II.  31.  118. 
Biota  pyramidalis, /tem/d.  Hort.  1855  (cum.ic). 

B.Pumila.  Ramules  et  ramilles  très-nombreux,  minces. 
Strobiles  à  écailles  longuement  oncinées. 

Biota  pyramidalis  pumila. 

Biota  orientalis  aurea,  Hort.  Angl. 

Thuia  aurea,  Hort. 

Thuia  orientalis  aurea,  Hort. 

Habite  le  nord  de  l'Asie,  la  Cbine,  et,  d'après  M.  Lindley, 
l'Himalaya. 

Descr.  Arbrisseau  à  branches  inférieures  étalées  ;  les  supérieures 
dressées.  Rameaux  étalés  ou  réfléchis,  assez  grêles.  Ramules  ou  ra- 
milles  distants,  fortement  comprimés.  Feuilles  squami formes,  oppo- 


BIOTA.  97 

sées:  celles  des  branches  et  des  rameaux  écartées;  celles  des  ra- 
milles et  des  ramilles  plus  rapprochées,  étroitement  imbriquées; 
toutes  longuement  décurrentes ,  brusquement  rétrécies  au  sommet 
en  une  pointe  obtuse  ou  subaiguë.  Strobiles  solitaires,  à  l'extré- 
mité de  très-courtes  ramilles,  composés  de  huit  écailles  opposées- 
décussées;  les  deux  inférieures  souvent  atrophiées  ou  rudimen- 
taires,  plus  rarement  développées  et  recourbées,  ordinairement  pla- 
cées soit  à  la  base  du  strobile,  soit  sur  le  renflement  du  ramille, 
qui  semble  faire  corps  avec  le  strobile.  Ecailles  supérieures,  lon- 
guement mucronées,  oncinées,  à  mucron  souvent  de  i-6  millim., 
subcylindrique,  obtus. 

Observ.  Cette  espèce  ne  peut  se  confondre  avec  les  autres  ; 
on  la  reconnaît  facilement  à  son  port,  ainsi  qu'à  la  forme  des 
strobiles.  Dans  sa  jeunesse,  et  lorsque  les  sujets  sont  vigoureux, 
les  branches  de  la  base  prennent  un  assez  grand  développement 
en  largeur,  tandis  que  les  supérieures  se  dressent  de  manière  à 
former  une  pyramide  conique  effilée  au  sommet;  le  port  change 
avec  l'âge,  et  les  vieux  individus,  ordinairement  buissonneux, 
rabougris,  diffus,  ont  alors  des  strobiles  plus  petits,  quoique 
ayant  toujours  les  écailles  longuement  mucronées. 

5.    BlOTA  PENDULA,  Eïidl. 

Hameaux  etramules  allongés,  filiformes,  souvent  pen- 
dants. Feuilles  squamiformes,  décurrentes  à  la  base,  éta- 
lées au  sommet. 

Fi-Moro,  Juniperus  julifera,  juliis  squamosis,  croceo  polline  refertis, 
baccis  Sabinœ  angulosis.  Kœmpf.  Amœn  exot.  883. 

Cupressus  pendula,  Thunb.  FI.  Jap.  265  {non  L'her.). 

Cupressus  patula,  Pers.  Syn.  II.  580.  Mirb.  Mém.  Mus.  XIII.  74. 

Thuia  pendula,  Lamb.  Pin.  éd.  2.  II.  115.  t.  50  bis.  Sieb.  et  Zucc. 
FI.  Jap.  II.  30.  t.  117.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  197.  t.  63. 
Loud.  Encycl.  of  trees,  1071.  f.  1993,  1994. 

Cl'PRESSUS  PENDULATA,  HOft.  dUq. 

Traite"  des  Coniffrfs.  7 


98  BIOTA. 

Cupressus  filiformis,  Horf. 

Thuia  pendulata,  Hort. 

Tiiuia  filiformis,  Lodd.  Bot.  Reg.  1842.  t.  20. 

Thuia  orientalis  flagelliformis,  Jacques,  Monogr.  Conif.  25. 

Biota  pendula,  Eiidl.  Syti.  Conif.  49.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc. 

V.  205.  Knight,  Syn.  Conif.  16. 
Si-San.  Ito-Sugi  (id  est  Cupressus  filiformis).   Ito-Hiba.  Hijoku-Hiba. 

Sitare-Hinoki.  Fime-Muro  (forma  nana).  Chin.  et  Japon. 

Var.  inlermedia. 
Thuia  intermedia,  Hort.  aliq. 

Tige  dressée.  Branches  allongées,  irrégulièrement  disposées,  ré- 
fléchies, quelquefois  dressées.  Rameaux  diffus,  gros  :  les  uns 
dressés  ;  les  autres  étalés,  déclinés  ou  pendants.  Feuilles  opposées- 
décussées  ,  élargies-décurrenles  à  la  base ,  plus  ou  moins  longue- 
ment acuminées  au  sommet,  mucronées,  piquantes,  plus  écartées 
sur  les  branches  et  les  rameaux ,  rapprochées  sur  les  ramules , 
longtemps  persistantes  quoique  sèches  Celte  variété,  d'une  végé- 
tation vigoureuse,  se  reconnaît  à  son  port  singulier. 

Le  B.  pendula  habite  la  Chine  et  le  Japon  ;  on  le  dit  spontané 
dans  les  montagnes  Hakone. 

Descr.  Arbre  de  2-6  met.,  assez  élégant,  ayant  le  port  d'un 
Casuarina.  Rameaux  presque  dichotomes  ou  confusément  rameux, 
allongés,  filiformes,  pendants;  les  adultes  nus,  roux,  brunâtres; 
les  plus  jeunes  recouverts  dans  toute  leur  étendue  de  feuilles  vertes. 
Feuilles  squamif ormes ,  imbriquées,  opposées-décussées  ,  adnées- 
décurrentes,  ovales  ou  lancéolées,  obtuses  ou  plus  ou  moins  aiguës  : 
les  marginales  carénées,  plissées,  embrassant  le  rameau,  ou  la 
plupart  très -étroitement  apprimées  ;  les  faciales  carénées,  aiguës 
sur  le  dos,  étalées  au  sommet;  toutes  concaves,  marquées  de 
stomates  à  la  face  supérieure.  Fleurs  mâles  en  chatons  ter- 
minaux, petits,  composés  de  4  écailles  épaisses,  très-étalées  au 
sommet,  d'un  roux  brunâtre,  sur  des  pédoncules  d'environ  15millim. 
de  longueur  et  légèrement  courbés  au  sommet.  Strobiles  terminaux, 
sur  des  ramules  latéraux,  très-courts,  nus  ou  recouverts  de  feuilles 


BIOTA.  99 

imbriquées,  dressés,  ovales-oblongs,  de  41-U  millim.  de  longueur; 
valves  0-8,  opposées  -  décussées,  charnues,  fongueuses ,  ovales, 
larges,  atténuées,  cuspidées,  réfléchies  au  sommet,  d'un  noir  violacé, 
étalées  à  la  maturité.  Graines  ovales,  obscurément  trigones. 

Dans  nos  cultures  ,  cette  espèce  forme  un  arbrisseau  a  cime  légè- 
rement conique,  plus  souvent  irrégulièrement  arrondie.  Sa  tige  est 
droite,  ordinairement  dénudée  ;  son  éeorce,  d'un  gris  brun,  est  lisse. 
Branches  dressées -étalées.,  irrégulièrement  distantes.  Rameaux 
défléchis,  plus  rarement  dressés.  Jlamules  nombreux,  cylindri- 
ques, pendants.  Feuilles  squamiformes,  ovales,  élargies-décurrentes 
à  la  base,  plus  ou  moins  longuement  acuminées,  aiguës  au  sommet. 
Strobiles  ordinairement  plus  irréguliers  que  dans  le  B.  orientalis , 
souvent  aussi  plus  petits;  à  écailles  en  général  plus  longuement  et 
irrégulièrement  mucronées,  mais  à  graines  exactement  semblables. 

Observ,  Suivant  Siebold et  Zuccarini  :  «Cette  espèce  forme  un 
petit  arbre  de  3-4  mètres  ;  ses  branches,  grêles  et  filiformes, 
descendent  jusqu'à  terre ,  de  sorte  que  certains  exemplaires 
adultes  présentent  le  port  d'un  Casuarina.  On  le  rencontre  dans 
les  jardins  ou  autour  des  temples,  et  Thunberg  croit  l'avoir 
trouvé  dans  les  montagnes  Hakone.  Les  Japonais  en  distinguent 
plusieurs  variétés,  dont  une  entre  autres  à  feuilles  pana- 
chées, etc.  » 

Si  nous  pouvions  nous  en  rapporter  à  l'opinion  de  certains 
horticulteurs  sur  le  B.  pendula,  il  faudrait  en  conclure  que 
cette  plante  ne  constitue  pas  une  espèce  distincte;  car  elle  aurait 
été  obtenue  à  Laval  (Mayenne),  vers  1818  ou  1820,  de  'graines 
récoltées  sur  le  B.  orientalis.  Il  y  aurait  alors  un  fait  singulier 
à  noter,  celui  de  sa  spontanéité  au  Japon,  d'où  Thunberg  l'a 
rapportée.  Du  reste,  il  n'est  pas  impossible  que  le  B.  pendula 
soit  une  forme  du  B.  orientalis  susceptible  de  se  rencontrer  dans 
des  circonstances  et  des  conditions  diverses,  comme  cela  est  ar- 
rivé assez  fréquemment  pour  plusieurs  autres  espèces,  à  ra- 
meaux dressés  ou  pendants;  cependant  je  ferai  remarquer  que 
la  nôtre  paraît  différer  de  celle  de  Thunberg,  représentée  par 


100  BIOTA. 

Lambert.  En  effet,  cette  dernière,  exactement  reproduite  par 
Loudon,  ne  s'accorde  pas  avec  le  B.  pendula  du  commerce; 
les  strobiles  de  la  plante  Japonaise  sont  exactement  globuleux, 
tandis  qu'ils  sont  oblongs  et  souvent  très-irréguliers  dans  ceux 
du  B.  pendula  d'origine  française.  Quant  à  la  date  d'intro- 
duction ,  elle  laisse  aussi  de  l'incertitude;  Loudon  dit  que 
c'est  en  1800,  ou  probablement  avant  [Introduced  in  1800, 
or  probabhj  before).  L'obscurité  qui  entoure  l'origine  du  B. 
pendula  ne  peut  donc  être  dissipée  aujourd'hui  ;  mais  elle 
ne  tardera  pas  à  l'être  ,  puisque  plusieurs  sujets  commen- 
cent à  fructifier  dans  nos  cultures.  Le  Muséum  en  a  obtenu 
de  graines  qui  y  ont  été  récoltées  ;  ces  plants,  encore  jeunes, 
ne  présentent  actuellement  aucune  différence  avec  des  individus 
du  même  âge  que  le  B.  orientalis. 

Si  le  genre  Biota  ne  nous  fournit  pas  de  grands  arbres,  si  aucune  espèce 
ne  peut  être  exploitée  dans  nos  forêts,  il  offre  de  grands  avantages  pour  l'hor- 
ticulture :  nos  jardins  trouvent  en  lui  un  objet  d'ornement  et  d'utilité  ; 
aucun  autre  ne  paraît  plus  propice  à  la  construction  des  abris  ou  rideaux  de 
verdure.  Les  formes  et  les  variétés  du  B.  orienlalis  sont  aussi  très-propres  à 
la  décoration  des  jardins  paysagers,  et,  sous  ce  rapport,  le  B.  or.  nana  se 
distingue  surtout  par  ses  petites  dimensions.  La  variété  à  feuilles  pana- 
chées de  jaune,  placée  au  milieu  des  arbres  à  feuillage  d'un  vert  sombre, 
présente  un  contraste  agréable.  Le  Biola  pendula,  remarquable  par  ses  ra- 
meaux filiformes  et  pendants,  produit,  lorsqu'il  est  isolé,  un  effet  pitto- 
resque, et  sa  variété,  intermedia ;,  quoique  moins  jolie,  n'en  est  pas  moins 
considérée  par  son  port.  Le  bois  des  Biolas  est  très-dur,  d'un  grain  fin  et 
serré,  susceptible  d'un  beau  poli,  et  peut  servir  à  l'ébénislerie. 

Originaires  de  l'ancien  continent,  les  Biolas  habitent  particulièrement 
en  Asie  les  parties  tempérées  de  la  Chine  et  du  Japon  ;  l'Himalaya,  la  Tartarie, 
la  Corréc,  la  Montgolie  et  la  Wantchourie,  sans  s'avancer  au  delà  de  40° 
(L.B.).  Mais  en  France,  comme  dans  toute  la  région  occidentale,  ils  s'éten- 
dent au  delà  du  50° -,  là,  cependant,  il  n'est  pas  rare  de  les  voir  souffrir  en 
hiver.  Plusieurs  fois  aussi  ils  ont  gelé  à  Orléans,  par  une  latitude  de  48°; 
mais  ces  accidents  dépendent  en  général  de  la  nature  du  sol,  et  ne  peuvent 
être  considérés  que  comme  de  rares  exceptions. 


THUIA.  101 

Au  point  de  vue  de  la  multiplication,  les  Biota,  et  surtout  le  B.  orientait  s, 
sont  précieux,  non-seulement  par  leurs  avantages  particuliers,  mais  comme 
pouvant  servir  de  sujets  ;  car  on  greffe  dessus  toutes  les  espèces  et  variétés 
du  genre,  ainsi  que  plusieurs  de  ses  congénères. 


IX.  Thuia    L. 

Thuia,  Tourn.  Inst.35%.  L.  Gen.  plant,  n.  1079  [excl.  si/non.).  Spach, 
Hist.   vég.  phan.  XI.  337.  Endl.  Syn.  Conif.  50. 

Fleurs  monoïques,  sur  des  rameaux  différents. Les  mâles: 
Chatons  ovoïdes,  allongés,  placés  à  l'extrémité  des  ramules 
latéraux.  Éiamines  opposées-décussées,  imbriquées;  à 
connectif  excentriquement  pelté,  mutique,  orbiculaire. 
Loges  4,  s'ouvrant  horizontalement.  Les  femelles  :  Chatons 
solitaires  à  l'extrémité  des  ramules  latéraux.  Ecailles  ovu~ 
lifères  8-10,  opposées-décussées,  sessiles,  mucronulées 
vers  le  sommet,  d'abord  étalées,  puis  imbriquées;  les 
extérieures  portant  2  ovules,  les  intérieures  stériles. 
Ovules  2  à  la  base  des  écailles,  dressés,  en  forme  de  bou- 
teille, à  micropyle  court.  Slrobiles  à  valves  imbriquées, 
subcoriaces,  ovales  ou  oblongues,  planes  ou  légèrement 
contournées,  mutiques  ou  mucronulées  vers  le  sommet, 
et  portant  chacune  2  graines  ;  les  intérieures  plus  petites, 
stériles.  Graines  collatérales  ou  solitaires  par  avortement, 
dressées,  lenticulaires,  comprimées;  à  tégument  cartila- 
gineux, dilaté  latéralement  en  aile  membraneuse,  échan- 
crée  aux  deux  extrémités.  Embryon  antitrope,  à  2-5  co- 
tylédons; radicule  cylindrique. 


102  THUIA. 

Arbres  ou  arbrisseaux  très-rameux ,  originaires  de 
l'Amérique  boréale.  Feuilles  opposées-décussées ,  imbri- 
quées sur  4  rangs,  squamiformes,  adnées,  portant  une 
glande  sur  le  dos. 

Maturation  annuelle. 

i.  Thuia  plicata,  Don. 

Ramules  comprimés.  Feuilles  imbriquées  sur  4  rangs, 
luisantes  d'un  côté,  opaques  de  l'autre  :  les  marginales 
naviculaires,  larges,  ovales-aiguës  ;  les  faciales  rhomboï- 
dales,  presque  obtuses,  planes,  carénées,  portant  sur  le 
dos  une  glande  proéminente. 

Thuia  plicata,  Don,  Hort.  Cantabr.  éd.  6.  249.  Lamb.  Pin.  édit.  2. 
II.  114.  Loud.  Encycl.oftrees,  1110.  f.  2108,  et  Le.  p.  1069.  Spach, 
Hist.  vég.  phan.  XL  342.  Endl.  Syn.  Conif.  51.  Lindl.  et  Gord. 
Journ.  Hort.  Soc.  V.  20a.  Knight.  Syn.  Conif.  16  (non  Lamb.). 

Thuia  Wareana,  Booth,  Cat.  1839. 

Thuia  odorat  a,  Marsh.  Arbr.  Amer.  243.  LqïsqI.Nouv.  Duham.  III.  13. 

Var.  panachée. 
Thuia  plicata  variegata,  Hort. 

Cette  variété,  à  feuilles  panachées  de  blanc  jaunâtre,  est  beaucoup 
plus  délicate  que  l'espèce,  et  n'atteint  que  de  faibles  dimensions. 

Habite  le  N.-O.  de  l'Amérique  boréale. 

Descr.  Le  Thuia  plicata  forme  dans  nos  jardins  un  arbrisseau  peu 
élevé,  à  branches  étalées.  Rameaux  et  ramules  nombreux,  compri- 
més, courts,  compacts.  Feuilles  opposées-décussées  :  celles  des 
côtés  naviculaires,  carénées,  les  faciales  planes  ;  toutes  étroitement 
apprimées,  fortement  adnées-décurrentes,  obtuses  ou  subaiguës,  et 
munies  d'une  glande  tuberculiforme  souvent  très-prononcée. 

D'après  Loudon,  /.  c,  cotte  espèce  a  été  introduite  en  171)6. 


THUIA.  103 


en 

s 


ÛBSERV.  Le  T.  plicata  paraît  voisin  du  T.  occidentalis  ;  i 
diffère  dans  nos  cultures  par  ses  rameaux  moins  allongés,  moin 
grêles  et  plus  compacts,  subarticulés;  par  ses  feuilles  navicu- 
laires,  persistant  très-longtemps  sur  les  branches,  qu'elles  ren- 
dent plus  larges  et  pour  ainsi  dire  ailées. 

2.  Thuia  occidentalis,  L. 

Ramules  comprimés,  dressés- étalés.  Feuilles  imbri- 
quées sur  4  rangs  :  les  marginales  navicuïaires  ;  les  faciales 
planes,  portant  sur  le  dos  uneglande  oyale,  tuberculiforme. 

Cedrus  Lycia,  Clus.  le.  Stirp.  11.  t.  224. 

Arbor  vit,e,  Glus.  Hist.  I.  36. 

Thuia  Theophrasti,  Bauh.  Pin.  488. 

Thuia  occidentalis,  L.  Spec.  1422.  Mich.  Arbr.  for.  III.  29.  t.  3.  Rich. 

Conif.  43.  t.  7.  f.  1.  Nées  juti.  Gen.  pi.  FI.  Germ.  t.  11.  f.  7.  17. 

Sckuhr.  Hand.  III.  287.  t.  309.  Desf.  Hist.   arbr.  II.  575.  Loucl. 

Arbor.  IV.  2454.  f.  2312-2313.— Encycl.  of  trees,  1068.  f.  1991. 

Loisel.  Nouv.  Duham.  III.  12.  t.  IV.  Hook.  FI.  Bor.  Amer.  II.  165. 

Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  339.  Endl.  Syn.   Conif.  51.  Lindl.  et 

Gord.  Journ.  Hort.  Soc*  V.  206.  Knight,  Syn.  Conif.  16.  Revue 

hort.  1854,  p.  224. 
Thuia  obtusa,  Mœnch,  Meth.  691. 
Cupressus  arbor  vit,e,  Targ.-Tozz.,  Observ.  II.  51. 

Variétés  horticoles. 

\    Thuia  occidentalis  variegata. 
Thuia  variegata,  Marsh.  Arbor.  243.  Loud.  Encycl.  (l.c.) 

Cette  variété,  beaucoup  plus  délicate  et  plus  petite  que  l'espèce, 
se  distingue  par  ses  jeunes  rameaux  et  ses  feuilles  panachées  de 
jaune.  Elle  atteint  rarement  1  met.  de  hauteur. 

Thuia  occidentalis  argentea. 

Diffère  de  la  précédente  par  la  couleur  blanchâtre  de  sa  pana- 
chure  ;  elle  est  encore  plus  délicate. 


104  THDIA. 

TfltIA  OCC1DENTALIS  COMPACTA. 

Celle-ci,  plus  trapue  que  les  précédentes,  porte  des  branches  et 
des  rameaux  légèrement  dressés,  rapprochés  et  très-courts. 

Thuia  occidentalis  robusta. 

Thwa  Wareana,  Hort.  aliq.  (non  Booth.) 

Thuia  occidentalis  asplenifolia,  Hort.  aliq. 

Branches  étalées,  souvent  distantes.  Rameaux  et  ramules  courts, 
gros,  moins  comprimés  et  plus  épais  que  dans  l'espèce  ;  écorce  des 
jeunes  rameaux  rousse  ou  rougeâtre. 

Cette  variété  paraît  due  à  une  forte  végétation  :  en  effet,  suivant  que 
les  arbres  sont  plus  ou  moins  vigoureux ,  le  port  et  le  faciès  en  sont 
différents;  lorsqu'ils  sont  languissants,  les  branches  sont  étalées  ou 
défléchies;  dans  le  cas  contraire,  ces  dernières  sont  dressées,  et 
forment  des  pyramides  naines,  coniques,  compactes. 

Le  T.  occidentalis  habite  l'Amérique  boréale,  le  Canada,  la 
Virginie,  la  Caroline,  par  45°  à  32o(l.  b.). 

Descr.  Arbre  atteignant  8-12  met.  de  hauteur,  et  formant,  lors- 
qu'il croît  isolément,  une  pyramide  conique,  étalée  à  sa  base,  garnie 
dans  toute  sa  longueur;  en  masse  ou  à  l'ombre  de  grands  arbres  il 
reste  rabougri,  buissonneux,  et  s'élance  en  se  dépouillant  de  ses 
branches  dans  la  partie  inférieure.  Branches  étalées  :  celles  de  la 
base  souvent  déclinées,  les  moyennes  presque  horizontales,  les 
supérieures  ascendantes  ou  dressées.  Strobiles  dressés,  subcylin- 
driques, atténués  au  sommet,  longs  de  10-15  millim.,  larges  d'en- 
viron 6,  portés  sur  des  ramilles  très-courtes. 

Introduit  en  1566. 

Observ.  Cette  espèce,  très-commune  dans  certaines  parties  des 
États-Unis,  porte  en  Europe  les  noms  de  Thuia  du  Canada, 
d'Amérique,  d'Occident,  à' Arbre  dévie,  et  en  Amérique  celui  de 
White  Cedar  (Cèdre  blanc).  Elle  croît  dans  les  contrées  Jes  plus 
septentrionales  et  s'avance  jusque  vers  55°  (l.  b.).  Plus  rustique 
que  le  B.  orientalis,  le  T.  occidentalis  ne  paraît  pas  souffrir  du 
froid  en  Angleterre,  où  ce  dernier  gèle  souvent.  Cette  rus- 


THUIA.  105 

ticité  le  fait  employer  à  la  confection  des  abris.  Au  Canada,  il  re- 
cherche les  lieux  humides  et  marécageux;  sa  croissance  est  lente, 
car  Michaux  a  compté  117  couches  annuelles  sur  un  tronc  de 
53  cent,  de  diamèt. 

5.  Thuia  gigantea,  Nutt. 

Ramules  comprimés.  Feuilles  imbriquées  sur  4  rangs, 
ovales-aiguës  :  les  marginales  naviculaires;  les  faciales 
convexes,  marquées  d'une  glande. 

Thuia  gigantea,  Nutt.  RockyMont.  PL  52.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI. 

342  (excl.  synon.  Dougl.).  Endl.  Syn.  Conif.  52.  Lindl.  et  Gord. 

Journ.  Hort.  Soc.  V.  206  [excl.  synon.  Dougl.).  Revue  hort.  1854, 

p.  224,  fig.  12-14  (non  Hook.). 
Libocedrus  decurrens,  Toit,  ex  Lindl.  Gardn.  Chron.  1854,  p.  53, 

etZ.  c.  578.      Koch,j).1<p,. 
Thuia  Craigiana,  Jeffreys,  ex  Lindl.  L  c. 

Habite  le  N.-O.  de  l'Amérique  boréale,  où  il  paraît  avoir  été 
observé  par  plusieurs  voyageurs;  découvert  de  nouveau,  en 
1855,  dans  la  Californie,  par  M.  Boursier  de  la  Rivière. 

Df.scr.  Arbre  atteignant  de  20-50  met.  de  hauteur  sur  6-12 
de  circonférence.  Ramules  légèrement  allongés,  grêles,  très-com- 
primés dans  les  jeunes  individus ,  plus  courts ,  plus  épais  et  moins 
larges  dans  les  sujets  adultes.  Feuilles  des  jeunes  ramules  appliquées 
dans  toute  leur  partie  inférieure,  légèrement  écartées  au  sommet, 
surtout  à  l'extrémité  des  ramilles  ;  celles  des  côtés,  naviculaires  plus 
grandes  et  plus  apprimées  que  les  faciales,  portent  une  glande  sur 
le  dos  ;  toutes  sont  très-longuement  décurrentes  à  la  base  et  aiguës 
au  sommet.  Dans  les  sujets  adultes,  les  feuilles  sont  beaucoup  plus 
petites,  fortement  apprimées  dans  toute  leur  longueur,  plus  rétré- 
cies  et  plus  obtuses  au  sommet.  Slrobiles  solitaires,  à  l'extrémité  de 
courtes  ramilles,  longs  de  25  millim.,  un  peu  comprimés,  larges  de 
10  millim.  dans  un  sens,  d'environ  8  dans  l'autre,  légèrement  atté- 
nués au  sommet,  composés  de  8-10  écailles  opposées,  valvaires;  les 
deux  inférieures  courtes  (environ  4  mil.),  et  constituant  avec  celles  de 


106  THUIA. 

l'extrémité  du  ramule  fructifère  une  sorte  d'involucre  ealyeiforme; 
les  deux  suivantes,  plus  épaisses,  composent  pour  ainsi  dire  tout  le 
strobile ,  et  portent  un  peu  au  dessous  de  leur  sommet  une  petite 
pointe  étalée,  comprimée,  mince  et  aiguë;  les  4  ou  6  valves  inté- 
rieures ou  supérieures  étroitement  soudées  et  adhérentes ,  de  ma- 
nière à  établir  dans  toute  l'étendue  du  strobile  une  sorte  de  cloison 
solide,  qui,  au  premier  aspect,  paraît  formée  d'une  seule  pièce,  mais 
qui  en  réalité,  et  quand  on  l'observe  avec  plus  d'attention,  se  trouve 
dépendre  de  la  soudure  de  quatre  écailles.  Graines  longues  de  22- 
25  millim.,  y  compris  l'aile,  larges  de  8  millim.,  à  aile  ellipsoïde, 
blanchâtre,  opaque,  épaissie  au  centre,  amincie  sur  les  bords  et  sur- 
tout vers  le  sommet  qui  est  presque  transparent,  entourant  complè- 
tement la  graine,  excepté  à  sa  partie  inférieure,  là  où  elle  est  fixée 
à  l'écaillé. 

Introduit  en  1854. 

Observ,  M.  Boursier  de  la  Rivière,  à  qui  je  suis  redevable  des 
échantillons  qui  m'ont  servi  à  faire  cette  description,  assure  qu'il 
n'est  pas  rare  de  rencontrer  des  individus  de  30-50  met.  de  hau- 
teur. Son  bois  est  excellent;  la  vigueur  avec  laquelle  il  végète 
et  son  peu  de  délicatesse  sur  la  nature  du  sol,  joints  aux  di- 
mensions considérables  qu'il  atteint,  font  espérer  que  le  T.  gi- 
gantea  sera  appelé  à  jouer  un  rôle  important  dans  notre  pays. 

4.  Thuia  Menziesii,  Dougl. 

Rameaux  dressés;  ramules  comprimés,  courts.  Feuilles 
étroitement  imbriquées,  dépourvues  de  glandes.  Strobiles 
petits,  ovales,  atténués  aux  deux  bouts. 

Thuia  Menziesii,  Dougl.  Mss.  Hook.  in  herb.  Delessert» 
?  Thuia  plicata,  Lamb.  Pin.  éd.  2.  II.  114  (non  Don). 
Thuia  gigantea,  Hook.  FI.  Bor.  Amer.  II.  165  (non  Nutt.). 

Habite  le  N.-E.  de  l'Amérique. 

Descr.  D'après  les  échantillons  secs  envoyés  au  Muséum  par  sir 
William  Hooker,  les  rameaux  sont  dressés  ;  les  ramulcs  ainsi  que 


niuiA.  107 

les  ramilles  légèrement  comprimés ,  courts.  Feuilles  opposées, 
dépourvues  de  glandes  :  celles  des  rameaux  distantes,  élargies  à  la 
base,  longuement  décurrentes,  acuminées  au  sommet;  celles  des 
ramules  et  des  ramilles  très-rapprochées  et  étroitement  imbri- 
quées, plus  courtes,  subovales,  obtuses,  plus  rarement  légèrement 
aiguës.  Strobiles  subréfléchis ,  solitaires,  à  l'extrémité  de  très- 
courtes  ramilles,  presque  de  la  même  forme  que  ceux  du  T.  occi- 
dentalis,  mais  plus  ventrus  au  milieu ,  plus  régulièrement  atténués 
aux  deux  bouts,  moins  effilés  et  plus  obtus;  écailles  plus  larges, 
moins  atténuées  et  plus  arrondies,  obtuses  au  sommet. 

Observ.  Sir  W.  Hooker  dit  :  «  Cette  espèce,  distincte  de  la 
précédente  (T.  occidentalis),  semble  avoir  été  confondue  par 
Lambert  avec  différentes  autres,  découvertes  par  Luis  Née  dans  la 
nouvelle  Espagne  ;  car  les  caractères  qu'il  en  donne  ne  s'accor- 
dent pas  avec  les  échantillons  de  JVlenzies,  originaires  de  INutka, 
qu'il  a  néanmoins  considérés  comme  étant  les  mêmes.  Les  bran- 
ches sont  plus  longues,  plus  minces  et  plus  dressées  que  dans  le 
T.  occidentales,  cependant  moins  comprimées  ou  ancipilées,  d'un 
vert  plus  foncé.  Les  feuilles  sont  toujours  privées  de  tubercule 
(glandej,  et  les  strobiles  sont  toujours  pendants.  Enfin  elle  parait 
être  dans  Je  même  rapport  avec  le  T.  occidenlalis  que  le  Chamœ- 
cyparis  nutkaensis  avec  le  Ch.  thuyoides.  » 

Cette  remarque  tend  à  démontrer  qu'il  existe  dans  les  mêmes 
localités  diverses  espèces  de  Thuias  plus  différentes  entre  elles 
par  des  caractères  botaniques  que  physiques,  c'est-à-dire  de 
port,  de  dimension  et  d'aspect  général,  puisqu'elles  ont  pu 
être  confondues. 

Espèce  peu  connue* 

5.  Thuia  in^equalis,  Desf. 

Hameaux  anguleux,  comprimés  ;  ramules  étalés,  presque 
articulés.  Feuilles  très-petites;  squamules  inégales. 


108  F1TZ-ROYA. 

Thlia  injequalis,  Desfont.  Cat.  hort.  Par.  éd.   3.  274.  Endl.  Syn. 

Conîf.  52.  Poir.  Dict.  suppl.  V.  305.  Lindl,  et  Gord.  Journ.  Hort. 

Soc.  V.  206. 
?Frenela  Spec. 

Habite.... 

Le  nom  d'Arbre  de  vie,  donné  par  les  anciens  à  quelques  arbres  du  groupe 
des  Conifères,  paraît  s'appliquer  plus  particulièrement  aujourd'hui  aux  Thuia$, 
et  surtout  au  T.  occidenialis  ,  sans  doute  à  cause  de  la  durée  de  leur  bois, 
qualité  qu'ils  partagent  du  reste  avec  la  plupart  des  arbres  de  ce  groupe;  et, 
comme  plusieurs  espèces  acquièrent  des  dimensions  gigantesques,  nous  avons 
lieu  de  croire  qu'un  jour  la  plupart  d'entre  elles  pourront  servir  à  Pornemeut 
des  jardins  et  à  l'aménagement  de  nos  forêts. 

Les  Thuias  sont  beaucoup  plus  rustiques  que  les  Biotas;  ils  sont  un  peu 
plus  délicats  que  ces  derniers  sur  la  nature  du  terrain  :  en  effet,  bien  qu'ils 
poussent  également  dans  des  terres  calcaires  sèches  et  peu  profondes,  leur 
végétation  y  est  cependant  moins  belle  que  dans  un  sol  plus  consistant,  légè- 
rement humide  ;  ainsi,  une  terre  franche,  silicieuse  ,  paraît  être  celle  qu'ils 
préfèrent.  Au  point  de  vue  de  l'ornement  de  nos  jardins,  les  Thuias  ne  sont 
pas  dépourvus  d'intérêt;  et  pour  ne  parler  que  du  T.  occidentalis,  on  peut  le 
regarder  comme  un  arbrisseau  très-joli  lorsqu'il  croit  isolément,  tant  à  cause 
de  la  régularité  de  son  port  que  pour  la  couleur  de  son  feuillage.  Ajoutons 
encore  que  son  bois,  dur  et  coloré,  répand,  ainsi  que  ses  feuilles,  une  odeur 
balsamique  des  plus  agréables  ,  et  qu'il  s'accommode  beaucoup  mieux  des 
terres  froides  que  le  B.  orientalis ;  aussi  l'emploie-t-on  avec  avantage,  dans 
plusieurs  pays,  à  la  confection  des  abris  ou  des  rideaux  de  verdure,  et  prin- 
cipalement en  Angleterre,  où  ce  dernier  gèle  souvent. 


"S-Çr^SS 


X.   Fitz-Roya,  Hook.  Gis. 

Fitz-Roya,  Dalt.  Hook.  in  Curtis's  Bot.  Magas.  Nov.  1851.  C.  Gay. 
FI  Chil.  V.  410.  J 

Fleurs  femelles  :  Chatons  solitaires,  sessiles,  globuleux, 
terminant  de  courtes  ramilles.  Ecailles  6  (dont  5  presque 
avortées),    petites,    imbriquées,  insérées  sur  2  rangs, 


F1TZ-R0YA.  109 

ovales,  orbiculaires,  épaisses,  coriaces,  portant  sur  le  dos, 
au-dessus  du  milieu,  une  épine  courte,  réfléchie;  les  5 
extérieures  plus  petites,  plus  étalées,  stériles;  les  inté- 
rieures dressées,  portant  les  ovules.  Ovules  5,  placés  à  la 
base  de  chaque  écaille.  Fruits  :  Strobile  petit,  imitant 
un  chaton.  Ecailles  fructifères  tri -spermes.  Graines 
orbiculaires,  comprimées,  à  aile  subbilobée. 

Arbre  de  la  région  montagneuse  de  l'Amérique  boréale. 
Branches  étalées.  Feuilles  planes,  linéaires,  étalées  ou 
imbriquées. 

i.    FlTZ-ROYA    PATAGONICA,  Hooll.  fils. 

Feuilles  lernées  ou  quaternées,  rarement  opposées  ou 

alternes,  linéaires  ou  subovales ,   marquées  en  dessous 

de  deux  lignes  glauques. 

Fitz-Roya  patagonica,  Hook.  fils,  Bot.  Mag.  I.  46 16.  Lindl.  Paxt. 

Floiv.  Gard.  II.  147.  n.  387.  Flore  serr.  VII.  129  (cum.ic.).  Lindl. 

Joum.  Hort.  Soc.  VI.  264.  Ch.  Lem.  lllustr.   1854,  p.  29.  (cum. 

fe.).  G.  Gay.  FI.  Ckti.V.  411. 

Habite,  dans  la  partie  la  plus  australe  de  l'Amérique,  les 
terres  Magellaniques. 

Descr.  Grand  arbre  de  30  met.  environ  de  hauteur  sur  2  met. 
40  de  diamèlre.  Branches  étalées  ou  défléchies.  Feuilles  sessiles , 
ternées  et  quaternées,  parfois  opposées,  plus  rarement  alternes,  li- 
néaires, planes,  longues  de  8-15  millim.  dans  les  jeunes  individus, 
beaucoup  plus  courtes,  plus  rapprochées,  presque  imbriquées  dans 
les  sujets  adultes,  larges  de  2-3  millim.,  quelquefois  presque  ovales, 
planes  et  vertes  en  dessus,  souvent  marquées  dans  leur  jeunesse  et 
vers  le  sommet  de  deux  lignes  glauques  qui  disparaissent  bientôt; 
parcourues  en  dessous,  dans  toute  leur  longueur,  de  deux  lignes 
glauques,  vertes  sur  les  bords  et  sur  le  milieu,  très-courtement  rac- 
courcies au  sommet  et  terminées  par  une  pointe  obtuse,  plus  rare- 
ment accuminée,  aiguë.  Fkars  femelles  formant  parleur  réunion  un 


110  THUIOPSIS. 

petit  strobile  étoile,  portant  3  petits  tubercules  plus  ou  moins  sail- 
lants, mais  qui  avortent  quelquefois.  Graines  3,  à  la  base  de  chaque 
écaille ,  dressées ,  entourées  d'une  aile  :  celle  du  centre  attachée 
à  l'écaillé,  les  deux  latérales  fixées  à  Taxe  du  strobile  ;  quelquefois 
deux  d'entr'elles  sont  attachées  à  l'écaillé,  tandis  que  la  troisième  est 
portée  sur  l'axe. 

Le  Fitz-Roya  patagonica ,  adulte ,  présente  l'aspect  du  Libo- 
cedrus  tetragona;  mais  cette  ressemblance  est  surtout  manifeste 
lorsqu'il  est  vieux  :  elle  est  si  grande,  dit-on,  que  l'on  pourrait  les 
confondre,  en  faisant  abstraction  du  fruit. 

Le  Fitz-Roya  a  été  découvert  en  1851  par  M.  Lobb,  qui  l'en- 
voya en  Angleterre  la  même  année. 

Nous  ne  pouvons  rien  dire  aujourd'hui  des  avantages  que  présentera  ce 
nouveau  genre,  au  point  de  vue  de  l'exploitation;  cependant  son  pays  origi- 
naire, ainsi  que  plusieurs  essais,  nous  font  espérer  une  certaine  réussite, 
puisque  plusieurs  pieds,  mis  en  pleine  terre,  ont  résisté  au  froid  de  \  853-34. 


XI.   Iliuîopsis,   Sied,  et  Zucc. 

Thuiopsis,  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap,  II.  22.  EndI.  Syn.  Conif.  o3. 
Thuue  Sp.  Thunb. 

Fleurs  monoïques,  sur  des  rameaux  différents.  Les  mâ- 
les :  Chatons  cylindriques,  solitaires,  terminaux.  Eta- 
mines  opposées-décussées  ou  imbriquées  sur  4  rangs.  Fi- 
laments très-courts  ;  connectif  prolongé  en  un  appendice 
excentriquement  pelté;  réniforme-orbiculaire,  mutique. 
Les  femelles:  Chatons  solitaires,  terminaux,  subglobuleux. 
Ecailles  ovulifères  8-10,  opposées-décussées,  imbri- 
quées, élargies  à  la  base,  sessiles,  ovales,  subaiguës,  co- 
riaces, recourbées  à  l'extrémité,  étalées.  Ovules  5,  insé- 
rés à  la  base  des  valves,  bisériés  ;  les  deux  supérieurs 
superposés,  contigus  aux  trois  inférieurs,  à  micropyle 


THUIOPSIS.  4  \  \ 

allongé  en  un  tube  court.  Slrobiles  à  8-10  valves  décus- 
sées,  imbriquées,  ligneuses,  cunéiformes,  suborbicu- 
laires,  concaves,  striées  en  rayonnant.  Graines  5,  placées  à 
la  base  des  valves,  dressées,  orbiculaires,  comprimées,  por- 
tant de  chaque  côté  une  aile  membraneuse.  Embryon.». 
Arbre  élevé  du  Japon,  dont  le  bois  est  dur,  rougeâtre. 
Rameaux  primaires  verticillés,  pendants;  les  secondaires 
et  les  ramules  très-nombreux,  distiques.  Feuilles  oppo- 
sées -décussées,  étroitement  imbriquées,  squamiformes, 
adnées  :  les  marginales  naviculaires-comprimées,  falquées- 
lancéolées;  les  faciales  planes,  spathulées,  à  2  nervures, 
dépourvues  de  stomates  du  côté  de  la  face  supérieure  du 
rameau,  marquées  à  la  face  inférieure  de  lignes  blanches 
stomatifères.  Fleurs  vernales.  Valves  persistantes  après  la 
chute  des  graines. — Maturation  bisannuelle. 

1.  ïhuiopsis  dolàbrata,  Sieb.  et  Zucc. 

Ramilles  comprimées.  Feuilles  squamiformes-décussées, 
imbriquées,  décurrentes-appliquées.  Strobiles  subglobu- 
leux, à  8-10  valves. 

Thuia  dolàbrata,  Thunb.  FI.  Jap.  266.  (excl.  syn.  Kœmpf.).  Lamb. 

Pin.  éd.  2.  11.  t.  1.  Appendice. 
Platycladus  dolabraïa,  Spach,  Hisl.  vég .  plian.  XI.  337. 
Thuiopsis  dolàbrata,  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap.  IL  34.  t.  119,  120.  Endl. 

Syn.  Conif.  54.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  206. 
Asunaro,  Asun,  Hiba,  Japon. 
Rakan-Hag,  Gand-Si-Hac.  Chin. 

p.  nana,  variété  naine  des  jardins,  à  feuilles  beaucoup 
plus  petites. 

Habile  les  montagnes  de  l'île  Niphon,  principalement  dans  les 
vallées  humides  de  la  chaîne  Hakone. 


112  THinopsis. 

Descr.  D'après  Zuccarini  :  Arbre  élevé,  à  tronc  épais.  Branches 
verticillées,  pendantes.  Rameaux  et  ramules  distiques,  couverts  de 
feuilles  persistantes.  Bourgeons  nus.  Feuilles  décussées,  densement 
imbriquées  sur  4  rangs,  squamiformes,  adnées-décurrentes  sur 
presque  toute  la  face  supérieure  du  rameau,  delà  apprimées  et  à 
peine  visibles  à  la  face  inférieure,  glabres,  longues  d'environ 
4-5  millim.,  disposées  par  séries  difformes  :  celles  de  la  série 
supérieure  égales;  celles  de  la  série  inférieure  spathulées, 
obtuses,  convexes  -planes ,  bi-nerviées,  bi-carénées  ,  à  carènes 
confluentes  au  sommet;  les  premières  (feuilles  supérieures)  toutes 
très-vertes,  luisantes  et  privées  de  stomates;  les  autres  (inférieures) 
vertes  sur  le  milieu  du  dos,  et  marquées  des  deux  côtés,  entre  les 
nervures,  sur  les  bords,  de  stries  blanchâtres  formées  par  les  sto- 
mates, multisériées.  Feuilles  des  séries  latérales  comprimées  longi- 
tudinalement  sur  les  bords,  un  peu  aiguës,  presque  falciformes, 
privées  de  slomates  sur  la  moitié  de  la  partie  longitudinale  opposée 
au  ciel  ;  sur  l'autre  partie  qui  regarde  la  terre,  marquées  entre  la 
carène  (dos  de  la  feuille)  et  la  nervure  latérale  d'une  strie  blanche 
slomateuse.  Fleurs  déclinées ,  monoïques.  Chatons  mâles  ter- 
minaux, au  sommet  des  ramules  de  l'année  précédente,  solitaires, 
nus ,  sessiles ,  cylindriques,  obtus,  de  7-9  millim.  de  longueur, 
composés  de  1 6-20  étamines  très-imbriquées.  Filaments  courts,  hori- 
zontalement étalés  sur  l'axe,  supérieurement  dilatés  en  un  con- 
nectif  excentriquement  pelté,  suborbiculaire,  très -entier,  mem- 
braneux ,  glabre ,  brunâtre ,  finement  radié ,  strié ,  et  au  bord 
inférieur  duquel  sont  placées  3-5  loges  elliptiques,  bivalves,  très- 
élroiternent  rapprochées  entre  elles,  s'ouvranl  longiludinalement 
par  une  fente  dorsale.  Chatons  femelles  égaux,  et,  comme  les  mâles, 
solitaires  au  sommet  des  ramules,  mais  plus  rares,  subglobuleux,  de 
la  grosseur  d'un  pois,  sessiles,  composés  de  8-10  valves  décussées, 
imbriquées,  ovales,  un  peu  aiguës,  épaisses,  coriaces,  glabres,  ver- 
dâtres,  presque  réfléchies  au  sommet.  Bractées  nulles.  Ovules  5,  à 
la  base  de  chaque  valve,  dressés,  libres,  sessiles,  bisériés,  ovales, 
comprimés,  atténués  au  sommet  en  un  col  brièvement  cylin- 
drique et  en  forme  de  bouteille,  entourés  sur  les  bords,  excepté 
à  la  base  et  au  sommet,  d'une  aile  membraneuse.  Strobiles  subglo- 
buleux,  terminaux,    solitaires,    mûrissant   la  2e  (?)  année.  Valves 


TBUIOPSIS.  I  1  3 

8-1 0,  lignescentes,  brunes,  glabres  à  partir  de  la  base,  larges,  cunéi- 
formes, concaves,  suborbiculaires,  réfléchies  au  sommet,  persistantes 
sur  l'axe  après  la  chute  des  graines.  Graines 5,  dressées,  orbiculaires, 
comprimées,  ailées-marginées.» 

Introduit  au  jardin  botanique  de  Lcyde  vers  1853. 

Observ.  Le  T.  Dolabrata,  qui  atteint  de  grandes  dimension?, 
est  aussi  majestueux  par  son  port  qu'élégant  par  son  feuillage; 
aussi  est-il  cultivé  par  les  Japonais  comme  arbre  d'ornement. 
La  variété  naine  (elle  excède  rarement  2  met.),  p.  nana,  qu'ils 
désignent  par  le  nom  de  Nezu,  est  également  pour  eux  l'objet 
d'une  culture  particulière» 

Espèce  peu  connue. 

2.     THUIOPSIS    BOREAL^ Hort. 

Thuiopsis  Tchugatskoy,  et  T.  Tchugatskoy^:,  Hort. 

Descr.  Dans  nos  cultures,  Branches  nombreuses,  étalées;  rameaux 
et  ramules  nombreux,  distiques  ou  subdistiques,  comprimés.  Feuil- 
les: celles  de  la  tige,  dans  les  jeunes  individus,  longues  de  6-12 
millim.,  distantes,  très-étalées,  quelquefois  défléchies,  quaternées, 
ternées,  enfin  opposées,  assez  épaisses,  planes,  non  amincies  sur  les 
bords,  élargies  à  la  base  et  à  peine  décurrentes,  vertes  ou  plus  ou 
moins  glauques,  atténuées  au  sommet,  pointues,  non  mucronées; 
celles  des  ramules  et  des  ramilles  squamiformes,  glaucescentes, 
opposées-décussées,  imbriquées,  élargies,  adnées-décurrentes  à  la 
base,  plus  ou  moins  longuement,  actionnées,  écartées  au  sommet, 
et  terminées  par  un  mucron  court,  aigu,  blanchâtre. 

,     Introduit  en  France  en  1851. 

Observ.  Lorsqu'on  coupe  les  bourgeons  encore  herbacés  de 
cette  espèce,  il  s'en  échappe  une  odeur  pénétrante  assez  désa- 
gréable. 

Elle  est  encore  très-petite  ;  cependant  elle  pousse  avec  vigueur, 
et  ses  rameaux  gros  et  bien  nourris  nous  permettent  d'espérer 
qu'elle  sera  à  la  fois  robuste  et  propre  à  l'ornement.  Son  origine 
Traité  des  Conifères.  8 


114  CUPRESSUS. 

est  incertaine  ;  peut-être  croît-elle  dans  le  voisinage  du  lac 
Tschoudskoe  (Russie) ,  ainsi  que  sembleraient  l'indiquer  les 
noms  spécifiques  de  Tchugatskoij  et  Tchugatskoyœ,  que  lui  ont 
aussi  donnés  les  horticulteurs. 

Jusqu'à  ces  dernières  années,  on  ne  connaissait  qu'une  seule  espèce  de  ce 
genre,  le  Th.  dolabrala,  et  seulement  par  la  description  et  la  figure  qu'en  ont 
données  Sieboidet  Zuccarini.  Son  port  pyramidal,  ses  rameaux  nombreux,  éta- 
lés, déclinés,  pendants  et  ses  feuilles  marquées  de  lignes  glauques  très-visibles, 
en  font  certainement  l'un  des  plus  beaux  arbres  ;  mais  là  ne  se  bornent  pas  ses 
qualités,  puisque  ces  auteurs  nous  apprennent  que  son  bois  est  excellent  et 
recherché  au  Japon,  où  on  l'emploie  à  une  foule  d'usages. 


XII.  Cupressus,  Tourn,  —Cyprès. 

Cupressus,  Tourn.  Inst.  358.  L.  Gen.  pi.  n°  1079.  Spach,  Hist.  vëg. 
phan.  XI.  323.  Meisn.  Gen.  352.  EndI.  Syn.  Conif.  55. 

Fleurs  monoïques,  sur  différents  rameaux.  Les  mâles  : 
Chatons  terminaux,  cylindriques,  sur  les  ramules.  Èta- 
mines  opposées -décussées  sur  l'axe,  imbriquées  sur 
4  rangs  ;  à  connectif  excentriquement  pelté,  ovale,  mu- 
tique.  Loges  4,  horizontales,  longitudinalement  déhis- 
centes. Les  femelles  :  Chatons  solitaires,  terminaux,  sub- 
globuleux. Ecailles  ovulifères  6-10,  insérées,  décussées  sur 
Taxe.  Ovules  plusieurs,  à  la  base  épaissie  des  valves,  pluri-  - 
sériés,  dressés,  atropes  ou  ovoïdes,  à  micropyle  brièvement 
raccourci,  en  forme  de  bouteille.  Slrobiles  suborbiculaires, 
composés  d'écaillés  ligneuses,  anguleuses,  excentrique- 
ment peltées,  mucronées  vers  le  centre,  d'abord  étroite- 
ment conniventes,  puis  écartées  à  la  maturité.  Graines 
nombreuses,  placées  à  la  face  inférieure  et  à  la  base  des 


CUPRESSUS.  1  1  5 

écailles,  dressées,  comprimées;  à  tégument  osseux,  pro- 
longé de  chaque  côté  en  aile  membraneuse,  étroite  ou 
élargie.  Cotylédons  2-3  ;  radicule  cylindrique,  supère. 

Arbres  toujours  verts,  croissant  dans  les  parties  cen- 
trales des  deux  hémisphères.  Rameaux  pyramidaux,  fasti- 
giés  ou  horizontalement  étalés.  Feuilles  décussées,  étroi- 
tement imbriquées,  couvrant  entièrement  les  rameaux, 
squamiformes,  coriaces,  rhomboïdales,  plus  rarement 
subaciculaires,  étalées,  souvent  marquées  sur  le  dos  d'une 
glande  oblongue.  Bourgeons  nus. 

Maturation  bisannuelle. 

1.  CUPRESSUS    HORIZONTALIS,  MM. 

Cime  étalée,  un  peu  diffuse.  Rameaux  dressés,  étalés. 
Feuilles  étroitement  appliquées,  un  peu  aiguës,  convexes, 
non  carénées  sur  le  dos.  Strobiles  ovales  ou  globuleux,  à 
écailles  bombées. 

Cupressus  mas,  Gaesalpin.  de  Plant.  III.  53. 

Cupressus  ramos  extra  se  spargens,  quse  mas  Plinii.  Tourn.  lnst.  587. 

Cupressus,  Glus.  le.  Stirp.  11.  t.  232. 

Cupressus  sempervirens  p,  L.  Spec.  1422.   Spach.  Hist.  vég.  phan. 

XI.  326. 
Cupressus  horizontalis,  Mill.  Diet.  n°  2.  Loisel.  Nouv.  Duham.  III. 

6.  Endl.  Syn.  Conif.  56.  LindI.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  206. 

Knight,  Syn.  Conif.  19. 
Cupressus  expansa,  Hort. 
?  Cupressus  Tournefortii,  Audib.  Cat.  1834. 
Cupressus  sempervirens,  var.  horizontalis,  Loud.  Encycl.  of  trees, 

1073. 

Habite  l'île  de  Crète,  la  Bithynie  et  la  Perse. 

Descr.  Arbre  dépassant  rarement  8-1  Omet.  Branches  dressées  , 
étalées.  Rameaux  et  ramules  nombreux.   Feuilles  squamiformes 


1  1 6  CUPRESSUS. 

opposées,  décurrentes,  beaucoup  plus  longues,  plus  distantes  dans 
les  jeunes  sujets,  plus  courtes,  plus  rapprochées,  étroitement  im- 
briquées dans  les  sujets  adultes.  Slrobiles  nombreux,  souvent  agglo- 
mérés, à  écailles  mucronées  sous  le  sommet,  a  mucron  ordinairement 
saillant,  obtus. 

Observ.  Cette  espèce,  qui  a  beaucoup  de  ressemblance  avec 
la  suivante  lorsqu'elle  est  jeune,  en  diffère  dans  sa  vieillesse: 
car,  à  cette  époque,  sa  tige  est,  en  grande  partie,  dénudée  dans 
sa  moitié  inférieure  ;  ses  branches  deviennent  presque  horizon- 
tales, quelquefois  même  défléchies;  la  flèche  ou  bourgeon  ter- 
minal s'arrête  souvent  aussi,  et  l'arbre,  au  lieu  de  conserver 
l'aspect  pyramidal,  se  couronne,  prend  une  forme  plus  ou  moins 
écrasée,  ovale  ou  hémisphérique.  Les  strobiles  sont  plus  nom- 
breux et  souvent  aussi  plus  raboteux  et  anguleux  que  dans  l'es- 
pèce suivante. 

2.    CUPRESSUS    FASTIGIATÀ,  DC . 

Cime  conique,  effilée.  Rameaux  dressés.  Feuilles  appli- 
quées, obtuses  ou  aiguës,  carénées,  convexes  sur  le  dos. 
Strobiles  globuleux,  ovales,  à  écailles  souvent  à  peine 
bombées. 

Cupressus  foemina,  Csesalp.  de  Plant.  III.  55. 

Cupressus  meta  in  fastigium  convoluta,  quae  fsemina  Plinii.  Tourn. 

Inst.  587. 
Cupressus  sempervirens  oc,  L.  Spec.  1422.  Loisel.  Nouv.  Duham.  III. 

t.  1  (excl.  syn.).  Rich.  Conif.  t.  9.  Spach,  Hist.  vég  .phan.  XI.  325. 
Cupressus  sempervirens,  Mill.  Dict.  n°  1.  Desf.  Hist.  Arbr.  II.  566. 

Duham.  Arbr.  I.  t.  81. 
Cupressus  sempervirens  stricta,  Ait.  H.  Kew.  éd.  I.  III.  372.  Loud. 

Encycl.  oftrees,  1073.  f.  1996. 
Cupressus  fastigiata,  DC.  FI.   Fr.   V.   336.   Griseb.    Spicileg.    FI. 

Rum.  II.  354.  Schk.  Handb.  III.  288.  t.  310.  Endl.  Syn.  Conif.  57. 

Lindl.|et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  206.  Knight,  Syn.  Conif.  19. 

C.  Gay,  FI.  Chil.V.MO. 


CUPRESSUS.  1 1 7 

Variétés    horticoles. 

Cupressus  fastigiata  variegata,  Hort. 

Beaucoup  plus  délicate  que  l'espèce,  cette  variété  s'en  distingue 
encore  par  ses  feuilles  et  ses  rameaux  panachés  de  blanc  jaunâtre. 

Cupressus  fastigiata  thuicefolia,  Hort. 

Variété  à  peine  distincte  de  l'espèce.  Branches  et  rameaux  stric- 
tement dressés.  Feuilles  squamiformes,  petites,  étroitement  im- 
briquées. 

D'origine  asiatique  ,  le  C.  fastigiata  habite  actuellement  la 
Grèce  et  l'Asie-Mineure  ;  il  est  cultivé  dans  toute  la  région  mé- 
diterranéenne, l'Europe  méridionale,  ainsi  qu'au  Chili,  où, 
comme  ici,  on  s'en  sert  pour  l'ornement  des  tombeaux. 

Descr.  Arbre  de  12-20  met. ,  élancé,  pyramidal.  Branches  fas- 
tigiées,  très-rapprochées.  Ramules  nombreux,  complètement  re- 
couverts de  feuilles  squamiformes,  imbriquées,  opposées-décussées, 
très-petites.  Strobiles  plus  solitaires  que  dans  le  C.  horizontalis 
et  souvent  plus  gros,  obtus,  longs  de  2-3  centim.,  composés  de 
10  écailles,  dont  les  deux  supérieures  soudées,  légèrement  bombées 
sur  le  milieu,  et  parfois  mucronées. 

Introduit  vers  1548. 

Observ.  Le  bois  dut?,  fastigiata  est  dur,  rougeâtre,  compacte, 
odorant.  Les  feuilles  et  la  jeune  éçorce  répandent  une  odeur 
désagréable,  assez  analogue  à  celle  de  la  Sabine;  les  cônes, 
encore  à  l'état  herbacé,  sont  astringents.  Comme  dans  l'espèce 
précédente,  ils  atteignent  leur  grosseur  la  lre  année,  ne  mû- 
rissent que  la  2°,  et  ne  s'ouvrent  quelquefois  que  vers  la 
3e  année. 

3.  Cupressus  torulosa,  Don. 

Tige  dressée.  Rameaux  ascendants;  ramules  étalés,  cylin- 
driques. Feuilles  étroitement  apprimées,  un  peu  aiguës,  ca- 


1  1  8  CUPRESSUS. 

rénées.  Slrobiles  globuleux,  à  écailles  légèrement  bombées. 

Cupressus  torulosa,  Don,  Prodr.  FI.  Nep.  55.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  IL 
113.  Loud.  Arbor.  IV.  2478.  f.  2329-2331.— Encycl.  of  trees, 
1076.  f.  1999-2001.  Hoffm.  Bot.  ZeitASW,  p.  185.  Forbes  (Jam.), 
Pinet.  Wob.  189.  Flore  Serr.  VII.  192  [cumic).  Paxt.  Flow.  Gard. 
I.  167.  f.  105.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  329.  Endl.  Syn.  Conif. 
57.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  206.  Knight,  Syn.  Conif.  19. 

Variétés  horticoles. 

Cupressus  torulosa  viridis,  Hort. 

Semblable  à  l'espèce  par  le  port,  sa  couleur  en  est  le  signe  dis- 
tinctif.  Toutes  ses  parties,  ramules,  ramilles  ou  feuilles,  sont  d'un 
vert  gai  très-prononcé,  luisantes. 

Cupressus  torulosa  majestica. 

Cupressus  majestica,  Knight,  Syn.  Conif.  20. 

Tige  dressée,  souvent  réclinée  au  sommet.  Branches  étalées, 
alternes  ou  irrégulièrement  subdistiques  dans  les  jeunes  sujets,  assez 
grosses,  ordinairement  renflées  à  la  base.  Ramules  et  ramilles  courts, 
distiques,  légèrement  réclinés,  couverts  de  feuilles  squamiformes, 
étroitement  imbriquées,  un  peu  écartées  et  comme  mucronées  au 
sommet,  marquées  sur  le  dos  d'un  petit  sillon  longitudinal. 

Habite  les  montagnes  du  Boutan  et  du  Népaul,  à  2000  met. 
et  plus  au-dessus  du  niveau  de  la  mer. 

Descr.  Bel  arbre  pyramidal,  atteignant  12-13  mètres.  Branches 
nombreuses,  dressées-étalées,  grêles  et  défléchies  dans  les  jeunes 
sujets  de  semis.  Ramules  et  ramilles  minces,  légèrement  comprimés. 
Feuilles  petites ,  squamiformes,  rapprochées  et  étroitement  imbri- 
quées ,  légèrement  étalées ,  mucronées  au  sommet,  plus  grandes, 
plus  distantes,  plus  étalées,  aiguës  et  glauques  dans  les  jeunes  indi- 
vidus, d'un  vert  grisâtre  ousubglaucescentes  dans  les  sujets  adultes. 
Strobiles  subglobuleux,  quelquefois  déprimés;  écailles  irrégulière- 
ment rhomboïdales  ou  presque   trapèziformes,   brunâtres,  légère- 


CUPRESSUS.  110 

ment  glaucescentes,  portant  sur  leur  milieu  un  mucron  court,  très- 
élargi  à  la  base,  un  peu  refléchi  au  sommet. 
Introduit  en  1826. 

Observ.  Le  Cupressus  torulosa,  qui  est  répandu  dans  le  com- 
merce, semble  assez  rustique  pour  supporter  le  froid  de  notre 
climat.  Les  deux  plus  forts  individus  que  j'ai  vus  se  trouvent  : 
l'un,  chez  M.  André  Leroy,  pépiniériste  à  Angers  ;  il  a  environ 
10  met.  de  hauteur  sur  62  cent,  de  circonférence  à  1  met.  du 
sol;  l'autre,  chez  M.  Robert,  à  Nantes,  a  environ  7  met.  Tous 
deux  fructifient  abondamment  depuis  plusieurs  années. 

4.  Cupressus  lusitanica,  MM. 

Branches  étalées,  diffuses.  Rameaux  flexueux,  les  infé- 
rieurs presquependants;  ramules  tétragones.  Feuilles  squa- 
miformes,  apprimées,  étalées  au  sommet,  glaucescentes. 
Strobiles  subglobuleux,  à  écailles  fortement  mucronées, 
assez  petits,  glauques. 

Juniperus  ex  Goa,  Herm.  Hort.  Batav.  346. 

Cupressus  lusitanica  patula,  fructu  minore.  Tourn.  Inst.  587.  Duham. 

Arb.  I.  198. 
Cupressus  lusitanica,  Mill.  Dict.  n°  3.  Willd.  Sp.  IV.  511.  Loisel. 

Nouv.  Duham.  111.  t.  3.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  II.  109.  t.  49.  Loud.  Arbor. 

IV.  2477.  f.  <232$.--Encycl.  of  trees,  1075.  f.  1998.  Forbes(Jam.), 

Pinet.  Wob.  177.  t.  60.  Knigtat,  Syn.  Conif.  19. 
Cupressus  glauca,  Brot.  FI.  Lusit.  I.  216.  Lam.  Dict.  II.  243.  Endl. 

Syn.  Conif.  58.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  206.  Spach, 

Hist.  vég.  phan.  XI.  328. 
Cupressus  pendula,  Hérit.  Stirp.  15.  t.  18.  Desf.  Hist.  Arbr.  11.  536 

[non  Thunb.  nec  Lamb.). 
Cupressus  thurifera,  Hort.  aliq.  (non  Lindl.  et  Gord.  h  c.) 
Cupressus  sinensis  pendula,  Hort. 
Cupressus  udheana,  Hort.  {non  Gord.) 

B.  tristis.  Branches  et  rameaux  strictement  pendants. 
Cupressus  glauca  pendula,  Hort. 


120  CUPRESSUS. 

CUPRESSUS  RELIGIOSA,  UOTt.   dUq. 
CUPRESSUS  LUS1TANICA  PENDULA,  Hort. 

Originaire  de  la  péninsule  Indienne  ;  il  est  aujourd'hui  cultivé 
en  Portugal  et  dans  plusieurs  localités  du  midi  de  la  France. 

Descr.  Arbre  atteignant  12-15  met.  Branches  dressées-étalées, 
défléchies,  renflées  à  la  base.  Rameaux  divariqués,  étalés  ou  presque 
pendants,  recouverts  longtemps  par  les  vieilles  feuilles  sèches,  rou- 
geâlres,  ovales,  aiguës,  longuement  acuminées,  piquantes.  Ramulcs 
et  ramilles  souvent  tétragones  par  l'imbrication  des  feuilles. 
Feuilles  squamiformes,  ovales-lancéolées,  planes  ou  naviculaires  sur 
le  dos:  celles  des  ramilles  d'environ  2  millim.,  apprimées,  pointues; 
celles  des  ramules  plus  longues,  acuminées  comme  celles  des  ra- 
meaux de  2-5  millim.,  souvent  étalées;  toutes  élargies,  décurrentes  à 
la  base.  Chatons  mâles  jaunâtres,  solitaires,  terminaux  ;  chatons 
femelles  verdâtres.  Strobiles  globuleux,  glauques.  Ecailles  6-8, 
presque  trapèziformes,  portant  sur  le  milieu  une  protubérance  élar- 
gie à  la  base,  légèrement  courbée.  Graines  nombreuses,  jaunâtres 
ou  brunâtres,  comprimées,  bordées  d'une  aile  membraneuse. 

Introduit  en  1683. 

La  forme  B.  tristis  est  remarquable  par  son  port.  Ses  bran- 
ches, défléchies,  retombent  sur  la  tige  de  manière  à  former  une 
colonne  très-étroite,  mince,  qui  ne  peut  souvent  se  soutenir 
qu'à  l'aide  d'un  tuteur. 

5.    CUPRESSUS    FUNEBRIS,  EïldU 

Cime  étalée,  diffuse.  Ramules  pendants,  à  feuilles  acu- 
minées-aiguës,  carénées;  les  marginales  étalées  au  som- 
met, les  faciales  appliquées.  Strobiles  globuleux,  à  écailles 
mucronées. 

Weping  thuia,  or  lignum  vitte.  Staunton,  Embass.  China.  II.  415.  t.  41. 
Cupressus  pendula,   Staunton,  /.  c.  II.  525.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  II. 

Ul.  t.  50.  Loud.   Arbor.  IV.  2470.  f.  2332-2333  [excl.   synon. 

omn.).—Encycl.  of  trees,  1077.  f.  2003-2004. 


CUPRESSUS.  121 

Cupressus  funebris.  Flore  Serr.  VI.  89  {cum  ic).  Paxt.  Flow.  Gard. 
1.  46.  f.  31.  Endl.  Syn.  Conif.  58.  Lindl  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc. 
V.  206.  Knight,  Syn.  Conif.  19  [excl.  synon.  Thunb.). 

Habite  la  Chine,  où  il  sert  à  l'ornement  des  tombeaux. 

Descr.  Dans  nos  cultures  et  dans  les  jeunes  individus,  Arbrisseau 
très-pyramidal.  Branches  nombreuses,  dressées.  Rameaux  dressés- 
élalés  ou  défléchis.  Ramilles  courtes,  distiques,  comprimées.  Feuilles, 
les  unes  aciculaires-étalées ,  ternées  ou  qualernées,  planes  ou  à 
peine  concaves,  glaucescentes,  longues  de  8-15  millim.;  les  autres 
squamiformes,  étroitement  appliquées,  quelquefois  légèrement  éta- 
lées, acuminées  au  sommet. 

D'après  Lambert,  les  Chatons  mâles,  nombreux,  ovales,  sont  à 
peine  longs  de  2  millim.,  solitaires,  sessiles  au  sommet  des  ramilles; 
les  Chatons  femelles,  déprimés,  plus  petits,  sont  placés  à  l'extrémité 
des  ramilles  inférieures,  et  les  strobiles,  bruns,  sont  de  la  grosseur 
du  Prunus  spinosa. 

Introduit  en  1848. 

Obseuv.  Cette  espèce  est  très-variable  dans  sa  jeunesse.  J'ai 
vu  des  individus  provenant  de  graines,  hauts  d'un  met.  et  plus, 
n'ayant  que  des  feuilles  aciculaires  plus  ou  moins  glauques, 
tandis  que  d'autres  pieds  du  même  semis,  élevés  dans  les 
mêmes  conditions,  étaient  tout  à  fait  caractérisés,  et  ne  portaient 
plus  que  quelques  feuilles  aciculaires  à  la  base  ;  le  reste  de 
l'arbre  était  entièrement  garni  de  feuilles  squamiformes,  étroi- 
tement imbriquées,  sans  aucune  apparence  de  glaucescence. 

Je  crois  devoir  rapporter  ici  ce  que  M.  Fortune  a  écrit  de 
l'impression  que  produisit  sur  lui  le  Cupressus  funebris,  lorsqu'il 
le  découvrit,  en  1848,  dans  la  province  de  Che-Kiang.    .    .    . 

c  Mais  le  plus  bel  arbre,  sans  aucun  doute,  que  j'aie  trouvé  dans 
ce  district,  est  un  Cyprès  pleureur,  que  je  n'avais  vu  dans  aucune 
autre  partie  de  l'empire  chinois,  et  qui  même,  je  dois  le  dire,  m'é- 
tait tout  à  fait  inconnu.  J'aperçus,  d'une  distance  de  près  d'un  kilo- 
mètre, une  espèce  de  Pin  d'un  port  élégant,  haut  d'environ  60  pieds 


122  ÇUPRKSSUS. 

anglais  [4  8  mètres],  ayant  une  tige  aussi  droite  et  aussi  élancée  que 
le  Pin  de  l'île  Norfolk,  avec  des  branches  retombant  comme  celles 
du  Saule  pleureur  de  Sainte-Hélène.  Ces  branches,  qui  partent  d'a- 
bord à  angle  droit  de  la  tige  principale,  décrivent  ensuite  une 
courbe  gracieuse  et  se  replient  encore  à  leur  extrémité.  De  ces  mêmes 
rameaux  pendent  perpendiculairement  d'au  très  branches  secondaires; 
ce  qui  lui  donne  l'aspect  du  Saule  pleureur,  mais  avec  une  plus 
grande  élégance  de  formes. 

«  Quel  pouvait  être  cet  arbre?  Il  était  évident  pour  moi  qu'il  appar- 
tenait à  la  famille  des  Conifères,  mais  qu'il  était  le  plus  beau  et  le 
plus  distingué  de  sa  famille. 

«  Je  courus  à  lui,  et  lorsque  je  fus  à  proximité,  il  me  parut  en- 
core plus  beau  qu'à  la  première  vue.  Le  tronc  était  droit  comme 
celui  du  Cryptomeria,  et  ses  feuilles  ressemblaient  à  celles  d'un 
arbre  bien  connu,  Yarbor  vitœ ,  mais  seulement  plus  petites  et 
d'une  forme  plus  élégante. 

«  Ce  spécimen  si  remarquable  était  chargé  de  fruits  mûrs,  et  je 
désirais  vivement  pouvoir  en  emporter;  mais  l'arbre  se  trouvait  dans 
un  enclos  dépendant  d'une  auberge  :  j'y  entrai,  et,  grâce  à  un  bon 
repas  et  à  quelques  générosités,  j'obtins  un  certain  nombre  de 
graines,  que  j'envoyai  en  Angleterre » 

6.  Cupressus  Benthami,  Endl. 

Branches  étalées,  arrondies.  Feuilles  squami formes,  im- 
briquées, ovales-aiguës  au  sommet.  Strobiles  globuleux, 
d'environ  12millim.;  à  écailles  rugueuses,  assez  longue- 
ment mucronées, 

Gupressus  thurifera,   Schlecht.  Linnœa,  XII.   493.   Benth.   Plant. 

Hartw.  n°  434.  Knight,  Syn.  Conif.  19  (non  Humb.  etBonpl.  nec 

Lindl.). 
?  Cupressus  glauca,  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  189. 
Cupressus  udheana,  Hort.  aliq.  (non  Gord.) 
Cupressus  Benthami,  Endl.  Syn.  Conif.  59. 

Habite  les  régions  froides  et  montagneuses  du  Mexique. 


CU1»KESSUS.        i  123 

7.  Cuprkssus  Lindlevi,  Klotsch. 

Ramules  et  ramilles subtétragones  par  l'imbrication  des 
feuilles.  Feuilles  étroitement  imbriquées,  ovales-aiguës, 
carénées,  marquées  ou  non  d'une  glande  sur  le  dos.  Stro- 
biles  globuleux,  de  1  8-22  millim.;  à  écailles  glaucescentes 
avant  la  maturité,  lisses,  très-courtement  mucronées  au 
milieu. 

Cupressus  thurifera,  Lindl.  Bot.  Reg.  4839.  Append.  64.  Lindl.  et 
Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  206  (excl.  synon.  Benthami).  Benth. 
Plant.  Hartw.  n°  437  (non  Humb.  et  Bonpl.). 

Cupressus  Coulteri,  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  190. 

Cupressus  tetragona,  Hort.  aliq. 

Cupressus  Lindleyi,  Klotsch.  Mss.  Endl.  Syn.  Conif.  59. 

Habite  le  Mexique,  entre  Angan-Guio  et  Tlalpuxahua. 

Descr.  Arbre  atteignant  15  met.  Branches  distantes,  celles  de  la 
base  étalées  ou  réfléchies;  celles  du  sommet  dressées.  Rameaux 
étalés,  divariqués,  garnis  de  ramules  portant  eux-mêmes  des  ra- 
milles courtes,  tétragones  par  l'imbrication  des  feuilles.  Feuilles  d'un 
vert  pâle,  souvent  glaucescentes,  très-rapprochées,  élargies  à  la 
base,  acuminées,  aigues-linéaires  au  sommet,  d'abord  étroitement 
apprimées,  enfin  légèrement  écartées.  Chatons  femelles,  à  l'ex- 
trémité de  ramilles  courtes,  composés  d'écaillés  (ordinairement  8) 
opposées- décussées,  d'un  roux  brunâtre  à  l'époque  de  la  fructifica- 
tion ,  légèrement  glaucescentes,  bordées  d'une  membrane  presque 
cartilagineuse,  terminée  au  sommet  en  un  court  mucron  renversé. 
Ramilles  fructifères,  longues  de  6-7  millim.,  renflées  et  quelquefois 
plus  grosses  que  les  ramules  à  la  base  desquels  elles  sont  placées, 
subtétragones  par  l'imbrication  des  feuilles  écailleuses  qui  les  re- 
couvrent étroitement,  lesquelles  sont  rougeâtres  et  presque  sèches. 
Slrobiles  solitaires,  à  peu  près  sphériques,  d'environ  CA0  millim. 
de  diamètre,  composés  de  8  écailles  hexagones,  à  angles  arrondis, 
portant  quelquefois  au  milieu  une  pointe  très-courte,  luberculiforme. 


124  CUPRESSUS. 

Écailles  à  surface  extérieure  presque  plane,  légèrement  élevées, 
arrondies  sur  les  bords,  un  peu  striées  en  rayonnant,  très- 
glauques  et  comme  farinacées  avant  la  maturité,  finalement  bru- 
nâtres, à  peine  glaucescentes. 

8.  CUPRESSUS  LAMBERTIANA,  Horl. 

Branches  nombreuses.  Feuilles  squamiformes,  opposées- 
décussées,  quelquefois  ternées  dans  les  jeunes  plantes,  et 
alors  beaucoup  plus  distantes,  largement  élargies,  longue- 
ment décurrentes  à  la  base. 

Cupressus  macrocarpa,  Hartw.  Journ.  Hort.  Soc.  II.  187.  Gord.  I.  c. 

IV.  296  (cum.  te.)*  Lindl.  et  Gord.  /.  c.  V.  266.  Knight,  Syn. 

Conif.  20. 
Cupressus  Lambertiana,  Hort. 

Var.  fasligiata. 

Cupressus  Lambertiana  fastigiala. 
Cupressus  macrocarpa  fastigiata,  Knight,  l.  c. 

Branches  subdressées.  Ramules  et  ramilles  nombreux,  courts. 
Feuilles  squamiformes  :  les  unes  presque  aciculaires,  étalées  ;  les 
autres  plus  courtes  et  plus  apprimées. 

Habite  les  montagnes  aux  environs  de  Monlerey  en  Californie, 
où  il  fut  découvert  par  Lambert  en  1838. 

Descr.  Arbre  d'une  croissance  rapide,  atteignant  1 5-20  met.  de 
hauteur  sur  80  centim.  à  1  met.  de  diamètre.  Tige  droite,  recou- 
verte d'une  écorce  lisse,  d'abord  verte,  puis  rougeâtre-fauve,  fina- 
lement brunâtre.  Branches  alternes,  rapprochées,  dressées,  souvent 
confuses.  Rameaux  et  ramules  nombreux,  presque  étalés,  parfois 
défléchis.  Feuilles  squamiformes,  opposées  et  ternées  :  celles  des 
jeunes  sujets,  et  surtout  à  la  base,  assez  longues,  presque  aciculaires, 
cylindriques;  celles  de  la  tige  et  des  bourgeons  vigoureux,  très- 
distantes,  élargies-décurrentes  à  la  base,  étalées,  acuminées,  mu- 
cronées  au  sommet  ;  celles  des  ramules  et  des  ramilles  plus  rappro- 


CUPRESSUS.  125 

chées  et  rétrécies  en  une  pointe  courte.  Strobiles  ovales-oblongs, 
gros,  composés  de  10  écailles  portant  chacune,  au-dessous  du 
sommet,  un  mucron  court,  obi  us. 

Les  plantes  que  Ton  trouve  dans  le  commerce,  sous  le  nom  de 
C.  macrocarpa,  présentent  ordinairement  deux  formes  distinctes: 
l'une,  celle  décrite  ci-dessus;  l'autre,  qui  paraît  être  la  plus  ancienne, 
présente  les  caractères  suivants  :  Branches  rapprochées,  presque 
horizontales,  non  confuses.  Ramules  et  ra milles  gros,  courts,  étalés. 
Feuilles  squamiformes,  opposées,  très-rarement  ternées,  courtes, 
épaisses,  rapprochées  et  étroitement  imbriquées,  appliquées  dans 
toute  leur  longueur,  brusquement  et  courtement  terminées  en  une 
pointe  obtuse. 

Introduit  en  1839. 

Observ.  Ces  derniers  caractères  s'appliquent,  pour  ainsi  dire, 
exclusivement  aux  plantes  dont  les  graines  ont  été  envoyées 
par  Lambert  en  1839;  les  premiers,  au  contraire,  à  celles  dont 
les  graines  furent  envoyées,  en  184-7,  par  M.  Hartweg,  qui  les 
a  recueillies  sur  les  montagnes  aux  environs  de  Monterey,  à  peu 
près  dans  les  mêmes  localités  où  Lambert  paraît  avoir  récolté 
les  siennes.  N'y  aurait-il  pas  là  deux  espèces  différentes?  L'une 
serait-elle  une  forme  ou  simplement  une  variété  de  l'autre; 
ou  bien  encore  serait-ce  la  même  plante  non  caractérisée , 
comme  le  pensent  quelques  horticulteurs?  Toutes  deux  ré- 
pandent, lorsqu'on  en  coupe  ou  froisse  les  parties  herbacées, 
une  odeur  de  citron  assez  prononcée  ;  mais  c'est  surtout  dans  la 
variété  fastigiata  que  cette  odeur  existe  à  un  très-haut  degré. 

Le  C.  Lambertiana,  l'une  des  plus  belles  espèces  du  genre,  est 
remarquable  par  son  port,  qui  rappelle  celui  du  Cèdre  du  Liban; 
et,  dans  les  arbres  adultes,  cette  ressemblance  est  souvent  plus 
grande  encore. 

9.  Cupressus  Goveniana,  Gord. 

Ramules  et  ramilles  allongés,  minces,  étalés,  déflé- 
chis. Strobiles  agglomérés  en  nombre  souvent  considé- 


126  COPRESSCS. 

rable,  petite,  subglobuleux  ou  légèrement  oblongs,  por- 
tant sur  chaque  écaille,  et  vers  son  milieu,  un  mucron 
cylindrique  plus  ou  moins  allongé,  obtus. 

Cupressus  Goveniàna,  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  IV.  295.  Lindl.et  Gord. 

/.  c.  V.  206.  Knight,  Syn.  Conif.  20. 
Cupressus  Sp.  Hartw.  ex  Knight,  l.  c. 

Habite  la  Californie. 

Descr.  Arbrisseau  atteignant  2-3  met.,  buissonneux.  Branches 
étalées,  plus  rarement  dressées,  irrégulières.  Rameaux  nombreux, 
allongés,  minces,  souvent  défléchis  ;  ramuîes  nombreux,  confus , 
grêles,  réclinés  dans  les  jeunes  sujets,  portant  alors  des  feuilles 
opposées-décussées,  parfois  ternées,  presque  aciculaires  ou  cy- 
lindriques ,  pointues.  Feuilles  des  rameaux  et  ramules  adultes 
squamiformes ,  ovales-acuminées  ,  obtuses  ,  plus  rarement  aiguës, 
étroitement  appliquées  sur  les  ramules  dont  elles  s'écartent  parfois 
un  peu  au  sommet.  Chalons  mâles  placés  à  l'extrémité  des  ramilles, 
ovales -coniques,  obtus -jaunâtres.  Chatons  femelles  composés  de 
8-10  écailles  opposées-décussées,  ovales-obtuses  ou  subacuminées, 
très-charnues  à  la  base,  scarieuses  et  finement  denticulées  sur  les 
bords.  Ovules  nombreux,  dressés,  placés  à  la  base  des  écailles, 
ovales-comprimés,  obtus  au  sommet.  Strobiles  sphéroïdaux  ou 
légèrement  oblongs,  pédoncules,  de  12-15  millim.  de  diamètre, 
solitaires  ou  réunis  par  petits  groupes  sur  de  courtes  ramilles  éta- 
lées, servant  de  pédoncule  commun,  agglomérés  en  nombre  souvent 
considérable  dans  les  sujets  adultes.  Écailles  luisantes,  brunes  à 
la  maturité,  portant  au  centre  un  mucron  légèrement  cylindrico- 
conique,  gros,  obtus. 

Introduit  vers  1847. 

Observ.  Cette,  espèce  présente  de  nombreux  rapports  avec  la 
précédente,  surtout  lorsqu'elle  est  jeune,  et,  dans  ce  cas,  il  est 
quelquefois  difficile  de  l'en  distinguer;  mais  ses  branches  et  ses 
rameaux,  généralement  plus  grêles,  plus  allongés,  sont  moins 
ramifiés.  La  plante  reste  petite,  devient  buissonneuse  et  fruc- 


CUPRESSUS.  127 

tifie  abondamment  :  plusieurs  individus  dans  nos  cultures,  hauts 
de  1  à  2  met.,  portent  déjà  des  slrobiles  depuis  2  ans. 

10.  Cupressus  Knightiana,  Hort, 
Cupressus  Knightiana,  Hort.  in  Knight,  Syn.  Conif.  20. 

CUPRESSUS  ELEGANS,  Hort. 

Habite  le  Mexique. 

Descr.  Arbrisseau  vigoureux,  d'une  croissance  très -rapide.. 
Ecorce  d'abord  glaucescente ,  bientôt  rougeâtre,  finalement  brune. 
Branches  éparses,  légèrement  étalées,  relevées  au  sommet;  les 
supérieures  borizontales  ,  souvent  défléchies  à  la  base.  Ramule& 
distiques-comprimés.  Feuilles  opposées ,  squamiformes  :  celles  de 
la  tige  et  des  bourgeons  vigoureux  distantes,  très-élargies  et  lon- 
guement décurrentes  à  la  base,  étalées  au  sommet  ;  celles  des  ra- 
milles et  ramilles  plus  rapprochées,  plus  courtes  et  plus  imbriquées; 
toutes  acuminées-aiguës. 

Introduit  vers  1840. 

Espèces  peu  connues. 

i  1 .  Cupressus  californica  -j-. 

JuNIPERUS  AROMATICA,    Hort.  dUq. 

Habite  la  Californie. 

Descu.  Branches  étalées,  allongées,  distantes,  peu  ramifiées. 
Hameaux  alternes,  portant  des  ramules  courts,  étalés,  à  angle  droit, 
subtétragones  par  l'imbrication  des  feuilles.  Feuilles  squamiformes, 
d'abord  étroitement  imbriquées,  glaucescentes ,  plus  tard  vertes, 
légèrement  écartées  au  sommet,  acuminées-aiguës,  plus  rarement 
obtuses. 

Introduit  de  graines  en  1847. 

Observ.  Lorsqu'on  écrase  les  parties  encore  herbacées  de  cette 
espèce,  elle  répand  une  odeur  désagréable. 


12 a  CUPRESSUS. 

12.  Cupressus  Corne yana,  Hort. 

Cupressus  Corneyana,  Hort.  in  Knight,  Syn.  Conif.  20. 
Cupressus  gracilis,  Hort.  aliq. 

Descr.  Ecorce  gris  cendré,  lisse.  Branches  alternes,  étalées  ou 
déclinées  ;  les  supérieures  ascendantes.  Rameaux  nombreux , 
minces,  pendants.  Ramules  distiques,  effilés,  très-grêles,  légère- 
ment comprimés  ;  couverts  de  feuilles  squamiformes,  étroitement 
imbriquées,  ovales,  courlement  rélrécies  en  une  pointe  souvent 
aiguë,  à  peine  écartées  au  sommet,  même  sur  les  vieux  rameaux. 

Observ.  Celle  espèce,  dont  l'origine  est  inconnue,  a  paru  dans 
les  cultures  vers  184-7;  elle  a  beaucoup  de  rapport  avec  le  C.tn- 
rulosa,  et  se  rapproche  surtout  de  la  variété  viridis  :  elle  pour- 
rait donc  bien  n'en  être  qu'une  autre  encore  de  cette  dernière 
espèce. 

15.  Cupressus  Whitleyana,  Hort. 

Cupressus  sempervirens  indica,  Royl.  Mss. 
Cupressus  Roylei,  Carr.  Mss. 

Habile  l'Himalaya. 

Descr.  Branches  dressées,  assurgentes.  Feuilles  de  la  base,  dans 
les  jeunes  rameaux,  longues  de  4-8  millim.,  très-étroites,  étalées; 
celles  des  rameaux  adultes  beaucoup  plu 5  rapprochées  et  plus 
courtes,  imbriquées;  toutes  décurrentes  à  la  base ,  acuminées, 
subobtuses  au  sommet,  d'un  vert  glaucescent. 

Introduit  en  1852. 

14.  Cupressus  excelsa,  Scolt. 

Cupressus  Skinneri,  Hort.  aliq. 

Habite  le  Mexique. 

Le  nom  de  C»  excelsa  a  été  donné  par  M.  Scott,  horticulteur 
anglais,  à  une  espèce  de  Cyprès  originaire  de  Guatimala.  MM.  Tfii- 


CUPRESSUS.  129 

baut  et  Keteleêr,  de  Paris,  ont  reçu,  en  1852,  des  graines  venant 
d'Angleterre,  étiquetées  :  Cupressus  species  des  montagnes  de  Cachi- 
quel.  Les  plants  issus  de  ces  graines,  et  au  nombre  d'environ  200 , 
sont  tous  parfaitement  semblables;  ils  ne  portent  encore  que  des 
feuilles  aciculaires-subulées  et  glaucescentes,  comme  la  plupart  des 
espèces  mexicaines.  Les  tiges  sont  droites ,  effilées;  les  branches 
courtes,  et  les  rameaux  dressés,  minces.  Les  feuilles  caulinaires  sont 
quaternées  ;  les  raméales  ternées,  quelquefois  opposées  ;  toutes 
adnées-décurrentes  à  la  base,  étroites,  acuminées,  aiguës  au  som- 
met, variables  en  longueur;  celles  de  l'extrémité  des  rameaux  plus 
courtes,  presque  imbriquées. 

Introduit  en  1852. 

15.  Cupressus  uhdeana,  Gord. 

Cupressus  uhdeana,   Gord.  Mss.  Lindl.   et  Gord.  Journ.    Ilort.  Soc. 
V.  206. 

Habite  le  Mexique. 

Descr.  Arbre.  Branches  dressées,  étalées.  Rameaux  et  ramilles 
nombreux,  cylindriques,  très-garnis  de  feuilles.  Feuilles  squami- 
forines,  étroitement  appliquées,  décurrentes  à  la  base,  légèrement 
écartées  au  sommet,  pointues. 

Observ.  J'ai  examiné  des  rameaux  de  cette  espèce,  que  M.  Gor- 
don m'a  envoyés  :  ils  m'ont  paru  très-voisins  du  C.  Lusitanica, 
Mill.,  si  ce  n'est  qu'ils  étaient  moins  glauques  dans  toutes  leurs 
parties  ;  mais  cette  absence  de  glaucescence  est  peut-être  due 
à  leur  état  adulte. 

4  6.  Cupressus  Sabinoides,  Ilumb.  et  Bonpl, 

Ramuies  tetragones.  Feuilles  triangulaires,  obtuses, 
épaisses,  étroitement  appliquées. 

Juniperus  uexicana,  Spreng.  Syst.  III.  909  (non  Schlecht). 
Traité  nr.s  Gonifkrfs.  9 


1 30  CUPRESSUS. 

Cupressus  Sabinoides,  Humb.  Bonpl.  et  Kunth.  Nov.  gen.  et  spec. 
II.  3.  Endl.  Syn.  Conif.  60. 

Habite  au  Mexique  les  endroits  rocailleux  et  arides  de  la  mon- 
tagne cofre  de  Pérote,  à  la  hauteur  de  5,000  met. 

Descr.  «  Arbre  à  rameaux ,  épars ,  arrondis ,  lisses  ,  d'un  brun 
cendré.  Ramules  folifères,  quadrangulaires ,  presque  distiques. 
Feuilles  sessiles,  étroitement  imbriquées  sur  quatre  rangs,  triangu- 
laires, ovales,  coriaces ,  épaisses,  obtuses ,  presque  anguleuses  sur 
le  dos,  glabres,  ayant  près  d'un  millim.,  mais  s'étendant  jusqu'à 
trois  dans  les  rameaux  adultes,  et  moins  denses.  Fleurs  et  fruits.... 

Cette  plante  appartient-elle  à  ce  genre,  ou  n'est-elle  pas  plutôt 
une  espèce  de  Juniperus?  car  elle  se  rapproche  du  J.  Sabina 
(Kcnth.  I.  c.)  par  le  port.  » 

Les  Cyprès  sont  originaires  des  parties  chaudes  et  tempérées  des  deux 
hémisphères,  principalement  du  nouveau,  et  à  peu  près  étrangers  à  l'Europe  ; 
ils  paraissent  s'étendre,  dans  l'ancien  continent,  du  10°  au  40°  ou  45°  (l.  b.), 
mais  beaucoup  au-delà  dans  le  nouveau,  puisqu'on  en  rencontre  dans  les 
deux  Amériques  à  partir  du  4  0°  environ  (l.  À.),  et  en  Californie  vers  le 
40<>  ou  450  (L.  B-)% 

Le  genre  Cyprès  est  cité  dans  la  Genèse,  au  passage  suivant  de  VÉcclésiasle, 
chap.  xiv,  v.  17  :  «Je  me  suis  élevé  comme  un  Cèdre  sur  la  montagne  du 
Liban,  et  comme  un  Cyprès  sur  le  mont  de  Sion.  » 

C'est  sans  doute  en  raison  de  leur  forme,  qui  rappelle  celle  d'une  flamme 
(C.  fasligiata),  et  de  la  couleur  sombre  de  leur  feuillage,  que  ces  arbres  ont 
été,  dès  les  temps  les  plus  reculés  ,  le  symbole  de  la  douleur  et  de  la  mort. 
Suivant  Théophraste,  en  effet,  le  Cyprès  était  consacré  aux  Dieux  infernaux. 
Était-ce  par  suite  de  la  coutume  des  anciens  d'enfermer  avec  les  morts  une 


1  Comme  preuve  certaine,  je  puis  citer  l'ouvrage  de  M.  Félix  Lajart,  mem- 
bre de  l'Institut  (Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres),  intitulé:  Recher- 
ches sur  le  culte  du  Cyprès  pyramidal  che%  les  peuples  civilisés  de  l'anti- 
quité. Paris  1854.  Dans  ce  livre  remarquable,  l'auteur,  après  de  nombreuses 
recherches  dans  les  manuscrits  et  les  ouvrages  anciens,  s'appuyant  des  monu- 
ments historiques,  et  invoquant  dans  plusieurs  cas  la  mythologie,  prouve,  de 
la  manière  la  plus  évidente,  que  le  Cyprès  pyramidal  était  non-seulement  connu 
et  cultivé  dès  les  temps  les  plus  reculés,  mais  encore  qu'il  y  était  vénéré  des 
peuples  et  l'objet  d'un  culte  particulier. 


CUPRESSUS.  1 31 

branche  de  Cyprès,  et  d'envelopper  leur  corps  avec  ses  feuilles  odorantes,  ou  à 
cause  de  l'habitude  qu'ils  avaient  de  placer  une  branche  de  Cyprès  à  la  porte 
des  maisons  mortuaires?  A  Rome,  dans  les  cérémonies  funèbres  en  l'honneur 
des  citoyens  morts  pour  la  patrie,  on  faisait  usage  des  branches  de  Cyprès,  et 
les  autels,  les  monuments  qu'on  élevait  à  leur  mémoire,  en  étaient  recouverts. 
Aujourd'hui  même  encore,  dans  toutes  les  parties  de  l'Europe  où  ce  bel  arbre 
peut  résister  au  froid,  on  le  plante  près  des  tombeaux. 

Le  port  des  Cyprès  n'est  pas  sans  élégance  et  peut  contribuer  beaucoup  à 
l'ornement  des  jardins  paysagers.  Dans  le  midi  de  l'Europe  on  emploie  avec 
beaucoup  d'avantage  l'espèce  commune ,  pour  en  faire  des  abris  ou 
brise-vents  et  des  rideaux  de  verdure.  Indépendamment  des  qualités 
ornementales  des  Cyprès,  leur  bois  est  encore  d'une  très-longue  du- 
rée; les  anciens  le  considéraient  comme  incorruptible.  On  cite,  à  l'ap- 
pui de  cette  opinion,  les  deux  exemples  suivants  (qui  n'en  font  peut-être 
qu'un).  Un  navire  de  Tibère,  qu'on  retira  du  lac  Nèmi,  après  plus  de 
1400  ans,  était  dans  un  tel  état  de  conservation,  qu'on  put  en  employer 
les  planches  à  d^utres  constructions.  Léon  Alberty,  dans  son  Traité  d'agri- 
culture, dit,  liv.  V,  chap.  xu  : 

«  Dans  le  temps  que  je  faisais  travailler  près  du  lac  Ricia,  on  fit  retirer 
de  ce  dernier  le  navire  le  Trajean,  qui  y  était  depuis  plus  de  1500  ans,  et 
je  remarquai  que  le  Pin  de  Cyprès,  avec  lequel  il  était  fait,  n'avait  subi  aucune 
altération.  » 

D'après  ce  que  nous  connaissons  des  dimensions  des  Cyprès,  nous  sommes 
disposés  à  croire  que  ces  vaisseaux  auront  été  construits  avec  le  bois  d'autres 
Conifères,  et  qu'un  manque  d'observation  ou  une  mauvaise  indication  de 
caractères  aura  fait  appliquer  cette  dénomination  au  genre  Cyprès. 

Aux  espèces  anciennes  nous  voyons  s'ajouter  de  nos  jours,  et  comme  les 
plus  remarquables  :  les  C.  funebris ,  Lambertiana,  Goveniana,  Knightiana, 
etc.,  qui  feront  plus  tard  l'ornement  de  nos  jardins,  puisque  la  plupart 
des  Cyprès,  même  ceux  du  Nouveau-Monde,  ont  pu  résister  à  l'hiver  de 
1853-54,  pendant  lequel  le  thermomètre  a  descendue  15°  cent. 


4  32  CHAM/ECYPARIS. 

XIII.  Chainœcyparis ,  Spach. 

Cham^cyparis,  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  329.  Endl.  Syn.  Conif.  60. 
Cham^epeuce,  Zuccar.  in  Endl.  Encheir.  ftof.139. 
Retinospora,  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap.  II.  36. 

Fleurs  monoïques,  sur  des  rameaux  différents;  les  mâ- 
les :  Chatons  terminaux,  cylindriques.  Etaminesopposèes- 
décussées  sur  l'axe,  insérées  sur  4  rangs;  à  connectif  ex- 
centriquement  pelté,  orbiculaire,  mutique.  Loges  2-4, 
s'ouvrant  longitudinalement.  Les  femelles  :  Chatons  soli- 
taires, terminaux,  globuleux  ou  subglobuleux;  Ecailles 
ovulifères  6-12,  opposées-décussées  sur  l'axe.  Ovules 
2-3,  à  la  base  des  écailles,  épaissis,  dressés;  à  micropyle 
brièvement  raccourci,  en  forme  de  bouteille.  Slrobilesïor- 
més  d'écaillés  ligneuses,  suborbiculaires  ou  parallélipi- 
pèdes-anguleuses ,  peltées,  bombées  au  milieu,  d'abord 
étroitement  conniventes,  enfln  écartées.  Graines  2-5,  à 
la  base  de  l'onglet  des  écailles,  elliptiques,  comprimées  ou 
anguleuses,  terminées  de  chaque  côté  en  aile  membra- 
neuse plus  ou  moins  large.  Embyron  à  2  cotylédons  ;  ra- 
dicule cylindrique,  supère. 

Arbres  de  l'Amérique  boréale  et  du  Japon,  quelquefois 
élevés,  plus  rarement  arbrisseaux.  Bois  blanc.  Feuilles 
persistantes,  squamiformes,  imbriquées,  recouvrant  en- 
tièrement les  rameaux,  subobtuses  ou  plus  rarement  ai- 
guës, linéaires,  étalées,  uninerviées.  Bourgeons  nus. 

Maturation  annuelle. 

Tribu  1.  —  Euchauiœcj  paris* 

ChamjECYParis,  section  Eucham^cyparis,  Endl.  Syn.  Conif.  61. 

Tégument  des  graines  à  canaux  résinifères,  nuls  ou  à  peine 
visibles. — Espèces  de  V  Amérique  boréale. 


cRam.ecypàris.  133 

ChamjECyparis  spbjEROidea,  Spach. 

Ramilles  étalés,  tétragones.   Feuilles  squamiforraes, 
acuminées,  portant  une  glande  sur  le  dos. 

Cupressus  nana  Mariana,  fruclu  cœruleo,  parvo.  Plukn.  Mant.  61. 

t.  345.  f.  i. 
Cupressus  thyoides,  L.  Spec.  1422.  Du  Roi,  Harbk.  éd.  Pott.  1.  273. 

Wangenh.  Beitr.  8.  t.  2.  f.  4.  Willd.  Baumz.  111.  Loisel.  Nouv. 

Duham.  III.  t.  2.  Mich.  f.  Arb.  for.  III.  20.  t.  2.  Hook.  FI.  bor. 

Amer.  H.  165.  Loud.  Arbor.  IV. 2475.  f.  <2321.—Encycl.  of  trees, 

1074.  f.  1997.  Desfont.  Hist.  arb.  II.  567.  Schk.  Handb.  III.  286, 

310. 
Thuia  sph/Eroidalis,  Rich.  Conif.  45.  t.  8. 
Cham^ecyparis  sph^roidea,  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  331.  Endl. 

Syn.  Conif.  60.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  207.  Knight, 

Syn.  Conif.  20. 
White  Cedar,  Anglo-Amer. 
Faux-Thuia,  Fr. 

Variétés   horticoles. 

Cham^ecyparis  sph^roidea  variegata,  Knight,  l.  c. 
Cha»lbcyparis  variegata,  Hort. 
Thuia  sph^eroidea  variegata. 
Cupressus  thuioides  variegata,  Hort. 

Plus  délicate  que  l'espèce,  cette  variété  se  distingue  encore  par 
ses  rameaux,  et  ses  feuilles  panachées  de  jaune. 

CHAMiECYPARIS    SPH^ROIDEA  KEWENSIS,  Knight.    /.   C. 
CHAMiECYPARIS  KEWENSIS,  Hort. 

Arbrisseau  plus  petit  que  l'espèce,  mais  assez  semblable  pour  le 
port,  souvent  moins  élancé  et  moins  grêle.  Rameaux  et  ramules  plus 
nombreux  et  plus  compactes,  d'un  vert  plus  foncé  et  surtout  beau- 
coup plus  glauque.  Ramules  étalés,  quelquefois  défléchis.  Feuilles 
d'abord  étroitement  imbriquées,  puis  légèrement  étalées  au  sommet, 
glauques. 


4  34  chàMjECyparis. 

Cham^cyparis  sph^eroidea  nana,  Hort. 

CHAMiECYPARIS  NANA,  Hort.  ClUq. 

Arbuste  distinct  de  l'espèce  par  ses  petites  dimensions,  car  il  ne 
fait  jamais  qu'un  buisson  plus  ou  moins  compacte,  glauque  ;  il  est 
généralement  aussi  plus  délicat. 

Habite  le  N.-O.  deTArae'rique,  au  Canada,  et  vers  le  55°  (l.b.). 

Descr.  Le  Ch.  sphœroidea  atteint  dans  certaines  parties  de  T Amé- 
rique boréale,  et  principalement  aux  États-Unis  et  au  Canada,  jus- 
qu'à 25  met.,  et  quelquefois  aussi,  d'après  Michaux,  il  acquiert 
1  met.  de  diamètre  ;  mais  dans  nos  cultures,  ce  n'est  qu'exceptionnel- 
lement qu'il  va  jusqu'à  8-12  met.  de  hauteur,  car  il  ne  forme,  le  plus 
souvent,  qu'un  arbrisseau  pyramidal  de  2-6  met.  Bois  léger,  tendre, 
d'un  grain  assez  fin,  odorant,  blanchâtre,  prenant  promptement  une 
teinte  rosée  lorsqu'il  est  exposé  à  l'air.  Tige  droite,  très-branchue 
dès  la  base  dans  les  jeunes  individus ,  se  dégarnissant  quelquefois 
dans  la  partie  inférieure  à  mesure  qu'il  vieillit.  Branches  dressées- 
étalées,  plus  rarement  déclinées.  Rameaux  nombreux,  compactes 
par  les  ramilles  très-rapprochées,  fins  et  courts.  Feuilles  squami- 
formes,  d'un  vert  tendre,  de  forme  et  de  grandeur  variables.  Strobiles 
nombreux,  de  la  grosseur  d'un  pois,  rapprochés  en  grappes  spici- 
formes,  d'abord  verts,  finalement  glauques,  bleuâtres  ou  bruns. 

Introduit  en  1736. 

2.  Cham#:cyparis  nutkaensis,  Spach. 

Rameaux  presque  dressés,  comprimés.  Feuilles  acumi- 
nées,  carénées  sur  le  dos,  dépourvues  de  glandes. 

Cupressus  nutkaensis,  Lamb.  Pin.  éd.  2.  II.  113.  Hook.  FI.  Bor.  Amer. 

II.  465. 
Thuia  excelsa,  Bong.  Vég.  Sitclu  in  Mém.  Acad.  Saint-Petenb.  VI. 

2e  sér.  164. 
Cupressus  americana,  Trautv.  Imag.  Plant.  12   t.  7. 
Cham^cyparis  nutkaensis,  Spach,   Hist.  vég.  phan.  XI.  835.  EndI. 

Syn.  Conif.  62.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  207. 


CHAM^CYPARÏS.  135 

Habite  le  N.-O.  de  l'Amérique,  vers  la  baie  Nutka,  aux  envi- 
rons de  l'observatoire  Inlet,  dans  l'île  Sitkha. 

Descr.  Arbre  élevé,  à  rameaux  divariqués,  pendants,  cylindriques 
après  la  chute  des  feuilles.  Ramules  distiques,  tétraquètres  par  les 
feuilles  étroitement  imbriquées  sur  4  rangs.  Feuilles  appliquées  ou 
étalées  au  sommet  sur  les  ramules  plus  adultes,  largement  ovales, 
acuminées,  coriaces,  luisantes  :  les  plus  jeunes  aiguës,  carénées  sur 
le  dos  ;  les  plus  adultes  creusées  d'un  sillon.  Ramilles  fructifères, 
recouvertes  de  feuilles  imbriquées.  Slrobiles  solitaires,  globuleux, 
de  la  grosseur  d'une  noisette,  composés  de  G  écailles  décussées: 
les  deux  inférieures  plus  petites,  insérées  à  la  base  ;  les  supérieures 
peltées;  toutes  anguleuses,  orbiculaires,  portant  au  centre  un  mu- 
cron  épais  ou  conique,  droit  ou  recourbé  au  sommet.  Graines  2-3, 
insérées  à  la  base  de  chaque  écaille  ;  à  tégument  osseux,  prolongé 
de  chaque  côté  en  une  aile  membraneuse  souvent  plus  large  que  la 
graine,  échancrée  au  sommet  ainsi  qu'à  la  base. 

5.    CHAMiECYPARIS  THUR1FERA,  Eïldl. 

Rameaux  étalés,  les  inférieurs  réfléchis  au  sommet. 
Ramules  arrondis.  Feuilles  acuminées,  piquantes,  non  ca- 
rénées, dépourvues  de  glandes. 

Cham^cyparis  thurifera,  Endl.  Syn.  Conif.  62.  Lindl.  et  Gord.  Joum. 

Hort.Soc.  V.  207. 
Cupressus  thurifera,  Humb.  Bonp.  et  Kunth.  Nov.  gen.  et  $p.  II.  o 

{non  Schlecht.  et  aliq.  auctor.). 
Juniperus  thurifera,  Bonpl.  Mss. — In  Herb.  Willd  (non  L.). 
Cedro.  Mexican. 

Habite  dans  les  forêts  du  Mexique,  proche  Tasco  et  Tehuan- 
tepec,  à  la  hauteur  de  1830  mètres. 

Descr.  «  Arbre  très-élevé,  résineux;  à  rameaux  étalés,  les  infé- 
rieurs réfléchis  au  sommet.  Ramules  nombreux  ,  arrondis ,  bruns , 
glabres.  Feuilles  sessiles,  imbriquées  sur  4  rangs,  ovales,  lancéo- 
lées, d'environ  2  millim.  de  longueur;  celles  des  ramules  plus 
épaisses  et  beaucoup  plus  grandes ,   subulées ,  fortement  dilatées 


136  CGLA1M3G3  PARIS. 

à  la  base ,  brunâtres.  Galbules  (strobiles)  pédoncules  à  l'aisselle 
des  rameaux,  solitaires,  globuleux,  de  la  grosseur  du  fruit  du 
Prunus  spinosa,  pruineux  -  glaucescents.  Ecailles  anguleuses, 
peltées,  ligneuses-subéreuses,  presque  bossues  au  centre,  un  peu 
lisses.  NuculesS  (?)  sous  chaque  écaille,  oiseuses,  convexes,  trigo- 
nes.  Graines  incomplètes  dans  notre  échantillon.  Bois  propre  à  la 
construction.  »  (Kuntiï.  /.  c.) 

Tribu  2.  —  Retinospora. 

Ghamjecyi'Aris,  section  Retinospora,  Endl.  Syn.  Conif.  63. 

Tégument  des  graines  parcouru  de  canaux  résinifères , 
manifestement  visibles. 

4.  Cbam^gyparis  ortusa,  Sieb.  et  Zucc. 

Feuilles  squamiformcs,  adnées,  ovales-rhomboïdales, 
obtuses  ou  un  peu  aiguës.  Graines  à  peine  dépassées  par 
l'aile. 

Retinospora  obtusa,  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap.  II.  38.  t.  12i. 
Cham.ecyparis  obtusa,  Sieb.  et  Zucc.  i#.Endl.  Syn.  Conif.  63.  Lindl. 
elGord^Jouru.  Hort.  Soc.  V.  207. 

Habite  les  montagnes  de  Tîle  Niphon,  où  il  forme  de  vastes 
forêts. 

Descr.  <  Arbre  de  20-26  met.  Tronc  droit,  de  4  al  met.  80  de 
diamètre  ,  couvert  d'une  écorce  rougeâtre.  Bois  dense,  blanchâtre. 
Ramules  secondaires,  distiques  ;  ramilles  très-rapprochées.  Feuilles 
persistantes  pendant  5  ans,  décussées,  quadrisériées  ;  toutes  squa- 
miformes,  appliquées  sur  l'axe  ou  sur  les  rameaux,  et  presque  ad- 
nées jusqu'au  sommet  :  celles  de  la  partie  inférieure  seulement 
visibles  ;  celles  de  la  rangée  inférieure  ovales-rhomboïdales,  un  peu 
aiguës  ou  obtuses,  planes;  enfin  celles  des  séries  latérales  sont 
carénées,  comprimées  sur  chacun  des  bords,  légèrement  aiguës, 
presque  falciformes,  du  double  plus  longues  que   les  premières. 


CUAM/KCYPAH1S.  \M 

Strobiles  solitaires,  sessiles  au  sommet  des  rameaux,  globuleux, 
de  la  grosseur  d'un  grain  de  raisin.  Écailles  8-10,  décussées,  cu- 
néiformes à  la  base,  élargies  au  sommet,  à  surface  plane,  paral- 
lélipipède,  ou  à  5-6  angles,  brièvement  bombées  au  centre,  ligneuses, 
un  peu  rugueuses,  brun  foncé,  d'abord  épaisses  et  étroitement  op- 
posées entre  elles,  enfin  se  séparant  lorsqu'elles  sèchent  ;  les  deux  du 
sommet  sont  la  plupart  du  temps  stériles.  Bractées  nulles.  Grai- 
nes 2,  dans  l'aisselle  ou  à  la  base  de  chaque  écaille,  dressées,  ortho- 
tropes,  oblongues-elliptiques,  terminées  en  un  col  court ,  cylindri- 
que; prolongées  sur  les  côtés,  excepté  à  la  base  et  au  sommet,  en 
une  aile  membraneuse,  mince,  à  peine  plus  longue  que  la  graine, 
décurrente  sur  le  dos.  Testa  crustacé,  glabre,  brun  marron,  mar- 
qué de  bandelettes  ou  de  conduits  longitudinaux,  irréguliers,  cylin- 
driques, sécrétant  une  huile  résineuse,  grasse.  Albumen  et 
Embryon.  ...» 

Observ.  «  Un  auteur  Japonais  dit  que  le  Hinoki  [Retinospora 
obtusa)  est  la  gloire  des  forêts  comme  le  héros  est  celle  des  hom- 
mes, et  que  cet  arbre,  d'un  aspect  imposant,  est  dédié  au  Soleil. 
Son  tronc,  droit  et  raide,  atteint  20-30  met.  :  il  a  4  met.  50  c.  sur 
2  met.  de  diamètre;  ses  branches  sont  étalées  en  éventail,  d'un 
vert  clair  et  luisant;  son  bois,  blanc,  fin  et  compacte,  acquiert, 
lorsqu'il  est  travaillé  ,  le  brillant  de  la  soie.  C'est  à  cause  de  ces 
qualités  précieuses  que  les  Japonais  l'ont  cru  digne  d'être  consa- 
cré au  Dieu  du  soleil,  et  qu'ils  s'en  servent  pour  la  construction  des 
chapelles  et  des  petits  temples  de  cette  divinité.  11  en  est  de  même 
pour  les  ustensiles  de  bois  dont  on  se  sert  à  la  cour  du  Micado  ; 
ils  sont  tous  faits  avec  le  Hinoki,  et  restent  dans  leur  couleur 
naturelle  sans  être  vernis.  Les  éventails  de  ce  prince  et  de  ses 
femmes  se  composent  de  petites  planchettes  ingénieusement 
jointes  par  des  fils  de  soie ,  qui  brillent  des  couleurs  de  l'arc-en- 
ciel.  La  valeur  de  cet  arbre  en  fait  un  article  de  grande  impor- 
tance' pour  le  commerce  de  ce  pays,  et  sa  culture  est  très- 
répandue  dans  toutes  les  parties  de  l'empire  Japonais. t> 

(Sieb.  et  Zucc.  /.  c.) 


138  CHAMyECYPARIS. 

5.  ChamjECyparis  pisifera,  Sieb.  et  Zucc. 

Feuilles  toutes  squamiformes,  adnées,  ovales-lancéolées, 
acuminées  ou  cuspidées.  Aile  souvent  plus  large  que  la 
graine  elle-même. 

Retinosrora  pisifera,  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap.  II.  39.  t.  122. 
Cham^cyparis  pisifera,  Sieb.  et  Zucc.  ex,  Endl.  Syn.  Conif.  64.  Lindl. 

et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  207. 
Sawara,  Jap. 
K'wa-hak,  Chin. 

Habite,  concurremment  avec  le  précédent,  plusieurs  pro- 
vinces de  l'île  de  Niphon. 

Descr.  «  Arbre  plus  petit  et  plus  grêle  que  le  précédent,  à  tronc 
moins  élevé  et  à  écorce  plus  obscure.  Hameaux  secondaires  disti- 
ques, très-couverts  de  ramules.  Feuilles  persistantes  pendant 
5  ans,  décussées ,  toutes  squamiformes,  apprimées  sur  Taxe  ou  sur 
les  rameaux,  presque  adnées  jusqu'au  sommet,  et  de  là  montrant 
seulement  la  face  inférieure  :  celles  de  la  série  supérieure  et  infé- 
rieure ovales-lancéolées ,  acuminées  ou  cuspidées,  planes,  caré- 
nées; celles  des  séries  latérales  comprimées  sur  chaque  bord, 
carénées,  presque  falquées,  acuminées,  d'égale  longueur;  toutes 
marquées  de  stomates  à  la  face  inférieure  du  ramule  ,  et  sub- 
glaucescentes.  Fleurs  monoïques,  en  chatons.  Chatons  mâles 
terminaux,  sur  les  ramules  de  Tannée  précédente,  sessiles,  nus, 
cylindriques,  obtus,  nombreux.  Étamines  (fleurs)  10-12,  oppo- 
\  sées-décussées  et  imbriquées.  Filaments  cylindriques,  étalés  hori- 
zontalement ,  courts ,  supérieurement  dilatés  en  écailles  (processus 
du  connectif),  suborbiculaires,  arrondis,  crénulés,  membraneux,  bru- 
nâtres, et  de  la  base  desquels  descendent  les  anthères;  la  plupartà 
3  loges  parallèles  ou  divergentes,  elliptiques,  rondes,  s'ouvrant  en 
dessus  par  une  fente  longitudinale,  bivalves  et  de  couleur  de  soufre. 
Chatons  femelles  terminaux  comme  les  mâles,  ovales,  globuleux, 
nus,  composés  de  10-12  écailles  opposées-décussées,  étroitement 
imbriquées,  ovales,  rhomboïdales,  un  peu  aiguës,  crénulées,  char- 


CHAM^CYPARIS.  1  3(J 

nues  à  la  base,  atténuées  au  sommet,  vertes.  Bractées  nulles. 
Ovules  2,  à  la  base  de  chaque  écaille,  sessiles,  dressés,  orthotropes, 
en  forme  de  bouteille,  percés  au  sommet.  Strobile  mûrissant  la 
première  année ,  globuleux ,  environ  de  la  grosseur  d'un  pois. 
Écailles  10-12,  décussées,  horizontalement  étalées,  cunéiformes  à  la 
base,  dilatées  au  sommet  en  une  surface  plane  ,  parallélipipèdes  ou 
à  5  angles,  bombées  au  centre,  lignescentes,  d'un  brun  fauve; 
d'abord  étroitement  opposées,  enfin  sèches,  se  séparant  entre  elles. 
Graines  2,  à  la  base  de  chaque  écaille,  dressées,  sessiles,  orthotro- 
pes, oblongues-elliptiques,  atténuées  supérieurement,  et  entourées 
de  chaque  côté,  excepté  à  la  base  et  au  sommet,  d'une  large  aile 
membraneuse,  brunâtre.  Testa  crustacé-membraneux,  marqué  irré- 
gulièrement de  bandelettes  ou  de  conduits  résinifères ,  nombreux  , 

presque  cylindriques,  inégaux.  Albumen  et  Embryon » 

(  Zucc.  I.  c.) 

6.  Chamjecypàris  squarrosa,  Sieb.  et  Zucc. 

Feuilles  décussées-opposées  ?  ternées  ou  quaternées, 
linéaires-aiguës,  plus  rarement  dressées,  plus  courtes, 
lancéolées,  presque  squamiformes,  décurrentes.  Aile  plus 
large  que  la  graine  elle-même. 

Retinospora  squarrosa,  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap.  II.  40.  t.  123. 
CHAMiECYPARis   squarrosa,  Sieb.    et  Zucc.  ex.  Endl.  Syn.  Conif.  65. 
Lindl.  etGord.  hum.  Hort.  Soc.  V.  207. 

Variétés  horticoles. 

Variegata.  Feuilles  blanches,  maculées. 
Leptoclada.  Rameaux  et  feuilles  plus  tendres. 

Nezu,  Japon. 

Habite  la  province  de  Figo  ;  l'île  Kiou-Siou,  les  forêts  du  mont 
Sukéjama,  par  32°  (l.  b.)  ;  cultivé  dans  les  jardins  de  l'île 
Décima. 


i  40  CHaM.ECYPARIS. 

«  Petit  arbuste  de  I  met.  60  cent,  à  2  met.  lorsqu'il  est  cul- 
tivé; à  rameaux  grêles,  pendants;  a  écorce  cendrée  brunâtre, 
mince ,  se  détachant  irrégulièrement  en  lames  minces.  Ramules 
nombreux,  épars,  étalés,  non  distiques.  Bourgeons  nus.  Feuilles 
opposées-décussées,  ternées  ou  quaternées,  rapprochées,  la  plupart 
squarreuses-étalées ,  acéreuses-décurrenles  à  la  base ,  linéaires- 
aiguës,  plus  rarement  (sur  les  ramules  qui  portent  des  chatons 
mâles)  dressées,  subappliquées,  plus  courtes,  lancéolées  et  presque 
squamiformes,  très-entières,  glabres  supérieurement,  d'un  vert  gai, 
inarquées  en  dessous,  des  deux  côtés  de  la  nervure  médiane,  de  sto- 
mates en  stries  longitudinales,  blanches;  longues  de  7-9  millim., 
de  1  millim.  environ  de  largeur,  persistantes  pendant  3  ans.  Fleurs 
monoïques,  en  chatons.  Chatons  mâles  terminaux,  solitaires,  nus, 
sessiles,  presque  globuleux.  E lamines  (fleurs)  40-12,  étroitement, 
décussées,  imbriquées;  filaments  courts,  cylindriques,  horizonta- 
lement étalés,  supérieurement  dilatés  en  un  connectif  semi-orbicu- 
laire,  cuspidé,  crénulé,  membraneux,  et  du  bord  inférieur  duquel 
descendent  les  deux  loges  de  l'anthère,  qui  s'ouvrent  postérieu- 
rement par  une  fente  longitudinale.  Fleurs  femelles  (non  observées). 
Slrobiles  globuleux,  solitaires,  de  la  grosseur  d'un  petit  pois, 
terminant  les  ramules  de  l'année  précédente.  Écailles  10-12,  oppo- 
sées-décussées ,  d'abord  closes ,  puis  se  séparant  irrégulièrement 
lorsqu'elles  sont  sèches  ,  étalées,  cunéiformes  à  la  base,  dilatées  au 
sommet  en  une.  surface  irrégulièrement  parallélipipède,  à  peine 
bombée  au  centre,  d'un  brun  fauve.  Graines  2,  à  la  base  de  chaque 
écaille,  sessiles,  dressées,  orthotropes,  elliptiques,  atténuées  supé- 
rieurement ,  entourées  de  chaque  côté  et  à  la  base  d'une  aile  large  , 
membraneuse,  brunâtre,  plus  longue  que  la  graine.  Testa  crustacé, 
membraneux,  marqué  irrégulièrement  de  nombreuses  bandelettes 

résinifères.  Albumen  et  Embryon » 

(  Zucc.  I.  c.) 

Espèces  peu  connues. 

7.  Cham.ecyparis  ericoides  -j-, 

Retinospora  ericoides,  Hort. 
Betinospora  ericoides,  Zucc? 


CttAM.tiCYPARlS.  \  44 

?  Cjum.eo  paris  squaRrosa,  Sieb.  et  Zucc. 

Wriddingtonia  ericoides,  Knight,  Syn.  Conif.  13.      Koch,p.3S(. 

Descr.  Arbrisseau  assez  élégant,  dépassant  rarement  2  met.  de 
hauteur  dans  nos  cultures,  où  il  forme  une  pyramide  étroite,  conique, 
très-compacte.  Branches  dressées,  nombreuses.  Rameaux  minces, 
cylindriques,  très-rapprochés.  Feuilles  ternées,  ou  quelquefois 
opposées,  étalées  ou  délléchies  ,  linéaires,  planes,  longues  de 
6-8  millim.,  vertes,  souvent  légèrement  convexes  en  dessus,  mar- 
quées en  dessous  de  deux  petites  lignes  glauques;  atténuées  au 
sommet,  où  elles  sont  ou  arrondies-obtuses ,  ou  terminées  par  un 
très-court  mucron. 

Habite  le  Japon. 

Observ.  Cette  espèce  paraît  très-voisine  de  la  précédente,  si 
nous  en  jugeons  par  la  figure  qu'adonnée  Zuccarini  (FI.  Jap.  Il, 
t.  423).  Le  seul  caractère  à  l'aide  duquel  on  peut  la  distinguer 
réside  dans  le  port  :  car,  au  lieu  de  présenter  des  branches  grêles 
et  pendantes,  elle  les  a  courtes  et  dressées;  mais  il  pourrait  bien 
se  faire  que  celte  différence  ne  soit  due  qu'à  des  conditions 
locales  de  culture  ou  de  terrain. 

8.  CbamjECyparis  glauca,  Hort. 

Descr.  Les  plantes  introduites  d'Angleterre  en  France  sous  ce 
nom  sont  encore  très-petites;  les  caractères  qu'elles  présentent  sont 
ceux-ci  :  Tige  dressée.  Branches  étalées.  Feuilles  alternes ,  rap- 
prochées, étalées,  linéaires,  planes,  longues  de  4-10  millim.,  larges 
d'un  peu  plus  de  1  mill.,  sessiles,  légèrement  décurrentes,  brusque- 
ment rétrécies  au  sommet ,  obtuses  ou  plus  rarement  pointues , 
glaucescentes,  parcourues  en  dessus  et  dans  le  milieu  par  une  petite 
nervure  peu  saillante  et  à  peine  visible  eu  dessous. 

9.  Chamjecyparis  Boursiert,  Dne. 

Ramules  et  ramilles  cylindriques,  couverts  de  feuilles 
squamiformes,  imbriquées. 


1  42  CHAM&CYPARIS. 

Cham^cyparis  Boursieri,  Dne.  Ami.  Soc.  Bot.  Fr.  I.  1854,  p.  70. 

Habile  la  Californie;  il  a  été  découvert,  en  1853,  par  M.  Bour- 
sier de  la  Rivière. 

Descr.  Ramilles  cylindriques,  couvertes  de  feuilles  rapprochées, 
étroitement  imbriquées,  courtes,  squamiformes,  ovales,  acuminées, 
obtuses,  portant  chacune  une  glande  à  la  partie  moyenne  ;  elles 
rappellent  assez  par  leur  aspect  celles  du  Microcachrys.  Cette  espèce 
atteint  de  telles  dimensions,  que  M.  Boursier  a  pu  la  confondre  avec 
le  Séquoia  g'igantea,  quoique  cependant  elle  soit  toujours  moins 
élevée.  Elle  semble  rechercher  de  préférence  les  lieux  humides. 

Originaires  des  parties  élevées,  froides  ou  tempérées»  du  N.-O.  de  l'Améri- 
que et  du  Japon,  la  plupart  des  Chamœcy paris  pourront  très-probablement 
résister  au  froid  de  nos  hivers  ;  cependant  quelques  espèces  Japonaises 
auront  besoin  d'abri  pendant  cette  saison  :  c'est  du  moins  ce  qui  a  lieu 
pour  le  Ch.  ericoidet.  Sur  les  neuf  espèces  décrites,  deux  seulement  sont  in- 
troduites en  Europe  :  ce  sont  le  Ch.  sphœroidea  et  le  Ch.  ericoides  ;  nous  ne 
pouvons  rien  dire  du  Ch.  glauca.  Le  C.  sphœroidea,  Faux  Thuia  ou  Cèdre- 
blanc,  est  très-commun  aux  États-Unis,  où,  d'après  Michaux,  il  couvre  les 
immenses  marais  du  Jersey,  du  Maryland  et  de  la  Virginie.  Ces  marais  sont 
tellement  fangeux,  qu'on  ne  peut  y  aborder  que  pendant  les  3-4  mois 
d'été,  à  l'époque  des  grandes  sécheresses.  La  croissance  de  ces  arbres  pa- 
raît si  lente,  que  Michaux  a  pu  compter  jusqu'à  297  couches  annuelles  sur 
un  tronc  de  65  centim.    de  diamètre. 

Le  bois  du  Ch.  sphœroidea,  par  sa  longue  durée  ainsi  que  par  sa  légèreté, 
est  employé  aux  États-Unis  à  une  foule  d'usages,  dans  l'industrie  et  l'écono- 
mie domestique.  En  raison  de  sa  légèreté,  on  en  forme  des  bardeaux  pour 
couvrir  les  maisons,  et  il  sert  à  la  confection  des  différents  ouvrages  de 
boissellerie  ;  il  entre  aussi  dans  la  fabrication  du  charbon  pour  la  poudre  à 
canon. 

Parmi  les  espèces  non  introduites,  il  en  est  qui,  indépendamment  de  leurs 
qualités  ornementales,  pourront  encore  nous  être  avantageuses  par  les  di- 
mensions qu'elles  atteignent  :  telles  sont,  par  exemple ,  les  Ch.  oblusa  et 
Boursieri. 


TAXODIUM.  4  43 


XIV.  Taxodium,  Rich. 

Tàxodium,  L.  C.  Rich.  Ànn.  Mus.  XVI.  298.— Conif.  142. 
Schubertia,  Mirb.  Bull.  Soc.  Philom.  1813,  p.  121.  Spach.  Hist.  vég. 
phan.  XI.  347.  Encll.  Syn.  Conif.  66. 

Fleurs  monoïques,  sur  les  mêmes  rameaux. Les  mâles: 
Chatons  nombreux,  disposés  en  épis  terminaux.  Les  fe- 
melles peu  nombreuses,  àja  base  des  épis  mâles,  disposées 
en  chatons  ovales  ou  subglobuleux,  imbriqués,  composés 
d'écaillés  coriaces  insérées  en  spirale.  Etamines  6-8,  insé- 
rées vers  le  sommet  de  l'axe,  nues  à  la  base,  imbriquées; 
à  connectif  ovale-deltoïde,  large,  excentriquement  pelté, 
portant  en  dessous  3-4  loges  longitudinalement  bival- 
ves. Chatons  femelles  ovoïdes,  subglobuleux.  Ecailles- 
ovulifères  imbriquées,  insérées  en  spirales  sur  un  axe 
raccourci,  récurvées,  mucronées  sur  le  dos  au-dessous 
du  sommet.  Ovules  2,  à  la  base  des  écailles,  dressés, 
atropes;  à  micropyle  largement  tubulé,  ouvert.  Stro- 
biles  subéreux,  ligneux,  subglobuleux,  composés  d'écaillés 
excentriquement  peltées,  premièrement  à  bords  étroite- 
ment rapprochés  ou  presque  connés,  ensuite  baillantes 
Graines  géminées  sous  chaque  écaille,  obliques,  dressées, 
atténuées  à  la  base  et  insérées  sur  le  pédicule  des  écailles; 
à  tégument  ligneux  ;  subtrigones  ou  anguleuses-aiguës. 
Embryon  antitrope,  à  5-9  cotylédons  linéaires;  radicule 
cylindrique,  supère. 

Grands  arbres  de  l'Amérique  boréale,  à  racines  s'éten- 
dant  au  loin.  Rameaux  secondaires,  souvent  pendants. 
Feuilles  éparses,  la  plupart  distiques,  pinnées,  à  folioles 
unineniées,  planes,  étroites  à  la  base.  Bourgeons  écail- 


4  44  taxodium. 

leux;  les  floraux  aphylles,  dans  Faisselle  des  feuilles  et  des 
rameaux  de  l'année,  se  développant  avant  l'évolution  des 
feuilles. 
Maturation  annuelle. 

1.  Taxodium  distichum,  Rich. 
Rameaux  et  ramules  étalés.  Feuilles  linéaires,  distiques. 

Cupressus  virginiana  Tradescanti,  Rai,  Hist.  pi.  II.  1.  408. 
Cupressus  virginiana,  foliis  Acaciae  deciduis.  Gomra.  Hort.  Amstel.  I. 

113.  t.  59. 
Cupressus  virginiana,  foliis  Acacias  cornigera?  paribus  et  deciduis. 

Plukn.  Almag.  125.  t.  85.  f.  6. 
Cupressus  americana,  Catesb.  Carolïn.  I.  11.  t.  11  (non  ïrautv.). 
Cupressus  disticha,  L.  Spec.  1422.  Lam.  Dict.  II.  244.  Mich.  f.  Arbr. 

for.  III.  4.  t.  1.  Pursh.  FI.  Bor.  Amer.  II.  645.  Nutt.  Gen.  Amer.  II. 

224  (excl.  p).  Desf.  Hist.  Arbr.  II.  567.  Scbk.  Handb.  III.  288. 

t.  310.  DeChambr.  Traité  prat.  arbr.  résin.  349. 
Taxodium  distichum,  Rich.  Ami.  Mus.  XVI.  298.— Conif.  52.  t.  10. 

Hurab.  Bonpl.  et  Kunth.  Nov.  Gen.  et  spec.  II.  4.  Lamb-  Pin.  éd.  2. 

III.  181.  t.  80.   Forbes   (Jam.).  Pinet.   Wob.  177.   t.  60.  Loud. 

Encycl.  oftrees,  1077.  f.  2005-2006.  Brongn.  Ann.  se.  nat.  lre  sér. 

XXX.  182.  Loisel.   Nouv.  Duham.  III.   8.  Endl.  Syn.   Conif.  66. 

Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  207.  Knigbt.  Syn.  Conif.  20. 
Schubertia  disticha,   Mirb.  Mém.  Mus.  XIII.  75.  Spach,  Hist.   vég. 

phan.  XI.  349  [excl.  $ety). 

A.  patens.  Feuille^  rapprochées,  strictement  distiques. 

TAian"'M  DicTiciiKM  patens,  Ait.  Hort.  Kew.  éd.  2.  323.  Loud.  Encycl. 
of  treesy  1078. 

B.  NîJTANS.  Feuilles  plus  longues  et  plus  distantes  que 
celles  de  l'espèce;  elles  sont  aussi  plus  lâches  et  plus  tom- 
bantes, de  même  que  les  ramilles. 

Cupressus  disticha  ni  tans,  Ait.  Hort.  Kew.  éd.  2.  V.  :>23. 


TAXODIUM.  1  4T» 

Taxodium  distichim  i'ini.ilim,  Loud.  Hort.  Brit.—Kncijrl.  <>f  fret*, 
1078.  f.  2005. 

Habite  les  parties  tempérées  du  Mexique  entre  Tehuantepec 
et  Tepeeuacuilco,  dans  les  plaines  auprès  de  Chapollepee,  entre 
1730  —  2330  met.  d'élévation.  Commun  dans  le  nord  de  l'A- 
mérique  boréale  jusqu'à  38o  (l.  b.),  surtout  dans  le  sol  humide 
de  la  Louisiane,  et  le  long  des  sinuosités  fangeuses  des  grands 
ruisseaux  vulrairement  appelés  "  Cypress  sivamps"  (marais  des 
Cyprès),  ne  dépassant  pas  beaucoup  43°  (l.  b.). 

Variétés   horticoles. 

Taxodhjm  distichum  fastigiatum ,  KnigLtf,  Syn.  Canif.  21. 
Taxodium  fastigiatum,  Hort.  oliq. 

Arbrisseau  pyramidal.  Tige  droite.  Branches  courles,  dressées, 
légèrement  écartées  au  sommet.  Feuilles  distiques,  semblables  à 
celles  de  l'espèce.  Celte  variété,  distincte  par  son  port,  n'atteint 
jamais  que  de  petites  dimensions  ;  ses  branches  et  ses  rameaux 
dressés  lui  donnent  la  forme  d'une  pyramide    étroite,    conique. 

Taxodium  distichum  denudatum,  Hort. 

Branches  minces,  allongées  horizontales  ou  déclinées,  irrégu- 
lières, peu  ramitiées.  Rameaux  effilés.  Feuilles  éparses,  variables, 
inégalement  distantes.  Celte  variété  a  été  obtenue  par  M.  André 
Leroy,  pépiniériste  à  Angers. 

Taxodium  distichum  nanlm. 

Branches  nombreuses,  presque  étalées,  courtes.  Ramilles  foliaires 
très-rapprochées,  presque  fasciculées.  Feuilles  distiques,  semblables 
à  celles  de  l'espèce.  Cette  variété  ,  distincte  par  ses  faibles  dimen- 
sions, a  élé  obtenue,  vers  1838,  par  M.  Chatenay,  pépiniériste  à 
Tours  ;  elle  ne  constitue  qu'un  buisson  ramassé  et  très-compacte  : 
la  plante  mère  n'a  aujourd'hui  que  4  met.  50  cent,  de  hauteur. 

Descr.  Le  T.  distichum,  vulgairement  Cyprès  chauve,  Cyprès  de 
lu  Louisiane,  forme  un  arbre  de  30  met.  et  plus  de   hauteur  sur 

Traita  des  Conifères.  10 


1  46  TAXODIUM. 

4  met.  de  circonférence.  Tige  droite,  cylindrique,  renflée  à  la 
base.  Branches  étalées,  quelquefois  défléchies,  rarement  dressées. 
Ramules  minces,  étalés.  Ramilles  foliaires  alternes  ou  éparses,  an- 
nuelles comme  les  feuilles  quelles  portent.  Feuilles  caduques,  disti- 
ques, linéaires,  acuminées,  légèrement  falquées,  longues  de  8-20  mill., 
mutiques  ou  mucronulées,  rapprochées  et  beaucoup  plus  petites, 
souvent  squamiformes  à  l'extrémité  des  jeunes  ramilles.  Chatons 
mâles  petits,  réunis,  et  formantdes  sortes  de  grappes  spiciformes,  ré- 
fléchies ou  pendantes.  Chatons  femelles  solitaires,  globuleux.  Strobi- 
les  de  la  grosseur  d'une  petite  noix,  généralement  sphériques,  plus 
rarement  ovales-oblongs.  Écailles  épaisses,  légèrement  striées,  cha- 
grinées en  dehors,  et  portant  vers  le  milieu  un  mucron  mince,  élargi, 
court ,  qui  disparaît  en  grande  partie  à  la  maturité.  Graines  com- 
primées, déformées  par  la  pression,  quelquefois  un  peu  prolongées 
en  forme  d'aile  au  delà  des  tords. 
Introduit  en  Angleterre  vers  1640. 

Observ.  Le  T.  distichum  donne  naissance  à  des  racines  secon- 
daires qui  rampent  presque  horizontalement  à  la  surface  du  sol, 
d'où  s'élèvent  des  protubérances  coniques,  obtuses-arrondies, 
lisses,  qui  atteignent,  dans  quelques  parties  de  la  Louisiane, 
jusqu'à  1  met.  50  c.  de  hauteur.  Ces  protubérances  ou  exostpses, 
qui  ne  produisent  jamais  ni  bourgeons  ni  feuilles,  sont  couvertes 
d'une  écorce  rousse  ou  brunâtre,  semblable  à  celle  des  tiges  ; 
elles  ne  commencent  à  paraître  que  lorsque  les  arbres  ont  atteint 
8-12  met.  Quelquefois  elles  ne  se  montrent  que  beaucoup  plus 
tard,  ainsi  que  j'ai  pu  m'en  assurer,  notamment  près  d'Orlc'ans, 
à  Olivet,  où  des  T.  distichum,  âgés  de  40  ans  environ,  hauts  d'au 
moins  18  met.,  n'avaient  pas  encore  montré  d'exostoses.  Il  en 
est  de  même  au  château  de  Chevcrny  près  Blois  (Loir-et-Cher), 
où  plusieurs  individus  de  20  à  22  met.  de  hauteur  sur  2  met.  de 
circonférence,  plantés  sur  le  bord  d'un  étang,  n'avaient  encore 
donné  que  quelques  petites  protubérances  sur  les  racines  les  plus 
voisines  de  l'eau  ;  tandis  que  dans  le  parc  de  Fontainebleau,  des 
T.  distichum  placés  également  dans  le  voisinage  d'une  rivière,  et 
quoique  moins  gros  que  les  précédents,  ont  des  protubérances 


TAXODIUM.  1  47 

nombreuses  :  les  unes  formant  dans  l'eau  et  le  long  des  rives 
une  sorte  de  mur  naturel;  les  autres,  s'étendant  à  6-8  met.  de 
distance,  sont  tellement  abondantes,  qu'il  est  impossible  de  fau- 
cher la  prairie  qu'elles  ont  envahie. 

Du  reste,  il  est  assee  probable  que  sous  le  nom  de  T.  dis- 
tichum  se  cachent  plusieurs  espèces.  En  effet,  indépendamment 
de  leur  faciès,  on  rencontre  des  arbres  dont  les  strobiles  diffè- 
rent entre  eux  par  leur  forme  globuleuse  ou  plus  ou  moins 
ovale  ;  ajoutons  encore  que  les  uns  semblent  re'clamer  impérieu- 
sement le  voisinage  de  l'eau,  tandis  que  d'autres  au  contraire 
paraissent  s'accommoder  davantage  d'une  terre  assez  sèche. 


2.  Taxodium  mexicanum  -J-. 

Ramilles  foliaires,  étalées, grêles.  Feuilles  subdistiques, 
linéaires,  étroites,  acuminées  au  sommet,  longtemps  per- 
sistantes. 

Taxodium  distichum  pinnatum,  Hort. 

Taxodium  pinnatum,  Hort.  aliq. 

Taxodium  virens,  Hort.  Angl. 

?  Taxodium  Montezmle,  Dne,  Bull.  Soc.  bot.  IHoi. 

Habite  les  parties  chaudes  et  tempe're'es  du  Mexique. 

Descr.  Arbrisseau  assez  délicat,  semblable  par  le  port  au  T.  dis- 
tichum, avec  lequel  on  le  confond,  quoiqu'il  soit  reconnaissable  à 
ses  dimensions  toujours  plus  faibles,  à  ses  feuilles  persistantes, 
et,  en  dernier  lieu,  en  ce  qu'il  est  beaucoup  plus  sensible  au  froid. 
Introduit  vers  1838. 

Observ.  Est-ce  à  cette  espèce  qu'il  faut  rapporter  ce  qu'on  a 
dit  du  Cyprès  de  Montezuma,  arbre  gigantesque  sur  lequel  on 
n'a  encore  quedes  renseignements  vagues,  mais  que  Ton  suppose 
appartenir  au  genre  Taxodium;  et  les  faibles  dimensions  qu'elle 
prend  dans    nos  cultures   sont-elles    dues,  comme  quelques 


1 48  TÀXODllîM. 

personnes  l'ont  supposé,  à  la  rigueur  de  notre  climat?  Cette  der~ 
nière  opinion  ne  paraît  pas  probable  :  car,  à  Angers,  pays  privilé- 
gié pour  la  culture,  le  T.  mexicanum  n'y  poussa  que  très-lente- 
ment, et  n'y  fera  jamais,  je  crois,  qu'un  arbrisseau  ou  tout 
au  plus  un  petit  arbre.  11  semble  se  reproduire  sans  modi- 
fication, si  on  en  juge  par  les  semis  considérables  effectués 
en  1853  par  M.  Rémont,  de  Versailles  ;  là,  les  plants,  au  nombre 
d'environ  10,000,  se  sont  tous  montrés  avec  le  même  caractère. 

5.  Taxodium  microphyllum,  Brongn. 

Rameaux  etramuies  étalés,  horizontaux.  Feuilles  ovales, 
lancéolées  ;  celles  des  ramules  subdistiques. 

Taxodium  microphyllum,  Brong.  Ann.  se.  nat.   l»e  sér.  XXX.  182. 

Endl.  Syn.  Conif.  68.  Lindl.  et  Gord.  Joum.Hort.  Soc.  V.  207. 
Taxodium  distichum  microphyllum,  Spach,  Hist.  vég.  phan  XI.  350. 

Habite  l'Amérique  boréale. 

Descr.  Feuilles  raméales  linéaires,  alternes,  distiques  ou  éparses 
comme  dans  les  autres  espèces;  celles  de  la  base  des  rameaux  acu- 
minées,  pointues ,  longues  de  8-12  millim.  environ,  devenant  de 
plus  en  plus  courtes,  de  sorte  que,  à  l'extrémité  de  ces  mêmes 
ramilles,  elles  ont  à  peine  2-4  millim.  de  longueur ,  sont  ovales, 
obtuses,  arrondies  à  leur  sommel,  et  tellement  rapprochées  qu'elles 
paraissent  presque  imbriquées. 


Espèce    peu    connue. 

4.  Taxodium  adscendens,  Brongn. 

Rameaux   horizontaux.   Ramules   ascendants,   grêles. 
Feuilles  des  ramules  linéaires,  appliquées  de  toutes  parts. 

?  Cupressus  sinensiS;  Hort.  Noiset. 

Schubertia  disticha,  (3  imbricata,  Spach,  BiH.  vég-  phan.  XI.  319. 


TAXODIUM.  149 

Taxodium  adsckndens,  Urongn.  Ann.  se.  nat.  4«-e  sér.  XXX.  182.  Endl. 
Syn.  Conif.  69.  Lindl  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  207. 

Habite  la  Floride  et  la  Caroline,  dans  les  marais  les  plus 
éloignés  du  littoral. 

Descr.  «  Feut7fo«ramillaîrc8,épar.ses  ou  subéparses,  plus  ou  moins 
apprimées  ou  imbriquées  sur  plusieurs  rangs  :  les  unes  aciculaires, 
les  autres  squamuliformes;  quelquefois  toutes  ou  la  plupart,  soit  aci- 
culaires, soit  squamuliformes.  Ramilles  presque  filiformes,  souvent 
ascendantes  ou  dressées.  »  (Spach.  /.  c.) 

Les  Taxodium  fournissent  des  arbres  de  grandeur  variable  :  les  uns  atteignent 
de  20  à  40  met  ;  les  autres,  beaucoup  plus  petits,  sont  quelquefois  même 
réduits  à  l'état  d'arbrisseaux.  Originaires  de  la  partie  boréale  du  nouvel  hé- 
misphère, ils  paraissent  s'y  étendre  depuis  le  20°  environ  jusque  vers  le  45<> 
(L.  B.).  L'espèce  la  plus  anciennement  connue  et  qui  mérite  principalement 
de  fixer  l'attention  est  le  T.  distichum,  vulgairement  appelé  Cyprès 
chauve,  Cyprès  de  la  Louisiane.  Cet  arbre,  qui  porte  aussi  dans  les  Carolines 
et  la  Géorgie  les  noms  de  Cyprès  blanc  (While  Cypress)  ou  Cyprès  noir 
(Black  Cypress),  habite  et  recherche  principalement  les  lieux  fangeux  ; 
et  des  marais  d'une  étendue  considérable,  couverts  de  ces  arbres,  ont 
reçu  le  nom  de  Cyprières.  Mais  pour  qu'ils  acquièrent  de  grandes  dimen- 
sions, il  faut  que  les  marais  aient  beaucoup  de  profondeur,  car  lorsqu'ils 
reposent  sur  un  sous-sol  quartzeux  el  peu  profond,  ils  ne  s'élèvent  guère  au 
delà  de  8-1  5  mètres. 

En  raison  des  qualités  de  son  bois,  le  T.  distichum  est  l'un  des  arbres  les 
plus  précieux  des  États-Unis;  il  joint  à  une  grande  solidité  une  élasticité 
considérable  et  une  incorruptibilité  qui  le  font  très  rechercher  à  la  Louisiane, 
où  on  le  préfère  à  tout  autre,  tant  pour  la  charpente  que  pour  l'in- 
dustrie; on  en  exporte  annuellement  une  grande  quantité  aux  Antilles. 
S'il  ne  jouit  pas  des  mêmes  avantages  en  Europe  qu'aux  États-Unis,  il 
n'est  cependant  pas  sans  intérêt;  il  est  même  probable  qu'il  donnerait 
d'assez  beaux  produits,  si  on  le  cultivait  dans  les  terrains  fangeux  et  chauds 
de  la  France  méridionale,  soit  dans  la  Camargue,  ou  dans  les  endroits 
les  plus  humides  des  Landes  de  Bordeaux.  Il  suffirait  de  planter  les  arbres 
sur  les  bords  des  fossés  ;  l'on  pourrait  ainsi  utiliser  avantageusement  des  ter- 
rains qui,  jusqu'à  présent,  sont  restés  à  peu  près  improductifs. 

Comme  arbre  d'ornement,  le  T.  distichum  présente  d'aunes  avantages  : 


1 50  GLYPTOSTROBUS. 

il  a  le  mérite  d'être  trés-rustique  et  de  supporter  facilement  nos  hivers  les 
plus  rigoureux.  Planté  près  des  étangs,  il  en  orne  admirablement  les  rives, 
et  produit,  par  son  feuillage,  aussi  léger  qu'élégant,  le  plus  agréable  effet. 
Ses  racines  forment  par  leurs  protubérances,  quand  les  arbres  sont  rapprochés 
de  l'eau,  une  sorte  de  digue  naturelle,  du  coup-d'œil  le  plus  pittoresque. 
Dans  la  Louisiane,  où  ses  exostoses  atteignent  jusqu'à  2  met.  de  hauteur,  les 
habitants  s'en  servent  comme  de  ruches. 

Les  feuilles  donnent,  par  la  décoction,  un  jaune  pâle  avec  lequel  on  peut 
teindre  les  laines  en  une  couleur  cannelle  vive  et  durable;  les  strobiles  con- 
tiennent une  résine  rougeâtre  très-odorante. 

Bien  que  les  Taxodium  soient  généralement  rustiques,  il  faut  en  excep- 
ter le  T.  mexicanum,  qui  exige  quelques  précautions;  pour  nos  cultures 
il  sera  bon  de  le  placer  dans  les  endroits  un  peu  abrités,  et  de  garantir  les 
jeunes  sujets  pendant  les  premières  années. 


XV.  CUyptostrobus,  Endl. 

Glyptostrobus,  Endl.  Syn.  Conif.  39. 

Fleurs  monoïques?  Les  mâles Les  femelles  : 

Chatons  ovales,  solitaires,  terminaux  sur  les  ramules  laté- 
raux. Ecailles  ovulifères,  cunéiformes,  insérées  à  la  base 
d'un  axe  raccourci,  imbriquées,  crénulées  sur  le  bord  su- 
périeur, mucronées  sur  le  dos,  au-dessous  du  sommet. 
Ovules2,  sur  l'ongletdes  écailles,  collatéraux,  dressés,  atro- 
pes,  prolongés  par  en  bas  en  une  aile,  et  rétrécis  supérieu- 
rement en  un  col  court,  tubvdeux. Strobiles  ovales,  subglo- 
buleux, ligneux,  formés  d'écaillés  étroitement  imbriquées, 
puis  écartées,  caduques,  épaissies  à  partir  de  la  base,  por- 
tant vers  le  milieu  et  à  l'extérieur  un  mucron  conique  re- 
courbé, creusées  de  deux  fossettes  pour  recevoir  les 
graines.  Graines  2,  sous  chaque  écaille,  dressées,  ovales, 


liLYPTOSTROBUS.  151 

comprimées.  Tégument  membraneux,  entouré  d'une  aile 
étroite,  prolongée  à  la  base,  appliquée  contre  l'onglet  de 
l'écaillé  et  se  détachant  avec  la  graine.  Embryon.  .  .  . 
Arbres  ou  arbustes  de  la  Chine,  à  ramules  dressés  ou 
pendants.  Feuilles  alternes,  éparses  ou  subdistiques,  dé- 
pourvues de  nervures,  glaucescentes,  linéaires-subulées, 
quelquefois  subtrigones,  plus  rarement  presque  planes, 
élargies  à  la  base  et  décurrentes,  Bourgeons  écailleux. 

1 .  Glyptostrobus  heïerophyllus,  Endl. 
Ramules  gros  et  courts,  dressés,  fastigiés. 

Juniperus  arbuscula  cheusanensisconifera,  foliis  variis  Cupressi  squa- 

mosis  et  Juniperi.  Plukn.  Amalth.  125. 
Thuia  lineata,  Poir.  D'ici,  suppl.  V.  303. 
?Thuia  lineata  (ï,  lavandula3folia,  Poir.  I.  c. 
Thuia  pensillis,  Staunlon,  Embass.  Chin.  436.  Lamb.  Pin.  édit.  2. 

II.  115. 
Taxus  nucifera,  Hort.  {non  Thunb.) 
Cupressus  nucifera,  Hort. 
Schurertia  nucifera,  Denhardt,  Mss. 
Taxodium  Japonicum,  (J  heterophyllum,  Brongn.  Ann.  se.  nat.  2e  sér. 

XII.  232. 
Schurertia  japonica,  Spach,  Hist.  vég.  plian.  XI.  352. 
Taxodium  sinense,  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  179. 
Cupressus  sinensis,  Hort.  aliq. 

Glyptostrobus  heterophyllus,   Endl.  Syn.  Conif.  70.  Knight,  Syn. 
v  Conif.  21.  Lindl.  et  Gord.  Journ.Hort.  Soc.  Y.  208. 

Habite,  dans  la  Chine,  les  provinces  Schan-Tomig  et  Kiang- 
Nan. 

Descr.  Arbrisseau  ne  dépassant  pas  2-3  met.  dans  nos  cul- 
tures. Tige  droite,  recouverte  d'une  écorce  grise,  fendillée, 
rugueuse;  celle  des  jeunes  branches  et  des  rameaux  vert-jaunâtre, 
marquée  de  cicatrices   transversales.   Branches  dressées -étalées. 


15*2  GLTPT0STR06US. 

Rameaux  alternes,  épars,  rendus  anguleux  par  la  déeurrence  des 
feuilles.  Feuilles  alternes,  les  unes  squamiformes,  appliquées, 
petites,  ovales-aiguës  ou  obtuses,  quelquefois  plus  longues,  adnées- 
décurrenles,  parfois  subdistiques  par  torsion,  étroites,  presque 
subulées,  longues  de  6-16  millim.,  légèrement  courbées,  obtuses  ou 
subaiguës.  Ramilles  fructifères ,  de  longueur  variable,  recouvertes 
de  feuilles  très-petites,  squamiformes,  décurrenles  à  la  base  ,  acu- 
minées-aiguës  au  sommet.  Slrobiles  terminaux,  ovoïdes ,  allongés, 
cylindriques,  amincis  aux  deux  bouts,  obtus,  composés  d'écaillés 
épaisses,  inégales,  naissant  toutes  du  même  point,  dressées,  im- 
briquées, mucronulées  vers  le  sommet. 

Cultivé  à  Paris,  dès  1815,  chez  Noisette. 

S.  Glyptostrobus  pendulus,  EndL 

Ramules  grêles,  pendants.  Feuilles  alternes, petites,  li- 
néaires, droites,  très-rarement  falquées. 

Taxodium  sinense,  Hort.  Nois. 

Taxodium  sinense  pendulum,  Forbes  (Jam.).  Pinet.  Wob.  180.  Loud. 

Encycl.  of  trees,  1 078. 
Glyptostrobus  pendulus,  Endl.  Syn.  Conif.li.  Lindl.  etGord.  Joum* 

Hort.  Soc.  V.  208.  Knight,  Syn.  Conif.  21. 

Habite  la  Chine. 

Descr.  Arbrisseau  ou  petit  arbre  atteignant  4-8  mètres,  /fran- 
ches dressées -étalées  ou  délléchies.  Rameaux  minces,  pendants. 
Ramules  foliifères,  très-rapprochés ,  caducs.  Feuilles  alternes, 
longues  de  6-12  millim.,  dressées,  étalées,  linéaires,  planes,  très- 
rarement  falquées,  sessiles  et  élargies  à  la  base,  brusquement 
acuminées  au  sommet  en  une  pointe  scarieuse ,  souvent  obtuse  ; 
celles  de  l'extrémité  des  jeunes  ramules  petites,  squamiformes, 
appliquées. 

Introduit  en  1837. 

'Obskrv.  Les  plus  forts  individus  que  j'ai  vus  sont  :  un  chez 
M.  André  Leroy,   pépiniériste  k  Angers,   haut  de  7  met.  (il  a 


CRYPTOMERIA.  153 

iôceuliin.  de  circonférence  à  I  met.  du  sol)  ;  et  deux  à  Nantes, 
chez  MM.  Noisette  et  Robert,  de  6  m.  50  à  7  met.  sur  42  à 
45  centitn.  de  circonférence. 

Les  deux  espèces  que  renferme  aujourd'hui  le  genre  Glyptostrobus  n'ont 
d'autre  importance  pour  nous  que  comme  plantes  de  collection.  Originaires 
de  la  Chine,  elles  supportent  à  peu  près  le  froid  de  nos  hivers  ,  quoique  ce- 
pendant le  G.  heterophyllus  souffre  lorsqu'ils  sont  rigoureux;  il  est  donc  pru- 
dent d'en  cultiver  quelques  pieds  en  pots  ou  en  caisses  ,  pour  pouvoir  les 
rentier  dans  une  orangerie  pendant  celte  saison.  Le  G.  pendulus  est  plus 
rustique,  il  atteint  dans  nos  cultures  4-8  met.  de  hauteur,  et  forme,  par  ses 
rameaux  étalés,  ses  ramules  minces,  déclinés  et  pendants,  très-garnis  de 
feuilles,  un  arhrisseau  assez  élégant. 


XVI.  Cryptomeria,  Don. 

Cryptomeria,  Don,  in  Linnœa  Transact.  XVIII.  2.  166.  Brongn.  Ann. 
te.  nat.  2«  sér.  XII.  231.—  Dict.  univ.  d'Hist.  nat.  IV.  432.  Sieb.  et 
Zucc.  FI.  Jap.  II.  41.  Meisn.  Gen.  352.  Spach,Htol.  vég.  phan.  XI. 
353.  Endl.  Syn.  Conif.  71. 

Fleurs  monoïques.  Chatons  mâles  sessiles,  réunis  en 
espèces  d'épis  placés  à  l'extrémité  des  ramules  pendants. 
Etamines  insérées  en  spirale  sur  l'axe ,  imbriquées  sur 
plusieurs  rangs.  Filaments  très-courts  t  terminés  en  un 
connectif  squamiforme,  excentriquement  pelté,  portant 
sur  le  bord  inférieur  et  en  dessous  5  loges  bivalves.  Cha- 
tons femelles  terminaux,  sphériques,  sessiles,  nus.  Slro- 
biles  globuleux.  Bractées  disposées  en  spirale,  lancéolées- 
aiguës,  adnées  à  la  base,  libres  supérieurement,  réfléchies. 
Ecailles  cunéiformes  à  l'aisselle  des  bractées,  auxquelles 
elles  adhèrent,  stipitées,  ligneuses,  palmi-quadri  ou  quin- 
quefides  au  sommet.  Graines  5-5,  sous  chaque  écaille, 
sessiles,  dressées,  obovales-oblongues,  comprimées,  angu- 


154  CRYPTOMERIA. 

leuses  ;  à  tégument  crustacé,  prolongé  de  chaque  côté  en 
une  aile  membraneuse  étroite,  échancrée  aux  deux  extré- 
mités. Embryon  à  2-4  cotylédons,  le  plus  ordinairement  3; 
radicule  cylindrique,  supère. 

Arbre  élevé,  à  cime  pyramidale,  chargé  de  rameaux 
dressés  ou  étalés.  Feuilles  persistantes,  alternes,  sessiles, 
linéaires-falquées,  décurrentes  à  la  base,  aiguës,  carénées 
sur  les  deux  faces  et  par  suite  subrhomboïdales  ou  irré- 
gulièrement tétragones.  Bourgeons  nus. 

Maturation  annuelle. 

i.  Cryptomeria  japonica,  Don. 

Ramules  et  ramilles  nombreux,  minces,  souvent  pen- 
dants. Strobiles  subglobuleux.  Feuilles  subulées,  courbées 
ou  légèrement  falquées. 

Cupresscs  cheusanensis,  arcuatis  foliis,  clavis  galbulorum  eleganter 

cristatis.  Plukn.  Amaîth.  69. 
San,  vulgb  Ssugl,  Cupresso  pinolus  resinifera,  fructu  sphaerali,  squa- 

moso,  Pruni  magnitudine  ;  seminibus  paucis,  oblongis,  compressis, 

striatis,  spadiceis.  Kgempf.  Amœn  exot.  883.—  le.  Kîempf.  t.  48. 
Cupressus  Japonica,  L.  fil.  Suppl.  421.  Thunb.  FI.  Jap.  265.  Gœrtn. 

de  fructu  et  sem.  pi.  IL  64.  t.  91.  Lam.  Dict.  IL  244.— Illustr. 

t.  787.  f.  2. 
Taxodium  japonicum,  Brongn.  Ann.  se.  nat.  lre  sér.  XXX.  183  (excî. 

var.  lieteropliylla). 
Cryptomeria  japonica,  Don,  in  Linnœa  Transact.  XVIII.  2. 166.  Brongn. 

Ann.  se.  nat.  2e  sér.  XII.  231.  Sieb   et  Zucc.  FI.  Jap.  IL  43.  1. 124 

et  124b.  Hook.  le.  t.  668.  Spach,  Hist.  vég.phan.  XI.  354.  Endl. 

Syn.  Conif.  72.  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  I.  1846,  p.  57  {cum  ic). 

Lindl.  et  Gord.  I  c.  Y.  208.  Knlght,  Stjn.  Conif.  22. 

Var.  Lobbii. 

Cryptomeria  japonica  Lorbii,  Hort. 
Cryptomeria  Lobbii,  Hort. 


CUYPÏ0MKR1A.  155 

Branches  plus  courtes  et  plus  ramassées  que  dans  l'espèce,  et  par 
conséquent  plus  raides.  Feuilles  généralement  aussi  un  peu  plus 
courtes  et  souvent  plus  rapprochées.  Cette  variété,  originaire  du 
Japon,  fut  dédiée  à  M.  Lobb,  qui,  dit-on,  la  rapporta  du  jardin  bo- 
tanique de  Java,  où  il  la  trouva  cultivée.  D'après  le  rapport  de  plu- 
sieurs horticulteurs,  elle  serait  plus  rustique  que  l'espèce  elle-même, 
et  ne  rougirait  pas  autant  pendant  l'hiver  ;  si  toutes  ces  qualités 
sont  reconnues  vraies,  elle  serait  donc  plus  avantageuse  que  l'espèce, 
du  moins  au  point  de  vue  de  l'ornement. 

A.  NANA. 

Cryptomeria  nana,  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  208. 
Cryptomeria  japonica  nana,  Knight,  Syn.  Conif.  22. 
Cryptomeria  japonica  pygblea,  ex  Knight,  /.  c. 

Arbrisseau  nain,  buissonneux,  diffus.  Branches  étalées,  courtes. 
Rameaux  et  ramules  inégaux,  très  -  nombreux ,  agglomérés  au 
sommet  et  souvent  fasciés.  Feuilles  à  peu  près  comme  dans  l'espèce, 
mais  plus  rapprochées  et  plus  courtes. 

Cette  forme,  ou  peut-être  cette  variété,  habite  le  nord  de  la  Chine, 
d'où  elle  fut  envoyée  en  Angleterre  par  M.  Fortune,  vers  1846. 

Le  Cryptomeria  japonica  habite,  dans  la  Chine,  l'île  ïschousan, 
et  constitue  de  vastes  forêts  dans  les  montagnes  du  Japon  méri- 
dional, entre  200-400  met.  d'élévation;  il  descend  plus  rare- 
ment les  vallées,  dans  un  sol  basaltique  et  humide. 

Descr.  Arbre  élevé.  Bois  compacte,  blanc.  Tige  cylindrique,  droite, 
atteignant  de  20  à  30  mètres,  sur  1-2  de  diamètre.  Branches 
dressées-étalées  ou  déclinées.  Rameaux  et  ramules  rapprochés,  al- 
ternes, arrondis.  Feuilles  alternes,  nombreuses,  sessiles,  aiguës, 
linéaires  ou  subulées,  entières,  falquées-incurvées,  comprimées 
latéralement,  carénées  sur  les  deux  faces,  et  par  suite  rhomboïdales- 
tétragones,  recourbées  à  l'extrémité,  marquées  de  lignes  glauques 
dans  les  parties  Concaves,  vertes,  glabres,  longues  de  1 3-25  millim.  ; 
les  supérieures  beaucoup  plus  courtes  ,  presque  squamiformes. 
Bourgeons  nus.  Fleurs  monoïques.  Chatons  mâles  sessiles,  à  l'ais- 
selle des  feuilles  de  l'année  précédente,  et  par  suite  latéraux,  groupés 


156  CttYPTOMKRU. 

au  sommet  des  rameaux  en  grappes  spiciformes,  cylindriques,  obtus, 
nus,  presque  égaux  aux  feuilles.  Êtamines  nombreuses,  étroitement 
imbriquées.  Filaments  horizontaux,  courts,  cylindriques,  dilatés  en 
un  appendice  semi-orbiculaire,  squamiforme,  excentriquementpelté, 
un  peu  aigu,  convexe  à  l'intérieur,  plane  à  l'extérieur,  souvent  sub- 
caréné. Anthères  à  5  loges,  parallèles,  bivalves,  elliptiques,  rondes, 
jaunes,  s'ouvrant  sur  le  dos  par  une  fente  longitudinale.  Strobiles 
solitaires,  au  sommet  des  ramules,  sessiles,  dressés,  globuleux,  de  la 
grosseur  d'une  grosse  cerise,  d'un  brun  sale.  Bradées  20-30 ,  al- 
ternes, imbriquées,  lancéolées,  axillaires,  adnées  au  delà  du  milieu 
de  l'écaillé,  libres  au  sommet,  recourbées  en  crochets,  raides, 
presque  ligneuses.  Écailles  situées  à  l'aisselle  des  Bractées,  aux- 
quelles elles  sont  soudées,  à  onglet  comprimé,  carénées  sur  les 
côtés,  presque  spathulées,  dilatées  dans  la  région  ovulifère,  planes, 
divisées  au  sommet,  à  divisions  linéaires,  lancéolées,  aiguës,  diver- 
gentes, raides,  lignescentes.  Graines  3-5,  insérées  sur  chaque 
écaille  et  au-dessus  de  l'onglet,  unisériées,  dressées,  sessiles,  obo- 
vales-oblongues ,  anguleuses,  comprimées,  entourées  d'une  aile 
courte,  échancrée  à  la  base  et  au  sommet,  d'un  brun  marron. 
Tégument  simple,  crustacé.  Embryon  muni  de  3,  plus  rarement  2 
cotylédons. 

Introduit  en  1842. 

Observ.  Sous  notre  climat,  les  strobiles  mûrissent  vers  les 
mois  d'octobre-novembre,  s'ouvrent  de  suite  pour  laisser  échap- 
per les  graines,  et  persistent  longtemps  encore  sur  l'arbre,  après 
la  chute  de  ces  dernières. 

Le  C.japonica,  a  été  découvert  et  cité  parThunberg,  en  1784, 
sous  le  nom  de  Cupressus  japonica.  S'il  ne  nous  est  pas  ericore 
permis  de  nous  prononcer  sur  la  valeur  de  cet  arbre  au  point 
de  vue  de  la  sylviculture,  il  n'en  est  pas  de  même  à  celui  de 
l'ornement.  En  effet,  peu  délicat  sur  la  nature  du  terrain,  d'une 
croissance  rapide  et  d'une  rusticité  complète,  il  joint  à  tous  ces 
avantages  un  port  tout  particulier  qui  en  fait  un  arbre  des  plus 
pittoresques.  Sa  tige,,  droite  et  cylindrique,  ses  branches  éta- 
lées, promplemenl  défléchies,  relevées  au  sommet,  lui  donnent 


SKOUOIÉK*.  15? 

un  peu  la  forme  d'un  candélabre,  et  le  rendent  très-propre  à 
l'ornement  des  jardins  paysagers,  soit  qu'on  le  plante  isolément 
ou  par  groupes. 

Plusieurs  individus  ont  actuellement  atteint  d'assez  belles 
proportions  et  fructifient  abondamment  depuis  quelques  années: 
l'un  dans  le  jardin  de  M.  Robert,  à  Nantes,  dépasse  7  met.  sur 
45  centim.  de  circonférence  à  1  met.  du  sol  ;  un  autre,  à  An- 
gers, chez  M.  Leroy,  planté  en  1847,  fructifie  depuis  1851; 
un  troisième,  chez  M.  le  marquis  de  Vibray,  près  Blois,  planté 
en  1844,  mesure  environ  6  met.  de  hauteur,  il  a  fructifié  en 
1849;  enfin  un  de  ceux  du  Muséum,  haut  d'environ  7  met., 
commence  aussi  à  fructifier. 


SOUS-ORDRE.--  SEQUOIÉES.     * 

Arbrisseaux  ou  très-grands  arbres  appartenant  aux  deux 
hémisphères.  Feuilles  alternes,  de  formes  très-variées , 
aciculaires-aiguës  ou  squamiformes,  ovales,  imbriquées, 
épaisses,  quelquefois  subdistiques  planes,  étalées,  fal- 
quées,  acuminées  au  sommet,  plus  rarement  linéaires, 
très-longues,  obtuses.  Ecailles  ovulifères,  insérées  sur  un 
axe  central  constituant  des  strobiles  terminaux  assez  sem- 
blables aux  cônes  des  Abiétinées.  Graines  5-5,  plus  rare- 
ment 7,  pendantes,  très-comprimées,  presque  entourées 
d'une  aile  membraneuse.  ^nf/ièmbiloculaires,  plus  rare- 
ment triloculaires. 


\  58  ARTHROTAXIS. 

Tableau   des  Genres. 


§  I.    SEQUOIÉES   VRAIES. 

Écailles  stipitées,  poly spermes. 


Genres. 


Anthères  biloculaires.  Écailles  du  strobile  ovales,  en- 
tières, dépourvues  de  bractées.  Feuilles  épaisses,  char- 
nues, ovales,  imbriquées-adnées.  Graines  3-5  sous 
chaque  écaille Arthrotaxis. 

Anthères  biloculaires.  Écailles  du  strobile  cunéiformes, 
déprimées,  épaisses,  tronquées.  Bractée  aiguë,  soudée 
à  l'écaillé  dans  toute  sa  longueur.  Feuilles  linéaires, 
subdistiques  par  renversement,  ou  aciculaires-squa- 
miformes,  imbriquées.  Graines  3-5  sous  chaque  écaille.    Séquoia. 

Anthères  triloculaires.  Écailles  du  strobile  minces,  sca- 
rieuses  dcnticulées,  acuminées,  dépourvues  de  brac- 
tées. Feuilles  subdistiques,  étalées,  falquées,  longue- 
ment acuminées,  aiguës.  Graines  3  sous  chaque  écaille.     Cunninghamia  , 

§  2    SCIADOPITÉES. 

Écailles  sessiles,   polyspermes. 

Anthères  biloculaires.  Écailles  du  strobile  accompa- 
gnées d'une  bractée  soudée  dans  sa  moitié  infé- 
rieure. Feuilles  planes,  coriaces,  linéaires,  obtuses, 
longues,  alternes  ;  les  supérieures  très-rapprochées, 
subverticillécs.  Graines  7  sous  chaque  écaille Sciadopitys. 


I.  Arthrotaxis,  Don. 

Arthrotaxis,  Don,  in  Linnœa  Transact.  XVIII.  171.  Meisn.  Gen.  352. 
Endl.  Syn.  Conif.  193.  Brongn.  Dict.  univ.  d'Hist.  rat.  IV.  461. 
Cunninghamle  Spec.  Zucc.  in  Sieb.  FI.  Jap.  II.  7. 

Fleurs  monoïques,  sur  des  rameaux  différents.  Les 
mâles  :  Chatons  terminaux,  solitaires,  très-courts,  lâches, 


ARTHROTAXIS.  159 

entourés  de  feuilles  raccourcies.  E lamines  insérées  sur 
un  axe  subulé.  Filaments  filiformes,  aplatis,  prolongés  en 
un  connectif  squameux,  vertical ,  plus  court  que  les 
filaments.  Anthères  à  deux  loges  continues  jusqu'à  la 
base  du  connectif,  écartées,  parallèles,  s'ouvrant  lon- 
gitudinalement  par  derrière,  et  de  là  bivalves.  Les 
femelles  :  Chatons  terminaux,  solitaires,  subglobuleux, 
sessiles,  entourés  à  la  base  de  feuilles  raccourcies. 
Ecailles  ovulifères,  imbriquées,  dépourvues  de  bractées, 
onguiculées,  insérées  à  la  base  sur  un  épais  torus  trans- 
versal. Ovules  3-5  sous  chaque  écaille,  atropes.  Stro- 
biles  ovales,  subglobuleux,  à  écailles  lignescentes,  im- 
briquées. Graines  5-5  sous  chaque  écaille,  ou  moins  par 
avortement,  renversées,  suspendues  à  Pécaille,  ovales, 
comprimées,  à  hile  basilaire  transversal;  tégument  crus- 
tacé,  aminci  sur  le  pourtour  en  une  aile  membraneuse, 
arrondie,  égale.  Embryon 

Arbres  ou  arbustes  de  la  Tasmanie,  lycopodiformes, 
très-rameux,  toujours  verts.  Rameaux  cylindriques,  cou- 
verts de  feuilles  squamiformes,  disposées  sur  4  rangs  ou 
éparses,  imbriquées,  dilatées,  décurrentes-adnées  à  la 
base.  Bourgeons  nus.  Chatons  mâles  courts,  très-ténus; 
les  femelles  à  peine  plus  gros  qu'une  noisette. 

Maturation  annuelle. 

1.  Arthrotaxis  selaginoides,  Don. 

Rameaux  et  ramules  épais,  foliacés.  Feuilles  imbriquées 
de  toutes  parts,  un  peu  lâches,  dressées,  incurvées,  con- 
vexes sur  le  dos,  carénées. 

Arthrotaxis  selaginoides,  Don,  in  Linnœa  Transact.  XVIII.  171.  1. 14. 
Ilook.  le.  t.  574. 


160  arthkotàXis. 

CuNNINGHAMlA    SELAGINOIDES  ,    ZUCC.    'al    Sîel).   Fï.    J(ip.    II.   9    (in  ilût.). 

Lindl.  et  Gord.  Journ.liort.  Soc.  V.  222.  Endl.  Syn  Conif.  194. 
Habite  la  ïasmanie,  près  des  cataractes  de  Méandre. 

Descr.  €  Arbuste  déprimé,  toujours  vert,  à  branches  et  rameaux 
trichotomes  ou  plus  rarement  dicliolomes.  Tronc  elrameaux  adultes 
couverts  de  feuilles  adnées,  persistantes.  Bois  blanc,  compacte,  à 
vaisseaux  marqués  d'une  seule  rangée  de  ponctuations  petites 
et  orbiculaires.  Ramules  courts,  recouverts  de  feuilles.  Feuilles 
rapprochées,  lâchement  imbriquées  sur  cinq  rangs,  disposées  en 
spirale,  lancéolées,  acuminées,  incurvées,  coriaces,  raides,  longues 
d'à  peine  4 2-1 5  millim.,  planes  eu  dedans,  convexes  en  dehors, 
obsolètement  carénées,  très-lisses,  luisantes,  vertes  ;  à  bords  plus 
pâles,  calleux,  entiers;  dilatées,  adnées-décurrentes  à  la  base. 
Fleurs  monoïques,  terminales,  disposées  en  capitules  au  sommet  des 
ramules.  Chatons  mâles  solitaires,  sessiles,  multiflores,  lâches,  com- 
posés de  feuilles  modifiées  et  d1  écailles  oblongues,  obtuses,  con- 
caves, fauves,  commentes,  scarieuses  et  très-finement  serrulées  sur 
les  bords,  fixés  à  un  axe  très-court,  subulé,  rendu  scabre  par  la 
base  persistante  des  écailles.  Écailles  portant  les  anthères,  longue- 
ment onguiculées,  à  onglet  linéaire  ;  à  limbe  ovale-lancéolé,  mucro- 
nulé,  membraneux,  concave,  fauve,  scarieux  sur  les  bords.  Anthères 
à  deux  loges,  naissant  à  la  base  et  aux  angles  du  limbe  des  écailles, 
ovales-oblongues,  opposées,  distantes,  divariquées-étalées,  s'ouvrant 
par  une  fente  placée  vers  la  périphérie  inférieure ,  à  loges  continues 
avec  les  écailles  et  de  même  nature  qu'elles.  Chatons  femelles  soli- 
taires ,  sessiles ,  multiflores  ,  coniques,  presque  ronds,  composés 
d'écaillés  formées  (?)  du  testa  et  des  bractées,  en  nombre  indéfini , 
ovales- lancéolées,  aiguës,  légèrement  aplaties,  coriaces,  imbri- 
quées ,  à  région  placentifère  proéminente.  Ovules  3 ,  alropes,  ob- 
cordés,  aplatis,  rouge -brun,  à  bord  ailé,  membraneux,  à  tube 
très-court,  brunâtre,  ouvert  au  sommet,  à  tégument  simple.  Strobiles 
presque  ronds,  de  la  grosseur  d'une  noix  ;  à  écailles  épaisses, 
ligneuses,  non  peltées,  pédiculées  ;  à  pédicule  épais,  presque  télra- 
gone  ;  fortement  épaissies  dans  la  région  séminifère ,  ovales  au 
sommet,  aiguës,  coriaces,  incombantes.  Graines  3  ou  plus  souvent 
2  par  avortement,  ferrugineuses,  à  bord  le  plus  extérieur  dilat^-ailé, 


ARTHROTAXIS.  161 

l'autre  plus  droit,  à  peine  ailé,  à  aile  constituée  en  grande  partie 
par  l'épiderme.  Testa  mince,  crustacé.  »  (Don,  I.  c.) 

2.  Arthrotaxis  cupressoides,  Don. 

Ramilles  minces,  cylindriques.  Feuilles  épaisses,  im- 
briquées, largement  rhomboïdales,  ovales,  obtuses,  appli- 
quées, obtusément  carénées. 

Arthrotaxis  cupressoides,  Don, inLinnœa  Transact.  XVIII.  173.  t.  13. 
f.  2.  Hooli.  le.  t.  559.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  222. 
Endl.  Syn.  Conif,  196. 

CUNNINGHAMIA  CUPRESSOIDES,  ZUCC.  in  Sieb.  FI.  Jcip.  II.    9. 

Habite  dans  la  Tasmanie,  près  du  lac  Saint-Claire  et  de  la 
rivière  des  Pins. 

Descr.  «  Arbrisseau  droit,  très-rameux,  toujours  vert.  (D'après 
Hook.  arbre  de  4  0  mètres.)  Bois  comme  le  précédent,  si  ce  n'est 
que  les  vaisseaux  sont  quelquefois  marqués  d'une  double  rangée  do 
ponctuations.  Rameaux  nombreux,  cylindriques.  Feuilles  très-rap- 
prochées,  petites,  appliquées,  imbriquées,  ovales,  obtuses,  coriaces, 
lisses,  luisantes,  vertes,  de  2-6  millim.  de  longueur,  obscurément 
carénées  d'un  côté,  concaves  de  l'autre,  largement  adhérentes  à  la 
base,  à  bords  étroitement  scarieux.  Chatons  mâles  solitaires  au 
sommet  des  ramules,  sessiles,  disposés  en  capitules  lâches,  accom- 
pagnés à  la  base  de  plusieurs  écailles  (feuilles  métamorphosées) 
oblongues,  obtuses,  concaves  d'un  côté,  scarioso-membraneuses  sur 
les  bords.  Écailles  anthérifères  peu  nombreuses  et  plus  grandes, 
elliptiques,  obtuses,  concaves,  passant  au  roux,  membraneuses  sur 
les  bords,  à  onglet  étroit,  linéaire-comprimé.  Anthères  à  2  loges, 
ovales,  obtuses,  s'ouvrant  par  une  fente  au-dessous  de  la  périphérie. 
Chatons  femelles  presque  ovales-arrondis,  entièrement  semblables 
à  ceux  du  précédent,  mais  à  écailles  moins  nombreuses  et  un  peu 
plus  larges.  Slrobiles  du  double  plus  petits,  presque  r<  nds,  à  écailles 
cunéaires,  lancéolées,  ligneuses,  pédicellées,  à  région  placentifère 
plus  saillante,  presque  peltées,  trigones,  à  surface  inégale.  Pédicelle 
comprimé,  tétragone,  à  sommet  triangulaire-ovale,  aigu,  penché.  ■» 
(Don,  l.  c.) 

Traité  des  Conifères.  11 


1 62  ARTHROTAXIS. 

Dans  nos  cultures  :  petit  arbrisseau,  très  rameux.  Ramules  nom- 
breux, cylindriques,  minces,  étalés  ou  pendants.  Feuilles  étroite- 
ment imbriquées  sur  les  ramules,  auxquels  elles  adhèrent,  longues 
de  8-10millim.,  larges  d'environ  4,  et  alors  un  peu  plus  lâches 
et  distantes,  quelquefois  beaucoup  plus  petites,  et  dans  ce  cas  plus 
étroitement  imbriquées,  convexes,  parfois  légèrement  carénées 
à  l'extérieur,  concaves  à  l'intérieur,  charnues,  épaisses,  amincies 
sur  les  bords,  ovales,  sessiles-décurrentes  à  la  base,  rétrécies  au 
sommet  en  une  pointe  arrondie,  obtuse. 

Introduit  vers  1844.  * 

5.    ARTHROTAXIS  LAXIFOLIA,  ïlook. 

Rameaux  grêles,  déclinés.  Feuilles  imbriquées,  lâches, 
dressées,  incurvées,  ovales-lancéolées,  aiguës,  carénées, 
convexes  sur  le  dos,  concaves  sur  la  face. 

Arthrotaxis  laxifolia,  ïlook.  le.  t.  573.  Hook.  fil.  in  Lond.  Joum. 
ofBot.  IV.  199.  Lindl.  et  Gord.  Joum.  Hort.  Soc.  V.  222.  Endl. 
Syn.  Conif.  196. 

Habite,  dans  la  Tas  manie,  les  cataractes  de  Méandre. 

Descr.  Cette  espèce,  d'après  la  figure  qu'en  donne  M.  Hoock  (/.  c), 
se  rapproche  de  Y  Arthrotaxis  cupressoides,  dont  elle  ne  paraît 
différer  que  par  ses  feuilles  lâchement  imbriquées,  plus  distantes, 
et  surtout  plus  acuminées.  Elle  se  relie  donc  par  ce  dernier  carac- 
tère à  Y  Arthrotaxis  selaginoides,  dont  les  rameaux  sont  beau- 
coup plus  gros  et  entièrement  recouverts  de  feuilles. 

Si  nous  ne  trouvons  pas  dans  le  genre  Arthrotaxis  des  arbres  de  grande 
dimension,  les  arbrisseaux  qu'ils  nous  offre  n'en  sont  pas  moins  intéressant 
par  la  petitesse  et  l'épaisseur  de  leurs  feuilles  imbriquées,  fortement  appli  - 
quées  sur  des  rameaux  minces,  flexibles,  qui  leur  donnent  un  aspecl  particu- 
lier, semblable  à  celui  de  certaines  espèces  de  Lycopodes.  Des  5  espèces 
décrites,  une  seule  est  introduite,  c'est  \"Athrotaxis  cupressoides. 

Originaires  de  la  Tasmanie,  les  Arthrotaxis  ne  supportent  pas  le  froid  de 
nos  hivers,  et  doivent,  pendant  cette  saison,  être  rentrés  en  serre  tempérée. 


SEQUOIA.  103 

II.  Séquoia ,    Endl. 

Séquoia,  Endl.  Gen.  plant,  suppl.  IV  (inéd.). — Syn.  Conif.  197. 
Condylocarpus,  Salisb.  Mss. 
ïaxodii  Sp.  Lamb. 

F/<?Mrsmonoïques,  sur  des  ramules différents. Lesmâles  : 
Chatons  terminaux,  subglobuleux,  écailleux.  Elmmines 
insérées  sur  l'axe.  Filaments  très-courts,  filiformes,  pro- 
longés verticalement  en  un  connectif  squameux,  large  et 
ovale.  Anthères  à  deux  loges  continues,  à  la  base  du  con- 
nectif,  libres,  parallèles,  s'ouvrant  longitudinalement 
en  deux  valves  sur  le  dos.  Les  femelles  :  Chatons.  .  . 
Slrobiles  ovales,  un  peu  allongés,  légèrement  atténués  au 
sommet,  obtus.  Ecailles  coriaces,  ligneuses,  subcunéi- 
formes, stipitées,  cxcentriquement  peltées,  rugueuses, 
involutées  sur  les  bords,  munies  d'une  petite  pointe  sur 
leur  milieu,  persistantes.  Graines  5,  ou  moins  paravorte- 
ment,  insérées  vers  le  milieu  de  chacune  des  écailles, 
sur  deux  petits  tubercules,  pendantes,  elliptiques,  compri- 
mées; à  tégument  presque  crustacé,  dilaté  en  une  aile 
membraneuse,  raide,  légèrement  élargie,  échancrée  à  la 
base  vers  le  hilc,  sensiblement  amincie  vers  le  micropylc. 
Embryon.  .  .  . 

Arbres  gigantesques,  originaires  de  la  Californie,  à  ra- 
meaux cylindriques,  couverts  de  feuilles  alternes  ou  sub- 
distiques, planes,  étalées  ou  aciculaires,  squamiformes,  im- 
briquées, longuement  adnées-décurrentes.  Chatons  mâles 
subglobuleux,  placés  à  l'extrémité  des  ramules.  Slrobiles 
terminaux,  sur  des  ramules  courts,  recouverts  d'écaillés 


164  SEQUOIA. 

imbriquées.  Ecailles  du  strobile  persistant  sur  le  rachis, 
après  la  chute  des  graines. 
Maturation  annuelle. 

1.  Séquoia  sempervirens,  Endl. 

Feuilles  linéaires  :  celles  des  tiges  et  des  branches  pres- 
que aciculaires,  squamiformes,  appliquées,  alternes;  celles 
des  ramules,  subdistiques,  planes,  falquées,  glauques  en 
dessous. 

Séquoia  semperyirens,  Endl.  Syn.  Conif.  198.  Lindl.  et  Gord.  Jouriu 
Hort.  Soc.  V.  222.  Knight,  Syn.  Conif.  46.  Dne.  Rev.  hort.  1855, 
p.  9.  le.  11.  f.  2. 

Séquoia  gigantea,  Hort.  {non  Endl.  nec  Dne.) 

Taxodium  giganteum,  Hort.  aliq. 

Taxodium  sempervirenS;  Lamb.  Pin.  2e  édit.  II.  107.  t.  48.  Loud< 
Encycl.  of  trees,  1080.  f.  2007. 

Schubertia  sempervirens,  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  353. 

Taxodium?  sempervirens,  Hook.  FI.  Bor.  Amer.  11.  164. 

Taxodium  nutkaense,  in  Herb.  Lamb. 

Red-Wood,  Anglo- Américain. 

Habite  Je  N.-O.  de  l'Amérique,  et  principalement  la  Cali- 
fornie. 

Desgr.  Bel  arbre,  atteignant  60-80  met.  et  quelquefois  davan- 
tage. Tige  cylindrique,  recouverte  d'une  écorce  gris-rougeâtre , 
épaisse,  spongieuse,  fendillée  longitudinalement  et  se  détachant  en 
lames  ûbreuses.  Bois  rouge.  Branches  subverticillées,  plus  rarement 
alternes  ou  éparses,  étalées  :  celles  de  la  base  souvent  défléchies, 
relevées  à  leur  extrémité;  celles  du  sommet  quelquefois  dressées. 
Rameaux  et  ramilles  nombreux,  distiques.  Feuilles  des  branches  et 
des  principaux  rameaux  presque  aciculaires-squamiformes  ,  sub- 
iinbriquées,  alternes;  celles  des  ramilles  planes,  ordinairement  sub- 
distiques par  renversement ,  linéaires  -  falquées  ,  plus  rarement 
droites ,  longues  de  1  ->-2!8  mi  11  i m.,  vertes  en  dessus  et  portant  dans 


SEQUOIA.  I0o 

leur  milieu  un  sillon  longitudinal  peu  profond,  blanches  en  dessous 
et  pulvérulentes-farinacées  dans  les  jeunes  individus,  sessiles,  décur- 
rentes  à  la  base,  brusquement  mucronées  ou  acuminées  au  sommet. 
Chatons  mâles  pédoncules ,  subglobuleux ,  solitaires  ou  géminés  à 
l'extrémité  des  ramilles;  a  pédoncule  grêle,  placé  au  centre  d'une  sorte 
d'involucre  composé  d'écaillés  disposées  en  spirale;  les  intérieures 
plus  grandes,  membraneuses  sur  les  bords.  Etamines  pédicellées,  à 
anthères  mutiques,  accompagnées  d'écaillés  membraneuses  peltées. 
Strobiles  solitaires ,  sessiles ,  à  l'extrémité  de  courtes  ramilles  , 
subglobuleux,  ovales  ou  ovoïdes,  oblongs,  légèrement  atténués  vers 
le  sommet,  très-obtus.  Écailles  slipitées,  cunéiformes,  déprimées- 
tronquées  ,  légèrement  ridées,  portant  au  sommet  et  vers  le  milieu 
un  mucron  sétacé,  insérées  presque  à  angle  droit  sur  l'axe  central, 
et  non  dressées-imbriquées  comme  dans  les  Abiétinèes.  Bractées 
entièrement  soudées  avec  les  écailles.  Graines  3-5,  insérées  sur  cha- 
que écaille  et  vers  son  milieu,  pendantes,  comprimées,  entourées 
d'une  aile  mince,  échancrée,  dépassant  quelquefois  les  écailles, 
par  la  pression  que  ces  dernières  exercent  sur  elles  pendant  l'ac- 
croissement. Cotylédons  2,  rarement  3,  minces,  ovales-lancéolés, 
obtus,  légèrement  convexes  et  d'un  vert  pâle  en  dessus,  un  peu 
concaves  en  dessous  et  d'un  vert  luisant  un  peu  plus  foncé.  Feuilles 
primordiales,  opposées- décussées,  étalées,  bientôt  délléchies, 
molles,  marquées  en  dessous,  de  chaque  côté  de  la  carène,  d'une 
ligne  glauque,  à  peine  décurrentes  à  13  base,  brusquement  arrondies 
au  sommet ,  obtuses ,  plus  rarement  acuminées  ou  légèrement 
piquantes. 

Découvert  en  1796  par  Menzies,  puis  en  1856  par  Douglas, 
le  S.  sempervirens  n'a  cependant  clé  apporté  en  Europe  qu'en 
1840. 

Observ.  Quoique  récemment  introduit  dans  nos  cultures  ,  le 
S.  sempervirens,  grâce  à  sa  vigueur,  présente  déjà  sur  quelques 
points  de  la  France  d'assez  belles  dimensions.  Je.  citerai,  parmi 
les  plus  forts,  le  pied  planté  en  1844-  chez  M.  André  Leroy,  à 
Angers,  haut  d'environ  12  met.  sur  66  centim.  de  circonfé- 
rence à  1  met.  du  sol;  il  fructifie  abondamment  depuis  1850. 


166  SEQUOIA. 

Deux  autres  rivalisent  avec  le  précédent  ;  ils  appartiennent  à 
M.  de  Vibray,  à  Cheverny,  près  Blois,  et  datent  également  de 
1844  :  ils  ont  10  à  11  met.  sur  75  centim.  Un  quatrième,  chez 
M.  Robert;  à  Nantes,  a  10  met.  30  centim.  de  hauteur;  enfin 
l'un  des  plus  beaux  du  Muséum,  planté  vers  la  même  époque 
que  les  précédents,  mesure  actuellement  10  met.  environ  sur 
75  centim.  de  circonférence  à  1  met.  du  sol. 

Par  sa  végétation  tardive,  le  S.  sempervirens  a  un  inconvénient 
pour  certains  pays:  ses  bourgeons,  insuffisamment  aoûtés,  sont 
très-souvent  atteints  et  détruits  lorsque  les  gelées  arrivent. 

2«  Séquoia  gigantea,  Endl. 

Ramuies  et  ramilles  très-nombreux,  pendants.  Feuilles 
alternes,  aciculairesetsquamiformes,  imbriquées,  distantes 
sur  les  branches,  beaucoup  plus  courtes  et  plus  rappro- 
chées sur  les  ramilles. 

Séquoia  gigantea,  Endl.  Syn.  Conif.  198  [cum  descrlptiomala).  Lindl. 
et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  222  {excl.  synon.).  Dne.  Rev.  hort. 
1855,  p.  9.  le.  10.  f.  1. 

Wellingtonia  gigantea,  Lindl.  Gardn.  chron.  1853,  p.  819  et  823. 
Hook.  Bot.  May.  1854.  t.  4777-4778.  Ch.  Lem.  Illustrât.  1854, 
p.  14  (cum  ic).  Revue  hort.  1854,  p.  16G.  Floricultural  Cab.  1854, 
p.  121  {cum  ic).  Flore  serr.  IX. 93  (cum  ic),  et/,  c.  903  {cum  ic). 

Taxodii  Spec.  Dougl.  Bot.  Mag.  Comp.  II.  150. 

Habite,  en  Californie,  les  parties  élevées  de  la  Sierra-Nevada, 
vers  la  source  San-Antonio,  par  38°  (l,  b.),  à  environ  1500  met. 
d'élévation  suprà-marine, 

Descr.  Arbre  gigantesque,  atteignant  80-100  met.  de  hauteur. 
Branches  étalées.  Ramilles  et  ramilles  cylindriques ,  pendants. 
Feuilles  alternes,  aciculaires  et  squamiformes  :  celles  des  branches 
et  des  rameaux  appliquées,  épaisses,  arrondies  en  dehors,  à  peine 


SEQUOIA.  4  67 

concaves  en  dedans  ;  celles  des  ramilles  beaucoup  plus  courtes, 
squamiformes,  très-rapprochées  et  étroitement  imbriquées;  toutes 
élargies,  longuement  décurrentes  à  la  base,  acuminées  au  sommet 
en  une  pointe  aiguë ,  plus  rarement  subobluse.  Ramilles  fructi- 
fères, légèrement  épaissies,  entièrement  recouvertes  de  feuilles 
squamiformes,  rapprochées,  imbriquées;  les  supérieures  ovales, 
élargies  à  la  base.  Strobiles  solitaires  au  sommet  des  ramilles , 
longs  de  4-5  centim. ,  larges  d'environ  3,  ovales,  légèrement  allé 
nues  aux  deux  extrémités,  mais  principalement  au  sommet,  obtus. 
Écailles  insérées  presque  à  angle  droit  sur  l'axe  du  strobile,  stipitées, 
s'épaississant  et  s'élargissant  depuis  le  point  d'insertion  jusqu'au 
sommet,  qui  est  déprimé,  ridé  comme  dans  le  S.  sempervirens, 
portant  dans  le  centre  de  la  dépression  une  légère  cavité,  dans  la- 
quelle se  trouve  un  mucron  sétacé.  Graines  3-5,  mais  le  plus  souvent 
5,  comprimées,  ne  différant  de  celles  du  S.  sempervirens  que  par  les 
dimensions  un  peu  plus  fortes.  Cotylédons  3-6,  le  plus  souvent  4, 
épais,  arrondis  en  dessus,  glaucescents,  presque  plats  et  roux  en 
dessous,  couleur  qui  se  confond  avec  celle  de  la  tigelle.  Feuilles 
primordiales  étalées,  longues  de  42-15  millim.,  alternes,  linéaires, 
étroites,  épaisses,  subcylindriques,  glaucescentes,  terminées  par 
une  petite  pointe  mucronée. 

Observ.  Les  premières  graines  du  S.  gigantea  introduites  en 
Europe  ont  été  envoyées  en  Angleterre  par  M.  Lobb,  en  1853. 
L'année  suivante,  la  France  en  recevait,  de  son  côté,  par 
M.  Boursier  de  La  Rivière. 

La  germination  des  graines  a  lieu  dans  l'intervalle  de  i  5  jours 
à  3  semaines,  lorsqu'elles  sont  placées  dans  une  serre  ou  dans 
des  coffres  et  sous  des  châssis  où  il  y  a  un  peu  de  chaleur.  Les 
jeunes  plantules,  à  leur  sortie  de  terre,  présentent  un  caractère 
particulier  :  elles  s'élèvent  jusqu'à  15-25  millim.,  en  conservant 
leurs  cotylédons  en  terre ,  de  manière  que  la  tigelle  se  trouve 
courbée  comme  une  baguette  dont  on  aurait  fiché  les  deux 
extrémités  en  terre.  Ces  jeunes  plantules  ont  leur  tigelle  rouge- 
brique  ou  violacée,  couleur  qu'elles  conservent  pendant  la 
première  année. 


168  SEQUOIA. 

L'intérêt  qui  se  rattache  à  cette  espèce  m'oblige  d'entrer  dans 
quelques  détails  relatifs  à  sa  découverte. 

Lorsque  l'infortuné  Douglas  explorait  la  Californie,  en  4831 
(  dit  M.  Lindley,  Gardn  Chron.,  24  décemb.  1853),  il  écrivit  les 
lignes  suivantes  à  M.  Hooker  : 

«  La  splendeur  de  la  végétation  californienne  consiste  surtout  dans 
une  espèce  de  Taxodium  qui  donne  aux  montagnes  une  beauté 
particulière  (j'étais  même  sur  le  point  de  dire  terrible),  et  qui  nous 
fait  sentir  clairement  que  nous  ne  sommes  plus  en  Europe.  J'ai 
mesuré  plusieurs  fois  de  ces  arbres,  qui  avaient  270  pieds  '  de 
hauteur  sur  32  de  diamètre  à  3  pieds  au  -  dessus  du  sol.  J'en  ai 
vu  quelques-uns  qui  avaient  plus  de  300  pieds,  mais  aucun  ne 
surpassait  en  diamètre  le  chiffre  que  je  viens  d'indiquer.  » 

Ce  colosse  végétal  dont  parlait  Douglas,  et  dont  la  hauteur 
totale  égale  celle  du  dôme  de  l'hôtel  des  Invalides,  à  Paris,  y 
compris  sa  flèche  (100  met.),  est  le  S.  gigantea.  Cette  espèce  est 
donc  le  digne  émule  ou  plutôt  le  rival  du  S.  sempervirens .  En 
effet,  voici  la  description  que  nous  en  donne  M.  Lobb  : 

«Ce  magnifique  arbre  vert,  dit-il,  en  raison  de  sa  hauteur  extra- 
ordinaire et  de  ses  grandes  dimensions,  peut  être  appelé  le  Monarque 
de  la  Californie.  Il  habite  un  district  solitaire  sur  les  plus  hauts 
versants  de  la  Sierra-Nevada,  près  des  sources  des  rivières  Stanislau 
et  San-Antonio,  par  38<>  (l.  b.)  et  120°  10'  w.  (méridien  de  Green- 
wich),  à  environ  1500  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer.  Là 
existent  80  ou  90  de  ces  arbres,  variant  en  hauteur  de  250  à 
300  pieds,  et  en  diamètre  de  10  à  20  pieds;  leur  faciès  est  assez 
semblable  à  celui  du  S.  sempervirens  ;  quelques  pieds  sont  isolés, 


1  Voulant  donner  exactement  les  dimensions  indiquées,  je  reproduis  les 
mêmes  mesures;  la  conversion  en  chiffres  décimaux  est  facile  :  le  pied  anglais 
équivalant  à  peu  près  à  0,305,  il  suffit,  pour  opérer  la  réduction,  de  multi- 
plier par  ce  dernier  nombre  la  quantité  de  pieds  indiquée.  Soit,  par  exemple, 
270  pieds  anglais  à  réduire  en  mètres  français,  on  aura  donc  :  270  -f-  305 
=;82  met.  50  centim. 


SEQUOIA.  169 

et  quelques  aulres  n'unis  par  petits  groupes  de  deux  a  quatre. 
L'écorce,  d'un  brun- jaunâtre,  à  42-15  pouces  d'épaisseur.  Les 
rameaux,  cylindriques,  presque  pendants,  ressemblent  à  ceux  des 
Genévriers  ou  des  Cyprès.  Les  feuilles  sont  d'un  vert  pâle,  celles 
des  jeunes  arbres  sont  étalées  et  terminées  en  une  pointe  allongée. 
Les  strobiles  ont  environ  2  pouces  1/2  de  longueur  sur  2  de  largeur 
dans  leur  plus  grand  diamètre.  Le  tronc  d'un  individu  abattu  était 
parfaitement  sain  dans  toutes  ses  parties,  et,  à  en  juger  par  le  nombre 
des  couches  annulaires ,  on  put  évaluer  son  âge  à  3000  ans 
(1500  ans  environ  avant  la  naissance  de  Jésus-Christ).  Le  bois  est 
léger,  mou  et  d'une  teinte  rougeâtre,  comme  celle  du  S.  sem- 
pervirens.  L'écorce  de  ce  monstre  végétal,  coupée  vers  la  base  de 
l'arbre,  sur  21  pieds  de  long  et  30  pieds  de  diamètre,  fut  trans- 
portée dans  son  état  naturel  à  San-Francisco.  On  en  fit  une  salle 
spacieuse,  qui  fut  tapissée,  dans  laquelle  on  mit  un  piano  et  des 
chaises  pour  40  personnes.  Un  jour  on  y  admit  140  enfants,  qui 
y  furent  à  l'aise,  » 

Le  S.sempervîrens  atteint  également  de  très  grandes  dimensions: 
ainsi,  Knight  {Syn.  45)  nous  apprend  que,  sur  une  bille  d'envi- 
ron 4 met.  50  centim.de  diamètre,  qui  fut  envoyée  à  M.  Fischer, 
inspecteur  des  jardins  impériaux  à  Saint-Pétersbourg,  on  compta 
1008  zones  annuelles  de  bois.  M.  Hartweg  a  mesuré  plusieurs 
individus  qui  avaient  70  met.  sur  10-12  de  circonférence.  C'est 
donc  une  très-bonne  acquisition,  d'autant  plus  que,  peu  difficile 
sur  le  terrain,  sa  croissance  est  rapide;  et  son  bois,  d'un  grain 
fin,  serré,  rouge,  est  susceptible  d'un  beau  poli.  Cette  espèce  mé- 
rite donc  d'entrer  dans  le  domaine  de  l'exploitation  forestière  du 
midi  de  la  France.  Pour  le  S.  gigantea,  malgré  ses  dimensions 
colossales,  nous  n'en  pouvons  encore  rien  dire  de  certain,  quoique 
Ja  vigueur  avec  laquelle  il  se  développe  dans  sa  jeunesse  fait 
présumer  beaucoup  en  sa  faveur. 

Au  point  de  vue  de  l'ornement,  les  Séquoia  ne  sont  pas  sans 
intérêt,  et  le  S.  sempervirens,  par  ses  branches  étalées,  rappro- 
chées, son  feuillage  léger,  assez  élégant,  forme  une  large  pyra- 


1  70  CUNNINGHAMIA. 

mide,  bien  garnie  et  d'un  effet  assez  joli.  Le  port  du  S.  gigantea, 
qui  rappelle  celui  de  certaines  espèces  de  Juniperus  ou  de 
Cupressus,  lui  donne  pour  ainsi  dire  le  cachet  des  Cupressinées, 


III.  Cuaninghamia,  K.  Br.  , 

Cunninghamia,  R.  Br.  et  Ricli.   Conif.   149.   t.   48.  Etidl.  Gen.  pi. 

no  1796.  —  Syn.  Conif.  192.  Meisn.  Gen.  353.  Spach,  Hist.  vëg. 

phan.  XI.  360.  Brongn.  Dîct.  univ.  (ÏHist.  nat.  ÏV.  463. 
Belis,  Salisb.  in  Linnœa  Transact.  VIII.  315. 

Fleurs  monoïques,  sur  des  rameaux  différents.  Les  mâ- 
les :  Chatons  terminaux,  réunis  en  tête,  cylindriques,  en- 
tourés de  feuilles  raccourcies.  EtaminesMlchement  insérées 
sur  un  axe  très-petit.  Filaments  filiformes,  prolongés  en 
un  connectif  plus  court  que  l'écaillé  elle-même.  Anthères 
à  5  loges  continues,  séparées  à  la  base  du  connectif,  pa- 
rallèles, s'ouvrant  longitudinalement  par  derrière,  et  de 
là  bivalves.  Les  femelles  :  Chatons  terminaux,  fascicules, 
ovales,  sessiles,  entourés  à  la  base  de  feuilles  raccourcies. 
Ecailles  ovulifères,  nombreuses,  dépourvues  de  bractées, 
onguiculées,  insérées  sur  un  torus  transversal,  épaissi. 
Ovules  5  sous  chaque  écaille,  renversés,  libres,  atropes. 
Strobiles  ovales,  subglobuleux,  à  écailles  coriaces,  imbri- 
quées, lâchement  étalées  au  sommet.  Graines?*  sous  cha- 
que écaille,  ovales-comprimées,  à  hile  basilaire,  transver- 
sal-linéaire; tégument  crustacé,  bordé  d'une  aile  membra- 
neuse, arrondie  ;  aile  à  bords  égaux,  prolongée  à  la  base 
et  au-dessus  du  hile;  émarginée  vers  le  micropyle.  Em- 
bryon à  2  cotylédons  obtus,-  radicule  cylindrique. 


CUNNINGHAMIA.  171 

Arbre  de  la  Chine,  toujours  vert.  Branches  verticillées. 
Rameaux  distiques.  Feuilles  alternes,  subdistiques,  éta- 
lées, adnées-décurrentes,  longuement  lînéaires-falquées. 

Maturation  annuelle. 

i.    CUNNINGHAMIA    SINENSIS,  R.  Br. 

Feuilles  subdistiques,  étalées,  acuminées,  piquantes. 
Strobiles  subglobuleux,  sessiles,  réunis,  très-rarement  so- 
litaires ,  composés  d'écaillés  coriaces,  minces,  denticulées, 
lâchement  imbriquées, 

Abies  major  sinensis,  pectinatis,  Taxi  foliis,  subtus  ciesiis,  conis  gran- 

dioribus,  sursiim  rigenlibus,  foliorum  et  squamalum  apiculis  spi- 

nosis.  Pluckn.  Amalth.  1.  t.  351.  f.  1. 
Pinus  lanceolata,  Lamb.  Pin.  edil.  2.  IL  59.  t.  37. 
Pinus  abies,  Loureir.  FI.  Cochinch.  II.  710  {excl.  synon.) 
Abies  lanceolata,  Desf.  Hort.  Par.  éd.  3.  356. 
Belis  jacllifolia,  Salisb.  in  Linnœa  Transact.  VIII.  315, 
Belis  lanceolata,  Sw.  Hort.  Brit.  475. 
Cunninghamia  sinensis,  R.  Br.  et  Rich.  Conif.  80.  t.  18.  Hook.  Bot. 

Mag.  t.  2743.  Loud.  Arbor.  IV.  2145.  f.  2306-2307.— Encycl.  of 

trees,  1065.  f.  1987-1988.  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap.  II.  7.  103-104. 

Spacb,  Hist.  vég.  phan.  XL  360.  Forbes  (Jam.).  Pinet.  Wob.  167. 

t.  57.  Lindl.  et  Gord.  Joum.  Hort.  Soc.  V.  221.  Endl.  Syn.  Conif. 

192.  Knigbt,  Syn.  Conif.  45. 
Araucaria  lanceolata,  Hort.  aliq. 

Var.  glauca. 
Cunninghamia  sinensis  glauca,  Hort. 

Cette  variété  ne  diffère  de  l'espèce  que  par  r  extrémité  de  ses 
rameaux,  qui  est  plus  glauque;  elle  est  au  C.  sinensis  ce  que  YAr. 
Cunninghami  glauca  est  à  YAr.  Cunninghami. 

Découvert  en  1702,  dans  les  provinces  australes  de  la  Chine, 


172  CUNN1NUHAMIA. 

par  Jacob  Cunningham.  On  le  cultive  au  Japon,  où  il  a  été 
transporté  des  îles  Liù-Kiù. 

Descr.  Arbre  ne  dépassant  guère  8-10  met.  de  hauteur  dans  nos 
cultures.  Tige  cylindrique,  droite  dans  les  individus  de  semis. 
Branches  courtes,  d'abord  régulièrement  verticillées,  puis  très- 
irrégulières  dan*  les  adultes,  par  suite  du  développement  consi- 
dérable de  quelques  branches  au  détriment  d'un  grand  nombre 
d'autres  ;  étalées  ou  ascendantes ,  quelquefois  dressées.  Rameaux 
opposés,  distiques.  Feuilles  rapprochées,  alternes,  subdistiques 
par  renversement,  longues  de  4-6  centim.,  larges  de  5-7  millim., 
étalées,  falciformes,  d'un  vert  gai,  lisses  et  luisantes  en  dessus,  à 
bords  fortement  serrulés  et  roulés  en  dessous,  marquées  sur  cette 
face,  et  de  chaque  côté  de  la  nervure  médiane,  d'une  large  bande 
glauque,  vertes  sur  les  bords  comme  sur  la  nervure,  élargies, 
sessiles  et  décurrentes  à  la  base,  atténuées  au  sommet  en  une 
pointe  longue,  raide  et  aiguë;  celles  de  la  tige  rabattues,  comme 
dans  Y  Araucaria  brasiliensis.  Chatons  dressés.  Strobiles  réunis 
par  3-4,  rarement  solitaires,  dressés-étalés,  sessiles,  ovales,  aplatis, 
très-élargis  à  la  base,  d'environ  4-5  centim.  de  diamètre,  souvent 
moins  de  hauteur.  Écailles  minces,  coriaces,  roussâlres,  denticulées 
ou  presque  frangées  sur  les  bords. 

Introduit  vers  1804,  par  Staunton. 

Le  C.  sinensis  atteint  dans  quelques  localités  4 2-1 5  met.;  mais  dans 
nos  cultures  ce  n'est,  pour  ainsi  dire,  qu'exceptionnellement  qu'il  arrive 
à  8-4  0.  Originaire  des  parties  chaudes  et  tempérées  de  la  Chine,  il  ne 
paraîtrait  qu'à  demi  rustique  sous  le  climat  de  Paris.  Cependant  les  faits 
suivants  semblent  démontrer  que  l'insuccès  que  l'on  éprouve  pour  l'élever 
n'est  pas  occasionné  par  la  rigueur  du  froid  :  ainsi,  parmi  plusieurs  indi- 
vidus plantés  dans  les  pépinières  de  Trianon,  l'un  d'eux,  âgé  d'environ  55 
ans,  a  aujourd'hui  8  met.  50  centim.,  et  ses  feuilles,  d'un  vert  intense,  annon- 
cent une  végétation  parfaite;  sa  tige,  droite,  bien  proportionnée,  dépasse 
95  centim.  de  diamètre  à  1  met.  au-dessus  du  sol; — les  autres,  moins  gros, 
sont  aussi  beaucoup  plus  jeunes.  Ces  arbres  ont  supporté  des  gelées  de  i  2° 
Réaum.  sans  paraître  en  souffrir.  Dans  l'hiver  de  18  53-54,  où  le  thermomètre 
s'abaissa  à  \k°,  des  Laurus  nobilis,  Ligustrum  japonicum,  Viburnum, 
Tinus,  etc.,  gelèrent  à  peu   près  complètement  ;  tandis   que  les   Cunnin- 


SCIADOPITYS.  173 

ghamia  plantés  à  côté  ,  el  dans  les  mômes  conditions,  ne  furent  nulle- 
ment fatigués.  Le  plus  fort  des  sujets  ci-dessus  a  plusieurs  fois  donné  des 
strobiles,  mais  toujours  stériles  et  caducs  avant  d'avoir  atteint  leur  parfait 
développement.  Un  autre  bel  exemplaire  de  C.  $inenêi$  se  trouve  dans  le 
château  de  Balène ,  prés  Moulins  (  Allier  ) ,  appartenant  aujourd'hui  à 
M.  A.  Doumet,  petit-fils  de  Mmo  Aglaé  Adanson,  qui  le  planta  il  y  a 
environ  vingt-cinq  ans  :  l'arbre  mesure  aujourd'hui  8  met.  sur  35  centim. 
de  circonférence  à  sa  base;  sa  tige,  droite ,  est  dénudée  jusqu'à  3  met.; 
car  je  dois  ajouter  que  le  C.  sinensis  s'élague  pour  ainsi  dire  de  lui-même, 
et  qu'à  mesure  qu'il  s'élève,  les  branches  inférieures  s'épuisent  et  dispa- 
raissent. 


IV.  Sciadopitys ,  Sieb.  et  Zocc. 

SciAboPiTYS,  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap.  H.  i.  t.  1-2. 
Taxi  sp.  Thunb.  FI.  Jap.  Enell.  Syn.  Conif.  198. 

Fleurs  dioïques?  Les  mâles  :  Chatons  terminaux,  sub- 
globuleux, rapprochésen  capitules,  presquesessiles,  entou- 
rés chacun  à  la  base  de  bractées  sèches  et  d'écaillés  plus 
petites.  Etamines  plusieurs,  insérées  sur  Taxe,  dense- 
ment  imbriquées.  Filaments  très-courts,  prolongés  verti- 
calement en  un  connectif  squameux,  largement  ovale.  An- 
thères à  2  loges  continues,  insérées  à  la  base  du  connectif , 
écartées,  parallèles,  s'ouvrant  longitudinalementet  sur  le 
dos  en  2  valves.  Les  femelles  :  Chatons  solitaires,  nais- 
sant de  bourgeons  écailleux.  Ecailles  ovulifères,  semi- 
orbiculaires,  étroitement  imbriquées,  accompagnées  d'une 
bractée  adnée.  Ovules  7,  imbriqués,  insérés  au-dessous 
du  sommet  de  récaille,  renversés,  libres,  atropes,  entou- 
rés d'une  aile  émarginée  vers  le  micropyle.  Strobiles  for- 
més d'écaillés  cunéiformes,  semi-orbiculaires,  ligneuses, 


174  SCIADOPITYS. 

coriaces,  réfléchies  sur  les  bords,  adnées  à  des  bractées 
de  moitié  plus  courtes,  atrophiées.  Graines  7,  elliptiques, 
comprimées;  à  tégument  coriace,  prolongé  en  une  aile 
membraneuse  étroite,  échancrée  à  la  base  ainsi  qu'au 
sommet.  Albumen  charnu. 

Arbre  du  Japon,  remarquable  par  son  port,  à  feuilles 
persistantes,  longuement  étalées,  subverticillées,  linéai- 
res, obtuses,  souvent  presque  tronquées,  légèrement 
échancrées  au  sommet.  Bourgeons  écailleux. 

Maturation  bisannuelle  ? 

i.    SCIADOPITYS  VERTICILLATA,    Sieb.  etZuCC 

Feuilles  alternes;  les  supérieures  très-rapprochées, 
longues,  étalées,  subverticillées. 

Taxus  verticillata,  Thunb.  FI.  Jap.  276  (excL  synon.  Kacmpf). 
Pwus  verticillata,  Sieb.  in  Verhandeling,  van  fiel  Batav.  Genotsch 

XII.  12. 
Sciadopitys  verticillata,  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap.  H.  2.  t.  101-102. 

Endl.  Syn.  Conif.  198. 

Habite  les  régions  orientales  de  l'île  Niphon,  sur  le  mont  Kâja- 
San,  de  la  province  Ku\  rare  dans  l'île  de  Sikokf;  cultivé  çà 
et  là  autour  des  temples. 

Descr.  Arbrisseau  atteignant  au  Japon  4-5  met.  Rameaux 
alternes  ou  verticillés  dans  la  jeunesse,  cylindriques,  aphylles, 
excepté  vers  le  sommet  des  rameaux,  recouverts  d'écaillés  persis- 
tantes, écartés  plus  tard,  et  à  l'âge  adulte  marqués  par  les  cicatrices 
de  ces  mêmes  écailles.  Bourgeons  terminaux,  verticillés,  écailleux. 
Ecailles  nombreuses,  coriaces,  d'abord  imbriquées,  puis  écartées. 
Feuilles  sessiles,  au  sommet  des  ramules,  alternes,  très -rapprochées 
et  réunies  par  30-40,  en  une  sorte  de  verticille  en  forme  de  parasol, 
persistantes,  allongées,  linéaires  ou  subfalquées,  entières,  obtuses, 
souvent  échancrées  au  sommet,  coriaces,  glabres,  concaves  en  dessous 


SCIADOPITYS.  1 75 

et  le  long  de  la  nervure.  Bourgeons  floraux,  écailleux.  Fleurs  prin- 
tanières  simultanées,  les  unes  mâles,  les  autres  femelles,  naissant 
sur  des  bourgeons  particuliers.  Strobiles  mûrissant  la  2e  année  (?) 
elliptico-cylindriques,  obtus,  d'environ  6-7  centim.  de  longueur 
larges  de  3-4,  assez  semblables  à  ceux  du  Pinus  Cembra  Zucc. 
Écailles  persistantes,  semi-orbiculaires,  cunéiformes,  irrégulière- 
ment réfléchies,  lignescentes,  quoique  peu  épaisses,  d'un  gris- 
brunâlre. 

Observ.  Le  genre  Sciadopitys  ne  renferme  qu'une  seule  es- 
pèce remarquable  par  ses  feuilles  ramassées  au  sommet  même 
de  la  pousse,  et  étendues  horizontalement  en  forme  de  parasol, 
de  là  le  nom  de  Sciadopitys  (Sapin  parasol).  Les  Chinois  l'appel- 
lent Kin-Sjô,  ce  qui  veut  dire  Sapin  doré. 

Le  Sapin  parasol  est  l'une  des  plus  curieuses  et  aussi  des  plus 
rares  Conifères  du  Japon.  On  le  rencontre  spontané  dans  les  par- 
ties orientales  de  Niphon,  sur  le  mont  Koja-San,  province  EU, 
et  probablement  dans  l'île  de  Sikokf.  M.  Siébold  ne  l'a  observé 
que  dans  les  jardins  et  les  bois  sacrés  autour  des  temples, 
où  il  se  présente  comme  un  arbrisseau  de  4-5  met.  garni  de 
branches  largement  étalées,  ramifiées,  toujours  terminées  par 
des  verticilles  ou  parasols  de  13-16  centim.  de  diamètre,  com- 
posés chacun  de  30-40  feuilles,  qui  persistent  pendant  3  ou  4 
ans,  et  constituent  ainsi  3-4  verticilles  superposés  sur  chaque 
rameau,  séparés  par  la  longueur  de  la  pousse  annuelle. 

D'après  ce  même  auteur,  on  cultive  au  Japon  plusieurs  va- 
riétés de  Sciadopitys,  on  les  multiplie  de  boutures  que  l'on  fait 
dans  les  lieux  ombragés. 

Si,  au  point  de  vue  de  l'exploitation,  le  Sciadopitys  n'offre 
aucun  avantage  ,  il  n'en  est  pas  de  même  à  celui  de  l'horticul- 
ture, car  son  port  et  la  disposition  de  ses  feuilles  le  rendent 
propre  à  la  décoration  des  jardins  paysagers.  Quoique  plusieurs 
fois  déjà  on  l'ait  annoncé  sur  les  catalogues  marchands,  l'intro- 
duction de  cette  espèce  paraît  encore  douteuse. 


Î76  PHEROSPMRA. 

OBSERVATION. 

Les  différents  genres  avec  lesquels  j'ai  formé  le  sous-ordte  des  Sequoiées  ont 
été,  jusqu'à  présent,  classés  par  les  botanistes  dans  ]es  Âbiétinées  ;  il  devait  en 
être  ainsi,  si  l'on  se  fonde  uniquement  sur  la  position  des  graines;  mais  ce 
caractère  seul,  quoique  trés-solide,  ne  paraît  pas  toujours  suffisant,  et  la  nature 
elle-même  vient  quelquefois  nous  démontrer,  par  le  seul  fait  de  la  végétation, 
que  notre  classement,  trés-rationnel  à  notre  point  de  vue,  est  contraire  à  ses 
lois,  en  séparant  ce  qu'elle  a  réuni.  Ainsi,  le  genre  Arlhrotaxis  nous  en  offre 
l'exemple  le  plus  remarquable  :  car,  tandis  qu'il  ne  semble  ni  vivre  ni  se 
greffer  sur  aucune  espèce  à'Abiétinée,  sa  reprise  est  au  contraire  assurée 
lorsqu'on  le  greffe  sur  certains  genres  voisins  des  Cupressinées ,  et  notamment 
sur  le  genre  Cryptomeria.  Cette  affinité  d'organisation  les  lie  donc  intimement 
à  ce  genre,  tout  en  les  rapprochant  des  Cupressinées.  Il  en  est  à  peu  prés  de 
même  des  genres  Séquoia  et  Cunninghamia,  qui  par  leur  port,  la  forme  et 
le  nombre  de  leurs  graines,  se  lient  naturellement  avec  les  Cupressinées, 
tandis  qu'au  contraire,  la  position  de  ces  mêmes  graines  et  la  forme  des 
fruits  les  rapprochent  des  Abiétinées.  Ce  sont  donc  des  genres  mixtes,  qui  se 
fondent  pour  ainsi  dire  entre  ces  deux  groupes,  ou  plutôt  qui  les  relient 
étroitement  l'un  avec  l'autre,  en  réunissant  ainsi  par  des  caractères  insensibles, 
celui  des  Cupressinées  à  celui  des  Abiétinées  proprement  dit. 


Nouveau  genre  peu  connu  et  de  classification 
douteuse. 


V.    Pherosphaera,  Archer. 

Pherospiuera,  Archer,  ex  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  221. 

Petit  arbrisseau  originaire  de  la  Tasmanie. 

Observ.  Je  n'ai  sur  ce  genre  d'autres  renseignements  que 
ceux  que  je  produis  ici. 


ABIETINEES. 


Traité  des  Conifères.  12 


ORDRE  II.  -  •  Abietinées 


Arbres  la  plupart  élevés,  souvent  gigantesques, 
plus  rarement  réduits  à  l'état  d'arbrisseaux  dans 
les  régions  polaires;  à  tronc  cyfindrico-conique, 
très-rameux. 

Feuilles  persistantes,  très-i^arement  caduques, 
aciculaires  ou  étroitement  linéaires,  alternes,  ou 
réunies  dans  une  gaîne  scarieuse,  écailleuse,  quel- 
quefois aussi  fasciculées. 

Fleurs  monoïques.  Ecailles  ovulifères,  imbri- 
quées autour  d'un  axe  commun,  constituant  des 
chatons  terminaux  ou  latéraux,  dressés  ou  pen- 
dants. 

Chatons  mâles. — Etamines  nombreuses,  dépour- 
vues de  bractées,  insérées  sur  l'axe,  et  plus  ou 
moins  rapprochées  ;  filaments  très-courts,  épais  ; 
corme ctif  prolongé  supérieurement  en  une  écaille 
squamiforme,  dressée  ou  infléchie;  anthères  bilo- 
culaires,  à  loges  ovales  ou  oblongues,  distinctes, 
s'ouvrant  longitudinalement,  ou  plus  rarement 
transversalement.  Pollen  globuleux. 


1  80  OttDRE  II.  — AB1ET1NÉES. 

Chatons  femelles.  —  Ecailles  plus  ou  moins 
nombreuses,  insérées  sur  un  axe  ordinairement 
allongé,  nues,  libres  à  l'aisselle  d'une  bractée  per- 
sistante ou  quelquefois  avortée.  Ovules  géminés, 
collatéraux  sous  chaque  écaille,  pendants,  libres, 
à  sommet  terminé  en  un  col  court,  bientôt  oblitéré. 
Cônes  composés  d'écaillés  séminifères,  lignescentes 
ou  coriaces ,  égales  ou  renflées  en  apophyse  au 
sommet,  persistantes,  plus  rarement  caduques. 
Bractées  plus  courtes  ou  plus  longues  que  les 
écailles,  et,  dans  ce  dernier  cas,  généralement 
recourbées  sur  les  écailles  inférieures. 

Graines  géminées  sous  chaque  écaille,  libres, 
enfin  caduques.  Tégument  membraneux,  coriace 
ou  osseux,  accompagné  d'une  aile  membraneuse, 
persistante  ou  caduque,  plus  rarement  dépourvu 
d'aile. 

Embryon  solitaire,  rarement  plusieurs  dans  une 
même  graine  ;  antitrope  dans  l'axe  d'un  albumen 
charnu  et  de  même  longueur.  Cotylédons  3-18, 
épigés  dans  la  germination.  Radicule  cylindrique, 
infère  par  rapport  à  l'écaillé. 


ORDRE  H.—  AB1ETINÉKS.  181 

Tableau  des  Genres  et  des  Tribus. 


ABIETINÉES. 

Écailles  dispermes.  Graines  adnées  à  V écaille.  Anthères  bilocula'res. 

Sections. 

Écailles  du  cône  minces,  coriaces,  dépourvues  d'apo- 
physe. Feuilles  alternes,  solitaires,  planes,  subtétra- 
gones-aciculaires,  persistantes  ou  très-rarement  cadu- 
ques, dépourvues  de  gaines,  rarement  réunies  en 
fascicules  par  l'avortement  des  rameaux,  et,  dans  ce 
cas  seulement,  portant  à  la  base  des  fascicules  quel- 
ques courtes  écailles Section  A . 

Écailles  du  cône  ordinairement  dilatées  et  renflées  en 
apophyse  au  sommet.  Feuilles  subulées,  filiformes, 
toujours  réunies  dans  une  gaîne  commune,  formée 
d'écaillés  scarieuses  ou  membraneuses,  persistantes 
ou  plus  rarement  caduques Section  B. 

Section  A. 

Feuilles  alternes,  souvent  distiques  par  renversement,  planes,  linéaires  on 
subtétragones-aciculaires. 

Genres. 

Feuilles  planes,  linéaires,  subdistiques.  Cônes  pendants  », 
à  écailles  persistant  sur  l'axe  après  la  chute  des 
graines Tsugv. 

Feuilles  planes,  linéaires,  subdistiques,  plus  rarement 
alternes.  Cônes  dressés2,  à  écailles  caduques  à  la 
maturité  des  graines Abies. 

Feuilles  tétragoncs  ou  irrégulièrement  rhomboïdales , 
aciculaires,  éparses  autour  des  rameaux.  Cônes  pen- 

1  Cette  dénomination  de  cônes  pendants  ne  semble  pas  très- importante  ; 
elle  n'a  ici  qu'une  valeur  relative  ,  puisque  toutes  les  espèces,  qu'elles  ap- 
partiennent à  l'un  ou  l'autre  des  genres,  ont  les  cônes  dressés  lors  de  leur 
premier  développement;  mais  le  changement  de  position  s'opère  prompte- 
ment  dans  les  Tsuga,  Picea,  Pinus  (ceux  de  la  section  Strobus),  de  sorte 
que,  bien  avant  la  maturité,  les  cônes  sont  tout  à  fait  pendants. 

8  Je  ne  connais  aucune  espèce  à' Abies  dont  les  cônes  soient  pendants. 
Une  seule,  VAb.  firma,  d'après  Sieb.  et  Zucc,  présenterait  ce  caractère  ; 
mais  l'examen  de  la  figure  du  Flora  Japonica,  dans  lequel  elle  est  repré- 
sentée, semble  prouver  au  contraire  que  ces  cônes  sont  dressés  sur  un 
rameau  horizontal. 


4  82  ORDRE  II.  —  AB1ETINÉKS. 

Genres» 
dants  * ,  à  écailles  persistant  sur  l'axe  après  la  chute 
des  graines Picea. 

Feuilles  caduques,  planes,  molles,  fasciculées,  quelque- 
fois éparses  sur  les  jeunes  rameaux.  Cônes  petits,  à 
écailles  persistantes  après  la  chute  des  graines Larix. 

Feuilles  persistantes  ,  presque  tétragones ,  subulées , 
raides ,  fasciculées  sur  les  ramules  ,  éparses  sur  les 
jeunes  rameaux.  Cônes  dressés,  gros,  à  écailles  cadu- 
ques à  la  chute  des  graines Cedris, 

Section   B. 

Feuilles   subtile'es,   longues,  filiformes,  toujours    réunies  à  la  base  duns  uHc   gaime 
commune,    membraneuse  ou  écailleuse. 

Genre   PIM  JS,   L.  —  PIN. 

Tribus. 

Cônes  dressés  ou  subdressés,  ovales,  obtus.  Apophyse 
des  écailles  peu  élevée,  épaissie  sur  le  milieu.  Protubé- 
rance terminale.  Graines  non  ailées.  Feuilles  quinées.     Cembra. 

Cônes  pendants,  allongés,  cylindriques.  Apophyse  des 
écailles  très-légèrement  épaissie  au  sommet  et  sur  le 
milieu.  Protubérance  terminale.  Graines  ailées.  Feuilles 
quinées Strobus  . 

Apophyse  des  écailles  saillante,  pyramidale.  Protubérance 
centrale.  Graines  ailées.  Feuilles  quinées Pseudo-Strobus. 

Apophyse  des  écailles  élevée,  pyramidale.  Protubérance 
centrale.  Graines  ailées.  Feuilles  ternées,  plus  rare- 
ment quaternées T\eda  . 

Apophyse  plus  ou  moins  saillante.  Protubérance  cen- 
trale. Graines  ailées.  Feuilles  géminées,  très-rarement 
ternées Pinaster  . 

Apophyse  saillante.  Protubérance  centrale.  Graines  non 
ailées.  Feuilles  géminées,  plus  rarement  ternées Pinea. 


1  Je  ferai,  pour  le  genre  Picea,  une  observation  analogue  à  celle  de  la 
page  18 1  concernant  le  genre  Abies,  car  une  seule  espèce,  le  P.  Schrenkiana, 
ferait  exception,  et  aurait,  suivant  Fischer  et  d.  A.Meyer  «  des  cônes  dressés  »; 
mais  il  est  probable  que  cette  expression  résulte  de  ce  que  ces  auteurs  au- 
ront observé  de  trés-jeunes  cônes,  qui,  suivant  ce  (pie  j'ai  expliqué,  n'occu- 
pent jamais  d'autre  position  à  cette  époque.  Je  me  crois  donc  en  droit  de 
considérer  cette  citation  comme  douteuse. 


AHIJJTINÉES.  I  83 

CARACTÈRES   GÉNÉRAUX 

DES     PEUX    SECTIONS    CONSTITUANT    EES    ABIETITVÊES. 

Pinus,  L.  Gen.  éd.  2.  n°  879. 

Pinus  et  Abies,  L.  Gen.  éd.   1.  Juss.,  Gen.   pi.  414.  Rich.  Conif. 

145-147.  Zucc.  in  Endl.  Gen.  pi.  suppl.  IL  26. 
Pinus,  Abies  et  Larix,  Tourn.  Inst.  585-586. 

Pinus,  Abies,  Picea,  Cedrus  et  Larix,  Link,  in  Linnœa,  XV.  482.  55. 
Pinus,  Abies,  Cedrus  et  Larix,  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  358. 
Pinus,  sections  Tsuga,  Abies,  Pïcea,  Larix  et  Cedrus,  Endl.  Syn, 

Conif.  81. 

Fleurs  monoïques.  Les  mâles  :  Chatons  solitaires  ou  en 
épis.  Etamines  nombreuses.  Filaments  très-courts.  An- 
thères biloculaires,  surmontées  d'un  connectif  squami- 
forme.  Loges  opposées,  s'ouvrant  en  long  ou  se  déchirant 
transversalement.  Les  femelles  :  Chatons  solitaires  ou  réu- 
nis. Écailles  imbriquées,  souvent  acompagnées  d'une 
bractée  adnée.  Ovules  géminés  à  la  base  des  écailles,  col- 
latéraux, renversés,  adnés  par  leur  base  à  l'écaillé.  Cônes 
composés  d'écaillés  coriaces  ou  lignescentes,  non  épaissies 
au  sommet  ou  renflées  en  apophyse,  persistantes  ou 
plus  rarement  se  détachant  du  rachis  à  la  maturité,  creu- 
sées à  la  base  pour  recevoir  les  graines.  Graines  géminées, 
munies  ou  dépourvues  d'aile.  Aile  membraneuse,  caduque 
ou  plusrarement  adhérente.  Embryon  à  3-18  cotylédons  ! 
linéaires,  épigés;  à  radicule  cylindrico-conique. 

Arbres  élevés  ou  plus  rarement  arbrisseaux,  se  rencon- 
trant depuis  les  plaines  les  plus  basses  jusqu'aux  dernières 


1  l'ai  conservé  le  nom  de  cotylédons  à  chacune  des  divisions  des  deux  coty- 
lédons proprement  dits ,  afin  de  ne  pas  heurter  l'opinion  des  horticulteurs. 


184  ABIET1NÉES. 

limites  de  la  végétation  arborescente,  constituant  de  vastes 
forêts  sur  les  différentes  parties  du  globe.  Feuilles  aciculai- 
res,  linéaires,  filiformes,  planes  ou  irrégulièrement  tétra- 
gones,  éparses,  distiques,  étalées,  solitaires  ou  réunies  par 
leur  base  dans  une  gaine  commune,  scarieuse  ou  écail- 
leuse,  plus  rarement  très-nombreuses,  formant  par  leur 
rapprochement  des  fascicules  à  l'extrémité  de  très-courtes 
ramilles,  persistantes  ou  très-rarement  caduques. 

Maturation  annuelle  ou  bisannuelle,  beaucoup  plus 
rarement  trisannuelle. 

Section  A. 

Abies,  L.  Gen.  pi.  éd.  1.  Juss.  /.  c,  Zucc.  /.  c, 
Abies  et  Larix,  Tourn.  I.  c. 
Abies,  Picea,  Cèdres  et  Larix,  Link.  /.  c. 
Pinus  A.  Sapinus,  Endl.  Syn.  Conif.  82. 

Chatons  mâles  axillaires  ou  terminaux,  solitaires,  sur 
des  ramules  raccourcis.  Chatons  femelles  terminaux  ou 
latéraux.  Bractées  toujours  plus  longues  que  les  écailles 
avant  Panthèse,  souvent  plus  courtes  à  la  maturité. 
Ecailles  des  cônes  coriaces,  amincies  sur  les  bords,  se 
détachant  à  la  maturité  (Abies,  Cedrus),  ou  persistant 
après  la  chute  des  graines  [Tsuga,  Picea,  Larix). 
Graines  toujours  ailées.  Branches  verticillées,  plus  rare- 
ment éparses.  Bamules  ordinairement  distiques,  opposés, 
plus  rarement  alternes  ou  épars.  Bourgeons  nombreux, 
entourés  d'écaillés  membraneuses  qui  ne  s'écartent  pas 
entre  elles  après  la  foliation,  persistant  à  la  base  des  ra- 
mules, où  elles  forment  une  sorte  d'anneau.  Feuilles  dis- 
posées en  spirales,  solitaires,  rapprochées,  persistantes, 
très-rarement  caduques,  et,  dans  ce  cas,  souvent  fascicu- 


TSUGA.  183 

lées,  insérées  sur  le  coussinet,  adnées  ou  décurrentes, 
sessiles  ou  munies  d'un  court  pétiole  cylindrique,  quel- 
quefois distiques  ou  subdistiques,  offrant  en  dessous  et  de 
chaque  côté  de  la  nervure  moyenne  une  ligne  de  stomates, 
quelquefois  rhombéo-tétragones,  et  alors  munies  de  4 
lignes  de  stomates.  Fibres  ligneuses,  munies  de  2-6  pores 
sur  la  face  contiguë  aux  rayons  médullaires. 


I.   Tsuga  -J-. 

Pinus,  section  Tsuga,  Endl.  Syn.  Conif.  83. 

Abies,  sections  Micropeuce  et  Peucoides,  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI. 

423-424. 
PiscEiE  déhiscentes,  Link,  in  Liîinœa.  XV.  523. 
Abies,  section  A-  Dict.  univ.  d'Hist.  nat.  XI.  344. 

Arbres  élevés,  plus  rarement  arbrisseaux.  Branches 
étalées,  souvent  réfléchies.  Feuilles  distiques,  planes,  briè- 
vement pétiolées,  à  pétiole  semi-cylindrique,  à  coussinet 
peu  décurrent,  épaissi,  à  cicatrice  semi-orbiculaire  ou 
sublunée.  Chatons  mâles  axillaires  ou  terminaux.  Cha- 
tons femelles,  solitaires.  Cônes  pendants,  à  écailles  minces, 
coriaces,  persistant  sur  le  rachis  après  la  chute  des 
graines.  Graines  ailées.  Bractées  incluses,  plus  rarement 
saillantes. 

Arbres,  plus  rarement  arbrisseaux,  à  /em7/espectinées- 
distiques,  parfois  alternes;  croissant  dans  les  parties  bo- 
réales et  centrales  des  deux  hémisphères,  très-rarement 
dans  les  parties  australes. 

Maturation  annuelle. 


186  TSUGA. 

*  Bractées   incluses. 

Micropeuce,  Spach. 

1.    TSUGA  SlEBOLDIl  -j-. 

Feuilles  distiques  ou  subdistiques,  planes,  émarginées 
ou  obtuses  au  sommet,  très-entières  sur  les  bords,  mar- 
quées en  dessous  de  lignes  blanches.  Chatons  mâles  sub- 
cylindriques. Cônes  elliptiques,  à  bractées  incluses,  tron- 
quées ou  bifides.  Ecailles  stipitées,  larges,  orbiculaires, 
tronquées  ou  échancrées. 

Pinus  Araragi,  Sieb.  Verhandeling ,  van  lut.  Batav.  Genotsch.  XII.  12. 
Abies  Tsuga,  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap.  II.  14.  t.  106.  Lindl.  et  Gord. 

Journ.  Hort.  Soc.  V.  208. 
Pinus  Tsuga,  Ant.  Conif.  23.  t.  32.  f.  2.  Endl.  Syn.  Canif.  83. 
Tsuga  ou  Toga  Matsu,  Japon, 

B.  nana.  Arbrisseau  nain,  dépassant  rarement  1  mètre. 
Feuilles  raccourcies, 

Hime  ou  Fime-Tsuga  (i.e.  Tsuga  nana).  Japon. 

Habite,  au  Japon,  les  provinces  Matsmaï  et  Dewa,  par  37°-4° 
(l.  b.).  La  variété  B,  se  cultive  dans  les  jardins. 

Descr.  «  Arbre  de  7  à  10  met.  Port  du  Tsuga  canadensis,  dont 
il  est  très-voisin.  Tige  dressée.  Bois  jaunâtre.  Ramilles  jeunes, 
recouverts  d'une  écorce  cendrée,  rousse,  brunâtre;  les  plus  âgés, 
glabres,  légèrement  anguleux  par  la  décurrence  des  coussinets 
épaissis  au  sommet,  à  cicatrices  semi-orbiçulaires.  Bourgeons  entou- 
rés d'écaillés  membraneuses ,  imbriquées  :  les  inférieures  ovales, 
obtuses,  carénées,  raccourcies  ;  les  supérieures  beaucoup  plus  lon- 
gues, spathulées,  obtuses,  membraneuses,  caduques.  Feuilles  rap- 
procbées,  alternes  ;  les  inférieures  réfléchies  au  sommet,  et  par  suile 


TSUGA,  187 

distiques,  persistâmes,  pétiolées,  à  pétiole  court ,  arrondi ,  légè- 
rement linéaires,  la  plupart  obtuses  ou  échancrées,  rarement  sub- 
aiguës ,  entières,  glabres,  coriaces,  d'un  vert  luisant,  foncé  en 
dessus,  carénées  en  dessous,  et  marquées,  de  chaque  côté  de  la 
nervure  moyenne,  de  lignes  blanches  de  stomates,  longues  de 
13-22  millim.  Chatons  mâles  cylindriques,  axillaires,  épars  sur  les 
ramules  de  l'année  précédente,  solitaires,  entourés  d'écaillés  mem- 
braneuses plus  nombreuses  que  sur  les  bourgeons  foliacés,  étroite- 
ment imbriqués,  pédicules  ;  à  pédicule  dressé,  raide,  grêle,  cylin- 
drique, plus  long  que  les  écailles.  Êtamines  nombreuses,  d'abord 
étroitement  imbriquées,  puis  un  peu  lâches,  étalées,  horizontales. 
Filaments  filiformes,  dilatés  au  sommet  en  un  petit  connectif  spa- 
thulé,  oblus,  entier,  coriace,  de  la  base  duquel  descendent  deux 
loges  divergentes,  elliptiques,  qui  s'ouvrent  longitudinalement  en 
2  valves.  Chatons  femelles  solitaires,  terminaux,  sur  les  ramules 
de  l'année  précédente,  d'abord  égaux  et  renfermés  comme  les  mâles 
dans  les  écailles  membraneuses,  puis  enfin  portés  sur  un  petit  sup- 
port sortant  du  milieu  des  écailles  membraneuses,  persistantes. 
Cônes  mûrissant  le  premier  automne,  petits,  de  3  centim.  de  lon- 
gueur, elliptiques,  persistant  après  la  chute  des  graines.  Ecailles 
20-30,  imbriquées,  coriaces,  fermes,  atténuées,  stipitées  à  la  base, 
suborbiculaires,  obtuses,  ou  la  plupart  échancrées  au  sommet,  pa- 
raissant striées  en  rayonnant,  brillantes,  pâles,  brunâtres.  Bractées 
très-courtes,  à  peine  plus  longues  que  le  pédicule  des  écailles , 
étroitement  appliquées,  tronquées,  irrégulièrement  bifides.  Graines 
petites,  obovales,  inéquilatérales,  un  peu  comprimées,  libres,  à 
testa  membraneux,  couvertes  de  glandes  irrégulièrement  distribuées, 
enfoncées  et  remplies  de  résine.  Aile  membraneuse,  mince,  cultri- 
forme,  adnée  à  la  face  ventrale  de  la  graine,  entourant  le  micropyle 
à  la  base,  pâle,  ferrugineuse,  plus  courte  que  l'écaillé.  »  (Zucc,  /.  c.) 

Observ.  Celle  espèce,  qui  est  assez  rare  au  Japon  même,  croît 
dans  les  parties  montueuses  de  Malsmaï  et  Dewa.  On  en  connaît 
deux  variétés  :  Tune,  nommée  Hime  ou  Fime-Tsuga  (qui  veut  dire 
Tsuga  nain),  ne  dépasse  pas  \  met.,  et  se  distingue  à  ses  feuilles 
très-raccourcies;  l'autre,  qui  ressemble  par  son  port  au  T.  ca- 
naâcnsis,  atteint  6-8  met.  :  son  bois  brun-jaunâtre  est,  dit-on, 


188  TSUGÀ. 

très- recherché  pour  fabriquer  différents  petits  ustensiles  de 
ménage.  Jusqu'à  ce  jour,  ces  deux  variétés  n'ont  été  rencon- 
trées que  dans  les  jardins,  ou  plantées  dans  les  bosquets  voisins 
des  temples. 

2.  Tsuga  Brunomana  -j\ 

Feuilles  subdistiques,  planes,  obtuses,  légèrement  acu- 
minées  au  sommet ,  marquées  en  dessous,  de  chaque  côté 
de  la  carène,  d'une  bande  glauque  presque  farinacée.  Cônes 
ovales,  obtus,  à  bractées  incluses,  cunéiformes  tronquées. 
Ecailles  exactement  orbiculaires. 

Pinus  decidua,  Wall.  Mss. 

Pinus  dumosa,  Lamb.  Pin.  éd.  2.  I.  57.  t.  3Sb;8.  Don,  Népal.  55. 

Pinus  Brunomana,  Wall.   Plant.  As.  rar.  III.  24.  t.  247.  — List.  n. 

6061.  Ant.  Conif.  82.  t.  32.  f.  1.  Endl.  Syn.  Conif.  84. 
Abies  Brunoniana,  Lindl.  Penny  Cyclop.  I.  n°  9.  Spach,  Hist.  vég. 

phan.  XI.  426.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  209.  Knight, 

Syn.  Conif.  37. 
Abies  dumosa,  Loud.  Arbor.  IV.  2325.  f.  2233-2234.—  Encycl.  oftrees, 

1036.  f.  1936-1937. 
Abies  cedroides,  Griffith.  Mss. 

Habite  le  Boutan  (W.  S.  Webb.);  dans  leNépaul,  vers  Buni- 
pam,  et  dans  le  Gossainlhan  (Wallich). 

Descr.  «  Arbre  s1  élevant  à  22-26  met.,  terminé  par  une  cime 
étalée,  très-rameuse.  Rameaux  cylindriques,  grêles,  pendants,  bruns, 
scabres  à  cause  des  tubercules  résultant  de  l'insertion  des  feuilles. 
Ramules  les  plus  jeunes  couverts  de  poils  ferrugineux.  Feuilles  soli- 
taires, éparses,  étalées,  rejetées  d'un  côté  et  souvent  vers  la  face  su- 
périeure du  rameau,  droites,  linéaires,  obtuses,  planes  ;  à  bords 
légèrement  épaissis,  un  peu  décurvés,  sétacés,  denticulés  vers  le 
sommet  lorsqu'ils  sont  vus  à  la  loupe;  longues  d'environ  3  centim., 
glabres,  coriaces,  caduques,  d'un  vert  gai  en  dessus,  brillantes,  à 
peine  glaucescentes,  blanches,  farineuses  en  dessous,  à  côte  (ner- 


TSUGA.  189 

vure)  élevée,  supportées  sur  un  pétiole  très- court.  Chatons  mâles 
nombreux,  petits,  ovales,  axillaires  et  terminaux,  quatre  fois  plus 
courts  que  les  feuilles,  à  écailles  ovales,  lâchement  imbriquées,  atta- 
chées à  un  pédicule  filiforme.  Anthères  presque  rondes,  réniformes, 
apiculées,  brunâtres.  Filaments  capillaires,  très-courts.  Cônes  termi- 
naux, sessiles,  ovoïdes  ou  ovoïdes-oblongs,  obtus,  longs  de  3  centim., 
bruns,  pâles  ou  glaucescents,  munis  à  la  base  et  à  leur  insertion  de 
plusieurs  écailles  gemmacées,  ovales,  obtuses.  Écailles  lâchement 
imbriquées,  planes,  ovales,  obtuses,  très- finement  crénelées  au 
sommet;  marquées,  quand  on  les  examine  à  la  loupe,  de  petites 
lignes  parallèles  ;  enfin  légèrement  étalées,  munies  à  la  base  d'une 
écaille  extérieure  (bractée)  réniforme,  presque  onguiculée  ;  ciliées, 
échancrées  et  cuspidulées,  persistantes.  Graines  petites,  un  peu 
comprimées,  anguleuses  ;  à  aile  oblongue,  obtuse,  pâle,  ferrugineuse, 
de  11  millim.  de  longueur,  un  peu  plus  courte  que  récaille.  » 

(Wallich,  /.  c.) 

Introduit  en  4838. 

Observ,  Cette  espèce,  qui,  d'après  Wallich,  atteint  jusqu'à 
25  met.,  ne  forme  ordinairement  chez  nous  qu'un  arbris- 
seau buissonneux,  diffus,  qui  justifie  pleinement  le  nom  spé- 
cifique de  dumosa  (buissonneux)  que  lui  avait  donné  Loudon. 
Lorsque,  après  l'hiver,  l'arbre  entre  de  nouveau  en  végétation, 
les  feuilles,  qui  se  détachent  en  grande  partie,  expliquent  ainsi 
par  leur  chute  le  nom  spécifique  de  decidua,  donné  par  Wallich. 

3.    TSUGA    CANADENSIS  -j-. 

Feuilles  subdistiques,  planes ,  obtuses  ou  presque  ob- 
tuses, vertes  et  légèrement  canaliculées  en  dessus,  glau- 
cescentes  en  dessous.  Chatons  mâles  slipités,  globuleux. 
Cônes  ovales,  à  bractées  incluses,  larges,  tronquées,  cré- 
nulées.  Ecailles  arrondies,  obovales,  largement  cunéi- 
formes à  la  base. 


190  TSCGA. 

Abies  foliis  solitariis,   confertis,  obtusis,  membranaceis.   Gronow. 

Virgin.  191. 
Pinus  canadensis,  L.  Spec.  1421.  Wangenh.  Beilr.  39.  t.  15.  f.  36. 

Willd.  Baumz.  277.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  I.  56.  t.  35.  Hook.  FI.  Bor. 

Amer.  II.  124.  Ant.  Conif.  80.  t.  32.  f.  3.  Endl.  Syn.  Conif.  86. 
Pinus  americana,  Du  Roi,  Observ.  Bot.  41. 
Pinus  Abies  americana,  Marsh.  Arbr.  103. 
Abies  canadensis,  Mich.  FI.  Bor.  Amer.  II.  206.  Mich.  fil.  ;ir£r.  for. 

I.  137.  t.  13.— Sylv.  North.-Amér.  111.  185.  t.  149.  Ricli.  Corn/". 

77.  t.  17.  f.  2.  Bongard,  V^.  sitch.  in  Mém.   Acad.   St-Petersb. 

6e  sér.  II.  163.  Forbes  (Jam.),  Pinet.   Wob.  129.  Loud.  Arbor. 

<2SV2.—Encycl.  of  trees,  1035.  f.  1935.  Loisel.  Nouv.  Duham.  V. 

293.  t.  83.  f.  1.  Desf.  Hist.  Arbr.  IL  580.  Spach,  Hist.  vég.  phan. 

XI.  424.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  liort.  Soc.  V.  209.  Knight,  Syn. 

Conif.  37. 
Picea  canadensis,  Link,  in  Linnœa,  XV,  524. 

Var.  nana. 

TsUGAfCANADENSIS   liaiUl. 

Abies  canadensis  nana,  Hort. 

Arbuste  buissonneux,  souvent  couché  ou  étalé. 

Est-ce  de  cette  variété  naine  dont  parle  Michaux  (Àrb.  for.  140), 
quand  il  dit  :  «  L'Hemloek  -  Spruce  offre  une  singularité  que  je 
n'ai  rencontrée  dans  aucun  autre  arbre  de  l'Amérique  septentrio- 
nale :  c'est  de  ne  s'élever  quelquefois  qu'à  60  ou  80  centim.  Dans 
cet  état,  il  affecte  une  forme  pyramidale,  ou  à  peu  près;  ses  rameaux, 
touffus  et  serrés,  ont  une  tendance  plutôt  à  s'abaisser  et  s'appliquer 
sur  le  sol  qu'à  s'élever.  C'est  à  peu  de  distance  de  Yorlîcourt  House , 
entre  Portland  et  Portsmouth,  dans  un  endroit  découvert,  où  le  sol 
est  sec  et  pierreux,  que  j'ai  fait  cette  remarque.  » 

Habite  les  parties  froides  de  l'Amérique  boréale,  sur  les 
montagnes  Rocbeuses,  depuis  la  baie  d'Hudson  jusqu'à  la  Caro- 
line boréale  ;  se  trouve  aussi  à  Sitkba. 

Descr.  Arbre  atteignant  30  met.  et  plus.  Tige   droite,    réclinée 
au    sommet,    recouverte  d'une   écorce   gris-cendré,    lisse  sur  Ifs  ' 


TSDGA.  '191 

jeunes  sujets,  brun -cendré  sur  les  individus  plus  âgés.  Bois 
blanc,  peu  résineux.  Branches  légèrement  dressées ,  bientôt  hori- 
zontales,  puis  réfléchies.  Ramule s  nombreux,  étalés,  distiques. 
Ramilles  pubescentes ,  ferrugineuses  dans  le  jeune  âge ,  bientôt 
glabres.  Feuilles  subdistiques,  étalées,  longues  de  13-22  millim., 
larges  d'environ  2,  droites,  rarement  falquées,  courtement  pétio- 
lées,  atténuées  au  sommet,  d'un  vert  gai  en  dessus,  parcourues  en 
dessous  par  une  large  nervure,  et  marquées  de  chaque  côté  de 
lignes  glauques  plus  ou  moins  prononcées.  Chatons  mâles  pédicu- 
les, terminaux,  sur  différents  ramules,  mais  quelquefois  aussi  réunis 
à  la  base  des  ramilles  strobilifères  ,  très  petits ,  souvent  axillaires , 
à  écailles  imbriquées,  ovales,  arrondies,  obtuses,  membraneuses, 
entières  sur  les  bords.  Pédicule  assez  long,  terminé  en  un  capitule 
presque  globuleux,  formé  de  6-14  anthères,  à  connectif  très-petit, 
presque  rond,  parfois  émarginé  et  finement  crénelé.  Chatons 
femelles  ovoïdes,  solitaires,  terminaux,  très-brièvement  stipités  sur 
les  ramules  de  l'année ,  et  placés  au  centre  d'un  involucre  squa- 
meux. Bradées  de  grandeur  et  de  forme  variables  :  les  plus 
inférieures  oblongues,  presque  bifides-tronquées,  ciliées-denliculées; 
les  intermédiaires  acuminées,  dilatées  dès  la  base.  Cônes  terminaux, 
solitaires,  sur  les  ramules  pendants,  ovoïdes,  oblongs,  de  20-24  mil- 
lim. de  longueur,  d'un  brun  pâle;  à  écailles  coriaces,  cunéiformes, 
rétrécies  à  la  base,  arrondies,  légèrement  infléchies  sur  les  bords. 
draines  ailées,  à  aile  oblongue,  obtuse,  membraneuse,  de  même 
longueur  que Técaille. 

Introduit  en  Europe,  en  1736,  pat*  Pierre  Colliiison. 

Observ.  Le  T.  canadensis,  vulgairement  appelé  Sapin  du  Ca- 
nada, ou  Hemlock-Spruce,  est  recherché  aux  États-Unis  non- 
seulement  pour  son  bois,  mais  encore  pour  son  écorce,  qu'on 
emploie  dans  la  tannerie.  Ce  n'est  pas  qu'elle  soit  préférable 
à  celle  du  chêne,  mais  parce  que  cette  dernière  y  est  plus 
rare.  Lorsque  Y  Hemlock-Spruce  croît  dans  un  terrain  qui  lui  est 
favorable,  il  présente  dans  sa  jeunesse,  et  jusqu'à  la  hauteur  de 
8-12  mètres,  une  forme  légère,  très-élégante  ;  mais  bientôt  il 
se  dégarnit  à  la  base,  ses  branches  meurent  par  leur  extrémité, 


192  TSUGA. 

et,  dans  cet  état,  quoique  jeune  encore,  il  présente  parfois 
l'image  de  la  vieillesse.  On  en  rencontre  cependant  de  très-beaux 
qui  atteignent  de  20  à  30  met.,  et  restent,  de  la  base  au  som- 
met, couverts  de  branches  longues ,  étalées  ou  défléchies.  Sous 
notre  climat,  les  chatons  mâles  apparaissent  en  février  ou  en 
mars,  et  s'épanouissent  vers  le  d5  avril.  Les  cônes,  qui  se  for- 
ment également  au  printemps,  mûrissent  à  l'automne,  et  per- 
sistent sur  l'arbre  plusieurs  années  après  la  chute  des  graines. 

**  Bractées    saillantes. 

Peucoides,  Spach. 

4.  TSUGA  DOTIGLASII    -Js 

Feuilles  subdistiques,  planes,  glaucescentes  en  dessous. 
Cônes  cylindriques,  ovales.  Bractées  linéaires,  irréguliè- 
rement lobées,  à  lobes  aigus,  échancrés,  à  nervure  médiane 
prolongée  en  une  pointe  plus  longue  que  les  lobes. 
Ecailles  obovales,  entières. 

PiNts  taxifolia,   Lamb.  Pin.  éd.  2.  I.  58.  t.  36.  Pursh.   FI.   Bor. 

Amer.  II.  640. 
PiNis  Douglasii,  Sabine,   Mss.   Lamb.  Pin.  éd.  2.  III.    163.  t.  72. 

Ant.  Conif.  81.  t.  33.  f.  3.  Hook.  FI.  Bor.  Amer.  II.  162.  t.  183. 

Endl.  Syn.  Conif.  87. 
Abies  Douglasii,  Lindl.  Penny  Cyclop.  I.  32.  Loud.  Arbor.  IV.  2319. 

f.  ZZSO.—Encycl  of  trees,  1033.  f.  1932.  Spach,  Hist.  vég.  phan. 

XI.  423.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.   127.  t.  45.  Lindl.  et  Gord. 

Journ.  Hort.  Soc.  V.  209.  Knight,  Syn.  Conif.  37. 
Abies  californica,  Hort.  aliq. 
Picea  Douglasii,  Link.  in  Linnœa,  XV.  521. 

Var.  taxifolia.  —  Feuilles  plus  longues  et  plus  larges* 

p  Taxifolia,  Loud.  Arbor.  f.  ZZ3i.-Encycl.of  trees,  f.  1933. 
Picea  taxifolia,  Link,  in  Linnœa>  XV.  525. 


TSUGA.  193 

Brevibracteata.  —  Bradées  dépassant  àpcineles  écailles. 
Y  Brevibracteata,  Aut.  /.  c.  t.  33.  f.  4. 

Fastigiata.  —  Branches  dressées. 

Abies  Douglasii  fastigiata,  Knight,  Syn.  h  c. 

La  var.  p  taxifolia,  Loud.,  diffère  à  peine  de  l'espèce  par  ses 
feuilles  un  peu  plus  longues  et  un  peu  plus  larges. 

La  var.  y  brevibracteata,  Ant.,  d'après  la  figure  que  cet  auteur  en 
donne,  diffère  par  des  bractées  plus  courtes  et  plus  entières. 

La  var.  fastigiata,  Knight,  se  distingue  par  son  port;  au  lieu 
d'avoir  les  branches  étalées,  elles  sont  dressées  et  rapprochées  de 
la  lige. 

Habite  le  N.-O.  de  la  Californie;  les  vallées  des  montagnes 
Rocheuses;  sur  les  bords  du  fleuve  Columbia,  qu'il  accompagne 
jusqu'à  son  embouchure,  entre  43°-52°  (l.  b.),  où  il  forme  de 
vastes  forêts  (Douglas);  dans  le  Mexique,  versMoran(Hartweg). 

Descr.  Grand  arbre,  atteignant  40-60  met.  sur  6-12  de  circon- 
férence, pyramidal,  conique.  Tige  droite,  recouverte  d'une  écorcc 
gris-cendré,  brunâtre,  s'épaississant  avec  l'âge  et  atteignant  jus- 
qu'à 30  centim.,  à  peu  près  lisse  sur  les  jeunes  individus,  et  pré- 
sentant alors  sur  toute  sa  surface  une  quantité  assez  considérable 
de  petites  vésicules  qui  renferment  une  résine  limpide  odorante. 
Branches  et  rameaux  déclinés,  glabres.  Bourgeons  ovoïdes-aigus, 
à  écailles  obtuses,  ciliées  sur  les  bords,  brunes,  brillantes.  Feuilles 
étalées-pectinées ,  planes ,  linéaires,  obtuses,  entières,  d'environ 
3-4  centim.  de  longueur,  épaisses,  d'un  vert  pâle  en  dessus,  mar- 
quées en  dessous,  et  de  chaque  côté  de  la  nervure  moyenne,  d'une 
ligne  glauque  plus  ou  moins  prononcée.  Chatons  mâles  axillaires  ou 
terminaux,  rapprochés,  obtus,  de  7-10  millim.  environ  de  longueur, 
formés  d'écaillés  membraneuses,  obtuses,  concaves,  ciliées-lacérées 
sur  les  bords.  É lamines  à  anthères  munies  d'un  connectif  court,  lu- 
berculiforme,  obtus.  Cônes  terminaux,  solitaires,  pendants,  ovoïdes- 
oblongs,  obtus,  d'environ  5-7  centim.  de  longueur  sur  3  centim.  de 
diamèt.,  bruns  ou  jaunâtres,  accompagnés  à  la  base  de  plusieurs 
Traité  des  Conifères  13 


I  *J  4  TSUGA. 

bractées  linéaires,  lâchement  élalées.  Bradées  appliquées  aux  écail- 
les, étroites,  linéaires,  aiguës,  bi-  ou  tri-iides  au  sommet,  à  lobes 
presque  divariqués,  à  nervure  médiane  légèrement  proéminente, 
atténuée  en  une  pointe  beaucoup  plus  longue  que  les  écailles. 
Écailles  lâchement  imbriquées,  suborbiculaires,  coriaces,  très-en- 
tières, lisses.  Graine  à  aile  obtuse,  à  peu  près  de  même  longueur 
que  l'écaillé,  à  bord  extérieur  légèrement  convexe,  brune. 

Introduit  en  1826. 

Observ.  Le  T.  Douglasii  paraît  assez  délicat  dans  nos  cultures  : 
son  port  est  souvent  grêle  ;  ses  branches,  presque  horizontale- 
ment étalées,  sont  généralement  minces;  cependant  lorsqu'il  est 
placé  dans  de  bonnes  conditions,  dans  un  sol  siliceux,  graveleux 
et  légèrement  humide,  là  surtout  où  l'air  est  vif,  les  branches, 
un  peu  plus  fortes,  sont  presque  dressées,  et  l'arbre  forme  alors 
une  pyramide  conique  d'un  très-bel  effet.  —  Deux  T.  Douglasii, 
plantés  en  1844  par  M.  de  Vibray,  à  Cheverny,  près  Blois,  ont 
aujourd'hui  9  met.  environ  sur  50  centim.  de  circonférence;  ils 
ont  commencé  à  fructifier  en  1851,  et  les  graines  arrivées  à 
leur  état  complet  de  développement  ont  produit  de  très-beaux 
sujets. 

Si  dans  les  genre»  précédents  nous  n'avons  souvent  rencontré  que  des 
espèces  délicates  ou  de  petites  dimensions,  sans  autre  avantage  que  celui 
d'enrichir  nos  collections,  il  n'en  est  pas  de  même  de  ceux  qui  vont  suivre  ; 
nous  trouverons,  au  contraire,  •  dans  le  plus  grand  nombre,  des  qualités  qui 
les  rendent  à  la  fois  propres  à  l'ornement  et  à  la  sylviculture. 

Les  Tsuga  présentent  à  peu  près  les  mêmes  caractères  de  végétation  que 
tesÂbies,  avec  lesquels  ils  ont  les  plus  grands  rapports.  Des  4  espèces  connues, 
3  se  font  remarquer  par  leur  aspect  particulier,  et  la  4e  par  ses  dimensions 
considérables.  Le  T.  Sieboldii,  d'après  la  figure  qu'en  ont  donnée  Siebold  et 
Zuccarini,  paraît  avoir  beaucoup  de  ressemblance  avec  le  T.  canadensis ; 
mais  ses  feuilles,  plus  blanches,  plus  obtuses  et  plus  arrondies  au  sommet, 
l'en  distinguent  suffisamment.  Le  T.  Brunoniana  est  remarquable  par  ses 
feuilles  d'un  vert  pâle  en  dessus,  très-glauques  et  comme  farineuses  en 
dessous;   il  ne  forme  jamais  dans  nos  cultures  qu'un  arbuste  buissonneux. 


ABIES.  195 

Le  T.  canadensis  atteint  de  grandes  dimensions  aux  Étals-Unis,  il  y  est  em- 
ployé pour  la  marine  et  la  charpente,  quoique  son  bois  ne  soit  pas  delà  meil- 
leure qualité;  son  écorce,  dont  on  se  sert  dans  la  tannerie,  communique  aux 
cuirs  sa  couleur  rougeâtre.  La  4e  espèce,  T.  Douglasii,  est  un  arbre  de  pre- 
mière grandeur.  J'en  ai  vu  en  Angleterre  qui,  plantés  dans  un  sol  silico- 
ferrugineux ,  reposant  sur  un  sous- sol  caillouteux  et  frais,  avaient  envi- 
ron \l>  mètres  de  hauteur;  son  écorce  s'épaissit  continuellement,  de  sorte 
que,  sur  les  individus  adultes,  elle  atteint  quelquefois  de  20  à  30  centi- 
mètres. 

La  première  des  k  espèces  de  Tsuga  n'est  pas  précisément  rustique  ;  sous 
noire  climat,  elle  fatigue  plus  ou  moins  dans  les  hivers  rigoureux,  et  périt 
même  quelquefois,  ainsi  que  cela  est  arrivé  en  1855-54.  Il  est  donc  prudent 
de  la  planter  dans  des  lieux  abrités,  et  d'en  cultiver  quelques  pieds  en  pots, 
que  l'on  rentre  en  hiver  dans  une  orangerie. 


II.  Abies,  Link.  —  Sapin. 

Abies,  Link,  in  Linnœa,  XV.  525. 

Picea,  Don,  in  Loud.  Arbor.  IV.  2329.         '• 

Abies,  sections  Piceaster  et  Peuce,  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  i!  ï- 

4i5. 
Abies,  section  B.  Dict.  uniu.  d'Hist.  nat.  XI.  344. 

Feuilles  subdistiques,  rarement  alternes,  planes, pétio- 
lées,  à  pétiole  cylindrique,  renflé  à  la  base.  Coussinets 
à  peine  décurrents,  présentant  après  la  chute  des  feuil- 
les une  cicatrice  orbiculaire  ou  subrhomboïdale.  Cha- 
tons mâles  axillaires  et  terminaux.  Chatons  femelles  so- 
litaires, sur  de  très-courtes  ramilles.  Cônes  dressés. 
Ecailles  caduques  à  la  maturité  des  graines,  se  détachant 
complètement  de  l'axe,  qui  persiste  seul  sur  Parbre.  Brac- 


190  ABIES. 

lées  saillantes  ou  incluses.  Graines  à  aile  subcunéiforme, 
persistante. 

Arbres  à  feuilles  distiques,  pectinées,  plus  rarement 
alternes,  propres  aux  parties  septentrionales  des  deux 
hémisphères. 

Maturation  annuelle. 

*  Bractées   saillantes. 

4 .  Abies  bracteata,  Hook.  et  Arntt. 

Feuilles  subdistiques,  linéaires,  planes,  mucronées, 
argentées  en  dessous.  Cônes  ovales,  dressés.  Bractées  sail- 
lantes, cunéiformes,  linéaires,  bilobées;  à  lobes  aigus,  di- 
variqués,  rongés-denticulés,  beaucoup  plus  longs  que 
récaille  ovulifère. 

Pinus  bracteata,  Don,  in  Linnœa  Transact.  XVII.  413.  Lamb.  Pin. 

éd.  2.  III.  169.  t.  175.  Ant.  Conif.  11.  t.  30.  Endl.  Syn.  Conif.  89. 
Pinus  venusta,  Dougl.  Bot.  Mag.  Comp.  II.  152. 
Pigea  bracteata,  Loud.  Arbor.  IV.  23 18.  f.  2256— Encycl.  of  tires, 

1048.  f.  1964. 
Abies  bracteata,  Hook.  et  Arnlt.  in  Beechey.  391.  Hook./c.  t.  379.— 

Botanical  Mag.  1853.  IX.  t.  4740.  Ch.  Lem.  Illustr.  1854,  pi,  5. 

Bévue  hort.  1854,  p.  31.  Lindl.  et  Gord.  Joum.  Hort.  Soc.  V.  209. 

Flore  serr.  IX.  899  (cum.  ic). 

Habite  les  montagnes  aux  environs  du  fleuve  Columbia,  par 
36°  (l.  b.),  à  1800—2000  met.  d'altitude,  jusqu'au  versant  de 
la* Cordillère  occidentale  (Douglas);  et  les  chaînes  de  Sainte- 
Lucie,  en  Californie,  à  la  hauteur  de  1000  mètres  (Coulter). 

Descr.  Arbre  allongé,  pyramidal;  tronc  droit  et  grèlc,  attei- 
gnant 40  met.  sur  40  centim.  environ  de  diamètre  h  la  base, 
couvert  d'une  écorce  lisso,  brunâtre.  Branches  verticillées,  éU- 


AB1ES.  4  97 

lécs;  les  inférieures  légèrement  réfléchies.  Feuilles  alternes, 
subdistiques  par  renversement,  linéaires,  mucronées ,  planes, 
coriaces,  raides,  de  4-7  centim.  de  longueur,  de  2  millim. 
environ  de  largeur,  d'un  vert  gai  en  dessus,  brillantes ,  légèrement 
sillonnées,  argentées  en  dessous,  un  peu  recourbées  sur  les  bords. 
Cônes  solitaires,  sur  les  rameaux  les  plus  adultes,  dressés,  ovoïdes, 
résineux,  de  9  centim.  au  plus  de  longueur  sur  4-5  centim.  de 
diamètre  ;  munis  dès  la  base  de  plusieurs  écailles  ovales-oblongues, 
aiguës,  scarieuses,  lacérées,  brunes'  réfléchies.  Écailles  réniformes, 
rondes,  concaves,  stipitées,  de  consistance  épaisse,  dures,  d'un 
brun  pâle,  à  bords  involutés,  crénulés  ;  recouvertes  extérieurement 
d'une  fleur  glauque,  bleuâtre.  Bradées  cunéiformes,  apprimées , 
coriaces ,  raides ,  de  même  couleur  que  les  écailles ,  adnées  infé- 
rieurement,  calleuses,  trilobées  au  sommet;  à  lobes  latéraux  très- 
courts,  arrondis,  rongés-dentés;  l'intermédiaire  récurvé,  d'environ 
4-o  centim.  de  longueur,  et  complètement  semblable  aux  feuilles 
proprement  dites ,  mais  du  double  plus  étroit.  Graines  cunéifor- 
mes, oblongues,  tétragones,  à  testa  extérieur  crustacé ,  de  couleur 
cendré-fauve,  terminées  au  sommet  en  une  aile  courte,  obovale, 
très-mince,  membraneuse,  inéquilatérale,  entière. 

Introduit  en  1853. 

Observ.  Cette  espèce  est  Tune  des  plus  singulières  par  la 
forme  de  ses  cônes  et  par  ses  bractées  lobées,  dont  le  lobe  mé- 
dian très-allongé,  suhulé,  se  recourbe,  et  donne  ainsi  aux  cônes 
l'aspect  de  grosses  têtes  de  chardon  à  foulon  (Dipsacus  fuUonum) . 
Le  Dr  Coulter  l'a  découverte  sur  les  chaînes  de  Sainte-Lucie. 
Douglas  l'a  rencontrée  plus  tard  sur  d'autres  montagnes  de  la 
Californie.  Malheureusement,  ces  deux  botanistes  n'en  rapportè- 
rent pas  de  graines,  de  sorte  qu'elle  ne  nous  était  connue  que 
par  les  descriptions  et  les  figures  qu'ils  en  avaient  données.  Mais 
M.WilliamLobb  la  découvrit  de  nouveau  en  1853,  et  recueillit 
des  graines  qu'il  envoya  en  Angleterre,  L'extrait  suivant  du 
Butanical  Magazine  (octobre,  t.  4740)  pourra  donner  une  idée 
de  la  singularité  de  cette  espèce  : 

«  Cet  arbre  magniûque  forme  en  Californie  l'ornement  le  plus  re- 


198  ABlliS. 

marquable  des  forêts  ;  sur  les  pentes  de  l'ouest  et  vers  la  mer,  il 
occupe  de  profonds  ravins,  et  atteint  130  à  150  pieds  (35-45  met.) 
sur  \-%  de  diamètre  (30-60  centim.).  Le  tronc  est  droit  comme  une 
flèche,  les  branches  inférieures  défléchies,  les  supérieures  courtes 
et  confuses;  ce  qui  donne  à  l'arbre  une  forme  pyramidale,  et  en 
même  temps  un  port  inconnu  dans  ce  genre.  Lorsqu'il  est  isolé,  ses 
branches  pendent  quelquefois  jusqu'à  terre,  et  il  est  alors  impossible 
d'apercevoir  le  tronc  dans  aucune  partie. 

«  Près  du  sommet  des  chaînes  centrales  ,  vers  les  pics  les  plus 
élevés,  dans  les  endroits  les  plus  découverts  et  les  plus  froids,  là 
où  aucune  autre  espèce  ne  se  rencontre,  il  résiste  à  la  sévérité  du 
climat  sans  en  éprouver  la  moindre  fatigue,  croissant  dans  des 
débris  schisteux  qui  paraissent  incapables  de  soutenir  aucune  végé- 
tation; enfin,  dans  des  conditions  aussi  mauvaises,  il  devient 
robuste  et  touffu  ,  son  feuillage  conserve  même  sa  belle  couleur 
vert  foncé,  et  de  loin  on  le  prendrait  plutôt  pour  un  cèdre  que 
pour  un  sapin.  C'est  donc  une  des  plus  vigoureuses  espèces  de 
la  Californie,  aussi  convenable  pour  couvrir  le  haut  des  montagnes 
que  pour  ombrager  les  vallées.  Ses  cônes  sont  aussi  singuliers  que 
sa  croissance  est  belle  ;  quand  ils  sont  complètement  développés,  les 
écailles  et  les  bractées  sont  couvertes  de  globules  de  résine  qui 
présentent  à  l'œil  un  objet  à  la  fois  curieux  et  frappant.  Peut-être 
l'introduction  d'aucun  autre  conif'ère,  même  celle  du  Cèdre  deodara, 
n'aura  produit  un  plus  vif  intérêt,  à  cause  de  la  singularité  de  ses 
cônes,  qui,  par  les  bractées  dont  ils  sont  garnis,  ont  quelque  rap- 
port avec  un  porc-épic  (porcupinelike).» 


2.  Abies  nobilis,  Lindl. 

Feuilles  alternes  ou  subdistiques,  linéaires,  souvent 
presque  falquées,  obtuses,  planes,  argentées  en  dessous. 
Cônes  cylindriques,  dressés.  Bractées  saillantes,  rongées- 
lacérées,  à  laciniure  intermédiaire  plus  longue,  aiguë, 
recourbée.  Ecailles  stipitées,  larges,  cunéiformes,  à  bord 
supérieur  incurvé  et  entier. 


ABIES.  199 

Pinus  nobilis,  Dougl.  Mss.  Botanical  Mag.  Comp.  II.  147.  Lamb.  Pin. 

éd.  2.  III.  167.  t.  74.  Ant.  Conif.  77.  t.  29.  f.  2.  Hook.  FI.  Bor. 

Amer.  II.  162.  Endl.  Syn.   Conif.  90. 
Abies  nobilis,  Lindl.  in  Penny  Cyclop.  1.  n.  5.  Forbes  (Jam.).  Pinet 

Wob.  115.  t.  40.  Link.  in  Linnœa,  XV.  532.  Spach,  Hist.vég.  phan. 

XI.  419.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  209. 
Picea  nobilis,  Loud.  Arbor.  IV.  2342.  f.  2249-2250.  —Encych  oftrees, 

1047.  f.  1962-1963.  Knight,  Syn.  Conif.  39. 

Habile  le  voisinage  des  cataractes  du  fleuve  Columbia. 

Descr.  Très-bel  arbre,  d'une  végétation  vigoureuse,  atteignant 
20-25  mètres  lorsqu'il  est  placé  dans  de  bonnes  conditions. 
Tige  droite,  recouverte  d'une  écorce  gris-cendré,  lisse.  Branches 
régulièrement  verticillées,  horizontales,  étalées.  Feuilles  nombreu- 
ses, cachant  ordinairement  toute  l'étendue  des  rameaux,  alternes, 
quelquefois  subdistiques  par  renversement ,  légèrement  contour- 
nées ,  couchées  à  la  base,  longues  de  15-35  millimèlres,  très- 
épaisses,  planes,  plus  rarement  subrhomboïdales,  linéaires,  obtuses 
au  sommet,  plus  rarement  un  peu  pointues  ou  légèrement  bifides, 
d'un  vert  pâle  en  dessus  et  parcourues  sur  le  milieu  d'un  léger 
sillon,  légèrement  convexes  en  dessous,  à  carène  épaissie,  et 
marquées  de  chaque  côté  d'une  ligne  glauque  ou  glaucescente. 
Cônes  dressés ,  sessiles ,  cylindriques ,  à  base  et  sommet  presque 
égaux  en  diamètre,  très -obtus,  de  8-12  centim.  de  longueur, 
d'environ  6  de  diamètre.  Bractées  scarieuses ,  brunes ,  fortement 
réfléchies  sur  les  écailles  inférieures  ;  à  limbe  spathulé  ,  dilaté, 
membraneux,  lacéré,  incisé;  à  divisions  inégales,  subulées,  raides. 
Écailles  lamelliformes,  stipitées ,  à  limbe  très-entier,  incurvé. 
Graines  comprimées,  aiguës  à  la  base,  supérieurement  prolongées 
en  aile  large,  inégale,  cunéiforme  ;  h  sommet  tronqué,  irréguliè- 
rement crénulé.] 

introduit  en  1831. 


200  ABIES. 


5.  Abies  Fraseri,  Lindl. 

Feuilles  subdistiques,  courtes,  linéaires,  planes,  argen- 
tées en  dessous.  Cônes  dressés,  ovales-oblongs.  Bractées 
saillantes,  lancéformes,  finement  serrulées,  réfléchies. 
-Ecailles  stipitées,  cunéiformes,  orbiculaires. 

Pinus  Fraseri,  Pursh.  FI.  Bor.  Amer.  II.  639,  Lamb.  Pin.  éd.  2.  III. 

165.  t.  73.  Ant.  Conif.  76.  t.  29.  f.  1.  Endl.  Syn.  Conif.  91. 
Abies  Fraseri,  Lindl.  in  Penny  Cyclop.  I.  n.  5.  Forbes  (Jam.),  Pinet. 

Wob.  III.  t.  38.  Link.  in  Linnœa,  XV.  531.  Lindl.  et  Gord.  Journ. 

Hort.  Soc.  V.  209. 
Picea  Fraseri,  Loud.  Arbor.  IV.  2340.  f.  2243-2244.  —  Encycl.  of 

trees,  1044.  f.  19jo-19d6.  Knight,  Syn.  Conif.  39. 
Abies  balsamea  [3  Fraseri,  Spach,  Hit  t.  vég.  phan.  XI.  422. 

Var.  Hudsoni. 

Abies  Fraseri  Hudsoni. 

Abies  Hudsoni,  Hort. 

Abies  Hudsonia,  Bosc. 

Picea  Fraseri  Hudsonia,  Knight,  /.  c. 

Cette  variété,  supposée  originaire  de  la  baie  d'Hudson,  semblable 
ù  l'espèce  par  ses  feuilles ,  s'en  éloigne  beaucoup  par  ses  dimen- 
sions. Elle  est  remarquable  par  le  peu  de  développement  qu'elle 
prend  en  hauteur,  eu  égard  à  celui  de  sa  largeur.  Ainsi,  un  individu 
planté  vers  4838,  au  château  de  Balène  (Allier),  par  Mme  Aglaô 
Adanson,  ne  dépasse  pas  50  centim.,  tandis  qu'il  s'est  développé 
considérablement  en  largeur,  ayant  atteint  2  met.  de  diamètre  ;  il 
forme  un  très-joli  tapis  de  verdure,  et  ses  branches,  qui  sont  étalées 
sur  le  sol,  s'y  sont  enracinées. 

Habite  les  plus  hautes  montagnes  de  la  Caroline  et  de  la  Pen- 
sylvanie,  et  la  chaîne  nommée  Broad-Mountains. 

Descr.  Arbre  de  4-10  met.,  et  quelquefois  plus.  Feuilles  subdis- 
tiques par  renversement,  planes,  raides,   coriaces,  de    grandeur 


AlilES.  201 

variable  :  les  unes  à  peine  longues  de '8  millim.}  les  autre»  beau- 
coup plus  allongées,  tronquées,  obtuses  au  sommet  ou  légèrement 
échancrées,  d'un  vert  pâle,  luisantes  en  dessus,  parcourues  en 
dessous  par  une  nervure  proéminente,  bordée  de  lignes  glauques. 
Chatons  mâles  axillaires,  rapprochés,  oblongs-claviformes,  courts, 
entourés  à  la  base  d'écaillés  membraneuses,  obovales,  d'un  brun 
pâle,  scarieuses,  à  bords  fimbriés-lacérés  ;  crête  des  anthères  courte, 
réniforme,  calleuse,  très-entière.  Cônes  dressés ,  réunis  par  2-3  à 
l'aisselle  des  feuilles,  ovales,  d'environ  4  cenlim.  de  longueur. 
Bractées  à  base  linéaire,  adnées  au  dos  de  l'écaillé,  lancéolées, 
mucronées-aiguës  au  sommet,  fortement  serrées  et  parfois  crénu- 
lées-lacérées,  d'un  brun  pâle,  très-saillantes  et  réfléchies.  Ecailles 
cunéiformes,  onguiculées,  suborbiculaires ,  de  4  3  millim.  de  lon- 
gueur sur  environ  15  de  largeur;  à  limbe  entier,  calleux,  épaissi. 
Graines  longues  de  4  millim,,  aiguës  à  la  base,  d'un  brun  pâle, 
ponctuées  de  noir,  très-douces  au  toucher,  terminées  en  une  aile 
étroite,  amincie  sur  les  côtés,  marquée  de  veines  noirâtres. 

Observ.  D'après  l'examen  des  figures  et  des  descriptions 
de  cette  espèce,  il  me  paraît  douteux  que  nous  la  possédions  en 
France.  En  effet,  les  individus  regardés  jusqu'à  ce  jour  comme 
lui  appartenant,  et  qui  ont  produit  des  cônes,  ne  sont  autre 
chose  que  l'Ab.  balsamea;  du  moins,  tous  ceux  dont  j'ai  pu 
observer  les  cônes  ont  les  bradées  incluses,  tandis  que  ceux  de 
ÏAb.  Fraseri  les  ont  au  contraire  saillantes  et  réfléchies.  Son 
introduction  peut  donc  être  regardée  comme  douteuse,  à  moins 
qu'elle  ne  soit  récente,  et  que  les  jeunes  individus  n'aient  pas 
encore  fructifié. 

4.  Abies  religiosa,  Lindl. 

Feuilles  subdistiques,  linéaires-aiguës,  calleuses,  mu- 
cronées,  argentées  en  dessous.  Cônes  dressés,  ovales. 
Bractées  saillantes,  linéaires,  spathulées,  rongées-denti- 
culées,  brusquement cuspidées,  réfléchies.  Ecailles  ongui- 
culées, réniformes,  orbiculaires. 


202  ABIES. 

Pinus  religiosa,  Humb.  Bonpl.   et  KuiUh.  Nov.   yen.  et  sp.  II.  5. 

Schied.  et  Depp.  th  Linnœa,\.  77.  XII.  486.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  III. 

175.  t.  78.  Ant.  Conif.  75.  t.  28.  f.  2.  Endl.  Syn.  Conif.  92. 
Abies  religiosa,  Lindl.  in  Penny  Cyclop.  I.  n.  6. — Journ.  Hort.  Soc. 

V.  209.  Spach,  Hist.  véy.  phan.  XI.  419. 
Picea  religiosa,  Loud.  Arbor.  IV.  2349.  f.  <%î>Sl.—Encycl.  of  trees, 

1049.  f.  1965-1967.  Knight,  Syn.  Conif.  39. 
Abies hirtella,  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  209  {non  Endl.). 

Habite  le  Mexique,  entre  Masantla  et  Chilpanzingo,àl330mèt. 
de  hauteur  (  Humb.  et  Bonpl.  );  dans  les  re'gions  froides  d'Ori- 
zaba,  jusqu'à  la  limite  des  arbres  (Schied.  et  Depp.  )  ;  vers  Real 
del  Monte,  dans  le  Cerro  de  Oyamel,  entre  Moran  et  Omitlan 
(C.  Ehrenb.);  enfin  dans  les  montagnes  Anganguco,  de  2660 — 
3,000  met.  d'altitude  (  Hartweg). 

Descr.  Arbre  assez  semblable  aux  Abies  pectinala  DC,  et  Ab. 
balsamea,  Mill.  Tronc  atteignant  quelquefois  30-50  met.  sur  2  met. 
de  diamètre.  Bamules  arrondis,  ferrugineux,  glabres.  Feuilles 
étalées ,  subdisliques,  linéaires,  planes,  de  2-4  cenlim.  de  lon- 
gueur sur  2  millim.  environ  de  largeur,  à  bords  entiers,  un  peu 
recourbés,  calleuses,  mucronées,  d'un  vert  pâle  en  dessus  et  ca- 
naliculées,  marquées  en  dessous  et  de  chaque  côté  de  la  carène, 
peu  saillante,  d'une  ligne  argentée,  brillante  ou  glaucescente  ;  ou 
presque  complètement  unicolores  dans  les  individus  adultes.  Cônes 
subsessiles,  longs  de  10-15  cenlim.,  larges  d'environ  5,  ovales- 
oblongs,  arrondis  au  sommet,  obtus,  pédoncules,  dressés,  rési- 
neux, d'un  violet  sale  ou  brunâtre.  Bractées  saillantes,  très-réflé- 
chies, irrégulièrement  incisées-serrées,  brusquement  acuminées. 
Écailles  d'environ  3-4  centim.  de  longueur,  onguiculées,  rénifor- 
mes,  à  lame  découpée  à  la  base,  à  bord  supérieur  épaissi,  entier  ; 
les  latéraux  amincis,  rongés,  denticulés.  Graines  cunéiformes,  tri- 
quètres,  parcourues  par  deux  canaux  résinifères;  à  aile  dolabri- 
forme,  décurrentejTun  côté.  Cotylédons  o. 

Cette  espèce,  qui  est  appele'e  Oyamel  par  les  indigènes,  a  été 
introduite  en  Europe  en  1833. 


ÀBIKS.  203 

Observ.  Dans  nos  cultures,  VA .  religiosa  forme  un  arbre  droit, 
à  écorce  gris-cendré-brunâtre;  celle  des  jeunes  bourgeons  est 
d'un  gris-roux  et  comme  pubérulente.  Branches  régulièrement 
étalées-vertieillécs.  Ramules  et  ramilles  opposés-décussés.  Feuil- 
les alternes,  subdistiques  par  renversement,  légèrement  cour- 
bées, falquées,  marquées  en  dessous  de  deux  lignes  glauques 
profondes  et  comme  farinacées  dans  les  jeunes  bourgeons  vigou- 
reux, beaucoup  moins  dans  les  rameaux  adultes. 

5.  Abies  hirtella,  Lindl. 

Ramules  légèrement  velus.  Feuilles  subdistiques,  planes, 
aiguës,  glauques  en  dessous. 

Pinus  hirtella,  Humb.   Bonpl.  et  Kunth.  Nov    yen.   et  sp.  II.  5. 
Schiecht.  in  Linnœa,  XII.  478.  Ant.  Conif.  80.  Endl.  Syn.  Conif.  93. 
Abies  hirtella,  Lindl.  in  Penny  Cyclop.  II. 
Picea  hirtella,  Loud.  Arbor.  IV.  2349. — EncycJ.  oftrees,  1050. 

Habite  les  forets  montueuses  près  de  la  Guarda,  entre  Guehi- 
laque  et  Mexico,  à  2800  met.  d'élévation  (Humb.,  Bonpl. , 
Schied.  et  Depp.). 

Descr.  «  Arbre  de  6-8  met.  Branches  verticillées,  étalûes,  à 
verticilles  distants.  Ramules  anguleux,  pulvérulents,  velus.  Feuilles 
distiques,  linéaires,  aiguës,  légèrement  réfléchies  sur  les  bords  , 
uninervées,  à  nervure  proéminente  en  dessous,  glabres  et  vertes 
en  dessus,  pruineuses-glauceseentes  en  dessous,  de  2-3  centim. 
de  longueur.  Fleurs  et  fruits.  .  .  . 

«  Très-voisine  de  l'espèce  précédente,  dont  elle  diffère  par  ses 
rameaux  velus.»    (Kunth.) 

6.  Abies  Nordmanmana,  Spach. 
Feuilles  nombreuses,  presque  toutes  situées  à  la  partie 


204  abies. 

supérieure  des  rameaux,  linéaires,  planes,  obtuses  ou 
échancrées  au  sommet,  argentées  en  dessous.  Cônes  dres- 
sés, ovales.  Bractées  saillantes,  linéaires-spathulées,  ser- 
rées, réfléchies  au  sommet,  à  nervure  décurrente ,  brus- 
quementcuspidée.  Ecaillesonguiculées,  larges,  réniformes. 

Pmus  Nordmanniana,  Stev.  Bull.  Soc.  nat.  Mosq.  1838,  p.  45.  t.  2. — 

Ann.  se.  nat.  2e  sér.  XI.  56.  Ant.  Conif.  74.  t.  28.  f.  2.  Endl. 

Syn.  Conif.  93. 
Abies  Nordmanniana,    Spach,  Hist.  vég.  phan.   XI.  418.  Lindl.   et. 

Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  209. 
Picea  Nordmanniana,  Loud.  Encycl.  of  trees,  1042.  f.  1950.  Knighl, 

Syn.  Conif.  39. 

Habile  dans  la  chaîne  Adscharienne,  lapartie  voisine  des  sources 
de  la  Cyri  et  Natanebi,  à  2000  met.  d'élévation;  les  collines  près 
d'Achalgiche,  aux  environs  d'Asehur,oii  il  croît,  mélangé  avec  le 
Picea  orientalis. 

Descr.  Très-bel  arbre,  atteignant  26  met.  et  plus  sur  \  met.  de 
diamètre.  Bois  de  bonne  qualité.  Tige  droite  ,  recouverte  d'une 
écorce  gris-cendré,  lisse.  Branches  rapprochées,  verticillées,  faibles 
eu  égard  à  la  force  de  la  lige,  horizontales  :  les  inférieures  souvent 
défléchies  ;  les  supérieures  presque  obliquement  dressées.  Feuilles 
linéaires,  planes,  longues  d'environ  3  centim.,  légèrement  émargi- 
nées  ou  bifides  au  sommet,  d'un  vert  pâle,  luisantes,  canaliculées 
en  dessus,  marquées  en  dessous,  de  chaque  côté  de  la  nervure,  d'une 
ligne  glauque,  légèrement  tordues  à  la  base  et  se  retournant  vers 
la  face  supérieure  des  rameaux,  quelles  cachent  en  grande  partie. 
Cônes  très-résineux,  dressés,  coniques,  sessiles  ou  courtement 
pédoncules,  longs  d'environ  15  centim.  sur  5  centim.  de  diamètre, 
solitaires  ou  quelquefois  rapprochés  par  2-3.  Ecailles  étroitement 
appliquées  :  les  supérieures  cyntiformes,  étroites,  comprimées  à  la 
base,  puis  brusquement  dilatées,  d'abord  droites,  s'élargissant 
ensuite  et  atteignant  jusqu'à  4  centim.  de  diamètre;  les  inférieures 
beaucoup  plus  courtes,  subréniformes;  toutes  irrégulièrement  denli- 
culées  sur  les  bords  latéraux,  entières  sur  les  supérieurs,  légè- 


ABIES.  205 

renient  carénées  à  la  face  interne ,  lisses  sur  l'externe.  Bradée» 
d'abord  adnées  à  la  base,  puis  libres,  linéaires,  plus  rarement 
ovales,  souvent  cordiformes,  acuminées  ou  mucronées,  rabattues  sur 
Técaille  inférieure.  Graines  subtriquètres,  lisses,  à  aile  membra- 
neuse, sensiblement  et  obliquement  dilatée,  mûrissant  vers  la  fin  de 
septembre,  et  tombant  avec  les  écailles,  qui  se  détachent  de  l'axe, 

Introduit  vers  1848. 

Observ  VAb.  Nordmanniana,  l'un  de  nos  plus  beaux  sapins 
argentés,  semble  avoir  beaucoup  de  rapports  avec  l'A.  amabilis 
par  son  port  et  la  forme  de  ses  feuilles  ;  mais  ces  dernières  moins 
rapprochées,  plus  molles,  un  peu  plus  longues,  luisantes,  d'un 
vert  plus  intense,  sont  munies  d'une  nervure  large,  accompa- 
gnée d'une  bande  glauque  ou  blanchâtre,  tandis  que  dans  VA. 
amabilis ,  au  contraire,  la  nervure  est  étroite,  bordée  d'une  ligne 
glauque  ou  souvent  farinacée.  Enfin  elle  se  distingue  encore  par 
les  cônes,  dont  les  bractées  sont  saillantes,  tandis  qu'elles  sont 
incluses  dans  |\4.  amabilis. 

D'après  Steven,  VA.  Nordmanniana  ne  commence  à  fructifier 
qu'à  l'âge  de  40  à  60  ans,  et  toujours  vers  le  sommet  de  l'arbre  ; 
dans  les  arbres  adultes,  les  cônes  sont  quelquefois  tellement  nom- 
breux, qu'ils  couvrent  presque  tonte  la  partie  supérieure  des 
branches. 

7.  Abies  pectinata,   DC. 

Feuilles  subdistiques  ou  parfois  alternes,  linéaires,  ob- 
tuses ou  bifides,  acuminées,  mucronées,  argentées  en 
dessous.  Cônes  dressés,  cylindriques.  Bractées  saillantes, 
linéaires,  spathulées,  cuspidées,  mucronées,  réfléchies. 

'EXà-ry)  ôupavvpjxy];,  Homer.  Odyss.  E.  239. 

'EXàTY)  *j  àppriv,  Théophr.  Hist.  pi.  III.  10. 

Abies,  Plin.  Hist.  Nat.  XVL  18.  Mal  th.  Valgr.  107    dus.  Hist.  pi.  34. 

Picea,  Dodon,  Pempt.  863. 


206  AMES. 

Abies  foemina,  S   Eiale,  <=b>Xeia,  J.  Buuh.  Hisl.  1.  2.  231. 
Abies  conis  sursum  spectantibus,  s.  mas,  G.  Bauh.  Pin.  505. 
Abies  taxifolia,  fruclu  sursum  expectante.  Tourn.  Inst.  585. 
Pinus  Picea,  L.  Spec.  1420.  Willd.  Bamnz.  217.  Lamb.  Pi»,  éd.  2. 

I.  50.  t.   32.  Bieb.  FI.  Taur.  Cauc.  II.  409.   Wahlenb.  FI.  Carp. 

342.  Gaud.  FI.  Helv.  VI.  190.  Koch.   Stjn.  769.  Ant.    Conif.  68. 

t.  27.  f.  1.  Griseb.  Spicileg.  FI.  Ram.  II.  350.  Stev.  Bull.  Soc.Nat. 

Mosq.  1838,  p.  44. 
Pinus  abies,  Du  Roi,  Obs.  bot.  39.—Harbk.  éd.l.  Borkbaus.  Forstbot. 

1.  382.  EndI.  Syn.  Conif.  95. 
Pinus  pectinatus,  Lam.  FI.  Fr.  II.  202. 

Abies  alba,  Mill.  Dict.  n.  1  {non  Micli.).  Baumg.  FI.  Transylv.  II.  306. 
Abies  taxifolia,  Desf.  Cat.  Hort.  Paris,  éd.  3.  356. — Hisl.  Arbr.  II. 

579. 
Abies  pectinata,  DC.  FI.  Fr.  II.  275.  Rich.  Conif.  73.  t.  16.  f.  2. 

Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  195.  Link.  in  IAnnœa,  XV.  526.  Harlig. 

Forstpflanz.  26.  t.  2.  Scbouw.  Ann.sc.  nat.  3esér.  III.  239.  Loisel. 

Nouv.  Duham.  V.  294.  t.  82.  Camer.  Epit.  48-49,  cumic.  (benè). 
Abies  vulgaris,  Poir.  Suppl.  VI.  5!  i.  Spacl),  Hist.  vég.  phan.  XI.  415. 
Abies  Picea,  Lindl.   Penny  Cyclop.  n.  1. — Joum.  Hort.  Soc.  V.  209. 
Abies  excelsa,  Link.  Abhandl.  der  Berl.  Akcidem.  1327,  p.  182. 
Abies  candicans,  Fisch.  Mss. 
Abies  abgentea,  De  Chambr.  Trait,  prat.  arbr.  rés.  17.  pi.  1.  f.  1-2. 

et  pi.  V.  f.  1. 
Picea  pectinata,  Loud.  Arbor.  IV.  2329.  f.  2237-2239.— Encycl.  of 

trees,  1037.  f.  1938-1939. 
Picea  taxifolia,  Hort. 

Variétés  horticoles. 

Abies  pectinata  variegala. 

Abies  pectinata  variegata,  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  107. 
Picea  pectinata  variegata,  Loud.  /.  c 

Diffère  par  ses  dimensions  plus  petites  et  ses  feuilles  panachées, 
striées  de  blanc  jaunâtre. 

Abies  pectinata  tortuosa. 
Picea  pectinata  tortuosa,  Booth,  Catal.  Loud.  Encycl  of  trees,  1037. 


AMES.  i07 

Branches  et  rameaux  très-confus,  tortueux. 

Abies  pectinata  Leioclada- 

Pinus  Leioclada,  Stev.  Bull.  Soc.  Nat.  Mosq.  1838,  p.  44. 

Pinus  Abies,  C.  Leioclada,  Endl.  Syn.  Conif.  94. 

Abies  Picea,  C.  Leioclada,  Lind!.  et  Gord.  Journ.  Hort,  Soc.  V.  2!0. 

Semblable  à  l'espèce  par  le  port,  cette  variété  en  diffère  par  ses 
jeunes  bourgeons,  très-glabres,  tandis  qu'ils  sont  légèrement  velus 
tomenteux  dans  l'espèce. 

Abies  pectinata  pyramidalis,  Hort. 

Abies  pectinata  pyramidalis,  Hort.  Sénéclauze. 

Branches  dressées-éialées ,  assez  grosses.  Feuilles  distiques  ou 
subdistiques. 

Abies  pectinata  fastigiala. 

Abies  pyramidalis  Metensis,  Hort.  Sénécl.  Cat. 
Abies  pectinata  pyramidalis  Metensis,  Hort. 

Branches  dressées,  effilées,  minces.  Feuilles  plus  courtes  et  plus 
tenues  que  celle  de  l'espèce,  souvent  aussi  plus  dressées.  Cette  va- 
riété a  été  obtenue  à  Metz. 

Ces  deux  dernières  variétés  présentent  un  grand  avantage  du 
à  leur  organisation  et  à  la  tendance  des  branches  à  se  rapprocher 
de  la  verticale  ,  de  manière  que  lorsqu'elles  sont  greffées,  elles 
poussent  aussi  droites  qu'une  plante  issue  de  graine. 

Abies  pectinata  pendula,  Hort. 
Picea  pectinata  pendula,  Hort. 

Branches  horizontalement  étalées ,  bientôt  réfléchies  au  sommet. 

Trouvée  dans  un  semis,  il  y  a  environ  20  ans,  par  M.  Godefroy, 
horticulteur  à  Ville-d'Avray  ;  on  a,  plusieurs  fois  depuis,  ittribué  à 
cette  variété  une  toute  autre  origine.  [Rev.  hort.  18.2,  p.  101 , 
253,  et  1853,  p.  271 .)  Ces  opinions  divergentes  peuveir.  néanmoins 
se  concilier.  On  sait  en  effet  que  les  semis  peuvent  i  roduire  des 
variétés  semblables  ou  diverses;  il  n'y  a  donc  rien  d'étonnant  que 


208  AMES. 

celle- ci  ait  été  obtenue    de    plusieurs   semis,   et  à  des  époques 
différentes. 

Abies  peclinata  nana,  Knigth. 

Abies  pectinata  prostrata,  Hort.  aliq. 

Arbuste  buissonneux,  étalé,  dépassant  rarement  2  mètres. 

Habite  les  montagnes  de  l'Europe  moyenne,  les  Pyrénées  bo- 
réales, les  Alpes  et  le  Caucase,  où  il  constitue  des  forêts,  entre 
660—1,330  met.  d'altitude.  Il  suit  la  chaîne  des  Apennins,  où 
il  occupe  une  région  comprise  entre  530-1, 400  met.  d'élévation  ; 
on  le  rencontre  aussi  sur  le  versant  austral,  entre  660-1,830 
met.  Son  indigénat  est  douteux  :  en  Sicile,  il  vit  en  masse  dans 
la  Foret-Noire,  en  deçà  des  Alpes,  et  ne  dépasse  pas  50°  (l.b.); 
il  s'avance  peu  dans  la  plaine  des  Sarmates;  commun  dans  les 
plaines  qui  limitent  la  chaîne  australe  des  Carpathes;  plus  rare 
dans  les  parlies  sous-alpines  de  la  Transylvanie. 

Cette  espèce  a  été  indiquée  comme  très-fréquente  et  formant 
des  forets  dans  plusieurs  parlies  de  l'Asie.  Mais  ces  faits  ne  sont 
pas  parfaitement  démontrés,  et  les  indications  paraissent  se  rap- 
porter à  d'autres  espèces  qui  croissent  spontanément  dans  cette 
région. 

D'après  Steven,  la  variété  Leioclada  habite  la  chaîne  Adschœ- 
Guriel,  les  environs  de  Trapezonte  et  de  Kerazonte  ;  si  cette 
localité  est  exacte,  il  pourrait  se  faire  que  cette  soi-disant  variété 
fut  réellement  une  espèce  distincte. 

Descr.  Arbre  pyramidal,  élancé,  s'élevant  dans  quelques  cir- 
constances à  40-50  met.,  sur  2-3  mèl.  de  circonférence,  souvent 
dénudé  à  la  base  et  dans  une  partie  plus  ou  moins  grande  de  sa 
hauteur.  Dans  la  jeunesse,  écorce  brune,  quelquefois  pulvérulente: 
celle  des  branches  gris-cendré,  quelquefois  glaucescente;  celle  des 
bourgeons  vert  pâle  ,  légèrement  velue-tomenteuse.  Branches  irès- 
étalées,  régulièrement  verticillées.  Rameaux  et  ramilles  distiques- 
opposés.  Feuilles  alternes,  distiques  par  renversement,  longues 


ABIES.  209 

de  20-35  millimètres,  larges  de  2,  planes,  d'un  vert  luisant  en 
dessus,  sillonnées  sur  le  milieu  et  parcourues  en  dessous,  de 
chaque  côté  dé  la  carène  légèrement  proéminente,  d'une  ligne 
glauque  plus  ou  moins  visible,  atténuées  à  la  base  en  un  court 
pétiole  arrondi,  légèrement  bifides  au  sommet,  quelquefois  entières, 
excepté  à  l'extrémité  des  branches,  et  surtout  sur  la  flèche,  où  elles 
sont  alternes,  plus  courtes,  brusquement  rétrécies  à  leur  sommet 
en  une  pointe  raide  et  aiguë,  plus  rarement  obtuse.  Chatons 
mâles  axillaires,  obovales  ou  presque  cylindriques,  s'ouvrant  vers 
la  mi-avril.  Chatons  femelles  oblongs,  d'un  vert  pâle ,  paraissant 
à  la  même  époque  que  les  mâles,  quoique  visibles  longtemps  aupa- 
ravant, naissant  généralement  au  sommet  des  arbres  adultes. 
Cônes  résineux,  d'environ  8-12  centim.  de  longueur  à  la  maturité, 
larges  d'environ  3-4 ,  dressés ,  sessiles  ou  courtement  pédon- 
cules, solitaires,  cylindriques,  légèrement  atténués  au  sommet, 
obtus,  mûrissant  en  septembre.  Ecailles  se  détachant  au  moment 
de  la  maturité,  laissant  tout  à  fait  à  nu  l'axe  qui  persiste,  accom- 
pagnées à  la  base  d'une  bractée  cunéiforme ,  denticulée ,  terminée 
en  une  pointe  aiguë ,  recourbée  sur  récaille  inférieure.  Graines 
presque  triangulaires  ;  cotylédons  4,  plus  rarement  5. 

Observ.  VAbies  pectinata  est  aussi  désigné  par  le  surnom 
de  Sapin  de  Normandie,  uniquement  parce  qu'il  s'en  fait  de 
nombreuses  plantations  dans  cette  partie  de  la  France;  son 
bois ,  de  qualité  médiocre  ,  est  cependant  d'un  usage  très- 
fréquent. 

8.  Abies  Apollînis,  Link. 

Feuilles  planes,  légèrement  sillonnées  en  dessus,  caré- 
nées en  dessous,  glaucescentes  de  chaque  côté  de  la 
carène,  épaissies,  légèrement  réfléchies  sur  les  bords. 
Cônes  solitaires,  dressés. 

Abies  Apollînis,  Link,  in  Linnœa,  XV.  528. 
Pinus  Apollînis,  Ant.  Conif.  73. 

Traitk  df.s  Conifères.  14 


210  ABIES. 

Pinus  orientalis,  Friwalds,  Herb.  Rumel. 

Abies  pectinata  B.  Apollinis,  Endl.  Syn.  Conif.  96.  Lindl.  et  Gord. 
Journ.  Hort.  Soc.  V.  210. 

Habite  communément  dans  toute  la  Grèce,  entre  1,000  et 
l,330mèt.  d'élévation 3  sur  leTaygelète, de  1,160  à  1,330  met.; 
dans  TOEta  et  Thymphreste,  à  833  met.;  commun  dans  le  Par- 
nasse de  l'Attique,  à  1,060  met.,  oir,  mélangé  avec  le  P.  Laricio, 
il  constitue  des  forêts. 

Descr.  D'après  Link  :  Arbre  très-rameux,  dépassant  rarement 
20-25  met.  Ecorce  lavée  d'un  brun  jaunâtre;  coussinets  peu  élevés. 
Feuilles  dilatées  à  la  base,  à  cicatrice  persistant  longtemps  après  la 
chute,  souvent  insérées  obliquement  et  formant  des  spires  de  5, 
plus  raides  que  dans  Y  Abies  pectinata ,  portant  en  dessus  un  sillon 
peu  profond  et  en  dessous  une  carène  élevée,  accompagnée  sur  les 
côtés  de  6  à  7  lignes  blanches,  séparées  par  autant  de  bandes  de 
couleur  verte,  et  de  là  à  face  plus  obscure  que  dans  Y  Abies  pec- 
tinata; à  bords  épais,  peu  réfléchis  ;  à  sommet  aigu,  raide,  par  où 
il  diffère  de  YAb.  pectinata.  Cliatons  mâles  groupés  au  sommet  des 
rameaux  adultes,  sessiles,  de  20-35  millim.  de  longueur  ;  anthères 
à  connectif  arrondi,  émarginé,  presque  bifide.  Cônes  axillaires,  soli- 
taires, toujours  dressés.  Ecailles  de  2-3  cenlim.  de  longueur,  sub- 
pédonculées  ou  mieux  onguiculées,  sensiblement  dilatées  au  som- 
met, larges  d'environ  3  centim.,  recourbées,  arrondies.  Bractées 
auriculées,  adnées  au  dos  de  l'écaillé,  atténuées  à  la  base,  de 
40  millim.  de  longueur;  à  lame  réfléchie,  mucronée,  triangulaire, 
lacérée  sur  les  bords  latéraux. 

Introduit  vers  1850. 

Observ.  Les  sujets  que  j'ai  examinés  étaient  encore  trop  jeunes 
pour  me  fournir  de  sérieux  caractères  ;  cependant  Y  Abies  Apol- 
linis m'a  paru  se  séparer  de  VA.  pectinata}  auquel  Endlicher  le 
rattache  comme  variété.  J'ai  donc  préféré  le  considérer  comme 
espèce  distincte,  et  suivre  l'opinion  de  Link,  en  rapportant  la 
description  qu'il  en  a  donnée;   mais  je  puis  assurer  que,  si 


AB1ES.  2H 

VA.  Apullinis  ne  constitue  pas  une  espèce  distincte,  ce  n'est 
pas  de  VA,  pectinata  mais  bien  de  VA.  cephalonica  qu'on  devra 
le  rapprocher. 

9,  Abies  cephalonica,  Loud. 

Feuilles  planes,  linéaires,  acuminées,  piquantes,  argen- 
tées en  dessous.  Cônes  presque  fusiformes.  Bractées  sail- 
lantes, linéaires,  spathulées,  réfléchies.  Ecailles  dilatées, 
cunéiformes  dès  la  base. 

Abies  cephalonica,   Loud.  Arbor.  IV.   2325.  f.  2235-2236.  Forbes 

(Jam.),  Pinet.  Wob.  119.  t.  42.  Link,  in  Linnœa,  XV.  529.  Lindl. 

etGord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  210. 
Abies  Luscombeana,  Hort.  Angl. 
Picea  cephalonica,  Loud.  Encycl,  oftree*,  1039.  f,  1910*1946.  Knight, 

Syn.  Conif.  38. 
Pinus  cephalonica,  Endl.  Çat.  Hort,  Vindob.  I.  218.—  Syn.  Conif.98. 

Ant.  Conif.  71.  t.  27.  f.  1. 

Habite  le  mont  Enos  en  Céphalonie,  à  la  hauteur  de  1,400  k 
1,600  met. 

Descr.  Bel  arbre,  droit,  à  cime  pyramidale,  présentant,  lors- 
qu'il est  jeune ,  beaucoup  de  rapports  avec  V Abies  Pinsapo. 
Tige  cylindrico-conique,  atteignant  1 8-20  met.  Branches  dressées- 
étalées  dans  les  jeunes  individus,  plus,  tard  étalées  ou  quelquefois 
défléchies,  verticillées  souvent  par  5-7,  renflées-épaissies  à  leur 
base.  Hameaux  et  ramules  nombreux,  allongés-étalés,  opposés  ou 
verticillés.  Bourgeons  pointus-résineux.  Feuilles  alternes,  trè$-éta- 
lées,  falquées,  linéaires-planés,  acuminées  et  terminées  en  une 
pointe  scarieuse,  aiguë,  blanchâtre  ;  longues  de  12-20  millim.,  raides, 
coriaces,  d'un  vert  sombre  luisant  en  dessus,  marquées  en  dessous 
de  deux  lignes  de  couleur  glauque-argenté,  tordues  et  rétrécies  à  la 
base  en  un  court  pétiole  arrondi,  formant  à  son  origine  un  empâte- 
ment demi-sphérique  assez  gros.  Cônes  dressés,  résineux,  sessiles, 
[   de  12-15  centim.  de  longueur  sur  3-4  de  diamètre,  effilés  ou  sub- 


212  ABIES. 

fusiformes,  obtus.  Écailles  d'environ  3  centim.  de  largeur,  â  limbe 
irrégulièrement  denticulé,  d'un  vert  brun,  à  disque  roux-noirâtre. 
Bractées  linéaires  dès  la  base,  puis  dilatées  et  terminées  en  une 
pointe  lancéolée,  raide,  étroite,  réfléchie,  inégalement  denticulée 
sur  les  bords.  Graines  triquètres,  aiguës  à  la  base,  à  testa  jaunâtre, 
munies  d'une  aile  d'environ  15-18  millim.  de  longueur,  dilatée  au 
sommet,  décurrente  sur  l'un  des  cotés  de  la  graine. 

Introduit  en  4 8 24-. 

Observ.  Cette  espèce,  appelée  par  les  Grecs  modernes  Kuu- 
kounaria,  a  été  découverte  par  le  général  /.  Napier. 


10.  Abies  firma,  Sieb.  et  Zucc. 

Feuilles  linéaires,  subdistiques,  planes,  obtuses,  souvent 
bifides.  Cônes  cylindriques,  obtus.  Bractées  saillantes,  lan^ 
ciformes-aiguës,  denticulées.  Ecailles  largement  cunéi- 
formes, arrondies  dès  la  base;  à  bords  latéraux,  amincis, 
denticulés. 

Abies  Momi,  Sieo.  tn  Verhandeling.  van  et.  Batav.  Genotsch.  XII.  12. 
Abies  firma,  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap.  II.  15.   107.    LindI.  et  Gord. 

Journ.  Horl.  Soc.  V.  210. 
Pinus  firma,  Ant.  Conif.  70.  t.  27  »>■*.  Endl.  Syn.  Conif.  99. 
Liu,  Chin.  Momi,  Jap. 

Var.  a.  vulgaris. 

Fo-Bi-Sjo  (i.  e.  Abies  nigra  Phœnicis),  Chin. 
To-Momi  (i.  e.  Abies  chinensis)^  Jap. 

p.  Jezoensis. 
Jezo-Momi,  Jap. 

Y.  incisa.  Feuilles  émarginées,  bicuspidées.  Cônes 
plus  courts. 


ABIES.  213 

Habite  au  Japon,  dans  le  Kiou-Siou  austral,  les  iles  Sikokf, 
Niphon,  Jezo  et  Karafto  ;  répandu  çà  et  là  dans  les  Kouriles  ; 
commun  dans  les  provinces  Malsmaï  et  Dewa,  par  56°-40° 
(l.  b.),  à  700 — 1,000  met.;  plus  rare  dans  les  vallées  hu- 
mides de  nie  Kiou-Siou,  sur  le  mont  Iwaja,  voisin  de  Nanga- 
saki,  à  600  met.  d'élévation.  La  variété  incisa  a  été  rencontrée 
dans  les  montagnes  de  la  province  Jamato,  par  34°  (l.  b.);  dans 
celle  de  Simotsuki,  par  36°  (l.  b.),  et  sur  le  mont  Nikwo,  dans 
la  province  Suruga,  par  35°  (l.  b.). 

Descr.  «  Arbre  élevé,  du  port  àeVAbiespectinata.  Ramules  les 
plus  jeunes  dressés,  arrondis  ;  coussinets  déprimés,  à  peine  proé- 
minents, obscurément  anguleux,  marqués  d'une  cicatrice  orbiculaire- 
anguleuse ,  furfuracés-pubescents  par  des  poils  courts,  brunâtres. 
Bourgeons  entourés  d'écaillés  membraneuses  et  nombreuses,  étroi- 
tement imbriquées,  multisériées,  rassemblées  après  la  foliaison  en 
un  tube  et  persistant  pendant  plusieurs  années ,  ovales-arrondies, 
carénées,  coriaces,  glabres;  les  intérieures  plus  longues,  spathu- 
lées,  membraneuses,  ondulées  sur  les  bords,  disparaissant  plus  tard. 
Feuilles  longues  d'environ  3  centimètres,  rapprochées,  alternes, 
presque  distiques,  recourbées  supérieurement,  atténuées  à  la  base 
en  un  pétiole  très-court ,  un  peu  tordu ,  dilatées  à  leur  insertion, 
exactement  linéaires  ,  subfalquées,  entières,  obtuses  ou  plus  rare- 
ment émarginées  ou  bicuspidées,  glabres,  coriaces  ,  d'un  vert  très- 
foncé  en  dessus ,  à  nervure  médiane  carénée  en  dessous  et  mar- 
quée de  chaque  côté  de  plusieurs  lignes  blanches.  Chatons  mâles 
naissant  de  bourgeons  particuliers,  entourés  d'écaillés,  placés  à  l'ais- 
selle des  feuilles  de  l'année  précédente ,  par  suite  latéraux  ,  nom- 
breux, stipités,  à  pédicule  cylindrique,  dressés,  raides,  dépassant 
enfin  les  écailles,  cylindriques,  multiflores.  Étamines  étroitement 
imbriquées,  puis  plus  distantes,  horizontales,  étalées.  Filaments 
arrondis,  glabres;  à  appendice  très-court,  calleux.  Anthères  à  deux 
loges,  d'un  jaune  soufre,  se  déchirant  transversalement  sur  le  dos. 
Chatons  femelles  solitaires,  latéraux,  naissant  à  l'aisselle  des  bour- 
geons, entourés  de  nombreuses  écailles.  Cônes  cylindriques,  obtus, 
droits  ou  un  peu  courbés,  de  7-8  cenlim.  de  longueur,  mûrissant  la 


%\  4  AB1ES. 

1rc  année,  brièvement  pédoncules;  à  pédoncule  ligneux,  épais, 
couvert  d'écaillés  imbriquées-persistantes  et  réfléchies.  Ecailles 
nombreuses,  imbriquées,  légèrement  membraneuses  sur  les  côtés, 
épaissies  et  carénées  sur  le  dos,  arrondies  sur  le  bord  supérieur,  de 
couleur  cendrée  ou  d'un  brun  livide,  se  détachant  de  l'axe  à  l'automne 
en  entraînant  les  graines  ;  accompagnées  dès  la  base  de  bractées 
cunéiformes  «  lancéolées  ou  presque  rhomboïdales,  aiguës,  carénées, 
irrégulièrement  laciniées  sur  les  bords,  membraneuses,  glabres, 
dépassant  les  écailles  à  leur  maturité.  Graines  cunéiformes  à  la  base, 
obliques,  tronquées  au  sommet,  subtriangulaires,  couvertes  sur  le  dos 
et  sur  une  grande  partie  du  ventre  d'écaillés  épidermiques  ;  à  testa 
membraneux.  Embryon  à  4-5  cotylédons  sublrigones ,  rapprochés 
en  verticilles.  »  (Zucc,  l.  c.) 

Observ,  D'après  Siebold  etZuccarini,  YAbiesfirma  forme  un 
grand  arbre  assez  semblable  à  YAbies  pectinata,  et  les  botanistes 
japonais  en  distinguent  plusieurs  variétés.  Les  plus  caracté- 
risées sont  le  To-Momi  du  nord  de  la  Chine,  le  Jezo-Momi  et 
le  Nifè-Momi;  ce  dernier  se  distingue  par  des  feuilles  échan- 
gées et  par  des  cônes  plus  courts  ;  peut-être  même  forme-t-ii 
une  espèce.  Le  botaniste  Ononlanzan  le  désigne  dans  son 
ouvrage,  Kwa-i,  comme  un  arbre  droit  et  très-élancé,  qui 
habite  les  montagnes  de  Jamato,  Jamasiro  et  Simotsuki.  Un 
autre  botaniste  japonais  (Mitsûtani-Sukerok)  l'appelle  Nikwo- 
Momi,  c'est-à-dire  Sapin  de  Nikwo. 

H.  àbies  bifida,  Sieb.  et  Zucc. 

Feuillesdistiques,divariquées,  pectinées,  planes,  aiguës- 
bifides,  glauques,  argentées  en  dessous* 

Abîes  mrtDA,  Sieb.  et  ZUcc.  FI.  Jàp,  il.  18.  1. 109. 

Pinus  ôiriDA,  Ant.  Conlf.  79.  t.  31.  f.  2.  Endl.  Syn.  €onif.  101. 

Abiës  Webbiaïsa,  Lindl.  et  Gord.  Jvurn.  ftort.  Svc.  V.  211  (won  Endl. 

et  aliq.  âùctor.). 
Saua-MoMi,  Jap. 


ÀB1ES.  il  5 

Est  cultivé  au  Japon. 

Descr.  c  Arbre  à  rameaux  arrondis  dans  le  jeune  âge.  Ecorce 
couverte  d'une  poussière  jaunâtre,  cendrée,  livide  ;  les  plus  jeunes 
ramules  glabres,  à  coussinets  peu  proéminents,  subanguleux  et 
plus  jaunâtres.  Bourgeons  ovales,  obtus  ;  à  écailles  nombreuses, 
imbriquées  sur  plusieurs  rangs,  dont  les  extérieures  raccourcies, 
larges,  deltoïdes;  les  suivantes  plus  longues,  ovales,  un  peu  ai- 
guës, entières,  presque  carénées,  coriaces-sèches,  glabres,  bru- 
nissantes; enfin  les  plus  intérieures  membraneuses,  oblongues, 
lâches.  Feuilles  persistantes  pendant  7  ans,  alternes,  presque 
distiques  et  divariquées-pectinées,  tordues  et  atténuées  à  la  base 
en  un  pétiole  court,  coriaces,  exactement  linéaires,  entières,  ai- 
guës, bifides*;  à  lobes  subulés,  piquants,  droits,  parallèles  ou 
divergents  ;  à  nervure  moyenne,  proéminente  en  dessous  et  marquée 
de  chaque  côté  de  plusieurs  lignes  blanches  ;  glabres  et  d'un  vert 
foncé  en  dessus,  variant  sur  le  même  ramule  entre  4  8  et  40  millim. 
de  longueur.  »  (Zucc.  I.  c.) 

D'après  la  figure  donnée  par  Zuccarini,  cette  espèce  paraît  très- 
voisine  de  VA.  Webbiana,  et  intermédiaire  entre  ce  dernier  et 
VA.  pindrow,  bien  que  distincte.  L'examen  de  rameaux  recueillis 
au  Japon  même  m'a  fourni  les  caractères  suivants  :  Ecorce  gris- 
cendré.  Feuilles  alternes,  rapprochées,  subdistiques  -  étalées  par 
renversement,  de  là  presque  disposées  sur  deux  rangs  de  chaque 
côté  du  rameau:  les  supérieures  plus  courtes  (longues  de  8-1 6  millim .)  ; 
les  inférieures  plus  longues  (de  2-3,  parfois  4  centim.),  larges  de 
3-4  millim.,  planes,  vertes  et  légèrement  canaliculées  en  dessus, 
accompagnées  en  dessous,  et  de  chaque  côté  de  îa  nervure,  d'une 
bande  glauque,  rétrécies  à  la  base  en  un  très-court  pétiole,  atté- 
nuées et  échancrées  au  sommet  ;  à  divisions  aiguës,  écartées,  plus 
ou  moins  profondes,  mais  existant  toujours,  même  dans  les  feuilles 
les  plus  petites. 

12.  Abies  homolepis,  Sieb  et  Zucc. 

Feuilles  linéaires,  subdistiques,  planes,  aiguës  ou  ob- 
tuses, souvent  brièvement  cuspidées,  glauques  en  des- 


216  ABIES. 

sous.  Chatons  femelles,  à  bractées  et  écailles  brièvement 
stipitées,  orbiculaires,  crénelées,  exactement  égales  entre 
elles. 

Abies  homolepis,  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap.  II.   17.  t.  108.  Lindl.  et 

Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  210. 
Pinus  homolepis,  Ant.  Canif.  78.  t.  31.  f.  1.  Endl.  Syn.  Conif.  101. 
Sjura-Momi  ou  Ura-Siro  Momi  (i.  e.  Abies  à  face  inférieure  des  feuilles 

blanches). 

Var.  p.  Toknaiœ.  —  Fulsup,  Aino. 

Croît  sur  les  montagnes  Owari,  par  35°  (l.  b.),  dans  la  baie 
de  l'île  Niphon  (Midsûtani-  Sukerok  et  Ito-Keiske)  ;  est  cultivé 
dans  les  jardins  de  Nangasaki  et  d'Ohosaka,  ainsi  que  le  long  du 
chemin  public  qui  conduit  à  la  ville  de  Yeddo  (Siebold);  dans 
les  îles  Jezo,  Karafto  et  Ilouroup,  où  il  forme  de  vastes  forêts 
(Mogami-Toknaï). 

Descr.  «  Arbre  de  6-10  met.,  du  port  de  VA.pectinata.Ramuleshs 
plus  jeunes  dressés,  cylindriques  ;  à  coussinets  presque  rhomboï- 
daux,  convexes,  marqués  au  milieu  d'une  cicatrice  orbiculaire  et 
recouverts  de  phyllules;  glabres,  blancs -jaunâtres.  Bourgeons 
écailleux,  ovales,  subaigus  ou  obtus,  très-résineux.  Ecailles  nom- 
breuses, étroitement  imbriquées,  quelquefois  rassemblées  en  un 
tube  cylindrique  à  la  base  du  rameau,  et  persistant  pendant  plu- 
sieurs années,  ovales,  obtuses,  entières,  carénées,  coriaces,  gla- 
bres; les  intérieures  plus  longues, et  rouges.  Feuilles  rappro- 
chées, alternes,  subdisliques,  réfléchies  au  sommet,  tordues  à  la 
base,  moins  atténuées  que  dilatées  en  un  pétiole  très-court,  li- 
néaires, entières,  subaiguës,  obtuses  ou  bicuspidées,  la  plupart  légè- 
rement canaliculées,  planes  et  marquées  en  dessous  de  deux  lignes 
de  stries  blanches,  d'un  vert  pâle  en  dessus,  luisantes,  coriaces, 
d'environ  25  centim.  de  longueur.  Chatons  femelles  latéraux, 
solitaires  à  l'aisselle  des  bourgeons,  entourés  de  nombreuses  écailles 
imbriquées,  semblables  à  celles  des  bourgeons  foliifères  ;  les  inté- 
rieures plus  longues,  membraneuses,  lâches,  purpurescentes.  Cha- 
tons de  3-6  centim.  de  longueur,  cylindriques,  obtus,  réfléchis  et 


ABIES.  217 

souvent  courbés,  sessiles.  Bractées  et  écailles  nombreuses,  très- 
imbriquées,  d'égale  grandeur  lors  de  la  fécondation  et  complètement 
semblables  entre  elles,  onguiculées  et  orbiculaires,  arrondies;  à  bords 
latéraux  irrégulièrement  crénelés  et  dentés,  à  nervures  rayonnantes  ; 
glabres,  presque  coriaces,  d'un  beau  rouge. 

**  Bractées  incluses. 

13.  Abies  balsamea,  Mill. 

Feuilles  subdistiques,  linéaires,  planes,  obtuses  ou  pres- 
que cuspidées,  glauques  en  dessous.  Cônes  dressés,  ovales, 
cylindriques.  Bractées  incluses,  suborbiculaires,  cuspidées. 
Ecailles  étroitement  cunéiformes  dès  la  base,  puis  brus- 
quement dilatées ,  transversalement  elliptiques,  très-ca- 
duques. 

Abies  minor,  pectinatis  foliis,  Virginiana,  conis  parvis,  subrotundis. 

Plukn.  Almag.  II.  121.  f.  1.  Rai,  Dendrolog.  8.  Duham.  Arbr.  I.  3. 
Abies  foliis  solitariis,confertis,  obtusis,  membranaceis.  Clay.  Virg.  191. 

Gronow.  Virg.  152. 
Pmus  balsamea,  L.  Spec.  1421.  Wangenh.  Beitr.  40.  Du  Roi,  Harbk. 

éd.  Pott.  144.  Willd.  Baumz.  276.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  I.  52.  t.  33. 

Ant.  Conif.  66.  t.  26.  f.  3.  Endl.  Syn.  Conif.  103. 
Abies  balsamifera,  Mich.  FI.  Bor.  Amer.  II.  207.  Mich.  fil.  Arbr. 

for.  I.  145.  t.  14. 
Abies  balsamea,  Mill.  Dict.  n.  3.  Marsh.  Arbr.  102.  Rich.  Conif.  74. 

t.  16.  Forbes    (Jam.),  Pinet.  Wob.  109.  t.  37.  Link,  in  Linnœa, 

XV.  530.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  210.  Desf.  Hist. 

Arbr.  II.  579.  Loisel.  Nouv.  Duham.  V.  t.  83.  f.  2  Spach.  Hist. 

vég.  phan.  XI.  421. 
Picea  balsamea,  Loud.  Arbor.  \V\  2339.  f.  2240-2241  .—Encycl.  of 

trees,  1044.  f.  1952-1954.  Knight,  Syn.  Conif.  39. 

Variétés  horticoles. 

Abies  balsamea  longifolia,  Forbes  (Jam.). 
Abies  balsamea  longifolia,  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  110. 


218  ABIES. 

Pigea  balsamea  longifolia,  Loud.  I.  c. 
Pinus  balsamea,  B.  longifolia,  Endl.  I.  c. 

Cette  variété,  distincte  par  ses  feuilles  plus  longues,  fut,  dit-on, 
obtenue  par  M.  Booth,  horticulteur  à  Hambourg. 

Abies  balsamea  variegâta. 

Picea  balsamea,  foliis  variegatis,  Knight,  I.  c. 

Différente  par  sa  taille,  qui  dépasse  rarement  1  met.,  et  par  ses 
feuilles  panachées  de  jaune. 

Abies  balsamea  prostrata,  Hort. 

Picea  balsamea  prostrata,  Knight,  l.  c. 
?  Abies  Fbaseri,  Hudsoni. 

Variété  naine,  souvent  diffuse,  couchée,  étalée  sur  le  sol. 
Peut-être  la  même  que  la  variété  Hudsoni,  de  YAb.  Fraseri? 

Habite  l'Amérique  septentrionale,  principalement  la  Nouvelle- 
Ecosse,  le  Canada,  les  Etats  de  New-York  et  la  Nouvelle-Angle- 
gleterre  ;  croissant  épars  avec  le  Picea  nigra  et  le  Tsuga  cana- 
densis  jusqu'au  sommet  de  la  chaîne  des  Alleghanys  et  sur  les 
montagnes  de  la  Caroline  boréale. 

Descr.  Arbre  atteignant  à  peine  4  6  met.  et  beaucoup  moins 
encore  dans  nos  cultures,  droit,  atténué  vers  le  sommet.  Ecorce 
gris-cendré,  lisse  et  unie,  brunâtre.  Branches  verticillées,  étalées. 
Ramules  un  peu  pubescents ,  bruns.  Feuilles  nombreuses ,  rappro- 
chées, distiques,  tordues  à  la  base,  et  par  suite  tournées  vers  la  face 
supérieure  des  rameaux ,  plus  rares  et  étalées- incurvées  au  con- 
traire vers  la  partie  inférieure,  de  15-30  millim.  de  longueur,  in- 
sérées sur  un  coussinet  orbiculaire,  dilaté ,  atténuées  au  sommet, 
légèrement  canaliculées  en  dessus ,  glauques  en  dessous,  excepté  sur 
la  carène  et  les  bords,  de  formes  variables  sur  le  même  ramule  :  les 
unes  obtuses,  tronquées  ou  échancrées-bicuspidées;  les  autres  sub- 
aiguës. Chatons  mâles  nombreux,  solitaires,  axillaires,  subglobuleux- 
ovales,  entourés  à  la  base  d'écaillés  rousses.  Anthères  munies 
d'un  connectif  déprimé,  anguleux,  pourpre.  Chatons  femelles  épars, 
dressés  sur  la  face  supérieure  des  rameaux,  portés  sur  un  court 


ABIES.  219 

pédoncule,  cylindriques,  oblongs,  ovales,  lâchement  entourés  à  la 
base  d'écaillés  roussâlres,  fimbriées-velues.  Bractées  presque  mem- 
braneuses, orbiculaires,  brusquement  acuminées,  subulées,  denti- 
culées,  d'un  jaune  citron.  Ecailles  ovulifères  presque  réniformes, 
finement  ciliées,  légèrement  épaissies.  Cônes  dressés,  résineux, 
cylindriques-oblongs,  obtus,  subtronqués,  longs  d'environ  8  centim. 
sur  3  à  peine  de  large,  purpurescents  dans  le  jeune  âge.  Ecailles 
caduques,  cunéiformes  dès  la  base,  dilatées  au  sommet.  Bradées 
soudées  jusqu'à  la  partie  supérieure  de  l'onglet,  brusquement 
élargies  en  une  lame  mince,  denticulée  sur  les  bords,  acuminées  en 
un  mucron  sélacé,  aigu,  dont  le  sommet  atteint  à  peine  aux  3/4  de  la 
hauteur  de  l'écaillé.  Graines  d'environ  4  millim.,  surmontées  d'une 
aile  mince  trois  fois  plus  longue. 

Introduit  en  1696. 

Observ.  Les  cônes  de  Y  A .  balsamea  mûrissent  à  la  fin  de  sep- 
tembre; les  écailles  et  les  graines  se  détachent  de  suite  de  Taxe, 
qui  seul  persiste. 

14.  Abies  amabilis,  Forbes  (Jam.). 

Feuilles  alternes,  subdistiques  par  renversement,  planes, 
argentées  en  dessous.  Cônes  ovoïdes-cylindriques,  ovales, 
obtus;  à  bractées  incluses,  stipitées  à  la  base;  à  écailles 
largement  cunéiformes. 

Abies  amabilis,  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  125.  t.  44.  Lindl.  etGord. 

Journ.  Hort.  Soc.  V.  210. 
Pincs  amabilis,  Dougl.  Bot.  Mag.  Comp>  II.  132.  Ant.  Conif.  63.  t.  25. 

f.  2.  Endl.  Syn.  Conif.  104. 
Picea  amabilis,  Loud.  Arbor.  IV.  2342.  f.  2247-2248.— Encycl.  oftrees, 

1046.  f.  1960-1961.  Knight,  Syn.  Conif.  39. 

Habite  le  N.-O.  de  l'Amérique  boréale. 

Dêscr.  Très  bel  arbre,  assez  semblable  par  le  port  à  VA.  Nord- 
manniana.  Branches  étalées,  verticillées.  Rameaux  et  ramules 
distiques.  Feuilles  denses,  un  peu  plus  courtes,  plus  rapprochées 


230  ABiES. 

et  plus  raides  que  dans  VA.  Nordmanniana,  cachant  souvent  toute 
la  partie  supérieure  des  rameaux,  épaisses,  planes,  obtuses,  entières, 
quelquefois  légèrement  bifides,  d'un  vert  foncé  en  dessus,  lui- 
santes et  parcourues  par  un  petit  sillon,  bordées  en  dessous,  et  de 
chaque  côté  de  la  nervure,  d'une  bande  glauque  beaucoup  plus 
prononcée  que  dans  VA.  Nordmanniana,  souvent  farinacée.  Cônes 
résineux,  longs  de  44-18  centim.,  larges  de  5-7,  cylindriques,  un 
peu  ventrus,  légèrement  rétrécis  au  sommet,  obtus,  dressés.  Ecailles 
minces,  larges,  arrondies  sur  les  bords. 

Introduit  vers  1831. 

!5.  Abies  grandis,  Lindl. 

Feuilles  subdistiques,  planes,  obtuses,  émarginées, 
argentées  en  dessous.  Cônes  ovales  ;  à  bractées  incluses, 
cunéiformes,  tronquées,  brusquement  et  courtement  cus- 
pidées  au  sommet.  Ecailles  étroitement  cunéaires  dès  la 
base,  brusquement  dilatées  supérieurement. 

Pinus  grandis,  Dougl.  Mss.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  III.  173.  t.  77.  Hook. 

FI.  Bor.  Amer.  II.  163.  Ant.  Conif.  63.  t.  25.  f.  1   (mal).  EndI. 

Syn.  Conif.  105. 
Picea  grandis,  Loud.  Arbor.  IV.  2344.  f.  2245-2246.— EncycU  of 

trees,  1045.  f.  1957-1959.  Knight,  Syn.  Conif.  39. 
Abies  grandis,  Lindl.  in  Penny  Cyclop.  n.  3.  Spach,  Hist.  vég.  phan. 

XI.  -422.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  123.  t.  43.  Lindl.  et  Gord. 

Journ.  Hort.  Soc.  V.  210. 

Habite  les  montagnes  et  les  vallées  du  N.  de  la  Californie, 

Descr.  cBel  arbre  s'élevant  à  60-70  met.  Écorce  brune.  Feuilles 
subdistiques,  étalées,  linéaires,  arrondies  et  échancrées  ou  un  peu 
dilatées  au  sommet,  calleuses  sur  les  bords,  entières,  vertes,  luisan- 
tes en  dessus,  argentées  en  dessous,  de  27-40  millim.  de  longueur. 
Cônes  solitaires,  cylindriques,  obtus,  subtronqués,  semblables  à  ceux 
du  Cedrus,  mais  plus  grands,  de  couleur  brune.  Ecailles  larges, 
lamelliformes,  stipilées  ;  à  bords  incurvés,  entiers.  Bractéoles  ova- 


ABIES.  224 

les,  acuminées,  rongées ,  crénulées  sur  les  bords,  beaucoup  plus 
courtes  que  les  écailles.  Graines  oblongues,  à  testa  coriace ,  sur- 
montées d'une  aile  large,  dolabriforme,  tronquée  au  sommet,  légè- 
rement scarieuse-membraneuse,  fragile,  luisante,  pâle.  » 

(Lamb.,  I.  c). 
D'après  les  observations  que  j'ai  faites  sur  des  sujets  jeunes  en- 
core, cet  arbre  ressemble  par  son  port  à  notre  Abies  pectinata.  Ses 
branches  sont  étalées  ;  ses  feuilles  subdistiques,  souvent  assez  dis- 
tantes, planes,  obtuses,  entières  ou  légèrement  échancrées  au  sommet, 
A  sont  marquées  en  dessous  de  deux  lignes  glauques  ou  seulement  glau- 
cescentes.  Cônes  (d'après  des  échantillons  envoyés  du  pays)  longs  de 
7-42  centim..  larges  d'environ  3,  dressés,  cylindriques,  obtus  au 
sommet,  et  presque  de  même  largeur  qu'à  la  base. 

Introduit  en  1851. 

16.  Abies  lasiocarpa,  Lindl. 

Feuilles  linéaires-obtuses,  unicoîores.  Cônes  à  bractées 
largement  obovales,  à  peine  denticulées,  mucronées-acu- 
minées,  presque  du  double  plus  courtes  que  l'écaillé. 

Pinus  lasiocarpa,  Hook.  FI.  Bor.  Amer,   II.  463.  Endl.  Syn.  Conif. 

405. 
Abies  lasiocarpa,  Lindl.  etGord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  210. 

Habite  les  parties  intérieures  du  N.-O.  de  F  Amérique  boréale. 

Descr.  Suivant  Hooker  :  Feuilles  longues,  unicoîores,  parcourues 
en  dessus  d'un  léger  sillon  et  en  dessous  d'une  nervure  saillante,  à 

bords  un  peu  épaissis.  Cônes Ecailles  larges,  presque 

arrondies,  pubescentes  et  brunâtres  en  dehors.  Bractées  largement 
obovales,  à  peine  denticulées,  presque  du  double  plus  courtes  que 
l'écaillé,  acuminées,  mucronées  au  sommet. 

M.  Abies  pindrow,  Spach. 
Feuilles  distiques,  longuement  linéaires,  planes,  bi- 


222  ABIES. 

dentées  au  sommet,  d'un  vert  cendré  en  dessous.  Cônes 
dressés,  ovales-arrondis,  obtus.  Bractées  incluses,  obcor- 
dées.  Ecailles  cunéairesdès  la  base,  dilatées,  réniformes. 

Taxus  Lambertiana,  Wall.  Cat.  n.  6056. 

Pinus  pindrow,  Royle,  Himalay.  354.  t.  86.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  III. 
171.  t.  76.  Ant.  Conif.  62.  t.  24.  f.  1.  Endl.  Syn.  Conif.  105. 

PlCEA  HERBERTIANA,   Madd. 

Pigea  pindrow,  Loud.  Arbor.  IV.  2346.  f.  2254-2255.—  Encycl.  of 
trees,  1052.  f.  1790-1791.  Knight,  Syn.  Conif.  39. 

Abies  pindrow,  Spach,  Hist.yég.  phan.  XI.  423.  Hoffm.  in  Bot.  Zeit. 
1846,  p.  184.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  210. 

Abies  chiloensis,  Hort .  aliq. 

Habite  les  montagnes  de  l'Himalaya,  de  2,660 — 3, 460  met. 
d'altitude,  dans  la  vallée  du  Setledge;  accompagnant  toujours  les 
vignobles. 

Descr.  Arbre  atteignant  25-30  met.  Tronc  droit,  recouvert 
d'une  écorce  gris-cendré.  Branches  étalées,  verticillées.  Rameaux 
opposés,  distiques.  Feuilles  subdistiques  par  renversement,  longues 
de  2-5  centim.,  larges  de  2-3  millim.,  canaliculées,  vertes  en  dessus, 
marquées  en  dessous  de  deux  lignes  glauques  ou  seulement  glau- 
cescentes.  Bourgeons  ovoïdes,  obtus,  assez  semblables  à  ceux  de 
Y  A.  Webbiana,  mais  un  peu  moins  gros  et  moins  colorés.  Chatons 
mules  cylindriques,  longs  d'environ  3  centim. ,  accompagnés  à  la 
base  d'écaillés  imbriquées,  obtuses,  convexes,  scarieuses  sur  les 
bords.  Anthères  concolores,  biloculaires,  quelquefois  uniloculaires 
par  avortement.  Cônes  solitaires,  dressés,  ovales,  obtus,  de  4  4 
centimètres  de  longueur,  gris-brunâtre  ou  violacé.  Écailles  irapézi- 
formes,  raides,  coriaces,  striées;  à  bord  supérieur  entier,  légèrement 
infléchi,  arrondi,  dilatées  latéralement;  à  bords  latéraux  membra- 
neux, lacérés.  Graines  petites,  brunes,  luisantes.  Aile  ào\dibt\ forme, 
brunâtre,  très-courte,  crénelée. 

Introduit  en  1837. 

Observ.  Cette  espèce  présente  sous  notre  climat  l'inconvé- 


ABIES.  223 

nient  d'entrer  en  végétation  dès  le  premier  printemps,  de  sorte 
que  les  jeunes  bourgeons  sont  souvent  fatigués  par  les  gelées. 

18.  Abies  Webbiana.  Lindl. 

Feuilles  subdistiques,  linéaires,  planes,  bidentées  au 
sommet,  vertes  en  dessus.  Cônes  dressés,  cylindriques,  à 
bractées  ovales  ou  obovales.  Ecailles  légèrement  cunéi- 
formes dès  la  base,  dilatées,  réniformes. 

Pinus  striata,  Hamilt.  Mss. 

Pinus  spegtabilis,  Lamb.  Pin.  éd.  2.  I.  54.  t.  34.  Don,  Prodr.  FI. 

Nep.  55. 
Pinus  tinctoria,  Wall.  Mss. 
Pinus  Webbiana,  Wall.  Mss.  Ant.  Conif.  61.  t.  24.  f.  1.  Endl.  Syn. 

Conif.  106. 
Abies  Webbiana,  Lindl.  in  Penny  Cyclop.  n.  7.  Forbes  (Jam.),  Pinet 

Wol>.  417.  t.  41.  Link,  in  Linnœa,  XV.   533.  Hoffm.  Bot.  Zeil. 

1846,  p.  184.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  211  {excl  syn. 

bifida). 
Abies  spectabilis,  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  422. 
Picea  Webbiana,  Loud.  Arbor.  IV.  2344.  f.  2251-2253.—  Encycl.  of 

trees,  1051.  f.  1968-1969.  Knight,  Syn.  Conif.  39. 
Abies  densa,  Griffith.  Mss. 
Abies  bifida,  Lindl.  et  Gord.  /.  c.  211. 

Habile  l'Himalaya  occidental,  par30°-32°  (l.  b.);  de  2,430  à 
3,330  met.  d'altitude. 

Descr.  Arbre  atteignant  25-30  met.  sur  1  met.  et  plus  de 
diamètre.  Tronc  droit,  couvert  d'une  écorce  cendrée.  Bois  com- 
pacte, blanc,  rosé.  Branches  régulièrement  verlicillées ,  horizon 
talement  étalées.  Rameaux  et  ramulas  opposés,  distiques,  gros. 
Bourgeons  résineux,  ovoïdes,  arrondis,  obtus,  recouverts  d'é- 
cailles  rougeâtres.  Feuilles  distiques  ou  subd'stiques  par  leur 
torsion,  linéaires,  planes,  épaisses,  coriaces,  longues  de  3-5  cen- 
timètres, bidentées   au  sommet,  à   dents   écartées,   aiguës,  m\li- 


224  ABIES. 

nairement  plus  courtes  que  dans  VAb.  pindrow.,  larges  d'environ 
3-4  millim.,  luisantes,  d'un  vert  gai,  canaliculées  en  dessus,  à 
bords  légèrement  épaissis,  marquées  en  dessous ,  de  chaque  côté 
de  la  nervure,  d'une  large  bande  glauque  ou  d'un  blanc  de  neige. 
Chatons  latéraux,  sessiles,  entourés  à  la  base  de  nombreuses  et 
larges  écailles,  courtes,  ovales,  étroitement  imbriquées  dans  les 
mâles ,  arrondies,  membraneuses  dans  les  femelles.  Chatons  mâles 
nombreux,  cylindriques,  grêles,  naissant  sur  le  côté  inférieur  des 
dernières  ramules.  Etamines  monadelphes;  anthères  cunéiformes, 
portées  sur  un  pédicelle  court,  à  crête  couronnée  par  un  appendice 
bicorne,  à  cornes  très-courtes,  obtuses,  divariquées.  Chatons  femelles 
solitaires,  oblongs,  cylindriques,  dressés,  longs  d'environ  2  centim., 
pourpre-noir,  à  écailles  courtes,  cunéiformes,  arrondies,  mucronées, 
membraneuses  sur  les  bords,  denticulées-ondulées,  incurvées  au 
sommet.  Cônes  solitaires,  dressés,  obtus,  cylindriques,  longs  de 
40-16  centim.,  larges  de  4-6,  d'un  pourpre  foncé,  résineux;  à 
résine  souvent  disposée  en  nombreux  globules  cristallins.  Écailles 
courtes,  largement  cunéiformes,  coriaces,  dilatées  au  sommet,  à 
contour  arrondi ,  étroitement  imbriquées,  munies  à  la  base  d'une 
bractée  très-courte,  persistante.  Graines  ovales,  oblongues,  anguleu- 
ses, à  testa  crustacé.  Aile  mince,  large,  membraneuse,  obovale. 

Introduit  en  1822  d'après  Loudon,  et  en  1825  d'après  Sweet. 

Observ.  Cette  jolie  espèce,  d'une  végétation  vigoureuse,  ne 
formera  cependant  jamais  sous  le  climat  de  l'Europe  septentrio- 
nale qu'un  vilain  arbre,  à  cause  de  sa  végétation  prinlanière  qui 
occasionne  souvent  la  destruction  de  ses  bourgeons,  à  moins 
qu'on  puisse  lui  procurer  un  abri  convenable  pour  l'y  planter. 
Sans  cette  précaution,  en  effet,  cet  arbre  ne  forme  qu'un  buis- 
son plus  ou  moins  diffus. 

J'ai  vu  en  1854,  à  Cheverny,  près  Blois,  chez  M.  le  marquis 
de  Vibray,  un  Abies  Webbiana  de  2  met.  de  hauteur,  qui 
portait  des  cônes;  ces  derniers,  d'un  violet  foncé,  résineux,  n'ont 
pu  atteindre  leur  développement,  et  sont  tombés  n'ayant  encore 
que  8  centim.  de  longueur  sur  5  de  diamètre. 


ABIES.  225 

19.  Abies  siberica,  Ledeb. 

Feuilles  nombreuses,  alternes,  parfois  subdistiques, 
linéaires,  obtuses  ou  aiguës,  presque  planes.  Cônes  ovoïdes- 
coniques.  Ecailles  largement  cunéiformes,  arrondies  sur 
les  bords  ;  à  bradées  incluses,  mucronées. 

Abies  foliis  solitariis,  apice  emargïnatis.  Gmel.  FI.  Sib.  I.  176.  n.  27 

(excl.  synon.). 
Pinus  Picea,  Pall.  FI.  Ross.  I.  7  [excl.  synon.  et  pi.  Caucas.). 
Pinus  pichta,  Fisch.  exLodd.  Cat.  1836,  p.  SO.Endl.  Syn. Conif.  108. 
Abies  siberica,  Ledeb.  FI.  Alt.  IV.  W2.—Illuslr.  t.  500.  Spach,  Hist. 

vég.  phan.  XI.  420. 
Picea  pichta,  Loud.  Arbor.  IV.  2338  —Encycl  oftrees,l0*3.  F.  1931. 

Knight,  Syn.  Conif.  39. 
Pinus  siberica,  Steud.  Nomencl.  II.  338.  Ant.  Conif.  6i.  t.  26.  f.  1. 
Abies  pichta  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  109.  t.  37.  Lindl.  et  Gord. 

Journ.  Hort.  Soc.  V.  211. 

Var.  alba. 
Abies  siberica  alba. 
Pinus  siberica  alba,  Hort.  aliq. 

Cette  variété,  rapportée  en  1853  du  nord  de  l'Europe,  est  sem- 
blable à.  l'espèce  pour  le  port  ;  cependant  l'échantillon  que  possède 
le  Muséum,  haut  d'environ  40  centim.,  a  les  feuilles  un  peu  plus 
tenues ,  et  d'un  vert  plus  pâle. 

Habite  les  montagnes  de  la  Sibérie  et  de  l'Altaï  jusqu'à  la 
hauteur  de  660  met.;  plus  commun  à  800  met.,  où  il  forme 
d'épaisses  forêts,  en  compagnie  du  Picea  obovata,  avec  lequel  il 
s'élève  jusqu'à  1,750  met.  environ. 

Descr.  D'après  Lcdebour  :  «  Arbre  élevé,  recouvert  d'une  écorce 
lisse.  Branches  horizontales  ou  défléchies,  mais  moins  allongées  que 
dansle  Picea  vulgaris  (Picea  excelsa);  ce  qui  lui  donne  toujours  un 
Traité  des  Conifères.  15 


226  ABIES. 

poil  plus  gicle.  Feuilles  subdisfiques,  linéaires,  sur  les  jeunes  sujets 
et  sur  les  rameaux  stériles,  larges  d'environ  1  millim.,  canaliculées  en 
dessus,  marquées  en  dessous,  et  de  chaque  côté  de  la  carène,  d'une 
ligne  plus  ou  moins  glauque,  longues  d'environ  2  centim.,  obtuses, 
plus  courtes  sur  les  rameaux  qui  portent  les  fleurs  mâles,  incur- 
vées, obtuses  ou  subémarginées  ;  celles  des  rameaux  florifères  et 
femelles  sont  toujours  plus  vigoureuses  que  les  autres,  d'abord 
obtuses,  puis  aiguës,  presque  piquantes.  Chatons  mâles  horizontaux, 
réunis  vers  le  sommet  des  ramules  de  l'année  précédente,  de 
7-9  millm.  de  longueur.  Chatons  femelles  dressés,  solitaires,  de 
3  centim.de  longueur.  Bractées  allongées,  mucronées,  presque 
quadrangulaires,  submembraneuses,  denticulées;  les  plus  jeunes 
réfléchies  ou  presque  révolutées  sur  le  bord.  Cônes  dressés  ,  cylin- 
driques, de  5-7  centim.  de  longueur  sur  3  centim.  environ  de 
diamètre.  Ecailles  caduques,  cunéiformes  dès  la  base,  brusquement 
dilatées  en  une  lame  de  13  millim.  de  longueur,  de  41  millim.  à  la 
hase,  de  20  millim.  de  large  sous  le  sommet,  presque  trapéziforme, 
à  bords  latéraux  presque  rectilignes,  denticulés.  Graines  de 
6-7  millim.  de  longueur  sur  2  de  largeur  environ.  Aile  longue  de 
11  millim.,  large  de  7-9.  » 

Cette  espèce  qui,  d'après  Lebedour,  forme  un  grand  arbre,  ne 
paraît  pas  devoir  excéder  8-12  met.  dans  nos  cultures;  les  carac- 
tères qu'elle  y  présente  sont  les  suivants  :  Branches  allongées , 
étalées  dès  la  base,  relevées  à  leur  extrémité ,  très-nombreuses  dans 
les  jeunes  individus ,  les  unes  opposées  ou  verticillées,  les  autres 
alternes,  généralement  plus  minces  et  disparaissant  les  premières. 
Ramules  opposés-distiques.  Feuilles  alternes,  très -rapprochées, 
presque  couchées  sur  les  rameaux,  longues  de  12-30  millim., 
épaisses,  généralement  étroites,  parfois  plus  larges  et  alors  légère- 
ment canaliculées  en  dessus,  marquées  en  dessous  et  près  des  bords 
d'une  étroite  bande  glauque,  à  nervure  médiane  assez  large  et  d'un 
vert  plus  foncé,  obtuses,  plus  rarement  aiguës,  parfois  légèrement 
bifides  au  sommet,  terminées  par  une  pointe  scarieuse,  blanchâtre. 

Introduit  en  4820  d'après  Loudon,  ou  en  1824  d'après  Sweet. 


I 


AIUKS.  2  27 

20.  Abies  pinsapo,  Boiss. 

Feuilles  alternes  ou  éparses,  nombreuses,  raides,  très- 
étalées,  linéaires,  planes,  acuminées,  piquantes.  Cônes 
dressés,  ovoïdes,  cylindriques;  à  bractées  incluses,  obo- 
vales,  émarginées,  mucronées.  Ecailles  stipitées,  large- 
ment cunéiformes,  arrondies  sur  les  bords. 

Pjnus  pinsapo,  Boiss.  Mss.  Ant.   Conif.  65.  t.  26.  f.  2.  Endl.  Syn. 

Conif.  109. 
Abies  pinsapo,  Boiss.  in  Biblioth.  Genev.  1838.—  Elench.  pi.  Hisp. 

il.  197.— Voy.  Esp.  584.  I.  167-169.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI. 

-414.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  211. 
Abies  hispanica,  De  Chanbr.  Trait,  prat.  des  Arbr.  résin.  339. 
Picea  pinsapo,  Loud.  Encycl.  of  trees,   1041.  f.  1947-1948.   Knight, 

Syn.  Conif.  39. 

Habite  dans  la  région  montagneuse  alpine  inférieure  du 
royaume  de  Grenade,  où  il  forme  de  vastes  forêts;  dans  la 
Sierra  Benneja,  dans  la  partie  supérieure  au-dessus  d'Este- 
pona;  dans  la  Sierra  Nevada,  à  partir  de  la  moitié  de  sa  hauteur 
jusqu'au  sommet;  vraisemblablement  encore  sur  le  Cerro  de 
San  Christoval;  la  province  Ronda,  à  la  hauteur  de  1,160  à 
2,000  mètres;  enfin,  peut-être  le  rencontrera-t-on  aussi  dans 
quelques  parties  de  l'Afrique  voisines  du  Maroc. 

Descr.  D'après  M.  Boissier  :  «  Arbre  très-rameux,  atteignant 
20-24  met.  Branches  verlicillées,  horizontales.  Ramules  placés  sur 
les  rameaux  inférieurs,  régulièrement  opposés  ou  naissant  à  angle 
droit  et  en  croix.  Feuilles  courtes,  disposées  en  séries  rapprochées 
et  presque  à  angle  droit,  jamais  réfléchies  à  la  base  et  recouvrant 
toujours  les  ramules  cylindriques,  de  même  couleur  sur  les  deux 
faces,  raides,  jamais  émarginées,  très-aiguës  sur  les  rameaux  infé- 
rieurs, comprimées,  presque  planes,  munies  d'une  nervure  à  la  face 
inférieure,   plus  courtes  encore  et   plus  obtuses,  presque]  arron- 


228  AB1ES. 

dies  sur  les  rameaux  supérieurs  fructifères,  parcourues  par  une 
forte  nervure  et  marquées  de  chaque  côté  d'un  sillon,  souvent 
subincurvées-falquées ,  légèrement  dilatées  à  la  base,  se  déta- 
chant facilement  par  la  dessiccation,  et  laissant  sur  le  coussinet 
une  cicatrice  orbiculaire  blanche  déprimée  au  milieu.  Les  feuilles, 
lors  de  leur  premier  développement  beaucoup  plus  longues,  ont 
quelquefois  3  centim.  et  présentent  ordinairement  deux  lignes  glau- 
cescentes  en  dessous.  Chatons  mâles  courts,  dépassant  à  peine  les 
feuilles,  ovoïdes,  de  couleur  pourpre,  rassemblés  à  l'extrémité  et 
à  la  face  inférieure  des  rameaux,  très-nombreux  à  partir  du  tiers 
inférieur  jusqu'au  sommet  de  l'arbre,  sessiles,  entourés  à  la  base 
d'écaillés  membraneuses,  roussâtres ,  obtuses,  presque  lacérées, 
résineuses  extérieurement,  réunies  à  la  base  en  un  involucre  qui  per- 
siste plusieurs  années.  Anthères  biloculaires,  sessiles,  en  pyramide 
renversée,  carénées-nervées  a  la  face  supérieure,  s'ouvrant  trans- 
versalement et  vers  le  milieu,  tronquées  au  sommet,  presque  mar- 
ginées,  déprimées  et  ombiliquées  au  milieu.  Pollen  gros,  sphérique, 
d'un  jaune  pâle.  Chatons  femelles  cylindriques,  dressés,  placés  à  la 
face  supérieure  des  rameaux,  sessiles,  constamment  accompagnés 
d'écaillés  bractéales  stériles,  plus  petites,  membraneuses,  rési- 
neuses; longs  de  5-6  centim.,  d'un  brun  verdâtre.  Écailles  brac- 
téales rondes  à  l'époque  de  l'anthèse.  larges,  membraneuses,  crénu- 
lées  sur  les  bords,  presque  émarginées  au  sommet,  à  nervure  saillante, 
apiculées,  convexes,  glabres  sur  les  deux  faces.  Écailles  fructifères 
moitié  plus  courtes  que  l'écaillé  bractéale  au  moment  de  l'anthèse, 
charnues,  presque  semi-orbiculaires,  un  peu  plus  larges  que  lon- 
gues, portant  sur  le  milieu  une  nervure  très-proéminente  qui  n'atteint 
pas  le  sommet.  Cônes  dressés,  sessiles,  cylindrico-ovoïdes,  obtus, 
souvent  légèrement  bombés,  à  peine  plus  longs  que  ceux  de  VA. 
pectinata,  mais  un  peu  plus  épais  et  souvent  réunis  en  groupes. 
Écailles  ovulifères  presque  triangulaires,  à  sommet  très-obtus  et 
arrondi,  tombant  avec  les  graines  à  la  maturité.  Bractées  soudées 
avec  les  écailles  ovulifères,  ovales,  émarginées  et  5  ou  6  fois  plus 
courtes  qu'elles.  Graines  accompagnées  d'une  aile  membraneuse 
presque  transparente,  subcrénulée  sur  le  bord,  presque  de  la 
même  longueur  que  l'écaillé,  enveloppant  la  graine  par  les  bords 
roulés  en  dessous;  à  testa  coriace,  brun,  abondamment  pourvu  de 


A  MES.  2i9 

vésicules  oléifères  odorantes.  Albumen  blanc,  farineux.  Embryon 
à  7  cotylédons.  » 

Dans  nos  cultures  :  Très-bel  arbre,  remarquable  par  l'élégance 
de  son  port.  Branches  nombreuses,  dressées-étalées  à  partir  du  sol, 
diminuant  successivement  et  régulièrement  de  la  base  au  sommet, 
de  manière  à  former  une  pyramide  conique.  Rameaux  et  ramulcs 
nombreux,  irrégulièrement  distants,  opposés,  ternes  ou  verticillés, 
plus  rarement  épars.  Feuilles  alternes,  très-rapprochées,  longues 
de  10-13  millim.,  larges  d'environ  2,  étalées,  quelquefois  réflé- 
chies, coriaces,  droites  ou  à  peine  falquées,  d'un  vert  foncé  en  dessus, 
luisantes,  plus  pales  en  dessous,  accompagnées  de  chaque  côté  de  la 
nervure  d'une  ligne  glaucescente,  à  peine  visible  sur  les  vieilles 
feuilles. 

Introduit  en  1839. 

Observ.  VAb.  pinsapo,  très-voisin  par  son  port  de  VA.  cepha- 
lonica,  s'en  distingue  par  ses  feuilles  plus  rapprochées,  ordinai- 
rement plus  courtes  et  un  peu  plus  larges,  plus  droites,  non  tor- 
dues à  la  base  ou  à  peine  contournées,,  et  beaucoup  moins  glauques 
à  la  face  inférieure;  il  en  diffère  encore  par  ses  cônes  à  bractées 
incluses  et  non  saillantes,  comme  dans  VA.  cephalonica.  Les  plus 
forts  individus  que  l'on  rencontre  aujourd'hui  en  France  ne 
dépassent  pas  5  met.  de  hauteur. 

21,  Abies  cilicica  4% 

Feuilles  subdistiques,  échancrées  au  sommet,  vertes  en 
dessus,  argentées  en  dessous,  excepté  sur  la  nervure  mé- 
diane et  les  bords.  Cônes  dressés,  longs  de  22  à  28  centim., 
cylindrico-coniques,  obtus. 

Pinus  cilicica,  Ant.  et  Kotsch.  Oesterr.  Bot.  Wochbllt.  29  déc.  1853. 

Habite  dans  l'Asie- Mineure,  sur  le  mont  Taurus. 

Descr.  «  Arbre  pyramidal,  atteignant  12-14  mètres  sur  50-60  cent# 
et  plus  de  diamètre,  garni  de  branches  à  partir  de  sa  base,  Ecorce 


230  AB1ES. 

d'un  gris  cendré,  très-épaisse  et  profondément  crevassée  sur  les  vieux 
arbres,  parsemée  sur  toute  la  surface  de  petites  fossettes.  Branches 
verticillées,  très-rapprochées  :  les  inférieures  horizontalement  éta- 
lées, relevées  à  l'extrémité  ;  les  supérieures  ascendantes  et  pres- 
que dressées,  allant  en  diminuant  à  mesure  qu'elles  se  rapprochent 
du  sommet  de  l'arbre.  Feuilles  d'environ  3-5  centim.  de  longueur, 
larges  de  3millim.,  légèrement  échancrées  au  sommet,  très-souvent 
tordues  à  leur  base.  Chatons  mule  s  pédoncules,  cylindriques,  obtus  au 
sommet,  longs  d'environ  42  millim.,  larges  de  4-5.  Anthères  termi- 
nées par  un  connectif  en  forme  de  languette  triangulaire,  à  bords 
entiers.  Cônes  dressés,  longs  de  22-28  centim.,  larges  de  4-5, 
presque  cylindriques,  arrondis  à  la  base,  obtus  ou  déprimés  au 
sommet.  Écailles  imbriquées,  longues  d'environ  35  millim.,  à  bord 
supérieur  transversalement  elliptique  ou  tronqué,  parfaitement 
entier  ;  bords  latéraux  presque  arrondis  en  demi  cercle,  transparents 
et  érosés,  à  base  cunéiforme,  brusquement  rétrécie  en  onglet. 
Bractées  stipitées,  à  stipe  liguliforme,  à  peine  rétréci  au  sommet 
d'où  part  une  lame  subquadrangulaire  échancrée,  et  terminée  par 
un  mucron  central  d'environ  2  millim.  de  longueur  qui  dépasse  à 
peine  les  écailles.  Graines  trigones-obovées,  à  aile  obliquement 
cunéiforme,  longue  et  large  de  45-20  millimètres. 

«  Ce  Sapin,  qui  se  rattache  au  groupe  des  espèces  à  bractées 
incluses,  se  reconnaît  à  sa  teinte  d'un  gris  argenté.  Il  est  en  outre 
remarquable  par  son  port  élancé,  son  tronc  garni  de  branches  dès 
sa  base,  ainsi  que  par  ses  rameaux  couverts  de  feuilles  longues  et 
rapprochées.  L'abondance  des  cônes,  leur  longueur,  leur  position, 
donnent  au  sommet  de  l'arbre  l'aspect  d'un  immense  candélabre  garni 
de  cierges.  VAbies  cilicica  fut  découvert  d'abord  le  26  juin  4  853, 
sur  le  Taurus,  par  Kotschy,  dans  la  vallée  de  Gusgula,  au  nord- 
ouest  du  grand  détilé  cilicien  Gulleke  Boghas;  plus  tard  il  le  retrouva 
en  grande  quantité  sur  tout  le  versant  méridional  du  pied  du  massif 
alpin  dit  Bulgar  Dagh,  en  Cilicie,  de  330  à  2,660  met.  au-dessus 
du  niveau  de  la  mer,  en  compagnie  du  Cèdre  du  Liban  et  de  deux 
espèces  de  Genévriers.  Quelquefois  on  le  rencontre  sur  les  pentes 
escarpées,  constituant  à  lui  seul  des  forêts.  Son  bois  est  mou,  sujet 
à  se  pourrir;  les  planches  que  l'on  en  retire  s'emploient  de  préfé- 
rence en  volige,  parce  que,  sous  l'influence  de  la  chaleur,  elles  sont 


AlilES.  i3l 

moins  sujettes  à  se  contourner  que  celles  des  Cèdres  et  des  Pins. 
Les  arbres  commencent  à  fructifier  dès  qu'ils  ont  atteint  10  ans.  » 
(Ant.  et  Kotsch.,  /.  c.) 

Un  autre  voyageur,  M.  Tchihatcheff,  naturaliste  russe,  a  ren- 
contré une  espèce  de  Sapin  qui,  d'après  les  détails  qu'il  en  a  don- 
nés, est  probablement  la  même  que  celle  qui  a  été  décrite  par 
Antoine  et  Kotschy.  Il  a  fait  hommage  au  Muséum  de  plusieurs 
échantillons  de  branches,  ainsi  que  des  écailles  de  cônes  détachées 
de  leur  axe,  qui  m'ont  présenté  les  caractères  suivants  :  Rameaux 
minces,  distiques,  couverts  d'une  écorce  cendrée,  blanchâtre,  légè- 
rement rugueuse.  Feuilles  longues  de  20-35  millim.,  planes,  lui- 
santes en  dessus,  où  elles  sont  parcourues  sur  le  milieu  d'un  sillon  peu 
profond,  marquées  en  dessous  de  2  lignes  glauques  séparées  entre 
elles  par  une  bande  verte  légèrement  saillante,  obtuses,  ordinaire- 
ment tronquées  au  sommet,  où  elles  sont  souvent  légèrement  échan- 
crées.  Cônes  d'environ  4-5  centim.  de  diamètre  (ce  que  j'ai  pu  recon- 
naître en  réunissant  un  certain  nombre  d'écaillés  et  les  disposant  en 
spirales,  à  peu  près  comme  elles  étaient  placées  dans  la  formation  du 
cône).  Écailles  plus  larges  que  hautes,  de  35-45  millim  dans  leur 
plus  grande  largeur  sur  environ  28-30,  à  partir  de  la  base  de  l'onglet, 
qui  est  court,  caréné,  aigu  sur  chaque  face  ;  brusquement  et  profon- 
dément concaves  à  la  base,  largement  dilatées  en  une  lame  épaisse, 
visiblement  sinuée-veinée,  entière,  arrondie  supérieurement,  amin- 
cie sur  les  bords,  mais  plus  aux  deux  extrémités  latérales  qui  sont 
érosées,  denticulées,  portant  au  dos  une  bractée  soudée  par  sa  base 
à  la  partie  supérieure  de  l'onglet,  étalée,  amincie  en  une  lame 
mince  d'un  brun  plus  ou  moins  foncé,  puis  dilatée,  cordiforme, 
légèrement  denticulée  sur  les  bords  qui  sont  roux,  atténuée  au 
sommet  en  un  très-court  mucronule  ;  le  tout  arrivant  aux  deux  tiers 
environ  de  l'écaillé.  Graines  longues  de  10-12  millim.,  surmontées 
d'une  aile  mince,  blanchâtre,  cartilagineuse,  souvent  de  15-20  millim. 
dans  sa  plus  grande  largeur,  arrivant  un  peu  au-dessous  du  bord 
supérieur  de  l'écaillé. 

Tout  récemment,  le  Muséum  a  reçu  de  M.  Blanche,  consul  de 
France  à  Sayda,  des  cônes  et  des  graines  d'une  espèce  particulière 
ftAbies  différente  de  celle  de  M.  Tchihatcheff.    Ses  cônes  sont 


232  AB1E?, 

dressés,  très  -  résineux,  longs  de  46-18  cenlim.,  larges  de  5  ;  à 
écailles  cunéiformes,  presque  planes  ou  à  peine  concaves,  longues 
de  30-32  millira.  de  la  base  de  l'onglet  au  bord  supérieur,  de  30-38 
dans  la  partie  la  plus  large,  lisses  ou  à  peine  striées-veinées,  à 
onglet  long  de  10-15  millim.,  étroit,  caréné,  puis  élargies  insensi- 
blement jusque  près  du  sommet,  brusquement  dilatées,  recourbées 
latéralement,  à  bords  très-minces,  scarieux,  denticulés.  Bractées 
moins  cordiformes,  plus  minces  et  plus  scarieuses  sur  les  bords, 
plus  visiblement  denticulées  que  celles  ci-dessus,  tronquées  au 
sommet,  déprimées  au  milieu,  d'où  part  un  mucron  brun,  sca- 
rieux, fin  et  aigu,  d'environ  1  millimètre. 

Observ.  Il  résulte  de  tout  ce  qui  précède,  qu'il  existe  dans 
l'Asie-Mineure  plusieurs  espèces  à' Abies  non  décrites  ou  très- 
imparfaitement  connues. 


Espèces  peu  connues. 

22.  Abies  Mertensia,  Lindl. 

Feuilles  linéaires,  légèrement  obtuses,  atténuées  à  la 
base  en  un  pétiole  court. 

Pinus  Mertensia,  Bong.  Veget.  sitch.  in  Mém.  Acad.  St-Petersb.  VI. 
sér.  II.  163.  Hook.  FI.  Bor.  Amer.  II.  164.  Endl.  Syn.  Conif.  111. 
Abies  Mertensia,  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  211. 

Habite  l'île  Sitcha. 

Descr.  «  Arbre  très-rameux,  à  rameaux  et  ramules  fortement 
tubercules  après  la  chute  des  feuilles.  Feuilles  solitaires,  rappro- 
chées, linéaires,  atténuées  à  la  base  en  un  pétiole  très-court,  sub- 
obtuses, planes  en  dessus,  entières,  longues  de  12  millim.  sur 
1  millim.  environ  de  largeur.  Cônes  solitaires,  sessiles,  oblongs,  ob- 
tus, d'environ  4-5  centim.  Écailles  réniformes,  entières,  de  1 1  millim. 
et  plus  de  largeur.  »  (Bongard,  /.  c.) 


âmes.  233 

23.  Abies  ILempferi,  Lindl. 

Feuilles  très-grèles,  ramassées  en  faisceaux,  caduques. 
Cônes  oblongs,  longs  d'environ  5-6  centim.;  à  écailles 
lâches,  divergentes,  excessivement  caduques. 

Abies  Kœmpferi,  Lindl.  in  Penny-Cyclop.,  vol.  I. 

Pinus  KiEMPFERi,  Lamb.  Monogr.  gen.  Pin.  2e  vol.  Préface. 

Abies  Kœmpferi,  Lindl.  Gardn.  Chron.  1854,  p.  255.   /.  c.   p.  455 

(cum.  ic). 
Seosi,  vulgb  Kara  Maatz  Nomi  ;  Larix  Conifera,  nucleis  pyramidatis, 

foliis  deciduis.  Ksempf.  Amœn.  exot.  883. 

Habite  la  Chine  et  probablement  aussi  le  Japon. 

Descr.  «  Feuilles  caduques,  fasciculées,  arrondies,  laissant  lors 
de  leur  chute  une  cicatrice  penlagonale.  Cônes  oblongs,  cynaroïdes, 
fragiles.  Ecailles  cordées,  obtusément  acuminées  (pyramidales), 
étalées,  caduques.  Bractées  petites,  serrulées.  Aile  ovale,  lancéolée 
dans  la  moitié  de  sa  longueur,  de  la  même  grandeur  que  la  graine. 
Aucun  voyageur,  depuis  Kaempfer,  ne  paraît  avoir  observé  cet  arbre. 
Siebold,  dans  sa  description  des  Conifères  du  Japon,  n'en  parle  pas, 
quoiqu'il  mentionne  une  espèce  de  Larix  (le  Lar.  Leplolepis),  appe- 
lée Kara-mats  au  Japon  (c'est-à-dire  Sapin  du  Kara  ou  du  N.-E. 
de  l'Asie).  Mais  celte  espèce  ne  paraît  avoir  aucun  rapport  avec  celle 
de  Kaempfer.  Lambert,  d'après  un  dessin  exécuté  par  un  artiste 
japonais,  établit  son  Pinus  Kœmpferi,  changé,  dans  le  Penny-Cy- 
clop, en  Abies  Kœmpferi,  nom  qui  n'a  pas  reparu  depuis  cette 
époque.  Quoi  qu'il  en  soit,  M.  Fortune  annonça  le  16  février  1854, 
par  une  lettre  datée  de  Hong-Kong,  qu'il  venait  de  découvrir  dans 
les  provinces  centrales  du  N.-E.  de  la  Chine  un  très-bel  arbre  du 
groupe  des  Mélèzes,  et  parfaitement  rustique,  à  cônes  très-jolis, 
gracieux  dans  leur  jeune  âge  {pretty),  mais  excessivement  fragiles.  » 
(Lindl.,  I.  c.) 

A  ces  détails  M.  le  docteur  Lindley  ajoute  encore  :  «D'après  les 
échantillons  et  les  graines  envoyés  à  M.  Glendinning  de  Turnam- 


234  AB1ES. 

Green,  j'ai  pu  reconnaître  que  la  plante  est  tout  à  fait  inconnue,  et 
ne  se  rapporte  à  aucune  des  espèces  de  Conifères  précédemment 
découvertes.  Ses  branches  sont  exactement  semblables  à  celles  du 
Mélèze  commun.  Les  feuilles  sont  fasciculées,  très-grêles,  caduques, 
d'un  pouce  1/2  de  longueur.  Les  cônes  sont  pendants,  longs  d'environ 
3  pouces  sur  2  4/4  de  large,  à  écailles  excessivement  caduques, 
divergentes  comme  celles  d'une  tête  d'artichaut,  avec  laquelle  l'en- 
semble du  cône  paraît  avoir  une  légère  ressemblance  (artichoke 
headed  appearancc),  et  ne  correspondent  à  rien  de  connu  aujourd'hui 
parmi  les  Conifères.  Les  écailles  sont  ligneuses,  plates,  cordiformes, 
graduellement  et  régulièrement  rétrécies  en  une  pointe  obtuse, 
de  plus  d'un  pouce  de  longueur;  elles  portent  à  leur  base  une 
petite  bractée  aiguë,  serrulée.  Les  graines,  y  compris  Yaile,  sont 
exactement  de  la  grandeur  des  écailles,  et  au  nombre  de  deux 
sous  chacune  d'elles,  dont  elles  recouvrent  entièrement  la  surface 
interne;  elles  offrent  une  légère  courbe  correspondant  à  celle 
de  l'écaillé  du  côté  externe.  Ces  cônes  sont  tellement  fragiles  qu'il 
suffit  du  moindre  choc  pour  les  briser,  et  les  écailles  tombent 
alors  par  morceaux;  ces  dernières  sont  très-lâches  et  si  peu 
adhérentes,  qu'elles  ne  tiennent  au  cône  que  par  un  faisceau  vas- 
culaire  qui,  de  la  base  de  chacune  d'elle,  se  fixe  à  l'axe  général. 
M.  Fortune  ainsi  que  Ksempfer  en  font  une  espèce  de  Larix , 
et  cela  duit  être,  si  la  caducité  des  feuilles  peut  seule  caractériser 
ce  genre  ;  mais  un  des  principaux  caractères  du  Mélèze  est  d'avoir 
les  cônes  à  écailles  persistantes,  tandis  que  dans  les  vrais  Sapins 
et  dans  notre  plante  elles  sont  excessivement  caduques.  Par  ce 
dernier  caractère,  elle  se  rapproche  des  Cèdres,  qui,  de  leur  côté, 
ont  des  feuilles  persistantes.  » 

Sous  la  dénomination  générale  de  Sapins,  on  a  longtemps  confondu,  et  on 
confond  souvent  encore  des  genres  très-différents,  tels  que  les  Picea,  par 
exemple.  Les  anciens  ont  aussi  connu  les  Abies  (Sapins)  et  les  Picea  (Pesses), 
mais  ils  ne  les  confondaient  pas;  ils  donnaient  le  nom  de  Sapin  aux  espèces 
à  feuilles  planes,  argentées  en  dessous,  tandis  qu'ils  réservaient  au  contraire 
celui  de  Picea  pour  celles  à  feuilles  aciculaires,  presque  télragones,  que 
nous  appelons  ordinairement  et  indistinctement  Abies  et  Picea.  Quoique  les 
détails  et    les  descriptions  qu'ils  en  ont  donnés  soient  très-incomplets,  on 


ABIES.  235 

peut  les  distinguer,  et  reconnaître  que  l'arbre  que  Pline  désigne  sous  le  nom 
d'Abies  n'est  autre  que  notre  Sapin  commun,  Abies  pectinata. 

La  plupart  des  espèces  renfermées  dans  ce  genre  sont  généralement  trés- 
belles,  et  mériteraient  d'être  cultivées,  lors  même  qu'elles  n'offriraient  pas 
d'autres  avantages;  mais  il  n'en  «st  rien,  et  le  plus  grand  nombre  d'entre 
elles  possèdent  des  propriétés  qui,  indépendamment  de  leur  beauté,  seraient 
suffisantes  pour  les  faire  rechercher.  Je  vais  passer  rapidement  en  revue  les 
espèces  les  plus  méritantes,  faisant  ressortir  pour  chacune  d'elles  ses  prin- 
cipaux avantages. 

Abieê  bracteata,  l'une  des  plus  remarquables  par  la  forme  de  ses  cônes  ; 
l'on  trouvera  à  sa  description  les  détails  et  particularités  qui  se  rattachent  à 
sa  découverte  et  à  son  introduction. —  A.  nobilis.  Le  port  de  cette  espèce 
suffit  pour  en  justifier  le  nom  ;  elle  mérite  d'être  multipliée  et  répandue 
beaucoup  plus  qu'elle  ne  l'est,  ne  serait-ce  même  que  comme  arbre  d'orne- 
ment.—  UAb.Nordmanniana}qu\  commencée  se  répandre  dans  le  commerce, 
ne  le  cède  en  rien  à  l'espèce  précédente  :  car,  avec  un  très-beau  port  et  un 
joli  feuillage,  il  est  très-rustique,  et  atteint  jusqu'à  plus  de  25  met.;  si  nous 
ne  connaissons  pas  les  qualités  de  son  bois,  nous  pouvons  avec  toute  assu- 
rance le  recommander  comme  arbre  d'ornement,  et  peut-être  comme  étant  la 
plus  belle  espèce  à  feuilles  argentées.  —  VA.  pectinata,  commun  dans  toute 
l'Europe,  présente  plusieurs  avantages  par  son  bois  et  par  la  résine  qu'on  en 
extrait;  aussi  donne-t-il  lieu,  dans  certaines  localités,  à  une  exploitation  assez 
importante.  — A.  cephalonica.  Celui-ci  rivalise  avec  VAb.  pinsapo  au  point 
de  vue  de  l'ornement;  c'est  du  reste  le  seul  avantage  qu'il  paraît  présenter, 
mais  sous  ce  rapport  il  laisse  peu  à  désirer.  Il  se  distingue  de  ce  dernier  par 
ses  feuilles  un  peu  plus  longues,  plus  distantes  et  surtout  beaucoup  plus  blan- 
ches àla  face  inférieure. — VAb.balsamea,  vulgairement  Sapin  baumier,  est  un 
arbre  de  petite  dimension,  qui  n'a  d'autre  intérêt  quel'ornement;  son  bois, 
d'après  Michaux,  est  de  qualité  inférieure,  et  l'arbre  n'est  recherché  en  Amé- 
rique que  pour  en  extraire  la  résine,  qu'il  produit  en  assez  grande  quantité, 
et  qui  est  connue  sous  le  nom  de  Baume  de  Giléad,  nom  impropre,  puisque 
celte  substance  est  extraite  d'une  plante  d'Asie  (l'Amyris  Gileadensis).  L'arbre 
est  de  courte  durée  dans  nos  cultures,  où  il  atteint  rarement  6-8  mètres. 
—  Les  Ab.  amabiliê  et  grandis  sont  aussi  de  très-beaux  arbres,  qui  atteignent 
de  grandes  dimensions  ;  malheureusement  ces  espèces  sont  encore  très-rares 
en  Europe,  et  la  plupart  des  sujets  qu'on  y  rencontre,  encore  petits,  pro- 
viennent généralement  de  multiplications  faites  avec  des  branches  latérales, 
et  n'ont  par  conséquent  pas  de  flèche  ou  tige  verticale. —  Pour  les  Ab.pindrow 


236  picea. 

et  Webbiana,  dont  les  dimensions,  le  port  et  le  feuillage  argenté  faisaient 
espérer  que  l'on  pourrait  en  tirer  un  bon  parti,  au  moins  sous  le  rapport  de 
l'ornement,  l'expérience  a  démontré  que  cet  espoir  était  mal  fondé:  car  ainsi 
que  je  l'ai  dit  précédemment,  l'inconvénient  qu'ils  ont  de  pousser  de  très- 
bonne  heure  au  printemps  fait  que  les  jeunes  bourgeons  sont  souvent  détruits 
par  les  dernières  gelées.  —  VÀb.  pin $apo  est  assez  répandu  aujourd'hui,  et 
chacun  sait  que  son  mérite  ornemental  ne  le  cède  à  aucune  autre  espèce  du 
genre. 

A  part  quelques  espèces  mexicaines,  comme  VÀb.  religiosa,  par  exemple, 
qui,  malgré  sa  rusticité,  ne  peut  supporter  sans  danger  nos  hivers,  les 
Abies  sont  assez  robustes;  nous  ne  pouvons  cependant  rien  assurer  au  sujet 
des  espèces  japonaises  qui  ne  sont  pas  encore  introduites,  et  pour  lesquelles 
on  devra  prendre  quelques  précautions. 


XVIII.   Picea,  Link.  —  Pesse. 

Picea,  Link.  in  Linnœa,  XV.  516. 

Abies,  Don,  in  Loud.  Arbor.  IV.  2293. 

Abies,  section  Picea,  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  405.   P.  D.  Dict, 

univ.  d'Hist.  nat.  XI.  346. 
Pinus,  section  Picea,  Endl.  Syn.  Conif.  H 2. 

Feuilles  sessiles  ou  très-courtement  pctiolées,  acicu- 
laires,  linéaires,  subtétragones,  mucronées,  piquantes, 
très-entières,  alternes  autour  du  rameau  et  non  distiques 
par  renversement.  Coussinets  décurrents,  supérieure- 
ment épaissis,  à  cicatrices  rhomboïdales.  Chalons  mâles 
axillaires  et  terminaux,  cylindrico-coniques,  ovales-allon- 
gés. Anthères  biloculaires ,  longitudinalcmcnt  déhis- 
centes. Chatons  femelles  terminaux.  Cônes  pendants, 
solitaires,  terminaux,  à  écailles  coriaces,  persistant  sur 


IMCEA.  237 

le  rachis  après  la  chute  des  graines.  Graines  à  aile  cadu- 
que, étroite,  oblongue-obovale  ou  légèrement  cultri- 
forme. 

Grands  arbres  à  cime  effilée-conique,  à  feuilles  alter- 
nes ou  éparses  tout  autour  des  rameaux,  subtétragones, 
Irès-courtement  mucronées. 

Maturation  annuelle. 

1 .  Picra  Menziesii  *{* . 

Feuilles  comprimées-tétragones,  aiguës,  droites.  Cônes 
cylindriques,  pendants;  à  écailles  rhomboïdales,  déchirées 
sur  les  bords. 

Pinus  Menziesii,  Dougl.  Mss.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  III.  161.  t.  71.  Hook. 

FI.  Bor.  Amer.  II.  162.  Ant.  Conif.  85.  t.  33.  f.  1.  End!.  Syn.  Comf. 

112. 
Abies  Menziesii,  Loud.  Arbor.  IV.  2321.  f.  2232. — Encycl.  oftrees, 

1034.  f.  1934.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  93.  t.  32.   Lindl.  et 

Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  211.  Knight,  Syn.  Conif.  37. 

Var.  crispa. 

Pinus  Menziesii,  p.  crispa,  Ant.  /.  c.  t.  33.  f.  2. 
Picea  Menziesii  crispa. 

Écailles  plus  lâches,  ondulées-crispées. 

Habite  dans  l'Amérique  N.-O.  la  partie  septentrionale  de  la 
Californie. 

DesGr.  Arbre  très-droit,  atteignant  15-20  met.  Branches  ver ti- 
cillèes-étalées.  Feuilles  épaisses,  rapprochées  -  étalées,  subtétra- 
gones ou  comprimées,  lisses  et  arrondies  en  dessous;  à  sillons  très- 
marqués,  surtout  les  supérieurs,  qui  sont  souvent  un  peu  plus 
larges  et  plus  glauques.  Cônes  pendants,  longs  de  5-7  centim.,  larges 
de  2,  sessiles  ou  subpédonculés  par  l'amincissement  de  leur  base. 
Ecailles  très-minces,  membraneuses,  ondulées  et  subrongées-don- 


238  PICEA. 

tées  sur  les  bords.  Graines  très-petites,  presqu'ovoïdes,  surmontées 
d'une  aile  trois  ou  quatre  fois  plus  longue  qu'elles. 
La  variété  p.  crispa  se  distingue  par  ses  écailles  laciniées-crispées. 

Introduit  en  1831. 

2.  Pi  ce  a  alba,  Link. 

Feuilles  très-rapprochées-étalées,  subtétragones.  Cônes 
cylindriques,  pendants;  à  écailles  obovales,  très-entières. 

Abies  canadensis,  Mill.  Dict.  n.  1. 

Pinus  canadensis,  Du  Roi,  Obs.  bot.  38.  — -  Harbk.  éd.  1.  121.  Wan- 

genh.  Beitr.  V.  t.  l.f.  2. 
Pinus  laxa,  Ehrh.  Beitr.  III.  24. 
Pinus  alba,  Ait.  Hort.  Kew.   éd.   1.  III.  371.  Willd.  Baumz.  221. 

Lamb.  Pin.  éd.  2.  I.  43.  t.  28.  Hook.  FI.  bor.  Amer.  II.  1G3.  Ant. 

Conif.  86.  t.  34.  f.  1.  Endl.  Syn.  Conif.  112. 
Pinus  glauca,  Mœnch.  Weissenb.  73. 
Pinus  tetragona,  Mœnch.  Mètli.  364. 
Abies  alba,  Mich.  FI.  Bor.  Amer.  II.  207.  Mich.  fil.  Arb.  for.  I.  133. 

t.  12.  Loud.  Arbor.  IV.  2310.  f.  2224.  —  Encycl.  of  trees,  1030. 

f.   1928.  Spach,  Hist.   vég.   phan.  XI.  412.  Forbes  (Jam.),  Pinet. 

Wob.  95.  t.  33.  Loisel.  Nouv.  Duham.  V.  289.  t.  81.  fig.  2.  Desf. 

Hist.  arbr.  II.  580.  Lindl.  et  Gorcï.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  211. 

Knight,  Syn.  Conif.  36. 
Abies  glauca,  Hort.  aliq. 
?  Picea  CjErulea,  Link.  in  Linnœa,  XV.  522. 
Abies  cerulea,  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  99. 
?  Abies  rubra  violacea,  Loud.  Arbor.  IV.  2316. 
Pinus  rubra  B.  violacea,  Endl.  Syn.  Conif.  114. 
Abies  rubra  B.  violacea,  Lindl.  etGord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  211, 
Abies  curvifolia,  Hort. 
Picea   alba,   Link.    in  Linnœa,  XV.    519. 

Vulgairement  Sapinette  blanche. 


PICEA. 


239 


"Variétés   horticoles. 

PlCEA  ALBA  NANA.' 

ABIES  ALBA  PROSTRATÀ,  Hort. 

Abies  alba  nana,  Loud.  Encycl.  of  Irees,  1030,  Knight,  Syn.  36. 

Cette  variété,  distincte  de  l'espèce  par  ses  dimensions,  en  diffère 
encore  par  ses  feuilles,  moins  nombreuses  et  plus  étalées  ;  elle  dé- 
passe rarement  \  met.  50  centim.  de  hauteur,  et  forme  le  plus  sou- 
vent un  buisson  étalé. 

PlCEA  ALBA  ECHINOFORMIS. 

Abies  alba  echinoformis,  Hort. 

Arbrisseau  très-nain,  buissonneux.  Branches  nombreuses,  courtes. 
Feuilles  étalées,  rapprochées,  très-étroites  ou  subaciculaires,  longues 
de  18-22  millim.,  molles,  très-courtement  terminées  par  une  pointe 
subobtuse. 

Habite  différents  lieux  de  l'Amérique  boréale,  principalement 
le  Canada  et  la  Caroline. 

Descr.  Bel  arbre,  [dépassant  rarement  20  mètres.  Tronc  droit, 
cylindrico-conique.  Branches  rapprochées.  Rameaux  et  ramilles 
nombreux,  courts,  souvent  compactes,  étalés,  quelquefois  défléchis. 
Feuilles  éparses,  très-rapprochées  autour  des  rameaux  qu'elles  ca- 
chent presque  entièrement,  subtétragones,  parcourues  sur  chaque 
face  par  un  léger  sillon  de  couleur  glauque,  obtuses  ou  brusque- 
ment mucronulées,  atténuées  à  la  base  en  un  court  pétiole.  Chatons 
mâles,  cylindrico-coniques  ,  obtus,  entourés  h  la  base  d'écaillés 
ciliées-lacérées ,  solitaires  à  l'extrémité  de  ramilles  très-grêles, 
de  là  pendants  ;  crête  des  anthères  ciliée-lacérée,  pourpre.  Cônes 
pendants,  situés  à  l'extrémité  de  faibles  ramilles,  longs  de  4-6  cen- 
timètres, larges  de  4  0-15  millimètres,  solitaires  sur  chaque  ramille, 
quoique  souvent  rapprochés  en  très-grand  nombre  sur  des  ramilles 
plus  courtes,  et  constituant  ainsi  des  sortes  de  grappes.  Ecailles 
obovales,  très- entières,  d'abord  d'un_  vert  herbacé,  puis  rougeâtre 
et  finalement  d'un  roux   pâle ,  luisantes.  Graines  très  -  petites, 


240  riCEA. 

ovoïdes,  d'un  jaune  roux;  à  aile  mince,  obovale,  trois  fois  plus  lon- 
gue que  la  graine. 

Introduit  en  1700. 

Observ.  La  Sapinette  bleue  des  jardiniers,  Abies  cœrulea  et 
Abies  glauca,  Hort.,  n'est  autre  chose  que  le  Picea  alba,  qui,  dans 
quelques  conditions  avantageuses  de  développement,  se  couvre 
d'une  écorce  et  de  feuilles  d'une  teinte  beaucoup  plus  prononcée, 
presque  bleuâtre  ou  violacée. 

5.  Picea  rubra,  Link. 

Feuilles  rapprochées,  couchées -incurvées,  subtétra- 
gones.  Cônes  résineux,  ovoïdes-oblongs;  à  écailles  obo- 
vales,  entières. 

Pinus  rubra,  Lamb.  Pin.  éd.  2.  I.  47.  t.  30.  Hook.  FI.  Bor.  Amer. 

II.  164.  Ant.  Conif.  87.  t.  34.  f.  2.  Endl.  Syn.  Conif.  113. 
Pinus  americana  rubra,  Wangenh.  Beitr.  75.  t.  16.  f.  80. 
Pinus  americana,  Gœrtn.  Fruct.  et  San.  II.  60.  t.  91. 
Abies  rubra,  Poir.  Dict.  VI.  520.  Loud.  Arbor.  IV.  2316.  f.  2228.— 

Encycl.  of  trees,  1032,  f.  1930.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  101. 

t.  35.  Desf.  Hist.  arbr.  II.  580.  Lindl.  et  Gord.  Joum.  Hort.  Soc. 

V.  211.  Knight,  Syn.  Conif.  37. 
Abies  nigra  var.  Mich.  fil.  Arbr.  for.  I.  124.  Spach,  Hist.  vég.  phan. 

XI.  411. 
Picea   rubra,   Link.   in  Linnœa,    XV.  521. 
Vulgairement  Sapinette  ronge. 

Habite  dans  la  Nouvelle  Ecosse  et  le  Nouveau  Funkland. 

Descr.  Arbre  dont  le  port  est  semblable  à  celui  du  Picea  excelsa. 
Branches  dressées-étalées ,  quelquefois  défléchies,  ascendantes. 
Rameaux  nombreux,  couverts  d'une  écorce  rouge,  principalement 
sur  les  jeunes  bourgeons,  qui  sont  tomenteux  et  recouverts  de  poils 
d'un  roux  ferrugineux,  courts  et  très- serrés.  Feuilles  longues  de 
10-15  million.,  tétragones  ou  irrégulièrement  rhomboïdes,  compri- 
mées, incurvées  et  appliquées  sur  les  rameaux;  très-brusquement 


PICEA.  241 

rétrécies  de  chaque  coté  en  une  pointe  courte,  obtuse,  plus  rarement 
subaiguë;  portées  sur  un  pétiole  rouge,  tomenleux  comme  l'écorce, 
avec  laquelle  il  se  confond.  Cônes  pendants,  souvent  très-résineux, 
longs  de  4-5  centim.,  presque  larges  de  2,  obtus,  atténués  aux 
deux  extrémités,  mais  surtout  au  sommet.  Ecailles  assez  larges, 
convexes,  arrondies,  entières  ou  à  peine  érosées  sur  les  bords. 
Graines  à  testa  noir  ou  brun-rougeâtre,  par  un  duvet  ferrugineux 
très-court. 

Introduit  vers  1750. 

Observ.  Le  P.  rubra  est  encore  très-rare  en  France.  Il  en 
existe  deux  beaux  individus  dans  le  parc  de  Trianon  ;  ces 
arbres  faisaient  partie  de  l'ancienne  école  plantée  par  Richard, 
sous  les  ordres  de  Bernard  de  Jussieu.  Ce  sont  eux  qui  m'ont 
fourni  les  caractères  que  j'ai  rapportés  ci-dessus;  ils  mesurent 
environ  12  mètres,  et  sont  garnis  de  branches  dans  toute  leur 
hauteur. 

4.  Picea  nigra,  Linh. 

Feuilles  subtétragones-aiguës.  Cônes  ovales  ou  ovoïdes, 
pendants;  à  écailles  largement  obovales,  entières. 

Abies  Piceae,  foliis  brevioribus,  conis  biuncialis  Iaxis.  Mill.   Dict.  le. 

t.  1. 
Abies  mariana,  Mill.  Dict.  n.  2.  Wangenh.  Beitr.  75. 
Pinus  nigra,  Ait.  Hort.  Kew.  éd.   1.  III.  370.  Willd.  Baumz.  220. 

Lamb.  Pin.  éd.  2.  I.  45.  t.  29.  Hook.  FI.  Bor.  Amer.  II.  163.  Ant. 

Conif.  88.  t.  31.  f.  3.  Endl.  Syn.  Conif.  115. 
Pinus  mariana,  Du  Roi,  Obs.  bot.  38.  Ehrh.  Beitr.  III.  23. 
Abies  denticulata,  Poir.  Dict.  VI.  520.  Mich.  FI.  Bor.  Amer.  II.  206. 
Abies  nigra,   Mich.  fil.  Arbr.  for.  I.  123.  t.  11.  Loud.  Arbor.  IV. 

2312.  f.  2225-2226.— Encycl.  of  trees,  1031.  f.  1929.  Spach,  Hist. 

vég.  phan.  XI.  410  [excl.  p).  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V. 

211.  Forbes  (Jam.),  Pinet.   Wob.  97.  t.  3i.  Loisel.  Nouv.Duham. 

V.  292.  t.  81.  f.  1.  Ddsf.  Hist.  Arbr.  II.  580  Knight,  Syn.  Conif.  36. 

Traité"  des  Conifères.  18 


2i2  PICEA, 

Picea  nigra,  Link.  in  Llnnœa,  XV.  520. 
Vulgairement  Sapinette  noire.] 

Variétés   horticoles. 

PlCEA  NIGRA  FAST1GIATA. 

Abies  nigra  pumila,  Hort.  aliq. 

Cette  variété,  obtenue  par  M.  Briot,  chef  des  pépinières  de  Tria- 
non,  est  beaucoup  plus  délicate  que  l'espèce,  dont  elle  diffère  encore 
par  ses  branches  et  ses  rameaux  minces,  dressés -fastigiés,  et  par  ses 
feuilles  plus  courtes,  très-ténues,  presque  cylindriques-aiguës,  lon- 
gues de  6-10  millimètres. 

Picea  nigra  glauca. 
Abies  nigra  glauca,  Hort. 

Variété  beaucoup  plus  vigoureuse  que  la  précédente,  peut-êlre 
même  que  l'espèce.  Sa  végétation  est  très-belle;  ses  feuilles,  plus 
grosses  et  plus  obtuses  que  celles  de  l'espèce,  sont  aussi  plus 
glauques.  Peut-être  même  est-elle  une  variété  du  Picea  alba? 

Picea  nigra  Doumetii. 

Branches  très-nombreuses  :  celles  de  la  base  légèrement  étalées- 
ascendantes;  les  supérieures  dressées;  le  tout  formant  une  pyramide 
conique  très-compacte.  Écorce  des  jeunes  bourgeons  couverte  d'une 
pubescence  blanchâtre  ;  celle  des  rameaux  adultes  rougeâtre,  revêtue 
d'un  duvet  roux,  qui  disparaît  assez  promptement.  Feuilles  appri- 
mées,  courtement  pétiolées,  très-nombreuses,  cachant  souvent  en- 
tièrement les  rameaux,  ténues,  longues  de  8-10  millim.,  irréguliè- 
rement tétragones,  brusquement  atténuées  au  sommet,  aiguës, 
marquées  sur  chaque  face  d'un  sillon  glauque.  Cônes  ovoïdes,  élargis 
vers  le  milieu,  sensiblement  atténués  aux  deux  extrémités,  longs  de 
4  centim.  à  partir  du  pédoncule  ramillaire,  larges  d'à  peine  2  dans 
leur  plus  grand  diamètre.  Pédoncule  ramillaire  gros,  écailleux  comme 
la  base  du  cône  lui-même,  dont  il  paraît  être  la  continuation.  Écailles 
ovulifères  minces,  scarieuses,  quelquefois  un  peu  érosées  sur  les 
bords,  d'un  vert  brun,  rouge-violacé,  prenant  une  couleur  plus  foncée 
à  la  maturité. 


PICEA.  243 

Cette  variété  se  trouve  dans  la  propriété  do  chûteau  de  Bfriène, 
près  Moulins.  L'arbre,  âgé  actuellement  de  20  ans,  a  été  planté  par 
Mme  Aglaé  Adanson  ;  il  mesure  4  met.  50  cent,  en  hauteur,  et 
forme,  par  le  raccourcissement  régulier  de  ses  brandies,  une  py- 
ramide conique  pointue,  étalée  à  la  base,  très-garnie  dans  toute  sa 
longueur. 

Habite  dans  l'Amérique  boréale,  entre  44°   (l.  b.)  et  55° 
(l.  occ.). 

Descr.  Arbre  de  20-25  mètres  sur  50  centimètres  de  diamètre. 
Tronc  droit ,  sensiblement  atténué  vers  le  sommet.  Bois  blan- 
châtre, léger,  élastique,  très-recherché  aux  États-Unis  où,  dit- on, 
on  le  préfère  à  celui  de  toutes  les  autres  espèces  du  genre  pour  les 
constructions  navales.  Branches  assez  minces,  légèrement  dressées, 
bientôt  horizontales  ou  réfléchies.  Feuilles  ténues,  alternes,  souvent 
recourbées  vers  le  rameau,  comprimées,  subtétragones-arrondies  ou 
presque  cylindriques,  acuminées  au  sommet,  glaucescentes-bleuâtres, 
surtout  dans  les  parties  un  peu  concaves  ou  comprimées.  Écailles 
gemmaires  membraneuses,  à  carène  prolongée  en  une  pointe  fine, 
souvent  noirâtre.  Chalons  femelles  solitaires ,  sessiles  ou  très- 
courtement  pédoncules,  d'abord  dressés,  paraissant  en  mars,  entiè- 
rement développés  en  avril  et  formant  alors  des  petits  cônes  d'un 
très-beau  violet,  passant  ensuite  à  la  couleur  verte  en  prenant  une 
autre  direction  ;  ils  sont  alors  tout  à  fait  pendants  et  ne  conservent 
du  violet  à  la  maturité  qu'une  tache  brunâtre  plus  ou  moins  étendue, 
placée  à  la  base  de  chaque  écaille;  le  reste  est  d'un  roux  plus  ou  moins 
Foncé.  Cônes  longs  de  25  millim.  sur  45-16  de  large  dans  leur  plus 
grand  diamètre;  ovales-obtus,  atténués  aux  deux  bouts,  portés  sur 
un  pédoncule  courbé  très-court,  légèrement  épaissi  au  sommet. 
Écailles  ovuliféres  minces,  arrondies,  très-légèrement  ondulées, 
denticulées  et  submembraneuses  sur  les  bords,  souvent  colorées  en 
brun  dans  toute  la  partie  inférieure. 

Observ.  Le  P.  nigra  atteint,  dans  certaines  parties  de  l'Amé- 
rique du  Nord,  jusqu'à  25  met.  et  plus  d'élévation.  11  est  très- 
délicat  dans  nos  cultures,  où  il  dépasse  rarement  8-10  mètres. 


2ii  Pi  ce  a. 

5.  Picea  Orientalis. 

Feuilles  courtes,  subtétragones,  couchées  sur  les  ra- 
meaux. Cônes  cylindriques,  pendants;  à  écailles  rhom- 
boïdaleSj  ovales,  arrondies  au  sommet. 

Elate  trapezuntjca,  Tourn.  Voy.  II.  104. 

Abies  orientalis,  folio  brevi  el  tetragono,  fructu  minimo  et  deorsum 

inflexo.  Elate  Grsecorum  recentiorum.  Tourn.  Coroll.  41. 
Sapini  arboris  delinealio.  Bell.  De  Arbor.  Conif.  resin.  27  {cwn.  ic. 

mal.). 
Pinus  orientalis,  L.  Spec.  1421.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  I.  49.  t.  31.  f.  A 

(excl.  reliq.  icon.).  Bieb.  FI.  Taur.  Cauc.  III.  624.  Slev.  Bull.  Soc. 

Nat.  Mosq.  1838,  p.  48.  Ant.  Conif.  89.   t.  35.  f.  1.  Endl.  Syn. 

Conif.  116. 
Abies  orientalis,  Poir.  Dict.  VI.  518.  Loud.  Encycl.  of  trees,  1029. 

f.  1924-1925.  Jaub.  et  Spach,  Plant,  orient.  I.  30.  t.  14.  Lindl.  et 

Gord.  Joum.  Hort.  Soc.  V.  212.  Knight,  Syn.  Conif.  36. 

Habite  auprès  de  Trébizonde  (Tourn.  ),  et  au  sommet  des 
montagnes  de  rimérétie,  dans  la  Mingrélie  supérieure,  et  entre 
Guriel  et  les  monts  Adschariens. 

Descr.  D'après  Steven  :  «  Arbre  élevé.  Feuilles  semblables  à 
celles  du  Picea  excclsa,  mais  de  moitié  plus  courtes,  subulées  ou 
télragones-acuminées,  mais  non  piquantes,  alternes,  recouvrant  de 
toutes  parts  les  rameaux.  Cônes  de  5-8  centim.  de  longueur,  presque 
cylindriques,  à  écailles  lâchement  imbriquées.  Ecailles  inférieures 
légèrement  arrondies,  les  supérieures  quelquefois  aiguës;  à  denticules 
très-petits,  rares,  souvent  entièrement  nuls.  » 

Dans  nos  cultures  :  Branches  verlicillées  étalées.  Rameaux  et 
ramilles  nombreux,  opposés-distiques.  Feuilles  très-rapprochées, 
longues  de  4-8  millim.,  entourant  entièrement  les  rameaux  sur  les- 
quels elles  sont  couchées,  télragones,  brusquement  terminées  en  une 
pointe  obtuse. 

C'est  sans  doute  à  celte  espèce  qu'il  faut  rapporter  le  passage 
suivant  de  Tournefort  (Voyage  du  Levant,  ÏI,  p.  238)  :  «  Cet  arbre 


picea.  245 

a  le  fruit  écailleux  et  comme  cylindrique,  quoique  un  peu  rende  ;  il 
n'a  que  2  pouces  1/2  de  longueur  sur  8  ou  9  lignes  d'épaisseur, 
est  terminé  en  pointe  penchée  en  bas  et  pendant,  et  se  compose  d'é- 
caiiles  molles,  brunes,  minces,  arrondies,  lesquelles  recouvrent  des 
graines  fort  menues  et  huileuses.  Son  tronc  et  ses  branches  sont 
de  la  grandeur  du  Picea  ordinaire  ;  ses  feuilles,  qui  n'ont  que  4  ou 
5  lignes  de  longueur,  sont  luisantes,  vert-brun,  fermes,  raides.  » 

Obsehv.  Lambert,  dans  sa  Monographie  du  genre  Pinus,  re- 
présente, avec  le  cône  du  Picea  orientalis  fig.  A,  deux  autres 
cônes  FF,  dont  l'un  a  les  écailles  ouvertes.  Ces  cônes,  qui  vien- 
nent, dit-on,  de  la  Chine,  et  supposés  appartenir  au  P.  orienta- 
lis,  sont  certainement  encore  autre  chose.  Enfin  il  représente 
aussi,  et  sur  la  môme  planche,  un  autre  cône  fig.  E,  qui  diffère 
également  des  précédents;  il  dit  de  ce  dernier  «  que  cet  échan- 
tillon a  été  recueilli  par  sir  Gore  Ousely,  dans  le  voisinage  de 
ïeflis.  »  A  mon  avis,  la  planche  de  Lambert  représente  3  espèces, 
formes  ou  variétés  différentes. 

6.  Picea  excelsa,  Link. 

Feuilles  comprimées,  tétragones.  Cônes  cylindriques, 
pendants;  à  écailles  planes,  rhombqïdales,  un  peu  allon- 
gées, tronquées,  souvent  denliculées  au  sommet. 

'EXàrrçri  fflXifc-.  Théophr.  Hist.  pi.  III.  10. 

PiCEA.Plin.  tf«*.n«*.XVI.  lO.Mathiol.  Valgris.  107.  Clus.  Hist.  pi.  33. 

Abies,  Dodon.  Pempt.  863. 

Picea  Latinorum,  sive  èXàxyj  àppr,v.  J.  Bauh.  Hist.  I.  2.  238. 

Picea  major  prima,  sive  Abies  rubra.  C.  Bauh.  Pin.  493. 

Abies  tenuiore  folio,  fructu  deorsum  inflexo.  Tourn.  Inst.  58o. 

Pinus  Abies,  L.  Spec.  1421.—  FI.  Suec.  789.  —  FI.  Lap.  347.  Willd. 

Baumz.  221.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  I.  41.  t.  27.  Wahlenb.  H.  Carp. 

312.—  FI.  Suec.  630.  —FI.   Lap.  256.  Gaud.  FI.  Helv.  VI.    191. 

Koch.  Syn.  769.  Ant.  Conif.  90.  t.  3o.  f.  2. 
Pinus  Picea,  Du  Roi,  Obs.  bot.  Zl.  —  Harbk.  éd.  Polt.  II.  156.  Endl. 

Syn.  Conif.  116. 


246  picea. 

Pinus  excelsa,  Lam.  FI.  Fr.  éd.  i.  II,  202. 

Abies  Picea,  Mill.  Dict.  n.  3.  Desf.  Hort.  Paris,  éd.  3.  Spach,  Hist. 
vég.  phan.  XI.  405.  De  Chambr.  Trait,  prat.  Arbr.  résin.  1 18.  pi.  I. 
f.  4  et  5. 

Pinus  cinerea,  Rœling.  Deutschl.  FI.  376. 

Abies  excelsa,  DC.  Fl.Fr.  m.  275.  Rich.  Conif.  69.  1. 15.  Loud.Ar- 
bor.W.'mXî.iWb.—Encycloftrees,  1026.  f.  1922-1 923. Forbes 
(Jam.),  Pinet.  Wob.  87.  Loisel.  Nouv.  Duham.  V.  289.  t.  80.  Desf. 
Hist.  arbr.  580.  Schouw.  Ann.  se.  nat.  3e  sér.  III.  239.  Lindl.  et 
Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  212.  Knight,  Syn.  Conif.  36. 

Picea  vulgaris,  Link.  Abhandl.  der  Berl.  Acad.  1827,  p.  180. 

Picea  excelsa,  Link.  in  Linnœa,  XV.  517. 

Vulgairement  Epicéa. 

A.  integrisquamis.  Ecailles  du  cône  obovales,  arron- 
dies-entières  sur  les  bords. 

Variétés   horticoles. 

Picea  excelsa  tenuifolia. 
Abies  excelsa  tenuifolia,  Loud. 

Variété  d'une  croissance  vigoureuse.  Feuilles  plus  fines  que  celles 
de  l'espèce,  et  beaucoup  plus  couchées  sur  les  rameaux. 

Picea  excelsa  variegata. 

Abies  excelsa,  foliis  variegatis,  Loud. 

Cette  variété,  délicate,  se  distingue  à  ses  feuilles,  soit  panachées, 
soit  complètement  jaunâtres,  soit  vertes,  acuminées  et  aiguës. 

Picea  excelsa  aurea. 

Abies  excelsa  variegata,  Hort. 

Celle-ci ,  beaucoup  plus  vigoureuse  que  la  précédente ,  a  les 
feuilles  très-rapprochées,  subtétragones,  épaisses  :  celles  de  la  tige 
appliquées,  aiguës-mucronées,  légèrement  courbées;  celles  des 
branches  et  des  rameaux  plus  rapprochées  et  plus  obtuses.  La  plupart 
de  celles  qui  sont  situées  à  la  face  supérieure  des  rameaux  sont  d'un 
jaune  blanchâtre,  très-lisses,  luisantes. 


IMGEA.  217 

PlCEA  EXCELSA  INFLEXA. 

Arbre  vigoureux.  Branches  d'abord  légèrement  étalées,  puis  très- 
redressées  à  leur  extrémité;  à  rameaux  et  ramules  rapprochés. 
Feuilles  d'un  vert  foncé,  plus  nombreuses  et  couchées  sur  la  face 
supérieure  des  rameaux.  —  Celte  variété  se  trouve  dans  le  jardin 
de  Fromont,  à  Ris  (Seine-et-Oise),  depuis  environ  45  ans;  l'arbre 
mesure  aujourd'hui  à  peu  près  10  met.  de  hauteur;  ses  branches 
très-nombreuses,  et  presque  aussi  verticales  que  la  tige  elle-même, 
forment  une  pyramide  très-compacte. 

PlCEA  EXCELSA  MUCRONATA. 
ÂBIES  EXCELSA  MUCRONATA,  Loud. 

Abies  mucronata,  Hort.  {non  Raf.). 

Arbrisseau  buissonneux  et  diffus.  Branches  étalées  ou  défléchies. 
Ramules  gros  et  courts,  recouverts  d'une  écorce  rougeâtre.  Feuilles 
distantes,  étalées,  courtes,  grosses,  tétragones,  quelquefois  subcy- 
lindriques-étalées  ou  légèrement  réfléchies,  très-raides  et  terminées 
par  un  court  mucron. — Cette  variété,  obtenue  de  semis  par  M.  Briol, 
chef  des  pépinières  de  Trianon,  ne  paraît  pas  devoir  atteindre  de 
grandes  dimensions;  la  plante  mère,  haute  de  4  met.,  semble  avoir 
atteint  son  maximum. 

PlCEA  EXCELSA  PYRAMIDATA. 

Abies  excelsa  pyramidata,  Hort. 

Par  ses  branches  dressées,  presque  fastigiées,  cette  variété  est  pro- 
pre à  former  de  grandes  allées  ;  elle  pourrait,  dans  quelques  cir- 
constances, remplacer  le  peuplier  d'Italie  (Populas  fastigiata), 
qu'elle  rappelle  par  son  port. 

PlCEA  EXCELSA  PENDULA. 

Abies  excelsa  penbula,  Loud. 
Abies  communis  pendcla,  Booth. 

Branches  très-étalées,  réfléchies  au  sommet.  Rameaux  et  ramules 
grêles,  réclinés  ou  pendants. 

PlCEA  EXCELSA  EREMITA. 

Abies  excelsa  eremita,  Hort. 


-2  48  picea. 

Rameaux  vigoureux,  courts,  recouverts  d'une  écorce  jaune-rou- 
geâtre.  Feuilles  courtes  et  grosses,  irrégulièrement  tétragones,  quel- 
quefois subdistiques  par  renversement,  fortement  mucronulées.  — 
Très-voisine  de  la  variété  monstruosa,  elle  se  ramifie  beaucoup  plus, 
et  son  écorce  est  ordinairement  plus  rouge. 

Picea  excelsa  columnaris. 

Abies  excelsa  columnaris,  Jacques. 

Branches  rapprochées,  étalées.^Rameaux  et  ramules  courts,  com- 
plètement recouverts  de  feuilles  d'un  vert  sombre,  plus  courtes  que 
celles  de  l'espèce.  Bourgeons  très-rapprochés,  allongés,  pointus, 
écailleux;  à  écailles  rousses,  lâchement  imbriquées. 

Picea  excelsa  siberica. 
Abies  excelsa  siberica,  Hcrt. 

Arbrisseau  pyramidal.  Feuilles  rapprochées,  plus  fines  et  plus 
couchées  que  dans  l'espèce,  longues  d'environ  12  millim.,  subcy- 
lindriques, acuminées  et  aiguës. 

Picea  excelsa  monstruosa. 

?  Abies  excelsa  monstruosa.,  Loud.  - 

Abies  monstruosa,  Hort.  aliq. 

Branches  courtes,  souvent  inégales,  rares,  recouvertes  d'une  écorce 
blanc-jaunâtre,  quelquefois  roussâtre.  Feuilles  alternes,  parfois  sub- 
distiques par  renversement,  grosses,  brusquement  terminées  en  une 
pointe  obtuse,  plus  rarement  aiguë. 

Picea  excelsa  Cranstoni. 
Abies  excelsa  Cranstoni,  Hort. 

Arbrisseau  vigoureux.  Feuilles  longues  de  1 3-20  millim.,  compri- 
mées sur  les  côtes,  recourbées  vers  le  rameau  et  presque  appliquées 
sur  lui,  lisses  et  luisantes,  terminées  en  une  pointe  blanchâtre,  fine 
et  aiguë. — Cette  variété  se  ramifie  très-peu;  sa  tige  grosse,  cylindrique, 
recouverte  d'une  écorce  d'un  roux  pâle,  est  ordinairement  terminée 
par  un  gros  bouton  écailleux,  obtus,  de  sorte  que  ce  n'est,  pour  ainsi 
dire,  qu'accidentellement  qu'elle  émet  quelques  rameaux  latéraux 
souvent  épars,  grêles  et  simples,  caractères  qui  la  rapprochent  de 


HCBÀ.  249 

la  variété  moîistruosa,  ainsi  que  de  celle  décrite  ci-après  sous  le 
nom  de  dcnudala.  Serait-ce  la  variété  monstrueuse  dont  a  parlé  Lou- 
don,  et  de  laquelle  il  a  dit  :  "  Trvnco  simplici ,  ramonulli  ";  ou  bien 
celte  dernière,  celle-ci  et  la  suivante  ne  sont- elles  que  de  légères 
modifications  d'une  forme  particulière  au  P.  cxcclsa? 

Picea  excelsa  DENi'iuTA,  Revue  hort.  1854,  p.  236  (cum  ic). 

AbIES  EXCELSA  VIRGATA,  JacqUCS. 

Branches  étalées,  réfléchies,  peu  nombreuses  et  à  peine  ramifiées, 
irrégulièrement  distantes,  quelquefois  réduites  à  de  faibles  ramilles. 
Feuilles  grosses,  couchées  sur  les  rameaux. 

L'absence  de  ramification  s'explique  facilement  par  l'examen  des 
rameaux.  Ceux-ci,  en  effet,  sont  ordinairement  dépourvus  d'yeux  ou 
de  bourgeons  latéraux,  et  n'en  présentent  que  de  terminaux  par 
lesquels  s'opère  l'élongation  des  branches,  sur  lesquelles  on  dis- 
tingue à  peine,  les  unes  des  autres,  les  pousses  annuelles,  si  ce 
n'est  par  un  léger  renflement  recouvert  d'écaillés,  accompagné 
quelquefois  de  petites  et  simples  ramilles. 

PlCEA  EXCELSA  NANA. 
ABIES  EXCELSA  NANA,  Hûït. 

Arbrisseau  dépassant  rarement  \  met.  Branches  très-nombreuses. 
Rameaux  courts,  souvent  fasciés,  ou  portant  des  excroissances  ou 
protubérances  plus  ou  moins  grosses. 

PlCEA  EXCELSA    CONICA. 

Abies  excelsa  conica,  Keteleêr. 

Branches  et  rameaux  nombreux,  dressés.  Feuilles  longues  de  8- 
42  millim.,  ténues,  très-comprimées  sur  les  côtés,  marquées  sur  cha- 
cune des  faces  planes  de  deux  lignes  glauques,  terminées  au  sommet 
par  un  mucron  fin  et  aigu  légèrement  recourbé  vers  le  rameau.  — 
Cette  variété,  qui  atteint  rarement  4  mètre,  forme  un  petit  cône 
élargi  à  la  base,  effilé  au  sommet. 

Picea  excelsa  dumosa. 

Abies  excelsa  dumosa,  Hort. 

Abies  elegans,  Hort. 

Abies  excelsa  elegans,  Hort,  {non  Smith.)  Knight,  Syn,  Con'if.  30. 


w 

250  PlCEA. 

Arbrisseau  nain,  buissonneux.  Branches  presque  horizontales,  dif- 
fuses. Rameaux  nombreux,  divariqués,  minées,  recouverts  d'une 
écorce  cendrée  blanchâtre.  Feuilles  étalées,  distantes,  droites,  brus- 
quement acuminées  en  une  pointe  très-courte. 

PlCEA  EXCELSA  CLAMBRAS1LIANA. 

ABIES  EXCELSA  CLAMBRASILIANA,   L0U(1. 

ABIES  CLAMBRASILIANA,  Hort. 

Branches  très-ramifiées,  à  ramifications  subdistiques  ou  disposées 
en  éventail ,  courtes  et  presque  de  même  longueur.  Feuilles  rappro- 
chées, longues  de  6-8  millim. — Cette  variété,  qui  dépasse  rarement 
60  centim.,  forme  un  petit  buisson  compacte,  étalé,  déprimé,  parfois 
légèrement  conique. 

PlCEA  EXCELSA  PYGJLEA. 
ABIES  EXCELSA  PYG»LEA,  Loud. 

Abies  pygmjsa,  Abies  pumila  et  Abies  miniata,  Hort. 

Abies  elegans,  Smith,  mKnight,  Syn.  Conif.  36  {non  Hort.). 

Abies  clambrasiliana  strict  a,  Loud. 

Branches  et  rameaux  très-rapprochés,  alternes  ou  épars.  Ramules 
et  ramilles  nombreux,  confus,  se  touchant  presque,  très-courts, 
inégaux  à  cause  du  bourgeon  central  qui  s'allonge  un  peu  plus. 
Feuilles  de  10-15  millim.,  presque  tétragones,  obtuses  ou  mucronu- 
lées.  Cette  variété,  qui  atteint  rarement  40 centim.,  forme  un  buisson 
dressé,  arrondi  ou  subconique,  très-compacte;  elle  est  au  P.  excelsa 
ce  que  la  variété  echinoformis  paraît  être  au  Juniperus  oxycedrus. 

PlCEA  EXCELSA  ATTENUATA. 

Abies  excelsa  attenuata,  Hort. 

Branches  grêles,  peu  nombreuses;  rameaux  effilés,  étalés,  quel- 
quefois déclinés.  Feuilles  d'environ  8  millim.,  presque  cylindriques, 
très-ténues,  distantes,  couchées  sur  les  rameaux.  Variété  délicate. 

PlCEA  EXCELSA  CONCINNA. 

Abies  excelsa  concinna,  Hogg.  in  Knight  (/.  c). 

Petit  arbuste  pyramidal,  grêle.  Branches  dressées,  encore  plus 
fines  que  dans  la  variété  précédente.  Feuilles  courtes,  presque  ey- 


PlCEA.  ^51 

lindriques,  pointues,  très-ténues,  couchées,  beaucoup  plus  rappro- 
chées que  dans  la  variété  précédente. 

PlCEA  EXCELSA  PROCDMDENS. 
ÀBIES  PROCUMBENS,  Hort.  ClÏÏq. 

?Abies  parvula,  Knighl  (I.  c). 

Branches  étalées,  distantes.  Feuilles  ténues,  droites,  plus  rare 
nient  courbées. 

PlCEA  EXCELSA  MICROPHYLLA. 

ABIES  MICROPHYLLA  et  ABIES  GRACILIS  MICROPHYLLA,  Hort. 

Rameaux  grêles,  tombants.  Feuilles  très-petites. 

PlCEA  EXCELSA  PHYLICOIDES. 
ABIES  EXCELSA  PHYLICOIDES,  Hort. 

Arbuste  nain  et  grêle.  Branches  effilées,  étalées,  défléchies.  Feuilles 
distantes,  longues  de  4-8  millim.,  arrondies-étalées,  raides,  épais 
sies  au  milieu,*  atténuées  aux  deux  extrémités,  terminées  par  un  mu- 
cron  court,  aigu,  souvent  oblique. 

Habite  les  Alpes  de  l'Europe  centrale;  commun  en  Suisse  et 
dans  le  Tyrol,  entre  1,300  et  2,000  met.  d'altitude;  dépassant 
quelquefois  cette  limite  sur  le  Stilfserjoch,  mais  restant  alors 
beaucoup  plus  petit  ;  rare  dans  le  N.  des  Pyrénées;  fréquent  dans 
la  région  sous-alpine  des  Carpathes,  jusqu'à  1,500  met.  d'alti- 
tude environ  ;  abondant  dans  les  plaines  de  la  Germanie  ainsi  que 
dans  la  Scandinavie,  jusqu'au  67°  (l.  b.);  il  paraît  manquer  en 
Espagne,  dans  l'O.  de  la  France  et  la  région  méditerranéenne, 
les  Apennins,  la  Grèce  et  le  Caucase. 

Descr.  Très-bel  arbre  pouvant  atteindre  jusqu'à  40-50  met.  Tronc 
cylindrique,  très-droit,  effilé.  Ecorce  fibreuse,  tenace.  Bois  blanc, 
tendre,  léger.  Branches  verticillées,  subdressées  ou  étalées,  finale- 
ment déiléchies,  assurgentes.  Rameaux  et  ramilles  distiques;  ces 
derniers  souvent  allongés,  minces,  réfléchis  ou  pendants  dans  les 
individus  adultes.  Few7/cs  subtétragones,  éparses,  rapprochées,  sou- 
vent incurvées,  longues  de  12-25  millim.,  raides,  rétrécies  k  la  base 


252  picea. 

en  un  court  pétiole  épais,  brusquement  et  eourlement  mucronées, 
luisantes.  Chatons  mules  placés  à  l'extrémité  des  ramilles  de  l'année 
précédente,  eourlement  pédoncules,  d'environ  3  centim.  de  lon- 
gueur. Elamines  lâches.  Anthères  d'un  jaune  verdâtre,  à  crête 
pourpre,  arrondie.  Chatons  femelles  solitaires,  dressés  à  l'extrémité 
des  ramilles,  quelquefois  agglomérés  par  3-4,  pourpres,  puis  bruns- 
verdâlres.  Cônes  pendants,  cylindriques,  souvent  atténués  aux  deux 
extrémités,  mais  surtout  au  sommet,  droits  ou  très-légèrement  ar- 
qués, longs  de  10-15  centim.,  larges  de  3-4.  Écailles  allongées, 
presque  cartilagineuses,  luisantes,  amincies-scarieuses  sur  les  bords, 
rétrécies  en  coin  au  sommet,  qui  est  tronqué-denticulé.  Graines 
brunâtres,  atténuées  à  la  base;  à  aile  raide,  d'un  roux  plus  ou  moins 
foncé. 

La  forme  A.  integrisquamis,  entièrement  semblable  à  l'espèce, 
s'en  distingue  par  ses  cônes  qui,  au  lieu  d'avoir,  comme  elle,  les 
écailles  allongées,  cunéiformes,  tronquées  au  sommet,  les  ont  en- 
tières et  arrondies. 

Observ.  Walhenberg,  dans  son  Flora  Laponica,  p. 257, fait  ob- 
server que  lorsque  le  Picea  excelsa  arrive  à  sa  limite  septentrionale 
il  devient  tellement  grêle  qu'il  peut  à  peine  se  soutenir,  et  qu'il 
ne  porte  dans  sa  partie  inférieure  que  des  rameaux  mourants  et 
noirâtres,  phénomène  dû  à  l'action  du  froid  qui  s'exerce  de  pré- 
férence sur  cette  partie  inférieure,  dont  il  arrête  la  végétation; 
toute  la  sève  se  porte  alors  vers  le  sommet  de  l'arbre,  où  elle  fait 
développer  de  nouveaux  bourgeons.  Sous  ces  latitudes  élevées,  et 
dans  ces  localités  montueuses,  il  rampe  pour  ainsi  dire  sur  le 
sol,  tandis  que,  lorsqu'il  se  trouve  dans  des  lieux  abrités  des 
vents,  il  peut  atteindre  16-20  met.  de  hauteur. 

Cette  même  espèce  porte  très-fréquemment  à  l'extrémité 
des  bourgeons  des  renflements  inégaux,  tubercules,  garnis  de 
feuilles  ;  ils  sont  occasionnés  par  un  insecte  hémiptère  du  genre 
Aphis,  VAphis  Abietis  L.,  Chermes  Abietis  L.,  dont  la  piqûre,  en 
déterminant  sur  ce  point  l'accumulation  delà  sève,  arrête  l'élon- 
gation  du  rameau  et  donne  lieu  à  des  protubérances  assez  sem- 
blables à  de  petits  cônes,  avec  lesquels  on  ne  peut  cependant  les 


picea.  253 

confondre.  L'insecte  se  fixe  à  la  hase  du  jeune  bourgeon  et  pro- 
duit d'abord  des  flocons  neigeux  assez  semblables  à  ceux  dont 
s'entoure  le  puceron  lanigère,  dans  lesquels  il  se  trouve  enve- 
loppé ;  il  y  pond  des  œufs,  et  les  larves  qui  en  résultent  pénè- 
trent dans  la  masse  charnue  où  il  est  très-facile  de  les  observer  à 
l'œil  nu;  ils  y  occupent  des  cavités  formées  dans  le  tissu ulricu- 
laire,  aux  dépens  duquel  ils  ont  vécu.  Ces  protubérances  sont, 
dit-on,  recherchées  et  mangées  dans  leur  jeunesse  parles  Lapons; 
à  une  époque  plus  avancée,  et  lorsque  l'insecte  les  a  abandon- 
nées, elles  présentent  des  trous  ou  ouvertures  assez  semblables 
à  celles  que  l'on  voit  dans  les  fruits  ouverts  des  Casuarina. 

7.  Picea  obovata,  Lcdeb . 

Feuilles  subtétragones,  acuminées.  Cônes  ovoïdes-ob- 
tus; à  écailles  largement  cunéaires,  obovales;  à  bords 
arrondis,  très-entiers. 

Abies  foliis  solilariis,  apice  mucronatis.  Gmel.   Fl.  Sib.  I.  75  {excl. 

synon.). 
Pisus  Abies,  Pall.  Fl.  Ross.  I.  6  {excl.  synon.). 
Picea  obovata,  Ledeb.,  Fl.  Alt.  IV.  201.  —  Illustr.  t.  499.  Link.  in 

Linnœa,  XV.  518. 
Abies  obovata,  Loud.  Arbor.   IV.   2329.  —  Encijcl.  of  Irees,  1029, 

f.   1926-1927.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  409.  Lindl.  el  Gord. 

Journ.  Hort.  Soc.  V.  212. 
Pinus  obovata,  Ant.  Conif.  9G.  t.  37.  f.  2.  Endl.  Syn.  Conif.  119. 

Habite  la  Sibérie  et  l'Altaï,  depuis  la  base  des  montagnes  jus- 
qu'à 1.330  met.  d'altitude,  où  il  forme  de  vastes  forêts;  mais,  à 
partir  de  cette  élévation,  il  devient  de  plus  en  plus  rare. 

Descr.  D'après  Ledébour  :  «  Arbre  élevé,  à  port  du  P.  excelsa. 
Jeunes  ramules  légèrement  velus.  Feuilles  de  18-20  millim.  de 
longueur,  aiguës,  un  peu  courbées.  Cônes  plus  petits  que  dans  le 
P.  excelsa,  mesurant  environ  6  centim.  de  longueur  sur  Sf,  rarement 


254  imceà. 

3,  de  diamètre,  cylindriques,  arrondis  à  la  base,  légèrement  atté- 
nués, obtus  au  sommet.  Ecailles  cunéiformes,  très-entières,  arron- 
dies sur  les  bords,  non  prolongées  et  comme  tronquées-denticu- 
lées,  ainsi  que  cela  a  lieu  pour  le  P.  cxcelsa.  » 

Introduit  en  France  en  1852. 

Observ.  Si  j'en  juge  par  l'échantillon  que  je  cultive  depuis 
deux  ans  dans  les  pépinières  du  Muséum,  cette  espèce  sera  déli- 
cate aux  environs  de  Paris.  Ses  rameaux  sont  minces,  recouverts 
d'une  écorce  blanchâtre  ;  ses  feuilles,  subtétragones  ou  presque 
arrondies,  étalées,  ténues,  d'un  vert  pâle,  sont  courtement  rétré- 
cies  à  la  base  et  finement  mucronécs  au  somme!. 

8.  Picea  Schrenkiana,  Fisch.  et  Mei). 

Feuilles  tétragones,  aiguës,  ponctuées  de  stries  blan- 
ches. Cônes  cylindriques;  à  écailles  cunéiformes,  obovalcs, 
arrondies  au  sommet,  très-entières.  Bractées  scarieues, 
dilatées. 

Picea  Schrenkiana,  Fisch.  et  G.  A.  Mey.  Plant.  Schrenk.  II.  12. 
Abies  Schrenkiana,  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.\.  212. 
Pinus  Schrenkiana,  Ant.  Conif.  97.  Endl.  Syn.  Conif.  120. 

Habite  en  Sibérie  la  chaîne  du  Khulass. 

Descr.  «  Très-voisin  du  P.  obovala  Ledeb.,  dont  il  diffère  surtout 
par  ses  bractées  à  la  base  des  cônes  beaucoup  plus  grandes  ;  par 
ses  feuilles  plus  épaisses,  dépassant  souvent  2o-30  millim.  en 
longueur,  tandis  que  celles  du  P.  obovala  sont  du  double  plus 
courtes,  et  n'ont  le  plus  souvent  que  4  3  millim.  de  longueur  quand 
elles  atteignent  au  plus,  vers  le  sommet,  4  9-20  millim.;  moins 
acuminées,  plus  opaques,  marquées  principalement  en-dessus  de 
séries  de  points  blancs.  Cônes  dressés1,  cylindriques,  de  8  cenlim. 


l  II  est  très-probable  que  l'expression  de  Cônes  dressés  n'est  due  ici  qu'à 
l'état  de  jeunesse  dans  lequel  ils  ont  été  observés.  (Voyez,  p.  181,  l'observa- 
tion que  .j'ai  faite  relativement  à  la  position  des  cônes.) 


picea.  i:>;> 

de  longueur  sur  22  millim.  de  diamètre.  Ecailles  semblables  à  celles 
du  P.  obovala,  mais  plus  larges,  et  presque  tronquées  au  som- 
met. Le  P.  Khulrow  en  diffère  par  ses  bractées  non  dilatées,  par 
ses  cônes  beaucoup  plus  grands,  ovales-oblongs,  pendants,  etc.  » 
(Fisch.  et  Mey.  /.  c.) 

9.  Picea  Jezoensis-j-. 

Feuilles  comprimées,  spinescentes-mucronées.  Chatons 
mules,  oblongs  ;  à  écailles  elliptiques-oblongues,  plusieurs 
fois  plus  longues  que  les  bractées;  ces  dernières  spathu- 
lées-rhomboïdales,  aiguës. 

Abies  Jezoensis,  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap,  II.  19.  t.  110.  Lindl.  et  Gord. 

Journ.  Hort.  Soc.  V.  212.  Lindl.  in  Paxt.  Flow.  Gard.  1850,  p.  43. 

Flore  serr.  Vil.  223  {cum  ic.)t  et  IX.  7  {cum  ic).   Knight,  Syn. 

Conif.  37. 
Pinus  Jezoensis,  Ant.  Conif.  97.  t.  37.  f.  1.  Endl.  Syn.  Conif.  120. 
Jezo-Matsu  (c'est-à-dire  Pin  de  l'île  Jezo),  au  Japon. 

Habite  les  îles  Jezo  et  Karafto  ;  est  cultivé  dans  les  jardins  du 
Japon,  autour  de  la  grande  ville  de  Yeddo. 

Descr..  t Grand  arbre.  Bois  mou,  léger;  jeunes  rameaux  cylindri- 
ques, plus  tard  scabres,  rugueux  parles  coussinets  des  feuilles,  tou- 
jours divergents.  Bourgeons  entourés  d'écaillés  membraneuses, 
épaisses,  brièvement  cylindriques,  tronquées-concaves  au  sommet, 
multisériées,  très-imbriquées  :  les  plus  extérieures  plus  courtes, 
larges,  deltoïdes,  subaiguës,  carénées,  dressées  et  rapprochées  de 
manière  à  former  un  cylindre  ;  les  extérieures  plus  grandes,  oblon- 
gues,  réfléchies,  et  formant  ainsi  une  rosette  au  sommet  des  bour- 
geons ;  toutes  coriaces,  glabres,  ferrugineuses-bruues.  Feuilles  per- 
sistantes pendant  7  ans,  alternes,  disposées  en  spirales,  sessiles, 
acéreuses-linéaires,  aiguës  etspiueocentes-mucronées,  très-entières, 
planes,  mais  à  nervure  médiane  proéminente  et  carénée  sur  chaque 
face,  donnant  ainsi  une  forme  télragone  aux  feuilles,  qui  sont  mar- 
quées en  dessous  de  stomates  blanches  multisériées,  d'un  vert  gai  en 
dessus,  de  18-22  millim.  de  longueur.  Chatons  femelles  solitaires, 


256  ÏMCEA . 

cylindriques-oblongs,  légèrement  recourbés.  Bractées  petites,  atté- 
nuées dès  la  base,  rhomboïdales-spalhulées,  aiguës  ou  cuspidées,  à 
bords  irrégulièrement  crénelés,  appliquées,  beaucoup  plus  courles 
que  les  écailles.  Ecailles  nombreuses,  oblongues-elliptiques,  obtuses, 
à  bords  irrégulièrement  crénulés,  membraneuses,  glabres,  biovu- 
lées.  »  (Zucc,  I  c.) 

Dans  nos  cultures  :  Tronc  droit,  cylindrique,  recouvert  d'une 
écorce  gris-cendré,  légèrement  rugueuse  ;  celle  des  jeunes  bourgeons 
lisse,  ferrugineuse,  subtomenteuse  par  de  nombreux  poils  courts. 
Branches  verticillées,  très  -  étalées,  souvent  délléchies.  Feuilles 
longues  de  3-5  cenlim.,  larges  de  3-4  millim.,  linéaires-lancéolées, 
acuminées  au  sommet  et  terminées  en  une  pointe  fine,  de  couleur 
rousse,  droites  ou  très-légèrement  falquées,  lisses,  d'un  vert  luisant 
en  dessus,  un  peu  plus  pâles  en  dessous,  non  glauques,  portant  sur 
le  milieu  une  nervure  saillante  sur  les  deux  faces,  mais  surtout  en 
dessus,  où  elle  est  presque  aiguë. 
Introduit  en  1850. 

Observ.  La  plus  grande  incertitude  règne  encore  sur  le  P.  Jc- 
zoensis.  En  effet,  si  Ton  examine  les  différentes  figures  qui  doi- 
vent nous  le  rappeler  (Voy.  I.  c),  on  voit  qu'elles  sont  loin  de 
se  rapporter  au  même  objet  :  ainsi,  dans  les  unes,  les  bractées 
sont  courtes  et  orbiculaires;  dans  les  autres  elles  sont  acumi- 
nées, pointues,  très-saillantes  et  réfléchies.  La  même  contra- 
diction se  retrouve  dans  les  descriptions  :  les  unes  nous  disent 
que  les  écailles  des  cônes  sont  persistantes;  les  autres,  au  con- 
traire, qu'elles  sont  caduques.  Ces  divergences  d'opinion  démon- 
trent que  figures  et  descriptions  ont  été  faites  à  plusieurs  reprises 
sur  des  matériaux  insuffisants,  et  probablement  d'après  des  cônes 
détachés  de  rameaux  provenant  d'origines  diverses. 

40.    PlCEA  POLITA-j*. 

Feuilles  subtétragones,  courtement  mucronées.  Cônes 
pendants,  ovales,  obtus;  à  écailles  obovales,  cunéiformes 
dès  la  base,  arrondies,  entières  sur  les  bords. 


pi  a;  a.  957 

Pinus  Abies,  Thunl).  FI.  Jap.  273  (tu-c/.  sijnon.).  non  L. 

Ames  toiuno,  Sieb.  in  Verhandl.  van  Het.  Batuv.  Genotsch.  XII.  12. 

Abies  polita,  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap.  H.  20.  t.  111.  Lindl.  et  Gord. 

Joimu  Sort.  Soc.  V.  212. 
Pinus  polita,  Ant.  Conif.  95.  t.  36.  f.  i.  Eudl.  Snn.  Conif.  121. 
Jo-bi  Sjo,  Chin. 
Toranovvo-Momi  (c'est-à-dire  Abies  à  queue  de  tigre),  Japon. 

Habite  au  Japon,  dans  la  chaîne  de  montagnes  qui  traverse  de 
Dewa  à  Malsu,  dans  les  provinces  N.-O.  de  File  Niphon  et  dans 
la  Corée;  cultive  çà  et  là  dans  les  bois  sacrés. 

De>cr.  «  Arbre  semblable  au  Picea  excelsa.  Jeunes  rameaux 
cylindriques  ou  légèrement  rugueux  et  comme  hérissés-ferrugineux 
vers  le  sommet,  glabres  dans  la  partie  inférieure,  offrant  des  cous- 
sinets très-saillants,  transversaux,  et  munis  d'une  cicatrice  transver- 
sale-rhomboïdale.  Bourgeons  entourés  d'écaillés  épaisses,  ovales, 
subaiguës.  Ecailles  nombreuses,  multisériées,  très  -  imbriquées, 
ovales-rhomboïdales,  obtuses  ou  aiguës,  subcaréuées,  glabres,  comme 
polies,  brunes  et  entourées  d'un  rebord  presque  noir,  longues  de 
8-10  millim.,  étroitement  rassemblées  après  la  foliaison  en  un  tube 
cylindrique  à  la  base  des  ramules  et  persistant  pendant  plusieurs 
années.  Feuilles  alternes  ou  en  spirales, non  distiques,  sessiles,  droites 
ou  légèrement  recourbées-linéaires ,  cuspidées-aiguës  et  presque 
piquantes,  très-entières,  tétragones  à  cause  de  la  nervure  moyenne, 
qui  est  très-proéminente  sur  chacune  des  faces,  marquées  en  dessous 
de  plusieurs  rangs  de  stomates,  raides,  glabres,  d'un  vert  pâle,  de 
14-25  millim.  de  longueur.  Cônes  elliptiques  à  la  maturité,  arrondis 
aux  deux  extrémités,  longs  de  40-12  centim.,  larges  d'environ  4-5, 
solitaires  au  sommet  des  rameaux,  entourés  à  la  base  par  des- 
écailles persistantes.  Écailles  fructifères  inférieures  beaucoup  plus 
courtes  que  les  supérieures,  qui  sont  larges,  cunéiformes  dès  1» 
base,  ou  obovales,  subrhomboïdales,  arrondies,  amincies  et  irrégu- 
lièrement crénulées  sur  les  bords,  coriaces,  glabres,  d'une  belle" 
couleur  marron  au  centre.  Bractées  petites,  linéaires,  obtuses,  en- 
tières, coriaces,  égalant  à  peine  le  4/4  de  l'écaillé.»  (Zucc,  l.  c.) 

Observ.  Cette  espèce,  qui,  dit-on,  constitue  en  grande  partie? 
Traité  des  Conifères.  il 


258  PICEA. 

les  bois  situés  autour  des  temples,  paraît  très-voisine  du  P.  Khu- 
trow ;  ses  cônes,  moins  longs  que  ceux  de  ce  dernier,  sont  plus 
ventrus  au  milieu,  atténués  et  obtus  aux  deux  extrémités.  Les 
écailles,  d'un  roux  foncé,  luisant,  paraissent  aussi  un  peu  plus 
larges,  très-arrondies  et  entières  sur  les  bords.  M.  Siebold  ne  l'a 
pas  rencontrée  à  l'état  sauvage  ;  tous  les  renseignements  qu'il  a  ob- 
tenus des  Japonais  sont  très-vagues  et  laissent  beaucoup  à  désirer. 

il.    PlCEA    KHUTROW  -j-. 

Feuilles  subtétragones,  mucronées,  aiguës.  Cônes  cylin- 
driques, pendants  ;  à  écailles  obovales,  à  bords  très-entiers . 

Pinus  Smithiana,  Lamb.  Pin.  éd.  2.  III.  t.  70.  Wall.  Plant.  As.  rar. 

III.  24.  t.  246  (ic.  mal.).  Ant.  Conif.  95.  t.  36. 

Abies  Smithiana,  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  103.  t.  30.  Loud.  Arbor. 

IV.  2317.  f.  2229.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  413. 
Pinus  Morinda,  Hort. 

Abies  Morinda,  Hort . 

Pinus  Khutrow,  Royle,  Himalay.  353.  t.  84.  f.   1.  Ant.  Conif.  94. 

t.  36.  f.  2.  Endl.  Syn.  Conif.  122. 
Abies  Khutrow,  Loud.  Encycl.   of  trees,   1032,  f.  1931.  Lindl.   et 

Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  212.  Knight,  Syn.  Conif.  36. 
Picea  Morinda,  Link,  in  Linnœa,\N.  522.  Hoffm.  in  Bot.  Zeit.  1846, 

p.  184. 
Abies  spinulosa,  Griffith. 

Habite  l'Himalaya  occidental,  de  2,166 — 3,330  mètres  d'al- 
titude. 

Descr.  Très-bel  arbre  pouvant  atteindre  20-25  met.,  garni  de 
branches  à  partir  de  sa  base,  et  formant  une  pyramide  compacte  di- 
minuant graduellement  vers  le  sommet.  Branches  dressées-étalées, 
celles  de  la  base  quelquefois  défléchiex.  Rameaux  nombreux,  minces, 
allongés,  pendants.  Feuilles  très-rapprochées,  rhomboïdales-com- 
primées,  sillonnées,  souvent  arquées,  raides,  acuminées  ou  mucro- 
nées-aiguès.  Chatons  mâles  gros,  ovales,  cylindrico-coniques,  obtus, 


pi  ce  a.  259 

solitaires  à  l'extrémité  des  ramilles  minces,  pendants,  d'environ 
3  centim.  de  longueur  à  l'époque  de  la  fécondation,  puis  s'allongeant 
beaucoup  après  la  floraison,  qui  a  lieu  en  avril,  pour  laisser  échapper 
un  pollen  jaune  très-abondant.  Chatons  femelles  paraissant  vers  la 
même  époque  que  les  chatons  mâles,  solitaires  à  l'extrémité  des 
ramules,  plus  rarement  réunis,  ovales,  coniques,  atténués  aux  deux 
extrémités,  mesurant  à  l'époque  de  la  fécondation  environ  25  millim. 
de  longueur  sur  12  de  diamètre  dans  leur  plus  grande  largeur, 
d'abord  d'un  violet  rosé,  dressés,  puis  bientôt  verts,  réfléchis  et 
pendants.  Cônes  longs  de  8-12  centim.,  larges  de  3-4,  droits,  très- 
rarement  légèrement  courbés,  cylindriques,  souvent  ventrus  au-des- 
sous du  milieu,  légèrement  atténués  vers  le  sommet,  qui  est  obtus- 
arrondi.  Ecailles  larges  de  2  centim.,  arrondies  à  la  circonférence, 
très-entières,  assez  épaisses,  d'un  jaune  roux  foncé,  quelquefois 
brunâtres,  lisses  et  luisantes.  Graines  noires,  ovoïdes  ou  légèrement 
comprimées,  anguleuses,  atténuées  à  la  base;  à  aile  mince,  cunéi- 
forme-oblongue,  mesurant  15  millim.,  d'un  roux  fauve. 

Introduit  en  4818. 

Observ.  Cette  espècCj  Tune  des  plus  belles  du  genre,  est  aussi 
l'une  des  plus  remarquables  par  la  rapidité  de  sa  croissance. 
Parmi  les  sujets  plantés,  vers  1844,  dans  le  labyrinthe  du 
Muséum  de  Paris,  dans  un  sol  de  mauvaise  nature  et  très- sec,  il 
en  est  plusieurs  qui  ont  aujourd'hui  de  5  à  7  mètres,  de  hau- 
teur sur 40  à  45  centim.  de  circonférence  à  1  met.  du  sol;  l'un 
d'eux  a  donné  ses  premiers  cônes  en  1851,  par  conséquent  7  ans 
après  sa  plantation.  En  admettant  qu'il  eût  4-5  ans  lorsqu'il  fut 
planté,  ce  serait  donc  à  12  ans  que  cet  arbre  aurait  fructifié  pour 
la  première  fois. 

Espèces  peu  connues. 

12.  Picea  Ajanensis,  Fisch. 

Ames  Ajanensis,  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  212.  Knight 

Syn.  Conif.  {in  errata.) 
Picea  Ajanensis,  ex.  Lindl.  et  Gord.  /.  c.    ; 


260  ÎMCEA. 

Habite  au  S.-E.  de  la  pointe  sibérienne,  où  il  forme,  dit-on, 
un  grand  arbre. 

Descr.  Dans  nos  cultures  :  Branches  étalées  ou  ascendantes. 
Feuilles  longues  d'environ  45  millim.,  comprimées  supérieurement 
et  marquées  de  deux  lignes  glauques,  d'un  vert  foncé  sur  l'autre 
face,  terminées  en  une  pointe  aiguë,  blanchâtre. 

Introduit  vers  4850. 

15.    PlCEA    WlTHMANNïANA    4*; 
ABIES  WlTHMANNïANA,  Hort. 

Les  faibles  dimensions  que  cette  espèce  a  atteintes  dans  nos  cul- 
tures ne  permettent  pas  de  lui  assigner  de  caractère;  son  port  et 
son  feuillage  paraissent  à  peine  diirérenls  du  P.  excelsa.  On  la  dit 
originaire  du  Caucase.  Elle  fut  introduite  de  graines  en  Angleterre 
en  4851. 

44.  PlCEA   SlTCHENSIS  "J*. 

Feuilles  linéaires,  presque  tétragones  ,  acu  mi  nées-mu  - 
cronées.  Cônes  à  écailles  oblongues,  obtuses,  très-finement 
denticulées. 

Pinus  Sitchensis,  Bong.  Vég.  sitch.  in  Mém.  Acad.  Saint-Petersb.  VI. 
sér.  II.  104.  Endl.  Syn.  Conif.  123.  Hook.  FI.  Bor.  Amér.U.  IGi. 
Abies  Sitchensis,  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  212. 

Habite  Pile  Sitcba. 

Descr.  «  Rameaux  arrondis,  fortement  tuberculeux  après  la  chute 
des  feuilles.  Feuilles  solitaires,  linéaires,  subtétragones  par  la  ner- 
vure moyenne  légèrement  proéminente  sur  les  deux  faces,  acuminées, 
mucronées,  tronquées  à  la  base,  de  1 6-1 8  millim.  de  longueur,  larges 
d'environ  2  millim.  Cônes  agrégés,  ovales  ou  oblongs,  d'environ 
4  centim.  de  longueur.  Écailles  oblongues,  obtuses,  presque  échan- 
gées au  sommet,  ondulées,  longues  de  11  millim.,  larges  de  7,  à 
bractéole  ovale,  lancéolée-aiguë,  du  double  plus  courte  que  l'écaillé. 

(BONGARD,  /,   Ci 


PICEA.  2ll 

Observ.  Suivant  l'opinion  do  quelques  horticulteurs,  cette  es- 
pèce serait  voisine  du  P.  Menziesii. 

15.  Picea  Californica  -J\ 

Descr.  Cônes  longs  de  5-6  centim.,  larges  de  2  dans  leur  plus 
grand  diamètre,  ovoïdes,  atténués  aux  deux  extrémités,  mais  plus 
au  sommet ,  ressemblant  à  ceux  du  P.  nigra,  mais  plus  gro..  Écailles 
épaissies  au  centre,  amincies  sur  les  bords,  qui  sont  entiers  parfois 
légèrement  sinuées,  chacune  portant  souvent  à  la  base  une  tache 
noirâtre  comme  dans  le  P.  nigra.  Graines  irrégulièrement  trigones  . 
à  testa  jaunâtre,  longues  de  4  millim.,  à  aile  très-mince,  scarieuse, 
blanchâtre,  longue  d'environ  M  millim.  à  partir  de  la  base  de  la 
graine,  brusquement  élargie  au-dessus  et  presque  droite  d'un  côté, 
puis  rétrécie  de  l'autre  vers  le  sommet,  qui  est  cultriforme,  légè- 
rement denticulè.  —  Jeunes  plantules  de  semis  assez  semblables  à 
celles  de  VAbies  balsamea.  Tigelle  rougeâtre.  Cotylédons  4-6,  longs 
de  9-10  millim.,  étalés,  relevés  au  sommet,  un  peu  arrondis  et  élar- 
gis en  dessous,  comprimés  sur  les  côtés  et  formant  en  dessus  un  angle 
légèrement  arrondi.  Feuilles  alternes,  rapprochées,  longues  de  8, 
plus  rarement  10  millim.,  larges  de1  ,  étalées,  légèrement  épaissies 
en-dessus,  de  là  un  peu  convexes,  glaucescentes,  brusquement  rac- 
courcies au  sommet  en  une  pointe  obtuse,  un  peu  épaissies  à  la  base, 
qui  est  légèrement  recourbée,  paraissant  ainsi  subdécurrentes  et  por- 
tées sur  un  coussinet  très-proéminent,  comme  cela  a  lieu  dans  les 
Larix,  mais  plus  saillant. 

Observ.  Cette  espèce,  dont  quelques  cônes  furent  envoyés  de 
la  Californie  au  Muséum  par  M.  Bourcier  de  la  Rivière,  paraît 
délicate  dans  nos  cultures;  ainsi,  4  individus  obtenus  de  semis 
n'ont  atteint,  pendant  les  15  mois  qu'ils  ont  vécu,  que  8-12  cen- 
tim., et  leurs  feuilles,  maculées  de  blanc,  devaient  sans  doute 
ce  caractère  à  l'état  de  langueur  dans  lequel  semblaient  être 
les  plants. 

Les  arbres  appartenant  au  genre  Picea  diffèrent  essentiellement  de  ceux  du 
précédent,  non-seulement  au  point  de  vue  botanique,  mais  encore  par  les  ca- 


262  PICEA. 

ractères  extérieurs,  c'est-à-dire  par  leur  port  et  leur  végétation.  Par  leur 
port,  ils  s'en  distinguent  à  la  première  vue  en  ce  que  leurs  branches,  régu- 
lières, généralement  plus  courtes  et  beaucoup  plus  nombreuses,  leur  donnent 
la  forme  de  pyramides  élancées,  coniques  ou  presque  pointues,  étroites  et 
très-garnies.  Leurs  feuilles  sont  aussi  très-différentes  ;  au  lieu  d'être  planes, 
elles  sont  presque  rhomboïdales-tétragones,  non  argentées  en  dessous.  Par  leur 
végétation,  les  Picea  se  distinguent  des  Abies  en  ce  que  tous  les  rameaux 
bouturés  ou  greffés  peuvent  produire  un  sujet  qui  s'élance  verticalement, 
comme  s'il  provenait  de  graine.  D'une  autre  partv  les  graines,  au  lieu  d'être 
comprimées,  cunéiformes,  tronquées  au  sommet,  sont  au  contraire  épaisses, 
légèrement  cylindriques,  un  peu  pointues  à  la  base,  arrondies-obtusesau  som- 
met, se  rapprochant  par  la  forme  de  celles  des  Pins;  elles  différent  encore 
considérablement  par  l'aile,  qui  est  allongée,  presque  oblongue,  caduque, 
tandis  que  dans  les  Abies  elle  est  largement  cunéiforme,  subpersistante,  et 
paraît  faire  corps  avec  la  graine.  Tous  ces  caractères  sont  bien  suffisants  pour 
en  faire  un  genre  à  part,  et  pour  les  distinguer  des  Abies,  avec  lesquels  on 
les  confond  encore  si  souvent. 

Le  genre  Picea  (Pesse)  était  connu  dans  l'antiquité.  L'espèce  dont  parle 
Pline  n'est  autre  chose  que  la  Pesse  commune ,  Picea  excelsa,  Link.  Les  an- 
ciens l'employaient  dans  les  cérémonies  funèbres,  et  il  était  d'usage,  ainsi 
qu'on  le  faisait  dans  d'autres  pays  avec  le  Cyprès,  d'en  mettre  une  branche  à 
la  porte  des  maisons  où  il  y  avait  un  mort.  Pline  dit  qu'on  s'en  servait, 
tout  vert,  pour  dresser  les  bûchers.  Ce  genre  ne  paraît  le  céder  en  rien  au 
précédent,  et  si  nous  trouvons  dans  toutes  les  espèces  un  ornement  pour  nos 
jardins,  l'industrie  et  l'économie  domestique  trouvent  aussi  dans  le  bois  ou 
dans  les  produits  résineux  qu'ils  fournissent  pour  la  plupart  une  source  inta- 
rissable qui  les  alimente. 

Je  suivrai  pour  les  Picea  l'ordre  que  j'ai  adopté  pour  les  Abies,  et,  en 
passant  successivement  en  revue  les  principales  espèces,  je  m'arrêterai  da- 
vantage à  celles  qui  paraissent  les  plus  méritantes,  et  je  signalerai  les  avan- 
tages ou  les  particularités  que   présente  chacune   d'elles. 

Picea  Mensiezii.  Cette  espèce  atteint  à  peine  8-i  0  met.  dans  nos  cultures  ; 
son  port  assez  beau  et  son  feuillage  glaucescent,  à  reflet  métallique,  peuvent 
seuls  le  faire  rechercher  comme  arbrisseau  d'ornement. — P.  alba.  Celle-ci, 
vulgairement  appelée  Sapinette  blanche,  est  d'une  croissance  rapide  lorscru'elle 
est  placée  dans  un  sol  de  bonne  nature  ;  ses  branches  nombreuses,  très-garnies 
de  feuilles  d'un  vert  sombre,  et  souvent  d'un  glauque  bleuâtre  très-prononcé, 
en  font  un  très-bel  arbre. —  P.  nigra,  vulgairement  appelé  Sapinette  noire. 


P1CEA.  263 

Cette  espèce,  beaucoup  plus  rare  que  la  précédente,  est  aussi  plus  délicate 
(les  quelques  arbres  que  l'on  rencontre  dans  nos  cultures  sont  souvent  chétifs 
et  languissants)  ;  mais  dans  les  contrées  les  plus  septentrionales  des  États-Unis, 
elle  atteint  15- 25  met.,  et,  au  dire  de  Michaux,  elle  est  tellement  abon- 
dante entre  le  44°  et  le  45°  (l.  b.),  qu'elle  constitue  souvent  un  tiers  des 
forêts  qui  couvrent  ce  pays.  Son  bois  blanchâtre,  élastique  et  léger,  est,  à  ce 
qu'on  assure,  le  plus  fort  de  toutes  les  espèces  du  genre  :  il  est  très-recherché 
pour  les  constructions  navales  et  employé  surtout  pour  faire  les  vergues 
de  navires;  il  est  aussi  d'un  fréquent  emploi  dans  les  constructions  civiles: 
on  le  débite  en  planches  qui  sont  exportées  pour  les  Antilles  et  pour  l'Angle- 
terre. Mais  ce  n'est  pas  seulement  pour  son  bois  que  le  P.  nïgra  est  précieux, 
il  l'est  encore  par  ses  bourgeons,  avec  lesquels  on  compose  une  espèce  de 
bière  qui  porte,  en  Amérique,  le  nom  de  Spruce  béer,  Bière  de  Spruce.  Cette 
boisson  est  un  excellent  antiscorbutique,  dont  on  fait  habituellement  usage 
dans  les  voyages  au  long  cours  ;  on  la  fabrique  en  faisant  bouillir  dans  de 
l'eau  les  jeunes  pousses,  et  en  faisant  fermenter  ensuite  avec  cette  décoction 
une  certaine  quantité  de  sucre  ou  de  mélasse. — P.  orientalis.  Comme  arbre 
d'ornement,  cette  espèce  est  très-jolie;  elle  est  encore  rare  dans  le  commerce, 
où  l'on  n'en  trouve  que  de  faibles  échantillons,  les  plus  hauts  ayant  à  peine 
1  mètre.  —  P.  excelsa,  vulgairement  Pesse,  Epicéa.  Celte  espèce,  l'une  des 
plus  précieuses,  suffirait  seule  pour  rendre  ce  genre  important.  A  un  port  élancé, 
souvent  du  plus  joli  effet,  elle  joint  encore  le  mérite  d'être  peu  délicate,  de 
s'accommoder  de  presque  tous  les  terrains,  de  croître  avec  une  grande  vigueur, 
d'être  très-rustique  et  de  s'avancer  vers  le  nord  presque  jusqu'aux  dernières 
limites  de  la  végétation  arborescente.  Dans  ces  régions  froides  et  glacées, 
elle  est  encore  très-précieuse  pour  le  Lapon,  qui  trouve  dans  son  écorce  un 
aliment  grossier,  et  dans  ses  racines  de  quoi  fabriquer  divers  ustensiles  do- 
mestiques. Son  bois,  de  bonne  qualité,  est  employé  à  de  nombreux  usages; 
son  écorce  sert  aussi  dans  le  Nord  au  tannage  des  cuirs.  En  faisant  fermenter 
dans  l'eau  les  jeunes  pousses  du  P.  excelsa,  on  obtient  une  bière  dont  les 
habitants  des  régions  arctiques  font  usage,  et  qui  est  considérée  comme  anti- 
scorbutique. Enfin,  on  en  extrait  divers  produits  résineux  qui  trouvent  de 
nombreuses  applications  dans  les  arts;  aussi  cette  espèce  est-elle,  sur  divers 
points  de  l'Europe,  l'objet  d'une  culture  particulière,  qui  prendra  très-pro- 
bablement encore  plus  d'extension  :  car,  jusqu'à  présent,  elle  n'a  point  été 
attaquée  par  les  insectes  coléoptères,  et  particulièrement  par  les  bostriches, 
qui  causent  parfois  de  grands  ravages  dans  plusieurs  genres,  et  en  particulier 
dans  les  Pins.  —  P.Jezoensis.  Cette  espèce,  que  nous  ne  connaissons  encore 


204  ADI£S. 

que  parce  qu'en  ont  dit  Siebold  et  Zuccarini,  ainsi  que  par  quelques  sujets 
encore  faibles  qui  se  trouvent  aujourd'hui  dans  le  commerce,  promet  d'être  très- 
intéressante;  elle  est  surtout  remarquable  par  ses  feuilles,  qui,  dans  les  jeunes 
sujets,  ne  ressemblent  à  aucune  autre  du  genre,  et  ont  plutôt  du  rapport  avec 
celles  de  certains  Podocarpus.  —  P.  Khutrow.  Celle-ci,  aujourd'hui  bien  con- 
nue,est  justement  estimée  et  regardée  comme  Tune  des  plus  belles  espèces  du 
genre;  ses  branches  nombreuses,  ses  rameaux  réfléchis  et  pendants,  en  font 
un  très-bel  arbre  d'ornement. 

Le  genre  Picea  paraît  ne  le  céder  en  rien  au  genre  Abies,  tant  au  point  de 
vue  de  l'ornement  que  sous  celui  de  l'utilité;  généralement  moins  délicats  que 
ces  derniers  sur  la  nature  du  sol,  les  Picea  sont  aussi  moins  sensibles  aux 
froids,  excepté  le  P.  Jezoensis  sur  lequel  nous  ne  pouvons  encore  nous  pro- 
noncer, bien  que  nous  puissions  le  considérer  comme  à  peu  près  rustique, 
puisqu'il  a  résisté  dans  quelques  endroits  au  froid  de  l'hiver  1853-54. 

ESPÈCES  DOUTEUSES  OU  PEU  CONNUES. 

J'ajoute  ici,  d'après  Endlicher,  six  espèces  de  Sapins  de 
l'Amérique  boréale,  publiées  par  Raffinesque  (Jowrn.  atlant.  119) 
suivant  les  descriptions  des  voyageurs  Lewis  et  Clarke  [Travels 
lo  the  source  of  the  Missouri-River  and  across  the  american  con- 
tinent to  the  Pacifie  Océan,  in  the  years  1804,  1806.  Lond.,  1814, 
p.  455-458). 

Les  six  espèces  suivantes,  découvertes  et  décrites  par  des  per- 
sonnes étrangères  à  la  science  de  la  botanique,  sont  très-difficiles 
à  reconnaître  d'après  leur  description.  Cette  dernière,  très-in- 
complète, permet  à  peine  d'en  reconnaître  le  genre. 

1.  Abies  trigona,  Raf. 

Abus  trigona,  Endl.  Syn.  Conif.  124.  Lindl.  el  Gord.  Journ.  Hort 
Soc.  V.  213. 

c  Snpin  gigantesque  (premier  Sapin  de  Lewis  el  Clorke).  Écorce 
el  branches  couvertes  d'écaillés.  Feuilles  longues  de  3/4  de  pouce, 
larges  de  1/10  de  pouce,  épaisses,  clairsemées,  longuement  péiiolées, 
Irigones,  acuminêes  et  raides.  Il  est  cité  comme  étant  le  plus  grand 


AlilES.  205 

arbre  de  l'Amérique  du  Nord;  quelques-uns  atteignent  300  ptVds  de 
hauteur,  200  pieds  sans  branches,  et  42  pieds  de  circonférence.  » 
(Raf.) 

«  Celte  première  espèce  s'élève  à  une  hauteur  considérable,  et  on  en 
rencontre  communément  qui  ont  27  pieds  de  circonférence  à  6  pieds 
au-dessus  du  sol.  Ces  arbres  atteignent  communément  230  pieds  de 
hauteur,  et  1 20 pieds  sans  branches.  Nous  en  avons  souvent  rencontrés 
qui  avaient  36  pieds  de  circonférence,  et  un  de  nos  compagnons  en 
mesura  un  qui  avait  42  pieds  de  circonférence  à  un  point  un  peu  plus 
élevé  que  la  taille  d'un  homme  ordinaire  :  il  avait  le  tronc  dépourvu 
de  branches  jusqu'à  la  hauteur  de  200  pieds,  et  était  en  très-bon 
état.  D'après  une  approximation  très-modérée,  sa  hauteur  n'était 
pas  moindre  de  300  pieds  ;  toutes  ses  parties  étaient  propres  à  faire 
des  madriers  ;  on  pouvait  le  fendre  mieux  qu'aucune  autre  espèce. 
L'écorce  se  détache  en  flocons  irréguliers,  ronds,  et  d'un  brun  rou- 
geâlre,  particulièrement  dans  les  premières  pousses.  Le  tronc  est 
simple  et  peu  garni  de  rameaux.  Les  feuilles  sont  opposées,  larges 
de  1/10  de  pouce  et  longues  de  3/4  de  pouce,  fermes,  raides  et  acu- 
minées;  elles  sont  triangulaires,  un  peu  pendantes  et  éparses  de 
tous  côtés  des  branches,  et  à  leur  jonction  jaillissent  de  petits  pié- 
destaux triangulaires  d'écorce  douce  et  spongieuse.  Les  écailles 
continuent  à  entourer  leur  rameau  respectif  pendant  plusieurs  années. 
Le  capitaine  Lewis  a  compté  4  années  de  croissance  au-dessus  des 
écailles.  V arbre  produit  peu  de  résine,  et  nous  n'avons  jamais  pu 
trouver  son  cône,  quoique  nous  en  oyions  abattu  plusieurs.  »  (Lewis 
et  Clarke.) 

2.  Abies  beterophylla  ,  Raf. 

Abies  heterophylla,  EndI.  Syn.  Conif.  124.  Lindl.  et  Gord.  Journ. 
Hort.Soc.  V.  213. 

«  Sapin  à  feuilles  impaires  [second  Sapin  de  Lewis  et  Clarke). 
Écorce  chagrinée.  Feuilles  distiques,  pétiolées,  très-inégales,  sillon- 
nées en  dessus,  glauques  en  dessous.  Cônes  terminaux,  ovales,  menus, 
flexibles.  Cet  arbre  atteint  180  pieds  de  hauteur  et  6  pieds  de  dia- 
mètre. Feuilles  de  1/4  de  pouce  de  longueur,  et  larges  de  1/10  de. 
pouce.  Est-ce  une  variété  du  Sapin  Spruce  ?  »  (Raf.) 


266  AB1ES. 

«Celte  seconde  espèce  est  beaucoup  plus  commune,  et  fournit  la 
moitié  du  bois  de  construction  employé  dans  le  voisinage  où  elle 
se  trouve.  L 'arbre  paraît  ressembler  au  Spruce  ;  il  acquiert  en  hau- 
teur de  160  à  180  pieds,  et  de  4  à  6  pieds  en  diamètre;  il  est  droit, 
cylindrique  et  en  fuseau  régulier.  L'écorce  est  fine,  d'une  couleur 
foncée,  Irès-divisée  par  de  petits  interstices  longitudinaux  ;  celle 
des  branches  et  des  jeunes  arbres  est  à  peu  près  unie,  mais  non 
autant  que  dans  le  Sapin  baumier.  Le  bois  est  blanc,  très-mou, 
mais  difficile  à  fendre.  Le  tronc  est  simple;  les  branches  diffuses, 
moins  fournies  que  ne  le  sont  communément  les  Pins  et  les  Sapins. 
Les  bourgeons  poussent  aussi  bien  sur  le  côté  des  petites  branches 
qu'à  leur  extrémité.  La  tige  se  termine  par  une  pointe  déliée  comme 
celle  du  Cèdre  du  Liban.  Feuilles  pétiolées,  courtes  et  en  aiguilles, 
larges  de  plus  d'une  1/2  ligne  et  très-inégales  en  longueur,  mais  qui 
dépassent  rarement  1/4  de  pouce,  vertes,  brillantes  et  marquées  d'un 
petit  sillon  à  la  face  supérieure,  un  peu  glauques  à  la  face  infé- 
rieure. Cet  arbre  donne  peu  de  résine;  ses  cônes  sont  remarquables 
par  leur  grosseur,  qui  n'excède  pas  le  bout  du  pouce  d'un  homme  ; 
ils  sont  flexibles,  de  forme  ovale,  et  naissent  à  l'extrémité  des  ra- 
meaux. »  (Lewis  et  Clarke.) 

5.  Abies  aromaticâ,  Raf. 

Ames  aromatica,  Endl.  Syn.  Conlf.  123.  Lindl.  etGord.  Joum.  Hort. 
Soc.  V.  213. 

«  Sapin  aromatique  (troisième  Sapin  de  Lewis  et  Clarke).  Branches 
bullées,  balsamifères.  Feuilles  épaisses,  distantes,  disposées  sur 
3  rangs,  sessiles,  lancéolées,  obtuses,  grêles,  sillonnées  et  brillantes 
en  dessus,  gibbeuses  en  dessous.  Cette  espèce  atteint  100  pieds  de 
hauteur  ;  il  se  développe  sur  ses  branches  des  vésicules  qui  renfer- 
ment un  baume  aromatique  de  bonne  qualité;  ses  feuilles  sont  très- 
pelites,  de  1/8  de  pouce  de  long  et  de  1/1 6  de  pouce  de  large.  »  (Raf.) 

«Cette  troisième  espèce  ressemble  en  tous  points  au  Sapin  Balsam. 
Canadien.  Elle  atteint  de  2  pieds  1/2  à  4  pieds  de  diamètre,  etSO  à 
1 00  pieds  de  hauteur.  Tige  simple,  branchue  et  bien  fournie.  Feuilles 
sessiles,  acéreuses,  longues  de  1/8  de  pouce  et  larges  de  1/16,  diffuses 
sur  les  rameaux  et  adhérentes  par  les  trois  côtés  inférieurs,  gib- 


ABIES.  i67 

beuses,  renversées,  dirigées  obliquement,  molles  cl  flexibles,  d'un 
vert  foncé  brillant  à  la  face  supérieure,  où  elles  sont  marquées  d'un 
sillon  longitudinal  et  d'un  vert  mat  à  la  face  inférieure.  Cet  arbre 
fournit  en  grande  quantité  un  baume  aromatique  fin,  semblable  à 
celui  du  Canada  par  le  goût  et  l'apparence.  Les  petites  vésicules  se 
développent  sur  le  tronc  et  sur  les  branches  ;  Técorce  qui  les  enve- 
loppe est  molle  et  facile  à  percer;  elle  est  généralement  d'une  couleur 
foncée,  mais  moins  remarquable  par  ce  caractère  que  le  Pin  blanc 
de  notre  pays.  Le  bois  est  blanc  et  mou.  »  (Lewis  d  Clarke.) 

4.  Abies  microphylla,  Raf. 

Ames  microphylla,  Endl.  Syn.    Conif.  126.  Lindl.  et  Gord.   Journ. 
Hort.Soc.  V.  213. 

Sapin  à  petites  feuilles  (quatrième  Sapin  de  Lewis  et  Clarke). 
Écorce  chagrinée.  Branches  non  bullèes.  Feuilles  distantes  et  diffuses, 
disposées  sur  trois  rangs,  sessiles,  presque  lancéolées.  Arbre  attei- 
gnant, comme  le  précédent,  \  00  à  1 50  pieds  de  hauteur,  mais  ne 
fournissant  pas  de  baume.  Feuilles  plus  petites,  non  luisantes,  de 
1/12  de  pouce  de  longueur  et  de  4/24  de  largeur.  Bois  blanc  et 
dur.  »  (Raf.) 

«  Celle  quatrième  espèce  ressemble  à  la  seconde  pour  la  grandeur. 
Tige  simple,  branchue,  ascendante,  diffuse.  L'écorce  est  d'un  brun 
foncé,  rougeâtre,  et  plus  épaisse  que  celle  de  la  troisième  espèce, 
divisée  par  de  petits  interstices  longitudinaux,  moins  belle  que  celle 
de  la  seconde  espèce.  La  position  relative  des  feuilles  ressemble  à  celle 
du  Sapin  balsam  ;  elles  n'ont  pourtant  que  les  2/3  de  la  largeur  et  sont 
un  peu  plus  courtes  que  la  moitié  de  la  longueur  ;  la  face  supérieure 
n'est  pas  non  plus  d'un  vert  si  brillant,  et  l'arbre  ne  fournit  ni 
baume  ni  résine.  Le  bois  est  blanc,  dur,  quoique  plus  poreux.  » 
(Lewis  et  Clarke.) 

5.  Abies  mucronata,  Raf. 

Abies  mucronata,  Endl.  Syn.  Conif.  126.  Lindl.  et  Gord.  Jonm.  Hort. 
Soc.  V.  213. 


268  AIMES. 

«  (CitiquièmeSapin  de  Lewis  etClarke).  Écorce  écailleuse.  Branches 
effilées.  Feuilles  éparses,  très-étroites,  raides  et  obliques,  sillonnées 
en  dessus,  pâles  en  dessous.  Cônes  ovales- aigus,  à  écailles  arron- 
dies, nervées,  mucronées.  Arbre  atteignant  450  pieds  de  hauteur,  à 
feuilles  presque  balsamiques,  de  4  pouce  de  longueur  et  larges  de 
4/20  de  pouce.  Cônes  très-épais,  de  4/2  pouce  de  longueur.  » 

«  Var.  Palustris  :  Croît  dans  les  marais,  où  elle  atteint  30  pieds 
de  hauteur.  Branches  pendantes.  »  (Raf.) 

Celte  cinquième  espèce  ressemble  à  la  deuxième  par  les  dimensions  : 
elle  a  une  tige  simple;  les  branches  sont  nombreuses;  /'écorce  est  d'un 
brun  foncé,  mince,  divisée  longitudinalement  par  de  petits  inter- 
stices, se  détachant  en  flocons  minces  et  roulés;  elle  produit  peu  de 
résine.  Le  bois  est  rouge  intérieurement  jusqu'aux  2/3  de  son  épais- 
seur; le  reste  est  blanc,  poreux  et  dur.  Les  rameaux  sont  plus  longs 
et  plus  déliés  que  dans  toutes  les  autres  espèces.  Les  feuilles  sont 
acéreuses,  longues  de  1  pouce  et  larges  de  4/20  de  pouce,  sessiles, 
éparses,  mucronées  et  dirigées  obliquement  vers  l'extrémité,  d'un  vert 
foncé  à  la  face  supérieure,  mais  moins  brillantes  que  dans  le  Sapin 
balsam  et  creusées  d'un  petit  sillon  longitudinal,  d'un  vert-pale  à  la 
face  inférieure.  Nous  avons  vu,  dans  des  terres  basses  et  maréca- 
geuses, de  ces  Sapins,  ressemblant  presque  entièrement  au  précédent, 
mais  dont  les  branches  étaient  plus  écartées. 

«  Cet  arbre  atteint  généralement  30  pieds  de  hauteur  et  2  de  dia- 
mètre ;  l'écartement  de  ses  branches  peut  résulter  de  sa  position  dé- 
couverte, puisqu'il  est  presque  toujours  isolé.  Les  cônes  ont  2  pouces 
\J1  de  longueur,  3  pouces  3/4  de  circonférence,  et  s'effilent  régu- 
lièrement en  pointe.  Ils  sont  formés  d'écaillés  imbriquées,  d'une  forme 
brusquement  arrondie;  une  petite  feuille  est  insérée  sur  le  milieu,  en 
couvre  le  centre  et  s'étend  à  4/2  pouce  au-dessus  de  l'écnille.  »  (Lewis 
et  Clarke.) 

6.  Abies  falcata,  Raf. 

Abies  falcata,  Endl.  Syn.  Conif.  127.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort. 
Soc.  V.  213. 

«  {Sixième  Sapin  de  Lewis  et  Clarlîe).  Écorce  écailleuse.  Feuilles 
trisliques  ou  disposées  sur  3  rangs,  dressées  dans  les  rangs  supé- 


uni.  $69 

rieurs,  déclinées,  fulquées  dans  le  rang  inférieur  ;  toutes  linéaires- 
lancéolées,  portées  sur  un  pétiole  trigone.  Cônes  fusiformes,  obtus 
aux  deux  bouts.  Cet  arbre  se  rencontre  seulement  près  des  bords  de 
la  mer,  sur  le  territoire  de  VOrègon;  il  dépasse  rarement  35  pieds 
de  hauteur;  ses  feuilles  sont  longues  de  3/4  de  pouce  et  larges  de  1/5.  » 
(Raf.) 

«  Cette  espèce  croît  dans  des  terres  basses,  souvent  inondées  par 
les  marées.  L'arbre  dépasse  rarement  35  pieds  de  hauteur ,  et  2  à 
4  pieds  en  diamètre.  Tige  simple.  Branches  diffuses.  Écorce  res- 
semblant un  peu  à  celle  de  la  première  espèce,  mais  plus  raboteuse. 
Feuilles  acéreuses,  longues  de  3/4  de  pouce  et  larges  d'environ 
2  lignes,  fermes,  raides,  un  peu  acuminées  et  terminées  par  une 
pointe  courte,  scarieuse,  gibbeuses,  nombreuses,  éparses,  quoiqu'elles 
adhèrent  sur  les  côtés  seulement  :  celles  qui  sont  insérées  en  dessous 
s'inclinent  de  côté  avec  leurs  pointes  tournées  par  en  bas,  et  présen- 
tent les  feuilles  dans  la  forme  d'une  faux  ;  les  autres  ont  la  pointe 
tournée  en  haut,  elles  sont  sessiles,  comme  dans  la  première  espèce, 
et  sortent  de  petits  coussinets  triangulaires,  d'une  conlexture  molle 
et  élastique;  la  face  supérieure  est  d'un  vert  foncé  brillant,  l'infé- 
rieure d'un  vert  glauque;  elles  persistent  sur  les  branches  pendant 
6  années.  Les  écailles  des  bourgeons  ressemblent  à  celles  de  la  pre- 
mière espèce.  Cônes  ovales,  de  3  pouces  1/2  de  longueur  et  3  de 
circonférence y  plus  épais  au  milieu,  coniques,  et  se  terminant  aux 
deux  bouts  en  une  pointe  obtuse,  d'un  brun  foncé.  Chacune  des 
écailles  recouvre  deux  petites  graines,  et  est  elle  -  même  couverte 
dans  le  milieu  par  une  petite  écaille  inférieure  très-pointue.  Il  n'a 
jamais  été  rencontré  plus  haut  que  Wappatoo.  »  (Lewis  ^Clarke.) 


IV,  Larix,  Link.  —  Mélèze. 

Larix,  Link.  in  Linnœa,  XV.  533.  Spach,  Hist.  vég.  phath  43f, 

Laricis  Spec.  Tourn. 

Pinis,  section  Larix,  Endl.  Syn.  Conif.  428. 


%10  LAR1X. 

Fleurs  monoïques.  Chatons  mâles  petits,  sessiles, 
ovoïdes,  d'un  jaune  verdâtre,  sur  de  très-courts  ramules 
dépourvus  de  feuilles.  Anthères  claviformes,  longitudina- 
lement  déhiscentes.  Chatons  femelles  dressés,  d'un  rouge 
violacé  à  l'époque  de  la  floraison,  ovoïdes,  plus  gros  que  les 
chatons  mâles,  portés  sur  des  ramilles  très-courtes,  entourés 
à  la  base  d'une  rosette  de  feuilles.  Bractées  membraneuses, 
longuement  colorées  dans  leur  jeune  âge,  plus  ou  moins 
cuspidées,  ordinairement  denticulées.  Ovaire  oblique, 
lagéniforme,  denticulé  au  sommet.  Cônes  ovoïdes  obtus , 
cylindriques,  à  écailles  coriaces,  amincies  vers  les  bords  et 
vers  le  sommet,  persistant  après  la  chute  des  graines. 
Graines  petites,  coriaces,  à  aile  membraneuse.  Embryon 
à  5-7  cotylédons.  Feuilles  caduques,  sessiles,  décurrentes, 
planes,  linéaires,  minces,  molles,  très-entières,  d'un  vert 
gai  ou  glauques  :  celles  des  jeunes  rameaux  éparses,  sou- 
vent plus  longues;  celles  des  rameaux  adultes  fasciculées 
autour  d'un  bourgeon  central. 

Grands  arbres  élancés,  beaucoup  plus  rarement  arbris- 
seaux, originaires  de  l'ancien  continent.  Feuilles  linéaires, 
caduques. 

Maturation  annuelle. 

1.  Larix  Dahurica,  Turcz. 

Feuilles  planes,  épaisses,  presque  tétragones,  marquées 
en  dessous  de  deux  lignes  glaucescentes.  Cônes  pendants, 
à  bractées  incluses,  ovales,  cuspidées  dès  la  base;  à  écailles 
lâches,  ovales,  tronquées,  émarginées  au  sommet.  Graines 
à  aile  lacérée. 

Larix  Europ.ea  Dahurica,  Loud.  Encycl.  of  trees,  1055. 


LAR1X.  271 

ÂBiEsfoliis  fasciculatis,  obtusis.  Gmel.  FI.  Sibir.  I.  170.  n.  28  {excl. 

synon.). 
Pinus  Larix  Americana,  Pall.  FI.  Ross.  I.  t.  2.  t.  1.  f.  2. 
Pints  Dahurica,  Fisch.  Mss.  Endl.  Syn.  Conif.  128. 
Larix  Dahurica,  Turcz.  in  Bullet.  Soc.   nat.  Mosq.   1838,  p.   101. 

Trautv.  Imag.  plant.  48.  t.  32.  Knight,  Syn.  Conif.  40. 
Ames  Gmelini,  Ruppr.  in  Deitr.  Zur.  Pflanzenkund.  des  Russ.  Reich. 

II.  56.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  213. 

Habite  la  Sibérie  arctique,  jusqu'aux  fleuves  Boganida  et  No- 
vaja,  par  72 — 50°  l.  b.  (Middend.),  et  la  Dahourie  (Turcz.). 

Descr.  D'après  Turczaninow  :  Arbuste  à  tronc  couché,  rabougri, 
tortueux,  divariqué,  rameux  ;  à  rameaux  ascendants,  courts.  Feuilles 
caduques,  acéreuses,  linéaires,  très-étroites,  un  peu  obtuses,  légè- 
rement atténuées  de  la  base  au  sommet,  comprimées,  portant  de 
chaque  côté  deux  sillons  et  de  là  quadrangulaires,  presque  lisses 
de  l'un  des  côtés  et  de  l'autre  bisulquées,  vertes,  d'environ  2  centim. 
de  longueur,  sortant  de  bourgeons  globuleux  ou  subcylindriques, 
d'abord  fasciculées,  enfin  éparses  sur  les  jeunes  rameaux.  Fleurs 
monoïques,  disposées  en  chatons  latéraux.  Chatons  mâles  subglo- 
buleux, petits,  entourés  à  la  base  par  les  écailles  des  bourgeons, 
composés  d'étamines  très-rapprochées,  insérées  sur  un  axe  commun, 
raccourci.  Chatons  femelles  entourés  dès  la  base  par  les  écailles 
des  bourgeons  et  par  des  feuilles  acéreuses,  formés  d'écaillés  persi- 
stantes, s'épaississant  et  devenant  ligneuses,  portant  chacune  2  ovules 
à  leur  base,  très-étroitement  appliquées  sur  l'axe  commun ,  imbri- 
quées, naissant  chacune  de  l'aisselle  d'une  bractée  membraneuse  et 
colorée.  Ovules  collatéraux  et  renversés.  Cônes  pendants,  petits, 
ellipsoïdes  ou  ovoïdes,  d'environ  2  centimètres  de  longueur,  plus 
courts  ou  à  peine  égaux  aux  feuilles  ;  à  écailles  très-larges,  orbicu- 
laires  ou  ovales,  légèrement  convexes  en  dehors,  un  peu  concaves 
en  dedans,  amincies  vers  les  bords,  tronquées  au  sommet  et  très- 
profondément  émarginées,  persistantes,  ligneuses,  luisantes,  entiè- 
rement glabres.  Bractées  ovales  ou  lancéolées,  acuminées  ou  longue- 
ment mucronées,  enfin  de  3/4  à  1/3  plus  courtes  que  les  écailles. 
Graines  prolongées  latéralement  en  aile  semi-ovale  ou  sublancéolée, 


272  LAHtX. 

un  peu  aiguë,  trois  ou  quatre  fois  plus  longue  que  la  graine,  d'où 

elle  se  détache  difficilement. 

D'après  Loudon,  introduit  en  Angleterre  en  1827. 

Observ.  Si  nous  en  jugeons  par  les  jeunes  sujets  cultivés  au- 
jourd'hui, et  provenant  de  graines,  le  L.  Dahurica,  contraire- 
ment à  ce  que  l'on  vient  de  lire,  promettrait  d'être  très-vigoureux 
sous  le  climat  de  Paris.  Ces  jeunes  sujets  se  développent  rapi- 
dement; leurs  feuilles  primordiales  et  caulinaires  sont  alternes, 
rapprochées,  très-étalées-tombantes,  longues  de  40  centim.  et 
plus,  à  peu  près  planes  en  dessus,  d'un  vert  clair  luisant,  légère- 
ment élevées-carénées  en  dessous,  glaucescentes  sur  les  deux 
faces,  sessiles-décurrentes  à  la  base,  atténuées  au  sommet. 

2.  Larix  Japonica,  Hort. 

Feuilles  linéaires,  obtuses.  Cônes  ovales,  arrondis  *  à 
écailles  atténuées  dès  la  base,  orbiculaires,  échancrées  ou 
arrondies,  minces,  striées,  à  bords  réfléchis  et  ondulés- 
lacérés. 

Abies  Leptolepîs,  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap.  II.  12.  1. 103.  Lindl.  et  Gord. 

Journ.  Hort.  Soc.  V.  213. 
Pinus  Leptolepis,  Sieb.  et  Zucc.  Endl.  Syn.  Conif.  130  (exd.  synon. 

Ksempf.). 
Pinus  Larix,  Thunb.  Fl.  Jap.  275. 

Larix  Japoni     Hort. 
Fusi-matu  (Abies  nodosa)  et  Kin-T'sian-Soung  (Pinus  nummularia), 

Otolanzan,  Kwa-i,  IV.  1. 
PiAx-jo-Sjo  (i.  e.  Pimis  foïiis  décidais),  Chin. 
Fusi-matsu  et  Kara-mats,  Japon. 
Km,  chez  les  Aborigènes  Aino  de  l'île  Jezo. 
Habite,  dans  le  Japon  septentrional,  les  montagnes  de  l'île 
'Niphon,  entre  35-41°  (l.  b.),  et  sur  le  mont  Fakone,  en  com- 
pagnie du  Thuiopsis  dolabrata,  du  Pinus  densiflora  et  d'autres 
•Conifères;  commun  dans  l'île  Jezo  et  Karafto,  jusque  vers  le*48° 
(l.  B.). 


LARIX.  273 

Descr.  «Arbre  à  port  de  notre  Mélèze  {L.  Europœa);  à  bois 
tenace,  d'un  rouge-brun  à  l'âge  adulte.  Rameaux  arrondis,  glabres, 
de  couleur  cendrée,  plus  bruns  dans  le  jeune  âge,  très-élalés; 
coussinets  anguleux-décurrents,  d'égale  épaisseur,  convexes,  décur- 
rents,  marqués  de  cicatrices  semi-orbiculaires.  Bourgeons  écail- 
leux,  à  écailles  alternes,  imbriquées,  largement  ovales-arrondies, 
coriaces,  glabres,  luisantes,  brunes,  persistant  après  la  foliaison,  et 
formant  une  sorte  d'involucre  annulaire  à  la  base  des  rameaux. 
Feuilles  caduques,  solitaires,  visiblement  alternes  sur  les  bourgeons 
en  voie  de  développement,  raccourcies  sur  les  latéraux,  où  elles 
sont  très-rapprochées  et  presque  ramassées  en  verticille  ou  fascicule, 
acéreuses,  très-étroites,  linéaires-aiguës  ou  subobtuses,  mucronées, 
le  plus  souvent  atténuées  à  la  base  et  subpétiolées,  à  bords  très- 
entiers,  planes,  à  nervure  moyenne,  proéminente  en  dessous,  et  mar- 
quées de  chaque  côté  de  plusieurs  lignes  de  stomates  :  les  nouvelles 

de  13-18  millim.de  longueur,  les  adultes  de  2-4  centim.  Fleurs 

Cônes  placés  au  sommet  de  ramules  raccourcis,  ovales-arrondis,  obtus, 
mûrissant  la  première  année,  persistant  après  la  chute  des  graines. 
Bractées  lancéolées,  aiguës,  rarement  mucronées,  très  -  entières, 
membraneuses-sèches,  glabres,  parcourues  au  milieu  de  lignes  d'un 
brun  livide,  de  moitié  plus  courtes  que  les  écailles.  Ecailles  alternes, 
nombreuses,  étroitement  imbriquées,  atténuées  et  brièvement  sti- 
pitées  à  la  base;  les  supérieures  orbiculaires,  émarginées  ou  tron- 
quées, à  bords  réfléchis,  ondulés,  presque  membraneux;  le  reste 
coriace,  très-finement  et  parallèlement  strié,  pâle,  cendré,  brunâtre. 
Graines  obovales,  presque  trigones,  inéquilalérales,  subcomprimées  ; 
à  aile  membraneuse,  cultriforme,  obtuse,  adnée  au  ventre  dé  la 
graine,  dont  elle  embrasse  la  base,  d'environ  9  millim.  de  longueur.  » 
(Zucc,  l.  c.) 

Observ.  Cette  espèce,  voisine  de  notre  Larix  Èutopttâ,  pa- 
raît s'en  distinguer  par  ses  cônes  plus  arrondis,  formés  d'écaillés 
plus  nombreuses,  plus  minces  et  repliées  sur  les  bords,  Dans  le 
nord  du  Japon,  au  témoignage  de  M.  Siebold,  on  la  cultive  dans 
des  pots,  comme  plante  d'ornement,  pour  en  former  des  arbres 
très-nains  qu'on  vend  à  un  prix  excessif;  ce  qui  les  fait  désigner 
sous  le  nom  de  Sapins  à  deniers  d'or. 

Traité  des  Conifères.  1B 


274  LAR1X. 

3.  Larix  Sibirica,  Ledeb. 

Feuilles  linéaires,  subtétragones,  un  peu  obtuses.  Cônes 
dressés  ;  à  écailles  convexes,  à  bord  très -entier,  récurvé; 
bractées  elliptiques,  mucronées. 

Pinus  Larix,  Pall.  FI.  Ross.  I.  1.  t.  1. 

Larix  Sibirica,  Ledeb.  FI.  Alt.  IV.  204.  Link.  in  Linnœa,  XV.  53:>. 

Knight,  Syn.  Conif.  40. 
Pinus  Ledebourii,  Endl.  Syn.  Conif.  131. 
Larix  Europ^ea  Sibirica,  Loud.  Encycl.  of  trees,  1054. 
Pinus  pseudo-Larix,  Steud.  Nomencl.  II.  337. 
Abies  Ledebourii,   Ruppr.  in  Beitr.   Zut.  Pflanzenkund.  des  Russ. 

Reich.  IL  56.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  213. 
Pinus  intermedia,  Lodd.  Cat.  4836  (non  Du  Roi). 
Larix  intermedia,  Laws.  ex  Loud.  Encycl.  of  trees,  1055. 
Larix  Archangelica,  Laws.  I.  c. 
Larix  Rossica,  Sabine,  ex  Loud.  I.  c. 
Pinus  Sibirica,  Lodd.  Cat.  (non  Fisch.) 

Habite  toute  la  Sibérie  et  l'Altaï,  entre  860—1,800  met. 
d'altitude. 

Descr.  Arbre  entièrement  semblable  à  notre  Mélèze  d'Europe, 
mais  à  feuilles  cependant  plus  étroites,  munies  dans  la  jeunesse  seu- 
lement d'un  très -petit  mucron.  Cônes  plus  petits  et  plus  grêles. 
Ecailles  arrondies  au  sommet,  plus  ou  moins  recourbées  sur  les 
bords.  Bractées  orbiculaires,  plus  courtement  mucronées  que  dans 
le  L.  Europœa. 

D'après  Loudon,  introduit  en  4806. 

Observ.  Le  L.  Sibirica  paraît  délicat  et  ne  devoir  jamais  former 
un  grand  arbre  sous  le  climat  de  Paris  ;  les  jeunes  plants  y  végè- 
tent faiblement  et  perdent  souvent  leurs  feuilles  de  bonne  heure 
à  l'automne.  Les  premiers  individus  qui  ont  été  introduits  chez 
nous  sont  encore,  pour  la  plupart,  à  l'état  buissonneux,  rabou- 
gris ou  presque  rampants. 


LAïux.  275 

4.  Larix  microcarpa,  Forbes  (Jam.). 

Feuilles  linéaires,  arrondies,  subtélragones,  un  peu 
obtuses.  Cônes  dressés;  à  écailles  ovales,  entières,  inflé- 
chies sur  les  bords;  bractées  elliptiques,  obtuses,  acumi- 
nées,  presque  saillantes. 

Abies  foliis  fasciculatis,  setaceis,  cinereis.  Gronow.  Virgin.  153. 

Pinus  Larix  rubra,  Marsh.  Arb.  103. 

Pinus  intermedia,  Du  Roi,  Harbk.  éd.  Pott.  II.  114. 

Pinus  micbocarpa,  Lamb.  Pin.  éd.  2.  II.  65.  t.  40.  Ant.  Conif.  54.  t.  21 . 

f.  1.  Endl.  Syn.  Conif.  132. 
Larix  microcarpa,  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  139.  t.  47.  Hook.  FI. 

Bor.  Amer.  II.  164.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  436.   Link.  in 

Linnœa,  XV.  536.  Desf.  Hist.  arbr.  II.  597. 
Larix  Americana  rubra,  Loud.  ex  Knight,  Syn.  Conif.  40. 
Larix  Americana,  Mich.  FI.  Bor.  Amer.  II.  203.  Mich.  fil.  Arbr.  for. 

III.  38.  t.  4.  Loud.  Arbor.  IV.  2399.—  Encycl.  of  trees,  1057. 

f.  1973. 
Larix  tenuifolia,  Salisb.  in  Linnœa  Transact.  VIII.  313. 
Abies  microcarpa,  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  213.  Loisel. 

Nonv.  Duham.  V.  289.  t.  80. 
Larix  microcarpa  du  Caucase,  Hort.  aliq. 

Var.  pendulci . 
Larix  Americana  pendula,  Loud.  /.  c. 

Moins  vigoureuse  que  l'espèce,  cette  variété  en  est  encore  dis- 
tincte par  ses  branches  pendantes. 

Habite  l'Amérique,  du  Canada  à  la  Virginie,  entre  45  et  50° 

(L.B.). 

Descr.  Arbre  atteignant  25  à  30  met.  et  formant,  lorsqu'il  est 
[  isolé,  une  pyramide  effilée.  Branches  dressées-étalées,  puis  horizon- 
tales ou  défléchies,  redressées  à  l'extrémité.  Rameaux  longs,  effilés, 
pendants,  couverts  d'une  écorce  rougeâtre  dans  le  jeune  âge.  Feuilles 
souvent  plus  courtes  que  dans  le  L.  Europœa,  alternes  sur  les  bour- 
geons vigoureux,  rapprochées  en  fascicules  sur  les  ramilles  adultes. 


276  LAR1X. 

Cônes  dressés,  paraissant  en  mars;  à  écailles  d'abord  d'un  vert  légè- 
rement lavé  de  violet,  scarieuses  sur  les  bords,  passant  au  rouge 
violacé,  puis  d'un  vert  glauque,  finalement  d'un  jaune  pâle  ou  roux; 
longs  de  15-20  millim.,  larges  de  10-42,  presque  sessiles  ou  portés 
sur  un  pédoncule  ramillaire  très-court  (3-4  millim.).  Écailles  lui- 
santes, presque  cunéiformes-tronquées  au  sommet. 

Introduit  en  1760. 

Observ.  Le  L.  microcarpa,  appelé  au  Canada  Epinette  rouge, 
et  par  les  Anglo-Américains  Hacmack,  est  très-commun  aux 
Etats-Unis,  où  il  constitue  de  vastes  forêts.  D'après  Michaux, 
son  bois  est  très-supérieur  à  celui  des  Pins  et  Sapins  de  l'Amé- 
rique boréale;  on  en  fait  un  grand  usage  pour  la  marine  et  dans 
les  constructions  civiles. 

5.  LAR1X  EuROPiEA,  DC. 

Feuilles  linéaires,  planes  ou  subtétragones.  Cônes  dres- 
sés ou  horizontaux;  à  écailles  ovales,  à  bractées  incluses 
ou  saillantes,  cuspidées.  Graines  à  aile  arrondie,  très- 
entière. 

Larix,  Pliu.,  Hist.  nai.  XVI.  19.  Dodon.  Pempt.  668.  C.  Bauh.  Pin. 

493. 
Larix,  Bell,  de  Arborib.  Conif.  25  {te»), 
Larix  folio  deciduo  Gonifera,    J.  Bauh.  Hist.  I.  265.  Tourn.  Inst.  586. 

Duham.  Arb.  1.  332. 
Pin-us  Larix,  L.  Spec.  1420.  Trew.  in  N.  A.  N.  C.  III.  App.  1. 13.  f.  8, 

23.  Willd.  Baumz.  274.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  IL  60.  t.  38.  Wahlenb. 

FI.  Carp.  313.  Gaud.   FI.  Helvet.  VI.  188.  Koch.  Syn.  769.  Ant. 

Conif.  50.  t.  21.  f.  2.  Endl.  Syn.  Conif.  133. 
Larix  decidua,  Mill.  Dict.  n.  1. 
Abies  Larix,  Lam.  Illustr.  t.  785.  f.  2.  Rich.  Conif.  G5.  t.  13.  Loisel. 

Nouv.  Duham.  V.  287.  t.  79.  f.   1.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort. 

Soc.  V.  213. 
Larix  pyramidalis,  Salisb.  in  Linnœa  Transoct.  Vllï  313. 
Larix  Europe,  DC.  FI.  Fr.  111.  277.  Loud.  Arbor.  IV.  2350.  f.  2258, 


LAK1X.  277 

tîtâ.—Encyd.  of  trecs,  1053,  f.  1972.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob. 

133.  Link.   in  Linnœa,  XV.  534.  Desf.   Hist.   arbr.  II.    597.  De 

Chambr.  Trait,  prat.  arbr.  résin.  277.  pi.  3.  f.  16  et  17.  Schouw. 

Ami.  se.  nat.  3e  ser.  II.  241.  Knight,  Syn.  Conif.  40. 
Larix  excelsa,  Link,  in  Abhandl.  der  Berl.  Akadem.  D.  Wisse7isch. 

1827,  p.  182. 
Larix  vulgaris,  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  432  {excl.  synon.). 

Variétés  horticoles. 

Larix  Europ,ea  laxa,  Laws.  Man.  389.  Loud.  Encycl.  of  trees,  105i. 
Branches  horizontales.  Rameaux  diffus.  Feuilles  souvent  glauces- 
centes. 
Larix  Europea  compacta,  Laws.  I.  c. 

Branches  nombreuses,  redressées  au  sommet.  Rameaux  et  ramilles 
nombreux,  formant  par  leur  ensemble  une  masse  compacte. 

Larix  Europea  repens,  Laws.  /.  c.  Endl.  Syn.  Conif.  134. 

Branches  et  rameaux  pendants  ou  défléchis,  redressés  au  sommet. 

Larix  Europea  rubra,  Hort.  Transact.  IV.  416. 

Chatons  pourpres,  quelquefois  pointillés  de  jaune.  Cônes  rouges 
ou  d'un  jaune  rougeâtre. 

Larix  Europea  alba,  Hort.  Transact.  I.  ç. 

Chatons  et  cônes  blanchâtres. 
Larix  Europea  pendula,  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  136. 

Branches  réfléchies.  Rameaux  et  ramules  pendants. 

Habite  les  Alpes  de  l'Europe  centrale,  celles  de  la  Suisse;  le 
Valais,  jusqu'à  1,330  met.  d'altitude;  les  Carpathes,  où  il  est 
mélangé  aux  Picea,  dont  il  dépasse  un  peu  la  limite  ;  les  mon- 
tagnes de  la  Suède;  la  Russie  en  deçà  de  l'Oural;  le?,  monta- 
gnes gypseuses  voisines  du  Pinegam,  par  64°  (l.  b.),  sur  lequel 
ces  arbres,  disposés  en  radeaux,  sont  transportés  à  Archangel. 

Descr.  Grand  arbre  de  30  met.  et  plus,  formant,  lorsqu'il  est  isolé, 
une  pyramide  élancée.  Ècorce d'un  gris  roux,  lisse,  puis  fendillée.  Dois 


278  LAïux. 

solide,  veiné,  d'un  grain  fin,  serré.  Branches  étalées  ou  réfléchies, 
redressées  au  sommet.  Rameaux  nombreux,  effilés,  minces,  souvent 
pendants  ;  les  plus  jeunes  couverts  d'une  écorce  blanchâtre.  Chatons 
mâles  d'environ  5-8  millim.  Chatons  femelles  naissant  de  mars  à 
avril  avec  les  feuilles,  composés  d'écaillés  d'un  violet  plus  ou  moins 
foncé,  dressés,  passant  successivement  au  vert,  puis  au  jaune  bru- 
nâtre ou  roussâtre  à  la  maturité,  qui  a  lieu  vers  la  fin  de  l'automne 
de  la  même  année.  Ecailles  souvent  pubérulentes,  planes  ou  légè- 
rement ondulées,  ordinairement  émoussées,  tronquées  ou  échancrées 
au  sommet.  Graines  petites,  d'un  brun  jaunâtre,  ovoïdes,  plus  ou 
moins  comprimées;  à  aile  obtuse,  presque  aussi  longue  que  l'écaillé. 

Observ.  Le  Mélèze  d'Europe,  insensible  à  la  rigueur  des 
hivers,  a  besoin,  pour  croître,  d'un  air  vif;  aussi  végète-t-il  très- 
mal  à  Paris,  et  y  est-il  très-souvent  attaqué  par  YAphis  Lari- 
cist  Hart.,  qui  recouvre  une  grande  partie  du  tronc  et  des  bran- 
ches de  ses  flocons  lanugineux. 

6,  Làrix  Griffithiana,  Hort. 

Cônes  de  5-6  centim.  de  longueur;  à  écailles  subcunéi- 
formes, irrégulièrement  arrondies  au  sommet. 

Abies  Griffithiana,  Hook.  ozLindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc  V.  21  i. 
Larix  Griffithii,  Hort. 

Habite  le  Sikkim  et  les  parties  orientales  du  Népaul. 

«  Arbre  de  12  à  4  8  mètres  de  hauteur.  »  (Lindl.,  /.  c.) 
Descr.  Les  sujets,  encore  trop  jeunes  pour  être  caractérisés,  m'ont 
présenté  des  feuilles  linéaires,  longues,  glaucescentes,  légèrement 
convexes  en  dessus  de  chaque  côté  de  la  nervure,  en  général  très- 
brusquement  terminées  en  une  pointe  courte  et  aiguë.  Les  cônes 
que  j'ai  examinés  au  Musée  botanique  de  Kew  mesuraient  5-6  cenlim. 
de  long  sur  2-3  de  large,  ils  étaient  solitaires  au  sommet  de  grosses 
et  très-courtes  ramilles;  les  écailles  étaient  subcunéiformes  ou  irré- 
gulièrement arrondies  au  sommet. 

Introduit  vers  1850. 


LAH1X.  271) 

Espèces  peu  connues. 

7.  Larix  pendula,  Salisb. 

Feuilles  linéaires,  subtétragones.  Cônes  dressés;  à  brac- 
tées panduréiformes,  mucronées;  à  écailles  ovales,  très- 
entières,  réfléchies  sur  les  bords. 

Abies  pendula,  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  213.  Loi  sel. 

Nouv.  Duham.  V.  288. 
Pinus  Larix  nigra,  Marsh.  Arb.  103. 
Pinus  pendula,  Soland.  in  Ait.  Hort.  Kew.  éd.  1.  III.  369.  Lamb.  Pin. 

éd.  2.  II.  63.  t.  39.  Endl.  Syn.  Conif.  132. 
Pinus  laricina,  Du  Roi,  Obs.  bot.  49.  — Harbk.   éd.  1.   83.  Wan- 

genh.  Beitr.  42.  t.  16.  f.  37.    . 
Larix  pendula,  Salisb.  in  Linnœa  Transact.  VIII.  313.  Forbes  (Jam.)^ 

Pinet.  Wob.  137.  t.  46.  Hook.  FI.  Bor.  Amer.  II.  164. 
Larix  intermedia,  Lodd.  Cat.  1836,  p.  50.  Forbes,  /.  c.  141.   Link. 

in  Linnœa,  XV.  535. 

Habite  dans  l'Amérique  boréale. 

Descr.  D'après  Endlicher  :  «  Arbrisseau  d'environ  4  met.  Feuilles 
longues  de  3-4  centim.,  larges  de  2  millim.,  un  peu  convexes -en 
dessus,  à  peine  réfléchies  sur  les  bords.  Chatons  mâles  formés  d'é- 
cailles  larges,  obovales,  roses,  ciliées.  Canes  d'environ  3  centim., 
à  écailles  lâches,  à  bords  infléchis  comme  dans  le  L.  Sibirica.  » 

Observ.  Cet  arbre,  à  peu  près  inconnu  aujourd'hui,  fait  très- 
probablement  double  emploi  avec  la  variété  à  branches  pen- 
dantes du  Larix  microcarpa. 

8.  Larix  Kamtschatica,  Hort. 

Pinus  Kamtschatica,  Endl.  Syn.  Conif.  135. 

Abies  Kamtschatica,  Ruppr.  in  Beitr.  Zur.  Pflanzenkund.  des  Russ. 
Beich.  II.  57.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  214. 


280  LAU1X. 

Obseivv.  D'après  Endlicher,  cette  espèce  diffère  du  Larix 
Dahurica  et  du  Larix  Leptolepis  par  ses  cônes  plus  grands  et  par 
la  forme  de  ses  écailles. 

Le  Mélèze  a  été  connu  des  anciens.  Pline  le  cile  comme  un  des  arbres  les 
plus  précieux  pour  la  finesse  et  l'élasticité  de  son  bois. 

Par  leur  port  élancé,  la  légèreté  de  leurs  rameaux,  la  ténuité  et  l'élégance 
de  leur  feuillage,  les  Mélèzes  sont  très-propres  à  la  décoration  des  jardins 
paysagers;  mais  ce  n'est  pas  seulement  à  ce  point  de  vue  qu'ils  sont  pré- 
cieux :  leur  valeur  est  encore  augmentée  par  les  dimensions  souvent  consi- 
dérables qu'atteignent  quelques  espèces,  et  surtout  par  les  qualités  supé- 
rieures de  leur  bois.  Ces  arbres  sont  donc  très-importants  pour  certaines 
parties  de  l'Europe. 

Parmi  les  espèces  aujourd'hui  connues,  quatre  paraissent  offrir  d'assez 
grands  avantages  ;  ce  sont  les  Larix  Europœat  microcarpa,  Leptolepis  et  Sibe- 
rica.  Les  deux  premières  seulement  nous  sont  parfaitement  connues;  quant  aux 
deux  autres,  nous  ne  les  connaissons  encore  que  par  les  descriptions  qui  en  ont 
été  faites,  et  d'après  ces  dernières  elles  offrent  beaucoup  d'analogie  avec  notre 
espèce  d'Europe,  tant  pour  les  dimensions  que  pour  la  qualité  du  bois;  cepen- 
dant l'une  d'elles,  le  L.  Siberica,  ne  paraît  pas  présenter  dans  nos  cultures 
toutes  les  qualités  que  lui  reconnaît  Ledebour.  Quant  au  L.  Leptolepis,  on 
ne  le  possède  pas  encore  en  Europe.  Le  L.  microcarpa  atteint  aussi  de 
grandes  dimensions  ;  son  bois  est  trés-estimé  aux  États-Unis,  où  on  le  con- 
sidère comme  un  des  meilleurs  sous  le  rapport  de  la  solidité,  de  la  durée,  etc. 
Mais  l'espèce  qui  semble  réunir  tous  les  avantages  est  le  Mélèze  d'Europe, 
qui,  dans  les  parties  élevées  du  Centre,  du  Nord  et  de  l'Est  de  la  France, 
pourrait  souvent  être  cultivé  avec  avantage,  et  donner  de  la  valeur  à  certains 
terrains  jusqu'ici  restés  à  peu  près  improductifs. 

Originaires  de  l'ancien  continent,  les  Mélèzes  se  rencontrent  seulement  dans 
sa  partie  boréale,  où  ils  recherchent  les  climats  extrêmes,  c'est-à-dire  ceux 
où  aux  hivers  les  plus  rigoureux  succèdent  des  étés  très-chauds,  comme 
dans  le  nord  de  l'Europe,  etc.  Aussi,  à  part  le  L.  Griffithiana,  qui  a  besoin 
d'abri  pendant  l'hiver,  tous  les  autres  sont-ils  parfaitement  rustiques 


CKDKU6.  281 

V.  Cedrus,  Link.  —  Cèdre. 

Cedrus,  Link.  in  Linnœa,  XV.  537.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  426. 

Laricis  Sp.  Tourn. 

Pinus,  section  Cedrus,  Endl.  Syn.  Conif.  135. 

Fleurs  monoïques.  Chatons  mâles  solitaires,  cylindrico- 
coniques,  dressés  à  l'extrémité  de  courtes  ramilles.  An- 
thères cunéiformes,  s'ouvrant  longitudinalement.  Chatons 
femelles  dressés,  obovales-obtus,  solitaires,  plus  rarement 
géminés  à  l'extrémité  de  très-courtes  ramilles.  Cônes  dres- 
sés, gros,  ovoïdes-obtus.  Ecailles  membraneuses t  très- 
fortement  apprimées,  coriaces,  lignescentes,  amincies  sur 
les  bords,  épaissies  vers  la  base,  légèrement  arrondies  ou 
presque  horizontales  et  tronquées  au  sommet.  Bractées 
très-courtes,  adnées,  à  peu  près  nulles  à  la  maturité. 
Graines  géminées,  insérées  sur  l'onglet  de  l'écaillé,  lon- 
guement et  largement  ailées.  Aile  membraneuse,  persis- 
tante. Embryon  ordinairement  à  9  cotylédons.  Feuilles 
aciculaires,  persistantes,  coriaces,  raides,  subtétragones, 
à  angles  arrondis,  disposées  en  fascicules  à  l'extrémité  de 
ramules  très-raccourcis,  solitaires  et  alternes  sur  les  plus 
jeunes  rameaux. 

Très-grands  arbres,  originaires  des  parties  centrales  de 
l'ancien  hémisphère.  Floraison  œstivale  ou  subautomnale. 

Maturation  bisannuelle  ou  presque  trisannuelle. 

1.  Cedrus  Deodara,  Loud. 

Branches  refléchies  ;  ramules  et  ramilles  pendants. 
Feuilles  glauques  ou  blanchâtres,  étalées,  un  peu  lâches. 


i82  CEDRUS. 

Pinus  Deodara,  Roxb.  FI.  Ind/or.  III.  651.  Lamb.  éd.  2.  II.  68.  t.  42, 
42  bis  et  42  »er.  Ant.  Conif.  59.  t.  22.  f.  2.  Endl.  Syn.  Conif.  135. 

Cedrus  Deodara,  Loud.  Arbor.  IV.  2428.  f.  2283-2286.— Encycl  of 
trees,  1059.  f.  1975-1977.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  149.  t.  48- 
49.  Link.  in  Linnœa,  XV.  538.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  430. 
Hoffm.  in  Bot.  Zeit.  1846,  p.  185.  Knight,  Syn.  Conif.  42. 

Cedrus  Indica,  De  Chambr.  Trait,  pral.  des  arbr.  résin.  341. 

Abies  Deodara,  Lindl.  in  Penny-Cyclop.  9.  Lindl.  et  Gord.  Joum. 
Hort.  Soc.  V.  214. 

Variétés  horticoles. 

Cedrus  Deodara  robusta,  Hort. 

Variété  remarquable  par  le  volume  de  ses  rameaux  ;  par  ses  feuilles 
plus  grosses,  plus  glauques  et  plus  longues,  qui  atteignent  jusqu'à 
6-8  centimèlres. 

Cedrus  Deodara  crassifolia,  Hort. 

Assez  semblable  à  la  précédente,  cette  variété  s'en  distingue  par 
ses  feuilles  un  peu  plus  courtes  et  plus  épaisses,  et  surtout  par  ses 
ramules  et  ramilles  plus  courts,  plus  raides,  à  peine  réfléchis. 

Cedrus  Deodara  viridis. 

Feuilles  beaucoup  plus  ténues  que  dans  les  deux  précédentes,  de 
couleur  vert  foncé  luisant,  ou  vert-bouteille  très-prononcée. 

Habite   les  Alpes  du   Népaul    et   du  Thibet,  par  2,660  — 
4,000  met.  d'altitude. 

Descr.  Grand  et  bel  arbre,  atteignant  40-50  met.  sur  3  de  dia- 
mètre. Bois  de  qualité  supérieure.  Tronc  droit;  bourgeon  termi- 
nal incliné  au  sommet.  Branches  fortes,  très-rameuses,  étalées, 
les  inférieures  souvent  réfléchies  jusque  sur  le  sol.  Feuilles  longues 
de  3-5  centim.,  subtétragones  -  aciculaires,  acuminées,  piquantes, 
très-glauques  :  celles  des  ramules  et  des  ramilles  rapprochées  en 
fascicules;  celles  des  jeunes  bourgeons  solitaires  et  alternes.  Chatons 
mâles  ovales-obtus.  Cônes  dressés,  situés  à  l'extrémité  de  fortes 
ramilles,  souvent  géminés,  ovoïdes,  très-obtus,  parfois  déprimés, 
longs  de  8-12  centim.,  larges  d'environ  6.  Ecailles  larges,  lamelli- 
formes, d'un  brun  ferrugineux,  très-fortement  imbriquées,  réfléchies, 


CEDRUS.  283 

étalées  à  l'extrême  maturité;  à  bords  entiers,  presque  membraneux. 
Graines  cunéiformes,  à  aile  obovale,  membraneuse. 

Introduit  en  1822. 

Observ.  Un  des  premiers  C.  Deodara  introduits  en  France  a 
été  planté  dans  le  parc  de  la  Muette,  appartenant  à  M.  Erard;  il 
a  aujourd'hui  environ  11  met.  de  hauteur  sur  70  centim.  de 
circonférence  à  1  met.  du  sol. 

En  1854,  un  autre  individu,  planté  chez  M.  Berlin,  horticul- 
teur a  Versailles,  produisit,  probablement  le  premier  en  France, 
des  chatons  mâles  ;  cet  arbre  avait  à  peine  2  met.  de  hauteur, 
et  provenait  de  bouture. 

2.  Cedrus  Libani,  Barrel. 

Branches  étalées  ou  légèrement  redressées.  Feuilles  ver- 
tes, luisantes,  aciculaires,  suhtétragones,  acuminées-ai- 
guës,  raides. 

Kéôpo?  6au[Aaav]  èv  SupCa,  Théophr.  Hist.  plant.  V.  8, 

Cedrus  magna,  ou  Cedrelate,  Plin.  Hist.  nat.  XIII.  11.  XXIV.  11. 

Alta  Cedrus,  Bell.  Conif.  3. 

Cedrus,  Bell./?.  162.Trew. inN.  A.  N.  C.  III.—  App. 445. 1. 13.1. 1-7. 

Cedrus  magna,  ou  Libani  Conifera,  J.  Bauh.  Hist.  I.  277. 

Cedrus  conifera,  foliis  Laricis.  C.  Bauh.  Pin.  490. 

Larix  Orientalis,  fructu  rotundiore,  obtuso.  Tourn.  lnst.  580. 

Cedrus  Phoenicea,  Renealm.  Specim.  27. 

Cedrus  Libani,  Barrel.  le.  499.  Loud.  Arbor.  IV.  2402.  f.  2267-2282. 

—Encycl.  of  trees,  1057.  f.  1974.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  145. 

Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  427.  Link.  in  Linnœa,  XV.  538.Knight, 

Syn.  Conif.  42.  De£hambr.  Trait,  prat.  des  arbr.  résin.  308. 
Pinus  Cedrus,  L.  Spec.  1420.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  II.  66.  t.  41.  Anl. 

Conif.  55.  t.  22.  f.  1.  Endl.  Syn.  Conif.  136. 
Larix  Cedrus,  Mill.  Dict.  n.  3.  Desf.  Hist.  arbr.  II.  597. 
Larix  patula,  Salisb.  in  Linnœa  Transact.  VIII.  314. 
Abies  Cedrus,  Poir.  Dict.  VI.  510.  Rien.  Conif.  62.  t.  14  et  17.  Lindl. 

etGord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  214.  Loisel.  Nouv.  Duham.  V.  287. 

t.  79.  f.  1. 


284  CKDUUS. 


Variété*  horticoles. 


Cedrus  Libani  glauca. 

Cedrus  Libani,  foliis  argenleis.  Loud.  Encycï.  oftrees,  1058. 
Cedrus  Libani  pyramidalis,  foliis  argenteis.   Knight,  Syn.  Conif.  42. 

Arbre  pyramidal,  à  flèche  inclinée  obliquement;  à  branches 
dressées-étalées,  redressées  à  l'extrémité.  Feuilles  irrégulièrement 
tétragones,  très-glauques  et  légèrement  canaliculées  sur  les  faces 
les  plus  comprimées,  vertes  sur  le  côté  arrondi,  brusquement  termi- 
nées en  une  pointe  subobluse. — On  voit  un  bel  exemplaire  de  cette 
variété  chez  M.  le  baron  de  Villequiers,  à  Yillequiers  (Seine-infé- 
rieure); il  mesure  environ  45  met.  de  hauteur  sur  50  centim.  de 
diamètre,  et  forme  une  très-belle  pyramide,  chargée  de  branches  de 
la  base  au  sommet. 

Cedrus  Libani  nana,  Loud.  Encycï.  oftrees,  1058. 

Arbrisseau  nain,  dépassant  rarement  2  met.,  formant  le  plus  sou- 
vent un  buisson  plus  ou  moins  étalé. 

Cedrus  Libani  nana,  pyramidata,  Hort. 

Arbrisseau  nain,  buissonneux.  Feuilles  étalées,  grêles. 

Celte  variété,  obtenue  par  M.  Sénéclauze,  pépiniériste  à  Bourg- 
Argental  (Loire),  en  1827,  n'a  encore  que  1  met.  20  centim.  de 
hauteur;  tandis  qu'un  autre  pied,  provenant  du  même  semis,  a  près 
de  2  met.  de  circonférence. 

Cedrus  Libani  pendula,  Hort. 

Cette  variété  ne  diffère  de  l'espèce  que  par  son  port  et  ses  dimen- 
sions; ses  branches  sont  réfléchies. 

Habite  les  diverses  parties  de  la  Syrie  et  de  l'Àsie-Mineurc, 
particulièrement  sur  le  Liban  et  le  Taurus,  où  il  couvre  une 
étendue  de  terrain  de  plus  de  80  kilom.  de  longueur. 

Descr.  Arbre  de  25-35  met.  de  hauteur  sur  2-3  met.  et  plus  de 
diamètre.  Branches  grosses,  longues  et  presque  horizontales.  Ra- 
mules  et  ramilles  nombreux ,  courts.  Feuilles  longues  de  1 2-20  centim., 
fasciculées  ou  solitaires,  alternes  sur  Ifs  jeunes  bourgeons,  acicu- 


ceduus.  285 

laires,  subtélragones,  mucronées-aiguè's.  Chatons  mâles  roussàtres, 
dressés,  légèrement  courbés,  longs  de  4-5  centim.,  à  l'époque  oii 
ils  laissent  échapper  le  pollen,  c'est-à-dire  en  septembre-octobre. 
Chatons  femelles  naissant  plus  particulièrement  vers  le  sommet  de 
l'arbre,  dressés,  coniques,  obtus  ou  déprimés  au  sommet,  moins 
longs  que  les  chatons  mâles  à  l'époque  de  la  fécondation.  Écailles 
courtement  onguiculées,  irrégulièrement  et  très- finement  denticu- 
lées,  écartées  à  l'époque  de  la  fécondation  et  laissant  voir  les  deux 
jeunes  ovules  quelles  portent  à  leur  base.  Cônes  dressés,  ovoïdes, 
légèrement  ventrus,  un  peu  rétrécis  vers  le  sommet,  obtus,  déprimés, 
quelquefois  légèrement  bombés,  longs  de  6-10  centim.  et  presque 
autant  de  largeur  dans  leur  plus  grand  diamètre,  portés  sur  de  très- 
courts  et  gros  pédoncules  ligneux,  qui  adhèrent  très-fortement  au 
rameau  ou  à  la  branche  sur  lesquels  ils  naissent.  Ecailles  très- 
serrées,  larges  d'environ  35-40  millim.,  cunéiformes  vers  l'onglet;  à 
bord  supérieur  légèrement  épaissi  et  formant  un  peu  au-dessous  du 
sommet  un  léger  épaississement,  ainsi  que  cela  a  lieu  dans  les 
Cembra,  mais  moins  saillant,  se  détachant  en  partie  de  l'axe  à  la 
maturité  des  graines.  Graines  un  peu  plus  courtes  que  l'onglet 
qui  les  porte,  d'environ  40  millim.,  surmontées  d'une  aile  roussâtre, 
élargie  vers  le  sommet,  presque  de  la  même  longueur  que  l'écaillé. 

Introduit  en  1683. 

o.  Ceduus  Atlantic  a,  Manclii. 

Feuilles  irrégulièrement  tétragonesou  subcylindriques, 
aciculaires,  aiguës,  épaissies  au  milieu,  brusquement  atté- 
nuées au  sommet  en  une  pointe  fine  très-aiguë,  d'un  gris 
cendré.  Cônes  cylindriques,  obtus  aux  deux  bouts,  de 
5  G  centim.  de  longueur  et  de  40  à  45  millim.  de  largeur, 
portés  sur  des  ramilles  plus  minces  et  plus  allongées  que 
dans  le  C.  Libani. 

Cedrls  Atlantica,  Manetti,  Cat.  Hort.  Mudoet.  Suppl.  9.  Revue  Hort. 

1853,  p.  41. 
Ci  mus  Africana,  G.  Gord.  ^rKnight,  Syn.  CorÀf.  (2. 


286  CEDRUS. 

Ckdrus  elegans,  Knight,  /.  c. 
Cedrus  argentea,  Hort. 
Pinus  Atlantica,  Endl.  Syn.  Conif.  137. 
Aries  Atlantica,  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort  Soc,  V.  214. 
Vulgairement  Cèdre  argenté  de  l'Atlas. 

Habite,  dans  l'Afrique,  les  monts  Atlas;  sur  le  pic  de  Tongour 
à  Batna  (Jamin),  et  très-probablement  aussi  sur  d'autres  mon- 
tagnes de  ce  continent. 

Descr.  Tronc  droit,  effilé,  à  bourgeon  terminal,  dressé.  Branches 
étalées,  courtes.  Feuilles  aciculaires,  glaucescentes,  épaissies  au 
milieu,  courtement  et  finement  mucronées,  aiguës,  subcylindriques. 
Cônes  venus  d'Afrique  (j'en  ai  vu  plus  de  mille),  beaucoup  plus 
petits  que  dans  le  Cèdre  du  Liban,  longs*de5-6  centim.  sur  40-45  mil- 
lim.  de  largeur,  ovoïdes,  obtus  aux  deux  extrémités,  à  peine  atténués 
au  sommet,  portés  sur  des  pédoncules  ramillaires  plus  longs  et 
aussi  plus  minces  que  dans  le  Cèdre  du  Liban.  Ecailles  larges  de 
40-42  millim.  au  sommet,  hautes  de  2  centim.  à  partir  de  l'extré- 
mité de  l'onglet  jusqu'au  bord  supérieur,  régulièrement  élargies 
de  bas  en  haut,  très-minces  et  érosées-denticulées  sur  les  côtés. 
Graines  à  aile  très-mince,  cartilagineuse,  blanchâtre,  presque  trans- 
parente, droite  d'un  côté,  légèrement  dilatée  du  côté  opposé,  fine- 
ment denticulée,  horizontalement  tronquée  au  sommet,  qui  vient 
presque  effleurer  l'extrémité  de  l'écaillé. 

Introduit  vers  1842. 

Observ.  Le  C.  Atlantica  ne  présente  encore  dans  nos  cultures 
que  de  faibles  dimensions  ;  jeune,  il  ressemble  beaucoup  au 
C.  Libani,  mais  il  s'élève  plus  verticalement;  ses  feuilles  sont  un 
peu  plus  grosses  et  plus  courtes,  d'un  vert  cendré  ou  argenté. 
Plusieurs  pépiniéristes  le  considèrent  à  tort  comme  une  variété 
locale  du  Cèdre  du  Liban.  Une  lettre  de  M.  Jamin,  directeur 
de  la  pépinière  de  Biskara  (Afrique),  insérée  dans  la  Revue  hor~ 
ticole,  ne  semble  laisser  aucun  doute  sur  la  valeur  spécifique  de 
cette  nouvelle  Conifère.  Je  cite  ici  le  passage  de  cette  lettre  : 

«  ....  Le  pic  où  croissent  les  deux  espèces  de  Cèdres  (Cedrus 


CEDRUS.  287 

Atlantica  et  C.  Libani)  s'élève  à  environ  \  ,800  met.  au-dessus  du  sol 
sablonneux  qui  l'avoisine.  .  .  .  Les  Cèdres  commencent  à  se  mon- 
trer aux  3/4  de  la  pente  du  Tongour;  ils  y  produisent  un  coup  d'œil 
magnifique  et  s'élèvent  en  une  futaie  épaisse  jusqu'au  sommet  du 
pic.  Il  n'est  pas  rare  d'en  rencontrer  de  40  met.  de  hauteur,  dont 
la  base  mesure  1  met.  50  en  diamètre.  Les  deux  espèces  vivent  en 
société,  mais  elles  se  distinguent  facilement  à  la  première  vue.  Le 
C.  Atlantica  était  couvert  de  cônes  arrivés  à  leur  parfaite  maturité; 
ceux  du  C.  Libani  étaient  moins  avancés,  et  des  fleurs  se  montraient 
encore  sur  quelques  rameaux.  Le  port  du  C.  Atlantica  rappelle  celui 
de  YAbies  peclinata;  il  est  pyramidal,  et  son  feuillage  est  argenté, 
tandis  que  celui  du  C.  Libani  est  d'un  vert  sombre  et  ses  rameaux 
horizontaux.  On  évalue  leur  nombre  à  20,000  ;  les  plus  beaux  se 
montrent  sur  le  versant  nord  du  pic » 

D'après  ce  passage,  il  est  permis  de  conclure  que  l'Afrique 
produit  deux  espèeesde  Cèdres;  mais  nous  ne  savons  encore  si 
on  doit  les  rapporter  au  C.  Atlantica  et  au  C.  Libani.  S'il  faut  en 
croire  certains  botanistes,  elles  seraient  même  distinctes  du 
C.  Libani. 

De  toutes  les  Conifères,  il  n'en  est  aucune  dont  le  nom  inspire  plus  d'in- 
térêt et  évoque  autant  de  souvenirs  que  le  Cèdre- 

L'histoire  de  ces  arbres  paraît  remonter  aux  temps  les  plus  reculés.  Tous 
les  écrivains  qui  ont  écrit  sur  l'antiquité  ont  rapporté  que  le  fameux  temple 
de  Salomon,  à  Jérusalem,  ainsi  qu'un  palais  qu'il  fit  élever  aux  rois  d'Israël, 
étaient  construits  avec  le  bois  du  Cèdre  du  Liban,  considéré  comme  incor- 
ruptible. Cependant,  ce  que  nous  connaissons  de  la  nature  de  son  bois  ne 
nous  permet  pas  de  lui  accorder  cette  qualité  ;  il  s'altère,  au  contraire,  assez 
promptement,  lorsqu'il  est  exposé  aux  alternatives  de  sécheresse  et  d'humidité. 
Au  reste,  il  paraît  certain  que,  sous  le  nom  de  Cèdre,  les  anciens,  Grecs  et 
Romains,  confondaient  plusieurs  genres  d'arbres.  Théophraste  donne  en  effet 
le  nom  de  Cèdre  à  deux  arbres  très-différents  du  Cèdre  du  Liban,  et  qui 
pourraient  bien  être  le  Juniperus  Phœnicea  et  le  J.  Oxycedrus.  Pline,  de  son 
côté,  distingue  4  espèces  de  Cèdres  r  deux  Petits  Cèdres  qui  ne  sont  proba- 
blement que  des  Genévriers,  et  deux  autres  qu'il  appelle  Grands  Cèdres,  dont 
l'un  porte,  dit-il,  des  fleurs  sans  fruits  et  l'autre  des  fruits  sans  fleurs;  les 
fruits  ressemblent  à  ceux  du  Cyprès.  Ainsi,  il  est  très-difficile  de  reconnaître 


288  CEDUUS. 

(]:ms  toutes  ces  descriptions  le  Cèdre  du  Liban.  Mais  comme  il  ajoute  encore 
que  l'un  des  grands  Cèdres  est  désigné,  par  quelques  auteurs,  sous  le  nom  de 
Cedrelate,  c'est-à-dire  Cèdre-Sapin,  et  que  celte  dernière  épilliète  se  rat- 
tache assez  bien  au  Cèdre  du  Liban,  il  paraît  tout-à-fait  hors  de  doute  que  cet 
arbre  était  connu  chez  les  anciens,  et  que  le  nom  de  Cèdre  était  aussi  appli- 
qué à  des  végétaux  très-différents  les  uns  des  autres;  ce  qui  doit  avoir  jeté 
beaucoup  de  confusion  dans  tous  les  écrits  où  ils  en  ont  parlé. 

Le  mont  Liban,  cette  montagne  de  la  Syrie  dont  la  réputation  historique 
paraît  due  en  grande  partie  aux  Cèdres  qui  la  couvraient,  en  est  aujourd'hui 
presque  dépourvue;  et,  à  l'exception  de  quelques  uns  qui,  pour  la  plupart,  sont 
arrivés  à  leur  maturité  et  même  dépérissent  tous  les  jours,  tout  le  reste  a 
disparu  à  peu  près.  A  part  quelques-uns  plus  petits  et  épars,  cette  montagne, 
autrefois  si  célèbre,  sera  bientôt  dépouillée  de  son  plus  bel  ornement,  et,  en 
perdant  ses  Cèdres,  perdra  aussi  une  partie  de  sa  célébrité. 

«  Tous  les  voyageurs  qui  ont  été  en  Syrie  (dit  Loisel,  Nouv.  Duham.  V,  290) 
ont  regardé  comme  une  chose  essentielle  de  visiter  des  arbres  que  les  rois  et 
les  prophètes  hébreux  avaient  illustrés  dans  leurs  cantiques  sacrés,  et  que  les 
poêles  profanes  avaient  aussi  célébrés  dans  leurs  chants.  Mais  ces  antiques  et 
magnifiques  forêts,  qui  couvraient  le  Liban  au  temps  de  Salomon,  ont  presque 
entièrement  disparu;  il  ne  reste  plus,  dans  une  plaine  siluée  enlre  les  deux 
plus  hauts  sommets  de  la  montagne,  qu'un  petit  bois  d'environ  1,000  mètres 
de  circonférence.  Ce  bois  est  l'objet  principal  et  le  terme  ordinaire  de  ceux 
qui  visitent  le  Liban.  Peu  de  voyageurs  paraissent  s'être  avancés  au  delà,  parce 
qu'au-dessus  de  ces  arbres  on  ne  trouve  plus  que  quelques  Cyprès  rabougris, 
qui  sont  à  peu  près  les  derniers  vestiges  de  la  végétation  arborescente,  et  que 
les  sommets  de  la  montagne  sont  couverts  de  neiges  et  de  glaces  éternelles.  » 

Afin  de  faire  mieux  remarquer  la  progression  décroissante  qu'ont  suivie  les 
Cèdres  sur  le  mont  Liban,  je  citerai  encore  un  autre  passage  du  même  ouvrage, 
où  il  est  dit  :  «  Malgré  tout  le  respect  que  l'on  conserve  pour  ces  arbres, 
leur  nombre  n'en  diminue  par  moins  tous  les  jours.  Parmi  les  voyageurs  qui 
les  ont  visités,  les  derniers  en  ont  toujours  trouvé  moins  que  les  premiers; 
ainsi  Itauwolf,  en  1574,  en  compta  vingt-six;  Chevenot,  en  1653,  n'en 
compta  que  vingt  trois  ;  Laroque,  en  1  G88,  n'en  vit  plus  que  vingt.  Quelques 
années  plus  tard,  en  1696,  Maundrel  trouva  encore  le  nombre  réduit,  car  il 
n'en  compla  plus  que  seize  ;  il  est  Yrai  qu'il  ne  comprend  dans  ce  nombre  que 
ceux  qui  étaient  remarquables  par  leurs  dimensions,  et  qu'il  ajoute  «  qu'il  y  en 
«  avait  beaucoup  de  jeunes.  »  Le  nombre  des  anciens  et  des  grands  Cèdres  était 
encore  diminué  en  1787,  lorsque  Labillardiêre  les  visita;  car  ce  voyageur 


CEDRUS.  280 

assure  qu'ils  étaient  réduiis  à  sept;  mais,  ainsi  que  Maundrel,  ii  en  observa 
des  petits;  toutefois  il  ne  porte  encore  la  quantité  des  uns  et  des  autres  qu'à 
une  centaine.  » 

Je  vais  énumérer  quelques  Cèdres  des  plus  remarquables,  en  commençant 
par  ceux  de  notre  pays.  1°  Le  plus  gros  du  Muséum  de  Paris,  planté  en  1736 
par  Bernard  de  Jussieu,  et  l'un  des  premiers  introduits  en  France,  mesurait  en 
1854,  à  I  met.  50  du  sol,  3  met.  40  de  circonférence.  Cet  arbre  magnifique 
a  perdu  sa  flèche  il  y  a  déjà  longtemps,  non,  comme  on  le  rapporte,  par 
un  coup  de  fusil  dont  la  balle  aurait  coupé  le  sommet,  mais  tout  naturellement 
par  l'atrophie  du  bourgeon  terminal.  Alors  l'arbre,  en  cessant  de  croître 
verticalement,  a  gagné  en  largeur  ce  qu'il  a  perdu  en  hauteur,  de  sorte  que 
les  branches  s'étendent  jusqu'à  environ  15  met.  du  tronc;  ce  qui  donne  à  tout 
l'ensemble  un  diamètre  de  30  mètres  et  une  circonférence  de  100  met.  à  peu 
près.  2°  Un  autre  Cèdre  placé  dans  leparcdeMontigny-Lencoup,  présDamma- 
rie  (Seine-et-Marne),  que  l'on  croit  contemporain  de  celui  du  Muséum,  mesure, 
à  1  met.  du  sol,  6  met.  de  circonférence.  5°  Un  de  ceux  plantés  par  Duhamel, 
dans  sa  propriété  de  Vrigny,  appartenant  aujourd'hui  à  l'un  de  ses  descendants, 
avait  en  1844,  et  à  l'âge  de  84  ans,  1  met.  53  de  circonférence  à  1  met. 
au-dessus  du  sol.  Loudou  en  cite  plusieurs,  en  Angleterre,  dont  un,  âgé  de 
50  ans,  avait  58  met.  sur  1  met.  05  de  diamètre;  un  autre,  de  80  ans,  avait 
18  met.  60  sur  2  met.  55  de  diamètre;  l'un  des  plus  remarquables,  âgé  de 
170  ans,  avait,  à  1  met.  au-dessus  du  sol,  2  met.  60  de  diamètre.  Une  note 
relative  aux  Cèdres  du  montCiga  (Afrique),  insérée  dans  les  Annales  forestières 
(1844,  p.  1),  nous  apprend  qu'un  des  plus  gros  Cèdres  de  celle  montagne 
avait  29  met.  50,  de  la  base  aux  premières  branches;  son  tronc  mesurait 
1  met.  70  de  diamètre  à  la  base  et  67  centim.  à  la  partie  supérieure.  Parmi 
les  Cèdres  du  mont  Liban,  deux  des  plus  gros  ont  été  mesurés  :  l'un,  en  1682, 
par  Corneille  Lebrun,  voyageur  hollandais,  qui  lui  trouva  12  met.  34  de  cir- 
conférence; l'autre  par  Maundrel,  qui  nous  en  a  laissé  la  description,  et  qui 
avait,  en  1697,  10  met.  95  centim.  de  circonférence. 

Si  les  Cèdres  deviennent  de  plus  en  plus  rares  sur  le  mont  Liban,  nous  ne 
devons  cependant  pas  craindre  de  voir  disparaître  l'espèce,  car  plusieurs  voya- 
geurs en  ont  signalé  de  nouvelles  stations  ;  nous  venons  d'indiquer  celles  de 
l'Afrique.  Tout  récemment  (1853),  M.  P.  de  Tchihatcheff,  naturaliste  russe,  en 
parcourant  l' Asie-Mineure,  en  a  découvert  de  nouvelles  et  très-grandes  fo- 
rêts. Dans  une  lettre  qu'il  écrivait  à  M.  Élie  de  Beaumont,  reproduite  en  partie 
dans  les  Annales  de  V Académie  des  sciences  (vol.  XXVIir,  759),  il  termine  par 
quelques  observations  relatives  aux  Cèdres,  et  il  dit  :  «  En  suivant  le  versant 

Traité  des  Conifères.  19 


290  CEDRUS. 

méridional  du  Iîoulgardagh,  je  fus  frappé  des  belles  forêts  de  Cèdres  qui 
remontaient  jusqu'aux  régions  supérieures  de  ce  majestueux  rempart.  J'avais 
d'abord  cru  que  ce  n'était  qu'un  phénomène  local,  bien  que  fort  intéressant; 
mais  en  remontant  le  Zamanta-Sau,  du  Seïhoun  où  il  débouche,  j'eus  le 
bonheur  de  traverser,  pendant  plusieurs  jours  de  suite,  les  plus  belles  forêts 
de  Cèdres  qui  peut-être  soient  connues  aujourd'hui,  en  sorte  que  la  bande 
qui,  sur  ma  carte  botanique  de  l'Asie-Mineure,  marque  le  domaine  du  Cèdre, 
pourra  avoir  MO  à  4  60  kilom.  du  sud-ouest  au  nord-est.  Jusqu'à  présent,  les 
botanistes  faisaient  de  pieux  pèlerinages  aux  célèbres  Cèdres  du  mont  Liban,  et 
moi  aussi  j'avais  été,  il  y  a  quinze  ans,  contempler  avec  un  profond  recueille- 
ment les  dix  ou  douze  troncs  séculaires  qui  se  dressent  isolément  sur  cette 
terre  classique;  mais  aujourd'hui  ils  me  paraissent  bien  mesquins  devant  les 
belles  forêts  que  je  viens  de  traverser,  et  auprès  desquelles  ils  ne  figureraient 
que  comme  nos  Palmiers  de  serre  chaude,  comparés  aux  Palmiers  des  forêts 
situées  sous  les  tropiques.  Certes,  si  les  Cèdres  de  l'Asie-Mineure  eussent  été 
connus  de  Linné,  il  n'aurait  pas  donné  le  nom  spécifique  de  Libani  à  ce  roi 
des  Conifères.  » 

Le  port  majestueux  et  souvent  si  pittoresque  des  Cèdres,  les  dimensions 
qu'ils  atteignent,  expliquent  suffisamment  cette  sorte  de  culte,  on  pourrait 
même  dire  de  vénération  qu'on  a  toujours  eue  pour  ces  arbres.  Un  rapide 
coup  d'oeil  jeté  sur  ces  végétaux,  en  les  rapprochant,  en  fera  mieux  ressortir 
les  avantages  particuliers. — Cedrus  Libani.  Si  son  bois  n'est  pas  incorruptible, 
comme  l'ont  avancé  les  anciens,  ce  n'en  est  pas  moins  un  très-bel  arbre,  et 
chacun  aujourd'hui  a  pu  apprécier  son  mérite  ornemental. —  C.  Àtlantica. 
Celui-ci,  introduit  dans  nos  cultures  depuis  une  douzaine  d'années  environ, 
ne  s'y  trouve  encore  qu'en  petits  échantillons  :  il  est  donc,  par  conséquent, 
impossible  aujourd'hui  de  rien  dire  sur  la  valeur  de  son  bois:  quant  à  ses 
qualités  ornementales,  elles  paraissent  être  les  mêmes  que  celles  de  l'espèce 
précédente.  — C.  Deodara.  Cette  espèce,  qui,  sous  le  rapport  de  l'ornement, 
ne  le  cède  en  rien  aux  deux  autres,  est  en  même  temps  la  plus  précieuse 
à  cause  des  qualités  tout  à  fait  supérieures  que  présente  son  bois;  nous  avons 
donc  l'espoir  qu'elle  entrera  dans  le  domaine  de  l'exploitation,  et  qu'elle 
fournira  une  essence  propice  pour  l'aménagement  de  nos  forêts.  Du  reste, 
il  en  sera  probablement  de  même  des  deux  autres  espèces;  car  si  leur  bois 
n'est  pas  absolument  des  meilleurs,  les  dimensions  qu'elles  atteignent,  la 
rapidité  avec  laquelle  elles  croissent,  qualités  qu'elles  partagent  avec  le  C 
Deodara,  ne  sont  pas  à  dédaigner. 

Les  C.  Atlantica  et  Libani  sont  rustiques  sous  notre  climat;  il  n'en  est  pas 


1MNUS.  291 

(oui  a  fait  ainsi  du  C.  Drodara,  qui  souffre  ot  périt  mt'mo  quelquefois  dans 
les  hivers  rigoureux  ;  il  est  donc  prudent  de  garantir  les  jeunes  sujets,  ou 
mieux  de  les  mettre  sous  des  coffres  ou  dans  une  serre  froide  pendant  cette 
saison. 


AUIÊTIXKES        SF.CTïO*    B. 

VI.   IMiiiis.  L.  —  Pin. 

Pinus,  L.  Gen.  éd.  1.  Juss.  Gen.  414.  Zucc.  in  Endl.  Gen.  pi.  suppl. 
pi.  II.  26.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  369.  Endl.  Syn.  Conif.  137. 
Pini  subgenus,  Peuce,  Griseb.  Spicileg.  FI.  Rumel.  II.  347. 

Fleurs  monoïques.  Chatons  mâles  latéraux,  groupés  à 
la  partie  inférieure  des  nouveaux  bourgeons  :  de  là  leur 
disposition  en  épis.  Chatons  femelles  terminaux,  solitaires 
ou  rassemblés  en  fascicules.  Bractées  distinctes  avant  la 
floraison,  finalement  oblitérées.  Cônes  mûrissant  la  2e  an- 
née, mais  persistant  souvent  sur  l'arbre  longtemps  après 
la  dissémination  des  graines;  à  écailles  lignescentes  ou  li- 
gneuses, épaissies  au  sommet  en  une  apophyse  ombiliquée, 
plus  ou  moins  proéminente,  souvent  pyramidale;  quelque- 
fois, mais  plus  rarement,  presque  planes  ou  à  peine  bom- 
bées. Graines  ailées  ou  plus  rarement  dépourvues  d'aile. 
Branches  généralement  verticillées.  Bourgeons  munis 
d'écaillés  membraneuses  ou  scarieuses,  très-nombreuses, 
écartées  pendant  la  foliaison  et  disposées  à  la  place  des 
feuilles  sur  toute  l'étendue  des  rameaux,  portant  plus  tard 
à  leur  aisselle  des  bourgeons  florifères  ou  foliifères  (les  fo- 
liifères,  formés  de  ramules  très-courts,  portent  des  feuilles 
géminées,  ternées  ou  quinées,  réunies  dans   une  gaîne 


292  pin  us. 

membraneuse),  persistant  pendant  plusieurs  Cannées,  et 
ne  tombant  qu'à  l'époque  du  développement  des  autres 
bourgeons.  Feuilles  demi-cylindriques  ou  convexes  sur 
une  face  et  concaves  sur  l'autre  lorsqu'elles  sont  gémi- 
nées, subtrigones  quand  elles  sont  plus  nombreuses,  et, 
dans  ce  cas,  fortement  carénées;  toujours  munies  de  sto- 
mates disposées  en  nombreuses  séries  sur  l'une  et  l'autre 
face.  Fibres  ligneuses,  offrant  une  ou  plus  rarement  deux 
rangées  de  pores  placés  parallèlement  aux  rayons  médul- 
laires. 

Grands  arbres,  plus  rarement  arbrisseaux,  originaires 
de  l'ancien  et  du  nouveau  continent;  à  branches  verticil- 
lées;  à  feuilles  linéaires,  aciculaires  (aiguille),  toujours 
réunies  à  la  base  dans  une  gaînecommune,  membraneuse 
ou  écailleuse. 

Tribu   1.  —  Ceinlira. 

Pinus,  section  Gembra,  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  398.  Ëndl.  Syii< 
Conif.  138.  P.  D.  Dict.  univ.  d'Hist.  nat.  X.  198. 

Feuilles  qninées.  Gaines  courtes,  caduques.  Cônes  ovoïdes, 
obtus  ou  déprimés ,  ordinairement  dressés,  latéraux  ou  obliques, 
jamais  pendants  ;  à  écailles  lignescentes  ou  d'apparence  subé- 
reuse. Apophyse  légèrement  épaissie  au  centre,  amincie  sur  les 
bords.  Protubérance  terminale  plane,  subrugueuse.  Graines  dé- 
pourvues d'aile. 

4.  Pjnus  parviflora,  Sieb.  et  Zucc. 

Feuilles  quinées.  Cônes  à  écailles  obovales,  arrondies; 
apophyse  légèrement  bombée  au  centre,  très-obtuse. 
Crète  des  anthères  presque  nulle. 

Pinus  Cembra,  Tbunb.  FI.  Jap.  274  (excl.  synon.).  Lindl.  et  Gord. 
Journ.  Hort.  Soc.  V.  214.  Encll.  Syn.  Conif.  M.-?UiU,4  hM*n 


pjmjs.  293 

Habite  le  nord  du  Japon,  par  35°  (l.  b.),  et  s'avance  jusque 
dans  les  îles  Kouriles,  par  45-46°  (l.  b.).  Cette  espèce  recherche 
les  plus  hautes  montagnes  :  on  la  rencontre  sur  les  pentes  des 
monts  Fakone;mais  elle  est,  en  outre,  cultivée  dans  les  jardins. 

Descr.  €  Arbre  médiocre.  Ramules  couverts  d'une  écorce  cendrée, 
arrondis,  marqués  de  rudiments  d'écaillés;  les  plus  jeunes  hérissés 
ou  couverts  de  poils  courts  et  bruns.  Bourgeons  uvales,  obtus, 
formés  de  petites  écailles  lancéolées,  aiguës,  membraneuses,  sèches, 
ciliées,  écartées  l'une  de  l'autre  après  le  développement  du  bourgeon, 
enfin  caduques  presque  jusqu'à  la  basé;  les  foliifères  oblongs,  compo- 
sés de  8-1 0 écailles ovales-oblongues, obtuses,  membraneuses,  formant 
après  la  pousse  du  printemps  une  sorte  de  graine  cylindrique  très- 
courte,  qui  entoure  la  base  des  feuilles.  Feuilles  persistantes  pendant 
3  années,  raides,  la  plupart  légèrement  arquées  ou  tordues,  aiguës, 
convexes  ou  planes  sur  le  dos,  à  face  fortement  carénée,  trigoncs, 
denticulées  sur  le  bord  et  sur  la  carène,  variant  de  longueur  sur  le 
même  ramule  entre  18  millim.  et  3  centim.;  à  stomates  disposés 
sur  plusieurs  rangs  le  long  de  la  carène,  nuls  sur  le  dos.  Chatons 
mâles  sessiles,  oblongs,  situés  à  la  partie  inférieure  des  jeunes 
ramules  quelquefois  plus  petits  que  dans  ses  congénères,  dépas- 
sant à  peine  10  millim.  Étamines  nombreuses,  étroitement  im- 
briquées; à  filaments  cylindriques,  droits.  Anthères  à  2  loges, 
s'ouvrant  en  arrière  par  une  fente  longitudinale,  mucronées  ;  à 
mucron  très-court,  obtus.  Cônes  dressés,  ovales-elliptiques,  ob- 
tus, composés  d'environ  20  écailles  d'à  peine  3  centim.  de  long. 
Ecailles  larges,  cunéiformes,  suborbiculaires  dès  la  base,  arron- 
dies, coriaces  et  presque  ligneuses,  de  couleur  cendré-brunâtre, 
portant  deux  graines.  Bractées  émoussées.  Graines  ovales  ou  obo  - 
vales-elliptiques,  obtuses  aux  deux  bouts,  semblables  à  celles  de 
notre  Cembra ,  mais  plus  grandes.  Testa  osseux,  d'un  brun-jaunâ- 
tre, glabre.  Tunique  interne  brune;  à  8-10  cotylédons  courts,  li- 
néaires. >  (Zucc.  /.  c.) 

Dans  nos  cultures  :  Branches  étalées,  minces.  Rameaux  eftilés. 
Feuilles  longues  de  3-5  centim.,  très- glauques  sur  deux  faces, 
subobtuses.  Jeunes  bourgeons  pubescents.  Gaines  courtes,  très- 
caduques;  coussinets  peu  saillants,  non  décurrents.  Chatons  mâles 


i9  4  pinus. 

longs  de  6-8  înillim.,  ovoïdes-coniques,  alternes  autour  des  jeunes 
bourgeons,  constituant  des  épis  longs  d'environ  6  centimètres. 

Introduit  vers  1846. 

Observ.  D'après  M.  Siebold,  cette  espèce  se  trouve  plantée  au 
Japon  le  long  des  promenades  publiques,  où  l'arbre  excède  rare- 
ment 7-8  met.;  mais,  sur  le  penchant  N.-E.  du  mont  Fakone, 
on  en  rencontre  de  beaucoup  plus  élevées.  Le  P.  parviflora  a  pro- 
duit plusieurs  variétés,  une  entre  autres  que  les  Japonais  appel- 
lent Fime-gajo-matsu,  c'est-à-dire  Pin  nain  à  5  feuilles;  elle  se 
reconnaît  à  ses  petites  dimensions.  Les  autres  se  distinguent  soit 
à  la  longueur  des  feuilles,  soit  par  leur  port  plus  ou  moins 
rabougri. 

2.  Pinus  Koraiensis,  Sieb.  et  Zucc. 

Feuilles  quinées.  Ecailles  des  gaines  très-entières,  les 
plus  intérieures  lâchement  étalées.  Cônes  cylindriques;  à 
écailles  cunéiformes,  largement  rhomboïdales,  très-ob- 
tuses, à  bords  ondulés,  incurvés* 

Pinus  Strobds,  Thùnb.  FI.  Jap.  275  (excl.  synon.). 
Pinus  Koraiensis,  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap.  II.  28.  t.  116.  Endl.  Syn. 
Conif.  440.  Lindl.  etGord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  214. 

Habite  la  Corée,  JeKamtschatka,  les  environs  de  la  baie  Saint- 
Pierre  et  Saint-Paul,  dans  l'île  Koraginsk.  Cultivé  dans  les  jar- 
dins du  Japon. 

Descr.  D'après  Zùccarini  :  i  Arbrisseau  atteignant  3-4  met.,  à 
port  du  précédent.  Ramules  cendrés-brunâtres;  les  plus  jeunes  légè- 
rement pubescents,  marqués  de  petites  cicatrices  provenant  de  la 
chute  des  écailles.  Bourgeons  foliifères  linéaires-oblongs,  composés 
de  8-1 0  écailles,  dont  les  extérieures  raccourcies,  obovales-obtuses; 
les  intérieures  allongées,  linéaires,  lâchement  étalées  ;  toutes  très- 
en  lièrès,  lèches,  scarieuses,  brunâtres,  tombant  longtemps  avant 
les  feuilles.  Feuilles  longues  de"  8-9  cenlim.,  persistant  pendant  3  ans, 


pinus.  295 

filiformes-aiguës,  mais  non  piquantes,  planes  sur  le  dos,  fortement 
carénées  sur  la  face  opposée,  trigones,  à  bords  et  carène  denticulés; 
à  stomates  plurisériés  sur  chacun  des  côtés  de  la  carène,  nuls  sur 
le  dos.  Cônes  dressés,  presque  sessiles,  ovales-cylindriques,  obtus, 
épais,  de  la  grosseur  du  poing.  Bractées  caduques.  Ecailles  nom- 
breuses, largement  cunéiformes  dès  la  base,  presque  rhomboïdales- 
aiguës,  réfléchies  au  sommet,  coriaces,  glabres,  lignescentes,  longi- 
tudinalement  rugueuses,  d'un  brun  jaunâtre.  Graines  épaisses, 
obovales,  un  peu  comprimées,  subanguleuses,  presque  aussi  grosses 
que  celles  du  Pinus  Pinea.  Testa  osseux,  brun  cendré,  glabre,  à 
tunique  interne  brune.  Embryon  à  4  4-13  cotylédons.  » 

Observ.  On  lit  dans  Sieb.  et  Zucc,  l.  c.  :  «Cette  espèce  ne  se 
rencontre  qu'assez  rarement  au  Japon,  où  elle  est  cultivée  dans 
les  jardins.  Elle  ressemble  beaucoup  à  l'espèce  précédente,  et 
excède  rarement  A  met.  D'après  les  marins  Coréens,  on  en 
mange  les  graines  dans  leur  pays,  de  même  que,  d'après  Pallas, 
on  mange  en  Sibérie  celles  du  P.  Cembra. 

La  valeur  spécifique  du  P.  Koraiensis  ne  paraît  pas  suffisam- 
ment établie;  plusieurs  auteurs  pensent  même  que  ce  pourrait 
bien  n'être  autre  chose  que  la  variété  Sibirica  du  P.  Cembra. 

5.  Pinus  Cembra,  L. 

Feuilles  quinées.  Ecailles  des  gaines  allongées;  les  plus 
intérieures  spathulées,  linéaires,  très-entières,  lâchement 
étalées,  caduques.  Cônes  ovales-obtus;  à  écailles  cunéi- 
formes. Crète  des  anthères  réniforme,  crénelée. 

Pinaster,  Bell.  Conif.  19.  Micheli,  Nov.  gen.  223.  t.  19. 

Pinus  sylvestris,  aspectu  Piceae,  sed  l'oliis  Pini,  nucleis  fragilibus, 

quem  Cerabrum  vocant.  Caesalp.  de  Plant.  III.  52. 
Pinus  sylvestris Cembro,  Matth.  Valgris.  102-103.  Gamerar.  Epit.  42. 
Pinus  sylvestris  altéra,  Dodon.  Pempt.  860. 

Pinus  cui  ossicula  fragili  pulainine  s.  Cembro.  Bauh.  Hist.  II.  2.  &Jo. 
Pinus  sylvestris  montana  III.  G.  Bauh.  Pin.  491. 


290  PIN  US. 

Larix  semplrvirkns,  ioliîs  quinis,  nucleis  eilulibus.  Breyn,  in  Epltemer. 

Nat.  Cur.  \1\9.—Cent.  Yll.—Obs.  II.  I.  1.  f.  3-5. 
Pinus  sativa,  cortice  fisso,  foliis  setosis,subrigidis,ab  una  iheca  quinis. 

Amann.  Rutli.  178. 
Pinus  foliis  quinis,  triquetris,  Hall.  Helv.  n.  1659. 
Pinus  foliis  quinis,  cono  erecto,  nuce  eduli.  Gmel.  FI.  Sibir.  I.  179. 

Duham.  Arbr.  II.  127.  n.  30.  t.  32. 
Pinus  Cembra,  L.  Spec.  1419.  Du  Roi,  Harbk.  éd.  Pott.  II.  69.  Willd. 

Battmz.  212.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  I.  35.  t.  23-2*.  Forbes  (Jam.), 

Pinet.  Wob.  69.   t    27.  Loud.  Arbor.  IV.  2274.  f.  2188-2192.— 

Encycl.  of  trees,  1016.  f.  1902-1905.  Link.  in  Lînnœa,  XV.  513. 

Ant.  Conif.  45.  t.  20.  f.  2.  Villars,  FI.  Delph.  III.  806.  Allion.  FI. 

Pedem.  II.  179.  DC.  FI.  Fr.  III.  275.  Desf.  Hist.  Arbr.  II.  612- 

Loisel.  Nouv.  Duham.  V.  248.  t.  77.  f.  1.  Spach,  Hist.  vég.  plian. 

XI.  398.  Endl.  Syn.  Conif.  141.  De  Chambr.  Trait,  prat.  arbr. 

résin.  334-  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  214.  Knight,  Syn. 

Conif.  34.  Gaud.  FI.  Helv.  VI.  186.  Host.  Syn.  523.— FI.  Austr.  II, 

629.\Vahlenb.  FI.  Carp.  309.  Baumg.  FI.  Transylv.  II.  304.  Pall. 

FI.  Ross.  I.  3.  t.  2.  Ledeb.  FI.  Alt.  IV.  200. 
Pinus  montana,  Lam.  FI.  Fr.  III.  651. 

A.  communis,  Endl.  Syn.  Conif.  142. 

a.  vulgaris,  «  cônes  colorés  de  violet  brun,  à  nucule  d'une  seule  cou- 
leur. »  (Clairyille,  d'après  Gaudin,  /.  c.) 

p.  helvetica,  «  cônes  verts,  nucules  plus  petites,  presque  brunes.  <> 
(Glairville,  l.  c.) 

B.  pumila.  Arbrisseau  à  tronc  humble.  Rameaux  allon- 
gés, couchés,  décombants  ou  ascendants,  à  feuilles  plus 
courtes,  à  fascicules  plus  rapprochés,  à  cônes  et  graines 
plus  petits. 

Pinus  foliis  quinis,  cono  erecto,  nucleo  eduli,  pumila,  nucleis  minoiï- 

bus.  Gmel.  FI.  Sibir.  I.  179.  t.  39. 
Pinus  Gembra  B.  pumila,  Pall.  FI.  Ross.  I.  5.  t.  2.  f.  E-H. 
Pinus  pygm^a,  Fisch.  Mss. 
Pinus  Cembra  Sibirica,  Loud.  //.  ce.  Spach,  Hist,  vég.  plian.  XI.  399. 

Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  73. 


i'Lncs.  297 

Pinus  Cembra,  Lodd.  Cal. 

Pjnus  Cembra  B.  pumila,  Endl.  Syn.  Conif.  142.  Lindl.  el  Gord.  Journ, 

Hort.  Soc.  V.  214  (excl.  synon.). 
Pinus  Cembra  pygmjea,  Loud. 

Cette  variété,  originaire  des  montagnes  du  Kamtschatka,  ne  forme 
qu'un  arbrisseau  de  3-4  met.;  elle  se  distingue  par  ses  feuilles  plus 
courtes,  plus  rapprochées,  ainsi  que  par  ses  cônes  et  ses  graines 
généralement  plus  petits. 

Variétés  horticoles. 

Pinus  Cembra  helvetica,  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  71. 

«  Arbre  à  branches  étalées,  moins  garnies  et  moins  compactes  que 
celles  de  l'espèce.  Cônes  plus  grands  et  plus  comprimés  au  sommet.  » 
(Forbes,  /.  c.) 
Pinus  Cembra  pygm^ea,  Hort . 

Branches  très-courtes,  minces,  irrégulières,  étalées  ou  défléchies. 
Feuilles  courtes,  ténues,  très-inégales  en  longueur.  Cette  variété, 
qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  la  forme  pumila  ou  le  P.  pygmœa 
Fisch.,  s'en  distingue  non-seulement  par  les  caractères  que  je  viens 
d'indiquer,  mais  encore  par  ses  dimensions  tout  à  fait  réduites  et  la 
lenteur  avec  laquelle  elle  se  développe. 

J'en  ai  vu  à  Dropmore,  en  Angleterre,  en  1853,  dans  une  loca- 
lité où  les  Conifères  végètent  parfaitement,  un  pied  qui,  planté 
depuis  plus  de  20  ans,  n'avait  encore  que  35  centim.  de  hauteur. 
L'origine  de  cette  variété  est  inconnue. 
Pinus  Cembra  monophylla. 

Cette  singulière  variété  est  délicate  et  ne  semble  pas  devoir 
atteindre  de  grandes  dimensions}  ses  feuilles  sont  soudées  dans  une 
grande  partie  de  leur  longueur,  et  ne  se  séparent  que  lentement  au 
sommet,  et  à  mesure  qu'elles  se  développent. 

Pinus  Cembra  stricta. 

Arbre  pyramidal,  à  branches  courtes,  strictement  dressées.  Celte 
variété,  dont  j'ai  vu  un  individu  de  10  met.  de  hauteur,  peut  se 
comparer  au  Populus  fasligiala,  par  sa  forme  allongée  et  pyramidale. 

Le  Pinus  Cembra  habite  toute  la  chaîne  des  Alpes  de  Provence 


298  pinus. 

et  du  Dauphiné,  celles  delaSlyrie,  de  l'Autriche  au  delà  d'Onas- 
son  et  de  Saltzbourg  ;  il  croît  épars  sur  le  mont  Cenis,  au  des- 
sus de  la  limite  des  Sapins,  à  la  hauteur  de  1,330 — 2,1 30  met., 
et  y  constitue  çà  et  là  des  futaies.  Il  habite  les  vallées  intérieures 
et  subalpines  des  Carpalhes,  de  1,300 — 1,600  met.  d'élévation, 
commençant  au-dessus  de  la  limite  des  Sapins  et  la  dépassant;  la 
Transylvanie  subalpine,  la  chaîne  de  l'Oural,  toute  la  Sibérie 
boréale  et  alpine,  les  montagnes  de  l'Altaï  entre  1,330— 
2,180  met  d'altitude.  La  forme  B.  est  très-commune  en  Sibérie, 
au  delà  de  la  Lena,  et  dans  le  Kamsehatka;  elle  paraît  aussi 
se  rencontrer  au  Japon,  dans  les  îles  Kouriles. 

Descr.  Arbre  pyramidal,  atteignant  20-25  met.  de  hauteur. 
Ecorce  d'un  vert  mat,  lisse  dans  la  jeunesse,  plus  tard  épaisse  et 
fendillée;  celle  des  jeunes  bourgeons  couverte  d'un  duvet  lanugi- 
neux, d'abord  blanchâtre,  puis  roux.  Branches  verticillées,  d'abord 
dressées,  plus  tard  légèrement  étalées,  quelquefois  réfléchies  et 
relevées  au  sommet  dans  les  arbres  adultes.  Gaines  courtes,  ca- 
duques. Feuilles  longues  de  6-10  centim.,  triquètres,  très-glauques 
sur  les  deux  faces  les  plus  aiguës,  souvent  contournées,  finement 
serrulées  sur  les  bords;  coussinets  peu  saillants,  non  décurrents. 
Chatons  mâles  oblongs,  cylindriques  ;  à  bractées  obtuses,  brunes, 
luisantes,  scarieuses  sur  les  bords.  Anthères  jaune-soufre;  à  con- 
nectif  pourpre,  violacé  sur  les  bords.  Pollen  très-abondant  au  mo- 
ment de  la  floraison.  Chatons  femelles  agrégés,  d'abord  dressés,  puis 
obliques-étalés.  Cônes  ovales-oblongs,  obtus,  violacés-verdâtres  ou 
glauques,  résineux,  longs  de  6-8  centim.  Ecailles  lâches,  à  apophyse 
légèrement  épaissie  au  milieu,  quelquefois  striées  ou  rugueuses  dans 
leur  longueur,  comme  dans  les  Strobus,  à  bords  réfléchis  à  la  ma- 
turité, terminées  en  une  protubérance  lancéolée,  plus  ou  moins 
étalée.  Graines  obovales,  légèrement  aiguës  à  la  base,  très-obtuses 
au  sommet,  quelquefois  un  peu  gibbeuses;  à  tégument  osseux,  épais. 

Observ.  Le  P.  Cembra,  désigné  vulgairement  sous  les  noms  de 
Ceinbroty  Alvier,  Tinier,  etc.,  produit  des  graines  comestibles  plus 
petites  que  celles  du  P.  Pinea;  leur  maturité  arrive  vers  le  mois 
de  septembre-octobre. 


P1NUS.  2»lJ 

4.  Pin  us  ^euce,  Griseb. 

Feuilles  qiiinées.  Gaines  composées  d'écaillés  oblongues- 
linéaires,  inégales,  d'un  blanc  scarieux.  Cônes  cylindri- 
ques, atténués  aux  deux  extrémités;  à  écailles  larges, 
arrondies,  amincies  sur  les  bords,  sillonnées  longitudinale- 
nient;  protubérance  terminale  un  peu  déprimée  ou  pres- 
que tronquée. 

Pinus  Cembra,  var.  fruticosa,  Griseb.  Heis.  in  Rumel.  II.  189-11)1. 
Pinus  Peuce,  Griseb.  Spicileg.  FI.  Rumel.  II.  319.  Endl.  Sijn.  Canif. 
144.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  Y.  Hi 

Habite  le  mont  Perystère,  au-dessus  de  Bittolia,  de  800 — 
1,800  met.  d'altitude.  Mélangé  avec  les  Juniperus,  il  constitue 
les  forêts  dans  les  sols  granitiques  situés  de  1,800 — 1,930  met. 
d'élévation  supra-marine;  mais,  à  cette  limite  supérieure,  son 
tronc  est  rabougri,  tortueux. 

Descr.  D'après  Grisebach  :  «Arbre  atteignant  4  0-14  met.  de 
hauteur,  quelquefois  tortueux  comme  le  P.  Pumilio  ;  dans  les  ré- 
gions montagneuses  il  n'excède  pas  1  met.  50.  Branches  couvertes 
d'une  écorce  brune,  un  peu  rugueuse,  marquées  de  cicatrices  trans- 
versales, ovales,  un  peu  déprimées.  Ramules  cylindriques,  très- 
garnis  de  feuilles,  lisses,  brunâtres,  très-glabres.  Gaine  composée 
d'écaillés  caduques,  oblongues-linéaires,  subàiguës,  glabres,  sca- 
rieuses,  inégales,  d'environ  11-13  millim.  Feuilles  d'un  vert  gai, 
raides,  légèrement  dressées,  de  5-8  centim.  de  longueur,  très- 
étroites,  subaiguës,  canaliculées  en  dessus,  triquèlres,  à  carène  très- 
proéminente  en  dessous,  légèrement  scabres  sur  les  bords 

Cônes  presque  sessiles  à  la  maturité,  dressés,  d'un  vert-jaunàtre, 
légèrement  atténués  vers  le  sommet,  obtus  aux  deux  extrémités, 
de  8-10  centim.  de  longueur  sur  environ  3  centim.  de  diamètre  ;  à 
écailles  très-larges,  embrassant  presque  le  tiers  de  la  périphérie, 
arrondies,  sillonnées,  un  peu  rugueuses  de  la  base  au  sommet,  lui- 
santes, étalées,  amincies,  membraneuses  sur  les  bords,  très-obtuses 


300  pinus. 

au  sommet,  décurrentesàlabase.  Apophyse  transversale,  lancéolée, 
légèrement  déprimée,  presque  tronquée.  Bradées  membraneuses, 
adnées  aux  écailles.  Graines  entourées  d'une  aile  rudimentaire  très- 
courte  (1  millim.  au  plus),  jaune- cendré;  ovoïdes -oblongues  ou 
obtuses  aux  deux  extrémités,  de  7  millim.  de  longueur  sur  3-5  de 
largeur.  Testa  ligneux,  fragile;  membrane  interne  mince.  » 

Observ.  Le  P.  Peuce  semble  plutôt  appartenir  à  la  tribu  des 
Strobus  qu'à  celle  des  Cernbra,  ainsi  que  le  pense  Endlicher,  qui 
a  pu  en  observer  des  rameaux;  ses  graines  ne  paraissent  pas  être 
comestibles. 


Tribu  2.  —  Strobus. 

Pinus,  section  Strobus,  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  394.  Endl.  Syn. 
Conif.  145.  P.D.  Dict.  univ.  d'Hist.  nat.  X.  197. 

Feuilles  quinées.  Gaines  courtes,  très  caduques.  Cônes  pen- 
dants la  seconde  année,  souvent  allongés-effilés,  cylindriques,  à 
écailles  lâchement  appliquées ,  s' ouvrant  généralement  à  l'au- 
tomne, ou  plutôt  à  la  fin  de  l'été,  pour  laisser  échapper  les  graines. 
Apophyse  à  partie  moyenne  légèrement  épaissie,  longitudinale- 
ment  amincie  sur  les  bords.  Protubérance  terminale  obtuse ,  droite , 
plus  rarement  un  peu  réfléchie.  Graines  ailées. 

5.  Pinus  excelsa,  Wall. 

Feuilles  carénées,  trigones,  flasques,  tombantes.  Cônes 
cylindriques,  allongés,  obtus.  Crète  des  anthères  ovale, 
tronquée,  lacérée. 

Pinus  Strobus,  Hamilt.  Account,  of  Népal.  83. 

Pinus  Chvlla,  Lodd.  Cat.  1836,  p.  50. 

Pinus  Dicksonii,  Hort. 

Pinus  excelsa,  Wall.  Mss.  Don,  in  Lamb.  Pin.  éd.  2.  I.  40.  t.  26. 
Wall.  List.  n.  6059.— Plant.  As.  rar.  III.  1. 1.  201.  Forbes  (Jam .), 
Pinet.  Wob.  75.  t.  29.  Loud.  Arbor.  IV.  2285.  f.  2197-2202.- 
Encycl.  of  trees,  1022.  f.  1915  1918.  Link.  in  Linnœa,  XV.  515. 


pinus.  301 

Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  39G.  Ant.  Conif.  42.  t.  20.  f.  1.  Hoffin. 

in  Bot.  Zeit.  1846,  p.  184.  Endl.  Syn.  Conif.  145.  Knight,  Sijn. 

Conif.  34.  Lindl.  et  Gord.  Joum.  Hort.  Soc.  V.  215. 
Pinus  Strobus  excelsa,  Hort . 
Pinus  Strobus  pendula,  Hort.  aliq. 
Pinus  pendula,  Griffitl). 

Pinus  Nepalensis,  De  Chambr.  Trait,  prat.  arbr.  résin.  312. 
Vulgairement  Pin  pleureur. 

Habite  la  chaîne  S.-O.  de  l'Himalaya,  le  Boutan  (C.  W. 
Webb.)y  le  Népaul  au  nord  de  Khatmandu  (  Wallich),  dans  le 
Gurhwal  el  Sirmur,  entre  27  à  30°  (t.  b  ),  de  2,660—3,500  met. 
d  altitude,  où,  mélangé  au  Pinus  longifolia  el  au  Picea  Khutrow, 
il  constitue  la  plupart  des  forêts. 

Descr.  Grand  arbre  atteignant  30-40  met.  Tronc  droit,  effilé,  re- 
couvert d'une  écorce  verte  ou  gris-cendré,  lisse  ou  légèrement  fen- 
dillée. Branches  très-régulièrement  verticillées,  étalées  :  celles  du 
sommet  [un  peu  dressées;  celles  de  la  base  parfois  déiléchies,  rele- 
vées à  l'extrémité.  Rameaux  minces,  allongés,  étalés.  Écailles  gem~ 
maires  marescentes,  scarieuses.  Gaines  courtes,  très-caduques. 
Feuilles  longues  de  8-12  centim.,  triquètres,  très-glauques  sur  deux 
faces,  vertes  et  arrondies  sur  la  troisième,  denticulées  sur  les  bords, 
ramassées  à  l'extrémité  des  ramules,  où  elles  forment  des  sortes  de 
houpes;  coussinets  peu  saillants,  à  peine  décurrents.  Chatons  mâles 
s'épanouissantdu  12  au  20  mai,  cylindrico-coniques,  sessiles,  réunis 
autour  des  jeunes  bourgeons,  longs  de  20-25  millim.,  émettant 
à  Tépoque  de  la  fécondation  un  pollen  de  couleur  jaune  pâle. 
Chatons  femelles  se  montrant  au  commencement  d'avril  à  l'extré- 
mité des  jeunes  bourgeons,  dressés,  solitaires  ou  agrégés  par  2-3, 
d'un  rose  violacé  à  l'époque  de  la  fécondation  et  portés  alors  sur  un 
court  pédoncule  qui  s'allonge  bientôt,  prenant  le  caractère  de  ramille 
en  même  temps  que  le  jeune  cône  se  revêt  d'une  teinte  vert  mat 
glaucescente;  plus  tard  encore,  c'est-à-dire  dès  le  commencement 
de  la  deuxième  année,  les  cônes  sont  tout  à  t'ait  pendants.  Cônes 
cylindrico-coniques,  de  12-16  centim.  de  long  sur  environ  5  de  dia- 
môt.,  atténués  vers  le  sommet,  obtus,  mûrissant  en  septembre-octo- 
bre, comme  le  P.  Strobus,  et  laissant  encore,  comme  lui,  échapper 


302  pinus. 

de  suite  ses  graines.  Ecailles  lâchement  imbriquées,  à  apophyse  lé- 
gèrement épaissie  au  milieu,  régulièrement  amincie  vers  les  bords, 
de  nature  un  peu  subéreuse,  et  présentant  souvent  des  rugosités 
longitudinales.  Grianes  longues  de  40  millim.,  larges  d'environ  7, 
elliptiques,  comprimées  ;  à  testa  osseux ,  luisant,  de  couleur  fauve  sur 
la  partie  tournée  vers  l'axe,  gris-cendré  du  côté  opposé,  formant 
autour  de  la  graine  une  sorte  de  bord  ou  d'ourlet  solide;  à  aile  lon- 
gue de  2  cent.,  large  de  8-1 0  millim.,  d'un  roux  luisant  ou  brunâtre, 
solidement  fixée  à  la  partie  supérieure  de  la  graine.  Embryon  variant 
de  6-14  cotylédons;  mais  le  nombre  ordinaire  et  le  plus  fréquent 
est  10-12. 

Introduit  en  1823. 

Observ.  Cette  espèce,  appelée  dans  l'Inde  le  Roi  des  Pms,  réu- 
nit, on  peut  le  dire,  les  deux  principales  qualités  que  nous  recher- 
chons dans  ces  beaux  végétaux  :  un  port  majestueux  et  un  bois 
d'excellente  nature  et  de  croissance  très-rapide.  Je  citerai  comme 
exemple  trois  individus  qui,  plantés  au  Muséum  en  1844,  ont 
aujourd'hui  de  10  à  12  met.  de  hauteur  sur  35 — 45  centim.  de 
circonférence  à  1  met.  du  sol  ;  l'un  d'eux  a  fructifié  en  1852 
pour  la  première  fois,  et  a  donné  plusieurs  cônes,  dont  un  seul 
contenait  des  graines  fertiles.  En  supposant  que  cet  arbre  fût  âgé 
de  k  ans  lorsqu'il  fut  planté,  c'est  donc  à  l'âge  de  18  ans  qu'il 
aurait  donné  ses  premiers  fruits. 

Le  P.  excelsa  a  passé,  pendant  longtemps,  pour  une  variété  du 
P.  Strobus,  et  a  reçu,  pour  cette  raison,  des  horticulteurs,  les  noms 
de  P.  Strobus  excelsa,  P.  Strobus  pendula;  celui  de  Pin  pleureur 
lui  a  été  donné  à  cause  de  ses  feuilles  longues,  retombantes,  ra- 
massées à  l'extrémité  des  rameaux,  où  elles  constituent  des  sortes 
de  houppes  légères  et  gracieuses. 

6.  Pinus  Strobus,  L. 

Feuilles  très-ténues,  carénées,  trigones,  lâches.  Cônes 
cylindriques,  presque  fusiformes,  minces.  Apophyse  légè- 


1MNTS.  303 

rement  élevée  au  milieu,   à  protubérance  obtuse.  Crète 
des  anthères  petite,  bipartite,  à  lobes  subulés,  sétacés. 

Pinus  Virginiana,  conis  longis,  non  ut  in  vulgari  echinatis.  Plukn. 

Almag.  297. 
Pinus  Americana,  quinis  ex  uno  folliculo  setis,  longis,  tenuibus,  tri- 

quetris,  ad  unum  angulum  per  totam  longitudinem  minutissimis, 

crenis  asperatis.  Plukn.  Amalth.  171. 
Larix  Canadensis,  longissimo  folio.  Tourn.  Inst.  586. 
Pinus  foliis  longissimis,  ex  una  theca  quinis,  the  white  Pine  nostra- 

tibus.  Coîden.  Novebor,  n.  229,  in  Act.  Upsal.  1743. 
Pinus  Canadensis  QMNQUiEFOLiA,  floribus  albis,  conis  oblongis,  pen- 

dulis,  squamis  Abieti  fere  similibus.  Duham.  Arbr.  H.  127. 
Pinus  foliis  quinis,  margine  scabris,  cortice  lsevi.  Gronow.  Virgin.  152« 
Pinus  Strobus,  L.  Spec.  1-419.  Du  Roi,  Harbk.  éd.  Pott.  II.  78.  Wan- 

genheim.  Beitr.  I.  t.  1.  f.  1.  Marsh.  Arb.  Amer.  II.  205.  Mich.  fil, 

Arb.  for.  I.  303.   t.  10.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  I.  37.  t.  25.  Forbes 

(Jam.),  Pinet.  Wob.  83.  Loud.  Arbor.  IV.  2280.  f.  2193-2196.— 

Encycl.  of  trees,  1018.  f.  1906-1908.  Link.  in  Linnœa,  XV.  515. 

Vesf.Hist.  arbr.  II.  612.  Loisel.  Nouv.  Duham.  V.  249.  t.  76.  Ant. 

Conif.  43.  t.  20.  f.  3.  Spach,  Hist.  vég.  phan.W.  394.  Endl.  Syn. 

Conif.  146.  Knight,  Syn.  Conif.  34.  De  Ghambr.  Trait,  prat.  arbr. 

résin.  262.  pi.  4-5.  f.  8.  Hook.  FI.  Bor.  Amer.  II.  161.  Lindl.  et 

Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  215. 

Variétés    horticoles. 

a.  alba,  Hort.  Loud.  Arbor.  IV.  2208.  Knight,  /.  c.  «  écorce  blanche, 

feuilles  plus  pâles.  » 
p.  brevifolia,  Hort.  Loud.  Arbor.  I.  c. 
Pinus  Strobus  nova,  Lodd.  Catalog.  1836. 
Pinus  compressa,  Booth. 
Pinus  Strobus  nana,  Knight,  /.  c. 

Variété  très-distincte,  formant  un  arbrisseau  arrondi  ou  légèrement 
conique,  qui  dépasse  rarement  un  met.  al  met.  50;  ses  branches 
sont  plus  nombreuses,  plus  ramifiées  et  beaucoup  plus  courtes  que 
dans  l'espèce. 


304  pi  nus. 

Pinus  Strobus  umbraculifera,  Knight,  /.  c. 

Celle-ci  forme  un  petit  buisson  compacte,  à  branches  et  a  rameaux 
plus  courts,  plus  rapprochés  et  plus  minces  que  dans  la  variété  pré- 
cédente. 
Habite  les  Etats-Unis  en  deçà  du  fleuve  Mississipi,  près  du  lac 

Saint-Jean ,  par  48-48°  51'  (l.  b.),  jusqu'aux  monts  Alleghanys  ; 

très-abondant  dans  les  sols  gras,  le  long  des  ruisseaux  fangeux 

et  couverts  de  sphagnum. 

Descr.  Arbre  atteignant  jusqu'à  40  met.  lorsqu'il  est  placé  dans 
des  conditions  favorables.  Tronc  droit,  efûlé.  Ecorce  d'un  vert 
cendré  ou  gris  de  plomb,  lisse  dans  les  jeunes  sujets,  épaisse, 
rugueuse  et  fendillée  dans  les  arbres  adultes.  Branches  verticillées, 
étalées,  quelquefois  défléchies,  à  verticilles  souvent  distants.  Gaines 
courtes,  très-caduques.  Feuilles  triquètres,  glaucescentes,  longues 
de  6-8  centim.,  beaucoup  plus  ténues  que  celles  du  P.  excelsa; 
coussinets  peu  saillants,  non  décurrents.  Chatons  mâles  agrégés  par 
10-20,  courts,  ovales,  très-visibles  vers  le  15  mai.  Cônes  pédon- 
cules, solitaires,  ou  plus  souvent  réunis  par  2-3  à  l'extrémité  de 
courts  ramules,  très-résineux,  d'abord  dressés,  pendants  dès  le 
commencement  de  la  deuxième  année,  ordinairement  courbés,  longs 
de  10  16  centim.,  larges  d'environ  25  millim.,  cylindriques,  acu- 
minés  et  presque  pointus  au  sommet  ;  d'abord  d'un  vert  herbacé, 
puis  d'un  roux  brunâtre.  Graines  ellipsoïdes,  légèrement  compri- 
mées, longues  de  5-6  millim.,  d'un  roux  brun  en  dehors,  plus  pâle 
du  côté  de  l'axe,  surmontées  d'une  aile  très-mince,  striée,  d'environ 
12  millim.  de  longueur.  Embryon  à  7  ou  9  cotylédons,  non  6, 
comme  l'a  dit  Endlieher. 

Introduit  en  1705. 

Observ.  Les  cônes  du  P.  Strobus  mûrissent  dès  la  fin  d'août; 
la  récolte  doit  en  être  faite  en  septembre  ou  octobre  au  plus  tard, 
car  les  écailles  s'ouvrent  promptement  pour  laisser  échapper  les 
graines. 

Cette  espèce,  désignée  chez  nous  par  les  noms  de  Pin  du  Lord, 
P.  Weymouth,  est  assez  généralement  connue  au  Canada  et  aux 
Etats-Unis  sous  celui  de  Pin  blanc,  qu'elle  doit  à  la  couleur  de 


pinus.  305 

son  bois, qui  est  tendre,  léger,  peu  chargé  de  nœuds,  facile  à  tra- 
vailler, pauvre  en  aubier,  d'une  assez  longue  durée,  surtout  quand 
on  a  soin  d'enlever  l'écorce  aussitôt  que  les  arbres  sont  abattus. 
Le  P.  Strobus  recherche  surtout  les  lieux  humides  et  les  ter- 
rains tourbeux,  mais  où  l'eau  n'est  cependant  ni  stagnante  ni 
assez  abondante  pour  submerger  entièrement  ses  racines. 

7.  Pinus  nivea,  Booth. 

Feuilles  quinées,  inégales,    légèrement   contournées, 
très-glauques.  Branches  étalées,  irrégulières. 
Pinus  nivea,  Booth.  ex  Knight,  Syn.  Conif.  3i. 
Habite  la  côte  N.-O.  des  Etats-Unis. 

Descr.  Arbre  délicat,  n'atteignant  que  de  faibles  dimensions  dans 
nos  cultures.  Branches  étalées,  irrégulières,  souvent  défléchies, 
grêles,  courtes  et  quelquefois  même  rabougries.  Gaines  courtes,  à 
écailles  membraneuses,  très-caduques  ;  coussinets  peu  saillants,  non 
décurrents.  Feuilles  longues  de  3-5  centim.,  contournées,  marquées 
de  lignes  très-glauques  (d'où  son  nom  de  nivea)  ;  mais  lorsque  l'arbre 
pousse  vigoureusement,  ses  feuilles  deviennent  plus  longues,  sont 
moins  glauques,  et  assez  semblables  à  celles  du  P.  Strobus,  dont  il 
n'est  peut-être  qu'une  variété. 

8.    PlNUS   MONTICOLA,  DoUÇÏ. 

Feuilles  quinées,  carénées-trigones,  raides.  Cônes  cy- 
lindrico-coniques,  acuminés  au  sommet;  protubérance 
terminale-aiguë. 

Pinus  monticola,  Dougl.  Mss.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  III.  t.  67.  Forbes 
(Jam.),  Pinet.  Wob.  81.  t.  31.  Loud.  Arbor.  IV.  2291.  f.  2208- 
ZZOd.—Encycl.  of  trees,  1021.  f.  1913-1914.  Ant.  Conif.  40.  t.  18. 
f.  3.  Endl.  Syn.  Conif.  148.  Knight,  Syn.  Conif.  34.  Lindl.  et 
Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  215. 

Habite  le  N.-O.  de  l'Amérique,  les  montagnes  voisines  des  ca- 
taractes de  la  Colombia,  et  près  du  Spokan  (Douglas). 
Traité  des  Conifères.  20 


306  pinus. 

Descr.  Bel  arbre.  Tige  droite,  recouverte  d'une  écorce  gris-cendré 
ou  brunâtre,  lisse.  Branches  dressées  ou  légèrement  réfléchies,  re- 
dressées au  sommet.  Rameaux  nombreux,  couverts  dans  leur  jeu- 
nesse d'une  écorce  brunâtre,  presque  tomenteuse,  ferrugineuse. 
Gaines  à  écailles  scarieuses  sur  les  bords,  minces  et  très-caduques. 
Feuilles  carénées,  triquètres,  très-glauques  sur  les  deux  faces  plus 
planes,  dressées  le  long  des  rameaux,  plus  grosses  et  plus  courtes 
que  celles  du  P.  Strobus;  coussinets  peu  saillants,  non  décurrents. 
Cônes  pédoncules,  souvent  agrégés,  réfléchis,  longs  de  12-1 8  centim., 
larges  de  3-4,  droits  ou  légèrement  arqués,  atténués  aux  deux  extré- 
mités, mais  surtout  au  sommet,  qui  souvent  est  presque  pointu. 
Écailles  à  apophyse  plane,  ou  à  peine  épaissie  au  centre,  amincie 
vers  les  bords;  protubérance  terminale  petite,  un  peu  rugueuse, 
faiblement  mucronée. 

Introduit  en  1831. 

Observ.  Le  plus  fort  individu  de  cette  espèce  que  j'aie  vu  se 
trouve  à  Chiswich  ;  il  avait,  en  1853,  environ  10  met.  de  hau- 
teur sur  20  centim.  de  diamètre. 

9.  Pinus  Ayacahuite,  C.  Ehrenb. 

Feuilles  quinées,  ténues,  carénées,  serrulées,  trigones. 
Cônes  cylindriques,  contournés.  Apophyse  acurainée, 
amincie  sur  les  bords  ;  protubérance  terminale  allongée, 
recourbée  au  sommet,  obtuse. 

Pinus  Ayacahuite,  G.  Ehrenb.  Mss.  Schlecht.  in  Linnœa,  XII.  492.  Loud. 
Encycl.  of  trees,  1023.  f.  1919-1921.  Ant.  Conif.  47.  Spach.  Hist. 
vég.  phan.  XI.  397.  Endl.  Syn.  Conif.  149.  Knight,  Syn.  Conif. 
34.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  215. 

Habite,  au  Mexique,  les  provinces  de  Chiapas  et  Oaxaca,  par 
16-18°  (l.  b.). 

Descr.  Arbre  atteignant  35-30  met.,  assez  semblable  (du  moins 
dans  sa  jeunesse)  au  P.  excelsa.  Branches  verticillées,  étalées  ou 


PINL'S.  307 

assurgentes.  Ecorce  du  tronc  d'un  vert  mat  ou  gris-cendré,  lisse 
dans  les  jeunes  individus  ;  celle  des  jeunes  bourgeons  recouverte  d'un 
duvet  roux,  ferrugineux,  très-court.  Gaines  courtes,  à  écailles  mem- 
braneuses, lâches  et  très  caduques.  Feuilles  triquètres,  fines, 
flasques  ou  retombantes,  longues  de  10-42  centim.,  étroites,  très- 
glauques  sur  deux  faces,  serrulées  sur  les  bords  ;  coussinets  plats, 
légèrement  décurrents.  Cônes  plus  ou  moins  tordus  ou  arqués,  très- 
rarement  droits,  sensiblement  atténués  dès  la  base.  Écailles  larges, 
gris-blanchâtre,  de  nature  presque  subéreuse,  souvent  sillonnées 
longiiudinalement;  apophyse  peu  épaissie  vers  le  centre,  s'amincis- 
sant  vers  les  bords,  à  protubérance  terminale  ordinairement  réfléchie, 
obtuse,  brunâtre  ou  roux  foncé.  Graines  obovales,  comprimées  ;  à 
tégument  testacé,  brun,  souvent  marqué  longitudinalement  de  lignes 
plus  foncées.  Aile  longue  d'environ  25  millim.,  large  de  10,  obli- 
quement tronquée.  Embryon  à  12  cotylédons. 

Observ.  Envoyée  du  Mexique,  en  1840,  par  M.  Harlweg,  celle 
espèce  paraît  assez  rustique  pour  supporter  les  hivers  de  plusieurs 
déparlements  du  centre  de  la  France. 

10.  Pinus  Lambertïana,  Dougl. 

Feuilles  quinées,  raides,  carénées-trigones.  Cônes  cy- 
lindriques, atténués  vers  le  sommet,  obtus.  Ecailles  lâches, 
à  apophyse  large,  légèrement  épaissie  sur  le  milieu, 
mince  sur  les  bords;  protubérance  terminale  obtuse. 

Pinus  Lambertiana,  Dougl.  in  Linnœa  Transact.  XV.  500.  Lamb.  Pin. 
éd.  2.  III.  157.  t.  68-G9.  Hook.  FI.  Bor.  Amer.  II.  161.  Loud.  Arbor. 
IV.  2288.  f.  2203-2207.  —  Encycl.  of  trees,  4919.  f.  1909-1912. 
Forbes(Jam.),  Pinet.  Wob.  77.  t.  30.  Ant.  Conif.  41.  t.  19.Endl. 
Syn.  Conif.  150.  DeChambr.  Trait,  pral.  arbr:  résin.  346.  Knight, 
Syn.  Conif.  34.  Spach,  Hist.  vàj.  phan.  XI.  397.  Lindl.  et  Gord. 
Jour n.  Hort.  Soc.  V.  215. 

Var.  brevifolia,  Hook.  /.  c.  —  Feuilles  plus  courtes  et 
plus  raides. 


308  pinus. 

Habite  dans  le  N.-O.  de  l'Amérique,  entre  40-45°  (l.  b.),  et 
sur  plusieurs  points  de  la  Californie,  où  M.  Boursier  de  la  Ri- 
vière Ta  observé  en  1853.  La  variété  brevifolia,  Hook._,  habite 
les  montagnes  Rocheuses. 

Descr.  Arbre  gigantesque,  atteignant  jusqu'à  60  met.  et  plus. 
Tronc  droit,  souvent  dépourvu  de  branches  jusqu'aux  deux  tiers  de  la 
hauteur.  Écorce  lisse,  très-gorgée  de  résine,  d'un  brun  pâle  ou  gris- 
cendré  ;  celle  des  jeunes  rameaux  couverte  d'un  duvet  ferrugineux 
ou  roussâtre.  Branches  rapprochées,  verticillées,  dressées-étalées  ou 
légèrement  défléchies,  assurgentes.  Rameaux  et  ramules  nombreux. 
Gaines  courtes,  très-caduques.  Feuilles  longues  de  8-10  centim., 
dressées  et  rassemblées  vers  le  sommet  des  rameaux,  raides,  d'un 
vert  gai  ou  légèrement  glauques,  triquètres,  à  angles  marginaux 
denticulés.  Cônes  cylindriques,  atténués  au  sommet,  longs  de  25  à 
35  centim.,  larges  de  5-7,  solitaires  a  l'extrémité  des  ramules, 
d'abord  dressés,  puis  tout  à  fait  pendants,  dès  le  ommencement  de 
la  deuxième  année.  Ecailles  lâches,  à  apophyse  rhomboïdale,  légè- 
rement épaissie  au  centre,  atténuée  vers  les-bords,  lisse  et  luisante; 
protubérance  terminale  obtuse,  brunâtre.  Graines  irrégulièrement 
trigones,  et  non  régulièrement  ellipsoïdes,  comme  elles  sont  souvent 
représentées,  longues  d'environ  15  millim.,  larges  de  10  dans  leur 
plus  grand  diamètre,  légèrement  comprimées,  surtout  sur  l'un  des 
côtés.  Testa  mince,  crustacé,  facile  à  entamer  avec  le  couteau,  d'un 
brun  fauve  ou  rougeâtre,  lisse,  dilaté  vers  le  bord  aminci  de  la 
graine,  et  formant  de  ce  côté  une  carène  saillante  et  aiguë,  repliée  et 
soudée  du  côté  opposé,  qui  est  presque  droit  et  beaucoup  plus  épais. 
Aile  dolabriforme,  membraneuse,  brunâtre  ou  d'un  roux  foncé, 
longue  d'environ  2  centim.  Embryon  à  12  ou  13  cotylédons.  La 
variété  brevifolia,  très-imparfaitement  connue,  dépasse  rarement 
12-15  met.  de  hauteur. 

Introduit  en  1827. 

Observ.  Le  P.  Lambertiana,  l'un  des  plus  remarquables  du 
genre  par  sa  taille  gigantesque,  a  été  observé  et  signalé  pour  la 
première  fois,  par  Douglas,  sur  la  côte  N.-O.  de  l'Amérique, 


pinus.  309 

depuis  la  Californie  jusqu'au  43°  (l.  b.).  M.  Boursier  de  la  Ri- 
vière, qui  a  exploré,  en  1855,  plusieurs  points  de  ces  contrées, 
y  a  remarqué  un  a*sez  grand  nombre  de  ces  arbres  qui  me- 
suraient 50  à  80  met.  de  hauteur.  Les  individus  adultes  laissent 
écouler,  en  assez  grande  quantité,  une  matière  sucrée  assez 
agréable,  nourrissante  et  noircissant  promptement  à  l'air.  Cette 
matière,  dont  il  a  envoyé  quelques  échantillons  au  Muséum,  est 
d'abord  d'un  gris-cendré  ou  brunâtre,  concrète,  solide,  granu- 
leuse, onctueuse,  douce  et  sucrée,  fondant  assez  vite,  et  ne  lais- 
sant dans  la  bouche  aucun  résidu  ni  arrière-goût. 

Je  cite  ici  le  passage  d'une  lettre  relative  à  cette  espèce,  écrite 
par  M.  Boursier  de  la  Rivière. 

«  L  eP.  Lambertiana  est  un  des  beaux  arbres  de  ce  pays  (  il 
écrit  de  Californie);  il  s'élève  à  250  pieds,  est  parfaitement  droit 
et  cylindrique,  et  son  diamètre  atteint  souvent  7,  8  et  9  pieds. 
Il  produit,  indépendamment  de  la  résine,  un  suc  qui  est  nutritif; 
il  n'y  a  que  les  vieux  arbres  qui  en  produisent.  L'aubier  ne  laisse 
écouler  que  de  la  résine,  et  le  bois  parfait  produit  seul  ce  sucre, 
dont  j'ai  souvent  vécu  dans  les  montagnes.  » 

Les  graines  du  P.  Lambertiana  sont  bonnes  à  manger  et  très- 
recherchées  des  habitants. 

Espèces  peu  connues* 

11.    PlNUS  STROBIFORMIS,   WîslîZ. 

Feuilles  quinées,  ténues,  carénées,  très-finement  ser- 
rulées  sur  les  bords.  Cônes  cylindriques,  allongés.  Ecailles 
obtuses,  non  mucronées. 

Pinus  strobiformis,  Wisliz.  Mem.  of  a  tour  in  Northern  Mexico, 
1846-47,  p.  102.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  220.  Revue 
hort.  1854,  p.  228. 

Descr.  «  Ecailles  gemmaires  ovales,  acuminées.  Gaines  lâches, 
étalées,  caduques.  Feuilles  filiformes,  marquées  en  dessus  de  lignes 


310  pinus. 

blanches,  aiguës,  carénées,  convexes  en  dessous,  très-finement  ser- 
rulées  sur  les  bords.  Cônes  cylindriques,  allongés  ;  à  écailles  ob- 
tuses, non  mucronées.» 

«Cette  espèce,  la  plus  grande  de  la  région,  croît  sur  les  plus  hauts 
pics,  aux  environs  de  Cosiquiriachi,  où  elle  atteint  100  à  130  pieds 
de  hauteur.  Gaines  longues  de  6  lignes,  très-caduques.  Feuilles  de 
2  à  3  pouces  1/2  de  longueur.  Cônes  d'environ  10  pouces  de  lon- 
gueur, très-résineux.  » 

«  Cet  arbre  forme,  avec  le  P.  flexilis,  une  section  particulière, 
caractérisée  par  des  feuilles  quinées,  des  cônes  squarreux,  cy- 
lindriques, pendants.  Les  feuilles  du  P.  Strobus  sont ,  générale- 
ment plus  minces,  concaves  sur  le  dos  et  fortement  denticulées  ; 
celles  du  P.  strobiformis  sont  un  peu  plus  raides,  et  légèrement 
denticulées  ;  celles  du  P.  flexilis  sont  encore  plus  raides,  convexes 
sur  le  dos  et  entières.  La  grandeur  du  P.  strobiformis,  sa  crois- 
sance et  son  feuillage,  ainsi  que  la  forme  de  ses  cônes,  sont  assez 
semblables  à  ceux  du  P.  Strobus  et  du  P.  flexilis;  mais  les  cônes 
sont  deux  ou  trois  fois  plus  grands.  Il  croît  sur  les  plus  hautes  mon- 
tagnes de  cette  région,  à  7,800  pieds  d'élévation,  où  il  forme  un 
arbre  de  100-130  pieds  de  hauteur.  »  (Wisliz.,  /.  c.) 

12.    PlNDS   FLEXILIS,    Wîslîz. 

«Feuilles  quinées,  scarieuses,  raides,  non  serrulées. 
Cônes  cylindriques,  pendants,  assez  semblables  à  ceux  du 
P.  Strobus y  mais  à  graines  comestibles.  »  (Wisliz.,  I.  c.  ) 

Pinus  flexilis,  Wisliz.  M em.  of  a  tour  in  Northern  Mexico,  1846-17, 
p.  89.  Lindl.  et  Gord.  Joum.  Hort.  Soc.  V.  220.  Revue  hort.  1854, 
p. 228. 

Habite  les  parties  les  plus  septentrionales  du  Mexique. 

Tribu  3.  —  Pscudo-SI robns. 

Pinus,  section  Pseudo-Strobus,  Endl.  Syn.  Conif.  151. 

Feuilles  quinées.  Gaines  persistantes.  Cônes  étalés  ou  défié 'chis; 
à    écailles   solides  ,    fortement  appliquées ,  ne  s'ouvrant  pas   à 


PINUS.  311 

l'automne.  Apophyse  plus  ou  moins  élevée,  souvent  pyramidale; 
protubérance  centrale.  Graines  ailées. 

13.  Pinus  Ehrenbergii,  Endl. 

Feuilles  quinées,  longues  d'environ  8  centim.,  raides. 
Gaines  courtes,  squameuses.  Cônes  ovales,  longs  de 
5-6  centim.  Apophyse  rhomboïde,  déprimée,  pyramidale, 
transversalement  aiguë-carénée,  les  inférieures  latéra- 
lement plus  étroites;  protubérance  excentrique,  orbicu- 
laire,  prolongée  en  un  mucron  aigu,  réfléchi. 

Pinus  Ehrenbergii,  Endl.  Mss.  Syn.  Conif.  151.  Lindl.  etGord.  Journ. 
Hort.  Soc.  V.  215. 

Arbre  croissant  au  Mexique,  dans  les  environs  de  Real  del 
Monte,  où  il  atteint  30  mètres. 

14.  Pinus  rudis,  Endl. 

Feuilles  quinées,  longues  d'environ  15  centim.,  raides. 
Gaines  squameuses.  Cônes  oblongs,  obtus,  longs  de  8  cen- 
tim. Apophyse  rhomboïde-pyramidale,  à  angle  supérieur 
obtus,  l'inférieur  aigu,  à  carène  transversalement  élevée; 
protubérance  large,  déprimée,  à  mucron  tuberculiforme. 

Pinus  rudis,  Endl.il/ss. — Syn.  Conif.  151.  Lindl.  etGord.  Journ. Hort. 
Soc.  V.  215. 

Habite  le  Mexique  (Ehrenberg). 

15.  Pinus  Hartwegii,  Lindl. 

Feuilles  quinées,  longues  d'environ  16  centim.,  raides. 
Gaines  soyeuses,  longues  de  5  centim .  Cônes  oblongs,  de  1 0- 
14  centim.  de  longueur,  agrégés,  presque  pendants.  Apo- 


312  PINUS. 

physe  déprimée,  pyramidale,  à  angles  un  peu  obtus,  à 
bords  épais,  rugueux,  légèrement  carénée  transversale- 
ment; protubérance  rhomboïdale,  déprimée,  mutique. 

Pinus  Hartwegii,  Lindl.  Bot.  Reg.  1839,  App.  62.  Spach,  Hist.  vég. 

phan.  XI.  402.  Loud.  Encycl.  of  trees,  1000.  fîg.  1875-1876.  Endl. 

Syn.  Conif.  152.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  215.  Knight, 

Syn.  Conif.  33. 
Palla  blanco,  Hort.  aliq. 

Habile,  au  Mexique,  le  mont  Campaniro,  à  5,000  met.  d'élé- 
vation. 

Descr.  Arbre  atteignant  1 2-1 6  met.  Ecorce  gris-jaunâtre.  Branches 
très-grosses,  irrégulièrement  verticillées  ou  alternes.  Jeunes  rameaux 
gros  et  très-courts,  recouverts  d'une  écorce  jaune-rougeâtre.  Bour- 
geons gros,  arrondis;  à  écailles  rougeâtres,  très-ciliées.  Gaines 
soyeuses,  longues  de  25-30  millim.  Feuilles  longues  de  20-33  cen- 
tim.,  lisses,  triquètres;  coussinets  saillants,  longuement  décurrents. 
Cônes  longs  de  4  0-44  centim.,  larges  de  4,  souvent  légèrement  cour- 
bés. Ecailles  brunes  ou  rousses;  apophyse  généralement  déprimée, 
à  angles  un  peu  aigus  transversalement.  Graines  presque  rondes 
ou  obovales,  longues  de  4  millim.,  larges  de  3,  brunes.  Aile  de 
45-18  millim.,  entourant  la  graine. 

Introduit  en  1839. 

Observ.  Cette  espèce  ressemble  beaucoup  au  P.  Russelliana; 
mais  ses  feuilles  sont  généralement  plus  droites,  plus  longues  et 
moins  chagrinées. 

Tous  les  P.  Hartwegii  que  j'ai  examinés  m'ont  toujours 
montré  5  feuilles,  quoique  Loudon,  par  une  singulière  inadver- 
tance, et  bien  qu'il  le  représente  à  5  feuilles,  le  décrive  comme 
n'en  n'ayant  que  4. 

16.  Pinus  oocarpa,  Schied. 
Feuilles  quinées,   longues  de  16-33  centim.   Gaines 


pincs.  313 

membraneuses,  longues  de  25  millim.  Cônes  ovales-aigus, 
de  8-Î0  centim.  de  long.  Apophyse  peu  élevée,  légèrement 
carénée  transversalement;  protubérance  suborbiculaire, 
déprimée,  mutique  ou  très-finement  mucronulée. 

Pfnus  oocarpa,  Schied.  in  Linnœa,  XII.  491.  Loud.  Encycl.  of  trees, 
1012,  f.  1894-1898.  Ant.  Conif.  39.  t.  17.  f.  2.  Endl.  Syn.  Conif. 
152.  Lindl. etGord.  Journ.  Hort.  Soc.  V. 215.  Knight, Syn.  Conif.  33. 

Pinus  Skinneri,  Hort.  aliq.  » 

Var.  oocarpoides. 

Pinus  oocarpa  B  oocarpoides,  Endl.  I.  c.  Lindl.  et  Gord.  I.  c. 
Pinus  oocarpoides,  Benth.  Mss.  Knight,  /.  c.  33.  Loud.  Encycl.  of 
trees,  1118. 

Arbre  généralement  délicat  dans  notre  climat.  Cônes  moins  gros 
que  ceux  de  l'espèce  et  surtout  moins  pointus  ;  apophyse  des  écailles 
transversale,  ordinairement  pyramidale-aiguë. 

Habite  le  Mexique,  entre  Ario  et  le  Volcan  de  Jorullo,dans  les 
régions  chaudes. 

Descr.  Arbre  atteignant  12-15  met.  Feuilles  triquètres-aiguës, 
luisantes;  coussinets  décurrents,  légèrement  épaissis,  convexes. 
Cônes  pédoncules,  ordinairement  solitaires,  longs  de  8-10  centim., 
larges  de  5-7,  ovoïdes,  très-élargis  à  la  base,  brusquement  acuminés 
au  sommet.  Ecailles  dures,  très-fortement  appliquées,  luisantes, 
d'un  gris  de  plomb  ou  légèrement  colorées,  rougeâtres  ;  apophyse 
un  peu  épaissie,  tétragone,  légèrement  carénée  sur  les  angles  ;  les 
moyennes  ordinairement  pyramidales;  protubérance  centrale  sail- 
lante, plus  foncée  que  l'apophyse,  quelquefois  légèrement  mucronée. 

Introduit  en  1839. 

Observ.  Le  P.  oocarpa  présente  dans  sa  jeunesse  un  caractère 


1  II  ne  faut  pas  confondre  celui-ci  avec  une  autre  espèce  récemment 
introduite,  qui  porte  spécifiquement  le  nom  de  Skinneri.  (Voir  plus  loin, 
page  527.) 


314  pinus. 

qui  permet  de  le  distinguer  des  espèces  voisines ,  celui  d'offrir 
constamment  à  la  base  de  la  tigelle  une  protubérance  ou  sorte  de 
renflement  tuberculiforme. 

47.  Pinus  Russelliana,  Lindl. 

Feuilles  quinées,  longues  de  18 -25  cent.  Gaines  squa- 
meuses, d'environ  5  centim.  Cônes  oblongs,  horizontaux 
ou  obliquement  pendants,  verticillés,  sessiles.  Apophyse 
rhomboïdale,  déprimée,  pyramidale,  carénée-aiguë  trans- 
versalement ;  protubérance  large,  plane,  conique,  un  peu 
bombée. 

Pinus  Russelliana,  Lindl.  Bot.  Reg.  1839,  App.  63.  Spach,  Hist.  vég. 

phan.  XI.  402.  Loud.  Encycl.  oftrees,  1003.  f.  1879-1880.  EndI. 

Syn.  Conif.  152.  Lindl.  etGord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  215.  Knight, 

Syn.  Conif.  33. 
Palla  blanco,  Hort.  aliq.  l 

Habite,  au  Mexique,  proche  Real  del  monte,  sur  la  route  située 
entre  Saint-Pierre  et  Saint-Paul. 

Descr.  Branches  très-grosses,  étalées,  quoique  relevées  au  sommet. 
Rameaux  gros ,  recouverts  d'une  écorce  rougeâtre  ,  quelquefois 
violacée.  Bourgeons  ronds,  revêtus  d'écaillés  rousses,  fimbriées. 
Gaines  entières,  longues  de  2-3  centim.,  souvent  fimbriées  au 
sommet.  Feuilles  étalées,  retombantes,  triquètres,  lisses  ou  à  peine 
serrulées,  longues  de  18-25  centim.,  quelquefois  plus;  coussinets 
saillants,  arrondis,  longuement  décurrents.  Cônes  longs  de  42-16 
centim.  sur  5-6  de  large,  acuminés  et  presque  pointus  au  sommel; 
apophyse  pyramidale,  tétragone,  d'un  gris  cendré;  protubérance 
centrale,  brunâtre,  obtuse,  à  peine  saillante,  quelquefois  un  peu 
courbée,  légèrement  rugueuse. 

Introduit  en  1839. 


1  Quelques  horticulteurs  ont  répandu,  vers  1852,  sous  les  noms  de  Palla 
blanco,  plusieurs  espèces  de  Pins  originaires  du  Mexique,  et  en  particulier 
les  Pinus  Uartwegii  et  P.  Russelliana,  mais  principalement  ce  dernier. 


pinus.  315 

48.  Pinus  Devoniana,  Lindl. 

Feuilles  quinées,  longues  de  25-55  centim.  Gaines 
squameuses, d'environ  5  centim.  Cônes  solitaires,  oblongs- 
coniques,  pendants,  longs  de  18-20  centim.  Apophyse 
rhomboïdale,  déprimée  pyramidale,  légèrement  carénée 
transversalement;  protubérance  large,  un  peu  bombée. 
Graines  oblongues,  beaucoup  plus  courtes  que  Paile.  Aile 
brunâtre. 
Pinus  Devoniana,  Lindl.  Bot.  Reg.  1839,  App  .  62.  Spach,  Hist.  vég. 

phan.  XI.  402.  Loud.  Encycl.  of  trees,  4001.  f.  1877-1878.  Endl. 

Syn.  Conif.  153.  Knight,  Syn.  Conif.  33.  Lindl.  et  Gord.  Journ. 

Hort.  Soc.  V.  215. 

PlNO  BLANCO,  PlNO  DEL  REAL  (Mexic). 

Habite,  au  Mexique,  le  mont  Ocotillo,  entre  Real  del  Monte 
et  Régla. 

Descr.  Arbre  de  20-25  met.  Ecorce  jaunâtre,  fendillée,  souvent 
d'apparence  subéreuse.  Branches  grosses,  irrégulières,  étalées,  re- 
dressées au  sommet.  Bourgeons  gros  et  courts,  roussâtres.  Gaines 
soyeuses,  de  2-3  centim.  de  longueur.  Feuilles  longues  de  25-35  cen- 
tim., triquètres,  denticuléé^;  coussinets  saillants,  longuement  décur- 
rents.  Ecailles  gemmaires  larges,  nombreuses,  très-fimbriées,  se  re- 
courbant lors  de  l'élongation  du  bourgeon,  souvent  moins  colorées 
que  dans  le  P.  filifolia.  Cônes  longs  de  1 5-25  centim.,  larges  de  4-5, 
courbés.  Ecailles  longues,  assez  étroites}  apophyse  blanchâtre,  sub- 
pyramidale, transversalement  carénée -aiguë;  protubérance  brune, 
obtuse,  non  mucronée.  Graines  longues  de  5  millim.,  larges  de  4, 
grisâtres,  pointues  à  leur  insertion.  Aile  striée  de  brun,  longue  de 
25  millim. 

Introduit  en  1859. 

19.  Pinus  macrophylla,  Lindl. 
Feuilles  quinées,  longues  de  20-55  centim.  Gaines 


316  pinus. 

squameuses,  longues  d'environ  3  centim.  Cônes  ovoïdes, 
allongés,  de  12-18  centim.  de  longueur.  Apophyse  rhom- 
boïde-pyramidale, quelquefois  déprimée,  oncinée. 

Pinus  macrophylla,  Lindl.  Bot.  Reg.  4839,  App.  63.  Spach,  Hist. 
vég.  phan.  XI.  402.  Loud.  Encycl.  of  trees,  1006.  f.  1885-1886. 
Endl.  Syn.  Conif.  153.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  215. 
Knight,  Syn.  Conif.  33. 

Habite,  au  Mexique,  le  mont  Ocotillo. 

Descr.  Branches  dressées-étalées,  quelquefois  réfléchies,  grosses, 
irrégulières.  Bourgeons  gros,  arrondis.  Gaines  soyeuses,  entières , 
longues  de  2-3  centim.  Feuilles  longues  de  20-35  centim., 
grosses,  triquètres,serrulées;  coussinets  saillants,  longuement  décur- 
rents.  Cônes  longs  de  12-18  centim.,  larges  de  5-6,  acuminés  au 
sommet,  souvent  un  peu  courbés.  Ecailles  légèrement  rugueuses  ou 
paraissant  striées;  apophyse  pyramidale,  longue  et  épaissie  trans- 
versalement ;  protubérance  peu  saillante,  ordinairement  distincte  de 
l'apophyse  par  sa  couleur  plus  foncée,  droite,  quelquefois  légèrement 
réfléchie. 

Introduit  en  1839. 

20.  Pinus  Apulcensis,  Lindl. 

Feuilles  quinées,  ténues.  Cônes  pendants,  verticillés, 
ovoïdes,  pointus.  Apophyse  élevée,  pyramidale;  protu- 
bérance continue,  droite  ou  légèrement  courbée.  Graines 
ovales,  4  fois  plus  courtes  que  Paile.  Aile  linéaire. 

Pinus  Apulcensis,  Lindl.  Bot.  Beg.  1839,  App.  63.  Spach,  Hist.  vég. 
phan.-Xl.  403.  Loud.  Encycl.  of  trees,  1014.  1899-1900.  Endl. 
Syn.  Conif.  153.  Knight,  Syn.  Conif.  33.  Lindl.  et  Gord.  Journ. 
Hort.  Soc.  V.  215. 

Habite,  au  Mexique,  dans  les  gorges  des  montagnes,  près 
d'Acapulco.  Arbre  d'environ  16  mètres  (Hartweg). 

Descr.  Branches  étalées,  minces,  irrégulières,  quelquefois  déflé- 


pinus.  317 

chies,  puis  relevées  au  sommet.  Rameaux  grêles.  Gaines  soyeuses, 
entières,  longues  de  4  5-20  millim.  Feuilles  longues  de  40-15  centini., 
très -ténues,  flasques,  quelquefois  contournées.  Cônes  d'environ 
6-8  centim.  de  long,  acuminés  au  sommet  et  presque  pointus,  souvent 
résineux.  Écailles  brunes  ou  roussâtres,  plus  rarement  gris-cendré; 
apophyse  très -élevée,  pyramidale  -  aiguë  ;  protubérance  pointue, 
souvent  confondue  avec  l'apophyse  et  de  même  couleur  qu'elle, 
quelquefois  cependant  distincte  et,  dans  ce  cas,  plus  colorée. 

Introduit  en  1839. 

21  Pinus  MontezumvE,  Lamb. 

Feuilles  quinées,  longues,  glaucescentes.  Gaines  d'en- 
viron 2-3  centim.  de  longueur.  Cônes  oblongs,  légèrement 
courbés,  atténués  au  sommet.  Apophyse  élevée,  pyra- 
midale-obtuse ;  protubérance  déprimée,  mutique. 

Pmus  occidentalis,  Hurnb.  Bonpl.  et  Kunth,  Nov.  gen.  et  sp.  II.  4. 

Deppe,  in  Linnœa,  V.  76  {non  Swartz). 
Pinus  Montezum^e,  Lamb.   Pin.  éd.  2.  III.  449.  t.  64.  Schlecht,  in 

Linnœa,  XII.  489.   Ant.  Conif.  38.  t.  47.  f.  4.  Spach,  Hist.  vég. 

phan.  XI.  404.  Loud.  Encycl.  of  trees,  4004.  f.  1884-4884.  Gord. 

Journ.  Hort.  Soc.  I.  234  (cum  ic).  Lindl.  et  Gord.  I.  c.  V.  245. 

Endl.  Syn.  Conif.  154.  Knight,  Syn.  Conif.  33. 

A  Lindleyi. 

Pinus  Montezum^e  p  Lindleyi,  Loud.  Encycl.  of  trees,  1004.  f.  1882- 

4  883.  Endl.  Syn.  Conif.  I.  c.  Knight,  l.  c. 
Pinus  Lindleyana,  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  215. 

Semblable  à  l'espèce  pour  le  port,  cette  forme  en  diffère  par  ses 
cônes,  dont  l'apophyse  est  moins  élevée,  légèrement  déprimée. 

Habite  le  mont  Orizaba  et  d'autres  montagnes  du  Mexique, 
où  il  s'élève  jusqu'à  300  met.  et  plus  au-dessus  du  niveau  de  la 
mer.  La  forme  A  Lindleyi  se  rencontre  croissant  spontanément 
avec  l'espèce. 


318  pinus. 

Descr.  Arbre  vigoureux,  atteignant  promptement  1  2-1 5  met. ,  mais 
beaucoup  moins  dans  notre  climat,  dont  il  supporte  cependant  assez 
bien  les  hivers.  Branches  grosses,  irrégulièrement  étalées  ou  déflé- 
chies, redressées  au  sommet.  Rameaux  étalés,  recouverts  d'une 
écorce  rougeâtre  ou  brunâtre.  Gaines  de  15-30  millim.  Feuilles 
longues  de  15-30  centim.,  triquètres,  très-finement  serrulées,  glau- 
cesceutes,  quelquefois  légèrement  contournées  ou  retombantes; 
coussinets  saillants -décurrents,  plus  rarement  aplatis.  Cônes  pé- 
doncules, étalés  ou  presque  pendants,  longs  de  12-20  centim.,  larges 
d'environ  5,  cylindriques,  légèrement  courbés,  quelquefois  un  peu 
tordus;  apophyse  solide,  élevée,  subtétragone  ;  à  angles  légèrement 
arrondis,  d'un  gris  roux,  portant  à  la  surface  des  rugosités  saillantes, 
souvent  plus  colorées  que  l'apophyse  elle-même;  protubérance  cen- 
trale saillante,  obtuse,  ordinairement  d'un  gris  cendré  ou  blanchâtre. 

introduit  en  1839. 

22.  Pinus  occidentalis,  Swartz. 

Feuilles  quinées,  longues  de  15-20  centim.,  ténues,  lui- 
santes. Gaines  squameuses,  courtes.  Cônes  pédoncules, 
courbés,  coniques,  de  5-8  centim.  de  longueur.  Apophyse 
plane,  déprimée;  protubérance  mucronée. 

Larix  Americana,  foliis  quinis,  ab  eodem  exortu.  Tourn.  hist.  586. 
Pinus  foliis  quinis,  ab  eodem  exortu.  Plum.  Cat.  47. — PI.  Amer.  154. 

t.  161. 
Pinus  occidentalis,   Swartz,  Prodr.  103. — FI.  Ind.  occid.  II.  1230. 

Loisel.  Nouv.  Duham.  V.  250.  t.  72.  f.  2.  Lamb.  Pin.  éd.  2. 1.  34. 

t.  22  bis.  Ant.  Conif.  40.  1. 18.  f.  1 .  Loud.  Arbor.  IV.  2271 .  f.  2183. 

—Encycl.  of  trees,   1015.  f.  1901.  Endl.  Syn.  Conif.  154.  Lindl. 

et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  215. 

Habite,  dans  les  montagnes  de  Saint-Domingue,  le  quartier  du 
Pin  [Swartz)  et  le  quartier  Sainte-Suzanne  (Voiteau). 

Descr.   Arbre  d'environ  1 5  met.  Rameaux  et  ramules  dressés, 
rendus  scabres  par  les  coussinets.  Feuilles  rassemblées  au  sommet 


tinus.  319 

des  rameaux,  longues  de  15-20  centim.,  triquètres,  légèrement  cana- 
liculées,  un  peu  scabres  ou  très-finement  serrulées  sur  les  angles. 
Cônes  oblongs,  très-courtement  pédoncules,  réfléchis,  longs  d'environ 
8  centim.,  larges  de  3-4.  Écailles  gris-cendré,  à  apophyse  élevée, 
obtuse;  protubérance  centrale  brunâtre,  arrondie,  peu  saillante, 
quelquefois  terminée  par  un  mucronule  droit,  très-court. 

Introduit  en  4820. 

23.  Pinus  tenuifolia,  Benth. 

Feuilles  quinées,  longues  de  15-25  centim.,  ténues, 
luisantes.  Gaines  squameuses,  d'environ  2  centim.  Cônes 
ovoïdes,  longs  de  4-8  centim.  Apophyse  oblique,  rhomboï- 
dale,  plane,  déprimée;  protubérance  mutique. 

Pinus  tenuifolia,  Benth.  Plant.  Hartweg.  92.  n.  620.  Endl.  Syn. 
Conif.  155.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  215.  Knight,  Syn. 
Conif.  33. 

Habite,  au  Guatemala,  les  montagnes  escarpées  nommées  «  Ca- 
nales,  »  près  du  bourg  Chinanta,  voisin  de  Guatemala,  et  sur 
le  sommet  de  la  chaîne  Coacas,  proche  de  Salama  (Hartweg). 

Descr.  Arbre  de  20-30  met.  Branches  verticillées,  étalées,  re- 
dressées au  sommet.  Rameaux  opposés  ou  verticillés,  recouverts 
d'une  écorce  glaucescente  ou  violacée  dans  la  jeunesse.  Gaines  d'en- 
viron 20-25  miliim.  de  longueur.  Feuilles  longues  de  15-25  centim., 
étalées,  très -fines  et  à  peine  denliculées;  coussinets  très-plats,  à 
peine  décurrents.  Cônes  longs  de  4-8  centim.,  larges  d'environ  3-5 
à  la  base,  ovoïdes-obtus,  acuminés  au  sommet.  Ecailles  brunes  ou 
roussâtres;  apophyse  plane  ou  peu  élevée,  légèrement  carénée  trans- 
versalement; protubérance  centrale  peu  saillante,  celle  de  la  partie 
supérieure  du  cône  souvent  mucronée,  mutique  ou  à  peine  mucronée 
dans  la  partie  inférieure. 

Introduit  vers  1840? 


320  rwus. 

24.  Pinus  leiophylla,  Schied.  et  Depp. 

Feuilles  quinées,  longues  de  8-1 5  centim.,  très-ténues, 
glaucescentes.  Gaines  squameuses,  presque  caduques. 
Cônes  pédoncules,  ovoïdes,  longs  d'à  peine  5  centim., 
horizontaux,  géminés.  Apophyse  rhomboïdale,  dépri- 
mée; protubérance  plane,  courtement  mucronulée. 

Pinus  leiophylla,  Schied.  et  Depp.  in  Linnœa,  V.  354.  XII.  490.  Lamb. 
Pin.  éd.  2.  III.  147.  t.  63.  Loud.  Arbor.  IV.  2273.  f.  2186-2187.— 
Encycl.  of  trees,  1011.  f.  1891-1893.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob. 
74.  f.  28.  Ant.  Conif.  39.  t.  18.  f.  2.  Spacb,  Hist.  vég.  phan.  XI. 
401.  Endl.  Syn.  Conif.  155.  Knight,  Syn.  Conif.  33.  Lindl.  et 
Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  215. 

Habite,  au  Mexique,  les  régions  froides  et  élevées,  entre  la 
Croix-Blanche  et  Jalaeinga,  proche  d'Aganguco,  et  dans  la  pro- 
vince Michuacan,  près  de  Tajimaroa. 

Descr.  Arbre  de  20-30  met.  Branches  étalées  ou  souvent  réflé- 
chies, redressées  au  sommet.  Rameaux  grêles,  dressés,  recouverts 
dans  leur  jeunesse  d'une  écorce  blanchâtre  ou  légèrement  violacée. 
Gaines  soyeuses,  se  déchirant  souvent  au  sommet,  longues  de 
8-15  millim.  Feuilles  triquètres,  fines,  très-lisses;  coussinets  peu 
saillants,  à  peine  décurrents.  Cônes  longs  de  5-6  centim.,  larges  de 
3,  solitaires  ou  réunis,  ovoïdes,  acuminés  au  sommet,  grisâtres, 
portés  sur  un  pédoncule  épais,  très-court;  apophyse  presque  plane 
et  légèrement  épaissie;  protubérance  centrale  irrégulière,  ovale, 
plane,  rarement  saillante  et  mucronulée. 

Introduit  vers  1839. 

25.  Pinus  filifolia,  Lindl. 

Feuilles  quinées,  longues  de  20-50  centim.  Gaines  squa- 
meuses, d'environ  50  centim.  Cônes  coniques,  allongés, 


PINUS.  321 

obtus.  Apophyse  rhomboïde-déprimée,  pyramidale,  à 
carène  transversalement  aiguë.  Protubérance  calleuse, 
obtuse. 

Pinus  filifolia,  Lindl.  Bot.  Reg.  1840.  App.  61.  Loud.  Encycl.  of 
trees,  1,008.  f.  1889-1890.  Spacb,  Hist.  vég.  phan.  XI.  403.  Endl. 
Syn.  Conif.  155.  Knight,  Syn.  Conif.  33.  Lindl.  et  Gord.  Journ. 
Hort.  Soc.  V.  216. 

Habite,  au  Guatimala,  le  volcan  del  Fuego. 

Descr.  Arbre  de  10-20  met.  Tronc  recouvert  d'une  écorce  su- 
béreuse, épaisse,  jaunâtre,  se  détachant  en  lames  irrégulières. 
Branches  très-grosses,  irrégulières,  promptes  à  se  dénuder,  portant 
longtemps  la  marque  des  écailles  de  la  base  des  gaines  et  celle  de 
coussinets  saillanls-décurrents.  Bourgeons  coniques.  Écailles  gem- 
maires  rougeâtr es,  légèrement  fîmbriées.  Gaines  longues  de  3  centim. , 
un  peu  frangées  au  sommet.  Feuilles  triquètres,  longues  de  20-30 
centim.;  coussinets  saillants,  très-longuement  décurrents,  surtout  sur 
les  jeunes  rameaux.  Cônes  longs  de  18  centim.  et  plus,  larges  de 
5-6,  légèrement  courbés  et  rétrécis  au  sommet.  Ecailles  brunâtres 
ou  d'un  roux  plus  ou  moins  foncé  ;  apophyse  pyramidale,  élevée, 
transversale,  aiguë,  souvent  rugueuse,  striée  et  comme  veinée; 
protubérance  centrale  saillante,  obtuse,  plus  colorée  que  l'apophyse, 
quelquefois  légèrement  mucronée  ;  mucron  souvent  dirigé  vers  le 
sommet  du  cône. 

Introduit  en  1859. 

2f>.  Pinus  Pseudostrobus,  Lindl. 

Feuilles  quinées,  très-ténues,  d'un  vert  clair  ou  presque 
glaucescentes.  Gaines  squameuses,  d'environ  2  centim. 
Cônes  horizontaux,  verticillés,  ovoïdes,  longs  d'environ 
10-15  centim.  Apophyse  rhomboïde-pyramidale,  droite, 
carénée-aiguë  transversalement,  relevée  sur  le  bord  su- 
périeur. Protubérance  obtuse. 

Traité  des  Conifères.  2t 


322  pinus. 

Pinus  pseudostrobus,  Lindl.  Bot.  Reg.  4839,  p.  63.  Loud.  Encycl.  of 
trees,  1008.  f.  1888.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  402.  Endl.  Syn. 
Conif.  156.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  216. 

Habite  au  Mexique,  près  d'Anguaguco,  de  2,760—3,000  met. 
d'altitude. 

Descr.  Arbre  atteignant  20-25  met.  Tronc  revêtu  d'une  écorce 
lisse,  marquée  par  les  cicatrices  des  feuilles.  Branches  écartées, 
étalées,  redressées  au  sommet,  assez  minces.  Rameaux  effilés, 
dressés  -  étalés.  Gaines  d'environ  2  centim.  de  longueur.  Feuilles 
très-ténues,  triquèlres,  longues  de  12-18  centim;  coussinets  légère- 
ment saillants,  non  décurrents.  Cônes  d'environ  12-15  centim.  de 
longueur  sur  5  de  large,  légèrement  courbés,  acuminés  au  sommet. 
Ecailles  à  apophyse  élevée,  anguleuse,  un  peu  rugueuse  ou  veinée, 
à  peine  carénée  transversalement;  protubérance  saillante,  obtuse, 
non  mucronée,  plus  colorée  que  l'apophyse. 

Introduit  en  1839. 

27.  Pinus  OrizabtE,  Gord. 

Feuilles  quinées,  filiformes,  triquètres,  anguleuses, 
scabres  sur  les  bords.  Gaines  cylindriques,  scabres.  Cônes 
pédoncules,  pendants,  réunis  par  4-5,  ovoïdes-obtus. 
Ecailles  tronquées,  coslées;  à  sommet  pyramidal,  récurvé, 
obtus. 

Pinus  Orizab^e,  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  I.  237  (cum  ic).  Endl.  Syn. 
Conif.  33.  Lindl.  et  Gord.  I.  c.  V.  216. 

Habite,  au  Mexique,  le  mont  Orizaba. 

Descr.  D'après  M.  Gordon  :  Arbre  d'environ  10  met.  Tronc  re- 
couvert d'une  écorce  durcie.  Branches  étalées  ou  plutôt  irrégulières, 
légèrement  incurvées,  minces.  Bourgeons  brunâtres,  non  résineux, 
à  écailles  très  -  imbriquées.  Gaines  d'environ  12  millim.,  presque 
entières,  persistantes.  Feuilles  de  17-20  centim.  sur  les  sujets 
adultes,  ténues,  triquèlres,  très-aiguës,  légèrement  scabres  sur  les 


pinus.  323 

bords,  d'une  couleur  vert-clair,  très-semblables  à  celles  du'P.  Pseudo- 
strobus.  Cônes  pédoncules,  pendants,  réunis  par  4-5,  droits,  effilés 
vers  le  sommet,  longs  de  8-12  centim.,  composés  de  12-46  rangées 
d'écaillés  très-élevées,  légèrement  curvées.  presque  toutes  d'égale 
grandeur,  longues  d'environ  2  centim.  Graines  petites. 

Dans  nos  cultures  :  Branches  étalées,  relevées  à  l'extrémité. 
Gaines  de  12-25  millim.  Feuilles  ténues,  longues  de  12-20  centim., 
triquètres,  souvent  tombantes  ;  coussinets  déprimés-décurrents. 

Observ.  Celle  espèce  se  rapproche  beaucoup  du  P.  Pseudo- 
strobus  pour  son  aspect;  elle  s'en  distingue  par  ses  branches 
allongées,  ordinairement  plus  grêles  et  moins  rameuses;  par  ses 
feuilles  généralement  plus  distantes,  plus  longues  et  plusflexueu- 
scs  ;  enfin  par  des  cônes  beaucoup  plus  grands. 

Découvert  par  M.  Harlweg,  qui  en  envoya  des  graines  en 
Angleterre,  vers  1847. 

28.  PtNus  Grenvillje,  Gord. 

Feuilles  quinées,  très-longues,  triquètres,  fortement 
serrulées.  Gaines  longues,  presque  scarieuses.  Cônes 
pendants,  solitaires,  sessiles,  presque  droits,  très-longs. 
Ecailles  rhomboïdales,  rugueuses.  Aile  bilobée,  beaucoup 
plus  longue  que  la  graine. 

Pinus  Grenvill.e,  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  II.  77  (cumic).  Lindl.  et 
Gord.  /.  c.  V.  215.  Knight,  Syn.  Conif.  33. 

Habile  au  Mexique,  sur  le  mont  Cerro  de  San-Juan. 

Descr.  «  Branches  généralement  solitaires,  rarement  opposées, 
irrégulières  et  très -grosses.  Bourgeons  très-gros,  imbriqués,  non 
résineux,  épaissis  par  de  longues  et  étroites  écailles  brunes.  Gaines 
persistantes,  de  près  de  1  pouce  1/2  (3-4  centim.),  rudes  et  écail- 
leuses.  Feuilles  quinées,  longues  de  14  pouces  (34  centim.)  dans  les 
individus  adultes,  robustes,  triquètres,  d'un  vert  foncé,  ressemblant 
beaucoup  à  celles  du  P.  macrophylla,  mais  plus  longues.  Cônes  pen- 


324  pinus. 

dants,  solitaires,  sessiles,  droits,  régulièrement  rétrécis  de  la  base 
au  sommet,  de  16  pouces  (40  centim.)  de  longueur  et  3  pouces  1/2 
(environ  7  centim.)  de  diamètre  à  la  base,  composés  de  28  à  30  ran- 
gées d'écaillés,  presque  toutes  de  la  même  grandeur,  desquelles 
s'écoule  une  petite  portion  de  résine  claire.  Graines  de  grandeur 
ordinaire,  avec  une  aile  bifide  et  longue  de  plus  de  1  pouce  (envi- 
ron 3  centim.)  Cotylédons  ordinairement  10.  »  (Gordon,  l.  c.) 

Introduit  vers  1847. 

Observ.  En  raison  de  son  port  et  de  sa  vigueur,  cette  espèce 
est  appelée  par  les  naturels  «Ocote  matcho»  (Pin  mâle);  elle 
abonde  sur  le  mont  Cerro  de  San-Juan,  où  elle  fut  découverte 
par  M.  Hartweg;  elle  y  forme  un  arbre  de  18-25  mètres. 

29.  Pinus  Gordomana,  Harlw. 

Feuilles  quinées,  ténues,  très-finement  serrulées, 
longues.  Gaines  squameuses,  presque  scarieuses.  Cônes 
pendants,  subsolitaires,  ovoïdes-oblongs,  presque  droits. 
Ecailles  à  peine  pyramidales,  rhomboïdales,  rugueuses, 
obtuses.  Graines  petites,  à  aile  semi-lancéolée. 

Pinus  Gordoniana,  Hartw.  Journ.  Hort.  Soc.  II.  79  [cum  te.).  Lindl.  et 
Gord.  I.  c.  V.  215.  Flore  serr.  IV.  325 b.  t.  331.  fig.  98.  Knight, 
Syn.  Conif.  33. 

Habite,  au  Mexique,  le  mont  Cerro  de  San-Juan,  ou  Saddle- 
mountains,  près  Tépic. 

Descr.  Arbre  de  15-18  met.  Branches  nombreuses,  grosses, 
étalées,  relevées  à  l'extrémité.  Bourgeons  gros,  écailleux,  non 
résineux.  Gaines  persistantes,  de  3-4  centim.  Feuilles  triquètres, 
nombreuses,  ténues,  longues  de  25-40  centim.,  très- finement  ser- 
rulées sur  les  bords.  Cônes  pédoncules,  réfléchis,  généralement 
solitaires,  légèrement  courbés,  régulièrement  atténués  de  la  base  au 
sommet,  de  10-15  centim.  de  longueur  sur  4-5  de  largeur  à  la  base, 
portant  14  ou  15  rangées  d'écaillés.  Ecailles  larges,  à  apophyse  un 


mus.  325 

peu  épaissie,  surtout  vers  le  milieu  et  le  sommet  j  celles  de  la  base 
beaucoup  plus  petites,  presque  planes.  Graines  petites,  anguleuses, 
à  aile  étroite,  obtuse,  semi-lancéolée.  Embryon  à  7  cotylédons. 

Introduit  vers  1847. 

Observ.  Cette  espèce,  que  les  indigènes  désignent  par  le  nom  de 
nOcote  hembra»  (Pin  femelle),  a  été  découverte  par  M.  Hart- 
weg  sur  le  mont  Cerro  de  San-Juan,  où  elle  semble  rechercher 
les  localités  les  plus  froides. 

Comme  arbre  d'agrément,  le  P.  Gordoniana  semble  présenter 
tous  les  avantages  que  l'on  recherche,  et,  sous  ce  rapport,  la  lon- 
gueur et  l'élégance  de  ses  feuilles  laissent  peu  à  désirer;  si  nous 
ajoutons  que  sa  croissance  est  aussi  très-rapide,  nous  en  aurons 
une  idée  assez  exacte.  Mais,  de  même  que  la  plupart  des  espèces 
Mexicaines,  ses  branches  sont  très-grosses,  et  sa  grande  vigueur 
fait  que  les  caisses  ou  les  pots  deviennent  bientôt  insuflisants 
pour  donner  aux  arbres  la  nourriture  dont  ils  ont  besoin;  alors 
ces  derniers  se  déforment  et  se  dégarnissent. 

50.  PlNUS  WlNCESTERIANA,  Gord. 

Feuilles  quinées,  filiformes,  triquètres,serrulées.  Gaines 
glabres,  cylindriques.  Cônes  subsessiles,  ordinairement 
réunis  par  2-5,  courbés,  atténués  vers  le  sommet.  Graines 
anguleuses,  à  aile  longue  d'environ  27  millimètres. 

Pinus  Wincesteriana,  Gord.  Joum.  Hort.  Soc.  II.  158  [cum  te).  Lindl. 
et  Gord.  I.  c.  V.  215.  Knight,  Syn.  Conif.  33. 

Habite,  au  Mexique,  le  mont  Cerro  de  San-Juan,  près  Tépic 

Descr.  D'après  M.  Gordon  :  Arbre  de  20-25  met.  Branches  peu 
nombreuses,  irrégulièrement  étalées,  assez  épaisses.  Bourgeons 
imbriqués ,  gros ,  non  résineux.  Gaines  persistantes ,  d'environ 
3  cenlim.,  lisses.  Feuilles  quinées,  longues  de  25-35  centim.  dans 
les  sujets  adultes,  légèrement  épaissies,  triquètres,  serrulées,  d'un 
vert  glauque,  très -semblables  à  celles  du  P.  filifolia,  mais  plus 


326  pinus. 

arrondies.  Cônes  pendants,  sessiles  ou  très-courtement  pédoncules, 
réunis  par  2-3,  plus  rarement  solitaires,  toujours  courbés,  allant  en 
diminuant  de  la  base  au  sommet,  longs  de  18-24  centim.,  larges 
d'environ  8  à  la  base,  composés  de  26-30  rangées  d'écaillés.  Écailles 
très-proéminentes,  surtout  celles  du  milieu  et  du  sommet,  qui  sont 
presque  coniques,  et  saillantes  d'environ  6  millim.,  tandis  que  celles 
de  la  base  sont  beaucoup  plus  petites,  moins  élevées  et  presque 
égales,  laissant  écouler,  en  assez  grande  quantité,  une  résine  presque 
transparente. 

Introduit  en  1847. 

Cette  espèce  se  distingue  facilement  à  ses  cônes  très -longs, 
résineux,  courbés.  Voici  les  caractères  que  m'a  fournis  l'examen  de 
ceux  que  j'ai  pu  observer  :  cônes  subpendants,  longs  de  20-25  centim. , 
sur  5-6  de  diamètre,  cylindriques,  légèrement  arqués,  résineux, 
atténués  vers  le  sommet,  obtus.  Écailles  à  apophyse  pyramidale, 
épaisse,  pointue;  celles  du  sommet  du  cône  transversalement 
aiguës,  celles  de  la  base  arrondies  ;  protubérance  obtuse,  plus  rare- 
ment aiguë,  mucronulée. 

Observ.  Les  premières  graines  du  P.  Wincesteriana  envoyées 
en  Angleterre  étaient  destinées  à  la  marquise  de  Wincester,  qui 
en  fit  don,  en  juin  1846,  à  la  Société  d'Horticulture  de  Chiswich; 
plus  récemment,  M.  Hartweg  le  découvrit  au  Mexique,  sur  le 
Cerro  de  San-Juan,  ou  Saddle-mountains,  dans  le  voisinage  de 
Tépic. 

Espèces  peu  connues. 

31.  Pinus  Torreyana,  C.  Parry? 

Cônes  de  12-15  centim.  de  long  sur  6-7  de  large,  ovoïdes, 
très-élargis  à  la  base,  légèrement  atténués  vers  le  sommet, 
qui  estarrondi-obtus.  Ecailles  très-solides,  d'un  brun-roux, 
luisantes.  Apophyse  tétragone,  pyramidale,  très-élevée, 
pointue  au  sommet,  légèrement  et  transversalement  com- 


pinus.  327 

primée,  à  angles  latéraux  presque  aigus.  Protubérance 
terminale  allongée  en  pointe,  ordinairement  moins  colo- 
rée que  l'apophyse,  excepté  dans  les  écailles  de  la  base 
du  cône.  Graines  comestibles,  à  testa  osseux,  longues  de 
18-20  millim.,  larges  de  12,  ovales-oblongues,  compri- 
mées, amincies  vers  le  point  d'insertion,  arrondies  à  l'autre 
extrémité,  d'un  gris-brun  souvent  très-foncé  d'un  côté, 
et  marquées  de  l'autre  de  stries  ou  de  petits  points  noirs. 
Aile  brune  ou  roussatre,  à  peu  près  semblable  à  celle  du 
P.  Sabiniana. 

Introduit  en  France  en  1853. 

Obsery.  Un  cône  et  des  ramules  du  P.  Torreyana  furent  en- 
voyés séparément  en  France,  par  M.  Torrey,  pour  y  être  dessi- 
nés. Le  cône  renfermait  7  graines,  dont  une  seule  germa,  et  la 
jeune  plante  a  aujourd'hui  20  centim.  de  haut  :  elle  commence  à 
se  caractériser  ;  jusqu'ici,  ses  feuilles  se  trouvent  réunies  par  3 
dans  chaque  gaine,  et  non  par  5,  comme  elles  devraient  l'être, 
si  on  s'en  rapporte  au  rameau  dont  le  cône  était  accompagné, 
mais  non  adhérent.  Cette  différence  dans  le  nombre  des  feuilles 
tient-elle  à  l'âge  de  la  plante,  ou  les  rameaux  appartiennent-ils  à 
une  autre  espèce?  C'est  ce  que  je  ne  puis  décider. 

Le  P.  Torreyana,  originaire  de  Californie,  a  été  découvert, 
en  1850,  par  MM.  C.  Parry  et  W.  H.  Emorry. 

32.  Pmus  Skinneri,  Ilort. 

Les  petites  plantes  que  l'on  rencontre  aujourd'hui  dans 
le  commerce  sous  le  nom  de  P.  Skinneri  ne  présentent 
encore  que  des  feuilles  caulinaires  (feuilles  primordiales) 
qui  manquent  de  caractère,  et  qui  ne  permettent  pas  de 
le  classer.  Les  graines  ont  été  envoyées  de  Guatimala  en 
Angleterre  vers  1853. 


328  pinus. 


Tribu  4.  —  Taeda. 

Pinus,  section  Tjedk,  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  387.  Endl.  Syn. 
Conif.  156. 

Feuilles  ternées,  très-rarement  gemmées .  Cônes  étalés  ou  obli- 
ques, sessiles  ou  très- cour  tement  pédoncules.  Apophyse  élevée, 
pyramidale.  Protubérance  centrale.  Graines  ailées. 

55.  Pinus  Teocote,  Cham.  et  Schlecht. 

Feuilles  ternées,  ténues,  flexueuses,  longues  de  10- 
15  centim.  Gaines  d'environ  20  millim.  de  longueur, 
flmbriées,  persistantes.  Cônes  défléchis,  ovoïdes-aigus, 
longs  de.  5-8  centim.  Apophyse  déprimée,  pyramidale. 
Protubérance  rhomboïdale,  plane,  tuberculée,  conique. 

Pinus  Teocote,  Cham.  et  Schlecht.  in  Linnœat\.  76.  XII.  487.  Lamb. 
Pin.  éd.  2.  m.  145.  t.  62.  Loud.  Arbor.  IV.  2266.  f.  2173-2174. 
t-Encycl.  of  trees,  991.  f.  1852-1854.  Ant.  Conif.  35.  t.  16.  f.  3. 
Link,  in  Linnœa,  XV.  505.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  400.  Endl. 
Syn.  Conif.  156.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  216.  Knight, 
Syn.  Conif.  30. 

Habite  au  Mexique,  vers  le  sommet  des  monts  Orizaba,  entre 
la  Croix-Blanche  et  Julacingo,  entre  Anguaguco  et  la  Vendilla, 
et  proche  aussi  de  Real  del  Monte. 

Descr.  Arbre  de  12-18  met.  Branches  étalées,  redressées  au 
sommet,  quelquefois  un  peu  diffuses.  Rameaux  grêles,  étalés,  re- 
dressés, recouverts  d'une  écorce  cendrée-violacée.  Gaines  membra- 
neuses, longues  de  15-20  millim.,  fimbriées-lacérées.  Feuilles  nom- 
breuses, ténues,  effilées,  longues  de  10-15  centim.,  raides,  linéaires- 
aiguës,  comprimées,  souvent  contournées,  d'un  vert  gai,  légèrement 
scabres  sur  les  bords;  coussinets  très-petits,  à  peine  saillants.  Cônes 
longs  de  5-8  centim.,  larges  d'environ  3,  pédoncules,  pendants, 
ovoïdes-coniques,  presque  pointus  au  sommet,  ordinairement  réunis 


pinus.  329 

en  verticilles  sur  les  branches.  Écailles  grises,  à  apophyse  un  peu 
épaisse,  irrégulièrement  rhomboïdale,  tétragone,  légèrement  proémi- 
nente transversalement;  protubérance  centrale  large,  déprimée, 
quelquefois  mucronulée.  Graines  noires,  subtrapeziformes,  à  aile 
membraneuse,  linéaire,  obliquement  tronquée. 

Introduit  vers  1839. 

Observ.  Un  P.  Teocote,  du  jardin  de  M.  Robert,  à  Nantes, 
a  aujourd'hui  8  met.  de  hauteur  et  50  centim.  de  circonférence, 
u  I  met.  du  sol. 

54.  Pinus  patula,  Schied,  et  Depp. 

Feuilles  ternées,  très-ténues,  lâches,  longues  de  10- 
15  centim.  Gaines  ciliées,  persistantes.  Cônes  ovoïdes- 
oblongs.  Apophyse  déprimée.  Protubérance  conique, 
droite,  tuberculée  au  centre. 

Pinus  patula,  Schied.  et  Depp.  inLinnœa,  XII.  488.  Lamb.  Pin.  éd.  2. 
III.  143.  t.  61.  Loud.  Arbor.  IV.  2266.  f.  2175-2176.—  Encycl.  of 
trees,  992.  f.  1855-1856.  Ant.  Conif.  35.  t.  16.  f.  2.  Spach,  Hist. 
vég.  phan.  XI.  400.  Endl.  Syn.  Conif.  157.  Lindl.  et  Gord.  Journ. 
Hort.  Soc.  V.  216. 

Var.  stricta. 

Pinus  patula,  foliis  strictis.  Benth.  Plant.  Hartweg.  n.  442.  Gardn. 

Mag.  1840,  p.  638.  Loud.  I.  c. 
Pinus  patula  erecta,  Hort.  aliq. 

Cette  variété  se  distingue  à  ses  feuilles  plus  dressées,  à  ses  cônes 
plus  petits,  et  à  ses  écailles,  dont  la  protubérance  plane,  cen- 
trale, est  à  peine  saillante. 

Var.  macrocarpa. 

Pinus  patula  macrocarpa,  Schied.  ex  Lindl.  et  Gord.  I.  c. 

Cônes  longsde  12-15  centim.,  d'environ  5  de  diam.,  courbés,  acu- 
minés.  Apophyse  plus  épaisse  que  dans  la  variété  précédente,  presque 


330  pinus. 

pyramidale  sur  les  écailles  du  milieu,  et  surtout  à  la  base  du  cône, 
où  elles  sont  très-saillantes,  parfois  renversées,  déprimées  au  sommet. 

Habite  les  régions  froides  du  Mexique  :  Joya,  las  Cruces,  entre 
Lerma  et  Toluca,  et  aux  environs  de  Real  del  Monte.  Les  deux 
variétés  croissent  avec  l'espèce. 

Descr.  Arbre  de  20-25  met.  Branches  étalées,  redressées  au  som- 
met. Rameaux  allongés,  grêles,  étalés,  recouverts  dans  leur  jeu- 
nesse d'une  écorce  gris-cendré  pâle,  quelquefois  légèrement  violacée. 
Gaines  soyeuses,  longues  de  4  0-20  millim.  Feuilles  longues  de  10- 
15  centim.,  ténues,  étalées,  flasques,  retombantes,  irrégulièrement 
triquètres;  coussinets  très -peu  saillants,  décurrents.  Cônes  d'envi- 
ron 10  centim.  de  longueur  sur  3-4  de  diamètre  ,  groupés  autour 
des  branches  ou  plus  rarement  solitaires  ;  très-courtement  pédoncu- 
les, acuminés  et  presque  pointus  au  sommet.  Ecailles  lisses,  d'un 
jaune  pâle,  très-fortement  appliquées;  apophyse  très-plane;  protu- 
bérance légèrement  saillante  ou  quelquefois  un  peu  avancée,  por- 
tant au  milieu  un  très-petit  mucronule. 

Introduit  vers  1820?  et  par  Hartweg  en  1839. 
55.  Pinus  Persica,  Strangw. 

Feuilles  ternées,  quelquefois  géminées,  plus  rarement 
quaternées,  raides,  longues  de  6-8  centim.  Gaines  courtes. 
Cônes  presque  cylindriques,  obtus,  de  4-5  centim.  de 
longueur.  Apophyse  largement  rhomboïdale,  très-luisante, 
à  carène  transversalement  aiguë. 

Pinus  Persica,  Fox-Strangw.  Gardn.  Mag.  XV.  130.  Endl.  Syn.  Conif. 
157.  Lindl.  etGord.  Journ.Hort.  Soc.  V.  216.Knight,  Syn.  Conif.  27. 

Habite  dans  la  Perse  australe. 

Descr.  Arbre  pyramidal,  d'une  croissance  assez  lente,  ne  paraissant 
pas  devoir  dépasser  8-1  Omet.  Branches  verticillées,  dressées-étalées, 
courtes.  Feuilles  nombreuses ,  géminées  et  ternées ,  très-rarement 
quaternées,  souvent  inégales  sur  le  même  rameau,  les  unes  longues  de 
4  centim.,  les  autres  de  6-8,  irrégulièrement  triangulaires  paria  ca- 


pinus.  331 

rêne  saillante,  qui  esl  denticulée-serrée  ainsi  que  les  bords,  à  serra- 
tures  très-visibles,  même  à  l'œil  nu,  quelquefois  et  surtout  lorsqu'elles 
sont  géminées,  presque  planes  en  dessus,  épaisses,  arrondies  en  des- 
sous, très-lisses  et  alors  serrulées  seulement  sur  les  deux  bords  laté- 
raux; coussinets  peu  saillants,  à  peine  décurrents. 

Observ.  Le  plus  fort  individu  de  cette  espèce  qui  soit  peut-être 
aujourd'hui  en  Europe  [est  planté  en  Angleterre,  dans  le  jar- 
din de  la  Société  royale  d'Horticulture,  à  Chiswich;  il  avait 
environ  3-4  met.  de  hauteur  lorsque  je  l'ai  vu  en  1853;  il  for- 
mait une  pyramide  étroite,  conique. 

36.  Pinus  Sinensis,  Lamb. 

Feuilles  ternées  ou  plus  rarement  géminées,  ténues, 
longues  de  42-15  cent.  Gaines  persistantes.  Cônes  ovoïdes, 
acuminésau  sommet,  de  6  centim.  de  longueur.  Apophyse 
pyramidale,  trigone.  Protubérance  rhomboïde,  plane,  très- 
finement  tuberculée  au  milieu. 

Pinus  Sinensis,  Lamb.  Pin.  éd.  2.  III.  127.  t.  53.  Loud.  Arbor.  IV. 

2264.  f.  2167-2169.  —  Encycl.  of  trees,  999.  f.  1873-1874.  Ant. 

Conif.  1.  t.  1.  f.  1.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  39.  t.  12.  Endl. 

Syn.  Conif.  158.  Lindl.  etGord.  Journ.Hort.  Soc.  V.  216.  Knight, 

Syn.  Conif.  30. 
Pinus  Keseya,  Royle,  Mss.  Gardn,  Mag.  1840,  p.  8. 
Pinus  Nepalensis,  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  34.  Ant.  Conif.  23. 
?  Pinus  Cavendishiana,  Hort. 

Habite  la  Chine. 

Descr.  Tige  élancée.  2?rancAes  dressées-étalées,  parfois  défléchies. 
Gaines  scarieuses,  longues  de  8-15  millim.  Ecailles gemmaires  rou- 
geâtres,  timbriées.  Feuilles  géminées  et  ternées,  longues  de  12- 
15  centim.*  lisses,  ténues,  effilées,  d'un  vert  gai  ;  coussinets  sail- 
lants, à  peine  décurrents.  Chatons  mâles  presque  verticillés,  longs 
d'environ  12  millim.  Cônes  longs  de  5-6  centim.,  ovoïdes,  acuminés 
au  sommet,  brunâtres,  très-courtement  pédoncules.  Écailles  épaisses, 


332  rirnjs. 

ligneuses  ;  apophyse  télragone,  rhomboïde,  dilatée  au  sommet  ;  pro- 
tubérance tronquée,  nautique  ou  mucronulée. 

Introduit  vers  1829. 


57.  PlNUS    LONGIFOLIA,  Roxb. 

Feuilles  ternées,  longues  de  25-50  centim.  Gaines 
d'environ  25  millim.  Cônes  ovoïdes,  coniques,  obtus.  Apo- 
physe irrégulièrement  trigone,  pyramidale,  épaisse,  re- 
courbée. 

Pinus  longifolia,  Roxb.  Mss. — FI.  Ind.  orient.  III.  651.  Lamb.  Pin. 
éd.  2.  I.  32.  t.  22.  Royle,  Himaî.  32.  t.  85.  f.  2.  Loud.  Arbor.  IV. 
2252.  f.  2148-2152.—  EncycL  of  trees,  996.  f.  1865-1866.  Forbes 
(Jam.),  Pinet.  Wob.  55.  t.  20.  Loisel.  Nouv.  Duham.  247.  Ant. 
Conif.  29.  t.  9.  Link,  in  Linnœa,  XV.  508  Spach,  Hist.  vég.phan. 
XI.  390.  Hoffm.  Bot.  Zeti.  1846,  p.  184.  Endl.  Syn.  Conif.  158. 
Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  216.  Knight,  Syn.  Conif.  30. 

Habite  le  Népaul  et  le  Caschmyr,  de  1,660—2,660  met.  au- 
dessus  du  niveau  de  la  mer;  Irès-commun  sur  les  montagnes 
qui  séparent  Tlnde  de  la  Tartarie. 

Descr.  Arbre  d'environ  30  met.  Ecorce  épaisse,  gris-cendré  ou 
jaunâtre,  se  détachant  en  lames.  Branches  irrégulières,  étalées  ou 
défléchies,  redressées  au  sommet,  dénudées  à  la  base,  et  longtemps 
rugueuses  par  les  coussinets  et  les  écailles,  qui  persistent  ordinaire- 
ment après  la  chute  des  feuilles.  Gaines  d'environ  25-30  millim. 
Feuilles  longues  de  25-30  centim.,  fineSj  triquètres  ou  presque 
rhomboïdales,  finement  serrulées.  Cônes  longs  de  12-18  centim., 
larges  d'environ4-5.  Ecailles  d'un  roux  foncé  ou  brunâtres,  solides; 
apophyse  très-saillante,  pyramidale,  anguleuse,  à  angles  arrondis, 
transversalement  aiguë-carénée,  plus  ou  mois  réfléchie;  protubé- 
rance terminale  et  centrale,  obtuse,  mutique,  un  peu  plus  foncée 
que  l'apophyse. 

Introduit  en  1801. 


pinus.  333 

38.  Pinus  Gerardiana,  Wall. 

Feuilles  ternées,  droites.  Gaines  lâches,  caduques. Cônes 
ovoïdes-obtus,  longs  d'environ  15  centim.  Apophyse  allon- 
gée, pyramidale,  convexe,  recourbée.  Protubérance  con- 
tinue, forte,  obtuse.  Crète  des  anthères  fimbriée-lacérée. 

Pinus  Gerardiana,  Wall.  Mss.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  III.  loi.  t.  65.  Royle, 
Himal.  32.  t.  85.  f.  2.  Loud.  Arbor.  IV.  2254.  f.  2153-2155.— 
Encycl.  of  trees,  998.  f.  1869-1870.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob. 
53.  t.  19.  Ant.  Conif.  29.  t.  10.  Hoffm.  Bot.  Zeit.  1846,  p.  184. 
Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  390.  Endl.  Syn.  Conif.  159.  Lindl.  et 
Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  216.  Knight,  Syn.  Conif.  30. 

Pinus  Neosa,  Govan.  Mss. 

Pinus  Chilghosa,  Elph.  ex  Knight,  l.  c.  Loud.  Encycl.  of  trees,  1118. 

Habite  dans  la  chaîne  de  l'Himalaya,  à  la  hauteur  de  1,930  — 
3,13a  met. 

Descr.  Arbre  atteignant  12-20  mètres.  Branches  dressées-éta- 
lées.  Rameaux  souvent  confus  dans  les  jeunes  individus  cultivés. 
Gaines  courtes,  composées  d'écaillés  scarieuses,  brunâtres  ou  rousses, 
s'enroulant  à  la  base  des  feuilles  lorsqu'elles  se  détachent.  Feuilles 
longues  de  10-15  centim.,  triquèlres  ou  presque  rhomboïdales, 
grosses,  raides,  brusquement  terminées  en  une  pointe  courte; 
coussinets  légèrement  saillants,  non  décurrents.  Cônes  longs  de  12- 
20  centim.,  larges  de  5-6,  ovoïdes-obtus,  souvent  résineux.  Ecailles 
épaisses,  rugueuses  et  comme  veinées,  rougeâtres  ;  apophyse  élevée- 
pyramidale,  carénée-aiguë  transversalement,  celles  de  la  base  du 
cône  plus  allongées,  réfléchies;  protubérance  à  peine  distincte  de 
l'apophyse.  Graines  subcylindriques  ou  très-légèrement  comprimées, 
longues  de  18-20  millim.,  larges  de  5-7,  arrondies  au  sommet,  brus- 
quement atténuées-pointues  à  la  base.  Aile  large,  dolabriforme- 
brunâtre. 

Introduit  vers  1820. 

Observ.  Le  P.  Gerardiana  est  ge'néralement  désigné  dans  le 
pays  par  le  nom  de  Neosa;  c'est  une  espèce  précieuse  pour  ces 


334  pinus. 

contrées,  car,  indépendamment  du  produit  qu'on  peut  retirer  de 
son  bois,  ses  graines,  assez  volumineuses  et  renfermées  dans  un 
testa  mince,  sont  bonnes  à  manger,  et  recherchées  de  plusieurs 
tribus  d'indigènes. 

39.  Pinus  Sabinuna,  Dtfugl. 

Feuilles  ternées,  glauques,  longues,  flexibles,  tom- 
bantes. Cônes  ovoïdes- obtus,  d'environ  20  centira.  de  lon- 
gueur. Apophyse  très-développée ,  comprimée.  Protubé- 
rance forte,  allongée,  subulée,  réfléchie,  aiguë. 

Pinus  Sabiniana,  Dougl.  Mss.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  III.  137.  t.  58.  Loud. 
Arbor.  IV.  2216.  f.  2138-2143—  Encycl.  of  trees,  982.  f.  1834- 
1838.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  63.  t.  23-24.  Hook.  FI.  Bor. 
Amer.  II.  162.  Link,  in  Linnœa,  XV.  509.  Spach,  Hist.  vég.  phan. 
XI.  390.  De  Chanbr.  Trait,  arbr.  résin.  347.  Ant.  Conif.  30.  t.  M. 
Endl.  Syn.  Conif.  159.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  316. 
Knight,  Syn.  Conif.  30.  Flore  serr.  IX.  275  {cum.  ic). 

Habite,  dans  le  N.-O.  de  l'Amérique,  la  chaîne  subalpine  de 
la  Nouvelle-Albion,  sous  le  40°  (l.  b.),  où  il  s'élève  jusqu'à  la 
limite  des  neiges  éternelles,  pour  ne  constituer  alors  qu'une  sorte 
d'arbrisseau. 

Descr.  Très-bel  arbre ,  atteignant  30-40  mètres  de  hauteur. 
Tronc  droit,  recouvert  d'une  écorce  gris-cendré,  lisse.  Branches 
verticillées,  dressées  ou  assurgentes.  Rameaux  verticillés,  nom- 
breux, allongés,  minces,  couverts  d'une  écorce  blanchâtre,  très- 
glauque  sur  les  jeunes  bourgeons.  Bourgeons  ovoïdes-arrondis, 
coniques,  couverts  d'écaillés  rougeâtres  ou  souvent  blanchâtres  par 
l'abondance  de  la  résine.  Feuilles  longues  de  18-25  centim,,  irré- 
gulièrement trigones,  très-finement  serrulées  sur  les  bords,  d'un 
vert  glauque,  flexueuses,  étalées,  très-souvent  tombantes  ;  cous- 
sinets larges,  plats,  légèrement  saillants,  décurrents.  Chatons  mâles 
en  mai,  alternes  et  ramassés  autour  des  jeunes  bourgeons,  longs  de 
25-30  millim.,  larges  d'environ  7,  blanchâtres  cylindriques,  obtus. 
Ramilles  fructifères  longues  de  7-10  centim.,  dépourvues  de  feuilles, 


pinus.  335 

mais  offrant  des  coussinets  larges,  déprimés,  imbriqués,  résultant  de 
l'insertion  des  écailles  gemmaires.  Cènes  subverticillés  à  l'extrémité 
des  pousses  de  l'année  précédente,  d'abord  dressés,  subglobuleux, 
puis  pendants,  atteignant,  lors  de  leur  maturité,  jusqu'  à  25  centim. 
delongueur  sur  i2  de  diamètre,  ovoïdes-obtus,  légèrement  coniques; 
apophyse  élevée,  pyramidale ,  comprimée  transversalement ,  de  là 
presque  aiguë  sur  les  côtés  ;  protubérance  subrugueuse ,  développée 
en  une  pointe  solide,  recourbée  surtout  dans  les  écailles  inférieures, 
et  alors  confondue  avec  l'apophyse  elle-même.  Cotylédons  11-48, 
effilés,  longs  de  4-6  centim.,  glauques-blanchâtres. 

Introduit  en  1823. 

Observ.  Les  plus  forts  individus  du  P.  Sabiniana  que  j'aie  vus 
se  trouvent  au  Muséum  :  l'un,  planté  vers  1842,  a  6  met.  50 
centim.  de  hauteur,  et  50  centim.  de  circonférence  à  environ 
1  met.  du  sol;  l'autre,  6  met.  de  haut,  et  40  centim.  de  circon- 
férence. Depuis  plusieurs  années,  ces  arbres  donnent  des  chatons 
mâles,  mais  aucun  d'eux  n'a  encore  produit  de  chatons  femelles. 

Contrairement  à  l'opinion  émise  par  Lamhert  relativement  à 
la  mauvaise  qualité  du  bois  du  P.  Sabiniana,  M.  Boursier  de  la 
Rivière  assure  qu'il  est  tenace,  flexible,  quoique  résistant,  et  par 
conséquent  très-propre  à  la  charpente,  mais  qu'il  présente, 
dans  la  disposition  en  spirale  de  ses  fibres,  une  conformation  qui 
en  rend  l'emploi  difficile  dans  certaines  industries,  car  il  ne  se 
fend  qu'avec  beaucoup  de  peine. 

40.  Pinus  Coulteri,  Don. 

Feuilles  ternées,  longues,  grosses,  d'un  vert  foncé,  à 
peine  glaucescentes.  Cônes  très-gros,  ovoïdes,  atténués  au 
sommet,  obtus.  Ecailles  solides,  à  apophyse  très-dévelop- 
pée,  recourbée,  acuminée,  pointue  dans  les  écailles  infé- 
rieures. 

Pinus  Coulteri,  Don,  in  Linnœa  Transact.  XVII.  440.  Lamb.  Pin.  III. 
139.  t.  59.  Loud.  Arbor.  IV.  2250.  f.  2144-2147.  Forbes  (Jam.), 


336  pinus. 

Pinet.   Wob.  67.  t.  25-26.  Link,  in  linnœa,  XV.  510.  Ant.  Conif. 

31.  t.  12-13.  De  Cliambr.  Trait,  prat.  arbr.  résin.  348.  Endl.  Syn. 

Conif.  160. 
Pinus  macrocarpa,  Lindl.  Bot.  Reg.  1840.  App.  61.  Lindl.  et  Gord. 

Journ.  Hort.  Soc.  V.  216.  Knight,  Syn.  Conif.  30. 
Pinus  Sabina  Coulteri,  Loud.  Encycl.  of  trees,  985.  f.  1839-1841. 
Pinus  Sabina  Coulteri  vera,  Loud.  I.  c. 
Pinus  Sabina,  Var.  Hort.  aliq. 
Pinus  Sinclair».  Hort.  Kew.  ex  Lindl.  et  Gord.  I.  c.  Hook.  et  Arntt.? 

in  Beechey,  292.  t.  93. 

Habite,  dans  la  Californie,  les  montagnes  Sainte-Lucie,  par 
36°  (l.  b.),  à  d, 000— 1,330  met.  d'altitude,  et  mêlé  au  P.  Lam- 
bertiana. 

Descr.  Bel  arbre,  atteignant  25-30  met.  Branches  longues,  éta- 
lées, souvent  v-erticillées  par  5  ;  celles  de  la  base  de  l'arbre  réflé- 
chies, puis  redressées  au  sommet,  portant  longtemps  les  cicatrices 
de  l'insertion  des  feuilles.  Bourgeons  résineux,  gros,  obtus,  couverts 
d'écaillés  d'un  roux  brun.  Ecorce  des  jeunes  pousses  glaucescente, 
souvent  violacée.  Gaines  persistantes,  longues  de  15-25  millim. 
Feuilles  subtrigones,  arrondies  en-dessous,  longues  de  20-32  centim., 
à  peine  serrulées,  marquées  dans  toute  leur  longueur  de  lignes 
glaucescentes  moins  prononcées  que  dans  le  P.  Sabiniana.  Chatons 
mâles  jaunâtres,  s'épanouissant  vers  la  fin  de  mai,  alternes,  groupés 
à  la  base  des  jeunes  rameaux,  cylindriques,  obtus,  longs  de  45-25 
millim.,  larges  d'environ  7.  Cônes  très-résineux,  longs  de  20-30 
centim.,  larges  de  4  0-45,  fortement  attachés  à  un  pédoncule  gros, 
court,  ordinairement  agrégés  dans  les  forts  sujets,  plus  rarement 
solitaires,  horizontaux,  plus  ou  moins  réfléchis  a  la  maturité.  Écailles 
très-solides,  à  apophyse  ferme,  dure,  très-proéminente,  anguleuse, 
comprimée,  à  protubérance  peu  distincte  de  l'apophyse  et  al- 
longée en  forme  de  grosse  épine  ;  celles  de  la  base  du  cône  réflé- 
chies et  relevées  à  l'extrémité,  pointues,  presque  cylindriques  ou 
légèrement  comprimées,  atteignant  3  centim.  et  plus  de  longueur. 
Graines  longues  de  42-U  millim.,  larges  de  £9.  plus  rarement  10 
dans  leur  plus  grand^  diamètre,  comprimées,  oblongues,  rétrécies  et 
arrondies  aux  deux  extrémités,  irrégulièrement  ellipsoïdes  ou  souvent 


pinus.  337 

presque  droites  d'un  côté,  légèrement  saillantes,  anguleuses  de 
l'autre  et  ainsi  subtrigones.  Testa  dur,  quoique  assez  mince,  brun- 
roux  luisant  sur  la  partie  tournée  vers  l'axe,  d'un  noir  foncé  très- 
opaque  du  côté  opposé,  recouvert  d'une  sorte  de  poussière  pulvé- 
rulente, d'un  gris  fauve.  Aile  longue  de  32-38  millim.,  large  de  12 
dans  son  plus  grand  diamètre,  très-mince  et  cartilagineuse  dans  sa 
partie  supérieure,  d'un  jaune  pâle  ou  blanchâtre  excepté  vers  la 
base,  où  elle  est  épaisse  et  plus  foncée,  portant  au  sommet  2-i  lobes 
peu  prononcés,  en  général  rarement  entière.  Cotylédons  10,  plus 
rarement  8-11,  longs  de  4-5  centim.,  irrégulièrement  trigones,  très- 
comprimés  latéralement,  presque  aigus  en-dessus,  élargis-arrondis 
en-dessous. 

Introduit  en  1832. 

OBSERV.ParmiplusieursP.  Coulteri  plantés  au  Muséum  en  1842, 
deux  ont  aujourd'hui  environ  6  met.  50  cent,  de  hauteur,  et  40 
centim.  de  circonférence  à  1  met.  du  sol.  L'un  de  ces  individus, 
qui  depuis  plusieurs  années  déjà  donnaient  des  fleurs  mâles,  a 
produit,  en  mai  1852,  deux  cônes  placés  au  sommet  du  bourgeon 
terminal;  celui  qui  persista  mesurait,  à  la  fin  de  la  même  an- 
née, 4  centim.  environ  de  longueur  sur  1  de  diamèt.,  qui  était  à 
peu  près  égal  à  sa  base.  La  deuxième  année,  il  atteignit  tout  son 
développement,  et,  à  la  lin  de  septembre  1853,  il  avait  20  centim. 
de  longueur  sur  12  de  largeur  dans  son  plus  grand  diamètre.  A  la 
maturité  parfaite,  en  mars  1854,  son  poids  était  de  1  kilog.,  050. 
En  admettant  que  l'arbre  fût  âgé  de  6  ans  lorsqu'il  fut  planté,  ce 
serait  à  l'âge  de  18  ans  'qu'il  aurait  donné  ses  premiers  cônes, 
auxquels  il  faudrait  environ  20  mois  pour  parvenir  à  leur  entier 
développement. 

L'arbre  du  Muséum  est  très-probablement  le  premier  qui  ait 
fructifié  en  France  ;  ses  graines,  semées  le  28  mars,  ont  donné, 
après  6 semaines  ou  deux  mois,  déjeunes  plants  vigoureux. 

41.  Pinus  radiata,  Don. 

Feuilles  ternées,  contournées  dans  les  jeunes  individus. 

Traité  des  Conifères.  22 


338  PINCS. 

Cônes  agrégés,  ovoïdes,  inéquilatéraux,  d'environ  16  cent, 
de  longueur.  Apophyse  épaissie,  plus  élevée  et  quelque- 
fois pyramidale-anguleuse  sur  la  partie  la.  plus  dilatée  du 
cône.  Protubérance  très-petite,  à  peine  saillante. 

Pinus  radiata,  Don,  in  Linnœa  Transact.  XVII.  442.  Lamb.  Pin.  III. 

133.  t.  56.  Loud.  Arbor.  IV.  2270.  f.  2i&2.—Encycl.  oftrees,990. 

f.  1851.  Ant.  Conif.  33.  t.  14.  f.  3.  Endl.  Syn.  Conif.  161.  Gord. 

Journ.  Hort.  Soc.  IV.  214  (cum  ic).  Lindl.  et  Gord.  I.  c.  V.  216. 

Flore  serr.  VI.  434  (cum  ic).  Knight,  Syn.  Conif.  30. 
Pinus  insignis,  variété  à  grands  cônes.  Hartw.  Journ.  Hort.  Soc.  III. 

226. 

Habile  la  Californie,  vers  Monterey  ,près  du  bord  de  la  mer, 
par  36°  (l.  b.  ). 

Descr.  «  Arbre  très-droit,  de  30  mètr.  environ  de  hautenr,  garni 
dès  la  base  de  nombreuses  branches  étalées.  Cônes  agrégés,  ovales, 
de  '1 6  ccntini.  de  longueur,  renflés  à  la  base  ;  à  écailles  cunéiformes, 
épaisses,  rouge-brun,  luisantes,  déprimées,  quadrangulaires  ;  pro- 
tubérances fendillées  en  rayonnant,  à  ombilic  déprimé,  élevées  au 
sommet,  gibbeuses,  presque  recourbées.  »  (Don,  /.  c.) 

Introduit  vers  18-46. 

Observ.  Cette  espèce  est  tellement  voisine  du  Pinus  insignis 
qu'il  est  souvent  très-difficile  de  l'en  distinguer.  M.  Hartweg  lui- 
même,  qui  a  pu  les  observer  toutes  deux  dans  leur  pays  natal, 
les  considère  comme  appartenant  au  même  type.  Le  P.  insignis 
se  reconnaît  à  ses  cônes  presque  du  double  plus  longs  et  souvent 
solitaires  ;  à  l'apophyse  des  écailles  plus  développée  et  parfois 
réclinée. 

42.  Pinus  tuberculàta,  Don. 

Feuilles  ternées.  Cônes  ovoïdes-oblongs,  à  côtés  iné- 
gaux, longs  de  8-12  centim.  Apophyse  élevée,  pyrami- 
dale, quadrangulaire.  Protubérance  déprimée. 


pinds.  339 

Pinus  ti'rerculata,  Don,  in  IAnncm  Transact.  XVII.  412.  Lamb.  Pin. 

III.  131.  t.  55.  Loud.  Arbor.  IV.  2270.  f.  1850.  Encycl  of  trees, 
900.  f.  1850.  Ant.  Conif.  33.  t.  14.  f.  2.  Endl.  Syn.  Conif,  162. 
Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  216.  Gord.  Journ.  Hort.  Soc, 

IV.  218  («ton  ic).  Knight,  Syn.  Conif.  30. 

Pinus  Califormca,  Hartw.  Journ.  Hort.  Soc.  II.  189  {non  Loisel.  et 
aliq.  auctor.). 

Habite  en  Californie,  aux  environs  de  Monterey. 

Descr.  Arbre  de  30-34  met.  d'après  Don,  de  8-10  met.  d'après 
Hartweg.  Branches  étalées-ascendantes,  irrégulières,  peu  nom- 
breuses, recouvertes  d'une  écorce  légèrement  rugueuse  dans  les 
arbres  adultes.  Feuilles  longues  de  12-20  centim.,  étalées,  chagri- 
nées-contournées,  parfois  un  peu  tombantes,  comprimées,  sub- 
rhomboïdales,  serrulées  sur  les  bords.  Cônes  solitaires,  géminés, 
plus  souvent  agrégés  par  3,  étroitement  coniques,  longs  de  8-12 
centim.,  légèrement  arqués,  inéquilatéraux,  élargis  à  la  base,  régu- 
lièrement atténués  vers  le  sommet,  sessiles,  résineux,  persistant 
sur  l'arbre  pendant  plusieurs  années  sans  laisser  échapper  leurs 
graines.  Ecailles  à  apophyse  très-saillante  du  côté  convexe  du  cône, 
terminée  en  une  pointe  forte,  aiguë,  plus  courtes  à  mesure  qu'elles 
se  rapprochent  du  sommet;  celles  du  côté  opposé  ou  plat,  beaucoup 
plus  petites  et  à  peu  près  planes,  portent  souvent  un  petit  mucro- 
nule  brun  au  centre.  Graines  munies  d'une  aile  d'environ  15  millim. 
de  longueur. 

Introduit  en  1846. 

Observ.  Cette  espèce,  découverte  en  premier  lieu  par  le  D.  Coul- 
ter,  a  été  retrouvée,  dans  ces  dernières  années,  par  M.  Hartweg, 
sur  les  montagnes  de  Santa-Çruz,  en  Californie. 

43.  Pinus  insignis,  Dough 

Feuilles  ternées,  raides.  Cônes,  ovoïdes,  longs  de  8-9 
centim.  Apophyse  élevée,  pyramidale,  arrondie.  Protubé- 
rance large,  plane,  mucronulée,  enfin  mutique. 


340  pinus. 

Pinus  insiûnis,  Dougl.  Mss.  ex  Loud.  Arbor.  IV.  2265.  2170-2172.— 
Encycl.  of  trees,  988.  f.  1847-1848.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob. 
51.  t.  18.  Ant.  Conif.  27.  t.  8.  f.  1.  Benth.  Voy.  Sulph.  55.  Spach, 
Hist.  vég.  phan.  XI.  389.  Endl.  Syn.  Conif.  163.  Lindl.  et  Gord. 
Journ.  Hort.  Soc.  V.  217  (excl.  synon.).  Knight,  Syn.  Conif.  30. 
(excl.  synon.). 

Habite  dans  la  Californie. 

Descr.  Arbre  atteignant  30  met.  et  plus.  Branches  étalées, 
redressées  au  sommet,  grosses  dès  leur  base.  Rameaux  très-nom- 
breux, étalés-verticillés,  recouverts  d'une  écorce  d'un  roux  bru- 
nâtre. Gaines  courtes  ou  presque  nulles.  Feuilles  très-rapprochées, 
longues  de  8-15  centim.,  d'un  vert  foncé,  rhomboïdales  ou  irrégu- 
lièrement triquètres;  coussinets  peu  saillants,  non  décurrents, 
élargis  transversalement.  Chatons  mâles  très-nombreux,  paraissant 
en  avril-mai,  cylindriques,  réunis  à  la  base  des  jeunes  rameaux. 
Cônes  ovoïdes  ou  subconiques,  obtus,  rarement  solitaires,  dressés, 
puis  étalés,  jamais  pendants,  longs  d'environ  6-7  centim.,  larges  de 
4-5  dans  le  plus  grand  diamètre,  inéquilatéraux.  Ecailles  lisses, 
luisantes,  d'un  roux  plus  ou  moins  foncé,  à  apophyse  très-saillante 
sur  le  côté  convexe  du  cône,  dure,  arrondie  sur  les  bords,  obtuse; 
celles  de  la  base  du  cône  beaucoup  plus  développées,  celles  du 
côté  opposé  planes  ou  presque  planes;  protubérance  centrale  à 
peine  saillante,  tronquée,  portant  au  centre  un  très-petit  mucron 
réfléchi. 

Introduit  en  1833. 

Observ.  Cette  espèce  a  produit  des  cônes  pour  la  première 
fois  au  Muséum,  en  1852;  mais  les  graines  étaient  stériles. 

44.  Pinds  ponderosa,  Dougl. 

Feuilles  ternées,  épaisses,  allongées,  presque  tordues. 
Cônes  ovoïdes,  de  8-12  centim.  de  longueur.  Apophyse 
déprimée,  pyramidale,  carénée-aiguë  transversalement. 

Pinus  ponderosa,  Dougl.  Mss.  ex  Loud.  Arbor.  IV.  2243.  f.  2132- 
2137 .—Encycl.  of  trees,  981.  f.  1830-1833.  Forbes  (Jam.),  Pinet. 


pinus.  341 

Wob.  44.  t.  15.  Ant.  Conif.  28.  t.  8.  f.  1  (ic.  mal).  Link,  in  Linnœa, 
XV.  506.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  389.  Endl.  Syn.  Conif.  163. 
Knight,  Syn.  Conif.  30.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  217. 

Habite  le  N.-O.  de  l'Amérique,  vers  le  fleuve  Spokan-Flat- 
head,  et  auprès  des  cataractes  Columbias. 

Descr.  Arbre  de  25-30  met.  Branches  écartées,  étalées,  sou- 
vent refléchies,  redressées  au  sommet,  généralement  peu  rami- 
fiées et  dénudées  dans  une  grande  partie  de  leur  longueur.  Feuilles 
longues  de  12-25  centim.,  lisses;  coussinets  décurrents.  Cônes  de 
8-12  centim.  de  longueur,  larges  d'environ  5,  ovoïdes  ou  légère- 
ment coniques,  arrondis  ou  obtus  au  sommet.  Ecailles  gris-rou- 
geâtre  ;  apophyse  transversale,  élevée,  subpyramidale,  aiguë;  protu- 
bérance légèrement  saillante,  portant  au  centre  un  petit  mucron 
pointu,  droit,  quelquefois  légèrement  courbé.  Graines  brunâtres 
ou  gris-foncé,  d'environ  7  millim.  de  longueur  et  5  de  largeur,  lé- 
gèrement comprimées,  munies  d'une  aile  blanchâtre,  scarieuse, 
mince. 

Introduit  en  1826. 

Observ.  Je  crois  que  les  cônes  du  P.  ponderosa  figurés  par 
Lambert,  Antoine  et  Loudon,  ont  été  copiés  les  uns  sur  les  autres, 
et  d'après  un  modèle  défectueux;  car  la  forme  en  massue^  qu'ils 
lui  donnent,  n'appartient  à  aucune  des  espèces  connues  jusqu'ici; 
elle  n'est  probablement  qu'une  monstruosité.  Ce  qui  vient 
encore  confirmer  mon  opinion,  c'est  que  les  cônes  que  l'on  a 
reçus  depuis  quelques  années  sont  tous  exactement  ovoïdes. 

45.  Pinus  serotina,  Mich. 

Feuilles ternées,  raides,  longues  d'environ  1 2-1 5  centim. 
Cônes  solitaires  ou  réunis,  étalés  ',  ovoïdes-arrondis,  ob- 
tus. Apophyse  déprimée-pyramidale,  tétragone.  Protubé- 
rance centrale. 

Pinus  serotina,  Mich.  FI.  Bor.  Amer.  II.  205.  Mich.  fil.  Arbr.  for.  I. 
86.  t.  7.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  III.  144,  t.  60.  Loud.  Arbor.  IV.  2242. 


342  pinus. 

f.  2127-2130.  Encycl.  of  trees,  979.  f.  1824-1827.  Forbes  (Jam.), 

Pinet.  Wob.  47.  t.  16.  Loisel.  Nouv.  Duliam.  V.  246.  t.  75.  f.  1. 

Endl.  Syn.  Conif.  163.  Spach,  Hist.  vég.phan.  XI.  389.  Ant.  Conif. 

27.  t.  8.  f.  2.  Link,  in  Linnœa,  XV.  504.  Lindl.  et  Gord.  Journ. 

Hort.  Soc.  V.  217.  Knight,  Syn.  Conif.  30. 
Pinus  T^da  (3  Alopecuroidea,  Ait.  Hort.  Kew.  éd.  2.  V.  317. 
Pinus  rigida  serotina,  Loud.  Encycl.  of  trees,  979.  f.  1824-1827. 

Habite  les  parties  maritimes  de  la  Pensylvanie  et  de  la  Caro- 
line, où  il  est  mélangé  avec  les  Laurus,  les  Nyssa,  les  Gordonia 
et  les  Magnolia. 

Descr.  Arbre  de  40-15  met.  de  hauteur  sur  40-50  eentim.  de 
diamètre,  souvent  tortueux.  Bois  de  qualité  inférieure.  Branches 
irrégulières,  distantes,  étalées  ou  défléchies,  relevées  au  sommet. 
Feuilles  étalées,  longues  de  12-15  eentim.;  coussinets  saillants, 
décurrents.  Cônes  pédoncules  ou  rarement  sessiles,  réunis  par 
2-4,  quelquefois  solitaires,  longs  de  6-10  eentim.,  larges  de  4-5 
à  la  base,  ovoïdes-obtus,  arrondis,  parfois  atténués  au  sommet. 
Ecailles  à  apophyse  épaissie  :  celles  du  milieu  et  du  sommet  du 
cône  un  peu  plus  comprimées-aiguës  transversalement,  pyrami- 
dales ;  celles  de  la  base  plus  épaisses-arrondies  en  dessus,  moins 
carénées  et  recourbées  vers  la  base  du  cône  ;  protubérance  cen- 
trale saillante,  terminée  par  un  mucron  court,  droit  et  horizonta- 
lement étalé. 

Introduit  en  1713. 

Observ.  Suivant  Michaux,  les  cônes  du  P.  serotina  ne  s'ouvrent 
que  la  troisième ,  quelquefois  même  la  quatrième  année,  quoi- 
qu'ils ne  mettent  que  deux  ans  pour  mûrir  leurs  graines. 

46.  Pinus  rigida,  MM. 

Feuilles  ternées, longues  de  8-12centim.,raides.  Cônes 
ovoïdes-coniques,  obtus.  Apophyse  comprimée,  à  protu- 
bérance saillante,  mucronée. 

Pinus  Canadensis  trifoliA;  Duham,  Arbr.  II.  120. 


hnus.  343 

Pinus  bigida,  Mill.  Dict.  n.    10.   Du  Roi,  Harbk.  éd.  Pott.   II.  60* 

Wangenh.  Beitr.  41.  Marsh.  Arb.  101.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  I.  28. 

t.  19-20.  Loud.  Arbor.  IV.  2239.  f.  2123-2126 — Encycl.  oftrees, 

977.  f.  1820-1823.  Forbes(Jam.),  Pinet.  Wob.  41.  1. 13.  Desf.  Hist. 

arbr.  II.  612.  Loisel.  Nouv.  Duham.  244.  t.  74.  Endl.  Syn.  Conif. 

164.  Knight,  Syn.  Conif.  30.  Spach,  Hist.  vëg.  phan.  XI.  388.  Ant. 

Conif.   26.  t.  7.  f.  2.  Link,  in  Linnœa,  XV.  503.  Mich.  fil.  Arbr. 

for.  I.  89.  t.  8.  LindI.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  217. 
Pinus  T^da  rigida,  Ait.  Hort.  Kew.  éd.  1 .  III.  368.  Willd.  Baumz. 

210. 
Pinus  T\eda  a,  Poir.  Dict.  V.  340. 
Pinus  Fraseri,  Lodd.  Cat.  1836,  p.  50.  Loud.  Encycl.  of  trecs,  979 

{non  Pursh.). 
Pinus  Loddigesii,  Loud.  Arbor.  IV.  2269. 

Habite,  dans  l'Amérique  boréale,  les  Etats  du  Maine,  de  la 
Pensylvanie,  de  la  Virginie  et  du  Maryland. 

Descr.  Arbre  souvent  tortueux,  variant  de  hauteur  suivant  les 
localités,  atteignant  quelquefois  20-30  met.  sur  60  centim.,  à 
1  met.  de  diamètre,  ou  n'excédant  pas  3-6  met.  Ecorce  gris-jau- 
nâtre, à  peu  près  lisse  sur  les  jeunes  individus,  puis  épaisse,  gris- 
noirâlre,  très-fendillée.  Branches  nombreuses,  souvent  diffuses, 
étalées,  défléchies,  redressées  au  sommet.  Feuilles  de  8-20  centim., 
épaisses,  d'un  vert  foncé,  souvent  un  peu  chagrinées,  contournées 
dans  les  jeunes  individus.  Cônes  latéraux,  agglomérés,  plus  rare- 
ment solitaires,  et  alors  plus  ovoïdes  et  plus  gros,  longs  de  5-10 
centim.,  larges  de  3-4,  ovoïdes-coniques,  obtus  ou  atténués  au 
sommet,  presque  sessiles,  étalés,  non  pendants;  apophyse  presque 
plane  dans  les  écailles  de  la  base  du  cône,  celles  du  milieu  et  du 
sommet  plus  épaisses  et  plus  fortement  carénées-aiguës  transver- 
salement ;  protubérance  saillante,  terminée  par  un  mucron  fin  et 
aigu,  souvent  dilaté  et  comprimé  à  sa  base,  dirigé  vers  le  sommet 
du  cône,  plus  rarement  horizontal.  Graines  petites,  noirâtres, 
longuement  ailées. 

Introduit  en  1750. 

Obsery.  Le  P.  rigida  est  connu  aux  Etats-Unis  sous  le  nom 


344  pinus. 

de  Pitch  Pine  (Pin  résineux),  et  en  Virginie  sous  celui  de  Blak 
Pine  (Pin  noir).  La  qualité  de  son  bois  varie,  suivant  Michaux, 
d'après  la  nature  du  terrain  où  il  croît  ;  dans  les  terrains  secs  et 
graveleux,  il  est  très-compact  et  pesant  :  il  y  porte  le  nom  de 
Pitch  Pine  (Pin  résineux,  Pin  à  goudron);  dans  les  marais,  au 
contraire,  il  est  tendre  et  léger,  présente  un  large  aubier  :  on 
le  désigne  alors  par  le  nom  de  Sap  Pine  (  Pin  à  aubier,  Pin  à 
sève). 

47.    PlNUS  TiEDA,  L. 

Feuilles  ternées ,  allongées.  Cônes  étalés  ,  ovoïdes- 
oblongs,  obtus,  longs  de  8-12  centim.  Apophyse  déprimée, 
pyramidale,  droite.  Protubérance  saillante,  un  peu  cour- 
bée, mucronée.  Graines  à  aile  égale  de  chaque  côté. 

Pinus  Virginiana  TENUiFOUA,  Plukn.  Almag.  297. 

Pinus foliis  longissimis,  Cold.  Nov.  Ebor.  in  Act.  Ups.  1743.  n.  230. 

Pinus  foliis  ternis,  Gronow.  Virgin.  152. 

Pinus  Tjsda,  L.  Spec.  1419.  Willd.  Baumz.  269.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  I. 

26.  t.  17-18L  Loud.  Arbor.  IV.  2337.  f.  2118-2122.— Encyd.  of 

trees,  976.  f.   1816-1819.  Desfont.  Hist.  arbr.  II.  612.   Loisel. 

Nouv.  Duham.  V.  245.  t.  75.  f.  2.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  43. 

t.  14.  Ant.  Conif.  25.  t.  7.  f.  1.  Link,  in  Linnœa,XW.  503.  Mich. 

fil.  Arbr.  for.  I.  97.  t.  9.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  391.  Endl. 

Syn.  Conif.  164.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  217.  Knight, 

Syn.  Conif.  30. 

Habite  les  champs  sablonneux  et  incultes  de  la  Floride  et  de  la 
Virginie,  où  il  forme  de  vastes  forêts. 

4  Je  ferai  pour  le  F.  Tœda  une  observation  relative  aux  diverses  figures 
publiées  par  Lambert,  dans  son  grand  ouvrage  sur  les  Conifères.  Dans  plu- 
sieurs exemplaires  de  la  2e  édition  de  1828,  notamment  celui  de  la  bibliothèque 
de  M.  Delessert  et  celui  de  feu  M.  Webb ,  où  les  tables  i  7-1 8  sont  indi- 
quées comme  représentant  le  P.  Tœda,  le  n.  18  seul  est  exact;  le  n.  4  7,  au 
contraire,  en  reproduisant  un  rameau  du  P.  Tœda,  l'accompagne  d'un  cône 
qui  appartient  au  P.  pungens. 


PINUS.  345 

Descr.  Arbre  de  20-30  met.  de  hauteur  sur  80  centim.  à  \  met.  de 
diamètre  ;  à  cime  très-élargie,  couverte  d'une  écorce  gris-cendré  ou 
jaunâtre,  à  peu  près  lisse,  plus  tard  épaisse  et  profondément  fen- 
dillée. Gaines  de  12-18  millim.,  persistantes.  Feuilles  d'un  yert 
gai,  longues  de  15-25  centim.,  rhomboïdales-comprimées  ou  presque 
triquètres,  très-finement  serrulées  ;  coussinets  légèrement  saillants. 
Cônes  sessiles,  longs  de  8-12  centim.,  cylindrico-coniques,  souvent 
légèrement  arqués,  un  peu  rétrécis  vers  la  partie  moyenne,  légère- 
ment atténués  vers  le  sommet,  obtus;  apophyse  irrégulièrement 
rhomboïdale,  élevée,  carénée  transversalement,  luisante,  d'un  jaune 
plus  ou  moins  rouxj  protubérance  centrale  saillante,  aiguë,  caré- 
née, terminée  en  un  mucron  droit,  ou  plus  souvent  légèrement 
courbée,  distincte  de  l'apophyse  par  sa  couleur  plus  foncée. 

Introduit  en  1713. 

Observ.  Lorsque  cette  espèce  occupe  les  bas-fonds  des  parties 
méridionales  des  Etats-Unis,  elle  envahit  promptement  d'im- 
menses espaces  de  terrain  et  y  atteint  de  très-grandes  dimen- 
sions. C'est,  d'après  Elliot,  le  Pin  le  plus  commun  du  littoral  de 
la  Géorgie  et  des  Carolines.  Son  bois  présente  un  large  aubier, 
comme  celui  des  arbres  d'un  accroissement  rapide  qui  ont  poussé 
dans  des  lieux  humides. 

48.  Pinus  Australis,  Mich. 

Feuilles  ternées,  longues  de  25-33  centim.  Gaines 
d'abord  blanches  ,  soyeuses ,  fimbriées ,  révolutées  au 
sommet.  Cônes  cylindriques  de  15-20  cent,  de  longueur. 
Apophyse  élevée,  à  protubérance  conique,  infléchie. 

Pinus  Americana  palustris,  Hort.  Angl.  88.  Duham.  Arbr.  II.  126. 
Pinus  palustris,  Mill.  Dict.  n.  14.  Soland.  in  Ait.  Hort.  Kew.  éd.  3. 

368.  Du  Roi,  Harbk.  éd.  Pott.  II.  66.  Wangenh.  Beitr.  78.  Willd. 

Baumz.  270.  Lamb.  Pin.  éd.  II.  I.  30.  t.  21.  Forbes  (Jam.),  Pinet. 

Wob.  59.  t.  22.  Ant.  Conif.  23.  t.  6.  f.  2.Desf.  Hist.  arbr.  II.  612. 

Link,  in  Linnœa,  XV.  506. 
Pinus  Australis,  Mich.  fil.  Arbr.  for.  I.  62.  t.  6.—Sylv.  N.  Amer.  3. 


346  pinus. 

t.  141.  Loud.  Arbor.  IV.  2255.  f.  2156-2160—  Encycl.  oftrees, 
987.  f.  1842-1845.  Loisel.  Nom.  Duham.  V.  246.  t.  75.  f.  3. 
Spach,  Hist.  vég.phan.  XI.  392.  EndI.  Syn.  Conif.  165.  Lindl.  et 
Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  Y.  217.  Knignt,  Syn.  Conif.  30. 

Var.  excelsa. 

Pinus  palustris  excelsa,  Booth.  Cat.  1830.  Forbes  (Jam.),  Pinet. 
Wob.  59. 

«  Feuilles  ternées,  ondulées,  longues  de  30  centim.,  d'un  vert 
brillant.  Gaines  d'environ  3  centim.  de  longueur,  membraneuses, 
lacérées  au  sommet.  »  (Forbes,  l.  c.) 

Habite  la  Virginie,  la  Floride,  dans  les  dunes  voisines  de 
l'Océan.  La  vanété  excelsa,  encore  peu  connue,  se  rencontre, 
dit-on,  sur  la  côte  N.-O. 

Descr.  Arbre  atteignant,  dans  certaines  parties  des  Etats-Unis, 
25-30  met.  de  hauteur  sur  60-80  centim.  de  diamètre.  Tronc 
souvent  dénudé  dans  sa  partie  inférieure,  recouvert  d'une  écorce 
rugueuse,  fendillée.  Bourgeons  très-gros,  non  résineux,  revêtus 
d'écaillés  profondément  fimbriées.  Gaines  persistantes,  longues, 
blanches  et  comme  soyeuses,  lacérées  et  fimbriées  au  sommet. 
Feuilles  très-rapprochées  à  l'extrémité  des  rameaux,  fines,  tom- 
bantes, longues  de  20-25  centim.  dans  les  sujets  adultes,  plus 
longues  encore  chez  les  jeunes  sujets,  de  sorte  que  les  nègres  les 
emploient  à  faire  des  balais.  Chatons  mâles  violets,  fascicules,  longs 
de  2-4  centim.,  agrégés,  très-nombreux,  et  formant  des  épis  courts, 
compacts.  Cônes  longs  de  45-20  centim.,  larges  de  4,  cylindriques, 
acuminés  dès  la  base,  obtus  au  sommet,  légèrement  courbés,  plus 
rarement  droits.  Écailles  gris-blanchâtre  ou  roussâtre  ;  apophyse 
rugueuse,  légèrement  épaissie,  transversalement  aiguë,  creusée 
autour  de  la  protubérance  qui  est  centrale,  un  peu  saillante  et 
finement  mucronulée,  à  mucron  pointu  droit  ou  légèrement  courbé. 
Graines  irrégulièrement  elliptiques,  comprimées,  à  peu  près  lisses 
d'un  côté,  sillonnées-costées  de  l'autre,  d'une  couleur  blanchâtre 
et  beaucoup  plus  pâle  sur  une  des  faces.  Aile  cartilagineuse,  longue 
de  32-36  millim.,  large  d'environ  8,  d'un  brun  luisant,  fortement 
adhérente  à  la  'graine,  dont  elle  recouvre  en  partie  la  face  qui 


pjnus.  347 

louche  à  Taxe  du  cône.  Cotylédons  7-1 0  subtriangulaires-compri- 
més, souvent  contournés,  d'un  vert  pâle*  naissant  un  peu  au-dessus 
de  la  radicule,  et  presque  hypogés  ;  tigelle  presque  nulle.  Feuilles 
primordiales  insérées  immédiatement  au-dessus  des  cotylédons,  et 
prenant  leur  caractère  dans  Tannée  du  semis. 

Introduit  en  1750. 

Observ.  Le  P.  Australis  est  désigné  par  les  noms  de  Pin  jaune, 
Pin  à  longues  feuilles,  Pin  à  goudron  et  Pin  à  balais;  il  est,  aux 
Etats-Unis,  d'une  immense  importance,  et  fournit  une  résine 
abondante.  Son  bois,  très-compacte,  est  plus  durable  que  celui 
des  autres  espèces  (  Michaux  assure  même  qu'il  est  supérieur 
à  celui  du  P,  de  Riga)  ;  son  grain  fin  et  serré  le  rend  susceptible 
d'un  beau  poli  :  on  l'emploie  avec  un  grand  avantage  pour  la 
marine,  la  charpente  des  maisons  et  des  édifices  publics  ;  on 
l'exporte  en  quantité  considérable  pour  les  Antilles,  l'Angleterre, 
et  les  contrées  les  plus  septentrionales  des  Etats  de  l'Amérique. 
Malheureusement  il  perd  toutes  ces  qualités  en  Europe,  où  il 
ne  peut  être  considéré  dans  les  régions  tempérées  que  comme 
un  arbre  d'ornement;  il  gèle  sous  le  climat  de  Paris.  Le  plus 
fort  P.  Australis  que  j'aie  vu  se  trouve  dans  le  jardin  de  M.  Ro- 
bert, à  Nantes;  il  a  environ  7  met.  de  hauteur,  et  mesure,  à 
1  met.  du  sol,  38  centim.  de  circonférence.  On  en  voit  dans  le 
bois  de  Boulogne,  près  Paris,  quelques  sujets  hauts  d'environ 
5  met.  3  ils  sont  en  partie  dépourvus  de  branches  ou  n'en  ont 
que  quelques-unes  très-irrégulières.  Ces  arbres  doivent  leur 
conservation  aux  conditions  pour  ainsi  dire  exceptionnelles  dans 
lesquelles  ils  sont  placés.  Plantés  au  milieu  de  groupes  d'arbres 
qui  leur  servent  d'abri,  dans  un  terrain  sablonneux,  perméable, 
ils  ont  rencontré  là  des  conditions  de  conservation  qu'il  est  dif- 
ficile de  trouver  ailleurs.  En  effet,  le  sol,  composé  de  sable  sili- 
ceux sec  et  pierreux,  est  celui  que  cet  arbre  semble  rechercher; 
aussi  a-t-on  commis  une  faute  en  lui  donnant  le  nom  de  P.  pa- 
lustris,  qui  ferait  croire  qu'il  habite  les  marais,  tandis  qu'il  croît 
au  contraire  dans  les  dunes  sèches  qui  s'étendent  au  milieu  des 


348  pinus 

larges  Etals  du  Sud,  et  que  les  Anglo-Américains  appellent 
pour  cette  raison  Pine  Barrens  (Landes  à  Pins). 

La  variété  excelsa  est  considérée  comme  plus  rustique  que 
l'espèce. 

49.  Pinus  Canariensis,  Chr.  Smith. 

Feuilles  ternées,  ténues,  longues  de  15-20  centim. 
Gaines  lacérées  au  sommet.  Cônes  cylindriques,  ovoïdes. 
Apophyse  tétraèdre,  à  protubérance  large,  aplatie. 

Pinus  Canariensis,  Chr.  Smith,  in  Buch.  Beschr.  der  Canar.  Insein. 
159.  DC.  Plant,  rar.  hort.  Genev.  I.  t.  1-2.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  III. 
153.  t.  66.  Loud.  Arbor.  IV.  2261.  f.  2162-2166.— Encycl.  oftrees, 
994.  £.  1861-1864.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  57.  t.  21.  Ant. 
Conif.  33.  t.  15.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  393.  Link,  in  Linnœa, 
XV.  508.  Webb.  et  Berth.  FI.  Canar.  Géogr.  bot.  21  et  148.— 
Phytogr.  Canar.  sect.  3.  p.  280.— Misceîlan.  pi.  42-43.  Endl.  Syn. 
Conif.  165.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  217.  Knight, 
Syn.  Conif.  30. 

Habite  les  montagnes  de  Ténériffe  et  des  Grandes  Canaries, 
constituant  une  région  particulière  de  1,060 — 2,000  met.  d'al- 
titude. 

Descr.  Arbre  de  20-25  met.,  quelquefois  plus,  souvent  tor- 
tueux-diffus dans  nos  cultures,  où  il  conserve  pendant  longtemps  des 
rameaux  grêles,  chargés  de  feuilles  blanchâtres  ou  glauques,'éparses, 
non  réunies  dans  une  gaîne,  et  semblables  aux  feuilles  primor- 
diales des  jeunes  pins.  Branches  et  rameaux  dressés -étalés  et 
quelquefois  réfléchis ,  relevés  au  sommet.  Gaines  entières,  de 
4  5-25  millim.  Feuilles  assez  ténues,  triquètres,  finement  denti- 
culées,  scabres,  longues  de  15-20  centim.;  coussinets  légèrement 
saillants.  Cônes  de  10-12  centim.  de  longueur  sur  environ  5  de 
largeur,  légèrement  atténués  aux  deux  extrémités,  mais  beaucoup 
moins  à  la  base  qu'au  sommet,  qui  est  obtus;  apophyse  en  losange 
assez  régulier  et  élargi,  peu  élevée,  carénée  transversalement, 
luisante,  d'un  roux  plus  ou  moins  foncé,  quelquefois  rougeâtre,  à 


pinus.  349 

surface  légèrement  inégale  et  presque  veinée;  protubérance  cen- 
trale plus  ou  moins  saillante,  obtuse,  souvent  transversalement 
aiguë-carénée  comme  l'apophyse.  Graines  presque  trigones  par  le 
développement  inégal  de  l'un  des  côtés,  comprimées,  d'un  brun 
roux  luisant  sur  le  côté  qui  regarde  l'axe,  gris-cendré  uni  ou 
piqueté  de  brun  du  côté  opposé,  longues  de  10  millim.,  larges  d'en- 
viron 6.  Aile  cultriforme  ou  subcunéiforme,  assez  forlement  adhé- 
rente à  la  graine,  longue  de  15-18  millim.  à  partir  du  sommet  de 
cette  dernière,  large  de  8-10  millim.,  très-mince,  d'un  gris  roux, 
très-visiblement  striée  de  lignes  sinueuses-ondulées,  brunâtres. 

Introduit  en  18J5. 

Observ.  Parmi  les  cônes  de  P.  Canariensis  que  Ton  reçoit  en 
Europe,  les  uns  ont  l'apophyse  des  écailles  très-plate  et  la 
protubérance  à  peine  saillante  ;  quelques  autres,  au  contraire, 
la  présentent  un  peu  proéminente  et  munie  d'une  protubérance 
plus  développée  et  presque  réfléchie.  Dans  les  deux  cas,  les 
graines  sont  parfaitement  semblables. 

50.  PlNUS  BUNGEANA,  ZuCC. 

Feuilles  ternées,  raides,  longues  de  5-8  centim.  ,  rap- 
prochées en  fascicules  vers  les  nouveaux  verticilles.  Cha- 
tons mâles  à  la  base  des  jeunes  bourgeons,  coniques,  longs 
d'environ  5  centim.  Ecailles  gemmaires  membraneuses, 
scarieuses,  d'un  rouge  brun. 

Pinus  Bungeana,  Zucc  Mss.  Endl.  Syn.  Conif.  166.  Lindl.  et  Gord. 

Journ.  Hort.  Soc.  V.  217. 
Pinus  excorticata,  Hort.  ex  Lindl.  et  Gord.  I.  c. 

Habile  la  partie  septentrionale  de  la  Chine  (Bunge). 

Descr.  «J'ai  vu  des  ramules  d'environ  33  centim.  de  longueur, 
presque  simples,  plus  minces  qu'une  plume  d'oie,  couverts  d'une 
écorce  grise,  luisante,  rendue  un  peu  rude  par  les  cicatrices  trans- 
versales-rhomboïdales,  les  uns  aphylles,  les  autres  chargés  de  fasci- 


350  pinus. 

cules  de  feuilles  rapprochées  en  verticilles.  Feuilles  ternées,  de 
5-8  centim.  de  longueur,  pointues,  très-raides,  convexes  sur  le 
dos,  à  carène  aiguë  sur  la  face,  lisses  sur  les  bords.  Chatons  mâles 
terminaux,  longs  d'environ  2  centim.,  ovoïdes-coniques,  aigus, 
composés  d'écaillés  largement  ovales,  de  9  millim.  de  longueur, 
aiguës,  très-entières,  d'un  rouge  brun,  luisantes,  renfermant  plu- 
sieurs chatons  mâles.  »  (Endl.  I.  c.) 

Introduit  vers  1846. 

Observ.  Cette  espèce,  récemment  introduite  en  Europe,  ne 
présente  pas  tous  les  caractères  signalés  par  Endlicher  ;  mais 
ce  dernier  a-t-il  eu  sous  les  yeux  la  même  plante  de  Zucca- 
rini?  L'avons-nous,  nous-mêmes?  Ou  bien  celle  que  nous  pos- 
sédons est-elle  encore  trop  jeune  pour  offrir  les  caractères 
qu'on  lui  assigne?  Quoi  qu'il  en  soit,  la  plante  que  nous  avons 
reçue  depuis  quelques  annés  de  la  Chine  est  très-différente  de 
tout  ce  que  nous  connaissons.  Je  vais  en  donner  une  courte 
description  : 

Ecorce  gris-cendré,  lisse.  Feuilles  ternées,  irrégulières,  trigones, 
scabres  sur  les  bords.  Gaines  écailleuses,  caduques;  coussinets 
légèrement  saillants,  non  décurrents.  Bourgeons  à  écailles  glabres, 
rousses,  très-élargies  à  la  base,  légèrement  fimbriées  -  scarieuses 
sur  les  bords.  Chatons  mâles  longs  d'environ  10-12  millim.,  cylin- 
drico-coniques,  jaunâtres,  disposés  alternativement  à  la  base  du 
jeune  bourgeon,  souvent  très-distants  par  l'élongation  rapide  de 
ce  dernier. 

51.  Pinus  Benthamiàna,  Hartw. 

Feuilles  ternées,  longues  de  12-18  centim.  ou  plus, 
triquètres,  lisses.  Apophyse  élevée-carénée,  à  protubérance 
saillante,  finement  mucronulée. 

Pinus  Benthamiana,  Hartw.  Journ.Hort.  Soc.  II.  189.  Gord.  /.  c.  IV. 
212  [cum  ic.).  Lindl.  et  Gord.  /.  c.  IV.  216  (excl.  synon.).  Knight, 
Syn.  Conif.  30.  Flore  serr.  VI.  85-86  {cum  ic). 


pinus.  351 

Descr.  Arbre,  atteignant  50-60  mètres,  quelquefois  plus. 
Branches  étalées,  redressées  au  sommet,  grosses.  Rameaux  courts. 
Feuilles  longues  de  42-48  centim.,  quelquefois  beaucoup  plus, 
triquètres,  lisses,  brusquement  terminées  par  une  pointe  courte. 
Cônes  de  8-42  centim.  de  long,  larges  d'environ  5,  cylindrico- 
coniques,  atténués  au  sommet,  obtus,  légèrement  courbés,  offrant 
à  la  base,  du  côté  convexe,  des  écailles  grandes,  dont  l'apo- 
physe est  plus  développée  et  rabattue  sur  le  pédoncule,  qu'elles 
cachent  en  grande  partie.  Ecailles  d'un  jaune  rougeâtre  luisant  ; 
apophyse  assez  élevée,  transversalement  aiguë-carénée,  à  surface 
légèrement  rugueuse,  parcourue  de  stries  saillantes,  grises,  rayon- 
nantes à  partir  de  la  protubérance,  qui  est  centrale,  saillante,  d'un 
gris  cendré  plus  ou  moins  foncé,  quelquefois  rousse,  ordinairement 
plus  foncée  que  l'apophyse,  qui  est  carénée-aiguë,  terminée  par  un 
petit  mucron  droit,  aigu.  Graines  longues  de  6  millim.,  larges  d'au 
moins  5,  dans  leur  plus  grand  diamètre,  subtrigones  par  le  déve- 
loppement inégal  de  l'un  des  côtés,  légèrement  comprimées,  très- 
obtuses  et  arrondies  d'un  bout,  atténuées  vers  l'autre,  qui  est 
aminci,  anguleux.  Aile  sécuriforme,  longue  de  42-13  millim.,  à 
partir  de  la  base  de  la  graine,  très-mince,  jaunâtre  et  striée,  rec- 
liligne  du  côté  de  la  graine  qui  est  droit,  légèrement  élargie  du 
côté  opposé  et  diminuant  très-brusquement  en  allant  rejoindre  le 
sommet  de  l'autre  côté.  Cotylédons  8-42,  irrégulièrement  trigones, 
comprimés,  souvent  légèrement  tordus,  longs  d'environ  45  centim., 
glabres;  jeunes  plantules  s' élevant  très-rapidement  jusqu'à  6-8  cen- 
tim. du  sol. 

Introduit  vers  1849. 

Observ.  Cette  espèce  a  été  découverte  dans  les  montagnes  de 
Santa-Cruz,  par  M.  Hartweg,  à  une  plus  grande  élévation  que  le 
P.  Sabinianat  avec  lequel  elle  rivalise  pour  les  dimensions;  elle 
atteint  en  effet  60  met.,  et  quelquefois  plus,  de  hauteur,  sur 
7  met.  de  circonférence  ;  elle  forme  généralement  des  futaies,  ou 
se  rencontre  quelquefois  mêlée  au  P.  Lambertiana.  Elle  passe  avec 
raison  pour  l'une  des  plus  belles  espèces  de  la  Californie,  et  ce 
qu'en  a  dit  Hartweg  s'est  trouvé  confirmé  par  M.  Boursier  de  la 


352  PINDS. 

Rivière,  qui  en  a  vu  un  très-grand  nombre;  ce  dernier  en  a  rap- 
porté des  cônes,  et  une  flèche,  ou  bourgeon  terminal,  coupée  sur 
un  arbre  adulte,  qui  mesure  95  centim.  de  longueur  sur  4  centim. 
de  diamètre  à  sa  base  et  3  centim.  au  sommet.  Les  feuilles  de  ce 
même  rameau  ont  de  30  à  33  centim.  de  longueur;  les  cous- 
sinets qui  sont  plats,  légèrement  saillants,  larges,  très-décur- 
rents,  recouvrent  les  rameaux  d'une  manière  remarquable  pen- 
dant plusieurs  années. 

Espèces  peu  connues. 

52.  Pmus  Abasica  -j-. 

Pînus  Abchasica,  Hort. 

Graines  subellipsoïdes,  comprimées,  longues  de  7-8  millim., 
larges  d'environ  5,  à  testa  osseux,  roux,  souvent  pieté  ou  légère- 
ment strié  de  gris  brun,  lisse,  parfois  costé  sur  l'une  des  faces. 
Cotylédons  7-9,  le  plus  communément  8,  longs  de  3-4  centim., 
irrégulièrement  trigones,  élargis- arrondis  en  dessous,  presque  aigus 
en-dessus.  Gaines  membraneuses,  minces,  très-courtes.  Feuilles 
caulinaires  dans  les  jeunes  sujets,  rapprochées,  d'un  vert  glauque 
ou  bleuâtre,  longues  de  2-3  centim.,  légèrement  triquètres  ou 
presque  rhomboïdales,  lisses  ou  à  peine  serrulées,  brusquement 
terminées  en  une  pointe  blanchâtre.  Feuilles  (toujours  dans  les 
jeunes  sujets)  ternées,  très-rarement  géminées,  longues  de  7-1 0  cen- 
tim., très-ténues,  flexibles,  légèrement  contournées,  subtriquètres 
par  la  proéminence  de  la  carène,  finement  denticulées  sur  les 
bords,  d'un  vert  gai,  luisantes. 

Observ.  J'ai  cru  devoir  modifier  le  nom  spécifique  d'Abchar 
sica,  sous  lequel  cette  espèce  est  répandue  dans  le  commerce;  car 
aucune  Géographie  ne  mentionne  le  nom  d'Abchasie,  qui,  du 
reste,  est  probablement  dû  à  l'altération  du  mot  Âbasie,  Abazie 
ou  Abascie  des  modernes,  A basei ou  Achœi  des  anciens,  province 
de  la  Géorgie  russe,  d'où  cette  espèce  paraît  originaire. 


pinus.  353 

Dans  l'opinion  de  quelques  personnes,  les  graines  du  P.  Aba- 
sica  sont  dépourvues  d'aile;  si  ce  fait  est  certain,  cette  espèce 
appartiendrait  à  la  tribu  des  Pinea. 

55.  Pinus  insularis,  Endl. 

«  Feuilles  ternées,  très-ténues,  lâches,  longues  de  6-9 
pouces  (  15-20  centim.).  Gaines  persistantes,  longues  de 

4  lignes  (9  mill.).  Cônes  ovoïdes,  acuminés  au  sommet,  de 

5  pouces  (7  cent.).  Apophyse  pyramidale  anguleuse.  Pro- 
tubérance petite,  tuberculi forme,  conique.  »  (Endl.,  I.  c.) 

Pinus  insularis,  Endl.  Syn.  Conif.  157.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort* 

Soc.  V.  216. 
?  Pinus  Timoriensis,  Loud.  Arbor.  IV.  2269.—  Encycl.  oftrees,  1000. 

Habite  les  îles  Philippines  (  Cunningh.,  n°  956). 

«  L'arbre  planté  à  Boyton  avait,  en  4  837,  25  ans  après  sa  plan- 
tation, 16  pieds  (environ  5  met.)  de  hauteur.  M.  Lambert  en  reçut 
les  graines  de  Timor,  l'une  des  Moluques.  Il  ressemble  beaucoup 
par  son  port  et  son  feuillage  au  P.  longifolia,  mais  les  feuilles,  au 
nombre  de  trois  dans  chaque  gaine,  sont  un  peu  plus  minces  et  d'un 
vert  un  peu  plus  foncé.  »*(Loud.,  I.  c.) 

54.  Pinus  Californica,  Loisel. 

«Feuilles ternées,  allongées,  grêles.  Cônes  de 53 centim. 
de  longueur,  oblongs.  Apophyse  élevée,  pyramidale,  té- 
tragone.  Protubérance  courtement  oncinée  ou  crochue.  » 
(Endl.  Syn.  Conif.  162.) 

Pinus  Californica,  Loisel.  Nouv.  Duham.  V.  243.  Endl.  I.  c. 
?  Pinus  Monteragensis,  Godefroy,  Mss. 
Pinus  adunca,  Bosc.  Mss.  Ant.  Conif.  37. 
Pinus  Sinclairii,  Endl.  I.  c. 

Bien  qu'il  soit  généralement  admis  aujourd'hui  que  le  P.  Cali- 
Trait£  des  Conifères.  23 


354  pinus. 

fornica,  Loisel,  et  le  P.  adunca,  Bosc,  sont  synonymes  du  P.  insi- 
gnis,  Dougl.,  les  descriptions  et  les  caractères  qui  en  ont  été  tracés 
sont  tellement  en  désaccord,  et  si  opposés  à  ceux  du  P.  insignis, 
que  j'ai  préféré  le  conserver,  et  le  placer  ici  comme  espèce 
douteuse,  en  rapportant  quelques-uns  des  passages  où  il  en 
a  été  parlé.  Si  en  effet  les  descriptions  sont  exactes,  il  sera 
très-facile  de  se  convaincre  de  la  diversité  spécifique  de  ces 
plantes ,  et  il  reste  à  rechercher  ce  qu'est  le  P.  Californica  qui 
existait  au  Muséum,  et  qui  paraît  avoir  disparu  vers  d814.  Quoi 
qu'il  en  soit,  voici  le  texte  de  Loiseleur  {Nouv.  Duham.,  l.c): 

Pinus  adunca,  Bosc. 

«  Feuilles  géminées  ou  ternées,  grêles.  Cônes  beaucoup  plus 
longs  que  les  feuilles.  » 

«  Nous  croyons  devoir  faire  connaître  cette  espèce,  quoique 
le  seul  individu  que  j'aie  vu  au  jardin  des  Plantes  n'ait  encore 
montré  ni  fleur  ni  fruit,  la  note  qui  m'a  été  communiquée  à  ce 
sujet  par  M.  le  P.  Thoûin  ne  pouvant  laisser  aucun  doute  sur  son 
existence  comme  espèce  distincte » 

«  Cet  arbre  croît  dans  le  voisinage  de  Monterey,  en  Californie. 
Un  de  ses  cônes,  recueilli  par  Collignon,  jardinier  de  l'expédition 
de  Lapeyrouse,  fut  envoyé  au  Muséum  djhistoire  naturelle  en  4787. 
Ce  cône  avait  la  forme  de  celui  du  grand  Pin  maritime  (P.  Pinasler), 
mais  d'un  tiers  plus  long  dans  toutes  ses  dimensions.  Sous  chacune 
de  ses  écailles  se  trouvaient  deux  graines  de  la  grosseur  de 
celles  du  P.  Cembra,  et  dont  l'amande  était  bonne  à  manger.   » 

(Loiseleur,  l.  c.) 
D'après  Antoine,  Conif.  p.  37. 

«  Feuilles  géminées  ou  ternées,  plus  courtes  que  le  cône.  Cônes 
semblables  à  ceux  du  P.  Pinea,  mais  plus  grands.  Graines  presque 
semblables  à  celles  du  P.  Cembra,  et  douces.  »      (Antoine,  /.  c.) 

Ces  descriptions,  on  le  voit,  ne  peuvent  convenir  au  P.  insignis, 
dont  les  cônes,  souvent  plus  courts  que  les  feuilles,  ont  environ 
G-8  centim.  de  longueur,  et  renferment  des  graines  beaucoup 
plus  petites  que  celles  du  P.  Cembra f 


pinus.  355 

Il  est  à  regrettai  que  Thoiïin  n'ait  pas  figure  le  cône  dui\Ca- 
lifornica^  ou  qu'il  ne  l'ait  pas  décrit  plus  complètement,  en  indi- 
quant sa  forme  générale  et  celle  de  ses  écailles;  car  aujourd'hui 
un  autre  doute  semble  encore  surgir  par  la  description  d'une 
espèce  à  laquelle  sir  William  Hookcr  a  donné  le  nom  de  P.  Sm- 
clairiana,  qui  croît  également  aux  environs  de  Monterey,  qu'En- 
dliclier  a  rapportée  comme  synonyme  du  P.  Californica,  et  que 
MM.  Lindley  et  Gordon  (Joum.  Hort.  Soc.  V.  216)  regardent,  à 
tort,  je  crois,  comme  synonyme  du  P.  Benthamiana.  Ce  Pinus 
Sinclairiana,  dont  sir  William  Hooker  a  donné  une  description 
et  une  figure,  paraît  être  très-voisin  du  P.  Coulteri,  Don,  regardé 
par  plusieurs  horticulteurs  comme  synonyme  de  ce  dernier. 
Ainsi,  les  Pinus  Californica,  Loisél.;  adunca,  Bosc;  Sinclairiana, 
Hooker,  et  Coulteri,  Don.,  ne  seraient  donc  qu'une  seule  et 
même  espèce?  En  présence  de  tant  d'incertitudes,  j'ai  préféré  les 
conserver  toutes,  en  les  plaçant  parmi  les  douteuses,  et  en 
rapportant  pour  chacune  d'elles  ce  qui  en  a  été  dit. 

55.  Pinus  Sinclairuna,  Ilooh.  et  Arntt. 

Pinûs  SiNCLAiRiANA,  Hook.  et  Arntt.  in  Beechey,  392.  t.  93. 

«  C'est  probablement  le  même  qui  a  été  observé  par  M.  Collie, 
et  supposé  par  lui  être  le  P.  rigida,  Miller.  Les  feuilles,  ténues  et 
géminées  sont  longues  de  8M0  centim.,  raides,  aiguës.  Les  cônes 
que  nous  possédons  sont  solitaires,  vieux  ;  les  écailles  se  sont 
écartées  et  les  graines  en  sont  tombées.  Ces  cônes  ont  30  centim. 
environ  de  longueur  et  12  centim.  de  diamètre  à  leur  base;  les 
écailles  sont  longues  de  5-6  centim.  et  presque  larges  de  2;  elles 
sont  cunéiformes,  dures  et  coriaces  ;  le  sommet  est  épaissi  et  forme 
une  pyramide  courte  a  quatre  côtés,  avec  une  pointe  courte,  raide, 
aiguë  et  réfléchie.  Comme  espèce,  il  se  rapproche,  par  la  forme  du 
cône  et  des  écailles,  du  P.  Montezumœ,  Lam  ;  mais  les  feuilles  sont 
un  peu  différentes.  Il  se  pourrait  que  ce  soit  le  P.  Californica  de 
Loiseleur;  mais  la  description  que  Ton  trouve  sur  ce  dernier  est 
trop  incomplète  pour  pouvoir  en  décide* ,   A  celui-ci  Loudon  ajoute, 


356  pinus. 

comme  synonyme,  le  P.  Monteragensis  de  Godefroy  ;  espèce  qui 
est  aussi  très*peu  connue.  »  (Hooker,  l.  c.) 

Observ.  Le  cône  du  P.  Sinclairiana,  figuré  par  S.  W.  Hooker, 
m'a  paru  très-voisin,  pour  la  forme  et  la  grosseur,  de  ceux  du 
P.  Coulteri,  Don,  quoique  l'apophyse  des  écailles  soit  moins 
saillante,  que  la  protubérance,  au  lieu  d'être  très-prolongée 
et  un  peu  recourbée  vers  le  sommet  du  cône,  soit  beaucoup  plus 
courte,  et  qu'enfin  les  feuilles  soient  géminées,  tandis  qu'elles 
sont  ternées  dans  le  P.  Coulteri. 

56.  Pinus  brachyptera,  Wisliz. 

Feuilles  ternées,  plus  rarement  géminées  ou  quater- 
nées.  Cônes  dressés,  ovoïdes  ou  allongés.  Ecailles  à  apo- 
physe mucronée.  Graines  courtement  ailées. 

Pmus  brachyptera,  Wisliz.  in  Memoir.  of  a  tour   northem  Mexico, 

1846-47,  p.  89.  Revue  hort.  1854,  p.  227. 
Pinus  Benthamiana,  ex  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  216  {non 

Hartw.). 

<(  Commun  sur  les  montagnes,  où  il  forme  un  bel  arbre  de  80 
à  100  pieds  de  hauteur  sur  2-3  pieds  de  diamètre.  Ecailles  gem- 
maires  longuement  acuminées  ,  limbriées ,  scarieuses ,  presque 
persistantes.  Gaines  apprimées ,  généralement  noires.  Feuilles 
ordinairement  ternées,  scabres,  longues  de  3  pouces  1/2  à  6  pouces, 
ramassées  vers  l'extrémité  des  branches.  Cônes  ovoïdes-allongés, 
coniques,  de  2  pouces  1/2  à  3  pouces  1/2  de  longueur,  à  écailles 
récurvées,  mucronées,  spinescentes.  Graines  plus  longues  que  l'aile, 
de  3-4  lignes,  non  compris  cette  dernière,  large  de  2  lignes. 

«  Le  P.  brachyptera,  un  des  plus  communs  du  Nouveau- 
Mexique,  y  est  aussi  le  plus  recherché  pour  son  bois.  »  (Wisliz., 
l.c.) 

57.  Pinus  Engelmanni  -J-. 
Feuilles  ternées,  quelquefois  quaternées,  plus  rarement 


pinus.  357 

quinées,  serrulées,  scabres.  Apophyse  des  écailles  rau- 
cronée,  à  mucron  spinescent,  recourbé.  Graines  petites, 
ailées. 

Pinus  macrophylla,  Wisliz.  in  Memoir.  of  a  tour  northern  Mexico, 
1846-47,  p.  103.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  220  {non 
Lindl.  Bot.  Reg.  1839.  App.  63). 

Pinus  Engelmanni,  Carr.  Rev.  hort.  1854,  p.  227. 

«  Commun  sur  les  plus  hautes  montagnes  de  Cosihuiriachi,  où  il 
atteint  70  à  80  pieds  de  hauteur.  Ecailles  gemmaires  longuement 
acuminées,  fimbriées-lacérées ,  scarieuses,  persistantes.  Gaines 
apprimées-lacérées,  longues  de  15-20  lignes.  Feuilles  ternées  ou 
quaternées,  plus  rarement  quinées,  longues  de  13-15  pouces, 
ramassées  au  sommet  des  ramules,  à  bords  et  carène  serrulés, 
scabres  sur  toutes  les  faces,  presque  glauques.  Cônes  de  4  pouces 
1/2.  Ecailles  à  apophyse  conique,  munie  au  sommet  d'un  mucron 
spinescent,  recourbé.  Graines  petites,  ailées. 

«  Le  P.  macrophylla,  Wisliz.  (P.  Engelmanni,  Nob.)  habite 
communément  les  plus  hautes  montagnes  de  Chihuahuana,  il  res- 
semble un  peu  au  P.  Australis,  dont  il  diffère  par  des  cônes  plus 
courts,  munis  sur  chaque  écaille  d'un  mamelon  tuberculeux,  re- 
courbé, ainsi  que  par  des  feuilles  généralement  réunies  par  3,  4 
quelquefois  par  5  dans  la  même  gaîne.  Il  paraît  se  rapprocher  du 
P.  Occidentalis  ;  mais  ce  dernier  porte  constamment  5  feuilles.  » 

(Wisliz.,  /.  c.) 

58.  Pinus  Chihuahuana,  Wisliz. 

Feuilles  ternées,  très-rarement  quaternées,  finement 
serrulées.  Cônes  ovoïdes,  raccourcis.  Ecailles  transversa- 
lement ovales,  non-mucronées. 

Pinus  Chihuahuana,  Wisliz.  in  Memoir.  of  a  tour  northern  Mexico, 
1846-47,  p.  103.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  220.  Revue 
hort.  1854,  p.  227. 

«  Commun  dans  les  montagnes  de  Chihuahuana ,  à  7,000  pieds 
(environ  2,500  met.)  d'élévation  suprà-marine,  où  il  forme  un  arbre 


358  pinus. 

de  30  à  35  pieds.  Écailles  gemmaires  acuminées,  appliquées. 
Gaines  apprimées,  allongées-lacérées,  caduques.  Feuilles  ternées, 
très-rarement  quaternées,  longues  de  2  à  3  pouces  1/2,  glauques 
en  dessus,  à  peu  près  vertes  en  dessous,  très-légèrement  striées  et 
fimbriées  sur  les  bords.  Cônes  ovoïdes-raccourcis,  de  1  pouce  1/2 
de  longueur,  à  écailles  transversalement  ovales,  non  mucronées. 
Cette  espèce  ressemble  un  peu  au  P.  vâriabilis,  mais  elle  en  est 
suffisamment  distincte.  »  (Wisliz.,  /.  c.) 

Le  docteur  Wislizenus  mentionne  encore  une  autre  espèce  de 
Pin,  qu'il  a  rencontré  sur  les  plus  hautes  montagnes,  à  l'ouest  de 
Jésus-Maria.  Cette  espèce  est  surtout  remarquable  par  la  longueur 
de  ses  cônes,  qui  dépassent  38-43  centimètres. 

59.  Pinus  Jeffreyi,  Horl. 

Pinus  Jeffreyi,  Hort.  Laws.  Cat.  1855,  p.  15. 

Habite  le  N.-O.  de  l'Amérique. 

Graines  ovales-oblongues  ou  subtrigones,  longues  de  10-12  mil- 
lim.,  sur  environ  6  millim.  de  largeur  dans  leur  plus  grand  diamètre, 
légèrement  comprimées,  à  testa  gris  pieté  ou  strié  de  brun.  Aile 
dépassant  la  graine  d'à  peine  7-8  millim.,  blanchâtre,  très-mince, 
presque  transparente,  brusquement  rétrécie  d'un  côté,  avant  d'a- 
voir même  atteint  le  sommet  de  la  graine  (comme  dans  le  P.  Sa- 
biniana),  souvent  érosée  sur  ce  côté,  l'autre  entier,  droit.  Feuilles 
ternées,  assez  semblables  à  celles  du  P.  Coultcri,  les  primor- 
diales caulinaires,  glauques  comme  celles  du  P.  Sabiniana. 

Introduit  en  1854 

60.  Pinus  Mac-Jntoshïana,  Hort. 

Pinus  Mac-Intoshiana,  Hort.  Laws.  Cat.  1855,  p.  15. 
Habite  le  N.-O.  de  l'Amérique. 

Graines  subtrigones,  comprimées,  longues  de  4  millim.,  larges 
d'à  peine  2,  à  testa  noir  ou  brunâtre.  Aile  cultrifprmp,  de  7  millim. 


pinus.  359 

de  longueur  sur  3  millira.  de  largeur,  très- visiblement  marquée  de 
stries  brunâtres. 

Introduit  de  graines,  en  1855. 

61 .  Pinus  Beardsleyi,  Ilort. 

Pinus  Beardsleyi,  Horl.  Laws.  Cat.  1855,  p.  15. 

Habite  le  N.-O.  de  l'Amérique. 

Graines  subtrigones ,  acuminées,  presque  pointues  d'un  bout, 
obtuses-arrondics  de  l'autre,  subcylindriques,  d'environ  5  millim. 
de  longueur  sur  environ  3  de  largeur.  Aile  très-mince,  membra- 
neuse, de  28-32  millim.  de  longueur,  sur  9-10  de  largeur,  d'un 
blanc-jaunâtre,  visiblement  striée  de  brun-marron. 

Introduit  de  graines,  en  1855. 

s 
Tribu  5.  —  PI  lias  ter. 

Pmus,  section  Pinaster,  Endl.  Syn.  Conif.  166.  P.  D.  Dict.  univ. 

d'Hist.  nat.  X.  194. 
Pinus,  section  Eupitys,  Spach,  Hist.  vég.  phan,  374. 

Feuilles  géminées,  très-rarement  ternées.  Cônes  étalés  ou  pen- 
dants, exceptionnellement  dressés,  sessiles  ou  subsessiles  à  la 
maturité.  Apophyse  plus  ou  moins  saillante.  Protubérance  cen- 
trale. Graines  ailées. 

62.  Pinus  pungens,  Mich. 

Feuilles  géminées,  courtes.  Cônes  ovoïdes,  coniques. 
Apophyse  très-saillante,  transversale,  comprimée,  étalée 
ou  légèrement  réclinée.  Protubérance  allongée,  compri- 
mée ou  presque  cylindrique,  raide,  mucronée,  à  mucron 
infléchi,  piquant. 


«3bO  PINUS. 

Pinus  pungens,  Mich.  fil.  Arbr.  for.  I.  65.  t.  5.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  129. 

t.  54.  Loud.  Arbor.  IV.  2177.  f.  2097-2080.— Encycl.  of  trees, 

971.  f.  1804-1805.  Forbes  (Jam.),  Pin<tf.  Wob.  17.  t.  5.  Ant.  Conif. 

18.  t.  5.  f.  4.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  387.Loisel.  Nouv.  Duham. 

V.  236.  t.  67.  f.  5.  Endl.  Syn.  Conif.  166.  Lindl.  et  Gord.  Journ. 
|    tforf.  Soc.  V.  217.  Knight,  S*/n.  Corci/.  27. 

Habite,  dans  la  Caroline,  les  montagnes  de  la  Table,  etc.  ;  et, 
dans  la  Virginie,  les  montagnes  Bleues. 

Descr.  Arbre  de  42-15  met.,  ordinairement  tortueux.  Branches 
très-irrégulières,  étalées  ou  défléchies.  Gaines  très-courtes.  Feuilles 
longues  de  3-7  centim.,  rapprochées,  épaisses,  arrondies  en  des- 
sous, souvent  tordues,  finement  serrulées  sur  les  bords,  brusque- 
ment terminées  en  une  pointe  scarieuse;  coussinets  saillants,  dé- 
currents,  très-longtemps  visibles.  Chatons  mâles  paraissant  eu  mai, 
cvlindrico-coniques,  violacés.  Cônes  sessiles,  réunis,  très-rarement 
solitaires,  longs  de  8-9  centim.,  larges  de  5-6,  ovoïdes,  atténués 
vers  le  sommet;  apophyse  transversalement  élevée,  comprimée, 
légèrement  aiguë  ;  protubérance  terminale,  assez  allongée,  com- 
primée, plus  rarement  subcylindrique,  raide,  pointue,  infléchie. 

Introduit  en  1804. 

65.  Pinus  inops,  Soland. 

Feuilles  géminées  ou  ternées,  courtes,  raides.  Cônes 
oblongs,  légèrement  atténués  au  sommet ,  obtus.  Apophyse 
presque  rhomboïde,  légèrement  élevée  transversalement. 
Protubérance  subulée. 

Pinus  Virginiana,  Mill.  Dict.  n.  9.  Du  Roi,  Obs.  bol.  tâ.—Harbk.  éd. 

Pott.  II.  47.  Wangenh.  Beitr.  74. 
Pinus  inops,  Soland.  ex  Ait.  Hort.  Kew.  éd.  1.  III.  367.  Willd.  Baumz. 

208.    Lamb.   Pin.  éd.  2.   I.  21.   t.  14.   Loud.  Arbor.  IV.  2192. 

f.  2068-2071 — Encycl.  of  trees,  971.  f.  1801-1802.  Forbes  (Jam.), 

Pinet.   Wob.  15.  t.  4.  Desf.  Hist.  arbr.  II.  611.  Loisel.  Nouv. 

Duham.  V.  t.  69.  f.  1.  Hook.  FI.  Bor.  Amer.  II.  161.  Bong.  Vég. 

Sitch.  45.  ex  Hook.  /.  c.  Ant.  Conif.  17.  t.  5.  f.  3.  Link,  in  Linnœa, 


pinus.  361 

XV.  500.  Mich.  lit.  Arbr.  for.  I.  58  (cum  ic).  Spach,  Hist.  vég. 
phan.  XI.  386.  Endl.  Syn.  Conif.  167.  Lindl.  etGord.  Journ.  Hort. 
Soc.  V.  217.  Knight,  Syn.  Conif.  26. 
Pinus  variabilis,  Lamb.  Pin.  éd.  2.  ï.  25.  1. 16.  Forbes  (Jam.),  Pinet 
Wob.  35.  t.  11. 

Habite,  dans  l'Amérique  boréale,  depuis  le  rivage  adroite  de 
la  baie  d'Hudson  jusqu'à  la  Caroline,  dans  les  sols  arides  et  sa- 
blonneux, où  il  est  mélangé  avec  le  P.  mitis. 

Descr.  Arbre  de  8-1 2  met.,  souvent  beaucoup  moins  élevé  dans  nos 
cultures,  où  il  est  ordinairement  tortueux,  diffus.  Branches  irrégu- 
lières, distantes,  étalées-assurgentes.  Rameaux  minces,  couverts 
d'une  écorce  glabre,  luisante,  ordinairement  violacée.  Feuilles  gé- 
minées dans  les  sujets  adultes,  plus  souvent  ternées  dans  les  jeunes 
sujets,  assez  épaisses,  raides,  tordues,  d'un  vert  gai,  longues  de 
6-10  cenlim.  Cônes  étalés,  quelquefois  presque  obliquement  pen- 
dants, longs  de  5-7  centim.,  larges  de  20-25  millim.,  solitaires  ou 
géminés,  plus  rarement  ternes,  droits  ou  quelquefois  très-légèrement 
courbés,  courtement  pédoncules,  un  peu  atténués  vers  le  sommet 
qui  est  obtus  ;  apophyse  peu  saillante,  large,  aiguë-carénée  trans- 
versalement; protubérance  terminale,  prolongée  en  un  mucron, 
lin,  aigu,  souvent  légèrement  courbé. 

Introduit  en  1739. 

Observ.  Les  noms  de  Pin  pauvre,  Pin  chétif,  que  l'on  donne 
vulgairement  à  cette  espèce,  en  donnent  une  idée  assez  exacte  ; 
c'est  un  arbre  généralement  grêle  et  tortueux,  se  dégarnissant 
promptement,  et  de  courte  durée  dans  nos  cultures.  Très-voisin 
du  suivant,  il  s'en  distingue  à  ses  feuilles  plus  grosses  et  plus 
contournées,  enfin  à  ses  cônes  un  peu  plus  gros,  à  écailles  plus 
fortement  mucronées. 

64.  Pinus  mitis,  Mich. 
Feuilles  géminées  et  ternées,  ténues.  Cônes  petits,  sou- 


362  Piisus. 

vent  solitaires,  ovoïdes-obtus.  Apophyse  déprimée,  pyra- 
midale. Protubérance  finement  mucronée. 

Pinus  variabilis,   Pursh.  FI.  Bor.  Amer.  643.  Forbes  (Jam.),  Pinet. 

Wob.  35.  t.  11.  Ant.  Conif.  15.  t.  5.  f.  2.  Link,  in  Linnœa,  XV. 

502.  Loud.  Encycl.  oftrees,  980.  f.  1828.  Loisel.  Nouv.  Ditham.  V. 

t.  69.  f.  2.  Endl.  Syn.  Conif.  168.  Lind!.  et  Gord.  Journ.  Hort. 

Soc.  V.  217. 
Pinus  Tjëda,  y  variabilis,  Ait,  Hort,  Kew.  éd.  1.  III.  363. 
Pinus  echinata,  Mill.  Dict.  il.  12.  Wangenh.  Beitr.  74.  Marsh.  Arbor. 

100.  Du  Roi,  Obs.bot.  U.—Harbk.  éd.  Pott.  H.  51. 
Pinus  mitis,  Mich.  FI.  Bor.  Amer.  II.  204.  Loud,  Arbor.  IV.  2195. 

f.  2072-2076.— Encycl.  oftrees,  974.  f.  1809-1813.  Forbes  (Jam.), 

Pinet.  Wob.  37.  Ant.  Conif.  16.  t.  5.  f.  1.  Mich.  fil.  Arbr.  for.  I.  52 

(cum  ic).  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI,  386.  Endl.  Syn.  Conif.  167. 

Lindl,  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc,  V.  217.  Knight,  Syn.  Conif.  26. 

Habite,  dans  l'Amérique  boréale,  les  terrains  maigres,  sur  le 
rivage  à  droite  de  la  baie  d'Hudson,  auprès  d'Albany  ;  vers  les 
sources  de  la  Delaware;  épars  jusqu'à  la  Louisiane;  très-fré- 
quent dans  le  littoral  du  Maryland. 

Descr.  Arbre  de  15-20  met.,  mais  beaucoup  moins  haut  dans  nos 
cultures.  Branches  étalées,  assez  grêles.  Gaines  très-courtes, 
presque  nulles  dans  les  vieilles  feuilles.  Feuilles  souvent  ternées 
dans  les  jeunes  sujets,  géminées  dans  les  sujets  adultes,  assez 
ténues,  longues  de  7-10  centim.,  irrégulièrement  triquètres , 
finement  serrulées  sur  les  bords;  coussinets  saillants-décurrents, 
longtemps  visibles.  Cônes  ovoïdes-oblongs,  légèrement  atténués  au 
sommet,  généralement  plus  petits  que  ceux  du  P.  inops;  apophyse 
saillante,  carénée-aiguë  transversalement*,  protubérance  légèrement 
saillante,  terminée  par  un  mucron  court,  subulé,  légèrement  infléchi. 

Introduit  vers  1739. 

Observ.  Le  P.  mitis y  désigné  dans  quelques  endroits  de  l'A- 
mérique  par  le  nom  de  yellow  Pine,  (Pin  jaune),  dans  d'autres 
par  celui  de  spruce  Pine(V'm  Sapin),  est,  d'après  Michaux,  bien 
supérieur  au  P.  inops  pour  la  qualité  du  bois.  Le  P.  mitis,  débité 


pinus.  363 

en  planches  ou  en  madriers,  fait  la  base  d'un  commerce  assez 
important.  Dans  la  partie  maritime  des  Etats  du  centre,  les  plan- 
chers des  appartements  et  les  différents  ouvrages  de  menuiserie 
sont  presque  entièrement  faits  de  son  bois. 

65.  PlNUS  MURICATÀ,  Don. 

Feuilles  géminées.  Cônes  agrégés,  ovoïdes,  à  côtés  iné- 
gaux, longs  d'environ  8  centim.  Apophyse  allongée,  an- 
cipitée.  Protubérance  acuminée. 

Pmus  muricata,  Don,  m  Linnœœ  Transact.  XVlï.  441.  Lamb.  Pin.  éd. 

2.  III.  135.  t.  57.  Loud.  Arbor.  IV.  2269.  f.  2180.— Encycl.  oftrees, 

989.  f.  1849.  Ant.  Conif.   32.  t.  14.  f.  1.  Endl.  Syn.  Conif.  161. 

Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  217.  Gord.  /.  c.  IV.  216-217 

[cum  te).  Knight,  Syn.  Conif.  26. 
Pinus  Edgariana,  Hartw.  Journ.  Hort.  Soc.  III.  217. 

Habite,  dans  la  Californie,  vers  San-Luis,  par  35°  (l.  b.),  à 
environ  1,000  met.  d'altitude. 

Descr.  d'après  Hartweg  :  «  Arbre  d'environ  10  met.  Branches 
peu  nombreuses,  mais  passablement  grosses.  Bourgeons  très- 
pointus,  non  résineux.  Feuilles  souvent  réunies  par  4-5  dans  les 
jeunes  sujets,  plus  tard  presque  toujours  par  2,  et  assez  distantes. 
Cônes  subsessiles,  réunis  par  4-7,  brun-rougeâtre  dans  le  jeune 
âge,  passant  ensuite  au  gris-cencké,  pendants,  droits  ou  à  peine 
légèrement  courbés,  longs  de  6-8  centim.,  larges  de  3-4,  atténués 
au  sommet,  obtus.  Ecailles  :  celles  du  côté  supérieur  ou  convexe 
du  cône  à  apophyse  élevée,  droite  ou  légèrement  réfléchie,  parfois 
très-saillante,  pointue,  longue  de  8-10  millim.;  celles  du  côté 
antérieur  ou  plat  plus  petites,  à  apophyse  beaucoup  moins  élevée, 
presque  plane,  excepté  dans  les  écailles  du  sommet,  où  elles  portent 
transversalement  une  ligne  proéminente,  surmontée  au  milieu  par 
un  mucronule  court.  Graines  d'un  brun-obscur,  munies  d'une  aile 
longue  de  12  millim.  » 

Introduit  vers  1846. 


364  pinus. 

Observ.  Dans  nos  cultures,  et  dans  les  jeunes  sujets  seule- 
ment, les  feuilles  sont  le  plus  souvent  réunies  par  2-3,  quel- 
quefois plus  ;  elles  sont  longues  de  42-15  centim.,  tordues-cha- 
grinées,  souvent  dépourvues  de  gaines,  élargies  à  la  base,  planes, 
ou  presque  concaves  en  dedans  lorsqu'elles  sont  géminées,  plus 
étroites,  triquètres  ou  irrégulièrement  rhomboïdales  lorsqu'elles 
sont  réunies  en  plus  grand  nombre, "scabres  sur  les  bords  par  de 
fines  serratures. 

Le  P.  muricata  fut  découvert  par  le  docteur  Goulter  à  San- 
Luis,  au  sud  de  Monterey,  en  Californie,  où  il  est  connu  sous  les 
noms  vulgaires  de  Pino  d'obispo,  Bishop-Pine  (Pin  d'évêque). 

66.  Pinus  contorta,  Dougl. 

Feuilles  géminées.  Cônes  ovoïdes,  petits.  Apophyse  dé- 
primée, pyramidale-tétragone.  Protubérance  mucronée. 

Pinus  contorta,  Dougl.  Mss.  ex  Loud.  Encycl.  of  trees,  9"5.  f.  1814- 

1815.  Endl.  Syn.  Conif.  168. 
Pinus  Banksiana,  ex  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  218  {non 

Lamb.). 

Habite,  dans  le  N.-O.  de  l'Amérique,  les  parties  maritimes, 
vers  le  cap  Désappointement,  par  46°  15' (l.  b.),  et  vers  le  cap 
Loo-Kout,  par  45°  30'. 

Descr.  €  Bourgeons  bruns,  arrondis,  obtus,  couverts  de  résine. 
Gaines  très-courtes,  à  écailles  imbriquées,  noirâtres,  Feuilles  au 
nombre  de  2  dans  chaque  gaine,  longues  de  2  pouces.  Cônes  de 
2  pouces  à  2  pouces  1/2  de  longueur  et  de  3/4  de  pouce  à  1  pouce 
de  circonférence.  Ecailles  marquées  au  sommet  et  latéralement 
d'une  légère  dépression,  terminées  en  une  pointe  obtuse,  accom- 
pagnées d'un  mucron  caduc.  Les  jeunes  rameaux  sont  régulière- 
ment couverts  avec  les  feuilles  de  la  même  manière  que  ceux  du 
P.  Pumilio,  avec  lequel  ils  ont  une  grande  ressemblance.  » 

Cette  espèce  fut  trouvée  par  Douglas  dans  le  nord-ouest  de  l'A- 


pinus.  365 

mérique,  où  elle  croît  dans  les  lieux  humides  ou  sortes  de  marais; 
sur  le  bord  de  la  mer,  elle  est  très-abondante  près  des  caps  Désap- 
pointement et  Loo-Kout.  »  (Loud.  /.  c.) 


67.  Pinus  Pinaster,  Soland. 

Feuilles  géminées.  Cônes  verticillés,  plus  rarement  soli- 
taires, ovoïdes,  atténués  au  sommet,  obtus.  Apophyse  éle- 
vée, pyramidale-anguleuse.  Protubérance  légèrement  sail- 
lante, carénée. 

Pinus  maritima  altéra,  C.  Bauh.  Pin.  492.  Duham.  Arbr.  II.  125.  t.  29. 
Pinus  sylvestris maritima,  conis  fîrmiter  ramisadhaerentibus.  J.  Bauh. 

Hist.  I.  345.  Tourn.  Inst.  586.  Gérard,  FI.  Gall.  prov.  516. 
Pinus  sylvestris  p,  L.  Spec.  1418. 
Pinus  sylvestris,  Mill.  Dict.  n.  f, 
Pinus  Pinaster,  Soland.  in  Ait.  Hort.  Kew.  éd.  1.  III.  367.  Lamb.  Pin. 

éd.  2.  I.  17.  t.  9-10.  Loud.  Arbor.  IV.  2213.  f.  2100-2101 En- 

cycl.  oftrees,  961.  f.  1781-1782.  Ant.  Conif.  18.  t.  6.  f.  1.  Forbes 

(Jam.),  Pinet.  Wob.  29.  Link,  in  Linnœa,  XV.  498.  Schouw.  Ann.  se. 

nat.  3e  sér.  III.  235.  Endl.  Syn.  Conif.  168.  Lindl.  et  Gord.  Journ. 

Hort.  Soc.  V.  217  {excl.  synon.  Massoniana).  Knight,  Syn.  Conif.  27. 
Pinus  maritima,  Lam.  Dict.  V.  337.  DG.   FI.  Fr.  III.  273.  Duham. 

Arbr.  II.  t.  29.  n.  4.  Loisel.  Nouv.  Duham.  V.  t.  72.  Spach,  Hist. 

vég.  phan.  XI.  382.  De  Chambr.  Trait,  prat.  arbr.  résin.  251. 

pi.  II  et  pi.  V.  f.  1. 
?  Pinus  Japonica,  Hort.  aliq. 
Pinus  Nepalensis,  Royle,  ex  Lindl.  et  Gord.  /.  c. 
?  Pinus  Latteri,  Madden. 
Pinus  Syrtica,  Thore,  Promen.  en  Gascog.  161. 
Vulgairement,  Pin  maritime. 

A  Hamiltonii. 

Pinus  Hamiltonii,  Ténor.  Cat.  Neap.  1845.  p.  90. 

Pinus  Pinaster  Hamiltonii,  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  217. 

Knight,  Syn.  Conif.  27. 
p  major,  Duham.  Arb.  2.  133.  t.  28.  n.  2.  ex.  DC.  /.  c. 


366  pinus. 

?  Pinus  Pinaster  altissima,  Lam. 
Vulgairement  Pin  de  Corte. 

c  Arbre  très-élevé.  Branches  étalées  assurgentes,  longtemps  per- 
sistantes. Feuilles  géminées,  acéreuses,  raides,  canaliculées,  légè- 
rement épaissies,  flexueuses,  longues  de  8-10  pouces,  d'un  vert 
noir.  Cônes  solitaires,  cylindrico-coniques,  longs  de  8-10  pouces. 
Ecailles  pyramidales,  étalées  ;  protubérance  cristo-cuspidée.  » 

(Ténor.  I.  c.) 
B  minor. 

Pinus  Pinaster  minor,  Loiseï.  Nouv.  Duham.  V.  242.  t.  72  bis.  f.  1. 

Loud.  Arbor.  II.  963.  Endl.  Syn.  Conif.  109.  Lindl.  et  Gord.  Journ. 

Hort.  Soc.  V.  218. 
Pinus  Escarena,  Risso,  Hist.  nat.  Eur.  mér.  II.  459. 
Pinus  Pinaster  escarena,  Endl.  I.  c.  Lindl.  et  Gord.  I.  c.  217.  Knight, 

Sy?i.  Conif.  27. 
?  Pinus  Pinaster  Aberdonia?,  Loud.  Encycl.  oftrees,  963. 
Vulgairement  Pin  du  Mans,  Pin  du  Trochet. 

Diffère  de  l'espèce  par  ses  dimensions  plus  petites,  par  ses  feuilles 
ordinairement  moins  longues;  enfin  par  ses  cônes  plus  petits  et 
plus  courts. 

Variegala. 

Pinus  Pinaster  variegata,  Hort. 

Celte  variété,  plus  délicate  que  l'espèce,  s'en  distingue  surtout 
par  ses  feuilles  panachées. 

Le  P.  Pinaster  habite  les  parties  maritimes  de  l'Europe,  près 
du  littoral  de  la  Gaule  atlantique,  jusque  vers  le  18°  (t.  b.). 
D'après  Lindl.  et  Gord.,  /.  c,  on  le  trouve  aussi  dans  l'Inde,  la 
Chine  et  le  Japon.  Dansces  dernières  années,  on  en  a  aussi  décou- 
vert sur  plusieurs  points  de  l'Algérie,  notamment  dans  la  grande 
forêt  de  l'Edough,  aux  environs  de  Bone.  Du  reste,  les  dernières 
limites  où  croît  cette  espèce  ne  paraissent  pas  suffisamment  dé- 
terminées. 

La  variété  ou  forme  Hamiltonii  se  trouve  plus  particulièrement 


pinus.  367 

dans  le  Portugal,  en  Espagne,  dans  la  province  de  l'Estrama- 
dure,  dans  la  Gaule  méditerranéenne,  et  dans  l'Italie  supérieure; 
dans  les  Apennins,  on  en  rencontre  depuis  le  rivage  jusqu'à 
une  très-grande  élévation. 

Descr.  Arbre  de  15-25  met.,  droit,  quelquefois  un  peu  tortueux, 
pyramidal,  élancé,  à  cime  conique.  Branches  étalées,  défléchies, 
celles  du  sommet  souvent  presque  dressées,  toutes  verticillées  et 
généralement  minces,  de  sorte  qu'elles  s'épuisent  assez  prompte- 
ment  et  que  les  arbres  sont  ordinairement  dénudés  dans  leur 
partie  inférieure.  Feuilles  de  42-20  centim.,  souvent  larges  de  plus 
de  2  millim.,  épaisses,  arrondies  en  dessous,  planes  en  dessus,  lui- 
santes, souvent  tordues,  dressées  sur  les  jeunes  rameaux,  étalées, 
contournées  sur  les  branches,  brusquement  et  courtement  mucro- 
nées.  Cônes  fortement  attachés  sur  les  branches,  persistant  long- 
temps sur  ces  dernières,  réunis  par  2-3  ou  plus,  parfois  solitaires, 
étalés  ou  souvent  presque  pendants,  ovoïdes-coniques,  acuminés 
au  sommet,  longs  de  8-12  centim.,  larges  de  5-6.  Écailles  très- 
serrées,  solides,  jaune-roussâtre,  luisantes;  apophyse  élevée,  très- 
aiguë  transversalement  ou  un  peu  réclinée  ;  protubérance  centrale, 
saillante,  quelquefois  légèrement  déprimée  et  blanchâtre,  toujours 
distincte  de  l'apophyse.  Graines  noirâtres,  luisantes,  ovales  ou 
oblongues,  longues  de  6-8  millim.,  à  aile  lancéolée,  cultriforme, 
d'environ  20-22  millim.  de  longueur,  d'un  roux  pâle. 

Observ.  Le  P.  Pinaster,  désigné  assez:  généralement  par  les 
noms  de  fin  maritime,  Pin  de  Bordeaux,  est  une  espèce  très- 
précieuse  pour  quelques  parties  de  la  France;  il  est  principale- 
ment cultivé  dans  quelques-uns  de  nos  départements  méridio- 
naux, dont  il  fait  la  plus  grande  richesse.  La  variété  ou  forme 
Hamiltonii,  désignée  le  plus  souvent  par  les  horticulteurs  sous  le 
nom  de  Pin  de  Corte,  semble  se  rencontrer  plus  particulièrement 
aux  environs  de  Corte,  petite  ville  de  Corse,  où  elle  parait  attein- 
dre de  grandes  dimensions,  et  d'où  aussi  elle  nous  aurait  été  en- 
voyée. Voici,  au  sujet  de  cet  arbre,  ce  qu'on  lit  dans  le  Bon  Jar- 
dinier, 1854,  p.  452  :  «  On  cultive,  sous  le  nom  de  Pin  de  Corte, 


368  pinus. 

un  Pin  trouvé  en  i  834  par  M.  Vétillart  (Marcelin),  aux  envi- 
rons de  Corte  (Corse).  C'est  un  grand  et  bel  arbre,  d'une  végé- 
tation vigoureuse,  à  tige  verticale  et  bien  nourrie,  rappelant 
quelquefois  par  son  port  le  P.  Laricio.  On  a  cru  reconnaître  en 
lui  le  P.  maritima  major  de  Duhamel,  dont  l'existence  parais- 
sait assez  problématique.  » 

Quant  à  celui  que  l'on  rencontre  dans  le  commerce  sous  le 
nom  de  Pin  de  VEdough,  ce  n'est  très-probablement  pas  autre 
chose  que  le  P.  Pinaster,  qui  croît  en  grande  quantité  dans  la  fo- 
rêt de  l'Edough,  près  Bone  (Afrique  française),  d'où  il  nous  a 
envoyé. 

68.  Pinus  Lemoniana,  Benth. 

Feuilles  géminées.  Cônes  presque  fusiformes,  obtus  aux 
deux  bouts,  solitaires,  étalés  ou  horizontaux,  jamais  pen- 
dants. 

Pinus  Lemoniana,  Benth.  in  Horticult.  Transact.  2e  sér.  I.  512.  t.  20. 

Spacb,  Hist.  vég.  phan.  XI.  400. 
Pinus  Pinaster   Lemoniana,  Loud.  Encycl.  of  trees,  963.  f.  1783- 

1784.  Endl.  Syn.  Conif.  169.  Lindl.  etGord.  Journ.  Hort.  Soc.  V. 

217.  Knight,  Syn.  Conif.  27. 

Descr.  Arbre  diffus,  buissonneux,  dépassant  rarement  6-8  met. 
Branches  nombreuses,  souvent  grosses,  étalées  ou  irrégulièrement 
déiléchies,  très-rarement  dressées.  Rameaux  diffus.  Feuilles  étalées 
ou  pendantes,  souvent  contournées-diffuses,  longues  de  12-20  cen- 
tim.,  quelquefois  plus  dans  les  jeunes  individus  vigoureux,  larges 
et  épaisses,  planes  en  dessus,  arrondies  en  dessous,  dressées  sur 
les  jeunes  bourgeons  ;  coussinets  décurrents.  Cônes  d'environ  6-8 
centim.  de  longueur,  solitaires  à  l'extrémité  des  rameaux,  étalés 
ou  obliques,  presque  fusiformes,  atténués  aux  deux  bouts,  mais 
plus  au  sommet  ;  apophyse  moins  saillante  et  moins  aiguë-carénée 
que  dans  le  P.  Pinaster,  plus  large,  non  anguleuse  comme  dans 
ce  dernier,  arrondie  et  un  peu  épaissie  sur  le  milieu. 


pinus.  369 

69.  Pinus  pumilio,  Hœnk. 

Feuilles  géminées.  Tronc  souvent  presque  couché  sur 
le  sol ,  très  -rameux  dès  la  base.  Cônes  petits,  ovoïdes,  obtus, 
géminés  ou  ternes.  Apophyse  légèrement  élevée-pyrami- 
dale,  presque  incurvée.  Protubérance  plane,  excentrique- 
ment  mucronulée. 

Pinaster  pumilio,  Clus.  Pannon.  15. 

PlNASTER  QUARTUS  AuSTRlACUS,    CIUS-  HlSt.  I.  32. 

Pinaster  conis  erectis,  C.  Bauh.  Pin.  492. 

Pinaster  conis  erectis,  Toum.  Inst.  586. 

Pinus  Sudeticus  ou  Carpathicus,  Ungrische.  Magaz.  III.  38. 

Pinus  Tatarica,  Mill.  Mss.  in  Herb.  Banks. 

Pinus  mughus,  Scopol.  FI.  Carn.  II.  242.  Du  Roi,  Harbk.  éd.  Pott.  II. 

41.  Willd.  Baumz.  206.  Wahlenb.  FI.  Carp.  311.  Koch.  Syn.  767 

(excl.  var.  a). 
Pinus  sylvestris  y  montana,  Ait.  Hort.  Kew.  éd.  1.  III.  366. 
Pinus  pumilio,  Haenk.  Rise  in  das  Riesengeb.  68.  Waldst.  et  Kitaib. 

Plant,  rar.  Hung.  II.  160.  t.   149.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  I.  5.  t.  2. 

Loisel.  Nouv.  Duham.  V.  234.  Desf.  Hist.  arbr.  II.  610.  Loud. 

Encycl.  oftrees>9o$.  f.  4764-1765.  Forbes  (Jam. ),  Pinet.  Wob. 

t.  1.  Ant.  Conif.  t.  3.  f.  1.  Link,  in  Linnœa,  XV.  490.  Schouw.  Ann. 

se.  nat.  3^  sér.  III.  232.  Endl.  Syn.  Conif.  171.  Lindl.  et  Gord. 

Journ.  Hort.  Soc.  V.  218.  Knight,  Syn.  Conif.  26. 

Habite  les  Alpes  de  l'Europe  centrale,  principalement  dans 
les  sols  calcaires;  dans  la  Suisse,  entre  1,330  et  2,500  met. 
d'élévation  ;  dans  les  Carpathes,  au-dessus  de  la  limite  des  Picea, 
de  1,500-— 1,800  met.  d'altitude. 

Descr.  Arbrisseau  dépassant  rarement  4  met.,  le  plus  souvent 
buissonneux-étalé.  Branches  très-nombreuses  à  partir  du  sol,  les 
plus  inférieures  longuement  élalées-couchées,  et  comme  rampantes, 
relevées  à  leur  extrémité,  les  supérieures,  dressées-étalées.  Gaines 
longues  de  6-8  millim.  dans  les  vieilles  feuilles,  plus  longues  dans 
les  jeunes,  blanches-scarieuses ,  puis  brunâtres  et  raccourcies. 
Traité  des  Conifères.  24 


370  pinus. 

Feuilles  longues  de  3-5  centim.,  très-rapprochées,  ordinairement 
un  peu  plus  ténues  que  celles  du  P.  uncinata.  Cônes  longs  de 
3-4  centim.,  presque  larges  de  3  dans  le  plus  grand  diamètre, 
ovoïdes-obtus,  très-courtement  pédoncules,  d'abord  dressés,  puis 
a  peu  près  horizontaux  ou  obliques  ;  apophyse  un  peu  élevée,  dé- 
primée au  sommet;  protubérance  peu  saillante,  mucronulée. 

Dans  quelques  circonstances  la  tige  principale  se  développe  da- 
vantage, s'élève  et  forme  une  petite  colonne  pyramidale  partant 
du  centre  des  branches  de  la  base;  c'est  alors  le  P.  Pumilio 
pyramidata  des  horticulteurs. 

70.  Pinus  uncinata,  Ram. 

Feuilles  géminées,  raides,  courtes.  Cônes  petits,  ovoïdes- 
oblongs,  d'abord  dressés,  enfin  horizontaux  ou  défléchis. 
Apophyse  très-développée,  subtétragone,  fortement  com- 
primée, réfléchie  dans  les  écailles  inférieures.  Protubé- 
rance large,  tronquée,  mutique  ou  mucronulée. 

Pinus  uncinata,  Ram.  in  DC.  FI.  Fr.  III.  726.  Ant.  Conif.  12.  t.  3. 

f.  3.  Desf.  Hist.  arbr.  II.  610.  Endl.  Syn.  Conif.  170. 
Pinus  mugho,  Poir.  Dict.  V.  336.  Loisel.  Nouv.  Duham.  V.  223.  t.  68. 

Forbes  (Jam.),    Pinet.    Wob.  4.    t.   2.   Loud.  Arbor.   IV.  2187. 

f.  2059-2060.—  Encycl.  oftrees,95Q.  f.  1766-1767.  Lindl.  et  Gord. 

Joum.  Hort.  Soc.  V.  218.  Knight,  Syn.  Conif.  26. 

a.  rostrata,  Ant.  I.  c.  Apophyse  des  écailles  allon- 
gée; protubérance  mucronée. 

Pinus  sylvestris  mugho  s.  Crein,  J.  Bauh.  Hist.  I.  2.  246. 

Pinus  uncinata,  Gook-Wridding.  Voyage  en  Espagne,  II.  236.  Koch, 

Syn.  767.  Link,  in  Linnœa,  XV.  492. 
Pinus  montana,  Baum.  Cat.  Bolwill. 
Pinus  echinata,  Hort. 

p.  rotundata.    Ant.  t.  c.  Apophyse    raccourcie;   pro- 
tubérance mutique  ou  à  peine  mucronulée . 
Pinus  mughus  et  uliginosa,  Koch,  Syn.  767. 


pinus.  371 

Pinus  montana,  Du  Roi,  Obs.  bot.  42.  Hoffm.  FI.  Germ.  I.  310. 

Pinus  sylvestris  montana,  Wahlenb.  FI,  Helv.  180. 

Pinus  mughus,  Hegetschw.  FI.  Helv.  II.  342. 

Pinus  rotundata,  Link,  Abhandl.  der  Berl.  Akadem.  1827.  p.  171. 

Pinus  pumilio  rotundala,  Hort. 

Pinus  sylvestris  3,  iiumilis,  Link,  in  Linnœa,  XV.  188. 

Pinus  sylvestris  2,  brevifolia,  Link,  in  Linnœa,  XV.  487. 

Pinus  obliqua,  Sauter,  in  Reichenb.  FI.  eoccurs.  159. 

Pinus  uliginosa,  Wimmer,  in  Arbeitcn  der  Schleis.  Geselhch.  1837. 

p.  93-98.  Weber.  ibid.  1838,  p.  135-136.  Elsner,  FI.  Cervimont. 

23.  Schauer.  in  Flora,  1840,  p.  41. 
Pinus  pyramidalis,  Reum. 
Pinus  sylvestris  ou  uliginosa,  Link,  in  Linnœa,  XV.  488. 

Habite  les  parties  alpines  et  subalpines  de  l'Europe  austro- 
occidentale. 

Descr.  Arbrisseau  de  5-10  met.,  mais  plus  souvent  moins  élevé, 
et  formant  un  buisson  étalé  et  compacte.  Branches  dressées-éta- 
lées,  plus  rarement  défléchies.  Feuilles  rapprochées,  très-denses, 
appliquées  sur  les  ramules,  étalées,  quelquefois  contournées  sur 
les  branches,  épaisses,  raides,  d'un  vert-foncé,  presque  glaucescent, 
longues  de  5-7  centim.  Cônes  souvent  réunis  par  2-3,  courtement 
pédoncules,  d'abord  dressés,  puis  étalés,  finalement  presque  pen- 
dants, ovoïdes-obtus,  longs  de  5-7  centim.,  larges  de  3-4,  droits  ou 
légèrement  courbés.  Écailles  d'un  gris-brun  ou  rougeâtres;  apophyse 
très-développée,  pyramidale ,  tétragone-comprimée  transversale- 
ment, largement  tronquée  au  sommet,  renversée  vers  la  base  du 
cône,  excepté  dans  les  écailles  supérieures;  protubérance  terminale, 
peu  saillante,  légèrement  rugueuse,  obtuse,  déprimée-tronquée 
comme  l'apophyse,  mutique  ou  mucronulée. 

Obseuv.  Le  P.  uncinata  est  une  espèce  essentiellement  parti- 
culière aux  montagnes,  et,  comme  telle,  très-variable  quant  à 
son  faciès  etàses  dimensions.  Cette  variabilité  est  telle  qu'on  pour- 
rait, non  sans  quelque  raison,  supposer  qu'elle  ne  fait  qu'une 
seule  et  même  espèce  avec  la  précédente,  ou  plutôt  que  l'une 


372  pinds. 

n'est  qu'une  variété  de  l'autre,  susceptible  de  se  rencontrer  dans 

les  semis. 

71.  PlNUS  SYLVKSTRIS. 

Feuilles  géminées,  raides,  glaucescentes.  Cônes  étalés, 
pendants,  acuminés  au  sommet.  Apophyse  légèrement  éle- 
vée, droite,  quelquefois  plus  développée,  réfléchie  vers  la 
base  du  cône.  Protubérance  tronquée,  large,  mutique, 
plus  rarement  mucronulée. 

IIitvç  àpyta,  Théophr.  Hist.  pi.  III.  4. 
T^da,  Plin.  Hist.  nat.  XVI.  19. 

PlNASTER  VULGARIS  PRIOR,  C1US.  PanOïl.   1  6. 

Pinus  sylvestris  vulgaris  Genevensis,  J.  Bauh.  Hist.  1-2.  253. 

Pinds  sylvestris,  C.  Bauh.  Pin.  491. 

Pinus  sylvestris,  L.  Spec.  1418 (excl.  var.).  Lamb.  Pin.  éd.  2.  1.4.4. 
Rich.  Conif.  t.  11.  Loud.  Arbor.  IV.  2153.  f.  2043-2044.  Ant. 
Conif  9.  t.  4.  f.  3.  Schouw.  Ann.  se.  nat.  3e  sér.  III.  331.  Spach, 
Hist.  vég.  phan.  XI.  376.  DC.  FI.  Fr  III.  271.  Desf.  Hist.  arbr. 
II.  610.  De  Chambr.  Trait,  prat.  arbr.  résin.  142.  pi.  1.  f.  78, 
et  pi.  5.  f.  2.  Endl.  Syn.  Conif.  171.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort. 
Soc.  V.  218.  Knight,  Syn.  Conif.  26. 

A.  commdnis.  Ecorcegris  cendré,  légèrement  rugueuse, 
plus  rarement  lisse.  Cônes  solitaires  ou  subsoiitaires, 
petits. 

Pinus  sylvestris,  Lamb.  I.  c.  Loisel.  Nouv.  Duham.  V.  t.  66. 

Pinus  tortuosa,  Hort.  aliq. 

Pinus  Genevensis,  Hort. 

Pinus  Haguenoviensis,  Hort.  aliq. 

Vulgairement  Pin  de  Genève,  Pin  de  Haguenau. 

Branches  nombreuses,  étalées  ou  déclinées,  plus  rarement 
dressées,  diffuses.  Feuilles  rapprochées,  courtes.  Cônes  petits, 
effilés,  pointus  au  sommet  ;  apophyse  peu  saillante ,  souvent 
presque  plane. 


pinus.  373 

C'est  dans  cette  variété  ou  forme  qu'on  rencontre  généralement 
les  arbres  les  moins  vigoureux,  les  plus  diffus,  rabougris  et  de 
croissance  la  plus  lente. 

B.  rubra.  Ecorce  lisse,  rougeâtre.  Cônes  la  plupart 
verticillés. 

Pinus  sylvestris  uncinata,  Loud.  Eïicycl.  of  trees,  953.  f.  1762. 

Pinus  sylvestris  rubra,  Hort. 

Pinus  rigensis,  Desf.  Cat.  hort.  Par. 

Pinus  rubra,  Mill.  Dict.  n.  3.  Loisel.  Nom.  Duham.  V.  t.  67.  f.  1.  DC. 

FI.  Fr.  III.  272. 
Pinus  schotica,  Willd. 

Vulgairement  Pin  de  Russie,  Pin  de  Riga,  Pin  de  mâture. 

Tronc  droit,  recouvert  d'une  écorce  rougeâtre,  presque  lisse  et 
unie,  qui  en  vieillissant  devient  plus  épaisse,  dure,  se  fendille  lon- 
gitudinalement  et  tombe  en  lames  irrégulières.  Branches  dressées-' 
étalées,  relevées  à  l'extrémité.  Feuilles  longues  de  i-8  cent.,  souvent 
très-glauques,  épaisses,  légèrement  contournées.  Cônes  longs  de  4-6 
centim.,  souvent  réunis  par  2-3,  plus  rarement  solitaires,  pédon- 
cules, d'abord  dressés,  finalement  à  peu  près  pendants,  coniques, 
pointus  au  sommet.  Écailles  à  apophyse  élevée,  arrondie  au  centre, 
obtuse  et  comme  tronquée  ;  celles  de  la  base  du  cône  et  du  côté 
supérieur,  souvent  un  peu  convexes,  à  apophyse  plus  développée, 
plus  saillante,  un  peu  renversée;  protubérance  terminale  presque 
cylindrique,  un  peu  plus  colorée  que  l'apophyse. 

G.  argentea.  Feuilles  blanchâtres  égalant  les  cônes. 

Pinus  sylvestris  argentea,  Stev.  in  Ann.  se.  nat.  2e  sér.  vol.  II.  1839. 
p.  60.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  377. 

Feuilles  d'un  gris-argenté,  luisantes,  de  la  même  longueur  que 
les  cônes. 

Variétés    horticoles. 

Pinus  sylvestris  nana. 

Pinus  sylvestris  pygmjîa,  Hort.  aliq. 


374  pinus. 

Branches  nombreuses,  très-courtes,  dressées.  Feuilles  de  2-4 
cenlim.,  glaucescentes. 

Cette  variété  est  très-distincte  par  son  port  et  surtout  par  ses 
dimensions  ;  elle  ne  forme  jamais  qu'un  très-petit  buisson  dressé 
et  compacte,  déprimé.  Elle  est  au  P.  sylvestris  ce  que  la  variété 
Clambrasiliana  du  Picea  excelsa  est  à  ce  dernier. 

Pinus  sylvestris  variegata,  Hort. 

Beaucoup  plus  naine  et  plus  délicate  que  l'espèce,  cette  variété 
s'en  distingue  par  ses  feuilles,  les  unes  panachées  de  blanc-jaunâtre, 
les  autres  tout  à  fait  vertes. 

Pinus  sylvestris  monophylla,  Hodgins,  ex  Loud.  Encycl.  oftrees,  958. 

Cette  variété,  beaucoup  moins  vigoureuse  que  l'espèce,  s'en 
distingue  surtout  par  ses  deux  feuilles  complètement  appliquées 
etcomme  soudées,  paraissant  ainsi  n'en  former  qu'une  ;  mais  lorsque 
,  les  plantes  sont  vigoureuses,  il  arrive  toujours,  soit  la  première, 
soit  la  deuxième  année,  que  ces  feuilles  se  séparent  et  reprennent 
leur  caractère  normal. 

Déjà  décrite  par  Loudon,  cette  variété  a  été  obtenue  de  nouveau 
par  M.  Chatenay,  pépiniériste  à  Tours. 

Habite  l'Europe  centrale  et  boréale,  où  il  s'avance  jusque  vers 
le  70e  degré,  et  dans  le  nordderAsie,jusqueversIe63e.  Laforme 
B.  rubra  paraît  se  rencontrer  fréquemment  dans  le  nord  de  l'Eu- 
rope centrale,  et  laforme  C.  argentea  semble  particulière  au  Cau- 
case, où  elle  a  été  observée  par  Slewen. 

Descr.  Tronc  recouvert  d'une  écorce  gris-cendré,  bientôt  ru- 
gueuse et  se  détachant  en  lames  généralement  petites,  et  mettant 
à  nu  un  épiderme  souvent  rougeâtre.  Branches  verticillées,  légère- 
ment dressées,  la  plupart  bientôt  réfléchies  et  irrégulières  par  la 
mort  de  plusieurs  d'entre  elles.  Bourgeons  allongés-pointus,  blancs 
par  la  résine  dont  ils  sont  ordinairement  couverts.  Feuilles  longues 
de  5-8centim.,  quelquefois  plus  dans  les  jeunes  individus.  Chatons 
femelles  pédoncules,  dressés  à  l'extrémité  des  bourgeons  de  l'année 
précédente.  Cônes  réunis  par  2-3,  presque  pendants,  longs  de  3-5, 
plus  rarement  6  cenlim.,  élargis  à  la  base,  acuinincs-pointus  au  som- 


l'irsus.  375 

met.  Ecailles  élargies,  épaisses  à  la  base,  rétrécies,  acuminées,  presque 
pointues  au  sommet;  apophyse  presque  plane  dans  les  écailles  du 
sommet  du  cône,  plus  saillantes  dans  celles  de  la  base  ;  protubérance 
saillante,  obtuse.  Graines  très-petites,  irrégulièrement  ellipsoïdes 
ou  sublrigones,  d'un  gris-cendré  ou  roux,  longues  d'à  peine  5  mil- 
lim.,  à  aile  très-mince,  presque  transparente,  longue  de  45-16 
millim.  à  partir  de  la  base  de  la  graine,  finement  striée  de  brun- 
roux,  se  détachant  très-facilement. 

Observ.  Suivant  les  localités  et  les  terrains  dans  lesquels  il 
croît,  le  P.  sylvestris  varie  considérablement  dans  sa  forme  et  ses 
dimensions.  Quelquefois,  grand  arbre  de  30  met.  et  plus,  sur  au 
moins  1  met.  de  diamètre,  il  forme  une  pyramide  élargie  ou  une 
cime  allongée  conique.  Parfois,  au  contraire,  il  est  rabougri, 
diffus,  à  branches  étalées,  grêles.  Ses  feuilles  ne  paraissent 
pas  moins  variables  ;  elles  sont  tantôt  longues,  dressées,  tantôt 
courtes,  étalées,  vertes  ou  glauques.  Même  variation  à  l'égard 
des  cônes,  quelquefois  très-petits,  droits,  coniques-pointus,  à 
apophyse  plane  ou  presque  plane,  quelquefois  au  contraire  à 
apophyse  élevée,  saillante  et  réfléchie  vers  la  base  du  cône, 
comme  dans  la  forme  B.  rubra,  par  exemple.  Aussi  rien  n'est-il 
plus  difficile  que  de  caractériser  ces  races  dites  de  Haguenau, 
de  Genève,  de  Riga;  elles  paraissent  même  dues  à  des  circon- 
stances locales,  car  des  graines  venues  de  ces  divers  endroits, 
et  semées  dans  des  contrées  et  des  climats  différents,  produisent 
ordinairement  des  plants  qui  n'ont  déjà  plus  le  même  carac- 
tère. Je  ne  serais  pas  éloigné  de  croire  que  la  plupart  des  ar- 
bres rabougris,  tortueux,  diffus,  que  Ton  rencontre  dans  les  cul- 
tures, sont,  en  grande  partie,  dus  au  peu  de  soin  qu'on  apporte 
dans  le  choix  des  graines,  et  que  si  on  récoltait  ces  dernières  sur 
des  sujets  vigoureux,  élancés,  on  obtiendrait  aussi  des  individus 
beaucoup  plus  beaux. 

Le  P.  sylvestris  fournit  un  bois  très-solide,  recherché  pour 
l'industrie,  principalement  pour  la  marine  ;  on  en  extrait  dans 
le  Nord  divers  produits  résineux,  et  son  écorce,  qui  est  astrin- 


376  NNUS. 

gente,  est  quelquefois  substituée  à  celle  du  chêne,  pour  le  tan- 
nage des  cuirs. La  décoction  des  jeunes  bourgeons  possède  des  pro- 
priétés an  tiscorbutiques,  qui  les  a  fait,  dans  certains  cas,  employer 
à  la  fabrication  de  la  bière,  en  remplacement  du  Houblon. 

72.  Pmus  densiflora,  Sieb.  et  Zucc. 

Feuilles  géminées,  ténues,  droites.  Cônes  petits,  acumi- 
nés,  portés  sur  un  pédoncule  recourbé.  Apophyse  rhom- 
boïdale,  lisse.  Protubérance  finement  cuspidée. 

Pinus  densiflora,  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap.  II.  22.  t.  H 2.  Endl.  Syn. 

Conif.  172. 
?  Pmus  Japonica,  Ant.  Conif.  23.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  34. 

Habite  dans  tout  le  Japon,  mais  plus  rare  dans  les  provinces 
australiennes,  où  il  est  çà  et  là  cultivé;  commun  dans  la  région 
centrale,  où  mélangé  avec  le  P.  Massoniana,  il  constitue  de 
vastes  forêts  s'élevant,  à  partir  de  la  plaine,  jusqu'à  300 — 660  met. 
au-dessus  du  niveau  de  la  mer. 

Descr.  D'après  Zuccarini  :  Arbre  d'au  moins  13  met.,  à  tronc 
cylindrique  droit,  couvert  d'une  écorce  lisse,  cendrée-brunâtre. 
Ramules  cendrés-roussâtres,  glabres,  marqués  et  presque  hérissés 
par  la  base  persistante  et  décurrente  des  écailles.  Bourgeons  nom- 
breux, verticillés  au  sommet  des  ramules,  ovoïdes-aigus,  composés 
d'écaillés  lancéolés,  acuminées,  ciliées-sphacélées,  presque  lignes- 
centes  à  la  base,  persistantes,  membraneuses  du  milieu  au  sommet, 
entin  sèches  et  rousses,  d'abord  densement  imbriquées,  puis  écar- 
tées l'une  de  l'autre  et  disposées  à  la  place  des  feuilles  sur 
toute  l'étendue  des  rameaux.  Ecailles  gemmaires  membraneuses, 
sèches,  sphacélées,  persistantes,  rassemblées  après  le  développe- 
ment du  bourgeon  en  un  tube  court,  cylindrique,  entourant  les 
fascicules  de  feuilles.  Feuilles  géminées,  longues  de  8-10  centim., 
acéreuses,  ténues,  raides,  aiguës,  très-finement  serrulées  sur  les 
bords,  subglaucescentes,  convexes  en  dessous,  concaves  en  dessus 
et  marquées  de  chaque  côté  de  plusieurs  séries  distinctes  de  sto- 


pinus.  377 

mates.  Bourgeons  florifères,  formés  d'écaillés  membraneuses, 
nombreux  et  rassemblés  en  épis  cylindriques,  de  5  à  8  centim.  de 
longueur.  Chatons  sessiles,  raccourcis,  ovales-cylindriques.  Ela- 
mines  alternes,  densement  imbriqués,  à  filaments  courts,  filifor- 
mes, étalés  au  sommet  en  un  processus  suborbiculaire,  très-finement 
crénulé,  membraneux,  et  de  la  base  duquel  descendent  les  deux 
loges  de  l'anthère.  Anthères  elliptiques,  s'ouvrant  en  arrière  par 
une  fente  longitudinale.  Chatons  femelles  terminaux,  solitaires  ou 
subverticillés ,  densement  recouverts  par  des  écailles  membra- 
neuses, lancéolées-aiguës,  ovoïdes  ou  subglobuleux,  de  la  grosseur 
d'un  pois  avant  la  fécondation.  Écailles  gemmaires  nombreuses,  al- 
ternes-imbriquées, très-courtement  stipitées,  longuement  cuspidées. 
Bractées  stipitées,  à  pédicule  linéaire  court,  à  lameobovale-spatulée, 
obtuse,  émarginée,  trois  fois  plus  courte  que  l'écaillé,  disparaissant 
plus  tard.  Cônes  défléchis  ou  pendants,  mûrissant  la  deuxième 
année,  portés  sur  un  pédicule  court,  ligneux,  plus  petits  que  dans 
le  Pinus  sylvestris,  arrondis  à  la  base,  supérieurement  coniques, 
obtus.  Écailles  fructifères  ligneuses,  linéaires-oblongues,  épaissies 
au  sommet,  rhomboïdes-tronquées,  aréolées,  cendrées-roussâtres, 
principalement  du  côté  de  la  base,  noirâtres  en  dessous.  Graines 
elliptiques,  obliquement  tronquées  au  sommet,  à  aile  cullriforme, 
obtuse,  blanchâtre. 

Observ.  Cette  espèce  est  très-commune  au  Japon,  où,  d'après 
Zuccarini,  on  la  distingue  au  premier  coup  d'oeil  du  P.  Masso- 
niana,  avec  lequel  elle  est  presque  toujours  mêlée,  par  son  tronc 
plus  droit,  plus  élancé,  couvert  d'une  écorce  lisse,  rouge-bru- 
nâtre; l'arbre  est  sans  branches  jusqu'aux  deux  tiers  de  sa  hau- 
teur; puis,  ses  branches  sont  plus  courtes,  plus  étalées,  et  les 
jeunes  pousses  garnies  seulement  vers  leur  extrémité  de  feuilles 
minces,  fines  et  d'un  vert  glauque.  Dans  les  provinces  centrales 
de  Niphon,  les  deux  espèces  forment,  par  leur  mélange,  des  fo- 
rêts étendues  ;  des  pieds  isolés,  d'une  élévation  presque  ordi- 
naire, caractérisent  les  pentes  des  montagnes  de  400—600  met. 
au-dessus  du  niveau  de  la  mer.  En  général,  le  P.  Massoniana  do- 
mine dans  les  bas-fonds,  où  il  croît  vigoureusement,  tandis  que 


378  pinus. 

sur  les  montagnes  de  1,000 — 1,200  met.  d'altitude  il  ne  forme 
plus  qu'un  arbrisseau.  Le  P.  densiflora  fournit  un  excellent  bois 
de  construction,  mais  la  rareté  de  gros  individus  fait  qu'on  l'em- 
ploie très-peu  pour  cet  usage.  La  résine  en  est  très-recherchée 
au  Japon,  où  elle  entre  dans  beaucoup  de  préparations  pharma- 
ceutiques. On  prépare  l'encre  de  Chine  ordinaire  avec  la  suie  de 
cette  espèce  et  celle  de  la  suivante. 

75.  Pinus  Massoniana,  Lamb. 

Feuilles  géminées,  allongées,  raides,  dressées,  glauces- 
centes.  Cônes  petis,  ovoïdes-coniques,  portés  sur  un  pé- 
doncule droit  ou  défléchi.  Apophyse  déprimée,  pyrami- 
dale, lisse,  épaissie  sur  le  bord  supérieur.  Protubérance 
rapprochée  vers  les  bords,  très-finement  tuberculée. 

Pinus  sylvestris,  Thunb.  FI.  Jap.  274  (excl.  synon.). 

Pinus  Massoniana,  Lamb.  Pin.  éd.  2.  I.  16.  t.  8.  Sieb.  et  Zucc.  FI. 

Jap.  II.  24.  t.  113-114.  Loisel.  Nouv.  Duham.  V.  243.  Endl.  Syn. 

Conif.  174. 
Pinus  rubra,  Sieb.  in  Verhandl.  van  het.  Balav.  Genotsch.  XII. 
Pinus  Pinaster,  Lindl.  etGord.  Journ.  Hort.  Soc.  (non  Lamb.) 
p.  variegata,  Sieb.  et  Zucc.  I.  c.  Siraga-matsu.  Japon. 
y.  monophylla,  Sieb.  et  Zucc.  I.  c.  Fitots-matsu.  Ibid. 

Habite  très-communément  en  Chine  et  partout  au  Japon,  où 
il  constitue  de  vastes  forêts,  dans  les  plaines  et  sur  les  pentes; 
sur  les  montagnes  les  plus  hautes,  au  delà  de  1 ,000  met.,  il  se 
rapetisse  tellement  qu'il  devient  presque  semblable  au  P.  Pu- 
milio. 

Descr.  D'après  Zuccarini  :  Grand  arbre  à  cime  élargie.  Rameaux 
étalés,  souvent  allongés,  de  couleur  gris-cendré,  glabres,  marqués  par 
les  bases  persistantes  et  décurrentes  des  écailles.  Bourgeons  comme 
dans  l'espèce  précédente,  presque  tous  verticillés,  ovoïdes-aigus. 
Écailles  gemmaires  membraneuses,  spliacélées  sur  les  bords,  filamen- 
teuses et  entrelacées,  réunies  en  une  gaîne  d'environ  8-40  millim.  de 
longueur.  Feuilles  géminées,  longues  de  10-16  centim.,  acéreuses, 


pinus.  379 

raides,  ou  le  plus  souvent  défléchies,  brièvement  aiguës,  serrulées- 
scabres  sur  les  bords,  glaucescentes,  convexes  en  dessous,  concaves  en 
dessus  et  glauques  sur  les  deux  faces.  Bourgeons  florifères,  rassem- 
blés par  10-20  et  formant  un  épi.  Chatons  mâles  sessiles,  cylindri- 
ques, presque  longs  de  3  centim.  Elamines  densement  imbriquées, 
alternes;  filaments  courts,  filiformes,  dilatés  au  sommet  en  un  pro- 
cessus suborbiculaire,  irrégulièrement  crénulé  au  sommet,  et  de 
la  base  duquel  descendent  les  deux  loges  de  l'anthère,  qui  s'ouvrent 
en  arrière  par  une  fente  longitudinale,  et  de  là  bivalves.  Chatons 
femelles  terminaux,  solitaires  ou  subfasciculés,  densement  recou- 
verts d'écaillés  membraneuses,  lancéolées-aiguës,  serrulées-sèches. 
Écailles  fructifères  nombreuses,  densement  imbriquées,  courte- 
ment  slipitées;  par  suite  largement  cunéiformes,  suborbiculaires- 
arrondies ,  légèrement  épaissies  sur  les  bords,  mutiques  ou  très- 
courtement  mucronulées.  Bractées  spatulées-cunéaires  dès  la 
base,  tronquées,  rétuses,  du  double  plus  courtes  que  les  écailles, 
disparaissant  plus  tard.  Cônes  mûrissant  la  deuxième  année,  coniques, 
longs  d'environ  5  centim.,  arrondis  à  la  base,  sensiblement  atténués 
vers  le  sommet,  portés  par  un  pédicule  court-réfléchi.  Écailles 
fructifères  ligneuses,  oblongues,  légèrement  épaissies  supérieure- 
ment, obliquement  rhomboïdales  au  sommet,  aréolées,  de  couleur 
brun-marron.  Graines  subrhomboïdales,  à  aile  cultriforme,  mem- 
braneuse, d'un  blanc-roussâtre,  légèrement  striée,  trois  fois  plus 
longue  que  la  graine.  Embnjon  ordinairement  à  6  cotylédons, 
courts,  oblongs,  obtus,  connivents. 

Observ.  De  toutes  les  Conifères  qui  croissent  dans  l'empire  du 
Japon.,  dit  Zuccarini,  aucune  n'y  est  aussi  commune  que  celle-ci; 
là  où  elle  ne  croît  pas  à  l'état  sauvage,  elle  est  cultivée.  Par  une 
culture  prolongée,  les  Japonais  en  ont  obtenu  un  grand  nombre 
de  variétés,  entre  autres  le  Fitots-matsu }  dont  les  deux  feuilles 
se  soudent  et  paraissent  n'en  former  qu'une  seule,  et  \eSiraga- 
matsu,  à  feuilles  panachées.  Le  bois  de  cette  dernière  est  très- 
résineux,  tenace  et  durable  ;  on  s'en  sert  pour  les  constructions 
des  maisons  et  pour  la  menuiserie. 


380  pinus. 

74.  Pinus  Merkusii,  Jungh.  et  de  Vriese. 

Feuilles  géminées,  très-longues,  flexueuses.  Cônes 
ovoïdes.  Apophyse  élevée,  pyramidale,  striée-rayonnante, 
luisante,  recourbée.  Protubérance  déprimée. 

Pinus  Finlaysoniana,  Wall.  Cat.  n.  6062.  Blum.  Rumph.  III.  216. 
Pinus  Sumatrata,  Junghuhn,  Mss.  Botanische,  Zeit.  1846,  p.  698. 
Pinus  sylvestris,  Herb.  Finlays.  Loureir.  FI.  Cochinch.  (éd.  Willd.). 

709  (excl.  synon.). 
Pinus  Merkusii,  Jungh.  et  de  Vriese,  in  Plant.  Nov.  lnd.  Batav.  5. 

t.  2.  Lindl.etGord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  218.  Endl.  Syn.  Conif.ïl6. 

Habite,  dans  l'île  de  Sumatra,  la  région  des  Batarmes  ;  dans 
les  montagnes  Tanna-Huring  et  Tobah,  de  1,000 — 1,330  met. 
d'altitude  (Jungh.  )  ;  la  Cochinchine,  Bornéo  et  probablement  les 
îles  de  l'archipel  Indien  (  Blum.,  /.  c). 

Descr.  «^4r6re  de  30-33  met.  de  hauteur.  Branches  inférieures 
réfléchies,  ascendantes,  marquées  après  la  chute  des  feuilles  par  les 
bases  persistantes  des  coussinets ,  à  cicatrices  dilatées,  légèrement 
épaissies  au  sommet,  prolongées  en  dessous  en  forme  de  carène 
décurrenle,  sensiblement  affaiblies  dans  les  plus  gros  rameaux, 
puis  disparaissant  tout  à  fait.  Bourgeons  foliifères  allongés-linéaires, 
presque  incurvés,  composés  d'écaillés  subulées,  apprimées,  blan- 
châtres. Gaines  d'environ  1  centim.  de  longueur,  composées  d'é- 
cailles  brunâtres,  les  plus  extérieures  caduques,  les  intérieures  per- 
sistantes, étroitement  adhérentes,  lacérées  au  sommet,  transver- 
salement rugueuses.  Feuilles  géminées,  acéreuses,  d'environ  20 
centim.  de  longueur  sur  les  arbres  adultes,  presque  lisses  en  des- 
sous, un  peu  scabres  sur  le  bord  supérieur  lorsqu'on  les  regarde 
à  la  loupe.  Chatons  mâles  de  2  centim.  de  longueur,  rameux, 
obtus,  munis  de  bractées  à  la  base.  Bradées  allongées-lacérées, 
quelquefois  aussi  naviculaires,  comprimées,  imbriquées,  presque 
égales,  brun-foncé  ou  brun -obscur  au  milieu,  luisantes,  blan- 
ches, membraneuses  sur  les  bords,  lacérées-ciliées  au  sommet. 
Anthères  distiques,  sur  un  pédicule  court,  inséré  sur  un  rachis 
commun,  étroites  à  la  base,  plus  larges  au  sommet,  membraneuses 


pinus.  381 

dans  la  partie  supérieure,  presque  luisantes.  Loges  2,  largement 
ouvertes  en  dedans,  à  cloison  intermédiaire  longuement  saillante  en 
avant.  PoVen  globuleux  d'une  jaune  d'or.  Cônes  subovoïdes  à  la 
maturité,  presque  dressés,  de  7  centim.  de  longueur  sur  30-35 
millim.  de  diamètre  au  milieu,  courtement  pédoncules,  atténués  à 
la  base  et  au  sommet,  à  pédoncule  infléchi.  Ecailles  carpellaires 
oblongues,  de  25  millim.  de  longueur,  sur  presque  1  centim.  de 
largeur,  ligneuses,  brunâtres,  légèrement  convexes  à  l'extérieur, 
épaissies  au  sommet,  luisantes  et  marquées  au  milieu  d'une  aréole 
striée  du  centre  à  la  circonférence.  Graines  2  triangulaires,  placées 
vers  les  bords  et  près  de  la  base  de  la  nervure  de  l'écaillé.  Aile  très- 
mince,  de  plus  d'un  centim.  de  longueur,  d'environ  5  millim.  de 
large  au  milieu,  jaunes,  ténues,  luisantes,  en  forme  de  samare. 
Embryon  à  cotylédons  peu  développés.  »  (De  Vriese,  l.  c.) 

75.  Pinus  Banksiana,  Lamb. 

Feuilles  géminées,  courtes,  raides,  divariquées-étalées. 
Cônes  dressés,  cylindriques,  aigus,  recourbés.  Apophyse 
luisante,  (fbnvexe,  légèrement  carénée  transversalement. 
Protubérance  à  peine  saillante,  très-finement  mucronulée. 

Pinus  Ganadensis  foliiscurtis  et  falcatis,  conis  medio  incurvis.  Duham. 

Arbr.  II.  126.  n.  10. 
Pinus  sylvestris  8  divaricata,  Ait.  Hort.  Kew.  éd.  1.  III.  366. 
Pinus  Hudsonica,  Lam.  Dict.  V.  339. 
Pinus  rupestris,  Mich.  fil.  Arbr.  for.  1.  49.  t.  2. 
Pinus  Banksiana,  Lamb.  Pin.  éd.  2.  I.  7.  t.  3.  Desf.  Hist.  arbr.  II. 

611.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  13.  t.  3.  Loud.  Arbor.  IV.  2190. 

f.  2064-2067.— Encycl.  oftrees,  969.  f.  1798-1799.  Hook.  FI.  Bor. 

Amer.  II.  161.  Loisel.  Nouv.  Duham.  V.  234.  t.  67.  f.  3.  Link,  in 

Linnœa,  XV.  491.  Ant.  Conif.  8.  t.  4.  f.  2.  Spach,  Hist.vég. phan. 

XI.  379.  Endl.  Syn.  Conif.  177.  Llndl.  etGord.  Journ.  Hort.  Soc. 

V.  218  (excl.  synon.  contorta).  Knight,  Syn.  Conif.  26. 

Habite  les  parties  froides  de  l'Amérique  boréale,  jusqu'au 
68°  Lat. 


382  pinus. 

Descr.  Arbre  d'au  plus  10  mètres,  le  plus  souvent  beaucoup 
moins  élevé;  toujours  grêle,  tortueux,  diffus,  dans  nos  cultures. 
Branches  courtes,  irrégulièrement  étalées  ou  défléchies.  Feuilles 
très-rapprochées,  longues  de  20-40  millim.,  presque  planes,  diver- 
gentes, souvent  tordues.  Cônes  géminés,  plus  rarement  solitaires, 
de  couleur  gris-cendré,  sessiles-dressés,  toujours  courbés  vers  les 
branches  auxquelles  ils  touchent  souvent  par  leur  sommet,  longs  de 
3-4  centim.,  larges  de  45-20  millim.  Ecailles  d'un  gris-cendré  ou 
jaunâtre;  apophyse  épaissie-arrondie  du  côté  convexe  du  cône, 
principalement  vers  sa  base,  presque  plane  du  côté  opposé,  trans- 
versalement et  très-finement  carénée-luisante;  protubérance  cen- 
trale un  peu  enfoncée,  blanchâtre,  portant  au  centre  un  mucronule 
fin,  aigu,  courbé  vers  la  base  du  cône.  Graines  assez  semblables  à 
celles  du  P.  sylvestris. 

Introduit  en  1785. 

76.    PlNUS   LOISELEURIÀNA  -J-. 

Feuilles  géminées,  très-rarementternées,  étalées,  raides. 
Cônes  ovoïdes-obtus,  réunis  par  2-4,  plus  rarement  soli- 
taires. Apophyse  légèrement  épaissie-arrondie,  luisante, 
très- finement  carénée  transversalement.  Protubérance 
ellipsoïde,  enfoncée,  légèrement  carénée,  mutique,  blan- 
châtre. 

Pinus  resinosa,  Loisel.  Nouv.Duham.  V.  237.  f.  o. 

?  Pinus  resinosa,  Soland.  in  Ait.  Hort.  Kew.  1.  III.  367.  Willd.  Baumz. 

267.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  I.  23.  t.  15.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob. 

t.  6  {excl.  descript.).  Loud.  Arbor.  IV.  2210.  f.  2094-2097.  — 

Encycl.  of  trees,  973.  f.  1807-1808.   Link,  in  Linnœa,  XV.  501. 

Ant.  Conif.  7.  t.  4.  f.  1.  Hook.  FI.  Bor.  Amer.  II.  161.  Endl.  Syn. 

Conif.   178.  {excl.  synon.).  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V. 

219  {excl.  synon.)   Knight,  Syn.  Conif.  27  {excl.  synon.). 
Pinus  resinosa  d'Alfort,  Hort. 

Habite  l'Amérique  septentrionale. 


pinus.  383 

Descr.  Arbre  atteignant  environ  de  10-12  met.,  buissonneux 
dans  nos  cultures.  Bois  très-médiocre.  Branches  étalées  dès  leur 
point  de  départ,  relevées  à  leur  sommet,  promptement  dé- 
garnies de  feuilles.  Rameaux  et  ramules  courts,  nombreux. 
Gaines  soyeuses,  de  10-12  millim.  de  longueur  dans  les  jeunes 
feuilles,  beaucoup  plus  courtes  sur  les  vieilles.  Feuilles  géminées, 
très-rarement  ternées,  longues  de  8-12  centim.,  quelquefois  plus 
dans  les  jeunes  sujets,  étalées,  épaisses,  arrondies  en  dessous, 
planes  en  dessus,  souvent  contournées,  finement  denticulées; 
coussinets  plats,  légèrement  saillants,  décurrents.  Ecailles  gem- 
maires  courtes,  très-fimbriées ,  révolutées-caduques.  Cônes  très- 
nombreux  ,  pédoncules ,  souvent  réunis  par  2-3  ou  4  au  sommet, 
de  courts  rameaux,  ovoïdes-coniques,  acuminés  au  sommet,  persis- 
tant très-longtemps  sur  l'arbre  sans  se  détacher  ni  s'ouvrir, 
d'abord  dressés,  finalement  étalés,  jamais  pendants,  longs  de  3-5 
centim.,  très-rarement  plus,  larges  de  25  à  35  millim.  Ecailles 
fructifères  gris-cendré  ou  rougeâtre  plus  ou  moins  foncé  ;  apophyse 
rhomboïdale  légèrement  épaissie,  arrondie  et  non  anguleuse,  à 
peine  carénée  transversalement,  à  protubérance  centrale  petite,  en- 
foncée, non  mucronée. 

OBSERV.L'arbre  d'après  lequel  a  été  faite  la  description  ci-dessus 
est  planté  dans  le  jardin  de  l'Ecole  vétérinaire  d'Alfort,  près 
Paris,  depuis  au  moins  60  ans  ;  c'est  le  même  qui  a  été  décrit 
par  Loiseleur  dans  son  Nouveau  Duhamel,  sous  le  nom  de  P. 
resinosa  ;  sa  forme  est  encore  exactement  la  même  que 
lorsqu'il  a  été  décrit  parce  dernier  auteur;  la  seule  différence 
réside  dans  les  dimensions,  qui  sont  plus  considérables.  Mais 
comme  les  descriptions  qu'ont  faites  les  différents  auteurs  du  P. 
resinosa  ne  s'accordent  pas  avec  celui  qu'a  décrit  Loiseleur,  j'en 
ai  changé  le  nom,  et  lui  ai  appliqué  celui  de  ce  dernier,  qui  en 
a  donné  une  description  et  une  figure  exactes  dans  le  Nouveau 
Duhamel,  (l.  c.)  ;  j'ai  rapporté  comme  douteux  les  différents  syno- 
nymes qui  lui  ont  été  imposés.  La  figure  qu'en  a  donnée  Lam- 
bert, copiée  par  Antoine  et  par  Forbes,  s'accorde  à  peu  près 
avec  l'arbre  d'Alfort,  quant  à  la  forme  des  cônes,  mais  non  quant 


384  pinus. 

à  la  description,  puisqu'il  dit  «  que  la  résine,  très-abondante,  est 
très-odorante,  »  ce  qui  n'existe  pas  dans  l'individu  d'Alfort,  dont 
le  bois  à  peine  résineux  est  d'une  grande  fragilité.  L'espèce  dont 
il  est  ici  question  paraît  différente  de  celle  dont  a  parlé  Lambert, 
et  n'a  non  plus  aucun  rapport  avec  le  P.  rubra  de  Micb.,  avec 
lequel  cependant  tous  les  auteurs  l'ont  considéré  comme  syno- 
nyme. Ce  dernier,  dont  je  parlerai  plus  loin,  est  une  espèce  im- 
parfaitement connue,  qui  paraît  avoir  beaucoup  de  rapports  avec 
certaines  formes  du  P.  Laricio.  Quant  au  P.  Loiseleuriana,  je  dois 
dire  qu'il  a  beaucoup  de  ressemblance  avec  le  P.  Brutia  (Ténor.). 

77.  Pinus  Laricio,  Poir. 

Feuilles  géminées.  Cônes  dressés,  étalés,  acuminés,  sou- 
vent arqués.  Apophyse  luisante,  convexe,  transversalement 
élevée.  Protubérance  terminale  mutique  ou  à  peine  mu- 
cronulée. 

A.  Poiretiana.  Branches  grosses,  dressêes-étalécs  ou 
défléchies.  Feuilles  longues,  étalées,  souvent  légèrement 
chiffonnées. 

Peuxri,  Homer.  II.  23.  328. 

Peux?)  tSata,  Théophr.  Hist.  pi.  III.  4. 

Pinaster,  Plin.  Hist.  nat.  XVI.  17. 

Pinus  sylvestris  s  maritima,  Ait.  Hort.  Kew.  éd  .1.  III.  366. 

Pinus  Laricio,  Poir.  Dict.  V.  339.  Loisel.  Nouv.  Dnham.  V.  1.6  et 

t.  71.  f.  2.  Lamb.  Pin.  éd.  2. 1.  9.  t.  4.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob. 

23.  Loud.  Arbor.  IV.  2206.  f.  2081-2084.— Encycl.  of  trees,  957. 

f.  1768-1769.  DC.  FI.  Fr.  III.  274.  Desf.  Hist.  arbr.  II.  611.  Ant. 

Conif.  3.  t.  2.  f.  1-2.  De  Chambr.  Trait,  prat.  arbr.  résin.  245. 

pi.  III.  f.  12-13,  et  pi.  V.  f.  6-7.  Link,  in Linnœa,  XV.  494.  Schouw. 

Ann.  se.  nat.  3e  sér.  III.  234.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  384. 

Endl.  Syn.  Conif.  178.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  219. 

Knight,  Syn.  Conif.  27. 
Pinus  maritima,  Ait.  Hort.  Kew.  éd.  2.  V.  315.       * 


pi  nus.  385 

Pinus  altissima,  Hort.  aliq. 
Pinus  Laricio  Corsicana,  Hort. 

Vulgairement  Laricio  de  Corse. 

B.  stricta.  Tige  élancée,  effilée,  très-régulièrement 
cylindrico-conique.  Branches  régulièrement  verticillées, 
courtes,  minces,  légèrement  étalées,  promptement  redres- 
sées. Feuilles  droites,  à  peine  contournées,  souvent  un  peu 
plus  ténues  que  dans  l'espèce. 

Pinus  Laricio  Calabrica,  Hort.  aliq. 
Vulgairement  Laricio  de  Calabre. 

G.  contorta.  Branches  étalées,  assurgenles.  Feuilles  gé- 
minées, grosses,  ramassées  vers  V extrémité  des  rameaux, 
très-contournées-chiffonnées. 

Pinus  Laricio  contorta,  Hort. 

D.  montana.  Arbrisseau  à  branches  étalées,  à  feuilles 
quelquefois  ternées,  raides.  Ecailles  gemmaires  noires  à 
la  base,  persistantes. 

Pinus  Pumilio,  Ténor.  FI.  Neap.  V.  269  {non  Hsenk.). 

Pinus  mughus,  Guss.  Plant,  rar.  Sic.  259. 

Pinus  Magellensis,  Schouw.  Ann.  se.  nat.  3e  sér.  III.  233. 

Variétés  horticoles. 

Pinus  Laricio  nana,  Hort. 
Pinus  Laricio  pygmjea,  Hort. 

Cette  variété,  qui  atteint  seulement  quelques  mètres,  forme,  par 
la  disposition  de  ses  branches  et  de  ses  rameaux  nombreux  et  courts, 
un  buisson  étalé-diftus. 

Pinus  Laricio  pyramidata,  Hort. 

Branches  dressées,  moins  élalées-chiffonnées  que  dans  l'espèce. 
Cônes  longs  de  8   centim. ,  un  peu  courbés,  acuminés-pointus  au 
Traité  des  Conifères.  25 


386  pinus. 

sommet;  apophyse  légèrement  élevée-déprimée,  carénée  trans- 
versalement; protubérance  plane,  peu  élevée,  visiblement  mu- 
cronée,  surtout  dans  la  partie  supérieure  du  cône  ;  à  mucron  étalé, 
infléchi.  Cette  variété  est  remarquable  par  ses  branches  dressées, 
subfastigiées,  qui  donnent  à  l'arbre  la  forme  d'une  pyramide  co- 
nique-élargie  à  la  base,  effilée  vers  le  sommet. 

Pinus  Laricio  pendula,  Hort. 

Branches  d'abord  étalées,  promptement  réfléchies. 

Le  P.  Ldricio  habite  une  grande  partie  de  l'Europe  australe 
et  orientale  :  la  forme  A  Poiretiana  se  trouve  principalement  en 
Corse,  dans  les  Apennins,  dans  diverses  parties  de  la  Sicile  et 
de  Tltalie,  et  peut-être  aussi  en  Grèce;  la  forme  B  stricta,  sur 
les  montagnes  de  la  Calabre  ;  la  forme  C  contorta  est  très-proba- 
blement commune  en  Corse,  car  on  la  rencontre  très-fréquem- 
ment dans  les  semis  que  Ton  fait  avec  des  graines  venant  de  ce 
pays;  la  forme  D  montana habite  le  sommet  du  mont  Amaro 
Magella,  à  la  hauteur  de  1,860  à  2,760  met.,  où  elle  a  été 
observée  par  M.  Schouw. 

Descr.  Arbre  de  30-45  met.,  formant,  lorsqu'il  croît  isolément, 
une  pyramide  élancée,  assez  garnie.  Tronc  droit,  couvert  d'une 
écorce  gris-cendré,  promptement  épaissie-fendillée,  rugueuse.  Bois 
blanc  ou  très-légèrement  coloré.  Branches  verticillées,  étalées; 
celles  de  la  base  souvent  défléchies-relevées  au  sommet.  Feuilles 
longues  de  10-15  centim.,  étalées,  très-souvent  chiffonnées-diffuses. 
Chatons  mâles  d'environ  3  centim.  de  longueur,  agrégés.  Cônes 
solitaires,  plus  souvent  réunis  par  2-3,  rarement  4,  variant  en 
longueur  de  6  à  7  centim.,  larges  d'environ  3,  droits  ou  légèrement 
courbés;  apophyse  élevée,  légèrement  épaissie  transversalement, 
carénée,  à  carène  souvent  aiguë,  a  protubérance  saillante,  rougeâtre, 
mutique,  ou  mucronuléedans  la  partie  supérieure  du  cône.  Graines 
ovales,  grisâtres,  d'environ  6-7  millim.  de  longueur.  Aile  longue 
d'environ  25  millim.,  mince,  roussâtre. 

Observ,  La  forme  B  stricta  est  très-remarquable  par  son 
port;   son  tronc,   très-régulier,   est  très-droit;   ses  branches, 


pinds.  387 

minces  et  courtes,  sont  dressées,  rapprochées  de  la  tige,  de  sorte 
que  l'ensemble  forme  une  pyramide  étroite  très-régulière  qui, 
vue  à  distance,  rappelle  le  P.  Cembra;  les  feuilles,  plus  ténues 
et  plus  courtes  que  dans  le  Laricio  de  Corse,  sont  aussi  moins 
tourmentées.  On  peut  voir  un  certain  nombre  de  ces  arbres  à 
Harcourt  (Calvados),  dans  les  terrains  de  la  Société  d'agricul- 
ture; aux  Barres,  près  Nogent-sur-Vernisson  (Loiret),  dans  la 
propriété  de  M.  Vilmorin,  et  à  Ris  (Seine-et-Oise),  dans  le 
jardin  de  Fromont.  Cette  forme,  peut-être  même  cette  espèce, 
est  très-constante  dans  sa  reproduction,  et,  parmi  les  individus 
dont  je  viens  de  parler,  aucun  ne  s'est  écarté  des  caractères 
rapportés  ci-dessus.  D'après  Delamarre  (Culture  des  Pins,  Paris, 
Huzard,  1835,  p.  28),  elle  aurait  été  introduite  en  1819-20. 

La  forme  C  contorta  se  rencontre  assez  fréquemment  dans  les 
semis;  elle  se  distingue  par  ses  feuilles  rapprochées,  très-con- 
tournées, ramassées  à  l'extrémité  des  rameaux. 

La  forme  D  montana  fut  observée  et  décrite,  en  1845,  par 
M.  Schouw,  qui  la  découvrit  dans  la  partie  supérieure  du  mont 
Amaro  ;  voici  les  caractères  qu'il  lui  assigne  : 

«  Arbrisseau  différent  du  P.  Pumilio  des  Alpes,  ayant,  comme  ce 
dernier,  des  branches  courbées  et  couchées,  et  des  feuilles  raides, 
légèrement  courbées  et  serrées;  le  cône,  subglobuleux,  est  encore 
plus  petit  que  dans  le  P.  Pumilio.  Bourgeons  très-obtus.  Ecailles 
gemmaires  très-grandes,  membraneuses  et  noires  à  la  base,  persis- 
tant longtemps  après  le  développement  des  feuilles.  Feuilles  raides, 
un  peu  courbées  et  serrées,  souvent  au  nombre  de  3  dans  chaque 
gaîne.  » 

76.  Pinus  Austriaca,  HosL  ^ I 

Feuilles  géminées,  longues  d'environ  8-12  centim.?d'un 
vert  très-intense.  Cônes  très-courtement  pédoncules  ou 
subsessiles,  d'environ  6  centim.  de  longueur. 

PlNASTEU  VI1LGAR1S  AMER,  CIllS.    PanUOtl.   16. 


388  pinus. 

Pinus  Austriaca,  Host.  Anlcit.  6.  —  Monogr.  der  Schwarz-Fœhre 
{Vienne,  1831,  fol.).  Loud.  Arbor.  IV .WOS.—Encycl.  of  trees,9oS. 
f.  1772-1773.  De  Charnbr.  Trait,  pral.  arbr.  résin,  327.  Lindl.  et 
Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  219.  Knight,  Syn.  Conif.  27. 

Pinus  nigricans,  Host.  FI.  Austr.  II.  628.  Link,  in  Linnœa,  XV.  491. 

Pinus  nigra,  Link.,  in  Abhandl.  der  Berl.  Akadem.  1827,  p.  173. 

Pinus  Laricio  p  Austriaca,  Endl.  Syn.  Conif.  179. 

Pinus  sylvestris,  Baurag.  FI,  Transylv.  II.  203. 

Pinus  Pinaster,  Besser,  FI  Galic.  II.  294.  Rochel.  PI.  Banat.  rar.  79. 
t.  38.  f.  81.  Bluff,  et  Fingerh.  FI.  Germ.  II.  540. 
Vulgairement  Pin  noir  d'Autriche. 

Habite  très-fréquemment  dans  les  montagnes  calcaires  de  la 
Carinthie,  de  la  Styrie  et  de  rAutriche  inférieure;  dans  la  Mo- 
ravie, la  Galicie,  la  Transylvanie  et  le  Banat. 

Descr.  Grand  arbre.  Branches  nombreuses,  étalées  à  partir  du 
tronc,  promptemcnt  relevées  au  sommet,  très- ramifiées.  Feuilles 
longues  de  8-12  centim.,  très-rapprochées  :  celles  des  branches 
étalées,  presque  droites,  jamais  aussi  chagrinées-contournées  que 
dans  le  P.  Laricio;  celles  des  jeunes  rameaux  dressés,  épaisses, 
arrondies  en  dessous,  luisantes,  d'un  vert  très-sombre  tirant  sur  le 
noir,  lisses  ou  à  peine  denticulées  :  coussinets  plats,  larges,  lon- 
guement décurrents.  Cônes  longs  de  6-7  centim.  environ,  larges  de 
3-4,  atténués  au  sommet,  solitaires  ou  réunis  autour  des  branches, 
étalés  ou  horizontaux.  Écailles  d'un  gris-blanchâtre  ouroussâtre,  lui- 
santes, à  apophyse  un  peu  élevée-arrondie,  transversalement  aiguë; 
protubérance  centrale  terminale,  rougeâtre,  légèrement  creusée  au 
milieu,  mucronulée. 

Observ.  Cette  espèce,  difficile  à  différencier  du  P.  Laricio  dans 
une  description,  en  est  cependant  très-distincte  au  point  de  vue 
de  la  végétation  ;  ses  branches,  beaucoup  plus  nombreuses  et  à 
verticilles  plus  rapprochés,  sont  moins  étalées,  plus  ramifiées, 
relevées  à  leur  extrémité.  Les  feuilles  sont  plus  denses,  plus  dres- 
sées le  long  des  rameaux;  elles  sont  aussi  plus  raides,  moins 
contournées  et  moins  longues,  d'un  vert  plus  foncé.  L'arbre 
paraît  aussi  plus  rustique  et  mieux  supporter  la  transplantation. 


pinus.  389 

77.  Pinus  Pallasiana,  Lamb. 

Feuilles  géminées,  grosses,  étalées,  contournées.  Cônes 
longs  d'environ  8centim.,  atténués  au  sommet,  courbés. 
Apophyse  légèrement  élevée.  Protubérance  saillante,  mu- 
tique  ou  mucronulée. 

Pinus  Pallasiana,  Lamb.  Pin.  éd.  2  I.  11.  t.  5.  Fo rbes  (Jam.),  Pinet. 

Wob.  21.  t.  7.  Loud.  Arb.  IV.  2206.  f.  2086-2087.  Lindl.  et  Gord. 

Journ.  Hort.  Soc.  V.  219.  Knight,  Syn.  Conif.  27.  Kock,p.3lfl. 
Pinus  Taurica,  Hort. 
Pinus  Caramanica,  Hort. 

Pinus  Laricio  Caramanica,  Spach,  Hist.  vèg.  phan.  XI.  385. 
Pinus  Tatarica,  Hort. 

Pinus  Laricio  C  Pallasiana,  Endl.  Syn.  Conif.  179. 
Pinus  Halepensis,  Bieb.  Supp.  111.623  (nonWitt.). 
Pinus  Pinea,  Hablitz.  Taur.  97. 
Pinus  maritima,  Pall.  Index  Taur. 

Habite  les  montagnes  crétacées  de  la  Tauride  occidentale. 

Descr.  Arbre  de  12-20  met.  Tronc  droit,  recouvert  d'une  écorce 
gris-brunâtre ,  rimeuse.  Bois  compacte ,  résineux ,  très-noueux. 
Branches  nombreuses  dès  la  base,  verticillées,  un  peu  dressées 
dans  les  jeunes  individus,  puis  étalées,  relevées  au  sommet.  Feuilles 
étalées,  plus  rarement  dressées,  excepté  à  l'extrémité  des  jeunes 
rameaux,  chagrinées,  rarement  droites,  longues  de  4  0-16centim. 
Cônes  géminés  ou  ternes,  quelquefois  quaternés,  plus  rarement 
solitaires,  atténués  au  sommet,  presque  pointus,  légèrement  courbés, 
longs  de  8-10  centim.,  larges  d'environ  3-4,  dressés-étalés,  finale- 
ment à  peu  près  horizontaux,  jamais  pendants.  Ecailles  lisses,  d'un 
gris-blanchâtre;  apophyse  presque  Ira pézi forme  ou  irrégulièrement 
rhomboïdale ,  à  angles  déprimés-arrondis;  protubérance  centrale 
terminale,  brun-rougeâtre,  tronquée,  très-légèrement  mucronée  au 
centre. 

Introduit  en  1790. 


390  pinus. 

Observ.  Le  P.  Pallasiana  se  distingue  assez  facilement  par  son 
faciès;  il  s'élève  moins  que  le  p.  Laricio,  et,  au  lieu  de  s'élancer 
comme  lui,  et  de  former  une  pyramide  allongée-étroite,  quelque- 
fois presque  aussi  large  à  son  milieu  qu'à  sa  base  et  peu  garnie, 
il  affecte,  au  contraire,  par  ses  branches  qui  naissent  tout  près 
du  sol,  très-rapprochées,  et  qui  prennent  un  grand  développe- 
ment en  longueur,  la  forme  d'une  pyramide  élargie,  compacte. 

78.  Pinus  Salzmanni,  Dun. 

Feuilles  géminées,  longues  de  12-15  centim.  Cônes 
longs  de  7-9  centim.,  très-atténués  au  sommet,  légère- 
ment courbés.  Apophyse  élevée,  irrégulièrement  rhom- 
boïde. Protubérance  obtuse,  non  mucronée. 

Pinus  Salzmanni,  Dun.  Mém.  Académ.  Se.  Montpellier. 
Pinus  Monspeliensis,  Salzmann. 
Pinus  Laricio  Monspeliensis.,  Hort. 
Pinus  Pyrenaica,  Hort.  (wcmLapeyr.). 

Habite  particulièrement,  dans  le  midi  de  la  France,  le  dépar- 
tement de  l'Hérault,  dans  la  forêt  de  Saint-Guilhen,  où  il  est  très- 
abondant  (Dunal). 

Descr.  Arbre  de  45-20  met.,  quelquefois  plus.  Branches  verii- 
.  cillées,  dressées-étalées,  relevées  à  l'extrémité.  Jeunes  rameaux 
allongés-étalés,  recouverts  d'une  écorce  jaune-orangé  ou  rougeâtre, 
très-promptement  dénudés  à  la  base,  terminés  par  des  feuilles 
dressées  le  long  des  rameaux,  qu'elles  dépassent.  Gaines  per- 
sistantes, longues  de  8-4  5  million.  Feuilles  longues  de  4  0-45  cen- 
tim., droites,  assez  ténues,  d'un  vert  clair;  coussinets  imbriqués, 
larges  et  très-plats,  longtemps  visibles.  Cônes  longs  de  7-9  centim., 
très-atténués  vers  le  sommet,  légèrement  courbés.  Ecailles  jaune- 
roussâtres ,  luisantes  ;  apophyse  irrégulièrement  rhomboïdale  , 
élevée-dilatée  vers  le  sommet  de  l'écaillé,  transversalement  aiguë  ; 
protubérance  presque  terminale,  saillante,  plus  colorée  que  l'apo- 
physe, obtuse,  mutique,  très-rarement  mucronulée. 


pinus.  394 

Observ.  Cette  espèce,  considérée  par  quelques  personnes 
comme  une  forme  du  P.  Laricio,  est  cependant  bien  distincte 
de  ce  dernier;  elle  est  invariable  dans  sa  reproduction.  Répandue 
aujourd'hui  sous  le  nom  de  P.  Pyrenaica,  elle  est  très-diiïérente 
du  P.  Pyrenaica,  Lapeyr.,  qui  est  très-voisin  du  P.  Halepensis. 
M.  Duual,  professeur  de  botanique  à  Montpellier,  qui  a  publié 
un  Mémoire,  accompagné  de  figures,  sur  le  P.  Salzmanni,  dit 
«  que  cet  arbre  s'écime  toujours  et  que  son  tronc  n'est  jamais 
entier.»  Ce  fait,  qui  n'a  pu  encore  être  constaté  chez  nous, 
est  vraisemblablement  dû  à  certains  coups  de  vent  fréquents 
dans  le  midi  de  la  France,  et  probablement  encore  nVt-il  lieu 
que  sur  des  arbres  adultes. 

79.  Pinus  Pyrenaica,  Lapeyr. 

Feuilles  géminées,  plus  rarementternées,  raides,  droites, 
étalées;  celles  de  l'extrémité  des  ramules  rapprochées  en 
pinceau.  Cônes  pédoncules  ou  subsessiles,  étalés.  Apophyse 
peu  élevée,  large,  luisante,  légèrement  et  transversale- 
ment carénée. 

Pinaster  III  Hispanicus,  CIus.  Hist.  pi.  33. 

Pinus  Pyrenaica,  Lapeyr.  Suppl.  63.  Loud,  Arbor.  IV.  2209.  f.  2090- 
2093.—  Encycl.  of  trees,  961.  f.  1779-1780.  Ant.  Conif.  3.  t.  3.  f.  4. 
Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  219  (excl.  synon.  Monspe- 
liensis).  Endl.  Syn.  Conif.  180.  Knigbt,  Syn.  Conif.  27.  David, 
Rev.  hort.  1852,  p.  416  (non  Hort.).     Koch, p.S^o. 

Pinus  Parolinianus,  Webb.  Mss. 

Pinus  penicillus,  Lapeyr.  Hist.  pi.  Pyr.  63. 

Pinus  Hispanica,  Cook.  Sketches  in  Spain.  IL  337. 

Pinus  Halepensis  major,  Ann.  Soc.  royale  oVHort.  Par.  1838,  p.  186. 

Pinus  Pinaster  Hispanica,  Roxas. 

Pinus  maritijia,  Lamb.  Pin.  éd.  2.  13-  t.  6.  flg.  F-G  (excl.  fig.  A). 

Pin  nazaron,  Espagn. 

Habite  très-fréquerrfment,  dans  les  Pyrénées,  les  vallées  de 


392  pinus. 

Plan,  do  la  Pcz,  et  à  Campo;  en  Espagne,  Ja  Sierra  de  Segura, 
la  Sierra  de  Cuença  ;  il  se  trouve  très-probablement  aussi  dans 
une  grande  partie  de  la  région  méditerranéenne',  ainsi  que 
j'ai  pu  m'en  convaincre  par  l'examen  d'échantillons  rapportés 
d'Asie  par  MM.  Webb  et  Parolini.  Cultivé  en  Italie  dans  le 
jardin  de  ce  dernier  (Webb.  ). 

Descr.  Arbre  de  20-30  met.,  ressemblant  dans  sa  jeunesse  au 
P.  Halepensis  ou  au  P.  Brutia,  avec  lesquels  on  le  confond  encore 
souvent,  quoiqu'il  en  soit  distinct.  Branches  dressées  ou  presque 
étalées,  relevées  à  l'extrémité,  très-ramifiées.  Gaines  persistantes, 
membraneuses,  écailleuses  dans  les  jeunes  feuilles,  beaucoup  plus 
courtes  et  d'un  gris-cendré  dans  les  vieilles.  Feuilles  géminées, 
très-rarement  ternées,  longues  de  8-12  centim.,  droites,  étalées  ou 
dressées,  raides,  très-finement  et  visiblement  serrulées  sur  les 
bords;  coussinets  décurrents,  largement  aplatis  sur  les  branches 
vigoureuses,  plus  saillants  et  plus  rapprochés  sur  les  ramules. 
Cônes  longs  de  6-10  centim.,  larges  de  4-5,  légèrement  courbés, 
rarement  droits,  pédoncules,  atténués  vers  le  sommet,  d'abord 
tout  à  fait  dressés,  finalement  presque  horizontaux  ou  un  peu  dé- 
fléchis, jamais  pendants.  Écailles  à  apophyse  large,  peu  saillante, 
souvent  inégalement  épaissie-arrondie  sur  les  bords,  d'un  rouge- 
fauve  luisant,  plus  rarement  cendré,  rugueuse  ou  fortement  veinée- 
radiée;  protubérance  large,  subellipsoïde,  plane  ou  légèrement 
concave,  d'un  gris-cendré,  faiblement,  mais  visiblement  carénée. 
Graines  d'un  gris-cendré  ou  roussâtres,  ellipsoïdes  ou  obovales- 
comprimées,  longues  de  8-9  millim.,  larges  de  6  dans  leur  plus 
grand  diamètre,  rétrécies  aux  deux  bouts.  Aile  rousse  ou  brunâtre 
longue  de  22-26  millim. 

Observ.  Le  P.  Pyrenaica,  par  la  ressemblance  qu'il  offre  dans 
sa  jeunesse  avec  le  P.  Halepensis,  est  souvent  confondu  avec  ce 
dernier;  mais  bientôt  il  s'élève  et  s'en  distingue  par  sa  taille. 
Son  port  suffirait  alors  seul  pour  le  faire  reconnaître;  car,  au  lieu 
de  la  forme  écrasée  ou  irrégulièrement  arrondie  qu'affecte  tou- 
jours le  P.  Halepensis,  le  P.  Pyrenaica  s'élance  et  devient  beau- 
coup plus  haut;  ses  cônes  sont  aussi  plus  courts,  moins  effilés 


pinus.  393 

d'abord  dressés,  puis  à  peu  près  horizontaux,  jamais  pen- 
dants comme  dans  le  P.  Halepensis.  Les  feuilles  sont  aussi  plus 
grosses,  plus  raides,  et  réunies  par  petits  groupes  séparés  entre 
eux  par  des  intervalles  dénudés. 

80.  Pinus  Halepensis,  Mill. 

Feuilles  géminées  dans  les  sujets  adultes,  plus  rarement 
tcrnées,  droites,  ténues,  glaucescentes.  Cônes  pédoncules, 
réfléchis,  ovoïdes,  atténués  au  sommet.  Apophyse  très-lé- 
gèrement élevée,  transversalement  et  finement  carénée, 
lisse.  Protubérance  un  peu  saillante,  finement  carénée 
transversalement,  ainsi  que  l'apophyse  elle-même. 

Tibulus,  Plin.  Hist.  nat.  XVI.  17. 

Pinus  maritima  prima,  Math. 

Pinus  GENUENSis,Cook. 

Pinus  Hierosolymitana,  Duham.  Arbr.  II.  126. 

Pinus  Halepensis,  Mill.  Diet.  n.  8.  le.  t.  216.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  I.  14. 
t.  7.  Willd.  Baumz.  267.  Desf.  Hist.  arbr.  II.  611.  Forbes  (Jam.), 
Pinet.  Wob.  25.  t.  8.  Link,  in  Linnœa,  XV.  496.  Loisel.  Nom. 
Duham.  V.  238.  t.  70.  [excl.  sijnon.  maritima).  Griseb.  Spicileg. 
FI.  Rumel.  II.  348.  DC.  FI.  Fr.  274.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XL 
383.  Schouw.  Ann.  se.  nat.  3esér.  III.  237.  Lourl.  Encycl.  oftrees, 
967.  f.  1790-1793  {excl.  synon.).  Endl.  Syn.  Conif.  180.  Lindl.  et 
Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  219.  Knight,  Syn.  Conif.  27 

Var.  Carie  a. 

Pinus  Halepensis  Carica,  Hort. 

?  Pinus  Halepensis  minor,  Loud.  /.  c. 

Pinus  Carica,  Don. 

Rameaux  minces.  Bourgeons  légèrement  coniques ,  entourés 
d'écaillés  très-fimbriées.  Feuilles  épaisses,  arrondies  en  dessous,  très- 
finement  serrulées  sur  les  bords.  Celte  variété  se  rencontre,  dit-on, 
dans  r  Asie-Mineure. 

Le  Pinus  Halepensis  habile  sans  interruption  toute  la  partie 


394  pinus. 

méridionale  de  l'Europe,  à  partir  de  l'Espagne  ;  il  pénètre  en 
Asie,  où  il  s'avance  jusque  dans  la  Géorgie.  En  Europe,  il  carac- 
térise une  région  particulière,  désignée  sous  le  nom  de  région 
méditerranéenne  ou  région  des  Oliviers.  Il  est  commun  en  Es- 
pagne, en  Portugal,  ainsi  que  dans  toute  la  France  méridionale, 
et  très-probablement  aussi  sur  différents  points  de  l'Algérie. 
D'après  M.  Schouw,  on  le  trouve  encore  en  Sicile,  en  Italie 
et  dans  les  Apennins.  Il  semble  avoir  atteint  sa  dernière  limite 
de  croissance  boréale  sous  le  climat  de  Paris  ;  il  arrive  même 
très-souvent  que  les  jeunes  plants  y  souffrent,  et  qu'ils  pé- 
rissent en  grande  partie.  Feu  M.  le  baron  de  Serret  a  plusieurs 
fois  tenté  de  l'acclimater  àBeernem  (Belgique),  où  il  avait  réuni 
une  assez  belle  collection  de  végétaux  conifères  ;  mais  il  n'a  ja- 
mais pu  le  conserver  longtemps. 

Descr.  Arbre  de  4  5-4  6  met.,  souvent  buissonneux,  diffus  dans 
nos  cultures.  Tronc  incliné  ou  tortueux,  recouvert  d'une  écorce 
gris-cendré,  lisse  et  unie,  s'épaississant  el  devenant  rimeuse-rou- 
geâtre  en  vieillissant.  Branches  dressées-étalées,  plus  rarement 
défléchies.  Rameaux  el  ramules  nombreux,  étalés,  allongés,  minces. 
Gaines  courtes,  à  peu  près  nulles  dans  les  vieilles  feuilles.  Feuilles 
presque  toujours  ternées ,  parfois  même  quaternées  et  quinées 
dans  les  jeunes  individus  de  semis,  plus  tard  géminées,  très-rare- 
ment ternées,  longues  de  8-16  centim.,  ténues,  presque  triquètres, 
lisses;  coussinets  plats,  décurrents.  Bourgeons  petits,  allongés. 
Ecailles  getnmaires  rougeâtres,  légèrement  fimbriées.  Chatons  mâles 
nombreux,  longs  d'environ  7  millim.  Cônes  pédoncules,  pendants, 
souvent  solitaires,  longs  de  6-42  centim.,  cylindrico-coniques, 
régulièrement  atténués  vers  le  sommet.  Ecailles  fructifères  jaune- 
fauve  ou  rougeâtres,  luisantes;  apophyse  rhomboïdale,  plane,  très- 
légèrement  épaissie  vers  le  milieu,  transversalement  carénée-aiguë; 
protubérance  centrale  légèrement  saillante,  blanchâtre,  quelquefois 
un  peu  pointue.  Graines  noirâtres,  ovales-oblongues,  longues  de 
7  millim.  Aile  roussâlre,  d'environ  25  millimètres. 

Observ.  Le  P.  Halepensis  aime  les  terres  calcaires,  sèches, 


hnus.  395 

chaudes  et  légères;  lorsqu'il  se  trouve  placé  dans  ces  conditions, 
sa  croissance  est  assez  prompte  ;  son  bois,  très-résineux,  est  de 
bonne  qualité.  Très-voisin  du  P.  Brutia,  il  s'en  distingue  par 
ses  branches  et  ses  rameaux  plus  minces;  par  ses  feuilles  plus 
ténues,  moins  longues  et  moins  diffuses  ;  par  ses  bourgeons  plus 
petits,  généralement  plus  allongés;  par  la  protubérance  des 
écailles,  plus  saillante,  aiguë-carénée,  parfois  finement  mucro- 
nulée;  enfin  par  ses  cônes  pendants,  souvent  solitaires,  jamais 
agglomérés,  comme  cela  a  généralement  lieu  pour  le  P.  Brutia. 

81.  Pinus  Pithyusa,  Slrangw. 

Feuilles  géminées,  très-rarement  ternées,  allongées, 
ténues.  Cônes  ovoïdes,  pédoncules,  défléchis.  Apophyse  lé- 
gèrement déprimée,  luisante.  Aile  trois  fois  plus  longue 
que  la  graine. 

llewr)  TOxpaXîaç,  Théophr.  Hist.  pi.  III.  4. 

Pinus  maritima,  Lamb.  Pin.  éd.  2. 1. 13.  t.  6.  f.  A  (excl.  synon.  F-G). 

Sibth.  FI.  Grœc.  X.  39.  t.  919.  Link,  in  Linnœa,  XV.  493.  Endl. 

Syn.  ConifA 81.  Lindl.  et  Gord.  Journ.Hort. Soc.  V.  219  {non  Lam.) . 
Pinus  Pithyusa,  Fox.  Strangways,  ex  Gardn.  Magaz.  1840,  p.  638. 
Pinus  Halepensis  Pithyusa,  Knight,  Syn.  Conif.  27. 
Pinus  Halepensis  maritima,  Loud.  Encycl.  of  trees,  968. 
Pinus  Halepensis  Genuensis,  Loud.  /.  c. 

Habite  en  Grèce,  dans  les  montagnes  del'Attique,  vers  Isth- 
mum,  et  dans  l'Àchaïe,  depuis  le  littoral,  jusqu'à  400  met. 
d'altitude. 

Descr.  Arbre  très-rameux,  souvent  buissonneux  dans  nos  cultures. 
Branches  étalées,  promptement  relevées  à  l'extrémité  ;  à  rameaux 
et  ramules  minces,  très-nombreux,  confus.  Bourgeons  courts, 
ovoïdes-coniques,  terminés  en  une  petite  pointe  avant  leur  déve- 
loppement, recouverts  d'écaillés  scarieuses  et  membraneuses  très- 
fimbriées  sur  les  bords,  aiguës,  rougeâtres.  Gaines  très-courtes. 
Feuilles  d'environ  12  centim.  de  longueur,  subtriquètres,  ténues, 


396  pinus. 

lisses  ou  à  peine  serrulées  sur  les  bords,  confuses,  tordues-chif- 
fonnées, réunies  en  fascicules  séparés  par  des  intervalles  dénudés 
et  scabres  par  la  présence  des  coussinets. 

D'après  Lambert,  l.  c.  :  Arbre  d'environ  7  met.  Gaines  très- 
courtes.  Feuilles  ténues,  de  5  pouces  ou  plus.  Cônes  petits,  pé- 
doncules, légèrement  courbés,  ovales  ;  à  surface  à  peu  près-unie, 
lisse  et  luisante.  Graine  à  aile  grande,  sécuriforme. 

«  Le  seul  arbre  que  j'aie  vu,  planté  à  Sion-House,  m'a  paru  pouvoir 
atteindre  20  pieds  de  hauteur;  les  branches,  nombreuses,  portent 
des  feuilles  filiformes  semblables  à  celles  du  P.  Halepensis,  plus 
étroitement  rapprochées  à  l'extrémité  des  rameaux.  Les  cônes  sont 
à  peu  près  de  la  même  dimension  que  ceux  du  P.  rigida,  plutôt 
plus  petits.  Ils  sont  remarquablement  unis  et  luisants,  ce  qui  dis- 
tingue cette  espèce  à  la  première  vue.  Ceux  représentés  par 
Sherard  sont  pendants,  tandis  que  ceux  que  j'ai  observés  à  Sion- 
House  sont  dressés  ou  à  peu  près.  »  (Loud.,  /.  c.) 

Observ.  Afin  d'éviter  toute  confusion,  j'ai  dû  rejeter,  pour 
celte  espèce,  le  nom  de/*,  maritima,  adopté  par  Endlicher,  et 
admettre  celui  de  P.  Pithyusa,  Strangw.,  sous  lequel  il  est 
connu  dans  le  commerce.  Quoique  voisine  du  P.  Halepensis,  cette 
espèce  en  est  cependant  distincte  par  son  port  et  sa  rusticité. 
Je  ferai  remarquer,  en  terminant,  que  la  planche  de  Lambert 
(/.  c.)  représente  deux  espèces  distinctes  :  l'une  (fig.  A),  pro- 
venant de  l'herbier  de  Sherardan,  me  semble  se  rapporter  au 
P.  Pithyusa,  Strangw.;  les  cônes  de  l'autre  (fig.  F-G.),  au 
P.  Pyrenaica,  Lapeyr. 

82.  Pinus  Brutia,  Ten. 

Feuilles  géminées,  plus  rarement  ternées,  ténues,  Cônes 
agglomérés,  très-rarement  solitaires,  ovoïdes,  acuminés. 
Apophyse  à  peine  convexe,  très-finement  carénée  transver- 
salement sur  le  côté  supérieur.  Protubérance  centrale, 
souvent  légèrement  concave. 


pinus.  307 

PiNi-s  Brutia,  Ten.  Fl.Neap.  Prodr.  69— Syn.  éd.  2.  G6 F/.  JV>a/>. 

t.  200.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  III.  125.  t.  52.  Louil.  Arbor.  IV.  2234. 
f.  2H4-2H6— Encycl.  of  trees,  969.  f.  1795-1796.  Forbes(Jam.), 
Pinet.  Wob.  27.  t.  9.  Ant.  Conif.  1.  t.  1.  f.  2.  Link,  in  Linnœa, 
XV.  497.  Schouw,  .4rarc.  se.  nat.  3e  sér.  III.  238.  Endl.  Syn.  Conif. 
181.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  219.  Knight,  Syn. 
Conif.  27. 

Habite,  dans  la  Calabre,  Je  mont  Aspero,  de  800—1,200  met. 
d'altitude. 

Descr.  Arbre  de  20-25  met.,  quelquefois  plus,  très-rameux, 
souvent  diffus  dans  nos  cultures.  Bois  de  bonne  qualité.  Ecorce 
gris-cendré,  brunâtre,  lisse,  finalement  rougeâlre,  épaisse-fendillée. 
Branches  grosses,  inégales,  étalées-relevées  au  sommet;  ^rameaux 
nombreux.  Bourgeons  assez  gros,  renflés,  courtement  acuminés  au 
sommet.  Ecailles  gemmaires  rougeâlres-fimbriées,  entremêlées 
d'une  sorte  de  bourre  soyeuse  souvent  assez  abondante.  Gaines 
d'environ  8-10  millim.,  assez  caduques.  Feuilles  géminées,  quel- 
quefois lernées,  étalées  ou  retombantes,  longues  de  4  0-18  centim., 
épaisses-arrondies  en  dessous,  à  peu  près  planes  en  dessus,  scabres 
sur  les  bords  par  des  serratures  tvès-visibles,  même  à  l'œil  nu; 
coussinets  largement  imbriqués,  peu  saillants.  Chatons  mâles 
paraissant  en  mai,  très-rapprochés  à  la  base  du  jeune  bourgeon. 
Cônes  agglomérés,  plus  rarement  solitaires,  dressés,  rougeâtre- 
violacés  et  terminant  les  bourgeons  à  l'époque  de  la  fructification, 
puis  étalés,  verdàtres,  d'un  roux-brun  à  la  maturité,  et  alors 
presque  étalés,  longs  de  7-10  centim.,  larges  de  4-o  à  la  base, 
ovoïdes-coniques,  droits  ou  légèrement  courbés,  presque  sessiles. 
Ecailles  luisantes,  d'un  rouge-brun,  quelquefois  légèrement  striées; 
apophyse  légèrement  élevée  au  centre,  plus  rarement  presque  plane, 
transversalement  et  légèrement  aiguë-carénée,  arrondie  sur  les 
bords;  protubérance  centrale  gris-cendré  ou  blanchâtre,  concave, 
mutique. 

Introduit  en  France  vers  1812. 


398  pinus. 

83.  Pinus  Boursieri  -J-. 

Feuilles  géminées,  plus  rarement  ternées,  rapprochées, 
courtes,  épaissies-arrondies  en  dessous.  Cônes  longs  de 
4-6centim.  Apophyse  légèrement  épaissie  au  milieu.  Pro- 
tubérance centrale,  celle  des  écailles  supérieures  mucro- 
née,  à  mucron  tourné  vers  le  sommet  du  cône. 

Pinus  Boursieri,  Revue  hort.  1854,  p.  225  (cum  ic.). 

Habite  la  Californie. 

Descr.  Rameaux  adultes:  Gaines  persistantes,  de  7-10  millim.  de 
longueur.  Feuilles  rapprochées,  longues  de  3-6  centim.,  lisses, 
luisantes,  raides,  épaisses-arrondies  en  dessous,  planes  ou  légère- 
ment concaves  en  dessus,  assez  larges,  entières,  brusquement  ter- 
minées en  une  pointe  courte,  raide.  Cônes  longs  de  4-6  centim., 
larges  de  2-3  à  la  base,  ovoïdes-cylindriques,  acuminés  au  sommet, 
obtus,  droits  ou  légèrement  courbés  ;  apophyse  un  peu  épaissie- 
arrondie,  légèrement  bosselée,  jaune-rougeâtre,  luisante,  celle  des 
écailles  du  milieu  et  du  sommet  du  cône,  à  protubérance  centrale- 
rhomboïdale,  saillante,  transversalement  carénée,  obtuse,  mutique 
ou  souvent  terminée  par  un  mucronule  courbé  vers  le  sommet  du 
cône.  Dans  les  écailles  de  la  base  du  cône,  l'apophyse  est  presque 
plane,  la  protubérance  est  moins  élargie,  non  rhomboïde,  ordinaire- 
ment réduite  à  un  point  tuberculiforme,  plus  colorée  que  l'apophyse. 
Graines  ovales-oblongues  ou  irrégulièrement  rhomboïdales,  légère- 
ment comprimées,  d'un  gris-jaunâtre,  plus  ou  moins  striées,  pictées 
de  brun,  longues  de  4  millim.,  larges  d'environ  3.  Aile  mince, 
scarieuse,  transparente,  très-visiblement  striée  de  gris-brun  ou 
rougeâtre,  longue  de  9-12  millim.,  à  partir  du  sommet  de  la  graine 
brusquement  élargie,  puis  longuement  rélrécie  d'un  seul  côté,  et 
représentant  assez  exactement  l'extrémité  d'un  coutre  de  charrue. 

Dansles très-jeunes  plantules  -.Feuilles  géminées  quelquefois, mais 
plus  rarement  ternées,  très-ténues,  d'un  vert-gai,  lisses  et  luisantes. 

Introduit  de  graines  en  48H.3. 


pinus.  399 

84.  Pinus  Royleàna,  Lindl. 

Feuilles  géminées,  ténues,  canaliculées,  tordues,  diver- 
gentes. Cônes  petits,  oblongs,  obtus.  Apophyse  étroitement 
rugeuse.  Protubérance  mucronée,  à  mucron  recourbé. 

Pinus  Royleàna,  Lindl.  Journ.  Hort.  Soc.  IX.  52  {cum  ic).—Gardn. 

Chron.  28  janvier  1854. 
Habite  l'Himalaya? 

Descr.  Voici  ce  que  dit  de  cette  espèce  M.  Lindley.  I.  c.  «Quoi- 
que nous  né*  possédions  encore  en  Europe  que  quelques  graines, 
cônes  et  feuilles  détachés  de  cette  plante,  il  n'y  a  aucun  doute 
que  c'est  une  espèce  tout  à  fait  inconnue  jusqu'à  présent.  Les  feuilles 
sont  semblables,  dans  la  plupart  de  leurs  caractères,  à  celles  du 
P.  sylveslris,  excepté  qu'elles  sont  plus  minces  et  plus  courtes.  Les 
cônes,  de  la  grosseur  de  ceux  du  P.  sylvestris,  sont  d'une  forme 
entièrement  différente  ;  ils  sont  lisses  comme  s'ils  avaient  été  à 
moitié  polis;  les  écailles,  aplaties,  portent  au  sommet  un  mucron  fin- 
pointu,  dur  et  très-distinctement  recourbé  en  arrière.  Tout  ce  que 
nous  connaissons  de  son  histoire,  c'est  que  les  fragments  dont  nous 
venons  de  parler  ont  été  reçus  par  la  Compagnie  des  Indes  en 
4  853  du  docteur  Jameson,  comme  appartenant  à  un  bel  arbre  qui 
croît  au  Népaul,  de  8-9,000  pieds  d'altitude,  et  par  conséquent 
parfaitement  rustique.  Nous  possédons  dans  le  jardin  de  la  Société  un 
très-petit  nombre  de  plants  provenant  de  ces  graines;  ils  paraissent 
dans  leur  état  de  semis,  tout  à  fait  distincts  de  toutes  les  espèces 
cultivées  jusqu'à  présent.  Elle  est  certainement  nouvelle  dans  nos 
collections,  car  jusqu'à  ce  jour  nous  n'avions  pas  d'espèces  ayant 
seulement  2  feuilles  à  la  gaîne  et  de  très-petits  cônes  (Lindl. 
I.  c.).» 

Observ.  La  remarque  de  M.  le  docteur  Lindley  manque  de 
justesse  quant  à  la  grosseur  des  cônes;  car,  indépendamment  du 
P.  sylvestris,  qui  les  a  souvent  plus  petits  que  ceux  du  P.  Roy- 
leàna qu'il  a  figure's;  ceux  du  P.  Danksiana  sont  encore  d'une  di- 
mension beaucoup  plus  petite. 


400  rmus. 

D'après  M.  le  docteur  Hookcr,  le  P.  Royleana  ne  serait  pas 
originaire  de  l'Inde. 

85.  Pinus  Maderiensis,  Ten. 

Feuilles  géminées,  plus  rarement  ternées,  longues.  Cônes 
solitaires,  ovoïdes,  longs  de  7  centim.,  larges  de  6. 
Apophyse  saillante.  Protubérance  centrale  tuberculée, 
presque  oncinée. 

Habite  l'île  de  Madère. 

Pinus  Maderiensis,  Ténor,  in  Index  semin.  Hort.  Neap.  1855. 

Descr.  «  Feuilles  géminées  ou  ternées,  allongées-étalées,  longues 
de  15-20  centim.  Cônes  solitaires,  ovales,  longs  de  7  centim.,  larges 
d'environ  6;  apophyse  déprimée,  inéquilatérale,  transversalement 
carénée,  concolore,  brunâtre,  luisante  ;  protubérance  centrale  tu- 
berculée, presque  oncinée.  Graines  ovales,  anguleuses,  presque 
aptères,  la  plupart  gibbeuses,  longues  d'environ  18  millim.,  larges 
de  9-1 0,  à  testa  ligneux.  Albumen  nul.  » 

«  Diffère  du  P.  Pinea  par  l'apophyse  des  écailles  inéquilatérale  ; 
par  la  protubérance  tuberculée,  presque  oncinée,  non  plane;  par  ses 
feuilles  du  doubleplus  longues,  parfois  ternées;  enfin  par  ses  rameaux 
non  fastigiés,  semblables  à  ceux  du  P.  Pinasler,  auquel  il  ressemble 
par  le  port»  (Tenore,  /.  c). 

Espèces  peu  connues. 

86.  Pinus  pseudo-Halepensis,  Denhardt? 

Descr.  Branches  écartées,  relevées  au  sommet.  Feuilles  géminées, 
quelquefois  ternées,  longues  de  10-15  centim.,  étalées,  souvent  lé- 
gèrement tordues,  épaissies  et  arrondies  en  dessous,  finement  ser- 
rulées  sur  les  bords. 

Observ.  Répandue  depuis  quelques  années  déjà  dans  le  com- 
merce, cette  espèce  nous  vient,  dit-on,  de  Vienne  (Autriche),  où 


pinus.  401 

elle  aurait  été  décrite.  Elle  ressemble  beaucoup  au  Pinus  Brutia 
ou  au  P.  Halepensis.  Quelques  personnes  la  considèrent,  à  tort 
peut-être,  vu  son  origine,  comme  synonyme  avec  le  P.  Pyre- 
naica  de  Lapeyrouse. 

87.  Pinus  rubra,  Midi. 

Feuilles  géminées,  de  13-14centim,  de  longueur,  arron- 
dies à  leur  base,  brusquement  acuminées  en  une  pointe. 

?  Pmus  Canadensis  bifolia,  conis  mèdiis  ovatis.  Duham.  Arbr.  IL  123. 

n.  8. 
Pinus  rubra,  Micli.  fil.  Arbr.  for.  I.  45.  t.  1.  DeChambr.  Trait,  pral. 

arbr.  résin.  344.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  19  (excl.  te.). 
Pinus  laricio  y  rubra,  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  385  (excl.  synon.) 
?  Pinus  resinosa,  Soland. 

Habite  dans  l'Amérique  septentrionale  entre  41  °  50'  et  48°  (lat.)  . 

Descr.  «  Arbre  de  22-25  met.  de  hauteur,  et  50-60  centim.  de 
diamètre.  Feuilles  d'un  vert  sombre,  longues  de  13-14  centim., 
rassemblées  en  paquets  vers  l'extrémité  des  branches,  comme  dans 
les  P.  Australis  et  P.  Pinaster.  Chatons  femelles  bleuâtres  lors  de 
l'apparition.  Cônes  longs  de  3  centim.,  élargis-arrondis  à  la  base, 
promptement  acuminés-pointus  au  sommet,  laissant  échapper  leurs 
graines  la  première  année. 

«  Cet  arbre  fournit  un  bois  excellent,  d'un  grain  fin,  serré  et  com- 
pacte, lorsqu'il  est  travaillé;  il  est  même  assez  pesant  à  cause  de  la 
grande  quantité  de  résine  qu'il  renferme  :  aussi  est-il  très-eslimé  à 
la  Nouvelle-Ecosse  et  dans  le  district  du  Maine,  où  on  le  recherche 
pour  les  constructions  navales,  particulièrement  pour  le  pont  des 
vaisseaux,  parce  qu'il  est  d'une  longue  durée,  et  qu'il  peut  fournir 
des  planches  de  12-13  mètres  de  longueur  sans  aucun  nœud.  C'est 
également  avec  ce  bois  que  fut  fait  le  grand  mât  du  vaisseau  le 
Saint- Laurent,  construit  à  Québec  par  les  Français. 

«  Il  n'y  a  aucun  doute  qu'il  ne  puisse  très-bien  réussir  en  France 
et  dans  tout  le  nord  de  l'Europe,  et  je  pense  que  les  bonnes  qualités 
de  son  bois,  ainsi  que  les  matières  résineuses  qu'il  est  susceptible 
Traité  des  Conifères.  26 


402  pinus. 

de  fournir,  doivent  engager  à  en  propager  la  culture.  Je  suis  donc 
loin  de  partager,  à  cet  égard,  l'opinion  de  Lambert,  qui  dit  qu'il 
ne  peut  donner  du  bois  que  de  qualité  inférieure.  »  (Mich,  l.  c.) 

Observ.  Ainsi  qu'on  a  pu  le  reconnaître,  le  P.  rubra,  Mich. 
est  très-différent  du  P.  resinosa,  Loisel.,  avec  lequel  plusieurs 
auteurs  l'ont  confondu.  J'ajouterai  que  l'examen  des  cônes  qu'a 
rapportés  M.  Michaux  m'a  démontré  que  cette  espèce  appartient 
au  groupe  des  Laricio,  et  que  trois  individus  obtenus  de  graines 
rapportées  par  ce  dernier,  et  plantés  chez  M.  Vilmorin,  dans  sa 
propriété  des  Barres,  près  de  Nogent-sur-Vernisson  (Loiret), 
confirment  cette  affinité. 

Tribu   6.  —  Piiica. 

Pinus,  section  Pinea,  Endl.  Syn.  182. 

Feuilles  géminées  et  ternées.  Cônes  étalés^  ovoïdes,  très-obtus, 
parfois  déprimés.  Apophyse  élevée,  pyramidale,  obtuse -arrondie, 
ou  subanguleuse  tronquée.  Protubérance  centrale.  Graines  dé- 
pourvues d'ailes. 

88.  Pinus  Pinea,  L. 

Feuilles  géminées,  très-rarement  ternées,  droites. 
Cônes  étalés  ou  horizontaux,  ovoïdes-arrondis,  très-obtus. 
Apophyse  élevée,  largement  déprimée,  luisante.  Protu- 
bérance centrale  déprimée,  quelquefois  saillante,  un  peu 
réfléchie. 

néruç,  Homer.  Iliad.  XIII.  390.  XVI.  483.  Herodot.  Hist.  VI.  37. 
Pinus,  Plin.  Wst.nat.  XVI.  16. 
Pinus  domestica,  Mathiol.  Y  aigris.  87. 
Pinus  sativa,  C.  Bauh.  Pin.  491. 
Pinus  ossiculis  duris,  folis  longis.  J.  Bauh.  Hist.  I.  248. 
Pinus  Pinea,  L.  Spec.  491.  Du  Roi,  Harbk.  éd.  Pott.  II.  52.  Lamb. 
Pin.  éd.  2.  I.  19.  t.  11-12-13.  Loud.  Arbor.  IV.  2224.  f.  2106- 


pinus.  403 

2\09.—Encycl.  oftrees,  9G5.  f.  1787-1789.  Desf.  Hist.  arbr.  II. 
611.  Loisel.  Nouv.  Duham.  V.  t.  72  bis.  f.  3,  et  t.  73.  DC.  FI.  Fr, 
III.  273.  G.  Gay.  FI.  Chil.  V.  418.  Ant.  Canif.  20.  t.  3.  f.  2.  Link, 
in  Linnœa,  XV.  499.  Griseb.  Spiciïeg.  FI.  Rumel.  II.  347.  Forbes 
(Jam.),  Pinet.  Wob.  31.  t.  10  et  10'.  Schouw.  Ann.  se.  nat.  3esér. 
III.  236.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  375.  Endl.  Syn.  Conif.  182. 
Knight,  Syn.  Conif.  27.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  219. 
{excl.  synon.  densiflora). 
Vulgairement  Pin  Pignon. 

A.  fragilis.  Testa  des  graines  très-tendre. 

Pinus  Pinea  fragilis,  Loisel.  Nouv.  Duham.  V.  242. 
Vulgairement  Pin  Pignon  à  coque  tendre. 

Habite  la  région  méditerranéenne  et  quelques  parties  de  l'Asie; 
dans  la  Crète,  où  il  semble  spontané;  il  ne  paraît  pas  dépasser 
500  met.  d'altitude.  Est  cultivé  au  Chili. 

Descr.  Arbre  de  1 2-1 6  met.  Tronc  droit,  noueux,  dénudé  dans 
toute  sa  partie  inférieure,  recouvert  d'une  écorce  gris-cendré  finale- 
ment rougeâtre,  très-épaisse  et  dure,  fendillée  longitudinalement. 
Branches  nombreuses,  étalées,  légèrement  relevées  à  l'extrémité. 
Feuilles  géminées,  très-rarement  ternées,  nombreuses  et  dressées 
dans  les  jeunes  sujets  et  à  l'extrémité  des  bourgeons  vigoureux,  éta- 
lées et  plus  courtes  dans  les  sujets  adultes,  longues  de  1 0-1 6  centim., 
presque  triquètres,  épaisses-arrondies  en  dessous,  lisses  ;  coussinets 
saillants-décurrents,  longtemps  visibles.  Cônes longsde  1 0-1 5centim., 
larges  de  8-1 0,  ovoïdes,  très-obtus,  arrondis  au  sommet.  Écailles 
à  apophyse  très-épaisse,  luisante,  rougeâtre  ou  gris-cendré,  élevée, 
pyramidale,  déprimée-arrondie  sur  les  bords,  marquée  latéralement 
et  souvent  aussi  en  long  d'une  carène  fine  et  peu  saillante;  protu- 
bérance centrale  cendrée,  blanchâtre,  ou  d'un  roux  fauve.  Graines 
oblongues  ou  subellipsoïdes,  longues  de  16-20  millim.,  larges  de 
5-7,  à  testa  très-dur,  roux-foncé  ou  brunâtre,  renfermant  une 
amande  comestible. 

Observ.  La  variété  à  coque  tendre,  connue  et  citée  par  Pline 
«  putamine  fragili  »  (coque  fragile),  est  préférable  à  l'espèce, 
puisque  ses  graines,  aussi  volumineuses  et  comestibles,  ont  le 


404  pinus. 

testa  si  mince  qu'on  peut  facilement  le  rompre  entre  les  doigts. 
Les  écailles  du  cône  ont  généralement  l'apophyse  plus  bombée-ar- 
rondie,  les  angles  moins  prononcés,  si  ce  n'est  transversalement. 
Les  graines  que  j'ai  observées  m'ont  paru  plus  noires,  un  peu 
plus  comprimées,  moins  unies  que  celles  de  l'espèce. 

89.  Pinus  cembroides,  Gord. 

Feuilles  temées,  triquètres,  longues  de  5-5  centim. 
Cônes  longs  de  6-8  centim.,  larges  d'environ  5,  Gaines 
très-courtes,  promptement  caduques. 

Pinus  cembroides,  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  I.  236  {cum  ic).  Flore 
serr.  IV.  324 b  et  325b.  t.  331.  f.  97.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort. 
Soc.  V.  216. 

Habite  les  vieux  districts,  sur  les  montagnes  d'Orizaba,  près 
du  village  de  Chichiquila,  à  environ  3,000  met.  d'altitude,  où 
M.  Hartweg  le  découvrit  vers  1847. 

Descr.  Arbre  de  8-12  met.,  souvent  tortueux,  très-voisin,  par  le 
port,  du  P.  Llaveana.  Branches  verticillées,  étalées,  parfois  réflé- 
chies et  redressées  à  l'extrémité.  Bourgeons  très-petits,  non  résineux. 
Gaines  courtes,  très-caduques.  Feuilles  ternées,  longues  de  3-5  cen- 
tim., assez  raides,  triquètres,  tordues  à  la  base,  d'un  vert  clair,  glau- 
cescent.  Cônes  solitaires,  de  7-8  centim.  de  longueur  sur  4-5  de  dia- 
mètre, à  6-7  rangs  d'écaillés,  s' atténuant  régulièrement  en  une  pointe 
obtuse.  Ecailles  arrondies  sur  les  bords,  larges  d'environ  2  centim., 
un  peu  élevées,  presque  toutes  égales,  à  l'exception  de  celles  de 
la  base,  qui  sont  plus  petites,  souvent  oncinées.  Graines  dépour- 
vues d'aile,  longues  d'environ  4  4  millim.,  atténuées  aux  deux  extré- 
mités, dont  l'une  est  légèrement  anguleuse. 

Introduit  en  1848. 

Observ.  Le  P.  cembroides  diffère  du  P.  Llaveana  par  ses  cônes 
beaucoup  plus  gros;  ces  derniers  n'ont,  en  général,  que  trois 
rangs  d'écaillés,  tandis  que  ceux  du  P.  cembroides  en  présentent 
6-7,  et  ceux  du  P.  Cembra  8. 


pinus.  405 

90.  Pinus  Llaveana,  Schied. 

Feuilles  ternées,  raccourcies,  la  plupart  incurvées. 
Cônes  petits,  irrégulièrement  subglobuleux.  Apophyse 
rhoraboïdale,  légèrement  convexe,  carénée  transversale- 
ment, un  peu  élevée  longitudinalement.  Protubérance 
déprimée,  ordinairement  mutique. 

Pinus  Llaveana,  Schied.  et  Depp.  in  Linnœa,  XII.  488.  Loud.  Encycl. 

of  trees,  993.  f.  1858-1860.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  49.  t.  17. 

Ant.  Conif.  36.  t.  16.  Spach,  Hist.  vëg.phan.  XI.  401.  Lindl.  et 

Gord.  Jourti.  Hort.  Soc.  V.  216.  Endl.  Syn.  Conif.  182  (excl.  synon. 

cembroides). 
Pinus  cembroides,  Zucc.  in  Flora,  1832.— BdM.  II.  93.  Endl.  Syn. 

Conif.  182  {non  Gord.). 

Habile  les  montagnes  froides  du  Mexique. 

Descr.  Arbre  souvent  tortueux,  d'à  peine  8-9  met.  Branches  nom- 
breuses, diffuses,  étalées  ou  défléchies,  relevées  au  sommet.  Rameaux 
minces,  étalés.  Gaines  très-courtes  et  très-caduques.  Feuilles  d'en- 
viron 5-6  centim.  de  long,  comprimées,  irrégulièrement  rhomboïdales, 
carénées  et  bisulquées,  souvent  un  peu  contournées  et  recourbées 
vers  le  rameau  ;  coussinets  plats,  non  décurrents.  Cônes  longs  d'en- 
viron 4  centim.,  larges  de  30-35  millim.  à  la  base,  souvent  déprimés. 
Écailles  courtes,  épaisses,  très-lâches  ;  apophyse  élevée,  pyramidale, 
tronquée,  comme  rugueuse,  transversalement  élevée-carénée,  à  sur- 
face brunâtre,  un"  peu  luisante.  Graines  dépourvues  d'aile,  irrégu- 
lièrement obovales,  obtuses  aux  deux  bouts,  longues  de  14  millim., 
larges  d'environ  8-10,  à  testa  dur,  blanchâtre. 

Introduit  en  1830. 

Observ.  Les  graines  du  P.  Llaveana  sont  comestibles;   elles 
se  vendent  sur  le  marché  de  Mexico  sous  le  nom  de  Pifiones. 


406  pinus. 

91.  Pinus  Fremontiana,  Endl. 

Feuilles  géminées  ou  ternées,  souvent  accolées,  raides, 
piquantes.  Cônes  ovoïdes,  irrégulièrement  subglobuleux. 
Apophyse  renversée ,  fortement  déprimée  au  sommet. 
Protubérance  tronquée. 

Pinus  monophylla,  Torr.  et  Frem.  in  Rep.  of  the  explor.  exped.  to 

the  Rocky  mountains,  1842,  and  the  Oreg.  and   North-Califom. 

1843-1844  (Washingt.  1845),  p.  319.  t.  4. 
Pinus  Fremontiana,  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  IV.  294  {cum  te).  Endl. 

Syn.  Conif  183.  Knight,  Syn.  Conif.  28.  Lindl.  el  Gord.  Journ. 

Hort.  Soc.  V.  216. 
Pinus  Llaveana,  with  thinshelled  seeds,  Hartw.  (c'est-à-dire  Pinus 

Llaveana  à  graine  recouverte  d'un  lesta  mince) . 

Habite  les  montagnes  de  la  Californie  entre  1 1 1  et  d  20°  (  long, 
occid.). 

Descr.  Arbre  dépassant  rarement  7-8  met.  sur  30  centim.  de  dia- 
mètre. Branches  verticillées,  très-rapprochées,  étalées,  quelquefois 
déclinées,  tordues.  Écorce  lisse,  gris-brunâtre.  Bourgeons  petits,  cy- 
lindriques. Gaines  très-courtes,  promptement  caduques.  Feuilles 
géminées  et  ternées,  souvent  en  apparence  solitaires  par  soudure 
ou  plutôt  par  accolement,  longues  de  4-6  centim.,  d'un  vert  glauque, 
ordinairement  courbées,  raides,  terminées  par  unmucron  raide,aigu. 
Cônes  nombreux,  composés  de  6-7  rangées  d'écaillés;  ces  dernières 
épaisses,  d'un  brun  luisant,  à  apophyse  élevée,  pyramidale,  suban- 
guleuse, brusquement  tronquée,  droite  ou  le  plus  souvent  réfléchie, 
surtout  dans  les  écailles  inférieures  ;  protubérance  plane,  non  mu- 
cronée.  Graines  oblongues  ou  ovoïdes,  obtuses,  arrondies  aux  deux 
bouts,  à  testa  jaunâtre  pieté  de  brun,  si  mince  et  si  fragile,  qu'on 
peut  très-facilement  le  briser  entre  les  doigts,  renfermant  une 
amande  agréable  au  goût.  Cotylédons  8-1 0,  le  plus  souvent  9. 

Dans  nos  cultures  et  dans  les  jeunes  sujets  :  Ecorce  gris-cendré, 
blanchâtre,  très-glauque  sur  les  jeunes  rameaux.  Feuilles  longues  de 
6-8  centim.,  glaucescentes,  tout  à  fait  accolées  dans  leur  premier 


PINU3.  407 

développement,  et  constituant  ainsi  des  feuilles  cylindriques-aiguës, 
raides  et  en  apparence  solitaires,  d'où  le  nom  de  P.  monophylla  ; 
mais,  sous  l'influence  de  la  végétation,  ces  feuilles  se  séparent  peu 
à  peu  pour  reprendre  leur  caractère  normal. 

introduit  vers  1847. 

Observ.  Le  P.  Fremontiana  croît  abondamment  en  Californie, 
sur  les  deux  versants  de  la  Sierra  Nevada,  où  il  dépasse  la  ligne 
neigeuse,  là  où  le  thermomètre  s'abaisse  considérablement  en 
hiver. 

Cette  espèce,  par  la  grande  quantité  de  cônes  qu'elle  produit , 
et  surtout  par  les  qualités  nutritives  de  ses  graines,  est  très-pré- 
cieuse pour  les  Indiens,  dont  elle  constitue  en  partie  la  nour- 
riture. 

Espèces  peu  connues. 

92.    PlNUS   OSTEOSPERMA,  WlsllZ. 

Feuilles  ternées  ou  géminées,  courtes,  finement  striées, 
lisses  sur  les  bords.  Cônes  sessiles,  dressés,  subglobuleux. 
Graines  obovales,  dépourvues  d'aile,  à  testa  dur. 

Pinus  osteosperma,  Wisliz.  in  Memoir  of  a  tour  to  nortliern  Mexico, 
in  1846-47,  p.  89,  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V,  216.  Revue 
Hort.  1834,  p.  227. 

Habite  les  parties  septentrionales  du  Mexique. 

Descr.  «  Écailles  gemmaires  allongées-acuminées,  iimbriées,  sca- 
rieuses.  Gaines  courtes,  laciniées,  à  laciniures  circinées-révolutées, 
enfin  caduques.  Feuilles  ternées,  plus  rarement  géminées,  courtes, 
ténues,  presque  droites,  lisses  sur  les  bords,  très-finement  striées 
sur  l'une  et  l'autre  face,  glauques  en  dessus,  verdàtres  en  dessous. 
Cônes  sessiles,  dressés,  subglobuleux,  non  épineux.  Graines  ob- 
ovales, grandes,  aptères.  Testa  dur. 

«Borde  les  montagnes  près  Buenavista  et  aux  environs  deSallillo, 
où  il  forme  un  petit  arbre  de  10-20  pieds  (3-6  mètres  )r  Feuilles 


408  pinus. 

réunies  par  3,  plus  rarement  par  2,  longues  de  deux  pouces  (envi- 
ron 4  centim.),  mais  plus  minces  que  dans  le  P.  brachyptera  et 
dansle  P.  edulis.  Graines  de  la  môme  grandeur,  mais  beaucoup  plus 
dures.  Dans  le  Pinus  monophylla  {Pinus  Fremontiana,  Endl.),  les 
écailles  des  jeunes  bourgeons  sont  largement  ovales,  obtuses  et  ap- 
primées.  »  (Wisliz.  /.  c.) 

Introduit  vers  1850. 

93.  Pinus  edulis,  Wisliz. 

Feuilles  géminées,  plus  rarement  ternées,  courtes, 
raides,  curvées,  lisses.  Cônes  sessiles,  dressés,  subglobu- 
leux, coniques.  Ecailles  à  apophyse  dilatée,  pyramidale, 
non  mucronée.  Graines  obovales,  grandes,  à  testa  mince. 

Pinus  edulis,  Wisliz.  in  Memoir.  of  a  tour  to  norlhern  Mexico,  in 
4846-47,  p.  88.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  216.  Revue 
Hort.  1854,  p.  227. 

Habite  dans  les  parties  septentrionales  du  Mexique. 

Descr.  «  Ecailles  gemmaires  ovales-aiguës,  apprimées,  à  gaines 
laciniées,  à  laciniures  circinées,  révolutées,  enfin  caduques.  Feuilles 
géminées,  plus  rarement  ternées,  courtes,  raides,  curvées,  très- 
finement  striées,  lisses  sur  les  bords,  concaves  et  glauques  en 
dessus,  convexes  et  vertes  en  dessous.  Cônes  sessiles,  dressés,  subglo- 
buleux, coniques.  Ecaillesh  sommet  dilaté,  pyramidal,  non  mucroné. 
Graines  obovales,  grandes,  aptères,  à  testa  mince. 

«Commun  deCimarron  à  Santa-Fé,  et  probablement  à  travers  tout 
le  Nouveau-Mexique. 

«Petit  arbre  de  4  0-20,  rarement  30  pieds  (4-9  met.  environ)  de 
hauteur,  sur  8-12  pouces  (46-30  centim.)  de  diamètre.  Feuilles 
longues  de  42-48  lignes  (20-35  millim.),  et,  de  même  que  dans 
les  autres  espèces  de  Pins,  concaves  en  dessus  lorsqu'elles  sont  gé- 
minées, carénées  lorsqu'elles  sont  ternées;  ce  qui  arrive  rarement 
dans  cette  espèce.  Graines  longues  de  6  lignes  (environ  4  2  millim.) 
et  larges  de  4  lignes  (8  millim.).  Testa  mince,  renfermant  une 


i>hNUs.  409 

amande  d'un  goût  très-agréable  lorsqu'elle  est  légèrement  cuite. 

«  Cette  espèce  se  rapproche  par  ses  graines  du  P.  osteosperma  du 
nord-est  du  Mexique,  et  d'une  autre  espèce  de  la  Californie,  le 
P.  monophylla,  Torr.  et  Frem.  (P.  Fremontiana,  Endl.).  Ces  trois 
espèces  (P.  cdulis,  osteosperma  et  monophylla)  sont,  dans  la  partie 
la  plus  occidentale  du  continent,  les  représentants  des  Pinus 
Cembra  et  Pinea  dans  la  partie  la  plus  orientale. 

«  Les  Pinones  (graines  de  Pin),  qui  sont  mangées  à  Sanla-Fé, 
paraissent  être  fournies  par  le  P.  edulis.  »  (Wisliz.,  I.  c.) 

91 .  Pinus  Arabica,  Sieb. 

Feuilles  géminées,  lâches,  allongées,  très-glabres;  les 

primordiales  presque  ciliées. 

Pinus  Australis,  Hort.  Berol.  ex  Stend.  nomencl.  II.  337  [non  Mich.). 
Pinus  Arabica,  Sieber,  ex  Spreng.  syst.  III.  886.  Endl.  Syn.  Conif.  183. 
Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  220. 

Habite  la  Palestine  et  l'Arabie. 

Les  Fins  paraissent  avoir  été  connus  dés  la  plus  haute  antiquité,  et  le  rôle 
important  qu'ils  ont  joué  à  différentes  époques  de  l'histoire  ne  laisse  aucun 
doute  à  ce  sujet.  Les  lignes  suivantes,  empruntées  au  nouveau  Duhamel, 
viennent  appuyer  cette  assertion. 

«  Chez  les  anciens  peuples,  le  Pin  était  consacré  à  Cybèle,  et  on  le  trouve 
ordinairement  représenté  avec  celte  déesse.  Lorsque  les  prêtres  célébraient 
ses  mystères,  ils  couraient  armés  de  thyrses,  dont  les  extrémités  étaient 
garnies  de  pommes  de  Pins  et  de  rubans.  Atys,  jeune  et  beau  Phrygien,  qui, 
selon  la  fable,  fut  passionnément  aimé  de  Cybèle,  ayant  fait  vœu  de  chasteté 
à  cette  déesse,  et  l'ayant  trahie  en  épousant  la  nymphe  Sangaride,  Cybèle 
l'en  punit,  selon  Ovide,  dans  la  personne  de  sa  rivale,  qu'elle  fit  périr,  et,  selon 
d'autres,  en  inspirant  au  malheureux  Atys  un  tel  accès  de  frénésie  qu'il  se 
mutila  lui-même.  La  déesse,  touchée  d'une  compassion  tardive  envers  ce 
malheureux,  le  changea  en  Pin,  arbre  qui  lui  était  consacré.  Les  pommes  de 
Pin  étaient  aussi  un  attribut  de  Bacchus,  et  elles  étaient  employées  dans  les 
sacrifices  et  les  orgies  que  l'on  faisait  en  son  honneur.  Le  Pin  était  encore 
consacré  au  dieu  Sylvain,  et  celui-ci  est  souvent  représenté  portant  à  sa 
main  gauche  soit  une  branche,  soit  des  fruits  de  Pin.  Properce  donne  encore 


410  PINUS. 

le  Pin  au  dieu  Pan  ;  il  dit  que  le  dieu  d'Arcadie  aime  cet  arbre  et  qu'on  lu 
en  faisait  des  couronnes.  Une  autre  fable  fait  intervenir  le  dieu  Pan  d'une 
manière  particulière  dans  l'origine  du  Pin.  Une  jeune  nymphe,  nommée 
Pithys,  fut,  dit-on,  aimée  en  même  temps  de  Pan  et  de  Borée.  Pan, 
irrité  de  ce  qu'elle  donnait  la  préférence  à  son  rival,  la  jeta  avec  tant  de 
violence  contre  un  rocher  qu'elle  en  mourut;  Borée  touché  du  malheur  de 
Pithys,  pria  la  Terre  de  la  faire  revivre  sous  une  autre  forme.  Ses  vœux 
furent  exaucés,  et  elle  fut  changée  en  un  arbre  que  les  Grecs  appelèrent 
Pithys,  dont  on  a  fait  Pin;  et  comme  cet  arbre  laisse  souvent  écouler  de  la 
résine  qui  se  dépose  sur  le  tronc  ou  sur  les  branches,  de  là  la  fable  qui  dit 
que  le  Pin  semble  encore  verser  des  larmes  lorsqu'il  est  agité  par  le  vent 
Borée.  C'est  la  lumière  produite  par  la  combustion  des  Pins  qui  éclairait 
toujours  les  sacrifices  rendus  à  Isis  et  à  Cérès,  et  cette  dernière  s'en  était, 
dit-on,  servie  pour  diriger  ses  pas  lorsqu'elle  aUa  à  la  recherche  de  sa 
fille  Proserpine,  enlevée  par  le  dieu  des  enfers.  Les  jeunes  mariés  n'em- 
menaient leur  nouvelle  épouse  dans  leur  maison  que  la  nuit  et  à  la  lueur  des 
torches  faites  de  bois  de  Pin,  et  ces  flambeaux  étaient  à  peu  près  les  seuls 
employés  dans  les  cérémonies  expiatoires.  » 

Ces  récits  empruntés  à  la  fable,  et  remontant  ainsi  aux  temps  les  plus 
reculés,  démontrent  que  ces  arbres  ont  toujours  attiré  l'attention. 

Les  Pins  sont  certainement  les  arbres  les  plus  précieux  du  groupe  des 
Conifères,  et  le  Créateur  semble  les  avoir  répandus  sur  le  globe  en  raison 
de  leur  utilité.  En  effet,  si,  dans  tous  les  genres  que  nous  venons  d'étudier, 
quelques-uns  nous  ont  offert  certains  avantages  isolés,  celui  du  Pin 
semble  les  réunir  tous  :  élégance  et  majesté  dans  le  port  ;  force,  durée  et 
élasticité  dans  le  bois,  qui  nous  fournit  encore,  soit  par  la  résine  qu'il 
contient,  soit  par  les  substances  qu'on  en  extrait,  des  produits  industriels 
importants.  De  plus,  les  graines  de  plusieurs  espèces,  assez  volumineuses  et 
comestibles,  sont  recherchées  comme  aliment.  L'examen  rapide  de  quelques 
espèces  en  fera  mieux  ressortir  les  propriétés  particulières. 

P.  Cembra.  Cette  espèce  n'a  d'autre  intérêt  pour  nous  que  de  servir  à 
l'ornement  de  nos  jardins;  mais,  sur  différents  points  de  l'Europe,  elle 
atteint  15-20  met.  Son  bois,  léger,  d'un  grain  fin,  est  employé  avec  avan- 
tage dans  l'industrie  ;  ses  graines  sont  comestibles.  —  P.  excelsa.  Celle-ci 
semble  réunir  à  la  fois  toutes  les  qualités  :  arbre  de  grande  dimension,  bois 
excellent  ;  sous  notre  climat,  vigueur  et  rusticité  complètes,  qui  nous  font 
espérer  qu'elle  augmentera  un  jour  nos  essences  forestières.  —  P-  Strobus. 
Celui-ci,  d'une  croissance  assez  rapide,  jouit  d'un  privilège  qui  se  rencontre 


PINUS.  411 

rarement  dans  le  groupe  des  Conifères,  c'est  de  pouvoir  croître  dans  les 
sols  humides  et  tourbeux;  en  raison  de  cette  propriété,  on  pourra,  dan? 
quelques  circonstances,  le  planter  dans  les  marais,  en  remplacement  des 
peupliers,  avec  lesquels  il  pourra  souvent  lutter  quant  à  la  rapidité  de 
végétation,  et  toujours  pour  la  qualité  du  bois.  — P.  Lambertiana.  L'une  des 
plus  grandes  espèces  du  genre,  le  P.  Lambertiana  n'offrira  probablement 
jamais  tous  les  avantages  qu'on  en  attendait,  car  son  bois  est  de  qua- 
lité inférieure,  et  sa  croissance  est  trés-lenle  dans  nos  cultures.  Il  fournit  en 
très-grande  quantité  une  résine  douce  et  sucrée  qui  se  coagule  et  devient 
assez  semblable  au  sucre  ;  de  plus,  ses  graines,  assez  grosses,  renferment  une 
amande  bonne  à  manger. — P.  Sabiniana.  Le  port  et  la  beauté  de  son  feuillage 
assurent  à  cette  espèce  une  place  distinguée  parmi  les  arbres  d'ornement; 
d'une  autre  part,  sa  vigueur,  les  dimensions  qu'elle  atteint  et  sa  rusticité 
complète,  nous  donnent  l'espoir  qu'elle  entrera  dans  l'aménagement  de  nos 
forêts. —  P.  Coulteri.  Celui-ci  est,  ainsi  que  le  précédent,  remarquable  par  la 
grosseur  de  ses  cônes;  sa  végétation  est  assez  satisfaisante  dans  nos  cul- 
tures, mais  nous  ne  savons  encore  rien  sur  la  valeur  de  son  bois.  —  Les 
P.  radiata  et  P.  insignis  se  ressemblent  beaucoup,  tant  par  leur  port  et 
leur  aspect  général  que  par  leur  végétation.  La  rapidité  avec  laquelle  ils 
croissent  semble  promettre  qu'ils  auront  pour  nous  un  double  avantage  : 
celui  d'orner  nos  jardins  et  celui  d'enrichir  nos  forêts.  —  Les  Pinus  Pi~ 
naster  et  sylvestris  sont  assez  connus  par  les  bons  usages  qu'on  en  retire,  et 
si  elles  ne  sont  pas  les  deux  plus  belles  espèces  du  genre,  elles  sont  au 
moins  des  plus  précieuses.  —  Les  Pinus  densiflora  et  Massonniana  ne 
nous  sont  encore  connus  que  par  ce  qu'en  ont  dit  Siebold  et  Zuccarini.  D'après 
ces  auteurs,  la  dernière  espèce  surtout  est  très-cultivée  au  Japon,  où  elle 
jouit  d'une  estime  toute  particulière  qui  repose  sur  les  propriétés  merveil- 
leuses qu'on  lui  attribue.  Son  bois,  très-résineux,  est  de  bonne  qualité,  et  sa 
résine  est  d'un  usage  fréquent  en  médecine.  L'arbre  est  cultivé  autour  des 
temples,  et  des  bouquets  coupés  et  placés  près  des  tombeaux  passent  pour 
vivifier  le  séjour  des  morts.  —  Les  Pinus  Halepensis  et  Brutia  sont  tout 
particulièrement  des  arbres  de  la  région  méditerranéenne;  leur  bois,  d'as- 
sez bonne  qualité,  est  recherché  par  l'industrie,  principalement  pour  la  fabri- 
cation des  caisses  à  savon;  on  en  extrait  aussi  une  résine  assez  abondante. 
—  P.  Pinea.  Celte  espèce  ne  présente  que  de  très-petits  avantages  sous 
notre  climat,  où  sa  croissance  est  très-lente.  Son  bois  léger,  peu  résineux, 
est  cependant  assez  estimé  et  recherché  pour  la  menuiserie  ;  d'après  Olivier, 
c'est  même  le  seul  qu'on   emploie  dans  l'empire  Ottoman.  Dans  quelques 


412  PINUS. 

parties  de  l'Europe  méridionale,  le  P.  Pinea  est  considéré  comme  arbre 
fruitier;  ses  graines,  assez  grosses,  contiennent  une  amande  dont  le  goût,  un 
peu  analogue  à  celui  de  la  Noisette,  les  fait  rechercher  comme  aliment.  En 
Espagne,  on  les  vend  sur  les  marchés  sous  le  nom  de  Piiïones;  mais  c'est 
principalement  la  variété  à  coque  tendre  que  l'on  devrait  cultiver,  puisque 
l'arbre  présente  les  mêmes  avantages,  et  que  l'amande,  tout  aussi  bonne, 
est  renfermée  dans  une  enveloppe  tellement  fragile  qu'on  peut  la  briser 
entre  les  doigts.  Dans  quelques-uns  de  nos  départements  de  l'Ouest,  et  no- 
tamment dans  celui  des  Deux-Sèvres,  ces  graines  donnent  lieu  à  un  petit 
commerce  dont  les  épiciers  et  les  marchands  de  charbon  ont  à  peu  près  le 
monopole.  —  P.  Fremontiana.  Cette  espèce  paraît  ne  présenter  d'autre 
avantage  que  de  fournir  des  graines  comestibles;  elles  sont  très-nutritives  et 
ont  un  goût  de  Noisette  bien  prononcé.  D'après  les  rapports  de  M.  Hartweg, 
elles  servent  d'aliment  à  de  nombreuses  tribus  d'indigènes  ;  ces  graines 
sont  enfermées  dans  un  testa  tellement  mince  qu'on  peut  facilement  le 
rompre  avec  les  doigts. 

A  tous  les  avantages  qui  viennent  d'être  énumérés,  nous  pouvons  ajouter 
que,  peu  délicats  sur  la  nature  du  terrain,  la  plupart  des  espèces  de  Pins 
sont  rustiques,  et  qu'à  part  un  très-petit  nombre  ils  peuvent  supporter  les 
hivers  du  centre  et  même  du  nord  de  la  France. 


SOUS-ORDRE.  —  ARAUCARIÉES. 

Grands  arbres,  originaires  des  parties  chaudes,  plus  ra- 
rement tempérées,  desdeuxhémisphères.i?ew7/es  alternes, 
plus  rarement  subopposés,  aciculaires,  tétragones-recour- 
bées  ou  planes,  acuminées-aiguës  ou  largement  linéaires, 
subelliptiques,  obtuses.  Ecailles  ovulifères  monospermes, 
insérées  autour  d'un  axe  central,  constituant  ainsi  des 
cônes  subglobuleux.  Anthères  multiloculaires.  Graine 
unique  sous  chaque  écaille,  libre  ou  adnee,  pendante. 
Embryon  à  2-4  cotylédons  épygés,  plus  rarement  hypogés 
dans  la  germination. 


ARAUCARIA.  413 

Tableau  de»  Genre»  et  des  Tribus. 


§  1.  Graines  adnées  à  V écaille. 

Genre. 

Anthères  multiloculaires.  Écailles  dépourvues  de  brac- 
tées. Graines  adnées  à  l'écaillé.  Feuilles  alternes, 
planes  ou  aciculaires,  subtétragones,  élargies  à  la 
base,  toujours  acuminées-aiguës  au  sommet Araucaria. 

Tribus. 

!  Cotylédons  hypogés  dans  la  germi- 
rna"0"-- ■ CoLÏMBEA- 
Cotylédons  épygés  dans  la  germina- 
tion       Eutacta. 

§  2.  Graines  libres. 

Genre. 

Anthères  multiloculaires.  Écailles  dépourvues  de  brac- 
tées. Graines  libres.  Feuilles  opposées  et  alternes, 
subelliptiques  ou  largement  linéaires,  atténuées, 
toujours  obtuses  au  sommet Dammara. 


I*  Araucaria,  Juss. 

Araucaria,  Juss.  Gen.  413.  Lam.  Illustr.  t.  828.  Endl.  Syn.  Conif. 

184.  Brongn.  Dict.  univ.  d'Hist.  nat.  II.  77.  C.  Gay.  FI.  Chil.  V. 

414. 
Colymbea  et  Eutassa,  Salisb.  in  Linnœa  Transact.  VIII.  315. 
Altingia,  Don  in  Loud.  Hort.  Brit.  406. 
Araucaria  et  Eutacta,  Link,  in  Linnœa,  XV.  541-543.  Spach,  Hist, 

vég.  phan.  XI.  361-3G3. 

Fleurs  dioïques.  Les  mâles  :  chatons  terminaux,  soli- 
taires, cylindriques,  souvent  allongés,  nus  ou  entourés 


414  ARAUCARIA. 

d'écaillés.  Etamines  imbriquées,  insérées  sur  Taxe.  Fila- 
ments horizontaux,  linéaires,  comprimés,  prolongés  au 
sommet  en  un  appendice  squamiforme,  presque  coriace, 
lancéolé,  incurvé.  Anthères  pluriloculaires,  bisériées,  pen- 
dantes à  la  base  du  connectif,  cylindriques;  à  loges  paral- 
lèles, infléchies  avant  l'anthèse,  s'ouvrant  en  arrière  par 
une  fente  longitudinale.  Les  femelles  :  chatons  solitaires 
terminaux,  nus.  Ecailles  imbriquées,  dépourvues  de  brac- 
tées, insérées  sur  l'axe,  épaissies  au  sommet  et  prolongées 
en  une  pointe  presque  foliacée,  quelquefois  tronquées  ou 
subtronquées.  Ovule  unique,  renversé  sous  chaque  écaille, 
élargi  à  la  base,  à  tégument  extérieur  adné  à  toute  la 
face  de  Pécaille,  à  micropyle  ouvert  au  sommet,  prolongé 
vers  la  chalaze  en  un  court  lobule  en  forme  d'aile. 
Cônes  globuleux,  formés  d'écaillés  épaisses,  lignes  - 
centes,  étroitement  imbriquées,  la  plupart  stériles  par 
l'avortement  des  ovules.  Graine  solitaire  sous  chaque 
écaille,  renversée,  à  tégument  épaissi  par  sa  soudure  avec 
l'écaillé,  prolongée  vers  la  chalaze  en  un  court  lobule  en 
forme  d'aile.  Albumen  charnu.  Embryon  à  2-4  cotylédons 
semi-cylindriques,  à  radicule  cylindrique  infère. 

Très-grands  arbres,  à  branches  régulièrement  verticil- 
lées.  Feuilles  planes,  linéaires,  ou  irrégulièrement  rhom- 
boïdes-aiguës, subtétragones,  quelquefois  hétéromorphes 
sur  la  même  plante. 

Maturation  bisannuelle. 

Tribu  1.  —  Colyinbea. 

Araucaria,  section  Colymbea,  Endl.  Syn.  Conif.  185. 
Colymbea,  Salisb.  I.  c. 
Araucaria,  Link,  l.  c. 


ARAUCARIA.  415 

Écailles  des  canes  à  peine  ailées-  Graine  à  appendice  basilaire 
peu  visible.  Anthères  à  12-20  loges.  Cotylédons  2-4,  à  germi- 
nation hypogée. — Espèces  Américaines. 


4.  Araucaria  Brasiliensis,  A,  Rich. 

Branches  verticillées,  horizontales  et  ascendantes, 
grêles,  promptement  dénudées.  Feuilles  étalées,  les  cau- 
linaires  imbriquées,  recourbées  en  dehors;  toutes  très- 
aiguës,  carénées  en  dessous,  glaucescentes.  Ecailles  des 
cônes  acuminées,  récurvées.  Graines  à  aile  presque  obli- 
térée à  la  base. 

Pinus  dioica,  Arab.  FI.  Flum.  X.  t.  55-56. 

Colymbea  angustifolia,  Bertol.  Plante  del  Br  asile,  1820,  p.  7. 

Araucaria  Brasiliensis,  A.  Rich.  Dict.  class.  Hist.  nat.  I.  512.  Lamb. 

Pin.  éd.  2.  II.  79.  t.  46,  46  "a  et  46  t«.  Loud.  Arbor.  IV.  2439. 

Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  161.  t.  53-54.  Link,  in  Linnœa,  XV. 

543.  Ant.  Conif.  111.  t.  51-53.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  365. 

Endl.  Syn.  Conif.  185.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  220. 

Knight,  Syn.  Conif.  43. 
Araucaria  Ridolfiana,  Savi,  in  Atti  délia  terza  riunione  degli  scien- 

ziati  ltaliani,  tenuta  in  Firenze  (1841),  p.  458  et  783,  t.  2-3,  et 

Giornale  Botanico,  II.  1846,  p.  52. 
Araucaria  di  Bibbiani,  Hort .  Ital. 

Var.  gracilis. 

Araucaria  Brasiliensis  gracilis. 
Araucaria  gracilis,  Hort. 
Araucaria  elegans,  Hort. 
Araucaria  Ribolfiana,  Knight,  /.  c.  43, 

Branches  grêles,  étalées,  défléchies.  Feuilles  d'un  vert  clair  ou 
presque  glauques,  plus  étroites,  beaucoup  plus  fines  et  plus  rap- 
prochées que  dans  l'espèce. 

Habite  le  Brésil  entre  le  15°  et  le  25°  (l.  a.),  où  il  constitue 
de  vastes  forêts  dans  les  montagnes. 


416  ARAUCARIA. 

Descr.  Arbre  de  40-50  met  ,  pyramidal  dans  sa  jeunesse,  plus 
tard  à  cime  élalée-arrondie.  Tronc  bientôt  nu  dans  sa  partie  inférieure 
par  l'épuisement  successif  des  branches,  recouvert  d'une  écorce 
gris-brun,  longtemps  garnie  de  feuilles  marescentes.  Branches 
verticillées,  étalées  ou  déclinées,  relevées  à  l'extrémité.  Ramules 
simples,  effilés,  très-caducs.  Feuilles  alternes,  longues  de  2-5  cen- 
tim.,  larges  de  5-8  millim.,  élargies-décurrentes  à  la  base,  souvent 
un  peu  tordues,  glaucescentes  en  dessous  dans  les  jeunes  individus, 
terminées  en  une  longue  pointe  scarieuse,  fine,  très-aiguë.  Chatons 
femelles  dressés,  ovoïdes-obtus.  Cônes  très-gros,  subglobuleux, 
quelquefois  légèrement  déprimés.  Graines  comestibles,  longues 
d'environ  5  centim.,  à  testa  roussâtre,  lisse  et  luisant. 

Introduit  en  1816. 


2.  Araucaria  imbricata,  Pav. 

Branches  régulièrement  verticillées.  Rameaux  horizon- 
taux ou  défléchis,  recouverts  de  feuilles  ovales-lancéo- 
lées, imbriquées-aiguës,  raides,  vertes,  très  denses. 
Ecailles  des  cônes  acuminées,  incurvées.  Graines  à  aile 
basilaire  très-petite. 

Pinus  Araucaria,  Mollin.  Chili,  182. 

Dombeya  Chilensis,  Lam.  Dict.  11.301. 

Dombeya  Araucaria,  Rœusch.  Nomenclat. 

Abies  Araucana,  Poir.  Suppl.  V.  33. 

Abies  Columbaria,  Desf.  Hort.  Paris.  212. 

Colymbea  quadrifaria,  Salisb.  in  Linnœa  Transact.  VIII.  31  S. 

Araucaria  imbricata,  Pav.  Mem.  Acad.  Madrit.  I.  197.  Lamb.  Pin.  éd. 
2.  II.  76.  t.  45,  45^,  45  ter,  ^quat.,  45  quint,  et  45sex.  Popp.  lîeise 
in  Chili,  I.  400.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  163.  t.  55-56.  Loud. 
Arbor.  IV.  2432.  f.  2286-2293.— Encycl.  oftrees,  1062,  f.  1978- 
1986.  Link,  in  Linnœa,  XV.  542.  Ant.  Conif.  107.  t.  48-50.  Endl. 
Syn.  Conif.  186.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  220.  Knight, 
Syn.  Conif.  44.  C.  Gay,  FI.  Chil.  V.  415. 


ARAUCARIA.  417 

Araucaria  Chilensis,  Mirb.  in  Menu  Mus.  XIII.  49.  Spach,  Hist.vég. 

phan.  XI.  364. 
Araucaria  Dombeyi,  Rich.  Conif.  86.  t.  20-21 . 

Habite  les  montagnes  du  Chili  austral,  où  il  est  très-abondant, 
entre  35  et  50°  (l.  a.). 

Desgr.  Arbre  de  40-50  met.  Cime  touffue,  pyramidale-conique. 
Tronc  très -droit.  Branches  verlicillées  par  6-8,  horizontales  ou 
déclinées,  les  supérieures  dressées.  Rameaux  opposés  ou  épars, 
très-longtemps  recouverts  de  feuilles.  Ramules  allongés,  simples, 
étalés  ou  réfléchis.  Feuilles  longues  de  2-4  centim.,  ovales-lan- 
céolées, acuminées  au  sommet,  épaisses,  raides  et  piquantes,  vertes 
sur  les  deux  faces.  Chatons  mâles  dressés,  légèrement  coniques, 
obtus.  Cônes  presque  sphériques  ou  légèrement  déprimés,  de  12-15 
centim.  de  diamètre.  Écailles  terminées  en  une  pointe  ou  mucron 
bractéiforme,  infléchi.  Graines  longues  de  4-5  centim.,  compri- 
mées, anguleuses,  à  angles  arrondis,  élargies  au  sommet,  sublron- 
quées,  quelquefois  mucronulées,  rélrécies  à  la  base,  lisses,  luisantes, 
d'un  brun-roux,  comestibles  et  très-recherchées  des  indigènes. 

D'après  Loudon,  introduit  en  1796. 

Observ.  Celte  espèce  est  assez  rustique  pour  supporter,  sans 
en  souffrir,  les  hivers  du  centre  de  la  France.  Sa  tige  droite, 
longtemps  couverte,  ainsi  que  les  branches,  de  feuilles  qui  con- 
servent leur  couleur  verte  ;  ses  branches,  régulièrement  verticil- 
lées,  et  son  port  en  général,  en  font  l'un  des  plus  beaux  orne- 
ments pour  les  jardins  paysagers.  Un  des  premiers  A.  imbricala 
introduits  en  Europe,  planté  au  jardin  de  Kew,  a  aujourd'hui 
6  met.  environ  de  hauteur;  il  a  déjà  donné  des  cônes,  mais  qui 
n'ont  pas  atteint  leur  entier  développement.  Cet  individu  n'est 
pas  le  plus  élevé  qu'on  trouve  en  Angleterre,  où  l'on  en  voit 
plusieurs  qui  mesurent  de  8-12  mètres. 

Si  VA,  imbricata  a  été  introduit  en  1796,  ainsi  que  le  dit  Lou- 
don, il  doit  avoir  disparu  pendant  quelque  temps  de  nos  cul- 
tures, car  les  individus  que  Ton  y  rencontre  aujourd'hui  sont 
certainement  d'introduction  plus  récente. 

Traité  des  Conifères.  27 


418  ARAUCARIA. 

Tribu  2.  —  Eu  tac  ta. 

Araucaria,  section  Eutacta,  Endl.  Syn.  Conif.  186. 

Ecailles  des  cônes  largement  ailées.  Graines  à  appendice  basi- 
laire  visible.  Anthères  à  6-12  loges.  Cotylédons  4,  à  germina- 
tion épygée. — Espèces  de  V  Australie. 

Eutassa,  Salisb.  in  Linnœa  Transact.  VIII.  315. 
Araucaria,  Link,  in  Linnœat  XV.  541-543. 

3.  Araucaria  Bidwilli,  Hook. 

Branches  verticillées  ;  ramules  opposés  ou  presque  op- 
posés, distiques.  Feuilles  planes,  ovales-lancéolées,  acumi- 
nées,  piquantes  au  sommet.  Ecailles  des  cônes  mucronées. 

Araucaria  Bidwilli,  Hook.  in  London,  Joum.  of  Botan.  2e  sér.  II.  498. 
t.  18-19.  Ant.  ConifAOô.  t. 46-47.  Endl.  Syn.  Conif.  187.  Knight, 
Syn.  Conif.  44.  Lindl.  et  Gord.  Joum.  Hort.  Soc.  V.  220. 

Habite  les  montagnes  Brisbanes,  et  aux  environs  de  Moreton- 
Bay,  dans  la  Nouvelle-Hollande  orientale. 

Descr.  Arbre  de  35-50  met.  Tronc  cylindrique,  très-droit.  Bran- 
ches étalées;  celles  de  la  base  souvent  défléchies,  très-régulière- 
ment verticillées,  ordinairement  par  5-7.  Rameaux  opposés,  disti- 
ques, étalés.  Feuilles  sessiles,  elliptiques,  coriaces,  raides,  épaisses, 
luisantes,  rétrécies  à  la  base,  acuminées  au  sommet  en  une  pointe 
blanchâtre,  raide,  très -aiguë;  les  caulinaires  alternes;  celles 
des  rameaux  subdistiques,  longues  de  4-5  centim.,  larges  de  10-12 
millim.  dans  leur  plus  grand  diamètre.  Cônes  sphériques  ou  légè- 
rement déprimés,  de  15-20  centim.  de  diamètre.  Écailles  épaisses 
de  10-15  millim.,  larges  de  3-5  centim.,  rugueuses,  légèrement 
amincies  sur  les  bords,  terminées  par  un  appendice  bractéiforme. 
Graines  comestibles,  très-recherchées  des  indigènes. 

Introduit  vers  4849. 


ARAUCARIA.  419 

4.  Araucaria  Cunninghami,  Ait. 

Branches  verticillées;  ramilles  distiques,  Feuilles  in- 
curvées, subulées,  comprimées,  subtétragones,acuminées- 
aiguës.  Ecailles  ovulifères,  mucronées,  à  mucron  récuryé. 

Araucaria  Cunninghami,  Ait.  Mss.  Sweet.  Hort.  Brit.  475.  Lainb. 

Pi».  III.  t.  79.  Loud.  Arbor.  2443.  f.  2303-2303.—  Suppl.  p.  2603. 

f.  2545.  Ant.  Conif.  102.  t.  43-44.  Forbes  (Jam.),  Pinet.   Wob. 

157.  t.  52.  Endl.  Syn.  Conif.  187.  Knight,  Syn.  Conif.  44.  LindI. 

et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  220. 
Altingia  Cunninghami,  G.  Don,  in  Loudon,  Hort.  Brit.  408. 
Eutacta  Cunninghami,  Link,  in  Linnœa,  XV.  545. 
Eutassa  Cunninghami,  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  362. 

Var.  longifolia. 

Araucaria  Cunninghami  p  longifolia,  Ant.  I.  c.  t.  44.  f.  2. 

D'après  la  figure  publiée  par  Antoine,  cette  variété  se  distingue  à 
ses  feuilles,  plus  longues  et  plus  étalées. 

Var.  glauca» 
Araucaria  Cunninghami  y  glauca,  Ant.  I.  c.  105.  t.  44. 

Celle-ci,  semblable  à  l'espèce  pour  le  port,  s'en  distingue  nette- 
ment par  la  couleur  glauque  des  feuilles  et  de  l'extrémité  des  jeunes 
rameaux. 

Habite  la  côte  orientale  de  la  Nouvelle-Hollande,  vers  More- 
ton-Bay,  entre  14  et  29°  30'  (l.  a.),  où  il  constitue  de  vastes 
forêts,  ainsi  qu'au  port  Brisbane,  par  27°  30', 

Descr.  Arbre  de  20-23  met.  Tronc  droil,  cylindrique,  recouvert 
d'une  écorce  luisante,  assez  semblable  à  celle  des  Merisiers.  Bran- 
ches verticillées  ordinairement  par  5,  étalées,  souvent  dénudées. 
Rameaux  et  ramules  nombreux,  distiques,  ces  derniers  souvent  pen- 
dants. Feuilles  très-raides,  alternes,  étalées,  plus  souvent  infléchies, 
comprimées  dans  le  sens  du  rameau,  acuminées  au  sommet  en  une 


420  ARAUCARIA. 

pointe  fine,  raide  et  très-aiguë,  légèrement  rougeâtre.  Cônes  longs 
de  6-8  centîm.,  larges  de  4-6,  ovoïdes-obtus.  Écailles  épaisses  de 
5-6  millim.,  transversalement  carénées-aiguës  vers  le  sommet,  mu- 
cronées;  à  mucron  bractéiforme,  de  5-8  millim.  de  longueur,  large 
de  4-2,  caréné  sur  le  milieu. 
Introduit  en  1827. 

5.  Araucaria  excelsa,  R.  Br. 

Branches  verticillées;  ramilles  distiques,  opposés  ou 
alternes.  Feuilles  subulées,  comprimées,  subtétragones, 
infléchies,  marquées  en  dedans  de  deux  lignes  glauques. 

Araucaria  excelsa,  R.  Br.  in  Ait.  Hort.  Kew.  éd.  2.  V.  412.  Lamb. 

Pin.  éd.  II.  81.  t.  47  et  47  «•.  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  153. 

t.  50-51.  Loud.  Arbor.  IV.  2440.  f.  2297-2302.   Ant.  Conif.  99. 

t.  38-42.  Endl.  Syn.  Conif.  187.  Knight,  Syn.  Conif.  44.  Lindl.  et 

Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  220. 
Dombeya  excelsa,  Lamb.  Pin.  éd.  1.  I.  87.  t.  39-40. 
Eutassa.  heterophylla,  Salisb.  in  Linnœa  Transact.  VIII.  316.  Spacb, 

Hist.  vég.  phan.  XI.  362. 
Altingia  excelsa,  Loud.  Hort.  Brit.  400. 
Colymbea  excelsa,  Spreng.  Syst.  Cur.  post.  315. 
Eutacta  excelsa,  Link,  in  Linnœa,  XV. 

Var.  glauca. 
Araucaria  excelsa  glauca,  Hort. 

Cette  variété,  aussi  vigoureuse  que  l'espèce,  en  diffère  par  l'ex- 
trémité des  rameaux,  qui  sont  de  couleur  glauque. 

Habite  l'île  Norfolk,  et  sur  les  petits  rochers  adjacents. 

Descr.  Très-bel  arbre,  de  50-60  met.  sur  2-3  met.  de  diamètre. 
Tronc  très-droit,  cime  pyramidale-conique.  Branches  régulièrement 
verticillées,  minces,  étalées,  défléchies,  souvent  relevées  à  l'extré- 
mité. Rameaux  opposés  ou  alternes,  horizontaux  ou  déclinés,  con- 
servant leurs  feuilles  pendant  longtemps.  Ramules  foliaires  alternes, 
distiques,  très-rapprochés,  le  plus  souvent  déclinés.  Feuilles  d'un 


ARAUCARIA.  421 

vert  gai,  longues  de  8-15  millim.,  épaisses,  triquèlres  ou  rhom- 
boïdales,  recourbées  vers  le  rameau,  marquées  en  dedans  de  deux 
lignes  glauques,  d'un  tissu  mou,  acuminées,  obtuses  ou  aiguës.  Cônes 
d'environ  42-14  cenlim.,  à  peu  près  sphériquesou  légèrement  dépri- 
més. Ecailles  à  partie  supérieure  épaissie,  amincie  sur  les  bords. 

Introduit  en  1793. 

Observ.  VA.  excelsa,  désigné  sous  le  nom  de  Pin  de  Vile  Nor- 
folk, est  assurément  l'un  de  nos  plus  beaux  arbres  d'ornement; 
mais  il  ne  peut  malheureusement  supporter  nos  hivers.  On 
n'en'connaît  encore  en  pleine  terre,  en  France,  que  quelques  in- 
dividus, plantés  à  Hyères  (Var.),  où  ils  végètent  vigoureusement. 

6.  Araucaria  Cookii,  /?.  Br. 

Branches  distantes, régulièrement  verticillées,  courtes; 
ramules  distiques.  Feuilles  effilées,  souvent  presque  ap- 
pliquées sur  les  rameaux.  Cônes  ovoïdes-obtus,  longs  de 
10-d5  centim.,  larges  de  (ï-8. 

Cupressus  columnaris,  Forst.  Florul.  Austr .  n.  3ol.  pp. 

Araucaria  columnaris,  Hort.  aliq. 

Araucaria  Cookii,  R.  Br.  ex  Don,  in  Linnœa  Transact.  XVIII.  164. 

Flore  serr.  VII.  243  (cum  te.)*  Paxt.  Flow.  Gardn.  11.  432,  et  III. 

77.  f.  272.  Endl.  Syn.  Conif.  488.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort. 

Soc.  V.  220.  Lindl.  /.  c.  VI.  267  (cum  ic). 

Habite  la  Nouvelle-Calédonie,  le  promontoire  ou  cap  de  la 
Reine  Charlotte,  ainsi  que  l'île  des  Pins,  au  sud  de  la  môme  île. 

Descr.  Tronc  élancé,  atteignant  50  met.  et  plus  de  hauteur,  cou- 
vert d'une  écorce  mince,  presque  luisante,  à  peu  près  semblable,  sur 
les  jeunes  individus,  à  celle  de  VA.  excelsa.  Branches  élalées,  ré- 
gulièrement verticillées,  à  verticilles  distants,  minces-défléchies, 
renflées  à  leur  base.  Feuilles  alternes  :  celles  de  la  tige  grosses, 
comprimées,  étalées  ou  réfléchies,  longues  de  40-25  millim.;  celles 
des  rameaux  beaucoup  plus  lines,  plus  nombreuses,  plus  courtes, 


422  ARAUCARIA. 

infléchies,  subtélragones,  acuminées  au  sommet.  Chatons  mâles  ter- 
minaux, ovoïdes,  longs  d'environ  4  cenlim.  Cônes  latéraux,  souvent 
géminés,  longs  de  10-15centim.,  larges  d'environ  6-8,  ovoïdes-obtus, 
arrondis  au  sommet.  Ecailles  larges,  coriaces,  amincies  sur  les 
bords,  fortement  imbriquées,  terminées  au  sommet  par  un  appen- 
dice bractéilbrme. 

Introduit  en  1851 . 

Observ.  Cette  espèce,  dans  le  jeune  âge,  paraît  intermédiaire 
entre  VA.  excelsa  et  VA.  Cunninghami;  elle  semble  cependant 
se  rapprocher  davantage  du  premier.  Dans  les  jeunes  indivi- 
dus cultivés,  les  feuilles,  effilées,  luisantes,  de  couleur  cuivrée 
ou  métallique,  rarement  vertes,  sont  plus  minces  et  moins  re- 
courbées que  celles  de  VA .  excelsa,  plus  ténues,  plus  rapprochées, 
moins  étalées  que  celles  de  VA.  Cunninghami.  Dans  les  arbres 
adultes  noncultivés,  les  ramulesfoliifèresressemblent  assez  à  cer- 
tains Lycopodes;  les  feuilles, longues  de  4-8  mill.,  larges  de  2-3, 
sont  minces,  carénées  sur  le  dos,  courbées  vers  les  ramules,  qu'elles 
cachent  en  grande  partie.  Le  plus  bel  A .  Cookii  que  j'aie  pu  ob- 
server avait  environ  1  met.  40  de  hauteur;  ses  rameaux  offraient 
un  singulier  arrêt  de  développement  par  suite  de  l'avortement 
du  bourgeon  terminal.  Les  branches  ainsi  bifurquées  à  leur 
extrémité,  et  qui  cessent  promptement  d'allonger,  nous  donnent 
l'explication  de  la  forme  de  ces  individus  élevés,  aux  branches 
courtes,  représentant  des  colonnes  étroites,  et  presque  du  môme 
diamètre  dans  toute  la  hauteur. 

En  effet,  l'A  Cookii  a  un  diamètre  si  peu  proportionné  à  sa 
hauteur,  que  lorsque  les  hommes  de  l'équipage  de  Cook  le  dé- 
couvrirent, en  1774,  ils  crurent  voir  dans  ces  arbres  des  colonnes 
de  basalte  ou  de  quelque  autre  produit  volcanique.  Les  choses 
en  demeurèrent  là  jusqu'en  1850,  époque  à  laquelle  M.  Moore, 
jardinier  en  chef  du  jardin  botanique  de  Sydney,  dans  une 
exploration  de  la  Nouvelle-Calédonie,  le  découvrit  de  nouveau, 
et  crut  retrouver,  plein  de  vigueur,  en  1850,  le  grand  excm- 


ARAUCARIA.  423 

plaire  comparé  par  Cook  à  une  tour  élevée.  M.  Moore  écrit  au 
docteur  Lindley,  relativement  à  cet  échantillon  : 

«  L'arbre  rappelle  une   très-haute  cheminée  de   manufacture, 
parfaitement  proportionnée  dans  sa  forme.  » 

Si  le  genre  Araucaria  renferme  peu  d'espèces,  le  petit  nombre  en  est  lar- 
gement compensé  par  leur  élégance.  Au  point  de  vue  de  l'ornement,  peu  d'ar- 
bres peuvent  rivaliser  avec  eux,  et  plusieurs,  tant  par  les  dimensions  consi- 
dérables qu'ils  atteignent  que  par  les  qualités  de  leur  bois,  sont  éminem- 
ment propres  aux  constructions  civiles  et  navales.  De  plus,  la  plupart  des 
espèces,  par  leurs  grosses  graines  comestibles,  servent  d'aliment  â  de  nom- 
breuses populations.  Quelques  mots  sur  chacune  des  espèces  en  feront  mieux 
ressortir  les  avantages. 

A.  Brasiliensis.  Quoique  cette  espèce  puisse  passer  l'hiver  en  pleine  terre 
dans  plusieurs  de  nos  départements  méridionaux,  elle  n'y  forme  jamais  un 
bel  arbre;  car,  à  mesure  qu'elle  s'élève,  les  branches  inférieures  s'épuisent 
et  disparaissent  successivement,  de  sorte  qu'il  n'y  a  jamais  que  les  quelques- 
unes  du  sommet  qui  forment  une  sorte  de  parasol.  Ses  'graines  sont  co- 
mestibles etrecherchées  comme  aliment.  On  retire  aussi  de  cet  arbre  une  résine 
rougeâtre,  d'une  odeur  assez  agréable,  qu'on  emploie  dans  le  pays  aux  mêmes 
usages  qu'on  le  fait  chez  nous  de  la  térébenthine.  —  À.  imbricata.  A 
des  dimensions  au  moins  égales  à  celles  du  précédent,  celui-ci  joint  un 
port  tout  particulier,  qui  en  fait  l'un  des  plus  beaux  arbres  d'ornement^  son 
bois,  qui  est  élégamment  veiné  et  de  bonne  qualité,  est  susceptible  d'un  beau 
poli  ;  il  contient  aussi  une  résine  blanchâtre,  d'une  odeur  agréable,  assez 
analogue  à  celle  de  l'encens.  Les  graines,  qui  sont  aussi  très-Yolumineuses,  ont 
un  goût  et  une  saveur  qui  rappellent  ceux  de  la  châtaigne;  ce  qui  les  fait 
rechercher  de  certaines  peuplades  du  Chili.  A  tous  ces  avantages  vient  s'en 
ajouter  un  autre  qui  est  pour  nous  de  la  plus  grande  importance,  c'est  sa 
complète  rusticité.  —  A.  Bidwilli.  Nous  ne  possédons  encore  que  de  faibles 
échantillons  de  cette  espèce,  qui  paraît  ne  le  céder  à  la  précédente  que  sous 
le  rapport  de  la  rusticité.  Ses  graines,  grosses  et  comestibles,  servent  aussi 
de  nourriture  à  de  nombreuses  tribus  d'indigènes.  —  A.  Cunningkami.  Le 
port  et  le  feuillage  de  celui-ci  rappellent  l'A.  exceha;  quant  à  sa  Valeur 
ornementale,  nous  pouvons  dire  qu'il  est  le  digne  émule  des  espèces  précé- 
dentes.—  A.  exceha.  Par  son  tronc  élancé,  très-droit,  pat  la  régularité,  la 
disposition  de  ses  branches,  en  un  mot  par  l'élégance  qu'il  présente  dans 
toutes  ses  parties,  VA.  exceha  est  certainement  le  plus  beau  du  genre,  et  il 


424  DAMMAttA. 

en  serait  aussi  le  plus  précieux,  si  sa  rusticité  et  la  qualité  de  son  bois 
étaient  égales  à  celles  de  VA.  imbricata;  mais  il  n'en  est  malheureuse- 
ment rien.  Sous  notre  climat  il  demande  la  serre  froide  pendant  l'hiver  ; 
son  bois  est  de  qualité  très-médiocre.  —  A.  Cookii.  La  hauteur  considé- 
rable qu'acquièrent  les  arbres  et  le  peu  de  développement  que  prennent  leurs 
branches  leur  donnent  l'aspect  de  colonnes  ;  ce  qui  a  fait  donner  à  cette  es- 
pèce, par  Forster,  le  nom  spécifique  de  columnaris.  Le  bois  de  l'A.  Cookii 
est  de  très-bonne  qualité,  et  comme  les  branches  en  restent  toujours  minces, 
les  tiges,  effilées,  peu  noueuses,  sont  Irès-solides  et  propres  à  la  mâture. 

Des  six  espèces  d'Araucaria  connues,  une  seule,  VA.  imbricata,  supporte 
le  froid  de  nos  hivers  ;  toutes  les  autres  ont  besoin  d'être  abritées  pendant 
cette  saison. 


II.  Dammara,  Rumph. 

Dammara,  Rumph.  Herb.  Amboin.  11.  174.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  II.  97. 

Enàl.Gen.  pi.  n.  1198.— Syn.  Conif.  188.  Meisn.  Gen.  353.  Blum. 

Rumph.  III.  211.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  366.  Gh.  Lem.  Dict. 

univ.  d'Hist.nat.  IV.  601. 
Agathis,  Salisb.  in  LinnœaTransact.  VIII.  3H.Rich.  Conif.  151. 1. 19. 

Fleurs  dioïques.  Chatons  mâles  axillaires  ou  extra-axil- 
laires,  cylindriques,  écailleux  à  la  base.  Etamines  insérées 
sur  Taxe,  imbriquées.  Fi lamen t s  très -courts,  horizontaux, 
prolongés  en  un  connectif  épais,  cunéiforme  ou  orbicu- 
laire.  Anthères  à  5-6  loges  unisériées,  quelquefois  10-15, 
bisériées  à  la  base  d'un  connectif  pendant,  à  filaments  pa- 
rallèles;'loges  s'ouvrant  longitudinalement  en  arrière. 
Chatons  femelles  terminaux,  solitaires  ou  géminés,  formés 
de  plusieurs  écailles  dépourvues  de  bractées,  très-imbri- 
quées, sensiblement  plus  épaisses  au  sommet.  Ovule  unique 
sous  chaque  écaille,  inséré  près  du  sommet,  renversé,  pen- 
dant, atrope,  ouvert.  Cônes  ovoïdes  ou  subglobuleux,  for- 


DAMMARA.  425 

mes  d'écaillés  coriaces,  ligneuses,  très-imbriquées.  Graine 
solitaire  sous  chaque  écaille,  librement  pendante,  ovale- 
allongée,  comprimée,  à  hile  transversal  linéaire  ;  à  tégu- 
ment membraneux,  prolongé  de  chaque  côté  en  aile,  dont 
Tune  étroite,  marginiforme,  l'autre  cultriforme,  plus  large 
que  récaille.  Embryon  à  2  cotylédons  semi-cylindriques, 
obtus  ;  radicule  cylindrique,  infère. 

Arbres  élevés,  très-résineux,  originaires  de  l'Océanie, 
croissant  particulièrement  dans  les  îles  Moluques,  de  la 
Sonde,  et  dans  plusieurs  parties  de  la  Nouvelle-Zélande. 
Feuilles  alternes  ou  presque  opposées,  oblongues-lancéo- 
lées,  très-entières,  épaisses,  dépourvues  de  nervure,  striées, 
couvertes  sur  toute  la  face  inférieure  de  séries  de  stomates. 

Maturation  bisannuelle. 

\  .*  Dammara  Orientalis,  Lamb. 

Feuilles  pétiolées,  elliptiques-obtuses.  Chatons  mâles 
extra-axillaires.  Anthères  à  6-15  loges,  bisériées,  à  crête 
cunéiforme,  orbiculaire.  Cônes  subglobuleux,  à  écailles 
appliquées,  arrondies  au  sommet.  Graines  à  aile  hori- 
zontale. 

Dammara  alba,  Rumph.  Herb.  Amboin.  II.  174.  t.  57.  Blum.  Rumph. 

III.  212. 
Arbor  Javanensis,  visci  foliis  latioribus,  conjugatis,  Dammara  alba 

dicta.  Sherard,  in  Rai.  Hist.  Ul.—Dendrolog.  130. 
Pmus  Dammara,  Lamb.  Pin.  éd.  1.  I.  61.  t.  38  et  38  M».   Voigt.  in 

Syllog.  plant.  II.  53. 
Pinus  Sumatrana  et  Abies  Sumatrana,  HortusBelved.  Mirb.  Mm.  Mus. 

XIII.  69.  Desf.  Hort.  Par.  356. 
Abies  Dammara,  Poir.  Dict.  V.  35. 
Agathis  loranthifolia,  Salisb.  in  Linnœa  Transact    VIII.  312.  t.  15. 

Blum.  Enutner.  Plant.  Jav.  90. 


426  DAMMAUA. 

Agathis  Dammara,  Rich.  Conif.  83.  t.  19. 

Dammara  loranthifolia,  Spacb,  Hist.  vég.  phan.  XI.  336. 

Dammara  Orientalis,  Lamb.  Pin.  éd.  2.  II.  70.  t.  43.  Loud.  Arbor.  IV. 
2447.  f.  2308-2309.  —  Encycl.  of  trees,  1066.  f.  1989.  Forbes. 
(Jam.),  Pinet.  Wob.  169.  t.  58.  Endl.  Syn.  Conif.  189.  Lindl.  et 
Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  221.  Knight,  Syn.  Conif.  45. 

Var.  PALLENS. 

Écorce  des  rameaux  vert-blanchâtre.  Feuilles  plus  allongées- 
lancéolées  que  dans  l'espèce,  à  bords  plus  fortement  enroulés  en 
dessous,  légèrement  ondulées,  blanchâtres,  plus  longuement  acu- 
minées  au  sommet,  brusquement  et  irrégulièrement  rétrécies  à  la 
base. 

Dammara  alba,  Hort.  Makoy. 

?  Dammara  orientalis  alba,  Knight,  /.  c. 

IJabite  les  îles  Moluques,  de  Sumatra,  Java;  celles  de  la  Sonde, 
où  il  paraît  aussi  très-commun. 

Descr.  Arbre  très-résineux,  haut  de  20-35  met.  sur  2-3  de  dia- 
mètre. Bois  blanc,  de  qualité  médiocre.  Écorce  de  la  tige  gris-cendré, 
pubérulente;  celle  des  rameaux  unie,  souvent  rougeàtre.  Branches 
verticillées,  étalées-réiléchies,  relevées  à  l'extrémité.  Rameaux  et 
ramules  étalés,  opposés  ou  épars,  légèrement  comprimés  dans  la 
jeunesse.  Feuilles  distantes,  opposées-décussées,  parfois  subdisti- 
ques sur  les  jeunes  rameaux,  elliptiques,  droites,  rarement  légère- 
ment falciformes,  épaisses,  coriaces,  très-entières,  vertes  et  lisses 
sur  les  deux  faces,  longues  de  6-12  centim.,  larges  de  3-4  dans  leur 
plus  grand  diamètre,  sessiles  ou  longuement  atténuées  en  un  court 
pétiole,  obtuses-arrondies  au  sommet;  celles  des  jeunes  arbres 
souvent  plus  lancéolées  et  plus  pointues.  Chatons  mâles  longs 
d'environ  5  centim.  Cônes  pédoncules,  longs  de  8-10  centim.,  larges 
d'environ  5,  ovoïdes-cylindriques,  très-obtus,  à  peine  atténués  au 
sommet.  Ecailles  épaisses,  très- fortement  appliquées.  Graines  à 
aile  obtuse,  débordant  le  côté  de  l'écaillé. 

Introduit  en  1804. 

Observ.  Le  D,  Orientalis,  appelé  par  les  Malais  Dammar  puti 


DAMMAKA.  427 

et  Dammar  batu,  produit  en  grande  quantité  une  résine  d'abord 
transparente,  molle  et  visqueuse,  qui  répand,  à  l'état  liquide, 
une  odeur  aromatique  qu'elle  perd  en  partie  par  la  dessiccation. 
Pour  arriver  à  ce  dernier  état,  elle  passe  graduellement  du  blanc 
primitif  à  la  couleur  du  succin. 

2.  Dammar  a  àustralis,  Lamb. 

Ramules  minces,  allongés.  Feuilles  sessiles,  alternes, 
plus  rarement  opposées.  Chatons  mâles  axillaires.  An- 
thères à  5-6  loges,  unisériées,  à  crête  suborbiculaire. 
Cônes  ovoïdes  ou  presque  turbines,  à  écailles  étalées,  ai- 
guës au  sommet.  Graines  à  aile  défléchie. 

Agathis  Australis,  Salisb.  in  Linnœa  Transact.  VIII.  312. 

Dammara  Australis,  Lamb.  Pin.  éd.  2.  II.  73.  t.  44.  A.  Cunningh. 

Ann.  ofnat.  Hist.  I.  211.  Loud.  Arbor.  IV.  2449.  f.  2310-2311  — 

Encycl.  of  trees,  I0G6.  f.  1990.  Zucc.  in  Abhandl.  der  mathem. 

phys.  Masse  der  Berl.  Akadem.  III.  t.  1.  f.  2.  t.  2.  f.  16  {err.)  et  17. 

Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.   479.  t.  59.  Spach,  Hist.  vég.  phan. 

XI.  368.  Endl.  Syn.  Conif.  190.  LindI.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc. 

V.  221.  Knight,  Syn-  Conif.  45.  Hook.  fil.  FI.  ofNov.-Zeal.  231. 
Podocarpus  zamlefolius,  A.  Rich.  FI  Nov.-Zeal.  360. 

Habite  la  Nouvelle-Zélande  boréale;  les  forets  auprès  de  Ta- 
inasan,  vers  le  détroit  de  Mercure,  sur  le  rivage  boréal  des  îles; 
ù  Wangaroa,  et  vers  Hokianga  sur  la  côte  occidentale. 

Descr.  Arbre  de  40-50  met.  de  hauteur  sur  2  met.  et  plus  de 
diamètre.  Bois  blanc,  très-résineux,  de  qualité  supérieure.  Tronc 
droit,  souvent  nu  dans  sa  partie  inférieure  par  l'épuisement  successif 
des  branches  de  la  base,  recouvert  d'une  écorce  gris-cendré, 
se  détachant  en  lames  minces,  finalement  brune,  lisse.  Branches 
rapprochées,  presque  verticillées,  plus  rarement  éparses,  étalées; 
celles  de  la  base  ordinairement  défléchies;  les  supérieures  subdres- 
sées, renflées  à  leur  base,  où  il  existe  un  empâtement  très-sensible. 
Rameaux  opposés  ou  ternes,  allongés,  minces,  peu  ramifiés.  Feuilles 


428  DAMMÀRA. 

sessiles,  alternes  et  distantes  sur  le  tronc,  plus  rapprochées,  opposées- 
subdistiques  sur  les  rameaux,  longues  de  4-7  centim.,  larges  de  4-2 
dans  leur  plus  grand  diamètre,  longtemps  persistantes,  elliptiques, 
rarement  subfalquées,  épaisses,  coriaces,  d'un  vert  métallique  ou 
brunâtre,  quelquefois  maculées  en-dessus,  d'un  roux  cuivré  plus 
ou  moins  foncé  en  dessous,  rétrécies  et  souvent  tordues  à  la  base, 
atténuées  et  obtuses  au  sommet.  Chatons  mâles  cylindriques, 
dressés,  longs  d'environ  3  centim.,  compactes,  durs,  accompagnés 
de  quelques  bractées  à  la  base.  Anlhères  uniloculaires,  longitudi- 
nalement  déhiscentes.  Chatons  femelles  pédoncules,  subglobuleux  ou 
légèrement  ovoïdes,  solitaires,  axillaires,  naissant  vers  le  sommet  des 
rameaux,  paraissant  vers  les  mois  de  janvier-février  sous  la  forme 
de  gros  bourgeons  ovoïdes-coniques  très-compactes.  Jeunes  cônes 
à  écailles  fortement  imbriquées  à  la  base,  un  peu  étalées  au  sommet 
et  légèrement  membraneuses  sur  les  bords.  Cônes  dressés,  presque 
sphériques  à  la  maturité,  d'environ  5-7  centim.  de  diamètre. 
Ecailles  largement  cunéiformes,  coriaces,  étroitement  imbriquées, 
acuminées  au  sommet,  très-lisses.  Graine  unique  sous  chaque  écaille, 
brune,  munie  d'une  aile  finement  membraneuse,  entière,  oblique, 
pâle  vers  le  sommet. 

Introduit  en  1823. 

Observ.  Le  D.  Australis,  vulgairement  Pin  de  Cowrie,  produit 
un  bois  excellent,  qui  rivalise,  pour  la  mâture,  avec  celui  du 
Pinus  sylvestris.  Il  fournit  aussi  une  très-grande  quantité  de 
résine  térébinthacée,  appelée  Wave  par  les  habitants  de  la  Nou- 
velle-Zélande, et  Koudi-Goum  par  les  Anglais.  Les  indigènes 
fabriquent  avec  cette  résine  une  couleur  indélébile  dont  ils  se 
teignent  le  corps. 

Un  pied  de  D.  Australis,  de  5  met.  de  hauteur  sur  5  centim. 
de  diamètre,  à  1  met.  du  sol,  a  produit,  en  1854,  dans  une 
des  serres  du  Muséum,  3  cônes  qui,  le  15  mai,  avaient  20  mil- 
lim.  de  longueur  et  18  de  diamètre  à  leur  base.  Ce  sont,  très- 
probablement,  les  premiers  qui  se  soient  montrés  en  France,  et 
peut-être  môme  en  Europe. 


DAMMARA.  429 

3.  Dammara  obtusa,  Lindl. 

Feuilles  oblongues,  arrondies  au  sommet.  Cônes  obtus, 

cylindriques,  d'environ  8  centim.  de  longueur,  à  écailles 

convexes,  étroitement  appliquées. 

Dammara  obtusa,  Lindl.  in  Paxt.  Flow.  Gardn.  IL  146  (cum  ic.).— 
Journ.  Hort.  Soc.  VI.  270. 

Habite  l'île  d'Aniteure,  Tune  des  Nouvelles-Hébrides,  où  il 
a  été  découvert  par  M.  Moore. 

Descr.  «  Grand  arbre,  ressemblant  un  peu  par  son  faciès  au  D. 
Australis,  dont  il  diffère  par  la  grandeur  et  la  forme  des  feuilles 
et  des  cônes.  Bois  de  très-bonne  qualité,  employé  dans  les  con- 
structions navales.  Feuilles  longues  de  8-10  centim.,  larges  d'en- 
viron 3,  oblongues-arrondies  aux  deux  bouls,  obtuses  au  sommet, 
ne  présentant  pas  la  moindre  trace  de  dentelure.  Cônes  d'environ 
8  centim.  de  longueur  sur  4  environ  de  diamètre,  cylindriques, 
arrondis  aux  deux  bouts,  obtus.  Ecailles  arrondies,  convexes  à 
l'extrémité,  environ  4  fois  plus  larges  que  longues,  et  très-diffé- 
rentes encore  de  celles  du  D.  Australis  par  ses  pointes  étalées.  » 
(Lindl.,  I.  c.) 

4.  Dammara  Moori,  Lindl. 

Feuilles  longues  de  10-15  centim.,  larges  d'environ  1, 
étroitement  lancéolées,  subfalquées. 
Dammara  Moori,  Lindl.  Journ.  Hort.  Soc.  VI.  271. 

Habite  la  Nouvelle-Calédonie,  où   il  a  été  découvert   par 
M.  Moore. 

Descr.  «Arbre  dépassant  rarement  12  met.,  à  port  à  peu  près  sem- 
blable aux  autres  Dammara,  dressé  et  compacte  quoique  gracieux, 
et  l'un  des  plus  éléganls  du  genre.  Feuilles  étroitement  lancéolées, 
acuminéeset  légèrement  falquées,  longues  de  10-15  centim.,  larges 
d'environ  1 .  Cônes  plus  petits  que  dans  le  D.  Australis .  »  (Lindl.  /.  c.) 


430  DAMMARA. 

5.  Dammara  macrophylla,  Lindl. 

Feuilles  ovales-aiguës.  Cônes  ovoïdes-obtus,  à  écailles 
planes,  étroitement  appliquées. 

Dammara  macrophylla,  Lindl.  Journ.  Hort.  Soc.  VI.  271. 

Habite  l'île  de  Vanicolla,  Tune  du  groupe  des  îles  de  la  Reine 
Charlotte,  où  il  a  été  découvert  par  M.  Moore. 

Descr.  «  Arbre  de  30  met.  et  plus,  un  peu  raide  dans  son  port, 
croissant  avec  le  D.  Orientalis,  dont  il  diffère  par  des  feuilles  et 
des  cônes  plus  grands.  'Feuilles  longues  d'environ  15  cent.,  larges 
de  près  de  5.  Cônes  à  peu  près  semblables  pour  la  l'orme  et  la  gran- 
deur à  ceux  du  Cèdre  du  Liban,  à  écailles  planes,  étroitement  ap- 
pliquées au  sommet,  beaucoup  plus  larges  que  longues.  »  (Lindl.  I.  c.) 

Le  genre  Dammara,  dont  toutes  les  espèces  sont  Océaniennes,  peut  être 
considéré  comme  celui  qui  fournit  les  plus  grands  arbres  Conifères  sous  l'é- 
quateur;  quelques-uns  y  atteignent  en  effet  jusqu'à  50  mètres.  Mais,  sous  notre 
climat,  nous  ne  devons  les  considérer  que  comme  des  arbrisseaux  de  collection, 
dont  tout  le  mérite  consiste  à  orner  nos  serres  froides.  Les  Dammara  sont  éga- 
lement les  Conifères  qui  fournissent  la  plus  grande  quantité  de  résine; 
cette  dernière  est  très-abondante.  D'après  des  renseignements  que  nous 
croyons  exacts,  et  qui  démontrent  que  ces  arbres  étaient  beaucoup  plus  nom- 
breux autrefois  à  la  Nouvelle-Zélande  qu'ils  ne  le  sont  de  nos  jours,  cette 
résine  a  fourni  des  sortes  d'assises  comparables  à  des  blocs  de  pierre,  quel- 
quefois superposés,  et  séparés  alternativement  par  une  petite  épaisseur  de 
terreau  provenant  de  la  décomposition  des  feuilles.  Les  indigènes  emploient 
cette  résine,  soit  à  faire  des  enduits,  soit  à  d'autres  usages  domestiques; 
aujourd'hui  le  commerce  européen  l'exploite  et  la  recueille  pour  en  former 
des  vernis  en  usage  dans  la  carrosserie.  Mais  il  ne  faudrait  cependant  pas 
attribuer  toute  cette  résine  aux  Dammara,  car  plusieurs  espèces  de  Dipte- 
rocarpées  en  fournissent  aussi  de  leur  côté,  et  portent  souvent  le  même  nom. 

Le  D.  Orientalis,  par  l'ampleur  et  la  beauté  de  son  feuillage,  produit 
un  assez  bel  effet  comme  arbre  d'ornement.  Son  bois,  très-facile  à  travailler, 
susceptible  d'un  beau  poli  et  de  qualité  médiocre,  s'altère  trés-promptement. 
Le  D.  Âmtralis,  dont  les  dimensions  sont  considérables,  a  encore  l'avan- 
tage de  fournir  un  bois  d'excellente  qualité. 


PODOCARPEES. 


ORDRE  III.  -  -  Podocarpées. 


Arbres  élevés,  parfois  gigantesques  ;  plus  rare- 
ment arbrisseaux  ou  sous-arbrisseaux  étalés. 

Feuilles  persistantes,  alternes-éparses  ou  sub- 
opposées, planes,  linéaires  ou  presque  ovales-ellip- 
tiques, quelquefois  dimorphes  :  les  unes  aciculaires- 
étalées  ou  couchées;  les  autres  squamiformes-im- 
briquées,  à  une  ou  plusieurs  nervures  ou  sans 
aucune  nervure ,  adnées-décurrentes,  sessiles  ou 
parfois  subpétiolées ,  portant  en-dessous  (plus  ra- 
rement sur  les  deux  faces)  des  lignes  de  sto- 
mates. Bourgeons  nus  ou  écailleux. 

Fleurs  dioïques,  ou  le  plus  souvent  monoïques 
sur  des  rameaux  différents;  les  mâles  imbriquées 
autour  d'un  axe  commun,  formant  ainsi  des  cha- 
tons terminaux.  Ecailles  ovulifères  disposées  sur 
un  épi  lâche  ou  le  plus  souvent  raccourci,  uni 
ou  biflore,  la  plupart  solitaires  par  avortement. 

Chatons  mâles  ovoïdes-raccourcis,  terminant  les 
ramules  ou  naissant  à  l'aisselle  des  feuilles  ou  des 
bourgeons,  solitaires  ou  agrégés,  épais,    cylin- 

Tràitiî  des  Conifères  28 


434  PODOCARPUS. 

driques  ou  filiformes.  Etamines  dépourvues  de 
bractées,  rapprochées  et  insérées  de  toutes  parts 
sur  l'axée  Filaments  très-courts,  ordinairement 
prolongés  au  sommet  en  un  connectif  squami- 
forme.  Anthères  biloculaires,  ovales  ou  subglobu- 
leuses, à  loges  opposées,  s'ouvrant  transversale- 
ment ou  latéralement.  Pollen  globuleux. 

Fleurs  femelles  quelquefois  solitaires  au  som- 
met des  ramules,  ou  disposées  en  épis  allongés  ou 
raccourcis,  à  rachis  nu,  souvent  épaissi,  et  for- 
mant avec  les  bractées  un  réceptacle  ou  corps 
charnu.  Ecailles  ovulifères  nues  ou  accompagnées 
à  la  base  d'une  bractée  presque  cymbiforme. 
Ovule  unique,  renversé,  inséré  au  milieu  de  Té- 
caille  ou  un  peu  au-dessous  du  sommet,  libre  ou 
adné-élargi  à  la  base,  à  tégument  double,  l'exté- 
rieur quelquefois  complètement  adhérent  à  l'inté- 
rieur, celui-ci  prolongé  en  tube  et  faisant  saillie 
en  dehors. 

Graine  renversée,  à  tégument  extérieur  lâche, 
charnu,  souvent  apiculé,  l'intérieur  osseux. 

Embryon  placé  au  sommet  d'un  albumen  fari- 
neux, à  2  cotylédons  demi-cylindriques,  à  radicule 
obtuse. 


PODOCARPUS.  435 

Tableau   dos  Genres   et  des  Tribus. 


I.  Graine  renversée,  adnée  à  l'écaillé;  à  tégument  extérieur  charnu, 
recouvrant  V intérieur,  qui  est  osseux i . 

Genre Podocarpus. 

Tribus. 

Réceptacle  de  l'épi  raccourci,  soudé  avec  les  bractées. 
Feuilles  opposées  ou  subopposées,  parfois  alternes, 
planes,  dépourvues  de  nervure  médiane,  mais  par- 
courues par  de  fines  nervures  longitudinales  plus  ou 
moins  saillantes Nageia. 

Réceptacle  de  l'épi  raccourci,  soudé  avec  les  bractées. 
Feuilles  alternes  ou  éparses,  munies  d'une  nervure 
médiane Eupodocarpus. 

Réceptacle  charnu,  nul  ou  à  peine  épaissi.  Feuilles 
alternes  ou  le  plus  souvent  distiques,  à  une  seule 
nervure  médiane Stachïcarpus. 

Réceptacle  de  l'épi  raccourci,  à  rachis  charnu,  dépourvu 
de  bractées.  Feuilles  distiques  ou  plus  rarement  al- 
ternes, petites,  à  une  seule  nervure  médiane,  ou  squa- 
miformes,  imbriquées,  privées  de  nervure Dacrycarpus. 

II.  Graine  seulement  adnée  à  la  base  de  V écaille;  à  tégument  double, 
Vextérieur  très-court,  en  forme  de  réceptacle,  n'embrassant  que  la 
partie  inférieure  de  la  graine.  Feuilles  planes,  linéaires- étalées. 

Genre Saxe-CJothœa. 

III.  Graine  quelquefois  dressée  dans  chaque  écaille;  à  tégument  exté- 
rieur raccourci  en  forme  de  disque,  Vintérieur  osseux,  saillant. 
Feuilles  petites,  subulées,  presque  cylindriques,  rapprochées  ou  squa- 
miformes,  courtes,  étroitement  imbriquées. 

Genre Dacrydiuin. 


lEndlicher  et  la  plupart  des  autres  botanistes  ont  indiqué  la  seconde  en- 
veloppe des  graines  des  Podocarpus  comme  osseuse  ;  mais  je  me  suis  assuré 
que  dans  les  graines  du  Podocarpus  Chinensis,  qui  présentent  bien  deux  tégu- 


436  PODOCARPUS. 

I.  Podocarpus,  Hérit. 

Podocarpus,  Hérit.  Mss.  Kunth,  in  Humb.  et  Bonpl.  Nov.  gen.  et  sp. 

II.  2.  Rich.  Conif.  124.  Endl.  Gen.  pi.  n.  1800.— Syn.  Conif.  206. 

Meisn.  Gen.  353.  R.  Brown,  in  Horsfield,  PL  Jav.  rar.  33.  Blum. 

Rumph.  III.  212.  G.  Gay,  FI.  Chil.  V.  399.  P.  D.  Dict.  univ.  d'Hist. 

nat.  X.  297.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  437. 
Nageia,  Gœrtn.  Carpol.  1. 191.  t.  39. 

Taxi  Sp.  Thunb.  Willd.  Wickstr.  —  Juniperi  Sp.  Roxb.  Pavon. 
Myric^e  Sp.  Thunb. 

Fleurs  dioïques,  ou  plus  rarement  monoïques  sur  des  ra- 
meaux différents.  Les  mâles  -.chatons  terminaux  ou  souvent 
axillaires,  solitaires  ou  réunis  en  fascicules  sur  un  pédon- 
cule commun,  disposés  en  épis  lâches  ou  en  grappes; 
nus  ou  entourés  à  la  base  de  bractées  imbriquées.  Eta- 
mines  insérées  sur  l'axe.  Filaments  très-courts.  Anthères 
biloculaires,  à  connectif  squamiforme  plus  ou  moins  dé- 
veloppé. Loges  opposées,  déhiscentes  en  dehors.  Fleurs 
femelles  disposées  en  épis  lâches  ou  le  plus  souvent  serrés, 
uni-  ou  biflores,à  bractées  soudées  au  rachis,  libres  seule- 
ment au  sommet;  à  rachis  épaissi,  dépourvu  de  bractées, 
et  formant  un  réceptacle  charnu  sur  lequel  se  montre  la 
graine;  parfois  à  réceptacle  à  peine  épaissi,  accompagné 
de  bractéoles.  Ecailles  dépourvues  de  bractées  ou  soli- 


ments,  l'externe  est  charnu,  d'un  vert  foncé,  recouvert  d'une  poussière 
glauque,  blanc-jaunâtre  à  l'intérieur  et  de  même  couleur  que  le  tégument  in- 
terne, qui  renferme  la  masse  albumineuse,  avec  laquelle  il  semble  se  con- 
fondre ;  ce  deuxième  tégument,  loin  d'être  osseux,  est  au  contraire  mince  et 
très-fragile.  J'ajoute  que  ces  graines  étaient  parfaitement  mûres,  qu'elles  se 
détachaient  facilement  du  pédoncule,  et  que,  semées,  elles  ont  levé  dans 
l'espace  d'un  mois  à  six  semaines.  J'ignore  si  celte  espèce  fait  exception, 
ou  si  la  deuxième  enveloppe  n'acquiert  pas  dans  nos  serres  la  dureté  qu'elle 
prend  en  Chine. 


l'ODOCAKPUS.  437 

taires  à  Faisselle  d'une  bractée  presque  cymbiforme,  por- 
tant l'ovule.  Ovule  unique,  sessile,  inséré  au-dessous 
du  sommet  de  l'écaillé,  renversé,  adné  à  l'écaillé,  à  tégu- 
ment extérieur  prolongé  en  un  col  court  recouvrant  le  té- 
gument intérieur.  Graines  drupacées,à  tégument  externe 
charnu,  entièrement  soudé  à  l'écaillé,  le  plus  souvent  pro- 
longé au  sommet  en  un  court  apicule  ;  l'intérieur,  au  con- 
traire, fragile,  souvent  osseux.  Embryon  au  sommet  d'un 
albumen  farineux,  à  2  cotylédons. 

Arbres  élevés  ou  arbrisseaux  propres  aux  deux  hémis- 
phères extra-tropicaux;  communs  au  Japon,  plus  rares 
dans  les  régions  tropicales  de  l'Asie  et  de  l'Amérique. 
Feuilles  parfois  opposées  ou  subopposées,  et  alors  dépour- 
vues de  nervure  médiane,  larges,  ovales  ou  subelliptiques, 
plus  souvent  alternes,  linéaires,  uninervées,  quelquefois 
imbriquées  sur  5  rangs  ou  distiques,  étalées,  privées  de 
nervures  et  dimorphes  comme  dans  les  Cyprès,  portant 
des  stomates  en  dessous  ou  plus  rarement  sur  les  deux 
faces.  Bourgeons  écailleux. 

Maturation  annuelle  et  bisannuelle. 

Tribu  1.  —  Nageia. 

Podocarpds,  section  Nageia,  Endl.  Syn.  Conif.  207. 

Fleurs  monoïques  ou  dioïques.  Réceptacle  charnu,  formé  des 
épis  raccourcis,  uniflore,  à  bractées  libres  ou  soudées.  Feuilles 
opposées  ou  subopposées,  multinervées,  portant  des  stomates  de 
chaque  côté  ou  seulement  en  dessous. 

i .  Podocarpus  Nageia,  R.  Br. 

Feuilles  opposées  ou  presque  alternes ,  oblongues , 
lancéolées,   acuminées   aux  deux  bouts    ou    calleuses, 


438  PODOCARPUS. 

obtuses  au  sommet,  portant  des  stomates  seulement  en 
dessous.  Fleurs  dioïques.  Chatons  mâles  5-5,  axillaires, 
portés  sur  un  pédoncule  commun,  presque  disposés  en 
grappes  cylindriques,  à  réceptacle  à  peine  plus  épais  que 
le  pédoncule.  Graines  gibbeuses. 

Cupressus  bambusacea,  Otolanzan,  Kwa-i,  IV.  2. 

Laurus  julifera,  folio  specioso,  enervi.  Ktempf.  Amœn.  exot.  773,  ic. 

/.  c.  874. 
Nà,  vulgb  Nagi,  Ksempf.  h  c. 
Myrica  Nagi,  Thunb.  FI.  Jap.  76. 
Nageia  Japonica,  Gsertn.  Carpol.  I.  191.  t.  39. 
Podocarpus  Nageia,  R.  Br.  etMirb.  in  Mém.  Mus.  XIII.  75-76.  Sieb.  et 

Zucc.  FI.  Jap.  Fam.  nat.  II.  109.— FI.  Jap.  t.  135.  Endl.  Syn. 

Conif.  207.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  222. 

Habite  le  Japon,  où  il  est  commun  dans  les  provinces  de 
Katsuga,  de  Jamato,  dans  l'île  Niphon,  s'étendant  à  peine  au 
delà  de  36°  (l.  b.). 

Arbre  de  12-30  mètres,  à  cime  étale'e. 

«  Descr.  Le  Laurus  Julifera  (Laurier  à  chaton)  est  remarquable 
par  ses  feuilles  sans  nervures. 

tV arbre  est  rare;  il  a  été  transporté  des  forêts  dans  les  villes  à 
cause  de  ses  feuilles  persistantes,  et  alors  on  le  tient  à  l'abri.  Tige 
droite,  marquée  par  les  cicatrices  des  feuilles  des  années  précé- 
dentes, atteignant  dans  son  dernier  accroissement  la  hauteur  d'un 
Cerisier,  recouverte  d'une  écorce  obscurément  brune,  charnue, 
molle  ;  celle  des  ramules  d'un  beau  vert,  répandant,  lorsqu'on  la 
coupe,  une  odeur  balsamique.  Bois  constamment  dur,  quoique 
cependant  à  peine  fibreux.  Moelle  fungueuse,  devenant  ligneuse  en 
vieillissant.  Rameaux  alternativement  opposés,  ténus,  renflés  à  leur 
insertion,  presque  pendants;  à  feuilles  bijuguées,  laissant  entre  elles 
une  distance  d'un  pouce  (3  centim.).  Feuilles  longues  de  3  pouces 
(8  centim.),  larges  d'un  pouce  ou  plus  (3  à  4  centim.),  à  pétiole  et 
nervures  dures,  de  même  couleur  sur  les  deux  faces,  lisses  longiludi- 
nalement  et  très-légèrement  striées,  d'un  vert  obscur  et  comme 


l'ODOCARPUS.  439 

bleuâtre,  ressemblant  à  celles  du  Laurier  alexandrin.  Les  chatons, 
ternes  ou  quaternés,  naissent  de  l'aisselle  des  feuilles;  ils  sont 
blanchâtres,  courts,  densement  velus,  composés  de  fleurons  à 
2  pétales  très-petits  et  formant  au  milieu  une  colonne;  compactes, 
longs  d'un  pouce  (environ  3  centim.).  Les  fleurs,  lorsqu'elles  tom- 
bent, laissent  à  l'extrémité  une  baie  unique,  plus  rarement  2,  d'un 
noir  pourpre  à  la  maturité ,  recouverte  extérieurement  d'une 
poussière  glauque  semblable  à  celle  que  l'on  rencontre  sur  le  fruit 
du  Prunier  sauvage;  à  péricarpe  très-mince,  moux,  succulent,  insi- 
pide, auquel  adhère  lâchement  un  nucule  orbiculaire,  de  la  gran- 
deur d'une  Cerise,  lisse,  roussâtre,  apiculé  au  sommet.  Le  noyau 
est  entier,  dur  comme  la  pierre,  mais  mince,  et  par  suite  faible  et 
fragile,  renfermant  un  nucleus  couvert  d'une  cuticule  roussâtre, 
laissant  échapper  une  saveur  légèrement  amère,  de  forme  égale- 
ment très-arrondie,  surmonté  d'un  apicule  qui  ressemble  un  peu  à 
une  toupie.  »  (K.empfer,  l.  c.) 

J'ajouterai  à  cette  excellente  description  que  V arbre  est  mo- 
noïque, à  branches  légèrement  renflées  à  l'insertion  des  rameaux. 
Feuilles  elliptiques,  oblongues,  opposées,  atténuées  à  la  base, 
acuminées  au  sommet.  Chatons  mâles  portés  sur  des  rameaux 
différents,  quelquefois  sur  les  mêmes  rameaux,  longs  d'environ 
3  centim.,  larges  de  6-8  millim.,  cylindriques-obtus,  naissant  par 
verticillesde  3-i  à  la  base  des  feuilles.  Fruits  exactement  globuleux, 
solitaires,  axillaires,  de  8-10  millim.  de  longueur,  souvent  cour- 
bés, portés  sur  des  pédoncules  écailleux,  grêles. 

2.  Podocarpus  cuspidata,  Endl. 

Feuilles  opposées  ou  subopposées,  elliptiques,  rétrécies 
à  la  base,  acuminées-cuspidées  au  sommet,  portant  des 
stomates  seulement  en  dessous. 

Podocarpus  cuspidata,  Endl.  Syn.  Conif.  207.  Lindl.  et  Gord.  Journ, 

Hort.  Soc.  V.  222. 
Podocarpus  latifolia,  Hort.  (non  Wall.  nec.  R.  Br.  et  Mirb.J  | 

Habite  le  Japon. 


440  PODOCARPUS. 

Descr.  Ecorce  gris-brun,  légèrement  rugueuse.  Branches  étalées, 
alternes,  opposées  ou  verticillées,  souvent  dénudées  et  fortement 
tuberculeuses  par  la  chute  des  feuilles.  Rameaux  opposés,  plus  rare- 
ment alternes,  généralement  distiques.  Feuilles  opposées  ou  presque 
opposées;  celles  de  l'extrémité  des  rameaux  souvent  alternes,  sub- 
disliques,  largement  elliptiques,  très-entières,  rétrécies  à  la  base 
en  un  court  pétiole  élargi,  plus  ou  moins  longuement  acuminées  au 
sommet  et  obtuses,  très-rarement  pointues,  jamais  mucronées, 
souvent  un  peu  ondulées  sur  les  bords,  longues  de  4-8  centim. 
sur  25-32  millim.  dans  leur  plus  grande  largeur,  d'un  vert  très- 
intense  en  dessus,  d'un  vert  gai  en  dessous,  marquées  de  nom- 
breuses nervures  longitudinales  légèrement  saillantes  et  d'un  vert 
plus  foncé  que  les  autres  parties  du  limbe. 

5.   PODOCARPUS   GRANDIFOLIA,   Endl. 

Feuilles  opposées,  oblongues-lancéolées,  multinervées, 
à  bords  épaissis,  portant  des  stomates  sur  les  deux  faces. 

Podocarpus  grandifolia,  Endl.  Syn.  Conif.  208.  Lindl.  et  Gord.  Joum. 
Hort.  Soc.  V.  222. 

Habite  probablement  le  Japon. 

D'après  Endlicher,  cette  espèce  se  distingue  du  P.  latifolia, 
Wall.,  par  ses  feuilles  longues  de  16  centim.  et  larges  d'envi- 
ron 4,  épaisses,  raides;  par  ses  rameaux  rougeâtres,  et  enfin  par  ses 
bourgeons  obtus. 

4.  Podocarpus  latifolia,  Wall. 

Feuilles  presque  opposées,  ovales,  acuminées,  multiner- 
vées, portant  des  stomates  sur  les  deux  faces.  Chatons 
mâles  axillaires,  réunis  en  faisceaux  pédoncules;  à  récep- 
tacle pédoncule  plus  épais  que  les  graines. 

Podocarpus  latifolia,  Wall.  Plant.  Asiat.  rar.  I.  26.   t.  30.  Hook. 
London  Journ.   ofBot.  2e  sér.  I.  658.   t.   23.  Endl.  Syn.    Conif. 


V 


l'ODOCARPUS.  44 1 

£08.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  222  (non  Hort.). 
Podocarpus  zami^efolius,  Hort.  Belg.  (non  A.  Rien.) 

Habite  dans  Pile  Panduae. 

Descr.  «  Arbre  médiocre,  toujours  vert.  Rameaux  cylindriques, 
légèrement  épaissis,  verts  comme  les  feuilles  ;  les  plus  jeunes  portant 
des  feuilles  glauques,  pâles,  lancéolées,  éparses,  munies  à  la  base 
d'écaillés  squameuses.  Feuilles  opposées-étalées,  trots  fois  plus 
louguesque  les  intervalles,  largement  lancéolées,  quelquefois  ovales- 
lancéolées,  atténuées,  très-acuminées,  planes,  très-entières,  co- 
riaces et  fermes,  d'un  vert  gai,  luisantes,  longues  de  5  pouces 
(14  centim.),  pâles  en  dessous,  à  nervures  un  peu  élevées.  Pétiole 
de  1  ou  2  lignes  (2-5  millim.),  supérieurement' plano-sulqué.  Fleurs 
monoïques.  Chatons  mâles  ovales-oblongs,  obtus,  étalés,  sessiles, 
longs  de  1  pouce  (27  millim.),  accompagnés  à  la  base  de  quelques 
bractéoles  lancéolées-aiguës,  rassemblés  en  fascicules  de  5-9,  axil- 
laires,  opposés,  solitaires,  dressés-étalés,  supportés  par  un  pédoncule 
commun,  grêle,  arrondi,  un  peu  épaissi  supérieurement,  de  1  pouce 
à  \  pouce  1/2  (2-4  centim.)  de  longueur;  plusieurs  fois  plus 
courts  que  les  feuilles.  Anthères  nombreuses  et  très-denses,  in- 
sérées de  toutes  parts,  étalées,  portées  sur  des  filaments  très- 
courts,  largement  ovales,  déhiscentes  longitudinalement.  Loges 
un  peu  divergentes,  à  connectif  dilaté,  ensiforme,  cuspidé.  Fleurs 
femelles  peu  nombreuses,  axillaires,  solitaires,  opposées  au-dessous 
des  chatons  mâles,  supportées  par  un  pédoncule  cylindrique,  long 
d'environ  2-3  centim.,  tuberculeux  par  les  rudiments  des  bractées. 
Graine  subglobuleuse  ou  obliquement  ovale,  légèrement  aiguë  à  la 
base,  portée  sur  un  réceptacle  oblong,  cylindrique,  vert,  puis 
pourpre,  long  de  \  pouce  (2-3  centim.),  muni  de  bractéoles  éparses, 
étalées,  lancéolées.  »  (Wall.,  I.  c.) 

Dans  nos  cultures  :  Arbrisseau  délicat,  élancé,  grêle,  peu  ramifié. 
Ecorce  d'un  vert  pâle,  glaucescente  lisse,  finalement  grise  et  légère- 
ment rugueuse.  Branches  souvent  courtes,  minces,  étalées  ou  dé- 
clinées, promplement  dénudées,  s'épuisant  elles-mêmes  très-vite. 
Feuilles  longues  de  4  5  centim.,  larges  de  20-25  millim.,  luisantes, 
distiques,  plus  rarement  alternes  au  sommet  des  rameaux,  oppo- 
sées ou  presque  opposées,  elliptiques,  d'un  vert  pâle,  brusquement 


442  podocarpus. 

rétrécies  à  la  base  en  un  court  pétiole  comprimé,  légèrement  tordu, 
très-longuement  acuminées  au  sommet  et  terminées  en  une  pointe 
fine,  obtuse. 


5.  Podocarpus  Blumei,  Endl. 

Feuilles  presque  opposées,  largement  lancéolées,  raides, 
munies  de  nervures. 

Podocarpus  latifolta,  Blum.  Enumer.  pi.  Jav.,  89  (non  Wall.). 
Podocarpus  agathifolia,  Blum.  Rumph.  III.  217.  t.  173. 
Podocarpus  Blumei,  Endl.  Syn.  Conif.  208.  Lindl.etGord,  Journ.  Hort. 
Soc.  V.  223.      ' 

Habite,  à  Java,  les  forêts  du  mont  Salak. 

Descr.  D'après  M.  Blume  :^r&re  de  20-26  met.,  à  cime  largement 
étalée,  très-rameuse.  Rameaux  cylindriques,  étalés,  bruns;  les  supé- 
rieurs opposés,  verts,  presque  ronds,  noueux,  épaissis,  quelquefois 
comprimés  au  sommet.  Bourgeons  foliifères  très-courlementstipités, 
petits,  allongés,  ovoïdes,  acuminés.  Pérules  ovales,  acuminées, 
concaves,  légèrement  érosées  sur  les  bords.  Feuilles  presque  oppo- 
sées, longues  de  6-42  centim.,  larges  de  2-5  (plus  longues  et  beau- 
coup plus  acuminées  dans  les  jeunes  individus,  mais  alors  moins 
épaisses),  elliptiques,  lancéolées,  rétrécies  aux  deux  bouts,  quelque 
peu  épaissies  au  sommet  et  souvent  sphacélées,  légèrement  obtuses, 
tordues  à  la  base,  coriaces,  fermes,  multinervées,  luisantes.  Bour- 
geons florifères  axillaires  ou  latéraux  par  l'avortement  des  feuilles, 
composés  d'écaillés  peu  nombreuses,  imbriquées,  ovales-acuminées, 
carénées.  Chatons  mâles  rassemblés  en  épis,  de  3-7,  sur  des  ra- 
mules  courts,  plus  rarement  subsessiles  et  avec  un  seul  épi,  longs 
de  6-18  millim.,  cylindriques,  épais,  jaunâtres.  Anthères  rappro- 
chées, subsessiles,  horizontales,  cordiformes,  tuberculeuses,  ru- 
gueuses à  l'extérieur,  intérieurement  légèrement  épaissies  vers  la 
base.  Loges  globuleuses,  ellipsoïdes,  supérieurement  divergentes, 
déhiscentes  latéralement.  Pédoncules  fructifères  axillaires,  soli- 
taires, opposés,  longs  de  7  millimètres,  portant  à  la  base  des 
bracléoles   ou   squamules.     Graines  globuleuses,  solitaires,  puis 


PODOCARPUS.  443 

bientôt  après  disposées  en  grappes  à  l'extrémité  des  ramulesà  cause 
de  la  chute  des  feuilles.  Tégument  externe  mince,  coriace;  l'interne 
osseux,  fragile,  presque  soudé  jusqu'au  sommet  avec  l'externe. 
Albumen  charnu,  blanchâtre,  globuleux  comme  la  graine.  Embryon 
en  massue,  à  cotylédons  très-courts,  arrondis,  épais,  égaux.  Radicule 
conique,  appendiculée. 

Tribu  2.  —  Eupodocarpiis. 

Podocarpus,  section  Eupodocarpus,  Endl.  Syn.  Conif.  208. 

Fleurs  dio'iques.  Réceptacle  charnu,  formé  d'épis  raccourcis, 
souvent  uniflore,  à  rachis  soudé  avec  les  bractées;  ces  dernières 
libres  seulement  au  sommet.  Feuilles  éparses,  linéaires  ou  oblon- 
gues ,  uninervées  ,  portant  quelquefois  des  stomates  seulement 
sur  la  face  inférieure. 

A.  Espèces  Américaines. 

6.  Podocarpus  Sellowii,  Klotzsch. 

Feuilles  allongées-lancéolées,  de  4-8  centim.  de  lon- 
gueur sur  4-7  millim.  de  largeur,  aiguës,  rétrécies  à  la 
base.  Chatons  mâles  axillaires,  solitaires,  allongés.  Crête 
des  anthères  ovale,  acuminée,  denticulée.  Pédoncule 
fructifère  égalant  à  peine  le  réceptacle,  biflore,  mono- 
sperme par  avorteraient.  Graines  lisses. 

Podocarpus  Sellowii,  Klotzsch,  Mss.  Endl.  Syn.  Conif.  209.  Lindl.  et 
Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  223. 

Habite  le  Brésil. 

7.  Podocarpus  oleifolia,  Don. 

Feuilles  lancéolées,  de  5-4  centim.  de  longueur  sur 
4-7  millim.  de  largeur,  aiguës.  Chatons  mâles  axillaires, 


444  podocaiipus. 

solitaires,  cylindriques.  Crète  des  anthères  semi-circu- 
laire, ondulée,  très-entière.  Pédoncule  fructifère  égalant 
le  réceptacle,  qui  est  bilobé,  monosperme.  Graines 
ovales,  lisses. 

Podocarpus  oleifolia,  Don,  in  Lamb.  Pin.  éd.  2.  II.  121.  n.  72.  Endl. 
Syn.  Conif.  209.  Lindl.  etGord.  Joum.  Hort.  Soc.  V.  223.  G.  Gay, 
FI.  Ckil.  403. 

Habite  le  Chili. 

Descr.  «  Arbre  touffu.  Rameaux  rapprochés,  garnis  de  feuilles, 
recouverts  d'une  écorce  jaunâtre,  lisse.  Feuilles  lancéolées,  aiguës, 
très-entières,  longues  de  3-4  centim.,  larges  de  4-7  millim.,  co- 
riaces, glabres  sur  les  deux  faces,  uninervées,  déprimées,  creusées 
d'une  ligne  en  dessus  près  de  la  nervure,  atténuées  à  la  base,  un 
peu  réfléchies  sur  les  bords.  Chatons  mâles  solitaires,  scssiles, 
cylindriques,  d'environ  3  centim.,  munis  à  la  base  de  plusieurs 
écailles  imbriquées,  arrondies.  Anthères  très-courtes,  cunéiformes, 
s'ouvrant  en  dessous  par  une  double  fente,  munies  au  sommet  d'un 
appendice  semi-orbiculaire,  membraneuses,  très-entières,  ondulées. 
Graines  ovales,  solitaires,  très-lisses,  réfléchies.  Pédoncule  iili- 
forme,  glabre,  d^nviron  2  ceniim.  Bradées  naissant  au  milieu  du 
pédoncule,  à  limbe  bilobé.  »  (Don,  /.  c.) 

8.  Podocarpus  salicifolia,  Klotzsch,  et  Karst. 

Feuilles  de  7-45  centimètres  de  longueur,  de  8-1  i 
millimètres  de  largeur,  subfalquées,  rétrécies  aux  deux 
bouts.  Chatons  mâles  axillaires,  solitaires,  pédoncules, 
cylindriques,  obtus.  Crète  des  anthères  semi-orbicu- 
laire, dentée- crénelée.  Pédoncule  fructifère  plus  long 
que  le  réceptacle,  qui  est  bilobé,  monosperme.  Graines 
oblongues,  globuleuses,  glabres,  très-courtement  api- 
culées. 


PODOCARPUS.  445 

Podocarpus  SAltciFOUAj  Wolzsch  et  Karsl.   Mss.  Endl.  Syn.   Conlf. 

209.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  223. 
Podocarpus  Purdieana,  Hort.  aliq.  (non  Hook.) 

Habite  la  Colombie. 

«  Feuilles  longues  de  7-10  centim.,  larges  de  8-11  millim.,  quel- 
quefois plus,  légèrement  falquées,  courtement  rétrécies  à  la  base, 
très-longuement  atténuées  au  sommet,  coriaces,  raides,  d'un  vert 
pâle,  luisantes  en  dessus.  Chatons  cylindriques,  obtus,  un  peu 
incurvés  au  sommet,  longs  de  2  centim.  environ,  munis  à  la  base 
d'écaillés  imbriquées,  supportés  par  un  pédoncule  anguleux.  An- 
thères à  appendice  semi-orbiculaire,  luisant,  denté,  crénelé  sur  les 
bords.  Pédoncule  fructifère  de  15-18  millim.  de  longueur,  supé- 
rieurement épaissi.  »  (Klotzsch,  in  litt.) 

9.  Podocarpus  coriacea,  Rich. 

Feuilles  elliptiques-lancéolées,  rétrécies  à  la  base.  Pé- 
doncule fructifère  égalant  le  réceptacle,  ce  dernier  bilobé, 
monosperme.  Graines  subglobuleuses,  obliquement  et  ob- 
tusément  apiculées. 

Podocarpus  coriacea,  Rich.  Ann.  Mus.  XVI.  297. — Conif.  il.  t.  1.  f.  3. 

Hook.  in  London,  Journ.  of  Bot.  2e  sér.  I.  656.  t.  21.  Endl.  Syn. 

Conif.  210.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.223. 
Podocarpus  Antillarum,  R.  Br.  et  Mirb.  in  Me'm.  Mus.  XIII.  75. 
Podocarpus  Yacca,  Don,  in  Loud.  Hort.  Brit.  388. 
? Taxus  lancifolia,  Wickstrœm.  FI.  Guadel.  — In  Vetensk  Academ. 

Handliny.  1827,  p.  79. 

Habite,  dans  les  Antilles,  l'île  de  Monserrat;  dans  les  monta- 
gnes Bleues  de  la  Jamaïque,  et  très  probablement  aussi  la  Gua- 
deloupe. 

Descr.  Arbre  de  12-15  met.  Branches  étalées,  alternes,  opposées 
ou  verlicillées,  souvent  grêles  et  dénudées  dans  une  grande  partie 
de  leur  longueur,  tuberculeuses  par  la  chute  des  feuilles.  Feuilles 
alternes,  elliptiques,  longues  de  20-45  millim.,  larges  de  6-7,  pnr- 


446  PODOCARPUS. 

courues  sur  le  milieu  par  une  nervure  peu  saillante  en  dessus,  un 
peu  plus  en  dessous,  coriaces,  luisantes,  assez  épaisses,  sessiles  ou 
acuminées  à  la  base  en  un  très-court  pétiole,  rétrécies  au  sommet  et 
terminées  en  une  pointe  presque  obtuse. 

D'après  la  figure  de  Richard  :  Graine  solitaire,  axillaire,  très- 
petite,  courlementpédonculée;  réceptacle  charnu,  épaissi,  échancré 
au  sommet  pour  recevoir  la  graine,  qui  est  ovale-oblongue,  pro- 
longée et  légèrement  courbée,  terminée  au  sommet  en  un  court 
apicule  obtus. 

Observ.  Cette  espèce,  assez  délicate  dans  nos  cultures,  n'y 
forme  jamais  qu'un  arbrisseau  assez  grêle,  peu  ramifié;  elle 
réclame  au  moins  une  bonne  serre  tempérée  pour  l'hiver. 

10.  PODOCARPUS    PURDIEANA,  Hoolî. 

Feuilles  oblongues,  de  8-16  centim.  de  longueur,  ré- 
trécies à  la  base,  terminées  au  sommet  par  un  mucron 
court,  aigu  ou  obtus.  Pédoncule  fructifère  plus  court 
que  le  réceptacle,  qui  est  bifide,  monosperme.  Graines  sub- 
globuleuses, à  peine  obliquement  apiculées. 

Podocarpus  Purdieana,  Hook.  le.  t.  624.    EndI.  Syn.   Conif.  210. 
Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  223. 

PODOCARPUS  MUCRONATA,  Hort.  dUq. 

Habite  dans  la  Jamaïque  orientale,  près  de  Dunrobin-Castle, 
de  860—1,160  met.  d'altitude. 

Descr.  Grand  arbre.  Branches  étalées,  longtemps  marquées  par 
les  cicatrices  des  feuilles.  Feuilles  longues  de  6-12  centim.,  larges 
de  15-20  millim.,  épaisses,  coriaces,  lancéolées,  oblongues-ellip- 
liques,  d'un  vert  gai  en  dessus,  très-lisses  et  luisantes,  planes 
et  non  recourbées  sur  les  bords,  droites,  très-rarement  fal- 
quées,  longuement  rétrécies  à  la  base  en  un  gros  et  court  pétiole, 
à  sommet  courtemenl  et  régulièrement  rétréci  de  chaque  côté 
jusqu'au  milieu,  qui  est  terminé  par  un  mucron  gros  et  court, 
quelquefois  noirâtre,  obtus,  quelquefois  au  contraire,  et  principa- 


podocarpus.  447 

lement  dans  les  jeunes  feuilles,  spinescent,  scarieux,  très-aigu  et 
alors  plus  allongé. 

Observ.  Le  P.  Purdieana,  d'une  croissance  rapide,  atteint  40  met. 
et  plus  de  hauteur.  Au  rapport  de  M.  Purdie,  il  forme  l'un  des 
plus  beaux  arbres  de  l'île  ;  il  en  mesura  en  effet  un,  qui,  à  2  met. 
au-dessus  du  sol,  présentait  1  met.  de  diamètre,  et  qui  n'avait 
pas  moins  de  12-13  met.  du  sol  jusqu'aux  premières  branches. 

il.  Podocarpus  Lamberti,  Klotzsch. 

Feuilles  étroitement  linéaires,  aiguës,  rétrécies  à  la 
base.  Chatons  mâles  courts,  fascicules  sur  un  pédoncule 
axillaire,  écailleux  à  la  base,  à  écailles  dentées.  Pédon- 
cule fructifère  plus  long  que  le  réceptacle,  qui  est  mono- 
sperme. Graines  globuleuses,  luisantes. 

Podocarpus  Lamberti,  Klotzsch,  Mss.  Endl.  Syn.  Conif.  211.  Lindl. 
et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  223. 

Habite  le  Brésil. 

Descr.  Arbre  robuste,  dont  le  tronc  sert,  dit-on,  à  la  charpente. 
Feuilles  éparses,  longues  de  25-35  millim.,  larges  d'environ  34, 
lancéolées- elliptiques,  droites  ou  à  peine  falquées,  sessiles,  minces, 
acuminées  au  sommet,  planes  ou  presque  planes  en  dessus.  Graine 
solitaire,  petite,  sphérique  ou  suboblongue,  portée  sur  un  pédon- 
cule long  de  4-6  millimètres. 

12.  Podocarpus  rigida,  Klotzsch. 

Feuilles  linéaires,  lancéolées,  raides,  piquantes.  Chatons 
mâles  raccourcis,  cylindriques,  réunis  en  fascicule  sur  un 
pédoncule  axillaire,  écailleux  à  la  base,  à  écailles  très- 
entières. 

JUNIPERUS  RIGIDA,  Pav.  MSS. 


448  PODOCARPUS. 

Podocarpus  glomerata,  Don,  in  Lamb.  éd.  2.  II.  121.  Lindl.  etGord. 

Journ.  Hort.  Soc.  V.  223. 
Podocarpus  rigida,  Klotzsch,  Mss. 

Habite,  au  Pérou,  les  environs  de  Panao. 

Descr.  «  Arbre  à  rameaux  nombreux,  cylindriques,  foliacés, 
recouverts  d'une  écorce  jaunâtre,  lisse.  Feuilles  alternes,  linéaires- 
lancéolées,  rapprochées,  très-aiguës,  entières,  planes,  uninervées, 
presque  atténuées  à  la  base,  glabres  sur  les  deux  faces,  luisantes, 
longues  de  2-4  centim.,  larges  de  2-3  millim.  Chatons  mâles  courts, 
cylindriques,  de  13-15  millim.  de  long,  de  1  millim.  de  large,  réunis 
par  5-6  en  glomérules  opposés,  portés  sur  un  pédoncule  filiforme, 
glabre,  accompagnés  à  la  base  de  plusieurs  écailles  imbriquées. 
Anthères  petites,  presque  rondes,  munies  d'un  petit  appendice,  à 
circonférence  presque  membraneuse,  lacérée.  »  (Don,  l.  c.) 

15.  Podocarpus  Cbilina,  Rich. 

Feuilles  linéaires,  lancéolées-aiguës,  subfalquées.  Cha- 
tons mâles  terminaux,  agrégés,  filiformes,  grêles.  Pédon- 
cule fructifère  beaucoup  plus  long  que  le  réceptacle,  qui 
est  monosperme.  Graines  luisantes,  ovales,  obliques  au 
sommet,  terminées  par  une  petite  pointe  obtuse. 

Podocarpus  Chilina,  Rich.  in  Ann.  Mus.  XVI.  297. — Conif.  II.  t.  i. 

f.  1.  Endl.  Syn.  Conif.  212.  Knight,  Syn.  Conif.  il.  G.  Gay,  FI. 

Chil.W.  401. 
Podocarpus  saligna,  Don,  m  Lamb.  Pin.  éd.  2.  II.  120. 

Habite  le  Chili. 

Descr.  Arbre  de  12-16  met.,  très-rameux;  à  rameaux  épars, 
alternes,  plus  rarement  opposés  ou  ternes;  à  ramilles  accompagnées 
à  la  base  d'écaillés  persistantes.  Feuilles  longues  de  5-9  centim., 
larges  de  4-8  millim.,  alternes,  rapprochées,  étalées,  linéaires- 
lancéolées,  très-entières,  sessiles,  atténuées  en  pointe  au  sommet, 
d'un  vert  gai ,  parcourues  au  milieu  d'une  nervure  un  peu  plus 


PODOCARPUS.  449 

pâle,  planes,  lisses,  luisantes.  Fleurs  dioïques  :  les  mâles  dis- 
posées en  chatons,  sessiles,  très-petits,  au  sommet  des  ramules; 
les  femelles  à  pédoncule  unillore,  solitaire,  naissant  à  l'aisselle 
d'une  feuille  ou  d'une  écaille.  Graines  solitaires,  plus  rarement  au 
nombre  de  2,  à  l'extrémité  d'un  réceptacle  charnu,  noirâtres,  ovales- 
obtuses,  légèrement  apiculées,  lisses,  luisantes,  d'un  vert  gai,  lon- 
gues de  5-7  millim.  Pédoncule  fructifère  2,  3  ou  4  fois  plus  long 
que  le  réceptacle. 

Les  jeunes  plantes  cultivées  présentent  les  caractères  suivants  : 
Tiges  et  branches  cylindriques.  Jeunes  bourgeons  à  peine  anguleux. 
Feuilles  alternes,  étalées,  longues  de  7-10  centim.,  larges  de 
5-8  millim.,  droites,  très-rarement  falquées,  planes,  linéaires-lan- 
céolées, sessiles,  atténuées  aux  deux  extrémités,  mais  plus  au 
sommet,  qui  est  obtus,  d'un  vert  gai,  quoique  assez  intense  en- 
dessus,  parcourues  au  milieu  par  une  nervure  saillante,  un  peu 
aiguë,  visible  sur  toute  la  longueur  de  la  feuille,  couvertes  en- 
dessous,  excepté  sur  la  carène  et  les  bords,  d'une  glaucescence 
souvent  très-prononcée,  mais  qui  disparaît  à  peu  près  complètement 
dans  les  vieilles  feuilles. 

Introduit  en  1852. 

Observ.  Les  jeunes  plants  du  P.  Chilina  paraissent  avoir 
quelques  rapports  avec  le  P.  elongata,  placés  dans  les  mêmes  con- 
ditions; mais  ils  sont  suffisamment  distincts  par  les  feuilles  plus 
régulières  et  non  tordues,  ordinairement  plus  étroites  et  plus  lon- 
guement acuminées;  par  leur  disposition  horizontale  sur  la  tige, 
et  ne  présentant  pas  leurs  tranches  ou  bords  en  Tair,  comme  cela 
a  lieu  dans  le  P.  elongata;  par  les  jeunes  bourgeons  subcylin- 
driques,  non  anguleux,  comme  dans  ce  dernier;  enfin  par  la 
nervure  plus  saillante  des  feuilles,  et  surtout  par  la  rusticité  qui 
lui  a  permis  de  bien  supporter,  en  Angleterre,  le  froid  de  l'hi- 
ver 1853-54. 

Si  le  P.  Chilina  a  été  introduit  dans  nos  jardins  en  1774, 
comme  le  fait  observer  Sweet  (Hort.  brit.,  473),  il  en  aura  dis- 
paru assez  promptement,  puisque  tous  les  pépiniéristes  du  con- 
tinent ont  considéré  comme  nouvelle  son  introduction  en  1853. 
Trahi*,  des  Conifères.  29 


450  PODOCARPUS. 

14.  PODOCARPUS  NUBIGjENA,  LlYldl. 

Feuilles  linéaires,  ovales-elliptiques,  glauques  en  des- 
sous. Graines  drupacées,  oblongues,  légèrement  courbées 
vers  le  sommet. 

Podocarpus  nubtgjENA,  LindI.  in  Paxt.  Flow.  Gard.  1851-52.  II.  162. 
f.  218.— Joum.  Hort.  Soc.  VI.  264.  C.  Gay,  FI.  Chil.  V.  404. 

Habite  dans  les  parties  froides  du  Chili;  les  Andes  de  la  Pata- 
gonie,  à  la  limite  des  neiges  éternelles,  avec  le  Fitz-Roya  Pata- 
gonica,  le  Libocedrus  tetragona  et  le  Saxe-Gothœa  conspicua. 

Descr.  Arbrisseau.  Feuilles  linéaires ,  ovales-elliptiques  ou  sub- 
falquées,  longues  de  2-4  centim.,  larges  de  3-5  millim.,  planes, 
épaisses,  sessiles  ou  atténuées  à  la  base  en  un  court  pétiole  élargi, 
acuminées  en  une  pointe  courte,  aiguë,  parcourues  au  milieu  par  une 
nervure  saillante,  vertes  en  dessus,  marquées  en  dessous  de  chaque 
côté  de  la  nervure  d'une  large  bande  plus  ou  moins  glauque. 
Graines  oblongues,  légèrement  courbées  vers  le  sommet,  portées 
sur  des  pédoncules  axillaires,  courts,  épaissis  au  sommet,  obovales, 
obliquement  bilobés. 

Introduit  en  1851. 

Observ.  D'après  M.  Gay(Z.  c),  le  P.  nubigœna  forme  un  grand 
arbre  dans  les  provinces  de  Valdivia  et  de  Ghiloë,  où  on  le  dé- 
signe par  le  nom  vulgaire  de  Pino. 

Espèce  peu  connue. 

15.  Podocarpus  curvifolia  -}-. 

Feuilles  rapprochées,  alternes,  épaisses,  coriaces,  lisses, 
luisantes,  révolutées.  Bourgeons  gros,  obtus. 

Podocarpus  antarctica,  Hort. 


PODOCARPUS.  451 

PODOCARPUS  HUMBOLDTI,  Hort. 

PODOCARPUS  PURDIEANA,  Hort.  aliq.  {ïlOtl  Hook.) 

Habite 

Descr.  Arbre  vigoureux.  Branches  grosses.  Jeunes  bourgeons 
courts,  cylindriques,  terminés  par  un  bouton  très-gros,  obtus, 
écailleux.  Feuilles  rapprochées,  alternes,  révolutées,  longues  de 
5-12  centim.,  ovales-oblongues,  droites,  très-épaisses,  raides,  co- 
riaces, d'un  vert  gai,  luisantes,  convexes,  parcourues  en  dessus  par 
un  sillon  médian  peu  profond,  planes  ou  légèrement  concaves  en 
dessous  par  les  bords,  qui  sont  peu  réfléchis,  portant  une  nervure 
saillante,  petiolées  ou  très-longuement  atténuées  en  un  court  pétiole 
élargi,  régulièrement  et  courtement  terminées  au  sommet  en  une 
pointe  épaissie,  obtuse,  jamais  aiguë,  souvent  noirâtre. 

B.  Espèces  de  l'Australie. 

16.  PODOCARPUS  TOTARA,  Dofl. 

Feuilles  étalées,  linéaires-lancéolées,  acuminées,  pi- 
quantes. Chatons  axillaires,  cylindriques,  allongés,  raides. 
Pédoncules  fructifères  axillaires,  plus  courts  que  le  récep- 
tacle, qui  est  globuleux,  mono-  ou  disperme. 

Podocarpus  Totara,  Don,  in  Lamb.  Pin.  éd.  2.  II.  App.  {excl.  synon.) 
A.  Cunningh.  in  Ann.  ofnat.  Hist.  1.  212.  Hook.  in  London  Joum. 
of  Botan.  2e  sér.  I.  572.  t.  19.  Endl.  Syn.  Conif.  212.  LindI.  et 
Gord.  Joum.  Hort.  Soc.  V.  223.  Knight,  Syn.  Conif.  47.  Hook. 
fil.  FI.  Nov.-Zel.  233. 

Habite  la  partie  boréale  de  la  Nouvelle-Zélande. 

Descr.  «  Arbre  très-élevé,  dioïque.  Tronc  de  80-90  pieds  (25 
à  27  mètres,  environ)  de  hauteur,  sur  2-6  pieds,  (60  centim.  à 
\  met.  80  centim.)  de  diamètre.  Bois  léger,  rouge,  tenace.  Ecorcc 
fibreuse.  Ramilles  arrondies,  striées,  jaunes,  dichotomes,  souvent 
ternées,  étalées  de  toutes  parts,  longues  de  1  pouce  à  1  pouce  1/2 
(2-4   centim.).    Feuilles  souvent  opposées,   linéaires-lancéolées, 


453  PODOCARPUS. 

raides,  très-aiguës,  légèrement  striées,  rétrécies  à  la  base,  d'un 
vert  jaunâtre  en  dessus  et  parcourues  au  milieu  par  une  ner- 
vure, plus  pâles  en  dessous  et  glaucescentes,  à  nervure  moyenne 
peu  saillante ,  recourbées  sur  les  bords.  Plante  mâle  :  Chatons 
axillaires,  solitaires,  sessiles,  cylindriques,  de  la  longueur  des 
feuilles,  bruns  lorsqu'ils  sont  secs,  accompagnés  à  la  base  de 
3-4  squamules  vertes,  fimbriées.  Anthères  nombreuses,  étroitement 
imbriquées,  largement  ovales,  laciniées,  dentées  au  sommet;  les 
supérieures  moins  dentées,  brièvement  stipitées.  Loges  2,  margi- 
nales, verticalement  déhiscentes.  Plante  femelle  :  Pédoncules  soli- 
taires, uni-  ou  biflores,  axillaires,  nus,  à  peine  longs  de  2  millim., 
supérieurement  épaissis  en  un  réceptacle  charnu.  Graines  jeunes, 
oblongues  ou  ellipsoïdes,  ovales  à  la  maturité,  solitaires,  plus  rare- 
ment géminées  sur  le  même  réceptacle.  »  (Hook.  I.  c.) 

Dans  nos  cultures  :  Ecorce  d'un  gris  foncé,  lisse  ou  légèrement 
rugueuse.  Branches  nombreuses,  verticillées  ou  rarement  éparses, 
étalées  ou  défléchies.  Rameaux  dressés,  étalés  ou  pendants,  opposés, 
verticillés  ou  alternes.  Feuilles  sessiles ,  alternes ,  linéaires-ellip- 
tiques, droites,  plus  rarement  falquées,  raides,  de  nature  sèche  et 
coriace,  tordues  à  la  base,  longues  de  4  5-30  millim.,  larges  d'en- 
viron 3,  d'un  vert  roux,  ferrugineux  ou  cuivré,  acuminées  ou  mu- 
cronées,  à  mucron  spinescent,  roussâtre. 

Observ.  Dans  la  figure  publiée  par  S.  William  Hooker,  les 
feuilles  sont  plus  larges  et  plus  régulièrement  elliptiques  que 
dans  les  individus  cultivés  ;  elles  sont  aussi  plus  acuminées  au 
sommet  et  moins  aiguës. 

Cet  arbre,  qui  atteint  de  grandes  dimensions,  fournit  un  bois 
d'excellente  qualité,  et  croît  dans  des  localités  très-diverses  ; 
Allan  Cuningham,  Colenso,  Diefenbach  et  Egerley  l'ont  rencon- 
tré depuis  les  bords  des  rivières  jusqu'au  sommet  du  Tongariiu, 
parmi  les  neiges  éternelles. 

17.    PODOCARPUS  EL  ATA,  R.  Bt\ 

Feuilles  alternes,  étalées,  linéaires,  de  14  centim.  de 


PODOCARPUS.  453 

longueur,  sur  9  millim.  de  largeur,  rétrécies,  obtuses  aux 

deux  extrémités.  Chatons  mâles Pédoncules  axillaires, 

solitaires,  monospermes,  égalant  le  réceptacle;  réceptacle 
cylindrique,  presque  claviforme.  Graines  globuleuses. 

Podocarpus  elata,  R.  Br.  ex  Mirb.  inMém.  Mus.  XIII.  75.  Endl.  Syn. 
Conif.  213.  Lindl.  et  Gord.  Jouru.  Hort.  Soc.  V.  223. 

Habite  la  partie  orientale  de  la  Nouvelle-Hollande. 

48.  Podocarpus  spinulosa,  /?.  Br. 

Feuilles  alternes,  étalées,  linéaires,  de  2-4  cenlim.  de 
longueur  sur  2  millim.  de  largeur,  rétrécies  aux  deux 
extrémités,  acuminées,  piquantes,  uninervées,  épaissies 
sur  les  bords.  Chatons  mâles  en  glomérules  axillaires. 
Pédoncules  fructifères  axillaires,  accompagnés  supérieu- 
rement d'une  bractée  squamiforme,  plus  longs  que  le 
réceptacle,  qui  est  subclaviforme,  monosperme. 

Taxus  spinulosa,  Smilh.  in  Rees  Cyclop.  n.  7. 

Podocarpus  spinulosa,  R.  Br.  ex  Mirb.  in  Mém.  Mus.  XIII.  75.  Endl. 

Syn.  Conif.  213.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  223. 
Podocarpus  pungens,  Caley.  Mss.  Don,  in  Lamb.  Pin.  éd.  2.  II.  124. 
Podocarpus  excelsa,  Lodd.  Cat.  1836,  p.  37. 

Habite  la  Nouvelle-Hollande  orientale. 

Descr.  Arbre.  Branches  nombreuses,  cylindriques,  couvertes 
d'une  écorce  gris-cendré,  lisse.  Feuilles  éparses,  linéaires-falquées, 
coriaces,  mucronées,  piquantes,  glabres,  longues  d'environ  4  cen- 
tim.,  étroites.  Graines  globuleuses,  solitaires,  de  la  grosseur  d'un 
pois,  portées  sur  un  pédoncule  muni  de  deux  écailles  à  sa  base. 

19.  Podocarpus  Bidwilli,  Hoibr. 
Feuilles  étalées,  linéaires,  lancéolées,  longues  d'environ 


454  PODOCARPUS. 

5  centim.,  larges  de  5  millim.,  rétrécies  aux  deux  bouts, 
mucronées,  dépourvues  de  nervures. 

Podocarpus  Bidwilli,  Hoibr.  in  Hort.  Hùgel,  ex  Endl.  Syn.  Conif. 
213.  LindI.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  223. 

Habite  la  partie  orientale  de  la  Nouvelle-Hollande. 

Observ.  Cette  espèce  est  très-voisine  de  la  suivante,  ainsi  que 
j'ai  pu  m'en  assurer  par  l'examen  d'échantillons  secs,  provenant 
du  jardin  du  baron  Hùgel. 

20.   Podocarpus  ueta,  Hoibr. 

Feuilles  étalées,  linéaires-falquées,  d'environ  5  centim. 
de  longueur  sur  5  millim.  de  largeur,  mucronées,  uniner- 
vées,  marquées  en  dessous,  de  chaque  côté  de  la  nervure, 
d'une  ligne  glaucescente;  écailles  obtuses. 

Podocarpus  i^eta,  Hoibr.  in  Hort.  Hùgel  y  ex  Endl.  Syn.  Conif.  214. 
Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  223. 

Habite  la  Nouvelle-Hollande  orientale. 

Descr.  Tige  cylindrique,  droite,  longtemps  couverte  de  feuilles. 
Branches  verticillées,  plus  rarement  alternes,  étalées  ou  déclinées, 
moins  nombreuses  et  moins  ramifiées  que  dans  le  P.  Totara. 
Rameaux  peu  nombreux,  étalés,  opposés  ou  ternes,  plus  rarement 
épars,  légèrement  cannelés  lorsqu'ils  sont  jeunes,  recouverts  d'une 
écorce  roux-brunâtre.  Feuilles  éparses,  étalées  ou  défléchies, 
longues  de  3-4  centim.,  larges  de  4-5  millim.,  falciformes,  mucro- 
nées, à  mucron  raide  très-aigu,  sessiles  ou  rétrécies  en  un  très- 
court  pétiole,  légèrement  épaissies  et  convexes  en  dessus,  par- 
courues dans  leur  longueur  par  un  léger  sillon,  un  peu  concaves  en 
dessous  et  marquées  de  chaque  côté  d'une  bande  roussâlre  ou  sub- 
glaucescenle. 


PODOCARPUS.  455 

21  .    PODOCARPUS   N1VALIS,  Hooh. 

Feuilles  étalées,  oblongues,  obtusément  acuminées,  ré- 
curvées,  rétrécies  à  la  base,  épaissies  sur  les  bords.  Cha- 
tons mâles  ternes,  à  pédoncule  axillaire,  écailleux,  dé- 
passant les  feuilles. 

Podocarpus  nivalis,  Hook.  le.  t.  582.  Endl.  Syn.  Conlf.  214.  Lindl.  et 
Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  223.  Hook.  fil.  FI.  Nov.-Zel  233. 

Habite,  dans  la  Nouvelle-Zélande  boréale,  le  mont  Tongariro, 
vers  la  limite  des  neiges  éternelles,  où  il  forme  un  arbuste  très- 
petit  (Colenso). 

Descr.  La  plante  figurée  par  sir  W.  Hooker  (l.  c.)  est  remar- 
quable par  ses  petites  dimensions,  qui  rappellent  une  plante  alpine } 
ses  feuilles,  très-nombreuses  et  très-rapprochées,  sont  elliptiques, 
obtuses,  assez  brusquement  rétrécies  au  sommet  en  une  pointe  très- 
courte,  sessiles,  longues  d'environ  6-7  millim.,  larges  de  2-3  dans 
leur  plus  grand  diamètre,  parcourues  sur  le  milieu  par  une  nervure 
peu  visible  ou  presque  nulle  en  dessus,  plus  saillante  en  dessous. 
Les  chatons  mâles  sont  axillaires,  cylindriques,  obtus,  petits,  réunis 
par  3  au  sommet  d'un  pédoncule  commun,  qui  porte  à  sa  base 
2  bractées  opposées,  lancéolées. 

22.  Podocarpus  Lawrencii,  Hook*  fil. 

Feuilles  lâches,  presque  distiques,  étalées,  linéaires, 
acuminées  aux  deux  bouts,  piquantes. 

Podocarpus  Lawrencii,  Hook.  fil.  in  London  Journ.  of  Botan.  2e  sér. 

IV.  151.  Endl.  Syn.  Conif.  214.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc. 

V.  223. 

Habite  la  Tasmanie  (Gunn.). 

Descr.  «  Rameaux  minces.  Feuilles  subdistiques,  lâches,  un  peu 
arquées,  étalées,  linéaires,  atténuées  aux  deux  extrémités,  d'un  vert 
pâle  en  dessus,  glaucescentes  en  dessous.»  (J.  Hook.  I.  c.  ) 


456  PODOCARPUS. 

Observ.  Le  P.  Lawrencii  a  été  observé,  sans  fleurs  ni  fruits, 
par  M.  le  docteur  J.  Hooker;  il  lui  a  cependant  paru  assez  distinct 
pour  constituer  une  espèce.  Celui  avec  lequel  il  a  le  plus  de 
rapport  est  le  P.  spinulosa. 

23.  Podocarpus  Alpina,  R.  Br. 

Podocarpus  Alpina,  R.  Br.  ex  Mirb.  in  Mém.  Mus.  XIIÏ.  75.  Bennett, 
in  Horsfield,  Plant.  Jav.  rar.  40.  Hook.  fil.  in  London  Journ.  of 
Bot.  2e  sér.  IV.  ISO.  Endl.  Syn.  Conif.  214.  Lindl.  etGord.  Journ. 
Hort.  Soc.  V.  223. 

Habite,  dans  la  Tasmanie,  le  mont  Wellington,  à  1,330  met. 
d'altitude,  ainsi  que  les  plaines  élevées  de  Malboroug,  à  envi- 
ron 1,000  mètres. 

Observ.  Cette  espèce,  malgré  ses  faibles  dimensions,  paraît 
avoir  quelques  rapports  avec  le  P.  Totara. 

24.  Podocarpus  ensifolia,  R.  Br. 

Feuilles  linéaires,  étroites,  très-longuement  acuminées 
au  sommet. 

Podocarpus  ensifolia,  R.  Br.  ex  Mirb.  in  Mém.  Mus.   XIII  75.  Endl< 

Syn.  Conif.  214.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  223. 
Podocarpus  acicularis,  Hort. 

Habite  la  Nouvelle-Hollande  et  probablement  la  Tasmanie. 

Descr.  Feuilles  sessiles,  éparses,  longues  de  4-8  cenlim.,  larges 
de  3-4  millim.,  atténuées  aux  deux  extrémités,  linéaires,  très-lon- 
guement et  régulièrement  acuminées  au  sommet  en  une  pointe  fine 
et  aiguë,  parcourues  par  une  nervure  médiane  saillante.  Chatons 
mâles  longs  de  5-8  millim.,  larges  d'environ  4,  cylindriques, 
oblongs,  obtus,  rapprochés  sur  des  ramilles  axillaires,  et  con- 
stituant des  espèces  de  grappes  spiciformes,  lâches  ;  chacun  des 
chatons  solitaire,  terminant  des  petites  ramilles  accompagnées 
d'écaillés  de    longueur  variable. 


PODOCARPUS.  457 

C.  Espèces  Asiatiques. 

25.  Podocarpus  Chinensis,  Wall. 

Feuilles  linéaires,  légèrement  aiguës,  réfléchies  sur  les 
bords.  Réceptacle  charnu,  comprimé,  élargi  au  sommet, 
portant  une,  quelquefois  deux  graines  charnues. 

Taxus  Chinensis,  Roxb.  Hort .  Bengal.  73. 

Juniperus  Chinensis,  Roxb.  FI.  Ind.  orient.  III.  840. 

?  Taxus  macrophylla,  Thunb.  FI.  Jap.  276. 

Podocarpus  Chinensis,  Wall.   List.  n.  60o.  Endl.  Syn.  Conif.  215. 

Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  223.  Blum.  Rumph.  III.  216. 
Podocarpus  macrophylla,  B  Maki,  Endl.  /.  c.  216.  Lindl.  et  Gord. 

I.  c.  224.  Blum.  I.  c. 
Podocarpus  Makoya,  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  218. 
Podocarpus  Makoyi,  Hortus  Lovan.  Blum.  I.  c. 
Podocarpus  Maki,  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap.  t.  134. 
Podocarpus  Makoy^e,  Hort. 
Podocarpus  macrophylla,  var.  Maki,  Neumann,  Rev.  Hort.   1848, 

p.  41  {cura  ic). 
Maki  spuria,  Ksempf.  Amœnit.  exot.  780. 

Habite  la  Chine, et  très-probablement  aussi  le  Japon. 

Descr.  Arbrisseau  ou  petit  arbre  dioïque.  Tige  dressée.  E  cor  ce 
vert-grisâtre.  Branches  dressées-étalées,  tuberculeuses  par  la  chute 
des  feuilles,  alternes,  opposées  ou  subverticillées.  Rameaux  courts, 
minces.  Feuilles  rapprochées,  alternes,  linéaires-lancéolées,  longues 
de  4-8  centim.,  larges  de  4-6  millim.,  vertes  en  dessus,  glauques  en 
dessous  dans  le  jeune  âge,  plus  tard  d'un  vert  pâle,  épaisses,  lé- 
gèrement réfléchies  sur  les  bords,  à  nervure  étroite  et  très-saillante 
en  dessus,  très-longuement  rétrécies  à  la  base  en  un  pétiole  épais, 
brusquement  terminées  au  sommet  en  une  pointe  obtuse,  non  mu- 
cronée.  Chatons  mâles  nombreux,  axillaires  vers  l'extrémité  des  ra- 
meaux, souvent  réunis  par  3,  pédoncules,  cylindriques,  obtus,  longs 
d'environ  3  centim.  Pédoncule  fructifère  à  l'aisselle  d'une  bractée 
caduque.  Réceptacle  charnu,  long  de  12-4  8  millim.  sur  autant  dans 


458  PODOCARPOS. 

sa  plus  grande  largeur,  oblong,  un  peu  comprimé,  plus  rarement 
cylyndrique,  lisse,  d'abord  vert  et  glaucescent,  passant  au  jaune  pâle, 
puis  au  rose  clair,  enfin  d'une  couleur  violette  plus  ou  moins  foncée; 
chair  mucilagineuse,  douceâtre,  légèrement  sucrée,  colorée,  surmon- 
tée d'une  ou  très-rarement  de  2  graines;  dans  ce  dernier  cas,  le 
réceptacle  est  plus  élargi,  et  porte  une  graine  de  chaque  côté. 
Graine  cylindrique,  oblongue,  obtuse  ou  légèrement  acuminée  à  la 
base,  qui  s'enfonce  dans  la  partie  supérieure  et  concave  du  récep- 
tacle, plus  tard  presque  sphérique,  d'un  vert  luisant  assez  intense, 
et  recouverte  d'une  poussière  glauque.  Tégument  interne  aussi 
tendre  que  l'externe,  dont  il  diffère  par  sa  couleur  blanchâtre 
ou  jaunâtre,  renfermant  un  albumen  farineux  ou  albumineux.  Em- 
bryon à  2  cotylédons  linéaires,  très-étroits,  longs  de  22-24  millim., 
larges  d'à  peine  2  à  la  base,  atténués,  obtus  au  sommet,  plats  ou 
légèrement  concaves  en  dessus,  épaissis,  arrondis  en  dessous  et  d'un 
vert  luisant. 

Observ.  L'individu  mâle  est  généralement  plus  délicat;  ses 
branches  sont  plus  dressées,  plus  courtes,  moins  effilées  et  moins 
garnies  de  feuilles,  qui  sont  ordinairement  plus  glauques,  moins 
allongées,  un  peu  plus  larges  et  plus  obtuses  que  dans  la  femelle, 
dont  les  fruits  mûrissent  d'octobre  en  mars.  C'est  à  tort  que  le 
P.  ChinensiSy  Wall.,  a  été  considéré  comme  une  variété  dn 
P.  macrophijlla,  Don.;  car  les  graines  qu'il  donne  abondam- 
ment dans  nos  cultures  le  reproduisent  avec  tous  ses  caractères. 
Si  cette  espèce  habite  le  Japon,  ainsi  que  nous  l'apprend  Sie- 
bold,  elle  paraît  aussi  très-commune  en  Chine  ;  car  M.  de  Mon- 
tigny,  Consul  de  France  dans  ce  dernier  pays,  en  a  fait  parvenir 
au  Muséum  plusieurs  individus,  en  1854. 

26.  PODOCARPUS  NERIIFOLIA,  R.  Br. 

Feuilles  lancéolées,  acuminées,  réfléchies  sur  les  bords. 
Pédoncules  fructifères  axillaires ,  rameux,  munis  de 
bractées  à  la  base. 

Podocarpus  neriifolia.  Don,  in  Lamb.  Pin.  éd.  2.  III.  122.  Endl. 


PODOCARPUS.  459 

Syn.  Conif.  215.  Lincll.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  224.  Flore 
serr.  VIII.  49  {cum  ic.)'!  R.  Br.  in  Horsfield,  Plant.  Jav.  rar.  40. 
Podocàrpus  macrophilla,  Wall.  List.  n.  6052.  A.  (non  Don). 

Habite  le  Népaul. 

Descr.  Ecorce  d'un  gris-brun  ou  d'un  vert-roux,  souvent  rugueuse 
par  les  cicatrices  des  feuilles.  Feuilles  alternes,  très-rapprochées, 
dressées  ou  étalées,  longues  de  8-15  centim.,  larges  de  6-15  millim., 
lancéolées,  acuminées,  obtuses,  coriaces,  très-épaisses,  planes,  à  bords 
souvent  recourbés  en  dessous,  très-longuement  atténuées  à  la  base 
en  un  pétiole  épaissi,  d'un  vert  foncé  en  dessus,  beaucoup  plus 
pâles  en  dessous,  parcourues  par  une  nervure  médiane  très-saillante 
et  presque  aiguë  en  dessus,  moins  saillante  et  plus  élargie  en-des- 
sous. Chatons  mâles  allongés,  axillaires,  solitaires,  munis  à  la  base 
de  bractées  formant  ainsi  une  sorte  d'involucre  bractéiforme.  Cha- 
tons femelles  pédoncules,  axillaires,  uniflores,  de  la  longueur  du  ré- 
ceptacle. Réceptacle  oblong,  obliquement  lobé,  accompagné  à  la 
base  de  bractées  subulées  et  oncinées.  Graines  comestibles,  de  saveur 
douce. 

27.  Podocàrpus  bracteata,  Blum. 

Feuilles  rapprochées,  linéaires-lancéolées,  longuement 

acuminées,  planes  sur  les  bords.  Chatons  mâles  fascicules, 

allongés,  filiformes,  munis  d'écaillés  à  la  base. 

Podocàrpus  bracteata,  Blum.  Enumer.  PI.  Jav.  88 Rumph.  III.  214. 

t.  172.  Endl.  Syn.  Conif.  %[6(excl.  synon.).  Lindl.et  Gord.  Journ. 
Hort.  Soc.  V.  224. 

Var,  brevipes. 
Podocàrpus  bracteata  (3  brevipes,  Blum.  /.  c. 

Feuilles  plus  étroites,  plus  courtement  pédonculées-  Pédoncule 
fructifère  de  même  longueur  que  le  réceptacle.  Fruits  ellipsoïdes- 
globuleux. 

Habile  les  forêts  les  plus  élevées  des  montagnes  volcaniques  de 
la  partie  occidentale  de  Java,  avec  la  variété  brevipes,  qui  en 


460  PODOCARPUS. 

diffère  par  ses  feuilles  plus  étroites,  plus  allongées,  ainsi  que  par 
ses  pédoncules  fructifères  plus  courts. 

Descr.  D'après  M.  Blume:  Arbre  dioïque,  d'environ  25  met.,  mais 
beaucoup   plus  petit  sur  les  hautes  montagnes.  Branches  étalées, 
cylindriques,    recouvertes  d'une  écorce  cendrée-rousse,    glabre, 
fendillée.    Rameaux  opposés,  arrondis,    striés   longitudinalement. 
Feuilles  éparses,  quelquefois  rapprochées,  verticillées,  étalées,  lon- 
gues de  7-1 6  centim.,  larges  de  8-4  3  millim.  (dans  les  jeunes  sujets, 
parfois  de  24  centim.  de  long  sur  4  6-22  millim.  de  large),  droites 
ou   subfalquées,  subulées,  très-acuminées,  rétrécies  à  la  base,  et 
en  général  légèrement  tordues,  coriaces  ou  subcoriaces,  un  peu 
luisantes,   à  nervure  moyenne  obtuse  en  dessus,  très -aiguë  et  proé- 
minente en  dessous.  Chatons  mâles  réunis,  plus  rarement  solitaires, 
ovoïdes,    presque   sessiles,     d'abord  dressés,  puis   étalés  ou  pen- 
dants, allongés,  filiformes.  Anthères  biloculaires,  rapprochées,  nues, 
presque  sessiles,  ovoïdes-aiguës.  Pollen  déprimé  ou  subglobuleux. 
Chatons  femelles  axillaires,  solitaires,  munis  à  la  base  de  deux  pe- 
tites bractées  opposées,  subulées.  Pédoncule  long  de  10-16  millim., 
plus  ou  moins  étalé,  filiforme,  comprimé,  quelquefois  épaissi  au 
sommet.  Réceptacle  d'environ  4  0-12  millim.  de  long,  d'abord  vert, 
passant  ensuite  à  la  couleur  bleue-noire.  Graine  renversée,  dru- 
pacée,  ovoïde  ou  ellipsoïde,  de  4  5-16  millim.,  arrondie,  obtuse  au 
sommet,  brusquement  rétrécie  à  la  base,  lisse,  d'un  bleu-pruincux. 
Tégument  externe  charnu,  à  méats  intercellulaires  remplis  de  ré- 
sine. Tégument  interne  pâle,  fragile.  Albumen  charnu,  verdâtre,  ren- 
fermant une  résine  de  saveur  balsamique,  amère.  Embryon  axile, 
dressé,  claviforme,  à  cotylédons  très-petits,  égaux.  Radicule  obco- 
nique,  grande. 

28.    PODOCARPUS  POLYSTACHYA,  R.   Br '. 

Feuilles  lancéolées,  acuminées,  réfléchies  sur  les  bords. 
Chatons  mâles  axillaires,  presque  ternes,  munis  à  la  base 
d'un  involucre  bractéiforme.  Pédoncules  fructifères  axil- 
laires, solitaires. 


PODOCARPUS.  461 

Podocarpus  macrophylla,  Wall.  List.  n.  6052.  B  (non  Don). 
Podocarpus  polystachya,  R.   Br.  in  Horsfield,  Plant.  Jav.  rar.  40. 
Endl.  Syn.  Conif.  215.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  224. 

Habite  Singapour,  où  il  est  appelé  par  les  colons  Wax  Dammar. 

Grand  arbre  à  tronc  droit,  recouvert  d'une  écorce  lisse,  à  cîme 
très-raraifiée. 

Observ.  Celte  espèce  est  très-voisine  de  la  précédente,  dont 
elle  diffère  par  ses  feuilles  plus  courtes,  ses  chatons  mâles  moins 
allongés,  plus  gros;  par  le  réceptacle  plus  épais,  et  enfin  par  ses 
graines  plus  globuleuses. 

29.  Podocarpus  leptostachya,  Blum. 

Feuilles  linéaires-lancéolées,  alternes,  étalées,  acumi- 
nées-aiguës,  droites  ou  subfalquées,  coriaces,  fermes,  à 
nervure  plus  proéminente  en  dessous.  Chatons  mâles 
axillaires,  solitaires,  munis  à  la  base  de  2-3  écailles 
filiformes. 

Podocarpus  leptostachya,  Blum.  Rumph.  III.  214. 

Habite  les  lieux  montueux  de  Bornéo. 

Descr.  Arbre  de  15-16  met..  Rameaux  et  ramules  cylindriques, 
divariqués,  subverticillés,  recouverts  d'une  écorce  fendillée.  Feuilles 
alternes,  rapprochées,  subverlicillées,  très-courtement  péliolées, 
longues  de  5-12  cenlim.,  larges  de  6-12  millim  ,  droites  ou  parfois 
très-légèrement  falquées,  aiguës,  piquantes  ou acuminées,  rétrécies 
à  la  base,  qui  est  souvent  un  peu  tordue,  planes,  coriaces,  assez 
épaisses,  luisantes  et  d'un  vert  obscur  en  dessus,  plus  pâles  en  des- 
sous, à  nervure  obtuse,  toujours  plus  distincte  et  plus  proéminente 
en  dessus,  légèrement  convexes  en  dessous,  plus  rarement  faible- 
ment canaliculées.  Bourgeons  foliifères  terminaux,  pointus,  entou- 
rés d' écailles  subulées,  aiguës-carénées,  très-acuminées,  denticulées 
sur  les  bords.  Chatons  mâles  axillaires,  filiformes,  solitaires,  gémi- 
nés, quelquefois  ternes,  accompagnés  à  la  base  d'écaillés  subsca- 
rieuses  plus  ou  moins  caduques  :  les  extérieures  cuspidées  ;  [les  inlé- 


462  PODOCARPUS. 

rieures  obtuses  ou  rétuses,  mucronulées,  atténuées  et  légèrement 
érosées  sur  les  bords.  Anthères  sessiles,  ovales,  à  2  loges  margi- 
nales, s'ouvrant  longitudinalement  par  derrière,  à  connectif  prolongé 
en  appendice  court,  ovale,  subéreux. 

30.    PODOCARPUS  RUMPHII,    Bluïtl. 

Feuilles  éparses,  subdistiques,  étalées,  linéaires-lan- 
céolées, allongées,  aiguës  ou  acuminées,  plus  rarement 
légèrement  obtuses,  droites  ou  subfalquées,  coriaces,  a 
nervure  proéminente  en  dessous,  plane  ou  à  peine  sail- 
lante en  dessus.  Bourgeons  ovoïdes,  globuleux,  entourés 
d'écaillés  ovales-aiguës.  Pédoncules  fructifères  axillaires, 
solitaires,  terminés  par  1-3  fleurs.  Graines  drupacées, 
ellipsoïdes  ou  subglobuleuses. 

Cerbera  neriifolia,  Zipp.  in  Bydr.  nat.  Wetensch.  V.  178. 
Lignum  emanum,  Rumph.  Herb.  Amb.  111.  47.  t.  26. 
Podocarpus  Rumphh,  Blum.  Rumph.  111.  214. 

Habite  les  forêts  les  plus  élevées  des  Moluques  et  de  la  Nou- 
velle-Guinée. 

Descr.  Arbre  de  25-30  met.  Tronc  droit,  recouvert  d'une  écorce 
roussâtre,  légèrement  rugueuse.  Bois  d'un  grain  serré,  obscurément 
veiné.  Ramules  allongés,  glabres.  Bourgeons  petits,  ovoïdes,  globu- 
leux, entourés  d'écaillés  ovales-aiguës,  subcarénées,  épaisses,  mem- 
braneuses sur  les  bords.  Feuilles  éparses,  quelquefois  verticillées 
par  3-4,  principalement  dans  les  jeunes  sujets,  ou  subdistiques- 
étalées,  subsessiles,  quelquefois  portées  sur  un  pétiole  court,  ar- 
rondi, longues  de  12-24  centim.,  larges  de  15-22  millim.,  lan- 
céolées-linéaires, acuminées  et  sphacélées  au  sommet,  souvent 
très-légèrement  falquées,  à  nervure  médiane  aiguë  en  dessous,  à 
peine  proéminente,  subcarénée  en  dessus,  coriaces,  d'un  vert  foncé, 
luisantes  en  dessus.  Pédoncules  axillaires,  solitaires,  longs  d'environ 
2  centim.,  terminés  par  1-3  fleurs.  Réceptacle  turbiné,  obliquement 
tronqué  au  sommet,  charnu,  d'un  violet-noir,  supportant  une,  plus 


PODOCARPUS.  463 

rarement  2  graines.  Graines  ellipsoïdes-globuleuses,  pruineuses- 
verdâtres  avant  la  maturité. 


31.  PODOCARPUS  MÀCROPHYLLA,  Don. 

Feuilles  linéaires-lancéolées  ou  subelliptiques,  planes 
sur  les  bords.  Bourgeons  écailleux.  Chatons  mâles  ac- 
compagnés de  bractées  à  la  base.  Pédoncules  fructifères 
axillaires,  solitaires,  monospermes,  munis  de  deux  brac- 
téoles  au  sommet. 

Maki  foetens,  Ksempf.  Amœn.  exot.  780. 

Taxus  magrophylla,  Banks,  le.  Kaempf.  t.  24. 

Podocarpus  macrophylla,  Don,  in  Lamb.  Pin.  éd.  2.  II.  123.  Sieb.  et 

Zucc.  FI.  Jap.  fam.  nat.  II.  108.— FI.  Jap.  133.  Blum.  Rumph.  III. 

215  (non  Wall.).  Endl.  Syn.  Conif.  216  (excl.  B  Maki  et  ses  synon.). 

Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  224  [excl.  B  Maki).  Knight, 

Syn.  Conif.  47   (excl.  synon.  Maki,  Makoyi  et  Makaya). 
Podocarpus  verticillata,  Hort.  aliq. 
Podocarpus  spinulosa,  Hort.  aliq.  {non  R.  Br.  ex  Mirb.) 

Habite  le  Japon. 

Descr.  Arbre  de  13-16  mètres.  Tronc  recouvert  d'une  écorce 
gris-cendré,  légèrement  rugueuse.  Branches  nombreuses,  ordinai- 
nairement  verticillées.  Rameaux  légèrement  anguleux,  souvent  ra- 
boteux ou  tubercules  après  la  chute  des  feuilles.  Feuilles  alternes, 
longues  de  4-10  centim.,  larges  de  9-42  millim.,  distantes,  étalées, 
d'une  nature  sèche  et  coriace,  lancéolées,  oblongues,  linéaires, 
planes  ou  plus  rarement  légèrement  falciformes,  parcourues  par  une 
nervure  médiane  saillante  sur  les  deux  faces,  mais  principalement 
en  dessus,  où  elle  est  un  peu  aiguë,  lisses,  luisantes,  d'un  vert  pale 
en  dessous,  rétrécies  à  la  base  en  un  court  pétiole,  brusquement  et 
régulièrement  acuminées  au  sommet,  et  terminées  par  un  petit  mu- 
cron  obtus  ou  rarement  aigu,  quelquefois  sphacélé  ou  noirâtre. 

D'après  Thunberg,  les  graines  sont  ovales,  glabres,  vertes,  de  la 
grosseur  d'un  pois. 


464  PODOCARPUS. 

Introduit  vers  1804. 

Observ.  D'après  Thunberg,  cette  espèce  fleurit  au  Japon  en 
juin  ;  ses  fruits  mûrissent  en  janvier.  Le  bois,  blanc,  léger, 
d'une  longue  durée,  n'est  jamais  attaqué  par  les  insectes. 

La  plante,  considérée  par  Endlicher  comme  une  forme  du  P. 
macrophylla,  et  dont  il  a  fait  la  variété  B  Maki,  a  pour  syno- 
nyme le  P.  Chinensis,  Wallich. 

52.  Podocarpus  Japonica,  Sieb. 

Feuilles  linéaires  ,  lancéolées  -  allongées  ,  obtuses , 
épaisses,  coriaces,  fermes.  Bourgeons  écailleux,  blan- 
châtres. 

Podocarpus  Japonica,  Hort.  Bogor.  ex  Sieb.  in  Annuair.  Soc.  d'Hort. 

Pays-Bas,  1844,  p.  XXXVI  et  35.  Endl.  Syn.  Conif.  217.  Lindl.  et 

Gord.  Journ.  Hort,  Soc.  V.  224. 
Podocarpus  lanceolata,  Hort.  aliq. 

Habile  le  Japon. 

Descr.  Branches  étalées,  allongées,  grêles.  Feuilles  alternes, 
linéaires-lancéolées,  planes,  longues  de  8-20  centim.,  larges  de 
6-10  millim.,  épaisses,  coriaces;  à  nervure  saillante,  étroite  et 
presque  aiguë  en  dessus,  arrondie  en  dessous;  longuement  rétrécies 
aux  deux  extrémités,  atténuées  au  sommet  en  une  pointe  plus  ou 
moins  aiguë,  mais  non  mucronée,  et  à  la  base  en  un  pétiole  court 
et  épais. 

55.  Podocarpus  Koraiana,  Sieb. 

Branches  dressées-effilées,  fastigiées.  Feuilles  alternes, 
linéaires,  révolutées.  Bourgeons  écailleux,  à  écailles  très- 
nombreuses,  imbriquées,  carénées-acuminées. 

Podocarpus  Koraiana,  Sieb.  in  Annuair.  Soc.  d'Hort.  Pays-Bas,  1844, 
p.  35.  Zucc.  in  litt.  Endl.  Syn.  Conif.  217.  Lindl.  et  Gord.  Journ. 
Hort.  Soc.  V.  224. 


PODOCARPUS.  465 

Habite  la  Corée;  cultivé  dans  les  jardins  du  Japon. 

Descr.  Arbrisseau  très-rameux.  Branches  strictement  dressées, 
longuement  effilées.  Rameaux  et  ramules  courts,  cannelés  par  les 
feuilles  longuement  décurrentes.  Feuilles  très-rapprochées,  sessiles, 
épaisses,  alternes  ou  presque  en  spirale  par  leur  rapprochement, 
révolutées,  longues  de  3-6  centim.,  larges  d'environ  3  millim.,  d'un 
vert  très-foncé,  luisantes  en  dessus,  glaucescentes  en  dessous, 
parcourues  sur  le  milieu  par  une  nervure  saillante,  terminées  au 
sommet  en  un  mucron  court,  plus  ou  moins  aigu,  laissant  lors  de 
leur  chute  des  cicatrices  profondes  qui  rendent  les  rameaux  et  les 
branches  tuberculeux  souvent  pendant  très-longtemps. 

Observ.  J'ai  plusieurs  fois  remarqué  sur  des  individus  de  celte 
espèce  une  anomalie  toute  particulière,  qui  pourrait,  jusqu'à  un 
certain  point,  mettre  en  doute  sa  valeur  générique  :  c'est  le  déve- 
loppement spontané  de  rameaux  à  feuilles  distiques,  tout-à-fait 
semblables  à  celles  du  Cephalotaxus  pedunculata.  On  pourrait 
admettre,  et  non  sans  quelque  raison,  que  le  P.  Koraina  est  une 
variété  ou  une  forme  du  Cephalotaxus  pedunculata,  tout  à  fait 
comparable  à  la  forme  A  fastigiata  à  feuilles  éparses  du  Taxus 
baccata,  dont  les  feuilles  sont  distiques. 

34.  PODOCARPUS  AMARA,  Blum. 

Feuilles  subdistiques,  linéaires-lancéolées,  cuspidées, 
planes  sur  les  bords.  Chatons  mâles  fascicules,  cylindri- 
ques, courts,  nus  à  la  base. 

Podocarpus  amara,  Blum.  Etiumer .  pl>  Jav.  88. — Rumph.  M.  213. 

t.  170.  Endl.  Syn.  Conif.  217.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc. 

V.  224. 
Podocarpus  cuspidata,  Hort.  Par. 

Habite,  à  Java,  les  montagnes  volcaniques  les  plus  élevées  de 
la  partie  occidentale,  tels  que  les  monts  Salak,  Gède,  etc. 

Descr.  «  Grand   arbre  de  65  met.   environ   de  hauteur;    cîme 
élargie.   Branches  verticillées,   très-élalées.  Rameaux   subverli- 
Traité  des  Conifères.  30 


466  podocarpus. 

cillés,  noueux  à  leur  base,  arrondis.  Bourgeons  petits,  subglobuleux, 
à  écailles  ovales-obtuses,  concaves,  coriaces,  membraneuses  sur  les 
bords.  Feuilles  alternes,  distiques,  étalées,  longues  de  5-12  centim., 
larges  de  8-43  millim.,  linéaires-lancéolées,  acuminées,  aiguës  ou 
obtuses  ;  les  plus  jeunes  rapprochées,  allongées,  cuspidées,  promp- 
tement  sphacélées  et  caduques,  rétrécies  à  la  base  en  un  pétiole 
court,  légèrement  tordu,  planes,  subcoriaces,  flexibles,  luisantes , 
à  nervure  médiane  peu  proéminente  en  dessous,  plane  ou  canali- 
culée  en  dessus.  Chatons  mâles  axillaires,  solitaires,  rassemblés 
par  3-5' sur  un  pédoncule  court,  épais,  longs  de  4  0-20  millim., 
cylindriques,  droits  ou  légèrement  courbés,  nus.  Anthères  sessiles, 
squamiformes,  planes,  ovales-aiguës,  légèrement  convexes  à  l'ex- 
térieur, a  peine  proéminentes  à  l'intérieur  vers  le  milieu,  légère- 
ment érosées  sur  les  bords.  Anthères  à  2  loges,  déhiscentes  longi- 

tudinalement.  Fleurs  et  fruits »  (Blume,  /.  c.) 

Dans  nos  cultures  :  Branches  verticillées,  très-étalées,  minces. 
Feuilles  subdistiques,  alternes  ou  presque  opposées,  longues  de 
6-10  centim.,  larges  de  15  millim.,  minces,  molles,  légèrement 
ondulées  :  les  adultes  parcourues  par  une  nervure  médiane  saillante, 
étroite,  presque  aiguë  à  la  face  supérieure,  plus  large  et  plus  obtuse 
à  la  face  inférieure  ;  les  plus  jeunes  à  peine  nervées  et  souvent  en 
dessous  seulement,  planes  ou  à  peine  canaliculées  en  dessus,  vertes 
sur'les  deux  faces,  brusquement  rétrécies  à  la  base  en  un  court 
pétiole,   courtement  rétrécies  au  sommet,  puis  longuement  pro- 
longées et  acuminées  en  une  pointe  obtuse. 
Observ.  La  plante  que  l'on  trouve  dans  nos  cultures  pourrait 
bien  n'être  qu'une  variété  de  celle  qu'a  figurée  M.  Blume  :  dans 
cette  dernière,  en  effet,  les  feuilles  sont  glauques  et  comme  fari- 
nacées  en  dessous;  dans  la  nôtre,  au  contraire,  elles  sont  vertes 
et  glabres  sur  les  deux  faces. 

35.  PODOCARPUS  NEGLECTA,  Blum. 

Feuilles  subdistiques,  étalées,  linéaires-lancéolées,  acu- 
minées, aiguës  ou  obtuses,  droites  ou  subfalquées;  à  ner- 
vure proéminente  de  chaque  côté.  Chatons  mâles  fascicu- 


PODOCARPUS.  467 

lés,  cylindriques,  sur  des  pédoncules  axillaires,  accompa- 
gnés à  la  base  d'écaillés  caduques. 
Podocarpus  neglecta,  BIuiiî.  Rumph.  III.  213. 
Habite,  dans  les  parties  occidentales  de  Java,  les  forêts  élevées, 
à  environ  1,800  met.  d'altitude;  IcKarang,  dans  la  province  de 
Bantam  ;  les  environs  de  Pangaranghu,  Patuha,  etc. 

Descr.  Arbre  de  30  met.  et  plus.  Rameaux  verticillés,  opposés  et 
distiques,  cylindriques,  roux-brunâtres;  les  plus  jeunes  presque 
anguleux.  Feuilles  éparses,  subdistiques,  longues  de  5-10  centim., 
larges  de  10-16  millim.,  rétrécies  à  la  base  en  un  très-court  pétiole 
tordu,  à  nervure  saillante  sur  les  deux  faces,  mais  davantage  en  des- 
sous, aiguës  au  sommet,  puis  sphacélées,  à  bords  presque  réfléchis. 
Bourgeons  foliifères  entourés  d'écaillés  linéaires-subulées,  subcaré- 
nées. Chatons  mules  cylindriques,  longs  de  4-5  centim.,  fascicules 
sur  de  courts  pédoncules  axillaires,  entourés  dans  leur  jeunesse  d'é- 
cailles  arrondies,  concaves,  membraneuses,  glutineuses,  caduques. 

56.  Podocarpus  discolor,  Bîum. 

Feuilles  éparses,  rapprochées,  étroitement  linéaires- 
lancéolées,  acuminées,  piquantes,  droites,  coriaces,  fermes, 
glauques  en  dessous,  à  nervure  proéminente  sur  les  deux 
faces.  Bourgeons  ovoïdes,  entourés  d'écailies  aiguës. 

Podocarpus  discolor,  Blum.  Rumph.  III.  213. 

Habite  les  forêts  les  plus  élevées  des  montagnes  volcaniques;  le 
Tjérimaï;  dans  le  Ghéribon. 

Descr.  Grand  arbre.  Écorce  des  branches  rousse,  celle  des 
rameaux  légèrement  fendillée.  Ramules  verticillés,  dressés-effilés, 
canaliculés.  Feuilles  rapprochées,  subsessiles,  étalées  de  toutes 
parts,  longues  de  3-6  centim.,  larges  d'environ  6  millim.,  linéaires- 
lancéolées,  aiguës  ou  acuminées,  piquantes,  rétrécies  à  la  base,  à 
bords  presque  réfléchis,  légèrement  concaves  et  d'un  vert  foncé  en 
dessus,  glauques  en  dessous,  à  nervure  saillante  sur  les  deux  faces, 
mais  davantage  en  dessous.  Bourgeons  :  les  foliifères  ovoïdes,  termi- 


468  roDOCARPUS. 

naux,  solitaires,  squarreux,  entourés  d'écaillés  ovales-lancéolées, 
acuminées,  presque  carénées;  les  florifères  axillaires,  globuleux, 
entourés  d'écaillés  concaves,  étroitement  imbriquées. 

57.  PODACARPUS  THEVETIiEFOLIA,  BlutH. 

Feuilles  éparses,  rapprochées,  étalées,  linéaires-lancéo- 
lées, aiguës  ou  obtuses,  droites  ou  falquées,  coriaces,  à  ner- 
vure proéminente  en  dessous,  à  peine  saillante  en  dessus. 
Bourgeons  très-petits,  ovoïdes,  entourés  d'écaillés  aiguës. 
Pédoncules  fructifères  axillaires,  solitaires.  Graines  ellip- 
soïdes. 

PODOCARPUS  THEVETLEFOLIA,  Blum.  RtMiph.   III.  213. 

Habite  les  rochers,  sur  les  côtes  de  la  Nouvelle-Guinée. 

Descr.  Arbre  très-rameux,  de  12-H  met.  Ramules  divariqués, 
presque  dichotomes;  les  plus  jeunes  anguleux,  canaliculés.  Feuilles 
sessiles,  très-étalées,  linéaires  ou  linéaires-lancéolées,  ou  parfois 
spatulées  sur  les  ramules  courts,  obtuses  ou  aiguës,  rétrécies  à  la 
base  et  souvent  un  peu  tordues,  longues  de  3-8  centim.,  larges  de 
6-9  millim.,  à  peu  près  planes,  coriaces,  concolores,  luisantes,  à 
nervure  proéminente  en  dessous,  à  peine  saillante  en  dessus.  Pé- 
doncule fructifère  axillaire,  solitaire,  filiforme,  de  5-8  millim. 
de  longueur.  Réceptacle  turbiné,  obliquement  tronqué,  sillonné  sur 
le  côté,  charnu,  d'un  vert  noir,  du  double  plus  grand  que  les 
graines.  Graines  ellipsoïdes,  d'environ  9  millim.  de  longueur. 

38.  Podocarpus  Endlicherianus  4-, 

Feuilles  longues,  légèrement  ondulées,  planes,  atté- 
nuées au  sommet  en  une  pointe  obtuse  promptement 
sphacélée. 

Podocarpus  neriifolia,  Hort.  {non  R.  Br.) 
Podocarpus  nobilis,  Hort.  aliq. 

Habite  le  Népaul? 


podocarpus.  469 

Descr.  Tige  droite,  recouverte  d'une  écorce  jaunâtre,  lisse,  fina- 
lement gris-cendré,  brunâtre,  rugueuse.  Branches  dressées-étalées, 
verticillées,  souvent  ternées,  plus  rarement  éparses,  peu  ramifiées, 
tuberculées  par  les  cicatrices  des  feuilles.  Rameaux  très-courts,  gros, 
recouverts  d'une  écorce  jaunâtre,  cannelés,  à  cannelures  nombreuses, 
très-longtemps  visibles,  et,  pour  cette  raison,  à  branches  pendant 
longtemps  irrégulièrement  cylindriques.  Feuilles  alternes,  rappro- 
chées, longues  de  10-18  centim.,  larges  de  12-16  millim.,  droites 
ou  très -légèrement  falquées-ondulées,  à  bords  non  épaissis,  d'une 
contexture  sèche,  coriace,  vert  pâle  sur  les  deux  faces,  mais  plus 
pâles  encore  et  presque  jaunâtres  en  dessous,  parcourues  par  une 
nervure  médiane  saillante,  étroite,  aiguë  en  dessus,  beaucoup  plus 
large  et  moins  saillante  en  dessous,  rétrécies  à  la  base  en  un  pétiole 
très-court,  épaissi,  atténuées  au  sommet  en  une  pointe  obtuse,  très- 
rarement  subaiguë,  excepté  dans  les  jeunes  feuilles,  portées  sur  un 
pétiole  court  et  épais.  Feuilles  des  ramilles  presque  ovales-ellipti- 
ques, rapprochées  en  rosette,  beaucoup  plus  courtes  et  plus  brusque- 
ment rétrécies  aux  deux  extrémités  que  celles  des  autres  parties. 

Observ.  Le  P.  Endlicherianus  diffère  du  P.  neriifolia,  R.  Br., 
dont  il  se  rapproche  par  l'écorce  des  rameaux  et  des  ramules, 
jaunâtre,  plus  fortement  fendillée;  par  ses  feuilles  plus  larges, 
obtuses,  moins  épaisses,  ordinairement  ondulées  sur  les  bords, 
plus  étalées,  moins  rapprochées,  d'un  vert  toujours  beaucoup 
plus  pâle,  obtuses  et  souvent  sphacélées. 

Très-belle  espèce,  remarquable  par  sa  vigueur  et  l'ampleur 
de  son  feuillage. 

D*   Espèces  du  Cap. 

59.  Podocarpus  Thunbergii,  Hook. 

Feuilles  oblongues,  lancéolées,  arrondies,  mucronées  au 
sommet.  Pédoncules  fructifères  axilîaires,  solitaires,  éga- 
lant le  réceptacle.  Graines  elliptiques  ou  subglobuleuses. 

Taxus  latifolia,  Thunb.  FI.  Cap.  éd.  Schutt.  547. 
Taxus  macrophylla,  Banks.  Mss.  in  herb.  Jacq. 


470  PODOCARPUS. 

Podocarpus  latifolia,  R.   Br.  ex  Mirb.  in  Mém.  Mus.  XIII.  75  (non 

Wall,  nec  Blum.). 
Podocarpus  Thunbergii,  Hook.  in  London  Journ.  ofBot.  2e  sér.  I.  657. 

t.  22.  EndI.  Syn.  Conif.Zil.  Lindl.et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.V.  224. 
Podocarpus  nobilis,  Hort.  aliq. 

Habite  le  cap  de  Bonne-Espérance. 

Descr.  «  Feuilles  coriaces,  oblongues-lancéolées ,  uninervées, 
obtusément  mucronées,  sensiblement  alténuées  à  la  base  en  un 
pétiole  très-court,  de  même  couleur  sur  les  deux  faces.  Pédoncule 
solitaire,  uniflore,  de  la  longueur  du  réceptacle,  qui  est  bidenté. 
Graine  elliptique,  presque  ronde.  »  (Hook.  I*  c.) 

D'après  la  figure  qu'en  donne  S.  William  Hooker  :  Feuilles  rap- 
prochées, elliptiques-oblongues,  droites  ou  très-légèrement  falquées, 
longues  de  4-6  centim.,  larges  d'environ  4,  alternes,  sessiles,  acu- 
minées  à  la  base,  brusquement  rétrécies  au  sommet  en  une  pointe 
courte,  aiguë  ou  presque  obtuse.  Pédoncule  axillaire,  solitaire,  de 
4-6  millim.  Réceptacle  épaissi,  bidenté  au  sommet,  de  même  lon- 
gueur que  le  pédoncule,  supportant  une  graine  ovale-oblongue  [ou 
légèrement  ovoïde,  quelquefois  presque  rende,  légèrement  apiculée, 
un  peu  courbée  au  sommet. 

Observ.  Le  P.  Thunbergii,  considéré  comme  un  grand  arbre, 
est  connu  au  Cap  sous  le  nom  hollandais  de  Geelhout  (bois  jaune); 
il  paraît  fournir  un  bois  d'excellente  qualité  dans  le  sud  de 
l'Afrique,  car  Burchell  dit  que  la  plus  grande  partie  du  bois 
employé  dans  les  constructions  provient  du  Geelhout.  Mais  il  pa- 
raîtrait que,  sous  ce  nom  de  Geelhout,  les  colons  confondent  deux 
espèces,  celle-ci  et  la  suivante,  le  P.  elongata. 

40.  Podocarpus  elongata,  lier. 

Feuilles  linéaires,  droites  ou  subfalquées*  Pédoncules 

fructifères  plus  longs  que  le  réceptacle. 

Taxus  elongata,  Soland.  in  Ait.  Hort.  Kew.  éd.  1.  III.  415. 

Taxus  Capensis,  Lam.  Dict.  III.  229. 

Podocarpus  elongata,  Hérit,  Mss.  Rich.  Conif.  13.  t.  1.  f.  2.  — FI. 


PODOCARPUS.  471 

Abyss.  V.  278.  Enù\.  Syn.  Conif.  218.  Lindl.  et  Gord.  Joum.  Hort. 

Soc.  V.  224. 
Podocarpus  pruinosa,  E.  Meyer,  Mss. 
Podocarpus  Meyeriana,  Hort.  aliq.  {non  Endl.) 

Habite  le  cap  de  Bonne-Espérance;  l'Abyssinie,  à  environ 
2_,000  met.  d'altitude,  dans  la  province  de  Godjam. 

Descr.  Arbre.  Écorce  d'un  brun-cendré,  glauque  sur  les  jeunes 
rameaux.  Branches  étalées,  dressées  ou  défléchies,  ordinairement 
verlicillées.  Ramules  courts,  légèrement  anguleux.  Feuilles  alternes, 
raides,  assez  épaisses,  planes,  un  peu  amincies  sur  les  bords,  lon- 
gues de  25-35  millim.,  larges  de  4,  droites,  plus  rarement  falquées, 
oblongues-lancéolées,  d'un  vert  sombre  et  comme  bleuâtre,  glau- 
cescentes,  parcourues  d'une  nervure  peu  saillante,  souvent  à  peine 
visible  en  dessus,  sessiles  ou  longuement  rétrécies  à  la  base  en 
un  court  pétiole,  très-brusquement  et  régulièrement  arrondies  et 
terminées  au  sommet  en  un  mucron  très-court,  un  peu  aigu  ou 
obtus,  quelquefois  nul.  Pédoncule  axillaire  solitaire,  de  7-9  mil- 
lim. de  longueur,  terminé  en  un  réceptacle  épais,  presque  charnu, 
échancré  et  souvent  légèrement  bifide  au  sommet,  portant  une 
graine  ovoïde,  globuleuse,  de  la  grosseur  d'une  Groseille  à  maque- 
reau. 

Lorsque  les  plantes  sont  jeunes  et  vigoureuses,  les  feuilles,  plus 
minces,  sont  falquées,  contournées,  et  différentes  de  forme  ;  mais  à 
mesure  qu'elles  vieillissent  elles  deviennent  plus  courtes,  presque 
planes,  et  plus  épaisses.  Il  n'est  pas  rare  de  rencontrer  sur  la  même 
branche  des  feuilles  longues  légèrement  tordues,  et  d'autres  plus 
courtes  presque  droites.  Les  jeunes  plantes  obtenues  de  boutures 
présentent  les  caractères  suivants  :  Branches  étalées,  opposées  ou 
verlicillées.  Ecorce  d'un  vert  intense,  puis  gris-brunâtre.  Feuilles 
alternes,  longues  de  5-8  centim.,  larges  de  5-6  millim.,  falciformes, 
tordues,  d'un  vert  foncé,  lisses  et  luisantes,  minces,  à  nervure  peu 
saillante ,  très-courtement  péliolées,  légèrement  acuminées  en  un 
très  court  mucronule. 

Observ.  Le  rameau  ligure  par  A.  Richard  provient  d'une 
plante  adulte,  ainsi  que  l'attestent  les  fruits  dont  il  est  chargé.  II 


472  PODOCARPUS. 

est  très-probable  que  la  grande  variation  que  présente  la  forme 
des  feuilles  de  cette  espèce  a  donné  lieu  à  quelques  confusions. 

41.  Podocarpus  Meyeriana,  Endl. 

Feuilles  étroites,  lancéolées,  elliptiques,  obtuses,  mu- 
cronées.  Pédoncules  axillaires,  solitaires,  écailleux.  Ré- 
ceptacle à  peine  plus  épais  que  le  pédoncule.  Graines 
globuleuses. 

Podocarpus  elongata,  E.  Meyer,  Mss. 

Podocarpus  Meyeriana,  Endl.  Syn.  Conif.  218.  Lindl.  et  Gord.  Journ. 
Hort.  Soc.  V.  224. 

Habite  le  cap  de  Bonne-Espérance. 

Observ.  Cette  espèce,  qui  me  paraît  douteuse,  est  très-voisine 
de  la  précédente,  si  toutefois  ce  n'est  pas  la  même,  Ce  qui 
pourrait  encore  donner  du  poids  à  cette  supposition,  c'est  que 
tout  ce  que  l'on  a  reçu  jusqu'à  ce  jour  sous  le  nom  spécifique  de 
P.  Meyeriana  n'a  produit  que  le  P.  elongata;  et,  aujourd'hui 
encore,  tous  ceux  que  l'on  trouve  sous  ce  nom  dans  le  commerce 
ne  sont  également  autre  chose  que  ce  dernier. 

Tribu  3.  —  Stacbycarpus. 

Podocarpus,  section  Stachycarpus,  Endl.  Syn.  Conif.  218. 

Fleurs  dioïques;  réceptacle  charnu,  nul  ou  à  peine  épaissi.  Fleurs 
en  épis,  munies  de  bractées,  ou  souvent  toutes  avortées,  excepté 
la  supérieure.    Feuilles  alternes  ou   le  plus    souvent  distiques, 
linéaires,  uninervées,  marquées  de  stomates  à  la  face  inférieure. 

42.  Podocarpus  falcata,  H.  Br. 

Feuilles  presque  distiques,  linéaires-subfalquées,  ai- 
guës, mucronées.  Graines  globuleuses,  atténuées  à  la  base. 


PODOCARPUS.  473 

Taxus  falcata,  Thunb.  FI.  Cap.  éd.  Schult.  547. 
Podocarpus  falcata,  R.  Br.  ex  Mirb.  in  Mém.  Mus.  XIII.  Endl.  Syn. 
Conif.  219.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  224. 

Habite  le  cap  de  Bonne-Espérance. 

43.  Podocarpus  taxifolia,  Humb.  et  Bonpl. 

Feuilles  distiques,  largement  linéaires,  obtuses,  un  peu 
pâles  en  dessous.  Graines  ovoïdes,  subglobuleuses,  gib- 
beuses. 

Taxus  montana,  Willd.  Spec.  IV.  587. 

Podocarpus  taxifolia,  Humb.  Bonpl.  et  Kunth.  Nov.  gen.  et  spec.  H. 

2.  t.  97.  Rich.  Conif.  15.  t.  29.  f.  1.  B.  C.  Endl.  Syn.  Conif.  219. 

Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  224. 
Podocarpus  montana,  Lodd.  Cat.  4836,  p.  37. 
Torreya  Humboldtii,  Knight,  Syn.  Conif.  51. 
Dacrydium  distichum,  Don,  in  Lamb-  Pin.  éd.  2.  III.  120. 

a.  COMMUNIS,  Kuîltll.  I.  C. 
Taxus  montana  (3,  Willd.  /.  c. 

P.  DENSIFOLIA,  Kutlth.  L  C. 
Taxus  montana  a,  Willd.  I.  c. 
Feuilles  plus  denses,  du  double  plus  courtes. 

Habite,  au  Pérou,  le  Sara gu ru,  entre  Ona  et  Loxa;  la  variété 
p,  sur  le  mont  Quindiu,  dans  les  régions  presque  froides,  entre 
el  Moral  et  Passo  del  Machin,  à  une  très-grande  élévation. 

Descr.  «  Arbre  d'environ  20  met.,  résineux.  Rameaux  alternes, 
cylindriques,  rugueux-squameux,  noirâtres,  glabres.  Feuilles  épar- 
ses,  rapprochées,  distiques,  très-courtement  pétiolées,  largement 
linéaires,  aiguës  ou  obtuses,  coriaces,  uninervées,  planes,  glabres, 
vert  foncé  en  dessus,  luisantes,  un  peu  pâles  en  dessous,  de  22  à 
25  millim.  de  longueur,  de  3  miilim.,  plus  rarement  4,  de  largeur.  » 

(Kunth.,  /.  c.) 


474  PODOCARPUS. 

Dans  nos  cultures  :  Branches  dressées-étalées,  quelquefois  déflé- 
chies, irrégulièrement  sinueuses-anguleuses  par  la  décurrence  des 
feuilles.  Rameaux  distiques,  alternes,  légèrement  tuberculeux  par 
la  chute  des  feuilles.  Feuilles  très-rapprochées,  distiques  par  leur 
renversement,  falciformes,  longues  de  18-25  millim.,  larges  de  4, 
luisantes,  d'un  vert  gai  et  légèrement  convexes  en  dessus,  d'un 
vert  pâle,  blanchâtres  en  dessous,  parcourues  au  milieu  par  une 
nervure  plus  ou  moins  saillante  en  dessus,  quelquefois  à  peine 
visible  en  dessous,  excepté  par  sa  couleur,  très-courtement  pétio- 
lées,  obtuses  et  brusquement  arrondies  au  sommet,  terminées  par 
un  très-court  mucronule  obtus,  plus  rarement  aigu. 

44.  Podocarpus  Andina,  Pœpp. 

Feuilles  distiques,  étroitement  linéaires,  aiguës,  glau- 
ques en  dessous,  à  épis  axillaires,  pendants,  bi-  ou  tri- 
flores,  monospermes  par  avortement.  Graines  globuleuses. 

?Taxus  spicata,  Domb.  Mss.  Mirb.  in  Mém.  Mus.  XIII.  76. 
Podocarpus  Andina,  Pœpp.  Mss.  Endl.  Syn.  Conif.  219.   Lindl.  et 

Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  224.  G.  Gay,  FI.  Chil.  V.  403. 
Podocarpus  spicata,  Pœpp.  Nov.  gen.  et  sp.  III.  18  {non  R.  Br.). 

Habite  le  Chili  austral,  dans  les  vallées  ombragées  de  Quillai- 
Leuvu,  voisine  d'Antuco. 

Descr.  «  Arbre  de  3-7  met.  Tronc  cylindrique,  à  écorce  glabre, 
brunâtre,  à  bois  dur,  jaune.  Rameaux  nombreux.  Ramulesvigoureux, 
étalés,  cylindriques,  recouverts  d'une  écorce  lisse,  brunâtre,  mar- 
qués par  les  cicatrices  des  feuilles  tombées,  épars  ou  presque  al- 
ternes, étalés,  inégaux,  courts,  anguleux  au  sommet.  Feuilles  épar- 
ses  inférieurement,  supérieurement  distiques,  portées  sur  un  pétiole 
très-court  ou  subsessiles,  étroitement  linéaires,  acuminées  aux  deux 
extrémités,  tant  soit  peu  roulées  sur  les  bords,  planes  en  dessus, 
d'un  vert-noir,  luisantes,  dépourvues  de  nervure,  glauques  en  des- 
sous, très-finement  squameuses  (sous  la  lentille),  à  nervure  un  peu 
proéminente  et  comme  carénée  ,  coriaces,  raides ,  très-glabres , 
denses  ;  les  adultes  à  peine  de  3  centim.  de  longueur,  le  plus  souvent 


PODOCARPUS.  475 

de  15  millim.,   d'environ   3  millira.  de  largeur.  Fleurs  mâles 

les  femelles  en  épis  alternes,  portées  sur  un  pédoncule  axillaire 
dépassant  à  peine  les  feuilles.  Bractéoles  petites,  sessiles.  Réceptacle 
ovale,  allongé  au  sommet  en  un  col  obscurément  trilobé  et  oblique, 
charnu,  persistant  jusqu'à  la  maturité  du  fruit,  lisse,  pourpre, 
pruineux,  de  4-40  millim.  de  longueur.  Graine  sessile,  globu- 
leuse, glabre,  verte,  à  chair  mucilagineuse,  succulente  ;  à  testa  os- 
seux, très-dur,  de  la  grosseur  d'une  Cerise  commune.  Albumen 
abondant,  farineux.  Cotylédons  courts,  ovales,  à  radicule  infère. 

«  Arbre  des  forêts  obscures,  d'un  accès  difûcile,  produisant  beau- 
coup de  fruits  recherchés  par  les  enfants  à  cause  de  leur  douceur.  » 

(Poeppig,  Le.) 

45.  PODOCARPUS  FERRUGINEA,  Don. 

Feuilles  distiques,  étroitement  linéaires,  subfalquées- 
aiguës.  Chatons  axillaires,  solitaires;  épis  fructifères,  uni- 
flores,  axillaires,  dressés,  à  bractées  nombreuses. 

Podocarpus  ferruginea,   Don,  in  Lamb.    Pin.  éd.  2.  H.   App.  A. 

Cunningh.  in  Ann.  of  nat.  Hist.  I.  212.  Hook.  le.  t.  542.   Endl. 

Syn.  Conif.  220.  Lindl.  et  Gord.  Journ.Hort.  Soc.  V.  224.  Hook. 

fil.  FI.  ofNov.-Zeal.232. 
Miro  Nov.-Zr.l. 

Habite  la  partie  septentrionale  de  la  Nouvelle-Zélande. 

Descr.  Arbre  de  15-20  met.  de  hauteur  sur  quelquefois  1  met. 
et  plus  de  diamètre.  Branches  étalées,  souvent  alternes.  Rameaux 
et  ramules  distiques,  minces,  étalés  ou  défléchis,  couverts  d'une 
écorce  brunâtre  ou  roussâtre.  Tissu  cellulaire  de  l'écorce  voisin 
de  l'aubier,  d'un  rouge  ferrugineux.  Feuilles  très-rapprochées,  dis- 
tiques, falciformes,  vertes,  luisantes,  longues  de  15-25  millim., 
larges  d'environ  2,  parcourues  par  une  nervure  médiane  saillante, 
étroite,  très-visible  en  dessus,  très-peu  en  dessous,  si  ce  n'est 
par  sa  couleur,  portées  sur  un  pétiole  d'à  peine  4  millim.,  rouge 
ainsi  que  la  nervure  inférieure  de  la  feuille,  avec  laquelle  il  se  con- 
fond, acuminées  au  sommet  en  une  pointe  fine,  aiguë,  plus  rare- 


476  PODOCARPUS. 

ment  obtuse.  Chatons  mâles  cylindriques,  oblongs,  longs  de  8-12 
millim.,  larges  de  3,  solitaires,  axillaires,  très-courtement  pédon- 
cules ou  presque  sessiles.  Fleurs  femelles  solitaires  au  sommet  des 
ramules  particuliers,  très-écailleux.  Graines  ovoïdes  ou  presque 
sphériques,  de  la  grosseur  d'une  Noisette,  d'un  beau  rouge,  et 
recouverts  d'une  poussière  glauque  à  la  maturité. 

Observ.  Le  P.  ferruginea  atteint  une  assez  grande  hauteur,  mais 
il  prend  peu  d'accroissement  en  diamètre.  Son  bois,  d'un  grain 
fin  et  serré,  susceptible  d'un  beau  poli,  le  fait  rechercher  par 
l'industrie,  et  particulièrement  pour  l'ébénisterie.  Ses  graines, 
douceâtres,  qui  ont  une  odeur  de  térébenthine  assez  prononcée, 
sont  très-recherchées  des  oiseaux,  particulièrement  des  Colom- 
bes; elles  servent  parfois  aussi  d'aliment  aux  indigènes. 

4C.  PODOCARPUS  SPICATA,  R.  Br. 

Feuilles  distiques,  plus  rarement  celles  des  ramules 
alternes  ou  éparses.  Chatons  mâles  disposés  en  épis  axil- 
laires; les  femelles  en  épis  lèches,  polyspermes.  Graines 
subglobuleuses. 

Dacrydium  taxifolium,  Banks  et  Soland.  Mss.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  III.  119. 
Dacrydium  Mai,  A.  Cunningh.  in  Ann.  ofnat.  Hist.  I.  213.  Knight, 

Syn.  I.  c.  48. 
Podocarpus  spicata,R.  Br.  in  Horsfield,  Plant.  Jav.  rar.  40.  Hook.  h. 

t.  543.  Endl.  Syn.  Conif.  221.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc. 

V.  223.  Knight,  Syn.  Conif.  47.  Hook.  fil.  FI.  of  Nov.-Zeal.  232. 

Noms  vulgaires  :  Mai,  Matai. 
Habite  les  forêts  de  la  Nouvelle-Zélande  boréale. 

Descr.  €  Arbre  de  4Û-60  met.,  croissant  dans  les  terrains  tour- 
beux. Tronc  épais,  droit.  Rameaux  et  ramules  nombreux,  très-éta- 
lés,  llexueux,  couverts  d'une  écorce  rousse.  Feuilles  distantes,  ordi- 
nairement distiques,  étalées,  largement  linéaires,  aiguës,  la  plupart 
falciformes,  comme  celles  des  Taxus,  et  de  couleur  vert-opaque, 
recourbées  sur  les  bords,  longues  de  2-3  centim.,  larges  de  2  millim. 


PODOCARPUS.  477 

ou  rarement  plus,  obliques  à  la  base,  et  portées  sur  un  pétiole  très- 
court,  grêle.  Chatons  mâles  10-20,  distants,  sessiles,  étalés,  dis- 
posés en  épis  latéraux,  quelquefois  rassemblés  en  têtes,  longs  d'en- 
viron \  centim.,  larges  de  4  millim.,  oblongs,  cylindriques,  étalés. 
Graines  4-7  en  épis,  presque  sessiles,  ovales,  courtement  mucro- 
nées.  »   (Lambert,  /.  c.) 

Arbrisseau  buissonneux  et  diffus  dans  nos  cultures,  d'un  aspect 
désagréable.  Ecorce  gris-cendré,  lisse,  brune.  Branches  divariquées, 
étalées,  minces,  ilexueuses.  Rameaux  nombreux,  très-grêles,  pres- 
que sarmenteux,  cylindriques,  recouverts  d'une  écorce  rouge-brun 
ou  ferrugineux,  très-confus,  dressés,  étalés  ou  pendants,  très-sou- 
vent dépourvus  de  feuilles  dans  une  grande  partie  de  leur  longueur. 
Feuilles  :  les    unes  longues  de  6-12  quelquefois    48-20   millim., 
larges  de  2,  distiques,  elliptiques,  oblongues,  droites  ou  falcifor- 
mes,  minces,  vertes,  quelquefois  roussâtres  en  dessus,  marquées  en 
dessous,  et  de  chaque  côté  de  la  nervure,  d'une  ligne  glauque  ou 
glaucescente,  rétrécies  à  la  base  en  un  très-court  pétiole,  arron- 
dies au  sommet,  comme  spatulées,  et  terminées  par  un  très-fin  et 
court  mucronule  ;  celles  de  l'extrémité  des  jeunes  rameaux  alter- 
nes, distantes,  très-petites  ou  presque  squamiformes,  très-finement 
mucronulées,  brunâtres. 


Tribu  4.  —  Dacrycài*pus. 

Podocarpus,  section  Dacrycarpus,  Endl.  Syn.  Conif.  221. 

Réceptacle  charnu,  formé  par  le  rachis  épaissi,  dépourvu  âe 
bractées,  uniflore.  Feuilles  polymorphes,  parfois  subtriquèlres, 
acéreuses,  éparses  ou  squamiformes,  appliquées  sur  les  branches, 
la  plupart  distiques  par  renversement,  subopposées-falquées  sur 
les  rameaux. 

47.  Podocarpus  cupressina,  R.  Br. 

Feuilles  :  les  unes  lancéolées,  spinuloso-mucronées, 
alternes,  étroitement  imbriquées;  les  autres  linéaires- 


478  PODOCARPUS. 

lancéolées,  falquées,  allongées,  distiques,  horizontalement 
étalées.  Graines  au  sommet  des  ramilles  courtes,  réflé- 
chies. 

Podocarpds  cupressina,  R.  Br.  ex  Mirb.  inMém.  Mus.  XIII.  75.  Bennelt, 
in  Horsfield,  Plant.  Jav.  rar.  35.  t.  10.  Blum.  Rumph.  III.  218. 
t.  172  et  172  B.  Endl.  Syn.  Conif.  222.  Lindl.  et  Gord.  Joum. 
Hort.  Soc.  V.  225. 

Podocarpus  Horsfieldii,  Wall.  List.  II.  6049. 

Podocarpus  imbricata,  Blum.  Enumer.  plant.  Jav.  89. 

?Taxodium  Horsfieldii,  Knight,  Syn.  Conif.  21. 

Habite,  dans  l'île  de  Java ,  à  Pulo-Pinang,  et  dans  les  îles 
Philippines. 

Descr.  «  Arbre  de  50-60  met.  Rameaux  nombreux,  légèrement  ar- 
rondis. Feuilles  opposées,  distiques  ou  insérées  sur  5  rangs,  imbri- 
quées, appliquées,  acéreuses  ou  presque  triquètres,lancéolées-subu- 
lées,  spinuloso-mucronulées,  longues  de  6-17millim.,  linéaires,  fal- 
quées sur  les  plus  jeunes  ramules;  sur  d'autres,  les  feuilles  distiques 
occupent  la  base  et  le  sommet  des  ramules,  tandis  que  l'espace  in- 
termédiaire est  couvert  de  feuilles  imbriquées  ;  sur  d'autres  encore  la 
partie  supérieure  porte  seulement  des  feuilles  linéaires,  tandis  que 
la  base  est  entourée  de  feuilles  squamiformes  ;  dans  d'autres  enfin, 
toutes  les  feuilles  d'un  même  rameau  sont  distiques,  étalées  ou  im- 
briquées sur  5  rangs.  Graines  solitaires,  terminant  les  ramules 
courts  et  pendants,  entourées  de  quelques  feuilles  un  peu  plus  lon- 
gues et  un  peu  plus  étalées,  semblables  aux  autres  pour  la  forme 
et  la  disposition.  Réceptacle  charnu,  presque  de  la  longueur  du  fruit, 
un  peu  épais,  dépourvu  de  squamule  distincte  ou  n'en  présentant 
qu'une  légèrement  cylindrique,  insérée  vers  le  sommet,  obtuse, 
opposée  à  l'ouverture  de  la  graine,  parfois  cependant  accompagnée 
d'une  plus  petite  collatérale.  Ecailles  bractéolaires  nulles  ;  dans 
le  fruit  encore  jeune,  Yécaille  fructifère  (  analogue  à  celle  du 
genre  Pinus)  est  complètement  adnée  au  testa,  excepté  vers  le 
sommet,  où,  infléchie  en  capuchon,  elle  dépasse  un  peu  la  graine. 
Testa  facilement  séparable  de  l'écaillé  dans  le  jeune  âge,  puis  soudé 
avec  elle  et  formant  alors  un  seul  corps,  dont  le  sommet  est  visi- 


PODOCARPUS.  479 

blement  percé  d'un  trou.  Membrane  interne  remplissant  la  cavité 
du  testa  et  soudée  en  grande  partie  avec  elle,  libre  supérieurement 
dans  un  espace  court  ;  bord  de  l'ouverture  prolongé  en  un  tube 
assez  long,  cylindrique,  à  sommet  4-5-fide,  dépassant  l'ouverture 
du  testa.  »  (Bennett,  U  c.) 

Dans  nos  cultures,  cette  espèce  se  présente  avec  une  écorce 
grise,  longtemps  marquée  par  les  cicatrices  de  feuilles  décur- 
rentes  qui,  en  se  détachant,  laissent  des  sortes  de  marbrures. 
Branches  étalées  ou  défléchies,  quelquefois  dressées,  couvertes  de 
feuilles  squamiformes,  élargies  à  la  base,  très-fortement  adnées- 
décurrentes,  longuement  atténuées  au  sommet  en  une  pointe  très- 
aiguë.  Rameaux  grêles,  cylindriques,  réfléchis  ou  pendants,  couverts 
de  feuilles  squamiformes,  variables  en  longueur,  couchées,  mais  non 
décurrenles,  et  quelquefois  même  un  peu  écartées.  Ramilles  très-fines, 
d'environ  4  centim.  de  longueur,  alternes,  distiques,  plus  ou  moins 
rapprochées,  souvent  irrégulièrement  distantes,  couvertes  de  feuilles 
tellement  rapprochées  qu'elles  se  touchent  presque.  Feuilles  des 
ramilles  longues  de  8-10  millim.,  larges  de  1  ou  1  1/2,  distiques, 
d'un  vert  gai,  luisantes  sur  les  deux  faces,  très-minces,  molles, 
légèrement  naviculaires,  falciformes,  mucronulées,  à  mucronule 
tourné  vers  le  sommet  du  ramule. 

48.    PODOCARPUS  DACRYDiOIDES,  A.   Rich. 

Feuilles  subulées,  comprimées,  mucronées  :  les  unes 
lâchement  imbriquées  ;  les  autres  presque  distiques,  éta- 
lées. Graines  terminant  les  ramules  courts. 

Dacrydium  thuioides,  Banks  et  Soland.  Mss. 

Dacrydium  excelsum,  Don,  in  Lamb.  Pin.  éd.  2.  II.  App.  A.  Cunningh. 

in  Ann.  ofnat.  Hist.  I.  213. 
Podocarpus  dacrydioides,  A.  Rich.  in  Dum.  D'Urv.  FI.  Nov.-Zel.  358. 

t.  39.  Endl.  Syn.  Conif.  223.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc. 

V.  225.  Knight,  Syn.  Conif.  47.  Hook.  fil.  FI.  Nov.-Zeal.  233. 
Podocarpus  thuioides,  R.  Br.  in  Horsfield,  Plant.  3 av.  rar.  35. 

Descr.  Arbre  résineux,   atteignant  jusqu'à  60  met.  de  hauteur. 


480  PODOCARPUS. 

Cime  pyramidale.  Tronc  droit,  recouvert  d'une  écorce  gris-brunâtre, 
à  peu  près  lisse.  Branches  étalées  ou  déclinées-ascendantes,  plus 
rarement  dressées,  allongées,  minces,  irrégulièrement  distantes. 
Rameaux  cylindriques,  étalés,  pendants,  souvent  avortés  et  réduits 
à  des  ramules  foliifères  courts  ;  ces  derniers  quelquefois  réunis  en 
très-grand  nombre  et  cachant  entièrement  les  rameaux,  quelquefois 
au  contraire  très-distants.  Feuilles  de  la  tige  et  des  branches  squa- 
miformes,  alternes,  linéaires,  mucronées,  adnées  à  la  base,  plus 
ou  moins  étalées  au  sommet,  aiguës;  celles  des  ramules  foliifères 
très-rapprochées,  distiques,  naviculaires,  falciformes,  longues  de 
5-8  millim.  sur  2  de  largeur  au  plus,  recourbées  au  sommet  vers 
l'extrémité  supérieure  du  ramule,  brusquement  terminées  par  un 
mucronule  court  et  aigu  ;  toutes  de  couleur  cuivrée,  ferrugineuse 
ou  brunâtre.  Fleurs  femelles  solitaires,  terminales,  sessiles.  Ecailles 
charnues,  soudées  à  la  base,  libres  seulement  au  sommet,  obtuses. 
Ovule  tuberculeux,  contracté  au  sommet,  terminé  par  une  ouver- 
ture presque  bilobée.  Graines  ovoïdes,  renversées,  presque  drupa- 
cées,  pisiformes,  apiculées  au  sommet.  Embryon  court,  légèrement 
arrondi. 

Observ.  Arbre  d'un  aspect  sombre  et  triste  par  suite  de  la  cou- 
leur cuivrée  ou  brune  que  présentent  toutes  ses  parties.  D'après 
M.  Hooker,  son  bois,  blanc ,  léger,  spongieux,  est  de  très-peu 
de  valeur;  mais  ses  fruits,  drupacés,  petits,  gibbeux,  très-abon- 
dants, sont  mangés  par  les  habitants  de  la  Nouvelle-Zélande. 

Aucune  espèce  du  genre  Podocarpus  ne  paraît  présenter  chez  nous  de  vé- 
ritable utilité.  Presque  toutes  exigent  la  serre  froide,  et  je  ne  connais  de 
vraiment  rustique,  sous  le  climat  de  Paris,  que  le  P.  Koraiana,  quoique 
quelques  autres,  telles  que  les  P.  Chinensis  et  cuspidata,  soient  assez  rustiques 
pour  résister  à  quelques-uns  de  nos  hivers,  lorsqu'ils  sont  peu  rigoureux  ; 
mais  leur  végétation  toujours  lente  s'affaiblit  graduellement,  et  ils  ne  tardent 
pas  à  périr.  Quelques  espèces  même,  comme  les  P.  amara,  Blumei,  latifolia^ 
coriacea,  etc.,  ne  poussent  réellement  bien  qu'en  serre  chaude.  Ce  n'est 
donc  que  dans  quelques-uns  de  nos  départements  du  Sud  ou  du  Sud-Ouest 
qu'on  pourra  en  cultiver  quelques  espèces,  et  très-probablement  au  point  de 
vue  de  l'ornement. 

Si  les  espèces  de  Podocarpus  se  font  remarquer  par  la  diversité  de  leur 


SAXE-GOTHiËA.  481 

origine,  elles  ne  sonl  pas  moins  remarquables  par  la  différence  de  leur 
taille. En  effet, tandis  que  lesP.  totara,  spicataycupressina,  dacrydioides,  etc., 
atteignent  ou  dépassent  50  met.,  d'autres,  au  contraire,  comme  les  P.  Alpina 
et  P.nivaliSy  ne  sont  que  d'humbles  arbrisseaux,  étalés  et  couchés  sur  le  sol. 


GENRE   DE   CLASSIFICATION    INCERTAINE. 

II.  jSaxe-Ootliaca,  —  Lindl. 

Saxe-Goth^a,  Lindl.  in  Paxt.  Flow.  Gard.  1851  -52,>.  111.  C.  Gay, 
Fl.Chil.  V.  411. 

Fleurs  monoïques  :  les  mâles  :  anthères  biloculaires, 
disposées  en  épis,  réfléchies  au  sommet;  les  femelles  : 
composées  dYcai//es  imbriquées,  acuminées,  monospermes, 
libres  au-dessus  du  milieu.  Ovule  renversé,  à  demi  caché 
dans  la  fossette  de  l'écaillé,  à  tunique  externe  lâche,  fen- 
due sur  la  face  ventrale,  l'interne  percée  d'un  petit  trou, 
à  nucelle  spongieux,  perforé  au  sommet.  Fruits  charnus, 
composés  d'écaillés  mucronées,  raides,  entièrement  con- 
nées  ou  libres  au  sommet,  la  plupart  souvent  avortés. 
Graines  ou  nucules  subtriangulaires,  accompagnées  à  la 
base  par  les  restes  fendillés  de  la  membrane  externe. 

Arbre  toujours  vert,  fournissant  un  bois  excellent  pour 
la  construction. 

Maturation  bisannuelle? 

4.  Saxe-Goth^a  conspicua,  Lindl. 

Feuilles  lancéolées,  linéaires-oblongues,  subfalquées, 

légèrement    tordues.    Fruits    terminaux,  pédoncules, 
presque  sphériques. 

Traité  des  Gonifères.  31 


482  SAXE-GOTHjEA. 

Saxe-Gotilea  conspicua,  Lindl.  in  Paxt.Flow.  Gard.  1851-52,  p.  1H. 
—Joum.  Hort.  Soc.  VI.  258-264  (cum  te).  C.  Gay,  FI.  CM.  V. 
412.  Flore  serr.  VII.  83  (cum  mu).  Gh.  Lem.  Illustr.  1854,  p.  15 
(cum  ic). 

Habite  les  Andes  de  la  Patagonie. 

Descr.  Arbre  de  moyenne  grandeur,  semblable  à  l'If.  Branches 
étalées,  souvent  réfléchies,  plus  rarement  dressées.  Écorce  des 
jeunes  rameaux  brunâtre,  lisse,  luisante.  Feuilles  alternes,  co- 
riaces, raides,  linéaires,  planes,  souvent  falquées,  légèrement 
tordues,  réfléchies,  longues  de  4-3  centim.,  larges  d'environ  3  mil- 
lim.,  légèrement  convexes  en  dessus  et  parcourues  par  une  nervure 
médiane  saillante ,  un  peu  concaves  en  dessous  et  marquées  de 
deux  lignes  glauques,  sessiles  ou  rétrécies  à  la  base  en  un  très- 
court  pétiole  rougeâtre,  obtuses  ou  terminées  au  sommet  en  une 
pointe  aiguë.  Fleurs  mâles  naissant  au  sommet  des  ramules,  consti- 
tuant des  épis  plus  ou  moins  longs;  chaque  épi  entouré  à  sa  base 
par  une  sorte  d'involucre  formé  d'un  petit  nombre  d'écaillés  fines  et 
aiguës.  La  fleur  mâle,  isolée,  consiste  en  une  seule  anthère  mem- 
braneuse, munie  d'un  appendice  lancéolé-acuminé,  réfléchi,  à  2  lo- 
ges parallèles  s' ouvrant  longitudinalement.  Fleurs  femelles  termi- 
nales, formant  un  petit  strobile  pédoncule,  à  peu  près  sphérique, 
composé  d'écaillés  imbriquées,  lancéolées,  charnues,  fermes,  con- 
tractées à  leur  base,  tuberculiformes  au  sommet,  aiguës,  libres  et 
quelquefois  spinescentes,  se  soudant  entre  elles  pour  former  un 
corps  solide.  Fruits  d'un  brun  pâle,  luisant,  ovoïdes,  fragiles, 
marqués  de  deux  lignes  saillantes  et  d'un  large  hile  irrégulier, 
enveloppé  à  sa  base  d'une  membrane  courte  et  lacérée  qui  repré- 
sente le  tégument  externe  dans  son  dernier  état. 

Introduit  en  1848. 

Observ.  Ce  genre,  par  sa  structure  singulière,  est  très-difficile  à 
classer  rigoureusement.  M.  le  Dr  JLindleyle  définit  en  disant  qu'il 
a  les  fleurs  mâles  d'un  Podocarpus,  les  fleurs  femelles  d'un  Dam- 
maray  le  fruit  d'un  Juniperus,  la  graine  d'un  Dacrydium,  et  le 
faciès  d'un  Taxus.  Son  fruit,  charnu,  composé  en  effet  d'écaillés 
soudées  et  compactes,  renfermant  les  nucules  et  formant  ce  qu'on 


SAXE-GOTH^A.  483 

appelle  un  galbule,  le  place  à  côté  des  Juniperus,  dont  il  diffère 
par  des  anthères  non  peltées.  Par  son  fruit  composé  de  plus  d'un 
verticille  d'écaillés  parfaites,  par  ses  ovules  pourvus  de  deux  té- 
guments (trois,  d'après  M.  B.  Clarke),  il  se  rapproche  des  Po- 
docarpus,  et  surtout  des  Dacrydium;  mais  il  s'en  éloigne  par  le 
tégument  externe  qui,  au  lieu  de  former  une  véritable  cupule, 
ne  constitue  qu'un  anneau  membraneux,  lacéré,  situé  à  la  par- 
tie inférieure  de  la  graine. 

Peut-être  n'est-il  par  hors  de  propos  de  rapporter  ici  quelques 
détails  relatifs  à  la  découverte  du  Saxe-Gothœa\  ils  sont  extraits 
d'une  lettre  adressée  par  M.  Lobb  à  MM.  Weitch,  et  empruntés 
en  grande  partie  à  la  Flore  desserres  de  M.  Vanhoutte. 

«  Pendant  mon  voyage  (dit  M.  W.  Lob)  je  parcourus  une  grande 
partie  du  Chiloë,  la  plupart  des  îles  de  l'archipel  de  Los-Chenos 
et  la  côte  de  la  Patagonie,  sur  une  longueur  d'environ  440  milles. 
Je  visitai    le  Corcobado,    Caylin,  Alman,  Comau,   Beloncavi   et 
autres  lieux  du  littoral,  étendant  fréquemment  mes  excursions  du 
niveau  de  la  mer  à  la  limite  des  neiges  perpétuelles.  Ces  baies  s'en- 
foncent en  général  jusqu'à  la  chaîne  centrale  des  Andes,  et  les 
rivières  prennent  leur  source  bien  plus  avant  dans  l'intérieur.  Tout 
le  pays  situé  entre  les  Andes  et  la  mer  est  formé  d'une  succession 
de  chaînes  secondaires  de  montagnes,  qui  s'élèvent  graduellement 
en  allant  de  la  mer  à  la  chaîne  principale.  De  leur  base  à  la  ligne 
des  neiges,  ces  montagnes  sont  couvertes  d'épaisses  forêts.  En  gra- 
vissant les  Andes  de  Comeau ,  je  vis  ces  forêts,  depuis  le  rivage 
jusqu'à  unejiauteur  considérable,  composées  d'arbres  variés  et  d'une 
espèce  de  roseau,  le  tout  enchevêtré  au  point  de  former  un  fourré 
presque  impénétrable.  Plus  haut,  parmi  les  neiges  fondantes,  la 
végétation  devient  tellement  rabougrie  que  les  mêmes  arbres  dont  le 
tronc  mesure,  dans  la  région  inférieure,  30  met.  et  plus  de  hauteur 
et  2  met.  40  centim.  de  diamètre,  sont  réduits  à  l'état  d'arbrisseaux. 
«  Au  sommet,  plus  de  végétation  ;  rien  que  des  rocs  stériles, 
épars  ça  et  là,  perçant  des  lits  de  neige  de  7  met.  d'épaisseur,  neige 
tellement  durcie  qu'elle  reçoit  à  peine  l'empreinte  des  pas. 

«  A  l'est,  aussi  loin  que  peut  s'étendre  la  vue,  tout  se  confond 


484  SAXE-GOTHiËA. 

dans  une  immense  plaine.  Vers  le  sud  on  voit  la  chaîne  des 
Andes,  avec  ses  neiges  éternelles,  courir  sur  une  grande  étendue; 
vers  l'ouest,  le  regard  embrasse  distinctement  toutes  les  îles, 
depuis  Guyaytecas  jusqu'aux  limites  extrêmes  de  l'archipel. 

«  Un  peu  au  dessous  de  celte  hauteur,  la  scène  est  à  la  fois 
grandiose  et  étrange.  Ce  sont  des  rochers  à  pic,  s'élevant  comme 
des  murs  de  60  à  90  met.  de  hauteur,  sur  lesquels  roulent  en  cas- 
cades les  eaux  des  neiges  fondues,  que  l'œil  suit  de  loin  comme  des 
liions  d'argent.  La  force  de  ces  eaux  est  telle,  qu'elle  entraîne 
souvent  des  blocs  énormes  de  rochers  qui  se  précipitent  à  des  pro- 
fondeurs de  600  mètres.  Plus  bas,  dans  les  forêts,  calme  parfait.  A 
peine  entend-on  le  bruit  d'un  être  vivant,  à  peine  voit-on  quelques 
rares  papillons  ou  quelques  coléoptères  ;  d'ailleurs  nulle  trace 
d'hommes  ou  d'habitations.  Sur  les  rives  sablonneuses  des  rivières, 
on  rencontre  souvent  le  lion  du  pays  ou  puma,  animal  inoffensif 
pour  l'homme,  à  moins  qu'on  ne  l'attaque. 

«  C'est  en  partie  de  ces  régions  sauvages  et  inhabitées  que  sont 
venues  ces  quatre  remarquables  Conifères,  Saxe-Gothœa  conspicuu, 
Podocarpus  nubigœna,  Fitz-Roya  Patagonica  et  Libocedrus  te- 
tragona.  Voici  ce  que  M.  Lobb  dit  encore  de  ces  quatre  plantes  : 
«  Je  n'ai  jamais  vu  le  Fitz-Roya  et  le  Libocedrus  tetragona  au- 
dessous  de  la  ligne  des  neiges.  Le  premier  habite  les'précipices  ro- 
cailleux, et  le  second  les  fonds  marécageux  des  ravins.  La  taille  du 
Fitz-Roya  est  énorme,  surtout  dans  le  voisinage  des  neiges,  où  j'en 
ai  vus  de  30  met.  de  hauteur  et  de  2  met.  40  centim.  de  diamètre. 
On  peut  le  Suivre  de  ce  point  jusqu'aux  neiges  perpétuelles,  où  sa 
hauteur  se  rapetisse  jusqu'à  moins  de  un  mètre.  Parmi  ces  deux 
espèces  croissent  le  Saxe-Gothœa  conspicua  et  le  Podocarpus  nubi- 
gœna, très-beaux  arbres  qui  fournissent,  comme  les  deux  premiers, 
un  excellent  bois  de  construction.  » 

Nos  lecteurs  voudront  bien  nous  pardonner  cette  digression  au 
sujet  du  Saxe-Gothœa  ;  deux  motifs  nous  ont  engagé  de  la  faire  : 
le  premier,  celui  de  faire  connaître  les  localités  où  croît  celte 
plante,  et  de  donner  par  ce  moyen  une  indication  précise  de  la 
culture  et  des  localités  qui  pourront  lui  convenir  ;  le  second,  de 
faire  connaître  les  dangers  de  toute  espèce  que  courent  les  voya- 


DACRYDIUM.  485 

geurs,  lorsqu'ils  vont  à  la  recherche  des  plantes  nouvelles.  Telle 
espèce  qui  fait  aujourd'hui  l'ornement  de  nos  jardins  ou  la  ri- 
chesse de  nos  forets  n'a  souvent  été  importée  qu'à  force  de  peines 
et  de  sacrifices,  et  même  au  péril  de  la  vie. 

Quoiqu'il  en  soit,  la  seule  espèce  de  Saxe-Gothœa  connue  au- 
jourd'hui rappelle  par  son  feuillage  les  Taxus,  et  paraît  inter- 
médiaire entre  ces  derniers  et  quelques  espèces  àej'odocarpus. 
Bien  qu'elle  se  soit  montrée  rustique  dans  plusieurs  endroits, 
on  doit  néanmoins  prendre  des  précautions  pour  la  conserver 
l'hiver,  et  les  jeunes  plants  doivent  être  placés  sous  des  châssis 
ou  dans  une  serre  froide  pendant  cette  saison. 


III.  Itacrydium,  Soland. 

Dacrydium,  Soland.  ex  Forst.  Plant,  esc.  80.  Lamb.  Pin.  éd.  2.  II. 

419.  Rich.  Conif.  127.  Endl.  Gen.  pi  n.  1801.— Syn.  Conif.  254. 

Meisn.  Gen.  353.  Blura.  Rumph.  III.  220. 
Alania,  Colens.  in  London  Journ.  of  Bot.  I.  301. 

Fleurs  dioïques  :  les  mâles  :  chatons  terminaux  soli- 
taires, ovoïdes,  petits,  entourés  de  bractées  à  la  base. 
Elamines  insérées  sur  l'axe ,  à  filaments  très-courts.  An- 
thères biloculaires,  terminées  par  un  connectif  squami- 
forme,  à  loges  appliquées,  déhiscentes  par  le  dos.  Fleurs 
femelles  solitaires  au  sommet  des  ramules,  ou  le  plus 
rarement  rassemblées  en  épis.  Ecailles  dépourvues  de 
bractées,  subcymbiformes,  portant  l'ovule  sur  le  milieu. 
Ovule  unique,  sessile,  renversé,  à  tégument  double,  Pin- 
térieur  prolongé  en  un  tube  court,  mais  saillant.  Graine 
portée  sur  une  écaille  peu  épaisse;  à  tégument  extérieur 
lâche,  charnu,  beaucoup  plus  court  que  le  nucelle,  disci- 


486  DACRYDIUM. 

forme,  osseux,  très-ouvert  au  sommet.  Embryon  placé 
au  sommet  d'un  albumen  farineux. 

Arbres  élevés,  toujours  verts,  indigènes  des  Indes  orien- 
tales et  de  la  Nouvelle-Zélande,  rameux,  à  rameaux  sou- 
vent pendants.  Feuilles  alternes,  plus  rarement  opposées, 
acéreuses  ou  squamiformes,  très-rarement  presque  planes, 
portant  de  toutes  parts  des  stomates.  Fleurs  terminales, 
grêles.  Bourgeons  nus. 

Maturation  bisannuelle. 

1.  Dacrydium  cupressinum,  Soland. 

Feuilles  subulées,  squarreuses-étalées  ou  lâchement 
imbriquées.  Graines  solitaires,  placées  au  sommet  des 
ramules. 

The  Spruce  Fir  or  New-Zealand,  Cook,  II.  Voyage  I.  70.  t.  SI. 
Dacrydium  cupressinum,  Soland.  ex  Forst.  Plant,  esc.  80.  Prodr.  92. 

Lamb.  Pin.  éd.  2.  III.  117.  t.  Si.  Rien.  Conif.   16.  t.  2.  f.  3. 

A.  Rich.  FI.  Nov.-Zel.  361.  A.  Cunningh.  in  Ann.  of  nat.  Hist.  I. 

214.  Endl.  Syn.  Conif.  225.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V. 

22S.  Knight,  Syn.  Conif.  48.  Hook.  fil.  FI.  ofNov.-Zeal.  233. 
Thalamia  cupressina,  Spreng.  Syst.  III.  890. 
Rimu,  Nov.-Zel. 

Habite  la  partie  moyenne  et  australe  de  la  Nouvelle-Zélande, 
où  il  forme  de  vastes  forêts. 

Descr.  Arbre  de  30-50  met.  Tronc  droit,  longtemps  garni  de 
feuilles  marcescentes.  Écorce  brunâtre]  ou  rousse,  puis  d'un  gris- 
cendré.  Branches  éparses,  dressées-étalées,  quelquefois  défléchies. 
Rameaux  irrégulièrement  distants,  dichotomes,  grêles,  allongés,  peu 
ramifiés,  à  ramifications  filiformes,  le  tout  longuement  pendant. 
Feuilles  alternes,  longues  d'environ  5  millim.,  très-rapprochées,  et 
de  là  presque  opposées,  épaisses,  raides,  presque  cylindriques,  éta- 
lées, largement  adnées-décurrentes  à  leur  base,  d'un  vert-gris  ou  de 


DACRYDIUM.  487 

couleur  cuivrée,   très-brusquement  acuminées  au  sommet  en  un 
petit  mucronule  aigu. 

Introduit  en  1825. 

Observ.  Forster  nous  apprend  que  les  gens  de  l'équipage  de 
Cook,  fatigués  d'un  long  voyage,  commençaient  à  souffrir  des 
privations  et  à  être  atteints  du  scorbut,  lorsque  le  capitaine  eut 
l'heureuse  idée  de  faire  cueillir  les  ramules  encore  tendres  du 
Rimu,  qui  sécrétaient  une  matière  résineuse  amère,  afin  d'en 
préparer  une  sorte  de  boisson  tonique  qui  devint  pour  eux  un 
succédané  de  la  bière,  et  à  l'aide  de  laquelle  il  sauva  son  équi- 
page. Cette  boisson  n'est  cependant  pas  innocente;  elle  produit, 
dit-on,  des  nausées  et  des  vertiges,  mais  qui  disparaissent  assez 
promptement. 

2.  Dacrydium  laxifolium,  Hook.  fil. 

Feuilles,  les  unes  aciculaires,  obtuses-étalées,  les  autres 
ovales,  imbriquées,  carénées  sur  le  dos.  Fruits  solitaires 
au  sommet  des  ramules. 

Dacrydium  laxifolium,  Hook.  fil.  in  London  Journ.  ofBotan.  2e  sér. 
IV.  143.—  Icon.  IX.  t.  815.—  FI.  Nov.-Zeal.  234.  Endl.  Syn.  Conif. 
225.  Lindl.  et  Gord,  Journ.  Hort.  Soc.  V.  225. 

Habite,  dans  la  Nouvelle-Zélande,  le  mont  Tongariro  et  les 
montagnes  de  Nelson,  à  environ  2,000  met.  d'altitude  (Bidwill.), 
la  chaîne  Ruahine  (Colenso). 

Descr.  Arbuste  d'à  peine  \  met.  de  haut,  couché  ou  étalé  sur  le 
sol,  formant  un  petit  buisson  assez  semblable  à  YEmpetrum  nigrum. 
Hameaux  lâches,  grêles.  Feuilles,  les  inférieures  éparses,  étalées, 
ne  dépassant  pas  5  millim.  dans  leur  plus  grande  longueur,  linéai- 
res-obtuses, coriaces,  convexes  et  canaliculées  en  dessus,  contractées 
à  la  base,  non  décurrentes;  les  supérieures  imbriquées,  ovales,  plus 
courtes,  carénées  sur  le  dos.  Fruits  terminaux,  solitaires,  dressée. 


488  DACRYD1UM. 

Observ.  Dans  la  plante  figurée  par  M.  Hooker,  les  feuilles 
des  rameaux  inférieurs  sont  écartées  et  un  peu  déclinées , 
obtuses-arrondies,  droites,  plus  rarement  un  peu  falquées  ;  celles 
des  ramules  et  des  ramilles  supérieurs  sont  plus  rapprochées, 
plus  courtes  et  presque  squamiformes  imbriquées.  Les  fruits,  pe- 
tits, solitaires  à  l'extrémité  des  ramilles,  sont  ovoïdes,  coniques, 
atténués  au  sommet,  terminés  par  une  sorte  de  mucron  tuber- 
euliforme,  obtus  et  courbé. 

5.  Dàcrydkjm  elâtum,  Wall. 

Feuilles,  les  unes  aciculaires,  tétragones,  aiguës,  dres- 
sées-étalées  ;  les  autres  squamiformes,  ovales-obtuses,  ou 
rarement  acuminées,  étroitement  appliquées.  Fruits  soli- 
taires au  sommet  des  ramules. 

Juniperus  rigida,  Wall,  in  Herb.  Sieber. 

Juniperus  Philippsiana,  Wall.  Mss.  1824. 

Juniperus  elata,  Roxb.  FI.  Ind.  or.  III.  838. 

Dacrydium  elatum,  Wall.    Cat.  n.  6045.  Blum.  Rumph.  III.  p.  221. 

t.  172  B  et  172  C.  Hook.  in  London  Journ.  of  Bot.  2e  sér.  II, 

144,  t.  2.  Endl.  Syn.  Conif.  226.  Lindl.  etGord.  Journ.  Hort.  Soc. 

V.  225.  Knight,  Syn.  Conif.  48. 
Gambinur,  Jungh.  in  Bot.  Zeit.  1846,  p.  678.  Collection.  Schlecht. 

Ibid.  p.  753-757. 
Lycopodium  arboreum,  Jungh.  et  de  Vriese,  in  Blum.  I.  c. 

Habite  Sumatra. 

Descr.  Grand  arbre,  très-rameux.  Tronc  cylindrique,  recouvert 
d'une  écorce  gris-cendré,  légèrement  fendillée.  Branches  nom- 
breuses, éparses,  étalées,  quelquefois  défléchies,  les  supérieures 
presque  dressées.  Rameaux  et  ramules  nombreux,  grêles,  pendants. 
Feuilles  alternes,  très-rapproehées,  étalées;  «elles  de  la  tige  et  de 
la  partie  inférieure  des  branches  plus  courtes  et  plus  distantes, 
élargies,  décurrentes  à  la  base,  légèrement  étalées  au  sommet  ; 
cellesdes  rameaux  et  des  ramules,  étalées,  aciculaires,  presque  cylin- 


DACRYDIUM.  489 

driques  ou  légèrement  anguleuses-comprimées,  longues  de  8-15  mil- 
lim.,  lisses,  d'un  vert  clair;  celle  des  ramules  et  des  ramilles  sur 
les  arbres  adultes,  très-petites,  squamiformes,  étroitement  imbri- 
quées. Graines  ovoïdes,  oblusément  tétagrones. 

4.  Dacrydium  Colensoi,  Hook. 

Feuilles  linéaires,  lâches  et  étalées,  ou  ovales-rhom- 
boïdes, étroitement  imbriquées. 

Lycopodium  arboreum,  Banks  et  Soland.  Mss. 

Podocarpus  ?  biformis,  Hook.  Icon.  t.  544. 

Podocarpus  biformis,  Endl.  Syn.  Conif.  224.  Lindl.  et  Gord.  Journ. 

Hort.  Soc.  V.  225. 
Dacrydium  Colensoi,  Hook.  le.  t.  548.— FI.  ofNov.-Zeal.  234.  Endl. 

Syn.  Conif.  226.  Lindl.  et  Gord.  I.  c. 

Habite,  dans  la  Nouvelle-Zélande,  Pile  d'Usky-Bay  (Men- 
zies)  ;  les  montagnes  Tongariro  et  Ruahine  (Colenso),  les  mon- 
tagnes aux  environs  de  Nelson,  de  4 ,300—2,000  mètres  d'altitude 
(Bidwill.). 

Descr.  Arbrisseau  ou  arbuste  polymorphe,  atteignant  à  peine 
4  met.  Branches  longues,  étalées  ou  couchées,  quelquefois  récli- 
nées,  dressées,  pendantes  ou  rampantes.  Feuilles  polymorphes 
sur  la  même  branche,  ou  uniformes,  toutes  coriaces,  d'un  vert  foncé 
et  luisantes  ;  les  unes  linéaires,  tronquées,  étalées,  d'environ  6- 
4  5  millim.,  fortement  carénées;  les  autres  squamiformes,  subtrian- 
gulaires, obtuses,  longues  d'à  peine  2  millim.,  très-rapprochées  et 
étroitement  imbriquées,  donnant  aux  jeunes  branches  une  forme 
tétragone.  Chatons  mâles  terminaux,  solitaires,  sessiles,  composés 
de  5-6  anthères  imbriquées,  à  connectif  ovale  tronqué.  Graines 
petites,  coriaces,  latérales,  axillaires,  placées  sur  un  disque  hori- 
zontal résineux,  en  forme  de  coupe. 

D'après  les  deux  figures  du  D.  Colensoi  que  donne  M.  Hooker, 
/.  c,  rien  de  plus  remarquable  ni  de  plus  singulier  que 
cette  espèce,  qui  porte  à  la  fois  des  rameaux  de  deux  sortes  :  les 
uns  munis  de  feuilles  planes,  linéaires-étale'es,  longues;   les 


490  DACRYDIUM. 

autres  de  petites  feuilles  squamiformes,  étroitement  imbriquées. 
Très-fréquemment  ces  deux  formes  de  feuilles  se  rencontrent 
sur  le  même  rameau  ;  dans  ce  cas,  c'est  ordinairement  la  partie 
inférieure  qui  porte  les  feuilles  linéaires,  qui  sont  rapprochées, 
lâchement  étalées,  ou  retombantes  longues  de  1  à  3  centim., 
larges  d'environ  2-4  millim.,  subfalciformes,  brusquement  ré- 
trécies  au  sommet;  puis  tout  à  coup,  et  sans  aucune  modification 
intermédiaire,  à  ces  feuilles  linéaires  succèdent  des  feuilles  squa- 
miformes très-imbriquées_,  qui  donnent  aux  ramilles  une  certaine 
ressemblance  avec  celles  des  Arthrotaxis. 

5.  Dacrydidm  Franklinii,  Hook.  fil. 

Feuilles  squamiformes,  opposées,  décussées,  étroite- 
tement  imbriquées,  rhomboïdes-ovales,  presque  aiguës, 
carénées  sur  le  dos.  Graines  rassemblées  en  épis  termi- 
naux. 

Dacrydium  Huonense,  A.  Cunningh.  Mss. 

Dacrydium  Franklinii,  Hook.  fil.  in  London  Journ.  ofBot.  2e  sér.  IV. 

152.  t.  6.  Endl.  Syn.  Conif.  227.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc. 

V.  225.  Knight,  Syn.  Conif.  48. 
Huon-Pine,  colon.  Angl.  (Lamprière,  in  Tasmanian.  Journ.  nat.  se.  II. 

118.) 

Habite,  dans  la  Tasmanie,  près  du  fleuve  Huon,  et  vers  le  port 
de  la  Macquerie. 

Descr.  Arbre  de  20-35  met.  de  hauteur  sur  4-6  de  circonfé- 
rence. Branches  dressées-étalées  ou  défléchies.  Rameaux  très- 
chargés  de  ramules;  ces  derniers  très-minces  et  flexibles.  Feuilles 
petites,  squamiformes,  très-rapprochées,  subopposées-décussées,  for- 
tement appliquées,  décurrentes,  concaves  en  dessous,  convexes  et 
carénées  en  dessus,  aiguës  au  point  de  rendre  les  ramules  durs  au 
toucher.  Chatons  maies  solitaires  à  l'extrémité  des  ramilles,  longs 
de  4-5  millim.,  larges  de  2,  ovoïdes-arrondis  aux  deux  bouts, 
composés  d'écaillés  d'un  roux  fauve  ou  jaunâtre. 


DACRYDIUM.  491 

Observ.  Le  D.  Franklinii  ou  Pin  Huon  est  l'un  des  arbres  les 
plus  beaux  et  les  plus  utiles  de  la  Tasmanie,  et  les  individus  de 
nos  cultures  peuvent  à  peine  nous  en  donner  une  idée.  Dans  ces 
dernières,  en  effet,  il  ne  forme  qu'un  arbrisseau  très-grêle,  à 
branches,  rameaux  et  ramilles  minces  et  retombantes,  deman- 
dant à  être  soutenus  à  l'aide  d'un  tuteur. 

6.  Dacrydium  cupressiforme  ,  Hort. 

Descr.  Arbrisseau  buissonneux  et  compacte  dans  nos  cultures. 
Branches  ténues,  étalées.  Rameaux  et  ramules  minces,  subcylin- 
driques ou  légèrement  anguleux,  tétragones  par  l'insertion  des 
feuilles.  Feuilles  squamiformes,  courtes,  apprimées,  adnées  à  la 
base,  légèrement  convexes  et  carénées  en  dessus,  marquées  de 
chaque  côté  de  la  carène  d'une  ligne  glauque. 

Habite  la  Nouvelle-Zélande. 

Le  genre  Dacrydium,  dont  plusieurs  espèces  atteignent  jusqu'à  50-60 
met.,  ne  produit  chez  nous  que  des  arbrisseaux  qui  réclament  la  serre  froide; 
ils  sont  du  reste  très-élégants  et  remarquables  par  la  ténuité  de  leurs  ra- 
meaux en  général  pendants.  Leur  bois  est  de  bonne  qualité,  mais  celui 
du  D.  Franklinii  l'emporte  sur  tous  les  autres  et  donne  lieu  à  un  com- 
merce assez  important.  Voici  à  ce  sujet  quelques  passages  extraits  d'une  bro- 
chure publiée  par  M.  le  docteur  Dalton  Hooker. 

«  Le  Dacrydium  Franklinii,  dit-il,  forme,  par  son  port  élevé  etses  branches 
étalées,  ses  rameaux  nombreux  et  pendants,  un  très-bel  arbre,  et  il  est  en 
même  temps,  par  les  qualités  de  son  bois,  l'un  des  plus  précieux  de  la  Tas- 
manie.  Ce  bois  répand,  lorsqu'on  le  brûle,  une  odeur  des  plus  agréables,  il 
est  d'un  fréquent  emploi  pour  différents  usages  et  surtout  pour  la  marine,  où 
il  est  considéré  comme  très-supérieur.  Il  donne  lieu  aussi,  par  son  exportation, 
à  un  commerce  d'une  certaine  importance.  En  1827,  on  exporta  2869  ma- 
driers. Mais  ce  n'est  souvent  qu'avec  la  plus  grande  difficulté  qu'on  par- 
vient à  sortir  ces  arbres  de  l'endroit  où  ils  croissent  pour  les  amener  au  lieu 
d'embarquement,  parce  qu'il  n'y  a  pas  de  chemins  et  qu'on  est  souvent 
forcé  de  s'en  frayer  un  en  abattant  des  arbres  que  l'on  met  en  travers  des 
marécages  ou  des  ruisseaux;  ensuite,  à  l'aide  de  leviers  ou  de  moyens  ana- 


492  DACRYDIUM. 

logues,  on  les  fait  arriver  jusqu'au  lieu  d'embarquement.  Là  on  les  réunit, 
puis  on  les  lie  avec  des  chaînes  pour  en  former  une  sorte  de  radeau  que  l'on 
remorque  ainsi  jusqu'à  la  colonie.  Mais  ces  voyages  ne  se  font  pas  toujours 
sans  qu'on  ait  à  déplorer  quelque  accident;  car  quelquefois  les  chaînes  se 
rompent,  les  pièces  de  bois  s'échappent,  et  il  est  rare  qu'elles  arrivent  toutes 
à  bon  port.  Parvenus  à  ce  dernier  endroit,  commence  un  travail  non  moins 
pénible  pour  sortir  de  l'eau  ces  pièces  de  bois  et  les  déposer  sur  la  berge.  Ce 
sont  ordinairement  des  prisonniers  qui  sont  chargés  de  ce  travail,  et,  indé- 
pendamment de  la  fatigue  qu'ils  ont  à  endurer,  ils  sont  dans  l'eau  jusqu'à  la 
ceinture,  et  cela  souvent  pendant  plusieurs  heures  de  suite.  Dans  ces  cir- 
constances, le  capitaine  leur  fait  distribuer  de  temps  en  temps  une  ration 
d'eau-de-vie.  Les  plus  beaux  et  les  meilleurs  de  ces  madriers  étaient  ensuite 
embarqués  pour  Hobart-Town,  d'autres  étaient  coupés  par  les  scieurs  pour 
faire  du  bardeau  qu'on  envoyait  en  ville....  etc.  » 

Toutes  les  espèces  de  Dacrydium  sont  remarquables  par  leur  port  et  leur 
faciès  tout  particuliers,  qui  les  distinguent  nettement  des  autres  genres;  ils 
ne  le  sent  pas  moins  par  la  polymorphie  ou  grande  variation  de  leurs  feuilles, 
et  sous  ce  rapport  une  espèce  entre  autres,  le  D.  Colensoi,  les  surpasse 
toutes  :  véritable  Protée,  il  semble  revêtir  à  la  fois  les  formes  les  plus  oppo- 
sées pour  se  déguiser,  pour  échapper  à  l'œil  scrutateur  de  la  science. 


TAXINEES. 


ORDRE  W—Taocinées 


Arbres  ou  arbrisseaux.  Rameaux  épars  ou  ver- 
tieillés,  quelquefois  dilatés  en  phyllodes. 

Feuilles  persistantes,  alternes  ou  subdistiques, 
linéaires,  raides,  très-entières,  ou  à  limbe  dilaté 
et  découpé,  ou  squamiformes  et  portées  à  l'aisselle 
de  ramules  foliiformes,  plus  rarement  caduques 
et  subfasciculées,  flabelliformes-lobées,  à  nervures 
palmées.  Bourgeons  écailleux,  à  écailles  décussées, 
imbriquées. 

Fleurs  dioïques,  les  mâles  en  chatons  subglo- 
buleux, les  femelles  solitaires  ou  rassemblées  en 
épis  raccourcis,  nues  ou  accompagnées  de  brac- 
tées, uniflores  ou  très-rarement  biflores. 

Chatons  malés  nus  ou  écailleux  à  la  base.  E ta- 
râmes insérées  de  toutes  parts  sur  l'axe.  Filaments 
courts,  prolongés  en  un,  connectif  pelté  ou  squa- 
miforme,  portant  2,  k  ou  8  loges  qui  s'ouvrent  lon- 
gitudinalement. 

Fleurs  femelles  nues,  solitaires  ou  rarement 
géminées  sous  chaque  bractée,  quelquefois  ras- 


496  TAXINEES. 

semblées  en  épis  raccourcis,  présentant  à  la  base 
un  petit  disque  cupuliforme ,  mais  susceptible 
d'accroissement.  Ovule  unique,  dressé,  sessile  au 
milieu  du  disque. 

Fruits  constamment  monospermes.  Graine  nue, 
ou  plus  rarement  accompagnée  d'une  cupule 
charnue  à  la  base,  quelquefois  de  nature  drupacée 
par  suite  de  la  soudure  du  disque  avec  la  graine, 
quelquefois  à  graine  subdrupacée  par  l'accroisse- 
ment du  tégument  extérieur  qui  devient  charnu  et 
enveloppe  la  base  d'une  graine  nucamentacée, 
dressée,  à  tégument  extérieur  osseux  ou  très-ra- 
rement charnu,  l'intérieur  ordinairement  mem- 
braneux, quelquefois  transversalement  rugueux, 
à  plis  s'insinuant  dans  l'albumen. 

Embryon  à  2  cotylédons;  radicule  cylindrique, 
supère. 

Maturation  annuelle  et  bisannuelle. 


TAXINÊES.  497 


Caractères  des  Genres 


I.  Anthères  1-loculaires.  Graines  nuciformes,  entourées  à  la  base  par 
un  disque  charnu  accompagné  de  bractées  aiguës.  Feuilles  avortées, 
squami  formes.  Ramilles  folii formes. 

Genre Pliyllocladns. 

II.  Anthères  2-loculaires.  Graines  drupacées ,  globuleuses,  accompa- 
gnées à  la  base  d'un  petit  disque  herbacé.  Albumen  charnu.  Feuilles 
flabelliformes,  à  nervures  parallèles. 

Genre Salisburia. 

III.  Anthères  3-loculaires.   Graines  drupacées,  ovoïdes-allongées. 
Albumen  uni.   Feuilles  linéaires. 

Genre Cephalotaxus. 

IV.  Anthères  A-loculaires.  Graines  drupacées,  légèrement  ovoïdes, 
accompagnées  à  la  base  d'écaillés  épaisses,  imbriquées.  Albumen 
ruminé.  Feuilles  linéaires. 

Genre Torreya. 

V.  Anthères  8-loculaires.  Graines  nucamentacées,  subglobuleuses,  placées 
au  centre  d'un  disque  charnu  cupuliforme.  Albumen  charnu  Feuilles 
linéaires. 

Genre Taxus. 


Traité  des  Conifkrfs.  32 


498  PHVLLOCLADUS. 

I.  Pliyllocladug,  L.  G.  Richard. 

Phyllocladus,  Rich.   Conif.   129.  t.  3.  Endl.  Gen.  pi  n.  1802.— 

Syn.  Conif.  234.  Meisn.  Gen.  353.  A.  Rich.  FI.  Nov.-Zél.  363. 
Brownetera,  Rich.  Mss. 
Robertia,  Rich.  l\fss. 
Thalamia,  Spreng.  Anleit.  II.  218. 
Phyllocladi  Spec.  Labill. 

Fleurs  monoïques  sur  différents  rameaux.  Chatons 
mâles  terminaux ,  ramassés ,  cylindriques ,  entourés 
d'écaillés  à  la  base.  Etamines  insérées  à  Taxe.  Filaments 
très-courts,  prolongés  en  un  connectif  squamiforme,  la- 
céré. Anthères  à  2  loges,  s'ouvrant  longitudinalement 
et  sur  le  côté.  Fleurs  femelles  :  Chatons  pauciflores,  dis- 
posés en  grappes  terminales ,  agrégés  sur  un  rachis 
charnu.  Ecailles  ovulifères  alternes,  naviculaires,  celles 
du  sommet  stériles.  Ovule  unique  sous  chaque  écaille, 
sessile,  atrope,  entouré  à  la  base  par  un  disque  urcéolé, 
prolongé  au  sommet  en  un  col  court,  obliquement 
tronqué.  Graine  dressée,  entourée  à  la  base  d'un  disque 
cupulaire;  à  tégument  osseux,  nuciforme.  Embryon  à 
2  cotylédons  très-courts,  à  radicule  cylindrique  supère. 

Arbres  indigènes  de  la  Nouvelle-Zélande.  Rameaux 
verticillés,  couverts  de  feuilles  petites,  squamiformes. 
Ramilles  distiques  ou  verticillées,  dilatées  en  phyllodes 
(ramilles  foliiformes),  rhomboïdes  ou  cunéiformes,  flabel- 
lées  ou  pennées-veinées,  portant  sur  les  bords  des  feuilles 
squamiformes. 

Maturation  bisannuelle. 


PHYLLOCLADUS*  499 

i  .    PHYLLOCLADUS  TRICHOMANOIDES,  Don. 

Ramilles  foliiformes*  (pbyllodes)  sessiles,  distiques  ou 
verticillées,  obliquement  cunéaires,  penninervées,  lobées, 
pinnatifîdes,  à  lobes  tronqués-dentés. 

Phyllocladus  trichomanoides,  Don,  in  Lamb.  Pin.  éd.  2.  II.  Àpp. 

A.  Cunningh.  in  Ann.  ofnat.  Hist.  I.  211.  Hook.  le.  t.  549-551. 

EndI.  Syn.  Conif.  235.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  226. 

Knight,  Syn.  Conif.  49.  Hook.  FI.  of  Nov.-Zeal.  235. 
Phyllocladus  rhomboidalis,  A.  Rien.  FI.  Nov.-Zel.  363  (non  L.  C. 

Rich.). 

Habite,  dans  la  Nouvelle-Zélande,  les  forêls  près  de  Tamésin. 

Descr.  A rbre  d'environ  20  met.  Tronc  droit,  cylindrique,  recou- 
vert d'une  écorce  gris-brunâtre.  Branches  étalées,  verticillées  souvent 
par  5,  tuberculeuses  ou  rugueuses  par  les  cicatrices  des  ramilles 
foliiformes,  minces,  courtement  étalées  ou  défléchies,  prompte- 
ment  dénudées.  Rameaux  verticillés,  étalés.  Ramilles  foliiformes 
courtes,  légèrement  aplaties  en  dessus,  sillonnées,  atténuées,  can- 
nelées à  la  base,  divisées-dilatées  supérieurement,  à  divisions  sub- 
distiques, sessiles,  alternes  ;  à  limbe  découpé,  crénelé,  ordinaire- 
ment un  peu  ondulé,  d'un  vert-roux,  prenant  souvent  une  couleur 
brune  ou  rougeâlre  plus  ou  moins  foncée. 


Me  ferai  observer  que,  sous  le  nom  de  ramilles  foliiformes,  je  désigne  ce 
qu'on  est  dans  l'habitude  de  considérer  comme  des  feuilles  dans  le  genre 
Phyllocladus.  Ici,  de  même  que  dans  les Ruscus,Xylophylla}elc,  les  véritables 
feuilles  se  montrent  sous  la  forme  d'écaillés;  il  suffit  en  effet,  pour  s'en  con- 
vaincre, d'examiner  ces  organes.  On  verra  que,  contrairement  aux  feuilles 
proprement  dites,  ils  sont  permanents,  se  modifient  avec  l'âge,  deviennent 
cylindriques,  et  forment  plus  tard  les  branches  ;  de  plus,  c'est  sur  eux  que 
naissent  les  graines,  ce  qui  n'arrive  jamais  sur  les  véritables  feuilles.  La 
pratique  a  du  reste  depuis  très-longtemps  confirmé  ce  que  j'avance,  et  les 
jardiniers  en  donnent  tous  les  jours  la  preuve  lorsqu'ils  font  des  boutures 
avec  ces  prétendues  feuilles  ;  ces  boutures  s'enracinent  et  produisent  des 
arbres,  ce  qui  n'a  lieu  pour  aucun  autre  genre  d'arbre  conifère. 


500  PHYLLOCLADUS. 

2.  PflYLLOCLADUS  RHOMBOIDALIS,  L.  C.  Rick. 

Ramilles  foliiformes  atténuées  en  pétiole  à  la  base,  dis- 
tiques, rhomboïdales,  flabellées,  linéaires,  incisées-ser- 
rées  ;  les  inférieures  adnées-décurrentes. 

Podocarpus  aspleniifolia,  Labill.  Nov.-Holl.  II.  71.  t.  221. 

Salisburia  Billardierii,  L.  G.  Rich.  Mss. 

Phyllocladus  rhomboidalis,  L.  G.  Rich.  Conif.  130.  t.  3.  f.  2.  EndI. 

Syn.  Conif.  235.  Knight,  Syn.  Conif.  48.  Lindl.  et  Gord.  Journ. 

Hort.  Soc.  V.  226. 
Phyllocladus  Billardierii,  Mirb.  in  Mém.  Mus.  XIII.  76. 
Phyllocladus  aspleniifolia,  Hook.  fil.  in  London  Journ.  of  Botan.  IV. 

151. 
Thalamia  aspleniifolia,  Spreng.  Syst.  III.  890. 

Habite,  dans  laTasmanie,  les  montagnes  humides. 

Descr.  «  Arbre  de  15-18  met.  de  hauteur  sur  80  centim.  et  plus 
de  diamètre,  à  rameaux  étalés,  en  partie  couverts  de  feuilles  squa- 
miformes,  ovales-aiguës,  de  4  millim.  de  longueur,  imbriquées, 
verticillées.  Feuilles  (ramilles  foliiformes)  un  peu  épaisses, 
offrant  de  chaque  côté  des  lignes  à  la  manière  des  Asplenium  non 
fructifies,  striées,  oblongues,  rhomboïdales,  alternes  ou  opposées, 
rarement  subverticillées  par  3,  portant  chacune  une  seule  foliole; 
les  autres  verticillées,  accompagnées  en  dessous  d'une  foliole 
semblable;  quelques-unes  composées  de  plusieurs  autres  soudées 
entre  elles,  décurreutes,  serrées  en  dessus,  la  plupart  comme  inci- 
sées. Fleurs  monoïques  au  sommet  des  ramilles  foliiformes,  en- 
tourées de  feuilles  squamiformes  imbriquées.  »  (Labill.,  I.  c.) 

Dans  nos  cultures  :  Tige  droite,  couverte  d'une  écorce  lisse,  bru- 
nâtre .  Branches  éparses  ou  subverticillées,  dressées-étalées,  angu- 
leuses, finalement  cylindriques,  ordinairement  dénudées  dans  la 
partie  inférieure.  Rameaux  et  ramules  verticillés  ou  alternes. 
Ramilles  foliiformes  vertes  sur  les  deux  faces,  rhomboïdales,  ac- 
compagnées à  la  base  d'une  stipule  marescente,  à  nervures  nom- 
breuses, très- visibles,  surtout  la  médiane,  qui  est  très-saillante  et 


PHYLLOCLADUS.  501 

presque  aiguë  en  dessus,  beaucoup  moins  en  dessous,  très-longue- 
ment rétrécies  à  la  base  en  un  pétiole  tétragone  légèrement  arrondi, 
à  limbe  élargi  au  milieu,  et  portant  de  chaque  côté  de  la  nervure 
médiane  3,  quelquefois  4  lobes  denticulés;  le  dernier  longuement 
prolongé  et  rétréci  vers  le  sommet,  qui  est  tronqué,  légèrement 
denliculé. 

Introduit  en  1825. 

Espèces  nouvelles  encore  peu  connues. 

5.    PflYLLOCLADUS  HYPOPHYLLA,  Hoolî.  fil. 

Ramilles  foliiformes  pétiolées,  étroites,  ovales-rhom- 
boïdales,  obliquement  cunéiformes  à  la  base,  lobées-den- 
tées. 

PHYLLOCLADUS  HYPOPHYLLA,  HOOk.  fil.  le.  IX.   t.  889. 

Habite  Bornéo,  Kini-Balu,  à  2,000  met.  d'altitude. 

Descr.  a  Arbre  droit.  Feuilles  (ramilles  foliiformes)  obliquement 
cunéiformes  à  la  base,  lobées-crénelées,  à  lobes  oblongs,  obtus, 
crénelés,  glauques  en  dessous  ;  les  supérieures  florifères,  obovales- 
tronquées,  profondément  émarginées  ou  bilobées,  denticulées. 
Fleurs  femelles  sessiles  dans  les  dernières  divisions  des  ramilles 
foliiformes,  plus  rarement  en  petit  épi  très-court  de  2-3  fleurs  sur 
des  ramilles  terminales.  »  (Hook.  /.  c.) 

Observ.  L'échantillon  figuré  par  M.  Hooker  paraît  avoir  de 
très-grands  rapports  avec  le  P.  rhomboidalis,  soit  par  la  forme, 
soit  par  la  disposition  de  ses  ramilles  foliiformes. 

4.    PflYLLOCLADUS  ÀLPINUS,  Hook.  fil. 

Ramilles  foliiformes  petites, épaisses,  obtusément  lobées. 
Fleurs  femelles  disposées  en  capitules  charnus  à  la  base 
des  ramilles. 

Phyllocladus  Alpinus,  Hook.  fil.  FI.  of  Nov.-Zeal.  235.  pi.  LUI. 


502  PHYLLOCLADUS. 

Habite,  dans  ia  Nouvelle-Zélande,  les  monts  Tongariro  (Bid- 
ivill);  les  montagnes  Ruahine  (Colenso);  les  montagnes  Nelson, 
à  environ  1,800  met.  d'altitude  (Bidwill). 

Descr.  Petit  arbuste  ou  arbrisseau  plus  petit  et  plus  compacte 
que  le  P.  trichomanoides.  Ramilles  foliiformes  obovales,  lobées- 
dentées,  à  lobules  érosés,  à  divisions  supérieures  plus  petites,  plus 
épaisses  et  plus  obtusément  lobées  que  dans  le  P.  trichomanoides. 
Fleurs  femelles  disposées  en  petits  capitules  charnus,  placés  à  la 
base  des  ramilles  foliiformes. 

5.  PflYLLOCLADUS  GLAUCA,  Hort. 

Habite 

Descr.  Ramilles  foliiformes  atténuées  à  la  base  en  un  pétiole  angu- 
leux, d'un  vert-roux  ou  ferrugineux  en  dessus,  plus  finement  laci- 
niées-découpées  que  dans  le  P.  rhomboidalisi  les  plus  jeunes  d'un 
vert  luisant,  légèrement  glaucescentes  en  dessous,  les  adultes  re- 
marquables par  leur  couleur  glauque,  blanchâtre  ou  bleuâtre. 

Le  genre  Phyllocladus  et  quelques-uns  des  suivants  vont  nous  offrir  des 
modifications  que  nous  n'avons  pas  encore  rencontrées  jusqu'ici  ;  ces  modi- 
fications porteront  principalement  sur  les  organes  foliacés.  Si,  en  effet, 
nous  jetons  un  coup  d'oeil  rapide  sur  les  genres  dont  nous  nous  sommes 
occupés  jusqu  ici,  nous  verrons  les  feuilles  se  modifier  successivement  suivant 
ceux  auxquels  elles  appartiennent;  mais  pendant  longtemps  celte  modifi- 
cation est  à  peine  sensible,  et  les  feuilles  s'écartent  généralement  très-peu 
de  la  forme  aciculaire.  Dans  le  genre  Phyllocladus,  elles  sont  presque  nulles 
ou  réduites  à  de  véritables  écailles.  Mais  ici  la  modification  la  plus  remar- 
quable est  celle  des  ramilles  qui,  d'abord  très-dilatées,  ayant  tout  à  fait  l'aspect 
des  feuilles  proprement  dites,  se  transforment  successivement  en  prenant 
la  forme  cylindrique  pour  constituer  les  rameaux,  les  branches,  etc. 

Deux  espèces  de  Phyllocladus  seulement  nous  sont  bien  connues  :  ce  sont 
le  P.  trichomanoides  et  le  P.  rhomboidalis.  Elles  atteignent  15-22  met. 
environ  de  hauteur;  mais  dans  nos  serres  froides,  ou  nous  sommes  forcés 
de  les  cultiver,  elles  rie  constituent  que  des  arbrisseaux  qui  dépassent  rare- 
ment 4  mètres. 

■   n >  Q  mi 


SALISBURIA.  503 

II.  Salisburia,  Smith. 

Salisburia,  Smith,  in  Linnœa  Transact.  III.  330.  Rich.  Conif.  133. 

Meisn.  Gen.  333.  Spach.  Hist.  vég.  phan.  XI.  298.  Endl.  Gen.  pi 

n.  1803.— Syn.  Conif.  236. 
Ginkgo,  Ksempf.  Amœn.  exot,  811. 

Fleurs  dioïques.  Chatons  mâles  sur  un  rachis  spici- 
forme  axillaire,  grêle,  récliné.  Etamines  à  filaments  courts, 
terminés  par  un  connectif  squameux,  raccourci,  lacéré. 
Anthères  biloculaires,  à  loges  longitudinalement  déhis- 
centes. Fleurs  femelles  terminales,  solitaires  sur  des 
pédoncules  axillaires,  simples  ou  fascicules.  Disque  cupu- 
liforme,  entourant  la  base  de  la  graine.  Ovule  unique, 
sessile,  atrope,  percé,  ombiliqué  au  sommet.  Grairie  entou- 
rée à  la  base  d'une  cupule  charnue;  à  tégument  extérieur 
charnu;  l'intérieur  osseux,  drupiforme.  Embryon  anti- 
trope  dans  Taxe  d'un  albumen  charnu  ;  à  2  cotylédons 
linéaires,  allongés;  à  radicule  très-courte,  épaissie, supère. 

Grand  arbre  indigène  à  la  Chine,  et  cultivé  çà  et  là  dans 
le  Japon;  tige  dressée,  élancée,  à  cime  pyramidale. 

Maturation  annuelle. 

1.  Salisburia  adiantifolia,  Smith. 

Àrbor  nucifera,  folio  adiantiiio.  Kaempf.  Âmœnit.  exot.  811-813 
{cum  ic). 

Ginkgo  biloba,  L.  Mant.  II.  313-314.  Thunb.  FI.  Jap.  358.  Gouan, 
Descript.  Ginkg.  bilob.  Montpellier,  1812,  8°  (cumic.).  Jacquin  fils, 
Veber  den  Ginkgo  in  OEsterr.  Med.  Jàhrb.  1819  {cum  ic.).  D.C.  in 
Biblioth.  univ.  Genèv.  1821.  VII.  130.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI. 
300. 

Salisburia  adiantifolia,  Smith,  in  Linnœa  Transact.  III.  330.  Rich. 
Conif.  133.  t.  3.  f.  1,  et  t.  3-6.  Bunge,  Enumer.  pi.  Chin.  bor.  62. 


504  SALISBURIA. 

Loud.  Arbor.  IV.  2094.  f.  1992.— Encycl  of  trees,  944.  f.  1757. 
Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap.  Fam.  nat.  II.  109.—  FI.  Jap.  t.  136.  Lindl. 
et  Gord.  Joum.  Hort.  Soc.  V.  226.  Endl.  Syn.  Conif.  236.  Knight, 
Syn.  Conif.  50. 

Variétés  horticoles. 

SALISBURIA  adiantifolia  laciniata. 

Salisburia  macrophylla,  Reynier,  Cat.  Sénécl.  1854,  p.  40. 

SALISBURIA  ADIANTIFOLIA  LACINIATA,   Revue  Hort.  1854,  p.  412. 

Cette  variété,  obtenue  à  Avignon  en  1850  par  M.  Reynier,  diffère 
de  l'espèce  par  ses  feuilles  beaucoup  plus  grandes,  mesurant  jusqu'à 
25  centim.  de  circonférence,  divisées  en  2,  3,  5  lobes  principaux  ; 
ces  derniers  subdivisés  en  lobules  irrégulièrement  laciniés-dentés, 
ondulés. 

Salisburia  adiantifolia  variegata,  Revue  Hort.  I.  c. 

Celte  variété,  obtenue  de  semis  par  M.  André  Leroy,  pépiniériste 
à  Angers,  diffère  de  l'espèce  par  ses  feuilles  panachées-striées  de 
jaune  ;  elle  est  aussi  plus  délicate. 

Habile  la  Chine,  d'où  il  paraît  avoir  été  transporté  au  Japon; 
cultivé  çà  et  là  autour  des  temples  des  bouddhistes  '. 

Descr.  Arbre  de  25-30  met.  de  hauteur  sur  2-4  de  diamètre.  Bois 
blanchâtre,  mou,  non  résineux.  Tronc  droit,  élancé.  Cîme  allongée, 
pyramidale,  étroitement  conique.  Branches  alternes,  horizontales, 
quelquefois  déclinées  ou  ascendantes,  plus  rarement  dressées. 
Rameaux  étalés;  ramilles  très-courtes,  produisant  chaque  année 
une  rosette  de  3  à  5  feuilles  très-rapprochées,  subverticillées. 
Feuilles  caduques,  alternes,  rapprochées  sur  les  ramules,  distantes 
sur  les  jeunes  bourgeons,  à  limbe  très-dilaté,  planes,  longuement 
pétiolées,  coriaces,  épaisses,  flabelliformes,  à  2-4  lobes  plus  ou 
moins  profonds,  à  lobes  irrégulièrement  denticulés,  dépourvues  de 
nervure  médiane,  striées  de  nombreuses  nervules  saillantes  sur  les 


i  L'habitat  indiqué  ici  pour  le  Salisburia  est  celui  qu'ont  indiqué  tous 
les  botanistes.  Sa  véritable  origine  semble  cependant  encore  enveloppée 
d'obscurité;  car,  jusqu'à  ce  jour,  il  ne  paraît  pas  avoir  été  rencontré  à  l'état 
sauvage. 


SALISBURIA.  505 

deux  faces,  longuement  rétrécies  à  la  base  et  confondues  avec  le 
pétiole.  Chatons  mâles  réunis,  naissant  sur  les  ramules  adultes 
immédiatement  au-dessous  des  feuilles.  Etamines  serrées  avant 
l'anthèse.  Anthères  biloculaires,  petites,  longitudinalement  déhis- 
centes. Pédoncules  fructifères  allongés,  grêles,  renflés  au  sommet. 
Graines  subglobuleuses,  assez  grosses,  recouvertes  d'une  partie 
charnue,  pulpeuse,  d'un  vert  herbacé,  finalement  jaunâtre,  lisse;  à 
testa  osseux,  fortement  caréné,  légèrement  apiculé  aux  deux  extré- 
mités. 

L'unique  espèce  que  renferme  ce  genre  est  plus  généralement  connue  sous 
le  nom  de  Ginkgo;  elle  l'est  aussi  sous  celui  d'Arbre  aux  Quarante  Écus, 
prix,  soi-disant,  des  premiers  pieds  qui  furent  vendus.  Indépendamment  de 
son  port,  cette  espèce  est  aussi  très-remarquable  par  la  forme  de  ses  feuilles, 
qui  sont  longuement  pétiolées;  le  limbe,  très-dilaté,  est  souvent  assez  profon- 
dément divisé  en  deux  parties  :  d'où  le  nom  spécifique  de  biloba.  Quel- 
quefois ces  divisions  sont  plus  nombreuses,  de  sorte  que  les  feuilles  ressem- 
blent un  peu  à  celles  de  certaines  fougères  du  genre  Adiantum  ;  de  là,  aussi, 
le  nom  spécifique  à'adiantifolia  qu'il  porte  aujourd'hui.  De  plus,  ces  feuilles 
sont  caduques,  comme  celles  d'une  grande  partie  des  autres  végétaux,  carac- 
tère que  nous  n'avons  encore  rencontré,  dans  tout  le  groupe  des  Conifères, 
que  dans  les  genres  Larix,  Taxodium  et  Glyplostrobus  ;  mais  dans  ces 
derniers  elles  ressemblent  aux  feuilles  des  Picea  ou  des  Cedrus,  tandis  que 
dans  le  genre  Salisburia  elles  différent  de  celles  de  toutes  les  autres  Conifères. 

Le  S.  adiantifolia  est  remarquable  non-seulement  par  la  forme  de  ses 
feuilles,  mais  encore  par  ses  dimensions  et  par  sa  longévité.  A  l'appui 
de  cette  dernière  assertion,  je  citerai  le  fait  suivant,  rapporté  par  M.  Bunge, 
envoyé  de  la  cour  de  Russie  à  Pékin.  Il  dit  y  avoir  vu,  près  d'une  pagode,  un 
Salisburia  dont  le  tronc  d'environ  1  S  met.  de  circonférence  et  la  hauteur 
prodigieuse  indiquaient  le  grand  âge;  "mais  il  ajoute  en  même  temps 
que  rien  ne  manquait  à  sa  vigueur.  Cet  arbre,  qui  est  vénéré  des  Chinois,  est 
souvent  planté  près  des  tombeaux  ou  près  des  monuments;  c'est  là  qu'on  a 
pu  évaluer  approximativement  son  âge  et  constater  sa  longévité.  D'après  des 
calculs  qui  paraissent  à  peu  prés  exacts,  on  a  reconuu  que  quelques-uns 
n'avaient  pas  moins  de  2  à  4000  ans.  A  ce  nom  de  Salisburia  doit  donc 
se  rattacher  l'idée  des  temps  les  plus  reculés  de  l'histoire  chinoise. 

Le  premier  naturaliste  européen  qui  ait  parlé  du  Salisburia  est  Kaempfer, 
dans  ses  Amœnitates  exoticœ,  publiées   en  1712.  L'arbre   paraît  avoir  été 


506  SALISBURIA. 

introdnit  en  Angleterre  32  ans  plus  tard,  c'est-à-dire  vers  1734.  Linné 
n'en  parla  qu'en  1771,  lorsqu'il  en  reçut  un  pied  vivant  qui  venait  d'Angle- 
terre et  qu'il  planta  dans  son  jardin  d'Upsal.  En  4  788  Broussonnet  rapporta  au 
jardin  de  Montpellier  un  pied  de  Salisburia,  que  le  chevalier  Banks  envoyait 
à  M.  Gouan.  Ce  fut  ce  même  pied  qui  fleurit  le  premier  en  France  en  1812, 
24  ans  après  sa  plantation.  Vers  la  même  époque,  d'autres  pieds  furent  aussi 
importés  à  Paris,  et  principalement  à  Trianon,  sur  le  terrain  où  Louis  XV 
avait  autrefois  confié  à  Bernard  de  Jussieu  l'organisation  d'une  école  de 
botanique.  M.  Vialars,  membre  de  la  Société  d'Agriculture  de  l'Hérault, 
obtint  de  ses  correspondants  de  Genève  deux  boutures  qu'il  donna  au  jardin 
botanique  de  Montpellier;  elles  furent  greffées  en  fente  au  printemps  sur  un 
jeune  pied  mâle,  puis,  un  an  après,  sur  un  pied  plus  vigoureux,  sur  lequel 
on  a  coupé  de  fortes  greffes  en  1832.  Ces  dernières,  greffées  en  1837  sur 
trois  branches  d'un  sujet  mâle,  haut  d'environ  15  met.,  donnèrent  en  1843 
les  premiers  fruits.  Ce  fut  en  1795,  au  jardin  de  Kew  en  Angleterre,  qu'on 
remarqua  les  premières  fleurs  mâles,  et  à  SaconâSc,  près  de  Genève  (Suisse),  tï 
en  1814,  qu'on  observa  les  premières  fleurs  femelles.  C'est  aussi  dans  ce  / 
dernier  endroit  qu'on  récolta  les  premiers  fruits  en  1822.  Les  premiers  qui 
furent  obtenus  à  Paris  ou  aux  environs  parurent  à  Versailles  dans  le  parc  de 
Trianon,  en  1853,  sur  une  branche  femelle  qui  avait  été  greffée  sur  un  pied 
mâle  déjà  fort. 

Au  Japon  et  en  Chine,  le  Salisburia  est  cultivé  non-seulement  comme 
arbre  d'ornement,  mais  encore  comme  arbre  fruitier.  C'est  l'amande  de  la 
graine,  et  non  la  pulpe  qui  l'entoure,  qui  est  comestible.  Kaempfer  dit  que 
ces  graines  sont  saines  et  excellentes  ;  que  les  Japonais  les  recherchent,  les 
mangent  au  dessert  et  les  mêlent  à  presque  tous  leurs  mets.  M.  Siebold  con- 
firme ce  qu'en  a  dit  Kaempfer,  et  il  ajoute  même  que  tous  les  mets  un  peu 
rares  sont  accommodés  avec  des  graines  de  Salisburia.  La  valeur  de  ces 
dernières  est  aujourd'hui  bien  connue,  et  on  sait  qu'elles  ne  sont  pas 
assez  bonnes  pour  mériter  d'être  recherchées  avec  autant  d'empressement. 
Elles  ne  peuvent  être  mangées  qu'après  avoir  été  cuites  ou  grillées,  et  l'en- 
veloppe pulpeuse  qui  les  recouvre  prend  trés-promptement  une  odeur  rance 
très-prononcée;  il  n'est  donc  pas  probable,  quoi  qu'en  aient  dit  Ksempfer  et 
M.  Siebold,  qu'elles  soient  d'une  qualité  bien  supérieure  au  Japon,  où, 
d'après  ces  auteurs,  elles  sont  si  estimées. 

On  n'est  pas  d'accord  sur  les  avantages  du  bois  du  Salisburia.  Kaempfer  a 
dit  qu'il  était  mou  et  de  peu  de  valeur  ;  quelques  auteurs,  et  particulièrement 
M.  Delile,  qui  a  fait  de  cet  arbre  l'objet  d'une  étude    particulière,  assure 


CÈPHALOTAXTJS.  507 

au  contraire  qu'il  est  de  bonne  qualité,  et  que  son  grain  fin  et  serré  le  rend 
assez  semblable  à  celui  de  l'Érable.  Sa  croissance  est  très-rapide,  principa- 
lement dans  les  localités  chaudes;  c'est  donc  par  conséquent  un  |arbre  pré- 
cieux pour  le  midi  de  la  France,  et  il  n'est  pas  douteux  qu'il  puisse  être 
cultivé  avec  succès  dans  beaucoup  de  localités  de  la  région  méditerranéenne 
au  point  de  vue  de  l'exploitation  du  bois.  Il  est  même  probable  que  l'indus- 
trie arrivera  à  tirer  aussi  parti  de  la  pulpe  abondante  qui  entoure  le  fruit,  car 
elle  renferme  un  principe  huileux  assez  analogue  au  beurre,  mais  qui  se 
transforme  trés-promptement  et  répand  une  odeur  butirique  très-désagréable 
lorsqu'elle  est  rancie,  ce  qui  arrive  au  bout  de  peu  de  temps.  Au  point  de 
vue  de  l'ornement,  le  Salisburia  est  assez  connu  pour  me  dispenser  d'en 
parler  ici,  car  chacun  a  pu  voir  que,  par  la  forme  de  ses  feuilles  et  l'élégance 
de  son  port,  il  produit,  soit  isolément,  soit  lorsqu'il  est  rapproché  des  au- 
tres arbres,  un  très-joli  effet  dû  au  contraste  de  son  feuillage* 


III.  Ceplialoiaxus,  Sieb.  et  Zucc. 

Cephalotaxus,  Sieb.  et  Zucc.  in  Endl.  Gen.  pi.  suppl.  II.  27.  Endl. 
Syn.  Conif.  237. 

Fleurs  dioïques.  Chatons  mâles  axillaïres,  réunis  et 
disposés  en  tètes  sur  des  bourgeons  particuliers,  composés 
d'écaillés  décussées,  formant  de  petits  chatons  accompa- 
gnés de  bractées.  Etamines  4-6  ou  plus,  alternativement 
insérées  sur  l'axe.  Filaments  arrondis,  prolongés  en  un 
connectif  squamiforme,  portant  3  loges  pendantes,  lon- 
gitudinalement  déhiscentes  en  arrière.  Chatons  femelles 
axillaires,  disposés  en  tète  sur  un  pédicelle  nu,  subté- 
tragone.  Ecailles  ovulifères  ordinairement  8,  décussées, 
coriaces.  Ovules  2  sous  chaque  écaille,  sessiles,  atropes, 
enveloppés  chacun  dans  une  urcéole,  adnés,  excepté  au 
sommet,  qui  est  ouvert,  à  micropyle  supère,  avortant  pour 
la  plupart.  Fruité  2  ou  5  dans  chaque  capitule,  drupacés, 


508  CEPHALOTAXUS. 

enfermés  dans  une  enveloppe  charnue.  Graine  unique, 
dressée,  à  tégument  extérieur  osseux,  lisse,  l'intérieur 
membraneux;  à  albumen  égal,  non  ridé,  adhérent.  Em- 
bryon axille ,  à 2  cotylédons  courts,  kradicule  cylindrique 
supère. 

Arbres  du  Japon,  à  rameaux  secondaires  distiques. 
Bourgeons  écailleux,  à  écailles  persistantes,  décussées-im- 
briquées.  Feuilles  persistantes,  linéaires,  alternes,  subdis- 
tiques, très-courtement  pétiolées,  mucronées-aiguës,  uni- 
nervées,  parcourues  en  dessous  de  deux  larges  lignes  de 
stomates  multisériées. 

Maturation  bisannuelle. 

1.  Cephalotaxus  pedunculata,  Sieb.  et  Zucc. 

Feuilles  subdistiques,  linéaires-falquées,  de2-5centim. 
de  longueur  sur  5  millim.  de  largeur,  marquéesen  dessous, 
de  chaque  côté  de  la  nervure  moyenne,  de  lignes  blanches. 

Taxus  Harringtonia,  Forbes  (Jam.),  Pinet.  Wob.  217.  t.  68.  Loud. 

Encycl.  of  trees,  942.  f.  1753-1754.  Gardner  Magaz.  XV.  f.  57-58. 
Taxus  Inukaja,  Knight,  Syn.  Conif.  51.  Catal.  Loud.  Encycl.  of  trees, 

943. 
Cephalotaxus  pedunculata,  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap.  Fam.  nat.  H.  108. 

—FI.  Jap.  II.  133.  Endl.  Syn.  Conif.  238.  Lindl.  et  Gord.  Journ. 

Hort.  Soc.  V.  226.  Knight,  Syn.  Conif.  51. 

Habite  le  Japon. 

Descr.  Arbre  atteignant  6-8  mètres,  de  hauteur.  Branches  nom- 
breuses, étalées,  verticillées.  Hameaux  distiques,  souvent  opposés. 
Feuilles  distiques,  subopposées,  un  peu  curvées,  longues  de  3-5 
centim.,  larges  de  4-5  millim.,  épaisses,  légèrement  falquées,  d'un 
vert  gai  en  dessus,  luisantes  et  parcourues  d'une  nervure  saillante, 
étroite  et  aiguë,  marquées  en  dessous,  de  chaque  côté  de  la  nervure, 
de  deux  larges  bandes  glauques  ou  glaucescentes,  sessiles  ou  très- 


CEPHALOTAXUS.  509 

courtement  pétiolées,  brusquement  raccourcies  au  sommet  et  ter- 
minées par  un  mucron  aigu  ou  obtus.  Chatons  maies  réunis  en 
capitules  globuleux,  pédoncules,  munis  de  bractées;  chaque  chaton 
ovoïde,  plus  court  que  la  bractée. 

Introduit  en  4837. 

2.  Cephalotaxus  Fortunei,  Hook. 

Feuilles  des  rameaux  exactement  distiques,    sessiles, 
linéaires,  récurvées.  Chatons  mâles  globuleux. 

Cephalotaxus  Fortunei,  Hook.BoJ.  Mag.  t.  4449.  Flore  serr.  VI  .Si. 
(cum  ic.).  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  226.  Knight,  Syn. 
Conif.M. 

Var.  pendula. 

Cephalotaxus  Fortunei  pendula,  Hort. 
?  Cephalotaxus  filiformis,  Knight.  I.  c. 

Cette  variété,  que  j'ai  observée  chez  MM.  Standish  et  Noble,  en 
Angleterre,  fut  obtenue  par  ces  horticulteurs  de  graines  envoyées 
de  la  Chine.  Elle  ne  diffère  de  l'espèce  que  par  ses  branches  réflé- 
chies au  sommet. 

?  Plante  femelle. 

Cephalotaxus  Fortunei  foëmina,  Hort. 

Port  semblable  à  celui  de  l'espèce.  Feuilles  plus  courtes,  ordi- 
nairement dressées  à  la  face  supérieure  des  rameaux  ou  subdisti- 
ques, droites,  raides,  brusquement  rétrécies  au  sommet  en  un 
court  mucron. 

Le  C.  Fortunei  habite,  dans  le  nord  de  la  Chine,  la  province  de 
Yang-Sou,  où  il  fut  découvert  par  M.  Fortune. 

Descr.  Arbrisseau  ou  petit  arbre,  d'environ  42-15  met.  Branches 
verticillées,  horizontalement  étalées,  plus  rarement  ascendantes. 
Rameaux  et  ramules  distiques,  souvent  opposés.  Feuilles  :  les 
caulinaires,  dans  les  jeunes  individus  de  semis,  alternes,  parfois 
longues  de  8-12  centim.  ;  celles  des  rameaux  et  ramules  beaucoup 


51 0  CEPHALOTAXUS. 

plus  courtes,  distiques,  longues  de  3-6  centira.,  larges  de  3-4  mil- 
lim.,  récurvées,  d'un  vert  foncé  en  dessus,  glauques  en  dessous, 
sessiles  ou  très-cour tement  pétiolées,  terminées  par  un  mucron 
court,  aigu,  plus  rarement  obtus.  Chatons  mâles  globuleux,  axil- 
laires,  courtement  pédoncules,  à  écailles  ovales,  concaves,  érosées 
sur  les  bords.  Graines  longues  de  18-25  millim.,  larges  d'environ 
14  millim.  dans  un  sens  et  de  10  dans  l'autre,  régulièrement  ellip- 
tiques, atténuées  aux  deux  extrémités,  parfois  presque  pointues, 
apiculées  au  sommet;  à  testa  osseux,  assez  fragile,  couvert  d'une 
partie  charnue,  mince. 

Introduit  en  1848. 

Espèces  peu  connues. 

3.  Cephalotaxus  drupacea,  Sieb.  etZucc. 

Feuilles  subdistiques,  linéaires-falquées,  de  2-4  centim. 
de  longueur,  sur  5  millim.  de  largeur,  cuspidées,  mar- 
quées en  dessous,  de  chaque  côté  de  la  nervure,  de  lignes 
blanches.  Chatons  mâles  globuleux,  munis  de  bractées; 
chaque  chaton  ovale-aigu,  égalant  l'écaillé. 

Taxus  baccata,  Thunb.  FI.  Jap.  27o  {excl.  synon.). 

Cephalotaxus  drupacea,  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap.  Fam.  nat.  II.  108. 
—FI.  Jap.  II.  t.  130-131.  inéd.  Endl.  Syn.  Conif.  239.  Lindl.  et 
Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  226.  Knight,  Syn.  Conif.  SI. 

Habite  le  Japon,  près  Nangasaki,  où  il  est  cultivé  et  spontané'; 
et,  dans  les  montagnes,  jusqu'à  660  met.  d'altitude. 

4.  Cephalotaxus  umbraculifera,  Sieb. 

Feuilles  distiques,  raides,  cuspidées,  glaucescentes  en 
dessous. 

Cephalotaxus  umbraculifera,  Sieb,  Mss.  Endl.  Syn.  Conif.  289. 
Habite  le  Japon. 


TORREYA.  5  H 

Descr,  «  Branches  verticillées,  horizontales.  Rameaux  distiques. 
Feuilles  distiques,  rapprochées,  linéaires,  subfalquées,  longues  de 
15-20  mill'im.,  larges  d'environ  4,  vertes  en  dessus,  glaucescentes 
en  dessous,  presque  sessiles,  acuminées,  cuspidées  au  sommet.  » 

(Endl,  l.  c.) 

Au  point  de  vue  de  la  sylviculture,  aucune  espèce  de  Cephalotaxus  ne 
semble  présenter  d'avantage  ;  mais,  en  revanche,  toutes  sont  très-propres  à 
servir  d'ornement.  Ce  sont  des  arbrisseaux  dont  le  port  et  le  faciès  rappellent 
ceux  des  Ifs (Taxus),  mais  avec  plus  d'élégance-  Originaires  des  parties  froides 
de  la  Chine  et  du  Japon,  ils  peuvent  supporter  sans  en  souffrir  les  froids  les 
plus  rigoureux  de  nos  hivers,  ce  qui  nous  les  rend  doublement  précieux.  Le 
C.  pedunculata,  par  sa  végétation  vigoureuse,  la  disposition  et  la  régularité 
de  ses  branches,  ainsi  que  par  ses  feuilles  nombreuses  d'un  vert  très-foncé, 
produit  un  très-joli  effet.  Le  C.  Fortunei  l'emporte  sur  ce  dernier;  il  est 
sans  contredit  le  plus  beau  de  tous,  et  lorsque  les  sujets  issus  de  graines  sont 
vigoureux,  la  longueur  et  la  disposition  de  leurs  feuilles  donnent  aux  rameaux 
quelque  ressemblance  avec  une  feuille  de  Cycat. 


IV  Torreya,  àrntt. 

Torreya,  Arntt.  in  Ann.  ofnat.  Hist.  I.  126.  Endl.  Gen.  plant,  suppl. 

II.  "21.—Syn.  Conif.  240.  Meisn.  Gen.  p.  353. 
Caryotaxus,  Zucc.  Mss. 

Fleurs  monoïques.  Chatons  mâles  axillaires,  solitaires, 
naissant  de  bourgeons  particuliers.  Etamines  insérées  sur 
Taxe.  Filaments  linéaires,  prolongés  en  un  connectifcourt, 
squamiforme,  portant  à  leur  bord  inférieur  4  loges  pen- 
dantes, longitudinalement  déhiscentes.  Fleurs  femelles 
axillaires,  solitaires,  géminées  ou  tentées;  naissant  à  la 
base  des  ramules  de  l'année,  dans  l'aisselle  des  écailles 
intérieures.  Ovule  solitaire  renfermé  dans  une  urcéole 
coriace,  ouverte  au  sommet,  atrope,  à  micropyle  supère. 


512  TORRÊtA. 

Fruits  drupacés,  munis  à  la  base  d'écaillés  imbriquées- 
décussées. Graines  dressées,  recouvertes  d'un  tissu  charnu 
assez  épais,  d'un  vert  herbacé;  à  tégument  externe  os- 
seux, lisse,-  l'interne  membraneux,  intimement  soudé  à 
l'albumen  charnu.  Embryon  antitrope,  axille,  beaucoup 
plus  court  que  l'albumen,  à  2  cotylédons  linéaires,  à  ra- 
dicule cylindrique  supère. 

Arbres  ou  plus  souvent  arbrisseaux,  originaires  de 
l'Amérique  boréale  et  du  Japon.  Bourgeons  écailleux,  à 
écailles  persistantes,  imbriquées.  Feuilles  persistantes, 
alternes  ou  subdistiques,  courtement  pétiolées,  linéaires, 
aiguës  ou  cuspidées,  plus  souvent  falquées. 

Maturation  bisannuelle. 

4.  Torreya  nucifera,  Sieb.  et  Zucc. 

Feuilles  subdistiques,  courtement  pétiolées,  linéaires- 
falquées,  cuspidées,  raides.  Chatons  mâles  ovoïdes-cylin- 
driques. Fleurs  femelles  géminées  ou  ternées,  agglomé- 
rées sur  des  pédoncules  courts. 

Taxus  nucifera,  Ksempf.  Amœn.  exot.  814-815  (cum  ic). 

Taxus  nucifera,  L.  Spec.  1472.  Thunb.  FI.  Jap.  275.  Gsertn.  Carp.  II. 

65.  t.  91.  f.  6.  Rich.  Conif.  21.  t.  2.  f.  3.  Loisel.  Nouv.  Duham. 

I.  68  (no»  Wall.). 
Caryotaxus  nucifera,  Zucc.  Mss. 
Podocarpus?  nucifer,  Pers.  Eticheir.  11.  633. 
Torreya  nucifera,  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap.  II.  Fam.  nat.  II.  108.— 

FI.  Jap.  II.  t.  129.  Lam.  Dict.  III.  229.  Endl.  Syn.  Conif.  240. 

Lindl.  el  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  226.  Knight,  Syn.  Conif.  51. 
Podocarpus  coriacea,  Hort .  aliq. 

Habite  dans  les  montagnes  des  îles  Niphon  et  Sikok;  cultivé 
partout  au  Japon. 

Descr.  Arbre  atteignant  6-8  met.  dans  nos  cultures.  Branches 


TORREYA.  513 

nombreuses,  verticillées ,  alternes  ou  éparses.  Ramilles  disti- 
ques, étalés.  Feuilles  presque  opposées,  distiques,  souvent  lé- 
gèrement récurvées ,  droites  ou  subfalquées ,  linéaires ,  coriaces, 
longues  de  20-35  millim.,  larges  de  4,  épaisses  surtout  au  milieu, 
très-raides,  convexes  en  dessus,  portant  près  des  bords  et  de 
chaque  côté  de  la  convexité  un  sillon  peu  profond,  qui  disparaît  en 
partie  vers  la  moitié  ou  les  deux  tiers  de  la  feuille,  luisantes  et  d'un 
vert  foncé,  plus  pâles  en  dessous,  planes  ou  à  peine  épaissies  vers 
le  milieu,  qui  est  vert  ainsi  que  les  bords,  et  marquées  de  chaque 
côté  du  milieu  d'une  bande  d'abord  glaucesccnte ,  puis  rosée, 
quelquefois  roussâtre,  très-courtement  rétrécies  à  la  base  en  un 
pétiole  d'à  peine  2  millim.,  rougeâtre,  cylindrique,  puis  longuement 
décurrent  et  élargi  sur  les  rameaux,  brusquement  rétrécies  au 
sommet  et  terminées  par  un  mucron  court,  aigu,  plus  rarement 
obtus.  Graines  ovoïdes  ou  ovales-oblongues,  élargies  à  la  base, 
renfermées  dans  un  tissu  charnu,  d'un  vert  herbacé,  très-lisse, 
luisant,  longues  de  15  millim.,  larges  de  12,  légèrement  atténuées, 
apiculées  au  sommet. 

Les  fruits  que  je  viens  de  décrire  ont  été  obtenus  dans  nos 
cultures,  et  sur  un  individu  très-petit.  Peut-être  n'avaient-ils 
pas  atteint  toute  leur  grosseur.  Voici  les  caractères  donnés  par 
Lamark  : 

«  Baies  drupacées  ovales,  un  peu  mucronées  au  sommet,  très- 
lisses,  de  couleur  herbacée  avec  des  raies  plus  pâles.  Chair  molle, 
fibreuse,  de  saveur  balsamique  un  peu  astrigente  et  piquant  la  langue 
pendant  un  instant.  Cette  chair  recouvre  (mais  d'une  manière  lâche) 
un  noyau  ovale,  oblique,  légèrement  mucroné  aux  deux  bouts, 
contenant  une  semence  charnue,  huileuse,  très-astringente  à  la 
manière  des  glands  de  Chêne.  Lorsque  les  noix  sont  sèches,  elles 
sont  meilleures,  c'est-à-dire  moins  âpres  et  plus  susceptibles  d'être 
mangées.  On  les  sert  sur  les  tables  au  Japon,  avec  d'autres  noix  du 
pays.  Enûn  on  en  tire  une  huile  purgative  ou  laxative  que  l'on  dit 
fort  saine,  et  dont  on  se  sert  aussi  pour  apprêter  les  viandes,  » 

Introduit  en  1818. 

Traité  dks  Conifères.  33 


51 4  TORREYA. 

2.    TORREYA   TAXIFOLIA,  Amtt. 

Feuilles  distiques,  très-courtement  pétiolées,  linéaires- 
falquées,  acuminées-cuspidées.  Chatons  mâles  linéaires. 
Fleurs  femelles  sessiles. 

Taxus  montana,  Nutt.  in  Journ.  Academ.  Philadelph.  VII  (non  Willd.). 

Torreya  taxifolia,  Arntt.  in  Ann.  of  nat.  Hist.  I.  130.  Hook.  le. 
t.  232-233  Gardner  Magaz.  XVI.  f.  74-75.  Loud.  Encycl.  oftrees, 
944.  f.  1755-1756.  Endl.  Syn.  Conif.  241.  Lindl.  et  Gord.  Journ. 
Hort.  Soc.  V.  226.  Knight,  Syn.  Conif.  51. 

Stinking  Gedar  (Cèdre  puant) ,  Florid. 

Habite  dans  la  partie  centrale  de  la  Floride,  entre  les  rochers 
calcaires  ;  sur  le  rivage  oriental  des  Apalaches,  vers  le  confluent 
des  fleuves  Flint  et  Chatahuchi,  et  près  de  Flat-Creek. 

Descr.  Branches  verticillées ,  étalées.  Ramilles  subdistiques, 
étalés.  Feuilles  caulinaires  alternes,  étalées  ou  réfléchies,  celles 
des  ramules  et  des  ramilles  distiques,  subopposées,  d'un  vert  gai, 
longues  de  20-35  raillim.,  larges  d'environ  3,  souvent  légèrement 
falquées,  courtement  pétiolées,  épaisses,  raides,  d'une  nature 
sèche  et  coriace,  convexes  en  dessus  sur  le  milieu,  à  peine  sillonnées 
sur  les  bords,  légèrement  concaves  en  dessous  et  d'un  vert  pâle, 
marquées  de  chaque  côté  du  milieu  d'une  ligne  très-étroite,  glau- 
cescente,  portées  sur  un  pétiole  d'environ  1  millim.,  cylindrique, 
puis  dilaté  et  longuement  décurrent,  acuminées  au  sommet  et  ter- 
minées en  un  mucron  scarieux,  très-aigu,  plus  fin  et  plus  allongé 
que  dans  l'espèce  précédente. 

Introduit  vers  1840. 

Observ.  Le  Torreya  taxifolia  porte,  dans  la  Floride,  le  nom 
de  stinking  Cedar  (  Cèdre  puant),  à  cause  de  l'odeur  désagréable 
qu'il  répand  lorsqu'on  le  brûle.  Il  atteint  jusqu'à  d2-13  met.  de 
hauteur.  Son  bois  est  rougeâtre,  d'une  très-longue  durée,  et 
n'est  jamais,  dit-on,  attaqué  par  les  insectes. 


TORREYA.  515 

3.  TORREYA  MYRISTICA,  Ilook.  fil. 

Feuilles  longues  de  5-5  centim.  ou  plus,  mucronées- 
sphacélées.  Fruits  drupacés,  exactement  elliptiques. 

Torreya  myristica,  Hook.  fil.  Bot.   Mag.  1854.  t.  4780.  Ch.  Lera. 
Illustr.  1854,  p.  55.  Flore  serr.  IX.  175  (cum  ic.). 
Nom  vulgaire  en  Californie  :  Muscadier. 

Habite,  dans  la  Californie,  les  montagnes  delà  Sierra-Nevada. 

Descr.  Arbre  de  8-4  3  met.  Bois  jaunâtre.  Feuilles  distiques  ou 
subdisliques,  longues  d'environ  5  centim.,  planes  ou  à  peu  près 
lancéolées-linéaires,  légèrement  falquées,  un  peu  plus  pâles  à  la 
face  inférieure  et  marquées  longiludinalement,  de  chaque  côté  de 
la  carène,  d'une  ligne  un  peu  enfoncée,  acuminées  au  sommet  en 
un  mucron  court.  Fleurs  mâles  (non  entièrement  développées) 
accompagnées  d'écaillés  membraneuses,  obtuses  et  érosées.  Fruits, 
dans  les  plus  petits  échantillons,  longs  de  3-4  centim.,  exactement 
elliptiques. 

Observ.  Le  T.  myristica,  vulgairement  Muscadier  californien^ 
en  venant  enrichir  nos  collections  d'arbres  résineux  conifères, 
ajoutera  un  nouvel  ornement  à  nos  jardins,  car  on  ne  peut  douter, 
vu  son  lieu  d'origine,  qu'il  ne  soit  tout  à  fait  rustique  ;  d'un  autre 
côté,  son  port  et  son  feuillage  lui  assurent  une  place  distinguée 
dans  nos  jardins,  car  son  port,  dit  M.  Hooker,  rappelle  le  Cepha- 
lotaxus  Fortunei,  et  il  ajoute,  pour  en  mieux  faire  sentir  la  beauté, 
que  le  Torreya  taxifolia  est  au  Torreya  myristica,  ce  que  Vif 
commun  est  au  Cephalotaxus  Fortunei,  ou,  en  d'autres  termes, 
que  le  C.  Fortunei  représente  le  T.  myristica  et  le  T.  taxifolia 
Y  Jf  commun. 

Introduit  en  1851. 

Au  point  de  vue  de  l'exploitation,  le  genre  Torreya  ne  nous  offre  aucun 
avantage  ;  ce  n'est  que  comme  arbrisseaux  d'ornement  que  nous  devons 
envisager  les  différentes   espèces  qu'il  renferme.  Voisins  des  Cephalotaxus 


516  TAXUS. 

d'un  côté  et  des  Taxut  de  l'autre,  ils  paraissent  intermédiaires  entre  ce.* 
deux  genres,  dont  ils  sont  cependant  distincts  au  point  de  vue  de  la  végé- 
tation ;  mais  au  point  de  vue  de  l'ornement  ils  offrent  à  peu  près  les  mêmes 
avantages.  Des  trois  espèces  connues,  la  première,  Torreya  nucifera  est 
déjà  très-ancienne  dans  nos  cultures,  et  sa  rusticité  nous  est  complètement 
démontrée,  car  plantée  à  Paris  depuis  longtemps  déjà,  elle  n'y  a  jamais  souf- 
fert du  froid,  elle  y  fructifie  même  quelquefois,  mais  les  graines  n'arrivent 
jamais  à  maturité.  La  deuxième,  T.  taxifulia  plus  récemment  introduite,  est 
aussi  rustique  que  la  première,  et  il  est  très-probable  qu'il  en  sera  de  même 
du  T.  myrislica- 


V.  Taxas,  Tckjrn.  —  Iff* 

Tàxus,  Tourn.  Inst.  362.  L.  Gen.  n.  H 35.  Gaertn.  Carp.  II.  6o.  t.  91. 
Schkuhr.  Handb.  t.  339.  Rich.  Conif.  131.  t.  2.  Nées  Jun.  Gen.  pi. 
n.  1799.  Meisn.  Gen.  353.  Spach,  Hist.  vëg.phan.  290.  Endl.  Syn. 
Conif.  242.  P.  D.  Dict.  univ.  d'Hist.  nat.  VII.  19. 

Fleurs  dioïques.  Chatons  mâles  axillaires,  naissant  sur 
des  bourgeons  particuliers,  munis  d'écaillés  décussées, 
simples,  subglobuleux.  Etamines  rapprochées  vers  le  som- 
met de  l'axe.  Filaments  très-courts.  Anthères  à  8  loges,  à 
connectif  pelté,  aplati,  presque  lobé;  longitudinalement 
déhiscentes.  Chatons  femelles  uniflores,  axillaires,  entou- 
rés d'écaillés  imbriquées.  Disque  cupuliforme,  très-court, 
susceptible  d'accroissement.  Ovule  unique,  sessile  au  centre 
du  disque,  ouvert  au  sommet.  Fruit  drupacé,  à  disque 
charnu,  plus  rarement  membraneux,  sec,  enveloppant 
lâchement  la  graine  dans  sa  partie  inférieure.  Graines 
dressées,  à  tégument  osseux.  Embryon  antitrope  dans 
Taxe  d'un  albumen  charnu,  farineux,  à  2  cotylédons 
très-courts,  à  radicule  supère,  un  peu  épaissi,  atténué  au 
sommet. 


TAXUS.  517 

Arbres  ou  arbustes  des  régions  tempérées  et  froides  de 
Phémisphère  boréal,  à  rameaux  épars  et  opposés,  à  feuilles 
décrurrentes,  anguleuses.  Bourgeons  écailleux,  à  écailles 
étroitement  décussées,  imbriquées.  Feuilles  alternes, 
parfois  subdistiques,  courtement  pétiolées;  à  pétiole 
décurrent,  linéaires,  aiguës,  uninervées.  Chatons  axiï- 
laires,  les  mâles  rapprochés  en  épis  feuillus,  les  /e- 
melles  plus  rares. 

Maturation  annuelle. 

\  .  Taxus  baccata,  L. 

Feuilles  linéaires,  falquées,  acuminées,  à  peine  réflé- 
chies sur  les  bords. 

'CVÉXoç,  Théophr.  Hist.  pi.  III.  4-6-7. 

SjuaoiÇ  9)  Tà^oç,  Galen.  Simpl.  8.  Diosc.  IV.  80. 

Taxus,  Plin.  Hist.  nat.  XVI.  20.   33.  Malth.  Valgris.  444.   f.  Bauh. 

Hist.  1.241. 
Taxus  baccata,  L.Spec.  1472.  E.  B.  t.  746.  Schk.339.Rich.  Conif.  19. 

t.  2.  Loud.  Arbor.  IV.  2066.  f.  1981-1991.—  Encycl.  oftrees,  939. 

f.  1751-1752.  DC.  FI.  Fr.  III.  279.  De&f.Hist.arbr.  II.  554.  Hook. 

FI  Bor.  Amer.  II.  167.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI,  292.— AU.  pi. 

132.  f.  2.  Endl.  Syn.  Conif.  242.  Lindl.  etGord.  Journ.  Hort.  Soc. 

V.  227.  Knight,  Syti.   Conif.   52.  P.  D.  Dict.  univ.  d'Hist.  nat. 

VII.  20. 

Variétés    horticoles. 

Var.  à  fruits  jaunes. 

Taxus  baccata  fructu  luteo.  Loud.  Encycl.  of  trees,  940.  Knight, 
Syn.  Conif.  52. 

Semblable  à  l'espèce  par  le  port,  cette  variété  ne  s'en  distingue 
que  par  la  couleur  de  ses  fruits. 

Taxus  baccata  variegata  aurea. 


518  TAXUS. 

Taxus  baccata  variegata,  Loud.  Encycl.  of  trees. 
Taxus  variegata,  Hort. 

Branches  généralement  plus  nombreuses  et  plus  diffuses*  que 
dans  l'espèce.  Rameaux  courts,  recouverts  d'une  écorce  jaune. 
Feuilles  plus  rapprochées,  souvent  aussi  plus  falquées  que  dans 
l'espèce,  plus  ou  moins  panachées  de  jaune. 

Taxus  baccata  variegata  alba. 
Taxus  baccata  foliis  argenteis,  Hort. 
Taxus  elegantissima,  Hort. 
Taxus  marginata,  Hort.  aliq. 

Cette  variété  est  vigoureuse  ;  elle  est  aussi  très-constante  dans 
sa  panachure,  qui  est  blanche  au  lieu  d'être  jaune,  comme  dans  la 
précédente. 

Taxus  baccata  erecta. 
Taxus  erecta,  Hort. 

Arbrisseau  ou  arbuste  buissonneux,  dressé.  Branches  et  rameaux 
dressés,  effilés,  très-nombreux.  Feuilles  souvent  un  peu  plus  courtes 
et  moins  larges  que  celles  de  l'espèce.  —  Cette  variété  a  assez  de 
rapport  avec  le  T.  Canadensis,  duquel  elle  diffère  par  ses  rameaux 
plus  dressés,  plus  nombreux,  et  par  ses  feuilles  plus  rapprochées, 
plus  étroites,  d'un  vert  plus  foncé  et  moins  étalées. 

Taxus  baccata  horizontalis. 
Taxus  horizontalis,  Hort. 

Branches  verticillées,  horizontalement  étalées.  Feuilles  distiques, 
longues  de  2-5  centim.,  larges  d'environ  4  millim.,  falquées-révo- 
lutées,  coriaces,  parcourues  en  dessus  d'une  nervure  saillante.  Celle 
variété  a  été  obtenue  par  M.  Bertin,  horticulteur  à  Versailles. 

Taxus  baccata  Dovastonii,  Hort.  Angl. 
Taxus  Dovastonii,  Hort. 
Taxus  penduia,  Hort.  aliq. 

Tige  dressée.  Branches  très-étalées,  réfléchies  à  leur  extrémité. 
Feuilles  éparses  ou  subdistiques,  longues  de  15-35  millim.,  larges 
d'environ  3,  d'un  vert  foncé  en  dessus,  parcourues  longiludina- 
lement  d'une  nervure  saillante  et  étroite,  d'un  vert  pâle  en  dessous 


TAXUS.  519 

ou  presque  glaucescentes  de  chaque  côté  de  la  nervure,  terminées 
par  un  mucron  court,  aigu  ou  obtus. 

Cette  jolie  variété  forme,  par  ses  branches  régulièrement  et  hori- 
zontalement étalées,  un  arbrisseau  très-élégant. 

Taxus  baccata  pyramidalis. 
Taxus  pyramidalis,  Hort. 

Branches  dressées,  rapprochées  'de  la  tige  et  formant  ainsi  une 
pyramide  conique  étroite. 

Taxus  baccata  subpyramidalis,  Jacques. 

Branches  dressées,  non  fastigiées,  assez  régulièrement  rappro- 
chées en  pyramide. 

Taxus  baccata  glauca. 

Taxus  baccata  subglaucescens,  Jacques. 

Variété  vigoureuse.  Feuilles  d'un  vert  intense,  bleuâtres  ou  glau- 
cescentes. Ëcorce  des  jeunes  bourgeons,  d'un  brun-ferrugineux  ou 
subglaucescent,  presque  de  la  même  couleur  que  les  feuilles. 

Taxus  baccata  nana. 
Taxus  Foxh,  Hort.  Angl. 

Feuilles  plus  petites  que  dans  toutes  les  -variétés  précédentes, 
droites,  rarement  falquées.  Très-petite  dans  toutes  ses  parties,  cette 
variété  ne  forme  jamais  qu'un  arbuste  buissonneux. 

Taxus  baccata  ericoides. 
Taxus  ericoides,  Hort. 

Celle-ci  a  beaucoup  de  rapport  avec  la  précédente  pour  le  port 
et  les  dimensions;  ses  feuilles,  ordinairement  falquées,  sont  un 
peu  plus  longues  et  plus  étroites,  plus  longuement  acuminées  et 
très-pointues  au  sommet;  ses  branches,  lorsqu'elles  sont  greffées  ou 
bouturées,  ne  forment  que  très-difficilement  et  rarement  des  têtes. 

Taxus  baccata  monstruosa. 
Taxus  monstruosa,  Hort. 

Branches  plus  dressées  et  plus  grosses  que  dans  les  deux  variétés 
précédentes;  mais  ce  qui  distingue  surtout  celle-ci,  c'est  que 
chacune  de  ses  branches,  greffée  ou  bouturée,  peut  former  une 


520  TAXUS. 

tête,  c'est  -à-dire  donner  naissance  à  une  flèche  qui  s'élève  verti- 
calement. 

Taxus  baccata  Mitchelu,  Hort. 

Variété  naine,  très-voisine  des  deux  dernières,  surtout  du  T. 
baccata  monstruosa. 

Taxus  baccata  impebialis,  Hort. 

Variété  vigoureuse,  distincte  de  l'espèce  par  ses  feuilles  plus 
distantes,  falquées. 

Taxus  baccata  recurvata. 
Taxus  recurvata,  Hort. 

Branches  étalées,  divariquées,  allongées,  peu  ramifiées,  le  plus 
souvent  réfléchies.  Feuilles  longues  et  étroites,  falquées-contour- 
nées,  involutées. 

Cette  variété  ne  peut  être  confondue  avec  aucune  autre. 

Taxus  baccata  microphylla,  Jacques. 

Écorce  des  jeunes  rameaux,  des  ramules  et  quelquefois  même 
des  branches,  jaune  ou  jaunâtre.  Feuilles  très-rapprochées,  plus 
ténues  que  celles  de  l'espèce,  d'un  vert  pâle  sur  les  deux  faces. 

Taxus  adpressa,  Hort. 

Cephalotaxus  adpbessa,  Hort. 

Cephalotaxus  tardiva,  Hort. 

Cephalotaxus  brevifolia,  Hort.  aliq. 

?  Taxus  Sinensis  tardiva,  Knight,  Syn.  Conif.  52. 

Taxus  baccata  adpressa,  Revue  hort.  1855,  p.  93,  fig.  8. 

Branches  nombreuses,  courtes,  verticillées  ou  éparses.  Rameaux 
et  ramules  rapprochés,  souvent  confus,  minces,  très-ramifiés. 
Feuilles  distiques,  longues  de  5-8  millim.,  larges  d'environ  3-4, 
planes,  obovales-obtuses,  arrondies  aux  deux  bouts,  luisantes,  très- 
courtement  pétiolées,  mutiques,  ou  terminées  en  un  très-court 
mucronule  souvent  brunâtre. 

A.  fastigîata.  Branches  strictement  dressées-fastigiées. 
Feuilles  éparses,  révolutées,  droites,  atténuées,  obtuses  au 
sommet. 


ïaxus.  531 

Taxus  baccata  fastigiata,  Loud.  Encycl.  of  trees,  939.  f.  1751.  Endl. 

Syn.  Conif.  243.  P.  D.  Dict.  univ.  d'Hist.  nat.  VII.  20. 
Taxus  fastigiata,  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  227.  Knight, 

Syn.  Conif.  52. 
Taxus  hybernica,  Hook.  Mackay,  FI.  Hybern.  260.  Lodd.  Cat.  1836. 

Sons-variétés. 

Taxus  baccata  fastigiata  variegata. 
Taxus  hybernica  variegata,  Hort. 

Semblable,  par  le  port,  à  la  variété  précédente,  elle  n'en  diffère 
que  par  ses  feuilles  panachées  de  blanc-jaunâtre. 

Le  T.  baccata  habite  très-fréquemment  dans  l'ancien  conti- 
nent ;  il  est  surtout  abondant  dans  presque  tout  le  centre  de  l'Eu- 
rope, quoiqu'il  ait  été  aussi  rencontré  dans  le  Caucase,  et  même, 
assure-t-on,  dans  quelques  parties  de  l'Inde,  à  300  met.  d'alti- 
tude; il  se  rencontre  dans  les  Apennins  à  600  met.  ;  épars  dans 
les  montagnes  de  la  Grèce;  plus  fréquent  dans  les  îles  Britan- 
niques, jusque  vers  le  58°  (l.  b.);  dans  la  Scandinavie,  jusqu'au 
61°;  il  se  rencontre  très-fréquemment  aussi  dans  plusieurs  par- 
ties de  l'ouest  de  la  France.  La  forme  A  fastigiata  croît  spon- 
tanément en  Irlande. 

Descr.  Arbre  atteignant  quelquefois  12-15  met.  de  hauteur,  sur 
1  met.  et  plus  de  diamètre,  formant  ainsi  une  pyramide  largement 
conique,  arrondie  au  sommet.  Bois  excellent,  compacte,  très-dur, 
tenace,  élastique,  d'un  brun-roux  ou  jaunâtre,  susceptible  d'un 
beau  poli.  Branches  légèrement  dressées.  Ramules  grêles,  réclinés 
ou  pendants.  Feuilles  longues  de  15-35  millim.,  larges  de  2-3, 
luisantes,  d'un  vert  très-foncé  en  dessus,  plus  pâles  et  glaucescentes 
en  dessous,  souvent  subdistiques,  droites  ou  légèrement  falquées, 
acuminées  et  terminées  au  sommet  en  un  mucron  court.  Bourgeons 
floraux,  subglobuleux  avant  l'épanouissement.  Cupule  fructifère, 
pulpeuse,  visqueuse,  prenant  une  couleur  rouge  clair  à  la  maturité. 
Graine  oblongue  ou  subglobuleuse,  nue  au  sommet. 

La  forme  A  fastigiata  forme  un  arbrisseau  très-étroit,  à  branches 


522  taxus. 

strictement  dressées.  Rameaux  et  ramules  courts.  Feuilles  alternes 
ou  éparses,  jamais  distiques,  longues  de  2-4  centim.,  larges  de 
3-4  millim.,  révolutées,  rarement  falquées,  épaisses,  coriaces,  ses- 
siles,  à  peine  pétiolées,  terminées  par  un  mucron  court,  obtus, 
plus  rarement  aigu. 

D'après  Loudon,  l.  c,  cette  forme  aurait  été  observée  pour  la 
première  fois  en  1780,  mais  on  n'aurait  jamais  rencontré  que  des 
individus  femelles. 

Les  fleurs,  ainsi  que  celles  de  l'espèce,  apparaissent  en  mars- 
avril,  et  les  fruits  mûrissent  également  à  partir  des  mois  de  sep- 
tembre-octobre. 

2.  Taxus  Canadensis,  Willd. 

Feuilles  linéaires,  légèrement  falquées,  cuspidées,  lâ- 
ches, un  peu  réfléchies  sur  les  bords. 

Taxus  baccata  p  minor,  Mich.  FI.  Bor.  Amer.  II.  245. 

Taxus  procumbens,  Lodd.  Cat.  1836,  p.  67.  Loud.  EncycL  of  trees, 

940. 
Taxus  Canadensis,  Willd.   Sp.  IV.  856.  Loud.  Encycl.  of  trees,  942 

et  1010.  f.  2105-2106.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  295.  Endl. 

Syn.  Conif.  243.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  227.  Knight, 

Syn.  Conif.  52. 

Habite,  dans  l'Amérique  boréale,  depuis  le  Canada  jusqu'au 
fleuve  Columbia. 

Descr.  Arbuste  buissonneux.  Branches  dressées-étalées,  légère- 
ment réclinées  au  sommet,  plus  étalées  et  moins  nombreuses  que 
dans  la  variété  erecta  du  T.  baccata,  avec  laquelle  celte  espèce  a 
du  rapport.  Feuilles  étalées,  distantes,  éparses,  subdistiques  par 
renversement,  légèrement  courbées,  longues  de  15-25  millim., 
larges  de  3,  d'un  vert  pâle,  courtement  pétiolées,  très-brusque- 
ment rétrécies  au  sommet  et  terminées  par  un  très-petit  mucro- 
nule  aigu. 

Introduit  en  1800  d'après  Loudon,  et  en  4848  d'après  Sweet. 


TAXDS.  523 

5.  Taxus  Lindletana,  Laws. 

Taxus  Lindleyana,  Laws.  Cat.  1855,  p.  15. 
?Taxus  Boursieri,  Nob. 

Habite  l'Amérique  nord-ouest. 

«  Arbre  de  5  pieds  10  pouces  de  circonférence  à  la  base, 
croissant  à  l'ombre  des  grands  arbres,  là  où  les  autres  essences 
vivent  à  peine,  et  par  conséquent  très-propre  à  garnir  les  clai- 
rières des  bois  ou  à  remplir  les  vides  des  massifs.  Bois  d'excellente 
qualité,  propre  à  tout  ce  qui  exige  de  la  force  et  de  l'élasticité, 
fréquemment  employé  par  les  arborigènes  de  l'intérieur  pour  faire 
des  armes  de  guerre.  »  (Laws.  I.  c.) 

4.  Taxus  Boursieri   *j-. 

Feuilles  étroites,  linéaires,  subfalquées,  glaucescentes 
en  dessous. 

Taxus  Boursieri,  Carr.  Rev.  Hort.  1854,  p.  228. 

Habite  la  Californie. 

Descr.  Rameaux  minces,  couverts  d'une  écorce  jaune.  Feuilles 
distiques,  étroites,  longues  de  15-18  millim.  environ,  pétiolées,  à 
pétiole  jaune,  cylindrique,  long  de  2.  millim.,  un  peu  élargi,  dé- 
current  a  sa  base,  légèrement  falquées,  plus  rarement  droites, 
planes,  parcourues  en  dessus  par  une  nervure  étroite,  saillante, 
glauques  en  dessous  excepté  sur  la  nervure. 

D'après  M.  Boursier,  qui  a  découvert  cette  espèce,  elle  croît  en 
Californie,  le  long  des  cours  d'eau,  sous  les  hautes  futaies  de  Tsuga 
Douglasii,  à'Abies  grandis  et  de  Pinus  Lambertiana. 

Espèces  peu  connues. 

5.  Taxus  cuspidata,  Sieb.  et  Zucc. 

Feuilleslinéaires,  droites,  brièvement  cuspidées.  Ecailles 
ovales,  mucronées,  carénées. 


524  taxus. 

Taxus  cuspidata,  Sieb.  et  Zucc.  FI.  Jap.  Fam.  nat.  II.  108.— FI.  Jap. 

t.  128.  Endl.  Syn.  Conif.  24-3.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V. 

226. 
Araraji,  Japon. 

Habite  l'île  de  Jezo,  où  il  forme  un  arbrisseau  de  5  à  6  met.  de 
hauteur. 

6.  Taxus  Wallichiàna,  Zucc. 

Feuilles  linéaires-falquées,  atténuées,  aiguës  au  som- 
met. Écailles  carénées ,  obtuses.  Bourgeons  à  fleurs 
mâles,  à  bractées  distantes  ,  les  intérieures  obovales, 
spatulées. 

Taxus  nucifera,  Wall.  Tent.  FI  Nep.  44.  t.  57  (excl.  synon.). 
Taxus  Wallichiana,  Zucc.  in  Abkandl.  der  Mathem.  phys.  Klasse  der 

bayr.   Akadem.  III.  803.  t.  5.  Endl.  Syn.  Conif.   244.   Lindl.  et 

Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  226. 

Habite  le  Népàul. 

7.  Taxus  globosa,  Schlecht. 

«  Feuilles  linéaires,  falquées,  cuspidées,  mucronées  au 
sommet.  Ecailles  carénées,  obtuses.  Cupule  cylindrique, 
campanulée.  Graines  légèrement  déprimées ,  globu- 
leuses. »  (Endl.  L  c.) 

Taxus  globosa,  Schlecht.  in  Linnœa,   XII.  496.   Endl.  Syn.  Conif. 
244.  Lindl.  et  Gord.  Journ.  Hort.  Soc.  V.  227. 

Habite  le  Mexique,  vers  Real  del  monte. 

OBSERVATION 
Relative  au  prétendu  If  tomenteux,  Taxus  tomentosa. 

Sous  le  nom  spécifique  de  Taxus  Tomentosa,  Endlicher  décrit,  d'a- 
près Thunberg,  une  espèce  particulière  qui  non-seulement  n'est  pas  un 


TAXUS.  525 

Taxus,  mais  qui  n'appartient  même  pas  au  groupe  des  Conifères;  elle 
appartient  au  genre  Grubbia,  voisin  des  Nyssa.  C'est  le  G.  rosma- 
rinifolia,BERG.  La  cause  de  celte  erreur  vient  probablement  de  l'inflo- 
rescence, c'est-à-dire  de  la  disposition  des  fleurs,  qui,  dans  le  genre 
Grubbia,  sont  réunies  et  ressemblent  assez  à  des  petits  chatons. 

L'If  commun,  Taxus  baccata  L.,  est  connu  depuis  la  plus  haute  antiquité, 
et,  dès  les  temps  les  plus  reculés  de  notre  histoire,  il  était,  ainsi  que  le 
Cyprès,  l'objet  d'un  culte  particulier;  tous  deux  étaient  dédiés  aux  morts  : 
ces  végétaux  entouraient  les  cimetières  ou  en  ombrageaient  les  tombeaux. 
Ce  qui  nous  démontre  que  celte  coutume  est  très-ancienne,  c'est  que  les  plus 
gros  Ifs  qu'on  ait  trouvés,  et  qu'on  trouve  encore  de  nos  jours,  sont  toujours 
plantés  dans  des  cimetières  ou  près  de  certains  monuments  religieux  de  l'an- 
tiquité, dont  on  reconnaît  encore  les  traces  aux  quelques  ruines  dont  ils  sont 
environnés.  La  propriété  vénéneuse  que  l'on  a  de  tout  temps  attribuée  à  l'If 
lui  donnait  un  caractère  spécial;  aussi  les  poètes  lui  ont-ils  toujours  donné 
l'épilhéte  de  noir,  de  mortifère,  de  lugubre  ;  de  là  aussi  le  nom  de  Taxus, 
qui,  en  grec,  signifie  poison.  Les  rives  du  Styx  et  de  l'Achéron  i  en  étaient 
ombragés;  et  Stace,  dans  sa  Thèbaïde,  envoie  une  Furie  portant  à  la  main  un 
rameau  d'If  enflammé  à  la  rencontre  des  âmes  qui  descendent  au  séjour  des 
ombres,  pour  leur  en  éclairer  la  route  ténébreuse. 

Suivant  l'époque,  le  caractère,  les  habitudes  ou  les  préjugés  de  chaque 
nation,  suivant  aussi  les  opinions  qui  ont  successivement  dominé  dans  chaque 
siècle,  on  a  vu  l'If,  grâce  à  la  facilité  avec  laquelle  il  se  prête  à  la  taille, 
représenter  des  dieux  ou  des  héros  de  la  mythologie,  divers  sujets  de  la 
fable  ou  de  l'antiquité  païenne,  des  saints,  des  pèlerins,  des  animaux  ou 
des  vases,  mais  le  plus  souvent  des  obélisques  ou  des  pyramides  de  formes 
diverses.  Aujourd'hui  cette  mode  est  à  peu  prés  passée,  on  l'a  enfin  rendu 
à  la  nature;  profitons-en,  et  ne  le  rejetons  pas  de  nos  jardins,  dont  il 
sera  toujours,  par  son  port  et  surtout  par  la  couleur  vert-foncé  de  son  feuil- 
lage, un  des  beaux  ornements.  Le  bois  d'If  est  d'une  très-longue  durée, 
son  grain  fin  et  très-serré  le  rend  susceptible  d'un  beau  poli  ;  on  l'estime 
presque  autant  que  l'Acajou  pour  certains  ouvrages  de  marqueterie,  parce 
qu'il  est  élégamment  marbré  et  veiné  ;  la  couleur  roussâtre  qui  lui  est  propre 
devient  avec  le  temps,  et  sous  f  influence  de  l'air  et  de  la  lumière,  beaucoup 
plus  foncée.  Si  on  le  débite  en  planches  lorsqu'il  est  encore  vert  et  qu'on  les 

1  Deux  fleuves  des  Enfers  (mythologie). 


526  TAXDS. 

tienne  submergées  sous  l'eau  pendant  quelque  temps,  elles  prennent  une 
couleur  violette  assez  intense.  On  donne,  du  reste,  assez  facilement  à  l'If 
des  couleurs  factices,  et  lorsqu'il  est  peint  en  noir  il  ressemble  beaucoup  à 
l'Ebène.  En  raison  de  toutes  ces  qualités,  on  fabrique  avec  le  bois  d'If  des 
meubles  magnifiques,  ainsi  que  divers  ouvrages  de  sculpture,  de  tour,  de 
tabletterie  et  de  mécanique,  et  si  sa  croissance  n'était  pas  aussi  lente,  l'If 
commun,  Taxus  baccata,  serait  un  arbre  des  plus  précieux.  En  raison 
aussi  de  sa  solidité  et  [de  sa  très-grande  élasticité,  le  bois  d'If  était  recher- 
ché des  anciens  pour  faire  des  arcs.  Pallas  assure  que  dans  la  Colchide  on 
en  fait  des  échalas  pour  supporter  la  Vigne,  et  qu'on  les  préfère  à  ceux  pro- 
venant de  tout  autre  bois. 

Quant  aux  propriétés  vénéneuses  attribuées  à  Hf,  pendant  longtemps  elles 
ne  parurent  pas  très-bien  établies,  car,  de  tous  les  auteurs  qui  en  ont  parlé, 
aucun  d'eux  ne  paraît  être  du  même  avis.  Ainsi,  Théophrasle  dit  qu'il  n'est 
pas  malfaisant.  César,  dans  ses  Commentaires,  dit  que  Calivolus  s'empoi- 
sonna avec  le  suc  de  l'If i.  Suétone  rapporte  que  l'empereur  Claude  fit  publier 
à  son  de  trompe  que  cet  arbre  possède  des  propriétés  merveilleuses  pour 
guérir  la  morsure  des  vipères.  Yirgile  dit  qu'il  est  nuisible  aux  abeilles. 
Gleditsch  dit  qu'il  n'est  pas  vénéneux,  qu'on  s'en  sert  contre  les  chiens  en- 
ragés. Enfin,  Plutarque  dit  qu'il  n'est  vénéneux  que  lorsqu'il  est  en  fleurs,  etc. 
Malgré  cette  divergence  d'opinions,  il  est  tout  à  fait  hors  de  doute  aujour- 
d'hui que  l'If  renferme,  soit  dans  son  écorce,  soit  dans  ses  feuilles,  en  un 
mot  dans  ses  parties  herbacées,  un  principe  vénéneux  très-actif  et  très-dange- 
reux, ainsi  que  vont  le  prouver  plusieurs  cas  d'empoisonnements  qui  ont  eu 
lieu  récemment.  Ces  faits,  qui  ont  été  régulièrement  constatés,  démontrent  de 
la  manière  la  plus  nette  que  non-seulement  ces  propriétés  vénéneuses 
existent,  mais  encore  qu'elles  sont  très-énergiques.  Je  dois  ces  renseigne- 
ments à  l'extrême  obligeance  de  M.  Dujardin,  vétérinaire  à  Bayeux  (Calva- 
dos), témoin  oculaire  des  faits,  et  chargé  d'en  constater  les  accidents,  qui  en 
a  fait  connaître  les  résultats,  que  je  rapporte  ici  sans  y  rien  changer. 

«  Le  29  décembre  1853,  je  fus  appelé  par  M.  Auguste  Devaux,  cultivateur 
à  Tours  (Calvados),  pour  constater  la  mort  de  deux  juments  qui  avaient  péri 
subitement  la  veille,  attelées  à  une  charrette  et  conduisant  du  cidre. 

«  Je   trouvai  les  deux  juments  sur  lay  route  de  Barbeville  à  Tours;  il  y 


i  Rex  Cativolus  taxo,  cujus  magna  in  Gallia  Gtrmaniaque  copia  est,  se 
exanimavit.  —  Le  roi  Cativolus  se  donna  la  mort  avec  de  l'If,  qui  abonde 
en  Gaule   et  en  Germanip, 


taxus.  527 

» 

avait  20  heures  que  l'accident  était  arrivé,  et  aucune  lésion  extérieure  n'in- 
diquait la  mort.  L'une  d'elles,  qui  était  pleine  de  7  mois,  avait  expulsé  de 
son  corps  le  fœtus  et  ses  enveloppes. 

«  Je  fis  procéder  immédiatement  à  l'autopsie.  A  l'ouverture  de  la  cavité 
abdominale,  une  forle  congestion  de  l'intestin  grêle  me  frappa  d'abord;  cette 
congestion,  dispersée  çà  et  là,  était  d'autant  plus  faible  qu'on  s'éloignait 
davantage  du  pylore.  Après  avoir  fait  sortir  les  viscères  de  la  cavité,  je  les 
fis  ouvrir  dans  toute  leur  étendue  pour  étudier  l'état  de  la  membrane  mu- 
queuse. Dans  l'intestin  grêle,  je  remarquai  une  énorme  quantité  de  mucus 
blanc,  visqueux,  renfermant  en  petite  quantité,  et  mêlée  aux  matières,  des 
parcelles  très-fines  de  feuilles  vertes. 

«  La  surface  de  la  membrane  muqueuse  était  rouge-violacé,  très-brune 
dans  certains  endroits.  Des  plaques  noires,  d'une  étendue  variable  de  5-4  0 
centim.,  parsemaient  toute  la  portion  pylorique  de  l'intestin  grêle,  et  dans  la 
portion  flottante  il  s'en  trouvait  aussi  ;  mais  la  teinte  en  était  moins  foncée. 

«  Dans  le  caecum  et  le  gros  intestin,  je  ne  remarquai  rien  d'anormal. 

«  Le  foie,  la  rate  et  les  reins  étaient  sains.  La  vessie  était  vivement 
congestionnée  et  contenait  peu  de  liquide. 

«  Chez  la  jument  qui  n'était  pas  pleine,  la  muqueuse  de  l'utérus  était  rouge, 
et  il  n'y  avait  pas  augmentation  de  mucus  à  l'intérieur  ;  chez  l'autre,  au 
contraire,  cette  même  membrane  présentait  les  désordres  d'un  accouchement 
récent. 

«  L'estomac,  que  j'examinai  avec  le  plus  grand  soin,  était  fortement  dis- 
tendu, pâteux  au  toucher,  sans  gaz  à  l'intérieur  ;  incisé  dans  le  sens  de  sa 
grande  courbure,  je  distinguai  une  disposition  d'aliments  assez  frappante 
dans  toute  la  partie  pylorique,  où,  dans  le  sac  droit,  se  trouvait  du  foin  qui 
en  occupait  au  moins  les  deux  tiers.  Dans  le  sac  gauche,  on  rencontrait  en 
grande  quantité  des  feuilles  que  je  reconnus  appartenir  à  l'If  commun.  La 
séparation  entre  ces  deux  substances  était  parfaitement  tranchée;  quelques 
feuilles  d'If  seulement  avaient  pénétré  du  côté  du  pylore,  et  étaient  en 
rapport  immédiat  avec  la  membrane  muqueuse.  La  membrane  du  sac  droit 
présentait  quelques  lésions,  elle  était  rouge,  ecchymosée  ;  des  taches  brunâ- 
tres et  d'un  noir  foncé  se  montraient  au  pylore,  pour  se  continuer  plus 
brunes  encore  dans  la  portion  jugénale  de  l'intestin  grêle,  ainsi  que  je  l'ai 
dit  ci-dessus. 

«  Au  niveau  de  la  grande  courbure  et  sur  les  deux  faces  de  l'estomac  où 
la  muqueuse  était  en  rapport  avec  les  feuilles  d'If,  cette  dernière  était  d'un 
noir  foncé  et  comme  désorganisée.  Là,  les  feuilles  d'If  et  les  aliments  étaient 


528  TAXUS. 

recouverts   de  mucosités  abondantes,  tellement  épaisses  qu'on  pouvait  les 
regarder  comme  de  fausses  membranes  de  récente  formation. 

«  Les  organes  de  la  cavité  thoracique  ne  présentaient  rien  d'anormal, 
non  plus  que  le  cerveau  et  la  moelle  épiniére. 

a  L'autre  jument  présentait  exactement  les  mêmes  lésions. 

«  Il  résultait  donc  pour  moi,  d'une  manière  évidente,  que  les  juments 
avaient  succombé  à  un  empoisonnement  dû  à  l'ingestion  dans  l'estomac  des 
feuilles  de  l'If  commun. 

«  Voici  maintenant  les  renseignements  fournis  par  le  propriétaire  :  Le 
28  décembre  4  853,  M.  Devaux,  cultivateur,  envoya  son  domestique 
conduire  du  cidre  à  Barbeville,  chez  M.  Le  Breton,  avec  une  voiture  attelée 
de  quatre  juments.  Arrivé  à  destination  et  n'ayant  pas  trouvé  d'écurie  assez 
spacieuse,  le  charretier  fut  obligé  d'attacher  deux  juments  dans  un  herbage 
auprès  d'une  plantation  d'Ifs  ;  il  leur  donna  du  foin  et  alla  décharger  le  cidre 
sans  s'en  occuper  davantage.  Après  un  ^séjour  de  quatre  heures,  il  attela  ses 
chevaux  et  se  mit  en  route  ;  mais,  à  \  kilomètre  du  point  de  départ,  sur  la 
route  de  Barbeville  à  Tours,  un  des  chevaux  s'affaissa  subitement  dans  les 
traits.  Comme  il  s'approchait  pour  le  dégager,  le  cheval  expira  presque 
aussitôt,  après  s'être  un  peu  débattu,  Au  même  moment,  la  seconde  jument 
qui  était  attelée  au  limon  tomba  comme  foudroyée,  et  mourut;  il  était 
4  heures  de  l'après-midi.  C'était  justement  les  deux  juments  qui  avaient  été 
attachées  dehors,  qui  avaient  succombé. 

«  Je  fus  appelé  le  lendemain  et  je  constatai  les  lésions  que  j'ai  décrites. 
«  Voulant  compléter  cette  observation,  j'achetai  quelques  jours  après  un 
cheval  auquel  je  présentai  à  jeun  des  feuilles  d'If;  il  n'en  voulut  pas  manger, 
et  je  fus  forcé  d'en  déguiser  l'administration.  Je  coupai  des  tiges  et  des  feuilles, 
je  les  mélangeai  avec  du  son  et  de  l'avoine,  de  cette  manière  l'animal 
en  prit  une  certaine  quantité.  Je  mêlai  ensuite  des  feuilles  entières  à  du 
foin  qu'il  mangea  aussi,  et  au  bout  d'un  certain  temps  il  mangeait  indistinc- 
tement le  foin,  les  feuilles  et  les  liges  d'If,  soit  qu'on  les  lui  présentât  mé- 
langées ou  isolément. 

«  Au  bout  d'une  heure  et  demie  l'animal  tomba  comme  foudroyé  et  expira 
sans  signes  de  désordres  préalables,  puisqu'il  tenait  encore  entre  ses  dents 
une  poignée  de  foin  arrachée  au  râtelier.  L'autopsi"  me  montra  les  lésions 
que  j'avais  déjà  observées  et  que  j'ai  rapportées  ci-dessus.  Depuis,  il  est 
venu  à  ma  connaissance  que  des  accidents  semblables  s'étaient  produits  chez 
des  vaches  et  des  moutons  qui  paissaient  dans  des  herbages  où  se  trouvaient 
des  Ifs. 


taxus.  529 

a  II  y  a  plus  :  voici  textuellement  ce  qui  a  été  inséré  dans  le  numéro  du 
29  janvier  1854  du  Journal  de  Coutances  (Manche),  c'esl-à-dire  dix-neuf 
jours  après  l'insertion  dans  les  journaux  de  Bayeux  de  l'article  que  j'avais 
rédigé  à  l'occasion  des  événements  que  je  viens  de  rapporter. 

«  Le  A  8  de  ce  mois,  une  jeune  fille,  nommée  Fanny  Faulras,  a  été  trouvée 
morte  dans  sa  demeure,  au  village  de  la  chaussée,  à  Lassay.  Les  autorités, 
accompagnées  d'un  médecin,  se  sont  transportées  sur  les  lieux;  on  a  facile- 
ment constaté  qu'elle  s'était  empoisonnée  au  moyen  d'un  breuvage  préparé 
avec  de  flf.  Cette  fille  avait  eu  précédemment  un  enfant  et  était  devenue  de 
nouveau  enceinte.  Le  désespoir  lui  aura  suggéré  sa  funeste  résolution,  et  l'on 
sait  que  le  suc  extrait  de  l'If  peut  donner  la  mort.  Quelques  branches  de  ce 
bois  étaient  restées  dans  la  maison!   » 

«  Je  termine  ces  observations  par  quelques  réflexions  sur  deux  incidents 
qui  m'ont  frappé,  d'une  part  dans  l'expérimentation,  de  l'autre  dans  les 
caractères  des  lésions,  savoir  :  cette  ivresse  qui  a  précédé  et  accompagné 
l'intoxication,  ivresse  se  traduisant  par  l'acceptation  des  feuilles  d'If  après 
les  avoir  d'abord  refusées.  Je  ne  constate  ce  fait  que  comme  symptôme  ana- 
logue à  certains  empoisonnements,  comme  ceux  produits  par  les  alcools,  le 
laudanum,  etc.,  etc.  Ma  seconde  réflexion  porte  sur  l'expulsion  du  fœtus  chez 
la  jument  pleine  de  7  mois.  Doit-on  considérer  ce  dernier  accident  comme 
un  effet  morbide,  ou  ne  serait-il  pas  dû  à  l'effet  des  feuilles  d'If  qui  au- 
raient provoqué  cette  expulsion  en  agissant  comme  emménagoguesl  Cette 
question  mérite  d'être  étudiée,  et  je  la  soumets  aux  expérimentateurs,  en- 
trevoyant des  expériences  possibles  sur  ce  végétal  qui  à  haute  dose,  est  un  si 
violent  poison.» 

Malgré  les  propriétés  malfaisantes  qui  existent  dans  l'If,  la  partie  mucila- 
gineuse,  douceâtre,  qui  enveloppe  la  graine  par  sa  base,  qui  se  colore  en 
rouge  à  la  maturité,  peut  être  mangée  sans  danger;  elle  n'a  ainsi  que 
la  plupart  des  fruits  pulpeux,  d'autre  inconvénient  que  d'être  laxative, 
lorsqu'on  en  mange  une  certaine  quantité  ;  la  plupart  des  oiseaux  paraissent 
la  rechercher  avec  avidité.  La  partie  osseuse  de  la  graine  est  trés-amère 
avant  sa  maturité  ;  mais  l'amande  qu'elle  renferme  a  un  petit  goût  de  Noisette 
assez  agréable,  du  moins  tant  que  l'huile  qu'elle  contient  n'a  pas  ranci. 
Comme  arbrisseaux  ou  arbres  d'ornements,  les  Ifs  ne  sont  pas  sans  nous 
offrir  d'assez  beaux  avantages,  et  sans  parler  de  l'espèce  commune,  T.  bac- 
cata,  qui  est  assez  connue,  je  pourrais  citer  plusieurs  de  ses  variétés  qui  sont 
très-jolies;  deux  surtout  méritent  de  fixer  notre  attention  :  ce  sont  les 
Traité  des  Conifères,  34 


530  TAXUS. 

T.  baccala  horizontalit  et  T.  baceata  Dovastoni.  La  première,  d'origine  fran- 
çaise, par  ses  branches  horizontalement  étalées,  forme  un  trés-bel  arbre  d'or- 
nement, ta  deuxième,  d'origine  anglaise,  n'est  ni  moins  belle  ni  moins  orne- 
mentale que  la  précédente  ;  ses  branches,  étalées  comme  dans  cette  dernière, 
sont  réfléchies  à  leur  extrémité,  ce  qui  lui  donne  un  aspect  des  plus  agréa- 
bles. Parmi  les  autres  variétés,  il  en  est  aussi  de  très-remarquables,  les 
unes  par  la  panachure  de  leurs  feuilles,  les  autres  par  leur  port  et  surtout 
par  leurs  petites  dimensions,  puisque  quelques-unes  atteignent  à  peine  50 
à  80  centim.,  et  forment  ainsi  des  buissons  d'un  très-joli  effet. 

Originaires  des  parties  tempérées  ou  froides  des  deux  continents ,  les  Ifs 
supportent,  sans  en  souffrir,  le  froid  de  nos  hivers  les  plus  rigoureux. 


GNETACEES 


ORDRE  V.  —  Gnétitcées 


Arbres,  arbrisseaux  ou  sous-arbrisseaux  à  tige 
droite- ou  sarmenteuse,  très-rameuse,  à  rameaux 
opposés. 

Feuilles  larges,  ovales  ou  lancéolées-oblongues, 
pénninervées,  très-entières,  quelquefois  au  con- 
traire presque  nulles  ou  réduites  à  des  feuilles 
sétacées. 

Fleurs  disposées  en  chatons  monoïques  ou 
dioïques,  accompagnées  de  gaines  ou  de  paillettes 
1  acérées-sétacées . 

Fleurs  mâles  entourées  d'une  petite  gaine  par- 
ticulière, bifide.  Etamines  solitaires  ou  soudées  en 
colonne.  Anthères  à  2  ou  h  loges,  s' ouvrant  au 
sommet  par  un  trou  oblong.  Fleur  femelle  :  Ovule 
sessile,  dressé,  à  tégument  double  ou  triple,  l'ex- 
térieur offrant  une  ouverture  étroite,  l'intérieur 
prolongé  en  un  long  tube  saillant,  à  limbe  oblique, 
discoïde  ou  fimbrié-lacéré,  disparaissant  à  la  ma- 
turité. 


534  GNÉTÀCÉES. 

Graine  à  tégument  extérieur  coriace,  dur  ou 
charnu,  nucamentacé  ou  drupacé. 

Embryon  placé  au  sommet  d'un  albumen  charnu, 
à  2  cotylédons,  à  radicule  supère. 


iS-HOH 


Tableau   des  Genres  et  des  Tribus. 


Feuilles  larges.  Chatons  en  ver  titilles  interrompus. 

Genre  I Gnetnm. 

Tribus. 

Tige  arborescente Gnemon. 

Tige  sarmenteuse » < Thoà. 

Feuilles  à  peu  près  nulles  ou  réduites  à  des  écailles. 
Chatons  imbriqués. 

Genre  II Ephedra. 

Tribus. 

Chatons  femelles  biflores.  Graines  à  tégument  sec...    I.  Discopylh. 
Chatons  femelles  uni- ou  biflores.  Graines  à  tégument 
charnu II.  Plàgiôphyle. 

Sections. 

2  graines,  convexes  d'un  côté, 

II .  PLAGI        YLE.  {     planes  de  l'autre* Thraupalos. 

Graine  unique,  ovoïde Polycomptos. 


GNETUM.  535 


I.   Gnetum,  L. 

Gnetum,  L.  Mant.  125.  Blum.  Nov.  Fam.  ZS.—Rumph.  IV.  2.  Brongn. 

in  Duperr.  5.  —  Dict.  univ.  d'Hist.  nat.  VI.  250.  Endl.  Gen.  PI. 

n.  1805— Syn.  Conif.  249.  Meisn.  Gen.  352.  G.  À.  Mey.  Ephedr. 

63.  Spach,  i/isf.  vég.phan.  XI.  283. 
Thoa,  Aubl.  Gttia».  II.  874. 
Abutua,  Lour.  FI.  Coch.  II.  775. 
Gnemon,  Rumph,  Amboin.  I.  t.  71-72. 
Ula,  Rheed.  Malab.  VII.  t.  22. 

Fleurs  monoïques  ou  plus  rarement  dioïques.  Chatons 
cylindriques,  articulés,  verticillés,  chaque  verticille  inter- 
rompu, accompagné  d'un  involucre  annulaire.  Fleurs  en- 
veloppées de  paillettes  sétacées-lacérées,  quelquefois  com- 
posées d'étamines  et  d'ovules  entremêlés  dans  le  même 
verticille,  sur  des  verticillés  différents  ou  sur  des  chatons 
particuliers,  quelquefois  supportées  par  des  individus  dif- 
férents. Les  mâles,  à  vaginule  membraneuse,  subclavi- 
forme,  bivalve  au  sommet.  Filaments  simples  ou  bifides. 
Anthères  biloculaires,  didymes,  à  loges  contiguës  ou  dis- 
jointes, s'ouvrant  par  un  pore  oblong.  Les  femelles  :  vagi- 
nule  nulle  ;  ovules  plongés  au  milieu  de  paillettes,  ses- 
siles,  dressés,  à  tégument  triple,  le  plus  extérieur  à  ou- 
verture étroite,  l'intérieur  plus  large,  prolongé  en  un  tube 
saillant,  fimbrié-lacéré  au  sommet.  Graine  unique,  nuca- 
mentacée  ou  drupacée,  à  tégument  extérieur  sec,  coriace, 
ou  charnu.  Embryon  claviforme,  placé  au  sommet  d'un 
albumen  très-charnu,  à 2  cotylédons  très-petits,  à  radicule 
supère,  terminée  en  un  long  fil  suspenseur. 

Arbrisseaux  volubiles,  sarmenteux  plus  rarement; 
arbres  dressés,  originaires  de  l'Asie  tropicale  ou  de  la 


536  GNETUM. 

Guyane  américaine.  Rameaw# géniculés-noueux,  Feuilles 
opposées,  ovales,  penninervées,  coriaces,  luisantes,  très- 
entières.  Chatons  cylindriques,  axillaires  ou  terminaux. 

Tribu  1*  —  Gnemoii. 

Tiges  arborescentes  dressées. 
Gnetum,  section  Gnemon,  Endl.  Syn.  Conif.  250. 

1.  Gnetum  Gnemon,  L. 

Feuilles  elliptiques-oblongues,  rétrécies  aux  deux  bouts. 
Chatons  monoïques,  solitaires  ou  presque  réunis  en  om- 
belle. Graines  sessiles,  ellipsoïdes,  légèrement  acuminées. 

Gnetumboom,  Valent.  Ind.  III.  174. 

Gnetum  domestica,  Rumph,  Amboin.  I.  181.  t.  71-72. 

Gnetum  Gnemon,  L.  Mant.  125.  Blum.  Nov.  Fam.  30.— Rumph.  IV. 

3.  t.  176.  Brongn.  in  Duperr.  6.  t.  1.  Spach.  Hist.  vég.  phan.  XI. 

284.— AU.  PI.  132.  f.  2.  Endl.  Syn.  Conif.  250. 
Gnetum  Gnemon  15,  ovàlifolium,  Blum.  Nov.  Fam.  30.  1.  et  w  Tydschr. 

nat.  Gesch.  1.  160.  1. 
Wilde  Gnemonboom,  Valent.  Ind.  III.  174.  f.  22. 
Gnemon  sylvestris,  Rumph,  Amboin.  I.  183.  t.  73. 
Gnetum  ovàlifolium,  Poir.  in  Lam.  Encycl.  suppl.  II.  810. 
Gnetum  sylvestre,  Brongn.  in  Duperr.  12. 

Var.  laurinum. 

Feuilles  elliptiques,  oblongues  ou  oblongues-lancéolées,  rétrécies 
aux  deux  bouts.  Graines  légèrement  aiguës. 

Gnetum  Gnemon  p  laurinum,  Blum.  Rumph.  IV.  3.  t.  176. 

Gnetum  Gnemon,  L.  Mant.  I.  125.— Syst.  nat.  XII.  n.  1278.  p.  637. 

Houtt.  Nat.  Hist.  II.  3.  p.  446.  Lam.  Encycl.  bot.  II.  764.  Willd. 

Spec.  Plant.  IV.  1.  591.  Poir.  Dict.  se.  nat.  XIX.  129  {ex  parte). 

Roxb.  FI.  Ind.  III.  518.  1.  Blum.  Nov.  Fam.  30— Tydschr.  Nat. 

Gesch.  I.  160.  Blanco,  FI.  Filipp.  747. 


GNETUM.  537 

Gnetum  polystachyum,  Rwdt.  in  Blum.  Cat.  hort.  Buitenz.  106. 
Gnetum  domestica  mas,  Rumph,  Herb.  Amboin.  1. 181.  t.  71. 

Var.  lucidum. 

Feuilles  ovales-oblongues  ou  lancéolées  acuminées,  presque  ar- 
rondies à  la  base.  Graines  légèrement  aiguës. 

Gnetum  Gnemon  y  lucidum,  Blum.  Rumph,  IV.  4. 

Gnetum  Gnemon,  Poir.  in  Lam.  Encycl.  bot.  suppl.  II.  810. 1.  Spreng. 

Syst.  véy.  III.  777.  1. 
Gnetum  domestica  foemina,  Rumph,  Amboin.  I.  181.  t.  72. 
Beretinus  fructus,  Clus.  Exot.  Lib.  II.  55. 

Var.  majusculum. 

Feuilles  plus  grandes,  elliptiques,  acuminées  aux  deux  bouts  ou 
obtuses  au  sommet.  Graines  plus  grosses  et  plus  obtuses. 
Gnetum  Gnemon  8  majusculum,  Blum.  Rumph.  IV.  5. 
Gnetum  Gnemon,  Roxb.  FI.  Ind.  III.  518.  1. 

Habite  la  Malaisie  et  les  Moluques. 

Descr.  «  Arbre  à  rameaux  articulés,  cylindriques,  à  articulations 
noueuses,  lisses.  Feuilles  opposées,  courtement  pétiolées,  ovales- 
lancéolées  ou  ovales-oblongues,  aiguës,  très-entières,  à  nervures 
pennées-réticulées.  Chatons  axillaires,  solitaires,  courtement  pédon- 
cules, articulés.  Fleurs  verticillées,  à  verticilles  multiflores,  andro- 
gynes,  munies  d'un  involucre  entier,  urcéolé,  involuté.  Fleurs  mâlest 
environ  30,  presque  marginales;  les  femelles,  environ  12,  insérées 
autour  de  l'axe,  à  poils  nombreux,  fascicules  ou  entremêlés  avec 
les  fleurs.  Fleurs  mâles  formées  d'un  involucre  obconique  ou  angu- 
leux par  la  pression,  tronqué  au  sommet,  fermé,  s'ouvrant  irrégu- 
lièrement en  deux  sortes  de  valves.  Etamine  unique,  à  filament 
court,  d'abord  enfermée  dans  l'involucre,  puis  saillante.  Filament 
allongé,  épaissi  au  sommet.  Anthères  à  deux  loges,  terminales, 
ovales,  s'ouvrant  au  sommet  en  une  fente  longitudinale.  Pollen 
ténu,  ovale  ou  subglobuleux,  lisse.  Fleurs  femelles  :  ovule  nu, 
dressé,  ovale,  d'abord  largement  ouvert  au  sommet,  contracté, 
puis  simplement  perforé  à  l'âge  adulte,  à  membrane  externe 
plus  épaisse  que  l'interne,  très-ténue,  ensuite  épaissie,  étranglée 


538  GNETUM. 

au  sommet,*  l'interne  adnée  à  la  base,  prolongée  supérieurement 
en  un  long  tube  étroit  et  styliforme,  à  ouverture  bi-  ou  tridenté. 
Nucelle  spongieux ,  terminé  par  un  mamelon  conique ,  inclus , 
renfermant  un  embryon  suspendu  au  sommet  du  nucelle.  » 

(Brongn.,  I.  c.) 

Observ.  Cette  espèce,  appelée  Gnemon,  Tankil  etMeningjo,  est 
cultivée  autour  des  habitations,  par  suite  de  l'usage  journalier 
que  les  naturels  font  de  ses  feuilles  comme  herbe  potagère,  dont 
le  goût  douceâtre  ne  plaît  cependant  pas  aux  Européens  ;  ces 
feuilles  sont  longues  de  42-20  centim.  et  larges  d'environ  5. 
D'après  Rumph,  les  habitants  étêtent  les  arbres  de  temps  en 
temps,  afin  de  leur  faire  produire  de  jeunes  rameaux  vigoureux. 
Us  emploient  les  fibres  de  Técorce  comme  matière  textile,  pour 
en  faire  des  cordages  et  des  filets.  Le  bois  est  blanc  et  solide,  mais 
la  partie  centrale  des  vieux  troncs  est  souvent  noirâtre.  La  graine, 
de  la  forme  et  du  volume  d'une  grosse  Olive,  ou  d'un  gros  Gland, 
passe  du  brun-verdâtre  au  jaune,  et  finalement  au  rouge;  la 
chair  en  est  mince,  rougeâtre  ;  le  noyau,  oblong,  mince  et  fra- 
gile, renferme  une  amande  qui,  après  avoir  été  grillée  ou  rôtie, 
est  assez  bonne  à  manger  ;  la  chair  ne  devient  comestible  qu'après 
avoir  été  cuite  dans  l'eau,  et  débarrassée  avec  soin  des  soies  pi- 
quantes qui  adhèrent  à  sa  surface  interne. 

2.  Gnetum  latifolium,  Blum. 

Feuilles  ovales-aiguës  ou  obtuses,  presque  arrondies  à 
la  base.  Chatons  dioïques  presque  en  grappes.  Grainescour- 
tement  pédicellées,  ellipsoïdes,  obtuses. 

Gnetum  latifolium,  Blum.  Nov.  Fam.  30.— Rumph.  IV.  7.  t.  174. 
Endl.  Syn.  Conif.  251. 

Habite  dans  la  plupart  des  Moluques  et  dans  la  Nouvelle- 
Guinée. 

Descr.  Arbre  à  tronc  droit.  Bois  très-poreux.  Ramules  opposés, 


GNETUM.  539 

étalés,  tortueux,  jamais  dressés.  Feuilles  de  forme  et  de  grandeur 
très-variables,  longues  de  7-16  centim.  sur  4-10  de  large,  luisantes 
en  dessus,  plus  pâles  en  dessous,  à  nervures  saillantes.  Chatons 
mâles  la  plupart  disposés  par  5  en  grappes  lâches,  ou  ternes  et  ras- 
semblés alors  au  sommet  des  ramules,  plus  rarement  solitaires, 
plats  ou  ovoïdes  dans  la  jeunesse,  ensuite  cylindriques,  longs  d'en- 
viron 3  centim.,  entourés  d'une  gaîne  ou  vaginule  connée  autour  de 
Taxe.  Chatons  femelles  plus  longs,  souvent  disposés  en  grappes  la- 
térales. Fleurs  mélangées  de  poils  moniliformes,  très-brillants; 
les  mâles  très-serrées;  les  femelles  plus  distantes,  éparses.  Involucre 
en  massue,  tronqué,  membraneux,  comprimé  et  anguleux,  droit  ou 
légèrement  courbé.  Étamine  d'abord  incluse,  puis  faisant  saillie  par 
une  fissure  apiculaire.  Filament  filiforme,  dressé,  un  peu  épaissi  au 
sommet,  dépassant  de  moitié  l'involucre.  Graines  ovoïdes  ou  sub- 
ellipsoïdes, ordinairement  réunies  par  7-9  a  chaque  articulation, 
entourées  dans  leur  jeunesse  d'une  vaginule  d'abord  cupuliforme, 
puis  cylindrique,  enfin  cylindrique  ou  conique,  percée  au  sommet 
d'un  trou  étroit. 

Tribu  2.  —  Thoa 

Tiges  frutescentes,  sarmenteuses. 
Gnetum,  section  Thoa,  Endl.  Syn.  Conif.  251. 

5.  Gnetum  edule,  Blum. 

Feuilles  oblongues-elliptiques,  presque  cuspidées,  ar- 
rondies ou  légèrement  aiguës  à  la  base.  Chatons  dioïques, 
solitaires  ou  rapprochés  en  fascicules.  Graines  courtement 
pédicellées,  ellipsoïdes,  obtuses. 

Ula  Rheede,  Hort.  Malab.  VII.  41.  t.  22. 

Funis  gnemoniformis,  Rumph,  Amboin.  V.  11.  t.  7. 

Thoa  edulis,  Willd.S^c.  IV.  477. 

Gnetum  edule,  Blum.  Nov.  Fam.  31  etinTydschr.  Nat.  Gesch.  1. 161 . 

—Rumph.  IV.  6. 
Gnetum  scandens,  Roxb.  FI.  Ind.  III.  SI 8. 


540  GNETUM. 

Habite  la  partie  orientale  du  Bengale  ;  sur  les  côtes  du  Mala- 
bar; dans  les  forêts  des  montagnes  inférieures  de  l'archipel 
Malais  et  dans  les  Moluques. 

Descr.  Arbrisseau  grimpant,  tortueux,  à  écorce  fendillée. 
Rameaux  opposés ,  cylindriques ,  cendrés  ,  tubercules.  Feuilles 
longues  de  40-15  centim.,  larges  d'environ  3-5,  assez  longuement 
cuspidées  au  sommet,  parfois  brusquement  rétrécies,  obtuses,  atté- 
nuées ou  arrondies  à  la  base,  coriaces,  luisantes,  présentant  des  nervu- 
res transversales  très-ténues,  portées  sur  un  pétiole  subcylindrique  ou 
à  peine  canaliculé  en  dessus,  long  de  40-15  millim.  Chatons  pédon- 
cules-articulés, dioïques,  axillaires,  solitaires  ou  rassemblés  autour 
des  nodosités  des  vieux  ramules;  les  mâles  longs  de  2-4  centim., 
cylindriques,  droits,  de  couleur  rousse;  les  femelles  plus  allongés, 
courbés,  pédoncules.  Fleurs  sessiies,  petites,  entourées  de  para- 
physes  ou  filets  articulés,  brun-fauve.  Involucre  des  fleurs  mâles  en 
massue,  tronqué,  membraneux,  fermé  avant  l'anthèse,  puis  fendu 
en  deux  parties  inégales.  Étamine  unique,  droite,  à  filament  en 
massue,  s'allongeanl  après  la  rupture  de  l'involucre  et  le  dépassant 
environ  du  double.  Anthère  terminale,  didyme,  s'ouvrant  par  deux 
trous  oblongs.  Ovule  nu,  ovoïde,  lisse,  percé  au  sommmet.  Graine 
monosperme,  nucamentacée,  ellipsoïde,  obtuse,  longue  d'environ 
%  centim.,  d'abord  lisse,  verte,  d'un  rouge-orange  à  la  maturité,  à 
chair  mince,  pulpeuse,  très-fibreuse.  Embryon  à  2  cotylédons  ensi- 
formes,  inégaux. 

Observ.  Les  amandes  de  cette  espèce  sont  recherchées  et  man- 
gées par  les  indigènes. 

4.  Gnetum  funiculare,  Blum. 

Feuilles  oblongues,  légèrement  atténuées  aux  deux 
bouts.  Chatons  dioïques,  presque  en  grappes.  Graines  pédi- 
cellées,  ellipsoïdes,  aiguës. 

Gnemon  funicularis,  Rumph,  Amboin.  V.  12.  t.  8. 

Abutua  Indica,  Lour.  FI.  Coch.  630.  Jussieu  in  Poir.  Suppl.  I.  35. 


GNETUM.  541 

Gnetum  funiculare,  Blum.  Nov.  Fam.  32. — Rumph.  IV.  7.  Brongn. 
i»Duperr.l2.Spach,Hârt.^.p/iatt.Xl.  286.  Endl.Syn.Conif.25Z. 

Habite  Java,  les  Moluques,  l'archipel  Malais  et  la  Cochinchine. 

Descr.  Arbrisseau  grimpant,  à  branches  épaisses,  quelquefois 
couchées,  divisées  en  rameaux  très-nombreux,  géniculés,  brun- 
cendré,  verruqueux.  Feuilles  opposées,  pétiolées,  longues  de  10- 
15  centim.,  larges  de  4-6,  oblongues  ou  oblongues-lancéolées, 
presque  atténuées  aux  deux  bouts,  plus  rarement  obtuses  au 
sommet,  coriaces,  luisantes,  à  nervures  saillantes  surtout  en  dessous  ; 
la  moyenne  très-proéminente,  déprimée  supérieurement.  Chatons 
très-étalés,  disposés  en  grappes;  les  fructifères  longs  de  2-5  cen- 
tim., noueux,  articulés.  Involucre  coriace,  non  épaissi,  parcouru  de 
fibres  parallèles,  tendres.  Graines  comestibles,  du  volume  d'un 
Gland,  à  testa  mince,  fragile,  strié. 

5.  Gnetum  urens,  Blum. 

Tige  presque  grimpante.  Feuilles  ovales-oblongues, 
aiguës,  très-entières.  Ramules  florifères  dichotomes. 
Fleurs  mâles  disposées  en  chatons,  à  verticilles  rappro- 
chés, les  femelles  sessiles.  Graines  à  tégument  fragile  lors- 
qu'il est  sec,  mélangées  de  poils  piquants. 

Thoa  urens,  Aubl.  Guian.  II.  874.  t.  336.  Lam.  Illustr.  t.  784. 
Gnetum  urens,  Blum.  Nov.  Fam.  32.  Spach,  Hist.  vég.  phan.  XI.  285. 

Endl.   Syn.  Conif.  252. 
Gnetum  Thoa,  Brongn.  in  Duperr.  12. 

Habite  la  Guyane. 

Descr.  Tige  noueuse.  Rameaux  dichotomes.  Feuilles  longues  de 
7-8  centim.,  larges  d'environ  5,  courtement  pétiolées.  Chatons  à 
rachis  fortement  renflé  aux  articulations,  l'articulation  inférieure 
portant  deux  fleurs  femelles  opposées;  les  autres  garnies  d'un  grand 
nombre  de  fleurs  mâles.  Anthères  subglobuleuses.  Graines  delà  forme 
d'une  Olive,  mais  deux  fois  plus  grosses,  oblongues,  à  tégument 
roussâlre. 


I 


542  GNETDM. 

Obsérv.  Cette  espèce,  lorsqu'on  en  entame  l'écorce  ouïes  bran- 
ches, laisse  suinter  une  liqueur  limpide  et  visqueuse,  qui,  en  se 
desséchant,  se  convertit  en  une  gomme  transparente  ;  mais  lors- 
qu'au lieu  d'entamer  l'écorce  ou  les  petites  branches  on  abat  le 
tronc  ou  les  grosses  branches,  elle  produit,  en  abondance, 
une  liqueur  insipide,  transparente,  que  l'on  peut  boire  comme 
de  l'eau.  Au-dessous  de  la  première  enveloppe  de  la  graine  on 
trouve  une  substance  sèche,  composée  de  poils  raides,  qui,  en  se 
détachant  et  en  tombant  sur  la  peau,  causent  de  fortes  déman- 
geaisons. L'amande  rôtie  ou  bouillie  est  bonne  à  manger. 

6.  Gnetdm  leptostàchycm,  Blum. 

Tige  sarmenteuse.  Feuilles  ovales  ou  oblongues,  acu- 
minées  ou  brièvement  cuspidées,  presque  arrondies  à  la 
base.  Chatons  dioïques,  fascicules  ou  en  grappes. 

Gnetïjm  leptostachyum,  Blum.  Rumph.  IV.  5. 

Habite  les  parties  australes  de  Bornéo. 

Descr.  Branches  articulées,  d'un  jaune-roux,  à  articulations  un 
peu  dilatées ,  irrégulièrement  tuberculées.  Feuilles  pétiolées , 
longues  de  4  0-46  centim.,  larges  de  5-6,  la  plupart  acuminées  au 
sommet  en  un  mucron  court,  arrondies  ou  légèrement  atténuées  à 
la  baie,  coriaces,  luisantes,  à  nervures  à  peine  visibles  en  dessus, 
divariquées,  anastomosées-réticulées  en  dessous  ;  pétiole  long  d'en- 
viron 2  centim.,  légèrement  canaliculé  en  dessus,  articulé,  épaissi 
à  la  base.  Chatons  articulés  :  les  mâles  cylindriques,  d'environ 
2  centim.  de  longueur  ;  les  femelles,  deux  ou  trois  fois  plus  longs 
que  les  articulations.  Ovules  en  général  réunis  par  5  à  chaque 
verticille,  ovoïdes,  subanguleux,  légèrement  recourbés,  perforés 
au  sommet. 

7.  Gnetum  cuspidàtum,  Blum. 

Tige  sarmenteuse.  Feuilles  veinées,  oblongues  ou  ellip- 


GNETUM.  543 

tiques-oblongues,  ou  lancéolées-cuspidées,  presqu'aiguës 
à  la  base.  Chatons  dioïques,  solitaires.  Graines  sessiles, 
ponctuées,  verruqueuses. 

Gnetum  cuspidàtum,  Blum.  Rumph.  IV.  S. 

Habite  les  montagnes  de  Sumatra. 

Descr.  Rameaux  cendrés,  jaunâtres,  verruqueux,  renflés  et 
souvent  tubercules  aux  articulations.  Feuilles  variant  en  longueur 
de  10  à  22  centim.,  larges  de  5-9,  quelquefois  beaucoup  plus 
petites  sur  le  même  rameau,  la  plupart  assez  longuement  cuspidées, 
atténuées  à  la  base  en  un  pétiole  d'environ  2  centim.  de  longueur 
canaliculé  en  dessus,  coriaces,  à  peine  veinées  latéralement.  Chatons 
femelles  solitaires,  placés  à  la  base  des  articulations  des  rameaux, 
courtement  pédoncules,  pendants,  filiformes,  articulés,  à  articu- 
lations un  peu  étranglées.  Ovules  ordinairement  7  à  chaque  articu- 
lation, allongés,  ovoïdes  ou  lanégiformes ,  [presque  incurvés. 
Graines  très-inégales  dans  le  même  verticille,  par  suite  du  déve- 
loppement ultérieur,  sessiles,  longues  d'environ  18  millim.,  larges  de 
12,  ellipsoïdes,  légèrement  obtuses,  jaunâtres,  verruqueuses, 
ponctuées. 

8.  Gnetum  microcarpum,  Blum. 

Tiges  sarmenteuses.  Feuilles  coriaces,  à  peine  veinées, 
oblongues-lancéolées,  acuminées  à  la  base.  Chatons  dioï- 
ques,  solitaires,  très-rarement  réunis.  Graines  sessiles, 
ellipsoïdes,  légèrement  aiguës. 

Gnetum  microcarpum,  Blum.  Rumph.  IV.  7. 1. 175.  f.  1. 

Habite  les  forêts  des  parties  montueuses  de  Sumatra;  rare  dans 
les  provinces  occidentales  de  Java. 

Descr.  Feuilles  luisantes,  épaisses,  coriaces  et  comme]  polies. 
Diffère  de  l'espèce  suivante  par  ses  ramules  plus  épais  aux  articu- 
lations, et  par  ses  fruits  plus  petits,  souvent  recourbés  au  sommet. 


544  GNETUM. 

9.  Gnetum  neglectum,  Bîum. 

Tige  sarmenteuse.  Feuilles  oblongues  ou  lancéolées, 
acuminées,  aiguës  à  la  base,  subcoriaces,  légèrement  vei- 
nées. Chatons  dioïques,  solitaires,  plus  rarement  réunis. 
Fruits  sessiles,  ellipsoïdes. 

Gnetum  neglectum,  Blura.  Rumph.  IV.  6.  t.   175.  f.  2.  et  t.  181 
{analys.). 

Var.  procerum. 

Feuilles  oblongues  ou  ellipsoïdes. 
Gnetum  neglectum  p  procerum,  Blum.  /.  c. 

Var.  macrostachyum. 

Feuilles  elliptiques,   oblongues,  à  nervures  plus  distinctes  et  à 
tissu  plus  épais,  la  plupart  longues  d'environ  22  centimètres. 
Gnetum  neglectum  S  macrostachyum,  Blum.  /.  c. 

Habite  les  forêts  humides  de  Java,  où  il  est  assez  rare;  plus 
commun  à  Bornéo  et  à  Sumatra,  où  l'on  en  rencontre  plusieurs 
variétés. 

Descr.  Tige  épaisse ,  sarmenteuse  ,  à  rameaux  décombants. 
Branches  opposées,  arrondies,  à  articulations  renflées,  noueuses, 
cendrées,  brunâtres,  la  plupart  légèrement  verruqueuses,  les  plus 
jeunes  très-étalées,  volubiles,  minces,  vertes.  Feuilles  courtement 
pétiolées,  longues  de  5-16  cenlim.,  larges  d'environ  3-4,  la  plupart 
longuement  acuminées,  plus  rarement  obtuses,  subcoriaces,  ré- 
trécies  à  la  base,  luisantes  en  dessus,  à  nervures  curvées,  à  peine 
visibles  à  la  face  supérieure,  légèrement  proéminentes  à  la  face 
inférieure,  mais  à  nervure  médiane  plus  saillante.  Chatons  axil- 
laires,  solitaires,  plus  rarement  géminés  ou  ternes,  très-courtement 
pédoncules  :  les  mâles  longs  de  3-7  centim.,  cylindriques  ;  les 
femelles  plus  allongés,  à  articulations  plus  longues  et  plus  étran- 
glées. Fleurs  entourées  de  poils  nombreux,  très-fins,  brusquement 
verticillées,  plus  compactes  que  dans  les  autres  espèces  ;  les  femelles 


GNETUM.  545 

ordinairement  réunies  par  7-8  et  disposées  en  cercle  a  la  base  de 
chaque  articulation. 

10.  Gnetum  nodiflorum,  Brongn. 

Feuilles  obovales,  aiguës,  très-entières.  Chatons  mâles, 
longs  de  8-10  centim..,  globuleux,  disposés  en  verticilles, 
distants  d'environ  5  centimètres. 

Gnetum  nodiflorum,  Brongn.  in  Duperr.  42.  Endl.  Syn.  Conif.  252. 

Habite  la  Guyane  (  Poiteau). 

Espèces  peu  connues. 

M.  Gnetum  Brunonianum,  Griffith. 

Gnetum  Brunonianum,  Griffith.  in  Lindl.  Veget.  Kingdom,  233. 
Habite  dans  l'Inde  orientale. 

12.  Gnetum  nigrum^. 

Rameaux  noirs  ou  bruns,  sarmenteux,  articulés,  à  articulations 
légèrement  renflées. 

Thoa  nigra,  Hort.  aliq. 

Habite  Cayenne. 

Descr.  Tige  sarmenteuse ,  brune  ou  presque  noire.  Rameaux 
articulés,  à  articulations  légèrement  renflées,  couvertes  de  poils 
très-courts,  d'un  roux  ferrugineux,  ou  presque  glabres.  Feuilles 
pétiolées  ,  elliptiques,  longues  de  10-15  centim.,  larges  de  30-45 
millim.,  opposées  ou  alternes,  d'un  vert  très-foncé,  glabres  sur  les 
deux  faces,  légèrement  ondulées,  à  nervures  très-prononcées,  la 
médiane  accompagnée  à  la  base  de  deux  nervures  secondaires, 
marginales,  et  qui  convergent  vers  le  sommet,  donnant  naissance 
à  de  petites  nervules  qui  partent  presque  à  angle  droit. 

Traité  des  Conifères.  35 


546  EPHEDRA. 

Observ.  Cette  espèce,  que  j'ai  observée  dans  les  serres  du 
Muséum,  y  a  été  envoyée  de  Cayennc,  vers  1844. 

Si,  parmi  tous  les  genres  précédenls,  nous  avons  remarqué  tant  de  diversité 
dans  la  forme  des  feuilles,  des  modifications  si  grandes  dans  leur  aspect,  dans 
celui-ci  les  modifications  sont  encore  beaucoup  plus  profondes;  elles  présentent 
un  pétiole  distinct,  puis  un  limbe  très-développé,  parcouru  de  nervures  rami- 
fiées; mais  nous  avons  de  plus  à  conslater  ici  une  aulre  modification  non 
moins*grande,  celle  des  tiges.  En  effet,  au  lieu  de  contenir,  comme  dans  tous 
les  genres  précédents,  des  arbres  à  tige  dressée,  raide,  plus  ou  moins  élevée, 
nous  ne  rencontrons  dans  la  plupart  que  des  arbrisseaux  volubiles,  sarmen- 
teux,  des  lianes  en  un  mot,  qui  très-souvent  ne  peuvent  se  soutenir  eux-mêmes 
et  ne  s'élèvent  qu'à  l'aide  des  arbres  voisins,  qu'ils  écrasent  parfois  de  leur 
poids,  ou  qu'ils  étranglent  en  s'enroulant  autour  de  leur  tronc.  Ces  végétaux 
ne  sont  cependant  pas  entièrement  dépourvus  d'intérêt;  leurs  graines  assez 
volumineuses  servent  d'aliment  à  certaines  peuplades;  leurs  feuilles,  no- 
tamment celles  du  G.  Gnemon,  sont  aussi  recherchées  et  employées  par  elles 
comme  légumes. 

Originaires  des  parties  les  plus  chaudes  des  deux  hémisphères,  les  Gnetum 
ne  peuvent  prospérer  chez  nous  que  dans  les  serres  chaudes;  encore  n'y 
végètent-ils  souvent  qu'avec  peine.  Ce  n'est  donc  que  comme  arbrisseaux  de 
collection  qu'on  devra  les  cultiver. 


II.  Ephedra,  Tourn. 

Ephedra,  Tourn.  Coroll.  53.  L.  Gen.  n.  1136.  Rien.  Conif.  135.  t.  4 
et  29.  Nées  Jun.  Gen.  PI.  II.  13.  Endl.  Gen.  PI.  n.  1804.— Syn. 
Conif.  253.  Meisn.  Gen.  352.  G.  A.  Mey.  Ephedr.  63.  Spach,  Hist. 
vég.  phan.  XI.  287.  G.  Gay,  FI.  Chil.  V.  400. 

Fleurs  dioïques,  plus  rarement  monoïques  sur  des  ra- 
meaux différents.  Chatons  subglobuleux,  les  mâles  com- 
posés de  gaines  décussées.  Fleurs  solitaires  dans  l'aisselle 
des  gaines.  Gaines  membraneuses,  comprimées,  bifides. 
Etamines,  une  ou  plusieurs,  au  fond  de  la  gaine,  à  fila- 


EPHEDRA.  547 

ments  rassemblés  au  sommet  et  soudés  en  une  colonne  ra- 
meuse. Anthères  terminales,  à  2-4  loges,  s'ouvrant  au 
sommet  par  un  trou  oblique.  Chatons  mâles  composés  de 
gaines  décussées,  sèches  ou  succulentes,  portant  intérieu- 
rement un,  ouïe  plus  souvent  deux  ovules  collatéraux, 
sessiles  au  fond  de  la  gaine,  dressés,  à  tégument  double, 
l'extérieur  offrant  une  étroite  ouverture,  l'intérieur  pro- 
longé en  un  long  tube  saillant.  Graines  nuculiformes, 
uniques  ou  géminées,  à  tégument  extérieur  dur.  Albumen 
charnu.  Embryon  presque  de  même  longueur  que  lui, 
à  2  cotylédons  oblongs  et  à  radicule  cylindrique,  supère. 
Arbrisseaux,  sous- arbrisseaux  nains  ou  arbustes  très- 
rameux,  dressés  ou  sarmenteux,  à  rameaux  grêles,  articu- 
lés, à  gaines  bi-  ou  tridentées,  aphylles  ou  munies  à  l'ex- 
trémité de  2  ou  4  petites  feuilles.  Chatons  latéraux  ses- 
siles ou  pédoncules,  naissant  de  Faisselle  des  gaines. 

Tribu  1.  —  Discopyle. 

Chatons  femelles,  uni  ou  bijlores.  Graines  à  tégument  charnu. 
1.  Espèces   américaines. 

Ephedra,  section  Discostoma,  C.  A.  Mey.  Epheclr.  96.  Endl.  Syn.  Conif. 
254. 

1.  Ephedra  Tweediana,  C.  A.  Mey. 

Arbrisseau  dioïque,  à  rameaux  lâches,  flexueux,  presque 
tubercules.  Chatons  mâles  sessiles,  agrégés  aux  articula- 
tions. Gaines  marginées,  profondément  bifides,  l'interne 
plus  courte  quelenucule,  qui  est  ovoïde  à  la  maturité. 

Ephedra  Tweediana,  C.  À.  Mey.  Ephedr.  97.  t.  7.  f.  9.  Endl.  Syn. 
Conif.  254. 


548  EPflEDllA. 

Habile  Buenos-Ayres,  auprès  de  Baya-Blanca. 

Descr.  Arbuste  à  rameaux  lâches,  flexueux,  presque  sarmenteux, 
tuberculeux,  lisses  ou  rarement  scabres,  à  entre-nœuds  distants  de 
3  à  6  centim.  Gaines  profondément  bifides,  acuminées.  Chatons  ses- 
siles,  les  femelles  de  8  à  10  millim.  de  longueur,  après  l'anthèse, 
formées  de  gaines  coriaces,  bordées  de  blanc,  les  inférieures 
aiguës,  les  supérieures  obtuses.  Anthères  ordinairement  au  nombre 
de  5,  les  moyennes  presque  stipitées.  Graine  presque  quatre  fois 
plus  longue  que  la  gaîne  interne  à  l'époque  de  la  maturité. 

2.  Ephedra  American  a,  Willd. 

Arbuste  monoïque,  à  rameaux  dressés,  scabres.  Cha- 
tons mâles  courtement  pédoncules;  chatons  femelles 
ovales,  à  5  gaines  marginées,  bifides,  l'interne  égalant  le 
fruit. 

Ephedra  Americana,  Willd.  Spec.  IV.  860.  Humb.  Bonpl.  et  Kunth. 
Nov.  gen.  et  sp.  II.  2.Rich.  Conif.  31.  t.  29.  E.  Mey.  Epliedr.  97. 
Endl.  Syn.  Conif.  25  i. 

Habite,  dans  le  royaume  de  Quito,  les  rochers  et  les  bords  du 
fleuve  Guallabamba,  à  environ  2,100  met.  d'altitude. 

Descr.  Arbuste  très-rameux,  dressé,  étalé  et  rampant,  à  ramilles 
cylindriques,  verlicillés.  Chatons  en  général  quaternés,  naissant  aux 
nœuds  ;  les  mâles  de  la  grosseur  d'un  grain  de  chènevis,  subglo- 
buleux-létragones,  composés  de  8-10  gaines.  Anthères  ordinaire- 
ment 5,  sessiles.  Chatons  femelles  ovales,  d'environ  7  millim.  de 
longueur. 

3.  Ephedra  rupestris,  Benlh. 

Arbuste  dioïque,  rampant,  à  rameaux  flexueux.  Cha- 
tons ovulifères  biflores,  ordinairement  à  5  gaines,  pres- 
que bifides  à  la  base,  l'interne  égalant  le  nucule. 


EPHEDRA.  549 

Ephedra  rupestris,  Benth.  Plant.  Hartw.  253.  Endl.  Syn.  Conif.  255. 

Habite,  dans  le  royaume  de  Quito,  les  fissures  des  rochers  de 
TAntisana. 

Descr.  Chatons  et  fruits  semblables  à  ceux  de  l'espèce  améri- 
caine, mais  à  ramules  courts,  légèrement  épaissis,  diffus,  très-ra- 
meux,  à  gaines  inférieures  profondément  biûdes. 

Tribu    2. — Plagiopliylc. 

Chatons  femelles  uni-  ou  biflores.  Graines  à  tégument  charnu . 

Espèces    (  pour  la  plupart  )  de  l'ancien  continent. 

Ephedra,  section  Plagiostoma,  G.  A.  Mey.  Ephcdr.  78. 

I.    Thraupalos. 

Ephedra,  section  Thraupalos,  Endl.  Syn.  Conif.  255. 

Chalons  femelles  biflores.  Nucules  convexes  d'un  côté,  planes  de 
l'autre. 

4.  Ephedra  Andina,  Pœpp, 

Arbrisseau  à  rameaux  et  ramules  tubereulés.  Chatons 
mâles  articulés,  rassemblés  sur  un  pédoncule  voisin  du 
sommetdes rameaux.  Chatons  femelles  entourés  de  gaines 
bifides,  bordées  de  blanc,  les  intérieures  égalant  le  nucule 
ovale-oblong. 

Ephedra  Andina,  Pœpp.  Mss.  C.  A.  Mey.  Ephedr.  78.  Endl.  Syn.  Conif. 

255.  C.  Gay,  FI.  Chil.  V.  400. 
Ephedra  Peruviana,  Berter.  Mss. 
Ephedra  Americana,  Berter.  inLinnœaLilt.  Ber.  VII.  46.  Meyen,  Reise, 

I.  300.  306.  313.— N.  A.  N.  C.  XVI.  Suppl.  II.  AU{excl.  synon.) 

{non  Humb.  et  Bonpl.). 
Ephedra  bracteata,  Miers,  Travels  in  Chil.  II.  531.  Meyen,  Relie, 

I.  313. 
Ephedra  Chilensis,  Miers,  ex  Meyen  in  N.  A.  N.  C.  I.  c. 


550  EPHEDRA. 

Habite  les  Andes  du  Chili  austral  ;  le  Pérou;  le  pic  de  Tolède, 
à  5/200  met.  d'altitude. 

Descr.  Arbre  assez  élevé,  mais  décroissant  et  devenant  arbuste 
dans  les  stations  élevées.  Gaines  profondément  bifides,  à  folioles 
courtes,  subulées,  articulées.  Chatons  mâles  3-5,  courts,  réunis  et 
placés  au  sommet  des  ramules,  quelquefois  solitaires.  Anthères  ses- 
siles  même  dans  la  vieillesse.  Chatons  femelles  pédoncules,  termi- 
naux, solitaires  ou  plus  rarement  ternes,  longs  d'environ  3  centim., 
articulés  au  milieu. 

D'après  M.  Gay  :  Arbrisseau  de  4-5  met.,  à  rameaux  grêles, 
flexibles,  cylindriques,  striés,  scabres,  verts,  très-rarement  fasci- 
cules ou  presque  verticillés.  Gaines  noires,  bordées  de  blanc  sur  les 
bords,  ovales,  apiculées,  bifides,  beaucoup  plus  courtes  que  les 
feuilles,  celles-ci,  linéaires,  plus  ou  moins  élargies.  Chatons  mâles 
subglobuleux,  sessiles  ou  portés  sur  un  court  ramule.  Chatons 
femelles  solitaires  ou  réunis  par  2-3  au  sommet  d'un  pédoncule 
d'environ  4  centim.  Fruits  blancs,  charnus,  douceâtres. 

5.  Ephedra  stenosperma,  Schrenk.  et  C.  A,  Mey. 

Ramules  tubercules.  Chatons  femelles  à  gaines  bifides, 
marginées,  scarieuses,  la  plus  intérieure  semi-bifide; 
graine  linéaire,  égalant  la  gaîne. 

Ephedra  stenosperma,  Schrenk.  et  C.  A.  Mey.  Ephedr.  77.  t.  3.  f.  5. 
Endl.  Syn.  Conif.  256. 

Habite  les  sables  de  la  Songarie,  près  du  fleuve  Saryssu. 
6.  Ephedra  vulgaris,  Rich. 

Rameaux  dressés,  tubercules.  Chatons  presque  sessiles 
ou  pédoncules,  placés  aux  articulations  des  rameaux,  à 
pédoncule  continu,  droit  ou  articulé,  ordinairement  à 
8  anthères,  les  moyennes  stipitées.  Chatons  femelles  sub- 


EPHEDRA.  551 

globuleux,  formés  de  3  gaines  émarginées,  bifides,  les  in- 
ternes égalant  la  graine,  qui  est  ovale-oblongue. 

Ephedra  vulgaris,   Rich.   Conif.  26.  C.  A.  Mey.  Ephedr.  80.  Endl. 
Syn.  Conif.  256. 

A.  suBTRisTACHYA,  C.  A.  Meyer  (l.  c).  Chatons  souvent 
presque  ternes  au  sommet  des  pédoncules. 

Racemosà  equiseti,  facie  planta  Tragos,  s.  Tragânon,  Diosc.  Lobel. 
Advers.  nov.  355. 

UVA  MARINA  MONSPELIENSIUM,  Lobel.  XC.  796. 

Polygonum  IV,  Plinii  minus,  Clus.  Hispan.  183-185. — Hist.  Plant.  92. 
Tragus,  sive  Scorpius  maritimus,  Daléchamp,  Hist.  II.  1388. 
Tragum,  Uva  marina  Monspeliensium,  Camerar.  Hort.  med.  171. — le. 

t.  46. 
Tragus,  sive  Uva  marina,  J.  Bauh.  Hist.  I.  2.  406. 
Polygonum  bacciferum  maritimum  minus,  C.  Bauh.  Pin.  15. 
Polygonum  marinum  II,  Tabernseinont.  Kranterb.  1218. 
Uva  marina  minor,  Rai,  Hist.  II.  1639. 

Polygonum  fruticans  botryoides  Narbonense minus,  Barrel.  le.  731.  II. 
Polygonum  fruticans  botryoides  majus  HisPANiCiE,  Barrel.  /.  c.732.  III. 
Ephedra  maritima  minor,  Tourn.  Inst.  663. 
Equisetum  polygonoides  bacciferum  minus,  Moris.  Hist.  III.  621. 
Ephedra  distachya,   L.  Spec.  1472.  D.C.  FI.  Fr.    111.  281.  Koch. 

Syn.  FI.  Germ.  764.  Loisel.  Nouv.  Duham.  III.  19. 
Ephedra  minor,  Hort.  FI.  Austr.  II.  671. 
Ephedra  vulgaris,  Rich.  Conif.  26.  t.  4  (excl.  f.  a.  D.  E.  F.).  Spach, 

Hist.  vég.  phan.  XI.  288. 
Vulgairement  Uvette,  Raisin  de  mer. 

B.  media,  C.  A.  Mey.  (L  c).  Chatons  le  plus  souvent  50- 
litairesy  la  plupart  portés  sur  un  pédoncule  inarticulé. 
—  Tige  élevée,  frutescente. 

Ephedra  monostachya,  Bieb.  Casp.  78. 

Ephedra  monostachya  p,  Bieb.  FI.  Taur.  Cauc.  II.  427.  III.  635. 

C.  sdbmonostachya,  C.  A.  Mey.  (L  c).  Chatons  plus 
souvent  solitaires.  — Arbuste  sous-frutescent. 


552  EPHEDKA. 

Ephedra  minima,  flagellis  brevioribus  et  tenuioribus.  Amm.  Ruthen. 

176.  t.  26. 
Ephedra  petiolis  sœpe  pluribus,  amentis  solitariis.  Gmel.  FI.  Sibir. 

I.  171.  t.  37.  f.  a  [excl.  var.  y.  t.  37  f.  b.  et  t.  38). 
Ephedra  monostachya,  L.  Sp.  1472.  et  aliq.  auctor.  Loisel.  Nouv. 

Duham.  III.  18. 
Ephedra  distachya,  Schk.  Handb.  III.  500.  t.  339. 
Ephedra  POLYGONOiDES,PaIl.  FI.  Ross.  II.  87.  t.  83  (excl.  synon.  plur.). 

Habite  toute  la  région  méditerranéenne,  ainsi  que  la  Tauride; 
la  forme  B,  le  Caucase,  les  rivages  de  la  mer  Caspienne;  la 
forme  C,  l'Italie,  les  sables  de  la  Hongrie,  la  Tauride,  le  Cau- 
case et  toute  la  Sibérie  asiatique  et  altaïque. 

Descr.  Arbrisseau  souvent  coucbé,  étalé  sur  le  sol,  plus  rarement 
élevé,  et  n'atteignant  jamais  dans  cette  dernière  circonstance  que 
de  très-petites  dimensions.  Tiges  en  général  ramifiées  à  partir 
de  la  base.  Ramules  très-petits,  pendants,  un  peu  scabres,  ordi- 
nairement fascicules,  les  floraux  très-grêles  et  courts.  Gaines 
campanulées,  blanchâtres  ou  roussâtres.  Ovules  un  peu  saillants  à 
l'époque  de  la  floraison.  Fruits  subglobuleux,  écarlates,  du  volume 
d'un  gros  pois.  Graines  obtuses  ou  ovales,  d'un  brun  noirâtre, 
planes  d'un  côté,  convexes  de  l'autre. 

Observ.  Cette  espèce,  très-commune  dans  la  région  méditer- 
ranéenne, où  elle  consolide  les  dunes,  porte  les  noms  vulgaires 
de  Uvette,  Raisin  de  mer,  etc.  Ses  baies  peuvent  être  employées 
avec  succès,  dit-on,  dans  le  traitement  des  fièvres  putrides,  et 
leur  suc,  administré  par  cuillerées,  agit  dans  les  maladies  aiguës. 
Ces  baies  sont  assez  agréables  au  goût;  celles  de  la  forme  B,  mé- 
dia ont  fait  dire  à  Gmelin  qu'il  était  heureux  d'en  rencontrer,  en 
parcourant  les  steppes  de  la  Russie. 

7.  Ephedra  botryoides,  Fisch.  C.  A.  Mey. 

Rameaux  très-étalés  ou  défléchis,  tuberculeux-scabres. 
Gaines  tubuleuses,bidentées.  Chatons  mâles  ob!ongs,dis- 


EPHEDRA.  553 

posés  en  grappes  sur  un  pédoncule  latéral,  articulé,  ré- 
curvé.  Anthères  communément  au  nombre  de  4,  sessiles. 

Ephedra  botryoides,  C.  A.  Mey.  Ephedr.  99.  t.  8.  f.  12.  Endi.  Syn. 
Conif.  258. 

Habite 

8.  Ephedra  Helvetica,  C.  A.  Mey. 

Arbrisseau  à  rameaux  dressés.  Chatons  pédoncules, 
insérés  aux  articulations.  Anthères  ordinairement  8,  les 
moyennes  stipitées.  Chatons  femelles  subglobuleux,  dres- 
sés, à  3  gaines  émarginées,  bifides,  les  plus  intérieures 
égalant  le  nucule  subovoïde,  dépassant  le  limbe. 

Ephedra,  Hall.  Hist.  stirp.  Helvet.  II.  323  (excl.  synon.). 

Ephedra  distaghya,  Gaud.  FI.  Helvet.  VI.  304  (excl.  synon.).  Koch. 

Syn.  764.  Nées.  Gen.  PL  FI.  Germ.  I.  8. 
Ephedra  Helvetica,  C.  A.  Mey.  Ephedr.  87.  t.  8.  f.  10.  Endl.  Syn. 

Conif.  258. 

Habite,  en  Suisse,  les  environs  de  Sion,  et  les  rochers  de  la 
citadelle  Turbillon,  etc. 

9.  Ephedra  intermedia,  Schrenk.  et  C.  A.  Mey , 

Arbuste  suffrutescent,  à  rameaux  dressés,  tuberculeux. 

Chatons  pédoncules,  placés  aux  articulations  des  rameaux, 

à  pédoncule  court,  continu.  Anthères Chatons 

femelles  presque  dressés,  à  trois  gaines  subémarginées,  la 

plus  intérieure  profondément  bifide,  dépassant  les  nucules 

subovoïdes. 

Ephedra  intermedia,  Schrenk.  et  G.  A.  Mey.  Ephedr.  88.  End!.  Syn. 
Conif.   258. 

Habite  les  collines  de  la  Songarie;  le  sommet  du  mont  Tarba- 
gataï. 


554  EPHEDRA. 

40.  Ephedra  alata,  Dne. 

Arbrisseau  frutescent,  à  rameaux  très-finement  pubes- 
cents.  Chatons  mâles  sessiles,  solitaires,  axillaires  ou 
agglomérés  au  sommet  des  ramules.  Anthères  ordinaire- 
ment 4.  Chatons  femelles  sessiles,  ovoïdes,  à  gaines  presque 
bipartites,  membraneuses,  marginées,  égalant  le  nucule 
ovoïde  acuminé,  aigu,  trigone. 

Ephedra  alata,  Decaisne.  Ann.  se.  nat.  2e  sér.  I.  239.  C.  A.  Mey. 

Ephedr.  94.  Endl.  Syn.  Conif.  259. 
Ephedra  altissima,  Bové,  Ann.  se.  nat.  2e  sér.  I.  162. 

Habite  l'Egypte,  entre  le  Caire  et  Suez,  et  les  déserts  sableux, 
entre  Suez  et  le  Sinaï. 

Descr.  Arbuste  rameux,  d'à  peine  1  met.,  recouvert  d'une  écorce 
grise.  Ramules  opposés,  articulés,  à  articulations  presque  noueuses, 
cylindriques,  lisses,  les  plus  jeunes  verdâtres,  légèrement  pubes- 
cents.  Gaines  monophylles,  à  2,  plus  rarement  4  dents,  aiguës, 
réfléchies,  verdâtres,  enfin  sèches,  membraneuses,  blanchâtres. 
Fleurs  mâles  :  Chatons  ovales-globuleux,  d'environ  2  millim.  de 
longueur,  axillaires,  solitaires,  opposés,  sessiles  ou  agglomérés 
au  sommet  des  rameaux.  Gaines  bifides,  à  divisions  obovales- 
arrondies,  concaves,  à  bords  membraneux,  ciliés.  Etamines  3-5,  à 
filaments  rassemblés  en  une  petite  colonne  épaissie  au  sommet. 
Anthères  arrondies,  biloculaires,  à  loges  s'ouvrant  au  sommet  par 
un  trou  transversal.  Pollen  ovale,  jaune.  Fleurs  femelles  :  Chatons 
ovoïdes ,  sessiles ,  biflores.  Involucre  composé  de  squamules 
décussées,  presque  libres,  linéaires-lancéolées,  à  bords  largement 
membraneux,  subdenticulés.  Ovules  géminés,  ovoïdes,  acuminés- 
aigus,  trigones,  à  tégument  externe,  ouvert,  tridenté  au  sommet, 
glabre,  presque  de  couleur  fauve  ;  a  tégument  interne  très-mince, 
resserré  en  un  col  long,  ouvert  au  sommet,  égalant  le  tégument 
externe  ;  nucleus  renfermant  un  embyron  obovoïde. 

Observ.  Celte  plante  se  distingue  facilementdes  autres  espèces, 


EPHEDRA.  555 

et  en  particulier  de  VEphedra  altissima  de  Desfontaines,  par  les 
chatons  femelles,  qui  sont  sessiles,  et  par  la  forme  des  écailles  qui 
les  constituent.  Cesécailles  sont  coriaces,  tubuleuses, presque  en- 
tières dans  VE.  altissima,  tandis  qu'ici  elles  sont  à  peu  près  entiè- 
rement libres,  et  un  peu  rétrécies  à  la  base,  munies  d'une  large 
membrane  réfléchie  inférieurement,  qui  leur  donne  une  forme 
flabellée.  Les  ovules  sont  également  fort  différents,  par  leur 
forme,  de  l'espèce  de  Desfontaines,  où  ils  sont  ovales  et  obtus, 
tandis  qu'ils  sont  acuminés  dans  VEphedra  alata. 

11.  Ephedra  lomatolepis,  Schrenk. 

Arbuste  suffrutescent,  à  rameaux  dressés,  tubercules. 

Fleurs  dioïques;  les  mâles Chatons  femelles 

agrégés  au  sommet  d'un  pédoncule  continu,  sessiles,  sub- 
globuleux. Gaines  4,  presque  bipartites,  largement  mem- 
braneuses sur  les  bords,  égalant  des  graines  ovoïdes,  sub- 
obtuses. 

Ephedra  lomatolepis,  Schrenk.  in  Bullet.  Académ.  St-Pétersb.  class. 
phys.  III.  210.  C.  A.Mey.  Ephedr.  95.  t.  6.  f.  8.  Endl.  Syn.  Conif. 
259. 

Habite  en  Songarie,  les  bords  du  lac  Balchasch. 

12.  Ephedra  campylopoda,  C,  A.  Mey. 

Arbrisseau  grimpant.  Chatons  mâles  sessiles,  agrégés 
aux  articulations  des  rameaux,  terminés  par  deux  fleurs. 
Anthères  sessiles.  Chatons  femelles  biflores,  à  pédoncule 
caché  dans  les  entre-nœuds,  réfléchis.  Gaines  glabres, 
les  inférieures  raccourcies,  cupuliformes,  presque  tron- 
quées, les  intérieures  bilobées  au  sommet,  égalant  les 
nucules. 


556  EPHEDRA. 

Equisetum  montanumCreticim,  Vrosp.  Alpin,  de  Plant,  exot.  140. 
Equisetum  polygonoides  montanum  Creticum,  Morison,  Hist.  Plant.  III. 

621. 
Ephedra  Cretica,  tenuioribus  et  rarioribus  flagellis.  Tourn.  Coroll.  53. 
Ephedra  fragilis,  Sieb.  in  Flora,  I.  273.  Reise,  Nach.  Creta,  II.  91. 

Biasolett.  Viagg.  206. 
Ephedra  altissima,  Tammass.  in  Flora,  XVIII.  2.  Beibl.  56. 
Ephedra  distachya,  Durville,  Enumer.  PI.  Orient.  126. 
Ephedra  distachya  (3,  Bory  et  Chaub.  FI.  Pelopon.  65. 
Ephedra  campylopoda,  C.  A.  Mey.  Ephedr.  73.  Endl.  Syn.  Conif.  259. 

Habite  l'île  de  Crète,  la  Grèce,  la  Macédoine,  la  Dalmatie. 

15.  Ephedra  alte,  C.  A.  Mey. 

Tronc  arborescent,  à  ramules  dressés,  hispides.  Pédon- 
cules articulés  sur  les  rameaux,  verticillés,  continus  ou 
interrompus  par  les  nœuds.  Chatons  mâles  agrégés  au 
sommet  d'un  pédoncule  commun.  Anthères  ordinaire- 
ment 4,  sessiles.  Chatons  femelles  ovales,  biflores.  Gaines 
subémarginées,  les  inférieures  cupuliformes,  obcurément 
bilobées,  les  plus  intérieures  semi- bifides  au  sommet, 
égalant  les  nucules  ovales. 

Ephedra  alata,  Schimp.  Plant.  Arab.   excic.   n.  280  et  316  [non 

Decaisn.). 
?  Ephedra  altissima,  Delile,  FI.  JEgypt.  n.  947  (non  Desf.). 
Ephedra  alte,  C.  A.  Mey.  Ephedr.  75.  t.  3.  f.  4.  Endl.  Syn.  Conif. 

260. 
Ephedra  foliata,  Boiss.  in  Kotsch.  Plant.  Pers.  n.  866. — Diagn.  PI. 

Or.  Nov.  1.  Fasc.  7.  p.  101. 

Habite  l'Arabie,  où  on  le  trouve  suspendu  aux  rochers  de  la 
valle'e  de  Raphidie,  près  de  Bertam  ;  aux  environs  de  Persépo- 
lis,  et  dans  plusieurs  points  de  la  Perse  boréale  et  australe. 


EPHEDRA.  557 

14.  EPHEDRA  HUMIL1S,   Wdll. 

Arbuste  procombant,  presque  cespiteux,  à  tiges  ram- 
pantes, ou  à  demi  enterrées. 

Ephedra  humilis,  Wdll.  Suppl.  FI.  Amer.  Sud,  ll.—Ann.  se.  iiût. 
3e  sér.  XIII.  97. 

Habite,  au  Pérou,  les  champs  sablonneux  de  la  province  Puno, 
autour  du  lac  Chuquito  ou  Titicaca,  évalué  à  3,950  met.  d'élé- 
vation supra-marine,  où  il  fructifie  dans  le  mois  de  février. 

Descr.  «  Arbuste  d'à  peine  1  décim.  Tige  presque  enterrée,  à  rhi- 
zomes rameux,  obscurément  noueux.  Rameaux  fascicules,  les  uns 
plus  courts,  hypogés,  ascendants,  roux,  les  autres  plus  longs, 
épigés,  couchés,  diffus,  striés,  lisses,  à  mérithalles  distants  de  6- 
45  millim.  Fleurs  dioïques  :  Chatons  femelles  biflores,  très-courte- 
ment  pédoncules  à  la  base  des  jeunes  rameaux,  formés  de  4-5  gaines 
irrégulières,  l'inférieure  beaucoup  plus  petite.  Gaines  profondément 
bifides,  à  tube  très-court,  à  lobes  arrondis-imbriqués,  rouges- 
charnues  à  l'époque  de  la  maturité.  Petit  tube  de  l'ovule  droit,  long 
de  3-4  millim.,  obliquement  tronqué  au  sommet,  très-courtement 
ligule.  Graines  2,  longues  de  4  millim.,  larges  de  2,  planes  d'un 
côté,  anguleuses,  convexes  de  l'autre.  »  (Weddel,  l.  c.) 

II.   Polycomptos. 

Ephedra,  section  Polycomptos,  Endl.  Sun.  Conif.  260. 
Chalons  femelles  uniflores.  Nucules  convexes  des  deux  côtés. 

15.  Ephedra  fragilis,  Desf. 

Arbrisseau  frutescent,  couché,  à  rameaux  dressés.  Cha- 
tons mâles  sessiles  aux  articulations.  Anthères  4-5.  Cha- 
tons femelles  subsessiles ,  presque  dressés;  à  gaînes 
brièvement  bilobées,  les  plus  internes  à  tube  longue- 
ment saillant. 


558  EPHEDRA. 

Polygonum  IV  Plinii  majus,  Clus.  Hispan.  183-184.— Hist.  PL  91-92. 
Tragos,  sive  Uva  marina  major,  Lobel.  Hist.  462. — le.  796.  J.  Bauh. 

Hist.l.  2.  406-407. 
Polygonum  marinum  lî.  Tabern.  Krœuterb.  GXIV. 
Uva  marina,  Dodon,  Pempt.  75. 
Uva  marina  major,  Rai,  Hist.  PL  II.  1638. 
Polygonum  bacciferum  maritimum  majus,  G.  Bauh.  Pin.  15. 
Equisetum  polygonoides  bacciferum  majus,  Morrison,  Hist.  III.  621. 
Polygonum  fruticans  botryoides  Hisp.  médium,  Barrel.  le.  732. 
Polygonum  fruticans  crassioribus  flagellis.  Barrel.  le.  733. 
Ephedra  maritima  major,  Tourn.  Inst.  663. 

Ephedra  distachya,  Sibth.  FI.  Grœc.  X.  51.  Broter.  FI.  Lusit.  946. 
Ephedra  fragilis,  Desf.  FI.  Allant.  II.  372  (excl.  synon.  C.  A.  Meyer. 

Ephedr.   69.   t.  1.).   Loisel.  Nouv.  Duham.  III.  19.   Endl.  Syn. 

Conif.  260. 
Ephedra  vulgaris,  Rich.  Conif.  26.  t.  4.  f.  2. 
Ephedra  major,  Host.  FI.  Austr.  671. 

Habite  la  région  occidentale  de  l'Europe,  le  Portugal,  l'Es- 
pagne, les  bords  de  l'Océan,  ceux  de  la  Méditerranée,  la  Sar- 
daigne,  la  Campanie,  la  Sicile,  la  Dalmatie,  la  Grèce,  l'Egypte 
et  la  Barbarie. 

46.  Ephedra  altissima,  Desf. 

Arbrisseau  grimpant.  Chatons  mâles  rameux,  panicu- 
lés  sur  les  ramules.  Anthères  2-3.  Chatons  femelles  pé- 
doncules, penchés.  Gaines  extérieures  tronquées,  les  plus 
intérieures  à  tube  saillant. 

Polygonum  bacciferum  scandens,  C.  Bauh.  Pin.  15.  Rai,  Hist.  Plant. 

II.  1638. 

Ephedra,  sive  Anabasis  Belloni,  Tourn.  Inst.  633.  Gronov.  FI.  Orient. 

133  (coll.  Rauwolf,  le.  56-57). 
Ephedra  Hispanica  arborescens,    tenuissimis  et  densissimis  foliis. 

Tourn.  Inst.  633. 
Ephedra  altissima,  Desf.  FI.  Allant.  H.  371.  t.  253.  —  Hist.  Arbr. 

III.  551.  Venten.  Nouv.  Duham.  III.  18.  t.  6.  Rich.  Conif.  29. 


EPHEDRA.  559 

t.  4.  Buch.  Canar.  159.  168.  Boiss.  lier.  Hispan.  581.  C.  A.  Mey. 
Ephedr.  67.  1. 1.  EndI.  Syn.  Conif.  261. 

Habite  la  Sicile,  l'Espagne,  les  environs  de  Tripoli,  les  champs 
incultes  de  la  Mauritanie,  les  rivages  des  îles  Canaries,  à  environ 
4,000  met.  d'altitude. 

Descr.  Arbrisseau  de  6  à  8  met.  Tige  flexueuse.  Jeunes  rameaux 
sarmenteux,  articulés,  souvent  légèrement  anguleux,  fragiles  aux 
articulations.  Feuilles  longues  de  4-20  millim.,  linéaires,  pointues, 
souvent  subverticillées.  Fleurs  mâles  :  Chatons  ovoïdes,  jaunâtres, 
solitaires  ou  agrégés,  munis  chacun  d'une  bractée  verte.  Fleurs 
femelles  :  Chatons  ovales,  pédicules,  biflores.  Ovule  peu  saillant. 
Fruits  ovales,  rouges,  formés  de  plusieurs  écailles  charnues  et  suc- 
culentes, mûrissant  au  printemps.  Ces  fruits,  drupacés,  ont  un  goût 
assez  agréable  et  une  saveur  légèrement  sucrée. 

17.  Ephedra  procera,  Fisch.  et  Mey. 

Rameaux  dressés,  ponctués.  Chatons  naissant  aux  arti- 
culations des  rameaux,  les  mâles  sessiles.  Anthères,  ordi- 
nairement 8,  presque  sessiles.  Chatons  femelles  sur  un 
pédicule  court.  Gaines  bifides,  presque  émarginées,  la  plus 
interne  incluse,   plus  courte  ou  égale  au  nucule  oblong. 

?  Ephedra  Orientalis  procerior,  flagellis  durioribus  et  médise  crassi- 

ticae.  Tourn.  Coroll.  53. 
?  Ephedra  monostachya,  Eichwald.  Plant.  Casp.  Cauc.  26. 
Ephedra  procera,  Fisch.  et  Mey.  Index  Hort.  Petrop.  X.  1844,  p.  45. 

G.  A.  Mey.  Ephedr.  91.  t.  4.  f.  6.  Endl.  Syn.  Conif.  262. 

Habite  le  Caucase,  l'Arménie  et  la  Perse. 

18.  Ephedra  monosperma,  Gmel. 

Rameaux  dressés,  tubercules.  Chatons  naissant  aux  ar- 
ticulations des  rameaux,  les  mâles  sessiles.  Anthères  com- 


560  EPHEDRA. 

munément  6,  presque  sessiles;  les  femelles  portées  sur 
un  pédicelle  court,  continu,  rejeté  d'un  côté  après  la  flo- 
raison. Gaines  émarginées,  bifides,  les  plus  intérieures 
à  tube  inclus,  excédant  presque  du  double  le  nucule 
subovoïde. 

Ephedra  monosperma,  Amm.  Ruth.  178.  Gmel.  FI.  Sibir.  I.  72.  t.  38 
et  37  b.  ?  C.  A.  Mey.  Ephedr.  89.  t.  8.  f.  11.  Endl.  Syn.  Conif. 
262. 

Ephedra  monostachya  (3,  W'illd.  Spec.  IV.  859  {excl.  ic.  cit.). 

Habile  la  Sibérie  et  la  Mongolie  chinoise. 
Espèces  douteuses. 

19.  Ephedra  ciliata,  Fisch.  et  Mey. 

Rameaux  et  ramules  contournés,  grimpants,  anguleux, 
ponctués,  les  florifères  recourbés,  arqués,  à  gaines  termi- 
nées par  des  feuilles  filiformes.  Chatons  femelles,  presque 
sessiles,  agrégés  au  sommet  des  ramules.  Gaines  ciliées. 
Anthères  sessiles,  ordinairement  ternées. 

Ephedra  ciliata,  G.  A.  Mey.  Ephedr.  100.  Endl.  Syn.  Conif.  263. 

Habite  dans  le  Gilan. 

20.  Ephedra  antisyphilitica,  Berland. 

Ephedra  antisyphilitica,  Berlandier,  Plant.  Mex.  excise,  n.  1590 
C.  A.  Mey.  Ephedr.  101. 

Habite,  dans  le  Mexique  oriental,  la  province  de  Cohahuila, 
les  environs  de  Rio-del-Norte. 

Descr.  «  Rameaux  ligneux,  de  l'épaisseur  d'une  plume  d'oie,  cou- 
verts d'une  écorce  grise,  très-épais  aux  articulations;  des  nœuds  par- 
tent chaque  année  des  ramules  herbacés,  agrégés,  verticillés,  dressés, 


EPHEDRA.  561 

profondément  sillonnés,  ponctués  et  obscurément  tubercules  ;  les 
entre-nœuds,  de  2-5  cenlim.  de  longueur,  paraissent  se  séparer  faci- 
mentaux  articulations.  Entre  les  rameaux  herbacés  et  à  la  base  des 
nœuds,  on  voit  des  rameaux  épaissis,  qui  portent  des  bourgeons 
solitaires  ou  souvent  agrégés.  Chatons  mâles  placés  vers  les 
nœuds  des  rameaux  entre  les  ramules  herbacés,  sessiles,  agrégés 
ou  quelquefois  sessiles  à  l'articulation  inférieure  des  rameaux  her- 
bacés, presque  solitaires,  dressés,  très-glabres  avant  la  floraison. 
Anthères  5-6.  »  (C.  A.  Meyer,  /.  c.) 

21.  Ephedra  aphylla,  Forsk. 

Ephedra  aphylla,  Forsk.  Fl.Mgypt.  Arab.M.  170.  Endl.  Syn.  Conif. 
263. 

Habite  les  lieux  très-éleve's  des  environs  de  Rosette  (Egypte). 

Descr.  «  Tige  cylindrique ,  comprimée ,  articulée,  presque  dicho- 
tome,  glabre,  non  sillonnée,  aphylle,  de  l'épaisseur  d'une  plume  de 
pigeon,  non  ligneuse,  articulée,  grimpante  (sparta,  en  grec),  cou- 
verte d'une  écorce  spongieuse. 

«  La  ressemblance  de  nom  n'exclut  pas  le  Spartium  diadelphum, 
car,  quoique  je  n'aie  pas  vu  les  tleurs,  je  me  rappelle  les  rapports 
avec  la  plante  d'une  même  forme  que  j'ai  trouvée  dans  l'ile  Imros, 
et  que  j'ai  cru  être  un  Ephedra  ;  mais  peut-être  me  suis-je  trompé 
dans  les  deux  cas.  »  (Forskael,  /.  c.) 

22.  Ephedra  Gerardiana,  Wall. 

Ephedra  Gerardiana,  Wall.  Catal.  n.  6048.  Royle,  Himal.  348.  Endl. 
Syn.  Conif.  264. 

Habite  les  régions  froides  et  élevies  des  montagnes  de  l'Hima- 
laya, appelées  Kunawa. 

Les  Ephedra  sont  trés-remarquables  par  leur  structure.  Ils  nous  présen- 
tent des  formes  que  nous  n'avons  rencontrées  dans  aucun  autre  genre. 
Ils  diffèrent  beaucoup  des  Gnelum,  qui  eux-mêmes  différent  si  profondément 

Traité  des  Conifères  36 


562  EPHEDRA. 

des  autres.  Ainsi,  au  lieu  de  rencontrer  des  feuilles  longues,  filiformes, 
comme  dans  les  Pins,  ou  aciculaires,  comme  dans  les  Cèdres,  ou  pétiolées, 
avec  un  limbe  dilaté,  comme  dans  quelques-uns  des  genres  précédents,  dans 
les  Ephedra,  les  feuilles  manquent  à  peu  près  complètement,  ou  sont  rem- 
placées par  des  écailles  souvent  membraneuses,  comparables  aux  gaines  des 
Prêles  [Equiseium).  Les  tiges  elles-mêmes  ont  subi  des  modifications  pro- 
fondes; au  lieu  d'être  lisses  et  continues,  elles  sont  articulées,  et  comme 
composées  de  pièces  ajustées  bout  à  bout.  Ces  tiges,  faibles  et  flexueuses, 
qui  ont,  pour  la  plupart,  besoin  d'un  soutien,  portent  des  rameaux  allongés, 
filiformes,  pendants,  articulés  comme  les  tiges,  qui  les  rapprochent  des 
Casuarina.  Leur  ressemblance  extérieure  avec  les  Equisetum  (à  part  les 
dimensions  et  la  nature),  est  telle,  qu'ils  semblent  avoir  été  confondus 
par  les  auteurs  anciens. 

Au  point  de  vue  de  l'ornementation,  ils  semblent  ne  présenter  aucun 
avantage  et  ne  devoir  être  cultivés  que  comme  arbrisseaux  de  collection, 
quoique  cependant  quelques  espèces,  soit  par  leurs  fruits,  soit  par  la  quan- 
tité considérable  de  leurs  ramules,  puissent  produire  un  effet  assez  pitto- 
resque. Au  point  de  vue  de  l'économie  domestique,  ils  ne  sont  pas  non  plus 
tout  à  fait  dépourvus  d'intérêt  ;  les  jeunes  pousses  de  plusieurs  espèces  pos- 
sèdent des  propriétés  médicales;  il  en  est  de  même  des  fruits,  avec  lesquels 
on  peut  aussi  faire  une  sorte  de  boisson.  Un  autre  rôle  plus  important, 
quoique  modeste,  que  jouent  les  Ephedra,  est  de  consolider  les  dunes  dans 
certaines  parties  de  l'Europe  méridionale  ;  leurs  tiges,  traçantes  et  souter- 
raines, rampant  au  loin,  résistant  aux  plus  grandes  sécheresses,  les  rendent 
très-propres  à  ce  genre  de  service. 

Répandus  dans  les  deux  continents,  les  Ephedra  habitent,  dans  le  nouveau, 
les  parties  chaudes  ou  tempérées  de  l'Amérique  du  Sud.  Dans  l'ancien,  où  ils 
sont  beaucoup  plus  nombreux  et  beaucoup  plus  dispersés,  ils  habitent  prin- 
cipalement l'Europe  méridionale,  s'avancent  vers  le  sud  jusqu'en  Afrique,  et 
de  là,  en  suivant  la  région  méditerranéenne,  pénètrent  en  Asie  et  même 
jusque  dans  la  Sibérie.  En  raison  de  cette  variabilité  d'habitat,  quelques 
espèces  peuvent  supporter  le  froid  de  nos  hivers,  mais  le  plus  grand  nombre 
a  besoin  d'être  rentré  dans  une  serre  froide  pendant  cette  saison.  Ceux  de 
pleine  terre  doivent  être  placés  à  une  exposition  chaude  et  abritée,  et  dans 
une  terre  sèche  et  légère. 

Ici  se  termine  à  peu  près  ce  que  j'avais  à  dire  des  Conifèresy 
cette  longue  série  de  végétaux,  dont  les  Ephedra  paraissent  être 


EPHEDRA.  563 

le  dernier  terme.  Ce  coup  d'œil  rapide  jeté  sur  ce  groupe,  cette 
énumération  si  longue  en  apparence,  mais  si  courte,  néanmoins, 
quand  on  se  rend  compte  de  l'importance  du  sujet,  justifiera  ce 
que  j'ai  dit  au  début  de  cet  ouvrage,  que  les  Conifères,  par  le 
rôle  important  qu'ils  ont  joué  et  qu'ils  jouent  encore  dans  la 
nature,  sont,  de  tous  les  végétaux  ligneux,  les  plus  dignes  de  fixer 
notre  attention.  On  a  pu  remarquer,  en  effet,  qu'il  est  peu  de 
genres  qui  ne  nous  aient  offert  des  ressources,  même  assez  sou- 
vent considérables,  et  qui  démontrent  d'une  manière  évidente 
que  l'espèce  de  privilège  et  de  faveur  qu'on  leur  accorde  leur 
sont  légitimement  dus. 


CULTURE    ET   MULTIPLICATION 


DES 


CONIFERES 


CHAPITRE  PREMIER. 

Iles  divers  modes  de  multiplication 
des  Conifères. 


Le  groupe  des  végétaux  Conifères  renferme  tant  de  genres 
et  d'espèces,  d'origine  et  de  croissance  si  diverses,  qu'il  doit 
nécessairement  y  avoir  parmi  eux  des  différences  notables  dans 
tout  ce  qui  regarde  soit  leur  culture,  soit  leur  multiplication  ; 
aussi  est-il  indispensable  d'établir  ici  des  divisions  dans  les- 
quelles seront  successivement  traités  ces  différents  sujets.  Mais 
comme  ces  divisions  elles-mêmes,  par  suite  de  leur  étendue, 
pourraient  encore  offrir  quelque  obscurité,  je  les  subdiviserai 
de  nouveau  en  paragraphes,  dont  chacun  alors  pourra  s'ap- 
pliquer à  un  nombre  restreint  d'individus,  de  manière  à 
mieux  préciser  les  faits  et  à  faire  ressortir  ceux  qui  deman- 
dent des  explications  particulières. 

Je  ne  comprendrai  dans  ce  chapitre  que  ce  qui  se  rat- 
tache à  la  multiplication  de  ces  végétaux,  comme  Semis, 
Boutures,  Greffes,  Couchages.  Chacune  de  ces  opérations  sera 
décrite  dans  l'ordre  naturel,  c'est-à-dire  que  nous  nous  oc- 
cuperons d'abord  des  semis,  puis  des  repiquages,  des  rigo- 
lages;  viendront  ensuite  les  boutures,  les  greffes,  et  enfin  les 
.couchages.  Mais  pour  mieux  préciser  les  faits,  chacune  de 
ces  opérations  fera  l'objet  d'un  paragraphe  particulier,  dont 
la  brièveté  même  contribuera  à  augmenter  la  clarté. 

Prenons  pour  exemple  les  semis  :  nous  aurons  à  parler  des 
semis  faits  sur  une  petite  échelle,  soit  lorsqu'on  a  peu  de 


568  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

graines,  soit  lorsque  celles-ci  appartiennent  à  des  espèces 
rares  et  qui  demandent  des  soins  particuliers  ;  les  semis  en 
grand,  dont  nous  nous  occuperons  ensuite,  diffèrent  non- 
seulement  des  précédents,  mais  même  entre  eux,  suivant  la 
nature  du  sol,  la  disposition  et  l'emplacement  du  terrain,  et 
principalement  selon  les  dépenses  que  Ton  est  disposé  à 
faire.  Il  en  sera  de  même  pour  les  greffes  :  nous  aurons  à 
passer  en  revue  les  greffes  en  petit  ou  sous  cloche,  faites  soit 
en  placage,  soit  en  fente;  puis  les  greffes  en  grand  ou  à  l'air 
libre,  applicables  à  la  sylviculture,  et  connues  sous  le  nom  de 
greffes  herbacées. 

§  I.  De  la  terre  qui  convient  aux  Conifères. 

Userait  très-difficile, pour  ne  pas  dire  impossible, d'indiquer 
une  terre  qui  convînt  également  à  toutes  les  Conifères,car  au- 
cune ne  réunit  en  réalité  toutes  les  conditions  nécessaires  à 
chacun  de  ces  végétaux.  Il  faut,  en  effet,  indépendamment  de 
leur  nature  particulière,  tenir  compte  de  la  force  des  individus 
et  de  l'emplacement  qu'ils  occupent,  savoir  s'ils  sont  en  pleine 
terre  ou  en  pots;  car,  suivant  l'une  ou  l'autre  de  ces  circon- 
stances, la  terre  pourra,  devra  même  varier  pour  des  espèces 
semblables.  Ainsi,  lorsque  les  sujets  sont  jeunes,  tous  s'ac- 
commodent parfaitement  de  la  terre  de  bruyère  ;  plus  tard 
elle  devient  insuffisante  ;  les  uns  peuvent  en  être  en  partie 
privés,  les  autres  demandent  un  sol  tout  à  fait  différent. 
Cependant,  et  malgré  cette  difficulté,  il  existe  une  règle  qui 
doit  guider  le  cultivateur  et  qui  peut  être  considérée  comme 
base  générale  ;  la  voici  en  quelques  lignes  :  aucune  espèce 
de  terre  compacte,  argileuse,  reposant  sur  un  sous-sol  im- 
perméable qui  empêche  son  assainissement,  ne  convient  aux 
Conifères  ;  celles  qui  sont  tourbeuses  ou  fangeuses  ne  con- 
viendront qu'à  un  très-petit  nombre  d'espèces;  mais  toutes 
les  autres  terres,  que  l'élément  calcaire  ou  siliceux  y  domine, 


DES  CONIFÈRES.  569 

pourront  leur  être  plus  ou  moins  favorables.  Il  y  aura  seule- 
ment à  savoir  distinguer  les  espèces  qui  auront  le  plus  de 
chance  d'y  réussir. 

Mais,  je  ne  saurais  trop  le  répéter  :  lorsque  les  plantes 
sont  jeunes,  on  devra  toujours,  et  sans  se  préoccuper  du 
genre  et  de  l'espèce  auxquels  elles  appartiennent,  les  cul- 
tiver en  terre  de  bruyère,  qui  plus  tard  sera  plus  ou  moins 
modifiée  ou  même  entièrement  supprimée.  Toutefois,  lors- 
qu'on aura  affaire  à  des  espèces  qui  ont  besoin  d'abri  pendant 
l'hiver,  et  qui  pour  cette  raison  devront  être  cultivées  en 
pots,  tels  que  les  Callitris,  Frenela,  Actinostrobus,  Wrid- 
dingtonia,  Araucaria,  Dacrydium,  Dammara,  Arthrotaxis, 
Podocarpus,  Gnetum,  etc.,  etc.,  la  terre  de  bruyère  devra 
toujours  entrer  pour  une  part  plus  ou  moins  grande  dans  le 
compost  qu'on  leur  destine. 

Quoique  tous  les  végétaux  Conifères  paraissent  rechercher 
de  préférence  les  sols  secs  plutôt  qu'humides,  cela  ne  veut 
pas  dire  que  l'humidité  leur  soit  tout  à  fait  préjudiciable; 
tous  au  contraire  s'accommodent  très-bien  d'une  certaine 
humidité  pendant  leur  période  de  végétation,  et  elle  leur  est 
particulièrement  favorable  si  la  température  est  élevée.  La 
condition  indispensable,  je  le  répète,  est  que  l'eau  surabon- 
dante puisse  facilement  s'écouler. 

§  II.   Semis  en  petit,  c'est-à-dire  en  pots  on  en  terrines. 

Ce  mode  est  particulièrement  employé  pour  les  espèces 
rares,  auxquelles  il  faut  donner  des  soins  spéciaux,  ou  même 
pour  les  espèces  communes,  lorsqu'on  n'a  que  peu  de  graines. 
La  terre  qu'il  convient  d'employer  dans  ce  cas  est  une  terre 
légère,  un  peu  siliceuse,  et  la  plus  favorable  sous  ce  rapport 
est  celle  dite  de  bruyère. 

Suivant  la  quantité  de  graines  dont  on  dispose,  on  se  sert 
de  terrines  ou  de  pots  au  fond  desquels  on  met  un  lit  de 


570  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

tessons  qui  forme  une  sorte  de  drainage  et  qni  facilite  l'écou- 
lement de  l'eau  surabondante.  On  les  remplit  de  terre  qu'on 
foule  légèrement,  et  qui,  après  cette  opération,  doit  arriver 
jusqu'à  environ  5  centimètres  du  bord  supérieur.  Tout  étant 
ainsi  préparé,  on  sème  les  graines,  que  l'on  recouvre  plus 
ou  moins,  suivant  leur  grosseur,  mais  généralement  peu,  sur- 
tout si  l'on  a  soin  d'entretenir  le  sol  continuellement  humide. 
Lorsqu'on  opère  sur  des  espèces  délicates  qui  exigent  de  la 
chaleur  ou  ;  seulement  l'abri  de  Tair,  ou  même  lorsqu'on 
désire  uniquement  en  hâter  la  germination,  on  place  les 
pots  ou  terrines  soit  sur  les  tablettes  d'une  serre,  soit  dans 
des  coffres  abrités  par  des  panneaux,  soit  sur  une  couche 
chaude,  soit  enfin  sous  un  châssis  à  froid. 

§  III.  Des   Semis   en  grand. 

Ces  sortes  de  semis,  destinés  à  l'exploitation,  et  par  consé- 
quent applicables  à  la  sylviculture,  diffèrent  des  précédents, 
non-seulement  par  l'étendue  de  terrain  qu'on  leur  consacre, 
mais  encore  par  la  manière  de  procéder;  nous  n'avons  pas  ici 
à  nous  occuper  de  la  nature  du  sol,  car,  dans  l'immense  ma- 
jorité des  cas,  on  est  obligé  d'utiliser  celui  dont  on  dispose,  à 
peu  près  tel  qu'il  est.  Cependant  l'état  dans  lequel  il  se  trouve 
oblige  souvent  d'y  faire  des  travaux  préparatoires  qui  peuvent 
être  complètement  différents.  Supposons,  par  exemple,  deux 
terrains  à  ensemencer,  dont  l'un  est  nwet  déjà  en  culture;  dont 
l'autre,  au  contraire,  serait  rempli  de  Bruyères,  de  Genêts,  etc. , 
terrains  que  l'on  désigne  généralement  par  le  nom  de  landes  : 
dans  le  premier  cas,  après  avoir  donné  un  labour,  puis  un 
léger  hersage,  pour  combler  en  partie  les  plus  grands  trous, 
on  sème  la  graine  à  la  volée;  puis,  on  herse  de  nouveau,  et 
on  termine  en  passant  le  rouleau  sur  le  terrain. 

Dans  le  second  cas,  on  peut  procéder  de  différentes  maniè- 
res :  si  l'on  ne  tient  pas  à  tirer  parti  des  broussailles  qui  cou- 


DES  CONIFÈRES.  571 

vrent  le  sol,  on  peut  tout  simplement  y  mettre  le  feu  ;  après 
quoi  on  donne  un  léger  labour  ou  écobuage,  et  on  sème, 
comme  nous  venons  de  le  dire. 

Mais  si  on  veut  faire  moins  de  dépenses,  au  lieu  de  défricher 
tout  le  terrain,  on  procède  par  bandes  ou  par  sillons,  ou  bien 
encore  en  poquets.  Dans  le  premier  de  ces  cas,  on  laboure  une 
bande  de  terrain  d'environ  \  mètre  de  largeur,  puis  on  laisse 
un  intervalle  de  1  à  4  mètres,  selon  la  nature  du  sol,  l'essence 
que  l'on  se  propose  d'employer,  et  surtout  selon  les  dépenses 
que  Ton  veut  faire;  ensuite  on  laboure  une  seconde  bande  pa- 
rallèle à  la  première,  et  ainsi  de  suite,  jusqu'au  bout  du  terrain. 
On  sème  dans  ces  bandes  ou  sillons  labourés  les  graines,  que 
l'on  recouvre  soit  au  râteau,  soit  à  la  herse,  soit  encore  en 
faisant  passer  le  rouleau.  On  peut  aussi,  après  avoir  brûlé  les 
broussailles  qui  couvrent  le  sol,  semer  de  suite  les  graines, 
qui  se  trouveront  enterrées  par  r écobuage  qui  suivra  immé- 
diatement. On  peut  encore  semer  à  travers  les  Bruyères  et  les 
Genêts;  puis,  en  arrachant  ceux-ci,  les  graines  se  trouvent 
suffisamment  recouvertes.  Mais  il  est  facile  de  comprendre  que, 
lorsqu'on  a  recours  à  l'un  ou  à  l'autre  de  ces  derniers  procé- 
dés, il  faut  semer  beaucoup  plus  dru,  car  un  grand  nombre  de 
graines  se  trouveront  trop  enterrées,  d'autres,  au  contraire, 
ne  le  seront  pas  assez. 

Si  le  terrain  est  incliné,  les  bandes  ou  sillons  devront  être 
tracés  en  sens  contraire  de  l'inclinaison,  pour  que  l'eau  des 
pluies  n'entraîne  pas  les  graines  ou  ne  déracine  pas  les  plants. 

Le  mode  de  semis  enpoquets  consiste  à  labourer,  à  des  dis- 
tances plus  ou  moins  rapprochées,  de  petits  carrés  de  terre 
d'environ  60  ou  80  centimètres  de  côté,  que  l'on  rend  légère- 
ment concaves  en  relevant  un  peu  les  bords;  on  sème  dans 
chacun  de  ces  carrés  une  vingtaine  de  graines,  parce  que,  dans 
le  nombre,  il  s'en  trouve  toujours  de  mauvaises,  et  parce 
qu'une  partie  des  jeunes  plants  peuvent  être  détruits  par  les 
insectes  ou  par  toute  autre  cause.  On  peut  encore,  si  l'on  veut, 


572  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

restreindre  la  dépense,  et,  si  on  n'a  pas  à  craindre  pour  les 
jeunes  plants  l'envahissement  des  mauvaises  herbes,  faire  les 
poquets  beaucoup  plus  petits,  en  donnant  seulement  quelques 
coups  de  houe  ou  de  pioche  pour  former  un  petit  trou  dans  le- 
quel on  place  quelques  graines  que  l'on  traite  comme  nous 
venons  de  l'expliquer. 

Avant  de  terminer  ce  qui  concerne  les  semis,  je  dois  faire 
connaître  un  nouveau  mode,  plus  expéditif  et  plus  avantageux, 
surtout  lorsque  les  graines  sont  enveloppées  d'un  testa  osseux 
qui  ne  peut  être  aisément  traversé  par  les  jeunes  plantules. 
Jusqu'à  ce  jour  on  n'a  pas  eu  recours  (ou  du  moins  très-ra- 
rement) à  la  chaleur  pour  hâter  la  germination  des  graines 
de  Conifères;  on  se  contente,  dans  le  plus  grand  nombre  de 
cas,  de  semer  en  pleine  terre,  ou  dans  des  pots  ou  terrines 
qu'on  place  à  l'ombre,  quelquefois  dans  des  coffres  et  sous 
des  châssis  à  froid  ;  parfois  aussi,  mais  plus  rarement,  sur  les 
tablettes  d'une  serre.  Il  est  cependant  bien  reconnu  aujour- 
d'hui que  la  chaleur  d'une  couche  est  très-avantageuse  à  la 
levée  des  graines,  surtout  de  celles  dont  le  testa  est  dur, 
comme  celle  du  P.  Sabiniana,  par  exemple.  En  effet,  ces 
dernières  lèvent  généralement  avec  peine;  mais,  à  l'aide  de 
la  chaleur  et  d'un  procédé  particulier,  on  est  parvenu  à 
les  faire  germer  promptement  et  bien.  Je  vais  donc  entrer 
à  ce  sujet  dans  quelques  détails  qui  pourront  également 
s'appliquer  à  toutes  les  autres  espèces  dont  l'épaisseur  du 
testa  rend  la  germination  difficile.  Voici  comment  l'on  pro- 
cède. 

Après  avoir  rempli  les  terrines  ou  les  pots  de  terre  de 
bruyère,  on  y  pique  ou  plante  les  graines  près  à  près,  en  met- 
tant le  petit  bout  (celui  qui  est  le  plus  pointu)  par  en  bas. 
On  prépare  de  suite,  ou  on  a  préparé  d'avance  (ce  qui  est 
préférable),  dans  un  coffre,  une  couche  de  fumier  dont  la  cha- 
leur peut,  sans  inconvénient,  s'élever  à  +  25°  centigrades, 
et  qu'on  recouvre  d'un  peu  de  tannée  ou  de  terreau,  dans  le- 


DES  -CONIFÈKES.  573 

quel  on  enterre  les  pots  ou  terrines.  Lorsque  les  graines  com- 
mencent à  germer,  ce  qu'il  est  très-facile  de  reconnaître  à 
leur  soulèvement,  il  faut  les  visiter  tous  les  jours,  pour  arra- 
cher successivement  toutes  celles  qui  sont  assez  avancées.  Cet 
arrachage  s'opère  en  prenant  chacune  des  graines  entre  le 
pouce  et  l'index;  mais,  quelle  que  soit  l'attention  que  Ton 
apporte  à  cette  opération,  la  rupture  des  radicules  est  fréquente. 
Heureusement  ces  plants  ainsi  mutilés  n'en  sont  pas  moins 
bons,  et  doivent,  comme  les  autres,  être  repiqués  dans  des 
petits  pots  remplis  de  terre  de  bruyère,  qu'on  place  immédia- 
tement sur  couche,  dans  des  coffres  ou  sous  des  châssis  où  on 
les  prive  d'air  pendant  quelque  temps. 

Parmi  ces  graines  à  testa  dur,  il  en  est  qui  ne  germent  qu'au 
bout  de  cinq  à  six  mois  et  même  davantage.  Pendant  ce  long 
laps  de  temps,  la  terre  se  décompose,  et  la  germination  est 
rendue  par  là  de  plus  en  plus  difficile  ;  il  faut  donc,  aussitôt 
qu'on  s'aperçoit  de  cette  détérioration,  et  sans  s'inquiéter  si 
les  graines  ont  ou  non  germé,  renouveler  la  terre;  mais, 
cette  fois,  il  y  aura  un  choix  à  faire  entre  les  bonnes  et  les 
mauvaises  graines,  ce  qui,  du  reste,  est  facile  à  la  simple  in- 
spection ;  en  effet,  toutes  celles  auxquelles  la  terre  reste  ad- 
hérente, c'est-à-dire  qui  en  enlèvent  avec  elles  une  quantité 
plus  ou  moins  grande,  peuvent  être  regardées  comme  mau- 
vaises ;  celles,  au  contraire,  qui  s'en  détachent  facilement, 
et  en  sortent  lisses  et  nettes,  sont  bonnes  et  doivent  être  repi- 
quées et  traitées  comme  il  vient  d'être  dit. 

On  peut  encore,  pour  éviter  que  la  germination  des  graines 
ne  soit  retardée  par  la  dureté  du  testa,  recourir  au  procédé 
suivant  :  on  met  tremper  les  graines  pendant  quelque  temps 
dans  de  l'eau  tiède,  pour  en  faire  ramollir  un  peu  l'enveloppe 
et  déterminer  le  renflement  de  l'amande;  puis,  à  l'aide  d'un 
casse-noisette,  on  exerce  une  pression  sur  la  partie  de  la  graine 
correspondant  à  la  radicule  (  le  bout  le  plus  pointu),  en  ayant 
soin  toutefois  de  placer  la  graine  sur  le  côté  le  plus  étroit,  afin 


574  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

que,  par  la  pression,  elle  se  fende  longitudinalement  en  deux. 
A  mesure  que  les  graines  sont  ainsi  préparées,  on  les  plante 
et  on  les  soigne  comme  s'il  s'agissait  de  graines  non  cassées. 
A  défaut  d'un  casse-noisette,  on  obtient  le  même  résultat  à 
l'aide  d'un  marteau,  mais  il  faut  alors  agir  avec  beaucoup  de 
précaution  pour  éviter  d'endommager  l'amande. 

§  IV.  De  l'Époque  la  plus  favorable  aux  semis. 

Quelques  mots  sont  ici  nécessaires  pour  expliquer  comment, 
dans  certains  cas,  l'époque  des  semis  est,  pour  ainsi  dire,  ri- 
goureusement déterminée,  tandis  que,  dans  d'autres,  elle  peut 
être  au  contraire  très- variable.  Ainsi,  les  graines  de  plusieurs 
genres,  et  particulièrement  des  Abies,  Araucaria*,  Arthro- 
taœis,  CalUtriSy  Cryptomeria ,  Cunninghamia ,  Frenela, 
Libocedrus,  Séquoia,  Taxodium,  Tkuia,  Tsuga,  etc.,  per- 
dant très-promptement  leurs  facultés  germinatives,  il  est  in- 
dispensable de  les  semer  immédiatement  ou  peu  de  tempsaprès 
qu'on  les  a  récoltées;  cependant,  comme  la  plupart  de  ces 
graines  ne  mûrissent  qu'à  l'automne,  on  pourra,  sans  grand 
inconvénient,  en  remettre  le  semis  au  printemps  suivant;  il 
en  sera  de  même  de  celles  qui  se  trouvent  renfermées  dans  une 
enveloppe  pulpeuse  ou  charnue,  telles  que  les  Cephalotaœus, 
Dacrydium,  Gnetum,  Podocarpus,  Salisburia,  Taxus,  Tor- 
reya,  etc.,  qui  peuvent  même,  dans  quelquescas,  et  lorsqu'elles 
ont  été  conservées  avec  soin,  germer  pendant  la  seconde  année  ; 
mais  la  germination  sera  toujours  d'autant  plus  longue,  d'au- 
tant moins  régulière,  et,  dans  la  plupart  des  cas,  d'autant  plus 
nulle,  que  l'époque  du  semis  sera  plus  éloignée  de  celle  de  la 
récolte. 


1  Les  graines  à' Araucaria  paraissent  être  celles  qui  perdent  le  plus  promple- 
ment  leurs  facultés  germinatives,  celles  de  l' Araucaria  excelta  ne  se  conser- 
vent même  pas  le  temps  nécessaire  au  trajet,  ce  n'est  ordinairement  qu'en 
jeunes  plants  que  cette  espèce  nous  est  envoyée. 


DES  CONIFÈRES.  575 

Le  printemps,  c'est-à-dire  à  partir  du  mois  de  mars  jus- 
jusqu'au  commencement  de  mai,  paraît  être  en  général  l'époque 
la  plus  avantageuse  pour  faire  les  semis,  lorsque  les  graines 
appartiennent  à  une  espèce  disposée  à  entrer  de  suite  en  ger- 
mination; les  jeunes  plants  ont  toute  la  belle  saison  pour  acqué- 
rir de  la  vigueur;  mais  peut-être  aussi  a-t-on  trop  généralisé 
cette  pratique.  C'est  surtout  en  ce  qui  concerne  les  semis  en 
grand  que  l'on  pourrait  faire  de  nombreuses  exceptions  à 
cette  règle.  En  effet,  la  plupart  de  ces  semis  se  font  à  partir 
de  la  fin  de  mars,  et  se  prolongent  jusqu'en  mai  et  même 
quelquefois  jusqu'en  juin,  c'est-à-dire  jusqu'à  l'époque  à 
laquelle  arrivent  ordinairement  les  sécheresses,  leshâles,  pres- 
que toujours  si  nuisibles  à  la  végétation.  Aussi  qu'en  résulte-t-il 
souvent ,  surtout  dans  les  semis  en  grand  que  l'on  ne  peut  ar- 
roser? Les  graines  lèvent  partiellement  et  irrégulièrement,  et 
une  partie  des  plants,  souvent  très-faibles  et  mal-venant,  sont 
fatigués,  quelquefois  même  détruits  par  les  grandes  chaleurs  et 
par  les  longues  sécheresses.  On  pourrait  dans  beaucoup  de 
cas  éviter  touts  ces  inconvénients  en  semant  à  l'automne, 
excepté,  bien  entendu,  sous  les  latitudes  où  les  hivers  sont 
rigoureux,  et  où  les  jeunes  plants  pourraient  souffrir  du 
froid;  mais,  même  dans  ce  cas,  on  pourrait  tourner  la  diffi- 
culté en  semant  assez  tard  pour  que  les  graines  ne  germas- 
sent pas  avant  l'hiver;  pendant  le  cours  de  la  saison  rigou- 
reuse elles  se  prépareraient,  les  tissus  se  gonfleraient,  et, 
dès  les  premiers  beaux  jours,  les  plants  pousseraient,  et  se- 
raient déjà  forts  au  moment  de  la  sécheresse,  contre  laquelle 
ils  auraient  ainsi  bien  plus  de  chance  de  se  défendre  avec  succès. 

Je  ne  prétends  pas  dire  qu'il  vaut  toujours  mieux  semer  à 
Fautomne  qu'au  printemps;  mais,  dans  un  grand  nombre 
de  cas,  il  pourrait  être  avantageux  de  le  faire,  surtout  pour  les 
semis  en  grand;  la  seule  raison  qui  puisse  y  mettre  obstacle, 
c'est  la  crainte  que  les  jeunes  plants  souffrent  du  froid.  Mais 
serait-il  donc  difficile,  même  dans  ce  dernier  cas,  de  couvrir 


576  CULTDRE  ET  MULTIPLICATION 

les  jeunes  plants  de  feuilles  ou  d'un  paillis,  à  l'approche  de 
l'hiver?  Pourquoi  encore,  lorsque  l'on  sème  en  plein  air,  dans 
un  terrain  sec  et  découvert,  où  un  abri  serait  nécessaire,  et  où 
cependant  il  n'y  a  possibilité  de  s'en  procurer  un  qu'avec 
d'énormes  dépenses,  ne  sèmerait-on  pas,  en  même  temps  que 
les  graines  de  Conifères,  un  peu  d'Avoine,  d'Orge  ou  de  tout 
autre  céréale?  Ces  dernières,  levant  promptement  et  ayant 
une  croissance  rapide,  procureraient  aux  jeunes  plants,  pen- 
dant la  première  année,  un  abri  d'une  grande  efficacité.  Mais 
il  faudrait»  dans  ce  dernier  cas,  agir  avec  beaucoup  de  circon- 
spection; car,  une  trop  grande  quantité  de  semences  de  Gra- 
minées pourrait  elle-même  nuire  au  succès  du  semis,  au  lieu 
d'être,  pour  les  jeunes  plants,  un  abri  salutaire. 

§  Y.  Du  Repiquage. 

Une  condition  essentielle  à  la  reprise  des  plants  que  Ton 
repique  est  qu'ils  soient  jeunes,  afin  qu'ils  n'aient  pas  encore 
développé  de  longues  racines  qu'il  faudrait  rompre  lorsqu'on 
les  arrache.  Dans  ce  cas,  le  mal  serait  en  quelque  sorte  propor- 
tionnel à  la  force  des  plants,  qui,  présentant  une  plus  grande 
surface  à  l'action  de  l'air,  seraient  d'autant  plus  ébranlés  et 
plus  vite  desséchés.  On  devra  donc  généralement  repiquer 
vers  la  fin  de  la  première  année  après  le  semis,  le  plus 
souvent  la  deuxième,  quelquefois  même  la  troisième  année, 
suivant  le§  conditions  diverses  de  sol  ou  de  climat.  L'é- 
poque de  faire  les  repiquages  devra  être  fixée  d'après  les 
mêmes  raisons  que  j'ai  données  en  parlant  des  semis,  mais 
qui  seront  développées  plus  longuement  quand  nous  nous 
occuperons  de  la  saison  dans  laquelle  il  convient  de  faire  les 
plantations.  On  repique  en  pots  ou  en  pleine  terre;  en  pots 
si  ce  sont  des  espèces  délicates  qui  aient  besoin  de  soins 
particuliers,  ou  lors  même  que  ce  sont  des  espèces  com- 
munes, lorsqu'elles  doivent  servir  de  sujets.  Dans  ces  cas, 


DES  CONIFÈRES.  577 

aussitôt  l'opération  faite,  on  place  les  pots  sous  des  châssis, 
et  on  les  garantit  contre  l'air  ou  le  soleil.  La  terre  qu'on  doit 
employer  dépend  de  l'espèce  que  Ton  repique,  et  varie 
comme  a  pu  varier  celle  qui  est  destinée  aux  semis.  Cepen- 
dant, pour  les  plantes  en  pots  elle  doit  toujours  être  beaucoup 
plus  légère,  et  c'est  ordinairement  celle  de  bruyère,  pure  ou 
mélangée,  dont  on  fait  usage. 

Si  on  repique  en  pleine  terre,  la  nature  du  plant  pourra 
encore  faire  varier  les  procédés  ;  ainsi,  si  l'on  agit  sur  des 
espèces  qui  réclament  des  soins  spéciaux,  on  devra  repiquer 
en  planches,  méthode  par  laquelle  il  sera  beaucoup  plus 
facile  de  protéger  les  plants.  La  distance  à  mettre  entre  les 
lignes  est  subordonnée,  d'une  part,  à  l'essence  des  arbres,  de 
l'autre,  au  temps  pendant  lequel  ils  doivent  rester  dans  le 
même  endroit.  On  pourra,  en  moyenne,  écarter  les  rangs  de 
20  centimètres,  et  rapprocher  plus  ou  moins  les  plants  sur 
la  ligne,  selon  qu'on  se  propose  de  pratiquer  ou  non  le  re- 
îayage  dont  je  parlerai  plus  loin.  La  terre  a  dû  être  préala- 
blement préparée ,  c'est-à-dire  labourée ,  bien  ameublée, 
amendée  au  besoin.  Si  les  plants  sont  petits,  on  peut  les  re- 
piquer au  plantoir  ;  mais,  dans  le  cas  contraire,  il  est  préfé- 
rable de  les  planter  à  la  serfouette  ou  avec  un  piochon,  ou 
mieux  encore  de  faire  des  rigoles  ou  des  tranchées,  afin  de 
ne  pas  être  contraint  à  trop  mutiler  les  racines.  Le  repiquage 
terminé,  on  donne  une  bonne  mouillure.  On  n'aura  plus 
ensuite  qu'à  entretenir  la  plantation  propre,  c'est-à-dire  à  en 
extirper  soigneusement  les  mauvaises  herbes,  et  on  se  trou- 
vera très-bien  d'étendre  sur  le  sol  une  couche  de  feuilles  ou 
de  fumier.  Si  le  temps  est  sec  et  la  température  élevée,  de 
fréquents  bassinages  contribueront  puissamment  à  la  re- 
prise. 

Une  chose  très-importante  et  qu'on  ne  saurait  trop  re- 
commander pour  les  plantations  de  Conifères,  c'est  de  ne 
jamais  laisser  les  racines  à  l'air,  dont  le  contact  dessécherait 
Traité  des  Conifères.  37 


578  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

promptement  les  spongioles  qui  les  terminent,  car  ces  or- 
ganes ne  se  développent  qu'avec  peine  dans  ces  végétaux. 

§  VI.  Du  Relayage  i. 

On  désigne  sous  ce  nom  un  travail  qui  consiste  à  arracher 
et  à  replanter  successivement  les  plants  pendant  les  pre- 
mières années  qu'ils  passent  en  pépinière.  Cette  opération 
doit  être  accompagnée  de  certains  soins  et  de  précautions 
que  je  vais  décrire.  Ces  détails,  dont  le  principe  repose  sur 
la  physiologie  végétale,  sont  de  la  plus  haute  importance,  et 
se  rattachent  à  toute  l'éducation  des  sujets  et  même  à  la 
plantation  définitive,  dont  ils  forment,  on  peut  le  dire,  la 
base  ou  les  travaux  préliminaires.  Si,  en  effet,  après  avoir 
repiqué  les  plants,  on  se  bornait  à  les  arroser  et  à  les  nettoyer 
au  besoin,  les  racines  s'allongeraient  beaucoup,  se  rami- 
fieraient à  peine,  et  donneraient  par  conséquent  peu  de  che- 
velu, circonstances  qui  rendent  la  transplantation  d'autant 
plus  difficile  et  la  reprise  moins  assurée.  Pour  remédier  à  cet 
inconvénient,  il  faut,  tous  les  ans  ou  tous  les  deux  ans  au  plus, 
relever  les  plants  et  les  replanter  immédiatement,  dût-on  les 
remettre  dans  le  même  terrain,  comme  cela  se  fait  du  reste 
le  plus  souvent  ;  seulement  on  les  écarte  davantage,  si  le 
développement  qu'ils  ont  pris  le  fait  juger  nécessaire.  Si  on 
peut  faire  ce  travail  par  un  temps  couvert,  il  y  aura  avantage; 
car,  les  racines  n'étant  pas  exposées  aux  rayons  solaires,  les 
arbres  seront  beaucoup  moins  fatigués  que  lorsqu'ils  en 
subissent  l'influence. 


i  Mot  consacré,  dans  la  culture  maraîchère,  pour  désigner  l'opération  que 
l'on  fait  subir  à  certains  plants  déjà  repiqués  une  première  fois,  mais  qui  se 
développent  ou  s'emportent  trop  vite.  Le  relayage  consiste  à  arracher  et  à 
replanter  les  jeunes  sujets  en  leur  conservant  une  petite  molle  de  terre.  Leur 
développement  s'arrête  ;  ils  émettent  de  nouvelles  racines  et  deviennent  vigou- 
reux cl  trapus,  conditions  que  l'on  recherche  dans  presque  toutes  les  espèces 
de  plant. 


DES  CONIFÈRES.  579 

Après  la  replantation,  on  mouille  copieusement  si  la  terre 
est  sèche  ;  puis,  si  cela  est  possible,  on  bassine  de  temps  en 
temps,  pour  réparer  les  pertes  occasionnées  par  l'évapora- 
tion.  Traités  de  cette  manière,  les  plants  auront  des  racines 
courtes,  très-ramifiées,  garnies  de  nombreuses  radicelles  ou 
chevelu,  qui  en  assureront  la  reprise  lorsque  plus  tard  on  en 
fera  la  transplantation  définitive. 

Toutes  ces  opérations  seront  d'autant  plus  nécessaires  que 
la  terre  sera  plus  légère  et  moins  consistante  ;  les  dépenses 
en  seront  largement  compensées  par  les  avantages  qui  en 
résulteront.  En  Angleterre,  par  exemple,  presque  tous  les 
plants  de  Conifères  sont  relayés  tous  les  ans;  l'époque  à 
laquelle  se  font  ces  travaux  part  de  la  fin  de  mars  et  se 
prolonge  jusqu'au  commencement  de  mai;  mais  en  raison  des 
mêmes  motifs  qui  seront  indiqués  en  parlant  des  plantations, 
celte  époque  pourra  et  devra  varier.  ^ 

§  III.  De  l'Éducation  des  Plants  en  pots. 

Les  plants  repiqués  en  pots,  qu'ils  aient  été  ou  non  placés 
sous  des  châssis  après  l'opération,  ne  devront  jamais  rester 
à  la  surface  du  sol,  lorsqu'on  les  mettra  à  l'air  ;  on  devra 
toujours  enterrer  les  pots,  afin  que  la  terre  n'en  soit  pas 
desséchée.  Si  Ton  avait  affaire  à  des  espèces  délicates,  qui 
puissent  souffrir  du  grand  air  et  du  soleil,  on  les  Interrerait 
dans  un  abri;  dans  le  cas  contraire,  c'est  en  plein  air  et  au 
soleil  qu'ils  doivent  être  placés.  Il  est  très-important  que  la 
terre  dans  laquelle  on  enterre  les  pots  soit  meuble  et  laisse 
facilement  écouler  l'eau  surabondante;  sous  ce  rapport,  le 
sable  et  surtout  le  sable  siliceux  est  très-convenable. 

Les  plants  ainsi  enterrés  ne  devront  être  recouverts  que 
d'environ  2  centimètres  de  terre  au-dessus  du  pot;  si  on  les 
enfonce  plus  profondément,  la  plupart  des  espèces  en  souf- 
frent; quelques-unes  même  émettent  des  racines  au  collet,  et 


580  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

cette  émission  a  toujours  lieu  au  détriment  des  racines  de 
Tinlérieur;  en  outre,  l'eau  y  arrive  moins  facilement.  Si  l'on 
avait  des  feuilles  à  sa  disposition,  on  pourrait  en  établir  une 
couche  lorsque  les  pots  sont  enterrés;  on  pourrait  même, 
dans  ce  cas,  n'enfoncer  les  pots  que  jusqu'à  fleur  de  terre; 
la  couche  de  feuilles  suffirait  pour  maintenir  l'humidité  né- 
cessaire. 

Les  plants  devront  être  visités  et  rempotés  tous  les  ans; 
lorsqu'on  laisse  passer  plusieurs  années  sans  faire  ce  tra- 
vail, et  surtout  lorsqu'ils  sont  enterrés  profondément,  des 
racines  se  développent  en  dessus  et  en  dehors  des  pots,  tandis 
que  celles  de  l'intérieur,  trop  longtemps  contournées,  dé- 
périssent ou  meurent  en  grande  partie.  Le  développement 
de  ces  racines  adventives  offre  d'autant  plus  de  danger  que, 
plus  tard,  lorsqu'on  rempote  les  jeunes  sujets,  on  est  forcé 
de  les  supprimer,  à  moins  d'avoir  recours  à  des  pots  d'une 
très-grande  dimension,  ce  qui  est  un  autre  inconvénient 
qu'il  faut  tâcher  d'éviter.  Il  est  vrai  que,  si  les  plants  qu'on 
élève  sont  destinés  à  être  livrés  prochainement  à  la  pleine 
terre,  la  difficulté  disparaît  en  grande  partie,  car  les  racines 
qui  se  sont  développées  au-dessus  des  pots  pourront  dans  ce 
cas  être  conservées. 

Quant  aux  mouillures,  on  devra  être  beaucoup  plus  réservé 
à  l'égard  des  plantes  en  pots  que  pour  celles  qui  végètent 
en  pleine*terre,  parce  que  l'eau  surabondante  s'écoule  plus 
difficilement;  on  devra  prendre  d'autant  plus  de  précautions 
que  les  plantes  seront  plus  chétives,  qu'elles  auront  moins  de 
racines  ou  qu'elles  seront  en  pots  depuis  moins  longtemps, 
et  qu'elles  n'y  seront  pas  encore  parfaitement  reprises.  Dans 
toutes  ces  circonstances,  de  fréquents  bassinages  seront 
beaucoup  plus  avantageux  que  les  arrosements  proprement 
dits;  car  si,  pour  les  plantes  en  pleine  terre,  l'excès  d'hu- 
midité est  nuisible  et  peut  les  rendre  momentanément  ma- 
lades, pour  celles  en  pots,  cet  excès  est  toujours  dange- 


DES  CONIFÈRES.  581 

reux,,  et  il  arrive  très- sou  vent  qu'il  en  détermine  la  mort. 

§  VIII.  Des  Boutures. 

Avant  de  décrire  les  différentes  opérations  qui  se  rattachent 
à  la  multiplication  des  Conifères  par  boutures  et  par  greffes, 
je  crois  nécessaire  de  faire  connaître  un  procédé  auquel  on 
est  souvent  forcé  de  recourir  pour  remédier  à  un  inconvé- 
nient tout  à  fait  indépendant  de  la  difficulté  que  Ton  éprouve 
quelquefois  à  en  assurer  la  reprise.  Cet  inconvénient,  souvent 
très-grand,  parfois  presque  insurmontable,  se  rencontre 
tantôt  dans  le  genre  tout  entier,  tantôt  seulement  dans  quel- 
ques espèces.  Il  consiste  à  ne  pouvoir  obtenir,  ou  du  moins 
que  très-difficilement,  une  tige  verticale ,  lorsqu'on  s'est 
servi  pour  bouture  ou  pour  greffe  de  branches  latérales.  Ce 
sont  principalement  les  genres  Abies,  Araucaria,  Cephalo- 
taxus,  Taxus,  Torreya,  Tsuga,  ainsi  que  plusieurs  espèces 
de  Podocarpus,  et  surtout  celles  qui  appartiennent  aux  tribus 
Nageia  et  Stachycarpus,  qui  présentent  ces  difficultés.  Pour 
obtenir  dans  ces  genres  ou  espèces  une  tige  verticale,  il  faut 
prendre  sur  un  individu  issu  de  graines  l'extrémité  de  la 
flèche  ou  bourgeon  terminal.  Il  résulte  de  ce  retranchement 
un  double  avantage  ;  car  les  sujets  auxquels  on  a  ainsi  re- 
tranché la  tête  en  produisent  plusieurs  au  lieu  d'une;  de 
plus,  cette  troncature  détermine  sur  la  tige  elle-même  le 
développement  de  bourgeons  adventifs  qui  jouissent  de  la 
même  propriété  que  le  bourgeon  terminal,  et  que  l'on  peut 
par  conséquent  employer  aux  mêmes  usages.  Les  arbres 
ainsi  tronqués  et  destinés  à  fournir  des  boutures  ou  des 
greffes  portent  dans  la  pratique  le  nom  de  mères. 

Revenons  maintenant  aux  boutures. 

Il  y  a  deux  époques  reconnues  parla  pratique  comme  étant 
les  plus  avantageuses  pour  faire  les  boutures  :  l'une,  avant 
que  les  arbres  n'entrent  en  végétation,  l'autre  qui  est  préfé- 


582  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

rable,  lorsque  cette  dernière  est  arrêtée  et  que  les  pousses  de 
l'année  sont  suffisamment  aoûtées.  Si  cependant  les  plantes- 
mères  sont  placées  dans  une  serre,  ce  qui  est  toujours  plus 
avantageux,  on  pourra  sans  interruption  faire  des  boutures 
depuis  le  mois  de  septembre  jusqu'en  février  et  mars. 

Certaines  espèces  de  Pins,  principalement  celles  qui  sont 
originaires  du  Mexique,  donnent  naissance  à  leur  base,  et 
souvent  sur  le  tronc,  à  de  minces  bourgeons  adventifs  qui 
ne  prennent  jamais  un  grand  développement  ;  bouturés,  ces 
bourgeons  s'enracinent  assez  bien.  L'on  peut  aussi,  dans 
quelques  cas,  en  augmenter  la  production  en  retranchant  la 
tête  du  sujet,  ainsi  qu'il  a  été  dit  ci-dessus. 

Les  soins  à  donner  aux  boutures  des  Conifères  sont  les 
mêmes  que  ceux  qu'exigent  les  boutures  en  général.  Après 
avoir  coupé  net  la  base  des  bourgeons  ou  des  rameaux  que 
l'on  veut  faire  enraciner,  on  en  supprime  toutes  les  feuilles, 
puis  on  les  plante,  soit  séparément  dans  de  petits  pots 
remplis  de  terre  de  bruyère,  soit  réunis  dans  de  petites 
terrines.  Dans  l'un  ou  l'autre  cas,  on  place  les  boutures  sous 
cloche,  dans  la  serre  à  multiplication.  Lorsqu'elles  sont  enra- 
cinées, si  elles  ont  été  faites  en  terrine,  on  les  sépare  et  on 
les  met  chacune  dans  un  pot  ;  si  au  contraire  elles  ont  été 
faites  séparément  dans  de  petits  pots,  il  suffit  de  leur  en 
donner  de  plus  grands.  Ce  dernier  moyen  est  toujours  préfé- 
rable, parce  que  les  jeunes  racines,  généralement  très- 
fragiles,  ne  risquent  pas  d'être  brisées  par  le  séparage.  Les 
plantes  rempotées  sont  placées  ensuite  sous  cloche  pour  en 
accélérer  la  reprise. 

Pour  quelques  espèces,  telles  que  les  Taxus,  Séquoia,  etc., 
on  peut  encore  faire  les  boutures  à  froid.  Ce  mode  de  bou- 
turage ne  diffère  du  précédent  que  par  les  conditions  dans 
lesquelles  on  opère.  Ainsi,  au  lieu  de  faire  les  boutures  dans 
une  serre  et  à  chaud,  on  les  fait  en  pleine  terre,  sous  des  clo- 
ches placées  au  nord  ;  mais,  dans  cette  circonstance,  l'époque 


DES  CONIFERES.  583 

la  plus  convenable  est  l'automne.  Ces  boutures  ne  demandent 
qu'à  être  préservées  du  soleil  et  de  la  gelée,  si  elles  appar- 
tiennent à  des  espèces  qui  pourraient  en  souffrir. 

Une  dernière  observation  relative  aux  boutures  des  Coni- 
fères. Comme  la  plupart  des  espèces  mettent  généralement 
beaucoup  de  temps  à  s'enraciner,  on  devra,  toutes  les  fois 
que  ce  temps  excédera  deux  mois,  changer  la  terre,  qu'on 
remplace  de  suite  par  de  la  terre  nouvelle  ;  car  la  première, 
décomposée  par  l'eau  des  arrosements,  par  la  température 
élevée  de  la  serre,  par  l'air  concentré  des  cloches,  devient 
plus  nuisible  qu'utile  au  développement  des  racines.  Il  n'est 
pas  difficile  de  s'assurer  que  les  bourrelets,  quoique  souvent 
bien  formés,  noircissent;  alors  les  racines  ne  se  développent 
que  très-difficilement.  Si  au  contraire  on  change  de  terre  ces 
boutures,  qu'on  remanie  un  peu  la  tannée  de  la  couche  et 
qu'on  les  replace  sous  cloche,  elles  ne  tardent  pas  à  émettre 
des  racines  qui  assureront  leur  complète  réussite. 

§  IX.  Des  Greffes. 

La  première  condition  pour  réussir  dans  l'opération  de  la 
greffe  réside  dans  un  choix  intelligent  des  sujets.  On  appelle 
sujet  l'individu  sur  lequel  on  implante  un  rameau  détaché 
d'une  autre  espèce  que  l'on  veut  multiplier.  Les  sujets  doivent 
être  jeunes,  vigoureux,  et  surtout  avoir  de  bonnes  ra- 
cines. 

Une  autre  condition  non  moins  importante  et  même  in- 
dispensable à  la  réussite  des  greffes,  c'est  qu'elles  soient  en 
parfait  rapport  avec  le  sujet,  c'est-à-dire  qu'il  y  ait  entre 
les  deux  végétaux  une  analogie  aussi  parfaite  que  possible. 
On  devra  donc,  autant  que  faire  se  pourra,  prendre  pour 
sujet  une  espèce  du  même  genre  que  celle  que  l'on  veut  mul- 
tiplier, pouvu  toutefois  que  les  conditions  de  vigueur  et  de 
végétation  soient  aussi  à  peu  près  égales.  Dans  le  cas  contraire, 


584  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

on  prend  dans  un  des  genres  voisins  l'espèce  qui  a  le  plus  de 
rapport  avec  celle  qu'on  veut  multiplier.  Ainsi,  par  exemple, 
parmi  les  Pins,  dont  les  espèces  sont  très-nombreuses,  indé- 
pendamment du  genre  et  de  la  vigueur,  qui  devront  être  aussi 
égaux  que  possible,  on  devra  encore  considérer,  comme  ca- 
ractères essentiels  à  la  réussite,  le  port,  l'analogie  des  feuilles, 
c'est-à-dire  leur  ressemblance,  leur  nombre;  car,  suivant  que 
toutes  ces  particularités  auront  été  plus  ou  moins  bien  obser- 
vées, le  résultat  sera  aussi  plus  ou  moins  satisfaisant. 

Je  vais  préciser  mon  dire  par  des  faits  et  citer  quelques 
exemples  à  l'appui.  Les  espèces  de  Pins  à  feuilles  argentées 
devront  être  greffées  sur  des  sujets  à  feuilles  argentées.  Pour 
les  Pins  qui  ont  5  feuilles  dans  cbaque  gaine,  on  peut  se 
servir  des  Pinus  Strobus,  Cembra,  excelsa,  etc.;  cependant 
l'expérience  a  démontré  que  le  P.  Strobus  est  un  sujet  rebelle, 
sur  lequel  ne  réussissent  qu'un  très-petit  nombre  d'espèces. 
Le  P.  Cembra  convient  au  contraire  au  plus  grand  nombre  ; 
mais  il  a  l'inconvénient  de  pousser  très -lentement.  Le  P. 
excelsa  est  aussi  très-convenable;  mais  il  est  encore  lui- 
même  trop  rare  pour  être  souvent  employé  comme  sujet. 
Pour  les  espèces  à  2  feuilles,  on  choisit,  parmi  les  P. 
sylvestris,  Salzmanni,  Laricio  et  Austriaca,  l'espèce  qui 
présente  le  plus  d'analogie  avec  celle  que  l'on  veut  multi- 
plier. Pour  les  espèces  ou  variétés  du  groupe  du  P,  Haie- 
pensis,  on  prend  pour  sujets  les  P.  Pyrenaica,  Brutia,  etc. 

Si  au  contraire  on  veut  greffer  de  petites  espèces  à  3  feuilles 
telles  que  les  P.  Bungeana,  cembroides,  Fremontiana,  on 
emploie  comme  sujet  le  P.  Llaveana,  dont  les  caractères  de 
végétation,  ainsi  que  l'aspect,  sont  à  peu  de  chose  près  les 
mêmes. 

La  difficulté  est  beaucoup  plus  grande  dans  les  Pins  à  3 
feuilles  de  la  Tribu  Tœda  et  dans  ceux  à  5  feuilles  de  la  Tribu 
Pseudostrobus;  dans  ces  deux  cas,  on  est  très-souvent  forcé 
d'agir  en  dehors  des  règles,  de  ne  tenir  qu'un  compte  se- 


DES   CONIFÈRES.  585 

condaire  des  affinités  ou  liens  de  parenté,  car  nous  ne  possé- 
dons encore  dans  ces  groupes  aucune  espèce  qui  présente 
les  conditions  requises.  C'est  ainsi  qu'on  greffe  les  P.  Sabi- 
niana,  Coulteri,  longifolia,  filifolia,  etc.,  toutes  espèces  à 
3  ou  à  5  feuilles  sur  des  espèces  qui  n'ont  que  2  feuilles. 
Dans  ce  cas,  les  meilleurs  sujets  sont  les  P.  Austriaca  et 
Salzmanni. 

Ce  que  je  viens  de  dire  pour  les  Pins  s'applique  à  tous 
les  autres  genres;   ainsi  les  Picea  doivent  être  greffés  sur 
Picea,  les  Abies  sur  Abies,  et  ainsi  des  autres;  seulement, 
lorsque  l'un  d'eux  ne  renferme  qu'une  espèce  ou  qu'il  n'en 
présente  que  d'impropres  au   but    qu'on  se  propose,  on 
choisit  dans  le  genre  le  plus  voisin  l'espèce  qui  a  le  plus  de 
rapports  avec  celle  que  l'on  veut  multiplier.  Je  n'ignore  pas 
que  beaucoup  de  cultivateurs,  sans  avoir  égard  à  toutes  les 
règles  indiquées  ci-dessus,  greffent  indistinctement  les  es- 
pèces les  unes  sur  les  autres,  soit  par  exemple  celles  à  5 
feuilles  sur  celles  à  2  feuilles,  sans  tenir  compte  de  la  vigueur 
des  individus;  j'ai  même  vu  plus  d'une  fois,  dans  de  bonnes 
exploitations,  des  horticulteurs  très-honorables,  greffer  des 
Juniperus,  des  Cupressus,  etc.,  sur  le  Thuia  occidentalis ; 
mais  qu'arrive-t-il  dans  cette  circonstance?  La  greffe  reprend, 
il  est  vrai;  mais,  après  avoir  végété  tant   bien  que   mai 
pendant  quelques  années,  elle  languit  et  meurt.  Je  sais  aussi 
que,  dans  beaucoup  de  cas,  le  manque  de  sujets  contraint 
à  s'écarter  des  règles;  mais  alors  la  force  fait  loi,  et  il  est 
bien  assez  temps  de  recourir  à  ces  moyens  exceptionnels 
lorsque  la  nécessité  vous  en  fait  une  obligation. 

Les  différentes  greffes  usitées  pour  les  végétaux  Conifères, 
sont  la  greffe  en  placage,  celle  en  fente  de  côté,  dite  Jtichard, 
parfois  aussi,  mais  beaucoup  plus  rarement,  celle  en  fente 
ordinaire,  car  l'ablation  complète  que  l'on  fait  subir  au  sujet 
détermine  souvent  sa  mort,  à  moins  qu'on  ne  l'ait  rabattu  tout 
à  fait  au-dessus  d'un  verticille  de  branches  et  que  quelques- 


586  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

unes  de  ces  dernières  aient  été  conservées  pour  attirer  la  sève 
vers  le  haut  du  sujet. 

A  part  la  greffe  herbacée,  qui  sera  décrite  plusloin,  l'époque 
à  laquelle  il  convient  de  faire  les  greffes  est  l'automne,  lors- 
que les  bourgeons  de  l'année  sont  suffisamment  aoûtés;  mais 
il  vaut  encore  mieux  opérer: en  février,  avant  que  les  arbres 
ne  soient  entrés  en  végétation. 

Quant  à  ce  qui  concerne  le  rameau  qui  constitue  la  greffe, 
quoiqu'on  puisse  aussi  employer  du  vieux  bois,  on  devra 
cependant  préférer  les  bourgeons  de  l'année,  pourvu  toutefois 
qu'ils  soient  suffisamment  aoûtés. 

La  pratique  des  greffes  ne  présente  aucune  difficulté  parti- 
culière ;  celle  en  placage  se  fait  de  la  même  manière  que  pour 
les  Camélias,  les  Azalées,  les  Rhododendrons,  etc.  Quand  on 
emploie  celle  en  fente  de  côté,  après  avoir  préparé  le  rameau, 
comme  pour  la  greffe  en  fente  ordinaire,  on  fait,  un  peu  obli- 
quement et  presque  longitudinalement,  sur  le  côté  du  sujet,  et 
sans  en  retrancher  la  tête,  une  fente  dans  laquelle  on  place 
la  greffe,  que  Ton  assujettit  à  l'aide  des  moyens  connus. 
L'usage  de'Ja  greffe  en  fente  ordinaire  est  restreint,  à  cause 
des  difficultés  indiquées  plus  haut. 

Que  l'on  ait  employé  l'une  ou  l'autre  méthode,  aussitôt 
l'opération  terminée,  on  place  les  plantes  sous  des  cloches, 
dans  une  serre  à  boutures;  il  n'est  pas  nécessaire  qu'elles  soient 
sur  couche  :  cela  leur  serait  au  contraire  nuisible,  en  dépo- 
sant sur  elles  trop  d'humidité,  car  c'est  toujours  l'excès  de  cette 
dernière  qui  est  le  plus  dangereux  pour  les  greffes;  la  tem- 
pérature de  la  serre  est  suffisante  pour  en  assurer  la  reprise. 
Si  Ton  s'aperçoit  que  les  greffes  soient  couvertes  d'unehumi- 
dité  surabondante,  on  enlève  les  cloches  pendant  le  temps  né- 
cessaire pour  les  laisser  se  ressuyer.  Lorsque  les  greffes  sont 
reprises,  on  leur  donne  de  l'air  pendant  quelques  jours,  en 
tenant  les  cloches  soulevées  à  l'aide  d'un  support;  puis  on  les 
supprime  entièrement,  et  on  laisse  les  greffes  dans  la  serre 


DES  CONIFÈRES.  587 

pendant  quelques  jours.  Si  l'on  a  opéré  sur  des  espèces  déli- 
cates, et  pour  lesquelles  on  redoute  quelque  fatigue,  on  les 
tient  dans  la  serre  pendant  un  temps  un  peu  plus  long,  puis 
on  les  place  dans  des  coffres  et  sous  des  châssis  où  on  les 
maintient  encore,  pendant  quelques  jours,  à  l'abri  de  l'air  et 
du  soleil. 

§  X.  De  la  Greffe  herbacée* 

Quoique  probablement  appelée  à  rendre  de  grands  services 
à  la  sylviculture,  la  greffe  herbacée  paraît  avoir  été  employée 
jusqu'à  ce  jour  plutôt  à  titre  de  curiosité  que  dans  le  but  d'en 
tirer  un  parti  profitable.  D'abord  appelée  greffe  par  immersion, 
par  le  baron  Tschudy,  qui  la  pratiqua  le  premier,  elle  reçut 
ensuite  des  horticulteurs  le  nom  de  greffe  à  la  Tschudy,  en 
l'honneur  de  son  inventeur;  mais  aujourd'hui  on  la  nomme 
greffe  herbacée,  et  c'est  sous  cette  dénomination  qu'elle  est  le 
plus  généralement  connue  et  adoptée.  Du  reste  ce  nom  a  ici 
une  signification  vraie,  puisque  les  diverses  parties  dont  on  se 
sert,  qu'elles  appartiennent  au  sujet  ou  à  la  greffe,  sont  très- 
tendres,  et,  pour  ainsi  dire,  encore  en  herbe.  A  vrai  dire,  elle 
n'est  autre  chose  que  la  greffe  en  fente  ordinaire,  pratiquée 
dans  des  conditions  différentes. 

C'est  dans  le  courant  du  mois  de  mai,  lorsque  les  bourgeons 
ont  acquis  environ  les  trois  quarts  de  leur  développement  an- 
nuel ,  mais  pendant  que  les  tissus,  non  encore  arrivés  à  l'état 
ligneux,  permettent  d'en  opérer  avec  facilité  le  cassement, 
que  l'on  pratique  la  greffe  herbacée.  Je  dois  ajouter  que,  jus- 
qu'ici, cette  greffe  a  été,  en  ce  qui  touche  les  Conifères,  exclu- 
sivement réservée  et  employée  pour  les  Pins;  mais  il  est  assez 
probable  qu'on  pourra  l'appliquer  à  d'autres  genres,  tels  que 
les  Picea,  les  Abies,  etc.,  etc.  Pour  exécuter  la  greffe  herba- 
cée, on  coupe  net,  avec  un  instrument  bien  acéré,  la  flèche  ou 
bourgeon  terminal  des  arbres  que  l'on  veut  greffer  ;  on  retran- 


588  CULTURE  ET  MULTIPLICATION. 

che  les  feuilles  du  sommet  de  la  partie  qui  doit  recevoir  la 
greffe,  moins  toutefois  quelques-unes  de  celles  qui  sont  tout 
à  fait  à  l'extrémité,  qu'on  laisse  subsister  pour  attirer  la  sève 
vers  ce  point  :  ces  feuilles  sont  appelées,  dans  la  pratique, 
feuilles  nourrices;  on  fend  ensuite  le  sujet  longitudinalement 
dans  toute  sa  largeur,  et  on  insère  dans  cette  fente  la  greffe, 
qui  doit  également  provenir  de  l'extrémité  d'un  jeune  bour- 
geon de  nature  herbacée,  comme  la  partie  du  sujet  sur  la- 
quelle elle  doit  être  placée.  Cette  greffe,  dont  la  longueur  peut 
varier  entre  6  et  10  centim. ,  se  prépare  de  la  manière  suivante. 
On  supprime  d'abord  les  feuilles  inférieures,  puis  on  amin- 
cit le  jeune  rameau  en  coin  des  deux  côtés,  et  non  en  biseau , 
c'est-à-dire  avec  un  côté  plus  épais  que  l'autre,  ainsi  qu'on  le 
fait  pour  la  greffe  en  fente  ordinaire.  Cette  greffe  doit  être  un 
peu  moins  large  que  le  sujet,  de  sorte  que,  placée  au  centre, 
elle  se  trouve  promptement  recouverte.  Il  n'y  a  pas  d'incon- 
vénient à  ce  qu'elle  soit  de  même  largeur,  mais  dans  aucun 
cas  elle  ne  devra  en  avoir  davantage.  La  fente  du  sujet  doit 
avoir  un  peu  plus  de  profondeur  que  la  partie  amincie  de  la 
greffe  n'a  de  longueur,  afin  que  cette  dernière  se  trouve  entiè- 
rement cachée  par  les  deux  côtés  du  sujet  lorsqu'ils  seront 
rapprochés.  On  ligature  ensuite  avec  de  la  laine,  en  serrant 
suffisamment  pour  mettre  en  contact  toutes  les  parties  qui  doi- 
vent s'unir,  mais  pas  assez  pourque  le  jeune  bois,  qui  est  très- 
tendre,  éprouve  une  compression  qui  se  traduirait  à  l'œil  par 
un  renfoncement.  Cette  ligature  doit  être  faite  au-dessous 
des  feuilles  nourrices,  de  façon  à  ne  pas  les  endommager , 
afin  qu'elles  puissent  remplir  en  toute  liberté  leurs  fonctions. 
Lorsque  l'opération  est  terminée,  on  enveloppe  les  greffes 
d'un  cornet  ou  d'un  sac  de  papier,  pour  que  l'air  ne  puisse  les 
fatiguer;  ce  cornet  est  attaché  par  sa  base  un  peu  au-dessous 
de  la  greffe.  Au  bout  d'un  mois  ou  de  six  semaines,  on  ôte  ce 
papier,  ou  plutôt  on  fait  un  trou  à  sa  partie  supérieure,  du 
côté  opposé  à  celui  d'où  vient  le  soleil  ;  puis,  trois  semaines  ou 


DES  CONIFÈRES.  589 

un  mois  plus  tard,  on  défait  la  ligature,  à  moins  qu'on  ne  se 
soit  aperçu  qu'elle  devait  l'être  plus  tôt,  ou  bien  qu'au  moment 
de  l'enlever  on  ne  reconnaisse  qu'elle  doit  encore  être  main- 
tenue pendant  quelque  temps.  Enfin,  lorsque  toutes  les  par- 
ties sont  parfaitement  soudées  ensemble,  on  pare  la  plaie, 
c'est-à-dire  qu'on  supprime  les  extrémités  du  sujet  si  elles 
sont  saillantes,  ou  toute  autre  partie  inutile  qui  pourrait  être 
désagréable  à  la  vue,  et  l'opération  est  tout  à  fait  terminée.  Si 
cependant  on  pouvait  craindre  la  rupture  de  la  greffe,  on  l'as- 
sujettirait à  un  tuteur  ou  seulement  à  une  baguette  qu'on  atta- 
cherait au  sujet  même. 

Pour  exécuter  ces  divers  travaux,  on  devra  se  servir  d'in- 
struments très-tranchants,  afin  de  ne  pas  endommager  les 
jeunes  tissus,  et  pour  que  les  plaies  soient  aussi  nettes  que 
possible.  On  devra  aussi  les  essuyer  souvent,  pour  en  ôter  la 
résine,  qui  est  très-abondante  dans  ces  végétaux,  car,  en  se 
déposant  sur  la  lame  de  l'instrument,  elle  forme  bientôt  une 
couche  poisseuse  qni  l'empêche  de  couper. 

La  facilité  d'exécution  et  la  reprise  presque  certaine  de  la 
greffe  herbacée  la  rendent  précieuse  à  la  sylviculture,  puis- 
qu'elle permet  de  remplacer  une  espèce  de  valeur  médiocre 
par  une  autre  de  qualité  supérieure  ou  qui  convient  mieux  au 
but  que  l'on  veut  atteindre  ;  c'est  ce  qui  est  arrivé  dans  la 
forêt  de  Fontainebleau  pour  les  Pinus  sylvestris  et  Laricio* 
Le  premier  y  croît  très-bien,  tandis  que  le  second  y  végète 
avec  peine.  Dans  cette  circonstance,  un  certain  nombre  de  P. 
sylvestris  ont  reçu  des  greffes  de  P.  Laricio,  et  le  résultat 
est  tel  qu'à  peine  si  l'on  distingue  aujourd'hui  l'endroit  où 
elles  ont  été  posées  ;  mais  il  faut  pour  la  greffe  herbacée,  de 
même  que  pour  toutes  les  autres,  si  l'on  veut  qu'elle  soit 
suivie  de  succès,  que  la  greffe  et  le  sujet,  ainsi  que  je  l'ai  déjà 
dit,  aient  la  plus  grande  analogie  possible. 

Je  terminerai  cet  article  sur  la  greffe  en  cherchant  à  éluci- 
der une  question  qui  s'y  rattache.  Voici  celte  question  :  Les 


590  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

végétaux  Conifères  peuvent-ils  croître  aussi  bien  et  vivre  aussi 
longtemps  lorsqu'ils  sont  greffés  que  lorsqu'ils  sont  franc- 
de-pied,  c'est-à-dire  issus  de  graines?  Cette  question  m'a 
été  suggérée  par  l'opinion  que  quelques  personnes  ont  avan- 
cée relativement  à  cette  opération.  En  voyant  certaines  es- 
pèces de  Pins  végéter  avec  vigueur  pendant  quelques  annéjss 
après  avoir  été  greffés,  puis  la  végétation  se  ralentir  successi- 
vement, et    enfin  périr,  ces   personnes  ont  tiré  de  faits 
particuliers  une  conséquence  générale  qu'ils  ont  exprimée  à 
peu  près  en  ces  termes  :  La  multiplication  des  Conifères  au 
moyen  de  la  greffe  ne  vaut  rien.  A  cette  conclusion,  mal  fondée 
à  mon  avis,  je  répondrai  par  des  faits.  N'est-il  pas  démontré 
par  les  Pins  de  la  forêt  de  Fontainebleau,  dont  j'ai  parlé  ci- 
dessus,  qui  sont  greffés  depuis  plus  de  vingt  ans,  et  qui  sont 
encore  aujourd'hui  dans  l'état  de  végétation  le  plus  parfait, 
que  laj  greffe  faite  dans  de  bonnes  conditions  n'offre  aucun 
inconvénient?  La  soudure  et  l'adhérence  sont  tellement  in- 
times dans  ces  arbres,  la  grosseur  et  le  développement  telle- 
ment semblables,  qu'on  ne  peut  souvent  distinguer  le  sujet 
de  la  greffe  qu'à  la  couleur  différente  de  leur  écorce.  Je 
pourrais  multiplier  les  exemples  à  l'infini,  non-seulement  en 
portant  mes  regards  sur  la  nombreuse  espèce  de  Pins,  mais 
encore  sur  les  Juniperus,  les  Cupressus,  etc.,  etc.  Et  nos 
arbres  fruitiers,  ne  sont-ils  pas  tous  greffés?  Ils  donnent 
pourtant  de  beaux  et  bons  fruits  et  vivent  très-longtemps. 
Nous  serions  cependant  en  droit  de  dire  de  ces  derniers  ce 
que  certaines  personnes  disent  des  Pins;  car  combien  d'es- 
pèces, qui  reprennent  très-bien  sur  d'autres  du  même  genre, 
ne  peuvent  pourtant  pas  y  vivre?  A-t-on  pour  cela  jamais  eu 
l'idée  de  prétendre  que  les  arbres  fruitiers  ne  durent  pas 
lorsqu'ils  ont  été  greffés.  Pourquoi  donc  faire  une  exception 
au  détriment  des  Pins?  Je  suis  convaincu  que  les  Pins,  de 
même  que  tous  les  autres  arbres,  peuvent  se  greffer  les  uns  sur 
les  autres  et  vivre  longtemps;  mais,  je  le  répète,  cette  alliance 


DES  CONIFÈRES.  591 

forcée  de  deux  espèces  différentes  ne  peut  être  durable  que 
lorsque  l'analogie  est  entre  elles  aussi  complète  que  possible. 
Il  reste  donc  parfaitement  démontré  par  les  exemples  ci- 
dessus  que  l'insuccès  que  nous  éprouvons  souvent  résulte 
uniquement  de  ce  que  nous  n'opérons  que  très-rarement 
dans  de  bonnes  conditions.  Aussi  dirai-je  :  Toutes  les  fois 
que,  par  la  greffe,  on  mettra  en  contact  des  espèces  présen- 
tant entre  elles  des  caractères  physiques  et  physiologiques, 
c'est-à-dire  le  port,  la  vigueur,  le  nombre  de  feuilles,  le 
mode  de  végétation,  à  peu  près  semblables,  on  devra  toujours 
réussir.  Si  dans  beaucoup  de  cas  nous  manquons  de  sujets  qui 
présentent  des  caractères  analogues  à  ceux  des  espèces  que 
nous  voulons  multiplier,  la  nature  procédant  par  gradation 
et  non  par  sauts,  c'est  qu'il  existe  quelque  part  d'autres  es- 
pèces intermédiaires  que  nous  ne  possédons  pas  encore  ;  car 
une  exception  de  ce  genre  serait  une  infraction  à  toutes  les 
règles  qu'une  longue  observation  a  permis  d'établir. 

§  XI.  Des  Couchages. 

Quoique  ce  mode  de  multiplication  soit  à  peine  usité  pour 
les  végétaux  Conifères,  j'ai  dû  le  signaler  ici,  parce  que  dans 
certains  cas  il  peut  être  très-utile  d'y  recourir.  Quant  aux 
moyens  d'exécution,  ils  sont  les  mêmes  que  pour  tous  les 
couchages  en  général;  il  faut  donc  aussi  avoir  une  ou  des 
mères.  Si  elles  sont  trop  élevées,  on  les  incline  tout  entières, 
ou  bien  on  abaisse  seulement  les  branches,  si  l'arbre  à  mul- 
tiplier est  trop  gros  pour  se  prêter  à  une  inclinaison  générale. 
Les  branches  à  multiplier  sont  ensuite  incisées  et  traitées 
comme  on  traite  les  couchages  rebelles;  elles  sont  mainte- 
nues en  terre  avec  des  piquets  ou  avec  des  crochets. 

Si  les  plantes  à  multiplier  sont  en  pots  ou  en  caisses,  ou 
lors  même  qu'elles  seront  en  pleine  terre,  si  l'on  ne  veut  ni 
mutiler  ni  déformer  les  arbres,  on  emploie  les  couchages 


592  CULTURE  ET  MULTIPLICATION    DES  CONIFÈRES. 

aériens,  c'est-à-dire  qu'à  l'aide  de  supports  placés  autour  des 
arbres  on  dispose  des  pots  dans  lesquels  on  fait  entrer  les 
branches  destinées  à  la  multiplication. 

Au  point  de  vue  de  la  propagation,  les  couchages  des 
Conifères,  quoique  moins  expéditifs  que  les  greffes,  mais 
parfois  plus  rapides  que  les  boutures,  présentent  sur  ces 
dernières  un  avantage  incontestable  :  celui  d'une  réussite  à 
peu  près  certaine  ;  de  plus,  ils  permettent  de  multiplier  et 
d'obtenir  franches-de-pied  quelques  espèces  qui  ne  repren- 
nent pas,  ou  du  moins  très-difficilement,  de  boutures  ;  tels 
sont  le  Dammara  orientalis,  certains  Podocarpus,  le  P.  fer- 
ruginea  par  exemple,  etc.,  etc. 


CHAPITRE  IL 

Coup-d'œil  général  sur  les  genres,  au  point 
de  vue  de  la  multiplication* 


Comme  un  certain  nombre  de  genres  présentent,  sous  le 
rapport  de  la  multiplication,  des  particularités  souvent  très- 
importantes  et  propres  à  chacun  d'eux,  qui  n'ont  pu  être  signa- 
lées dans  les  principes  généraux  qui  font  l'objet  du  chapitre 
précédent,  je  crois  devoir,  comme  complément  de  ce  travail, 
passer  rapidement  en  revue  tous  les  genres,  à  ce  nouveau  point 
de  vue. 

Les  époques  et  la  manière  de  faire  les  semis,  les  greffes,  les 
boutures,  les  soins  qu'on  doit  leur  donner,  etc.,  ayant  été  suf- 
fisamment détaillés,  je  n'y  reviendrai  pas  ici. 

JUNIPERUS.  Peu  difficiles  sur  la  nature  du  sol,  les  Junipe- 
rus  ne  paraissent  donner  lieu  à  aucune  observation  spéciale, 
si  ce  n'est  en  ce  qui  touche  aux  semis.  Les  graines  ou  nucules 
doivent  être  mises  en  terre  aussitôt  qu'elles  sont  mûres  ;  comme 
elles  germent  difficilement,  et  qu'elles  ont  besoin  pour  cela 
d'un  temps  assez  long,  on  les  soumet  ordinairement  à  une 
stratification  préalable  dans  des  pots  ou  terrines  remplis  de 
sable  siliceux,  et  on  ne  les  sème  que  lorsqu'elles  sont  sur  le 
point  d'entrer  en  germination.  Si  Ton  a  peu  de  graines,  on 
sème  immédiatement  à  demeure,  soit  en  pot,  soit  en  terrine. 
Les  plants  doivent  être  repiqués  de  bonne  heure,  et  abrités,  s'il 
est  possible,  pendant  quelque  temps,  pour  assurer  leur  reprise. 
Traité  t>es  Conifères.  38 


594  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

—  Le  sujet  dont  on  se  sert  pour  greffer  est  le  J.  Virginiana. 

MICROCACHRYS.  Ce  genre  n'est  pas  encore  introduit;  son 
origine  seule  peut  nous  faire  préjuger  de  sa  culture,  qui  de- 
vra probablement  être  celle  des  plantes  de  serre  tempérée. 

WIDDRINGTONIA.  Leur  multiplication  s'opère  par  graines, 
par  boutures  et  par  greffes.  On  sème  les  premières  en  terrines, 
que  l'on  place  sous  châssis  ou  dans  une  serre;  elles  lèvent 
promptement.  Les  soins  à  donner  aux  jeunes  plants  de  ce 
genre,  et  de  tous  ceux  qui  sont  originaires  de  la  Nouvelle-Hol- 
lande, de  la  Nouvelle-Zélande,  ou  d'autres  climats  analo- 
gues, sont  les  mêmes  que  ceux  que  l'on  donne  aux  plantes 
qui,  sous  notre  latitude, exigent  l'abri  delà  serre.  Les  plants 
devront  donc  être  repiqués  dans  des  pots  et  placés  ensuite 
dans  des  coffres  et  sous  des  châssis,  où  on  leur  donnera  les 
soins  nécessaires. — Les  boutures  ne  présentent  rien  de  parti- 
lier. — Quant  aux  greffes,  elles  n'offrent  aucune  difficulté;  on 
emploie  comme  sujet  l'une  des  espèces  du  genre  suivant,  ou 
mieux  encore  les  Cyprès,  soit  le  C.  fastigiata,  soit  le  C.  ho- 
rizontalis. 

FRENELA.  Ces  arbrisseaux  ne  reprennent  pas  de  boutures; 
on  les  multiplie  à  l'aide  de  graines  que  l'on  sème  et  traite 
comme  celles  du  genre  précédent. — A  défaut  de  graines,  on 
les  multiplie  de  greffes  que  l'on  pratique  sur  les  Biota,  les 
Thuia  et  les  Cupressus. 

ACTINOSTROBUS.  Ainsi  que  les  FrenelaJ  Actinostrobus  ne 
reprend  pas  de  boutures;  on  doit  donc  avoir  recours  aux  semis, 
que  l'on  traite  comme  ceux  des  Frenela. —  Ainsi  que  ces  der- 
niers, on  les  multiplie  facilement  par  la  greffe  sur  les  mêmes 
sujets.  Les  arrosements  doivent  être  très-modérés  pendant 
l'hiver. 

CALLITRIS.  Même  culture  que  celle  des  deux  genres  pré- 
cédents. 


DES  CONIFÈRES.  595 

libocedrus.  On  les  multiplie  de  graines,  par  boutures  et 
par  greffes.  Les  premières  doivent  être  semées,  dans  l'année  où 
elles  ont  été  récoltées,  en  terrines  qu'on  place  sous  des  châs- 
sis ou  dans  une  serre. — Les  boutures  ne  présentent  rien  de 
particulier. — Le  L.  Doniana  est  tout  à  fait  rebelle  à  ce  dernier 
genre  de  multiplication,  mais  il  reprend  et  végète  très-bien, 
greffé  sur  les  Biota  et  mieux  encore  sur  les  Thuia.  Quant  au 
L.  tetragona,  nous  ne  pouvons  encore  rien  dire  de  sa  multi- 
plication; mais,  dans  le  cas  où  il  ne  reprendrait  pas  de  bou- 
tures, on  pourra  toujours  lui  appliquer  la  greffe  comme  au 
L.  Doniana. 

BIOTA.  Peu  délicats  sur  le  terrain,  les  Biota  préfèrent  cepen- 
dant les  terres  chaudes  et  légères,  plutôt  calcaires  et  sèches, 
aux  terres  argileuses;  celles  qui  sont  alumineuses,  com- 
pactes, dont  l'eau  s'écoule  difficilement,  leur  sont  surtout  très- 
nuisibles.  Leur  multiplication  se  fait  au  moyen  de  graines; 
mais,  pour  les  espèces  qui  n'en  donnent  pas,  ou  pour  les  va- 
riétés qui  pourraient  perdre  leur  caractère  spécial  par  les  semis, 
on  a,  comme  dans  tous  les  cas  précédents,  recours  à  la  greffe, 
que  Ton  pratique  sur  le  B.  Orientalis,  espèce  assez  commune, 
et  dont  on  est,  en  général,  abondamment  pourvu. 

THUIA.  Leur  culture  et  leur  multiplication  étant  les  mêmes 
quecelles  des  Biota,  je  renvoie  àcet  article  pourtouslesdétails; 
je  ferai  seulement  observer  que,  le  périsperme  des  graines 
étant  beaucoup  plus  mince  dans  ceux-ci  que  dans  les  précé- 
dents, elles  doivent  être  moins  profondément  enterrées;  de 
plus,  comme  elles  perdent  prompt ement  leurs  facultés  germi- 
natives,  on  ne  doit  employer  que  celles  qui  sont  fraîchement 
récoltées. 

FITZ-ROYA.  On  multiplie  le  Fitz-Roya  de  graines,  que 
l'on  sème  et  que  l'on  traite  comme  celles  des  Callitris,  des 
Actinostrobus  ,  des  Frenela,  etc.  On  donne  aux  jeunes 
plants  les  mêmes  soins  qu'à  tous  ces  derniers.  —  A  défaut 


596  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

de  graines  on  le  multiplie  de  boutures  qui  reprennent  très- 
bien. 

THUIOPSIS.  A  défaut  des  graines,  que  l'on  doit  toujours 
préférer,  on  multiplie  les  Thuiopsis  par  boutures  et  par 
greffes.  Ces  dernières  se  pratiquent  sur  les  Biota  et  sur  les 
Thuia. 

CUPRESSUS.  Les  Cupressus  aiment  un  sol  chaud  et  léger, 
plutôt  calcaire  qu'argileux  ;  aussi  sont-ils  par  excellence  les 
arbres  des  contrées  méridionales.  On  doit,  autant  que  pos- 
sible, employer  le  semis  pour  leur  multiplication;  mais,  à 
défaut  de  graine,  on  a  recours  à  la  greffe,  plus  rarement  aux 
boutures,  qui  reprennent  difficilement.  On  repique  les  plants, 
la  deuxième  année,  en  pots,  si  ce  sont  des  espèces  rares,  qui 
demandent  à  être  abritées  l'hiver;  en  pleine  terre,  si  ce  sont 
des  espèces  communes,  à  moins  qu'on  ne  doive  s'en  servir 
comme  sujets.  Dans  ce  dernier  cas,  on  devra  les  mettre  dans 
des  petits  pots-godets,  afin  de  pouvoir  en  placer  un  plus 
grand  nombre  sous  les  cloches  lorsqu'on  les  greffera.  En 
général  cependant,  comme  la  transplantation  fatigue  consi- 
dérablement les  Cyprès,  et  que  la  reprise  est  peu  certaine 
lorsque  les  racines  ont  été  mises  à  nu,  on  se  trouvera  très- 
bien,  toutes  les  fois  que  cela  sera  possible,  de  les  élever  en 
pots;  la  transplantation  et  la  reprise  offriront  ainsi  beaucoup 
moins  de  difficultés,  et  le  résultat  en  sera  certainement  meil- 
leur, à  moins  cependant  que  la  terre  dans  laquelle  ils  auront 
été  élevés  ne  soit  assez  forte  pour  qu'une  grande  partie  en 
reste  adhérente  aux  racines. 

CHAM/ECYPARIS.  Culture  et  multiplication  à  peu  près  sem- 
blables à  celles  des  Biota  et  des  Thuia.  A  défaut  de  graines, 
on  les  multiplie  par  greffe  sur  ces  deux  genres,  excepté  le 
C.  ericoides,  qui  reprend  très-bien  de  boutures  faites  à 
chaud. 


DES  CONIFÈRES.  597 

TAXODIUM.  La  culture  en  est  facile  et  n'offre  rien  de  par- 
ticulier. On  les  multiplie  de  graines,  que  Ton  sème  en  terre 
de  bruyère,  entretenue  toujours  modérément  humide,  à  l'aide 
de  fréquents  bassinages.  On  repique  soit  en  pleine  terre,  soit 
en  pots.  —  Pour  les  espèces  qui  ne  donnent  pas  de  graines, 
ou  pour  les  variétés  qui,  par  ce  procédé,  pourraient  perdre 
leur  caractère  propre,  on  emploie  la  gretfe,  que  l'on  pratique 
sur  le  T.  distichum.  La  greffe  la  plus  fréquemment  em- 
ployée est  celle  en  fente  ordinaire.  On  peut  cependant 
employer  également  les  autres. 

Si  on  cultivait  le  T.  distichum  au  point  de  vue  de  l'exploi- 
tation, on  pourrait  le  planter  dans  des  lieux  humides,  tour- 
beux, qui  sont  ceux  où  cette  espèce  réussit  le  mieux. 

GLYPTOSTROBUS.  Ces  arbrisseaux  ne  donnant  pas  de  grai- 
nes dans  nos  cultures;  on  les  multiplie  de  greffe  sur  le  Taxo- 
dium  distichum,  sur  lequel  ils  poussent  très -bien.  Les  Glyp- 
tostrobus  sont  assez  délicats  ;  ils  redoutent  surtout  de  trouver 
à  leurs  racines  une  humidité  stagnante.  On  devra  donc  veiller 
à  ce  que  le  sous-sol  soit  perméable;  s'il  ne  l'était  pas  suffi- 
samment, on  y  remédierait  par  le  drainage. 

CRYPTOMERIA.  Les  terrains  légers,  plutôt  secs  qu'humi- 
des, sont  les  plus  convenables  pour  le  Cryptomeria;  il 
craint  beaucoup  l'humidité  stagnante  autour  de  ses  raci- 
nes, ce  qui  s'explique  facilement  lorsqu'on  examine  ces  der- 
nières, qui  sont  très-charnues  et  d'une  nature  spongieuse. 
La  terre  de  bruyère  paraît  indispensable  aux  jeunes  plants, 
si  on  veut  les  avoir  beaux.  On  multiplie  le  Cryptomeria  de 
graines  et  de  boutures;  on  sème  les  premières  Tannée  même 
où  elles  mûrissent. — Quant  aux  boutures,  elles  n'offrent  rien 
de  particulier;  mais  comme  les  individus  qui  en  proviennent 
restent  généralement  grêles  et  que  plusieurs  arbres  de  cette 
espèce  commencent  à  fructifier  en  Europe,  le  semis  est  à  peu 
près  le  seul  moyen  de  multiplication  auquel  on  ait  recours 


598  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

aujourd'hui,  et  on  ne  fait  guère  plus  usage  des  boutures  que 
pour  multiplier  les  variétés. 

ARTHROTAXIS.  On  les  cultive  en  terre  de  bruyère,  dans  des 
pots  plutôt  petits  que  grands,  parce  que  les  racines,  peu  nom- 
breuses, ne  détériorent  pas  beaucoup  le  sol  qui  les  alimente; 
aussi  doit-on  être  très-circonspect  dans  les  arrosements, 
surtout  lorsque  les  plantes  sont  en  repos,  et  doit-on  veiller 
avec  soin  à  ce  que  les  pots  soient  bien  drainés.— La  multipli- 
cation des  Arthrotaxis,  à  défaut  de  graines,  se  fait  par  bou- 
tures et  par  greffes.  Le  sujet  dont  on  se  sert  pour  ces  der- 
nières est  le  Cryptomeria  Japonica  ;  mais,  à  cause  de  la  déli- 
catesse et  du  peu  d'épaisseur  des  rameaux,  il  faut  employer 
ici  la  greffe  en  placage,  et  ne  se  servir  que  d'instruments 
bien  affilés. — Quant  aux  boutures,  on  doit  les  faire  avec  du 
bois  bien  aoûté. 

SEQUOIA.  La  multiplication  des  Séquoia  se  fait  à  l'aide  de 
graines,  qui  doivent  être  semées  Tannée  même  où  elles  ont 
été  récoltées. — Lorsqu'elles  font  défaut,  on  a  recours  aux 
boutures,  qui  reprennent  très-bien. 

CUNNINGHAMIA.  On  le  multiplie  de  boutures  et  de  graines. 
Ces  dernières  doivent  être  traitées  comme  celles  du  genre 
précédent.— A  défaut  de  graines,  on  multiplie  le  C.  Sinensis 
par  boutures.  Lorsque  ces  dernières  sont  faites  avec  des 
branches  latérales,  il  est  rare  qu'elles  s'élèvent  verticalement  ; 
mais  il  repousse,  soit  de  la  base,  soit  un  peu  au-dessus,  un  ou 
plusieurs  bourgeons  qui  s'élancent  aussi  droits  que  pourraient 
le  faire  des  sujets  issus  de  graines.— On  le  multiplie  aussi  de 
drageons  qu'il  donne  assez  facilement;  pour  cela,  on  sépare 
ces  derniers  lorsqu'ils  sont  enracinés,  on  les  met  en  pots  et 
on  les  prive  d'air  pendant  quelque  temps,  en  les  plaçant  sous 
des  châssis.  Comme  ces  drageons  sont  souvent  garnis  d'yeux 
et  de  racines  dans  toute  leur  longueur,  on  peut  même  les  cou- 
per par  tronçons  qu'on  traite  comme  de  véritables  boutures. 


DES  CONIFÈRES.  599 

SCIADOPITYS.  Culture  semblable  à  celle  de  ses  congénères. 
A  défaut  de  graines,  on  le  multiplie  de  boutures. 

TSUGA.  Un  sol  profond,  assez  consistant,  paraît  convenir 
aux  espèces  de  ce  genre.  Leur  multiplication  se  fait  par 
graines,  à  leur  défaut  par  boutures,  plus  rarement  par  la 
greffe,  qui  donne  rarement  de  bons  résultats.  On  doit  pré- 
férer les  semis,  car  les  boutures  et  les  greffes  ne  donnent  de 
flèche  ou  tige  verticale  qu'autant  qu'elles  auront  été  prises 
sur  un  individu  provenant  de  graines  ou  qu'elles  seront  le  ré- 
sultat d'un  bourgeon  adventif  obtenu  par  les  moyens  qui  ont 
été  indiqués  précédemment1.  Ce  n'est  donc  que  pour  les 
espèces  dont  on  ne  peut  se  procurer  des  graines,  ou  pour 
propager  les  variétés,  qu'on  emploie  les  boutures  ou  les 
greffes,  quoique  en  général,  je  le  répète,  la  greffe  soit  peu 
avantageuse  pour  multiplier  les  espèces  de  ce  genre.  Le  T. 
Douglasii,  par  exemple,  quoique  reprenant  assez  bien  sur 
plusieurs  espèces,  ne  peut  vivre  sur  aucune,  et  le  T.  Bruno- 
niana,  qui  reprend  bien  lorsqu'il  est  greffé  sur  le  T.  Cana- 
densis,  n'y  dure  pas  longtemps. 

ABIES.  La  multiplication  des  Abies  est  exactement  sem- 
blable à  celle  des  Tsuga  ;  ils  offrent  la  même  répulsion  à 
donner  des  sujets  verticaux  lorsqu'on  s'est  servi  pour  les 
obtenir  de  parties  naturellement  latérales.  A  défaut  de  graines, 
on  a  recours  aux  greffes,  très-rarement  aux  boutures. — Le 
meilleur  sujet  pour  recevoir  la  greffe  est  VA.  pectinata, 
vulgairement  nommé  Sapin  de  Normandie. 

PICEA.  Généralement  moins  délicats  et  moins  difficiles  sur  la 
nature  du  terrain  que  les  Abiesy  les  Picea  offrent  encore  sur 
ces  derniers  un  grand  avantage  au  point  de  vue  de  la  mul- 
tiplication ;  car  tous  les  rameaux,  qu'ils  proviennent  de  bran- 

1  Chap.  I,  §  vin. 


600  CULTURE   ET  MULTIPLICATION 

ches  latérales,  de  la  base  ou  du  sommet  des  arbres,  produisent 
des  sujets  qui  prennent  spontanément  une  direction  verticale, 
comme  le  feraient  des  individus  issus  de  graines.  On  doit 
cependant  préférer  les  semis;  mais,  à  défaut  de  graines,  on 
emploie  les  boutures  et  les  greffes,  plus  souvent  ces  dernières, 
quoique  les  boutures  reprennent  mieux  dans  le  genre  Picea 
que  dans  le  genre  Abies. — Le  sujet  dont  on  se  sert  le  plus 
ordinairement,  et  qui,  en  définitive  est  le  meilleur,  appartient 
à  l'espèce  la  plus  commune,  le  P.  excelsa.  Si  l'on  veut  pro- 
pager des  espèces  plus  délicates  et  à  feuilles  plus  argentées, 
on  peut  employer  le  P.  alba,  vulgairement  Sapinette  blanche. 

LARIX.  Peu  difficiles  sur  le  terrain,  les  Larix  (Mélèzes)  ont 
cependant  besoin,  pour  acquérir  les  dimensions  considérables 
qui  les  font  rechercher,  d'être  placés  dans  des  conditions 
particulières;  ces  conditions  sont  un  air  vif,  souvent  re- 
nouvelé, un  sol  assez  profond,  consistant,  lors  même  qu'il 
serait  caillouteux,  plutôt  légèrement  humide  que  trop  sec, 
pourvu  que  le  spus-sol  soit  perméable,  afin  qu'il  n'y  ait  pas 
d'eau  stagnante  autour  des  racines. — Les  Mélèzes  se  multi- 
plient de  graines  qui  doivent  être  semées  dans  une  terre 
franche,  siliceuse,  entretenue  légèrement  humide. — A  défaut 
de  graines  pour  les  espèces  comme  pour  les  variétés,  on  a 
recours  aux  greffes.  On  se  se  sert  comme  sujet  du  Mélèze 
commun,  L.  Furopœa. 

CEDRUS.  Peu  délicats  sur  le  terrain, les  Cèdres  ne  semblent 
présenter  aucune  difficulté  dans  leur  culture.  Leur  multipli- 
cation doit  se  faire  de  graines;  mais,  à  leur  défaut,  on  a  recours 
aux  boutures  et  à  la  greffe,  qu'on  pratique  sur  le  C.  Libani 
ou  le  C.  Atlantica. 

PINUS.  Les  nombreuses  espèces  d'origine  et  de  végétation 
diverses  que  renferme  le  genre  Pin,  apportent  nécessaire- 
ment aux  procédés  de  culture  de  ce  genre  des  modifications 
qu'il  serait  inutile  ou  plutôt  impossible  de  mentionner  ici  en 


DES    CONIFÈRES.  601 

détail.  Quant  aux  moyens  de  multiplication,  ils  sont  toujours 
les  mêmes  :  d'abord  les  semis;  à  défaut  de  graines,  les  bou- 
tures, les  greffes.  Dans  les  semis,  les  graines  d'espèces  qui, 
ainsi  que  les  plants  qui  en  proviendront,  ont  besoin  d'abri 
l'hiver,  seront  traitées,  comme  je  l'ai  dit  précédemment 
en  parlant  des  plantes  originaires  soit  de  la  Nouvelle-Hollande, 
soit  du  Mexique. — Les  boutures  ne  présentent  rien  de  particu- 
lier. Quant  aux  greffes,  la  plus  grande  et  même  la  seule  diffi- 
culté réside  dans  le  choix  des  sujets,  et  nous  renvoyons,  à  cet 
égard,  au  §  ix  du  chapitre  Ier,  où  l'on  trouvera  tous  les  rensei- 
gnements nécessaires. 

Les  Pins  ont,  sur  la  plupart  des  autres  genres  de  la  famille 
des  Conifères,  un  avantage  au  point  de  vue  de  la  multiplica- 
tion :  c'est  que,  quelle  que  soit  la  partie  du  végétal  qui  serve  à 
faire  des  boutures  ou  des  greffes,  on  peut  être  assuré  d'obte- 
nir un  individu  qui  s'élèvera  verticalement,  tout  en  donnant 
naissance  à  des  rameaux  latéraux  verticillés,  ainsi  que  le  ferait 
un  individu  issu  de  graines. 

ARAUCARIA.  A  l'exception  de  VA.  imbricata,  la  culture  de 
ce  genre  est  celle  des  plantes  qui  [nous  viennent  de  la  Nouvelle- 
Hollande.  Leur  multiplication  se  fait  de  graines  qu'on  doit 
semer  aussitôt  qu'on  les  reçoit,  car  elles  perdent  irès-promp- 
tement  leurs  facultés  germinatives.  L'éducation  des  plants  est 
la  même  que  celle  des  autres  végétaux  de  serre  tempérée,  et, 
bien  que  VA.  imbricata  puisse  supporter  les  froids  les  plus 
rigoureux  de  notre  climat,  il  sera  cependant  très-prudent 
d'abriter  les  jeunes  plants  sous  des  châssis  pendant  l'hiver. 

Les  Araucaria  peuvent  aussi  se  multiplier  de  boutures  et 
de  greffes;  mais  ces  procédés,  peu  avantageux  d'ailleurs,  ne 
sont  guère  employés  que  pour  propager  les  espèces  ou  les  va- 
riétés dont  on  ne  peut  se  procurer  des  graines.  En  effet,  de 
même  que  les  Tsuga  et  les  Abies,  ils  présentent  l'inconvénient 
de  ne  pas  donner  de  tiges  verticales  lorsqu'on  s'est  servi 


602  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

pour  bouture  ou  pour  greffe  de  branches  latérales;  ce  défaut 
est  même  porté  à  un  plus  haut  degré  dans  les  Araucaria  que 
dans  les  deux  genres  dont  nous  nous  sommes  déjà  occupés. 
Dans  ceux-ci  on  obtient  quelquefois,  avec  le  temps,  une  tige 
verticale,  tandis  que  ce  fait  semble  ne  jamais  se  produire  chez 
les  Araucaria.  Aussi  n' emploie -t-on  ces  procédés  de  multi- 
plication que  dans  le  cas  de  manque  absolu  de  graines,  et  ne 
fait-on  des  boutures  de  branches  que  pour  se  procurer  des 
sujets  destinés  à  recevoir  soit  des  greffes  d'autres  espèces  ou 
variétés,  soit  des  greffes  de  l'espèce  même,  mais  présentant  les 
conditions  requises  pour  produire  une  tige  verticale  ou  flèche. 
Ces  bourgeons  s'obtiennent  de  la  même  manière  que  dans  les 
AbieSy  comme  nous  l'avons  expliqué  au  §  vin  du  chapitre  Ier, 
auquel  je  renvoie  pour  les  détails.  J'ajouterai  seulement  que, 
lorsqu'on  coupe  la  flèche  ou  le  bourgeon  terminal  d'un  Arau- 
caria, ce  doit  être  à  8  ou  10  centimètres  au-dessus  d'un  ver- 
ticille  de  branches,  l'arbre  ainsi  tronqué  paraît  repercer  plus 
facilement  et  donner  un  plus'  grand  nombre  de  bourgeons 
adventifs  qu'auparavant,  but  que  l'on  se  propose  ordinaire- 
ment lorsqu'on  fait  cette  opération. — On  multiplie  aussi  Y  A. 
Cunninghami  par  boutures  de  racines;  ces  dernières,  coupées 
par  tronçons  de  8  à  10  centimètres  de  longueur,  sont  piquées 
dans  des  pots  remplis  de  terre  de  bruyère,  et  traitées  comme 
des  boutures  ordinaires. — Les  greffes  doivent  être  insérées  sur 
les  espèces  qui  ont  entre  elles  la  plus  grande  analogie  possible  ; 
ce  point  est  ici  tellement  essentiel  que  Y  A.  excelsa,  qui  re- 
prend très-bien  sur  tous  ses  congénères,  ne  végète  avec  vigueur 
que  greffé  sur  lui-même.  Greffé  sur  Y  A.  imbricata,\\  se  soude 
parfaitement  et  promptement,  mais  il  pousse  peu  et  meurt 
très-vite.  Quelques  horticulteurs  le  greffent  aussi  sur  YA.Cun- 
ninghami;ïen  ai  vu  plusieurs,  soumis  à  ce  traitement,  dont  la 
végétation  paraissait  très-belle.  Pour  les  autres  espèces,  on 
devra  choisir  pour  sujet  celle  avec  laquelle  elles  ont  le  plus 
de  rapport;  ainsi,  par  exemple,  VA.  Bidwilli  pourra  être 


DES  CONIFÈRES.  603 

greffé  sur  l'A.  Brasiliensis,  VA.  Cookii  sur  Y  A.  excelsa  ou  sur 
VA.  Cunninghami,  et  vice  versa, 

DAMMARA.  Comme  on  ne  reçoit  que  très-rarement  des 
graines  de  Dammara,  on  les  multiplie  au  moyen  des  greffes, 
beaucoup  plus  rarement  de  boutures,  si  ce  n'est  quand  on 
opère  sur  le  D.  Australis,  qui  reprend  très-bien  de  cette  ma- 
nière; mais  ces  boutures  ne  donnent  également  une  tige  ver- 
ticale qu'autant  qu'elles  proviennent  soit  de  la  flèche  même, 
soit  d'un  bourgeon  adventif  pris  sur  cette  dernière.  —  Quant 
au  D.  Orientalis,  comme  il  ne  reprend  pas  de  boutures,  on 
le  multiplie  par  greffes  sur  VA.  Brasiliensis  ou  sur  l'A.  im- 
bricata,  dont  on  se  procure  assez  facilement  des  graines.  Les 
autres  espèces  ne  sont  pas  encore  introduites,  et  leur  introduc- 
tion n'aura  probablement  pour  nous  d'autre  avantage  que 
d'augmenter  nos  collections  de  serre  tempérée. 

PODOCARPUS.  On  les  multiplie  par  boutures,  car  ce  n'est 
que  très-rarement  qu'on  en  reçoit  des  graines,  et,  jusqu'à 
ce  jour,  une  seule  espèce,  le  P.  Chinensis,  en  donne  dans 
nos  cultures.  On  sème  ces  graines  aussitôt  qu'elles  sont  mûres; 
elles  lèvent  assez  promptement,  et  d'autant  plus  vite  que 
la  température  est  plus  élevée.  —  Les  boutures  ne  présen- 
tent rien  de  particulier  dans  leur  exécution  ;  mais  elles 
sont  presque  toujours  prises  sur  des  branches  latérales, 
sur  des  individus  obtenus  par  le  même  procédé.  Plusieurs 
espèces,  et  surtout  celles  appartenant  aux  tribus  Nageia,  Sta- 
chycarpus  et  Dacrycarpus,  ne  s'élèvent  pas  verticalement; 
l'aide  d'un  tuteur  leur  est  indispensable,  et  alors  les  tiges  res- 
tent souvent  grêles  pendant  un  temps  très-long.  Quelques 
espèces,  appartenant  aux  deux  dernières  tribus  citées  plus 
haut,  ne  reprennent  que  très-difficilement;  une  entre  autres, 
le  P.  ferruginea,  paraît  à  peu  près  complètement  rebelle  à  ce 
mode  de  multiplication.  On  pourrait  peut-être,  dans  ce  cas, 
essayer  la  greffe,  en  choissant  pour  sujet  l'espèce  avec  laquelle 


604  CULTURE   ET  MULTIPLICATION 

elle  a  le  plus  d'analogie;  mais  il  ne  faudrait  certainement  pas 
s'adresser  à  Y  If,  comme  Ta  prétendu  [Rev.  hort,  1848, 
p.  41.)  un  horticulteur  dont  le  nom  est  bien  connu.  Le  moyen 
qui,  dans  cette  circonstance,  offre  le  plus  de  chance  de  réus- 
site, paraît  être  celui  du  couchage. 

SAXE-GOTH/EA.  Genre  récemment  établi  par  M.  le  docteur 
Lindley,  pour  une  espèce  nouvellement  introduite.  A  défaut 
de  graines,  on  multiplie  le  Saxe-Gothœa  de  boutures  qui,  faites 
et  traitées  comme  celles  des  Podocarpus,  reprennent  très- 
bien. 

DACRYDIUM.  La  culture  des  Dacrydium  est  la  même  que 
celle  du  genre  précédent;  leur  multiplication  s'opère  plus 
souvent  par  boutures,  plus  rarement  par  greffes,  carilest  très- 
rare  qu'on  en  reçoive  des  graines.  Les  boutures  doivent  être 
faites  et  traitées  comme  celles  des  Podocarpus. — Quant  aux 
greffes,  on  n'en  fait  guère  usage  que  pour  le  D.  elatum;  car, 
quoiqu'il  reprenne  assez  facilement  de  bouture,  l'expérience  a 
démontré  (c'est  du  moins  ce  qui  a  lieu  dans  nos  cultures)  que, 
lorsqu'on  le  multiplie  par  ce  procédé,  sa  végétation  reste  plus 
languissante,  et  sa  durée  est  de  beaucoup  moindre. 

PHYLLOCLADUS.  Leur  culture,  ainsi  que  celle  des  Dacry- 
dium, est  exactement  la  même  que  celle  des  plantes  [de  serre 
froide.  Leur  multiplication  a  lieu  d'une  manière  conforme  à 
celle  de  ces  dernières  ;  c'est  presque  toujours  aux  boutures, 
parfois  aussi  aux  greffes,  qu'on  a  recours.  L'une  des  espèces, 
le  P.  rhomboidalis,  offre  la  même  particularité  de  culture  que 
le  I).  elatum;  elle  reprend  très-bien  de  boutures,  mais  les 
individus  ainsi  obtenus  poussent  très-peu,  tandis  que,  greffée 
sur  le  P.  trichomanoides,  la  végétation,  beaucoup  plus  vigou- 
reuse, détermine  un  accroissement  bien  plus  rapide. 

SALISBURIA.  Bien  que  le  S.  adiantifolia  puisse  croître 
dans  des  terrains  de  natures  très-diverses,  il  préfère  à  tous  les 


DBS   COiN ITÈRES.  605 

autres  un  sol  profond,  léger  et  chaud.  On  peut  dire  de  lui, 
comme  des  Cupressus,  qu'il  est  l'arbre  des  contrées  méridio- 
nales par  excellence.  Quoique  sa  multiplication  puisse  s'opé  - 
rer  aussi  par  boutures  et  par  greffes,  on  devra  toujours  pré- 
férer les  semis,  car  les  sujets  qui  en  proviennent  s'élancent 
généralement  mieux  que  les  autres;  on  ne  devra  donc,  à 
moins  de  manque  absolu  de  graines,  employer  les  premiers 
procédés  que  pour  multiplier  séparément  chacun  des  sexes, 
lorsqu'on  les  a  reconnus.  —  Les  couchages  se  font  avec  du 
jeune  bois  aoûté;  on  les  incise  pour  faciliter  le  développe- 
ment des  racines.  —  Les  boutures  demandent  à  être  placées 
au  nord  et  à  l'ombre,  en  plein  air  et  en  terre  de  bruyère.  — 
Les  graines  doivent  être  semées  dans  Tannée  où  elles  ont  été 
récoltées  et  après  avoir  été  débarrassées  de  la  pulpe  qui  les 
recouvre. — Les  greffes  sont  beaucoup  plus  expéditives  que 
les  boutures;  car  le  sujet  sur  lequel  on  les  pratique  étant  déjà 
tout  élevé,  on  a,  aussitôt  que  les  greffes  sont  reprises,  des 
plantes  faites  que  l'on  peut  au  besoin  livrer  au  commerce. 
On  peut  se  servir  pour  greffer  de  jeunes  sujets  élevés  en 
pots,  qu'on  place  sous  cloche  dès  que  l'opération  est  termi- 
née, ou  bien  encore  d'individus  plantés  en  pleine  terre  et 
déjà  forts,  dont  on  a  reconnu  le  sexe.  Dans  ce  cas,  on  insère 
sur  quelques  branches  des  greffes  prises  sur  un  individu  du 
sexe  opposé  à  celui  qui  sert  de  sujet.  C'est  ce  qui  a  été  pra- 
tiqué à  Montpellier  et  à  Versailles,  ainsi  que  je  l'ai  dit  ail- 
leurs. La  greffe  la  plus  en  usage  est  celle  en  fente;  on  peut 
également  employer  les  autres. 

CEPHALOTAXUS.  On  les  multiplie  de  graines,  ou,  à  défaut, 
de  greffes  et  de  boutures  qui  reprennent  très-bien;  mais  ici, 
comme  dans  le  genre  Araucaria,  elles  ne  produisent  pas  de 
tige  verticale  lorsqu'elles  ont  été  faites  avec  des  branches 
latérales;  ces  dernières  ne  servent  donc  qu'à  obtenir  des 
sujets  sur  lesquels  on  greffe  plus  tard  les  bourgeons  aptes 


606  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

à  produire  des  tiges  verticales,  à  moins  qu'on  ne  préfère 
employer  ces  bourgeons  eux-mêmes  à  faire  des  boutures. 
Les  moyens  à  employer  pour  obtenir  ces  derniers  ayant  été 
suffisamment  développés  au  §  vin  du  Chapitre  Ier,  le  lecteur 
peut  s'y  reporter  pour  les  détails. 

TORREYA.  Leur  culture  est  exactement  semblable  à  celle 
des  Cephalotaxus.  A  défaut  de  graines,  on  les  multiplie  de 
boutures  et  de  greffes  qui  présentent  les  mêmes  inconvénients 
que  les  genres  que  nous  venons  de  mentionner  ;  les  bran- 
ches latérales  ne  servent  donc  que  comme  sujets,  pour  rece- 
voir les  bourgeons  propres  à  donner  des  tiges  verticales. 

TAXUS.  On  les  multiplie  généralement  de  graines  ;  mais 
pour  les  espèces  qui  n'en  donnent  pas,  ou  pour  conserver  les 
variétés,  on  a,  comme  toujours,  recours  aux  boutures  et  aux 
greffes,  qui  présentent  le  même  inconvénient  que  les  genres 
précédents;  à  moins  qu'on  n'ait  affaire  à  une  espèce  ou  à  une 
variété  dont  toutes  les  branches  ont  une  tendance  naturelle 
à  s'élever  verticalement.  C'est  ce  qui  a  lieu,  par  exemple, 
pour  le  T.  baccata  fastigiata. — Les  graines,  dont  le  testa  est 
osseux,  doivent  être  semées  aussitôt  qu'elles  sont  mûres,  ou 
tout  au  moins  mises  en  stratification  ;  dans  ce  dernier  cas, 
on  ne  les  sème  qu'au  moment  où  elles  vont  entrer  en  germi- 
nation.—Les  boutures  se  font  tantôt  à  froid,  tantôt  à  chaud. 
—  Les  greffes  les  plus  usitées  sont  la  greffe  en  fente  ou  la 
greffe  en  placage;  on  les  pratique  sur  l'espèce  commune,  T. 
baccata. 

GNETUM .  La  culture  de  ces  arbrisseaux  est  très-difficile  sous 
notre  climat,  où  ils  doivent  être  constamment  placés  dans  la 
haute  serre  chaude.  On  ne  doit  les  multiplier  que  de  graines, 
car  tous  les  autres  moyens  offrent  des  obstacles  presque  insur- 
montables. Cependant,  à  défaut  de  graines,  on  peut  employer 
les  couchages;  mais  il  est  très-rare  que  les  boutures  repren- 
nent. Pour  les  espèces  vigoureuses,  qui  émettent  des  drageons 


DES  CONIFÈRES.  607 

à  la  base,  on  détache  ces  derniers  avec  un  talon,  s'il  est  pos- 
sible, ou  mieux  avec  quelques  racines,  et  on  les  met  en  pots 
qu'on  laisse  sous  cloche  pendant  quelque  temps;  on  les  traite, 
en  un  mot,  comme  on  traiterait  de  véritable  boutures. 

ephedra.  Tout  autre  moyen  de  multiplication  que  les  semis 
présente,  pour  les  Ephedra,  de  nombreuses  difficultés.  Ce- 
pendant, quand  il  s'agit  d'espèces  traçantes,  on  peut  les  divi- 
ser. Il  faut  donner  aux  éclats  ou  séparages  les  mêmes  soins 
que  ceux  qui  viennent  d'être  indiqués  pour  les  drageons  des 
Gnetum. 


CHAPITRE  III. 
Observations  et  Procédés  divers 


§  I.    De   l'Époque  à  laquelle    il  convient  de  faire 
les  Plantations. 

On  considère  généralement  le  printemps  comme  l'époque 
la  plus  avantageuse  pour  effectuer  les  plantations,  et  l'on  a 
admis  a  priori  qu'elles  devaient  avoir  lieu  en  avril  et  mai, 
c'est-à-dire  lorsque  les  arbres  ont  déjà  commencé  à  pousser. 
Mais  est-il  bien  reconnu  que  cette  époque  est  la  meilleure  ou 
la  seule  convenable?  A-t-on  fait  des  expériences  contradic- 
toires et  comparatives  pour  s'en  assurer?  Je  ne  crois  pas  qu'il 
y  ait  de  règles  sans  exception,  surtout  en  culture,  et  je  suis 
persuadé  qu'il  faut  en  admettre  ici.  Quelques  explications 
sont  donc  nécessaires,  car  cette  question  doit  être  examinée 
sous  deux  points  de  vue  opposés.  D'abord,  dans  un  climat 
maritime,  où  le  temps  souvent  brumeux  rend  toujours  l'at- 
mosphère humide,  où,  par  conséquent,  la  terre  l'est  toujours 
aussi,  il  est  facile  de  comprendre  qu'il  pourra  y  avoir  avan- 
tage à  planter  en  mars,  en  avril,  et  même  en  mai,  parce  que 
la  terre  est  déjà  un  peu  réchauffée  par  l'élévation  de  la  tem- 
pérature atmosphérique  ;  il  peut  en  être  de  même  dans  les 
pays  septentrionaux,  où  la  grande  humidité  d'un  très-long 
hiver  pourrait  occasionner  la  pourriture  des  racines  des 
arbres  qui,  plantés  à  l'automne,  n'auraient  pas  eu  le  temps 


DES  CONIFÈRES.  609 

de  reprendre  avant  l'hiver,  liais,  dans  les  pays  méridionaux, 
ou  même  dans  beaucoup  de  localités  de  la  France  centrale, 
où  les  printemps  sont  souvent  secs  et  arides,  où  le  soleil 
darde  du  matin  au  soir  ses  rayons,  souvent  accompagnés 
d'un  vent  sec  qui  enlève  promptemenl  l'humidité  au  sol  et 
détermine  une  évaporation  qui  fatigue  toujours  les  végétaux, 
dans  de  telles  conditions,  je  n'hésite  pas  à  dire  qu'il  y  aurait 
avantage  à  planter  à  l'automne,  ou  plutôt  à  la  fin  de  l'été, 
parce  que  la  température, quoique  déjà  affaiblie,  est  cependant 
encore  suffisante  pour  exciter  la  végétation,  et  que  les  nuits, 
devenues  plus  fraîches  et  plus  longues,  peuvent  rendre  aux 
arbres  l'eau  de  végétation  qui  leur  a  été  enlevée  par  l'évapo- 
ration  diurne.  Du  reste,  les  résultats  tout  à  fait  concluants  ont 
pleinement  confirmé  l'opinion  que  je  viens  d'émettre  sur 
l'avantage  qu'offrent,  la  plupart  du  temps,  les  plantations 
faites  à  l'automne. 

Voyons  maintenant  quelles  sont  les  précautions  à  prendre 
pour  assurer  le  succès  des  plantations. 

Tous  les  cultivateurs  savent  combien  la  reprise  des  Pins  en 
général,  et  du  P.  Laricio  en  particulier,  est  difficile,  lorsqu'on 
les  repique  au  printemps.  Cette  difficulté  disparaît  en  grande 
partie  lorsqu'on  arrache  à  l'automne  les  plants,  pour  les 
mettre  en  jauge,  ou  mieux  en  rigoles,  très-près  les  uns  des 
autres.  La  terre  dans  laquelle  on  les  place  doit  être  très-sa- 
blonneuse; on  peut  même  les  mettre  dans  du  sable  siliceux 
presque  pur,  ou  mélangé  de  terreau  résultant  de  la  décompo- 
sition de  végétaux.  Pendant  l'hiver  et  jusqu'au  printemps,  les 
racines  développent  une  si  grande  abondance  de  jeunes  radi- 
celles qu'elles  en  deviennent  presque  entièrement  blanches. 
En  plantant  alors  avec  quelques  précautions,  la  reprise  est  à 
peu  près  certaine. 

Une  condition  importante  dans  la  plantation  des  végétaux 
conifères,  est  qu'ils  ne  soient  pas  enterrés  trop  profondément 
et  que  les  premières  racines  se  trouvent  presque  à  la  surface 
Traité  des  Conifères  39 


610  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

du  sol;  cette  condition  sera  d'autant  plus  nécessaire  que  le 
terrain  sera  plus  humide  et  plus  argileux. 


§  II.  Doit-on  supprimer  les  racines  des  végétaux 
conifères  ? 

A  cette  question  générale,  on  peut  aussi  répondre,  en 
termes  généraux,  oui  et  non,  suivant  les  circonstances  ou  les 
conditions  dans  lesquelles  on  opère. 

Si  Ton  considère  en  effet  que  les  racines  sont  des  organes 
indispensables  aux  végétaux;  que  la  partie  qu'on  en  retranche 
est  la  plus  nécessaire,  celle  où  sont  placées  les  spongioles, 
espèces  de  pompes  qui  puisent  dans  le  sol  tousles  éléments  qui 
entretiennent  la  vie  et  concourent  à  l'accroissement  de  l'arbre; 
que,  sans  elles,  ces  fonctions  ne  peuvent  s'accomplir,  on  ré- 
pondra par  la  négative,  c'est-à-dire  qu'on  n'en  doit  retran- 
cher aucune.  Mais  comme  certaines  circonstances  peuvent 
nécessiter  cette  suppression,  je  vais  essayer,  par  des  exem- 
ples et  des  comparaisons,  pris  en  apparence  en  dehors  de 
notre  sujet,  de  faire  comprendre  dans  quels  cas  et  dans  quelles 
limites  on  devra  la  faire. 

Établissons  d'abord  en  principe  que  ce  ne  sera  jamais  sans 
occasionner  un  certain  mal  aux  végétaux  qu'on  en  suppri- 
mera quelque  partie,  pas  plus  qu'on  n'en  peut  supprimer 
quelqu'une  du  corps  humain  (quelque  petite  qu'on  la  sup- 
pose) sans  produire  une  douleur,  et  par  conséquent  un  mal, 
qui,  pour  être  souvent  imperceptible,  n'en  existe  pas  moins. 
Mais  ce  mal  sera  plus  ou  moins  grand,  selon  que  la  blessure 
sera  plus  ou  moins  profonde,  qu'elle  portera  sur  des  parties 
plus  ou  moins  importantes.  La  môme  loi  existant  pour  tous 
les  êtres  organisés,  les  végétaux  y  sont  également  soumis,  et 
c'est  principalement  dans  ceux  qui  nous  occupent  que  les 
plaies  peuvent  devenir  plus  graves,  et  que  la  suppression 
des  racines  peut  avoir  de  mauvais  résultats.  On  devra  donc 


DES  CONIFÈRES.  611 

toujours,  lorsqu'on  les  plante,  conserver  toutes  les  racines,  à 
moins  qu'elles  ne  soient  malades  ou  très-longues,  et  munies 
dans  toute  leur  longueur  de  petites  radicelles  ou  chevelu.  A 
part  ces  circonstances,  lorsque  quelques-unes  des  racines  ont 
été  mutilées  ou  brisées  dans  la  déplantation,  on  pourra  en 
opérer  la  suppression  partielle  et  même  totale,  comme  on 
retranche,  pour  suivre  notre  comparaison,  le  membre  écrasé 
par  un  accident  quelconque;  ce  qui  revient  à  dire  qu'en  cul- 
ture, comme  dans  tout  ce  qui  se  rattache  à  nos  besoins,  il  n'y 
a  pas  de  règles  sans  exception. 

§  III.    Moyens    de  faire    développer   une   flèche  sur  les 
arbres  résineux  conifères  qui  en  sont  dépourvus. 

Cette  question  doit  être  envisagée  sous  deux  points  de  vue 
différents;  l'un  qui  a  pour  objet  les  arbres  obtenus  de  graines, 
l'autre  qui  se  rapporte  à  ceux  qui  proviennent  de  boutures  ou 
de  greffes  faites  avec  des  branches  latérales.  Dans  l'un  ou 
l'autre  de  ces  cas,  les  difficultés  pourront  être  plus  ou  moins 
grandes. 

Examinons  d'abord  le  mode  de  végétation  de  ce  groupe.  Le 
plus  grand  nombre  des  végétaux  qui  le  constituent  ne  donne 
jamais  qu'une  tige  verticale  ou  flèche,  de  laquelle  partent 
des  branches  généralement  disposées  en  verticilles.  Lorsque  la 
flèche  a  été  rompue,  il  est  très-rare  qu'une  de  ces  branches 
latérales  puisse  la  remplacer  ;  cependant,  avec  quelques  soins, 
on  peut  parvenir  à  les  y  contraindre,  et  cela  presque  sans 
difficulté  pour  les  Pins  et  les  Picea,  plus  difficilement  pour  les 
Abies  ;  mais,  pour  certains  genres,  tels  que  les  Tsuga,  Cedrus, 
Cephalotaxus,  lorreya,  et  surtout  les  Araucaria,  cette  diffi- 
culté est  souvent  insurmontable. 

Reprenons  notre  examen  dans  chacune  des  deux  hypo- 
thèses, et  supposons  d'abord  que  l'arbre  sur  lequel  on  veut 
faire  développer  une  nouvelle  flèche  ait  été  obtenu  de  graines. 


612  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

Dans  ce  cas,  la  tige  primitive  existant  et  étant  organisée  pour 
s'élever  verticalement,  il  se  développe  presque  toujours,  à  sa 
partie  tronquée,  un  ou  plusieurs  bourgeons  qui  jouissent  des 
mêmes  propriétés  que  le  bourgeon  primitif;  seulement,  et  ici 
la  difficulté  varie  suivant  la  nature  des  genres,  il  faut,  dans 
le  plus  grand  nombre  de  cas,  aider  la  nature.  Cette  aide  con- 
siste à  raccourcir  un  peu  les  branches  latérales,  surtout  celles 
du  sommet,  afin  de  faciliter  et  de  protéger  le  développement 
des  bourgeons  verticaux.  La  difficulté  d'obtenir  ces  derniers 
(  à  part  le  genre  du  sujet)  sera  d'autant  plus  grande  qu'il  y 
aura  plus  de  temps  que  la  flèche  aura  été  rompue,  en  voici 
la  raison.  La  sève  ayant,  pendant  tout  ce  temps,  dévié  de  sa 
direction  normale,  la  partie  supérieure  tronquée  s'est  durcie, 
les  vaisseaux  se  sont  peu  à  peu  obstrués,  et  il  est  souvent  très- 
difficile  d'y  faire  percer  de  nouveaux  bourgeons.  Celte  même 
sève,  arrêtée  dans  sa  marche  ascensionnelle,  se  porte  alors 
vers  les  branches  latérales,  et  fait  prendre  à  ces  dernières  un 
développement  inaccoutumé.  Ce  fait  est  très-facile  à  constater 
sur  deux  Cèdres,  dont  l'un  a  été  ècimè,  et  dont  l'autre  a  con- 
servé sa  flèche. 

Dans  le  cas  où  les  arbres  ne  repercent  pas  de  bourgeons 
verticaux  au  sommet  tronqué,  il  faut,  pour  prolonger  la  tige, 
redresser  une  ou  plusieurs  branches,  les  plus  vigoureuses  et 
les  plus  rapprochées  de  la  partie  tronquée,  les  maintenir  ver- 
ticalement à  l'aide  d'un  tuteur,  si  cela  est  nécessaire,  enfin, 
et  comme  il  vient  d'être  dit,  raccourcir  un  peu  les  bran- 
ches voisines, afin  défaire  tournerai!  profit  des  branches  con- 
servées la  plus  grande  quantité  de  sève  possible.  Plus  tard,  et 
dans  le  cas  où  l'on  aurait  redressé  plusieurs  branches,  on 
choisirait  parmi  celles-ci  la  plus  vigoureuse  et  la  mieux  placée, 
et  l'on  supprimerait  toutes  les  autres. 

Si  l'arbre  sur  lequel  on  veut  faire  développer  une  flèche 
provient  d'une  bouture  ou  d'une  greffe  faite  avec  une  branche 
latérale,  les  mêmes  moyens  sont  mis  en  usage,  mais  la  diftî- 


DES   C0MFÈKES.  61  3 

culte  est  ordinairement  plus  grande;  ce  n'est  souvent  qu'à 
force  de  soins,  et  au  bout  de  plusieurs  années,  qu'on  parvient 
à  atteindre  son  but. 

Dans  les  genres  précédemment  cités  comme  rebelles,  celte 
difficulté  est  des  plus  grandes  ;  mais  elle  ne  Test  dans  aucun 
autant  que  dans  le  genre  Araucaria,  chez  lequel  je  ne  con- 
nais pas  d'exemple  qu'un  sujet  issu  d'une  branche  latérale 
se  soit  jamais  élevé  verticalement,  en  donnant  naissance  à  des 
rameaux  latéraux  verticillés,  ainsi  que  le  fait  un  sujet  issu  de 
graines. 

§  IV.  Des  Tuteurs. 

Doit-on  donner  des  tuteurs  aux  arbres  résineux  Conifères  ? 
Très-rarement  oui ,  le  plus  souvent  non. 

Oui,  s'il  s'agit  de  quelques  plantes  rares  qui  puissent  être 
ou  brisées  par  les  vents,  ou  écrasées  par  les  bestiaux,  ou  fou- 
lées par  les  piétons  ;  ou  bien  encore  de  quelques  greffes 
faibles,  ou  qui  pourraient  se  décoller,  ou  qui  ont  été  faites 
avec  des  bourgeons  latéraux,  dont  il  faut  par  conséquent  faire 
l'éducation. 

Non,  dans  presque  tous  les  autres  cas  ;  car,  lorsqu'on  élève 
constamment  ces  arbres  à  l'aide  de  tuteurs,  ils  s'effilent  ou 
s  élancent,  comme  l'on  dit  dans  la  pratique;  ils  ne  prennent 
pas  de  corps,  sont  souvent  presque  aussi  gros  en  haut  qu'en 
bas ,  et  lorsqu'une  cause  quelconque  vient  à  rompre  les 
tuteurs,  les  arbres  se  penchent  presque  jusqu'à  terre.  Cer- 
taines espèces,  telles  que  les  Tsuga  Canadensis  et  Bruno- 
niana,  le  Cedrus  Deodara,  etc. ,  ont  toujours  naturellement 
leur  extrémité  ou  flèche  inclinée  ;  il  faut  pourtant  bien  se 
garder  de  leur  donner  des  tuteurs  ;  car ,  à  mesure  que  ces 
arbres  s'élèvent,  leur  tige  se  redresse,  et  plus  tard  leurs  flèches 
sont  droites  et  fortes,  qualités  qu'on  n'aurait  souvent  pas 
obtenues  à  l'aide  de  tuteurs. 


61  4  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

§  V.   Les  arbres   résineux    conifères    repoussent-ils    du 
pied  lorsqu'ils    ont   été   recépés? 

Plusieurs  fois  déjà  j'ai  dit  qu'en  culture  il  n'y  avait  pas  de 
règle  qui  ne  présentât  quelque  exception  ;  dans  le  cas  qui  nous 
occupe  ,  elles  sont  si  rares  qu'on  peut  presque  les  considérer 
comme  nulles,  et  répondre  négativement,  c'est-à-dire  qu'ils 
ne  repoussent  pas.  Le  Séquoia  sempervirens  parait  être  le  seul 
qui  repousse  bien  du  pied.  On  cite  cependant  quelques  au- 
tres exemples,  mais  ils  sont  en  si  petit  nombre  et  d'une  valeur 
si  minime  qu'ils  ne  font  que  confirmer  la  règle.  Lors  même 
que  les  arbres  coupés  repercent  de  nouveaux  bourgeons,  ces 
bourgeons  sont  tellement  chétifs  dans  la  plupart  des  cas  qu'ils 
démontrent  sans  réplique  qu'ils  ne  sont  qu'un  dernier  effort 
de  la  végétation  et  les  restes  d'une  vie  prête  à  s'éteindre. 
M.  Pépin  ,  jardinier  en  chef  du  Muséum,  cite,  d'après  feu 
M.  Héricart  de  Thury,  un  Mélèze  d'Europe  qui,  planté  dans 
la  propriété  de  ce  dernier,  a  produit  quelques  bourgeons 
vigoureux  après  avoir  été  coupé  du  pied.  Le  même  fait  m'a  été 
attesté  pour  un  Pin  Laricio.  Quelques  auteurs  ont  même 
assuré  que  les  Pinus  Pumilio  et  uncinata  repoussent  telle- 
ment bien  que,  dans  certains  pays,  on  en  fait  des  taillis.  Ce 
fait,  que  je  considère  comme  très-douteux,  ne  me  paraît  pos- 
sible qu'autant  qu'on  aura  coupé  les  arbres  à  une  certaine 
distance  du  sol,  à  1  mètre  par  exemple;  dans  ce  cas,  les 
Conifères  repoussent  très-bien ,  et  l'on  peut  même,  tous  les 
trois  ou  quatre  ans,  couper  les  nouveaux  bourgeons,  pour  en 
faire  des  bourrées  ou  des  échalas.  On  a,  dans  cette  circon- 
stance, un  taillis  reposant  sur  un  sol  factice,  placé  à  1  mètre 
de  distance  du  véritable  sol. 

Un  autre  exemple  qui  m'a  été  rapporté  est  le  suivant  :  Le 
P.  Canariensis,  cultivé  à  Madère,  repousse,  dit-on,  tellement 
bien,  lorsqu'il  a  été  recépé,  que  là  on  peut  le  cultiver  comme 
bois-taillis.  Si  le  fait  est  certain,  il  ne  pourra  toujours  être 


DES  CONIFÈRES.  615 

considéré  que  comme  exceptionnel,  et  il  est  très-probable- 
ment dû  au  climat  chaud  et  maritime  de  Madère.  Aussi,  malgré 
les  quelques  exemples  que  je  viens  de  citer,  je  n'hésite  pas 
à  dire  que  les  végétaux  Conifères  ne  peuvent  être  exploités 
comme  bois  -  taillis ,  et  qu'aucune  espèce  de  ce  groupe  ne 
repoussera  lorsqu'elle  aura  été  coupée,  soit  au  niveau  du  sol, 
soit  un  peu  au-dessous,  comme  cela  a  lieu  très-fréquemment 
pour  les  essences  forestières  non  résineuses ,  telles  que  les 
Chênes,  les  Châtaigniers,  etc.,  etc.  La  seule  circonstance  qui 
puisse,  à  mon  avis,  faire  espérer  la  sortie  de  bourgeons  adven- 
tifs  sur  les  arbres  tronqués ,  c'est  lorsque  la  troncature  est 
faite  à  une  certaine  distance  du  sol,  ainsi  que  je  viens  de  le 
dire;  dans  ce  cas,  la  partie  restée  hors  de  terre  suffit  pour 
attirer  une  quantité  de  sève  capable  de  faire  développer  les 
yeux  latents  placés  dans  la  partie  inférieure  de  l'arbre,  ces 
yeux  existant  toujours,  puisque  primitivement  cette  partie 
était  couverte  de  feuilles,  et  que,  de  même  que  dans  tous  les 
autres  végétaux,  chacune  d'elles  porte  à  sa  base  un  bourgeon 
qui  ne  se  développe  que  dans  des  circonstances  particu- 
lières. 

L'exemple  suivant  suffira  pour  démontrer  ce  que  j'avance  : 
les  Thuia,  Biota,  Cvpressus,  Picea,  Juniperus,  etc.,  etc., 
avec  lesquels  on  construit  des  abris  ou  des  rideaux  de  verdure, 
sont  coupés  tous  les  ans  à  une  certaine  hauteur;  loin  de  leur 
être  nuisible,  ce  rabattage  les  fait  ramifier  et  produire  un  plus 
grand  nombre  de  branches;  chacun  sait  cependant  que,  si  ces 
arbres  étaient  coupés  rez-terre,  tous  périraient.  Excepté  les 
Ephedra,  qui  semblent  naturellement  disposés  à  émettre  des 
bourgeons  de  leur  base,  aucun  autre  genre  connu ,  que  je 
sache,  ne  paraît  devoir  faire  exception  à  la  règle  que  nous 
avons  donnée. 


016  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

§  VI.  Peut-on  élaguer  les  arbres  résineux,  conifères  ? 

A  celte  question  nous  devons  encore  répondre  oui  et  non. 
Non,  si  les  arbres  sont  cultivés  au  point  de  vue  de  l'ornement, 
qu'ils  soient  isolés  ou  en  masse;  car,  dans  ce  cas,  ils  produi- 
ront un  effet  d'autant  plus  agréable  qu'ils  seront  plus  garnis 
de  branches,  et  tous  les  soins  devront  se  borner  à  l'émondage 
ou  au  nettoyage,  c'est-à-dire  àôter  le  bois  mort,  à  supprimer 
ou  à  raccourcir  les  quelques  branches  qui  pourraient  déformer 
l'arbre  et  nuire  au  coup  d'œil.  Mais  nous  dirons  oui  si  les 
arbres  sont  cultivés  au  point  de  vue  de  l'exploitation;  car,  dans 
cette  circonstance  ,  la  valeur  et  la  qualité  du  bois  varient 
suivant  que  les  arbres  sont  plus  ou  moins  élancés,  et  surtout 
exempts  de  ces  gros  nœuds  qui  non-seulement  les  rendent 
plus  difficiles  à  travailler,  mais  encore  leur  ôtent  la  solidité 
qui  en  fait  le  principal  mérite.  On  voit  que,  dans  cette  der- 
nière circonstance,  il  est  nécessaire  d'élaguer  les  arbres  ;  mais 
il  faut  le  faire  avant  que  les  branches  n'aient  pris  beaucoup 
de  développement.  Tous  les  soins  consistent  donc  dans  l'op- 
portunité de  l'opération.  D'ailleurs,  lorsqu'on  laisse  croître 
à  volonté  toutes  les  branches ,  celles  de  la  base  dépérissent 
successivement,  plusieurs  même  pourrissent,  et  cette  pourri- 
ture, gagnant  jusqu'au  tronc  de  l'arbre,  y  occasionne  ces  par- 
ties défectueuses  qui  sont  souvent  recherchées  par  l'industrie, 
à  cause  de  leur  couleur  plus  foncée  que  le  reste,  mais  qui  ne 
se  produisent  jamais  qu'au  détriment  de  la  solidité.  Ce  qu'il 
importe  donc  pour  les  arbres  cultivés  au  point  de  vue  de 
l'exploitation,  c'est  que  l'élagage  en  soit  fait  en  temps  utile  et 
d'une  manière  rationnelle,  c'est-à-dire  qu'il  faut  que  les  bran- 
ches inférieures  soient  retranchées  successivement.  Du  reste, 
le  but  que  l'on  se  propose  peut  encore  apporter  quelques 
modifications  dans  le  mode  d'élagage;  si,  par  exemple,  on  veut 
obtenir  des  pièces  de  bois  longues  et  effilées,  cet  élagage  devra 
être  pratiqué  rigoureusement  et  de  bonne  heure  ;  pour  obtenir 


DES  CONIFÈRES.  617 

des  pièces  de  bois  grosses,  corsées,  on  devra,  au  contraire, 
être  plus  réservé,  et  conserver  un  peu  plus  longtemps  toutes 
les  branches  latérales  qui,  en  attirant  constamment  à  elles 
une  plus  grande  partie  de  la  sève,  déterminent  par  cela  même 
l'accroissement  de  l'arbre  en  diamètre. 

Avant  de  terminer  ce  qui  concerne  l'élagage,  je  dois  dire 
quelques  mots  d'une  mauvaise  habitude  que  les  préjugés,  la 
routine  ou  l'ignorance,  font  encore  pratiquer  dans  les  cam- 
pagnes :  c'est  de  couper  les  branches  des  arbres  résineux,  et 
particulièrement  des  Pins,  à  une  certaine  distance  du  tronc. 
Si  les  chicots  qui  en  résultent  n'avaient  que  le  défaut  d'être 
désagréables  à  la  vue,  nous  ne  nous  en  préoccuperions  pas  ; 
mais  ils  ont  un  inconvénient  bien  plus  grave,  celui  de  pourrir 
lentement,  et  d'introduire,  au  centre  même  de  l'arbre,  des 
maladies,  des  chancres  par  exemple,  que  l'on  a  tant  d'intérêt 
à  éviter.  Aussi  ne  saurait-on  trop  "recommander,  quand  on 
élague  des  arbres,  de  couper  les  branches  aussi  près  du  tronc 
que  possible,  de  faire  les  plaies  bien  nettes  et  bien  unies,  et 
surtout  de  ne  pas  attendre  pour  procéder  que  les  branches 
soient  devenues  trop  volumineuses.  On  devra  aussi,  et  pour 
des  raisons  analogues,  agir  de  même  et  avec  les  mêmes  soins 
pour  les  branches  qui  auraient  été  cassées  ou  mutilées  par  les 
vents  ou  par  toute  autre  cause. 

§   VII.  Dans  quelle  saison  doit-on   abattre    les  arbres 
résineux  conifères? 

Les  divers  auteurs  qui  ont  déjà  traité  ce  sujet  ne  sont  pas 
d'accord  entre  eux;  leur  préférence  pour  l'abattage  d'été  ou 
pour  celui  d'hiver  paraît  avoir  varié  suivant  le  point  de  vue 
sous  lequel  ils  ont  envisagé  la  question.  Les  uns  ont  prétendu 
que  les  arbres  abattus  lorsqu'ils  sont  en  sève  perdent  leurs 
qualités;  qu'on  ne  doit  jamais  agir  de  la  sorte  pour  les  arbres 
que  l'on  destine  à  la  mâture,  et  que  l'époque  la  plus  conve- 
nable se  rencontre  aux  approches  de  l'hiver.  D'autres,  au 


618  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

contraire,  ont  prétendu  que  le  bois  est  meilleur  lorsque  les 
arbres  sont  coupés  en  pleine  sève.  Cependant  la  préférence 
accordée  jusqu'ici  à  l'exploitation  d'été  paraît  plutôt  due  au 
but  qu'on  se  proposait,  celui  d'éloigner  les  insectes  et  parti- 
culièrement les  bostriches,  qu'au  désir  de  conserver  au  bois 
toutes  ses  qualités.  En  effet,  en  écorçant  les  arbres  aussitôt 
qu'ils  sont  abattus,  opération  d'autant  plus  facile  que  les  arbres 
sont  plus  en  sève,  on  diminue  ou  on  arrête  même  les  ravages 
de  ces  insectes.  On  a  remarqué,  en  effet,  que  c'est  surtout  peu 
de  temps  après  l'époque  ascensionnelle  de  la  sève  que  les 
bostriches  exercent  le  plus  de  ravages;  que  les  arbres  précé- 
demment abattus  sont  attaqués  par  eux,  s'ils  n'ont  pas  été 
écorcés;  que  ceux  que  l'on  abat  pendant  qu'ils  sont  en  sève 
sont  très-promptement  attaqués  si  on  ne  les  écorce  pas;  et 
que,  si  ces  insectes  sont  nombreux, les  dégâts  qu'ils  font  sont 
quelquefois  tels  qu'ils  mettent  le  tronc  des  arbres  hors  d'état 
d'être  converti  en  planches. 

Mais,  quelque  valables  que  puissent  paraître  ces  motifs, 
nous  n*en  sommes  pas  moins  convaincu  qu'on  doit  considé- 
rer l'hiver  comme  l'époque  la  plus  favorable  à  l'abattage  des 
arbres  résineux  Conifères,  qu'il  s'agisse  d'Abies,  de  Cédrus, 
de  Picea,  de  Pinus  ou  de  tout  autre.  Pendant  cette  époque  de 
repos,  en  effet,  la  sève  est  plus  dense,  la  partie  ligneuse  en 
est  plus  imprégnée,  et  doit  être  par  conséquent  plus  durable. 
En  outre,  si  le  terrain  où  ils  sont  plantés  est  consacré  à  l'ex- 
ploitation de  ces  arbres,  et  qu'il  soit  garni  de  jeunes  plants  pro- 
venant d'un  semis  naturel,  ces  derniers  seront  moins  fragiles 
pendant  cette  saison,  et  par  conséquent  moins  exposés  à  être 
rompus.  Une  autre  raison  qui  milite  encore  en  faveur  de 
l'abattage  d'hiver  est  la  question  de  temps;  pendant  cette 
saison,  les  travaux  de  grande  culture  sont  rares  ou  peu  pres- 
sés; l'abattage  des  arbres  et  tous  les  travaux  qui  s'y  rattachent 
viennent  donc  rendre  un  vrai  service  aux  campagnes,  en  em- 
ployant des  bras  qui  manquent  alors  d'occupation;  pendant 


DES  CONIFÈRES.  619 

l'été,  au  contraire,  les  travaux  des  champs  sont  considérables, 
et  l'emploi  d'un  certain  nombre  de  personnes  à  un  abattage  qui 
peut  se  faire  à  une  autre  époque  peut  devenir  préjudiciable 
aux  récoltes.  Mais,  afin  d'éviter  les  dégâts  occasionnés  par  les 
insectes  coléoptères,  qui  commencent  toujours  à  tracer  leurs 
galeries  entre  l'écorce  et  le  bois,  et  même  pour  assurer  la  con- 
servation de  ce  dernier  et  empêcher  qu'il  ne  s'échauffe,  on 
fera  bien,  dans  toutes  les  circonstances,  d'écorcer  les  arbres 
aussitôt  qu'ils  seront  abattus,  et  de  transporter  immédiate- 
ment les  écorces  hors  de  l'exploitation,  ou  mieux  encore  de 
les  brûler,  parce  que  c'est  souvent  dans  ces  dernières  que 
sont  déposés  les  œufs  ou  les  larves  des  insectes»  Si  on  trouvait 
que  l'écorcement  est  trop  difficile  pendant  les  froids,  on 
pourrait,  sans  inconvénient,  le  différer  jusqu'au  printemps; 
à  cette  époque,  et  quoique  les  arbres  aient  été  abattus  pendant 
l'hiver,  la  sève  deviendra  fluide  et  se  mettra  en  mouvement 
aussitôt  que  la  température  s'élèvera,  ce  qui  rendra  l'opéra- 
tion beaucoup  plus  facile. 


CHAPITRE  IV. 

Importance  du  choix,  des  porte-graines.— 
Époque  à  laquelle  il  coût i eut  de  récolter 
les  graines.— Préparations  diverses  qu'il 
faut  leur  faire  subir.  —  Durée  approxi- 
mative du  temps  pendant  lequel  elles 
conservent  leurs  facultés  germinatives. 
—  Conservation  des  graines.  —  Temps 
nécessaire  à  leur  germination. 


§  I.  Importance  du  choix  des  porte-graines. 

Aucune  des  nombreuses  opérations  pratiquées  en  culture 
ne  doit  l'être  avec  indifférence,  car  les  résultats  seront  tou- 
jours en  rapport  avec  les  soins  qu'on  y  aura  apportés.  Partant 
de  cette  base,  je  dirai  :  Ces  opérations  devront  être  faites 
avec  d'autant  plus  de  soins  qu'elles  porteront  sur  des  objets 
d'une  plus  grande  importance.  Or,  qu'y  a-t-il  de  plus  impor- 
tant que  la  reproduction  ?  Aussi  je  n'hésite  pas  à  affirmer 
que  la  récolte  des  graines  est  une  opération  de  la  plus  grande 
valeur,  au  point  de  vue  de  la  sylviculture.  C'est  de  ces  graines, 
en  effet,  que  doivent  sortir  les  jeunes  individus  appelés  un 
jour  au  repeuplement  des  forêts;  les  résultats  seront  donc 
d'autant  meilleurs  que  le  choix  en  aura  été  mieux  fait. 

Écartons-nous  un  instant  de  notre  sujet,  pour  jeter  un  coup 
d'œil  rapide  sur  la  masse  des  êtres  organisés.  Nous  verrons 
qu'une  loi  unique,  invariable  pour  ainsi  dire,  préside  toujours 
h  la  reproduction.  Cette  loi,  que  je  nommerai  loi  de  transmis- 


CULTURE  ET  MULTIPLICATION  DES  CONIFÈRES.  621 

sion  organique,  veut  que  tous  les  sujets  issus  d'une  même 
souche  aient  toujours  une  très-grande  analogie  avec  cette  der- 
nière, dont  ils  s'approprient,  par  conséquent,  les  défauts  aussi 
bien  que  les  qualités.  Les  preuves  abondent  à  l'appui  de  ce 
que  j'avance;  aussi  n'est-il  pas  nécessaire  de  citer  des  faits 
particuliers. 

Tous  les  cultivateurs  sont  tellement  convaincus  de  cette 
vérité  que,  lorsqu'il  s'agit  de  plantes  herbacées,  soit  vivaces, 
soit  annuelles,  ils  recherchent  pour  porte-graines,  lorsqu'ils 
ont  intérêt  à  avoir  des  individus  forts  et  robustes,  les  sujets 
qui  possèdent  ces  qualités  au  plus  haut  degré  ;  toutes  les  fois, 
au  contraire,  qu'ils  veulent  obtenir  des  individus  nains,  ils 
suivent  une  marche  tout  à  fait  opposée,  et  prennent  pour  porte- 
graines  les  sujets  les  plus  petits.  C'est  ainsi  qu'on  a  obtenu 
ces  variétés  naines  ou  monstrueuses,  qui,  par  des  semis 
répétés,  se  sont  fixées  et  ont  constitué  ce  qu'on  appelle  des 
races.  Ces  altérations,  ou  ces  dégénérescences,  sont  beaucoup 
plus  faciles  à  obtenir  dans  les  plantes  herbacées,  et  surtout 
annuelles,  que  dans  les  végétaux  ligneux,  chez  lesquels  un 
laps  de  temps  souvent  considérable  s'écoule  fréquemment 
avant  qu'ils  ne  fructifient.  Mais  la  même  loi  ne  leur  est  pas 
moins  applicable,  et  si  les  exemples  y  sont  plus  rares  ,  cela 
tient  uniquement  aux  causes  qui  viennent  d'être  signalées. 

Je  ne  suis  entré  dans  tous  ces  détails  que  pour  démon- 
trer combien  il  est  important  de  récolter  de  bonnes  graines; 
on  doit  apporter  à  ce  travail  l'attention  et  les  soins  les  plus 
minutieux,  ne  prendre  des  graines  que  sur  des  sujets  vigou- 
reux, bien  venants  et  sains,  possédant,  en  un  mot,  les  mêmes 
qualités  que  l'on  veut  obtenir  des  végétaux  dont  on  va  faire  le 
semis.  Mais  qu'arrive-t-il  le  plus  souvent  ?  On  recueille  les 
graines  sur  les  arbres  les  plus  bas,  sur  lesquels  il  est  le  plus 
facile  de  monter,  et  qui  ne  doivent,  dans  la  plupart  des  cas, 
leurs  petites  dimensions  qu'à  une  dégénérescence  ou  à  un  état 
maladif.  Or,  comme  ce  sont  ordinairement  ces  sujets  affaiblis, 


622  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

infirmes  (qu'on  nous  passe  l'expression),  qui  sont  les  plus 
chargés  de  graines,  il  en  résulte  que  le  plus  grand  nombre  de 
celles  que  Ton  sème  ont  été  récoltées  dans  de  mauvaises 
conditions.  Si,  comme  nous  croyons  l'avoir  démontré,  d'a- 
près la  loi  de  transmission  organique,  les  enfants  doivent 
avoir  une  constitution  analogue  à  celle  de  leurs  parents,  il  en 
résultera  donc,  pour  les  végétaux,  que  les  jeunes  sujets  seront 
chétifs  et  mal  venants,  si  les  graines  ont  été  récoltées  sur  des 
sujets  faibles,  ce  qui,  à  coup  sûr,  est  l'opposé  de  ce  que  Ton 
cherche  quand  on  sème  des  graines  d'arbres. 

§  II.  Ile  l'Époque  à  laquelle  on  doit  récolter  les  graines. 

Toutes  les  graines  nues,  c'est-à-dire  non  renfermées  dans 
des  cônes  ou  dans  des  strobiles,  et  recouvertes  seulement 
d'une  enveloppe  pulpeuse  ou  charnue,  telles  que  celles  des 
Juniperus,  Taxus,  Phyllocladus,  Saxe-Gothœa,  Podocarpus, 
Dacrydium,  Gnetum,  Fphedra,  etc.,  devront  être  récoltées 
aussitôt  qu'elles  seront  mûres,  ce  qui  se  reconnaît  aux  chan- 
gements de  couleur  que  subissent  la  plupart  d'entre  elles.  De 
vertes  elles  deviennent  rouges,  ou  d'un  bleu  glauque  (bleu 
pruineux  ) ,  ou  d'un  violet  plus  ou  moins  intense  ;  celles  de 
certaines  espèces  restent  vertes,  quoique  mûres.  C'est  alors  la 
partie  qui  supporte  la  graine,  le  réceptacle,  qui  parfois  prend 
beaucoup  plus  de  développement  que  la  graine  même,  et 
passe  du  vert  au  violet  foncé  ;  c'est  ce  qui  a  lieu,  par  exemple, 
dans  beaucoup  d'espèces  de  Podocarpus.  Mais,  indépendam- 
ment de  la  couleur,  la  maturité  des  graines  s'annonce  encore 
par  les  changements  chimiques  qui  s'opèrent  dans  leur  inté- 
rieur; elles  deviennent  molles  et  succulentes  dans  quelques  es- 
pèces; on  aura,  du  reste,  la  certitude  que  la  maturité  est  com- 
plète lorsque  les  fruits  se  détacheront  facilement  de  leur  point 
d'attache.  Quant  à  l'époque  de  maturation,  elle  varie  suivant 
les  espèces  et  les  climats  ;  il  n'y  a,  à  vrai  dire,  que  deux  épo- 


DES  CONIFÈRES.  623 

ques,  qui  sont  l'automne  et  le  commencement  du  printemps. 
Parmi  les  graines  nues,  on  aura,  à  l'automne,  les  Taxus,  Salis- 
buria,  Cephalotaxus,  Gnetum,  Ephedra ,  etc.;  celles  de  quel- 
ques Podocarpus  qui  continueront  à  mûrir  dans  la  serre  pen- 
dant tout  l'hiver.  Parmi  celles  qui  sont  renfermées  dans  des 
cônes  ou  des  strobiles,onaura  les  Cryptomeria,  Biota,  Thuia, 
Séquoia,  Cunninghamia,  Tsuga,  Picea,  etc.,  etc.,  et  particu- 
lièrement les  Abies  que  l'on  devra  surveiller  avec  beaucoup 
de  soin  ;  car,  aussitôt  que  les  graines  sont  mûres,  ce  qui  a 
lieu  en  septembre  dans  la  plupart  des  espèces,  elles  se  déta- 
chent de  Taxe  en  entraînant  les  écailles  après  lesquelles  elles 
sont  fixées,  et  cela  avec  une  telle  rapidité  que,  en  quelques 
jours,  il  ne  reste  sur  l'arbre  que  les  axes  auxquels  ces  écailles 
étaient  attachées.  Nous  pourrions  dire  que,  à  l'exception  des 
Cèdres,  qui  ne  mûrissent  que  vers  la  troisième  année,  toutes 
les  espèces  qui  font  partie  de  la  lre  section  des  Abiétinées 
doivent  être  récoltées  à  l'automne  de  la  première  année;  on 
aura  aussi  à  la  même  époque,  mais  dans  la  2e  section,  dans 
le  genre  Pinus,  les  espèces  appartenant  à  la  tribu  des  Strobus, 
telles  que  les  P.  Strobus  eœceîsa ,  Ayacahuite ,  ainsi  que 
toutes  ou  le  plus  grand  nombre  de  celles  de  la  tribu  des 
Cembra;  mais  toutes  les  espèces  appartenant  aux  tribus 
Pseudostrobus,  TjEda,  Pinaster,  ainsi  que  la  plupart  de  celles 
qui  forment  la  tribu  des  Pinea,  ne  mûrissent  leurs  graines 
que  vers  la  fin  de  la  deuxième  année.  Quelques  espèces  les 
laissent  échapper  de  suite,  la  plupart  les  retiennent  quelque 
temps,  d'autres  enfin  ne  s'ouvrent  que  beaucoup  plus  tard, 
quelquefois  même  la  troisième  ou  quatrième  année;  mais  il 
ne  faut  pas  attendre  que  les  graines  s'échappent  des  cônes 
pour  en  faire  la  récolte,  car,  lorsqu'elles  tombent,  elles  sont 
mûres  depuis  quelque  temps  déjà.  L'époque  la  plus  conve- 
nable pour  récolter  les  graines  de  Pins  est,  sous  notre  climat, 
depuis  le  mois  de  décembre  jusqu'en  mars  et  avril.  Parmi  les 
Cupressinées  ;  les  Cupressus,  les  Frenela  et  les  Widdringto- 


624  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

nia,  et  parmi  les  Junipérinées  tous  les  Juniperus,  mûrissent 
leurs  graines  pendant  leur  deuxième  année. 

§  III.  De  l'Extraction  des  graines. 

Plusieurs  procédés  peuvent  être  employés  pour  extraire  les 
graines;  le  plus  naturel  est  d'étendre  les  cônes  au  soleil  et  à 
l'air  pour  déterminer  Técartement  des  écailles.  Un  autre 
moyen  tout  aussi  naturel  que  le  précédent,  mais  qui  lui  est 
préférable  parce  qu'il  est  aussi  bon  et  beaucoup  plus  expéditif, 
est  de  placer  les  cônes  sous  des  châssis  exposés  au  soleil,  ou 
bien  sur  les  tablettes  d'une  serre,  tout  près  du  verre,  mais  tou- 
jours très-aérées  ;  dans  ces  conditions,  les  graines  sortent 
promptement  et  ne  sont  nullement  altérées.  Mais  lorsqu'on 
est  dans  l'obligation  d'extraire  tous  les  ans  une  grande  quan- 
tité de  graines,  les  procédés  ci-dessus  peuvent  être  insuffi- 
sants ;  le  moyen  le  plus  simple  est  de  faire  établir  un  séchoir, 
espèce  d'étuve  dans  laquelle  on  place,  le  long  des  murs  et  au 
milieu,  des  claies  superposées,  dans  le  genre  des  tablettes 
dont  on  garnit  un  fruitier.  On  étale  les  cônes  sur  ces  claies, 
on  les  remue  souvent  et  fortement  pour  en  foire  sortir  les 
graines,  qui  tombent  à  travers  les  interstices.  On  élève  la  tem- 
pérature de  Vétuve  au  moyen  d'un  ou  de  plusieurs  calorifères, 
suivant  l'étendue  que  l'on  a  besoin  de  chauffer;  la  tempéra- 
ture peut  être  portée  sans  inconvénient  à  -f  50°  centigrades. 

Il  existe  encore  un  autre  procédé  pour  extraire  les  graines, 
et  il  est  malheureusement  trop  souvent  employé  ;  il  consiste 
à  chauffer  un  ou  plusieurs  fours,  suivant  la  quantité  de 
graines  que  l'on  a  à  extraire  ;  on  y  étend  les  cônes  après 
avoir  nettoyé  le  four  et  s'être  assuré  qu'il  n'est  pas  trop  chaud. 
Cette  méthode  est  généralement  mauvaise,  parce  qu'il  est 
très-difficile  d'amener  la  température  de  ces  fours  au  degré 
convenable  ;  aussi  arrive-t-il  très-fréquemment  que  les  graines 
ainsi  obtenues  sont  altérées.  Si  cependant  on  se  trouvait  forcé 


DES  CONIFÈRES.  625 

d'employer  ce  procédé,  il  vaudrait  beaucoup  mieux  agir  à 
une  température  trop  basse,  au  risque  de  recommencer  plu- 
sieurs fois  l'opération,  que  de  la  porter  à  un  degré  trop  élevé, 
qui  pourrait  faire  perdre  aux  graines  leurs  facultés  germina- 
tives. 

Nous  pouvons  conclure,  ce  me  semble,  de  ce  qui  précède, 
que  le  meilleur  procédé  pour  extraire  les  graines  des  cônes 
est  de  recourir  à  la  chaleur  naturelle,  celle  du  soleil,  soit  à  l'air 
libre,  soit  sous  des  châssis  ou  dans  une  serre  ;  que  lorsque 
ce  moyen  ne  suffit  pas,  on  peut  alors  avoir  recours  à  la  chaleur 
artificielle,  mais  que  dans  ce  cas  on  doit  préférer  celle  de 
l'étuve  à  toute  autre. 

Ces  différents  procédés  sont  cependant  encore  insuffisants 
pour  extraire  les  graines  des  cônes  dont  les  écailles  sont  très- 
fortement  appliquées  les  unes  sur  les  autres,  comme  par 
exemple  dans  les  Cèdres.  Dans  ce  cas,  deux  autres  procédés, 
que  j'appellerai,  l'un  procédé  mécanique,  l'autre  procédé  chi- 
mique, sont  en  usage;  le  premier  consiste  à  couper  le  pédon- 
cule le  plus  près  possible  de  la  base  du  cône  et  à  fixer  soli- 
dement celui-ci,  soit  à  l'aide  d'un  étau,  soit  par  tout  autre 
moyen,  afin  qu'il  ne  puisse  pas  tourner  ;  alors,  avec  un  vile- 
brequin, dont  la  mèche  doit  être  un  peu  moins  grosse  que  le 
diamètre  de  l'axe  du  cône,  on  perce  ce  dernier  de  part  en 
part,  en  commençant  par  sa  base.  De  cette  manière  Taxe  se 
trouve  en  grande  partie  enlevé,  et  les  écailles  s'en  détachent 
très-facilement. 

Le  deuxième  procédé,  ou  procédé  chimique,  qu'on  emploie 
aussi  quelquefois,  consiste  à  faire  subir  aux  cônes  entiers  une 
espèce  de  stratification,  en  les  mettant  dans  de  la  mousse 
qu'on  entretient  toujours  humide.  La  fermentation  ne  tarde 
pas  à  s'établir  ;  une  décomposition  lente  s'opère  dans  l'axe  et 
les  écailles  ;  le  tissu  des  graines  se  gonfle,  et,  au  bout  d'en- 
viron trois  semaines,  on  peut  facilement  retirer  ces  dernières. 
On  arrive  au  même  résultat  en  remplaçant  la  mousse  par  du 
Traité  des  Conifères.  10 


626  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

foin  ou  de  l'herbe,  ou  même  en  mettant  les  cônes  dans  du 
sable  ou  de  la  terre,  l'essentiel  dans  cette  circonstance  étant  que 
ces  derniers  soient  entretenus  humides.  Mais  il  est  très-facile 
de  comprendre  que  l'axe  et  les  écailles  des  cônes  ne  peuvent 
se  décomposer  sans  que  les  graines  soient  elles-mêmes  alté- 
rées et  n'aient  subi  un  commencement  de  germination  ;  il 
peut  même  en  pourrir  un  certain  nombre.  On  ne  devra  donc 
employer  ce  dernier  moyen  que  dans  le  cas  où  l'on  pourra 
semer  les  graines  immédiatement  après  leur  extraction. 

§  IV.    Bu  Désailement  des  graines. 

Les  graines  des  Abies,  Cedrus,  Lariœ,  Picea,  Tsuga,  ainsi 
que  celles  de  presque  tous  les  Pins,  sont  munies  d'une  aile  ; 
on  appelle  désailement  l'opération  qui  a  pour  but  de  la 
supprimer.  Deux  procédés,  que  je  désignerai  encore,  l'un  par 
le  nom  de  procédé  chimique,  l'autre  par  celui  de  procédé  mé- 
canique, sont  également  en  usage.  Le  premier,  qui  ressemble 
beaucoup  à  celui  que  je  viens  de  décrire,  consiste  à  hu- 
mecter légèrement  les  graines  lorsqu'elles  sont  extraites  des 
cônes,  et  à  les  mettre  ensuite  en  tas  ;  la  fermentation  ne 
tarde  pas  à  s'établir,  les  tissus  se  gonflent,  et  ce  gonflement 
fait  promptement  détacher  les  ailes;  quand  l'opération  est 
faite,  on  remue  les  graines  et  on  les  étale  pour  les  laisser  res- 
suyer. Ce  procédé  est  mauvais,  car  les  tissus  ne  peuvent  se 
gonfler  que  par  suite  d'une  fermentation,  et  toute  fermenta- 
tion est  un  commencement  de  décomposition;  les  graines 
qui  ont  été  désailées  par  ce  procédé  sont  donc  toujours 
altérées. 

Le  deuxième  moyen  (procédé  mécanique)  consiste  à  frotter 
légèrement  les  graines  avec  les  mains,  ou  à  les  enfermer  dans 
un  sac,  sur  lequel  on  frappe  avec  un  bâton.  Cette  méthode, 
quoique  n'étant  pas  tout  à  fait  sans  inconvénient,  à  cause 
des  blessures  qu'elle  peut  occasionner  aux  graines,  est  ce- 


DES  CONIFÈRES.  627 

pendant  préférable  à  la  précédente,  et  lorsqu'on  l'emploie 
avec  précaution  le  résultat  en  est  bon.  Qu'on  ait  eu  recours  à 
l'un  ouàTautre  moyen,  on  laisse  ressuyer  les  graines,si  elles 
sont  humides,  on  les  vanne  pour  les  nettoyer,  puis  on  les 
livre  au  commerce. 

§  X.  De  la  Durée  des  graines,  c'est-à-dire  du  temps 
approximatif  pendant  lequel  elles  conservent  leurs 
facultés  germinatives,  et  des  précautions  a  prendre 
pour  les  leur  conserver. 

La  durée  des  facultés  germinatives  des  graines  de  végétaux 
Conifères  est  très-variable  ;  il  y  a  sous  ce  rapport  des  diffé- 
rences très-grandes,  suivant  les  genres  auxquels  elles  appar- 
tiennent. Nous  pourrions  dire  en  termes  généraux  que  les 
plus  nouvelles  sont  toujours  préférables,  et  que  dans  un  semis 
le  résultat  sera  d'autant  meilleur  qu'on  aura  employé  des 
graines  plus  fraîches  ;  mais  il  ne  faudrait  cependant  pas  con- 
clure de  ceci  que  les  graines  un  peu  vieilles  ne  valent  absolu- 
ment rien;  on  serait  fort  loin  de  la  vérité,  car  on  verra  tout 
à  l'heure  que  celles  de  quelques  espèces  ont  germé  6,  8,  et 
même  16  et  18  ans  après  avoir  été  récoltées.  Mais  comme  il 
existe  beaucoup  de  genres  dont  les  graines  perdent  très- 
promptement  leurs  facultés  germinatives,  ce  dernier  exemple 
de  longévité,  donné  par  quelques  espèces,  ne  peut  constituer 
une  règle  et  ne  détruit  en  rien  ce  qui  a  été  dit  précédemment, 
qu'il  vaut  toujours  mieux  semer  des  graines  recueillies 
nouvellement  que  des  vieilles.  Mais  comme  il  n'est  pas  tou- 
jours possible  d'agir  dans  ces  conditions,  qu'on  est  souvent 
forcé  d'en  garder  pendant  plusieurs  années,  il  ne  sera  pas 
inutile  de  faire  connaître  ici,  par  quelques  exemples,  le  temps 
approximatif  pendant  lequel  elles  peuvent  être  conservées 
bonnes. 

Certaines  espèces  peuvent  l'être  pendant  assez  longtemps; 


628  CULTURE  ET  MULTIPLICATION. 

d'autres,  au  contraire,  s'y  refusent  à  peu  près  complètement. 
Ainsi,  les  graines  nues,  c'est-à-dire  recouvertes  seulement 
d'une  enveloppe  charnue  ou  pulpeuse,  telles  que  celles  des 
Cephalotaœus,  Gnetum,  Juniperus,  Podocarpus,  Salisburia, 
etc.,  doivent  être  semées  aussitôt  leur  maturité;  car,  si  on  les 
laisse  se  dessécher,    la  germination  demandera  plus   de 
temps  et  pourra  même  se  trouver  compromise;  celles  des 
Abies,  Callitris,  Cryptomeria,  Cupressus,  Frenela,  Liboce- 
drus,  Séquoia,  Taocodium,  Thuia,Thuiopsis,  Tsuga,  etc.,  etc., 
ne  lèvent  bien  que  dans  la  première  année.  Il  y  a  ici  quelques 
exceptions,  mais  elles  sont  rares  et  peu  importantes.  En 
voici  cependant  une  assez  remarquable  pour  être  citée.  Des 
graines  de  Cupressus  Goveniana,  récoltées  en  Californie  par 
M.  Hartweg,  ont  été  semées  cinq  ans  environ  après  leur  ré- 
colte; sur  environ  trois  cents  graines,  il  en  leva  vingt-deux  : 
les  jeunes  sujets  étaient  beaux  et  vigoureux.   Ces   graines 
avaient  été  extraites  des  strobiles,  mais   bien  enveloppées 
dans  du  papier. 

Mais  de  toutes  les  graines  de  végétaux  Conifères,  ce  sont 
celles  des  Araucaria  qui  paraissent  perdre  le  plus  vite  leurs 
facultés  germinatives  ;  aussi  doivent-elles  être  semées  ou  mises 
en  stratification  aussitôt  qu'elles  sont  récoltées,  à  moins 
qu'elles  ne  soient  expédiées  de  suite  par  des  navires  ne  faisant 
pas  d'escales,  et  après  avoir  été  soigneusement  enveloppées. 
Les  graines  del' Araucaria  excelsa  paraissent  encore  plus  alté- 
rables que  celles  des  autres  espèces,  car  elles  ne  nous  par- 
viennent presque  jamais  de  manière  à  pouvoir  être  utilisées, 
et  ce  n'est  guère  qu'à  l'état  déjeune  plant  qu'on  les  reçoit  dans 
nos  climats  des  lieux  de  production. 

De  toutes  les  graines  de  Conifères,  celles  des  Pins  pa- 
raissent conserver  le  plus  longtemps  leurs  facultés  ger- 
minatives; mais  cette  durée  est  encore  subordonnée  à  cer- 
tains soins  et  varie  suivant  qu'on  les  a  plus  ou  moins 
bien  observés.  Ainsi,  par  exemple  (et  toutes  choses  égales 


DES   CONIFÈRES.  629 

d'ailleurs) ,  les  graines  qui  ont  été  extraites  des  cônes 
se  conservent  moins  longtemps  que  celles  qui  y  sont 
restées.  En  outre,  si,  après  les  avoir  extraites  des  cônes, 
on  les  a  désailées,  elles  se  conserveront  moins  longtemps 
encore,  à  cause  de  l'altération  qu'elles  peuvent  avoir  subie 
dans  cette  opération.  Aussi  peut-on  dire  que  le  meilleur 
moyen  de  conserver  les  graines  est  de  les  laisser  dans  les 
cônes,  de  maintenir  ceux-ci  dans  un  endroit  sec,  et  de  ne 
pas  les  entasser,  afin  qu'ils  ne  puissent  s'échauffer.  Trai- 
tées de  cette  manière,  les  graines  de  Picea,  de  Cedrus,  de 
Tsuga,  seront  en  partie  bonnes  la  deuxième  année;  il  pourrait 
même  parfois,  avec  ces  précautions,  s'en  trouver  quelques- 
unes  parmi  celles  d'Abies.  Quant  à  celles  des  Pins,  elles  se 
conserveront  pendant  sept  ou  huit  ans  peut-être  et  même 
beaucoup  plus  longtemps.  Je  puis  citer  à  l'appui  de  ce  que 
j'avance  les  faits  suivants.  Des  graines  de  P.  muricata,  con- 
servées dans  leur  cône  et  semées  au  bout  de  huit  ans,  ont 
toutes  levé,  et  ont  produit  des  sujets  vigoureux.  Des  graines  de 
P.  Pinaster,  également  conservées  dans  les  cônes,  en  ont  été 
extraites  et  semées  au  bout  de  quatorze  années  ;  un  tiers  seu- 
lement a  levé,  mais  les  facultés  germinatives  de  ces  graines 
paraissaient  avoir  atteint  les  dernières  limites  de  leur  durée, 
car  les  jeunes  plants  présentaient  une  végétation  chétive  qui 
démontrait  assez  leur  épuisement.  De  ce  fait  nous  pouvons 
presque  conclure  que  la  dernière  limite  à  laquelle  ces  graines 
peuvent  encore  germer  à  peu  près  bien  est  d'environ  douze 
ans;  que,  lorsqu'elles  sont  vieilles,  elles  paraissent  produire 
des  sujets  plus  faibles,  faiblesse  qui  peut  être  occasionnée  par 
l'épuisement  de  la  graine  elle-même. 

Voici  encore  un  autre  exemple  de  longévité  :  M.  Pépin, 
jardinier-chef  du  Muséum  de  Paris,  sema,  en  1853,  des 
graines  de  P.  Pinea  récoltées  en  1835,  c'est-à-dire  au  bout 
de  dix-huit  ans.  Ces  graines  levèrent,  on  peut  dire  très-bien, 
puisque  de  vingt-deux  graines  il  obtint  quatorze  plants.  Elles 


630  CULTURE  ET  MULTIPLICATION 

avaient  été  conservées  dans  les  cônes,  et  ces  derniers  avaient 
été  placés  dans  un  endroit  sec.  Du  reste,  une  foule  de  circon- 
stances, telles  que  les  soins  de  conservation,  et  surtout  le  point 
de  maturation  auquel  elles  ont  été  recueillies,  peuvent  pro- 
longer ou  diminuer  la  durée  des  facultés  germinatives.  Si,  par 
exemple,  les  graines  ont  été  récoltées  au  moment  même  où 
elles  atteignaient  leur  maturité,  elles  se  conserveront  beaucoup 
plus  longtemps  que  si  on  les  a  laissées  sur  l'arbre  jusqu'au 
moment  où  elles  s'en  détachent.  En  etfet,  certaines  espèces 
conservent  leurs  cônes  plusieurs  années  après  que  les  graines 
sont  mûres  ;  comme  il  arrive  que  ces  cônes  ne  s'ouvrent  que 
dans  la  troisième,  parfois  même  dans  la  quatrième  année,  il 
peut  s'être  établi  à  l'intérieur  même  de  ceux-ci  une  espèce  de 
fermentation,  et  les  graines  peuvent  avoir  subi  un  commen- 
cement de  germination.  C'est  ce  que  l'on  a  souvent  constaté 
pour  les  graines  de  Cèdres,  et  que  j'ai  pu  remarquer  moi- 
même  sur  un  Pin  Pignon  dont  les  cônes,  encore  attachés  à 
l'arbre,  renfermaient  des  graines  germées  dont  la  tigelle 
avait  jusqu'à  d 5  millimètres  de  longueur.  Un  fait  analogue 
s'est  montré  dans  les  serres  du  Muséum  sur  le  Podocarpus 
Chinensis;  les  graines  avaient  déjà  développé  leur  radicule 
lorsqu'elles  sont  tombées.  On  comprend  facilement  que  des 
graines  qui  ont  subi  un  commencement  de  germination  doi- 
vent se  conserver  moins  longtemps  que  celles  qui  sont  ré- 
coltées au  moment  où  la  maturation  s'achève. 

Pour  résumer  ce  qui  concerne  la  conservation  des  graines, 
je  dirai  :  La  condition  essentielle  et  même  indispensable  à  une 
longue  conservation,  que  les  graines  soient  ou  non  dans  leurs 
cônes,  est  de  les  tenir  à  l'abri  de  toute  humidité,  et,  autant 
que  possible,  de  les  soustraire  aux  influences  atmosphériques; 
mais  il  demeure  parfaitement  établi  que  les  graines  qui  restent 
dans  les  cônes  se  conservent  beaucoup  pkis  longtemps  que 
celles  qui  en  ont  été  retirées;  que,  parmi  ces  dernières,  celles 
auxquelles  on  a  laissé  l'aile  se  conservent  aussi  généralement 


DES  CONIFÈRES.  631 

mieux  (  toutes  choses  égales  d'ailleurs  )  que  celles  qui  en  ont 
été  privées.  Mais,  de  ce  que  l'on  a  reconnu  que  les  graines  de 
certaines  espèces  de  Pins  peuvent  encore  germer  6, 8,  i  5  ans  et  • 
même  plus  après  avoir  été  récoltées,  peut-on  en  conclure  qu'il 
en  est  de  même  de  beaucoup  d'autres  espèces  du  même  genre? 
Très-probablement  non,  car  il  doit  en  être  des  Conifères 
comme  d'un  grand  nombre  d'autres  végétaux,  parmi  lesquels 
diverses  espèces  d'un  même  genre  présentent,  sous  le  rap- 
port de  la  durée  des  facultés  germinatives  des  graines,  des 
différences  souvent  considérables. 

§  VI.  Du  Temps  nécessaire  à  la  germination  des  graines1. 

La  longueur  du  temps  nécessaire  à  la  germination  des 
graines  des  Conifères,  comme  de  celles  de  tous  les  autres 
végétaux,  varie  en  raison  de  leur  nature  propre  et  des 
diverses  conditions  dans  lesquelles  elles  se  trouvent  placées. 
Ainsi,  les  graines  d'une  même  espèce  demanderont,  pour  ger- 
mer, plus  ou  moins  de  temps,  selon  qu'elles  seront  exposées 
à  une  température  basse  ou  élevée,  qu'elles  se  trouveront  dans 
un  milieu  sec  ou  humide,  en  plein  air,  à  froid,  ou  sous  châs- 
sis sur  couche;  mais,  toutes  circonstances  égales,  leur 
nature  propre  amène  des  différences  très-grandes  dans  les 
résultats;  par  exemple,  les  graines  à  testa  mince,  telles  que 
celles  des  Thuia,  Cupressus,  Libocedrus,  Frenela,  Callitris, 
Abies,  Cedrus,  Séquoia,  Cunninghamia,  Actinostrobus,  etc., 
lèveront  dans  un  intervalle  d'à  peine  3  semaines  à  \  mois  au 
plus;  celles  des  Podocarpus  auront  besoin  de  2 à  6  mois;  celles 
des  Juniperus  et  des  Taxus  ne  lèveront  guère  que  la  deuxième 
année. 


i  II  doit  être  bien  entendu  que  je  parle  des  graines  semées  au  printemps,  et 
non  en  plein  air  à  l'approche  de  l'hiver;  car  la  température  souvent  très-basse 
de  cette  saison  pourrait  seule  les  maintenir  dans  un  état  de  repos  et  d'engour- 
dissement plus  ou  moins  prolongé. 


632  CULTURE  ET  MULTIPLICATION    DES  CONIFÈRES. 

Parmi  les  graines  de  Pins,  le  temps  varie  aussi  suivant 
l'épaisseur  et  la  nature  du  testa;  celles  chez  lesquelles  ce  der- 
nier est  mince  pourront  lever  dans  l'intervalle  de  5  à  6  se- 
maines; lorsqu'il  est  au  contraire  épais  et  osseux,  comme 
dans  les  P.  Coulteri,  Cembra,  Sabiniana,  la  germination  n'a 
souvent  lieu  qu'au  bout  de  2  à  3  mois,  quelquefois  même  beau- 
coup plus  tard,  comme  j'ai  pu  le  constater  particulièrement 
pour  le  P.  Sabiniana.  Ainsi,  ayant  semé  une  assez  grande 
quantité  de  graines,  les  premières  levèrent  au  bout  d'en- 
viron 6  semaines  ou  2  mois;  puis,  à  partir  de  cette  époque 
jusqu'à  environ  une  année  après,  pendant  laquelle  je  suivis 
l'expérience,  la  germination  se  ralentit  petit  à  petit,  mais  ne 
s'arrêta  pas.  J'ai  vu  aussi  des  graines  de  P .  Cembra  ne  lever  que 
la  deuxième  année.  Ces  exemples  démontrent  combien  le 
temps  nécessaire  à  la  germination  peut  être  variable,  et  fait 
voir  qu'il  ne  faut  jeter  les  graines  de  Conifères  qu'après  les 
avoir  bien  examinées  et  s'être  assuré  qu'elles  sont  réellement 
mauvaises. 


FIN    DU    TRAITE    DFS    CONIFERES. 


I 


TABLE  SYNONYMIQUE 

DES    ESPÈCES    ET     VARIÉTÉS- 


AVIS. 


Afin  que  nos  lecteurs  puissent  embrasser  d'un  coup  d'œil 
toute  l'économie  de  notre  Table,  nous  donnons  ci-dessous 
un  spécimen  de  la  valeur  relative  des  caractères  qui  y  ont 
été  employés,  et  leur  gradation  suit,  autant  que  possible, 
l'importance  du  végétal  dont  ils  indiquent  le  nom. 

spécimen  : 

Caractère    désignant  Yordre  :  ABIETINÉES,       page  636 

—  le  sous-ordre:  AR  AU  CARIÉES,       page  637 

—  la  tribu  :  CEMBRA ,  page  638 

—  le  genre:  Abies,  page  635 

—  l'espèce:  *amabilis,  page  635 

—  la  variété  :        nana  pyramidata,  page  636 

Tous  les  autres  caractères  indiquent  des  synonymes  de  genres,  d'es- 
pèces, etc.;  ou  bien,  lorsqu'ils  se  trouvent  hors  de  l'alignement  géné- 
ral, ils  se  rapportent  à  des  genres  qui  n'ont  pas  prévalu,  ou  que  nous 
n'avons  pas  cru  devoir  adopter. 


TABLE  SYNONYMIQUr 

DES     ESPÈCES    ET    VARIÉTÉS, 


Abies,    Link.      .     .     Page  195 

Abies  denticulata,  Poir.  Page  241 

Ajanensis,  Lindl.    .     .     . 

259 

Deodara ,  Lindl. 

.     .     282 

alba,  Mill.    .     .     .     •     . 

206 

Douglasii,  Lindl. 

.     .     192 

alba,  Michx 

238 

— fastigiata,  Knight 

.     .     .     193 

alba  echinoformis ,  Hort. 

239 

— taxifolia,  Loud. 

.     .     192 

— nana,  Loud 

239 

dumosa,  Loud.  . 

.     .     188 

— prostrata,  Hort.  .    .    . 

239 

elegans,  Smith. 

.     .     250 

*amabilis,  Forbes.  .     .     . 

219 

elegans,  Hort.  . 

.     .     249 

*Apollinis,  Link.  .     .     , 

209 

excelsa,  DG.  .     . 

.     .    246 

araucana,  Poir.     .     .     . 

416 

excelsa,  Link.    . 

.     .     206 

argentea  ,  de  Ghanbr.     . 

206 

— attenuata,   Hort 

.     .     250 

*AROMATICA,    Raf.     .       .       . 

266 

— clanbrasiliana,  Loud.    .     250 

Atlantica,  Lindl.  et  Gord. 

286 

— columnaris,  Jacques.   .    248 

*BALSAMEA,    Mill.       .       .       . 

217 

— concinna,   Hogg 

.     .     250 

balsa mea  p  Fraseri,  Spach. 

200 

— conica,   Keteleêi 

.  .      .249 

— lonyifolia,  Forbes.    .    . 

217 

— Granstonii,  Hort 

.     .     248 

— prostrata,    Hort.     .     . 

218 

— dumosa,  Hort. 

.     .     249 

— variegata,   Hort.     .     . 

218 

— elegans,  Hort. 

.     .     249 

balsamifera ,  Michx.   .     . 

217 

— eremita,Hort.     . 

.     .     247 

*bifida,  Sieb.  et  Zucc. .     . 

214 

— foliis  variegatis  , 

Loud.     246 

bifida,  Lindl.  et  Gord.     . 

223 

— monstrosa  ,  Lou 

3.  .     .     248 

*  bracteata,  Hook.  et  Arn. 

196 

— mucronata,  Loue 

.    .     .     247 

Brunoniana,  Lindl.     .     . 

188 

— nana,  Hort.    .     . 

.     .     249 

Californica,  Hort.    .     .     . 

192 

— pendula,  Hort. 

.     .     247 

Canadensis,  Michx. .     .     . 

190 

— phylicoides,  Hort 

.    .     .     251 

Canadensis,  Mill.     .     .     . 

238 

— pygmsea,  Loud. 

.     .     .     250 

— nana,  Hort 

190 

— pyramidata,  Hor 

,.   .     .     247 

candicans,   Fisch.  .     .     . 

206 

— Sibirica,  Hort.    . 

.     .     248 

cedroides,   Griftilh.     .     . 

188 

— tenuifolia,  Loud. 

.     .     246 

Cedrus,  Poir 

283 

— variegata,  Hort. 

.     .     246 

*  Cephalonica,  Loud.  .     . 

211 

— variegata ,    Jacqi 

les.     .     249 

Chiloensis,  Hort.     .     .     . 

222 

*falcata,  Raf.  .     . 

.     .     268 

*  Cilicica 

229 

*firma,  Sieb.  et  Zu 

3C.     .     212 

clanbrasiliana,  Hort.    .     . 

250 

— Y  incisa.    .     .     , 

.     .     212 

— stricta,  Loud.     .     .     . 

250 

— (3  Jezoensis.    .     , 

.     .     212 

caerulea,  Forbes.    .     .     . 

238 

— a  vulgaris.     .     . 

.     .     212 

columbaria,  Desf.   .     .     . 

416 

fœmina,  J.  Bauh. 

,    .     .     206 

columnaris,  Hort.  .     .     . 

421 

*  Fraseri,  Lindl.    . 

.     .     200 

communis  pendilla,  Booth. 

247 

Fraseri  Hudsoni,  H 

)rt.     .     218 

curvifolia,  Hort.     .     .     . 

238 

— Hudsoni.  .     .     . 

.     .     200 

Dammara,  Poir.     .     .     . 

425 

glauca,  Hort.     .     . 

.     .     238 

densa,  Griflith 

223 

Gmelini,  Ruppr.     . 

.     .     271 

636 


TABLE  SYNONYMIQUE 


Abies  gracilis  microphylla, 

Hort P.  251 

*  grandis,  Lindl.  ...  220 
Gril  fithiana ,    Hook.     .     .  278 

*  HETEROPHYLLA ,    Raf.    .       .  265 

Miirtella,  Lindl.  .     .     .  203 

hirtella,  Lindl.  et  Gord.  202 

Hispanica,  de  Chanbr.     .  227 

*  homolepis,  Sieb.  et  Zucc.  215 
Hudsonia ,  Bosc.  ...  200 
Hudsoni,  Hort.  ...  200 
Jezoensis,  Sieb.  et  Zucc.  255 
*ILempferi,  Lindl.  .  .  .  233 
Kamtschatica ,  Ruppr.  .  279 
Khutrow,  Loud.     ...  258 

*  lasiocarpa,  Lindl.  .  .  221 
lanceolata,  Desf.  .  .  .  171 
Larix,  Lam.  ....  276 
Ledebourii,  Ruppr.  .  .  274 
leptolepis,  Sieb.  et  Zucc.  272 
Luscombeana,Hort.     .     •  211 

mariana,Mill 241 

Menziesii,  Loud.     .     .     •  237 

'Mertensia,  Lindl.  et  Gord.  232 

microcarpa, Lindl.  etGord.  275 

*  microphylla,  Raf.  .  .  267 
microphylla,    Hort.     .     .  251 

miniata,  Hort 250 

Momi,   Sieb 212 

monstrosa,  Hort.  .     .     .  248 

Morinda,  Hort 258 

*  mucronata,  Raf.  .  .  267 
mucronata,  Hort.  .  .  .  247 
nigra,  Michx.  fil.  .  .  .  241 
nigra,  var.,  Michx.  fil.  .  240 
— glauca,  Hort.  .  .  .  242 
— pumila,  Hort.  ...  242 
*nobilis,  Lindl.     .     .     .  198 

*NORDMANNIANA,Spach.      .  203 

obovata,    Loud.     .     .     .  253 

Orientalis,  Poir.     .     .     .  244 

parvula,  Knight.    •     .     .  251 

*  pectinata,  DG.  •  .  .  205 
— B  Apollinis,  Endl.  .     .  210 

— fastigiata 207 

—Leioclada 207 

— nana,  Knight.    ...  208 

-pendula,  Hort.    ...  207 

— prostrata,  Hort.      .     .  207 

— pyramidalis ,  Hort.  .  207 
— pyramidalis     Metensis , 

Hort 207 


Aliie»   pectinata   tortuosa, 

Booth P 

— pect.  variegata,  Forbes. 
pendula,    Lindl.  et  Gord. 

Picea,  Lindl 

Picea,  Mill.  .    .     . 
Picea,  G.  Leioclada,  Lindl. 

et  Gord.  .  .  . 
Pichta,  Forbes.  . 
*Pindrow,  Spach.  . 

*  Pinsapo,  Boiss. 
polita,    Sieb.  et  Zucc 
procumbens,  Hort. 
pumila,  Hort.    .    . 
pygmsea ,   Hort.     . 
pyramidalisMetensis,Hort. 
*religiosa,  Lindl. . 
rubra,  Poir.  .  .     . 
— violacea,  Loud.  . 
— B  violacea,    Lindl 

Gord 

Schrenkiana ,    Lindl. 

Gord.  .... 
Smithiana,  Forbes. 
*Siririca,  Ledeb.  . 
— alba,  Hort.  .  . 
Sitchensis,  Lindl.  et  Gord 
spectabilis,  Spach. 
spinulosa,  Griffith. 
Sumalrana,  Hort.  Belv 
taxifolia,  Desf.  .     . 

*  TRiGONA,  Raf.  .     - 
Tsuga,  Sieb.  et  Zucc 
vulgaris,     Poir.     . 

*  Webbiana,  Lindl.  . 
Webbiana,  Lindl. etGord. 
Withmanniana,   Hort.     . 


cl 


et 


206 
206 
279 
206 
246 

207 
225 
221 
227 
257 
251 
250 
250 
207 
201 
240 
238 

238 

254 
258 
225 
225 
260 
223 
258 
425 
206 
264 
186 
206 
223 
214 
260 


ABIÉTINÉES. 


179-183 


ABIÉTINÉES,  section  A.     .     184 


Abu  tua,   Lour.    . 
Indica,   Lour. 

Actinostrobus,  Miq. 
"Pyramidalis,   Miq. 

Agathis,  Salisb.  . 
Australis,  Salisb 


535 
540 

77 
78 

424 

427 


DES  ESPÈCES  ET  VÀttIÊTES. 


Agathis  Dammara  , 

Rich P.  426 

loranthifolia,   Salisb.     425 


Alania,    Colenso. 

Alla  Cedrus,  Bell. 

Altingia,  Don.  . 
excelsa,  Loud. 
Cunninghami,  G. 


.     485 
.     283 

413 

.     420 
Don.    419 


Araucaria,  Juss. 

*  Bidwilli,  Hook.   . 

*  Brasiliensis,  A.  Rich 
— gracilis,  Hort.     . 
Chilensis,  Mirb.     . 

*  CUNNINGHAMI,   Ait. 

— Y  giauca,  An  t.  . 
— P  longifolia,  Ant. 

*  Cookii,  R.  Br. 
Dombeyi,   Rich. 
di  Bibbiani,   Hort.  liai 
elegans,  Hort.  .     . 

*  excelsa,  R.  Br.  . 
— giauca,  Hort  . 
gracilis,  Hort.    .     . 

'1MBRICATA,  PaV.       . 

lanceolata,  Hort.  . 
Ridolliana,  Savi.    . 

ARAUCARIEES.      .     . 


Arbor  Javan.,  Sherard. 
Arbor  nucifera,  Kaempf. 

Arthro taxis,  Hook. 
li-throtaxls,    Don.     .     . 

*  CUPRESSOIDES,  Don.     .       . 

*  LAXlFOLIA,Hook.    .       .       . 

*  SELAGINOIDES,  DOII.       .       . 

tetragona,  Hook.    .     .     . 
du  Yucatan,    Hort.     .     . 

Arceuthos     drupacea, 
Ant.  et  Kotsch. 

Belis,   Salisb.     .     .     . 

jaculifolia,  Salisb.     . 

lanceolata,  Sw.    .     . 
Beretinus  fructus,Clus. 

Brownetera,  Rich.  .     . 


413 

418 

415 

415 

417 

419 

419 

419 

421 

417 

415 

415 

420 

420 

415 

416 

171 

415 

412 

425 
503 

62 

158 
161 
162 
159 

63 

55 


9 

170 
171 
171 
537 

498 


Biota,  Don 

*Orientalis,  Endl.  , 
— aurea,  Hort.  .  . 
—compacta ,  Hort.  . 
— giauca,  Hort.  .  . 
— gracilis,  Hort.  .  . 
—  monstrosa,  Hort  . 
—nana,  Hort  .  .  . 
— nana  pyramidata,  Hort 
—stticta,  Hort .  .  . 
— variegata      argentea 

Hort 

— variegata   aurea.     . 

*  pendula,  Endl.     .     . 
—intermedia.    .     .     . 

*  PYRAMIDAL1S.     . 

pyramidalis  Orient.  Endl 
pyramidalis  B  pumila. 
— Tatarica,  Lindl.et  Gord 


Callitris,   Vent       . 
arborea,  Schrad.    . 
arenosa,   Sweet.     . 
Australis,  R.  Br.     . 
calcarata,  R.  Br.     . 
cupressoides ,  Schrad 
cupressiformis,  Vent. 
Fothergilli,  Loud.  . 
fruticosa,  R.  Br.    . 
Gunii,  Hook.     .     . 
Hugelii,  Hort  .     . 
macrostachya,  Hort. 
oblonga,  Rich.  .     . 
Preissii,  Miq.     .     . 
pyramidalis,  Sweet. 
*  quadrivalvis,  Vent, 
rhomboidalis,  R.  Br. 
robusta,   R.  Br.     . 
s  trie  ta,    Schrad.     . 
tuberculata,  R.  Br. 
verrucosa,  R.  Br.  . 

CARYOCEDRUS,  Endl. 

Caryotaxus,  Zucc. 
nucifera,  Zucc. 

Cedrus,  Link.     . 
Af ricana,   Gord.     . 
argentea,  Hort. 
*Atlantica,  Manetti. 


637 

P.  91 
92 
96 
93 
95 
92 
95 
93 
93 
94 

94 
94 
97 
98 
96 
96 
96 
96 

68-80 
65 
76 
71 
76 
66 
70 
74 
69 
74 
73 
74 
69 
73 
74 
81 
70 
73 
66 
76 
72 

8 

5H 
512 

281 
285 
286 
285 


638 


TABLE   SYNONYMIQtïE 


Cedrus      conifera      foliis 

Laricis,  C  Bauh.     .     P.  283 

'Deodara,  Loud.  .     .     .  281 

— crassifolia,  Hort.     .     .  282 

—robusta,  Hort.  ...  282 

— viridis,  Hort.     .     .     .  282 

elegans,  Knight.     ...  286 
folio     Cupressi     média  , 

C.    Bauh 51 

Indica,  De  Chambr.    .     .  282 

*Libani,  Barel 283 

— foliis  argenteis,  Loud.  284 
—glauca,  Hort.  .  .  .  284 
— nana,  Loud.  .  .  .  284 
— nana  pyramidata,  Hort.  284 
—pendula,  Hort.  .  .  .  284 
— pyramidalis  foliis  argen- 
teis, Knight 284 

Lycia  retusa,  J.Bauh.     .  51 

magna,  s.  Gedrelate,  Plin.  283 
— s.      Libani     conifera , 

J.  Bauh 283 

Orientalis     fœtidissima , 

Tourn 39 

Phœnicea,  J.  Bauh.     .     .  15 

Phœnicea,  Rénéalm.  .     .  283 

CEMBRA,  Spach 292 


Cephalotaxus,   Sieb.    et 

Zucc 

507 

adpressa,    Hort.     .     . 

520 

brevifolia,  Hort.     •     . 

.     520 

*drupacea,  Sieb.  et  Zucc 

510 

filiformis,  Knight.  .     . 

.     509 

*Fortunei,  Hook.  .     . 

509 

— fœmina,  Hort.     .     . 

509 

— pendula }  Hort.    .     . 

509 

*  pedunculata  ,    Sieb.    e 

t 

Zucc 

508 

*  UMBRACULIFERA,    Sieb. 

510 

Gerbera  neriifolia,  Zipp. 

462 

Chamaccyparis,  Spach  , 

132 

*  Boursieri  ,  Dne.  .     . 

141 

*ERICOIDES 

140 

*  glauca,  Hort.  .     .     . 

141 

Kewensis,  Hort.     .     . 

133 

nana,  Hort  .     .     .     • 

134 

*  Nutkaensis,  Spach.  .     , 

134 

*obtusa,  Sieb.  et  Zucc. 

.     136 

*  pisifera,  Sieb.  et  Zucc. 

138 

Chamsecyparis    *  sph^e 

- 

roidea,  Spach.    .     .  P 

.     133 

—  sphœroidea  Kewensis 

> 

Knight 

.     133 

— nana,  Hort.   .     .     . 

.     134 

—variegata,  Knight.  . 

.     133 

*  squarrosa,  Sieb.etZucc 

.     139 

— leptoclada.     .     .     . 

.     139 

— variegata 

.     139 

squarrosa,  Hort.     .     . 

.       65 

*  THDRIFERA,  Endl.  .       . 

135 

variegata,  Endl.    .     . 

.     139 

variegata,  Hort.     .     . 

.     133 

Chamœpeuce,  Zucc. 

132 

COLYMBEA,  Endl.     .     . 

414 

Golymbea,  Salisb  .    413-414 

angustifolia,   Bertol 

415 

excelsa ,   Spreng . 

.     420 

quadrifaria  ,  Salisb 

416 

Condylocarpus,  Salisb 

163 

Cryptomeria,Don.     .     . 

153 

*  Japonica,  Don.     .     . 

154 

— A  nana 

155 

— Lobbii,  Hort.     .     .     . 

154 

— nana,  Knight.    .    .    , 

155 

— pygmsea,  Hort.  .     .     . 

155 

Lobbii,  Hort.     .... 

154 

nana,  Lindl.  et  Gord. 

155 

Cunninghamia,  R.  Iîr.  . 

170 

cupressoides,  Zucc.     .     . 

161 

selaginoides,  Zucc.     ,     . 

160 

*  Sinensis,  R.  Br.  .     .     . 

171 

— glauca,  Hort.     .     .     . 

171 

CUPRESSINÉES.   .      . 


Cupressus,  Tourn. 
Africana,  Mi  11  .  . 
Americana,  Catesb. 
Americana,  Trautv. 
Arbor-vitae,  Targ.-Tozz 
articulata,  Forbes. 
Australis,  Desf.  . 
Australis,  Pers.  . 
bacciformis,  Willd. 
bambusacea,  Otolanz 


114 

64 

144 

134 

103 

71 

70 

71 

56 

438 


DES  ESPÈCES  ET  VARIÉTÉS. 


639 


Cupressus+BENTHAMi,  E 

.     122 

Cupressus    sempervirens 

*Californica.  P.     .     . 

.     127 

Indica,  Royle.    .     . 

P.  128 

Cheusanensis,   Plukn . 

.     154 

Sinensis,    Hort.     .     . 

.     148 

columnaris,   Forst.     . 

421 

Sinensis,    Hort.     .     . 

.     151 

*  CORNEYANA,     Hort.       . 

128 

Sinensis  pendula,  Hort. 

.     119 

*  Coulteri,  Forbes.     . 

123 

Skinneri,   Hort.     .     . 

.     128 

disticha,    L.     .     .     . 

144 

stricta,  Ait.      .     .     . 

.     116 

disticha    nutans,  Ait. 

144 

tetragona,  Hort.    .     . 

.     123 

elegans ,   Hort .     .     . 

127 

Thuia,  Targ.-Tozz.     . 

.      92 

*  EXGELSA,  ScOtt.       .       . 

128 

thuioides  variegata  ,  Hoi 

t.     133 

expansa,  Hort .     .     .     . 

115 

thurifera,Humb.  Bonpl. 

et 

*  FASTIGIATA,    DG.    .       .       . 

116 

Kunth 

.     135 

— thuiœfolia,  Hort.    .     . 

117 

thurifera,  Schlecht.     . 

122 

— variegata,   Hort.     .     . 

117 

thurifera,  Lindl.     .     . 

!     123 

filiformis,  Hort.     .     .     . 

98 

thurifera,   Hort.     .     . 

.     119 

fœmina,  Caesalp.    .     .     « 

116 

thyoides ,  L.      ... 

.     133 

Fothergilli,  Forbes.     . 

74 

thyoides,  Pav.  .     .     . 

.       89 

*  funebris,  Endl.    .     .     . 

120 

*torulosa,  Don.     .     . 

.     117 

glauca,  Brot.     .     .     . 

119 

— majestica 

.     118 

glauca,  Forbes.     .     .     . 

122 

— viridis,  Hort.     .     . 

.     118 

glauca  pendula,  Hort.     . 

119 

Tournefortii,  Audib.  . 

.    115 

*Goveniana,  Gord.     . 

125 

triquetra,  Lodd.     .     . 

.       71 

gracilis,  Hort 

128 

Udheana,    Hort.     .     . 

.     119 

*  HORIZONTALIS,    Mill.    .       . 

115 

Udheana,    Hort.     .     . 

.     122 

Japonica,  L.  fil.    .    .     . 

154 

*  Udheana,  Gord.     .     . 

.     129 

juniperoides,  L.     .     .     . 

64 

Virginiana,  Ray.     .     . 

.     144 

*  Knightiana,  Hort.     .     . 

127 

*  Whiteleyana,  Hort.  . 

.     128 

*Lambertiana,  Hort.  .     . 

124 

— fastigiata  ,  Hort.    .     . 

124 

DACRYCARPUS,  Endl.  . 

.     477 

*  Lindleyi,  Klotsch.     .     . 

123 

*  Lusitanica,  Mill.  .     .     . 

119 
119 

Dacrydium,  Soland.  . 

.     485 

MJ       H   lOvldt         .       .             .             ,             • 

— patula  ,  Tourn.  .     .     . 
— pendula,  Hort.  .     .     . 
macrocarpa,  Ilartw.    . 
— fastigiata,   Hort.     .     . 
majestica,    Knight.     .     . 
mas,  Caesalp.     .     .     .     . 
nucifera ,    Hort.     .     . 
Nutkaensis,  Lamb.     .     . 
patula,  Pers.    .     .     . 
pendula,  Thunb.    .     . 
pendula,   Hérit.     .     . 
pendula,  Staunton.     . 

119 
120 
124 
124 
118 
115 
151 
134 
97 
97 
119 
120 

*  Golensoi,  Hook.  . 

* cupressiforme,  Hort.. 

*  cupressinum,  Soland. 
distichum,  Don.     .     . 

*  elatum,   Wall.     .     . 
excelsum,   Don.     .     . 
*Franklinh,  Hook.  III - 
Huonense  a,  Cunningh. 

*  LAXiFOLiusi,  Hook.  fil. 
Mai,  A.  Cunningh. 
plumosum,  Don.     .     . 
laxifolium,  Banks  et  S 

land 

thuioides, Banks  et  Solan 

.     489 
.     491 
.     486 
.     473 
.     488 
.     479 
.     490 
.     490 
.     487 
.     476 
.       85 

0- 

.     476 

pendulata,  Hort.     .     . 
religiosa,    Hort.     .     . 

97 
120 

d.     479 

Roylei,  Carr.     .     •     . 

128 

*sABmoiDEs,Humb.  Bonpl 

129 

Dammara,  Rumph.    . 

.     424 

sempervirens,  Mill.     . 

116 

alba,  Rumph.  .     .     . 

.     425 

sempervirens  a,  L. 

116 

alba,  Hort.  Makoy.     . 

.     426 

sempervirens  fi,  L. 

115 

*  australis,    Lamb.     . 

.     427 

— horizon  talis,  Loud  . 

115 

loranthifolia,  Spach.   . 

.     426 

640 


TABLE  SYNONYMIQUE 


Dammara  '  MACROPHYLLA, 

Lindl P.  430 

*  Moori,  Lindl 429 

*  obtcsa,  Lindl.  .  .  .  429 
*orientalis,  Lamb.  .  .  425 
— alba,  Knight.  ...  426 
—pallens 426 

Dombeya      Araucaria  , 

Rceusch.      ...  416 

Chilensis,  Lam.    .     .  416 

excelsa,  Lamb.     .     .  420 

DYSCOPYLE,    Endl.      .     .  547 

Elate  trapezuntica ,  Tourn.  244 

Ephedra,  Tourn.    ...  546 

*alata,  Dne.    .     .     •     .  554 

alata,    Schimp  ....  556 

*alte,  C.  A.Mey.  ...  556 

*  altissima,  Desf.  .  .  .  558 
altissima,  Bové.  .  .  .  554 
altissima,  Tammas.  .  .  556 
altissima,  Delile.  .  .  .  556 
*Americana,  Willd.  .  .  548 
Americana,  Berter.     .     .  549 

*  Andina,  Pœpp.     .     .     .  549 

*  antisyprïlitica,  Berland.  560 
*aphylla,  Forsk.     .     .     .  561 

*  botryoides,  Fisch .  et  Mey .  552 
bracteata,  Miers.    .     .     .  549 

*  Campylopoda,  C.  A.  Mey.  555 
Chilensis,  Miers.     ...  549 

*  ciliata,  Fisch.  et  Mey.  .  560 
Cretica,  Tourn  ....  556 
distachya,  L.  .  •  .  .  551 
distachya,  Gaud  ....  553 
distachya,  Sibth ....  558 
distachya,  Durville.  .  .  556 
distachya,  Zchk.  ...  552 
distachya     (3,     Bory    et 

Chaub 556 

foliata,  Boiss 556 

•fragilis,   Desf.    .     .     .  557 

fragilis,  Sieber ....  556 

*Gerardiana,  Wall.  .     .  561 

*  Helvetica,  G.  A.  Mey.  .  553 
Hispanica      arborescens , 

Tourn 558 

*humilis,   Wdll.     ...  557 

*  intermedia  Schr.  et  Mey.  553 

*  lomatolepis,  Schrenk.  .  555 


Ephedra  major,   Hort.     P.  558 

maritima  major, Tourn.  .  558 

— minor,  Tourn.  .     .     .  551 

minima,    Amm ....  55? 

minor,  Hort 551 

*  monosperma,  Gmel.  .  .  559 
monostachya,  L.  .  .  .  552 
monostachya,    Eichwald.  559 

— p,  Bieb 551 

oriental,  procerior, Tourn.  559 

Peruviana,   Berter.     .     .  549 

polygonoides,  Pall.     •     .  552 

*procera,  Fisch.  et  Mey..  559 

*  rupestris,  Benth.  .  .  548 
*stenosperma,  Schrenk  et 

Mey 550 

*Tweediana,  G.  A.  Mey..  547 

*yulgaris,  Rich.    .     .     .  550 

vulgaris,  Rich  ....  558 

— A  sublristachya ,    Mey.  551 

— B  média,  Mey.    .     .     .  551 

— C  submonostachya,  Mey.  55 1 

Equisetum    montanum 

Creticum,  Prosp.  Alp.  556 

polygonoides,  Morrison.  558 
polygonoides    baccife  - 

rum,   Morrison.  .     .  558 

EUGHAMiEGYPARIS,  Endl..  132 

EUPODOCARPUS,  Endl.     .  443 

EUTACTA,  Endl 418 

Eutacta,  Link.    .     .     .  413 

Gunninghami,  Link.  419 

excelsa,  Link.     .     .  420 

Eutassa,  Salisb.  .    .  413-418 

Cunninghami,  Spach.  419 

heterophylla,  Salisb.  420 


'  Fitz-Roya,  Hook.  fil.    . 
*  Patagonica,  Hook.  fi i. 


Frenela,  Mirb.  .     .  . 

*  arenosa,  Hort  .  .  . 

*  Australis,  Mirb.  .  . 

*  calcarata,  Cunuingh. 

*  ericoides,  Hort.  .  . 
Fontanesii,  Mirb.  .  . 
Fothergilli ,   Loud.  . 


108 
109 

68 
76 
71 
76 
76 
81 
74 


DES  ESPÈCES  ET  VARIÉTÉS. 


644 


Frenela    *  fruticosa  , 

EnUl 

"glauca,  Mirb.  .  .  . 
'Grau,  Endl.  .  •  . 
Hugelii,  Hort.  .  . 
macrostachya,  Knight. 
"  propinqua  ,  Cunningh. 

PYRAMIBAL1S,  Hort.  . 
RHOMBOIDEA,  Elîdl.       . 

rigida,  Endl.  .  .  . 
robusta,  Cunningh.  . 
Roei  ,  Endl.    .     .     • 

TRIQUETRA,  Spach.       . 

'tubercllata,  Mirb.    . 

VARIABILIS 

Ventenantii ,  Mirb.     . 
*  verrucosa  ,  Cunningh. 


P. 


G9 
75 
74 

73 
74 
76 
74 
70 
76 
72 
70 
70 
76 
75 
71 
72 


Funis    gnemoniforrais , 

Rumph 539 

Gingko,  Ksempf.     .     .  503 

biloba,  L 503 


Glyptostrobus,  Endl. 

*  HETEROPHYLLUS,    Endl. 

"  pendulus,  Endl.  .     . 

Gnemon,  Rumph.  .     . 
funicularis,  Rumph. 

GNÉTACÉES.      .      . 


Cinetum,  L 

"  Brunonianum,  Griffith.    . 

*  cuspidatum,  Blum.     . 
domestica,  Rumph.     .     . 
— fœmina,  Rumph.     .     . 
— mas,  Rumph.     .     .     . 

*  edule,  Blum 

*  FUN1CULARE,  Blum.       •       . 

*  Gnemon,  L 

Gnemon,  Roxb.  .  .  . 
Gnemon,  Poir.       .     .     . 

Gnemon,  L 

-  B.  ovalifolium,  Endl.  . 
— plaurinum,  Blum.  .  . 
— Y  lucidum,  Blum.  .  . 
— 8  înajusculum  ,  Blum.  . 

*  LATIFOLIUM,    Blum.       .       . 

*  LEPTOSTACHYUM,  Blum.     . 

*  MICROCARPUM,  Blum.    .     . 

Traité  des  Conifères 


150 
151 
152 

535 
540 

533 

535 
545 
542 
536 
537 
537 
539 
540 
536 
537 
537 
536 
536 
536 
537 
537 
538 
542 
543 


Cinetum  *  neglecti  m, 

Blum T 

».  544 

neglectum  p  procerum,  Bl. 

544 

— o  tnacrostachyum,  Blum. 

544 

*  NIGRUM : 

545 

*  nodiflorl'm,   Brongn.     . 

545 

ovalifolium,  Poir.    .    .     . 

536 

polyslachyum ,    Rwdt.     . 

537 

scandens,  Roxb.     .     .     . 

539 

sylvestre,    Brongn.     .     . 

536 

sylvestris,   Rumph.     . 

536 

Thoa,  Brongn 

541 

*  lrens,  Blum 

541 

Habhel  fruclus,  Clus. 

8 

Juniperus,  L.   .     . 

7 

*  alba,  Knight.  .    .     . 

58 

Alpina,  Lodd.     .     .     . 

.       35 

Alpina,   Clus.     .    .     . 

.       19 

Alpina,  Gaud.    .     .     . 

.       19 

— Suecica,  Plukn.  .    . 

.       19 

arborescens,   Mœnch  . 

.       44 

arbuscula,  Plukn.    .     . 

.     151 

aromatica,  Hort.     .     . 

.     127 

*  AQUATICA,   Roxb.      .       . 

.       59 

*  bacciformis,  Hort. 

.       56 

Barbadensis,  Thunb.    . 

.       32 

Barbadensis,   Michx.    . 

.       44 

Bedfordiana,  Hort.     . 

.       56 

*  Bermudiana,  L.  .     . 

.       49 

Biassoletlii,  Link.  .     . 

.       H 

*  Californica.    .     .     . 

.       58 

*  Canadensis,  Lodd.     . 

.       20 

Capensis,  Lam  .     .     . 

.       64 

Caroliniana,  Du  Roi.  . 

.       44 

*  (lesia,  Hort.     .     .     . 

.       55 

*  Cedrus,  Webb.     .     . 

.       12 

Cedrus,  Webb.       .     . 

.       13 

cernua,  Roxb.  .     .     . 

.       32 

*  Chinensis,  L.  .     .     . 

.       31 

Chinensis,  Roxb.     .     . 

.     457 

— fœmina 

.       56 

— fœmina,  Hort.     .     . 

.       32 

— mas,  Hort.     .     .     . 

.       32 

—B.  procumbens,  Endl. 

.       34 

*  COMMUNIS,   L.    .      .      . 

.       21 

communis,  Thunb. 

.       24 

— ucria,  Hort.  Panorm. 

17 

communis  y,  L.     .     . 

.       18 

—A   stricto.      .     .     . 

.       22 

—  B  reftexa.      .     .     . 

22 

Loud 


643 

Juniper  h  s   communis 

a  compressa. .     . 
communis  p,  Lam. 
— Alpina,  Wahlenb. 
— Cracovia,  Hort.  . 
— depressa,  Pursh. 
— hybernica,  Hort. 
—macrocarpa,  Spach 
— montana,  Ait.     . 
— nana,  Baumg.     . 
— oblonga,  Loud.    . 
—oblonga  pendula, 
— saxatilis,  Pall.     . 
— Suecica,  Loud.    . 
compressa,    Hort.  . 
Cunninghami,  Hort. 

*  Davurica,  Pall.     . 
Davurica,  Hort. 

*  DEALBATA,  Loud.    . 

dealbata,  Hort. 
dealbata,  Dougl.     . 
Depptana,  Steud.  . 
"dimorpha,  Roxb.    . 

*  drupacea,  Labili.  . 
dumosa,  Hort.  .  . 
elala,  Roxb.  .  . 
elliptica,  Hort.  .  . 
* excelsa,  Royle.  . 
excelsa,  Bieb.  .  . 
excelsa,  Hohen. 
excelsa,  Lewis.  .  . 
— B  nana,  Endl.  . 
— nana,  Knight.  . 
—variegala,  Hort.  . 
— vera,  Hort.    .     . 

*  flaccida,  Schlechl, 
flagelliformis,  Hort. 
fœtida  a  Sabina,  Spach 
—8  Davurica  ,  Spach 
— s  excelsa,  Spach. 
— flaccida,    Spach. 

— squarrulosa,  Spach 

*  FOET1D1SSIMA,  Willd. 

fœlidissima,  Hort.  . 
Fortunei,    Hort.     . 

*  fragrans,  Knight. 
"  glauca,    Hort. 

*  Gossainthanea,  Lodd 

*  gracilis,  Endl.     . 
gracilis,  Hort.  .     . 

*  hemisph^erica,  Presl. 
Hermanni,  Pers.     . 


TABLE  STNONYMIQUE 


P. 


Juniperus  Hispanica , 

22 

Booth P 

.    22 

18 

Hispanica,    Mill.     .     é     , 

37 

49 

horizontalis,  Mœnch.  .     . 

35 

21 

Hudsonica,  Forbes.     .     . 

35 

19 

Hudsonica,  Lodd.  .     .     . 

26 

22 

hybernica,  Lodd.    .     .     . 

22 

11 

— compressa,  Hort.     .     . 

22 

19 

incurva,  Herb.  Hamilt.     . 

27 

19 

interrupta,  Wendl.     .     , 

23 

23 

*  Japonica,  Hort.     .     .     . 

33 

23 

Lambertiana,  Wall.     .     . 

29 

20 

latifolia  arborea,  Tourn. 

8 

22 

Lobelii,  Guss 

11 

22 

Lusilanica,  Mill.     .     .     . 

35 

71 

Lycia,  Pall 

35 

30 

Lycia,    L 

51 

19 

*  MACROCARPA,  Sibth.      .       . 

11 

54 

macrocarpa,  Ténor.    .     . 

14 

43 

major,    Bell 

8 

19 

— Americana,  Parkins.     . 

43 

47 

— bacca  caerulea,  Bauh.    . 

11 

59 

— bacca  rul'escente  ,   C- 

8 

Bauh 

15 

29 

488 

— Dioscoridis,  Clus.     .     . 
— Monspeliensium  , 

51 

11 

Lobel 

14 

39 

— oblonga,  Gupan.      .     . 

11 

39 

maximus  Illyricus,  Glus.  . 

11 

39 

*  Mexicana,  Schlecht. 

47 

42 

Mexicana,    Spreng.     .     . 

129 

41 

minor,  Fuks 

21 

41 

— montana ,  C.  Bauh.     . 

19 

40 

montana,   Hort.     .     .     . 

19 

40 

myosurus,  Hort.    .     .     . 

51 

48 

*nana,  Willd 

18 

32 

— A.  montana,    Endl.     . 

20 

32 

— B.  Alpina,   Endl.     .     . 

19 

30 

Nepalensis,  Hort.  .     .     . 

32 

43 

oblonga,  Bieb 

22 

48 

— pendula,  Hort.    .     .     . 

23 

39 

oblongata,  Guss.     .     .     . 

11 

39 

*  OCCIDENTALIS,  Hook.    .       . 

42 

54 

Occidentalis,  Hort.      .     . 

54 

H 

*  Olivierii 

57 

57 

*oophora,  Kunz.     .     .     . 

38 

59 

*  Oxycedrus,  L.      4     .     . 

13 

56 

Oxycedrus,,  Hochst.     .     . 

16 

55 

Oxycedrus,  Lam.     .     .     . 

15 

56 

Oxycedrus  p,  Lam*      .     . 

14 

17 

Oxycedrus  y>  Lam.      .     . 

S 

42 

—echinoformis ,  Hort. 

14 

DES  ESPÈCES  ET  VARIÉTÉS. 


643 


Juniperus  Oxycedrus 

Withmanniam.  . 
Philippsiana,  Wall 
'Phoenicea,  L. 
Phœnicea,  Pall. 
— A  sclerocarpa 
— B  malacocarpa 
— B  Lycia  ,  Loisel 
— filicaulis.  .     . 

*  procera  ,  Hochst 
procumbens,  Sieb 
procumbens,   Sieb 

*  prostrata,  Pers 

* PROSTRATA,     RÏSSO 

prostrata,  Torrey. 

*  PSEUDOSARINA,     FJSCh 

pyramidalis,    Hort 

*  RACEMOSA,  RÎSSO. 

*  recurva,  Hamilt. 
— densa,  Hort. 
Reevesiana,  Hort. 

*  religiosa,  Ro'yle. 
repanda,  Hort.  * 
repens,  Nuit.  . 
'rigida,  Sieb.  et  Zucc 
rigida,  Wall.  . 
rigida,  Noisette, 
rigida,  Wall.  . 
rigida,    Pav.     . 

*RUFESCENS,  Lillk 

—  brevilolia.     . 

*  Sabina,  L.  .  . 
Sabiua,  Michx.  . 
Sabina,  Pall.  . 
Sabina,  Ledeb.  . 
Sabina,  Mill.  . 
Sabina  p,  L.  . 
— A  vulgaris.  . 
— B  humilis. 
— /3  humilis,  Hook 
— Alpina,  Loud. 
— cupressifolia ,  Ait 
— mas.  .  .  . 
— prostrata ,  Loud 
— prostrata,  Loud 
— tamariscifolia,  Hort 
—tamariscifolia,  Hort 
— variegata,  Hort. 
sabinoides,  Griseb. 
sabinoides,  Humb. 
saxalilis,  Hort.  . 
Sibirica,  Burgsd.    . 


14 

488 
51 

39 
51 
51 
51 
51 
41 
34 
29 
26 
59 
35 
33 
22 
59 
27 
27 
32 
41 
27 
26 
24 

447 
76 
29 

417 
15 
16 
34 
35 
35 
33 
37 
37 
35 
35 
85 
35 
35 
35 
26 
35 
26 
35 
36 
37 
47 
19 
19 


Juniperus  *  sph.e Rica  , 

Lindl P.  53 

"squamata,  Don.     ...  28 

squamosa,  Herb.  Hamilt.  28 

siricta,  Hort 22 

*  struthiacea,  Knight.  .  56 
Suecica,  Mill 22 

*  taxifolia,  Hook.  et  Arntt.  25 
*tetragona,  Schlecht.  .  50 
tetragona,  Moench.  .  .  51 
Thunbergii,  Hook. et  Arntt.  32 

"thurifera,  L 37 

thurifera,  Bonpl.     .     .     .  135 

turbinala,  Guss.     ...  37 

uvifera,  Don 87 

*  VlRGINlANA,     L.         .       .       .  43 

Virginiana,  Michx.  ...  44 

Virginiana ,  Du  Roi.     .     .  44 

—A  vulgaris.    .     .     .     ,  44 

— argentea,  Hort.  ...  46 

^Chamberlaynii,  Hort.    .  46 

— cinerascens,  Ilort.    .     .  45 

—dumosa ,  Hort     ...  45 

—glauca ,  Hort.     ...  45 

—  humilis  ,  Lodd.    ...  46 

— pendula,  Hort.    ...  45 

— variegata  aurea,   Hort.  45 

vulgaris  arbor,  Bauh.  .     .  21 

— baccis  parvis,  Rai.     .     .  21 

— fruticosa,  Banh.      .     .  21 

— fruticosa,  Cupau.     .     .  17 

*  Webbii 13 

Withmanniana,  Fisch.     .  14 

Larix,   Link 269 

Americana,   Michx.     .     .  275 

—pendula,  Loud.  .     .     .  275 

— rubra,  Loud.       .     .     .  275 

Archangelica ,  Laws.  .     .  274 

Cedrus,  Mill.     •     .     .     .  283 

*  Dahurica,  Turcz.  .  .  270 
decidua,  Mill.     ...»  276 

*  Europ^a,  DG 276 

— alba,  Hort.  Transact.     .  277 

— compacta,  Lauvvs.     .     .  277 

— Dahurica ,  Loud.     .     .  270 

— taxa,  Laws.    ....  277 

—pendula,  Forbes.     .     .  277 

—repens,  Laws.     .     .     .  277 

—rubra,  Hort.  Trausact.  277 

— Sibirica,  Loud.    .     .     .  274 

excelsa,  Link 277 


644 


TABLE  SYNONYMIQDE 


Larlx*GRiFFiTHiANA,Hort.  P.  278 

Griffithii,  Hort 278 

intermedia,  Laws.     .     .  274 

intermedia,  Lodd.  .     .     •  279 

"Japonica,  Hort.     .     .     .  272 

*  Kamtschatica  ,  Hort..  .  279 
*m[crocarpa,    Forbes.     .  275 

— pendula 275 

— du  Caucase,  Hort.  .     .  275 

Orientalis,  Tourn.  .     .     .  283 

patula,  Salisb 283 

*  pendula,  Salisb.  .  .  .  279 
pyramidalis,  Salisb.  .  .  276 
Rossica,  Sabine.  .  .  .  274 
sempervirens  foliisquinis, 

Breyn -296 

'Sibirica,  Ledeb.  .     .     .  274 

tenuifolia ,   Salisb.      .     .  275 

vulgaris,  Spach.     .     .     .  277 

Laurusjulifera,  Kaempf.  438 


Pachylepis  juniperoides, 
Brongo.      ...      P.  65 

Parolinia,  Endl.  ...       63 


Ubocedrus,    Endl.  . 

"Chilensis,  Endl.  .  . 

— viridis,  Hort.     .  . 

"Doniana,  Endl.     .  . 

decurrens,  Torr.    .  . 
"tetragona,  Endl. 

Lignum    emanum  , 
Rumph.  .     .     . 

Lycopodium  arboreum. 
Banks  etSoIand.  . 
oreum ,  Jur 
de  Vriese. 


84 
89 
89 
85 
105 
87 

462 

489 

488 


Microcachrys,  Hook.  fil.  62 

*TETRAGONA,   Hook.  fil.       .  63 

Maki  fœtens,  KaBmpf.       .  463 

Myrica  Nagi,  Thunb.  .     .  438 

NAGEIA 437 

Nageia,  Gaertn.  .     .    .  436 


Japonica,   Gœrtn.    .     . 

OXYCEDRUS 

Oxycedrus  Lycia,Dodon. 

Pachylepis,  Brongn. 
Commersonii,  Brongn. 
cupressoides,  Brongn. 


438 


10 

51 

63 

67 


Pherosphsera,  Archer. 

Phyllocladus,  L.  C.  Rich 

*  Alpinus,  Hook.  fil. 
aspleniifolia,  Hook.  fil 
Billardierii,  Mirb.  . 

*  glauca,    Hort. 

*  HYPOPHYLLA,  Hook.  fil 

rhomboidalis,  A.  Rich 

*  RHOMBOIDALIS,  L.  C.  Rich. 
¥  TRICHOMANOIDES  ,    Don 


Hort 


Picea,   Link  .     . 
"Ajanensis,  Fisch. 
*alba,   Link.     . 
— echinoformis , 
— nana,  Hort.  . 
amabilis,  Loud. 
balsamea,  Loud. 
— foliis  variegatis,  Knight. 
— longifolia,   Loud. 
— prostrata,  Knighl 
bracteata,  Loud. 
*  Californica.    . 
Canadensis,  Link 
Cephalonica,  Loud. 
caerulea,  Link    . 
Douglasii,  Link. 
*excelsa,  Link. 

— A  INTEGR1SQUAMIS. 

— atténuât  a. 


— aurea.  .    .  . 
— Clanbrasiliana. 

— columnaris.  . 
— conica,  Keteleêr 
— concinna. 

— Cranstonii.  . 
— denudala. 

— dumosa.    .  . 

— eremïta.    .  . 

— inflexa.     •  . 

— microphylla.  . 
— monstrosa. 

— mucronata.  . 


— nana.  .  . 
— pendula.  . 
—phylicoides. 


176 

498 
501 
500 
500 
502 
501 
499 
500 
499 

236 

259 

238 

239 

239 

219 

217 

218 

218 

218 

196 

261 

190 

211 

238 

192 

245 

246 

250 

246 

250 

248 

249 

250 

248 

249 

249 

247 

247 

251 

248 

247 

249 

247 

251 


DES  ESPECES  ET  VAUIETES. 


645 


Picca  excelsa   procum- 
bens P. 

excelsa  pygmœa.     .     .     . 

— pyramidata 

— Sibirica 

— tenuifoita 

— variegata 

Fraser  i,  Loud     .     •     .     . 

— Hudsonia,  Knight.    .     . 

grandis,  Loud   .     .     .     . 

Herbertiana,  Madd.     .     . 

hirtella,  Loud    .     ,     .     . 

'Jezoensis 

"Khutrow 

Latinorum,  J.  Bauli.  .     . 

major  prima,  J.  Bauh.     . 

"Menziësii 

— crispa 

Morinda,  Link  .... 

*nigra,  Link 

— Doumetii 

—  fastigiata 

— glauca 

nobilis,  Loud 

Nordmanniana,  Loud. 
"obovata,  Ledeb.  .     .     . 

"Orientalis 

peclinala,  Loud.  .  .  . 
— tortuosa ,  Booth.  .  . 
—variegata,  Loud.  .  . 
Pindrow,  Loud.  .  .  . 
Pinsapo ,  Loud.  .  .  . 
Pichta,  Loud 

*  polita 

religiosa,  Loud.     .     .     . 

*  rubra,  Link 

*Schrenkiana  ,  Fiseh.  et 

Mey 

*SlTCHENSIS.   ..... 

taxifolia,  Hort 

vulgaris,  Link 

Webbiana,  Loud.    .     .     . 

*  WlTHMANNIANA.        .       .      . 


251 

250 

247 

248 

246 

246 

200 

200 

220 

222 

203 

255 

258 

245 

245 

237 

237 

258 

241 

242 

242 

242 

199 

204 

253 

244 

206 

206 

206 

222 

227 

225 

256 

202 

240 

254 

260 
206 
2i6 
223 
260 


PINASTER 359 

Pinaster  Pumilio,   Glus.  .  369 

—vulgaris  prior,  Clus.     .  372 

PINEA,  Endl 402 

Pinus,  L 291 

"Abasica 352  | 


Pinus  Abchasica,  Hort..  P.  352 

Ames,  L 245 

Abies,  Du  Roi 206 

Abies,  Pall 253 

Abies,  Thunb 257 

Abies,  Lour 171 

— Americana,    Marsh  .     .  190 

— C.  leioclada,  Endl.   .     .  207 

adunca,  Bosc 353 

alba  ,  Ait 238 

altissima,  Hort.     .     .     .  385 

amabilis,  Dongl.     .     .     .  219 

Americana ,  G;ertn.     .     .  240 

Americana,  Du  Roi.     .     .  190 

— rubra,  Wangenh.    .     .  240 

— p;jlustris,  Hort.    .     .     .  345 

— quinis,  Plukn.     .     .     .  303 

Apoliinis,  Ant 209 

*  Apclcensis,  Lindl.     .     .  316 

*  Arabica  ,  Sieber.  .    .     .  409 

Araragi,  Sieb 186 

Araucaria,  Mollin.  .     .     .  416 

Atlantica,  Endl.     .     .     .  286 

*Australis,  Michx.      .     .  345 

— excelsa 346 

Australis,  Hort.  Berol.     .  409 

¥Austriaca,  Hoss.  .     .     .  387 

*Ayacahuite,  G.  Ehrenb.  306 

balsamea,  L 217 

— B.  longifolia,    Endl.     .  218 

*  Banksiana,  Lamb.     .     .381 
Banksiana,  Lindl.  et  Gord.  364 

*  Beardsleyi,  Hort.     .     .  359 

*  Beîsthamian'a,  Hartw.     .  350 
Benthamiana,    Lindl.    et 

Gord 356 

bifida,  Ant 214 

*Boursieri.  .     .     .     •     .  398 

*  BRACHYPTERA  ,   WisIÎZ.       .       356 

bracteata,  Loud.     .     .  .  196 

Brunoniana,    Wall.     .  .  188 

*Brutia,  Ténor.     .     .  .  396 

"Blngeana,  Zucc.  .     .  .  349 

*  Californica,  Loisel.  .  .  353 
Californica,  Hartw.     .  .  339 

Canadensis,  L 190 

Canadensis,  Du  Roi.     .  .  238 

— bifolia,  Duham.  .     .  .  401 

— trifolia,  Duham.  .     .  .  342 

— quinquefolia,  Duham.  .  303 

*  Ganariensis,  Chr.  Smith.  348 
Garamanica,  Hort.  .     .  .  389 


646 


TABLE  SYNONYMIQUE 


Finus  Carica  ,  Don. 

P.     393 

Pinus  excorticata,  Hort.   P. 

349 

Cavendishiana,  Hort. 

.     831 

*  filifolia,  Lindl.    .     .     . 

320 

Cedrus,   L.  .     .     . 

.     283 

Finlaysoniana,  Wall.    .     . 

380 

•Cembra,  L.      .     . 

.     .     295 

firma,  Ant 

212 

Cembra,  Thunb.     . 

.     292 

*  flexilis,  Wisliz.  .     .     . 

310 

Cembra,  Lotld.  .     . 

.     .     297 

Fraseri,  Lodd 

343 

— A.  communts,   Endl 

.     296 

Fraseri,  Pursb.      .     .     . 

200 

— B.  pumila.     .     . 

.     .     296 

*  Fremontiana,  Endl.  .     . 

406 

— B.  pumila,  Pall. 

.     .     296 

Genevensis,  Hort.  .     .     . 

372 

— B.  pumila,    Endl. 

.     .     297 

Genuensis,  Cook.  .     .     . 

393 

— avulgaris,  Clairv. 

.     .     296 

*  Gerardiana,  Wall.     .     . 

333 

— p  Helvetica,  Clairv. 

.     296 

glauca,  Mœnch.      .     .     . 

238 

— fruticosa,  Griseb. 

.     299 

*  Gordoniana,  Hartw.  .     . 

324 

— Helvetica,  Forbes. 

.     297 

grandis,  Dougl.      .     .     . 

220 

— monophylla,  Hort. 

.     .     297 

*  Grenvilleae,  Gord.     .     . 

323 

—pygmœa,  Hort.    . 

.     297 

Haguenovensis,  Hort.  .     . 

372 

— pygmaea,  Loud.  . 

.     .     297 

Halepensis,Bieb.     .     .     . 

389 

— Sibirica,  Loud.    . 

.     .     296 

*  Halepensis  Mill.   .     .     . 

393 

— stricta,    Hort.     . 

.     .     297 

— Carica,  Hort.      .     .     . 

393 

*  cembroides,  Gord. 

.     .     404 

— Genuensis,  Loud.     .     . 

395 

cembroides ,    Zucc. 

.     .     405 

— major,  Hort 

391 

Cephaionica,   Endl. 

.     211 

— maritima,  Loud.     .     . 

395 

*Chihuahuana,  Wisliz. 

.     357 

— minor,   Loud.      .     .     . 

393 

Chilghosa,  Elph.     . 

.     333 

— Pithyusa,  Knigbt.     .     . 

395 

Chylla,  Lodd.     .     . 

.     300 

Hamiltonii,  Ténor.      ,     . 

365 

Cilicica,  Ant.  etKolsch 

.    .     229 

*  Hartwegii,  Lindl.     .     . 

311 

cinerea,  Rœling.     . 

.     216 

Hirtella,   Humb. ,    Bon  pi. 

compressa ,  Booth. 

.     303 

elKunth 

203 

*CONTORTA,     DoUgl. 

.     364 

Hispanica,  Cook.     .     .     . 

391 

*Col'lter[,  Don. 

.     335 

homolepis,   Ant.     .     .     . 

216 

cupressoides,   Mol. 

.       87 

Hudsoniea,  Lam.     .     .     . 

381 

Dammara,  Lamb.  . 

.     425 

Hyerosolymitana ,  Duham. 

393 

Dahurica,  Fisch.     . 

.     271 

*  inops  ,  Solantl.     .     .     . 

360 

decidua,  Wall.   .     . 

.     188 

"insignis,  Dougl.     .     .     . 

339 

*densiflora,  Sieb.etZ 

jgc.     376 

insignis,  var.,  Hartw.     . 

338 

Deodara,  Roxb. 

.     282 

*  insularis,  Endl.  .     .     . 

353 

*  Devoniana,    Lindl. 

.     315 

intermedia,  Lodd.   . 

274 

Dicksonii,   Hort.     . 

.     300 

intermedia,  Du  Roi.     .     . 

275 

dioica ,  Arab.     .     . 

.     415 

Japonica,  Ant 

376 

domestica,  Malth.  . 

.     402 

Japonica,    Hort.     .     .     . 

365 

Douglasii,   Sabine. 

.     192 

"Jeffreyi,  Hort.     .     .     . 

358 

— Y.  brevhVacteata  ,  l 

int.     193 

Jezoensis,  Ant 

255 

dumosa,   Lamb. 

.     188 

Ksempferi  Lamb.    .     .     . 

233 

echinala,  Mill.  .     . 

.     362 

Kamtschatica,   Endl.  .     . 

279 

echinala,    Hort. 

.     370 

Keseya,  Royle 

331 

Edgariana,   Harlw. 

.     363 

Khutrow,  Royle.     .     .     . 

258 

*  emjlis,  Wisliz.      .     . 

.     408 

*  Koraiensis,  Sieb.  etZucc. 

294 

*Ehrenbergii,  Endl. 

.     311 

*  Lambertiana,    Dougl.     . 

307 

*  Engelmanm.     .     . 

.     356 

*  — brevifolia,  Hook.    .     . 

307 

escarena,  Risso.     . 

.     366 

lanceolata,  Lamb.  .     .     . 

171 

*  excelsa,  Wall.     . 

.     300 

*Laricio,   Poir.      .     .     . 

384 

excelsa,  Lam.     .     . 

.     246 

— A   Poiretiana.     .     .     . 

384 

DES  ESPECES  ET  VARIETES. 


IMniis  L9ricio,  B  stricta.  .  385 

Laricio  C  Pallasiana,Endl.  389 

— C  contorta 385 

— I)  montana 385 

— Galabrica,    Hort.     .     .  385 

— Caramanica,    Spach.     .  389 

— Corsicana,  Hort.  .     .     .  385 

— (3  Austriaca.Endl.     .     .  388 

— Monspeliensis,  Hort.     .  390 

— nana,  Hort 385 

— pendula,  Hort.     ...  386 

— pygmsea,   Hort.  .     .     .  385 

—pyramidata,  Hort.  .     .  385 

— 7  rubra,  Spach.   .     .     .  401 

laricina,  Du  Roi.    .     .     .  279 

Larix,   L 276 

Larix,    Thunb.       ...  272 

Larix,  Pall 274 

— Americana,  Pall.     .     .  271 

— nigra,  Marsh.      .     .     .  279 

— rubra,  Marsh.     .     .     .  275 

lasiocarpa,  Hook.    .     .     .  221 

Latteri,  Madd 365 

laxa,  Ehrh 238 

Ledebourii,  Endl.   .     .     .  274 

leioclada,  Stew.     ...  207 

*LEioPHYLLA>Schied.etDep.  320 

*Lemoniana,  Benth.     .     .  368 

leptolepis,  Sieb.  et  Zucc.  272 

Lindleyana,  Lindl. et  Gord.  317 

•Llaveana,  Schied.  .  .  405 
Llaveana,  vvith  thinshelled 

seeds,  Hartw.     .     .     .  406 

*L0ISELEURiANA.        .       .       .  382 

Loddigesii,  Loud.    .     .     .  343 

"longifolia,    Roxb.     .     .  332 

*  Mac-Intoshiana,  Hort.  .  358 
macrocarpa,  Lindl.     .     .  336 

*  macrophylla,  Lindl.  .  .  315 
macrophylla,   Wisliz.  .     .  357 

*  Maderiensis,  Ténor.  .  .  400 
Magellensis,  Schouw.  .  385 
mariana,  Du  Roi.   .     .     .  241 

marilima,  Lam 365 

maritima,   Pall.     .     .     .  3S9 

maritima,  Lamb.    .     .     .  395 

marilima,  Ait 384 

maritima,  Lamb.    .     .     .  391 

—prima,    Math.     .     .     .  393 

*Massoniana,  Lamb.     •     .  378 

— monophy II  a,  Sieb.     .     .  378 

— variegata,     Sieb.     .     .  378 


Piiins  Menziesii,  Dougl.  P, 
'Merkussii,  Jungh  et  de 

Wriese 

Mertensia.Bong.  .  .  , 
microcarpa,   Lamb. 

*  mitis,  Michx 

Morinda,  Hort.  .  .  . 
monophylla ,  Torr.  .  . 
Monspeliensis,  Salzmann. 
montana,  Du  Roi.  .  . 
montana,  Lam.  .  .  . 
montana,  Baum.  .  .  . 
Monteragensis,  Godefroy. 

*  MontezumjE,  Lamb.  .  . 
— p  Lindleyi,  Loud.  .  . 
-—A  Lindleyi 

*MONTICOLA,     DOUgl.       .       . 

Mugho,  Poir 

Mughus,     Guss.     .     .  . 

Mughus,    Koch.     .     .  . 

Mughus,     Hegetsehw.  . 

Mughus,  Scopol.     .     .  . 

*mcricata,  Don.     .     .  . 

Neosa,      Govan.     .     .  . 

Nepalensis,     Royle.     .  . 

Nepaiensis,  Forbes.     .  . 

Nepalensis,  de  Chambr.  . 


nigra,  Link.  .  .  '  . 
nigricans,  Host.  .  .  . 
*nivea,  Booth.  .  .  . 
nobilis,  Dou^l.  .  .  . 
Nordmanniana ,  Stev. 
obliqua,  Sauter.  .  •  • 
obovata,  Ant 

*  Occidentalis,  Swartz.  . 
Occidentalis,Humb.;Bonpl. 

et  Kunth 

"oocarpa,  Schied.  .  . 
— B  oocarpoides,  Endl.  . 
oocarpoides,  Benlli.     .     . 

Orientalis,  L 

Orientalis,  Friwalds.  . 
*Orizab^;,  Gord,  ,  .  . 
ossiculis    duris,  J.    Bauh. 

*  osteosperma,    Wisliz. 
*Pallasiana,  Lamb.     .     ? 
palusiris,     Mill.     .     .     • 
—  excelsa,  Booth.  .     .     . 
Parolinianus,Webb.     .     . 

*  parviflora,  Sieb.  et  Zucc. 
*patula,  Schied,  et  Depp. 


647 
237 

380 
232 
275 
361 
258 
406 
390 
371 
296 
370 
353 
317 
317 
317 
305 
370 
385 
370 
371 
369 
363 
333 
365 
331 
301 
241 
388 
388 
305 
199 
204 
371 
253 
318 

317 
312 
313 
313 
244 
210 
322 
402 
407 
389 
345 
346 
391 
292 
329 


648 


TABLE  SYN0NYM1OUE 


Pinus   patula   erecta  , 

Pi  nus   resinosa,    So- 

Hort  

.  P.     329 

land.     .     .     P. 

382,   401 

patula  macrocarpa,  Set 

ied.     329 

resinosa,  Loisel.     . 

.     .     382 

— foliis  strictis,  Benth 

.     .     329 

— d'Alfort,  Hort.    . 

.     .     382 

— stricta.     .     .     . 

.     .     329 

Rigensis,  Desf.  .     . 

.     .     373 

pectinatus  ,     Lam. 

.     .     206 

*  RIGIDA,  Mill.      .      . 

.     .     342 

pendula,  Soland.     . 

.     .     279 

— serotina  ,    Loud. 

.     .     342 

pendula,  Griffith.    . 

.     .     301 

'Royleana  ,    Lindl. 

.     .     399 

penicillus,  Lapeyr. 

.     .     391 

rotundata,  Link.     . 

.     .     371 

*  peuce,  Griseb. 

.     .     299 

*  rubra  ,  Michx. 

.     .     401 

*  Persica,  Strangw. 

.     .     330 

rubra,  Sieb.      .     . 

.     .     378 

Picea,  Du  Roi. 

.     .     245 

rubra,  Mill.  .     .     . 

.     .     373 

Picea,  L.      .     .     . 

.     .     206 

rubra,  Lamb.     .     . 

•     .     240 

Picea,    Pall.       .     . 

.     .     225 

— B.  violacea,  Endl. 

.     .     238 

Pichta,  Fiseh.     .     . 

.     .     223 

*  rudis,  Endl.     .     . 

.     .     311 

*  Pinaster,  Soland. 

.     .     365 

rupestris,  Michx.  fil. 

.     .     381 

Pinaster,  Besser.     . 

.     .     388 

*  Russelliana,  Lindl. 

.     .     3U 

Pinaster,  Lindl.  et  G 

[)rd.     378 

Sa  bina     Goulteri      v 

îra  , 

— Aberdonise,  Loud. 

.     .     366 

Loud.    .     . 

.     .     336 

— altissima,  Lam.  . 

.     .     366 

— Coulteri ,   Loud. 

.     .     336 

— escarena ,  Endl. 

.     .     366 

— var.,  Hort.     .     . 

.     .     336 

— Hamiltonii ,    Lindl. 

et 

*  Sabiniana,   Dougl. 

.     .     334 

Gord.     .     .     . 

.     .     365 

*  Salzmanni,  Dun.   . 

.     .     390 

— A  Hamiltonii. 

.     .     365 

sativa,  C.  Bauh.     . 

.     .     40? 

— Hispanica,  Roxas. 

.     391 

— cortice  fisso,  Amim 

nu.     296 

— Lemoniana,  Loud. 

.     368 

Schotica,  Willd.     . 

.     .     373 

— /s  major,  Duham. 

.     .     365 

Schrenkiana ,    Ant. 

.     254 

— B.  minor.     .     . 

.     .     366 

*  SEROTINA,  Michx.    . 

.     .     341 

— minor,  Loisel.     . 

.     .     366 

Sibirica,   Steud.     . 

.     .     225 

— variegata,   Hort. 

.     366 

Sibirica,  Lodd.  .     . 

.     274 

Pindrow,  Royle.     . 

.     .     222 

— alba 

.     .     225 

•PlNEA,   L.      .       .       . 

.    ".     402 

*  SlNCLAlRlANA,    HOûk. 

et 

— frugilis,  Loisel.  . 

.     .     403 

Arntt 

.     .     355 

Pinea,   Hablitz. 

.     .     389 

Sinclairii,  Endl.     . 

.     .     353 

Pinsapo,    Boiss. 

.     227 

Sinclairii,    Hort.  Kew 

.     .     336 

'Pithyusa,  Strangw. 

.     395 

*  Sinensis,  Lamb.    . 

.     .     331 

polita,  Ant.  .     .     . 

.     257 

Sitchensis,  Bong.     . 

.     .     260 

*  PONDEROSA,    DOlJgl. 

.     310 

Skinneri,  Hort. 

.     .     313 

*  Pseudo-Halepensis  ,  D 

en- 

*  Skinneri,  Hort.     . 

.     .     327 

hardt.      .      .     . 

.     400 

Smithiana,  Lam. 

.     .     258 

pseudo-Larix,  Steud.  . 

.     274 

spectabilis,  Lamb.  . 

.     .     223 

*  Pseudostrobus,  Lindi. 

.     321 

striata,  Hamilt  . 

.     .     223 

pygmsea ,  Fisch.     .     . 

.     296 

*  STROBIFORMIS,  Wisliz. 

.     309 

*  Pyrenaica,  Lapeyr.    . 

.     391 

*  Strobus,  L.     .     . 

.     302 

Pyrenaica,  Hort.     .     . 

.     390 

Strobus,   Thunb.    .     . 

.     29 

*  Pumilio,  Haenk.     .     . 

.     369 

Strobus,  Hamilt.    .     . 

.     30 

Pumîlio,    Ténor.     .     . 

.     385 

— a  alba,   Loud.     . 

.     303 

—rotundata,   Hort.     . 

.     371 

—  $brevifolia>  Loud. 

.     303 

"pungens,  Michx.    .     . 

.     339 

— excelsa,  Hort.     .     . 

.     301 

*  RADIATA,    Don.         .       . 

.     337 

— nana,  Knight.     .     . 

.     303 

religiosa,  Humb. ,   Boi 

pi. 

— nova,  Loud.  .     .     . 

.     303 

et   Kunth.      .     .     . 

.     202 

— pendula,  Hort.  .     . 

.     301 

DES  ESPÈCES  ET  VARIETES. 


649 


IMiius    Strobus    umbracn- 

lifera,  Knight.  .     .  P. 

Sudeticus,    Ungrische 

Sumatrana,  Hort.  . 

Sumatrata,  Junghuhn 

*  SYLVESTRIS,     L.       . 

sylvestris,   Thunb. 
sylvestris,  Lamb.  . 
sylvestris,  Baumg.  . 
sylvestris,  Herb.  Finlays 
— A  communis. . 
— B  rubra.  .     .     . 
— C  aryentea.  .     . 
sylvestris  (3,  h.    .     . 
— e  maritima,    Ait. 
— y  montana,  Ait.  . 

—  montana,  C.  Bauh 

—  argentea,  Stev.  . 
— brevifolia,  Link. 
— Cembro,  Math.     . 
— divaricata,  Ait.    . 
— humilis,  Link.     . 
— maritima,  J.  Bauh. 
— monophylla,  Hodg. 
— montana,  Wahlenb 
— Mugho,  J.  Bauh. 
— nana,  Hort.  .     . 
— pygmaea,   Hort.  . 
— rubra,  Hort.  .     . 
— varieyata  ,    Hort.     , 
— vulgaris  Genevensis 

Bauh.  .     .     . 
— uncinata ,    Loud 
Syrtica ,    Thore. 

*  1\eda,   L.  .     . 
— a,  Poir.      .     . 

—  Palopecuroidea,  Ait 
— Y  variabilis,  Ait. 
— rigida,  Ait.  .  . 
Tatarica,  Mill..  . 
Tatarica,  Hort..  . 
Taurica,  Hort.  .  . 
taxifolia,  Lamb. 

*  tenuifolia,  Benth. 

*  Teocote  ,      Cham. 

Schlecht.  .  .  . 
tetragona,  Mœnch. 
Timoriensis,  Loud. 
tinctoria,  Wall.  . 
*Torreyana,  G.  Parry 
tortuosa,  Hort. 
Tsuga,   Ant.     .     » 


J. 


et 


304 
369 
425 
380 
372 
378 
372 
388 
380 
372 
373 
373 
365 
384 
369 
295 
373 
371 
295 
381 
371 
365 
374 
371 
370 
373 
373 
373 
374 

372 
373 
365 
344 
343 
342 
362 
343 
369 
389 
389 
192 
319 

328 
238 
353 
223 
326 
372 
186 


Plnus  "TUBERCULATADon 

uliginosa,    Vimmer. 

*  uncinata,   Ram.   . 
uncinata,    Cook-Wrid 

dingt.  ... 
uncinata  a  rostrata,  i 
— firotundata,  Ant. 
variabilis,  Lamb.  . 
variabilis,  Pursh.  . 
venusta ,  Dougl.  . 
verticillata,Sieb.  . 
Virginiana,  Mill.  . 
— conis  longis,  Plukn 
— tenuifolia,  Plukn. 
Webbiana,  Wall.     . 

*  WlNCESTERIANA,  Gord 


PLAG10PHYLE. 


Platycladus,  Spach. 
dolabrata,  Spach. 
stricta,  Spach.    . 

PODOCARPÉES.       . 


P.  338 
.  371 
.  370 


.  370 

nt.  370 

.  370 

.  361 

.  362 

.  196 

.  174 

.  360 

.  303 

.  344 

.  223 

.  325 


549 

91 
111 

92 


433 


odocarpns,  Hérit.     . 

436 

acicularis,  Hort. 

456 

agalhifolia ,    Blum.     .     . 

442 

*  Alpina,  R.  Br.     .     .     . 

456 

*amara,    Blum.       .     .     . 

465 

"Andina,    Pœpp.     .     .     . 

474 

Antarctica,    Hort.  .     .     . 

450 

Antillarum,  R.  Br.     .     . 

445 

aspleniitblia^Labill.     .     . 

500 

*  Bidwilli,  Hoibr.  .     .     . 

453 

biformis,    Hook.     .     .     . 

489 

*  Blumei,   Endl.      .     .     . 

442 

*  BRACTEATA,    BlUlll.       .       . 

459 

— j3    brevipes  ,  Blum.     . 

459 

*  Chilina,  Rich.      .     .     . 

448 

*  Chinensis,  Wall.  .     .     . 

457 

*  coriacea,  Rich.     .     .     . 

445 

è  coriacea,  Hort.     .     .     . 

512 

*  cupressina,  R.  Br.     .     . 

477 

*  CURVIFOLIA 

450 

*  cuspidata,  Endl.    .     .     . 

439 

cuspidata,  Hort.  Paris.     . 

465 

*  DACRYDIOIDES  ,     A.      Rich. 

479 

*  discolor,  Blum.   .     .     . 

467 

*  ELATA,    R.     Br.      .      .      . 

452 

*elongata,  Hérit.  .     .     ' 

470 

650 


TABLE  SYNONYMIQUE 


Podocarpus,  clongata 
Meyer.      .      .     . 
"Endlicherianus.     . 
*ensifolia,R.  Br.     . 
excelsa,    Lodd. 

*FALCATA,  R.  Br.  . 
*FERRUGINEA,      DOIÎ. 

glomerata,  Don.  . 
'grandifolia,  Endl. 
Horsfieldii,  Wall.  . 
Humboldii,  Hort.  . 
imbricata,  Blum.  . 
Maponica,   Sieb.     . 

*  Koraiana,    Sieb.  . 

*  l^ta  ,     Hoibr.     . 

*  Lamberti,     Klotzsch 
lanceolata,  Hort.     . 

*LATIFOLIA,Wall.      . 

Jalifolia,  Blum.  . 
latifolia,  R.  Br,  , 
latifolia,  Hort.  . 
'Lawrencii,  Hook.   fil 

*  LEPTOSTACHYA,     BlUHl 
* MACROPHYLLA,  Don. 

macrophylla,  Wall, 
macrophylla,  Wall. 
— B  Maki,  Endl.     • 
Maki,     Sieb.    et   Zucc 
Makoya,  Forbes.     . 
Makoyae  ,    Hort. 
Makoyi,  Hort.     .     . 
*Meyeriana,    Endl. 
Meyeriana  ,   Hort. 
montana,  Lodd,     . 
mucronata,    Hort. 
*Nageia,  R.   Br.     . 

*  NEGLECTA  ,  B1UH1, 
*NER1IF0LIA,     R.    Br. 

neriifolia,    Hort,  . 

*  nivalis,  Hook.  . 
nobilis,  Hort.  .  . 
nobilis,  Hort.  .  . 
•nubiGvEna,  Lindl. 
nucifera,  Pers.  . 
¥oleifoua,  Don,  . 

*  POLYSTACHYA,      R.     Br 

pruinosa,  Meyer.  . 
pungens,  Caley.     . 

*PURDIEANA,     Hook. 

Purdieana,  Hort.  . 
Purdieana,Hort.     . 

*  rigida,  Klotzsch.  . 


P. 


472 

468 

456 

453 

472 

475 

448 

440 

478 

451 

478 

464 

464 

454 

447 

464 

440 

442 

470 

439 

455 

461 

463 

461 

459 

457 

457 

457 

457 

457 

472 

471 

473 

446 

437 

466 

458 

468 

455 

470 

468 

450 

512 

443 

460 

471 

453 

446 

445 

451 

447 


Podocarpus  *  Rumphh  , 

Blum 

"salicifolia,   Klotzsch.  . 

saligna,  Don.     .     •     .  . 

*  Sellowii,      Klotzsch.  . 

*  spicata,  R.  Br.  .  .  . 
spicala,  Pœpp.  .  .  . 
"spinulosa,  R.  Br.  .  . 
spinulosa,  Hort.  .  .  . 
1  taxifolia,  Humb.,  Bonpl. 

et  Kunlh       .     .     .  . 

— a  communis ,  Kunlh.  . 

— (3  densifolia,  Kunlh..  . 

*  THEVETLEFOLIA,   Blum.  . 

"Totara,  Don 

thuioides,     R.    Br.     .  . 

•Thunbergii,  Hook.     .  . 

verticillata,   Hort.        .  , 

Yacca ,  Don.  .  .  .  , 
zamieefolius,  A.    Rich. 

zamiaefolius ,   Hort.     .  ; 


462 
444 
448 
443 
476 
474 
453 
463 

473 
473 
473 
468 
451 
479 
469 
463 
445 
427 
441 


POLYCOMPTOS,  Endl.  .     .  557 

Polygonum  marinum,  Ta- 

bern 558 

bacciferum  maritimum, 

C.  Bauh 558 

fruticans    botryoides  , 

Barrel 558 

PSEUDOSTROBUS,   Endl.  .  310 

RETINOSPORA 136 

Retinospora,    Sieb.    et 

Zucc 132 

ericoides,    Hort.       .  140 

obtusa,  Sieb.  et  Zucc.  436 

pisifera,  Sieb.  et  Zucc.  138 
squarrosa ,    Sieb.    et 

Zucc 139 

Robertia,  Rich.  ...  498 

Salisbnria,   Smith.     ,     •  503 

*  ADiANTiFOUA,  Smith.  .     .  503 

— laciniata.  .     ,     .     ,     '  504 

— variegata,    Hort.     .     .  504 

Billardieri,    L.   C.  Rich.  ,  500 

macrophylla,  Reyn.     .     ,  504 

Saxe-Gothœa,  Lindl.  .     •  481 


DES  ESPECES  ET  VARIETES. 


651 


Saxe-Gothœa  conspicua, 

Lindl P.   481 


Schubertia  Mirb.  . 
Capensis ,  Spreng. 
disticha,  Mirb.  . 
disticha  p  imbricata 

Spach.    .     .     , 
Japonica,     Spach, 
nucifera,  Denhardt, 
sempervirens,  Spach 

Sciadopitys,Sieb.  et  Zucc 

*  verticillàta  ,    Sieb.    et 

Zucc 


SEQUOIÉES.      .     .     •     , 

Séquoia,  Endl.   .     .  . 

"gigantea,  Endl.     .  . 

giganlea  ,    Hort.     .  . 

'sempervirens,  Endl  . 

STACHYCARPUS ,  Endl. 

STROBUS,  Endl.  .  .  . 

TM)A,  Endl 

Taxodium,  Rich.    .      . 

*  adscendens,    Brongn, 
Capense,  Hort.  .     .     . 

*  distichum,  Rich.  .  . 
— deuudalum ,  Hort.  . 
— fastigiatum,  Knight. 
— microphyllum,  Spach. 
—nanum,  Hort.  •  . 
— B.  nutans.  .  •  . 
— A.  païens.  .  .  . 
— pendulum.  .  .  . 
— pinnatum,  Hort.  , 
fasligiatum,  Hort.  .  . 
giganteum,  Hort.  .  . 
Horsfieldii,  Knight.  '  . 
Japonicum,  Brongn.  . 
Japonicum  B   helerophyl 

lum,  Brongn.     ,  . 

Japonicum,  Hort.  .  . 

juniperoides,  Hort.  . 

*  Mexicanum.      .     .  . 


143 

m 

144 

148 
151 
151 

164 

173 
174 

157 

163 
166 
164 
164 

472 

300 

328 

143 
148 
65 
14i 
145 
145 
148 
145 
144 
144 
145 
147 
145 
164 
478 
154 

151 

151 

65 

147 


Taxodium  *  microphyllum, 

Brong.       .      •     .     .     P.  148 


Monlezumœ,  Dne.  .     . 

147 

Nutkiiense,   Herb.   Lamb 

164 

pinnatum,  Hort.     .     , 

147 

sempervirens,  Lamb.   . 
sempervirens,  Hook.  . 
Sinense,  Forbes.     .     . 

164 
164 
151 

Sinense,  Hort.  .     .     . 

152 

— pendulum ,   Forbes, 
virens,  Hort.     .     .     : 

152 
147 

TAXINÉES. 


Taxus,  Tourn.  .  . 
adpressa,  Hort.  . 
baccata,  Thunb.     . 

*  baccata,  L.     .     . 
— adpressa,  Hort.  . 
— Dovastonii,  Hort. 
— erecta,  Hort.     , 
— ericoides ,    Hort. 
— A.  fastigiata.     . 
— fastigiata,  Loud, 
— fastigiata  variegata. 
— foliis  argenteis,  Hort. 
— fructu  luteoy   Loud. 
— glauca,   Hort.     . 
— horizontaliSy  Hort. 
— imperialis,    Hort. 
— microphylla,  Jacques. 
— B.  minor.  Michx. 
—Mitchelii,    Hort. 
— monstrosa ,  Hort. 
— nana,  Hort.    .     . 
— pyramidalis  ,    Hort. 

— recuruata,  Hort.  .  . 
— subglaucescens,  Jacques. 
— subpyramidalis,  Jacques 
— variegata,  Loud.  .  . 
— variegata  alba.  .  .  . 
— variegata   aurea.     .     . 

*  Boursieri 

*  Canadensis,  Willd.  .  . 
Capensis,  Lam.  .  .  . 
Chinensis,  Roxb,    .     .     . 

*  cuspidata,  Sieh.  et  Zucc. 
Dovastonii,  Hort.  .  .  . 
elegantissima,  Hort.  .  t 
elongata,  Soland,   ,     .     » 


495 

516 
520 
510 
517 
550 
518 
518 
519 
520 
521 
521 
518 
517 
519 
518 
520 
520 
522 
520 
519 
519 
519 
520 
519 
519 
518 
518 
517 
523 
522 
470 
457 
523 
518 
518 
470 


652 


TABLE    SYNONYMIQUE 


Taxas  erecta,  Hort.     .  P. 

518 

Thuia  Andina,  Pœpp. 

.  p.     sa 

ericoides,  Hort.     .     .     . 

519 

aphylla ,   Burm.     . 

.     .      66 

falcata,   Thunb.     .     .     . 

473 

argentea ,  Hort.     . 

.     .      94 

fastigiata,  Lindl.  et  Gord. 

521 

articulata,  Vahl.     . 

.     .      81 

Foxii,  Hort 

519 

aurea,  Hort.     .     . 

.       96 

globosa ,    Schlecht.     .     . 

524 

Australis,  Desf.     . 

.     .       71 

Harringtonia ,  Forbes.     . 

508 

Chilensis,    Don.     . 

.     .       89 

horizontalis,    Hort.     .     . 

518 

compacta,  Hort.     . 

.     .       93 

hybernica,  Hook.    .     .     . 

521 

cuneata ,  Domb.     . 

.     .      89 

bybernica  variegata,  Hort. 

521 

cupressoides,  L.     . 

.       66 

Inukaja,  Knight.     .     .     . 

508 

Craigiana,  JefFr.     . 

.     .     105 

Lambertiana,  Wall.     .     . 

222 

dolabrata,    Thunb. 

.     .     111 

lancifolia,  Wickstrœm.     . 

445 

Doniana,  Hook.  fil. 

.     .      85 

lancifolia,  Thunb.  .     .     . 

469 

excelsa,  Bong.  .     . 

.     .     134 

*  LlNDLEYANA,  La\VS,       .       . 

523 

expansa ,   Hort. 

.     .      93 

macrophylla,  Banks.    .     . 

469 

filiformis,  Lodd.     . 

.      98 

macrophylla,  Banks.    .     . 

463 

freneloides  ,   Hort. 

.     .       93 

macrophylla  ,  Thunb. 

457 

*GIGANT\EA,  Nutt.     . 

.     .     105 

marginata,  Hort.    .     .     . 

518 

giganlaea,  Hook.    . 

.     .     106 

montana,  Willd.     .     .     . 

473 

glauca,  Hort.     .     . 

.       95 

montana,  Nutt.     .     .     . 

514 

*  injEqualis,  Desf.  . 

.     •     107 

montana  A.  Willd.     .     . 

473 

intermedia,  Hort.  . 

.     .       98 

montana  B.    Willd.     .     . 

473 

Japonica ,    Hort.     . 

.     .       94 

nucifera ,   Wall.     .     .     . 

524 

lineata,  Poir.     •     . 

.     151 

nucifera ,   L.     .     . 

512 

— B.  lavandulaefolia,  P 

oir.     151 

nucifera,  Kaempf.    .     .    . 

512 

*  Menziesii,    Dougl. 

.     106 

nucifera ,   Hort.      .     .     . 

151 

monslrosa,  Hort.  . 

.      95 

pendula ,    Hort.      .     .     . 

518 

nana  ,    Hort.     .     . 

.      93 

procumbens,  Lodd.     .     . 

522 

Nepalensis,  Hort.    . 

.      92 

pyramidalis,  Hort.      .     . 

519 

Nepalensis,  Hort.    . 

.       96 

recurvata,  Hort.     .     .     . 

520 

obtusa,  Mœnch.     .     . 

.     103 

Sinensis  tardiva,  Knight. 

520 

*  OCCIDENTALIS,  L.    . 

.     103 

spicata ,  Domb.      .     .     . 

474 

— argentea 

.     103 

spinulosa,  Smith.    .     .     . 

453 

— aspleniifolia,  Hort. 

.     104 

variegata ,  Hort.     .     .     . 

518 

—compacta. 

.     104 

verticillata,  Thunb.     .     . 

474 

— robusta 

.     104 

*  Wallichiana,  Zucc.  .     . 

524 

—variegata,   Hort.     . 

.     103 

Thalamia,  Spreng.  .     . 
aspleniifolia,  Spreng. 
cupressiua ,    Spreng. 

498 
500 
486 

odorata,  Marsh.     .     . 
Orientalis,  L.     .     .     • 
— aurea,  Hort.  .     . 
—compacta ,  Hort.     . 

.     102 
.       92 
94,96 
.       93 

THOA 

539 

— flabelliformis,   Hort. 

.       98 

— monstrosa,  Hort. 

.       95 

THRAUPALOS,  Endl.      .     . 

549 

pendula,  Lamb.     .     . 

.      97 

pendulata,  Hort.     .     . 

.       98 

Thoa,  Aubl 

535 

pensillis,   Staunton.     . 

.     151 

edulis,  Willd.     .     . 

539 

*  plicata,    Don.     .     . 

.     102 

nigra,  Hort.    .     .     . 

545 

plicata ,   Lamb.      .     . 

.     106 

urens,  Aubl.    .     .     . 

541 

—variegata,   Hort.     . 

.     102 

pyramidalis,  Ténor.    . 

.       96 

Thuia,  L 

101 

pyramidata,   Hort.     . 

.       93 

acuta,  Mœnch.      .    .    . 

92 

quadrangularis,  Vent. 

.       67 

DES   ESPECES    ET    VARIÉTÉS. 


653 


i ïmîa  sphœroidalis,  Rich.  P.  133 

sphaeroidea  variegata ,  Hort.  1  33 

stricta,  Hort 94 

Tatarica,  Forbes.    ...  96 

tetagrona,  Hook.    ...  87 

Theophrasti,  Bauh.      .     .  103 

variegata,  Marsh.    .     .     .  103 

variegata  ,  Hort.     ...  94 

variegata  aurea,  Hort.     .  94 

Warreana,    Booth.      .     .  102 

Warreana,  Hort.    .     .     .  104 


Thuirccarpus,  Trautv.  . 
juniperinus,  Trautv. 


7 
213 


Thuiopsis.  Sieb.  et  Zucc.  110 

*borealis,  Hort.     .     .     .  113 

*  dolabrata,  Sieb.  et  Zucc.  1 1 1 
Tschugatskoye ,    Hort.     .  113 

Torreya,   Arntt.      .     .     .  511 

Humboldi,  Rnight.     .     .  473 

*myristica,  Hook.  fil.     .  515 

*  nucifera,  Sieb.  et  Zucc.  512 
*taxifolia,  Arntt.     .     .  514 


Tsuya.       •      ....     P.  185 

*Brunoniana 188 

*  Ganadensis 189 

— nana 190 

•Douglasii 192 

— brevibracteata.    .     .     .  193 

—fastigiata 193 

—taxïfolia.  .     «...  192 

*Sieboldii 186 

~-B  nana 186 


Uva  marina,  Dodon.     . 

558 

marina  minor,  Rai.    . 

558 

Wellingtonia  ,  gigantea , 

Lindl • 

166 

Wid  dringtonia.  Endl.     . 

63 

*  Commersonh,  Endl.    .     . 

67 

*  cupressoides,  Endl.  .     . 

66 

ericoides,  Knight.  .     .     . 

141 

*  juniperoides,  Endl.  .     . 

64 

*Natalensis,  Endl.     .     . 

67 

*Wallichh,    Endl.      .     . 

68 

FIN  DE   LA   TABLE  SYISONYMIQUE. 


TABLE 

Des  opérations  relatives  à  la  culture  des  Conifères. 


CHAPITRE  PREMIER. 

Des  divers  Modes  de  niultiplieation  des  Conifères.     P.  567 

De  la  terre  qui  convient  aux  Conifères 068 

Semis  en  petit,  c'est-à-dire  en  pots  ou  en  terrines.     .  569 

Des  semis  en  grand 570 

De  l'époque  la  plus  favorable  pour  faire  les  semis.     .     .  574 

Du  repiquage 576 

Du  relayage 578 

De  l'éducation  des  plants  en  pots 579 

Des  boutures 581 

DesgrefTes.     .     .     • 583 

De  la  greffe  herbacée 587 

Des  couchages 591 

CHAPITRE  IL 

Coup  d'œil  général  sur  les  genres,  au  point  de  -vue 

de  la  multiplication.  P.  593 

» 

Juniperus 593 

Microcachrys  594 

Widdringtonia^ Ibid. 

Frenela Ibid. 


TABLE  DES  CHAPITRES.  655 

Actinostrobus P.  594. 

Callitris • Ibid. 

Libocedrus 595 

Biota Ibid. 

Thuia Ibid. 

Fitz-Roya •     .     .     .     .  Ibid. 

Thuiopsis.  ...-....- 596 

Cupressus       Ibid. 

Chamaecyparis Ibid. 

Taxodium 597 

Glyptostrobus , Ibid. 

Cryptomeria.    .     .     * Ibid. 

Arthrotaxis 598 

Séquoia Ibid. 

Cunninghamia Ibid. 

Sciadopitys 599 

Tsuga • Ibid. 

Abies ' .    .  Ibid. 

Picea Ibid. 

Larix 600 

Cedrus é     t Ibid. 

Pinus Ibid. 

Araucaria 601  v 

Dammara  .     .     • •     •     .     .     .     603 

Podocarpus «...  Ibid. 

Saxe-Gothœa 604 

Dacrydium Ibid. 

Phyllocladus.  .     • Ibid. 

Salisburia « Ibid. 

Cephalotaxus » 605 

Torreya 606 

Taxus Ibid. 

Gnetum ibid. 

Ephe|ra 607 


650  TABLE    DES   CHAPITRES. 

CHAPITRE  III. 

Procédés  et  Observations   divers.  P.  608 

De  l'époque  où  il  convient  de  faire  les  plantations.     .     .  608 
Doit-on  supprimer  les  racines  des  végétaux  conifères?  610 
Moyens  de  faire  développer  une  flèche  aux  arbres  rési- 
neux conifères,  lorsqu'ils  en  sont  dépourvus.  .     .    .  611 

Des  [tuteurs 613 

Les  arbres  résineux  conifères  repoussent-ils  du  pied,  lors- 
qu'ils ont  été  coupés? 614 

Peut-on  élaguer  les  arbres  résineux  conifères  ?     .     .     .  615 
Dans  quelle  saison  doit-on  abattre  les  arbres  résineux 

conifères? 616 

CHAPITRE  IV. 

Importance  du  choix  des  porte-graines.  —  Epoque  à 
laquelle  il  convient  de  récolter  les  graines.  —  Prépa- 
rations diverses  qu'il  faut  leur  faire  subir.  —  Durée 
approximative  du  temps  pendant  lequel  elles  conser- 
vent leurs  facultés  germinatives.  —  Conservation  des 
graines. — Temps  nécessaire  à  leur  germination.  P.  620 

Importance  du  choix  des  porte-graines 620 

De  l'époque  à  laquelle  on  doit  semer  les  graines.    .     .  622 

De  l'extraction  des  graines 624 

Du  désailement  des  graines.    .     , 626 

De  la  durée  des  graines,  c'est-à-dire  du  temps  approxi- 
matif pendant  lequel  elles  conservent  leurs  facultés 
germinatives,  et  des  précautions  à  prendre  pour  les 

leur  conserver 627 

Du  temps  nécessaire  à  la  germination  des  graines.     .  627 


FIN. 


Paris.  —  împiimé  chez  Bonaventure  et  Ducessois,  quai  des  Grands-Ausustins,  b5. 


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FACULTY  OF  FORESTCY 


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QK      Carrière,  Elie  Abel 
495        Traité  général  des 
C75C3    conifères 


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