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Full text of "Traité élémentaire d'ornithologie : contenant l. Les principes et les généralités de cette science ... ; suivi de L'art d'empailler les oiseaux ..."

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TRAITÉE 


ÉLEMENTAIRE 
D'ORNITHOLOGIE, 


# CONTENANT: 


- 2.°LesPrincipeset les Généralités de cette Science; 2.° l’Ana- 


lyse du Système de Linné sur les Oiseaux; 3.° la Syno- 

nymie de Buffon ; 4° les Caractères des Genres ; 5.° la 

Description et l'Histoire des Espèces Européennes ; 
SUIVI DE 


L'ART D'EMPAILLER LES OISEAUX. 
Avec Dix Planches en Taïlle - douce. 


Paz M. J. P. MOUTON-FONTENILLE, 
Professeur d'Histoire naturelle à l'Académie et zu Lycée de Lyo, 
Membre de FAthénée, Secrétaire Perpétuel de La Société &'Agri- 
culture , Histoire naturelle et Arts utiles de Lyon, Correspondant 
de plusieurs Sociétés Littéraires et d'Agriculture. 


Qi; à 507 Excellence Le> Comte: de: LACÉPEDE. 


ÀA LYON, 
CH YVERNAULT et CABIN , Libraires de l'Académie , 
rue St-Dominique , n.° 64. 


1811. 


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TRAITÉ 
ÉLÉMENTAIRE 
D'ORNITHOLOGIE. 


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SECONDE PARTIE. 


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ANALYSE 


DU SYSTÈME DE LINNÉ 
SUR LES OISEAUX. 


$ 


ORDRE T. 


OISEAUX DE PROIE. 


CARACTÈRES DES ÜISEAUX DE CET ORDRE. 


L, Classe des Oiseaux se divise en six Ordres, 
que LINNÉ a constitués par la considération de 
plusieurs attributs. Le premier renferme les 
OISEAUX DE PROIE DIURNES et NOCTURNES. 


A 3 


6 SEconDE PARTIE. 


Dans tous ces Oiseaux, le Bec recourbé par 
les deux mandibules comme un Crochet, leur 
sert par ses deux pointes pour déchirer leur 
proie, et par ses côtés tranchans pour la diviser. 
La Mandibule supérieure est un peu dilatée à 
son extrémité, et garnie, dans plusieurs espèces, 
de chaque côté d’une dent. Les Narines, dans 
ces Oiseaux, sont ouvertes, c’est-à-dire, que 
leur ouverture n'est point recouverte par des 
plumes ou des cils. 

Les Pieds sont courts, forts, musculeux : les 
Doists, au nombre de quatre, bien séparés, 
garnis de verrues à leurs jointures, terminés par 
des Serres ou Ongles grands, aigus et repliés en 
arc, sont susceptibles par la force musculaire 
d’une très-grande contraction. 

Les Muscles qui meuvent la Téfe sur le cou et 
les différentes parties du cou, sont très-forts. 
Ceux qui recouvrent la poitrine, et qui servent 
spécialement aux mouvemens des ailes , sont 
encore plus puissans par leur force contractile. 
La Peau, dans les Oiseaux de proie, est d’un 
tissu très-dense et très-serré. Linné appelle leur 
chair impure, parce qu’elle répugne à la plupart 
des animaux. 

Les Oiseaux de proie vivent de rapine. Les uns 
ont un appétit bien prononcé pour la chair fraiche, 
et se nourrissent d'animaux vivans : d’autres sont 
bornés par leur instinct à ne vivre que de ca- 
davres. 


OnpnE I. O1sEAUX DE pros. 7 


Les Oiseaux de proie établissent leurs Nids sur 
les plus grandes élévations, dans des trous de 
rochers ou ‘sur les plus hauts arbres, et dans les 
cantons les plus déserts. Les femelles sont en gé- 
néral d’un tiers plus grosses que les mâles : elles 
ne pondent chaque année qu'un pelit nombre 
d'œufs. Les plus fécondes, qui sont de petite 
taille, de cinq à sept. Celles de grande taille, de 
deux à quatre. Les mâles sont monogames, c’est- 
à-dire, qu'ils s'unissent à une seule femelle. 

Dans les Oiseaux de proie, le mâle est d’en- 
viron un tiers moins grand et moins fort que les 
femelles, tandis que dans les quadrupèdes et 
dans les autres oiseaux, ce sont, comme l’on sait, 
les mâles qui ont le plus de grandeur et de force: 
c'est par cette raison qu’on appelle Tiercelet le 
mâle de toutes les espèces d’Oiseaux de proie. Ce 
mot est un nom générique et non pas spécifique, 
comme quelques Auteurs l’on écrit: et ce nom 
générique indique seulement que le mâle ou tier- 
celet, est d'environ un tiers plus petit que la 
femelle. 

Ces Oiseaux ont tous, pour habitude naturelle 
et commune, le goût de la chasse et l’appétit de 
la proie, le vol très-élevé, l'aile et la jambe 
fortes, la vue très-perçante , la tête grosse, la 
langue épaisse, charnue , l’estomac simple et 
membraneux, les intestins moins amples et plus 
courts que les autres Oiseaux. Ils peuvent sou- 
lenir une très-longue diète : ce qui, vu leur 


À 4 


8 SECONDE PARTIE. 


façon de vivre, leur devient absolument néces- 
saire, car le gibier ne se présente pas toutes les 
fois qu’ils ont faim. 

Ils ont les Jambes couvertes de plumes jus- 
qu’au talon, c’est-à-dire, jusqu'à l’articulation 
du tarse avec le tibia; le Doigt antérieur externe 
joint avec celui du milieu par un petit commen- 
cement de membrane, qui s’étend jusqu’à la pre- 
mière phalange ou articulation; lOngle de ce 
doigt externe est le plus court de tous. 


TABLE SYNOPTIQUE 
OU 
DISPOSITION ARTIFICIELLE 
DES GENRES. 


41. Vaurour, Vurrur. Bec crochu. Téle dé- 
nuée de plumes ou garnie d’un 
simple duvet. 

42. Faucon, Farco. Bec crochu, garni à sa 
base d’un épiderme appelé Cire. 
Téte bien couverte de plumes. 

43. Hisou, STryYx. Bec crochu, recouvert à sa 
base de Plumes tournées en 
devant. 

44. Pre-criècne, LANIUS. Bec à peu près droit. 
Mandibule supérieure garnie 
d’une espèce de dent de cha- 
que côté près de la pointe. 


Onpne I. OISEAUX DE PROIE. 9 


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OISEAUX DE PROIE DIURNES, 
Disposition naturelle et numérique des Genres. 
GENRE 41. 


VAUTOUR , VULTUR. Bec prolongé 
sur une ligne droite, se repliant vers la 
pointe comme un crochet. 

Téte denuée de véritables plumes ou cou- 
verte de poils courts, où d’un simple duvet, 
présentant une peau nue, sur-tout vers la 
partie antérieure. 

Langue charnue , souvent divisée vers la 
pointe en deux parties. 

Narines placées dans la peau ou membrane 
qui couvre la base du bec. 

Cou presque nu, retractile, c’est-à-dire, 
s’'alongeant ou se repliant suivant la volonté 
de l'animal. 

Queue composée de douze pennes. 

Pieds à quatre doigts : trois antérieurs » 
un postérieur. 

Ongles larges , courts, peu crochus et 
comme émoussés. 


* [| GRANDS VAUTOURS. 


Espèce 1. Le VAUTOUR Griffon, Vullur ful- 


10 SECONDE PARTIE. 


ous, un collier de plumes blanches au bas du cou 
qui est presque entièrement dénué de plumes; la 
tête couverte de pareilles plumes qui forment une 
petite aigrette par derrière; l'iris des yeux d’un 
bel orangé; le bec long et crochu, noirâtre à 
son extrémité, ainsi qu’à son origine, bleuâtre 
dans son milieu ; les pieds et les ongles noirätres. 


Le Griffon. Buffon, tome 1, page 1517. 

On le trouve sur les hautes montagnes de l'Eu- 
rope et de l'Asie, en Egypte, en Arabie, dans 
les iles de Archipel. Cest le plus grand de tous 
les Vautours. Ses habitudes sont les mêmes que 
celles des autres espèces de ce genre. Il a trois 
pieds et demi (1 mètre 137 millim. ) de longueur 
totale, et huit pieds ( 2 mèt. 599 millim.) de vol 
ou d'envergure. 


Esp. 2. Le VAUTOUR Percnopière, Vultur 
Alpinus , la tête d’un blanc clair; le cou blanc et 
nu, c’est-à-dire, couvert comme la tête d’un 
‘simple duvet blanc; un collier de petites plumes 
blanches et roides autour du cou, en forme de 
fraise; une tache brune en forme de cœur sur la 
poitrine ; l'iris des yeux d’un jaune rougeûtre; le 
bec noir; le bas des jambes et des pieds nus, et 
de couleur-plombée ; les ongles noirs. 


Le Percnoptère. Buffon, tome 1, page 140. 
PI. enlum. n.° 426. 

L'espèce du Percnoptère parait être plus rare 
que celle des autres Vautours, on le trouve 


Onpre |, OISEAUX DE PROIE. ir 


néanmoins dans les Pyrénées, dans les Alpes et 
dans les montagnes de la Grèce, mais toujours 
en petit nombre. Il parait qu'il est répandu en 
Afrique, en Egypte, dans le Levant : il surpasse 
l’Aigle commun en grandeur, et il approche du 
grand Aigle pour la grosseur du corps, mais il 
n'a pas la même étendue de vol. Le mâle a trois 
pieds deux pouces ( 1 mètre 28 millim.) de lon- 
gueur, et huit pieds ( 2 mèt. 599 millim. ) de vol 
ou d'envergure; la femelle a six pouces (162 
millim.) de plus, et neuf pieds (2 mèt. 923 mill.) 
de vol ou d'envergure. 

Cet Oiseau est paresseux à la chasse, pesant 
au vol, toujours criant, lamentant, toujours 
affamé et cherchant les cadavres. Il a les ailes 
plus courtes et la queue plus longue que les Aigles. 
Lorsqu'il est à terre, il tient toujours les ailes 
étendues, habitude qui appartient non-seulement 
à cette espèce, mais encore à la plupart des Vau- 
tours, et à quelques autres Oiseaux de proie. 


Esp.3. Le V AUTOUR cendré, Vullur cinereus, 
le cou couvert d'un duvet assez long et fourni, 
de la même couleur que les plumes du dos; une 
espèce de cravate blanche qui part des deux côtés 
de la tête, s'étendant en deux branches jusqu’au 
bas du cou, et bordant de chaque côté un assez 
large espace d’une couleur noire, au - dessous 
duquel il se trouve un collier étroit et blanc; les 
pieds couverts de petites plumes brunes; les 
doigts jaunes; les ongles noirs. 


12 SECONDE PARTIE 


Le Vautour ou grand Vautour. Buf. tome 1, 
page 158, pl. 5. PI. eolumin. n.° 425. | 

On le trouve sur les hautes montagnes d'Eu- 
rope, sur-tout aux Pyrénées. Il a trois pieds six 
pouces (1 mètre 137 millim.) de longueur, et 
sept pieds dix pouces (2 mèt. 545 millim.) de vol 
ou d'envergure. Il est plus gros et plus grand que 
Aigle commun, mais un peu moindre que le 
Griffon. Il se nourrit de cadavres, de rats et de » 
serpens. Lorsqu'il digère ou qu’il dort, son cou 
est rentré dans ses épaules, et sa tête est comme 
encapuchonnée par les plumes de la nuque. 


Esp. 4. Le VAUTOUR à aigrettes, Vultur 
cristatus , la tête ornée de plumes qui imitent des 
cornes qu’il redresse lorsqu'il est en repos à terre 
ou perché, et qu'on n’aperçoit plus quand il 
vole ; le plumage d’un roux noirâtre ; le bec noir ; 
les pieds jaunes et dégarnis de plumes. 


Le Vautour à aigrettes. Buffon, t. x, p. 150. 

On le trouve en France, en Allemagne. Il a 
près de six pieds ( 1 mètre 949 millim.) de vol ou 
d'envergure. Plus courageux que ses congénères, 
il poursuit les oiseaux de toute espèce, et il en 
fait sa proie; il chasse aussi les lièvres , les lapins, 
les jeunes renards et les petits faons, et n’épargne 
pas même le poisson. Il est d’une telle férocité, 
qu'on ne peut lapprivoiser. Non-seulement il 
poursuit sa proie au vol, en s’élançant du sommet 
d’un arbre ou de quelque rocher élevé, mais 


ORDRE 1. OISEAUX DE PRO1E. 13 


encore à la course; il vole avec grand bruit. Il 
niche dans les forêts épaisses et désertes, sur les 
arbres les plus élevés; il mange la chair, les en- 
trailles des animaux vivans, et même les cada- 
vres ; quoique très-vorace, il peut supporter 
l’abstinence pendant quatre jours. E 


* IL PETITS VAUTOURS. 


Esp.5. Le VAUTOUR à tête blanche, Valtur 
leucocephalus , la tête et le dessous du cou dé- 
garnis de plumes et d’une couleur rougeätre ; le 
corps presque entièrement blanc; les grandes 
pennes des ailes et de la queue noires ; un 
collier de plumes blanches ; le bas de la jambe et 
les pieds nus. 


Le petit Vautour. Buffon, tome 1, page 164. 
PI. enlum. n.° 429, sous le nom de Waulour de 
Norwége. Past 


On le trouve en Allemagne, en Sardaigne , en 
Norwége, en Grèce, en Egypte, en Arabie, sur 
les Alpes.et les Pyrénées. Il a deux pieds deux 
pouces (704 millim.) de longueur, et cinq pieds 
( x mètre 624 millimèt.,) de vol ou d'envergure. 
Cet oiseau s’accommode de toute espèce de nour- 
rilure; il fait la guerre aux lapins, aux rats, aux 
petits oiseaux, et même à la volaille. Il vit en 
société avec les autres Vautours, et comme eux 
se nourrit de charognes. 


14 SEtONDE PARTIE. 


Ce Vautour est connu dans le haut Cominges 
sous le nom d’Æ{/imoche. 


OBSERVATION. Tous les grands Vautours, c’est- 
à-dire, le Griffon, le Percnoptère, le grand V'au- 
tour et le fautour à aigrettes, ne produisent qu’en 
petit nombre et une seule fois l’année. Ils ne pondent 
ordinairement qu’un œuf ou deux ; ils font leurs nids 
dans des lieux si hauts et d’un accès si difficile, qu'il 
est très-rare d’en trouver : ce n’est que dans les mon- 
tagnes élevées et désertes que l’on doit les chercher. 
Les F’autours habitent .ces lieux de préférence pen- 
dant toute la belle saison , et ce n’est que quand les 
neiges et les glaces commencent à couvrir les sommets 
des montagnes, qu'on les voit descendre dans les 
plaines et voyager, en hiver du côté des pays chauds. 
Is sont rares dans le Nord et plus nombreux en 
Egypte, en Arabie, dans les îles de l’Archipel et dans 
plusieurs autres provinces de l’Afrique et de l'Asie. 
On y fait même grand usage de la peau des Z’autours, 
le cuir en est presque aussi épais que celui d'un che- 
vreau ; il est recouvert d’un duvet très-fin, trés-serré 
et trés-chaud , et l'on en fait d'excellentes fourrures. 

Les J’autours diffèrent des Aigles en ce qu'ils ont, 
1.9 les yeux à fleur de tête , au lieu que les Zigles les 
ont enfoncés dans l'orbite ; 2.° la tête nue, le cou aussi 
presque nu, couvert d’un simple duvet, ou mal garni 
de quelques crins épars ; tandis que l'Ærgle a toutes 
ces parties bien couveftes de plumes; 5.2 les ongles 
plats, courts, peu coùürbés, ceux des Aigles sont au 
contraire presque demi-circulaires , très-aigus ; 4.° V'in- 
térieur des ailes tapissé d'un espèce de duvet , carac- 
tère qui ne se trouve pas dans les autres espèces d'oi- 
seaux de proïe ; 5.° la position du corps inclinée dans 


OnDrE Î. OrsEAUX DE PRoIE, 15 


une situation à demi-horizontale , qui semble marquer 
la bassesse de leur caractère , au lieu que l’Æigle se 
tient fièrement droit , et presque perpendiculairement 
sur ses pieds. On reconnait même les Z’autours. de 
loin, en ce qu'ils sont presque les seuls oiseaux de 
proie qui volent en nombre, c'est-à-dire, plus de deux 
ensemble, et aussi parce qu'ils ont le vol pesant , et 
qu'ils ont même beaucoup de peine à s'élever de terre. 
Cès Oiseaux n’ont que l'instinct de la basse gourman- 
dise et de la voracité , ils ne combattent guère les 
vivans que quand ils ne peuvent s'assouvir sur les 
morts , et ils s’acharnent sur les cadavres au point de 
les déchiqueter jusqu'aux os; la corruption, l'infec- 
tion les attire au lieu de les repousser ; et considérés 
par leur manière de vivre! et leur appétit pour la chair 
corrompue ; on doit convenir qu’ils deviennent utiles 
pour débarrasser la surface de la terre d'une infinité 
de cadavres qui vicieraient l'air et occasioneraient des 
maladies contagieuses, sur-tout dans les pays chauds ; 
aussi les trouve-t-on en plus grand nombre dans ces 
pays que dans les régions septentrionales. Les Yau- 
tours étaient des oïseaux sacrés chez les anciens Egyp- 
tiens. Le F'autour. d'Egypte rend de très-grands ser- 
vices à cette contrée, en partageant avec d’autres oi- 
seaux, également sacrés dans l'antiquité, le soin de la 
purger de rats et de reptiles qui abondent dans ce pays 
fécoud et limoneux, et en dévorant les cadayres êt les 
immondices qui, sous un ciel brûlant et sur.une terre 
souvent humectée par les inondations du fleuve qui 
l'arrose , répandraïent dans l’atmosphère des exhalai- 
sons malfaisantes. Les campagnes de la Palestine de- 
meureraient incultes et abandonnées, si les Z’autours 
ne les .débarrassaient d’une quantité prodigieuse de 
rats et de souris qui y pullulent, 


16 SECONDE PARTIE. 


GENRE 42. 


FAUCON, FALCO. Bec crochu , garni à 
sa base d’une membrane, peau ou épiderme, 
appelée Cire : Mandibule supérieure re- 
courbée en crochet, pointue, et garnie dans 
plusieurs espèces d’une dent de chaque côté 
près de la pointe : Mandibule inférieure plus 
courte , comme arrondie , tronquée. 

Tête et Cou bien garnis et couverts de 
plumes. | 

Langue entière et charnue , arrondie à la 
pointe, dans quelques espèces ; fourchue ou 
divisée vers la pointe en deux parties , dans 
quelques autres. 

Narines placées dans la peau ou membrane 
qui couvre la base du bec. 

Queue composée de douze pennes. 

Pieds à quatre doigts : trois antérieurs, 
un postérieur. 

Ongles longs, forts, demi-circulaires ou 
repliés en arc, très-aigus. 


* | Faucons de grande race. 
Les AïxcLes. 
Bec courbé à quelque distance de son origine. 


Espèce 1. Le FAUCON grand Aigle, Falco 


chrysaëles, 


. 


Onpns I. O1sEAUX DE PRO1£. 17 


chrysaëtos, la membrane, peau, épiderme ou 
cire qui couvre la base du bec, de couleur jaune, 
de même que les pieds qui sont recouverts jus- 
qu'aux doigts de petites plumes; le corps bigarré 
de fauve assez yif et ferrugineux ; la queue 
noire, traversée à sa base par des ondes cen- 
drées; l'iris d’un beau jaune clair. 


Le grand Aigle. Buffon tome 1, page 76, 
pl. 1. PL. enlum. n° 410. | 


On le trouve en France, en Allemagne, aux 
Pyrénées, dans les montagnes d'Irlande, et même 
en Perse et dans l'Asie mineure, en Arabie, en 
'artarie, en Mauritanie, et dans plusieurs autres 
provinces de l'Afrique. La femelle a trois pieds 
deux pouces ( 1 mètre 28 millim.) de longueur, 
et plus de huit pieds et demi ( 2 mèt. 761 mill. } 
de vol ou d'envergure. C’est de tous les oiseaux 
celui qui s'élève le plus haut, et c’est par cette 
raison .que les anciens l'ont appelé l’Oiseau cé- 
leste. I voit par excellence. Il emporte aisément 
les oies, les grues ; il enlève aussi les lièvres, et 
même les petits agneaux, les chevreaux; et lors- 
qu’il attaque les faons et les veaux, c'est pour se 
rassasier, sur le lieu, de leur sang et de leur 
chair, et en emporter ensuite les lambeaux dans 
son aire; c’est ainsi qu'on appelle son nid, qui 
est en effet tout plat, et non pas creux comme 
celui de la plupart des autres oiseaux ; il le place 
ordinairement entre deux rochers, dans un lieu 


B 


18 SECONDE PARTIE. 


sec et inaccessible. La femelle dépose ses œufs 
dans le milieu de cette aire; elle n’en pond que 
deux ou trois, qu’elle couve, dit-on, pendant 
trente jours. 


Esp. 2. Le FAUCON Aüigle commun, Falco 
melanoëlos, la peau ou cire qui couvre la base 
du bec, d’un jaune vif; le corps marqueté de 
noir et de rouille; le bec couleur de corne 
bleuâtre ; les jambes et les pieds garnis de plumes 
dans la moitié de leur longueur, ou à demi- 
laineux ; les doigts jaunes; les ongles noirs; l'iris 
de couleur noisette. 


L’Aigle commun. Buffon, tome 1, page 86. 
PI. enlum. n.° 400. 


Gmelin cite deux fois la synonymie et la figure 
de Buffon, pour cette espèce et pour le Falco 
fulous. 

Cet Oiseau, qui préfère les pays froids, se 
trouve dans les deux continens. On le voit en 
France, en Savoie , en Suisse, en Allemagne, en 
Pologne et en Ecosse ; on le retrouve en Amé- 
rique et à la baie d'Hudson. Il a trois pieds neuf 
pouces (1 mètre 218 millim.) de longueur to- 
tale , et sept pieds huit pouces ( 2 mèt. 490 mill. ) 
de fol ou d'envergure. Il ne quitte pas les mon- 
tagnes pendant l'été, mais il descend dans les 
plaines lorsque lhiver est rigoureux , et les 
grandes forêts lui servent alors de retraite. I] 
construit son aire sur les rochers escarpés ou sur 


Onpne Î. OisEAUXx DE PROIE, ‘19 


les plus grands arbres; ses œufs sont d’un gris de 
fer foncé , avec des raies d’une teinte plus sombre. 
Cet oiseau est un grand destructeur de lièvres. 


Esp. 3. Le FAUCON petit Aigle, Falco 
næyius, la peau ou cire qui recouvre la base du 
bec, de couleur jaune, de même que les pieds, 
qui sont couverts de petites plumes ; le plumage 
d’un brun obscur, marqueté sur les jambes et 
sous les ailes de plusieurs taches blanches ; la 
gorge traversée par une grande zone blanchâtre. 

Le petit Aigle. Buffon, tome 1, page 91. 

Cette espèce , quoique peu nombreuse en 
chaque lieu, est répandue par-tout, tant en Eu- 
rope qu’en Âsie, en Afrique, où on la trouve 

jusqu’au Cap de Bonne-Espérance. Cet oiseau a 
deux pieds sept pouces ( 839 mill.) de longueur 
totale, et quatre pieds ( : mètre 299 millim. ) de 
vol ou d'envergure. C’est de tous les Aigles celui 
qui s’apprivoise le plus aisément ; il est plus 
faible, moins fier et moins courageux que les 
autres. La grue est sa plus forte proie, car il ne 
prend ordinairement que des canards, d’autres 
moindres oiseaux et des rats. Si ce petit Aigle, 
qui est beaucoup plus docile, plus aisé à appri- 
voiser que les deux autres, et qui est aussi moins 
lourd sur le poing et moins dangereux pour son 
maitre, se fût trouvé également courageux, on 
n'aurait pas manqué de s’en servir pour la chasse ; 
mais il est aussi lâche que plaintif et criard. Un 


B 2 


4 


20 SECONDE PARTLE. 


épervier bien dressé suffit pour le vaincre et 
l’abatire. D'ailleurs on voit, par le témoignage 
de nos auteurs de fauconnerie , qu’on n’a jamais 
dressé, du moins en France, que les deux pre- 
mières espèces d'Aigles; savoir : le grand Aigle 
et lAigle commun. 


Esp. 4. Le FAUCON Pygargue, Falco albi- 
cilla, la peau ou cire qui couvre la base du bec 
de couleur jaune, de même que les pieds; les 
plumes de la queue blanches : les intermédiaires 
noires vers la pointe ; les pieds dénués de plumes 
dans leur partie inférieure; les ongles noirs. 


Le Pygargue. Buffon , tome 1, page 99. PI. 
enlum. n° 411. 

Cette espèce, selon Buffon, est composée de 
trois variétés, dont quelques auteurs ont fait 
autant d'espèces ; savoir: 1.9 le grand Pygargue, 
qui est l’oiseau à huit ou dix mois; 2.0 le petit 
Pygargue, qui est l'oiseau qui n’a pas encore un 
an; 3.0 le Pygargue à tête blanche, qui est Foi- 
seau après un an et demi. Il parait que le Py- 
gargue, comme l’Aigle commun, affecte les cli- 
mats froids de préférence : on le irouve dans 
loutes les provinces du nord de l'Europe, et il 
descend en Amérique jusque dans la Caroline. Il 
a deux pieds deux pouces (704 millim.) de lon- 
gueur totale. Le grand Pygargue est à peu près 
de la même grosseur et de la même force, si 
même il n’est pas plus fort que l'4igle commun : 


Onpne 1. O1sEAUX DE prorr. °1 


il est au moins plus carnassier , plus féroce. I fait 
son nid sur de grands arbres, et produit ordi- 
nairement deux ou trois pelits; mais il ne les 
nourrit pas long-temps, et les chasse hors du nid 
avant même qu’ils soient en état de se pourvoir. 
Cette espèce, qui se trouve assez fréquemment 
au Groenland, est devenue l'objet d’une chasse 
particulière. Les habitans de ces froides régions 
se nourrissent de sa chair, se font des vêtemens 
avec sa peau, des coùssins avec ses plumes, et 
des amulettes avec son bec et ses griffes. 


Esp. 5. Le FAUCON Balbuzard, Falco hali- 
élos, la peau ou cire qui couvre la base du bec 
de couleur bleuâtre, de même que les pieds et 
les doigts; le corps brun en dessus; le ventre 
tout blanc; le bas des jambes et les pieds dé- 
garnis de plumes; les ongles noirs, très-grands 
et très-aigus: celui de derrière plus court que 
les autres ; le bec tout noir, 


Le Balbuzard. Buffon, tome 5, p.103, pl.2. 


PI. enlum. n.° 414. 


L'espèce du Balbuzard, Yune des plus nom- 
breuses des grands oiseaux de proie, est répandue 
assez généralement en Europe, du nord au midi, 
depuis la Suède jusqu’en Grèce, et même on la 
trouve dans des pays plus chauds, comme en 
Egypte, et jusqu’en Nigritie. Il a deux pieds neuf 
pouces (893 millim.) de longueur totale, et sept 
pieds et demi ( 2:mèt, 436 millim.}) de vol ou 

B 3 


22 SECONDE PARTIE. 


d'envergure. Au lieu d'habiter les rochers es- 
carpés et les hautes montagnes comme les Aigles, 
il se tient plus volontiers dans les terres basses et 
marécageuses, à porlée des étangs et des lacs 
poissonneux, ét fait sa nourriture habituelle des 
poissons. Il est ordinairement très-gras, et il 
peut, comme les Aigles, se passer d’alimens pen- 
dant plusieurs jours sans en être incommodé , ni 
sans en paraitre affaibli. Il est aussi moins fier et 
moins féroce que l’Aigle ou le Pygargue ; et Fon 
prétend qu’on peut assez aisément Le dresser pour 
la pêche , comme l’on dresse les autres oiseaux 
pour la chasse. La femelle pond souvent quatre, 
et rarement moins de trois œufs. 


Esp. 6. Le FAUCON grand Aigle de mer, 
Falco ossifragus, la peau ou cire qui couvre la 
base du bec d'un jaune vif; les pieds nus à la 
partie inférieure , et couverts de petites écailles 
d’un jaune foncé ; les ongles d'un noir brillant, 
et formant un demi-cercle entier; une barbe de 
plumes pendante sous le menton; le corps d’un 
roux ferrugineux; les pennes des ailes blanches 
sur le côté intérieur. 

L'Orfraie ou grand Aigle de mer. Buffon, 
11, pag. 112, pl. 3. Pl. enlumni°f su2tet 45. 

Comme cet Oiseau est un des plus grands, que 
par cetle raison il produit peu , qu’il ne pond que 
deux œufs une fois par an, et que souvent il 
n’élève qu’un petit, l'espèce n’en est nombreuse 


OnDRrE I. OISEAUX DE PROIE. 23 


nulle part, mais elle est assez répandue : on la 
trouve presque par-tout en Europe, et il paraît 
même qu’elle est commune aux deux continens, 
et que cet oiseau fréquente les lacs de l'Amé- 
rique septentrionale. Il a trois pieds et demi 
(x mètre 137 millim. ) de longueur, et sept pieds 
(2 mèt. 274 millim.) de vol ou d'envergure. Il 
se lient volontiers près des bords de la mer, 
et assez souvent dans le milieu des terres, à portée 
des lacs, des étangs et des rivières poissonneuses; 
il n’enlève que les plus gros poissons; mais cela 
n'empêche point qu’il ne prenne et n’emporte aisé- 
ment les oies, les lièvres, et même les agneaux 
et les chevreaux. 


Esp. 7. Le FAUCON Jean-le-blanc, Falco 
Gallicus , la peau ou cire qui couvre la base du 
bec de couleur jaune, de même que les pieds ; 
la gorge, la poitrine, le ventre et les côtés du 
corps blancs, variés de taches longues et de cou- 
leur d’un brun roux; la tête, le dessus du cou, 
le dos et le croupion d’un brun cendré ; la queue 
marquée de bandes transversales plus brunes ; 
l'iris d’un beau jaune citron, ou de couleur de 
topaze d'Orient. 


Le Jéan-le-blanc. Buffon, tome r, page 124, 
pl. 4. PI. enlum. n.° 413. 


On le trouve en France. Il a deux pieds ( 650 
millim.) de longueur totale, et cinq pieds un 
pouce ( 1 mèt, 651 mill. ) de vol. ou d'envergure. 


B 4 


24 SEcOoNDE PARTIE. 


Il fréquente de près les lieux habités, et sur-tout 
les hameaux et les fermes : il saisit et enlève les 
poules , les jeunes dindons, les canards privés ; 
et lorsque la volaille lui manque, il prend des 
lapereaux, des perdrix, des cailles et d’autres 
moindres oiseaux : 1l ne dédaigne pas même les 
mulots et les lézards. La femelle, qui est presque 
toute grise, fait son nid près de terre, dans les 
terrains couverts de bruyères, de fougères, de 
genêts et de joncs; quelquefois aussi sur des 
sapins et sur d’autres arbres élevés. Elle pond 
ordinairement trois œufs, qui sont d’un gris 
tirant sur l’ardoise. Le mâle pourvoit abondam- 
ment à sa subsistance pendant tout le temps de 
lincubation, et même pendant qu’elle soigne et 
élève ses petits. 


* IL Faucons de moyenne race. 
Les Mrraxs, les Buses, les Faucoxs, etc. 


Bec courbé dès son origine. 


Esp. 8 Le FAUCON Milan royal, Falco 
Milvus, la peau ou cire qui couvre la base du 
bec de couleur jaune, de même que les pieds et 
l'iris des yeux; la tête blanchâtre; le corps d’un 
roux ferrugineux; la queue fourchue; le bec de 
couleur de corne, noirâtre vers le bout; les 
ongles noirs. 


ORDRE I. OISEAUX DE rRorE. 25 
L" 


Le Milan royal. Buffon, tome 1, page 199, 
pl. 7. PI. enlum, n.° 422. 


On le trouve en France, en Angleterre, et 
dans tout l’ancien continent, depuis la Suède 
jusqu'au Sénégal, en Asie et en Afrique. Il a 
deux pieds (650 millim. ) de longueur totale, et 
éingq pieds ( r mètre 624 millim.) de vol ou d’en- 
vergure. Il attaque spécialement les poules, les 
perdrix, les*cogs de bruyère. Sa vue est aussi 
perçante que son vol est très-élevé , aussi passe- 
t-il sa vie dans l'air; il ne se repose presque 
jamais, et parcourt chaque jour des espaces im- 
menses. Îl fait son nid dans des trous de rochers. 
La femelle pond deux ou trois œufs blanchâtres, 
avec des taches d’un jaune sale. 


De tout temps on a proscrit les Milans et les 
Buses, on les a rayés de la liste des oiseaux nobles, 
et rejetés de l’école de la fauconnerie : de tout 
temps, dit Buffon , on a comparé l’homme gros- 
sièrement impudent, au Milan; et la femme tris- 
tement bête, à la Buse. 


Esp. 9. Le FAUCON Milan noir, Falco aler, 
“la peau ou cire qui recouvre la base du bec de 
couleur jaune, de même que les pieds ; le corps 
d’un brun noirâtre en dessus; la tête et le dessous 
du corps de couleur noire; la queue égale, ou 


presque égale dans toute sa longueur ; les ongles 
noirs. 


26 SECONDE PARTLE. 


Le Milan noir. Buffon, tome 1, page 203. PI. 
enlum. n.° 472. 

L'espèce de ce Milan qu’on trouve en France, 
en Angleterre, est beaucoup plus rare que celle 
du Milan royal ; celui-ci est un oiseau de pays. 
et qui y demeure toute l’année ; l’autre au con- 
traire est un oiseau de passage, qui quitte notre 
climat en automne pour se rendre dans des pays 
plus chauds. Belon a été témoin oculaire de leur 
passage d'Europe en Egypte : ils s’attroupent et 
passent en files nombreuses sur le pont Euxin en 
automne, et repassent dans le même ordre au 
commencement d'avril; ils restent pendant tout 
l'hiver en Egypte, et sont si familiers, qu'ils 
viennent dans les villes, et se tiennent sur les 
fenêtres des maisons. 


Esp. 10. Le FAUCON Buse, Falco Buteo, 
la peau ou cire qui couvre la base du bec de 
couleur jaune, de même que les pieds ; le plu- 
mage mélangé différemment de brun et de blanc, 
selon les différences de l’âge et du sexe ; les on- 
gles noirs , l'iris d’un jaune pâle et presque 
blanchâtre. 

La Buse. Buffon, tome 1, page 206, pl. 8. 
PI. enlum. n° 419. 

Cet Oiseau demeure pendant toute l’année 
dans nos forêts ; il paroït assez stupide, soit 
dans l’état de domesticité , soit dans celui de 
liberté; il a vingt-un pouces (568 mill. ) de lon- 


Onpnes I. O1srAUX DE PRO1E. 27 


gueur totale, et quatre pieds quatre pouces 
( x mètre 407 millim.) de vol ou, d'envergure ; 
il est assez sédentaire et même paresseux ; il reste 
souvent plusieurs heures de suite perché sur le 
même arbre. 


Cet oiseau de rapine ne saisit pas sa proie au 
vol , il reste sur un arbre, un buisson, ou une 
motte de terre , et de là se jette sur tout le petit 
gibier qui passe à sa portée : il prend les leyreaux 
et les jeunes lapins aussi-bien que les perdrix et 
les cailles. Il dévaste les nids de la plupart des 
oiseaux * il se nourrit aussi de grenouilles, de 
lézards, de serpens, de sauterelles , lorsque le 
gibier lui manque. Cet oiseau établit son nid sur 
les arbres; il le construit avec de petites bran- 
ches , et le garnit en dedans de laine , ou d’autres 
petits matériaux légers et mollets. La femelle 
pond deux ou trois œufs blanchâtres , tachetés de 
jaune. Elle élève et soigne ses petits plus long- 
temps que les autres oiseaux de proie, qui, presque 
tous , les chassent du nid avant qu’ils soient en 
état de se pourvoir aisément. 


Cette espèce est sujette à varier, au point que 
si lon compare cinq ou six Buses ensemble, on 
en trouve à peine deux bien semblables. Ces va- 
riétés dépendent principalement de l’âge et du 
sexe. 


Esp. 11. Le FAUCON Bondrée, Falco api- 


vorus, la peau ou cire qui couvre la base du 


28 SECONDE PARTIE. 


bec de couleur jaune , de même que l'iris des 
yeux, les jambes qui sont à demi-nues, et les 
pieds; le sommet de la tête d’un gris cendré ; 
une bande transversale sur la queue, de couleur 
cendrée ; la pointe des pennes qui la composent, 
de couleur blanche ; les ongles forts et noirâtres. 


La Bondrée. Buffon , tome 1, pag. 208. PI. 


enlum. n.° 420. 


Cette espèce est beaucoup plus rare en France 
que la Buse; elle a vingt-deux pouces (595 mil.) 
de longueur totale , et quatre pieds deux pouces 
(1 mètre 353 millim.) de vol ou d'envergure. 
Elle se tient ordinairement sur les arbres en 
plaine , pour épier sa proie. Elle prend les mu- 
lots, les grenouilles, les lézards, les chenilles, 
les guépes et autres insectes. En hiver, elle est 
très-grasse et assez bonne à manger. Cet oiseau, 
ainsi que les Buses, compose son nid avec des 
buchettes , le garnit intérieurement de laine sur 
laquelle la femelle dépose ses œufs qui sont 
d'une couleur cendrée et marquetés de petites 
taches brunes. 


Esp. 12. Le FAUCON Oiseau de St. Martin, 
Falco cyaneus , la peau ou cire qui couvre la 
base du bec, de couleur blanche, de même la 
poitrine et le ventre ; les deux pennes intermé- 
diaires de la queue, grises des deux côtés; les 
autres grises extérieurement , blanches sur le 
côté extérieur ; les pieds fauves. 


Onpne 1. OISEAUX DE PRO1E. 29 


L'Oiseau de St. Martin. Buff. tom. 1; pag 212. 
PI. enlum. n° 459. 

On le trouve assez communément en France, 
en Allemagne , en Angleterre. C’est vers l’au- 
tomne qu'il parait RES nos pays; c’est de là qu'il 
a pris le nom d'Oiseau de St. Martin ; sa longueur 
totale est de dix-sept à dix-huit pouces (460 
à 487 millim. ). Il se nourrit de petits lézards et 
autres reptiles qu’il déchire avec son bec , et 
qu'il n'avale pas entiers , comme le font les 
autres gros oiseaux de proie. Il fréquente les 
basses-cours. 


Esp. 13. Le FAUCON Soubuseæ Falco Py- 
gargus , la peau ou cire qui recouvre la base du 
bec de couleur jaunâtre, de même que les pieds; 
le corps cendré ; le ventre de couleur plus pâle, 
marqueté de taches oblongues rousses ; l'orbite 
des yeux blanc. 


La Soubuse. Buffon, tom. 1, pag. 215, pl. a. 
PI. enlum. n.°$ 443 et 480. 

On la trouve en France, en Angleterre, en 
Suisse, et même jusqu’en Sibérie. Sa longueur 
totale est d’un pied et demi (541 millim.}, et 
son vol de trois pieds et demi ( 1 mèt. 137 mill. }. 
Elle résemble à l'Orseau de St. Martin par le 
naturel et les mœurs ; tous deux volent bas pour 
saisir des mulots et des reptiles ; tous deux entrent 
dans les basses-cours, fréquentent les colombiers 


36 SEcOoNDE PArTIr. 


pour prendre les jeunes pigeons et les poulets. 
Cet oiseau établit son nid sur des buissons épais. 
La femelle pond irois ou quatre œufs rougeâtres, 


Esp. 14. Le FAUCON Harpaye , Falco 
rufus , la peau ou cire qui couvre la base du 
bec de couleur jaune, de même que les pieds ; 
tout le plumage d’un roux clair sur la tête, le 
cou, la poitrine et les ailes, vif sur le ventre et 
les flancs , taché de brun, de noir et de cendré 
sur les ailes ; les pieds jaunes ; les ongles noirs. 


La Harpaye. Buffon,tom. 1, p. 217. Hi enlum. 
n.° 460. 

On la trouve en France, en Allemagne ; sa 
longueur est d’un pied et demi ( 487 millim. }), 
son vol de quatre pieds ( 1 mètre 299 millim. ). 
Elle fréquente de préférence les lieux bas , les 
bords des fleuves et des étangs : elle prend le pois- 
son comme le Jean-le-Blanc, et le tire vivant 
hors de l’eau. 


Esp. 15. Le FAUCON Busard, Falco œru- 
ginosus , la peau ou cire qui couvre la base du 
bec , de couleur verdâtre ; le corps gris ; le som- 
met de la tête, la gorge, les aisselles de couleur 
roussâtre ; l'iris couleur de safran ; le bec et les 
ongles noirs ; les pieds jaunes. | 


Le Busard. Buffon, tome 1, page 218 K 10. 
PI. enlum. n.° 424. 


Onone 1. OrsEAUX DE proIr. 31 


On le trouve en France, dans les autres cli- 
mats de l’Europe, et dans l'ile de Sardaigne ; sa 
longueur totale est d’un pied et demi ( 487 mil. ). 
Il ne se tient que dans les buissons , les haïes, 
les jones, et à portée des étangs, des marais et 
rivières poissonneuses. Il chasse de préférence 
les poules d’eau, les plongeons , les canards et 
autres oiseaux d’eau ; il prend les poissons vi- 
vans , et les enlève dans ses serres ; au défaut de 
gibier ou de poissons , il se nourrit de reptiles, 
de crapeaux, de grenouilles et d'insectes aqua- 
tiques. Il niche dans les terres basses, et fait son 
nid à peu de hauteur de terre, dans des buissons 
ou même sur des mottes couvertes d’herbes 
épaisses. La femelle pond trois œufs, quelquefois 
quatre. 


Belon assure qu’on élevait des Busards à chas- 
ser et prendre les lapins, les perdrix et les cailles ; 
depuis long-temps nos fauconniers ne se servent 
plus de cet oiseau, qui, quoique moins lourd, 
moins stupide, et plus courageux que la Buse, 
n’en est pas moins un oiseau de proie ignoble et 
de basse volerie. 


Esp. 16. Le FAUCON Epervier , Falco 
Nisus , la peau ou cire qui couvre la base du 
bec, d’un jaune verdâtre ; le ventre blanc, on- 
dulé de taches grises ; la queue traversée de 
bandes noirâtres ; l'iris d’un jaune brillant ; les 
pieds et Les doigts jaunes; les ongles noirâtres. 


32 SECONDE Pantrre, 

L’Epervier. Buffon , tome. 1, page 225, pl. rr. 
PL enlum. n.0$ 412 et 467. 

Cette espèce présente plusieurs variétés, dont 
la plus remarquable est celle dont le plumage est 
entièrement d’un blanc de lait. Cet Oiseau dont 
l'espèce est assez nombreuse au Japon et dans 
les Indes orientales, se trouve dans l’ancien con- 
ünent, depuis la Suède jusqu’au Cap dé Bonne- 
Espérance ; sa longueur ordinaire est d’un pied 
(325 millim.). Il reste toute l’année dans notre 
pays. L’Æpervier , tant mâle que femelle , est 
assez docile ; on l’apprivoise aisément , et on 
peut le dresser pour la chasse des perdreaux et 
des cailles ; il prend aussi des pigeons séparés de 
leur compagnie, et fait une prodigieuse destruc- 
tion des pinsons et des autres petits oiseaux qui 
se mettent en troupes pendant l'hiver. Cet Oiseau 
fait son nid sur les arbres les plus élevés des fo- 
rêts. La femelle pond ordinairement quatre ou 
cinq œufs qui sont tachés d’un jaune rougeâtre 
vers leurs bouts. Quoique l’Epervier veste toute 
l’année dans notre climat, il paroït que dans cer- 
laines saisons, il en passe en grande quantité 
dans d’autres pays. 


Ozs. Indépendamment des attributs communs aux 
Oiseaux de proie, les Eperviers se distinguent"par 
leur tête arrondie, par leurs pieds et leurs doigts 
longs et grêles ; par leurs aïles courtes relativement 
à la longueur de la queue ; par la première penne de 
l'aile plus courte que les autres , et arrondie à l'ex- 

trémité ; 


Onpnr I. OusEAUx DE pros. 33 
trémité ; par la quatrième penne , qui est la plus 
longue de toutes ; par des grands yeux pleins de feu, 
et placés presque au sommet de la tête ; enfin par la 
courbure de l'épine du dos , et le rétrécissement du 
ventre , ce qui fait paraître ces oiseaux comme 
bossus. 


Esp. 17. Le FAUCON Autour, Falco palum- 
barius , la peau ou cire qui couvre la base 
du bec de couleur bleue livide ; le bec d’un bleu 
sale ; les jambes dénuées de plumes ; les doigts 
d’un jaune foncé ; les pennes de la queue brunes, 
marquées par des raies transversales fort larges , 
de couleur d’un gris sale ; les ongles noirâtres. 


L’Autour. Buffon , tom. 1, pag. 230, pl. 12. 
PI. enlum. n.°5 418 et 465. 

Cet Oiseau présente plusieurs variétés dans son 
plumage , occasionées par la mue, l’âge , le cli- 
mat, etc. On le trouve en France, dans les mon- 
tagnes de la Franche-Comté , du Dauphiné, du 
Bugey ; dans les forêts de la Bourgogne ; mais 
il est encore plus commun en Allemagne qu’en 
France , et l’espèce parait s'être répandue dans 
les pays du nord jusqu’en Suède , et dans ceux 
de lorient et du midi, jusqu’en Perse et en Bar- 
barie. La femelle a un pied dix pouces (595 mil.), 
et le mâle un pied sept pouces (5z4 millim. ) de 
longueur. Les Autours de Grèce sont les meilleurs 
de tous pour la fauconnerie. Le mâle et la fe- 
melle sont des oiseaux de poing et non de leurre ; 
jamais ils ne tombent à plomb sur leur proie , ils 

C 


34 SECONDE ParrTir. 


la prennent de côté. Cet Oiseau est difficile. à 
priver ; il est d’un naturel très-sanguinaire ; le 
mâle, quoique d’un tiers plus petit que la fe- 
melle , est plus féroce. L?Autour semble manger 
de préférence les souris, les mulots et les petits 
oiseaux ; 1l se jette avidement sur la chair saïi- 
gnanie ; il plume les oiseaux fort proprement , 
et ensuite les dépièce avant de les manger, au 
lieu qu'il avale les souris toutes entières , et re- 
jette souvent par le vomissement leurs peaux 
roulées. 1 


Os. L'Autour a des traits nombreux de ressem- 
blance avec l’Epervier, maïs il est beaucoup plus 
grand et plus épais ; sa tête est plus grosse, etson bec 
plus robuste et plus crochu ; ses yeux sont plus en- 
foncés, moins grands proportion gardée, et placés 
moins haut ; ses pieds et ses doïgts moins alongés et 
moins grêles ; ses ongles plus forts et plus aigus; enfin 
ses ailes plus courtes. Du reste, l'Autour a, comme 
l’Epervier, la première penne de l'aile courte et 
arrondie à son bout , et la quatrième la plus longue 
de toutes. Sa tête , comme celle de l’Epervier et de 
l'aigle , est aplatie en dessus, et diminue insensible- 
ment d'épaisseur jusqu’à l’origine du bec. Les seconde, 
troisième, quatrième, cinquième et sixième pennes 
des ailes de l’Autour sont échancrées à l'extrémité. 


Esp. 18. Le FAUCON Gerfault, Falco can- 
dicans, la peau ou cire qui couvre la base du 
bec de couleur bleuâtre, de même que les pieds : 
le corps brun en dessus, blanc taché de brunven 


OnDpre L. OISEAUX DE PRo1s. 35 


dessous ; la queue grise, traversée de lignes 
brunes. 


Le Gerfault. Buffon, tome 1, p. 239, pl. 13. 
PI. enlum. n.°$ 210, 446 et 462. 


Cet oiseau est naturel aux pays froids du nord 
de l’Europe et de l'Asie; il habite en Russie, en 
Norwége, en Islande et en Tartarie; mais il ne 
se trouve point dans les climats chauds, ni même 
dans nos pays tempérés. Il est plus gros que lAz- 
our. Sa longueur est d’un pied neuf pouces 
(568 mill.), et son vol de quatre pieds ( 1 mètre 
299 millim.). Cest, après l’Ærgle, le plus puis- 
sant, le plus vif, le plus courageux de tous les 
oiseaux de proie; c’est aussi le plus cher et le 
plus estimé de tous ceux de la fauconnerie. On le 
transporte d'Islande et de Russie en France, en 
Italie, et jusqu’en Perse et en Turquie; et il ne 
parait pas que la chaleur plus grande de ces cli- 
mats, lui ôte rien de sa force et de sa vivacité. 
Il attaque les plus grands oiseaux, et fait aisé- 
ment sa proie de la Cigogne, du Héron et de la 
Grue; il tue les lièvres en se laissant tomber à 
plomb dessus. On appelle le mâle T’ercelet de 
Gerfault, qui ne sert dans la fauconnerie que 
pour voler le Milan, le Héron et les Corneilles. 


Ogs. Il existe dans l'espèce du Gerfault trois races 
constantes et distinctes, toutes trois naturelles aux cli- 
mats froids ; savoir : 1.° le Gerfault blanc, qui est le 
plus rare; 2,9 le Gerfault d'Islande, qui se trouve 


es 


36 SECONDE PARTIE. 


communément, mais non exclusivement, en Islande ; 
il est de passage en Allemagne et en Prusse, et c’est 
ordinairement aux confins de l'Allemagne qu'on le 
prend pour l'usage des fauconniers ; 3.2 le Gerfault 
de Norwége. Celui-ci est plus estimé des fauconniers 
que celui d'Islande, parce qu'il est plus courageux, et 
en même temps plus vif et plus docile. 


Esp. 19. Le FAUCON Lanier, Falco Lana- 
rius, la peau ou cire qui couvre la base du bec 
de couleur bleuâtre , de même que les pieds; le 
dessus du corps tacheté de marques noires longi- 
tudinales ; la gorge blanche; le dessous du corps 
blanc, teinté de cendré; les pennes des ailes noi- 
râtres et tachetées de gris foncé sur leur côté in- 
térieur ; la queue longue, rayée de brun en des- 
sous et tachetée de blanc. 


Le Lanier. Buffon, tome 1, page 243. 

Cet oiseau, qui est aujourd’hui très-rare en 
France, l’a également et toujours été en Alle- 
magne, en Angleterre, en Suisse, en Italie, 
puisqu'aucun des auteurs de ces différens pays 
n’en ont parlé que d’après Belon. Cependant 
Linné le met dans la liste des oiseaux de la Suède. 
Il n’est aucun oiseau de proie qui tienne plus 
constamment sa perche; on l'instruit aisément à 
voler ét prendre la Grue. Les fauconniers en fai- 
saient grand cas, à cause de sa douceur et de sa 
docilité; ils lemployaient tant pour le vol du 
gibier de plaine, que pour celui des oiseaux 
aquatiques. Aujourd'hui il ne fréquente guère 


Onpre 1. O1sEAUXx DE PRo1E. 37 


que les déserts de la Tartarie. Cet oiseau est un 
peu plus petit que la Buse. 


Esp. 20. Le FAUCON Sacre, Falco Sacer, la 
peau ou cire qui couvre la base du bec de cou- 
leur bleuâtre, de même que les pieds; le dos, 
la poitrine, et la première couverture des ailes , 
tachetés de brun; la queue marquée de taches en 
forme de rein; les jambes couvertes de plumes 
presque jusqu'aux doigts. 


Le Sacre. Buffon, tome 1, page 246, pl. 14. 

Le Lanier et le Sacre sont devenus extrême- 
menti rares; on croit qu'ils sont oiseaux de pas- 
sage, et que le dernier vient de la Tartarie et de 
la Russie, et qu’on le prend à son passage dans 
les iles de la mer Egée. Quoique lon emploie le 
Sacre pour chasser le Milan, on peut aussi le 
dresser à prendre des oies, des outardes, des 
faisans, des perdrix, des lièvres, etc. La femelle 
portait anciennement le nom de Sacre, ei le mâle 
s'appelait Sacrel ; il n’y a d’autre différence en- 
lr'eux que la grandeur. Ils sont encore à présent, 
dans l’Inde, au nombre des oiseaux de vol les 
plus estimés pour la force et le courage. 


. OBs.Le Lanier et le Sacre paraissent différer essen- 
tiellement du Faucon, en ce qu'ils ont le corps plus 
arrondi , les jambes plus courtes ,. le bec et les pieds 
bleus. 


: Esp. 21. Le FAUCON commun, Falco com- 
munis, la peau ou cire qui couvre la base du bec 


C 3 


58 SECONDE PARTIE. 


de couleur jaune; le corps brunâtre; les plumes 
bordées de roux; la queue traversée de bandes 
plus foncées; le bec d’un cendré bleuâtre; les 
pieds ordinairement verdâtres |, quelquefois 
jaunes. 


Le Faucon. Buffon, t. 1, p. 249, pl. 15et 16. 
PI. enlum. n.°$ 421, 430, 469 et 470. 

Cette espèce Pre plusieurs variétés, dont 
les principales sont : 

1.9 Le Faucon-sors, qui est le jeune de Pas 
pèce commune dans sa première année, et dont 
le plumage est plus brun que dans les années sui- 
vantes. 

2.9 Le Faucon-hagard, qui est le vieux Fau- 
con; il a plus de blanc sur le plumage que le sors 
ou jeune. ( Æagard, en fauconnerie, est syno- 
nyme de sauvage ). 

3.2 Le Faucon blanc, dont la couleur produite 
par l'influence du climat, est celle que les oiseaux 
comme les autres animaux, prennent assez géné- 
ralement dans les pays du Nord. 

42 Le Faucon gentil, ainsi nommé lorsqu'il 
est bien élevé, bien fait, et d’une jolie figure. 

5.09 Le Faucon passager, ainsi nommé parce 
qu'il passe deux fois en France, en octobre ou 
novembre, et en février ou en mars. 

L'espèce du Faucon commun se irouve en 
France, en Allemagne, en Suède, en Islande, 
dans l'ile de Rhodes, en Chypre, à Malte, et 
dans les autres îles de la Méditerranée , aussi-bien 


Onpne Ï, Orssaux DE PRo1r. 39 


qu'aux Arcades et en Islande, toujours sur les 
rochers les plus esearpés et les montagnes les plus 
élevées. Il a dix-huit pouces ( 487 mill. ) de lon- 
gueur, et près de trois pieds et demi (1 mèire 
137 millim. ) de vol ou d'envergure. Les Faucons 
des pays du Nord sont ordinairement plus grands 
que ceux de nos montagnes des Alpes et des Py- 
rénées. Ces Oiseaux, dont les ailes sont. fort 
grandes, volent d’une hauteur et d'une rapidité 
sans égale; ils s’'approchent rarement de la terre, 
et ils ne se posent que sur la cime des rochers les 
plus élevés ; ils choisissent ceux qui sont exposés 
au soleil du Midi, pour y placer leur aire, dans 
laquelle les femelles déposent ordinairement 
quatre œufs blancs, tachetés de brun. L’incuba- 
tion ne dure pas long-temps, et dès que les petits 
sont en état de voler ( ce qui arrive dans nos cli- 
mats vers la mi-mai}), les père et mère les chas- 
sent et les forcent à s'éloigner du canton qu'ils 
habitent. 

Parmi les Oiseaux de proie, le Faucon est un 
de ceux dont le courage est le plus franc et le 
plus grand relativement à ses forces, et pour 
ainsi dire le plus noble. Il fond perpendiculaire- 
ment sur sa proie , et l’enlève si elle n’est pas trop 
lourde, en se relevant de même à plomb. L'on a 
su profiter de la vigueur du Faucon et de son 
courage, pour le dresser à la chasse. Le mâle, 
qui est d’un tiers plus petit que la femelle , s’ap- 


C4 


40 SECONDE PARTIE. 


pelle Trercelet de Faucon. La grosseur du Faucon 
commun est celle d’une poule ordinaire. 


Os. Il est peu d’oiseaux dont les couleurs changent 
aussi fréquemment. On lui voit prendre de nouvelles 
teintes et même de nouvelles distributions aux diffé- 
rentes mues, et ce n'est guère qu’au bout de trois 
années que cel oiseau prend un plumage moins varia- 
ble , mais qui n'est pas encore constant, car il change 
dans la vieillesse. L’on a parlé d’un Faucon privé qui, 
à l’âge de cent quatre-vingt-deux ans, avait conservé 
beaucoup de vivacité et de vigueur. 


Esp. 22. Le FAUCON Hobreau, Falco sub- 
buteo, la peau ou cire qui couvre la base du bec 
de couleur jaunâtre, de même que les pieds; la 
gorge et le dessous du corps blancs ; la poitrine 
et le dessus du ventre blancs, avec des taches 
longitudinales brunes ; les grandes pennes des 
ailes presque noirâtres ; le bas du ventre et les 
cuisses garnies de plumes d’un roux vif. 


Le Hobreau. Buffon, tome 1, p. 277, pl. 17. 
PI. enlum. n.0$ 431 et 432. 

Cette espèce présente plusieurs variétés. 

On le trouve en France, en Italie, en Alle- 
magne, en Angleterre. Il est bien plus petit que 
le Faucon. La longueur totale du mâle ‘est de 
onze pouces ( 298 millim.}), celle de la femelle 
d’un pied (325 millim. ) Il fréquente les plaines 
voisines des bois, et sur-tout celles où les 
Alouettes abondent; il en détruit un très-grand 


Onpne I. OisrAUx DE PRorr. 41 


nombre. Il prend aussi les Cailles. Il demeure et 
niche dans les. forêts, où 1l se perche sur les 
arbres les plus élevés. Ses œufs sont blanchâtres, 
piquetés de brun, avec quelques taches noires 
plus grandes. On peut le dresser au leurre, 
comme le Faucon et les autres Oiseaux du plus 
haut vol, On en faisait autrefois un grand usage 
pour la chasse des Perdrix et des Cailles. Au 
reste, le Hobreau se porte sur le poing, décou- 
vert et sans chaperon, comme l’Émérillon, l'Eper- 
vier et Autour. 


Esp. 23. Le FAUCON Cresserelle, Falco 
Tinnunculus, la peau ou cire qui couvre la base 
du bec de couleur jaunâtre, de même que les 
pieds: la tête rousse; le dessus du dos, des 
ailes et de la queue, rayés de bandes transver- 
sales brunes ; toutes les pennes de [a queue d’un 
brun roux, plus ou moins foncé dans la femelle ; 
la tête et la queue grises; les parties supérieures 
du dos et des ailes d’un roux vineux, semé de 
quelques petites taches noires dans le mâle. 


La Cresserelle. Buffon, ‘tome-r, page 280; 
pl. 18. PI. enlum. n.°$ 4or et 471. 


Cet Oiseau, dont l'espèce est plus nombreuse 
et plus répandue que celles des autres oiseaux dé 
proie, se trouve dans toute l'Europe, dépuis la 
Suède jusqu’en italie et en Espagne; on le re- 
trouve même dans les pays tempérés de l'Amé- 
rique septentrionale; il $avance pendant l'été 


42 :-S£conDe PanTrrr. 


au Nord, jusqu’en Sibérie. Le mâle à quatorze 
pouces (379 millim.) de longueur totale, et près 
de deux pieds et demi (812 mill.) d'envergure. 
Il fréquente habituellement les vieux bâtimens, 
les tours, les clochers; 1l enlève quelquefois des 
perdrnix, et prend les pigeons qui s'écartent de 
leur compagnie; mais sa proie la plus ordinaire, 
après les mulots, les souris et les reptiles, sont 
les moineaux, les pinsons et autres petits oiseaux. 
La Cresserelle a l'œil vif et la vue très-perçante, 
le vol aisé et soutenu; elle est diligente et cou- 
rageuse : on peut même la dresser comme les 
Émérillons, pour la fauconnerie; les femelles 
sont plus hardies et plus entreprenantes que les 
mâles. La Cresserelle niche dans les bois, dans 
des trous de muraille ou d'arbres creux, et com- 
pose son nid avec des buchettes et des racines. 
La femelle pond plus souvent cinq œufs que 
quatre, et quelquefois six et même sept, dont les 
deux bouts sont teinis d’une couleur rougeâtre 
ou jaunâire, assez semblable à celle de son plu- 
mage. 

Esp. 24. Le FAUCON Fochier, Falco Lifho- 
falco, la peau où cire qui couvre la base du bee 
de couleur jaune , de même que les’pieds et Piris ; 
la partie supérieure de la tête, le dos, le crou- 
pion, les couvertures des aïles et celles du dessus 
de la queue, cendrés ; la partie supérieure du 
cou, la poitrine, le ventre, les côtés, les cou- 
vertures du dessous de la queue roussâtres ; les 


OnDne I. OrsEAUX DE rRorr. 43 


grandes pennes des ailes brunes, les moyennes 
cendrées; le bout de la queue blanc, taché de 
noirâtre ; le bec d’un cendré bleuâtre ; les ongles 
noirs, | 

Le Rochier. Buffon, tome x , page 286. PI. 
enlum. n° 447. 

On le trouve dans plusieurs parties de l'Eu- 
rope. Sa longueur totale est d’un pied {325 mill.) 
Il n’est pas si gros que la Gresserelle, et se rap- 
proche beaucoup des Émérillons , dont on se sert 
dans la fauconnerie. Il fait sa retraire et son nid 
dans les rochers, ce qui lui a fait donner le nom 
de Faucon de roche ou Rochier. La forme des 
pennes de ses ailes, dont la première est beau-- 
‘coup plus courte que la seconde, et celle-ci la 
plus longue, et toutes échancrées, lont. fait 
ranger au nombre des oiseaux de basse volerie. 

Esp. 25. Le FAUCON Émérillon des Faucon- 
niers, Falco Falconariorum ; la peau ou cire qui 
couvre la base du bec de couleur jaune, de même 
que les pieds; la tête et le dessus du cou bruns, 
rayés en long de roussâtre; le dos et les couver- 
tures des: ailes d’un brun plus foncé ; la gorge 
blanche , marquée de quelques petites lignes 
noires ; le dessous du corps d’un blanc grisâtre, 
varié de taches oblongues de brun roussâtre ; le 
dessous de la queue noirâtre, et traversé par des 
bandes d'un blanc sale; le bec bleuâtre; les 
ongles noirs. 

L'Émérillon, Pufon, tome 1, p.288, pl. 10. 
PI. enlum, n.° 468. 


E4 SECONDE PARTIE. 


On le trouve en Europe. Cet oiseau vole bas, 
quoique très-vite et très-légèrement ; il fréquente 
les bois et les buissons pour y saisir les petits 
oiseaux, et chasse seul sans être accompagné de 
sa femelle; elle niche dans les forêts en mon- 
tagnes, et pond cinq à six œufs d’un brun roux. 

Cet Émérillon , qui-n’est point celui des Na- 
turalistes, mais l'Émérillon des Fauconniers , est, 
à l’exception des Pies-grièches, le plus petit de 
tous les Oiseaux de proie, n’étant que de la gran- 
deur d’une grosse Grive. Néanmoins on doit le 
regarder comme un oiseau noble, et qui tient de 
plus près qu'aucun autre à Fespèce du Faucon. N 
en a le plumage, la forme et lattitude ; il a le 
mème naturel, la même docilité, et tout autant 
d’ardeur et de courage : on peut en faire un bon 
oiseau de chasse pour les alouettes, les cailles, et 
même les perdrix, qu'il prend et iransporie, 
quoique beaucoup plus pesantes que lui; souvent 
il les tue d’un seul coup ; en les frappant de l’es- 
tomac sur la tête ou sur le cou. Au reste, l'Émé- 
rillon s'éloigne de l'espèce du Faucon:'; et de celie 
de tous les autres Oiseaux de proie, par un at- 
tribut qui le rapproche de la classe commune des 
autres oiseaux; c’est que le mâle et la femelle 
sont, dans lÆrmérillon, de la même grandeur , 
au lieu que dans tous les autres oiseaux de proïe, 
tels que les Aigles, les Vautours, les Gerfaults , 
les Autours, les Faucons, les Eperviers, lemäâle 
est d’un tiers ou d’un quart plus petit que la 
femelle. 


OnDnE Ï. OisEAUX DE Prog, 45 


” Ons. L'on a donné le nom d’'Émérillon à deux oi- 
seaux du même genre , et si voisins l’un de l’autre, 
que plusieurs Ornithologistes les ont pris pour des va- 
riétés de la même espèce, L’un est l'Émérillon des 
Fauconniers, l’autre l’'Émérillon commun que l’on 
appelle aussi l'Émérillon des Naturalistes, qui est à 
peu près de la grosseur d'un Bisset. Il a deux pieds 
(650 millim. ) de longueur totale, et un peu plus de 
deux pieds (650 millim. ) d'envergure. Cet oiseau se 
rapproche beaucoup de la Cresserelle par le roux 
vineux du fond de son plumage, et par la distribution 
des taches, ou plutôt des raies noires dont il est varié 
sur toutes ses parties , excepté sur les joues , la gorge 
et le bas-ventre, qui sont d’un blanc teinté de rous- 
sâtre ; les ailes et la queue sont noirâtres ; les pre- 
mières sont teintées de roux vineux , et les dernières 
rayées transversalement de noir ; le bec est bleuâtre, 
noir à la pointe, sa membrane jaunâtre , l'iris cou- 
leur de noisette , les pieds jaunes , les ongles noirs. 
M. Hubert, de Genève, dans un mémoire intitulé : 
Observations sur le vol des Oiseaux de proie , divise 
les oiseaux de cette famille en deux genres, d’après 
la forme ou la coupe des ailes ; savoir : en Rameurs 
et en Voiliers. 
Æile rameuse. 
Œil noir. 
Bec dentelé près de 
la pointe. 


heure Ré neurs : Doiets longs et dé- 
liés ; pouces alon- 
gés et déliés à peu 
près autant que 
le plus court des 


doigts. 


46 SECONDE PARTIE. 


Aile voïlière. 

Œil clair. 

Bec non dentelé près 
de la pointe. 

#) Doigts plus courts, 
Caractères des Foiliers : moins déliés ; pou- 
-__ ces plus renfoncés 

et plus courts que 
le plus court des 
autres doigts. 

L’Aile rameuse est composée de vingt Pennes. La 
première, appelée le Cerceau , est presque aussi longue 
que celle qui la suit ; elle est terminée en forme de 
tranchant ou de lame de couteau. Les neuf suivantes 
vont en diminuant jusqu'a la onzième ; et les dix der- 
nières qui s'appellent anneaux , sont à peu près 
de la même longueur , et environ moiïtié plus courtes 
que les premières grandes pennes. 

L’Aile voiliére est également compôsée de vingt 
Pennes ; la première est plus courte que les quatre 
suivantes ; la quatrième est la plus longue ; et la cin- 
quième à peu près de la même longueur que la se- 
conde. Ces cinq pennes sont fortement échancrées , 
et deviennent tout-à-coup ‘étroites et effilées dès 
l'échancrure. Les 6.€, 7.°, 8.°, 9.° et 10.° pennes, 
moitié plus courtes que les cinq premières, ne sont 
guère plus longues que les dix dernières. 

L'Aile rameuse ( dont les pennes médiocrement 
larges dans leur milieu , sont placées en recouvre- 
ment les unes sur les autres, et qui ne laissent d'in- 
tervalle entr’elles qu’à leurs extrémités }, présente une 
forme découpée, et propre à frapper l'air avec force 
et avec fréquence. 


Onpne I. OrsrAUXx DE Proir. 47 


L'Aile voilière ( dont les pennes très-longues dans 
leur milieu , sont écartées entr'elles , et laissent passer 
librement l’air dès l'échancrure , par les intervalles 
que laissent entr’elles cinq pointes longues et effilées, } 
présente une forme large et émoussée , impropre à 
frapper l'air comme l'aile rameuse , mais propre, vu 
sa surface , à remplir l'office d’une voile. 

Dans l'Æile rameuse les pennes sont en général 
plus fermes que celles de l'4ile voilière. Un signe 
visible de la fermeté des pennes , est la bigarrure 
vive et tranchante régnante d’un bout à l’autre de 
chaque penne. Dans l’Aile voiliére, 1e pennes sont 
molles , et leur mollesse se reconnoît à leur aspect 
fondu et comme lavé de couleur uniformément noire 
dès l’échancrure à la pointe , et de couleur blanchâtre 
presque uniforme dès l’échancrure à la naissance des 
pennes. 


M. Hubert divise les Oiseaux de proie Rameurs 
et J’oiliers en Oiseaux de haute F’olerie, et Oiseaux 
de basse F’olerie. 


Les Oiseaux de haute F'olerie ou de chasse noble, 
sont les Gerfaults , les Faucons, les Sacres , les 
Laniers , les Hobreaux , les Émérillons , les Cres- 
serelles. Is ont tous les ailes presque aussi longues 
que la queue. 


Les Oiseaux de AA Volerie se divisent en Z’oi- 
liers saillans et en Foiliers communs. 


Les Z’oiliers saillans sont les Oiseaux de basse 
Volerie, parmi lesquels on range les Autours , les 

Al « 
Eperviers. 

Les f’oiliers communs sont les oiseaux prétendus 
ignobles. Dé ce nombre sont les Milans , les Buses. 


48 : S£sconDe Parvis. 


Les Voiliers saillans et communs ne sont pas des 
Oiseaux aussi nobles que les Rameurs , ni propres aux 
mêmes exercices ; ils ont la queue plus longue que les 
ailes. 

Les Rameurs ou Oiseaux de haute V'olerie , sont 
destinés à entreprendre , poursuivre , atteindre, saïsir 
ou abattre , à quelle hauteur que ce soït, les Oiseaux 
qui traversent les airs. Accidentellement ils font leur 
proie de certains quadrupèdes et de certains oiseaux 
en vue sur un sol bien uni. 

Les f’oiliers saillans , où Oiseaux de basse Vo- 
lerie, sont destinés à faire leur proie de tous les Oi- 
seaux qui volent près de terre et en droite ligne, 
ainsi que ceux qui se réfugient dans le fourré. Ils sont 
aussi destinés à faire leur proie de certains quadru- 
pèdes, 

Les J’oiliers communs , qui sont appelés ignobles 
par les Fauconviers, sont destinés à faire leur proie 
des créatures de leur compétence , qui ne quittent pas 
le sol ou la surface des eaux. Cette proie consiste en 
certains quadrupèdes , presque tous reptiles, et en 
certains poissons. Quelques espèces de Foiliers com- 
muns sont bornées aux charognes. 

Les Rameurs saïsissent , ou pour parler le langage 
de l’art, ils lient ou mettent à la maïn la proie qui 
est plus légère que vîte. Ils frappent la proïe qui est 
plus vite que légère ; par ce moyen ils l’affaiblissent , 
la ravalent ou l’assomment. 

Les Mains fixes et déliées des Rameurs ont bien 
assez de force pour retenir les grands Oiseaux ; mais 
elles ne sont pas faites pour tuer la proie par com- 
pression. C’est dans le bec que réside le moyen de 
tuer promptement une proie trop forte pour être long- 

temps 


Onpne I. O1sEAUX DE rro1&, 49 


temps contenue vivante. Ce bec est dentelé. La den- 
telure embrasse et assujettit les vertèbres , la force les 
brise avec aisance , et peut même casser les os des 
plus grands Oiseaux. Certaine adresse d’instinct fait 
que ces Oiseaux attaquent à l'instant la place fatale 
qui, chez les volatiles , est au creux de l’occiput , et 
chez les quadrupèdes , entre les épaules et les côtes. 

Les plus petits Rameurs sont ceux qui tuent le plus 
vite, probablement parce que la proie, trop forte, 
pourrait leur échapper ou leur donner trop de peine 
à contenir en vie. Les Émérillons touchent à peine à 
la place fatale, que la mort s'ensuit dans l'instant. 
Peut-être qu’en état de nature tous les oiseaux de proie 
en font de même; et cela convient probablement aux 
fins de la Nature , savoir qu’un sacrifice nécessaire soit 
le moins cruel qu’il se puisse. 

Les Voiliers sont remarquables par leur adresse à 
saisir leur proie. Ils ne frappent pas, si ce n’est acci- 
dentellement ; leur grand moyen, c’est de saisir et d'of- 
fenser ensuite leur, proie par compression jusqu'à la 
mort, Quand ils ont saisi un lièvre, ils gagnent vite le 
cou, qu’ils embrassent tout entier dans leurs serres , et 
ils l'étouffent à force de serrer. Le bec n’est pas leur 
organe meurtrier ; la pointe, sans crochets, déchire les 
peaux et les chairs, et ne,casse les os que lorsque bien 
découverts, elle les assujettit dans sa courbure. Ceux 
qui excellent dans le fourré, ont les cuisses et les 
jambes très-longues. | 


5o | SECONDE PARTIE. 


Le 2 + D + D À D» À à À À 4 2 


OISEAUX DE PROIE NOCTURNES. 
GENRE 43. 


HIBOU , STRFX. Bec crochu, nu, sans 
cire ou épiderme à sa base, court, mobile 
dans ses deux mandibules comme le bec des 
Perroquets. 

Narines oblongues , couvertes de plumes 
étroites et soyeuses, tournées en devant. 

Téte grosse, Yeux grands, Conques des 
oreilles très-grandes. 

_ Langue arrondie ou fourchue. 

Gosier aussi ample et aussi large que l’ou- 
verture du bec. 

Queue composée de douze Pennes. 

Pieds à quatre doigts : trois antérieurs, 
un postérieur. 

Un des Doigts antérieurs ( l’externe ) mo- 
bile, et pouvant , à la volonté de l’animal , 
être retourné en arrière. | 

Ongles longs, demi-circulaires , crochus 
et acérés. 


* I Les Hrzoux. 


Téle ornée de deux aïgrettes de plumes en 
Jorme d'oreilles. 


Espèce x. Le HIBOU grand Duc, Styx 


OnprE I. OISEAUX DE PROIE. 51 


Bubo, le corps d’un roux brun, taché de noir 
et de jaune sur le dos, et de jaune sur le ventre, 
marqué de taches noires et traversé de quelques 
bandes brunes, mélées assez confusément ; les 
pieds couverts d’un duvet épais et de plumes 
roussâtres jusqu'aux ongles qui sont noirs , très- 
forts et très-aigus. 


Le Duc ou grand Duc. Buffon, t.1, p.332, 
pl. 22. PI. enlum. n.°$ 385 et 435. 


On le trouve en France, en Italie, en Es- 
pagne, en Portugal, etc. Il est répandu sur une 
partie du globe; on l’a trouvé au Cap de Bonne- 
Espérance. Il a vingt-deux pouces ( 595 millim.) 
de longueur , et quatre pieds onze pouces ( 1 mèt. 
596 millim.) de vol ou d'envergure. Il habite les 
rochers ou les vieilles tours abandonnées. Il des- 
cend rarement dans les plaines, et se perche de 
préférence sur les églises et sur les vieux chà- 
teaux. Il chasse et poursuit pendant la nuit les 
jeunes lièvres, les lapins, les taupes, les mulots, 
les souris qu’il avale toutes entières, et dont il 
digère la substance charnue, vomit le poil, les 
os et la peau en pelottes arrondies; il mange 
aussi les chauve-souris, les serpens, les lézards, 
les crapauds , les grenouilles. 11 niche quelque- 
fois sur des arbres creux , et plus souvent dans 
des cavernes de rochers ou dans des trous de 
hautes et vieilles murailles; son nid, qui a près 
de trois pieds ( 974 millim.) de diamètre, est 

D 2 


B2 SECONDE PanrTreg. 


composé de petites branches de bois sec, entrela- 
cées de racines souples, et garni de feuilles en 
dedans. La femelle pond un, deux, rarement 
trois œufs, dont la couleur tire un peu sur celle 
du plumage de l’oiseau. 

On se sert du Duc dans la fauconnerie, pour 
attirer le Milan. La femelle diffère du mâle en ce 
que ses couleurs sont plus sombres. 


Esp. 2. Le HIBOU moyen Duc, S/rix Oius, 
les oreilles très-ouvertes et surmontées d’une aïi- 
grette composée de six plumes tournées en avant; 
le dessus de la tête, du cou, du dos et des ailes, 
rayé de gris, de roux et de brun; la poitrine et 
le ventre roux, avec des bandes brunes irrégu- 
lières et étroites; les pieds couverts de plumes 
rousses jusqu'à l’origine des ongles qui sont 
assez grands et d’un brun noirâtre, 


Le Hibou ou moyen Duc. Buffon, itomer, 
page 342, pl. 23. PI. enlum. n.° 29. 

On le trouve dans le nord et le midi de l'Eu- 
rope, en France, en Italie, en Angleterre, en 
Suède, en Asie, au Canada, et dans plusieurs 
autres endroits de l'Amérique septentrionale, Ila 
treize pouces et demi (365 mill.} de longueur , 
et trois pieds (974 mill.) de vol ou d’envergure. 
L'espèce en est commune et beaucoup plus nom- 
breuse dans nos climats que celle du grand Duc. 
* Il habite ordinairement dans les anciens bâtimens 
vuinés, dans les cavernes des rochers, dans le 


Onpre L OISEAUX DE PRo1E. 53 


creux des vieux arbres. La femelle pond souvent, 
dans des nids abandonnés par les autres oiseaux, 
quatre ou cinq œufs. 

On se sert du moyen Duc et du Chat-huant 
pour attirer les oiseaux à la pipée, et l’on a re- 
marqué que les gros oiseaux viennent plus volon- 
tiers à la voix du premier, qui est une espèce de 
cri plaintif ou de gémissement grave et alongé, 
qu’il ne cesse de répéter pendant la nuit; et que 
les petits oiseaux viennent en plus grand nombre 
au cri du Chat-huant, qui est prononcé d’un ton 
plus haut, et semble une espèce d’appel. 


Esp. 3. Le HIBOU petit Duc, Srrix Scops, 
les oreilles surmontées d'une aigrette composée 
d’une seule petite plume; tout le corps varié de 
gris, de roux, de brun et de noir; les jambes 
couvertes jusqu’à l’origine des ongles, de plumes 
d’un gris roussâtre, mêlé de taches brunes. 


Le Scops ou petit Duc. Buffon, t. 1, p. 353, 
pl. 24. PI. enlum. n.° 436. 


On le trouve en France, en Italie, en Alle- 
magne, en Pologne, en Angleterre, et dans la 
plus grande partie de l’ancien continent. Il a sept 
pouces ( 189 millim.) de longueur. Il se réunit 
en troupe, en automne et au printemps, pour 
passer en d’autres climats. Il n’en reste que très- 
peu ou point du tout, en hiver, dans nos dépar- 
temens, et on les voit partir après les Hiron- 
delles et arriver à peu près en même temps. Ces 


D 5 


54 Seconpe Panier. 


oiseaux se rassemblent volontiers dans les ter- 
rains où les mulots se sont le plus multipliés, et 
ils y font un grand bien par la destruction de ces 
animaux , dont la multiplication est un fléau 
pour les Agriculteurs. Le petit Duc fait son nid 
dans les arbres creux, mais l’on ne connait nt 
le nombre ni la couleur de ses œufs. 


* IL Les CHOUETTES. 


Téle arrondie, sans aigrette, el sans aucune 
plume proéminente. 


Esp. 4. Le HIBOU Harfang, S/rix Nyctea, 
le corps d’un blanc de neige, de même que les 
ailes et la queue; le dessus de la tête marqué de 
petites taches brunes; la partie supérieure du dos 
rayée lransversalement de quelques lignes brunes; 
les grandes plumes des ailes tachées de brun sur 
les bords extérieurs; le dos et le croupion blancs 
et sans tache; les jambes et les pieds couverts de 
plumes blanches; les ongles noirs. 


Le Harfang. Buffon, tome 1, page 387. PI. 


enlum. n.° 458. 


On le trouve en Europe, en Suède, en La- 
-ponie, et dans le nord de l'Allemagne , en Islande, 
à la baie d'Hudson , en Transilvanie. Il vole 
souvent en plein jour, et donne la chasse aux 
gélinottes , aux perdrix et aux lapins. Sa longueur 
totale est de vingt pouces (541 millim.) Il égale 


| 


Orpnr L OrsEAUX DE PRotr. 55 


le grand Duc en grosseur ; et de toutes les 
Chouettes, celle-ci est la plus grande et la plus 
belle. Elle n’a pas la tête à proportion aussi grosse 
que les autres espèces de ce genre. 


Esp. 5. Le HIBOU Hulotte, Strix Aluco , 
linis des yeux noirâtre ; le dessus du corps cou- 
leur de gris de fer foncé, marqué de taches 
noires et de taches blanchâtres; le dessous du 
corps blanc, croisé de bandes noires transver- 
sales et longitudinales ; les jambes couvertes jus- 


. qu'à l’origine des doigts, de plumes blanches 


tachetées de points noirs. 


La Hulotte. Buffon, tome 1, page 358. PI. 
enlum. n.° 441. 

On la trouve en France, en Italie, en Alle- 
magne, en Portugal, en Angleterre, dans toute 
l'Europe, etdansles contréesasiatiques. Elle a près 
de quinze pouces ( 406 mill.) de longueur. Elle 
se lient pendant l’été dans les bois, toujours dans 
des arbres creux ; quelquefois elle s'approche, en 
hiver , de nos habitations. Elle chasse et prend 
les petits oiseaux; mais elle rend de grands ser- 
vices à l’agriculture, en leur préférant les mulots 
et les campagnols : elle les avale tout entiers, et 
en vomit aussi les peaux roulées en pelottes. 
Lorsque Fhiver la prive de nourriture, elle 
s'approche des habitations, et vient dans les 
granges faire une guerre non moins avantageuse 
à leur possesseur , en détruisant les souris et les 


D 4 


56 SECONDE PARTIE. 


rats. La femelle pond, dans des nids étrangers, 
sur-tout dans ceux des Buses, des Cresserelles, 
des Corneilles et des Pies, ordinairement quatre 
œufs, d'un gris sale, de forme arrondie, à peu 
près aussi gros que ceux d’une petite poule. 


Esp. 6. Le HIBOU Chat-huant, S/rix stri- 
dula, le dessus de la tête et du corps, les cou- 
vertures du dessus des ailes et de la queue, d’un 
roux ferrugineux, varié de noirâtre, marqué de 
lignes transversales en zigzag ; le dessous du corps 
varié de blanc, de noirâtre et de roux ferrugi- 
neux, avec des lignes et des zigzags pareils à 
ceux du dessus ; les pieds couverts jusqu'aux 
ongles, de plumes d’un blanc sale, avec de petits 
points bruns et roussâtres ; les ongles de couleur 
de corne. | 


Le Chat-huant. Buffon, i. 1, p. 362, pl. 25. 
PI. enlum. n.° 437. 

On le trouve dans toute l'Europe, jusqu'aux 
terres les plus au Nord, et même jusqu’en Amé- 
rique. Il a treize à quatorze pouces ( 352 à 379 
mill.) de longueur. Il se tient dans les bois, se 
cache dans les arbres creux, et ne s’approche que 
rarement des habitations. 


Esp. 7. Le HIBOU Fresaie, S/rix flammea , 
le dessus du corps jaune, ondé de gris et de brun, 
et taché de points blancs; le dessous du corps 
blanc, marqué de points noirs; les yeux envi- 
ronnés irès-régulièrement d’un cercle de plumes 


Onone I. O1SEAUX DE PROIE. 57 


blanches et très-fines, semblables à des poils ; 
les pieds et les doigts couverts de duvet blanc; 
les ongles noirâtres; les iris d’un bleu noirûtre. 


L’Effraie ou la Fresaie. Buffon, t. 1, p.366, 
pl. 26. PI. enlum. n.° 440. 


Cet oiseau, dont l'espèce est nombreuse, est 
par-tout très - commun en Europe; on le trouve 
même en Amérique, depuis les terres du nord 
jusqu’à celles du midi, et on le voit au Brésil. 
11 a treize à quatorze pouces (352 à 379 millim.) 
de longueur. Il est pour ainsi dire domestique, 
et habite au milieu des villes les mieux peuplées ; 
les tours, les clochers, les toits des églises et les 
autres bâtimens élevés lui servent de retraite 
pendant le jour, et il en sort à l'heure du cré- 
puscule. Il avale les souris et les mulots, les petits 
oiseaux tout entiers, et en rend par le bec les 
os, les plumes et les peaux roulées. La femelle 
dépose ses œufs, ordinairement au nombre de 
cinq, et quelquefois de six et même sept, d’une - 
forme alongée et de couleur blanchâtre , dans des 
trous de muraille ou dans des creux d'arbres. 


Esp. 8. Le HIBOU Chouette, Sirix Ulula , 
la tête , le cou , la poitrine , les flancs, et le 
ventre de couleur blanchâtre tirant sur le 
roux; la partie inférieure du dos, le croupion et 
les couvertures supérieures de la queue, d’un 
roussâtre mélangé de brun; l'iris jaune; le bec 
et les ongles noirs. 


58 SECONDE PARTIE. 


La Chouette ou la grande Chevêche. Buffon, 
tome 1, page 372, pl. 27. PI. enlum. n.° 438. 

Gmelin cite deux fois le nom de Buffon, qu'il 
applique à cette espèce, et au S/rix brachyotos, 
la 17° espèce du genre. 

Cette espèce, qui est commune en Europe, 
sur-tout dans les pays de montagnes, se retrouve 
en Amérique dans celles du Chily. Elle a treize 
pouces (352 millim. ) de longueur. Elle se tient 
ordinairement dans les carrières, dans les rochers, 
dans les bâtimens ruinés, éloignés des lieux ha- 
bités ; elle se nourrit principalement de mulots, 
dont elle fait une grande destruction. La femelle 
ne fait point de nid; elle pond trois œufs tout 
blancs, parfaitement ronds et gros comme ceux. 
d’un pigeon ramier. 


Esp, 9. Le HIBOU petite Choueite, S/rix 
passerina, les ailes traversées par cinq bandes de 
taches blanches ; la tête, le dos et les plumes qui 
recouvrent les ailes, brunes, régulièrement ta- 
chées de blanc; la queue très-courte; l'iris d’un 
beau jaune ; les jambes couvertes d’un duvet 
blanchâtre. 


La Chevêche ou petite Chouette. Buffon, t.1, 
p. 377, pl. 28. PI. enlum. n.° 430. 

On la trouve dans la plus grande partie de 
l'Europe. Elle a environ huit pouces (217 mill.) 
de longueur. Son domicile ordinaire est dans les 
masures écartées des lieux peuplés, dans les car- 


Onone I. OisEAUXx DE PRoIr. 5q 
rières, dans les ruines des anciens édifices aban- 
donnés. Elle n’est pas absolument oiseau de nuit. 
Elle voit pendant le jour, beaucoup mieux que 
les autres oiseaux nocturnes. Elle se nourrit de 
souris et de petits mulots, qu'elle ne peut avaler 
entiers, et qu’elle déchire avec le bec et les ongles; 
elle plume aussi très-proprement les oiseaux avant 
de les manger. La femelle fait son nid presqu’à 
nu, dans des trous de rochers ou de vieilles mu 
railles ; elle pond cinq œufs, tachetés de blanc 
et de jaunûtre. 


GENRE 44. 
PIE-GRIÈCHE , LANIUS. Bec droit à 


son origine , plus ou moins recourbé à l’ex- 
trémité , nu, sans épiderme ou cire à la base : 
Mandibule supérieure garnie d’une dent de 
chaque côté, près de la pointe. 

Langue lacérée ou à dentelures inégales 
sur les bords. 

Queue composée de douze Pennes. 

Pieds à quatre doigts : trois antérieurs, 
celui du milieu joint à l’externe jusqu’à la 
première phalange ou articulation ; un pos- 
térieur. 


Espèce 1. Le LANIER Pie-grièche grise, 
Lanius Excubitor , les pennes de la queue éta- 


60 + SEcOoNDE PaArRTEr. 


gées , blanches sur les côtés ; une large bande 
noire sur les côtés de la tête ; le dos blanehätre; 
les ailes noires, marquées d’une tache blanche ; 
la gorge , le devant du cou et tout le dessous du 
corps blancs ; le bec, les pieds et les ongles noirs. 


La Pie-grièche grise. Buffon , tom. 1. p. 296, 
pl. 20. PI. enlum. n° 445. 

Cet Oiseau , qui est très-commun en France 
et dans les autres pays de l'Europe, se trouve en 
Afrique, en Amérique , et dans l’Inde. Il parait 
être naturel à notre climat, car il y passe l'hiver , 
et ne le quitte en aucun temps. Il a environ neuf 
pouces ( 244 millim. ) de longueur. Il habite les 
bois et les montagnes en été; il descend dans les 
plaines et s'approche des habitations pendant 
l'hiver ; il poursuit au vol tous les petits oiseaux ; 
et après les avoir étranglés ou tués, 1l les plume 
pour les manger. Il établit son nid sur les arbres 
les plus élevés; ce nid est composé au dehors de 
mousse entrelacée d'herbes longues, et au de- 
dans il est bien doublé et tapissé de laine. La 
femelle pond ordinairement, cinq, six, sept et 
quelquefois même huit œufs gros comme ceux 
d’une Grive, blancs , tachetés d’un brun sale 
qui prend une teinte noirâtre vers le gros 
bout. 


Esp. 2. Le LANIER Ecorcheur, ZLanius 
Collurio , la queue légèrement étagée : les deux 
pennes intermédiaires noirâtres; les latérales noi- 


OnpnEe LL OISEAUX DE PROïIE. Gr 


râtres à la pointe , et blanches à la base; la partie 
supérieure du dos rousse ; la gorge et le devant 
du cou , blancs; la poitrine, le ventre et les côtés 
d’une couleur de rose pâle ; les couvertures du 
dessous des ailes et de la queue, blanches ; le bec 
noir ; les pieds bruns ; les ongles noirâtres. 


L'Ecorcheur. Buffon, tome 1, page 304, 
pl. 21. PL enlum, n.° 31, fig. 2. 

Cet Oiseau est répandu dans le nord et dans 
le midi de l'Europe ; on le retrouve au Sénégal, 
et même dans la partie méridionale de PAfrique. 
Sa longueur est de six pouces (162 millim. }. Les 
Ecorcheurs voyagent en familles ; ils arrivent 
chez nous au printemps , et nous quittent à l’au- 
tomne. Cet Oiseau fréquente les lisières des 
grands bois , suit les longues haïcs , et se plaît 
sur les grands buissons ; il a les mêmes habitudes 
et le même genre de vie de la Pie-grièche rousse ; 
comme elle , il a le vol court et peu élevé, fait la 
chasse aux petits oiseaux et aux insectes. Il place 
son nid dans les buissons et les haies ; il le com- 
pose à peu près de même que la Pre-grièche 
rousse. La femelle pond cinq à six œufs tachés de 
brun et de bleuâtre sur un fond blanc. Elle fait 
deux pontes par an, et l’on a remarqué que les 
œufs de la dernière ont des taches plus petites et 
plus rares. La femelle est un peu plus petite que 
le mâle ; sa tête et le dessus du corps sont d’un 
brun roussâtre ; le dessous est blanchâtre et très- 
légèrement teinté de rose. 


62 * $SEconDEe PARTIE. 


OBs. Gmelin regarde comme variété de cette 
espèce, la Pie-grièche rousse de Buffon. 


Esp. 3. La PIE-GRIÈCHE Rousse, Lanius 
rufus ; la queue légèrement étagée ; le dessus de 
la tête et du cou d’un roux vif; le front, les 
joues , les côtés du cou, le dos en grande partie, 
les ailes et la queue noirs , ainsi que le bec et les 
pieds ; le bas du dos d’un brun ardoisé ; l'iris 
d’un gris jaunâtre. 


La Pie-grièche rousse. Buffon , tome l, 
page 3o1. PI. enlum. ; n.° 9, fig 2, le mâle; 
etn.° 31, fig. 1, la femelle. 


Cette Espèce , qui est répandue dans toute 
l'Europe , se trouve encore en Egypte et en 
Afrique jusqu’au Cap de Bonne - Espérance ; 
mais là elle est sédentaire pendant toute l’année, 
au lieu qu’en Europe elle quitte à l'automne nos 
contrées septenirionales, y revient au printemps, 
et y passe la belle saison. Sa longueur totale est 
de sept pouces trois lignes (195 millim. }) , et son 
vol ou envergure , de onze pouces six lignes 
(211 millim.). Elle niche dans les buissons et 
les haies en pleine campagne , ou à la rive des 
jeunes taillis, mais jamais dans les bois. Elle 
construit son nid avec les mêmes matériaux 
qu’emploie la Pie-grièche grise, lui donne un 
peu moins d’étendue, et y pond cinq à six œufs 
de couleur blanchâtre , tachés de brun ou de 
fauve. 


Onone 1. Oiseaux DE PRo1E, 63 


La femelle est moins grosse, et ses couleurs 
sont moins pures el moins vives. Les jeunes dif- 
fèrent tellement, qu’on les. prendrait pour des 
oiseaux d'espèces distinctes. 


Ogs. La famille des Pies-grièches , nombreuse 
en individus , est répandue sur tout le globe ; par-tout 
elles ont les mêmes mœurs , les mêmes habitudes, et 
le mème genre de vie. De petite taille , mais armées 
d’un bec fort et crochu , d’un caractère fier et coura- 
geux, d'un- appétit sanguinaire , elles peuvent être 
mises au rang des oïseaux de proie. Naturellement 
intrépides , elles se défendent avec vigueur , et osent 
même attaquer des oiseaux beaucoup plus forts, beau- 
coup plus grands qu’elles; elles savent se faire res- 
pecter des Milans , des Buses, des Corbeaux, et 
des oiseaux de proie les plus braves. Elles se nour- 
rissent d'insectes , et poursuivent au vol les petits 
oiseaux ; se jettent sur les AZerles, les Grives , et 
autres pris aux lacets. 

La fauconnerie a su tirer parti du caractère de ces 
oiseaux ; on les a quelquefois dressés au vol. 


Fin du premier Ordre. 


64 SECONDE PARTIE. 


ANALYSE 


DU SYSTÈME DE LINNÉ 


SUR LES OISEAU X. 


ORDRE IL 


PIES ou CORBE AUX. 


. CARACTÈRES DES OISEAUX DE CET ORDRE. 


L: Bec des Pres ou CorBEaux fait en forme 
de couteau, c’est-à-dire, dont le dos de la man- 
dibule supérieure est convexe ou arrondi, peut . 
être comparé à un cozr. 
Les Pieds sont courts, forts; les Jambes cou- 
vertes de plumes jusqu’au talon. _ 
Le Corps, dont la chair est sèche, dure, ne 
fournit point à homme une nourriture agréable. 
Les Oiseaux de cet ordre sont en général des- 
tinés par la nature à purger la surface de la 
terre des débris de cadavres et d’une multitude 
d'animaux, 


Onone II. Pres où CorgEaux. 65 


d'animaux, comme insectes, reptiles, qui devien- 
draient nuisibles par leur trop grande multipli- 
cation. 

Ces Oiseaux sont monogames, c'est-à-dire , 
que le mâle s’unit à une seule femelle, qu'il 
nourrit pendant le temps de l’incubation ou lors- 
qu’elle couve ses œufs. Ils établissent leurs Mis 
sur les arbres. 


TABLE SYNOPTIQUE, 
O U 
DISPOSITION ARTIFICIELLE 
DES GENRES. 


* IL. Prens AMBULATOIRES, c'est-à-dire, trois 
Doigts antérieurs, un postérieur. 


p * 1. Decs courbes. 


66. Cozrsri, TrocHILUS. Bec courbé, très- 
menu , tubuleux à son extrémité, 
Langue filiforme. 

65. GrimPeREAU, CERTHIA. Bec menu, voüûté 
en arc , terminé en pointe 
aiguë. 

64. Hurre, UruPpa. Bec légèrement voûté en 

arc, un peu obtus ou terminé en 
pointe mousse, 


E 


66 Seconne PAntTIeE. 


Gzaucore, Graucopis. Bec courbé, voûté. 
Langue échancrée , garnie de 
cils à la pointe. 


* 2. Becs droits. 


48. Pique-Bœur, BuPHAGA. Bec droit, à peu 

près quadrangulaire. 

Go. SiTTELLE, SITTA. Bec droit, terminé en 
coin. Narines à demi-recouvertes 
par de petites plumes. 

52. Lorior, Oriorus. Bec droit, en cône, 

très-aigu, 


* 3. Becs en couteau. 


83, Maivare, GRACULA. Bec en couteau. Man- 
dibules égales, nues ou sans plu- 
mes à leur base. 

51. Rorter, CoraAcrAs. Bec en couteau, re- 
courbé à la pointe, garni à sa base 
de plumes tournées en arrière. 

5o. Corsrau, Corpus. Bec convexe, en cou- 
teau, garni à sa base de plumes 
tournées en devant. 

54. Oxsrau DE Panapis, PAaRADISEA. Bec un 

peu en couteau, garni 
à sa base de plumes 
qui ressemblent à du 
velours. 


Onpne Il. Pres ou Corsraux. 67 


* II. Pres GRIMPANS, c'est-à-dire, deux 
Doigts antérieurs, deux postérieurs. 


* r. Becs denteles. 


46. Toucan, RamPpHAsTos. Bec irès- grand, 
dentelé ou à dents de scie sur les 
bords. Langue en forme de plumes 
ou à barbillons sur les bords. 

55. Counoucou, Trocon. Bec dentelé sur les 

côtés, crochu à la pointe. 


* 2. Bec garn: à sa base d'une cire. 


45. Pernoquer, PsiTTacus. Bec garni à sa base 
d’un épiderme appelé Cire. 
Langue charnue. 


* 3, Becs anguleux. 


49. Ant, CROTOPHAGA. Bec rude ou garni d’as- 
pérités, anguleux sur les bords. 
59. Pic, Prcus. Bec anguleux. Langue en fore 
de ver. | 


* 4. Becs lisses. 


58. Torcor, Yunx. Bec lisse. Langue en forme 
de ver. 

57. Coucou, Cucuius. Bec lisse. Narines échan- 
crées. 

56. Bansu, Bucco. Bec lisse, échancré, re- 
courbé en crochet à la pointe. 


E 2 


63 SECONDE PARTIF. 


* [IT Prens mMARCHEURS, c'est-à-dire, trois 
Doigts antérieurs : celui du milieu étroitement 
un: et comme collé au doigt externe jusqu'à la 
troisième phalange ou articulation, et uni de 
même au doigt interne jusqu’à la première pha- 
lange ; un Doigt postérieur. 


47. Carao, Buceros. Bec irès-grand, dentelé 
ou à dents de scie sur les bords. 
Front bossué ou surchargé d’une 
protubérance osseuse. 

62. Manmin-rÊcHeur, ArcEDo. Bec à irois pans 
ou angles, droit, long. 

Langue très-courte. 
61. Toner, Topus. Bec efilé, aplati, droit, 
garni à sa base de soies touffues. 
63. Guërier, Mrrors. Bec légèrement voûté, 
un peu comprimé sur les côtés. 


Disposition naturelle et numérique des Genres. 
GENRE 45. 
PERROQUET,, PSITT ACUS. Bec courbé 


dès la base , crochu , convexe en dessus, plus 
épais que large : Mandibule supérieure mo- 
bile, garnie d’un épiderme ou cire dans la 
plupart des espèces , emboitant l’inférieure 
qui est communément arrondie. 


Onpne Il. Pres ou CorsEaux. 69 


Narines arrondies , situées à la base du bec. 
Langue charnue , entière , obtuse. 
Queue composée de douze pennes. 

Jambes couvertes de plumes jusqu’au 
talon. 

Pieds courts , grimpans, à quatre doigts: 
deux antérieurs , deux postérieurs ; le doigt 
externe opposé à l’intermédiaire , et le pos- 
térieur à l’interne ; ces deux derniers sont 
les plus courts. 

Ongles arqués , aigus. 


OBSERVATION. Le Genre nombreux des Perro- 
quets , qui ne présente aucune espèce européenne, a 
été divisé par Buffon en deux grandes Classes ; les di- 
visions qu'il y a établies ont répandu tant de clarté 


dans les espèces qui les composent, qu'on ne peut se 


refuser à les adopter, La première classe contient tous 
les Perroquets de l'ancien continent , la seconde ren- 
ferme les Perroquets du nouveau continent , divisés 
les uns et les autres en plusieurs Familles. 


PERROQUETSs de l'ancien 
Continent. 


1." Famille. Les Ka- 
KATOES. Queue courte et 
carrée. T'ête ornée d’une 
huppe mobile. Huit es- 
pêces. 

2. Famille. Les PEr- 


_ROQUETS proprement dit. 


Queue courte et. égale. 


PERROQUETS dunouveau 


Continent. 


1.72 Famille. Les Ara4s. 
Joues nues. Queue aussi 


longue que le corps. 
Grande faille. Quatre 
espéces. 


2.° Famille. Les Ama- 

ZONES. Queue moyenne. 

Une Tache rouge au pl 
E 3 


70 
Tête sans huppe. Neuf 
espêces. 

3.° Famille. Les Lons. 
Queuemoyenne,en forme 
de coin. Plumage d'un 
rouge plus ou moins foncé. 
Treize espèces. 


4.° Famille. Les Loris- 
PERRUCHES. Queue un peu 
plus longue que dans les 
Loris. Plumage moins 
chargé de rouge. Cing. 
espèces. 

5.° Famille. Les Per- 
RUCœHES à Queue longue et 
également étagée. Dix- 
sept espéces. 

6. Famille. Les Per- 
RUCHES à Queue longue et 
inégale, les deux pennes 
intermédiaires plus lon- 
gues. Corps plus petit que 
dans les espèces précé- 
dentes. Treize espèces. 

7. Famille. Les Per- 
RUCHES à Queue courte. 
Dix-neuf espèces. 

Total, 84 espèces. 


SECONDE PARTIE. 


de l'aile. Sept espèces. 


5.° Famille. Les Crixs. 
Queue moyenne. Plu- 
mage d'un vert mat. 
Taille plus petite que 
celle des Amazones. Point 
de rouge au pli de l'aile, 
mais seulement sur ses 
couvertures. IVeufesp. 

4.° Famille. Les PApa- 
GEAIS. Queue moyenne , 
point de rouge aux ailes. 
Taille plus petite que 
celle des Amazones. 
Treize espèces. 

5.° Famille. Les PEr- 
RICHES à Queue longue et 
également étagée. Sept 
éspèces. _ 

6. Famille. Les PEn- 


| RICHES à Queue longue et 


inégalement étagée. Dix- 
sept espèces: 


“ La 
7.€ Famille. Les Tours 
ou PERRICHES. Queue 
courte. Six espèces. 


Potal, 63 espèces. 


T'ous les Loris habitent les îles de l'Océan indien ; 
les Perruches, les Kakatoës et les Perroquets se 


Onpnr Il. Pres où Consraux. 71 


trouvent en Asie et en Afrique; les Perriches, les 
Amazones, les Criks ; les Aras, les T'ouis, en Amé- 
rique. 

Linné a divisé le Genre des Perroquets, porté à 
cent quarante-trois espèces dans l'édition du Systema 
naturæ publiée par Gmelin', en deux Familles, dont 
la première comprend les Perroquets à queue en 
forme de coin , plus longue que le corps ; la seconde 

renferme les Perroquets à queue égale , plus courte 
que le corps. : 

Brisson divise le Genre des Perroguets, dont il 
décrit quatre-vingt-quinze espèces , en six Familles, 
relativement à la grandeur du corps et à la longueur 
de la queue, savoir : 

1.9 Les Ar4s. Grandes espèces , à queue longue. 

2.9 Les Kakaroës. Grandes espèces, à queue courte. 

3.° Les Lors. Grandes espèces, à couleur rouge 
dominant sur le plumage: 

4.° Les Perroquers. Grandes SRE à plumage 
varié de différentes couleurs. 

5.° Les Perrucues. Petites espèces, à queue longue. 

6.° Les PETITES PERRUCHES , à queue courte. 


François Levaillant, dans son Histoire naturelle 
des Perroquets , ouvrage composé de cent vingt plan- 
ches ï-folio supérieurement enluminées, a fait con- 
naître un grand nombre d'espèces nouvelles. Les Fi- 
“gures de cet Ouvrage , le plus parfait qui ait paru, 
ont été dessinées et retouchées au pinceau par le cé- 
lèbre Barrabaud, artiste qui, jusqu’à présent , n’a pas 
eu d'égal dans ce genre de travail, et dont la mort 
prématurée a été pour l'histoire naturelle une perte 
irréparable. Ceux qui désireront connaître quelques 
détails de sa vie, pourront consulter le Compte rendu 


E 4 


\ 


72 _. SEconpe PARTIE, 


de la Société d'Agriculture de Lyon , pendant le cours 
de l’an 1810, page 142, dans lequel j'ai inséré l'éloge 
de cet artiste. 

La Famille des Perroquets se distingue de toutes les 
autres familles d'Oiseaux par ses facultés imitatrices , 
par la beauté de son plumage et par sa conformation. 
Ils ont des habitudes sociales, l'instinct de vivre en 
famille, le choix des nourritures végétales ; ils portent 
leurs alimens à leur bec, ainsi que la Poule sultane, 
avec leurs pieds; leur vol est court et tournoyant ; ils 
posent leurs nids dans des trous d'arbres, et ne peu- 
vent se reproduire que dans des contrées ou des tem- 
pératures chaudes. Aussi tous les Perroquets sont ha- 
bitans des tropiques , et ils les dépassent rarement, 
excepté dans quelques émigrations pendant l'été; car 
ils vont par troupes recueillir, de contrées en con- 
trées, les tributs du règne végétal. Ils vivent de baïes, 
de fruits , et sur-tout d'amandes, dont ils savent briser 
les enveloppes. Réunis en troupes sur les arbres et au 
milieu des forêts de l'Amérique ou des Indes, ils font 
un grand ravage dans les fruits, dévorent les bour- 
geons et détruisent un grand nombre de graines. Leur 
chair est dure en général, et sent quelquefois l'odeur 
des fruits dont ilsse nourrissent. Le persil et les amandes 
amères sout un poison pour ces oiseaux, quoiqh ‘ils pa- 
raissent les aimer beaucoup. 


Les Pérroquets vivent long-temps. En état de do- 
mesticité, ils sont capricieux , babillards , souvent 
jaloux, et prennent des personnes en amitié , d’autres 
en affection. Ils imitent la parole de l'homme et les 
différens cris des animaux, apprennent à chanter et 
même à danser, et à contrefaire différens gestes. Ceux 
qu'on prend vieux n’apprennent jamais bien à parler, 


Onones Il. Pres ou ConBraux. 73 


Les femelles des Perroquets peuvent parler aussi bien 
que les mâles; leur douceur , leur docilité sont même 
plus grandes. Quoique armés comme les oiseaux car- 
nivores, ils ne‘se servent de leurs pieds et de leur bec 
crochu que pour grimper avec plus de facilité sur les 
arbres, et pour ouvrir ou écorcer les différentes espèces 
de fruits dont ils se nourrissent. Lorsqu'ils sont irrités , 
ilswedressent les plumes de leur tête et de leur cou. 
Leur grandeur varie depuis la taille du coq jusqu’à 
celle d’un moineau. Les caractères des espèces se pren- 
nent des proportions de la queue, des ailes et dés diffé- 
rentes teintes des couleurs. On peut croire que les mé- 
salliances et le climat en ont beaucoup augmenté le 
nombre. Les anciens ne connaissaient que deux ou trois 
espèces de Perroquets, et Alexandre en envoya le 
premier en Europe pendant son expédition des Indes. 
Ces oiseaux sont très-nombreux sur toutes les terres des 
tropiques, et quelques îles en sont remplies. 


GENRE 46. 
TOUCAN , RAMPHASTOS. Bec très- 


grand , caverneux , très-mince , plus long 
et plus large que la tète ; et dans quelques 
espèces, aussi long que le corps tout entier: 
Mandibule supérieure recourbée en bas en 
forme ‘de faulx, arrondie en dessus et cro- 
chue à son extrémité : Mandibule inférieure 
plus courte, plus étroite , et moins courbée 
em bas que la supérieure : toutes les deux 
dentelées inégalement sur leurs bords ; les 


74 SECONDE PARTIE. 
dentelures de la Mandibüle supérieure plus 
sensibles que celles de l'inférieure. 

_Narines longues, étroites , situées près de 
la base du bec, et cachées, dans quelques 
espèces, par les plumes du front. 


Langue aussi longue que le bec, étroite, 
en forme de plume , garnie des deux côtés 
de barbes très-serrées , semblables à celles 
des plumes ordinaires, et dirigées eñ avant. 

Queue composée de dix pennes. 

Jambes couvertes de plumes jusqu’au 
talon. | | 
Pieds courts, grimpans, à quatre doigts : 
deux antérieurs , deux postérieurs ; le doigt 
externe du devant presque aussi long que le 
pied tout entier ; les deux doigts intérieurs 
moins longs que les latéraux. 


Ongles proportionnés à la longueur des 
doigts , arqués , un peu aplatis , obtus à leurs 
extrémités , et sillonnés en dessous, dans 
leur longueur, par une canelure. 


OBs. Buffon a divisé ce Genre en deux familles ; 
savoir : les F'oucans et les Æracaris. Les premiers 
sont beaucoup plus grands , ont le bec plus gros et plus 
alongé, et les plumes de la queue arrondies : les se- 
conds sont plus petits ; leur bec est beaucoup moins 
alongé, d’une substance plus dure et plus solide ; leur 
queue plus longue , ettrès-sensiblement étagée. D'après 


Onpne II. Pres ou ConBraux. 79 


cetté division, il décrit cinq espèces de Z'oucans, et 
quatre espèces d'Aracaris. 


Gmelin, qui n'établit point de divisions dans le 
genre des Z'oucans, en décrit quinze espèces dans son 
édition du $ystema naturæ de Linné. 


Brisson en décrit douze espèces. 


Les Oiseaux classés dans ce genre sont répandus 
dans tous les climats chauds de l'Amérique méridio- 
hale , et ne se trouvent point dans l’ancien continent : 
ils sont erratiques plutôt que voyageurs , ne changeant 
de pays que pour suivre les saisons de la maturité des 
fruits qui leur servent de nourriture. Ils vont ordinai- 
rement par petites troupes de six à dix; leur vol est 

ourd et s'exécute péniblement vu leurs courtes ailes, 
et leur énorme bec qui fait pencher le corps en avant; 
cependant ils ne laissent pas de s'élever au-dessus des 
grands arbres à la-cime desquels on les voit presque 
toujours perchés et dans une agitation continuelle. Ils 
font leurs nids dans des trous d'arbres que les Pics ont 
abandonnés, et leur ponte n’est que de deux œufs. On 
les apprivoise très-aisément en les prenant jeunes ; ils 
se nourrissent de tout ce qu’on leur donne, fruits, pain, 
chair, poisson ; ils saisissent aussi avec la pointe du 
bec les morceaux qu’on leur offre, ils les lancent en 
haut , et les recoivent dans leur large gosier; mais lors- 
qu'ils sont obligés de se pourvoir d’eux-mêmes.et Ge 
ramasser les alimens à terre, ils semblent les chercher 
en tâtonnant , et ne prennent le morceau que de côté, 
pour le faire sauter ensuite et le recevoir. Ils paraissent 
si sensibles au froid, qu'ils craignent la fraîcheur de 
la nuit dans les climats même les plus chauds du nou- 
veau continent. Ils ont en général la peau bleuâtre sous 


76 SECONDE PARTIE. 


les plumes, et leur chair, quoique noire et assez dure, 
est mangeable. 

Le nom de T'oucan signifie plume en langue brési- 
lienne. Le bec des Tüucans est en général beaucoup 
plus gros et plus long, à proportion du corps, que 
dans aucun autre oiseau : c’est comme le dit Lery, le 
Bec des becs ; aussi plusieurs voyageurs ont-ils appelé 
le T'oucan, l'Oiseau tout bec ; et les créoles de Cayenne 
ne le désignent que par l’épithète de Gros-bec. 

Ces Oiseaux , si singuliers par leur bec et leur langue, 
brillent néanmoins par leur plumage ; ils ont en effet 
des plumes propres aux plus beaux ornemens, et ce 
sont celles de la gorge ; la couleur en est orangée , 
vive, éclatante. On recherche même en Europe les 
gorges de T'oucan pour faire des manchons. Son bec” 
prodigieux lui a valu d’autres honneurs, et l’a fait 
placer parmi les constellations australes. 


GENRE 47. 
CALAO , BUCEROS. Bec très-grand, 


convexe , en forme de faulx, très- mince, 
d’une substance si tendue , qu’elle se fèle à 
la tranche par le plus léger frottement ; ce 
qui fait paroitre le bec dentelé , ou ciselé. 

Front nu, ou dégarni de plumes, sur- 
monté d’une espèce de casque ou d’excrois- 
sance osseuse , plus ou moins apparente, 
ressemblant à un autre bec. 

Narines petites, arrondies , situées près 
de la base du bec. : 


Onones Il. Pres ou Consraux. 77 


Langue courte , pointue. 

Queue composée de douze Pennes. 

Jambes couvertes de plumes jusqu’au 
talon. 

Pieds très-courts , marcheurs , c’est-à-dire, 
trois Doigts antérieurs: celui du milieu étroi- 
tement uni et comme collé au doigt externe 
jusqu'à la troisième phalange ou articula- 
tion, et uni de même au doigt interne, 
jusqu’à la première phalange ; un doigt 
postérieur. Les Doigts latéraux très-longs , 


et presque égaux à celui du milieu. 

Ogs. Les Calaos ou les Oiseaux Rhinocéros , ori- 
ginaires de l'Afrique et des grandes Indes, sont re- 
marquables par leur bec aussi prodigieux pour les 
dimensions , que celui des Z'oucans, et encore plus 
extraordinaire par sa forme. C’est d’après ce dernier 
caractère , c’est-à-dire , d’après la forme singulière de 
ce bec, que Buffon a divisé les dix espèces qu’il a dé- 
crites. 

Ce Genre , depuis Buffon, a été considérablement 
augmenté ; Sonnini en décrit un grand nombre d’es- 
pèces. | 

Les Calaos, dans leur état de liberté, vivent 
de fruits sauvages, et en domesticité ils mangent du 
pain et avalent tout ce qu'on veut leur mettre dans le 
bec. Le Calao des Moluques vit principalement de 
noix muscades, dont il fait une grande déprédation, 
et cette nourriture done à sa chair qui est tendre 
et délicate, un fumet aromatique qui la rend très- 
agréable au goût, 


78 SECONDE Paris. 


GENRE 48. x 
PIQUE-BŒUF, BUPHAGA. Bec fort, 


gros , droit, presque quadrangulaire : les 
Mandibules entières ou sans dentelures , ren- 
flées par le bout en sens contraire ; la supé- 
rieure convexe , l’inférieure anguleuse. 

Queue étagée, composée de douze pennes, 
toutes fort pointues. 

Jambes couvertes de plumes jusqu’au 
talon. 

Pieds ambulatoires , à quatre doigts ; trois 
antérieurs, un postérieur ; le doigt intermé- 
diaire étroitement uni à l’externe jusqu’à la 
première phalange. 

Os. Le Pique-bœuf, originaire du Sénégal, 
d’où il a été envoyé par Ædanson , se nourrit d’in- 
sectes, et particulièrement de ces vers ou larves qui 
éclosent et vivent sous l’épiderme des bœufs : il a l’ha- 
bitude de se poser sur le dos de ces animaux, et de leur 


entamer le cuir à coups de bec pour en tirer ces vers ; 
c'est de là que lui vient son nom de Pique-bœuf. 


GENRE 49. 


ANI, CROTOPHAGA. Bec court, cro- 
chu, plus épais que large : Mandibule supé- 


Onone Il. Ps ou ConsEaux. 7à 


rieure élevée en demi-cercle à son origine, 
et formant une convexité remarquable ( qui 
s'étend sur toute la partie supérieure du bec, 
jusqu’à peu de distance de son extrémité qui 
est crochue }, comprimée sur les côtés , et 
formant une espèce d'arête presque tran- 
chante : Mandibule inférieure droite. 


Base du bec entourée de petites plumes 
effilées , aussi roides que des soies de cochon, 
longues d’un demi-pouce ( 13 millimètres), 
toutes dirigées en avant. 

Langue aplatie et effilée à la pointe. 

Narines ouvertes. 

Queue composée de dix Pennes. 

Jambes couvertes de plumes jusqu’au 
talon. 

Pieds grimpans , c'est-à-dire, deux doigts 
antérieurs , deux postérieurs. 


Os. Ani est le nom qu’au rapport de Warcgrave, 
les naturels du Brésil donnent à ces Oiseaux, dont on 
ne connaît que deux espèces ; savoir : l’AÆnis des sa- 
vanes et l'Ani des palétuviers, toutes deux indigènes 
des climats les plus chauds du nouveau continent. Les 
Anis ont les aïles faibles et le vol très-borné. Ils ont 
un instinct social vraiment admirable ; on les trouve 
toujours en troupes dont les moindres sont de huit ou 
dix, et quelquefois de vingt-cinq ou trente ; ils ne se 
séparent guère, ils se tiennent sans cesse ensemble, 
soit en volant, soit en se reposant ; et lorsqu'ils se per- 


80 SECONDE PARTIE, 


chent sur quelque branche, c’est le plus près qu'il leur 
est possible les uns des autres. Cette amitié mutuelle, 
cette sorte de communauté paisible et durable , date 
de la naissance même des Anis; nés en commun, 
élevés dans le même nid, nourris indistinctement en 
commun par les mères les uns des autres, ils vivent 
aussi en commun. Dans le temps de la pariade , la 
bonne intelligence qui règne entr’eux n’en souffre au- 
cune atteinte ; il n'y a point de querelles, encore 
moins de combats; les mâles et les femelles travaillent 
ensemble à la construction du nid qui sert à plusieurs 
femelles à la fois; la plus pressée de pondre n'attend 
pas les autres, qui agrandissent le nid pendant qu’elle 
couve ses œufs. Cette incubation commune se fait dans 
le plus parfait accord ; les femelles s’arrangent les unes 
auprès des autres; et s’il arrive que les œufs se trou- 
vent mélés ou réunis, une seule femelle fait éclore les” 
œufs étrangers avec les siens; elle les rassemble, les 
entasse , et les entoure de feuilles, afin que la chaleur 
se répartisse sur toute la masse et ne puisse se dissiper. 
La même bonneïntelligence ne se dément point lorsque 
les petits sont éclos ; si les mères ont couvé ensemble, 
elles donnent successivement à manger à toute la fa- 
mille naissante ; les mâles aident à fournir les alimens. 
Mais lorsque les femelles ont couvé séparément , elles 
élévent leurs petits à part, elles leur portent la becquée 
à tour de rôle, et les petits la prennent destoutes les 
mères. 

La nourriture de ces Oiseaux est tout à la fois ani- 
male et végétale; les petits serpens, les lézards et au- 
tres reptiles , les chenilles, les vers , les grosses four- 
mis, les insectes, paraissent être néanmoins leur ali- 
ment de choix. Ils se posent aussi sur le dos des bœufs 


pour 


One Il. Pres ou ConBrAux. 85 


pour manger les tiques, les vers et les insectes nichés 
dans le poil de ces animaux ; delà vient la dénomina- 
tion de Crotophaga (mangeur de vermine ), que les 
Ornithologistes ont donnée à l’Æni. A défaut de nourri- 
ture animale , il vit de différentes espèces de grains, 
comme le maïs, le millet, le riz, l’avoine sauvage, 
mais comme il ne les recherche que passagérement , 
il n’est point nuisible aux récoltes ; il en est même en 
quelque sorte le protecteur, par la quantité d'insectes 
qu'il détruit pour sa subsistance. 


GENRE *. 


GLAUCOPE, GLAUCOPIS. Bec re- 
courbé, voûté : Mandibule inférieure plus 
courte , offrant des caroncules au-dessous de 
sa base. 

Narines aplaties, à moitié récouvertes par 
une membrane sèche , dure, un peu cartila- 
gineuse. 

Langue presque cartilagineuse , AP: ou 
garnie de cils à la pointe. 

Queue étagée , composée de douze pennes. 

Pieds ambulatoires , c’est-à-dire , trois 
doigts antérieurs , un postérieur. 

L'Ongle du doigt postérieur plus alongé 
que ceux des autres doigts. 

Os. Ce Genre ne présente qu'une seule espèce ori- 


ginaire de la nouvelle Zélande, découverte par Forster. 


F 


82 SECONDE PARTIE. 


Le mot grec Glaucopis signifie yeux bleus ; en effet, 
l'iris de cet oiseau est d’un bleu éclatant. 


GENRE 50. 


CORBEAU , CORVUS. Bec convexe, en 
couteau , un peu courbé à la pointe ; les bords 
tranchans, et dans plusieurs espèces un peu 
entaillés vers la pointe. 

Narines en partie recouvertes par des 
plumes sétacées , couchées de derrière en 
avant. | 

Langue cartilagineuse , aplatie , fourchue 
ou divisée vers la pointe en deux parties. 

Queue composée de douze pénnes: : ?-° 

Jambes couvertes de plumes ee au 

talon. 

Pieds ambulatoires , c’est-à-dire , trois 
doigts antérieurs, celui du milieu ‘réuni à 
l’externe jusqu’à lé première phalange ; un 
postérieur. | | | 


* I. Les CorBEAUX et les CORNEILLES. 


Espèce 1. Le CORBEAU commun, Corvus 
Coraz, le plumage noir, à reflets pourpres et 
bleuâtres sur le dessus du corps, et des nuances 
de vert chatoyant en dessous; le bec et les pieds 


d'un noir pur. 


OnonE IL. Pres ou CorBraux. 83 

Le Corbeau. Buffon, tome 3, page 13, pl. 2. 
PI. enlum. n.° 495. 

On le trouve dans toute l'Europe, en Sibérie, 
en Afrique, dans l'Amérique septentrionale. Sa 
longueur totale est de 22 pouces et demi (608 m.), 
et son vol de trois pieds sept pouces ( 1 mèt. 164 
millim. ) ; le Corbeau est de la grosseur d’un bon 
Coq. Nul animal ne mérite mieux la dénomina- 
tion d’omnivore. Il se nourrit indifféremment de 
tous les fruits, de toutes les graines, de tous les 
insectes, de rats, de grenouilles, d'œufs de petits 
oiseaux, et même de charognes pourries et de 
poissons morts. Cet oiseau apprend facilement à 
parler, ou plutôt à répéter la parole humaine. 
Il devient familier dans les maisons. Il se prive, 
quoique vieux , et paraît même capable d’un atta- 
chement personnel et durable. Il fait son nid dans 
les crevasses des rochers, dans des trous de mu- 
railles, au haut des vieilles tours abandonnées, 
et quelquefois sur les hautes branches des grands 
arbres isolés. La femelle pond aux environs du 
mois de mars, jusqu’à cinq ou six œufs d’un vert 
pâle et bleuâtre, marquetés d’un grand nombre 
de taches et de traits de couleur obscure. Elle les 
couve pendant environ vingt jours, et durant 
ce temps le mâle a soin de pourvoir à sa nour- 
riture. 

Le Corbeau, d’après son universalité d’ap- 
pétit, a été tantôt proscrit comme un animal nui- 
sible, tantôt protégé comme un animal utile et 


F > 


84 SeconDe Parier. 


bienfaisant. Dans l'ile de Féroé et à Malte, on a 
mis sa tête à prix. En Angleterre, il était autre- 
fois défendu d’en tuer. Sa chair était interdite 
aux Juifs, et parmi nous elle répugne aux plus 
misérables, qui, pour la manger, la dépouillent 
de sa peau très-coriace. 


Esp. 2. Le CORBEAU Corneille noire, Corvus 
Corone, tout le plumage d’un noir violet; l'iris 
couleur de noisette; le bec et Les pieds noirs. 


La Corbine ou Corneille noire. Buffon, t.3, 
p. 45, pl. 3. PL. enlum. n.° 483. 


On la trouve en Europe, en Sibérie, dans 
FAmérique septentrionale, dans les iles Philip- 
pines, dans la nouvelle Guinée, à la nouvelle 
Hollande , à Madère. Sa longueur est de dix-huit 
pouces (487 mill.) Cet Oiseau apprend à parler 
comme le Corbeau, comme lui il est omnivore : 
insectes, vers, œufs d'oiseaux, voiries, poissons, 
grains, fruits , toute nourriture lui convient. 
Comme lui il dérobe tout ce qui brille, et fait 
des provisions de ce qu’il ne peut consommer. Il 
niche sur les arbres les plus élevés des forêts. La 
femelle pond cinq à six œufs semblables à ceux 
du Corbeau. On prend cet oiseau à la pipée ou 
avec des cornets de papier appâtés de viande 
crue. 

Comme il y a des Corbcaux blancs et des Cor- 
beaux variés, 11 y a aussi des Corbines blanches 
et des Corbines variées de noir et de blanc. Ces 


Onone Il. Pres ou CorBrAux. 85 


variétés accidentelles se rencontrent quelquefois 
en France, mais elles sont plus communes dans 


le Nord: 
Esp. 3. Le CORBEAU Freux, Corvus frugi- 


legus, tout le plumage noir à reflets pourprés 
sur le corps et les ailes, mais moins éclatans sur 
les parties inférieures, et verts sur la queue qui 
est un peu arrondie; l'iris bleuätre ; le bec, les 
pieds et les ongles noirs. 


Le Freux ou la Frayonne. Buffon , t.3, p.55. 
PI. enlum. n.° 484. 


On le trouve dans toute l'Europe, mais plus 
rarement dans les parties méridionales : on le 
rencontre plus fréquemment en Danemarck, en 
Russie, et dans l'Asie septentrionale. Il est un 
peu plus grand que la Corbine; il a un pied cinq 
pouces et demi (473 millim.) de longueur , et 
près de trois pieds (974 millim.) d'envergure. 
Cette espèce n’est point carnivore , aussi ne 
touche-t-elle jamais aux voiries; elle rend de 
grands services à l’agriculture en détruisant une 
grande quantité de larves du hanneton et d’autres 
coléoptères, qui rongent les racines des plantes 
utiles. Cet oiseau , vivant principalement de 
graines, de petites racines et de vers, a l’habi- 
tude d’enfoncer son bec fort avant dans la terre 
pour chercher sa nourriture ; le frottement con- 
tinuel qui en résulte brise les plumes, et à la 


longue en détruit le germe. Cette peau nue, qui 
F3 


86 SECONDE PARTIE. 


parait couverte d’une matière blanche et fari- 
neuse, caractérise très-bien le Freux adulte du 
jeune; car celui-ci, jusqu’après sa première mue, 
a les narines et le front couverts de plumes 
comme la Corbine, avec laquelle on le confond 
au premier aspect. Ces oiseaux vivent toute l’année 
en socièté. Ceux qui restent en France commen- 
cent à nicher au mois de mars, et placent leurs 
nids près les uns des autres. La ponte est de 
quatre ou cinq œufs, plus petits que ceux du 
Corbeau, mais moins gros, et ayant des taches 
plus grandes, sur-tout au gros bout; le mâle 
partage le travail de lincubation. 

On trouve dans les Freux les mêmes variétés 
que dans les Corbines ; les unes sont toutes blan- 
ches, d’autres variées de cette couleur et de noir. 


Esp. 4. Le CORBEAU Corneille mantelée , 
Corvus Cornix, la tête, la queue et les ailes 
d’un beau noir à reflets bleuâtres; une espèce 
de scapulaire gris-blanc, varié dans quelques in- 
dividus de taches noires et oblongues, s'étend 
par devant et par derrière, depuis les épaules 
jusqu'aux extrémités du corps; liris de couleur 
cendrée, approchant de celle de noisette; le bec, 
les pieds et les ongles noirs. 


La Corneille mantelée. Buffon, tome 3, p.67, 
pl. 4. PI. enlum. n. °76. 


Elle se trouve dans toute l’Europe, mais il est 
des contrées, au Nord et au Sud, où elle reste 


Onone Il. Pres ou Consraux. 87 
toute l’année; en Ecosse, dans l'ile de Féroé ; 
on la retrouve en Sibérie. Sa longueur est d’un 
pied cinq pouces (460 millim.) Les Mantelées 
doivent être regardées en France, et dans une 
partie de l'Europe, comme oiseaux de passage, 
puisqu'elles n’y restent que pendant l'hiver. Dès 
les premiers jours de mars elles retournent au 
Nord, et se retirent dans les bois des plus hautes 
montagnes. Elles se répandent en troupes assez 
nombreuses dans les champs, les prairies, fré- 
quentent les rivages de la mer, se réunissent sou- 
vent avec les Freux et les Corbines, et vivent 
des mêmes alimens; la disette seule les force de 
se nourrir de cadavres, et elles préfèrent les 
poissons que la mér jette sur le rivage; elles 
vivent aussi de petits crabes, de vers, et autres 
coquillages que le reflux laisse à découvert. Dans 
nos champs et nos prairies, elles se nourrissent 
de vers, de grenouilles, de limaçons, mangent 
les larves de la Phalène calamiteuse, ainsi 
nommée à cause de ses ravages, et détruisent 
beaucoup d’autres animaux nuisibles. Par la con- 
sommation que les Corneïlles mantelées font des 
insectes destructeurs, elles doivent être rangées 
parmi les oiseaux utiles. Elles placent leurs nids 
sur les pins et les sapins. La ponte est ordinaire- 
ment de cinq à six œufs d’un bleu verdâtre , avec 
de nombreuses taches de brun noirâtre. 


88 SECONDE PARTIE. 


* II. Zes CHoucas. 


Esp. 5, Le CORBEAU Choucas, Corvus 
Monedula, le corps noirâtre, d’une couleur plus 
foncée sur les parties supérieures, avec des reflets 
tantôt violets, tantôt verts; le sommet de la tête 
noir; la partie postérieure de la tête et du cou 
de couleur cendrée; quelques traits blancs sous 
la gorge; quelques points de même couleur au- 
tour des narines; le bec et les pieds noirs; Piris 
blanchâtre. 


Le Choucas. Buffon , tome 3, page 69, pl. 5. 


PL enlum. n.0$ 521, 522 et 523. 


Cette espèce présente un grand nombre de 
variétés, dont les principales sont : 

1.0 Le Choucas à collier, remarquable par un 
collier blanc qui entoure le cou. 

2.9 Le Choucas blanc, dont le plumage est 
entièrement blanc et le bec jaune. 

3.9 Le Choucas notr. 

4.9 Le Choucas varié, dont les ailes sont blan- 
ches et le bec crochu. 

5.9 Le Choucas à bec croise. 


On le trouve dans presque toutes les contrées 
de l'Europe. C’est un oiseau de passage. Sa lon- 
gueur est de treize pouces (352 mill.), sa gros- 
seur est celle du pigeon. On en voit moins en 
France l'été que l'hiver. Il se nourrit d'insectes, 
de grains, de fruits et même de chair, quoique 


Onone Il. Pres ou CorBEAUx. 89 


très-rarement , mais il ne touche point aux voi- 
ries. La femelle pond quatre à six œufs marqués 
de quelques taches brunes sur un fond verdätre, 
et lorsque les petits sont éclos , elle les élève avec 
une affection que le mâle s’empresse de partager. 
Ces oiseaux seprivent facilement; on leur apprend 
à parler. 


Esp. 6. Le CORBEAU Choucas des Alpes, 
Corvus Pyrrhocoraz , le corps noirâtre , avec des 
reflets verts, bleus, pourpres, ou jaunes ; le 
bec jaune, très-sensiblement arqué; les pieds, 
dont la couleur varie, noirs dans le premier âge, 
jaunes dans le second, rouges dans le dernier; 
les ongles noirs. 


Le Choquard ou Choucas des Alpes. Buffon , 
tome 3, page 76, pl. 6. PI. enlum. n.° 531. 

On le trouve sur les Alpes de Suisse, du Dau- 
phiné, et sur le sommet des hautes montagnes. 
I! a quinze pouces (406 millim.) de longueur ; 
il est à peu près de la grosseur du Choucas. Les 
grains sont sa nourriture principale, aussi fait-il 
grand tort aux récoltes; sa chair est un manger 
médiotre. Lorsque son vol est élevé, les monta- 
gnards disent qu’il annonce le froid, et que lors- 
qu'il est bas, il promet un temps plus doux. 


Esp. 7. Le CORBEAU Casse-noix, Corvus. 
Caryocatactes , le plumage brun , marqué par des 
mouchetures blanches et iriangulaires, plus pe- 
tites sur la partie supérieure du corps, plus-larges 


go . SECONDE PARTIE. 


sur la poitrine ; les pennes des ailes et de la queue 
noirâtres, sans mouchetures, et terminées de 
blanc; les intermédiaires de la queue usées par 
le bout ; l'iris noisette; le bec, les pieds et les 
ongles noirs. 


Le Casse-noix. Buffon, tome 3, page 122, 
pl. 9. PI. enlum. n.° 50. 


On le trouve dans les pays montagneux de la 
Savoie, de la Suisse, de l'Auvergne, du Dau- 
phiné, de l'Allemagne, de la Suède, de lAu- 
triche, en Russie, en Sibérie, au Kamtschatka, 
et même dans le nord de l'Amérique. Sa longueur 
est de treize pouces (352 millim. }; il est un peu 
moins gros que la Pie. Quoique cet oiseau nesoit 
point un oiseau de passage, il quitte quelquefois 
les montagnes pour se répandre dans les plaines. 
Il se nourrit de noisettes, de glands, de baies, de 
pignons qu'il épluche fort adroitement , et même 
d'insectes ; il cache, comme les Geais, les Pics 
et les Choucas, ce qu'il n’a pu consommer. Il 
cause un grand préjudice aux forêts, en perçant 
les arbres à la manière des Pics. Il niche aussi 
comme eux dans des trous d'arbres, et peut-être 
dans des trous qu'ils ont faits eux-mêmes. 


Esp. 8. Le CORBEAU Chouc, Corvus Mone- 
dula , var., tout le plumage d’un noir brillant, à 
reflets verts et violets sur les parties supérieures, et 
sanséclat sur les inférieures; un croissant d’un noir 
très-foncé sur chaque côté de la tête; des points 


Onone Il. Prrs ou ConBEaux. O1. 


blancs autour des yeux; Piris bleuâtre; le bec, 
les pieds et les ongles noirs. 


Le Chouc. Buffon, tome 3, page 73. 

On le trouve dans diverses parties de la France, 
à Tours, à Bordeaux. Il a douze pouces et demi 
(338 millim. ) de longueur. Cet oiseau ayant les 
mêmes habitudes , les mêmes mœurs que le CAou- 
‘ cas, vivant des mêmes alimens, fréquentant les 
mêmes lieux, et plaçant son nid dans les vieux 
châteaux abandonnés et dans les tours des églises, 
a pu être confondu avec lui, mais les observa- 
tions ont prouvé que cet oïseau formait une es- 
pèce distincte. 


* LIL. Zes CorAcIASs. 


Esp. 9. Le CORBEAU Coracias , Corvus Gra- 
culus , tout le plumage noirâtre, à reflets verts, 
bleus et pourpres; le bec et les pieds rouges 
( jaunes dans quelques individus ); les ongles 
noirs, 


Le Crave ou le Coracias. Buffon, t.3, p.x, 
pl. 1. PI. enlum. n.° 255. 

On le trouve sur les Alpes, sur les montagnes 
de Suisse ‘et de l'Auvergne, sur le Mont-Jura, 
dans File de Crète, et par-tout il se plait sur 
le sommet des rochers. Il a un. peu plus de 
quinze pouces (406 millimètres ) de longueur ; 
mais il est moins gros que la Corneïlle. C'est un 
oiseau d’une taille élégante, d’un naturel vif, 


92 SLCONDE PARTIE. 


inquiet et turbulent, et qui cependant se prive à 
un certain point, et l’on prétend qu'il apprend à 
parler. Lorsqu'on veut l'élever, on le nourrit 
d’abord d’une espèce de pâte faite avec du lait, 
du pain et des grains, mais par la suite il s’ac- 
commode volontiers de tous les mets qui se ser- 
vent sur nos tables, Il a des habitudes analogues 
à celles des Pres et des Corbeaux ; comme eux il 
est attiré par ce qui brille, et comme eux il 
cherche à se l’'approprier; on l’a vu même, dit 
Montbeillard, enlever du foyer des cheminées 
des morceaux de bois tout allumés, et mettre 
ainsi le feu dans la maison, en sorte que ce dan- 
gereux oiseau joint la qualité d’incendiaire à celle 
de voleur domestique; maïs on pourrait, dit-il, 
tourner contre lui-même cette mauvaise habi- 
tude, et la faire servir à sa propre destruction, 
en employant les miroirs pour laitirer dans les 
piéges, comme on les emploie pour attirer les 
Alouettes. 


Esp. 10. Le CORBEAU Coracias huppé, 
Corvus Eremita, le plumage noirâtre , avec des 
reflets qui varient, selon les divers aspects de la 
lumière, du bleu au vert, et du vert au pourpré; 
le derrière de la tête, dans les individus adultes, 
orné de plumes alongées qui forment une espèce 
de huppe pendante en arrière, mais qui disparait 
dans les vieux; le bec et les pieds rouges. 


Le Coracias huppé ou le Sonneur. Bufon, 
tome 3, page o. 


Onone Il. Prrs ou Congraux. 93 


On le trouve sur les Alpes de Suisse, sur les 
Apennins, sur les hautes montagnes d'Italie, de 
Stirie, de Bavière, et sur les hauts rochers qui 
bordent le Danube. Cet oiseau a le vol très-élevé, 
et va presque toujoûrs par troupes. Il se nourrit, 
d'insectes, mange les hannelons dans leur état 
parfait et dans leur état de larve, ainsi que les 
grillons-taupes ou les courtillières. C’est un oïseau 
que l’on doit protéger, puisqu'il fait une guerre 
utile à ces insectes destructeurs. Il niche tou- 
jours au haut des vieilles tours abandonnées, ou 
dans des fentes de rochers escarpés ou inaccessi- 
bles. La femelle pond deux ou trois œufs par 
couvée. Les jeunes se privent assez facilement ; 
leur chair est un mets délicat et recherché. 


* IV. Les Pres et les Gears. 
Esp. 11. Le CORBEAU Pie, Corvus Pica , 


la tête, la gorge, le cou , le haut de la poitrine 
et du dos, d’un noir violet ou lustré; le bas du 
dos et le croupion gris; les plumes scapulaires , 
le bas de la poitrine et le haut du ventre, blancs; 
les plumes du dessous de la queue noires; la 
queue étagée, composée de douze pennes larges, 
d’un vertebrillant à reflets changeans et violets ; 
les dix peunes primaires des ailes marquées sur 
le côté interne , dans une partie de leur longueur, 
d’une tache blanche; le bec et les pieds noirs. 


La Pie, Buffon, tome 3, page 85, pl. 7. PI. 
enlum., n.° 488. 


° 94 S£conDpE Partie. 


Cet oiseau est très-commun en France, en 
Angleterre, en Allemagne, en Suède, et dans 
toute l'Europe, excepté en Laponie et dans les 
pays de montagnes, où il est rare. On le trouve 
dans l'Asie et dans l'Amérique septentrionale. Sa 
longueur totale est de dix-huit pouces environ 
(487 millim.) Cet oiseau est omnivore, vivant 
de toutes sortes de fruits, allant sur les cha- 
rognes, faisant sa proie des œufs et des petits 
des oiseaux faibles, et saccommodant de toute 
espèce d’alimens végétaux ou animaux. Il apprend 
à contrefaire la voix des autres animaux et la 
parole de l’homme. Il monte sur le dos des co- 
chons et des brebis comme font les Choucas, et 
court après la vermine de ces animaux. La Pie 
met beaucoup d’art dans la construction de son 
nid , elle le place au haut des plus grands arbres, 
ou du moins sur de hauts buissons, et n’oublie 
rien pour le rendre sclide et sûr. Elle en garnit 
le fond d’un espèce de matelas, pour que ses 
petits soient plus chaudement et plus mollement. 
Elle-pond sept ou huit œufs à chaque couvée, et 
ne fait qu'une seule couvée par an; mais si l’on 
détruit son nid , elle fait une seconde ponte de 
quatre ou cinq œufs, et quelquefois une*troisième 
moins abondante, si elle est encore troublée. Ses 
œufs sont plus petits et d’une couleur moins 
foncée que ceux du Corbeau, marqués de taches 
brunes, semées sur un fond vert-bleu, et plus 
fréquentes vers le gros bout, 


Onones IL Pres où ConBEaux. 95 


+ On connait plusieurs variétés dans cette espèce, 
qui ne sont qu’accidentelles, telle est la Pie to- 
talement blanche ; etc. 


La Pie a les habitudes et le naturel du Cor- 
beau y ellé est voleuse, et cache ses vols avec un 
si grand soin, qu'il est quelquefois très-difäcile 
de les trouver. Ainsi que le Corbeau, elle s’ap- 
privoise facilement , et apprend aisément à con- 
trefaire la voix des autres animaux et la parole 
de l'homme. Margot est le mot qu’elle prononce 
le plus facilement, et elle n’est pas connue sous 
d’autres noms en divers pays. À Montpellier, on 
Pappelle Agace. Les Pies, qui font beaucoup de 
dégâts dans les vignes au temps des vendanges ; 
et qui dévastent les champs semés de pois et de 
fèves dont elles sont fort friandes, seraient re- 
gardées comme un fléau pour l'agriculture, si 
elles ne lui rendaient quelques services en, dé- 
truisant les vers et les larves de divers gros in- 
sectes , et si elles ne dévoraient les souris et les 
mulots,, 


Quoique les Pies soient très-méfiantes, on les 
prend aux gluaux , à la pipée, avec des lacets, 
et sur-tout avec le collet à ressort, qu’on emploie 
en Hollande pour prendre les Canards sauvages, 
les Corneilles et les Geaïs. 


Esp. 12. Le CORBEAU Geai, Corvus Glan- 


darius, les ailes ornées d’une plaque bleue, ou 
plutôt émaillée de différentes nuances de bleu, 


-06 | SECONDE PARTIE. 


traversées de lignes blanches et noires ; le front 
orné d’un toupet de petites plumes noires, cen- 
drées, bleuâtres et blanches ; les joues, le cou, 
le dos, les couvertures des ailes, la poitrine et 
le haut du ventre, d’un gris cendré vineux; le 
croupion, les couvertures du dessus et du dessous 
de la queue, les jambes, blanches; la gorge et 
le bas-ventre blanchâtres ; une bande noire 
de chaque côté du bec; l'iris bleuäâtre; le bec, 
la langue, le palais, noirs ; les pieds d’un brun 
ürant sur la couleur de chair. 


Le Geai. Buffon, iome 3, page 107; pl. 8. 
PL. enlum. n.° 487. 


On le trouve en France , en Italie, en Alle- 
magne, en Suède, en Écosse, en Angleterre, 
il paraît n'être étranger à aucune contrée de 
TEurope; on le retrouve jusque sur les mon- 
tagnes de la Sibérie. Il a treize pouces (352 mill.) 
de longueur, et un pied neuf pouces (568 mill.) 
d'envergure. Il niche dans les bois et loin des 
lieux habités. Il construit son nid avec des frag-. 
mens de branches, des fibres de racines et des 
mousses, La femelle pond quatre, cinq ou six 
œufs, un peu moins gros que ceux des Pigeons, 
d’un gris plus ou moins verdâtre, avec des pe- 
tites taches faiblement marquées. Dans l’état de 
domesticité , 1l s'accoutume à toute sorte de nour- 
riture, et vit ainsi huit à dix ans. Dans l’état de 

liberté , 


Onpee Il. Prxs ou Consraux. 97 


* Hberté, il se nourrit non-seulement de glands 
et de noisettes, mais de châtaignes, de pois, de 
fèves, de sorbes, de groseilles, de cerises, de 
framboises, etc. Il dévore aussi les petits oiseaux 
quand il peut les surprendre dansle nid, et même 
les vieux s'ils sont pris au piége. : 

Le cri naturel des Geaïs est très-désagréable, 
et ils le font entendre souvent. Ils imitent tous 
les sons, tous les bruits, tous les cris des ani- 
maux qu’ils entendent habituellement, et même 
la parole humaine. On en a vu imiter assez bien 
le miaulement du chat, le bélement du mouton, 
Paboiement du chien. Pour parvenir plus aisé- 
ment à cette éducation, on leur coupe le filet 
qui est sous la langue, ce qui lui donne plus de 
développement et plus de facilité à articuler des 
sons étrangers. Cette petite opération se fait à 

_ plusieurs autres espèces d'oiseaux que l’on forme 
à parler, et auxquels on veut délier la langue. 

Le Geai, comme la Pre, les Choucas et les 
Corneilles, a l'habitude d’enfouir ses provisions 
superflues, et celle de voler tout ce qu’il peut 
emporter. La chair des jeunes est, dit-on, man- 
geable. 

Le Geaï a les plumes douces et soyeuses. Les 
plumes azurées de ses ailes étaient recherchées, 
il y a quelques années, pour garnir les robes des 
dames; mais cette parure a été abandonnée. Les 
Geaïs ont gagné à ce changement d’une mode qui 
leur était funeste, on leur a moins fait la guerre; 


G 


98 SECONDE PARTIE. 


le cultivateur seul a été intéressé à s'opposer à 
leur trop grande mulliplication, car ce sont de 
grands dévastateurs. On a inventé plusieurs 
moyens de les prendre , tels sont la pipée, la 
fossette, les abreuvoirs , la chasse au plat d'huile , 
au saut, à la repenelle, eic. Voyez l Aviceptologie 
française. 

Cette espèce présente plusieurs variétés; savoir: 

1.0 Le Geai à cing doigts, cité par les anciens, 
et qui, disent-ils, était susceptible d’une éduca- 
tion plus facile que le Gear commun. è 

2.0 Le Geai blanc, à plumage entièrement 
blanc, avec l'iris rouge et la tache bleue sur les 
ailes. 


GENRE 51. 


ROLLIER , CORACIAS. Bec droit, en 
couteau, alongé , recourbé à la pointe, tran- 
chant sur les bords : Plumes de la base du 
bec tournées en arrière , laissant à découvert 
les Narines qui sont étroites. 

Langue cartilagineuse , fourchue ou divi- 
sée vers la pointe en deux parties. 

Queue composée de douze pennes. 

Jambes garnies de plumes jusqu'au 
talon. 

Pieds ambulatoires, c’est-à-dire, trois 


Onone Il. Pres ou ConpEaAux. 99 


Doigts antérieurs, tous divisés à leur ori- 
gine , un postérieur. 


Espèce 1. Le ROLLIER d'Europe, Coracias 
Garrula, la tête, le derrière et le devant du cou, 
de même que la gorge , d’un bleu d’aigue-marine 
à reflets d’un vert sombre; tout le dessus du 
corps d’un bleu plus clair; le dos et les pennes 
secondaires les plus près du corps de couleur 
marron ; les pennes des ailes en dessus d’un vert 
Que à reflets à la base, et noires dans le reste 

e leur longueur , d’un vert plus pâle, et d’un 
bleu d'azur très-brillant en dessous, de même 
que la partie antérieure des ailes qui touche le 
corps ; les deux pennes intermédiaires de la queue 
d’un vert obscur, les deux premières latérales 
noires à la pointe; les pieds” jaunûtres. 


Le Rollier d'Europe. Buffon, tome 3, p. 135, 
pl. 10. PI. enlum. n.° 486. 

On le trouve en France, en Allemagne, en 
Suisse, en Suède, en Danemarck, en Italie, en 
Sicile, dans l'ile de Malte, jusqu’en Afrique. Il 
a un pied six lignes (338 millim.) de longueur. 
C'est un oiseau de passage, dont les migrations 
se font régulièrement chaque année dans les mois 
de mai et de septembre. Il se nourrit de graines, 
de racines, de baies, de vers, de scarabées, de 
sauterelles , et même de grenouilles. Il devient 
fort gras l’automne, et est alors un bon manger. 
Cet oiseau , plus sauvage que le Geaï et la Pre . 


7 


à 


‘0 SECONDE PARTIE. 


se tient dans les bois les moins fréquentés et les 
plus épais. Dans les pays où les Bouleaux sont 
abondans, il les préfère à tout autre arbre pour 
y placer son nid; mais dans ceux où ces arbres 
sont rares, comme à Malte, on prétend qu'il le 
fait dans la terre. La ponte est de cinq œufs d’un 
vert clair, couverts d’un grand nombre de petites 
taches de couleur obscure. 


Os. La famille des Rol/liers est répandue dans les 
quatre parties du monde, maïs elle est beaucoup plus 
nombreuse dans les contrées chaudes ; nous n’en cont- 
naissons qu'une espèce en Europe. 


GENRE 52. 


. LORIOT , ORIOLUS. Bec droit, conique, 
convexe , très-aigu : WMandibule supérieure 
un peu plus longue, légèrement échancrée. 

Narines petites, situées à la base du bec, 
et en partie couvertes. 

Langue aiguë, fourchue ou divisée vers 
la. pointe en deux parties. 

Queue composée de douze pennes. 

Jambes couvertes de plumes jusqu'au 
talon. 

Pieds ambulatoires , c’est-à-dire , trois 
Doigts antérieurs, l’externe réuni au doigt 
intermédiaire, jusqu’à la première phalange; 
un postérieur. 


Onore IL Pres ou CorBEAUx. 101 


Espèce 1. Le LORIOT commun, Oriolus 
Galbula , tout le corps, le cou et la tête, d’un 
beau jaune; un trait entre le bec et l'œil; les 
ailes noires, avec quelques taches jaunes qui ter- 
minent la plupart des grandes pennes et quelques- 
unes de leurs couvertures ; la queue mi-parlie de 
jaune et de noir; l'iris des yeux rouge... 


Le Loriot. Buffon, tome 3, page 254, pl. 17. 


PI. enlum. n.° 26, le mâle. 


On le trouve en Europe, en Asie, en Afrique. 
Il a neuf à dix pouces ( 244 à 271 mill.) de lon- 
gueur , et un pied quatre pouces (433 millim. } 
de vol ou d'envergure. C’est un oiseau de passage 
qui arrive dans nos contrées au printemps, et 
nous quitte en automne pour passer l’hiver en 
Afrique; il est à peu près de la grosseur du 
Merle. se nourrit d'insectes, de scarabées, de 
chenilles, de vermisseaux ; mais sa nourriture de 
choix sont les cerises, les figues, les baies de sor- 
bier, les pois, etc. Cet oïseau fait son nid sur 
des arbres élevés, quoique souvent à une hau- 
teur fort médiocre, et le façonne avec une sin- 
sulière industrie ; il l'attache ordinairement à la 
AT TS d’une petite branche; il le garnit in- 
térieurement de mousse, de lichen. La femelle 
pond quatre ou cinq œufs d’un blanc sale, semés 
de quelques petites taches d’un brun presque 
noir, et plus fréquentes sur le gros bout. L'incu- 
balion dure environ vingt-un jours. Cet oiseau, 


G 3 


102 SECONDE PARTIE. 


lorsqu'il est gras, est un bon manger. Le plumage 
varie considérablement dans les deux sexes. Les 
jeunes mâles ressemblent beaucoup aux femelles, 
et n’acquièrent leur beau jaune qu’au bout de la 
troisième année. 


Le Loriot est diMcile à élever, il vit rarement 
plus de deux ans en caplivité. On le prend aux 
abreuvoirs ; il vient aussi à la prpée, et on le 
chasse avec différentes sortes de filets. 


GENRE 53. 


MAINATE, GRACULA. Bec convexe , 
épais , en couteau , un peu comprimé sur les 
côtés, presque nu à sa base. 

Langue entière, charnue , un peu renflée 
vers la pointe. 

Queue composée de douze pennes. 

Jambes couvertes de plumes jusqu’au 
talon. 

Pieds ambulatoires , c’est-à-dire , trois 
doigts antérieurs , l’externe joint à l’inter- 
médiaire jusqu’à la première phalange ; un 
postérieur. 

Os. Ce genre, qui ne présente aucun individu 


propre à l’Europe, renferme plusieurs oiseaux , dont 
le plus estimé est le Afainate des Indes orien- 


a. © 


Onone Il. Pres ou CongraAux. 103 


tales, que les Indiens et les Chinois recherchent à 
cause de sa douceur, de sa familiarité , et sur-tout 
par son talent, pour imiter en peu de temps le sifilet, 
le chant, la parole , etc. 


GENRE 54. 
OISEAU DE PARADIS, PARADISE A. 


Bec en cône alongé, droit, très-pointu , un 
peu comprimé par les côtés , recouvert à sa 
base d’une espèce de velours , formé par de 


petites plumes droites, courtes, fermes et 


serrées. | 

Narines à découvert dans quelques espè- 
ces , couvertes par des plumes dans quelques 
autres. ? 

Plumes sub-alaires , c'est-à-dire, prenant 
naissance de chaque côté dans les flancs 
entre l'aile et la cuisse , très-alongées. 

Queue composée de dix ou douze pennes. 

Deux Plumes qui prennent naissance au- 
dessus de la queue, dans quelques espèces, 
dénudées ou sans barbillons dans leur partie 
intermédiaire , c’est-à-dire , barbues à la 
base et à l'extrémité , plus longues que le 
corps de l'oiseau. 

Jambes couvertes de plumes jusqu’au 
talon. 

G 4 


104 SEeconDbe PanrTre. 


Pieds ambulatoires , c’est-à-dire , trois 
doigts antérieurs , l’externe réuni à linter- 
médiaire jusqu’à la première phalange ou 
articulation ; un postérieur. 


Os. Ce genre renferme un nombre assez consi- 
dérable d'espèces (13 ), originaires des îles d’Arou 
et de la nouvelle Guinée. Ces Oïseaux si étonnans 
par la richesse , la forme , le luxe , la position , le jet 
de leurs plumes , sont encore plus célèbres par les 
fables dont leur histoire est remplie. La mutilation de. 
leurs pieds, la préparation conservatrice que les insu- 
laires leur font subir , ont donné lieu à une foule d’er- 
reurs relatives à leur manière de vivre , de voler, de 
se percher , de se reposer, de s’accoupler , de pondre, 
de couver, de se nourrir , etc.; et ces erreurs, accré- 
ditées par un grand nombre de personnes, leur ont 
mérité le nom d’Orseaux de Paradis. | 


GENRE 55. 
COUROUCOU , TROGON. Bec plus court 


que la tête, en couteau , crochu , plus large 
en travers qu’épais en hauteur : Mandibules 
dentelées par les côtés ou à dents de scie 
dans la plupart des espèces. 

Narines couvertes de plumes efflées et 
roides. 

Queue composée de douze pennes. 

Jambes couvertes de plumes jusqu’au 
talon. 


Onpnr Il. Pres ou ConsraAux. 105 

Pieds courts , grimpans , c’est-à-dire , deux 

Doigts antérieurs, deux postérieurs, tous 
séparés environ jusqu’à leur origine. 

O8s. Ce genre , qui ne présente aucune espèce euro- 


péenne, renferme des Oiseaux originaires des climats 
chauds. 


GENRE 56. 


BARBU , BUCCO. Bec en couteau , aplati 
par les côtés, échancré de chaque côté vers 
le bout, un peu recourbé à la pointe. 

Ouverture du bec prolongée jusqu'aux 
yeux. 

Narines recouvertes par des plumes eff- 
lées , roides comme des soies , en forme de 
poils, dirigées en avant, plus longues que 
le bec dans quelques espèces. 

Queue composée de dix pennes foibles 
dans la plupart des espèces. 

Jambes couvertes de plumes jusqu’au 
talon. 

Pieds grimpans, c’est-à-dire , deux Doigts 
antérieurs , deux postérieurs tous divisés à 
leur origine. 

Ogs. Les Oiseaux réunis dans ce genre se trouvent 


en Asie, en Afrique , dans l'Amérique méridionale , 
et dans les grandes Antilles ; ils ont le corps trapu et 


106 *- SEcOoNDE PARTLE. 


la tête très-grosse. Buffon les a divisés en deux sec- 
tions , dont l’une comprend les Barbus proprement 
dits, ou les espèces de l’ancien continent ; l’autre 
renferme les T'amatias, ou les espèces américaines. 

Les Barbus différent des T'amatias par un bec plus 
court , plus épais", un peu convexe en dessous, et par 
le naturel et les habitudes analogues à celles des Pres- 
grièches. 


GENRE 97. 
COUCOU, CUCULUS. Bec lisse, un peu 


recourbé à l’extrémité , convexe en dessus, 
comprimé par les côtés. 

Narines à marges boursoufflées ou à bords 
un peu proéminans. 

Langue courte , aplatie , entière à la 
pointe, en fer de flèche à la base. 

Queue composée de dix pennes dans le 
plus grand nombre des espèces , carrée, 
presque fourchue , arrondie ou cunéiforme , 
plus ou moins étagée selon les espèces. 

Jambes couvertes de plumes jusqu’au 
talon. 

Pieds grimpans, c'est-à-dire , deux Doigts 
antérieurs, deux postérieurs , tous séparés 
presque jusqu’à leur origine. 


Espèce 1. Le COUCOU d'Europe, Cuculus 


canorus, le dessus de la tête et du corps d’un 


Onpne IL. Pres ou Congraux. 107 


joli cendré ; la gorge et le devant du cou d’un 
cendré clair; le reste du dessous du corps rayé 
transvérsalement de brun sur un fond blanc sale ; 
les pennes de la queue arrondies, noirâtres, et 
terminées de blanc; l'iris noisette; le bec noir en 
dehors, jaune à l’intérieur, orangé à la base ; 
les pieds jaunes. 


Le COUCOU. Buffon , tome 6, page 305. PI. 


enlum. n.° 811. 


On le trouve en Europe et dans l'Asie septen- 
trionale. Sa longueur est de treize à quatorze 
pouces ( 352 à 379 millim.) C’est un oiseau de 
passage, qui arrive en France dans le mois d'avril. 
Il se nourrit d'insectes, de chenilles, de coléop- 
tères, etc. Il dépose ses œufs dans les nids des 
petits oiseaux, tels que la Fauvetle ordinaire, la 
Fauvette à téte noire, la Fauvette babillarde , la 
Lavandière , le Rouge-gorge, le Chantre, le 
Troglodyte, le Rossignol , V Alouette , la Linotte , 
le Verdier , le Bouvreuil, la Grive, etc. Le mâle 
fait entendre au printemps son chant que tout le 
monde connait, tantôt en volant, tantôt perché 
sur une branche sèche. Les jeunes Coucous ne 
chantent point la première année, et les vieux 
cessent de chanter vers la fin de juin. Sur l’ar- 
rière saison, les adultes, sur-tout les femelles, 
deviennent très-gras et sont bons à manger. Le 
plumage du Coucou varie dans les divers indi- 
vidus, il est tantôt gris, tantôt roux, etc. 


108 SECONDE PARTIE. 


Os. L'histoire du Coucou est mélée d'un grand 
nombre d'erreurs. Les faits que cet Oiseau nous 
présente , sont : 1.9 de ne point faire de nid, ce 
qui lui est commun avec plusieurs autres oiseaux ; 
2.9 de déposer ses œufs dans le nid des autres oiseaux; 
5.° de découvrir avec une facilité étonnante les nids 
les mieux cachés ; 4.° de laïsser à des mères étran- 
gères le soin de couver ses œufs, d'élever et de nour- 
rir ses petits. 

Les fables débitées sur cet oiseau , sont : 1.° sa mé- 
tamorphose en Epervier ; 2.° son retour au printemps 
sur les épaules du Milan, et la faiblesse de ses ailes qui 
ne lui permet que de raser la surface de la terre; 3.° la 
prétendue salive qu'il jette sur les plantes, et qui leur 
est funeste par les insectes qu’elle engendre ; 4.° sa 
voracité qui lui fait manger les petits de sa nourrice , 
et la dévorer elle-même. 


Il est facile de faire connaître le ridicule de toutes 
ces fables. 

1.9 La couleur du plumage de la femelle, assez 
semblable à celles de l'Émérillon, a pu faire 
prendre à quelques personnes ( qui n’y ont pas regardé 
d'assez près) , le Coucou pour un oïseau de proie, 
dont il n’a ni le bec, ni les doigts , ni les ongles , ni 
le courage , ni la force , ni l'appétit pour la chair, 
et qu'il est impossible à la seule inspection de con- 
fondre avec un Épervier ou un Émérillon. 

2.9 La prétendue foïblesse de ses aïles, est une 
erreur qui se réfute d'elle-même. En effet, comment 
présumer qu’un oiseau qui arrive d'Afrique en Europe, 
et qui vient de faire un voyage d'aussi long cours , ne 
puisse pas s'élever à la moyenne hauteur d’un arbre? 
Si à leur arrivée, les Coucous fréquentent plus vo- 


Onone II. Pirs ou Consraux. 109 


lontiers les buissons , et se posent souvent à terre, ce 
n'est point à cause de la foiblesse de leurs ailes, mais 
pour chercher parmi les herbes et sur les arbustes qui 
commencent à pousser leurs feuilles , les insectes qui 
leur servent de nourriture. 

5.° La prétendue salive que le Coucou jette sur les 
plantes , n’est que l'exudation écumeuse d'une cigale 
appelée la Bébaude ( Cicada spumacea , L. ), qui se 
trouve au printemps , principalement sur le Salsifis 
des prés ( Zragopogon pratense , L. }, sur plusieurs 
espèces de trèfles , et sur un très - grand nombre de 
plantes. Il est possible qu'on ait vu un Coucou cher- 
cher la larve de cette cigale au milieu de cette écume, 
afin de s’en nourrir , et on aura cru qu'il déposait sa 
salive sur les plantes ; dès-lors on aura dit que cette 
salive engendrait des insectes ; et pour ajouter du mer- 
veilleux à tout cela , on aura dit que ces insectes don- 
naient la mort au Coucou , en le piquant sous l’aile, 

4. Privé des facultés des oiseaux carnivores , le 
Coucou a été métamorphosé dès sa naïssance en oiseau 
de proïe carnassier , et cela d’après le fait cité par 
Klein , d'une fauvette qui périt pour avoir enfoncé sa 
tête dans la gorge d'un Coucou, qui fut lui-même 
étouffé par cette tête dont il ne put briser les os. 


Montbeillard cite au contraire des faits qui prouvent 
que le Coucou n’est point tel qu’on s’est plu à le re- 
présenter. Cependant des expériences suivies ont 
prouvé que le Coucou sait expulser du nid les petits 
oiseaux avec lesquels il se trouve ; qu'il supporte plus 
volontiers les œufs que les petits ; que quand il ap- 
proche du douzième jour , il perd le désir de jeter ses 
compagnons dehors , et qu'après douze jours, il est 
rare qu'il les inquiète. 


110 SECONDE PARTIE, 


GENRE 98. 
TORCOL, YUNX. Bec légèrement ar- 


rondi , pointu , faible, un peu recourbé. 

Narines un peu conicaves, découvertes ou 
nues , c’est-à-dire , dénuées ou dégarnies de 
poils ou de barbes. 

Langue arrondie, semblable à un ver de 
terre , très-longue , terminée en pointe carrée. 

Queue composée de dix pennes flexibles. 

Jambes couvertes de plumes jusqu'au 
talon. 

Pieds grimpans, c’est-à-dire, deux doigts 
antérieurs, deux postérieurs : les deux in-, 
ternes plus petits. 


Espèce 1. Le TORCOL d'Europe, Yunx 
Torquilla, le corps mélangé de gris, de noir et 
de tanné, par ondes et par bandes; le dessous du 
corps gris-blanc, teint de roussâtre sous le cou, 
et peint de petites zones noires qui se détachent 
sur la poitrine; la queue composée de dix pennes 
flexibles variées par dessous de points noirs sur 
un fond gris feuille morte, et traversée de deux 
ou trois larges bandes en ondes. 


Le Torcol. Buffon , tome. 7, page 84, pl. 3. 
PI. enlum. n.° 698. 
Cet oiseau est répandu dans toute l'Europe, 


Onpne IL Pres ou Congraux. 117 


depuis les provinces méridionales jusqu’en Suède, 
et même en Laponie; il est assez commun en 
Grèce, en Italie; on le trouve en Sibérie, au 
Bengale, au Kamtschatka et au Cap de Bonne- 
Espérance. Sa longueur est de six pouces et demi 
( 174 mill.); il est de la grosseur de lAlouette. 
L'espèce du Torcol n'est nombreuse nulle part, 
et chaque individu vit solitairement et voyage de 
même. On les voit arriver seuls au mois de mai. 
Cet Oiseau n’a pas l'habitude de grimper comme 
le Pic ( quoiqu'il ait les pieds conformés de 
même }), ni de chercher sa nourriture sous les 
écorces. Il darde dans les fourmilières sa langue 
en forme de ver, enduite d’une liqueur vis- 
queuse, et la retire chargée de fourmis qui font 
la base de sa nourriture. Il pond dans des trous 
d'arbre sans faire de nid, et sur la poussière du 
boïs pourri, qu'il fait tomber au fond du trou en 
frappant les parois avec son bec. On y trouve 
communément huit ou dix œufs, d'un blanc 
d'ivoire. On ne peut guère élever les Torco/s en 
cage ; il est très-difhcile de leur fournir une 
nourriture convenable. Sur la fin de l'été ils 
prennent beaucoup de graisse, et sont alors ex- 
cellens à manger. 


Ozs. Le nom du Torcol est tiré de l'habitude que 
cet oïseau a de tourner le cou d’un mouvement lent, 
onduleux , semblable à celui du serpent , en renversant 
la tête vers le dos, en fermant les yeux, et qui pa- 
raît dépendre d’une conformation particulière. 


112 SECONDE PARTIE. 


GENRE 50. 
PIC , PICUS. Bec polyèdre, c’est-à-dire, 


à plusieurs pans ou angles, droit , terminé en 
forme de coin. 

Narines recouvertes par des plumes séta- 
cées, couchées de derrière en avant. 

Langue arrondie , semblable à un ver de 
terre , très-longue , armée d’une pointe dure, 
osseuse, rétractile ou susceptible, à la volonté 
de l'oiseau , d’être portée toute entière hors du 
bec , ou retirée , garnie à la pointe de petites 
soles. 

Queue composée de dix pennes dures , 
roides , fléchies en dedans , terminées en 
pointe plus ou moins aiguë. 

Jambes couvertes de plumes jusqu’au 
talon. 

Pieds grimpans, c’est-à-dire , deux doigts 
antérieurs , deux postérieurs ; le doigt pos- 
térieur externe plus long; ie doigt postérieur 
interne plus court. 

Ongles forts, crochus , et très-pointus. 


Espèce 1. Le PIC noir, Picus Martius , tout 
le corps noir ; le dessus de la tête d’un rouge vif; 
les pieds couleur de plomb, et couverts de plumes 

sur 


Onpne Il. Pres ou Congraux. 113 


sur le devant dans la moitié de leur longueur ; 
l'iris d’un jaune pâle. 


Le Pic noir. Buffon, tome 7, page 41, pl. 2. 
PI. enlum. n.° 596. 


On le trouve dans les hautes futaies sur les 
montagnes, en Allemagne, en Suisse, dans les 
Vosges, en Suède, en Russie, en Sibérie, et 
même au Chili. Sa longueur est de dix-sept pouces 
(460 millim. ); il est de la taille du CAoucas. 
Cet oiseau grimpe le long des arbres, frappe 
contre les troncs de grands coups pour se loger 
dans le cœur du bois, où il se met fort au large; 
quelquefois il creuse et excave l'intérieur des 
arbres, au point qu'ils sont bientôt rompus par 
les vents. Cet oiseau ferait donc grand tort aux 
forêts si l’espèce en était plus nombreuse. Il perce 
aussi les ruches des abeilles; pour éloigner ce 
Pic, les Russes les entourent d’épines et de petits 
branchages. La femelle pond au fond de son 
trou, deux ou trois œufs blancs. 


Esp. 2. Le PIC vert, Picus viridis, tout le 
dessus du corps vert-olive; le dessus de la tête 
couvert de plumes grises à la base, rouges à la 
pointe ; les côtés de la tête marqués de deux 
raies noires qui partent des angles du bec, en- 
tremélées de rouge ( dans les vieux mâles ); la 
poitrine et le ventre jaunâtres ; les grandes pennes 
des ailes marquées de taches blanches sur les 
deux bords; le croupion d’un jaune vif; les 

H 


114 SECONDE PARTIE. 


pennes de la queue noirâtres, fourchues à la 
pointe. 


Le Pic vert. Buffon, tome 7, page 7, pl. 1. 
PI. enlum. n.°° 371 et 879 le vieux mäle. Voyez 


l'Art d'empailler les Oiseaux. PI. IV. 


Cet oiseau se trouve dans les deux continens ; 
et que, quoique peu nombreux en individus , il 
est très-répandu. Sa longueur totale est d’un pied 
six lignes (338 millim. ); sa grosseur égale à peu 
près celle du Choucas; il demeure l'hiver, en 
grand nombre, dans les forêts de la France et de 
FAllemagne. Il se tient à terre plus souvent que 
les autres Pics, sur-tout près des fourmilières. 
Il attend les fourmis au passage, couchant sa 
longue langue dans le petit sentier qu’elles ont 
coutume de tracèr et de suivre à la file; et lors- 
qu’il sent sa langue couverte de ces insectes, il 
la retire pour les avaler. Il ouvre aussi les four- 
milières avec les pieds et le bec, et s’établissant au 
milieu, il saisit à son aise les fourmis et avale aussi 
leurs œufs. Dans tous les autres temps il grimpe 
contre les arbres qu’il attaque et qu’il frappe à 
coups de bec redoublés. Il place son nid dans le 
cœur des arbres. La femelle y dépose ordinaire- 
ment quatre à cinq œufs verdâtres, marqués de 
petites taches noires. La femelle diffère du mâle 
en ce qu’elle n’a pas de rouge sur les côtés de la | 
tête. On prend quelquefois ces oiseaux à la pipée 
et avec des lacels que l’on tend près des four- 


Onone IL Pres ou Contraux, 115 


milières. Lorsque ces oiseaux sont à terre ils ne 
marchent point, ils ne font que sauter; c’est 
aussi leur manière de grimper et celle de tous les 
oiseaux grimpeurs. 


Esp. 3. Le PIC varié, Picus major, le sommet 
de la tête noir, avec une bande d’un rouge vif, sur 
locciput ( dans le mâle); deux grandes plaques 
blanches sur les ailes dont les grandes pennes 
sont brunes, les autres noires, et toutes mélées 
de blanc; la commissure des lèvres rouge ; le 
bas-ventre d’un beau ponceau; la queue un peu 
étagée; les quatre pennes intermédiaires noires, 
les latérales rayées de cette couleur sur un fond 
blanc roussâtre ; l'iris rougeâtre ; les pieds cou- 
leur de plomb; les ongles bruns. 


L’Épeiche ou le Pic varié. Buffon, t. 7, p.57. 
PI. enlum. n.° 196 le mâle, et 595 la femelle. 


On le trouve en Europe, dans la Sibérie 
orientale et dans l'Amérique septentrionale. Il a 
neuf pouces trois lignes (250 mill. ) de longueur. 
Il frappe contre les arbres des coups plus vifs et 
plus secs que le Pic ver! ; il grimpe ou descend 
avec beau@up d’aisance en haut, en bas, de 
côté et par dessous les branches ; les pennes rudes 
de sa queue lui servent de point d'appui, quand, 
se tenant à la renverse, il redouble de coups de 
bec. Il niche comme les autres Pics, dans un 
trou d'arbre creux. Sa ponte est de cinq à six 


H 2 


*16 SECONDE PARTIE. 


œufs d'un blanc grisâtre mélangé de petites 
taches noirâtres. 

Ogs. Buffon regarde comme variété de cette espèce 
le Pic varié à téte rouge , pl. enlum. n.° 611, dont 
Brisson et les Ornithologistes modernes ont fait une 
espèce , sous le nom de Picus medius. 


Esp. 4. Le PIC petit Epeiche, Picus minor ; 
le corps bigarré en dessus de blanc et de noir, 
d’un blanc sale ou même gris en dessous; le 
sommet de la tête rouge; l’occiput et le dessous 
du cou noirs; la commissure des lèvres de cou- 
leur de terre cuite; les quatre pennes intermé- 
diaires de la queue totalement noires, les autres 
rayées et tachetées de blanc; les pieds et les 
ongles de couleur de plomb. 


Le petit Epeiche. Buffon, tome 7, page 62. 
PI. enlum. n.° 508, fig. , le mâle, et fig. 2, la 
femelle. 

On le trouve en France, en Angleterre, en 
Suède, et jusque dans l'Amérique septentrionale. 
Ia cinq pouces sept lignes ( 150 mill.) de lon- 
gueur ; il est à peine de la grandeur du Moïneau. 
Il s'approche pendant l'hiver des rogisons et des 
vergers, il grimpe fort haut sur les grands arbres, 
et semble attaché à l’entour de leurstroncs: Il niche 
dans un trou d'arbre; la ponte est de quatre à 
cinq œufs semblables à ceux du Torcol. Cest la 
plus petite espèce de ce genre. La femelle n’a 
point de rouge sur la tête. 


Onone Il, Pres ou ConBraux. 117 


GENRE 60. 


SITTELLE , SITT'A. Bec en alène, lé- 
gèrement arrondi , droit, prolongé, très- 
entier ou sans échancrure : Mandibule supé- 
rieure un peu plus longue , aplatie à l’extré- 
mité , un peu anguleuse. 

Langue courte, plate, échancrée , dente- 
lée, terminée en pointe dure d’une substance 
cornée. 

Narines presque rondes, petites, à demi- 
recouvertes par de petites plumes qui nais- 
sent de la base du bec, et dont l'alignement 
est parallèle à son cuverture. 

Queue composée de douze pennes. 

Jambes , couvertes de plumes jusqu’au 
talon. Ha 
Pieds ambulatoires , c’est-à-dire , trois 
Doigts antérieurs , l'intermédiaire étroite- 
ment uni à la base avec les latéraux: un pos- 
térieur ; ce dernier aussi long que les autres. 


Espèce 1. La SITTELLE d'Europe, Sifta 
Europea, toute la partie supérieure de la tête et 
du corps, et les deux pennes intermédiaires de 
la queue, d’un cendré bleuâtre; la gorge et les 
joues blanchâtres; la poitrine et le ventre orangés; 


Les flancs, les jambes et les environs de l'anus, 
H 3 


118 SECONDE PARTIE, 


d’une teinte plus rembrunie tirant au marron; 
les pennes latérales de la queue noires, terminées 
de cendré. 


. La Sittelle ou Torchepot. Buffon, i.5, p.460, 
pl. 20. PI. enlum. n.° 623, fig. 1. 

Cette espèce présente plusieurs variétés; savoir: 

1.9 La petite Sittelle. Buffon, tome 5, page 470. 

2.9 La Siffelle à téle noire. Buffon, t.5, p.473. 

3.0 La petite Sittelle à tête brune. Buffon , 1.5, 
P- 474. 

On la trouve en France, en Allemagne, en 
Suisse, en Îtalie, et non-seulement en Europe, 
mais en Sibérie, au Kamitschatka, et même dans 
Inde. Elle grimpe sur les troncs et les branches 
d'arbres, et frappe de son bec l'écorce, et même 
avec plus d'effort et de bruit que'les Pics et les 
Mésanges. Elle se nourrit de chenilles, de sca- 
rabées, de toutes sortes d'insectes, de noisettes 
et de noix, qu’elle casse à coups de bec. Elle a 
dans la queue un mouvement alternatif, de haut 
en bas, comme les Zavandières. La Sittelle se 
tient dans le pays qui l'a vu naïtre. Seulement en 
hiver elle cherche les bonnes expositions, s’ap- 
proche des lieux habités, et vient quelquefois 
jusque dans les vergers et les jardins. On la voit 
courir sur les arbres dans toutes Jes directions, 
pour donner la chasse aux insectes. Elle établit 
son nid dans un trou d’arbre, et en fait même un 
à coups de bec, pourvu que le bois soit yermoulu. 


Onpar IL. Pres ou CorBEAUx. 719 


La femelle y pond cinq, six et jusqu’à sept œufs, 
d'un blanc sale pointillé de roussätre. Elle les 
couve avec un tel attachement, qu’elle se laisse 
prendre plutôt que de les abandonner. La chair 
des petits, lorsqu'ils sont gras, est un bon manger. 


GENRE 61. 


- TODIER ,, TODUS. Bec en alêne , mince, 
droit , légèrement aplati en dessus comme 
en dessous , obtus ou mousse à la pointe, 
garni à la base de soies touffues. 3 
_ Narines petites, ovales. 

Queue composée de douze pennes. 

Jambes couvertes de plumes jusqu’au 
talon. | 

Pieds marcheurs dans la plupart des es- 
pèces, c’est-à-dire, trois Doigts antérieurs : 
celui du milieu étroitement uni et comme 
collé au doigt externe jusqu’à la troisième 
phalange ou articulation , et uni de même 
au doigt interne jusqu'#la première pha- 
lange ; un doigt postérieur. 

OBs. Les T'odiers qui se rapprochent des Martin- 
pécheurs par la forme des doigts , ont, comme eux, 


l'habitude de vivre au bord des eaux , mais ils en dif- 
fèrent essentiellement par la forme du bec. 


H 4 


“120 SECONDE PARTIE. 


GENRE 62. 


MARTIN -PÉCHEUR, ALCEDO. Bec 
long , fort, épais à la base , à trois pans ou 
angles, filé droit en pointe. 

Narines petites, et dans quelques espèces 
cachées par les plumes du front. 

Langue charnue, très - courte , aplatie, 
aiguë à la pointe. 

Queue composée de douze pennes. 

Jambes couvertes de plumes jusqu’au 
talon. | 

Pieds marcheurs, c’est-à-dire , trois Doigts 
antérieurs : celui du milieu étroitement uni 
et comme collé au doigt externe jusqu’à ka 
troisième phalange ou articulation ( ce qui 
forme en dessous une plante de pied large et 
aplatie ), et uni de même au doigt interne 
jusqu'à la première ghalange ; un doigt pos- 
térieur. 

Espèce 1.Le MARTIN-PÉCHEUR d'Europe, 
Alcedo Ispida, les plumes de la tête et du cou 
marquées de raies transversales , pointillées 
d’aigue-marine sur un fond d’azur; le milieu du 
dos, le croupion et les couvertures de la queue 
d’un vert brillant à reflets ; les pennes des ailes 
et de la queue d’un bleu foncé en dessus et 


Onone Il, Pres ou CorsEaux. 121 


fauves en dessous ; la poitrine , et le ventre , de 
celte dernière couleur ; la gorge blanchâtre ; trois 
taches entre les narines et les yeux : l'une noire, 
l’autre rousse , la troisième blanche ; le bec noir ; 
l'intérieur du bec couleur de safran; les pieds 
rouges ; les ongles noirs. 


Le Martin-pêcheur ou lAlcyon. Buffon, t. 7, 
p. 164. pl. 9. PI. enlum. n.° 77. 


On le trouve en Europe, en Asie et en Afri- 
que. Il à plus de six pouces ( 162 mill.) de lon- 
gueur ; il est de la grosseur de l’Alouette. C'est 
le plus bel oiseau de nos climats, et il n’y en a 
aucun en Europe qu’on puisse comparer au 
Martin-pécheur pour la netteté, la richesse et 
l'éclat des couleurs. Il se nourrit de poissons qu’il 
guête souvent pendant des heures entières, et 
qu'il saisit avec beaucoup d’adresse, en se lais- 
sant tomber à plomb. Il niche au bord des rivières 
et des ruisseaux, dans les trous creusés par les 
rats-d’eau ou par les écrevisses, qu’il approfondit 
lui-même, et dont il maçonne et rétrécit Pou- 
verture. La femelle pond six, sept œufs, et même 
jusqu’à neuf. En domesticité on peut nourrir le 
Martin-pécheur pendant quelques mois, dans une 
chambre où l’on place des bassins d’eau remplis 
de petits poissons ; ‘mais il ne peut se priver, et 
demeure toujours sauvage. 


Ob$: Le genre des Martin-pécheurs , qui ne pré- 
sente qu’une espèce européenne , est cependant répandu 


122 SECONDE PARTIE. 


sur tout le globe. Le nord de l'Europe , ainsi que celui 
de l'Amérique, n’en offre qu'une seule , tandis que 
l’Afrique , les climats chauds du nouveau continent et 
de l'Asie , en possèdeut un grand nombre. Ces oïseaux, 
fréquentent les rivières , se nourrissent spécialement 
de poissons qu'ils saisissent avec beaucoup d'adresse ; 
ils les avalent tout entiers, et rendent par le vomisse- 
ment , sous forme de pelotte , la peau, les écailles et 
les arêtes. Quoique ces oiseaux aient en général les 
ailes assez courtes , ils volent cependant avec une 
très-grande rapidité. Le fond de la couleur du plu- 
mage dans la plupart des espèces , est bleu avec dif- 
férens reflets. Les narines sont petites et le plus sou-. 
vent recouvertes. 


GENRE 63. 


GUÉPIER , MEROPS. Bec légèrement 
voûté en arc, comprimé par les côtés, à 
quatre pans ou angles, en carêne, pointu. 

Narines petites, situées près de la base 
du bec. 

Langue mince , le plus souvent terminée 
par de longs filets. 

Queue composée de douze pennes. 

Jambes couvertes de plumes jusqu'au 
talon. 

Pieds marcheurs, c’est-à-dire , trois Doigts 
antérieurs: celui du milieu étroitement uni 
et comme collé au doigt externe jusqu’à la 


Onone Il. Pres où Consraux. 123 


troisième phalange ou articulation , et unt 
de même au doigt interne jusqu’à la pre- 
. imière phalange ; un doigt postérieur. 


Espèce 1. Le GUÉPIER d'Europe, Merops 
Apiaster, le front d’une belle couleur d’aigue- 
marine ; le dessus de la tête marron, teinté de 
vert ; le derrière de la tête et du cou marron 
sans mêlange ; le dessus du corps d’un fauve pâle, 
avec des reflets de vert et de marron; la gorge 
d’un jaune doré éclatant, terminée, dans quel- 
ques individus, par un collier noir ; le devant du 
cou, de la poitrine, et le dessous du corps, d’un 
bleu d’aigue-marine ; les deux plumes intermé- 
diaires de la queue plus longues; l'iris d’un rouge 
vif; le bec noir. 


Le Guëpier. Buffon, tome 6, page 480, pl. 23. 
PI. enlum. n.° 938. 

On le trouve en France , en Italie , en Suède, 
dans l'ile de Candie, à Malte, au Bengale. Il a 
dix à onze pouces ( 271 à 298 mill. ) de longueur 
totale, et seize à dix-sept pouces (433 à 460 
millim.) de vol ou d'envergure. Il se nourrit de 
bourdons, de sigales, de cousins, de mouches, 
et autres insectes qu'il attrape en volant; de 
guépes, qui lui ont donné son nom français, et 
d’abeilles, qui lui ont donné son nom latin. A 
défaut d'insectes il se rabat sur les petites graines, 
et même sur le froment. C’est un oïseau de pas- 
sage qui arrive au printemps. Il niche au fond 


124 SECONDE PARTIE. 


des trous, qu'il sait se creuser avec ses pieds et 
son bec. La femelle y dépose, sur un matelas de 
mousse, quatre, cinq, et même six ou sept œufs 
blancs, un peu plus petits que ceux du Merle. 


GENRE 64. 4 
HUPPE , UPUPA. Bec \égèrement voûté 


en arc, grêle, long, convexe en dessus, un 
peu aplati par les côtés, obtus ou terminé 
en pointe mousse. 

Narines petites, placées près de la base 
du bec. 

Langue très-courte ( dans quelques espè- 
ces ), à trois pans, ou formant une espèce 
de triangle, mousse à la pointe, très-entière. 

Queue composée de dix pennes. 

Jambes couvertes de plumes jusqu'au 
talon. 

Pieds ambulatoires , c'est-à-dire , trois 
Doigts antérieurs ; l’externe réuni à la base 
avec l'intermédiaire ; un postérieur. 


Espèce 1. La HUPPE d'Europe, Upupa 
Epops, la tête ornée d’une huppe composée de 
deux rangs de plumes, bigarrées de roux, de 
noir et de blanc; le devant du corps d’un gris 
ürant tantôt au vineux, tantôt au roussâtre ; le 
dos gris dans sa partie antérieure, rayé transver- 


‘ 


Onpne Il. Pres ou ConBEAUx. 125 


salement dans sa partie postérieure , de blane 
sale, sur un fond rembruni; une plaque blanche 
sur le croupion; les couvertures supérieures de 
la queue noirâtres; le ventre et le reste du des- 
sous du corps d’un blanc roux; les ailes et la 
queue rayées de blanc; le fond des plumes ar- 
doisé ; le bec noir. 


La Huppe ou Puput. Buffon, tome 6, p. 439. 
pl. 21. PI. enlum. n.° 52. 

Elle est répandue dans presque tout l’ancien 
continent, depuis la Suède, et même depuis les 
Arcades et la Laponie jusqu'aux Canaries et au 
Cap de Bonne - Espérance, d’une part; et de 
l’autre, jusqu'aux iles de Ceylan et de Java. Sa 
longueur totale est de onze pouces ( 298 millim.) 
Elle est oiseau de passage en Europe, et n'y 
reste point l'hiver, pas même dans les beaux pays 
de la Grèce et de l'Italie. La nourriture la plus 
ordinaire de la Æluppe, dans l’état de liberté, 
sont les insectes en général, tels que les scara- 
bées, les fourmis, les vers, les demoiselles, les 
abeilles sauvages , plusieurs espèces de che- 
nilles, etc.; en captivité, on la nourrit avec de 
la onde crue, hachée. Elle établit son nid, 
comme les Pics, dans des trous d’arbres, ainsi 
que dans des trous de murailles , sur le terreau 
ou la poussière qui se trouvent d'ordinaire au 
fond de ces cavités, et quelquefois elle le place 
à terre dans les racines. La femelle pond depuis 
deux jusqu’à sept œufs, et plus communément 


126 SECONDE PARTIE. 


quatre ou cinq, d'un gris cendré , de forme 
alongée, et un peu plus gros que ceux du Merle. 
La Huppe devient très-grasse en automne. Sa 
chair est très-recherchée en Italie, dans les îles 
de l’Archipel, et dans divers cantons de la France. 

Os. La Huppe , prise jeune ou vieille, s’acoou- 
tume aisément à la captivité, devient très-familière, 
mais il ne faut pas la renfermer dans une cage; on la 


laisse au contraire, courir librement dans les jardins et 
dans les maisons. 


GENRE 65. 
GRIMPEREAU , CERTHIA. Bec menu, 


efflé, plus long que la tête, voûté en arc, 
diminuant insensiblement de grosseur , et se 
terminant par une pointe très-aiguë. 

Narines petites, grandes , nues , à moitié 
ou totalement recouvertes par une mem- 
brane. 

Langue variable dans sa forme. 

Queue composée de douze pennes. 

Jambes couvertes de plumes jusqu’au 
talon. 

Pieds ambulatoires , c’est-à-dire , trois 
Doigts antérieurs : l’externe étroitement uni 
à l'intermédiaire jusqu’à la première pha- 
lange ou articulation ; un postérieur ( ce 
dernier de la longueur des doigts de devant). 


One Il, Prxs ou ConsEaux. 127 


Espèce 1. Le GRIMPEREAU familier, Cer- 
thia familiaris, la gorge et quelquefois tout le 
dessous du corps, de couleur blanche ; le dessus 
du corps varié de roux, de blanc et de noirtre ; 
la tête d’une teinte plus rembrunie; le tour des 
. yeux et les sourcils blancs; le croupion roux; les 
pennes des ailes brunes ; celles de la queue poin- 
tues par le bout; le bec brun en dessus, blan- 
châtre en dessous; l'iris noisette ; les pieds gris. 


Le Grimpereau. Buffon, tome 5, page 487, 
pl. 21, fig. 1. PL. enlum. n.° 687, fig. 1. 

Cette espèce présente une variété, qui est le 
grand Grimpereau. Buffon , tome 5, page 486. 


On le trouve en Europe et dans le nord de 
l'Asie et de l'Amérique. Sa longueur totale est de 
plus de quatre pouces ( 108 mill.”). Il reste toute 
l'année dans le pays qui l'a vu naître; un trou 
d'arbre est son habitation ordinaire, c’est de là 
qu’il va à la chasse des insectes, en grimpant le 
long du tronc et des Manches C’est dans ce trou 
où la femelle fait sa ponte et couve ses œufs qui 
sont ordinairement au nombre de cinq, et presque 
jamais plus de sept, cendrés, marqués de points 
et de traits d’une couleur dés foncée, dont la 
coquille est un peu dure. La femelle comméncé 
sa ponte de fort bonne heure au printemps. 


Esp. 2. Le GRIMPEREAU de muraille, Cer- 
thia muraria, le dessus de la tête et du corps 
d'un joli cendré; le dessous du corps d’un cendré 


22 


128 SECONDE PARTIE. 


beaucoup plus foncé; les petites couvertures des . 
ailes couleur de rose ; les grandes pennes des ailes 
noirâtres, bordées depuis leur base jusqu’à la 
moitié de leur longueur, de couleur de rose sur 
le côté externe; les quatre ou cinq premières 
marquées sur le côté interne d’une ou deux taches 
blanches, les neuf suivantes d’une seule tache 
fauve; les pennes de la queue noirâtres, arron- 
dies, terminées, savoir : les huit intermédiaires, 
de gris sale, et les autres de blanc; le bec et 
les pieds noirs; les ongles longs et crochus. 


Le Grimpereau de muraille. Buffon, tome5, 
page 487, pl. 22. Pl. enlum. n.° 392, fig. 1, le 


mâle; fig. 2, la femelle. 


On le trouve aux environs de Lyon, à la 
grande Chartreuse, aux environs de Grenoble, 
en Auvergne, dans le Forez, dans la Lorraine, 
et sur-tout dans la Lorraine allemande; en Au- 
triche, en Silésie, en Suisse, en Pologne, en 
Italie , dans le Piémont, sur les rochers du 
Mont-Caucase et à la Chine. Il a un peu plus de 
six pouces ( 162 millim.) de longueur. Tout ce 
que le Grimpereau familier fait sur les axbres, 
celui-ci le fait sur les murailles et sur les grands 


“ CINE . & = - L 
rochers coupés à pic ; 1l y loge, il y grimpe, il y 


chasse, il y pond. Il se nourrit de mouches, de 
fourmis, et sur-tout d'araignées. C’est un oiseau 
solitaire, qui voyage seul, ou tout au plus deux 
à deux. 


Os. 


Onpae Il. Pis ou Coreraux. 129 


- Obs. Montbeillard,a divisé le genre nombreux des 
Grimpereaux en trois familles. Il a conseryé à ceux 
d'Europe le nom de Grimpereaux qui leur convient, 
puisqu'ils grimpent réellement ; mais il n'en est pas 
ainsi de presque tous Jes autres : il a désigné ceux 
d'Afrique sous le nom de Soui-Mangas, et ceux 
d'Amérique par celui de Guit-Guits. 


GENRE 66., 


COLIBRI, TROCHILUS. Bec très-menu 
ou semblable à une aiguille fine, plus ou 
moins courbé en arc, et un peu renflé vers 
le bout dans les. Colibris :; droit. dans. les 
Oiseaux-mouches |; plus long que:la: tête : 
Mandibule supérieure engainant l'inférieute. 

Langue filiforme où semblable à un fil 
délié , composée de deux fibres creuses , for- 
mant un petit canal , divisé au bout en deux 
filets ; elle a la forme d’une trompe dont elle 
fait les fonctions, et que l'oiseau darde hors 
de son bec à la manière des pics, et qu'il 
plonge jusqu’au fond de la corolle des fleurs, 
pour en tirer les sucs. 

Queue composée de dix pennes. 

Jambes couvertes de plumes jusqu’au 
talon. 

Pieds ambulatoires , c’est-à-dire, trois 

L 


130 _:LWSEcONDE PARTIE. 


Doigts antérieurs, tous séparés jai à leur 
origine ; un postérieur. 


Os. Ce n est que dans les contrées. Li plus chaudes 
de l’Amérique.que la nature a placé toutes les espèces 
de Colibris et d'Oiseaux mouches. Prodigue envers 
ces oiseaux, elle les:a comblés de tous.les dons qu’elle 
n’a fait que partager aux autres volatiles : prestesse, 
grâces , fraîcheur et velouté des fleurs , poli des mé- 
taux , éclat des pierres les plus précieuses, elle a 
tout réuni sur ces petits favoris. Elle a placé quelques 
espèces de ce genre , dans l’ordre des oiseaux au der- 
nier degré del’échelle de grandeur: Aussi les Indiens , 
frappés de l'é clat et:du feu que rendentdes couleurs de 
ces oiseaux , ar avoient donné le nom de Cheveux 
du soleil. Les Colibris et lès Oiseaux mouches ont les 
mêmes-“habitudes ; le même genre de vie, èt le même 
naturel ; ils font leur nid’ avec les mêmes matériaux, 
et le-placent dans les mêmes endroits. Dans toutes les 
espèces la ponte n’est.que de deux œufs, et le mâle et 
la femelle partagent letravail du. nid et de l'incubation. 


Fin du second Ordre. 


131 


SARA AAA AAA ASS 


ANALYSE 
| DU SYSTÈME DE LINNÉ 


SUR LES OISE AU X. 


ORDRE IIL 


:: OIES ou CANARDS. 


CARACTÈRES DES ÜISEAUX DE CET ORDRE. 


giron mi + 


Le Bec des Oiseaux de la Famille des Ores où 
Cawanps, est lisse, couvert d’un épiderme renflé 
ou épaissi à Pextrémité. On doit le considérer 
comme une espèce de crible. 

Les Pieds , dont les Doigts sont engagés dans 
une membrane, leur servent de rames. Les Jam- 
des, plus courtes que le corps, sont avancées’ 
dans quelques espèces, vers le milieu du corpset 
hors de l'abdomen , ou placées tout à l'arrière du 
ventre près de l’anus , et cachées dans l'abdomen , 
dans d’autres espèces : de cette position des 

L 2 


132 SECONDE PARTIE. 


jambes, résulte la difficulté de marcher et de 
garder l'équilibre sur terre. Les Tarses sont 
comprimés sur les côtés. 

Le Corps est gras ou saturé d’une huile qui se 
rancit facilement. La Peau ‘est dense, se déchi- 
vant avec peine. Les Plumes sont touffues , 
soyeuses, impénétrables à l’eau. 

Ces Oiseaux recherchent l’eau , qui leurfournit 
pour aliment des plantes aquatiques, des pois- 
sons, des insectes. 

Ils établissent le plus souvent leurs Nids sur 
les bords des rivages. Les petits, dans le plus 
grand nombre des espèces, cherchent eux-mêmes 
leur nourriture. Ces Oiseaux sont presque tous 
polygames, c’est-à-dire, qu'un mâle suffit pour 
féconder plusieurs Fhelles Les femelles sont 
plus petites que les mâles. RU 


OBSERVATION. Les Oiseaux d'eau sont les seuls 
qui réunissent à la jouissance de l’air et de la terre, 
la possession de la mer. De nombreuses espèces , 
toutes très-multipliées , en peuplent le rivage et les 
plaines ; ils voguent sur les flots avec autant d’aisance 
et plus de sécurité, qu'ils ne volent dans leur élément 
naturel : par-tout ils y trouvent une subsistance abon- 
dante , une proie qui ne peut les fuir ; et pour la sai- 
sir , les uns fendent les ondes et s’y plongent ; d’autres 
‘ne font que les effleurer en ra$ant leur surface par un 
vol rapide ou mesuré sur la distance et la quantité de 
victimes ; tous s’établissent sur cet élément mobile 
comme dans un domicile fixe ; ils s’y rassemblent eu 
grande société, et vivent tranquillement au milieu 


Onone III. Ores ou Cawanps. 133 


des orages; ils semblent même se jouer avec les 
vagues , lutter contre les vents , et s’exposer aux tem- 
pêtes , sans les redouter. 

La forme du corps et des membres de ces Oiseaux , 
indique assez qu’ils sont navigateurs-nés , et habitans 
naturels de l'élément liquide. Leur corps est arqué et 
bombé comme la carène d’un vaisseau ; leur cou re- 
levé sur une poitrine saillante, en représente assez 
bien la proue ; leur queue courte et toute rassemblée en 
un seul faisceau , sert de gouvernail ; leurs pieds larges 
et palmés font l'office de véritables rames; le duvet 
épais et lustré d'huile , qui revêt tout le corps , est un 
goudron naturel qui le rend impénétrable à l'humidité , 
en même temps qu'il le fait flotter plus légérement à 
la surface des eaux. 

La vie de l'Oiseau aquatique est plus paisible et 
moins pénible que celle de la plupart des autres oi- 
seaux ; il emploie beaucoup moins de force pour na- 
ger que les autres n'en dépensent pour voler ; l’élé- 
ment qu'il habite lui offre à chaque instant sa subsis- 
tance ; il la prend sans fatigue comme il la trouve 
sans peine ni travail, et cette vie plus douce lui 
donne en même temps des mœurs plus innocentes et 
des habitudes pacifiques. Nul des oïseaux d’eau (il faut 
en excepter quelques espèces de Goélands , de 
Mouettes et de Pétrels) n’attaque son semblable, nul 

ne fait sa victime d'aucun autre oiseau, et n'emploie sa 
force et ses armes que contre les reptiles et les poissons. 


* On doit diviser en deux grandes Familles la nom- 
breuse tribu des Oiseaux aquatiques ; car à côté de 
ceux qui sont navigateurs et à pieds palmés , la nature 
a placé les oiseaux de rivage et à pieds libres ou di- 
visés, qui, quoique différens pour les formes, ont 

+45 


134 SECONDE PARTIE. 


néanmoins plusieurs rapports et quelques habitudes 
communes avec les premiers. 

La quantité des Oiseaux d’eau, en y comprenant 
ceux de rivage , et les comptant par le nombre des 
individus , est peut-être aussi grande que celle des 
oiseaux de terre. Si ceux-ci ont pour s'étendre, les 
monts et les plaines, les champs et des forêts , les 
autres bordant les rives des eaux, ou se portant, au 
loin sur leurs flots, ont pour habitation un second 
élément aussi vaste, aussi libre que l'air même. Si 
nous considérons la multiplication par le fonds des 
subsistances , ce fonds nous paraîtra aussi abondant et 
plus assuré peut-être que celui des oïseaux terrestres , 
dont une partie de la nourriture dépend de l'influence 
des saisons , et une autre très-grande partie du produit 
des travaux de l’homme. Maïs les Oiseaux terrestres 
sont aussi d'autant plus nombreux en espèces et en 
individus , que les climats sont plus chauds ; les 
Oiseaux d’eau semblent, au contraire, chercher les 
climats froids , car sur les côtes 'glaciales du septen- 
trion , les Goëélans , les Pingouins , les Macreuses 
se trouvent à milliers et en aussi grande quantité que 
les Albatros , les Manchots , les Pétrels , sur les 
îles glacées des régions antarctiques. Cependant Ja 
fécondité des oïseaux de terre paraît surpasser celle 
des oïseaux d’eau ; ancune espèce en effet parmi ces 
dernières ne produit autant que celle de nos oïseaux 
gallinacées , dont la fécondité pourrait s'être accrue 
par l'augmentation des subsistances que l'homme leur 
procure en cultivant la terre. 


Les mers les plus abondantes en poissons attirent 
et fixent pour ainsi dire sur leurs bords, des peuplades 
innombrables d'oiseaux pêcheurs. Les grands fleuves 


Onore IH. Ores ou CanArps. 135 


de l'Amérique septentrionale sont tout couverts d'Oi- 
seaux d’eau. Les œufs de poissons qui flottent souvent 
par grands bancs à Ja surface de la mer ,'n'attirent 
pas moins d'oiseaux à leur suite. 

Dans les régions du nord il y a peu d’Oiseaux de 
terre, en comparaison de la quantité des Oiseaux 
d’eau. Pour les premiers , il faut des végétaux, des 
graiues , des fruits , dont la nature engourdie produit 
à peine dans ces climats quelques espèces faibles et 
rares ; les derniers ne demandent à la terre qu'un lieu 
de,refuge , une retraite dans les tempêtes , une station 
pour les nuits, un berceau pour leur progéniture; 
viere la ‘glace qui, dans ces climats froids , le dis- 
pute à la terre , leur assure-t-elle presque également 
tout ce qui est nécessaire pour des besoins si simples ; 
et dans ces régions ensevelies sous d’éternels frimats, 
la mer est encore animée , vivante, et même très- 


peuplée. 


14 


136 “'SEcoNnDE PanrrTte. 


TABLE SYNOPTIQUE, 
| OU 
DISPOSITION ARTIFICIELLE 
DES GENRES. 
* I. Bec dentelé. 


“1. Pieds palmés, à trois Doigts antérieurs 
engagés dans une membrane entière, un doigt 
postérieur dégagé. 


* Mandibules obtuses, arrondies à la pointe. 


67. Cawarn, ANAs. Bec très-évasé ou très- 
large , terminé par un onglet 
corné, garni sur ses bords de den- 
telures membraneuses. 

68. Hanre, Wercus. Bec étroit, terminé par 
un onglet corné, garni sur ses 
bords de dentelures dirigées en 
arrière. 


* 2. Pieds palmés, à quatre Doigts , trois ante- 
rieurs, un postérieur, {ous engagés dans une 
membrane entière. 


* Mandibules terminées en pointe. 


74 PaILLE-EN-QUEUE, PHAETON. Bec en cou- 
teau, droit, pointu. 


Onpne IN. Orxs où Cananns. 137 


73. Axninca, Prorus. Bec droit, très-effilé, 
pointu. 


* II. Bec non dentelé. 


* L. Jambes avancées vers le milieu du corps, et 
hors de l'abdomen. 


* 1. Pieds palmés, à trois Doigts antérieurs , en- 
gagés dans une membrane entière’, sans doigt 
postérieur. 


71. AzsarTRos , DiomMEDEA. Mandibule supé- 
| rieure recourbée en croc: WMar- 
dibule inférieure tronquée. 


* 2, Pieds palmés, à trois Doigts antérieurs , en- 
gagés dans une membrane entière, un doigt pos- 
térieur dégagé. 


76. Mouette , Larus. Mandibule inférieure 
bossuée ou présentant un angle 
saillant à peu de distance de la 
pointe. Narines placées sur le 
milieu du bec. 

78. Bec-En-ciseaux , RHyncxorps. Mandibule 
supérieure plus courte que 
l'inférieure. 

70, Pérrez, ProcErrARI4. Mandibule supé- 

rieure recourbée en croc: Man- 
dibule inférieure tronquée. 


138 SECONDE PARTIE. 


* 5. Pieds à demi-palmés , à trois Doigts antérieurs 
engagés dans une membrane qui ne s'étend que 
jusqu'à la seconde phalange ou articulation ; un 
doigt postérieur dégagé. 

77. HiRoNDELLE DE MER, STERNA. Bec effilé, 
comprimé à l’extré- 
mité.Narines placées 
à la base du bec. 

* 4. Pieds palmés , à quatre Doigts ,trois antérieurs 


et un postérieur, tous engagés dans une mem- 
_brane entière. 


72. PÉLican, PEzEL ANUS. Bec garni à la base 
d’une peau nue, ou dégarni de 
plumes. 


* IL. Jambes placées tout à larrière du ventre, 
près de l’anus, et cachées dans l'abdomen. 


* 1. Pieds palmés , à trois Doïigts antérieurs, en- 
gagés dans une membrane entière , sans doïgt 
postérieur. 


69. Pincouin, Arc. Bec court, aplati, marqué 
le plus souvent sur les côtés par 
des sillons transverses. 


* 2. Pieds palmés, à trois Doigts antérieurs, en- 
gagés dans une membrane entière, un doigt pos- 
térieur dégagé. 

Mancnor, APTENoODYTA. Bec droit, lisse. Wan- 

dibule supérieure sillonnée de canne- 
lures obliques. 


Onpne HI. Orrs ou Caxanps. 139 


#3. Pieds palmés ou lobés, à trois Doïgts antérieurs, 
engagés dans une membrane entière ou divisée 
à la base de chaque doigt et prolongée sur leurs 
parties latérales ; un doigt postérieur dégage. 


Gé Gnèse, Cozymaus. Bec effilé, légèrement 
, comprimé par les côtés. 


ns à 2 


Disposition naturelle el numérique des Genres. 
GENRE 67. 
CANARD. ANAS. Bec aussi épais que 


large , renflé ou proéminent à la base 
(dans les Cygnes ,les Oies); plus large qu’épais 
(dans les Canards , les Sarcelles), garni sur les 
bords de dentelures membraneuses , et ter- 
miné par un onglet corné , obtus, d’une 
substance plus dure que le reste du bec : la 
Mandibule supérieure convexe , l’inférieure 
aplatie. 

Langue épaisse , charnue , obtuse , ciliée 
ou garnie de petits cils sur les bords. 

Narines ovales , placées près de la base 
_ du bec. 

Queue courte , légèrement étagée, com- 
posée de quatorze, seixe , dix-huit ou vingt 
pennes selon les espèces. 

Jambes avancées vers le milieu du corps, 


540 . SEcONDE PARTIE. 


et hors de l'abdomen, plus courtes que le 
corps dont la position est horizontale ou 
oblique. | 

Pieds palmés, à quatre Doigts, trois an- 
térieurs, engagés dans une membrane en- 
tière ; un postérieur, dégagé, c’est-à-dire, 
libre ou séparé. 


* [. Bec renflé ou proëminent à la base, aussi 
épais que large. 


Les CYyGNESs et les OreEs. 


Espèce 1. Le CANARD Cygne sauvage, Anas 
Cygnus, le plumage plus communément gris que 
blanc, quelquefois roux; le bec demi-cylindri- 
que, noir à la pointe, jaune près de la tête ; les 
pieds noirs. 

Le Cygne. Buffon, tome 9, page 1, pl. 1. PI. 
enlum. n.° 913. 

Le Cygne privé, Anas olor, à plumage d’un 
blanc de neige, à bec demi-cylindrique, noir de 
même que le tubercule charnu ou bourrelet du 
front, est regardé avec raison par Buffon, Linne, 
Klein, Frisch, et autres Ornithologistes, comme 
une race tirée anciennement et originairement 
de l'espèce sauvage. 


-_ On le trouve en aussi grande quantité dans les 
parties septentrionales de l'Asie et de l'Amérique, 
que dans celles de l'Europe. C'est un des plus 


Onone III. Ores ou Cananps. 141 


gränds oiseaux d’eau ; néanmoins le Pélican à 
beaucoup plus d'envergure, et lA/batros a tout 
au moins autant de corpulence, Le Cygne, dans 
la race domestique , est constamment un peu plus 
gros et un peu plus gr and que dans l'espèce sau- 
vage;. il y en a qui pèsent jusqu'à vingt-cinq 
livres (12 kilogrammes ). La longueur totale est 
de quatre pieds et demi ( r mètre 461 mill.), et 
l'envergure de huit pieds (‘2 mèt. 599 millim. } 
Avec uné si grande force dans les ailes, le Cygne 
vole avec légèreté et peut entreprendre de longs 
voyages. Il nage si vite, qu’un homme marchant 
rapidement sur le rivage a grande peine à le 
suivre, La douceur de son naturel le porte à 
chercher la compagnie de ses semblables; soit 
qu'il vole ou qu'il nage , on le voit toujours 
voyager et vivre en troupes. Le Cygne joint aux 
dons de la beauté, à la douceur du caractère, 
le courage et la force qui créent et assurent la 
puissance ; il ne craint aucun ennemi, et on la 
vu souvent repousser avec succès les attaques de 
Aigle, braver les serres redoutables de ce tyran 
de l'air, le frapper des coups redoublés de son 
bec et de ses ailes vigoureuses, le forcer à la 
fuite, et sortir vainqueur d’une lutte terrible qui 
semblait si inégale. 


Os. Les Cygnes trouvent leur subsistance dans 
les eaux qu'ils fréquentent ; ils se nourrissent princi- 
palement d’herbes , de plantes aquatiques et de 
graines ; ils dévorent aussi les sangsues, les reptiles 


142 SECONDE PARTIE, 


et les petits animaux qui vivent dans la vasé ; leur 
long cou leur donne la facilité de les atteindre au fond 
des eaux peu profondes ; ils sont sux-tout trés friands 
de grenouilles qu'ils recherchent avec avidité. Quel- 
ques observateurs prétendent que les Cygnes bien 
loin de dévorer les PARTS » comme on l'a cru, ser- 
vaient au contraire à éloigner des étangs les Hérons 
qui fuyent les Cygnes qui ne peuvent les souffrir. Cet 
oiseau établit son nid sur ‘un lit d’hérbé sèche au 
rivage , tantôt sur umrtas de roseaux abattusi, entassés 
et même flottans sur l’eau. La ponte est, de: cmq 
à huit œufs à coque dure et épaisse , blancs et oblonigs, 
d'une grosseur considérable et bous à manger. La 
femelle du Cygne les pond d'un. jour à l’autre, et 
l'incubation dure cinquante jours. À leur naissance 
les petits sont revêtus d’un duvet gris , et ce n'est 
qu’au bout de deux ans que leur plumage devient en- 
tiéremeut blanc. C'est à cette même époque que le 
Cygne devient adulte, et qu'il'est en état de setre- 
produire. L'on prétend que l'existence du Cygne se 
prolonge très-long-temps ; on a vu des Cygnes 
domestiques: nourris dans les mêmes maisons pendant 
plusieurs générations. La chair des Cygnes est noire 
et dure , mais celle des jeunes est aussi bonne. que 
celle des Oies du même âge. On plume les Cygnes 
domestiques comme les Oies deux fois l’année ; ils 
fournissent un duvet recherché pour remplir les cous- 
sins et les lits ; leur duvet sert aussi à faire des man- 
chons , des houppes à poudrer ; des fourrures aussi 
délicates que chaudes, Les plumes des ailes sont pré- 
férables à celles de l'Oie.pour écrire et pour faire les 
tuyaux des pinceaux. 


Chacun sait que les Cygnes ont passé chez les 


Onone II Ores ou Cananps: 143 


anciens pour avoir un ramage très-mélodieux , dont 
les accens devenoient plus tendres quand ces oiseaux 
touchaient à leurs derniers momens. Mais la nature en 
accordant de grandes prérogatives aux oiseaux d’eau , 
leur a refusé l’un de ses plës nobles attributs ; aucun 
d'eux n’a de ramage, et ce qu ‘on a dit du chant mé- 
lodieux du Cygne , n’est qu'une chanson de la fable. 
Rienm'est plus réel que la différence frappante qui se 
trouve entre la voix des oiseaux de terre , et princi- 
palement dans les espèces moyennes et petites, et 
celle des oiseaux d’eau : ceux-ci l'ont forte et grande, 
rude et bruyante , propre à se faire entendre de très- 
loin , et à rétentir sur la vaste étendue des plages de 
la mer : cette voix toute composée de sons rauques , 
de cris et de clameurs , n’a rien de ces accens flexibles 
et moelleux, ni de cette douce mélodie dont nos 
oiseaux champêtres animent nos bocages. D'ailleurs la 
mélodie du chant a été refusée à toutes les grandes 
espèces , et le Cygne ferait alors exception à une loi 
générale de la nature , s’il avait en partage la préro- 
gative du chant. 


Les naturalistes s'accordent à dire que le Cygne 
sauvage, est ordinairement gris, mais deux Cygnes 
de cette espèce, tués cet hiver aux environs de Lyon, 
et qui m'ont'été apportés, avaient le plumage roux. 
J'ai empaillé un de ces deux individus pour le Cabinet 
d'histoire naturelle de l'académie de Lyon, et cette 
couleur de plumage a paru fort singulière, même à 
de chasseurs qui m'ont assuré n’en avoir jamais yu 
de semblables. Au surplus, je me suis convaincu par 
plusieurs observations , que certains oïseaux dont le 
plumage est sujet à varier et à devenir blanc, sont 
roux ou couleur de café au lait, avant de blanchir, 


144 SECONDE PARTLE. 


J'ai vu et empaillé des Moineaux , des Bécasses, 
des Alouettes , des Merles roux , dont la base des 
plumes était blanche , et l'extrémité rousse. Il y a 
apparence que le roux disparaît peu à peu) et se 
change totalement en blanc. 


Esp. 2. Le CANARD Oie sauvage, Anas 
Anser, le bec demi-cylindrique; le dos d’un gris 
brunâtre ; le ventre blanchätre ; tout le corps nué 
d’un blanc roussâtre dont rc bout de chaque 
plume est frangé. 


L'Oie. Buffon, 1.9, p.30, pl. 2. PI. ÉtIen, 


n.° 985, sous la dénomination d’Ore sauvage. 


Cette espèce présente une variété domestique, 
dont le caractère consiste dans le plumage ordi- 
nairement blanc, quelquefois gris, et souvent 
varié de ces deux couleurs. L’Oze domestique 
blanche a quelquefois la tête ornée d’une huppe. 
On connait deux espèces d’Ores domestiques, la 
grande, et la petite qui en est une variété. 


Elle habite en troupe les lacs, les étangs et 
les rivières du nord de l'Europe, de l'Asie et de 
PAmérique ; mais à l'approche de Fhiver, élle 
gagne les contrées plus méridionales. Elle est un 
peu moins grosse que l’Oie domestique; elle a 
deux pieds huit pouces ( 866 mill.) de longueur, 
et cinq pieds sept pouces ( 1 mètre 813 millim.}) 
de vol ou d’envergure. Elle se nourrit d'herbes, 
de graminées;.et dans l’état de domesticité , on 


à peu de frais et l’élever sans 
beaucoup 


peut,la nourrir 


Onone III. Ores ou Cawanps. 145 


beaucoup de soins. La femelle fait plusieurs 
pontes; chacune est au moins de sept, et com- 
munément de dix ou douze œufs. Indépendam- 
ment de la bonne qualité de sa chair, de sa 
graisse et de ses œufs, l’Oie nous fournit cette 
plume délicate sur laquelle, dit Buffon, la mol- 
lesse se plait à reposer; et cette autre plume, 
instrument de nos pensées, avec laquelle nous 
écrivons ici son éloge. 


Esp. 3. Le CANARD Oie rieuse, Anas albi- 
frons , tout le plumage au-dessus du corps d’un 
brun plus ou moins foncé, et au-dessous d’un 
blanc parsemé de quelques taches noires ; le front 
blanc; le bec et les pieds rouges. 


L’Oie rieuse. Buffon, tome 9, page 81. 


Cette espèce est propre aux pays septentrio= 
naux des deux continens; on la trouve au nord 
de la Suède, en Sibérie, à la baie d'Hudson. 
L'été, ces Oies se rassemblent en grand nombre 
dans la Sibérie orientale. L'automne elles des- 
cendent vers le midi, mais au printemps elles 
retournent au Kamtschatka. D’autres vols de ces 
oiseaux , en quittant leurs quartiers d'hiver , pren- 
nent une route opposée, et traversant l'Océan 
septentrional , passent en Europe, et se disper- 
sent en Allemagne, en Suède, en Pologne, et 
jusqu’en Russie. Cet oiseau est de la grosseur de 
lOïe sauvage. X] a environ deux pieds sept pouces 
(839 mill.) de longueur. Son cri, auquel on aura 


146 SECONDE PARTIE. 


vraisemblablement trouvé quelque rapport avec 
un éclat de rire, lui a valu la dénomination 
d’Ore ricuse. 


Esp.4. Le CANARD Cravant, Anas Bernicla, 
le corps gris-cendré sur le dos , sur les flancs et 
au-dessus des ailes: gris-pommelé sous le ventre ; 
toutes les pennes des ailes et de la queue d’un 
brun noirâtre, celles du dessous de la queue 
blanches; une bande blanche fort étroite forme 
un demi-collier sous la gorge; le bec, les pieds 
et les membranes qui engagent les doigts, noi- 
râtres. 


Le Cravant. Buffon, tome 9, p.87. PL. enlum. 
n.9 342% 

On le trouve sur les bords des mers de lEu- 
rope, de l’Asie et de l'Amérique. Il voyage pen- 
dant l’automne, en troupes nombreuses, vers le 
Midi. I] se nourrit de plantes marines et de vers 
marins. Cet oiseau peut vivre en domesticité ; on 
le nourrit de grains, de son ou de pain détrempé. 
Sa chair devient savoureuse. Sa taille égale celle 
de la Bernache, avec laquelle il a été souvent 
confondu par le port et la figure; le Cravani ap- 
proche plus de FOre que du Canard, mais il est 
beaucoup plus petit que l’Oie. Sa longueur totale 
ne va pas à deux pieds ( 650 millim.); son vol a 
près de trois pieds et demi ( 1 mètre 137 mill.} 


Esp. 5. Le CANARD Bernache, Anas Ery- 
{hropus , le devant de la tête blanc; deux petits 


OnonE III. Ores ou Cananps. 147 


traits noirs de l'œil aux narines; un domino noir 
sur le cou et venant tomber, en se coupant en 
rond, sur le haut du dos et de la poitrine; tout 
le manteau richement ondé de gris et de noir, 
avec un frangé blanc; tout le dessous du corps 
d’un beau blanc moiré; le bec noir, marqué de 
chaque côté d’une tache rouge ; les pieds noi- 
râtres. 


La Bernache. Buffon, tome 9, page 93, pl. 5. 
PI. enlum. n.° 855. 


Les climats les plus froids et les contrées les 
plus sauvages sont la vraie patrie des Bernaches ; 
le nord du Groënland, de la Sibérie et de la La- 
ponie, dans l’ancien continent; les baies d'Hudson 
et de Bassin, dans le nouveau , sont les pays où 
elles se tiennent et se multiplient. Elles se nour- 
rissent des racines de la Renouée vivipare, des 
graines et des baies de Camarine noire, et d’au- 
tres plantes aquatiques , ainsi que des vers qu’elles, 
trouvent surles bords de la mer et sur les rives 
des lacs et des eaux courantes. Lorsque l’exces- 
sive rigueur de la gelée arrête, dans les régions 
glacées, toute végétation et engourdit toute la 
nature vivante, ces oiseaux sont forcés de gagner 
des pays plus méridionaux.pour y chercher leur 
subsistance. Ils se montrent alors, pendant l'hiver 
seulement , dans plusieurs parties du nord de 
YEurope , et même jusqu’en France; et en Amé- 
rique , depuis le Canada, jusque dans la Cali- 

K 2 


148 SEcOoNDE PARTIE. 


fornie, la Floride et la nouvelle Espagne. C’est 
un gibier d’eau fort estimé. La Bernache est un 
peu plus grosse que le Cravant; elle a environ 
deux pieds cinq pouces ( 785 mill. ) de longueur. 


Esp. 6. Le CANARD Oie à duvet, Anas mol- 
lissima, le bec cylindrique; le dos blanc; le 
ventre noir ou d’un brun noirâtre; le haut de la 
tête, ainsi que les grandes pennes des ailes et les 
plumes de la queue, noirs ; une large plaque 
verdâtre au bas de la nuque. 


L’Eider ou lOie à duvet. Buffon, t.9, p.103, 
pl. 6. PI. enlum. n.° 209, sous la dénomination 
d’Oïe à duvet ou Eïider mäle du Danemarck, et 
n.° 208, l’Erder femelle. 


Il habite les mers du Nord et ne do guère 
plus bas que vers les côtes de l’'Ecosse, de la 
Norwége et de l'Islande, et s’avance jusqu’au 
Spitzberg. En Amérique on le retrouve au pays 
des Esquimaux, au Canada, aux îles de Mique- 
lon, et quelquefois dans l’état de New-Yorck. I} 
se nourrit de poissons, de moules et d’autres co- 
quillages, et se montre très-avide des boyaux 
de poissons que les pêcheurs jettent de leurs bar- 
ques. Il place son nid à l'abri de quelques pierres 
ou de quelques buissons, au milieu des herbes et 
des fougères, mais toujours au bord de la mer. 
La femelle pond cinq ou six œufs d’un vert foncé, 
qui sont bons à manger, et les recouvre d’un 
duvet très-fin de plumes qu’elle s’arrache de la 


Onone III. Ours ou Cawans. 149 


poitrine. Ce duvet si doux, si chaud et si léger, 
connu sous le nom d’Æider-don ou duvet d'Eider , 
dont on a fait ensuite Édre-don, est très-estimé, 
et sur les lieux il se vend très-cher. Le meilleur 
duvet, que l’on nomme duvet vif, est celui que 
l'Eider s’arrache pour garnir son nid , et que l’on 
recueille dans ce nid même. En Norwége et en 
Islande , c’est une propriété qui se garde soigneu- 
sement et se transmet par héritage, que celle 
d’un canton où les Æïders viennent d'habitude 
faire leur nid. L’Æzder est à peu près gros comme 
lPOie. 1 a deux pieds (650 millim. ) de longueur 
totale, et deux pieds huit pouces (866 millim. ) 
de vol ou d'envergure. Sa chair est fort bonne à 
manger , mais l’on se décide difficilement à tuer 
des animaux dont le produit est si précieux. Les 
peaux d’Eider, couvertes de leurs plumes et de 
leur duvet, sont employées en fourrures qui en- 
trent dans le commerce du Nord, sur-tout avec 
la Chine. Les naturels des îles Aléontes préparent 
avec la peau,et les plumes des Ores à duvet, des 
robes et des manteaux irès-estimés. 


. * IL Bec plus Dee ge qu'épais. 
Les CaANARDS ef les SARCELLES. 


Esp. 7. Le CANARD musqué Anas mos- 
chata , une large plaque de peau nue d’un rouge 
fort vif et semé ‘de papilles , couvre la plus grande 
partie des joues , s'étend jusqu’en arrière des 


K 3 


150 SECONDE PARTY E. 


yeux, et s’enfle sur la racine du bec (dans le 
mâle ) en une caroncule rouge; tout le plumage 
d’un noir brun, lustré de vert sur le dos, et coupé 
d’une large tache blanche sur les couvertures des 
ailes ; le bec, les pieds et leurs membranes, 
rouges. 

Le Canard musqué. Buffon, iome 9, p. 162, 
pl. 9. PI. enlum. n.° 989- 

Cet Oiseau, originaire du Brésil et de la 
Guiane, s’est acclimaté en Europe, où on l'élève 
en domesticité. Sa longueur totale est de deux 
pieds (650 millim. ); il est plus grand et plus 
gros que le Canard sauvage. | est d’un naturel 
méchant, et s’'irrite à la vue d’un objet de cou- 
leur rouge. Dans l’état de liberté, il se perche 
sur les grands arbres qui bordent les rivières et 
les marécages, et y établit son nid. La ponte a 
lieu deux ou trois fois dans l’année, et chacune 
est de douze à dix-huit œufs, tout-à-fait ronds, 
d’un blanc verdâtre. En domesticité ce canard 
peuple nos basse-cours, et sur-tout celles de nos 
colonies; il s’apparie avec la Canne commune; il 
est d’un bon rapport par sa fécondité, sa gros- 
seur , et la facilité avec laquelle il engraisse. Le 
Canard musqué est ainsinommé parce qu’il'exhale 
une assez forie odeur de musc, due à une hu- 
meur qui filtre des glandes placées près du crou- 
pion. Pour ôter à la chair cette saveur musquée, 
1l faut, dès qu'un oiseau de cette espèce est tué, 
lui enlever le croupion et lui couper la tête ; c’est 


Onone III. Ores ou Cananps. 157 


alors un fort bon mets, et aussi succulent que le 
Canard sauvage. 


Esp. 8. Le CANARD sauvage, Anas Boschas, 
la tête et la moitié du cou, lustrés d’un riche vert 
d’émeraude; un demi-collier blanc au milieu du 
cou; la poitrine d’un beau brun pourpré; les 
quatre plumes intermédiaires de la queue re- 
courbées et frisées en petite boucle, de même 
couleur que le croupion; le miroir des ailes d’un 
vert brillant; le croupion d'un noir changeant 
en vert foncé; le bec d’un vert jaunâtre; l'iris 
de couleur brune; les pieds et les doigts rou- 
geûtres. 


Le Canard. Buffon, tome 9, p. 115, pl 7, le 
mâle; et pl. 8, la femelle. PI. enlum. n.° 776, le 
mâle; et 777, la femelle. 

Cette espèce présente plusieurs variétés. 


Cet Oiseau habite les eaux stagnantes de l'Eu- 
rope, de l’Asie et de l'Amérique. Sa longueur 
totale est de vingt-un pouces (568 mill.) C'est 
vers le milieu d'octobre que paraissent en France 
les premiers Canards. On les reconnait dans leur 
vol élevé, aux lignes inclinées et aux triangles 
réguliers que leur troupe trace par sa disposition 
dans l'air. Ils se nourrissent de plantes maréca- 
geuses, de lentilles d’eau, de grenouilles, de 
limaces , d'insectes aquatiques, de petits poissons. 
Lorsque les pièces d’eau stagnante sont glacées, 
ils se portent sur les rivières encore coulantes , et 


K 4 


352 SECONDE PARTIE. 


vont ensuite à Ja rive des bois ramasser les glands, 
quelquefois même ils se jettent dans les champs 
ensemencés de blé. La femelle établit son nid 
dans une touffe épaisse de joncs, élevée et isolée 
au milieu du marais. Quelquefois elle le place 
dans des bruyères, dans les champs sur ces tas 
de paille que le laboureur y élève en meule, ou 
même dans des forêts sur des chênes tronqués, et 
dans de vieux nids abandonnés, tels que ceux de 
Pies et de Corneilles. On trouve ordinairement 
dans chaque nid dix à quinze, et quelquefois 
jusqu’à dix-huit œufs d’un blanc verdâire, à co- 
quille dure et blanchâtre. Labs dure 
trente jours, et la femelle s’en charge seule. Les 
Canetons sont long-temps couverts d’un duvet 
jaunâtre; leurs plumes, et sur-tout les pennes 
de leurs ailes, ne poussent que fort tard, et ils 
ne peuvent guère voler qu’au bout de trois mois. 
Dans cet état on les nomme Hallebrans. Ces 
oiseaux sont sujets à une mue presque subite, 
dans laquelle ils perdent quelquefois toutes les 
pennes des ailes en une seule nuit. Elle arrive 
aux mâles après la pariade , et aux femelles après 
la nichée; ce qui paraït indiquer que cette mue 
si prompte est l’effet de Fépuisement. 


Ons. Le Canard sauvage a la chair plus fine, plus 
succulente et de meilleur goût que le Canard domes- 
tique. C'est un mets recherché , et les pâtés de foie de 
canards d'Amiens et de Toulouse sont en grande ré- 
putation. La plume du Canard , moins estimée que 


Onone III. Oxxs ou Cananps. 153 
celle de l'Oie , est assez élastique , et a un certain prix. 
La chasse aux Canards se fait de différentes ma- 
nières, à la glanée, à la pince , au fusil, à l'affut, 
à La hutte , au réverbére , au flambeau, aux filets, 
aux filets d' Alouette , à la nasse où grand piége , etc. 
Il n’y a presque point de nation qui ne fasse un 
commerce de Canards. Les Chinois sur-tout sont 
ingénieux pour les élever. Beaucoup ne vivent abso- 
lument que de ce commerce. Les uns achètent les 
œufs, et les vendent ; d’autres les font éclore dans 
des fourneaux , et trafiquent leurs couvées. Il y en a 
enfin qui s'appliquent uniquement à élever les Ca- 
netons. 


Esp. 9. Le CANARD siffleur, Anas Penelope, 
le sommet de la tête blanchâtre; le haut du cou 
d’un beau roux; le dos liseré et vermiculé fine- 
ment de petites lignes noires en zigzag sur un 
fond blanc; les premières couvertures des ailes 
forment une grande tache blanche, et les sui- 
vantes un petit miroir d’un vert bronzé; le des- 
sous du corps blanc; les deux côtés de la poi- 
trine d’un beau roux pourpré; le bec court, bleu 
en dessus, noir en dessous et à la pointe; les 
pieds, les doigts et les membranes, de couleur de 
plomb; les ongles noirs. 


Le CANARD sifleur. Buffon, t. 9, p. 169, 
pl. ro. PI. enlum. n.° 825. 


L'espèce du Canard siffleur. se trouve en Amé- 
rique comme en Europe. Sa taille est celle du 
Souchet, sa longueur totale est de dix-huit pouces 


154 SECONDE PARTIE. 


(487 mill.) Ces Oiseaux arrivent du Nord vers 
le mois de novembre, et s’'avancent au Sud jus- 
qu’en Sardaigne, et même en Egypte; il en reste 
en France un assez grand nombre, qui se disper- 
sent dans quelques-uns de nos départemens. Ils 
volent et nagent toujours par bandes; ils voient 
très-bien pendant la nuit, avant que lobscurité 
ne soit totale; ils cherchent la même pâture que 
les Canards sauvages , et mangent comme eux les 
graines de joncs et d’autres herbes, les insectes, 
les crustacées, les grenouilles et les vermisseaux. 
Cet Oiseau prend ordinairement son vol le soir 
et même la nuit; il est irès-agile ét toujours en 
mouvement ; sa voix claire et sifflante que lon 
peut comparer au son aigu d’un fifre, distingue 
ce canard de tous les autres, dont la voix est 
enrouée et presque croassante. Mais sa voix, 
ainsi que celle de sa femelle, se perd pendant 
six mois de l’année. 


Esp. 10. Le CANARD Chipeau, Anas stre- 
pera, la tête finement mouchetée, et comme pi- 
quetée de brun noir et de blanc; la poitrine 
richement festonnée et écaillée ; le dos et les 
flancs tout vermiculés de ces deux couleurs ; le 
miroir des ailes formé par trois taches ou bandes, 
lune blanche, l’autre noire, la troisième d’un 
beau marron rougeâtre; le dessous de la queue 
noir, de même que le bec et les membranes qui 
engagent les doigts. 


Onone III, Oxs.ou Cananps. 155 


Le Chipeau ou le Ridenne. Buffon, t.9, p.187, 
pl. 12. PI. enlum. n.° 958. 


I habite les eaux douces de l'Europe, ainsi 
que celles de l'Asie septentrionale, pendant l'été. 
11 à vingt pouces ( 541 millim. ) de longueur. Le 
Chipeau est aussi habile à plonger qu’à nager, il 
sait éviter le coup de fusil en s’enfonçant dans 
l’eau au moment où il aperçoit le feu du bassinet; 
il paraît craintif et vole peu durant le jour; il se 
tient ordinairement caché pendant le jour, et ne 
cherche sa nourriture que de grand matin ou le 
soir, et même fort avant dans la nuit : elle con- 
siste en différentes espèces de plantes et de vers 
aquatiques. Sa voix ressemble fort à celle du 
Canard sauvage. Sa chaïr est bonne à manger. 
Le mâle est toujours plus gros et plus beau que 
la femelle. 


Esp. 11. Le CANARD Souchet, Anas cly- 
peata , la tête et la moitié supérieure du cou d’un 
beau vert; les couvertures supérieures des ailes 
d'un bleu cendré , les suivantes blanches : 
les dernières forment sur laile un miroir veri- 
bronzé; la poitrine et le bas du cou blancs; tout 
le dessous du corps d’un beau roux; le bec noir, 
épaté, arrondi et dilaté par le bout en manière 
de cuiller, garni sur les bords de dentelures 
alongées, fines, blanchâtres, semblables à des 
dents,de peigne; l'iris jaune. 


Le Souchet ou le Rouge. Buffon, tome 9, 


156 SECONDE PARTIE. 
page 191. PI. enlum. n.° 971, le mâles; et 972, 
la femelle. 

On le trouve dans presque toutes les parties 
de l'Europe, dans l'Amérique septentrionale jus- 
qu’à la Caroline, et en Asie jusqu’au Volga et la 
mer Caspienne. Il se nourrit de vermisseaux, 
d'insectes aquatiques, de crustacées qu’il attrape 
fort adroitement en volligeant sur l’eau. Au prin- 
temps il mange des grenouilles. Le Souchet arrive 
en France vers le mois de février. Il établit son 
nid dans de grosses toufles de joncs; la femelle 
y dépose dix à douze œufs d'un roux un peu 
pâle, elle les couve pendant vingt-quatre ou 
vingt-cinq jours; les petits naissent couverts 
d'un duvet gris tacheté. Cet Oiseau, triste et 
sauvage, s’accoutume difficilement à la domesti- 
cité. Il a un pied sept pouces (514 millim.) de 
longueur, et deux pieds six pouces (812 mill.) 
de vol ou d'envergure, Sa chair est tendre et 
succulente. | 


Esp. 12. Le CANARD à longue queue, Anas 
acuta, la tête de couleur marron; deux bandes 
blanches semblables à des rubans sur les côtés du 
cou qui est singulièrement long et très-menu ; 
les grandes couvertures des ailes marquées de 
larges raies noires de jayet et blanc de neige; le 
miroir des ailes d’un blanc moucheté; la queue 
légèrement étagée, noire et blanche, terminée 
par deux fileis étroits très-alongés ; le bec en 
partie bleuâtre; les pieds noirâtres. 


Onone IL Ores ou Cananps. 197 


Le Pilet ou Canard à longue queue. Buffon , 
tome 9, page 199, pl. 13. PI. enlum. n.0 254. 


On le trouve en Europe, en Amérique, et 
dans l'Asie septentrionale. C’est un Oiseau de 
passage qui parcourt les régions du Nord, non- 
seulement de notre continent, mais encore de 
FAmérique. Les climats les plus froids sont ceux 
qu'il préfère, et dans lesquels il fait sa ponte et 
élève sa famille. On le voit arriver en France au 
mois de novembre; il s’avance dans l'intérieur 
des terres; mais au mois de mars il regagne la 
mer pour se rendre dans des pays plus septen- 
trionaux. Sa chair est tendre et savoureuse. Les 
deux longs filets de sa queue lui ont fait donner 
le nom de Canard à longue queue. Cet Oiseau a 
deux pieds (650 millim.) de longueur, et deux 
pieds huit pouces ( 866 millim. ) de vol ou d’en- 
vergure. 


+ Esp. 13. Le CANARD de Miclon, Anas gla- 
cialis, la tête, le cou , jusqu’au haut de la poi- 
trine et du dos, de couleur blanche ; le ventre 
blanc; le reste du plumage noir aussi-bien que 
le bec; l'iris rouge; les pieds d’un rouge noi- 
râtre ; la queue terminée par deux longs brins 
( dans le mâle ). 


Le Canard à longue queue de Terre-Neuve. 
Buffon , tome 9, page 202. PI. enlum. n.° 1008, 
sous le nom de Canard de Miclon. 

On le trouve non-seulement à Terre-Neuve, 


158 SECONDE PARTIE. 


mais au Canada et à New-Yorck, pendant l'hiver; 
dans les hivers rigoureux il ‘avance en Europe, 
jusqu’au nord de l'Angleterre. Il se tient pendant 
l'été sur les côtes du Groënland et de la baie 
d'Hudson, où il niche au mois de juin. Sa ponte 
est de cinq œufs, de la grosseur et de la même 
forme de ceux d’une jeune poule, et d’un blanc 
bleuâtre. Son duvet le ‘dispute en beauté, en 
finesse et en élasticité, à celui de FÆrder. La 
taille de cet Oiseau est inférieure à celle du Ca- 
nard sauvage. Sa longueur totale est d'environ 
un pied dix pouces ( 595 millim. ) 


Esp. 14. Le CANARD Tadorne, Aras Ta- 
dorna, la tête et le cou, jusqu’à la moitié de sa 
longueur, d’un noir lustré de vert; le bas du cou 
entouré d’un collier blanc ; au-dessous une large 
zone de jaune-cannelle couvre la poitrine et forme 
une bandelette sur le dos; au-dessous de l’aile, 
de chaque côté du dos, règne une bande noire 
dans un fond blanc ; les grandes et les moyennes 
pennes de l'aile noires; les petites, noires, lui- 
santes et lustrées de vert; les pieds et leurs mem- 
branes couleur de chair; le bec rouge, garni à 
sa base d’un petit tubercule rougeâtre , terminé 
par un angle noir. 


Le Tadorne. Buffon, tome 9, p.205, pl. 14. 
PI. enlum. n.° 53. 


On le trouve dans les climats froids comme 
dans les pays tempérés de l'Europe, et même 


Onone III. Ores ou Cananps. 159 


jusqu'aux terres australes. C'est un oiseau voya- 
geur qui arrive en petit nombre, au printemps 
sur nos côles de l'Océan; il y niche et en repart 
à la fin de l'été, cependant il en reste pendant 
l'hiver. Il préfère les régions septentrionales, et 
fréquente les rivages de l'Angleterre, des Ar- 
cades, de l'Islande, du Kamtschatka, etc., et 
les derniers navigateurs l’ont rencontré à la côte 
de Diemen. Le Tadorne , oiseau purement aqua- 
tique, se gite dans un terrier comme le Renard, 
le Lapin, y fait sa couvée et y élève ses petits. 
Le Tadorne ne fait pas lui-même ce logement 
souterrain, mais il s’empare de celui que les 
lapins ont creusé dans les plaines de sable voi- 
sines de la mer. Il ne s'attache qu'aux terriers 
peu profonds, percés contre des monticules, et 
dont l'entrée regarde le midi. Le timide lapin 
n’oppose aucune résistance à l’envahissement de 
son domicile; il cède la place au Tadorne, etne 
le trouble jamais dans sa nouvelle possession, 
C'est d’après cette habitude naturelle que les an- 
ciens ont donné au Tadorne la dénomination 
d’Oie-renard, et les modernes celle de Canard- 
renard, de Canard-lapin. 

Les Tadornes ne font point de nid dans leurs 
trous ; la femelle dépose sur le sable nu ses œufs, 
au nombre de dix, douze ou quatorze, plus 
ronds que ceux de la Canne commune, et les en- 
veloppe d’un duvet blanc fort épais dont elle se 
dépouille. Les œufs sont fort bons à manger, et 


160  SEcoNDE PARTI:E. 


les Grecs leur donnaient le second rang, pour la 
délicatesse, après ceux du Paon. Cet oiseau est 
susceptible d’être élevé en domesticité comme le 
Canard; sa chair est, dit-on, un fort bon gibier. 
Le duvet du Tadorne est aussi fin et aussi doux 
que celui de l’Eider. Le Tadorne est un peu plus 
gros que le Canard domestique ; sa longueur to- 
tale est de deux pieds (650 millim. ), et son vol 
de trois pieds trois pouces ( 1 mètre 56 mill.} 


Esp. 15. Le CANARD Millouin, Anas ferina, 
la tête et une partie du cou d’un brun roux ou 
marron, coupé en rond au bas du cou, et suivi 
par du noir ou brun noirâtre au bas du cou, 
également coupé en rond au haut du dos et sur 
la poitrine; les ailes d’un gris teint de noirâtre 
et sans miroir ; le dos et les flancs joliment ou- 
vragés d’un liseré très-fin, qui court transversa- 
lement par petits zigzags noirs dans un fond gris 
de perle; les pieds couleur de plomb; les ongles 
noirâtres. 


Le Millouin. Buffon, tome 9, page 216. PI. 
enlum. n.° 803. | 

Cet Oiseau présente trois variétéS; savoir : 

1.0 Le Willouin noir, dont le nom vient de la 
teinte noirâtre répandue sur ses parties supé- 
rieures , et mêlée au cendré des inférieures. 

29 Le Millouin brun, dont le plumage est 
brun sur le corps. 

3,0 Le WMillouin à cou roux. 


On 


Onpne IL Oxes ou Cananps. 161 


On le trouve en Amérique , et dans le nord de 
l’Asie et de l’Europe, d’où il arrive dans nos 
contrées au mois d'octobre , en troupes de vingt 
à quarante, et en pelotons serrés, au lieu de 
former le triangle comme le Canard sauvage. W 
descend dans des pays plus méridionaux, et jus- 
qu'en Egypte. Il ne fréquente que les grands 
étangs ; il se nourrit de vers, de petits poissons 
et de crustacées. C’est Pate la plus nombreuse 
après celle du Canard sauvage dont il a à peu 
près les habitudes et la taille; mais sa tête est 
plus grosse, son corps plus court et plus arrondi, 
et sa démarche plus lourde. Son vol est plus ra- 
pide que, celui du Canard sauvage, et son cri 
ressemble plus au sifflement d’un gros serpent 
qu’à la voix d’un oiseau. Sa longueur totale est 
de dix-sept pouces ( 460 millim.), et son vol de 
deux pieds deux pouces et demi (717 mill.) 


Esp. 6} Le CANARD Millouinan , Anas 
Marila , la tête et le cou recouverts d’un grand 
domino noir à reflets vert-cuivreux, ouvragé 
d’une petite hachure noirâtre courant légèrement 
dans un fond gris de perle; le dos et le crou- 
pion ouvragés de même; la poitrine et le ventre 
du plus beau blanc; l'iris d’une vive couleur 
d’or ; le bec et les pieds bleus. 


Le Millouinan. Buffon, tome 9, page 221. 


PI. enlum, n.° 1002. 


On le trouve dans les régions septentrionales 
L 


162: SEconpe PARTIE. 

de l'Europe, de l'Asie. et de l'Amérique, mais 
toujours dans les pays froids, Ikserendsen troupes, 
au mois d'octobre, vers le Midi, sur les: côtes de 
l'Océan. Il se nourrit.de coquillages. Le nom de 
Millouinan donné à cet oiseau, indique ses rap- 
ports avec le Millouin. 


Esp: 17. Le CANARD Garrot, Anas Clan- 
gula, le plumage varié de noir et de blanc ;, la 
tête ornée de deux mouches blanches posées,au 
coin du bec; la queue et le dos noirs, ainsi que 
les grandes pennes des aïles, dont la plupart des 
couvertures sont blanches; le bas du cou avec tout 
le devant du corps d'un beau blanc; l'iris d’un 
jaune doré; les pieds très-courts , d’ un a gr 
sàtre. 


Le. Garrot. Aufon:, tome 9, pegac. 2224 PI. 
enlum. n.° 802. | 

On le trouve en Europe, dans l'Amérique 
septentrionale, depuis le New-Yorck jusqu’à la 
baie d'Hudson, et aux environs de la mer Cas- 
pienne. Il a un pied six pouces ( 487 millim.) de 
longueur, et deux pieds quatre pouces ( 758 m. } 
de vol ou d'envergure. Il fréquente particulière- ‘ 
ment la mer; il plonge et se tient sous l’eau avec 
la plus grande facilité pour y chercher les co- 
quillages, les petits poissons, les vers, les gre- 
nouilles, dont il se nourrit; il est extrêmement 
glouton. Son nid est façonné avec des herbes, et 
la ponte est de sept à dix œufs entièrement blancs. 
Sa chair est bonne à manger. 


Onone III. Ones ou Caxanps. 163 
Esp. 18. Le CANARD Morillon, Anas Fuli- 


gula , la tête, le cou , le dos, les aïles et la queue, 
noirs ; la poitrine, le ventre, et la tache ou mi- 
roir des aïles, de couleur blanche; le derrièré 
de la tête orné de plumes pendäntes qui se re- 
dressent en: panache; le bec d'un bleu clair; les 
iris jaunes ; les ongles noirs, 


Le Morillon. Buffon, tome 9» p.227, pl. 19. 
PI. enlum. n.° 1001. 


On le irouve en Francé pendant l'hiver , au 
nord de l'Europe et de l'Asie. H fréquente les 
eaux douces ét celles de la mer. Il plonge assez 
profondément, et fait sa pâturé de petits pois- 
sons , de crustacéés, de coquillages ou de graines 
d'herbes aquatiques, sur-tout de celles du jonc 
commun. On peut lélever en domésticité. Sa lon- 
gueur totale est. de quatorze pouces neuf lignes 
(390 millim.}, et son vol de vingt-ciiq poutes 
(677 mill. ) 


Esp. 19. Le CANARD à collier de Terre- 
Neuve, Anas histrionica , deûx bandelettes blan- 
ches liserées de noir, placées de chäque côté de 
la poitrine qui est gris de fer ; le ventre gris- 
brun; les flancs d’un roux vif; le miroir des 
ailes d’un bleu pourpré où couleur d'acier bruni; 
une mouche blanche derrière l'oreille ; lé cou 
orné d’än domino noir, bordé et coupé au bas 
par un-pétit ruban blanc; les pennes des ailes et 

L 2 


164 SECONDE PARTIE. 


de la queue brunes; le bec noirâtre; les pieds de 
couleur de plomb; les ongles gris. 


Le Canard à collier de Terre-Neuve. Buffon, 
tome 9, page 250. Pl. enlum. n.° 998, le mâle ; 4 
et 799, la femelle. 

On le trouvé dans les contrées boréales de 
l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique, où il fré- 
quente pendant l'été les lieux ombragés et les ri- 
vières ; en hiver les glaces le forcent de s’en 
éloigner; il se retire alors sur les côtes, et même 
gagne la haute mer. Il a la voix sonore , nage et 
plonge avec la plus grande facilité, vole très-vite 
et très-haut. I] se nourrit de coquillages , de frais 
de poissons et de larves de cousins. Il niche au 
bord de l'eau dans les broussailles. Sa‘taille égale 
celle du Canard siffleur. L'on assure que sa chair 
est préférable à celle du Canard sauvage. Sa lon- 
gueur totale est d'environ un É cinq pouces 


(460 millim. ). 
Esp. 20. Le CANARD Macreuse, Anas nigra, 


le corps entièrement noir; la base du bec, dans 
le mâle, gonflée, présentant deux tubercules de 
couleur rouge; les paupières jaunes; le reste du 
bec noir; lé Die et les son d’un brun noi- 
râtre. 


La Macreuse. Buffon tome 9, p. 234, pl. 16. 
PI. enlum. n.° 078. 

Elle habite de préférence les terres et les îles 
les plus septentrionales, d’où elle descend en 


Onone II. Ores où Cawanps. 165 


grand nombre le long des côtes de France , 
d'Ecosse et d'Angleterre. On la trouve en La- 
ponie, en Norwège, en Russie, en Sibérie, et 
dans les parties boréales de l'Amérique. Les côtes 
de Picardie sont pour ainsi dire couvertes de 
Macreuses pendant l'hiver, lorsque les vents du 
Nord et de Nord:Ouest y soufllent; elles dispa- 
raissent dès que le vent passe au Sud, et l’on n’en 
voit plus au printemps. Leur nourriture favorite 
consiste dans les coquillages qu’elles saisissent en 
plongeant profondément. Cet Oiseau vole pres- 
que toujours bas, et en rasant la surface de la 
mer; mais il nage avec beaucoup d’aisance et de 
vitesse. Sa taille est à peu près celle du Canard 
sauvage , mais elle est plus ramassée et plus 
courte, Les femelles ont le plumage moins foncé 
que les mâles; il est encore plus clair lorsqu'elles 
sont jeunes, et elles sont alors, connues sous le 
nom de Griseltes par les habitans de nos côtes de 
l'Océan. Cet oiseau a vingt pouces six lignes 
(554 mill.) de longueur, et six pieds six pouces 
(2 mèt. 111 mill.) de vol ou d'envergure. 


Esp. 21. Le CANARD double Macreuse, 
Anas fusca , le corps noir; une tache blanche à 
côté de l’œil; le miroir des ailes de couleur blan- 
che; les pieds et les doigts rouges en dehors, 
d’un jaune citron en dedans; les membranes qui 
engagent les doigts et les ongles, noires. 


D: 


166 SECONDE PARTIE. 


La double Macreuse. Buffon, tome 9, p. 242. 
PI. enlum., n.° 956. 


Cette espèce, dont les individus paraissent être 
beaucoup moins nombreux que ceux de la Ma- 
creuse, se trouve sur les côtes de France, d’An- 
gleterre, en Italie, en Suède, dans les mêmes 
contrées que la Macreuse , et voyage comme elle. 
Elle se nourrit de varecs et de coquillages. La 
femelle construit son nid avec des graminées. 
Elle pond quatre, six, huit ou dix œufs de cou- 
leur blanche. 


Esp. 22. La MACREUSE à large bec, Anas 
perspicillata, le bec large, aplati, bordé d’un 
trait orangé, qui, entourant les yeux, semble 
figurer des lunettes; le tubercule du bec jau- 
nâtre; le dessus et le derrière de la tête blancs; 
le bec et les pieds rouges ; la membrane qui en- 
gage les doigts d’un gris brun. 


La Macreuse à large bec. Buffon , t. 9, p.244. 
PI. enlum. n,° 995, sous le nom de Canard du 
Nord, appelé le Marchand. 

Cette Macreuse à large bec, qui se trouve plus 
communément à la baie d'Hudson, voyage comme 
les oiseaux de la même famille, c'est-à-dire, 
qu’elle quitte à l'automne les régions boréales 
pour passer l’hiver dans des pays moins froids. 
Elle aborde en hiver sur les côtes d'Angleterre, 
et s’abat dans les prairies, dont elle pait l'herbe. 
La ponte est de quatre à six œufs blancs. Cet 


Onpnrdil. Oxs ou Cananps. 167 


wiseau a un pied dix pouces six lignes (608 mill. ) 
de longueur. 


Esp. 23. Le CANARD Sarcelle, Anas Quer- 
quedula , le dessus de la tête noir, ainsi que la 
gorge; un long trait blanc prenant sur l'œil, se 
prolonge jusqu’au dessous de la nuque ; le devant 
du corps orné d’un beau plastron tissu de noir 
sur gris, et comme maillé par petits carrés 
tronqués ; des plumes longues et taillées en 
pointe couvrent le dos et rétombent sur laile 
en ruban bleu et noir; les couvertures des ailes 
ornées d’un petit miroir vert; les flancs et le 
croupion ornés de hachures , de gris noirâtre sur 
gris blanc; le bec noirâtre; les pieds, les doigts 
et les membranes gris de plomb; les ongles noirs. 


La Sarcelle commune. Buffon, t.9, p. 260, 
pl. 13; le mälesiet 18, la femelle. Pl.enlam.n.° 546. 

Elle habite les eaux douces de l'Asie et de l’Eu- 
rope septentrionale ; on la retrouve aussi en 
Amérique; elle fréquente l’hiverles contrées mé- 
Yidionales. ÆŒlle se nourrit principalement de 
graines de plantes aquatiques. Cet Oiseau vole 
par bandes dans le temps de ses voyages, mais 
sans garder, comme les Canards, d'ordre régu- 
lier. H prend son essor de dessus Peau, et s’en- 
vole avec beaucoup de légèreté. Cette Sarcelle 
m'est pas aussi commune en France que la petite. 
Sa longueur totale est de quinze pouces ( 406 
millimètres }, 


L 4 


168 SECONLE PARTLE. 
Esp..24. Le CANARD petite Sarcelle ; Anas 


Crecca, la tête d’un marron brun, etrayée d’un 
large trait de vert bordé de blanc, qui s'étend 
des yeux à locciput; la poitrine mouchetée de 
points noirâtres; le miroir des ailes de couleur 
verte ; les flancs rayés transversalement et en 
zigzags blanchâtres et noirâtres; les pieds, les 
doigts, les membranes, d’un gris cendré; le bec 
et les ongles noirs. 


La petite Sarcelle. Buffon, tome 9, page 265. 
PL enlum. n° 947. 


On la trouve en Europe, dans la mer Cas- 
pienne, jusqu’à la Chine et jusqu’à la Louisiane. 
Elle est d’une taille inférieure à celle de la Sar- 
celle proprement dite. Sa longueur totale est de 
quatorze pouces ( 379 mill.) Elle niche sur nos 
étangs, et reste dans le pays toute l'année "Elle 
se nourrit de plantes aquatiques, de cresson, de 
graines de jonc, et même de petits poissons. Elle 
a le vol très-prompt. Cet oiseau cache son nid 
parmi les grands joncs, et le construit de leurs 
tiges, de leurs moelles et de quantité de plumes. 
Ce nid, fait avec beaucoup de soin, est assez 
grand, et posé sur l’eau de manière qu'il hausse 
et baisse avec elle; la ponte, qui se fait dans le 
mois d'avril, est de dix et jusqu’à douze œufs, 
de la grosseur de ceux du pigeon : ils sont d’un 
blanc sale, avec de petites taches couleur de noi= 
sette. Sa chair est très-estimée. 


Onone III. Orrs ou Cananps. 169 
Esp. 25. Le CANARD Sarcelle d'été, Anas 


circia, tout le devant du corps d’un blanc lavé 
de jaunâtre, tacheté de noir à la poitrine et au 
bas-ventre; le miroir des ailes formé par une 
bande noire, avec des reflets d’un vert d’éme- 
raude et bordé de blanc ; tout le manteau cendré 
brun; le bec noir; la queue pointue; les pieds 
bleuâtres et leurs membranes noires. 


La Sarcélle d'été. Buffon, tome 9, page 268. 

Elle habite les étangs, les lacs et les rivières 
d'Europe. Elle arrive dans nos contrées vers les 
premiers jours de mars. Elle établit son nid dans 
de grosses touffes de joncs ou d'herbe fort serrée, 
et un peu élevé au-dessus du niveau du marais; 
elle en tapisse le fond ayee des herbes sèches. La 
femelle y dépose de diff à quatorze œufs d’un 
blanc sale , et presque aussi gros que les premiers 
œufs des jeunes poules. Le temps de l’incubation 
est de vingt à vingi-trois jours. Cet Oiseau est 
sensible au froid et s’apprivoise facilement. Il a 
treize pouces (352 millim.) de longueur. 


Esp. 26. Le CANARD Sarcelle de Féroé, 
Anas hyemalis, tout le plumage d’un gris blanc, 
uniforme sur le devant du corps, du cou et de la 
tête; tout le manteau, avec le dessus de la tête 
et du cou, d’un noirâtre mat et sans reflet; la 
queue taillée en forme de coin; les deux plumes 
intermédiaires plus longues; le bec noirâtre; les 
pieds et les membranes brunâtres. 


170  SEzconne Panrix. 


La Sarcelle de Féroé. Buffon , tome g, p. 278. 
Pi. enlum. n.° 999. 

On la trouve dans le nord de l'Europe , de 
l'Asie et de l'Amérique. C’est un oïseau de pas- 
sage, qui se rend l'hiver dans les contrées plus 
méridionales. Il nage et plonge avec la plus 
grande facilité. T se nourrit de petits coquillages ; 
il est de la grandeur du Canard sifieur. La fe- 
melle pond sur les bords de la mer, «entre des 
graminées , quatre ou cinq œufs d’un blanc 
bleuâtre, semblables à des œufs de poule, etelle 
les recouvre d’un duvet très-fin qu’elle s’arrache 
de la poitrine, Cette Sarcelle a seize pouces trois 
lignes ( 439 millim.) de longueur, et deux pieds 
(650 millim.) de vol ou d’envergure. 


Ogs. Il semble qu'on pourrait diviser le genre 
nombreux des Canards , qui comprend un très-grand 
nombre d'espèces, en quatre Familles établies sur la 

-grandeur des individus ; savoir : 1.° les très-grandes 
espèces, ou les Cygnes ; 2.° les grandes espèces , ou 
les Oies ; 3.° les espèces moyennes, ou les Canards ; 
4.9 les petites espèces , ou les Sarcelles. 

On pourrait diviser les Oies en deux sections ; 
savoir : les Oies-Crgnes, ou Oies à cou très-alongé ; 
2.9 En Oies proprement dites, ou à cou gros et rac- 
courci, approchant de celui de l'Oie commune. 

La famille des Canards offrirait également deux 
divisions prises de la forme du corps alongé ou 
raccourci : la longueur de la queue, la huppe , four- 
niraient des sous-divisions avantageuses pour la clas- 
sification des espèces. 


Onone HI. Ors-ou Canarps. 171 


GENRE 68. 


HARIE, MERGUS. Bec étroit, à peu 
près cylindrique , droit jusqu’à la pointe, 
garni sur les bords de dentelures dirigées en 
arrière , terminé par une pointe crochue et 
fléchie en manière d’ongle courbé d'une 
substance dure et gornée. 

Narines petites, ovales, placées vers le 
milieu du bec. 

Langue hérissée de papilles dures et tour- 
nées en arrière. 

Queue composée de seize, dix-huit ou 
vingt pennes. 

Jambes avancées vers le milieu du corps, 
hors de l'abdomen , plus courtes que le corps 
dont la position est horizontale ou oblique. 

Pieds palmés ; à quatre Doigts : trois anté- 
rieurs engagés dans une membrane entière ; 
l'intermédiaire plus court que les latéraux ; 
un postérieur dégagé, 


Espèce 1. Le HARLE commun, Wergus Mer- 
ganser , la tète ornée d'une huppe composée de 
plumes fines, soyeuses, longues, relevées en hé- 
risson FRS la nuque jusque sur le front ; le 
devant du corps lavé de jaune pâle ; le dos noir 
sur le haut et sur les grandes pennes des ailes, 


172 SECONDE ParrTie. 


blanc sur les moyennes et la plupart des couver- 
tures, et joliment liseré de gris sur blanc au 
croupion; la queue grise; les yeux, les pieds et 
une partie du bec, rouges. 


Le Harle. Buffon, iome 8, page 267, pl. 23. 
PI. enlum. n.° 951, le mâle; et 953, la femelle. 

On le trouve en France, en Angleterre, en 
Norwége, en Islande et au Groënland; il est 
connu dans l'Amérique sept@ntrionale jusqu’à la 
Louisiane, et est très-commun dans l’état de 
New-Yorck pendant l'automne et l'hiver. Il se 
nourrit principalement de poissons; sa chair est 
sèche et mauvaise à manger. Il nage tout le corps 
submergé et la tête seule hors de l’eau ; il plonge 
profondément, vit long-temps sous l’eau , et par- 
court un grand espace avant de reparaitre. Quoi- 
qu’il ait les ailes courtes, son vol est rapide, et 
le plus souvent il file au-dessus de l’eau. Selon 
les uns il établit son nid sur les arbres ou dans 
les rochers, et selon quelques autres il niche au 
rivage, et ne quitte pas les eaux. Sa ponte est, 
dit-on, de quatorze œufs. Le Harle est d’une 
grosseur intermédiaire entre le Canard et FOre. 
Il a deux pieds deux pouces ( 704 mill.) de lon- 
sueur. Dans le genre du Harle, la femelle est 


5 
constamment plus pelite que le mâle. 


Esp. 2. Le HARLE huppé, Wergus serrator, 
la tête ornée d’une huppe pendante, formée par 
des brins fins et longs, dirigés de l’occiput en 


One IL. O1xs ou Cananps. 193 


arrière ; la tête, le haut du cou et la gorge, 
d’un noir violet, changeantien vert doré ; la poi= 
trine d’un roux varié de blanc; le dos noir; le 
croupion et les flancs rayés en zigzags de brun, 
de gris blanc et de cendré; les ailes variées de 
noir, de brun , de blanc et de cendré; le bec rou- 
geâtre au- ui von rouge en dessous, ainsi que 
les pieds. 


Le HARLE trop Puf tome 8, p. 273. 
PI. enlum.mn.° 207, le mâle. 


* Cette espèce présente plusieurs variétés, 

Cet Oiseau, très-commun sur les lagunes de 
Venise, se trouve en Danemarck ; en Me 
en Hlecties en Silésie, en Due: On le trouve 
au Groënland pendant l'été ; il fréquente l'ile de 
Terre-Neuve, et paraît à la baie d'Hudson en 
grand nombre , vole par troupes, et plonge avec 
beaucoup de facilité. Il établit son. nid dans les 
marais , sur les mottes de terre qui s'élèvent au- 
dessus de l’eau, et le construit avec des grami- 
nées et des plumes. La feméllé pond de huit à 
treize œufs, semblables en “és aux œufs du 


mr ré 
Esp. 3. Le HARLE Piette de Drgus HIER 


la tête ornée d’une huppe composée de plumes 
longues, eflées, blanches et noires; un demi- 
collier noir sur le haut du cou; Île corps varié de 
blanc et de noir ; le. croupion et la queue cen- 
drés; le bec noir; les pieds d’un gris bleuâtre. 


174 Séconpe Pantrre. 

La Pietle ou le petit Harle huppé. Buffon, 
tome 8, page 275, pl. 24. PL énlum. n.0 449, le 
mâle ; ét 450, la femelle. 


On la trouve en France, en Italie, en Alle- 
magne, en Islande, et dans l'Amérique septen- 
trionale. C’est un oiseau de passage, à plumage 
pie, auquel on à donné quelquefois le nom de 
Religieuse. Elle est aussi fort connue sous le nom 
de Pielte, sur les rivières d’Areet de Somme en 
Picardie. Sa taille surpasse celle-de la Sarcelle ; 
sa longueur est de quinze à seize pouces (406 à 
433 millim. ). 


Esp. 4. Le HAREE étoilé, WMergus minufus, 
le dessus de la tête d’un rouge bai; le dessus du 
corps ou le manteau d’un brun noirâtre; tout le 
devant du corps blanc ; l'aile mi-partie de blanc et 
de noir; la queue étagée, d’un brun noirâtre; 
le bec et les pieds noirs. 

Le Harle étoilé. Buffon, tome 8, page ÉrerS 


On le trouve. en! Europe. Il porte en Suisse Le 
nom de Canarddes.glaces,, parce qu’il ne paraît 
sur les lacs qu’un peu avant le grand froid qui 
vient les glacer. Il est de la grosseur de la Sar- 
celle ; sa LE est de seize pouces (433 milli- 
mètres). 


Os. Ce Harle est appelé étoilé, à cause d’une 
tache blanche figurée en étoile, et située au-dessous 
d'une tache noire qui lui te les yeux. 


Onpne ll, Oues ou Cananps. 175 


GENRE 69. 


PINGOUIN, ALCA: Bec court, fort, 
gros, sans dentelures , aplati sur les côtés , 
plus long qu’épais dans les Pingouins, aussi 
épais que long dans les Macareux , marqué 
le plus: souvent par des sillons ou cannelures 
transverses, :: Mandibule inférieure bossuée 
vers la base. | 

Narines linéaires , petites, situées à côté 
de l'ouverture du bec. 

Queue composée de douze ou seize pennes 
dans les Pingouins ; de seize ne dans les 
Macareux. ' 

Jambes placées tout-à-fait à l'arrière du 
ventre, près de l'anus, et cachées dans 
l'abdomen , plus courtes que le corps qui est 
dans une position verticale ou perpendi- 
culaire. : 

Pieds palmés , à trois Doigts antérieurs 
engagés dans une membrane entière:,.sans 
doigt postérieur. 


* L Bec aussi épais que long. 


Les MacAREU x. 
Espèce 1. Le PINGOUIN Macareux, Alca 


Arctica , le bec rouge à la pointe, comprimé et 


176 SEconDEe ParTie. 


cannelé transversalement par trois ou quatre 
petits sillons ; la tête, le cou, le dos, les ailes et 
la queue, noirs; les joues, les côtés de la tête, 
le dessous de la gorge, cendrés; le dessous du 
corps blanc ; les pieds orangés. 


Le Macareux. Buffon, tome 0, pl 358, pl. 26. 
PI. enlum. n.° 275. 

Cet Oiseau habite les îles et les pointes les plus 
septentrionales de l'Europe et de l'Asie. On le 
trouve au Groënland , ainsi qu’au Kamtschatka, à 
la Caroline , aux Arcades et autres îles voisines de 
Ecosse; on le retrouve aussi surinos côtes, à 
Belle-Ile, dans.le golfe de Gascogne. ILest plus 
petit que le Guillemot; il a un pied.(°325 mill.) 
de longueur. Il se nourrit de langoustes, de che- 
vréttes, d'étoiles, d’araignées*de mer , de divers 
petits poissons et de coquillages qu'il saisit en 
plongeant dans l’eau, sous laquelle il se retire 
volontiers, et qui lui sert d’abri dans le danger. 
Cet Oiseau ne fait point de nid. La femelle pond 
sur la terre nue et dans des irous qu’elle sait 
creuser et agrandir, un œuf très-gros , fort pointu 
par le bout, et dé couleur grise-roussâtre. Sa 
chair est d’un goût rance. Les-habitans des iles 
Kuriles, et des autres situées entre celles-là et 
PAmérique, se font des ornemens de son bec; 
les insulaires de Donasaschka , dans la mer du 
Sud, se vétissent de sa peau. 


Esp. 


Onpre IIL Orxs où Cananps. 177 
* IL. Bec plus long qu'épais. 
Les PINGOUINS. 
Esp. 2. Le PINGOUIN Torda, Alca Torda, 


le bec noir, tranchant par les bords, très-aplati 
par les côtés qui sont cannelés de trois sillons, 
dont celui du milieu est blanc; la tête, le cou et 
tout le dessus du corps noirs ; le dessous du corps 
entièrement blanc ; un pelit trait de blanc se 
trace du bec à l'œil, ét un autre semblable trait 
traverse obliquement l'aile ; les pieds, les mem- 
branes et les ongles noirs. 

Le Pingouin. Buffon, tome 9, p. 300, pl. 27, 
le mâle; et 28, la femelle. PI. enlum. n.°5 1003, 
le mâle; et 1004, la femelle. 

On le trouve également dans les parties sep- 
tentrionales de l'Amérique et de l’Europe. Il est 
un peu moins gros que le Canard domestique ; sa 
longueur est de quatorze pouces trois lignes 
(385 millim. ). I vient nicher aux iles de Féroé, 
le long de la côte occidentale d'Angleterre , et 
jusqu’à l'ile de Wight, où il grossit la foule de 
ces oiseaux de mer qui peuplent ces grands ro- 
chers que les anglaïs ont appelés les Aiguilles. On 
assure que cet oiseau ne pond qu'un œuf très- 
gros en proportion de sa taille, d’un brun blan- 
châtre. On ignore encore dans quel asile les Pin- 
gouins, et particulièrement celui-ci, passent 
Fhiver. , 

Esp. 3. Le PINGOUIN sans ailes, Æ/ca im- 

M 


178 SECONDE PARTIE. 


pennis, le bec noirâtre, aplati sur les côtés et 
creusé d’entaillures, avec huit sillons sur la partie 
supérieure, et onze sur l'inférieure; la tête, le 
cou, le dos et le dessus de la queue, d’un beau 
noir; une grande tache blanche ovale entre le 
bec et l'œil; les ailes très-courtes et inutiles pour 
le vol; les pieds, les membranes et les ongles 
noirs. 


Le grand Pingouin. Buffon, tome 9, p. 393, 
pl. 29. PI. enlum. n.° 367. 

Cet Oiseau, dont l’espèce paraît peu nom- 
breuse, ne se montre que rarement sur les côtes 
de Norwége. Il ne vient pas tous les ans vi- 
siter les îles de Féroé , et ne descend guère 
plus au Sud dans nos mers d'Europe; du reste, 
on ignore dans quelle plage il se retire pour 
nicher. Ce Pingouin, qui ne marche guère plus 
qu'il ne vole, demeure toujours sur l’eau , à l’ex- 
ception du temps de la ponte et de la nichée. Il 
est presque aussi gros qu’une Oie ; sa longueur 
est environ de deux pieds ( 650 millim. ) 


Esp. 4. Le PINGOUIN Pie, Alca Pica, le 
bec comprimé, marqué d’un seul sillon ; tout le 
dessus du corps noir, le dessous blanc; les ailes 
et la queue noires; les pieds, les membranes et 
les ongles noirâtres. 


Le petit Pingouin ou le Plongeon de mer dg 
Belon. Buffon, tome 9, page 396. 
Il habite les mers de l'Europe septentrionale, 


Onone I]. Orrs ou Cananps. 179 


et selon Pelon, sur la mer de Crète. Il à quinze 
pouces ( 406 millim.}) de longueur. Il se nourrit 
de chevrettes, d'insectes et de vers marins. Il 
vole en troupes, cherche sa nourriture sur la côte 
pendant le jour, mais se tient à la mer pendant 
la nuit. Les Groënlandais se nourrissent de sa 
chair et se revètent de sa peau. 


GENRE *, 


MANCHOT, 4APTENODYT A.Bec droit, 
lisse , légèrement comprimé , comme en 
couteau : Mandibule supérieure plus longue, 
sillonnée de cannelures obliques : Mandibule 
inférieure tronquée à la pointe. 

Narines linéaires , placées à peu près sur le 
milieu du bec. 

Langue couverte de pointes recourbées en 
arrière. 

Ailes en -forme de nageoires, dénuées de 
grandes pennes. 

Queue composée de vingt-deux pennes, 
roides, larges, et à peine barbues. 

Jambes placées tout-à-fait à l'arrière du 
ventre , près de l'anus , cachées dans l’abdo- 
men , et plus courtes que le corps qui est 
dans une position verticale ou perpendi- 
culaire. 

Pieds palmés , à quatre Doigts ; trois an- 

M 2 


180 SEcOoNDE PARTIE. 


térieurs engagés dans une membrane en- 
tière ; un postérieur dégagé. 


Os. On a donné indistinctement le nom de Pin- 
gouin , Pinguin, à deux Familles d'Oiseaux , dont 
l’une (les Manchots ) habite les mers du Sud, l’autre 
(les Pingouins ) ne se trouve que dans les mers du 
Nord. Ils ont les uns et les autres les mêmes habitudes, 
mais ils différent par quelques caractères physiques. 
Les Manchots ont quatre doigts, et les Pingouins 
trois doigts sans vestige de doigt postérieur. Les pre- 
miers ont les moignons des aïles étendus en nageoires 
par une membrane , et couverts de plumales placées 
si près les unes des autres, qu’elles ressemblent à des 
écailles ; les seconds ont des aïles très-petites, cou- 
vertes de véritables plumes , maïs si courtes, qu’elles 
ne peuvent servir pour le vol. Le bec des Pingouins 
est aplati , sillonné de cannelures par les côtés, et 
relevé en lame verticale ; celui des Manchots au con- 
traire est cylindrique , effilé et pointu. Enfin le corps 
des Pingouïns est revêtu de véritables plumes courtes 
à la vérité, mais qui offrent l'apparence de la plume, 
au lieu que celui des Hanchots est revêtu d’un duvet 
pressé , offrant toute l'apparence d'un poil serré et 
ras, sortant par pinceaux courts de petits tuyaux lui- 
sans , et qui forment comme une côte ‘de maille, 
impénétrable à l’eau. C’est donc aux Manchots qu'on 
peut spécialement donner le nom d'Oiseaux sans 
ailes ; et même en s’en tenant au premier coup d'œil, 
on pourrait aussi les appeler Oiseaux sans plumes. 

Les Pingouins et les Manchots habitent les mers 
glaciales ; ils sont privés de la faculté de voler ; les 
Pingouins peuvent tout au plus voleter. Les uns et 


Onone II. Ores ou Cananps. 181 


les autres ont une grande analogie dans leur démarche 
et leur naturel. D'après la position de leurs jambes 
placées tout-à-fait à l'arrière du ventre, près de l'anus, 
ils se tiennent droits dans une situation perpendicu- 
laire, de même que les Macareux. Les Manchots se 
tiennent assis sur leur croupion, et se terrent dans des 
tanières comme certains quadrupèdes. Le genre des 
Manchots ne renferme aucune espèce européenne. 


GENRE 70. 


PÉTREL, PROCELLARIA. Bec sans 
dentelures , légèrement aplati par les côtés : 
Mandibule supérieure recourbée en croc ; 
la pointe de l’inférieure creusée en gouttière, 
et comme tronquée en manière de cuiller 
( dans les Pétrels ) : la pointe de chaque 
Mandibule aiguë, recourbée en crochet (dans 
les Pétrels-pufjins ). 

Narines situées sur la base du bec, com- 
posées de deux petits tuyaux , qui, par leur 
forme , présentent un cylindre tronqué ( dans 
les Pétrels ), distinctes dans les Pétrels- 
puffins. 

Queue composée de. douze à quatorze 
pennes. 

Jambes avancées vers le milieu du corps 


et hors de l'abdomen, plus courtes que le 
M 3 


182 SECONDE PARTIE. 


corps dont la position est horizontale ou 
oblique. 

Pieds palmés , à trois Doigts antérieurs en- 
gagés dans une membrane entière : les deux 
doigts latéraux portent un rebord à leur 
partie extérieure : le postérieur n’est qu'un 
petit ergot ou éperon , sortant immédiate- 
ment du talon , sans articulation ni phalange. 


Os. Les espèces de ce Genre sont divisées en deux 
Tribus ; savoir : les Pérrezs proprement dits, et les 
Pérrecs-PurFINS. Tous ces oiseaux ont le même ins- 
ünct, les mêmes babitudes , n’habitent la terre que la 
nuit et dans le temps des couvées , s’enfoncent dans 
des trous de rochers , se cachent sous terre, y placent 
leur nid, et font entendre du fond de €es trous leur 
voix désagréable , que l’on prendrait le plus souvent 
pour le croassement d’une grenouille. Ils nourrissent 
et engraissent leurs petits en leur dégorgeant dans le 
bec la substance à demi-digérée , et déjà réduite en 
huile , des poissons qui paraissent être leur unique 
nourriture. Si on les attaque dans leur retraite, ou si 
on veut leur enlever leurs petits, la peur ou l'espoir 
de se défendre, leur fait lancer aux yeux des chasseurs , 
Fhuile dont leur estomac est rempli ; et comme leurs 
nids sont placés sur des rochers très-élevés et très- 
escarpés , l'ignorance de ce fait a coûté la vie à quel- 
ques observateurs qui, aveuglés par cette huile, se 
sont laissé tomber dans les précipices ou dans la mer. 

De tous les oiseaux qui fréquentent les hautes mers, 
les Pétrels et les Puffins sont les plus hardis à se por- 
ter au loin , à s’écarter , et même à s’égarer sur le 


Onore III. Orrs ou Cananps. 183 


vaste océan : mouvement des flots , agitation des 
vents , orages , tempêtes , rien ne peut arrêter leur 
audace et leur confiance. Les navigateurs les ont ren- 
contrés soit du côté des pôles, soit dans les autres 
zones ; par-tout ils les ont vus se jouer avec sécurité 
sur la mer, et braver ses fureurs. 

Pourvus de longues ailes, muuis de pieds palmés, 
les Pétrels ajoutent à l’aisance , à la légèreté du vol, 
la singulière faculté de marcher sur l’eau et même d’y 
courir , en frappant de leurs pieds avec une extrême 
vitesse la surface des ondes. C’est de cette marche sur 
l'eau que vient le nom de Pétrel , formé de peter ou 
peterril que les matelots anglais ont imposé à ces 
oiseaux , en les voyant courir sur la mer, comme 
l’apôtre Saint Pierre y marchait. 


GENRE 71. 


ALBATROS , DIOMEDEA. Bec droit, 
comprimé sur les côtés : l'extrémité de la 
Mandibule supérieure recourbée en croc, 
celle de l’inférieure creusée en gouttière , et 
comme tronquée. 

Narines ouvertes en forme de petits rou- 
leaux ou étuis couchés vers la racine du bec, 
dans uné rainure qui de chaque côté le sil- 
lonne dans toute sa longueur. 

Langue petite, occupant la moitié de la 
longueur du bec. 

Queue composée de . . « . pennes. 

M 4 


184 SECONDE PARTIE. 


… Jambes avancées vers le milieu du corps et 
hors de l'abdomen, plus courtes que le corps 
dont la position est horizontale ou oblique. 

Pieds palmés, à trois Doigts antérieurs 
engagés dans une membrane entière , sans 
Doigt postérieur. 

Os. L’Albatros est le plus gros des Oiseaux d’eau, 
sans en excepter le Cygne. Sa très-forte corpulence 
Jui a fait donner, par les navigateurs, le nom de 
Mouton du cap, parce qu'en effet il est presque de la 
grosseur d’un mouton. Il a près de trois pieds (974 m.) 


de longueur, et au moins dix pieds ( 3 mèt. 248 mill. } 
de vol ou d'envergure. 


GENRE 72. 


= 


PÉLICAN , PELELANUS. Bec long , 
droit , aplati, horizontal dans les Pélicans, 
presque cylindrique dans :les Cormorans , 
conique dans les Fous, erochu ou recourbé 
vers le bout, terminé par un onglet. 

Narines placées dans un sillon situé sur 
les côtés du bec , peu apparentes ou presque 
invisibles dans le plus grand nombre des 
espèces classées dans ce genre. 

Face nue ou dénuée de plumes , et seu- 
lement couverte d’une peau nue dans la plu- 
part des espèces. 


[2 


Onpne IIL Orrs ou Cawanps. 185 


+ :Poche membraneuse sous la gorge. 

. Queue composée de dix , douze , quatorze 
ou vingt pennes selon les espèces. 

. Jambes avancées vers le milieu du corps 
et hors de l'abdomen , plus courtes que le 
corps qui est dans une position horizontale 
ou oblique. 

Pieds palmés, à quatre Doigts engagés 
dans une membrane entière. 


* I. Bec sans dentelures. 


Espèce 1. Le PÉLICAN Onocrotale, Peleca- 
nus Onocrotalus , le corps blanc; une poche 
membraneuse en forme de sac-sous la gorge; les 
grandes pennes des ailes noires; les pieds de 
couleur plombée, 


Le Pélican. Buffon, tome 8, p. 282, pl. 25. 
PI. enlum. n.° 87. 

Cet Oiseau, sans être tout-à-fait étranger à 
nos contrées, y est pourtant assez rare, On le 
trouve dans les provinces méridionales qu’arrose 
le Danube, assez fréquemment sur les lacs de la 
Pussie rouge et de la Lithuanie, dans le nord 
de l'Amérique jusqu’à la baie d'Hudson, et dans 
le Sud jusqu'aux terres Australes. En général le 
Pélican parait appartenir spécialementaux climats 
plus chauds que froids. On le trouve également 
en Italie, dans l'Asie mineure, dans la Grèce et 


186 SECONDE PARTIE. 


dans plusieurs endroits de la mer Méditerranée, 
et en plus grand nombre dans les contrées méri- 
dionales du nouveau continent. Cet Oiseau , aussi 
vorace que grand dévastateur, engloutit dans 
une seule pêche autant de poissons qu'il en fau- 
drait pour le repas de six hommes. Il avale aisé- 
ment un poisson de sept à huit livres. En capti- 
vité, 1} mange les rats et d’autres petits animaux. 
La poche membraneuse qui pend au-dessous de 
la mandibule inférieure, peut contenir plus de 
vingt pintes de liquide ( 18 lit. 626 millilit.) Cet 
Oiseau place son nid au bord des eaux; il le pose 
à plate terre, et le garnit intérieurement d'herbes 
molles. La femelle pond cinq œufs de couleur 
blanchôtre , et semblables aux œufs de Cygne. 
Cet Oiseau parait susceptible de quelque éduca-. 
tion ; il n’a rien de farouche, et s’habitue volon- 
tiers avec l’homme. Le Pélican égale le Cygne en 
grosseur, mais ses ailes ont beaucoup plus d’en- 
vergure. Îl a cinq pieds deux pouces neuf lignes 
( x mèt. 698 mill.) de longueur, et onze pieds 
(3 mèt. 573 millim.) de vol ou d’envergure. 


Esp. 2. Le PÉLICAN Cormoran, Pelecanus 
Carbo, tout le plumage d’un noir lustré de vert; 
le dessus de la tête orné de brins blancs pareils à 
des soies, formant une espèce de huppe; une 
peau nue sous le bec; la gorge blanche; la queue 
étagée, composée de quatorze pennes roides, 
arrondies; les pieds, les membranes et les ongles 
d’un beau noir. 


Onone II, Ores ou Caranps. 187 


* Le Cormoran. Buffon, tome 8, p. 310, pl. 26. 
PI. enlum. n.° 927. 


On le trouve sur toutes les mers, dans les pa- 
rages les plus éloignés, aux Philippines, à la 
nouvelle Hollande, et jusqu’à la nouvelle Zé- 
lande, au Sénégal, au Cap de Bonne-Espérance ; 
et ce qu'il y a de singulier dans sa nature, c’est 
qu’il supporte également les chaleurs de ce der- 
nier climat et les frimats de la Sibérie. Le Cor- 
moran est d’une telle adresse à pêcher et d’une si 
grande voracité, que quand il se jette sur un 
étang il y fait plus de dégâts qu’une troupe en- 
tière d’autres oiseaux pêcheurs; heureusement il 
se tient presque toujours au bord de la mer. Il 
est rare de le trouver dans les contrées qui en 
sont éloignées. Il niche sur les arbres élevés ; la 
femelle pond trois œufs , de la grosseur de ceux 
de l'Ore. Dans quelques pays, comme à la Chine, 
et autrefois en Angleterre, on a su mettre à 
profit le talent du Cormoran pour la pêche, et 
en faire pour ainsi dire un pêcheur domestique, 
en lui bouchant d’un anneau le bas du cou pour 
l'empêècher d’avaler sa proie, et l’accoutumant à 
revenir à son maitre en rapportant le poisson 
qu'il tient dans son bec. La longueur totale de 
cet Oiseau est de plus de deux pieds et demi (812 
millimètres ). 


Esp. 3. Le PÉLICAN petit Cormoran, Pele- 
canus Graculus, le corps noirâtre en dessus, brun 


” 


188 SECONDE PARTIE. 


en dessous; la queue composée de douze pennes 
arrondies. 


Le petit Cormoran ou le Nigaud. Buffon, t.8, 
page 310. 

Cette espèce, aussi répandue que la première, 
se trouve sur-tout dans'les iles et les extrémités 
des continens austraux. On en voit en assez grand 
nombre sur les côtes d'Angleterre, d'Irlande, de 
Suède, de Norwége, d'Islande, de Hollande. 
Ce petit Cormoran a les mêmes habitudes natu- 
relles que le grand, auquel il ressemble en gé- 
néral par la figure et les couleurs. Comme lui, le 
Nigaud niche sur les arbres; ses œufs sont longs 
et de couleur blanche. Il nage le corps plongé et 
la tête seule hors de l’eau; il évite le coup de 
fusil, en enfonçant la tête à l'instant qu'il voit 
le feu. La longueur totale de cet Oiseau est de 
deux pieds trois pouces ( 731 millimètres ). 


Esp. 4. Le PÉLICAN huppé, Pelecanus cris- 
latus , le corps d’un vert luisant en dessus : le 
bec et Les pieds d’une couleur obscure ; le sommet 
de la tête orné d’une huppe. 


On le trouve en Angleterre, en Norwége, en 
Islande, au Groënland, Il est un peu plus petit 
que le précédent. 


Onpne III. Orrs ou Cananps. 189 


* IL Bec dentelé, légèrement recourbé à la 
pointe. 


Ongle du Doigt du milieu dentelé intérieurement. 
Les Fous. 


Esp. 5. Le PÉLICAN Fou commun, Peléca- 
nus Sula, le ventre blanc; tout le reste du plu- 
mage d’un cendré brun; la peau nue qui entoure 
les yeux, jaune, ainsi que la base du bec dont la 
pointe est brune ; les pieds d’un jaune pâle. 


Le Fou commun. Buffon, tome 8, page 368, 

pl. 29. 

On le trouve aux Antilles, à la Caroline, à la 
nouvelle Espagne, sur les côtes du Brésil, aux 
îles Bahama , où l’on assure qu’il pond tous les 
mois de l’année deux ou irois œufs, ou quelque- 
fois un seul, sur la roche toute nue. Sa chair est 
noire et sent le marécage. Cet Oiseau est d’une 
taille moyenne, entre celle du Canard et de 
l'Oce ; sa longueur est de deux pieds cinq pouces 
(785 millimètres). . 


Esp. 6. Le PÉLICAN Fou blanc, Pelecanus 
piscator , le plumage blanc; les pennes des ailes 
et une partie de leurs couvertures, brunes; la 
peau nue qui entoure les yeux de couleur rouge, 
de même que le bec et les pieds; les pennes de la 
queue qui est étagée , taillées en forme de coin. 


Le Fou blanc. Buffon, tome 8, page 371. 


190 SECONDE PARTIE. 


On le trouve aux mêmes lieux que le Fou 
commun. 1] est de la grosseur du Canard sau- 
vage ; il a deux pieds sept pouces ( 839 mill.) de 
longueur. 


Esp. 7. Le PÉLICAN Fou de Bassan, Pele- 
canus Bassanus , le plumage blanc; Jes grandes 
pennes des ailes brunes ou noirâtres; la peau 
nue qui entoure les yeux d’un beau bleu , ainsi 
que le bec; les pennes de la queue qui est éta- 
gée , taillées en forme de coin; les pieds bruns. 


Le Fou de Bassan. Buffon, tome 8, page 376. 
PI. enlum. 278. 

On le irouve à l'ile de Bassan, aux îles de 
Féroé, à l'ile d’Alise , et dans les autres iles Hé- 
brides; il se montre encore en Islande, en Nor- 
wége, à la Caroline, à Terre-Neuve, il s'avance 
même jusqu’au Groënland. Il se nourrit de pois- 
sons, principalement de harengs, dont sa chair 
retient le goût. Il niche à l'ile de Bassan, dans 
des trous de rochers, où il ne pond qu’un œuf, 
Il quitte le nord en automne, et passe Fhiver 
dans le midi. Cet Oiseau est de la grosseur de 
l’Oie ; sa longueur est de deux pieds onze pouces 
(947 mill. ), et son envergure de cinq pieds trois 
pouces ( r mètre 705 millimètres ). 


GENRE 93. 


ANHINGA , PLOTUS. Bec droit, effilé, 


One III. Orxs ou Cananps. 191 


pointu, barbelé à la pointe par de petites 
dentelures rebroussées en arrière. 

Les ouvertures des Narines en fente, 
placées à la base du bec. 

Face et Menton nus ou dégarnis de 
plumes. 

Queue composée de douze pennes. 

Jambes avancées vers le milieu du corps 
et hors de l'abdomen , plus courtes que le 
corps dont la ces est horizontale ou 
oblique. 

Pieds palmés à quatre Doigts engagés 
dans une membrane entière. 

Ongle du doigt intermédiaire dentelé sur 
le côté interne. 

Os. Le genre des Anhingas ne présente aucune 
espèce européenne. Ces oïseaux ont la tête petite, 
effilée , le cou grêle , excessivement alongé : au pre- 
mier aspect , ils présentent l'apparence d’un serpent 
enté sur le corps d’un oiseau. On les trouve dans les 
pays les plus chauds et les plus abondamment arrosés 
des deux continens. Ils fréquentent les eaux douces, 
et se nourrissent spécialement de poissons qu'ils pê- 
chent avec la plus grande dextérité, en étendant brus- 
quement le cou , et lançant comme un dard leur bec 
aigu ; ils le retirent ensuite pour les dévorer avec leurs 
doigts et leurs ongles. Quoique palmipèdes, ils se per- 
chent sur les arbres, et ils y établissent leur nid. Leur 
peau est très-épaisse ; leur chair, ordinairement très- 
grasse, a un goût huileux désagréable, 


v 


192 SECONDE PARTIE. 


GENRE 74. 


PAILLE-EN-QUEUE, PHAËETON. 
Bec en couteau, droit , pointu , légèrement 
dentelé par les bords : Gorge béante à la 
racine du bec. 

Narines closes, alongées. 

Queue composée de douze à quatorze 
pennes ; les deux pennes intermédiaires fort 
étroites , beaucoup plus longues que les 
latérales. 

Jambes avancées vers le milieu du corps 
et hors de l'abdomen, plus courtes que le 
corps qui est dans une position horizontale 
ou oblique. 

Pieds palmés à quatre Doigts engagés 
dans une membrane entière ; le doigt pos- 
térieur tourné en dedans. 


Ogs. Quoique l'apparition des Pailles-en-Queue 
soit regardée par les marins comme un signe de la 
proximité de quelque terre , il est certain qu'ils s'en 
éloignent quelquefois à des distances prodigieuses , et 
qu'ils se portent au large à plusieurs centaines de 
lieues. Indépendmment d'un vol puissant et très- 
rapide , ces oiseaux ont, pour fournir ces longues 
traites , la faculté de se reposer sur l’eau , et d’y trou- 
ver un point d'appui au moyen de leurs larges pieds 

entièrement 


One III. Ores ou Cawanps. 193 


entièrement palmés. Ils se tiennent rarement à terre , 
et se posent sur la cime des rochers et sur les arbres les 
plus élevés. Les poissons volans sont leur principale 
nourriture, et c'est en rasant la surface de la mer 
qu'ils leur font la chasse. Parmi ces oiseaux , les uns 
placent leur nid dans les creux d’arbres , les autres 
recherchent les rochers les plus escarpés pour y faire 
leur ponte, et tous habitent de préférence les îles peu 
fréquentées et isolées au milieu des mers qui baignent 
les deux continens. 


GENRE 975. 


GRÉBE , COLYMBUS. Bec sans dente- 
lures , effilé, droit, pointu. 

Narines très-étroites , situées à la base 
du bec. 

Queue très-courte ou nulle. 

Jambes placées tout-à-fait à l’arrière près 
de l'anus , et cachées dans l'abdomen, plus 
courtes que le corps qui est dans une posi- 
tion perpendiculaire ou verticale. 

Pieds très-aplatis par les côtés, palmés, 
à trois Doigts , dans les Guzllemots ; à quatre 
Doigts , dans les P/ongeons ; lobés, c’est- 
à-dire , garnis sur leurs parties latérales 
d'une membrane simple , dans les Grèbes. 

Ongles courts, aplatis. 


194 SECONDE PARTIE. 


* L. Pieds à trois Doigts antérieurs, engagés dans 
une membrane entière, sans doigt postérieur. 


Queue trés-courte , composée de 12 à 14 pennes. 
Les GUIL1Lz1EMOTSs. 


Espèce 1. Le GRÈBE Guillemot, Colymbus 
Troile, tout le devant du corps d’un blanc de 
neige; la tête, le cou, le dos et les ailes d’un 
cendré brun ou noir enfumé; les plumes secon- 
daires des ailes blanches à la pointe; le bec, les 
pieds, les doigts et les membranes noirs. 


Le Guillemot. Buffon, tome 9, p. 350, pl. 23. 
PI. enlum. n.° 903, fig. 1. 

On le trouve sur les côtes de l’Ecosse, de la 
Norwége, de l'Islande et des îles Féroé; il des- 
cend pendant lhiver sur les côtes d'Angleterre. 
U niche sur les rebords saillans des rochers ; 
chaque couvée n’est que d’un œuf, gros comme 
celui d’une Ore, verdâtre et varié de taches irré- 
gulières noirâtres. Il est fort pointu par un 
bout, et très-gros pour la grandeur de loiseau 
qui est à peu près celle du Canard, et dont la 
longueur est de dix-sept pouces ( 460 mill. } 


Esp. 2. Le GRÈBE petit Guillemot, Colymbus 
Grylle, la tête, le dessus du corps, la gorge et 
le cou noirâtres, de même que les petites cou- 
vertures supérieures des ailes et de la queue; le 
reste du devant du corps, les grandes couver- 


Onone III. Orxs ou Cawanps. 195 


tures des ailes, blancs, les pennes d’un brun noi- 
râtre ; le bec noir ; les pieds et les doigts d’un 
rouge sombre; les membranes noirâtres. 


Le petit Guillemot, improprement nommé 
Colombe de Groënland. Buffon , tome 9, p. 354. 
PI. enlum. n.° 917, la femelle. 

Gmelin cite cette espèce de Buffon, sous le 
nom d’A/ca Alce, et de Colymbus Grylle, ce qui 
fait un double emploi de synonymie. 


On trouve ce Guillermo! au Groënland, sur les 
côtes du pays de Galles et d’'Ecosse, ainsi qu’en 
Suède et au Spitzberg. Il établit son nid dans des 
crevasses de rochers peu élevés. La ponte, est de 
deux œufs, aussi gros que ceux de poule, blan- 
châtres et marbrés d’un grand nombre de taches 
noires et grises. Cet Oiseau est de la grosseur d’un 
Pigeon ; sa longueur est de neuf pouces ( 244 
millimètres ). 


* IL. Pieds à quatre Doigts , les trois antérieurs 
engagés dans une membrane entière. 


Queue trés-courte, composée de vingt pennes. 
Les ProNGEONS. 


Esp. 3. Le GRÈBE grand Plongeon, Co/ym- 
bus Immer, la gorge, la poitrine et le dessous du 
corps d’un blanc pur; le dos, le dessus du corps 
ondés de gris-blanc sur gris-brun , avec un même 
brun nué et pointillé de blanchâtre sur le dessus 

N 2 


196 SECONDE PARTIE. 


de la tête et du cou qui de plus est orné vers le 
bas d’un demi-collier teint des mêmes couleurs ; 
le bec d’un cendré brun; les pieds, les doigts, 
les membranes et les ongles noirâtres. 


Le grand Plongeon. Buffon, tome 8, p. 25r. 
PI. enlum. n.° 914. 

On le trouve sur les lacs de Suisse, et sur 
celui de Constance. Il est presque de la grandeur 
et de la taille de lOe. Il à deux pieds sept pouces 
(339 millim. ) de longueur. Cet Oiseau, comme 
tous les Plongeons et les Grèbes, parcourt libre- 
ment et en tout sens les espaces dans l’eau; il y 
trouve sa subsistance, un abri, un asile. Il éta- 
blit son nid au milieu des roseaux et des laiches, 
et le place sur l’eau. 


Esp. 4. Le GRÈBE petit Plongeon , Co/ymbus 
slellatus , tout le devant du corps blanc; le dos, 
le dessus du cou et de la tête d’un cendré noi- 
râtre, tout parsemé de petites gouttes blanches. 


Le petit Plongeon. Buffon, t. 8, p.254, pl.2r. 
PI. enlum. n.° 992, sous la dénomination de 
Plongeon. 

On le trouve sur les étangs de France; sur la 
Tamise, en Angleterre. Il se nourrit principale- 
ment de sardines, et pond dans l’herbe, sur le 
bord des lacs, deux œufs ovales de la grosseur 
de ceux de l’Oie. Ses habitudes sont les mêmes 
que celles du grand Plongeon , mais ses dimen- 
sions sont bien moindres. Il a tout au plus un 


Onone II. Orrs ou Cananrps. 197 


pied neuf pouces ( 568 millim.) de longueur, et 
deux pieds et demi (812 millim.) d'envergure. 


Esp. 5. Le GRÈBE Imbrim, Col/ymbus gla- 
cialis, la tête, le cou et tout le dessus du corps 
noirs, avec des reflets violets sur la tête, et verts 
sur le cou; tout le dessous du corps d’un beau 
blanc ; le cou entouré d'un collier formé par de 
petites raies longitudinales alternativement noires 
et blanches; le manteau tout parsemé de mou- 
chetures blanches ; le bec noir, d’un blanc pâle 
à la pointe ; les pieds noirâtres. 


L’Imbrim ou grand Plongeon de la mer du 
Nord. Buffon, 1.8, p.258, pl. 22. PI. enlum. 
n.° 952. 

Cet Oiseau est répandu dans le nord des deux 
continens. Dans l’ancien , il s'avance quelquefois 
jusque sur les côtes d'Angleterre , dans les hivers 
rigoureux; mais en tout autre temps sa retraite 
ordinaire est aux Arcades, aux iles Féroé, sur 
les côtes d'Islande, et vers le Groënland. Dans 
le nouveau , il passe la mauvaise saison dans les 
États-Unis. C'est la plus grande espèce de ce 
genre. Il est de la grosseur d’une ze; sa lon- 
gueur est de trois pieds (974 millim.), et son vol 
de quatre pieds ( 1 mètre 299 millim. ) Il vole ra- 
rement, mais son vol est élevé; il habite égale- 
ment la mer et les eaux douces, plonge avec fa- 
cilité, et pêche avec beaucoup d’adresse. Il cons- 
truit son nid de mousses et d’herbes, sur les 

N 3 


198 SEconne Partis. 


bords solitaires des grands lacs; la ponte est de 
deux œufs fort gros et d’un brun clair. Les natu- 
rels se font avec sa peau une sorte de vêtement. 


Esp. 6. Le GRÈBE Plongeon Lumme, 
Colymbus arcticus , le dos noir, parsemé de 
petits carrés blancs; le dessous du corps blanc; 
la gorge noire, ainsi que le devant de la tête 
dont le dessus est couvert de plumes grises ; le 
haut du cou garni de semblables plumes grises, 
et paré en devant d’une longue pièce nuée de 
noir, changeant en violet et en vert; les pennes 
des ailes noires, ainsi que la queue et les pieds. 


Le Lumme ou petit Plongeon de la mer du 
Nord. Buffon, tome 8, page 261. PI. enlumin. 
n.° 308, la femelle, sous la dénomination de 
Plongeon à gorge rouge de Sibérie. 


On le trouve sur les côtes de la Baltique, dans 
les lacs de la Suède, sur les côtes de Norwége, 
d'Islande et du Groënland. Il les fréquente pen- 
dant tout l'été, et y fait ses petits qu’il élève avec 
des soins et une sollicitude singulière. La ponte 
n’est que de deux œufs. Cet Oiseau est de la taille 
du Canard commun ; sa longueur totale est de 
deux pieds (650 millim.) Les Lapons se font 
des bonnets d'hiver de sa peau. Zumme ou Loom 
en Lapon, veut dire boiteux, et ce nom peint la 
démarche chancelante de cet oiseau. 


Onone II. Oxxs ou Cananps. 199 


“UT. Pieds à quatre Doïgtfs : les trois antérieurs 
garnis sur leurs parties latérales d'une large 
membrane simple. 


Tarses trés-aplatis par les côtés, garnis dans leur 
partie postérieure d'écailles qui forment une 
double dentelure semblable à celle d'une scie. 


Queue nulle. 
* 1. Grandes espèces : les GRÈBES. 


Esp. 7. Le GRÈBE commun, Co/ymbus uri- 
nator, tout le dessus du corps d’un brun sombre 
lustré; tout le devant d’un très-beau blanc ar- 
genté; une espace entre le bec et l’œil dénué de 
plumes , de couleur rouge ; le bec brun en dessus, 
rougeâtre sur les côtés et en dessous; les pieds, 
les doigts, les membranes rougeâtres ; les ongles 
bruns, larges et plats. 


Le Grèbe. Buffon, tome 8, p. 227. PI. enlum. 
n.° 941. 

Cette espèce se trouve sur les lacs de Suisse, 
et particulièrement sur celui de Genève, sur 
celui de Nantua, sur certains étangs de Bourgogne 
et de Lorraine. Ce Grèbe est le plus connu. Il est 
un peu plus gros que la Foulque; sa longueur 
est d’un pied neuf à dix pouces ( 568 à 595 mill.) 
Il construit son nid sur les grands étangs, avec 
des roseaux et des joncs entrelacés ; ce nid est 
à demi plongé, et comme flottant sur l’eau qui 


N 4 


200 SECONDE PARTIE. 


cependant ne peut l'emporter, car il est affermi 
et arrêté contre les roseaux. La ponte est ordi- 
nairement de deux, et rarement de plus de trois 
œufs. 


Esp. 8. Le GRÈBE obscur, Colymbus obscu- 
‘rus,.le sommet de la tête d’un noir verdâtre; 
une petite tache blanche entre la mandibule su- 
périeure et l’œil ; l’espace nu entre celui-ci et le 
bec, d'un rouge foncé ; le dessus du corps d’un 
brun noirâtre; les côtés de la tête et le dessous 
du corps d’un beau blanc, avec quelques taches 
noirâtres sur le bas-ventre; les pieds et les mem- 
branes d’un vert obscur; les ongles bruns. 


Cette espèce habite nos mers, et se retrouve 
dans le nord de l'Amérique. On la voit pendant 
lhiver dans les environs de New-Yorck. Elle est 
plus petite que le Grèbe commun ; elle a un pied 
( 325 millim. ) de longueur. 


Esp. 9. Le GRÈBE huppé, Colymbus aurilus, 
le sommet de la tête orné de longues plumes qui 
se séparent en deux touffes et forment une petite 
huppe sur chaque côté de l’occiput; le devant du 
cou marqué de taches d’un brun marron; le 
dessus du corps d’un brun noirâtre ; le dessous 
d'un blanc argenté; les pieds d’un brun olivâtre; 
le bec et les ongles noirâtres. 


Le Grèbe huppé. Buffon, tome 8, page 233. 


Cette espèce se trouve également en mer et 


Onone III. Ores ou Cananps. 201 


sur leslacs, dans la Méditerranée comme sur nos 
côtes de l'Océan; elle se retrouve en Sibérie et 
dans l'Amérique septentrionale. Cet Oiseau se 
nourrit de poissons, et il détruit beaucoup de 
jeunes merlans et de frai d’esturgeons. 


Esp. 10. Le GRÈBE cornu , Co/ymbus 
crislatus , le sommet de la tête garni de plumes 
qui s'alongent un peu en arrière, et qui forment 
une espèce de huppe comme divisée en deux 
cornes; une sorte de crinière coupée en rond 
autour di cou, formée par des plumes alongées, 
rousses à la racine, noires à la pointe; le dessus 
du corps d’un brun noirâtre, avec un peu de 
blanc sur les ailes; tout le devant du corps d’un 
beau blanc argenté; les flancs roux. 


Le Grèbe cornu. Buffon, t.8, p. 235, pl. 19. 
PI. enlum. n.° 400. Voyez l'Art d’'empailler les 
Oiseaux , pl. HI. 


Cette espèce est fort répandue; on la trouve 
en France, en Italie, en Suisse, en Allemagne, 
en Angleterre, et même en Amérique. Elle se 
nourrit de petits poissons, quelquefois de végé- 
taux; elle fait son nid dans les roseaux, le pose 
de manière qu’il flotte sur l’eau, et le construit 
avec diverses plantes, le ményanthe, le nénuphar, 
lhottone, etc. La femelle y dépose quatre œufs 
blancs, de la grosseur de ceux de pigeon. Cet 
Oiseau est un peu plus grand que le Grèbe com- 
mur, Sa longueur totale est de dix-huit pouces 


202 SECONDE PARTIE. 


(487 millim.), et son vol de deux pieds deux 
pouces neuf lignes ( 724 millimètres ). 


Esp. 11. Le petit GRÈBE cornu , Co/ymbus 
cornutus , la tête ornée de deux pinceaux de plu- 
mes qui, partant de derrière les yeux, forment 
deux espèces de cornes d'un roux orangé; le 
devant du cou et les flancs de cette même cou- 
leur ; le haut du cou et la gorge garnis de plumes 
renflées, mais non tranchées ni coupées en cri- 
nière , d’un brun teint de verdâtre de même 
que le dessus de la tête; le manteau brun, le 
plastron d’un blanc argenté. 


Le petit Grèbe cornu. Buffon, tome 8, p. 237. 
PI. enlum. n.° 404, fig. 2, sous le nom de Grèbe 
de l'Esclavonie. 


Cette espèce est connue dans la plupart des 
contrées de l'Europe, soit maritimes, soit médi- 
terranées. Elle se trouve dans l'Amérique sep- 
tentrionale, à la baie d'Hudson. Elle place son nid 
à flot sur l’eau, dans les anses. La ponte est de 
quatre ou cinq œufs. Ce Grèbe a un pied (325 
millim.) de longueur, et un pied huit pouces 
(541 mill.) de vol ou d'envergure. 


Esp. 12. Le GRÈBE à joues grises, Colymbus 
rubricollis, le devant du cou roux; le manteau 
d’un brun noir de même que les ailes dont les 
pennes secondaires sont blanches; la gorge mar- 
quée de quelques stries brunes; les flancs ferru- 


Onore IIL. Orrs ou Cananps. 203 
gineux ; le ventre blanc; le bec noir ; l'iris fauve; 
les pieds noirâtres. 


Le Grèbe à joues grises ou le Jougris. Buffon ; 
t. 8, p.241. PI. enlum. n.° 931. 
On trouve cette espèce dans plusieurs contrées 


de l'Europe. 
* 2. Pelites espèces : les CASTAGNEUX. 


Esp. 13. Le GRÈBE Castagneux, Co/ymbus 
minor, le dessus de la tête et du corps d’un brun 
châtain ou couleur de marron; la poitrine et le 
ventre d’un blanc argenté ; deux petits pinceaux 
de duvet placés au-dessus du croupion, tiennent 
lieu de queue; le bec brun en dessus, rougeâtre 
en dessous; les pieds verdâtres. 


Le Castagneux. Buffon, tome 8, p.244, pl. 20. 
PI. enlum. n.° 905. 

On le trouve sur les eaux douces en ose 
et dans l'Amérique septentrionale; il habite éga- 
lement les mers. Il se nourrit d'insectes, de 
plantes aquatiques, de petites écrevisses et de 
menus poissons, de chevrettes, d’éperlans. Il 
établit son nid sur l’eau, et le construit avec des 
graminées et des tiges de plantes. La ponte est de 
cinq à six œufs. Ce Grèbe est un des plus petits 
oiseaux navigateurs, et beaucoup moins grand 
. que les autres. Sa longueur est de neuf pouces 
(244 millim.) Le brun châtain ou marron sur le 
dos a fait donner à cet oïseau le nom de Cas- 
lagneux. 


204 SECONDE PARTIE. 


GENRE 76. 
MOUETTE, ZARUS. Bec sans dente- 


lures , fort , droit, tranchant , alongé, aplati 
par les côtés, avec la pointe renforcée et re- 
courbée en croc : Mandibule inférieure bos- 
suée , ou présentant un angle saillant près de 
la pointe. 

Narines très-étroites , oblongues , élargies 
antérieurement , situées sur le milieu du bec. 

Langue pointue. 

Queue composée de douze pennes. 

Jambes placées vers le milieu du corps, et 
hors de l’abdomen, plus courtes que le 
corps dont la position est horizontale ou 
oblique , dénuées de plumes au-dessus des 
genoux. \ 

Pieds palmés à quatre Doigts ; les trois 
antérieurs engagés dans une membrane en- 
tière , ou par une palme pleine ; le postérieur 
dégagé , mais très-petit. 


* [L. Grandes espèces : les GOÉLANDS. 


Espèce 3. La MOUETTE Goéland à man- 
teau noir, Larus marinus , tout le corps blanc; 
le dos couvert d’un grand manteau noir ou 
noirâtre ardoisé; le bec jaunâtre , avec une tache 


Onone Il. Orss ou Cananps. 205 : 


rouge à l'angle saillant de la mandibule infé- 
rieure ; la paupière d’un jaune aurore; les pieds 
et leurs membranes d’une couleur de chair blan- 
châtre. 


Le Goéland à manteau noir. Buffon, tome 8, 
p. 405, pl. 31. PI. enlum. n.° 990, sous la déno- 
mination de Noir-Manteau. 

On le trouve au Groënland , au Cap de Bonne- 
Espérance, à la nouvelle Hollande , dans l'Amé- 
rique. Il est de la taille de lOce. Il a deux pieds 
et demi ( 812 millim. ) de longueur. Il se nourrit 
de poissons. La femelle pond sur les rochers les 
plus élevés, trois œufs obtus aux deux bouts, de 
couleur olivâtre foncé, noirs vers le gros bout, 
et marqués de quelques taches obscures, La 
chair des jeunes est bonne à manger. Les Groën- 
landais et les Esquimaux emploient la peau de cet 
oiseau pour se faire des vêtemens. 


Esp. 2. La MOUETTE Goéland à manteau 
gris, Larus glaucus, le corps blanc; le dos cou- 
vert d’un manteau gris cendré ; les échan- 
crures des grandes pennes des ailes noires; le bec 
presque noirâtre dans les jeunes , d’un jaune pâle 
dans les adultes, et d’un beau jaune orangé dans 
les vieux ; une tache rouge au renflement de la 
mandibule inférieure; l'iris jaune ; les pieds de 
couleur de chair livide. 

Le Goéland à manteau gris. Buffon, tome 8, 


p. 406, pl. 32. PI. enlum. n.° 253, sous le nom 
de Goéland cendré, 


2:66 . SECONDE PARTIE. 


Il habite les mers d'Europe; il fréquente en 
automne et pendant une partie de l'hiver, nos 
côles septentrionales. Il est plus grand que le 
Bourgmestre, et il a près de vingt pouces (54: 
millim. ) de longueur. Il se nourrit de poissons , 
de cadavres de baleines, de la fiente des morses. 
Il fait son nid sur les lieux élevés. 


Esp. 3. La MOUETTE Goéland brun, Larus 
Catarractes , tout le corps d’un brun sombre 
uniforme , à l'exception du ventre qui est rayé 
transversalement de brun sur fond gris; les 
grandes pennes des ailes noires ; toutes les pennes 
de la queue d’une longueur à peu près égale; 
le bec et les pieds noirs; l'iris de couleur noisette. 


Le Goéland brun. Buffon, tome 8, page 408. 


On le trouve sur les plus vastes mers, et l’es- 
pèce en parait également établie sous les latitudes 
élevées du côté des deux pôles; elle est com- 
mune aux îles de Féroé et vers les côtes de 
l'Ecosse ; elle semble être encore plus répandue 
dans les plages de l'Océan austral. Ce Goéland 
a l'air d’un oiseau de rapine et de carnage, ettel 
est en effet la physionomie basse et cruelle de 
tous ceux de la race sanguinaïre des Goélands. 
Il poursuit avec acharnement tous les oïseaux 
aquatiques, pour leur faire rendre ou rejeter le 
poisson qu’ils ont pris. Il fond avec tant de rapi- 
dité sur les poissons que les pêcheurs attachent 
sur une planche pour Pattirer, qu'il s’y casse la 


Onpn£ III. Orrs ou Cananps. 207 


tête. Il a un pied huit pouces (541 millim.} de 
longueur , et trois pieds dix pouces six lignes 
{ x mètre 258 millim.) de vol ou d'envergure. 


Esp. 4. La MOUETTE Goéland varié, Larus 
nævius, le corps blanc, haché et moucheté de 
gris brun; les grandes pennes de l'aile noirâtres 
au sommet; le bec noir; l'iris gris; les pieds 
blanchâtres dans les uns, couleur de chair dans 
d’autres. 


Le Goéland varié ou le Grisard. Buffon, t.8, 
p.413, pl. 23. PI. enlum. n.° 266. 

On le trouve plus communément sur l'Océan 
que sur la Méditerranée. On le rencontre en ap- 
prochant du Groënland ; il suit constamment les 
vaisseaux qui vont à la pêche de la baleine, jus- 
qu’au milieu des glaces. Lorsqu'une baleine est 
morte, et que son cadavre surnage , ces oiseaux se 
jettent dessus par milliers, et en enlèvent de tous 
côtés des lambeaux. Ce Goéland est de la plus 
grande espèce ; il a vingt-un pouces ( 568 mil.) 
de longueur, et cinq pieds ( 1 mètre 624 millim.) 
de vol ou d’envergure. 


Esp. 5. La MOUETTE Goéland à manteau 
gris-brun, ZLarus fuscus, le corps blanc; le dos 
couvert d’un manteau gris-brun; les pennes des 
ailes terminées les unes de blanc, les autres de 
noir ; la paupière bordée de rouge ou de jaune; 
le bec de cette dernière couleur, avec l'angle in- 
férieur fort saillant et d’un rouge vif. 


208 SECONDE PARTIE. 


Le Goéland à manteau gris-brun ou le Bour- 
gmestre. Bufjon, tome 8, page 418. 

On le trouve en Europe, et au nord de FAmé- 
rique et de l'Asie. L'hiver il voyage vers le Midi, 
et on le rencontre alors sur la mer Noire, la mer 
Caspienne, à la Jamaïque, et dans les îles voi- 
sines des côtes de la Caroline méridionale. Il se 
nourrit de poissons, et suit de préférence les 
troupes de harengs dont il annonce le passage 
aux pêcheurs. La femelle pond trois œufs blan- 
châtres, parsemés de quelques taches noirâtres, 
et aussi gros que des œufs de poule. Ce Goéland 
est de la grosseur et de la taille du Goéland à 
manteau noir; il a un pied neuf pouces cinq 
lignes (579 millim. ) de longueur. 


* IL. Pertes espèces : les MouETTESs. 
Esp.6. La MOUETTE blanche, Larus ebur- 


neas, tout le plumage d’un blanc de neige; le 
tour des yeux couleur de safran; le bec et les 
pieds de couleur plombée; les ongles noirs. 


La Mouette blanche. Buffon, tome 8, p. 422. 
PI. enlum. n.° 994, sous le nom de Goéland 
blanc du Spitzberg. 

Elle habite les mers glaciales, et fréquente les 
îles situées entre l'Amérique et l'Asie; on la re- 
trouve encore sur les côtes occidentales et orien- 
tales de l'Amérique septentrionale. Elle s’'avance 
dans les pays tempérés, d’un côté jusqu’à la nou- 
velle Ecosse, et de l'autre jusqu'à la baie de 

Nootka. 


. 
Onone III. Ouxs ou Cananns. 209 


Nootka. Elle quitte les côtes pendant l'été, et va 
habiter les petites iles ou lacs de l’intérieur des 
terres, où elle place son nid à terre et le fait 
d'herbes sèches. La ponte est de quatre œufs 
blancs. Sa longueur est de quinze pouces ( 406 
millimètres ). 


Esp. 7. La MOUETTE à trois doigts, Larus 
tridactylus, le corps en devant, d’un beau blanc ; 
le dos gris; un demi-collier gris sur le dessus du 
cou; des taches de noir et de blanc mélangées 
sur les couvertures des ailes ; le doigt de derrière 
presque nul. 


_ La Mouette tachetée ou le Kutgeghef. Buffon, 
tome 8, page 424. PI. enlum. n.° 387. 

On la trouve dans la mer du Nord, sur les 
côtes d'Angleterre, d’Ecosse, au Spitzhberg, en 
Grèce, dans la mer d'Espagne. Elle est de la 
taille d'une Tourterelle; elle a quinze pouces 
(406 millim.) de longueur, et deux pieds neuf 
pouces six lignes (906 millim.) de vol ou d’en- 
vergure. Elle vole et nage avec beaucoup de 
vitesse. Elle niche dans les rochers sur les bords 
de la mer. La femelle pond deux œufs, d’un vert 
cendré, tachés de brun. Les Groënlandais se 
nourrissent des œufs et de la chair de cet oiseau; 
ils emploient aussi sa peau pour se faire des vé- 
temens. 


Esp. 8. La MOUETTE blanchôtre, Larus 
canus ; le corps d’un blanc de neige; le dos d’un 


L 3 
210 : SECONDE PARTIE. 


cendré clair; plusieurs pennes des aïles échan- 
crées de noir ; le bec et les pieds de couleur 
bleuâtre. 


La grande Mouette cendrée ou Mouette à 
pieds bleus. Buffon, tome 8, p. 428. PI. enlum. 
n.° 977: | 

On la trouve sur les côtes de France et d'An- 
gleterre. Elle est de la grandeur d’un Pigeon. 
Elle se nourrit de vers, de larves d'insectes, de 
poissons, et niche dans les rochers et sur les 
écueils. La ponte est de deux œufs, de couleur 
olivâtre foncé, tachés de rouge. 


Esp. 9. La MOUETTE cendrée, Larus cine- 
rarëus, tout le corps d’un blanc de neige; une 
petite mouche noire au côté du cou, derrière 
Pœil; le dos d’un cendré clair et bleuâtre ; les 
grandes pennes des ailes offrant des échancrures 
noires, tachetées de blanc; le bec d’un rouge 
très-foncé ; les pieds d’un rouge orangé. 


La petite Mouette cendrée. Buffon, tome 8, 
page 430. PI. enlum. n.° 969 , sous la dénomina- 
tion de petit Goéland. 

On la trouve sur les mers d'Europe. Elle est 
de la grandeur d’un gros Pigeon, maïs avec 
beaucoup moins d'épaisseur de corps. Elle a treize 
pouces neuf lignes (372 millim.) de longueur. 
Elle se nourrit d'insectes, de scarabées, de mou- 
ches, de vermisseaux, de sangsues, de petits 
lézards et d’autres reptiles. Cette espèce et la 


Onpne III. Orxs'ou Cananps. 211 


Mouette rieuse, sont les deux plus petites de la 
famille. Elles sont fort criardes, et sur les côtes 
de la Picardie on les appelle petites Miaulles. 


Esp. 10. La MOUETTE rieuse, Larus ridi- 
bundus, le corps blanc; la tête couverte d’une 
calotte noire, (dans le mâle) ; le dos couvert d’un 
manteau cendré bleuâtre ; les grandes pennes des 
ailes noires ; le bec et les pieds rouges. 


La Mouette rieuse. Buffon, tome 8, page 433. 
PI. enlum. n.° 970. 

On la trouve principalement en Angleterre, et 
sur les mers des deux continens; elle abonde 
sur-tout dans les contrées du Nord. Le cri de 
cette Mouette a quelque ressemblance avec un 
éclat de rire, d’où lui vient son nom de rieuse. 
Elle paraît un peu plus grande qu’un Pigeon ; 
elle a quinze pouces neuf lignes ( 426 millim.) de 
longueur. C’est un oiseau fort criard. La femelle 
pond sur une espèce de mousse blanchâtre six 
œufs, à peu près de la couleur de cette mousse, 
c'est-à-dire, d’un blanc sale ou verdâtre, pi- 
quetés de noir, fort pointus par un bout, et de la 
grosseur des œufs de Pigeons. Les jeunes sont 
bons à manger. 


Esp. 11. La MOUETTE d'hiver, Larus hy- 
bernus , le corps blanc ; le sommet et le derrière 
de la tête tachetés; le dos cendré; la première 
penne des ailes noire ; la queue marquée vers la 
pointe d’une bande noire. 

O 2 


212 SECONDE PARTIE. 

La Mouette d'hiver. Buffon, tome 8, p. 437. 

On la trouve en Angleterre pendant Fhiver, 
dans l’intérieur des terres. Elle se nourrit de vers 
de terre, de grenouilles, etc. Les restes à demi 
digérés que ces Oiseaux rejettent par le bec, for- 
ment cetle matière gélatineuse connue sous le 
nom de s/ar-shot ou slar-gelly. Cet Oiseau a 
seize pouces dix lignes { 453 mill.) de longueur. 


Os. Buffon soupçonne que cette Mouette est un 
jeune de l’espèce de la Mouette tachetée. 


* IL. Le bout de la Mandibule supérieure orne 
d’un onglet ou crochet. 


Les LABBES ou STERCORAIRES. 


Esp. 12. La MOUETTE Labbe, Larus cre- 
pidatus, le corps d’un cendré brun, ondé de 
grisâtre plus clair sous le corps ; le ventre quel- 
quefois blanc ; les deux pennes intermédiaires 
de la queue plus longues, mais sans néanmoins 
excéder les autres de beaucoup. 


Le Labbe ou le Stercoraire. Buffon, tome 8, 
p.441, pl. 34. PL. enlum. n.° og1. 


On le trouve sur les mers de l'Amérique et de 
l'Europe septentrionale, et même sur lOcéan 
atlantique. Il est moins commun que le précé- 
dent. 1] a un pied cinq pouces (460 millim.) de 
longueur. Il se nourrit de petits poissons cuits ou 
crus, et d’autres alimens que les pêcheurs lui 


One III. Ours ou CaNAnRDs. 213 


jettent. Il prend même des harengs dans leurs 
barques, et s'ils sont salés, il les lave avant de 
les avaler. Les pêcheurs ménagent cet Oiseau , 
parce qu'il est pour eux lannonce et le signe 
presque certain de la présence du hareng; et en 
effet, lorsque le Labbe ne parait pas, la pêche 
est peu abondante, Ce Labbe attaque les Mouettes 
-qui crient dès qu'il-parait ; mais il fond sur elle, 
les atteint, se pose sur leur dos, et leur donnant 
deux ou trois coups, les force à rendre par le bec 
le poisson qu’elles ont dans l'estomac, qu'il avale 
à l'instant. Il construit son nid avec des grami- 
nées. La ponte est de deux œufs d’une couleur 
ferrugineuse pâle, tachés de noir. 


Esp. 13. LA MOUETTE Labbe à longue 
queue, Larus parasilicus, la tête ornée d’une 
calotte noire; le cou blanc; tout le reste du plu- 
mage gris; les deux pennes intermédiaires de la 
queue prolongées en deux brins détachés et di- 
vergens, quelquefois de couleur noire. 


Le Labbe à longue queue. Buffon, tome 8 à 
page 442. PI. enlum. n.° 762, sous la dénomina- 
tion du S/ercoraire à longue queue de Sibérie. 


On le trouve en Sibérie, en Norwége, en An- 
gleterre, en Suède, et même à la baie d'Hudson. 
Il nage rarement et vole avec lenteur, à moins 
qu'il ne poursuive des Mouettes pour les forcer à 
vomir ou rejeter par le bec le poisson qu’elles 


ont pris, et qu’il avale aussitôt, Il construit son 
0 3 


214 SECONDE PARTIE. 

nid avec des graminées et des mousses, dans un 
endroit marécageux. La femelle pond deux œufs 
cendrés, tachetés de noir, de la grosseur des 
œufs de poule. 


GENRE 77. 
HIRONDELLE DE MER, STERNA. 


Bec droit , effilé en pointe, lisse, sans den- 
telures , aplati par les côtés : Mandibules 
d’égale longueur. 

Narines très-étroites , situées à la base 
du bec. 

Langue petite, pointue. 

Queue fourchue , composée de douze 
pennes. 

Ailes très-longues. 

Corps revêtu d’un duvet fourni, très- 
serré. 

Jambes avancées vers le milieu du corps, 
et hors de l'abdomen, plus courtes que le 
corps qui est dans une position horizontale 
ou oblique , et dénuées de plumes au-dessus 
des genoux. 

Pieds demi-palmés , à quatre Doigts ; 
trois antérieurs , engagés dans une mem- 
brane qui ne s'étend que jusqu’à la seconde 
phalange ou articulation ; un postérieur 
dégagé. 


Onone III. Ores ou Cananps. 215 


… Espèce 1.L'HIRONDELLE DE MER Pierre- 
Garrin, S/erna Hirundo , tout le devant du corps 
d’un beau blanc ; une calotte noire sur la tête ; 
le dos couvert d’un manteau gris ; les pennes des 
ailes grises ; le bec et les pieds rouges ; les deux 
pennes extérieures de la queue tranchées par 
deux couleurs blanches et noires. 


Le Pierre-Garrin ou la grande Hirondelle de 
mer de nos côtes. Buffon, t. 8, p. 331, pl. 27. 
PI. enlum. n.° 987, sous la dénomination d’Hr- 
rondelle de mer. 


On la trouve sur les côtes maritimes de France, 
d'Angleterre ; elle remonte dans les terres en sui- 
vant les grandes rivières, et s’arrête Sur les lacs et 
les grands étangs. Elle a environ 16 pouces (433 
millim.) de longueur. Ces Hirondelles s’appa- 
rient dès leur arrivée, dans les premiers jours de 
mai. Chaque femelle dépose dans un petit creux, 
sur le sable nu, deux ou trois œufs gros, de 
différentes couleurs , les uns bruns , d’autres 
gris, et d’autres presque verdâtres. Cette espèce 
arrive en France au printemps, et part vers la 
mi-août. 


Esp. 2. L'HIRONDELLE DE MER petite, 
Slerna minula, tout le devant du corps d’un 
beau blanc; le dos gris; la tête noire; le front 
et les sourcils blancs; le bec et les pieds jaunes 
ou rouges. 

O 4 


216 SECONDE PARTIE, 


La petite Hirondelle de mer. Buffon, tome 8, 
page 337. PL. enlum. n.° 996. 

On Ja trouve sur les côtes des mers d'Europe, 
dans l'Asie et dans l'Amérique méridionale. Elle 
ressemble beaucoup au Prerre-garrin. Elle n’est 
guère plus grosse que lAlouette de mer. Elle a 
huit pouces neuf lignes (237 millim.) de lon- 
gueur, un pied six pouces et demi ( 500 millim. } 
de vol. C’est un oïseau criard, vagabond, qui ne 
refuse cependant pas de vivre en captivité lors- 
qu'il se trouve pris à l’embüche que les pêcheurs 
lui dressent sur l’eau , en faisant flotter une croix 
de bois au milieu de laquelle ils attachent un 
petit poisson pour amorce, avec des gluaux fichés 
aux quatre coins, entre lesquels l'oiseau , tom- 
bant sur sa proie, empêtre ses ailes. 


Esp. 3. L'HIRONDELLE DE MER Gui- 
fette, Sierna nœvia, le plumage blanc sous le 
corps, assez agréablement varié de noir derrière 
la tête, de brun nué de roussâtre sur le dos, et 
d’un joli gris frangé de blanchâtre sur les ailes; 
la queue d’un cendré clair; le bec brun noirâtre; 
les pieds d’un gris verdâtre. 

La Guifette. Buffon, iome 8, page 339. PI. 
enlum. n.° 924. 

On la trouve sur les côtes des mers de FEu- 
rope ; elle est très-commune sur les côtes de Pr- 
cardie. Cet Oiseau se nourrit de mouches et 
d’autres insectes volans qu'il saisit en Pair, et 


Onone III. Ores ou Caxanns. 217 


de ceux qu’il va prendre dans l’eau. Il établit son 
nid dans les marais, dans une touffe d'herbe ou 
de mousse, sur quelque motte isolée, au milieu 
de l’eau ou sur ses bords. Il le construit avec 
quelques brins d'herbe sèche. La femelle y dépose 
trois œufs, qu’elle couve constamment pendant 
dix-sept jours. Cet Oiseau a dix pouces six lignes 
(284 millim. ) de longueur. 


Esp. 4. L'HIRONDELLE DE MER Guifette 
noire, Serna fissipes, la tête, le cou et le corps 
d’une teinte obscure de AS très-foncé ; les 
ailes d’un joli gris ; le bas-ventre et les couver- 
tures inférieures de la queue blancs; les pieds 
d'un rouge obscur; une tache blanche sur la 
gorge, dans le mâle. 


L’Hirondelle de mer appelée la Guifette noire 
ou l’Épouvantail. Buffon , tome 8, page 34r. PI. 
enlum. n.° 333. 


On la trouve dans les lieux maritimes de l'Eu- 
rope et du nord de l'Amérique, ainsi que dans 
les lacs salés de la Sibérie et de la Tartarie. Cet 
Oiseau, qui est très-gai, vole sans cesse, et fait 
comme les autres ÆHrrondelles de mer, mille tours 
et retours dans les airs. Il niche, comme les autres 
Guifelles, sur les roseaux dans les marais. La 
femelle pond trois ou quatre œufs d’un vert sale 
avec des taches noirâtres, qui forment une zone 
vers le milieu. Il chasse de même aux insectes 
ailés, et leur ressemble encore par toutes les 


218 SECONDE PARTLE. 


allures. Sa longueur totale est de neuf pouces trois 

lignes ( 250 millimètres ). : 
Ogs. La famille des Hirondelles de mer est ré- 

pandue dans les deux continens , au nord, au midi, 


et dans les parties intermédiaires ; on la retrouve aux 
terres australes , et dans les îles de la mer Pacifique. 


Esp. 5. L'HIRONDELLE DE MER à tête 
noire, S/erna nigra, le ventre blanc; le dos gris; 
Ja tête, la gorge, le cou et le haut de la poitrine 
d’un beau noir ; les yeux entourés de plumes d’un 
gris blanc; le bec noir; les pieds et les doigts 
d'un rouge obscur; les ongles noirâtres. 


L’Hirondelle de mer à tête noïre ou Gachet. 
Buffon , tome 8, page 342. 

Cet Oiseau, dont l’espèce ne parait pas fort 
commune sur nos côtes, se retrouve sur celles 
de l'Amérique. La femelle pond sur la roche un 
ou deux œufs très-gros pour sa taille, et marbrés 
de taches d’un pourpre sombre sur un fond blan- 
châtre. Cette Hirondelle de mer a neuf pouces 
neuf lignes ( 264 millim.) de longueur. 


GENRE 78. 
BEC-EN-CISEAUX , RAY NCHOPS. Bec 


droit, sans dentelures, aplati par les côtés : 
Mandibule inférieure alongée , tronquée , 
creusée en gouttière , relevée de deux bords 


Onons III. Ores ou Cananps. 219 


tranchans, recevant la Mandibule supérieure 
qui est taillée en lame, et la dépassant de 
beaucoup. 

Ouverture des Nares très-étroite. 

Ailes fort longues. 

Queue fourchue , composée ‘de douze 
pennes. 

Jambes avancées vers le milieu du corps, 
et hors de l'abdomen, plus courtes que le 
corps, qui est dans une position horizontale 
ou oblique. 

Pieds palmés , à quatre Doigts ; trois an- 
térieurs engagés dans une membrane entière: 
un postérieur dégagé, petit. 

Os. Ces Oiseaux , singuliers par la structure de 
leur bec qui imite véritablement des Ciseaux, ont 
cependant beaucoup d’analogie avec les Mouettes , 
par leurs mœurs, leur genre de vie, leur nourriture, 
leur queue fourchue plus courte que leurs ailes ; par 
leurs narines linéaires , par leur doigt postérieur très- 
court. Ils fréquentent les côtes de l'Amérique depuis 


la Caroline jusqu'à la Guiane , et nichent sur les 
écueils qui avoisinent les côtes. 


Fin du troisième Ordre. 


220 SECONDE PARTIz. 


4 4 A 0 4 A "a AAA Aa "a A à Ve a 


ANALYSE 


DU SYSTÈME DE LINNÉ 
SUR LES OISEAUX. 


ORDRE IV. 


ÉCHASSIERS ou OISEAUX DE RIVAGE. 


CARACTÈRES DES OISEAUX DE CET ORDRE. 
\ 


Ex Bec des Oiseaux de l'Ordre des ÉcnAssiErs 
est presque cylindrique : on peut le comparer à 
une sonde. 

Les Pieds ordmairement très-longs, et les 
Cuisses à moitié dégarnies de plumes, leur don- 
nent la facilité de parcourir la vase des rivages. 

Le Corps aplati sur les côtés ou comprimé la- 
téralement , est revêtu d’une peau très-mince. La 
Queue est courte. En général leur chair est sa- 
youreuse. 

Ces Oiseaux cherchent leur rourriture dans les 


Onpne IV. OISEAUX DE RIVAGE, 221 


marais , se contentant le plus souvent des insectes 
et de leurs larves. 

La plupart des espèces établissent leurs Nigs 
sur la terre. Leurs noces ou unions varient selon 
les genres; on en trouve de monogames et de 
polygames. 


OBSERVATION. À côté des Oiseaux navigateurs 
et à pieds palmés, la nature a placé les Oiseaux DE 
RIVAGE ou Ecnassiers à pieds divisés , qui, quoique 
différens pour les formes, ont néanmoins plusieurs 
rapports et quelques habitudes communes avec les 
premiers ; ils-sont taillés sur un autre modèle. Leur 
corps grêle et de figure élancée , leurs pieds dénués 
de membranes , ne leur permettent ni de plonger, ni 
de se soutenir sur l'eau ; ils ne peuvent qu’en suivre les 
rives. Montés sur de très-longues jambes , avec un cou 
tout aussi long , ils n’entrent que dans les eaux basses 
où ils peuvent marcher ; ils cherchent dans la vase la 
pâture qui leur convient : ils sont pour ainsi dire 
amphibies , attachés aux limites de la terre et de l’eau. 

La plupart des Oiseaux aquatiques paraissent être 
demi-nocturnes ; les Hérons rôdent la nuit; la Bé- 
casse ne commence à voler que le soir ; le Butor crie 
encore après la chute du jour; on entend les Grues 
se réclamer du haut des airs , dans le silence et l’obs- 
curité des nuits, et les Mouettes se promener dans 
le même temps ; les volées d'Oies et de Canards 
sauvages qui tombent sur nos rivières , y séjournent 
plus la nuit que le jour. Ces habitudes tiennent à plu- 
sieurs circonstances relatives à leur subsistance et à 
leur sécurité ; les vers sortent de terre à la fraîcheur ; 
les poissons sont en mouvement pendant la nuit, dont 


922 SECONDE PARTIE. 


l'obscurité dérobe ces oiseaux à l'œil de l’homme et 
de leurs ennemis : néanmoins les oiseaux pêcheurs ne 
paraissent pas se défier assez de ceux mêmes qu'ils 
attaquent ; ce n'est pas toujours impunément. qu'ils 
font leur proie de poissons , car quelquefois les pois- 
sons les saisissent et les avalent. Le Brochet gobe 
assez souvent les oiseaux qui plongent ou frisent en 
volant la surface de l'eau, et même ceux qui viennent 
seulement au bord de l'eau pour boire et se baigner ; 
et dans les mers froides, les Baleines et les Cachalots 
ouvrent le gouffre de leur énorme bouche , non-seule- 
ment pour engloutir les colonnes de Harengs et 
d’autres poissons , mais aussi les oiseaux qui sont à 
leur poursuite, tels que les Æ/batros , les Pingouins , 
les Macreuses , etc. dont on trouve les squelettes ou 
les cadavres encore récens dans le large estomac de 
ces grands cétacéese 


TABLE SYNOPTIQUE, 
OU 
DISPOSITION ARTIFICIELLE 
DES GENRES. 


* L. Pieds palmés, à Doigts antérieurs engagés 
dans une membrane. 


79. Fzammanr, PHæNIcoPTERUS. Bec recourbé 
en dessus, dentelé en dedans 
par les bords, 


Onvne IV. O1srAUX DE nivacr. 223 


89. Avocerte, RECURVIROSTRA. Bec mince, 
grêle, aplati, recourbé en haut 
ou présentant un arc de cercle 
relevé. 

Couneur , CorriIRA. Bec court, droit, sans 
dentelures. 


* IL Pieds non palmés, à quatre Doïgts libres 
ou séparés. 
* L Becs garnis de plumes à la base. 


* r. Becs droits. 


80. SPATULE , PLATALEA. Bec aplati, arrondi 
ou dilaté vers la pointe en forme 
de spatule, beaucoup plus long 
que la tête. 

86. Bécasse, Scozopax. Bec légèrement arrondi 
en dessus, beaucoup plus long que 
la tête. Mandibule supérieure ob- 
tuse à la pointe. 

87. Vanneau, TRINGA. Bec droit, légèrement 
arrondi, obtus à la pointe, à peu 
près de la longueur de la tête. 

84. Héron, ARDE4. Bec plus long que la tête, 
terminé par une espèce de pointe. 

Omnërre, Scopus. Bec épais, comprimé sur 
lescôtés, plus longque latète. Wan- 
dibule supérieure recourbée à la 
pointe. 

93. Rare, Rarrus. Bec à peu près de la lon- 

gueur de la tête, legèrement voûté 
en dessus, 


224 SECONDE PARTIE. 
* 2. Bec arqué. 


85. Cours, T'anTarus. Bec courbé en arc 
vers le bas, beaucoup plus long 
que la tête. Sac nu ou poche mem- 
braneuse nue sous la gorge. 


*# 3, Bec vote. 


g4. Acami, PsoPxr4. Bec voûté. Narines ovales 
très-ouvertes. 


* 4. Becs courbes. 


GLARÉOLE, GLAREOLA. Bec courbé vers là 
pointe, plus court que la tête. Ou- 
verture du Bec très-grande. 

81. Kawmicar, Paramenea. Bec courbé et pointu 
à l'extrémité, plus long que la 
tête. Une Corne cylindrique, et 
courbée en arc en avant sur le 
front. 


* 5. Becs épars. 


83. Savacou, CancromA. Bec ventru ou très- 
renflé, aussi long que lantête. 
Cuionis, VaciNazis. Bec presque convexe : 
l'extrémité de la Mandibule supè- 
rieure enfermée dans une espèce de 
gaine ou de fourreau de substance 
cornée. 


* IL. 


Onpre IV, O1sÉAUX DE RIVACE, 225 


* IL Becs dégarnis de plumes à la base. 


gt. Fouique, Fuzica. Base du bec ou Front 
chauve, couverte d’une mem- 
brane molle en forme d’écusson. 
92, Jacana, PARR4A. Base du bec ou Front 
chauve, garnie de caroncules mo- 

biles , découpées en lobes, 
82. Jarinu, Mycrerr4a. Base du bec ou Front 
chauve, dégarnie de plumes, pré- 

sentant une peau nue. 


** Pieds non palmes, à trois Doigts antérieurs ; 
sans doigt postérieur. 


90. Huirnier, Hzæmarorus. Bec légèrement 
comprimé par les côtés , terminé 
en pointe. 

88. Pruviern, CHarADRius. Bec presque cylin- 

drique, obtus à l'extrémité ou à 
pointe mousse. 


226 SECONDE PARTIE. 


RDS 


Disposition naturelle et numérique des Genres. 


Cuisses dénuées ou dégarnies de plumes au-dessus 
du genou. 


Jambes placées vers le milieu du corps, hors de 
l'abdomen , plus longues que le corps. 


GENRE 70. 
FLAMMANT, PHŒNICOPTERUS.Bec 


dénudé, dentelé en dedans par les bords, 
recourbé en dessus et comme rompu à angle: 
Mandibule supérieure aplatie et fortement 
courbée en dessus vers son milieu ; Mandi- 
bule inférieure beaucoup plus grosse , épaisse 
et carrée, conservant la forme d’une large 
cuiller. 

Narines très-étroites. 

Langue grosse , bordée de papilles char- 
nues tournées en arrière , remplissant la 
cavité ou la large cuiller de la mandibule 
inférieure , cartilagineuse et pointue à son 
extrémité. 

Queue composée de seize pennes. 

Jambes et Tarses très-longs. 

Pieds palmés, à quatre Doigts ; trois anté- 


« OnDne IV. O1sEAUX DE RIVAGE, 227 


rieurs engagés dans une membrane entière ; 
un postérieur dégagé , très-petit. 


Espèce x. Le FLAMMANT Phénicoptère , 
Phœnicopterus ruber, le plumage doux, soyeux 
et lavé de teintes rouges plus ou moins vives, et 
plus ou moins étendues; les grandes pennes des 
ailes noires ; les grandes et les petites couvertures 
des ailes, tant intérieures qu'extérieures, d’un 
beau rouge de feu qui s'étend et se nuance par 
degrés de l'aile au dos et au croupion, sur la 
poitrine et sur le cou; le bec rouge ou jaune, 
noir à la pointe; les jambes et les pieds rouges. 


Le Flammant ou le Phénicoptère. Buffon , 
t. 8, p. 475, pl. 39. PI. enlum. n.° 63. 

On le trouve en Italie, principalement en Es- 
pagne, sur les côtes de Languedoc et de Pro- 
vence, et particulièrement dans les marais près 
d'Arles. Habitant des contrées du Midi, il se 
trouve dans l’ancien continent, depuis les côtes 
de la Méditerranée jusqu’à la pointe la plüs aus- 
trale de l'Afrique. On le trouve de même dans 
toutes les terres voisines du Cap de Bonne-Espé- 
rance. Cest un oiseau voyageur, mais qui ne 
fréquente que les climats chauds et tempérés, et 
ne visite pas ceux du Nord. Il se nourrit de co- 
quillages , d'insectes aquatiques, d'œufs de 
poissons ; 1l les cherche dans la vase en y plon- 
geant le bec et une partie de la tête; on peut 
Papprivoiser aisément , soit en le prenant jeune, 


1" 


+ 


228 SECONDE PARTIE 


soit même en l’attrapant déjà grand dans les 
piéges, ou de toute autre manière. Les Flammants 
sont toujours en troupes; et pour pècher, ils se 
forment naturellement en file. Lorsqu'ils se repo- 
sent sur la plage, ils établissent des sentinelles, et 
font alors une espèce de garde, suivant l'instinct 
commun à tous les oiseaux qui vivent en famille. 
Quand ils pêchent la tête plongée dans l’eau, un 
d’eux est en vedette, et si quelque chose l'alarme, 
il jette un cri bruyant, qui s'entend de très-loin 
et qui est assez semblable au son d’une trom- 
petite ; dès-lors toute la troupe se lève, et observe 
dans son mouvement de vol un ordre semblable 
à celui des Grues. Ils construisent leur nid sur un 
petit tas deterre glaise et de fange, relevé en py- 
ramide au milieu de l'eau, où leur base baigne 
toujours, et dont le sommet tronqué, creux et 
lissé, sans aucun lit de plumes ni d'herbe, reçoit 
immédiatement les œufs que l’oiseau couve en 
reposant sur le petit monticule , les jambes pen- 
dantes, de manière qu'il ne couve ses œufs que 
du croupion et du bas-ventre. Leur chair est un 
mets recherché. La peau de ces oiseaux, garnie 
d’un bon duvet, est employée aux mêmes usages 
que celle du Cygne. 


Os. Les teintes du corps des Flammants varient 
suivant l’âge. Le beau rouge couleur de feu ne s’ob- 
serve que sur les individus qui ont atteint leur troi- 
sième année. La teinte, dans la première année , est 
d'un cendré blanchâtre ; dans la seconde, elle devient 


Onpne IV. O1sEAUX DE RIVAGE. 229 
rosée. Ces oiseaux varient également en grandeur et 
en grosseur : ils ont plus de quatre pieds ( 1 mètre 
299 millim. ) de longueur du bout du bec à celui de 
la queue , et près de six pieds ( 1 mètre 949 millim. } 
jusqu’à l'extrémité des ongles ; leur envergure est de 
cinq piéds ( : mètre 624 millim. }. 

Les Oiseaux de ce genre semblent faire la nuance 
entre l'ordre des Oies ou Canards, et celui des 
Echassiers. 


GENRE 80. 


SPATULE , PLATALEA. Bec long, 
mince , aplati horizontalement , dilaté vers 
la pointe.en palette arrondie ou en spatule, 
terminé par un onglet corné : Mandibule in- 
férieure plus courte. 

Narines petites , situées à la base du bec. 

Langue très-courte , pointue. 

Queue composée de douze pennes égales. 

Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs 
engagés à leur jonction par des portions de 
membranes ; un postérieur dégagé. 


Espèce 1. La SPATULE ordinaire, Platalea 
Leucorodia , Vocciput garni de plumes étroites et 
longues qui s'élèvent sur la tête, et forment une 
espèce de huppe qui retombe en arrière ( dans la 
plupart des espèces ) ; tout le plumage blanc; les 
grandes pennes des ailes noires ( dans quelques 

P3 


230 SgconDEe PARTIE. 


individus ); la peau nue de la gorge et du tour 
des yeux noire; le bec noir où brun; les pieds 
presque toujours noirs, et quelquefois d’un gris 
teinté de noirâtre. 

La Spatule. Buffon, tome 7, page 448, pl. 24. 
PI. enlum. n.° 405. 

Cette espèce, quoique peu nombreuse, est plus 
commune en Hollande que dans toute autre 
partie de l'Europe , particulièrement près de 
Leyde. On la trouve en France, en Angleterre, 
en Pologne, en Suède, en Laponie, en Russie. 
Elle paraît également en Toscane et dans quel- 
ques autres cantons maritimes de l'Italie, en 
Sicile, en Barbarie, et sur toute la côte occi- 
dentale de l'Afrique, jusqu’au Cap de Bonne- 
Espérance. On la voit arriver sur nos côtes de 
FOcéan dans le mois de novembre, et elle y re- 
passe en avril. La Spatule n’est pas tout-à-fait 
aussi grosse que l’Ore sauvage ; sa longueur to- 
tale est communément de deux pieds huit pouces 
( 866 mili.), et envergure est de plus de quatre 
pieds ( r mètre 299 millim.). Cet Oiseau se tient 
ordinairement sur les bords marécageux de la 
mer, pour attraper les poissons et les autres ani- 
maux aquatiques, dont il fait sa nourriture. Il 
construit son nid avec des buchettes, au haut 
des grands arbres; la ponte est de trois ou quatre 
œufs blanchâtres. Sa chair est bonne à manger, 
et n’a pas le goût huileux de la plupart des oiseaux 
de rivage. 


Onone IV. OisEAUX DE RIVAGE. 231 


G&NRE 81. 


KAMICHI, PALAMEDEA. Bec en 
forme de cône : Mandibule supérieure ter- 
minée en croc. 

. Front surmonté d’une petite corne cylin- 
drique , légèrement courbée en arc. 

Narines ovales. 

Ailerons armés de deux cornes ou éperons 
triangulaires , dirigés en avant , le supérieur 
plus long et plus gros. 

Queue composée de douze pennes. 

Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs , 
unis seulement à leur jonction par des mem- 
branes très-courtes ; un postérieur. 


Ons. Ce Genre ne présente qu’une seule espèce ori- 
ginaire du Brésil et de Cayenne. 


GENRE 82. 


JABIRAU , MYCTERIA. Bec légèrement 
courbé en arc vers le haut : Mandibule supé- 
rieure très-droite, à trois pans ou angles : 
Mandibule inférieure à trois pans, aiguë, 
tranchante , légèrement recourbée en haut. 


Front chauve ou dégarni de plumes, 
P 4 


232 SECONDE PARTIE. 


Narines très-étroites. 

Queue courte, composée de « . . pennes. 

Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs , 
dont l'intermédiaire est le plus long; un pos- 
térieur , qui est Le plus court. 

Ongles obtus et peu saillans. 

Os. Ce genre , qui ne présente aucune espèce eu- 
ropéenne , comprend le Jabiru proprement dit, ori- 
ginaire du Brésil, le Jabiru de la nouvelle Hollande, 
et le Jabiru du Sénégal. 


GENRE 83. 


SAVACOU, CANCROMA. Bec très- 
large, épaté, en forme de cuiller : Mandi- 
dibule supérieure, portant sur sa convexité 
une arête élevée qui se termine par une 
petite pointe crochue, et s'emboitant sur la 
Mandibule inférieure : l’une et l’autre tran- 
chantes par les bords , et d’une corne solide 
et très-dure. 

Narines très-petites , nidulées dans un 
sillon du bec. | 

Langue petite. 

Queue composée de douze pennes. 

Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs, 
tous séparés ; un postérieur. 


Oss. Les Oiseaux renfermés dans ce genre qui ne 


Onpne IV. O1sEAUx DE nivacr. 233 


présente aucune espèce européenne , sont originaires 
du Brésil , de la Guiane et de Cayenne. 


GENRE *, 


OMBRETTE , SCOPUS. Bec long, épais, 
droit , comprimé par les côtés , recourbé à la 
pointe : Mandibule supérieure creusée sur ses 
côtés par une rainure : Mandibule inférieure 
plus étroite vers le bout qui est un peu 
tronqué. 

Narines très- étroites, obliques , situées 
dans les rainures du bec. 

Queue composée de douze pennes. 

Pieds à quatre Doigts; trois antérieurs 
engagés à leur base dans une portion de 
membrane ; un postérieur. 

Os. Ce Genre ne présente qu'une seule Espèce 
nommée Ombrette du Sénégal, envoyée sous cette 
dénomination du Sénégal par Ædanson qui a le 
premier fait connaître cet Oiseau. Le nom d’'Ombrette 


lui vient du gris-brun foncé , ou couleur de terre 
d'ombre qui s'étend sur tout son plumage. 


GENRE 84. 
HÉRON , ARDEA. Bec droit , long , 


pointu , fendu jusqu'aux yeux, épais près de 
la tète , légèrement comprimé par les côtés, 
cannelé de chaque côté par un sillon qui 


234 SEconDEe PARTIE. 


s'étend des narines vers la pointe : Wandibule 
supérieure dentelée vers le bout; Mandibule 
inférieure tranchante sur les côtés. 

Narines très-étroites , situées dans les sil- 
lons du bec. 

Langue assez longue , molle , terminée en 
pointe. 

Yeux placés dans une peau nue qui 
s'étend jusqu'aux coins du bec. 

Queue courte ,composée de douze pennes. 

Pieds à quatre Doigts; trois antérieurs, 
dont l'intermédiaire et l’externe sont engagés 
dans une membrane qui s'étend jusqu’à la 
première phalange ou articulation ; un posté- 
rieur comme articulé avec l’interne, et im- 
planté à côté du talon. 

Ongle du doigt intermédiaire dentelé sur 
le côté interne dans quelques espèces : l’Ongle 
du doigt postérieur plus long. 


* L Ongle du doigt intermédiaire non dentelé. 
* L Cou alongé; le devant des yeux, le front et 
le cräne nus, garnis de quelques poils. 


* Doigt externe uni au doigt intermédiaire par 
une petite membrane. 


Les GRUES. ” 


Espèce x. Le HÉRON Grue, Ardea Grus, 
le devant des yeux, le front et le crâne couverts 


: 


Onprr IV, OrsrAUX DE RIvACr. 235 


d'une peau rouge, chargée de poils noirs , assez 
rares pour la laisser voir comme à nu ; des plumes 
d’un cendré très-foncé sur le derrière de la tête, 
s'étendant un peu sur le cou ; les tempes blan- 
ches ; les joues, la gorge et une partie du devant 
du cou d’un cendré noirâtre ; tout le fond du 
plumage d’un beau cendré clair ondé ; les grandes 
pennes des ailes noires ; de larges plumes à filet 
qui se troussent en panache , sortant du dessous 
des ailes et couvrant la queue ; le bec d’un noir 
verdâtre; les pieds noirâtres. 


La Grue. Buffon , tome 7, page 287, pl. 14. 
PI. enlum. n.° 769. 

De tous les oiseaux voyageurs, c’est la Grue 
qui entreprend et exécute les courses les plus 
lointaines et les plus hardies. Originaire du nord, 
elle visite les régions tempérées , et s’avance 
dans celles du midi. On la voit en Suède, en 
Ecosse, en Lithuanie , aux îles Arcades, et dans 
toute l’Europe septentrionale. En automne , elle 
vient s’abattre sur nos plaines marécageuses et 
nosterres ensemencées, puis elle se hâte de passer 
dans des climats plus méridionaux , d’où reve- 
nant avec le printemps, on la revoit s’enfoncer de 
nouveau dans le nord, et parcourir ainsi un 
cercle de voyage avec le cercle des saisons. Les 
Grues portent leur vol très-haut, et se mettent 
en ordre pour voyager. Elles forment un triangle 
à peu près isocèle comme pour fendre l'air plus 
aisément, Leur passage se fait le plus souvent 


236 SECONDE PARTIE. 


dans la nuit. A terre, les Grues rassemblées éta- 
blissent une garde pendant la nuit. Ces oiseaux se 
nourrissent d'insectes, de vers, de petits reptiles, 
de sarrasin en herbe, et deviennent par-là nui- 
sibles aux récoltes. Ils nichent dans les terres du 
nord , autour des marais. La femelle ne pond 
que deux œufs bleuâtres. On leur donne une 
longue vie, et à leur chair de la délicatesse ; du 
moins les Romains en faisaient grand cas. La 
longueur des Grues varie depuis quatre pieds 
jusqu’à cinq (1 mèt. 299 mill. à 1 mèt. 624 mill. ). 

Ozs. On prend les Grues au lacgt, à la passée, et 
on les chasse au vol avec l'Æigle et le Faucon. On 


est parvenu à apprivoiser des Grues, et même à leur 
donner une espèce d'éducation. 


* IL Cou court et épais ; lour des yeux nu ou 
dégarni de plumes et couvert d’une peau ridée. 


* Doigt intermédiaire uni au doigt externe jus- 
qu'à la première phalange par une membrane; et 
au doigt interne seulement à la base. 


Les CIGOGNES. 


Esp. 2. Le HÉRON Cigogne blanche, Ardea 
Ciconia , le corps d’un blanc éclatant ; les ailes 
noires ; le bec, la partie nue de la jambe et les 
pieds rouges; les plumes du bas du cou blanches, 
un peu longues et pendantes ; les plumes scapu- 
laires, les grandes couvertures des ailes d’un brun 
noirâtre et d’un noir changeant en violet; les 


Onpne IV. O1sEAUX DE RIVAGE. 237 


trente pennes des ailes noires ; le tour des yeux 
nu et couvert d’une peau ridée d’un noir rou- 
geûtre. 


La Cigogne blanche. Buffon , tome 7, p.253, 
pl. 12. PI. enlum. n.° 866, 


Cet'oïseau se porte assez avant dans les con- 
trées du nord et de l'Europe. Il se trouve en 
Suède, en Scanie, en Danemarck, en Sibérie, 
en Pologne ; en Lithuanie , en Hongrie ; on le 
rencontre en Turquie, en Perse, en Egypte, et 
dans toute l'Asie. Il est d’un naturel assez doux, 
peut se priver aisément , et s’'accoutumer à rester 
dans un jardin qu'il purge d'insectes et de rep- 
tiles. En domesticité il vit long-temps, et sup- 
porte la rigueur de nos hivers. La Cigogne a le 
1 puissant et soutenu ; elle s’élève fort haut et 
LT de très-longs voyages, même dans les saisons 
orageuses. Son apparition annonce le printemps. 
Les Cigognes reviennent constamment au même 
nid ; et si ce nid est détruit , elles le reconstruisent 
de nouveau avec des brins de bois et d’herbes de 
marais qu’elles entassent en grande quantité : 
c’est ordinairement sur les combles élevés, sur les 
créneaux des tours , et quelquefois sur de grands 
arbres , au bord des eaux ou à la pointe d’un 
rocher escarpé qu’elles le posent. La femelle ne 
pond pas au-delà de quatre œufs, et souvent pas 
plus de deux , d’un blanc sale et jaunâtre ; un peu 
moins gros , mais plus alongés que ceux de l’Oie. 


238 © SECONDE PARTIE. 


Le mâle les couve pendant le temps que la fe- 
melle va chercher sa pâture. Les œufs éclosent 
au bout d’un mois. La Cigogne blanche , plus 
grosse que la noire, a aussi plus de longueur; 
elle a trois pieds quatre pouces ( 1 mèt. 83 mill.) 
depuis la pointe du bec jusqu’à l'extrémité de la 
queue, et quatre pieds ( 1 mèt. 299 mill. } jusqu’à 
celle des ongles. 

Os. De tous les oïseaux qui fréquentent les rivages, 
les Cigognes sont les plus connues. Amies de l’homme 
elles partagent son séjour , fixent leur domicile sur sa 
maison, placent leur nid sur les toits et les cheminées ; 
chassent dans nos champs et presque dans nos jardins, 
ne s’effraient point du tumulte des villes, et par-tout 
elles sont respectées et bien venues, On les protége en 
Hollande, parce qu'elles purgent les marais et les 
vallées humides des lézards , serpens , grenouilles , 
crapauds et autres reptiles. Chez les Anciens 5 
un crime de donner la mort à la Cigogne. En Thes= 
salie il y eut peine de mort pour le meurtre d’un de 
ces oiseaux, tant ils étaient précieux à ce pays qu'ils 
purgeaient des serpens. La loi de nourrir ses parens 
fut faite en leur honneur, et nommée de leur nom 
chez les Grecs. 


Esp. 3. Le HÉRON Cigogne noire, Ardeaæ 
nigra , le dos, le croupion, et toutes les cou- 
vertures des ailes d’un brun changeant en 
violet et en vert doré ; la poitrine , le ventre, les 
cuisses ainsi que les couvertures du dessous de la 
queue ,*blancs ; la queue composée de douze 
pennes d’un brun à reflets violets et verts: les 


Onone IV. Oiseaux DE nIvAGr. 239 


plumes de la base du cou d’un brun lustré de 
violet, lavé de grisâtre à la pointe, plus longues 
et pendantes ; la gorge et le cou couverts de 
petites plumes brunes, terminées par un point 


blanchâtre. 


La Cigogne noire. Buffon , tome 7, pag. 271. 
PI. enlum. n.° 399, sous la dénomination de 
Cigogne brune. 

Cet oiseau dont l'espèce est moins nombreuse 
et moins répandue que celle de la Cigogne blan- 
che , est commun dans les Alpes de Suisse ; on 
le trouve en Pologne, en Prusse, en Lithuanie, 
en Silésie, et dans plusieurs autres endroits de 
l'Allemagne ; il s’'avance jusqu’en Suède. Sauvage 
et solitaire, la Cigogne norre fuit les habitations , 
et ne fréquente que les marais écartés. On la voit 

au bord des lacs, guettant sa proie, volant sur les 

eaux, et quelquefois s'y plongeant rapidement 
pour saisir un poisson ; cependant elle ne se 
borne pas à pêcher pour vivre; elle se nourrit 
également de scarabées , de sauterelles, d’insec- 
tes, etc. Elle niche dans Fépaisseur des bois sur 
de vieux arbres, particulièrement sur les plus 
hauts sapins. Sa chair sent le poisson et a un 
fumet sauvage. Cet Oiseau est à peu près de la 
grosseur du Æéron; sa longueur est dé deux 
pieds neuf pouces ( 893 millimètres ). 


240 SECONDE Partix, 


* IL Ongle du doigt intermédiaire dentelé du 
côté interne. 
* L Cou excessivement long , très-gréle, el garni 
au bas de plumes pendantes , eflées. 


* Corps étroit, efflanqué , et dans la plupart des 
espèces élevé sur de hautes jambes ou échasses. 


Les HÉRONS et les AIGRETTES. 


Esp. 4. Le HÉRON commun, Ardea cinerea , 
le sommet de la tête orné ( dans le mâle) de deux 
ou trois longs brins de plumes minces, efilées, 
flexibles, et du plus beau noir ; la gorge blanche ; 
les longues plumes pendantes du devant du cou, 
marquées de belles mouchetures noires ; tout le 
dessus du corps d’un beau gris de perle; les 
jambes, les pieds et les doigts d’un jaune ver- 
dâtre. 


Le Héron commun. Buffon, tome 7, p. 342, 
pl. 19. PL. enlum. n.0s 987, et 755 où le vieux mâle 
est représenté sous le nom de Héron huppé. 

L'espèce de cet Oiseau parait répandue dans 
presque tous les pays; on la trouve dans le nord 
de l'Europe et de l'Amérique, aux Antilles, au 
Chili, à O-Taïti, au Japon, en Egypte, en Si- 
bérie, sur les côtes d'Afrique, dans l'Inde. Le 
mâle a trois pieds deux pouces ( 1 mèt. 28 mill. } 
de longueur, et cinq pieds quatre pouces ( 1 mèt. 
732 millim.) de vol ou d'envergure. Cet Oiseau 
prend beaucoup de grenouilles, et les avale tout 

entières. 


Onpne IV. O1sEAUX DE RIVAGE, 241 


entières. Il avale aussi quelques petites plantes, 
telles que la lentille d’eau ; mais sa nourriture 
ordinaireæst le poisson. Pris jeune, il s’apprivoise 
facilement, et devient susceptible, non pas d'édu- 
cation, mais de quelques mouvemens communi- 
qués. Cet Oiseau est craintif et méfiant, il parait 
s'inquiéter et s’alarmer de tout. Il fuit l'homme 
de très-loin ; souvent assailli par lAigle et le 
Faucon, 1 n’élude leurs attaques qu’en s’élevant 
au haut des airs et s’efforçant de gagner le dessus. 
On le voit se perdre avec eux dans la région des 
nuages. La chasse du Héron était autrefois le vol 
le plus brillant de la fauconnerie; il faisait le 
divertissement des princes, qui se réservaient 
comme gibier d'honneur la mauvaise chair de cet 
oiseau, qualifiée viande royale, Les Hérons se 
plaisent à nicher rassemblés, et posent leur nid 
au haut des plus grands arbres. Ces nids sont 
vastes, composés de buchettes, de beaucoup 
d'herbes sèches, de joncs et de plumes. La ponte 
est-de quatre ou cinq œufs d’un bleu verdâtre 
pâle et uniforme, de même grosseur à peu près 
que ceux de la Cigogne , maïs un peu plus alon- 
gés, et presque également pointus par les deux 
bouts. 


Esp. 5. Le HÉRON blanc, Ardea alba, tout 
le plumage d’un blanc éclatant; la peau nue qui 
entoure les yeux verte, mélée de jaune sur les 
bords; le bec jaune ; Piris d’un jaune citron; les 


Q 


242 SECONDE PARTIE. 


jambes verdâtres dans leur partie nue, ainsi que 
les tarses et les doigts; les ongles noirs. 


Le Héron blanc. Buffon, tome 7 ,fpage 365. 
PI. enlum. n.° 886. 

Cette espèce présente une variété, qui est le 
Héron blanc à calotte noire. 

Quoique cet Oiseau soit commun sur les côtes 
de Bretagne, et même dans le Nord jusqu’en 
Scanie, l'espèce parait moins nombreuse que celle 
du Héron commun, sans être moins répandue, 
puisqu'on l’a trouvée à la nouvelle Zélande, au 
Japon , aux Philippines, à Madagascar , au Brésil 
ét au Mexique. Il s'élève vers le Nord jusqu’au 
39€ degré. Il est aussi grand que le Héron com- 
mun , et même il a les jambes encore plus hautes ; 
mais il manque de panache. Sa longueur est de 
trois pieds un pouce et demi ( : mèt. 14 millim.} 


Esp.6. Le HÉRON noir, Ardea atra, tout 
le plumage noirâtre, avec un reflet de bleu sur 
les ailes; le bec, les pieds et la peau nue qui en- 
toure les yeux, de la même couleur. 


Le Héron noir. Buffon, tome 7, page 368. 

On le trouve en Silésie, où cette espèce est 
rare ; cependant on doit présumer qu'elle est plus 
commune ailleurs, et que cet oiseau fréquente 
les mers, car il paraît se trouver à Madagascar. 
LU est aussi grand que le Héron commun. 


Esp. 7. Le HÉRON pourpré, Ardea purpurea, 
le sommet de la tête d’un noir brillant ; les plumes 


Onpne IV. OrsEAUx D£ nIVAGE. 243 


de la huppe longues et étroites ; la poitrine et une 
partie du dos d’un beau roux pourpré; de longues 
plumes effilées, de cette même belle couleur, 
partent des côtés du dos et s'étendent jusqu’au 
bout des ailes en retombant sur la queue, dont 
les couvertures inférieures sont d’un blanc roux 
et terminées de noir ; la peau nue de la tête jau- 
nâtre, ainsi que la mandibule inférieure; la su- 
périeure brune; les pieds verdätres. 

Le Héron pourpré. Buffon, tome, page 369. 
PL. enlum. n.° 788. 

On le trouve en France, en Italie, sur les 
bords du Danube, près de la mer Noire, de la 
mer Caspienne, sur les lacs de la grande Tar- 
tarie, mais il ne s’avance jamais vers le Nord au- 
delà du cinquantième degré. 


Esp. 8. Le HÉRON Garzette blanche, Ardea 
Garza , le plumage entièrement blanc (dans 
l'oiseau adulte ); le bec et les pieds noirs. 


La Garzette blanche, Buffon, tome 9, p. 371. 

On la: trouve dans quelques parties de l'Eu- 
rope. Elle est beaucoup plus petite que le grand 
Héron blanc , n'ayant pas deux pieds ( 650 mill. ) 
de longueur. 


Esp.9. Le HÉRON Aigrette, Ardea Gar- 
zella , tout le plumage d’un blanc de neige ; une 
touffe de plumes scapulaires longues, soyeuses, 

s'étend sur le dos et jusqu’au delà de la queue ; 
la base antérieure du cou ornée de- longues 


Q 2 


544 SEeconDEe PaAnrrTIrE, 


plumes pendantes ; la peau nue entre le bee et les 
yeux verdâtre ; le bec et les pieds noirs. 


L’Aigrette, Buffon, tome 7, p. 372, pl. 20, 
PI, enlum. n.° gor. 

L'espèce de cet Oiseau s’est répandue dans tous 
les climats et jusque dans les îles lointaines iso- 
lées, comme aux iles Malouines et à l'ile de 
Bourbon; on la trouve en Asie, dans les plaines 
de l’Araxès, sur les bords de la mer Caspienne, 
à Siam, au Sénégal et à Madagascar. Cet oiseau 
se tient de préférence au bord de la mer, sur les 
sables et les vases; cependant il perche et niche 
sur les arbres comme les autres Hérons. Son nid, 
fort aplati, est fait avec de petites buchettes assez 
grossièrement arrangées ; la ponte est ordinaire- 
ment de quatre œufs alongés et tirant sur le vert. 

Os. Belon est le premier qui ait donné le nom d’Æ1- 

_grette à cette petite espèce de Héron blanc, vraisem- 
blablement à cause des longues plumes soyeuses qu'il 
porte sur le dos, parce que ces belles plumes servent à 
faire des aïigrettes pour embellir et relever la coiffure 
des femmes, le casque des guerriers et le turban des 
sultans ; ses plumes sont du plus grand prix en Orient ; 
elles étaient recherchées en France dès le temps de nos 
preux chevaliers, qui s'en faisaient des panaches. 


* IL. Cou court, dénué de longs brins. 
* Corps gréle , peu élevé sur jambes. 
Les CRABIERS. 


Esp. 10. Le HÉRON Crabier Caiot, Ardea 


Onpne IV, Orsraux DE RrvAcE. 245 


Squaiolla , la tête ornée d’une belle touffe de 
plumes eMilées, blanches au milieu, noires aux 
deux bords; le haut du corps recouvert d’un 
chevelu de longues plumes minces et tombantes , 
d’une belle couleur rousse, qui forment sur:le 
dos comme un second manteau; les côtés de la 
tête, la gorge, le cou, et tout le reste du corps 
d’un beau marron; le bec jaune à sa base , noi- 
râlre à son. extrémité; les jambes et les pieds 
verts. 

Le Crabier Caiot. Buffon, tome 7, page 380. 

On le trouve en Italie, aux environs de Bo- 
logne, sur les bords du Danube, où il porte le 
nom de Quaiol. 


Esp. 1i. Le HÉRON Crabier roux, Ardea 
badia , la tête et le cou de couleur marron, ainsi 
que les autres parties supérieures du corps et la 
queue ; le dessous du corps d’un blanc sale, coupé 
longitudinalement d'un beau blanc depuis le 
haut du cou jusqu’au ventre; les grandes pennes 
des ailes noires; leurs petites couvertures d’une 
teinte bleuâtre; l'iris jaunâtre; le bec brun; la 
parlie nue de la jambe et les pieds rouges. 

Le Crabier roux. Buffon , tome 7, page 390. 

On le trouve en Silésie et en Sibérie; il est de 
la grosseur d’une Corneille. I] niche sur les arbres 
élevés, et se nourrit d'insectes et de poissons, 


Esp. 12. Le HÉRON Crabier marron, 4rdea 
erythropus ; la tête ornée de plumes longues, 


Q 3 


246 SECONDE PARTIE. 
étroites, variées de jaune et de noir; la gorge, 
le cou et tout le corps, d’une couleur de safran 
tirant sur le marron; le bec noir à la pointe , vert 
bleuâtre près de la tête ; les paupières d’un 
rouge vif; l'iris jaune; les pieds d’un rouge 
foncé ; les ongles noirs. 

Le Crabier marron. Buffon , t. 7, p. 390. 

On le trouve en lialie, aux environs de Bo- 
logne ; il est de la taille du Pouacre. 


Esp. 13. Le HÉRON Crabier Guacco, Ardeaæ 
lutea, le dos d’un jaune rembruni; les plumes 
des jambes jaunes; celles du ventre blanchis- 
santes ; les plumes minces et tombantes de la tête 
et du cou variées de jaune , de blanc et de noir; 
l'iris jaune, entouré d’un cercle noir; les pieds 
verdâtres. 

Le Guacco. Buffon, tome 7, page 392. 

On le trouve dans les vallées du Bolonois en 
lialie, où il est connu sous le nom de Sguacco. 


Esp. 14. Le HÉRON Crabier de Mahon, 
Ardea comafa , la tête ornée d’une belle et longue 
huppe de brins gris-blancs et roussätres ; le dessus 
du cou d’un roux jaunâtre, et le devant gris- 
blanc ; le dos roussâtre ; les pennes des ailes 
blanches. 

Le Crabier de Mahon. Buffon, 1.7, p. 393. 
PI. enlum. n.° 348 , sous le nom de Héron huppé 
de Mahon. si 

On le trouve en Italie aux environs de Bologne, 


Onpne IV, Orssaux DE nivacr. 247 


et sur les bords de la mer Caspienne. Il est de la 
grandeur du Blongios. Sa longueur est tout au 
plus de dix-huit pouces ( 487 millimètres ). 


Esp. 15. Le HÉRON Blongios, Ardea mi- 
nula , le dessus de la tête et du dos noir, à reflets 
verdâtres ( dans le mâle ), brunâtres (dans la fe- 
melle), ainsi que les pennes des ailes et de la 
queue ; le cou, la poitrine , le ventre, le dessus 
des ailes d’un roux marron, mêlé de blanc et de 
jaunâtre; l'iris ‘jaune; le bec et les pieds ver- 
dâtres. 


Le Blongios Buffon, t.7, p.395. PI. enlum. 


n.° 323, sous le nom de Blongios de Suisse. 


Cette espèce présente une variété, qui est le 
Blongios tachete. 


On le trouve fréquemment en Suisse. On le 
voit également aux environs de Lyon et de Mont- 
pellier; on le retrouve sur les côtes du Levant, 
aussi-bien que sur celles de Barbarie. Il vit soli- 
taire dans les prairies marécageuses, et se perche 
volontiers sur les arbres. Il place son nid à terre, 
et le construit avec des buchettes courtes qu’il 
entrëméle de glaïeuls. Sa ponte est de quatre 
œufs blancs, de la grosseur de ceux du Merle. 
Sa longueur est d’environ quatorze pouces ( 379 
millimètres ). 


L “Qi 


248 SECONDE PARTIE, 


* IL Cou plus court, garni de plumes en devant 
et sur les côtés qui le font paraître très-gros. 


* Corps plus épais, moins haut sur jambes que les 
Hérons et les Aigrettes. 


Les BUTORS. 
Esp. 16. Le HÉRON Butor, Ardea Stellaris, 


tout le plumage chargé de mouchetures ou ha- 
chures noirâtres jetées transversalement sur le 
dos, dans un fond brun fauve, et tracé longitu- 
dinalement sur fond blanchâtre au-devant du 
cou, à la poitrine et au ventre; les plumes du 
devant du cou et de la poitrine lâches et flot- 
tantes ; le sommet de la tête noir; le bec et les 
pieds verdâtres; les ongles longs et crochus. 


Le Butor. Buffon, tome 7, page 411, pl. 21. 
PL. enlum. n.° 789. 

Cet Oiseau se trouve par-tout où il y a des 
marais assez grands pour lui servir de retraite; 
on le connait dans la plupart de nos départemens. 
Il est commun en Angleterre, et assez fréquent 
en Suisse et en Autriche; on le voit aussi en Si- 
lésie, en Danemarck et en Suède. Il a trois pieds 
deux pouces ( : mètre 28 mill.) de longueur , et 
trois pieds dix pouces ( 1 mètre 245 mill.} de vol 
ou d'envergure. Il paraît .que le Butor, moins 
dur que le Héron, ne supporte pas nos hivers, 
et qu'il quitte le pays quand le froid devient trop 
rigoureux. Malgré l'espèce d’insulte attachée à son 

, 


Onpne IV. OisEAUX DE nIVAGE. 249 


nom, le Butor est moins stupide que le Héron, 

‘mais il est encore plus sauvage. Il fait grande 
capture de grenouilles, et se nourrit de sang- 
sues , de lézards, de frais de poissons et de petites 
anguilles; en automne il va dans les bois chasser 
aux rats, qu'il prend fort adroïtement et avale 
tout entiers. Dans cette saison il devient fort 
gras. Sa chair, sur-tout celle des ailes et de la 
poitrine, est assez bonne à manger. Cet Oiseau 
établit son nid presque sur l’eau , au milieu des 
roseaux , dans le mois d'avril ; il le construit 
principalement de joncs. La ponte est de quatre 
ou cinq œufs d’un gris-blanc verdâtre. L’incuba- 
tion est de vingt-quatre à vingt-cinq jours. 


Ons. Le nom d’Asterias ou de S'tellaris donné au 
Butor par les anciens, vient , suivant Scaliger, de ce 
vol du soir, par lequel il s’élance droit en haut vers le 
ciel, et semble se perdre sous la voûte étoilée. D’autres 
tirent l’origine de ce nom des taches dont est semé son 
plumage, lesquelles néanmoïns sont disposées plutôt 
en pinceaux qu’en étoiles. Le bec du Butor, ainsi que 
celui du Héron, est pour ces oiseaux une arme défen- 
sive d'autant plus dangereuse, qu'ils s’en servent au 
moment où l’on s’y attend le moins; c’est pourquoi 
les chasseurs ne doivent les approcher qu'avec précau- 
tion, lorsqu'ils sont blessés. Car, au lieu de fuir , ils 
les attendent, lancent dans les jambes des coups de 
becs très-violens , et s’élancent même au visage, où 
l'œil est toujours le but qu’il visent. Plusieurs chasseurs 
en ont été grièvement blessés, et même quelques-uns 
en ont perdu un œil, 


250 SECONDE PARTIE. 


Esp. 17. Le HÉRON gland Butor, Ardea 
Botaurus, la tête noire; le cou roux, marqué 
de taches blanches et noires; le dos, les ailes et 
la queue d’un cendré brun ; le ventre roux; le 
bec et les pieds jaunes. 


Le grand Butor. Buffon , tome 7, page 422. 

Cet Oiseau, dont la vie est aussi tranquille et 
solitaire que celle du Butor commun, se trouve 
. dans les marais d'Italie, sur les bords du lac 
Majeur , et dans le nord de l'Asie, pendant l'été 
seulement. Il est plus grand que le Butor, et 
paraît faire la nuance entre la famille des Hérons 
et celle des Butors. Sa longueur est au moins de 
trois pieds et demi ( 1 mètre 137 millim.}), et sa 
hauteur, y compris les ongles, de plus de quatre 
pieds ( 1 mètre 299 mill.). Sa ponte est de trois 
œufs, totalement verts, et de la grosseur de ceux 
d’une poule. | 1 


Esp. 18.Le HÉRON petit Butor, Ardea Mar- 
sigli, le plumage roussâtre, rayé de petites lignes 
brunes; la gorge et le devant du cou blancs; 
l'iris blanchâtre ; Fespace entre le bec et l'œil 
jaune; la queue blanchäâtre; les pieds d’un jaune 
pâle. 

Le petit Butor. Buffon, tome 7, page 423. 
On le trouve sur les bords du Danube. Il est 
beaucoup plus petit que le Butor commun. 


Esp. 19. Le HÉRON Butor brun, Ardea Da- 
nubialis, tout le plumage rayé de lignes brunes, 


Onpne IV. O1SEAUX DE RIVACE. 251 


noires ét roussâtres, mêlées Confusément ; le 
dessous du cou et de la poitrine blanchâtre ; le 
bec brun et jaunâtre ; les pieds et les ongles noirs. 


Le Butor brun rayé. Buffon, tome 7, p. 424. 
On le troûve sur les bords du Danube; il est 
de la taille du petit Butor. 


Esp. 20. Le HÉRON Butor roux, Ardea So- 
loniensis, le dessus de la tête noir; tout le plu- 
mage d’un roussâtre clair sous le corps, plus 
foncé sur le dos; le bec jaunâtre ; les pieds bruns. 


Le Butor roux. Buffon, tome 7, page 425. 

On le trouve en Italie, aux environs de Bo- 
logne, sur les bords du Danube, en Pologne et 
en Alsace. Il est un peu plus gros que le petit 
Butor. 


Esp. 21. Le HÉRON Pouacre, Ardea macu- 
lata, tout le fond du lice E brun foncé aux 
pennes de l'aile, clair au-devant du cou et au- 
dessous du corps, parsemé sur la tête, au-dessus 
du cou, du dos et sur les épaules, de petites 
taches bibbh Le , placées à l'extrémité des plumes; 
chaque penne de l'aile terminée par une tache 


blanche. 

Le Pouacre ou Butor tacheté. Buffon, tome 7, 
page 427. 

Cet Oiseau, dont basés à est peu commune, 
se trouve en Burope près des eaux stagnantes et 
des marécages , et se cache parmi les roseaux. Il 


252 SECONDE PARTIE. 


se nourrit de grenouilles et de poissons; sa gros- 
seur est celle d’une Corneille, et sa longueur est 
de dix-huit pouces ( 487 millimètres ). 


* IV. Cou court; trois ou quatre longs brins 
implantés sur la nuque. 


* Corps plus épais, moins haut sur jambes que les 
Hérons et les Aigrettes. 


* Mandibule supérieure du bec légèrement arquée. 


Les BIHOREAUX. 


Esp. 22. Le HÉRON Bihoreau, Ardea Nyc- 
licorax , le plumage noir à reflet vert sur la tête 
et la nuque, vert obscur sur le dos, gris de perle 
sur les ailes et la queue, et blanc sur le reste du 
corps; des brins au nombre de trois ou de quatre 
très-déliés, d'un blanc de neige, forment une 
aigrette sur la nuque du cou ( dans le mâle ); le 
bec noir, jaunâtre à sa base; les pieds et les 
jambes d’un jaune verdâtre; les yeux très-brillans; 
l'iris d’un jaune aurore. 


Le Bihoreau. Buffon, tome 7, p.435, pl. 22. 
PI. enlum. n.° 758, le mâle; et 759, la femelle. 

Cet Oiseau, dont lespèce est par-tout plus 
rare que celle du Æéron, est aussi moins ré- 
pandue; on le trouve en France, en Allemagne, 
en Italie, en Ecosse, en Silésie, en Angleterre, 
en Hollande, en Pologne, rarement en Suède. 


Onone IV. OnsraAux nE RIvACE,. 253 


On le retrouve en Amérique, sur-tout à New 
Yorck , en Asie, à la Chine et en Syrie. Le Bio- 
reau paraît être un oiseau de passage qui part au 
commencement de l'automne, et revient avec les 
Cigognes au printemps. Il a environ vingt pouces 
(541 mill.) de longueur. Il cherche sa pâture 
moitié dans l’eau, moitié sur terre, et vit autant 
de grillons , de limaces et d’autres insectes terres- 
tres, que de grenouilles et de poissons. Il niche 
dans les rochers, suivant Belon ; mais , selon 
Willughby, c'est sur les aulnes près des marais 
qu’il établit son nid; ce qui ne peut se concilier 
qu’en supposant que cet oiseau change d’ha- 
bitudes, à cet égard, suivant les circonstances. 
On assure que sa ponte est de trois ou quatre 
œufs d’un blanc pâle. 


. Os. Le genre des Hérons , trés-nombreux en es- 
pèces, comprend plusieurs familles ; savoir : celle 
du Héron proprement dit , celle du Butor, celle du 
Bihoreau et celle des aber Les caractères com- 
muns qui unissent et rassemblent ces quatre familles, 
sont la longueur du cou, la rectitude du bec qui est 
droit , pointu et dentelé au bord de sa partie supé- 
rieure vers la pointe ; la longueur des ailes , qui , lors- 
qu’elles sont pliées , recouvrent la queue ; la hauteur 
du tarse et de la partie nue de la jambegfla grande 
longueur des doigts , dont celui du milieu a l’ongle 
dentelé sur le côté interne ; leurs habitudes naturelles 
sont à peu près les mêmes ; car tous ces oiseaux sont 
également habitans des marais et de la rive des eaux. 
Tous sont patiens par instinct , assez lourds dans 
leurs mouvemens et tristes dans leur maintien. 


254 SECONDE PARTIE, 


GENRE 85. 
COURLIS , TANTALUS. Bec long, 


grêle , sillonné de rainures , légèrement 
arrondi , également courbé en arc dans toute 
sa longueur, faible et d’une substance ten- 
dre , terminé en pointe mousse. 

Face nue ou dégarnie de plumes , même 
au-delà des yeux. 

Narines ovales. 

Langue courte, large , pointue. 

Sac nu, ou poche membraneuse nue sous 
la gorge. 

Queue courte, composée de douze pennes. 

Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs en- 
gagés seulement à leur jonction dans une 
portion de membrane ; un postérieur. 


Espèce x. Le COURLIS commun, T'antalus 
Arquata , tout le plumage mélangé de gris blanc, 
à l'exception du ventre et du croupion qui sont 
entièrement blancs ; les grandes pennes des ailes 
d’un brumnoirâtre ; les pennes de la queue cou- 
pées de blanc et de brun noirâtre ; le bec noi- 
râtre, très-alongé et voûté en arc, sillonné de 
rainures ; les pieds bleuâtres. 


Le Courlis. Buffon , tom. 8, p. 19, e 4) 
PI. enlum. n.° 818. 


OnDrE IV, OisEAUX DE RIVAGE. 255 


On le trouve en France, en Allemagne, en 
Silésie, en Italie, en Grèce, en Angleterre, 
même au Sénégal et à Madagascar. C’est un 
oiseau de passage dont les migrations s'étendent 
au-delà de la Méditerranée, car il passe à Malte 
deux fois l’année , au printemps et à l'automne. 
Le Courlis se nourrit de vers de terre, d'insectes. 
de menus coquillages qu’il ramasse sur les sables 
et les vases de la mer, ou dans les marais et dans 
les prairies humides. Cet oiseau court très-vite , 
et vole en troupes. Il niche dans l'intérieur des 
terres vers les montagnes. La ponte est de quatre 
œufs de couleur olivâtre , marqués de taches 
rousses ; sa chair est assez estimée. Cet oiseau est 
de la grosseur d’un Chapon ; sa longueur totale 
est de deux pieds ( 650 sillims). 

Os. Ce Courlis et le suivant placés par Linné dans 
le genre Scolopax , sont désignés sous les noms de 
Scolopax Arquata et Phæopus ; j'ai cru devoir les 
rapporter , d'après Buffon, au genre dés Courlis. 


Esp. 2. Le COURLIS Corlieu, Tantalus 
Phæœopus , le dessus de la tête brun, avec une 
bande longitudinale de gris blanc sur le milieu ; 
le bec noir , voûté en arc; une tache blanche 
entre le bec et l’œil ; la gorge de cette même cou- 
leur ; les plumes du dos d’un brun foncé , grises 
sur les bords; la partie inférieure du dos, le 
croupion , le ventre , les flancs et les couvertures 
du dessous de la queue blancs ; les pennes des 


2956 SECONDE PARTIE, 
ailes noirâtres , de même que le bec; les pieds 
verdâtres. 


- Le Corlieu ou petit Courlis. Buffon , tom. 8, 
pag. 27, pl. 3. PL. enlum. n.° 842. 

On le trouve plus particulièrement en Angle- 
terre, et rarement en France et en Italie. Il est de 
moitié moins grand que le Courlis auquel il res- 
semble par la forme , par le fond des couleurs, 
et même par leur distribution. Il a aussi le même 
genre de vie et les mêmes habitudes. Sa longueur 
est de seize pouces (433 millim.) $ 


Esp. 3. Le COURLIS vert, Tantalus Falcinel- 
lus, la tête, le cou , le devant du corps et les côtés 
du dos d’un beau marron foncé; le dessus du dos, 
des ailes et de la queue, d’un vert bronzé ou 
doré , suivant les reflets de lumière ; le bec, les 
pieds et la partie nue de la jambe, de couleur 
noirâtre. 


Le Courlis vert, ou Courlis d'Italie. Buffon , 
tome 8, pag. 29. PI. enlum. n.° 819, sous la 
dénomination de Courlis d'I{alie. 

Cet oiseau, commun en Italie , se trouve aussi 
en Allemagne, en Danemarck , sur les bords de 
la mer Caspienne et du Pont-Euxin, et dans la 
Haute-Egypte. Il est de la grandeur du Corlieu ; 
il a un pied sept pouces (514 mill.) de longueur. 


GENRE 


Onpne IV. Oisraux DE RIVAGE, 257 


GENRE *. 


COUREUR , CORRIRA. Bec court, 
droit , sans dentelures. 

Cuisses courtes. | 

Queue composée de . . . pennes. 

Pieds palmés , à quatre Doigts ; trois an- 
térieurs , engagés dans une membrane en- 
tière, un postérieur dégagé. 


Le COUREUR d'Italie, Corrira llalica, la 
gorge, le devant du cou, la poitrine, le ventre, 
les cuisses, les couvertures du dessous de la 
queue et les côtés blancs; la tête, le dessus du 
cou, le dos, le croupion, les plumes scapulaires, 
les couvertures supérieures des ailes et de la queue 

- d’une couleur ferrugineuse; les yeux noirs, ! 
bec jaune, noir à la pointe. 


Le Coureur. Buffon, tome 8, page 472. 

Le Coureur a été ainsi nommé de la célérité 
avec laquelle on le voit courir sur les rivages; 
cet Oiseau habite dit-on l'Italie. 


GENRE 86. 
BÉCASSE , SCOLOPAX. Bec alongé , 


droit, légèrement arrondi en dessus, terminé 
en pointe mousse , beaucoup plus long que 


la tête : Mandibule supérieure formant seule 
R 


258 SECONDE PARTIE. 


la pointe raboteuse et arrondie du bec, en : 
débordant a Mandibule inférieure qui est 
comme tronquée , et vient s'adapter en des- 
sous par un joint oblique. 

Narines très-étroites, nidulées dans un 
sillon du bec. 

Queue composée de douze ou quatorze 
pennes. 

Pieds à quatre Doigts; trois antérieurs, 
un postérieur très-petit. 


* L Téfe plus carrée que ronde ; Yeux situés sur 
les parties supérieure et postérieure latérales 
de la tête. 


Les Bécasses et les BÉCASSINES. 
Espèce 1. La BÉCASSE commune, Scolopax 


rusticola , le plumage marqué de teintes hachées, 
fondues, lavées de gris, de bistre et de terre 
d'ombre ; le bec droit, rude et comme barbelé 
aux côtés vers son extrémité, et creusé sur sa 
longueur de rainures profondes; les pennes de la 
queue noires , marquées de taches rousses sur le 
bord extérieur ; l’extrémité de ces pennes grise 
en dessus, d’un blanc de neige en dessous ; les 
cuisses couvertes de plumes ; les pieds cendrés. 
La Bécasse. Buffon , tom. 7, pag. 462, pl. 25. 
PI. enlum. n.° 885. | 
Cette espèce présente plusieurs variétés, savoir: 
1.0 La Bécasse blanche. 


Onone IV. Orsraux DE RIvAGE. 259 


2.0 La Bécasse rousse. _ 

3,0 La Bécasse Isabelle. 

4.° La Bécasse à téle rousse. 

5,0 La Bécasse aux ailes blanches.. | 

L'espèce de la Bécasse est universellement 
répandue. On la trouve dans les contrées du midi , 
comme dans celles du nord , dans l’ancien et dans 
le nouveau monde ; on la connait dans toute 
l'Europe. On la retrouve aux extrémités septen- 
trionales et orientales de l'Asie , au Sénégal , en 
Guinée , au Canada , à la Louisiane, ete. Elle a 
treize pouces ( 352 mill.) de longueur , et un 
pied dix pouces (595 millim. ) de vol. Les Bé- 
casses qui passent l'été sur les sommets des PEt 
rénées et des Alpes, en descendent aux premières 
neiges qui tombent sur ces hauteurs dès le com- 
mencement d'octobre, pour venir dans les bois 
des colines inférieures jusque dans nos plaines. 
Elles se nourrissent de vers et d'insectes. La 
femelle construit son nid sur terre , avec des 
feuilles ou des herbes sèches entremélées de petits 
brins de bois, le tout rassemblé sans art et amon- 
celé contre un tronc d'arbre ou sous une grosse 
racine. La ponte est de quatre où cinq œufs 
oblongs, un peu plus gros que ceux de Pigeon : 
ils sont d’un gris roussâtre , marbrés d'ondes 
plus foncées et noirâtres. Les migrations des 
Bécasses , tracées sur un plan différent de 
celles des autres oiseaux , ne se portent et ne 
s'étendent que de la montagne à la plaine et de 

R 2 


260 SECONDE PARTIE. 


la plaine à la montagne. Le corps de cet oiseau, 
en tout temps fort charnu et très-gras sur la fin 
de l’automne, est un mets recherché. Sa chair a 
la propriété de se conserver très-long-temps ; on 
la cuit sans ôter les entrailles. 


Os. On s’est aperçu qu’en approchant du feu des 
Bécasses vivantes , elles mouraïent aussitôt. C’est un 
fait très-singulier, et que quelques personnes qui 
avaient pris de ces oiseaux à la pantière , ont vérifié 
souvent. On chasse la Bécasse au fusil, à la passée, 
à la pantière , au collet. 


Esp. 2. La BÉCASSE Bécassine, Scolopax 
Gallinago , le bec très-long , droit, tuberculé à 
la pointe ou rude comme la peau de chagrin ; le 
plumage mélangé de roux , de gris blanc et de 
noir ; la queue composée de quatorze pennes; les 
cuisses à demi-nues ; les pieds brunâtres. 


La Bécassine. Buffon, tome 7, page 483, 
pl. 26. PI. enlum. n.° 883. 


Cette espèce est répandue encore plus univer- 
sellement que celle de la Bécasse. On la rencontre 
dans toutes les parties du monde. C’est un oiseau 
de passage qui paraît en automne; il se tient dans 
les endroits marécageux des prairies, dans les 
herbages et les osiers qui bordent les rivières. Il 
se nourrit de vers, d'insectes, etc. ; il établit son 
nid sur terre , sous quelques grosses racines 
d'arbres ou de saule, dans des endroits maréca- 
geux ; ce nid est fait d'herbe sèche et de plumes, 


Onpne IV. OISEAUX DE RIVAGE. 261 


et contient quatre ou cinq œufs de forme oblon- 
gue , d’une couleur blanchâtre avec des taches 
rousses. Les petits quittent le nid en sortant de 
la coque. La Bécassine dont la graisse est d'une 
saveur fine, est recherchée comme un gibier 
exquis. Cet oiseau a environ onze pouces ( 298 m.) 
de longueur. 


Esp. 3. La BÉCASSE petite Bécassine , Sco- 
lopaxz Gallinula , le bec droit , tuberculé à la 
pointe ; le plumage mélangé de roux, de gris: 
blanc, de noir, avec quelques reflets cuivreux 
sur le dos, et de longs traits de pinceau roussà- 
tres sur des plumes couchées au côté du dos ; le 
ventre et le bas-ventre blancs; les grandes pennes 
des ailes noirâtres ; les pieds verdâtres. 


La petite Bécassine , surnommée la Sourde. 
Buffon , tome 7, page 490. PI. enlum. n.° 884. 


L'espèce de cet oiseau ne paroït pas aussi nom- 
* breuse, ou du moins n’est pas aussi généralement 
répandue que celle de la Bécassine. On la trouve 
en France , en Angleterre , en Danemarck , en 
Pologne, en Allemagne. Sa longueur est de huit 
pouces (217 mill.), et son vol de treize pouces 
(352 millim. ). Cet oiseau reste presque toute 
l'année , et niche dans nos marais. Ses œufs, de la 
même couleur que ceux de la Bécassine , sont 
seulement plus petits à proportion de Poiseau 
qui n'est pas plus gros qu’une Alouette. Sa chair 


R 3 


262 SECONDE PARTIE. 


est d’un goût aussi délicat, et sa graisse aussi 
fine que celle de la Bécassine. 


OBs. Quelques naturalistes regardent comme variété 
de cette espèce, la Brunette de Buffon , ou la Galli- 
nago anglicana de Brisson , qui a la même figure et 
les mêmes habitudes de la petite Bécassine , et qui a 
eté placée par Gmelin dans le genre des anneaux , 
sous le nom de Tringa alpina. 


* IT. Téte plus ronde que carrée ; Yeux situés sur 
les parties moyennes et latérales de la téte. 


Les BARGES. 


Esp. 4. La BÉCASSE Barge commune, 
Scolopax Limosa , le bec légèrement recourbé, 
rougeâtre dans sa longueur, noir à la pointe; 
le plumage d’un gris uniforme; le front et la 
gorge de couleur roussâtre; le ventre et le crou- 
pion blancs ; les grandes pennes des ailes noirâ- 
tres sur le bord externe, blanchâtres sur le bord 
interne ; la queue noirâtre, terminée de blanc; 
les deux pennes extérieures blanches. 


La Barge. Buffon , tome 7, page 500, pl. 27. 
PI. enlum. n.° 874. 

On la trouve en France, en Italie, en Alle- 
magne , en Suède, en Angleterre, sur les bords 
du Volga et de la mer Caspienne ; en Russie et 
dans la Silésie méridionale. Elle s’'avance quel- 
quefois dans l'intérieur des terres , suit les étangs 
el les marais, et ne se tient pas toujours au bord 


Onone IV. OrsEAUX DE RIVAGE. 263 


des mers. Cet oiseau a quinze pouces ( 406 mill. ) 
de longueur. 


Esp. 5. La BÉCASSE Barge aboyeuse , Sco- 
lopax æœgocephala, le bec droit; le dos gris 
brun , frangé de blanchâtre autour de chaque 
plume ; les pennes de la queue variées transver- 
salement de blanc et de noirâtre; trois pennes 
des ailes noires, blanches à la pointe ; les pieds 
verdâtres. 


La Barge aboyeuse. Buffon , tome 7, p. 501. 
PI. enlum, n° 876, sous la dénomination de 
Barge grise. 

Gmelin cite comme variété de cette espèce la 
grande Barge rousse de Buffon , tome 7, p. 505. 
PI. enlum. n.° 916. 

Elle habite les marécages des côtes maritimes 
de l'Europe , tant de l'Océan que de la Méditer- 
ranée. On la trouve dans les marais salans ; et 
comme les autres Barges , elle est timide et fuit 
de loin ; elle ne cherche aussi sa nourriture que 
pendant la nuit. Il parait que son cri tient de 
Faboiement. Elle est moins grande que la Barge 
commune. Cet oiseau a Eee pouces ( 379 m.) 
de longueur. 


Esp. 6. La BÉCASSE Barge variée, Scolopaz 
Glottis, le bèc droit; la mandibule inférieure 
rouge à sa base; tout le plumage varié de blanc; 
la queue rayée de gris brun; le dessous du corps 
blanc; les pieds verdätres, 


R 4 


| = 
264 SEconDE PARTIr. 


La Barge variée. Buffon, tome 7, page 503. 

On la trouve en Allemagne, en Angleterre, 
en Pologne, en Suède, sur les bords du Danube, 
en lialie. Pendant l'été elle remonte, en suivant 
le bord des mers, dans le nord de l'Europe, de 
l'Asie et de l'Amérique; elle redescend vers le 
Midi pendant l'hiver, cherchant toujours une 
température également modérée. Elle est plus 
grande que la Barge aboyeuse; elle a treize 
pouces (352 millim.) de longueur. Sa chair est 
très-estimée. 


Esp. 7. La BÉCASSE Parge rousse, Scolopax 
Lapponica , le bec légèrement recourbé, jau- 
nâtre; tout le devant du corps et le cou d’un 
beau roux; les plumes du dos brunes et noirâ- 
tres, légèrement frangées de blanc ct de rous- 
sâtre; la queue rayée transversalement de cette 
dernière couleur et de brun; les pieds noirs. 


La Barge rousse. Buffon, iome 7, page 504. 
PI. enlum. n.° 900. 

On la trouve sur les côtes de France, dans le 
nord de l'Europe, et jusqu’en Amérique; à la 
baie d'Hudson, en Laponie. C’est une de ces 
espèces aqualiques communes aux terres du nord 
des deux continens. Elle est à peu près de la 
grosseur de la Barge aboyeuse ; elle a dix-sept 
pouces ( 460 millim. ) de longueur. 


Esp.8. La BÉCASSE grande Barge, Scolo- 
pax Ægocephala, var. le cou roux; les plumes du 


Onpre IV. OISEAUX DE RIVACE. 265 


dos noirâtres, bordées de roux clair ; la poitrine 
et le ventre rayés transversalement de noirâtre 
sur fond blanc sale, 


La grande Barge rousse, Buffon , t. 7, p. 505. 
PI. enlum. n.° 916. 

Cette espèce se trouve en Europe, en Asie, en 
Amérique, et dans tout le nord de la terre; on 
Ja observée en Barbarie. La taille de cette Barge 
est de dix-sept pouces ( 460 millimètres ). 


Esp.9. La BÉCASSE Barge brune, Scolopax 
fusca , le fond du plumage d’un brun foncé et 
noirâtre , relevé de petites lignes blanchâtres, 
dont les plumes du dos et du cou sont frangées; 
les premières grandes pennes des ailes d’un brun 
uni sur le bord extérieur ; les pennes moyennes 
des ailes et leurs couvertures liserées et poin- 
tillées de blanchâtre sur les bords; les pennes de 
la queue rayées de brun et de blanc. 


La Barge brune. Buffon, tome 7, page 508. 
PI. enlum. n.° 875. 

On la trouve en Europe sur les bords de la 
mer. Elle est de la taille de la Barge aboyeuse ; 
sa longueur est d'environ un pied (325 millim.), 
et son vol d’un pied sept pouces (514 millim. ). 

OBs. Les espèces de ce genre et celles du genre 
suivant sont très-difficiles à signaler, leurs couleurs 
étant peu prononcées, et variant beaucoup suivant 
l'âge et le sexe. IL faut séparer avec soin celles dont 
les pieds sont rouges, parce que ce caractère est cons- 


266 SECONDE PARTIE. 

tant. Ces oïseaux se rapprochent des Bécasses par les 
formes et les habitudes , mais leurs jambes sont plus 
alongées. 


GENRE 87. 
VANNEAU, TRINGA. Bec droit et 


renflé vers le bout, de la longueur de la tète 
( dans les Vanneaux ) ; menu , de moyenne 
longueur , droit , lisse à son extrémité, et 
obtus sans renflure ( dans les Bécasseaux , 
les Chevaliers , etc. ); plutôt courbé en haut 
que droit, et un peu comprimé horizontale- 
ment ( dans le Tourne-pierre ). 

Narines petites. 

Langue grèle ou effilée. 

Queue composée de douze pennes. 

Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs, 
tous divisés où faiblement engagés à leur 
base dans une portion de membrane; un 


, 


postérieur. 
* [. Bec renfle vers le bout. 


Les VANNEAUX. 


Espèce 1. Le VANNEAU commun, Tringa 
V'anellus, Yocciput orné d’une huppe composée de 
cinq ou six brins délicats, eflés, d’un beau noir, 
inégaux, recourbés en avant vers la pointe, dont 


Onpne IV. OrsEAUX DE RIvAGE. 267 


les deux supérieurs sont beaucoup plus longs; le 
dessus du corps d’un noir enrichi de reflets d’un 
luisant métallique , changeant en vert et en rouge 
doré, principalement sur la tête et les ailes ; le 
dessous et le bord des ailes blancs, ainsi que le 
ventre; les deux pennes extérieures de la queue 
et la première moitié des autres, la gorge, la 
poitrine et le bec noirs. 


Le Vanneau. Buffon, tome 8, p.48, pl. 4. 
PI. enlum. n.° 242. 


L'espèce du F’anneau est très-répandue. Ces 
Oiseaux se sont portés jusqu’à l’extrémité orien- 
tale de l'Asie : on les trouve également dans tes 
contrées intérieures de cette vaste région, et on 
en voit par toute l’Europe. Au Kamtschatka, le 
mois d'octobre s'appelle le mors des Vanneaux, 
et c’est alors le temps de leur départ de cette 
contrée comme des nôtres. Les Vanneaux arri- 
vent dans nos pays en grandes troupes au com- 
mencement de mars, même à la fin de février. 
On les voit alors se jeter dans les blés verts, et 
courir le matin dans les prairies marécageuses, 
pour y chercher les vers qu'ils font sortir de terre 
par une singulière adresse. La ponte se fait en 
avril; elle est de trois ou quatre œufs oblongs 
d'un vert sombre, fort tachetés de noir. La fe- 
melle les dépose dans les marais, sur les petites 
buttes ou mottes de:terre élevées au-dessus du 
niveau du terrain ; précaution qu’elle semble 


268 SECONDE PARTIE. 


prendre pour les mettre à l'abri de la crue 
des eaux, mais qui néanmoins lui ôte les moyens 
de cacher son nid et le laisse entièrement à 
découvert. Cet Oiseau est fort gai; il est sans 
cesse en mouvement, folâtre et se joue de mille 
façons en l'air. Il a les ailes irès-fortes , et 
il s’en sert beaucoup, vole long-temps de suite, 
et s'élève très-haut ; posé à terre, 1l s’élance, 
bondit et parcourt le terrain par petits vols 
coupés. Le Vanneau est à peu près de la gros- 
seur du Pigeon ; il a un pied six lignes (338 mill. } 
de longueur. C’est un gibier assez estimé. 

Os. Les J’anneaux ont, dans les caractères géné- 
riques , la forme générale du corps et les habitudes, 
de grands rapports avec les Pluviers ; maïs ils en 
diffèrent par la forme des Doigts. On fait la chasse 
aux ’anneaux de diverses manières : au fusil, au 
flambeau , à la vache artificielle ; on les prend par 
volées au filet des alouettes. 


Esp. 2. Le VANNEAU Suisse, Tringa Hel- 
vetica, tout le dessus du corps varié transversa- 
lement d'ondes de blanc et de brun; le devant 
du corps noir ou noirâtre; le front, le ventre, le 
bas-ventre, les grandes pennes de l'aile noirs ; 
les cuisses blanches; les pennes de la queue tra- 
versées de bandes blanches et brunes; le bec et 
les pieds noirs, 

Le Vanneau Suisse. Buffon, tome 8, page 6o. 
PL. enlum. n.° 853. . 

On le trouve en Suisse, en France, en Russie, 


Onpne IV. OrsEAUXx DE nivacs. 269 


en Sibérie, et dans l'Amérique septentrionale. Il 
est à peu près de la taille du Vanneau commun ; 
il a dix pouces et demi ( 284 mill. ) de longueur. 
Cet oiseau se nourrit de baies, de vers et d’in- 
sectes. On ignore la vraie étymologie de son nom. 


Esp. 3. Le VANNEAU Pluvier, Tringa Squa- 
farola, la tête, le derrière du cou et les parties 
supérieures du corps d’un gris brun; la gorge 
blanche; le devant du cou, la poitrine, le haut 
du ventre variés de blanc et de brun noirâtre ; 
les pennes des ailes d’un brun sombre; celles de 
la queue blanches, avec des raies brunes trans- 
versales ; Me bec, les pieds et les ongles noirs. 


Le Vanneau Pluvier. Buffon, tome 8, p. 68. 
PI. enlum. n.° 854, sous la dénomination de 
V'anneau gris. 

Gmelin cite comme variété de cette espèce le 
Vanneau varié de Buffon. PI. enlum. n.° 923. 


Cette espèce , comme toute la famille des Van- 
neaux, est extrêmement répandue. On la voit 
fréquemment dans les terres de l’état de Venise, 
où on la nomme Sguatarola. On la trouve aussi 
sur les rives du Danube , en Silésie, en Pologne, 
en Ecosse, en Danemarck, en Suède, en Si- 
bérie, sur les bords de li mer Caspienne, et 
même à la Caroline. Elle va de compagnie avec 
les Pluviers. Elle est un peu plus grosse que le 
Pluvier doré; sa longueur est de dix pouces et 


demi (284 mill.) 


270 SECONDE PARTIE. 


Esp: 4. Le VANNEAU d'Islande, Tringa Is- 
landica , la tête, le dessus du cou et le haut du 
dos d’un noirâtre tacheté de rouge; le devant du 
cou et de la poitrine d’un cendré varié de jau- 
nâtre et taché de noir; les petites couvertures 
des ailes cendrées ; les pennes noirâtres ; les se- 
condaires terminées de blanc; les pieds longs et 
noirs. 


Il habite les lieux maritimes de Islande, de 
l'Angleterre, du Danemarck et de l'Amérique 
septentrionale. Il est de la grosseur d’une Tour- 
lerelle ; sa longueur est de huit à dix pouces 
{217 à 271 millimètres ). L 


Esp. 5. Le VANNEAU maritime, Tringa 
maritima , le dessus du corps varié de gris et de 
noir; le dessous blanc; le milieu du dos violet ; 
le devant du cou et la queue de couleur obscure ; 
les quatre pennes extérieures de la queue très- 
courtes , blanches sur les bords; les pieds jau- 
nâtres. 


On le trouve sur les bords de la mer, en Nor- 
wége, en Islande, en Laponie. Il est de la gran- 
deur de l’Etourneau. 


Esp. 6. Le VANNEAU ondulé, Tringa un- 
data , le corps de couleur obscure, ondulé de 
jaune pâle et de blanc ; le croupion, la pointe 
des plumes secondaires des ailes et celles qui en 
forment les couvertures, de couleur blanche; la 
queue cendrée, noire au sommet. 


Onpne IV. O1sEAUX DE RIVAGE. 271 


On le trouve en Danemarck, en Norwége et 
en Islande. 


Esp. 7. Le VANNEAU uniforme, Tringa 
uniformis, tout le corps d’un cendré clair; le 
bec court, de couleur noire. 


On le trouve en Islande. 


* IL Bec oblus et lisse, non renflé à son 
exlrémilé. 


Les CHEVAIIERS, les COMBATTANS, les 
BÉcAssEAUXx , les MAUBÉCHES. 


Esp. 8. Le VANNEAU Chevalier commun, 
Tringa equestris, tout le plumage nué de gris- 
blanc, de roussâtre et de noirâtre ; le dessous du 
corps et le croupion blancs; les pieds gris ou 
noirâtres. 


Le Chevalier commun. Buffon, t.7, p. 5x1. 
PI. enlum. n.° 844. 

Cette espèce est répandue en Europe jusqu’en 
Norwége; elle se trouve aussi en Afrique, et 
particulièrement en Barbarie. Elle est à peu près 
de la grosseur du Pluvier doré, mais elle est 
moins charnue ; sa longueur est environ de douze 
pouces ( 325 millim.). Le Chevalier commun fré- 
quente les bords des étangs et des rivières , lors- 
qu'il est dans l’intérieur des terres, mais il se 
plaît davantage sur les rivages de la mer, où il 
vit en petites troupes. 


272 Seconpe PARTIE. 
Esp. 9. Le VANNEAU Chevalier aux pieds 


rouges, Tringa Totanus , le bec droit, noi- 
râtre à la pointe, d’un rouge vif à la base; le 
plumage blanc sous le ventre, légèrement ondé de 
gris et de roussâtre sur la poitrine et le devant du 
cou, varié sur le dos de roux et de noirâtre, par 
petites bandes transversales bien marquées sur les 
petites pennes des ailes, dont les grandes sont 
noirâtres; la partie nue de la jambe et les pieds 
d’un rouge vif. 


Le Chevalier aux pieds rouges. Buffon, t.7, 
p. 515, pl. 28. PI. enlum. n.° 845, sous le nom 
de Gambelte. 


Gmelin cite ce numéro des planches enlumi- 
nées, qu'il applique au Tringa Gambella, es- 
pèce 3, page 671 du Sys/ema naluræ. 


Os. Ce Chevalier, placé par Linné dans le genre 
Scolopax, est désigné sous le nom de Scolopax Cali- 
dris ; j'ai cru devoir le rapporter , d’après Buffon, au 
genre des Chevaliers plutôt qu'à celui des Bécasses. 

On le trouve en France, en lialie, en Suède, 
en Allemagne, et même en Amérique. Il se pose 
sur les étangs, dans les endroits où leau n’est 
pas bien haute; il a la voix agréable et un petit 
sifflet semblable à celui du Bécasseau. N niche 
dans les lieux marécageux; la ponte est de quatre 
œufs blanchâtres, tachés de noir et d’olivâtre. 
Cet Oiseau est de la grandeur du Chevalier com- 
mun ; il a onze pouces (298 mill. ).de longueur. 


Esp. 


Onpne IV. OrsEAUX DE RIVAGE. 273 


Esp. 10. Le VANNEAU Chevalier rayé, 
Tringa striata , tout le manteau sur fond gris et 
mêlé de roussâtre, rayé de traits noirâtres cou 
chés transversalement ; la partie inférieure du 
dos, le croupion, la poitrine et le ventre blancs; 
le bec rougeâtre à sa base, noir à la pointe; les 
pieds rougeûtres. 


- Le Chevalier rayé. Buffon, tome 7, page 516. 
PI. enlum. n.° 827. 


. Cette espèce, qui se trouve également en Eu- 
rope et en Amérique, est très-répandue dans le 
Groënland, sur les rivages de la mer, et se 
trouve pendant l'hiver dans les États-Unis. Elle 
se nourrit de petits testacées, de vers marins. 
Elle rase avec rapidité les vagues de la mer. Cet 
oiseau place son nid sur la terre , près de la côte , le 
compose de racines flexibles et de petites grami- 
minées arrangées sans art. Les œufs que la fe- 
melle y dépose vers les premiers jours de juin, 
sont au nombre de quatre à six, un peu plus gros 
que ceux de lÆfourneau , pointus à un bout, et 
d’un blanc sale tacheté de noir. Ce Chevalier est 
à peu près de la'taille de la grande Bécassine , il 
a environ neuf pouces ( 244 mill.) de longueur. 


Esp. 11. Le VANNEAU Chevalier varié, 
Tringa Littorea, le sommet de la tête noirâtre ; 
les plumes du dos et les scapulaires de cette cou- 
leur bordées de roux ; les pennes des ailes noï- 


yâtres, frangées de bleu ou de roussâtre; des 
S 


274 SECONDE PARTIE. 
teintes mêlées de gris sur tout le devant du 
corps; le bec et les pieds noirs. 


Le Chevalier varié. Buffon , tome 7, p. 517. 
PI. enlum. n.° 300, | 

On le trouve en France, en Angleterre, en 
Danemarck, en Suède. Il arrive en Picardie au 
mois de mars, y fait un court séjour, et ne re- 
passe qu'au mois de septembre. Il a les habitudes 
des Bécassines ; on le prend au rejelloir. Cet 
oiseau est à peu près de la grosseur du Cheva- 
lier aux pieds rouges ; 11 a près de onze poucés 
(298 mill. ) de longueur. 


Esp. 12. Le VANNEAU Combattant ou Paon 
de mer, Tringa pugnazx, le devant de la tête et 
le contour des yeux chargés d’une multitude de 
mamelons charnus et sanguinolans ; le cou orné 
d’une espèce de collier en forme d’une crinière 
épaisse de plumes enflées, longues, fortes et ser- 
rées, qui varient pour les couleurs rousses, gri- 
ses, blanches, d’un beau noir violet, chatoyant, 
coupé de taches rousses; le ventre blanc; les 
grandes couvertures des ailes et les pennes bru- 
nes; l'iris noisette; le bec gris. * 


Les Combaitans vulgairement Paons de mer. 
Buffon, tome 7, p. 521, pl. 29 et 20. PI. enlum. 
n.° 305, le mâle, sous la dénomination de Paon 
de mer, et 306, la femelle. 

Chaque printemps les Combalfans arrivent par 
grandes bandes sur les côtes de Hollande, de 


Onpne IV. OisEAUX DE RIVAGE. 275 


Flandre et d'Angleterre ; on les connaît aussi 
sur les côtes de la mer d'Allemagne, et ils sont 
en grand nombre en Suède, et particulièrement 
en Scanie, en Russie; il s’en trouve de même en 
Danemarck jusqu’en Norwége. Non-seulement , 
dit Buffon, ces Oiseaux se livrent entreux des 
combats seul à seul, des assauts corps à corps; 
mais ils combattent aussi en troupe réglée, or- 
donnée, et marchant l’une contre l’autre ; ces 
phalanges ne sont composées que de mâles, qu’on 
prétend être dans cette espèce beaucoup plus 
nombreux que les femelles; celles-ci attendent à 
part la fin de la bataille, et restent le prix de la 
victoire. Les Combattans sont de la taille du CAe- 
valier aux pieds rouges, mais un peu moins hauts 
sur jambes ; leur longueur est d'environ dix 
pouces (271 millim.). L’esclavage ne peut rien 
diminuer de leur humeur guerrière; dans les 
volières où on les enferme, ils vont présenter le 
défi à tous les autres oiseaux; et comme s'ils se 
piquaient de gloire, ils ne se montrent jamais 
plus animés que quand il y a des spectateurs. La 
crinière des mâles est non-seulement pour eux 
un parement de guerre, mais une sorte d’armure, 
un vrai plastron qui peut parer les coups; les 
plumes en sont longues , fortes et serrées ; ils les 
hérissent d’une manière menaçante lorsqu'ils s’at- 
taquent. Ce bel ornement tombe par une mue 
qui arrive à ces oiseaux vers la fin de juin. Les 
tubercules ou mamelons yermeils qui couvraient 


S 2 


276 SECONDE PARTIE. 


leur tête, pâlissent et s’oblilèrent, et ensuite ils 
se recouvrent de plumes; dans cet état on ne 
distingue plus guère les mâles des femelles. 


Esp. 13. Le VANNEAU Cul-blanc, Tringa 
ochrapus , le dos d’un cendré roussâtre avec des 
petites gouttes blanchâtres au bord des plumes; 
la tête et le cou d’un cendré plus doux; le crou- 
pion blanc; les pennes de l’aile noirâtres, agréa- 
blement tachetées de blanc en dessous; celles de 
la queue variées transversalement de noirâtre et 
de blanc; le bec ponctué à la pointe. 


Le Bécasseau. Buffon, t. 7, p. 534. PI. enlum. 
n.° 843, sous le nom de Bécasseau ou Cul-blanc. 

Gmelin cite comme variété de cette espèce le 
Chevalier varié de Buffon, tome 7, page 517. 
PI. enlum. n.° 300. 


On le trouve en Europe, en Sibérie, dans 
l'Amérique septentrionale , au bord des eaux, et 
particulièrement sur les ruisseaux d’eau vive. 
C’est un oiseau solitaire, qui habite constam- 
ment dans le petit canton qu’il s’est choisi le long 
de la rivière ou de la côte. Il se tient à l’embou- 
chure des rivières, et suivant le flot il ramasse le 
menu frai de poissons et les vermisseaux sur le 
sable, que tour à tour la lame d’eau couvre et 
découvre. Sa chair est très-délicate. Le Bécasseau 
secoue sans cesse la queue en marchant. Sa lon- 
gueur totale est de huit pouces et demi (230 
millimètres ). 


OnDre IV. O1sFAUX DE RIVAGE. 277 


Esp. 14. Le V ANNEAU Maubèche commune, 
Tringa Calidris, les plumes du dos, du dessus 
de la tête et du cou, d'un brun noirâtre et 
bordées de marron clair; tout le devant de la 
tête, du cou et du corps, de celte dernière cou- 
leur; les neuf premières pennes des ailes d’un 
brun foncé en dessus , du côté externe; les quatre 
plus près du corps brunes, et les intermédiaires 
d’un gris brun et bordées d’un léger filet blanc ; 
le bec et les pieds noirâtres. 


La Maubèche commune. Buffon, t.7, p.529, 
pl. 35. 4 


Elle habite les côtes maritimes de la France et 
de PAllemagne. Elle est de la taille du Chevalier 
aux pieds rouges ; sa longueur totale est de neuf 
pouces environ (244 millim. ). 


OBs. Dans quelques individus le dessous du corps 
est tout blanc. Dans cette espèce , le doigt intermé- 
diaire est uni au doigt externe par une petite mem- 
brane jusqu’à la première phalange. 


Esp. 15. Le VANNEAU Maubéche tachetée, 
Tringa nœvia , Je dos d’un cendré brun varié de 
taches, les unes rousses, les âutres d’un noirâtre 
tirant sur le violet; le devant, les côtés de la 
tête, et la gorge, d’un blanc roussâtre pointillé 
de brun; le dessus du corps brun, varié de taches 
noires sur les flancs; les grandes pennes des ailes 
d’un brun noirâtre à l'extrémité ; les deux pennes 
intermédiaires de la queue cendrées et bordées 


S 3 


278 SECONDE PARTIE. 


de blanc; le bas de la jambe et les pieds verdà- 
tres ; les ongles noirs. 


La Maubêche tachetée. Buffon, t.7, p. 531. 
PI. enlum. n.° 365. 

On la trouve sur les côtes maritimes de France, 
dans la Russie septentrionale , et dans la Sibérie. 
Elle est un peu moins grande que la Maubéche 
commune ; elle a neuf pouces (244 millim.}) de 
longueur. 


Esp. 16. Le VANNEAU Maubéche grise, 
Tringa grisea, le fond du plumage gris; le dos 
entièrement de cette couleur; la tête d’un gris 
ondé de blanchâtre; les plumes du dessous des 
ailes et celles du croupion grises et bordées de 
blanc; les premières des grandes pennes des ailes 
d’un brun noirâtre; le devant du corps blanc, 
avec de petites raies noires en zigzags sur les 
côtés; la poitrine et le devant du cou, le bec, le 
bas des jambes, les pieds et les ongles noirs. 

La Maubéche grise. Buffon, tome 7, p. 531. 
PI. enlum. n.° 366. 

Elle habite les côtes maritimes de l’Europe. 
Elle est un peu plus grosse que la Waubéche 1a- 
chetée, et moins que la Maubèche commune. Cet 
oiseau a sept pouces ( 189 mill. ) de longueur. 


Os. Les Maubéches sont un peu plus grosses que 
le Bécasseau , et moins grandes quele 7’anneau ; elles 
ont le bec plus court, les jambes moins hautes; et 
leur taille plus raccourcie paraît plus épaisse que 


Onpne IV. OisEAUx DE RIVAGE. 279 
celle des Chevaliers. On ne trouve guère les Mau- 
béches que sur les rivages de la mer ; elles vivent en 
société , et courent sur le sable avec beaucoup de 
vitesse. Ces oïseaux sont répandus dans le nord des 
deux continens. 


Esp. 17. Le VANNEAU Sanderling, Tringa 
Sanderling , le dessus de la tête et du cou 
d’un gris varié de petites taches noires ; un trait 
gris entre le bec et l'œil; le dos et les plumes 
scapulaires gris; ces dernières bordées de blanc ; 
le front, les joues , le dessus des yeux, la gorge, 
le devant du cou et du corps, blancs; les deux 
pennes intermédiaires de la queue brunes dans 
leur milieu ; les latérales grises; le bec, les pieds 
et les ongles noirs. 


Le Sanderling. Buffon, tome 7, page 532. 


Obs. Le Sanderling ou quatrième espèce de Mau- 
bèche de Buffon , a été placé par Gmelin dans le genre 
des Pluviers. 

Cet Oiseau paraît décrit par Gmelin sous le nom de 
Tringa arenaria , ce qui fait un double emploi. 


Cette espèce est répandue en Europe et en 
Amérique, dans la partie septentrionale de l'Asie, 
et se trouve à la nouvelle Galle du Sud ; on la 
retrouve à la nouvelle Hollande et dans l'Amé- 
rique septentrionale. C’est la plus petite espèce 
des Maubéches de Buffon. Elle a environ sept 
pouces ( 189 mill.) de longueur. 


S 4 


280 SECONDE PARTIE. 
Esp. 18 Le VANNEAU Guinette, Tringa 


hypoleucos, la gorge et le ventre blancs; la poi- 
trine tachetée de pinceaux gris sur blanc; le dos 
et le croupion gris, légèrement ondés de noirâtre 
avec un petit trait de cette couleur sur la côte de 
chaque plume, et dans le tout on aperçoit un 
reflet rougeâtre ; le bec et les pieds noirs. 


La Guinette. Buffon, tome 7, page 540. PI. 
enlum. n.° 850, sous la dénominatinn de petite 
Alouette de mer. 


On la trouve en France vers les sources de la 
Moselle, dans les Vosges, en Allemagne, en 
Suède, en Danemarck, en Angleterre, en Si- 
bérie, jusqu’au Kamtschatka, et en Amérique, 
jusqu’à la Cayenne. Elle vit solitairement le long 
des eaux et cherche les grèves et les rives de 
sable. La Gurnelte part de loin en jetant quel- 
ques cris, et on l'entend pendant la nuit crier 
sur les rivages d’une voix gémissante. Elle a la 
queue un peu plus longue et plus étoilée que 
celle du Bécasseau ; elle la secoue de même en 
marchant. La Guinelle est un peu plus grosse que 
lAlouelte de mer; elle a sept pouces et demi 
(202 mill.) de longueur. 


Esp. 19. Le VANNEAU Alouette de mer, 
Tringa Cinclus , la tête, le cou et tout le dessus 
du corps mélangés de run et de gris; un trait 
blanc entre les yeux et le bec ; la gorge et le de- 
vant du cou blanchâtres, et tachetés de brun ; 


OnprEx IV. O1sSEAUX DE RIVACE. 281 


tout le dessous du corps blanc; les ailes variées 
de brun et de gris; les grandes pennes brunes, 
terminées de blanc ; les deux pennes intermé- 
diaires de la queue plus longues ; le bec fort 
menu , noir ; les pieds d’un verdâtre foncé , quel- 
quefois noirs ; la queue et le croupion d’un gris 
brun. 


L'Alouette de mer. Buffon , tome 7, pag. 548, 
PI. enlum. n.° 851. 

Gmelin cite comme variété de cette espèce le 
Cincle de Buffon, tome 7, page 553. PI. enlum. 
n.° 852. 

Cet oiseau, qui se trouve dans la plupart des 
contrées de l’Europe, a passé d’un continent à 
l'autre , car on en retrouve l'espèce bien établie 
dans les contrées septentrionales et méridionales 
de l'Amérique , à la Louisiane, aux Antilles, à la 
Jamaïque , à Saint-Domingue , à Cayenne , à la 
Guiane , au Brésil. Il ne ressemble à Alouette 
dont il porte improprement le nom, que par la 
taille qui est à peu près égale, et par quelques 
rapports dans les couleurs du plumage sur le 
dos ; mais il en diffère pour tout le reste, soit par 
la forme , soit par les habitudes , vivant au bord 
des eaux sans quitter les rivages. Les Alouettes 
de mer volent en troupes très-serrées. On les voit 
rassemblées en automne. La femelle dépose sur 
le sable nu ordinairement quatre ou cinq œufs 
très-gros , relativement à sa taille. L’ÆA/ouefte de 
mer fait sa petite pêche le long des rivages , en 


282 SECONDE PARTIE. 


marchant et secouant continuellement laïqueue. 
Sa longueur totale est environ de sept pouces 
(189 millim. ). Sa chair est un fort bon gibier 
qui demande à être mangé frais. 


Esp. 20. Le VANNEAU Cincle, Tringa 
Cinclus , var., la partie supérieure de la tête et 
celle du dos couvertes de plumes noirâtres a 
milieu , rousses sur les bords ; la partie infé- 
rieure du dos et le croupion d'un gris brun; la 
gorge , la partie inférieure du cou et la poitrine 
d'un blanc varié de petites taches brunes; le 
ventre , le haut des jambes , les couvertures du 
dessous de la queue blancs ; la partie nue de la 
jambe et les pieds bruns ; le bec noir ; les ongles 
noirâtres. 


Le Cincle. Buffon , tom. 7, p. 553. PL. enlum. 
n.° 832. 

Cette espèce, moins nombreuse que lA/ouefte 
de mer, est aussi répandue, et se trouve dans les 
deux continens. Elle fréquente la plupart des 
contrées de l'Europe, se rencontre quelquefois 
jusqu’au Groënland , et n’est pas rare depuis la 
baie d'Hudson jusqu’à la Guiane. Comme ces 
oiseaux ont les mêmes mœurs, les mêmes habi- 
tudes que les Alouettes de mer, ils se trouvent 
fréquemment ensemble , voyagent de compagnie, 
et ont comme elles le même mouvement dans la 
queue. Tous sont très-gras pendant l'hiver, et 
ont Ja chair savoureuse et d’un goût délicat 


Onpne IV. OrsEAUX DE RIVACE. 283 


lorsqu'ils ne fréquentent que les eaux douces. Le 
Cincle est un peu plus petit et moins haut sur 
jambes que l Alouette de mer. Sa longueur totale 
est environ de 7 pouces ( 189 millim. 


Esp. 21. Le VANNEAU Canut , Tringa 
Canutus , la tête et tout le dessus du corps cendrés 
et ondés ; tout le dessous du corps blanc, marqueté 
de taches grises sur la gorge et la poitrine; les 
grandes couvertures des ailes terminées de blanc, 
formant une barre transversale sur chaque aile ; 
le bec d’un cendré obscur ; l'iris noisette ; une 
tache d’un brun obscur entre le bec et l'œil ; un 
trait blanc au-dessous de celui-ci ; les pieds d’un 
cendré bleuâtre. 


Le Canut. Buffon, tome 8, pag. 142. 

On le trouve dans le nord de l'Europe, en 
Suède, en Danemarck ; cependant on le voit 
quelquefois en Angleterre au commencement de 
Fhiver , où il séjourne deux ou trois mois, en- 
suite 1l disparait. On le rencontre encore sur les 
rives du lac Baïkal, et même à la baie d'Hudson, 
d’où il s’avance jusqu'à New-Yorck, et peut-être 
- encore plus au sud. En captivité on le nourrit 
avec du pain trempé de lait. Cette nourriture 
qui l’engraisse beaucoup , donne à sa chair un 
goût exquis. Sa longueur est d'environ neuf 
pouces (244 millim. ). 


Esp. 22, Le VANNEAU Grive d’eau, Tringa 
macularia , la tête , le dessus du cou et le dos 


284 SECONDE PARTIE. 


d’un brun olivâtre grivelé de taches noires; le 
dessous du corps grivelé également sur un fond 
plus clair et blanchâtre ; un trait blanc au-dessus 
de chaque œil ; les pennes primaires des ailes 
noirâtres ; les pennes intermédiaires de la queue 
olivâtres, traversées à leur extrémité par une 
bande brune : les autres blanches et rayées de 
noir ; le bec couleur de chair à sa base, brun 
vers la pointe. 


La Grive d’eau. Buffon, tome 8, page 140. 

On la trouve dans la Pensylvanie , dans FAmé- 
rique septentrionale, à la baie d'Hudson. Elle est 
de la grosseur d’un Etourneau ; sa longueur to- 
tale est d'environ huit pouces (217 millim. ). 


* IL Bec plutôt courbé en haut que droit, con- 
vexe en dessus, et comprimé par les côtés vers 
le bout. 


Les TOURNE-PIERRES. 
Esp. 23. Le VANNEAU Tourne - pierre , 


Tringa interpres, le plumage varié de noir et de 
blanc , marqué de roux sur le dos. 


Le Tourne-pierre. Buffon , tome 8, p. 130. 
pl. 10. PI. enlum. n.° 856, sous la dénomina- 
üon de Coulon-Chaud. 

Gmelin cite comme variétés de cette espèce le 
Coulon-chaud de Cayenne , et le Coulon-chaud 
gris de Cayenne de Buffon. PI. enlum. n.°$ 340 
et 857. 


£ L 
Onpre IV. O1sEAUX DE nivace. 285 
On le trouve en France, en Danemarck, en 
Suède , en Allemagne, en Angleterre. Cette 
espèce, quoique faible et peu nombreuse en in- 
dividus, s’est , comme plusieurs autres espèces 
d'oiseaux aquatiques , répandue du nord au midi, 
dans les deux continens , en suivant les rivages 
de la mer qui leur fournit par-tout leur subsis- 
tance. Elle est de la taille d'une Grive, sa lon- 
gueur est de huit pouces ( 217 mill. ). Cet Oiseau 
a l'habitude singulière de retourner les pierres au 
bord de l’eau , pour trouver dessous des vers et 
des insectes dont il fait sa nourriture, tandis que 
tous les autres oiseaux de rivage se contentent de 
la chercher sur les sables ou dans la vase. La fe- 
melle pond sur le sable trois ou quatre œufs gros, 
oblongs , pointus , d’un cendré verdâtre, poin- 
tillés de brun. 


* IV. Doigts garnis dans toute leur longueur 
sur leurs parties latérales , de membranes fes- 
lonnées. 


Les PHALAROPES. 


Esp. 24. Le VANNEAU Phalarope cendré, 
Tringa hyperborea , le dessus de la tête, du cou 
et du dos d’un gris légèrement ondé de brun et 
de noirâtre ; un hausse-col blanc encadré d’une 
ligne de roux orangé ; au-dessous un tour de cou 
gris, et tout le dessous du corps blanc; les 
grandes pennes des ailes noirâtres ; le bec gréle, 


Le 
286 : SECONDE PARTIE. 
aplati horizontalement, légèrement renflé et fléchi 
vers la pointe ; les pieds largement frangés d’une 
membrane en festons , dont les coupures ou les 
nœuds répondent aux articulations des doigts. 


Le Phalarope cendré. Buffon, tome 8 , p. 224. 
PI. enlum., n.° 766, sous le nom de Phalarope 
de Sibérie. 

On le trouve dans les contrées septentrionales 
de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique ; il est 
de la taille du Crncle, et a huit pouces ( 217 m.) 
de longueur. Cet Oiseau va par couple, saisit, au 
moyen de son bec effilé , les insectes qui courent 
ou nagent à la surface de l’eau. La ponte est de 
trois ou quatre œufs. 1 


Esp. 25. Le VANNEAU Phalarope à festons 
dentelés, Tringa Lobata , une tache noire sur 
le sommet de la tête dont le reste est blanc ainsi 
que tout le devant et le dessous du corps; le 
dessus d’un gris ardoisé avec des teintes de brun 
et des taches obscures longitudinales ; les pennes 
primaires des ailes noirâtres ; le bec aplati hori- 
zontalement, un peu renflé vers la pointe, et 
creusé en dessus ; les pieds noirs; les doigts lar- 
gement frangés de festons délicatement dentelés 


par les bords. 


Le Phalarope à festons dentelés. Buffon, 1. 8, 
page 226. 

On le trouve en Suède, en Danemarck , en 
Angleterre , en Sibérie, sur les mers glaciales 


OnDRE IV. O1sEAUX DE nIvAGE. 287 
entre l'Asie et l'Amérique, et même sur les bords 
de la mer Caspienne. Il est à peu près de la gros- 
seur du /?dle d'eau , et a environ huit pouces 
(217 millim. ) de longueur. 


GENRE 88. 
PLUVIER, CHARADRIUS. Bec pres- 


que cylindrique , renflé vers la pointe, de la 
longueur de la tète dans la plupart des 
espèces. 

Narines très-étroites. 

Queue composée de douze pennes. 

Pieds à trois Doigts antérieurs, servant 
pour la course , sans doigt postérieur. 


Espèce 1. Le PLUVIER doré , Charadrius 
pluvialis , tout le, dessus du corps tacheté de 
traits jaunes entremélés de gris blanc sur un fond 
brun noirâtre , qui font paraitre le plumage doré; 
les mêmes couleurs plus faibles mélangées sur la 
gorge et la poitrine; le ventre blanc; le bec noir, 
court , arrondi et renflé vers le bout ; les pieds 
noirâtres. 


Le Pluvier doré. Buffon, tome 8, page 8r, 
pl. 5. PL. enlum. n.° 904. 

Cette espèce présente plusieurs variétés ; on la 
trouve dans toute l'Europe et dans le nouveau 
monde , où elle semble s'être répandue plus loin 


288 SECONDE PARTIE. 


que dans l’ancien, car on la rencontre à la Ja- 
maïque, à la Martinique, à St-Domingue et à 
Cayenne. C’est un oiseau de passage qui arrive 
sur nos côtes à la fin de septembre ou au com- 
mencement d'octobre, tandis que dans d’autres 
départemens plus méridionaux, il ne passe qu’en 
novembre, et même plus tard. Il repasse en fé- 
vrier et en mars, et on le voit en été dans le nord 
de l'Europe. La ponte est de quatre œufs plus 
pointus que ceux du Vanneau, d’un cendré oli- 
vâtre pâle, varié de taches noirâtres. La chair 
du Pluvier doré est assez recherchée. Cet Oiseau 
est de la grosseur d’une Tourterelle ; il a dix 
pouces (271 millim.) de longueur, et dix-huit 
pouces et demi ( 500 m. ) de vol ou d'envergure. 


Esp. 2. Le PLUVIER doré à gorge noire, 
Charadrius apricarius, le devant du cou et le 
ventre noirs; le corps brunâtre ponctué de blanc 
et de jaune; les pieds cendrés. 


Le Pluvier doré à gorge noire. Buffon, 1.8, 
page 85. 


Cette espèce se trouve souvent avec celle du 
Pluvier doré, dans les terres du Nord, où elles 
subsistent et multiplient sans se mêler ensemble. 
On la trouve en Suède, en Smolande, en Dane- 
marck, en Sibérie, et même à la Guiane. Cet 
oiseau est de la grosseur du Pluvier doré ; il a 
onze pouces (298 millim.) de longueur. Il se 

nourrit 


Onpne IV. OrsEAUX DE RIVAGE, 289 


nourrit de moluques et de baies de la Camarigne 
noire. Sa chair est délicieuse. 


Esp. 3. Le PLUVIER Guignard , Charadrius 
Morinellus , le dessus de la tête d’un brun noi- 
râtre; les côtés et la face tachetés de gris et de 
blanc ; le devant du cou et la poitrine d’un gris 
ondé et arrondi en plastron au-dessus duquel, 
après un trait noir, est une zone blanche ( dans 
le mâle }; l'estomac roux; le ventre et les pieds 
roirs; le bas-ventre blanc. 


Le petit Pluvier ou Guignard. Buffon, t.8, 
p. 87. PI. enlum. n.° 832. 

Cette espèce parait plus répandue dans le Nord 
que dans nos contrées, à commencer par lAn- 
gleterre, et s'étend en Suède jusqu’en Laponie, 
Cet Oiseau a deux passages marqués, en avril et 
en août, dans lesquels il se porte des marais aux 
montagnes, attiré par des scarabées noirs, qui 
font la meilleure partie de sa nourriture , avec 
des vers et des petits coquillages terrestres, dont 
on lui trouve les débris dans les intestins. Le 
Guignard est très-connu par la bonté de sa chair, 
encore plus délicate et plus succulente que celle 
du Pluvier. Sa longueur totale est de huit pouces 
et demi ( 230 millimètres }. 


Esp. 4. Le PLUVIER à collier, Charadrius 
Hiaticula , le bec blanc ou jaune ET sa pre- 
mière moitié, noir À la pointe; le front blanc ; 
un bandeau noir sur le sommet de Îa tête; un 


6” 


290 SECONDE PARTIE. 


collier blanc; un plastron noir sur la poitrine; 
le dos gris-brun; les pennes des ailes noires ; le 
dessous du corps d’un beau blanc. 


Le Pluvier à collier. Buffon, tome 8, p.oo, 
pl. 6. PL. enlum. n.°° 920 et 921, sous la déno- 
mination de grand et petit Pluvier à collier. 

Cette espèce présente plusieurs variétés. 


Cet Oiseau est une de ces espèces privilégiées 
qui se sont répandues sur tout le globe. On le 
trouve en France, en Angleterre, en Prusse, 
en Suède, et plus encore en Laponie pendant 
l'été. On le trouve également en Sibérie, au Cap 
de Bonne-Espérance , aux Philippines , à la Loui- 
siane, à Cayenne, au détroit de Magelland, à 
la baie d'Hudson et au Brésil. Le Pluvier à collier 
vit au bord des eaux. Il est de la taille del Æ/ouette; 
il a six à sept pouces ( 102 à 189 mill.) de lon- 
gueur. On le voit le long de la mer en suivre les 
marées. Il court très-vite sur la grève, en inter- 
rompant sa course par de petits vols, et toujours 
en criant. En Angleterre on trouve son nid sur 
les rochers des côtes. 


Esp. 5. Le PLUVIER Courlis de terre, Cha- 
radrius Œdicnemus , tout le plümage d'un gris 
blanc, et gris roussâtre moucheté par pinceaux 
de brun et de noirâtre; les ailes traversées d’une 
bande blanchâtre ; deux traits de blanc roussâ- 
tres au-dessous et au-dessus des yeux ; le ventre 
blanc; le bec jaunâtre depuis sa base jusqu'au 


OnDne IV. Ou1sEAUX DE RIVAGE. 294 


milieu de sa longueur, et noirâtre jusqu’à son 
extrémité; les jambes épaisses, mañquées d’un 
renflement au-dessous du genou qui parait gonflé. 


Le grand Pluvier , vulgairement appelé Courlis 
de terre. Buffon, tome 8, page 105, pl. 7. PI. 
enlum. n.° 919. 


Cet Oiseau, répandu dans l'ancien continent, 
se trouve en France, en Allemagne, en Italie, 
en Angleterre, à Malte. Il est plus grand que le 
Pluvier doré, et plus gros que la Bécasse. I a 
quinze à dix-sept pouces ( 406 à 460 m.) de lon- 
gueur. Il se nourrit de mouches , de scarabées, de 
petits limaçons, et autres insectes et coquillages 
terrestres ; il habite de préférence les terres pier- 
reuses, sablonneuses et sèches. Ce Pluvier fait 
une exception dans les nombreuses espèces, qui 
ayant une portion de la jambe nue, sont censées 
habiter les rivages et les terres fangeuses, puis- 
qu'il se tient toujours loin des eaux et des terrains 
humides, et n’habite que les terres sèches et les 
lieux élevés. Ces oiseaux se réunissent, avant 
d'entreprendre leur voyage, en troupe de trois 
ou quatre cents, à la voix d’un seul qui les ap- 
pelle, et leur départ se fait pendant la nuit. Ces 
Pluviers sont sauvages et timides, solitaires et 
tranquilles pendant la journée; ils se mettent en 
mouvement à la chute du jour. Ils se répandent 
alors de tous côtés en volant rapidement , et criant 
de toutes leurs forces; leur voix s’entend de très- 


T 2 


292 SECONDE PARTIE. 


loin. La femelle ne pond que deux, ou quelque- 
fois trois œufs sur la terre nue, entre des pierres 
ou dans un petit creux qu’elle forme sur le sable 
des landes et des dunes. 


Esp. 6. Le PLUVIER Coure-vite, Chara- 
drius Gallicus , le plumage d’un gris lavé de brun 
roux; un trait plus clair et presque blanc sur 
Vœil ; un trait noir partant de l'angle externe de 
l'œil; le haut de la tête roux; les pennes des ailes 
noires ; chaque penne de la queue , excepté les 
deux du milieu , marquée d’une tache noire avec 
une autre tache blanche vers la pointe. 


Le Coure-vite. Buffon, tome 8, page 128. 
PL. enlum. n.°5 795 et 892. 


Il a été tué en France, où il était apparemment 
égaré, puisqu'on n’en a pas vu d’autres. La rapi- 
dité avec laquelle il courait sur le rivage, le fit 
appeler Coure-vile. Sa longueur est de neuf pou- 
ces et demi (257 millim.) 


Esp. 7. Le PLUVIER Echasse, Charadrius 
Himantopus, les ailes et le dos d’un noir lustré 
de bleu verdâtre; le derrière de la tête d’un gris 
brun ; le dessus du cou mêlé de noirâtre et de 
blanc; tout le dessous du corps blanc depuis la 
gorge jusqu'au bout de la queue; les jambes 
rouges, trois fois plus longues que le corps; liris 
rouge ainsi que la partie nue des jambes et les 
pieds; les ongles noirâtres. 


OnDrE IV. O1skAUX DE RIVAGCE. 293 


L'Echasse. Buffon, tome 8, pag. 114, pl. 8. 
PI. enlum. n.° 878. 


Cette espèce, quoïquepeu nombreuse, se trouve 
en France , en ltalie, sur les bords du Danube, 
dans les terres du nord, en Ecosse, et sur la 
plus grande partie du globe. On la trouve aussi 
dans le nouveau continent ; mais par-tout elle est 
rare. Elle est à peine aussi grosse que le Pluvier 
doré ; sa longueur , depuis le bout du bec jusqu’à 
celui de la queue , est de plus d’un pied (325 m.), 
et jusqu’à l'extrémité des doigts, de trente pou- 
ces et demi (825 millim. ). Elle se nourrit d’in- 
sectes et de vermisseaux au bord des eaux et des 
marais. L/Echasse est dans les oiseaux ce que la 
Gerboise est dans les quadrupèdes ; aussi les 
noms que les anciens et les modernes ont donnés 
dans toutes les langues à cet oiseau , marquent la 
faiblesse de ses jambes molles et ployantes, ou 
leur excessive longueur. 


GENRE 89. 
AVOCETTE , RECURVIROSTRA. Bec 


très-long, mince , grèle, faible et d'une 
substance tendre , comprimé sur les côtés , 
pointu , aminci à son extrémité qui est 
flexible , recourbé en haut ou présentant un 


arc de cercle relevé, dont le centre est au- 
+ 


294 SECONDE PanrTre. 


dessus de la tête, et la pointe revient en 
avant. 

Narines étroites, ouvertes. 

Langue courte. 

Jambes très-longues. 

Queue courte, composée de douze pennes. 

Pieds palmés, à quatre Doigts ; trois an- 
térieurs , engagés dans une membrane en- 
tière ; un postérieur dégagé, très-court , et 
placé très-haut. 


Espèce 1. L’'AVOCETTE à bec recourbé, 
Recurvirostra Avocetta, le plumage d’un blanc 
de neïgne sur tout le devant du corps , coupé de 
noir sur le dos ; la queue blanche; Firis de cou- 
Jeur noisette ; le bec noir; les pieds bleuâtres. 


L’Avocette. Buffon , tome 8, p. 466, pl. 38. 
PI. enlum. n.° 353. 

Cette espèce n’est bien commune nulle part, 
et parait peu nombreuse en individus. I} semble 
à la route que tiennent les Avocettes dans leur 
passage , qu'aux approches de l'hiver elles voya- 
gent vers le midi, et retournent au printemps 
dans le nord. Dans leurs fréquens voyages, elles 
ne vont guère vers le sud au-delà des régions 
tempérées. On les voit rarement en Italie, et plus 
rarement encore en Sardaigne. Elles se rendent 
en grand nombre deux fois l’année, au printemps 
et à la fin de l'automne ; sur une partie de nos 


OnDnE IV. O1sEAUX DE RIVACE. 293 


côtes de l'Océan, où , selon le rapport de Salerne, 
les paysans, dans la saison des nids, prennent 
leurs œufs par milliers pour les manger. Le frai 
des poissons paraît être le principal fond de leur 
nourriture ; il se peut aussi qu’elles mangent des 
vers. Elles fréquentent les embouchures des 
rivières et des fleuves de préférence aux plages 
de la mer. On voit l’Avocelte courir , à la faveur 
de ses hautes jambes, sur des fonds couyerts 
d’eau ; mais pour parcourir des eaux plus pro- 
fondes , elle se met à la nage. L’Avocelte est 
défla grosseur du Vanneau , mais elle est beau- 
coup plus grande. Sa longueur est de quinze à 
dix-huit pouces ( 406 à 487 millim. ). 


GENRE 90. 


HUITRIER, HÆMATOPUS. Bec long, 
droit, rétréci, et comme comprimé vertica- 
lement au-dessus des narines , aplati par les 
côtés en manière de coin jusqu’au bout, 
_renflé vers l'extrémité. 

Narines très-étroites. 

Langue s'étendant à peine au tiers de la 
lôhgueur du bec. 

Queue composée de douze pennes. 

Pieds à trois Doigts antérieurs , servant 
pour la course , sans doigt postérieur. 


T4 


206 SEcONNnE PARTIE. 
Espèce 1. L'HUITRIER Pie de mer, Hæema- 


opus Ostralegus , la tête, le dos ainsi que le 
manteau des ailes noirs ; un collier blanc sous la 
gorge ; tout le dessous du corps depuis la poi- 
irine blanc, ainsi que le bas du dos et la moitié 
de la queue dont la pointe est noire ; l'iris d’un 
jaune doré ; une petite tache blanche au-dessous 
de chaque æil ; le bec , les paupières et les pieds 
rouges ; les ongles noirs. 

L’Huitrier, vulgairement la Pie de mer. Buffon, 
tome 8, page 119, pl. 9. PI. enlum. n.° 920. 

Celle espèce, qui ne se voit que rarement Sur 
la plupart de nos côtes, où elle arrive en troupes 
très-considérables par les vents d’est et de nord- 
ouest, est en effet irès-commune sur les côtes 
occidentales d'Angleterre. On la trouve au Got- 
Jand , dans l'ile d’'Oëland , dans les iles du Dane- 
marck, et jusqu’en Islande et en Norwége. On 
la retrouve dans le nouveau continent. Cet oiseau 
est de la grandeur d’une Corneille ; il a environ 
seize pouces ( 433 millim. } de longueur. Le nom 
d'Huitrier exprime sa manière de vivre , se nour- 
rissant principalement d'huîtres ; il mange aussi 
des patelles, des vers de terre, ete. Cet oiseau 
ne fait point de nid ; il dépose ses œufs, qui sont 
grisâtres et tachés de noir sur le sable nu, hors 
de la portée des eaux. Lie nombre des œufs est 
ordinairement de quatre ou cinq, et le temps de 
Fincubation est de vingt-un jours. La chair de 
Y'Huttrier est noire, dure , et a un goût de sau- 
vagine. 


Onpne IV. OISEAUX DE RIVACE. 297 


GENRE *. 


GLARÉOLE, GLAREOLA. Bec robuste, 
eourt, droit, comprimé par les côtés , courbé 
vers la pointe , large à son ouverture. 

Narines très-étroites , obliques , situées 
près de la base du bec. 

Queue fourchue , composée de douze 
pennes. 

Pieds à quatre Doigts, longs, grèles, trois 
antérieurs , engagés à leur base dans une 
petite membrane ; un postérieur dégagé. 


Espèce 1. La GLARÉOLE Perdrix de mer, 
grise, Glareola Austriaca , tout le plumage d’un 
gris teint de roux sur les flancs et les petites pennes 
des ailes ; la gorge blanche, encadrée d’un filet 
noir ; le croupion blanc ; les pieds rouges. 


La Perdrix de mer grise. Buffon, tome 7, 
page 544. PI. enlum. n.° 882. 


Buffon décrit quatre espèces ou variétés de 
Perdrix de mer, qui sont, la Perdrix de mer 
grise, la Perdrix de mer brune, la Perdrir de 
mer à collier, et la Perdrix de mer Giarole. 

Elle habite par troupes les rivages de la mer 
et des grands fleuves. On la trouve en France, 


298 SECONDE PARTIE. 


en Allemagne , dans les déserts voisins de la mer 
Caspienne. Elle est à peu près de la grosseur d’un 
Merle ; elle a neuf pouces (244 millim.) de 
longueur. C’est un oiseau criard et inquiet , qui 
se nourrit de vers et d'insectes aquatiques. 


GENRE 91. 


FOULQUE, FULICA. Bec convexe ou 
taillé en cône , aplati par les côtés : Mandi- 
bule supérieure se repliant en forme de voûte 
sur l'inférieure qui est bossuée près de la 
pointe. 

Narines oblongues , étroites. 

Front chauve, couvert en devant d’une 
membrane épaisse, molle et nue, en forme 
d’écusson, formant une plaque frontale. 

Queue courte, composée de douze pennes. 

Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs, 
garnis dans toute leur longueur d’une mem- 
brane simple ( dans les Poules d'eau), ou 
découpée en festons, dont les nœuds se ren- 
contrent à chaque articulation des phalanges 
( dans les Foulques ); un postérieur dégagé. 


OnDnE IV. O1sEAUX DE nIvVACE. 299 


* L Pieds ailés, à quatre doigts garnis dans 
toute leur longueur sur leurs parlies latérales 
d'une membrane simple. 


Les POULES D'EAU. 


Espèce 1. La FOULQUE Poule d’eau , Fu- 
lica Chloropus , le bec jaune à la pointe, rouge 
à la base ; la plaque membraneuse du front de 
cette même couleur , ainsi que le bas de la jambe 
au-dessus du genoux ; les pieds verdâtres; tout 
le plumage d’une couleur sombre gris de fer, 
nué de blanc sous le corps, et gris brun ver- 
dâtre en dessus ; l’aile bordée d'une ligne blanche. 


La Poule d’eau. Buffon , tome 8, page 177, 
pl. 15. PI. enlum. n.° 877. 

On la trouve en France, en Angleterre, en 
Prusse , en Suisse , en Allemagne. Quoique peu 
voyageuse et par-tout assez peu nombreuse , la 
Poule-d'eau paraît avoir été placée par la nature 
dans la plupart des régions connues, et même 
dans les plus éloignées. On l’a trouvée à la nou- 
velle Zélande , au Sénégal, aux Antilles, à la 
Guadeloupe , à la Jamaïque , et dans la Sibérie. 
La Poule d’eau n’est point un oiseau de passage, 
puisqu'on la voit toute l’année en différentes 
contrées, et tous ses voyages paraissent se borner 
des montagnes à la plaine et de la plaine aux 
montagnes. Elle se nourrit de plantes aquatiques 
et de petits poissons. Sen vol est court, sa course 


300 SECONDE PARTIE. 


légère et rapide. Elle va à l’eau sans cependant 
nager beaucoup, si ce n’est pour traverser d’un 
bord à l’autre; elle vole les jambes pendantes. Son 
nid, posé tout au bord de l’eau, est construit 
d'un assez gros amas de débris de roseaux et de 
joncs entrelacés. La femelle fait deux pontes par 
an, de sept œufs d’un blanc jaunâtre , marqués 
de quelques taches rougeäires ; sa chair est très- 
estimée. Cet oiseau a environ quatorze pouces 
et demi ( 392 millim. ) de longueur. 


Obs. Quelques naturalistes modernes regardent 
gomme variété de cette espèce la Porzane ou la 
grande Poule d'eau de Buffon , dont le plumage a 
beaucoup de rapport avec celui de la Poule d'eau, 
mais dont elle diffère par la grandeur et la grosseur , 
ayant dix-huit pouces ( 487 millim. ) de longueur. 


Esp. 2. La FOULQUE Poulette d’eau , 
Fulica fusca , la plaque frontale membraneuse 
du front jaunâtre ; le bas de la jambe au-dessus 
du genoux, ou les anneaux des jambes, de la 
même couleur que les pieds; le corps brunâtre. 


La Poulette d’eau. Buffon, tome 8, p. 177. 


Gmelin regarde comme variété de cette espèce 
la Porzane ou la grande Poule d'eau de Buffon. 


Elle habite les contrées méridionales de l'Eu- 
rope. Elle est plus petite que la Poule d'eau ; elle 
a un pied (325 millim.) de longueur. C’est un 
oiseau solitaire, qui se nourrit de végétaux aqua- 
tiques et de petits poissons. Sa chair est très-esti- 


One IV, O1SEAUX DE RIVAGE. 301 


mée; et c’est vraisemblablement par cette raison 
qu'aux environs de Venise on la chasse avec des 
oiseaux de proie. 


Esp. 3. La FOULQUE Smirring, Fulica fla- 
eipes , la plaque frontale d’un jaune pâle; le fond 
du plumage roux; les petites pennes des ailes 
d’un rouge de brique; la tête, le tour des yeux 
et le ventre blancs; les grandes pennes des ailes 
noires; des taches de cette même couleur sur le 
cou, le dos, les ailes et la queue; les pieds et la 
base du bec jaunâtres; les ongles noirâtres. 


La Smirring. Buffon, tome 8, page 180. 

On la trouve en Allemagne et en Pologne. Elle 
se tient sur les rivières et niche dans les halliers 
qui les bordent. Elle est de la grandeur de la 
Poule d'eau. 


Esp. 4. La FOULQUE Glout , Fulica fistu- 
lans, la plaque frontale d’un vert jaunâtre ; le 
plumage brun, avec un peu de blanc à la pointe 
des ailes; du blanc autour des yeux, au cou, à 
la poitrine et au ventre; le bec noir ; la partie des 
jambes denuée de plumes, et les pieds d’un vert 
jaunâtre ; les doigts très-longs ; les ongles gris. 


La Glout. Buffon, tome 8, page a8r. 


On la trouve en Allemagne et en Alsace, sur 
les bords des fleuves et des étangs. Elle fait en- 
tendre une voix aiguë et haute comme le son d’un 
fifre. Elle a environ un pied (325 millim.) de 
longueur. 


302 | SECONDE PARTIE. 


Esp. 5. La FOULQUE Poule sultane, Fulica 
Porphyrio , la plaque frontale d’un beau rouge ; 
la tête et le dessus du cou d’un violet brillant; le 
dos, le croupion, les scapulaires et les couver- 
tures du dessus de la queue d'un vert foncé écla- 
. tant; les joues, la gorge , le devant du cou, le 
ventre , le haut des jambes et les flancs d'un 
bleu violet; les couvertures du dessous de la 
queue blanches; les couvertures supérieures des 
ailes d’un violet très-vif; l'iris fauve; le bec, les 
pieds et les ongles d’un rouge foncé. 


La Poule sultane ou le Porphyrion. Buffon , 
t. 8, p. 194, pl. 17. PI. enlum. n° 810, sous la 
dénomination de Talève de Madagascar. 


Cette espèce se trouve en Sicile, sur-tout sur 
le lac de ZLentini; elle est naturelle aux climats 
les plus chauds de l'ancien et du nouveau conti- 
nent. On en voit beaucoup dans la basse Egypte, 
où ces oiseaux se plaisent dans les rizières, ce qui 
les a fait appeler Poules de riz. Klles couvent dans 
le désert, et arrivent dans les champs de riz au 
mois de mai et dans les mois suivans. A Catane, 
on les vend à un prix médiocre, ainsi qu’à Syra- 
cuse et dans les villes voisines; on en voit de vi- 
vantes dans,les places publiques, où elles se tien- 
nent à côté des vendeuses d'herbes et de fruits, 
pour en cueillir les débris. Ce bel Oiseau, logé 
chez les romains dans les temples, se ressent un 
peu, comme l’on voit, de la décadence de l'Italie; 


OnpnEe IV. O1SEAUX DE RIVACE. 303 


mais une conséquence intéressante que présente 
ce dernier fait, c’est qu’il faut que la race de la 
Poule sultane se soit naturalisée en Sicile, par 
quelques couples de ces Porphyrions apportés 
d'Afrique. Au reste, cet oiseau est un de ceux 
qui se montrent le plus naturellement disposés à 
la domesticité, et qu'il serait agréable et utile de 
multiplier, 


* IL. Doigts pinnés , frangés des deux côtés d'une 
membrane découpée en lobes ou festons, dont 
les nœuds se rencontrent à chaque articulation 
des phalanges. 


Les FouirçqueEs. 
Esp. 6. La FOULQUE Morelle, Fulica atra , 


la plaque frontale blanchâtre (de couleur ver- 
meille au printemps); une petite portion de la 
jambe, au-dessus du genou, cerclée de rouge ; 
tout le plumage d’un noir plombé, plein et pro- 
fond sur la tête et le cou, avec un trait blanc au 
pli de l'aile ; le bec d’un jaune olivâtre; les pieds, 
les doigts et les membranes d’un brun olivâtre. 


La Foulque. Buffon, tome 8, page 211, pl. 
18. PI. enlum. n.° 197. 

Cette espèce présente plusieurs variétés. 

On la trouve dans toute l'Europe , depuis 
l'Italie jusqu’en Suède; on la connaît également 
en Âsie, en Perse, en Sibérie, en Chine, au 
Groënland, à la Jamaïque, et dans toutes les 


304, Seconpe PARTIE. 


contrées de l'Amérique septentrionale. Elle se 
nourrit de petits poissons, d'insectes aquatiques, 
de graines de jonc. Elle établit son nid sur des 
touffes de joncs entassées et élevées au-dessus des 
eaux, et le construit de petites herbes sèches et 
de sommités de roseaux. La femelle pond dix- 
huit à vingt œufs d’un blanc sale, et presque 
aussi gros que ceux de la Poule; et quand la 
première couvée est perdue , souvent la mère en 
fait une seconde de dix à douze œufs. Elle les 
couve pendant vingt-deux à vingt-trois jours, et 
dès que les petits sont éclos, ils sortent hors du 
nid et n’y reviennent plus. Le Busard mange les 
œufs des Foulques, et enlève leurs petits. La Foul- 
que, sans avoir les pieds entièrement palmés, ne 
le cède à aucun des autres oiseaux nageurs; elle 
se tient tout le jour sur les étangs, qu’elle préfère 
aux rivières. Les Foulques , comme plusieurs 
autres oiseaux d’eau, voient très-bien dans l’obs- 
curité, et même les plus vieilles ne cherchent 
leur nourriture que pendant la nuit. On fait sur 
les grands étangs des chasses, dans lesquelles on 
tue plusieurs centaines de ces oiseaux, dont la 
chair est réputée viande maigre. La Foulque à 
quatorze pouces (379 millim. ) de longueur. 


Esp. 7. La FOULQUE Macroule, Fulica ater- 
rima ; la plaque frontale blanche ; une petite 
portion de la jambe, au-dessus du genou , cer- 
clée de rouge; tout le plumage noirâtre, 


La 


Onpne IV. OrsEAUX DE RiIvACE, 305 


La Macroule ou grande Foulque. Buffon, t.8, 
page 220. 

Elle habite les lieux maritimes de l'Europe. On 
la trouve en France et dans la Sibérie occiden- 
tale. Elle est un peu plus grande que la Foulque, 
et a aussi la plaque fauve du front plus large, le 
bec plus long, et la membrane des doigts du 
double plus grande. Comme la précédente, c’est 
un gibier médiocre, Elle a quatorze pouces (379 
millim. ) de longueur. 


Y 


GENRE *. 


CHIONIS , F AGIN ALIS. Bec fort, épais, 
convexe ou taillé en cône, aplati par les 
côtés : Mandibule supérieure garnie en dessus 
à sa base d’une espèce de gaine ou de four- 
reau de substance cornée , échancrée et 
frangée. | 

Narines petites, situées devant le fourreau. 

Langue arrondie en dessus, aplatie en 
dessous , terminée en pointe. 

Face nue, chargée de papilles ou mame- 
lons charnus. 

Ailerons garnis d’un nœud ou bourrelet 
obtus. 

Un espace nu au-dessus du Genou. 


Pieds robustes , servant pour la course, 
L: 


306 = _ SEcOoNDE PARTIE. 


à quatre Doigts , rudes en dessous ; trois an- 
térieurs , dont l’externe est uni à sa base par 
une membrane au doigt externe ; un pos- 
térieur. 

Ongles sillonnés. 

Os. Ce Genre ne renferme qu’une seule espèce à 
laquelle M. Forster a donné le nom de Chionis, mot 
grec qui exprime le blanc de neige répandu sur tout 
lo plumage de cet oïseau ; il vit en troupe, sur les 


rivages de la nouvelle Zélande et des autres îles des 
mers australes. 


GENRE 92. 


JACANA, PARRA. Bec droit, mince ; 
légèrement arrondi, pointu , très -renflé 
vers le bout. 

Narines ovales, situéessurle milieu du bec. 

Front chauve, garni de caroncules décou- 
pées en lobes. 

Ailerons armés d’un éperon pointu. 

Queue composée de douze pennes. 

_ Pieds à quatre Doigts très-longs ; trois 
antérieurs ; un postérieur de la longueur des 
trois antérieurs. 

Ongles très-longs , droits, ronds, effilés 
comme des stilets ou des aiguilles. 


Os, Les Jacanas ressemblent aux Poules d'eau 


Onpns IV. Oiseaux DE nivace. 307 


par le naturel , les habitudes , la forme du corps rac- 
courci , la figure du bec et la petitesse de la tète; mais 
ils en différent essentiellement par lé éperons im- 
plantés aux plis des ailes, par les lambeaux de mem- 
branes dont le front est garni, par les doigts et les 
ongles excessivement longs. Le genre de Jacanas ne 
présente aucune espèce européenne. 


GENRE 93. 
RALE , RALLUS. Bec droit, épais à la 


base , légèrement voûüté en dessus , com- 
primé par les côtés : Mandibule supérieure 
un peu recourbée à l'extrémité ; Mandibule 
inférieure un peu bossuée près de la pointe. 

Narines ovales, petites, étroites, situées 
près de la base du bec. 

Corps grèle et comme aplati vers les flancs. 

Queue très-courte, composée de dix ou 
douze pennes. 

Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs, 
tous séparés à leur base ; un postérieur. | 

Ongles courts, pointus. 


Espèce 1. Le RALE de terre, Rallus Crex , 
le plumage varié de noir, de brun et de rous- 
sâtre; la gorge et le ventre d’un blanc roussâtre ; 
les flancs roux, rayés transversalement de blanc ; 
les ailes de couleur fauve; la partie nue de la 
jambe et les pieds bruns; l'iris noisette. 


| EN 


308 SECONDE PARTIE. 


Le Bâle de terre ou de genêt, vulgairement 
Roi des Cailles. Buffon, tome 8, p. 146, pl. r2. 
PI. enlum. n. 750. 

On ne voit guère le Räle de terre dans nos dé- 
partemens méridionaux, que dans le temps de 
ses passages, au printemps et en automne; du 
reste, les voyages de cet oiseau s'étendent plus 
loin vers le Nord que vers le Midi, et malgré la 
pesanteur de son vol, il parvient en Pologne, en 
Suède, en Danemarck et jusqu’en Norwége. Il 
est rare en Angleterre, et assez commun en Ir- 
lande. Ses migrations semblent suivre en Asie le 
même ordre qu’en Europe. Quoiqu'il se nourrisse 
de graines de genêt, de trèfle, de grémil, ce- 
pendant les insectes, les limaçons, les vermis- 
seaux, sont aussi sa nourriture de choix. Lors- 
qu’il est adulte, tout aliment parait lui profiter 
également, car il acquiert beaucoup de graisse, 
et sa chair est exquise. Cet Oiseau sait suppléer 
par la rapidité de sa course à la lenteur de son 
vol, aussi se sert-il beaucoup plus de ses pieds 
que de ses ailes; et toujours courant sur les 
herbes , il exécute à la course tous ses petits 
voyages, et ses croisières multipliées dans les 
prés et les champs ; mais quand arrive le temps 
du grand voyage, il trouve, comme la Caïlle , 
des forces inconnues pour fournir aux mouve- 
mens de sa longue traversée. Il prend son essor 
la nuit, et secondé d’un vent propice, il se porte 
dans nos départemens méridionaux , d’où 1l tente 


Onpne IV. O1sEAUxX DE RIVAGE.  30g 


le passage de la Méditerranée. Cet Oiseau établit 
son nid dans l'épaisseur des herbes, et le cons- 
truit négligemment avec un peu de mousse ou 
d'herbe sèche. La femelle ne pond guère que de 
huit à dix œufs, plus gros que ceux de la Gaëlle, 
tachetés de marques rougeätres plus larges. Les 
petits courent dès qu'ils sont éclos, en suivant 
leur mère, et ne quittent la prairie que quand ils 
sont forcés de fuir devant la faulx qui rase leur 
domicile. Ce Räle, dont la taille est plus alongée 
que celle de la Caille, a neuf pouces et demi 
(257 millim.) de longueur. Le nom de oi des 
Cailles lui vient de ce que paraissant dans nos 
contrées en même temps que les Cailles , il semble 
les accompagner à leur arrivée et à leur départ. 


Esp. 2. Le RALE d’eau, Rallus aguaticus, la 
gorge et la poitrine d’un beau gris ardoisé; le 
dessus du corps d’un roux brun olivâtre; le ventre 
et les flancs rayés:transversalement de bandelettes 
blanchâtres sur un fond noirâtre ; le bec rou- 
geâtre près de la tête ; les pieds d’un rouge obscur. 


Le Râle d’eau. Buffon, t. 8, p. 154, pl. 13. 
PI. enlum. n.° 749. 


Cet Oiseau, comme le ÆRäle de terre, a un 
temps de migration marqué. Il en passe à Malte 
au printemps et à l'automne, et dans nos climats 
on voit des Räles d'eau, autour des sources 
chaudes, pendant la plus grande partie de l'hiver. 
Il est à peu près de la grosseur du Réle deterre ; 

V 3 


310 SECONDE PARTIE. 


il a neuf pouces (244 millim.) de longueur. Il 
court le long des eaux stagnantes, aussi vite que 
le Räle de terre dans les champs; il se tient de 
même toujours caché dans les grandes herbes et 
les joncs, il n’en sort que pour traverser les eaux 
à la nage, et même à la course, car on le voit 
souvent courir légèrement sur les larges feuilles 
de nymphéa qui couvrent les eaux dormantes. 
Auirefois on en faisait le vol à l'Épervier ou au 
Faucon. La chair du Räle d'eau est moins déli- 
cate que celle du Räle de terre. 


Esp. 3. Le RALE Marouette, Rallus Por- 
zana, tout le fond du plumage d’un brun oli- 
vâtre tacheté et nué de blanchâtre, et comme 
émaillé de blanc et de noir; le bec d’un jaune 
verdâtre; l'iris d’un noisette rougeâtre ; les pieds 
verdâlres. 


Le petit Râle d’eau ou Ja Marouette. Buffor, 
tome 8, page 157. PI. enlum. n.° 751. 

On le trouve en Europe, en Sibérie, et dans 
VAmérique septentrionale. C'est un oiseau de 
passage, qui arrive de très-bonne heure au prin- 
temps, dans la même saison que le Adle d'eau , 
et qui disparaît dans le fort de l'hiver. C’est un 
oiseau solitaire qui se tient sur les étangs maré- 
cageux, qui se cache et niche dans les roseaux. 
Son nid, en forme de gondole, est composé de 
joncs qu'il sait entrelacer, et pour ainsi dire 


al 


amarrer par un des bouts à une tige de roseau, 


Onone IV. Ousraux Dr nrvacr. 311 


de manière que ce petit berceau flottant peut 
s'élever et s’abaisser avec l'eau sans en être em- 
porté. La ponte est de sept ou huit œufs. Dès que 
les petits sont éclos, ils courent, nagent, plon- 
gent, et bientôt se séparent; chacun va vivre 
seul. La Marouette, comme tous les Rdles, tient 
devant les chiens, et il est difficile de la faire 
partir de son fort. C’est un gibier délicat et re- 
cherché, sur-tout en automne, époque. où il 
acquiert beaucoup de graisse. La Marouelle à 
environ huit pouces (217 mill. ) de longueur. 


Esp. 4. Le RALE Grinette, Rallus Grinetta, 
la gorge blanchâtre; la poitrine, le ventre, d’un 
cendré bleuâtre ( dans le mâle ) , d’un roux clair 
( dans la femelle }; le dessus du corps d’un roux 
tacheté de noir et de blanc; les plumes des flancs 
rayées transversalement de bandelettes blanches 
sur un fond noirâtre ; le bec rougeâtre vers les 
angles, près de la tête, verdâtre dans tout le 
reste de sa longueur, de même que la partie nue 
des jambes et les pieds; les iris d’un rouge aurore. 


Voyez Art d'empailler les Oiseaux, pl. 2. 

On le trouve à Lyon, àGrenoble, à Montpellier, 
et dans plusieurs autres contrées de la France, 
en Italie. C’est un Oiseau de passage, qui arrive 
au printemps avec la Warouelte, et disparait en 
automne. Sa longueur totale est de sept pouces 
{ 189 mill.), et son vol de onze pouces (298 m.). 


Os, Cet oiseau est désigné dans les ouvrages d'Or- 


V 4 


312 SECONDE PARTIE, 


nithologie sous le nom de Grinette ; et quelques 
auteurs l'ont rangé parmi les Poules d'eau, dont il 
s'éloigne par le manque de plaque frontale, et de 
membrane latérale des doigts. Il se rapproche au con- 
traire des Räles, parmi lesquels j'ai cru devoir le 
placer , par le caractère du bec, des narines, des 
doïgts qui sont très-alongés, de la tête garnie de 
plumes , etc. Il ressemble beaucoup au Réle d'eau, 
mais il est plus petit. La langue est frangée à la puinte; 
l'aile est composée de vingt-deux pennes; la première 
des primaires est à peu près de la longueur de la 
sixième; la huitième et la neuvième des secondaires , 
égalent en longueur la septième des primaires. La 
queue est composée de dix pennes , dont les deux in- 
termédiaires sont un peu plus longues. Le tarse a 
quatorze lignes (31 mill. ) de longueur; le doigt in- 
termédiaire, plus long que le tarse, a quinze lignes et 
demie (34 mill. ) ; les doigts latéraux sont de la lon- 
gueur du tarse ; le postérieur a cinq lignes ( 11 mill. ). 
Les plumes des flancs, noires à la base , sortent deux 
à deux du même canon, de même que dans les autres 
espèces de Räles. 

Ce Räle est un oïseau conuu depuis assez long- 
temps, qui a été peu observé par les Naturalistes mo- 
dernes. Ældrovande Y'a décrit sous le nom de Po- 
liopus Gallinula minor , dans son édition de 1610, à 
petites figures , tome 3 , page 180, table 16, fig. 2 ; 
et dans celle de 1645, à grandes figures sur bois, 
tome 5 , page 466. 

Raï, dans son édition de l'Ornithologie de Æ#il- 
lughbi, de 1676, page 255, en a donné une des- 
cription assez étendue , accompagnée d’une figure , 
table 8 , sous le nom de Poliopus Gallinula ; maïs 


Onpne IV. Oisraux DE AvAGE. 313 


cette figure est si mauvaise , qu'il paraît douteux 
qu'ellé représente notre Rdle. Il est bon d'observer 
que les figures de /fillughbi , faites en très-grande 
partie d'après des oiseaux mal empaillés , expriment 
très-imparfaitement des oiseaux connus de tout le 
monde, comme le Räle d'eau , dont le port est abso- 
lument manqué. 

Salerne, dans son Ornithologie , page 355, n.°5, 
a décrit ce Räle sous le nom de Grinette , que les 
Italiens lui ont donné , et que je lui conserve ; mais il 
a cité avec un point de doute le synonyme de Raï. 

Salerne dit expressément que ce Räle est le plus 
petit de tous ceux qu'il a vus ; qu’il ressemble presque 
pour la couleur au Räle d'eau ordinaire, mais qu'il 
en diffère par sa petite taille , et par son bec plus court, 

Brisson , dans son Ornithologie , tome 5, pag. 558, 
n.° 8, rapporte à la Poule-Sultane tachetée , les sy- 
nonymes cités pour notre Räle , qui ne paraissent 
point convenir au geure de la Poule-Sultane, Aldro- 
vande et Raï ne faisant point mention, dans la des- 
cription de ce Räle, du caractère des Poules-Sul- 
tanes , qui est d’avoir le front chauve, 

Buffon décrit ce Réle sous le nom de Grinette, et 
le place parmi les Poules d'eau. 

Comme il n'existe que de mauvaises figures de ce 
Räle ( si toutefois celles qu’on cite pour cet oiseau, 
lui appartiennent réellement } , j'ai cru nécessaire d'en 
donner une nouvelle, dont le dessin a été fait par 
Barraband, avec cette supériorité de talent qui carac- 
térise les productions de ce célèbre artiste. 

J'observerai que cet oïseau , qui est connu aux envi- 
rons de Lyon sous le nom de Raguette , et à Grenoble 
sous celui de Gringe , paraît au printemps avec la 


314 SECONDE PARTIE. 


Marouctte , et disparaît avant elle. Il tient du-Réle 
d'eau par la couleur du plumage , et de la Marouette 
par la forme du bec et la longueur du corps ; mais il 
différe de l’un et de l’autre par le volume du corps et 
le poids. 

Les chasseurs m'ont appris que ce Räle paraît au 
mois d'avril, qu’il niche aux environs de Lyon, dans 
les marais de Meyzieu et de Vaux, qu'il y séjourne 
l'été, et disparaît au moïs de septembre. En. effet, 
je nai point trouvé cet oïseau l'hiver dans nos 
marchés, où l'on rencontre constamment le Räle 
d'eau , et même quelquefois la Marouette dont j'ai 
vu quelques individus à la fin de novembre. 

T'els sont les renseignemens que je puis donner en 
ce moment sur cette espèce de Räle, Mes recherches 
auront pour objet l’époque précise de son arrivée, de 
son départ, ses habitudes , la construction de son 
nid , le nombre de ses œufs , etc. Ces détails jetteront 
un nouveau jour sur l'histoire de cet oiseau , qui mérite 
de n’être point oublié. 


GENRE 94. 
AGAMI, PSOPHIA. Bec en forme de 


cylindre , conique , convexe, assez aigu : 
Mandibule supérieure plus longue. 

Narines ovales , très-ouvertes. 

Langue cartilagineuse , aplatie , frangée 
à la pointe. 

Jambes dégarnies de plumes au - dessus 
des genoux. 


Onpat IV. OISEAUX DE RIVACE. 315 


” Pieds à quatre Doiïgts ; trois antérieurs, 
un postérieur. 


Ons. Les Agamis sont répandus dans les parties les 
plus chaudes de l'Amérique méridionale ; ils se trou- 
vent communément dans l’intérieur des terres de la 
Guiane ; on les y rencontre , pour l'ordinaire, en 
troupes assez nombreuses. Aucun oïseau n'a plus de 
penchant à vivre dans la société de l’homme , aucun 
ne prend dans ce commerce plus d'instinct relatif, 
aucun n’y apporte plus de sensibilité et plus d’intelli- 
gence. Il n’y a même que très-peu d'espèces dans les 
autres classes d'animaux , qui puissent entrer en pa- 
rallèle à cet égard avec l’Agami. Il est à peu près 
parmi les oiseaux, ce que le Chien est parmi les qua- 
drupèdes. Comme le Chien, l'Agami est docile à la 
voix de son maître ; il le suit ou le précède , le quitte 
avec regret , et le retrouve avec les plus vives démons- 
trations de joie. Sensible aux caresses, il les rend 
avec tous les signes de l'affection et de la reconnais- 
sance ; il paraît même jaloux , car il se jette souvent 
sur les jambes des personnes qui approchent son 
maître de trop près. Son grand plaisir est de se faire 
gratter la tête et le cou ; et lorsqu'il est une fois habi- 
tué à ces complaisances , il importune pour quon les 
renouvelle. Il connaît , comme le Chien, les amis de 
la maison , et s’empresse de leur faire fête : mais il 
prend en guignon d’autres personnes , sans motif ap- 
parent ; et toutes les fois qu’elles paraissent , l'oiseau 
ne manque pas de les chasser à coups de bec dans les 
jambes , et de les reconduire fort loin avec les mêmes 
marques de colère. Son courage égale celui du Chien ; 
il attaque avec un acharnement singulier des animaux 


316 SECONDE PARTIE. 


plus grands et plus forts que lui, et ne les quitte pas 
qu’il ne les aït mis en fuite. Enfin , pour compléter la 
comparaison entre le Chien et l'Agami, l’on assure 
que dans plusieurs parties de l'Amérique, on emploie 
l'Agami à des fonctions domestiques, qu’on lui 
confie la garde et la conduite de plusieurs jeunes 
oiseaux de basse - cour , et même des troupeaux de 
moutons qu'il accompagne dans les pâturages ; et 
qu'il ramène le soir à l’habitation. 


Fin du quatrième Ordre. 


317 


a AA AAA A AAA AAA ST 


ANALYSE 


DU SYSTÈME DE LINNÉ 


SUR LES OISEAUX. 


ORDRE .:V. 


GALLINACÉES. 


CARACTÈRES DES OISEAUX DE CET ORDRE. 


Et Bec des GaALLINACÉES , qu’on peut com- 
parer à un /arpon, est convexe. Les bords de la 
Mandibule supérieure qui est voûtée , sont 
saillans sur la Mandibule inférieure. Les Narines 
sont à moitié recouvertes par une membrane car- 
tilagineuse. 

Les Pieds leur servent à courir avec rapidité, 
Les Doigts sont raboteux en dessous. 

Leur Corps gras, musculeux, fournit à homme 


une bonne nourriture, excepté l’Aufruche , le 
Dronte, etc, 


318 SECONDE PARTIE. 


Ces Oiseaux cherchent sur la terre leur rour- 
rilure, dont le fonds consiste dans les différentes 
espèces de graines qu'ils savent déterrer , en 
jetant à droite et à gauche la terre ou la pous- 
sière avec leurs pieds. On les appelle Pulvérula- 
leurs. Ces graines, avant d’éprouver la digestion 
dans le ventricule, doivent être macérées dans le 
gésier, espèce de poche formée par la dilatation 
de l’'œsophage, , 

Ces Oiseaux établissent leurs Nds sur la terre. 
Les Femelles pondent un nombre considérable 
d'Œufs. Aussitôt que les Poussins ont rompu 
leur coquille, ils peuvent courir et saisir leur 
nourriture que la mère leur montre. Les Galli- 
nacées, pour la plupart, sont polygames, c’est- 
à-dire, qu’un seul mâle suffit pour féconder plu- 
sieurs femelles. 

OZSERVATION. Les Oiseaux de la famille des 
Gallinacées sont remarquables par la structure de 
leurs plumes qui sont doubles , chaque tuyau donnant 
ordinairement naissance à deux tiges plus ou moins 
longues , et très-inégales entr'elles. Buffon qui a fait 
cette observation sur quelques oïseaux de cette famille, 
tels que le Dindon, le Coq, etc., a cru que cette 
conformation se rencontrait dans toutes les plumes de 
ces oiseaux. Mais elle n’a lieu que dans les plumes 
qui couvrent le dessus, le dessous et les côtés du 
corps, et non pas dans les grandes et les moyennes 
pennes des ailes et de la queue. Cette structure de 
plumes qui n'est pas exclusivement propre aux Galli- 
nacées , se rencontre dans un grand nombre d’autres 
oiseaux , ainsi que je l'ai dit dans la première partie 


Onons V. GALLNACÉES. 319 


de cet Ouvrage , page 58. Forster prétend que les 
oiseaux des pays froids , et sur-tout ceux qui voltigent 
‘sans cesse sur mer , ont une quantité infinie de plumes, 
dont chacune est double. Les Pétrels , dit ce savant 
naturaliste , ne sont pas moins à l'abri du froid que 
les Pingouins ; deux plumes au lieu d’une sortent de 
chaque racine ; elles sont posées l’une sur l’autre , et 
forment une couverture très-chaude. Ce passage semble 
indiquer que les doubles plumes servent à garantir ces 
oiseaux du froïd ; mais dans les Faisans et les autres 
Gallinacées originaires des pays chauds, qui ont 
également des plumes doubles , on peut croire que ces 
plumes servent à tout autre usage , puisqu'elles sont 
superflues pour des oiseaux EE des climats 
méridionaux. 

Dans le plus grand nombre des Gallinacées , les 
mâles sont plus gros que les femelles , leur plumage 
est aussi beaucoup plus éclatant , tel est celui des 
Paons , des Faisans , des Cogs de bruyère , des 
Gélinotes , etc. 


TABLE SYNOPTIQUE, 
| OU 
DISPOSITION ARTIFICIELLE 
DES GENRES. 
“UE Prds à a Eté 


96. Auraucne, STRUTHIO. Bec en forme’ de 
cône, Ailes inutiles pour le vol. 


320 SECONDE PARTIE. 


* IL Pieds à trois Doïigts. 


95. OuTaRDE, Oris. Bec voûté. Langue four- 
chue, 


* IIL Pieds à quatre Doigts. 


* 1. Tête couverte de plumes. 


98. Paon, Paro. Bec convexe. Téle ornée d’une 
Aigrette mobile. 
Maraiz, PENEzOPE. Bec court, robuste, nu 
à sa base. Gorge nue. 
100. Hocco, CrRAx. Bec recouvert à sa base d’une 
membrane appelée Cire. 
101. Faisan, PHASIANUS. Bec court, robuste. 
Joues nues oudégarnies de plumes. 
97. DronTE, Dipus. Bec rétréci vers le milieu, 
marqué de deuxrides transversales. 
Face nue au-delà des yeux. 
103. TÉTRAS, T'ETRAO. Bec court , convexe. 
Sourcils nus, garnis de mame- 
lons. 


* 2. Tête nue ou dégarnie de plumes. 


99. Dinpon, WrrraGris. Bec court, robuste. 
T'éle couverte de mamelons spon- 
gieux. 

102. PEuTADE, Numipa. Bec court, robuste. 
Téle chargée d’un tubercule 
calleux. 

Disposition 


OnDRE V. GALBINACÉES. 321 


sn à 2 


n_6.» à 4 


Dispositionnaturelleet numérique des Genres. 


Bec convexe, Mandibule supérieure en voûte, à 
marges saillantes sur l’inférieure. 


Narines à moitié recouvertes par une membrane 
cartilagineuse convexe. 


ueue composée de plus de douze pennes. 
P P P 


Pieds à Doigts séparés, engagés seulement à la base jusqu’à 
la première phalange ou articulalion , dans une petite 
membrane. 


GENRE 95. 
OUTARDE, OTIS. Bec convexe : Man- 


dibule supérieure voûtée. 

Narines ovales , ouvertes. 

Langue aiguë , fourchue ou divisée vers 
la pointe en deux parties. 

Queue composée de dix-huit ou vingt 
pennes. | | 

Jambes,dénuées de plumes au-dessus des 
genoux. 

Pieds coureurs ou propres à la course , à 
trois Doigts antérieurs , sans doigt pos- 
térieur. 


Espèce 1. L’OUTARDE grande Outarde, 
X 


329 SECONDE PARTIE. 


Ofis tarda , la tête, la gorge et le cou d’un cendré 
clair; le plumage varié de noir et de roux, dis- 
posés en ondes et par taches; le dessous du corps 
d’un blanc faiblement lavé de fauve ; la queue 
composée de vingt pennes roussâtres en dessus, 
blanchâtres en dessous , traversées par des bandes 
noirâtres, et terminées de gris blanc; les côtés 
de la mandibule inférieure garnis de plumes eff- 
lées, formant une espèce de moustache ou barbe 
tombant sous le menton; le tour des yeux d’un 
blanc roussâtre ; l'iris orangé; le bec gris-brun; 
les ongles gris. 

L'Outarde. Buffon, tome 2, page 1, pl. 1. PI. 
enlum. n.° 245. 

On la trouve dans l’ancien continent, depuis 
la Syrie et la Grèce jusqu’à la Tartarie, la Russie 
et la Suède. C'est un oiseau de passage, le plus 
grand des Européens. La longueur totale du 
mâle est environ de trois pieds ( 974 millim. }, et 
son envergure de sept pieds (2 mèt. 274 mill. ); 
les dimensions de la femelle sont d’un tiers moins 
fortes. L’Outarde est timide, vit solitaire, ex- 
cepté dans le temps de lémigration. Elle court 
avec une grande rapidité, mais son vol est lourd. 
Elle se nourrit de semences, d’herbes, de vers; 
elle a la vue et l’ouïe excellentes; mais elle est 
très-nuisible dans les terres ensemencées, parce 
qu’elle détruit une grande quantité de fromenta- 
cées en herbe, La femelle forme son nid-avec des 
chaumes desséchés, dans un trou sur terre. Elle 


ORDRE V. GALLINACÉES. 323 


pond deux œufs de la grosseur de ceux des Oies, 
d’un brun olivâtre pâle, marquetés de taches 
plus foncées. L'Outarde fournit un mets délicat, 
La chair des jeunes, un peu gardée, est sur-tout 
excellente. 


OBs. Cet oiseau pris jeune s’apprivoise aisémént , 
et s’habitue à vivre avec les volailles , mais il refuse 
de pondre en captivité. On chasse l'Outarde à l'oi- 
seau de proie , au fusil, à l'affut, à la vache arti- 
ficielle , avec la charrette , la hutte ambulante , les 
filets , etc. 


Esp. 2. L'OUTARDE Canepetière , Ofis 
Tetrax , la tête couverte d’une calotte noire, 
rayée de roussâtre; les tempes et la gorge rous- 
sâtres, parsemées de traits noirâtres ; un demi- 
collier blanc au-dessous de la gorge; le dessus 
du corps agréablement varié de zigzags noirs, 
fauves, roussâtres et blancs ; tout le dessous du 
corps blanc; la queue composée de dix-huit 
pennes : les quatre intermédiaires fauves, les 
autres blanches, avec des bandes noirûtres ; le 
bec, les pieds et les ongles gris. 


La petite Outarde, vulgairement la Canepe- 
tière. Buffon, t.2, p.40. PI. enlum. n.° 25, le 
mâle; et n.° 10, la femelle. 

On la trouve en Europe, sur-tout en Espagne, 
en France, en Italie, particulièrement dans la 
campagne de Rome; en Grèce, dans l'Asie mi- 
neure, et en Sardaigne , où elle passe toute 


X 2 


324 SECONDE PARTIE. 

l'année; en Autriche, dans la Russie méridio- 
nale, mais rarement en Angleterre et en Suède. 
Elle est très-commune dans les déserts de la 
grande Tartarie. Elle est beaucoup moins grande 
que l’Outarde, et n'excède pas la grosseur du 
Faisan. Sa longueur est d'environ un pied et 
demi ( 487 millim. ). C’est un oiseau de passage, 
timide , très-sauvage, d’une constitution robuste. 
La petile Outarde court avec la plus grande célé- 
rité; elle se nourrit d'herbes, de blé vert, de se- 
mences, de fourmis, de scarabées. La femelle 
pond en juin, de trois à cinq œufs, d’un vert 
brillant ; les petits sont en état-de voler au mois 
d'août. La chair de cet oiseau ,;,qui est noirâtre 
et d’un’goût exquis, passe pour être meilleure 
encore que celle de l’Oufarde. 

OBs. On met en usage pour se procurer la petite 
Outarde , les mêmes moyens et les mêmes ruses que 
l’on emploie à la chasse de la grande Outarde. On 
peut encore, dit-on , prendre les mâles en les attirant 
avec une femelle empaillée dont on imite le cri. 


GENRE 96. 
AUTRUCHE, STRUTHIO. Bec presque 


conique , droit , terminé par un onglet 
arrondi. 

Narines ovales. 

La partie supérieure de la Téte charnue 
et calleuse. L 


Onpne V. GarLINACÉES. 325- 


Ailes inutiles pour le vol, très-petites à 
proportion du corps , armées de deux pi- 
quans ou éperons longs d'environ un pouce 
(27 m.), d’une substance analogue à la corne. 

Corps très-gros, pesant. 

Jambes dénuées de plumes dans leur par- 
tie inférieure. 

Pieds coureurs ou propres à la course, 
à deux Doigts antérieurs inégaux, engagés 
à leur base dans une petite membrane, sans 
doigt postérieur ; le doigt interne beaucoup 
plus long , armé d’un ongle court et obtus. 


Os. L’Autruche est le plus grand de tous les 
oiseaux ; elle atteint jusqu’à sept ou huit pieds ( 2 m. 
274 à 599 millimètres ) de hauteur , et pèse environ 
quatre-vingts livres ( 29 kilogrammes environ ). Ses 
rapports de ressemblance avec le Chameau l'ont fait 
nommer par tous les peuples de l’orient chacun dans 
leur langue , Oiseau-Chameau. On la trouve dans les 
sables et dans les solitudes de l'Afrique , depuis 
l'Egypte et la Barbarie jusqu’au cap de Bonne-Espé- 
rance , dans les îles voisines et les parties de l’Asie 
qui confinent à ce continent. Les lieux les plus arides 
et les plus déserts de la terre , sont ceux qu’elle ha- 
bite et qu'elle parcourt en tous sens avec une vitesse 
inconcevable. Malgré l'amour que les Autruches ont 
pour la liberté, elles s'accoutument cependant à l’es- 
clavage. Dans quelques lieux de l'Afrique on en élève 
des troupeaux , et on parvient à les apprivoiser et 
même à les dresser, jusqu'à s'en servir comme de 


| X 3 


526 SEconNDE Panrre. 


montures, à la vérité, fort indociles. Des nations 
entières de l'Arabie méritèrent le nom de Strutho- 
phages , par l'usage où elles étaient de manger ces 
oiseaux ; et plusieurs peuples de l'Afrique s’en nour- 
rissent encore aujourd'hui. Les jeunes passent pour 
être meilleures que les femelles, et celles-ci pour être 
préférables aux mâles. Moïse avait interdit aux juifs 
la chaïr de cet oïseau , comme une nourriture im- 
monde. Les Mahométans ont adopté la même inter- 
diction , et les Arabes, grands chasseurs d’Autruches , 
n'en mangent point. Cette viande était en usage chez 
les Romains , et Héliogabale se fit servir la cervelle 
de six cents de ces animaux, dans un seul repas. La 
digestion aussi facile que prompte de l’Autruche , a 
donné lieu de dire, en parlant d’une personne qu’au- 


cun aliment n’incommode , qu'elle a un estomac 
d'Autruche. 


. GENRE 97. 
DRONTE, DIDUS. Bec rétréci vers la 


partie moyenne , marqué de deux rides 
transversales : Wandibules recourbées à la 
pointe en sens contraire, et ressemblant à 
deux cuillers pointues qui s'appliquent l’une 
sur l’autre, la convexité en dehors. 

Narines obliques , situées à peu près dans 
la partie moyenne du bec, près de deux re- 
plis transverses qui s’élèvent en cet endroit 
de sa surface. 


Onpar V. GaLLiNAcÉEs. 327 


Face nue ou dégarnie de plumes au-delà 
des yeux. 

Ailes inutiles pour le vol, très-petites à 
proportion du corps qui est de forme cubique. 

Queue nulle. 

Pieds très-courts, gros, inutiles pour la 
course , à quatre Doigts ; trois antérieurs , 
un postérieur. 

Ongles nuls. 

Ogs. Ce genre ne présente qu'une seule espèce 
originaire de l'Ile de France et de Bourbon , et pro- 
bablement des terres de ce continent qui en sont les 
moins éloignées. Mais aujourd'hui cet oiseau ne se 
montre plus dans ces îles ni dans les terres voisines ; 
et l'on présume que son espèce est détruite ou perdues 


GENRE 98. 
PAON , PAVO. Bec robuste, convexe en 


dessus , recourbé. 

Téte ornée d’une aigrette mobile , ces 
sée de vingt-quatre plumes. 

Narines grandes. 

Plumes du croupion très-alongées, larges, 
s'ouvrant en éventail , terminées par une 
plaque de barbes réunies, ornées de taches 
qu'on appelle Œz? ou Miroir. 

Queue composée de dix-huit pennes. 

X 4 


328 SECONDE PARTIE. 


Jambes couvertes de plumes jusqu’au 
talon. 

Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs 
engagés à leur base dans une petite mem- 
brane , un postérieur. 


Espèce x. Le PAON à aigrette, Pavo crista- 
fus , le dessus de la tête ornée d’une aigrette mo- 
bile, composée de vingt-quatre plumes , peintes 
des plus riches couleurs; la tête, la gorge, le cou 
et la poitrine, d’un vert changeant en bleu, et à 
reflets dorés; le dos et le croupion d’un vert- 
doré , à reflets couleur de cuivre rosette; les 
couvertures supérieures de la queue très-alon- 
gées, partagées en plusieurs rangs placés au- 
dessus les uns des autres , et ierminés en un 
épanouissement , sur le milieu duquel est une 
tache appelée Œi! ou Miroir ; le ventre et les 
flancs d’un vert foncé; les jambes d’un fauve 
clair; les pennes primaires des ailes rousses, 
les secondaires noirâtres ; le bec blanchâtre; les 
pieds et les ongles gris. 


Le Paon. Buffon, tome 2, page 288, pl. 10. 
PI. enlum. n.0 433, le mâle; et 434, la femelle. 
Cette espèce présente plusieurs variétés; savoir: 
1.0 Le Paon blanc, qui ne forme pas une race . 
constante, mais qui est une variété accidentelle. 
2.0 Le Paon panaché, produit par le mélange 
du Paon blanc avec le Paon ordinaire. Autrefois 


Onpnr V. GaAzziNACÉES. 329 


que l’on s’orcupait beaucoup de l'éducation des 
Paons , il en naissait de gris, de blancs, de noirs, 
de verts, de bleus, de jaunes, d'incarnats, 
d’orangés , etc. 

C'est dans l'Inde que se trouve le Paon sau- 
vage. De l'Inde il a été apporté dans l'Asie mi- 
neure , puis à Samos, où il fut consacré à Junon. 
Il passa ensuite dans la Grèce , où il commença 
à paraitre à Rome vers la décadence de la répu- 
blique. De proche en proche, le Paon fut trans- 
porté dans nos climats, où ïl se multiplie. 
Il réussit aussi fort bien en Amérique, où il ne 
vit, comme parmi nous, qu'en domesticité. Sa 
constitution robuste lui permet de subsister dans 
des climats forts opposés. Vu dans son ensemble, 
le Paon est, sans contredit , le plus beau de tous 
les oiseaux ; il réunit la grandeur, l'élégance dans 
les formes , et l’éclat du plumage. Cet oiseau est 
de la grosseur d’un Dindon de taille moyenne ; 
sa longueur est de trois pieds huit pouces ( r mèt. 
191 millim.). Malgré le peu de longueur de ses 
ailes et les grandes dimensions de sa queue, le 
Paon ne laisse pas de voler assez haut et de 
fournir d'assez grands trajets; il se perche sur 
les grands arbres, sur les toitures des édifices, 
la cime des tours, la flèche des clochers. Get 
Oiseau vit, dit-on, vingt-cinq ans, et ce n’est 
qu’à la troisième année que le mâle acquiert 
toute la richesse de son magnifique plumage. 
Dans nos climats le Paor ne fait qu'une seule 


330 SECONDE PARTIE.” 


_ponte, de cinq à six œufs, de la grosseur de ceux 
du Coq d'Inde , tachés de brun sur un fond blanc; 
mais sa fécondité est plus grande dans les pays 
qui lui sont naturels. Cet Oiseau se nourrit de 
froment, d'orge, de pois, de papillons, de sau- 
terelles et d’autres msectes. Sa voix forte et dé- 
sagréable, s’entend de très-loin. Son cri souvent 
répété, est, dit-on , un présage de pluie. Chez les 
Grecs et les Romains, la chair du Paon fournis- 
sait un mets très-estimé ; nos ancêtres en faisaient 
aussi le plus grand cas; de nos jours c’est un ali- 
ment moins estimé. Cependant l’on sert encore 
sur nos tables les jeunes, qu’on appelle Paon- 
neauzx. 


OBs. L’on a observé que les Paons ont soin , lors- 
qu'ils se perchent pour passer la nuit, de tourner le 
bec au vent qui les fatiguerait s’il soufflait du côté 
vers lequel leur queue est tournée. 


GENRE 99. 
DINDON , MELEAGRIS. Bec court, ro- 


buste, conique et courbé. 

Téte nue, chargée de mamelons. 

Narines situées à la base du bec. 

Base de la mandibule supérieure garnie 
d'une caroncule de forme conique, muscu- 
leuse et longitudinale, capable d’extension 
et de contraction, c’est-à-dire, qui se dé- 


Onone V. Garziwacrrs. 331 


ploie , s'alonge et se colore suivant les pas- 
sions de l'oiseau. 

Queue large, s’ouvrant en éventail, com- 
posée de dix-huit pennes. 

Jambes couvertes deplumesjusqu’au talon. 

_Tarses armés d’un'ergot ou éperon. 

Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs , 
engagés à leur base dans une petite mem- 
brane ; un postérieur. 


Espèce 1. Le DINDON Coq d'Inde, Melea- 
gris Gallo pavo, la tête presque entièrement 
dénuée de plumes, recouverte, ainsi qu’une partie 
du cou, d’une peau bleuâtre, chargée de mame- 
lons rouges dans la partie antérieure du cou, et 
de mamelons blanchâtres sur la partie postérieure 
de la tête ; une espèce de barbillon charnu rouge 
et flottant, descend de la base du bec sur le cou 
jusqu’à environ le tiers de sa longueur ; sur la 
base de la mandibule supérieure s'élève une ca- 
roncule charnue de forme conique, et sillonnée 
par des rides transversales assez profondes ; un 
bouquet de crins durs et noirs, quelquefois roux, 
sur la partie inférieure du cou ( dans le mâle ); 
le bec et les pieds noirs. 


Le Dindon. Buffon, tome 2, page 132, pl. 3. 
PI. enlum. n.° 97, le mâle. 


On le trouve par troupes nombreuses, princi- 
palement dans l'Amérique septentrionale. Il fré- 


332 SEconNDE-PaArTIr. 


quente les forêts pendänt le jour, et s'y nourrit 
de glands; il se retire la nuit sur les arbres les 
plus élevés des terrains marécageux. Cet oiseau 
se nourrit de grains, d'insectes coléoptères et hé- 
miptères. Dans l'état de domesticité, en Europe, 
on nourrit les jeunes avec une pâtée , dans 
laquelle entrent l'ail et lortie. Cet oiseau est im- 
patient, colère et rancuneux; il s'irrite à la vue 
des habits de couleur rouge ou écarlate. Il périt 
aisément de faim; la pluie froide lui est très- 
nuisible. Le mâle, agité par quelque passion, 
sur-tout par la colère et l'amour , enfle sa poi- 
trine, étale sa queue, hérisse ses plumes; les ca- 
roncules de sa tête se boursoufflent, prennent 
une leinte couleur de sang, tandis que la caron- 
cule du front s’alonge ou se relâche. La femelle 
pond, dès le commencement du printemps, des 
œufs nombreux, gros, blancs, bigarrés de teintes 
rougeâtres ou jaunâtres. La chair de cet oiseau 
est délicate et de facile digestion. Sa longueur est 
de trois pieds quatre pouces ( 1 mètre 83 mill.), 
et son vol ou envergure de quatre pieds cinq 
pouces ( 1 mètre 434 millim. ). 


GENRE *, 


MARAIL, PENELOPE. Bec nu à la 
base. 
Gorge nue. 


ORDRE V. GALLINACÉES. 333 


Queue composée de douze pennes. 

Tarses sans ergots ou éperons dans la plu- 
part des espèces. 

Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs, 
engagés à leur base dans une petite mem- 
brane ; un postérieur. 


Ons. Ce genre, qui ne présente aucune espèce euro- 
péenne , renferme des Oiseaux qui habitent les forêts 
de la Guiane et des contrées voisines. Ils vivent de 
graines et de fruits sauvages ; ils placent leur nid sur 
les arbres les plus touffus. La ponte est de deux œufs 
pour les jeunes femelles, et de cinq pour celles qui 
sont plus avancées en âge. Les Marails mème pris 
adultes , s’apprivoisent aisément, et leur naturel doux 
les rend bientôt familiers , caressans , aimables par 
les marques d’attachement qu’ils prodiguent à l’homme 
dont ils reçoivent protection et nourriture. 


GENRE 100. 


HOCCO , CRAX. Bec fort, épais, recou- 
vert à la base de ses deux Mandibules, d’une 
peau ou épiderme appelée Cire, ou d’un tu- 
bercule ou bouton arrondi, dur et presque 
osseux. 

Narines petites, situées au milieu de la 
membrane qui recouvre la base du bec. 

Téte couverte de plumes inclinées en ar- 
rière (dans la plupart des espèces), mais 


334 SECONDE PARTIE. 


dont la pointe revient et se recourbe en 
avant, ce qui les fait paraître frisés ou reco- 
quillées. 

Queue grande , placée dans une situation 
horizontale, composée de . . . pennes, et 
pouvant s’étaler. 

Pieds à quatre Doigts ; trois brins, 
engagés à leur base dans une petite mem- 
brane , un postérieur. 


Os. Ce genre, qui ne présente aucune espèce euro- 
péenne, renferme des Oiseaux originaires de la Guïane, 
du Brésil , du Mexique , du Pérou. Ils se nourrissent 
de fruits sauvages. Ils sont très-disposés à s’apprivoi- 
ser ; on les voit se promener librement dans les rues, 
ne point paraître effrayés à l'approche des hommes 
ni des animaux, reconnaître la maïson où ils sont 
nourris , et y donner tous les signes d'une familiarité 
complète , et d’une intelligence étonnante. 


GENRE 101. 


FAISAN , PHASIANUS. Bec court, 
robuste. 

Joues garnies d’une peau nue ou dégarnie 
de plumes , marquées de petites taches. 

Queue composée de dix-huit pennes. 

Jambes couvertes de plumes jusqu’au 
talon. 


OnDRE V. GALLINACÉES. 335 


Tarses armés d’un ergot ou épéron dans 
la plupart des espèces. 

Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs, 
engagés à leur base dans une petite mem- 
brane ; un postérieur. 


* L Queue comprimée sur les côtés, droite. 


Les Cogs. 
Espèce 1. Le FAISAN Coq, Phasianus Gallus, 


le front ou sommet de la tête orné d’une crête 
aplatie, rouge, charnue, découpée en festons; le 
dessous du bec garni d’une double membrane de 
même couleur et de même nature, mais non fes- 
tonnée; la queue composée de quatorze grandes 
pennes qui se partagent en deux plans égaux; les 
deuxpennes intermédiaires, de beaucoup plus lon- 
gues que les autres, se recourbent en arc; les 
plumes du cou et du croupion longues et étroites. 


On distingue dans l’espèce du Cog un grand 
nombre de variétés, dont les principales sont : 

1.0 Le Coq commun, Gallus domesticus. Buf. 
tome 2, page 116, pl. 2. PL. enlum. n° 1. 

2.9 Le Coq huppé, Gallus cristatus. Buffon , 
tome 2, page 116. PI. enlum. n.° 40. 

3.0 Le Coq et la Poule à cinq doigts, Gallus 
pentadactylus. Buffon, tome 2, page 124. 

4° Le Cogfrisé, Gallus crispus. Buffon, t, 2. 
page 121. 


536 SECONDE PARTIE, 


5.0 Le Coq sans croupion ou Coq de Perse, 
Gallus ecaudatus. Buffon , tome 2, page 123. 

6.2 Le Coq et la Poule naine de Java, Gallus 
pumilio. Buffon, tome 2, page 118. 

7.° Le Coq de Bantam, Gallus pusillus. Buffon, 
tome 2, page 119. 

8.° Le Coq pattu, Gallus plumipes. 

9.° Le Coq de Turquie, Gallus Turcicus. Buff. 
tome 2, page 120. : 

10.0 Le Coq de Caux ou de Padoue, Gallus 
Patavinus. Buffon , tome 2, page 125. 

11.0 Le Coq nègre, Gallus morio. Buffon, 
tome 2, page 122. 

12.0 Le Coq de Médie, Gallus Medicus. 

13.0 Le Coq à tête bossue, Gallus tophaceus. 

14.9 Le Coq et la Poule à duvet du Japon, 

. Gallus Lanatus. Buffon , tome 2, page 127. 

Le Coq sauvage se trouve dans les forêts del’Inde, 
dans les déserts Caspiens, dans là Soongorie, 
la Bucharie, le pays de Chiwa. Il est devenu, de 
temps immémorial , domestique par toute la terre. 
Il offre une foule de variétés, indépendamment 
de celles que je viens de signaler, et qui sont 
déduites des couleurs du plumage, de la forme 
et de la grandeur de la crête, des pieds, des 
plumes, ce qui prouve Finfluence du climat et 
de la nourriture dans une suite de générations. 
Cet oiseau se nourrit de graminées, de diffé- 
rentes espèces de semences, d'insectes ; il sait 
déterrer les vers et méitre à nu les semences, en 

écartant 


Lu 


OnoRE V. GaLLiNAcÉEss, 337 


écartant la terre avec ses pieds. Le Cog est cou= 
rageux, fier, actif, vigilant. Il exprime sa colère 
en boursoufHlant sa crête, en prenant une atti= 
tude droite et imposante. Cet oiseau dont le 
sommeil est léger , annonce son réveil à des 
heures déterminées , par un chant qui lui est par- 
ticulier, Lorsqu'il chante, il bat ses flancs avec 
ses ailes. La Poule bien nourrie, pourvu qu’elle 
soit dans un endroit chaud et qu’elle ait de l’eau 
pure, peut pondre toute l’année. Elle construit 
son nid sans beaucoup d'art. Lorsqu'elle désire 
l'incubation , elle exprime son désir par un cri 
particulier. Elle pond un grand nombre d'œufs 
blancs ; on l’empèche de couver en la plongeant 
dans l’eau froide. On fait éclore artificiellement 
les œufs de Poule par le moyen de la chaleur du 
fumier, ou dans des espèces de fours chauffés à 
la manière des Egyptiens. Le Cog , dans l’état de 
domesticité, est un oiseau précieux; sa chair est 
délicate. Les œufs de Poule fournissent une 
nourriture abondante. 


* IL. Queue étagée , horizontale, plus longue que 
le corps. 


Les FAISANS. : \ 


Esp. 2. Le FAISAN commun, Phasianus Col- 
chicus , les yeux entourés d’une peau de couleur 
écarlate ; deux bouquets de plumes d’un vert 
doré, en forme de corne, s'élèvent de chaque 


» 


338 SECONDE PARTIE. 


côté de la tête, au-dessus des oreilles; la tête et 
le cou d’un vert doré changeant en bleu et en 
violet ; le dos, le croupion et la poitrine d’un 
rouge bai luisant ; les plumes de la poitrine 
échancrées en cœur; les couvertures supérieures 
de la queue terminées en espèces de filets; la 
queue composée de dix-huit pennes, dont les 
douze intermédiaires sont rayées transversale- 
ment de noir; l'iris jaune. 

Le Faisan. Buffon, tome 2, p. 328, pl. 11. PI. 
enlum. n.° 121, le mâle; et 122, la femelle. 

Le Farsan présente plusieurs variétés ; savoir : 

1.0 Le Faisan à collier, Phasianus torqualus. 

2.0 Le F'aisan panaché ou Faisan varié, Pha- 
sianus varius. Buffon, tome 2, page 352. 

3. Le Faisan blanc, Phasianus albus. Buffon, 
tome 2, page 351. 

4.2 Le Coquard ou Faisan batard, Phasianus 
hybridus. Buffon , tome 2, page 353, pl. 12. 

5.0 Le Faisan Dindon, Phasianus Gallo-pa- 
vonis. Buffon, tome 2, page 160. 

Cet Oiseau , originaire de la Colchyde, actuel- 
lement Mingrelie, est répandu à présent dans 
presque toute l’Europe, en Afrique, en Asie, 
même dans les contrées froides du Nord. Sa 
grosseur est celle d’un Cog ordinaire, et sa lon- 
gueur de deux pieds dix à onze pouces (920 à 
947 millim.). Son vol est court, son cri a quelque 
rapport avec celui du Paon. Dans l’état de liberté, 
les mâles n’ont chacun qu’une seule femelle. 


fé 


OnDne V. GazLinacées, 339 


Celle-ci fait son nid au pied d’un arbre, avec 
de petits morceaux de bois et des débris de 
plantes sèches : elle pond de douze à quinze œufs 
plus petits que ceux des Poules, d'un gris ver- 
dâtre , taché de brun. L’incubation est de vingt- 
trois à vingt-quatre jours. Cet oiseau se nourrit 
de toutes sortes de grains, d’herbages et de lé- 
gumes ; mais le froment et les œufs de fourmis 
font sa meilleure nourriture. La chair du Faïsan, 
et sur-tout celle du Farisandeau, est un mets 
exquis et en même temps fort sain. 

O2s. On chasse le Faisan avec les oiseaux de proie, 
au fusil , aux lacets et autres piéges ; on l'élève dans 
un état de demi-liberté , comme on le faisait autrefois 
en France dans les capitaineries. 

Esp. 3. Le FAISAN doré, Phasianus pictus, 
la tête ornée d’une huppe d’un jaune d’or; la 
poitrine et le ventre de couleur écarlate; la 
partie supérieure du corps d’un jaune doré; les 
pennes secondaires des ailes d’un bleu d'azur ; 
la queue étagée : les deux pennes intermédiaires 
plus longues, blanchâtres à la pointe, marquées 
de taches fauves sur un fond noirâtre ; des plumes 
longues et étroites, à tige jaune et à barbes de 
couleur écarlate, implantées au-dessus des pennes 
de la queue; l'iris, le bec , les pieds et les ongles 
jaunes. 

Le Faisan doré ou le Tricolor huppé de la 
Chine. Buffon, t. 2, p.355. PI. enlum. n° 217, 
Gg. 1, le mâle; fig. 2, la femelle. 

Y 2 


340 -SE£EconNDE PARTIE. 


On le trouve à la Chine ,' d’où on Fa trans- 
porté dans les ménageries et les pays de l'Eu- 
rope. Il est un peu plus petit que notre Faïsar 
commun, auquel il ressemble par le port, les 
mœurs et la nourriture. Cet Oiseau s’apprivoise 
et s’acclimate facilement, mais son éducation 
exige plus de soin et d’attention que celle du 
Faisan. I est plus délicat ; humidité et l’incons- 
tance de notre climat le font souvent périr; du 
reste, la manière de l’élever et de le nourrir est 
la même que pour les Faisans. 


Esp. 4. Le FAISAN noir et blanc, Phasianus 
nycthemerus, la tête ornée d’une huppe d'un 
noir pourpré tombant en arrière; les yeux en- 
tourés d’une peau nue d’un rouge éclatant, tom- 
bant de chaque côté de la mandibule inférieure 
en forme de barbillons, et s’élevant comme une 
double crête au-dessus de la mandibule supé- 
rieure; le dessus du corps blanc, traversé obli- 
quement de traits noirs et déliés ; le dessous d’un 
beau noir avec des reflets de pourpre; les pennes 
des ailes et de la queue blanches, rayées de noir: 
les deux intermédiaires d’un fond uniforme; l'iris 
jaune ; le bec jaunâtre; les ergots blancs, 


Le Faïsan noir et blanc de la Chine. Buffon, 
tome 2, page 359. PI. enlum. n.° 123, le mâle; 
et 124, la femelle. 

Cet Oiseau, originaire de la Chine, est plus 
gros que le Faïsan commun ; sa longueur estde 


Onpne V. GaArriNACÉEs. 344 


.deux pieds sept pouces ( 839 millim. ). Il est plus 


robuste , plus facile à apprivoiser et moins dé- 
licat à élever que le Dindon, même dans nos 
pays. Ses œufs sont de la grosseur de ceux de la 
Poule, et d’une couleur rougeâtre foncée. 

Os. Buffon regarde le Faisan doré et le Faisan 
noir et blanc de la Chine nommé aussi Faisan 
argenté , comme des variétés du Faisan commun. 
Mais il paraît que l'on doit les regarder plutôt comme 
des éspèces distinctes , ainsi que l'ont fait Zinné , 
Brisson , Latham, etc. ) 


GENRE 102. 


PEINTADE, NUMIDA. Bec court, ro- 
buste , garni à sa base d’un hante sur 


lequel s'ouvrent les narines. 


-Téte nue, chargée d’un tubercule calleux 
de forme conique. 

Barbillon ou caroncule charnu , concave, 
coloré, pendant de chaque côté du bec, 
au-dessous de la mandibule inférieure. 

Cou comprimé par les côtés, coloré en 
bleu ou en rouge, nu ou dégarni de plumes. 

Ailes très-courtes. 

Queue courte , arrondie, pendante ou 
abaissée, composée de dix-huit pennes. 

Jambes couvertes de plumes Fa au 
talon. 

3 


342 SECONDE PARTIE. 


Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs 
engagés à leur base dans une petite mem- 
brane ; un postérieur. 


Espèce 1. La PEINTADE ordinaire, Numida 
Meleagris, le plumage d’un gris-bleuâtre plus 
ou moins foncé, semé de petites taches blanches 
plus ou moins arrondies, en forme de gouttes, 
représentant assez bien des perles; les caroncules 
ou barbillons pendans sous la mandibule infé- 
rieure , bleus ( dans le mâle), rougeâtres ( dans 
la femelle ) ; le bec rouge à sa base, de couleur 
de corne à la pointe; les iris d’un bleu clair; les 
pieds bruns. 


La Peintade. Buffon, tome 2, p.163, pl. 4. 
PI. enlum. n.° 108. 

Cette espèce présente plusieurs variétés, dont 
la plus remarquable est la Peintade blanche. 

Cet Oiseau est originaire de la Numidie et de 
plusieurs contrées brülantes de l'Afrique ; on le 
trouve dans les parties fertiles de l'Arabie. Trans- 
porté en Amérique, il s’y est extrêmement mul- 
tüplié. Dans létat de nature, les Perntades ne pon- 
dent guère que huit à dix œufs; mais en domesti- 
cité, elles déposent leurs œufs dans les haïes et les 
broussailles, et elles en pondent successivement 
un très-grand nombre, si l’on a la précaution, 
en les enlevant, d’en laisser toujours un dans le 
nid. Ces œufs, plus petits que ceux de Poule, 
sont très-bons à manger. L'on fait ordinairement 


OnDne V. GALLINACÉES. 343 


couver les œufs de Peintade par des Poules ou 
des Dindes. Lies Peintadeaux sont très-délicats 
et difficiles à élever dans nos pays; on les nourrit 
avec du millet, d’autres graines, des insectes, 
des vers, etc. Cet Oiseau ne vole ni long-temps, 
ni fort haut, mais il court avec une extrême 
vitesse. Son cri aigu et perçant est d'autant plus 
désagréable , qu'il le fait entendre sans cesse. 
C'est, du reste, un animal extrêmement vif, in- 
quiet, turbulent. Dans nos basse-cours, il se 
rend le maitre des autres espèces de volailles, 
qui redoutent ses violens coups de bec. Sa lon- 
gueur totale est d'environ vingt-deux pouces 
(595 millim.), et sa grosseur celle d’une Poule ; 
l’ensemble de ses formes le rapproche beaucoup 
de la Perdrir. Sa chair est très-estimée. La Pein- 
fade faisait, chez les Romains, les délices des 
meilleures tables. 


GENRE 103. 


TÉTRAS , TETRAO. Bec convexe, fort, 
épais, en cône courbé. 

Tache auprès des yeux, nue ou chargée 
de mamelons , ou garnie d’un très-petit 
nombre de plumes. 

Narines situées à la base du bec. 

Ailes courtes. 


Y 4 


344 SECONDE PARTIE. 


Queue courte , pendante , composée de 
dix-huit ou vingt pennes. 

Jambes couvertes de plumes jusqu’au 
talon. 

Tarses armés d’un ergot ou éperon dans 
quelques espèces. 

Pieds à quatre Doigts; trois antérieurs 
engagés à leur base par une petite membrane; 
un postérieur. 


* I. Une lache nue au-dessus des yeux. 


X Pieds duvetés ou couverts de petites plumes 
décomposées et semblables à du duvet; Doïgts 
bordés en dessous de petites dentelures. 


Queue longue et large. 
Les LAGOPÉDES. 
Espèce x. Le TÉTRAS grand Coq de bruyère, 


Tetrao Urogallus, une plaque nue et parsemée 
de papilles charnues d’un rouge vif surmonte les 
yeux ; la gorge noire; le bas du cou en devant 
d’un vert lustré; tout le dessous du corps d’un 
brun noirâtre, plus foncé sur le ventre, et varié 
de quelques taches blanches; lesailes et la queue 
traversées d’une bande blanche; l'iris de couleur 
noisette; le bec grisâtre ; les pieds garnis en 
devant de plumes brunes jusqu’à l’origine des 
doigts; les ongles noirs. 


Le Tétras ou le grand Coq de bruyère. Buffon, 


Onpas V. GazuiNacérs. 345 


4. 2,p. 191, pl. 5. PL enl. n.° 73, le mâle; et 74, 


la femelle, sous le nom de Poule de bruyère. 
On le trouve sur les Alpes de Suisse , de 
Savoie, aux Pyrénées, sur les montagnes d’'Ecosse, 
de Norwége, de Moscovie, d'Italie, de Grèce, 
et même au nord de l'Amérique. Il est de la gros- 
seur d’un Coq d'Inde; sa longueur totale est de 
près de trois pieds (974 millim.) , et son vol d’en- 
viron quatre pieds (1 mètre 299 millim.) Il se 
nourrit de feuilles ou de sommités de sapin, 
de baies de myrtille, de genièvre, de semences 
de pin et autres fruits. Il vit solitaire ; mais 
lorsqu'il est animé par l'amour , savoir , vers 
la mi-avril , on le voit perché sur un arbre comme 
en extase, la queue étalée, les ailes trainantes, 
le cou tendu, les plumes de la tête comme bour- 
soufflées. Dans cette singulière attitude , il ap- 
pelle sa femelle d’un cri si perçant, qu’on l’en- 
tend de très-loin. Une singularité à remarquer, 


_et qui sert à donner l’explication de la prodi- 


gieuse étendue de voix de cet oiseau, c’est qu'il 
peut avaler jusqu’à la bifurcation du sternum , sa 
langue et tout l'appareil du larynx. Quatre mus- 
cles vermiformes par leur contraction produisent 
cette singulière déglutilion. D’autres muscles 
aussi vermiformes ramènent dans l'intérieur du 


bec le larynx. La femelle forme son nid avec de la 


mousse, Elle pond cinq ou six œufs au moins, et 
huit ou neuf au plus. Ces œufs sont blancs, mar- 
quetés de jaune, plus gros que ceux des Poules ; 


346 SECONDE PARTIE. 


elle les dépose sur la mousse en un lieu see, et 
les couve seule. La chair de cet Oiseau , sur-tout 
celle des jeunes, est très-délicate. 


Esp. 2. Le TÉTRAS petit Coq de bruytre, 
Tetrao Tetrix, les yeux surmontés d’une mem- 
brane en forme de croissant d’un rouge vif ; le 
plumage noir avec des reflets violets ( dans le 
mâle ); une tache blanche sur les ailes vers la 
naissance descouvertures et des moyennespennes; 
la queue fourchue, composée de seize pennes: 
les quatre extérieures de chaque côté plus lon- 
gues, recourbées en dehors par le bout ; le bec 
noir ; les pieds garnis en devant de plumes variées 
de brun et de blanc; les doigts bruns; les ongles 
noirâtres. 


Le petit Tétras ou Coq de bruyère à queue 
fourchue. Buffon, t. 2, p.210, pl.6. PI. enlum. 
n.° 172, le mâle; et 173, la femelle. 

On le trouve sur les Alpes de France, de Sa- 
voie, de Suisse, sur les hautes montagnes de 
l'Angleterre, de l'Ecosse, en Lithuanie, en Po- 
logne, en Courlande, en Norwége, en Russie. 
Il est plus petit que le grand Tétras ; il a deux 
pieds quatre pouces (758 millim.) de longueur. 
Il se nourrit principalement de feuilles et de bou- 
tons de bouleau, de baies de bruyère, d’où lui 
est venu son nom français, Cog de bruyère; de 
châtons de coudrier, de blé et d’autres graines. 
Dans le temps de l’œstre , le mâle jette un cri par- 
ticulier, qui s'entend de fort loin, étalant sa 


OnDne V. GaArziINACÉES. 347 


queue, ayant toutes les plumes de la tête hé- 
rissées , l'œil en feu, les sourcils gonflés, faisant 
la roue, battant des ailes , bondissant fréquem- 
ment, et rappelant ses femelles qui accourent à 
sa voix. Chacune d’elle va faire sa ponte à l'écart 
dans des taillis épais et peu élevés, et sur la terre 
même; les œufs, au nombre de six à huit, sont 
d’une teinte jaunâtre, marquetés de rouille. Les 
petits prennent un accroissement assez rapide. 
La mère les conduit avec beaucoup de soin, et 
les œufs de fourmis sont la première nourriture 
qu’elle leur procure. 

Os. Les petits T'étras sont beaucoup moins fa- 
rouches que les grands Tétras , et ils ont plus de 
dispositions à s’apprivoiser. Leur chair est délicate , 
mais moins estimée que celle du grand T'étras. Dans 
les plaines du nord on fait la chasse du petit Tétras 


avec les oiseaux de vol; on le prend aux filets et aux 
lacets. 


Esp. 3. Le TÉTRAS Gélinote, Tetrao Bo- 
nasia , la tête, le dos et le croupion d’un gris- 
cendré, varié de points bruns et roussâtres ; le 
dessus du corps blanchâtre, tacheté ou rayé'de 
noir; les ailes variées de noir, de blanc et de 
roux; les pennes de la queue cendrées à points 
noirs, traversées vers leur extrémité d’une bande 
noirâtre, excepté les deux intermédiaires ; une 
plaque noire sur la gorge ( dans le mâle } ; le bec 
noir; la moitié supérieure des pieds garnie en 
devant de petites plumes efhlées et grisâtres ; les 
ongles et les doigts gris-bruns, 


348 SECONDE PARTIE. 


La Gélinotte. Buffon, t.2, p. 233, pl. 7. PL. 
enlum. n.° 474, le mâle; et 475 ; la femelle. 

On la trouve dans presque tous les pays de 
l’ancien continent, où il y a des forêts et des 
montagnes ; on la rencontre sur les Alpes, aux 
Pyrénées, dans les Vosges ; elle est commune 
dans lPApennin, en Suisse, en Allemagne, en 
Bohême, en Silésie, en Pologne, et s'étend jus- 
qu’en Sibérie ; on la retrouve en Barbarie et au 
Cap de Bonne-Espérance. Sa longueur est de 
quatorze pouces ( 379 millim.), et son vol d’un 
pied neuf pouces (568 millim.). Les Gélinoltes, 
oiseaux innocens et paisibles, se plaisent dans 
l'épaisseur et le silence des bois; elles s’y nour- 
rissent, en été, de baies de myrtilles, de bruyère, 
de mûres et d’autres fruits; en hiver , de châtons 
de bouleau, de sommités de pin et de sapin, des 
fruits du genevrier, etc. Elles placent leur nid à 
terre, sous-des branches basses de coudrier , ou 
entre des touffes de bruyère, pondent depuis 
douze jusqu’à dix-huit œufs blancs, un peu plus 
‘ gros que ceux du Pigeon, et couvent pendant 
- trois semaines. Dès que les petits sont éclos, ils 
courent de côté et d'autre, et la mère les rallie 
autour d’elle par un petit cri assez doux. La chair 
de la Gélinotte est d’un goût exquis et délicat. 
C’est delà que lui est venu le nom latin mo- 
derne de Bonasus, quasi avis bona. Lies Hongrois 
l’appellent en leur langue l'oiseau de Céser , 
comme nous disons un #0rceau de roi. 


OnDRE V. GALLINACÉES. 349 

Os. En général la chasse des Gélinottes se fait 

comme celle des Faisans. On tend à ces oiseaux des 

filets , des lacets et des collets ; on les attire dans les 
piéges avec un appeau qui imite leur sifflement. 


Esp. 4. Le TÉTRAS Ganga, Tetrao Alchata, 
le dessus du corps jusqu'au croupion agréable- 
ment varié d’olivâtre, de jaunâtre, de noir et de 
roux ; les joues fauves; la gorge noire; le devant 
du cou olivâtre; un collier noir au bas du cou, 
coupé dans son milieu par une bande rousse; le 
dessous du corps blanc; les deux pennes inter- 
médiaires de la queue une fois plus longues que 
les latérales, et fort étroites dans leur partie ex- 
cédanie ; le bec et les pieds cendrés ; les ongles 
noirs. | 

Le Ganga, vulgairement la Gélinotte des Py- 
rénées. Buffon , tome 2, page 244, pl. 8. PL enl. 
n.° 105, le mâle; et 106, la femelle. 

Cette espèce présente une variété, qui est la 
Gélinotte du Sénégal. Buffon , pl. enlum. n.° 130. 


Cette espèce se trouve dans les Pyrénées orien- 
tales, en Espagne, en Italie, en Turquie, en 
Perse, en Syrie, en Arabie. Cet Oiseau est de 
la grosseur de la Perdrix grise; il a treize à 
quatorze pouces ( 352 à 379 mill.) de longueur. 
La chair des jeunes Gangas est agréable; celle 
des vieux est dure et sèche. 


Os. Les naturalistes qui voudront avoir des détails 
sur cet oiseau, peuvent consulter la dissertation de 


350 SECONDE PARTIE. 


M. de Belleyal sur le Ganga ; elle est imprimée dans 
le Compte rendu des travaux de la société d'Agriculture 
de Lyon, pendant le cours de l’an 1809. 


Esp.5. Le TÉTRAS Lagopède, Tetrao La- 
gopus, le plumage d’un blanc de neige sur la 
tête, le cou, le corps et les ailes, à l’exception 
des six premières pennes qui sont noires; la 
queue composée de deux rangs de pennes: le 
supérieur d’un blanc de neige, l'inférieur noir, 
terminé de blanc ; le bec noir ; les pieds recou- 
verts d’un duvet long et épais, qui ne laisse à 
découvert que les ongles qui sont crochus, 
creusés en dessous et noirs. 


Le Lagopède. Buffon, tome 2, p. 264, pl. a. 
PL enlum. n.° 129, avec son plumage d'hiver ; 
et 494, avec son plumage d'été. 

On le trouve sur les Alpes, les Pyrénées, les 
montagnes les plus froides de PAngleterre, sur 
celles d'Écosse, en Sibérie, au Groënland, à la 
baie d'Hudson, au Canada. Par-tout ces oiseaux 
habitent les cimes des hautes montagnes, et les 
lieux inaccessibles et couverts de neiges; ils se 
nourrissent des sommités des fleurs et des fruits 
de rosage, d’airelle, de bousserolle, de bruyère, 
de bourgeons et de châtons de pin, de li- 
chens, etc. Ils courent avec rapidité, mais leur 
vol est lourd ; ils redoutent le vent et le soleil, 
et sont difhciles à apprivoiser. Ils vivent, pen- 
dant l'hiver, en société de six jusqu’à dix indi- 


Onpre V. GALLINACÉES. 351 


vidus. Au mois de juin les Lagopèdes s’apparient, 
et Les couples s’écartent les uns des autres. Chaque 
paire gratte , de concert , un trou circulaire d’en- 
viron huit pouces ( 217 millim. ) de diamètre, au 
bas d’un rocher ou d’un arbuste, dans lequel la 
femelle pond depuis six jusqu’à douze œufs, le 
plus communément six ou sept, d’un gris rous- 
sâtre, tachetés de noir. L’incubation est de trois 
semaines. Le Lagopède est un peu plus gros que 
la Bartavelle ; sa longueur est d’environ quinze 
pouces ( 406 millim.), et son vol de deux pieds 
(650 mill.). La chair de cet oiseau est estimée , 
et passe pour un mets délicat. Les Faucons et les 
Aigles, qui sont friands de la chair des Zago- 
pèdes, en détruisent beaucoup. La peau de ces 
oiseaux entre quelquefois dans les vêtemens sim- 
ples des Groënlandais, et les pennes noires de la 
queue servaient autrefois aux femmes d’attache 
et d'ornement pour la chevelure. 

Ogs. L'âge et la saison occasionent des changemens 
très-remarquables dans les couleurs du plumage du 
Lagopéde , et ces différences ont produit de grandes 
erreurs en ornithologie. Dans son habit d'été, on en a 
fait une espèce séparée , sous le nom d’Attagas : avec 
son manteau d'hiver , il a été appelé Ærtagas blanc. 
Picot la Peyrouse a fait disparaître le chaos occa- 
sioné par la multiplicité et la confusion des noms; et 
il a prouvé ( dans les mémoire de l’académie de T'ou- 
louse , tome 1 ) que l'oiseau appelé Aftagas par les 
anciens et les modernes , dont on avait fait une espèce 
distincte , est le même que le Lagopéde. 


352 SECONDE PARTIE. 
* IL La peau autour des yeut garnie de papilles. 


* Pieds nus ou non duvetés. T'arses armés dans les 
mâles , d'un tubercule, ou d'un ergot ou éperon. 


Queue courte. 
Les FRANCO:LINS ef les PERDRIX. 


Esp.6. Le TÉTRAS Francolin, Tetrao Fran- 
colinus , la tête, la gorge et le cou enveloppés 
d’une espèce de coiffe noire imitant le velours ; 
le dessus du corps nuancé de fauve et de brun 
noirâtre ; tout le dessous du corps d’un très-beau 
noir ; les flancs tachés de blanc et de fauve clair; 
les ailes et la queue variées de roux et de brun 
noirâtre ; le bec noir; les pieds rouges. 

Le Francolin. Buffon, t. 2, p. 438. PI. enlum. 
n.° 147, le mâle; et 148, la femelle. 

On le trouve en Espagne, en Lialie, en Sicile, 
à Rhodes, dans l'ile de Chypre, à Samos, dans 
la Barbarie, sur-tout aux environs de T'unis, en 
Egypte, sur les côtes d'Asie et au Bengale. Il est 
de la grosseur d’une Perdrix ; il a un pied de 
longueur (325 millim.). Cet Oiseau se nourrit 
de semences, et pousse un cri ou une espèce de 
silement très-fort, qui se fait entendre de fort 
loin. On peut l’élever dans des volières. Sa chair 
a un goût exquis; elle est quelquefois préférée à 
celle des Perdrix et des Faisans. 


Esp. 7. Le TÉTRAS Bartavelle , Tetrao 


rufus, 


“à 


/ 


OnDRE V. GALLINACÉES. 353% 


rufus, le dessus du corps d’un gris cendré ; la 
poitrine d’un ‘brun terne; le ventre d’un rous- 
sâtre clair; la gorge blanche , entourée d’un 
collier noir en fer à cheval; les pennes de la 
queue cendrées: les latérales rousses depuis la 
moitié de leur longueur jusqu’à leur extrémité ; 
le bec et les pieds rouges. 


La Bartavelle ou Perdrix grecque. Buffon , 
t,2, p. 420. PI. enlum. n.° 231. 

Gmelin cite comme variétés de cette espèce, 

1. La Perdrix rouge d'Europe de Buffon ; 
t.2,p. 431, pl. 15. PL. enlum. n.° 150. 

2.0 La Perdrix rouge de Barbarie de Buffon ; 
tome 2, page 445. 

On trouve cet Oiseau par troupes, qu’on ap< 
pelle Compagnies, dans les pays tempérés de 


l'Europe, de l’Asie et de l'Afrique; les îles de 


Candie, de Rhodes et de Chypre en nourrissent 
une grande quantité; on en voit en Egypte, en 
Syrie. La Bartavelle est plus grosse que la Per- 
drix rouge ; elle a treize pouces ( 352 m. ) de lon- 
gueur. Elle se nourrit de graines, d'herbes, de 
limaces, de chenilles, d'œufs de fourmis et d’au- 
tres insectes. Elle se plaît sur les lieux élevés et 
parmi les rochers, et ne descend guère dans les 
plaines que pour y nicher. Elle dépose ses œufs 
sans construire de nid, sur de l’herbe ou des 
feuilles négligemment arrangées; la ponte est de 
huit à seize œufs de la grosseur d’un petit œuf de 


Z 


354 SECONDE PARTTE, 


Poule, blancs, marqués de points rougeûtres. La 
chair de cet Oiseau est très-délicate, et plus 
estimée que celle de la Perdrix rouge. 


Ogs. On chasse la Bartavelle au fusil ; on la prend 
aux piéges en Dauphiné et en Savoie. 


Esp. 8. Le TÉTRAS Perdrix rouge, Tetrao 
rufus , var. le dessus du corps d’un brun cendré; 
la tête d’un brun roux; la poitrine d’un cendré 
pâle; la gorge blanche, encadrée de noir; une 
bande blanche au-dessus des yèux; les pennes 
des ailes d’un gris-brun, roussâtres sur le bord 
externe ; la queue composée de seize pennes: les 
quatre intermédiaires d’un gris-brun, les laté- 
rales d’un roux foncé ; l'iris, le bec et les pieds 
rouges. 


La Perdrix rouge d'Europe. Buffon, tome 2, 
page 431, pl. 15. PI. enlum. n° 150. 

On la trouve dans les pays montagneux de 
l'Europe, de l'Asie et de PAfrique ; elle est très- 
commune dans divers cantons de la France. Elle 
se plait sur les terrains élevés, sur le penchant 
des collines et des montagnes; on la trouve quel- 
quefois en plaine, sur la lisière et dans les clai- 
rières des bois. Elle se nourrit, comme la Barta- 
velle , de graines, d'herbes, d'insectes. La femelle 
construit son nid dans les bruyères, les brous- 
sailles et les blés ; la ponte est de quinze à vingt 
œufs blancs, semblables à ceux de Pigeon. La 
Perdrix rouge est plus petite que la Bartavelle 3 


Onpne V. Garuinacéss. 355 


elle a un pied de longueur (325 mill.). Sa chair 
est d’un goût exquis et très-recherchée, 


Esp. 9. Le TÉTRAS Perdrix grise, Te/rao 
Perdrix, le front , les côtés de la tête et la gorge, 
d’un rouge clair; le dessus de la tête d’un brun 
roussâtre varié de taches jaunâtres ; le dessus du 
cou parsemé de traits cendrés, noirs et roux, 
ainsi que les autres parties supérieures du corps; 
la poitrine fond gris-noir ; une large lache de 
couleur marron en forme de croissant au-dessous 
de la poitrine; la queue composée de dix-huit 
pennes: les six intermédiaires de la couleur du 
dos et des couvertures supérieures de la queue; 
les latérales d’un roux marron foncé; le bec et 
les pieds couleur de corne; les ongles noirâtres. 


La Perdrix grise, Buffon, tome 2, page 4ot. 
PI. enlum. n.° 27. 

Cette espèce présente plusieurs variétés; savoir! 

1.0 La Perdrix grise-blanche, Buffon, 1.2, 
page 415. 

2.0 La Perdrix blanche. 

3.0 La Perdrix à collier blanc. 

4.° La Perdrix brune. 

5.9 La Perdrix à gosier roux. 

On trouve cet Oiseau par compagnies, en 
Europe et en Sibérie, dans les champs et dans 
les pâturages. Il se nourrit de blé vert, de se- 
mences, d'insectes, et sur-tout de larves de 
fourmis. La femelle pond ses œufs une fois 


Z 2 


356 SECONDE PARTIE, 


l'année, dans un trou sur terre, garni de quel- 
ques feuilles sèches ; ils sont au nombre de quinze 
à dix-huit, et même vingt-cinq, à peu près de 
la couleur de ceux de Pigeon. La chair de la 
Perdrix grise est connue depuis très-long-temps 
pour être une nourriture exquise et salutaire. 
Os. Buffon regarde comme variété de celte espèce, 
la petite Perdrix grise, qui ressemble beaucoup à la 
Perdrix grise ; maïs elle est plus petite et a le bec 
plus long et les pieds jaunes. C’est un oïseau de passage, 
qui traverse par compagnies très-nombreuses les con- 
trées moyennes de l’Europe ; elle est commune en 
Orient , en Egypte, en Turquie. Elle diffère à cet 
égard de la Perdrix grise qui est sédentaire. 


Esp. 10. Le TÉTRAS Perdrix de montagne, 
Tetrao montanus, le bec et la tête, la gorge et 
le haut du corps, d’une teinte fauve ; le bas du 
cou , la poitrine, le haut du ventre, les côtés et 
les couvertures inférieures de la queue, d’un 
marron clair ; la queue composée de vingt pennes: 
les six intermédiaires d’un marron brun, variées 
de gris et de blanchâtre à leur extrémité; les laté- 
rales d’un marron clair ; le bec et les pieds d’un 
gris-brun. 

La Perdrix de montagne. Buffon, t.2, p.419. 
PI. enlum. n.° 136. | 

Cette espèce, qui est plus rare que les autres, 
habite quelquefois avec la Perdrix grise les lieux 
montagneux de l’Europe, d’où elle descend dans 
les plaines ; elle est à peu près de la même taille. 


Onpre V. GALLINACÉES. 357 


# III. Pieds nus ou non duvetés. Tarses sans 
ergot ni lubercule. 


Queue courte. 
Les Carizes. 
Esp. 11. Le TÉTRAS Caille, Tetrao Cotur- 


nix , le dessus de la tête varié de noir et de rous- 
sâtre ; trois bandes longitudinales étroites et 
blanches sur le sommet et sur les côtés de la tête; 
le cou, le dos, le croupion et les scapulaires mé- 
langés de jaunâtre sur le milieu des plumes, de 
noir, de roux, de gris sur les bords et à l’extré- 
milé; la poitrine roussâtre ; le ventre d’un blanc 
sale ; les pennes des ailes d’un gris-brun, variées . 
de bandes transversales roussâtres , de même que 
la queue, dont le fond est noirâtre; le bec cen- 
dré; les pieds couleur de chair; les ongles blan- 
châtres. 


La Cailie. Buffon, tome 2, page 449, pl. 1@ 
PI. enlum. n° 170. " 
Voyez l'Art d’empailler les Oiseaux, pl. x. 
Cette espèce présente deux variétés ; savoir : 

1.0 Le Chrokiel ou grande Caille de Pologne, 
Buffon , tome 2, page 476. 
2.0 La Caille blanche, Buffon, À. 2, p. 476. 

. Cette espèce, qui a l'habitude de changer de 
climat et de s'aider du vent pour faire ses tra- 
versées, savoir, du vent du Nord lorsqu'elle 
quitte l'Europe pour gagner la côte d'Afrique, 

Z 3 


358 SECONDE PARTIE. 


et de celui du Sud pour fuir les grandes chaleurs 
de la Barbarie, et revenir jouir de la douce tem- 
péralure de nos climats, est un Oiseau très- 
répandu. En effet, on la trouve au Cap de Bonne- 
Espérance, et dans toute l'Afrique habitable ; 
en Espagne, en Italie, en France, en Suisse, 
dans les Pays-Bas, en Allemagne, en Angle- 
terre, en Ecosse, en Suède, et jusqu’en Islande ; 
et du côté de l'Est, en Pologne, en Russie, en 
Tartarie, et jusqu’à la Chine, et même aux iles 
Malouines. La Calle se trouve donc par-tout, 
et par-tout on la regarde comme un fort bon 
gibier, dont la chair est de bon goût, et aussi 
saine que peut l’être une chair aussi grasse. Cet 
Oiseau se nourrit de blé, de millet, de chenevis, 
d'herbe verte, d'insectes, de toutes sortes de 
graines. Au printemps, les Carlles se tiennent 
dans les prés, les blés en herbe, (on les désigne 
à cette époque par le nom de Caïlles vertes ); en 
été, elles se retirent dans les blés mürs, et quand 
“ls sont coupés, dans les chaumes ou les brous- 
sailles, Les femelles, pour faire leur nid, creu- 
sent un trou en terre avec leurs ongles, et le 
garnissent d'herbes et de feuilles. La ponte est 
ordinairement de douze à vingt œufs grisâtres, 
mouchetés de brun; l’incubation dure vingt-un 
jours. Les Carlleteaux naissent couverts de duvet, 
et courent presque en sortant de la coque; ils 
prennent leur accroissement promptement, et au 
bout de trois mois ils sont en état de voyager. La 


Orne V. GazzinAcées. 35g 


 Caille ne produit point en captivité ; sa longueur 
est de sept pouces et demi (202 millim.), et son 
vol de quatorze pouces (379 millim. ). 


Ogs. On chasse les Caïilles au tramail ou hallier , 
au traîneau, à la tirasse, au fusil. Voyez sur la 
fécondité des Cailles et des Perdrix , la page 152 de 
la première partie de cet Ouvrage, 


Fin du cinquième Ordre. 


Z 4 


360 SECONDE PARTIE." 


LR LR VV VV'R 


ANALYSE ® 


DU SYSTÈME DE LINNÉ 
SUR LES OISEAUX. 


ORDRE VIH 


PASSERE AU X. 


CARACTÈRES DES ÜISEAUX DE CET ORDRE. 


Lx Bec des Passereaux, fait en forme de cône 
et terminé en pointe, leur sert à saisir, lacérer, 
percer les graines. On peut le comparer à des 
pinces. 

Les Pieds grêles, à doigts divisés, servent à 
quelques espèces pour courir avec rapidité, et à 
quelques autres pour sauter. 

Leur Chaïr est tendre, délicate dans ceux qui 
se nourrissent de graines, agréable dans ceux 
qui mangent des insectes. 

Ces Oiseaux cherchent leur nourriture sur les 


OnDre VI. PAssEnEAUx. 361 
arbres : ils vivent de semences, de fruits, de 
baies, d'insectes. 

Ils construisent leurs AN'ds avec beaucoup 
d'art. Ils nourrissent leurs Pefifs à la becquée. Ils 
sont monogames , un mâle s’appareillant avec une 
seule femelle. La plupart des Oiseaux de cet 
Ordre ont le chant plus ou moins mélodieux. 


TABLE SYNOPTIQUE, 
OU 
DISPOSITION ARTIFICIELLE 
DES GENRES. 


* L. Becs forts, éphis. 


109. Gros-BEc, Loxr4a. Bec en cône, ovale, 
renflé à sa base. 
112. Pinson, FRINGIzzA. Bec en cône, terminé 
en pointe. 
Payrorome, PHYToTomA. Bec en cône, 
droit, dentelé par les bords. 
110. Bruant, EmBERIzA. Bec presque en cône. 
Mandibule inférieure plus large, 
resserrée sur les côtés. 
Cozrou, Cozrus. Bec convexe en dessus, 
un peu rétréci en dessous, 


362 SEcONLE Parvrx. 


* II. Becs courbes. 


* Mandibule supérizure recourbée à la pointe. 


118. Encouzevenr, CaprimuiGus. Bec aplati 
vers la base. Gosier garni 
d’un rang de cils en forme 
de moustaches. 

117. Hinonpezce, HIRUN Do. Bec aplati et large 
vers la base. Langue courte, 
fendue. 

119. Mavaxin, Prpr4. Bec plus court que la 

tête, en alêne, à trois pans ou 
angles. 


* IIL PBecs échancres. 


* Mandibule supérieure échancrée vers la pointe. 


107. Grive, TurDus. Bec en alène, cylindri- 
que, en couteau, comprimé à la 
base. Gorge garnie de poils ou de 
cils dirigés en avant. 

113. Gosr-moucae, WMuscircap4. Bec en alène, 

garni de cils à sa base. 

108. Corinca, AmpPexzis. Bec en alêne, droit, 

| convexe, aplati à la base. 

111. TANGARA, T'aNA4GRA. Bec en alêne, en 

forme de cône à la base, aigu. 


* IV. Becs simples. 
* Bec droit, entier, aminci ou effilé. 


116, Mésance, PArus. Bec en alène, garni à sa 
base de plumes tournées en devant. 


_ Onpne VI. PASSERFAUx. 363 
114. Fauverre, MoracirrA. Bec en alêne. Ongle 
du doigt postérieur d’une lont 
gueur médiocre. 
105, ALOUETTE, ALAUDA. Bec en alène. Ongle 
du doigt postérieur très-long. 
106. Érounneau, Srurnus. Bec en aléne, com- 
primé par les côtés, terminé 
en pointe mousse. 
104. Picron, Corums4A. Bec un peu voûté. Na- 
rines à moitié recouvertes par une 
membrane molle, renflée, 


24h02.) 
Disposition naturelle et numérique des Genres. 


GENRE 104. 


PIGEON , COLUMBA. Bec droit , renflé 
à la base , un peu incliné vers la pointe. 

Narines oblongues, à moitié recouvertes 
par une membrane molle , renflée. 

Langue entière. 

Queue composée de douze pennes. 

Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs , 
un postérieur , tous séparés jusqu’à leur 
origine, 

Espèce 1. Le PIGEON Biset , Columba Oenas, 


le corps d’un cendré blanchâtre ; la gorge à reflets 
d’un vert doré; deux bandes noires transversales 


364 SECONDE PARTIE. 


sur les ailes ; le croupion blanc; le bec d’un rouge 
pâle; les pieds d’un rouge plus vif; les ongles 
noirs. 

Le Biset. Buffon, tome 2, page 498. PI, enl. 
mA ro. 

Il habite les tours et les rochers de l'Europe et 
de la Sibérie. A l'approche de l'hiver, il voyage 
vers le Midi. 

Le Pigeon Biset a été regardé jusqu'ici comme 
la souche primitive des autres Pigeons dont on 
atiré, par la domesticité , les races secondaires 
et leurs variétés, dont les principales sont : 

1.0 Le Pigeon de colombier, Columba domes- 
dica ; cet Oiseau est, de tous les descendans du 
Biset, celui qui y tient de plus près par la taille 
et par les couleurs. 

2.9 Le Pigeon Romain, Columba Hispanica. 
Buffon, tome 2, page 510. PI. enlum. n.° 110. 

3.0 Le Pigeon pattu, Columba dasypus. 

4.9 Le Pigeon huppé, Columba cristata. Buf. 
tome 2, page 510. 

5.0 Le Pigeon de Barbarie, Columba Barba- 
rica. Buffon , tome 2, page 5r9. 

6.2 Le Pigeon nonain, Columba cucullafa. 
Buffon, tome 2, page 522, pl. 19. - 

7. Le Pigeon frisé, Columba hispida. Buffon, 
tome 2, page 919. 

8.0 Le Pigeon à cravate, Columba turbia. 
Buffon , tome 2, page 513, pl. 23. 

9° Le Pigeon Polonais, Columba Polonica. 
Buffon , tome 2, page 513, pl. 20, 


Onpne VI. PAssEREAUXx. 365 


10.0 Le Pigeon-Paon , Columba lalicauda. 
Buffon , tome 2, page 512, pl. 22. 

11.0 Le Pigeon tournant ou le Batteur, Co- 
lumba percussor. 

12.° Le Pigeon culbutant, Columba gyratrix. 
Buffon , tome 2, page 517. 

13.2 Le Pigeon cuirassé, yrRa galeata. 
Buffon , tome 2, page 515. 

14.0 Le Pigeon Turc, Columba Turcica. Buf. 
tome 2, page 510. 

15.° Le Pigeon messager, Columba tabellaria. 

16.9 Le Pigeon grosse-gorge, Columba guttu- 
rosa. Buffon, tome 2, page 505, pl. 17 et 18. 

Le Pigeon se trouve en Europe, en Barbarie. 
La domesticité en produit des variétés innombra- 
bles. C’est un Oiseau de passage, qui fait deux 
pontes par an dans l’état de nature; dans l’état 
de domesticité , le nombre des pontes est de neuf 
à onze par an. Chaque ponte est de deux œufs, 
que le père et la mère couvent alternativement. 
Ils nourrissent leurs petits avec des grains ma- 
cérés qu'ils font remonter de leur jabot. Leur 
chair est très-bonne à manger. On employait 
autrefois le Pigeon messager pour porter des 
lettres. 

Ogs. Les personnes qui désirent des détails sur 
l'utilité des Pigeons , peuvent consulter l'excellent 
mémoire de M. de Z’itry, dont l'extrait est inséré 
dans le dix-septième volume du nouveau dictionnaire 
d'Histoire Naturelle , page 553 et 554. 


Esp. 2. Le PIGEON Ramier, Co/umba Pa- 


566 SECONDE PARTIE, 


lumbus , la tête d’un cendré foncé; les côtés et 
le dessus du cou d’un vert doré, changeant en 
bleu ou en couleur de cuivre rosette; un croissant 
blanc sur chaque côté du cou; le haut du dos et 
les couvertures supérieures des ailes d’un cendré 
brun; le ventre, les flancs, les plumes des jambes 
et celles qui recouvrent la queue en dessous, d’un 
gris blanc; le bec jaunâtre ; les pieds rouges; les 
ongles noirs. 


Le Ramier. Buffon, tome 2, page 531, pl. 24. 


PI. enlum. n.° 316. 


On le trouve dans les forêts d'Europe, en 
Suède, en Russie, et rarement en Sibérie; il se 
rendait autrefois en Egypte des environs de l’an- 
cienne Troye ; c’est un oiseau voyageur qui 
arrive dès le mois de février, et qui nous quitte 
au mois d'octobre ou de novembre. Il voyage en 
troupes. Il établit son nid sur les arbres les plus 
élevés, et le construit avec des buchettes; ce nid 
est grand, assez plat, d’un tissu lâche. La fe- 
melle pond des œufs plus gros que ceux du 
Pigeon domestique , auxquels ils ressemblent 
d’ailleurs beaucoup. Elle les couve pendant-qua- 
torze jours. Le roucoulement du Ramier est plus 
fort que celui du Pigeon. 


Esp. 3. Le PIGEON Tourterelle, Columba 
Turtur, le dessus de la tête cendré; le devant 
du cou et le haut de la poitrine de couleur vi- 
neuse ; le bas de la poitrine et les flancs d’un 


Onpne VI. PAssEngAUx. 367 


gris brun; le venire, les jambes et les couver- 
tures inférieures de la queue blancs; une espèce 
de demi-colliermoir.sur craque côté du cou ; 
l'œil entouré d’une peau nuetougeâtre ; l'iris jau- 
nâtre ; le bec d’un brun bleuitre; les pieds rouges; 
les ongles noirs. 


La Tourterelle. Buffon, t. 2 > p.545, pl, 25. 
PI. enlum. n.° 394. 

Cette espèce présente deu: variétés ; savoir : 

1.9 La Tourterelle à collie. Buffon, tome 2, 
page 550, pl. 26. PI. enlum.n.° 244. 

2.9 La Tourterelle blancie. Buffon , tome 2, 
pl. 27. 

On la trouve en Europe, à la Chine, aux 
Indes, dans les îles de l'Oéan indien et de la 
mer du Sud. Elle voyage paï troupes. La femelle 
établit son nid dans les bos les plus épais, au 
sommet des arbres les plus éevés, et le construit 
avec des buchettes. Elle ponc deux œufs blancs, 
et très-rarement trois, semlables à ceux des 
Pigeons. Cet Oiseau a onze >ouces (298 mill. ) 
de longueur. 


Os. Les Tourterelles ressemblent parfaitement 
aux Pigeons pour le naturel et es mœurs ; elles ont 
le mème instinct et les mêmes hbitudes , mangent et 
boivent de même , se réunissenlaussi en troupes plus 
ou moins nombreuses dans une tertaine saison ; elles 
ont encore de l’analogie dans le gestes et les cour- 
bettes du mâle vis-à-vis de sa ferelle , dans leur voix 
eu dans leur gémissement plainif, dans la manière 


368 SECONDE ParrTre. 


de couver et d'élever leurs petits, dans le même nombre 
d'œufs, etc. 


GENRE 105. 


ALOUETTE, 4LAUDA. Bec cylindri- 
que , en alène , :e prolongeant en ligne 
droite : Mandibule. égales, béantes extérieu- 
rement à la base. 

Langue fourchie ou divisée vers la pointe 
‘en deux parties. 

Narines rondes à demi-découvertes. 

Queue composé de douze pennes. 

Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs; 
un postérieur, tois séparés environ jusqu’à 
leur origine. 

Ongle du doig! postérieur presque droit , 
plus long que le woigt. 


* [. ÆEoèces non huppées. 
Espèce x, L'ALJUETTE commune , A/auda 


arvensis, la gorgcblanche; le devant du cou, 
de même que tout e corps en dessous, d’un blanc 
teinté de roussâtr, avec des taches longitudi- 
nales noirâtres su le devant du cou; les flancs 
d’un gris clair et nussâtre ; les deux pennes ex- 
térieures de la queie blanches en dehors sur leur 
longueur : les dex intermédiaires noirâtres sur 
le milieu de léur longueur, et d’un gris brun 
dirant au roussâtr: sur leurs côtés. 

L’Alouette, 


Onpnr VI. PAssenrAux. 369 
L’Alouette. Buffon, tome 5, Page 1, pl. 1. PL 
. enlum. n.° 363, fig. 1. 

Cette espèce présente quatre rvaliétés ; Savoir : 

1.9 L’Aloueite blanche. Buffon , t. 5, p. 20. 

2.9 L’Alouette noire. Buffon , tome 5 , page 22. 

3.0 L’Alouelte couleur de café au lait. 

4.° L’Alouette à bec croisé. 

On la trouve dans tout l’ancien continent, 
dans les champs. Elle est un peu plus grosse que 
le Morïneau franc ; elle se nourrit de graines, de 
fourmis et d’autres insectes. Son vol est perpen- 
diculaire, et son chant agréable. Cet Oiseau fait 
deux ou trois pontes par an, Il engraisse facile- 
ment, sur-tout en automne ; sa chair est délicate. 
Dans l’état de captivité, P4louelte vit neuf à dix 
ans, quelquefois plus. Sa longueur totale est 
d'environ sept pouces ( 189 millim.}), et son en- 
vergure de douze pouces et demi (338 mill. ). 


Ogs. On chasse les Alouettes aux filets, au mi- 
roir , etc. 


Esp. 2. L'ALOUETTE des bois, Alauda ar- 
borea , la tête marquée par une espèce de cou- 
ronne blanchätre. 


L’Alouette des bois ou le Cujélier. Buffon , 
t.5,p. 25, pl. 2. PL. enlum. n° 660, fig. 2. 

On la trouve en France, en Italie, en Alle- 
magne, en Suisse, en Angleterre, en Suède, 
en Russie, en Sibérie, jusqu’au. Kamtschatka , 
et dans l'ile de Madère. Elle est plus petite et 

Aa 


370 SECONDE PARTIE.) 


plus courte que l’Alouetle commune ; sa longueur 
est de six pouces ( 162 millim. ). Elle s'établit sur 
les arbres, vole par troupes, et chante le jour 
comme la nuit. La femelle pond deux fois par 
an cinq œufs noirâtres, tachelés de brun. Elle 
construit son nid avec des graminées sèches en- 
trelacées de poils. Cet Oiseau devient très-gras 
en automne ; on le prend aux collels et aux rat- 
neaux. 


Esp. 3. L’ALOUETTE des prés, Alauda 
* pratensis , le dessus. du corps de couleur olivâtre, 
varié de noir dans la partie antérieure, et d’oli- 
vâtre pur et sans mélange dans la partie posié- 
rieure ; le dessus du corps d’un blanc jaunâtre, 
avec des taches noires longitudinales sur la poi- 
trine et les côtés; les deux pennes extérieures de 
la queue bordées de blanc. 


La Farlouse ou lAlouette des prés. Buffon , 
t.5, p.35, pl. 3. PL'enlum. n.° 660, fig..r. 

Cette espèce présente deux variétés ; savoir : 

1.0 La Farlouse blanche. 

2.0 La Farlouse à pieds noirs. 


On la trouve dans la plus grande partie de 
l'Europe. La femelle établit son nid sur terre, sur 
des touffes de graminées, et elle le fortifie avec 
des poils et des crins de cheval. Elle pond cinq à 
six œufs brunâtres. Cet Oiseau se nourrit de se- 
mences et d'insectes; son chant est très-agréable. 
Cette espèce est plus petite que FA/ouette com- 


Onpne VI. Passenraux. 371 


mune; sa longueur est de cinq pouces et demi 
(148 millimètres ). 


Esp. 4. L’'ALOUETTE Pipi, Alauda tri- 
vialis , le dessus du corps d’un brun verdûtre, 
varié ou plutôt ondé de noirâtre; le dessous d’un 
blanc jaunâtre moucheté irrégulièrement sur la 
poitrine et sur le cou; le fond des plumes d'un 
cendré foncé; deux raies blanches sur les ailes; 
le bec et les ongles noirs. 

L’Alouette Pipi. Buffon, 1.5, p. 39, pl. 4. 

On la trouve en France, en Allemagne , en 
Angleterre, en Suède; elle est beaucoup moins 
commune dans nos pays que l’Æ/ouetle commune. 
C’est la plus petite de nos Alouettes de France ; 
elle n’a en tout qu'environ cinq pouces et demi 
( 148 millim.) de longueur. Elle se nourrit prin- 
cipalement d'insectes et de graines. Elle fait son 
nid avec des tiges de FAR desséchées, dans un 
creux de gazon; la ponte est de quatre à cinq 
œufs, marqués de brun vers le gros bout. 


Esp. 5. L’'ALOUETTE Locustelle, Æ/auda 
Locustella , la tête et le dessus du corps d’un 
brun jaunâtre , avec des taches obscures; les 
pennes des ailes brunes, bordées de jaune sale; 
celles de la queue d’un brun foncé; des espèces 
de sourcils blanchâtres ; le dessous du corps 
blanc , teinté de jaune: 


La Locustelle. Buffon , tome 5, page 42. 
Aa 2 


\ 
372 SECONDE PARTIE, 


On la trouve en Angleterre, où on Pappelle 
Alouette des saules, parce qu’on la voit tous les 
ans revenir visiter certaines saussaies du terri- 
toire de Whitheford en Flint-shire, où elle passe 
tout l'été. Cette Alouelle est encore plus petite 
que la précédente, et c’est la plus petite de toutes 
celles d'Europe. 


Esp. 6. L’'ALOUETTE Spipolette, A/auda 
campestris , la tête et tout Le dessus du corps d’un 
gris brun, teinté d’olivâtre ; les sourcils, la gorge 
ettout le dessous du corps d’un blanc jaunâtre, 
avec des taches brunes oblongues sur le cou et la 
poitrine; les pennes de la queue noirâtres, excepté 
les deux intermédiaires qui sont d’un gris brun; 
le bec noirâtre ; les pieds bruns. 

La Spipolette. Buffon, tome 5, page 43. 

On la trouve en France, en Italie, en Alle= 
magne, en Angleterre, en Suède. Elle est un 
peu plus grosse que la Farlouse, et se tient dans 
les friches et les bruyères. Elle a dans la queue 
un mouvement semblable à celui de la Farlouse 
et de la Lavandière. On élève les jeunes à cause 
de leur ramage. On prend cet Oiseau aux filets, 
avec des gluaux, etc. 


Esp. 7. L'ALOUETTE Girole, Alauda lta- 
lica, la tête et tout le dessus du corps varié de 
brun marron, de brun plus clair , de blanchâtre 
et de roux vif ; le dessous du corps blanc; le der- 
rière de la tête ceint d’une espèce de couronne 


Onpne VI. PASsEREAUx. 373 


blanchâtre ; les pennes des ailes d’un brun mar- 
ron; les deux pennes intermédiaires de la queue 
toutes blanches. ; 


La Girole. Buffon, tome 5, page 47. 
_ On la trouve en Italie, suivant Æ/drovande 
qui ne l’a vue qu’une seule fois dans les environs 


de Bologne. Quelques Naturalistes la regardent 
comme une variété de l’Ælouelle commune. 


Esp. 8. L'ALOUETTE Calandre, Alauda 
Calandra, la gorge et le ventre blancs; au-dessous 
de la gorge un demi-collier noir qui forme, dans 
quelques individus , une grande plaque noire qui 
couvre le haut de la poitrine; les flancs d’un brun 
roussâtre ; les pennes des ailes brunes, bordées 
de blanchâtre; les pennes extérieures de chaque 
côté de la queue entièrement blanches en dehors : 
la seconde et la troisième blanches au sommet ; 
le bec, les pieds et les ongles blanchâtres. 


La Calandre ou grosse Alouette. Buffon, 1.5, 
p. 49. PL. enlum. n.° 363; fig. 2. 

On la trouve en Provence, en Languedoc, en 
Italie, aux Pyrénées, en Sardaigne, en Syrie, 
dans la Russie méridionale, dans les déserts de 
la T'artarie situés entre le T'anaïs et le Volga, et 
même en Amérique. Elle est de la grosseur du 
Cochevis ; elle a environ sept pouces (189 mill. ) 
de longueur , et treize pouces et demi (365 m.) 
de vol ou d'envergure. Elle a même le talent de 
contrefaire parfaitement le ramage de plusieurs 


Aa 3 


374 SECONDE PARTIE. 


oiseaux, et le cri de quelques quadrupèdes. On 
l'élève à cause de son chant, qui est très-agréable. 
La femelle établit son nid sur terre, et pond 
quatre ou cinq œufs. 


Esp. 9. L'ALOUETTE Rousseline, Alauda 
Mosellana , le dessus de la tête et du corps varié 
de roux et de brun; les côtés de la tête roussà- 
tres, marqués de trois raies brunes presque pa- 
rallèles ; la gorge d’un roux très-clair; la poi- 
trine d’un roux un peu plus foncé, et semé de 
petites taches brunes fort étroites ; le ventre et 
les couvertures inférieures de la queue d’un roux 
clair; les pennes de la queue et des ailes noirà- 
tres, bordées du même roux; le bec et les pieds 
jaunâtres. 


LaRousseline ou Alouette des marais. Buffon, 
4. 5, p. 60. PI. enlum. n.° 667, fig. 1. 

On la trouve en Allemagne, en Alsace, en 
Lorraine, et sur les bords de la Moselle. Elle est 
plus mince et plus petite que lÆ/ouelte commune ; 
son ramage est agréable, et elle le fait entendre 
dès le matin. 


* IL Espèces huppées. 
Esp. 10. L'ALOUETTE Cochevis, Æ/auda 


crislala , la tête ornée d’une huppe en forme de 
crête; une bande d’un gris roussâtre de chaque 
côté de la tête; les ailes d’un gris brun; les deux 
pennes intermédiaires de la queue de la même 


Onpne VI. Passenraux. 375 


couleur; l'iris cendré; le bec brun en dessus, 
blanchätre en dessous; les pieds et les ongles 
d'un gris blanchâtre. 


Le Cochevis ou la grosse Alouette huppée. 
Buffon, t. 5, p.66, pl. 5. PL. enl. n.° 505, fig. 1. 

On la trouve en France, en Italie, en Alle- 
magne, en Danemarck, en Russie, sur le bord 
des chemins et des eaux. Elle est plus grosse que 
lAlouetie commune ; elle a environ neuf pouces 
(244 mill.) de longueur, et dix pouces et demi 
(284 millim. ) devol ou d'envergure. Cet oiseau 
vit solitaire. Son chant est très-agréable. La fe- 
melle pond deux fois par an, de quatre à cinq 
œufs. 

Os. On prend le Cochevis aux piéges, aux col- 
lets, aux traineaux , etc. 


Esp. 11. L’ALOUETTE Lulu , A/auda ne- 
morosa, la tête ornée d’une huppe ; le plumage 
brunâtre en dessus, blanc ou jaunâtre en dessous; 
les pennes de la queue noires : les deux exté- 
rieures blanches sur le bord externe; les pieds 
rougeàtres. 

La Lulu ou petite Alouette huppée. Buffon, 
t. 5, p.74. PL enlum. n.° 503, fig. 2. 

On la trouve en France, en Italie, en Autri- 
che, en Silésie, en Pologne, en Angleterre; elle 
est plus petite que le Cochevis. Elle vit solitaire, 
niche dans les bois et les buissons. La ponte est 
de quatre à cinq œufs d’un blanc sale teinté de 


Aa 4 


376 Srconve Panier. 


brun, et piqueté de rougeâtre. La Lulu est beau- 
coup plus petite que le Cochevis. 


Esp. 12. L'ALOUETTE Coquillade, A/auda 
undata, la tête ornée d’une huppe couchée en 
arrière , formée par des plumes noires bordées de 
blanc; le dessus de la tête et du corps varié de 
noirâtre et de roux elair; les parties inférieures 
blanchâtres; les pennes des ailes et de la queue 
brunes, bordées de roux clair; le bec brun en 
dec blanchâtre en dessous ; les pieds jau- 
nâtres. 


La Coquillade. Buffon, tome 5, page 77. PL 
enlum. n.° 662. 

On la trouve en Languedoc, en Provence, en 
Espagne , en Afrique. Elle chante de grand. 
matin, se nourrit de larves d'insectes, de che- 
nilles, de sauterelles ; le mâle et la femelle ne se 
quittent point. 


GENRE 106. 
ETOURNEAU , STURNUS. Bec en 


alène , droit, en cône alongé , comprimé par 
les côtés , terminé en pointe mousse : Wan- 
dibule supérieure très- entière, à marges 
saillantes. 

Narines bordées en dessus. 

Langue échancrée , aiguë. 


OnDre VI. PAssEREAUXx. 377 


Queue composée de douze pennes. 
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs : 
externe uni à l'intermédiaire jusqu'à la pre- 
mière phalange ; un postérieur. 
Espèce 1. L'ÉTOURNEAU commun, S/urnus 


vulgaris, tout le plumage d’un beau noir lustré 
à reflets verts-pourpres et violets; les plumes de 
la tête et du cou longues et étroites; celles du 
devant du cou, de la poitrine et du ventre, ter- 
minées par une tache blanchâtre; Firis de cou- 
leur noisette; le bec jaunâtre à sa base, brun à 
la pointe; les pieds couleur de chair; les ongles 
noirâtres. 


L'Étourneau. Buffon, tome 3, p. 176, pl. 15. 
PI. enlum, n.° 75. 

Cette espèce présente plusieurs variétés; savoir: 

1. L’Étourneau blanc. 

2.0 L’Étourneau blanc et noir. 

3.0 L’Étourneau à téte blanche. 

4.° L’Étourneau cendrée. 

5.0 L’Étourneau à queue blanche. 


On le trouve dans tout l’ancien continent ; il 
est très-commun en France. Cet oiseau est moins 
gros que le Merle ; il a huit pouces et demi (230 
millim.) de fongueur. Il vole par troupes nom- 
breuses, se nourrit d'insectes, de vers, de se- 
mences, de baies, etc. Il s’apprivoise facilement, 
apprend à parler et à sifler. La femelle établit 
son nid danÿ des trous d'arbres ou de rochers, 


378 SECONDE PARTIE. 

dans des décombres, dans les colombiers. Elle le 
garnit de feuilles sèches et d’autres matières des- 
séchées. Souvent elle s'empare d’un nid aban- 
donné par d’autres oiseaux. Elle pond cinq à six 
œufs d’un vert cendré. Les petits, lorsqu'ils sont 
jeunes, sont d’une couleur cendrée. 


Esp. 2. L'ÉTOURNEAU Merle d’eau , S/ur- 
nus Cinclus, la tête et le dessus du cou d’un 
cendré marron; le dos, le croupion, le ventre, 
les ailes et la queue d’un cendré noirâtre et ar- 
doisé; la gorge, le devant du cou et la poitrine, 
blancs; liris de couleur noisette; les paupières 
blanches; le bec ardoisé; les pieds noirs. 


Le Merle d'eau. Buffon, t.8, p.134, pl. 11. 


PI. enlum. n.° 940. 


On le trouve en Europe, en Sibérie, et dans 
la Perse septentrionale. Il fréquente les bords des 
rivières, les chutes d'eaux et les sources qui ne 
gèlent point, dans lesquelles il plonge avec une 
adresse merveilleuse, et se laisse entraîner à la 
rapidité du courant pour y chercher des clo- 
portes aquatiques et autres insectes, dont il fait 
sa nourriture. Il n’est point palmipède, il ne nage 
point; mais il s'enfonce sous l’eau en continuant 
de marcher comme sur la terre, suivant le cours 
de son lit, et agitant ses ailes d’un petit tré- 
moussement pour se soutenir. Il-vit solitaire pen- 
dant l'hiver ; mais l'été il vole le plus souvent 
par couples. Il ne se nourrit que d'insectes , et 


Onpre VI. Passrensaux. 379 


n’est nullement granivore. Il diffère des Mota- 
cilles par ses narines presque recouvertes en 
entier par une membrane sèche. Il remue conti- 
nuellement la queue. La femelle établit son nid 
sur terre, sur les bords des rivières; elle le cons- 
truit avec du foin ou des chaumes entrelacés par 
des fibres. Elle le garnit en dedans avec des 
feuilles de chêne, et en munit l'entrée, qui est 
assez ample, avec des mousses. Elle pond cinq 
œufs blancs, qui offrent une espèce de teinte 
rougeâtre. Cet Oiseau est de la grandeur du : 
Merle ; sa longueur totale est de sept pouces et 
demi ( 102 millimètres ). 


GENRE 107. 


GRIVE, TURDUS. Bec cylindrique en 
couteau : Mandibule supérieure échancrée et 
recourbée à la pointe. 

Narines nues , à moitié recouvertes en 
dessus par une membrane. 

Gorge cihée ou garnie de quelques poils 
ou cils roides dirigés en avant. 

Langue garnie de petites échancrures , ou 
lacérée. 

Queue composée de douze pennes. 

Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs : 
l'intermédiaire uni à l'externe jusqu’à la pre- 
mière phalange ou articulation ; un pos- 
térieur, \ 


380 SECONDE PARTIE, 


* I. Plumage grivelé ou marqué sur la poitrine 
de pelites mouchetures assez irrégulièrement 
disposées. 


Les GRIVES. 


* 1, Le dessous des ailes de couleur rousse. 


Espèce 1. La GRIVE chanteuse, Turdus mu- 
sicus , le dessus de la tête et du corps d’un gris 
brun; les joues, la gorge , le devant du cou et 
la poitrine , d’un blanc roussâtre, avec des taches 
noirâtres plus petites et moins nombreuses sur le 
fond blanc du ventre; les jambes d’un gris tirant 
sur le roux; les pennes de la queue d’un gris 
roux en dessus et cendrées en dessous ; le bec 
brun; les pieds gris-brun. 


La Grive. Buffon , iome 3, p. 280. PI. enlum. 
n.° 406, sous la dénomination de Zztorne. Il y a 
‘erreur de nom. 

Cette espèce présente trois variétés ; savoir : 

1.0 La Grive à téte blanche. 

2.9 La Grive huppée. 

3.0 La Grive toute blanche, avec quelques 
taches brunâtres. 


On la trouve en Europe, dans les bois. Pen- 
dant les belles soirées du printemps, elle fait en- 
tendre, du sommet des arbres les plus élevés, 
son chant agréable, qui tient de celui du Ros- 
signol. La femelle construit son nid avec de la 


Onpre VI. PAssEnrAUx. 381 


terre , mêlée avec des mousses et des chaumes, et 
lenduit intérieurement avec de l'argile. Elle 
pond deux ou trois fois par an, cinq ou six œufs 
d’un vert bleuâtre, marqués de quelques taches 
noires. Elle est plus petite que la Draine ; elle a 
environ neuf pouces ( 244 millim. ) de longueur. 
Sa chair est d’un goût délicat. 

Ons. Cette Grive a été confondue avec le Mauvis. 
C'est l'espèce la plus commune dans les pays de 
vignobles , et c'est la plus délicate ; sa chair est un 
très-bon manger. Les Romains chez lesquels les 
Grives étaient au premier rang parmi les oiseaux , les 
conservaient toute l’année , et les engraïssaient dans 
des espèces de volières. On prend ces oïseaux aux 
lacets , aux filets ; on les chasse au fusil, à la hutte 
ambulante, etc. 


Esp. 2. La GRIVE Mauvis, Turdus Iliacus 
le dessus de la tête, du cou et de tout le corps, 
d’un gris brun; une bande jaunâtre de chaque 
côté de la tête; la gorge et le devant du cou jau- 
nâtres, variés de taches noirâtres; la poitrine, le 
ventre, et les plumes du dessous de la queue, 
blanchâtres , marqués de taches de gris-brun ; 
les pennes des ailes et de la queue d’un gris-brun 
et cendrées en dessous ; l'iris de couleur noisette; 
le bec noirâtre ; les pieds d’un gris-clair ; les on- 
gles bruns. 

Le Mauvis. Buffon, tome 3, page 309. PI. enl, 
n.° 51. 


On le trouve en Europe. Il voyage par troupes 


382 SECONDE PARTIE. 


nombreuses : il est plus petit que la Z#orne ; il a 
près de huit pouces ( 217 millim.) de longueur. 
La femelle établit son nid dans les buissons et les 
haies. Elle pond six œufs d’un vert bleuâtre, ta- 
chetés de noir. Son chant, au printemps, est 
agréable. Comme cet oiseau aime beaucoup les 
raisins , il cause de grands dommages dans les 
vignes. Il se nourrit aussi de baies, de graines, 
de cerises et autres fruits tendres; de vermis- 
seaux, de chenilles, elc. Sa chair acquiert en 
automne cette délicatesse, ce goût fin qui la fait 
autant rechercher que celle des Grives. Ces Oi- 
seaux, moins méfians que les autres Grives, se 
prennent plus fréquemment au lacet. 


*X 2, Le dessous des ailes de couleur blanche. 


Esp. 3. La GRIVE Draine, Turdus viscivo- 
rus, le dessus de la tête, du cou, et tout le 
dessus du corps, d’un gris-brun ; les couvertures 
des ailes bordées de roux; la gorge et le dessous 
du corps d’un blanc roussâtre , marqueté de 
taches noirâtres de différentes formes; les pennes 
de la queue d’ün blanc roussâtre à la pointe : les 
trois premières blanches à leur extrémité; le bec 
jaune à sa base et à ses angles, brun dans le reste 
de sa longueur ; les pieds jaunâtres ; les ongles 
noirs. 


La Draine. Buffon, tome 3, page 205, pl. 19, 
fig, 1. PL. enlum. n° 489. 


Onpne VI. PAssEnrAUx. 303 


On la trouve en Europe, dans les bois. Cette 
Grive est la plus grande et la plus grosse de toutes 
celles d'Europe; elle a onze pouces ( 298 mill. ) 
de longueur. Elle se nourrit de baies de gui, 
d'if, d’aubepine , de larves et d'insectes. On l’en- 
tend chanter au printemps, perchée sur le som- 
met des arbres. Le mâle et la femelle vohigent 
sans cesse dans les bois. Celle-ci construit son 
nid avec des feuilles et des chaumes de grami- 
nées entrelacés. Elle le garnit en dedans d'herbe, 
de mousses, de lichens, de feuilles sèches, et 
Faffermit en dehors avec des petils morceaux de 
bois. Elle pond deux fois par an, quatre à cinq 
œufs d’un incarnat sale, bigarrés de taches rou- 
geâtres. La chair de cette Grive n’est pas aussi 
recherchée que celles des autres espèces. 


Esp. 4. La GRIVE Litorne, Turdus pilarts , 
la tête, le dessus du cou, le bas du dos, le crou- 
pion et les couvertures supérieures de la queue, 
d’un cendré varié de quelques taches noires sur 
la tête ; le haut du dos et les couvertures des ailes 
d’un brun roussâtre ; la gorge blanche; le devant 
du cou et la poitrine roussâtres, avec une tache 
noire sur le milieu de chaque penne; le ventre et 
les couvertures inférieures de la queue blancs ; 
les deux pennes intermédiaires de la queue d’un 
gris-brun , cendrées en dessous; le bec jaunâtre ; 
les pieds et les ongles bruns. 


La Litorne. Buffon , t.3, p.301, pl. 19, fig. 2. 
PI, enlum, n° 490, sous le nom de Calandrote. 


384 SECONDE PARTL:E. 


Cette espèce présente plusieurs variétés de 
grandeur et de couleur. | 

On la trouve en Europe, en Sibérie, dans la 
Syrie, dans les forêts. Elle est un peu moins 
grosse que la Draïne ; elle a dix pouces ( 271 m.) 
de longueur. Cet Oiseau voyage par troupes 
nombreuses , et se nourrit de fruits et de baïes 
de houx, d’aubépine, d’alisier, de genevrier; de 
limaces, de vers, etc. La femelle établit son nid 
sur les arbres les plus élevés. 

Os. Les Romains nourrissaient avec grand soin 
des Litornes dans leurs volières, les engraissaient et 
faisaient beaucoup de cas de leur chair, quoïqu’elle ait 
un goût un peu amer. Horace dit aussi : Vihil melius 
Turdo. On prend ces Oiseaux au rejet, à la pipée, 
aux filets, aux collets. 


* IT, Plumage uniforme ou varié seulement par 
de grandes parties, ou moucheté. 


Les MeRzESs. 
* 1. Espèces non huppées. 


Esp. 5. La GRIVE Merle, Turdus Merula , 
tout le plumage d’un noir pur ; le bec et le tour 
des yeux d’un beau jaune; Firis et les pieds 
noirs; le talon et la plante des pieds d’un jaune 
sale. 

Le Merle. Buffon, tome 3, page 330, pl. 20. 
PI. enlum. n.° 2, le mâle; et 555, la femelle. 


Cette espèce présente plusieurs variétés; savoir : 
1.9 


Onpne VI. PASSEREAUX. 383 


1.9 Le Merle à.téte blanche. 
-,2.0 Le Merle varié. 
. 3,0 Le Merle blanc. 
+ 4% Le Merle roux ou couleur de café au lait. 

On le trouve dans les bois et les buissons de 
l'Europe tempérée ; pendant l’été on le voit près 
des jardins et près des maisons: il se trouve aussi 
en Syrie. C’est un oiseau solitaire, timide, in- 
quiet ; il se nourrit de baies , et sur-tout de celles 
de genièvre; on doit même le regarder comme 
un oiseau disséminateur, Il chante dès le com- 
mencement du printemps; sa voix est forte. Il 
s’apprivoise facilement , et il apprend alors à 
siler différens airs, et même à parler. La fe- 
melle établit son nid dans les haies et les buissons. 
Elle le construit avec des mousses et des chau- 
mes, l’'enduit d'argile ou de terre détrempée, et 
le garnit intérieurement de foin. Elle pond quatre 
ou cinq œufs d’un vert bleuâtre, marqués de 
taches obscures. Le Werle a dix pouces (271 m.) 
de longueur. 

OBs. Quoique cet oïseau soit très-méfiant, il donne 
facilement dans les piéges qu'on lui tend. On le prend 
de différentes manières, aux gluaux , à l’araignée , 
aux eollets , au rejet portatif, à la fossette, à la 
repenelle , et à tous les piéges dont en se sert pour 
les grives. 


Esp.6. La GRIVE Merle à plastron blanc, 
Turdus torquatus , le fond du plumage noir; les 
plumes de la poitrine, du ventre et des ailes, 


Bb 


386 SECONDE PARTIE. 


émaillées ou bordées de blanc ; un collier ou plas- 
tron blanc sur la poitrine; le bec jaune dans un 
tiers de sa longueur, noir dans le reste; l'inté- 
rieur du bec et les coins jaunes; l'iris d’un brun 
foncé; les pieds bruns. 


Le Merle à plastron blanc. Buffon, t.3, p.340, 
pl. 21. PI. enlum. n.° 516, sous le nom de Merle 
à collier. 

On le trouve sur les montagnes de la France, 
de la Suisse,'de la Savoie, de la Suède, de 
l'Écosse, de l'Angleterre, de la Grèce. Il est 
plus grand que le Werle ; il a environ onze pouces 
(298 millim.) de longueur. C’est un Oiseau de 
passage ; il voyage par Familles de huit à douze. 
Il se nourrit d'insectes et de baies, sur-tout de 
celles du lierre qui sont pour lui un aliment de 
choix. Sa chair est fort bonne à manger. La fe- 
melle établit son nid sur terre au pied d’un 
buisson. 

Ozs. Montbeillard regarde le Merle de montagne 
de Brisson comme la femelle du Merle à plastron 
blanc , et son opinion me paraît très-fondée. 

Esp. 7. La GRIVE Merle de roche, Turdus 
saxafilis , la tête et le cou comme recouverts d’un 
coqueluchon cendré , varié de petites taches 
rousses ; le dos rembruni près du cou, et d’une 
couleur plus claire près de la queue; les dix 
pennes latérales de la queue rousses , les deux 
intermédiaires brunes; la poitrine et tout le des- 
sous du corps orangés, variés par de petites 


Onpne VI. PAssEREAUx. 38? 


mouchetures, les unes blanches, les autres bru 
nes; le bec et les pieds noirâtres. 


Le Merle de roche. Buffon, tome 3, p. 351, 
pl. 23. PI. enlum. n.° 562. 

Le nom qu’on a donné à cet oiseau, indique 
assez les lieux où il faut le chercher. On le trouve 
en quelques endroits de l'Allemagne, dans les 
Alpes, dans les montagnes du Tyrol, du Bu- 
gey, etc. Par une suite de son caractère méfiant, 
il cache son nid avec grand soin , et l’établit dans 
des trous de rochers, près du oem des ca- 
vernes les plus inaccessibles. Chaque ponte est 
de trois ou quatre œufs. Lorsque ses petits sont 
éclos, il les nourrit de vers et d'insectes, c’est- 
à-dire, des alimens dont il vit lui-même; lors- 
qu’on les élève en cage , on leur donne avec 
suecès la même pâtée qu'aux rossignols. Le chant 
de cet oiseau, qui est doux et varié, approche 
beaucoup de celui de la Fauvette ; ce Merle imite 
facilement le chant des autres Oiseaux, et ap- 
prend à siffler des airs de serinette. 


Ozs. Ce Merle a été placé par Gmelin dans le 
Genre des Pies-grièches, sous le nom de Lanius in- 
J'austus. 


Esp. 8. La GRIVE Merle bleu; Turdus & a 
heus ,; tout le corps couvert de plumes d'un 
cendré bleu, marquéés à leur extrémitéiqui est 
blanchâtre, d'une ligne transversale brunes-les 
pennes des ailes brunés , bordées de bleu cendré; 

Bb 2 


388 SECONDE PARTIE. 


les grandes couvertures des ailes pareilles et ter- 

* minées de blanc; la queue noirâtre avec une 
bordure bleue; l'iris couleur de noisette obs- 
cure; les paupières jaunes; l’intérieur du bec 
orangé; l'extérieur noirâtre, ainsi que les pieds 
et les ongles. 


Le Merle bleu. Buffon, t.3, p.355, pl. 24. 
PL. enl. n.° 250, sous la dénomination de Merle 
solitaire femelle d'Ilalie. 

On le trouve aux Pyrénées, en Italie, aux en- 
virons de Gibrallar, et dans les iles de l'Ar- 
chipel. Il est un peu moins gros que le Merle; sa 
longueur totale est de huit pouces (217 millim.). 
Cet Oiseau habite les montagnes , descend rare- 
ment dans la plaine, et niche dans les rochers 
inaccessibles ou dans les vieilles tours abandon- 
nées. La ponte est ordinairement de quatre à 
cinq œufs. Son chant à du rapport avec celui 
du Rossignol, mais il est beaucoup plus fort. 


Esp. 9. La GRIVE Merle solitaire, Turdus 
solitarius, le plumage d’un brun plus ou moins 
foncé et moucheté de blanc par-tout, excepté 
sur le croupion et sur les pennes des ailes et de 
la queue; le cou, la gorge, la poitrine et les 
couvertures des ailes d’une teinte bleue , à reflets 
pourpres (dans le mâle) ; l'iris d’un jaune orangé; 
le bec brun; l'intérieur dû bec jaune; les pieds 
bruns. 

Le Merle solitaire. Buffon, tome 3, page 358. 


OnDRE VI. PAssEREAUX. 389 


+ On le trouve sur les hautes montagnes de 
France, de Suisse, d'Italie, dans plusieurs iles 
de l'Archipel et dans Pile de Corse. Il est un peu 
moins gros que le Merle ; sa longueur totale est 
de huit à neuf. pouces ( 217 à 244 mill.), et son 
vol de douze à treize pouces (325 à 352 mill. ). 
À lépoque de la pariade , le mâle et la femelle 
quittent de compagnie les sommets agrestes et 
déserts, où jusque-là ils avaient fort bien vécu 
séparément, pour venir dans les lieux habités et 
se rapprocher de l’homme. Ils ont coutume de 
poser leur nid, fait de brins d'herbes et de plu- 
mes, tout au bout d’une cheminée isolée, ou sur 
le comble d’un vieux château, ou sur la cime 
d’un grand arbre, et presque toujours à portée 
d’un clocher ou d’une tour élevée. La ponte est 
ordinairement de cinq ou six œufs. Cet oiseau 
nourrit ses petits d'insectes, et s’en nourrit lui- 
même, ainsi que de raisins et d’autres fruits. 


Os. Les jeunes mâles pris dans le nid, retiennent 
facilement les airs qu’on leur siffle, et apprennent 
même à parler ; la souplesse de leur gosier se prête à 
tout , soit aux airs, soit aux paroles, aussi sont-ils 
très-recherchés, et à un haut prix, dans le levant et en 
Italie. Ils peuvent vivre en cage jusqu’à huit ou dix 
ans lorsqu'ils sont bien gouvernés. 


* 2, Espèces huppées. 


Esp. 10. La GRIVE Merle couleur de rose, 
Turdus roseus, la tête, le cou, les pennes des 


Bb 3 


390 SEconNDE PARTIF 


ailes et de la queue noirs, avec des reflets bril- 
lans qui jouent entre le vert et le pourpre; la 
poitrine, le ventre, le dos, le croupion et les 
pelites couvertures des ailes d’une couleur de 
rose de deux teintes, l’une plus.claire, l’autre 
plus foncée; la tête ornée d’une espèce de huppe 
qui se jette en arrière; les pieds d’un orangé sale. 

Le Merle couleur de rose. Buffon, t.3, p.348, 
pl. 22. PI. enlum. n.° 251. 

On le trouve dans les parties les plus chaudes 
et les plus froides de notre continent. On la vu 
sur le sol brûlant de l'Arabie, en Afrique, au 
Bengale, dans la Sibérie, dans la Laponie, sur 
les bords de la mer Caspienne, dans la partie 
méridionale de la Russie. Il est de passage en 
France. Ce Merle, comme le Martin, se plaît 
avec les troupeaux, se pose même sur les ani- 
maux, sans doute pour y chercher les insectes 
qui se cachent dans leurs poils et se logent dans 
leur peau. Il vole en troupes, et fait son nid dans 
les trous de rochers. Il se nourrit d'insectes, et 
sur-tout de sauterelless dont il fait une grande 
destruction, et à leur défaut il mange des baies 
et des fruits tendres. Le Merle couleur de rose 
est à peu près de la grosseur de l'Étourneau ; sa 
longueur totale est de près de huit pouces (217 
millimètres ). 

Ogs. Cet Oiseau qui plaît à l'œil par la beauté de 
son plumage , a des qualités qui le rendent précieux. 
C’est un grand destructeur de sauterelles, dont il dé- 


Onpne VI, PassenEaux. 39t 


vore chaque jour un nombre incroyable dans diverses 
parties de lorient. I1 étoit regardé par les Anciens, 
qui l’appelaient Séleucide , comme une faveur des 
dieux , lorsque ce fléau, plus redoûtable pour les pro- 
ductions de la terre que la grêle et les tempêtes , dé- 
vastait leurs campagnes. De nos jours, les habitans 
du Mogol et d'Alep invoquent , par des pratiques su- 
perstitieuses , le S'amarmar ( c'est ainsi qu'ils nom- 
ment ce merle ) de yenir au secours des récoltes 
attaquées par des myriades de sauterelles ; enfin les 
J'ures, aux yeux desquels c'est un oiseau sacré, ne 
veulent pas souffrir qu'on le tue en leur présence, 
C'est ainsi que tous les peuples devraient agir envers 
les oiseaux qui leur rendent les mêmes services. 


GENRE 108. 


COTINGA, AMPELIS. Bec droit, con- 
vexe en dessus , un peu courbé vers la pointe, 
plus large qu’épais à sa base : Mandibule su- 
périeure plus longue, offrant des deux côtés 
une petite échancrureë"rs le bout. 

Narines couvertes par des soies. 

Langue aiguë , cartilagineuse , fourchue, 

-ou divisée vers la pointe en deux parties. 
Queue composée de douze pennes. 

Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs : 
celui du milieu uni à l'extérieur jusqu'à la 
première phalange ; un postérieur. 

Bb 4 


392 SZCONDE PARTIE. 


Ozs. Ce genre ne présente aucune espèce euro: 
péenne. 


GENRE *, 


COLIOU , COLIUS. Bec court, épais, 
convexe en dessus, aplati en dessous : Man- 
dibule supérieure légèrement recourbée à son 
extrémité. 

Narines petites , situées à la base du bec, 
recouvertes en grande partie de plumes. 

Langue laciniée ou déchiquetée à la pointe, 
plus courte que le bec. 

Queue longue , taillée en forme de coin, 
composée de douze pennes. 

Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs, 
un postérieur. 

Os. Ce genre ne renfèrme aucune espèce euro- 
péenne. 


GENRE 100. 


GROS-BEC, ZLOXTA. Bec en cône, ren- 
flé ou bossué , arrondi vers la tète , à la base 
du front : Mandibule inférieure repliée sur 
les côtés. 

Base du bec presque aussi large que la 
tète dans quelques espèces. 


OnDne VI. PassenEaux. 303 


* Narines petites , rondes , situées à la base : 
du bec. 

Langue entière. 

Queue composée de douze pennes. 

Pieds à quatre Doiïgts; trois antérieurs , 
un postérieur , tous séparés environ jusqu’à 
leur origine. 


* |. Mandibules non croïsées. 


Espèce 1. Le GROS-BEC commun, Lozxia 
coccothraustes, la tête et ses côtés de couleur 
marron, plus foncée sur le dos, les plumes sca- 
pulaires, et tirant au gris sur le croupion; le 
dessus du cou cendré; la base du bec entourée 
d’une ligne noire; l’espace contenu entre le bec 
et l'œil, le tour des yeux et la gorge, noirs; le 
devant du cou, la poitrine, le haut du ventre et 
les flancs, d’une teinte rougeâtre ; le bas-ventre 
et les couvertures inférieures de la queue blancs ; 
les pennes des ailes marquées d’une tache blanche 
sur le côté interne : les quatre primaires pointues, 
les quatre suivantes échancrées à la pointe du 
côté interne, et les barbes du côté externe re- 
courbées en dehors; les trois suivantes coupées 
carrément ; l'iris cendré ; le bec couleur de 
nacre; les pieds couleur de chair pâle. 


Le Gros-bec. Buffon , tome 3, p. 444, pl. 27, 
fig. 1. PI, enlum. n° 99, le mâle; et n.° 100, la 
femelle, 


394 SECONDE PARTIE, 


On le trouve en Europe, sur-tout dans les 
climats tempérés, depuis l'Espagne et l'Italie jus- 
qu’en Suède. C’est un Oiseau silencieux, auquel 
on ne connait ni chant ni ramage décidé. Il se 
nourrit de poires, d'amandes, de noix, de ceri- 
ses, dont il rompt les noyaux avec-son bec qui 
est très-fort. Son goût prédominant pour les 
fruits, le rend odieux aux jardiniers. La femelle 
établit son nid sur la bifurcation des branches 
d'arbres. Elle le construit à une certaine éléva- 
tron de terre, avec des brins de bois sec et des 
chevelus de racines. Elle pond quatre œufs ar- 
rondis, d’un vert bleuâtre, marquetés de taches 
brunes olivâtres. La taille du Gros-bec est courte 
et grosse, et sa longueur est d’environ sept pou- 
ces (189 millim.). Cet Oiseau n’est susceptible 
d'aucune éducation, on le garde en cage par 
curiosité. 


Esp. 2. Le GROS-BEC Dur-bec, Lozxia Enu- 
clealor , tout le dessus du corps jaspé de brun- 
blanc et rouge-cerise; le dessus couleur de ce- 
rise; une double ligne blanche sur les ailes; les 
pennes de la queue entièrement noires. 


Le Dur-bec. Buffon, 1.3, p.457. PL enlum. 
n.° 135, fig. 1, sous la dénomination de Gros- 
bec du Canada. 

On le trouve dans les forêts de pins du nord de 
l'Europe , de l'Asie et de l'Amérique. II se 
nourrit principalement de semences de ces arbres, 


Onore VI. Passrnraux. 395 


dont il propage ainsi la dissémination. Son chant 
est très-agréable, mais il ne dure pas long-temps, 
et c’est sur-tout pendant la nuit qu'il le fait en- 
tendre. La femelle établit son nid sur des arbres, 
à une certaine élévation de terre, le construit 
avec des buchettes, et le garnit intérieurement 
de plumes. Elle pond quatre œufs blancs. 


Esp.3. Le GROS-BEC Verdier, Loxia Chlo- 
ris, la tête, le derrière et les côtés du cou, le 
dos , les plumes scapulaires , d’un vert olive ombré 
de gris-cendré ; le croupion, les couvertures du 
dessus de la queue, la gorge, le devant du cou, 
la poitrine et le haut du ventre d’un vert olive, 
releyé par une teinte d’un beau jaune; la queue 
fourchue ; les quatre pennes intermédiaires bru- 
nâtres, cendrées à leur bout; le bec brun en 
dessus ; les pieds d’un brun rougeûtre; les ongles 
gris. 

Le Verdier. Buffon, tome 4, page 171) pl. 8. 
PI. enlum. n.° 267, fig. 2. 

On le trouve dans toute l'Europe, en Sibérie, 
au Kamtschatka. Il se plait dans les bois, dans 
les jardins et les vergers. Il est de la grosseur du 
Moineau franc ; sa longueur totale est de cinq 
pouces et demi ( 148 millim.). Cet Oiseau cons- 
truit son nid sur les arbres, le place à une hau- 
teur médiocre, et même dans les grands buissons. 
Il le construit avec des herbes sèches et des 
mousses en dehors; du poil, de la lame, et des 


396 SECONDE PARTIE. 


plumes en dedans. La ponte est de quatre à six 
œufs, tachetés de rouge-brun sur un fond blanc. 


OBs. Les F’erdiers , d'un naturel doux et familier , 
s’apprivoisent facilement et s’apparient volontiers avec 
les Serins. On les trouve souvent en automne , mélés 
avec les autres petits oiseaux granivores ; ils vivent 
comme eux de différentes graines. On leur fait la 
chasse de diverses manières , aux gluaux , à la sau- 
terelle , aux filets, etc. 


Esp. 4. Le GROS-BEC Bouvreuil, Lozia 

Pyrrhula, le dessus de la tête, le tour du bec et 
la naissance de la gorge d’un beau noir lustré; le 
devant du cou, la poitrine et le haut du ventre 
d’un beau rouge (dans le mâle), d’un cendré 
vineux ( dans la femelle); le bas-ventre et les 
couvertures inférieures de la queue et des ailes, 
blancs; le dessus du cou, le dos et les scapu- 
Jaires, cendrés; le croupion blanc; la dernière 
penne des ailes rouge en dehors; l'iris noisette ; 
le bec noirâtre, convexe en dessus comme en 
dessous; les pieds bruns. 


Le Bouvreuil. Buffon , tome 4, p. 372, pl. 17. 
PI. enlum. n° 145, fig. 1, le mâle; et fig. 2, la 
femelle. 

Cette espèce présente plusieurs variétés. 

On le trouve dans les bois, en Europe et en 
Sibérie. Il se rapproche Fhiver des jardins et des 
vergers, dans lesquels il cause beaucoup de dom- 
mage, en mangeant et détruisant les bourgeons 


A 


Onone VI. Passenraux. 397 


des arbres fruitiers, sur-tout des pruniers, poi- 
riers et pommiers. Son chant, peu modulé, n’est 
qu'une espèce de sifflement doux et assez agréa- 
ble. Cet Oiseau s’apprivoise facilement, apprend 
à sifler des airs, et même à prononcer quelques 
paroles; sa femelle, qui est susceptible d’éduca- 
tion, apprend à siffler et à parler, talens que ne 
possèdent pas celles des autres oiseaux chanteurs. 
Elle établit son nid sur des arbrisseaux; elle le 
construit principalement avec des mousses entre- 
lacées. Elle pond cinq à six œufs d’une teinte 
blanche bleuâtre, marquetés de taches rouges 
vers le gros bout. 

Os. Les oïseleurs distinguent deux races de Bou- 
sreuils , l'une petite , l’autre grande , et ils vendent 
les individus de cette dernière race à un prix plus con- 
sidérable que ceux de la première. On prend les Bou- 
vreuils à la sauterelle , au trébuchet, à l'appeau, etc. 


* II. Mandibules croisces. 


Esp. 5. Le GROS-BEC Bec croisé, Lorie 
curvirostra , le corps d’une teinte rougeâtre ( dans 
le mâle), verdâtre ( dans la femelle ); les deux 
mandibules du bec qui sont noires, recourbées 
et se croisant tantôt à gauche, tantôt à droite. 


Le Bec croisé. Buffon , tome 3, p.449, pl. 27, 
fig. 2. PL. enlum. n.° 218. , 

Cette espèce présente deux variétés ; l’une à 
tête d’un rouge écarlate, l'autre à bec plus gros 
et plus court, 


398 SEcownEe PARTIE. 


On le trouve en Europe jusqu’au Groënland, 
en Asie et en Amérique, dans les bois. Il est à 
peu près de la grosseur d’une Alouette. ( La se- 
conde variété est de la taille du Jaseur de Bo- 
héme.) W émigre assez souvent en bandes nom- 
breuses. Il cause des dégâts considérables. Il se 
nourrit de semences de pin, d’aulne, mème de 
pepins de pommes qu'il retire fort adroitement 
à l’aide de son bec, des cônes ou péricarpes qui 
les renferment. La femelle établit son nid sur les 
arbres les plus élevés. Elle le construit avec des 
buchettes mêlées avec des mousses, et le garnit 
intérieurement de mousses et de lichens. Ce nid 
est hémisphérique , et assez épais. Elle pond 
quatre à cinq œufs blanchätres, de la grosseur 
de ceux du Gros-bec, bigarrés de taches rouges . 
vers le bout le plus obtus. 


GENRE 110. 


BRUANT , EMBERIZ A. Bec en forme 
de cône : Mandibules s'écartant à leur base 
l'une de l’autre : l’inférieure rephiée et res- 
serrée sur les côtés , la supérieure plus étroite, 
présentant inférieurement une espèce d’osse- 
let ou de tubercule osseux ( dans la plupart 
des espèces ). 

Narines ovales , situées à la base du bec. 

Langue terminée en pointe. 


Onone VI. PASSEREAUX. 399 


. … Queue composée de douze pennes. 
Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs , 
un postérieur. 


* EL Les BRUANTS. 


* Espèce 1. Le BRUANT de France, Emberiza 
citrinella , les plumes de la tête jaunes, variées de 
brun; les côtés de la tête, la gorge, le ventre, 
d’un jaune pur; les pennes de la queue brunes : 
les deux extérieures bordées de blanc, et les dix 
autres de gris-blanc ; les couvertures supérieures 
de la queue d’un marron clair, de même que le 
dos et les petites couvertures supérieures des 
ailes; le bec brunâtre. 


Le Bruant de France. Buffon, t.4, p.340, 
pl. 15. PL. enlum. n.° 30, fig. 1. 


Cette espèce présente plusieurs variétés, soit 
pour la teinte, soit pour la distribution des cou- 
leurs. 

On le trouve dans toute l'Europe, depuis la 
Suède jusqu’à l'Italie. C’est un oiseau doux, peu 
méfiant. Il se nourrit d'insectes et de semences. 
Pendant l'hiver il se rapproche des habitations, 
et se réunit avec les Pinsons et les Verdiers. La 
femelle établit son nid sur terre, ou sur des ar- 
brisseaux peu élevés. Elle le construit avec des 
chaumes, des mousses, des feuilles sèches , et le 
garnit intérieurement demoils ou de laine. Elle 
pond , deux ou trois Coin an, quatre ou cinq 


« 


400 SECONDE PARTIE. 


œufs, marqués çà et là de stries brunes ou noi- 
râtres. 
Os. On prend les Bruants de diverses manières , 


avec le filet aux alouettes , avec le gg ilet relz-saillant , 
à la tendue d'hiver , etc. 


Esp. 2. Le BRUANT Zizi, Emberiza Cirlus, 
le dessus de la tête tacheté de noirâtre sur un 
fond vert olive; une plaque jaune sur les côtés, 
coupée en deux parties inégales par un trait noir 
qui passe sur les yeux ; la gorge brune ainsi que 
le haut de la poitrine; un collier jaune entre 
deux; le reste du dessous du corps d’un jaune 
clair; le dessus du cou varié de roux et de noï- 
râtre; le croupion d’un roux olive; les pennes 
de la queue brunes: les deux extérieures bordées 
de blanc, les suivantes de gris olive, et les deux 
intermédiaires de gris roussâtre ; le bec cendré; 
les pieds bruns. 


Le Zizi ou Bruant de haie. Buffon , tome 4, 
page 347. PI. enlum. n.° 653, fig. 1, le mâle; et 
fig. 2, la femelle. 

On le trouve dans les contrées chaudes de la 
France et de l'Italie; il se plait sur-tout dans les 
terres nouvellement labourées, où il cherche des 
semences, des insectes et des vers, dont il fait 
sa nourriture. Il se mêle souvent avec les Pinsons. 
On l’apprivoise facilement. Il est de la grosseur 
du Bruant. Son cri est exprimé par zr-zr. 


Esp. 3. Le BRUANT fou , Emberiza Cia, le 


tour 


Onpne VI, Passenraux. 407 


tour des yeux d’un blanc roussâtre ; les côtés de 
la tête et du cou gris; la gorge de cette dernière 
couleur pointillée de noirâtre ; tout le dessus du 
corps varié de noirâtre et de gris; tout le dessous 
du corps d’un roux plus ou moins clair; le bec et 
les pieds gris. 


Le Bruant fou. Buffon , tome 4, page 351. PI. 
enlum. n.° 30, fig. 2, sous la dénomination de 
Bruant des prés de France. 

On le trouve dans les lieux montagneux de 
l'Europe et de la Sibérie méridionale. Il est de la 
grosseur du Bruant. C'est un oiseau solitaire et 
stupide. Il fait entendre, en volant, son cri s/p- 
sip. H donne indifféremment dans tous les piéges; 
ce qui l’a fait taxer de stupidité, et même de folie. 
Sa .chair est, dit-on, un bon manger; son chant 
a de l’analogie avec celui du Bruant. 


Esp. 4. Le BRUANT Proyer, Emberiza mi- 
liaria, le dessus de la téte et du corps varié de 
brun et de roux; la gorge et le tour des yeux 
d’un roux clair; la poitrine et tout le reste du 
dessous du corps d’un blanc jaunâtre , tacheté de 
brun sur la poitrine et les flancs; les couvertures 
supérieures des ailes, les pennes de ces mêmes 
ailes et celles de la queue, brunes, bordées de 
roux plus ou moins clair; le bec et les pieds gris- 
brun. 


Le Proyer. Buffon, tome eh page 355, pl. 16, 
PI. enlum. n.° 233, 
Ce 


402 2SECONDE PARTIE. 


On le trouve en Europe. Il arrive au printemps 
et s’en retourne par troupes en automne, Sa taille 
surpasse celle du Bruant commun ; il a sept pouces 
et demi de longueur ( 202 millim.). Il se nourrit 
de graines et de petits insectes. La femelle établit 
son nid sur des touffes d'herbe, et pond cinq ou 
six œufs. Pendant le temps de lincubation , le 
mâle, perché sur une branche d’un arbre voisin, 
chante continuellement , mais sans agrément. 


Ozs. Cet Oiseau était du nombre de ceux que les 
Romains engraissaient de millet comme l’Ortolan. 


* II Les ORTOLANS. 


Esp. 5. Le BRUANT Oriolan, Emberiza 
Hortulana , la gorge jaunâtre, bordée de cendré ; 
le tour des yeux du même jaunâtre; la poitrine, 
le ventre et les flancs roux, avec quelques mou- 
chetures; la tête et le cou d’un cendré olivâtre; 
le déssus du corps varié de marron brun et de 
noirâtre ; les pennes de la queue noirâtres, bor- 
dées de roux: les deux plus extérieures bordées 
de blanc; le bec et les pieds jaunâtres. 


L’Ortolan. Buffon , tome 4, page 305, pl. 14. 


PL enlum, n.° 247, fig. 1. 


Cette espèce présente plusieurs variétés. 

1.° L’Ortolan jaune. Buffon, t. 4, p.312. 

22 L’Ortolan blanc. Buffon, t. 4, p. 313. 

3.9 L/Ortolan à queue blanche. Buffon, t. 4, 
page 314. 


Onpne VI. PAsssaEaux. 403 


4.9 L’Ortolan noirâtre. Buffon, t. 4, p. 313. 

On le trouve en Europe. C’est un oiseau de 
passage qui change de climat, et passe de l'Italie 
jusqu’en Suède. On le retrouve en Sibérie et 
dans l'ile de Madère. Il est de la grosseur du 
Bruant commun ; a six pouces de longueur 
( 162 millim. ). Il se nourrit de grains, et détruit 
une grande quantité d'avoine. On l’engraisse en 
le tenant dans un lieu obscur, et en le nourris- 
sant avec des graines de millet et d'avoine. Il a 
un ramage assez agréable, qu’il fait entendre 
quelquefois pendant la nuit. La femelle établit 
son nid sur terre ou sur des buissons. Ce nid 
ressemble à celui des Alouettes. Elle fait chaque 
année deux couvées de quatre ou cinq œufs gri- 
sâtres. La chair de cet oiseau est délicieuse; un 
Ortolan gras est un excellent manger. 


Os. On prend les Ortolans de diverses manières, 
aux gluaux , au trébuchet, etc. 


Esp. 6. Le BRUANT Ortolan de roseaux, 
Emberiza Schæniclus, Je dessus de la tête noir; 
la gorge et le devant du cou variés de noir et de 
gris roussâtre; un collier blanc qui n’embrasse 
que la partie supérieure du cou; le dessus du 
corps varié de roux et de noir; le dessous du 
corps d’un blanc teinté de roux; les pennes de la 
queue brunes, excepté les deux plus extérieures 
de chaque côté qui sont bordées de blanc ; le bec 


brun; les pieds d’une couleur de chair fort rem- 
brunie. 


Cc2r 


404 SECONDE PARTIE. 


L’Ortolan de roseaux. Buffon, tome 4, p.315. 
PI. enlum. n.° 247, fig. 2, le mâle; et 497, fig. 2, 
la femelle. 

On le trouve en Europe et dans la Sibérie 
méridionale. Il se plait parmi les joncs et les ro- 
seaux. Il est de la grosseur du Bruant. Il a un 
chant assez agréable au printemps, et il le fait 
entendre sur-tout pendant la nuit. Il se nourrit 
de graines de joncs et de roseaux. La femelle 
établit son nid entre quatre roseaux, et le sus- 
pend à une certaine hauteur au-dessus de l’eau. 
Elle le construit avec des chaumes secs de gra- 
minées, et le garnit intérieurement de duvet de 
roseaux. Elle pond quatre ou cinq œufs d’un 
blanc bleuâtre, bigarrés de veines purpurines. 


Esp. 7. Le BRUANT Gavoué, Emberiza Pro- 
vincialis., une plaque noire sur loreille ; une 
ligne de la même couleur sur chaque côté 
du bec en guise de moustaches; le dessus de la, 
tête et du corps varié de roux et de noirâtre ; le 
dessous du corps cendré; les pennes des ailes et 
celles de la queue, qui est un peu fourchue, 
mi-partie de roux en dehors et de noirâtre en 


dedans. 


Le Gavoué de Provence. Buffon, t.4, p. 321. 
PI. enlum. n.° 656, fig. 1. 

On lé trouve en Prior die Il ressemble, par ‘4 
couleur du plumage, à l’Ortolan de roseaux. 1 
se nourrit de grains, et chante fort agréablement 


Onpne VI. PAssRREAUx. 4o5 


au printemps. Sa longueur totale est environ de 
quatre pouces et demi ( 121 millim. ). 


Esp. 8. Le BRUANT Mitilène, Emberiza 
Lesbia , le corps blanc en dessous ; la face blanche 
à trois bandes noires ; le croupion brunâtre; les 
couvertures supérieures de la queue nuancées de 
plusieurs roux; les pennes de la queue blanches: 
les deux intermédiaires noires, bordées de roux. 


Le Mitilène de Provence. Buffon, t. 4, p. 322. 
PI. enlum. n.° 656, fig. 2. 


On le trouve en Provence. Il est moins com- 
mun que le Gavoué, auquel il ressemble beau- 
coup; mais il est plus farouche. Il ne commence 
à chanter qu’au mois de juin, et avertit les autres 
oiseaux de l'approche des oiseaux de proie, par 
son cri répété chic. 


Esp. 9. Le BRUANT Ortolan de Lorraine, 
Emberiza Lotharingica, la gorge , le devant du 
cou, la poitrine , d’un cendré clair moucheté de 
noir; le reste du dessous du corps d’un roux 
foncé ; le dessus de la tête et du corps roux, mou- 
cheté de noir ; un trait noir sur les yeux; les pre- 
mières pennes des ailes noires, bordées de cendré 
clair : les suivantes de roux; les deux pennes in- 
termédiaires de la queue rousses, bordées de 
gris: les autres mi-partie de noir et de blanc; le 
bec d’un brun roux ; les pieds moins rem- 
brunis. 

Cc 3 


406 SEconDpe PanTir. 


L'Ortolan de Lorraine. Buffon, 1.4, p.323. 
PI. enlum. n.° 511, fig. 1, le mâle; et fig. 2, la 
femelle, sous le nom d’Ortolan de passage. 

Cet Oiseau, assez commun en Lorraine, se 
réunit pendant l’automne en bandes assez nom- 
breuses, et fréquente les champs qui avoisinent les 
bois. Il a six pouces et demi de longueur (175m.). 


Esp. 10. Le BRUANT Ortolan de neige, Em- 
Beriza nivalis, la tête, le cou, les couvertures 
des ailes et tout le dessous du corps, d’un blanc 
de neige ( dans le mâle ) pendant l'hiver; le dos 
noir ; les pennes des ailes et de la queue mi- 
partie de noir et de blanc; le bec et les pieds 
noirâtres. 


L’Ortolan de neige. Buffon, tome 4, p. 329. 
PI. enlum. n.° 497, fig. 1. 


Cette espèce présente plusieurs variétés. 

1.0 L’Ortolan de neige entièrement blanc. 

2.0 L’Ortolan de neige tacheté. 

3.0 L’Ortolan de neige à poitrine noïre. 

4.° L’Ortolan de neige à collier. Buffon, t. 4, 
page 335. 

On le trouve par troupes, en été, dans les cli- 
mats les plus septentrionaux de l’Europe, de 
_VAsie et de l'Amérique. En hiver il passe par 
troupes très-nombreuses dans les climats plus tem- 
pérés. Il est de la grandeur du Pinson ; sa lon- 
gueur totale est de six pouces ( 162 millim.). La 
femelle établit son nid dans les fentes de rochers; 


. 
. Onpne VI. PASSEREAUXx. 407 


elle le construit avec des chaumes entrelacés, le 
garnit intérieurement de plumes, de poils et de 
laine. Elle pond cinq ou six œufs blancs, ta- 
chetés de brun. Cet Oiseau a un chant agréable; il 
n'aime point à se percher. Il se nourrit de grains, 
sur-tout d'avoine , et ne dort point ou très-peu 
pendant la nuit. Sa chair est très-délicate. 


GENRE 111. 


TANGARA, TANAGRA. Bec en forme 
de cône, aigu , à trois pans peu prononcés 
à la base , recourbé à la pointe. 

Bords de la mandibule supérieure échan- 
crés vers le bout. 

Queue composée de douze pennes. 

Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs, 
un postérieur. 

Ozs. Ce Genre ne renferme aucune espèce euro- 
péenne. 


GENRE 112. 


PINSON, FRINGLA. Bec en forme 
de cône , droit, aigu , gros et épais à la 
base. 

Base du bec beaucoup moins large que 
la tête. 

. Les deux Mandibules droites et entières. 

Queue composée de douze pennes. 

Cc 4 


408 SECONDE PART1E. 


: Pieds à quatre Doigts; trois antérieurs, 
un postérieur. 


* L Les Pinsons. 
Espèce x. Le PINSON commun , Fringillæ 


cælebs, les côtés de la tête, le devant du cou, 
Ja poitrine et les flancs, d’une belle couleur vi- 
neuse ; le front noir ; le dessus de la tête et du 
corps marron; le croupion olivâtre; une tache 
blanche sur l'aile; la queue fourchue : les deux 
pennes extérieures de la queue ( quelquefois trois) 
blanches sur le bord interne ; l'iris noisette; les 


pieds bruns. 
Le Pinson. Buffon, iome 4, p. 109, pl. 4. PL 


enlum. n.° 54, fig. 1. 

Cette espèce présente plusieurs variétés. 

1.0 Le Prason à ailes el queue noires. 

2.0 Le Pinson blanc. 

3.0 Le Pinson à collier. 

4.° Le Pinson blanc et gris de fer. 

5.0 Le Pinson à dos jaunätre. 

On le trouve dans toute l'Europe, depuis la 
Suède jusqu’au détroit de Gibraltar, et même 
jusque sur la côte d’Afmique. La femelle établit 
son nid sur quelque arbre touffu, un peu au- 
dessus de terre. Elle le construit avec des fibres 
de plantes et des mousses entrelacées. Elle le 
garnit intérieurement de poils, de laine et de 
plumes. Elle pond cinq à six œufs d’un rouge 
pâle, bigarrés de taches noirâtres. Cet Oiseau, 


Onpne VI. Passenraux. 409 


pris jeune, imite le chant des autres oiseaux ; il 
apprend même à articuler des mots. 


Os. On prend les Pinsons à la pipée , à la ra- 
quette où sauterelle , au trébuchet , et avec diffé- 
rentes sortes de filets. 


Esp. 2. Le PINSON d’Ardenne, Fringille 
Montifringilla , la base des aïles en dessous très- 
jaune ; le dessus de la tête et du cou, et le haut 
du dos, variés de gris jaunâtre et de noir lustré; 
le front noir ; le croupion, la poitrine inférieu- : 
rement et le ventre, blancs; la gorge , le devant 
du cou, la partie supérieure de la poitrine d’un 
roux jaunâtre ; les flancs mouchetés de noir sur 
un fond blanc; le bec jaunâtre, noir à la pointe; 
les pieds d’un brun olivâtre. 


Le Pinson d’Ardenne. Buffon , t. 4, p. 123. 
PL. enlum. n.° 54, fig. 2. 

On le trouve en Europe et en Sibérie, princi- 
palement dans les forêts de pins. Il voyage par 
troupes, se nourrit de semences, sur-tout de 
faines. Il arrive en France à l’automne, y reste 
l'hiver, et en part au printemps. Le mâle, un 
peu plus grand que la femelle, a environ six 
pouces ( 162 millim.) de longueur. Cet Oiseau 
établit son nid sur les arbres, le construit avec 
de la laine et des mousses entrelacées, et le garnit 
intérieurement de plumes et de laine. La ponte 
est de quatre ou cinq œufs jaunâtres et tachetés. 
La chair de cet oiseau est délicate, quoiïqu’elle 
ait souvent un petit goût d’amertume, 


410 SECONDE PARTIE. 
Esp. 3. Le PINSON Grand-Montain, Frin- 


gilla Lapponica ; la tête noirâtre , variée de blanc 
roussâtre, ornée de chaque côté d’une raie blanche 
qui part de l’œil et descend le long du cou; 
la gorge, le cou et la poitrine d’un roux clair; 
le ventre blanc; le dessus du corps roussâtre , 
varié de brun; les ailes noires, traversées par 
une bande blanche; le bec couleur de corne; les 
pieds noirs. 

Le Grand-Montain. Buffon, tome 4, p. 134. 

On le trouve dans les pays septentrionaux de 
Europe, de l'Asie et de l'Amérique. Il est plus 
grand que le Pinson d' Ardennes. WU vole souvent 
en troupes, et court sur la terre comme les 
Alouettes. | chante en voltigeant, et son chant 
ressemble à celui de la Linoftte. La femelle cons- 
truit son nid au mois de juin, dans le Groënland; 
elle le compose d’herbes et de mousses, et le 
garnit intérieurement de plumes. Elle pond cinq 
ou six œufs de couleur d’ardoise, tirant cepen- 
dant un peu sur le brunâtre. 


Esp. 4. Le PINSON de neige, Fringilla ni- 
valis, la tête et le dessus du coù cendrés; le dos, 
les plumes scapulaires et le croupion d’un gris- 
brun, varié d’une couleur plus claire; les cou- 
vertures supérieures de la queue, les pennes des 
ailes et les deux pennes intermédiaires de la queue 
noires ; la gorge, la poitrine, le dessous du corps, 
une partie des pennes secondaires et des couver- 


* Onpar VI. PAssEREAUx. 411 


tures subalaires , d’un blanc de neige ; les plumes 
des jambes cendrées ; le bec et les pieds noirs. 


Le Pinson de neige ou la Niverolle. Buffon, 
tome 4, page 136. 

On le trouve sur les hautes montagnes, d’où il 
descend dans la plaine, lorsqu’elles sont cou- 
vertes de neige. Sa longueur totale est de sept 
pouces ( 189 millim. }, et son vol de douze pouces 
325 millimètres ). 


* II, Les MoirNEAUx. 


Esp.5. Le PINSON Moineau franc, Fringilla 
domestica , le dessus de la tête et les joues gri- 
sâtres; le dessous de la tête grisâtre ; une bande 
d’un rouge bai s’étend d’un œil à l’autre, en pas- 
sant par l'occiput ; le tour des yeux noir, ainsi 
que l’espace entre le bec et l'œil; le corps varié 
de roux, de gris et de noir; une plaque noire 
sur la gorge et le devant du cou; une bande 
transversale d'un blanc sale sur chaque aile ; la 
poitrine, les flancs et les jambes d’un cendré 
mêlé de brun; le ventre d’un gris blanc; l'iris 
de couleur noisette; le bec noirâtre, avec un peu 
de jaune à sa base; les pieds couleur de chair 
sombre ; les ongles noirâtres. 


Le Moineau. Buffon, tome 3, p. 474, pl. 29, 
fig. 1. PL enlum. n° 6, fig. 1, sous le nom de 
Moineau franc de France , mâle ; etn.° 55, fig. x, 
sous le nom de Moineau franc, jeune. 


412 SECONDE PARTIE * 
Cette espèce présente plusieurs variétés. 


1.° Le Moineau blanc. 

2.0 Le Moineau jaune. 

3.9 Le Moineau noir ou noïrätre. 

4.° Le Moineau roux ou couleur de café au lait. 


Onleirouve dans toute l'Europe, au lac Baikal, 
en Syrie, en Egypte, au Sénégal. Sa longueur 
est d'environ six pouces ( 162 millim.}, et son 
vol d'environ neuf pouces (244 millim.). Il se 
rapproche beaucoup des habitations, et s’y éta- 
blit le plus souvent. Il se nourrit indifféremment 
de fruits, de semences, de chenilles, de saute- 
relles, de mouches, etc., et fait beaucoup de 
dégâts dans les jardins. Il est plus méfiant que les 
autres oiseaux, et donne moins dans les piéges. 
Les Moineaux se rassemblent par troupes, en 
automne et en hiver, sur les arbres. Ces oiseaux 
n’ont point de chant, mais seulement un cri dé- 
sagréable qu’ils répètent à plusieurs reprises. La 
femelle construit son nid sans beaucoup d'art, 
avec des plumes et du foin. Elle pond deux ou 
trois fois par an, cinq à six œufs d’un blanc rou- 
geâtre, marquetés de brun. 


Os. Les Moineaux s'élèvent aisément en cage, et 
ont assez de docilité pour obéir à la voix, se laisser 
prendre, caresser ; mais ils n'ont ni la douceur , ni la 
sensibilité du Serin, du Chardonneret , etc. On 
chasse les WMoineaux au fusil , au piége, aux filets, 
à la pinsonnée , à la rafle, à la fossette, aux pots à 
Moineaux , etc. 


Onpne VI. PAssEREAUx. 413 


Esp. 6. Le PINSON Friquet, Fringilla mon- 
ana , le dessus de la tête couleur marron ; le 
corps varié de roux, de gris et de noir; la gorge 
noire ; deux bandes transversales blanches sur’ 
chaque aile , formées par les grandes et les 
moyennes couvertures des ailes; la poitrine et le 
ventre d’un gris blanc; les pennes des ailes et de 
la queue brunes; le bec noir; les ongles gris. 


Le Friquet. Buffon, tome 3, p. 489, pl. 29, 
fig. 2. PL. enlum. n.° 267, fig. 1. 

On le trouve en Europe, dans la Sibérie orien- 
tale, et peut-être aussi dans l'Amérique septen- 
trionale. Il est plus petit que le Moineau franc ; 
sa longueur est d'environ cinq pouces ( 135 m. ). 
Moins gourmand que lui, il ne fait pas grand 
tort aux grains; il préfère les baies, les graines 
sauvages et les insectes. Le Friquet établit son 
nid dans des crevasses, dans des trous à peu de 
distance de terre; la ponte est de quatre ou cinq 
œufs. 


Os. Le Friquet , moins méfiant que le Moineau, : 
donne plus volontiers dans les piéges. On peut l’élever 
en domesticité ; il vit en cage cinq ou six ans. 


Esp. 7. Le PINSON Soulcie, Fringilla Pe- 
tronia , le dessus du corps varié de gris, de blanc 
et de noirâtre; le dessous d’un blanc grisâtre ; 
les sourcils blancs; une tache d’un jaune plus ou 
moins vif sous la gorge; les pennes de la queue 
brunes, marquées d’une tache blanche du côté 


414 SECONDE PARTIE. 


interne vers leur extrémité ; le bec gris et blanc, 
brunâtre à la pointe ; les pieds grisâtres; les 
ongles noirs. 


La Soulcie. Buffon, tome 3, p. 498, pl. 30, 
fig. 1. PL enlum. n.° 225. 

On la trouve dans les forêts du midi d'Europe, 
sur-tout dans celles d'Allemagne. Sa taille sur- 
passe celle du Moïneau franc ; sa longueur totale 
est de cinq pouces et demi (148 millim.). Cet 
Oiseau vole en troupes, se nourrit de graines et 
d'insectes. La femelle établit son nid dans des 
trous d'arbres; elle ne fait par an qu’une seule 
couvée, composée de quatre à cinq œufs bruns, 
piquetés de blanc. 


* [IL Zes SERINS. 


Esp. 8. Le PINSON Serin des Canaries, Frin- 
gilla Canaria , le corps d’un jaune citron; le bec 
blanchâtre. 


Le Serin des Canaries. Buffon , tome 4, pag. 1. 
PI. enlum. n.° 202, fig. 1. 

Cette espèce présente un grand nombre de 
variétés décrites dans Buffon, iome 1, p.0o. Il 
en compte vingt-neuf. 

On le irouve aux îles Canaries et dans les 
autres iles de la mer Atlantique; il se multiplie 
dans l’état de domesticité dans toute l'Europe. 
Cet Oiseau vit long-temps, chante très-agréa- 
blement, est très-docile et caressant, apprend à 


4 “2 ' 


Onpre VI. Passengaux. 415 


sifller et à parler. Le mâle peut s’accoupler avec 
le Serin de Provence , le Chardonneret , le Tarin 
et le Bruant ; et la femelle avec la ZLinotte, le 
Pinson , le Moinvau franc et le Bruant. Le Serin 
se nourrit de graines de phalaris, de chanvre, 
de cameline , de navette, d'avoine. 


Esp. 9. Le PINSON Serin de Provence, Frin- 
gilla Serinus, la tête mélangée de brun et de 
vert jaunâtre, de même que le derrière du cou, 
le dos et les plumes scapulaires; la gorge, le 
devant du cou, la poitrine, le haut du ventre 
et les flancs, d’un vert jaune; le bas du ventre, 
les jambes et les couvertures inférieures de la 
queue blanchâtres; la queue un peu fourchue; 
le bec brun; les pieds de couleur de chair pâle; 
les ongles noirâtres. 


Le Cini ou Serin vert de Provence. Buffon, 
tome 4, p. 5. PI. enlum. n.° 658, fig. r. 

On le trouve dans toute l'Italie, en Grèce, en 
Turquie, en Autriche, en Provence, en Lan- 
guedoc, en Catalogne. Il est plus petit que le 
Serin des Canaries. Xl vole en troupes. Il est com- 
mun au printemps dans les vergers. Il est à peu 
près de la grosseur de la Linotle. I] se nourrit de 
graines de chanvre. 


* 1V. Les LINOTTESs. 


Esp. 10. Le PINSON Linotte, Fringilla Li- 
aolla , le sommet de la tête et la poitrine d’une 


€, , 


416 SECONDE PARTIE. 


belle couleur rose ; les plumes de la tête cendrées 
sur les bords ; une ligne brunâtre sur la gorge. 
bordée de chaque côté de blanc; une tache lon- 
gitudinale blanche sur les ailes; les pennes de la 
queue, qui est fourchue, brunâtres : les inter- 
médiaires rougeâtres sur les bords, les autres 
bordées de blanc; l'iris de couleur noisette ; le 
bec d’un gris blanc, brun à la pointe, ainsi que 
les pieds; les ongles noirs. 


La Linotte. Buffon, tome 4, p. 58, pl. 1. PI. 
enlum. n.° 151, fig. 1; et 485, fig. 1. 

Gmelin fait une espèce de la Linotte des vignes; 
que Buffon ne regarde que comme une variété de 
la Linotte. 

On la trouve en Europe. Elle vole souvent en 
troupes pendant l’hiver. Cet Oiseau se nourrit de 
grains, sur-tout de semences de lin. La femelle 
établit son nid sur les arbrisseaux peu élevés, 
comme laubépine , le prunellier, etc. Elle le 
construit avec des herbes sèches, des graminées 
et des mousses entrelacées, et le garnit intérieu- 
rement avec des poils et de la laine. Elle pond 
cinq œufs blancs, tachetés vers leur gros bout de 
gris. 

Ozs. On prend la ZLinotte de diverses manières, à 
l'arbret, aux abreuvoirs, aux gluaux , aux filets 
d'alouette, etc. 


Esp. 11. Le PINSON Sizerin, Fringilla N- 
naria , la poitrine et le sommet de la tête rouges ; 
deux 


Onpne VI. PAssEREAUX. 417 


deux raies blanches transversales sur les ailes; le 
reste de la tête et tout le dessus du corps mélés 
de brun et de roux clair; la gorge brune; le 
ventre et les couvertures inférieures de la queue 
et des ailes roussâtres. 


Le Sizerin. Buffon, t.4, p. 216. PI. enlum. 
n.° 151, fig. 2, sous la dénomination de pete 
Linotte des vignes. 

On la trouve en Europe, depuis l'Italie jus- 
qu'aux extrémités de la Russie, ainsi que dans le 
nord de l'Asie et de l'Amérique. Elle est deux 
fois plus petite que la Linofte des vignes. La fe- 
melle établit son nid sur les aulnes, dont les 
graines et les chatons lui servent de nourriture. 
Elle le construit avec des buchettes entrelacées 
avec des poils et de la laine, et le garnit inté- 
rieurement de plumes. Elle pond quatre œufs 
d’une teinte d’un bleu verdäire , tachetés de 
rouge vers le gros bout. 


Esp. 12. Le PINSON Gyntel de Strasbourg, 
Fringilla Argentoratensis , le dessus du corps 
rembruni ; la poitrine rousse, mouchetée de 
brun; le ventre blanc; les pieds rougeätres. 


Le Gyntel de Strasbourg. Buffon, t. 4, p.73. 
On le trouve aux environs de Strasbourg. Sa 


taille égale celle de la Linotle commune. 


Esp. 13. Le PINSON Linotte de montagne, 
Fringilla montium , la poitrine et la gorge variées 


D d 


418 SECONDE PARTIE. 


de noir et de blanc, la tête de noir et de cendré, 
et le dos de noir et de roussâtre ; une raie blanche 
transversale sur les ailes, formée par les grandes 
couvertures qui sont terminées de blanc ; le 
croupion rouge; les pennes de la queue brunes: 
les latérales marquées d’une bordure blanche; le 
bec jaune; les pieds bruns. 


La Linotte de montagne. Buffon, t. 4, p.74. 

On la trouve dans la partie montagneuse de la 
province de Dorby en Angleterre, d’où elle des- 
cend pendant l’hiver dans les cantons plus méri- 
dionaux. Elle est plus grosse que la Zinolte. 


Esp. 14. Le PINSON Cabaret, Fringilla Lr- 
naria, var., le dessus de la tête et le croupion 
rouges; une bande roussâtre sur les yeux; le 
dessus du corps varié’ de noir et de roux; le des- 
sous roux, tacheté de noirâtre sous la gorge; le 
ventre blanc; le bec jaunâtre, brun à son exiré- 
mité ; les pieds bruns; les ongles fort alongés. 


Le Cabaret. Buffon, tome 4, page 76. PI. enl, 
n.° 485, fig. 2. | 

On le trouve en France, én Allemagne. Son 
vol est rapide. Il voyage en petites troupes, arrive 
en France à l’automne, et disparait au printemps. 
Le chant du mâle est, dit-on, assez agréable. Sa 
longueur totale est de quatre pouces et demi 
(121 millimètres ). 


* V. Les TARINSs. 
Esp. 15. Le PINSON Tarin , Fringilla Spinus, 


OnDRe VI. Passenraux: 419 


le sommet de la tête noir; la gorge brune; le 
devant du cou, la poitrine et les pennes latérales 
de la queue d’un jaune citron; le ventre blanc- 
jaunâtre ; le dessus du corps d’un vert d'olive 
moucheté de noir ; les pennes des aïles jaunes au 
milieu, à l'exception des quatre premières qui 
sont d’une couleur uniforme ou sans tache; les 
pennes latérales de la queue qui est un peu 
fourchue, jaunes, terminées de noirâtre et bor- 
dées de gris; le bec blanc, noirâtre à sa pointe; 
les pieds gris. 


Le Tarin. Buffon, tome 4, page 221. PI. enl. 
n.° 485, fig. 3. 


Cette espèce présente plusieurs variétés. 


1.9 Le Tarin noir. Buffon, tome 4, page 235. 

2.0 Le Tarin de la nouvelle FYorck. Buffon , 
tome 4, page 231. PI. enlum. n.° 292, fig. 1, le 
mâle; fig. 2, la femelle. 

3.9 L’Olivarez. Buffon , tome 4, page 232. 


On le trouve en Europe dans les bois. Il est de 
la grosseur de la Linotte, ou même plus petit. Il 
a environ cinq pouces (135 mill.) de longueur. 
C’est un oiseau de passage. Il se nourrit de baies 
de genevrier , de semences d’aulne, de houblon, 
de chanvre. Le Turin est docile, et s’apprivoise 
facilement. Son chant est assez agréable, mais il 
est très-inférieur à celui du Chardonneret. Cet 
oiseau en captivité peut vivre jusqu’à dix ans. 


D4# 


420 SECONDE PARTIE. 


* VI. Les CHARDONNERETS. 


Esp. 16. Le PINSON Chardonneret, Fringilla 
Carduclis, le devant de la tête, les joues et le 
haut de la gorge d’un rouge cramoisi ou orangé ; 
le sommet de la tête et l’occiput noirs; le dessous 
du cou et le dos d’un brun rougeâtre; les côtés 
dela tête, du cou et le ventre blancs; les grandes 
pennes des ailes ( excepté la première ), ornées 
en dessus sur le bord externe, d’une plaque d’un 
jaune doré; les deux pennes extérieures de la 
queue qui est un peu fourchue, marquées sur 
leur bord interne d’une tache blanche; le bec 
blanchâtre; les pieds bruns. 


Le Chardonneret. Buffon, t. 4, p. 187, pl. 10. 
PL. enlum. n.° 4, fig. 1. 

Cette espèce présente plusieurs variétés. 

1.0 Le Chardonneret à sourcils et front blancs. 
Buffon , tome 4, page 202. 

2.9 Le Chardonneret à téle rayée de rouge et de 
jaune. Buffon, tome 4, page 203. 

3.9 Le Chardonneret à capuchon noir. Buffon, 
tome 4, page 203. 

4° Le Chardonneret blanchätre. Buffon, 1,4, 
page 204. 

5.9 Le Chardonneret blanc. Buffon, 1.4, p.204. 
PL enlum. n.° 4, fig. 2. 

6.° Le Chardonneret noir. Buffon, t. 4, p. 205. 

7.9 Le Chardonneret noîr à téle orangée. Buf. 


tome 4, Ré 207. 


Onpre VI. PAssEREAUx. 421 


8.° Le Chardonneret métis. Buffon, t. 4, p.207. 

On le trouve dans presque toute l’Europe, et 
dans quelques parties de l'Asie et de l'Afrique. Il 
vole par troupes en hiver, vit long-temps, même 
en captivité, chante fort agréablement. Il s’ap- 
privoise facilement, est docile et caressant. Il 
s’aceouple avec les Canaris et autres oiseaux de 
son genre , et les métis qui en résultent sont fé- 
conds. Cet oiseau se nourrit de semences de 
chanvre, et sur-tout de celles de chardons. La 
femelle établit son nid sur les arbres des vergers, 
et le construit avec beaucoup d’art. Ce nid est 
composé de mousses, de lichens, d’aigrettes de 
chardons, et garni intérieurement de laine, de 
poils, de crins et de plumes. La ponte est de cinq 
œufs blancs, bigarrés vers leur gros bout de taches 
d’un rouge noirâtre. 


Ogs. Les Oiïseleurs distinguent les Chardonnerets 
par le nombre des pennes blanches de la queue. Ils 
appellent Quatrains ceux qui en ont deux , Sirains 
ceux qui en ont six, et Huitains ceux qui en ont huit: 
ils prétendent que les Sixains chantent beaucoup 
mieux , et ils les vendent en conséquence beaucoup 
plus chers. On peut présumer avec raison que le 
nombre des pennes blanches de la queue tient à l’âge 
des individus , et que les vieux en ont souvent cinq, 
six et même huit, comme on peut s’en convaincre en 
examinant la queue de ces oiseaux. Ils distinguent aussi 
le Chardonneret à téte rouge , et le Chardonneret 
à tête orangée. 


Dd 3 


422 SECONDE PARTIE. 


GENRE *, 


PHYTOTOME, PHYTOTOMA. Bec en 
forme de cône, droit , dentelé sur les bords. 

Narines ovales. 

Langue courte, terminée en pointe mousse. 

Pieds à trois Doigts ; deux antérieurs , un 
postérieur. 


Os. Ce genre ne présente aucune espèce euro- 
péenne. 


GENRE 113. 


GOBE-MOUCHE , MUSCICAPA. Bec 
aplati, large à sa base, presque triangulaire : 
Mandibule supérieure échancrée sur ses côtés 
près de la pointe, se courbant en un petit 
crochet dans plusieurs des espèces moyennes, 
et plus fortement courbée dans toutes les 
grandes. 

Gorge garnie de quelques poils roides ou 
soies en forme de moustaches. 

Narines légèrement arrondies. 

Queue composée de douze pennes. 

Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs , 
un postérieur. 


Onpne VI. Passensaux, 423 


Espèce 1. Le GOBE-MOUCHE commun , 
Muscicapa grisola , la gorge blanche ; la poitrine 
et le cou sur les côtés, tachetés d’un brun faible ; 
le reste du dessous du corps blanchâtre ; le dessus 
de la tête comme varié de gris et de brun; toute 
la partie supérieure du corps, la queue et les ailes 
brunes; les pennes et leurs couvertures légère- 
ment frangées de blanchâtre ; le bec noirâtre en 
dessus, blanchâtre à la base ; les pieds d’un brun 
foncé. 


Le Gobe-Mouche. Buffon, t. 4, p.517, pl. 25, 
fig. 2. PI. enlum. n.° 565, fig. 1. 


Cet Oiseau arrive en France au printemps, et 
abandonne nos contrées avant les premiers froids 
de l'automne. Il est de la grosseur de la Fauvelte 
grise ; il a cinq pouces huit lignes ( 153 millim. ) 
de longueur. Il se nourrit d'insectes, qu’il attrape 
en volant; il ne se pose que rarement et par ins- 
tant à terre sur laquelle il ne court pas. La fe- 
melle établit son nid à découvert, soit sur les 
arbres, soit sur les buissons. Elle le construit 
avec des mousses et de la laine, entrelacées avec de 
petites racines. Elle pond trois, quatre, et quel- 
quefois cinq œufs pâles , couverts de taches 
rousses. 


Esp. 2. Le GOBE-MOUCHE noir à collier, 
Muscicapa atricapilla, un collier blanc autour 
du cou qui est du plus beau noir, ainsi que la 
tête, à l'exception du front et de la face qui sont 


D d 4 


424 SECONDE PARTIE. 


d’un irès-beau blanc; le dos et la queue du même 
noir de la tête; le croupion varié de blanc et de 
noir; les pennes des ailes d’un marron foncé; la 
gorge, la poitrine et le ventre blancs; le bec et 
les pieds noirs. 


Le Gobe-Mouche noir à collier, ou Gobe- 
Mouche de Lorraine. Buffon, tome 4, page 520, 
pl. 25, fig. r. PL. enlum. n.° 565, fig. 2, le mâle, 
sous la dénomination de Gobe-Mouche noir de 
Lorraine ; et fig. 3, la femelle | 

On le trouve à Montpellier, à Lyon, en Lor- 
raine, en divers départemens de la France; il 
s’avance dans le nord jusqu’en Suède. C’est un 
oiseau de passage qui arrive dans nos climats vers 
les premiers jours d'avril. Il se nourrit de mou- 
ches, d'insectes, descend rarement à terre, et 
voltige d'arbre en arbre. Il établit son nid 
dans des trous d’arbres, et quelquefois même sur 
les arbres à fruits. Ce nid est composé de brins 
d'herbes, d'un peu de mousse, de crins et de 
quelques plumes. La ponte est de six œufs d’un 
bleu clair. 


GENRE 114. 


FAUVETTE, MOTACILLA. Bec en 
alène , droit , mince, faible : Mandibules 
presque égales, la supérieure un peu échancrée 
dans le plus grand nombre des espèces. 


Onore VI. Passeneaux. 425 


# :Narines presque ovales, découvertes, pe- 

tites, situées à la base du bec. 

Langue laciniée , garnie de petites échan- 
crures. 

Queue composée de douze pennes. 

Pieds à quatre Doigts : trois antérieurs, 
l’externe joint vers son origine au doigt in- 
termédiaire ; un postérieur. 

Ongle du doigt postérieur courbé en arc, 
et aussi long que le doigt. 


* I. Queue à peu près de la longueur du corps. 


* I. Grandes et moyennes espèces. 
*1. Les Rossienors, les QUEUE-ROUSSES, etc. 


Espèce 1. La FAUVETTE Rossignol, Mofta- 
cilla Luscinia , le dessus de la tête et du cou, le 
dos, le croupion, les plumes scapulaires, les cou- 
vertures supérieures des ailes et de la queue d’un 
brun tirant sur le roux; la gorge, le devant du 
cou, la poitrine, le ventre d’un gris-blanc ; les 
flancs gris ainsi que les jambes; les couvertures 
inférieures de la queue d’un blanc roussâtre ; les 
deux pennes intermédiaires de la queue d’un brun 
roux ; les pieds et les ongles de couleur de chair. 


Le Rossignol. Buffon, 1. 5, p. 81, pl.6, fig.r. 
PI. enlum. n° 615, fig. 2. 
Cette espèce présente deux variétés. 


426 SEcONDE PanrTies. 


1.0 Le grand Rossignol. Buffon, t. 5, p.113. 
2.9 Le Rossignol blanc. Buffon, t.5, p. 114. 


On le trouve en Europe, depuis l'Italie et lEs- 
pagne jusqu’à la Suède; on le retrouve aussi en 
Sibérie , dans une partie de l'Asie, et même en 
Afrique. Cet Oiseau , d’un naturel timide et soli- 
taire, voyage, arrive et part seul. Il paraît dans 
nos contrées au mois d'avril, se tient alors le 
long des haies, et se retire dans les bois lorsque 
les arbres commencent à se couvrir de verdure. 
Il établit son nid dans des buissons peu élevés, 
tels que les groseïlliers, les charmilles, ou dans 
des haies feuillées et touffues. Il le construit 
avec des feuilles, des brins d'herbes grossières 
en dehors; de petites fibres de racines, de crins 
et d’une espèce de bourre en dedans. La femelle 
pond deux ou trois fois par an, quatre ou cinq 
œufs d’un brun verdâtre uniforme. Le mâle 
chante presque continuellement pendant le temps 
de l’incubation de sa femelle. Cet oiseau se nourrit 
de larves de fourmis et d’autres insectes. Il estun 
peu plus gros que la Fauvette ; il a environ six 
pouces ( 162 millim. ) de longueur. 


Ogs. De tous les oiseaux , le Rossignol est celui 
qui a le chant le plus harmonieux, le plus varié, le 
plus éclatant ; on compte dans son ramage seize 
reprises différentes, bien déterminées par leurs pre- 
mières et dernières notes ; il le soutient pendant vingt 
secondes, et la sphère que remplit sa voix est au moins 
d'un tiers de lieue ( 148 décamètres ) de diamètre. 


OnDne VI. PAssEREAUx. 427 


C’est principalement dans les belles nuits du prin- 
temps qu'il déploie , dans leur plénitude , toutes les 
ressources de son incomparable organe. On élève le 
Rossignol en cage , et on le nourrit avec des vers et 
une pâtée préparée. f’oyez le nouveau dictionnaire 
d'Histoire naturelle , tome 19, page 5oo. 


Esp. 2. La FAUVETTE Rossignol de mu- 
raille, Mofacilla Phœnicurus, un plastron noir 
sur la gorge le devant et les côtés du cou; un 
beau roux de feu qui garnit la poitrine au large, 
se porte, en s’éteignant, un peu sur les flancs, et 
reparaît dans sa vivacité sur tout le faisceau des 
pennes de la queue, excepté sur les deux intermé- 
diaires qui sont brunes; le ventre blanc; les pieds 
nojrs. 


Le Rossignol de muraille. Buffon, t.5,p.170, 
pl.6, fig. 2. PL. enlum. n.° 351, fig. 1, le mâle; 
et fig. 2, la femelle. 

On le trouve en Europe. Il entre même quel- 
quefois dans les maisons. C’est un oiseau de pas- 
sage qui arrive au printemps, et se pose sur les 
tours et les combles des édifices inhabités ; c’est 
de là qu’il fait entendre son ramage, qui n’a pas 
l'étendue ni la variété de celui du Rossignor, 
mais il a quelque chose de sa modulation. Cet 
Oiseau est un peu plus petit que le Rouge-gorge. 
I! vole légèrement et remue souvent la queue. Il 
établit son nid dans les trous de muraille, à la 
ville et à la campagne, ou dans des creux d’ar- 
bres et des fentes de rochers. Il le construit avec 


428 SECONDE PARTIE. 


des mousses, et le garnit intérieurement de poils 
ou de plumes. La femelle pond cinq ou six œufs 
bleus, semblables à ceux du Traïne-buisson , 
mais un peu plus longs. | 


Esp.3. La FAUVETTE Rossignol de mu- 
raille de Gibraltar, Mofacilla Gibraltariensis , le 
corps blanchâtre; le front, les tempes et la gorge 
noirs; l’occiput et le ventre blancs; le croupion 
et la queue orangés; les bords extérieurs des 
pennes moyennes de l'aile, de couleur blanche; 
les deux premières latérales de la queue totale- 
ment rousses; le bec d’un brun foncé, 

Ozs. Buffon semble ne regarder cet oïseau que 


comme une variété du précédent. Il est de la taille du 
Rossignol de muraille. 


Esp. 4. La FAUVETTE Rouge-queue, Wo- 
factlla erithacus, le dos gris; les pennes des ailes 
d'un gris plus foncé et frangées de roussâtre ; le 
devant du corps d’un gris blanc, mêlé confusé- 
ment de roussâtre ; le croupion et les pennes de 
la queue d’un roux de feu clair et vif: les deux 
intermédiaires cendrées ; le bec noirâtre; les 
pieds bruns. 


Le Rouge-queue. Buffon, tome 5, page 180. 

On le trouve en Europe dans les bois. Il est un 
peu plus grand que le Traquet; il remue comme 
lui perpétuellement la queue. Cet Oiseau ne paraît 
guère en plaine qu’au passage d'automne. [l arrive 
au mois de mai, et se hâte d’entrer dans les bois, 


Onpne VI. PassEnEaux. 429 


où il passe toute la belle saison. Il se nourrit d’in- 
sectes, de vermisseaux, de mouches, devient 
très-gras à la fin de l'été, et sa chair est très 
délicate. Le Rouge-queue établit son nid dans de 
petits buissons près de terre; ille construit avec 
des mousses en dehors, et le garnit de laine et 
de plumes en dedans. Ce nid est de forme sphé- 
rique, avec une ouverture au côté du levant. La 
femelle pond cinq à six œufs blancs, variés de 
gris. 


Esp. 5. La FAUVETTE Rouge-gorge, Mo- 
lacilla rubecula , le dessus de la tête, du cou et 
du corps, d’un gris brun; le front, le tour des 
yeux, la gorge, le devant du cou et le haut de la 
poitrine, d’un roux orangé; le bas de la poitrine 
cendré sur les côtés, blanc dans le milieu ; le 
ventre de cette dernière couleur ; les pennes de 
la queue d’un gris-brun; le bec noirâtre ; les 
pieds et les ongles bruns. 


Le Rouge-gorge. Buffon, t.5, p. 196, pl. rx. 
PI. enlum. n.° 361, fig. 1. 

L'espèce du Rouge-gorge est répandue dans 
toute l'Europe, depuis l'Espagne et Ftalie jus- 
qu’en Pologne et en Suède. Il s'établit l'été dans 
les bois, et l'hiver à l’entour des habitations, et 
même jusque dans les maisons. Il est à peu près 
de la grosseur du Rossignol ; sa longueur est de 
cinq pouces neuf lignes ( 155 mill. ). Il se nourrit, 
dans le printemps , de yermisseaux et d'insectes 


430 SECONDE PARTIE. 


qu'il chasse avec adresse et légèreté; dans l’au- 
tomne il mange aussi des fruits de ronces, des 
raisins à son passage dans les vignes, et des alises 
dans les bois. Dans l'hiver, lorsqu'une neige 
épaisse couvre la terre, cet Oiseau vient jusque 
dans nos maisons , frappe du bec aux vitres, 
comme pour demander un asile qu’on lui donne 
volontiers, et qu’il paye par la plus aimable fami- 
liarité, venant amasser les miettes de la table, 
paraissant reconnaitre et affectionner les per- 
sonnes de la maison. Le Rouge-gorge place son 
nid près de terre , sous les racines des jeunes 
arbres, ou sur des herbes assez fortes pour le 
soutenir ; il le construit de mousses entremélées 
de crins et de feuilles de chêne, avec un lit de 
plumes en dedans. La femelle pond ordinaire- 
ment cinq, et jusqu’à sept œufs de couleur brune. 


Esp. 6. La FAUVETTE Gorge-bleue, Ho- 
tacilla Suecica , la poitrine traversée par une 
zone d’un rouge orangé, surmonté d’une plaque 
d’un bleu brillant et azuré au milieu de laquelle se 
trouve une tache d’un blanc satiné; les pennes 
de la queue brunâtres, ferrugineuses à la base. 


La Gorge-bleue. Buffon, t.5, p.206, pl. 12. 
PI. enlum. n.° 367, fig. 2, la Gorge-bleue à tache 
blanche; n° 610, fig. 1, la Gorge-bleue sans 
tache blanche; fig. 2, la femelle; fig. 3, jeune 
Gorge-bleue. 


Cet Oiseau , dont lespèce paraît beaucoup 


Onpne VI. Passeneaux. 431 


moins nombreuse, est cependant assez répandu. 
On le trouve dans les Vosges’, vers Sarrebourg, 
dans les départemens du midi de la France, aux 
Pyrénées, en Allemagne , en Prusse, en Suède, 
en Sibérie, parmi les saules et les aulnes, dans 
les marais, les prés humides, les oseraies et les 
roseaux. [Il est de la grosseur du Rouge-gorge, et 
se tient plus que lui près des eaux. Il vit de ver- 
misseaux et d’autres insectes; et dans la saison 
de son passage il mange des baies de sureau. On 
le voit par terre aux endroits marécageux, cher- 
chant sa nourriture, et courant assez vite en re- 
levant sa queue. Cet Oiseau établit le plus sou- 
vent son nid sur les saules, les osiers et les autres 
arbustes qui bordent les lieux humides : il le 
construit avec des herbes entrelacées à l’origine 
des branches et des rameaux. 


* 0, Les FAUVETTES. 
Esp. 7. La FAUVETTE des jardins, Mota- 


cilla hortensis , le corps en dessus d’un gris brun, 
d’un blanc roussâtre en dessous; les pennes de 
la queue d’un cendré noirâtre : les deux plus ex- 
térieures blanches du côté externe, et des deux 
côtés à la pointe; une petite ligne blanche en 
forme de sourcil au-dessus de l’œil; une tache 
noirâtre sous l’œil ; la gorge roussâtre sur les côtés 
et plus fortement sur le ventre ; les pennes des 
ailes d’un cendré brunâtre , grisâtres sur les 
bords; le bec noirâtre; les pieds bruns. 


432 SEconDe PARTIE. 


La Fauveite. Buffon, tome 5, p. 117, pl. # 
PI. enlum. n.° 550, fig. 1. 

On la trouve en France, en Italie. Elle fré- 
quente les jardins, les bocages et les champs 
semés de légumes, comme fève ou pois. Elle est 
de la grandeur du Mouchet ou Fauvette d'hiver ; 
elle a six pouces ( 162 millim.) de longueur. Elle 
se nourrit de mouches, de moucherons, de vermis- 
seaux, de baies de lierre, de ronces, de graines 
de sureau , d’hiéble et de troêne. La femelle éta- 
blit son nid dans les ramures de pois; elle le 
construit avec des herbes sèches, des fibres 
menues et des poils entremélés. Elle pond quatre 
à cinq œufs d’un blanc sale , avec de petites taches 
brunâtres assez nombreuses et plus rapprochées 
au gros bout ; le mâle et la femelle les couvent 
alternativement. Le chant de cette Fauvetle est 
très-agréable. - 


Esp. 8. La FAUVETTE Passerinette, Mo- 
facilla Passerina , tout le devant et le dessous du 
corps d’un gris blanc fort doux, d’une teinte brune 
très-claire sur les côtés; tout le dessus du corps 
d'un gris cendré égal el monotone; un petit trait 
blanchâtre en forme de sourcil au-dessus de l'œil ; 
l'iris des yeux d’un brun marron; les pieds de 
couleur plombée. 

La Passerinette ou petite Fauvette. Buffon, 
tome 5, p. 123. PI. enlum. n.° 570, fig. 2. 


On la trouve en France et en Italie, Elle est 
k plus 


Onpne VI. PAsserEAUx. 433 


plus petite que la Fauvetle proprement dite. Son 
chant est peu modulé. La femelle établit son nid 
près de terre sur des arbrisseaux ; elle le construit 
avec des herbes sèches entrelacées. Elle pond 
quatre œufs d’un fond blanc sale, avec des taches 
vertes et verdâtres, répandues en plus grand 
nombre vers le gros bout. 


Esp. 9. La FAUVETTE à téte noire, Moa- 
cilla atricapilla, le corps en dessus d’un gris 
brun, cendré en dessous ; une calotte noire ( dans 
le mâle }, et rousse ( dans la femelle ), couvre le 
sommet et le derrière de la tête jusque sur les 
yeux; le bec brun; les pieds couleur de plomb. 


La Fauvette à tête noire. Buffon, 1.5, p.125, 
pl. 8, fig. 1. PI. enlum. n.° 580, fig. 1, le mâle; 
et fig. 2, la femelle. 

Cette espèce présente une variété, qui est la 
petite Colombaude de Buffon, t.5, p. 131. 


On la trouve en Europe, depuis lItalie jus- 
qu'en Suède. C'est un oiseau de passage, qui 
voyage l'automne vers les pays septentrionaux. Il 
est un peu moins grand q@& la Fauvetle propre- 
ment dite; sa longueur totale est de cinq pouces 
et demi ( 148 millim.). À son arrivée au prin- 
temps, il se nourrit d'insectes, de baies de sor- 
bier, de lierre, de lauréole. La Fauwvelle à téte 
noire est, de toutes les Fauveltes, celle qui a le 
chant le plus agréable et le plus continu; il tient 
un peu de celui du Rossignol. On l'élève en cage, 


E e 


434 SECONLE PARTIÉ. 

ét de tous les oiseaux qu’on peut mettre en vo- 
lière, cette Fauvetle est une des plus aïmables. 
L’affection qu’elle marque pour son maitre est 
touchante ; elle a, pour l’accueillir, un accent par- 
ticulier, une voix plus affectueuse; à son ap- 
proche, elle s’élance vers lui contre les mailles de 
sa cage, comme pour sefforcer de rompre cet 
obstacle et de le joindre; et par un continuel 
battement d'ailes, accompagné de petits cris, elle 
semble exprimer lempressement et la reconnais- 
sance. Cette Fauvette établit son nid près de 
terre, dans un taillis soigneusement caché; elle 
le construit avec de petites buchettes, des fibres 
de racines, et le garnit intérieurement de poils. 
La femelle pond quatre ou cinq œufs verdâtres , 
avec des taches d’un brun léger. 


Esp. 10. La FAUVETTE grise ou Grisette, 
Motacilla Sylvia, le sommet de la tête et le dos 
d'un gris cendré; les tempes dessus et derrière 
l'œil, marquées d’une tache plus noirâtre; la, 
gorge blanche jusque sous l'œil ; la poitrme et Fes- 
tomac blanchâtres, Fivés d’une teinte de rous- 
sâtre claire comme vineuse; l'iris de couleur 
noisette; les pieds d’un gris-brun. 


La Grisette ou Fauvette grise, en Provence 
Passerine. Buffon, tome 5, pag. 132. PI. enlum. 
n,° 579, fig. 3. 


Cette espèce présente une variété, qui est la 


Onpre VIL PAssEeREAUx. 435 


Bouscarle de Provence. Buffon, t.5, p. 134. PI. 
enlum. n.° 655, fig. 2. 

On la trouve en Europe sur les haies. C’est un 
oiseau de passage. Il se nourrit principalement 
d'insectes, mais il becquète les figues et les olives. 
Sa longueur est de cinq pouces et demi ( 148 m.). 
La femelle établit son nid dans les haies, à une 
certaine hauteur au-dessus de terre. Elle le 
construit avec des mousses et des brins d'herbes 
sèches. Elle pond cinq œufs d’un gris verdätre, 
tachetés de roux et de blanc. 

Os. Cette Fauvette, nommée Passerine en Pro- 
vence , aime à se reposer dans ce climat sur le figuier 
et l'olivier , se nourrit de leurs fruits, et sa chair en 
devient très-délicate. 

Esp. 11. La FAUVETTE babillarde, Mota- 
cilla Curruca, le sommet de la tête cendré; tout 
le manteau cendré brun; le devant du corps 
blanc, lavé de roussâtre; les pennes des ailes 
brunes , leur bord intérieur blanchâtre; les pennes 
de la queue qui est un peu fourchue, brunes, 
bordées de gris, excepté les deux plus extérieures 
qui sont blanches en Et les pieds et les 
ongles bruns. 

La Fauvette babillarde. Buffon, t.5, D. 135. 
PI. enlum. n.° 580, fig. 3. ù 

On la trouve en Europe, depuis l'Italie jus- 
qu'en Suède. La femelle établit son nid dans les 
haies, et pond des œufs verdâtres, tachetés de 
brun. 


Ee 2 


436 SECONDE PARTIE, 
Ogs. Son chant qui a quelque analogie avec celui 
de la Fauvette de roseaux , et qu’elle répète sou- 


vent , lui a fait donner le nom de Fauvette babil- 
larde. 


Esp. 12. La FAUVETTE des bois, Mofa- 
cilla schænobænus , la tête, le dessus du cou, la 
poitrine, le dos et le croupion variés de brun et 
de roux, de même que les plumes scapulaires ; 
les couvertures du dessus des ailes et de la queue, 
la gorge, la partie inférieure du cou, le ventre 
et les côtés, roussâtres ; les pennes des ailes 
brunes, bordées de roux; celles de la queue 
tout-à-fait brunes; le bec noiïrâtre. 


La Roussette ou la Fauvette des bois. Buffon, 
tome 5, page 139. 

On la trouve en Europe. Elle égale en gros- 
seur la Fauvette proprement dite; elle sappri- 
voise facilement. Son chant est agréable; elle le 
soutient même pendant l'hiver. La femelle établit 
son nid dans les bois ; elle le construit avec des 
mousses et de la laine. Elle pond quatre ou cinq 
œufs d’un bleu céleste. 

OBs. Quelques ornithologistes croient que cette 
Fauvette n’est que la femelle du Aouchet ou Traïne- 
buisson. 


Esp. 13. La FAUVETTE de roseaux, Mo- 
tacilla salicaria, tout le dessus du corps d’un 
gris roussâtre clair, tirant un peu à l’olivâtre près 
du croupion; les pennes des ailes plus brunes 


Onpne VI. Passenraux. 437 


que celles de la queue; les couvertures infé- 
rieures des ailes d’un jaune clair; la gorge, et 
tout le devant du corps jaunâtres, sur un fond 
blanchâtre altéré sur les côtés et vers la queue 
de teintes brunes. 


La Fauvette de roseaux. Buffon, t.5, p. 142. 
PI. enlum. n.° 581, fig. 2. 

On la trouve en Europe parmi les saules, les 
roseaux et les laiches ou carex des marais. Elle 
est de la grandeur de la Fauvelte à tête noire, 
mais plus efhlée. Elle chante toute la nuit, et 
imite la voix des autres oiseaux. Elle construit 
son nid avec des chaumes et des fibres de plantes 
entremélés de poils, et le garnit en dedans de 
crins; elle pond cinq œufs blanchâtres, tachetés 
de brun. 


Esp. 14. La FAUVETTE rousse, Mofacilla 
rufa, la tête, le dessus du corps, les ailes et la 
queue, d’un gris-brun ; un trait roussâtre très- 
clair au-dessus des yeux ; le dessous du corps 
blanchâtre, et d’un roussâtre lavé sur la poitrine 
et les flancs; le bec et les pieds gris-bruns. 


La petite Fauvette rousse. Buffon , t.5, p.146. 
PI. enlum. n.° 587, fig. 1. 

On la trouve en France et en Allemagne, dans 
les jardins. Elle est plus petite que la Fauvetle de 
roseaux ; elle a environ quatre pouces et demi 
(121 millim.) de longueur. La femelle établit 
son nid près de terre , sur des arbrisseaux ou sous 


Ee 3 


438 SECONDE PARTIE. 


une toufe d'herbe. Elle le construit avec des bu- 
‘chettes entrelacées de poils. Elle pond cinq œufs 
d’un vert blanchâtre, marqués de deux sortes de 
taches. Cette Fauvelle S'apprivoise facilement. 


Esp. 15. La FAUVETTE tachetée, Mofa- 
cilla nœvia, le dessus de la tête, du corps, et : 
les couvertures supérieures des ailes et de la 
queue, variés de brun roussâtre, de jaune et de 
cendré; la poitrine jaunâtre, tacheiée de noir; 
les pennes des ailes et de la queue noirâtres, bor- 
dées extérieurement de blanc; la gorge , le devant 
du cou, le ventre et les côtés blancs; le bec et 
les pieds rougeâtres; les ongles noirâtres. 


La Fauvette tachetée. Buffon , tome 5, p. 149. 
PI. enlum. n.° 587, fig. 3. 

On la trouve en France et en Italie, dans les 
pâturages et les champs. Elle a environ cinqgpouces 
et demi ( 148 millim.}) de longueur. La femelle 
établit son nid sur terre au pied d’un arbrisseau , 
à une petite élévation au-dessus de terre. Cette 
Fauvette montre l'attachement le plus tendre pour 
ses petits, et se laisse prendre plutôt que de les 
abandonner. 


Esp. 16. La FAUVETTE Traine-buisson , 
Motacilla modularis, toutes les plumes sur un 
fond noirâtre , bordées d’un brun roux; lesjoues, 
Ja gorge, le devant du cou et la poitrine, d’un 
cendré bleuâtre ; une tache rousse sur la tempe; 
le ventre blanc dans son milieu , varié de noirâtre 


Onpne VI. PASsEREAUx. 459 


it de roux sur les flancs; les grandes couvertures 
des ailes blanches à la pointe; les pieds jaunâ- 
tres; les ongles bruns. 


Le Traine-buisson ou Mouchet , ou la Fau- 
velte d'hiver. x > t5,p- 191, ob J 9. PI. enl. 
n.0 615, fig. 

On le trouve en Europe dans les haïés. C’est 
un oiseau de passage qui voyage par compagnie. 
On le voit arriver à la fin d’octobre et au com- 
mencement de novembre; il s’abat sur les haies, 
et va de buisson en buisson toujours assez près 
de terre, et c'est de cette habitude qu'est venu 
son nom de Ÿraïne-buisson. \}-chante pendant 
tout l'hiver. La femelle construit son nid avec 
des mousses et de la laine, et le garnit intérieu- 
rement de poils. Elle pond de quatre à cinq œufs 
bleuâtres. La grosseur du Mouchet est celle du 
Rouge-gorge ; il a environ six pouces ( 162 mill.) 
de longueur. | 

Os. Cet oïseau avec l’Ælouette-pipi, sont deux 
espèces à bec effilé , pour qui la température de nos 
étés semble être trop chaude , et qui ne redoutent pas 
les rigueurs de nos hivers que fuient néanmoins tous 
les autres oiseaux de leur genre. On a nommé cette 
Fauvette T'raîne-buisson, parce qu’elle va de buisson 
en buisson, en volant toujours assez près de terre ; 
Mouchet , parce qu'elle fait la chasse aux mouches ; 
Fauvette d'hiver, parce qu'elle reste près den nous , et 
chante pendant cette saison. 


Esp. 17. La FAUVETTE des Alpes, Hota- 
Ee 4 


440 SECONDE PARTIE. 


cilla Alpina, la gorge fond blanc, tachetée de 
deux teintes de brun différent; la poitrine d’un 
gris cendré; iout le reste du dessous du corps 
varié de gris plus ou moins blanchätre, et de 
roux; le dessus de la tête et du cou d’un gris 
cendré; le dos de la même couleur, mais varié 
de brun; les couvertures supérieures des. ailes 
noirâtres, tachetées de blanc à la pointe; toutes 
les pennes de la queue qui est un peu fourchue, 
terminées en dessus paï une tache roussâtre sur 
le côté interne; le bec noirâtre en dessus, jaune 
en dessous à la base; les pieds jaunâtres. 


La Fauvette des Alpes. Buffon, 1.5, p. 156, 
pl. 10. PI. enlum. n.° 668, fig. 2. 


On la trouve dans les Alpes du Dauphiné, sur 
les montagnes de la grande Chartreuse, de FAu- 
vergne et des Pyrénées. Elle court sur la neige 
avec une rapidité étonnante. Elle descend quel- 
quefois dans les plaines, et on en tue aux envi- 
rons de Lyon. Cet Oiseau est timide. Il est de la 
grosseur du Bruant; il a sept pouces ( 189 mill.) 
de longueur. Son nid est circulaire, composé de 
mousses et de lichens. La ponte est de six œufs. 


Esp. 18. La FAUVETTE Hippolaïs, Mofa- 
cilla Hippolaïs, deux traits de couleur jaune sur 
les côtés de la tête; le dessus de la tête, le man- 
teau, le croupion, d’un olivätre tirant au jaune 
sur le dernier et sur les couvertures supérieures 
de la queue; les côtés, le devant du cou et la 


Onpre VI. PAssEREAUX. 441 


gorge jaunes; la poitrine teintée de cette même 
couleur sur les côtés, et d’un blanc pur dans le 
milieu ; les couvertures, les pennes des ailes et 
de la queue qui est un peu fourchue, brunes et 
frangées de jaune; les pieds bruns. 


On la trouve en Europe. Elle est très-com- 
mune dans les taillis pendant la belle saison ; elle 
arrive vers le milieu d’avri ous quille au mois 
d'août. Elle est plus grande que la Linotte ; elle 
a environ quatre pouces et demi (121 millim.) 
de longueur. La femelle établit son nid sur terre 
sous quelques touffes d'herbes, ou près des ra- 
cines d’un arbrisseau. Elle le construit avec des 
mousses et des plumes. Elle pond cinq œufs 
blancs , variés d’un grand nombre de petites 
taches rougeâtres. 


Esp. 19. La FAUVETTE Bec-figue, Mota- 
cilla Ficedula , tout le plumage de couleur obs- 
cure, varié de gris, de brun et de blanchâtre ; 
une tache blanche transversale sur les ailes; le 
dos d’un gris brun; la gorge blanchâtre; la poi- 
trine légèrement teinte de brun; le ventre blanc, 
ainsi que les barbes extérieures des deux pre- 
mières pennes de la queue. 


Le Bec-figue. Buffon, t. 5, p. 187. PL enlum. 
n.0 668, fig. 1. 

On le trouve en Europe, dans les pays inter- 
médiaires entre la Grèce et la Suède. C’est un 
oiseau de passage, dont le chant est peu agréable. 


442 SECONDE PARTIE. 


Il se nourrit, en automne, de figues et de rai- 
sins, Sa chair est très-délicate. Sa longueur totale 
est de cinq pouces ( 135 millim. }, 


* 3, Les MoTTEUX ou CUI-BraNcs. 
Esp. 20. La FAUVETTE Motteux, Mota- 


cilla Œnanthe, le ventre blanc, ainsi que les 
couvertures inférie et supérieures dela queue, 
et la moitié à + de ses pennes, dont la 
pointe est noire; les ailes noires ( dans le mâle), 
avec quelques franges d’un blanc roussâtre ; le 
dos d’un beau gris cendré ou bleuâtre ; une plaque 
noire qui prend de l’angle du bec, se porte sous 
l'œil, et s'étend au-delà de l'oreille; une bande- 
lette blanche borde le front et passe sur les yeux. 


Le Motteux, anciennement Vitrex, vulgaire- 
ment Cul-blanc. Buffon, tome 5, p.237, pl. 13, 
fig. 2. PI. enl. n.° 554, fig. 1, le mâle; et fig. 2; 
la femelle, 

Cette espèce présente deux variétés. 

1.0 Le Cul-blanc gris. Buffon, t. 5, p. 244. 

2.0 Le Cul-blanc cendré. Buffon, t.5, p.245. 

On le trouve en Europe, en Asie, depuis le 
Bengale jusqu’au Groënland, dans les lieux pier- 
reux, les terres labourées, les landes qui bordent 
les bois. C’est un oiseau de passage qui arrive 
dans nos contrées au printemps, toujours pré- 
cédé par les femelles ; Fautomne il gagne les pays 
méridionaux. Il se nourrit d'insectes et de vers. 
ll niche sous les gazons el les mottes, dans les 


Onprnx VI. PAssEnEAUx. 443 


champs nouvellement labourés, ainsi que sous 
les pierres dans les friches , auprès des carrières, 
à l'entrée des terriers quittés par les lapins. Son 
nid, fait avec soin, est composé en dehors de 
mousse et d'herbe fine, et de plumes et de laine 
en dedans. La femelle pond de cinq à six œufs 
d'un blanc bleuâtre clair, avec un cercle au gros 
bout d’un bleu plus mat. La chair de cet oiseau 
est délicate. 


Esp. 21. La FAUVETTE Cul-blanc roussä- 
tre, Mofacilla stapazina , la tête, le devant du 
corps et la poitrine d’un blanchâtre mêlé d’un peu 
de roux; le ventre et le croupion d’un blanc plus 
clair ; le dessus du cou et du dos d’un roussâtre 
clair ; une bande noire sur la tempe, s'étendant 
du bec à l'oreille ; le corps ferrugineux; les ailes 
brunâtres; une tache noire sur les yeux et la 
queue; les plumes extérieures de la queue blan- 
ches sur le côté. 


Le Cul-blanc roussâtre. Buffon, t.5, p.245. 

On le trouve dans la France méridionale, en 
Espagne , en ltalie et en Sibérie, jusqu’au Kamts- 
chatka. Il est de la grosseur du Cul-blanc, dont 
il n’est, suivant Buffon, qu’une variété. 


* 4. Les TARIERS et les TRAQUETS. 


Esp. 22. La FAUVETTE Tarier, Mofacilla 
Rubetra , tout le dessus du corps jusqu’au sommet 
de la tête taché de brun sur un fond noir ; une 


444 SEconDE ParTre. 


double tache blanche sur les ailes; une ligne 
blanche s'étend depuis le coin du bec jusque der- 
rière la tête ; une plaque noire prend sous Pæil et 
couvre la tempe; la gorge d’un rouge bai clair, 
qui s'éteint peu à peu et s'aperçoit encore sur le 
fond blanc de tout le devant du corps; les pieds 
noirs. 


Le Tarier. Buffon, tome 5, p. 224. PI. enlum. 
n.° 678, fig. 2. 

On le trouve en Europe jusqu’en Suède. Il est 
un peu plus grand que le Traqguet, dont il diffère 
par les habitudes et le plumage. Cet oiseau se 
perche rarement, et se tient le plus souvent à 
terre sur les taupinières, dans les terres en fri- 
ches; le Traquet au contraire est toujours perché 
sur les buissons, les échalas de vigne, etc. Leurs 
couleurs sont à peu près les mêmes, mais difé- 
remment distribuées. Son nid ressemble à celui 
du Traguet. La femelle pond cinq à six œufs d’un 
blanc sale, piqueté de noir. 


Esp. 23. La FAUVETTE Traquet, Mota- 
cilla Rubicola , le corps en dessus varié de noir 
et de brun; une bande noire sous la gorge, tra- 
versée très-légèrement de quelques ondes blan- 
ches; les pennes des ailes et de la queue noi- 
râtres, frangées de brun ou de roussâtre clair ; les 
pieds noirs et menus. 


Le Traquet. Buffon, tome 5, p.215, pl. 13, 
fig. 5. PL enlum. n.° 678, fig. 1. 


Lé 


OnrDpre VE PAssenraux. 445 


On le trouve en Europe et en Sibérie, I se 
pose toujours au sommet des buissons, et sur les 
branches les plus élancées des haies et des arbris- 
seaux, ou sur la pointe des tiges de blé de Tur- 
quie dans les champs, et sur les échalas les plus 
hauts dans les vignes. Il se plait aussi dans les 
terrains arides, les landes, les bruyères, et les 
prés en montagne. Il émigre quelquefois l'hiver 
dans les lieux humides, pour y chercher sa nour- 
riture. Cet oiseau, très-vif et très-agile, n’est 
jamais en repos; toujours voltigeant de buisson 
en buisson, il ne se pose que pour quelques 
instans, pendant lesquels il ne cesse de soulever 
ses ailes pour s'envoler à tout moment: il s'élève 
en l’air par petits élans, et retombe en pirouet- 
tant sur lui-même. Le Traguet fait son nid dans 
les terrains incultes, au pied des buissons, sous 
leurs racines, ou sous le couvert d’une pierre. Il 
le construit à la fin de mars. La femelle pond 
cinq ou six œufs d’un vert bleuâtre, avec de lé- 
gères taches rousses peu apparentes, mais plus 
nombreuses vers le gros bout. 


Esp. 24. La FAUVETTE Fist de Provence, 
Motacilla Massiliensis, le corps roux en dessus, 
d’un blanc roussâtre en dessous, tacheté de noir; 
le sommet de la tête et le haut du cou d’un roux 
brunâtre; une tache jaunâtre près des yeux; les 
pennes de la queue noires : les intermédiaires 
bordées de roux : les quatre suivantes, de chaque 


446 SECONDE PARTIE. 


côté, bordées de blanc: les extérieures entière- 
ment blanches; les pieds jaunâtres. 


Le Fist de Provence. Buffon, tome 5, p. 194. 
PI. enlum. n.° 654, fig. 1. 

On le trouve en Provence. Il est de la grosseur 
d’une petite Alouette. Sa longueur totale est de 
sept pouces ( 189 millim. ). 


Esp. 25. La FAUVETTE Pivote ortolane, 
Motacilla maculata , le dessus du corps brunûtre, 
tacheté de noir ; le dessous blanchâtre ; les orbites 
des yeux jaunâtres ; le croupion brun; les pennes 
de la queue noires, blanches à la base : les anté- 
rieures blanches en dehors et à la pointe. 


La Pivote ortolane. Buffon, tome 5, p. 195. 
PL. enlum. n.° 654, fig. 2. 

On la trouve en Provence. Elle ressemble au 
Fist de Provence, qu’elle égale en grosseur. Elle 
a sept pouces ( 189 millim.) de longueur. 

OBs. Le nom de cet oiseau vient de ce qu'il est 
toujours avec lés Ortolans. 


* II. Petites espèces. 


Esp. 26. La FAUVETTE Pouillot, Mo/a- 
cilla Trochilus, le corps d’un gris verdâtre; le 
dessous des ailes et les plumes qui couvrent le 
dessus, jaunâtres; une ligne jaunâtre prise de 
l'angle du bec, passant près de l'œil et s'étendant 
sur la tempe ; le ventre et l’estomac d’un blanc 
plus ou moins lavé de jaune faible , suivant que 


Onpne VI. Passsnraux. 447 


l'oiseau est plus ou moins âgé, ou selon la diffé 
rence du sexe; le bec brun; les pieds jaunätres, 


Le Pouillot ou le Chantre. Buffon, tome 5, 
p. 344. PL. enlum. n.° 651, fig. 1. 


On le trouve en Europe, en Asie et dans 
l'Amérique septentrionale. C’est un des plus 
petits oiseaux d'Europe; il a quatre pouces deux 
lignes ( 112 millim.) de longueur. Il se tient fré- 
quemment sur les saules, dont il parcourt les 
rameaux à la manière des Mésanges, pour se 
nourrir des insectes qui s’y trouvent. Le Pouillot 
arrive dans les premiers jours de mars, reste 
dans nos climats jusqu’au mois d'octobre, habite 
les bois pendant l'été; il fait son nid dans le fort 
des buissons, ou dans une touffe d’herbe épaisse, 
Il le construit avec autant de soins qu’il le cache. 
Il emploie de la mousse en dehors, et de la laine 
et du crin en dedans; le tout est bien tissu, bien 
recouvert, et ce nid a la forme d’une boule, 
comme ceux du Troglodyte, du Roïtelet et de la 
Mésange à longue queue. La femelle pond ordi- 
nairement quatre ou cinq œufs d’un blanc terne, 
piquetés de rougeâtre, et quelquefois six ou sept. 


Esp. 27. La FAUVETTE Roitelet, Mofacillæ 
Regulus, le dessus du corps, compris les petites 
couvertures des ailes, d’un jaune olivâtre ; tout 
le dessous, depuis la base du bec, d'un roux 
clair, tirant à l’olivâtre sur les flancs; les pennes 
des ailes brunes , bordées extérieurement de 


448 SECONDE PARTIE. 


jaune olivâtre; les pennes de la queue d’un gris- 
brun, bordées d’olivâtre ; la tête ornée d’une belle 
couronne aurore , bordée de noir de chaque côté ; 
les narines recouvertes de quelques plumes; le 
bec noir; les pieds jaunâtres. 


Le Roitelet. Buffon, 1.5, p.363, pl. 16, fig. 2. 
PI. enlum. n.° 651, fig. 3, sous les noms de Souci 


et de Poul. 


On le trouve sur tout le globe. Cest le plus 
petit des oiseaux d'Europe. Il a irois pouces quatre 
lignes ( go millim.) de longueur. Il se plait sur 
les chênes, les ormes, les pins, les sapins , les 
genevriers. [l est extrêmement actif et agile. Il est 
dans un mouvement presque continuel, volti- 
geant sans cesse de branche en branche, grim- 
pant sur les arbres, se tenant indifféremment 
dans toutes les situations, et souvent les pieds en 
haut comme les Mésanges. La femelle pond six 
ou sept œufs, qui ne sont guère plus gros que 
des pois, dans un pelit nid fait en boule creuse, 
tissu solidement de mousses et de toile d’araignée, 
garni en dedans du duvet le plus doux, et dont 
l'ouverture est dans le flanc. Elle l'établit le plus 
souvent dans les forêts, et quelquefois dans les 
ifs et les charmilles de nos jardins. Les plus petits 
insectes soni la nourriture ordinaire de ce très- 
petit oiseau. 


Esp. 28. La FAUVETTE Troglodyte, HMo- 
facilla Troglodytes, le corps en dessus coupé 
transversalement 


Onpne VI. Passenraux. 449 


transversalement par de petites zones ondées de 
brun foncé et de noirâtre; le dessous du corps 
mêlé de blanchâtre et de gris; le bec noirâtre en 
dessus, brun en dessous; les pieds gris-brun. 

Le Troglodyte, vulgairement et impropre- 
ment sous le nom de Roitelet. Buffon, tome 5, 
p- 352, pl. 16, fig. 1. PI. enlum. n.° 651, fig. 2, 
sous le nom de Aoïtelet. 

On le trouve en Europe et en Asie. Cet Oiseau, 
un des plus petits des oiseaux d'Europe, n’a que 
trois pouces neuf lignes ( 101 mill.) de longueur. 
Il paraît dans les villages à l'entrée de l'hiver, et 
jusque dans la saison la plus rigoureuse, expri- 
mant d’une voix claire un petit ramage gai et 
gracieux. Il vit ainsi dans les basses-cours, dans . 
les chantiers, cherchant dans les branchages, sur 
les écorces , sur les toits, dans les trous des murs, 
et jusque dans les puits les chrysalides et les ca- 
davres des insectes. Il n’a qu’un vol court et tour- 
noyant, et saulille de branche en branche, sa 
petite queue toujours relevée. Cet Oiseau fait son 
nid près de terre, sur quelque branchage épais 
ou même sur le gazon, quelquefois sur un tronc 
ou contre une roche, ou bien sous l’avance de la 
rive d’un ruisseau. Il amasse pour cela beaucoup 
de mousses , et le nid en est, à l'extérieur , entiè- 
rement composé; mais en dedans il est propre- 
ment garni de plumes. Ce nid est presque tout 
rond, fort gros, et si informe en dehors, qu'il 
échappe à la recherche des dénicheurs. La femelle 

F£ 


450 SECONDE PARTIE. 


y pond neuf à dix petits œufs d’un blanc terne, 
avec une Zone pointillée de rougeâtre au gros 
bout. 


Esp. 29. La FAUVETTE Pitchou de Pro- 
vence, Motacilla Provincialis, tout le dessus du 
corps, du front au bout de la queue, d’un cendré 
foncé; les pennes de la queue et les grandes 
pennes des ailes bordées de cendré clair en de- 
hors, et de noirâtre à l’intérieur ; la gorge, et tout 
le dessous du corps, ondés de roux varié de blanc; 
les pieds jaunûâtres. 


Le Pitchou de Provence. Buffon, t. 5, p. 158. 
PI. enlum. n.° 655, fig. 1. 

On le trouve en Provence et en Angleterre. I} 
se tient parmi les choux, pour se nourrir des in- 
sectes qui vivent sur ces végétaux. Il n’est guère 
plus gros que le Roitelet. 


* IT. Queue plus longue que le corps. 


* La troisième des pennes secondaires des ailes , 
les plus proches du corps , aussi longue que les 
plus grandes des pennes primaires. 


* Les LAVANDIÈRES el les BERGERONETTES. 


Esp. 30. La FAUVETTE Lavandière, Mo- 
lacilla alba, le dessus de la tête couvert d’une 
calotte noire ( dans le mâle}, et brune ( dans la 
femelle); la gorge garnie d’un large plastron 
noir arrondi sur la poitrine ; le ventre blanc; le 


Onore VI. Passenraux. 45: 


dos gris ardoisé dans quelques individus, gris 
brun dans d’autres , ainsi que le croupion et les 
couvertures des ailes; les deux pennes latérales 
de la queue blanches, excepté sur leur bord in- 
terne: les deux intermédiaires frangées de blanc 
sur le côté externe; l'iris noisette; le bec et les 
pieds noirs. 


La Lavandière. Buffon, t.5, p.251, pl. 14, 
fig. r. PI. enlum. n.° 652, fig. 1 et 2. 

Cette espèce présente plusieurs variétés. 

On la trouve dans tout l’ancien continent. C’est 
un oiseau de passage qui court avec rapidité. Il 
établit son nid sur terre, le construit avec des 
chaumes, des mousses et des radicules entrela- 
cées, et le garnit intérieurement de poils et de 


plumes. La femelle pond une fois par an, cinq 


œufs blancs tachetés de brun. Cet Oiseau , qui 
annonce le printemps par son arrivée, a l’habi- 
tude, comme plusieurs espèces de ce genre, de 
remuer perpétuellement la quete de bas en haut. 
Sa longueur totale est de près de sept pouces 
( 189 tandire: ). 


OBs. On prend les Lavandiéres ainsi que les Ber- 
geronettes , au filet, au miroir des alouettes , à 
l'abreuvoir, aux gluaux , aux collets , etc. Voyez la 
première partie de cet Ouvrage , page 118. 


Esp. 31. La FAUVETTE Bergeronette grise, 
Motacilla cinerea , le dessus du corps gris; le 


dessous blanc, ayec une bande brune en demi- 
Ff 2 


452 SECONDE PARTIE. 


collier au cou; les grandes pennes des ailes brunes, 
les autres noirâtres et frangées de blanc; la queue 
noirâtre avec du blanc aux : pennes extérieures ; 
le bec et les pieds noirs. 


La Bergeronette grise. Buffon, tome 5, p. 261. 
PI. enlum. n.° 674, fig. 1. 

On la trouve en Europe, dans les pâturages 
et sur les bords des eaux. La femelle établit son 
nid sur des saules très-bas, et pond deux fois par 
an. Elle est un peu plus petite que la Lavandière. 


OBs. Quelques naturalistes regardent cette espèce 
comme la Lavandière dans son jeune âge. 


Esp. 32. La FAUVETTE Bergeronette de 
printemps, Motacilla flava , tout le dessous et le 
devant du corps d’un beau jaune, et un trait de 
cette même couleur tracé dans laile sur la frange 
des couvertures moyennes; tout le dessus du 
corps olivâtre ‘obscur; la tête cendrée, teinte au 
sommet d’olivâtre; au-dessus de l'œil une ligne 
jaune ( dans le mâle), blanche ( dans la femelle ); 
les deux pennes extérieures de la queue blanches 
en grande partie; la troisième penne des ailes, 
voisine du corps, aussi grande que la plus longue 
des grandes pennes quand l'aile est pliée; la poi- 
trine et le ventre jaunes; les deux pennes laté- 
rales de la queue blanches sur un des côtés. 

La Bergeronette de printemps. Buffon, t.5, 
p. 265, pl. 14, fig. 2. PL. enlum. n° 674, fig. 2. 

Cette espèce présente une variété. 


Onpre VI. Passenraux. 453 


La Bergeronette de l'ile de Timor. Buffon, 
tome 5, page 275. 

On la trouve en Europe, en Asie, dans Pile 
de Madère, dans les lieux humides. Cest un 
oiseau de passage qui émigre l'automne dans les 
pays du Midi. Il établit son nid sur terre, dans 
les blés, le construit avec de petites fibres de 
racines , et le garnit en dedans de poils. La fe- 
melle pond cinq œufs bigarrés de taches et de 
lignes noires. 


Esp. 35. La FAUVETTE Bergeronette jaune, 
Motacilla Baarula, la tête grise; le dos olive 
foncé sur un fond cendré; le croupion jaune ver- 
dâtre; la gorge en partie noire; la poitrine, le 
ventre et les couvertures inférieures de la queue 
jaunes; la première grande penne de la queue 
entièrement blanche: la seconde blanche sur le 
côté interne; le bec brun; les pieds noirâtres. 


La Bergeronette jaune. Buffon, t.5, p. 268. 
PI. enlum. n.° 28, fig. 1. 

Cette espèce présente une variété, qui est la 
Bergeronette de Java. Buffon, 1.5, p. 272. 


On la trouve en Europe et dans la Daourie, 
sur les bords des ruisseaux, des rivières, ainsi 
que dans les lieux humides. Elle vole quelquefois 
en troupe; en Suède elle accompagne les bœufs 
en été, pendant tout le jour, se nourrissant des 
insectes dont ils sont assaillis. Au printemps elle 
niche dans les prairies, ou quelquefois dans des 

PT 3 


454 SECONDE PARTIE. 


taillis, sous une racine, près d’une source où 
d’un ruisseau. Le nid est posé sur la terre, et 
construit d'herbe sèche ou de mousse en dehors, 
bien fourni de plumes, de crin ou de laine en 
dedans, et mieux tissu que celui de la Lavan- 
dière. La femelle pond six, sept ou huit œufs, 
d'un blanc sale, tachetés de jaunâtre. Cet Oiseau 
vit de mouches, de moucherons, de vermisseaux, 
et ne laisse pas aussi d’avaler de petites graines. 


Os. La plupart des Oiseaux de ce genre se nour- 
rissent d'insectes. Quelques-uns cependant sont en 
même temps granivores ; c'est la raison pour laquelle 
ils viennent à l’approche de l'hiver des p&ÿs septen- 
trionaux, où les insectes alors commencent à leur man- 
quer, dans des climats méridionaux où ils abondent. 


GENRE 115. 


MANAKIN , PIPRA. Bec plus court que 
la tête, fort, dur, à trois pans ou angles 
peu prononcés à la base, très-entier, recourbé 
à la pointe , comprimé par les côtés vers le 
bout. 

Narines le plus souvent dénuées ou dé- 
garnies de plumes. 

Queue très-courte, composée de douze 
pennes coupées carrément. 

Pieds marcheurs , c’est-à-dire, trois 


Onpre VI. PAsSEREAUX. 455 
Doigts antérieurs : celui du milieu étroite- 
ment uni et comme collé au doigt externe 
jusqu’à la troisième phalange ou articula- 
tion, et uni de même au doigt interne jus- 
qu'à la première phalange ; un doigt pos- 
térieur. 


Ozs. Ce genre ne présente aucune espèce euro- 
péenne. | 


GENRE 116. 


MÉSANGE , PARUS. Bec très-entier, 
étroit , fort , dur , comprimé par les côtés, 
aigu , recouvert de soies à la base. 

Narines recouvertes par les plumes de la 
base du bec. 

Langue tronquée à son extrémité, ter- 
minée par trois ou quatre filets. 

Queue composée de douze pennes. 

Pieds à quatre Doigts; trois antérieurs 
tous divisés à leur origine ; un postérieur 
plus fort et plus grand. 


* L. Espèces non huppées. 


*X 1, Queue à peu près de la longueur du corps. 


Espèce 1. La MÉSANGE Charbonnière , 
Parus major, le dessus de la tête d’un noir 


F{ 4 


456 SECONDE PARTIE. 


brillant et lustré; une bande noire , longue et 
étroite parcourt le milieu de la poitrine et du 
ventre, et s'étend jusqu’à l'extrémité des couver- 
tures inférieures de la queue; celles-ci sont blan- 
ches, ainsi que le bas-ventre ; le reste du dessous 
du corps, jusqu’au noir de la gorge, d’un jaune 
tendre ; le dessus du corps d’un vert olive; les 
pennes latérales de la queue bordées et terminées 
de blanc; le bec noir; les pieds couleur de plomb. 


La Charbonnière ou grosse Mésange. Buffon, 
1. 5,p. 392, pl. 17: PI. enlum. n.° 3, fig... 

On la trouve en Europe, en Asie, en Afrique, 
dans les jardins. C’est la plus grande des Mé- 
sanges d'Europe; elle a six pouces ( 162 mill. } 
de longueur. Cet Oiseau fait son nid dans un 
trou d'arbre ou de muraille, et le compose de 
tout ce qu'il peut trouver de plus doux et de plus 
mollet. La femelle pond ordinairement huit, dix 
et jusqu’à douze œufs blancs, avec des taches 
rousses, principalement vers le gros bout. 


Esp. 2. La MÉSANGE petite Charbonnière, 
Parus ater, le dessous de la tête d'un noir bril- 
Jant , terminé de blanc sur le derrière et marqué 
sous les yeux de la même couleur; le dessus du 
corps cendré; le dessous blanc sale; deux taches 
blanches transversales sur les ailes ; les pennes de 
la queue et des ailes d’un cendré brun bordé de 
gris ; le bec noir ; les pieds de couleur plombée. 


La petite Charbonnière. Buffon, t.5, p. 400. 


Onpne VI. Passrneaux. 457 


On la trouve en Europe, en Sibérie, et dans 
l'Amérique septentrionale. Elle est à peu près de 
la grosseur de la Mésange bleue ; sa longueur est 
de quatre pouces deux lignes (112 mill.). Elle 
habite les bois, sur-tout ceux où il y a des sapins 
et autres arbres toujours verts, les vergers, les 
jardins ; elle grimpe et court sur les arbres comme 
les autres Wésanges. 


E:p. 3. La MÉSANGE de Marais, Parus pa- , 
lustris, le dessus de la tête noir ; les côtés, les 
joues et la partie inférieure du cou, blancs ; le 
dessus du cou, le dos et le croupion, gris; le 
dessous du corps d’un blanc légèrement teinté de 
roussâtre ; les pennes des ailes et de la queue 
cendrées en dessous , d’un cendré brun en dessus ; 
le bec noir ; les pieds couleur de plomb. 


La Mésange de Marais ou Nonette cendrée. 
Buffon, t. 5, p. 403. PI. enlum. n° 3, fig. 3. 

Buffon regarde cette Mésange comme une va- 
riélé de la petite Charbonnière ; Linné, Brisson, 
Latham, en font une espèce distincte. 

Cette Mésange se tient dans les bois plus que 
dans les vergers et les jardins, vivant de menues 
graines , faisant la guerre aux guêpes, aux 
abeilles et aux chenilles, formant des provisions 
de chenevis lorsqu'elle trouve l’occasion. Elle se 
plait sur les aulnes, sur les saules, et par consé- 
quent dans les lieux aquatiques, d’où lui est venu 
son nom de Mésange de Marais. Sa longueur 


158 SECONDE PARTIE. 


totale est de quatre pouces quatre lignes { 117 
millimètres ). 


Esp. 4. La MÉSANGE bleue, Parus cæri- 
leus, le sommet de la tète d’un bleu plus ou 
moins foncé, de même que le dessus du corps, 
les ailes et la queue; le ventre jaune ; le gosier 
et les côtés de la tête blancs, environnés d’un 
collier d’un bleu noirâtre qui fait tout le tour de 
la tête; le bec noirâtre; les pieds et les ongles 


plombés. 


La Mésange bleue. Buffon, t.5, p. 413. PI. 
enlum. n.° 3, fig. 2. Voyez l’Art d'empailler les 
Oiseaux, pl. V. 


On la trouve dans toute l’Europe, sur la côte 
d'Afrique et aux Canaries. Elle cause de grands 
dommages dans les jardins, en pinçant les bou- 
tons des arbres fruitiers ; elle se sert même avec 
une singulière adresse de ses petites griffes, pour 
détacher de sa branche le fruit tout formé qu’elle 
porte ensuite à son magasin. Elle a les mêmes 
goûts que les autres Wésanges, et la même inclina- 
tion pour la chair. Cet Oiseau établit son nid dans 
un arbre creux ou dans un trou de muraille. La 
femelle pond au mois d'avril, depuis huit jusqu’à 
dix-sept, et même vingt-deux œufs; aussi passe- 
t-elle pour la plus féconde. Elle défend ses petits 
avec beaucoup de courage. Son chant consiste 
dans un petit gazouillement faible et varié. Sa 
longueur totale est de quatre pouces et demi ( 121 
millimètres ). 


Onpre VI. PASsEREAUX. 459 
Esp. 5. La MÉSANGE Remiz, Parus pendu- 


linus, le sommet de la tête blanchätre owrous- 
sâtre; locciput et le dessus du cou cendrés; 
tout le dessus du corps gris, mais teinté de 
roussâtre dans la partie antérieure; la gorge 
et tout le dessous du corps blancs, teintés de gris 
cendré sur l'avant et de roussâtre sur l’arrière ; 
un bandeau noir sur le front, qui s'étend hori- 
zontalement de part et d'autre sur les yeux, et 
fort au-delà des yeux; les couvertures supé- 
rieures des ailes brunes, bordées de roux; les 
pennes de la queue et des ailes brunes aussi, 
mais bordées de blanchâtre ; le bec cendré et en- 
touré de petites plumes noires; les pieds d’un 
cendré rougeûtre; les ongles noirâtres. 

Le Remiz. Buffon, tome 5 , page 423. PI. enl. 
n.° 618, fig. 3. | 

On le trouve en Pologne, en Allemagne, en 
Italie, en Sibérie, dans les terrains aquatiques 
el marécageux ; il se cache parmi les joncs et 
les feuillages des arbres qui croissent dans ces 
sortes de terrains. Cet Oiseau construit son nid 
avec beaucoup d'art. Il y emploie le duvet léger 
qui se trouve aux aigrelles des semences du 
saule, du peuplier, du tremble, des chardons, 
des pissenlits, etc. Il entrelace avec son bec cette 
matière filamenteuse , et en forme un tissu épais 
et serré, presque semblable à du drap; il for- 
tifie le dehors avec des fibres et de petites racines 
qui pénètrent dans la texture ; il garnit le dedans 


160 SECONDE PARTIF. 


du même duvet non ouvré, pour que ses petits y 
soient mollement ; il le ferme par en haut afin 
qu'ils y soient chaudement, et le suspend avec 
du chanvre, de l’ortie, etc., à la bifurcation 
d’une petite branche mobile donnant sur une eau 
courante. Ce nid ressemble tantôt à un sac, 
tantôt à une bourse fermée, tantôt à une corne- 
muse aplatie, etc. Il a son entrée dans le flanc, 
presque toujours tournée du côté de l’eau. La fe- 
melle n’y pond que quatre ou cinq œufs blancs 
comme la neige, dont la coque est extrêmement 
mince. Les Remiz font ordinairement deux pontes 
chaque année; la première en avril ou mai, la 
seconde au mois d'août : il est douteux qu'ils en 
fassent une troisième. La longueur totale du 
Remiz est de quatre pouces et demi ( 121 mull. ). 


Esp. 6. La MÉSANGE Penduline, Parus 
Narbonensis , le dessus de la tête gris; la gorge 
et tout le dessous du corps d’un blanc roussätre ; 
le dessus gris roussâtre ; les couvertures supé- 
rieures des ailes noirâtres, bordées de roux ainsi 
que les pennes moyennes; les grandes pennes 
noirâtres bordées de blanchâtre ; les pennes de la 
queue noirâtres, bordées de roux clair ; le bec 
noir, l’arête supérieure jaune brun; les pieds de 
couleur plombée. | 

La Penduline. Buffon, t. 5, p. 433. PI. enlum. 


n.° 708, fig. 1, sous le nom de Mésange du Lan- 
guedoc. 


Onpre VI, PASsEREAUx. 46t 


On la trouve en Languedoc. Cet Oiseau fait 
son nid avec autant d'art que le ÆRemiz de Po- 
logne. Le nom de Penduline, que Buffon lui a 
donné, présente à l'esprit la singulière construc- 
tion de son nid. Ce nid, très-grand relativement 
à la taille de l'oiseau, est fermé par dessus; il est 
presque de la grosseur et de la forme d’un œuf 
d’Autruche. Cette Mésange le suspend à la bifur- 
cation d’une branche flexible de peuplier, que 
pour plus grande solidité elle entoure de laine. 
Ce nid a son entrée par le côté, près du dessus, 
et cette entrée est recouverte par une espèce 
d'avance qui déborde. La [longueur totale de cette 
Mésange est environ de quatre pouces ( 108 m.). 
.. OBs. Toutes les espèces de Mésanges , à l'excep- 
tion du Remiz, sont très-fécondes ; et font souvent à 
chaque ponte de dix-huit à vingt œufs. Elles se nour- 
rissent de semences , de fruits , d'insectes ; quelques- 
unes sont en quelque sorte carnivores , puisqu'elles 
brisent le crâne des petits oiseaux pour en manger les 
cervelles. En général les Mésanges sont vives , tou 
jours en mouvement , assez courageuses pour attaquer 
des oiseaux plus forts qu’elles ; la plupart ont la voix 
désagréable. On prend les Hésanges aux filets , aux 
trébuchets | à la mésangette ; aux collets , aux 
gluaux , etc. 


* 2. Queue plus longue que le corps. 


Esp. 7. La MÉSANGE à longue queue, Parus 
caudatus , le dessus de la tête, la gorge et tout le 
dessous du corps blancs, ombrés de noirâtre sur 


462 SECONDE PARTIE. 


Ja poitrine, et quelquefois teinté de rouge sur 
le ventre, sur les flancs et sur la queue ; le der- 
rière du corps noir; la queue étagée, beaucoup 
plus longue que le corps; l'iris gris; le bec noir; 
les pieds noirâtres. 

La Mésange à longue queue. Buffon, tome 5, 
p. 436, pl. 19. PI. enlum. n.° 502, fig. 3. 

On la trouve en Europe, en Sibérie, à la Ja- 
maïque, dans les vergers et les jardins. Elle pince 
les bourgeons des arbres qu’elle découpe adroi- 
tement ; elle se nourrit aussi de chenilles, de 
moucherons et autres insectes, et quelquefois de 
graines. C’est un Oiseau d’un naturel très- 
remuant et très-vif, qui n’est pas un moment en 
repos , qui voltige sans cesse de buisson en bui- 
son, d’arbuste en arbuste, court sur les bran- 
ches, se pend par les pieds, vit en société, accourt 
promptement aux cris de ses semblables. Il attache 
solidement son nid sur les branches des arbris- 
seaux, et lui donne une forme ovale et presque 
cylindrique, le ferme par-dessus, laisse une en- 
trée sur le côté, et se ménage quelquefois deux 
issues qui se répondent , afin d'éviter l'embarras 
de se retourner. Ce nid est composé de brins 
d'herbes, de mousses, de lichens, et le dedans 
est garni d’une grande quantité de plumes. La 
femelle pond de dix à quatorze œufs, mème jus- 
qu’à vingt, tous cachés presque entièrement dans 
les plumes qui tapissent le fond du nid. Ces œufs 
sont de la grosseur d’une noisette; ils sont envyi- 


Onpne VI. PassenEaux. 463 


ronnés d’une zone rougeâtre sur un fond gris, 
qui devient plus clair vers le gros bout. Cette 
Mésange est à peu près de la grosseur du Aor- 
tele! ; elle a cinq pouces huit lignes ( 153 mill. } 
de longueur. 


Esp. 8. La MÉSANGE Moustache, Parus 
Biarmicus, la tête d’un gris de perle; la gorge 
et le devant du cou d’un blanc argenté; la poi- 
trine d’un blanc moins pur, teinté de gris dans 
quelques individus, de couleur de rose dans les 
autres; le reste du dessous du corps roussâtre ; 
les pennes de la queue qui est étagée, plus lon- 
gues que le corps; une plaque noire à peu près 
triangulaire de chaque côté de la tête, composée 
de plumes assez longues, qui ressemblent en 
quelque sorte à des moustaches; le bec orangé 
dans l'oiseau vivant; les pieds noirs. 


La Moustache. Buffon, t.5, p.418, pl. 18, 
fig. et 2. PI. enlum. n.° 618, fig. 1, le mâle; et 
fig. 2, la femelle. 

On la trouve en Angleterre, en Danemarck, 
en Suède, principalement aux environs de la mer 
Caspienne et des Palus-Méotides. Elle se tient 
de préférence sur les terrains marécageux parmi 
les roseaux , se nourrit de leurs graines, suspend 
son nid entre trois de leurs tiges, le construit 
avec du duvet de peuplier et de massette. Elle 
est de la grandeur de la Mésange à longue queue ; 
elle a six pouces un quart (168 m.) de longueur. 


464 SECONDE PARTIE. 


* IL. Espèces huppées. 
Esp. 9. La MÉSANGE huppée, Parus cris- 


talus , la tête ornée d’une huppe noire et blanche, 
dont les plumes sont étagées avec une élégante 
régularité ; la gorge noire; le front blanc, ainsi 
que les joues; le blanc des joues encadré dans 
un collier noir assez délié, qui part des deux 
côtés de la plaque noire de la gorge, et remonte 
en se courbant vers l’occiput; une bande noire 
verticale derrière l'œil ; le dessous du corps blan- 
châtre ; le dessus d’un gris roux; les pennes de 
la queue grises ; le bec noir ; les pieds de couleur 
plombée. , 


La Mésange huppée. Buffon, tome 5, p. 447. 
PI. enlum. n.° 502, fig. 2. 

On la trouve dans toute l’Europe. Elle se plait 
dans les forêts et les bruyères, sur-tout celles où 
il y a des genevriers et des sapins; elle y vit 
seule, et fuit la compagnie des autres oiseaux, 
même de ceux de son espèce. Elle se nourrit des 
insectes qu’elle trouve sur les arbres ou qu’elle 
attrape en volant. Lorsqu'on en prend quel- 
qu’une, elle refuse constamment la nourriture , 
et on ne peut l’élever en domesticité. Elle est de 
la grosseur de la Mésange à léle bleue; elle a 
quatre pouces huit lignes ( 126 millimètres ) de 
longueur. 


GENRE 


Onpn£e VI. PAssEREAUx. 465 


GENRE 117. 


HIRONDELLE , HIRUNDO. Bec très- 
petit, légèrement recourbé en alène , aplati 
et large à la base. 

Ouverture du gosier plus grande que la 
tète. 

Langue courte , large, fendue. 

Ailes longues. 

Queue fourchue dans la plupart des es- 
pèces , composée de dix ou douze pennes. 

Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs, 
un ‘postérieur dans les Æirondelles ; quatre 
antérieurs dans les Wartinets. 


* L. Pieds à quatre Doigts ; trois antérieurs, un 
postérieur. 


* Les HIRONDELLES. 


Espèce 1. L’'HIRONDELLE de cheminée, 
Hirundo rustica, la gorge, le front et deux es- 
pèces de sourcils d’une couleur aurore; tout le 
reste du dessus du corps blanchâtre, avec une 
teinte de ce même aurore ; tout le reste de la 
partie supérieure de la tête et du corps d’un noir 
bleuâtre éclatant; les pennes des ailes, suivant 
les différentes incidences de la lumière , tantôt 
d'un noir bleuâtre, tantôt d’un brun verdätre ; 


Gg 


— 


466 SECONDE PARTIE. 


les pennes de la queue noirâtres, avec des reflets 
verts: les cinq paires latérales marquées d’une 
tache blanche vers le bout. 


L’'Hirondelle de cheminée ou l’'Hirondelle do- 


mestique. Buffon, t. 6, p.591, pl. 25, fig. 1. PI. 
enlum. n.° 543, fig. 1. 


On la trouve sur tout le globe. Domestique 
par instinct, elle recherche la société de homme 
par choix. Elle niche dans nos cheminées et 
jusque dans l'intérieur de nos maisons, ou sous 
les ayant-toits. Cette Hirondelle est la première 
qui paraisse dans nos climats. Elle arrive au 
commencement du printemps, et nous quitte 
vers les premiers jours d'octobre pour se rendre 
en Afrique. Cet Oiseau vit d'insectes ailés qu'il 
happe en volant; il rase souvent la terre pour 
chercher ces insectes sur les tiges des plantes, sur 
herbe des praires, et jusque sur le pavé de nos 
rues. Il rase aussi les eaux et s’y plonge quelque- 
fois à demi, en poursuivant les insectes aquati- 
ques. Il construit chaque année un nouveau nid, 
et l’établit au-dessus de celui de l'année précé- 
dente, si le local le permet. Ce nid est maçonné 
de terre gâchée avec de la paille et du crin. La 
femelle fait deux pontes par an; la première d’en- 
viron cinq œufs, la seconde de trois, ordinaire- 
ment blancs et quelquefois tachetés. Le chant du 
mâle consiste dans un petit gazouillement qui 
n’est point désagréable. 


Onpre VI. Passensaux. 467 
Esp.2. L'HIRONDELLE au croupion blanc, 


Hirundo urbica , le croupion , la gorge et tout le 
dessous du corps d’un beau blanc; le dessus de 
la tête et du cou , le dos, d’un noir lustré, enrichi 
de reflets bleus; les plumes de la tête et du dos 
cendrées à leur base, blanches dans leur partie 
moyenne ; les pennes de la queue d’une seule et 
même couleur; les pieds couverts jusqu'aux ongles 
d’un duvet blanc. 


L'Hirondelle au croupion blanc ou l'Hiron- 
delle de fenêtre. Buffon , tome 6, p.614, pl. 25, 
fig. 2. PI. enlum. n.° 542, fig. 2, sous le nom de 
pelit Martinet. 


On la trouve en Europe, en PrS dans 
FAmérique septentrionale. Cette Hirondelle ar- 
rive huit ou dix jours après FÆrrondelle domes- 
tique. Elle établit son nid à toute exposition, et 
par préférence aux fenêtres qui regardent la 
campagne ; quelquefois, mais très-rarement , 
dans lés maisons. La femelle fait deux à trois 
pontes; la première est ordinairement de cinq 
œufs blancs, ayant un disque moins blanc au 
gros bout ; la seconde est de trois ou quatre, et 
la troisième, lorsqu'elle a lieu , de deux ou trois. 
Cet Oiseau vit, comme les autres éspèces de son 
genre, d'insectes ailés qu’il attrapé au vol. Cette 
espèce semble tenir le milieu entre l'Hirondelle 
domestique et le grand Martinet. 


Esp. 3. L’'HIRONDELLE de rivage , Zli- 
Gg 2 


468 : SECONDE PARTIE. 


rundo riparia , toute la partie supérieure du 
corps gris de souris; une espèce de collier de la 
même couleur au bas du cou; tout le reste de la 
parue inférieure du corps blanc ; les pennes de 
la queue et des ailes brunes; les couvertures in- 
férieures des ailes grises ; les pieds bruns, garnis 
par derrière, jusqu'aux doigts, d'un duvet de 
même couleur. 

L’Hirondelle de rivage. Buffon, 1.6, p. 632. 
PL. enlum. n.0 543, fig. 2. 

On la trouve en Europe, en Sibérie, et dans 
FAmérique septentrionale. L’Hirondelle de ri- 
sage arrive dans nos climats et en repart à peu 
près dans le même temps que l’Hirondelle de 
fenétre. C’est la plus petite des Hirondelles d'Eu- 
rope. Elle établit son nid dans des trous en terre, 
dans des trous de muraille, dans des arbres 
creux, sans se donner beaucoup de peine pour 
sa construction. Ce nid n’est qu'un amas de paille 
et d'herbe sèche; il est garni à l'intérieur de 
plumes, sur lesquelles les œufs reposent immé- 
diatement. La femelle ne fait, dit-on, qu'une 
seule ponte par an; elle est de cinq ou six œufs 
blancs, demi-transparens et sans taches. Cette 
espèce a un fond de subsistance plus abondant 
que les autres, et qui consiste non-seulement 
dans la nombreuse tribu des insectes ailés, mais 
encore dans celle des insectes vivans sur terre. 
Les jeunes prennent une graisse très-fine, com- 
parable à celle des Ortolans ; aussi fait-on une 


Onpre VI. PAsserraux. 469 


grande consommation des Hirondelles de rivage 
en cerlains pays. 


Esp. 4. L’'HIRONDELLE grise des rochers, 
Hirundo montana, les plumes du dessus de la 
tête et du corps, les pennes et les couvertures de 
la queue et des ailes, d’un gris brun bordé de 
roux; le dessous du corps roux; les flancs d’un 
roux teinté de brun; les pieds revétus d'un duvet 
gris varié de brun; le bec et les ongles noirs. 


L'Hirondelle grise de rocher. Buffon, t. 6, 
page 641. x 

On la trouve dans les montagnes de la Savoie, 
du Dauphiné, de l'Auvergne, aux environs de 
Lyon. Elle arrive dans nos climats au printemps, 
et s’en va ordinairement dans le courant du mois 
d’août. Cette espèce semble faire la nuance entre 


l’Hirondelle de fenêtre et Y Hirondelle de rivage. 


* IL. Pieds à quatre Doïgts antérieurs. 


* Les MARTINETS. 


Esp.5. L'HIRONDELLE Martinet, Hirundo 
Apus, la gorge d’un blanc cendré ; le reste du 
plumage noiràtre , avec des reflets verts ; la teinte 
du dos et des couvertures inférieures de la queue 
plus foncée; les pieds de couleur de chair rem- 
brunie ; le devant et le côté interne du tarse cou- 
verts de petites plumes noirâtres ; les quatre 
doigts tournés en avant, et composés chacun de 
deux phalanges seulement, 


Gg 3 


470 SECONDE PARTIr. 
Le Martinet noir. Buffon , t. 6, p.643. PL. enl. 


n.0 542, fig. 1, sous le nom de grand Martinet. 

On le trouve sur tout le globe. Il est plus gros 
que les autres ÆHirondelles. X a le vol plus élevé 
et plus rapide que ces oiseaux. Les Martinéts 
sont, de tous les oiseaux de passage, ceux qui, 
dans notre pays, arrivent les derniers et s’en vont 
les premiers; d'ordinaire ils commencent à pa- 
raitre sur la fin d'avril ou au commencement de 
mai, et ils nous quittent à la fin de juillet. Ces 
oiseaux, pendant leur court séjour dans notre 
pays, n’ont que le temps de faire une seule 
ponte; elle est communément de cinq œufs blancs, 
pointus, de forme très-alongée. Ces oïseaux se 
nourrissent de mouches et d'insectes ailés. Ils 
volent par nécessité, car d'eux-mêmes ils ne se 
posent jamais à terre; et lorsqu'ils y tombent par 
quelque accident, ils ne se relèvent que très- 
difficilement dans un terrain plat. Le Martinet 
na point de ramage, 1l n’a qu'un cri aigu, et ne 
Je fait guère entendre qu’en volant. 

Esp. 6. L'HIRONDELLE Martinet à ventre 
blanc, Hirundo Melba, le dessus de la tête et 
toute la partie supérieure du corps d’un gris 
brun; la gorge, la poitrine et le ventre blancs; 
le cou orné d’un collier gris brun, varié de noï- 
râtre ; le bas-ventre et les couvertures inférieures 
de la queue gris brun ; les pieds couleur de chair, 
garnis de duvet sur le devant et le côté interne ; 
les quatre doigts tournés en avant , et composés 


OnDnE VI. Passerraux. 471 


chacun de deux phalanges seulement; queue 
composée de dix pennes. 


Le grand Martinet à ventre blanc. Buffon, 
tome 6, page 660. ? 

On letrouve en France, en Espagne , à Malte, 
en Savoye, en Suisse, dans les montagnes du 
Ferrol. Cet Oiseau a le vol plus élevé que le Aar- 
dinet ; il est une fois plus gros; il a les ailes plus 
longues, son cri est à peu près le même que celui 
du Martinet. W se nourrit de scarabées, de mou- 
ches, de moucherons, d'araignées, etc. L'époque 
de son départ est moins fixe que celle de son 
arrivée. Il ne se pose jamais à terre, et ne se 
perche jamais sur les arbres. Ce Martinet se plait 
dans les montagnes, et niche dans des trous de 
rochers. 

Ozs. Voyez sur l'utilité des irondellés , la pre- 
mière partie de cet ouvrage , pages 129 et 130. L'im- 
mersion des Hirondelles estunpoint de leur histoire qui 
a été soutenu et réluté par de grands naturalistes qui 
ne s’accordent pas. Les uns prétendent qu'elles passent 
l'hiver dans le fond des eaux , ce qui n'est guëre 
croyable ; d’autres se sont assurés par des expériences 
que cette immersion n'était point réelle. 


GENRE 118. 


ENGOULEVENT , CAPRIMULGUS. 
Pec légèrement recourbé à la pointe , très- 
petit, en alène, aplati à la base. 

Gg 4 


472 SECONDE PARTIE. 


Gosier garni d’un rang de cils ou de poils 
rudes en forme de moustaches. 

Ouverture du gosier très-grande. 

Oreilles très-ouvertes. 

Langue courte , pointue, très-entière. 

Queue longue, non fourchue , composée 
de dix pennes. 

Pieds courts, à quatre Doigts ; trois an- 
térieurs engagés dans une petite membrane 
depuis leur origine jusqu’à la première arti- 
culation ; un postérieur mobile se tournant 
en avant. 

Ongle du doigt intermédiaire dentelé du 
côté interne. 


Espèce 1. L’ENGOULEVENT d'Europe, 
Caprimulgus Europœus, tout le dessus du cou, 
de la tête et du corps, et même le dessous, joli- 
ment variés de gris et de noirâtre ; la mandibule 
inférieure bordée d’une raie blanche qui se pro- 
longe jusque derrière la tête; les pennes inter- 
médiaires de la queue traversées de bandes noi- 
râtres sur un fond gris, varié de zigzags: les 
deux plus extérieures de chaque côté terminées 
de blanc; les yeux très-saillans ; le bec noirâtre; 
le tarse brun, garni de plumes dans toute sa lon- 
gueur; les ongles noirâtres. 


L’Engoulevent. Buffon, t.6, p.512, pl. 24. 
PL. enl. n.° 193, sous le nom de Crapaud-volant. 


Onpne VI. PassenrAUx. 473 


On le trouve en Europe, en Asie, en Afrique 
et aux grandes Indes; cependant il n’est commun 
nulle part. C’est un oiseau voyageur qui arrive 
dans nos contrées au printemps, et nous quitte 
en automne. Il se nourrit d'insectes, et sur-lout 
d'insectes de nuit; car il ne prend son essor et 
ne commence sa chasse que lorsque le soleil est 
sur son couchant. Il ne se donne pas la peine de 
construire un nid; un petit trou qui se trouve en 
terre ou dans des pierrailles, au pied d'un arbre 
ou d’un rocher, lui suffit. La femelle y pond 
deux ou trois œufs plus gros que ceux du Merle, 
blanchâtres et tachetés de brun. Cet Oiseau est 
très-solitaire. La plupart du temps on le trouve 
seul, et l’on n’en voit guère plus de deux ensemble. 
Sa manière de se percher diffère de celle des 
autres oiseaux ; il se pose sur une branche longi- 
tudinalement. L’Engoulevent est de la grosseur 
du Merle ; il a dix pouces et demi ( 284 millim.) 
de longueur, et vingt-un pouces (568 mill.} de 
vol ou d'envergure. 


Ors. On a donné à cet oïseau plusieurs noms vul- 
gaires , tels sont ceux de T'ette-Chèvre, de Crapaud- 
volant , d'Hirondelle à queue carrée , de Corbeau 
de nuit, etc. 


Fin du sixième et dernier Ordre. 


474 


2 


CORRECTIONS 2r ADDITIONS. 


PREMIÈRE PARTIE. 


Page 48, ligne 19, après le Picule de Cayenne, 
ajoutez : PL IIL, fig. 3. 

Page 54, ligne 4, après le T'alapiot, ajoutez : PI. III, 
fig. 3. 


SECONDE PARTIE. 


Page 107, ligne 8, le COUCOU. Buffon, lisez : le 
Coucou. Buffon. 

Page 119, ligne 22, Sitta Europea, lisez: Sitta Eu- 
ropæa. 

Page 137, ligne 20, Rhynchops, lisez : Rynchops. 

Page 173, ligne 9, le HARLE huppé, lisez : le Harle 
huppé. 

Page 208, ligne 17, Larus eburneas, lisez : Larus 
eburneus. 

Page 212, ligne 11, le bout de la Mandibule supé- 
rieure orné d'un onglet, lisez : 
le bout de la Mandibule supé- 
rieure armé d'un onglet. 

Page 299, ligne 1, pieds ailés à quatre doigts, gar- 
nis , lisez : Pieds à quatre doigts 
ailés , c'est-à-dire, garnis. 


Connecrioxs ET ADDrTI0NS. 475 


. Page 392, ligne 1, Os. Ce Genre ne présente aucune 
espèce européenne , lisez : 


Espèce 1. Le COTINGA Jaseur de Bohème, 
Ampelis garrula, une bande noire sur les côtés 
du bec, le dessus des yeux et la gorge ; la tête 
ornée d'une huppe composée de plumes longues 
et effilées, rousses à la base, d’une couleur vi- 
neuse plus ou moins foncée dans le reste de leur 
longueur, de même que le cou, le dos, la poi- 
trine et le ventre; le croupion et les couvertures 
supérieures de la queue d’un joli céndré; le bas- 
ventre blanchâtre ; les pennes primaires des ailes 
garnies sur le bord externe à leur extrémité d’une 
tache blanche ou jaune; plusieurs des pennes 
secondaires terminées par de petites lames plates 
de couleur rouge; les pennes de la queue fran- 
gées à leur extrémité de jaune; le bec et les pieds 
noirs ; l'iris d’un beau rouge. 


Le Jaseur de Bohême. Puffon , tome 3, p.429, 
pl. 26. PI. enlum. n.° 261. 


On le trouve en France, en Allemagne, en 
Italie , dans le Piémont , jusqu’en Sibérie, et dans 
d’autres contrées boréales de l'Asie. Cest un 
oiseau erratique, qui ne parait que tous les trois 
ou quatre ans, et quelquefois tous les six ou neuf 
ans ; sa longueur totale est de sept pouces et demi 
( 112 millim. ). Il se nourrit de baies, de raisins, 
de figues, et de tous les fruits fondans qui abon- 
dent en suc, et à leur défaut de toutes sortes 


476 CorrEcrions ET ApprTiows, 


d'insectes, mais il ne touche point aux graines, 
à moins qu'elles ne soient concassées. On ignore 


dans quel pays il niche. 


Os. Le nombre des palettes qui terminent quelques- 
unes des pennes secondaires des ailes, varie de cinq 
à huit. Le nom de Jaseur, donné à cet viseau, semble 
indiquer qu’il n’est point silencieux ; l’on prétend que 
dans le temps où il perpétue son espèce, son chant 
est assez agréable. Voyez la première partie de cet 
Ouvrage, page 133. 


Fin des Corrections et Additions. 


477 


té 


TABLE ALPHABÉTIQUE 
FRANCAISE, 


DES FAMILLES, DES GENRES ET 
DES ESPÈCES. 


Ascnn , genre Faucon, 
page 16 

— Balbuzard , 21 
—— commun, 18 
— grand Aigle, 16 
— grand Aigle de mer, 
22 

— Jean-le-blanc, 23 
— petit Aigle, 19 
20 
AuicreTre, genre /éron, 
240 et 243 


— Pygargue, 


dont 2..." 514 
Acparnos à +. « . |. 183 
ALOUETTE - - « - « . 568 

Calandre, 373 
———— Cochevis, 374 
mm CONUNUNE ; 368 


A 


ArourrrrCoquillade, 576 
Cujelier, 369 
Farlouse ,; 370 
———— Girole, 572 
Locustelle, 37x 
———— Lulu, 375 
_— Pipi, 57r 
Rousseline, 374 


Spipôlette , 372 
ALOUFTTE DE MER, genre 


anneau, 280 
AVRINGA: con er à 190 
AR ra EE TO A 78 
AUTOUR, genre Faucon, 

33 
AUTRUCHE . . , . . . 524 
Avocats oi 2935 


478 
B 


Barsu . , : . . page 105 
Barce , genre Bécasse!, 


262 

aboyeuse , 2653 

— brune, 265 
—— commune , 262 
—— grande Barge, 264 
— rousse , 264 
variée , 263 
BarTAvEeuLE, genre 7'é- 
tras , 352 
Bécasse . . . . , + + 257 
==— commune , 258 


à tête rousse, 


var. 259 
—— aux ailes blan- 
ches, var. 259 
—— isabelle, v. 259 
tte rousse , v. 29 


260 
—— petite Bécassine , 


= Bécassine , 


261 
Bec-croisé, genre Gros- 
bec, 397 


Bgec-EN-CISEAUX . . + 218 
BErRGERONETTE , genre 

Fauvette, 450 
——— de printemps, 
452 
453 


em Jaune ; 


TaBze FRANÇAISE. 


Bercerronerregrise, p.451 : 
Bimoneau , genre Héron, 

252 
Bouvreuic , genre Gros- 


bec, 396 
BRuANT . .. 4... . 598 
de France, 399 
de haie ou Zizi, 400 
——— fou , 400 
_ Proyer , 401 
Buze, genre Faucon, - 26 
Bondrée , 27 
Buzard, 30 
Harpaye, 30 
—— Oiseau de St-Martin, 
23 
Soubouse , 29 
Butor , genre Héron, 248 
—— brun, 250 
commun , 248 
grand Butor, 250 
petit Butor, 250 
Pouacre, 251 
roux, 251 

* UR 


-Garrre, genre Tétras, 55% 


Carao . « « « « ss: 076 
Canarn . . . . . « «239 
à collier de T'erre- 
Neuvé, 163 


à longue queue, 156 


Tasze FRANÇAISE. 


Cawanp Chipeau, pag. 154 


de Miclon, 157 
— Garrot, 162 
——— Millouin, 160 
——— Millouinan, 161 
—— Morillon, 163 
— musqué , 149 
—— sauvage, 151 

siffleur , 153 

Souchet, 155 

T'adorne , 158 
Canur, genre 7’anneau, 

283 
Casse-noix , genre Geai, 
89 

CasrAGnEUx , g. Grébe, 
203 
CnARDONNERET , genre 
Pinson, 420 
à capuchon 
noir , var. 420 


—— noir à tête 
orangée, var. 420 
——— à sourcils et 
front blancs , var. 420 
————— à têterayée de 
rouge et de jaune, v. 420 
blanc, v. 420 
blanchâtre , 
420 

—— metis, V: 421 
noir, v. 420 
Csevazier, genre /an- 
neau ;, 271 


var. 


479 

CugvaLier aux pieds rou- 
ges, pag. 272 
——— commun, 271 
TAÿÉ , 273 

varié , 273 

Cmionis , .:. ... . 305 
Caoucas, genre Corbearr, 
- 88 

Chouc , 90 

des Alpes, 89 
Couette, genre Hibou, 
54 et 57 

Chat-Huant, 56 
Fresaie , 56 

AL CES Pa Harfang , 54 
Hulotte , 55 

petite Chouette , 

58 

Cicocxe, genre Héron , 
256 

——— blanche, 236 
noire , 258 
Cincze, genre F’anneau, 
282 

Court . . . . . . . 129 


Coriou ....,: 392 
Comrarranr, genre Che- 

valier , 274, 
Coe , genre Faisan, 355 
à cinq doigts , v. 335 
—— à duvet , var. 536 
—— à tête bossue, v. 336 
355 
336 


commun , var. 
de Bantam , v. 


f 


4380 


Cog de Caux, var. p. 536 
de Médie, var. 536 
-— de Turquie, var. 356 


—— frisé , var. 335 
huppé, var. 335 
—— nain, var. 336 
— nègre , var. 356 
pattu , var. 356 


sans croupion, v. 336 


Coracras ;, genre Cor- 
beau, 91 
huppé, 02 

CoersEaAu . . . . . 5-82 
commun , 82 
Cogmoran , genre Péli- 
can, 186 
—— petit Cormo- 
ran, 107 
Corneizce , genre Cor- 
beau, 82 
Corneille noire , 84 
Freux , 85 
mantelée, 86 

CEA ES gr 
Jaseur de Bo- 

hème, 475 
Coucou . .. . . . . 106 
d'Europe, 106 
CovrEur. :. . . . « . 257 
d'Italie, 257 
Covicrs rs 100 Nu sb4 
commun , 254 

——"w— Corlieu, 255 


Tasze FRANÇAtSE. 


Courzis vert, pag. 256 


Couroucou . . . , : 104 
Crasier, genre Héron,244 


Blongios |, 247 
——— Caiot, 244 
de Maäahon, 246 
Guacco , 246 
marron , 245 
roux , 245 
CressErELLE , genre Fau- 
con , 41 
Cuz-BLanc , genre Y’an- 
neau , 276 
CYene , genre Canard, 
. 140 
privé, 140 
sauvage , 140 

D 
Dinnon . . . .. . 550 


——— Coq-d'Inde, 331 


DRoNTE . . . . . , . 326 
Duc, genre Hibou, 51 
grand Duc, 5t 
moyen Duc, 52 
—— petit Duc, 53 


E 


Écrasse , g. Pluvier, 292 
ÉménizLon , genre Fau- 
45 


ENGOUtLEVENT , 


COR ; 


Tagre FRaNÇaAIse. 


EncourevenT, pag. 471 
d'Europe, 472 
Errione, genre Pic, 115 
grand Épeiche , 
115 

———— petit Épeiche , 
116 

ÉPERVIER, genre Faucon, 
31 

576 
commun, 377 
àätète blanche , 


ÉrouRNEAU ..... 


var. 377 
———— à queue blanche, 
var. 377 


#————— blanc, var. 377 


blanc et noir , 
var. 577 
———— cendré, var. 377 


F 
BARS... vi 354 
commun , 357 
— à collier, var. 338 
— blanc, var. 358 
: Coquard , var. 3538 
— Dindon, var. 3358 
panaché , var. 3358 
— doré, 359 
noir et blanc, 340 
Faucon. : «iles 16 
——— commun , 37 


481 
Faucon blanc, var. p- 58 
—— hagard , var. 58 
gentil , var. 38 
passager , var. 58 
sors , var. 58 
FauverTE .. + . . . 454 

àtêtenoire, 433 
————— babillarde, 455 

Bec-figue, 44r 


de roseaux , 436 
d'hiver, 458 
des Alpes, 439 
——— des bois, 436 
des jardins , 451 
grise, 454 


Hippolais , 440 


-.———— Passerinette, 432 


rousse , 437 

tachetée, 458 

FLAMMANT . . ... 226 

Phenicoptère , 

227 

Fou, genre Pélican, 189 

blanc, 189 

commun , 189 

de Bassan , 190 

FOULQUE. . 6e es 298 

Macroule, 304 

Morelle , 3503 

Francouin,g. T'étras, 3552 
G 

GEar, g. Corbeau, 95 


Hh 


482 

GELiNOTTE, genre Tétras, 
pag. 547 

— = Ganga, 349 


GErrAULT, g. Faucon ,35 
GLARÉOLE ... ..r + + 207 


grise, 297 
GAAUCOPE aus ex JO 
Gose-Moucne. . . . 422 

commun, 423 

noir à collier, 

423 


GoËLann, 8. Mouette,204 
à manteau gris, 205 


+ } manteau gris- 
brun , 207 

———— à manteau noir, 
204 

œ——…—— brun , 206 
varié , 207 
GorGE-BLEUE , genre Fau- 
vette, 430 


Gas si ee 


à joues grises; 202 


commun , 199 

— cornu, 201 
— cornu (p. grèbe } 202 
— huppé, 200 
obscur, 200 
GRIMPEREAU , 126 
de muraille, 127 

familier , 127 


RRIVE al cuis SA des 105: AE) 
chanteuse , 3580 


. TABLE FRANÇAISE. 


Grive , à tête blanche ; 

var. pag. 380 
— huppée, var. 380 
—— toute blanche, v. 380 


Draine, 382 
—— Litorne, 383 
— Mauvis, 381 


Gnrive-n'Eau, genre Ÿ’an- 

neau , 203 
Gros -BEC . . » +. + 302 
commun, 3935 
Dux-bec, 394 
Grue , genre Héron, 234% 
Guérin, sl Es 
——— d'Europe, 123 
Guizzemor, g. Grébe, 194 
commun, 194 


petit, 194 

GuINETTE , genre }’an- 

neau , 280 
H 


HARLE : + + » ose 19E 


commun , 171 
étoilé , 174 
huppé, 172 
Piette , 173 
HÉRON. + « + + pose. 299 
blanc , 241 
‘commun, 240 
Garzette , 243 

— noir , 242 


Tapzre FRANÇAISE. 


Héron pourpré, pag. 242 
PRO eue vue » 4" 250 
ae 465 
au  croupion 
blanc, 467 
——— de cheminée, 

465 
——— de rivage, 467 
grise , 469 
HYRONDELLE DE MER, 214 
à tête noire, 218 


HiroONDELLE 


Guifette, 216 

Guifette noire, 

217 

petite, ao 
Pierre-Garrin , 

215 

Hosreau, genre Faucon, 
40 

Macon. 333 
Huiraier . . .. . . 295 
MM ne co» » 124 


J 

À TTC ERP RE FR 1 

VAR eu he à 306 
* 

Kamient. . 231 
L 


Larse , genre Mouette, 
212 


483 
Laose à longue queue , 213 
Stercoraire, 212 


Lacorëve , genre T'étras, 
550 

Lanier, genre Faucon, 36 
LANIER , . . 
Écorcheur , 60 
Pie-grièche grise , 59 
Pie-grièche rousse, 62 
LAvanNDiÈRE, genre Fau- 
vette , 45a 
Linorte , genre Pinson , 


415 
Cabaret, 418 
de montagne , 417 
Gyntel, 417 
Sizerin , 416 
HDRIOT 5, à fr de * 100 
commun,  IOI 

M 
Macareux , genre Pin- 
gouin , 175 
Macreuse , genre Ca- 
nard , 164 
———— à large bec, 166 
double Ma- 
creuse , 165 
MatNaTE . . .. .. 102 
MANAKIN + « «+ « + 454 
Mancaor’:2%,.%e 179 
MARAIL Ge Ts, 252 


Hh 2 


484 
Marriner , genre Airon- 
delle , pag. 469 

à ventre blanc, 

47o 

MARTIN-PÊCHEUR , 120 
-— d'Europe, 120 
MausËcne , g. anneau, 


271 
commune, 277 
grise , 279 
Sanderling, 279 
tachetée , 277 


Merce, genre Grive , 504 
à tête blanche, v. 385 


blanc , var. 385 
roux, var. 585 
varié , var. 385 


à plastron blanc, 585 
— bleu, 337 
couleur de rose, 389 


—— de roche, 586 
sohtaire , 388 
MEsANGE. 455 
à longue queue, 461 

bleue, 458 

—— de marais, 457 
-—— grosse Charbon- 
nière , 455 

—— huppée , 464 


Moustache , 463 
Penduline, 460 
petite Charbon- 
nière , 456 


TABLE FRANÇAISE. 


Mésance Remiz, p. 459 
Miran, g. Faucon, 24 


noir , 25 
royal , 24 
Morneau, g. Pinson, 41x 
franc , AR: 

blanc, var. 412 

jaune , var. 412 

noir ,var. 412 

roux, Var. 412 

——— Friquet, 4135 
— Soulcie, 413 
MorrTEeux , g. l'auvette, 
442 

——— Cul-blanc, 442 


— cendré , var. 442 


—— gris, var. 442 
——— Cul-blanc rous- 

sâtre , 443 
MouETTE . 204 


——— à trois doigts , 20q 


——— blanchâtre, 209 
———— blanche, 208 
———— cendrée , 210 
——— d'hiver, 211 
— rieuse , 212 

O 


Où, genre Canard , 140 


— à duvet, 148 
— Bernache, 146 
— Cravant, 146 


Taze FRANÇAISE 


Oùr rieuse, pag. 145 
— sauvage , 144 
OisEau-moucuE , genre 


Colibri, 129 
Ouseau DE Paranis, 103 
OwprerTTE . + . . 235 


Onrocan , genre Bruant, 
402 

——— commun , 402 
à queue blan- 
che, v. 402 
blanc, var. 
402 

jaune , var. 
402 

noirâtre , v. 
403 
Qurammems «+ *: 321 
grande Outarde , 


Re — 


a 


321 
——— petite Outarde , 
323 

P 
PAILLE-EN-QUEUE » + 192 
PGM : cute es: «+ 1927 
PEINTADE. « + . 541 
ordinaire, 342 
Mimi. -« 104 
—— huppé, 188 
— Onocrotale, 135 
Peronix , g. T'étras, 3552 


——— de montagne, 356 


485 
Peronix grise, pag. 355 
—— — à collier blanc, 


var, 355 

—— — à gosier roux , 

var. 355 

——— — blanche, v. 355 

—— — brune, v. 355 

—— — grise-blanche , 

var. 355 

— — rouge, 354 

PErpriX DE MER l’oyez 
GLARÉOLE. 

PERROQUET . . . 68 

PenRent sus < CON 

PuaLAROPE , 8. J’anneau, 

285 

à festons dente- 

lés, 286 

cendré, 285 

PuyTOTOME . . , 422 

Mag 8 oi lag EE 

— noir, 112 

— vert, 112 


Pie, genre Corbeau, 95 
Pir-criÈcue. f’oy.Lanrer. 


Presomé 05.25" ." 503 
Biset, 363 
— de colombier, 364 


— — à cravate, v. 364 


FIRE culbutant, var. 
365 
———— cuirassé, var. 
369 

Hh 3 


486 
Pigeon de colombier de 
Barbarie, var. pag. 364 
—— — frisé, var. 364 
grosse-gorge, v. 
365 

huppé, v. 364 
—— — messager, v. 365 
nonain, v. 364 


Paon, var. 365 


eemmemss 


ES 


Le ae 


—— pattu, var. 364 
Ru Polonais, v. 364 
—— Romain, v. 364 
— tournant, v. 365 
— Turc, var. 365 
Ramier, 365 
Piveouin. 175 
—— grand Pingouin, 
VAT 

Pie", 178 

- Torda, 177 
Pinson 407 
commun, 408 
d'Ardenne, 409 

de neige, 410 

grand Montain , 

410 

PIQUE-PŒUF . . 78 
PLoncxon, g. Grèbe , 195 
— grand Plongeon, 
195 

Imbrim, 197 

Lumme, 198 

mm petit Plongeon , 


196 


Tasze FRANÇAISE. 


PLuviER . + pag. 287 
à collier, 289 

Courlis de terre, 

190 

doré, 287 

doré à gorge noire, 

288 


petit Pluvier, 289 
PouiczoT, g. Fauvette, 


446 

Poue D'EAU, g. Foulque , 
279 

commune, 299 

Glout, 3ot 
Poulette d'eau, 500 
——— Smiring, 501 


Poule sultane, 302 


R 

Rire 4, 22 UNE 
d’eau, 309 

de terre , 307 ; 
Grignette, 317 
Marouette , 310 
Rocmier, genre Faucon , 
42 
RoiTELET , g. Fauvette, 
447 
RODE TER MTS ANNE 
d'Europe, 99 
Rossienoz , 8. Fauvette, 
425 


RossIGNOL DE MURAILLE 
’ 
genre Fauvetle, 427 


Tasze FnANÇaAIsEr. 


Rossignol de muraille de 
Gibraltar, pag. 428 
Rover-conce, genre Fau- 
verte , 429 
Rouce-quEur, genre f'au- 
velle , 428 


S 


Sacre, genre Faucon, 57 


SaRCELLE, g. Canard, 167 - 


— commune , 167 
169 
— de Féroé, 169 
— petite Sarcelle, 

163 


232 


déigess d'été, 


Méfacou’: 41e 6 ve 
SEnix , genre Pinson , 414 


—— des Canaries,’ 414 
de Provence, -415 
SITELLE .,:. . .\ 4147 
d'Europe, 117 
SeuTuLE ... +: © 229 
ordinaire, 229 

dx 
Tamer, genre Fauvette , 
445 
Tan, genre Pinson, 418 
dela nouvelle Yorck, 
var. 419 
— Olivarez, var. 419 
— noir, var. 419 


487 


TanGara. + + +. 407 
Térras. , pag: 543 
Toner +, + + , 119 
Torche \":, 474 410 
d'Europe, 110 
Toucan . . 73 
T'OURNE-PIERRE , g. J’an- 
neau , 284 
T'ourrerELLE, g. Pigeon, 
366 

—— commune, 366 


à collier , var. 367 
blanche, var. 367 
Traquer,g.Fauvette, 444 
Froczonyre, g. Fauy. 446 


V 
Vanneau. .4 .- . 266 
commun, 266 
d'Islande, 270 
maritime ; 270 
ondulé, 270 
_ Pluvier, 269 . 
Suisse,  - 268 
uniforme, 271 
Vaurouns: 5. —-9 
— à aigrettes, 12 


à tête blanche , 13 
cendré, I 
Griffon , 9 
Percnoptère, 10 
Vernier, g.Gros-bec, 595 


Fin de la Table Française. 


Lss 


Re A 


TABLE ALPHABÉTIQUE 
LATINE 


DES GENRES ET DES ESPÈCES. 


À 


Aravra. …. page 568 
arborea, 369 
— arvensis, 305 
Calandra , 375 


campestris,372 
——— cristata ; 374 
Italica, 372 
——— Locustella, 371 
—— Mosellana, 374 
nemorosa , 375 
pratensis , 370 


— trivialis, 371 
undata, 376 

LCA seal ane 17h 
—— Arctica , 175 
——— iMmpenuis y 197 
—— Pica, 178 
Torda, 177 
LEE DOC) a ver 2 
Ispida , 120 


AMPELIS , . , page 39% 


garrula, 


ANAS d'est tas 
acuta ; 
albifrons , 
Anser, 
Bernicla, 


Boschas, 


circia , 


—— Clangule , 


_—— clypeata, 


Crecca , 


— Cygnus, 


erythropus , 
Jferina, 
Fuligula , 
Jusca ;, 
glacialis, 


—— histrionica, 
—— hyemalis, 


475 


+ 159 


156 
145 
144 
146 
15r 
16g 
162 
155 
168 
140 
146 
160 
163 
165 
157 
163 
169 


Taser LATINE. 


ÆAN4As Marila, page 161 


— mollissima, 148 
— moschata, 149 

nigra , 164 
—— olor, 140 


—— Penelope, 153 
— perspicillata,: 166 
— Querquedula, 167 
— strepera , 154 
—— T'adorna, 158 
APTENODYTA. + « » 179 


ÆRDEAN «60 + + 1209 
alba, 241 

—— atra , 242 
———— badia , 245 
Botaurus, 250 
Ciconia , 236 

———— cinerea, 240 
—— comata, 246 
—— Danubialis, 250 
erythropus, 245 
Garza, 243 

- Garzetta, 245 
Grus , 234 

—— lutea, 246 
maculata, 251 

——— Marsigli, 250 
—— minula , 247 
nigra, 238 

——— Nycticorax, 252 
purpurea, 242 
Soloniensis, 251 

ms S'GUGIOUA 244 


489 
ARDEA Stellaris , p. 248 


B 


76 
105 
70 


BUCEROS Me 0 © 
Bucco. .. 
BUPHAGA. .… L . » 


C 


CANCROMA » » + ss. 232 
CAPRIMULGUS . . . 470 
Europœus, 471 
126 
Jfamiliaris, 127 
muraria, 127 
CHARADRIUS . . « « 287 
apricarius, 208 
Gallicus, 292 
———— Hiaticula, 289 
Himantopus , 292 
———— Morinellus,289 
Œdicnemus,290 
pluvialis, 287 
392 


CERTHIA 


Cozivs 
CoLumBa. : . . … 363 
domestica, 364 
Barbarica ,v.364 
cristata, ». 364 
cucullata, v. 564 
—— dasypus ;v. 364 
365 
— gutturosa, v. 365 


—— galeata , v. 


490 
CoLUMBA gyratrix, var. 

page 565 
———— Hispanica, v. 364 
hispida, v. 364 
laticauda, v. 565 
percussor ; v. 565 
Polonica,v. 364 
tabellaria, v. 365 


turbita, v. 364 
Turcica,v. 365 

————— Turtur, 3566 
- Œnas , 563 
Palumbus, 365 
CoLYMBUS « . . . . 193 
Arcticus, 198 

aurilus, 200 

————— cornutus, 202 
> cristatus, 201 
glacialis, 197 

Grylle, 194 

‘Immer, 195 
=———— minor , 203 


obscurus, 200 
Led 
rubricollis, 202 


stellatus, 196 

Troile, 194 
urinator , 199 
CoRACIAS. : . +. + O8 
Garrula, 99 

CORRIRA + 30 267 
Italica, 257 

CORP US TT Où 


Caryocatactes, 89 


Taszce Larrwe. 


Corrus Corax, page 82 


Cornix , 86 
Corone, 84 
eremila, 92 
Jfrugilegus, 85 
Glandarius, 95 
Graculus , ot 
Monedula, 88 
Monedula, v. 90 

Pica, 93 
Pyrrhocorax, 89 

CRAX à «VE MMS5S 
CROTOPHAGA.... 78 
Cucuivs . Re 
canorus; 106 

D 
Drbus , AN RE 6 
DIOMEDEA , . . : . 183 
E 

ÆEMBERIZA , . . . . 508 
Cia, 4oo 
Cirlus, 400 
citrinella, 599 
Hortulana, 402 
Lesbia, 405 
Lotharinga, 405 
———— miliaria , 4ot 
nivalis , 406 


—— Provincialis, 404 


Tasze LATINE. 


EmeEr1zA Schæœniclus , 


page 403 
F 

Paco: Ab. + - 16 
— œruginosus , 30 
—— Albicilla, 20 
—— apivOrTuUs ; 27 
— ater, 25 
—— Buteo, 26 
—— candicans , 34 
— chrysaëtos , 16 
— communis ; 37 
— cyaneus , 28 
—— Falconariorum ; 43 
— Gallicus , 23 
—— Haliétos, 21 
— Lanarius , 36 
—— Lithofalco , 42 


Melanoëtos, 18 


— Milvus, 24 
—— nœvius , 19 
— Nisus, 31 
ossifragus , 22 
palumbarius, 35 
— Pygargus, 29 


— rufus , 39 


.—— Sacer, 37 
—— Subuteo, 4o 
—— T'innunculus, 41 


FRINGILLA : . ... 407 
—-Argentoratensis ; 417 


491 
FRINGILLA cœlebs, p.408 
Canaria, 414 
Carduelis , 420 
domestica, 411 


Lapponica, 410 


Linaria, 416 
Linotta, 415 
_— montana, 413 
——— Montifringilla, 
409 
——— montium ;" 417 
——— nivalis, 410 
————— Petronia , 413 
Serinus, 415 
Spinus, 418 
PUETCA /0  T 
aterrima, 304 
atra , 303 
——— Chloropus, 299 
flavipes,  3ot 
fistulans,  3ot 
Jusca , 300 
Porphyrio, 302 

G 


GLAREOLA. + « « «+ + 2097 
Austriaca , 297 
GLAUCOPIS , . . .. 
GRACUL4Ar 


H 
HAÆMATOPUS, , .. 


492 

HÆMATOPUS Ostrase- 
gus , page 296 
HreuNno eu. … 465 
Apus, 469 
Melba,  47o 
———— montana , 469 
riparia, 467 
——— rustica, 465 
———— urbica, 467 

L 

LANIUSnne. «24850 
Collurio , 60 
Excubitor, 59 
——— rufus , 62 
DARUS. ie late à 204 
canus , 209 
Catarractes , 206 
cinerarius, 210 


crepidatus, 212 


cburneus, 208 
—— fuscus , 207 
glaucus , 205 
hybernus, 211 
marinus , 204 
nœŒvius , 207 
parasiticus, 213 
ridibundus, 211 


tridactylus, 209 
MOXTA NL tn) ir 0/00 92 
— Chloris, 395 
——— Coccothraustes, 393 


— 


Tasre LATINE. 


Lox14 curvirostra, p.397 


enucleator , 394 
—— Pyrrhula, 396 
M 
MELEAGRIS. . . . . 330 
— Gallopayo, 551 
MERGUS ess ITT 
Albellus, 173 
Merganser, 171 
minulus , 174 
serrator , 172 
JMEROPS., ss ne le EE 
Apiaster, 125 
MOTACILLA. , . . » 424 
alba, _45o 
Alpina, 439 
atricapilla, 433 
Baarula, 1453 
cinerea,  A45t 
Curruca, 435 


erithacus ; 428 

Ficedula, 44x 

———— flava , 452 

———--Gibraltariensis, 

428 

Hippolais, 440 

hortensis, 431 

Luscinia, 425 

maculata, 446 
Massiliensis , 


445 


TaBze LATINE. 


 MoTaAcizza mOdularis : 
page 458 
458 
Œnanthe, 442 
Passerina, 452 
Phænicurus , 
427 
Provincialis , 
‘450 
Regulus , 447 
—— Rubecula, 429 


————— PLEVÈA y 


Rubetra, 4435 

——— Rubicola, 444 
—— rufàa, 437 
schoenobænus, 

456 

stapazina , 443 
Suecica, 430 

Sylvia, 4354 


Trochilus, 446 
Troglodrytes , 


448 
MUSCICAPA. . « . 422 
atricapilla, 423 
grisola, 423 
MYCTERIA . . . .. 231 
N 
DPAIDAN;: :. 2 341 
Meleagris, 542 
O 
ORIOLUS, , » « + » + 100 


493 


OrtoLus Galbula, p. ox 


us CR RM TE, 321 
tarda , 521 

— T'etrax, 523 

P 

PALAMEDEA , . , . 231 
PARADISEA. : ... 103 
PRE 0 2 1 0 0 306 
PARUS os". ” 455 
ater , 456 
Biarmicus, 463 
cœruleus, 458 
caudatus,  46t 
cristatus , 464 

major , 455 


Narbonensis, 460 
palustris, 457 
pendulinus , 459 
Pardo sus. 527 
cristatus , 328 
PELECANUS. . , . , 184 
Bassanus , 190 
Carbo, 186 
cristatus, 188 
Graculus, 18g 
Onocrotalus , 


185 

piscator, 189 

Sula , 189 
PENELOPE. . .... 532 


PHAETON. , . .. , 192 


494 
PHASIANUS. . pag. 534 
Colchicus , 337 
Gallus, 335 
—crispus,v: 355 


———————cristatus,var. 
535 
domesticus , 
335 
«= CCAUAALUS, D. 
336 
—Tanatus,v. 356 
—— Medicus , v. 
356 

= —Morio,v.356 
— Patavinus,v. 
356 

— pentadacty- 
lus ,v. 535 

— plumipes ,v. 
536 
———-pumilio,s. 356 
--pusillus,v. 336 


—tophaceus, v. 


var» 


356 

— Turcicus , v. 

3556 

nycthemerus , 

340 

pictus , 339 
PHEŒNICOPTERUS . « 226 
ruber, 227 

PHYTOTOMA . . . . 422 
PEUT en ni RTE 


Tapze LATINE. 


Picus major, pag. 115 
Martius , 112 
—— minor ; 116 
113 
454 
229 
229 
199 
18t 

63 


314 


— viridis, 

P1IPRA 5 "es te 
PLATALEA 0 
Leucorodia , 
PIOTUS, diet 
PROCELLARIA, « … « 
PSITTACUS 0e", 
PSsoPHIA 


R 


RALLUS . wçatn 0 
aquaticus , 
Crex, 


307 
309 
307 
511 
510 

73 
203 
218 


Grinetta , 

Porzana , 
RAMPHASTOS. « . 
RECUVIROSTRA « , . 
RYNCHOPS ets 


S 


S'COLOPAX uen 0e à + SIT 
ægocephala , 
265 
ægocephala ,v. 
264 
265 
Gallinago, 260 
- Gallinula, 261 
Glottis, 265 


ee usSCa , 


L.2 


Lu + 


TaBsLre LATINE. 495 


Scozop4x Lapponica, 
pag. 264 


Limosa, 262 


——— rusticola, 258 


DCOPUS. +... ls,:2233 
NUTTA SU Ne 117 
—— Europæa, 117 
STERNA" .:. , . 214 


Jissipes, 217 
——— Hirundo, 215 


——— minula ;, 215 
——— nævia , 216 
nigra , 218 

DER EE. le 0.20 
—— Aluco, 55 
— Bubo , 5o 
flammea , 56 

— Nryctea, 54 
Otus , 52 

—— passerina , 58 
— Scops, 53 
— stridule , 56 
— Ulula , 37 


STRUTHIO + + » 324 
STURNUS . + . . 376 
Cinclus, 378 
vulgaris, 377 


T 


TANAGRA. + . . 407 
T'ANTALUS , . |. 254 


T'ANTALUS Arquata, 254 
———— Falcinellus,25G 
——— Phæopus, 255 
TETRAO . , . . 345 
Alchata , 349 
Bonasia, 347 
Coturnix, 357 
Francolinus , 552 
Lagopus, . 350 
—— montanus, 356 
Perdrix , 355 
rufus , 552 
rufus, var. 554 
T'etrix , 346 
Urogallus, 344 
Topus, , . . . 119 
TRINGA  . . . . 266 
Calidris, 277 
Canutus , 203 
Cinclus , 280 
- Cinclus , var. 282 
equestris, 271 
grisea, 278 
Helvetica, 268 
hyperborea, 285 
hypoleucos, 280 
interpres , 284 
Islandica, 270 
littorea, 273 
lobata , 286 


macularia, 283 


— maritina, 270 


496 Tasze LATINE. 
T'RINGA nœvia, pag. 277 
ochropus, 276 U 
pugnaz , 274 
S'anderling, 279; UPUPA. . . pag. 124 
Squatarola , 269 Epops , 124 
striata , 273 
—— Totanus, 272 V 
—— J’anellus, 266 
uniformis, 271 V'AGINALIS « » + 505 
TROCHIEUS ‘+ 129 VuLrur Ier 
FRocones ir eo Alpinus , 10 
FYRDESA 3 UN —3-3579 cinereus , I 
| cy'aneus , 387 cristatus, 12 
Iliacus, 581 —— fulvus, 9 
Merula , 584 leucocephalos , 
musiCus ; 380 13 
pilaris , 583 
—— roseus , 389  : 
saxatilis, 386 
solitarius;- 588 ŸuNx Me 
—— torquatus, 585 —— Torquilla, 110 
viscivorus, 382 


Fin de le Table Lafine. 


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