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TRAITÉE
ÉLEMENTAIRE
D'ORNITHOLOGIE,
# CONTENANT:
- 2.°LesPrincipeset les Généralités de cette Science; 2.° l’Ana-
lyse du Système de Linné sur les Oiseaux; 3.° la Syno-
nymie de Buffon ; 4° les Caractères des Genres ; 5.° la
Description et l'Histoire des Espèces Européennes ;
SUIVI DE
L'ART D'EMPAILLER LES OISEAUX.
Avec Dix Planches en Taïlle - douce.
Paz M. J. P. MOUTON-FONTENILLE,
Professeur d'Histoire naturelle à l'Académie et zu Lycée de Lyo,
Membre de FAthénée, Secrétaire Perpétuel de La Société &'Agri-
culture , Histoire naturelle et Arts utiles de Lyon, Correspondant
de plusieurs Sociétés Littéraires et d'Agriculture.
Qi; à 507 Excellence Le> Comte: de: LACÉPEDE.
ÀA LYON,
CH YVERNAULT et CABIN , Libraires de l'Académie ,
rue St-Dominique , n.° 64.
1811.
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ÉLÉMENTAIRE
D'ORNITHOLOGIE.
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SECONDE PARTIE.
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ANALYSE
DU SYSTÈME DE LINNÉ
SUR LES OISEAUX.
$
ORDRE T.
OISEAUX DE PROIE.
CARACTÈRES DES ÜISEAUX DE CET ORDRE.
L, Classe des Oiseaux se divise en six Ordres,
que LINNÉ a constitués par la considération de
plusieurs attributs. Le premier renferme les
OISEAUX DE PROIE DIURNES et NOCTURNES.
A 3
6 SEconDE PARTIE.
Dans tous ces Oiseaux, le Bec recourbé par
les deux mandibules comme un Crochet, leur
sert par ses deux pointes pour déchirer leur
proie, et par ses côtés tranchans pour la diviser.
La Mandibule supérieure est un peu dilatée à
son extrémité, et garnie, dans plusieurs espèces,
de chaque côté d’une dent. Les Narines, dans
ces Oiseaux, sont ouvertes, c’est-à-dire, que
leur ouverture n'est point recouverte par des
plumes ou des cils.
Les Pieds sont courts, forts, musculeux : les
Doists, au nombre de quatre, bien séparés,
garnis de verrues à leurs jointures, terminés par
des Serres ou Ongles grands, aigus et repliés en
arc, sont susceptibles par la force musculaire
d’une très-grande contraction.
Les Muscles qui meuvent la Téfe sur le cou et
les différentes parties du cou, sont très-forts.
Ceux qui recouvrent la poitrine, et qui servent
spécialement aux mouvemens des ailes , sont
encore plus puissans par leur force contractile.
La Peau, dans les Oiseaux de proie, est d’un
tissu très-dense et très-serré. Linné appelle leur
chair impure, parce qu’elle répugne à la plupart
des animaux.
Les Oiseaux de proie vivent de rapine. Les uns
ont un appétit bien prononcé pour la chair fraiche,
et se nourrissent d'animaux vivans : d’autres sont
bornés par leur instinct à ne vivre que de ca-
davres.
OnpnE I. O1sEAUX DE pros. 7
Les Oiseaux de proie établissent leurs Nids sur
les plus grandes élévations, dans des trous de
rochers ou ‘sur les plus hauts arbres, et dans les
cantons les plus déserts. Les femelles sont en gé-
néral d’un tiers plus grosses que les mâles : elles
ne pondent chaque année qu'un pelit nombre
d'œufs. Les plus fécondes, qui sont de petite
taille, de cinq à sept. Celles de grande taille, de
deux à quatre. Les mâles sont monogames, c’est-
à-dire, qu'ils s'unissent à une seule femelle.
Dans les Oiseaux de proie, le mâle est d’en-
viron un tiers moins grand et moins fort que les
femelles, tandis que dans les quadrupèdes et
dans les autres oiseaux, ce sont, comme l’on sait,
les mâles qui ont le plus de grandeur et de force:
c'est par cette raison qu’on appelle Tiercelet le
mâle de toutes les espèces d’Oiseaux de proie. Ce
mot est un nom générique et non pas spécifique,
comme quelques Auteurs l’on écrit: et ce nom
générique indique seulement que le mâle ou tier-
celet, est d'environ un tiers plus petit que la
femelle.
Ces Oiseaux ont tous, pour habitude naturelle
et commune, le goût de la chasse et l’appétit de
la proie, le vol très-élevé, l'aile et la jambe
fortes, la vue très-perçante , la tête grosse, la
langue épaisse, charnue , l’estomac simple et
membraneux, les intestins moins amples et plus
courts que les autres Oiseaux. Ils peuvent sou-
lenir une très-longue diète : ce qui, vu leur
À 4
8 SECONDE PARTIE.
façon de vivre, leur devient absolument néces-
saire, car le gibier ne se présente pas toutes les
fois qu’ils ont faim.
Ils ont les Jambes couvertes de plumes jus-
qu’au talon, c’est-à-dire, jusqu'à l’articulation
du tarse avec le tibia; le Doigt antérieur externe
joint avec celui du milieu par un petit commen-
cement de membrane, qui s’étend jusqu’à la pre-
mière phalange ou articulation; lOngle de ce
doigt externe est le plus court de tous.
TABLE SYNOPTIQUE
OU
DISPOSITION ARTIFICIELLE
DES GENRES.
41. Vaurour, Vurrur. Bec crochu. Téle dé-
nuée de plumes ou garnie d’un
simple duvet.
42. Faucon, Farco. Bec crochu, garni à sa
base d’un épiderme appelé Cire.
Téte bien couverte de plumes.
43. Hisou, STryYx. Bec crochu, recouvert à sa
base de Plumes tournées en
devant.
44. Pre-criècne, LANIUS. Bec à peu près droit.
Mandibule supérieure garnie
d’une espèce de dent de cha-
que côté près de la pointe.
Onpne I. OISEAUX DE PROIE. 9
ts os re nt
OISEAUX DE PROIE DIURNES,
Disposition naturelle et numérique des Genres.
GENRE 41.
VAUTOUR , VULTUR. Bec prolongé
sur une ligne droite, se repliant vers la
pointe comme un crochet.
Téte denuée de véritables plumes ou cou-
verte de poils courts, où d’un simple duvet,
présentant une peau nue, sur-tout vers la
partie antérieure.
Langue charnue , souvent divisée vers la
pointe en deux parties.
Narines placées dans la peau ou membrane
qui couvre la base du bec.
Cou presque nu, retractile, c’est-à-dire,
s’'alongeant ou se repliant suivant la volonté
de l'animal.
Queue composée de douze pennes.
Pieds à quatre doigts : trois antérieurs »
un postérieur.
Ongles larges , courts, peu crochus et
comme émoussés.
* [| GRANDS VAUTOURS.
Espèce 1. Le VAUTOUR Griffon, Vullur ful-
10 SECONDE PARTIE.
ous, un collier de plumes blanches au bas du cou
qui est presque entièrement dénué de plumes; la
tête couverte de pareilles plumes qui forment une
petite aigrette par derrière; l'iris des yeux d’un
bel orangé; le bec long et crochu, noirâtre à
son extrémité, ainsi qu’à son origine, bleuâtre
dans son milieu ; les pieds et les ongles noirätres.
Le Griffon. Buffon, tome 1, page 1517.
On le trouve sur les hautes montagnes de l'Eu-
rope et de l'Asie, en Egypte, en Arabie, dans
les iles de Archipel. Cest le plus grand de tous
les Vautours. Ses habitudes sont les mêmes que
celles des autres espèces de ce genre. Il a trois
pieds et demi (1 mètre 137 millim. ) de longueur
totale, et huit pieds ( 2 mèt. 599 millim.) de vol
ou d'envergure.
Esp. 2. Le VAUTOUR Percnopière, Vultur
Alpinus , la tête d’un blanc clair; le cou blanc et
nu, c’est-à-dire, couvert comme la tête d’un
‘simple duvet blanc; un collier de petites plumes
blanches et roides autour du cou, en forme de
fraise; une tache brune en forme de cœur sur la
poitrine ; l'iris des yeux d’un jaune rougeûtre; le
bec noir; le bas des jambes et des pieds nus, et
de couleur-plombée ; les ongles noirs.
Le Percnoptère. Buffon, tome 1, page 140.
PI. enlum. n.° 426.
L'espèce du Percnoptère parait être plus rare
que celle des autres Vautours, on le trouve
Onpre |, OISEAUX DE PROIE. ir
néanmoins dans les Pyrénées, dans les Alpes et
dans les montagnes de la Grèce, mais toujours
en petit nombre. Il parait qu'il est répandu en
Afrique, en Egypte, dans le Levant : il surpasse
l’Aigle commun en grandeur, et il approche du
grand Aigle pour la grosseur du corps, mais il
n'a pas la même étendue de vol. Le mâle a trois
pieds deux pouces ( 1 mètre 28 millim.) de lon-
gueur, et huit pieds ( 2 mèt. 599 millim. ) de vol
ou d'envergure; la femelle a six pouces (162
millim.) de plus, et neuf pieds (2 mèt. 923 mill.)
de vol ou d'envergure.
Cet Oiseau est paresseux à la chasse, pesant
au vol, toujours criant, lamentant, toujours
affamé et cherchant les cadavres. Il a les ailes
plus courtes et la queue plus longue que les Aigles.
Lorsqu'il est à terre, il tient toujours les ailes
étendues, habitude qui appartient non-seulement
à cette espèce, mais encore à la plupart des Vau-
tours, et à quelques autres Oiseaux de proie.
Esp.3. Le V AUTOUR cendré, Vullur cinereus,
le cou couvert d'un duvet assez long et fourni,
de la même couleur que les plumes du dos; une
espèce de cravate blanche qui part des deux côtés
de la tête, s'étendant en deux branches jusqu’au
bas du cou, et bordant de chaque côté un assez
large espace d’une couleur noire, au - dessous
duquel il se trouve un collier étroit et blanc; les
pieds couverts de petites plumes brunes; les
doigts jaunes; les ongles noirs.
12 SECONDE PARTIE
Le Vautour ou grand Vautour. Buf. tome 1,
page 158, pl. 5. PI. eolumin. n.° 425. |
On le trouve sur les hautes montagnes d'Eu-
rope, sur-tout aux Pyrénées. Il a trois pieds six
pouces (1 mètre 137 millim.) de longueur, et
sept pieds dix pouces (2 mèt. 545 millim.) de vol
ou d'envergure. Il est plus gros et plus grand que
Aigle commun, mais un peu moindre que le
Griffon. Il se nourrit de cadavres, de rats et de »
serpens. Lorsqu'il digère ou qu’il dort, son cou
est rentré dans ses épaules, et sa tête est comme
encapuchonnée par les plumes de la nuque.
Esp. 4. Le VAUTOUR à aigrettes, Vultur
cristatus , la tête ornée de plumes qui imitent des
cornes qu’il redresse lorsqu'il est en repos à terre
ou perché, et qu'on n’aperçoit plus quand il
vole ; le plumage d’un roux noirâtre ; le bec noir ;
les pieds jaunes et dégarnis de plumes.
Le Vautour à aigrettes. Buffon, t. x, p. 150.
On le trouve en France, en Allemagne. Il a
près de six pieds ( 1 mètre 949 millim.) de vol ou
d'envergure. Plus courageux que ses congénères,
il poursuit les oiseaux de toute espèce, et il en
fait sa proie; il chasse aussi les lièvres , les lapins,
les jeunes renards et les petits faons, et n’épargne
pas même le poisson. Il est d’une telle férocité,
qu'on ne peut lapprivoiser. Non-seulement il
poursuit sa proie au vol, en s’élançant du sommet
d’un arbre ou de quelque rocher élevé, mais
ORDRE 1. OISEAUX DE PRO1E. 13
encore à la course; il vole avec grand bruit. Il
niche dans les forêts épaisses et désertes, sur les
arbres les plus élevés; il mange la chair, les en-
trailles des animaux vivans, et même les cada-
vres ; quoique très-vorace, il peut supporter
l’abstinence pendant quatre jours. E
* IL PETITS VAUTOURS.
Esp.5. Le VAUTOUR à tête blanche, Valtur
leucocephalus , la tête et le dessous du cou dé-
garnis de plumes et d’une couleur rougeätre ; le
corps presque entièrement blanc; les grandes
pennes des ailes et de la queue noires ; un
collier de plumes blanches ; le bas de la jambe et
les pieds nus.
Le petit Vautour. Buffon, tome 1, page 164.
PI. enlum. n.° 429, sous le nom de Waulour de
Norwége. Past
On le trouve en Allemagne, en Sardaigne , en
Norwége, en Grèce, en Egypte, en Arabie, sur
les Alpes.et les Pyrénées. Il a deux pieds deux
pouces (704 millim.) de longueur, et cinq pieds
( x mètre 624 millimèt.,) de vol ou d'envergure.
Cet oiseau s’accommode de toute espèce de nour-
rilure; il fait la guerre aux lapins, aux rats, aux
petits oiseaux, et même à la volaille. Il vit en
société avec les autres Vautours, et comme eux
se nourrit de charognes.
14 SEtONDE PARTIE.
Ce Vautour est connu dans le haut Cominges
sous le nom d’Æ{/imoche.
OBSERVATION. Tous les grands Vautours, c’est-
à-dire, le Griffon, le Percnoptère, le grand V'au-
tour et le fautour à aigrettes, ne produisent qu’en
petit nombre et une seule fois l’année. Ils ne pondent
ordinairement qu’un œuf ou deux ; ils font leurs nids
dans des lieux si hauts et d’un accès si difficile, qu'il
est très-rare d’en trouver : ce n’est que dans les mon-
tagnes élevées et désertes que l’on doit les chercher.
Les F’autours habitent .ces lieux de préférence pen-
dant toute la belle saison , et ce n’est que quand les
neiges et les glaces commencent à couvrir les sommets
des montagnes, qu'on les voit descendre dans les
plaines et voyager, en hiver du côté des pays chauds.
Is sont rares dans le Nord et plus nombreux en
Egypte, en Arabie, dans les îles de l’Archipel et dans
plusieurs autres provinces de l’Afrique et de l'Asie.
On y fait même grand usage de la peau des Z’autours,
le cuir en est presque aussi épais que celui d'un che-
vreau ; il est recouvert d’un duvet très-fin, trés-serré
et trés-chaud , et l'on en fait d'excellentes fourrures.
Les J’autours diffèrent des Aigles en ce qu'ils ont,
1.9 les yeux à fleur de tête , au lieu que les Zigles les
ont enfoncés dans l'orbite ; 2.° la tête nue, le cou aussi
presque nu, couvert d’un simple duvet, ou mal garni
de quelques crins épars ; tandis que l'Ærgle a toutes
ces parties bien couveftes de plumes; 5.2 les ongles
plats, courts, peu coùürbés, ceux des Aigles sont au
contraire presque demi-circulaires , très-aigus ; 4.° V'in-
térieur des ailes tapissé d'un espèce de duvet , carac-
tère qui ne se trouve pas dans les autres espèces d'oi-
seaux de proïe ; 5.° la position du corps inclinée dans
OnDrE Î. OrsEAUX DE PRoIE, 15
une situation à demi-horizontale , qui semble marquer
la bassesse de leur caractère , au lieu que l’Æigle se
tient fièrement droit , et presque perpendiculairement
sur ses pieds. On reconnait même les Z’autours. de
loin, en ce qu'ils sont presque les seuls oiseaux de
proie qui volent en nombre, c'est-à-dire, plus de deux
ensemble, et aussi parce qu'ils ont le vol pesant , et
qu'ils ont même beaucoup de peine à s'élever de terre.
Cès Oiseaux n’ont que l'instinct de la basse gourman-
dise et de la voracité , ils ne combattent guère les
vivans que quand ils ne peuvent s'assouvir sur les
morts , et ils s’acharnent sur les cadavres au point de
les déchiqueter jusqu'aux os; la corruption, l'infec-
tion les attire au lieu de les repousser ; et considérés
par leur manière de vivre! et leur appétit pour la chair
corrompue ; on doit convenir qu’ils deviennent utiles
pour débarrasser la surface de la terre d'une infinité
de cadavres qui vicieraient l'air et occasioneraient des
maladies contagieuses, sur-tout dans les pays chauds ;
aussi les trouve-t-on en plus grand nombre dans ces
pays que dans les régions septentrionales. Les Yau-
tours étaient des oïseaux sacrés chez les anciens Egyp-
tiens. Le F'autour. d'Egypte rend de très-grands ser-
vices à cette contrée, en partageant avec d’autres oi-
seaux, également sacrés dans l'antiquité, le soin de la
purger de rats et de reptiles qui abondent dans ce pays
fécoud et limoneux, et en dévorant les cadayres êt les
immondices qui, sous un ciel brûlant et sur.une terre
souvent humectée par les inondations du fleuve qui
l'arrose , répandraïent dans l’atmosphère des exhalai-
sons malfaisantes. Les campagnes de la Palestine de-
meureraient incultes et abandonnées, si les Z’autours
ne les .débarrassaient d’une quantité prodigieuse de
rats et de souris qui y pullulent,
16 SECONDE PARTIE.
GENRE 42.
FAUCON, FALCO. Bec crochu , garni à
sa base d’une membrane, peau ou épiderme,
appelée Cire : Mandibule supérieure re-
courbée en crochet, pointue, et garnie dans
plusieurs espèces d’une dent de chaque côté
près de la pointe : Mandibule inférieure plus
courte , comme arrondie , tronquée.
Tête et Cou bien garnis et couverts de
plumes. |
Langue entière et charnue , arrondie à la
pointe, dans quelques espèces ; fourchue ou
divisée vers la pointe en deux parties , dans
quelques autres.
Narines placées dans la peau ou membrane
qui couvre la base du bec.
Queue composée de douze pennes.
Pieds à quatre doigts : trois antérieurs,
un postérieur.
Ongles longs, forts, demi-circulaires ou
repliés en arc, très-aigus.
* | Faucons de grande race.
Les AïxcLes.
Bec courbé à quelque distance de son origine.
Espèce 1. Le FAUCON grand Aigle, Falco
chrysaëles,
.
Onpns I. O1sEAUX DE PRO1£. 17
chrysaëtos, la membrane, peau, épiderme ou
cire qui couvre la base du bec, de couleur jaune,
de même que les pieds qui sont recouverts jus-
qu'aux doigts de petites plumes; le corps bigarré
de fauve assez yif et ferrugineux ; la queue
noire, traversée à sa base par des ondes cen-
drées; l'iris d’un beau jaune clair.
Le grand Aigle. Buffon tome 1, page 76,
pl. 1. PL. enlum. n° 410. |
On le trouve en France, en Allemagne, aux
Pyrénées, dans les montagnes d'Irlande, et même
en Perse et dans l'Asie mineure, en Arabie, en
'artarie, en Mauritanie, et dans plusieurs autres
provinces de l'Afrique. La femelle a trois pieds
deux pouces ( 1 mètre 28 millim.) de longueur,
et plus de huit pieds et demi ( 2 mèt. 761 mill. }
de vol ou d'envergure. C’est de tous les oiseaux
celui qui s'élève le plus haut, et c’est par cette
raison .que les anciens l'ont appelé l’Oiseau cé-
leste. I voit par excellence. Il emporte aisément
les oies, les grues ; il enlève aussi les lièvres, et
même les petits agneaux, les chevreaux; et lors-
qu’il attaque les faons et les veaux, c'est pour se
rassasier, sur le lieu, de leur sang et de leur
chair, et en emporter ensuite les lambeaux dans
son aire; c’est ainsi qu'on appelle son nid, qui
est en effet tout plat, et non pas creux comme
celui de la plupart des autres oiseaux ; il le place
ordinairement entre deux rochers, dans un lieu
B
18 SECONDE PARTIE.
sec et inaccessible. La femelle dépose ses œufs
dans le milieu de cette aire; elle n’en pond que
deux ou trois, qu’elle couve, dit-on, pendant
trente jours.
Esp. 2. Le FAUCON Aüigle commun, Falco
melanoëlos, la peau ou cire qui couvre la base
du bec, d’un jaune vif; le corps marqueté de
noir et de rouille; le bec couleur de corne
bleuâtre ; les jambes et les pieds garnis de plumes
dans la moitié de leur longueur, ou à demi-
laineux ; les doigts jaunes; les ongles noirs; l'iris
de couleur noisette.
L’Aigle commun. Buffon, tome 1, page 86.
PI. enlum. n.° 400.
Gmelin cite deux fois la synonymie et la figure
de Buffon, pour cette espèce et pour le Falco
fulous.
Cet Oiseau, qui préfère les pays froids, se
trouve dans les deux continens. On le voit en
France, en Savoie , en Suisse, en Allemagne, en
Pologne et en Ecosse ; on le retrouve en Amé-
rique et à la baie d'Hudson. Il a trois pieds neuf
pouces (1 mètre 218 millim.) de longueur to-
tale , et sept pieds huit pouces ( 2 mèt. 490 mill. )
de fol ou d'envergure. Il ne quitte pas les mon-
tagnes pendant l'été, mais il descend dans les
plaines lorsque lhiver est rigoureux , et les
grandes forêts lui servent alors de retraite. I]
construit son aire sur les rochers escarpés ou sur
Onpne Î. OisEAUXx DE PROIE, ‘19
les plus grands arbres; ses œufs sont d’un gris de
fer foncé , avec des raies d’une teinte plus sombre.
Cet oiseau est un grand destructeur de lièvres.
Esp. 3. Le FAUCON petit Aigle, Falco
næyius, la peau ou cire qui recouvre la base du
bec, de couleur jaune, de même que les pieds,
qui sont couverts de petites plumes ; le plumage
d’un brun obscur, marqueté sur les jambes et
sous les ailes de plusieurs taches blanches ; la
gorge traversée par une grande zone blanchâtre.
Le petit Aigle. Buffon, tome 1, page 91.
Cette espèce , quoique peu nombreuse en
chaque lieu, est répandue par-tout, tant en Eu-
rope qu’en Âsie, en Afrique, où on la trouve
jusqu’au Cap de Bonne-Espérance. Cet oiseau a
deux pieds sept pouces ( 839 mill.) de longueur
totale, et quatre pieds ( : mètre 299 millim. ) de
vol ou d'envergure. C’est de tous les Aigles celui
qui s’apprivoise le plus aisément ; il est plus
faible, moins fier et moins courageux que les
autres. La grue est sa plus forte proie, car il ne
prend ordinairement que des canards, d’autres
moindres oiseaux et des rats. Si ce petit Aigle,
qui est beaucoup plus docile, plus aisé à appri-
voiser que les deux autres, et qui est aussi moins
lourd sur le poing et moins dangereux pour son
maitre, se fût trouvé également courageux, on
n'aurait pas manqué de s’en servir pour la chasse ;
mais il est aussi lâche que plaintif et criard. Un
B 2
4
20 SECONDE PARTLE.
épervier bien dressé suffit pour le vaincre et
l’abatire. D'ailleurs on voit, par le témoignage
de nos auteurs de fauconnerie , qu’on n’a jamais
dressé, du moins en France, que les deux pre-
mières espèces d'Aigles; savoir : le grand Aigle
et lAigle commun.
Esp. 4. Le FAUCON Pygargue, Falco albi-
cilla, la peau ou cire qui couvre la base du bec
de couleur jaune, de même que les pieds; les
plumes de la queue blanches : les intermédiaires
noires vers la pointe ; les pieds dénués de plumes
dans leur partie inférieure; les ongles noirs.
Le Pygargue. Buffon , tome 1, page 99. PI.
enlum. n° 411.
Cette espèce, selon Buffon, est composée de
trois variétés, dont quelques auteurs ont fait
autant d'espèces ; savoir: 1.9 le grand Pygargue,
qui est l’oiseau à huit ou dix mois; 2.0 le petit
Pygargue, qui est l'oiseau qui n’a pas encore un
an; 3.0 le Pygargue à tête blanche, qui est Foi-
seau après un an et demi. Il parait que le Py-
gargue, comme l’Aigle commun, affecte les cli-
mats froids de préférence : on le irouve dans
loutes les provinces du nord de l'Europe, et il
descend en Amérique jusque dans la Caroline. Il
a deux pieds deux pouces (704 millim.) de lon-
gueur totale. Le grand Pygargue est à peu près
de la même grosseur et de la même force, si
même il n’est pas plus fort que l'4igle commun :
Onpne 1. O1sEAUX DE prorr. °1
il est au moins plus carnassier , plus féroce. I fait
son nid sur de grands arbres, et produit ordi-
nairement deux ou trois pelits; mais il ne les
nourrit pas long-temps, et les chasse hors du nid
avant même qu’ils soient en état de se pourvoir.
Cette espèce, qui se trouve assez fréquemment
au Groenland, est devenue l'objet d’une chasse
particulière. Les habitans de ces froides régions
se nourrissent de sa chair, se font des vêtemens
avec sa peau, des coùssins avec ses plumes, et
des amulettes avec son bec et ses griffes.
Esp. 5. Le FAUCON Balbuzard, Falco hali-
élos, la peau ou cire qui couvre la base du bec
de couleur bleuâtre, de même que les pieds et
les doigts; le corps brun en dessus; le ventre
tout blanc; le bas des jambes et les pieds dé-
garnis de plumes; les ongles noirs, très-grands
et très-aigus: celui de derrière plus court que
les autres ; le bec tout noir,
Le Balbuzard. Buffon, tome 5, p.103, pl.2.
PI. enlum. n.° 414.
L'espèce du Balbuzard, Yune des plus nom-
breuses des grands oiseaux de proie, est répandue
assez généralement en Europe, du nord au midi,
depuis la Suède jusqu’en Grèce, et même on la
trouve dans des pays plus chauds, comme en
Egypte, et jusqu’en Nigritie. Il a deux pieds neuf
pouces (893 millim.) de longueur totale, et sept
pieds et demi ( 2:mèt, 436 millim.}) de vol ou
B 3
22 SECONDE PARTIE.
d'envergure. Au lieu d'habiter les rochers es-
carpés et les hautes montagnes comme les Aigles,
il se tient plus volontiers dans les terres basses et
marécageuses, à porlée des étangs et des lacs
poissonneux, ét fait sa nourriture habituelle des
poissons. Il est ordinairement très-gras, et il
peut, comme les Aigles, se passer d’alimens pen-
dant plusieurs jours sans en être incommodé , ni
sans en paraitre affaibli. Il est aussi moins fier et
moins féroce que l’Aigle ou le Pygargue ; et Fon
prétend qu’on peut assez aisément Le dresser pour
la pêche , comme l’on dresse les autres oiseaux
pour la chasse. La femelle pond souvent quatre,
et rarement moins de trois œufs.
Esp. 6. Le FAUCON grand Aigle de mer,
Falco ossifragus, la peau ou cire qui couvre la
base du bec d'un jaune vif; les pieds nus à la
partie inférieure , et couverts de petites écailles
d’un jaune foncé ; les ongles d'un noir brillant,
et formant un demi-cercle entier; une barbe de
plumes pendante sous le menton; le corps d’un
roux ferrugineux; les pennes des ailes blanches
sur le côté intérieur.
L'Orfraie ou grand Aigle de mer. Buffon,
11, pag. 112, pl. 3. Pl. enlumni°f su2tet 45.
Comme cet Oiseau est un des plus grands, que
par cetle raison il produit peu , qu’il ne pond que
deux œufs une fois par an, et que souvent il
n’élève qu’un petit, l'espèce n’en est nombreuse
OnDRrE I. OISEAUX DE PROIE. 23
nulle part, mais elle est assez répandue : on la
trouve presque par-tout en Europe, et il paraît
même qu’elle est commune aux deux continens,
et que cet oiseau fréquente les lacs de l'Amé-
rique septentrionale. Il a trois pieds et demi
(x mètre 137 millim. ) de longueur, et sept pieds
(2 mèt. 274 millim.) de vol ou d'envergure. Il
se lient volontiers près des bords de la mer,
et assez souvent dans le milieu des terres, à portée
des lacs, des étangs et des rivières poissonneuses;
il n’enlève que les plus gros poissons; mais cela
n'empêche point qu’il ne prenne et n’emporte aisé-
ment les oies, les lièvres, et même les agneaux
et les chevreaux.
Esp. 7. Le FAUCON Jean-le-blanc, Falco
Gallicus , la peau ou cire qui couvre la base du
bec de couleur jaune, de même que les pieds ;
la gorge, la poitrine, le ventre et les côtés du
corps blancs, variés de taches longues et de cou-
leur d’un brun roux; la tête, le dessus du cou,
le dos et le croupion d’un brun cendré ; la queue
marquée de bandes transversales plus brunes ;
l'iris d’un beau jaune citron, ou de couleur de
topaze d'Orient.
Le Jéan-le-blanc. Buffon, tome r, page 124,
pl. 4. PI. enlum. n.° 413.
On le trouve en France. Il a deux pieds ( 650
millim.) de longueur totale, et cinq pieds un
pouce ( 1 mèt, 651 mill. ) de vol. ou d'envergure.
B 4
24 SEcOoNDE PARTIE.
Il fréquente de près les lieux habités, et sur-tout
les hameaux et les fermes : il saisit et enlève les
poules , les jeunes dindons, les canards privés ;
et lorsque la volaille lui manque, il prend des
lapereaux, des perdrix, des cailles et d’autres
moindres oiseaux : 1l ne dédaigne pas même les
mulots et les lézards. La femelle, qui est presque
toute grise, fait son nid près de terre, dans les
terrains couverts de bruyères, de fougères, de
genêts et de joncs; quelquefois aussi sur des
sapins et sur d’autres arbres élevés. Elle pond
ordinairement trois œufs, qui sont d’un gris
tirant sur l’ardoise. Le mâle pourvoit abondam-
ment à sa subsistance pendant tout le temps de
lincubation, et même pendant qu’elle soigne et
élève ses petits.
* IL Faucons de moyenne race.
Les Mrraxs, les Buses, les Faucoxs, etc.
Bec courbé dès son origine.
Esp. 8 Le FAUCON Milan royal, Falco
Milvus, la peau ou cire qui couvre la base du
bec de couleur jaune, de même que les pieds et
l'iris des yeux; la tête blanchâtre; le corps d’un
roux ferrugineux; la queue fourchue; le bec de
couleur de corne, noirâtre vers le bout; les
ongles noirs.
ORDRE I. OISEAUX DE rRorE. 25
L"
Le Milan royal. Buffon, tome 1, page 199,
pl. 7. PI. enlum, n.° 422.
On le trouve en France, en Angleterre, et
dans tout l’ancien continent, depuis la Suède
jusqu'au Sénégal, en Asie et en Afrique. Il a
deux pieds (650 millim. ) de longueur totale, et
éingq pieds ( r mètre 624 millim.) de vol ou d’en-
vergure. Il attaque spécialement les poules, les
perdrix, les*cogs de bruyère. Sa vue est aussi
perçante que son vol est très-élevé , aussi passe-
t-il sa vie dans l'air; il ne se repose presque
jamais, et parcourt chaque jour des espaces im-
menses. Îl fait son nid dans des trous de rochers.
La femelle pond deux ou trois œufs blanchâtres,
avec des taches d’un jaune sale.
De tout temps on a proscrit les Milans et les
Buses, on les a rayés de la liste des oiseaux nobles,
et rejetés de l’école de la fauconnerie : de tout
temps, dit Buffon , on a comparé l’homme gros-
sièrement impudent, au Milan; et la femme tris-
tement bête, à la Buse.
Esp. 9. Le FAUCON Milan noir, Falco aler,
“la peau ou cire qui recouvre la base du bec de
couleur jaune, de même que les pieds ; le corps
d’un brun noirâtre en dessus; la tête et le dessous
du corps de couleur noire; la queue égale, ou
presque égale dans toute sa longueur ; les ongles
noirs.
26 SECONDE PARTLE.
Le Milan noir. Buffon, tome 1, page 203. PI.
enlum. n.° 472.
L'espèce de ce Milan qu’on trouve en France,
en Angleterre, est beaucoup plus rare que celle
du Milan royal ; celui-ci est un oiseau de pays.
et qui y demeure toute l’année ; l’autre au con-
traire est un oiseau de passage, qui quitte notre
climat en automne pour se rendre dans des pays
plus chauds. Belon a été témoin oculaire de leur
passage d'Europe en Egypte : ils s’attroupent et
passent en files nombreuses sur le pont Euxin en
automne, et repassent dans le même ordre au
commencement d'avril; ils restent pendant tout
l'hiver en Egypte, et sont si familiers, qu'ils
viennent dans les villes, et se tiennent sur les
fenêtres des maisons.
Esp. 10. Le FAUCON Buse, Falco Buteo,
la peau ou cire qui couvre la base du bec de
couleur jaune, de même que les pieds ; le plu-
mage mélangé différemment de brun et de blanc,
selon les différences de l’âge et du sexe ; les on-
gles noirs , l'iris d’un jaune pâle et presque
blanchâtre.
La Buse. Buffon, tome 1, page 206, pl. 8.
PI. enlum. n° 419.
Cet Oiseau demeure pendant toute l’année
dans nos forêts ; il paroït assez stupide, soit
dans l’état de domesticité , soit dans celui de
liberté; il a vingt-un pouces (568 mill. ) de lon-
Onpnes I. O1srAUX DE PRO1E. 27
gueur totale, et quatre pieds quatre pouces
( x mètre 407 millim.) de vol ou, d'envergure ;
il est assez sédentaire et même paresseux ; il reste
souvent plusieurs heures de suite perché sur le
même arbre.
Cet oiseau de rapine ne saisit pas sa proie au
vol , il reste sur un arbre, un buisson, ou une
motte de terre , et de là se jette sur tout le petit
gibier qui passe à sa portée : il prend les leyreaux
et les jeunes lapins aussi-bien que les perdrix et
les cailles. Il dévaste les nids de la plupart des
oiseaux * il se nourrit aussi de grenouilles, de
lézards, de serpens, de sauterelles , lorsque le
gibier lui manque. Cet oiseau établit son nid sur
les arbres; il le construit avec de petites bran-
ches , et le garnit en dedans de laine , ou d’autres
petits matériaux légers et mollets. La femelle
pond deux ou trois œufs blanchâtres , tachetés de
jaune. Elle élève et soigne ses petits plus long-
temps que les autres oiseaux de proie, qui, presque
tous , les chassent du nid avant qu’ils soient en
état de se pourvoir aisément.
Cette espèce est sujette à varier, au point que
si lon compare cinq ou six Buses ensemble, on
en trouve à peine deux bien semblables. Ces va-
riétés dépendent principalement de l’âge et du
sexe.
Esp. 11. Le FAUCON Bondrée, Falco api-
vorus, la peau ou cire qui couvre la base du
28 SECONDE PARTIE.
bec de couleur jaune , de même que l'iris des
yeux, les jambes qui sont à demi-nues, et les
pieds; le sommet de la tête d’un gris cendré ;
une bande transversale sur la queue, de couleur
cendrée ; la pointe des pennes qui la composent,
de couleur blanche ; les ongles forts et noirâtres.
La Bondrée. Buffon , tome 1, pag. 208. PI.
enlum. n.° 420.
Cette espèce est beaucoup plus rare en France
que la Buse; elle a vingt-deux pouces (595 mil.)
de longueur totale , et quatre pieds deux pouces
(1 mètre 353 millim.) de vol ou d'envergure.
Elle se tient ordinairement sur les arbres en
plaine , pour épier sa proie. Elle prend les mu-
lots, les grenouilles, les lézards, les chenilles,
les guépes et autres insectes. En hiver, elle est
très-grasse et assez bonne à manger. Cet oiseau,
ainsi que les Buses, compose son nid avec des
buchettes , le garnit intérieurement de laine sur
laquelle la femelle dépose ses œufs qui sont
d'une couleur cendrée et marquetés de petites
taches brunes.
Esp. 12. Le FAUCON Oiseau de St. Martin,
Falco cyaneus , la peau ou cire qui couvre la
base du bec, de couleur blanche, de même la
poitrine et le ventre ; les deux pennes intermé-
diaires de la queue, grises des deux côtés; les
autres grises extérieurement , blanches sur le
côté extérieur ; les pieds fauves.
Onpne 1. OISEAUX DE PRO1E. 29
L'Oiseau de St. Martin. Buff. tom. 1; pag 212.
PI. enlum. n° 459.
On le trouve assez communément en France,
en Allemagne , en Angleterre. C’est vers l’au-
tomne qu'il parait RES nos pays; c’est de là qu'il
a pris le nom d'Oiseau de St. Martin ; sa longueur
totale est de dix-sept à dix-huit pouces (460
à 487 millim. ). Il se nourrit de petits lézards et
autres reptiles qu’il déchire avec son bec , et
qu'il n'avale pas entiers , comme le font les
autres gros oiseaux de proie. Il fréquente les
basses-cours.
Esp. 13. Le FAUCON Soubuseæ Falco Py-
gargus , la peau ou cire qui recouvre la base du
bec de couleur jaunâtre, de même que les pieds;
le corps cendré ; le ventre de couleur plus pâle,
marqueté de taches oblongues rousses ; l'orbite
des yeux blanc.
La Soubuse. Buffon, tom. 1, pag. 215, pl. a.
PI. enlum. n.°$ 443 et 480.
On la trouve en France, en Angleterre, en
Suisse, et même jusqu’en Sibérie. Sa longueur
totale est d’un pied et demi (541 millim.}, et
son vol de trois pieds et demi ( 1 mèt. 137 mill. }.
Elle résemble à l'Orseau de St. Martin par le
naturel et les mœurs ; tous deux volent bas pour
saisir des mulots et des reptiles ; tous deux entrent
dans les basses-cours, fréquentent les colombiers
36 SEcOoNDE PArTIr.
pour prendre les jeunes pigeons et les poulets.
Cet oiseau établit son nid sur des buissons épais.
La femelle pond irois ou quatre œufs rougeâtres,
Esp. 14. Le FAUCON Harpaye , Falco
rufus , la peau ou cire qui couvre la base du
bec de couleur jaune, de même que les pieds ;
tout le plumage d’un roux clair sur la tête, le
cou, la poitrine et les ailes, vif sur le ventre et
les flancs , taché de brun, de noir et de cendré
sur les ailes ; les pieds jaunes ; les ongles noirs.
La Harpaye. Buffon,tom. 1, p. 217. Hi enlum.
n.° 460.
On la trouve en France, en Allemagne ; sa
longueur est d’un pied et demi ( 487 millim. }),
son vol de quatre pieds ( 1 mètre 299 millim. ).
Elle fréquente de préférence les lieux bas , les
bords des fleuves et des étangs : elle prend le pois-
son comme le Jean-le-Blanc, et le tire vivant
hors de l’eau.
Esp. 15. Le FAUCON Busard, Falco œru-
ginosus , la peau ou cire qui couvre la base du
bec , de couleur verdâtre ; le corps gris ; le som-
met de la tête, la gorge, les aisselles de couleur
roussâtre ; l'iris couleur de safran ; le bec et les
ongles noirs ; les pieds jaunes. |
Le Busard. Buffon, tome 1, page 218 K 10.
PI. enlum. n.° 424.
Onone 1. OrsEAUX DE proIr. 31
On le trouve en France, dans les autres cli-
mats de l’Europe, et dans l'ile de Sardaigne ; sa
longueur totale est d’un pied et demi ( 487 mil. ).
Il ne se tient que dans les buissons , les haïes,
les jones, et à portée des étangs, des marais et
rivières poissonneuses. Il chasse de préférence
les poules d’eau, les plongeons , les canards et
autres oiseaux d’eau ; il prend les poissons vi-
vans , et les enlève dans ses serres ; au défaut de
gibier ou de poissons , il se nourrit de reptiles,
de crapeaux, de grenouilles et d'insectes aqua-
tiques. Il niche dans les terres basses, et fait son
nid à peu de hauteur de terre, dans des buissons
ou même sur des mottes couvertes d’herbes
épaisses. La femelle pond trois œufs, quelquefois
quatre.
Belon assure qu’on élevait des Busards à chas-
ser et prendre les lapins, les perdrix et les cailles ;
depuis long-temps nos fauconniers ne se servent
plus de cet oiseau, qui, quoique moins lourd,
moins stupide, et plus courageux que la Buse,
n’en est pas moins un oiseau de proie ignoble et
de basse volerie.
Esp. 16. Le FAUCON Epervier , Falco
Nisus , la peau ou cire qui couvre la base du
bec, d’un jaune verdâtre ; le ventre blanc, on-
dulé de taches grises ; la queue traversée de
bandes noirâtres ; l'iris d’un jaune brillant ; les
pieds et Les doigts jaunes; les ongles noirâtres.
32 SECONDE Pantrre,
L’Epervier. Buffon , tome. 1, page 225, pl. rr.
PL enlum. n.0$ 412 et 467.
Cette espèce présente plusieurs variétés, dont
la plus remarquable est celle dont le plumage est
entièrement d’un blanc de lait. Cet Oiseau dont
l'espèce est assez nombreuse au Japon et dans
les Indes orientales, se trouve dans l’ancien con-
ünent, depuis la Suède jusqu’au Cap dé Bonne-
Espérance ; sa longueur ordinaire est d’un pied
(325 millim.). Il reste toute l’année dans notre
pays. L’Æpervier , tant mâle que femelle , est
assez docile ; on l’apprivoise aisément , et on
peut le dresser pour la chasse des perdreaux et
des cailles ; il prend aussi des pigeons séparés de
leur compagnie, et fait une prodigieuse destruc-
tion des pinsons et des autres petits oiseaux qui
se mettent en troupes pendant l'hiver. Cet Oiseau
fait son nid sur les arbres les plus élevés des fo-
rêts. La femelle pond ordinairement quatre ou
cinq œufs qui sont tachés d’un jaune rougeâtre
vers leurs bouts. Quoique l’Epervier veste toute
l’année dans notre climat, il paroït que dans cer-
laines saisons, il en passe en grande quantité
dans d’autres pays.
Ozs. Indépendamment des attributs communs aux
Oiseaux de proie, les Eperviers se distinguent"par
leur tête arrondie, par leurs pieds et leurs doigts
longs et grêles ; par leurs aïles courtes relativement
à la longueur de la queue ; par la première penne de
l'aile plus courte que les autres , et arrondie à l'ex-
trémité ;
Onpnr I. OusEAUx DE pros. 33
trémité ; par la quatrième penne , qui est la plus
longue de toutes ; par des grands yeux pleins de feu,
et placés presque au sommet de la tête ; enfin par la
courbure de l'épine du dos , et le rétrécissement du
ventre , ce qui fait paraître ces oiseaux comme
bossus.
Esp. 17. Le FAUCON Autour, Falco palum-
barius , la peau ou cire qui couvre la base
du bec de couleur bleue livide ; le bec d’un bleu
sale ; les jambes dénuées de plumes ; les doigts
d’un jaune foncé ; les pennes de la queue brunes,
marquées par des raies transversales fort larges ,
de couleur d’un gris sale ; les ongles noirâtres.
L’Autour. Buffon , tom. 1, pag. 230, pl. 12.
PI. enlum. n.°5 418 et 465.
Cet Oiseau présente plusieurs variétés dans son
plumage , occasionées par la mue, l’âge , le cli-
mat, etc. On le trouve en France, dans les mon-
tagnes de la Franche-Comté , du Dauphiné, du
Bugey ; dans les forêts de la Bourgogne ; mais
il est encore plus commun en Allemagne qu’en
France , et l’espèce parait s'être répandue dans
les pays du nord jusqu’en Suède , et dans ceux
de lorient et du midi, jusqu’en Perse et en Bar-
barie. La femelle a un pied dix pouces (595 mil.),
et le mâle un pied sept pouces (5z4 millim. ) de
longueur. Les Autours de Grèce sont les meilleurs
de tous pour la fauconnerie. Le mâle et la fe-
melle sont des oiseaux de poing et non de leurre ;
jamais ils ne tombent à plomb sur leur proie , ils
C
34 SECONDE ParrTir.
la prennent de côté. Cet Oiseau est difficile. à
priver ; il est d’un naturel très-sanguinaire ; le
mâle, quoique d’un tiers plus petit que la fe-
melle , est plus féroce. L?Autour semble manger
de préférence les souris, les mulots et les petits
oiseaux ; 1l se jette avidement sur la chair saïi-
gnanie ; il plume les oiseaux fort proprement ,
et ensuite les dépièce avant de les manger, au
lieu qu'il avale les souris toutes entières , et re-
jette souvent par le vomissement leurs peaux
roulées. 1
Os. L'Autour a des traits nombreux de ressem-
blance avec l’Epervier, maïs il est beaucoup plus
grand et plus épais ; sa tête est plus grosse, etson bec
plus robuste et plus crochu ; ses yeux sont plus en-
foncés, moins grands proportion gardée, et placés
moins haut ; ses pieds et ses doïgts moins alongés et
moins grêles ; ses ongles plus forts et plus aigus; enfin
ses ailes plus courtes. Du reste, l'Autour a, comme
l’Epervier, la première penne de l'aile courte et
arrondie à son bout , et la quatrième la plus longue
de toutes. Sa tête , comme celle de l’Epervier et de
l'aigle , est aplatie en dessus, et diminue insensible-
ment d'épaisseur jusqu’à l’origine du bec. Les seconde,
troisième, quatrième, cinquième et sixième pennes
des ailes de l’Autour sont échancrées à l'extrémité.
Esp. 18. Le FAUCON Gerfault, Falco can-
dicans, la peau ou cire qui couvre la base du
bec de couleur bleuâtre, de même que les pieds :
le corps brun en dessus, blanc taché de brunven
OnDpre L. OISEAUX DE PRo1s. 35
dessous ; la queue grise, traversée de lignes
brunes.
Le Gerfault. Buffon, tome 1, p. 239, pl. 13.
PI. enlum. n.°$ 210, 446 et 462.
Cet oiseau est naturel aux pays froids du nord
de l’Europe et de l'Asie; il habite en Russie, en
Norwége, en Islande et en Tartarie; mais il ne
se trouve point dans les climats chauds, ni même
dans nos pays tempérés. Il est plus gros que lAz-
our. Sa longueur est d’un pied neuf pouces
(568 mill.), et son vol de quatre pieds ( 1 mètre
299 millim.). Cest, après l’Ærgle, le plus puis-
sant, le plus vif, le plus courageux de tous les
oiseaux de proie; c’est aussi le plus cher et le
plus estimé de tous ceux de la fauconnerie. On le
transporte d'Islande et de Russie en France, en
Italie, et jusqu’en Perse et en Turquie; et il ne
parait pas que la chaleur plus grande de ces cli-
mats, lui ôte rien de sa force et de sa vivacité.
Il attaque les plus grands oiseaux, et fait aisé-
ment sa proie de la Cigogne, du Héron et de la
Grue; il tue les lièvres en se laissant tomber à
plomb dessus. On appelle le mâle T’ercelet de
Gerfault, qui ne sert dans la fauconnerie que
pour voler le Milan, le Héron et les Corneilles.
Ogs. Il existe dans l'espèce du Gerfault trois races
constantes et distinctes, toutes trois naturelles aux cli-
mats froids ; savoir : 1.° le Gerfault blanc, qui est le
plus rare; 2,9 le Gerfault d'Islande, qui se trouve
es
36 SECONDE PARTIE.
communément, mais non exclusivement, en Islande ;
il est de passage en Allemagne et en Prusse, et c’est
ordinairement aux confins de l'Allemagne qu'on le
prend pour l'usage des fauconniers ; 3.2 le Gerfault
de Norwége. Celui-ci est plus estimé des fauconniers
que celui d'Islande, parce qu'il est plus courageux, et
en même temps plus vif et plus docile.
Esp. 19. Le FAUCON Lanier, Falco Lana-
rius, la peau ou cire qui couvre la base du bec
de couleur bleuâtre , de même que les pieds; le
dessus du corps tacheté de marques noires longi-
tudinales ; la gorge blanche; le dessous du corps
blanc, teinté de cendré; les pennes des ailes noi-
râtres et tachetées de gris foncé sur leur côté in-
térieur ; la queue longue, rayée de brun en des-
sous et tachetée de blanc.
Le Lanier. Buffon, tome 1, page 243.
Cet oiseau, qui est aujourd’hui très-rare en
France, l’a également et toujours été en Alle-
magne, en Angleterre, en Suisse, en Italie,
puisqu'aucun des auteurs de ces différens pays
n’en ont parlé que d’après Belon. Cependant
Linné le met dans la liste des oiseaux de la Suède.
Il n’est aucun oiseau de proie qui tienne plus
constamment sa perche; on l'instruit aisément à
voler ét prendre la Grue. Les fauconniers en fai-
saient grand cas, à cause de sa douceur et de sa
docilité; ils lemployaient tant pour le vol du
gibier de plaine, que pour celui des oiseaux
aquatiques. Aujourd'hui il ne fréquente guère
Onpre 1. O1sEAUXx DE PRo1E. 37
que les déserts de la Tartarie. Cet oiseau est un
peu plus petit que la Buse.
Esp. 20. Le FAUCON Sacre, Falco Sacer, la
peau ou cire qui couvre la base du bec de cou-
leur bleuâtre, de même que les pieds; le dos,
la poitrine, et la première couverture des ailes ,
tachetés de brun; la queue marquée de taches en
forme de rein; les jambes couvertes de plumes
presque jusqu'aux doigts.
Le Sacre. Buffon, tome 1, page 246, pl. 14.
Le Lanier et le Sacre sont devenus extrême-
menti rares; on croit qu'ils sont oiseaux de pas-
sage, et que le dernier vient de la Tartarie et de
la Russie, et qu’on le prend à son passage dans
les iles de la mer Egée. Quoique lon emploie le
Sacre pour chasser le Milan, on peut aussi le
dresser à prendre des oies, des outardes, des
faisans, des perdrix, des lièvres, etc. La femelle
portait anciennement le nom de Sacre, ei le mâle
s'appelait Sacrel ; il n’y a d’autre différence en-
lr'eux que la grandeur. Ils sont encore à présent,
dans l’Inde, au nombre des oiseaux de vol les
plus estimés pour la force et le courage.
. OBs.Le Lanier et le Sacre paraissent différer essen-
tiellement du Faucon, en ce qu'ils ont le corps plus
arrondi , les jambes plus courtes ,. le bec et les pieds
bleus.
: Esp. 21. Le FAUCON commun, Falco com-
munis, la peau ou cire qui couvre la base du bec
C 3
58 SECONDE PARTIE.
de couleur jaune; le corps brunâtre; les plumes
bordées de roux; la queue traversée de bandes
plus foncées; le bec d’un cendré bleuâtre; les
pieds ordinairement verdâtres |, quelquefois
jaunes.
Le Faucon. Buffon, t. 1, p. 249, pl. 15et 16.
PI. enlum. n.°$ 421, 430, 469 et 470.
Cette espèce Pre plusieurs variétés, dont
les principales sont :
1.9 Le Faucon-sors, qui est le jeune de Pas
pèce commune dans sa première année, et dont
le plumage est plus brun que dans les années sui-
vantes.
2.9 Le Faucon-hagard, qui est le vieux Fau-
con; il a plus de blanc sur le plumage que le sors
ou jeune. ( Æagard, en fauconnerie, est syno-
nyme de sauvage ).
3.2 Le Faucon blanc, dont la couleur produite
par l'influence du climat, est celle que les oiseaux
comme les autres animaux, prennent assez géné-
ralement dans les pays du Nord.
42 Le Faucon gentil, ainsi nommé lorsqu'il
est bien élevé, bien fait, et d’une jolie figure.
5.09 Le Faucon passager, ainsi nommé parce
qu'il passe deux fois en France, en octobre ou
novembre, et en février ou en mars.
L'espèce du Faucon commun se irouve en
France, en Allemagne, en Suède, en Islande,
dans l'ile de Rhodes, en Chypre, à Malte, et
dans les autres îles de la Méditerranée , aussi-bien
Onpne Ï, Orssaux DE PRo1r. 39
qu'aux Arcades et en Islande, toujours sur les
rochers les plus esearpés et les montagnes les plus
élevées. Il a dix-huit pouces ( 487 mill. ) de lon-
gueur, et près de trois pieds et demi (1 mèire
137 millim. ) de vol ou d'envergure. Les Faucons
des pays du Nord sont ordinairement plus grands
que ceux de nos montagnes des Alpes et des Py-
rénées. Ces Oiseaux, dont les ailes sont. fort
grandes, volent d’une hauteur et d'une rapidité
sans égale; ils s’'approchent rarement de la terre,
et ils ne se posent que sur la cime des rochers les
plus élevés ; ils choisissent ceux qui sont exposés
au soleil du Midi, pour y placer leur aire, dans
laquelle les femelles déposent ordinairement
quatre œufs blancs, tachetés de brun. L’incuba-
tion ne dure pas long-temps, et dès que les petits
sont en état de voler ( ce qui arrive dans nos cli-
mats vers la mi-mai}), les père et mère les chas-
sent et les forcent à s'éloigner du canton qu'ils
habitent.
Parmi les Oiseaux de proie, le Faucon est un
de ceux dont le courage est le plus franc et le
plus grand relativement à ses forces, et pour
ainsi dire le plus noble. Il fond perpendiculaire-
ment sur sa proie , et l’enlève si elle n’est pas trop
lourde, en se relevant de même à plomb. L'on a
su profiter de la vigueur du Faucon et de son
courage, pour le dresser à la chasse. Le mâle,
qui est d’un tiers plus petit que la femelle , s’ap-
C4
40 SECONDE PARTIE.
pelle Trercelet de Faucon. La grosseur du Faucon
commun est celle d’une poule ordinaire.
Os. Il est peu d’oiseaux dont les couleurs changent
aussi fréquemment. On lui voit prendre de nouvelles
teintes et même de nouvelles distributions aux diffé-
rentes mues, et ce n'est guère qu’au bout de trois
années que cel oiseau prend un plumage moins varia-
ble , mais qui n'est pas encore constant, car il change
dans la vieillesse. L’on a parlé d’un Faucon privé qui,
à l’âge de cent quatre-vingt-deux ans, avait conservé
beaucoup de vivacité et de vigueur.
Esp. 22. Le FAUCON Hobreau, Falco sub-
buteo, la peau ou cire qui couvre la base du bec
de couleur jaunâtre, de même que les pieds; la
gorge et le dessous du corps blancs ; la poitrine
et le dessus du ventre blancs, avec des taches
longitudinales brunes ; les grandes pennes des
ailes presque noirâtres ; le bas du ventre et les
cuisses garnies de plumes d’un roux vif.
Le Hobreau. Buffon, tome 1, p. 277, pl. 17.
PI. enlum. n.0$ 431 et 432.
Cette espèce présente plusieurs variétés.
On le trouve en France, en Italie, en Alle-
magne, en Angleterre. Il est bien plus petit que
le Faucon. La longueur totale du mâle ‘est de
onze pouces ( 298 millim.}), celle de la femelle
d’un pied (325 millim. ) Il fréquente les plaines
voisines des bois, et sur-tout celles où les
Alouettes abondent; il en détruit un très-grand
Onpne I. OisrAUx DE PRorr. 41
nombre. Il prend aussi les Cailles. Il demeure et
niche dans les. forêts, où 1l se perche sur les
arbres les plus élevés. Ses œufs sont blanchâtres,
piquetés de brun, avec quelques taches noires
plus grandes. On peut le dresser au leurre,
comme le Faucon et les autres Oiseaux du plus
haut vol, On en faisait autrefois un grand usage
pour la chasse des Perdrix et des Cailles. Au
reste, le Hobreau se porte sur le poing, décou-
vert et sans chaperon, comme l’Émérillon, l'Eper-
vier et Autour.
Esp. 23. Le FAUCON Cresserelle, Falco
Tinnunculus, la peau ou cire qui couvre la base
du bec de couleur jaunâtre, de même que les
pieds: la tête rousse; le dessus du dos, des
ailes et de la queue, rayés de bandes transver-
sales brunes ; toutes les pennes de [a queue d’un
brun roux, plus ou moins foncé dans la femelle ;
la tête et la queue grises; les parties supérieures
du dos et des ailes d’un roux vineux, semé de
quelques petites taches noires dans le mâle.
La Cresserelle. Buffon, ‘tome-r, page 280;
pl. 18. PI. enlum. n.°$ 4or et 471.
Cet Oiseau, dont l'espèce est plus nombreuse
et plus répandue que celles des autres oiseaux dé
proie, se trouve dans toute l'Europe, dépuis la
Suède jusqu’en italie et en Espagne; on le re-
trouve même dans les pays tempérés de l'Amé-
rique septentrionale; il $avance pendant l'été
42 :-S£conDe PanTrrr.
au Nord, jusqu’en Sibérie. Le mâle à quatorze
pouces (379 millim.) de longueur totale, et près
de deux pieds et demi (812 mill.) d'envergure.
Il fréquente habituellement les vieux bâtimens,
les tours, les clochers; 1l enlève quelquefois des
perdrnix, et prend les pigeons qui s'écartent de
leur compagnie; mais sa proie la plus ordinaire,
après les mulots, les souris et les reptiles, sont
les moineaux, les pinsons et autres petits oiseaux.
La Cresserelle a l'œil vif et la vue très-perçante,
le vol aisé et soutenu; elle est diligente et cou-
rageuse : on peut même la dresser comme les
Émérillons, pour la fauconnerie; les femelles
sont plus hardies et plus entreprenantes que les
mâles. La Cresserelle niche dans les bois, dans
des trous de muraille ou d'arbres creux, et com-
pose son nid avec des buchettes et des racines.
La femelle pond plus souvent cinq œufs que
quatre, et quelquefois six et même sept, dont les
deux bouts sont teinis d’une couleur rougeâtre
ou jaunâire, assez semblable à celle de son plu-
mage.
Esp. 24. Le FAUCON Fochier, Falco Lifho-
falco, la peau où cire qui couvre la base du bee
de couleur jaune , de même que les’pieds et Piris ;
la partie supérieure de la tête, le dos, le crou-
pion, les couvertures des aïles et celles du dessus
de la queue, cendrés ; la partie supérieure du
cou, la poitrine, le ventre, les côtés, les cou-
vertures du dessous de la queue roussâtres ; les
OnDne I. OrsEAUX DE rRorr. 43
grandes pennes des ailes brunes, les moyennes
cendrées; le bout de la queue blanc, taché de
noirâtre ; le bec d’un cendré bleuâtre ; les ongles
noirs, |
Le Rochier. Buffon, tome x , page 286. PI.
enlum. n° 447.
On le trouve dans plusieurs parties de l'Eu-
rope. Sa longueur totale est d’un pied {325 mill.)
Il n’est pas si gros que la Gresserelle, et se rap-
proche beaucoup des Émérillons , dont on se sert
dans la fauconnerie. Il fait sa retraire et son nid
dans les rochers, ce qui lui a fait donner le nom
de Faucon de roche ou Rochier. La forme des
pennes de ses ailes, dont la première est beau--
‘coup plus courte que la seconde, et celle-ci la
plus longue, et toutes échancrées, lont. fait
ranger au nombre des oiseaux de basse volerie.
Esp. 25. Le FAUCON Émérillon des Faucon-
niers, Falco Falconariorum ; la peau ou cire qui
couvre la base du bec de couleur jaune, de même
que les pieds; la tête et le dessus du cou bruns,
rayés en long de roussâtre; le dos et les couver-
tures des: ailes d’un brun plus foncé ; la gorge
blanche , marquée de quelques petites lignes
noires ; le dessous du corps d’un blanc grisâtre,
varié de taches oblongues de brun roussâtre ; le
dessous de la queue noirâtre, et traversé par des
bandes d'un blanc sale; le bec bleuâtre; les
ongles noirs.
L'Émérillon, Pufon, tome 1, p.288, pl. 10.
PI. enlum, n.° 468.
E4 SECONDE PARTIE.
On le trouve en Europe. Cet oiseau vole bas,
quoique très-vite et très-légèrement ; il fréquente
les bois et les buissons pour y saisir les petits
oiseaux, et chasse seul sans être accompagné de
sa femelle; elle niche dans les forêts en mon-
tagnes, et pond cinq à six œufs d’un brun roux.
Cet Émérillon , qui-n’est point celui des Na-
turalistes, mais l'Émérillon des Fauconniers , est,
à l’exception des Pies-grièches, le plus petit de
tous les Oiseaux de proie, n’étant que de la gran-
deur d’une grosse Grive. Néanmoins on doit le
regarder comme un oiseau noble, et qui tient de
plus près qu'aucun autre à Fespèce du Faucon. N
en a le plumage, la forme et lattitude ; il a le
mème naturel, la même docilité, et tout autant
d’ardeur et de courage : on peut en faire un bon
oiseau de chasse pour les alouettes, les cailles, et
même les perdrix, qu'il prend et iransporie,
quoique beaucoup plus pesantes que lui; souvent
il les tue d’un seul coup ; en les frappant de l’es-
tomac sur la tête ou sur le cou. Au reste, l'Émé-
rillon s'éloigne de l'espèce du Faucon:'; et de celie
de tous les autres Oiseaux de proie, par un at-
tribut qui le rapproche de la classe commune des
autres oiseaux; c’est que le mâle et la femelle
sont, dans lÆrmérillon, de la même grandeur ,
au lieu que dans tous les autres oiseaux de proïe,
tels que les Aigles, les Vautours, les Gerfaults ,
les Autours, les Faucons, les Eperviers, lemäâle
est d’un tiers ou d’un quart plus petit que la
femelle.
OnDnE Ï. OisEAUX DE Prog, 45
” Ons. L'on a donné le nom d’'Émérillon à deux oi-
seaux du même genre , et si voisins l’un de l’autre,
que plusieurs Ornithologistes les ont pris pour des va-
riétés de la même espèce, L’un est l'Émérillon des
Fauconniers, l’autre l’'Émérillon commun que l’on
appelle aussi l'Émérillon des Naturalistes, qui est à
peu près de la grosseur d'un Bisset. Il a deux pieds
(650 millim. ) de longueur totale, et un peu plus de
deux pieds (650 millim. ) d'envergure. Cet oiseau se
rapproche beaucoup de la Cresserelle par le roux
vineux du fond de son plumage, et par la distribution
des taches, ou plutôt des raies noires dont il est varié
sur toutes ses parties , excepté sur les joues , la gorge
et le bas-ventre, qui sont d’un blanc teinté de rous-
sâtre ; les ailes et la queue sont noirâtres ; les pre-
mières sont teintées de roux vineux , et les dernières
rayées transversalement de noir ; le bec est bleuâtre,
noir à la pointe, sa membrane jaunâtre , l'iris cou-
leur de noisette , les pieds jaunes , les ongles noirs.
M. Hubert, de Genève, dans un mémoire intitulé :
Observations sur le vol des Oiseaux de proie , divise
les oiseaux de cette famille en deux genres, d’après
la forme ou la coupe des ailes ; savoir : en Rameurs
et en Voiliers.
Æile rameuse.
Œil noir.
Bec dentelé près de
la pointe.
heure Ré neurs : Doiets longs et dé-
liés ; pouces alon-
gés et déliés à peu
près autant que
le plus court des
doigts.
46 SECONDE PARTIE.
Aile voïlière.
Œil clair.
Bec non dentelé près
de la pointe.
#) Doigts plus courts,
Caractères des Foiliers : moins déliés ; pou-
-__ ces plus renfoncés
et plus courts que
le plus court des
autres doigts.
L’Aile rameuse est composée de vingt Pennes. La
première, appelée le Cerceau , est presque aussi longue
que celle qui la suit ; elle est terminée en forme de
tranchant ou de lame de couteau. Les neuf suivantes
vont en diminuant jusqu'a la onzième ; et les dix der-
nières qui s'appellent anneaux , sont à peu près
de la même longueur , et environ moiïtié plus courtes
que les premières grandes pennes.
L’Aile voiliére est également compôsée de vingt
Pennes ; la première est plus courte que les quatre
suivantes ; la quatrième est la plus longue ; et la cin-
quième à peu près de la même longueur que la se-
conde. Ces cinq pennes sont fortement échancrées ,
et deviennent tout-à-coup ‘étroites et effilées dès
l'échancrure. Les 6.€, 7.°, 8.°, 9.° et 10.° pennes,
moitié plus courtes que les cinq premières, ne sont
guère plus longues que les dix dernières.
L'Aile rameuse ( dont les pennes médiocrement
larges dans leur milieu , sont placées en recouvre-
ment les unes sur les autres, et qui ne laissent d'in-
tervalle entr’elles qu’à leurs extrémités }, présente une
forme découpée, et propre à frapper l'air avec force
et avec fréquence.
Onpne I. OrsrAUXx DE Proir. 47
L'Aile voilière ( dont les pennes très-longues dans
leur milieu , sont écartées entr'elles , et laissent passer
librement l’air dès l'échancrure , par les intervalles
que laissent entr’elles cinq pointes longues et effilées, }
présente une forme large et émoussée , impropre à
frapper l'air comme l'aile rameuse , mais propre, vu
sa surface , à remplir l'office d’une voile.
Dans l'Æile rameuse les pennes sont en général
plus fermes que celles de l'4ile voilière. Un signe
visible de la fermeté des pennes , est la bigarrure
vive et tranchante régnante d’un bout à l’autre de
chaque penne. Dans l’Aile voiliére, 1e pennes sont
molles , et leur mollesse se reconnoît à leur aspect
fondu et comme lavé de couleur uniformément noire
dès l’échancrure à la pointe , et de couleur blanchâtre
presque uniforme dès l’échancrure à la naissance des
pennes.
M. Hubert divise les Oiseaux de proie Rameurs
et J’oiliers en Oiseaux de haute F’olerie, et Oiseaux
de basse F’olerie.
Les Oiseaux de haute F'olerie ou de chasse noble,
sont les Gerfaults , les Faucons, les Sacres , les
Laniers , les Hobreaux , les Émérillons , les Cres-
serelles. Is ont tous les ailes presque aussi longues
que la queue.
Les Oiseaux de AA Volerie se divisent en Z’oi-
liers saillans et en Foiliers communs.
Les Z’oiliers saillans sont les Oiseaux de basse
Volerie, parmi lesquels on range les Autours , les
Al «
Eperviers.
Les f’oiliers communs sont les oiseaux prétendus
ignobles. Dé ce nombre sont les Milans , les Buses.
48 : S£sconDe Parvis.
Les Voiliers saillans et communs ne sont pas des
Oiseaux aussi nobles que les Rameurs , ni propres aux
mêmes exercices ; ils ont la queue plus longue que les
ailes.
Les Rameurs ou Oiseaux de haute V'olerie , sont
destinés à entreprendre , poursuivre , atteindre, saïsir
ou abattre , à quelle hauteur que ce soït, les Oiseaux
qui traversent les airs. Accidentellement ils font leur
proie de certains quadrupèdes et de certains oiseaux
en vue sur un sol bien uni.
Les f’oiliers saillans , où Oiseaux de basse Vo-
lerie, sont destinés à faire leur proie de tous les Oi-
seaux qui volent près de terre et en droite ligne,
ainsi que ceux qui se réfugient dans le fourré. Ils sont
aussi destinés à faire leur proie de certains quadru-
pèdes,
Les J’oiliers communs , qui sont appelés ignobles
par les Fauconviers, sont destinés à faire leur proie
des créatures de leur compétence , qui ne quittent pas
le sol ou la surface des eaux. Cette proie consiste en
certains quadrupèdes , presque tous reptiles, et en
certains poissons. Quelques espèces de Foiliers com-
muns sont bornées aux charognes.
Les Rameurs saïsissent , ou pour parler le langage
de l’art, ils lient ou mettent à la maïn la proie qui
est plus légère que vîte. Ils frappent la proïe qui est
plus vite que légère ; par ce moyen ils l’affaiblissent ,
la ravalent ou l’assomment.
Les Mains fixes et déliées des Rameurs ont bien
assez de force pour retenir les grands Oiseaux ; mais
elles ne sont pas faites pour tuer la proie par com-
pression. C’est dans le bec que réside le moyen de
tuer promptement une proie trop forte pour être long-
temps
Onpne I. O1sEAUX DE rro1&, 49
temps contenue vivante. Ce bec est dentelé. La den-
telure embrasse et assujettit les vertèbres , la force les
brise avec aisance , et peut même casser les os des
plus grands Oiseaux. Certaine adresse d’instinct fait
que ces Oiseaux attaquent à l'instant la place fatale
qui, chez les volatiles , est au creux de l’occiput , et
chez les quadrupèdes , entre les épaules et les côtes.
Les plus petits Rameurs sont ceux qui tuent le plus
vite, probablement parce que la proie, trop forte,
pourrait leur échapper ou leur donner trop de peine
à contenir en vie. Les Émérillons touchent à peine à
la place fatale, que la mort s'ensuit dans l'instant.
Peut-être qu’en état de nature tous les oiseaux de proie
en font de même; et cela convient probablement aux
fins de la Nature , savoir qu’un sacrifice nécessaire soit
le moins cruel qu’il se puisse.
Les Voiliers sont remarquables par leur adresse à
saisir leur proie. Ils ne frappent pas, si ce n’est acci-
dentellement ; leur grand moyen, c’est de saisir et d'of-
fenser ensuite leur, proie par compression jusqu'à la
mort, Quand ils ont saisi un lièvre, ils gagnent vite le
cou, qu’ils embrassent tout entier dans leurs serres , et
ils l'étouffent à force de serrer. Le bec n’est pas leur
organe meurtrier ; la pointe, sans crochets, déchire les
peaux et les chairs, et ne,casse les os que lorsque bien
découverts, elle les assujettit dans sa courbure. Ceux
qui excellent dans le fourré, ont les cuisses et les
jambes très-longues. |
5o | SECONDE PARTIE.
Le 2 + D + D À D» À à À À 4 2
OISEAUX DE PROIE NOCTURNES.
GENRE 43.
HIBOU , STRFX. Bec crochu, nu, sans
cire ou épiderme à sa base, court, mobile
dans ses deux mandibules comme le bec des
Perroquets.
Narines oblongues , couvertes de plumes
étroites et soyeuses, tournées en devant.
Téte grosse, Yeux grands, Conques des
oreilles très-grandes.
_ Langue arrondie ou fourchue.
Gosier aussi ample et aussi large que l’ou-
verture du bec.
Queue composée de douze Pennes.
Pieds à quatre doigts : trois antérieurs,
un postérieur.
Un des Doigts antérieurs ( l’externe ) mo-
bile, et pouvant , à la volonté de l’animal ,
être retourné en arrière. |
Ongles longs, demi-circulaires , crochus
et acérés.
* I Les Hrzoux.
Téle ornée de deux aïgrettes de plumes en
Jorme d'oreilles.
Espèce x. Le HIBOU grand Duc, Styx
OnprE I. OISEAUX DE PROIE. 51
Bubo, le corps d’un roux brun, taché de noir
et de jaune sur le dos, et de jaune sur le ventre,
marqué de taches noires et traversé de quelques
bandes brunes, mélées assez confusément ; les
pieds couverts d’un duvet épais et de plumes
roussâtres jusqu'aux ongles qui sont noirs , très-
forts et très-aigus.
Le Duc ou grand Duc. Buffon, t.1, p.332,
pl. 22. PI. enlum. n.°$ 385 et 435.
On le trouve en France, en Italie, en Es-
pagne, en Portugal, etc. Il est répandu sur une
partie du globe; on l’a trouvé au Cap de Bonne-
Espérance. Il a vingt-deux pouces ( 595 millim.)
de longueur , et quatre pieds onze pouces ( 1 mèt.
596 millim.) de vol ou d'envergure. Il habite les
rochers ou les vieilles tours abandonnées. Il des-
cend rarement dans les plaines, et se perche de
préférence sur les églises et sur les vieux chà-
teaux. Il chasse et poursuit pendant la nuit les
jeunes lièvres, les lapins, les taupes, les mulots,
les souris qu’il avale toutes entières, et dont il
digère la substance charnue, vomit le poil, les
os et la peau en pelottes arrondies; il mange
aussi les chauve-souris, les serpens, les lézards,
les crapauds , les grenouilles. 11 niche quelque-
fois sur des arbres creux , et plus souvent dans
des cavernes de rochers ou dans des trous de
hautes et vieilles murailles; son nid, qui a près
de trois pieds ( 974 millim.) de diamètre, est
D 2
B2 SECONDE PanrTreg.
composé de petites branches de bois sec, entrela-
cées de racines souples, et garni de feuilles en
dedans. La femelle pond un, deux, rarement
trois œufs, dont la couleur tire un peu sur celle
du plumage de l’oiseau.
On se sert du Duc dans la fauconnerie, pour
attirer le Milan. La femelle diffère du mâle en ce
que ses couleurs sont plus sombres.
Esp. 2. Le HIBOU moyen Duc, S/rix Oius,
les oreilles très-ouvertes et surmontées d’une aïi-
grette composée de six plumes tournées en avant;
le dessus de la tête, du cou, du dos et des ailes,
rayé de gris, de roux et de brun; la poitrine et
le ventre roux, avec des bandes brunes irrégu-
lières et étroites; les pieds couverts de plumes
rousses jusqu'à l’origine des ongles qui sont
assez grands et d’un brun noirâtre,
Le Hibou ou moyen Duc. Buffon, itomer,
page 342, pl. 23. PI. enlum. n.° 29.
On le trouve dans le nord et le midi de l'Eu-
rope, en France, en Italie, en Angleterre, en
Suède, en Asie, au Canada, et dans plusieurs
autres endroits de l'Amérique septentrionale, Ila
treize pouces et demi (365 mill.} de longueur ,
et trois pieds (974 mill.) de vol ou d’envergure.
L'espèce en est commune et beaucoup plus nom-
breuse dans nos climats que celle du grand Duc.
* Il habite ordinairement dans les anciens bâtimens
vuinés, dans les cavernes des rochers, dans le
Onpre L OISEAUX DE PRo1E. 53
creux des vieux arbres. La femelle pond souvent,
dans des nids abandonnés par les autres oiseaux,
quatre ou cinq œufs.
On se sert du moyen Duc et du Chat-huant
pour attirer les oiseaux à la pipée, et l’on a re-
marqué que les gros oiseaux viennent plus volon-
tiers à la voix du premier, qui est une espèce de
cri plaintif ou de gémissement grave et alongé,
qu’il ne cesse de répéter pendant la nuit; et que
les petits oiseaux viennent en plus grand nombre
au cri du Chat-huant, qui est prononcé d’un ton
plus haut, et semble une espèce d’appel.
Esp. 3. Le HIBOU petit Duc, Srrix Scops,
les oreilles surmontées d'une aigrette composée
d’une seule petite plume; tout le corps varié de
gris, de roux, de brun et de noir; les jambes
couvertes jusqu’à l’origine des ongles, de plumes
d’un gris roussâtre, mêlé de taches brunes.
Le Scops ou petit Duc. Buffon, t. 1, p. 353,
pl. 24. PI. enlum. n.° 436.
On le trouve en France, en Italie, en Alle-
magne, en Pologne, en Angleterre, et dans la
plus grande partie de l’ancien continent. Il a sept
pouces ( 189 millim.) de longueur. Il se réunit
en troupe, en automne et au printemps, pour
passer en d’autres climats. Il n’en reste que très-
peu ou point du tout, en hiver, dans nos dépar-
temens, et on les voit partir après les Hiron-
delles et arriver à peu près en même temps. Ces
D 5
54 Seconpe Panier.
oiseaux se rassemblent volontiers dans les ter-
rains où les mulots se sont le plus multipliés, et
ils y font un grand bien par la destruction de ces
animaux , dont la multiplication est un fléau
pour les Agriculteurs. Le petit Duc fait son nid
dans les arbres creux, mais l’on ne connait nt
le nombre ni la couleur de ses œufs.
* IL Les CHOUETTES.
Téle arrondie, sans aigrette, el sans aucune
plume proéminente.
Esp. 4. Le HIBOU Harfang, S/rix Nyctea,
le corps d’un blanc de neige, de même que les
ailes et la queue; le dessus de la tête marqué de
petites taches brunes; la partie supérieure du dos
rayée lransversalement de quelques lignes brunes;
les grandes plumes des ailes tachées de brun sur
les bords extérieurs; le dos et le croupion blancs
et sans tache; les jambes et les pieds couverts de
plumes blanches; les ongles noirs.
Le Harfang. Buffon, tome 1, page 387. PI.
enlum. n.° 458.
On le trouve en Europe, en Suède, en La-
-ponie, et dans le nord de l'Allemagne , en Islande,
à la baie d'Hudson , en Transilvanie. Il vole
souvent en plein jour, et donne la chasse aux
gélinottes , aux perdrix et aux lapins. Sa longueur
totale est de vingt pouces (541 millim.) Il égale
|
Orpnr L OrsEAUX DE PRotr. 55
le grand Duc en grosseur ; et de toutes les
Chouettes, celle-ci est la plus grande et la plus
belle. Elle n’a pas la tête à proportion aussi grosse
que les autres espèces de ce genre.
Esp. 5. Le HIBOU Hulotte, Strix Aluco ,
linis des yeux noirâtre ; le dessus du corps cou-
leur de gris de fer foncé, marqué de taches
noires et de taches blanchâtres; le dessous du
corps blanc, croisé de bandes noires transver-
sales et longitudinales ; les jambes couvertes jus-
. qu'à l’origine des doigts, de plumes blanches
tachetées de points noirs.
La Hulotte. Buffon, tome 1, page 358. PI.
enlum. n.° 441.
On la trouve en France, en Italie, en Alle-
magne, en Portugal, en Angleterre, dans toute
l'Europe, etdansles contréesasiatiques. Elle a près
de quinze pouces ( 406 mill.) de longueur. Elle
se lient pendant l’été dans les bois, toujours dans
des arbres creux ; quelquefois elle s'approche, en
hiver , de nos habitations. Elle chasse et prend
les petits oiseaux; mais elle rend de grands ser-
vices à l’agriculture, en leur préférant les mulots
et les campagnols : elle les avale tout entiers, et
en vomit aussi les peaux roulées en pelottes.
Lorsque Fhiver la prive de nourriture, elle
s'approche des habitations, et vient dans les
granges faire une guerre non moins avantageuse
à leur possesseur , en détruisant les souris et les
D 4
56 SECONDE PARTIE.
rats. La femelle pond, dans des nids étrangers,
sur-tout dans ceux des Buses, des Cresserelles,
des Corneilles et des Pies, ordinairement quatre
œufs, d'un gris sale, de forme arrondie, à peu
près aussi gros que ceux d’une petite poule.
Esp. 6. Le HIBOU Chat-huant, S/rix stri-
dula, le dessus de la tête et du corps, les cou-
vertures du dessus des ailes et de la queue, d’un
roux ferrugineux, varié de noirâtre, marqué de
lignes transversales en zigzag ; le dessous du corps
varié de blanc, de noirâtre et de roux ferrugi-
neux, avec des lignes et des zigzags pareils à
ceux du dessus ; les pieds couverts jusqu'aux
ongles, de plumes d’un blanc sale, avec de petits
points bruns et roussâtres ; les ongles de couleur
de corne. |
Le Chat-huant. Buffon, i. 1, p. 362, pl. 25.
PI. enlum. n.° 437.
On le trouve dans toute l'Europe, jusqu'aux
terres les plus au Nord, et même jusqu’en Amé-
rique. Il a treize à quatorze pouces ( 352 à 379
mill.) de longueur. Il se tient dans les bois, se
cache dans les arbres creux, et ne s’approche que
rarement des habitations.
Esp. 7. Le HIBOU Fresaie, S/rix flammea ,
le dessus du corps jaune, ondé de gris et de brun,
et taché de points blancs; le dessous du corps
blanc, marqué de points noirs; les yeux envi-
ronnés irès-régulièrement d’un cercle de plumes
Onone I. O1SEAUX DE PROIE. 57
blanches et très-fines, semblables à des poils ;
les pieds et les doigts couverts de duvet blanc;
les ongles noirâtres; les iris d’un bleu noirûtre.
L’Effraie ou la Fresaie. Buffon, t. 1, p.366,
pl. 26. PI. enlum. n.° 440.
Cet oiseau, dont l'espèce est nombreuse, est
par-tout très - commun en Europe; on le trouve
même en Amérique, depuis les terres du nord
jusqu’à celles du midi, et on le voit au Brésil.
11 a treize à quatorze pouces (352 à 379 millim.)
de longueur. Il est pour ainsi dire domestique,
et habite au milieu des villes les mieux peuplées ;
les tours, les clochers, les toits des églises et les
autres bâtimens élevés lui servent de retraite
pendant le jour, et il en sort à l'heure du cré-
puscule. Il avale les souris et les mulots, les petits
oiseaux tout entiers, et en rend par le bec les
os, les plumes et les peaux roulées. La femelle
dépose ses œufs, ordinairement au nombre de
cinq, et quelquefois de six et même sept, d’une -
forme alongée et de couleur blanchâtre , dans des
trous de muraille ou dans des creux d'arbres.
Esp. 8. Le HIBOU Chouette, Sirix Ulula ,
la tête , le cou , la poitrine , les flancs, et le
ventre de couleur blanchâtre tirant sur le
roux; la partie inférieure du dos, le croupion et
les couvertures supérieures de la queue, d’un
roussâtre mélangé de brun; l'iris jaune; le bec
et les ongles noirs.
58 SECONDE PARTIE.
La Chouette ou la grande Chevêche. Buffon,
tome 1, page 372, pl. 27. PI. enlum. n.° 438.
Gmelin cite deux fois le nom de Buffon, qu'il
applique à cette espèce, et au S/rix brachyotos,
la 17° espèce du genre.
Cette espèce, qui est commune en Europe,
sur-tout dans les pays de montagnes, se retrouve
en Amérique dans celles du Chily. Elle a treize
pouces (352 millim. ) de longueur. Elle se tient
ordinairement dans les carrières, dans les rochers,
dans les bâtimens ruinés, éloignés des lieux ha-
bités ; elle se nourrit principalement de mulots,
dont elle fait une grande destruction. La femelle
ne fait point de nid; elle pond trois œufs tout
blancs, parfaitement ronds et gros comme ceux.
d’un pigeon ramier.
Esp, 9. Le HIBOU petite Choueite, S/rix
passerina, les ailes traversées par cinq bandes de
taches blanches ; la tête, le dos et les plumes qui
recouvrent les ailes, brunes, régulièrement ta-
chées de blanc; la queue très-courte; l'iris d’un
beau jaune ; les jambes couvertes d’un duvet
blanchâtre.
La Chevêche ou petite Chouette. Buffon, t.1,
p. 377, pl. 28. PI. enlum. n.° 430.
On la trouve dans la plus grande partie de
l'Europe. Elle a environ huit pouces (217 mill.)
de longueur. Son domicile ordinaire est dans les
masures écartées des lieux peuplés, dans les car-
Onone I. OisEAUXx DE PRoIr. 5q
rières, dans les ruines des anciens édifices aban-
donnés. Elle n’est pas absolument oiseau de nuit.
Elle voit pendant le jour, beaucoup mieux que
les autres oiseaux nocturnes. Elle se nourrit de
souris et de petits mulots, qu'elle ne peut avaler
entiers, et qu’elle déchire avec le bec et les ongles;
elle plume aussi très-proprement les oiseaux avant
de les manger. La femelle fait son nid presqu’à
nu, dans des trous de rochers ou de vieilles mu
railles ; elle pond cinq œufs, tachetés de blanc
et de jaunûtre.
GENRE 44.
PIE-GRIÈCHE , LANIUS. Bec droit à
son origine , plus ou moins recourbé à l’ex-
trémité , nu, sans épiderme ou cire à la base :
Mandibule supérieure garnie d’une dent de
chaque côté, près de la pointe.
Langue lacérée ou à dentelures inégales
sur les bords.
Queue composée de douze Pennes.
Pieds à quatre doigts : trois antérieurs,
celui du milieu joint à l’externe jusqu’à la
première phalange ou articulation ; un pos-
térieur.
Espèce 1. Le LANIER Pie-grièche grise,
Lanius Excubitor , les pennes de la queue éta-
60 + SEcOoNDE PaArRTEr.
gées , blanches sur les côtés ; une large bande
noire sur les côtés de la tête ; le dos blanehätre;
les ailes noires, marquées d’une tache blanche ;
la gorge , le devant du cou et tout le dessous du
corps blancs ; le bec, les pieds et les ongles noirs.
La Pie-grièche grise. Buffon , tom. 1. p. 296,
pl. 20. PI. enlum. n° 445.
Cet Oiseau , qui est très-commun en France
et dans les autres pays de l'Europe, se trouve en
Afrique, en Amérique , et dans l’Inde. Il parait
être naturel à notre climat, car il y passe l'hiver ,
et ne le quitte en aucun temps. Il a environ neuf
pouces ( 244 millim. ) de longueur. Il habite les
bois et les montagnes en été; il descend dans les
plaines et s'approche des habitations pendant
l'hiver ; il poursuit au vol tous les petits oiseaux ;
et après les avoir étranglés ou tués, 1l les plume
pour les manger. Il établit son nid sur les arbres
les plus élevés; ce nid est composé au dehors de
mousse entrelacée d'herbes longues, et au de-
dans il est bien doublé et tapissé de laine. La
femelle pond ordinairement, cinq, six, sept et
quelquefois même huit œufs gros comme ceux
d’une Grive, blancs , tachetés d’un brun sale
qui prend une teinte noirâtre vers le gros
bout.
Esp. 2. Le LANIER Ecorcheur, ZLanius
Collurio , la queue légèrement étagée : les deux
pennes intermédiaires noirâtres; les latérales noi-
OnpnEe LL OISEAUX DE PROïIE. Gr
râtres à la pointe , et blanches à la base; la partie
supérieure du dos rousse ; la gorge et le devant
du cou , blancs; la poitrine, le ventre et les côtés
d’une couleur de rose pâle ; les couvertures du
dessous des ailes et de la queue, blanches ; le bec
noir ; les pieds bruns ; les ongles noirâtres.
L'Ecorcheur. Buffon, tome 1, page 304,
pl. 21. PL enlum, n.° 31, fig. 2.
Cet Oiseau est répandu dans le nord et dans
le midi de l'Europe ; on le retrouve au Sénégal,
et même dans la partie méridionale de PAfrique.
Sa longueur est de six pouces (162 millim. }. Les
Ecorcheurs voyagent en familles ; ils arrivent
chez nous au printemps , et nous quittent à l’au-
tomne. Cet Oiseau fréquente les lisières des
grands bois , suit les longues haïcs , et se plaît
sur les grands buissons ; il a les mêmes habitudes
et le même genre de vie de la Pie-grièche rousse ;
comme elle , il a le vol court et peu élevé, fait la
chasse aux petits oiseaux et aux insectes. Il place
son nid dans les buissons et les haies ; il le com-
pose à peu près de même que la Pre-grièche
rousse. La femelle pond cinq à six œufs tachés de
brun et de bleuâtre sur un fond blanc. Elle fait
deux pontes par an, et l’on a remarqué que les
œufs de la dernière ont des taches plus petites et
plus rares. La femelle est un peu plus petite que
le mâle ; sa tête et le dessus du corps sont d’un
brun roussâtre ; le dessous est blanchâtre et très-
légèrement teinté de rose.
62 * $SEconDEe PARTIE.
OBs. Gmelin regarde comme variété de cette
espèce, la Pie-grièche rousse de Buffon.
Esp. 3. La PIE-GRIÈCHE Rousse, Lanius
rufus ; la queue légèrement étagée ; le dessus de
la tête et du cou d’un roux vif; le front, les
joues , les côtés du cou, le dos en grande partie,
les ailes et la queue noirs , ainsi que le bec et les
pieds ; le bas du dos d’un brun ardoisé ; l'iris
d’un gris jaunâtre.
La Pie-grièche rousse. Buffon , tome l,
page 3o1. PI. enlum. ; n.° 9, fig 2, le mâle;
etn.° 31, fig. 1, la femelle.
Cette Espèce , qui est répandue dans toute
l'Europe , se trouve encore en Egypte et en
Afrique jusqu’au Cap de Bonne - Espérance ;
mais là elle est sédentaire pendant toute l’année,
au lieu qu’en Europe elle quitte à l'automne nos
contrées septenirionales, y revient au printemps,
et y passe la belle saison. Sa longueur totale est
de sept pouces trois lignes (195 millim. }) , et son
vol ou envergure , de onze pouces six lignes
(211 millim.). Elle niche dans les buissons et
les haies en pleine campagne , ou à la rive des
jeunes taillis, mais jamais dans les bois. Elle
construit son nid avec les mêmes matériaux
qu’emploie la Pie-grièche grise, lui donne un
peu moins d’étendue, et y pond cinq à six œufs
de couleur blanchâtre , tachés de brun ou de
fauve.
Onone 1. Oiseaux DE PRo1E, 63
La femelle est moins grosse, et ses couleurs
sont moins pures el moins vives. Les jeunes dif-
fèrent tellement, qu’on les. prendrait pour des
oiseaux d'espèces distinctes.
Ogs. La famille des Pies-grièches , nombreuse
en individus , est répandue sur tout le globe ; par-tout
elles ont les mêmes mœurs , les mêmes habitudes, et
le mème genre de vie. De petite taille , mais armées
d’un bec fort et crochu , d’un caractère fier et coura-
geux, d'un- appétit sanguinaire , elles peuvent être
mises au rang des oïseaux de proie. Naturellement
intrépides , elles se défendent avec vigueur , et osent
même attaquer des oiseaux beaucoup plus forts, beau-
coup plus grands qu’elles; elles savent se faire res-
pecter des Milans , des Buses, des Corbeaux, et
des oiseaux de proie les plus braves. Elles se nour-
rissent d'insectes , et poursuivent au vol les petits
oiseaux ; se jettent sur les AZerles, les Grives , et
autres pris aux lacets.
La fauconnerie a su tirer parti du caractère de ces
oiseaux ; on les a quelquefois dressés au vol.
Fin du premier Ordre.
64 SECONDE PARTIE.
ANALYSE
DU SYSTÈME DE LINNÉ
SUR LES OISEAU X.
ORDRE IL
PIES ou CORBE AUX.
. CARACTÈRES DES OISEAUX DE CET ORDRE.
L: Bec des Pres ou CorBEaux fait en forme
de couteau, c’est-à-dire, dont le dos de la man-
dibule supérieure est convexe ou arrondi, peut .
être comparé à un cozr.
Les Pieds sont courts, forts; les Jambes cou-
vertes de plumes jusqu’au talon. _
Le Corps, dont la chair est sèche, dure, ne
fournit point à homme une nourriture agréable.
Les Oiseaux de cet ordre sont en général des-
tinés par la nature à purger la surface de la
terre des débris de cadavres et d’une multitude
d'animaux,
Onone II. Pres où CorgEaux. 65
d'animaux, comme insectes, reptiles, qui devien-
draient nuisibles par leur trop grande multipli-
cation.
Ces Oiseaux sont monogames, c'est-à-dire ,
que le mâle s’unit à une seule femelle, qu'il
nourrit pendant le temps de l’incubation ou lors-
qu’elle couve ses œufs. Ils établissent leurs Mis
sur les arbres.
TABLE SYNOPTIQUE,
O U
DISPOSITION ARTIFICIELLE
DES GENRES.
* IL. Prens AMBULATOIRES, c'est-à-dire, trois
Doigts antérieurs, un postérieur.
p * 1. Decs courbes.
66. Cozrsri, TrocHILUS. Bec courbé, très-
menu , tubuleux à son extrémité,
Langue filiforme.
65. GrimPeREAU, CERTHIA. Bec menu, voüûté
en arc , terminé en pointe
aiguë.
64. Hurre, UruPpa. Bec légèrement voûté en
arc, un peu obtus ou terminé en
pointe mousse,
E
66 Seconne PAntTIeE.
Gzaucore, Graucopis. Bec courbé, voûté.
Langue échancrée , garnie de
cils à la pointe.
* 2. Becs droits.
48. Pique-Bœur, BuPHAGA. Bec droit, à peu
près quadrangulaire.
Go. SiTTELLE, SITTA. Bec droit, terminé en
coin. Narines à demi-recouvertes
par de petites plumes.
52. Lorior, Oriorus. Bec droit, en cône,
très-aigu,
* 3. Becs en couteau.
83, Maivare, GRACULA. Bec en couteau. Man-
dibules égales, nues ou sans plu-
mes à leur base.
51. Rorter, CoraAcrAs. Bec en couteau, re-
courbé à la pointe, garni à sa base
de plumes tournées en arrière.
5o. Corsrau, Corpus. Bec convexe, en cou-
teau, garni à sa base de plumes
tournées en devant.
54. Oxsrau DE Panapis, PAaRADISEA. Bec un
peu en couteau, garni
à sa base de plumes
qui ressemblent à du
velours.
Onpne Il. Pres ou Corsraux. 67
* II. Pres GRIMPANS, c'est-à-dire, deux
Doigts antérieurs, deux postérieurs.
* r. Becs denteles.
46. Toucan, RamPpHAsTos. Bec irès- grand,
dentelé ou à dents de scie sur les
bords. Langue en forme de plumes
ou à barbillons sur les bords.
55. Counoucou, Trocon. Bec dentelé sur les
côtés, crochu à la pointe.
* 2. Bec garn: à sa base d'une cire.
45. Pernoquer, PsiTTacus. Bec garni à sa base
d’un épiderme appelé Cire.
Langue charnue.
* 3, Becs anguleux.
49. Ant, CROTOPHAGA. Bec rude ou garni d’as-
pérités, anguleux sur les bords.
59. Pic, Prcus. Bec anguleux. Langue en fore
de ver. |
* 4. Becs lisses.
58. Torcor, Yunx. Bec lisse. Langue en forme
de ver.
57. Coucou, Cucuius. Bec lisse. Narines échan-
crées.
56. Bansu, Bucco. Bec lisse, échancré, re-
courbé en crochet à la pointe.
E 2
63 SECONDE PARTIF.
* [IT Prens mMARCHEURS, c'est-à-dire, trois
Doigts antérieurs : celui du milieu étroitement
un: et comme collé au doigt externe jusqu'à la
troisième phalange ou articulation, et uni de
même au doigt interne jusqu’à la première pha-
lange ; un Doigt postérieur.
47. Carao, Buceros. Bec irès-grand, dentelé
ou à dents de scie sur les bords.
Front bossué ou surchargé d’une
protubérance osseuse.
62. Manmin-rÊcHeur, ArcEDo. Bec à irois pans
ou angles, droit, long.
Langue très-courte.
61. Toner, Topus. Bec efilé, aplati, droit,
garni à sa base de soies touffues.
63. Guërier, Mrrors. Bec légèrement voûté,
un peu comprimé sur les côtés.
Disposition naturelle et numérique des Genres.
GENRE 45.
PERROQUET,, PSITT ACUS. Bec courbé
dès la base , crochu , convexe en dessus, plus
épais que large : Mandibule supérieure mo-
bile, garnie d’un épiderme ou cire dans la
plupart des espèces , emboitant l’inférieure
qui est communément arrondie.
Onpne Il. Pres ou CorsEaux. 69
Narines arrondies , situées à la base du bec.
Langue charnue , entière , obtuse.
Queue composée de douze pennes.
Jambes couvertes de plumes jusqu’au
talon.
Pieds courts , grimpans, à quatre doigts:
deux antérieurs , deux postérieurs ; le doigt
externe opposé à l’intermédiaire , et le pos-
térieur à l’interne ; ces deux derniers sont
les plus courts.
Ongles arqués , aigus.
OBSERVATION. Le Genre nombreux des Perro-
quets , qui ne présente aucune espèce européenne, a
été divisé par Buffon en deux grandes Classes ; les di-
visions qu'il y a établies ont répandu tant de clarté
dans les espèces qui les composent, qu'on ne peut se
refuser à les adopter, La première classe contient tous
les Perroquets de l'ancien continent , la seconde ren-
ferme les Perroquets du nouveau continent , divisés
les uns et les autres en plusieurs Familles.
PERROQUETSs de l'ancien
Continent.
1." Famille. Les Ka-
KATOES. Queue courte et
carrée. T'ête ornée d’une
huppe mobile. Huit es-
pêces.
2. Famille. Les PEr-
_ROQUETS proprement dit.
Queue courte et. égale.
PERROQUETS dunouveau
Continent.
1.72 Famille. Les Ara4s.
Joues nues. Queue aussi
longue que le corps.
Grande faille. Quatre
espéces.
2.° Famille. Les Ama-
ZONES. Queue moyenne.
Une Tache rouge au pl
E 3
70
Tête sans huppe. Neuf
espêces.
3.° Famille. Les Lons.
Queuemoyenne,en forme
de coin. Plumage d'un
rouge plus ou moins foncé.
Treize espèces.
4.° Famille. Les Loris-
PERRUCHES. Queue un peu
plus longue que dans les
Loris. Plumage moins
chargé de rouge. Cing.
espèces.
5.° Famille. Les Per-
RUCœHES à Queue longue et
également étagée. Dix-
sept espéces.
6. Famille. Les Per-
RUCHES à Queue longue et
inégale, les deux pennes
intermédiaires plus lon-
gues. Corps plus petit que
dans les espèces précé-
dentes. Treize espèces.
7. Famille. Les Per-
RUCHES à Queue courte.
Dix-neuf espèces.
Total, 84 espèces.
SECONDE PARTIE.
de l'aile. Sept espèces.
5.° Famille. Les Crixs.
Queue moyenne. Plu-
mage d'un vert mat.
Taille plus petite que
celle des Amazones. Point
de rouge au pli de l'aile,
mais seulement sur ses
couvertures. IVeufesp.
4.° Famille. Les PApa-
GEAIS. Queue moyenne ,
point de rouge aux ailes.
Taille plus petite que
celle des Amazones.
Treize espèces.
5.° Famille. Les PEr-
RICHES à Queue longue et
également étagée. Sept
éspèces. _
6. Famille. Les PEn-
| RICHES à Queue longue et
inégalement étagée. Dix-
sept espèces:
“ La
7.€ Famille. Les Tours
ou PERRICHES. Queue
courte. Six espèces.
Potal, 63 espèces.
T'ous les Loris habitent les îles de l'Océan indien ;
les Perruches, les Kakatoës et les Perroquets se
Onpnr Il. Pres où Consraux. 71
trouvent en Asie et en Afrique; les Perriches, les
Amazones, les Criks ; les Aras, les T'ouis, en Amé-
rique.
Linné a divisé le Genre des Perroquets, porté à
cent quarante-trois espèces dans l'édition du Systema
naturæ publiée par Gmelin', en deux Familles, dont
la première comprend les Perroquets à queue en
forme de coin , plus longue que le corps ; la seconde
renferme les Perroquets à queue égale , plus courte
que le corps. :
Brisson divise le Genre des Perroguets, dont il
décrit quatre-vingt-quinze espèces , en six Familles,
relativement à la grandeur du corps et à la longueur
de la queue, savoir :
1.9 Les Ar4s. Grandes espèces , à queue longue.
2.9 Les Kakaroës. Grandes espèces, à queue courte.
3.° Les Lors. Grandes espèces, à couleur rouge
dominant sur le plumage:
4.° Les Perroquers. Grandes SRE à plumage
varié de différentes couleurs.
5.° Les Perrucues. Petites espèces, à queue longue.
6.° Les PETITES PERRUCHES , à queue courte.
François Levaillant, dans son Histoire naturelle
des Perroquets , ouvrage composé de cent vingt plan-
ches ï-folio supérieurement enluminées, a fait con-
naître un grand nombre d'espèces nouvelles. Les Fi-
“gures de cet Ouvrage , le plus parfait qui ait paru,
ont été dessinées et retouchées au pinceau par le cé-
lèbre Barrabaud, artiste qui, jusqu’à présent , n’a pas
eu d'égal dans ce genre de travail, et dont la mort
prématurée a été pour l'histoire naturelle une perte
irréparable. Ceux qui désireront connaître quelques
détails de sa vie, pourront consulter le Compte rendu
E 4
\
72 _. SEconpe PARTIE,
de la Société d'Agriculture de Lyon , pendant le cours
de l’an 1810, page 142, dans lequel j'ai inséré l'éloge
de cet artiste.
La Famille des Perroquets se distingue de toutes les
autres familles d'Oiseaux par ses facultés imitatrices ,
par la beauté de son plumage et par sa conformation.
Ils ont des habitudes sociales, l'instinct de vivre en
famille, le choix des nourritures végétales ; ils portent
leurs alimens à leur bec, ainsi que la Poule sultane,
avec leurs pieds; leur vol est court et tournoyant ; ils
posent leurs nids dans des trous d'arbres, et ne peu-
vent se reproduire que dans des contrées ou des tem-
pératures chaudes. Aussi tous les Perroquets sont ha-
bitans des tropiques , et ils les dépassent rarement,
excepté dans quelques émigrations pendant l'été; car
ils vont par troupes recueillir, de contrées en con-
trées, les tributs du règne végétal. Ils vivent de baïes,
de fruits , et sur-tout d'amandes, dont ils savent briser
les enveloppes. Réunis en troupes sur les arbres et au
milieu des forêts de l'Amérique ou des Indes, ils font
un grand ravage dans les fruits, dévorent les bour-
geons et détruisent un grand nombre de graines. Leur
chair est dure en général, et sent quelquefois l'odeur
des fruits dont ilsse nourrissent. Le persil et les amandes
amères sout un poison pour ces oiseaux, quoiqh ‘ils pa-
raissent les aimer beaucoup.
Les Pérroquets vivent long-temps. En état de do-
mesticité, ils sont capricieux , babillards , souvent
jaloux, et prennent des personnes en amitié , d’autres
en affection. Ils imitent la parole de l'homme et les
différens cris des animaux, apprennent à chanter et
même à danser, et à contrefaire différens gestes. Ceux
qu'on prend vieux n’apprennent jamais bien à parler,
Onones Il. Pres ou ConBraux. 73
Les femelles des Perroquets peuvent parler aussi bien
que les mâles; leur douceur , leur docilité sont même
plus grandes. Quoique armés comme les oiseaux car-
nivores, ils ne‘se servent de leurs pieds et de leur bec
crochu que pour grimper avec plus de facilité sur les
arbres, et pour ouvrir ou écorcer les différentes espèces
de fruits dont ils se nourrissent. Lorsqu'ils sont irrités ,
ilswedressent les plumes de leur tête et de leur cou.
Leur grandeur varie depuis la taille du coq jusqu’à
celle d’un moineau. Les caractères des espèces se pren-
nent des proportions de la queue, des ailes et dés diffé-
rentes teintes des couleurs. On peut croire que les mé-
salliances et le climat en ont beaucoup augmenté le
nombre. Les anciens ne connaissaient que deux ou trois
espèces de Perroquets, et Alexandre en envoya le
premier en Europe pendant son expédition des Indes.
Ces oiseaux sont très-nombreux sur toutes les terres des
tropiques, et quelques îles en sont remplies.
GENRE 46.
TOUCAN , RAMPHASTOS. Bec très-
grand , caverneux , très-mince , plus long
et plus large que la tète ; et dans quelques
espèces, aussi long que le corps tout entier:
Mandibule supérieure recourbée en bas en
forme ‘de faulx, arrondie en dessus et cro-
chue à son extrémité : Mandibule inférieure
plus courte, plus étroite , et moins courbée
em bas que la supérieure : toutes les deux
dentelées inégalement sur leurs bords ; les
74 SECONDE PARTIE.
dentelures de la Mandibüle supérieure plus
sensibles que celles de l'inférieure.
_Narines longues, étroites , situées près de
la base du bec, et cachées, dans quelques
espèces, par les plumes du front.
Langue aussi longue que le bec, étroite,
en forme de plume , garnie des deux côtés
de barbes très-serrées , semblables à celles
des plumes ordinaires, et dirigées eñ avant.
Queue composée de dix pennes.
Jambes couvertes de plumes jusqu’au
talon. | |
Pieds courts, grimpans, à quatre doigts :
deux antérieurs , deux postérieurs ; le doigt
externe du devant presque aussi long que le
pied tout entier ; les deux doigts intérieurs
moins longs que les latéraux.
Ongles proportionnés à la longueur des
doigts , arqués , un peu aplatis , obtus à leurs
extrémités , et sillonnés en dessous, dans
leur longueur, par une canelure.
OBs. Buffon a divisé ce Genre en deux familles ;
savoir : les F'oucans et les Æracaris. Les premiers
sont beaucoup plus grands , ont le bec plus gros et plus
alongé, et les plumes de la queue arrondies : les se-
conds sont plus petits ; leur bec est beaucoup moins
alongé, d’une substance plus dure et plus solide ; leur
queue plus longue , ettrès-sensiblement étagée. D'après
Onpne II. Pres ou ConBraux. 79
cetté division, il décrit cinq espèces de Z'oucans, et
quatre espèces d'Aracaris.
Gmelin, qui n'établit point de divisions dans le
genre des Z'oucans, en décrit quinze espèces dans son
édition du $ystema naturæ de Linné.
Brisson en décrit douze espèces.
Les Oiseaux classés dans ce genre sont répandus
dans tous les climats chauds de l'Amérique méridio-
hale , et ne se trouvent point dans l’ancien continent :
ils sont erratiques plutôt que voyageurs , ne changeant
de pays que pour suivre les saisons de la maturité des
fruits qui leur servent de nourriture. Ils vont ordinai-
rement par petites troupes de six à dix; leur vol est
ourd et s'exécute péniblement vu leurs courtes ailes,
et leur énorme bec qui fait pencher le corps en avant;
cependant ils ne laissent pas de s'élever au-dessus des
grands arbres à la-cime desquels on les voit presque
toujours perchés et dans une agitation continuelle. Ils
font leurs nids dans des trous d'arbres que les Pics ont
abandonnés, et leur ponte n’est que de deux œufs. On
les apprivoise très-aisément en les prenant jeunes ; ils
se nourrissent de tout ce qu’on leur donne, fruits, pain,
chair, poisson ; ils saisissent aussi avec la pointe du
bec les morceaux qu’on leur offre, ils les lancent en
haut , et les recoivent dans leur large gosier; mais lors-
qu'ils sont obligés de se pourvoir d’eux-mêmes.et Ge
ramasser les alimens à terre, ils semblent les chercher
en tâtonnant , et ne prennent le morceau que de côté,
pour le faire sauter ensuite et le recevoir. Ils paraissent
si sensibles au froid, qu'ils craignent la fraîcheur de
la nuit dans les climats même les plus chauds du nou-
veau continent. Ils ont en général la peau bleuâtre sous
76 SECONDE PARTIE.
les plumes, et leur chair, quoique noire et assez dure,
est mangeable.
Le nom de T'oucan signifie plume en langue brési-
lienne. Le bec des Tüucans est en général beaucoup
plus gros et plus long, à proportion du corps, que
dans aucun autre oiseau : c’est comme le dit Lery, le
Bec des becs ; aussi plusieurs voyageurs ont-ils appelé
le T'oucan, l'Oiseau tout bec ; et les créoles de Cayenne
ne le désignent que par l’épithète de Gros-bec.
Ces Oiseaux , si singuliers par leur bec et leur langue,
brillent néanmoins par leur plumage ; ils ont en effet
des plumes propres aux plus beaux ornemens, et ce
sont celles de la gorge ; la couleur en est orangée ,
vive, éclatante. On recherche même en Europe les
gorges de T'oucan pour faire des manchons. Son bec”
prodigieux lui a valu d’autres honneurs, et l’a fait
placer parmi les constellations australes.
GENRE 47.
CALAO , BUCEROS. Bec très-grand,
convexe , en forme de faulx, très- mince,
d’une substance si tendue , qu’elle se fèle à
la tranche par le plus léger frottement ; ce
qui fait paroitre le bec dentelé , ou ciselé.
Front nu, ou dégarni de plumes, sur-
monté d’une espèce de casque ou d’excrois-
sance osseuse , plus ou moins apparente,
ressemblant à un autre bec.
Narines petites, arrondies , situées près
de la base du bec. :
Onones Il. Pres ou Consraux. 77
Langue courte , pointue.
Queue composée de douze Pennes.
Jambes couvertes de plumes jusqu’au
talon.
Pieds très-courts , marcheurs , c’est-à-dire,
trois Doigts antérieurs: celui du milieu étroi-
tement uni et comme collé au doigt externe
jusqu'à la troisième phalange ou articula-
tion, et uni de même au doigt interne,
jusqu’à la première phalange ; un doigt
postérieur. Les Doigts latéraux très-longs ,
et presque égaux à celui du milieu.
Ogs. Les Calaos ou les Oiseaux Rhinocéros , ori-
ginaires de l'Afrique et des grandes Indes, sont re-
marquables par leur bec aussi prodigieux pour les
dimensions , que celui des Z'oucans, et encore plus
extraordinaire par sa forme. C’est d’après ce dernier
caractère , c’est-à-dire , d’après la forme singulière de
ce bec, que Buffon a divisé les dix espèces qu’il a dé-
crites.
Ce Genre , depuis Buffon, a été considérablement
augmenté ; Sonnini en décrit un grand nombre d’es-
pèces. |
Les Calaos, dans leur état de liberté, vivent
de fruits sauvages, et en domesticité ils mangent du
pain et avalent tout ce qu'on veut leur mettre dans le
bec. Le Calao des Moluques vit principalement de
noix muscades, dont il fait une grande déprédation,
et cette nourriture done à sa chair qui est tendre
et délicate, un fumet aromatique qui la rend très-
agréable au goût,
78 SECONDE Paris.
GENRE 48. x
PIQUE-BŒUF, BUPHAGA. Bec fort,
gros , droit, presque quadrangulaire : les
Mandibules entières ou sans dentelures , ren-
flées par le bout en sens contraire ; la supé-
rieure convexe , l’inférieure anguleuse.
Queue étagée, composée de douze pennes,
toutes fort pointues.
Jambes couvertes de plumes jusqu’au
talon.
Pieds ambulatoires , à quatre doigts ; trois
antérieurs, un postérieur ; le doigt intermé-
diaire étroitement uni à l’externe jusqu’à la
première phalange.
Os. Le Pique-bœuf, originaire du Sénégal,
d’où il a été envoyé par Ædanson , se nourrit d’in-
sectes, et particulièrement de ces vers ou larves qui
éclosent et vivent sous l’épiderme des bœufs : il a l’ha-
bitude de se poser sur le dos de ces animaux, et de leur
entamer le cuir à coups de bec pour en tirer ces vers ;
c'est de là que lui vient son nom de Pique-bœuf.
GENRE 49.
ANI, CROTOPHAGA. Bec court, cro-
chu, plus épais que large : Mandibule supé-
Onone Il. Ps ou ConsEaux. 7à
rieure élevée en demi-cercle à son origine,
et formant une convexité remarquable ( qui
s'étend sur toute la partie supérieure du bec,
jusqu’à peu de distance de son extrémité qui
est crochue }, comprimée sur les côtés , et
formant une espèce d'arête presque tran-
chante : Mandibule inférieure droite.
Base du bec entourée de petites plumes
effilées , aussi roides que des soies de cochon,
longues d’un demi-pouce ( 13 millimètres),
toutes dirigées en avant.
Langue aplatie et effilée à la pointe.
Narines ouvertes.
Queue composée de dix Pennes.
Jambes couvertes de plumes jusqu’au
talon.
Pieds grimpans , c'est-à-dire, deux doigts
antérieurs , deux postérieurs.
Os. Ani est le nom qu’au rapport de Warcgrave,
les naturels du Brésil donnent à ces Oiseaux, dont on
ne connaît que deux espèces ; savoir : l’AÆnis des sa-
vanes et l'Ani des palétuviers, toutes deux indigènes
des climats les plus chauds du nouveau continent. Les
Anis ont les aïles faibles et le vol très-borné. Ils ont
un instinct social vraiment admirable ; on les trouve
toujours en troupes dont les moindres sont de huit ou
dix, et quelquefois de vingt-cinq ou trente ; ils ne se
séparent guère, ils se tiennent sans cesse ensemble,
soit en volant, soit en se reposant ; et lorsqu'ils se per-
80 SECONDE PARTIE,
chent sur quelque branche, c’est le plus près qu'il leur
est possible les uns des autres. Cette amitié mutuelle,
cette sorte de communauté paisible et durable , date
de la naissance même des Anis; nés en commun,
élevés dans le même nid, nourris indistinctement en
commun par les mères les uns des autres, ils vivent
aussi en commun. Dans le temps de la pariade , la
bonne intelligence qui règne entr’eux n’en souffre au-
cune atteinte ; il n'y a point de querelles, encore
moins de combats; les mâles et les femelles travaillent
ensemble à la construction du nid qui sert à plusieurs
femelles à la fois; la plus pressée de pondre n'attend
pas les autres, qui agrandissent le nid pendant qu’elle
couve ses œufs. Cette incubation commune se fait dans
le plus parfait accord ; les femelles s’arrangent les unes
auprès des autres; et s’il arrive que les œufs se trou-
vent mélés ou réunis, une seule femelle fait éclore les”
œufs étrangers avec les siens; elle les rassemble, les
entasse , et les entoure de feuilles, afin que la chaleur
se répartisse sur toute la masse et ne puisse se dissiper.
La même bonneïntelligence ne se dément point lorsque
les petits sont éclos ; si les mères ont couvé ensemble,
elles donnent successivement à manger à toute la fa-
mille naissante ; les mâles aident à fournir les alimens.
Mais lorsque les femelles ont couvé séparément , elles
élévent leurs petits à part, elles leur portent la becquée
à tour de rôle, et les petits la prennent destoutes les
mères.
La nourriture de ces Oiseaux est tout à la fois ani-
male et végétale; les petits serpens, les lézards et au-
tres reptiles , les chenilles, les vers , les grosses four-
mis, les insectes, paraissent être néanmoins leur ali-
ment de choix. Ils se posent aussi sur le dos des bœufs
pour
One Il. Pres ou ConBrAux. 85
pour manger les tiques, les vers et les insectes nichés
dans le poil de ces animaux ; delà vient la dénomina-
tion de Crotophaga (mangeur de vermine ), que les
Ornithologistes ont donnée à l’Æni. A défaut de nourri-
ture animale , il vit de différentes espèces de grains,
comme le maïs, le millet, le riz, l’avoine sauvage,
mais comme il ne les recherche que passagérement ,
il n’est point nuisible aux récoltes ; il en est même en
quelque sorte le protecteur, par la quantité d'insectes
qu'il détruit pour sa subsistance.
GENRE *.
GLAUCOPE, GLAUCOPIS. Bec re-
courbé, voûté : Mandibule inférieure plus
courte , offrant des caroncules au-dessous de
sa base.
Narines aplaties, à moitié récouvertes par
une membrane sèche , dure, un peu cartila-
gineuse.
Langue presque cartilagineuse , AP: ou
garnie de cils à la pointe.
Queue étagée , composée de douze pennes.
Pieds ambulatoires , c’est-à-dire , trois
doigts antérieurs , un postérieur.
L'Ongle du doigt postérieur plus alongé
que ceux des autres doigts.
Os. Ce Genre ne présente qu'une seule espèce ori-
ginaire de la nouvelle Zélande, découverte par Forster.
F
82 SECONDE PARTIE.
Le mot grec Glaucopis signifie yeux bleus ; en effet,
l'iris de cet oiseau est d’un bleu éclatant.
GENRE 50.
CORBEAU , CORVUS. Bec convexe, en
couteau , un peu courbé à la pointe ; les bords
tranchans, et dans plusieurs espèces un peu
entaillés vers la pointe.
Narines en partie recouvertes par des
plumes sétacées , couchées de derrière en
avant. |
Langue cartilagineuse , aplatie , fourchue
ou divisée vers la pointe en deux parties.
Queue composée de douze pénnes: : ?-°
Jambes couvertes de plumes ee au
talon.
Pieds ambulatoires , c’est-à-dire , trois
doigts antérieurs, celui du milieu ‘réuni à
l’externe jusqu’à lé première phalange ; un
postérieur. | | |
* I. Les CorBEAUX et les CORNEILLES.
Espèce 1. Le CORBEAU commun, Corvus
Coraz, le plumage noir, à reflets pourpres et
bleuâtres sur le dessus du corps, et des nuances
de vert chatoyant en dessous; le bec et les pieds
d'un noir pur.
OnonE IL. Pres ou CorBraux. 83
Le Corbeau. Buffon, tome 3, page 13, pl. 2.
PI. enlum. n.° 495.
On le trouve dans toute l'Europe, en Sibérie,
en Afrique, dans l'Amérique septentrionale. Sa
longueur totale est de 22 pouces et demi (608 m.),
et son vol de trois pieds sept pouces ( 1 mèt. 164
millim. ) ; le Corbeau est de la grosseur d’un bon
Coq. Nul animal ne mérite mieux la dénomina-
tion d’omnivore. Il se nourrit indifféremment de
tous les fruits, de toutes les graines, de tous les
insectes, de rats, de grenouilles, d'œufs de petits
oiseaux, et même de charognes pourries et de
poissons morts. Cet oiseau apprend facilement à
parler, ou plutôt à répéter la parole humaine.
Il devient familier dans les maisons. Il se prive,
quoique vieux , et paraît même capable d’un atta-
chement personnel et durable. Il fait son nid dans
les crevasses des rochers, dans des trous de mu-
railles, au haut des vieilles tours abandonnées,
et quelquefois sur les hautes branches des grands
arbres isolés. La femelle pond aux environs du
mois de mars, jusqu’à cinq ou six œufs d’un vert
pâle et bleuâtre, marquetés d’un grand nombre
de taches et de traits de couleur obscure. Elle les
couve pendant environ vingt jours, et durant
ce temps le mâle a soin de pourvoir à sa nour-
riture.
Le Corbeau, d’après son universalité d’ap-
pétit, a été tantôt proscrit comme un animal nui-
sible, tantôt protégé comme un animal utile et
F >
84 SeconDe Parier.
bienfaisant. Dans l'ile de Féroé et à Malte, on a
mis sa tête à prix. En Angleterre, il était autre-
fois défendu d’en tuer. Sa chair était interdite
aux Juifs, et parmi nous elle répugne aux plus
misérables, qui, pour la manger, la dépouillent
de sa peau très-coriace.
Esp. 2. Le CORBEAU Corneille noire, Corvus
Corone, tout le plumage d’un noir violet; l'iris
couleur de noisette; le bec et Les pieds noirs.
La Corbine ou Corneille noire. Buffon, t.3,
p. 45, pl. 3. PL. enlum. n.° 483.
On la trouve en Europe, en Sibérie, dans
FAmérique septentrionale, dans les iles Philip-
pines, dans la nouvelle Guinée, à la nouvelle
Hollande , à Madère. Sa longueur est de dix-huit
pouces (487 mill.) Cet Oiseau apprend à parler
comme le Corbeau, comme lui il est omnivore :
insectes, vers, œufs d'oiseaux, voiries, poissons,
grains, fruits , toute nourriture lui convient.
Comme lui il dérobe tout ce qui brille, et fait
des provisions de ce qu’il ne peut consommer. Il
niche sur les arbres les plus élevés des forêts. La
femelle pond cinq à six œufs semblables à ceux
du Corbeau. On prend cet oiseau à la pipée ou
avec des cornets de papier appâtés de viande
crue.
Comme il y a des Corbcaux blancs et des Cor-
beaux variés, 11 y a aussi des Corbines blanches
et des Corbines variées de noir et de blanc. Ces
Onone Il. Pres ou CorBrAux. 85
variétés accidentelles se rencontrent quelquefois
en France, mais elles sont plus communes dans
le Nord:
Esp. 3. Le CORBEAU Freux, Corvus frugi-
legus, tout le plumage noir à reflets pourprés
sur le corps et les ailes, mais moins éclatans sur
les parties inférieures, et verts sur la queue qui
est un peu arrondie; l'iris bleuätre ; le bec, les
pieds et les ongles noirs.
Le Freux ou la Frayonne. Buffon , t.3, p.55.
PI. enlum. n.° 484.
On le trouve dans toute l'Europe, mais plus
rarement dans les parties méridionales : on le
rencontre plus fréquemment en Danemarck, en
Russie, et dans l'Asie septentrionale. Il est un
peu plus grand que la Corbine; il a un pied cinq
pouces et demi (473 millim.) de longueur , et
près de trois pieds (974 millim.) d'envergure.
Cette espèce n’est point carnivore , aussi ne
touche-t-elle jamais aux voiries; elle rend de
grands services à l’agriculture en détruisant une
grande quantité de larves du hanneton et d’autres
coléoptères, qui rongent les racines des plantes
utiles. Cet oiseau , vivant principalement de
graines, de petites racines et de vers, a l’habi-
tude d’enfoncer son bec fort avant dans la terre
pour chercher sa nourriture ; le frottement con-
tinuel qui en résulte brise les plumes, et à la
longue en détruit le germe. Cette peau nue, qui
F3
86 SECONDE PARTIE.
parait couverte d’une matière blanche et fari-
neuse, caractérise très-bien le Freux adulte du
jeune; car celui-ci, jusqu’après sa première mue,
a les narines et le front couverts de plumes
comme la Corbine, avec laquelle on le confond
au premier aspect. Ces oiseaux vivent toute l’année
en socièté. Ceux qui restent en France commen-
cent à nicher au mois de mars, et placent leurs
nids près les uns des autres. La ponte est de
quatre ou cinq œufs, plus petits que ceux du
Corbeau, mais moins gros, et ayant des taches
plus grandes, sur-tout au gros bout; le mâle
partage le travail de lincubation.
On trouve dans les Freux les mêmes variétés
que dans les Corbines ; les unes sont toutes blan-
ches, d’autres variées de cette couleur et de noir.
Esp. 4. Le CORBEAU Corneille mantelée ,
Corvus Cornix, la tête, la queue et les ailes
d’un beau noir à reflets bleuâtres; une espèce
de scapulaire gris-blanc, varié dans quelques in-
dividus de taches noires et oblongues, s'étend
par devant et par derrière, depuis les épaules
jusqu'aux extrémités du corps; liris de couleur
cendrée, approchant de celle de noisette; le bec,
les pieds et les ongles noirs.
La Corneille mantelée. Buffon, tome 3, p.67,
pl. 4. PI. enlum. n. °76.
Elle se trouve dans toute l’Europe, mais il est
des contrées, au Nord et au Sud, où elle reste
Onone Il. Pres ou Consraux. 87
toute l’année; en Ecosse, dans l'ile de Féroé ;
on la retrouve en Sibérie. Sa longueur est d’un
pied cinq pouces (460 millim.) Les Mantelées
doivent être regardées en France, et dans une
partie de l'Europe, comme oiseaux de passage,
puisqu'elles n’y restent que pendant l'hiver. Dès
les premiers jours de mars elles retournent au
Nord, et se retirent dans les bois des plus hautes
montagnes. Elles se répandent en troupes assez
nombreuses dans les champs, les prairies, fré-
quentent les rivages de la mer, se réunissent sou-
vent avec les Freux et les Corbines, et vivent
des mêmes alimens; la disette seule les force de
se nourrir de cadavres, et elles préfèrent les
poissons que la mér jette sur le rivage; elles
vivent aussi de petits crabes, de vers, et autres
coquillages que le reflux laisse à découvert. Dans
nos champs et nos prairies, elles se nourrissent
de vers, de grenouilles, de limaçons, mangent
les larves de la Phalène calamiteuse, ainsi
nommée à cause de ses ravages, et détruisent
beaucoup d’autres animaux nuisibles. Par la con-
sommation que les Corneïlles mantelées font des
insectes destructeurs, elles doivent être rangées
parmi les oiseaux utiles. Elles placent leurs nids
sur les pins et les sapins. La ponte est ordinaire-
ment de cinq à six œufs d’un bleu verdâtre , avec
de nombreuses taches de brun noirâtre.
88 SECONDE PARTIE.
* II. Zes CHoucas.
Esp. 5, Le CORBEAU Choucas, Corvus
Monedula, le corps noirâtre, d’une couleur plus
foncée sur les parties supérieures, avec des reflets
tantôt violets, tantôt verts; le sommet de la tête
noir; la partie postérieure de la tête et du cou
de couleur cendrée; quelques traits blancs sous
la gorge; quelques points de même couleur au-
tour des narines; le bec et les pieds noirs; Piris
blanchâtre.
Le Choucas. Buffon , tome 3, page 69, pl. 5.
PL enlum. n.0$ 521, 522 et 523.
Cette espèce présente un grand nombre de
variétés, dont les principales sont :
1.0 Le Choucas à collier, remarquable par un
collier blanc qui entoure le cou.
2.9 Le Choucas blanc, dont le plumage est
entièrement blanc et le bec jaune.
3.9 Le Choucas notr.
4.9 Le Choucas varié, dont les ailes sont blan-
ches et le bec crochu.
5.9 Le Choucas à bec croise.
On le trouve dans presque toutes les contrées
de l'Europe. C’est un oiseau de passage. Sa lon-
gueur est de treize pouces (352 mill.), sa gros-
seur est celle du pigeon. On en voit moins en
France l'été que l'hiver. Il se nourrit d'insectes,
de grains, de fruits et même de chair, quoique
Onone Il. Pres ou CorBEAUx. 89
très-rarement , mais il ne touche point aux voi-
ries. La femelle pond quatre à six œufs marqués
de quelques taches brunes sur un fond verdätre,
et lorsque les petits sont éclos , elle les élève avec
une affection que le mâle s’empresse de partager.
Ces oiseaux seprivent facilement; on leur apprend
à parler.
Esp. 6. Le CORBEAU Choucas des Alpes,
Corvus Pyrrhocoraz , le corps noirâtre , avec des
reflets verts, bleus, pourpres, ou jaunes ; le
bec jaune, très-sensiblement arqué; les pieds,
dont la couleur varie, noirs dans le premier âge,
jaunes dans le second, rouges dans le dernier;
les ongles noirs.
Le Choquard ou Choucas des Alpes. Buffon ,
tome 3, page 76, pl. 6. PI. enlum. n.° 531.
On le trouve sur les Alpes de Suisse, du Dau-
phiné, et sur le sommet des hautes montagnes.
I! a quinze pouces (406 millim.) de longueur ;
il est à peu près de la grosseur du Choucas. Les
grains sont sa nourriture principale, aussi fait-il
grand tort aux récoltes; sa chair est un manger
médiotre. Lorsque son vol est élevé, les monta-
gnards disent qu’il annonce le froid, et que lors-
qu'il est bas, il promet un temps plus doux.
Esp. 7. Le CORBEAU Casse-noix, Corvus.
Caryocatactes , le plumage brun , marqué par des
mouchetures blanches et iriangulaires, plus pe-
tites sur la partie supérieure du corps, plus-larges
go . SECONDE PARTIE.
sur la poitrine ; les pennes des ailes et de la queue
noirâtres, sans mouchetures, et terminées de
blanc; les intermédiaires de la queue usées par
le bout ; l'iris noisette; le bec, les pieds et les
ongles noirs.
Le Casse-noix. Buffon, tome 3, page 122,
pl. 9. PI. enlum. n.° 50.
On le trouve dans les pays montagneux de la
Savoie, de la Suisse, de l'Auvergne, du Dau-
phiné, de l'Allemagne, de la Suède, de lAu-
triche, en Russie, en Sibérie, au Kamtschatka,
et même dans le nord de l'Amérique. Sa longueur
est de treize pouces (352 millim. }; il est un peu
moins gros que la Pie. Quoique cet oiseau nesoit
point un oiseau de passage, il quitte quelquefois
les montagnes pour se répandre dans les plaines.
Il se nourrit de noisettes, de glands, de baies, de
pignons qu'il épluche fort adroitement , et même
d'insectes ; il cache, comme les Geais, les Pics
et les Choucas, ce qu'il n’a pu consommer. Il
cause un grand préjudice aux forêts, en perçant
les arbres à la manière des Pics. Il niche aussi
comme eux dans des trous d'arbres, et peut-être
dans des trous qu'ils ont faits eux-mêmes.
Esp. 8. Le CORBEAU Chouc, Corvus Mone-
dula , var., tout le plumage d’un noir brillant, à
reflets verts et violets sur les parties supérieures, et
sanséclat sur les inférieures; un croissant d’un noir
très-foncé sur chaque côté de la tête; des points
Onone Il. Prrs ou ConBEaux. O1.
blancs autour des yeux; Piris bleuâtre; le bec,
les pieds et les ongles noirs.
Le Chouc. Buffon, tome 3, page 73.
On le trouve dans diverses parties de la France,
à Tours, à Bordeaux. Il a douze pouces et demi
(338 millim. ) de longueur. Cet oiseau ayant les
mêmes habitudes , les mêmes mœurs que le CAou-
‘ cas, vivant des mêmes alimens, fréquentant les
mêmes lieux, et plaçant son nid dans les vieux
châteaux abandonnés et dans les tours des églises,
a pu être confondu avec lui, mais les observa-
tions ont prouvé que cet oïseau formait une es-
pèce distincte.
* LIL. Zes CorAcIASs.
Esp. 9. Le CORBEAU Coracias , Corvus Gra-
culus , tout le plumage noirâtre, à reflets verts,
bleus et pourpres; le bec et les pieds rouges
( jaunes dans quelques individus ); les ongles
noirs,
Le Crave ou le Coracias. Buffon, t.3, p.x,
pl. 1. PI. enlum. n.° 255.
On le trouve sur les Alpes, sur les montagnes
de Suisse ‘et de l'Auvergne, sur le Mont-Jura,
dans File de Crète, et par-tout il se plait sur
le sommet des rochers. Il a un. peu plus de
quinze pouces (406 millimètres ) de longueur ;
mais il est moins gros que la Corneïlle. C'est un
oiseau d’une taille élégante, d’un naturel vif,
92 SLCONDE PARTIE.
inquiet et turbulent, et qui cependant se prive à
un certain point, et l’on prétend qu'il apprend à
parler. Lorsqu'on veut l'élever, on le nourrit
d’abord d’une espèce de pâte faite avec du lait,
du pain et des grains, mais par la suite il s’ac-
commode volontiers de tous les mets qui se ser-
vent sur nos tables, Il a des habitudes analogues
à celles des Pres et des Corbeaux ; comme eux il
est attiré par ce qui brille, et comme eux il
cherche à se l’'approprier; on l’a vu même, dit
Montbeillard, enlever du foyer des cheminées
des morceaux de bois tout allumés, et mettre
ainsi le feu dans la maison, en sorte que ce dan-
gereux oiseau joint la qualité d’incendiaire à celle
de voleur domestique; maïs on pourrait, dit-il,
tourner contre lui-même cette mauvaise habi-
tude, et la faire servir à sa propre destruction,
en employant les miroirs pour laitirer dans les
piéges, comme on les emploie pour attirer les
Alouettes.
Esp. 10. Le CORBEAU Coracias huppé,
Corvus Eremita, le plumage noirâtre , avec des
reflets qui varient, selon les divers aspects de la
lumière, du bleu au vert, et du vert au pourpré;
le derrière de la tête, dans les individus adultes,
orné de plumes alongées qui forment une espèce
de huppe pendante en arrière, mais qui disparait
dans les vieux; le bec et les pieds rouges.
Le Coracias huppé ou le Sonneur. Bufon,
tome 3, page o.
Onone Il. Prrs ou Congraux. 93
On le trouve sur les Alpes de Suisse, sur les
Apennins, sur les hautes montagnes d'Italie, de
Stirie, de Bavière, et sur les hauts rochers qui
bordent le Danube. Cet oiseau a le vol très-élevé,
et va presque toujoûrs par troupes. Il se nourrit,
d'insectes, mange les hannelons dans leur état
parfait et dans leur état de larve, ainsi que les
grillons-taupes ou les courtillières. C’est un oïseau
que l’on doit protéger, puisqu'il fait une guerre
utile à ces insectes destructeurs. Il niche tou-
jours au haut des vieilles tours abandonnées, ou
dans des fentes de rochers escarpés ou inaccessi-
bles. La femelle pond deux ou trois œufs par
couvée. Les jeunes se privent assez facilement ;
leur chair est un mets délicat et recherché.
* IV. Les Pres et les Gears.
Esp. 11. Le CORBEAU Pie, Corvus Pica ,
la tête, la gorge, le cou , le haut de la poitrine
et du dos, d’un noir violet ou lustré; le bas du
dos et le croupion gris; les plumes scapulaires ,
le bas de la poitrine et le haut du ventre, blancs;
les plumes du dessous de la queue noires; la
queue étagée, composée de douze pennes larges,
d’un vertebrillant à reflets changeans et violets ;
les dix peunes primaires des ailes marquées sur
le côté interne , dans une partie de leur longueur,
d’une tache blanche; le bec et les pieds noirs.
La Pie, Buffon, tome 3, page 85, pl. 7. PI.
enlum., n.° 488.
° 94 S£conDpE Partie.
Cet oiseau est très-commun en France, en
Angleterre, en Allemagne, en Suède, et dans
toute l'Europe, excepté en Laponie et dans les
pays de montagnes, où il est rare. On le trouve
dans l'Asie et dans l'Amérique septentrionale. Sa
longueur totale est de dix-huit pouces environ
(487 millim.) Cet oiseau est omnivore, vivant
de toutes sortes de fruits, allant sur les cha-
rognes, faisant sa proie des œufs et des petits
des oiseaux faibles, et saccommodant de toute
espèce d’alimens végétaux ou animaux. Il apprend
à contrefaire la voix des autres animaux et la
parole de l’homme. Il monte sur le dos des co-
chons et des brebis comme font les Choucas, et
court après la vermine de ces animaux. La Pie
met beaucoup d’art dans la construction de son
nid , elle le place au haut des plus grands arbres,
ou du moins sur de hauts buissons, et n’oublie
rien pour le rendre sclide et sûr. Elle en garnit
le fond d’un espèce de matelas, pour que ses
petits soient plus chaudement et plus mollement.
Elle-pond sept ou huit œufs à chaque couvée, et
ne fait qu'une seule couvée par an; mais si l’on
détruit son nid , elle fait une seconde ponte de
quatre ou cinq œufs, et quelquefois une*troisième
moins abondante, si elle est encore troublée. Ses
œufs sont plus petits et d’une couleur moins
foncée que ceux du Corbeau, marqués de taches
brunes, semées sur un fond vert-bleu, et plus
fréquentes vers le gros bout,
Onones IL Pres où ConBEaux. 95
+ On connait plusieurs variétés dans cette espèce,
qui ne sont qu’accidentelles, telle est la Pie to-
talement blanche ; etc.
La Pie a les habitudes et le naturel du Cor-
beau y ellé est voleuse, et cache ses vols avec un
si grand soin, qu'il est quelquefois très-difäcile
de les trouver. Ainsi que le Corbeau, elle s’ap-
privoise facilement , et apprend aisément à con-
trefaire la voix des autres animaux et la parole
de l'homme. Margot est le mot qu’elle prononce
le plus facilement, et elle n’est pas connue sous
d’autres noms en divers pays. À Montpellier, on
Pappelle Agace. Les Pies, qui font beaucoup de
dégâts dans les vignes au temps des vendanges ;
et qui dévastent les champs semés de pois et de
fèves dont elles sont fort friandes, seraient re-
gardées comme un fléau pour l'agriculture, si
elles ne lui rendaient quelques services en, dé-
truisant les vers et les larves de divers gros in-
sectes , et si elles ne dévoraient les souris et les
mulots,,
Quoique les Pies soient très-méfiantes, on les
prend aux gluaux , à la pipée, avec des lacets,
et sur-tout avec le collet à ressort, qu’on emploie
en Hollande pour prendre les Canards sauvages,
les Corneilles et les Geaïs.
Esp. 12. Le CORBEAU Geai, Corvus Glan-
darius, les ailes ornées d’une plaque bleue, ou
plutôt émaillée de différentes nuances de bleu,
-06 | SECONDE PARTIE.
traversées de lignes blanches et noires ; le front
orné d’un toupet de petites plumes noires, cen-
drées, bleuâtres et blanches ; les joues, le cou,
le dos, les couvertures des ailes, la poitrine et
le haut du ventre, d’un gris cendré vineux; le
croupion, les couvertures du dessus et du dessous
de la queue, les jambes, blanches; la gorge et
le bas-ventre blanchâtres ; une bande noire
de chaque côté du bec; l'iris bleuäâtre; le bec,
la langue, le palais, noirs ; les pieds d’un brun
ürant sur la couleur de chair.
Le Geai. Buffon, iome 3, page 107; pl. 8.
PL. enlum. n.° 487.
On le trouve en France , en Italie, en Alle-
magne, en Suède, en Écosse, en Angleterre,
il paraît n'être étranger à aucune contrée de
TEurope; on le retrouve jusque sur les mon-
tagnes de la Sibérie. Il a treize pouces (352 mill.)
de longueur, et un pied neuf pouces (568 mill.)
d'envergure. Il niche dans les bois et loin des
lieux habités. Il construit son nid avec des frag-.
mens de branches, des fibres de racines et des
mousses, La femelle pond quatre, cinq ou six
œufs, un peu moins gros que ceux des Pigeons,
d’un gris plus ou moins verdâtre, avec des pe-
tites taches faiblement marquées. Dans l’état de
domesticité , 1l s'accoutume à toute sorte de nour-
riture, et vit ainsi huit à dix ans. Dans l’état de
liberté ,
Onpee Il. Prxs ou Consraux. 97
* Hberté, il se nourrit non-seulement de glands
et de noisettes, mais de châtaignes, de pois, de
fèves, de sorbes, de groseilles, de cerises, de
framboises, etc. Il dévore aussi les petits oiseaux
quand il peut les surprendre dansle nid, et même
les vieux s'ils sont pris au piége. :
Le cri naturel des Geaïs est très-désagréable,
et ils le font entendre souvent. Ils imitent tous
les sons, tous les bruits, tous les cris des ani-
maux qu’ils entendent habituellement, et même
la parole humaine. On en a vu imiter assez bien
le miaulement du chat, le bélement du mouton,
Paboiement du chien. Pour parvenir plus aisé-
ment à cette éducation, on leur coupe le filet
qui est sous la langue, ce qui lui donne plus de
développement et plus de facilité à articuler des
sons étrangers. Cette petite opération se fait à
_ plusieurs autres espèces d'oiseaux que l’on forme
à parler, et auxquels on veut délier la langue.
Le Geai, comme la Pre, les Choucas et les
Corneilles, a l'habitude d’enfouir ses provisions
superflues, et celle de voler tout ce qu’il peut
emporter. La chair des jeunes est, dit-on, man-
geable.
Le Geaï a les plumes douces et soyeuses. Les
plumes azurées de ses ailes étaient recherchées,
il y a quelques années, pour garnir les robes des
dames; mais cette parure a été abandonnée. Les
Geaïs ont gagné à ce changement d’une mode qui
leur était funeste, on leur a moins fait la guerre;
G
98 SECONDE PARTIE.
le cultivateur seul a été intéressé à s'opposer à
leur trop grande mulliplication, car ce sont de
grands dévastateurs. On a inventé plusieurs
moyens de les prendre , tels sont la pipée, la
fossette, les abreuvoirs , la chasse au plat d'huile ,
au saut, à la repenelle, eic. Voyez l Aviceptologie
française.
Cette espèce présente plusieurs variétés; savoir:
1.0 Le Geai à cing doigts, cité par les anciens,
et qui, disent-ils, était susceptible d’une éduca-
tion plus facile que le Gear commun. è
2.0 Le Geai blanc, à plumage entièrement
blanc, avec l'iris rouge et la tache bleue sur les
ailes.
GENRE 51.
ROLLIER , CORACIAS. Bec droit, en
couteau, alongé , recourbé à la pointe, tran-
chant sur les bords : Plumes de la base du
bec tournées en arrière , laissant à découvert
les Narines qui sont étroites.
Langue cartilagineuse , fourchue ou divi-
sée vers la pointe en deux parties.
Queue composée de douze pennes.
Jambes garnies de plumes jusqu'au
talon.
Pieds ambulatoires, c’est-à-dire, trois
Onone Il. Pres ou ConpEaAux. 99
Doigts antérieurs, tous divisés à leur ori-
gine , un postérieur.
Espèce 1. Le ROLLIER d'Europe, Coracias
Garrula, la tête, le derrière et le devant du cou,
de même que la gorge , d’un bleu d’aigue-marine
à reflets d’un vert sombre; tout le dessus du
corps d’un bleu plus clair; le dos et les pennes
secondaires les plus près du corps de couleur
marron ; les pennes des ailes en dessus d’un vert
Que à reflets à la base, et noires dans le reste
e leur longueur , d’un vert plus pâle, et d’un
bleu d'azur très-brillant en dessous, de même
que la partie antérieure des ailes qui touche le
corps ; les deux pennes intermédiaires de la queue
d’un vert obscur, les deux premières latérales
noires à la pointe; les pieds” jaunûtres.
Le Rollier d'Europe. Buffon, tome 3, p. 135,
pl. 10. PI. enlum. n.° 486.
On le trouve en France, en Allemagne, en
Suisse, en Suède, en Danemarck, en Italie, en
Sicile, dans l'ile de Malte, jusqu’en Afrique. Il
a un pied six lignes (338 millim.) de longueur.
C'est un oiseau de passage, dont les migrations
se font régulièrement chaque année dans les mois
de mai et de septembre. Il se nourrit de graines,
de racines, de baies, de vers, de scarabées, de
sauterelles , et même de grenouilles. Il devient
fort gras l’automne, et est alors un bon manger.
Cet oiseau , plus sauvage que le Geaï et la Pre .
7
à
‘0 SECONDE PARTIE.
se tient dans les bois les moins fréquentés et les
plus épais. Dans les pays où les Bouleaux sont
abondans, il les préfère à tout autre arbre pour
y placer son nid; mais dans ceux où ces arbres
sont rares, comme à Malte, on prétend qu'il le
fait dans la terre. La ponte est de cinq œufs d’un
vert clair, couverts d’un grand nombre de petites
taches de couleur obscure.
Os. La famille des Rol/liers est répandue dans les
quatre parties du monde, maïs elle est beaucoup plus
nombreuse dans les contrées chaudes ; nous n’en cont-
naissons qu'une espèce en Europe.
GENRE 52.
. LORIOT , ORIOLUS. Bec droit, conique,
convexe , très-aigu : WMandibule supérieure
un peu plus longue, légèrement échancrée.
Narines petites, situées à la base du bec,
et en partie couvertes.
Langue aiguë, fourchue ou divisée vers
la. pointe en deux parties.
Queue composée de douze pennes.
Jambes couvertes de plumes jusqu'au
talon.
Pieds ambulatoires , c’est-à-dire , trois
Doigts antérieurs, l’externe réuni au doigt
intermédiaire, jusqu’à la première phalange;
un postérieur.
Onore IL Pres ou CorBEAUx. 101
Espèce 1. Le LORIOT commun, Oriolus
Galbula , tout le corps, le cou et la tête, d’un
beau jaune; un trait entre le bec et l'œil; les
ailes noires, avec quelques taches jaunes qui ter-
minent la plupart des grandes pennes et quelques-
unes de leurs couvertures ; la queue mi-parlie de
jaune et de noir; l'iris des yeux rouge...
Le Loriot. Buffon, tome 3, page 254, pl. 17.
PI. enlum. n.° 26, le mâle.
On le trouve en Europe, en Asie, en Afrique.
Il a neuf à dix pouces ( 244 à 271 mill.) de lon-
gueur , et un pied quatre pouces (433 millim. }
de vol ou d'envergure. C’est un oiseau de passage
qui arrive dans nos contrées au printemps, et
nous quitte en automne pour passer l’hiver en
Afrique; il est à peu près de la grosseur du
Merle. se nourrit d'insectes, de scarabées, de
chenilles, de vermisseaux ; mais sa nourriture de
choix sont les cerises, les figues, les baies de sor-
bier, les pois, etc. Cet oïseau fait son nid sur
des arbres élevés, quoique souvent à une hau-
teur fort médiocre, et le façonne avec une sin-
sulière industrie ; il l'attache ordinairement à la
AT TS d’une petite branche; il le garnit in-
térieurement de mousse, de lichen. La femelle
pond quatre ou cinq œufs d’un blanc sale, semés
de quelques petites taches d’un brun presque
noir, et plus fréquentes sur le gros bout. L'incu-
balion dure environ vingt-un jours. Cet oiseau,
G 3
102 SECONDE PARTIE.
lorsqu'il est gras, est un bon manger. Le plumage
varie considérablement dans les deux sexes. Les
jeunes mâles ressemblent beaucoup aux femelles,
et n’acquièrent leur beau jaune qu’au bout de la
troisième année.
Le Loriot est diMcile à élever, il vit rarement
plus de deux ans en caplivité. On le prend aux
abreuvoirs ; il vient aussi à la prpée, et on le
chasse avec différentes sortes de filets.
GENRE 53.
MAINATE, GRACULA. Bec convexe ,
épais , en couteau , un peu comprimé sur les
côtés, presque nu à sa base.
Langue entière, charnue , un peu renflée
vers la pointe.
Queue composée de douze pennes.
Jambes couvertes de plumes jusqu’au
talon.
Pieds ambulatoires , c’est-à-dire , trois
doigts antérieurs , l’externe joint à l’inter-
médiaire jusqu’à la première phalange ; un
postérieur.
Os. Ce genre, qui ne présente aucun individu
propre à l’Europe, renferme plusieurs oiseaux , dont
le plus estimé est le Afainate des Indes orien-
a. ©
Onone Il. Pres ou CongraAux. 103
tales, que les Indiens et les Chinois recherchent à
cause de sa douceur, de sa familiarité , et sur-tout
par son talent, pour imiter en peu de temps le sifilet,
le chant, la parole , etc.
GENRE 54.
OISEAU DE PARADIS, PARADISE A.
Bec en cône alongé, droit, très-pointu , un
peu comprimé par les côtés , recouvert à sa
base d’une espèce de velours , formé par de
petites plumes droites, courtes, fermes et
serrées. |
Narines à découvert dans quelques espè-
ces , couvertes par des plumes dans quelques
autres. ?
Plumes sub-alaires , c'est-à-dire, prenant
naissance de chaque côté dans les flancs
entre l'aile et la cuisse , très-alongées.
Queue composée de dix ou douze pennes.
Deux Plumes qui prennent naissance au-
dessus de la queue, dans quelques espèces,
dénudées ou sans barbillons dans leur partie
intermédiaire , c’est-à-dire , barbues à la
base et à l'extrémité , plus longues que le
corps de l'oiseau.
Jambes couvertes de plumes jusqu’au
talon.
G 4
104 SEeconDbe PanrTre.
Pieds ambulatoires , c’est-à-dire , trois
doigts antérieurs , l’externe réuni à linter-
médiaire jusqu’à la première phalange ou
articulation ; un postérieur.
Os. Ce genre renferme un nombre assez consi-
dérable d'espèces (13 ), originaires des îles d’Arou
et de la nouvelle Guinée. Ces Oïseaux si étonnans
par la richesse , la forme , le luxe , la position , le jet
de leurs plumes , sont encore plus célèbres par les
fables dont leur histoire est remplie. La mutilation de.
leurs pieds, la préparation conservatrice que les insu-
laires leur font subir , ont donné lieu à une foule d’er-
reurs relatives à leur manière de vivre , de voler, de
se percher , de se reposer, de s’accoupler , de pondre,
de couver, de se nourrir , etc.; et ces erreurs, accré-
ditées par un grand nombre de personnes, leur ont
mérité le nom d’Orseaux de Paradis. |
GENRE 55.
COUROUCOU , TROGON. Bec plus court
que la tête, en couteau , crochu , plus large
en travers qu’épais en hauteur : Mandibules
dentelées par les côtés ou à dents de scie
dans la plupart des espèces.
Narines couvertes de plumes efflées et
roides.
Queue composée de douze pennes.
Jambes couvertes de plumes jusqu’au
talon.
Onpnr Il. Pres ou ConsraAux. 105
Pieds courts , grimpans , c’est-à-dire , deux
Doigts antérieurs, deux postérieurs, tous
séparés environ jusqu’à leur origine.
O8s. Ce genre , qui ne présente aucune espèce euro-
péenne, renferme des Oiseaux originaires des climats
chauds.
GENRE 56.
BARBU , BUCCO. Bec en couteau , aplati
par les côtés, échancré de chaque côté vers
le bout, un peu recourbé à la pointe.
Ouverture du bec prolongée jusqu'aux
yeux.
Narines recouvertes par des plumes eff-
lées , roides comme des soies , en forme de
poils, dirigées en avant, plus longues que
le bec dans quelques espèces.
Queue composée de dix pennes foibles
dans la plupart des espèces.
Jambes couvertes de plumes jusqu’au
talon.
Pieds grimpans, c’est-à-dire , deux Doigts
antérieurs , deux postérieurs tous divisés à
leur origine.
Ogs. Les Oiseaux réunis dans ce genre se trouvent
en Asie, en Afrique , dans l'Amérique méridionale ,
et dans les grandes Antilles ; ils ont le corps trapu et
106 *- SEcOoNDE PARTLE.
la tête très-grosse. Buffon les a divisés en deux sec-
tions , dont l’une comprend les Barbus proprement
dits, ou les espèces de l’ancien continent ; l’autre
renferme les T'amatias, ou les espèces américaines.
Les Barbus différent des T'amatias par un bec plus
court , plus épais", un peu convexe en dessous, et par
le naturel et les habitudes analogues à celles des Pres-
grièches.
GENRE 97.
COUCOU, CUCULUS. Bec lisse, un peu
recourbé à l’extrémité , convexe en dessus,
comprimé par les côtés.
Narines à marges boursoufflées ou à bords
un peu proéminans.
Langue courte , aplatie , entière à la
pointe, en fer de flèche à la base.
Queue composée de dix pennes dans le
plus grand nombre des espèces , carrée,
presque fourchue , arrondie ou cunéiforme ,
plus ou moins étagée selon les espèces.
Jambes couvertes de plumes jusqu’au
talon.
Pieds grimpans, c'est-à-dire , deux Doigts
antérieurs, deux postérieurs , tous séparés
presque jusqu’à leur origine.
Espèce 1. Le COUCOU d'Europe, Cuculus
canorus, le dessus de la tête et du corps d’un
Onpne IL. Pres ou Congraux. 107
joli cendré ; la gorge et le devant du cou d’un
cendré clair; le reste du dessous du corps rayé
transvérsalement de brun sur un fond blanc sale ;
les pennes de la queue arrondies, noirâtres, et
terminées de blanc; l'iris noisette; le bec noir en
dehors, jaune à l’intérieur, orangé à la base ;
les pieds jaunes.
Le COUCOU. Buffon , tome 6, page 305. PI.
enlum. n.° 811.
On le trouve en Europe et dans l'Asie septen-
trionale. Sa longueur est de treize à quatorze
pouces ( 352 à 379 millim.) C’est un oiseau de
passage, qui arrive en France dans le mois d'avril.
Il se nourrit d'insectes, de chenilles, de coléop-
tères, etc. Il dépose ses œufs dans les nids des
petits oiseaux, tels que la Fauvetle ordinaire, la
Fauvette à téte noire, la Fauvette babillarde , la
Lavandière , le Rouge-gorge, le Chantre, le
Troglodyte, le Rossignol , V Alouette , la Linotte ,
le Verdier , le Bouvreuil, la Grive, etc. Le mâle
fait entendre au printemps son chant que tout le
monde connait, tantôt en volant, tantôt perché
sur une branche sèche. Les jeunes Coucous ne
chantent point la première année, et les vieux
cessent de chanter vers la fin de juin. Sur l’ar-
rière saison, les adultes, sur-tout les femelles,
deviennent très-gras et sont bons à manger. Le
plumage du Coucou varie dans les divers indi-
vidus, il est tantôt gris, tantôt roux, etc.
108 SECONDE PARTIE.
Os. L'histoire du Coucou est mélée d'un grand
nombre d'erreurs. Les faits que cet Oiseau nous
présente , sont : 1.9 de ne point faire de nid, ce
qui lui est commun avec plusieurs autres oiseaux ;
2.9 de déposer ses œufs dans le nid des autres oiseaux;
5.° de découvrir avec une facilité étonnante les nids
les mieux cachés ; 4.° de laïsser à des mères étran-
gères le soin de couver ses œufs, d'élever et de nour-
rir ses petits.
Les fables débitées sur cet oiseau , sont : 1.° sa mé-
tamorphose en Epervier ; 2.° son retour au printemps
sur les épaules du Milan, et la faiblesse de ses ailes qui
ne lui permet que de raser la surface de la terre; 3.° la
prétendue salive qu'il jette sur les plantes, et qui leur
est funeste par les insectes qu’elle engendre ; 4.° sa
voracité qui lui fait manger les petits de sa nourrice ,
et la dévorer elle-même.
Il est facile de faire connaître le ridicule de toutes
ces fables.
1.9 La couleur du plumage de la femelle, assez
semblable à celles de l'Émérillon, a pu faire
prendre à quelques personnes ( qui n’y ont pas regardé
d'assez près) , le Coucou pour un oïseau de proie,
dont il n’a ni le bec, ni les doigts , ni les ongles , ni
le courage , ni la force , ni l'appétit pour la chair,
et qu'il est impossible à la seule inspection de con-
fondre avec un Épervier ou un Émérillon.
2.9 La prétendue foïblesse de ses aïles, est une
erreur qui se réfute d'elle-même. En effet, comment
présumer qu’un oiseau qui arrive d'Afrique en Europe,
et qui vient de faire un voyage d'aussi long cours , ne
puisse pas s'élever à la moyenne hauteur d’un arbre?
Si à leur arrivée, les Coucous fréquentent plus vo-
Onone II. Pirs ou Consraux. 109
lontiers les buissons , et se posent souvent à terre, ce
n'est point à cause de la foiblesse de leurs ailes, mais
pour chercher parmi les herbes et sur les arbustes qui
commencent à pousser leurs feuilles , les insectes qui
leur servent de nourriture.
5.° La prétendue salive que le Coucou jette sur les
plantes , n’est que l'exudation écumeuse d'une cigale
appelée la Bébaude ( Cicada spumacea , L. ), qui se
trouve au printemps , principalement sur le Salsifis
des prés ( Zragopogon pratense , L. }, sur plusieurs
espèces de trèfles , et sur un très - grand nombre de
plantes. Il est possible qu'on ait vu un Coucou cher-
cher la larve de cette cigale au milieu de cette écume,
afin de s’en nourrir , et on aura cru qu'il déposait sa
salive sur les plantes ; dès-lors on aura dit que cette
salive engendrait des insectes ; et pour ajouter du mer-
veilleux à tout cela , on aura dit que ces insectes don-
naient la mort au Coucou , en le piquant sous l’aile,
4. Privé des facultés des oiseaux carnivores , le
Coucou a été métamorphosé dès sa naïssance en oiseau
de proïe carnassier , et cela d’après le fait cité par
Klein , d'une fauvette qui périt pour avoir enfoncé sa
tête dans la gorge d'un Coucou, qui fut lui-même
étouffé par cette tête dont il ne put briser les os.
Montbeillard cite au contraire des faits qui prouvent
que le Coucou n’est point tel qu’on s’est plu à le re-
présenter. Cependant des expériences suivies ont
prouvé que le Coucou sait expulser du nid les petits
oiseaux avec lesquels il se trouve ; qu'il supporte plus
volontiers les œufs que les petits ; que quand il ap-
proche du douzième jour , il perd le désir de jeter ses
compagnons dehors , et qu'après douze jours, il est
rare qu'il les inquiète.
110 SECONDE PARTIE,
GENRE 98.
TORCOL, YUNX. Bec légèrement ar-
rondi , pointu , faible, un peu recourbé.
Narines un peu conicaves, découvertes ou
nues , c’est-à-dire , dénuées ou dégarnies de
poils ou de barbes.
Langue arrondie, semblable à un ver de
terre , très-longue , terminée en pointe carrée.
Queue composée de dix pennes flexibles.
Jambes couvertes de plumes jusqu'au
talon.
Pieds grimpans, c’est-à-dire, deux doigts
antérieurs, deux postérieurs : les deux in-,
ternes plus petits.
Espèce 1. Le TORCOL d'Europe, Yunx
Torquilla, le corps mélangé de gris, de noir et
de tanné, par ondes et par bandes; le dessous du
corps gris-blanc, teint de roussâtre sous le cou,
et peint de petites zones noires qui se détachent
sur la poitrine; la queue composée de dix pennes
flexibles variées par dessous de points noirs sur
un fond gris feuille morte, et traversée de deux
ou trois larges bandes en ondes.
Le Torcol. Buffon , tome. 7, page 84, pl. 3.
PI. enlum. n.° 698.
Cet oiseau est répandu dans toute l'Europe,
Onpne IL Pres ou Congraux. 117
depuis les provinces méridionales jusqu’en Suède,
et même en Laponie; il est assez commun en
Grèce, en Italie; on le trouve en Sibérie, au
Bengale, au Kamtschatka et au Cap de Bonne-
Espérance. Sa longueur est de six pouces et demi
( 174 mill.); il est de la grosseur de lAlouette.
L'espèce du Torcol n'est nombreuse nulle part,
et chaque individu vit solitairement et voyage de
même. On les voit arriver seuls au mois de mai.
Cet Oiseau n’a pas l'habitude de grimper comme
le Pic ( quoiqu'il ait les pieds conformés de
même }), ni de chercher sa nourriture sous les
écorces. Il darde dans les fourmilières sa langue
en forme de ver, enduite d’une liqueur vis-
queuse, et la retire chargée de fourmis qui font
la base de sa nourriture. Il pond dans des trous
d'arbre sans faire de nid, et sur la poussière du
boïs pourri, qu'il fait tomber au fond du trou en
frappant les parois avec son bec. On y trouve
communément huit ou dix œufs, d'un blanc
d'ivoire. On ne peut guère élever les Torco/s en
cage ; il est très-difhcile de leur fournir une
nourriture convenable. Sur la fin de l'été ils
prennent beaucoup de graisse, et sont alors ex-
cellens à manger.
Ozs. Le nom du Torcol est tiré de l'habitude que
cet oïseau a de tourner le cou d’un mouvement lent,
onduleux , semblable à celui du serpent , en renversant
la tête vers le dos, en fermant les yeux, et qui pa-
raît dépendre d’une conformation particulière.
112 SECONDE PARTIE.
GENRE 50.
PIC , PICUS. Bec polyèdre, c’est-à-dire,
à plusieurs pans ou angles, droit , terminé en
forme de coin.
Narines recouvertes par des plumes séta-
cées, couchées de derrière en avant.
Langue arrondie , semblable à un ver de
terre , très-longue , armée d’une pointe dure,
osseuse, rétractile ou susceptible, à la volonté
de l'oiseau , d’être portée toute entière hors du
bec , ou retirée , garnie à la pointe de petites
soles.
Queue composée de dix pennes dures ,
roides , fléchies en dedans , terminées en
pointe plus ou moins aiguë.
Jambes couvertes de plumes jusqu’au
talon.
Pieds grimpans, c’est-à-dire , deux doigts
antérieurs , deux postérieurs ; le doigt pos-
térieur externe plus long; ie doigt postérieur
interne plus court.
Ongles forts, crochus , et très-pointus.
Espèce 1. Le PIC noir, Picus Martius , tout
le corps noir ; le dessus de la tête d’un rouge vif;
les pieds couleur de plomb, et couverts de plumes
sur
Onpne Il. Pres ou Congraux. 113
sur le devant dans la moitié de leur longueur ;
l'iris d’un jaune pâle.
Le Pic noir. Buffon, tome 7, page 41, pl. 2.
PI. enlum. n.° 596.
On le trouve dans les hautes futaies sur les
montagnes, en Allemagne, en Suisse, dans les
Vosges, en Suède, en Russie, en Sibérie, et
même au Chili. Sa longueur est de dix-sept pouces
(460 millim. ); il est de la taille du CAoucas.
Cet oiseau grimpe le long des arbres, frappe
contre les troncs de grands coups pour se loger
dans le cœur du bois, où il se met fort au large;
quelquefois il creuse et excave l'intérieur des
arbres, au point qu'ils sont bientôt rompus par
les vents. Cet oiseau ferait donc grand tort aux
forêts si l’espèce en était plus nombreuse. Il perce
aussi les ruches des abeilles; pour éloigner ce
Pic, les Russes les entourent d’épines et de petits
branchages. La femelle pond au fond de son
trou, deux ou trois œufs blancs.
Esp. 2. Le PIC vert, Picus viridis, tout le
dessus du corps vert-olive; le dessus de la tête
couvert de plumes grises à la base, rouges à la
pointe ; les côtés de la tête marqués de deux
raies noires qui partent des angles du bec, en-
tremélées de rouge ( dans les vieux mâles ); la
poitrine et le ventre jaunâtres ; les grandes pennes
des ailes marquées de taches blanches sur les
deux bords; le croupion d’un jaune vif; les
H
114 SECONDE PARTIE.
pennes de la queue noirâtres, fourchues à la
pointe.
Le Pic vert. Buffon, tome 7, page 7, pl. 1.
PI. enlum. n.°° 371 et 879 le vieux mäle. Voyez
l'Art d'empailler les Oiseaux. PI. IV.
Cet oiseau se trouve dans les deux continens ;
et que, quoique peu nombreux en individus , il
est très-répandu. Sa longueur totale est d’un pied
six lignes (338 millim. ); sa grosseur égale à peu
près celle du Choucas; il demeure l'hiver, en
grand nombre, dans les forêts de la France et de
FAllemagne. Il se tient à terre plus souvent que
les autres Pics, sur-tout près des fourmilières.
Il attend les fourmis au passage, couchant sa
longue langue dans le petit sentier qu’elles ont
coutume de tracèr et de suivre à la file; et lors-
qu’il sent sa langue couverte de ces insectes, il
la retire pour les avaler. Il ouvre aussi les four-
milières avec les pieds et le bec, et s’établissant au
milieu, il saisit à son aise les fourmis et avale aussi
leurs œufs. Dans tous les autres temps il grimpe
contre les arbres qu’il attaque et qu’il frappe à
coups de bec redoublés. Il place son nid dans le
cœur des arbres. La femelle y dépose ordinaire-
ment quatre à cinq œufs verdâtres, marqués de
petites taches noires. La femelle diffère du mâle
en ce qu’elle n’a pas de rouge sur les côtés de la |
tête. On prend quelquefois ces oiseaux à la pipée
et avec des lacels que l’on tend près des four-
Onone IL Pres ou Contraux, 115
milières. Lorsque ces oiseaux sont à terre ils ne
marchent point, ils ne font que sauter; c’est
aussi leur manière de grimper et celle de tous les
oiseaux grimpeurs.
Esp. 3. Le PIC varié, Picus major, le sommet
de la tête noir, avec une bande d’un rouge vif, sur
locciput ( dans le mâle); deux grandes plaques
blanches sur les ailes dont les grandes pennes
sont brunes, les autres noires, et toutes mélées
de blanc; la commissure des lèvres rouge ; le
bas-ventre d’un beau ponceau; la queue un peu
étagée; les quatre pennes intermédiaires noires,
les latérales rayées de cette couleur sur un fond
blanc roussâtre ; l'iris rougeâtre ; les pieds cou-
leur de plomb; les ongles bruns.
L’Épeiche ou le Pic varié. Buffon, t. 7, p.57.
PI. enlum. n.° 196 le mâle, et 595 la femelle.
On le trouve en Europe, dans la Sibérie
orientale et dans l'Amérique septentrionale. Il a
neuf pouces trois lignes (250 mill. ) de longueur.
Il frappe contre les arbres des coups plus vifs et
plus secs que le Pic ver! ; il grimpe ou descend
avec beau@up d’aisance en haut, en bas, de
côté et par dessous les branches ; les pennes rudes
de sa queue lui servent de point d'appui, quand,
se tenant à la renverse, il redouble de coups de
bec. Il niche comme les autres Pics, dans un
trou d'arbre creux. Sa ponte est de cinq à six
H 2
*16 SECONDE PARTIE.
œufs d'un blanc grisâtre mélangé de petites
taches noirâtres.
Ogs. Buffon regarde comme variété de cette espèce
le Pic varié à téte rouge , pl. enlum. n.° 611, dont
Brisson et les Ornithologistes modernes ont fait une
espèce , sous le nom de Picus medius.
Esp. 4. Le PIC petit Epeiche, Picus minor ;
le corps bigarré en dessus de blanc et de noir,
d’un blanc sale ou même gris en dessous; le
sommet de la tête rouge; l’occiput et le dessous
du cou noirs; la commissure des lèvres de cou-
leur de terre cuite; les quatre pennes intermé-
diaires de la queue totalement noires, les autres
rayées et tachetées de blanc; les pieds et les
ongles de couleur de plomb.
Le petit Epeiche. Buffon, tome 7, page 62.
PI. enlum. n.° 508, fig. , le mâle, et fig. 2, la
femelle.
On le trouve en France, en Angleterre, en
Suède, et jusque dans l'Amérique septentrionale.
Ia cinq pouces sept lignes ( 150 mill.) de lon-
gueur ; il est à peine de la grandeur du Moïneau.
Il s'approche pendant l'hiver des rogisons et des
vergers, il grimpe fort haut sur les grands arbres,
et semble attaché à l’entour de leurstroncs: Il niche
dans un trou d'arbre; la ponte est de quatre à
cinq œufs semblables à ceux du Torcol. Cest la
plus petite espèce de ce genre. La femelle n’a
point de rouge sur la tête.
Onone Il, Pres ou ConBraux. 117
GENRE 60.
SITTELLE , SITT'A. Bec en alène, lé-
gèrement arrondi , droit, prolongé, très-
entier ou sans échancrure : Mandibule supé-
rieure un peu plus longue , aplatie à l’extré-
mité , un peu anguleuse.
Langue courte, plate, échancrée , dente-
lée, terminée en pointe dure d’une substance
cornée.
Narines presque rondes, petites, à demi-
recouvertes par de petites plumes qui nais-
sent de la base du bec, et dont l'alignement
est parallèle à son cuverture.
Queue composée de douze pennes.
Jambes , couvertes de plumes jusqu’au
talon. Ha
Pieds ambulatoires , c’est-à-dire , trois
Doigts antérieurs , l'intermédiaire étroite-
ment uni à la base avec les latéraux: un pos-
térieur ; ce dernier aussi long que les autres.
Espèce 1. La SITTELLE d'Europe, Sifta
Europea, toute la partie supérieure de la tête et
du corps, et les deux pennes intermédiaires de
la queue, d’un cendré bleuâtre; la gorge et les
joues blanchâtres; la poitrine et le ventre orangés;
Les flancs, les jambes et les environs de l'anus,
H 3
118 SECONDE PARTIE,
d’une teinte plus rembrunie tirant au marron;
les pennes latérales de la queue noires, terminées
de cendré.
. La Sittelle ou Torchepot. Buffon, i.5, p.460,
pl. 20. PI. enlum. n.° 623, fig. 1.
Cette espèce présente plusieurs variétés; savoir:
1.9 La petite Sittelle. Buffon, tome 5, page 470.
2.9 La Siffelle à téle noire. Buffon, t.5, p.473.
3.0 La petite Sittelle à tête brune. Buffon , 1.5,
P- 474.
On la trouve en France, en Allemagne, en
Suisse, en Îtalie, et non-seulement en Europe,
mais en Sibérie, au Kamitschatka, et même dans
Inde. Elle grimpe sur les troncs et les branches
d'arbres, et frappe de son bec l'écorce, et même
avec plus d'effort et de bruit que'les Pics et les
Mésanges. Elle se nourrit de chenilles, de sca-
rabées, de toutes sortes d'insectes, de noisettes
et de noix, qu’elle casse à coups de bec. Elle a
dans la queue un mouvement alternatif, de haut
en bas, comme les Zavandières. La Sittelle se
tient dans le pays qui l'a vu naïtre. Seulement en
hiver elle cherche les bonnes expositions, s’ap-
proche des lieux habités, et vient quelquefois
jusque dans les vergers et les jardins. On la voit
courir sur les arbres dans toutes Jes directions,
pour donner la chasse aux insectes. Elle établit
son nid dans un trou d’arbre, et en fait même un
à coups de bec, pourvu que le bois soit yermoulu.
Onpar IL. Pres ou CorBEAUx. 719
La femelle y pond cinq, six et jusqu’à sept œufs,
d'un blanc sale pointillé de roussätre. Elle les
couve avec un tel attachement, qu’elle se laisse
prendre plutôt que de les abandonner. La chair
des petits, lorsqu'ils sont gras, est un bon manger.
GENRE 61.
- TODIER ,, TODUS. Bec en alêne , mince,
droit , légèrement aplati en dessus comme
en dessous , obtus ou mousse à la pointe,
garni à la base de soies touffues. 3
_ Narines petites, ovales.
Queue composée de douze pennes.
Jambes couvertes de plumes jusqu’au
talon. |
Pieds marcheurs dans la plupart des es-
pèces, c’est-à-dire, trois Doigts antérieurs :
celui du milieu étroitement uni et comme
collé au doigt externe jusqu’à la troisième
phalange ou articulation , et uni de même
au doigt interne jusqu'#la première pha-
lange ; un doigt postérieur.
OBs. Les T'odiers qui se rapprochent des Martin-
pécheurs par la forme des doigts , ont, comme eux,
l'habitude de vivre au bord des eaux , mais ils en dif-
fèrent essentiellement par la forme du bec.
H 4
“120 SECONDE PARTIE.
GENRE 62.
MARTIN -PÉCHEUR, ALCEDO. Bec
long , fort, épais à la base , à trois pans ou
angles, filé droit en pointe.
Narines petites, et dans quelques espèces
cachées par les plumes du front.
Langue charnue, très - courte , aplatie,
aiguë à la pointe.
Queue composée de douze pennes.
Jambes couvertes de plumes jusqu’au
talon. |
Pieds marcheurs, c’est-à-dire , trois Doigts
antérieurs : celui du milieu étroitement uni
et comme collé au doigt externe jusqu’à ka
troisième phalange ou articulation ( ce qui
forme en dessous une plante de pied large et
aplatie ), et uni de même au doigt interne
jusqu'à la première ghalange ; un doigt pos-
térieur.
Espèce 1.Le MARTIN-PÉCHEUR d'Europe,
Alcedo Ispida, les plumes de la tête et du cou
marquées de raies transversales , pointillées
d’aigue-marine sur un fond d’azur; le milieu du
dos, le croupion et les couvertures de la queue
d’un vert brillant à reflets ; les pennes des ailes
et de la queue d’un bleu foncé en dessus et
Onone Il, Pres ou CorsEaux. 121
fauves en dessous ; la poitrine , et le ventre , de
celte dernière couleur ; la gorge blanchâtre ; trois
taches entre les narines et les yeux : l'une noire,
l’autre rousse , la troisième blanche ; le bec noir ;
l'intérieur du bec couleur de safran; les pieds
rouges ; les ongles noirs.
Le Martin-pêcheur ou lAlcyon. Buffon, t. 7,
p. 164. pl. 9. PI. enlum. n.° 77.
On le trouve en Europe, en Asie et en Afri-
que. Il à plus de six pouces ( 162 mill.) de lon-
gueur ; il est de la grosseur de l’Alouette. C'est
le plus bel oiseau de nos climats, et il n’y en a
aucun en Europe qu’on puisse comparer au
Martin-pécheur pour la netteté, la richesse et
l'éclat des couleurs. Il se nourrit de poissons qu’il
guête souvent pendant des heures entières, et
qu'il saisit avec beaucoup d’adresse, en se lais-
sant tomber à plomb. Il niche au bord des rivières
et des ruisseaux, dans les trous creusés par les
rats-d’eau ou par les écrevisses, qu’il approfondit
lui-même, et dont il maçonne et rétrécit Pou-
verture. La femelle pond six, sept œufs, et même
jusqu’à neuf. En domesticité on peut nourrir le
Martin-pécheur pendant quelques mois, dans une
chambre où l’on place des bassins d’eau remplis
de petits poissons ; ‘mais il ne peut se priver, et
demeure toujours sauvage.
Ob$: Le genre des Martin-pécheurs , qui ne pré-
sente qu’une espèce européenne , est cependant répandu
122 SECONDE PARTIE.
sur tout le globe. Le nord de l'Europe , ainsi que celui
de l'Amérique, n’en offre qu'une seule , tandis que
l’Afrique , les climats chauds du nouveau continent et
de l'Asie , en possèdeut un grand nombre. Ces oïseaux,
fréquentent les rivières , se nourrissent spécialement
de poissons qu'ils saisissent avec beaucoup d'adresse ;
ils les avalent tout entiers, et rendent par le vomisse-
ment , sous forme de pelotte , la peau, les écailles et
les arêtes. Quoique ces oiseaux aient en général les
ailes assez courtes , ils volent cependant avec une
très-grande rapidité. Le fond de la couleur du plu-
mage dans la plupart des espèces , est bleu avec dif-
férens reflets. Les narines sont petites et le plus sou-.
vent recouvertes.
GENRE 63.
GUÉPIER , MEROPS. Bec légèrement
voûté en arc, comprimé par les côtés, à
quatre pans ou angles, en carêne, pointu.
Narines petites, situées près de la base
du bec.
Langue mince , le plus souvent terminée
par de longs filets.
Queue composée de douze pennes.
Jambes couvertes de plumes jusqu'au
talon.
Pieds marcheurs, c’est-à-dire , trois Doigts
antérieurs: celui du milieu étroitement uni
et comme collé au doigt externe jusqu’à la
Onone Il. Pres où Consraux. 123
troisième phalange ou articulation , et unt
de même au doigt interne jusqu’à la pre-
. imière phalange ; un doigt postérieur.
Espèce 1. Le GUÉPIER d'Europe, Merops
Apiaster, le front d’une belle couleur d’aigue-
marine ; le dessus de la tête marron, teinté de
vert ; le derrière de la tête et du cou marron
sans mêlange ; le dessus du corps d’un fauve pâle,
avec des reflets de vert et de marron; la gorge
d’un jaune doré éclatant, terminée, dans quel-
ques individus, par un collier noir ; le devant du
cou, de la poitrine, et le dessous du corps, d’un
bleu d’aigue-marine ; les deux plumes intermé-
diaires de la queue plus longues; l'iris d’un rouge
vif; le bec noir.
Le Guëpier. Buffon, tome 6, page 480, pl. 23.
PI. enlum. n.° 938.
On le trouve en France , en Italie , en Suède,
dans l'ile de Candie, à Malte, au Bengale. Il a
dix à onze pouces ( 271 à 298 mill. ) de longueur
totale, et seize à dix-sept pouces (433 à 460
millim.) de vol ou d'envergure. Il se nourrit de
bourdons, de sigales, de cousins, de mouches,
et autres insectes qu'il attrape en volant; de
guépes, qui lui ont donné son nom français, et
d’abeilles, qui lui ont donné son nom latin. A
défaut d'insectes il se rabat sur les petites graines,
et même sur le froment. C’est un oïseau de pas-
sage qui arrive au printemps. Il niche au fond
124 SECONDE PARTIE.
des trous, qu'il sait se creuser avec ses pieds et
son bec. La femelle y dépose, sur un matelas de
mousse, quatre, cinq, et même six ou sept œufs
blancs, un peu plus petits que ceux du Merle.
GENRE 64. 4
HUPPE , UPUPA. Bec \égèrement voûté
en arc, grêle, long, convexe en dessus, un
peu aplati par les côtés, obtus ou terminé
en pointe mousse.
Narines petites, placées près de la base
du bec.
Langue très-courte ( dans quelques espè-
ces ), à trois pans, ou formant une espèce
de triangle, mousse à la pointe, très-entière.
Queue composée de dix pennes.
Jambes couvertes de plumes jusqu'au
talon.
Pieds ambulatoires , c'est-à-dire , trois
Doigts antérieurs ; l’externe réuni à la base
avec l'intermédiaire ; un postérieur.
Espèce 1. La HUPPE d'Europe, Upupa
Epops, la tête ornée d’une huppe composée de
deux rangs de plumes, bigarrées de roux, de
noir et de blanc; le devant du corps d’un gris
ürant tantôt au vineux, tantôt au roussâtre ; le
dos gris dans sa partie antérieure, rayé transver-
‘
Onpne Il. Pres ou ConBEAUx. 125
salement dans sa partie postérieure , de blane
sale, sur un fond rembruni; une plaque blanche
sur le croupion; les couvertures supérieures de
la queue noirâtres; le ventre et le reste du des-
sous du corps d’un blanc roux; les ailes et la
queue rayées de blanc; le fond des plumes ar-
doisé ; le bec noir.
La Huppe ou Puput. Buffon, tome 6, p. 439.
pl. 21. PI. enlum. n.° 52.
Elle est répandue dans presque tout l’ancien
continent, depuis la Suède, et même depuis les
Arcades et la Laponie jusqu'aux Canaries et au
Cap de Bonne - Espérance, d’une part; et de
l’autre, jusqu'aux iles de Ceylan et de Java. Sa
longueur totale est de onze pouces ( 298 millim.)
Elle est oiseau de passage en Europe, et n'y
reste point l'hiver, pas même dans les beaux pays
de la Grèce et de l'Italie. La nourriture la plus
ordinaire de la Æluppe, dans l’état de liberté,
sont les insectes en général, tels que les scara-
bées, les fourmis, les vers, les demoiselles, les
abeilles sauvages , plusieurs espèces de che-
nilles, etc.; en captivité, on la nourrit avec de
la onde crue, hachée. Elle établit son nid,
comme les Pics, dans des trous d’arbres, ainsi
que dans des trous de murailles , sur le terreau
ou la poussière qui se trouvent d'ordinaire au
fond de ces cavités, et quelquefois elle le place
à terre dans les racines. La femelle pond depuis
deux jusqu’à sept œufs, et plus communément
126 SECONDE PARTIE.
quatre ou cinq, d'un gris cendré , de forme
alongée, et un peu plus gros que ceux du Merle.
La Huppe devient très-grasse en automne. Sa
chair est très-recherchée en Italie, dans les îles
de l’Archipel, et dans divers cantons de la France.
Os. La Huppe , prise jeune ou vieille, s’acoou-
tume aisément à la captivité, devient très-familière,
mais il ne faut pas la renfermer dans une cage; on la
laisse au contraire, courir librement dans les jardins et
dans les maisons.
GENRE 65.
GRIMPEREAU , CERTHIA. Bec menu,
efflé, plus long que la tête, voûté en arc,
diminuant insensiblement de grosseur , et se
terminant par une pointe très-aiguë.
Narines petites, grandes , nues , à moitié
ou totalement recouvertes par une mem-
brane.
Langue variable dans sa forme.
Queue composée de douze pennes.
Jambes couvertes de plumes jusqu’au
talon.
Pieds ambulatoires , c’est-à-dire , trois
Doigts antérieurs : l’externe étroitement uni
à l'intermédiaire jusqu’à la première pha-
lange ou articulation ; un postérieur ( ce
dernier de la longueur des doigts de devant).
One Il, Prxs ou ConsEaux. 127
Espèce 1. Le GRIMPEREAU familier, Cer-
thia familiaris, la gorge et quelquefois tout le
dessous du corps, de couleur blanche ; le dessus
du corps varié de roux, de blanc et de noirtre ;
la tête d’une teinte plus rembrunie; le tour des
. yeux et les sourcils blancs; le croupion roux; les
pennes des ailes brunes ; celles de la queue poin-
tues par le bout; le bec brun en dessus, blan-
châtre en dessous; l'iris noisette ; les pieds gris.
Le Grimpereau. Buffon, tome 5, page 487,
pl. 21, fig. 1. PL. enlum. n.° 687, fig. 1.
Cette espèce présente une variété, qui est le
grand Grimpereau. Buffon , tome 5, page 486.
On le trouve en Europe et dans le nord de
l'Asie et de l'Amérique. Sa longueur totale est de
plus de quatre pouces ( 108 mill.”). Il reste toute
l'année dans le pays qui l'a vu naître; un trou
d'arbre est son habitation ordinaire, c’est de là
qu’il va à la chasse des insectes, en grimpant le
long du tronc et des Manches C’est dans ce trou
où la femelle fait sa ponte et couve ses œufs qui
sont ordinairement au nombre de cinq, et presque
jamais plus de sept, cendrés, marqués de points
et de traits d’une couleur dés foncée, dont la
coquille est un peu dure. La femelle comméncé
sa ponte de fort bonne heure au printemps.
Esp. 2. Le GRIMPEREAU de muraille, Cer-
thia muraria, le dessus de la tête et du corps
d'un joli cendré; le dessous du corps d’un cendré
22
128 SECONDE PARTIE.
beaucoup plus foncé; les petites couvertures des .
ailes couleur de rose ; les grandes pennes des ailes
noirâtres, bordées depuis leur base jusqu’à la
moitié de leur longueur, de couleur de rose sur
le côté externe; les quatre ou cinq premières
marquées sur le côté interne d’une ou deux taches
blanches, les neuf suivantes d’une seule tache
fauve; les pennes de la queue noirâtres, arron-
dies, terminées, savoir : les huit intermédiaires,
de gris sale, et les autres de blanc; le bec et
les pieds noirs; les ongles longs et crochus.
Le Grimpereau de muraille. Buffon, tome5,
page 487, pl. 22. Pl. enlum. n.° 392, fig. 1, le
mâle; fig. 2, la femelle.
On le trouve aux environs de Lyon, à la
grande Chartreuse, aux environs de Grenoble,
en Auvergne, dans le Forez, dans la Lorraine,
et sur-tout dans la Lorraine allemande; en Au-
triche, en Silésie, en Suisse, en Pologne, en
Italie , dans le Piémont, sur les rochers du
Mont-Caucase et à la Chine. Il a un peu plus de
six pouces ( 162 millim.) de longueur. Tout ce
que le Grimpereau familier fait sur les axbres,
celui-ci le fait sur les murailles et sur les grands
“ CINE . & = - L
rochers coupés à pic ; 1l y loge, il y grimpe, il y
chasse, il y pond. Il se nourrit de mouches, de
fourmis, et sur-tout d'araignées. C’est un oiseau
solitaire, qui voyage seul, ou tout au plus deux
à deux.
Os.
Onpae Il. Pis ou Coreraux. 129
- Obs. Montbeillard,a divisé le genre nombreux des
Grimpereaux en trois familles. Il a conseryé à ceux
d'Europe le nom de Grimpereaux qui leur convient,
puisqu'ils grimpent réellement ; mais il n'en est pas
ainsi de presque tous Jes autres : il a désigné ceux
d'Afrique sous le nom de Soui-Mangas, et ceux
d'Amérique par celui de Guit-Guits.
GENRE 66.,
COLIBRI, TROCHILUS. Bec très-menu
ou semblable à une aiguille fine, plus ou
moins courbé en arc, et un peu renflé vers
le bout dans les. Colibris :; droit. dans. les
Oiseaux-mouches |; plus long que:la: tête :
Mandibule supérieure engainant l'inférieute.
Langue filiforme où semblable à un fil
délié , composée de deux fibres creuses , for-
mant un petit canal , divisé au bout en deux
filets ; elle a la forme d’une trompe dont elle
fait les fonctions, et que l'oiseau darde hors
de son bec à la manière des pics, et qu'il
plonge jusqu’au fond de la corolle des fleurs,
pour en tirer les sucs.
Queue composée de dix pennes.
Jambes couvertes de plumes jusqu’au
talon.
Pieds ambulatoires , c’est-à-dire, trois
L
130 _:LWSEcONDE PARTIE.
Doigts antérieurs, tous séparés jai à leur
origine ; un postérieur.
Os. Ce n est que dans les contrées. Li plus chaudes
de l’Amérique.que la nature a placé toutes les espèces
de Colibris et d'Oiseaux mouches. Prodigue envers
ces oiseaux, elle les:a comblés de tous.les dons qu’elle
n’a fait que partager aux autres volatiles : prestesse,
grâces , fraîcheur et velouté des fleurs , poli des mé-
taux , éclat des pierres les plus précieuses, elle a
tout réuni sur ces petits favoris. Elle a placé quelques
espèces de ce genre , dans l’ordre des oiseaux au der-
nier degré del’échelle de grandeur: Aussi les Indiens ,
frappés de l'é clat et:du feu que rendentdes couleurs de
ces oiseaux , ar avoient donné le nom de Cheveux
du soleil. Les Colibris et lès Oiseaux mouches ont les
mêmes-“habitudes ; le même genre de vie, èt le même
naturel ; ils font leur nid’ avec les mêmes matériaux,
et le-placent dans les mêmes endroits. Dans toutes les
espèces la ponte n’est.que de deux œufs, et le mâle et
la femelle partagent letravail du. nid et de l'incubation.
Fin du second Ordre.
131
SARA AAA AAA ASS
ANALYSE
| DU SYSTÈME DE LINNÉ
SUR LES OISE AU X.
ORDRE IIL
:: OIES ou CANARDS.
CARACTÈRES DES ÜISEAUX DE CET ORDRE.
giron mi +
Le Bec des Oiseaux de la Famille des Ores où
Cawanps, est lisse, couvert d’un épiderme renflé
ou épaissi à Pextrémité. On doit le considérer
comme une espèce de crible.
Les Pieds , dont les Doigts sont engagés dans
une membrane, leur servent de rames. Les Jam-
des, plus courtes que le corps, sont avancées’
dans quelques espèces, vers le milieu du corpset
hors de l'abdomen , ou placées tout à l'arrière du
ventre près de l’anus , et cachées dans l'abdomen ,
dans d’autres espèces : de cette position des
L 2
132 SECONDE PARTIE.
jambes, résulte la difficulté de marcher et de
garder l'équilibre sur terre. Les Tarses sont
comprimés sur les côtés.
Le Corps est gras ou saturé d’une huile qui se
rancit facilement. La Peau ‘est dense, se déchi-
vant avec peine. Les Plumes sont touffues ,
soyeuses, impénétrables à l’eau.
Ces Oiseaux recherchent l’eau , qui leurfournit
pour aliment des plantes aquatiques, des pois-
sons, des insectes.
Ils établissent le plus souvent leurs Nids sur
les bords des rivages. Les petits, dans le plus
grand nombre des espèces, cherchent eux-mêmes
leur nourriture. Ces Oiseaux sont presque tous
polygames, c’est-à-dire, qu'un mâle suffit pour
féconder plusieurs Fhelles Les femelles sont
plus petites que les mâles. RU
OBSERVATION. Les Oiseaux d'eau sont les seuls
qui réunissent à la jouissance de l’air et de la terre,
la possession de la mer. De nombreuses espèces ,
toutes très-multipliées , en peuplent le rivage et les
plaines ; ils voguent sur les flots avec autant d’aisance
et plus de sécurité, qu'ils ne volent dans leur élément
naturel : par-tout ils y trouvent une subsistance abon-
dante , une proie qui ne peut les fuir ; et pour la sai-
sir , les uns fendent les ondes et s’y plongent ; d’autres
‘ne font que les effleurer en ra$ant leur surface par un
vol rapide ou mesuré sur la distance et la quantité de
victimes ; tous s’établissent sur cet élément mobile
comme dans un domicile fixe ; ils s’y rassemblent eu
grande société, et vivent tranquillement au milieu
Onone III. Ores ou Cawanps. 133
des orages; ils semblent même se jouer avec les
vagues , lutter contre les vents , et s’exposer aux tem-
pêtes , sans les redouter.
La forme du corps et des membres de ces Oiseaux ,
indique assez qu’ils sont navigateurs-nés , et habitans
naturels de l'élément liquide. Leur corps est arqué et
bombé comme la carène d’un vaisseau ; leur cou re-
levé sur une poitrine saillante, en représente assez
bien la proue ; leur queue courte et toute rassemblée en
un seul faisceau , sert de gouvernail ; leurs pieds larges
et palmés font l'office de véritables rames; le duvet
épais et lustré d'huile , qui revêt tout le corps , est un
goudron naturel qui le rend impénétrable à l'humidité ,
en même temps qu'il le fait flotter plus légérement à
la surface des eaux.
La vie de l'Oiseau aquatique est plus paisible et
moins pénible que celle de la plupart des autres oi-
seaux ; il emploie beaucoup moins de force pour na-
ger que les autres n'en dépensent pour voler ; l’élé-
ment qu'il habite lui offre à chaque instant sa subsis-
tance ; il la prend sans fatigue comme il la trouve
sans peine ni travail, et cette vie plus douce lui
donne en même temps des mœurs plus innocentes et
des habitudes pacifiques. Nul des oïseaux d’eau (il faut
en excepter quelques espèces de Goélands , de
Mouettes et de Pétrels) n’attaque son semblable, nul
ne fait sa victime d'aucun autre oiseau, et n'emploie sa
force et ses armes que contre les reptiles et les poissons.
* On doit diviser en deux grandes Familles la nom-
breuse tribu des Oiseaux aquatiques ; car à côté de
ceux qui sont navigateurs et à pieds palmés , la nature
a placé les oiseaux de rivage et à pieds libres ou di-
visés, qui, quoique différens pour les formes, ont
+45
134 SECONDE PARTIE.
néanmoins plusieurs rapports et quelques habitudes
communes avec les premiers.
La quantité des Oiseaux d’eau, en y comprenant
ceux de rivage , et les comptant par le nombre des
individus , est peut-être aussi grande que celle des
oiseaux de terre. Si ceux-ci ont pour s'étendre, les
monts et les plaines, les champs et des forêts , les
autres bordant les rives des eaux, ou se portant, au
loin sur leurs flots, ont pour habitation un second
élément aussi vaste, aussi libre que l'air même. Si
nous considérons la multiplication par le fonds des
subsistances , ce fonds nous paraîtra aussi abondant et
plus assuré peut-être que celui des oïseaux terrestres ,
dont une partie de la nourriture dépend de l'influence
des saisons , et une autre très-grande partie du produit
des travaux de l’homme. Maïs les Oiseaux terrestres
sont aussi d'autant plus nombreux en espèces et en
individus , que les climats sont plus chauds ; les
Oiseaux d’eau semblent, au contraire, chercher les
climats froids , car sur les côtes 'glaciales du septen-
trion , les Goëélans , les Pingouins , les Macreuses
se trouvent à milliers et en aussi grande quantité que
les Albatros , les Manchots , les Pétrels , sur les
îles glacées des régions antarctiques. Cependant Ja
fécondité des oïseaux de terre paraît surpasser celle
des oïseaux d’eau ; ancune espèce en effet parmi ces
dernières ne produit autant que celle de nos oïseaux
gallinacées , dont la fécondité pourrait s'être accrue
par l'augmentation des subsistances que l'homme leur
procure en cultivant la terre.
Les mers les plus abondantes en poissons attirent
et fixent pour ainsi dire sur leurs bords, des peuplades
innombrables d'oiseaux pêcheurs. Les grands fleuves
Onore IH. Ores ou CanArps. 135
de l'Amérique septentrionale sont tout couverts d'Oi-
seaux d’eau. Les œufs de poissons qui flottent souvent
par grands bancs à Ja surface de la mer ,'n'attirent
pas moins d'oiseaux à leur suite.
Dans les régions du nord il y a peu d’Oiseaux de
terre, en comparaison de la quantité des Oiseaux
d’eau. Pour les premiers , il faut des végétaux, des
graiues , des fruits , dont la nature engourdie produit
à peine dans ces climats quelques espèces faibles et
rares ; les derniers ne demandent à la terre qu'un lieu
de,refuge , une retraite dans les tempêtes , une station
pour les nuits, un berceau pour leur progéniture;
viere la ‘glace qui, dans ces climats froids , le dis-
pute à la terre , leur assure-t-elle presque également
tout ce qui est nécessaire pour des besoins si simples ;
et dans ces régions ensevelies sous d’éternels frimats,
la mer est encore animée , vivante, et même très-
peuplée.
14
136 “'SEcoNnDE PanrrTte.
TABLE SYNOPTIQUE,
| OU
DISPOSITION ARTIFICIELLE
DES GENRES.
* I. Bec dentelé.
“1. Pieds palmés, à trois Doigts antérieurs
engagés dans une membrane entière, un doigt
postérieur dégagé.
* Mandibules obtuses, arrondies à la pointe.
67. Cawarn, ANAs. Bec très-évasé ou très-
large , terminé par un onglet
corné, garni sur ses bords de den-
telures membraneuses.
68. Hanre, Wercus. Bec étroit, terminé par
un onglet corné, garni sur ses
bords de dentelures dirigées en
arrière.
* 2. Pieds palmés, à quatre Doigts , trois ante-
rieurs, un postérieur, {ous engagés dans une
membrane entière.
* Mandibules terminées en pointe.
74 PaILLE-EN-QUEUE, PHAETON. Bec en cou-
teau, droit, pointu.
Onpne IN. Orxs où Cananns. 137
73. Axninca, Prorus. Bec droit, très-effilé,
pointu.
* II. Bec non dentelé.
* L. Jambes avancées vers le milieu du corps, et
hors de l'abdomen.
* 1. Pieds palmés, à trois Doigts antérieurs , en-
gagés dans une membrane entière’, sans doigt
postérieur.
71. AzsarTRos , DiomMEDEA. Mandibule supé-
| rieure recourbée en croc: WMar-
dibule inférieure tronquée.
* 2, Pieds palmés, à trois Doigts antérieurs , en-
gagés dans une membrane entière, un doigt pos-
térieur dégagé.
76. Mouette , Larus. Mandibule inférieure
bossuée ou présentant un angle
saillant à peu de distance de la
pointe. Narines placées sur le
milieu du bec.
78. Bec-En-ciseaux , RHyncxorps. Mandibule
supérieure plus courte que
l'inférieure.
70, Pérrez, ProcErrARI4. Mandibule supé-
rieure recourbée en croc: Man-
dibule inférieure tronquée.
138 SECONDE PARTIE.
* 5. Pieds à demi-palmés , à trois Doigts antérieurs
engagés dans une membrane qui ne s'étend que
jusqu'à la seconde phalange ou articulation ; un
doigt postérieur dégagé.
77. HiRoNDELLE DE MER, STERNA. Bec effilé,
comprimé à l’extré-
mité.Narines placées
à la base du bec.
* 4. Pieds palmés , à quatre Doigts ,trois antérieurs
et un postérieur, tous engagés dans une mem-
_brane entière.
72. PÉLican, PEzEL ANUS. Bec garni à la base
d’une peau nue, ou dégarni de
plumes.
* IL. Jambes placées tout à larrière du ventre,
près de l’anus, et cachées dans l'abdomen.
* 1. Pieds palmés , à trois Doïigts antérieurs, en-
gagés dans une membrane entière , sans doïgt
postérieur.
69. Pincouin, Arc. Bec court, aplati, marqué
le plus souvent sur les côtés par
des sillons transverses.
* 2. Pieds palmés, à trois Doigts antérieurs, en-
gagés dans une membrane entière, un doigt pos-
térieur dégagé.
Mancnor, APTENoODYTA. Bec droit, lisse. Wan-
dibule supérieure sillonnée de canne-
lures obliques.
Onpne HI. Orrs ou Caxanps. 139
#3. Pieds palmés ou lobés, à trois Doïgts antérieurs,
engagés dans une membrane entière ou divisée
à la base de chaque doigt et prolongée sur leurs
parties latérales ; un doigt postérieur dégage.
Gé Gnèse, Cozymaus. Bec effilé, légèrement
, comprimé par les côtés.
ns à 2
Disposition naturelle el numérique des Genres.
GENRE 67.
CANARD. ANAS. Bec aussi épais que
large , renflé ou proéminent à la base
(dans les Cygnes ,les Oies); plus large qu’épais
(dans les Canards , les Sarcelles), garni sur les
bords de dentelures membraneuses , et ter-
miné par un onglet corné , obtus, d’une
substance plus dure que le reste du bec : la
Mandibule supérieure convexe , l’inférieure
aplatie.
Langue épaisse , charnue , obtuse , ciliée
ou garnie de petits cils sur les bords.
Narines ovales , placées près de la base
_ du bec.
Queue courte , légèrement étagée, com-
posée de quatorze, seixe , dix-huit ou vingt
pennes selon les espèces.
Jambes avancées vers le milieu du corps,
540 . SEcONDE PARTIE.
et hors de l'abdomen, plus courtes que le
corps dont la position est horizontale ou
oblique. |
Pieds palmés, à quatre Doigts, trois an-
térieurs, engagés dans une membrane en-
tière ; un postérieur, dégagé, c’est-à-dire,
libre ou séparé.
* [. Bec renflé ou proëminent à la base, aussi
épais que large.
Les CYyGNESs et les OreEs.
Espèce 1. Le CANARD Cygne sauvage, Anas
Cygnus, le plumage plus communément gris que
blanc, quelquefois roux; le bec demi-cylindri-
que, noir à la pointe, jaune près de la tête ; les
pieds noirs.
Le Cygne. Buffon, tome 9, page 1, pl. 1. PI.
enlum. n.° 913.
Le Cygne privé, Anas olor, à plumage d’un
blanc de neige, à bec demi-cylindrique, noir de
même que le tubercule charnu ou bourrelet du
front, est regardé avec raison par Buffon, Linne,
Klein, Frisch, et autres Ornithologistes, comme
une race tirée anciennement et originairement
de l'espèce sauvage.
-_ On le trouve en aussi grande quantité dans les
parties septentrionales de l'Asie et de l'Amérique,
que dans celles de l'Europe. C'est un des plus
Onone III. Ores ou Cananps. 141
gränds oiseaux d’eau ; néanmoins le Pélican à
beaucoup plus d'envergure, et lA/batros a tout
au moins autant de corpulence, Le Cygne, dans
la race domestique , est constamment un peu plus
gros et un peu plus gr and que dans l'espèce sau-
vage;. il y en a qui pèsent jusqu'à vingt-cinq
livres (12 kilogrammes ). La longueur totale est
de quatre pieds et demi ( r mètre 461 mill.), et
l'envergure de huit pieds (‘2 mèt. 599 millim. }
Avec uné si grande force dans les ailes, le Cygne
vole avec légèreté et peut entreprendre de longs
voyages. Il nage si vite, qu’un homme marchant
rapidement sur le rivage a grande peine à le
suivre, La douceur de son naturel le porte à
chercher la compagnie de ses semblables; soit
qu'il vole ou qu'il nage , on le voit toujours
voyager et vivre en troupes. Le Cygne joint aux
dons de la beauté, à la douceur du caractère,
le courage et la force qui créent et assurent la
puissance ; il ne craint aucun ennemi, et on la
vu souvent repousser avec succès les attaques de
Aigle, braver les serres redoutables de ce tyran
de l'air, le frapper des coups redoublés de son
bec et de ses ailes vigoureuses, le forcer à la
fuite, et sortir vainqueur d’une lutte terrible qui
semblait si inégale.
Os. Les Cygnes trouvent leur subsistance dans
les eaux qu'ils fréquentent ; ils se nourrissent princi-
palement d’herbes , de plantes aquatiques et de
graines ; ils dévorent aussi les sangsues, les reptiles
142 SECONDE PARTIE,
et les petits animaux qui vivent dans la vasé ; leur
long cou leur donne la facilité de les atteindre au fond
des eaux peu profondes ; ils sont sux-tout trés friands
de grenouilles qu'ils recherchent avec avidité. Quel-
ques observateurs prétendent que les Cygnes bien
loin de dévorer les PARTS » comme on l'a cru, ser-
vaient au contraire à éloigner des étangs les Hérons
qui fuyent les Cygnes qui ne peuvent les souffrir. Cet
oiseau établit son nid sur ‘un lit d’hérbé sèche au
rivage , tantôt sur umrtas de roseaux abattusi, entassés
et même flottans sur l’eau. La ponte est, de: cmq
à huit œufs à coque dure et épaisse , blancs et oblonigs,
d'une grosseur considérable et bous à manger. La
femelle du Cygne les pond d'un. jour à l’autre, et
l'incubation dure cinquante jours. À leur naissance
les petits sont revêtus d’un duvet gris , et ce n'est
qu’au bout de deux ans que leur plumage devient en-
tiéremeut blanc. C'est à cette même époque que le
Cygne devient adulte, et qu'il'est en état de setre-
produire. L'on prétend que l'existence du Cygne se
prolonge très-long-temps ; on a vu des Cygnes
domestiques: nourris dans les mêmes maisons pendant
plusieurs générations. La chair des Cygnes est noire
et dure , mais celle des jeunes est aussi bonne. que
celle des Oies du même âge. On plume les Cygnes
domestiques comme les Oies deux fois l’année ; ils
fournissent un duvet recherché pour remplir les cous-
sins et les lits ; leur duvet sert aussi à faire des man-
chons , des houppes à poudrer ; des fourrures aussi
délicates que chaudes, Les plumes des ailes sont pré-
férables à celles de l'Oie.pour écrire et pour faire les
tuyaux des pinceaux.
Chacun sait que les Cygnes ont passé chez les
Onone II Ores ou Cananps: 143
anciens pour avoir un ramage très-mélodieux , dont
les accens devenoient plus tendres quand ces oiseaux
touchaient à leurs derniers momens. Mais la nature en
accordant de grandes prérogatives aux oiseaux d’eau ,
leur a refusé l’un de ses plës nobles attributs ; aucun
d'eux n’a de ramage, et ce qu ‘on a dit du chant mé-
lodieux du Cygne , n’est qu'une chanson de la fable.
Rienm'est plus réel que la différence frappante qui se
trouve entre la voix des oiseaux de terre , et princi-
palement dans les espèces moyennes et petites, et
celle des oiseaux d’eau : ceux-ci l'ont forte et grande,
rude et bruyante , propre à se faire entendre de très-
loin , et à rétentir sur la vaste étendue des plages de
la mer : cette voix toute composée de sons rauques ,
de cris et de clameurs , n’a rien de ces accens flexibles
et moelleux, ni de cette douce mélodie dont nos
oiseaux champêtres animent nos bocages. D'ailleurs la
mélodie du chant a été refusée à toutes les grandes
espèces , et le Cygne ferait alors exception à une loi
générale de la nature , s’il avait en partage la préro-
gative du chant.
Les naturalistes s'accordent à dire que le Cygne
sauvage, est ordinairement gris, mais deux Cygnes
de cette espèce, tués cet hiver aux environs de Lyon,
et qui m'ont'été apportés, avaient le plumage roux.
J'ai empaillé un de ces deux individus pour le Cabinet
d'histoire naturelle de l'académie de Lyon, et cette
couleur de plumage a paru fort singulière, même à
de chasseurs qui m'ont assuré n’en avoir jamais yu
de semblables. Au surplus, je me suis convaincu par
plusieurs observations , que certains oïseaux dont le
plumage est sujet à varier et à devenir blanc, sont
roux ou couleur de café au lait, avant de blanchir,
144 SECONDE PARTLE.
J'ai vu et empaillé des Moineaux , des Bécasses,
des Alouettes , des Merles roux , dont la base des
plumes était blanche , et l'extrémité rousse. Il y a
apparence que le roux disparaît peu à peu) et se
change totalement en blanc.
Esp. 2. Le CANARD Oie sauvage, Anas
Anser, le bec demi-cylindrique; le dos d’un gris
brunâtre ; le ventre blanchätre ; tout le corps nué
d’un blanc roussâtre dont rc bout de chaque
plume est frangé.
L'Oie. Buffon, 1.9, p.30, pl. 2. PI. ÉtIen,
n.° 985, sous la dénomination d’Ore sauvage.
Cette espèce présente une variété domestique,
dont le caractère consiste dans le plumage ordi-
nairement blanc, quelquefois gris, et souvent
varié de ces deux couleurs. L’Oze domestique
blanche a quelquefois la tête ornée d’une huppe.
On connait deux espèces d’Ores domestiques, la
grande, et la petite qui en est une variété.
Elle habite en troupe les lacs, les étangs et
les rivières du nord de l'Europe, de l'Asie et de
PAmérique ; mais à l'approche de Fhiver, élle
gagne les contrées plus méridionales. Elle est un
peu moins grosse que l’Oie domestique; elle a
deux pieds huit pouces ( 866 mill.) de longueur,
et cinq pieds sept pouces ( 1 mètre 813 millim.})
de vol ou d’envergure. Elle se nourrit d'herbes,
de graminées;.et dans l’état de domesticité , on
à peu de frais et l’élever sans
beaucoup
peut,la nourrir
Onone III. Ores ou Cawanps. 145
beaucoup de soins. La femelle fait plusieurs
pontes; chacune est au moins de sept, et com-
munément de dix ou douze œufs. Indépendam-
ment de la bonne qualité de sa chair, de sa
graisse et de ses œufs, l’Oie nous fournit cette
plume délicate sur laquelle, dit Buffon, la mol-
lesse se plait à reposer; et cette autre plume,
instrument de nos pensées, avec laquelle nous
écrivons ici son éloge.
Esp. 3. Le CANARD Oie rieuse, Anas albi-
frons , tout le plumage au-dessus du corps d’un
brun plus ou moins foncé, et au-dessous d’un
blanc parsemé de quelques taches noires ; le front
blanc; le bec et les pieds rouges.
L’Oie rieuse. Buffon, tome 9, page 81.
Cette espèce est propre aux pays septentrio=
naux des deux continens; on la trouve au nord
de la Suède, en Sibérie, à la baie d'Hudson.
L'été, ces Oies se rassemblent en grand nombre
dans la Sibérie orientale. L'automne elles des-
cendent vers le midi, mais au printemps elles
retournent au Kamtschatka. D’autres vols de ces
oiseaux , en quittant leurs quartiers d'hiver , pren-
nent une route opposée, et traversant l'Océan
septentrional , passent en Europe, et se disper-
sent en Allemagne, en Suède, en Pologne, et
jusqu’en Russie. Cet oiseau est de la grosseur de
lOïe sauvage. X] a environ deux pieds sept pouces
(839 mill.) de longueur. Son cri, auquel on aura
146 SECONDE PARTIE.
vraisemblablement trouvé quelque rapport avec
un éclat de rire, lui a valu la dénomination
d’Ore ricuse.
Esp.4. Le CANARD Cravant, Anas Bernicla,
le corps gris-cendré sur le dos , sur les flancs et
au-dessus des ailes: gris-pommelé sous le ventre ;
toutes les pennes des ailes et de la queue d’un
brun noirâtre, celles du dessous de la queue
blanches; une bande blanche fort étroite forme
un demi-collier sous la gorge; le bec, les pieds
et les membranes qui engagent les doigts, noi-
râtres.
Le Cravant. Buffon, tome 9, p.87. PL. enlum.
n.9 342%
On le trouve sur les bords des mers de lEu-
rope, de l’Asie et de l'Amérique. Il voyage pen-
dant l’automne, en troupes nombreuses, vers le
Midi. I] se nourrit de plantes marines et de vers
marins. Cet oiseau peut vivre en domesticité ; on
le nourrit de grains, de son ou de pain détrempé.
Sa chair devient savoureuse. Sa taille égale celle
de la Bernache, avec laquelle il a été souvent
confondu par le port et la figure; le Cravani ap-
proche plus de FOre que du Canard, mais il est
beaucoup plus petit que l’Oie. Sa longueur totale
ne va pas à deux pieds ( 650 millim.); son vol a
près de trois pieds et demi ( 1 mètre 137 mill.}
Esp. 5. Le CANARD Bernache, Anas Ery-
{hropus , le devant de la tête blanc; deux petits
OnonE III. Ores ou Cananps. 147
traits noirs de l'œil aux narines; un domino noir
sur le cou et venant tomber, en se coupant en
rond, sur le haut du dos et de la poitrine; tout
le manteau richement ondé de gris et de noir,
avec un frangé blanc; tout le dessous du corps
d’un beau blanc moiré; le bec noir, marqué de
chaque côté d’une tache rouge ; les pieds noi-
râtres.
La Bernache. Buffon, tome 9, page 93, pl. 5.
PI. enlum. n.° 855.
Les climats les plus froids et les contrées les
plus sauvages sont la vraie patrie des Bernaches ;
le nord du Groënland, de la Sibérie et de la La-
ponie, dans l’ancien continent; les baies d'Hudson
et de Bassin, dans le nouveau , sont les pays où
elles se tiennent et se multiplient. Elles se nour-
rissent des racines de la Renouée vivipare, des
graines et des baies de Camarine noire, et d’au-
tres plantes aquatiques , ainsi que des vers qu’elles,
trouvent surles bords de la mer et sur les rives
des lacs et des eaux courantes. Lorsque l’exces-
sive rigueur de la gelée arrête, dans les régions
glacées, toute végétation et engourdit toute la
nature vivante, ces oiseaux sont forcés de gagner
des pays plus méridionaux.pour y chercher leur
subsistance. Ils se montrent alors, pendant l'hiver
seulement , dans plusieurs parties du nord de
YEurope , et même jusqu’en France; et en Amé-
rique , depuis le Canada, jusque dans la Cali-
K 2
148 SEcOoNDE PARTIE.
fornie, la Floride et la nouvelle Espagne. C’est
un gibier d’eau fort estimé. La Bernache est un
peu plus grosse que le Cravant; elle a environ
deux pieds cinq pouces ( 785 mill. ) de longueur.
Esp. 6. Le CANARD Oie à duvet, Anas mol-
lissima, le bec cylindrique; le dos blanc; le
ventre noir ou d’un brun noirâtre; le haut de la
tête, ainsi que les grandes pennes des ailes et les
plumes de la queue, noirs ; une large plaque
verdâtre au bas de la nuque.
L’Eider ou lOie à duvet. Buffon, t.9, p.103,
pl. 6. PI. enlum. n.° 209, sous la dénomination
d’Oïe à duvet ou Eïider mäle du Danemarck, et
n.° 208, l’Erder femelle.
Il habite les mers du Nord et ne do guère
plus bas que vers les côtes de l’'Ecosse, de la
Norwége et de l'Islande, et s’avance jusqu’au
Spitzberg. En Amérique on le retrouve au pays
des Esquimaux, au Canada, aux îles de Mique-
lon, et quelquefois dans l’état de New-Yorck. I}
se nourrit de poissons, de moules et d’autres co-
quillages, et se montre très-avide des boyaux
de poissons que les pêcheurs jettent de leurs bar-
ques. Il place son nid à l'abri de quelques pierres
ou de quelques buissons, au milieu des herbes et
des fougères, mais toujours au bord de la mer.
La femelle pond cinq ou six œufs d’un vert foncé,
qui sont bons à manger, et les recouvre d’un
duvet très-fin de plumes qu’elle s’arrache de la
Onone III. Ours ou Cawans. 149
poitrine. Ce duvet si doux, si chaud et si léger,
connu sous le nom d’Æider-don ou duvet d'Eider ,
dont on a fait ensuite Édre-don, est très-estimé,
et sur les lieux il se vend très-cher. Le meilleur
duvet, que l’on nomme duvet vif, est celui que
l'Eider s’arrache pour garnir son nid , et que l’on
recueille dans ce nid même. En Norwége et en
Islande , c’est une propriété qui se garde soigneu-
sement et se transmet par héritage, que celle
d’un canton où les Æïders viennent d'habitude
faire leur nid. L’Æzder est à peu près gros comme
lPOie. 1 a deux pieds (650 millim. ) de longueur
totale, et deux pieds huit pouces (866 millim. )
de vol ou d'envergure. Sa chair est fort bonne à
manger , mais l’on se décide difficilement à tuer
des animaux dont le produit est si précieux. Les
peaux d’Eider, couvertes de leurs plumes et de
leur duvet, sont employées en fourrures qui en-
trent dans le commerce du Nord, sur-tout avec
la Chine. Les naturels des îles Aléontes préparent
avec la peau,et les plumes des Ores à duvet, des
robes et des manteaux irès-estimés.
. * IL Bec plus Dee ge qu'épais.
Les CaANARDS ef les SARCELLES.
Esp. 7. Le CANARD musqué Anas mos-
chata , une large plaque de peau nue d’un rouge
fort vif et semé ‘de papilles , couvre la plus grande
partie des joues , s'étend jusqu’en arrière des
K 3
150 SECONDE PARTY E.
yeux, et s’enfle sur la racine du bec (dans le
mâle ) en une caroncule rouge; tout le plumage
d’un noir brun, lustré de vert sur le dos, et coupé
d’une large tache blanche sur les couvertures des
ailes ; le bec, les pieds et leurs membranes,
rouges.
Le Canard musqué. Buffon, iome 9, p. 162,
pl. 9. PI. enlum. n.° 989-
Cet Oiseau, originaire du Brésil et de la
Guiane, s’est acclimaté en Europe, où on l'élève
en domesticité. Sa longueur totale est de deux
pieds (650 millim. ); il est plus grand et plus
gros que le Canard sauvage. | est d’un naturel
méchant, et s’'irrite à la vue d’un objet de cou-
leur rouge. Dans l’état de liberté, il se perche
sur les grands arbres qui bordent les rivières et
les marécages, et y établit son nid. La ponte a
lieu deux ou trois fois dans l’année, et chacune
est de douze à dix-huit œufs, tout-à-fait ronds,
d’un blanc verdâtre. En domesticité ce canard
peuple nos basse-cours, et sur-tout celles de nos
colonies; il s’apparie avec la Canne commune; il
est d’un bon rapport par sa fécondité, sa gros-
seur , et la facilité avec laquelle il engraisse. Le
Canard musqué est ainsinommé parce qu’il'exhale
une assez forie odeur de musc, due à une hu-
meur qui filtre des glandes placées près du crou-
pion. Pour ôter à la chair cette saveur musquée,
1l faut, dès qu'un oiseau de cette espèce est tué,
lui enlever le croupion et lui couper la tête ; c’est
Onone III. Ores ou Cananps. 157
alors un fort bon mets, et aussi succulent que le
Canard sauvage.
Esp. 8. Le CANARD sauvage, Anas Boschas,
la tête et la moitié du cou, lustrés d’un riche vert
d’émeraude; un demi-collier blanc au milieu du
cou; la poitrine d’un beau brun pourpré; les
quatre plumes intermédiaires de la queue re-
courbées et frisées en petite boucle, de même
couleur que le croupion; le miroir des ailes d’un
vert brillant; le croupion d'un noir changeant
en vert foncé; le bec d’un vert jaunâtre; l'iris
de couleur brune; les pieds et les doigts rou-
geûtres.
Le Canard. Buffon, tome 9, p. 115, pl 7, le
mâle; et pl. 8, la femelle. PI. enlum. n.° 776, le
mâle; et 777, la femelle.
Cette espèce présente plusieurs variétés.
Cet Oiseau habite les eaux stagnantes de l'Eu-
rope, de l’Asie et de l'Amérique. Sa longueur
totale est de vingt-un pouces (568 mill.) C'est
vers le milieu d'octobre que paraissent en France
les premiers Canards. On les reconnait dans leur
vol élevé, aux lignes inclinées et aux triangles
réguliers que leur troupe trace par sa disposition
dans l'air. Ils se nourrissent de plantes maréca-
geuses, de lentilles d’eau, de grenouilles, de
limaces , d'insectes aquatiques, de petits poissons.
Lorsque les pièces d’eau stagnante sont glacées,
ils se portent sur les rivières encore coulantes , et
K 4
352 SECONDE PARTIE.
vont ensuite à Ja rive des bois ramasser les glands,
quelquefois même ils se jettent dans les champs
ensemencés de blé. La femelle établit son nid
dans une touffe épaisse de joncs, élevée et isolée
au milieu du marais. Quelquefois elle le place
dans des bruyères, dans les champs sur ces tas
de paille que le laboureur y élève en meule, ou
même dans des forêts sur des chênes tronqués, et
dans de vieux nids abandonnés, tels que ceux de
Pies et de Corneilles. On trouve ordinairement
dans chaque nid dix à quinze, et quelquefois
jusqu’à dix-huit œufs d’un blanc verdâire, à co-
quille dure et blanchâtre. Labs dure
trente jours, et la femelle s’en charge seule. Les
Canetons sont long-temps couverts d’un duvet
jaunâtre; leurs plumes, et sur-tout les pennes
de leurs ailes, ne poussent que fort tard, et ils
ne peuvent guère voler qu’au bout de trois mois.
Dans cet état on les nomme Hallebrans. Ces
oiseaux sont sujets à une mue presque subite,
dans laquelle ils perdent quelquefois toutes les
pennes des ailes en une seule nuit. Elle arrive
aux mâles après la pariade , et aux femelles après
la nichée; ce qui paraït indiquer que cette mue
si prompte est l’effet de Fépuisement.
Ons. Le Canard sauvage a la chair plus fine, plus
succulente et de meilleur goût que le Canard domes-
tique. C'est un mets recherché , et les pâtés de foie de
canards d'Amiens et de Toulouse sont en grande ré-
putation. La plume du Canard , moins estimée que
Onone III. Oxxs ou Cananps. 153
celle de l'Oie , est assez élastique , et a un certain prix.
La chasse aux Canards se fait de différentes ma-
nières, à la glanée, à la pince , au fusil, à l'affut,
à La hutte , au réverbére , au flambeau, aux filets,
aux filets d' Alouette , à la nasse où grand piége , etc.
Il n’y a presque point de nation qui ne fasse un
commerce de Canards. Les Chinois sur-tout sont
ingénieux pour les élever. Beaucoup ne vivent abso-
lument que de ce commerce. Les uns achètent les
œufs, et les vendent ; d’autres les font éclore dans
des fourneaux , et trafiquent leurs couvées. Il y en a
enfin qui s'appliquent uniquement à élever les Ca-
netons.
Esp. 9. Le CANARD siffleur, Anas Penelope,
le sommet de la tête blanchâtre; le haut du cou
d’un beau roux; le dos liseré et vermiculé fine-
ment de petites lignes noires en zigzag sur un
fond blanc; les premières couvertures des ailes
forment une grande tache blanche, et les sui-
vantes un petit miroir d’un vert bronzé; le des-
sous du corps blanc; les deux côtés de la poi-
trine d’un beau roux pourpré; le bec court, bleu
en dessus, noir en dessous et à la pointe; les
pieds, les doigts et les membranes, de couleur de
plomb; les ongles noirs.
Le CANARD sifleur. Buffon, t. 9, p. 169,
pl. ro. PI. enlum. n.° 825.
L'espèce du Canard siffleur. se trouve en Amé-
rique comme en Europe. Sa taille est celle du
Souchet, sa longueur totale est de dix-huit pouces
154 SECONDE PARTIE.
(487 mill.) Ces Oiseaux arrivent du Nord vers
le mois de novembre, et s’'avancent au Sud jus-
qu’en Sardaigne, et même en Egypte; il en reste
en France un assez grand nombre, qui se disper-
sent dans quelques-uns de nos départemens. Ils
volent et nagent toujours par bandes; ils voient
très-bien pendant la nuit, avant que lobscurité
ne soit totale; ils cherchent la même pâture que
les Canards sauvages , et mangent comme eux les
graines de joncs et d’autres herbes, les insectes,
les crustacées, les grenouilles et les vermisseaux.
Cet Oiseau prend ordinairement son vol le soir
et même la nuit; il est irès-agile ét toujours en
mouvement ; sa voix claire et sifflante que lon
peut comparer au son aigu d’un fifre, distingue
ce canard de tous les autres, dont la voix est
enrouée et presque croassante. Mais sa voix,
ainsi que celle de sa femelle, se perd pendant
six mois de l’année.
Esp. 10. Le CANARD Chipeau, Anas stre-
pera, la tête finement mouchetée, et comme pi-
quetée de brun noir et de blanc; la poitrine
richement festonnée et écaillée ; le dos et les
flancs tout vermiculés de ces deux couleurs ; le
miroir des ailes formé par trois taches ou bandes,
lune blanche, l’autre noire, la troisième d’un
beau marron rougeâtre; le dessous de la queue
noir, de même que le bec et les membranes qui
engagent les doigts.
Onone III, Oxs.ou Cananps. 155
Le Chipeau ou le Ridenne. Buffon, t.9, p.187,
pl. 12. PI. enlum. n.° 958.
I habite les eaux douces de l'Europe, ainsi
que celles de l'Asie septentrionale, pendant l'été.
11 à vingt pouces ( 541 millim. ) de longueur. Le
Chipeau est aussi habile à plonger qu’à nager, il
sait éviter le coup de fusil en s’enfonçant dans
l’eau au moment où il aperçoit le feu du bassinet;
il paraît craintif et vole peu durant le jour; il se
tient ordinairement caché pendant le jour, et ne
cherche sa nourriture que de grand matin ou le
soir, et même fort avant dans la nuit : elle con-
siste en différentes espèces de plantes et de vers
aquatiques. Sa voix ressemble fort à celle du
Canard sauvage. Sa chaïr est bonne à manger.
Le mâle est toujours plus gros et plus beau que
la femelle.
Esp. 11. Le CANARD Souchet, Anas cly-
peata , la tête et la moitié supérieure du cou d’un
beau vert; les couvertures supérieures des ailes
d'un bleu cendré , les suivantes blanches :
les dernières forment sur laile un miroir veri-
bronzé; la poitrine et le bas du cou blancs; tout
le dessous du corps d’un beau roux; le bec noir,
épaté, arrondi et dilaté par le bout en manière
de cuiller, garni sur les bords de dentelures
alongées, fines, blanchâtres, semblables à des
dents,de peigne; l'iris jaune.
Le Souchet ou le Rouge. Buffon, tome 9,
156 SECONDE PARTIE.
page 191. PI. enlum. n.° 971, le mâles; et 972,
la femelle.
On le trouve dans presque toutes les parties
de l'Europe, dans l'Amérique septentrionale jus-
qu’à la Caroline, et en Asie jusqu’au Volga et la
mer Caspienne. Il se nourrit de vermisseaux,
d'insectes aquatiques, de crustacées qu’il attrape
fort adroitement en volligeant sur l’eau. Au prin-
temps il mange des grenouilles. Le Souchet arrive
en France vers le mois de février. Il établit son
nid dans de grosses toufles de joncs; la femelle
y dépose dix à douze œufs d'un roux un peu
pâle, elle les couve pendant vingt-quatre ou
vingt-cinq jours; les petits naissent couverts
d'un duvet gris tacheté. Cet Oiseau, triste et
sauvage, s’accoutume difficilement à la domesti-
cité. Il a un pied sept pouces (514 millim.) de
longueur, et deux pieds six pouces (812 mill.)
de vol ou d'envergure, Sa chair est tendre et
succulente. |
Esp. 12. Le CANARD à longue queue, Anas
acuta, la tête de couleur marron; deux bandes
blanches semblables à des rubans sur les côtés du
cou qui est singulièrement long et très-menu ;
les grandes couvertures des ailes marquées de
larges raies noires de jayet et blanc de neige; le
miroir des ailes d’un blanc moucheté; la queue
légèrement étagée, noire et blanche, terminée
par deux fileis étroits très-alongés ; le bec en
partie bleuâtre; les pieds noirâtres.
Onone IL Ores ou Cananps. 197
Le Pilet ou Canard à longue queue. Buffon ,
tome 9, page 199, pl. 13. PI. enlum. n.0 254.
On le trouve en Europe, en Amérique, et
dans l'Asie septentrionale. C’est un Oiseau de
passage qui parcourt les régions du Nord, non-
seulement de notre continent, mais encore de
FAmérique. Les climats les plus froids sont ceux
qu'il préfère, et dans lesquels il fait sa ponte et
élève sa famille. On le voit arriver en France au
mois de novembre; il s’avance dans l'intérieur
des terres; mais au mois de mars il regagne la
mer pour se rendre dans des pays plus septen-
trionaux. Sa chair est tendre et savoureuse. Les
deux longs filets de sa queue lui ont fait donner
le nom de Canard à longue queue. Cet Oiseau a
deux pieds (650 millim.) de longueur, et deux
pieds huit pouces ( 866 millim. ) de vol ou d’en-
vergure.
+ Esp. 13. Le CANARD de Miclon, Anas gla-
cialis, la tête, le cou , jusqu’au haut de la poi-
trine et du dos, de couleur blanche ; le ventre
blanc; le reste du plumage noir aussi-bien que
le bec; l'iris rouge; les pieds d’un rouge noi-
râtre ; la queue terminée par deux longs brins
( dans le mâle ).
Le Canard à longue queue de Terre-Neuve.
Buffon , tome 9, page 202. PI. enlum. n.° 1008,
sous le nom de Canard de Miclon.
On le trouve non-seulement à Terre-Neuve,
158 SECONDE PARTIE.
mais au Canada et à New-Yorck, pendant l'hiver;
dans les hivers rigoureux il ‘avance en Europe,
jusqu’au nord de l'Angleterre. Il se tient pendant
l'été sur les côtes du Groënland et de la baie
d'Hudson, où il niche au mois de juin. Sa ponte
est de cinq œufs, de la grosseur et de la même
forme de ceux d’une jeune poule, et d’un blanc
bleuâtre. Son duvet le ‘dispute en beauté, en
finesse et en élasticité, à celui de FÆrder. La
taille de cet Oiseau est inférieure à celle du Ca-
nard sauvage. Sa longueur totale est d'environ
un pied dix pouces ( 595 millim. )
Esp. 14. Le CANARD Tadorne, Aras Ta-
dorna, la tête et le cou, jusqu’à la moitié de sa
longueur, d’un noir lustré de vert; le bas du cou
entouré d’un collier blanc ; au-dessous une large
zone de jaune-cannelle couvre la poitrine et forme
une bandelette sur le dos; au-dessous de l’aile,
de chaque côté du dos, règne une bande noire
dans un fond blanc ; les grandes et les moyennes
pennes de l'aile noires; les petites, noires, lui-
santes et lustrées de vert; les pieds et leurs mem-
branes couleur de chair; le bec rouge, garni à
sa base d’un petit tubercule rougeâtre , terminé
par un angle noir.
Le Tadorne. Buffon, tome 9, p.205, pl. 14.
PI. enlum. n.° 53.
On le trouve dans les climats froids comme
dans les pays tempérés de l'Europe, et même
Onone III. Ores ou Cananps. 159
jusqu'aux terres australes. C'est un oiseau voya-
geur qui arrive en petit nombre, au printemps
sur nos côles de l'Océan; il y niche et en repart
à la fin de l'été, cependant il en reste pendant
l'hiver. Il préfère les régions septentrionales, et
fréquente les rivages de l'Angleterre, des Ar-
cades, de l'Islande, du Kamtschatka, etc., et
les derniers navigateurs l’ont rencontré à la côte
de Diemen. Le Tadorne , oiseau purement aqua-
tique, se gite dans un terrier comme le Renard,
le Lapin, y fait sa couvée et y élève ses petits.
Le Tadorne ne fait pas lui-même ce logement
souterrain, mais il s’empare de celui que les
lapins ont creusé dans les plaines de sable voi-
sines de la mer. Il ne s'attache qu'aux terriers
peu profonds, percés contre des monticules, et
dont l'entrée regarde le midi. Le timide lapin
n’oppose aucune résistance à l’envahissement de
son domicile; il cède la place au Tadorne, etne
le trouble jamais dans sa nouvelle possession,
C'est d’après cette habitude naturelle que les an-
ciens ont donné au Tadorne la dénomination
d’Oie-renard, et les modernes celle de Canard-
renard, de Canard-lapin.
Les Tadornes ne font point de nid dans leurs
trous ; la femelle dépose sur le sable nu ses œufs,
au nombre de dix, douze ou quatorze, plus
ronds que ceux de la Canne commune, et les en-
veloppe d’un duvet blanc fort épais dont elle se
dépouille. Les œufs sont fort bons à manger, et
160 SEcoNDE PARTI:E.
les Grecs leur donnaient le second rang, pour la
délicatesse, après ceux du Paon. Cet oiseau est
susceptible d’être élevé en domesticité comme le
Canard; sa chair est, dit-on, un fort bon gibier.
Le duvet du Tadorne est aussi fin et aussi doux
que celui de l’Eider. Le Tadorne est un peu plus
gros que le Canard domestique ; sa longueur to-
tale est de deux pieds (650 millim. ), et son vol
de trois pieds trois pouces ( 1 mètre 56 mill.}
Esp. 15. Le CANARD Millouin, Anas ferina,
la tête et une partie du cou d’un brun roux ou
marron, coupé en rond au bas du cou, et suivi
par du noir ou brun noirâtre au bas du cou,
également coupé en rond au haut du dos et sur
la poitrine; les ailes d’un gris teint de noirâtre
et sans miroir ; le dos et les flancs joliment ou-
vragés d’un liseré très-fin, qui court transversa-
lement par petits zigzags noirs dans un fond gris
de perle; les pieds couleur de plomb; les ongles
noirâtres.
Le Millouin. Buffon, tome 9, page 216. PI.
enlum. n.° 803. |
Cet Oiseau présente trois variétéS; savoir :
1.0 Le Willouin noir, dont le nom vient de la
teinte noirâtre répandue sur ses parties supé-
rieures , et mêlée au cendré des inférieures.
29 Le Millouin brun, dont le plumage est
brun sur le corps.
3,0 Le WMillouin à cou roux.
On
Onpne IL Oxes ou Cananps. 161
On le trouve en Amérique , et dans le nord de
l’Asie et de l’Europe, d’où il arrive dans nos
contrées au mois d'octobre , en troupes de vingt
à quarante, et en pelotons serrés, au lieu de
former le triangle comme le Canard sauvage. W
descend dans des pays plus méridionaux, et jus-
qu'en Egypte. Il ne fréquente que les grands
étangs ; il se nourrit de vers, de petits poissons
et de crustacées. C’est Pate la plus nombreuse
après celle du Canard sauvage dont il a à peu
près les habitudes et la taille; mais sa tête est
plus grosse, son corps plus court et plus arrondi,
et sa démarche plus lourde. Son vol est plus ra-
pide que, celui du Canard sauvage, et son cri
ressemble plus au sifflement d’un gros serpent
qu’à la voix d’un oiseau. Sa longueur totale est
de dix-sept pouces ( 460 millim.), et son vol de
deux pieds deux pouces et demi (717 mill.)
Esp. 6} Le CANARD Millouinan , Anas
Marila , la tête et le cou recouverts d’un grand
domino noir à reflets vert-cuivreux, ouvragé
d’une petite hachure noirâtre courant légèrement
dans un fond gris de perle; le dos et le crou-
pion ouvragés de même; la poitrine et le ventre
du plus beau blanc; l'iris d’une vive couleur
d’or ; le bec et les pieds bleus.
Le Millouinan. Buffon, tome 9, page 221.
PI. enlum, n.° 1002.
On le trouve dans les régions septentrionales
L
162: SEconpe PARTIE.
de l'Europe, de l'Asie. et de l'Amérique, mais
toujours dans les pays froids, Ikserendsen troupes,
au mois d'octobre, vers le Midi, sur les: côtes de
l'Océan. Il se nourrit.de coquillages. Le nom de
Millouinan donné à cet oiseau, indique ses rap-
ports avec le Millouin.
Esp: 17. Le CANARD Garrot, Anas Clan-
gula, le plumage varié de noir et de blanc ;, la
tête ornée de deux mouches blanches posées,au
coin du bec; la queue et le dos noirs, ainsi que
les grandes pennes des aïles, dont la plupart des
couvertures sont blanches; le bas du cou avec tout
le devant du corps d'un beau blanc; l'iris d’un
jaune doré; les pieds très-courts , d’ un a gr
sàtre.
Le. Garrot. Aufon:, tome 9, pegac. 2224 PI.
enlum. n.° 802. |
On le trouve en Europe, dans l'Amérique
septentrionale, depuis le New-Yorck jusqu’à la
baie d'Hudson, et aux environs de la mer Cas-
pienne. Il a un pied six pouces ( 487 millim.) de
longueur, et deux pieds quatre pouces ( 758 m. }
de vol ou d'envergure. Il fréquente particulière- ‘
ment la mer; il plonge et se tient sous l’eau avec
la plus grande facilité pour y chercher les co-
quillages, les petits poissons, les vers, les gre-
nouilles, dont il se nourrit; il est extrêmement
glouton. Son nid est façonné avec des herbes, et
la ponte est de sept à dix œufs entièrement blancs.
Sa chair est bonne à manger.
Onone III. Ones ou Caxanps. 163
Esp. 18. Le CANARD Morillon, Anas Fuli-
gula , la tête, le cou , le dos, les aïles et la queue,
noirs ; la poitrine, le ventre, et la tache ou mi-
roir des aïles, de couleur blanche; le derrièré
de la tête orné de plumes pendäntes qui se re-
dressent en: panache; le bec d'un bleu clair; les
iris jaunes ; les ongles noirs,
Le Morillon. Buffon, tome 9» p.227, pl. 19.
PI. enlum. n.° 1001.
On le irouve en Francé pendant l'hiver , au
nord de l'Europe et de l'Asie. H fréquente les
eaux douces ét celles de la mer. Il plonge assez
profondément, et fait sa pâturé de petits pois-
sons , de crustacéés, de coquillages ou de graines
d'herbes aquatiques, sur-tout de celles du jonc
commun. On peut lélever en domésticité. Sa lon-
gueur totale est. de quatorze pouces neuf lignes
(390 millim.}, et son vol de vingt-ciiq poutes
(677 mill. )
Esp. 19. Le CANARD à collier de Terre-
Neuve, Anas histrionica , deûx bandelettes blan-
ches liserées de noir, placées de chäque côté de
la poitrine qui est gris de fer ; le ventre gris-
brun; les flancs d’un roux vif; le miroir des
ailes d’un bleu pourpré où couleur d'acier bruni;
une mouche blanche derrière l'oreille ; lé cou
orné d’än domino noir, bordé et coupé au bas
par un-pétit ruban blanc; les pennes des ailes et
L 2
164 SECONDE PARTIE.
de la queue brunes; le bec noirâtre; les pieds de
couleur de plomb; les ongles gris.
Le Canard à collier de Terre-Neuve. Buffon,
tome 9, page 250. Pl. enlum. n.° 998, le mâle ; 4
et 799, la femelle.
On le trouvé dans les contrées boréales de
l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique, où il fré-
quente pendant l'été les lieux ombragés et les ri-
vières ; en hiver les glaces le forcent de s’en
éloigner; il se retire alors sur les côtes, et même
gagne la haute mer. Il a la voix sonore , nage et
plonge avec la plus grande facilité, vole très-vite
et très-haut. I] se nourrit de coquillages , de frais
de poissons et de larves de cousins. Il niche au
bord de l'eau dans les broussailles. Sa‘taille égale
celle du Canard siffleur. L'on assure que sa chair
est préférable à celle du Canard sauvage. Sa lon-
gueur totale est d'environ un É cinq pouces
(460 millim. ).
Esp. 20. Le CANARD Macreuse, Anas nigra,
le corps entièrement noir; la base du bec, dans
le mâle, gonflée, présentant deux tubercules de
couleur rouge; les paupières jaunes; le reste du
bec noir; lé Die et les son d’un brun noi-
râtre.
La Macreuse. Buffon tome 9, p. 234, pl. 16.
PI. enlum. n.° 078.
Elle habite de préférence les terres et les îles
les plus septentrionales, d’où elle descend en
Onone II. Ores où Cawanps. 165
grand nombre le long des côtes de France ,
d'Ecosse et d'Angleterre. On la trouve en La-
ponie, en Norwège, en Russie, en Sibérie, et
dans les parties boréales de l'Amérique. Les côtes
de Picardie sont pour ainsi dire couvertes de
Macreuses pendant l'hiver, lorsque les vents du
Nord et de Nord:Ouest y soufllent; elles dispa-
raissent dès que le vent passe au Sud, et l’on n’en
voit plus au printemps. Leur nourriture favorite
consiste dans les coquillages qu’elles saisissent en
plongeant profondément. Cet Oiseau vole pres-
que toujours bas, et en rasant la surface de la
mer; mais il nage avec beaucoup d’aisance et de
vitesse. Sa taille est à peu près celle du Canard
sauvage , mais elle est plus ramassée et plus
courte, Les femelles ont le plumage moins foncé
que les mâles; il est encore plus clair lorsqu'elles
sont jeunes, et elles sont alors, connues sous le
nom de Griseltes par les habitans de nos côtes de
l'Océan. Cet oiseau a vingt pouces six lignes
(554 mill.) de longueur, et six pieds six pouces
(2 mèt. 111 mill.) de vol ou d'envergure.
Esp. 21. Le CANARD double Macreuse,
Anas fusca , le corps noir; une tache blanche à
côté de l’œil; le miroir des ailes de couleur blan-
che; les pieds et les doigts rouges en dehors,
d’un jaune citron en dedans; les membranes qui
engagent les doigts et les ongles, noires.
D:
166 SECONDE PARTIE.
La double Macreuse. Buffon, tome 9, p. 242.
PI. enlum., n.° 956.
Cette espèce, dont les individus paraissent être
beaucoup moins nombreux que ceux de la Ma-
creuse, se trouve sur les côtes de France, d’An-
gleterre, en Italie, en Suède, dans les mêmes
contrées que la Macreuse , et voyage comme elle.
Elle se nourrit de varecs et de coquillages. La
femelle construit son nid avec des graminées.
Elle pond quatre, six, huit ou dix œufs de cou-
leur blanche.
Esp. 22. La MACREUSE à large bec, Anas
perspicillata, le bec large, aplati, bordé d’un
trait orangé, qui, entourant les yeux, semble
figurer des lunettes; le tubercule du bec jau-
nâtre; le dessus et le derrière de la tête blancs;
le bec et les pieds rouges ; la membrane qui en-
gage les doigts d’un gris brun.
La Macreuse à large bec. Buffon , t. 9, p.244.
PI. enlum. n,° 995, sous le nom de Canard du
Nord, appelé le Marchand.
Cette Macreuse à large bec, qui se trouve plus
communément à la baie d'Hudson, voyage comme
les oiseaux de la même famille, c'est-à-dire,
qu’elle quitte à l'automne les régions boréales
pour passer l’hiver dans des pays moins froids.
Elle aborde en hiver sur les côtes d'Angleterre,
et s’abat dans les prairies, dont elle pait l'herbe.
La ponte est de quatre à six œufs blancs. Cet
Onpnrdil. Oxs ou Cananps. 167
wiseau a un pied dix pouces six lignes (608 mill. )
de longueur.
Esp. 23. Le CANARD Sarcelle, Anas Quer-
quedula , le dessus de la tête noir, ainsi que la
gorge; un long trait blanc prenant sur l'œil, se
prolonge jusqu’au dessous de la nuque ; le devant
du corps orné d’un beau plastron tissu de noir
sur gris, et comme maillé par petits carrés
tronqués ; des plumes longues et taillées en
pointe couvrent le dos et rétombent sur laile
en ruban bleu et noir; les couvertures des ailes
ornées d’un petit miroir vert; les flancs et le
croupion ornés de hachures , de gris noirâtre sur
gris blanc; le bec noirâtre; les pieds, les doigts
et les membranes gris de plomb; les ongles noirs.
La Sarcelle commune. Buffon, t.9, p. 260,
pl. 13; le mälesiet 18, la femelle. Pl.enlam.n.° 546.
Elle habite les eaux douces de l'Asie et de l’Eu-
rope septentrionale ; on la retrouve aussi en
Amérique; elle fréquente l’hiverles contrées mé-
Yidionales. ÆŒlle se nourrit principalement de
graines de plantes aquatiques. Cet Oiseau vole
par bandes dans le temps de ses voyages, mais
sans garder, comme les Canards, d'ordre régu-
lier. H prend son essor de dessus Peau, et s’en-
vole avec beaucoup de légèreté. Cette Sarcelle
m'est pas aussi commune en France que la petite.
Sa longueur totale est de quinze pouces ( 406
millimètres },
L 4
168 SECONLE PARTLE.
Esp..24. Le CANARD petite Sarcelle ; Anas
Crecca, la tête d’un marron brun, etrayée d’un
large trait de vert bordé de blanc, qui s'étend
des yeux à locciput; la poitrine mouchetée de
points noirâtres; le miroir des ailes de couleur
verte ; les flancs rayés transversalement et en
zigzags blanchâtres et noirâtres; les pieds, les
doigts, les membranes, d’un gris cendré; le bec
et les ongles noirs.
La petite Sarcelle. Buffon, tome 9, page 265.
PL enlum. n° 947.
On la trouve en Europe, dans la mer Cas-
pienne, jusqu’à la Chine et jusqu’à la Louisiane.
Elle est d’une taille inférieure à celle de la Sar-
celle proprement dite. Sa longueur totale est de
quatorze pouces ( 379 mill.) Elle niche sur nos
étangs, et reste dans le pays toute l'année "Elle
se nourrit de plantes aquatiques, de cresson, de
graines de jonc, et même de petits poissons. Elle
a le vol très-prompt. Cet oiseau cache son nid
parmi les grands joncs, et le construit de leurs
tiges, de leurs moelles et de quantité de plumes.
Ce nid, fait avec beaucoup de soin, est assez
grand, et posé sur l’eau de manière qu'il hausse
et baisse avec elle; la ponte, qui se fait dans le
mois d'avril, est de dix et jusqu’à douze œufs,
de la grosseur de ceux du pigeon : ils sont d’un
blanc sale, avec de petites taches couleur de noi=
sette. Sa chair est très-estimée.
Onone III. Orrs ou Cananps. 169
Esp. 25. Le CANARD Sarcelle d'été, Anas
circia, tout le devant du corps d’un blanc lavé
de jaunâtre, tacheté de noir à la poitrine et au
bas-ventre; le miroir des ailes formé par une
bande noire, avec des reflets d’un vert d’éme-
raude et bordé de blanc ; tout le manteau cendré
brun; le bec noir; la queue pointue; les pieds
bleuâtres et leurs membranes noires.
La Sarcélle d'été. Buffon, tome 9, page 268.
Elle habite les étangs, les lacs et les rivières
d'Europe. Elle arrive dans nos contrées vers les
premiers jours de mars. Elle établit son nid dans
de grosses touffes de joncs ou d'herbe fort serrée,
et un peu élevé au-dessus du niveau du marais;
elle en tapisse le fond ayee des herbes sèches. La
femelle y dépose de diff à quatorze œufs d’un
blanc sale , et presque aussi gros que les premiers
œufs des jeunes poules. Le temps de l’incubation
est de vingt à vingi-trois jours. Cet Oiseau est
sensible au froid et s’apprivoise facilement. Il a
treize pouces (352 millim.) de longueur.
Esp. 26. Le CANARD Sarcelle de Féroé,
Anas hyemalis, tout le plumage d’un gris blanc,
uniforme sur le devant du corps, du cou et de la
tête; tout le manteau, avec le dessus de la tête
et du cou, d’un noirâtre mat et sans reflet; la
queue taillée en forme de coin; les deux plumes
intermédiaires plus longues; le bec noirâtre; les
pieds et les membranes brunâtres.
170 SEzconne Panrix.
La Sarcelle de Féroé. Buffon , tome g, p. 278.
Pi. enlum. n.° 999.
On la trouve dans le nord de l'Europe , de
l'Asie et de l'Amérique. C’est un oïseau de pas-
sage, qui se rend l'hiver dans les contrées plus
méridionales. Il nage et plonge avec la plus
grande facilité. T se nourrit de petits coquillages ;
il est de la grandeur du Canard sifieur. La fe-
melle pond sur les bords de la mer, «entre des
graminées , quatre ou cinq œufs d’un blanc
bleuâtre, semblables à des œufs de poule, etelle
les recouvre d’un duvet très-fin qu’elle s’arrache
de la poitrine, Cette Sarcelle a seize pouces trois
lignes ( 439 millim.) de longueur, et deux pieds
(650 millim.) de vol ou d’envergure.
Ogs. Il semble qu'on pourrait diviser le genre
nombreux des Canards , qui comprend un très-grand
nombre d'espèces, en quatre Familles établies sur la
-grandeur des individus ; savoir : 1.° les très-grandes
espèces, ou les Cygnes ; 2.° les grandes espèces , ou
les Oies ; 3.° les espèces moyennes, ou les Canards ;
4.9 les petites espèces , ou les Sarcelles.
On pourrait diviser les Oies en deux sections ;
savoir : les Oies-Crgnes, ou Oies à cou très-alongé ;
2.9 En Oies proprement dites, ou à cou gros et rac-
courci, approchant de celui de l'Oie commune.
La famille des Canards offrirait également deux
divisions prises de la forme du corps alongé ou
raccourci : la longueur de la queue, la huppe , four-
niraient des sous-divisions avantageuses pour la clas-
sification des espèces.
Onone HI. Ors-ou Canarps. 171
GENRE 68.
HARIE, MERGUS. Bec étroit, à peu
près cylindrique , droit jusqu’à la pointe,
garni sur les bords de dentelures dirigées en
arrière , terminé par une pointe crochue et
fléchie en manière d’ongle courbé d'une
substance dure et gornée.
Narines petites, ovales, placées vers le
milieu du bec.
Langue hérissée de papilles dures et tour-
nées en arrière.
Queue composée de seize, dix-huit ou
vingt pennes.
Jambes avancées vers le milieu du corps,
hors de l'abdomen , plus courtes que le corps
dont la position est horizontale ou oblique.
Pieds palmés ; à quatre Doigts : trois anté-
rieurs engagés dans une membrane entière ;
l'intermédiaire plus court que les latéraux ;
un postérieur dégagé,
Espèce 1. Le HARLE commun, Wergus Mer-
ganser , la tète ornée d'une huppe composée de
plumes fines, soyeuses, longues, relevées en hé-
risson FRS la nuque jusque sur le front ; le
devant du corps lavé de jaune pâle ; le dos noir
sur le haut et sur les grandes pennes des ailes,
172 SECONDE ParrTie.
blanc sur les moyennes et la plupart des couver-
tures, et joliment liseré de gris sur blanc au
croupion; la queue grise; les yeux, les pieds et
une partie du bec, rouges.
Le Harle. Buffon, iome 8, page 267, pl. 23.
PI. enlum. n.° 951, le mâle; et 953, la femelle.
On le trouve en France, en Angleterre, en
Norwége, en Islande et au Groënland; il est
connu dans l'Amérique sept@ntrionale jusqu’à la
Louisiane, et est très-commun dans l’état de
New-Yorck pendant l'automne et l'hiver. Il se
nourrit principalement de poissons; sa chair est
sèche et mauvaise à manger. Il nage tout le corps
submergé et la tête seule hors de l’eau ; il plonge
profondément, vit long-temps sous l’eau , et par-
court un grand espace avant de reparaitre. Quoi-
qu’il ait les ailes courtes, son vol est rapide, et
le plus souvent il file au-dessus de l’eau. Selon
les uns il établit son nid sur les arbres ou dans
les rochers, et selon quelques autres il niche au
rivage, et ne quitte pas les eaux. Sa ponte est,
dit-on, de quatorze œufs. Le Harle est d’une
grosseur intermédiaire entre le Canard et FOre.
Il a deux pieds deux pouces ( 704 mill.) de lon-
sueur. Dans le genre du Harle, la femelle est
5
constamment plus pelite que le mâle.
Esp. 2. Le HARLE huppé, Wergus serrator,
la tête ornée d’une huppe pendante, formée par
des brins fins et longs, dirigés de l’occiput en
One IL. O1xs ou Cananps. 193
arrière ; la tête, le haut du cou et la gorge,
d’un noir violet, changeantien vert doré ; la poi=
trine d’un roux varié de blanc; le dos noir; le
croupion et les flancs rayés en zigzags de brun,
de gris blanc et de cendré; les ailes variées de
noir, de brun , de blanc et de cendré; le bec rou-
geâtre au- ui von rouge en dessous, ainsi que
les pieds.
Le HARLE trop Puf tome 8, p. 273.
PI. enlum.mn.° 207, le mâle.
* Cette espèce présente plusieurs variétés,
Cet Oiseau, très-commun sur les lagunes de
Venise, se trouve en Danemarck ; en Me
en Hlecties en Silésie, en Due: On le trouve
au Groënland pendant l'été ; il fréquente l'ile de
Terre-Neuve, et paraît à la baie d'Hudson en
grand nombre , vole par troupes, et plonge avec
beaucoup de facilité. Il établit son. nid dans les
marais , sur les mottes de terre qui s'élèvent au-
dessus de l’eau, et le construit avec des grami-
nées et des plumes. La feméllé pond de huit à
treize œufs, semblables en “és aux œufs du
mr ré
Esp. 3. Le HARLE Piette de Drgus HIER
la tête ornée d’une huppe composée de plumes
longues, eflées, blanches et noires; un demi-
collier noir sur le haut du cou; Île corps varié de
blanc et de noir ; le. croupion et la queue cen-
drés; le bec noir; les pieds d’un gris bleuâtre.
174 Séconpe Pantrre.
La Pietle ou le petit Harle huppé. Buffon,
tome 8, page 275, pl. 24. PL énlum. n.0 449, le
mâle ; ét 450, la femelle.
On la trouve en France, en Italie, en Alle-
magne, en Islande, et dans l'Amérique septen-
trionale. C’est un oiseau de passage, à plumage
pie, auquel on à donné quelquefois le nom de
Religieuse. Elle est aussi fort connue sous le nom
de Pielte, sur les rivières d’Areet de Somme en
Picardie. Sa taille surpasse celle-de la Sarcelle ;
sa longueur est de quinze à seize pouces (406 à
433 millim. ).
Esp. 4. Le HAREE étoilé, WMergus minufus,
le dessus de la tête d’un rouge bai; le dessus du
corps ou le manteau d’un brun noirâtre; tout le
devant du corps blanc ; l'aile mi-partie de blanc et
de noir; la queue étagée, d’un brun noirâtre;
le bec et les pieds noirs.
Le Harle étoilé. Buffon, tome 8, page ÉrerS
On le trouve. en! Europe. Il porte en Suisse Le
nom de Canarddes.glaces,, parce qu’il ne paraît
sur les lacs qu’un peu avant le grand froid qui
vient les glacer. Il est de la grosseur de la Sar-
celle ; sa LE est de seize pouces (433 milli-
mètres).
Os. Ce Harle est appelé étoilé, à cause d’une
tache blanche figurée en étoile, et située au-dessous
d'une tache noire qui lui te les yeux.
Onpne ll, Oues ou Cananps. 175
GENRE 69.
PINGOUIN, ALCA: Bec court, fort,
gros, sans dentelures , aplati sur les côtés ,
plus long qu’épais dans les Pingouins, aussi
épais que long dans les Macareux , marqué
le plus: souvent par des sillons ou cannelures
transverses, :: Mandibule inférieure bossuée
vers la base. |
Narines linéaires , petites, situées à côté
de l'ouverture du bec.
Queue composée de douze ou seize pennes
dans les Pingouins ; de seize ne dans les
Macareux. '
Jambes placées tout-à-fait à l'arrière du
ventre, près de l'anus, et cachées dans
l'abdomen , plus courtes que le corps qui est
dans une position verticale ou perpendi-
culaire. :
Pieds palmés , à trois Doigts antérieurs
engagés dans une membrane entière:,.sans
doigt postérieur.
* L Bec aussi épais que long.
Les MacAREU x.
Espèce 1. Le PINGOUIN Macareux, Alca
Arctica , le bec rouge à la pointe, comprimé et
176 SEconDEe ParTie.
cannelé transversalement par trois ou quatre
petits sillons ; la tête, le cou, le dos, les ailes et
la queue, noirs; les joues, les côtés de la tête,
le dessous de la gorge, cendrés; le dessous du
corps blanc ; les pieds orangés.
Le Macareux. Buffon, tome 0, pl 358, pl. 26.
PI. enlum. n.° 275.
Cet Oiseau habite les îles et les pointes les plus
septentrionales de l'Europe et de l'Asie. On le
trouve au Groënland , ainsi qu’au Kamtschatka, à
la Caroline , aux Arcades et autres îles voisines de
Ecosse; on le retrouve aussi surinos côtes, à
Belle-Ile, dans.le golfe de Gascogne. ILest plus
petit que le Guillemot; il a un pied.(°325 mill.)
de longueur. Il se nourrit de langoustes, de che-
vréttes, d'étoiles, d’araignées*de mer , de divers
petits poissons et de coquillages qu'il saisit en
plongeant dans l’eau, sous laquelle il se retire
volontiers, et qui lui sert d’abri dans le danger.
Cet Oiseau ne fait point de nid. La femelle pond
sur la terre nue et dans des irous qu’elle sait
creuser et agrandir, un œuf très-gros , fort pointu
par le bout, et dé couleur grise-roussâtre. Sa
chair est d’un goût rance. Les-habitans des iles
Kuriles, et des autres situées entre celles-là et
PAmérique, se font des ornemens de son bec;
les insulaires de Donasaschka , dans la mer du
Sud, se vétissent de sa peau.
Esp.
Onpre IIL Orxs où Cananps. 177
* IL. Bec plus long qu'épais.
Les PINGOUINS.
Esp. 2. Le PINGOUIN Torda, Alca Torda,
le bec noir, tranchant par les bords, très-aplati
par les côtés qui sont cannelés de trois sillons,
dont celui du milieu est blanc; la tête, le cou et
tout le dessus du corps noirs ; le dessous du corps
entièrement blanc ; un pelit trait de blanc se
trace du bec à l'œil, ét un autre semblable trait
traverse obliquement l'aile ; les pieds, les mem-
branes et les ongles noirs.
Le Pingouin. Buffon, tome 9, p. 300, pl. 27,
le mâle; et 28, la femelle. PI. enlum. n.°5 1003,
le mâle; et 1004, la femelle.
On le trouve également dans les parties sep-
tentrionales de l'Amérique et de l’Europe. Il est
un peu moins gros que le Canard domestique ; sa
longueur est de quatorze pouces trois lignes
(385 millim. ). I vient nicher aux iles de Féroé,
le long de la côte occidentale d'Angleterre , et
jusqu’à l'ile de Wight, où il grossit la foule de
ces oiseaux de mer qui peuplent ces grands ro-
chers que les anglaïs ont appelés les Aiguilles. On
assure que cet oiseau ne pond qu'un œuf très-
gros en proportion de sa taille, d’un brun blan-
châtre. On ignore encore dans quel asile les Pin-
gouins, et particulièrement celui-ci, passent
Fhiver. ,
Esp. 3. Le PINGOUIN sans ailes, Æ/ca im-
M
178 SECONDE PARTIE.
pennis, le bec noirâtre, aplati sur les côtés et
creusé d’entaillures, avec huit sillons sur la partie
supérieure, et onze sur l'inférieure; la tête, le
cou, le dos et le dessus de la queue, d’un beau
noir; une grande tache blanche ovale entre le
bec et l'œil; les ailes très-courtes et inutiles pour
le vol; les pieds, les membranes et les ongles
noirs.
Le grand Pingouin. Buffon, tome 9, p. 393,
pl. 29. PI. enlum. n.° 367.
Cet Oiseau, dont l’espèce paraît peu nom-
breuse, ne se montre que rarement sur les côtes
de Norwége. Il ne vient pas tous les ans vi-
siter les îles de Féroé , et ne descend guère
plus au Sud dans nos mers d'Europe; du reste,
on ignore dans quelle plage il se retire pour
nicher. Ce Pingouin, qui ne marche guère plus
qu'il ne vole, demeure toujours sur l’eau , à l’ex-
ception du temps de la ponte et de la nichée. Il
est presque aussi gros qu’une Oie ; sa longueur
est environ de deux pieds ( 650 millim. )
Esp. 4. Le PINGOUIN Pie, Alca Pica, le
bec comprimé, marqué d’un seul sillon ; tout le
dessus du corps noir, le dessous blanc; les ailes
et la queue noires; les pieds, les membranes et
les ongles noirâtres.
Le petit Pingouin ou le Plongeon de mer dg
Belon. Buffon, tome 9, page 396.
Il habite les mers de l'Europe septentrionale,
Onone I]. Orrs ou Cananps. 179
et selon Pelon, sur la mer de Crète. Il à quinze
pouces ( 406 millim.}) de longueur. Il se nourrit
de chevrettes, d'insectes et de vers marins. Il
vole en troupes, cherche sa nourriture sur la côte
pendant le jour, mais se tient à la mer pendant
la nuit. Les Groënlandais se nourrissent de sa
chair et se revètent de sa peau.
GENRE *,
MANCHOT, 4APTENODYT A.Bec droit,
lisse , légèrement comprimé , comme en
couteau : Mandibule supérieure plus longue,
sillonnée de cannelures obliques : Mandibule
inférieure tronquée à la pointe.
Narines linéaires , placées à peu près sur le
milieu du bec.
Langue couverte de pointes recourbées en
arrière.
Ailes en -forme de nageoires, dénuées de
grandes pennes.
Queue composée de vingt-deux pennes,
roides, larges, et à peine barbues.
Jambes placées tout-à-fait à l'arrière du
ventre , près de l'anus , cachées dans l’abdo-
men , et plus courtes que le corps qui est
dans une position verticale ou perpendi-
culaire.
Pieds palmés , à quatre Doigts ; trois an-
M 2
180 SEcOoNDE PARTIE.
térieurs engagés dans une membrane en-
tière ; un postérieur dégagé.
Os. On a donné indistinctement le nom de Pin-
gouin , Pinguin, à deux Familles d'Oiseaux , dont
l’une (les Manchots ) habite les mers du Sud, l’autre
(les Pingouins ) ne se trouve que dans les mers du
Nord. Ils ont les uns et les autres les mêmes habitudes,
mais ils différent par quelques caractères physiques.
Les Manchots ont quatre doigts, et les Pingouins
trois doigts sans vestige de doigt postérieur. Les pre-
miers ont les moignons des aïles étendus en nageoires
par une membrane , et couverts de plumales placées
si près les unes des autres, qu’elles ressemblent à des
écailles ; les seconds ont des aïles très-petites, cou-
vertes de véritables plumes , maïs si courtes, qu’elles
ne peuvent servir pour le vol. Le bec des Pingouins
est aplati , sillonné de cannelures par les côtés, et
relevé en lame verticale ; celui des Manchots au con-
traire est cylindrique , effilé et pointu. Enfin le corps
des Pingouïns est revêtu de véritables plumes courtes
à la vérité, mais qui offrent l'apparence de la plume,
au lieu que celui des Hanchots est revêtu d’un duvet
pressé , offrant toute l'apparence d'un poil serré et
ras, sortant par pinceaux courts de petits tuyaux lui-
sans , et qui forment comme une côte ‘de maille,
impénétrable à l’eau. C’est donc aux Manchots qu'on
peut spécialement donner le nom d'Oiseaux sans
ailes ; et même en s’en tenant au premier coup d'œil,
on pourrait aussi les appeler Oiseaux sans plumes.
Les Pingouins et les Manchots habitent les mers
glaciales ; ils sont privés de la faculté de voler ; les
Pingouins peuvent tout au plus voleter. Les uns et
Onone II. Ores ou Cananps. 181
les autres ont une grande analogie dans leur démarche
et leur naturel. D'après la position de leurs jambes
placées tout-à-fait à l'arrière du ventre, près de l'anus,
ils se tiennent droits dans une situation perpendicu-
laire, de même que les Macareux. Les Manchots se
tiennent assis sur leur croupion, et se terrent dans des
tanières comme certains quadrupèdes. Le genre des
Manchots ne renferme aucune espèce européenne.
GENRE 70.
PÉTREL, PROCELLARIA. Bec sans
dentelures , légèrement aplati par les côtés :
Mandibule supérieure recourbée en croc ;
la pointe de l’inférieure creusée en gouttière,
et comme tronquée en manière de cuiller
( dans les Pétrels ) : la pointe de chaque
Mandibule aiguë, recourbée en crochet (dans
les Pétrels-pufjins ).
Narines situées sur la base du bec, com-
posées de deux petits tuyaux , qui, par leur
forme , présentent un cylindre tronqué ( dans
les Pétrels ), distinctes dans les Pétrels-
puffins.
Queue composée de. douze à quatorze
pennes.
Jambes avancées vers le milieu du corps
et hors de l'abdomen, plus courtes que le
M 3
182 SECONDE PARTIE.
corps dont la position est horizontale ou
oblique.
Pieds palmés , à trois Doigts antérieurs en-
gagés dans une membrane entière : les deux
doigts latéraux portent un rebord à leur
partie extérieure : le postérieur n’est qu'un
petit ergot ou éperon , sortant immédiate-
ment du talon , sans articulation ni phalange.
Os. Les espèces de ce Genre sont divisées en deux
Tribus ; savoir : les Pérrezs proprement dits, et les
Pérrecs-PurFINS. Tous ces oiseaux ont le même ins-
ünct, les mêmes babitudes , n’habitent la terre que la
nuit et dans le temps des couvées , s’enfoncent dans
des trous de rochers , se cachent sous terre, y placent
leur nid, et font entendre du fond de €es trous leur
voix désagréable , que l’on prendrait le plus souvent
pour le croassement d’une grenouille. Ils nourrissent
et engraissent leurs petits en leur dégorgeant dans le
bec la substance à demi-digérée , et déjà réduite en
huile , des poissons qui paraissent être leur unique
nourriture. Si on les attaque dans leur retraite, ou si
on veut leur enlever leurs petits, la peur ou l'espoir
de se défendre, leur fait lancer aux yeux des chasseurs ,
Fhuile dont leur estomac est rempli ; et comme leurs
nids sont placés sur des rochers très-élevés et très-
escarpés , l'ignorance de ce fait a coûté la vie à quel-
ques observateurs qui, aveuglés par cette huile, se
sont laissé tomber dans les précipices ou dans la mer.
De tous les oiseaux qui fréquentent les hautes mers,
les Pétrels et les Puffins sont les plus hardis à se por-
ter au loin , à s’écarter , et même à s’égarer sur le
Onore III. Orrs ou Cananps. 183
vaste océan : mouvement des flots , agitation des
vents , orages , tempêtes , rien ne peut arrêter leur
audace et leur confiance. Les navigateurs les ont ren-
contrés soit du côté des pôles, soit dans les autres
zones ; par-tout ils les ont vus se jouer avec sécurité
sur la mer, et braver ses fureurs.
Pourvus de longues ailes, muuis de pieds palmés,
les Pétrels ajoutent à l’aisance , à la légèreté du vol,
la singulière faculté de marcher sur l’eau et même d’y
courir , en frappant de leurs pieds avec une extrême
vitesse la surface des ondes. C’est de cette marche sur
l'eau que vient le nom de Pétrel , formé de peter ou
peterril que les matelots anglais ont imposé à ces
oiseaux , en les voyant courir sur la mer, comme
l’apôtre Saint Pierre y marchait.
GENRE 71.
ALBATROS , DIOMEDEA. Bec droit,
comprimé sur les côtés : l'extrémité de la
Mandibule supérieure recourbée en croc,
celle de l’inférieure creusée en gouttière , et
comme tronquée.
Narines ouvertes en forme de petits rou-
leaux ou étuis couchés vers la racine du bec,
dans uné rainure qui de chaque côté le sil-
lonne dans toute sa longueur.
Langue petite, occupant la moitié de la
longueur du bec.
Queue composée de . . « . pennes.
M 4
184 SECONDE PARTIE.
… Jambes avancées vers le milieu du corps et
hors de l'abdomen, plus courtes que le corps
dont la position est horizontale ou oblique.
Pieds palmés, à trois Doigts antérieurs
engagés dans une membrane entière , sans
Doigt postérieur.
Os. L’Albatros est le plus gros des Oiseaux d’eau,
sans en excepter le Cygne. Sa très-forte corpulence
Jui a fait donner, par les navigateurs, le nom de
Mouton du cap, parce qu'en effet il est presque de la
grosseur d’un mouton. Il a près de trois pieds (974 m.)
de longueur, et au moins dix pieds ( 3 mèt. 248 mill. }
de vol ou d'envergure.
GENRE 72.
=
PÉLICAN , PELELANUS. Bec long ,
droit , aplati, horizontal dans les Pélicans,
presque cylindrique dans :les Cormorans ,
conique dans les Fous, erochu ou recourbé
vers le bout, terminé par un onglet.
Narines placées dans un sillon situé sur
les côtés du bec , peu apparentes ou presque
invisibles dans le plus grand nombre des
espèces classées dans ce genre.
Face nue ou dénuée de plumes , et seu-
lement couverte d’une peau nue dans la plu-
part des espèces.
[2
Onpne IIL Orrs ou Cawanps. 185
+ :Poche membraneuse sous la gorge.
. Queue composée de dix , douze , quatorze
ou vingt pennes selon les espèces.
. Jambes avancées vers le milieu du corps
et hors de l'abdomen , plus courtes que le
corps qui est dans une position horizontale
ou oblique.
Pieds palmés, à quatre Doigts engagés
dans une membrane entière.
* I. Bec sans dentelures.
Espèce 1. Le PÉLICAN Onocrotale, Peleca-
nus Onocrotalus , le corps blanc; une poche
membraneuse en forme de sac-sous la gorge; les
grandes pennes des ailes noires; les pieds de
couleur plombée,
Le Pélican. Buffon, tome 8, p. 282, pl. 25.
PI. enlum. n.° 87.
Cet Oiseau, sans être tout-à-fait étranger à
nos contrées, y est pourtant assez rare, On le
trouve dans les provinces méridionales qu’arrose
le Danube, assez fréquemment sur les lacs de la
Pussie rouge et de la Lithuanie, dans le nord
de l'Amérique jusqu’à la baie d'Hudson, et dans
le Sud jusqu'aux terres Australes. En général le
Pélican parait appartenir spécialementaux climats
plus chauds que froids. On le trouve également
en Italie, dans l'Asie mineure, dans la Grèce et
186 SECONDE PARTIE.
dans plusieurs endroits de la mer Méditerranée,
et en plus grand nombre dans les contrées méri-
dionales du nouveau continent. Cet Oiseau , aussi
vorace que grand dévastateur, engloutit dans
une seule pêche autant de poissons qu'il en fau-
drait pour le repas de six hommes. Il avale aisé-
ment un poisson de sept à huit livres. En capti-
vité, 1} mange les rats et d’autres petits animaux.
La poche membraneuse qui pend au-dessous de
la mandibule inférieure, peut contenir plus de
vingt pintes de liquide ( 18 lit. 626 millilit.) Cet
Oiseau place son nid au bord des eaux; il le pose
à plate terre, et le garnit intérieurement d'herbes
molles. La femelle pond cinq œufs de couleur
blanchôtre , et semblables aux œufs de Cygne.
Cet Oiseau parait susceptible de quelque éduca-.
tion ; il n’a rien de farouche, et s’habitue volon-
tiers avec l’homme. Le Pélican égale le Cygne en
grosseur, mais ses ailes ont beaucoup plus d’en-
vergure. Îl a cinq pieds deux pouces neuf lignes
( x mèt. 698 mill.) de longueur, et onze pieds
(3 mèt. 573 millim.) de vol ou d’envergure.
Esp. 2. Le PÉLICAN Cormoran, Pelecanus
Carbo, tout le plumage d’un noir lustré de vert;
le dessus de la tête orné de brins blancs pareils à
des soies, formant une espèce de huppe; une
peau nue sous le bec; la gorge blanche; la queue
étagée, composée de quatorze pennes roides,
arrondies; les pieds, les membranes et les ongles
d’un beau noir.
Onone II, Ores ou Caranps. 187
* Le Cormoran. Buffon, tome 8, p. 310, pl. 26.
PI. enlum. n.° 927.
On le trouve sur toutes les mers, dans les pa-
rages les plus éloignés, aux Philippines, à la
nouvelle Hollande, et jusqu’à la nouvelle Zé-
lande, au Sénégal, au Cap de Bonne-Espérance ;
et ce qu'il y a de singulier dans sa nature, c’est
qu’il supporte également les chaleurs de ce der-
nier climat et les frimats de la Sibérie. Le Cor-
moran est d’une telle adresse à pêcher et d’une si
grande voracité, que quand il se jette sur un
étang il y fait plus de dégâts qu’une troupe en-
tière d’autres oiseaux pêcheurs; heureusement il
se tient presque toujours au bord de la mer. Il
est rare de le trouver dans les contrées qui en
sont éloignées. Il niche sur les arbres élevés ; la
femelle pond trois œufs , de la grosseur de ceux
de l'Ore. Dans quelques pays, comme à la Chine,
et autrefois en Angleterre, on a su mettre à
profit le talent du Cormoran pour la pêche, et
en faire pour ainsi dire un pêcheur domestique,
en lui bouchant d’un anneau le bas du cou pour
l'empêècher d’avaler sa proie, et l’accoutumant à
revenir à son maitre en rapportant le poisson
qu'il tient dans son bec. La longueur totale de
cet Oiseau est de plus de deux pieds et demi (812
millimètres ).
Esp. 3. Le PÉLICAN petit Cormoran, Pele-
canus Graculus, le corps noirâtre en dessus, brun
”
188 SECONDE PARTIE.
en dessous; la queue composée de douze pennes
arrondies.
Le petit Cormoran ou le Nigaud. Buffon, t.8,
page 310.
Cette espèce, aussi répandue que la première,
se trouve sur-tout dans'les iles et les extrémités
des continens austraux. On en voit en assez grand
nombre sur les côtes d'Angleterre, d'Irlande, de
Suède, de Norwége, d'Islande, de Hollande.
Ce petit Cormoran a les mêmes habitudes natu-
relles que le grand, auquel il ressemble en gé-
néral par la figure et les couleurs. Comme lui, le
Nigaud niche sur les arbres; ses œufs sont longs
et de couleur blanche. Il nage le corps plongé et
la tête seule hors de l’eau; il évite le coup de
fusil, en enfonçant la tête à l'instant qu'il voit
le feu. La longueur totale de cet Oiseau est de
deux pieds trois pouces ( 731 millimètres ).
Esp. 4. Le PÉLICAN huppé, Pelecanus cris-
latus , le corps d’un vert luisant en dessus : le
bec et Les pieds d’une couleur obscure ; le sommet
de la tête orné d’une huppe.
On le trouve en Angleterre, en Norwége, en
Islande, au Groënland, Il est un peu plus petit
que le précédent.
Onpne III. Orrs ou Cananps. 189
* IL Bec dentelé, légèrement recourbé à la
pointe.
Ongle du Doigt du milieu dentelé intérieurement.
Les Fous.
Esp. 5. Le PÉLICAN Fou commun, Peléca-
nus Sula, le ventre blanc; tout le reste du plu-
mage d’un cendré brun; la peau nue qui entoure
les yeux, jaune, ainsi que la base du bec dont la
pointe est brune ; les pieds d’un jaune pâle.
Le Fou commun. Buffon, tome 8, page 368,
pl. 29.
On le trouve aux Antilles, à la Caroline, à la
nouvelle Espagne, sur les côtes du Brésil, aux
îles Bahama , où l’on assure qu’il pond tous les
mois de l’année deux ou irois œufs, ou quelque-
fois un seul, sur la roche toute nue. Sa chair est
noire et sent le marécage. Cet Oiseau est d’une
taille moyenne, entre celle du Canard et de
l'Oce ; sa longueur est de deux pieds cinq pouces
(785 millimètres). .
Esp. 6. Le PÉLICAN Fou blanc, Pelecanus
piscator , le plumage blanc; les pennes des ailes
et une partie de leurs couvertures, brunes; la
peau nue qui entoure les yeux de couleur rouge,
de même que le bec et les pieds; les pennes de la
queue qui est étagée , taillées en forme de coin.
Le Fou blanc. Buffon, tome 8, page 371.
190 SECONDE PARTIE.
On le trouve aux mêmes lieux que le Fou
commun. 1] est de la grosseur du Canard sau-
vage ; il a deux pieds sept pouces ( 839 mill.) de
longueur.
Esp. 7. Le PÉLICAN Fou de Bassan, Pele-
canus Bassanus , le plumage blanc; Jes grandes
pennes des ailes brunes ou noirâtres; la peau
nue qui entoure les yeux d’un beau bleu , ainsi
que le bec; les pennes de la queue qui est éta-
gée , taillées en forme de coin; les pieds bruns.
Le Fou de Bassan. Buffon, tome 8, page 376.
PI. enlum. 278.
On le irouve à l'ile de Bassan, aux îles de
Féroé, à l'ile d’Alise , et dans les autres iles Hé-
brides; il se montre encore en Islande, en Nor-
wége, à la Caroline, à Terre-Neuve, il s'avance
même jusqu’au Groënland. Il se nourrit de pois-
sons, principalement de harengs, dont sa chair
retient le goût. Il niche à l'ile de Bassan, dans
des trous de rochers, où il ne pond qu’un œuf,
Il quitte le nord en automne, et passe Fhiver
dans le midi. Cet Oiseau est de la grosseur de
l’Oie ; sa longueur est de deux pieds onze pouces
(947 mill. ), et son envergure de cinq pieds trois
pouces ( r mètre 705 millimètres ).
GENRE 93.
ANHINGA , PLOTUS. Bec droit, effilé,
One III. Orxs ou Cananps. 191
pointu, barbelé à la pointe par de petites
dentelures rebroussées en arrière.
Les ouvertures des Narines en fente,
placées à la base du bec.
Face et Menton nus ou dégarnis de
plumes.
Queue composée de douze pennes.
Jambes avancées vers le milieu du corps
et hors de l'abdomen , plus courtes que le
corps dont la ces est horizontale ou
oblique.
Pieds palmés à quatre Doigts engagés
dans une membrane entière.
Ongle du doigt intermédiaire dentelé sur
le côté interne.
Os. Le genre des Anhingas ne présente aucune
espèce européenne. Ces oïseaux ont la tête petite,
effilée , le cou grêle , excessivement alongé : au pre-
mier aspect , ils présentent l'apparence d’un serpent
enté sur le corps d’un oiseau. On les trouve dans les
pays les plus chauds et les plus abondamment arrosés
des deux continens. Ils fréquentent les eaux douces,
et se nourrissent spécialement de poissons qu'ils pê-
chent avec la plus grande dextérité, en étendant brus-
quement le cou , et lançant comme un dard leur bec
aigu ; ils le retirent ensuite pour les dévorer avec leurs
doigts et leurs ongles. Quoique palmipèdes, ils se per-
chent sur les arbres, et ils y établissent leur nid. Leur
peau est très-épaisse ; leur chair, ordinairement très-
grasse, a un goût huileux désagréable,
v
192 SECONDE PARTIE.
GENRE 74.
PAILLE-EN-QUEUE, PHAËETON.
Bec en couteau, droit , pointu , légèrement
dentelé par les bords : Gorge béante à la
racine du bec.
Narines closes, alongées.
Queue composée de douze à quatorze
pennes ; les deux pennes intermédiaires fort
étroites , beaucoup plus longues que les
latérales.
Jambes avancées vers le milieu du corps
et hors de l'abdomen, plus courtes que le
corps qui est dans une position horizontale
ou oblique.
Pieds palmés à quatre Doigts engagés
dans une membrane entière ; le doigt pos-
térieur tourné en dedans.
Ogs. Quoique l'apparition des Pailles-en-Queue
soit regardée par les marins comme un signe de la
proximité de quelque terre , il est certain qu'ils s'en
éloignent quelquefois à des distances prodigieuses , et
qu'ils se portent au large à plusieurs centaines de
lieues. Indépendmment d'un vol puissant et très-
rapide , ces oiseaux ont, pour fournir ces longues
traites , la faculté de se reposer sur l’eau , et d’y trou-
ver un point d'appui au moyen de leurs larges pieds
entièrement
One III. Ores ou Cawanps. 193
entièrement palmés. Ils se tiennent rarement à terre ,
et se posent sur la cime des rochers et sur les arbres les
plus élevés. Les poissons volans sont leur principale
nourriture, et c'est en rasant la surface de la mer
qu'ils leur font la chasse. Parmi ces oiseaux , les uns
placent leur nid dans les creux d’arbres , les autres
recherchent les rochers les plus escarpés pour y faire
leur ponte, et tous habitent de préférence les îles peu
fréquentées et isolées au milieu des mers qui baignent
les deux continens.
GENRE 975.
GRÉBE , COLYMBUS. Bec sans dente-
lures , effilé, droit, pointu.
Narines très-étroites , situées à la base
du bec.
Queue très-courte ou nulle.
Jambes placées tout-à-fait à l’arrière près
de l'anus , et cachées dans l'abdomen, plus
courtes que le corps qui est dans une posi-
tion perpendiculaire ou verticale.
Pieds très-aplatis par les côtés, palmés,
à trois Doigts , dans les Guzllemots ; à quatre
Doigts , dans les P/ongeons ; lobés, c’est-
à-dire , garnis sur leurs parties latérales
d'une membrane simple , dans les Grèbes.
Ongles courts, aplatis.
194 SECONDE PARTIE.
* L. Pieds à trois Doigts antérieurs, engagés dans
une membrane entière, sans doigt postérieur.
Queue trés-courte , composée de 12 à 14 pennes.
Les GUIL1Lz1EMOTSs.
Espèce 1. Le GRÈBE Guillemot, Colymbus
Troile, tout le devant du corps d’un blanc de
neige; la tête, le cou, le dos et les ailes d’un
cendré brun ou noir enfumé; les plumes secon-
daires des ailes blanches à la pointe; le bec, les
pieds, les doigts et les membranes noirs.
Le Guillemot. Buffon, tome 9, p. 350, pl. 23.
PI. enlum. n.° 903, fig. 1.
On le trouve sur les côtes de l’Ecosse, de la
Norwége, de l'Islande et des îles Féroé; il des-
cend pendant lhiver sur les côtes d'Angleterre.
U niche sur les rebords saillans des rochers ;
chaque couvée n’est que d’un œuf, gros comme
celui d’une Ore, verdâtre et varié de taches irré-
gulières noirâtres. Il est fort pointu par un
bout, et très-gros pour la grandeur de loiseau
qui est à peu près celle du Canard, et dont la
longueur est de dix-sept pouces ( 460 mill. }
Esp. 2. Le GRÈBE petit Guillemot, Colymbus
Grylle, la tête, le dessus du corps, la gorge et
le cou noirâtres, de même que les petites cou-
vertures supérieures des ailes et de la queue; le
reste du devant du corps, les grandes couver-
Onone III. Orxs ou Cawanps. 195
tures des ailes, blancs, les pennes d’un brun noi-
râtre ; le bec noir ; les pieds et les doigts d’un
rouge sombre; les membranes noirâtres.
Le petit Guillemot, improprement nommé
Colombe de Groënland. Buffon , tome 9, p. 354.
PI. enlum. n.° 917, la femelle.
Gmelin cite cette espèce de Buffon, sous le
nom d’A/ca Alce, et de Colymbus Grylle, ce qui
fait un double emploi de synonymie.
On trouve ce Guillermo! au Groënland, sur les
côtes du pays de Galles et d’'Ecosse, ainsi qu’en
Suède et au Spitzberg. Il établit son nid dans des
crevasses de rochers peu élevés. La ponte, est de
deux œufs, aussi gros que ceux de poule, blan-
châtres et marbrés d’un grand nombre de taches
noires et grises. Cet Oiseau est de la grosseur d’un
Pigeon ; sa longueur est de neuf pouces ( 244
millimètres ).
* IL. Pieds à quatre Doigts , les trois antérieurs
engagés dans une membrane entière.
Queue trés-courte, composée de vingt pennes.
Les ProNGEONS.
Esp. 3. Le GRÈBE grand Plongeon, Co/ym-
bus Immer, la gorge, la poitrine et le dessous du
corps d’un blanc pur; le dos, le dessus du corps
ondés de gris-blanc sur gris-brun , avec un même
brun nué et pointillé de blanchâtre sur le dessus
N 2
196 SECONDE PARTIE.
de la tête et du cou qui de plus est orné vers le
bas d’un demi-collier teint des mêmes couleurs ;
le bec d’un cendré brun; les pieds, les doigts,
les membranes et les ongles noirâtres.
Le grand Plongeon. Buffon, tome 8, p. 25r.
PI. enlum. n.° 914.
On le trouve sur les lacs de Suisse, et sur
celui de Constance. Il est presque de la grandeur
et de la taille de lOe. Il à deux pieds sept pouces
(339 millim. ) de longueur. Cet Oiseau, comme
tous les Plongeons et les Grèbes, parcourt libre-
ment et en tout sens les espaces dans l’eau; il y
trouve sa subsistance, un abri, un asile. Il éta-
blit son nid au milieu des roseaux et des laiches,
et le place sur l’eau.
Esp. 4. Le GRÈBE petit Plongeon , Co/ymbus
slellatus , tout le devant du corps blanc; le dos,
le dessus du cou et de la tête d’un cendré noi-
râtre, tout parsemé de petites gouttes blanches.
Le petit Plongeon. Buffon, t. 8, p.254, pl.2r.
PI. enlum. n.° 992, sous la dénomination de
Plongeon.
On le trouve sur les étangs de France; sur la
Tamise, en Angleterre. Il se nourrit principale-
ment de sardines, et pond dans l’herbe, sur le
bord des lacs, deux œufs ovales de la grosseur
de ceux de l’Oie. Ses habitudes sont les mêmes
que celles du grand Plongeon , mais ses dimen-
sions sont bien moindres. Il a tout au plus un
Onone II. Orrs ou Cananrps. 197
pied neuf pouces ( 568 millim.) de longueur, et
deux pieds et demi (812 millim.) d'envergure.
Esp. 5. Le GRÈBE Imbrim, Col/ymbus gla-
cialis, la tête, le cou et tout le dessus du corps
noirs, avec des reflets violets sur la tête, et verts
sur le cou; tout le dessous du corps d’un beau
blanc ; le cou entouré d'un collier formé par de
petites raies longitudinales alternativement noires
et blanches; le manteau tout parsemé de mou-
chetures blanches ; le bec noir, d’un blanc pâle
à la pointe ; les pieds noirâtres.
L’Imbrim ou grand Plongeon de la mer du
Nord. Buffon, 1.8, p.258, pl. 22. PI. enlum.
n.° 952.
Cet Oiseau est répandu dans le nord des deux
continens. Dans l’ancien , il s'avance quelquefois
jusque sur les côtes d'Angleterre , dans les hivers
rigoureux; mais en tout autre temps sa retraite
ordinaire est aux Arcades, aux iles Féroé, sur
les côtes d'Islande, et vers le Groënland. Dans
le nouveau , il passe la mauvaise saison dans les
États-Unis. C'est la plus grande espèce de ce
genre. Il est de la grosseur d’une ze; sa lon-
gueur est de trois pieds (974 millim.), et son vol
de quatre pieds ( 1 mètre 299 millim. ) Il vole ra-
rement, mais son vol est élevé; il habite égale-
ment la mer et les eaux douces, plonge avec fa-
cilité, et pêche avec beaucoup d’adresse. Il cons-
truit son nid de mousses et d’herbes, sur les
N 3
198 SEconne Partis.
bords solitaires des grands lacs; la ponte est de
deux œufs fort gros et d’un brun clair. Les natu-
rels se font avec sa peau une sorte de vêtement.
Esp. 6. Le GRÈBE Plongeon Lumme,
Colymbus arcticus , le dos noir, parsemé de
petits carrés blancs; le dessous du corps blanc;
la gorge noire, ainsi que le devant de la tête
dont le dessus est couvert de plumes grises ; le
haut du cou garni de semblables plumes grises,
et paré en devant d’une longue pièce nuée de
noir, changeant en violet et en vert; les pennes
des ailes noires, ainsi que la queue et les pieds.
Le Lumme ou petit Plongeon de la mer du
Nord. Buffon, tome 8, page 261. PI. enlumin.
n.° 308, la femelle, sous la dénomination de
Plongeon à gorge rouge de Sibérie.
On le trouve sur les côtes de la Baltique, dans
les lacs de la Suède, sur les côtes de Norwége,
d'Islande et du Groënland. Il les fréquente pen-
dant tout l'été, et y fait ses petits qu’il élève avec
des soins et une sollicitude singulière. La ponte
n’est que de deux œufs. Cet Oiseau est de la taille
du Canard commun ; sa longueur totale est de
deux pieds (650 millim.) Les Lapons se font
des bonnets d'hiver de sa peau. Zumme ou Loom
en Lapon, veut dire boiteux, et ce nom peint la
démarche chancelante de cet oiseau.
Onone II. Oxxs ou Cananps. 199
“UT. Pieds à quatre Doïgtfs : les trois antérieurs
garnis sur leurs parties latérales d'une large
membrane simple.
Tarses trés-aplatis par les côtés, garnis dans leur
partie postérieure d'écailles qui forment une
double dentelure semblable à celle d'une scie.
Queue nulle.
* 1. Grandes espèces : les GRÈBES.
Esp. 7. Le GRÈBE commun, Co/ymbus uri-
nator, tout le dessus du corps d’un brun sombre
lustré; tout le devant d’un très-beau blanc ar-
genté; une espace entre le bec et l’œil dénué de
plumes , de couleur rouge ; le bec brun en dessus,
rougeâtre sur les côtés et en dessous; les pieds,
les doigts, les membranes rougeâtres ; les ongles
bruns, larges et plats.
Le Grèbe. Buffon, tome 8, p. 227. PI. enlum.
n.° 941.
Cette espèce se trouve sur les lacs de Suisse,
et particulièrement sur celui de Genève, sur
celui de Nantua, sur certains étangs de Bourgogne
et de Lorraine. Ce Grèbe est le plus connu. Il est
un peu plus gros que la Foulque; sa longueur
est d’un pied neuf à dix pouces ( 568 à 595 mill.)
Il construit son nid sur les grands étangs, avec
des roseaux et des joncs entrelacés ; ce nid est
à demi plongé, et comme flottant sur l’eau qui
N 4
200 SECONDE PARTIE.
cependant ne peut l'emporter, car il est affermi
et arrêté contre les roseaux. La ponte est ordi-
nairement de deux, et rarement de plus de trois
œufs.
Esp. 8. Le GRÈBE obscur, Colymbus obscu-
‘rus,.le sommet de la tête d’un noir verdâtre;
une petite tache blanche entre la mandibule su-
périeure et l’œil ; l’espace nu entre celui-ci et le
bec, d'un rouge foncé ; le dessus du corps d’un
brun noirâtre; les côtés de la tête et le dessous
du corps d’un beau blanc, avec quelques taches
noirâtres sur le bas-ventre; les pieds et les mem-
branes d’un vert obscur; les ongles bruns.
Cette espèce habite nos mers, et se retrouve
dans le nord de l'Amérique. On la voit pendant
lhiver dans les environs de New-Yorck. Elle est
plus petite que le Grèbe commun ; elle a un pied
( 325 millim. ) de longueur.
Esp. 9. Le GRÈBE huppé, Colymbus aurilus,
le sommet de la tête orné de longues plumes qui
se séparent en deux touffes et forment une petite
huppe sur chaque côté de l’occiput; le devant du
cou marqué de taches d’un brun marron; le
dessus du corps d’un brun noirâtre ; le dessous
d'un blanc argenté; les pieds d’un brun olivâtre;
le bec et les ongles noirâtres.
Le Grèbe huppé. Buffon, tome 8, page 233.
Cette espèce se trouve également en mer et
Onone III. Ores ou Cananps. 201
sur leslacs, dans la Méditerranée comme sur nos
côtes de l'Océan; elle se retrouve en Sibérie et
dans l'Amérique septentrionale. Cet Oiseau se
nourrit de poissons, et il détruit beaucoup de
jeunes merlans et de frai d’esturgeons.
Esp. 10. Le GRÈBE cornu , Co/ymbus
crislatus , le sommet de la tête garni de plumes
qui s'alongent un peu en arrière, et qui forment
une espèce de huppe comme divisée en deux
cornes; une sorte de crinière coupée en rond
autour di cou, formée par des plumes alongées,
rousses à la racine, noires à la pointe; le dessus
du corps d’un brun noirâtre, avec un peu de
blanc sur les ailes; tout le devant du corps d’un
beau blanc argenté; les flancs roux.
Le Grèbe cornu. Buffon, t.8, p. 235, pl. 19.
PI. enlum. n.° 400. Voyez l'Art d’'empailler les
Oiseaux , pl. HI.
Cette espèce est fort répandue; on la trouve
en France, en Italie, en Suisse, en Allemagne,
en Angleterre, et même en Amérique. Elle se
nourrit de petits poissons, quelquefois de végé-
taux; elle fait son nid dans les roseaux, le pose
de manière qu’il flotte sur l’eau, et le construit
avec diverses plantes, le ményanthe, le nénuphar,
lhottone, etc. La femelle y dépose quatre œufs
blancs, de la grosseur de ceux de pigeon. Cet
Oiseau est un peu plus grand que le Grèbe com-
mur, Sa longueur totale est de dix-huit pouces
202 SECONDE PARTIE.
(487 millim.), et son vol de deux pieds deux
pouces neuf lignes ( 724 millimètres ).
Esp. 11. Le petit GRÈBE cornu , Co/ymbus
cornutus , la tête ornée de deux pinceaux de plu-
mes qui, partant de derrière les yeux, forment
deux espèces de cornes d'un roux orangé; le
devant du cou et les flancs de cette même cou-
leur ; le haut du cou et la gorge garnis de plumes
renflées, mais non tranchées ni coupées en cri-
nière , d’un brun teint de verdâtre de même
que le dessus de la tête; le manteau brun, le
plastron d’un blanc argenté.
Le petit Grèbe cornu. Buffon, tome 8, p. 237.
PI. enlum. n.° 404, fig. 2, sous le nom de Grèbe
de l'Esclavonie.
Cette espèce est connue dans la plupart des
contrées de l'Europe, soit maritimes, soit médi-
terranées. Elle se trouve dans l'Amérique sep-
tentrionale, à la baie d'Hudson. Elle place son nid
à flot sur l’eau, dans les anses. La ponte est de
quatre ou cinq œufs. Ce Grèbe a un pied (325
millim.) de longueur, et un pied huit pouces
(541 mill.) de vol ou d'envergure.
Esp. 12. Le GRÈBE à joues grises, Colymbus
rubricollis, le devant du cou roux; le manteau
d’un brun noir de même que les ailes dont les
pennes secondaires sont blanches; la gorge mar-
quée de quelques stries brunes; les flancs ferru-
Onore IIL. Orrs ou Cananps. 203
gineux ; le ventre blanc; le bec noir ; l'iris fauve;
les pieds noirâtres.
Le Grèbe à joues grises ou le Jougris. Buffon ;
t. 8, p.241. PI. enlum. n.° 931.
On trouve cette espèce dans plusieurs contrées
de l'Europe.
* 2. Pelites espèces : les CASTAGNEUX.
Esp. 13. Le GRÈBE Castagneux, Co/ymbus
minor, le dessus de la tête et du corps d’un brun
châtain ou couleur de marron; la poitrine et le
ventre d’un blanc argenté ; deux petits pinceaux
de duvet placés au-dessus du croupion, tiennent
lieu de queue; le bec brun en dessus, rougeâtre
en dessous; les pieds verdâtres.
Le Castagneux. Buffon, tome 8, p.244, pl. 20.
PI. enlum. n.° 905.
On le trouve sur les eaux douces en ose
et dans l'Amérique septentrionale; il habite éga-
lement les mers. Il se nourrit d'insectes, de
plantes aquatiques, de petites écrevisses et de
menus poissons, de chevrettes, d’éperlans. Il
établit son nid sur l’eau, et le construit avec des
graminées et des tiges de plantes. La ponte est de
cinq à six œufs. Ce Grèbe est un des plus petits
oiseaux navigateurs, et beaucoup moins grand
. que les autres. Sa longueur est de neuf pouces
(244 millim.) Le brun châtain ou marron sur le
dos a fait donner à cet oïseau le nom de Cas-
lagneux.
204 SECONDE PARTIE.
GENRE 76.
MOUETTE, ZARUS. Bec sans dente-
lures , fort , droit, tranchant , alongé, aplati
par les côtés, avec la pointe renforcée et re-
courbée en croc : Mandibule inférieure bos-
suée , ou présentant un angle saillant près de
la pointe.
Narines très-étroites , oblongues , élargies
antérieurement , situées sur le milieu du bec.
Langue pointue.
Queue composée de douze pennes.
Jambes placées vers le milieu du corps, et
hors de l’abdomen, plus courtes que le
corps dont la position est horizontale ou
oblique , dénuées de plumes au-dessus des
genoux. \
Pieds palmés à quatre Doigts ; les trois
antérieurs engagés dans une membrane en-
tière , ou par une palme pleine ; le postérieur
dégagé , mais très-petit.
* [L. Grandes espèces : les GOÉLANDS.
Espèce 3. La MOUETTE Goéland à man-
teau noir, Larus marinus , tout le corps blanc;
le dos couvert d’un grand manteau noir ou
noirâtre ardoisé; le bec jaunâtre , avec une tache
Onone Il. Orss ou Cananps. 205 :
rouge à l'angle saillant de la mandibule infé-
rieure ; la paupière d’un jaune aurore; les pieds
et leurs membranes d’une couleur de chair blan-
châtre.
Le Goéland à manteau noir. Buffon, tome 8,
p. 405, pl. 31. PI. enlum. n.° 990, sous la déno-
mination de Noir-Manteau.
On le trouve au Groënland , au Cap de Bonne-
Espérance, à la nouvelle Hollande , dans l'Amé-
rique. Il est de la taille de lOce. Il a deux pieds
et demi ( 812 millim. ) de longueur. Il se nourrit
de poissons. La femelle pond sur les rochers les
plus élevés, trois œufs obtus aux deux bouts, de
couleur olivâtre foncé, noirs vers le gros bout,
et marqués de quelques taches obscures, La
chair des jeunes est bonne à manger. Les Groën-
landais et les Esquimaux emploient la peau de cet
oiseau pour se faire des vêtemens.
Esp. 2. La MOUETTE Goéland à manteau
gris, Larus glaucus, le corps blanc; le dos cou-
vert d’un manteau gris cendré ; les échan-
crures des grandes pennes des ailes noires; le bec
presque noirâtre dans les jeunes , d’un jaune pâle
dans les adultes, et d’un beau jaune orangé dans
les vieux ; une tache rouge au renflement de la
mandibule inférieure; l'iris jaune ; les pieds de
couleur de chair livide.
Le Goéland à manteau gris. Buffon, tome 8,
p. 406, pl. 32. PI. enlum. n.° 253, sous le nom
de Goéland cendré,
2:66 . SECONDE PARTIE.
Il habite les mers d'Europe; il fréquente en
automne et pendant une partie de l'hiver, nos
côles septentrionales. Il est plus grand que le
Bourgmestre, et il a près de vingt pouces (54:
millim. ) de longueur. Il se nourrit de poissons ,
de cadavres de baleines, de la fiente des morses.
Il fait son nid sur les lieux élevés.
Esp. 3. La MOUETTE Goéland brun, Larus
Catarractes , tout le corps d’un brun sombre
uniforme , à l'exception du ventre qui est rayé
transversalement de brun sur fond gris; les
grandes pennes des ailes noires ; toutes les pennes
de la queue d’une longueur à peu près égale;
le bec et les pieds noirs; l'iris de couleur noisette.
Le Goéland brun. Buffon, tome 8, page 408.
On le trouve sur les plus vastes mers, et l’es-
pèce en parait également établie sous les latitudes
élevées du côté des deux pôles; elle est com-
mune aux îles de Féroé et vers les côtes de
l'Ecosse ; elle semble être encore plus répandue
dans les plages de l'Océan austral. Ce Goéland
a l'air d’un oiseau de rapine et de carnage, ettel
est en effet la physionomie basse et cruelle de
tous ceux de la race sanguinaïre des Goélands.
Il poursuit avec acharnement tous les oïseaux
aquatiques, pour leur faire rendre ou rejeter le
poisson qu’ils ont pris. Il fond avec tant de rapi-
dité sur les poissons que les pêcheurs attachent
sur une planche pour Pattirer, qu'il s’y casse la
Onpn£ III. Orrs ou Cananps. 207
tête. Il a un pied huit pouces (541 millim.} de
longueur , et trois pieds dix pouces six lignes
{ x mètre 258 millim.) de vol ou d'envergure.
Esp. 4. La MOUETTE Goéland varié, Larus
nævius, le corps blanc, haché et moucheté de
gris brun; les grandes pennes de l'aile noirâtres
au sommet; le bec noir; l'iris gris; les pieds
blanchâtres dans les uns, couleur de chair dans
d’autres.
Le Goéland varié ou le Grisard. Buffon, t.8,
p.413, pl. 23. PI. enlum. n.° 266.
On le trouve plus communément sur l'Océan
que sur la Méditerranée. On le rencontre en ap-
prochant du Groënland ; il suit constamment les
vaisseaux qui vont à la pêche de la baleine, jus-
qu’au milieu des glaces. Lorsqu'une baleine est
morte, et que son cadavre surnage , ces oiseaux se
jettent dessus par milliers, et en enlèvent de tous
côtés des lambeaux. Ce Goéland est de la plus
grande espèce ; il a vingt-un pouces ( 568 mil.)
de longueur, et cinq pieds ( 1 mètre 624 millim.)
de vol ou d’envergure.
Esp. 5. La MOUETTE Goéland à manteau
gris-brun, ZLarus fuscus, le corps blanc; le dos
couvert d’un manteau gris-brun; les pennes des
ailes terminées les unes de blanc, les autres de
noir ; la paupière bordée de rouge ou de jaune;
le bec de cette dernière couleur, avec l'angle in-
férieur fort saillant et d’un rouge vif.
208 SECONDE PARTIE.
Le Goéland à manteau gris-brun ou le Bour-
gmestre. Bufjon, tome 8, page 418.
On le trouve en Europe, et au nord de FAmé-
rique et de l'Asie. L'hiver il voyage vers le Midi,
et on le rencontre alors sur la mer Noire, la mer
Caspienne, à la Jamaïque, et dans les îles voi-
sines des côtes de la Caroline méridionale. Il se
nourrit de poissons, et suit de préférence les
troupes de harengs dont il annonce le passage
aux pêcheurs. La femelle pond trois œufs blan-
châtres, parsemés de quelques taches noirâtres,
et aussi gros que des œufs de poule. Ce Goéland
est de la grosseur et de la taille du Goéland à
manteau noir; il a un pied neuf pouces cinq
lignes (579 millim. ) de longueur.
* IL. Pertes espèces : les MouETTESs.
Esp.6. La MOUETTE blanche, Larus ebur-
neas, tout le plumage d’un blanc de neige; le
tour des yeux couleur de safran; le bec et les
pieds de couleur plombée; les ongles noirs.
La Mouette blanche. Buffon, tome 8, p. 422.
PI. enlum. n.° 994, sous le nom de Goéland
blanc du Spitzberg.
Elle habite les mers glaciales, et fréquente les
îles situées entre l'Amérique et l'Asie; on la re-
trouve encore sur les côtes occidentales et orien-
tales de l'Amérique septentrionale. Elle s’'avance
dans les pays tempérés, d’un côté jusqu’à la nou-
velle Ecosse, et de l'autre jusqu'à la baie de
Nootka.
.
Onone III. Ouxs ou Cananns. 209
Nootka. Elle quitte les côtes pendant l'été, et va
habiter les petites iles ou lacs de l’intérieur des
terres, où elle place son nid à terre et le fait
d'herbes sèches. La ponte est de quatre œufs
blancs. Sa longueur est de quinze pouces ( 406
millimètres ).
Esp. 7. La MOUETTE à trois doigts, Larus
tridactylus, le corps en devant, d’un beau blanc ;
le dos gris; un demi-collier gris sur le dessus du
cou; des taches de noir et de blanc mélangées
sur les couvertures des ailes ; le doigt de derrière
presque nul.
_ La Mouette tachetée ou le Kutgeghef. Buffon,
tome 8, page 424. PI. enlum. n.° 387.
On la trouve dans la mer du Nord, sur les
côtes d'Angleterre, d’Ecosse, au Spitzhberg, en
Grèce, dans la mer d'Espagne. Elle est de la
taille d'une Tourterelle; elle a quinze pouces
(406 millim.) de longueur, et deux pieds neuf
pouces six lignes (906 millim.) de vol ou d’en-
vergure. Elle vole et nage avec beaucoup de
vitesse. Elle niche dans les rochers sur les bords
de la mer. La femelle pond deux œufs, d’un vert
cendré, tachés de brun. Les Groënlandais se
nourrissent des œufs et de la chair de cet oiseau;
ils emploient aussi sa peau pour se faire des vé-
temens.
Esp. 8. La MOUETTE blanchôtre, Larus
canus ; le corps d’un blanc de neige; le dos d’un
L 3
210 : SECONDE PARTIE.
cendré clair; plusieurs pennes des aïles échan-
crées de noir ; le bec et les pieds de couleur
bleuâtre.
La grande Mouette cendrée ou Mouette à
pieds bleus. Buffon, tome 8, p. 428. PI. enlum.
n.° 977: |
On la trouve sur les côtes de France et d'An-
gleterre. Elle est de la grandeur d’un Pigeon.
Elle se nourrit de vers, de larves d'insectes, de
poissons, et niche dans les rochers et sur les
écueils. La ponte est de deux œufs, de couleur
olivâtre foncé, tachés de rouge.
Esp. 9. La MOUETTE cendrée, Larus cine-
rarëus, tout le corps d’un blanc de neige; une
petite mouche noire au côté du cou, derrière
Pœil; le dos d’un cendré clair et bleuâtre ; les
grandes pennes des ailes offrant des échancrures
noires, tachetées de blanc; le bec d’un rouge
très-foncé ; les pieds d’un rouge orangé.
La petite Mouette cendrée. Buffon, tome 8,
page 430. PI. enlum. n.° 969 , sous la dénomina-
tion de petit Goéland.
On la trouve sur les mers d'Europe. Elle est
de la grandeur d’un gros Pigeon, maïs avec
beaucoup moins d'épaisseur de corps. Elle a treize
pouces neuf lignes (372 millim.) de longueur.
Elle se nourrit d'insectes, de scarabées, de mou-
ches, de vermisseaux, de sangsues, de petits
lézards et d’autres reptiles. Cette espèce et la
Onpne III. Orxs'ou Cananps. 211
Mouette rieuse, sont les deux plus petites de la
famille. Elles sont fort criardes, et sur les côtes
de la Picardie on les appelle petites Miaulles.
Esp. 10. La MOUETTE rieuse, Larus ridi-
bundus, le corps blanc; la tête couverte d’une
calotte noire, (dans le mâle) ; le dos couvert d’un
manteau cendré bleuâtre ; les grandes pennes des
ailes noires ; le bec et les pieds rouges.
La Mouette rieuse. Buffon, tome 8, page 433.
PI. enlum. n.° 970.
On la trouve principalement en Angleterre, et
sur les mers des deux continens; elle abonde
sur-tout dans les contrées du Nord. Le cri de
cette Mouette a quelque ressemblance avec un
éclat de rire, d’où lui vient son nom de rieuse.
Elle paraît un peu plus grande qu’un Pigeon ;
elle a quinze pouces neuf lignes ( 426 millim.) de
longueur. C’est un oiseau fort criard. La femelle
pond sur une espèce de mousse blanchâtre six
œufs, à peu près de la couleur de cette mousse,
c'est-à-dire, d’un blanc sale ou verdâtre, pi-
quetés de noir, fort pointus par un bout, et de la
grosseur des œufs de Pigeons. Les jeunes sont
bons à manger.
Esp. 11. La MOUETTE d'hiver, Larus hy-
bernus , le corps blanc ; le sommet et le derrière
de la tête tachetés; le dos cendré; la première
penne des ailes noire ; la queue marquée vers la
pointe d’une bande noire.
O 2
212 SECONDE PARTIE.
La Mouette d'hiver. Buffon, tome 8, p. 437.
On la trouve en Angleterre pendant Fhiver,
dans l’intérieur des terres. Elle se nourrit de vers
de terre, de grenouilles, etc. Les restes à demi
digérés que ces Oiseaux rejettent par le bec, for-
ment cetle matière gélatineuse connue sous le
nom de s/ar-shot ou slar-gelly. Cet Oiseau a
seize pouces dix lignes { 453 mill.) de longueur.
Os. Buffon soupçonne que cette Mouette est un
jeune de l’espèce de la Mouette tachetée.
* IL. Le bout de la Mandibule supérieure orne
d’un onglet ou crochet.
Les LABBES ou STERCORAIRES.
Esp. 12. La MOUETTE Labbe, Larus cre-
pidatus, le corps d’un cendré brun, ondé de
grisâtre plus clair sous le corps ; le ventre quel-
quefois blanc ; les deux pennes intermédiaires
de la queue plus longues, mais sans néanmoins
excéder les autres de beaucoup.
Le Labbe ou le Stercoraire. Buffon, tome 8,
p.441, pl. 34. PL. enlum. n.° og1.
On le trouve sur les mers de l'Amérique et de
l'Europe septentrionale, et même sur lOcéan
atlantique. Il est moins commun que le précé-
dent. 1] a un pied cinq pouces (460 millim.) de
longueur. Il se nourrit de petits poissons cuits ou
crus, et d’autres alimens que les pêcheurs lui
One III. Ours ou CaNAnRDs. 213
jettent. Il prend même des harengs dans leurs
barques, et s'ils sont salés, il les lave avant de
les avaler. Les pêcheurs ménagent cet Oiseau ,
parce qu'il est pour eux lannonce et le signe
presque certain de la présence du hareng; et en
effet, lorsque le Labbe ne parait pas, la pêche
est peu abondante, Ce Labbe attaque les Mouettes
-qui crient dès qu'il-parait ; mais il fond sur elle,
les atteint, se pose sur leur dos, et leur donnant
deux ou trois coups, les force à rendre par le bec
le poisson qu’elles ont dans l'estomac, qu'il avale
à l'instant. Il construit son nid avec des grami-
nées. La ponte est de deux œufs d’une couleur
ferrugineuse pâle, tachés de noir.
Esp. 13. LA MOUETTE Labbe à longue
queue, Larus parasilicus, la tête ornée d’une
calotte noire; le cou blanc; tout le reste du plu-
mage gris; les deux pennes intermédiaires de la
queue prolongées en deux brins détachés et di-
vergens, quelquefois de couleur noire.
Le Labbe à longue queue. Buffon, tome 8 à
page 442. PI. enlum. n.° 762, sous la dénomina-
tion du S/ercoraire à longue queue de Sibérie.
On le trouve en Sibérie, en Norwége, en An-
gleterre, en Suède, et même à la baie d'Hudson.
Il nage rarement et vole avec lenteur, à moins
qu'il ne poursuive des Mouettes pour les forcer à
vomir ou rejeter par le bec le poisson qu’elles
ont pris, et qu’il avale aussitôt, Il construit son
0 3
214 SECONDE PARTIE.
nid avec des graminées et des mousses, dans un
endroit marécageux. La femelle pond deux œufs
cendrés, tachetés de noir, de la grosseur des
œufs de poule.
GENRE 77.
HIRONDELLE DE MER, STERNA.
Bec droit , effilé en pointe, lisse, sans den-
telures , aplati par les côtés : Mandibules
d’égale longueur.
Narines très-étroites , situées à la base
du bec.
Langue petite, pointue.
Queue fourchue , composée de douze
pennes.
Ailes très-longues.
Corps revêtu d’un duvet fourni, très-
serré.
Jambes avancées vers le milieu du corps,
et hors de l'abdomen, plus courtes que le
corps qui est dans une position horizontale
ou oblique , et dénuées de plumes au-dessus
des genoux.
Pieds demi-palmés , à quatre Doigts ;
trois antérieurs , engagés dans une mem-
brane qui ne s'étend que jusqu’à la seconde
phalange ou articulation ; un postérieur
dégagé.
Onone III. Ores ou Cananps. 215
… Espèce 1.L'HIRONDELLE DE MER Pierre-
Garrin, S/erna Hirundo , tout le devant du corps
d’un beau blanc ; une calotte noire sur la tête ;
le dos couvert d’un manteau gris ; les pennes des
ailes grises ; le bec et les pieds rouges ; les deux
pennes extérieures de la queue tranchées par
deux couleurs blanches et noires.
Le Pierre-Garrin ou la grande Hirondelle de
mer de nos côtes. Buffon, t. 8, p. 331, pl. 27.
PI. enlum. n.° 987, sous la dénomination d’Hr-
rondelle de mer.
On la trouve sur les côtes maritimes de France,
d'Angleterre ; elle remonte dans les terres en sui-
vant les grandes rivières, et s’arrête Sur les lacs et
les grands étangs. Elle a environ 16 pouces (433
millim.) de longueur. Ces Hirondelles s’appa-
rient dès leur arrivée, dans les premiers jours de
mai. Chaque femelle dépose dans un petit creux,
sur le sable nu, deux ou trois œufs gros, de
différentes couleurs , les uns bruns , d’autres
gris, et d’autres presque verdâtres. Cette espèce
arrive en France au printemps, et part vers la
mi-août.
Esp. 2. L'HIRONDELLE DE MER petite,
Slerna minula, tout le devant du corps d’un
beau blanc; le dos gris; la tête noire; le front
et les sourcils blancs; le bec et les pieds jaunes
ou rouges.
O 4
216 SECONDE PARTIE,
La petite Hirondelle de mer. Buffon, tome 8,
page 337. PL. enlum. n.° 996.
On Ja trouve sur les côtes des mers d'Europe,
dans l'Asie et dans l'Amérique méridionale. Elle
ressemble beaucoup au Prerre-garrin. Elle n’est
guère plus grosse que lAlouette de mer. Elle a
huit pouces neuf lignes (237 millim.) de lon-
gueur, un pied six pouces et demi ( 500 millim. }
de vol. C’est un oïseau criard, vagabond, qui ne
refuse cependant pas de vivre en captivité lors-
qu'il se trouve pris à l’embüche que les pêcheurs
lui dressent sur l’eau , en faisant flotter une croix
de bois au milieu de laquelle ils attachent un
petit poisson pour amorce, avec des gluaux fichés
aux quatre coins, entre lesquels l'oiseau , tom-
bant sur sa proie, empêtre ses ailes.
Esp. 3. L'HIRONDELLE DE MER Gui-
fette, Sierna nœvia, le plumage blanc sous le
corps, assez agréablement varié de noir derrière
la tête, de brun nué de roussâtre sur le dos, et
d’un joli gris frangé de blanchâtre sur les ailes;
la queue d’un cendré clair; le bec brun noirâtre;
les pieds d’un gris verdâtre.
La Guifette. Buffon, iome 8, page 339. PI.
enlum. n.° 924.
On la trouve sur les côtes des mers de FEu-
rope ; elle est très-commune sur les côtes de Pr-
cardie. Cet Oiseau se nourrit de mouches et
d’autres insectes volans qu'il saisit en Pair, et
Onone III. Ores ou Caxanns. 217
de ceux qu’il va prendre dans l’eau. Il établit son
nid dans les marais, dans une touffe d'herbe ou
de mousse, sur quelque motte isolée, au milieu
de l’eau ou sur ses bords. Il le construit avec
quelques brins d'herbe sèche. La femelle y dépose
trois œufs, qu’elle couve constamment pendant
dix-sept jours. Cet Oiseau a dix pouces six lignes
(284 millim. ) de longueur.
Esp. 4. L'HIRONDELLE DE MER Guifette
noire, Serna fissipes, la tête, le cou et le corps
d’une teinte obscure de AS très-foncé ; les
ailes d’un joli gris ; le bas-ventre et les couver-
tures inférieures de la queue blancs; les pieds
d'un rouge obscur; une tache blanche sur la
gorge, dans le mâle.
L’Hirondelle de mer appelée la Guifette noire
ou l’Épouvantail. Buffon , tome 8, page 34r. PI.
enlum. n.° 333.
On la trouve dans les lieux maritimes de l'Eu-
rope et du nord de l'Amérique, ainsi que dans
les lacs salés de la Sibérie et de la Tartarie. Cet
Oiseau, qui est très-gai, vole sans cesse, et fait
comme les autres ÆHrrondelles de mer, mille tours
et retours dans les airs. Il niche, comme les autres
Guifelles, sur les roseaux dans les marais. La
femelle pond trois ou quatre œufs d’un vert sale
avec des taches noirâtres, qui forment une zone
vers le milieu. Il chasse de même aux insectes
ailés, et leur ressemble encore par toutes les
218 SECONDE PARTLE.
allures. Sa longueur totale est de neuf pouces trois
lignes ( 250 millimètres ). :
Ogs. La famille des Hirondelles de mer est ré-
pandue dans les deux continens , au nord, au midi,
et dans les parties intermédiaires ; on la retrouve aux
terres australes , et dans les îles de la mer Pacifique.
Esp. 5. L'HIRONDELLE DE MER à tête
noire, S/erna nigra, le ventre blanc; le dos gris;
Ja tête, la gorge, le cou et le haut de la poitrine
d’un beau noir ; les yeux entourés de plumes d’un
gris blanc; le bec noir; les pieds et les doigts
d'un rouge obscur; les ongles noirâtres.
L’Hirondelle de mer à tête noïre ou Gachet.
Buffon , tome 8, page 342.
Cet Oiseau, dont l’espèce ne parait pas fort
commune sur nos côtes, se retrouve sur celles
de l'Amérique. La femelle pond sur la roche un
ou deux œufs très-gros pour sa taille, et marbrés
de taches d’un pourpre sombre sur un fond blan-
châtre. Cette Hirondelle de mer a neuf pouces
neuf lignes ( 264 millim.) de longueur.
GENRE 78.
BEC-EN-CISEAUX , RAY NCHOPS. Bec
droit, sans dentelures, aplati par les côtés :
Mandibule inférieure alongée , tronquée ,
creusée en gouttière , relevée de deux bords
Onons III. Ores ou Cananps. 219
tranchans, recevant la Mandibule supérieure
qui est taillée en lame, et la dépassant de
beaucoup.
Ouverture des Nares très-étroite.
Ailes fort longues.
Queue fourchue , composée ‘de douze
pennes.
Jambes avancées vers le milieu du corps,
et hors de l'abdomen, plus courtes que le
corps, qui est dans une position horizontale
ou oblique.
Pieds palmés , à quatre Doigts ; trois an-
térieurs engagés dans une membrane entière:
un postérieur dégagé, petit.
Os. Ces Oiseaux , singuliers par la structure de
leur bec qui imite véritablement des Ciseaux, ont
cependant beaucoup d’analogie avec les Mouettes ,
par leurs mœurs, leur genre de vie, leur nourriture,
leur queue fourchue plus courte que leurs ailes ; par
leurs narines linéaires , par leur doigt postérieur très-
court. Ils fréquentent les côtes de l'Amérique depuis
la Caroline jusqu'à la Guiane , et nichent sur les
écueils qui avoisinent les côtes.
Fin du troisième Ordre.
220 SECONDE PARTIz.
4 4 A 0 4 A "a AAA Aa "a A à Ve a
ANALYSE
DU SYSTÈME DE LINNÉ
SUR LES OISEAUX.
ORDRE IV.
ÉCHASSIERS ou OISEAUX DE RIVAGE.
CARACTÈRES DES OISEAUX DE CET ORDRE.
\
Ex Bec des Oiseaux de l'Ordre des ÉcnAssiErs
est presque cylindrique : on peut le comparer à
une sonde.
Les Pieds ordmairement très-longs, et les
Cuisses à moitié dégarnies de plumes, leur don-
nent la facilité de parcourir la vase des rivages.
Le Corps aplati sur les côtés ou comprimé la-
téralement , est revêtu d’une peau très-mince. La
Queue est courte. En général leur chair est sa-
youreuse.
Ces Oiseaux cherchent leur rourriture dans les
Onpne IV. OISEAUX DE RIVAGE, 221
marais , se contentant le plus souvent des insectes
et de leurs larves.
La plupart des espèces établissent leurs Nigs
sur la terre. Leurs noces ou unions varient selon
les genres; on en trouve de monogames et de
polygames.
OBSERVATION. À côté des Oiseaux navigateurs
et à pieds palmés, la nature a placé les Oiseaux DE
RIVAGE ou Ecnassiers à pieds divisés , qui, quoique
différens pour les formes, ont néanmoins plusieurs
rapports et quelques habitudes communes avec les
premiers ; ils-sont taillés sur un autre modèle. Leur
corps grêle et de figure élancée , leurs pieds dénués
de membranes , ne leur permettent ni de plonger, ni
de se soutenir sur l'eau ; ils ne peuvent qu’en suivre les
rives. Montés sur de très-longues jambes , avec un cou
tout aussi long , ils n’entrent que dans les eaux basses
où ils peuvent marcher ; ils cherchent dans la vase la
pâture qui leur convient : ils sont pour ainsi dire
amphibies , attachés aux limites de la terre et de l’eau.
La plupart des Oiseaux aquatiques paraissent être
demi-nocturnes ; les Hérons rôdent la nuit; la Bé-
casse ne commence à voler que le soir ; le Butor crie
encore après la chute du jour; on entend les Grues
se réclamer du haut des airs , dans le silence et l’obs-
curité des nuits, et les Mouettes se promener dans
le même temps ; les volées d'Oies et de Canards
sauvages qui tombent sur nos rivières , y séjournent
plus la nuit que le jour. Ces habitudes tiennent à plu-
sieurs circonstances relatives à leur subsistance et à
leur sécurité ; les vers sortent de terre à la fraîcheur ;
les poissons sont en mouvement pendant la nuit, dont
922 SECONDE PARTIE.
l'obscurité dérobe ces oiseaux à l'œil de l’homme et
de leurs ennemis : néanmoins les oiseaux pêcheurs ne
paraissent pas se défier assez de ceux mêmes qu'ils
attaquent ; ce n'est pas toujours impunément. qu'ils
font leur proie de poissons , car quelquefois les pois-
sons les saisissent et les avalent. Le Brochet gobe
assez souvent les oiseaux qui plongent ou frisent en
volant la surface de l'eau, et même ceux qui viennent
seulement au bord de l'eau pour boire et se baigner ;
et dans les mers froides, les Baleines et les Cachalots
ouvrent le gouffre de leur énorme bouche , non-seule-
ment pour engloutir les colonnes de Harengs et
d’autres poissons , mais aussi les oiseaux qui sont à
leur poursuite, tels que les Æ/batros , les Pingouins ,
les Macreuses , etc. dont on trouve les squelettes ou
les cadavres encore récens dans le large estomac de
ces grands cétacéese
TABLE SYNOPTIQUE,
OU
DISPOSITION ARTIFICIELLE
DES GENRES.
* L. Pieds palmés, à Doigts antérieurs engagés
dans une membrane.
79. Fzammanr, PHæNIcoPTERUS. Bec recourbé
en dessus, dentelé en dedans
par les bords,
Onvne IV. O1srAUX DE nivacr. 223
89. Avocerte, RECURVIROSTRA. Bec mince,
grêle, aplati, recourbé en haut
ou présentant un arc de cercle
relevé.
Couneur , CorriIRA. Bec court, droit, sans
dentelures.
* IL Pieds non palmés, à quatre Doïgts libres
ou séparés.
* L Becs garnis de plumes à la base.
* r. Becs droits.
80. SPATULE , PLATALEA. Bec aplati, arrondi
ou dilaté vers la pointe en forme
de spatule, beaucoup plus long
que la tête.
86. Bécasse, Scozopax. Bec légèrement arrondi
en dessus, beaucoup plus long que
la tête. Mandibule supérieure ob-
tuse à la pointe.
87. Vanneau, TRINGA. Bec droit, légèrement
arrondi, obtus à la pointe, à peu
près de la longueur de la tête.
84. Héron, ARDE4. Bec plus long que la tête,
terminé par une espèce de pointe.
Omnërre, Scopus. Bec épais, comprimé sur
lescôtés, plus longque latète. Wan-
dibule supérieure recourbée à la
pointe.
93. Rare, Rarrus. Bec à peu près de la lon-
gueur de la tête, legèrement voûté
en dessus,
224 SECONDE PARTIE.
* 2. Bec arqué.
85. Cours, T'anTarus. Bec courbé en arc
vers le bas, beaucoup plus long
que la tête. Sac nu ou poche mem-
braneuse nue sous la gorge.
*# 3, Bec vote.
g4. Acami, PsoPxr4. Bec voûté. Narines ovales
très-ouvertes.
* 4. Becs courbes.
GLARÉOLE, GLAREOLA. Bec courbé vers là
pointe, plus court que la tête. Ou-
verture du Bec très-grande.
81. Kawmicar, Paramenea. Bec courbé et pointu
à l'extrémité, plus long que la
tête. Une Corne cylindrique, et
courbée en arc en avant sur le
front.
* 5. Becs épars.
83. Savacou, CancromA. Bec ventru ou très-
renflé, aussi long que lantête.
Cuionis, VaciNazis. Bec presque convexe :
l'extrémité de la Mandibule supè-
rieure enfermée dans une espèce de
gaine ou de fourreau de substance
cornée.
* IL.
Onpre IV, O1sÉAUX DE RIVACE, 225
* IL Becs dégarnis de plumes à la base.
gt. Fouique, Fuzica. Base du bec ou Front
chauve, couverte d’une mem-
brane molle en forme d’écusson.
92, Jacana, PARR4A. Base du bec ou Front
chauve, garnie de caroncules mo-
biles , découpées en lobes,
82. Jarinu, Mycrerr4a. Base du bec ou Front
chauve, dégarnie de plumes, pré-
sentant une peau nue.
** Pieds non palmes, à trois Doigts antérieurs ;
sans doigt postérieur.
90. Huirnier, Hzæmarorus. Bec légèrement
comprimé par les côtés , terminé
en pointe.
88. Pruviern, CHarADRius. Bec presque cylin-
drique, obtus à l'extrémité ou à
pointe mousse.
226 SECONDE PARTIE.
RDS
Disposition naturelle et numérique des Genres.
Cuisses dénuées ou dégarnies de plumes au-dessus
du genou.
Jambes placées vers le milieu du corps, hors de
l'abdomen , plus longues que le corps.
GENRE 70.
FLAMMANT, PHŒNICOPTERUS.Bec
dénudé, dentelé en dedans par les bords,
recourbé en dessus et comme rompu à angle:
Mandibule supérieure aplatie et fortement
courbée en dessus vers son milieu ; Mandi-
bule inférieure beaucoup plus grosse , épaisse
et carrée, conservant la forme d’une large
cuiller.
Narines très-étroites.
Langue grosse , bordée de papilles char-
nues tournées en arrière , remplissant la
cavité ou la large cuiller de la mandibule
inférieure , cartilagineuse et pointue à son
extrémité.
Queue composée de seize pennes.
Jambes et Tarses très-longs.
Pieds palmés, à quatre Doigts ; trois anté-
« OnDne IV. O1sEAUX DE RIVAGE, 227
rieurs engagés dans une membrane entière ;
un postérieur dégagé , très-petit.
Espèce x. Le FLAMMANT Phénicoptère ,
Phœnicopterus ruber, le plumage doux, soyeux
et lavé de teintes rouges plus ou moins vives, et
plus ou moins étendues; les grandes pennes des
ailes noires ; les grandes et les petites couvertures
des ailes, tant intérieures qu'extérieures, d’un
beau rouge de feu qui s'étend et se nuance par
degrés de l'aile au dos et au croupion, sur la
poitrine et sur le cou; le bec rouge ou jaune,
noir à la pointe; les jambes et les pieds rouges.
Le Flammant ou le Phénicoptère. Buffon ,
t. 8, p. 475, pl. 39. PI. enlum. n.° 63.
On le trouve en Italie, principalement en Es-
pagne, sur les côtes de Languedoc et de Pro-
vence, et particulièrement dans les marais près
d'Arles. Habitant des contrées du Midi, il se
trouve dans l’ancien continent, depuis les côtes
de la Méditerranée jusqu’à la pointe la plüs aus-
trale de l'Afrique. On le trouve de même dans
toutes les terres voisines du Cap de Bonne-Espé-
rance. Cest un oiseau voyageur, mais qui ne
fréquente que les climats chauds et tempérés, et
ne visite pas ceux du Nord. Il se nourrit de co-
quillages , d'insectes aquatiques, d'œufs de
poissons ; 1l les cherche dans la vase en y plon-
geant le bec et une partie de la tête; on peut
Papprivoiser aisément , soit en le prenant jeune,
1"
+
228 SECONDE PARTIE
soit même en l’attrapant déjà grand dans les
piéges, ou de toute autre manière. Les Flammants
sont toujours en troupes; et pour pècher, ils se
forment naturellement en file. Lorsqu'ils se repo-
sent sur la plage, ils établissent des sentinelles, et
font alors une espèce de garde, suivant l'instinct
commun à tous les oiseaux qui vivent en famille.
Quand ils pêchent la tête plongée dans l’eau, un
d’eux est en vedette, et si quelque chose l'alarme,
il jette un cri bruyant, qui s'entend de très-loin
et qui est assez semblable au son d’une trom-
petite ; dès-lors toute la troupe se lève, et observe
dans son mouvement de vol un ordre semblable
à celui des Grues. Ils construisent leur nid sur un
petit tas deterre glaise et de fange, relevé en py-
ramide au milieu de l'eau, où leur base baigne
toujours, et dont le sommet tronqué, creux et
lissé, sans aucun lit de plumes ni d'herbe, reçoit
immédiatement les œufs que l’oiseau couve en
reposant sur le petit monticule , les jambes pen-
dantes, de manière qu'il ne couve ses œufs que
du croupion et du bas-ventre. Leur chair est un
mets recherché. La peau de ces oiseaux, garnie
d’un bon duvet, est employée aux mêmes usages
que celle du Cygne.
Os. Les teintes du corps des Flammants varient
suivant l’âge. Le beau rouge couleur de feu ne s’ob-
serve que sur les individus qui ont atteint leur troi-
sième année. La teinte, dans la première année , est
d'un cendré blanchâtre ; dans la seconde, elle devient
Onpne IV. O1sEAUX DE RIVAGE. 229
rosée. Ces oiseaux varient également en grandeur et
en grosseur : ils ont plus de quatre pieds ( 1 mètre
299 millim. ) de longueur du bout du bec à celui de
la queue , et près de six pieds ( 1 mètre 949 millim. }
jusqu’à l'extrémité des ongles ; leur envergure est de
cinq piéds ( : mètre 624 millim. }.
Les Oiseaux de ce genre semblent faire la nuance
entre l'ordre des Oies ou Canards, et celui des
Echassiers.
GENRE 80.
SPATULE , PLATALEA. Bec long,
mince , aplati horizontalement , dilaté vers
la pointe.en palette arrondie ou en spatule,
terminé par un onglet corné : Mandibule in-
férieure plus courte.
Narines petites , situées à la base du bec.
Langue très-courte , pointue.
Queue composée de douze pennes égales.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs
engagés à leur jonction par des portions de
membranes ; un postérieur dégagé.
Espèce 1. La SPATULE ordinaire, Platalea
Leucorodia , Vocciput garni de plumes étroites et
longues qui s'élèvent sur la tête, et forment une
espèce de huppe qui retombe en arrière ( dans la
plupart des espèces ) ; tout le plumage blanc; les
grandes pennes des ailes noires ( dans quelques
P3
230 SgconDEe PARTIE.
individus ); la peau nue de la gorge et du tour
des yeux noire; le bec noir où brun; les pieds
presque toujours noirs, et quelquefois d’un gris
teinté de noirâtre.
La Spatule. Buffon, tome 7, page 448, pl. 24.
PI. enlum. n.° 405.
Cette espèce, quoique peu nombreuse, est plus
commune en Hollande que dans toute autre
partie de l'Europe , particulièrement près de
Leyde. On la trouve en France, en Angleterre,
en Pologne, en Suède, en Laponie, en Russie.
Elle paraît également en Toscane et dans quel-
ques autres cantons maritimes de l'Italie, en
Sicile, en Barbarie, et sur toute la côte occi-
dentale de l'Afrique, jusqu’au Cap de Bonne-
Espérance. On la voit arriver sur nos côtes de
FOcéan dans le mois de novembre, et elle y re-
passe en avril. La Spatule n’est pas tout-à-fait
aussi grosse que l’Ore sauvage ; sa longueur to-
tale est communément de deux pieds huit pouces
( 866 mili.), et envergure est de plus de quatre
pieds ( r mètre 299 millim.). Cet Oiseau se tient
ordinairement sur les bords marécageux de la
mer, pour attraper les poissons et les autres ani-
maux aquatiques, dont il fait sa nourriture. Il
construit son nid avec des buchettes, au haut
des grands arbres; la ponte est de trois ou quatre
œufs blanchâtres. Sa chair est bonne à manger,
et n’a pas le goût huileux de la plupart des oiseaux
de rivage.
Onone IV. OisEAUX DE RIVAGE. 231
G&NRE 81.
KAMICHI, PALAMEDEA. Bec en
forme de cône : Mandibule supérieure ter-
minée en croc.
. Front surmonté d’une petite corne cylin-
drique , légèrement courbée en arc.
Narines ovales.
Ailerons armés de deux cornes ou éperons
triangulaires , dirigés en avant , le supérieur
plus long et plus gros.
Queue composée de douze pennes.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs ,
unis seulement à leur jonction par des mem-
branes très-courtes ; un postérieur.
Ons. Ce Genre ne présente qu’une seule espèce ori-
ginaire du Brésil et de Cayenne.
GENRE 82.
JABIRAU , MYCTERIA. Bec légèrement
courbé en arc vers le haut : Mandibule supé-
rieure très-droite, à trois pans ou angles :
Mandibule inférieure à trois pans, aiguë,
tranchante , légèrement recourbée en haut.
Front chauve ou dégarni de plumes,
P 4
232 SECONDE PARTIE.
Narines très-étroites.
Queue courte, composée de « . . pennes.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs ,
dont l'intermédiaire est le plus long; un pos-
térieur , qui est Le plus court.
Ongles obtus et peu saillans.
Os. Ce genre , qui ne présente aucune espèce eu-
ropéenne , comprend le Jabiru proprement dit, ori-
ginaire du Brésil, le Jabiru de la nouvelle Hollande,
et le Jabiru du Sénégal.
GENRE 83.
SAVACOU, CANCROMA. Bec très-
large, épaté, en forme de cuiller : Mandi-
dibule supérieure, portant sur sa convexité
une arête élevée qui se termine par une
petite pointe crochue, et s'emboitant sur la
Mandibule inférieure : l’une et l’autre tran-
chantes par les bords , et d’une corne solide
et très-dure.
Narines très-petites , nidulées dans un
sillon du bec. |
Langue petite.
Queue composée de douze pennes.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs,
tous séparés ; un postérieur.
Oss. Les Oiseaux renfermés dans ce genre qui ne
Onpne IV. O1sEAUx DE nivacr. 233
présente aucune espèce européenne , sont originaires
du Brésil , de la Guiane et de Cayenne.
GENRE *,
OMBRETTE , SCOPUS. Bec long, épais,
droit , comprimé par les côtés , recourbé à la
pointe : Mandibule supérieure creusée sur ses
côtés par une rainure : Mandibule inférieure
plus étroite vers le bout qui est un peu
tronqué.
Narines très- étroites, obliques , situées
dans les rainures du bec.
Queue composée de douze pennes.
Pieds à quatre Doigts; trois antérieurs
engagés à leur base dans une portion de
membrane ; un postérieur.
Os. Ce Genre ne présente qu'une seule Espèce
nommée Ombrette du Sénégal, envoyée sous cette
dénomination du Sénégal par Ædanson qui a le
premier fait connaître cet Oiseau. Le nom d’'Ombrette
lui vient du gris-brun foncé , ou couleur de terre
d'ombre qui s'étend sur tout son plumage.
GENRE 84.
HÉRON , ARDEA. Bec droit , long ,
pointu , fendu jusqu'aux yeux, épais près de
la tète , légèrement comprimé par les côtés,
cannelé de chaque côté par un sillon qui
234 SEconDEe PARTIE.
s'étend des narines vers la pointe : Wandibule
supérieure dentelée vers le bout; Mandibule
inférieure tranchante sur les côtés.
Narines très-étroites , situées dans les sil-
lons du bec.
Langue assez longue , molle , terminée en
pointe.
Yeux placés dans une peau nue qui
s'étend jusqu'aux coins du bec.
Queue courte ,composée de douze pennes.
Pieds à quatre Doigts; trois antérieurs,
dont l'intermédiaire et l’externe sont engagés
dans une membrane qui s'étend jusqu’à la
première phalange ou articulation ; un posté-
rieur comme articulé avec l’interne, et im-
planté à côté du talon.
Ongle du doigt intermédiaire dentelé sur
le côté interne dans quelques espèces : l’Ongle
du doigt postérieur plus long.
* L Ongle du doigt intermédiaire non dentelé.
* L Cou alongé; le devant des yeux, le front et
le cräne nus, garnis de quelques poils.
* Doigt externe uni au doigt intermédiaire par
une petite membrane.
Les GRUES. ”
Espèce x. Le HÉRON Grue, Ardea Grus,
le devant des yeux, le front et le crâne couverts
:
Onprr IV, OrsrAUX DE RIvACr. 235
d'une peau rouge, chargée de poils noirs , assez
rares pour la laisser voir comme à nu ; des plumes
d’un cendré très-foncé sur le derrière de la tête,
s'étendant un peu sur le cou ; les tempes blan-
ches ; les joues, la gorge et une partie du devant
du cou d’un cendré noirâtre ; tout le fond du
plumage d’un beau cendré clair ondé ; les grandes
pennes des ailes noires ; de larges plumes à filet
qui se troussent en panache , sortant du dessous
des ailes et couvrant la queue ; le bec d’un noir
verdâtre; les pieds noirâtres.
La Grue. Buffon , tome 7, page 287, pl. 14.
PI. enlum. n.° 769.
De tous les oiseaux voyageurs, c’est la Grue
qui entreprend et exécute les courses les plus
lointaines et les plus hardies. Originaire du nord,
elle visite les régions tempérées , et s’avance
dans celles du midi. On la voit en Suède, en
Ecosse, en Lithuanie , aux îles Arcades, et dans
toute l’Europe septentrionale. En automne , elle
vient s’abattre sur nos plaines marécageuses et
nosterres ensemencées, puis elle se hâte de passer
dans des climats plus méridionaux , d’où reve-
nant avec le printemps, on la revoit s’enfoncer de
nouveau dans le nord, et parcourir ainsi un
cercle de voyage avec le cercle des saisons. Les
Grues portent leur vol très-haut, et se mettent
en ordre pour voyager. Elles forment un triangle
à peu près isocèle comme pour fendre l'air plus
aisément, Leur passage se fait le plus souvent
236 SECONDE PARTIE.
dans la nuit. A terre, les Grues rassemblées éta-
blissent une garde pendant la nuit. Ces oiseaux se
nourrissent d'insectes, de vers, de petits reptiles,
de sarrasin en herbe, et deviennent par-là nui-
sibles aux récoltes. Ils nichent dans les terres du
nord , autour des marais. La femelle ne pond
que deux œufs bleuâtres. On leur donne une
longue vie, et à leur chair de la délicatesse ; du
moins les Romains en faisaient grand cas. La
longueur des Grues varie depuis quatre pieds
jusqu’à cinq (1 mèt. 299 mill. à 1 mèt. 624 mill. ).
Ozs. On prend les Grues au lacgt, à la passée, et
on les chasse au vol avec l'Æigle et le Faucon. On
est parvenu à apprivoiser des Grues, et même à leur
donner une espèce d'éducation.
* IL Cou court et épais ; lour des yeux nu ou
dégarni de plumes et couvert d’une peau ridée.
* Doigt intermédiaire uni au doigt externe jus-
qu'à la première phalange par une membrane; et
au doigt interne seulement à la base.
Les CIGOGNES.
Esp. 2. Le HÉRON Cigogne blanche, Ardea
Ciconia , le corps d’un blanc éclatant ; les ailes
noires ; le bec, la partie nue de la jambe et les
pieds rouges; les plumes du bas du cou blanches,
un peu longues et pendantes ; les plumes scapu-
laires, les grandes couvertures des ailes d’un brun
noirâtre et d’un noir changeant en violet; les
Onpne IV. O1sEAUX DE RIVAGE. 237
trente pennes des ailes noires ; le tour des yeux
nu et couvert d’une peau ridée d’un noir rou-
geûtre.
La Cigogne blanche. Buffon , tome 7, p.253,
pl. 12. PI. enlum. n.° 866,
Cet'oïseau se porte assez avant dans les con-
trées du nord et de l'Europe. Il se trouve en
Suède, en Scanie, en Danemarck, en Sibérie,
en Pologne ; en Lithuanie , en Hongrie ; on le
rencontre en Turquie, en Perse, en Egypte, et
dans toute l'Asie. Il est d’un naturel assez doux,
peut se priver aisément , et s’'accoutumer à rester
dans un jardin qu'il purge d'insectes et de rep-
tiles. En domesticité il vit long-temps, et sup-
porte la rigueur de nos hivers. La Cigogne a le
1 puissant et soutenu ; elle s’élève fort haut et
LT de très-longs voyages, même dans les saisons
orageuses. Son apparition annonce le printemps.
Les Cigognes reviennent constamment au même
nid ; et si ce nid est détruit , elles le reconstruisent
de nouveau avec des brins de bois et d’herbes de
marais qu’elles entassent en grande quantité :
c’est ordinairement sur les combles élevés, sur les
créneaux des tours , et quelquefois sur de grands
arbres , au bord des eaux ou à la pointe d’un
rocher escarpé qu’elles le posent. La femelle ne
pond pas au-delà de quatre œufs, et souvent pas
plus de deux , d’un blanc sale et jaunâtre ; un peu
moins gros , mais plus alongés que ceux de l’Oie.
238 © SECONDE PARTIE.
Le mâle les couve pendant le temps que la fe-
melle va chercher sa pâture. Les œufs éclosent
au bout d’un mois. La Cigogne blanche , plus
grosse que la noire, a aussi plus de longueur;
elle a trois pieds quatre pouces ( 1 mèt. 83 mill.)
depuis la pointe du bec jusqu’à l'extrémité de la
queue, et quatre pieds ( 1 mèt. 299 mill. } jusqu’à
celle des ongles.
Os. De tous les oïseaux qui fréquentent les rivages,
les Cigognes sont les plus connues. Amies de l’homme
elles partagent son séjour , fixent leur domicile sur sa
maison, placent leur nid sur les toits et les cheminées ;
chassent dans nos champs et presque dans nos jardins,
ne s’effraient point du tumulte des villes, et par-tout
elles sont respectées et bien venues, On les protége en
Hollande, parce qu'elles purgent les marais et les
vallées humides des lézards , serpens , grenouilles ,
crapauds et autres reptiles. Chez les Anciens 5
un crime de donner la mort à la Cigogne. En Thes=
salie il y eut peine de mort pour le meurtre d’un de
ces oiseaux, tant ils étaient précieux à ce pays qu'ils
purgeaient des serpens. La loi de nourrir ses parens
fut faite en leur honneur, et nommée de leur nom
chez les Grecs.
Esp. 3. Le HÉRON Cigogne noire, Ardeaæ
nigra , le dos, le croupion, et toutes les cou-
vertures des ailes d’un brun changeant en
violet et en vert doré ; la poitrine , le ventre, les
cuisses ainsi que les couvertures du dessous de la
queue ,*blancs ; la queue composée de douze
pennes d’un brun à reflets violets et verts: les
Onone IV. Oiseaux DE nIvAGr. 239
plumes de la base du cou d’un brun lustré de
violet, lavé de grisâtre à la pointe, plus longues
et pendantes ; la gorge et le cou couverts de
petites plumes brunes, terminées par un point
blanchâtre.
La Cigogne noire. Buffon , tome 7, pag. 271.
PI. enlum. n.° 399, sous la dénomination de
Cigogne brune.
Cet oiseau dont l'espèce est moins nombreuse
et moins répandue que celle de la Cigogne blan-
che , est commun dans les Alpes de Suisse ; on
le trouve en Pologne, en Prusse, en Lithuanie,
en Silésie, et dans plusieurs autres endroits de
l'Allemagne ; il s’'avance jusqu’en Suède. Sauvage
et solitaire, la Cigogne norre fuit les habitations ,
et ne fréquente que les marais écartés. On la voit
au bord des lacs, guettant sa proie, volant sur les
eaux, et quelquefois s'y plongeant rapidement
pour saisir un poisson ; cependant elle ne se
borne pas à pêcher pour vivre; elle se nourrit
également de scarabées , de sauterelles, d’insec-
tes, etc. Elle niche dans Fépaisseur des bois sur
de vieux arbres, particulièrement sur les plus
hauts sapins. Sa chair sent le poisson et a un
fumet sauvage. Cet Oiseau est à peu près de la
grosseur du Æéron; sa longueur est dé deux
pieds neuf pouces ( 893 millimètres ).
240 SECONDE Partix,
* IL Ongle du doigt intermédiaire dentelé du
côté interne.
* L Cou excessivement long , très-gréle, el garni
au bas de plumes pendantes , eflées.
* Corps étroit, efflanqué , et dans la plupart des
espèces élevé sur de hautes jambes ou échasses.
Les HÉRONS et les AIGRETTES.
Esp. 4. Le HÉRON commun, Ardea cinerea ,
le sommet de la tête orné ( dans le mâle) de deux
ou trois longs brins de plumes minces, efilées,
flexibles, et du plus beau noir ; la gorge blanche ;
les longues plumes pendantes du devant du cou,
marquées de belles mouchetures noires ; tout le
dessus du corps d’un beau gris de perle; les
jambes, les pieds et les doigts d’un jaune ver-
dâtre.
Le Héron commun. Buffon, tome 7, p. 342,
pl. 19. PL. enlum. n.0s 987, et 755 où le vieux mâle
est représenté sous le nom de Héron huppé.
L'espèce de cet Oiseau parait répandue dans
presque tous les pays; on la trouve dans le nord
de l'Europe et de l'Amérique, aux Antilles, au
Chili, à O-Taïti, au Japon, en Egypte, en Si-
bérie, sur les côtes d'Afrique, dans l'Inde. Le
mâle a trois pieds deux pouces ( 1 mèt. 28 mill. }
de longueur, et cinq pieds quatre pouces ( 1 mèt.
732 millim.) de vol ou d'envergure. Cet Oiseau
prend beaucoup de grenouilles, et les avale tout
entières.
Onpne IV. O1sEAUX DE RIVAGE, 241
entières. Il avale aussi quelques petites plantes,
telles que la lentille d’eau ; mais sa nourriture
ordinaireæst le poisson. Pris jeune, il s’apprivoise
facilement, et devient susceptible, non pas d'édu-
cation, mais de quelques mouvemens communi-
qués. Cet Oiseau est craintif et méfiant, il parait
s'inquiéter et s’alarmer de tout. Il fuit l'homme
de très-loin ; souvent assailli par lAigle et le
Faucon, 1 n’élude leurs attaques qu’en s’élevant
au haut des airs et s’efforçant de gagner le dessus.
On le voit se perdre avec eux dans la région des
nuages. La chasse du Héron était autrefois le vol
le plus brillant de la fauconnerie; il faisait le
divertissement des princes, qui se réservaient
comme gibier d'honneur la mauvaise chair de cet
oiseau, qualifiée viande royale, Les Hérons se
plaisent à nicher rassemblés, et posent leur nid
au haut des plus grands arbres. Ces nids sont
vastes, composés de buchettes, de beaucoup
d'herbes sèches, de joncs et de plumes. La ponte
est-de quatre ou cinq œufs d’un bleu verdâtre
pâle et uniforme, de même grosseur à peu près
que ceux de la Cigogne , maïs un peu plus alon-
gés, et presque également pointus par les deux
bouts.
Esp. 5. Le HÉRON blanc, Ardea alba, tout
le plumage d’un blanc éclatant; la peau nue qui
entoure les yeux verte, mélée de jaune sur les
bords; le bec jaune ; Piris d’un jaune citron; les
Q
242 SECONDE PARTIE.
jambes verdâtres dans leur partie nue, ainsi que
les tarses et les doigts; les ongles noirs.
Le Héron blanc. Buffon, tome 7 ,fpage 365.
PI. enlum. n.° 886.
Cette espèce présente une variété, qui est le
Héron blanc à calotte noire.
Quoique cet Oiseau soit commun sur les côtes
de Bretagne, et même dans le Nord jusqu’en
Scanie, l'espèce parait moins nombreuse que celle
du Héron commun, sans être moins répandue,
puisqu'on l’a trouvée à la nouvelle Zélande, au
Japon , aux Philippines, à Madagascar , au Brésil
ét au Mexique. Il s'élève vers le Nord jusqu’au
39€ degré. Il est aussi grand que le Héron com-
mun , et même il a les jambes encore plus hautes ;
mais il manque de panache. Sa longueur est de
trois pieds un pouce et demi ( : mèt. 14 millim.}
Esp.6. Le HÉRON noir, Ardea atra, tout
le plumage noirâtre, avec un reflet de bleu sur
les ailes; le bec, les pieds et la peau nue qui en-
toure les yeux, de la même couleur.
Le Héron noir. Buffon, tome 7, page 368.
On le trouve en Silésie, où cette espèce est
rare ; cependant on doit présumer qu'elle est plus
commune ailleurs, et que cet oiseau fréquente
les mers, car il paraît se trouver à Madagascar.
LU est aussi grand que le Héron commun.
Esp. 7. Le HÉRON pourpré, Ardea purpurea,
le sommet de la tête d’un noir brillant ; les plumes
Onpne IV. OrsEAUx D£ nIVAGE. 243
de la huppe longues et étroites ; la poitrine et une
partie du dos d’un beau roux pourpré; de longues
plumes effilées, de cette même belle couleur,
partent des côtés du dos et s'étendent jusqu’au
bout des ailes en retombant sur la queue, dont
les couvertures inférieures sont d’un blanc roux
et terminées de noir ; la peau nue de la tête jau-
nâtre, ainsi que la mandibule inférieure; la su-
périeure brune; les pieds verdätres.
Le Héron pourpré. Buffon, tome, page 369.
PL. enlum. n.° 788.
On le trouve en France, en Italie, sur les
bords du Danube, près de la mer Noire, de la
mer Caspienne, sur les lacs de la grande Tar-
tarie, mais il ne s’avance jamais vers le Nord au-
delà du cinquantième degré.
Esp. 8. Le HÉRON Garzette blanche, Ardea
Garza , le plumage entièrement blanc (dans
l'oiseau adulte ); le bec et les pieds noirs.
La Garzette blanche, Buffon, tome 9, p. 371.
On la: trouve dans quelques parties de l'Eu-
rope. Elle est beaucoup plus petite que le grand
Héron blanc , n'ayant pas deux pieds ( 650 mill. )
de longueur.
Esp.9. Le HÉRON Aigrette, Ardea Gar-
zella , tout le plumage d’un blanc de neige ; une
touffe de plumes scapulaires longues, soyeuses,
s'étend sur le dos et jusqu’au delà de la queue ;
la base antérieure du cou ornée de- longues
Q 2
544 SEeconDEe PaAnrrTIrE,
plumes pendantes ; la peau nue entre le bee et les
yeux verdâtre ; le bec et les pieds noirs.
L’Aigrette, Buffon, tome 7, p. 372, pl. 20,
PI, enlum. n.° gor.
L'espèce de cet Oiseau s’est répandue dans tous
les climats et jusque dans les îles lointaines iso-
lées, comme aux iles Malouines et à l'ile de
Bourbon; on la trouve en Asie, dans les plaines
de l’Araxès, sur les bords de la mer Caspienne,
à Siam, au Sénégal et à Madagascar. Cet oiseau
se tient de préférence au bord de la mer, sur les
sables et les vases; cependant il perche et niche
sur les arbres comme les autres Hérons. Son nid,
fort aplati, est fait avec de petites buchettes assez
grossièrement arrangées ; la ponte est ordinaire-
ment de quatre œufs alongés et tirant sur le vert.
Os. Belon est le premier qui ait donné le nom d’Æ1-
_grette à cette petite espèce de Héron blanc, vraisem-
blablement à cause des longues plumes soyeuses qu'il
porte sur le dos, parce que ces belles plumes servent à
faire des aïigrettes pour embellir et relever la coiffure
des femmes, le casque des guerriers et le turban des
sultans ; ses plumes sont du plus grand prix en Orient ;
elles étaient recherchées en France dès le temps de nos
preux chevaliers, qui s'en faisaient des panaches.
* IL. Cou court, dénué de longs brins.
* Corps gréle , peu élevé sur jambes.
Les CRABIERS.
Esp. 10. Le HÉRON Crabier Caiot, Ardea
Onpne IV, Orsraux DE RrvAcE. 245
Squaiolla , la tête ornée d’une belle touffe de
plumes eMilées, blanches au milieu, noires aux
deux bords; le haut du corps recouvert d’un
chevelu de longues plumes minces et tombantes ,
d’une belle couleur rousse, qui forment sur:le
dos comme un second manteau; les côtés de la
tête, la gorge, le cou, et tout le reste du corps
d’un beau marron; le bec jaune à sa base , noi-
râlre à son. extrémité; les jambes et les pieds
verts.
Le Crabier Caiot. Buffon, tome 7, page 380.
On le trouve en Italie, aux environs de Bo-
logne, sur les bords du Danube, où il porte le
nom de Quaiol.
Esp. 1i. Le HÉRON Crabier roux, Ardea
badia , la tête et le cou de couleur marron, ainsi
que les autres parties supérieures du corps et la
queue ; le dessous du corps d’un blanc sale, coupé
longitudinalement d'un beau blanc depuis le
haut du cou jusqu’au ventre; les grandes pennes
des ailes noires; leurs petites couvertures d’une
teinte bleuâtre; l'iris jaunâtre; le bec brun; la
parlie nue de la jambe et les pieds rouges.
Le Crabier roux. Buffon , tome 7, page 390.
On le trouve en Silésie et en Sibérie; il est de
la grosseur d’une Corneille. I] niche sur les arbres
élevés, et se nourrit d'insectes et de poissons,
Esp. 12. Le HÉRON Crabier marron, 4rdea
erythropus ; la tête ornée de plumes longues,
Q 3
246 SECONDE PARTIE.
étroites, variées de jaune et de noir; la gorge,
le cou et tout le corps, d’une couleur de safran
tirant sur le marron; le bec noir à la pointe , vert
bleuâtre près de la tête ; les paupières d’un
rouge vif; l'iris jaune; les pieds d’un rouge
foncé ; les ongles noirs.
Le Crabier marron. Buffon , t. 7, p. 390.
On le trouve en lialie, aux environs de Bo-
logne ; il est de la taille du Pouacre.
Esp. 13. Le HÉRON Crabier Guacco, Ardeaæ
lutea, le dos d’un jaune rembruni; les plumes
des jambes jaunes; celles du ventre blanchis-
santes ; les plumes minces et tombantes de la tête
et du cou variées de jaune , de blanc et de noir;
l'iris jaune, entouré d’un cercle noir; les pieds
verdâtres.
Le Guacco. Buffon, tome 7, page 392.
On le trouve dans les vallées du Bolonois en
lialie, où il est connu sous le nom de Sguacco.
Esp. 14. Le HÉRON Crabier de Mahon,
Ardea comafa , la tête ornée d’une belle et longue
huppe de brins gris-blancs et roussätres ; le dessus
du cou d’un roux jaunâtre, et le devant gris-
blanc ; le dos roussâtre ; les pennes des ailes
blanches.
Le Crabier de Mahon. Buffon, 1.7, p. 393.
PI. enlum. n.° 348 , sous le nom de Héron huppé
de Mahon. si
On le trouve en Italie aux environs de Bologne,
Onpne IV, Orssaux DE nivacr. 247
et sur les bords de la mer Caspienne. Il est de la
grandeur du Blongios. Sa longueur est tout au
plus de dix-huit pouces ( 487 millimètres ).
Esp. 15. Le HÉRON Blongios, Ardea mi-
nula , le dessus de la tête et du dos noir, à reflets
verdâtres ( dans le mâle ), brunâtres (dans la fe-
melle), ainsi que les pennes des ailes et de la
queue ; le cou, la poitrine , le ventre, le dessus
des ailes d’un roux marron, mêlé de blanc et de
jaunâtre; l'iris ‘jaune; le bec et les pieds ver-
dâtres.
Le Blongios Buffon, t.7, p.395. PI. enlum.
n.° 323, sous le nom de Blongios de Suisse.
Cette espèce présente une variété, qui est le
Blongios tachete.
On le trouve fréquemment en Suisse. On le
voit également aux environs de Lyon et de Mont-
pellier; on le retrouve sur les côtes du Levant,
aussi-bien que sur celles de Barbarie. Il vit soli-
taire dans les prairies marécageuses, et se perche
volontiers sur les arbres. Il place son nid à terre,
et le construit avec des buchettes courtes qu’il
entrëméle de glaïeuls. Sa ponte est de quatre
œufs blancs, de la grosseur de ceux du Merle.
Sa longueur est d’environ quatorze pouces ( 379
millimètres ).
L “Qi
248 SECONDE PARTIE,
* IL Cou plus court, garni de plumes en devant
et sur les côtés qui le font paraître très-gros.
* Corps plus épais, moins haut sur jambes que les
Hérons et les Aigrettes.
Les BUTORS.
Esp. 16. Le HÉRON Butor, Ardea Stellaris,
tout le plumage chargé de mouchetures ou ha-
chures noirâtres jetées transversalement sur le
dos, dans un fond brun fauve, et tracé longitu-
dinalement sur fond blanchâtre au-devant du
cou, à la poitrine et au ventre; les plumes du
devant du cou et de la poitrine lâches et flot-
tantes ; le sommet de la tête noir; le bec et les
pieds verdâtres; les ongles longs et crochus.
Le Butor. Buffon, tome 7, page 411, pl. 21.
PL. enlum. n.° 789.
Cet Oiseau se trouve par-tout où il y a des
marais assez grands pour lui servir de retraite;
on le connait dans la plupart de nos départemens.
Il est commun en Angleterre, et assez fréquent
en Suisse et en Autriche; on le voit aussi en Si-
lésie, en Danemarck et en Suède. Il a trois pieds
deux pouces ( : mètre 28 mill.) de longueur , et
trois pieds dix pouces ( 1 mètre 245 mill.} de vol
ou d'envergure. Il paraît .que le Butor, moins
dur que le Héron, ne supporte pas nos hivers,
et qu'il quitte le pays quand le froid devient trop
rigoureux. Malgré l'espèce d’insulte attachée à son
,
Onpne IV. OisEAUX DE nIVAGE. 249
nom, le Butor est moins stupide que le Héron,
‘mais il est encore plus sauvage. Il fait grande
capture de grenouilles, et se nourrit de sang-
sues , de lézards, de frais de poissons et de petites
anguilles; en automne il va dans les bois chasser
aux rats, qu'il prend fort adroïtement et avale
tout entiers. Dans cette saison il devient fort
gras. Sa chair, sur-tout celle des ailes et de la
poitrine, est assez bonne à manger. Cet Oiseau
établit son nid presque sur l’eau , au milieu des
roseaux , dans le mois d'avril ; il le construit
principalement de joncs. La ponte est de quatre
ou cinq œufs d’un gris-blanc verdâtre. L’incuba-
tion est de vingt-quatre à vingt-cinq jours.
Ons. Le nom d’Asterias ou de S'tellaris donné au
Butor par les anciens, vient , suivant Scaliger, de ce
vol du soir, par lequel il s’élance droit en haut vers le
ciel, et semble se perdre sous la voûte étoilée. D’autres
tirent l’origine de ce nom des taches dont est semé son
plumage, lesquelles néanmoïns sont disposées plutôt
en pinceaux qu’en étoiles. Le bec du Butor, ainsi que
celui du Héron, est pour ces oiseaux une arme défen-
sive d'autant plus dangereuse, qu'ils s’en servent au
moment où l’on s’y attend le moins; c’est pourquoi
les chasseurs ne doivent les approcher qu'avec précau-
tion, lorsqu'ils sont blessés. Car, au lieu de fuir , ils
les attendent, lancent dans les jambes des coups de
becs très-violens , et s’élancent même au visage, où
l'œil est toujours le but qu’il visent. Plusieurs chasseurs
en ont été grièvement blessés, et même quelques-uns
en ont perdu un œil,
250 SECONDE PARTIE.
Esp. 17. Le HÉRON gland Butor, Ardea
Botaurus, la tête noire; le cou roux, marqué
de taches blanches et noires; le dos, les ailes et
la queue d’un cendré brun ; le ventre roux; le
bec et les pieds jaunes.
Le grand Butor. Buffon , tome 7, page 422.
Cet Oiseau, dont la vie est aussi tranquille et
solitaire que celle du Butor commun, se trouve
. dans les marais d'Italie, sur les bords du lac
Majeur , et dans le nord de l'Asie, pendant l'été
seulement. Il est plus grand que le Butor, et
paraît faire la nuance entre la famille des Hérons
et celle des Butors. Sa longueur est au moins de
trois pieds et demi ( 1 mètre 137 millim.}), et sa
hauteur, y compris les ongles, de plus de quatre
pieds ( 1 mètre 299 mill.). Sa ponte est de trois
œufs, totalement verts, et de la grosseur de ceux
d’une poule. | 1
Esp. 18.Le HÉRON petit Butor, Ardea Mar-
sigli, le plumage roussâtre, rayé de petites lignes
brunes; la gorge et le devant du cou blancs;
l'iris blanchâtre ; Fespace entre le bec et l'œil
jaune; la queue blanchäâtre; les pieds d’un jaune
pâle.
Le petit Butor. Buffon, tome 7, page 423.
On le trouve sur les bords du Danube. Il est
beaucoup plus petit que le Butor commun.
Esp. 19. Le HÉRON Butor brun, Ardea Da-
nubialis, tout le plumage rayé de lignes brunes,
Onpne IV. O1SEAUX DE RIVACE. 251
noires ét roussâtres, mêlées Confusément ; le
dessous du cou et de la poitrine blanchâtre ; le
bec brun et jaunâtre ; les pieds et les ongles noirs.
Le Butor brun rayé. Buffon, tome 7, p. 424.
On le troûve sur les bords du Danube; il est
de la taille du petit Butor.
Esp. 20. Le HÉRON Butor roux, Ardea So-
loniensis, le dessus de la tête noir; tout le plu-
mage d’un roussâtre clair sous le corps, plus
foncé sur le dos; le bec jaunâtre ; les pieds bruns.
Le Butor roux. Buffon, tome 7, page 425.
On le trouve en Italie, aux environs de Bo-
logne, sur les bords du Danube, en Pologne et
en Alsace. Il est un peu plus gros que le petit
Butor.
Esp. 21. Le HÉRON Pouacre, Ardea macu-
lata, tout le fond du lice E brun foncé aux
pennes de l'aile, clair au-devant du cou et au-
dessous du corps, parsemé sur la tête, au-dessus
du cou, du dos et sur les épaules, de petites
taches bibbh Le , placées à l'extrémité des plumes;
chaque penne de l'aile terminée par une tache
blanche.
Le Pouacre ou Butor tacheté. Buffon, tome 7,
page 427.
Cet Oiseau, dont basés à est peu commune,
se trouve en Burope près des eaux stagnantes et
des marécages , et se cache parmi les roseaux. Il
252 SECONDE PARTIE.
se nourrit de grenouilles et de poissons; sa gros-
seur est celle d’une Corneille, et sa longueur est
de dix-huit pouces ( 487 millimètres ).
* IV. Cou court; trois ou quatre longs brins
implantés sur la nuque.
* Corps plus épais, moins haut sur jambes que les
Hérons et les Aigrettes.
* Mandibule supérieure du bec légèrement arquée.
Les BIHOREAUX.
Esp. 22. Le HÉRON Bihoreau, Ardea Nyc-
licorax , le plumage noir à reflet vert sur la tête
et la nuque, vert obscur sur le dos, gris de perle
sur les ailes et la queue, et blanc sur le reste du
corps; des brins au nombre de trois ou de quatre
très-déliés, d'un blanc de neige, forment une
aigrette sur la nuque du cou ( dans le mâle ); le
bec noir, jaunâtre à sa base; les pieds et les
jambes d’un jaune verdâtre; les yeux très-brillans;
l'iris d’un jaune aurore.
Le Bihoreau. Buffon, tome 7, p.435, pl. 22.
PI. enlum. n.° 758, le mâle; et 759, la femelle.
Cet Oiseau, dont lespèce est par-tout plus
rare que celle du Æéron, est aussi moins ré-
pandue; on le trouve en France, en Allemagne,
en Italie, en Ecosse, en Silésie, en Angleterre,
en Hollande, en Pologne, rarement en Suède.
Onone IV. OnsraAux nE RIvACE,. 253
On le retrouve en Amérique, sur-tout à New
Yorck , en Asie, à la Chine et en Syrie. Le Bio-
reau paraît être un oiseau de passage qui part au
commencement de l'automne, et revient avec les
Cigognes au printemps. Il a environ vingt pouces
(541 mill.) de longueur. Il cherche sa pâture
moitié dans l’eau, moitié sur terre, et vit autant
de grillons , de limaces et d’autres insectes terres-
tres, que de grenouilles et de poissons. Il niche
dans les rochers, suivant Belon ; mais , selon
Willughby, c'est sur les aulnes près des marais
qu’il établit son nid; ce qui ne peut se concilier
qu’en supposant que cet oiseau change d’ha-
bitudes, à cet égard, suivant les circonstances.
On assure que sa ponte est de trois ou quatre
œufs d’un blanc pâle.
. Os. Le genre des Hérons , trés-nombreux en es-
pèces, comprend plusieurs familles ; savoir : celle
du Héron proprement dit , celle du Butor, celle du
Bihoreau et celle des aber Les caractères com-
muns qui unissent et rassemblent ces quatre familles,
sont la longueur du cou, la rectitude du bec qui est
droit , pointu et dentelé au bord de sa partie supé-
rieure vers la pointe ; la longueur des ailes , qui , lors-
qu’elles sont pliées , recouvrent la queue ; la hauteur
du tarse et de la partie nue de la jambegfla grande
longueur des doigts , dont celui du milieu a l’ongle
dentelé sur le côté interne ; leurs habitudes naturelles
sont à peu près les mêmes ; car tous ces oiseaux sont
également habitans des marais et de la rive des eaux.
Tous sont patiens par instinct , assez lourds dans
leurs mouvemens et tristes dans leur maintien.
254 SECONDE PARTIE,
GENRE 85.
COURLIS , TANTALUS. Bec long,
grêle , sillonné de rainures , légèrement
arrondi , également courbé en arc dans toute
sa longueur, faible et d’une substance ten-
dre , terminé en pointe mousse.
Face nue ou dégarnie de plumes , même
au-delà des yeux.
Narines ovales.
Langue courte, large , pointue.
Sac nu, ou poche membraneuse nue sous
la gorge.
Queue courte, composée de douze pennes.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs en-
gagés seulement à leur jonction dans une
portion de membrane ; un postérieur.
Espèce x. Le COURLIS commun, T'antalus
Arquata , tout le plumage mélangé de gris blanc,
à l'exception du ventre et du croupion qui sont
entièrement blancs ; les grandes pennes des ailes
d’un brumnoirâtre ; les pennes de la queue cou-
pées de blanc et de brun noirâtre ; le bec noi-
râtre, très-alongé et voûté en arc, sillonné de
rainures ; les pieds bleuâtres.
Le Courlis. Buffon , tom. 8, p. 19, e 4)
PI. enlum. n.° 818.
OnDrE IV, OisEAUX DE RIVAGE. 255
On le trouve en France, en Allemagne, en
Silésie, en Italie, en Grèce, en Angleterre,
même au Sénégal et à Madagascar. C’est un
oiseau de passage dont les migrations s'étendent
au-delà de la Méditerranée, car il passe à Malte
deux fois l’année , au printemps et à l'automne.
Le Courlis se nourrit de vers de terre, d'insectes.
de menus coquillages qu’il ramasse sur les sables
et les vases de la mer, ou dans les marais et dans
les prairies humides. Cet oiseau court très-vite ,
et vole en troupes. Il niche dans l'intérieur des
terres vers les montagnes. La ponte est de quatre
œufs de couleur olivâtre , marqués de taches
rousses ; sa chair est assez estimée. Cet oiseau est
de la grosseur d’un Chapon ; sa longueur totale
est de deux pieds ( 650 sillims).
Os. Ce Courlis et le suivant placés par Linné dans
le genre Scolopax , sont désignés sous les noms de
Scolopax Arquata et Phæopus ; j'ai cru devoir les
rapporter , d'après Buffon, au genre dés Courlis.
Esp. 2. Le COURLIS Corlieu, Tantalus
Phæœopus , le dessus de la tête brun, avec une
bande longitudinale de gris blanc sur le milieu ;
le bec noir , voûté en arc; une tache blanche
entre le bec et l’œil ; la gorge de cette même cou-
leur ; les plumes du dos d’un brun foncé , grises
sur les bords; la partie inférieure du dos, le
croupion , le ventre , les flancs et les couvertures
du dessous de la queue blancs ; les pennes des
2956 SECONDE PARTIE,
ailes noirâtres , de même que le bec; les pieds
verdâtres.
- Le Corlieu ou petit Courlis. Buffon , tom. 8,
pag. 27, pl. 3. PL. enlum. n.° 842.
On le trouve plus particulièrement en Angle-
terre, et rarement en France et en Italie. Il est de
moitié moins grand que le Courlis auquel il res-
semble par la forme , par le fond des couleurs,
et même par leur distribution. Il a aussi le même
genre de vie et les mêmes habitudes. Sa longueur
est de seize pouces (433 millim.) $
Esp. 3. Le COURLIS vert, Tantalus Falcinel-
lus, la tête, le cou , le devant du corps et les côtés
du dos d’un beau marron foncé; le dessus du dos,
des ailes et de la queue, d’un vert bronzé ou
doré , suivant les reflets de lumière ; le bec, les
pieds et la partie nue de la jambe, de couleur
noirâtre.
Le Courlis vert, ou Courlis d'Italie. Buffon ,
tome 8, pag. 29. PI. enlum. n.° 819, sous la
dénomination de Courlis d'I{alie.
Cet oiseau, commun en Italie , se trouve aussi
en Allemagne, en Danemarck , sur les bords de
la mer Caspienne et du Pont-Euxin, et dans la
Haute-Egypte. Il est de la grandeur du Corlieu ;
il a un pied sept pouces (514 mill.) de longueur.
GENRE
Onpne IV. Oisraux DE RIVAGE, 257
GENRE *.
COUREUR , CORRIRA. Bec court,
droit , sans dentelures.
Cuisses courtes. |
Queue composée de . . . pennes.
Pieds palmés , à quatre Doigts ; trois an-
térieurs , engagés dans une membrane en-
tière, un postérieur dégagé.
Le COUREUR d'Italie, Corrira llalica, la
gorge, le devant du cou, la poitrine, le ventre,
les cuisses, les couvertures du dessous de la
queue et les côtés blancs; la tête, le dessus du
cou, le dos, le croupion, les plumes scapulaires,
les couvertures supérieures des ailes et de la queue
- d’une couleur ferrugineuse; les yeux noirs, !
bec jaune, noir à la pointe.
Le Coureur. Buffon, tome 8, page 472.
Le Coureur a été ainsi nommé de la célérité
avec laquelle on le voit courir sur les rivages;
cet Oiseau habite dit-on l'Italie.
GENRE 86.
BÉCASSE , SCOLOPAX. Bec alongé ,
droit, légèrement arrondi en dessus, terminé
en pointe mousse , beaucoup plus long que
la tête : Mandibule supérieure formant seule
R
258 SECONDE PARTIE.
la pointe raboteuse et arrondie du bec, en :
débordant a Mandibule inférieure qui est
comme tronquée , et vient s'adapter en des-
sous par un joint oblique.
Narines très-étroites, nidulées dans un
sillon du bec.
Queue composée de douze ou quatorze
pennes.
Pieds à quatre Doigts; trois antérieurs,
un postérieur très-petit.
* L Téfe plus carrée que ronde ; Yeux situés sur
les parties supérieure et postérieure latérales
de la tête.
Les Bécasses et les BÉCASSINES.
Espèce 1. La BÉCASSE commune, Scolopax
rusticola , le plumage marqué de teintes hachées,
fondues, lavées de gris, de bistre et de terre
d'ombre ; le bec droit, rude et comme barbelé
aux côtés vers son extrémité, et creusé sur sa
longueur de rainures profondes; les pennes de la
queue noires , marquées de taches rousses sur le
bord extérieur ; l’extrémité de ces pennes grise
en dessus, d’un blanc de neige en dessous ; les
cuisses couvertes de plumes ; les pieds cendrés.
La Bécasse. Buffon , tom. 7, pag. 462, pl. 25.
PI. enlum. n.° 885. |
Cette espèce présente plusieurs variétés, savoir:
1.0 La Bécasse blanche.
Onone IV. Orsraux DE RIvAGE. 259
2.0 La Bécasse rousse. _
3,0 La Bécasse Isabelle.
4.° La Bécasse à téle rousse.
5,0 La Bécasse aux ailes blanches.. |
L'espèce de la Bécasse est universellement
répandue. On la trouve dans les contrées du midi ,
comme dans celles du nord , dans l’ancien et dans
le nouveau monde ; on la connait dans toute
l'Europe. On la retrouve aux extrémités septen-
trionales et orientales de l'Asie , au Sénégal , en
Guinée , au Canada , à la Louisiane, ete. Elle a
treize pouces ( 352 mill.) de longueur , et un
pied dix pouces (595 millim. ) de vol. Les Bé-
casses qui passent l'été sur les sommets des PEt
rénées et des Alpes, en descendent aux premières
neiges qui tombent sur ces hauteurs dès le com-
mencement d'octobre, pour venir dans les bois
des colines inférieures jusque dans nos plaines.
Elles se nourrissent de vers et d'insectes. La
femelle construit son nid sur terre , avec des
feuilles ou des herbes sèches entremélées de petits
brins de bois, le tout rassemblé sans art et amon-
celé contre un tronc d'arbre ou sous une grosse
racine. La ponte est de quatre où cinq œufs
oblongs, un peu plus gros que ceux de Pigeon :
ils sont d’un gris roussâtre , marbrés d'ondes
plus foncées et noirâtres. Les migrations des
Bécasses , tracées sur un plan différent de
celles des autres oiseaux , ne se portent et ne
s'étendent que de la montagne à la plaine et de
R 2
260 SECONDE PARTIE.
la plaine à la montagne. Le corps de cet oiseau,
en tout temps fort charnu et très-gras sur la fin
de l’automne, est un mets recherché. Sa chair a
la propriété de se conserver très-long-temps ; on
la cuit sans ôter les entrailles.
Os. On s’est aperçu qu’en approchant du feu des
Bécasses vivantes , elles mouraïent aussitôt. C’est un
fait très-singulier, et que quelques personnes qui
avaient pris de ces oiseaux à la pantière , ont vérifié
souvent. On chasse la Bécasse au fusil, à la passée,
à la pantière , au collet.
Esp. 2. La BÉCASSE Bécassine, Scolopax
Gallinago , le bec très-long , droit, tuberculé à
la pointe ou rude comme la peau de chagrin ; le
plumage mélangé de roux , de gris blanc et de
noir ; la queue composée de quatorze pennes; les
cuisses à demi-nues ; les pieds brunâtres.
La Bécassine. Buffon, tome 7, page 483,
pl. 26. PI. enlum. n.° 883.
Cette espèce est répandue encore plus univer-
sellement que celle de la Bécasse. On la rencontre
dans toutes les parties du monde. C’est un oiseau
de passage qui paraît en automne; il se tient dans
les endroits marécageux des prairies, dans les
herbages et les osiers qui bordent les rivières. Il
se nourrit de vers, d'insectes, etc. ; il établit son
nid sur terre , sous quelques grosses racines
d'arbres ou de saule, dans des endroits maréca-
geux ; ce nid est fait d'herbe sèche et de plumes,
Onpne IV. OISEAUX DE RIVAGE. 261
et contient quatre ou cinq œufs de forme oblon-
gue , d’une couleur blanchâtre avec des taches
rousses. Les petits quittent le nid en sortant de
la coque. La Bécassine dont la graisse est d'une
saveur fine, est recherchée comme un gibier
exquis. Cet oiseau a environ onze pouces ( 298 m.)
de longueur.
Esp. 3. La BÉCASSE petite Bécassine , Sco-
lopaxz Gallinula , le bec droit , tuberculé à la
pointe ; le plumage mélangé de roux, de gris:
blanc, de noir, avec quelques reflets cuivreux
sur le dos, et de longs traits de pinceau roussà-
tres sur des plumes couchées au côté du dos ; le
ventre et le bas-ventre blancs; les grandes pennes
des ailes noirâtres ; les pieds verdâtres.
La petite Bécassine , surnommée la Sourde.
Buffon , tome 7, page 490. PI. enlum. n.° 884.
L'espèce de cet oiseau ne paroït pas aussi nom-
* breuse, ou du moins n’est pas aussi généralement
répandue que celle de la Bécassine. On la trouve
en France , en Angleterre , en Danemarck , en
Pologne, en Allemagne. Sa longueur est de huit
pouces (217 mill.), et son vol de treize pouces
(352 millim. ). Cet oiseau reste presque toute
l'année , et niche dans nos marais. Ses œufs, de la
même couleur que ceux de la Bécassine , sont
seulement plus petits à proportion de Poiseau
qui n'est pas plus gros qu’une Alouette. Sa chair
R 3
262 SECONDE PARTIE.
est d’un goût aussi délicat, et sa graisse aussi
fine que celle de la Bécassine.
OBs. Quelques naturalistes regardent comme variété
de cette espèce, la Brunette de Buffon , ou la Galli-
nago anglicana de Brisson , qui a la même figure et
les mêmes habitudes de la petite Bécassine , et qui a
eté placée par Gmelin dans le genre des anneaux ,
sous le nom de Tringa alpina.
* IT. Téte plus ronde que carrée ; Yeux situés sur
les parties moyennes et latérales de la téte.
Les BARGES.
Esp. 4. La BÉCASSE Barge commune,
Scolopax Limosa , le bec légèrement recourbé,
rougeâtre dans sa longueur, noir à la pointe;
le plumage d’un gris uniforme; le front et la
gorge de couleur roussâtre; le ventre et le crou-
pion blancs ; les grandes pennes des ailes noirâ-
tres sur le bord externe, blanchâtres sur le bord
interne ; la queue noirâtre, terminée de blanc;
les deux pennes extérieures blanches.
La Barge. Buffon , tome 7, page 500, pl. 27.
PI. enlum. n.° 874.
On la trouve en France, en Italie, en Alle-
magne , en Suède, en Angleterre, sur les bords
du Volga et de la mer Caspienne ; en Russie et
dans la Silésie méridionale. Elle s’'avance quel-
quefois dans l'intérieur des terres , suit les étangs
el les marais, et ne se tient pas toujours au bord
Onone IV. OrsEAUX DE RIVAGE. 263
des mers. Cet oiseau a quinze pouces ( 406 mill. )
de longueur.
Esp. 5. La BÉCASSE Barge aboyeuse , Sco-
lopax æœgocephala, le bec droit; le dos gris
brun , frangé de blanchâtre autour de chaque
plume ; les pennes de la queue variées transver-
salement de blanc et de noirâtre; trois pennes
des ailes noires, blanches à la pointe ; les pieds
verdâtres.
La Barge aboyeuse. Buffon , tome 7, p. 501.
PI. enlum, n° 876, sous la dénomination de
Barge grise.
Gmelin cite comme variété de cette espèce la
grande Barge rousse de Buffon , tome 7, p. 505.
PI. enlum. n.° 916.
Elle habite les marécages des côtes maritimes
de l'Europe , tant de l'Océan que de la Méditer-
ranée. On la trouve dans les marais salans ; et
comme les autres Barges , elle est timide et fuit
de loin ; elle ne cherche aussi sa nourriture que
pendant la nuit. Il parait que son cri tient de
Faboiement. Elle est moins grande que la Barge
commune. Cet oiseau a Eee pouces ( 379 m.)
de longueur.
Esp. 6. La BÉCASSE Barge variée, Scolopaz
Glottis, le bèc droit; la mandibule inférieure
rouge à sa base; tout le plumage varié de blanc;
la queue rayée de gris brun; le dessous du corps
blanc; les pieds verdätres,
R 4
| =
264 SEconDE PARTIr.
La Barge variée. Buffon, tome 7, page 503.
On la trouve en Allemagne, en Angleterre,
en Pologne, en Suède, sur les bords du Danube,
en lialie. Pendant l'été elle remonte, en suivant
le bord des mers, dans le nord de l'Europe, de
l'Asie et de l'Amérique; elle redescend vers le
Midi pendant l'hiver, cherchant toujours une
température également modérée. Elle est plus
grande que la Barge aboyeuse; elle a treize
pouces (352 millim.) de longueur. Sa chair est
très-estimée.
Esp. 7. La BÉCASSE Parge rousse, Scolopax
Lapponica , le bec légèrement recourbé, jau-
nâtre; tout le devant du corps et le cou d’un
beau roux; les plumes du dos brunes et noirâ-
tres, légèrement frangées de blanc ct de rous-
sâtre; la queue rayée transversalement de cette
dernière couleur et de brun; les pieds noirs.
La Barge rousse. Buffon, iome 7, page 504.
PI. enlum. n.° 900.
On la trouve sur les côtes de France, dans le
nord de l'Europe, et jusqu’en Amérique; à la
baie d'Hudson, en Laponie. C’est une de ces
espèces aqualiques communes aux terres du nord
des deux continens. Elle est à peu près de la
grosseur de la Barge aboyeuse ; elle a dix-sept
pouces ( 460 millim. ) de longueur.
Esp.8. La BÉCASSE grande Barge, Scolo-
pax Ægocephala, var. le cou roux; les plumes du
Onpre IV. OISEAUX DE RIVACE. 265
dos noirâtres, bordées de roux clair ; la poitrine
et le ventre rayés transversalement de noirâtre
sur fond blanc sale,
La grande Barge rousse, Buffon , t. 7, p. 505.
PI. enlum. n.° 916.
Cette espèce se trouve en Europe, en Asie, en
Amérique, et dans tout le nord de la terre; on
Ja observée en Barbarie. La taille de cette Barge
est de dix-sept pouces ( 460 millimètres ).
Esp.9. La BÉCASSE Barge brune, Scolopax
fusca , le fond du plumage d’un brun foncé et
noirâtre , relevé de petites lignes blanchâtres,
dont les plumes du dos et du cou sont frangées;
les premières grandes pennes des ailes d’un brun
uni sur le bord extérieur ; les pennes moyennes
des ailes et leurs couvertures liserées et poin-
tillées de blanchâtre sur les bords; les pennes de
la queue rayées de brun et de blanc.
La Barge brune. Buffon, tome 7, page 508.
PI. enlum. n.° 875.
On la trouve en Europe sur les bords de la
mer. Elle est de la taille de la Barge aboyeuse ;
sa longueur est d'environ un pied (325 millim.),
et son vol d’un pied sept pouces (514 millim. ).
OBs. Les espèces de ce genre et celles du genre
suivant sont très-difficiles à signaler, leurs couleurs
étant peu prononcées, et variant beaucoup suivant
l'âge et le sexe. IL faut séparer avec soin celles dont
les pieds sont rouges, parce que ce caractère est cons-
266 SECONDE PARTIE.
tant. Ces oïseaux se rapprochent des Bécasses par les
formes et les habitudes , mais leurs jambes sont plus
alongées.
GENRE 87.
VANNEAU, TRINGA. Bec droit et
renflé vers le bout, de la longueur de la tète
( dans les Vanneaux ) ; menu , de moyenne
longueur , droit , lisse à son extrémité, et
obtus sans renflure ( dans les Bécasseaux ,
les Chevaliers , etc. ); plutôt courbé en haut
que droit, et un peu comprimé horizontale-
ment ( dans le Tourne-pierre ).
Narines petites.
Langue grèle ou effilée.
Queue composée de douze pennes.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs,
tous divisés où faiblement engagés à leur
base dans une portion de membrane; un
,
postérieur.
* [. Bec renfle vers le bout.
Les VANNEAUX.
Espèce 1. Le VANNEAU commun, Tringa
V'anellus, Yocciput orné d’une huppe composée de
cinq ou six brins délicats, eflés, d’un beau noir,
inégaux, recourbés en avant vers la pointe, dont
Onpne IV. OrsEAUX DE RIvAGE. 267
les deux supérieurs sont beaucoup plus longs; le
dessus du corps d’un noir enrichi de reflets d’un
luisant métallique , changeant en vert et en rouge
doré, principalement sur la tête et les ailes ; le
dessous et le bord des ailes blancs, ainsi que le
ventre; les deux pennes extérieures de la queue
et la première moitié des autres, la gorge, la
poitrine et le bec noirs.
Le Vanneau. Buffon, tome 8, p.48, pl. 4.
PI. enlum. n.° 242.
L'espèce du F’anneau est très-répandue. Ces
Oiseaux se sont portés jusqu’à l’extrémité orien-
tale de l'Asie : on les trouve également dans tes
contrées intérieures de cette vaste région, et on
en voit par toute l’Europe. Au Kamtschatka, le
mois d'octobre s'appelle le mors des Vanneaux,
et c’est alors le temps de leur départ de cette
contrée comme des nôtres. Les Vanneaux arri-
vent dans nos pays en grandes troupes au com-
mencement de mars, même à la fin de février.
On les voit alors se jeter dans les blés verts, et
courir le matin dans les prairies marécageuses,
pour y chercher les vers qu'ils font sortir de terre
par une singulière adresse. La ponte se fait en
avril; elle est de trois ou quatre œufs oblongs
d'un vert sombre, fort tachetés de noir. La fe-
melle les dépose dans les marais, sur les petites
buttes ou mottes de:terre élevées au-dessus du
niveau du terrain ; précaution qu’elle semble
268 SECONDE PARTIE.
prendre pour les mettre à l'abri de la crue
des eaux, mais qui néanmoins lui ôte les moyens
de cacher son nid et le laisse entièrement à
découvert. Cet Oiseau est fort gai; il est sans
cesse en mouvement, folâtre et se joue de mille
façons en l'air. Il a les ailes irès-fortes , et
il s’en sert beaucoup, vole long-temps de suite,
et s'élève très-haut ; posé à terre, 1l s’élance,
bondit et parcourt le terrain par petits vols
coupés. Le Vanneau est à peu près de la gros-
seur du Pigeon ; il a un pied six lignes (338 mill. }
de longueur. C’est un gibier assez estimé.
Os. Les J’anneaux ont, dans les caractères géné-
riques , la forme générale du corps et les habitudes,
de grands rapports avec les Pluviers ; maïs ils en
diffèrent par la forme des Doigts. On fait la chasse
aux ’anneaux de diverses manières : au fusil, au
flambeau , à la vache artificielle ; on les prend par
volées au filet des alouettes.
Esp. 2. Le VANNEAU Suisse, Tringa Hel-
vetica, tout le dessus du corps varié transversa-
lement d'ondes de blanc et de brun; le devant
du corps noir ou noirâtre; le front, le ventre, le
bas-ventre, les grandes pennes de l'aile noirs ;
les cuisses blanches; les pennes de la queue tra-
versées de bandes blanches et brunes; le bec et
les pieds noirs,
Le Vanneau Suisse. Buffon, tome 8, page 6o.
PL. enlum. n.° 853. .
On le trouve en Suisse, en France, en Russie,
Onpne IV. OrsEAUXx DE nivacs. 269
en Sibérie, et dans l'Amérique septentrionale. Il
est à peu près de la taille du Vanneau commun ;
il a dix pouces et demi ( 284 mill. ) de longueur.
Cet oiseau se nourrit de baies, de vers et d’in-
sectes. On ignore la vraie étymologie de son nom.
Esp. 3. Le VANNEAU Pluvier, Tringa Squa-
farola, la tête, le derrière du cou et les parties
supérieures du corps d’un gris brun; la gorge
blanche; le devant du cou, la poitrine, le haut
du ventre variés de blanc et de brun noirâtre ;
les pennes des ailes d’un brun sombre; celles de
la queue blanches, avec des raies brunes trans-
versales ; Me bec, les pieds et les ongles noirs.
Le Vanneau Pluvier. Buffon, tome 8, p. 68.
PI. enlum. n.° 854, sous la dénomination de
V'anneau gris.
Gmelin cite comme variété de cette espèce le
Vanneau varié de Buffon. PI. enlum. n.° 923.
Cette espèce , comme toute la famille des Van-
neaux, est extrêmement répandue. On la voit
fréquemment dans les terres de l’état de Venise,
où on la nomme Sguatarola. On la trouve aussi
sur les rives du Danube , en Silésie, en Pologne,
en Ecosse, en Danemarck, en Suède, en Si-
bérie, sur les bords de li mer Caspienne, et
même à la Caroline. Elle va de compagnie avec
les Pluviers. Elle est un peu plus grosse que le
Pluvier doré; sa longueur est de dix pouces et
demi (284 mill.)
270 SECONDE PARTIE.
Esp: 4. Le VANNEAU d'Islande, Tringa Is-
landica , la tête, le dessus du cou et le haut du
dos d’un noirâtre tacheté de rouge; le devant du
cou et de la poitrine d’un cendré varié de jau-
nâtre et taché de noir; les petites couvertures
des ailes cendrées ; les pennes noirâtres ; les se-
condaires terminées de blanc; les pieds longs et
noirs.
Il habite les lieux maritimes de Islande, de
l'Angleterre, du Danemarck et de l'Amérique
septentrionale. Il est de la grosseur d’une Tour-
lerelle ; sa longueur est de huit à dix pouces
{217 à 271 millimètres ). L
Esp. 5. Le VANNEAU maritime, Tringa
maritima , le dessus du corps varié de gris et de
noir; le dessous blanc; le milieu du dos violet ;
le devant du cou et la queue de couleur obscure ;
les quatre pennes extérieures de la queue très-
courtes , blanches sur les bords; les pieds jau-
nâtres.
On le trouve sur les bords de la mer, en Nor-
wége, en Islande, en Laponie. Il est de la gran-
deur de l’Etourneau.
Esp. 6. Le VANNEAU ondulé, Tringa un-
data , le corps de couleur obscure, ondulé de
jaune pâle et de blanc ; le croupion, la pointe
des plumes secondaires des ailes et celles qui en
forment les couvertures, de couleur blanche; la
queue cendrée, noire au sommet.
Onpne IV. O1sEAUX DE RIVAGE. 271
On le trouve en Danemarck, en Norwége et
en Islande.
Esp. 7. Le VANNEAU uniforme, Tringa
uniformis, tout le corps d’un cendré clair; le
bec court, de couleur noire.
On le trouve en Islande.
* IL Bec oblus et lisse, non renflé à son
exlrémilé.
Les CHEVAIIERS, les COMBATTANS, les
BÉcAssEAUXx , les MAUBÉCHES.
Esp. 8. Le VANNEAU Chevalier commun,
Tringa equestris, tout le plumage nué de gris-
blanc, de roussâtre et de noirâtre ; le dessous du
corps et le croupion blancs; les pieds gris ou
noirâtres.
Le Chevalier commun. Buffon, t.7, p. 5x1.
PI. enlum. n.° 844.
Cette espèce est répandue en Europe jusqu’en
Norwége; elle se trouve aussi en Afrique, et
particulièrement en Barbarie. Elle est à peu près
de la grosseur du Pluvier doré, mais elle est
moins charnue ; sa longueur est environ de douze
pouces ( 325 millim.). Le Chevalier commun fré-
quente les bords des étangs et des rivières , lors-
qu'il est dans l’intérieur des terres, mais il se
plaît davantage sur les rivages de la mer, où il
vit en petites troupes.
272 Seconpe PARTIE.
Esp. 9. Le VANNEAU Chevalier aux pieds
rouges, Tringa Totanus , le bec droit, noi-
râtre à la pointe, d’un rouge vif à la base; le
plumage blanc sous le ventre, légèrement ondé de
gris et de roussâtre sur la poitrine et le devant du
cou, varié sur le dos de roux et de noirâtre, par
petites bandes transversales bien marquées sur les
petites pennes des ailes, dont les grandes sont
noirâtres; la partie nue de la jambe et les pieds
d’un rouge vif.
Le Chevalier aux pieds rouges. Buffon, t.7,
p. 515, pl. 28. PI. enlum. n.° 845, sous le nom
de Gambelte.
Gmelin cite ce numéro des planches enlumi-
nées, qu'il applique au Tringa Gambella, es-
pèce 3, page 671 du Sys/ema naluræ.
Os. Ce Chevalier, placé par Linné dans le genre
Scolopax, est désigné sous le nom de Scolopax Cali-
dris ; j'ai cru devoir le rapporter , d’après Buffon, au
genre des Chevaliers plutôt qu'à celui des Bécasses.
On le trouve en France, en lialie, en Suède,
en Allemagne, et même en Amérique. Il se pose
sur les étangs, dans les endroits où leau n’est
pas bien haute; il a la voix agréable et un petit
sifflet semblable à celui du Bécasseau. N niche
dans les lieux marécageux; la ponte est de quatre
œufs blanchâtres, tachés de noir et d’olivâtre.
Cet Oiseau est de la grandeur du Chevalier com-
mun ; il a onze pouces (298 mill. ).de longueur.
Esp.
Onpne IV. OrsEAUX DE RIVAGE. 273
Esp. 10. Le VANNEAU Chevalier rayé,
Tringa striata , tout le manteau sur fond gris et
mêlé de roussâtre, rayé de traits noirâtres cou
chés transversalement ; la partie inférieure du
dos, le croupion, la poitrine et le ventre blancs;
le bec rougeâtre à sa base, noir à la pointe; les
pieds rougeûtres.
- Le Chevalier rayé. Buffon, tome 7, page 516.
PI. enlum. n.° 827.
. Cette espèce, qui se trouve également en Eu-
rope et en Amérique, est très-répandue dans le
Groënland, sur les rivages de la mer, et se
trouve pendant l'hiver dans les États-Unis. Elle
se nourrit de petits testacées, de vers marins.
Elle rase avec rapidité les vagues de la mer. Cet
oiseau place son nid sur la terre , près de la côte , le
compose de racines flexibles et de petites grami-
minées arrangées sans art. Les œufs que la fe-
melle y dépose vers les premiers jours de juin,
sont au nombre de quatre à six, un peu plus gros
que ceux de lÆfourneau , pointus à un bout, et
d’un blanc sale tacheté de noir. Ce Chevalier est
à peu près de la'taille de la grande Bécassine , il
a environ neuf pouces ( 244 mill.) de longueur.
Esp. 11. Le VANNEAU Chevalier varié,
Tringa Littorea, le sommet de la tête noirâtre ;
les plumes du dos et les scapulaires de cette cou-
leur bordées de roux ; les pennes des ailes noï-
yâtres, frangées de bleu ou de roussâtre; des
S
274 SECONDE PARTIE.
teintes mêlées de gris sur tout le devant du
corps; le bec et les pieds noirs.
Le Chevalier varié. Buffon , tome 7, p. 517.
PI. enlum. n.° 300, |
On le trouve en France, en Angleterre, en
Danemarck, en Suède. Il arrive en Picardie au
mois de mars, y fait un court séjour, et ne re-
passe qu'au mois de septembre. Il a les habitudes
des Bécassines ; on le prend au rejelloir. Cet
oiseau est à peu près de la grosseur du Cheva-
lier aux pieds rouges ; 11 a près de onze poucés
(298 mill. ) de longueur.
Esp. 12. Le VANNEAU Combattant ou Paon
de mer, Tringa pugnazx, le devant de la tête et
le contour des yeux chargés d’une multitude de
mamelons charnus et sanguinolans ; le cou orné
d’une espèce de collier en forme d’une crinière
épaisse de plumes enflées, longues, fortes et ser-
rées, qui varient pour les couleurs rousses, gri-
ses, blanches, d’un beau noir violet, chatoyant,
coupé de taches rousses; le ventre blanc; les
grandes couvertures des ailes et les pennes bru-
nes; l'iris noisette; le bec gris. *
Les Combaitans vulgairement Paons de mer.
Buffon, tome 7, p. 521, pl. 29 et 20. PI. enlum.
n.° 305, le mâle, sous la dénomination de Paon
de mer, et 306, la femelle.
Chaque printemps les Combalfans arrivent par
grandes bandes sur les côtes de Hollande, de
Onpne IV. OisEAUX DE RIVAGE. 275
Flandre et d'Angleterre ; on les connaît aussi
sur les côtes de la mer d'Allemagne, et ils sont
en grand nombre en Suède, et particulièrement
en Scanie, en Russie; il s’en trouve de même en
Danemarck jusqu’en Norwége. Non-seulement ,
dit Buffon, ces Oiseaux se livrent entreux des
combats seul à seul, des assauts corps à corps;
mais ils combattent aussi en troupe réglée, or-
donnée, et marchant l’une contre l’autre ; ces
phalanges ne sont composées que de mâles, qu’on
prétend être dans cette espèce beaucoup plus
nombreux que les femelles; celles-ci attendent à
part la fin de la bataille, et restent le prix de la
victoire. Les Combattans sont de la taille du CAe-
valier aux pieds rouges, mais un peu moins hauts
sur jambes ; leur longueur est d'environ dix
pouces (271 millim.). L’esclavage ne peut rien
diminuer de leur humeur guerrière; dans les
volières où on les enferme, ils vont présenter le
défi à tous les autres oiseaux; et comme s'ils se
piquaient de gloire, ils ne se montrent jamais
plus animés que quand il y a des spectateurs. La
crinière des mâles est non-seulement pour eux
un parement de guerre, mais une sorte d’armure,
un vrai plastron qui peut parer les coups; les
plumes en sont longues , fortes et serrées ; ils les
hérissent d’une manière menaçante lorsqu'ils s’at-
taquent. Ce bel ornement tombe par une mue
qui arrive à ces oiseaux vers la fin de juin. Les
tubercules ou mamelons yermeils qui couvraient
S 2
276 SECONDE PARTIE.
leur tête, pâlissent et s’oblilèrent, et ensuite ils
se recouvrent de plumes; dans cet état on ne
distingue plus guère les mâles des femelles.
Esp. 13. Le VANNEAU Cul-blanc, Tringa
ochrapus , le dos d’un cendré roussâtre avec des
petites gouttes blanchâtres au bord des plumes;
la tête et le cou d’un cendré plus doux; le crou-
pion blanc; les pennes de l’aile noirâtres, agréa-
blement tachetées de blanc en dessous; celles de
la queue variées transversalement de noirâtre et
de blanc; le bec ponctué à la pointe.
Le Bécasseau. Buffon, t. 7, p. 534. PI. enlum.
n.° 843, sous le nom de Bécasseau ou Cul-blanc.
Gmelin cite comme variété de cette espèce le
Chevalier varié de Buffon, tome 7, page 517.
PI. enlum. n.° 300.
On le trouve en Europe, en Sibérie, dans
l'Amérique septentrionale , au bord des eaux, et
particulièrement sur les ruisseaux d’eau vive.
C’est un oiseau solitaire, qui habite constam-
ment dans le petit canton qu’il s’est choisi le long
de la rivière ou de la côte. Il se tient à l’embou-
chure des rivières, et suivant le flot il ramasse le
menu frai de poissons et les vermisseaux sur le
sable, que tour à tour la lame d’eau couvre et
découvre. Sa chair est très-délicate. Le Bécasseau
secoue sans cesse la queue en marchant. Sa lon-
gueur totale est de huit pouces et demi (230
millimètres ).
OnDre IV. O1sFAUX DE RIVAGE. 277
Esp. 14. Le V ANNEAU Maubèche commune,
Tringa Calidris, les plumes du dos, du dessus
de la tête et du cou, d'un brun noirâtre et
bordées de marron clair; tout le devant de la
tête, du cou et du corps, de celte dernière cou-
leur; les neuf premières pennes des ailes d’un
brun foncé en dessus , du côté externe; les quatre
plus près du corps brunes, et les intermédiaires
d’un gris brun et bordées d’un léger filet blanc ;
le bec et les pieds noirâtres.
La Maubèche commune. Buffon, t.7, p.529,
pl. 35. 4
Elle habite les côtes maritimes de la France et
de PAllemagne. Elle est de la taille du Chevalier
aux pieds rouges ; sa longueur totale est de neuf
pouces environ (244 millim. ).
OBs. Dans quelques individus le dessous du corps
est tout blanc. Dans cette espèce , le doigt intermé-
diaire est uni au doigt externe par une petite mem-
brane jusqu’à la première phalange.
Esp. 15. Le VANNEAU Maubéche tachetée,
Tringa nœvia , Je dos d’un cendré brun varié de
taches, les unes rousses, les âutres d’un noirâtre
tirant sur le violet; le devant, les côtés de la
tête, et la gorge, d’un blanc roussâtre pointillé
de brun; le dessus du corps brun, varié de taches
noires sur les flancs; les grandes pennes des ailes
d’un brun noirâtre à l'extrémité ; les deux pennes
intermédiaires de la queue cendrées et bordées
S 3
278 SECONDE PARTIE.
de blanc; le bas de la jambe et les pieds verdà-
tres ; les ongles noirs.
La Maubêche tachetée. Buffon, t.7, p. 531.
PI. enlum. n.° 365.
On la trouve sur les côtes maritimes de France,
dans la Russie septentrionale , et dans la Sibérie.
Elle est un peu moins grande que la Maubéche
commune ; elle a neuf pouces (244 millim.}) de
longueur.
Esp. 16. Le VANNEAU Maubéche grise,
Tringa grisea, le fond du plumage gris; le dos
entièrement de cette couleur; la tête d’un gris
ondé de blanchâtre; les plumes du dessous des
ailes et celles du croupion grises et bordées de
blanc; les premières des grandes pennes des ailes
d’un brun noirâtre; le devant du corps blanc,
avec de petites raies noires en zigzags sur les
côtés; la poitrine et le devant du cou, le bec, le
bas des jambes, les pieds et les ongles noirs.
La Maubéche grise. Buffon, tome 7, p. 531.
PI. enlum. n.° 366.
Elle habite les côtes maritimes de l’Europe.
Elle est un peu plus grosse que la Waubéche 1a-
chetée, et moins que la Maubèche commune. Cet
oiseau a sept pouces ( 189 mill. ) de longueur.
Os. Les Maubéches sont un peu plus grosses que
le Bécasseau , et moins grandes quele 7’anneau ; elles
ont le bec plus court, les jambes moins hautes; et
leur taille plus raccourcie paraît plus épaisse que
Onpne IV. OisEAUx DE RIVAGE. 279
celle des Chevaliers. On ne trouve guère les Mau-
béches que sur les rivages de la mer ; elles vivent en
société , et courent sur le sable avec beaucoup de
vitesse. Ces oïseaux sont répandus dans le nord des
deux continens.
Esp. 17. Le VANNEAU Sanderling, Tringa
Sanderling , le dessus de la tête et du cou
d’un gris varié de petites taches noires ; un trait
gris entre le bec et l'œil; le dos et les plumes
scapulaires gris; ces dernières bordées de blanc ;
le front, les joues , le dessus des yeux, la gorge,
le devant du cou et du corps, blancs; les deux
pennes intermédiaires de la queue brunes dans
leur milieu ; les latérales grises; le bec, les pieds
et les ongles noirs.
Le Sanderling. Buffon, tome 7, page 532.
Obs. Le Sanderling ou quatrième espèce de Mau-
bèche de Buffon , a été placé par Gmelin dans le genre
des Pluviers.
Cet Oiseau paraît décrit par Gmelin sous le nom de
Tringa arenaria , ce qui fait un double emploi.
Cette espèce est répandue en Europe et en
Amérique, dans la partie septentrionale de l'Asie,
et se trouve à la nouvelle Galle du Sud ; on la
retrouve à la nouvelle Hollande et dans l'Amé-
rique septentrionale. C’est la plus petite espèce
des Maubéches de Buffon. Elle a environ sept
pouces ( 189 mill.) de longueur.
S 4
280 SECONDE PARTIE.
Esp. 18 Le VANNEAU Guinette, Tringa
hypoleucos, la gorge et le ventre blancs; la poi-
trine tachetée de pinceaux gris sur blanc; le dos
et le croupion gris, légèrement ondés de noirâtre
avec un petit trait de cette couleur sur la côte de
chaque plume, et dans le tout on aperçoit un
reflet rougeâtre ; le bec et les pieds noirs.
La Guinette. Buffon, tome 7, page 540. PI.
enlum. n.° 850, sous la dénominatinn de petite
Alouette de mer.
On la trouve en France vers les sources de la
Moselle, dans les Vosges, en Allemagne, en
Suède, en Danemarck, en Angleterre, en Si-
bérie, jusqu’au Kamtschatka, et en Amérique,
jusqu’à la Cayenne. Elle vit solitairement le long
des eaux et cherche les grèves et les rives de
sable. La Gurnelte part de loin en jetant quel-
ques cris, et on l'entend pendant la nuit crier
sur les rivages d’une voix gémissante. Elle a la
queue un peu plus longue et plus étoilée que
celle du Bécasseau ; elle la secoue de même en
marchant. La Guinelle est un peu plus grosse que
lAlouelte de mer; elle a sept pouces et demi
(202 mill.) de longueur.
Esp. 19. Le VANNEAU Alouette de mer,
Tringa Cinclus , la tête, le cou et tout le dessus
du corps mélangés de run et de gris; un trait
blanc entre les yeux et le bec ; la gorge et le de-
vant du cou blanchâtres, et tachetés de brun ;
OnprEx IV. O1sSEAUX DE RIVACE. 281
tout le dessous du corps blanc; les ailes variées
de brun et de gris; les grandes pennes brunes,
terminées de blanc ; les deux pennes intermé-
diaires de la queue plus longues ; le bec fort
menu , noir ; les pieds d’un verdâtre foncé , quel-
quefois noirs ; la queue et le croupion d’un gris
brun.
L'Alouette de mer. Buffon , tome 7, pag. 548,
PI. enlum. n.° 851.
Gmelin cite comme variété de cette espèce le
Cincle de Buffon, tome 7, page 553. PI. enlum.
n.° 852.
Cet oiseau, qui se trouve dans la plupart des
contrées de l’Europe, a passé d’un continent à
l'autre , car on en retrouve l'espèce bien établie
dans les contrées septentrionales et méridionales
de l'Amérique , à la Louisiane, aux Antilles, à la
Jamaïque , à Saint-Domingue , à Cayenne , à la
Guiane , au Brésil. Il ne ressemble à Alouette
dont il porte improprement le nom, que par la
taille qui est à peu près égale, et par quelques
rapports dans les couleurs du plumage sur le
dos ; mais il en diffère pour tout le reste, soit par
la forme , soit par les habitudes , vivant au bord
des eaux sans quitter les rivages. Les Alouettes
de mer volent en troupes très-serrées. On les voit
rassemblées en automne. La femelle dépose sur
le sable nu ordinairement quatre ou cinq œufs
très-gros , relativement à sa taille. L’ÆA/ouefte de
mer fait sa petite pêche le long des rivages , en
282 SECONDE PARTIE.
marchant et secouant continuellement laïqueue.
Sa longueur totale est environ de sept pouces
(189 millim. ). Sa chair est un fort bon gibier
qui demande à être mangé frais.
Esp. 20. Le VANNEAU Cincle, Tringa
Cinclus , var., la partie supérieure de la tête et
celle du dos couvertes de plumes noirâtres a
milieu , rousses sur les bords ; la partie infé-
rieure du dos et le croupion d'un gris brun; la
gorge , la partie inférieure du cou et la poitrine
d'un blanc varié de petites taches brunes; le
ventre , le haut des jambes , les couvertures du
dessous de la queue blancs ; la partie nue de la
jambe et les pieds bruns ; le bec noir ; les ongles
noirâtres.
Le Cincle. Buffon , tom. 7, p. 553. PL. enlum.
n.° 832.
Cette espèce, moins nombreuse que lA/ouefte
de mer, est aussi répandue, et se trouve dans les
deux continens. Elle fréquente la plupart des
contrées de l'Europe, se rencontre quelquefois
jusqu’au Groënland , et n’est pas rare depuis la
baie d'Hudson jusqu’à la Guiane. Comme ces
oiseaux ont les mêmes mœurs, les mêmes habi-
tudes que les Alouettes de mer, ils se trouvent
fréquemment ensemble , voyagent de compagnie,
et ont comme elles le même mouvement dans la
queue. Tous sont très-gras pendant l'hiver, et
ont Ja chair savoureuse et d’un goût délicat
Onpne IV. OrsEAUX DE RIVACE. 283
lorsqu'ils ne fréquentent que les eaux douces. Le
Cincle est un peu plus petit et moins haut sur
jambes que l Alouette de mer. Sa longueur totale
est environ de 7 pouces ( 189 millim.
Esp. 21. Le VANNEAU Canut , Tringa
Canutus , la tête et tout le dessus du corps cendrés
et ondés ; tout le dessous du corps blanc, marqueté
de taches grises sur la gorge et la poitrine; les
grandes couvertures des ailes terminées de blanc,
formant une barre transversale sur chaque aile ;
le bec d’un cendré obscur ; l'iris noisette ; une
tache d’un brun obscur entre le bec et l'œil ; un
trait blanc au-dessous de celui-ci ; les pieds d’un
cendré bleuâtre.
Le Canut. Buffon, tome 8, pag. 142.
On le trouve dans le nord de l'Europe, en
Suède, en Danemarck ; cependant on le voit
quelquefois en Angleterre au commencement de
Fhiver , où il séjourne deux ou trois mois, en-
suite 1l disparait. On le rencontre encore sur les
rives du lac Baïkal, et même à la baie d'Hudson,
d’où il s’avance jusqu'à New-Yorck, et peut-être
- encore plus au sud. En captivité on le nourrit
avec du pain trempé de lait. Cette nourriture
qui l’engraisse beaucoup , donne à sa chair un
goût exquis. Sa longueur est d'environ neuf
pouces (244 millim. ).
Esp. 22, Le VANNEAU Grive d’eau, Tringa
macularia , la tête , le dessus du cou et le dos
284 SECONDE PARTIE.
d’un brun olivâtre grivelé de taches noires; le
dessous du corps grivelé également sur un fond
plus clair et blanchâtre ; un trait blanc au-dessus
de chaque œil ; les pennes primaires des ailes
noirâtres ; les pennes intermédiaires de la queue
olivâtres, traversées à leur extrémité par une
bande brune : les autres blanches et rayées de
noir ; le bec couleur de chair à sa base, brun
vers la pointe.
La Grive d’eau. Buffon, tome 8, page 140.
On la trouve dans la Pensylvanie , dans FAmé-
rique septentrionale, à la baie d'Hudson. Elle est
de la grosseur d’un Etourneau ; sa longueur to-
tale est d'environ huit pouces (217 millim. ).
* IL Bec plutôt courbé en haut que droit, con-
vexe en dessus, et comprimé par les côtés vers
le bout.
Les TOURNE-PIERRES.
Esp. 23. Le VANNEAU Tourne - pierre ,
Tringa interpres, le plumage varié de noir et de
blanc , marqué de roux sur le dos.
Le Tourne-pierre. Buffon , tome 8, p. 130.
pl. 10. PI. enlum. n.° 856, sous la dénomina-
üon de Coulon-Chaud.
Gmelin cite comme variétés de cette espèce le
Coulon-chaud de Cayenne , et le Coulon-chaud
gris de Cayenne de Buffon. PI. enlum. n.°$ 340
et 857.
£ L
Onpre IV. O1sEAUX DE nivace. 285
On le trouve en France, en Danemarck, en
Suède , en Allemagne, en Angleterre. Cette
espèce, quoique faible et peu nombreuse en in-
dividus, s’est , comme plusieurs autres espèces
d'oiseaux aquatiques , répandue du nord au midi,
dans les deux continens , en suivant les rivages
de la mer qui leur fournit par-tout leur subsis-
tance. Elle est de la taille d'une Grive, sa lon-
gueur est de huit pouces ( 217 mill. ). Cet Oiseau
a l'habitude singulière de retourner les pierres au
bord de l’eau , pour trouver dessous des vers et
des insectes dont il fait sa nourriture, tandis que
tous les autres oiseaux de rivage se contentent de
la chercher sur les sables ou dans la vase. La fe-
melle pond sur le sable trois ou quatre œufs gros,
oblongs , pointus , d’un cendré verdâtre, poin-
tillés de brun.
* IV. Doigts garnis dans toute leur longueur
sur leurs parties latérales , de membranes fes-
lonnées.
Les PHALAROPES.
Esp. 24. Le VANNEAU Phalarope cendré,
Tringa hyperborea , le dessus de la tête, du cou
et du dos d’un gris légèrement ondé de brun et
de noirâtre ; un hausse-col blanc encadré d’une
ligne de roux orangé ; au-dessous un tour de cou
gris, et tout le dessous du corps blanc; les
grandes pennes des ailes noirâtres ; le bec gréle,
Le
286 : SECONDE PARTIE.
aplati horizontalement, légèrement renflé et fléchi
vers la pointe ; les pieds largement frangés d’une
membrane en festons , dont les coupures ou les
nœuds répondent aux articulations des doigts.
Le Phalarope cendré. Buffon, tome 8 , p. 224.
PI. enlum., n.° 766, sous le nom de Phalarope
de Sibérie.
On le trouve dans les contrées septentrionales
de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique ; il est
de la taille du Crncle, et a huit pouces ( 217 m.)
de longueur. Cet Oiseau va par couple, saisit, au
moyen de son bec effilé , les insectes qui courent
ou nagent à la surface de l’eau. La ponte est de
trois ou quatre œufs. 1
Esp. 25. Le VANNEAU Phalarope à festons
dentelés, Tringa Lobata , une tache noire sur
le sommet de la tête dont le reste est blanc ainsi
que tout le devant et le dessous du corps; le
dessus d’un gris ardoisé avec des teintes de brun
et des taches obscures longitudinales ; les pennes
primaires des ailes noirâtres ; le bec aplati hori-
zontalement, un peu renflé vers la pointe, et
creusé en dessus ; les pieds noirs; les doigts lar-
gement frangés de festons délicatement dentelés
par les bords.
Le Phalarope à festons dentelés. Buffon, 1. 8,
page 226.
On le trouve en Suède, en Danemarck , en
Angleterre , en Sibérie, sur les mers glaciales
OnDRE IV. O1sEAUX DE nIvAGE. 287
entre l'Asie et l'Amérique, et même sur les bords
de la mer Caspienne. Il est à peu près de la gros-
seur du /?dle d'eau , et a environ huit pouces
(217 millim. ) de longueur.
GENRE 88.
PLUVIER, CHARADRIUS. Bec pres-
que cylindrique , renflé vers la pointe, de la
longueur de la tète dans la plupart des
espèces.
Narines très-étroites.
Queue composée de douze pennes.
Pieds à trois Doigts antérieurs, servant
pour la course , sans doigt postérieur.
Espèce 1. Le PLUVIER doré , Charadrius
pluvialis , tout le, dessus du corps tacheté de
traits jaunes entremélés de gris blanc sur un fond
brun noirâtre , qui font paraitre le plumage doré;
les mêmes couleurs plus faibles mélangées sur la
gorge et la poitrine; le ventre blanc; le bec noir,
court , arrondi et renflé vers le bout ; les pieds
noirâtres.
Le Pluvier doré. Buffon, tome 8, page 8r,
pl. 5. PL. enlum. n.° 904.
Cette espèce présente plusieurs variétés ; on la
trouve dans toute l'Europe et dans le nouveau
monde , où elle semble s'être répandue plus loin
288 SECONDE PARTIE.
que dans l’ancien, car on la rencontre à la Ja-
maïque, à la Martinique, à St-Domingue et à
Cayenne. C’est un oiseau de passage qui arrive
sur nos côtes à la fin de septembre ou au com-
mencement d'octobre, tandis que dans d’autres
départemens plus méridionaux, il ne passe qu’en
novembre, et même plus tard. Il repasse en fé-
vrier et en mars, et on le voit en été dans le nord
de l'Europe. La ponte est de quatre œufs plus
pointus que ceux du Vanneau, d’un cendré oli-
vâtre pâle, varié de taches noirâtres. La chair
du Pluvier doré est assez recherchée. Cet Oiseau
est de la grosseur d’une Tourterelle ; il a dix
pouces (271 millim.) de longueur, et dix-huit
pouces et demi ( 500 m. ) de vol ou d'envergure.
Esp. 2. Le PLUVIER doré à gorge noire,
Charadrius apricarius, le devant du cou et le
ventre noirs; le corps brunâtre ponctué de blanc
et de jaune; les pieds cendrés.
Le Pluvier doré à gorge noire. Buffon, 1.8,
page 85.
Cette espèce se trouve souvent avec celle du
Pluvier doré, dans les terres du Nord, où elles
subsistent et multiplient sans se mêler ensemble.
On la trouve en Suède, en Smolande, en Dane-
marck, en Sibérie, et même à la Guiane. Cet
oiseau est de la grosseur du Pluvier doré ; il a
onze pouces (298 millim.) de longueur. Il se
nourrit
Onpne IV. OrsEAUX DE RIVAGE, 289
nourrit de moluques et de baies de la Camarigne
noire. Sa chair est délicieuse.
Esp. 3. Le PLUVIER Guignard , Charadrius
Morinellus , le dessus de la tête d’un brun noi-
râtre; les côtés et la face tachetés de gris et de
blanc ; le devant du cou et la poitrine d’un gris
ondé et arrondi en plastron au-dessus duquel,
après un trait noir, est une zone blanche ( dans
le mâle }; l'estomac roux; le ventre et les pieds
roirs; le bas-ventre blanc.
Le petit Pluvier ou Guignard. Buffon, t.8,
p. 87. PI. enlum. n.° 832.
Cette espèce parait plus répandue dans le Nord
que dans nos contrées, à commencer par lAn-
gleterre, et s'étend en Suède jusqu’en Laponie,
Cet Oiseau a deux passages marqués, en avril et
en août, dans lesquels il se porte des marais aux
montagnes, attiré par des scarabées noirs, qui
font la meilleure partie de sa nourriture , avec
des vers et des petits coquillages terrestres, dont
on lui trouve les débris dans les intestins. Le
Guignard est très-connu par la bonté de sa chair,
encore plus délicate et plus succulente que celle
du Pluvier. Sa longueur totale est de huit pouces
et demi ( 230 millimètres }.
Esp. 4. Le PLUVIER à collier, Charadrius
Hiaticula , le bec blanc ou jaune ET sa pre-
mière moitié, noir À la pointe; le front blanc ;
un bandeau noir sur le sommet de Îa tête; un
6”
290 SECONDE PARTIE.
collier blanc; un plastron noir sur la poitrine;
le dos gris-brun; les pennes des ailes noires ; le
dessous du corps d’un beau blanc.
Le Pluvier à collier. Buffon, tome 8, p.oo,
pl. 6. PL. enlum. n.°° 920 et 921, sous la déno-
mination de grand et petit Pluvier à collier.
Cette espèce présente plusieurs variétés.
Cet Oiseau est une de ces espèces privilégiées
qui se sont répandues sur tout le globe. On le
trouve en France, en Angleterre, en Prusse,
en Suède, et plus encore en Laponie pendant
l'été. On le trouve également en Sibérie, au Cap
de Bonne-Espérance , aux Philippines , à la Loui-
siane, à Cayenne, au détroit de Magelland, à
la baie d'Hudson et au Brésil. Le Pluvier à collier
vit au bord des eaux. Il est de la taille del Æ/ouette;
il a six à sept pouces ( 102 à 189 mill.) de lon-
gueur. On le voit le long de la mer en suivre les
marées. Il court très-vite sur la grève, en inter-
rompant sa course par de petits vols, et toujours
en criant. En Angleterre on trouve son nid sur
les rochers des côtes.
Esp. 5. Le PLUVIER Courlis de terre, Cha-
radrius Œdicnemus , tout le plümage d'un gris
blanc, et gris roussâtre moucheté par pinceaux
de brun et de noirâtre; les ailes traversées d’une
bande blanchâtre ; deux traits de blanc roussâ-
tres au-dessous et au-dessus des yeux ; le ventre
blanc; le bec jaunâtre depuis sa base jusqu'au
OnDne IV. Ou1sEAUX DE RIVAGE. 294
milieu de sa longueur, et noirâtre jusqu’à son
extrémité; les jambes épaisses, mañquées d’un
renflement au-dessous du genou qui parait gonflé.
Le grand Pluvier , vulgairement appelé Courlis
de terre. Buffon, tome 8, page 105, pl. 7. PI.
enlum. n.° 919.
Cet Oiseau, répandu dans l'ancien continent,
se trouve en France, en Allemagne, en Italie,
en Angleterre, à Malte. Il est plus grand que le
Pluvier doré, et plus gros que la Bécasse. I a
quinze à dix-sept pouces ( 406 à 460 m.) de lon-
gueur. Il se nourrit de mouches , de scarabées, de
petits limaçons, et autres insectes et coquillages
terrestres ; il habite de préférence les terres pier-
reuses, sablonneuses et sèches. Ce Pluvier fait
une exception dans les nombreuses espèces, qui
ayant une portion de la jambe nue, sont censées
habiter les rivages et les terres fangeuses, puis-
qu'il se tient toujours loin des eaux et des terrains
humides, et n’habite que les terres sèches et les
lieux élevés. Ces oiseaux se réunissent, avant
d'entreprendre leur voyage, en troupe de trois
ou quatre cents, à la voix d’un seul qui les ap-
pelle, et leur départ se fait pendant la nuit. Ces
Pluviers sont sauvages et timides, solitaires et
tranquilles pendant la journée; ils se mettent en
mouvement à la chute du jour. Ils se répandent
alors de tous côtés en volant rapidement , et criant
de toutes leurs forces; leur voix s’entend de très-
T 2
292 SECONDE PARTIE.
loin. La femelle ne pond que deux, ou quelque-
fois trois œufs sur la terre nue, entre des pierres
ou dans un petit creux qu’elle forme sur le sable
des landes et des dunes.
Esp. 6. Le PLUVIER Coure-vite, Chara-
drius Gallicus , le plumage d’un gris lavé de brun
roux; un trait plus clair et presque blanc sur
Vœil ; un trait noir partant de l'angle externe de
l'œil; le haut de la tête roux; les pennes des ailes
noires ; chaque penne de la queue , excepté les
deux du milieu , marquée d’une tache noire avec
une autre tache blanche vers la pointe.
Le Coure-vite. Buffon, tome 8, page 128.
PL. enlum. n.°5 795 et 892.
Il a été tué en France, où il était apparemment
égaré, puisqu'on n’en a pas vu d’autres. La rapi-
dité avec laquelle il courait sur le rivage, le fit
appeler Coure-vile. Sa longueur est de neuf pou-
ces et demi (257 millim.)
Esp. 7. Le PLUVIER Echasse, Charadrius
Himantopus, les ailes et le dos d’un noir lustré
de bleu verdâtre; le derrière de la tête d’un gris
brun ; le dessus du cou mêlé de noirâtre et de
blanc; tout le dessous du corps blanc depuis la
gorge jusqu'au bout de la queue; les jambes
rouges, trois fois plus longues que le corps; liris
rouge ainsi que la partie nue des jambes et les
pieds; les ongles noirâtres.
OnDrE IV. O1skAUX DE RIVAGCE. 293
L'Echasse. Buffon, tome 8, pag. 114, pl. 8.
PI. enlum. n.° 878.
Cette espèce, quoïquepeu nombreuse, se trouve
en France , en ltalie, sur les bords du Danube,
dans les terres du nord, en Ecosse, et sur la
plus grande partie du globe. On la trouve aussi
dans le nouveau continent ; mais par-tout elle est
rare. Elle est à peine aussi grosse que le Pluvier
doré ; sa longueur , depuis le bout du bec jusqu’à
celui de la queue , est de plus d’un pied (325 m.),
et jusqu’à l'extrémité des doigts, de trente pou-
ces et demi (825 millim. ). Elle se nourrit d’in-
sectes et de vermisseaux au bord des eaux et des
marais. L/Echasse est dans les oiseaux ce que la
Gerboise est dans les quadrupèdes ; aussi les
noms que les anciens et les modernes ont donnés
dans toutes les langues à cet oiseau , marquent la
faiblesse de ses jambes molles et ployantes, ou
leur excessive longueur.
GENRE 89.
AVOCETTE , RECURVIROSTRA. Bec
très-long, mince , grèle, faible et d'une
substance tendre , comprimé sur les côtés ,
pointu , aminci à son extrémité qui est
flexible , recourbé en haut ou présentant un
arc de cercle relevé, dont le centre est au-
+
294 SECONDE PanrTre.
dessus de la tête, et la pointe revient en
avant.
Narines étroites, ouvertes.
Langue courte.
Jambes très-longues.
Queue courte, composée de douze pennes.
Pieds palmés, à quatre Doigts ; trois an-
térieurs , engagés dans une membrane en-
tière ; un postérieur dégagé, très-court , et
placé très-haut.
Espèce 1. L’'AVOCETTE à bec recourbé,
Recurvirostra Avocetta, le plumage d’un blanc
de neïgne sur tout le devant du corps , coupé de
noir sur le dos ; la queue blanche; Firis de cou-
Jeur noisette ; le bec noir; les pieds bleuâtres.
L’Avocette. Buffon , tome 8, p. 466, pl. 38.
PI. enlum. n.° 353.
Cette espèce n’est bien commune nulle part,
et parait peu nombreuse en individus. I} semble
à la route que tiennent les Avocettes dans leur
passage , qu'aux approches de l'hiver elles voya-
gent vers le midi, et retournent au printemps
dans le nord. Dans leurs fréquens voyages, elles
ne vont guère vers le sud au-delà des régions
tempérées. On les voit rarement en Italie, et plus
rarement encore en Sardaigne. Elles se rendent
en grand nombre deux fois l’année, au printemps
et à la fin de l'automne ; sur une partie de nos
OnDnE IV. O1sEAUX DE RIVACE. 293
côtes de l'Océan, où , selon le rapport de Salerne,
les paysans, dans la saison des nids, prennent
leurs œufs par milliers pour les manger. Le frai
des poissons paraît être le principal fond de leur
nourriture ; il se peut aussi qu’elles mangent des
vers. Elles fréquentent les embouchures des
rivières et des fleuves de préférence aux plages
de la mer. On voit l’Avocelte courir , à la faveur
de ses hautes jambes, sur des fonds couyerts
d’eau ; mais pour parcourir des eaux plus pro-
fondes , elle se met à la nage. L’Avocelte est
défla grosseur du Vanneau , mais elle est beau-
coup plus grande. Sa longueur est de quinze à
dix-huit pouces ( 406 à 487 millim. ).
GENRE 90.
HUITRIER, HÆMATOPUS. Bec long,
droit, rétréci, et comme comprimé vertica-
lement au-dessus des narines , aplati par les
côtés en manière de coin jusqu’au bout,
_renflé vers l'extrémité.
Narines très-étroites.
Langue s'étendant à peine au tiers de la
lôhgueur du bec.
Queue composée de douze pennes.
Pieds à trois Doigts antérieurs , servant
pour la course , sans doigt postérieur.
T4
206 SEcONNnE PARTIE.
Espèce 1. L'HUITRIER Pie de mer, Hæema-
opus Ostralegus , la tête, le dos ainsi que le
manteau des ailes noirs ; un collier blanc sous la
gorge ; tout le dessous du corps depuis la poi-
irine blanc, ainsi que le bas du dos et la moitié
de la queue dont la pointe est noire ; l'iris d’un
jaune doré ; une petite tache blanche au-dessous
de chaque æil ; le bec , les paupières et les pieds
rouges ; les ongles noirs.
L’Huitrier, vulgairement la Pie de mer. Buffon,
tome 8, page 119, pl. 9. PI. enlum. n.° 920.
Celle espèce, qui ne se voit que rarement Sur
la plupart de nos côtes, où elle arrive en troupes
très-considérables par les vents d’est et de nord-
ouest, est en effet irès-commune sur les côtes
occidentales d'Angleterre. On la trouve au Got-
Jand , dans l'ile d’'Oëland , dans les iles du Dane-
marck, et jusqu’en Islande et en Norwége. On
la retrouve dans le nouveau continent. Cet oiseau
est de la grandeur d’une Corneille ; il a environ
seize pouces ( 433 millim. } de longueur. Le nom
d'Huitrier exprime sa manière de vivre , se nour-
rissant principalement d'huîtres ; il mange aussi
des patelles, des vers de terre, ete. Cet oiseau
ne fait point de nid ; il dépose ses œufs, qui sont
grisâtres et tachés de noir sur le sable nu, hors
de la portée des eaux. Lie nombre des œufs est
ordinairement de quatre ou cinq, et le temps de
Fincubation est de vingt-un jours. La chair de
Y'Huttrier est noire, dure , et a un goût de sau-
vagine.
Onpne IV. OISEAUX DE RIVACE. 297
GENRE *.
GLARÉOLE, GLAREOLA. Bec robuste,
eourt, droit, comprimé par les côtés , courbé
vers la pointe , large à son ouverture.
Narines très-étroites , obliques , situées
près de la base du bec.
Queue fourchue , composée de douze
pennes.
Pieds à quatre Doigts, longs, grèles, trois
antérieurs , engagés à leur base dans une
petite membrane ; un postérieur dégagé.
Espèce 1. La GLARÉOLE Perdrix de mer,
grise, Glareola Austriaca , tout le plumage d’un
gris teint de roux sur les flancs et les petites pennes
des ailes ; la gorge blanche, encadrée d’un filet
noir ; le croupion blanc ; les pieds rouges.
La Perdrix de mer grise. Buffon, tome 7,
page 544. PI. enlum. n.° 882.
Buffon décrit quatre espèces ou variétés de
Perdrix de mer, qui sont, la Perdrix de mer
grise, la Perdrix de mer brune, la Perdrir de
mer à collier, et la Perdrix de mer Giarole.
Elle habite par troupes les rivages de la mer
et des grands fleuves. On la trouve en France,
298 SECONDE PARTIE.
en Allemagne , dans les déserts voisins de la mer
Caspienne. Elle est à peu près de la grosseur d’un
Merle ; elle a neuf pouces (244 millim.) de
longueur. C’est un oiseau criard et inquiet , qui
se nourrit de vers et d'insectes aquatiques.
GENRE 91.
FOULQUE, FULICA. Bec convexe ou
taillé en cône , aplati par les côtés : Mandi-
bule supérieure se repliant en forme de voûte
sur l'inférieure qui est bossuée près de la
pointe.
Narines oblongues , étroites.
Front chauve, couvert en devant d’une
membrane épaisse, molle et nue, en forme
d’écusson, formant une plaque frontale.
Queue courte, composée de douze pennes.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs,
garnis dans toute leur longueur d’une mem-
brane simple ( dans les Poules d'eau), ou
découpée en festons, dont les nœuds se ren-
contrent à chaque articulation des phalanges
( dans les Foulques ); un postérieur dégagé.
OnDnE IV. O1sEAUX DE nIvVACE. 299
* L Pieds ailés, à quatre doigts garnis dans
toute leur longueur sur leurs parlies latérales
d'une membrane simple.
Les POULES D'EAU.
Espèce 1. La FOULQUE Poule d’eau , Fu-
lica Chloropus , le bec jaune à la pointe, rouge
à la base ; la plaque membraneuse du front de
cette même couleur , ainsi que le bas de la jambe
au-dessus du genoux ; les pieds verdâtres; tout
le plumage d’une couleur sombre gris de fer,
nué de blanc sous le corps, et gris brun ver-
dâtre en dessus ; l’aile bordée d'une ligne blanche.
La Poule d’eau. Buffon , tome 8, page 177,
pl. 15. PI. enlum. n.° 877.
On la trouve en France, en Angleterre, en
Prusse , en Suisse , en Allemagne. Quoique peu
voyageuse et par-tout assez peu nombreuse , la
Poule-d'eau paraît avoir été placée par la nature
dans la plupart des régions connues, et même
dans les plus éloignées. On l’a trouvée à la nou-
velle Zélande , au Sénégal, aux Antilles, à la
Guadeloupe , à la Jamaïque , et dans la Sibérie.
La Poule d’eau n’est point un oiseau de passage,
puisqu'on la voit toute l’année en différentes
contrées, et tous ses voyages paraissent se borner
des montagnes à la plaine et de la plaine aux
montagnes. Elle se nourrit de plantes aquatiques
et de petits poissons. Sen vol est court, sa course
300 SECONDE PARTIE.
légère et rapide. Elle va à l’eau sans cependant
nager beaucoup, si ce n’est pour traverser d’un
bord à l’autre; elle vole les jambes pendantes. Son
nid, posé tout au bord de l’eau, est construit
d'un assez gros amas de débris de roseaux et de
joncs entrelacés. La femelle fait deux pontes par
an, de sept œufs d’un blanc jaunâtre , marqués
de quelques taches rougeäires ; sa chair est très-
estimée. Cet oiseau a environ quatorze pouces
et demi ( 392 millim. ) de longueur.
Obs. Quelques naturalistes modernes regardent
gomme variété de cette espèce la Porzane ou la
grande Poule d'eau de Buffon , dont le plumage a
beaucoup de rapport avec celui de la Poule d'eau,
mais dont elle diffère par la grandeur et la grosseur ,
ayant dix-huit pouces ( 487 millim. ) de longueur.
Esp. 2. La FOULQUE Poulette d’eau ,
Fulica fusca , la plaque frontale membraneuse
du front jaunâtre ; le bas de la jambe au-dessus
du genoux, ou les anneaux des jambes, de la
même couleur que les pieds; le corps brunâtre.
La Poulette d’eau. Buffon, tome 8, p. 177.
Gmelin regarde comme variété de cette espèce
la Porzane ou la grande Poule d'eau de Buffon.
Elle habite les contrées méridionales de l'Eu-
rope. Elle est plus petite que la Poule d'eau ; elle
a un pied (325 millim.) de longueur. C’est un
oiseau solitaire, qui se nourrit de végétaux aqua-
tiques et de petits poissons. Sa chair est très-esti-
One IV, O1SEAUX DE RIVAGE. 301
mée; et c’est vraisemblablement par cette raison
qu'aux environs de Venise on la chasse avec des
oiseaux de proie.
Esp. 3. La FOULQUE Smirring, Fulica fla-
eipes , la plaque frontale d’un jaune pâle; le fond
du plumage roux; les petites pennes des ailes
d’un rouge de brique; la tête, le tour des yeux
et le ventre blancs; les grandes pennes des ailes
noires; des taches de cette même couleur sur le
cou, le dos, les ailes et la queue; les pieds et la
base du bec jaunâtres; les ongles noirâtres.
La Smirring. Buffon, tome 8, page 180.
On la trouve en Allemagne et en Pologne. Elle
se tient sur les rivières et niche dans les halliers
qui les bordent. Elle est de la grandeur de la
Poule d'eau.
Esp. 4. La FOULQUE Glout , Fulica fistu-
lans, la plaque frontale d’un vert jaunâtre ; le
plumage brun, avec un peu de blanc à la pointe
des ailes; du blanc autour des yeux, au cou, à
la poitrine et au ventre; le bec noir ; la partie des
jambes denuée de plumes, et les pieds d’un vert
jaunâtre ; les doigts très-longs ; les ongles gris.
La Glout. Buffon, tome 8, page a8r.
On la trouve en Allemagne et en Alsace, sur
les bords des fleuves et des étangs. Elle fait en-
tendre une voix aiguë et haute comme le son d’un
fifre. Elle a environ un pied (325 millim.) de
longueur.
302 | SECONDE PARTIE.
Esp. 5. La FOULQUE Poule sultane, Fulica
Porphyrio , la plaque frontale d’un beau rouge ;
la tête et le dessus du cou d’un violet brillant; le
dos, le croupion, les scapulaires et les couver-
tures du dessus de la queue d'un vert foncé écla-
. tant; les joues, la gorge , le devant du cou, le
ventre , le haut des jambes et les flancs d'un
bleu violet; les couvertures du dessous de la
queue blanches; les couvertures supérieures des
ailes d’un violet très-vif; l'iris fauve; le bec, les
pieds et les ongles d’un rouge foncé.
La Poule sultane ou le Porphyrion. Buffon ,
t. 8, p. 194, pl. 17. PI. enlum. n° 810, sous la
dénomination de Talève de Madagascar.
Cette espèce se trouve en Sicile, sur-tout sur
le lac de ZLentini; elle est naturelle aux climats
les plus chauds de l'ancien et du nouveau conti-
nent. On en voit beaucoup dans la basse Egypte,
où ces oiseaux se plaisent dans les rizières, ce qui
les a fait appeler Poules de riz. Klles couvent dans
le désert, et arrivent dans les champs de riz au
mois de mai et dans les mois suivans. A Catane,
on les vend à un prix médiocre, ainsi qu’à Syra-
cuse et dans les villes voisines; on en voit de vi-
vantes dans,les places publiques, où elles se tien-
nent à côté des vendeuses d'herbes et de fruits,
pour en cueillir les débris. Ce bel Oiseau, logé
chez les romains dans les temples, se ressent un
peu, comme l’on voit, de la décadence de l'Italie;
OnpnEe IV. O1SEAUX DE RIVACE. 303
mais une conséquence intéressante que présente
ce dernier fait, c’est qu’il faut que la race de la
Poule sultane se soit naturalisée en Sicile, par
quelques couples de ces Porphyrions apportés
d'Afrique. Au reste, cet oiseau est un de ceux
qui se montrent le plus naturellement disposés à
la domesticité, et qu'il serait agréable et utile de
multiplier,
* IL. Doigts pinnés , frangés des deux côtés d'une
membrane découpée en lobes ou festons, dont
les nœuds se rencontrent à chaque articulation
des phalanges.
Les FouirçqueEs.
Esp. 6. La FOULQUE Morelle, Fulica atra ,
la plaque frontale blanchâtre (de couleur ver-
meille au printemps); une petite portion de la
jambe, au-dessus du genou, cerclée de rouge ;
tout le plumage d’un noir plombé, plein et pro-
fond sur la tête et le cou, avec un trait blanc au
pli de l'aile ; le bec d’un jaune olivâtre; les pieds,
les doigts et les membranes d’un brun olivâtre.
La Foulque. Buffon, tome 8, page 211, pl.
18. PI. enlum. n.° 197.
Cette espèce présente plusieurs variétés.
On la trouve dans toute l'Europe , depuis
l'Italie jusqu’en Suède; on la connaît également
en Âsie, en Perse, en Sibérie, en Chine, au
Groënland, à la Jamaïque, et dans toutes les
304, Seconpe PARTIE.
contrées de l'Amérique septentrionale. Elle se
nourrit de petits poissons, d'insectes aquatiques,
de graines de jonc. Elle établit son nid sur des
touffes de joncs entassées et élevées au-dessus des
eaux, et le construit de petites herbes sèches et
de sommités de roseaux. La femelle pond dix-
huit à vingt œufs d’un blanc sale, et presque
aussi gros que ceux de la Poule; et quand la
première couvée est perdue , souvent la mère en
fait une seconde de dix à douze œufs. Elle les
couve pendant vingt-deux à vingt-trois jours, et
dès que les petits sont éclos, ils sortent hors du
nid et n’y reviennent plus. Le Busard mange les
œufs des Foulques, et enlève leurs petits. La Foul-
que, sans avoir les pieds entièrement palmés, ne
le cède à aucun des autres oiseaux nageurs; elle
se tient tout le jour sur les étangs, qu’elle préfère
aux rivières. Les Foulques , comme plusieurs
autres oiseaux d’eau, voient très-bien dans l’obs-
curité, et même les plus vieilles ne cherchent
leur nourriture que pendant la nuit. On fait sur
les grands étangs des chasses, dans lesquelles on
tue plusieurs centaines de ces oiseaux, dont la
chair est réputée viande maigre. La Foulque à
quatorze pouces (379 millim. ) de longueur.
Esp. 7. La FOULQUE Macroule, Fulica ater-
rima ; la plaque frontale blanche ; une petite
portion de la jambe, au-dessus du genou , cer-
clée de rouge; tout le plumage noirâtre,
La
Onpne IV. OrsEAUX DE RiIvACE, 305
La Macroule ou grande Foulque. Buffon, t.8,
page 220.
Elle habite les lieux maritimes de l'Europe. On
la trouve en France et dans la Sibérie occiden-
tale. Elle est un peu plus grande que la Foulque,
et a aussi la plaque fauve du front plus large, le
bec plus long, et la membrane des doigts du
double plus grande. Comme la précédente, c’est
un gibier médiocre, Elle a quatorze pouces (379
millim. ) de longueur.
Y
GENRE *.
CHIONIS , F AGIN ALIS. Bec fort, épais,
convexe ou taillé en cône, aplati par les
côtés : Mandibule supérieure garnie en dessus
à sa base d’une espèce de gaine ou de four-
reau de substance cornée , échancrée et
frangée. |
Narines petites, situées devant le fourreau.
Langue arrondie en dessus, aplatie en
dessous , terminée en pointe.
Face nue, chargée de papilles ou mame-
lons charnus.
Ailerons garnis d’un nœud ou bourrelet
obtus.
Un espace nu au-dessus du Genou.
Pieds robustes , servant pour la course,
L:
306 = _ SEcOoNDE PARTIE.
à quatre Doigts , rudes en dessous ; trois an-
térieurs , dont l’externe est uni à sa base par
une membrane au doigt externe ; un pos-
térieur.
Ongles sillonnés.
Os. Ce Genre ne renferme qu’une seule espèce à
laquelle M. Forster a donné le nom de Chionis, mot
grec qui exprime le blanc de neige répandu sur tout
lo plumage de cet oïseau ; il vit en troupe, sur les
rivages de la nouvelle Zélande et des autres îles des
mers australes.
GENRE 92.
JACANA, PARRA. Bec droit, mince ;
légèrement arrondi, pointu , très -renflé
vers le bout.
Narines ovales, situéessurle milieu du bec.
Front chauve, garni de caroncules décou-
pées en lobes.
Ailerons armés d’un éperon pointu.
Queue composée de douze pennes.
_ Pieds à quatre Doigts très-longs ; trois
antérieurs ; un postérieur de la longueur des
trois antérieurs.
Ongles très-longs , droits, ronds, effilés
comme des stilets ou des aiguilles.
Os, Les Jacanas ressemblent aux Poules d'eau
Onpns IV. Oiseaux DE nivace. 307
par le naturel , les habitudes , la forme du corps rac-
courci , la figure du bec et la petitesse de la tète; mais
ils en différent essentiellement par lé éperons im-
plantés aux plis des ailes, par les lambeaux de mem-
branes dont le front est garni, par les doigts et les
ongles excessivement longs. Le genre de Jacanas ne
présente aucune espèce européenne.
GENRE 93.
RALE , RALLUS. Bec droit, épais à la
base , légèrement voûüté en dessus , com-
primé par les côtés : Mandibule supérieure
un peu recourbée à l'extrémité ; Mandibule
inférieure un peu bossuée près de la pointe.
Narines ovales, petites, étroites, situées
près de la base du bec.
Corps grèle et comme aplati vers les flancs.
Queue très-courte, composée de dix ou
douze pennes.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs,
tous séparés à leur base ; un postérieur. |
Ongles courts, pointus.
Espèce 1. Le RALE de terre, Rallus Crex ,
le plumage varié de noir, de brun et de rous-
sâtre; la gorge et le ventre d’un blanc roussâtre ;
les flancs roux, rayés transversalement de blanc ;
les ailes de couleur fauve; la partie nue de la
jambe et les pieds bruns; l'iris noisette.
| EN
308 SECONDE PARTIE.
Le Bâle de terre ou de genêt, vulgairement
Roi des Cailles. Buffon, tome 8, p. 146, pl. r2.
PI. enlum. n. 750.
On ne voit guère le Räle de terre dans nos dé-
partemens méridionaux, que dans le temps de
ses passages, au printemps et en automne; du
reste, les voyages de cet oiseau s'étendent plus
loin vers le Nord que vers le Midi, et malgré la
pesanteur de son vol, il parvient en Pologne, en
Suède, en Danemarck et jusqu’en Norwége. Il
est rare en Angleterre, et assez commun en Ir-
lande. Ses migrations semblent suivre en Asie le
même ordre qu’en Europe. Quoiqu'il se nourrisse
de graines de genêt, de trèfle, de grémil, ce-
pendant les insectes, les limaçons, les vermis-
seaux, sont aussi sa nourriture de choix. Lors-
qu’il est adulte, tout aliment parait lui profiter
également, car il acquiert beaucoup de graisse,
et sa chair est exquise. Cet Oiseau sait suppléer
par la rapidité de sa course à la lenteur de son
vol, aussi se sert-il beaucoup plus de ses pieds
que de ses ailes; et toujours courant sur les
herbes , il exécute à la course tous ses petits
voyages, et ses croisières multipliées dans les
prés et les champs ; mais quand arrive le temps
du grand voyage, il trouve, comme la Caïlle ,
des forces inconnues pour fournir aux mouve-
mens de sa longue traversée. Il prend son essor
la nuit, et secondé d’un vent propice, il se porte
dans nos départemens méridionaux , d’où 1l tente
Onpne IV. O1sEAUxX DE RIVAGE. 30g
le passage de la Méditerranée. Cet Oiseau établit
son nid dans l'épaisseur des herbes, et le cons-
truit négligemment avec un peu de mousse ou
d'herbe sèche. La femelle ne pond guère que de
huit à dix œufs, plus gros que ceux de la Gaëlle,
tachetés de marques rougeätres plus larges. Les
petits courent dès qu'ils sont éclos, en suivant
leur mère, et ne quittent la prairie que quand ils
sont forcés de fuir devant la faulx qui rase leur
domicile. Ce Räle, dont la taille est plus alongée
que celle de la Caille, a neuf pouces et demi
(257 millim.) de longueur. Le nom de oi des
Cailles lui vient de ce que paraissant dans nos
contrées en même temps que les Cailles , il semble
les accompagner à leur arrivée et à leur départ.
Esp. 2. Le RALE d’eau, Rallus aguaticus, la
gorge et la poitrine d’un beau gris ardoisé; le
dessus du corps d’un roux brun olivâtre; le ventre
et les flancs rayés:transversalement de bandelettes
blanchâtres sur un fond noirâtre ; le bec rou-
geâtre près de la tête ; les pieds d’un rouge obscur.
Le Râle d’eau. Buffon, t. 8, p. 154, pl. 13.
PI. enlum. n.° 749.
Cet Oiseau, comme le ÆRäle de terre, a un
temps de migration marqué. Il en passe à Malte
au printemps et à l'automne, et dans nos climats
on voit des Räles d'eau, autour des sources
chaudes, pendant la plus grande partie de l'hiver.
Il est à peu près de la grosseur du Réle deterre ;
V 3
310 SECONDE PARTIE.
il a neuf pouces (244 millim.) de longueur. Il
court le long des eaux stagnantes, aussi vite que
le Räle de terre dans les champs; il se tient de
même toujours caché dans les grandes herbes et
les joncs, il n’en sort que pour traverser les eaux
à la nage, et même à la course, car on le voit
souvent courir légèrement sur les larges feuilles
de nymphéa qui couvrent les eaux dormantes.
Auirefois on en faisait le vol à l'Épervier ou au
Faucon. La chair du Räle d'eau est moins déli-
cate que celle du Räle de terre.
Esp. 3. Le RALE Marouette, Rallus Por-
zana, tout le fond du plumage d’un brun oli-
vâtre tacheté et nué de blanchâtre, et comme
émaillé de blanc et de noir; le bec d’un jaune
verdâtre; l'iris d’un noisette rougeâtre ; les pieds
verdâlres.
Le petit Râle d’eau ou Ja Marouette. Buffor,
tome 8, page 157. PI. enlum. n.° 751.
On le trouve en Europe, en Sibérie, et dans
VAmérique septentrionale. C'est un oiseau de
passage, qui arrive de très-bonne heure au prin-
temps, dans la même saison que le Adle d'eau ,
et qui disparaît dans le fort de l'hiver. C’est un
oiseau solitaire qui se tient sur les étangs maré-
cageux, qui se cache et niche dans les roseaux.
Son nid, en forme de gondole, est composé de
joncs qu'il sait entrelacer, et pour ainsi dire
al
amarrer par un des bouts à une tige de roseau,
Onone IV. Ousraux Dr nrvacr. 311
de manière que ce petit berceau flottant peut
s'élever et s’abaisser avec l'eau sans en être em-
porté. La ponte est de sept ou huit œufs. Dès que
les petits sont éclos, ils courent, nagent, plon-
gent, et bientôt se séparent; chacun va vivre
seul. La Marouette, comme tous les Rdles, tient
devant les chiens, et il est difficile de la faire
partir de son fort. C’est un gibier délicat et re-
cherché, sur-tout en automne, époque. où il
acquiert beaucoup de graisse. La Marouelle à
environ huit pouces (217 mill. ) de longueur.
Esp. 4. Le RALE Grinette, Rallus Grinetta,
la gorge blanchâtre; la poitrine, le ventre, d’un
cendré bleuâtre ( dans le mâle ) , d’un roux clair
( dans la femelle }; le dessus du corps d’un roux
tacheté de noir et de blanc; les plumes des flancs
rayées transversalement de bandelettes blanches
sur un fond noirâtre ; le bec rougeâtre vers les
angles, près de la tête, verdâtre dans tout le
reste de sa longueur, de même que la partie nue
des jambes et les pieds; les iris d’un rouge aurore.
Voyez Art d'empailler les Oiseaux, pl. 2.
On le trouve à Lyon, àGrenoble, à Montpellier,
et dans plusieurs autres contrées de la France,
en Italie. C’est un Oiseau de passage, qui arrive
au printemps avec la Warouelte, et disparait en
automne. Sa longueur totale est de sept pouces
{ 189 mill.), et son vol de onze pouces (298 m.).
Os, Cet oiseau est désigné dans les ouvrages d'Or-
V 4
312 SECONDE PARTIE,
nithologie sous le nom de Grinette ; et quelques
auteurs l'ont rangé parmi les Poules d'eau, dont il
s'éloigne par le manque de plaque frontale, et de
membrane latérale des doigts. Il se rapproche au con-
traire des Räles, parmi lesquels j'ai cru devoir le
placer , par le caractère du bec, des narines, des
doïgts qui sont très-alongés, de la tête garnie de
plumes , etc. Il ressemble beaucoup au Réle d'eau,
mais il est plus petit. La langue est frangée à la puinte;
l'aile est composée de vingt-deux pennes; la première
des primaires est à peu près de la longueur de la
sixième; la huitième et la neuvième des secondaires ,
égalent en longueur la septième des primaires. La
queue est composée de dix pennes , dont les deux in-
termédiaires sont un peu plus longues. Le tarse a
quatorze lignes (31 mill. ) de longueur; le doigt in-
termédiaire, plus long que le tarse, a quinze lignes et
demie (34 mill. ) ; les doigts latéraux sont de la lon-
gueur du tarse ; le postérieur a cinq lignes ( 11 mill. ).
Les plumes des flancs, noires à la base , sortent deux
à deux du même canon, de même que dans les autres
espèces de Räles.
Ce Räle est un oïseau conuu depuis assez long-
temps, qui a été peu observé par les Naturalistes mo-
dernes. Ældrovande Y'a décrit sous le nom de Po-
liopus Gallinula minor , dans son édition de 1610, à
petites figures , tome 3 , page 180, table 16, fig. 2 ;
et dans celle de 1645, à grandes figures sur bois,
tome 5 , page 466.
Raï, dans son édition de l'Ornithologie de Æ#il-
lughbi, de 1676, page 255, en a donné une des-
cription assez étendue , accompagnée d’une figure ,
table 8 , sous le nom de Poliopus Gallinula ; maïs
Onpne IV. Oisraux DE AvAGE. 313
cette figure est si mauvaise , qu'il paraît douteux
qu'ellé représente notre Rdle. Il est bon d'observer
que les figures de /fillughbi , faites en très-grande
partie d'après des oiseaux mal empaillés , expriment
très-imparfaitement des oiseaux connus de tout le
monde, comme le Räle d'eau , dont le port est abso-
lument manqué.
Salerne, dans son Ornithologie , page 355, n.°5,
a décrit ce Räle sous le nom de Grinette , que les
Italiens lui ont donné , et que je lui conserve ; mais il
a cité avec un point de doute le synonyme de Raï.
Salerne dit expressément que ce Räle est le plus
petit de tous ceux qu'il a vus ; qu’il ressemble presque
pour la couleur au Räle d'eau ordinaire, mais qu'il
en diffère par sa petite taille , et par son bec plus court,
Brisson , dans son Ornithologie , tome 5, pag. 558,
n.° 8, rapporte à la Poule-Sultane tachetée , les sy-
nonymes cités pour notre Räle , qui ne paraissent
point convenir au geure de la Poule-Sultane, Aldro-
vande et Raï ne faisant point mention, dans la des-
cription de ce Räle, du caractère des Poules-Sul-
tanes , qui est d’avoir le front chauve,
Buffon décrit ce Réle sous le nom de Grinette, et
le place parmi les Poules d'eau.
Comme il n'existe que de mauvaises figures de ce
Räle ( si toutefois celles qu’on cite pour cet oiseau,
lui appartiennent réellement } , j'ai cru nécessaire d'en
donner une nouvelle, dont le dessin a été fait par
Barraband, avec cette supériorité de talent qui carac-
térise les productions de ce célèbre artiste.
J'observerai que cet oïseau , qui est connu aux envi-
rons de Lyon sous le nom de Raguette , et à Grenoble
sous celui de Gringe , paraît au printemps avec la
314 SECONDE PARTIE.
Marouctte , et disparaît avant elle. Il tient du-Réle
d'eau par la couleur du plumage , et de la Marouette
par la forme du bec et la longueur du corps ; mais il
différe de l’un et de l’autre par le volume du corps et
le poids.
Les chasseurs m'ont appris que ce Räle paraît au
mois d'avril, qu’il niche aux environs de Lyon, dans
les marais de Meyzieu et de Vaux, qu'il y séjourne
l'été, et disparaît au moïs de septembre. En. effet,
je nai point trouvé cet oïseau l'hiver dans nos
marchés, où l'on rencontre constamment le Räle
d'eau , et même quelquefois la Marouette dont j'ai
vu quelques individus à la fin de novembre.
T'els sont les renseignemens que je puis donner en
ce moment sur cette espèce de Räle, Mes recherches
auront pour objet l’époque précise de son arrivée, de
son départ, ses habitudes , la construction de son
nid , le nombre de ses œufs , etc. Ces détails jetteront
un nouveau jour sur l'histoire de cet oiseau , qui mérite
de n’être point oublié.
GENRE 94.
AGAMI, PSOPHIA. Bec en forme de
cylindre , conique , convexe, assez aigu :
Mandibule supérieure plus longue.
Narines ovales , très-ouvertes.
Langue cartilagineuse , aplatie , frangée
à la pointe.
Jambes dégarnies de plumes au - dessus
des genoux.
Onpat IV. OISEAUX DE RIVACE. 315
” Pieds à quatre Doiïgts ; trois antérieurs,
un postérieur.
Ons. Les Agamis sont répandus dans les parties les
plus chaudes de l'Amérique méridionale ; ils se trou-
vent communément dans l’intérieur des terres de la
Guiane ; on les y rencontre , pour l'ordinaire, en
troupes assez nombreuses. Aucun oïseau n'a plus de
penchant à vivre dans la société de l’homme , aucun
ne prend dans ce commerce plus d'instinct relatif,
aucun n’y apporte plus de sensibilité et plus d’intelli-
gence. Il n’y a même que très-peu d'espèces dans les
autres classes d'animaux , qui puissent entrer en pa-
rallèle à cet égard avec l’Agami. Il est à peu près
parmi les oiseaux, ce que le Chien est parmi les qua-
drupèdes. Comme le Chien, l'Agami est docile à la
voix de son maître ; il le suit ou le précède , le quitte
avec regret , et le retrouve avec les plus vives démons-
trations de joie. Sensible aux caresses, il les rend
avec tous les signes de l'affection et de la reconnais-
sance ; il paraît même jaloux , car il se jette souvent
sur les jambes des personnes qui approchent son
maître de trop près. Son grand plaisir est de se faire
gratter la tête et le cou ; et lorsqu'il est une fois habi-
tué à ces complaisances , il importune pour quon les
renouvelle. Il connaît , comme le Chien, les amis de
la maison , et s’empresse de leur faire fête : mais il
prend en guignon d’autres personnes , sans motif ap-
parent ; et toutes les fois qu’elles paraissent , l'oiseau
ne manque pas de les chasser à coups de bec dans les
jambes , et de les reconduire fort loin avec les mêmes
marques de colère. Son courage égale celui du Chien ;
il attaque avec un acharnement singulier des animaux
316 SECONDE PARTIE.
plus grands et plus forts que lui, et ne les quitte pas
qu’il ne les aït mis en fuite. Enfin , pour compléter la
comparaison entre le Chien et l'Agami, l’on assure
que dans plusieurs parties de l'Amérique, on emploie
l'Agami à des fonctions domestiques, qu’on lui
confie la garde et la conduite de plusieurs jeunes
oiseaux de basse - cour , et même des troupeaux de
moutons qu'il accompagne dans les pâturages ; et
qu'il ramène le soir à l’habitation.
Fin du quatrième Ordre.
317
a AA AAA A AAA AAA ST
ANALYSE
DU SYSTÈME DE LINNÉ
SUR LES OISEAUX.
ORDRE .:V.
GALLINACÉES.
CARACTÈRES DES OISEAUX DE CET ORDRE.
Et Bec des GaALLINACÉES , qu’on peut com-
parer à un /arpon, est convexe. Les bords de la
Mandibule supérieure qui est voûtée , sont
saillans sur la Mandibule inférieure. Les Narines
sont à moitié recouvertes par une membrane car-
tilagineuse.
Les Pieds leur servent à courir avec rapidité,
Les Doigts sont raboteux en dessous.
Leur Corps gras, musculeux, fournit à homme
une bonne nourriture, excepté l’Aufruche , le
Dronte, etc,
318 SECONDE PARTIE.
Ces Oiseaux cherchent sur la terre leur rour-
rilure, dont le fonds consiste dans les différentes
espèces de graines qu'ils savent déterrer , en
jetant à droite et à gauche la terre ou la pous-
sière avec leurs pieds. On les appelle Pulvérula-
leurs. Ces graines, avant d’éprouver la digestion
dans le ventricule, doivent être macérées dans le
gésier, espèce de poche formée par la dilatation
de l’'œsophage, ,
Ces Oiseaux établissent leurs Nds sur la terre.
Les Femelles pondent un nombre considérable
d'Œufs. Aussitôt que les Poussins ont rompu
leur coquille, ils peuvent courir et saisir leur
nourriture que la mère leur montre. Les Galli-
nacées, pour la plupart, sont polygames, c’est-
à-dire, qu’un seul mâle suffit pour féconder plu-
sieurs femelles.
OZSERVATION. Les Oiseaux de la famille des
Gallinacées sont remarquables par la structure de
leurs plumes qui sont doubles , chaque tuyau donnant
ordinairement naissance à deux tiges plus ou moins
longues , et très-inégales entr'elles. Buffon qui a fait
cette observation sur quelques oïseaux de cette famille,
tels que le Dindon, le Coq, etc., a cru que cette
conformation se rencontrait dans toutes les plumes de
ces oiseaux. Mais elle n’a lieu que dans les plumes
qui couvrent le dessus, le dessous et les côtés du
corps, et non pas dans les grandes et les moyennes
pennes des ailes et de la queue. Cette structure de
plumes qui n'est pas exclusivement propre aux Galli-
nacées , se rencontre dans un grand nombre d’autres
oiseaux , ainsi que je l'ai dit dans la première partie
Onons V. GALLNACÉES. 319
de cet Ouvrage , page 58. Forster prétend que les
oiseaux des pays froids , et sur-tout ceux qui voltigent
‘sans cesse sur mer , ont une quantité infinie de plumes,
dont chacune est double. Les Pétrels , dit ce savant
naturaliste , ne sont pas moins à l'abri du froid que
les Pingouins ; deux plumes au lieu d’une sortent de
chaque racine ; elles sont posées l’une sur l’autre , et
forment une couverture très-chaude. Ce passage semble
indiquer que les doubles plumes servent à garantir ces
oiseaux du froïd ; mais dans les Faisans et les autres
Gallinacées originaires des pays chauds, qui ont
également des plumes doubles , on peut croire que ces
plumes servent à tout autre usage , puisqu'elles sont
superflues pour des oiseaux EE des climats
méridionaux.
Dans le plus grand nombre des Gallinacées , les
mâles sont plus gros que les femelles , leur plumage
est aussi beaucoup plus éclatant , tel est celui des
Paons , des Faisans , des Cogs de bruyère , des
Gélinotes , etc.
TABLE SYNOPTIQUE,
| OU
DISPOSITION ARTIFICIELLE
DES GENRES.
“UE Prds à a Eté
96. Auraucne, STRUTHIO. Bec en forme’ de
cône, Ailes inutiles pour le vol.
320 SECONDE PARTIE.
* IL Pieds à trois Doïigts.
95. OuTaRDE, Oris. Bec voûté. Langue four-
chue,
* IIL Pieds à quatre Doigts.
* 1. Tête couverte de plumes.
98. Paon, Paro. Bec convexe. Téle ornée d’une
Aigrette mobile.
Maraiz, PENEzOPE. Bec court, robuste, nu
à sa base. Gorge nue.
100. Hocco, CrRAx. Bec recouvert à sa base d’une
membrane appelée Cire.
101. Faisan, PHASIANUS. Bec court, robuste.
Joues nues oudégarnies de plumes.
97. DronTE, Dipus. Bec rétréci vers le milieu,
marqué de deuxrides transversales.
Face nue au-delà des yeux.
103. TÉTRAS, T'ETRAO. Bec court , convexe.
Sourcils nus, garnis de mame-
lons.
* 2. Tête nue ou dégarnie de plumes.
99. Dinpon, WrrraGris. Bec court, robuste.
T'éle couverte de mamelons spon-
gieux.
102. PEuTADE, Numipa. Bec court, robuste.
Téle chargée d’un tubercule
calleux.
Disposition
OnDRE V. GALBINACÉES. 321
sn à 2
n_6.» à 4
Dispositionnaturelleet numérique des Genres.
Bec convexe, Mandibule supérieure en voûte, à
marges saillantes sur l’inférieure.
Narines à moitié recouvertes par une membrane
cartilagineuse convexe.
ueue composée de plus de douze pennes.
P P P
Pieds à Doigts séparés, engagés seulement à la base jusqu’à
la première phalange ou articulalion , dans une petite
membrane.
GENRE 95.
OUTARDE, OTIS. Bec convexe : Man-
dibule supérieure voûtée.
Narines ovales , ouvertes.
Langue aiguë , fourchue ou divisée vers
la pointe en deux parties.
Queue composée de dix-huit ou vingt
pennes. | |
Jambes,dénuées de plumes au-dessus des
genoux.
Pieds coureurs ou propres à la course , à
trois Doigts antérieurs , sans doigt pos-
térieur.
Espèce 1. L’OUTARDE grande Outarde,
X
329 SECONDE PARTIE.
Ofis tarda , la tête, la gorge et le cou d’un cendré
clair; le plumage varié de noir et de roux, dis-
posés en ondes et par taches; le dessous du corps
d’un blanc faiblement lavé de fauve ; la queue
composée de vingt pennes roussâtres en dessus,
blanchâtres en dessous , traversées par des bandes
noirâtres, et terminées de gris blanc; les côtés
de la mandibule inférieure garnis de plumes eff-
lées, formant une espèce de moustache ou barbe
tombant sous le menton; le tour des yeux d’un
blanc roussâtre ; l'iris orangé; le bec gris-brun;
les ongles gris.
L'Outarde. Buffon, tome 2, page 1, pl. 1. PI.
enlum. n.° 245.
On la trouve dans l’ancien continent, depuis
la Syrie et la Grèce jusqu’à la Tartarie, la Russie
et la Suède. C'est un oiseau de passage, le plus
grand des Européens. La longueur totale du
mâle est environ de trois pieds ( 974 millim. }, et
son envergure de sept pieds (2 mèt. 274 mill. );
les dimensions de la femelle sont d’un tiers moins
fortes. L’Outarde est timide, vit solitaire, ex-
cepté dans le temps de lémigration. Elle court
avec une grande rapidité, mais son vol est lourd.
Elle se nourrit de semences, d’herbes, de vers;
elle a la vue et l’ouïe excellentes; mais elle est
très-nuisible dans les terres ensemencées, parce
qu’elle détruit une grande quantité de fromenta-
cées en herbe, La femelle forme son nid-avec des
chaumes desséchés, dans un trou sur terre. Elle
ORDRE V. GALLINACÉES. 323
pond deux œufs de la grosseur de ceux des Oies,
d’un brun olivâtre pâle, marquetés de taches
plus foncées. L'Outarde fournit un mets délicat,
La chair des jeunes, un peu gardée, est sur-tout
excellente.
OBs. Cet oiseau pris jeune s’apprivoise aisémént ,
et s’habitue à vivre avec les volailles , mais il refuse
de pondre en captivité. On chasse l'Outarde à l'oi-
seau de proie , au fusil, à l'affut, à la vache arti-
ficielle , avec la charrette , la hutte ambulante , les
filets , etc.
Esp. 2. L'OUTARDE Canepetière , Ofis
Tetrax , la tête couverte d’une calotte noire,
rayée de roussâtre; les tempes et la gorge rous-
sâtres, parsemées de traits noirâtres ; un demi-
collier blanc au-dessous de la gorge; le dessus
du corps agréablement varié de zigzags noirs,
fauves, roussâtres et blancs ; tout le dessous du
corps blanc; la queue composée de dix-huit
pennes : les quatre intermédiaires fauves, les
autres blanches, avec des bandes noirûtres ; le
bec, les pieds et les ongles gris.
La petite Outarde, vulgairement la Canepe-
tière. Buffon, t.2, p.40. PI. enlum. n.° 25, le
mâle; et n.° 10, la femelle.
On la trouve en Europe, sur-tout en Espagne,
en France, en Italie, particulièrement dans la
campagne de Rome; en Grèce, dans l'Asie mi-
neure, et en Sardaigne , où elle passe toute
X 2
324 SECONDE PARTIE.
l'année; en Autriche, dans la Russie méridio-
nale, mais rarement en Angleterre et en Suède.
Elle est très-commune dans les déserts de la
grande Tartarie. Elle est beaucoup moins grande
que l’Outarde, et n'excède pas la grosseur du
Faisan. Sa longueur est d'environ un pied et
demi ( 487 millim. ). C’est un oiseau de passage,
timide , très-sauvage, d’une constitution robuste.
La petile Outarde court avec la plus grande célé-
rité; elle se nourrit d'herbes, de blé vert, de se-
mences, de fourmis, de scarabées. La femelle
pond en juin, de trois à cinq œufs, d’un vert
brillant ; les petits sont en état-de voler au mois
d'août. La chair de cet oiseau ,;,qui est noirâtre
et d’un’goût exquis, passe pour être meilleure
encore que celle de l’Oufarde.
OBs. On met en usage pour se procurer la petite
Outarde , les mêmes moyens et les mêmes ruses que
l’on emploie à la chasse de la grande Outarde. On
peut encore, dit-on , prendre les mâles en les attirant
avec une femelle empaillée dont on imite le cri.
GENRE 96.
AUTRUCHE, STRUTHIO. Bec presque
conique , droit , terminé par un onglet
arrondi.
Narines ovales.
La partie supérieure de la Téte charnue
et calleuse. L
Onpne V. GarLINACÉES. 325-
Ailes inutiles pour le vol, très-petites à
proportion du corps , armées de deux pi-
quans ou éperons longs d'environ un pouce
(27 m.), d’une substance analogue à la corne.
Corps très-gros, pesant.
Jambes dénuées de plumes dans leur par-
tie inférieure.
Pieds coureurs ou propres à la course,
à deux Doigts antérieurs inégaux, engagés
à leur base dans une petite membrane, sans
doigt postérieur ; le doigt interne beaucoup
plus long , armé d’un ongle court et obtus.
Os. L’Autruche est le plus grand de tous les
oiseaux ; elle atteint jusqu’à sept ou huit pieds ( 2 m.
274 à 599 millimètres ) de hauteur , et pèse environ
quatre-vingts livres ( 29 kilogrammes environ ). Ses
rapports de ressemblance avec le Chameau l'ont fait
nommer par tous les peuples de l’orient chacun dans
leur langue , Oiseau-Chameau. On la trouve dans les
sables et dans les solitudes de l'Afrique , depuis
l'Egypte et la Barbarie jusqu’au cap de Bonne-Espé-
rance , dans les îles voisines et les parties de l’Asie
qui confinent à ce continent. Les lieux les plus arides
et les plus déserts de la terre , sont ceux qu’elle ha-
bite et qu'elle parcourt en tous sens avec une vitesse
inconcevable. Malgré l'amour que les Autruches ont
pour la liberté, elles s'accoutument cependant à l’es-
clavage. Dans quelques lieux de l'Afrique on en élève
des troupeaux , et on parvient à les apprivoiser et
même à les dresser, jusqu'à s'en servir comme de
| X 3
526 SEconNDE Panrre.
montures, à la vérité, fort indociles. Des nations
entières de l'Arabie méritèrent le nom de Strutho-
phages , par l'usage où elles étaient de manger ces
oiseaux ; et plusieurs peuples de l'Afrique s’en nour-
rissent encore aujourd'hui. Les jeunes passent pour
être meilleures que les femelles, et celles-ci pour être
préférables aux mâles. Moïse avait interdit aux juifs
la chaïr de cet oïseau , comme une nourriture im-
monde. Les Mahométans ont adopté la même inter-
diction , et les Arabes, grands chasseurs d’Autruches ,
n'en mangent point. Cette viande était en usage chez
les Romains , et Héliogabale se fit servir la cervelle
de six cents de ces animaux, dans un seul repas. La
digestion aussi facile que prompte de l’Autruche , a
donné lieu de dire, en parlant d’une personne qu’au-
cun aliment n’incommode , qu'elle a un estomac
d'Autruche.
. GENRE 97.
DRONTE, DIDUS. Bec rétréci vers la
partie moyenne , marqué de deux rides
transversales : Wandibules recourbées à la
pointe en sens contraire, et ressemblant à
deux cuillers pointues qui s'appliquent l’une
sur l’autre, la convexité en dehors.
Narines obliques , situées à peu près dans
la partie moyenne du bec, près de deux re-
plis transverses qui s’élèvent en cet endroit
de sa surface.
Onpar V. GaLLiNAcÉEs. 327
Face nue ou dégarnie de plumes au-delà
des yeux.
Ailes inutiles pour le vol, très-petites à
proportion du corps qui est de forme cubique.
Queue nulle.
Pieds très-courts, gros, inutiles pour la
course , à quatre Doigts ; trois antérieurs ,
un postérieur.
Ongles nuls.
Ogs. Ce genre ne présente qu'une seule espèce
originaire de l'Ile de France et de Bourbon , et pro-
bablement des terres de ce continent qui en sont les
moins éloignées. Mais aujourd'hui cet oiseau ne se
montre plus dans ces îles ni dans les terres voisines ;
et l'on présume que son espèce est détruite ou perdues
GENRE 98.
PAON , PAVO. Bec robuste, convexe en
dessus , recourbé.
Téte ornée d’une aigrette mobile , ces
sée de vingt-quatre plumes.
Narines grandes.
Plumes du croupion très-alongées, larges,
s'ouvrant en éventail , terminées par une
plaque de barbes réunies, ornées de taches
qu'on appelle Œz? ou Miroir.
Queue composée de dix-huit pennes.
X 4
328 SECONDE PARTIE.
Jambes couvertes de plumes jusqu’au
talon.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs
engagés à leur base dans une petite mem-
brane , un postérieur.
Espèce x. Le PAON à aigrette, Pavo crista-
fus , le dessus de la tête ornée d’une aigrette mo-
bile, composée de vingt-quatre plumes , peintes
des plus riches couleurs; la tête, la gorge, le cou
et la poitrine, d’un vert changeant en bleu, et à
reflets dorés; le dos et le croupion d’un vert-
doré , à reflets couleur de cuivre rosette; les
couvertures supérieures de la queue très-alon-
gées, partagées en plusieurs rangs placés au-
dessus les uns des autres , et ierminés en un
épanouissement , sur le milieu duquel est une
tache appelée Œi! ou Miroir ; le ventre et les
flancs d’un vert foncé; les jambes d’un fauve
clair; les pennes primaires des ailes rousses,
les secondaires noirâtres ; le bec blanchâtre; les
pieds et les ongles gris.
Le Paon. Buffon, tome 2, page 288, pl. 10.
PI. enlum. n.0 433, le mâle; et 434, la femelle.
Cette espèce présente plusieurs variétés; savoir:
1.0 Le Paon blanc, qui ne forme pas une race .
constante, mais qui est une variété accidentelle.
2.0 Le Paon panaché, produit par le mélange
du Paon blanc avec le Paon ordinaire. Autrefois
Onpnr V. GaAzziNACÉES. 329
que l’on s’orcupait beaucoup de l'éducation des
Paons , il en naissait de gris, de blancs, de noirs,
de verts, de bleus, de jaunes, d'incarnats,
d’orangés , etc.
C'est dans l'Inde que se trouve le Paon sau-
vage. De l'Inde il a été apporté dans l'Asie mi-
neure , puis à Samos, où il fut consacré à Junon.
Il passa ensuite dans la Grèce , où il commença
à paraitre à Rome vers la décadence de la répu-
blique. De proche en proche, le Paon fut trans-
porté dans nos climats, où ïl se multiplie.
Il réussit aussi fort bien en Amérique, où il ne
vit, comme parmi nous, qu'en domesticité. Sa
constitution robuste lui permet de subsister dans
des climats forts opposés. Vu dans son ensemble,
le Paon est, sans contredit , le plus beau de tous
les oiseaux ; il réunit la grandeur, l'élégance dans
les formes , et l’éclat du plumage. Cet oiseau est
de la grosseur d’un Dindon de taille moyenne ;
sa longueur est de trois pieds huit pouces ( r mèt.
191 millim.). Malgré le peu de longueur de ses
ailes et les grandes dimensions de sa queue, le
Paon ne laisse pas de voler assez haut et de
fournir d'assez grands trajets; il se perche sur
les grands arbres, sur les toitures des édifices,
la cime des tours, la flèche des clochers. Get
Oiseau vit, dit-on, vingt-cinq ans, et ce n’est
qu’à la troisième année que le mâle acquiert
toute la richesse de son magnifique plumage.
Dans nos climats le Paor ne fait qu'une seule
330 SECONDE PARTIE.”
_ponte, de cinq à six œufs, de la grosseur de ceux
du Coq d'Inde , tachés de brun sur un fond blanc;
mais sa fécondité est plus grande dans les pays
qui lui sont naturels. Cet Oiseau se nourrit de
froment, d'orge, de pois, de papillons, de sau-
terelles et d’autres msectes. Sa voix forte et dé-
sagréable, s’entend de très-loin. Son cri souvent
répété, est, dit-on , un présage de pluie. Chez les
Grecs et les Romains, la chair du Paon fournis-
sait un mets très-estimé ; nos ancêtres en faisaient
aussi le plus grand cas; de nos jours c’est un ali-
ment moins estimé. Cependant l’on sert encore
sur nos tables les jeunes, qu’on appelle Paon-
neauzx.
OBs. L’on a observé que les Paons ont soin , lors-
qu'ils se perchent pour passer la nuit, de tourner le
bec au vent qui les fatiguerait s’il soufflait du côté
vers lequel leur queue est tournée.
GENRE 99.
DINDON , MELEAGRIS. Bec court, ro-
buste, conique et courbé.
Téte nue, chargée de mamelons.
Narines situées à la base du bec.
Base de la mandibule supérieure garnie
d'une caroncule de forme conique, muscu-
leuse et longitudinale, capable d’extension
et de contraction, c’est-à-dire, qui se dé-
Onone V. Garziwacrrs. 331
ploie , s'alonge et se colore suivant les pas-
sions de l'oiseau.
Queue large, s’ouvrant en éventail, com-
posée de dix-huit pennes.
Jambes couvertes deplumesjusqu’au talon.
_Tarses armés d’un'ergot ou éperon.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs ,
engagés à leur base dans une petite mem-
brane ; un postérieur.
Espèce 1. Le DINDON Coq d'Inde, Melea-
gris Gallo pavo, la tête presque entièrement
dénuée de plumes, recouverte, ainsi qu’une partie
du cou, d’une peau bleuâtre, chargée de mame-
lons rouges dans la partie antérieure du cou, et
de mamelons blanchâtres sur la partie postérieure
de la tête ; une espèce de barbillon charnu rouge
et flottant, descend de la base du bec sur le cou
jusqu’à environ le tiers de sa longueur ; sur la
base de la mandibule supérieure s'élève une ca-
roncule charnue de forme conique, et sillonnée
par des rides transversales assez profondes ; un
bouquet de crins durs et noirs, quelquefois roux,
sur la partie inférieure du cou ( dans le mâle );
le bec et les pieds noirs.
Le Dindon. Buffon, tome 2, page 132, pl. 3.
PI. enlum. n.° 97, le mâle.
On le trouve par troupes nombreuses, princi-
palement dans l'Amérique septentrionale. Il fré-
332 SEconNDE-PaArTIr.
quente les forêts pendänt le jour, et s'y nourrit
de glands; il se retire la nuit sur les arbres les
plus élevés des terrains marécageux. Cet oiseau
se nourrit de grains, d'insectes coléoptères et hé-
miptères. Dans l'état de domesticité, en Europe,
on nourrit les jeunes avec une pâtée , dans
laquelle entrent l'ail et lortie. Cet oiseau est im-
patient, colère et rancuneux; il s'irrite à la vue
des habits de couleur rouge ou écarlate. Il périt
aisément de faim; la pluie froide lui est très-
nuisible. Le mâle, agité par quelque passion,
sur-tout par la colère et l'amour , enfle sa poi-
trine, étale sa queue, hérisse ses plumes; les ca-
roncules de sa tête se boursoufflent, prennent
une leinte couleur de sang, tandis que la caron-
cule du front s’alonge ou se relâche. La femelle
pond, dès le commencement du printemps, des
œufs nombreux, gros, blancs, bigarrés de teintes
rougeâtres ou jaunâtres. La chair de cet oiseau
est délicate et de facile digestion. Sa longueur est
de trois pieds quatre pouces ( 1 mètre 83 mill.),
et son vol ou envergure de quatre pieds cinq
pouces ( 1 mètre 434 millim. ).
GENRE *,
MARAIL, PENELOPE. Bec nu à la
base.
Gorge nue.
ORDRE V. GALLINACÉES. 333
Queue composée de douze pennes.
Tarses sans ergots ou éperons dans la plu-
part des espèces.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs,
engagés à leur base dans une petite mem-
brane ; un postérieur.
Ons. Ce genre, qui ne présente aucune espèce euro-
péenne , renferme des Oiseaux qui habitent les forêts
de la Guiane et des contrées voisines. Ils vivent de
graines et de fruits sauvages ; ils placent leur nid sur
les arbres les plus touffus. La ponte est de deux œufs
pour les jeunes femelles, et de cinq pour celles qui
sont plus avancées en âge. Les Marails mème pris
adultes , s’apprivoisent aisément, et leur naturel doux
les rend bientôt familiers , caressans , aimables par
les marques d’attachement qu’ils prodiguent à l’homme
dont ils reçoivent protection et nourriture.
GENRE 100.
HOCCO , CRAX. Bec fort, épais, recou-
vert à la base de ses deux Mandibules, d’une
peau ou épiderme appelée Cire, ou d’un tu-
bercule ou bouton arrondi, dur et presque
osseux.
Narines petites, situées au milieu de la
membrane qui recouvre la base du bec.
Téte couverte de plumes inclinées en ar-
rière (dans la plupart des espèces), mais
334 SECONDE PARTIE.
dont la pointe revient et se recourbe en
avant, ce qui les fait paraître frisés ou reco-
quillées.
Queue grande , placée dans une situation
horizontale, composée de . . . pennes, et
pouvant s’étaler.
Pieds à quatre Doigts ; trois brins,
engagés à leur base dans une petite mem-
brane , un postérieur.
Os. Ce genre, qui ne présente aucune espèce euro-
péenne, renferme des Oiseaux originaires de la Guïane,
du Brésil , du Mexique , du Pérou. Ils se nourrissent
de fruits sauvages. Ils sont très-disposés à s’apprivoi-
ser ; on les voit se promener librement dans les rues,
ne point paraître effrayés à l'approche des hommes
ni des animaux, reconnaître la maïson où ils sont
nourris , et y donner tous les signes d'une familiarité
complète , et d’une intelligence étonnante.
GENRE 101.
FAISAN , PHASIANUS. Bec court,
robuste.
Joues garnies d’une peau nue ou dégarnie
de plumes , marquées de petites taches.
Queue composée de dix-huit pennes.
Jambes couvertes de plumes jusqu’au
talon.
OnDRE V. GALLINACÉES. 335
Tarses armés d’un ergot ou épéron dans
la plupart des espèces.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs,
engagés à leur base dans une petite mem-
brane ; un postérieur.
* L Queue comprimée sur les côtés, droite.
Les Cogs.
Espèce 1. Le FAISAN Coq, Phasianus Gallus,
le front ou sommet de la tête orné d’une crête
aplatie, rouge, charnue, découpée en festons; le
dessous du bec garni d’une double membrane de
même couleur et de même nature, mais non fes-
tonnée; la queue composée de quatorze grandes
pennes qui se partagent en deux plans égaux; les
deuxpennes intermédiaires, de beaucoup plus lon-
gues que les autres, se recourbent en arc; les
plumes du cou et du croupion longues et étroites.
On distingue dans l’espèce du Cog un grand
nombre de variétés, dont les principales sont :
1.0 Le Coq commun, Gallus domesticus. Buf.
tome 2, page 116, pl. 2. PL. enlum. n° 1.
2.9 Le Coq huppé, Gallus cristatus. Buffon ,
tome 2, page 116. PI. enlum. n.° 40.
3.0 Le Coq et la Poule à cinq doigts, Gallus
pentadactylus. Buffon, tome 2, page 124.
4° Le Cogfrisé, Gallus crispus. Buffon, t, 2.
page 121.
536 SECONDE PARTIE,
5.0 Le Coq sans croupion ou Coq de Perse,
Gallus ecaudatus. Buffon , tome 2, page 123.
6.2 Le Coq et la Poule naine de Java, Gallus
pumilio. Buffon, tome 2, page 118.
7.° Le Coq de Bantam, Gallus pusillus. Buffon,
tome 2, page 119.
8.° Le Coq pattu, Gallus plumipes.
9.° Le Coq de Turquie, Gallus Turcicus. Buff.
tome 2, page 120. :
10.0 Le Coq de Caux ou de Padoue, Gallus
Patavinus. Buffon , tome 2, page 125.
11.0 Le Coq nègre, Gallus morio. Buffon,
tome 2, page 122.
12.0 Le Coq de Médie, Gallus Medicus.
13.0 Le Coq à tête bossue, Gallus tophaceus.
14.9 Le Coq et la Poule à duvet du Japon,
. Gallus Lanatus. Buffon , tome 2, page 127.
Le Coq sauvage se trouve dans les forêts del’Inde,
dans les déserts Caspiens, dans là Soongorie,
la Bucharie, le pays de Chiwa. Il est devenu, de
temps immémorial , domestique par toute la terre.
Il offre une foule de variétés, indépendamment
de celles que je viens de signaler, et qui sont
déduites des couleurs du plumage, de la forme
et de la grandeur de la crête, des pieds, des
plumes, ce qui prouve Finfluence du climat et
de la nourriture dans une suite de générations.
Cet oiseau se nourrit de graminées, de diffé-
rentes espèces de semences, d'insectes ; il sait
déterrer les vers et méitre à nu les semences, en
écartant
Lu
OnoRE V. GaLLiNAcÉEss, 337
écartant la terre avec ses pieds. Le Cog est cou=
rageux, fier, actif, vigilant. Il exprime sa colère
en boursoufHlant sa crête, en prenant une atti=
tude droite et imposante. Cet oiseau dont le
sommeil est léger , annonce son réveil à des
heures déterminées , par un chant qui lui est par-
ticulier, Lorsqu'il chante, il bat ses flancs avec
ses ailes. La Poule bien nourrie, pourvu qu’elle
soit dans un endroit chaud et qu’elle ait de l’eau
pure, peut pondre toute l’année. Elle construit
son nid sans beaucoup d'art. Lorsqu'elle désire
l'incubation , elle exprime son désir par un cri
particulier. Elle pond un grand nombre d'œufs
blancs ; on l’empèche de couver en la plongeant
dans l’eau froide. On fait éclore artificiellement
les œufs de Poule par le moyen de la chaleur du
fumier, ou dans des espèces de fours chauffés à
la manière des Egyptiens. Le Cog , dans l’état de
domesticité, est un oiseau précieux; sa chair est
délicate. Les œufs de Poule fournissent une
nourriture abondante.
* IL. Queue étagée , horizontale, plus longue que
le corps.
Les FAISANS. : \
Esp. 2. Le FAISAN commun, Phasianus Col-
chicus , les yeux entourés d’une peau de couleur
écarlate ; deux bouquets de plumes d’un vert
doré, en forme de corne, s'élèvent de chaque
»
338 SECONDE PARTIE.
côté de la tête, au-dessus des oreilles; la tête et
le cou d’un vert doré changeant en bleu et en
violet ; le dos, le croupion et la poitrine d’un
rouge bai luisant ; les plumes de la poitrine
échancrées en cœur; les couvertures supérieures
de la queue terminées en espèces de filets; la
queue composée de dix-huit pennes, dont les
douze intermédiaires sont rayées transversale-
ment de noir; l'iris jaune.
Le Faisan. Buffon, tome 2, p. 328, pl. 11. PI.
enlum. n.° 121, le mâle; et 122, la femelle.
Le Farsan présente plusieurs variétés ; savoir :
1.0 Le Faisan à collier, Phasianus torqualus.
2.0 Le F'aisan panaché ou Faisan varié, Pha-
sianus varius. Buffon, tome 2, page 352.
3. Le Faisan blanc, Phasianus albus. Buffon,
tome 2, page 351.
4.2 Le Coquard ou Faisan batard, Phasianus
hybridus. Buffon , tome 2, page 353, pl. 12.
5.0 Le Faisan Dindon, Phasianus Gallo-pa-
vonis. Buffon, tome 2, page 160.
Cet Oiseau , originaire de la Colchyde, actuel-
lement Mingrelie, est répandu à présent dans
presque toute l’Europe, en Afrique, en Asie,
même dans les contrées froides du Nord. Sa
grosseur est celle d’un Cog ordinaire, et sa lon-
gueur de deux pieds dix à onze pouces (920 à
947 millim.). Son vol est court, son cri a quelque
rapport avec celui du Paon. Dans l’état de liberté,
les mâles n’ont chacun qu’une seule femelle.
fé
OnDne V. GazLinacées, 339
Celle-ci fait son nid au pied d’un arbre, avec
de petits morceaux de bois et des débris de
plantes sèches : elle pond de douze à quinze œufs
plus petits que ceux des Poules, d'un gris ver-
dâtre , taché de brun. L’incubation est de vingt-
trois à vingt-quatre jours. Cet oiseau se nourrit
de toutes sortes de grains, d’herbages et de lé-
gumes ; mais le froment et les œufs de fourmis
font sa meilleure nourriture. La chair du Faïsan,
et sur-tout celle du Farisandeau, est un mets
exquis et en même temps fort sain.
O2s. On chasse le Faisan avec les oiseaux de proie,
au fusil , aux lacets et autres piéges ; on l'élève dans
un état de demi-liberté , comme on le faisait autrefois
en France dans les capitaineries.
Esp. 3. Le FAISAN doré, Phasianus pictus,
la tête ornée d’une huppe d’un jaune d’or; la
poitrine et le ventre de couleur écarlate; la
partie supérieure du corps d’un jaune doré; les
pennes secondaires des ailes d’un bleu d'azur ;
la queue étagée : les deux pennes intermédiaires
plus longues, blanchâtres à la pointe, marquées
de taches fauves sur un fond noirâtre ; des plumes
longues et étroites, à tige jaune et à barbes de
couleur écarlate, implantées au-dessus des pennes
de la queue; l'iris, le bec , les pieds et les ongles
jaunes.
Le Faisan doré ou le Tricolor huppé de la
Chine. Buffon, t. 2, p.355. PI. enlum. n° 217,
Gg. 1, le mâle; fig. 2, la femelle.
Y 2
340 -SE£EconNDE PARTIE.
On le trouve à la Chine ,' d’où on Fa trans-
porté dans les ménageries et les pays de l'Eu-
rope. Il est un peu plus petit que notre Faïsar
commun, auquel il ressemble par le port, les
mœurs et la nourriture. Cet Oiseau s’apprivoise
et s’acclimate facilement, mais son éducation
exige plus de soin et d’attention que celle du
Faisan. I est plus délicat ; humidité et l’incons-
tance de notre climat le font souvent périr; du
reste, la manière de l’élever et de le nourrir est
la même que pour les Faisans.
Esp. 4. Le FAISAN noir et blanc, Phasianus
nycthemerus, la tête ornée d’une huppe d'un
noir pourpré tombant en arrière; les yeux en-
tourés d’une peau nue d’un rouge éclatant, tom-
bant de chaque côté de la mandibule inférieure
en forme de barbillons, et s’élevant comme une
double crête au-dessus de la mandibule supé-
rieure; le dessus du corps blanc, traversé obli-
quement de traits noirs et déliés ; le dessous d’un
beau noir avec des reflets de pourpre; les pennes
des ailes et de la queue blanches, rayées de noir:
les deux intermédiaires d’un fond uniforme; l'iris
jaune ; le bec jaunâtre; les ergots blancs,
Le Faïsan noir et blanc de la Chine. Buffon,
tome 2, page 359. PI. enlum. n.° 123, le mâle;
et 124, la femelle.
Cet Oiseau, originaire de la Chine, est plus
gros que le Faïsan commun ; sa longueur estde
Onpne V. GaArriNACÉEs. 344
.deux pieds sept pouces ( 839 millim. ). Il est plus
robuste , plus facile à apprivoiser et moins dé-
licat à élever que le Dindon, même dans nos
pays. Ses œufs sont de la grosseur de ceux de la
Poule, et d’une couleur rougeâtre foncée.
Os. Buffon regarde le Faisan doré et le Faisan
noir et blanc de la Chine nommé aussi Faisan
argenté , comme des variétés du Faisan commun.
Mais il paraît que l'on doit les regarder plutôt comme
des éspèces distinctes , ainsi que l'ont fait Zinné ,
Brisson , Latham, etc. )
GENRE 102.
PEINTADE, NUMIDA. Bec court, ro-
buste , garni à sa base d’un hante sur
lequel s'ouvrent les narines.
-Téte nue, chargée d’un tubercule calleux
de forme conique.
Barbillon ou caroncule charnu , concave,
coloré, pendant de chaque côté du bec,
au-dessous de la mandibule inférieure.
Cou comprimé par les côtés, coloré en
bleu ou en rouge, nu ou dégarni de plumes.
Ailes très-courtes.
Queue courte , arrondie, pendante ou
abaissée, composée de dix-huit pennes.
Jambes couvertes de plumes Fa au
talon.
3
342 SECONDE PARTIE.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs
engagés à leur base dans une petite mem-
brane ; un postérieur.
Espèce 1. La PEINTADE ordinaire, Numida
Meleagris, le plumage d’un gris-bleuâtre plus
ou moins foncé, semé de petites taches blanches
plus ou moins arrondies, en forme de gouttes,
représentant assez bien des perles; les caroncules
ou barbillons pendans sous la mandibule infé-
rieure , bleus ( dans le mâle), rougeâtres ( dans
la femelle ) ; le bec rouge à sa base, de couleur
de corne à la pointe; les iris d’un bleu clair; les
pieds bruns.
La Peintade. Buffon, tome 2, p.163, pl. 4.
PI. enlum. n.° 108.
Cette espèce présente plusieurs variétés, dont
la plus remarquable est la Peintade blanche.
Cet Oiseau est originaire de la Numidie et de
plusieurs contrées brülantes de l'Afrique ; on le
trouve dans les parties fertiles de l'Arabie. Trans-
porté en Amérique, il s’y est extrêmement mul-
tüplié. Dans létat de nature, les Perntades ne pon-
dent guère que huit à dix œufs; mais en domesti-
cité, elles déposent leurs œufs dans les haïes et les
broussailles, et elles en pondent successivement
un très-grand nombre, si l’on a la précaution,
en les enlevant, d’en laisser toujours un dans le
nid. Ces œufs, plus petits que ceux de Poule,
sont très-bons à manger. L'on fait ordinairement
OnDne V. GALLINACÉES. 343
couver les œufs de Peintade par des Poules ou
des Dindes. Lies Peintadeaux sont très-délicats
et difficiles à élever dans nos pays; on les nourrit
avec du millet, d’autres graines, des insectes,
des vers, etc. Cet Oiseau ne vole ni long-temps,
ni fort haut, mais il court avec une extrême
vitesse. Son cri aigu et perçant est d'autant plus
désagréable , qu'il le fait entendre sans cesse.
C'est, du reste, un animal extrêmement vif, in-
quiet, turbulent. Dans nos basse-cours, il se
rend le maitre des autres espèces de volailles,
qui redoutent ses violens coups de bec. Sa lon-
gueur totale est d'environ vingt-deux pouces
(595 millim.), et sa grosseur celle d’une Poule ;
l’ensemble de ses formes le rapproche beaucoup
de la Perdrir. Sa chair est très-estimée. La Pein-
fade faisait, chez les Romains, les délices des
meilleures tables.
GENRE 103.
TÉTRAS , TETRAO. Bec convexe, fort,
épais, en cône courbé.
Tache auprès des yeux, nue ou chargée
de mamelons , ou garnie d’un très-petit
nombre de plumes.
Narines situées à la base du bec.
Ailes courtes.
Y 4
344 SECONDE PARTIE.
Queue courte , pendante , composée de
dix-huit ou vingt pennes.
Jambes couvertes de plumes jusqu’au
talon.
Tarses armés d’un ergot ou éperon dans
quelques espèces.
Pieds à quatre Doigts; trois antérieurs
engagés à leur base par une petite membrane;
un postérieur.
* I. Une lache nue au-dessus des yeux.
X Pieds duvetés ou couverts de petites plumes
décomposées et semblables à du duvet; Doïgts
bordés en dessous de petites dentelures.
Queue longue et large.
Les LAGOPÉDES.
Espèce x. Le TÉTRAS grand Coq de bruyère,
Tetrao Urogallus, une plaque nue et parsemée
de papilles charnues d’un rouge vif surmonte les
yeux ; la gorge noire; le bas du cou en devant
d’un vert lustré; tout le dessous du corps d’un
brun noirâtre, plus foncé sur le ventre, et varié
de quelques taches blanches; lesailes et la queue
traversées d’une bande blanche; l'iris de couleur
noisette; le bec grisâtre ; les pieds garnis en
devant de plumes brunes jusqu’à l’origine des
doigts; les ongles noirs.
Le Tétras ou le grand Coq de bruyère. Buffon,
Onpas V. GazuiNacérs. 345
4. 2,p. 191, pl. 5. PL enl. n.° 73, le mâle; et 74,
la femelle, sous le nom de Poule de bruyère.
On le trouve sur les Alpes de Suisse , de
Savoie, aux Pyrénées, sur les montagnes d’'Ecosse,
de Norwége, de Moscovie, d'Italie, de Grèce,
et même au nord de l'Amérique. Il est de la gros-
seur d’un Coq d'Inde; sa longueur totale est de
près de trois pieds (974 millim.) , et son vol d’en-
viron quatre pieds (1 mètre 299 millim.) Il se
nourrit de feuilles ou de sommités de sapin,
de baies de myrtille, de genièvre, de semences
de pin et autres fruits. Il vit solitaire ; mais
lorsqu'il est animé par l'amour , savoir , vers
la mi-avril , on le voit perché sur un arbre comme
en extase, la queue étalée, les ailes trainantes,
le cou tendu, les plumes de la tête comme bour-
soufflées. Dans cette singulière attitude , il ap-
pelle sa femelle d’un cri si perçant, qu’on l’en-
tend de très-loin. Une singularité à remarquer,
_et qui sert à donner l’explication de la prodi-
gieuse étendue de voix de cet oiseau, c’est qu'il
peut avaler jusqu’à la bifurcation du sternum , sa
langue et tout l'appareil du larynx. Quatre mus-
cles vermiformes par leur contraction produisent
cette singulière déglutilion. D’autres muscles
aussi vermiformes ramènent dans l'intérieur du
bec le larynx. La femelle forme son nid avec de la
mousse, Elle pond cinq ou six œufs au moins, et
huit ou neuf au plus. Ces œufs sont blancs, mar-
quetés de jaune, plus gros que ceux des Poules ;
346 SECONDE PARTIE.
elle les dépose sur la mousse en un lieu see, et
les couve seule. La chair de cet Oiseau , sur-tout
celle des jeunes, est très-délicate.
Esp. 2. Le TÉTRAS petit Coq de bruytre,
Tetrao Tetrix, les yeux surmontés d’une mem-
brane en forme de croissant d’un rouge vif ; le
plumage noir avec des reflets violets ( dans le
mâle ); une tache blanche sur les ailes vers la
naissance descouvertures et des moyennespennes;
la queue fourchue, composée de seize pennes:
les quatre extérieures de chaque côté plus lon-
gues, recourbées en dehors par le bout ; le bec
noir ; les pieds garnis en devant de plumes variées
de brun et de blanc; les doigts bruns; les ongles
noirâtres.
Le petit Tétras ou Coq de bruyère à queue
fourchue. Buffon, t. 2, p.210, pl.6. PI. enlum.
n.° 172, le mâle; et 173, la femelle.
On le trouve sur les Alpes de France, de Sa-
voie, de Suisse, sur les hautes montagnes de
l'Angleterre, de l'Ecosse, en Lithuanie, en Po-
logne, en Courlande, en Norwége, en Russie.
Il est plus petit que le grand Tétras ; il a deux
pieds quatre pouces (758 millim.) de longueur.
Il se nourrit principalement de feuilles et de bou-
tons de bouleau, de baies de bruyère, d’où lui
est venu son nom français, Cog de bruyère; de
châtons de coudrier, de blé et d’autres graines.
Dans le temps de l’œstre , le mâle jette un cri par-
ticulier, qui s'entend de fort loin, étalant sa
OnDne V. GaArziINACÉES. 347
queue, ayant toutes les plumes de la tête hé-
rissées , l'œil en feu, les sourcils gonflés, faisant
la roue, battant des ailes , bondissant fréquem-
ment, et rappelant ses femelles qui accourent à
sa voix. Chacune d’elle va faire sa ponte à l'écart
dans des taillis épais et peu élevés, et sur la terre
même; les œufs, au nombre de six à huit, sont
d’une teinte jaunâtre, marquetés de rouille. Les
petits prennent un accroissement assez rapide.
La mère les conduit avec beaucoup de soin, et
les œufs de fourmis sont la première nourriture
qu’elle leur procure.
Os. Les petits T'étras sont beaucoup moins fa-
rouches que les grands Tétras , et ils ont plus de
dispositions à s’apprivoiser. Leur chair est délicate ,
mais moins estimée que celle du grand T'étras. Dans
les plaines du nord on fait la chasse du petit Tétras
avec les oiseaux de vol; on le prend aux filets et aux
lacets.
Esp. 3. Le TÉTRAS Gélinote, Tetrao Bo-
nasia , la tête, le dos et le croupion d’un gris-
cendré, varié de points bruns et roussâtres ; le
dessus du corps blanchâtre, tacheté ou rayé'de
noir; les ailes variées de noir, de blanc et de
roux; les pennes de la queue cendrées à points
noirs, traversées vers leur extrémité d’une bande
noirâtre, excepté les deux intermédiaires ; une
plaque noire sur la gorge ( dans le mâle } ; le bec
noir; la moitié supérieure des pieds garnie en
devant de petites plumes efhlées et grisâtres ; les
ongles et les doigts gris-bruns,
348 SECONDE PARTIE.
La Gélinotte. Buffon, t.2, p. 233, pl. 7. PL.
enlum. n.° 474, le mâle; et 475 ; la femelle.
On la trouve dans presque tous les pays de
l’ancien continent, où il y a des forêts et des
montagnes ; on la rencontre sur les Alpes, aux
Pyrénées, dans les Vosges ; elle est commune
dans lPApennin, en Suisse, en Allemagne, en
Bohême, en Silésie, en Pologne, et s'étend jus-
qu’en Sibérie ; on la retrouve en Barbarie et au
Cap de Bonne-Espérance. Sa longueur est de
quatorze pouces ( 379 millim.), et son vol d’un
pied neuf pouces (568 millim.). Les Gélinoltes,
oiseaux innocens et paisibles, se plaisent dans
l'épaisseur et le silence des bois; elles s’y nour-
rissent, en été, de baies de myrtilles, de bruyère,
de mûres et d’autres fruits; en hiver , de châtons
de bouleau, de sommités de pin et de sapin, des
fruits du genevrier, etc. Elles placent leur nid à
terre, sous-des branches basses de coudrier , ou
entre des touffes de bruyère, pondent depuis
douze jusqu’à dix-huit œufs blancs, un peu plus
‘ gros que ceux du Pigeon, et couvent pendant
- trois semaines. Dès que les petits sont éclos, ils
courent de côté et d'autre, et la mère les rallie
autour d’elle par un petit cri assez doux. La chair
de la Gélinotte est d’un goût exquis et délicat.
C’est delà que lui est venu le nom latin mo-
derne de Bonasus, quasi avis bona. Lies Hongrois
l’appellent en leur langue l'oiseau de Céser ,
comme nous disons un #0rceau de roi.
OnDRE V. GALLINACÉES. 349
Os. En général la chasse des Gélinottes se fait
comme celle des Faisans. On tend à ces oiseaux des
filets , des lacets et des collets ; on les attire dans les
piéges avec un appeau qui imite leur sifflement.
Esp. 4. Le TÉTRAS Ganga, Tetrao Alchata,
le dessus du corps jusqu'au croupion agréable-
ment varié d’olivâtre, de jaunâtre, de noir et de
roux ; les joues fauves; la gorge noire; le devant
du cou olivâtre; un collier noir au bas du cou,
coupé dans son milieu par une bande rousse; le
dessous du corps blanc; les deux pennes inter-
médiaires de la queue une fois plus longues que
les latérales, et fort étroites dans leur partie ex-
cédanie ; le bec et les pieds cendrés ; les ongles
noirs. |
Le Ganga, vulgairement la Gélinotte des Py-
rénées. Buffon , tome 2, page 244, pl. 8. PL enl.
n.° 105, le mâle; et 106, la femelle.
Cette espèce présente une variété, qui est la
Gélinotte du Sénégal. Buffon , pl. enlum. n.° 130.
Cette espèce se trouve dans les Pyrénées orien-
tales, en Espagne, en Italie, en Turquie, en
Perse, en Syrie, en Arabie. Cet Oiseau est de
la grosseur de la Perdrix grise; il a treize à
quatorze pouces ( 352 à 379 mill.) de longueur.
La chair des jeunes Gangas est agréable; celle
des vieux est dure et sèche.
Os. Les naturalistes qui voudront avoir des détails
sur cet oiseau, peuvent consulter la dissertation de
350 SECONDE PARTIE.
M. de Belleyal sur le Ganga ; elle est imprimée dans
le Compte rendu des travaux de la société d'Agriculture
de Lyon, pendant le cours de l’an 1809.
Esp.5. Le TÉTRAS Lagopède, Tetrao La-
gopus, le plumage d’un blanc de neige sur la
tête, le cou, le corps et les ailes, à l’exception
des six premières pennes qui sont noires; la
queue composée de deux rangs de pennes: le
supérieur d’un blanc de neige, l'inférieur noir,
terminé de blanc ; le bec noir ; les pieds recou-
verts d’un duvet long et épais, qui ne laisse à
découvert que les ongles qui sont crochus,
creusés en dessous et noirs.
Le Lagopède. Buffon, tome 2, p. 264, pl. a.
PL enlum. n.° 129, avec son plumage d'hiver ;
et 494, avec son plumage d'été.
On le trouve sur les Alpes, les Pyrénées, les
montagnes les plus froides de PAngleterre, sur
celles d'Écosse, en Sibérie, au Groënland, à la
baie d'Hudson, au Canada. Par-tout ces oiseaux
habitent les cimes des hautes montagnes, et les
lieux inaccessibles et couverts de neiges; ils se
nourrissent des sommités des fleurs et des fruits
de rosage, d’airelle, de bousserolle, de bruyère,
de bourgeons et de châtons de pin, de li-
chens, etc. Ils courent avec rapidité, mais leur
vol est lourd ; ils redoutent le vent et le soleil,
et sont difhciles à apprivoiser. Ils vivent, pen-
dant l'hiver, en société de six jusqu’à dix indi-
Onpre V. GALLINACÉES. 351
vidus. Au mois de juin les Lagopèdes s’apparient,
et Les couples s’écartent les uns des autres. Chaque
paire gratte , de concert , un trou circulaire d’en-
viron huit pouces ( 217 millim. ) de diamètre, au
bas d’un rocher ou d’un arbuste, dans lequel la
femelle pond depuis six jusqu’à douze œufs, le
plus communément six ou sept, d’un gris rous-
sâtre, tachetés de noir. L’incubation est de trois
semaines. Le Lagopède est un peu plus gros que
la Bartavelle ; sa longueur est d’environ quinze
pouces ( 406 millim.), et son vol de deux pieds
(650 mill.). La chair de cet oiseau est estimée ,
et passe pour un mets délicat. Les Faucons et les
Aigles, qui sont friands de la chair des Zago-
pèdes, en détruisent beaucoup. La peau de ces
oiseaux entre quelquefois dans les vêtemens sim-
ples des Groënlandais, et les pennes noires de la
queue servaient autrefois aux femmes d’attache
et d'ornement pour la chevelure.
Ogs. L'âge et la saison occasionent des changemens
très-remarquables dans les couleurs du plumage du
Lagopéde , et ces différences ont produit de grandes
erreurs en ornithologie. Dans son habit d'été, on en a
fait une espèce séparée , sous le nom d’Attagas : avec
son manteau d'hiver , il a été appelé Ærtagas blanc.
Picot la Peyrouse a fait disparaître le chaos occa-
sioné par la multiplicité et la confusion des noms; et
il a prouvé ( dans les mémoire de l’académie de T'ou-
louse , tome 1 ) que l'oiseau appelé Aftagas par les
anciens et les modernes , dont on avait fait une espèce
distincte , est le même que le Lagopéde.
352 SECONDE PARTIE.
* IL La peau autour des yeut garnie de papilles.
* Pieds nus ou non duvetés. T'arses armés dans les
mâles , d'un tubercule, ou d'un ergot ou éperon.
Queue courte.
Les FRANCO:LINS ef les PERDRIX.
Esp.6. Le TÉTRAS Francolin, Tetrao Fran-
colinus , la tête, la gorge et le cou enveloppés
d’une espèce de coiffe noire imitant le velours ;
le dessus du corps nuancé de fauve et de brun
noirâtre ; tout le dessous du corps d’un très-beau
noir ; les flancs tachés de blanc et de fauve clair;
les ailes et la queue variées de roux et de brun
noirâtre ; le bec noir; les pieds rouges.
Le Francolin. Buffon, t. 2, p. 438. PI. enlum.
n.° 147, le mâle; et 148, la femelle.
On le trouve en Espagne, en Lialie, en Sicile,
à Rhodes, dans l'ile de Chypre, à Samos, dans
la Barbarie, sur-tout aux environs de T'unis, en
Egypte, sur les côtes d'Asie et au Bengale. Il est
de la grosseur d’une Perdrix ; il a un pied de
longueur (325 millim.). Cet Oiseau se nourrit
de semences, et pousse un cri ou une espèce de
silement très-fort, qui se fait entendre de fort
loin. On peut l’élever dans des volières. Sa chair
a un goût exquis; elle est quelquefois préférée à
celle des Perdrix et des Faisans.
Esp. 7. Le TÉTRAS Bartavelle , Tetrao
rufus,
“à
/
OnDRE V. GALLINACÉES. 353%
rufus, le dessus du corps d’un gris cendré ; la
poitrine d’un ‘brun terne; le ventre d’un rous-
sâtre clair; la gorge blanche , entourée d’un
collier noir en fer à cheval; les pennes de la
queue cendrées: les latérales rousses depuis la
moitié de leur longueur jusqu’à leur extrémité ;
le bec et les pieds rouges.
La Bartavelle ou Perdrix grecque. Buffon ,
t,2, p. 420. PI. enlum. n.° 231.
Gmelin cite comme variétés de cette espèce,
1. La Perdrix rouge d'Europe de Buffon ;
t.2,p. 431, pl. 15. PL. enlum. n.° 150.
2.0 La Perdrix rouge de Barbarie de Buffon ;
tome 2, page 445.
On trouve cet Oiseau par troupes, qu’on ap<
pelle Compagnies, dans les pays tempérés de
l'Europe, de l’Asie et de l'Afrique; les îles de
Candie, de Rhodes et de Chypre en nourrissent
une grande quantité; on en voit en Egypte, en
Syrie. La Bartavelle est plus grosse que la Per-
drix rouge ; elle a treize pouces ( 352 m. ) de lon-
gueur. Elle se nourrit de graines, d'herbes, de
limaces, de chenilles, d'œufs de fourmis et d’au-
tres insectes. Elle se plaît sur les lieux élevés et
parmi les rochers, et ne descend guère dans les
plaines que pour y nicher. Elle dépose ses œufs
sans construire de nid, sur de l’herbe ou des
feuilles négligemment arrangées; la ponte est de
huit à seize œufs de la grosseur d’un petit œuf de
Z
354 SECONDE PARTTE,
Poule, blancs, marqués de points rougeûtres. La
chair de cet Oiseau est très-délicate, et plus
estimée que celle de la Perdrix rouge.
Ogs. On chasse la Bartavelle au fusil ; on la prend
aux piéges en Dauphiné et en Savoie.
Esp. 8. Le TÉTRAS Perdrix rouge, Tetrao
rufus , var. le dessus du corps d’un brun cendré;
la tête d’un brun roux; la poitrine d’un cendré
pâle; la gorge blanche, encadrée de noir; une
bande blanche au-dessus des yèux; les pennes
des ailes d’un gris-brun, roussâtres sur le bord
externe ; la queue composée de seize pennes: les
quatre intermédiaires d’un gris-brun, les laté-
rales d’un roux foncé ; l'iris, le bec et les pieds
rouges.
La Perdrix rouge d'Europe. Buffon, tome 2,
page 431, pl. 15. PI. enlum. n° 150.
On la trouve dans les pays montagneux de
l'Europe, de l'Asie et de PAfrique ; elle est très-
commune dans divers cantons de la France. Elle
se plait sur les terrains élevés, sur le penchant
des collines et des montagnes; on la trouve quel-
quefois en plaine, sur la lisière et dans les clai-
rières des bois. Elle se nourrit, comme la Barta-
velle , de graines, d'herbes, d'insectes. La femelle
construit son nid dans les bruyères, les brous-
sailles et les blés ; la ponte est de quinze à vingt
œufs blancs, semblables à ceux de Pigeon. La
Perdrix rouge est plus petite que la Bartavelle 3
Onpne V. Garuinacéss. 355
elle a un pied de longueur (325 mill.). Sa chair
est d’un goût exquis et très-recherchée,
Esp. 9. Le TÉTRAS Perdrix grise, Te/rao
Perdrix, le front , les côtés de la tête et la gorge,
d’un rouge clair; le dessus de la tête d’un brun
roussâtre varié de taches jaunâtres ; le dessus du
cou parsemé de traits cendrés, noirs et roux,
ainsi que les autres parties supérieures du corps;
la poitrine fond gris-noir ; une large lache de
couleur marron en forme de croissant au-dessous
de la poitrine; la queue composée de dix-huit
pennes: les six intermédiaires de la couleur du
dos et des couvertures supérieures de la queue;
les latérales d’un roux marron foncé; le bec et
les pieds couleur de corne; les ongles noirâtres.
La Perdrix grise, Buffon, tome 2, page 4ot.
PI. enlum. n.° 27.
Cette espèce présente plusieurs variétés; savoir!
1.0 La Perdrix grise-blanche, Buffon, 1.2,
page 415.
2.0 La Perdrix blanche.
3.0 La Perdrix à collier blanc.
4.° La Perdrix brune.
5.9 La Perdrix à gosier roux.
On trouve cet Oiseau par compagnies, en
Europe et en Sibérie, dans les champs et dans
les pâturages. Il se nourrit de blé vert, de se-
mences, d'insectes, et sur-tout de larves de
fourmis. La femelle pond ses œufs une fois
Z 2
356 SECONDE PARTIE,
l'année, dans un trou sur terre, garni de quel-
ques feuilles sèches ; ils sont au nombre de quinze
à dix-huit, et même vingt-cinq, à peu près de
la couleur de ceux de Pigeon. La chair de la
Perdrix grise est connue depuis très-long-temps
pour être une nourriture exquise et salutaire.
Os. Buffon regarde comme variété de celte espèce,
la petite Perdrix grise, qui ressemble beaucoup à la
Perdrix grise ; maïs elle est plus petite et a le bec
plus long et les pieds jaunes. C’est un oïseau de passage,
qui traverse par compagnies très-nombreuses les con-
trées moyennes de l’Europe ; elle est commune en
Orient , en Egypte, en Turquie. Elle diffère à cet
égard de la Perdrix grise qui est sédentaire.
Esp. 10. Le TÉTRAS Perdrix de montagne,
Tetrao montanus, le bec et la tête, la gorge et
le haut du corps, d’une teinte fauve ; le bas du
cou , la poitrine, le haut du ventre, les côtés et
les couvertures inférieures de la queue, d’un
marron clair ; la queue composée de vingt pennes:
les six intermédiaires d’un marron brun, variées
de gris et de blanchâtre à leur extrémité; les laté-
rales d’un marron clair ; le bec et les pieds d’un
gris-brun.
La Perdrix de montagne. Buffon, t.2, p.419.
PI. enlum. n.° 136. |
Cette espèce, qui est plus rare que les autres,
habite quelquefois avec la Perdrix grise les lieux
montagneux de l’Europe, d’où elle descend dans
les plaines ; elle est à peu près de la même taille.
Onpre V. GALLINACÉES. 357
# III. Pieds nus ou non duvetés. Tarses sans
ergot ni lubercule.
Queue courte.
Les Carizes.
Esp. 11. Le TÉTRAS Caille, Tetrao Cotur-
nix , le dessus de la tête varié de noir et de rous-
sâtre ; trois bandes longitudinales étroites et
blanches sur le sommet et sur les côtés de la tête;
le cou, le dos, le croupion et les scapulaires mé-
langés de jaunâtre sur le milieu des plumes, de
noir, de roux, de gris sur les bords et à l’extré-
milé; la poitrine roussâtre ; le ventre d’un blanc
sale ; les pennes des ailes d’un gris-brun, variées .
de bandes transversales roussâtres , de même que
la queue, dont le fond est noirâtre; le bec cen-
dré; les pieds couleur de chair; les ongles blan-
châtres.
La Cailie. Buffon, tome 2, page 449, pl. 1@
PI. enlum. n° 170. "
Voyez l'Art d’empailler les Oiseaux, pl. x.
Cette espèce présente deux variétés ; savoir :
1.0 Le Chrokiel ou grande Caille de Pologne,
Buffon , tome 2, page 476.
2.0 La Caille blanche, Buffon, À. 2, p. 476.
. Cette espèce, qui a l'habitude de changer de
climat et de s'aider du vent pour faire ses tra-
versées, savoir, du vent du Nord lorsqu'elle
quitte l'Europe pour gagner la côte d'Afrique,
Z 3
358 SECONDE PARTIE.
et de celui du Sud pour fuir les grandes chaleurs
de la Barbarie, et revenir jouir de la douce tem-
péralure de nos climats, est un Oiseau très-
répandu. En effet, on la trouve au Cap de Bonne-
Espérance, et dans toute l'Afrique habitable ;
en Espagne, en Italie, en France, en Suisse,
dans les Pays-Bas, en Allemagne, en Angle-
terre, en Ecosse, en Suède, et jusqu’en Islande ;
et du côté de l'Est, en Pologne, en Russie, en
Tartarie, et jusqu’à la Chine, et même aux iles
Malouines. La Calle se trouve donc par-tout,
et par-tout on la regarde comme un fort bon
gibier, dont la chair est de bon goût, et aussi
saine que peut l’être une chair aussi grasse. Cet
Oiseau se nourrit de blé, de millet, de chenevis,
d'herbe verte, d'insectes, de toutes sortes de
graines. Au printemps, les Carlles se tiennent
dans les prés, les blés en herbe, (on les désigne
à cette époque par le nom de Caïlles vertes ); en
été, elles se retirent dans les blés mürs, et quand
“ls sont coupés, dans les chaumes ou les brous-
sailles, Les femelles, pour faire leur nid, creu-
sent un trou en terre avec leurs ongles, et le
garnissent d'herbes et de feuilles. La ponte est
ordinairement de douze à vingt œufs grisâtres,
mouchetés de brun; l’incubation dure vingt-un
jours. Les Carlleteaux naissent couverts de duvet,
et courent presque en sortant de la coque; ils
prennent leur accroissement promptement, et au
bout de trois mois ils sont en état de voyager. La
Orne V. GazzinAcées. 35g
Caille ne produit point en captivité ; sa longueur
est de sept pouces et demi (202 millim.), et son
vol de quatorze pouces (379 millim. ).
Ogs. On chasse les Caïilles au tramail ou hallier ,
au traîneau, à la tirasse, au fusil. Voyez sur la
fécondité des Cailles et des Perdrix , la page 152 de
la première partie de cet Ouvrage,
Fin du cinquième Ordre.
Z 4
360 SECONDE PARTIE."
LR LR VV VV'R
ANALYSE ®
DU SYSTÈME DE LINNÉ
SUR LES OISEAUX.
ORDRE VIH
PASSERE AU X.
CARACTÈRES DES ÜISEAUX DE CET ORDRE.
Lx Bec des Passereaux, fait en forme de cône
et terminé en pointe, leur sert à saisir, lacérer,
percer les graines. On peut le comparer à des
pinces.
Les Pieds grêles, à doigts divisés, servent à
quelques espèces pour courir avec rapidité, et à
quelques autres pour sauter.
Leur Chaïr est tendre, délicate dans ceux qui
se nourrissent de graines, agréable dans ceux
qui mangent des insectes.
Ces Oiseaux cherchent leur nourriture sur les
OnDre VI. PAssEnEAUx. 361
arbres : ils vivent de semences, de fruits, de
baies, d'insectes.
Ils construisent leurs AN'ds avec beaucoup
d'art. Ils nourrissent leurs Pefifs à la becquée. Ils
sont monogames , un mâle s’appareillant avec une
seule femelle. La plupart des Oiseaux de cet
Ordre ont le chant plus ou moins mélodieux.
TABLE SYNOPTIQUE,
OU
DISPOSITION ARTIFICIELLE
DES GENRES.
* L. Becs forts, éphis.
109. Gros-BEc, Loxr4a. Bec en cône, ovale,
renflé à sa base.
112. Pinson, FRINGIzzA. Bec en cône, terminé
en pointe.
Payrorome, PHYToTomA. Bec en cône,
droit, dentelé par les bords.
110. Bruant, EmBERIzA. Bec presque en cône.
Mandibule inférieure plus large,
resserrée sur les côtés.
Cozrou, Cozrus. Bec convexe en dessus,
un peu rétréci en dessous,
362 SEcONLE Parvrx.
* II. Becs courbes.
* Mandibule supérizure recourbée à la pointe.
118. Encouzevenr, CaprimuiGus. Bec aplati
vers la base. Gosier garni
d’un rang de cils en forme
de moustaches.
117. Hinonpezce, HIRUN Do. Bec aplati et large
vers la base. Langue courte,
fendue.
119. Mavaxin, Prpr4. Bec plus court que la
tête, en alêne, à trois pans ou
angles.
* IIL PBecs échancres.
* Mandibule supérieure échancrée vers la pointe.
107. Grive, TurDus. Bec en alène, cylindri-
que, en couteau, comprimé à la
base. Gorge garnie de poils ou de
cils dirigés en avant.
113. Gosr-moucae, WMuscircap4. Bec en alène,
garni de cils à sa base.
108. Corinca, AmpPexzis. Bec en alêne, droit,
| convexe, aplati à la base.
111. TANGARA, T'aNA4GRA. Bec en alêne, en
forme de cône à la base, aigu.
* IV. Becs simples.
* Bec droit, entier, aminci ou effilé.
116, Mésance, PArus. Bec en alène, garni à sa
base de plumes tournées en devant.
_ Onpne VI. PASSERFAUx. 363
114. Fauverre, MoracirrA. Bec en alêne. Ongle
du doigt postérieur d’une lont
gueur médiocre.
105, ALOUETTE, ALAUDA. Bec en alène. Ongle
du doigt postérieur très-long.
106. Érounneau, Srurnus. Bec en aléne, com-
primé par les côtés, terminé
en pointe mousse.
104. Picron, Corums4A. Bec un peu voûté. Na-
rines à moitié recouvertes par une
membrane molle, renflée,
24h02.)
Disposition naturelle et numérique des Genres.
GENRE 104.
PIGEON , COLUMBA. Bec droit , renflé
à la base , un peu incliné vers la pointe.
Narines oblongues, à moitié recouvertes
par une membrane molle , renflée.
Langue entière.
Queue composée de douze pennes.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs ,
un postérieur , tous séparés jusqu’à leur
origine,
Espèce 1. Le PIGEON Biset , Columba Oenas,
le corps d’un cendré blanchâtre ; la gorge à reflets
d’un vert doré; deux bandes noires transversales
364 SECONDE PARTIE.
sur les ailes ; le croupion blanc; le bec d’un rouge
pâle; les pieds d’un rouge plus vif; les ongles
noirs.
Le Biset. Buffon, tome 2, page 498. PI, enl.
mA ro.
Il habite les tours et les rochers de l'Europe et
de la Sibérie. A l'approche de l'hiver, il voyage
vers le Midi.
Le Pigeon Biset a été regardé jusqu'ici comme
la souche primitive des autres Pigeons dont on
atiré, par la domesticité , les races secondaires
et leurs variétés, dont les principales sont :
1.0 Le Pigeon de colombier, Columba domes-
dica ; cet Oiseau est, de tous les descendans du
Biset, celui qui y tient de plus près par la taille
et par les couleurs.
2.9 Le Pigeon Romain, Columba Hispanica.
Buffon, tome 2, page 510. PI. enlum. n.° 110.
3.0 Le Pigeon pattu, Columba dasypus.
4.9 Le Pigeon huppé, Columba cristata. Buf.
tome 2, page 510.
5.0 Le Pigeon de Barbarie, Columba Barba-
rica. Buffon , tome 2, page 5r9.
6.2 Le Pigeon nonain, Columba cucullafa.
Buffon, tome 2, page 522, pl. 19. -
7. Le Pigeon frisé, Columba hispida. Buffon,
tome 2, page 919.
8.0 Le Pigeon à cravate, Columba turbia.
Buffon , tome 2, page 513, pl. 23.
9° Le Pigeon Polonais, Columba Polonica.
Buffon , tome 2, page 513, pl. 20,
Onpne VI. PAssEREAUXx. 365
10.0 Le Pigeon-Paon , Columba lalicauda.
Buffon , tome 2, page 512, pl. 22.
11.0 Le Pigeon tournant ou le Batteur, Co-
lumba percussor.
12.° Le Pigeon culbutant, Columba gyratrix.
Buffon , tome 2, page 517.
13.2 Le Pigeon cuirassé, yrRa galeata.
Buffon , tome 2, page 515.
14.0 Le Pigeon Turc, Columba Turcica. Buf.
tome 2, page 510.
15.° Le Pigeon messager, Columba tabellaria.
16.9 Le Pigeon grosse-gorge, Columba guttu-
rosa. Buffon, tome 2, page 505, pl. 17 et 18.
Le Pigeon se trouve en Europe, en Barbarie.
La domesticité en produit des variétés innombra-
bles. C’est un Oiseau de passage, qui fait deux
pontes par an dans l’état de nature; dans l’état
de domesticité , le nombre des pontes est de neuf
à onze par an. Chaque ponte est de deux œufs,
que le père et la mère couvent alternativement.
Ils nourrissent leurs petits avec des grains ma-
cérés qu'ils font remonter de leur jabot. Leur
chair est très-bonne à manger. On employait
autrefois le Pigeon messager pour porter des
lettres.
Ogs. Les personnes qui désirent des détails sur
l'utilité des Pigeons , peuvent consulter l'excellent
mémoire de M. de Z’itry, dont l'extrait est inséré
dans le dix-septième volume du nouveau dictionnaire
d'Histoire Naturelle , page 553 et 554.
Esp. 2. Le PIGEON Ramier, Co/umba Pa-
566 SECONDE PARTIE,
lumbus , la tête d’un cendré foncé; les côtés et
le dessus du cou d’un vert doré, changeant en
bleu ou en couleur de cuivre rosette; un croissant
blanc sur chaque côté du cou; le haut du dos et
les couvertures supérieures des ailes d’un cendré
brun; le ventre, les flancs, les plumes des jambes
et celles qui recouvrent la queue en dessous, d’un
gris blanc; le bec jaunâtre ; les pieds rouges; les
ongles noirs.
Le Ramier. Buffon, tome 2, page 531, pl. 24.
PI. enlum. n.° 316.
On le trouve dans les forêts d'Europe, en
Suède, en Russie, et rarement en Sibérie; il se
rendait autrefois en Egypte des environs de l’an-
cienne Troye ; c’est un oiseau voyageur qui
arrive dès le mois de février, et qui nous quitte
au mois d'octobre ou de novembre. Il voyage en
troupes. Il établit son nid sur les arbres les plus
élevés, et le construit avec des buchettes; ce nid
est grand, assez plat, d’un tissu lâche. La fe-
melle pond des œufs plus gros que ceux du
Pigeon domestique , auxquels ils ressemblent
d’ailleurs beaucoup. Elle les couve pendant-qua-
torze jours. Le roucoulement du Ramier est plus
fort que celui du Pigeon.
Esp. 3. Le PIGEON Tourterelle, Columba
Turtur, le dessus de la tête cendré; le devant
du cou et le haut de la poitrine de couleur vi-
neuse ; le bas de la poitrine et les flancs d’un
Onpne VI. PAssEngAUx. 367
gris brun; le venire, les jambes et les couver-
tures inférieures de la queue blancs; une espèce
de demi-colliermoir.sur craque côté du cou ;
l'œil entouré d’une peau nuetougeâtre ; l'iris jau-
nâtre ; le bec d’un brun bleuitre; les pieds rouges;
les ongles noirs.
La Tourterelle. Buffon, t. 2 > p.545, pl, 25.
PI. enlum. n.° 394.
Cette espèce présente deu: variétés ; savoir :
1.9 La Tourterelle à collie. Buffon, tome 2,
page 550, pl. 26. PI. enlum.n.° 244.
2.9 La Tourterelle blancie. Buffon , tome 2,
pl. 27.
On la trouve en Europe, à la Chine, aux
Indes, dans les îles de l'Oéan indien et de la
mer du Sud. Elle voyage paï troupes. La femelle
établit son nid dans les bos les plus épais, au
sommet des arbres les plus éevés, et le construit
avec des buchettes. Elle ponc deux œufs blancs,
et très-rarement trois, semlables à ceux des
Pigeons. Cet Oiseau a onze >ouces (298 mill. )
de longueur.
Os. Les Tourterelles ressemblent parfaitement
aux Pigeons pour le naturel et es mœurs ; elles ont
le mème instinct et les mêmes hbitudes , mangent et
boivent de même , se réunissenlaussi en troupes plus
ou moins nombreuses dans une tertaine saison ; elles
ont encore de l’analogie dans le gestes et les cour-
bettes du mâle vis-à-vis de sa ferelle , dans leur voix
eu dans leur gémissement plainif, dans la manière
368 SECONDE ParrTre.
de couver et d'élever leurs petits, dans le même nombre
d'œufs, etc.
GENRE 105.
ALOUETTE, 4LAUDA. Bec cylindri-
que , en alène , :e prolongeant en ligne
droite : Mandibule. égales, béantes extérieu-
rement à la base.
Langue fourchie ou divisée vers la pointe
‘en deux parties.
Narines rondes à demi-découvertes.
Queue composé de douze pennes.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs;
un postérieur, tois séparés environ jusqu’à
leur origine.
Ongle du doig! postérieur presque droit ,
plus long que le woigt.
* [. ÆEoèces non huppées.
Espèce x, L'ALJUETTE commune , A/auda
arvensis, la gorgcblanche; le devant du cou,
de même que tout e corps en dessous, d’un blanc
teinté de roussâtr, avec des taches longitudi-
nales noirâtres su le devant du cou; les flancs
d’un gris clair et nussâtre ; les deux pennes ex-
térieures de la queie blanches en dehors sur leur
longueur : les dex intermédiaires noirâtres sur
le milieu de léur longueur, et d’un gris brun
dirant au roussâtr: sur leurs côtés.
L’Alouette,
Onpnr VI. PAssenrAux. 369
L’Alouette. Buffon, tome 5, Page 1, pl. 1. PL
. enlum. n.° 363, fig. 1.
Cette espèce présente quatre rvaliétés ; Savoir :
1.9 L’Aloueite blanche. Buffon , t. 5, p. 20.
2.9 L’Alouette noire. Buffon , tome 5 , page 22.
3.0 L’Alouelte couleur de café au lait.
4.° L’Alouette à bec croisé.
On la trouve dans tout l’ancien continent,
dans les champs. Elle est un peu plus grosse que
le Morïneau franc ; elle se nourrit de graines, de
fourmis et d’autres insectes. Son vol est perpen-
diculaire, et son chant agréable. Cet Oiseau fait
deux ou trois pontes par an, Il engraisse facile-
ment, sur-tout en automne ; sa chair est délicate.
Dans l’état de captivité, P4louelte vit neuf à dix
ans, quelquefois plus. Sa longueur totale est
d'environ sept pouces ( 189 millim.}), et son en-
vergure de douze pouces et demi (338 mill. ).
Ogs. On chasse les Alouettes aux filets, au mi-
roir , etc.
Esp. 2. L'ALOUETTE des bois, Alauda ar-
borea , la tête marquée par une espèce de cou-
ronne blanchätre.
L’Alouette des bois ou le Cujélier. Buffon ,
t.5,p. 25, pl. 2. PL. enlum. n° 660, fig. 2.
On la trouve en France, en Italie, en Alle-
magne, en Suisse, en Angleterre, en Suède,
en Russie, en Sibérie, jusqu’au. Kamtschatka ,
et dans l'ile de Madère. Elle est plus petite et
Aa
370 SECONDE PARTIE.)
plus courte que l’Alouetle commune ; sa longueur
est de six pouces ( 162 millim. ). Elle s'établit sur
les arbres, vole par troupes, et chante le jour
comme la nuit. La femelle pond deux fois par
an cinq œufs noirâtres, tachelés de brun. Elle
construit son nid avec des graminées sèches en-
trelacées de poils. Cet Oiseau devient très-gras
en automne ; on le prend aux collels et aux rat-
neaux.
Esp. 3. L’ALOUETTE des prés, Alauda
* pratensis , le dessus. du corps de couleur olivâtre,
varié de noir dans la partie antérieure, et d’oli-
vâtre pur et sans mélange dans la partie posié-
rieure ; le dessus du corps d’un blanc jaunâtre,
avec des taches noires longitudinales sur la poi-
trine et les côtés; les deux pennes extérieures de
la queue bordées de blanc.
La Farlouse ou lAlouette des prés. Buffon ,
t.5, p.35, pl. 3. PL'enlum. n.° 660, fig..r.
Cette espèce présente deux variétés ; savoir :
1.0 La Farlouse blanche.
2.0 La Farlouse à pieds noirs.
On la trouve dans la plus grande partie de
l'Europe. La femelle établit son nid sur terre, sur
des touffes de graminées, et elle le fortifie avec
des poils et des crins de cheval. Elle pond cinq à
six œufs brunâtres. Cet Oiseau se nourrit de se-
mences et d'insectes; son chant est très-agréable.
Cette espèce est plus petite que FA/ouette com-
Onpne VI. Passenraux. 371
mune; sa longueur est de cinq pouces et demi
(148 millimètres ).
Esp. 4. L’'ALOUETTE Pipi, Alauda tri-
vialis , le dessus du corps d’un brun verdûtre,
varié ou plutôt ondé de noirâtre; le dessous d’un
blanc jaunâtre moucheté irrégulièrement sur la
poitrine et sur le cou; le fond des plumes d'un
cendré foncé; deux raies blanches sur les ailes;
le bec et les ongles noirs.
L’Alouette Pipi. Buffon, 1.5, p. 39, pl. 4.
On la trouve en France, en Allemagne , en
Angleterre, en Suède; elle est beaucoup moins
commune dans nos pays que l’Æ/ouetle commune.
C’est la plus petite de nos Alouettes de France ;
elle n’a en tout qu'environ cinq pouces et demi
( 148 millim.) de longueur. Elle se nourrit prin-
cipalement d'insectes et de graines. Elle fait son
nid avec des tiges de FAR desséchées, dans un
creux de gazon; la ponte est de quatre à cinq
œufs, marqués de brun vers le gros bout.
Esp. 5. L’'ALOUETTE Locustelle, Æ/auda
Locustella , la tête et le dessus du corps d’un
brun jaunâtre , avec des taches obscures; les
pennes des ailes brunes, bordées de jaune sale;
celles de la queue d’un brun foncé; des espèces
de sourcils blanchâtres ; le dessous du corps
blanc , teinté de jaune:
La Locustelle. Buffon , tome 5, page 42.
Aa 2
\
372 SECONDE PARTIE,
On la trouve en Angleterre, où on Pappelle
Alouette des saules, parce qu’on la voit tous les
ans revenir visiter certaines saussaies du terri-
toire de Whitheford en Flint-shire, où elle passe
tout l'été. Cette Alouelle est encore plus petite
que la précédente, et c’est la plus petite de toutes
celles d'Europe.
Esp. 6. L’'ALOUETTE Spipolette, A/auda
campestris , la tête et tout Le dessus du corps d’un
gris brun, teinté d’olivâtre ; les sourcils, la gorge
ettout le dessous du corps d’un blanc jaunâtre,
avec des taches brunes oblongues sur le cou et la
poitrine; les pennes de la queue noirâtres, excepté
les deux intermédiaires qui sont d’un gris brun;
le bec noirâtre ; les pieds bruns.
La Spipolette. Buffon, tome 5, page 43.
On la trouve en France, en Italie, en Alle=
magne, en Angleterre, en Suède. Elle est un
peu plus grosse que la Farlouse, et se tient dans
les friches et les bruyères. Elle a dans la queue
un mouvement semblable à celui de la Farlouse
et de la Lavandière. On élève les jeunes à cause
de leur ramage. On prend cet Oiseau aux filets,
avec des gluaux, etc.
Esp. 7. L'ALOUETTE Girole, Alauda lta-
lica, la tête et tout le dessus du corps varié de
brun marron, de brun plus clair , de blanchâtre
et de roux vif ; le dessous du corps blanc; le der-
rière de la tête ceint d’une espèce de couronne
Onpne VI. PASsEREAUx. 373
blanchâtre ; les pennes des ailes d’un brun mar-
ron; les deux pennes intermédiaires de la queue
toutes blanches. ;
La Girole. Buffon, tome 5, page 47.
_ On la trouve en Italie, suivant Æ/drovande
qui ne l’a vue qu’une seule fois dans les environs
de Bologne. Quelques Naturalistes la regardent
comme une variété de l’Ælouelle commune.
Esp. 8. L'ALOUETTE Calandre, Alauda
Calandra, la gorge et le ventre blancs; au-dessous
de la gorge un demi-collier noir qui forme, dans
quelques individus , une grande plaque noire qui
couvre le haut de la poitrine; les flancs d’un brun
roussâtre ; les pennes des ailes brunes, bordées
de blanchâtre; les pennes extérieures de chaque
côté de la queue entièrement blanches en dehors :
la seconde et la troisième blanches au sommet ;
le bec, les pieds et les ongles blanchâtres.
La Calandre ou grosse Alouette. Buffon, 1.5,
p. 49. PL. enlum. n.° 363; fig. 2.
On la trouve en Provence, en Languedoc, en
Italie, aux Pyrénées, en Sardaigne, en Syrie,
dans la Russie méridionale, dans les déserts de
la T'artarie situés entre le T'anaïs et le Volga, et
même en Amérique. Elle est de la grosseur du
Cochevis ; elle a environ sept pouces (189 mill. )
de longueur , et treize pouces et demi (365 m.)
de vol ou d'envergure. Elle a même le talent de
contrefaire parfaitement le ramage de plusieurs
Aa 3
374 SECONDE PARTIE.
oiseaux, et le cri de quelques quadrupèdes. On
l'élève à cause de son chant, qui est très-agréable.
La femelle établit son nid sur terre, et pond
quatre ou cinq œufs.
Esp. 9. L'ALOUETTE Rousseline, Alauda
Mosellana , le dessus de la tête et du corps varié
de roux et de brun; les côtés de la tête roussà-
tres, marqués de trois raies brunes presque pa-
rallèles ; la gorge d’un roux très-clair; la poi-
trine d’un roux un peu plus foncé, et semé de
petites taches brunes fort étroites ; le ventre et
les couvertures inférieures de la queue d’un roux
clair; les pennes de la queue et des ailes noirà-
tres, bordées du même roux; le bec et les pieds
jaunâtres.
LaRousseline ou Alouette des marais. Buffon,
4. 5, p. 60. PI. enlum. n.° 667, fig. 1.
On la trouve en Allemagne, en Alsace, en
Lorraine, et sur les bords de la Moselle. Elle est
plus mince et plus petite que lÆ/ouelte commune ;
son ramage est agréable, et elle le fait entendre
dès le matin.
* IL Espèces huppées.
Esp. 10. L'ALOUETTE Cochevis, Æ/auda
crislala , la tête ornée d’une huppe en forme de
crête; une bande d’un gris roussâtre de chaque
côté de la tête; les ailes d’un gris brun; les deux
pennes intermédiaires de la queue de la même
Onpne VI. Passenraux. 375
couleur; l'iris cendré; le bec brun en dessus,
blanchätre en dessous; les pieds et les ongles
d'un gris blanchâtre.
Le Cochevis ou la grosse Alouette huppée.
Buffon, t. 5, p.66, pl. 5. PL. enl. n.° 505, fig. 1.
On la trouve en France, en Italie, en Alle-
magne, en Danemarck, en Russie, sur le bord
des chemins et des eaux. Elle est plus grosse que
lAlouetie commune ; elle a environ neuf pouces
(244 mill.) de longueur, et dix pouces et demi
(284 millim. ) devol ou d'envergure. Cet oiseau
vit solitaire. Son chant est très-agréable. La fe-
melle pond deux fois par an, de quatre à cinq
œufs.
Os. On prend le Cochevis aux piéges, aux col-
lets, aux traineaux , etc.
Esp. 11. L’ALOUETTE Lulu , A/auda ne-
morosa, la tête ornée d’une huppe ; le plumage
brunâtre en dessus, blanc ou jaunâtre en dessous;
les pennes de la queue noires : les deux exté-
rieures blanches sur le bord externe; les pieds
rougeàtres.
La Lulu ou petite Alouette huppée. Buffon,
t. 5, p.74. PL enlum. n.° 503, fig. 2.
On la trouve en France, en Italie, en Autri-
che, en Silésie, en Pologne, en Angleterre; elle
est plus petite que le Cochevis. Elle vit solitaire,
niche dans les bois et les buissons. La ponte est
de quatre à cinq œufs d’un blanc sale teinté de
Aa 4
376 Srconve Panier.
brun, et piqueté de rougeâtre. La Lulu est beau-
coup plus petite que le Cochevis.
Esp. 12. L'ALOUETTE Coquillade, A/auda
undata, la tête ornée d’une huppe couchée en
arrière , formée par des plumes noires bordées de
blanc; le dessus de la tête et du corps varié de
noirâtre et de roux elair; les parties inférieures
blanchâtres; les pennes des ailes et de la queue
brunes, bordées de roux clair; le bec brun en
dec blanchâtre en dessous ; les pieds jau-
nâtres.
La Coquillade. Buffon, tome 5, page 77. PL
enlum. n.° 662.
On la trouve en Languedoc, en Provence, en
Espagne , en Afrique. Elle chante de grand.
matin, se nourrit de larves d'insectes, de che-
nilles, de sauterelles ; le mâle et la femelle ne se
quittent point.
GENRE 106.
ETOURNEAU , STURNUS. Bec en
alène , droit, en cône alongé , comprimé par
les côtés , terminé en pointe mousse : Wan-
dibule supérieure très- entière, à marges
saillantes.
Narines bordées en dessus.
Langue échancrée , aiguë.
OnDre VI. PAssEREAUXx. 377
Queue composée de douze pennes.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs :
externe uni à l'intermédiaire jusqu'à la pre-
mière phalange ; un postérieur.
Espèce 1. L'ÉTOURNEAU commun, S/urnus
vulgaris, tout le plumage d’un beau noir lustré
à reflets verts-pourpres et violets; les plumes de
la tête et du cou longues et étroites; celles du
devant du cou, de la poitrine et du ventre, ter-
minées par une tache blanchâtre; Firis de cou-
leur noisette; le bec jaunâtre à sa base, brun à
la pointe; les pieds couleur de chair; les ongles
noirâtres.
L'Étourneau. Buffon, tome 3, p. 176, pl. 15.
PI. enlum, n.° 75.
Cette espèce présente plusieurs variétés; savoir:
1. L’Étourneau blanc.
2.0 L’Étourneau blanc et noir.
3.0 L’Étourneau à téte blanche.
4.° L’Étourneau cendrée.
5.0 L’Étourneau à queue blanche.
On le trouve dans tout l’ancien continent ; il
est très-commun en France. Cet oiseau est moins
gros que le Merle ; il a huit pouces et demi (230
millim.) de fongueur. Il vole par troupes nom-
breuses, se nourrit d'insectes, de vers, de se-
mences, de baies, etc. Il s’apprivoise facilement,
apprend à parler et à sifler. La femelle établit
son nid danÿ des trous d'arbres ou de rochers,
378 SECONDE PARTIE.
dans des décombres, dans les colombiers. Elle le
garnit de feuilles sèches et d’autres matières des-
séchées. Souvent elle s'empare d’un nid aban-
donné par d’autres oiseaux. Elle pond cinq à six
œufs d’un vert cendré. Les petits, lorsqu'ils sont
jeunes, sont d’une couleur cendrée.
Esp. 2. L'ÉTOURNEAU Merle d’eau , S/ur-
nus Cinclus, la tête et le dessus du cou d’un
cendré marron; le dos, le croupion, le ventre,
les ailes et la queue d’un cendré noirâtre et ar-
doisé; la gorge, le devant du cou et la poitrine,
blancs; liris de couleur noisette; les paupières
blanches; le bec ardoisé; les pieds noirs.
Le Merle d'eau. Buffon, t.8, p.134, pl. 11.
PI. enlum. n.° 940.
On le trouve en Europe, en Sibérie, et dans
la Perse septentrionale. Il fréquente les bords des
rivières, les chutes d'eaux et les sources qui ne
gèlent point, dans lesquelles il plonge avec une
adresse merveilleuse, et se laisse entraîner à la
rapidité du courant pour y chercher des clo-
portes aquatiques et autres insectes, dont il fait
sa nourriture. Il n’est point palmipède, il ne nage
point; mais il s'enfonce sous l’eau en continuant
de marcher comme sur la terre, suivant le cours
de son lit, et agitant ses ailes d’un petit tré-
moussement pour se soutenir. Il-vit solitaire pen-
dant l'hiver ; mais l'été il vole le plus souvent
par couples. Il ne se nourrit que d'insectes , et
Onpre VI. Passrensaux. 379
n’est nullement granivore. Il diffère des Mota-
cilles par ses narines presque recouvertes en
entier par une membrane sèche. Il remue conti-
nuellement la queue. La femelle établit son nid
sur terre, sur les bords des rivières; elle le cons-
truit avec du foin ou des chaumes entrelacés par
des fibres. Elle le garnit en dedans avec des
feuilles de chêne, et en munit l'entrée, qui est
assez ample, avec des mousses. Elle pond cinq
œufs blancs, qui offrent une espèce de teinte
rougeâtre. Cet Oiseau est de la grandeur du :
Merle ; sa longueur totale est de sept pouces et
demi ( 102 millimètres ).
GENRE 107.
GRIVE, TURDUS. Bec cylindrique en
couteau : Mandibule supérieure échancrée et
recourbée à la pointe.
Narines nues , à moitié recouvertes en
dessus par une membrane.
Gorge cihée ou garnie de quelques poils
ou cils roides dirigés en avant.
Langue garnie de petites échancrures , ou
lacérée.
Queue composée de douze pennes.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs :
l'intermédiaire uni à l'externe jusqu’à la pre-
mière phalange ou articulation ; un pos-
térieur, \
380 SECONDE PARTIE,
* I. Plumage grivelé ou marqué sur la poitrine
de pelites mouchetures assez irrégulièrement
disposées.
Les GRIVES.
* 1, Le dessous des ailes de couleur rousse.
Espèce 1. La GRIVE chanteuse, Turdus mu-
sicus , le dessus de la tête et du corps d’un gris
brun; les joues, la gorge , le devant du cou et
la poitrine , d’un blanc roussâtre, avec des taches
noirâtres plus petites et moins nombreuses sur le
fond blanc du ventre; les jambes d’un gris tirant
sur le roux; les pennes de la queue d’un gris
roux en dessus et cendrées en dessous ; le bec
brun; les pieds gris-brun.
La Grive. Buffon , iome 3, p. 280. PI. enlum.
n.° 406, sous la dénomination de Zztorne. Il y a
‘erreur de nom.
Cette espèce présente trois variétés ; savoir :
1.0 La Grive à téte blanche.
2.9 La Grive huppée.
3.0 La Grive toute blanche, avec quelques
taches brunâtres.
On la trouve en Europe, dans les bois. Pen-
dant les belles soirées du printemps, elle fait en-
tendre, du sommet des arbres les plus élevés,
son chant agréable, qui tient de celui du Ros-
signol. La femelle construit son nid avec de la
Onpre VI. PAssEnrAUx. 381
terre , mêlée avec des mousses et des chaumes, et
lenduit intérieurement avec de l'argile. Elle
pond deux ou trois fois par an, cinq ou six œufs
d’un vert bleuâtre, marqués de quelques taches
noires. Elle est plus petite que la Draine ; elle a
environ neuf pouces ( 244 millim. ) de longueur.
Sa chair est d’un goût délicat.
Ons. Cette Grive a été confondue avec le Mauvis.
C'est l'espèce la plus commune dans les pays de
vignobles , et c'est la plus délicate ; sa chair est un
très-bon manger. Les Romains chez lesquels les
Grives étaient au premier rang parmi les oiseaux , les
conservaient toute l’année , et les engraïssaient dans
des espèces de volières. On prend ces oïseaux aux
lacets , aux filets ; on les chasse au fusil, à la hutte
ambulante, etc.
Esp. 2. La GRIVE Mauvis, Turdus Iliacus
le dessus de la tête, du cou et de tout le corps,
d’un gris brun; une bande jaunâtre de chaque
côté de la tête; la gorge et le devant du cou jau-
nâtres, variés de taches noirâtres; la poitrine, le
ventre, et les plumes du dessous de la queue,
blanchâtres , marqués de taches de gris-brun ;
les pennes des ailes et de la queue d’un gris-brun
et cendrées en dessous ; l'iris de couleur noisette;
le bec noirâtre ; les pieds d’un gris-clair ; les on-
gles bruns.
Le Mauvis. Buffon, tome 3, page 309. PI. enl,
n.° 51.
On le trouve en Europe. Il voyage par troupes
382 SECONDE PARTIE.
nombreuses : il est plus petit que la Z#orne ; il a
près de huit pouces ( 217 millim.) de longueur.
La femelle établit son nid dans les buissons et les
haies. Elle pond six œufs d’un vert bleuâtre, ta-
chetés de noir. Son chant, au printemps, est
agréable. Comme cet oiseau aime beaucoup les
raisins , il cause de grands dommages dans les
vignes. Il se nourrit aussi de baies, de graines,
de cerises et autres fruits tendres; de vermis-
seaux, de chenilles, elc. Sa chair acquiert en
automne cette délicatesse, ce goût fin qui la fait
autant rechercher que celle des Grives. Ces Oi-
seaux, moins méfians que les autres Grives, se
prennent plus fréquemment au lacet.
*X 2, Le dessous des ailes de couleur blanche.
Esp. 3. La GRIVE Draine, Turdus viscivo-
rus, le dessus de la tête, du cou, et tout le
dessus du corps, d’un gris-brun ; les couvertures
des ailes bordées de roux; la gorge et le dessous
du corps d’un blanc roussâtre , marqueté de
taches noirâtres de différentes formes; les pennes
de la queue d’ün blanc roussâtre à la pointe : les
trois premières blanches à leur extrémité; le bec
jaune à sa base et à ses angles, brun dans le reste
de sa longueur ; les pieds jaunâtres ; les ongles
noirs.
La Draine. Buffon, tome 3, page 205, pl. 19,
fig, 1. PL. enlum. n° 489.
Onpne VI. PAssEnrAUx. 303
On la trouve en Europe, dans les bois. Cette
Grive est la plus grande et la plus grosse de toutes
celles d'Europe; elle a onze pouces ( 298 mill. )
de longueur. Elle se nourrit de baies de gui,
d'if, d’aubepine , de larves et d'insectes. On l’en-
tend chanter au printemps, perchée sur le som-
met des arbres. Le mâle et la femelle vohigent
sans cesse dans les bois. Celle-ci construit son
nid avec des feuilles et des chaumes de grami-
nées entrelacés. Elle le garnit en dedans d'herbe,
de mousses, de lichens, de feuilles sèches, et
Faffermit en dehors avec des petils morceaux de
bois. Elle pond deux fois par an, quatre à cinq
œufs d’un incarnat sale, bigarrés de taches rou-
geâtres. La chair de cette Grive n’est pas aussi
recherchée que celles des autres espèces.
Esp. 4. La GRIVE Litorne, Turdus pilarts ,
la tête, le dessus du cou, le bas du dos, le crou-
pion et les couvertures supérieures de la queue,
d’un cendré varié de quelques taches noires sur
la tête ; le haut du dos et les couvertures des ailes
d’un brun roussâtre ; la gorge blanche; le devant
du cou et la poitrine roussâtres, avec une tache
noire sur le milieu de chaque penne; le ventre et
les couvertures inférieures de la queue blancs ;
les deux pennes intermédiaires de la queue d’un
gris-brun , cendrées en dessous; le bec jaunâtre ;
les pieds et les ongles bruns.
La Litorne. Buffon , t.3, p.301, pl. 19, fig. 2.
PI, enlum, n° 490, sous le nom de Calandrote.
384 SECONDE PARTL:E.
Cette espèce présente plusieurs variétés de
grandeur et de couleur. |
On la trouve en Europe, en Sibérie, dans la
Syrie, dans les forêts. Elle est un peu moins
grosse que la Draïne ; elle a dix pouces ( 271 m.)
de longueur. Cet Oiseau voyage par troupes
nombreuses , et se nourrit de fruits et de baïes
de houx, d’aubépine, d’alisier, de genevrier; de
limaces, de vers, etc. La femelle établit son nid
sur les arbres les plus élevés.
Os. Les Romains nourrissaient avec grand soin
des Litornes dans leurs volières, les engraissaient et
faisaient beaucoup de cas de leur chair, quoïqu’elle ait
un goût un peu amer. Horace dit aussi : Vihil melius
Turdo. On prend ces Oiseaux au rejet, à la pipée,
aux filets, aux collets.
* IT, Plumage uniforme ou varié seulement par
de grandes parties, ou moucheté.
Les MeRzESs.
* 1. Espèces non huppées.
Esp. 5. La GRIVE Merle, Turdus Merula ,
tout le plumage d’un noir pur ; le bec et le tour
des yeux d’un beau jaune; Firis et les pieds
noirs; le talon et la plante des pieds d’un jaune
sale.
Le Merle. Buffon, tome 3, page 330, pl. 20.
PI. enlum. n.° 2, le mâle; et 555, la femelle.
Cette espèce présente plusieurs variétés; savoir :
1.9
Onpne VI. PASSEREAUX. 383
1.9 Le Merle à.téte blanche.
-,2.0 Le Merle varié.
. 3,0 Le Merle blanc.
+ 4% Le Merle roux ou couleur de café au lait.
On le trouve dans les bois et les buissons de
l'Europe tempérée ; pendant l’été on le voit près
des jardins et près des maisons: il se trouve aussi
en Syrie. C’est un oiseau solitaire, timide, in-
quiet ; il se nourrit de baies , et sur-tout de celles
de genièvre; on doit même le regarder comme
un oiseau disséminateur, Il chante dès le com-
mencement du printemps; sa voix est forte. Il
s’apprivoise facilement , et il apprend alors à
siler différens airs, et même à parler. La fe-
melle établit son nid dans les haies et les buissons.
Elle le construit avec des mousses et des chau-
mes, l’'enduit d'argile ou de terre détrempée, et
le garnit intérieurement de foin. Elle pond quatre
ou cinq œufs d’un vert bleuâtre, marqués de
taches obscures. Le Werle a dix pouces (271 m.)
de longueur.
OBs. Quoique cet oïseau soit très-méfiant, il donne
facilement dans les piéges qu'on lui tend. On le prend
de différentes manières, aux gluaux , à l’araignée ,
aux eollets , au rejet portatif, à la fossette, à la
repenelle , et à tous les piéges dont en se sert pour
les grives.
Esp.6. La GRIVE Merle à plastron blanc,
Turdus torquatus , le fond du plumage noir; les
plumes de la poitrine, du ventre et des ailes,
Bb
386 SECONDE PARTIE.
émaillées ou bordées de blanc ; un collier ou plas-
tron blanc sur la poitrine; le bec jaune dans un
tiers de sa longueur, noir dans le reste; l'inté-
rieur du bec et les coins jaunes; l'iris d’un brun
foncé; les pieds bruns.
Le Merle à plastron blanc. Buffon, t.3, p.340,
pl. 21. PI. enlum. n.° 516, sous le nom de Merle
à collier.
On le trouve sur les montagnes de la France,
de la Suisse,'de la Savoie, de la Suède, de
l'Écosse, de l'Angleterre, de la Grèce. Il est
plus grand que le Werle ; il a environ onze pouces
(298 millim.) de longueur. C’est un Oiseau de
passage ; il voyage par Familles de huit à douze.
Il se nourrit d'insectes et de baies, sur-tout de
celles du lierre qui sont pour lui un aliment de
choix. Sa chair est fort bonne à manger. La fe-
melle établit son nid sur terre au pied d’un
buisson.
Ozs. Montbeillard regarde le Merle de montagne
de Brisson comme la femelle du Merle à plastron
blanc , et son opinion me paraît très-fondée.
Esp. 7. La GRIVE Merle de roche, Turdus
saxafilis , la tête et le cou comme recouverts d’un
coqueluchon cendré , varié de petites taches
rousses ; le dos rembruni près du cou, et d’une
couleur plus claire près de la queue; les dix
pennes latérales de la queue rousses , les deux
intermédiaires brunes; la poitrine et tout le des-
sous du corps orangés, variés par de petites
Onpne VI. PAssEREAUx. 38?
mouchetures, les unes blanches, les autres bru
nes; le bec et les pieds noirâtres.
Le Merle de roche. Buffon, tome 3, p. 351,
pl. 23. PI. enlum. n.° 562.
Le nom qu’on a donné à cet oiseau, indique
assez les lieux où il faut le chercher. On le trouve
en quelques endroits de l'Allemagne, dans les
Alpes, dans les montagnes du Tyrol, du Bu-
gey, etc. Par une suite de son caractère méfiant,
il cache son nid avec grand soin , et l’établit dans
des trous de rochers, près du oem des ca-
vernes les plus inaccessibles. Chaque ponte est
de trois ou quatre œufs. Lorsque ses petits sont
éclos, il les nourrit de vers et d'insectes, c’est-
à-dire, des alimens dont il vit lui-même; lors-
qu’on les élève en cage , on leur donne avec
suecès la même pâtée qu'aux rossignols. Le chant
de cet oiseau, qui est doux et varié, approche
beaucoup de celui de la Fauvette ; ce Merle imite
facilement le chant des autres Oiseaux, et ap-
prend à siffler des airs de serinette.
Ozs. Ce Merle a été placé par Gmelin dans le
Genre des Pies-grièches, sous le nom de Lanius in-
J'austus.
Esp. 8. La GRIVE Merle bleu; Turdus & a
heus ,; tout le corps couvert de plumes d'un
cendré bleu, marquéés à leur extrémitéiqui est
blanchâtre, d'une ligne transversale brunes-les
pennes des ailes brunés , bordées de bleu cendré;
Bb 2
388 SECONDE PARTIE.
les grandes couvertures des ailes pareilles et ter-
* minées de blanc; la queue noirâtre avec une
bordure bleue; l'iris couleur de noisette obs-
cure; les paupières jaunes; l’intérieur du bec
orangé; l'extérieur noirâtre, ainsi que les pieds
et les ongles.
Le Merle bleu. Buffon, t.3, p.355, pl. 24.
PL. enl. n.° 250, sous la dénomination de Merle
solitaire femelle d'Ilalie.
On le trouve aux Pyrénées, en Italie, aux en-
virons de Gibrallar, et dans les iles de l'Ar-
chipel. Il est un peu moins gros que le Merle; sa
longueur totale est de huit pouces (217 millim.).
Cet Oiseau habite les montagnes , descend rare-
ment dans la plaine, et niche dans les rochers
inaccessibles ou dans les vieilles tours abandon-
nées. La ponte est ordinairement de quatre à
cinq œufs. Son chant à du rapport avec celui
du Rossignol, mais il est beaucoup plus fort.
Esp. 9. La GRIVE Merle solitaire, Turdus
solitarius, le plumage d’un brun plus ou moins
foncé et moucheté de blanc par-tout, excepté
sur le croupion et sur les pennes des ailes et de
la queue; le cou, la gorge, la poitrine et les
couvertures des ailes d’une teinte bleue , à reflets
pourpres (dans le mâle) ; l'iris d’un jaune orangé;
le bec brun; l'intérieur dû bec jaune; les pieds
bruns.
Le Merle solitaire. Buffon, tome 3, page 358.
OnDRE VI. PAssEREAUX. 389
+ On le trouve sur les hautes montagnes de
France, de Suisse, d'Italie, dans plusieurs iles
de l'Archipel et dans Pile de Corse. Il est un peu
moins gros que le Merle ; sa longueur totale est
de huit à neuf. pouces ( 217 à 244 mill.), et son
vol de douze à treize pouces (325 à 352 mill. ).
À lépoque de la pariade , le mâle et la femelle
quittent de compagnie les sommets agrestes et
déserts, où jusque-là ils avaient fort bien vécu
séparément, pour venir dans les lieux habités et
se rapprocher de l’homme. Ils ont coutume de
poser leur nid, fait de brins d'herbes et de plu-
mes, tout au bout d’une cheminée isolée, ou sur
le comble d’un vieux château, ou sur la cime
d’un grand arbre, et presque toujours à portée
d’un clocher ou d’une tour élevée. La ponte est
ordinairement de cinq ou six œufs. Cet oiseau
nourrit ses petits d'insectes, et s’en nourrit lui-
même, ainsi que de raisins et d’autres fruits.
Os. Les jeunes mâles pris dans le nid, retiennent
facilement les airs qu’on leur siffle, et apprennent
même à parler ; la souplesse de leur gosier se prête à
tout , soit aux airs, soit aux paroles, aussi sont-ils
très-recherchés, et à un haut prix, dans le levant et en
Italie. Ils peuvent vivre en cage jusqu’à huit ou dix
ans lorsqu'ils sont bien gouvernés.
* 2, Espèces huppées.
Esp. 10. La GRIVE Merle couleur de rose,
Turdus roseus, la tête, le cou, les pennes des
Bb 3
390 SEconNDE PARTIF
ailes et de la queue noirs, avec des reflets bril-
lans qui jouent entre le vert et le pourpre; la
poitrine, le ventre, le dos, le croupion et les
pelites couvertures des ailes d’une couleur de
rose de deux teintes, l’une plus.claire, l’autre
plus foncée; la tête ornée d’une espèce de huppe
qui se jette en arrière; les pieds d’un orangé sale.
Le Merle couleur de rose. Buffon, t.3, p.348,
pl. 22. PI. enlum. n.° 251.
On le trouve dans les parties les plus chaudes
et les plus froides de notre continent. On la vu
sur le sol brûlant de l'Arabie, en Afrique, au
Bengale, dans la Sibérie, dans la Laponie, sur
les bords de la mer Caspienne, dans la partie
méridionale de la Russie. Il est de passage en
France. Ce Merle, comme le Martin, se plaît
avec les troupeaux, se pose même sur les ani-
maux, sans doute pour y chercher les insectes
qui se cachent dans leurs poils et se logent dans
leur peau. Il vole en troupes, et fait son nid dans
les trous de rochers. Il se nourrit d'insectes, et
sur-tout de sauterelless dont il fait une grande
destruction, et à leur défaut il mange des baies
et des fruits tendres. Le Merle couleur de rose
est à peu près de la grosseur de l'Étourneau ; sa
longueur totale est de près de huit pouces (217
millimètres ).
Ogs. Cet Oiseau qui plaît à l'œil par la beauté de
son plumage , a des qualités qui le rendent précieux.
C’est un grand destructeur de sauterelles, dont il dé-
Onpne VI, PassenEaux. 39t
vore chaque jour un nombre incroyable dans diverses
parties de lorient. I1 étoit regardé par les Anciens,
qui l’appelaient Séleucide , comme une faveur des
dieux , lorsque ce fléau, plus redoûtable pour les pro-
ductions de la terre que la grêle et les tempêtes , dé-
vastait leurs campagnes. De nos jours, les habitans
du Mogol et d'Alep invoquent , par des pratiques su-
perstitieuses , le S'amarmar ( c'est ainsi qu'ils nom-
ment ce merle ) de yenir au secours des récoltes
attaquées par des myriades de sauterelles ; enfin les
J'ures, aux yeux desquels c'est un oiseau sacré, ne
veulent pas souffrir qu'on le tue en leur présence,
C'est ainsi que tous les peuples devraient agir envers
les oiseaux qui leur rendent les mêmes services.
GENRE 108.
COTINGA, AMPELIS. Bec droit, con-
vexe en dessus , un peu courbé vers la pointe,
plus large qu’épais à sa base : Mandibule su-
périeure plus longue, offrant des deux côtés
une petite échancrureë"rs le bout.
Narines couvertes par des soies.
Langue aiguë , cartilagineuse , fourchue,
-ou divisée vers la pointe en deux parties.
Queue composée de douze pennes.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs :
celui du milieu uni à l'extérieur jusqu'à la
première phalange ; un postérieur.
Bb 4
392 SZCONDE PARTIE.
Ozs. Ce genre ne présente aucune espèce euro:
péenne.
GENRE *,
COLIOU , COLIUS. Bec court, épais,
convexe en dessus, aplati en dessous : Man-
dibule supérieure légèrement recourbée à son
extrémité.
Narines petites , situées à la base du bec,
recouvertes en grande partie de plumes.
Langue laciniée ou déchiquetée à la pointe,
plus courte que le bec.
Queue longue , taillée en forme de coin,
composée de douze pennes.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs,
un postérieur.
Os. Ce genre ne renfèrme aucune espèce euro-
péenne.
GENRE 100.
GROS-BEC, ZLOXTA. Bec en cône, ren-
flé ou bossué , arrondi vers la tète , à la base
du front : Mandibule inférieure repliée sur
les côtés.
Base du bec presque aussi large que la
tète dans quelques espèces.
OnDne VI. PassenEaux. 303
* Narines petites , rondes , situées à la base :
du bec.
Langue entière.
Queue composée de douze pennes.
Pieds à quatre Doiïgts; trois antérieurs ,
un postérieur , tous séparés environ jusqu’à
leur origine.
* |. Mandibules non croïsées.
Espèce 1. Le GROS-BEC commun, Lozxia
coccothraustes, la tête et ses côtés de couleur
marron, plus foncée sur le dos, les plumes sca-
pulaires, et tirant au gris sur le croupion; le
dessus du cou cendré; la base du bec entourée
d’une ligne noire; l’espace contenu entre le bec
et l'œil, le tour des yeux et la gorge, noirs; le
devant du cou, la poitrine, le haut du ventre et
les flancs, d’une teinte rougeâtre ; le bas-ventre
et les couvertures inférieures de la queue blancs ;
les pennes des ailes marquées d’une tache blanche
sur le côté interne : les quatre primaires pointues,
les quatre suivantes échancrées à la pointe du
côté interne, et les barbes du côté externe re-
courbées en dehors; les trois suivantes coupées
carrément ; l'iris cendré ; le bec couleur de
nacre; les pieds couleur de chair pâle.
Le Gros-bec. Buffon , tome 3, p. 444, pl. 27,
fig. 1. PI, enlum. n° 99, le mâle; et n.° 100, la
femelle,
394 SECONDE PARTIE,
On le trouve en Europe, sur-tout dans les
climats tempérés, depuis l'Espagne et l'Italie jus-
qu’en Suède. C’est un Oiseau silencieux, auquel
on ne connait ni chant ni ramage décidé. Il se
nourrit de poires, d'amandes, de noix, de ceri-
ses, dont il rompt les noyaux avec-son bec qui
est très-fort. Son goût prédominant pour les
fruits, le rend odieux aux jardiniers. La femelle
établit son nid sur la bifurcation des branches
d'arbres. Elle le construit à une certaine éléva-
tron de terre, avec des brins de bois sec et des
chevelus de racines. Elle pond quatre œufs ar-
rondis, d’un vert bleuâtre, marquetés de taches
brunes olivâtres. La taille du Gros-bec est courte
et grosse, et sa longueur est d’environ sept pou-
ces (189 millim.). Cet Oiseau n’est susceptible
d'aucune éducation, on le garde en cage par
curiosité.
Esp. 2. Le GROS-BEC Dur-bec, Lozxia Enu-
clealor , tout le dessus du corps jaspé de brun-
blanc et rouge-cerise; le dessus couleur de ce-
rise; une double ligne blanche sur les ailes; les
pennes de la queue entièrement noires.
Le Dur-bec. Buffon, 1.3, p.457. PL enlum.
n.° 135, fig. 1, sous la dénomination de Gros-
bec du Canada.
On le trouve dans les forêts de pins du nord de
l'Europe , de l'Asie et de l'Amérique. II se
nourrit principalement de semences de ces arbres,
Onore VI. Passrnraux. 395
dont il propage ainsi la dissémination. Son chant
est très-agréable, mais il ne dure pas long-temps,
et c’est sur-tout pendant la nuit qu'il le fait en-
tendre. La femelle établit son nid sur des arbres,
à une certaine élévation de terre, le construit
avec des buchettes, et le garnit intérieurement
de plumes. Elle pond quatre œufs blancs.
Esp.3. Le GROS-BEC Verdier, Loxia Chlo-
ris, la tête, le derrière et les côtés du cou, le
dos , les plumes scapulaires , d’un vert olive ombré
de gris-cendré ; le croupion, les couvertures du
dessus de la queue, la gorge, le devant du cou,
la poitrine et le haut du ventre d’un vert olive,
releyé par une teinte d’un beau jaune; la queue
fourchue ; les quatre pennes intermédiaires bru-
nâtres, cendrées à leur bout; le bec brun en
dessus ; les pieds d’un brun rougeûtre; les ongles
gris.
Le Verdier. Buffon, tome 4, page 171) pl. 8.
PI. enlum. n.° 267, fig. 2.
On le trouve dans toute l'Europe, en Sibérie,
au Kamtschatka. Il se plait dans les bois, dans
les jardins et les vergers. Il est de la grosseur du
Moineau franc ; sa longueur totale est de cinq
pouces et demi ( 148 millim.). Cet Oiseau cons-
truit son nid sur les arbres, le place à une hau-
teur médiocre, et même dans les grands buissons.
Il le construit avec des herbes sèches et des
mousses en dehors; du poil, de la lame, et des
396 SECONDE PARTIE.
plumes en dedans. La ponte est de quatre à six
œufs, tachetés de rouge-brun sur un fond blanc.
OBs. Les F’erdiers , d'un naturel doux et familier ,
s’apprivoisent facilement et s’apparient volontiers avec
les Serins. On les trouve souvent en automne , mélés
avec les autres petits oiseaux granivores ; ils vivent
comme eux de différentes graines. On leur fait la
chasse de diverses manières , aux gluaux , à la sau-
terelle , aux filets, etc.
Esp. 4. Le GROS-BEC Bouvreuil, Lozia
Pyrrhula, le dessus de la tête, le tour du bec et
la naissance de la gorge d’un beau noir lustré; le
devant du cou, la poitrine et le haut du ventre
d’un beau rouge (dans le mâle), d’un cendré
vineux ( dans la femelle); le bas-ventre et les
couvertures inférieures de la queue et des ailes,
blancs; le dessus du cou, le dos et les scapu-
Jaires, cendrés; le croupion blanc; la dernière
penne des ailes rouge en dehors; l'iris noisette ;
le bec noirâtre, convexe en dessus comme en
dessous; les pieds bruns.
Le Bouvreuil. Buffon , tome 4, p. 372, pl. 17.
PI. enlum. n° 145, fig. 1, le mâle; et fig. 2, la
femelle.
Cette espèce présente plusieurs variétés.
On le trouve dans les bois, en Europe et en
Sibérie. Il se rapproche Fhiver des jardins et des
vergers, dans lesquels il cause beaucoup de dom-
mage, en mangeant et détruisant les bourgeons
A
Onone VI. Passenraux. 397
des arbres fruitiers, sur-tout des pruniers, poi-
riers et pommiers. Son chant, peu modulé, n’est
qu'une espèce de sifflement doux et assez agréa-
ble. Cet Oiseau s’apprivoise facilement, apprend
à sifler des airs, et même à prononcer quelques
paroles; sa femelle, qui est susceptible d’éduca-
tion, apprend à siffler et à parler, talens que ne
possèdent pas celles des autres oiseaux chanteurs.
Elle établit son nid sur des arbrisseaux; elle le
construit principalement avec des mousses entre-
lacées. Elle pond cinq à six œufs d’une teinte
blanche bleuâtre, marquetés de taches rouges
vers le gros bout.
Os. Les oïseleurs distinguent deux races de Bou-
sreuils , l'une petite , l’autre grande , et ils vendent
les individus de cette dernière race à un prix plus con-
sidérable que ceux de la première. On prend les Bou-
vreuils à la sauterelle , au trébuchet, à l'appeau, etc.
* II. Mandibules croisces.
Esp. 5. Le GROS-BEC Bec croisé, Lorie
curvirostra , le corps d’une teinte rougeâtre ( dans
le mâle), verdâtre ( dans la femelle ); les deux
mandibules du bec qui sont noires, recourbées
et se croisant tantôt à gauche, tantôt à droite.
Le Bec croisé. Buffon , tome 3, p.449, pl. 27,
fig. 2. PL. enlum. n.° 218. ,
Cette espèce présente deux variétés ; l’une à
tête d’un rouge écarlate, l'autre à bec plus gros
et plus court,
398 SEcownEe PARTIE.
On le trouve en Europe jusqu’au Groënland,
en Asie et en Amérique, dans les bois. Il est à
peu près de la grosseur d’une Alouette. ( La se-
conde variété est de la taille du Jaseur de Bo-
héme.) W émigre assez souvent en bandes nom-
breuses. Il cause des dégâts considérables. Il se
nourrit de semences de pin, d’aulne, mème de
pepins de pommes qu'il retire fort adroitement
à l’aide de son bec, des cônes ou péricarpes qui
les renferment. La femelle établit son nid sur les
arbres les plus élevés. Elle le construit avec des
buchettes mêlées avec des mousses, et le garnit
intérieurement de mousses et de lichens. Ce nid
est hémisphérique , et assez épais. Elle pond
quatre à cinq œufs blanchätres, de la grosseur
de ceux du Gros-bec, bigarrés de taches rouges .
vers le bout le plus obtus.
GENRE 110.
BRUANT , EMBERIZ A. Bec en forme
de cône : Mandibules s'écartant à leur base
l'une de l’autre : l’inférieure rephiée et res-
serrée sur les côtés , la supérieure plus étroite,
présentant inférieurement une espèce d’osse-
let ou de tubercule osseux ( dans la plupart
des espèces ).
Narines ovales , situées à la base du bec.
Langue terminée en pointe.
Onone VI. PASSEREAUX. 399
. … Queue composée de douze pennes.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs ,
un postérieur.
* EL Les BRUANTS.
* Espèce 1. Le BRUANT de France, Emberiza
citrinella , les plumes de la tête jaunes, variées de
brun; les côtés de la tête, la gorge, le ventre,
d’un jaune pur; les pennes de la queue brunes :
les deux extérieures bordées de blanc, et les dix
autres de gris-blanc ; les couvertures supérieures
de la queue d’un marron clair, de même que le
dos et les petites couvertures supérieures des
ailes; le bec brunâtre.
Le Bruant de France. Buffon, t.4, p.340,
pl. 15. PL. enlum. n.° 30, fig. 1.
Cette espèce présente plusieurs variétés, soit
pour la teinte, soit pour la distribution des cou-
leurs.
On le trouve dans toute l'Europe, depuis la
Suède jusqu’à l'Italie. C’est un oiseau doux, peu
méfiant. Il se nourrit d'insectes et de semences.
Pendant l'hiver il se rapproche des habitations,
et se réunit avec les Pinsons et les Verdiers. La
femelle établit son nid sur terre, ou sur des ar-
brisseaux peu élevés. Elle le construit avec des
chaumes, des mousses, des feuilles sèches , et le
garnit intérieurement demoils ou de laine. Elle
pond , deux ou trois Coin an, quatre ou cinq
«
400 SECONDE PARTIE.
œufs, marqués çà et là de stries brunes ou noi-
râtres.
Os. On prend les Bruants de diverses manières ,
avec le filet aux alouettes , avec le gg ilet relz-saillant ,
à la tendue d'hiver , etc.
Esp. 2. Le BRUANT Zizi, Emberiza Cirlus,
le dessus de la tête tacheté de noirâtre sur un
fond vert olive; une plaque jaune sur les côtés,
coupée en deux parties inégales par un trait noir
qui passe sur les yeux ; la gorge brune ainsi que
le haut de la poitrine; un collier jaune entre
deux; le reste du dessous du corps d’un jaune
clair; le dessus du cou varié de roux et de noï-
râtre; le croupion d’un roux olive; les pennes
de la queue brunes: les deux extérieures bordées
de blanc, les suivantes de gris olive, et les deux
intermédiaires de gris roussâtre ; le bec cendré;
les pieds bruns.
Le Zizi ou Bruant de haie. Buffon , tome 4,
page 347. PI. enlum. n.° 653, fig. 1, le mâle; et
fig. 2, la femelle.
On le trouve dans les contrées chaudes de la
France et de l'Italie; il se plait sur-tout dans les
terres nouvellement labourées, où il cherche des
semences, des insectes et des vers, dont il fait
sa nourriture. Il se mêle souvent avec les Pinsons.
On l’apprivoise facilement. Il est de la grosseur
du Bruant. Son cri est exprimé par zr-zr.
Esp. 3. Le BRUANT fou , Emberiza Cia, le
tour
Onpne VI, Passenraux. 407
tour des yeux d’un blanc roussâtre ; les côtés de
la tête et du cou gris; la gorge de cette dernière
couleur pointillée de noirâtre ; tout le dessus du
corps varié de noirâtre et de gris; tout le dessous
du corps d’un roux plus ou moins clair; le bec et
les pieds gris.
Le Bruant fou. Buffon , tome 4, page 351. PI.
enlum. n.° 30, fig. 2, sous la dénomination de
Bruant des prés de France.
On le trouve dans les lieux montagneux de
l'Europe et de la Sibérie méridionale. Il est de la
grosseur du Bruant. C'est un oiseau solitaire et
stupide. Il fait entendre, en volant, son cri s/p-
sip. H donne indifféremment dans tous les piéges;
ce qui l’a fait taxer de stupidité, et même de folie.
Sa .chair est, dit-on, un bon manger; son chant
a de l’analogie avec celui du Bruant.
Esp. 4. Le BRUANT Proyer, Emberiza mi-
liaria, le dessus de la téte et du corps varié de
brun et de roux; la gorge et le tour des yeux
d’un roux clair; la poitrine et tout le reste du
dessous du corps d’un blanc jaunâtre , tacheté de
brun sur la poitrine et les flancs; les couvertures
supérieures des ailes, les pennes de ces mêmes
ailes et celles de la queue, brunes, bordées de
roux plus ou moins clair; le bec et les pieds gris-
brun.
Le Proyer. Buffon, tome eh page 355, pl. 16,
PI. enlum. n.° 233,
Ce
402 2SECONDE PARTIE.
On le trouve en Europe. Il arrive au printemps
et s’en retourne par troupes en automne, Sa taille
surpasse celle du Bruant commun ; il a sept pouces
et demi de longueur ( 202 millim.). Il se nourrit
de graines et de petits insectes. La femelle établit
son nid sur des touffes d'herbe, et pond cinq ou
six œufs. Pendant le temps de lincubation , le
mâle, perché sur une branche d’un arbre voisin,
chante continuellement , mais sans agrément.
Ozs. Cet Oiseau était du nombre de ceux que les
Romains engraissaient de millet comme l’Ortolan.
* II Les ORTOLANS.
Esp. 5. Le BRUANT Oriolan, Emberiza
Hortulana , la gorge jaunâtre, bordée de cendré ;
le tour des yeux du même jaunâtre; la poitrine,
le ventre et les flancs roux, avec quelques mou-
chetures; la tête et le cou d’un cendré olivâtre;
le déssus du corps varié de marron brun et de
noirâtre ; les pennes de la queue noirâtres, bor-
dées de roux: les deux plus extérieures bordées
de blanc; le bec et les pieds jaunâtres.
L’Ortolan. Buffon , tome 4, page 305, pl. 14.
PL enlum, n.° 247, fig. 1.
Cette espèce présente plusieurs variétés.
1.° L’Ortolan jaune. Buffon, t. 4, p.312.
22 L’Ortolan blanc. Buffon, t. 4, p. 313.
3.9 L/Ortolan à queue blanche. Buffon, t. 4,
page 314.
Onpne VI. PAsssaEaux. 403
4.9 L’Ortolan noirâtre. Buffon, t. 4, p. 313.
On le trouve en Europe. C’est un oiseau de
passage qui change de climat, et passe de l'Italie
jusqu’en Suède. On le retrouve en Sibérie et
dans l'ile de Madère. Il est de la grosseur du
Bruant commun ; a six pouces de longueur
( 162 millim. ). Il se nourrit de grains, et détruit
une grande quantité d'avoine. On l’engraisse en
le tenant dans un lieu obscur, et en le nourris-
sant avec des graines de millet et d'avoine. Il a
un ramage assez agréable, qu’il fait entendre
quelquefois pendant la nuit. La femelle établit
son nid sur terre ou sur des buissons. Ce nid
ressemble à celui des Alouettes. Elle fait chaque
année deux couvées de quatre ou cinq œufs gri-
sâtres. La chair de cet oiseau est délicieuse; un
Ortolan gras est un excellent manger.
Os. On prend les Ortolans de diverses manières,
aux gluaux , au trébuchet, etc.
Esp. 6. Le BRUANT Ortolan de roseaux,
Emberiza Schæniclus, Je dessus de la tête noir;
la gorge et le devant du cou variés de noir et de
gris roussâtre; un collier blanc qui n’embrasse
que la partie supérieure du cou; le dessus du
corps varié de roux et de noir; le dessous du
corps d’un blanc teinté de roux; les pennes de la
queue brunes, excepté les deux plus extérieures
de chaque côté qui sont bordées de blanc ; le bec
brun; les pieds d’une couleur de chair fort rem-
brunie.
Cc2r
404 SECONDE PARTIE.
L’Ortolan de roseaux. Buffon, tome 4, p.315.
PI. enlum. n.° 247, fig. 2, le mâle; et 497, fig. 2,
la femelle.
On le trouve en Europe et dans la Sibérie
méridionale. Il se plait parmi les joncs et les ro-
seaux. Il est de la grosseur du Bruant. Il a un
chant assez agréable au printemps, et il le fait
entendre sur-tout pendant la nuit. Il se nourrit
de graines de joncs et de roseaux. La femelle
établit son nid entre quatre roseaux, et le sus-
pend à une certaine hauteur au-dessus de l’eau.
Elle le construit avec des chaumes secs de gra-
minées, et le garnit intérieurement de duvet de
roseaux. Elle pond quatre ou cinq œufs d’un
blanc bleuâtre, bigarrés de veines purpurines.
Esp. 7. Le BRUANT Gavoué, Emberiza Pro-
vincialis., une plaque noire sur loreille ; une
ligne de la même couleur sur chaque côté
du bec en guise de moustaches; le dessus de la,
tête et du corps varié de roux et de noirâtre ; le
dessous du corps cendré; les pennes des ailes et
celles de la queue, qui est un peu fourchue,
mi-partie de roux en dehors et de noirâtre en
dedans.
Le Gavoué de Provence. Buffon, t.4, p. 321.
PI. enlum. n.° 656, fig. 1.
On lé trouve en Prior die Il ressemble, par ‘4
couleur du plumage, à l’Ortolan de roseaux. 1
se nourrit de grains, et chante fort agréablement
Onpne VI. PAssRREAUx. 4o5
au printemps. Sa longueur totale est environ de
quatre pouces et demi ( 121 millim. ).
Esp. 8. Le BRUANT Mitilène, Emberiza
Lesbia , le corps blanc en dessous ; la face blanche
à trois bandes noires ; le croupion brunâtre; les
couvertures supérieures de la queue nuancées de
plusieurs roux; les pennes de la queue blanches:
les deux intermédiaires noires, bordées de roux.
Le Mitilène de Provence. Buffon, t. 4, p. 322.
PI. enlum. n.° 656, fig. 2.
On le trouve en Provence. Il est moins com-
mun que le Gavoué, auquel il ressemble beau-
coup; mais il est plus farouche. Il ne commence
à chanter qu’au mois de juin, et avertit les autres
oiseaux de l'approche des oiseaux de proie, par
son cri répété chic.
Esp. 9. Le BRUANT Ortolan de Lorraine,
Emberiza Lotharingica, la gorge , le devant du
cou, la poitrine , d’un cendré clair moucheté de
noir; le reste du dessous du corps d’un roux
foncé ; le dessus de la tête et du corps roux, mou-
cheté de noir ; un trait noir sur les yeux; les pre-
mières pennes des ailes noires, bordées de cendré
clair : les suivantes de roux; les deux pennes in-
termédiaires de la queue rousses, bordées de
gris: les autres mi-partie de noir et de blanc; le
bec d’un brun roux ; les pieds moins rem-
brunis.
Cc 3
406 SEconDpe PanTir.
L'Ortolan de Lorraine. Buffon, 1.4, p.323.
PI. enlum. n.° 511, fig. 1, le mâle; et fig. 2, la
femelle, sous le nom d’Ortolan de passage.
Cet Oiseau, assez commun en Lorraine, se
réunit pendant l’automne en bandes assez nom-
breuses, et fréquente les champs qui avoisinent les
bois. Il a six pouces et demi de longueur (175m.).
Esp. 10. Le BRUANT Ortolan de neige, Em-
Beriza nivalis, la tête, le cou, les couvertures
des ailes et tout le dessous du corps, d’un blanc
de neige ( dans le mâle ) pendant l'hiver; le dos
noir ; les pennes des ailes et de la queue mi-
partie de noir et de blanc; le bec et les pieds
noirâtres.
L’Ortolan de neige. Buffon, tome 4, p. 329.
PI. enlum. n.° 497, fig. 1.
Cette espèce présente plusieurs variétés.
1.0 L’Ortolan de neige entièrement blanc.
2.0 L’Ortolan de neige tacheté.
3.0 L’Ortolan de neige à poitrine noïre.
4.° L’Ortolan de neige à collier. Buffon, t. 4,
page 335.
On le trouve par troupes, en été, dans les cli-
mats les plus septentrionaux de l’Europe, de
_VAsie et de l'Amérique. En hiver il passe par
troupes très-nombreuses dans les climats plus tem-
pérés. Il est de la grandeur du Pinson ; sa lon-
gueur totale est de six pouces ( 162 millim.). La
femelle établit son nid dans les fentes de rochers;
.
. Onpne VI. PASSEREAUXx. 407
elle le construit avec des chaumes entrelacés, le
garnit intérieurement de plumes, de poils et de
laine. Elle pond cinq ou six œufs blancs, ta-
chetés de brun. Cet Oiseau a un chant agréable; il
n'aime point à se percher. Il se nourrit de grains,
sur-tout d'avoine , et ne dort point ou très-peu
pendant la nuit. Sa chair est très-délicate.
GENRE 111.
TANGARA, TANAGRA. Bec en forme
de cône, aigu , à trois pans peu prononcés
à la base , recourbé à la pointe.
Bords de la mandibule supérieure échan-
crés vers le bout.
Queue composée de douze pennes.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs,
un postérieur.
Ozs. Ce Genre ne renferme aucune espèce euro-
péenne.
GENRE 112.
PINSON, FRINGLA. Bec en forme
de cône , droit, aigu , gros et épais à la
base.
Base du bec beaucoup moins large que
la tête.
. Les deux Mandibules droites et entières.
Queue composée de douze pennes.
Cc 4
408 SECONDE PART1E.
: Pieds à quatre Doigts; trois antérieurs,
un postérieur.
* L Les Pinsons.
Espèce x. Le PINSON commun , Fringillæ
cælebs, les côtés de la tête, le devant du cou,
Ja poitrine et les flancs, d’une belle couleur vi-
neuse ; le front noir ; le dessus de la tête et du
corps marron; le croupion olivâtre; une tache
blanche sur l'aile; la queue fourchue : les deux
pennes extérieures de la queue ( quelquefois trois)
blanches sur le bord interne ; l'iris noisette; les
pieds bruns.
Le Pinson. Buffon, iome 4, p. 109, pl. 4. PL
enlum. n.° 54, fig. 1.
Cette espèce présente plusieurs variétés.
1.0 Le Prason à ailes el queue noires.
2.0 Le Pinson blanc.
3.0 Le Pinson à collier.
4.° Le Pinson blanc et gris de fer.
5.0 Le Pinson à dos jaunätre.
On le trouve dans toute l'Europe, depuis la
Suède jusqu’au détroit de Gibraltar, et même
jusque sur la côte d’Afmique. La femelle établit
son nid sur quelque arbre touffu, un peu au-
dessus de terre. Elle le construit avec des fibres
de plantes et des mousses entrelacées. Elle le
garnit intérieurement de poils, de laine et de
plumes. Elle pond cinq à six œufs d’un rouge
pâle, bigarrés de taches noirâtres. Cet Oiseau,
Onpne VI. Passenraux. 409
pris jeune, imite le chant des autres oiseaux ; il
apprend même à articuler des mots.
Os. On prend les Pinsons à la pipée , à la ra-
quette où sauterelle , au trébuchet , et avec diffé-
rentes sortes de filets.
Esp. 2. Le PINSON d’Ardenne, Fringille
Montifringilla , la base des aïles en dessous très-
jaune ; le dessus de la tête et du cou, et le haut
du dos, variés de gris jaunâtre et de noir lustré;
le front noir ; le croupion, la poitrine inférieu- :
rement et le ventre, blancs; la gorge , le devant
du cou, la partie supérieure de la poitrine d’un
roux jaunâtre ; les flancs mouchetés de noir sur
un fond blanc; le bec jaunâtre, noir à la pointe;
les pieds d’un brun olivâtre.
Le Pinson d’Ardenne. Buffon , t. 4, p. 123.
PL. enlum. n.° 54, fig. 2.
On le trouve en Europe et en Sibérie, princi-
palement dans les forêts de pins. Il voyage par
troupes, se nourrit de semences, sur-tout de
faines. Il arrive en France à l’automne, y reste
l'hiver, et en part au printemps. Le mâle, un
peu plus grand que la femelle, a environ six
pouces ( 162 millim.) de longueur. Cet Oiseau
établit son nid sur les arbres, le construit avec
de la laine et des mousses entrelacées, et le garnit
intérieurement de plumes et de laine. La ponte
est de quatre ou cinq œufs jaunâtres et tachetés.
La chair de cet oiseau est délicate, quoiïqu’elle
ait souvent un petit goût d’amertume,
410 SECONDE PARTIE.
Esp. 3. Le PINSON Grand-Montain, Frin-
gilla Lapponica ; la tête noirâtre , variée de blanc
roussâtre, ornée de chaque côté d’une raie blanche
qui part de l’œil et descend le long du cou;
la gorge, le cou et la poitrine d’un roux clair;
le ventre blanc; le dessus du corps roussâtre ,
varié de brun; les ailes noires, traversées par
une bande blanche; le bec couleur de corne; les
pieds noirs.
Le Grand-Montain. Buffon, tome 4, p. 134.
On le trouve dans les pays septentrionaux de
Europe, de l'Asie et de l'Amérique. Il est plus
grand que le Pinson d' Ardennes. WU vole souvent
en troupes, et court sur la terre comme les
Alouettes. | chante en voltigeant, et son chant
ressemble à celui de la Linoftte. La femelle cons-
truit son nid au mois de juin, dans le Groënland;
elle le compose d’herbes et de mousses, et le
garnit intérieurement de plumes. Elle pond cinq
ou six œufs de couleur d’ardoise, tirant cepen-
dant un peu sur le brunâtre.
Esp. 4. Le PINSON de neige, Fringilla ni-
valis, la tête et le dessus du coù cendrés; le dos,
les plumes scapulaires et le croupion d’un gris-
brun, varié d’une couleur plus claire; les cou-
vertures supérieures de la queue, les pennes des
ailes et les deux pennes intermédiaires de la queue
noires ; la gorge, la poitrine, le dessous du corps,
une partie des pennes secondaires et des couver-
* Onpar VI. PAssEREAUx. 411
tures subalaires , d’un blanc de neige ; les plumes
des jambes cendrées ; le bec et les pieds noirs.
Le Pinson de neige ou la Niverolle. Buffon,
tome 4, page 136.
On le trouve sur les hautes montagnes, d’où il
descend dans la plaine, lorsqu’elles sont cou-
vertes de neige. Sa longueur totale est de sept
pouces ( 189 millim. }, et son vol de douze pouces
325 millimètres ).
* II, Les MoirNEAUx.
Esp.5. Le PINSON Moineau franc, Fringilla
domestica , le dessus de la tête et les joues gri-
sâtres; le dessous de la tête grisâtre ; une bande
d’un rouge bai s’étend d’un œil à l’autre, en pas-
sant par l'occiput ; le tour des yeux noir, ainsi
que l’espace entre le bec et l'œil; le corps varié
de roux, de gris et de noir; une plaque noire
sur la gorge et le devant du cou; une bande
transversale d'un blanc sale sur chaque aile ; la
poitrine, les flancs et les jambes d’un cendré
mêlé de brun; le ventre d’un gris blanc; l'iris
de couleur noisette; le bec noirâtre, avec un peu
de jaune à sa base; les pieds couleur de chair
sombre ; les ongles noirâtres.
Le Moineau. Buffon, tome 3, p. 474, pl. 29,
fig. 1. PL enlum. n° 6, fig. 1, sous le nom de
Moineau franc de France , mâle ; etn.° 55, fig. x,
sous le nom de Moineau franc, jeune.
412 SECONDE PARTIE *
Cette espèce présente plusieurs variétés.
1.° Le Moineau blanc.
2.0 Le Moineau jaune.
3.9 Le Moineau noir ou noïrätre.
4.° Le Moineau roux ou couleur de café au lait.
Onleirouve dans toute l'Europe, au lac Baikal,
en Syrie, en Egypte, au Sénégal. Sa longueur
est d'environ six pouces ( 162 millim.}, et son
vol d'environ neuf pouces (244 millim.). Il se
rapproche beaucoup des habitations, et s’y éta-
blit le plus souvent. Il se nourrit indifféremment
de fruits, de semences, de chenilles, de saute-
relles, de mouches, etc., et fait beaucoup de
dégâts dans les jardins. Il est plus méfiant que les
autres oiseaux, et donne moins dans les piéges.
Les Moineaux se rassemblent par troupes, en
automne et en hiver, sur les arbres. Ces oiseaux
n’ont point de chant, mais seulement un cri dé-
sagréable qu’ils répètent à plusieurs reprises. La
femelle construit son nid sans beaucoup d'art,
avec des plumes et du foin. Elle pond deux ou
trois fois par an, cinq à six œufs d’un blanc rou-
geâtre, marquetés de brun.
Os. Les Moineaux s'élèvent aisément en cage, et
ont assez de docilité pour obéir à la voix, se laisser
prendre, caresser ; mais ils n'ont ni la douceur , ni la
sensibilité du Serin, du Chardonneret , etc. On
chasse les WMoineaux au fusil , au piége, aux filets,
à la pinsonnée , à la rafle, à la fossette, aux pots à
Moineaux , etc.
Onpne VI. PAssEREAUx. 413
Esp. 6. Le PINSON Friquet, Fringilla mon-
ana , le dessus de la tête couleur marron ; le
corps varié de roux, de gris et de noir; la gorge
noire ; deux bandes transversales blanches sur’
chaque aile , formées par les grandes et les
moyennes couvertures des ailes; la poitrine et le
ventre d’un gris blanc; les pennes des ailes et de
la queue brunes; le bec noir; les ongles gris.
Le Friquet. Buffon, tome 3, p. 489, pl. 29,
fig. 2. PL. enlum. n.° 267, fig. 1.
On le trouve en Europe, dans la Sibérie orien-
tale, et peut-être aussi dans l'Amérique septen-
trionale. Il est plus petit que le Moineau franc ;
sa longueur est d'environ cinq pouces ( 135 m. ).
Moins gourmand que lui, il ne fait pas grand
tort aux grains; il préfère les baies, les graines
sauvages et les insectes. Le Friquet établit son
nid dans des crevasses, dans des trous à peu de
distance de terre; la ponte est de quatre ou cinq
œufs.
Os. Le Friquet , moins méfiant que le Moineau, :
donne plus volontiers dans les piéges. On peut l’élever
en domesticité ; il vit en cage cinq ou six ans.
Esp. 7. Le PINSON Soulcie, Fringilla Pe-
tronia , le dessus du corps varié de gris, de blanc
et de noirâtre; le dessous d’un blanc grisâtre ;
les sourcils blancs; une tache d’un jaune plus ou
moins vif sous la gorge; les pennes de la queue
brunes, marquées d’une tache blanche du côté
414 SECONDE PARTIE.
interne vers leur extrémité ; le bec gris et blanc,
brunâtre à la pointe ; les pieds grisâtres; les
ongles noirs.
La Soulcie. Buffon, tome 3, p. 498, pl. 30,
fig. 1. PL enlum. n.° 225.
On la trouve dans les forêts du midi d'Europe,
sur-tout dans celles d'Allemagne. Sa taille sur-
passe celle du Moïneau franc ; sa longueur totale
est de cinq pouces et demi (148 millim.). Cet
Oiseau vole en troupes, se nourrit de graines et
d'insectes. La femelle établit son nid dans des
trous d'arbres; elle ne fait par an qu’une seule
couvée, composée de quatre à cinq œufs bruns,
piquetés de blanc.
* [IL Zes SERINS.
Esp. 8. Le PINSON Serin des Canaries, Frin-
gilla Canaria , le corps d’un jaune citron; le bec
blanchâtre.
Le Serin des Canaries. Buffon , tome 4, pag. 1.
PI. enlum. n.° 202, fig. 1.
Cette espèce présente un grand nombre de
variétés décrites dans Buffon, iome 1, p.0o. Il
en compte vingt-neuf.
On le irouve aux îles Canaries et dans les
autres iles de la mer Atlantique; il se multiplie
dans l’état de domesticité dans toute l'Europe.
Cet Oiseau vit long-temps, chante très-agréa-
blement, est très-docile et caressant, apprend à
4 “2 '
Onpre VI. Passengaux. 415
sifller et à parler. Le mâle peut s’accoupler avec
le Serin de Provence , le Chardonneret , le Tarin
et le Bruant ; et la femelle avec la ZLinotte, le
Pinson , le Moinvau franc et le Bruant. Le Serin
se nourrit de graines de phalaris, de chanvre,
de cameline , de navette, d'avoine.
Esp. 9. Le PINSON Serin de Provence, Frin-
gilla Serinus, la tête mélangée de brun et de
vert jaunâtre, de même que le derrière du cou,
le dos et les plumes scapulaires; la gorge, le
devant du cou, la poitrine, le haut du ventre
et les flancs, d’un vert jaune; le bas du ventre,
les jambes et les couvertures inférieures de la
queue blanchâtres; la queue un peu fourchue;
le bec brun; les pieds de couleur de chair pâle;
les ongles noirâtres.
Le Cini ou Serin vert de Provence. Buffon,
tome 4, p. 5. PI. enlum. n.° 658, fig. r.
On le trouve dans toute l'Italie, en Grèce, en
Turquie, en Autriche, en Provence, en Lan-
guedoc, en Catalogne. Il est plus petit que le
Serin des Canaries. Xl vole en troupes. Il est com-
mun au printemps dans les vergers. Il est à peu
près de la grosseur de la Linotle. I] se nourrit de
graines de chanvre.
* 1V. Les LINOTTESs.
Esp. 10. Le PINSON Linotte, Fringilla Li-
aolla , le sommet de la tête et la poitrine d’une
€, ,
416 SECONDE PARTIE.
belle couleur rose ; les plumes de la tête cendrées
sur les bords ; une ligne brunâtre sur la gorge.
bordée de chaque côté de blanc; une tache lon-
gitudinale blanche sur les ailes; les pennes de la
queue, qui est fourchue, brunâtres : les inter-
médiaires rougeâtres sur les bords, les autres
bordées de blanc; l'iris de couleur noisette ; le
bec d’un gris blanc, brun à la pointe, ainsi que
les pieds; les ongles noirs.
La Linotte. Buffon, tome 4, p. 58, pl. 1. PI.
enlum. n.° 151, fig. 1; et 485, fig. 1.
Gmelin fait une espèce de la Linotte des vignes;
que Buffon ne regarde que comme une variété de
la Linotte.
On la trouve en Europe. Elle vole souvent en
troupes pendant l’hiver. Cet Oiseau se nourrit de
grains, sur-tout de semences de lin. La femelle
établit son nid sur les arbrisseaux peu élevés,
comme laubépine , le prunellier, etc. Elle le
construit avec des herbes sèches, des graminées
et des mousses entrelacées, et le garnit intérieu-
rement avec des poils et de la laine. Elle pond
cinq œufs blancs, tachetés vers leur gros bout de
gris.
Ozs. On prend la ZLinotte de diverses manières, à
l'arbret, aux abreuvoirs, aux gluaux , aux filets
d'alouette, etc.
Esp. 11. Le PINSON Sizerin, Fringilla N-
naria , la poitrine et le sommet de la tête rouges ;
deux
Onpne VI. PAssEREAUX. 417
deux raies blanches transversales sur les ailes; le
reste de la tête et tout le dessus du corps mélés
de brun et de roux clair; la gorge brune; le
ventre et les couvertures inférieures de la queue
et des ailes roussâtres.
Le Sizerin. Buffon, t.4, p. 216. PI. enlum.
n.° 151, fig. 2, sous la dénomination de pete
Linotte des vignes.
On la trouve en Europe, depuis l'Italie jus-
qu'aux extrémités de la Russie, ainsi que dans le
nord de l'Asie et de l'Amérique. Elle est deux
fois plus petite que la Linofte des vignes. La fe-
melle établit son nid sur les aulnes, dont les
graines et les chatons lui servent de nourriture.
Elle le construit avec des buchettes entrelacées
avec des poils et de la laine, et le garnit inté-
rieurement de plumes. Elle pond quatre œufs
d’une teinte d’un bleu verdäire , tachetés de
rouge vers le gros bout.
Esp. 12. Le PINSON Gyntel de Strasbourg,
Fringilla Argentoratensis , le dessus du corps
rembruni ; la poitrine rousse, mouchetée de
brun; le ventre blanc; les pieds rougeätres.
Le Gyntel de Strasbourg. Buffon, t. 4, p.73.
On le trouve aux environs de Strasbourg. Sa
taille égale celle de la Linotle commune.
Esp. 13. Le PINSON Linotte de montagne,
Fringilla montium , la poitrine et la gorge variées
D d
418 SECONDE PARTIE.
de noir et de blanc, la tête de noir et de cendré,
et le dos de noir et de roussâtre ; une raie blanche
transversale sur les ailes, formée par les grandes
couvertures qui sont terminées de blanc ; le
croupion rouge; les pennes de la queue brunes:
les latérales marquées d’une bordure blanche; le
bec jaune; les pieds bruns.
La Linotte de montagne. Buffon, t. 4, p.74.
On la trouve dans la partie montagneuse de la
province de Dorby en Angleterre, d’où elle des-
cend pendant l’hiver dans les cantons plus méri-
dionaux. Elle est plus grosse que la Zinolte.
Esp. 14. Le PINSON Cabaret, Fringilla Lr-
naria, var., le dessus de la tête et le croupion
rouges; une bande roussâtre sur les yeux; le
dessus du corps varié’ de noir et de roux; le des-
sous roux, tacheté de noirâtre sous la gorge; le
ventre blanc; le bec jaunâtre, brun à son exiré-
mité ; les pieds bruns; les ongles fort alongés.
Le Cabaret. Buffon, tome 4, page 76. PI. enl,
n.° 485, fig. 2. |
On le trouve en France, én Allemagne. Son
vol est rapide. Il voyage en petites troupes, arrive
en France à l’automne, et disparait au printemps.
Le chant du mâle est, dit-on, assez agréable. Sa
longueur totale est de quatre pouces et demi
(121 millimètres ).
* V. Les TARINSs.
Esp. 15. Le PINSON Tarin , Fringilla Spinus,
OnDRe VI. Passenraux: 419
le sommet de la tête noir; la gorge brune; le
devant du cou, la poitrine et les pennes latérales
de la queue d’un jaune citron; le ventre blanc-
jaunâtre ; le dessus du corps d’un vert d'olive
moucheté de noir ; les pennes des aïles jaunes au
milieu, à l'exception des quatre premières qui
sont d’une couleur uniforme ou sans tache; les
pennes latérales de la queue qui est un peu
fourchue, jaunes, terminées de noirâtre et bor-
dées de gris; le bec blanc, noirâtre à sa pointe;
les pieds gris.
Le Tarin. Buffon, tome 4, page 221. PI. enl.
n.° 485, fig. 3.
Cette espèce présente plusieurs variétés.
1.9 Le Tarin noir. Buffon, tome 4, page 235.
2.0 Le Tarin de la nouvelle FYorck. Buffon ,
tome 4, page 231. PI. enlum. n.° 292, fig. 1, le
mâle; fig. 2, la femelle.
3.9 L’Olivarez. Buffon , tome 4, page 232.
On le trouve en Europe dans les bois. Il est de
la grosseur de la Linotte, ou même plus petit. Il
a environ cinq pouces (135 mill.) de longueur.
C’est un oiseau de passage. Il se nourrit de baies
de genevrier , de semences d’aulne, de houblon,
de chanvre. Le Turin est docile, et s’apprivoise
facilement. Son chant est assez agréable, mais il
est très-inférieur à celui du Chardonneret. Cet
oiseau en captivité peut vivre jusqu’à dix ans.
D4#
420 SECONDE PARTIE.
* VI. Les CHARDONNERETS.
Esp. 16. Le PINSON Chardonneret, Fringilla
Carduclis, le devant de la tête, les joues et le
haut de la gorge d’un rouge cramoisi ou orangé ;
le sommet de la tête et l’occiput noirs; le dessous
du cou et le dos d’un brun rougeâtre; les côtés
dela tête, du cou et le ventre blancs; les grandes
pennes des ailes ( excepté la première ), ornées
en dessus sur le bord externe, d’une plaque d’un
jaune doré; les deux pennes extérieures de la
queue qui est un peu fourchue, marquées sur
leur bord interne d’une tache blanche; le bec
blanchâtre; les pieds bruns.
Le Chardonneret. Buffon, t. 4, p. 187, pl. 10.
PL. enlum. n.° 4, fig. 1.
Cette espèce présente plusieurs variétés.
1.0 Le Chardonneret à sourcils et front blancs.
Buffon , tome 4, page 202.
2.9 Le Chardonneret à téle rayée de rouge et de
jaune. Buffon, tome 4, page 203.
3.9 Le Chardonneret à capuchon noir. Buffon,
tome 4, page 203.
4° Le Chardonneret blanchätre. Buffon, 1,4,
page 204.
5.9 Le Chardonneret blanc. Buffon, 1.4, p.204.
PL enlum. n.° 4, fig. 2.
6.° Le Chardonneret noir. Buffon, t. 4, p. 205.
7.9 Le Chardonneret noîr à téle orangée. Buf.
tome 4, Ré 207.
Onpre VI. PAssEREAUx. 421
8.° Le Chardonneret métis. Buffon, t. 4, p.207.
On le trouve dans presque toute l’Europe, et
dans quelques parties de l'Asie et de l'Afrique. Il
vole par troupes en hiver, vit long-temps, même
en captivité, chante fort agréablement. Il s’ap-
privoise facilement, est docile et caressant. Il
s’aceouple avec les Canaris et autres oiseaux de
son genre , et les métis qui en résultent sont fé-
conds. Cet oiseau se nourrit de semences de
chanvre, et sur-tout de celles de chardons. La
femelle établit son nid sur les arbres des vergers,
et le construit avec beaucoup d’art. Ce nid est
composé de mousses, de lichens, d’aigrettes de
chardons, et garni intérieurement de laine, de
poils, de crins et de plumes. La ponte est de cinq
œufs blancs, bigarrés vers leur gros bout de taches
d’un rouge noirâtre.
Ogs. Les Oiïseleurs distinguent les Chardonnerets
par le nombre des pennes blanches de la queue. Ils
appellent Quatrains ceux qui en ont deux , Sirains
ceux qui en ont six, et Huitains ceux qui en ont huit:
ils prétendent que les Sixains chantent beaucoup
mieux , et ils les vendent en conséquence beaucoup
plus chers. On peut présumer avec raison que le
nombre des pennes blanches de la queue tient à l’âge
des individus , et que les vieux en ont souvent cinq,
six et même huit, comme on peut s’en convaincre en
examinant la queue de ces oiseaux. Ils distinguent aussi
le Chardonneret à téte rouge , et le Chardonneret
à tête orangée.
Dd 3
422 SECONDE PARTIE.
GENRE *,
PHYTOTOME, PHYTOTOMA. Bec en
forme de cône, droit , dentelé sur les bords.
Narines ovales.
Langue courte, terminée en pointe mousse.
Pieds à trois Doigts ; deux antérieurs , un
postérieur.
Os. Ce genre ne présente aucune espèce euro-
péenne.
GENRE 113.
GOBE-MOUCHE , MUSCICAPA. Bec
aplati, large à sa base, presque triangulaire :
Mandibule supérieure échancrée sur ses côtés
près de la pointe, se courbant en un petit
crochet dans plusieurs des espèces moyennes,
et plus fortement courbée dans toutes les
grandes.
Gorge garnie de quelques poils roides ou
soies en forme de moustaches.
Narines légèrement arrondies.
Queue composée de douze pennes.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs ,
un postérieur.
Onpne VI. Passensaux, 423
Espèce 1. Le GOBE-MOUCHE commun ,
Muscicapa grisola , la gorge blanche ; la poitrine
et le cou sur les côtés, tachetés d’un brun faible ;
le reste du dessous du corps blanchâtre ; le dessus
de la tête comme varié de gris et de brun; toute
la partie supérieure du corps, la queue et les ailes
brunes; les pennes et leurs couvertures légère-
ment frangées de blanchâtre ; le bec noirâtre en
dessus, blanchâtre à la base ; les pieds d’un brun
foncé.
Le Gobe-Mouche. Buffon, t. 4, p.517, pl. 25,
fig. 2. PI. enlum. n.° 565, fig. 1.
Cet Oiseau arrive en France au printemps, et
abandonne nos contrées avant les premiers froids
de l'automne. Il est de la grosseur de la Fauvelte
grise ; il a cinq pouces huit lignes ( 153 millim. )
de longueur. Il se nourrit d'insectes, qu’il attrape
en volant; il ne se pose que rarement et par ins-
tant à terre sur laquelle il ne court pas. La fe-
melle établit son nid à découvert, soit sur les
arbres, soit sur les buissons. Elle le construit
avec des mousses et de la laine, entrelacées avec de
petites racines. Elle pond trois, quatre, et quel-
quefois cinq œufs pâles , couverts de taches
rousses.
Esp. 2. Le GOBE-MOUCHE noir à collier,
Muscicapa atricapilla, un collier blanc autour
du cou qui est du plus beau noir, ainsi que la
tête, à l'exception du front et de la face qui sont
D d 4
424 SECONDE PARTIE.
d’un irès-beau blanc; le dos et la queue du même
noir de la tête; le croupion varié de blanc et de
noir; les pennes des ailes d’un marron foncé; la
gorge, la poitrine et le ventre blancs; le bec et
les pieds noirs.
Le Gobe-Mouche noir à collier, ou Gobe-
Mouche de Lorraine. Buffon, tome 4, page 520,
pl. 25, fig. r. PL. enlum. n.° 565, fig. 2, le mâle,
sous la dénomination de Gobe-Mouche noir de
Lorraine ; et fig. 3, la femelle |
On le trouve à Montpellier, à Lyon, en Lor-
raine, en divers départemens de la France; il
s’avance dans le nord jusqu’en Suède. C’est un
oiseau de passage qui arrive dans nos climats vers
les premiers jours d'avril. Il se nourrit de mou-
ches, d'insectes, descend rarement à terre, et
voltige d'arbre en arbre. Il établit son nid
dans des trous d’arbres, et quelquefois même sur
les arbres à fruits. Ce nid est composé de brins
d'herbes, d'un peu de mousse, de crins et de
quelques plumes. La ponte est de six œufs d’un
bleu clair.
GENRE 114.
FAUVETTE, MOTACILLA. Bec en
alène , droit , mince, faible : Mandibules
presque égales, la supérieure un peu échancrée
dans le plus grand nombre des espèces.
Onore VI. Passeneaux. 425
# :Narines presque ovales, découvertes, pe-
tites, situées à la base du bec.
Langue laciniée , garnie de petites échan-
crures.
Queue composée de douze pennes.
Pieds à quatre Doigts : trois antérieurs,
l’externe joint vers son origine au doigt in-
termédiaire ; un postérieur.
Ongle du doigt postérieur courbé en arc,
et aussi long que le doigt.
* I. Queue à peu près de la longueur du corps.
* I. Grandes et moyennes espèces.
*1. Les Rossienors, les QUEUE-ROUSSES, etc.
Espèce 1. La FAUVETTE Rossignol, Mofta-
cilla Luscinia , le dessus de la tête et du cou, le
dos, le croupion, les plumes scapulaires, les cou-
vertures supérieures des ailes et de la queue d’un
brun tirant sur le roux; la gorge, le devant du
cou, la poitrine, le ventre d’un gris-blanc ; les
flancs gris ainsi que les jambes; les couvertures
inférieures de la queue d’un blanc roussâtre ; les
deux pennes intermédiaires de la queue d’un brun
roux ; les pieds et les ongles de couleur de chair.
Le Rossignol. Buffon, 1. 5, p. 81, pl.6, fig.r.
PI. enlum. n° 615, fig. 2.
Cette espèce présente deux variétés.
426 SEcONDE PanrTies.
1.0 Le grand Rossignol. Buffon, t. 5, p.113.
2.9 Le Rossignol blanc. Buffon, t.5, p. 114.
On le trouve en Europe, depuis l'Italie et lEs-
pagne jusqu’à la Suède; on le retrouve aussi en
Sibérie , dans une partie de l'Asie, et même en
Afrique. Cet Oiseau , d’un naturel timide et soli-
taire, voyage, arrive et part seul. Il paraît dans
nos contrées au mois d'avril, se tient alors le
long des haies, et se retire dans les bois lorsque
les arbres commencent à se couvrir de verdure.
Il établit son nid dans des buissons peu élevés,
tels que les groseïlliers, les charmilles, ou dans
des haies feuillées et touffues. Il le construit
avec des feuilles, des brins d'herbes grossières
en dehors; de petites fibres de racines, de crins
et d’une espèce de bourre en dedans. La femelle
pond deux ou trois fois par an, quatre ou cinq
œufs d’un brun verdâtre uniforme. Le mâle
chante presque continuellement pendant le temps
de l’incubation de sa femelle. Cet oiseau se nourrit
de larves de fourmis et d’autres insectes. Il estun
peu plus gros que la Fauvette ; il a environ six
pouces ( 162 millim. ) de longueur.
Ogs. De tous les oiseaux , le Rossignol est celui
qui a le chant le plus harmonieux, le plus varié, le
plus éclatant ; on compte dans son ramage seize
reprises différentes, bien déterminées par leurs pre-
mières et dernières notes ; il le soutient pendant vingt
secondes, et la sphère que remplit sa voix est au moins
d'un tiers de lieue ( 148 décamètres ) de diamètre.
OnDne VI. PAssEREAUx. 427
C’est principalement dans les belles nuits du prin-
temps qu'il déploie , dans leur plénitude , toutes les
ressources de son incomparable organe. On élève le
Rossignol en cage , et on le nourrit avec des vers et
une pâtée préparée. f’oyez le nouveau dictionnaire
d'Histoire naturelle , tome 19, page 5oo.
Esp. 2. La FAUVETTE Rossignol de mu-
raille, Mofacilla Phœnicurus, un plastron noir
sur la gorge le devant et les côtés du cou; un
beau roux de feu qui garnit la poitrine au large,
se porte, en s’éteignant, un peu sur les flancs, et
reparaît dans sa vivacité sur tout le faisceau des
pennes de la queue, excepté sur les deux intermé-
diaires qui sont brunes; le ventre blanc; les pieds
nojrs.
Le Rossignol de muraille. Buffon, t.5,p.170,
pl.6, fig. 2. PL. enlum. n.° 351, fig. 1, le mâle;
et fig. 2, la femelle.
On le trouve en Europe. Il entre même quel-
quefois dans les maisons. C’est un oiseau de pas-
sage qui arrive au printemps, et se pose sur les
tours et les combles des édifices inhabités ; c’est
de là qu’il fait entendre son ramage, qui n’a pas
l'étendue ni la variété de celui du Rossignor,
mais il a quelque chose de sa modulation. Cet
Oiseau est un peu plus petit que le Rouge-gorge.
I! vole légèrement et remue souvent la queue. Il
établit son nid dans les trous de muraille, à la
ville et à la campagne, ou dans des creux d’ar-
bres et des fentes de rochers. Il le construit avec
428 SECONDE PARTIE.
des mousses, et le garnit intérieurement de poils
ou de plumes. La femelle pond cinq ou six œufs
bleus, semblables à ceux du Traïne-buisson ,
mais un peu plus longs. |
Esp.3. La FAUVETTE Rossignol de mu-
raille de Gibraltar, Mofacilla Gibraltariensis , le
corps blanchâtre; le front, les tempes et la gorge
noirs; l’occiput et le ventre blancs; le croupion
et la queue orangés; les bords extérieurs des
pennes moyennes de l'aile, de couleur blanche;
les deux premières latérales de la queue totale-
ment rousses; le bec d’un brun foncé,
Ozs. Buffon semble ne regarder cet oïseau que
comme une variété du précédent. Il est de la taille du
Rossignol de muraille.
Esp. 4. La FAUVETTE Rouge-queue, Wo-
factlla erithacus, le dos gris; les pennes des ailes
d'un gris plus foncé et frangées de roussâtre ; le
devant du corps d’un gris blanc, mêlé confusé-
ment de roussâtre ; le croupion et les pennes de
la queue d’un roux de feu clair et vif: les deux
intermédiaires cendrées ; le bec noirâtre; les
pieds bruns.
Le Rouge-queue. Buffon, tome 5, page 180.
On le trouve en Europe dans les bois. Il est un
peu plus grand que le Traquet; il remue comme
lui perpétuellement la queue. Cet Oiseau ne paraît
guère en plaine qu’au passage d'automne. [l arrive
au mois de mai, et se hâte d’entrer dans les bois,
Onpne VI. PassEnEaux. 429
où il passe toute la belle saison. Il se nourrit d’in-
sectes, de vermisseaux, de mouches, devient
très-gras à la fin de l'été, et sa chair est très
délicate. Le Rouge-queue établit son nid dans de
petits buissons près de terre; ille construit avec
des mousses en dehors, et le garnit de laine et
de plumes en dedans. Ce nid est de forme sphé-
rique, avec une ouverture au côté du levant. La
femelle pond cinq à six œufs blancs, variés de
gris.
Esp. 5. La FAUVETTE Rouge-gorge, Mo-
lacilla rubecula , le dessus de la tête, du cou et
du corps, d’un gris brun; le front, le tour des
yeux, la gorge, le devant du cou et le haut de la
poitrine, d’un roux orangé; le bas de la poitrine
cendré sur les côtés, blanc dans le milieu ; le
ventre de cette dernière couleur ; les pennes de
la queue d’un gris-brun; le bec noirâtre ; les
pieds et les ongles bruns.
Le Rouge-gorge. Buffon, t.5, p. 196, pl. rx.
PI. enlum. n.° 361, fig. 1.
L'espèce du Rouge-gorge est répandue dans
toute l'Europe, depuis l'Espagne et Ftalie jus-
qu’en Pologne et en Suède. Il s'établit l'été dans
les bois, et l'hiver à l’entour des habitations, et
même jusque dans les maisons. Il est à peu près
de la grosseur du Rossignol ; sa longueur est de
cinq pouces neuf lignes ( 155 mill. ). Il se nourrit,
dans le printemps , de yermisseaux et d'insectes
430 SECONDE PARTIE.
qu'il chasse avec adresse et légèreté; dans l’au-
tomne il mange aussi des fruits de ronces, des
raisins à son passage dans les vignes, et des alises
dans les bois. Dans l'hiver, lorsqu'une neige
épaisse couvre la terre, cet Oiseau vient jusque
dans nos maisons , frappe du bec aux vitres,
comme pour demander un asile qu’on lui donne
volontiers, et qu’il paye par la plus aimable fami-
liarité, venant amasser les miettes de la table,
paraissant reconnaitre et affectionner les per-
sonnes de la maison. Le Rouge-gorge place son
nid près de terre , sous les racines des jeunes
arbres, ou sur des herbes assez fortes pour le
soutenir ; il le construit de mousses entremélées
de crins et de feuilles de chêne, avec un lit de
plumes en dedans. La femelle pond ordinaire-
ment cinq, et jusqu’à sept œufs de couleur brune.
Esp. 6. La FAUVETTE Gorge-bleue, Ho-
tacilla Suecica , la poitrine traversée par une
zone d’un rouge orangé, surmonté d’une plaque
d’un bleu brillant et azuré au milieu de laquelle se
trouve une tache d’un blanc satiné; les pennes
de la queue brunâtres, ferrugineuses à la base.
La Gorge-bleue. Buffon, t.5, p.206, pl. 12.
PI. enlum. n.° 367, fig. 2, la Gorge-bleue à tache
blanche; n° 610, fig. 1, la Gorge-bleue sans
tache blanche; fig. 2, la femelle; fig. 3, jeune
Gorge-bleue.
Cet Oiseau , dont lespèce paraît beaucoup
Onpne VI. Passeneaux. 431
moins nombreuse, est cependant assez répandu.
On le trouve dans les Vosges’, vers Sarrebourg,
dans les départemens du midi de la France, aux
Pyrénées, en Allemagne , en Prusse, en Suède,
en Sibérie, parmi les saules et les aulnes, dans
les marais, les prés humides, les oseraies et les
roseaux. [Il est de la grosseur du Rouge-gorge, et
se tient plus que lui près des eaux. Il vit de ver-
misseaux et d’autres insectes; et dans la saison
de son passage il mange des baies de sureau. On
le voit par terre aux endroits marécageux, cher-
chant sa nourriture, et courant assez vite en re-
levant sa queue. Cet Oiseau établit le plus sou-
vent son nid sur les saules, les osiers et les autres
arbustes qui bordent les lieux humides : il le
construit avec des herbes entrelacées à l’origine
des branches et des rameaux.
* 0, Les FAUVETTES.
Esp. 7. La FAUVETTE des jardins, Mota-
cilla hortensis , le corps en dessus d’un gris brun,
d’un blanc roussâtre en dessous; les pennes de
la queue d’un cendré noirâtre : les deux plus ex-
térieures blanches du côté externe, et des deux
côtés à la pointe; une petite ligne blanche en
forme de sourcil au-dessus de l’œil; une tache
noirâtre sous l’œil ; la gorge roussâtre sur les côtés
et plus fortement sur le ventre ; les pennes des
ailes d’un cendré brunâtre , grisâtres sur les
bords; le bec noirâtre; les pieds bruns.
432 SEconDe PARTIE.
La Fauveite. Buffon, tome 5, p. 117, pl. #
PI. enlum. n.° 550, fig. 1.
On la trouve en France, en Italie. Elle fré-
quente les jardins, les bocages et les champs
semés de légumes, comme fève ou pois. Elle est
de la grandeur du Mouchet ou Fauvette d'hiver ;
elle a six pouces ( 162 millim.) de longueur. Elle
se nourrit de mouches, de moucherons, de vermis-
seaux, de baies de lierre, de ronces, de graines
de sureau , d’hiéble et de troêne. La femelle éta-
blit son nid dans les ramures de pois; elle le
construit avec des herbes sèches, des fibres
menues et des poils entremélés. Elle pond quatre
à cinq œufs d’un blanc sale , avec de petites taches
brunâtres assez nombreuses et plus rapprochées
au gros bout ; le mâle et la femelle les couvent
alternativement. Le chant de cette Fauvetle est
très-agréable. -
Esp. 8. La FAUVETTE Passerinette, Mo-
facilla Passerina , tout le devant et le dessous du
corps d’un gris blanc fort doux, d’une teinte brune
très-claire sur les côtés; tout le dessus du corps
d'un gris cendré égal el monotone; un petit trait
blanchâtre en forme de sourcil au-dessus de l'œil ;
l'iris des yeux d’un brun marron; les pieds de
couleur plombée.
La Passerinette ou petite Fauvette. Buffon,
tome 5, p. 123. PI. enlum. n.° 570, fig. 2.
On la trouve en France et en Italie, Elle est
k plus
Onpne VI. PAsserEAUx. 433
plus petite que la Fauvetle proprement dite. Son
chant est peu modulé. La femelle établit son nid
près de terre sur des arbrisseaux ; elle le construit
avec des herbes sèches entrelacées. Elle pond
quatre œufs d’un fond blanc sale, avec des taches
vertes et verdâtres, répandues en plus grand
nombre vers le gros bout.
Esp. 9. La FAUVETTE à téte noire, Moa-
cilla atricapilla, le corps en dessus d’un gris
brun, cendré en dessous ; une calotte noire ( dans
le mâle }, et rousse ( dans la femelle ), couvre le
sommet et le derrière de la tête jusque sur les
yeux; le bec brun; les pieds couleur de plomb.
La Fauvette à tête noire. Buffon, 1.5, p.125,
pl. 8, fig. 1. PI. enlum. n.° 580, fig. 1, le mâle;
et fig. 2, la femelle.
Cette espèce présente une variété, qui est la
petite Colombaude de Buffon, t.5, p. 131.
On la trouve en Europe, depuis lItalie jus-
qu'en Suède. C'est un oiseau de passage, qui
voyage l'automne vers les pays septentrionaux. Il
est un peu moins grand q@& la Fauvetle propre-
ment dite; sa longueur totale est de cinq pouces
et demi ( 148 millim.). À son arrivée au prin-
temps, il se nourrit d'insectes, de baies de sor-
bier, de lierre, de lauréole. La Fauwvelle à téte
noire est, de toutes les Fauveltes, celle qui a le
chant le plus agréable et le plus continu; il tient
un peu de celui du Rossignol. On l'élève en cage,
E e
434 SECONLE PARTIÉ.
ét de tous les oiseaux qu’on peut mettre en vo-
lière, cette Fauvetle est une des plus aïmables.
L’affection qu’elle marque pour son maitre est
touchante ; elle a, pour l’accueillir, un accent par-
ticulier, une voix plus affectueuse; à son ap-
proche, elle s’élance vers lui contre les mailles de
sa cage, comme pour sefforcer de rompre cet
obstacle et de le joindre; et par un continuel
battement d'ailes, accompagné de petits cris, elle
semble exprimer lempressement et la reconnais-
sance. Cette Fauvette établit son nid près de
terre, dans un taillis soigneusement caché; elle
le construit avec de petites buchettes, des fibres
de racines, et le garnit intérieurement de poils.
La femelle pond quatre ou cinq œufs verdâtres ,
avec des taches d’un brun léger.
Esp. 10. La FAUVETTE grise ou Grisette,
Motacilla Sylvia, le sommet de la tête et le dos
d'un gris cendré; les tempes dessus et derrière
l'œil, marquées d’une tache plus noirâtre; la,
gorge blanche jusque sous l'œil ; la poitrme et Fes-
tomac blanchâtres, Fivés d’une teinte de rous-
sâtre claire comme vineuse; l'iris de couleur
noisette; les pieds d’un gris-brun.
La Grisette ou Fauvette grise, en Provence
Passerine. Buffon, tome 5, pag. 132. PI. enlum.
n,° 579, fig. 3.
Cette espèce présente une variété, qui est la
Onpre VIL PAssEeREAUx. 435
Bouscarle de Provence. Buffon, t.5, p. 134. PI.
enlum. n.° 655, fig. 2.
On la trouve en Europe sur les haies. C’est un
oiseau de passage. Il se nourrit principalement
d'insectes, mais il becquète les figues et les olives.
Sa longueur est de cinq pouces et demi ( 148 m.).
La femelle établit son nid dans les haies, à une
certaine hauteur au-dessus de terre. Elle le
construit avec des mousses et des brins d'herbes
sèches. Elle pond cinq œufs d’un gris verdätre,
tachetés de roux et de blanc.
Os. Cette Fauvette, nommée Passerine en Pro-
vence , aime à se reposer dans ce climat sur le figuier
et l'olivier , se nourrit de leurs fruits, et sa chair en
devient très-délicate.
Esp. 11. La FAUVETTE babillarde, Mota-
cilla Curruca, le sommet de la tête cendré; tout
le manteau cendré brun; le devant du corps
blanc, lavé de roussâtre; les pennes des ailes
brunes , leur bord intérieur blanchâtre; les pennes
de la queue qui est un peu fourchue, brunes,
bordées de gris, excepté les deux plus extérieures
qui sont blanches en Et les pieds et les
ongles bruns.
La Fauvette babillarde. Buffon, t.5, D. 135.
PI. enlum. n.° 580, fig. 3. ù
On la trouve en Europe, depuis l'Italie jus-
qu'en Suède. La femelle établit son nid dans les
haies, et pond des œufs verdâtres, tachetés de
brun.
Ee 2
436 SECONDE PARTIE,
Ogs. Son chant qui a quelque analogie avec celui
de la Fauvette de roseaux , et qu’elle répète sou-
vent , lui a fait donner le nom de Fauvette babil-
larde.
Esp. 12. La FAUVETTE des bois, Mofa-
cilla schænobænus , la tête, le dessus du cou, la
poitrine, le dos et le croupion variés de brun et
de roux, de même que les plumes scapulaires ;
les couvertures du dessus des ailes et de la queue,
la gorge, la partie inférieure du cou, le ventre
et les côtés, roussâtres ; les pennes des ailes
brunes, bordées de roux; celles de la queue
tout-à-fait brunes; le bec noiïrâtre.
La Roussette ou la Fauvette des bois. Buffon,
tome 5, page 139.
On la trouve en Europe. Elle égale en gros-
seur la Fauvette proprement dite; elle sappri-
voise facilement. Son chant est agréable; elle le
soutient même pendant l'hiver. La femelle établit
son nid dans les bois ; elle le construit avec des
mousses et de la laine. Elle pond quatre ou cinq
œufs d’un bleu céleste.
OBs. Quelques ornithologistes croient que cette
Fauvette n’est que la femelle du Aouchet ou Traïne-
buisson.
Esp. 13. La FAUVETTE de roseaux, Mo-
tacilla salicaria, tout le dessus du corps d’un
gris roussâtre clair, tirant un peu à l’olivâtre près
du croupion; les pennes des ailes plus brunes
Onpne VI. Passenraux. 437
que celles de la queue; les couvertures infé-
rieures des ailes d’un jaune clair; la gorge, et
tout le devant du corps jaunâtres, sur un fond
blanchâtre altéré sur les côtés et vers la queue
de teintes brunes.
La Fauvette de roseaux. Buffon, t.5, p. 142.
PI. enlum. n.° 581, fig. 2.
On la trouve en Europe parmi les saules, les
roseaux et les laiches ou carex des marais. Elle
est de la grandeur de la Fauvelte à tête noire,
mais plus efhlée. Elle chante toute la nuit, et
imite la voix des autres oiseaux. Elle construit
son nid avec des chaumes et des fibres de plantes
entremélés de poils, et le garnit en dedans de
crins; elle pond cinq œufs blanchâtres, tachetés
de brun.
Esp. 14. La FAUVETTE rousse, Mofacilla
rufa, la tête, le dessus du corps, les ailes et la
queue, d’un gris-brun ; un trait roussâtre très-
clair au-dessus des yeux ; le dessous du corps
blanchâtre, et d’un roussâtre lavé sur la poitrine
et les flancs; le bec et les pieds gris-bruns.
La petite Fauvette rousse. Buffon , t.5, p.146.
PI. enlum. n.° 587, fig. 1.
On la trouve en France et en Allemagne, dans
les jardins. Elle est plus petite que la Fauvetle de
roseaux ; elle a environ quatre pouces et demi
(121 millim.) de longueur. La femelle établit
son nid près de terre , sur des arbrisseaux ou sous
Ee 3
438 SECONDE PARTIE.
une toufe d'herbe. Elle le construit avec des bu-
‘chettes entrelacées de poils. Elle pond cinq œufs
d’un vert blanchâtre, marqués de deux sortes de
taches. Cette Fauvelle S'apprivoise facilement.
Esp. 15. La FAUVETTE tachetée, Mofa-
cilla nœvia, le dessus de la tête, du corps, et :
les couvertures supérieures des ailes et de la
queue, variés de brun roussâtre, de jaune et de
cendré; la poitrine jaunâtre, tacheiée de noir;
les pennes des ailes et de la queue noirâtres, bor-
dées extérieurement de blanc; la gorge , le devant
du cou, le ventre et les côtés blancs; le bec et
les pieds rougeâtres; les ongles noirâtres.
La Fauvette tachetée. Buffon , tome 5, p. 149.
PI. enlum. n.° 587, fig. 3.
On la trouve en France et en Italie, dans les
pâturages et les champs. Elle a environ cinqgpouces
et demi ( 148 millim.}) de longueur. La femelle
établit son nid sur terre au pied d’un arbrisseau ,
à une petite élévation au-dessus de terre. Cette
Fauvette montre l'attachement le plus tendre pour
ses petits, et se laisse prendre plutôt que de les
abandonner.
Esp. 16. La FAUVETTE Traine-buisson ,
Motacilla modularis, toutes les plumes sur un
fond noirâtre , bordées d’un brun roux; lesjoues,
Ja gorge, le devant du cou et la poitrine, d’un
cendré bleuâtre ; une tache rousse sur la tempe;
le ventre blanc dans son milieu , varié de noirâtre
Onpne VI. PASsEREAUx. 459
it de roux sur les flancs; les grandes couvertures
des ailes blanches à la pointe; les pieds jaunâ-
tres; les ongles bruns.
Le Traine-buisson ou Mouchet , ou la Fau-
velte d'hiver. x > t5,p- 191, ob J 9. PI. enl.
n.0 615, fig.
On le trouve en Europe dans les haïés. C’est
un oiseau de passage qui voyage par compagnie.
On le voit arriver à la fin d’octobre et au com-
mencement de novembre; il s’abat sur les haies,
et va de buisson en buisson toujours assez près
de terre, et c'est de cette habitude qu'est venu
son nom de Ÿraïne-buisson. \}-chante pendant
tout l'hiver. La femelle construit son nid avec
des mousses et de la laine, et le garnit intérieu-
rement de poils. Elle pond de quatre à cinq œufs
bleuâtres. La grosseur du Mouchet est celle du
Rouge-gorge ; il a environ six pouces ( 162 mill.)
de longueur. |
Os. Cet oïseau avec l’Ælouette-pipi, sont deux
espèces à bec effilé , pour qui la température de nos
étés semble être trop chaude , et qui ne redoutent pas
les rigueurs de nos hivers que fuient néanmoins tous
les autres oiseaux de leur genre. On a nommé cette
Fauvette T'raîne-buisson, parce qu’elle va de buisson
en buisson, en volant toujours assez près de terre ;
Mouchet , parce qu'elle fait la chasse aux mouches ;
Fauvette d'hiver, parce qu'elle reste près den nous , et
chante pendant cette saison.
Esp. 17. La FAUVETTE des Alpes, Hota-
Ee 4
440 SECONDE PARTIE.
cilla Alpina, la gorge fond blanc, tachetée de
deux teintes de brun différent; la poitrine d’un
gris cendré; iout le reste du dessous du corps
varié de gris plus ou moins blanchätre, et de
roux; le dessus de la tête et du cou d’un gris
cendré; le dos de la même couleur, mais varié
de brun; les couvertures supérieures des. ailes
noirâtres, tachetées de blanc à la pointe; toutes
les pennes de la queue qui est un peu fourchue,
terminées en dessus paï une tache roussâtre sur
le côté interne; le bec noirâtre en dessus, jaune
en dessous à la base; les pieds jaunâtres.
La Fauvette des Alpes. Buffon, 1.5, p. 156,
pl. 10. PI. enlum. n.° 668, fig. 2.
On la trouve dans les Alpes du Dauphiné, sur
les montagnes de la grande Chartreuse, de FAu-
vergne et des Pyrénées. Elle court sur la neige
avec une rapidité étonnante. Elle descend quel-
quefois dans les plaines, et on en tue aux envi-
rons de Lyon. Cet Oiseau est timide. Il est de la
grosseur du Bruant; il a sept pouces ( 189 mill.)
de longueur. Son nid est circulaire, composé de
mousses et de lichens. La ponte est de six œufs.
Esp. 18. La FAUVETTE Hippolaïs, Mofa-
cilla Hippolaïs, deux traits de couleur jaune sur
les côtés de la tête; le dessus de la tête, le man-
teau, le croupion, d’un olivätre tirant au jaune
sur le dernier et sur les couvertures supérieures
de la queue; les côtés, le devant du cou et la
Onpre VI. PAssEREAUX. 441
gorge jaunes; la poitrine teintée de cette même
couleur sur les côtés, et d’un blanc pur dans le
milieu ; les couvertures, les pennes des ailes et
de la queue qui est un peu fourchue, brunes et
frangées de jaune; les pieds bruns.
On la trouve en Europe. Elle est très-com-
mune dans les taillis pendant la belle saison ; elle
arrive vers le milieu d’avri ous quille au mois
d'août. Elle est plus grande que la Linotte ; elle
a environ quatre pouces et demi (121 millim.)
de longueur. La femelle établit son nid sur terre
sous quelques touffes d'herbes, ou près des ra-
cines d’un arbrisseau. Elle le construit avec des
mousses et des plumes. Elle pond cinq œufs
blancs , variés d’un grand nombre de petites
taches rougeâtres.
Esp. 19. La FAUVETTE Bec-figue, Mota-
cilla Ficedula , tout le plumage de couleur obs-
cure, varié de gris, de brun et de blanchâtre ;
une tache blanche transversale sur les ailes; le
dos d’un gris brun; la gorge blanchâtre; la poi-
trine légèrement teinte de brun; le ventre blanc,
ainsi que les barbes extérieures des deux pre-
mières pennes de la queue.
Le Bec-figue. Buffon, t. 5, p. 187. PL enlum.
n.0 668, fig. 1.
On le trouve en Europe, dans les pays inter-
médiaires entre la Grèce et la Suède. C’est un
oiseau de passage, dont le chant est peu agréable.
442 SECONDE PARTIE.
Il se nourrit, en automne, de figues et de rai-
sins, Sa chair est très-délicate. Sa longueur totale
est de cinq pouces ( 135 millim. },
* 3, Les MoTTEUX ou CUI-BraNcs.
Esp. 20. La FAUVETTE Motteux, Mota-
cilla Œnanthe, le ventre blanc, ainsi que les
couvertures inférie et supérieures dela queue,
et la moitié à + de ses pennes, dont la
pointe est noire; les ailes noires ( dans le mâle),
avec quelques franges d’un blanc roussâtre ; le
dos d’un beau gris cendré ou bleuâtre ; une plaque
noire qui prend de l’angle du bec, se porte sous
l'œil, et s'étend au-delà de l'oreille; une bande-
lette blanche borde le front et passe sur les yeux.
Le Motteux, anciennement Vitrex, vulgaire-
ment Cul-blanc. Buffon, tome 5, p.237, pl. 13,
fig. 2. PI. enl. n.° 554, fig. 1, le mâle; et fig. 2;
la femelle,
Cette espèce présente deux variétés.
1.0 Le Cul-blanc gris. Buffon, t. 5, p. 244.
2.0 Le Cul-blanc cendré. Buffon, t.5, p.245.
On le trouve en Europe, en Asie, depuis le
Bengale jusqu’au Groënland, dans les lieux pier-
reux, les terres labourées, les landes qui bordent
les bois. C’est un oiseau de passage qui arrive
dans nos contrées au printemps, toujours pré-
cédé par les femelles ; Fautomne il gagne les pays
méridionaux. Il se nourrit d'insectes et de vers.
ll niche sous les gazons el les mottes, dans les
Onprnx VI. PAssEnEAUx. 443
champs nouvellement labourés, ainsi que sous
les pierres dans les friches , auprès des carrières,
à l'entrée des terriers quittés par les lapins. Son
nid, fait avec soin, est composé en dehors de
mousse et d'herbe fine, et de plumes et de laine
en dedans. La femelle pond de cinq à six œufs
d'un blanc bleuâtre clair, avec un cercle au gros
bout d’un bleu plus mat. La chair de cet oiseau
est délicate.
Esp. 21. La FAUVETTE Cul-blanc roussä-
tre, Mofacilla stapazina , la tête, le devant du
corps et la poitrine d’un blanchâtre mêlé d’un peu
de roux; le ventre et le croupion d’un blanc plus
clair ; le dessus du cou et du dos d’un roussâtre
clair ; une bande noire sur la tempe, s'étendant
du bec à l'oreille ; le corps ferrugineux; les ailes
brunâtres; une tache noire sur les yeux et la
queue; les plumes extérieures de la queue blan-
ches sur le côté.
Le Cul-blanc roussâtre. Buffon, t.5, p.245.
On le trouve dans la France méridionale, en
Espagne , en ltalie et en Sibérie, jusqu’au Kamts-
chatka. Il est de la grosseur du Cul-blanc, dont
il n’est, suivant Buffon, qu’une variété.
* 4. Les TARIERS et les TRAQUETS.
Esp. 22. La FAUVETTE Tarier, Mofacilla
Rubetra , tout le dessus du corps jusqu’au sommet
de la tête taché de brun sur un fond noir ; une
444 SEconDE ParTre.
double tache blanche sur les ailes; une ligne
blanche s'étend depuis le coin du bec jusque der-
rière la tête ; une plaque noire prend sous Pæil et
couvre la tempe; la gorge d’un rouge bai clair,
qui s'éteint peu à peu et s'aperçoit encore sur le
fond blanc de tout le devant du corps; les pieds
noirs.
Le Tarier. Buffon, tome 5, p. 224. PI. enlum.
n.° 678, fig. 2.
On le trouve en Europe jusqu’en Suède. Il est
un peu plus grand que le Traqguet, dont il diffère
par les habitudes et le plumage. Cet oiseau se
perche rarement, et se tient le plus souvent à
terre sur les taupinières, dans les terres en fri-
ches; le Traquet au contraire est toujours perché
sur les buissons, les échalas de vigne, etc. Leurs
couleurs sont à peu près les mêmes, mais difé-
remment distribuées. Son nid ressemble à celui
du Traguet. La femelle pond cinq à six œufs d’un
blanc sale, piqueté de noir.
Esp. 23. La FAUVETTE Traquet, Mota-
cilla Rubicola , le corps en dessus varié de noir
et de brun; une bande noire sous la gorge, tra-
versée très-légèrement de quelques ondes blan-
ches; les pennes des ailes et de la queue noi-
râtres, frangées de brun ou de roussâtre clair ; les
pieds noirs et menus.
Le Traquet. Buffon, tome 5, p.215, pl. 13,
fig. 5. PL enlum. n.° 678, fig. 1.
Lé
OnrDpre VE PAssenraux. 445
On le trouve en Europe et en Sibérie, I se
pose toujours au sommet des buissons, et sur les
branches les plus élancées des haies et des arbris-
seaux, ou sur la pointe des tiges de blé de Tur-
quie dans les champs, et sur les échalas les plus
hauts dans les vignes. Il se plait aussi dans les
terrains arides, les landes, les bruyères, et les
prés en montagne. Il émigre quelquefois l'hiver
dans les lieux humides, pour y chercher sa nour-
riture. Cet oiseau, très-vif et très-agile, n’est
jamais en repos; toujours voltigeant de buisson
en buisson, il ne se pose que pour quelques
instans, pendant lesquels il ne cesse de soulever
ses ailes pour s'envoler à tout moment: il s'élève
en l’air par petits élans, et retombe en pirouet-
tant sur lui-même. Le Traguet fait son nid dans
les terrains incultes, au pied des buissons, sous
leurs racines, ou sous le couvert d’une pierre. Il
le construit à la fin de mars. La femelle pond
cinq ou six œufs d’un vert bleuâtre, avec de lé-
gères taches rousses peu apparentes, mais plus
nombreuses vers le gros bout.
Esp. 24. La FAUVETTE Fist de Provence,
Motacilla Massiliensis, le corps roux en dessus,
d’un blanc roussâtre en dessous, tacheté de noir;
le sommet de la tête et le haut du cou d’un roux
brunâtre; une tache jaunâtre près des yeux; les
pennes de la queue noires : les intermédiaires
bordées de roux : les quatre suivantes, de chaque
446 SECONDE PARTIE.
côté, bordées de blanc: les extérieures entière-
ment blanches; les pieds jaunâtres.
Le Fist de Provence. Buffon, tome 5, p. 194.
PI. enlum. n.° 654, fig. 1.
On le trouve en Provence. Il est de la grosseur
d’une petite Alouette. Sa longueur totale est de
sept pouces ( 189 millim. ).
Esp. 25. La FAUVETTE Pivote ortolane,
Motacilla maculata , le dessus du corps brunûtre,
tacheté de noir ; le dessous blanchâtre ; les orbites
des yeux jaunâtres ; le croupion brun; les pennes
de la queue noires, blanches à la base : les anté-
rieures blanches en dehors et à la pointe.
La Pivote ortolane. Buffon, tome 5, p. 195.
PL. enlum. n.° 654, fig. 2.
On la trouve en Provence. Elle ressemble au
Fist de Provence, qu’elle égale en grosseur. Elle
a sept pouces ( 189 millim.) de longueur.
OBs. Le nom de cet oiseau vient de ce qu'il est
toujours avec lés Ortolans.
* II. Petites espèces.
Esp. 26. La FAUVETTE Pouillot, Mo/a-
cilla Trochilus, le corps d’un gris verdâtre; le
dessous des ailes et les plumes qui couvrent le
dessus, jaunâtres; une ligne jaunâtre prise de
l'angle du bec, passant près de l'œil et s'étendant
sur la tempe ; le ventre et l’estomac d’un blanc
plus ou moins lavé de jaune faible , suivant que
Onpne VI. Passsnraux. 447
l'oiseau est plus ou moins âgé, ou selon la diffé
rence du sexe; le bec brun; les pieds jaunätres,
Le Pouillot ou le Chantre. Buffon, tome 5,
p. 344. PL. enlum. n.° 651, fig. 1.
On le trouve en Europe, en Asie et dans
l'Amérique septentrionale. C’est un des plus
petits oiseaux d'Europe; il a quatre pouces deux
lignes ( 112 millim.) de longueur. Il se tient fré-
quemment sur les saules, dont il parcourt les
rameaux à la manière des Mésanges, pour se
nourrir des insectes qui s’y trouvent. Le Pouillot
arrive dans les premiers jours de mars, reste
dans nos climats jusqu’au mois d'octobre, habite
les bois pendant l'été; il fait son nid dans le fort
des buissons, ou dans une touffe d’herbe épaisse,
Il le construit avec autant de soins qu’il le cache.
Il emploie de la mousse en dehors, et de la laine
et du crin en dedans; le tout est bien tissu, bien
recouvert, et ce nid a la forme d’une boule,
comme ceux du Troglodyte, du Roïtelet et de la
Mésange à longue queue. La femelle pond ordi-
nairement quatre ou cinq œufs d’un blanc terne,
piquetés de rougeâtre, et quelquefois six ou sept.
Esp. 27. La FAUVETTE Roitelet, Mofacillæ
Regulus, le dessus du corps, compris les petites
couvertures des ailes, d’un jaune olivâtre ; tout
le dessous, depuis la base du bec, d'un roux
clair, tirant à l’olivâtre sur les flancs; les pennes
des ailes brunes , bordées extérieurement de
448 SECONDE PARTIE.
jaune olivâtre; les pennes de la queue d’un gris-
brun, bordées d’olivâtre ; la tête ornée d’une belle
couronne aurore , bordée de noir de chaque côté ;
les narines recouvertes de quelques plumes; le
bec noir; les pieds jaunâtres.
Le Roitelet. Buffon, 1.5, p.363, pl. 16, fig. 2.
PI. enlum. n.° 651, fig. 3, sous les noms de Souci
et de Poul.
On le trouve sur tout le globe. Cest le plus
petit des oiseaux d'Europe. Il a irois pouces quatre
lignes ( go millim.) de longueur. Il se plait sur
les chênes, les ormes, les pins, les sapins , les
genevriers. [l est extrêmement actif et agile. Il est
dans un mouvement presque continuel, volti-
geant sans cesse de branche en branche, grim-
pant sur les arbres, se tenant indifféremment
dans toutes les situations, et souvent les pieds en
haut comme les Mésanges. La femelle pond six
ou sept œufs, qui ne sont guère plus gros que
des pois, dans un pelit nid fait en boule creuse,
tissu solidement de mousses et de toile d’araignée,
garni en dedans du duvet le plus doux, et dont
l'ouverture est dans le flanc. Elle l'établit le plus
souvent dans les forêts, et quelquefois dans les
ifs et les charmilles de nos jardins. Les plus petits
insectes soni la nourriture ordinaire de ce très-
petit oiseau.
Esp. 28. La FAUVETTE Troglodyte, HMo-
facilla Troglodytes, le corps en dessus coupé
transversalement
Onpne VI. Passenraux. 449
transversalement par de petites zones ondées de
brun foncé et de noirâtre; le dessous du corps
mêlé de blanchâtre et de gris; le bec noirâtre en
dessus, brun en dessous; les pieds gris-brun.
Le Troglodyte, vulgairement et impropre-
ment sous le nom de Roitelet. Buffon, tome 5,
p- 352, pl. 16, fig. 1. PI. enlum. n.° 651, fig. 2,
sous le nom de Aoïtelet.
On le trouve en Europe et en Asie. Cet Oiseau,
un des plus petits des oiseaux d'Europe, n’a que
trois pouces neuf lignes ( 101 mill.) de longueur.
Il paraît dans les villages à l'entrée de l'hiver, et
jusque dans la saison la plus rigoureuse, expri-
mant d’une voix claire un petit ramage gai et
gracieux. Il vit ainsi dans les basses-cours, dans .
les chantiers, cherchant dans les branchages, sur
les écorces , sur les toits, dans les trous des murs,
et jusque dans les puits les chrysalides et les ca-
davres des insectes. Il n’a qu’un vol court et tour-
noyant, et saulille de branche en branche, sa
petite queue toujours relevée. Cet Oiseau fait son
nid près de terre, sur quelque branchage épais
ou même sur le gazon, quelquefois sur un tronc
ou contre une roche, ou bien sous l’avance de la
rive d’un ruisseau. Il amasse pour cela beaucoup
de mousses , et le nid en est, à l'extérieur , entiè-
rement composé; mais en dedans il est propre-
ment garni de plumes. Ce nid est presque tout
rond, fort gros, et si informe en dehors, qu'il
échappe à la recherche des dénicheurs. La femelle
F£
450 SECONDE PARTIE.
y pond neuf à dix petits œufs d’un blanc terne,
avec une Zone pointillée de rougeâtre au gros
bout.
Esp. 29. La FAUVETTE Pitchou de Pro-
vence, Motacilla Provincialis, tout le dessus du
corps, du front au bout de la queue, d’un cendré
foncé; les pennes de la queue et les grandes
pennes des ailes bordées de cendré clair en de-
hors, et de noirâtre à l’intérieur ; la gorge, et tout
le dessous du corps, ondés de roux varié de blanc;
les pieds jaunûâtres.
Le Pitchou de Provence. Buffon, t. 5, p. 158.
PI. enlum. n.° 655, fig. 1.
On le trouve en Provence et en Angleterre. I}
se tient parmi les choux, pour se nourrir des in-
sectes qui vivent sur ces végétaux. Il n’est guère
plus gros que le Roitelet.
* IT. Queue plus longue que le corps.
* La troisième des pennes secondaires des ailes ,
les plus proches du corps , aussi longue que les
plus grandes des pennes primaires.
* Les LAVANDIÈRES el les BERGERONETTES.
Esp. 30. La FAUVETTE Lavandière, Mo-
lacilla alba, le dessus de la tête couvert d’une
calotte noire ( dans le mâle}, et brune ( dans la
femelle); la gorge garnie d’un large plastron
noir arrondi sur la poitrine ; le ventre blanc; le
Onore VI. Passenraux. 45:
dos gris ardoisé dans quelques individus, gris
brun dans d’autres , ainsi que le croupion et les
couvertures des ailes; les deux pennes latérales
de la queue blanches, excepté sur leur bord in-
terne: les deux intermédiaires frangées de blanc
sur le côté externe; l'iris noisette; le bec et les
pieds noirs.
La Lavandière. Buffon, t.5, p.251, pl. 14,
fig. r. PI. enlum. n.° 652, fig. 1 et 2.
Cette espèce présente plusieurs variétés.
On la trouve dans tout l’ancien continent. C’est
un oiseau de passage qui court avec rapidité. Il
établit son nid sur terre, le construit avec des
chaumes, des mousses et des radicules entrela-
cées, et le garnit intérieurement de poils et de
plumes. La femelle pond une fois par an, cinq
œufs blancs tachetés de brun. Cet Oiseau , qui
annonce le printemps par son arrivée, a l’habi-
tude, comme plusieurs espèces de ce genre, de
remuer perpétuellement la quete de bas en haut.
Sa longueur totale est de près de sept pouces
( 189 tandire: ).
OBs. On prend les Lavandiéres ainsi que les Ber-
geronettes , au filet, au miroir des alouettes , à
l'abreuvoir, aux gluaux , aux collets , etc. Voyez la
première partie de cet Ouvrage , page 118.
Esp. 31. La FAUVETTE Bergeronette grise,
Motacilla cinerea , le dessus du corps gris; le
dessous blanc, ayec une bande brune en demi-
Ff 2
452 SECONDE PARTIE.
collier au cou; les grandes pennes des ailes brunes,
les autres noirâtres et frangées de blanc; la queue
noirâtre avec du blanc aux : pennes extérieures ;
le bec et les pieds noirs.
La Bergeronette grise. Buffon, tome 5, p. 261.
PI. enlum. n.° 674, fig. 1.
On la trouve en Europe, dans les pâturages
et sur les bords des eaux. La femelle établit son
nid sur des saules très-bas, et pond deux fois par
an. Elle est un peu plus petite que la Lavandière.
OBs. Quelques naturalistes regardent cette espèce
comme la Lavandière dans son jeune âge.
Esp. 32. La FAUVETTE Bergeronette de
printemps, Motacilla flava , tout le dessous et le
devant du corps d’un beau jaune, et un trait de
cette même couleur tracé dans laile sur la frange
des couvertures moyennes; tout le dessus du
corps olivâtre ‘obscur; la tête cendrée, teinte au
sommet d’olivâtre; au-dessus de l'œil une ligne
jaune ( dans le mâle), blanche ( dans la femelle );
les deux pennes extérieures de la queue blanches
en grande partie; la troisième penne des ailes,
voisine du corps, aussi grande que la plus longue
des grandes pennes quand l'aile est pliée; la poi-
trine et le ventre jaunes; les deux pennes laté-
rales de la queue blanches sur un des côtés.
La Bergeronette de printemps. Buffon, t.5,
p. 265, pl. 14, fig. 2. PL. enlum. n° 674, fig. 2.
Cette espèce présente une variété.
Onpre VI. Passenraux. 453
La Bergeronette de l'ile de Timor. Buffon,
tome 5, page 275.
On la trouve en Europe, en Asie, dans Pile
de Madère, dans les lieux humides. Cest un
oiseau de passage qui émigre l'automne dans les
pays du Midi. Il établit son nid sur terre, dans
les blés, le construit avec de petites fibres de
racines , et le garnit en dedans de poils. La fe-
melle pond cinq œufs bigarrés de taches et de
lignes noires.
Esp. 35. La FAUVETTE Bergeronette jaune,
Motacilla Baarula, la tête grise; le dos olive
foncé sur un fond cendré; le croupion jaune ver-
dâtre; la gorge en partie noire; la poitrine, le
ventre et les couvertures inférieures de la queue
jaunes; la première grande penne de la queue
entièrement blanche: la seconde blanche sur le
côté interne; le bec brun; les pieds noirâtres.
La Bergeronette jaune. Buffon, t.5, p. 268.
PI. enlum. n.° 28, fig. 1.
Cette espèce présente une variété, qui est la
Bergeronette de Java. Buffon, 1.5, p. 272.
On la trouve en Europe et dans la Daourie,
sur les bords des ruisseaux, des rivières, ainsi
que dans les lieux humides. Elle vole quelquefois
en troupe; en Suède elle accompagne les bœufs
en été, pendant tout le jour, se nourrissant des
insectes dont ils sont assaillis. Au printemps elle
niche dans les prairies, ou quelquefois dans des
PT 3
454 SECONDE PARTIE.
taillis, sous une racine, près d’une source où
d’un ruisseau. Le nid est posé sur la terre, et
construit d'herbe sèche ou de mousse en dehors,
bien fourni de plumes, de crin ou de laine en
dedans, et mieux tissu que celui de la Lavan-
dière. La femelle pond six, sept ou huit œufs,
d'un blanc sale, tachetés de jaunâtre. Cet Oiseau
vit de mouches, de moucherons, de vermisseaux,
et ne laisse pas aussi d’avaler de petites graines.
Os. La plupart des Oiseaux de ce genre se nour-
rissent d'insectes. Quelques-uns cependant sont en
même temps granivores ; c'est la raison pour laquelle
ils viennent à l’approche de l'hiver des p&ÿs septen-
trionaux, où les insectes alors commencent à leur man-
quer, dans des climats méridionaux où ils abondent.
GENRE 115.
MANAKIN , PIPRA. Bec plus court que
la tête, fort, dur, à trois pans ou angles
peu prononcés à la base, très-entier, recourbé
à la pointe , comprimé par les côtés vers le
bout.
Narines le plus souvent dénuées ou dé-
garnies de plumes.
Queue très-courte, composée de douze
pennes coupées carrément.
Pieds marcheurs , c’est-à-dire, trois
Onpre VI. PAsSEREAUX. 455
Doigts antérieurs : celui du milieu étroite-
ment uni et comme collé au doigt externe
jusqu’à la troisième phalange ou articula-
tion, et uni de même au doigt interne jus-
qu'à la première phalange ; un doigt pos-
térieur.
Ozs. Ce genre ne présente aucune espèce euro-
péenne. |
GENRE 116.
MÉSANGE , PARUS. Bec très-entier,
étroit , fort , dur , comprimé par les côtés,
aigu , recouvert de soies à la base.
Narines recouvertes par les plumes de la
base du bec.
Langue tronquée à son extrémité, ter-
minée par trois ou quatre filets.
Queue composée de douze pennes.
Pieds à quatre Doigts; trois antérieurs
tous divisés à leur origine ; un postérieur
plus fort et plus grand.
* L. Espèces non huppées.
*X 1, Queue à peu près de la longueur du corps.
Espèce 1. La MÉSANGE Charbonnière ,
Parus major, le dessus de la tête d’un noir
F{ 4
456 SECONDE PARTIE.
brillant et lustré; une bande noire , longue et
étroite parcourt le milieu de la poitrine et du
ventre, et s'étend jusqu’à l'extrémité des couver-
tures inférieures de la queue; celles-ci sont blan-
ches, ainsi que le bas-ventre ; le reste du dessous
du corps, jusqu’au noir de la gorge, d’un jaune
tendre ; le dessus du corps d’un vert olive; les
pennes latérales de la queue bordées et terminées
de blanc; le bec noir; les pieds couleur de plomb.
La Charbonnière ou grosse Mésange. Buffon,
1. 5,p. 392, pl. 17: PI. enlum. n.° 3, fig...
On la trouve en Europe, en Asie, en Afrique,
dans les jardins. C’est la plus grande des Mé-
sanges d'Europe; elle a six pouces ( 162 mill. }
de longueur. Cet Oiseau fait son nid dans un
trou d'arbre ou de muraille, et le compose de
tout ce qu'il peut trouver de plus doux et de plus
mollet. La femelle pond ordinairement huit, dix
et jusqu’à douze œufs blancs, avec des taches
rousses, principalement vers le gros bout.
Esp. 2. La MÉSANGE petite Charbonnière,
Parus ater, le dessous de la tête d'un noir bril-
Jant , terminé de blanc sur le derrière et marqué
sous les yeux de la même couleur; le dessus du
corps cendré; le dessous blanc sale; deux taches
blanches transversales sur les ailes ; les pennes de
la queue et des ailes d’un cendré brun bordé de
gris ; le bec noir ; les pieds de couleur plombée.
La petite Charbonnière. Buffon, t.5, p. 400.
Onpne VI. Passrneaux. 457
On la trouve en Europe, en Sibérie, et dans
l'Amérique septentrionale. Elle est à peu près de
la grosseur de la Mésange bleue ; sa longueur est
de quatre pouces deux lignes (112 mill.). Elle
habite les bois, sur-tout ceux où il y a des sapins
et autres arbres toujours verts, les vergers, les
jardins ; elle grimpe et court sur les arbres comme
les autres Wésanges.
E:p. 3. La MÉSANGE de Marais, Parus pa- ,
lustris, le dessus de la tête noir ; les côtés, les
joues et la partie inférieure du cou, blancs ; le
dessus du cou, le dos et le croupion, gris; le
dessous du corps d’un blanc légèrement teinté de
roussâtre ; les pennes des ailes et de la queue
cendrées en dessous , d’un cendré brun en dessus ;
le bec noir ; les pieds couleur de plomb.
La Mésange de Marais ou Nonette cendrée.
Buffon, t. 5, p. 403. PI. enlum. n° 3, fig. 3.
Buffon regarde cette Mésange comme une va-
riélé de la petite Charbonnière ; Linné, Brisson,
Latham, en font une espèce distincte.
Cette Mésange se tient dans les bois plus que
dans les vergers et les jardins, vivant de menues
graines , faisant la guerre aux guêpes, aux
abeilles et aux chenilles, formant des provisions
de chenevis lorsqu'elle trouve l’occasion. Elle se
plait sur les aulnes, sur les saules, et par consé-
quent dans les lieux aquatiques, d’où lui est venu
son nom de Mésange de Marais. Sa longueur
158 SECONDE PARTIE.
totale est de quatre pouces quatre lignes { 117
millimètres ).
Esp. 4. La MÉSANGE bleue, Parus cæri-
leus, le sommet de la tète d’un bleu plus ou
moins foncé, de même que le dessus du corps,
les ailes et la queue; le ventre jaune ; le gosier
et les côtés de la tête blancs, environnés d’un
collier d’un bleu noirâtre qui fait tout le tour de
la tête; le bec noirâtre; les pieds et les ongles
plombés.
La Mésange bleue. Buffon, t.5, p. 413. PI.
enlum. n.° 3, fig. 2. Voyez l’Art d'empailler les
Oiseaux, pl. V.
On la trouve dans toute l’Europe, sur la côte
d'Afrique et aux Canaries. Elle cause de grands
dommages dans les jardins, en pinçant les bou-
tons des arbres fruitiers ; elle se sert même avec
une singulière adresse de ses petites griffes, pour
détacher de sa branche le fruit tout formé qu’elle
porte ensuite à son magasin. Elle a les mêmes
goûts que les autres Wésanges, et la même inclina-
tion pour la chair. Cet Oiseau établit son nid dans
un arbre creux ou dans un trou de muraille. La
femelle pond au mois d'avril, depuis huit jusqu’à
dix-sept, et même vingt-deux œufs; aussi passe-
t-elle pour la plus féconde. Elle défend ses petits
avec beaucoup de courage. Son chant consiste
dans un petit gazouillement faible et varié. Sa
longueur totale est de quatre pouces et demi ( 121
millimètres ).
Onpre VI. PASsEREAUX. 459
Esp. 5. La MÉSANGE Remiz, Parus pendu-
linus, le sommet de la tête blanchätre owrous-
sâtre; locciput et le dessus du cou cendrés;
tout le dessus du corps gris, mais teinté de
roussâtre dans la partie antérieure; la gorge
et tout le dessous du corps blancs, teintés de gris
cendré sur l'avant et de roussâtre sur l’arrière ;
un bandeau noir sur le front, qui s'étend hori-
zontalement de part et d'autre sur les yeux, et
fort au-delà des yeux; les couvertures supé-
rieures des ailes brunes, bordées de roux; les
pennes de la queue et des ailes brunes aussi,
mais bordées de blanchâtre ; le bec cendré et en-
touré de petites plumes noires; les pieds d’un
cendré rougeûtre; les ongles noirâtres.
Le Remiz. Buffon, tome 5 , page 423. PI. enl.
n.° 618, fig. 3. |
On le trouve en Pologne, en Allemagne, en
Italie, en Sibérie, dans les terrains aquatiques
el marécageux ; il se cache parmi les joncs et
les feuillages des arbres qui croissent dans ces
sortes de terrains. Cet Oiseau construit son nid
avec beaucoup d'art. Il y emploie le duvet léger
qui se trouve aux aigrelles des semences du
saule, du peuplier, du tremble, des chardons,
des pissenlits, etc. Il entrelace avec son bec cette
matière filamenteuse , et en forme un tissu épais
et serré, presque semblable à du drap; il for-
tifie le dehors avec des fibres et de petites racines
qui pénètrent dans la texture ; il garnit le dedans
160 SECONDE PARTIF.
du même duvet non ouvré, pour que ses petits y
soient mollement ; il le ferme par en haut afin
qu'ils y soient chaudement, et le suspend avec
du chanvre, de l’ortie, etc., à la bifurcation
d’une petite branche mobile donnant sur une eau
courante. Ce nid ressemble tantôt à un sac,
tantôt à une bourse fermée, tantôt à une corne-
muse aplatie, etc. Il a son entrée dans le flanc,
presque toujours tournée du côté de l’eau. La fe-
melle n’y pond que quatre ou cinq œufs blancs
comme la neige, dont la coque est extrêmement
mince. Les Remiz font ordinairement deux pontes
chaque année; la première en avril ou mai, la
seconde au mois d'août : il est douteux qu'ils en
fassent une troisième. La longueur totale du
Remiz est de quatre pouces et demi ( 121 mull. ).
Esp. 6. La MÉSANGE Penduline, Parus
Narbonensis , le dessus de la tête gris; la gorge
et tout le dessous du corps d’un blanc roussätre ;
le dessus gris roussâtre ; les couvertures supé-
rieures des ailes noirâtres, bordées de roux ainsi
que les pennes moyennes; les grandes pennes
noirâtres bordées de blanchâtre ; les pennes de la
queue noirâtres, bordées de roux clair ; le bec
noir, l’arête supérieure jaune brun; les pieds de
couleur plombée. |
La Penduline. Buffon, t. 5, p. 433. PI. enlum.
n.° 708, fig. 1, sous le nom de Mésange du Lan-
guedoc.
Onpre VI, PASsEREAUx. 46t
On la trouve en Languedoc. Cet Oiseau fait
son nid avec autant d'art que le ÆRemiz de Po-
logne. Le nom de Penduline, que Buffon lui a
donné, présente à l'esprit la singulière construc-
tion de son nid. Ce nid, très-grand relativement
à la taille de l'oiseau, est fermé par dessus; il est
presque de la grosseur et de la forme d’un œuf
d’Autruche. Cette Mésange le suspend à la bifur-
cation d’une branche flexible de peuplier, que
pour plus grande solidité elle entoure de laine.
Ce nid a son entrée par le côté, près du dessus,
et cette entrée est recouverte par une espèce
d'avance qui déborde. La [longueur totale de cette
Mésange est environ de quatre pouces ( 108 m.).
.. OBs. Toutes les espèces de Mésanges , à l'excep-
tion du Remiz, sont très-fécondes ; et font souvent à
chaque ponte de dix-huit à vingt œufs. Elles se nour-
rissent de semences , de fruits , d'insectes ; quelques-
unes sont en quelque sorte carnivores , puisqu'elles
brisent le crâne des petits oiseaux pour en manger les
cervelles. En général les Mésanges sont vives , tou
jours en mouvement , assez courageuses pour attaquer
des oiseaux plus forts qu’elles ; la plupart ont la voix
désagréable. On prend les Hésanges aux filets , aux
trébuchets | à la mésangette ; aux collets , aux
gluaux , etc.
* 2. Queue plus longue que le corps.
Esp. 7. La MÉSANGE à longue queue, Parus
caudatus , le dessus de la tête, la gorge et tout le
dessous du corps blancs, ombrés de noirâtre sur
462 SECONDE PARTIE.
Ja poitrine, et quelquefois teinté de rouge sur
le ventre, sur les flancs et sur la queue ; le der-
rière du corps noir; la queue étagée, beaucoup
plus longue que le corps; l'iris gris; le bec noir;
les pieds noirâtres.
La Mésange à longue queue. Buffon, tome 5,
p. 436, pl. 19. PI. enlum. n.° 502, fig. 3.
On la trouve en Europe, en Sibérie, à la Ja-
maïque, dans les vergers et les jardins. Elle pince
les bourgeons des arbres qu’elle découpe adroi-
tement ; elle se nourrit aussi de chenilles, de
moucherons et autres insectes, et quelquefois de
graines. C’est un Oiseau d’un naturel très-
remuant et très-vif, qui n’est pas un moment en
repos , qui voltige sans cesse de buisson en bui-
son, d’arbuste en arbuste, court sur les bran-
ches, se pend par les pieds, vit en société, accourt
promptement aux cris de ses semblables. Il attache
solidement son nid sur les branches des arbris-
seaux, et lui donne une forme ovale et presque
cylindrique, le ferme par-dessus, laisse une en-
trée sur le côté, et se ménage quelquefois deux
issues qui se répondent , afin d'éviter l'embarras
de se retourner. Ce nid est composé de brins
d'herbes, de mousses, de lichens, et le dedans
est garni d’une grande quantité de plumes. La
femelle pond de dix à quatorze œufs, mème jus-
qu’à vingt, tous cachés presque entièrement dans
les plumes qui tapissent le fond du nid. Ces œufs
sont de la grosseur d’une noisette; ils sont envyi-
Onpne VI. PassenEaux. 463
ronnés d’une zone rougeâtre sur un fond gris,
qui devient plus clair vers le gros bout. Cette
Mésange est à peu près de la grosseur du Aor-
tele! ; elle a cinq pouces huit lignes ( 153 mill. }
de longueur.
Esp. 8. La MÉSANGE Moustache, Parus
Biarmicus, la tête d’un gris de perle; la gorge
et le devant du cou d’un blanc argenté; la poi-
trine d’un blanc moins pur, teinté de gris dans
quelques individus, de couleur de rose dans les
autres; le reste du dessous du corps roussâtre ;
les pennes de la queue qui est étagée, plus lon-
gues que le corps; une plaque noire à peu près
triangulaire de chaque côté de la tête, composée
de plumes assez longues, qui ressemblent en
quelque sorte à des moustaches; le bec orangé
dans l'oiseau vivant; les pieds noirs.
La Moustache. Buffon, t.5, p.418, pl. 18,
fig. et 2. PI. enlum. n.° 618, fig. 1, le mâle; et
fig. 2, la femelle.
On la trouve en Angleterre, en Danemarck,
en Suède, principalement aux environs de la mer
Caspienne et des Palus-Méotides. Elle se tient
de préférence sur les terrains marécageux parmi
les roseaux , se nourrit de leurs graines, suspend
son nid entre trois de leurs tiges, le construit
avec du duvet de peuplier et de massette. Elle
est de la grandeur de la Mésange à longue queue ;
elle a six pouces un quart (168 m.) de longueur.
464 SECONDE PARTIE.
* IL. Espèces huppées.
Esp. 9. La MÉSANGE huppée, Parus cris-
talus , la tête ornée d’une huppe noire et blanche,
dont les plumes sont étagées avec une élégante
régularité ; la gorge noire; le front blanc, ainsi
que les joues; le blanc des joues encadré dans
un collier noir assez délié, qui part des deux
côtés de la plaque noire de la gorge, et remonte
en se courbant vers l’occiput; une bande noire
verticale derrière l'œil ; le dessous du corps blan-
châtre ; le dessus d’un gris roux; les pennes de
la queue grises ; le bec noir ; les pieds de couleur
plombée. ,
La Mésange huppée. Buffon, tome 5, p. 447.
PI. enlum. n.° 502, fig. 2.
On la trouve dans toute l’Europe. Elle se plait
dans les forêts et les bruyères, sur-tout celles où
il y a des genevriers et des sapins; elle y vit
seule, et fuit la compagnie des autres oiseaux,
même de ceux de son espèce. Elle se nourrit des
insectes qu’elle trouve sur les arbres ou qu’elle
attrape en volant. Lorsqu'on en prend quel-
qu’une, elle refuse constamment la nourriture ,
et on ne peut l’élever en domesticité. Elle est de
la grosseur de la Mésange à léle bleue; elle a
quatre pouces huit lignes ( 126 millimètres ) de
longueur.
GENRE
Onpn£e VI. PAssEREAUx. 465
GENRE 117.
HIRONDELLE , HIRUNDO. Bec très-
petit, légèrement recourbé en alène , aplati
et large à la base.
Ouverture du gosier plus grande que la
tète.
Langue courte , large, fendue.
Ailes longues.
Queue fourchue dans la plupart des es-
pèces , composée de dix ou douze pennes.
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs,
un ‘postérieur dans les Æirondelles ; quatre
antérieurs dans les Wartinets.
* L. Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs, un
postérieur.
* Les HIRONDELLES.
Espèce 1. L’'HIRONDELLE de cheminée,
Hirundo rustica, la gorge, le front et deux es-
pèces de sourcils d’une couleur aurore; tout le
reste du dessus du corps blanchâtre, avec une
teinte de ce même aurore ; tout le reste de la
partie supérieure de la tête et du corps d’un noir
bleuâtre éclatant; les pennes des ailes, suivant
les différentes incidences de la lumière , tantôt
d'un noir bleuâtre, tantôt d’un brun verdätre ;
Gg
—
466 SECONDE PARTIE.
les pennes de la queue noirâtres, avec des reflets
verts: les cinq paires latérales marquées d’une
tache blanche vers le bout.
L’'Hirondelle de cheminée ou l’'Hirondelle do-
mestique. Buffon, t. 6, p.591, pl. 25, fig. 1. PI.
enlum. n.° 543, fig. 1.
On la trouve sur tout le globe. Domestique
par instinct, elle recherche la société de homme
par choix. Elle niche dans nos cheminées et
jusque dans l'intérieur de nos maisons, ou sous
les ayant-toits. Cette Hirondelle est la première
qui paraisse dans nos climats. Elle arrive au
commencement du printemps, et nous quitte
vers les premiers jours d'octobre pour se rendre
en Afrique. Cet Oiseau vit d'insectes ailés qu'il
happe en volant; il rase souvent la terre pour
chercher ces insectes sur les tiges des plantes, sur
herbe des praires, et jusque sur le pavé de nos
rues. Il rase aussi les eaux et s’y plonge quelque-
fois à demi, en poursuivant les insectes aquati-
ques. Il construit chaque année un nouveau nid,
et l’établit au-dessus de celui de l'année précé-
dente, si le local le permet. Ce nid est maçonné
de terre gâchée avec de la paille et du crin. La
femelle fait deux pontes par an; la première d’en-
viron cinq œufs, la seconde de trois, ordinaire-
ment blancs et quelquefois tachetés. Le chant du
mâle consiste dans un petit gazouillement qui
n’est point désagréable.
Onpre VI. Passensaux. 467
Esp.2. L'HIRONDELLE au croupion blanc,
Hirundo urbica , le croupion , la gorge et tout le
dessous du corps d’un beau blanc; le dessus de
la tête et du cou , le dos, d’un noir lustré, enrichi
de reflets bleus; les plumes de la tête et du dos
cendrées à leur base, blanches dans leur partie
moyenne ; les pennes de la queue d’une seule et
même couleur; les pieds couverts jusqu'aux ongles
d’un duvet blanc.
L'Hirondelle au croupion blanc ou l'Hiron-
delle de fenêtre. Buffon , tome 6, p.614, pl. 25,
fig. 2. PI. enlum. n.° 542, fig. 2, sous le nom de
pelit Martinet.
On la trouve en Europe, en PrS dans
FAmérique septentrionale. Cette Hirondelle ar-
rive huit ou dix jours après FÆrrondelle domes-
tique. Elle établit son nid à toute exposition, et
par préférence aux fenêtres qui regardent la
campagne ; quelquefois, mais très-rarement ,
dans lés maisons. La femelle fait deux à trois
pontes; la première est ordinairement de cinq
œufs blancs, ayant un disque moins blanc au
gros bout ; la seconde est de trois ou quatre, et
la troisième, lorsqu'elle a lieu , de deux ou trois.
Cet Oiseau vit, comme les autres éspèces de son
genre, d'insectes ailés qu’il attrapé au vol. Cette
espèce semble tenir le milieu entre l'Hirondelle
domestique et le grand Martinet.
Esp. 3. L’'HIRONDELLE de rivage , Zli-
Gg 2
468 : SECONDE PARTIE.
rundo riparia , toute la partie supérieure du
corps gris de souris; une espèce de collier de la
même couleur au bas du cou; tout le reste de la
parue inférieure du corps blanc ; les pennes de
la queue et des ailes brunes; les couvertures in-
férieures des ailes grises ; les pieds bruns, garnis
par derrière, jusqu'aux doigts, d'un duvet de
même couleur.
L’Hirondelle de rivage. Buffon, 1.6, p. 632.
PL. enlum. n.0 543, fig. 2.
On la trouve en Europe, en Sibérie, et dans
FAmérique septentrionale. L’Hirondelle de ri-
sage arrive dans nos climats et en repart à peu
près dans le même temps que l’Hirondelle de
fenétre. C’est la plus petite des Hirondelles d'Eu-
rope. Elle établit son nid dans des trous en terre,
dans des trous de muraille, dans des arbres
creux, sans se donner beaucoup de peine pour
sa construction. Ce nid n’est qu'un amas de paille
et d'herbe sèche; il est garni à l'intérieur de
plumes, sur lesquelles les œufs reposent immé-
diatement. La femelle ne fait, dit-on, qu'une
seule ponte par an; elle est de cinq ou six œufs
blancs, demi-transparens et sans taches. Cette
espèce a un fond de subsistance plus abondant
que les autres, et qui consiste non-seulement
dans la nombreuse tribu des insectes ailés, mais
encore dans celle des insectes vivans sur terre.
Les jeunes prennent une graisse très-fine, com-
parable à celle des Ortolans ; aussi fait-on une
Onpre VI. PAsserraux. 469
grande consommation des Hirondelles de rivage
en cerlains pays.
Esp. 4. L’'HIRONDELLE grise des rochers,
Hirundo montana, les plumes du dessus de la
tête et du corps, les pennes et les couvertures de
la queue et des ailes, d’un gris brun bordé de
roux; le dessous du corps roux; les flancs d’un
roux teinté de brun; les pieds revétus d'un duvet
gris varié de brun; le bec et les ongles noirs.
L'Hirondelle grise de rocher. Buffon, t. 6,
page 641. x
On la trouve dans les montagnes de la Savoie,
du Dauphiné, de l'Auvergne, aux environs de
Lyon. Elle arrive dans nos climats au printemps,
et s’en va ordinairement dans le courant du mois
d’août. Cette espèce semble faire la nuance entre
l’Hirondelle de fenêtre et Y Hirondelle de rivage.
* IL. Pieds à quatre Doïgts antérieurs.
* Les MARTINETS.
Esp.5. L'HIRONDELLE Martinet, Hirundo
Apus, la gorge d’un blanc cendré ; le reste du
plumage noiràtre , avec des reflets verts ; la teinte
du dos et des couvertures inférieures de la queue
plus foncée; les pieds de couleur de chair rem-
brunie ; le devant et le côté interne du tarse cou-
verts de petites plumes noirâtres ; les quatre
doigts tournés en avant, et composés chacun de
deux phalanges seulement,
Gg 3
470 SECONDE PARTIr.
Le Martinet noir. Buffon , t. 6, p.643. PL. enl.
n.0 542, fig. 1, sous le nom de grand Martinet.
On le trouve sur tout le globe. Il est plus gros
que les autres ÆHirondelles. X a le vol plus élevé
et plus rapide que ces oiseaux. Les Martinéts
sont, de tous les oiseaux de passage, ceux qui,
dans notre pays, arrivent les derniers et s’en vont
les premiers; d'ordinaire ils commencent à pa-
raitre sur la fin d'avril ou au commencement de
mai, et ils nous quittent à la fin de juillet. Ces
oiseaux, pendant leur court séjour dans notre
pays, n’ont que le temps de faire une seule
ponte; elle est communément de cinq œufs blancs,
pointus, de forme très-alongée. Ces oïseaux se
nourrissent de mouches et d'insectes ailés. Ils
volent par nécessité, car d'eux-mêmes ils ne se
posent jamais à terre; et lorsqu'ils y tombent par
quelque accident, ils ne se relèvent que très-
difficilement dans un terrain plat. Le Martinet
na point de ramage, 1l n’a qu'un cri aigu, et ne
Je fait guère entendre qu’en volant.
Esp. 6. L'HIRONDELLE Martinet à ventre
blanc, Hirundo Melba, le dessus de la tête et
toute la partie supérieure du corps d’un gris
brun; la gorge, la poitrine et le ventre blancs;
le cou orné d’un collier gris brun, varié de noï-
râtre ; le bas-ventre et les couvertures inférieures
de la queue gris brun ; les pieds couleur de chair,
garnis de duvet sur le devant et le côté interne ;
les quatre doigts tournés en avant , et composés
OnDnE VI. Passerraux. 471
chacun de deux phalanges seulement; queue
composée de dix pennes.
Le grand Martinet à ventre blanc. Buffon,
tome 6, page 660. ?
On letrouve en France, en Espagne , à Malte,
en Savoye, en Suisse, dans les montagnes du
Ferrol. Cet Oiseau a le vol plus élevé que le Aar-
dinet ; il est une fois plus gros; il a les ailes plus
longues, son cri est à peu près le même que celui
du Martinet. W se nourrit de scarabées, de mou-
ches, de moucherons, d'araignées, etc. L'époque
de son départ est moins fixe que celle de son
arrivée. Il ne se pose jamais à terre, et ne se
perche jamais sur les arbres. Ce Martinet se plait
dans les montagnes, et niche dans des trous de
rochers.
Ozs. Voyez sur l'utilité des irondellés , la pre-
mière partie de cet ouvrage , pages 129 et 130. L'im-
mersion des Hirondelles estunpoint de leur histoire qui
a été soutenu et réluté par de grands naturalistes qui
ne s’accordent pas. Les uns prétendent qu'elles passent
l'hiver dans le fond des eaux , ce qui n'est guëre
croyable ; d’autres se sont assurés par des expériences
que cette immersion n'était point réelle.
GENRE 118.
ENGOULEVENT , CAPRIMULGUS.
Pec légèrement recourbé à la pointe , très-
petit, en alène, aplati à la base.
Gg 4
472 SECONDE PARTIE.
Gosier garni d’un rang de cils ou de poils
rudes en forme de moustaches.
Ouverture du gosier très-grande.
Oreilles très-ouvertes.
Langue courte , pointue, très-entière.
Queue longue, non fourchue , composée
de dix pennes.
Pieds courts, à quatre Doigts ; trois an-
térieurs engagés dans une petite membrane
depuis leur origine jusqu’à la première arti-
culation ; un postérieur mobile se tournant
en avant.
Ongle du doigt intermédiaire dentelé du
côté interne.
Espèce 1. L’ENGOULEVENT d'Europe,
Caprimulgus Europœus, tout le dessus du cou,
de la tête et du corps, et même le dessous, joli-
ment variés de gris et de noirâtre ; la mandibule
inférieure bordée d’une raie blanche qui se pro-
longe jusque derrière la tête; les pennes inter-
médiaires de la queue traversées de bandes noi-
râtres sur un fond gris, varié de zigzags: les
deux plus extérieures de chaque côté terminées
de blanc; les yeux très-saillans ; le bec noirâtre;
le tarse brun, garni de plumes dans toute sa lon-
gueur; les ongles noirâtres.
L’Engoulevent. Buffon, t.6, p.512, pl. 24.
PL. enl. n.° 193, sous le nom de Crapaud-volant.
Onpne VI. PassenrAUx. 473
On le trouve en Europe, en Asie, en Afrique
et aux grandes Indes; cependant il n’est commun
nulle part. C’est un oiseau voyageur qui arrive
dans nos contrées au printemps, et nous quitte
en automne. Il se nourrit d'insectes, et sur-lout
d'insectes de nuit; car il ne prend son essor et
ne commence sa chasse que lorsque le soleil est
sur son couchant. Il ne se donne pas la peine de
construire un nid; un petit trou qui se trouve en
terre ou dans des pierrailles, au pied d'un arbre
ou d’un rocher, lui suffit. La femelle y pond
deux ou trois œufs plus gros que ceux du Merle,
blanchâtres et tachetés de brun. Cet Oiseau est
très-solitaire. La plupart du temps on le trouve
seul, et l’on n’en voit guère plus de deux ensemble.
Sa manière de se percher diffère de celle des
autres oiseaux ; il se pose sur une branche longi-
tudinalement. L’Engoulevent est de la grosseur
du Merle ; il a dix pouces et demi ( 284 millim.)
de longueur, et vingt-un pouces (568 mill.} de
vol ou d'envergure.
Ors. On a donné à cet oïseau plusieurs noms vul-
gaires , tels sont ceux de T'ette-Chèvre, de Crapaud-
volant , d'Hirondelle à queue carrée , de Corbeau
de nuit, etc.
Fin du sixième et dernier Ordre.
474
2
CORRECTIONS 2r ADDITIONS.
PREMIÈRE PARTIE.
Page 48, ligne 19, après le Picule de Cayenne,
ajoutez : PL IIL, fig. 3.
Page 54, ligne 4, après le T'alapiot, ajoutez : PI. III,
fig. 3.
SECONDE PARTIE.
Page 107, ligne 8, le COUCOU. Buffon, lisez : le
Coucou. Buffon.
Page 119, ligne 22, Sitta Europea, lisez: Sitta Eu-
ropæa.
Page 137, ligne 20, Rhynchops, lisez : Rynchops.
Page 173, ligne 9, le HARLE huppé, lisez : le Harle
huppé.
Page 208, ligne 17, Larus eburneas, lisez : Larus
eburneus.
Page 212, ligne 11, le bout de la Mandibule supé-
rieure orné d'un onglet, lisez :
le bout de la Mandibule supé-
rieure armé d'un onglet.
Page 299, ligne 1, pieds ailés à quatre doigts, gar-
nis , lisez : Pieds à quatre doigts
ailés , c'est-à-dire, garnis.
Connecrioxs ET ADDrTI0NS. 475
. Page 392, ligne 1, Os. Ce Genre ne présente aucune
espèce européenne , lisez :
Espèce 1. Le COTINGA Jaseur de Bohème,
Ampelis garrula, une bande noire sur les côtés
du bec, le dessus des yeux et la gorge ; la tête
ornée d'une huppe composée de plumes longues
et effilées, rousses à la base, d’une couleur vi-
neuse plus ou moins foncée dans le reste de leur
longueur, de même que le cou, le dos, la poi-
trine et le ventre; le croupion et les couvertures
supérieures de la queue d’un joli céndré; le bas-
ventre blanchâtre ; les pennes primaires des ailes
garnies sur le bord externe à leur extrémité d’une
tache blanche ou jaune; plusieurs des pennes
secondaires terminées par de petites lames plates
de couleur rouge; les pennes de la queue fran-
gées à leur extrémité de jaune; le bec et les pieds
noirs ; l'iris d’un beau rouge.
Le Jaseur de Bohême. Puffon , tome 3, p.429,
pl. 26. PI. enlum. n.° 261.
On le trouve en France, en Allemagne, en
Italie , dans le Piémont , jusqu’en Sibérie, et dans
d’autres contrées boréales de l'Asie. Cest un
oiseau erratique, qui ne parait que tous les trois
ou quatre ans, et quelquefois tous les six ou neuf
ans ; sa longueur totale est de sept pouces et demi
( 112 millim. ). Il se nourrit de baies, de raisins,
de figues, et de tous les fruits fondans qui abon-
dent en suc, et à leur défaut de toutes sortes
476 CorrEcrions ET ApprTiows,
d'insectes, mais il ne touche point aux graines,
à moins qu'elles ne soient concassées. On ignore
dans quel pays il niche.
Os. Le nombre des palettes qui terminent quelques-
unes des pennes secondaires des ailes, varie de cinq
à huit. Le nom de Jaseur, donné à cet viseau, semble
indiquer qu’il n’est point silencieux ; l’on prétend que
dans le temps où il perpétue son espèce, son chant
est assez agréable. Voyez la première partie de cet
Ouvrage, page 133.
Fin des Corrections et Additions.
477
té
TABLE ALPHABÉTIQUE
FRANCAISE,
DES FAMILLES, DES GENRES ET
DES ESPÈCES.
Ascnn , genre Faucon,
page 16
— Balbuzard , 21
—— commun, 18
— grand Aigle, 16
— grand Aigle de mer,
22
— Jean-le-blanc, 23
— petit Aigle, 19
20
AuicreTre, genre /éron,
240 et 243
— Pygargue,
dont 2..." 514
Acparnos à +. « . |. 183
ALOUETTE - - « - « . 568
Calandre, 373
———— Cochevis, 374
mm CONUNUNE ; 368
A
ArourrrrCoquillade, 576
Cujelier, 369
Farlouse ,; 370
———— Girole, 572
Locustelle, 37x
———— Lulu, 375
_— Pipi, 57r
Rousseline, 374
Spipôlette , 372
ALOUFTTE DE MER, genre
anneau, 280
AVRINGA: con er à 190
AR ra EE TO A 78
AUTOUR, genre Faucon,
33
AUTRUCHE . . , . . . 524
Avocats oi 2935
478
B
Barsu . , : . . page 105
Barce , genre Bécasse!,
262
aboyeuse , 2653
— brune, 265
—— commune , 262
—— grande Barge, 264
— rousse , 264
variée , 263
BarTAvEeuLE, genre 7'é-
tras , 352
Bécasse . . . . , + + 257
==— commune , 258
à tête rousse,
var. 259
—— aux ailes blan-
ches, var. 259
—— isabelle, v. 259
tte rousse , v. 29
260
—— petite Bécassine ,
= Bécassine ,
261
Bec-croisé, genre Gros-
bec, 397
Bgec-EN-CISEAUX . . + 218
BErRGERONETTE , genre
Fauvette, 450
——— de printemps,
452
453
em Jaune ;
TaBze FRANÇAISE.
Bercerronerregrise, p.451 :
Bimoneau , genre Héron,
252
Bouvreuic , genre Gros-
bec, 396
BRuANT . .. 4... . 598
de France, 399
de haie ou Zizi, 400
——— fou , 400
_ Proyer , 401
Buze, genre Faucon, - 26
Bondrée , 27
Buzard, 30
Harpaye, 30
—— Oiseau de St-Martin,
23
Soubouse , 29
Butor , genre Héron, 248
—— brun, 250
commun , 248
grand Butor, 250
petit Butor, 250
Pouacre, 251
roux, 251
* UR
-Garrre, genre Tétras, 55%
Carao . « « « « ss: 076
Canarn . . . . . « «239
à collier de T'erre-
Neuvé, 163
à longue queue, 156
Tasze FRANÇAISE.
Cawanp Chipeau, pag. 154
de Miclon, 157
— Garrot, 162
——— Millouin, 160
——— Millouinan, 161
—— Morillon, 163
— musqué , 149
—— sauvage, 151
siffleur , 153
Souchet, 155
T'adorne , 158
Canur, genre 7’anneau,
283
Casse-noix , genre Geai,
89
CasrAGnEUx , g. Grébe,
203
CnARDONNERET , genre
Pinson, 420
à capuchon
noir , var. 420
—— noir à tête
orangée, var. 420
——— à sourcils et
front blancs , var. 420
————— à têterayée de
rouge et de jaune, v. 420
blanc, v. 420
blanchâtre ,
420
—— metis, V: 421
noir, v. 420
Csevazier, genre /an-
neau ;, 271
var.
479
CugvaLier aux pieds rou-
ges, pag. 272
——— commun, 271
TAÿÉ , 273
varié , 273
Cmionis , .:. ... . 305
Caoucas, genre Corbearr,
- 88
Chouc , 90
des Alpes, 89
Couette, genre Hibou,
54 et 57
Chat-Huant, 56
Fresaie , 56
AL CES Pa Harfang , 54
Hulotte , 55
petite Chouette ,
58
Cicocxe, genre Héron ,
256
——— blanche, 236
noire , 258
Cincze, genre F’anneau,
282
Court . . . . . . . 129
Coriou ....,: 392
Comrarranr, genre Che-
valier , 274,
Coe , genre Faisan, 355
à cinq doigts , v. 335
—— à duvet , var. 536
—— à tête bossue, v. 336
355
336
commun , var.
de Bantam , v.
f
4380
Cog de Caux, var. p. 536
de Médie, var. 536
-— de Turquie, var. 356
—— frisé , var. 335
huppé, var. 335
—— nain, var. 336
— nègre , var. 356
pattu , var. 356
sans croupion, v. 336
Coracras ;, genre Cor-
beau, 91
huppé, 02
CoersEaAu . . . . . 5-82
commun , 82
Cogmoran , genre Péli-
can, 186
—— petit Cormo-
ran, 107
Corneizce , genre Cor-
beau, 82
Corneille noire , 84
Freux , 85
mantelée, 86
CEA ES gr
Jaseur de Bo-
hème, 475
Coucou . .. . . . . 106
d'Europe, 106
CovrEur. :. . . . « . 257
d'Italie, 257
Covicrs rs 100 Nu sb4
commun , 254
——"w— Corlieu, 255
Tasze FRANÇAtSE.
Courzis vert, pag. 256
Couroucou . . . , : 104
Crasier, genre Héron,244
Blongios |, 247
——— Caiot, 244
de Maäahon, 246
Guacco , 246
marron , 245
roux , 245
CressErELLE , genre Fau-
con , 41
Cuz-BLanc , genre Y’an-
neau , 276
CYene , genre Canard,
. 140
privé, 140
sauvage , 140
D
Dinnon . . . .. . 550
——— Coq-d'Inde, 331
DRoNTE . . . . . , . 326
Duc, genre Hibou, 51
grand Duc, 5t
moyen Duc, 52
—— petit Duc, 53
E
Écrasse , g. Pluvier, 292
ÉménizLon , genre Fau-
45
ENGOUtLEVENT ,
COR ;
Tagre FRaNÇaAIse.
EncourevenT, pag. 471
d'Europe, 472
Errione, genre Pic, 115
grand Épeiche ,
115
———— petit Épeiche ,
116
ÉPERVIER, genre Faucon,
31
576
commun, 377
àätète blanche ,
ÉrouRNEAU .....
var. 377
———— à queue blanche,
var. 377
#————— blanc, var. 377
blanc et noir ,
var. 577
———— cendré, var. 377
F
BARS... vi 354
commun , 357
— à collier, var. 338
— blanc, var. 358
: Coquard , var. 3538
— Dindon, var. 3358
panaché , var. 3358
— doré, 359
noir et blanc, 340
Faucon. : «iles 16
——— commun , 37
481
Faucon blanc, var. p- 58
—— hagard , var. 58
gentil , var. 38
passager , var. 58
sors , var. 58
FauverTE .. + . . . 454
àtêtenoire, 433
————— babillarde, 455
Bec-figue, 44r
de roseaux , 436
d'hiver, 458
des Alpes, 439
——— des bois, 436
des jardins , 451
grise, 454
Hippolais , 440
-.———— Passerinette, 432
rousse , 437
tachetée, 458
FLAMMANT . . ... 226
Phenicoptère ,
227
Fou, genre Pélican, 189
blanc, 189
commun , 189
de Bassan , 190
FOULQUE. . 6e es 298
Macroule, 304
Morelle , 3503
Francouin,g. T'étras, 3552
G
GEar, g. Corbeau, 95
Hh
482
GELiNOTTE, genre Tétras,
pag. 547
— = Ganga, 349
GErrAULT, g. Faucon ,35
GLARÉOLE ... ..r + + 207
grise, 297
GAAUCOPE aus ex JO
Gose-Moucne. . . . 422
commun, 423
noir à collier,
423
GoËLann, 8. Mouette,204
à manteau gris, 205
+ } manteau gris-
brun , 207
———— à manteau noir,
204
œ——…—— brun , 206
varié , 207
GorGE-BLEUE , genre Fau-
vette, 430
Gas si ee
à joues grises; 202
commun , 199
— cornu, 201
— cornu (p. grèbe } 202
— huppé, 200
obscur, 200
GRIMPEREAU , 126
de muraille, 127
familier , 127
RRIVE al cuis SA des 105: AE)
chanteuse , 3580
. TABLE FRANÇAISE.
Grive , à tête blanche ;
var. pag. 380
— huppée, var. 380
—— toute blanche, v. 380
Draine, 382
—— Litorne, 383
— Mauvis, 381
Gnrive-n'Eau, genre Ÿ’an-
neau , 203
Gros -BEC . . » +. + 302
commun, 3935
Dux-bec, 394
Grue , genre Héron, 234%
Guérin, sl Es
——— d'Europe, 123
Guizzemor, g. Grébe, 194
commun, 194
petit, 194
GuINETTE , genre }’an-
neau , 280
H
HARLE : + + » ose 19E
commun , 171
étoilé , 174
huppé, 172
Piette , 173
HÉRON. + « + + pose. 299
blanc , 241
‘commun, 240
Garzette , 243
— noir , 242
Tapzre FRANÇAISE.
Héron pourpré, pag. 242
PRO eue vue » 4" 250
ae 465
au croupion
blanc, 467
——— de cheminée,
465
——— de rivage, 467
grise , 469
HYRONDELLE DE MER, 214
à tête noire, 218
HiroONDELLE
Guifette, 216
Guifette noire,
217
petite, ao
Pierre-Garrin ,
215
Hosreau, genre Faucon,
40
Macon. 333
Huiraier . . .. . . 295
MM ne co» » 124
J
À TTC ERP RE FR 1
VAR eu he à 306
*
Kamient. . 231
L
Larse , genre Mouette,
212
483
Laose à longue queue , 213
Stercoraire, 212
Lacorëve , genre T'étras,
550
Lanier, genre Faucon, 36
LANIER , . .
Écorcheur , 60
Pie-grièche grise , 59
Pie-grièche rousse, 62
LAvanNDiÈRE, genre Fau-
vette , 45a
Linorte , genre Pinson ,
415
Cabaret, 418
de montagne , 417
Gyntel, 417
Sizerin , 416
HDRIOT 5, à fr de * 100
commun, IOI
M
Macareux , genre Pin-
gouin , 175
Macreuse , genre Ca-
nard , 164
———— à large bec, 166
double Ma-
creuse , 165
MatNaTE . . .. .. 102
MANAKIN + « «+ « + 454
Mancaor’:2%,.%e 179
MARAIL Ge Ts, 252
Hh 2
484
Marriner , genre Airon-
delle , pag. 469
à ventre blanc,
47o
MARTIN-PÊCHEUR , 120
-— d'Europe, 120
MausËcne , g. anneau,
271
commune, 277
grise , 279
Sanderling, 279
tachetée , 277
Merce, genre Grive , 504
à tête blanche, v. 385
blanc , var. 385
roux, var. 585
varié , var. 385
à plastron blanc, 585
— bleu, 337
couleur de rose, 389
—— de roche, 586
sohtaire , 388
MEsANGE. 455
à longue queue, 461
bleue, 458
—— de marais, 457
-—— grosse Charbon-
nière , 455
—— huppée , 464
Moustache , 463
Penduline, 460
petite Charbon-
nière , 456
TABLE FRANÇAISE.
Mésance Remiz, p. 459
Miran, g. Faucon, 24
noir , 25
royal , 24
Morneau, g. Pinson, 41x
franc , AR:
blanc, var. 412
jaune , var. 412
noir ,var. 412
roux, Var. 412
——— Friquet, 4135
— Soulcie, 413
MorrTEeux , g. l'auvette,
442
——— Cul-blanc, 442
— cendré , var. 442
—— gris, var. 442
——— Cul-blanc rous-
sâtre , 443
MouETTE . 204
——— à trois doigts , 20q
——— blanchâtre, 209
———— blanche, 208
———— cendrée , 210
——— d'hiver, 211
— rieuse , 212
O
Où, genre Canard , 140
— à duvet, 148
— Bernache, 146
— Cravant, 146
Taze FRANÇAISE
Oùr rieuse, pag. 145
— sauvage , 144
OisEau-moucuE , genre
Colibri, 129
Ouseau DE Paranis, 103
OwprerTTE . + . . 235
Onrocan , genre Bruant,
402
——— commun , 402
à queue blan-
che, v. 402
blanc, var.
402
jaune , var.
402
noirâtre , v.
403
Qurammems «+ *: 321
grande Outarde ,
Re —
a
321
——— petite Outarde ,
323
P
PAILLE-EN-QUEUE » + 192
PGM : cute es: «+ 1927
PEINTADE. « + . 541
ordinaire, 342
Mimi. -« 104
—— huppé, 188
— Onocrotale, 135
Peronix , g. T'étras, 3552
——— de montagne, 356
485
Peronix grise, pag. 355
—— — à collier blanc,
var, 355
—— — à gosier roux ,
var. 355
——— — blanche, v. 355
—— — brune, v. 355
—— — grise-blanche ,
var. 355
— — rouge, 354
PErpriX DE MER l’oyez
GLARÉOLE.
PERROQUET . . . 68
PenRent sus < CON
PuaLAROPE , 8. J’anneau,
285
à festons dente-
lés, 286
cendré, 285
PuyTOTOME . . , 422
Mag 8 oi lag EE
— noir, 112
— vert, 112
Pie, genre Corbeau, 95
Pir-criÈcue. f’oy.Lanrer.
Presomé 05.25" ." 503
Biset, 363
— de colombier, 364
— — à cravate, v. 364
FIRE culbutant, var.
365
———— cuirassé, var.
369
Hh 3
486
Pigeon de colombier de
Barbarie, var. pag. 364
—— — frisé, var. 364
grosse-gorge, v.
365
huppé, v. 364
—— — messager, v. 365
nonain, v. 364
Paon, var. 365
eemmemss
ES
Le ae
—— pattu, var. 364
Ru Polonais, v. 364
—— Romain, v. 364
— tournant, v. 365
— Turc, var. 365
Ramier, 365
Piveouin. 175
—— grand Pingouin,
VAT
Pie", 178
- Torda, 177
Pinson 407
commun, 408
d'Ardenne, 409
de neige, 410
grand Montain ,
410
PIQUE-PŒUF . . 78
PLoncxon, g. Grèbe , 195
— grand Plongeon,
195
Imbrim, 197
Lumme, 198
mm petit Plongeon ,
196
Tasze FRANÇAISE.
PLuviER . + pag. 287
à collier, 289
Courlis de terre,
190
doré, 287
doré à gorge noire,
288
petit Pluvier, 289
PouiczoT, g. Fauvette,
446
Poue D'EAU, g. Foulque ,
279
commune, 299
Glout, 3ot
Poulette d'eau, 500
——— Smiring, 501
Poule sultane, 302
R
Rire 4, 22 UNE
d’eau, 309
de terre , 307 ;
Grignette, 317
Marouette , 310
Rocmier, genre Faucon ,
42
RoiTELET , g. Fauvette,
447
RODE TER MTS ANNE
d'Europe, 99
Rossienoz , 8. Fauvette,
425
RossIGNOL DE MURAILLE
’
genre Fauvetle, 427
Tasze FnANÇaAIsEr.
Rossignol de muraille de
Gibraltar, pag. 428
Rover-conce, genre Fau-
verte , 429
Rouce-quEur, genre f'au-
velle , 428
S
Sacre, genre Faucon, 57
SaRCELLE, g. Canard, 167 -
— commune , 167
169
— de Féroé, 169
— petite Sarcelle,
163
232
déigess d'été,
Méfacou’: 41e 6 ve
SEnix , genre Pinson , 414
—— des Canaries,’ 414
de Provence, -415
SITELLE .,:. . .\ 4147
d'Europe, 117
SeuTuLE ... +: © 229
ordinaire, 229
dx
Tamer, genre Fauvette ,
445
Tan, genre Pinson, 418
dela nouvelle Yorck,
var. 419
— Olivarez, var. 419
— noir, var. 419
487
TanGara. + + +. 407
Térras. , pag: 543
Toner +, + + , 119
Torche \":, 474 410
d'Europe, 110
Toucan . . 73
T'OURNE-PIERRE , g. J’an-
neau , 284
T'ourrerELLE, g. Pigeon,
366
—— commune, 366
à collier , var. 367
blanche, var. 367
Traquer,g.Fauvette, 444
Froczonyre, g. Fauy. 446
V
Vanneau. .4 .- . 266
commun, 266
d'Islande, 270
maritime ; 270
ondulé, 270
_ Pluvier, 269 .
Suisse, - 268
uniforme, 271
Vaurouns: 5. —-9
— à aigrettes, 12
à tête blanche , 13
cendré, I
Griffon , 9
Percnoptère, 10
Vernier, g.Gros-bec, 595
Fin de la Table Française.
Lss
Re A
TABLE ALPHABÉTIQUE
LATINE
DES GENRES ET DES ESPÈCES.
À
Aravra. …. page 568
arborea, 369
— arvensis, 305
Calandra , 375
campestris,372
——— cristata ; 374
Italica, 372
——— Locustella, 371
—— Mosellana, 374
nemorosa , 375
pratensis , 370
— trivialis, 371
undata, 376
LCA seal ane 17h
—— Arctica , 175
——— iMmpenuis y 197
—— Pica, 178
Torda, 177
LEE DOC) a ver 2
Ispida , 120
AMPELIS , . , page 39%
garrula,
ANAS d'est tas
acuta ;
albifrons ,
Anser,
Bernicla,
Boschas,
circia ,
—— Clangule ,
_—— clypeata,
Crecca ,
— Cygnus,
erythropus ,
Jferina,
Fuligula ,
Jusca ;,
glacialis,
—— histrionica,
—— hyemalis,
475
+ 159
156
145
144
146
15r
16g
162
155
168
140
146
160
163
165
157
163
169
Taser LATINE.
ÆAN4As Marila, page 161
— mollissima, 148
— moschata, 149
nigra , 164
—— olor, 140
—— Penelope, 153
— perspicillata,: 166
— Querquedula, 167
— strepera , 154
—— T'adorna, 158
APTENODYTA. + « » 179
ÆRDEAN «60 + + 1209
alba, 241
—— atra , 242
———— badia , 245
Botaurus, 250
Ciconia , 236
———— cinerea, 240
—— comata, 246
—— Danubialis, 250
erythropus, 245
Garza, 243
- Garzetta, 245
Grus , 234
—— lutea, 246
maculata, 251
——— Marsigli, 250
—— minula , 247
nigra, 238
——— Nycticorax, 252
purpurea, 242
Soloniensis, 251
ms S'GUGIOUA 244
489
ARDEA Stellaris , p. 248
B
76
105
70
BUCEROS Me 0 ©
Bucco. ..
BUPHAGA. .… L . »
C
CANCROMA » » + ss. 232
CAPRIMULGUS . . . 470
Europœus, 471
126
Jfamiliaris, 127
muraria, 127
CHARADRIUS . . « « 287
apricarius, 208
Gallicus, 292
———— Hiaticula, 289
Himantopus , 292
———— Morinellus,289
Œdicnemus,290
pluvialis, 287
392
CERTHIA
Cozivs
CoLumBa. : . . … 363
domestica, 364
Barbarica ,v.364
cristata, ». 364
cucullata, v. 564
—— dasypus ;v. 364
365
— gutturosa, v. 365
—— galeata , v.
490
CoLUMBA gyratrix, var.
page 565
———— Hispanica, v. 364
hispida, v. 364
laticauda, v. 565
percussor ; v. 565
Polonica,v. 364
tabellaria, v. 365
turbita, v. 364
Turcica,v. 365
————— Turtur, 3566
- Œnas , 563
Palumbus, 365
CoLYMBUS « . . . . 193
Arcticus, 198
aurilus, 200
————— cornutus, 202
> cristatus, 201
glacialis, 197
Grylle, 194
‘Immer, 195
=———— minor , 203
obscurus, 200
Led
rubricollis, 202
stellatus, 196
Troile, 194
urinator , 199
CoRACIAS. : . +. + O8
Garrula, 99
CORRIRA + 30 267
Italica, 257
CORP US TT Où
Caryocatactes, 89
Taszce Larrwe.
Corrus Corax, page 82
Cornix , 86
Corone, 84
eremila, 92
Jfrugilegus, 85
Glandarius, 95
Graculus , ot
Monedula, 88
Monedula, v. 90
Pica, 93
Pyrrhocorax, 89
CRAX à «VE MMS5S
CROTOPHAGA.... 78
Cucuivs . Re
canorus; 106
D
Drbus , AN RE 6
DIOMEDEA , . . : . 183
E
ÆEMBERIZA , . . . . 508
Cia, 4oo
Cirlus, 400
citrinella, 599
Hortulana, 402
Lesbia, 405
Lotharinga, 405
———— miliaria , 4ot
nivalis , 406
—— Provincialis, 404
Tasze LATINE.
EmeEr1zA Schæœniclus ,
page 403
F
Paco: Ab. + - 16
— œruginosus , 30
—— Albicilla, 20
—— apivOrTuUs ; 27
— ater, 25
—— Buteo, 26
—— candicans , 34
— chrysaëtos , 16
— communis ; 37
— cyaneus , 28
—— Falconariorum ; 43
— Gallicus , 23
—— Haliétos, 21
— Lanarius , 36
—— Lithofalco , 42
Melanoëtos, 18
— Milvus, 24
—— nœvius , 19
— Nisus, 31
ossifragus , 22
palumbarius, 35
— Pygargus, 29
— rufus , 39
.—— Sacer, 37
—— Subuteo, 4o
—— T'innunculus, 41
FRINGILLA : . ... 407
—-Argentoratensis ; 417
491
FRINGILLA cœlebs, p.408
Canaria, 414
Carduelis , 420
domestica, 411
Lapponica, 410
Linaria, 416
Linotta, 415
_— montana, 413
——— Montifringilla,
409
——— montium ;" 417
——— nivalis, 410
————— Petronia , 413
Serinus, 415
Spinus, 418
PUETCA /0 T
aterrima, 304
atra , 303
——— Chloropus, 299
flavipes, 3ot
fistulans, 3ot
Jusca , 300
Porphyrio, 302
G
GLAREOLA. + « « «+ + 2097
Austriaca , 297
GLAUCOPIS , . . ..
GRACUL4Ar
H
HAÆMATOPUS, , ..
492
HÆMATOPUS Ostrase-
gus , page 296
HreuNno eu. … 465
Apus, 469
Melba, 47o
———— montana , 469
riparia, 467
——— rustica, 465
———— urbica, 467
L
LANIUSnne. «24850
Collurio , 60
Excubitor, 59
——— rufus , 62
DARUS. ie late à 204
canus , 209
Catarractes , 206
cinerarius, 210
crepidatus, 212
cburneus, 208
—— fuscus , 207
glaucus , 205
hybernus, 211
marinus , 204
nœŒvius , 207
parasiticus, 213
ridibundus, 211
tridactylus, 209
MOXTA NL tn) ir 0/00 92
— Chloris, 395
——— Coccothraustes, 393
—
Tasre LATINE.
Lox14 curvirostra, p.397
enucleator , 394
—— Pyrrhula, 396
M
MELEAGRIS. . . . . 330
— Gallopayo, 551
MERGUS ess ITT
Albellus, 173
Merganser, 171
minulus , 174
serrator , 172
JMEROPS., ss ne le EE
Apiaster, 125
MOTACILLA. , . . » 424
alba, _45o
Alpina, 439
atricapilla, 433
Baarula, 1453
cinerea, A45t
Curruca, 435
erithacus ; 428
Ficedula, 44x
———— flava , 452
———--Gibraltariensis,
428
Hippolais, 440
hortensis, 431
Luscinia, 425
maculata, 446
Massiliensis ,
445
TaBze LATINE.
MoTaAcizza mOdularis :
page 458
458
Œnanthe, 442
Passerina, 452
Phænicurus ,
427
Provincialis ,
‘450
Regulus , 447
—— Rubecula, 429
————— PLEVÈA y
Rubetra, 4435
——— Rubicola, 444
—— rufàa, 437
schoenobænus,
456
stapazina , 443
Suecica, 430
Sylvia, 4354
Trochilus, 446
Troglodrytes ,
448
MUSCICAPA. . « . 422
atricapilla, 423
grisola, 423
MYCTERIA . . . .. 231
N
DPAIDAN;: :. 2 341
Meleagris, 542
O
ORIOLUS, , » « + » + 100
493
OrtoLus Galbula, p. ox
us CR RM TE, 321
tarda , 521
— T'etrax, 523
P
PALAMEDEA , . , . 231
PARADISEA. : ... 103
PRE 0 2 1 0 0 306
PARUS os". ” 455
ater , 456
Biarmicus, 463
cœruleus, 458
caudatus, 46t
cristatus , 464
major , 455
Narbonensis, 460
palustris, 457
pendulinus , 459
Pardo sus. 527
cristatus , 328
PELECANUS. . , . , 184
Bassanus , 190
Carbo, 186
cristatus, 188
Graculus, 18g
Onocrotalus ,
185
piscator, 189
Sula , 189
PENELOPE. . .... 532
PHAETON. , . .. , 192
494
PHASIANUS. . pag. 534
Colchicus , 337
Gallus, 335
—crispus,v: 355
———————cristatus,var.
535
domesticus ,
335
«= CCAUAALUS, D.
336
—Tanatus,v. 356
—— Medicus , v.
356
= —Morio,v.356
— Patavinus,v.
356
— pentadacty-
lus ,v. 535
— plumipes ,v.
536
———-pumilio,s. 356
--pusillus,v. 336
—tophaceus, v.
var»
356
— Turcicus , v.
3556
nycthemerus ,
340
pictus , 339
PHEŒNICOPTERUS . « 226
ruber, 227
PHYTOTOMA . . . . 422
PEUT en ni RTE
Tapze LATINE.
Picus major, pag. 115
Martius , 112
—— minor ; 116
113
454
229
229
199
18t
63
314
— viridis,
P1IPRA 5 "es te
PLATALEA 0
Leucorodia ,
PIOTUS, diet
PROCELLARIA, « … «
PSITTACUS 0e",
PSsoPHIA
R
RALLUS . wçatn 0
aquaticus ,
Crex,
307
309
307
511
510
73
203
218
Grinetta ,
Porzana ,
RAMPHASTOS. « .
RECUVIROSTRA « , .
RYNCHOPS ets
S
S'COLOPAX uen 0e à + SIT
ægocephala ,
265
ægocephala ,v.
264
265
Gallinago, 260
- Gallinula, 261
Glottis, 265
ee usSCa ,
L.2
Lu +
TaBsLre LATINE. 495
Scozop4x Lapponica,
pag. 264
Limosa, 262
——— rusticola, 258
DCOPUS. +... ls,:2233
NUTTA SU Ne 117
—— Europæa, 117
STERNA" .:. , . 214
Jissipes, 217
——— Hirundo, 215
——— minula ;, 215
——— nævia , 216
nigra , 218
DER EE. le 0.20
—— Aluco, 55
— Bubo , 5o
flammea , 56
— Nryctea, 54
Otus , 52
—— passerina , 58
— Scops, 53
— stridule , 56
— Ulula , 37
STRUTHIO + + » 324
STURNUS . + . . 376
Cinclus, 378
vulgaris, 377
T
TANAGRA. + . . 407
T'ANTALUS , . |. 254
T'ANTALUS Arquata, 254
———— Falcinellus,25G
——— Phæopus, 255
TETRAO . , . . 345
Alchata , 349
Bonasia, 347
Coturnix, 357
Francolinus , 552
Lagopus, . 350
—— montanus, 356
Perdrix , 355
rufus , 552
rufus, var. 554
T'etrix , 346
Urogallus, 344
Topus, , . . . 119
TRINGA . . . . 266
Calidris, 277
Canutus , 203
Cinclus , 280
- Cinclus , var. 282
equestris, 271
grisea, 278
Helvetica, 268
hyperborea, 285
hypoleucos, 280
interpres , 284
Islandica, 270
littorea, 273
lobata , 286
macularia, 283
— maritina, 270
496 Tasze LATINE.
T'RINGA nœvia, pag. 277
ochropus, 276 U
pugnaz , 274
S'anderling, 279; UPUPA. . . pag. 124
Squatarola , 269 Epops , 124
striata , 273
—— Totanus, 272 V
—— J’anellus, 266
uniformis, 271 V'AGINALIS « » + 505
TROCHIEUS ‘+ 129 VuLrur Ier
FRocones ir eo Alpinus , 10
FYRDESA 3 UN —3-3579 cinereus , I
| cy'aneus , 387 cristatus, 12
Iliacus, 581 —— fulvus, 9
Merula , 584 leucocephalos ,
musiCus ; 380 13
pilaris , 583
—— roseus , 389 :
saxatilis, 386
solitarius;- 588 ŸuNx Me
—— torquatus, 585 —— Torquilla, 110
viscivorus, 382
Fin de le Table Lafine.
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