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Full text of "Études d'entomologie : Faunes entomologiques ; descriptions d'insectes nouveaux ou peu connus"

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COLLECTION 
OF 

William  Schaus 

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PRESENTED 

TOTHE 

National  Muséum 

MCMV 


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ÉTUDE8  D"ENTO\lOL()(;iR 


01 


ÉTUDES 

D'EiNTOMOLOdlE 


F  IDES  E\TO]IOlOf.lDl!ES 

DEscKiPTioxs  j)'l\sec;tes  nouveaux 

OU  PEU  CONNUS 

Par  Charles  OBERTHUR 


KEN NES 


IMPRIMERIE     OBERTHUR 


LÉPIDOPTÈRES 

DU  THIBET 


Parmi  les  contrées  dont  l'accès  se  tronve  encore  par- 
ticulièrement difficile  aux  Européens  et  dont  les  pro- 
ductions naturelles  semblent  pourtant  offrir  le  plus  grand 
intérêt  scientifique,  figure  en  première  ligne  le  Thibet. 

Dans  cette  région  montagneuse,  il  y  a  des  neiges  éter- 
nelles, des  forêts  séculaires,  des  plateaux  alpestres  et  des 
vallées  profondes,  presque  tropicales,  c'est-à-dire  une 
variété  extraordinaire  de  faunes  et  de  climats. 

Les  Missionnaires  catholiques  sont  à  peu  près  les  seuls 
Européens  qui  aient  jusqu'à  ce  jour  réussi  à  pénétrer  dans 
le  Thibet  et  à  y  demeurer  au  milieu  des  populations  bar- 
bares qu'ils  s'efforcent  avec  un  zèle  admirable,  une  charité 
et  une  abnégation  de  tous  les  instants,  d'amener  aux 
lumières  de  la  Foi  et  aux  bienfaits  de  la  civilisation  chré- 
tienne. 

C'est  à  ces  Missionnaires  catholiques  que  je  dois  les 


premiers  documents  qui  soient  encore  parvenus  en  Europe 
sur  la  faune  entomologique  de  la  partie  sud-est  du  Thibet. 

Aucune  branche  des  connaissances  humaines  n'est  indif- 
férente à  ces  hommes  d'élite  et  bien  que  l'Entomologie 
ait  été  chose  neuve  pour  la  plupart  d'entre  eux,  je  puis 
dire  que  tous  se  sont  mis  ù  l'œuvre  avec  une  bonne  grâce, 
une  vaillance  et  une  intelligence  auxquelles  j'ai  le  devoir 
de  rendre  un  public  hommage. 

L'éminent  évèque  de  Diana,  Monseigneur  Félix  Bict, 
vicaire  apostolique  du  Thibet,  malgré  les  charges  d'une 
administration  épiscopale  qui  s'étend  à  des  stations  chré- 
tiennes disséminées  sur  un  espace  de  42  journées  de 
marche,  a  bien  voulu  récolter  et  faire  récolter  pour 
nous,  dans  les  diverses  parties  de  son  diocèse,  des  insectes 
de  tous  les  ordres. 

Ces  collections  offrent  un  intérêt  considérable. 

Elles  proviennent  surtout  de  Tâ-7sien-Loù,  ville  dont 
l'altitude  dépasse  2,474  mètres;  de  C/iapa,  vallée  chaude 
sur  la  rivière  Taï-Tou-Ho;  de  Yerkalo,  sur  IVang-Tsé- 
Kiang;  de  IJatang  et  de    Tsckou. 

C'est  dans  cette  dernière  localité  que  M.  Dubernard 
a  rencontré  XArmandia  Thàidina  dont  il  nous  envoya 
quatre  exemplaires  entre  les  feuillets  d'un  livre  chinois. 

De  nouvelles  collections  se  forment  encore  au  moment 
où  j'écris  ces  lignes,  et  dans  peu  d'années  nous  espérons 
posséder  des  documents  qui  permettront  d'écrire  un  travail 
d'ensemble  sur  la  faune  entomologique  du  Thibet. 


Comme  préparation  à  cet  ouvrage,  dont  la  réalisation 
nous  est  particulièrement  chère,  je  public  un  certain 
nombre  d'espèces  nouvelles  de  Lépidoptères  thibétains. 

J'aurais  pu  augmenter  le  nombre  des  descriptions, 
mais  persuadé  que  la  figure  seule  permet  de  reconnaître 
exactement  un  papillon,  et  bien  convaincu  que  sans  bonne 
figure,  à  l'appui  de  la  description,  il  n'y  a  pas  de  nom 
valable,  je  préfère  attendre,  pour  écrire  les  diagnoses  de 
nombreuses  espèces  nouvelles,  que  la  gravure  soit  achevée 
et  puisse  accompagner  le  texte. 

La  X"'  livraison  de  ces  litudes  d' Entomologie  contiendra 
encore  de  nouveaux  papillons  thibétains  dont  les  types 
sont  actuellement  aux  mains  du  peintre. 

On  peut  compter  que  je  hâterai  de  toutes  mes  forces 
la  publication  des  travaux  relatifs  aux  Lépidoptères  du 
Thibet. 


'Rennes,  juillet   iSSl. 


LÉPIDOPTÈRES  DU  THIBET 


Parnassius  Imperator,  Oi;i;nTiii  n  {BuVelin  île  la  Société  enlomo- 
logique  de  France,  1883,  [).  7G).  —  PI.  I,  fi^'.  4. 

Taille  des  plus  grands  individus  à.'Apollo,  des  Pj-rénées.  Aux 
ailes  supérifiures,  à  peu  près  la  même  disposition  de  taches  que  chez 
Delphius;  mais  les  ailes  beaucoup  plus  opaques,  d'un  blanc  un  peu 
jaunâtre  et  les  taches  noires  très  grosses  et  très  fortement  accen- 
tuées. Aux  ailes  inférieures,  deux  larges  taches  rouge  carmin 
cerclées  de  noir  ordinairement  pupillées  de  blanc,  quelquefois  dé- 
pourvues de  cette  pupille  blanche  et  alors  complètement  rouges,  et 
deux  autres  taches  arrondies,  noires,  sablées  dans  leur  centre  d'un 
épais  semis  d'atomes  gris  bleuâtre.  Ces  deux  taches  qui  sont  plus 
ou  moins  grandes  et  plus  ou  moins  bleues  sont,  dans  certains  indi- 
vidus, prolongées  dans  une  ligne  ondulée  noirâtre  assez  large, 
remontant  vers  le  bord  costal,  par  deux  autres  taches  également 
bleues,  de  taille  et  d'accentuation  très  variables.  J'ai  fait  figurer 
l'aile  inférieure  d'un  exemplaire  chez  qui  ces  troisième  et  quatrième 
taches  bleues  sont  le  plus  accentuées. 

Les  antennes  sont  entièrement  noires. 

La  poche  cornée  de  la  9,  ^eul  sexe  que  je  connaisse  encore,  est 
formée  d'une  caverne  triangulaire,  surmontée  par  une  touffe  anale 
épaisse,  formée  de  poils  serrés,  noirs  et  jaunâtres.  De  plus,  de  chaque 
côté  de  cette  caverne,  une  plaque  cornée,  couleur  feuille  morte, 
prenant  naissance  au-dessus  du  dernier  anneau  abdominal,  se  dé- 
roule de  façon  à  former,  vue  en  dessous,  comme  une  espèce  de  paire 
de  cornes  se  développant  de  chaque  côté  de  la  caverne  centrale.  J'ai 
fait  figurer  cette  poche  cornée  très  bizarre,  vue  de  profil  et  en 


J'ai  deux  9  vierges  dépourvues  de  cette  poche  cornée  qui  ne 
développe  qu'après  raccouplement. 


—  VI  — 

Mgr  Biet  ne  m'a  pas  encore  envo^-é  le  cf  du  Parnasshis  Impe- 
rator,  qui  est  actuellement  l'une  des  plus  belles  espèces  de  ce  noble 
genre.  Découvert  à  Tà-Tsien-Loû,  où  il  vole  pendant  tout  l'été. 

Pieris  Bieti,  Obertiu  r  (pi.  I;  cf,  fiy-.  7;  ç,  fig.  8). 

Du  groupe  de  Soracta,  Davidis,  Ilippia,  etc.  Taille  de  Soraeta; 
ailes  du  cf  d'un  blanc  un  peu  jaunâtre  en  dessus  avec  les  nervures 
des  supérieures  très  accentuées  et  empâtées  d'un  trait  brun  noirâtre, 
large  surtout  au  voisinage  du  bord  externe;  les  nervures  des  infé- 
rieures paraissent  plutôt  par  transparence  du  dessous,  sauf  au  voi- 
sinage du  bord  externe  et  le  long  du  bord  antérieur  où  elles  sont 
un  peu  empâtées  de  noir. 

En  dessous,  ailes  supérieures  blanc  jaunâtre  avec  l'apex  d'un 
jaune  canari  et  l'empâtement  noir  nervural,  au  milieu  des  ailes, 
au  lieu  d'être  au  bord  extérieur  comme  en  dessus.  Ailes  inférieures 
d'un  jaune  canari  vif  avec  les  nervures  noires  saillantes  sur  un  filet 
noir,  très  net,  pas  large  et  assez  vif.  L'espace  basilaire  compris 
dans  l'angle  nervural  est  d'un  jaune  plus  foncé  que  le  fond  des  ailes. 

Le  cf  varie  pour  la  couleur  des  ailes  qui,  dans  quelques  individus, 
est  d'un  jaune  soufre  en  dessus.  J'ai  appelé  cette  aberration,  qui  est 
constante  et  commune  à  beaucoup  de  PzeWrfcs  blanches,  Sulphurea. 

Le  cf  varie  encore  pour  le  semis  d'atomes  noirs  qui,  dans  d'autres 
individus,  couvre  la  base  et  le  milieu  des  ailes  supérieures.  J'ai 
appelé  cette  autre  aberration,  qui  est  également  constante,  Fumosa. 

Dans  la  ç ,  les  écailles  des  ailes  sont  moins  adhérentes  que  chez 
le  d",  et  les  cinq  exemplaires  que  je  possède  de  ce  sexe  Q ,  ont  tous 
un  ton  luisant  résultant  de  ce  que  les  ailes  supérieures  surtout  sont 
comme  hyalines.  Cependant  un  semis  d'écaillés  blanc  jaunâtre 
persiste  dans  le  milieu  de  chaque  espace  nervural. 

Découverte  à  Tâ-Tsien-Loû  par  Mgr  Biet,  à  qui  je  l'ai  dédiée 
comme  hommage  de  respectueuse  reconnaissance. 

Pieris  Martineti,  Obertiiit,  (pi.  I,  d",  fig.  5). 

Voisine  d'IIippia;  mais  tout  à  fait  distincte  par  la  forme  plus 
étroite  des  ailes,  la  couleur  blanche  en  dessus  plus  opaque  et  plus 


vive,  les  traits  nervuraux  noirs  plus  nets  et  la  nervulation,  notam- 
ment en  ce  qui  concerne  la  direction  et  la  position  comparative  des 
deux  premiers  rameaux  nervuraux  de  l'aile  inférieure  et  la  forme 
de  la  cellule  discoïdale. 

En  dessous,  la  Pieris  Marlineli  a,  comme  en  dessus,  toutes  les 
couleurs,  blanche  de  l'aile  supérieure,  jaune  de  l'aile  inférieure  et 
noire  des  nervures  bien  vives  et  nettes.  L'apex  des  ailes  supérieures 
est  jaune  canari  et  la  teinte  jaune  des  inférieures  n'est  pas  un  lavis 
uniforme;  mais  dans  la  cellule  discoïdale  et  un  peu  au-dessus  du 
bord  externe,  on  remarque  des  éclaircies  d'un  nankin  pâle. 

Les  antennes  sont  noires;  le  corps  et  les  pattes  sont  assez  velus, 
noirs  avec  des  touffes  de  poils  jaunâtres. 

Je  ne  connais  que  le  sexe  d*  dont  je  possède  six  beaux  individus. 

La  Pieris  Marlineli  vole  à  Tà-Tsien-Loû. 

Je  l'ai  dédiée  à  M.  l'abbé  Martinet,  missionnaire  apostolique, 
procureur  des  Missions  à  Shang-Haï,  comme  témoignage  de  cordiale 
gratitude. 

Pieris  Dubernardi,  OnERini  r  (pi.  I,  flg.  6). 

Paraît  servir  de  liaison  entre  le  groupe  de  P.  Davidis  et  celui  de 
P.  Gliciria  et  Napi. 

Ailes  blanches  avec  le  bord  costal  des  supérieures  noir,  ainsi  que 
l'apex  et  le  bord  externe,  le  long  duquel  les  parties  noires,  outre 
qu'elles  sont  plus  foncées  au  voisinage  de  chaque  nervure,  forment 
une  sorte  de  feston  dont  la  partie  la  plus  saillante  joint  la  nervure, 
tandis  que  la  plus  creuse  se  trouve  au  milieu  de  l'espace  intraner- 
vural.  La  cellule  discoïdale  est  empâtée  de  noir.  Les  cinquième  et 
sixième  espaces  intranervuraux  contiennent,  entre  la  cellule  dis- 
coïdale et  le  bord  extérieur,  une  tache  noire  plus  grosse  dans  le 
cinquième. 

Le  bord  externe  des  inférieures  est  liséré  finement  de  noir;  le 
contact  des  nervures  et  du  bord  externe  est  marqué  d'une  petite 
tache  triangulaire  noiràtrn  et  les  espaces  intranervuraux,  entre  la 
cellule  discoïdale  et  le  bord  externe,  sont  marqués  de  taches  noires 
plus  ou  moins  accentuées,   mais  qui   paraissent  surtout  dans  les 


espaces  premier,  deuxième  et  quatrième,  parallèlement  au  bord 
externe.  La  base  des  ailes  est  marquée  de  noirâtre. 

En  dessous,  les  ailes  supérieures  sont  blanches  avec  l'apex  jau- 
nâtre, et  les  ailes  inférieures  jaune  canari  et  nankin,  notamment  le 
long  du  bord  externe.  L'espace  basilaire  est  jaune  orangé.  Aux 
quatre  ailes,  les  nervures  sont  empâtées  de  noir,  mais  surtout  aux 
inférieures.  Les  taches  noires  intranervurales,  parallèles  au  bord 
externe,  sont  reproduites  et  forment  aux  inférieures,  dans  l'empâ- 
tement nervural,  comme  une  ligne  régulière. 

Les  antennes  sont  annelées  et  comme  tressées  de  blanc  et  de  noir, 
ce  que  la  figure  dessinée  par  M.  d'Apreval  ne  représente  malheu- 
reusement pas.  Le  voisinage  du  corps  est  assez  velu,  ainsi  que  la 
surface  de  l'aile  inférieure  en  dessous,  surtout  près  de  la  base. 

Découverte  à  Tsékou  par  M.  l'abbé  Dubernard,  missionnaire 
apostolique,  à  qui  je  l'ai  dédiée  comme  expression  de  mon  affec- 
tueuse recoiinaissance,  et  décrite  sur  deux  individus  cf  qui  ont  été 
aplatis  dans  un  livre  (*),  mais  dont  l'un,  reçu  en  dernier  lieu,  est 
encore  resté  intact  et  bien  conservé. 

Anthocharis  Bieti,  Obertiur  {\)\.  1,  iiy.  1). 

Charmante  Piéride  du  groupe  de  Scolymiis  et  Genutia,  ayant  à 
peu  près  la  forme  et  la  taille  de  cette  dernière  espèce,  dont  elle 
diffère  surtout  par  l'apex  de  ses  ailes  supérieures  et  le  dessous  de 
ses  ailes  inférieures. 

Le  cf  diffère  de  la  g  par  une  petite  tache  subapicale  aurore 
circonscrite  entre  le  bord  costal,  le  point  noir  cellulaire,  une  ombre 
noirâtre  intranervurale  et  la  partie  saillante  de  l'apex  qui  reste 
blanche.  La  Q  a  en  outre  un  lavis  orangé  pâle  sur  l'aile  inférieure 
en  dessus.  L'aile  inférieure  en  dessous  est  ornée  de  petites  taches 
formées  d'atomes  bruns  couverts  d'un  lavis  d'un  jaune  un  peu  orangé. 


(♦)  C'est  à  cause  de  cet  écrasement  que  M.  d'Apreval  a  figuré  un  abdomen  comme 
celui  d'une  S,  tandis  que  le  papillon  qui  a  servi  de  modèle  est  certainement  un  <?. 
Ainsi  le  peintre  Oppel  avait  fait  pour  les  papillons  rapportés  de  Colombie  par 
Huniboldt  et  Boupla:id  et  décrits  par  Liitreille. 


—  15  — 

Ces  taches  brunes  sont  interrompues  au  delà  de  la  cellule  discoïdale 
par  une  éclaircie  toute  blanche,  parallèle  au  bord  extérieur;  le  long 
du  bord  extérieur,  les  taches  reparaissent  sous  forme  d'une  sorte 
de  feston  dont  les  dents  correspondent  aux  nervures  et  la  partie 
concave  aux  espaces  intranervuraux.  La  frange  est  blanche,  longue 
et  soyeuse. 

Mgr  Biet,  en  l'honneur  de  qui  cette  Piéride  est  nommée,  a  pris 
seulement  trois  exemplaires,  dont  un  seul  est  assez  frais,  aux 
environs  de  Tà-Tsien-Loù. 

Argynnis  Gong  ('),  OBERTHiR  ([il.  II,  fig.  9). 

Du  groupe  de  Frigga;  mais  les  ailes  plus  allongées  et  plus 
arrondies,  et  la  couleur  fauve  plus  vive  et  plus  foncée  que  dans 
aucune  de  nos  espèces  européennes.  Les  taches  noires  ordinaires  en 
dessus  sont  bien  nettes  et  les  deux  séries  intranervurales,  parallèles 
au  bord  externe,  sont  régulièrement  alignées,  assez  grosses,  coniques, 
et  non  confluentes  entre  elles,  mais  au  contraire  bien  séparées. 

Le  dessous  aurait  quelque  rapport  avec  notre  Dia;  mais  toutes 
les  taches  sont  plus  allongées  dans  Gong  et  un  caractère  tressaillant 
est  la  série  de  gouttes  blanc  d'argent,  longues,  qu'on  voit  occuper 
régulièrement  le  centre  de  l'espace  intranervural  le  long  du  bord 
externe.  Aux  ailes  inférieures,  chacune  de  ces  gouttes  blanches  est 
surmontée  à  sa  pointe,  vers  l'intérieur  des  ailes,  d'une  petite  tache 
cramoisie,  ovale  ou  triangulaire,  centralement  pupillée  d'un  très 
petit  point  clair. 

Découverte  à  Tà-Tsien-Loii  par  Mgr  Biet,  et  décrite  sur  six 
exemplaires,  dont  un  très  pur. 

Limenitis  Elwesi,  Obertui  n  (ISutlelin  de  la  Société  enlomologiqne 
de  France,  1883,  p.  128).  —  PI.  II,  fig.  4. 

Taille  de  l'espèce  californienne  Lorquini.  Elle  a  la  côte  des  supé- 


(•)  Gong,  en  lan^'ac  thibitainc,  vent  dire  pâturage  éleré. 


rieures  droite  et  le  bord  extérieur  des  mêmes  ailes  également  droit, 
de  sorte  que  l'apex  paraît  assez  aigu.  Le  bord  extérieur  des  ailes 
inférieures  est  bien  arrondi,  mais  l'angle  anal  est  assez  aigu  à  cause 
du  prolongement  un  peu  plus  considérable  que  dans  la  généralité 
des  Limeniiis.  du  bord  anal  qui  est  lui-même  assez  droit.  Les 
quatre  ailes  en  dessus  sont  d'un  noir  verdùtre,  avec  une  série  de 
taches  jaunâtres  et  de  taches  noir  obscur  disposées  comme  suit  aux 
supérieures  :  deux  taches  intracellulaires  étroites,  allongées,  jau- 
nâtres; onze  taches  ovalaires  jaunâtres  intranervurales,  extracel- 
lulaires, dont  une  série  de  quatre  subapicales,  une  seconde  série  de 
trois  entre  celles  subapicales  et  la  dernière  cellulaire,  et  deux  séries 
de  deux  taches  chacune  au-dessous  de  cette  dernière  série  de  trois, 
toutes  inclinées  dans  le  même  sens  et  comme  en  escalier.  Le  long 
du  bord  externe,  on  voit  une  série  de  taches  noir  profond  extérieu- 
rement éclairées  d'une  petite  tache  jaunâtre.  Cette  série  se  prolonge 
aux  ailes  inférieures  qui  sont  en  outre  traversées  par  une  série  de 
taches  jaunâtres  intranervurales,  extracellulaires,  descendant  du 
bord  costal  au  bord  inférieur.  La  frange  est  entrecoupée  de  jaunâtre 
à  chaque  sinus  intranervural.  Le  point  où  aboutissent  les  nervures 
est  saillant  en  noir.  Cette  alternative  de  jaune  et  de  noir  est  plus 
prononcée  au  bord  extérieur  des  ailes  inférieures  que  des  supé- 
rieures. 

Les  ailes  en  dessous  reproduisent  les  dessins  et  taches  du  dessus, 
mais  l'apex  des  supérieures  est  très  largement  lavé  de  rouge  carminé 
un  peu  bruni,  et  aux  ailes  inférieures,  la  couleur  noir  verdâtre  du 
dessus  est  remplacée  par  du  rouge  carminé,  sur  lequel  se  détache, 
en  nuance  plus  foncée,  la  série  submarginale  de  taches  noir  profond. 
De  plus,  dans  la  cellule,  près  de  la  base  et  au  delà  de  la  cellule,  mais 
très  près  d'elle,  ainsi  que  dans  l'intervalle  de  la  troisième  nervure, 
à  partir  du  bord  anal,  on  voit  des  taches  gris  jaunâtre.  Le  bord  des 
ailes  en  dessous  est  entièrement  bordé  d'un  liséré  gris  jaunâtre. 

Les  antennes  sont  très  longues  et  l'extrémité  est  jaune  orangé. 

Découverte  à  Tsékou  par  M.  l'abbé  Dubernard,  et  dédiée  à 
M.  Ehves,  de  Cirencester  (Angleterre),  auteur  de  travaux  remar- 
quables sur  les  faunes  ornithologique  et  entomologique  de  l'Asie, 
ainsi  que  sur  la  botanique,  et  notamment  le  genre  Lilium. 


—  17  — 
Limenitis  Cottini,  Oi;EnTiiL  r  (pi.  II,  lig.  îj). 

Du  groupe  de  notre  Camilla,  dont  elle  a  la  taille  et  le  faciès, 
sauf  pour  la  couleur  du  fond  qui  est  d'un  brun  noir  mat  au  lieu 
d'être  noir  azuré.  Les  ailes  sont  traversées  du  bord  costal  des  supé- 
rieures, un  peu  en  arrière  de  l'apex,  jusqu'au  bord  anal  des  infé- 
rieures, par  une  série  assez  régulière  de  taches  intranervurales 
blanchâtres,  sablées  d'atomes  bruns,  ce  qui  donne  à  ces  taches  un 
ton  un  peu  fumeux.  .\u  voisinage  du  bord  costal  des  supérieures, 
cette  série  maculaire  se  bifurque  de  façon  à  représenter  la  lettre  Y. 
Le  bord  externe  qui  est  assez  sinueux,  à  cause  du  contact  nervural 
saillant,  est  intérieurement  bordé  d'une  série  d'éclaircies  intraner- 
vurales blanchâtres  plus  ou  moins  apparentes.  Deux  taches  grisâtres 
occupent  la  cellule  discoïdale  des  supérieures.  Une  tache  semblable 
occupe  l'espace  nervural  en  dessous  ;  mais  cette  tache  n'existe  pas 
dans  tous  les  exemplaires.  Enfin  une  autre  tache  analogue  remplit 
presque  l'espace  cellulaire  des  ailes  inférieures. 

Les  taches  du  dessus  sont  reproduites  en  dessous,  mais  plus 
blanches  et  plus  nettes.  Le  fond  en  dessous  est  rougeâtre;  il  3'  a 
deux  rangs  de  macules  blanchâtres  intranervurales  le  long  du  bord 
externe  des  quatre  ailes.  La  base  est  marquée  d'une  petite  tache 
fauve  aux  inférieures  et  aux  supérieures;  l'espace  basilaire  des 
inférieures  est  largement  blanc,  ainsi  que  les  deux  espaces  nervu- 
raux  anal  et  subanal. 

Le  dessous  du  corps  est  blanc.  Les  antennes,  la  tête,  le  corps  en 
dessus  sont  noirs. 

Découverte  à  Tà-Tsien-Loù  par  Mgr  Blet,  et  à  Tsékou  par 
M.  Dubernard,  et  dédiée,  comme  témoignage  de  respectueux  dévoue- 
ment à  M.  l'abbé  Cottin,  directeur  aux  Missions  étrangères,  à 
Paris. 

Epinephele  Bieti,  OBERTnCn  (pi.  II,  fig.  2). 

Rappelle  notre  Hyperanlhus;  mais  plus  petit.  Les  deux  sexes 
sont  d'un  noir  brun  en  dessus.  La  base  des  ailes  est  soyeuse  et  dans 
le  d"  surtout,  porte  un  léger  reflet  doré.  Les  ailes  en  dessus  sont, 
comme  en  dessous,  ornées  de  quelques  points  extracellulaires,  intra- 


nervuruux,  noirs  cerclés  de  jaunâtre.  Ces  points  sont  généralement 
au  nombre  de  deux  ou  trois  sur  les  ailes  supérieures  et  de  quatre 
sur  les  inférieures.  La  forme  des  ailes  du  cf  est  plus  ronde  et  moins 
allongée  que  dans  la  g.  Le  dessous  est  uniformément  d'un  brun 
jaunâtre,  sur  lequel  les  nervures  se  détachent  en  plus  clair.  En 
dessous  les  taches  orbiculaires  sont,  comme  en  dessus,  entourées 
d'un  cercle  clair  et  le  centre  est  pupille  de  blanc. 
Tû-Tsien-Loù  (Mgr  Biet). 

Yphthima  Beautei,  Oberthi-r  (pi.  Il,  fig.  1). 

Noir  brun  en  dessus,  avec  une  double  ligne  noire,  l'une  sur  le 
bord  externe  des  ailes,  l'autre  très  rapprochée  de  la  première  et 
presque  parallèle  à  celle-ci,  sauf  à  l'apex  des  supérieures  où  elle 
s'en  écarte.  Une  très  grosse  tache  noire,  subapicale,  cerclée  de 
fauve  doré  pâle  et  centralement  marquée  de  deux  gros  points  bleu 
brillant,  orne  les  ailes  supérieures.  Une  petite  tache  orbiculaire 
noire,  également  cerclée  de  fauve  doré,  pupillée  d'un  seul  point 
bleu,  décore  les  ailes  inférieures  près  de  la  ligne  noire  interne. 

Dessous  gris  brun,  légèrement  argentin  surtout  à  l'apex  des 
supérieures  et  sur  la  surface  des  inférieures.  La  grosse  tache  des 
supérieures  est  reproduite  comme  en  dessus.  Les  inférieures  sont 
traversées,  du  bord  supérieur  au  bord  anal,  par  trois  lignes  très 
sinueuses,  fines,  noirâtres,  éclaircies  d'une  lueur  jaunâtre,  la  pre- 
mière et  la  troisième  extérieurement  et  la  seconde  intérieurement. 

Corps  assez  grêle,  brun  ;  palpes  très  velus,  noirâtres. 

Trouvée  à  Ïà-Tsien-Loû  par  Mgr  Biet  et  dédiée  à  M.  l'abbé 
Beauté,  missionnaire  apostolique,  en  reconnaissant  souvenir  de  sa 
gracieuse  obligeance. 

Epyrgis  Desgodinsi,  Oberthûr  (pi.  II,  fig.  10). 

Voisine  à'Histrionicus,  Westwood;  mais  toujours  plus  petite. 
Même  aspect  général  de  coloration,  mais  bien  distincte  par  la  dispo- 
sition de  ses  taches  et  ses  épaulettes  noires  au  lieu  d'être  jaunes. 

Ilistrionicus  habite  à  Tâ-Tsien-Loû,  comme  Desgodinsi.  Les 
deux  espèces  ne  paraissent  pas  varier  autrement  que  par  la  coloration 


-  19  - 

plus  ou  moins  vive  des  parties  rouges  ou  jaunâtres  des  ailes.  La 
figure  que  je  publie  d'L'pyrgis  Dcsgodinsi  est  remarquablement 
exacte  et  permet  de  se  rendre  aisément  compte  des  différences 
spécifiques  de  l'espèce.  L'honneur  de  la  découverte  en  revient  à 
Mgr  Biet.  J'ai  dédié  cette  Epyrgis  nouvelle  à  M.  l'abbé  Desgodins, 
provicaire  apostolique  du  Thibet,  comme  preuve  de  noire  respec- 
tueuse et  bien  cordiale  amitié. 

M.  Desgodins  qui,  depuis  près  de  trente  années,  se  dévoue  avec 
le  zèle  le  plus  ardent  à  la  Mission  du  Thibet,  est  trop  bien  connu 
comme  géographe,  naturaliste  et  philologue,  pour  que  j'aie  à  rappeler 
ses  titres  à  l'estime  de  tous  ceux  qui  s'intéressent  au  progrès  des 
sciences  et  de  la  civilisation. 


Chalcosia  Davidi,  Ouertiii  n  (pi.  I,  (ig.  2). 

Voisine  de  YAglaope  basalis,  Walker,  dont  une  figure  a  été 
publiée  par  MM.  Horsfield  et  Moore  dans  le  Catalogue  of  the 
Lepidoplerous  Insecls  in  the  Muséum  of  Natural  Ilistory  at 
the  East-India  House  (pi.  VIII  A,  fig.  5). 

Diffère  de  cette  espèce  par  ses  ailes  plus  étroites,  plus  allongées 
et  plus  courbées;  ses  antennes  plus  longues  et  plus  pectinées;  les 
nervures  toutes  saillantes  en  noir,  tandis  que  dans  Basalis  les 
nervures  de  toutes  les  ailes  inférieures  et  de  la  base  des  supérieures 
sont  blanc  jaunâtre  exactement  comme  le  fond  des  ailes;  enfin,  par 
la  disposition  de  l'ombre  noirâtre  transverse  du  milieu  des  ailes 
supérieures  en  dessus.  Dans  Basalis,  cette  ombre  est  bien  arrêtée 
en  une  sorte  de  tache  qui  coupe  la  cellule  discoïdale  perpendicu- 
lairement au  bord  costal  et  descend  au  bord  inférieur.  Dans  Bavidi, 
c'est  simplement  un  léger  semis  d'atomes  grisâtres  dans  toute  la 
base  de  la  cellule. 

Le  dessous  reproduit  exactement  les  différences  du  dessus. 

La  Q  dans  les  Chalcosia  possède  un  petit  prolongement  abdo- 
minal en  forme  de  courte  tarière. 

La  Chalcosia  Davidi  a  été  découverte  à  Mou-Pin  par  M.  l'abbé 
Armand  David  qui  m'a  donné  troi.s  exemplaires. 


Combien  ne  doit-on  pas  regretter  l'oubli  inqualifiable  dans  lequel 
l'administration  du  Muséum  national  de  Paris  persiste  à  laisser, 
depuis  plus  de  quinze  années,  les  admirables  collections  formées  au 
prix  de  tant  de  fatigues,  de  dangers  et  de  privations  par  l'éminent 
Naturaliste  qui  a  doté  le  Musée  de  Paris  des  plus  beaux  matériaux 
scientifiques  que  cet  établissement  ait  jamais  possédés  ! 

Pourquoi  faut-il  que  le  produit  merveilleux  de  tant  d'efforts, 
du  moins  en  ce  qui  concerne  les  Lépidoptères,  reste  non  seulement 
enfoui  dans  des  cartons  d'où  nul  ne  songe  à  les  faire  sortir,  mais 
encore  tellement  bien  défendu  contre  les  yeux  des  Entomologistes 
qu'il  est  presque  impossible  même  de  les  voir! 

Je  m'estime  heureux  d'avoir  pu  consacrer  la  seconde  livraison 
de  ces  Études  d'Entomologie  à  faire  connaître  quelques  espèces 
de  papillons  découvertes  par  l'abbé  David  et  qui  restaient  encore 
dans  ses  doubles.  Mon  travail  paraissait  en  novembre  LSTO.  J'expri- 
mais le  vœu  que  Messieurs  les  Employés  de  notre  Muséum  national 
fissent  connaître  enfin  les  plus  belles  perles  de  leur  trésor.  Mais  les 
années  passent  rapides,  et  peut-être  à  la  place  d'un  travail  qu'un 
Français  aurait  pu  écrire,  il  y  a  quinze  ans,  sur  les  découvertes  si 
remarquables  d'un  Français,  verra-t-on  quelque  jour  paraître  à 
Londres,  à  Berlin  ou  à  Saint-Pétersbourg,  comme  d'étonnantes 
nouveautés,  ce  que  nous  avons  pu  jadis  entrevoir  à  Paris! 

Pourtant  il  dépend  encore  de  ceux  à  qui  est  confiée  l'administration 
de  nos  collections  nationales  que  cette  éventualité  soit  épargnée. 

N'est-il  pas  invraisemblable  que  ceux-là  seuls,  qui  n'ont  à  s'oc- 
cuper que  d'Entomologie,  semblent  se  trouver  dans  l'impossibilité 
d'étudier  sérieusement  les  magnifiques  collections  dont  ils  disposent  ! 

Chelonia  Bieti,  ObertiiCr  {Bulletin  de  la  Société  entomologique  de 
France,  p.  43, 1883).  —  PI.  II,  fig.  11. 

Taille  de  Dominula  et  paraissant  faire  le  passage  entre  les  espèces 
du  groupe  de  Dominula  et  celles  du  groupe  de  Villica.  Ailes  supé- 
rieures en  dessus  d'un  noir  verdâtre  luisant,  marquées  d'une  tache 
subapicale  de  forme  irrégulière  et  variable  suivant  les  individus, 
jaune,  et  d'une  bande  de  même  couleur,  tantôt  interrompue  et  tantôt 


continue,  d'abord  costale  jusqu'au  milieu  de  la  longueur  du  hord 
externe,  puis  changeant  de  direction  et  obliquant  brusquement  pour 
aller  aboutir  vers  le  bord  terminal,  un  peu  au-dessus  de  l'angle 
interne.  Ailes  inférieures  jaune  orangé,  jaune  clair  ou  même 
blanches,  marquées  d'un  trait  cellulaire  noir  plus  ou  moins  épais 
et  d'une  bande  noire  généralement  séparée  en  deux  parties,  mais 
quelquefois  non  interrompue,  longeant  le  bord  externe.  Dans 
certains  exemplaires,  cette  bande  noire  entoure  une  tache  de  la 
couleur  du  fond  des  ailes,  dans  l'angle  apical.  Les  nervures  sont 
aussi  plus  ou  moins  empâtées  de  traits  noirs,  ce  qui  permet  de 
penser  que  certains  individus  peuvent  avoir  les  ailes  inférieures 
entièrement  noires.  En  dessous  la  Chelonia  Bieli  est  jaune  ou 
blanchâtre,  suivant  la  couleur  du  dessus.  Ordinairement  le  bord  des 
supérieures  est  plus  ou  moins  largement  noir  et  une  partie  de  la 
bande  noire  terminale  des  inférieures  en  dessus  reparaît  en  dessous. 

Le  thorax  est  noir  :  le  collier  est  carminé;  l'abdomen  est  noir 
vert  brillant  en  dessus  avec  les  côtés  jaunes  et  l'anus  carminé. 

En  dessous,  l'abdomen  est  jaune  avec  trois  bandes  (une  médiane 
et  deux  latérales)  de  points  noirs  quelquefois  confluents.  Le  voisi- 
nage de  la  tète  est  carminé.  Dans  les  deux  sexes,  les  antennes  sont 
filiformes. 

Découverte  à  Tà-Tsien-Loû,  par  Mgr  Biet,  à  qui  je  l'ai  dédiée. 

J'ai  fait  figurer  le  type  le  plus  jaune  que  j'ai  reçu  du  reste  le 
premier  et  que  j'ai  décrit  dans  le  Bulletin  de  la  Société  cnlomolo- 
gique  de  France. 

J'ai  désigné  les  variétés  h.  ailes  inférieures  blanchâtres  et  jaune 
clair,  sous  les  noms  à'Albescens  et  Sulphurca. 

Gnophos  Thibetaria,  Oninrni  r.  (pi.  I,  fij.  3). 

Les  ailes  supérieures  gris  d'argent  sablées  de  petits  traits  plus 
foncés  et  traversées  près  de  la  base  par  une  éclaircie  blanchâtre 
sinueuse,  descendant  du  bord  costal  au  bord  inférieur,  accom- 
pagnée d'un  petit  filet  fauve  qui  est  joint  à  une  ombre  transverse 
gris  brun,  puis  par  une  ligne  médiane  fulguréo,  brun  noir,  qui  se 
trouve  comme  juste  au  milieu  entre  l'éciaircie  basalc  et  une  autre 


éclaircie  également  Iransverse,  intérieurement  bordée  de  fauve  et 
appuyée  sur  une  ombre  gris  Ijruri,  qui  descend  du  bord  subapical  à 
l'angle  interne. 

Ailes  inférieures  grises  sablées  de  petits  atomes  plus  foncés. 
Dessous  tout  gris,  les  supérieures  plus  luisantes,  les  inférieures  plus 
pâles  et  plus  mates,  sablées  d'une  infinité  de  petits  traits  gris  argenté 
foncé.  L'éclaircie  blanchâtre  subteraiinale  de  l'aile  supérieure  en 
dessus  se  reproduit  en  dessous  et  chaque  nervure  de  l'aile  inférieure 
est  marquée  d'un  petit  trait  noir,  régulièrement  et  en  courbe  paral- 
lèle au  bord  externe.  Les  pattes  sont  très  longues. 

Décrite  sur  une  g  assez  fraîche  découverte  àTù-Tsien-Loù,  par 
Mgr  Biet. 

Odezia  Brephos,  OdertiiOp.  (pi.  II,  fig.  3). 

Taille  de  Tihialala;  ailes  supérieures  noires  en  dessus  avec  une 
tache  blanche  oblique,  comme  dans  Tihialala,  mais  plus  courte  et 
moins  épaisse;  ailes  inférieures  fauve  rougeâtre  brillant,  lisérées 
de  noir  et  marquées  de  quelques  traits  noirs,  droits,  courts,  per- 
pendiculaires au  bord  anal  et  joints  à  ce  bord  anal. 

En  dessous,  la  base  de  l'aile  supérieure  est  largement  lavée  de 
fauve  rouge  et  l'aile  inférieure  est  entièrement  de  même  couleur, 
mais  un  peu  moins  foncé  qu'en  dessus  ;  la  bande  blanche  des  ailes 
supérieures  traverse  du  bord  costal  au  bord  inférieur  en  faisant  un 
coude,  à  partir  duquel  elle  est  teintée  de  fauve  orangé.  La  moitié 
de  l'aile  supérieure  est  noire.  On  voit  un  petit  trait  noir  costal,  sub- 
basilaire,  et  un  autre  trait  noir  plus  long,  mais  non  transversal,  se 
détacher  sur  la  teinte  fauve  orangé  de  la  base  des  supérieures. 

Tà-Tsien-Loû  (Mgr  Biet). 


II.  —  LEPIDOPTERES 

DE   MANTSCHOURIE 


J'ai  depuis  longtemps  confié  à  M.  d'Apr^val,  pour  être  reproduites 
en  gravure,  un  certain  nombre  d'espèces  nouvelles  de  Lépidoptères 
trouvées  en  Mantschourie  par  M.  Michel  Jankowski,  dont  les  im- 
portantes découvertes  entomologiques  à  l'île  Askold  ont  rendu  le 
nom  illustre  parmi  les  Lépidoptéristes.  J'espérais  faire  paraître  dans 
la  IX°  livraison  de  ces  Eludes  d'Entomologie  les  papillons  nouveaux 
que  M.  Jankowski  nous  a  envoj^és  de  Sidérai.  Mais  le  travail  de  la 
gravure  subissant  des  retards  que  je  suis  cependant  impuissant  à 
abréger,  je  dois  décrire  à  part,  dans  cette  IX*  livraison,  les  deux 
Phaléniles  qui  sont  figurées  à  la  pi.  II  et  qui  forment  un  genre 
nouveau.  Ces  descriptions  paraissent  comme  préliminaire  de  ma  pro- 
chaine Elude  qui  sera  consacrée  aux  Lépidoptères  de  Mantschourie. 

Genre  nouveau  Jankowskia. 

De  la  tribu  des  Boarmides,  caractérisé  par  le  thorax  relativement 
très  robuste,  l'abdomen  également  robuste  dépassant  les  ailes  infé- 
rieures, les  antennes  des  cf  pectinées  assez  court  et  finissant  en 
pointe  ciliée,  les  ailes  un  peu  recourbées  vers  l'apex. 

Jankowskia  Athleta,  OnF.nTiiOn  (pi.  II,  fî;^.  7). 

Ailes  en  dessus  brun  noir  sur  le  milieu,  fauve  un  peu  rougeâtre 


le  long  du  bord  extérieur;  les  supérieures  traversées  par  deux  lignes 
noires,  fines,  bien  écrites,  ondulées,  les  inférieures  par  une  ligne 
noire  moins  sinueuse.  Les  deux  traits  cellulaires  assez  nets,  celui 
des  supérieures  surmonté  d'une  petite  tache  costale  noirâtre.  Une 
foule  de  petits  traits  noirâtres  sont  çh  et  là  répandus  sur  toute  la 
surface  des  ailes. 

Dessous  gris  brun,  plus  clair  le  long  du  bord  externe,  traversé 
par  deux  ombres  noirâtres  assez  indécises.  La  côte  est  marquée  de 
quelques  petites  taches  noirâtres. 

Sidemi  (M.  Jankowski). 

Jankowskia  Thoracicaria,  OnERTin  n  (pi.  II,  fig.  8). 

Moins  grande  qu'Alhlcta;  les  quatre  ailes  grises  sablées  d'atomes 
bruns,  traversées  du  bord  costal  au  bord  anal  par  deux  lignes  on- 
dulées, noirâtres,  assez  finement  écrites,  nettes,  et  par  deux  ombres 
brunes,  moins  sinueuses  que  les  lignes,  l'une  subterminale,  l'autre 
médiane,  mais  plus  rapprochée  de  la  ligne  sinueuse  externe  que  de 
la  basilaire.  Le  premier  anneau  abdominal  est  brun  ;  tout  le  reste 
du  corps  est  gris.  Dessous  gris  avec  les  lignes  du  dessus  moins 
apparentes  qu'en  dessus,  les  points  cellulaires  formés  de  deux 
croissants  bruns,  la  côte  marquée  de  quelques  traits  noirâtres, 
ainsi  que  le  milieu  des  ailes  inférieures. 

Sidemi.  Décrite  .sur  quatre  exemplaires. 


111.  —   .sriUM.lDE   NULVEAU 

D'ASrE-MIIsTEUKE 


J'ai  décrit  dans  le  Bullelvi  de  la  Société  entomologique  de 
France,  1884,  p.  13,  sous  le  nom  de  Davidi,  le  Smerinthus 
nouveau  que  M.  l'abbé  David  a  rapporté  de  son  récent  voyage  en 
Asie-Mineure. 

Je  publie  la  figure  de  cette  remarquable  espèce  nouvelle  sous  le 
n"  6  de  la  pi.  II  de  cette  IX'  livraison,  et  j'en  reproduis  la  descrip- 
tion comme  suit  : 

Smerinthus  Davidi,  OEEntHCR. 

Taille  de  {Deilcpliilal)  Syriaca,  mais  le  contour  des  ailes  moins 
sinueux  et  moins  profondément  découpé.  En  dessus,  tète  et  corps 
d'un  vert  gai  un  peu  jaunâtre,  mais  la  tète  d'une  teinte  plus  claire, 
ainsi  que  le  milieu  du  thorax  et  le  second  anneau  abdominal.  k\x 
contraire,  le  premier  anneau  abdominal  et  les  épaulettes  sont  d'une 
teinte  verte  plus  foncée.  Les  ailes  supérieures  en  dessus  sont  vertes. 
L'espace  basilaire,  près  du  thorax,  est  un  peu  plus  pâle,  et,  dans 
cet  espace,  très  près  du  thorax,  on  voit  nettement,  comme  on  en 
voit  aussi  un  dans  Nerii,  un  petit  point  vert  olivâtre.  A  peu  près 
au  premier  tiers  de  l'aile,  un  liséré  blanc,  formé  de  trois  courbes 
convexes,  la  première  plus  étroite  et  la  dernière  plus  large,  descend 
du  bord  costal  au  bord  inférieur.  .\u  delà  de  ce  liséré  on  voit  trois 


taches  costales  vert  olive  :  lu  première  descendant  en  une  ombre 
assez  nette  jusqu'au  bord  inférieur,  où  elle  se  fond  dans  une  tache 
d'un  brun  violacé  s'étendant  assez  largement  le  long  du  bord  infé- 
rieur; la  seconde  descendant  comme  la  première,  mais  d'une  façon 
bien  plus  vague  et  moins  nettement  prononcée;  la  troisième  arrêtée 
assez  brusquement  dans  le  troisième  espace  nervural  à  partir  de  la 
côte  et  ne  se  prolongeant  pas  au  delà.  Les  ailes  inférieures  sont  en 
dessus  d'un  jaune  orangé  vif,  avec  une  large  bordure  brun  olivâtre 
se  fondant  près  de  l'angle  anal  dans  une  teinte  verte,  que  traverse, 
parallèlement  au  bord  externe  et  jusqu'au  contact  de  la  partie  brune, 
soit  jusqu'à  la  quatrième  nervure  à  partir  du  bord  anal,  une  ligne 
un  peu  ondulée  jaunâtre  qui,  en  dessous,  se  reproduit  légèrement. 
Le  dessous  est  entièrement  vert  d'eau,  avec  une  tache  fauve  orangé 
vers  le  disque  de  l'aile  supérieure,  une  ligne  verte  plus  foncée, 
transversale,  à  l'aile  inférieure  et  la  ligue  ondulée  jaunâtre  dont  il 
est  fait  mention  ci-dessus. 

Par  la  disposition  des  couleurs,  le  Smerinthiis  Davidi  rappelle 
un  peu  VEuchloron  Mcgœra  de  Madagascar. 

Je  possède  deux  cf  pris  à  Akbès. 


IV.  —  I.EPIDOPTERES 

D'ALGÉRIE 


Au  fur  et  à  mesure  que  je  travaille  à  l'établissement  du  Cata- 
logue des  Lépidoptères  d'Algérie,  les  documents  nouveaux  qui 
me  parviennent  me  prouvent  que  je  dois  encore  attendre  et  continuer 
à  réunir  des  matériaux,  pour  ne  pas  publier  une  œuvre  trop  incom- 
plète. 

Cette  année  même,  j'ai  reçu  de  M.  le  lieutenant  Mathieu,  du 
60°  régiment  d'infanterie,  quelques  documents  très  intéressants  sur 
la  faune  des  environs  d'Alger.  Puis  M.  Joseph  Merkl  qui,  depuis 
trois  mois,  chasse  dans  la  province  de  Constantine,  nous  a  expédié 
beaucoup  de  papillons  dont  la  préparation  n'est  pas  terminée. 
M.  Merkl  passera  l'été  en  Kabylie,  tentera  d'explorer  les  plus 
hautes  cimes  du  Djurjura  et  je  ne  doute  point  qu'il  ne  rapporte  un 
certain  nombre  d'espèces  sinon  nouvelles  pour  la  science,  au  moins 
tout  à  fait  neuves  pour  la  faune  d'Algérie.  J'espère  qu'il  retrouvera 
le  Satyrus  Prieuri  dans  le  cercle  de  Bougie,  et  je  regarde  comme 
très  probable  la  rencontre  de  VErebia  Dromus  sur  les  pentes 
élevées  des  monts  de  Kabylie.  Peut-être  le  Parnassius  Mnenio- 
syne  vole-t-il  aussi  dans  ces  montagnes?  Ce  sont  des  questions 
dont  je  dois  attendre  la  solution  avant  de  publier  ce  catalogue  que 
j'ai  déji  tenté  d'écrire  en  1876,  mais  qui  serait  presque  doublé 
aujourd'hui. 


Grâce  aux  recherclies  que  M.  le  docteur  Henri  Codet,  autrefois 
chef  de  l'iiôpital  militaire  de  Sebdou,  lit  avec  beaucoup  de  zèle  et 
de  sagacité,  aux  environs  de  sa  résidence,  nous  avons  vu  sensible- 
ment s'augmenter  nos  connaissances  sur  la  faune  des  Lépidoptères 
de  la  province  d'Oran. 

J'ai  consacré  une  partie  de  la  VP  livraison  de  ces  Études  d'En- 
tomologie à  la  description  d'un  certain  nombre  d'espèces  décou- 
vertes par  le  docteur  Codet. 

J'ajoute  encore  quelques  noms  nouveaux  à  la  nomenclature  des 
Lépidoptères  de  Sebdou  et  surtout  je  publie  les  iîgures  de  quelques 
espèces  décrites  dans  les  Annales  de  la  Société  enlomologique  de 
France,  mais  à  qui  manquait  cette  consécration  essentielle  du 
dessin  pour  avoir  définitivement  droit  de  cité. 

Je  n'ai  point  encore  cependant  achevé  l'étude  de  tous  les  papillons 
que  m'a  généreusement  offerts  le  docteur  Codet,  alors  qu'il  était 
médecin  au  19^  bataillon  de  chasseurs  à  pied,  dans  notre  ville.  Sur 
ma  recommandation,  le  docteur  Codet  avait  récolté  à  Sebdou  beau- 
coup de  Syricthus.  Je  suis  convaincu  qu'il  se  trouve  dans  cette 
collection  plusieurs  espèces  ou  variétés  géograpliiques  inédites. 
Mais  tous  les  Lépidoptéristes  savent  avec  quelle  prudence  il  convient 
de  toucher  à  la  nomenclature  des  Syricthus;  aussi  je  n'innoverai 
rien  avant  d'avoir  multiplié  les  comparaisons  et  je  veillerai  à  ce  que 
les  figures  soient  particulièrement  soignées. 

Il  n'est  pas  jusqu'aux  espèces  algériennes  du  genre  Deilephila 
dont  la  détermination  ne  donne  matière  à  hésitation  et  à  difliculté. 
Le  Tithymali  de  Sebdou  est-il  identique  à  celui  de  Biskra,  dont  il 
nous  éclôt  en  ce  moment  des  papillons  remarquables  par  leur  taille 
petite  et  le  ton  général  blanc  de  leurs  ailes?  Le  Tithymali  des 
Canaries  est-il  une  autre  espèce  que  celui  (ou  que  l'un  de  ceux) 
d'Algérie?  N'y  a-t-il  pas  même  en  Algérie  une  espèce  du  littoral 
méditerranéen  distincte  de  celles  de  l'intérieur?  Quel  est  le  rapport 
entre  cq&  Deilephila  d'Algérie  et  les  Dahlii,  Euphorbiœ  d'Europe? 
Sans  parler  de  la  question  de  Nicœa,  il  y  a  dans  ce  simple  exposé 
matière  à  bien  des  observations  devant  nécessairement  porter  aussi 
bien  sur  les  chenilles  que  sur  les  papillons,  et  j'estime  qu'il  faut 
encore  bien  des  documents  pour  produire  un  peu  de  lumière. 


Enfin  l'Algérie  nourrit  encore  beaucoup  d'espèces  de  Sesia  et  de 
Phalénites  inédites.  M.  Merkl  a  trouvé  à  Biskra  certaines  géo- 
mètres qui  me  paraissent  nouvelles  et  que  je  me  propose  de  décrire, 
en  même  temps  que  je  ferai  connaître  en  détail  les  résultats  de 
l'exploration  qu'il  a  entreprise. 

A  part  le  n°  11  de  la  pi.  III  de  ces  Études  d'Entomologie. 
représentant  la  Pachetra  Leucophœa,  var.  Pyrenaica.  Oberthiir, 
forme  locale  pyrénéenne  qui  n'avait  pu  trouver  place  dans  la  pi.  I 
de  la  VIII*  livraison,  les  papillons  de  cette  pi.  III  ont  été  trouvés 
en  Algérie,  aux  environs  de  Sebdou. 

On  trouvera  ci-dessous  la  notice  concernant  chaque  espèce. 

Lycsena  Allardi,  OuEnTiii  R  (i>l.  III,  Q,  fig.  16). 

Une  des  Lijcœna  les  plus  caractérisées  et  en  même  temps  les  plus 
rares  de  l'Algérie. 

M.  Gaston  Allard,  qui  a  découvert  l'espèce,  a  pris  deux  cf. 

M.  le  D""  Codet  a  trouvé  seulement  trois  c?  et  deux  Q  volant  à  la 
fin  d'avril  et  au  commencement  de  mai  aux  environs  de  Sebdou.  Le 
d*  est  en  dessus  d'un  bleu  violacé  pâle,  à  peu  près  comme  Sehrus. 
La  Q  est  brun  noir  avec  quelques  atomes  bleus  à  la  base  des  ailes  et 
quelques  points  marginaux  noirs  entourés  de  bleuâtre  et  surmontés 
de  croissants  fauves  le  long  du  bord  extérieur  des  ailes  inférieures. 

En  dessous  le  cf  et  la  Q  sont  d'un  brun  bronzé  chaud  et  foncé 
avec  les  points  noirs  ordinaires  gros,  vifs  et  très  nettement  cerclés 
de  blanc. 

Par  le  dessous  Lycœna  Allardi  diffère  de  toutes  les  autres  espèces 
de  Lycœna. 

Je  regrette  que  le  coloriste  n'ait  pas  réussi  à  rendre  exactement 
cette  nuance  dans  la  fig.  2  i  de  la  pi.  I  de  lai"' livraison  des  Etudes 
d'Entomologie.  Le  ton  du  dessous  des  ailes  du  cf  est  bien  plus 
foncé  et  d'un  brun  beaucoup  plus  chaud  et  bronzé,  avec  les  cercles 
blancs  plus  accentués. 

Clgarltis  Zohra,  Donzel  (pi.  III;  cf,  fig.  8;  Q,  fig.  9),  et  variété 
Jugurtha,  Oi:ei'.tih  n  ([il.  III;  cf,  fig.  6;  g,  fig.  7). 

M.  Donzel  a  figuré  comme  g,  un  Cigaritis  cf  qu'il  a  appelé 


Zohra  {Annales  de  la  Société  entomologique  de  France,  1847, 
pp.  528  et  529,  pi.  VIII,  fig.  5  et  6).  —  M.  Lucas  a  figuré  dans 
le  même  ouvrage,  mais  d'une  façon  très  incorrecte  (voir  les  pattes), 
une  Q  de  la  même  espèce,  sous  le  nom  de  Massinissa  (LS50,  pi.  II, 
fig.  2a  et  2b). 

Le  Cigarilis  Zohra  a  été  longtemps  très  rare.  M.  Gaston  Allard 
a  rencontré  en  1870,  à  Saïda,  une  variété  dans  laquelle  le  blanc  en 
dessous  est  remplacé  par  du  brun  fauve  et  que  j'ai  désignée  sous  le 
nom  de  Jugurlha  {Éludes  d' Entoynologie .  P*  livraison,  p.  21). 
Plus  tard,  en  1875,  M.  Allard  et  mon  frère  capturèrent  quelques 
Cigarilis  Zohra,  en  voyageant  de  Bou-Saada  à  Biskra.  Mais  ces 
Messieurs  n'avaient  vu  que  très  peu  d'individus,  et  ces  documents 
étaient  insuffisants  pour  renseigner  sur  les  variations  de  l'espèce. 

M.  Codet  fut  plus  heureux.  Il  réussit  à  prendre,  surtout  pendant 
les  mois  de  mai  et  de  juillet  1881,  une  assez  grande  quantité  de 
Cigarilis  Zohra,  la  plupart  très  frais  et  que  j'ai  sous  les  yeux. 

L'espèce  varie  en  dessus  pour  l'oblitération  ou  l'épaississeraent 
des  taches  noires.  Dans  les  cf,  ces  macules  se  fondent  quelquefois 
à  l'aile  inférieure  en  une  grosse  tache  d'un  brun  obscur;  dans  les  g , 
les  taches  noires  tendent  souvent  à  disparaître.  En  dessous,  l'ali- 
gnement des  taches  brunes  ornées  de  points  argentés,  plutôt  que 
dorés,  varie  aussi,  et  tantôt  les  taches  forment  des  lignes  assez 
droites,  tantôt  elles  ont  une  disposition  plus  confuse. 

Le  type  de  Sebdou,  dont  j'ai  fait  figurer  quatre  exemplaires, 
diffère  aussi  du  type  de  la  province  de  Constanfine;  celui-ci  paraît 
jilus  robuste  et  a  les  teintes  moins  vives. 

Trichosoma  Breveti,  ObeutuOh  {liiillelin  île  la  .Soci'fi/i;  vnloinolo- 
giqwi  de  France,  1882,  p.  174).  —  PL  111,  fiy.  14. 

Cette  jolie  Chélonide  fut  découverte  à  Tlemcen  par  le  curé  de 
cette  ville,  M.  l'abbé  Brevet,  qui  s'intéresse  beaucoup  à  toutes  les 
parties  des  sciences  naturelles  et  a  acquis  une  grande  compétence 
en  géologie.  M.  le  docteur  Codet  trouva  h  Sebdou  un  second  exem- 
plaire d"  de  ce  Trichosoma,  le  23  octobre  1 881 .  Les  deux  T.  Breceli 
sont  assez  pareils  entre  eux  et  j'ai  peu  de  chose  à  ajouter  à  la  des- 


cription  qui  a  déjà  été  imprimée  dans  le  Bulletin  de  la  Société 
entomologique  de  France. 

Le  cf  (seul  sexe  connu)  a  la  taille  de  Parasitum.  Il  se  place  dans 
le  voisinage  des  Pudens  et  Leprieuri.  En  dessus,  les  ailes  supé- 
rieures sont  d'un  brun  rougeâtre  à  peu  près  comme  Pudens.  avec 
une  grande  quantité  de  taches  noires  irrégulières  paraissant  cerclées 
d'un  mince  liséré  jaunâtre  plus  pâle  que  la  couleur  brun  rougeâtre 
du  fond. 

Ces  taches  noires  forment  cinq  séries  transversales  depuis  la  base 
jusqu'à  l'apex  et  ayant  toutes  leur  point  d'origine  au  bord  costal. 
Les  bandes  niaculaires  en  question  sont  composées  en  détail  comme 
suit:  la  basilaire  est  formée  de  deux  taches;  les  trois  bandes  sui- 
vantes sont  formées  d'une  série  à  peu  près  contiguë,  une  assez 
grosse  tache  étant  au  bord  costal,  les  taches  médianes  décrivant  un 
arc  presque  parallèle  au  bord  externe  et  la  dernière  tache  touchant 
le  bord  inférieur.  La  cinquième  bande  submarginale  s'arrête,  avant 
de  toucher  au  bord  inférieur  de  l'aile. 

Les  ailes  inférieures  sont  d'un  joli  rose  vif  cerclées  d'une  bande 
noire  marginale,  tantôt  non  interrompue  (exemplaire  de  Sebdou), 
tantôt  interrompue  à  son  milieu  par  deux  éclaircies  nervurales  roses 
(exemplaire  de  Tlemcen).  De  plus  deux  taches  noirâtres  partent  du 
bord  antérieur,  s'arrétant  l'une  à  l'extrémité  de  la  cellule,  l'autre 
dans  la  cellule  même,  en  arrière  de  la  première. 

Le  dessous  des  ailes  reproduit  le  dessus,  mais  en  plus  pâle. 

Les  antennes  ont  la  côte  carminée  et  les  cils  noirs;  le  thorax  et 
l'abdomen  sont  brun  blond  ou  rougeâtre;  l'abdomen  est  marqué  de 
trois  séries  de  points  noirs,  l'une  médiane,  les  deux  autres  costales. 
Mais  le  poil  épais  empêche  de  voir  la  bande  médiane  punctiforme,  si 
on  ne  prend  soin  de  le  soulever.  Les  pattes  sont  velues  brun  clair 
avec  le  premier  article  carminé. 

Orgya  Anceps,  Oi'.eutiiCr  (pi.  III,  fig.  5). 

C'est  le  papillon  pris  à  Tanger  que  j'ai  appelé  Trigotephras  dans 
la  VI*  livraison  des  Eludes  d'Enlomologic,  en  disant  toutefois 
que  le  type  de  Tanger  diffère  du  type  de  Provence  et  d'Andalousie 


par  une  teinte  un  peu  moins  noire  et  plus  rousse.  Je  possède  six 
exemplaires,  dont  deux  ont  volé  et  dont  quatre  sont  bien  frais. 
Ceux-ci  me  permettent  d'apprécier  les  différences  qui  existent  entre 
Trigotephras  et  Anceps. 

UOrgi/a  Anceps  se  fait  remarquer  par  sa  teinte  plus  rousse,  la 
tache  blanche  de  l'angle  interne  de  l'aile  supérieure  plus  ronde  et 
plus  grosse,  les  lignes  transverses  moins  accentuées,  très  confuses, 
beaucoup  plus  écartées  l'une  de  l'autre  à  leur  point  d'origine,  au 
bord  costal,  ce  qui  recule  vers  la  base  et  rétrécit  considérablement 
la  tache  costale  blanchâtre. 

Ces  caractères  suffisent-ils  à  permettre  de  séparer  spécifiquement 
Trigotephras  d'A7iceps?  Je  ne  suis  point  fixé  sur  cette  question  ; 
mais  qu  Anceps  soit  une  espèce  distincte,  ou  seulement  une  variété 
géographique,  comme  elle  est  très  constante  et  très  caractérisée,  je 
n'en  devais  pas  moins  la  distinguer  par  un  nom.  La  figure  que  je 
publie  est  exacte  et  représente  bien  le  papillon  qui  a  servi  de  modèle. 

Limacodes  Codeti,   Oberthi  u  {Bulletin  de  la  Société  cntomolo- 
(jique  de.  France,  1883,  p.  -48).  —  PI.  III,  lig.  -4. 

Taille  de  Testudo;  entièrement  d'un  fauve  rougeàtre  en  dessus, 
avec  deux  petites  lignes  noirâtres  sur  les  ailes  supérieures  et  une 
éclaircie  jaunâtre  à  la  base  et  le  long  du  bord  antérieur  des  ailes 
inférieures.  Le  dessous  est  d'une  teinte  un  peu  moins  rouge  que  le 
dessus,  et  l'éclaircie  se  trouve  le  long  du  bord  inférieur  des  ailes 
supérieures.  Mais  ces  éclaircies  sont  peu  sensibles. 

Décrit  sur  deux  exemplaires,  l'un  faisant  partie  de  l'ancienne 
collection  Guenée,  l'autre  trouvé  par  M.  Codet,  à  Sebdou,  le 
25  août  1881. 

Metopoceras  Khalildja,  Oi!i:rnin;R  (pi.  III,  fig.  1). 

Décrit  sur  deux  exemplaires  pris  à  Sebdou  par  M.  le  docteur 
Codet,  en  avril  1881. 

Thorax  très  robuste,  couvert  d'une  épaisse  pilosité  brune,  mais 
dont  le  dessus  seul  visible,  quand  on  n'arrache  pas  quelques  poils, 
est  blond,  sablé  de  petits  points  noirs  qui  sont  de  véritables  écailles 


placées  à  l'extrémité  des  poils.  Tète  proéminente.  Ailes  frangées 
largement  de  rosé;  les  inférieures  d'un  brun  noirâtre  plus  clair  à 
la  base,  les  supérieures  gris  jaunâtre  avec  le  bord  externe  finement 
ponctué  de  noir  dans  les  espaces  intranervuraux  et  le  milieu,  par- 
couru par  trois  lignes  noires  ondulées,  sablé  ainsi  que  la  base 
d'une  foule  d'atomes  formant  comme  une  nébulosité  noirâtre  et 
rougeàtre. 

Dessous  des  supérieures  brun  noir.  Dessous  des  inférieures  plus 
clair. 

Luperina  Messaouda,  Oreutirr  (pi.  III,  fig.  3). 

Assez  commune  à  Sebdou  où  elle  vient  aux  lumières. 

L'éclosion  a  lieu  en  octobre. 

Ailes  supérieures  et  thorax  entièrement  couverts  d'un  lavis 
rougeàtre  qui  ressort  assez  vivement  sur  les  parties  claires  des  ailes. 
Taches  ordinaires  bien  accentuées.  Ailes  inférieures  blanchâtres, 
tantôt  bordées  de  brunâtre,  tantôt  entièrement  blanches  et  avec  un 
reflet  argentin. 

Dessous  des  ailes  supérieures  brunâtre  avec  l'apex,  le  bord  costal 
et  le  bord  externe  rosés.  Dessous  des  inférieures  blanchâtre.  Les 
points  cellulaires  tantôt  bien  marqués  aux  quatre  ailes  en  dessous, 
tantôt  complètement  oblitérés. 

Les  antennes  du  cf  sont  filiformes  et  comme  cordées. 

Le  cf  diffère  seulement  de  la  Q  par  une  taille  un  peu  plus  petite 
et  une  teinte  plus  blanche  et  plus  vive. 

Pseudophla  Lunarls,  W.  V.  ;  ab.  Rufa,  OberthCr  (pi.  III,  Cg.  "Il); 
ab.  Marina,  OberthCr  (pi.  III,  fig.  12);  ab.  Maura,  OberthCr 
(pi.  III,  fig.  13). 

La  P.  Lunaris  est  commune  à  Sebdou,  où  elle  présente  de  très 
remarquables  aberrations  que  j'ai  désignées  sous  les  noms  de  Rufa. 
Murina  et  Maura.  en  conformité  de  la  couleur  de  leurs  ailes  supé- 
rieures. Les  dessins  ordinaires  sont  généralement  beaucoup  moins 
accentués  dans  le  type  algérien  que  dans  le  type  français.  On  trouve 
tous  les  passages  entre  les  variétés  de  coloration  que  j'ai  fait  figurer  ; 


—  10  — 

mais  cependant  tous  les  individus  peuvent  être  rapportés  aux  trois 
formes  principales  dans  lesquelles  se  meuvent  les  variétés  de  colo- 
ration. 

Crocallis  Auberti,  Odeuthur  {Bullelin  de  la  Sociélé  en'omologique 
de  France,  1883,  p.  48).  —  Pi.  UI,  fig.  2. 

Taille  à'Elinguaria;  ailes  supérieures  et  thorax  gris  de  lin  ;  ailes 
inférieures  gris  blanchâtre  traversées  par  un  trait  submarginal  gris 
foncé.  Les  ailes  supérieures  sont  traversées  du  bord  costal  au  bord  in- 
férieur par  une  large  tache  brune  extérieurement  lisérée  de  jaunâtre. 

Le  dessous  est  gris  argenté,  avec  les  supérieures  d'une  teinte 
plus  sombre. 

Je  possède  une  seule  Q  trouvée  par  M.  le  docteur  CoJet,  à  Sebdou, 
le  27  octobre  1881. 

Selidosema  Erebaria,  Oberthur  {Bulletin  de  la  Société  enlomo- 
loyique  de  France,  1883,  p.  49).  —  PI.  III,  fig.  15. 

Port  et  taille  d'Ambustaria;  teinte  générale  d'un  noir  un  peu 
ardoisé  aux  inférieures,  plus  brun  aux  supérieures.  Diffère  d'Am- 
bustaria par  la  forme  et  la  direction  de  la  ligne  coudée  qui  traverse 
les  supérieures  et  de  la  ligne  submarginale  qui  traverse  les  infé- 
rieures. En  dessous,  la  S.  Erebaria  est  d'un  gris  noirâtre,  sablé 
d'atomes  noirs,  et  les  ailes  sont  traversées  par  une  ligne  commune 
jaunâtre  moins  sinuée  que  la  ligne  transverse  du  dessus. 

Je  ne  connais  encore  qu'un  seul  cf  de  cette  espèce  pris  par  M.  le 
docteur  Godet,  à  &'bdou,  le  12  octobre  1881. 


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I       -^-  Etudes   d'entomologie: 

û    2  Faunes   entomologiques , 

Livre   9   descriptions   d'insectes 
"X"^  Ent.  nouveaux  ou  peu   connus. 


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