UNIVERSITÉ DB GENÈVE — INSTITUT DE BOTANIQUE
Professeur : Dr R. CHODAT - Smc SÉRIE, Vllmc FASCICULE
Etude de
quelques gonidies
de lichens
THÈSE
PRÉSENTÉE A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE L'UNIVERSITÉ DE GENÈVE
POUR L'OBTENTION DU GRADE DE DOCTEUR ES SCIENCES NATURELLES
A. LETELLIER
LICENCIÉ ES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES
L4-
GEMEVE
IMPRIMERIE JENT, BOULEVARD GEORGES-FAVON, U ET 26
1917
THÈSE NO 613
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This BOOK may be kept out TWO WEEKS
ONLY, and is subject to a fine of FIVE
CENTS a day thereafter. It is due on the
day indicated below:
22JuV«'
24jun'60S
7088
1 1 196/
_ UNIVERSITE DE GENEVE — INSTITUT DE BOTANIQUE
Professeur : Dr R. Chodat 9me SÉRIE, Vllmc Fascicule
Etude de
quelques gonidies
de lichens
THESE
PRÉSENTÉE A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE L'UNIVERSITÉ DE GENÈVE
POUR L'OBTENTION DU GRADE DE DOCTEUR ES SCIENCES NATURELLES
A. ^ETELLIER
LICENCIÉ ES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES
GEMEVE
IMPRIMERIE JENT, BOULEVARD QEORGES-FAVON, 1 1 ET 26
1917
THÈSE NO 613
La Faculté den Sciences, sur le préavis de Monsieur le
Professeur R. CJiodal, autorise l'impression de la thèse présentée
par M. A. Letellier, intitulée : «Etude de quelfjues (jonidies de
lichens», sans exprimer d'opinion sur les propositions (/ui y
sont énoncées.
Genève, le // novembre 1917.
Le Doyen,
H. Fehr.
A ma mère
47088
J{ JHonsieur le J^rofesseur Docteur 7^, Chûdat
qui m'a constamment dirigé et encouragé
pendant les années que j 'ai eu le plaisir
de travailler chez lui, en témoignage de
ma gratitude et de mon dévouement .
Je me fais aussi un devoir de remercier
Monsieur Casimir de Candolle qui m'a
permis de travailler dans sa riche biblio-
thèque et Monsieur le Professeur Lendner
pour tous les renseignements qu'il a bien
voulu me donner.
Etude de quelques gonidies
de lichens
A. LETELLIER
CIIAIMTRE IMIKMIEU
La théorie de Sch^vendener
Le i-roiipt' (les lichens est assun'iiiciil un des plus ciirieiiN du iv.une
M'gétal ; les problèmes (|ui s'y raltaclienl sont d'nn i;rand inléivl
l)iologi(ine et ne se retrouvent sous cette l'orme nulle part ailleuis.
Cependant, on connail encoi'e li"ès mal ces cui-ieuses plantes car leur
étude est diflicile.
Ce sont surtout des problèmes physiologiques ((u'on se pose à leur
sujet aujourd'hui et tout l'intérêt qu'ils présentent, ressortira d'une
brève revue des faits principaux de i'iiistoire récente de la licliénologie.
On sait comment ime série de tra\au\, vers le milieu du siècle
dernier, vint comi)lètcment changei' l'idée première et naturelle que
les lichens étaient des plantes comparables auv autres et formaient im
groupe de même valeur i|ue celui des mousses (Ui des hépati((ues par
exemple. La ressemblance. ;'i bien {U'<. points de \ue, entre les lichens
et les champignons, d'une jt.irt, et celle entre les gonidies, comme on
appelait les organes verts ou bleus des lichens, et certaines algues,
d'autre part, avait déjà frappé bon nombre de botanistes. On expli(|uait
ordinairement la ressemblance entre les gonidies et les algues vertes
ou bleues en disant que ces dernières n'étaient que des gonidies, c'est-
à-dire des organes des lichuns sortis du thalle et destinés à le repro-
Library
N. C. State Colleg*
(luiie. Kii 1869, Schwendener^ reconnut, au contraire, que ce qu'un
appelait gonidies était en réalité de vraies algues, des èti'es autonomes
et il émit alors la théorie de la nature double des lichens; on ne saurait
mieux faire pour l)ien exposer cette idée, étrange au premier abord,
(pie de citer l'exposé imagé de Schwendener lui-même. « D'après mes
recherches, dit-il, les lichens ne sont pas des plantes simples, pas des
individus dans le sens ordinaire du mot ; ce sont plutôt des colonies
formées de centaines et de milliers d'individus, dont un seul est le
maître, tandis que les autres, éternels captifs, apprêtent la nourriture
poin- lui et pour eux-mêmes. Le maître est un champignon de la classe
des Ascomycètes, un parasite habitué à vivi'e du travail des autres;
ses esclaves sont des algues vertes qu'il a rechei'chées lui-même ou au
moins retenues et forcées à se mettre à son service. Il les entoui'e,
comme une araignée entoure sa proie, d'un étroit réseau de fibres qui
se transforme peu à peu en une enveloppe impénétrable. Mais, tandis
(lue l'araignée suce le sang de sa victime et l'abandonne morte, le
champignon excite les algues, prises dans s(ui réseau, à une plus
grande activité et même à une multiplication plus intense et rend
possible ainsi une croissance vigoureuse et un bon développement
pour toute la colonie. Ce champignon à algues, si on peut l'appeler
ainsi, ne présente pas seulement un contraste frappant avec la sangui-
naire araignée, mais, de la même manière, avec le chanqjîgnon de la
vigne et de la pomme de terre, ainsi qu'avec tous les autres champi-
gnons qui vivent dans des organismes vivants et qui tuenl, en lutte
inégale, la plante ou l'animal hospitalier. Seulement le contraste n'est
pas toujours aussi réjouissant qu'il pourrait send^ler au premier abord;
car les algues, maintenues eu esclavage comme il a été dit, sont
transformées après des générations à tel point qu'on ne puisse les
reconnaître; elles restent vivantes et vigoureuses, mais leur laillc
diminue souvent beaucoup et leur forme change. »
Les belles recherches de Bornet'-^, en 1873, vinrent grandement
fortifier cette théorie de Schwendener. Bornet lâcha surtout de
démontrer que les rapports anatomiques entre liyphes et gonidies
étaient tels que l'exigeait la théorie nouvelle el (|ue dans aucun cas les
gonidies n'étaient devrais organes de lichens, c'est-à-dire produites par
les hypiies comme ou le croyail auparavant. Il dit que toutes les goni-
' Schwendener. Die Algentypender Flechtengonidien. Bâle (18(39).
- BoRNET. Recherches .sur les Gonidies des lichens. Annales des Sciences natu-
relles. Bofnniiiue. 5« série, XVII (1873V
(lies, (jui pt'tivciil (Hit (le lypc^ linl dilTéivnls, se hiisscnl i"iiiieii»'r à tlr>
espèces (ralgiies cl il coiishilc (pic l.i llM'oiic de SciiWK.NDiiMvU aCAr
loiile étraujifcU'' à la coïncidence dans le MK-nie llialle de j^onidies
dissenihlablcs, à la présence siniidlan(''e sin- un même indi\i(hi, de
.Udiiidles conlenanl de la cid(»r(i|)li\He el de .uonidies renferniani de la
Itliycochiome, dillÏM-enc»' livs importante dans les alfi^ues et sui* laquelle
est fondée la distinction des deux f^rands <,M'onpes d'ali-nes iiderienres.
On comprend à la lois rextrème ressemblance ou plut('>t l'identité (pii
existe entre les «^onidies de lichens très divers (Winrlla, Lenniorii,
OjM'ljraphaj et la dilTérence profonde (pie présentent les ,u:onidies de
lichens dont le thalle et la fructification sont idenli(pies ('.S7/V/« el S/h-
liiKi, (}nip/ia/ar/a et Anioldid, Oiu'f/rap/ia luiria v[ Opef/rap/ia /iliciiia)».
[{nlin l'idée de SciiweiNDKNKK put encore s'ajjpuyer sur les expérien-
ces d'analyse et de synthèse de lichens faites surtout par Moi.i.Ku' et
noNMKP,-.
l.e premier put inlirmer une expérience de Tnr.AS.NK-' (pii (-lail un
s(Tieiix argument contre la théorie de la iiatuie double des lichens.
TuLASNE ayant semé des spoi-es du Yrrriicarid inurulis, les avait vu
germer et produire des rilaiiients. « Après (piehpie temps, nous dit-Il.
ces fdaments formaient un plexus assez seri'é sur letpiel II se(lévelop|»a
une couche blanchâtre de petites cellules arrondies, de cpialre à six /<
de diamètre, intimement unies entre elles et aux rdanients descpiels
elles procédaient, les unes vides en apparence, les autres i-emplies de
matièi'e plastique. Hienlôt après, on vil cà et là. sur cette premièi'e
assise (Putricules, appai'aîlre ih^^ cellules remplies de iiialière Ncrte et il
ne fui plus permis de douter (pTuii nouveau llialle du Vrrniciiiin nni-
niUii était né des sportis mises en expérience ; ces cellules vertes élaienl
en eiïet telles, ))ar leur aspect, leur volume, leur agencement el leurs
rapports avec les utricules placées aunlessous d'elles (pril était iin|ios-
sible de les confondre avec des c(dliiles de l^mlncoi-iiis ou autre algue
inférieure unicelliilaire ; el d'ailleurs elles ne dilVéraieiil aucunement
des gonidies du thalle adulte du Vrrniidrid iintralis. » H était clair cpie
l'idée de S(;ii\vi:.\I)Km:ii ne pouvait s'accorder a\ec celte expérience
(pii, d'ailleiiis. a\ail élé \éiirK-e par d'autres. .\l(>i.i.i;i! sema i\v> spores
' Miii.i.Ku. ("ber dio Kviltur floclitPiibildender A.scomyceten olmo Alpen, lHnnert.
Miinster in W. (18H7).
' lioNNiER. KechorchCs sur la syntln'se des lichens. Amuili'» île» Scieticf» naturel
ItH, Botanique, 7« série, IX (l«8i)>.
• Tfi.ASNE. Mémoire pour servir à Tbistoire or»rano{rraplii(|iu' et pliysioloRiqiie
des Licliens. Annule» <lrx Scirncfs naturelle», notanif/ne. 'M -^frii' X\ Il 1H.V_'.
— 10 —
(le lichens sur des milieux arliliciels, il eut soin d'éviter les infections
et il obtint des mycéliums sans gonidies; ces mycéliums ne donnèrent
pas d'apothécies, mais il obtint des spermogonies. Il est cependant
bien regrettable que Mollefi ne nous donne pas plus de détails
techniques sur sa façon de procéder.
BoNNiER décrit la synthèse de lichens en partant des deux compo-
sants et ses expériences ont été considérées comme établissant défini-
tivement la théorie de Schwendener, quoique on puisse se demander
si la pureté de culture revendiquée par Bonnier soit celle qu'on exi-
gerait de nos jours.
La théorie de Schweindener est devenue classique, mais, malgré les
preuves en sa faveur, elle ne s'est pas imposée sans difficulté. Ce furent
surtout les lichénologues systématiciens qui lui firent opposition, car
le groupe des lichens était de toute évidence un groupe si naturel et si
bien défini qu'il leur semblait inqjossible d'admettre que les plantes
qui le composaient ne fussent que la résultante de la vie en commun
de deux êtres très différents et on comprend fort bien leurs scrupules.
Le dernier ouvrage s'opposant à la théorie schwendenérienne est
d'ailleurs tout récent. C'est un travail d'ELFViNG S paru en 1913. L'auteur
veut prouver que, dans certains cas, il est hors de doute que leshyphes
produisent les gonidies. Il nous montre les Cyalocoa-m du l'armelia
furfuracea et du Physciu palverulenta, les Tren/epohlia de VArlhoniu
radiata, le Stigonema de VEphebe pubescens, les Nostoc des céphalodies
du Peltidea aphtosa et du Nephroma arcticum et ceux du thalle du
Peltigera canina, produits sur ou dans des hyphes. Il attribue le fait
que Môller n'a pas obtenu de gonidies dans ses thalles de champignon
de lichens aux conditions anormales que présentent les expériences de
laboratoire, ce qui aurait été également la cause que Moller n'a pas
obtenu d'apothécies. Il semble en outre ranger les synthèses de Bon-
mer parmi les expériences d'inoculation. II résume ses recherches en
disant que «les gonidies de lichens naissant comme organes du thalle
peuvent vivre et se reproduire en dehors du thalle et sont alors des
algues. Certaines algues descendent donc des lichens»; mais il ne
pense pas que tout ce qu'on appelle Cyslococcus, Nosioc, Trenlcpohliu,
etc., dérive des lichens. Cependant les figin-es du mémoire d'ELFVLNC
ne sont guère convaincantes et nous aurons l'occasion, à la fin de ce
travail, de revenir sur les idées de cet auteur.
' Elfving. Ilntersuehungen iiber die Flechtengonidien. Acta Sucietatis Bcientiarum
Fennica', XLIV, n" 2 (1913).
CHAPITKK II
Les relations entre les deux composants
Les botanistes ayant admis l'idée de la vie en conimnn d'un eliampi-
gnon et d'une algue dans les lichens se sont alors trouvés devant un
nouveau problème, la question des relations entre les deux compo-
sants. Quel était le lien entre ces deux êtres si disparates leur permet-
tant de former un ensemble dont les qualités ditTéraient à ce point de
celles des composants?
La question est dilTicile à résoudre, comme nous pouvons le déduiir
du lait que les trois théories possibles à ce sujel ont trou\é dt^s (lél'eii-
seurs. Ou peut supposer en etïet :
1° que le champignon est parasite sur l'algue;
2" on bien que les avantages de chacun des constituants sont éiîMiix ;
:5" ou enfin que l'algue est parasite sur le champignon ;
en compienanl toujours le mot «parasitisme » dans un sens très larg»-,
à savoir (ju'un des composants relire de l'association plus d'a\;udages
(|ue l'autre.
Nous allons passer en revue les argumeiUs de (pieitiues défenseurs
de chacune de ces théories en insistant un peu sur cette controversi-,
parce que les différentes opinions n'ont jamais été réunies enseud)le et
que nos recherches ont porté sur le même objet.
I. (lonnne nous l'avtms vu plus haut, selon l'avis de Scuwk.xdknkI!,
il s'agit de parasitisme du cham|»ignon siu' Talgue. Les algues sont le>
— 1-2 —
esclaves, le clianipignoii le maître. SciiWENUKNEii n'entre pas dans le
détail de ces rapports au point de vue physiologique, mais il est pro-
hable que, selon sa pensée, l'algue assimilait la nourriture carbonée
pour le champignon et pour elle-même, le champignon n'ayant qu'à
transmettre l'eau et les sels du substralum et, ainsi, le travail de l'algue
lui seiidilait plus considérable que celui du champignon. A un autre
endroit de son mémoire, Sghwendener note cependant que certains
champignons de lichens sont des parasites doubles, à la fois algoph>-
Ics et épi-, endo-, ou saprophytes; en d'autres termes : l'algue est
incontestablement le fournisseur principal de la nourriture carbonée,
mais le lait qu'il y a des lichens qui ne peuvent vivre que sur certains
milieux organiques bien déterminés, montre que le substralum inter-
vient également dans ces cas pour fournir l'aliment carboné.
BoRNET^ adopte la manière de voir de Scuwendeineh et remarque
(pie « la théorie du parasitisme explique l'origine des gonidies mortes
qu'on trouve dans toutes les parties des lichens, au milieu de la couche
corticale, ainsi que dans la profondeur de la couche médullaire ». Il a
vu cependant que « dans certains cas, la végétation des algues paraît
singulièrement activée par l'hypha. C'est ce qu'on peut conclure du
développement tout à fait insolite que prennent les colonies de (ilœo-
rapsa, les frondes des .^/«V/o»?/w^/, etc., transformées en Ompluilaria,
Si/iiuh/s.sa, Epliehe, etc. ».
KiixFSTucK''^ fait ressorti]' l'avantage suivant que trouve le champi-
gnon à s'associer avec l'algue : le champignon, dit-il, ne saurait, sans
l'algue, produii-e les dilïerents acides lichéniques qui permettent à de
nombreux lichens de pénétrer dans les roches les plus dures pour y
vivre. Le fait que certaines autres substances (pariétine) ne sont pro-
duites par des champignons de lichens qu'en présence de l'algue a été
démontré expérimentalement par Tobleh^ et Frank"* a trouvé que
chez VArthonia ridf/ari.s la présence de la-gonidie est indispensable
pour la production d'apothécies par le champignon ; cette observation
de Frank explique peut-être l'insuccès de Môller sur ce point. Frank
insistant sur le fait que l'association des deux composants des lichens
' BuRXET. (1873), 1. c, 54 et 5"2.
" PuNFSTiicK. In Englek-Pranti. : Die XaturUchen l'/lanzetifamilicn. I. Teil. Abt. 1*
(1898), 15.
' ToBLER. Das physikalische Gleicligewiclit von Pilz uiul Alge in deii Flechten.
npr. (1. deutsch. bot. Ges., XXVII (1909). 421.
* Frank. Tber die biologi.schen Vt'rhaltnis.se einij^er Krai?tenflechten. Cohn'>i
Deityiifie zur tiiologie, II (1877).
— VA —
altoiitil, (huis l;i pliipiiil des cas, à une iioiivcllr iiidis idiialid', a proposr
If nom iV» homuhium « pour caracli'riscr rassocialioii de drii\ tHrcs ({iii
s'iiiiissciit en un seul individu et qui se rcndj-nl iviMprocpicnicnt iW^
stM-vices indispensables.
Wauminc' se itrononce éj'aleinenl [xtiu- la lliéorie du parasilisnie du
cliampii^non sur l'algue; il trouve ({ue, même si au point de vue nour-
riture, l'apport est à peu près égal de chaque côté, il n'y a cependant
pas léciprocité si on envisage les avantages en général. Kn etïet, le
champignon a besoin de l'algue, celle-ci, au contraire, peut et préfère
vivre seule. La grandeur et l'activité de croissance des gonidies pour-
raient être dues à une hypertrophie maladive. L'argument (|ue l'algue
serait protégée contre la sécheresse par le champignon serait de peu
de valeur vu que ces algues supportent bien la sécheressiî et que les
liciiens se dessèchent parfois complètement. Kn outre, l'aiguë est
empêchée de se reproduire par zoospores. Le champignon serait un
parasite d'une espèce particulière, difïërant des parasites ordinaires
parce (|u'il héberge sa victime dans son corps et lui fournit une partie
de sa nourriture; Waiîminc, a nommé ce parasitisme parliculier de
V« hélolinmc ».
IJoNMHK- croit aussi «à une sorte de parasitisme atténué du cham-
pignon sur l'algue car celle-ci ne semble pas recevoir du chanqiignon
autant de services qu'elle lui en rend ». En eiïet, elle doit lui fournir
le carbone, ce qui permet aux lichens de vivre là où les champignons
ordinaires ne le pourraient faire et, par cela, elle est d'une incontes-
table utilité. Il a cependant remarcpié « (jue les algues atteintes par les
hyplies s'accroissent plus et se midtiplient plus vite cpie les algues
libres»; mais, comme les gonidies sont ordinairemeid déformées et
(|ue leurs appareils de reproduction ne se formeid |)as, il compare
« l'accélération de croissance produite par le contact des li\ plies aii\
excroissances pi"ovo(|uées sui" certaines plantes par la i)i('seiice d'iiii
parasite. A un autre point de vue, il est cependant incontestable que
le cliaiii|)igiioii ju-otége l'algue coidre la dessication ».
Kn l'tKl, parail un travail de DAMLOw^cpii défend l'idée i\v vr païa-
silisiiie [loussé à rextréme. Les ligures nous nioiilieid le chaiiipigiinii
' \N AUMiNfi. f^i'hrhiich tin- ii-liOlunUchin l'/hitizeiii/i'oi/iupliie (11H)2'. Kk'l.
■' BoxNiEK et Lecuekc Dr Saiii.ox. Coiou (//• notaniiiiif. Paris ditt);'»). 179H.
3 Danii.ow. f^ber tias potjroiiMeiti>re V'eiiiiiltni.s8 zwisi-lion dmi lîdiiidien uiid d»
l'ilzkoinponenton in (1er Fleclitensymliiose. nuHetin (tu Jardin hnpih-ial île boUtnin
>h' Siiint-I'rtersbiwni. X il'.tlOi. i&.
- 14 —
atlaqiiaiil el finalement tuant les gonidies au moyen d'un réseau de
filaments suceurs. L'auteur conclut de ces observations w qu'il est im-
possible d'admettre que les fonctions du champignon et de l'algue
concordent au point que les produits superflus de l'activité de l'un des
composants comble les lacunes de l'autre, comme l'exige la théorie de
la symbiose mutualiste ; les' rapports sont, sans aucun doute, antago-
nistes et reposent sur le parasitisme du champignon sur l'algue».
Da.mlow fait encore l'intéressant rapprochement suivant : certaines
portions des filaments suceurs intracellulaires joueraient peut-être le
rôle du mycoplasma d'ERiKSON'. Peut-être que les gonidies, déjà en
sortant de l'algue mère et en quittant le champignon, portent dans leur
protoplasma un embryon protoplasmique du champignon et qu'elles
sont ainsi le berceau de leur propre parasite.
Enfin Treboux^ accepte la théorie de l'hélotisme de Warming, car,
en comparant des Cystococcus gonidies à des Cyslococcus libi-es, il trouve
que les premières se reproduisent beaucoup plus lentement et présen-
tent un aspect maladif, ce qui ne peut provenir que de l'action du
champignon.
II. Passons maintenant à la secx)nde hypothèse, celle des avantages
égaux des deux côtés.
Déjà en 1872, Reinke^ défend l'idée que les avantages des deux
composants sont réciproques. Il appelle le lichen un «consortium» et
il compare les rapports entre l'algue et le champignon à ceux existant
entre les feuilles et les l'acines d'un arbre.
C'est aussi l'avis de de Bary^ qui s'exprime ainsi : « Le champignon
est l'hôtelier et la fixation au substratum lui incombe; l'algue est l'hôte.
L'hôtelier a besoin de l'hôte pour vivre, ainsi qu'il arrive souvent dans
la vie. Aussi l'hôte est-il traité avec tous les soins possibles et sa crois-
sance, nullement retardée,, mais au contraire favorisée, suit régulière-
ment celle de l'hôtelier». De Bary range les lichens parmi les cas de
si/inblose mutualisle .
' Erikson. Voir par exemple : ûber das végétative Leben der Getreidepilze.
Kmujl. Svenska Veiem^kajy-Alcademiens Handlingar, 38, n° 3 (1904).
' Trekoux. Die frei lebende Alge und die Gonidie Cystococcus humicola in
liezuff auf die Flechtensymbiose. Ber. d. deutsch. bot. Ges., XXX (1912), 69.
' Reinke. Abhandlungen iiber Flechten. Pringsheim's Jahrhucher fur vissenachaff-
liche Botanil-, XXYI (1894).
' De B.\t{Y. Die Erscheinung der Symhiose. Stra.sbonrg (1879).
— \') -
Va.n Tii:(;iii;m' cioil missi à uin' association à avantages réciproques.
Il suppose, entre autres rapports, (pie l'algue prend au champignon
nue partie des njatières azotées et albuniinoïdes qu'à l'aide des hydrates
(le carbone donnés par l'algue i, il sait créer plus ra|)i(leiiieii[ (pi'elle.
III. Kniin, la Iroisiènie tln''oiie, celle du pai'asitisnie de l'algue sur
le chauq)ignon, a surtout pu s'appuyer sur un (Certain nondn-e d'expé-
riences que nous allons exposer.
IJki.ikrinck- ne réussissant pas à cultiver le Cijulocucais, gonidie du
P/ii/sriti p/iriclina, avec de l'azote nitrique ou ammoniacal additionné
de sucre, uiais seulement avec de l'azote pc^ptique, suppose que la
nutrition des lichens se fait ainsi : l'ascomycète est un champignon
se nourrissant de l'azote ammoniacal ei de sucre; ce sucre et cet azote
ammoniacal produisent le pr()lo|»iasuia du champignon et dans celui-ci
des peptones qui diffusent à l'extérieur et rendent possibles, avec
l'anhydride carbonique, la croissance et la formation de sucre du Cy.s-
lococcus humicola. Il croit que, pour les Ci/stococcus libres également,
la peptone est une nourriture indispensable.
t>s recherches furent continuées par .\itTAiu' qui lit d'intéressantes
expériences physiologiques comparées sur certaines gonidies et des
algues libres. Les résultats lui montrèrent que les premières se dis-
tinguent des algues libres par leur préférence pour la i)eptone connue
source d'azote; c'était la preuve que dans les lichens l'algue reçoit des
substances peptiques du champignon.
Van ïiegiikm, nnuKiiiNCK et AitTAm défendent donc l'idée que
l'algue dé|)end du champignon poiu' sa nourriture azotée. Mais on est
airé i)lus loin et on a \oulu la considérer coMMiie |)ai'asite même pour
le carbone.
11 y a lieu, à ce propos, de rappeler les expériences de Ho.n.mku et
Mant.in' (pii ont montré ((ue chez le CJadonia raiif/ifcriiia, VEverniu
/irunits//'/, le l*(ir)iirli<i capri'dta et le /'rllii/fra cauina, l'action chjoi'o-
phyllienne de l'algue ne compense pas la respiration de l'algue et du
' Van TiKoiiEM. TraUi' de liotnniijue. Paris (1«84), 108t).
' Hemerinck. Kulturverauche mit Zoochlorellen, Llclienenponiilieii iiiul amleion
niederen Aljjren. Hotaninche Zeitung (1890).
' AuTAHi. 1. Tber dio Entwickliintr der Krilneii Altren unter Aiisschluss der He-
diiitriiiifren der COi .Vssiiniiation. Bulletin ilem Sciencex naturellen. Moscoji (1899). —
2. Zur Kraj^e der physiologisclien Kassen eini;jer (îrdiicn Aljreii. lier. d. deuUch. bot
Ges.. XX (U»02). 172.
* BoNMF.it et Manui.n. Sur les oohaiiire.s t;a-/.onx entre les licheii.s et l'atinos-
phère. liuUHiu de la Sorh'té hotani-iue de France (1«H4>. 118.
— IH —
champignon et ces auteurs an concluenl ([uc « ce n'est pas à l'air que
les lit-liens empruntent tout le carbone qui leur est nécessaire. Il reste
à déterminer si c'est à des matières organi(iues attaquées par les hyplies
ou à l'anhydride carbonique dissous dans l'eau que ce carbone est
emprunté». Cependant, les essais de ces deux savants n'ont pas été
confirmés par d'autres expériences faites plus tard par Jumklle^. Cet
auteur a étudié ces mêmes lichens et beaucoup d'autres et il a trou\é
(pie «chez tous les lichens, au moins dans certaines conditions, l'assi-
milation peut, à la lumière, prédominer sur la respiration. L'algue
semble, par suite, suffiiT pour fixer dans la plante, aux dépens de
l'atmosphère, le carbone nécessaire; le lichen est, sous ce rapport,
indépendant du substratum. L'intensité assimilatrice varie toiilefois
énormément suivant l'espèce considérée. Relativement forte, en géné-
ral, dans les lichens fruticuleux et foliacés, elle peut, chez la plupart
des lichens crustacés, devenir si faible que le dégagement d'oxygène
n'est plus observable qu'à un fort éclairement ».
ÏOBLEH- se range également parmi ceux qui admettent que l'algue
reçoit une partie de son carbone du champignon. De prime abord, dit-
il, le saprophytisme du champignon des lichens terricoles et corticoles
est chose fort probable; il rappelle, à ce propos, des observations de
FiTTiNG^ qui a étudié un Sfrirjulu épiphylle et montré que les deux
composants de ce lichen, le champignon et la cliroolépidée gonidie
(Cephaleii)'OH mycoidea) sont parasites dans le tissu des feuilles. Cette
chroolépidée est d'ailleurs parasite également à l'état libre.
ToBLER fait ensuite valoir la mauvaise situation de l'algue dans le
thalle en vue de l'assimilation de l'anhydride carbonique et de la res-
piration. Enfin, invoquant les expériences de Treboux^, qui a montré
([ue des acides organiques. peuvent servir de source de carbone à cer-
taines algues vertes, il croit probable, d'après des recherches qu'il a
faites, que, dans le cas du Xanf/ioria parielitui, c'est de Toxalate de
calcium produit par le champignon qui sert de nourriture carbonée à
l'algue.
' JuMEM.E. Recherches physidlDgiques sur les lichens. Bewe uhirrale de botani-
<i>ie, 4 (1892).
' ToBLER. Das physikalische Gleichgewicht vou Piiz und .VIge in den Flechten.
Ber. d. deutsch. bot. Ges., XXVIl (1909). 421.
» FiTTiN(K Tber die Beziehuugen zwischeu den epiphyllen Flechten und den von
ihnen bevvohnten Blattern. Annales du jardin de Bititenzorg, 3 suppl. (1910), 505.
♦ Trebou.x. Organische Sauren als Kohlenstoffquelle bel Algen. Ber. d. deutsch.
bot. Ges., XXIII (1905). 432.
17 -
Nous ;i\(>iis ;iiiisi cxposi' les iii-iiici|i;iii\ ;ii-.l;iiiiiciiIs iii\(K|ii('> en
l'avi'ur (le cliiKiiic iiiMiiitTc de voir cl ils pciivciil se n-siiincr iiiiisi :
I. l'ariisilisnw du r/ianipif/iioii nui' Itilf/Kr. //rhi/isiitr
(I) Le cliaiii|)igiioii (lôlbiiiic cl iiiciiie lue Jaliiiie.
h) l'aria s.vinhiosc, il ac(|iiicrl des propriclcs avaiilai,M'iiscs (la raciillc
i\v produire des acides li(liéiii(|iies, pcid-èlre aussi de ronner des
apolliécics).
cy Le cliaiii|iigii(iii ne peiil vivfc sans rali;iie; cepeiidaid. il parail
([u'oii a Iroiivé des cliam|)iiinoiis de liclieiis libres dans la nature' el
.MoLLKH a |)U les culliver sans alloues.
d) L'algue eu synd)iose ne peul se reproduire aussi ulKUidaniuienl
(piVn liherlé cl elle a perdu la l'acuité de le laire au moyeu de zoo-
spores.
II. (Itnisorliiiiii OH .s!/»ihi().sr iiniliKilisIr
^/y Tliéoriquenieiil, on peul couipiendi'e qu'au point de \ue nourri-
ture, les services soient réciproques.
b) L'algue ne souffre nullement de la présence du clianq)ignon ; sou-
vent même sa croissance est favorisée.
v) La symhiose la protège coidre la dessication (dans certains cas.
peut-être I.
III. l'ariisilistuf dr l'ah/iir -sur le i/inniiiii/inin
a) Des expériences de nutrition niordrtMit tpie les gonidies sont jtlus
parasites ([ue les algues libres pour leur aliment a/oté.
h) Il est fort pridiaiile que les cliauipiguons de lichens \i\anl sur un
subslralum oig;nii(|iie soid saprophytes et connui' Talgue esUenoidre,
souvent mal piaci'e pour assindler l'anliNiiride carbonique. p(Mil-èlre
(|u'elle reçoit son carlione m partie du chanqtignou.
' Tmhi.eb. Zur ErnJihrimjrHphysiDloglo dcr Kleflitcii. lier. <l. di-n'Hi-h. hoi. Oe^.
.\XIX llîMl». Note an l)as do la pa^f :'».
— 1« —
Nitus voyons donc qu'il existe des arguments en faveur de
chacune des théoi'ies énuniérées plus liant et que le problème esl
compliqué. Ajoutons qu'il le devient encore davantage si Ton tient
compte des symbioses entré un champignon et i\o\\\ algues telles
qu'elles existent probablement dans les lichens à céphalodies ou des
symbioses entre une algue et deux champignons que nous oui surtout
révélées les travaux de Zopf^ et de TonLEii-.
Poui- arriver à une solution du problème dans les lichens ordinaires,
il faudrait faire des expériences comparatives avec un lichen réalisé
par synthèse et ses deux composants, les li'ois végétaux élant < n cul-
ture pure sur des milieux artificiels. Malheui'eusemenl, il esl très difli-
cile d'obtenir une culture absolument pure d'un champignon de lichen
et, malgré de fort nombreux essais, nous n'y sommes pas encore arri-
vés. La culture pure de la gonidie présente moins' de difticultés et ce
sont des expériences sur des gonidies en culture pure que présente ce
travail. Nous avions comme l)ut principal la comparaison de quelques
gonidies de ditTérents types au point de vue de leui- nutrition azotée et
carbonée avec des algues des mêmes types, mais non gonidies. Il
s'agissait de voir, en reprenant les idées d'ARTARi, s'il y a, entre goni-
dies et non gonidies, des difîérences telles qu'on en puisse déduire des
renseignements sur la physiologie lichénique. Déjà Chodat^ a trouvé
que la plupart des algues sont plus vigoureuses si on leur fournit une
nourriture organique et, si les gonidies se comportent de même, il n'y
aura rien d'étoimant. Pour pouvoir tirer des conclusions sùi-es, il faut
que les gonidies, pour l'azote et pour le carbone, se comportent difféi'em-
ment des algues semblables libres; et alors, si les gonidies assimilent
plus facilement que les algues libres l'azote et le carbone sous la forme
de combinaisons organiques, on est en droit d'en déduii-e que ces
gonidies sont habituées à ce régime et sont, par conséquent, plus ou
moins parasites sur le champignon qui leur fournit ces composés orga-
niques; si elles assimilent moins facilement l'azote et le carbone orga-
niques que les algues libres, il est probable qu'elles doivent assimiler
l'anhydride carbonique et élaborer des albumines et alors peut-être en
fournissent-elles une partie au champignon.
' ZoPF. Ûber Nebensymbiose (Parasymbiose). Ber. d. deutsch. bot. Ges., XV (J897), 90.
' ToBLER. Zur Biologie von Flechten und Flechtenpilzen. Jahi-hûcher fiir wiss.
Bot.. 49 (1911).
' Chodat. Monographies d'algues en culture pure. Matériaux i)our lu flore crijpto-
(/aiuiijue suis.<ie, VJ, fasc. 2 (1913).
On ;i li-(uiv(' imc di/aiiir de «j^eiircs (l';iljj;ues coiiiiiic jioiiidics dans lo
liclicns, mais il est utile de se rappeler ([ue les appellations },aMiériqiies
el spéciliques des alji()lop;iies et des licliénolojiçnes ne concordent pas
toujours. Nous avons (Mudié un \o.s/oi- de Poh/rovcux puncliformiK Ktz.
des licliénologues), des di/.slficonus, des Sliihococcm et des Cocronii/.ni
(le Ifac/j/lucorcus infiisioniini des licliéncdoj^nics non Niog.).
Toutes nos algues étaient en culture absolument pure, c'esl-à-diir
sans autre organisme dans la culture; les unes se trouvaient déjà dans
la collection de rinsliliit Holani(|ue, les autres ont été triées par nous
d'après la méthode suivante déjà indiquée par (Jion.M ' :
On lave soigneusement sous l'eau courante une p(;lite portion du
thalle du lichen et on la broie dans un mortier flambé contenant de
l'eau stérilisée. i*uis on examine sous le microscope ime goutte de ce
li(juide el on compte approximativement le nond)re d'algues (pi'elle
contient. Ensuite, on introduit au mo>en d'une anse de platine un
certain nombre de gouttes de ce liquide (selon la concentration»
dans la première d'une série de quinze ou vingt éprouvettes contenant
la première dix, les suivantes chacune cinq centimètres cubes d'eau
stérile. On dilue de moitié le contenu de la première éprouvette en
ver.sant cinq centimètres cubes de son liquide dans la seconde, puis on
dilue au (juart, en versant cinq centimètres cubes du liquide de la
seconde dans la ti-oisième el ainsi de suite, de façon à ne plus avoir
dans la (lei'uière éprouvette qu'une algue par goutte d'eau, ce qu'on
peut supposer d'après la concentiation première et le nondjre de dilu-
tions, l'endanl ce tenq)s, ou a rendu li(|uide à l'autoclave des milieux
iiiilrilirs de lleluier au tiers ayant la conqxtsition suivante :
Kau KHHt
Ca (.N03)2 0,33
KCl 0,01
Mg SO4 0,01
KH2 POi 0,01
Fe Ch traces
Agar \:,
et contenus dans des vases (rKrlenmeyer de cent ceidimètres cubes.
On laisse refroidir ces milieux juscpi'à une lenqiérature un |)eu supé-
' Ciioii.vT. (1913). 1. c, 193.
— -20 -
rieiire au point de solidification de Tagar et puis on les ensemence, en
prélevant, au moyen de Tanse de platine, une ou deux gouttes des
dernières éprouvettes.
Sur ces milieux peuvent apparaître bientôt des Pénicillium, des
levures, des Mucorinées, des Funai imperfecli, des bactéries, etc., plus
tard, des colonies d'algues épiphytes et les gonidies. On peut admettre
que ces colonies d'algues proviennent chacune d'un seul individu. Les
gonidies formeront ordinairement un plus grand nombre de colonies
que les algues épiphytes. Si une colonie est bien isolée, on peut la
prendre et un repiquage sur milieu sucré montrera si elle est bien libre
d'autres organismes. Si ce n'est pas le cas, il faudra procéder à un
second triage par dilution. La mise en culture pure d'une gonidie dure
au moins deux mois, généralement plus longtemps.
CIIAIMTIIK lil
PARTIE EXPÉRIMENTALE
Nostoc Peltigerae LclcMicr
N" KV.ldc l;i f(.llcdi()n
Les Cyaiiopliyct't's suiil très souveiil goiiiilies de liclifiis. Ou IruUNc,
d'après Zahlbhuckner', des Nostocacées chez cerlaints rviéiiidiacées,
Collémacées, Pannariacées, Peltigéracées et Stictaeées.
Nous avons isolé d'un Pel/if/era (soit Pellif/era caiiiiia, soit frllii/i-ra
Iwriiunlalis, la détenniiiatioii s|)écili(iiie de réchaiitilloii a été iiiallieii-
reiiseiiieiit perdue), le Aosluc qui en est la gonidie. FI send)le d'ailleiiis
que la déterniinalion spécilupie ail peu d'importance, car les spores
des champignons des deux espèces s\ cramponnent en germaiil. «piand
on ensemence spores et A o«/or sur des plaquettes de j^Jifelaine dégour-
die qui trempent dans un li(piide mitritiC.
Il esl dillicile d'obtenir une culture pure de (;\an(t|)li\cées et on-
conseille ordinairement l'emploi de plafpies de i)orcelaine dégourdie ou
de milieux à silice jxuir faciliter le triage. Nous avons ci'pendant réussi
à olilfiiir ce \()s/or eu culture absolument |)ure sur des milieux de
Detmer au tiers sans suci'e agarisés et sinqjlcment en repicpiant à
piusiein's reprises des extrémités en pleine croissMUce.
' ZAïii.ititt ( KNEit. lu Encw.eb-I'kami, : />;■«' Xaliiflir/ien i'fiduzftifainilieii. 1. Teil.
Al)t. 1* (189S).
■ t'noDAT et GdLDFi.uss. Note sur la cultiin- dos t'vaiiopliyiM'os. liulletht île l'Ucr-
Uier ItoisKirr. \\ il» 11 (IKIT)
±2
AsfiimUution az-olre
Aous avons (raboi'd étudié rassimilation azotée de notre algue.
Pringsheim^ a déjà fait de nombreuses expériences avec un Nosloc et
trouvé que la nourriture azotée organique ne convient guère à ces
Cyanophycées. ÎNous avons pu conliriner ses vues; en effet, si on rem-
place par de la peptone le nitrate de calcium qui se trouve dans le
milieu de Detmer sucré, on constate que le Nostoc meurt dès que la
concentration de peptone dépasse 0,1 ^/o à la lumière comme à l'obscu-
rité. Même de l'azote en combinaison organique plus simple, tel que
le glycocolle, ne peut servir; l'algue pâlit et meurt sur un tel milieu.
De même le Nostoc ne peut vivre sur un milieu de Detmer au tiers
sucré et solidifié par de la gélatine, ni à la lumière, ni à l'obscurité.
Il liquéfie fortement la gélatine; les cellules deviennent petites,
jaunâtres et se désagrègent ; la cyanophycine en sort et teinte en violet
la gélatine liquéfiée. Tous ces phénomènes sont plus marqués à l'obscu-
rité qu'à la lumière. Pringsheim nous dit que son Nostoc vit
Itmgtemps sur gélatine sans croître. Il ne parle pas de liquéfaction.
Ajoutons que l'azote ammoniacal a la même valeur que l'azote nitrique.
Assim ilatiov carbonée
Les expériences entreprises pour étudier l'assimilation carbonée de
notre Nostoc nous ont donné des résultats intéressants et fort inattendus.
En général, les Cyanophycées ne peuvent guère se servir de sucre
comme source de carbone. Bguilhac^ a observé qu'une dose de glucose
supérieure à 1 7» faisait périr un Nostoc punctiforme qu'il étudiait.
Pringsueim, à propos de ses expériences déjà citées, dit, en parlant
des monoses comme source de carbone, que le Nosloc ne profite guère
de ces sucres; seuls le galactose et l'arabinose en faible concentration
(0,0."); 0,1; 0,270) ont un effet favorable, effet qui ne se fait sentir
<|u'après un temps assez long. Quant aux bioses et aux polyoses, il
trouve que seulement le saccharose, le maltose, la dextrine et le glyco-
* Primgsheim. Kultnrversuche mit chlnropliyllfuhrenden Microorganismen. III.
Mitteilung. Zur Physiologie den Schizophyceen. Cohn's Beitr. s. Biologie, 12 (1914), .57.
^ Bouii.HAC. Recherches sur la végétation de quelqties algues d'eau douce. Thèse,
Paris 11898).
«rt'iif, ;'i (les couc('iilr;iliiiiis(lfO,(l:2à(),Ur)7o, accrh-irnl niiblciiK-nl a|tri'>
lin ccilaiii Iciiips la Inilc ( roissancc du Sofshir. I'fu.ncsiikim so servait
(le ciiKiircs li(|iii(l('s.
(IiioiiATa t'iialt'iiK'iil li(>ii\('' (|iriiii('(>scillal()ri(''('f^y.sr///^//o//V/ (iinjthihin)
(|ii'il a l'ii ciilliirc iiiii'c, ne se di-Nclopiiail pas sur Ifs iiiilicii\ siicr^'v.
Nos e\|>riit'iiccs a\('c le .\o.sloc l'cltit/cr;!' oui doiiiK' des rc'siiltals |(tiil
autres. Cultivé d'abord comparativeiiient sur un niilini de Kclinrr an
tiers afiaris»' sans sucre et, sur le uièine milieu avec 4^7" <'6 j;lucose
(luiel), la (luautité (ralj>ues sur le milieu sans sucre était, a|)iès deux
mois, beaucoup moins considéi"ible (|ue sur le milieu sucré (planche,
W'^. A et /i). \a\ grandeur et l'aspect des cellules, examinées au inicn»-
scope, sont dilTérents sur les deux milieux; sans siicie, les (•(■llnlo uni
en moyemie ;^à 1 /< de lontiiieur (planche, li.îi;. ^/' et /)) et leur cdubMir
est bieiiàire; a\ec sucre, leur loiiiineiir est de ."> y. en nio\eime. leur
couleur plus jaiiiie-vert et on voit souvent, dans ce cas, des granulations
brillantes à rintérienr des cellules. Kn général, la gaine est peu
dé\elo|tpée (piaiid les cellules sont bien portantes.
Dans le thalle du lichen les cellules oiituiK» longueur iiiii\eiiiie(le ~)fj..
Kn étudiant rinfluenctî de dilTérents miots à dilléreiiles (((iiceiilia-
lioiis, nous avons trouvé, après (\v\\\ mois, (iiic leur \aleiir iHail la
suivante en oi<lre décroissant :
glucose :2 ^jo
glucose 1 "/o
maltose I "/«
saccharose \ '^/o
galactose 1 "/o
maltose :2 °/o
saccharose ^ ^/o
galactose :2 7»
Ce n'est guère que dans les deux derniers cas où le développenieiil
n'est pas la\orisé par le sucre.
Après cin(| mois cet ordre change et nous avons constaté (pie :
Sur maltose 1 '"o et saccharose I 7c, l;> couleur est normale et la
ci'oissance très \igoureuse.
Sur glucose 17', la croissance est arrêtée et la couleiii- jaunit .
Sur galactos«> 17". la décoloration croît.
Sur glucose 2'Vo, maltose 27o, saccharose H" o et galaclosi' 2" o. la
décolmation est complète.
— 24 —
Il en résulle qu'au moins pendant deux à trois mois, le .\usloc
Pcllinenv non seulement supporte, mais profite de (luantités de
monoses et de bioses beaucoup plus fortes que celles que supportent
les Cyanophycées en généj'al. Ajoutons que, même après six à sept mois,
les sucres plutôt difficilement assimilables en faible concentiation
(maltose \ >, saccharose 1 7o), entretiennent une croissance bien plus
active que dans le cas où l'algue est réduite à l'assimilation de fanliy-
dride carbonique seul. Ce sont les plus vigoureuses cullui-es que nous
ayons jamais obtenues.
Le pouvoir de croître à l'obscurité dépend évidemmenl de la facilité
avec laquelle une algue supporte le sucre.
BouiLHAC a pu cultiver son Nostoc à l'abri de toute lumière, mais il
trouve qu'une température de SO» est indispensable dans ce cas.
Pringsheim n'a pas réussi à cultiver son espèce à l'obscurité complète.
Nous avons essayé de cultiver notre j.Yo,s/o('-gonidie à l'obscurité, sur
un milieu sucré, à la température ordinaire et avons constaté que la
croissance y est beaucoup plus lente qu'à la lumière; mais, qu'après
cinq mois, la colonie couvre presque toute la surface du milieu de-
culture. Examinées au microscope, les cellules sont de grandeur et de
couleur normales, leur gaine est cependant fortement développée.
Nous avons encore essayé de cultiver cette algue dans un milieu
liquide. Le Nostoc y forme d'abord un voile vert, mais supporte mal ce
milieu. Après quelques mois, le voile cesse de croître et blanchit; la
cyanophycine, sortie des cellules mortes, donne alors une magnilique
couleur bleue à fluorescence rouge au liquide.
Ces expériences de nutrition nous ont donc appris que la nourriture
azotée doit être présentée au Nosloc sous une forme inorganique comme
aux autres Cyanophycées étudiées à ce point de vue. Cependant, le fait
qu'il possède des ferments protéolytiques lui permettant de liquéfier la
gélatine, indique une tendance parasitique et, par sa préférence pour
la noui-riture sucrée, le Nostoc Peltigevfv se montre franchement plus
parasite que les autres algues bleues pour le carbone.
fii/luence de diffcreutcs radial ioii.s lamiiteuses
Pour terminer l'étude de cette Cyanophycée, nous voudrions encore
mentionner quelques expériences entreprises au sujet d'une question
posée par Caidukow : l'influence de différentes radiations lumineuses
Library
N. C, State Collège
— iL:^ —
SIM- l:i coloration des (]\aiio|)liyc»''('s. (l.\ii»i kuw ', coiiimm' rrsiillal de s('>
expériences sur des Oscillaiiées, avait forniidé la loi de " Taitaplation
clir(iniali(|Me coin|»léiiieidaii'e », c'est-à-dire (|iriiiic lumière donnée l'ail
preiidic à ces algues une couleiii' coiiiplénienlaire el cela parfois après
deux semaines déjà. O clian.iieuieMl |»erniet à l'algue de se servir
coninie source d'énergie de radiations lumineuses très diiï(''renti'> il
l'idililité de cette adaplioii est évidente.
iM.VG.MS et ScniiNUi.Ki!-, ayant repris la (pieslion, n'ont pas constaté
cette adaptation chromaliipie complémentaire. Ils ont vu, |>ar coiUre,
(pie les radiations ronges .sont plus avantageuses (pie les radiations
i)leucs. IJo plus, ils altrihiient à un man(|ne d'a/ole du milieu nulritif,
le changement de couleur, en particulier l'apparition de la couleur
jaune qui se produit souvent et indépendamment d'une variation de la
lumièi'e incidente. Selon ces auteurs, les cellules, en de\eiiant jaunes,
assimilent moins l'anliydride carl)oni(pie et il y a moins grand désé(pii-
lihre entre la (piautité de carhone et d'azote à leur disposition.
Cnou.vT et LAdowsKA-"* ont égalemenl lait des expériences dans ce
sens avec des cultures pures iïOscH/a/oria ump/iihia et les résultats ont
été négatifs.
PrIiNCSUkim, dans ses expériences sur les Cyanopliycées, n'a pas non
plus pu observer une adaptation cliromatiqne complémentaire.
Il était intéressant de voir comment se comporterait notre y<t.s(<ir
vis-à-vis de diflférentes radiations, d'une part, en le cultivant sans
sucre, c'est-à-dire en le forcjant d'assimiler l'anhydride carlionique el de
changer peut-être de couleur pour trou\er réiiergie nécessaire à l'assi-
milalion ; d'aulre |)art, en le cMlllNant sui- sucre, dans (piel cas aucun
chaiigemeiil ne (le\ait se produire. Les essais el les résultats lurent les
sui\ants :
I. Suus une cloche dr Snichicr à hicliriiiiKilc de po/iis.siiiiit
II) (liilture sur milieu de Detnier au tiers agarisé sans sucre: déve-
loppemeiit assez hou, couleur normale.
Il) Sur le même milieti a\ec sucre: développcnienl mil. la roiniii.'
pâlit.
' Gaidikow. Cher den Einflu.ss farliitren Lii-hto.s auf die KJtrbuiifr der Oscilla-
lion. Scripta Iwtanica horti rniceri>it. petropolitamv. XXII (1!KB) et Weit««ro l'nter-
siiclmiifjeu (Iber deii Einfliis.s farhiiren Llchte.s auf die FUrlmiitr dt-r Oscillaiien.
Ii,r. d. di'utsch. hot. Oen.. XXI [VMi).
' MA(iNi;s et Scui.Niii.KR. Tber den Kiiiflu.ss der Xiihr.salze auf die Fiirliuu;: der
Oscillaiion. lier. d. deutxrh. bot. Gen.. XXX (l'JI'2).
' CiioDAT et Laoiiwska. Les IMpments des Vé^rùtaii-v. .\iihivfs ''«•« Sdeti fn phi/-
sii/iirn el tiuturelleii. .\\X1\' (l'.U"J).
- -26
II. Sous une cloche de Senebier ù sulfale de cuivre ammoniacal
a) Ciillure sur iiiiliou de Dctnicr au tiers agarisé sans sucre :
développement nul, la couleur pâlit.
b) Sur le même milieu avec sucre: développement très faible; la
couleur pâlit.
III. Nous avons en outre cultivé le .\o,sloc sur des milieux sucrés
dans des llacons d'Erlenmeyer enduits à Textérieur d'une couche de
gélatine colorée.
a) Si la couleur est très faible (rose ou bleu pâle), la grandeur et la
couleur des colonies est à peu près la même que dans un Erlenmeyer
témoin incolore; cependant les cellules dans l'Erlenmeyer rose sont
moins régulières et leur gaine est plus développée que dans l'Erlenmeyer
bleu pâle.
bj Si la couleur est foncée (bleu, rouge ou vert), il n'y a aucun
développement. Dans les Erlemneyer bleu et rouge, il y a décoloration
complète (peut-être dans le bleu un peu moins vite que dans le rouge),
dans l'Erlenmeyer vert, la couleur reste à peu près normale.
Ces expériences étaient difticiles à interpréter et nous pensions les
compléter en faisant des essais analogues avec une algue verte, le
Stichococcus baeillaris Nseg. (n" 16 de la collection). Nous avons olitenu
les résultats suivants après un mois :
I . Oh.scurifé.
Milieu de Detmer au tiers agarisé avec sucre. Diamètre des colonies
environ six milliiuètres.
II. i'Joche de Senebier à bichrontale de potassium
a) Milieu sans sucre. Diamètre des colonies, 2 à 3 millimèti'es.
b) Milieu avec sucre, taille des colonies coninie à l'obsciu'ité, coideui"
lui peu plus pâle.
III. (Hoche de Senebier à sulfale de cuirre ammoniacal
a) Milieu sans sucre. Taille environ la moilié de celle sous la cloche
à bichromate (II a).
- -27 -
h) .Milieu avec sucre. Taille environ le (iuiihje de celle sous la cloche
à hicliromale (Il I»), couleur un peu plus pâle tjuc celle eu luiuirre
l.lanclie .IV b).
I \ . Li(inii'ri' hidiiilir
II) .Milieu sans sucre. Taille un peu plus cousidérahle que cellr ^(.11-
la cloche à hichrouiale (Il a^ couleur légèrement plus foncée.
h) .Milieu avec suci'e. Taille environ le cioultle de celle sous la ddi lie
à hicluomate (Il h).
De ces e\péj"ieuces on peiil déduire les lails suivants :
1. En tout cas, le Xok/oc ne présente pas (Tadaplalion (•hroMiali(pi('
complémentaire.
2. Sui- les nnlieuv avec sucre, où la radiation u'iuter\ient pas |)(»nr
Tassimilation du carbone et on sonetletest cependant très uiar(pié, elle
doit aii;ir sur Tassinnlation de Tazote et il > a lieu de rappeler les
expériences de LAiiiKNT, MAHcn.M, et Caium.mx ^ qui ont montré (pTii
n\v a pas d'assimilation d'azote nitrique par les feuilles vertes (de Wirrr
iicfjiuxlo) sons des solutions de bichromate de potassium, mais que cette
as.sinnlation est très active sous une solution de sulfate de cuivre
ammoniacal. iNos résultats concordent tout à fait avec ceux-ci pour le
Slir/iococcii.s. Pour le iXo.stoc, il semble aussi que les ladiations bleu-
vertes valent un peu mieux que les rouges, mais la croissance sous ces
radiations n'est pas comparable à celle en lumière blanche ; l'assinulation
de l'a/.ote nitri(pie par les algues bleues serait-elle régie par d'autro
lois que cette assimilation par les organes à chlorophylle seule ?
:^. SiM" les milieux saiis sucre, nous devons, d'après ce qui \ient
d'être dit. tenir c(.ni|ile de l'elTet de la radiation, tant sur ra>similati..M
du cai'bone (pie sur celle de l'azote, l/assinnlalion i\v. carbone se l'ait
mieux sous les rayons à grande longueur d'onde, l'assimilation de l'azote
sous les ra>ons à courte longnem* d'onde; donc, la lunnère blanche, (pii
contient tous les rayons, est la plus favorable et, en elfet, les expé-
riences montrent (pie la taille du .\(i.s(oc et du Sltc/tncniriis est toujours
plus considérable à la lumière blanche que s(tus des V(M-res colorés;
cependant, dans les deux cas aussi, nous voyous (pie la lumière ronge
vaut ndeiix (pie la lunii(''re bleue, ce (pii \(miI dire (pi'iiiie plus faibli'
■ L.VUKEM', .Mauhia[. et l'AKi'iAix. K'etlierelit's cxiK'iimoiitales sur lassiinilatinii
lie r.izote ammoniacal et de l'azote nitrique par les planti's supérieures, linllftin
<le lAciulimie royale île Belgique. i<- série. XXXll MSiM!», 81.'».
~ 28 —
assiiiiilaliun de l'azote nitrique est moins préjudiciable au développe-
lueul de ces algues qu'une mauvaise assimilation de l'acide carbonique.
Nous avons vu plus haut que Magnus et Schindler avaient également
constaté que sous les ravons rouges le développement était meilleur
(pie sous les rayons bleus.
Nous n'avons malheureusement pas pu approfondir ce problème de
l'inlluence de la radiation sur l'assimilation de l'azote, qui est d'un
gi'and intérêt général et qui trouve aussi son application aux lichens.
Car, depuis les belles recherches de Zukal\ on sait que les lichens
colorés ne laissent passer à l'état humide que les radiations de leur
propre couleur. Cet auteur a trouvé que les rayons rouge-orangés et
jaunes sont les plus favorables aux gonidies vertes, ensuite les rayons
bi'unàtres et bleuâtres. Il se peut, dit-il, que certaines radiations aient
une influence sur les phénomènes de la synthèse. Il n'a pas examiné
l'influence sur les gonidies à cyanophycine. Peut-être que les quelques
expériences que nous avons faites en appelleront d'autres qui éclairci-
ront cette question encore mal connue. Ajoutons pour mémoire que,
d'après Laurent, Marciial et Carpiaux, la radiation n'intlue pas sur
l'assimilation de l'azote ammoniacal et que Palladine^, en étudiant la
régénération des matières protéiques provenant de combinaisons orga-
niques azotées, renfermées dans les feuilles étiolées, et de saccharose, a
trouvé que cette régénération s'effectue plus énergiquement à la lumière
qu'à l'obscurité et, de plus, que la seconde moitié du spectre (bleue)
est plus active que la pi'emière (jaune).
Les Cystococcus
Le Cystococcus Xanthonœ purietinx Letellier
N» liO de la collection
Dans le plus grand nombre de lichens, on trouve, comme gonidies,
des Cystococcus, le Cystococcus humicola Nseg. des lichént)logues.
Déjà CiiODAT et Korniloff^ se sont demandés si vraiment on avait
toujours à faire? à la même espèce de Cystococcus. Ils ont étudié les
' ZuKAL. Morpliologische iind biologisclie Untersuchungen iiber die Flechten.
Sitsungaher. der math, naturwiss. Klasse d. Kaiser. Akad. d. Wiss., CV, III, Vienne
(1896), 214.
' Palladine. Influence de la lumière sur la formation des matières protéiques
actives. Revue générale de botanique, IX, n» 123 (1899).
^ CiioDAT. Monographies d'algues en culture pure (1913), 194.
-2W —
(IjlHloconiis (le (li(lV'i"(Milt's espèces de (Uadintia (i'Aadoiuit fiirrala , C.hi-
(lonla pyA'itlitta, (Uadonia fiml/rifi/a) et (iiil trouvé des (lillértMlces diiiis
la morpliolofrie coloni.de et ihiiis l:i |)li\siol()<,ne de ces algues, mais n'i>
dilïéreiices étaient petites; on était en |)r"éseiice de i-;ices di(îéreide>.
Nous aMiiis isol('' le (!ij.slococciis gouidie du Xdnllmrid fxwieliiui pour
pouvoir étiulier uu (^j/sloroccus provenant d'iui liclien d'une l'ainilie
dill'érenle. S(»us le microscope, on ne saluait guère le distinguer des
Fig. 1. — Cystococcus Xanthoris parietinae Let., sur milieu
(le Detuior au tiers apariso, sans sucro; le trait = ô() ,/.
gonidies extraites des dilTérents Cladonia dig. I). Les cellulo snid
spliéri([ues avec un diamètre d'environ Vin en moNcnne, sui- milieu
non sucré; leur taille et à peu près la même dans le llialie du liclien.
Le cluomatophore est également spliéri([ue, grand, nias>il, à écliaucrure
latérale et à surface granulée. Le pyrénoïde se voit assez dillicilement.
On rencoidre de nomltreiix UK-gasporanges et nMcros|toranges et l'algue
peut fornu'r des /oospores.
.Mais la colonie du (^i/n/ttcoiriix Xaitllioi'iiv pariciimv dilVère de celles
des (Ijislm'otrun extraits des Cladonia et ressemble beaucoup à celle du
- MO —
CilsIoroccHs niu.iiitiiis Cliod., dans lo cas où les deux alignes sont cidli-
vées sur des luilieiix de Detnier au tiers sucrés.et agarisés. Cependant,
les cellules du Cyatucoccns maximus sont différentes de celles du Ci/sto-
coccuH Xanthovitv parielina' par leur plus grande taille et la tendance
qu'elles ont à former des groupes botryoïdes. Nous pouvons donc
déduire (|u'il y a des différences de mèine valeur (des différences de
race) entre les Cy^sfococcus gonidies de différentes espèces d'un nièine
gt'ui'e de lichen el les CiihIococcus gonidies de deux genres de raiiiilles
différentes.
Rappelons niaiiilenaiil quelques-unes des nombreuses études dont la
gonidie du Xunlhoriit parielina a fait l'objet et le but des expéi'iences
que nous avons entreprises avec différents Cyn/ococcus en sei'a plus clair.
Ahtari^ admeliait que la gonidie du Xaiil/ioria parielina était
semblable, morphologiquement, à une algue libre, le Chlorococcum
infusionum Menegh.'et que la gonidie s'en distinguait physiologique-
ment par sa préférence pour l'azote organique, d'où son explication des
rapports entre algues et champignons des lichens.
Cependant Treboux- reconnut qu'il n'y a nullement identité mor-
phologique entre le Cystococcus humicola Nseg. et le Chlovucocciim
iiifnnioHiim Menegh. Il indiqua en outre que le Cyslococcus-^omùxe se
comporte, au point de vue nourriture azotée et carbonée, comme le
Cystococcus libre et que l'azote, sous forme de sels ammoniacaux, leur
convient même mieux que la peptone.
D'autre part, Kouniloff^ trouva que les colonies des Cyslucoccus
(jladonnv pyxidulic et CystococcuH Cladoniœ fiivcain' étaient plus grandes
avec la peptone comme source d'azote, qu'avec le chlorure d'ammonium
et, dans le même ordre d'idées, que le développement est meilleur sur
les milieux gélatinisés que s.ur les milieux solidifiés par de l'agar ; en
d'autres termes, que les gonidies préfèrent l'azote oi'ganique.
11 s'agissait donc de voir si les Cystococcus-go\\\d\ii& et les Cystococcus
libres que nous avions à notre disposition, montraient ces différences
physiologiques trouvées par Artari et niées par Treboux. Dans la
collection de l'Institut botanique se trouvent sept C//-s'/o(we//,s', dont cinq
gonidies ((|uatre gonidies de différents Cladonia et la gonidie du Xun-
' Aktaki. Zur Frage der phy.sioloi;isclien Rasseu eiiiiger gTiiuen Algen. Ber. il.
deutsch. bot. Ges., XX (1902), 172.
- Treijoux. Die freilebende Alge nnd die Gonidie Cystococcus humicola in Bezug
anf die Plechtenaymbiose. Ber. d. deutsch. bot. Ges., XXX (1912), 69.
' KoRNiLOFF. Expériences sur les gonidies des Cladonia pyxidata et Cladonia
fiircata, Thèse, Genève (1913).
— M
l/ioria parieliita) cl (U'U\ (''|ji[)livlc's (k' (lusiococcuH niu.cinius (lliod. t'I le
(Ijl-slDCdirns ruhii'rens (lliod.). Il rsl possible (|ii(' les deux alf^iies, (jui
rlaiciil ('pipliylcs :iii iiioiiinil où on les ;i li-colh'cs, soiciil parCois goiii-
(iics (le lichens; cependîuil, on reni;ir(pie (pie les cin(| ^ionidies se
ressenililenl heancoup par la taille de leni-s cedido. tandis que, parmi
les deux épi|)liyles, le (U/sfococcii.s nia.iiniii.s a (\('s cellides beaucoup plii^
grandes, le (^i/slacocnts colnm'iis, i\v> cellules beaucoup plus peliles.
Assiiiùldlidii tiiolri'
iSous avons d'abord clierclK' s'il y a une dillércnce entre b^s gonidies
et les épiphytes au point de vue de rutillsalion de Ta/ole orgaiii(pie
sous b)rnie de peptone et nous a\(tns enseniencé (pialre aIgtM's /Ci/sld-
Fitr. •-'. - Cystococcus Xanthoris parietinae Let., sur milieu de
Detiiier au tiers ajrarise et sucré, contenant 1 ",, de peptone : culturo
âgée de six mois ; le trait = 50 </.
roct'iis Xaiitliiiriir parirliiiii', (ii/stacocciiN (Hiuhniiir pji.ridahr, (liislnrocvus
cohivreiis, Ci/hIococciih ina.iiinii.sj, sur des milieux de Delmer au tiers
sucrés et agarisés et contenant de OJ à l'^',o de peptone à la place du
nitrate de calcium, les uns ex|)()sés à la lumière, les autres placés à
robscurité, Nous avons trouvé (jue pour le Cij.slovoiru.s Xaitlliurin- parie-
3-2
iimi', (ji/.s/dcorciis CAadon'uv. pyxidaltr et Cy.s/ococciifi co/ui'/rH.s, la pei»tone
favorise la croissance et cela proporlioniiellemeiit à sa (|uaiililé dans les
limites de l'expérieiice; que-la croissance est à peu près la inêuie à la
lumière et à rohscurité et que la couleur des colonies est toujours un
|ieu plus foncée à la lumière. Par contre, le Cyslocoecus ma.vimiis peut
moins facilement utiliser la peptone; ses colonies sont toujours plus
petites (pie celles des autres algues (planche, fig. E) ce qui n'est pas
le cas sur des milieux à nitrate ; cependant leur taille augmente avec le
[(oui'ceiitage en |)eptone. La figure 2 montre en outre que les cellules
Fig. 3. — Cystococcus maximus Chod., sur milieu de Detmer au
tiers agarisé et sucré contenant l°/o de peptone: culture âgée
de six mois : le trait = 50 y..
(lu (^!/.s/(ic(icciis Xaiil/ioj'lir paricliiuv oui un aspecl assez iKjrnial sur les
milieux à peptone; la ligure 3 inontr(! que celles {\\\ Ci/sfocotriifi »ia,vi-
mus sont malades sur ces milieux; que leur chromatophore est ratatiné
et (ju'on y voit de grosses gouttes réfringentes.
Nous avons également cultivé ces quatre algues sur des milieux de
Detmei- au tiers sucrés et solidifiés par la gélatine. Les expériences ont
été faites à la lumière et à Tobscurité. En examinant les cultures après
trois mois, on voit (pie les (^i/s/ocorciis libres ne liquéfient pas la
gélatine; la gonidie du Xanlhorio parielina li(piéfie très fortement; le
— 33 -
(Ji/.sfiicnrciis (Uddaniii' pjldidahr , llldilis roitcilinil . |,;i rolollir illl Ci/shi-
cocfiis iiKi.iiiiitifi se fait reiiiarcjiK'i' |)ai- sa pelili' (aille à r()l)>cnrit('', le-
aiilifs colonies ont à |)('ii près les inèini's diniciisioiis à la lumière el à
rohsciiriU'". Les cdlonics soiil iiii peu |)liis pâles à rolisciirih"' (pT.-'i hi
Imnièrc.
Pour lonniiuM' la (picslioii de Tazole, il nous restait encore à coni|iaier
la valeur de Ta/ot»! peplique et de l'a/.ote ammoniacal pour examiner
raflirmation de Trehoix'^ ({ue l'azote ammoniacal convenait mieux que
Tazole peptique aux gonidies du Xantlioria purielina. Nous avons
cultixt' le Cysfococcm Xant/ioriw purielina' et le Cystocovcm maximus
sur des milieux de Detnier au tiers sucrés et agarisés, contenant une
même (piantité d'azote sous forme soit de peptone, soit de chlorin-e
d'ammonium. Ces expériences ont montré qu'après un mois, la colonie
du Ci/.shicoccKs Xan(/iori;r parietituc est |)lus dév(îlop|)ée sur |)ej)tone el.
qu'au contraire, celle; du (Jj/nlucocciis maxiniii.s est plus \igoureuse sur
le chlorure d'ammonium, il est donc clair que le Cyslocuvcus Xanl/iori.r
parieliniv préfère la peptone aux autres sources d'azote et nous ne
pouvons, sur ce point, confirmer les j'ésultals de TitKiîorx.
Assini i la lion carbonée
Nous avons encore étudié l'assimilation carbonée de quelques
Cystococvus en voulant vérifier les expériences de Thkhoix- mention-
nées au début de ce travail. Cet auteur avait trouvé ipie beaucoup
d'algues vertes peuvent vivre à l'obscurité complète, à condition
d'avoir à leur disposition des acides organiques. Les partisans de l'idée
(pie les gonidies sont plus ou moins parasites, ont alors naturellement
pensé (pie ces gonidies, tout particulièrement, devaient i)ouvoii- se
servir des acides organiques et Toiu.Ku'' avait été conduit par des
expériences, à conclure que dans le Xunthoria paric/i/ui le champignon
nourrissait l'algue avec de l'oxalate de calcium.
lûutMF.OKK-* a essayé la valeur de l'acétate, du tailiate et du citrate
de potassium comme source de carbone, ajoutés à des milieux de Pet-
' TitEiinix. Die freilcbenile Alpre und dio (iimidie (//.Wck.m. i-x /i„„,i,»/,/ ia Beziip
aiif die FleLlitensyinbiose. Ber. d. ileutncfi. Iwt. Oes.. XXX (l!tl-2), (K).
' TKr.iiDiJX. ( )rpraiii.sche Sauren aïs Kohien.stoffauclle l>pi Aljroji. Ber. d. deiitsch.
bot. GeK., XXllI (1905), 4.'J2.
• ToHi.KK. Das pliysikalisclie (Jleifhjrewiclit v..n IMIz iind Aiu«' iii don Fiecliten.
Ber. (I. tifiiitgrh. hot. Ges.. XXVII {V.Wt. 4-21.
' KoHMi.OKi-. af)t3\ 1. c.
— u -
mer au tiers agarisés, pour la culture du Cyatococcus Cladouiœ pyxidaife
et du Cystococcus Cladouiœ furcata'. [.es milieux convenaient très mal
aux cultures qui ne périrent pas, mais dont le développement se lit
avec une extrême lenteur.
Nous avons fait des expériences comparatives avec ces deux gonidies
de Cladoniu et le Cys/ococcus cofucrens (malheureusement, au moment
de l'expérience, nous n'avions pas encore isolé le Cyslococcus Xantliorhi'
parietinœ, mais il est bien probable qu'il se serait comporté comme les
autres Cystocoecus) sur des milieux agarisés contenant du glucose, de
l'acétate ou de l'oxalate de potassium ou pas de carbone. Nous avons eu
soin de laver aux acides et aux bases notre agar et d'employer, au lieu
de milieux de Detmer, un milieu indiqué par Treboux lui-même et
contenant :
(NH4)2 SOi 0,03370 •
K2HPO1 0,0170
Mg SO4 -I- 7 H2 0 0,0025 70
K2 SOi 0,0025 7o
Fe SO4 + 7 H2 0 0,0005 70
plus une quantité de glucose, d'acétate ou d'oxalate de potassium, con-
tenant 0,025 de carbone; d'autres milieux, comme nous l'avons dit, ne
contenaient pas de carbone. Ces expériences ont été faites à la lumière
et à l'obscurité. Les résultats ^ furent les suivants : le glucose est de
beaucoup la source de carbone la plus favorable, à la lumière comme à
l'obscurité ; l'acétate et l'oxalate empêchent le développement à la
lumière (car les colonies, sur ces milieux, sont plus petites qu'avec
l'anhydride carbonique seul) et ne provoquent aucun développement à
l'obscurité; le développement est faible avec l'anhydride carbonique
seul à la lumière. Les trois algues se sont compoi'tées de la même
manière. Ces résultats montrent clairement que les acides organiques
ne peuvent servir de source de carbone à nos Cyalococcus et que si les
gonidies sont parasites pour le carbone, il faut que le champignon le
leur fournisse sous une forme plus complexe, sous forme de sucre par
exemple.
Résumons ce que nos expériences sur les Cystocoecus nous ont appris.
1. Dans les lichens à C//.s'/otwc?/.s"-gonidies, ces Cyslococcus sont ûes
races dilîérentes.
2. La facilité avec laquelle différents Cyslococcus assimilent la peptone
n'est pas un caractère permettant de distinguer gonidies et algues libres ;
en cllfl. les },'Oni(li('S Slipporlcill Imcm |;i iirplnl t le Ci/stncocrits
Hia.iimiis |ir(''tV'iT l'iizolc iii(H-^;iiii(|ii(', iiiiiis le Ci/nhicurciis ciiIihti'iis s»-
coiiiporlc (•(timiir les .uidiidirs. (le irsiilt.it pciil cxpliiiiK-r (l<'> (»|»s('rv;i-
li()iisc(Hilr;i(lictuiri'S, car, en coiiiiiaraiil le (yi/sloconiis Xanlhornr parir-
liinr an (Ji/.s/oroccKs ma.rimuH, cm coiicliirail, coiiinio Ahtahi, (|iril \ a
mit' (lilïï'i'eiici' ruiulaiiK'iilalc dans Icnr niaiiit'i-*' de se nourrir; en coni-
paranl le (^i/slocotriin Xanlhorin- parir/iinr ww (^nslocinriis colun-rtis, on
tonclurail, coinnic TitKitorx, (pTil \\\ v\\ a [)as.
:{. Ix's yonidies sond)lenl a\oir en coMiniiin de |)oii\((ir li(|U(''tit'i' la
iïélaline.
4-. Les acides organi(|nes ne peuvent servir (ralinicnt. ni an\
O/.v/orocTMA'-gonidies, ni an\ (^i/s/ococcu.s Jiiiri's.
Les Stichococcus
Slicltncocciis (ùinioci/ln'.s f^eleliier
(.\" i:i") de la collection)
Les Stic/itifdccii.s sont rarement i^onidics des licilen^, on rn [ron\r
cependant chez les Caliciacées par exemple Nous asons \m conipaivr
& ^ %
Fip. 4. — Stichococcus Coniocybes Let.. sur
milieu <U' Detmor au tiers a^jarisù «ans sucre:
le trait = 'M „.
dilTéreiits Slir/iococriis libres avec nn Slic/uicocciifi }i:oiiidie du doniori/lu'
l'iirfmarcii, isolé il y a qnehpies années par Mademoiselle \V iLwss.
Les cellules de cette espèce, (piand on la ciilll\e >iir de> milieux de
l»etiiiei;ui tiers sans sucre, sont (W> li.itonnets droits on lé'vrenieiil
— 30 - .
arqiii's. (riine longueur de 0à9M el (rime largeur de 3 /l( en inoyeiuieel
ou voil bien le clironiatophore en forme de plaque sur un des côtés de
la cellule (fig. 4). Si le milieu est sucré, les bâtonnets sont un peu plus
grands et conliennent des gouttelettes réfringentes. Les colonies, sur ce
même milieu, forment des disques brillants, verts, atteignant un
diamètre de douze millimétrés après (piatre mois. Quand elles pâlissent,
on voit des stries rayonnantes foncées sur les disques d'un vert plus
clair. Dans le thalle du lichen, l'algue a environ 5 p. de longueur.
Neubner^ fut le premier à étudier les gouidies des (^aliciacées. Il
trouva trois espèces d'algues comme gouidies chez ces lichens, le
Cysiococciis liumk'ola, le Pleurucuccus vulgavia et le Slichocoi'cus bacilluris.
Ses observations l'ont amené à des conclusions assez curieuses : il
pense que les Pleurococcus se transfoi'ment dans le thalle de ces lichens
en SlicIiococcHs sous l'influence mécanique des hyphes; celles-ci sont
placées parallèlement les unes aux autres et, comprimant latéralement
les Pleurococcus sphériques et les forçant à se diviser toujours dans le
même sens, produisent finalement une file de cellules cylindriques,
c'est-à-dire des Stichococcus. Par conséquent, il faudrait ranger les
Pleurococcm et les Stichococcus dans un même genre. Nkubner nous
informe encore qu'en dehors du thalle, les Stichococcus peuvent
redevenir des Pleurococcus ou bien rester des Stichococcus et que, dans
ce dernier cas, nous sommes en présence d'un bel exemple d'hérédité
des caractères acquis. FiiNFSTiiCK et Zaulhruckner- admettent
également cette théorie et le premier rapproche cette mécanomorphose
de celle qui produit les gouidies hyméniales.
Cependant, les Pleurococcus semblent assez éloignés systémati-
quement des Stichococcus et il n'est guère possible d'admettre pareille
transformation tl'un genre en un autre, d'après nos conceptions actuelles.
Les auteurs appellent généralement Stichococcus bacilluris iN;eg. la
gonidie des lichens à Stichococcus. Mais notre plante n'est pas la môme
que le Stichococcus bacillaris. Nous verrons ([u'il y a de grandes diffé-
rences physiologiques entre ces deux algues et il y en a aussi de mor-
phologiques. En effet, les cellules du Stichococcus bacilluris sont, en
général, plus courtes et plus larges que celles du Stichococcus Conio-
cybes sur milieu sans sucre; les colonies du Stichococcus bacillaris sont
• Neubnek. Beitrâge zur Kenntniss der Calicieen. Flora (1883).
' FÛNPSTÛCK et Zahlbruckner. In Engler-Prantl : Die natilrlichen Pflansenf'ami-
lien, I. Teil, Abt. 1* (1898), 17 et 79.
:i7
[dus ;ii;ili(l('S (|ll(' ccllrs du Slirliocdctiis Caiiioci/hf.s cl jauilissclil l)lu>
vite sur uiilicu sucrr en cuninK-ncMut piw l,'i [n'^i-iplirric i'\;ini<'ii mjiivs
([ualrc mois).
Assituilalioii molée
AiriAiii' a l'ail des cxpérioiicos avrc le Slic/ioromis Ixiiilhiris cl a \u
(lue ci'lte algue peut se nourrir tout aussi bien de nitrate (raïunioniiiui
(juc de peplone. Il n'a pas étudié de 5//r//o(wn/.y-gonidies, niai.s il ^up-
pose (pie, dans ce cas, on observerait une prélérence pour la peptone
d'après sa Ihéorie que les gonidies se dislini^ucrd des aliîui's libres
scnd)lables par leur préférence pour la peplone.
Pour examiner celle idée, nous avons couiparé à la ij^onidic (pialif
Slicliocoi'cus libiTs.
S/icliococciis <lubiu>i Cliod. (^iN^' .")•.» de la collection i
Stic/ioivccus bacillaris Na'g, (N" H) » i
S/ir/iococcu.s minor Choô. C'N" 17 . » )
Slir/i(iroiriis l'iscosKS Ijet. (N" 140 " )
Les cultures ont été faites siu' des milieux de Delmer au tiers sucrés
et agarisés contenant de 0,1 à l 7» d<' peptone, placés soil à la Juniière,
soit à l'obscurité, avec les résultats suivants : la taille des colonies est
à peu près la même à la lumière et à Tobscurité et 0,5 7» de peplone
est la concentration là plus favorable. La couleur augmente a\ec le
pourceiUage en peptone et est, connue toujours, un peu plus foncée à
la lundère (pi'à Tobscurité. Sur tous les nulieux, les colonies du Sll-
rhuvovcus (liibius cl du Slirhorovcus bacillaris sont beaucoup plus gran-
des que les trois auti'cs colonies ipii ont à peu près la un'Uie laillc
(plancbe, lig. /•'). (Cependant, sur les milieux où l'a/olr est lounil
par un nitrate, les cidonies des cimi SlirlKiminis sont à peu près de la
même grandeur (la colonie du Slichomrcus bacillarin est un peu plus
grande que les autres). Le diauièlre des colonies sur ce milieu est,
poni' les Slicliocntru,s dubiiis et Slirhocnccas bacillaris, plus petit (pie
sur les milieux à peplone; \w\\vU'<.Slichi>cticcus(Uniitinjbi's, Slicliococcus
Hiiiiiir et S/icbticiicciis riscosii.s, plus grand (pie >ur les milieu \ à peplone.
' AiiTAUi. Ziir KriiaiiriinKsplivHidlopio dtM- trnineii Alpron. Her. </. ileutuch. but. Gf»..
XI.X (I!I01,. 7.
— 38 -
La dôforination des cellules du Stic/iocurcus Coniocybes (fig. ôj par ces
jnilieux montre bien que cette gonidie supporte mal la peptone.
Sur les milieux gélatinisés, le Slicliococciifs dubius et le SUchovocvus
bacillarin se distinguent de la même manière par la grandeui- de leurs
colonies. Nous avons enfin comparé la croissance du Stic/iocoirus
0
o
§0q
§
<5?J5
% ^ ^ ^
û
Fig-. 5. — Stichococcus Coniocybes Let., sur
milieu de Detmer au tiers agarisé et sucré,
contenant l°,o de peptone: culture âgée de
six mois; le trait = 50 y.
hunllurh sur milieux à azote ammoniacal (iNH-i Cl) à celle siw milieu à
peptone. La taille de la colonie sur les deux milieux est à peu près la
même; ceci confirme Texpérience d'ARTARi qui avait trouvé que le
nitrate d'ammonium avait la même valeur que la peptone. .
Ces expériences sur les Stichococcus nous montrent donc que dans ce
genre quelques, espèces qui ne sont pas des gonidies se distinguenl
d'autres espèces dont une est gonidie par la facilité avec laquelle elles
absorbent la peptone et nous pouvons en tirei- la même conclusion que
de nos essais avec les Cystococcm, à savoir que l'assimilation de la
peptone n'est pas un caractère permettant de distinguer gonidies et
algues libres.
- ;{*.♦
Les Goccomyxa
Ik'S (ùxconij/.ra sont les goiiidics (riiii certain iioinhrc de liihciis. i-n
particulier de la famille çles Peltigéracres.
Nos expériences ont porté sur la comparaison de rassiniilation a/i>-
tée et carbonée de quelques espèces dont trois sont des gonidics de
Soloriiui ((ig. ()), les autres des Cocionii/.ra libres.
?)
t ^ a ^&
%
0
Fig. (5. — Coccomyxa Solorinae saccatae Cliod.
sur milieu de Detnier au tiers anarisé.
sans sucre: le trait f:(i -/.
Déjà CiioDAT' a indiqué que les Cocvomy.ca isolés de lichens sont, de
tous" les Coccomya-u de diverses provenances, ceux qui gardent a\ec le
plus de ténacité la couleur verte de leurs cellules lorsqu'on les cultive
en présence de matières organi(|ues. Si les autres doccfimy.ra hlancliis-
sent à la longue sur i\es milieux sucrés, cela nVst cependant pas un
signe de dégénérescence, puisque la croissance reste très active, mais
in(lii|ue probablement mie disproportion entn' l'azote et le carbone à
leur disposition. Mans ce cas, les algues absorbent beaucoup de carbone
' t'iUHiAT. Monuirrapliies d'aitrues en culture pure li'lM . .'-.M.
- 40 —
facilement assimilable et la production de la cliloropliylle, devenue
moins utile, est ralentie* par le manque relatif de substances azotées
qui toutes sont employées pour former du protoplasma.
Affsim ilutiori a ioléc
Pour l'étude de l'assimilation azotée, nous avons d'abord cultivé
neuf espèces, dont trois gonidies, sur des milieux de Detmer au tiers
sucrés, solidifiés par de la gélatine, à la lumière et à l'obscurité. Nous
avons constaté que les colonies des trois gonidies ont commencé par
blanchir; puis elles sont redevenues aussi vertes que les autres après
quatre à cinq semaines à la lumière, après neuf à dix semaines à l'obs-
curité. Le verdissement commençait à l'intérieur du milieu.
Nous avons ensuite cultivé les trois gonidies avec deux Coccomyxa
libres sur des milieux de Detmer au tiers sucrés où l'azote était fourni
par de la peptone à raison de 0,1 à 1 7», avec les résultats suivants :
la grandeur des colonies est à peu près la même à la lumière et à l'obs-
curité; elle augmente proportionnellement à la quantité de peptone et
les colonies des gonidies sont toujours un peu plus petites que les
autres, surtout sur les milieux à fortes doses de peptone.
A ss im il al io n car ho née
Nous avons ensuite étudié comparativement l'assimilation du carbone
de ces neuf espèces en les cultivant sur des milieux de Detmer au tiers,
agarisés, contenant 2 ^o d'un des hydrates de carbone suivants : galac-
tose, saccharose, maltose ou glucose. Après quatre mois, toutes les
colonies sont d'un même vert foncé sur le galactose. La couleur est la
même que sur un milieu ne contenant pas de carbone, mais les colonies
sont plus grandes. Chouat^ indique que ses expériences lui ont tou-
jours montré que le galactose, probablement à cause de sa configura-
tion stéréochimique, se comporte autrement que les autres sucres et ne
diminue pas la production de la chlorophylle. Avec les autres sucres,
• ClIOLAT. «lf)1.3), 1. C, tift.
- il -
glucose, iiiallose et saccharose, après plusieurs mois, on \oil hien l;i
toudauce dos gonidies à conserver la conleiir verte plus luugteuips (|ue
les autres Cocvonnjxa. il semble donc (jnc, dans ce cas, les gonidies se
servent moins de ces sucres (|ue les algues lil»i-es et sont donc moins
saprophytes (pi'elles.
Il résulte de ces expériences que les 6'orro//;//.<Y/-goiHdies sont piidiit
moins pai'asitcs que les Conomy.ra d'autre provenance. Klles suppor-
tent mal la gélatine au début, semblent moins bien pouvoir se nourrii'
de peptone et assimilent moins facilement le sucre que les Coccnnn/.ni
libres. Il est très intéressant de voir que sur tous les milieux les i:(»ni-
dios forment toujours im groiq)e à pari.
CHAPITRE IV
CONCLUSIONS
Lès résultats de nos recherches peuvent se résumer ainsi : nous
avons trouvé que :
a) le Nosloc Pellif/erie se distingue des Cyanophycées libres étudiées
jusqu'ici, par son pouvoir d'assimiler facilement différents sucres etpai-
ses ferments protéolytiques.
hj Parmi les CyHlovoccus, les gonidies de différents genres de lichens
sont des races différentes ; elles assimilent de préférence la nourriture
organique ; les Cystucoccns libres peuvent se comporter de même ou
préférer une nourriture azotée inorganique.
cj Les Slichococvus gonidies semblent moins pai'asites que certains
SUchococcus libres pour leur ^uitrition azotée.
(IJ Dans le groupe des Coceomyxa, les gonidies préfèrent une nour-
riture inorganique tant carbonée qu'azotée.
Nous croyons pouvoir, de ces faits, tirer les conclusions suivanles :
1. Il n'existe aucun caractère distinctif constant entre les gonidies
et les algues semblables libres. Tantôt ce sont les gonidies, tantôt les
algues libi'es qui préfèrent une nouri'iture organique, ce qui montre
clairement que les rapports physiologiques entre chanqjignons et
algues des lichens ne sont pas toujours les mêmes et ne peuvent S(^
"résumer en un mot tel que hêlotisme, comortiim, etc.
Même les conclusions sur ces rapports, tirées du subslratum où vil le
lichen, ne sont pas toujours exactes. En effet, il est tout naturel de
penser que dans les lichens enfoncés dans la pierre et où le champignon
— i:i —
lie Iroinc .miriv (le sillisl;ilirc (iii;;i|ii(|iir. (•".•>( r.il^iic (|iii rsl \v lulll-
iiissciir |)i-iii(-i|)al *ii- t-ailtoiic. (Irllc sii|)|i()>ili()ii a iraillriiis troiiM' un
appui rxprriMiciilal dans une rludc l'aile par CndiiM ' Mir !•■ Cdicdho/rtfs
iioiiidic (lu Vcrnirtirid iiif/n'scen.s, ipii a ni()nll('' (pic celle j^Diiidie de
lichen saxicoje ne siipporle pas les milieux siicivs; elle se niidtiplie
(Tune ra(;(ni e.xaiiéive sur ces milieux, mais se di-colore ({(''jà an honl de
deux mois ei mem'l. De UK-me (pie cerlaiiies plantes calcirni^^es ne sii|>-
porlenl ()as les milieux calcaires parce (pfelles y aitsorheni Irop de
calcaire, de UK-me celle al.uue menrl sur les milieux suci('s |)arce
(prelle absorbe Irop de sucre, lui oiilre, le Cottohotri/s Vrmicariir ne
peul pas se dévelo|)|ier à roltscnrilc. Le Verni cari a iiif/rcsccii.s sérail
ûo\u' un lichen où le cliani|)ionon esl |)arasile sur raj^iif .
De mcMue les (lynlocoiriis des {'Jadonia el du Xanlhuriii piélèreiil une
nourriture organiipie, ce (pii iiidi(pierail ipie le cliani|ii,uii(/n de ces
iicliens vil en saprophyte sur riiiiiims de la terre et de rc-coice et (pic
raliiiie s'en remet en partie à lui poiii' la roiiriiitiire du carbone, el
parlerait en laveur (riiii certain parasitisme de rali;ue sur le cliampi.mion.
Par contre, les Slichoanrus et les (lon'iiiinj.vd ne sont i;iière sapro|)h_\te>
el cependanl les Cuuion/bi' vivent sur les écorces el les Sohtrina sur des
terrains sonNcnt riches en hunuis; nous ne pouvons donc nous baser
nuiipiement sur le subslralnm pour ivsondre celle (piestioii.
"2. Il est cui'ieiix de \oir ipie, d'une |)arl. la lionidie du Xtnilhuria
liinir/iiKi dilTère de celle du (Ihidimia pi/.vidd/ti et de celle du (lladiniiii
furcd/a, de nn'Mne (pie le (Uuromjidd du Suloniid sdccd/d n'est |)as le
même (pie c(dni du Sulorina rrucea, d'apivs les recherches de CiionAT-.
Kn outre, rap|)eloiis (pie ce savant a trii' deux races ditïéreiiles de
^y//.s7oc«cr«.s-|j[()nidies, d'une llK'ine es|>èce de \\chv\\<. MUddoii/d pt/.ridd/d 1
récollé en deux eiidioils dilléreiils el deux races dinérentes de
Cdicomi/.id-iionuWt's d'une même es|)èce de Solur/nd, pro\enaiit de deux
stations diUerentes; eiilin, nous avons mi le même .\(is/iic entrer en
ssiiibiose a\ec deux cliampij^iKins (pii auraient lait de rass(tciation soit
lin /'flliifcrd cdiiiiid, soit un /'r/lit/rrti huriioululis. D'autre part. n<»u-
avons lroii\ê, dans les deux cas où nous avons pu l'élndier (C.jisttirurrds
el dnrriinn/.vd), (pie les .uonidies d'un <,M"(Hipe se comportent de la même
manière. Ile noiixelles recherches deMttiil iiHUilrer ^i toujours les
(■IK.I.AT. (l!t|:!i. I. c. 'V,
Cii.)i>Ar. d'H.-i'. 1. <•„ •.>•_';
- U -
gonidies triiii geiii'e se ressemblent physiologiquement en <lin'ér;inl par
leni' ni(n'|)liol()gie et ceci sera nn point très intéressant.
3. Entin, nos résnltats peuvent également servira soutenir la théorie
lie ScFiWENDENER et se laissent difficilement expliquer selon rancieiine
théorie reprise pai' Elkving. Il nous semble impossible d'admettre,
maintenant que nous connaissons mieux quelques-unes des difTérentes
races d'algues et de gonidies, qne des organismes qui se ressemblent
tellement soit tantôt produits par des lichens, tantôt par des algues.
Pourrait-on comprendre, par exemple, qu'un Slichococcus Coniocybes
ait une origine toute différente de celle des huit autres Slichococcus se
trouvant dans ta collection de l'Institut botanique, qui proviennent de
sources très variées et qui n'en ditfèrent que peu morphologiquement?
Le caractère «homobium» des lichens, qui a toujours été la pierre
d'achoppement de la théorie schwendenérienne, doit trouver son
explication, non pas dans une production de gonidies par les hyphes,
mais dans une longue adaptation d'un champignon de lichen à sa
gonidie; l'évolution phylétique de la plupart des lichens, comme le dit
Reinke\ ne s'explique pas par une évolution séparée de l'algue et du
champignon, mais par l'évolution du «consorlium » et de plus, il nous
semble fort peu probable que les lichens, qui produisent des sorédies,
naissent actuellement par synthèse-. Or, les sorédies n'étant que des
boutures, transmettent tout naturellement les caractères d'homogénéité
et de parfaite adaptation réciproque à chaque nouveau lichen ; cette
homogénéité fait par contre souvent défaut chez les lichens qui ne
forment pas de sorédies et qui naissent probablement plus facilement
par synthèse dans la nature, comme c'est le cas pour beaucoup
d'espèces sous-corticales.
Keinke. Abliaudlungen iiber Flechten. rrinysheim'a Jahrh. f. u-is.i. Bof., 28 (1895).
D'où peut-être la difficulté de réaliser expérimentalement ces synthèses.
Explication des figures de la Planche
Fin. -•• .Vf'-v/or /'r///i/('/;r Lt'l., siii' iiiilicii de Dcliiicr :iii licrs ;i<i:arisé
sans siK-rc; ciilliifc ài^rc de deux iiniis.
/•'/'//. //. \().sl(ir l't'l/if/rnr sur iiiilicii de Dclmn- au li<'|-s a.uarisr, avfc
:2 '^0 de glucose (iiiirl); ciillurc àiit'T de deux mois.
A7//. 6'. Nos/ur Pctlif/cnr sur iiiilieu de Dclincr au tiers a,narisé sans
sucre; cidlnre ài-ée de six mois. X ^^>'"»<>-
F/;/. I). Comme /•'///. (l, on \oit des cellules à itainc Corlcnicnl d(''\r|()|i|»éo.
X 3(.>U.
Fin. '>• DilTérenls Ci/slococcii.s sur milieu de Uetmer au tiers suciv et
ai^arisé, contenant 0, 50/0 de peptone, cidture placée à rohscurilé,
âgée de (piatre mois;
I. Cysfocorrii.s ma.viiinis (lliod. [W 1:2S de la collecli(Ml).
\\. ^ Cyalocorcus vohu'i'eiis (\\\{){\. wv 103
IIÎ. ==- ('jjisloniccus ('Jailoiii;v jti/.ridtilir Cliod. (IC ()3 " ).
IV. ~ (jjisldi-dccits .\(tiil/i(iri;r /Kiric/iinr L(>t. (n"l-49 » ).
on voit (pie la colonie du (^i/atuatiriis m a. ri unis (épiplivle) est
beaucou]) plus |)etite (pie les autres sur milieu à a/.ole orpunipie.
Fit/. F. Dilléreiits Slicliocucriis sur iiiili(Mi de Detiiier au tiers suciv et
agaris(.', contenant l",o de peptone; culture jdacee à folocurité.
à'ive de (|ualre mois;
I. - S/ic/iococciis hiicilltiri.s N;efî. (ii^' Hi).
II. ^ S/ic/ionicctis (Uinitiri/he.s Let. (il" 135).
lii. Slir/iorocciis riscofiiiN Let. (ii" 141M.
IV. Slic/iocucciis dubittti (lliod. (il" 50).
V. =■ Slichocorcus luiiKir (lliod. (n" 17).
on voit la g^raiideur des colonies des Slir/ioinini.s haciilnris et
Slir/ionicriis diibiiis (épipliytes) sur milieu à a/ole oi'fïanique.
Fip. a
Fiff. A
Fig. D
Fig". C
FiK. 1-
é
r
«^^
III B^ig. K
IV
A. L. ad. nat. photugr.
Library
N. C, State Collepre
TABLI^: \)\<:s MATIKKES
("JIAI'ITKK I. — /.(i Ihrorii' ilt' Schimiilt'ner
Preuves eu t;i\eiir de celle liiêor
\.v Inivail (rKllviiiii
dllAl'ITlU': II. — Li'H irldiiiiii.s l'iihr h-s <lni.v composanlH
Les (litlëreiiles opinions à ce siijel Il
La méthode e\j3ériinenlale |K
(^UAl'lTFU-: 111. — l'ailie e.vpn-imrniale
Le SohIoc Pelfigene Lel -21
Assimilation azotée -l-l
Assimilation carbonée -H
hitluence de difrérenles ladialioiis lumineuses -li
Les CystocooeuH. Le Ci/s/oromi.s Xanllioriir paricliii.i- Lel :2S
Assimilation azotée 31
Assimilation carhonée :\:\
Les S/ic/iocorcus. Le Slirlioannis (loiiioi-nhcs Lel :].'>
Assimilation azotée :î7
Les (UKrtntiji.va ;'.',»
Assimilation azotée l(i
Assimilation carljonée In
(IMAI'ITIU: IV
HésuuK' el ('.()n(■lllsion■^ 1:2
ETUDE DE I
S02777694 R
1