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COLLECTION
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WILLIAM SCHAUS
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NATIONAL MUSEUM
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ÉTUDES D’ENTOMOLOGIE
ÉTUDES D’ENTOMOLOGIE
FAUNES
ENTOMOLOGIQUES
DESCRIPTIONS D’INSECTES
NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS
PAR CHARLES OBERTHUR
RENNES
IMPRIMERIE OBERTHUR
Juin 1891
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NOUVEAUX
LÉPIDOPTÉRES
D’ASIE
Pieris Halisca, Osrar. (pl. IE, fig. 23).
Tà-Tsien-Loù (Thibet).
Taille et port de Leucodice.
Ailes supérieures en dessus d’un blanc jaunâtre très légèrement nuancé de verdàtre, avec
les nervures noires assez largement empâtées de brun noiràtré ou entourées d’un semis
serré d’atomes noirâtres, traversées du bord costal vers le bord inférieur, à peu près entre
l'extrémité de la cellule discoïdale et le bord extérieur, par une ligne noirâtre, sagittée et
sinueuse, d’où résulte une double rangée de taches blanc jaunâtre, les premières allongées
et aiguës, les inférieures presque ovales et à extrémités plus arrondies.
Ailes inférieures en dessus blanc jaunâtre légèrement orangé près du bord antérieur, avec
les nervures empâtées de noir près de la base, accompagnées ensuite d’un semis léger
d’atomes noirs et se terminant en brun noirätre vers le bord extérieur. Deux traits sagittés,
noirs, intranervuraux, reproduction de ceux plus nombreux du dessous, se remarquent
entre les espaces 4 et 2 à partir de l’angle interne.
Ailes supérieures en dessous blanc jaunâtre avec l’apex lavé de jaune orangé; les nervures
assez finement indiquées en noir sauf la médiane, la clôture de la cellule discoïdale et les
2°, 3 et 4° nervules inférieures qui sont plus largement noircies. La ligne sinueuse transverse
paraît beaucoup plus légère qu’en dessus.
Ailes inférieures en dessous entièrement lavées de jaune orangé uniforme, sauf l’espace
basilaire dont la coloration est plus accentuée. Les nervures sont assez également noires et
entre chaque espace intranervural on voit une sorte de pointe de flèche très aiguë noirâtre.
8 NOUVEAUX LÉPIDOPTÈRES
Antennes noires avec sommet de la massue très finement jaunâtre, corps noir. Dessous de
l'abdomen blanchâtre.
Je ne connais que le 5°.
La Pieris Halisca diffère de Leucodice par la teinte plus jaunâtre de ses ailes en dessus,
par le lavis orangé de l’apex des supérieures et de la surface des inférieures en dessous, par
la ligne noirâtre plus aiguë et plus sinueuse descendant du bord costal des supérieures et
par ses ailes inférieures beaucoup moins chargées de noirâtre.
Pieris Davidina, Osrur. (pl. III, fig. 20).
Très voisine de Davidis, Obthr. (Études d'Entomol., L° livraison, pl. 1, fig. 5 a, 5 b).
En dessus, les ailes supérieures de Davidina sont plus empâtées de noir vers le bord
extérieur, et les nervures des inférieures sont également plus largement noircies au contact
du bord extérieur.
Le même empàtement mélanien se remarque en dessous; mais l’apex et la face tout
entière des ailes inférieures y sont lavées de jaune canari assez vif, au lieu de jaune
nankin pâle; de plus l’empätement nervural est d’un noir ardoisé tendant plutôt à l’indigo
bleuàtre qu'au brun sur les ailes inférieures, alors que la nuance reste brun noir aux
supérieures. Près de la base des ailes inférieures et assez loin vers le milieu des ailes,
il y a une pilosité blanchâtre relativement longue et épaisse.
La frange dans Davidina est noire; elle est blanche dans Davidis, sauf en remontant vers
l'angle apical des ailes supérieures où elle tend à noircir.
Les Pieris Davidis et Davidina (espèces distinctes ou races de saison peut-être d'une
même espèce?) volent à Mou-Pin et à Tà-Tsien-Loù. Une forme grande et à ailes larges de
Davidis se trouve à Tsé-Kou d’où me l'a envoyée M. le R. P. Dubernard.
L'individu figuré a été pris à Mou-Pin par M. l'abbé Armand David.
Je ne connais pas la Q de Davidis, ni de Davidina.
Argynnis Charis, Osrur, (pl. I, fig. 4).
2 Yunnan (R. P. Delavay).
Ressemble beaucoup à Gong, dont elle diffère en dessus par son aspect plus enfumé et
D'ASIE 9
le contour de ses ailes paraissant plus dentelé, à cause de la frange entrecoupée de noirâtre.
En dessous, les caractères distinctifs, outre ceux de la frange qui se reproduisent du
dessus, consistent dans la forme relative des taches à l’apex et le long du bord des
supérieures, et sur la surface des inférieures. Les taches intranervurales, marginales, ar-
gentées notamment, sont plus élargies à leur base au contact du bord marginal, chez Charis
que chez Gong.
Je pense que Charis remplace Gong au Yunnan et que c’est une race géographique
analogue à ce qu’'Arsilache est à Pales.
Les taches, comme disposition et nombre sont les mêmes dans les deux; mais la distri-
bution des nuances et l'aspect général les rendent plus dissemblables que Selene d’Euphro-
syne, ou de Selenis.
Argynnis Castetsi, Ograr. (pl. [, ©, fig. 4).
Trichinopoly, dans l’Hindoustan méridional (R. P. Castets et Honnoré).
L’Argynnis Castetsi est la forme Q semblable au ©, de la Niphe. J'ai publié à ce sujet une
note dans le Bulletin de la Société entomologique de France, 188$ (pp. cexxxiv et suivantes),
où je fais ressortir l'intérêt qu'offre la constatation de celte forme de Qç semblable au &', alors
que l’on ne connaissait encore de l’Argynnis Niphe, espèce si commune, anciennement
connue, et très répandue dans l’Asie tropicale, l'Abyssinie, Java, etc., que la forme Q tout
à fait différente du &. On ne supposait même pas que la forme semblable au & existàt; de
même pour Argynnis Diana, de Virginie et Sagana, d'Asie orientale, dont la Q, très
distincte du ©, est seule connue jusqu'ici.
J'invite les entomologistes à se reporter à la note précitée; la figure publiée dans ces
Études a pour but de la compléter.
Neptis Giddeneme, Osrur. (pl. I, fig. 7).
Tsé-Kou (R. P. Dubernard).
Du groupe de Thisbe; en dessus, noire à taches jaunes, avec celle particularité que la
tache longue cellulaire est absolument liée à la suivante, de façon à ne faire avec elle qu’une
courbe allongée.
10 NOUVEAUX LÉPIDOPTÈRES
Dessous, jaune clair, avec des lignes et dessins rouge orangé, dans la côte des supérieures,
le long du bord marginal des mêmes ailes et sur la surface des inférieures. Aux supérieures,
entre la tache allongée, courbe, cellulaire et la tache subapicale, il y a un espace plus foncé,
rouge brunâtre, avec quatre petites taches violâtres, intranervurales, dont la supérieure
touche la côte.
Le bord marginal des supérieures est accompagné d'une double ligne sinueuse rouge
orangé ; le bord marginal des inférieures est de même, mais la ligne la plus rapprochée du
bord marginal est à peine perceptible; le disque est traversé du bord costal au bord anal
par deux lignes semblables. L'espace basilaire est, au-dessous de la première nervule, orné
de lignes et d’ombres rouge orangé.
Le grand nombre de Neptis actuellement connu ne permet de distinguer les espèces entre
elles qu'avec des dessins reproduisant très exactement les deux faces des ailes.
Autrement toute identification est impossible.
Neptis Asterastilis, Ograr. (pl. I, fig. 5).
Momeit, en Haute-Birmanie (Doherty).
Cette Neptis m'a paru nouvelle. J'en publie une figure très exactement dessinée, au
moyen de laquelle il sera aisé de reconnaitre l’espèce.
Elle est noire, à taches fauves; celles-ci disposées à peu près comme chez Ananta; mais
d’une nuance foncée sur le disque et plus claire au delà.
Dessous violâtre avec des taches et dessins brun rouge assez foncé. Les macules fauves
du dessus paraissent très pàles et presque diaphanes en certains endroits.
Les couleurs rappellent celles d'Ananta, Moore; mais les lignes sont bien plus ondulées.
Apatura Chrysus, Osrar. (pl. E, fig. 6).
Léou-Fang (R. P. Xavier Mouton).
Superbe espèce, robuste, aux antennes épaisses, d’un jaune un peu fauve et doré en
dessus, avec deux points ovales, transparents, à l’apex des supérieures et des taches noires,
comme suit : aux supérieures, une dans la cellule, une petite triangulaire, au-dessous de
D'ASIE 11
celle-ci; une autre large, à l'extrémité de la cellule qu’elle dépasse des deux côtés; un point
oval au-dessous, presque lié à une tache qui occupe l'angle interne; enfin une tache trian-
gulaire sur laquelle sont les deux points transparents. Ces deux points sont de grosseur
inégale; le supérieur est plus large que l’autre. Le bord marginal est noirätre aux supé-
rieures comme aux inférieures. Le bord anal et la base de celles-ci est également noirâtre;
de plus, le bord marginal est surmonté d’une rangée de taches intranervurales noires, mais
pas dans leur entier; elles sont plus ou moins entamées par la couleur du fond, sur laquelle
il ne reste plus que des atomes noirs; les deux supérieures de ces taches ont le centre
d’un jaune plus pâle que le fond.
En dessous, les taches des supérieures sont reproduites, mais sur un fond fauve plus
mat el moins foncé. La tache et le trait cellulaires sont seuls noirs; la tache qui clôt la
cellule, au delà du trait noir, est brun rouge; la tache ronde au-dessous est pupillée de
bleuâtre et l'apex, ainsi que le bord terminal, est traversé par des petits traits vermiculés,
brun cramoisi.
Les inférieures sont également traversées par des traits vermiculés, brun eramoisi; le
fond des ailes inférieures est près de la base et le long du bord antérieur chamois clair; en
outre une ligne assez droite, d’abord brune, puis semée d’atomes grisàtres, s’évasant en
triangle près du bord costal descend, par le milieu, jusqu’au bord anal. Un point brun, est
au delà de cette ligne, entre le troisième espace nervural.
Je ne connais que le &.
Apatura Ilia, HüBxer, var. Serarum, Osrar. (pl. I, ©, fig. 8).
Hou-Pé (Carl Bock); Yunnan (R. P. Delavay).
Diffère de l’Apatura [ia curopéenne, par la direction droite et non sinueuse de la bande
maculaire blanche, médiane, aux ailes inférieures, et par l'élargissement des taches blanches
en général.
Charaxes Narcæus, HEewrrsox, var. Thibetanus, Osrar. (pl. IL, fig. 40).
Mgr Biet a pris à Tà-Tsien-Loù une forme de Charaxes Narcæus, semblable à celle que
M. Pratt à capturée, pour M. Leech, à Chang-Yang; mais cette forme est bien plus
12 ] EAUX LÉP PTÈRES
12 NOUVEAUX IDOPTÈR
mélanienne que celle dont feu Hewitson a publié la figure dans son bel ouvrage Illustrations of
new species of exotic Butterflies (4, Nymphalis, 1, %) et à qui il donne pour provenance
« Chekiang, north of China. »
La comparaison de la figure publiée par Hewitson et de celle que je publie dans le présent
ouvrage, fait ressortir les différences. Elles consistent surtout en ce que dans la forme
Thibetanus, 1° en dessus, la base des ailes supérieures est plus noircie; 2° la bande macu-
laire, submarginale, descendant depuis le voisinage du bord costal des supérieures jusqu’au-
dessus de la seconde caudature des inférieures, est bien plus réduite de dimension par
l'envahissement des parties noirâtres; 3° en dessous, par la teinte beaucoup plus foncée des
parties brunes et au contraire la nuance plus pâle et comme argentée des parties verdàtres.
L'exemplaire figuré dans ces Études a été pris par M. Pratt à Chang-Yang.
Charaxes Clitiphon, Osrar. (pl. IL, fig. 41).
Espèce voisine de Narcœus, découverte à Tsé-Kou par le R. P. Dubernard.
Diffère de Narcœus-Thibetanus, en dessus, par le rétrécissement des taches verdâtres
submarginales, le manque de la tache verdätre dans l’espace basilaire costal, la présence
d'une petite tache verdâtre extracellulaire et d’une tache plus grande, également verdâtre,
au delà de la petite précitée; ces deux taches remplaçant la tache large extracellulaire de
Narcœus; enfin par la position aux ailes inférieures des taches jaunâtres marginales, leur
emplacement, notamment entre les deux queues et sous la tache oculaire anale,
En dessous, outre les différences reproduites par transparence du dessus, on remarque
la nuance générale plus violâtre le long du bord costal, du bord marginal et près de la base
des ailes; le semis plus épais de petits points noirs dans l’espace cellulaire des supérieures ;
la forme de la réserve verdâtre au milieu des inférieures, et avec cette particularité que dans
Narcœus, cette réserve verdâtre n’est entourée que de deux côtés, de façon à figurer une
sorte de triangle dont la base reste libre et sans aucun entourage de brun ou de cramoisi,
le long du bord costal; tandis qu’au contraire, dans Chtiphon, le bord costal est teinté de
cramoisi et la réserve verdâtre est ainsi absolument entourée. La partie verte du bord anal
est sans tache dans Narcœus ; elle est semée d’atomes noirs dans Chtiphon.
Le premier article des pattes est noir dans Chtiphon et blanc dans Narcœus ; le dessous
du thorax est couvert d’un poil assez épais dans Chtiphon.
D’ASIE 13
Charaxes Satyrina, Burier, var. Menedemus, Osrar. (pl. IE, fig. 9).
Diffère de Satyrina, Butler, par la taille plus petite, la nuance plus vive des parties verdàtres
et brun noirâtre des ailes et surtout par la forme plus obluse des prolongements caudaux.
Tsé-Kou (R. P. Dubernard).
La forme Satyrina se trouve à Tà-Tsien-Loû (Mgr Biet).
Arge Yunnana, Osrr. (pl. II, fig. 21).
Découverte en août 1886, à Hee-Chan-Men, au Yunnan, par le R. P. Delavay.
Voisine de Halimede, dont elle diffère surtout par le dessous de ses ailes, largement
teinté de jaune un peu verdàtre qui recouvre et atténue tous les dessins ordinaires à l’apex
des supérieures et sur la surface entière des inférieures. Les taches des ailes inférieures
sont aussi de forme plus aiguë, moins arrondie, et bien plus accentuées au-dessous de la
nervure médiane.
Callerebia Delavayi, Osrar. (pl. LE, fig. 18).
Dessus brun, avec le milieu des ailes supérieures plus foncé et recouvert d’un duvet
soyeux. L’apex des mêmes ailes est orné d’une grosse tache ronde, noire, cercelée de fauve
et bi-pupillée de blanc.
Le dessous est d’un brun pâle; la tache apicale bi-oculée est cerclée de jaunâtre un peu
bruni; le bord marginal et apical est nuancé de jaunâtre et de violet vineux; deux ombres
de cette couleur descendent de chaque côté de la tache bi-oculée, l’une un peu ondulée le
long du bord marginal, l’autre d’abord décrivant une courbe parallèle au bord intérieur
du cercle jaunâtre de la tache bi-oculée, puis décrivant un zigzag, en forme de Z.
Sur toute la surface des ailes inférieures, il y a un semis d’atomes oris blanchâlre, brun
vineux et brun jaunâtre. Le brun jaunâtre domine le long du bord costal; puis vient une
éclaircie gris blanchâtre, du bord anal à la partie antérieure du bord marginal; ensuite une
ombre brun vineux, soulignant l’éclaircie gris blanchâtre et s’épaississant près du bord mar-
ginal, au-dessus d'un autre espace brun jaunâtre un peu moins foncé que celui du bord
costal, mais de même nuance; enfin une légère éclaircie près du bord anal et marginal
1% NOUVEAUX LÉPIDOPTÈRES
inférieur. En outre quelques ombres vineuses descendent verticalement du bord costal et
paraissent décrire un angle droit vers la base et le bord anal, en traversant l’espace brun
jaunâtre costal.
Les antennes sont très jolies, d’abord finement annelées, blanc et noir, puis orangées
avec la massue noire.
Yunnan (R. P. Delavay). Je ne connais que le &.
Cailerabia Yphtimoides, Osrur. (pl. Il, fig. 16).
Tsé-Kou (R. P. Dubernard).
Dessus des ailes brun uni, avec une tache apicale ronde, noire, de taille médiocre, cerelée
de jaune brani, bi-pupillée de blanc, située dans une tache triangulaire rougeàtre appuyée
à son côté intérieur sur un espace soyeux également triangulaire, placé inversement de la
tache rougeûtre, c’est-à-dire sa base reposant sur le bord inférieur de l'aile supérieure et son
sommet atteignant à peu près l’extrémité de la cellule discoïdale; la tache rougeàtre, au
contraire, a son sommet près de l'angle interne et sa base un peu au-dessous du bord costal.
Une ombre brun foncé limite le côté extérieur de cette tache rougeàtre, assez parallèlement au
bord extérieur. Cette ombre se prolonge en un liséré ondulé le long du bord extérieur des ailes
inférieures et parallèlement à une autre ligne également un peu ondulée descendant un peu
au delà de la cellule du bord costal vers le bord anal. Ces ombres ou lignes brunes trans-
paraissent du dessous des ailes où elles sont plus accentuées.
En dessous, les ailes supérieures sont brun rouge, avec la côte grise, ainsi que l’apex et
le bord marginal. Ces parties grises sont remplies d’une infinité de petits traits brunâtres.
La tache rouge triangulaire du dessus et dans laquelle se trouve l’ocelle bi-pupillé de blane,
cerclé de jaune pâle, est séparée du fond rouge et du bord marginal gris par une ombre
ondulée d’un rouge plus foncé en forme de V.
Le fond des ailes inférieures est entièrement gris, sablé d’une quantité d’atomes
brunâtres, et traversé par trois lignes ondulées, assez parallèles au bord marginal, et des-
cendant du bord costal au bord anal. L'espace compris entre la première et la deuxième de
ces lignes parait d'un gris plus foncé, parce que une éclaircie un peu jaunâtre en accom-
pagne les deux côtés. La base est recouverte de poils soyeux, courts, assez serrés.
La massue des antennes est jaune orangé. Je ne connais que le &.
D’ASIE 15
Yphtima Methorina, Osrar. (pl. Il, fig. 15).
Tà-Tsien-Loù (Mgr Biet).
Voisin de Hethora, Hew, du Sikkim; mais distinct par l’espace soyeux qui recouvre le
milieu des ailes supérieures en dessus, par la forme plus allongée des taches ocellées mar-
ginales, aux ailes inférieures, disposition que reproduit le dessous; enfin par le fond des
ailes moins uniforme en dessous et présentant, entre la bande maculaire ocellée et le bord
marginal des inférieures, une éclaireie blanchâtre, comme aussi au-dessus du rang des trois
ocelles dont le dernier touche à l'angle anal.
Yphtima Dromon, Osrur. (pl. IL, fig. 42).
Tsé-Kou (R. P. Dubernard) et Yunnan (R. P. Delavay). Je ne connais que le ©.
Dessus brun avec le disque soyeux; les supérieures ornées d’une tache subapicale
ovale noire, bi-pupillée de bleuâtre brillant et cerclée de jaune bruni; les inférieures
marquées d’un petit point noirâtre, pupillé de blanc, cerelé de jaune bruni, plus ou
moins perceplible, situé un peu au-dessus et en côté de l'angle anal; les deux ailes
bordées d’un liséré submarginal brun foncé, ondulé, descendant du bord costal et s’arrêtant
au bord anal.
Le dessous brun pâle, grisàtre, strié d’une infinité d’atomes bruns; les inférieures
traversées du bord costal au bord anal par trois ombres, plus ou moins épaisses, brunes,
les deux premières assez parallèles entre elles, légèrement anguleuses, la dernière submar-
ginale, anguleuse en sens inverse des deux autres; aux supérieures la tache ocellée située au
milieu d’une ombre faisant une sorte de V mal fermé.
Yphtima Dromonides, Osrar. (pl. I, fig. 14).
Tà-Tsien-Loù (Mer Biet).
Diffère de Dromon par la teinte jaunâlre qui recouvre toule la surface de ses ailes en
dessous et par les petits ocelles noirs, cerclés de jaune päle, pupillés de blanc argenté, en
nombre variant de 3 à 5, qui décorent les ailes inférieures.
Les ailes en dessus sont aussi plus fortement ocellées que Dromon.
16 NOUVEAUX LÉPIDOPTÈRES
Il est possible que Dromon et Dromonides, dont le faciès est d’ailleurs très différent,
soient deux races géographiques d’une même espèce.
La © de Dromonides diffère du & par l'absence d'espace soyeux aux ailes supérieures en
dessus et la présence sur ces mêmes ailes d'une quantité de petits traits bruns sur un fond
plus clair, le long du bord costal et surtout vers l'angle apical et le bord extérieur.
Yphtima Clinia, Osrar. (pl. I, fig. 13).
Tà-Tsien-Loû (Mgr Biel).
Plus petit que Dromon; taille de Beauté.
Dessus brun foncé; les supérieures pourvues d’une tache noire, ocellée, ovale, cerelée de
jaune bruni, bi-pupillée de blanc lilacé; les inférieures avec 2 taches rondes noires, pupil-
lées de lilas, finement cerclées de brun jaunûtre; les 2 ailes lisérées d’une ombre submargi-
nale noiràtre.
Dessous brun, finement strié de jaunâtre, surtout sur la face des inférieures et le long du
bord costal et marginal des supérieures; les ocelles sont tous entourés de jaunâtre un peu
bruni, mais de nuance assez vive; les deux apicaux, aux supérieures et aux inférieures, sont
bi-pupillés de lilas bleuàtre argenté; en outre des deux ocelles ronds qui trausparaissent en
dessus, près du bord marginal des inférieures, il y a un ocelle anal bi-pupillé. Le
liséré marginal brun foncé borde les ailes comme en dessus.
La Q© diffère du & par la suppression de l’espace soyeux aux ailes supérieures en dessus
et la dilatation des ocelles qui, aux ailes inférieures en dessous, forment généralement une
chaine continue, grâce à l’adjonetion d’un cinquième ocelle entre la tache apicale et les
autres.
Yphtima Clinioides, OBrHr.
Yannan (R. P. Delavay).
Cette espèce sera figurée dans une livraison ultérieure des Études d'Entomologie.
J'en parle ici à cause de l'intérêt qu'offre la faune comparée des Yphtima (et sans doute
de beaucoup d’autres genres de Lépidoptères) au Yunnan et à Tà-Tsien-Loù.
Clinioides est à Clinia, ce que Dromon est à Dromonides.
D'ASIE 1
ue
Chez Clinioides, les taches ocellées sont réduites et le fond des ailes est moins jaunâtre
en dessous.
I y a au Yunnan une troisième espèce. Malheureusement j'ai une seule paire de
Clhinioides et un seul & de l’autre espèce. J’altendrai de mon aimable correspondant,
M. le R. P. Delavay, des documents plus complets pour faire connaître avec tous les détails
nécessaires ces deux Yphtima du Yunuan.
Epinephele Phania, Osrar. (pl. IE, fig. 17).
Yunnan (R. P. Delavay).
Taille de Yphtima Amphitea. Dessus brun noir comme celte espèce et mêmes ocelles
noirs, l’un bi-pupillé aux supérieures, cerclé de jaune bruni, l’autre petit, rond, aux infé-
rieures. Dessous brun jaunâtre, très légèrement et très finement strié de brun, avec l’espace
médian, infracellulaire aux supérieures moins nuancé de jaunätre et non strié; aux supé-
rieures l’ocelle est comme en dessus, mais le cercle jaune est plus clair; aux inférieures, il
y a 3 ocelles rangés en ligne à peu près droite, comme chez Yphtima Nareda. Ces 3 ocelles
sont pupillés d'argent et cerclés de jaune pâle. L'ocelle anal est bi-pupillé.
L’'Epinephele Phania me parait une transition entre les Yphtima et les Epinephele comme
Bieti. Mais la coupe des ailes, leur contexture, le marque de liséré marginal le long des
quatre ailes et le faciès général me semblent ne pas laisser de doute sur le genre.
Chrysophanus Ouang, Osrar. (pl. Il, fig. 19).
Espèce robuste découverte à Tsé-Kou par le R. P. Dubernard.
Ailes violàtre-bronzé en dessus, avec le bord marginal noiràlre, éclairci près du bord
inférieur des supérieures par deux taches fauve orangé, juxtaposées, el à partir du bord
anal des inférieures par un liséré lilas, surmonté de croissants intranervuraux fauve-orangé
que surmontent eux-mêmes des chevrons lilas. La cellule des supérieures est clôturée par
une tache noire, au delà de laquelle une ligne ondulée noiràtre descend du bord costal vers
le bord inférieur.
Le dessous des supérieures est orangé bronzé et le dessous des inférieures brun bronzé,
. avec des taches et lignes blanc d'argent comme suit : aux supérieures trois points ronds
3
18 NOUVEAUX LÉPIDOPTÈRES
avant la clôture de la cellule, ponctués de noir; un trait cellulaire épais, divisé au milieu
par une ligne noire peu apparente; une rangée de taches intranervurales, extracellulaires,
descendant du bord costal vers le bord inférieur, extérieurement ponctuées de noir; une
ligne assez épaisse, parallèle au bord marginal, lisérée très finement de noir des deux côtés;
aux inférieures, cinq points basilaires ayant un reflet un peu bleuâtre, pupillés de noir; une
ligne assez épaisse en forme de V, ayant intérieurement un trait noir, court, près de la côte,
et extérieurement un point noir infracellulaire et un liséré noirâtre qui l'accompagne jusqu'à
l'endroit où elle finit près du bord anal; une autre ligne extérieurement bordée de quatre
traits noirs, formant presque un trait continu : cette ligne forme avec la première en V, un
deuxième V plus court, finissant au point noir infracellulaire précité.
Enfin une ligne épaisse, allant du bord costal au bord marginal, extérieurement très
dentelée, surmontant les points noirs de l’espace anal et super-caudal qui est orangé,
termine, avec le liséré submarginal, la série de ces lignes ou traits blanc argenté.
Le bord des ailes est finement liséré de noir; la frange est blanche.
Les antennes sont annelées de noir et blanc.
Eudamus Frater, Osrar. (pl. |, fig. 3).
Yunnan (R. P. Delavay).
Voisin de Bifasciatus, Germanus, Nepos, elc.; mais bien distinct par le rétrécissement
des taches vitreuses aux ailes supérieures. Le dessous des ailes inférieures ressemble plus à
Germanus qu'aux autres espèces, c’est-à-dire que les taches noir violacé sont également
foncées chez Germanus et chez Frater; mais leur position relative est différente, comme
aussi la position des taches vitreuses aux supérieures.
Eudamus Grener, Osrar. (pl. I, fig. 2).
Yunnan (R. P. Delavay); Tà-Tsien-Loû (Mgr Biel).
Un peu plus petit que son congénère Bifasciatus, dont il diffère par ses ailes inférieures
en dessous saupoudrées le long du bord marginal d’atomes gris violâtre, et par ailleurs
d'une teinte brun uni, traversée par deux bandes maculaires sinueuses à peine perceptibles,
allant du bord costal au bord anal. On ne voit ces bandes, qui ne se distinguent presque
D'ASIE 19
pas de la couleur du fond, que grâce aux lignes fort peu accentuées elles-mêmes qui les
limitent. De plus la frange n’est pas entrecoupée comme chez Bifasciatus.
Carterocephalus Demea, Ostar. (pl. ILE, fig. 24).
Tà-Tsien-Loû (Mgr Biet).
Voisin de MNiveomaculatus ; comme lui, noir en-dessus avec des taches blanches un peu
nacrées, mais très distinct par la position même et le nombre de ces taches qui sont plutôt
disposées comme dans Flavomaculatus. La frange est très blanche à l’apex des supérieures
et des inférieures, elle est salie de noirâtre près de l’angle anal de celles-ci; par ailleurs, elle
est brun noiràtre.
Dessous des supérieures brun noir mat, reproduisant les taches blanches du dessus,
avec la côte blanchâtre près de la base, jusqu'à la cellule, un peu plus haut, au contact de
la tache blanche costale. La frange, blanche à l’apex, est liée à une tache blanc mat un peu
laiteux.
Le dessous des inférieures est brun, avec la base fortement mélangée de poils gris blan-
châtre et la partie supérieure marginale grisätre; de plus il est orné de taches argentées
disposées comme suit : 1° un point rond non loin de la base; 2° une tache longue, descen-
dant du bord costal et s’arrêtant au-dessus de l'angle anal qu'elle n’atteint pas; cette tache
est d'abord droite intérieurement, puis se termine en forme de 8; extérieurement, en face
de la partie droite, elle est irrégulière et presque bilobée; 3° une tache également longue,
extérieurement droile, intérieurement convexe en face des parties concaves de la seconde
et concave en face des parties convexes.
Dessous de l'abdomen blanchâtre; dessous du thorax couvert de poils grisàtres.
Antennes finement annelées de noir et de blanc, avec la massue noire en dessus, orangée
en dessous.
Carterocephalus Micio, Osrar. (pl. II, fig. 29).
Tsé-Kou (R.-P. Dubernard).
Dessus noir, avec des taches blanches aux supérieures, comme suit : une petite tache
cellulaire, à la naissance de la cellule; une plus grosse à l'extrémité de la cellule ; deux
20 NOUVEAUX LÉPIDOPTÈRES
également assez grosses, rectangulaires, intranervurales, liées à la tache cellulaire, au-dessous
de laquelle elles descendent en ligne droite vers le bord inférieur; cinq taches petites dont
trois costales, subapicales, en ligne assez droite et deux au-dessous et au delà des trois
premières, de telle façon que la première de ces deux est liée par l’extrémilé de son angle
intérieur, à l'extrémité de l’angle extérieur de la dernière des trois.
Aux inférieures, une grosse tache cellulaire et une autre plus petite contiguë à celle-ci.
Dessous des supérieures brun noir avec les mêmes taches blanches qu’en dessus et deux
en plus, une très petite apicale et une autre entre les deux groupes maculaires médians.
L'’apex des supérieures est brun rouge.
Dessous des inférieures brun rouge foncé, avec une disposition de taches blanc d'argent
analogue à celles de Demea, mais de forme différente. La tache submarginale notamment
est étroite, presque linéaire dans son parcours inférieur ; l’autre décrit intérieurement une
courbe assez régulière et forme intérieurement une pointe qui va joindre la tache
submarginale.
Syrichthus maculatus, BREMER, var. Thibetanus, Osrar. (pl. II, fig. 27).
Tà-Tsien-Loù (Mgr Biet).
En-dessus à peu près intermédiaire entre Maculatus et Sinicus, Butler; en dessous parait
une forme albine de Sinicus que je considère comme étant la race japonaise et mongolienne
du Maculatus de Mantschourie. On voit encore des vestiges de rouge brique près de l’apex
des ailes supérieures et çà et là sur les taches des inférieures; mais la nuance générale du
bord marginal et costal des supérieures ainsi que de la surface des inférieures est gris
jaunâtre pâle.
Syrichthus Delavayi, Osrar. (pl. I, fig. 31).
Yunnan (R.-P. Delavay).
Si le Syrichthus Bietine se trouvait pas au Yunnan comme au Thibet, sans différence bien
appréciable, je considérerais le Syrichthus Delavayi comme une race géographique de Bieti,
malgré son faciès très différent.
En effet ses caractères distinctifs consistent dans l’accentuation des taches blanches en
D'ASIE 21
dessus, dans un seul changement, quant à la disposition générale de ces taches qui sont en
série plus droite et moins échelonnée; et en dessous dans l’accentuation également plus grande
de tous les dessins et taches qui sont plus nets, avec des contours très arrêlés el comme
circonserits par un trait noirätre extrêmement fin. La couleur générale des taches en dessous
est grisätre, sans tendance au rougeälre, comme cela se remarque dans le Bieti du Yunnan.
Herpa basiflava, Osrar. (pl. II, fig. 25).
Tà-Tsien-Loû (Mgr Biet).
Diffère de Venosa, Walker, du Sikkim par son corps noir et par la tache jaune, exlérieure-
ment et inférieurement bordée de noiràtre qui occupe l’espace basilaire des ailes
supérieures.
Les antennes dans Basiflava sont beaucoup moins plameuses que dans Venosa.
Je possède une variété de Venosa, prise au Kouy-Tehéou par le R.-P. Largeteau qui est
plus petite et plus blanche que Venosa; j'ai appelé cette race géographique Sinica.
Elcysma Delavayi, Osrar. (pl. ILE, fig. 22).
M. Elwes a figuré dans les Proceedings of the Zool. soc., 1890, pl. XXIV, les trois espèces
jusqu'ici connues du genre Eleysma, de la tribu des Chalcoside.
L'Elcysma Caudata, Bremer, est la plus anciennement connue. Je la possède de l'ile
Askold.
L'Elcysma Westwoodi, Voll. (Translucida, Butler) se trouve au Japon et en Corée, d’où
j'en ai reçu quatre exemplaires. Je ne possède pas l'Elcysma Dohertyi, Elwes, des collines
du pays Naga.
Mais M. l'abbé Delavay m'a envoyé du Yunnan une quatrième espèce, voisine de
Dohertyi dont elle diffère par les caractères suivants :
1° Absence de trait noir le long du bord extérieur de la tache basilaire orangée ;
2° La première nervule inférieure, second prolongement de la nervure cellulaire supé-
rieure, poursuit sa course en ligne droite, au lieu de présenter, comme dans Dohertyi une
fourche un peu avant la rencontre du bord externe ;
22 NOUVEAUX LÉPIDOPTÈRES
3 La teinte générale des ailes dans Delavayi est d’un blanc jaunâtre assez opaque et
l'apex des supérieures est beaucoup moins obseurci que dans Caudata et Westwoodi.
Au contraire, la figure de Dohertyi représente cette espèce plus obscurcie qu'aucune des
autres.
Dédiée à M. le R. P. Delavay, missionnaire apostolique au Yunnan.
Gnophos Philolaches, Ogre. (pl. II, fig. 26).
Tà-Tsien-Loù (Mgr Biet).
Taille et port de Mendicaria; les antennes du 5‘ sont longues et peclinées comme dans
cette dernière espèce. Les quatre ailes en dessus sont d'un gris uni assez opaque, avec un
trait disco-cellulaire, court mais très net, noiràtre, une ombre transversale extra-cellulaire
brunâtre, indécise, étroite et une autre tout aussi vague entre la base et la tache disco-cel-
lulaire des supérieures. Une troisième ligne, plus nette, quoique souvent interrompue,
brunâtre et très sinueuse, descend du bord costal des supérieures au bord anal des infé-
rieures, un peu avant le bord terminal. Celui-ci est régulièrement marqué de noir dans
les espaces intranervuraux.
La frange est assez longue et gris brunâtre.
Le dessous reproduit en plus pâle les taches disco-cellulaires et la ligne transverse du
dessus. Mais le fond des supérieures est d’un gris un peu noirätre, légèrement chatoyant et
la surface des inférieures est d’un gris clair un peu jaunâtre.
Gnophos Theuropides, Osrur. (pl, Il, fig. 28).
Tà-Tsien-Loû (Mgr. Biet).
Espèce plus grande que Philolaches et comme elle, pourvue dans le 6 d'antennes longues
et pectinées.
Ressemble un peu par la disposition générale de sa couleur et de ses dessins à Glaucinata.
Ailes variées de gris plus ou moins bleuâtre ou noirâtre, de jaunàtre et couvertes d’une
infinilé de très petites stries d’où résulte la couleur du fond, et sur lesquelles se dessine
d'abord une ligne arquée, descendant de la côte au bord inférieur des supérieures, entre la
base et l’espace disco-cellulaire, puis une ligne commune atteignant le milieu du bord anal
D'ASIE 23
des inférieures, assez droite, mais très dentelée et formée d’une série de pelits
croissants intranervuraux. Au-delà de cette seconde ligne gris brunâtre comme la
première et plus accentuée que celle-ci, on voit un espace plus clair que traverse, avec
accompagnement de quelques macules plus obscures, une ligne submarginale blanchâtre,
assez parallèle au bord terminal et beaucoup moins ondulée que la ligne gris brunâtre
extracellulaire.
En dessous, le fond des supérieures est plus obscur que le fond des inférieures; celles-ci
sont d’un gris un peu argenté. Les ailes sont traversées par une ligne commune extracellulaire,
transparaissant du dessus, mais moins sinueuse et surtout indiquée par un petit point
noirâtre, très fin, à la rencontre de chaque nervure. Les ailes inférieures ont aussi un petit
point noirâtre cellulaire.
Micronia Archilis, Osrar. (pl. LL, fig. 33).
Fond des ailes blane un peu nacré en dessus, surtout aux supérieures qui sont striées de
traits gris, finement tracés, descendant du bord costal au bord inférieur et formant comme
des groupes assez régulièrement espacés d’une double série de deux lignes parallèles. Ces
lignes ne sont pas semblablement écrites dans les divers individus de l'espèce que j'ai sous
les yeux et elles sont faites non pas au moyen d’un trait ininterrompu, mais plutôt par de
petits traits courts et se rattachant les uns aux autres.
Les inférieures ne sont striées à la façon des supérieures que près du bord externe, le
milieu de ces ailes est d’un ton plus mat et traversé par une raie brun clair assez épaisse,
surtout près du bord externe où elle se coude, en se dirigeant vers le bord anal, au-
dessus de points marginaux noir vif. Ces points sont au nombre de quatre, l’un anal
plus petit, les trois autres assez égaux et le dernier d’entre eux oceupe la petite cau-
dature de l'aile. La raie brune précitée est intérieurement doublée d'une raie parallèle,
moins épaisse et moins foncée, qui contient trois traits également brun pâle et parallèles au
bord anal.
Le dessous est tout blanc avec les seuls points noirs marginaux auxquels les nervures
viennent aboutir, comme aussi à une série de petites ponctuations noires très fines qui,
depuis le bord costal des supérieures, précède le long du bord marginal, la frange entièrement
blanche, courte et soyeuse.
NOUVEAUX LÉPIDOPTÈRES
4£
=
La finesse de la contexture des ailes permet de voir en dessous par transparence les
stries grises du dessus.
Le corps et les pattes sont blancs; les antennes paraissent brunètres.
La Micromia Archilis a été découverte au Thibet (Tà-Tsien-Loù et Chapa) par Mgr Biet.
C'est une espèce très délicate, de taille moyenne, un peu plus grande qu'Erycinata, Gn.
(d'Afrique tropicale, occidentale et orientale), à laquelle elle ressemble par la forme de ses
ailes supérieures.
Elle se placerail entre cette Erycinata et l'Obtusata, Gn., de l’Archipel et du Continent
indien; mais celle-ci est une espèce plus grande et plus robuste.
Les Micronia sont nombreuses et répandues dans toute l’Inde, la Chine, l'Océanie et
l'Afrique où certaines espèces sont presque identiques à celles des Moluques. Elles cons-
lituent un groupe bien homogène, ayant un faciès qui les rapproche des Urapteryx. Ma
collection en renferme une trentaine d'espèces.
Macaria Cacularia, Osrur. (pl. LI, fig. 32).
Tà-Tsien-Loù (Mgr Biet).
Du groupe de Maligna, Butler; Sufflata, Guenée; Aestèmaria, Hbn.; un peu plus grande
que cette dernière et beaucoup plus foncée. En dessus, les ailes sont brun violtre et
traversées par une éclaircie médiane blanchâtre, dans laquelle se trouve les points cellu-
laires, noirs et assez épais; celle éclaircie est limitée du côté de la base par une ombre d’un
brun violätre el extérieurement par une ligne noire présentant près du bord costal en dessus
une sinuosité profonde qui n’existe pas en dessous. Cette ligne est elle-même extérieurement
lisérée de blanchâtre; au delà, il y a un mélange de taches et ombres brunes sur un fond
violàtre; on voit aux supérieures une pelite tache blanche subapicale, intérieurement contiguë
à une ombre brune costale. Aux inférieures, il y a deux taches brunes assez grosses; l’une
d'elles est de forme irrégulière, l’autre est ovale, allongée. Le bord marginal est liséré de
brun plus épais au contact des nervures.
En dessous la côte etla base sontjaunâtres mélangés de brun et de blanchâtre ; l'espace au delà
de la ligne transverse médiane est brun violätre avec quelques taches et éclaircies blanchâtres.
Il convient d'observer que les ailes, en dessus comme en dessous, sont saupoudrées
d'une infinité de petits points et lignes brunâtres plus ou moins serrés.
D’ASIE 25
Botys Callidoralis, Orrar. (pl. III, fig. 30).
Tà-Tsien-Loù (Mgr Biet).
Voisin de Terrealhs, Tr. Un peu plus grand, très distinct par une tache jaunâtre cellulaire
presque carrée, analogue à celle qu’on remarque dans Lancealis, W.-V. Les ailes sont du
même gris que Terrealis; les inférieures ont cependant la côte plus pâle; la ligne commune
est presque semblable à celle de Terrealis.
Planche
Planche
EXPLICATION DES PLANCHES
I, figure 1
Il, figure
© @ I OC & CO ho
> À À À EE
& © LL = ©
Planche II], figure 20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
ARGYNNIS CASTETSI, Obthr.
Eupamus GENER, Obthr.
Eupamus FRaTer, Obthr.
ARGYNNIS CHARIS, Obthr.
NEPTIS ASTERASTILIS, Obthr.
ApPaTURA CHRysus, Obthr.
NEpTis GIDDENEME, Obthr.
APATURA ILIA-SERARUM, Obthr.
CHARAXES SATYRINA-MENEDEMUS, Obthr.
CnaRaxEs NaRCÆUS-THIBETANUS, Obthr.
CHARAxES CLiTIPHON, Obthr.
YpuTimA DROMON, Obthr.
YpuarTima CLiniA, Obthr.
Yprarima DROMONIDES, Obthr.
YparTiMa METHORINA, Obthr.
CALLEREBIA YPHTIMOIDES, Obthr.
EPINEPHELE PHANIA, Obthr.
CALLEREBIA DELAvAYI, Obthr.
CarYsoPHANUS OUANG, Obthr.
Pieris DaviniNA, Obthr.
ARGE YuNNANA, Obthr.
ELcysma DeLavayi, Obthr.
Preris HaLiscA, Obthr.
CARTEROCEPHALUS DEMEA, Obthr.
HerpA BasiFLava, Obthr.
GNopnos PniLoLACHES Obthr.
SYRICHTHUS MACULATUS-THIBETANUS, Obthr.
Gxopos THEUROPIDES, Obthr.
CARTEROCEPHALUS Micio, Obthr.
Borys CarLiporaLis, Obthr.
SYRICHTHUS DELAVAYI, Obthr.
MacariA CacuLARIA, Obthr.
MicroniA ARCHILIS, Obthr.
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ÉTUDES D’ENTOMOLOGIE
FAUNES
ENTOMOLOGIQUES
DESCRIPTIONS D’INSECTES
NOUVEAUX OU PEU CONNUS
PAR CHARLES OBERTHUR
RENNES
IMPRIMERIE OBERTHUR
Juin 1892
4
r
PRÉFACE
Grâce à mes respectables amis S. G. Mgr Félix Biet, vicaire apostolique
du Thibet et ses dignes collaborateurs, je publie un nouveau supplément à la
faune chinoise des Lépidoptères.
J'ai profité de l'impression de ce travail pour y comprendre une espèce
nouvelle de Papilio découverte au Pérou, par M. de Mathan. Comme il est
relativement rare de trouver quelque part un Papilio nouveau et que l'intérêt
des entomologistes se porte assez spécialement vers ce noble genre, je n’ai pas
voulu attendre, pour faire connaître le Papilio Mathani, à imprimer une
livraison des Ætudes d'Entomologie, exclusivement consacrée à la faune du
Nouveau-Monde.
En ce qui concerne les Papillons Thibétains, je reste toujours le premier,
sinon encore le seul, à en publier la figure et, dès lors, à permettre de les
reconnaître. J’ai dit assez de fois quelle était mon opinion à propos des
descriptions sans figure pour ne pas développer ici les raisons qui me font
considérer comme absolument nulle et non avenue toute description non
accompagnée d’un dessin suffisamment exact.
Cependant je m'efforce dans mes travaux entomologiques d'envisager
l'intérêt supérieur de la Science qui réellement est seul en cause, et de
m'élever au-dessus de tout sentiment personnel d’où pourrait résulter une
confusion dans la nomenclature, au grand dommage de la Lépidoptérologie.
Je sais bien que trop de gens sont personnellement intéressés à paraître
penser autrement que moi quant à la valeur des descriptions sans figure, pour
espérer que mon opinion puisse se trouver dès maintenant à l'abri de toute
contestation. Mais je ne doute point que le temps, par qui tant de progrès se
réalisent ne me donne définitivement gain de cause.
VIII PRÉFACE
En attendant, je ne cherche pas les solutions absolues, en ce sens que j'évite
tout motif de synonymie, autant du moins que je le puis.
C’est ainsi que M. Leech, m'ayant écrit en date du 19 maï 1892, « si vous
avez de nouvelles planches de Papillons de Chine, voulez-vous me les envoyer
voir? » j'ai immédiatement déféré à ce désir, et M. Leech nrayant fait
connaître qu'il avait déjà décrit certains Papillons figurés pour la première
fois, par moi, dans le présent ouvrage, j'ai conservé les noms qu’il me dit avoir
donnés, tout en les considérant comme étant actuellement de nulle valeur,
puisque M. Leech n’a encore éclairé ses descriptions par aucune figure.
M. Leech, comme chacun le sait aujourd'hui, instruit sur la richesse des
productions naturelles du Thibet par la publication des découvertes dues aux
Missionnaires catholiques français qui, les premiers de tous, ont fait connaître
au monde savant les animaux et les végétaux de cette terre reculée et si peu
accessible, a organisé avec le concours de MM. Pratt et Kricheldorff une
expédition de chasseurs indigènes, avec mission de collectionner des Papillons
et des Insectes dans le centre de la Chine et enfin à Mou-Pin et à
Tâ-Tsien-Loû.
Dès lors, aux espèces nouvelles dont j'avais, dans plusieurs livraisons succes-
sives des Ætudes d'Entomologie, publié les descriptions et les figures, est venu
s’ajouter un important contingent résultant des travaux des native collectors
employés par M. Pratt.
Si actifs et si nombreux que soient les moissonneurs, le champ est tellement
riche et vaste que de longtemps la récolte des nouveautés ne sera point
épuisée.
Mais M. Leech et moi, nous travaillons désormais sur la même faune et il
eût fallu notre entente commune sur un même objet pour éviter les doubles
emplois dans la Nomenclature.
Il n’a point dépendu de moi que nos publications ne se fussent faites d'un
commun accord. La lettre que j'écrivis à M. Leech, le 16 décembre 1890, en
réponse à la sienne du 14 décembre, en fait foi.
Sans doute il eût été avantageux au progrès de l'Entomologie que mes
PRÉFACE IX
propositions eussent été acceptées par M. Leech; car,actuellement,en mai 1892,
pas une planche de l'ouvrage de M. Leech n’a encore pu être livrée au public.
Seul le texte des Butterflies from China, Japan et Corea à paru pour les
cent seize premières pages, comprenant les Danainæ, Satyrinæe, Morphineæ et
AcrϾinc.
Je dois à l’obligeance de l’auteur d’avoir pu examiner l'ouvrage immédia-
tement après l'impression. M. Leech me permettra d'appeler son attention
sur le fait suivant :
Le 5 mai 1891, M. Leech a pris l'initiative, comme il l’a fait le 19 mai 1892,
de me demander «€ quand paraîtra la prochaine partie des Études d'Entomo-
logie? — Je serais très intéressé, écrit-il, de savoir s’il y aura dedans des
espèces chinoises. »
Dès le 9 mai, j'ai répondu en communiquant les planches I, IT et ITT de la
X V° livraison. Le coloriage seul en retardait l'apparition.
Le 11 mai, M. Leech m'écrivit qu'il y avait dans ces trois planches plusieurs
espèces qu'il avait décrites, sans cependant me désigner lesquelles, ni sous
quels noms.
Je viens seulement de les reconnaître en consultant l'ouvrage Butterflies
from Clina.Ce sont lesespèces comme « Melanargia leda, Leech (Æntomologist,
XXIV, Suppl. June I, 1891, p. 57, » ayant, d’après lui, la priorité sur « Arge
Yunnana, Obthr, Etud. d'Entom., XV, p. 13, pl. IL, fig. 21 (July, nec
June 1891); >» Yphtima Iris, Leech, et Ciris, Leech, près desquels Dromonides,
Obthr, et Clinia, Obthr, sont inscrits en synonyme de la même façon.
Or,du 9 mai 1891, date à laquelle j'ai communiqué mes planches à M. Leech,
jusqu’au 1° juin, jour où l'impression de la description aurait été achevée dans
un Supplément au journal Æntomologist, à défaut d'autre raison, M. Leech
n’aurait-il pas dû chercher à atténuer les inconvénients d’une synonymie
rendue malheureusement inévitable dans les conditions de publication que
lui-même avait préférées ? Il avait, en effet, tout le temps de substituer aux
noms qu'il a donnés aux espèces décrites dans son Journal (en admettant
même que les descriptions n’aient pas été écrites sur le vu même de mes
9
#
x PRÉFACE
planches), les noms que j'avais choisis et qui, puisque mes planches ont
paru, il y aura bientôt une année, sont encore aujourd'hui les seuls
intelligibles.
Mais, j'ai conservé pour ma part trop bon souvenir des heures agréables
passées jadis dans ma collection, en compagnie de M. Leech, pour que je
veuille m'étendre davantage sur un sujet délicat. Je déclare d’ailleurs être en
cette circonstance beaucoup moins préoccupé d'une question toute personnelle
de priorité dans les noms que de celle de la synonymie dont l’intérêt est
général et j'espère que l’avenir bénéficiera de l'expérience du passé.
Rennes, 28 mai 1892.
CHarzes OBERTHUR.
2 ——
LÉPIDOPTÈRES
D'UMPER OUT DU CHIBET
Papilio Mathani, Ostar. (PI. II, ©, fig. 8; ©, fig. 12).
Découvert au Pérou, à Chachapoyas (Amazones) par M. Marc de Mathan, en 1889.
Appartient au groupe de Polydamas et se place près de Archidamas, Bdv. du Chili.
Le &, en dessus, est d'un noir verdàtre à reflet brillant; les échancrures marginales des
ailes supérieures sont jaunes; des atomes jaunes sont semés assez épais près de la base,
au-dessous du rameau nervural médian; les échancrures marginales des ailes inférieures
sont bien plus largement et profondément jaunes qu'aux ailes supérieures. Un semis épais
d’atomes jaunâtres, formant une bande assez droite, sur l’espace médian, descend depuis
la nervure sous-costale jusqu’au bord anal, sans colorer toutefois les nervures qui restent
noir verdâtre et qui divisent ainsi les semis d’atomes jaunâtres en une bande maculaire.
Le dessous des ailes rappelle beaucoup celui d’Archidamas; mais il en diffère comme
suit : alors que chez Archidamas, l'espace cellulaire et médian des ailes supérieures reste
noir et que, depuis l’extrémité de la cellule jusqu’à l’apex, et du bord costal au bord interne,
la couleur jaune domine, au contraire, chez Mathani l'espace cellulaire est semé de jaunâtre
et, à part les échancrures marginales, tout l’espace terminal est noir.
Aux ailes inférieures, l’espace basilaire jaune paille est bien limité dans Mathani par la
bande noire qui précède les taches intranervurales argentées. Celles-ci sont moins allongées
que chez Archidamas ; mais dans les deux espèces le rouge un peu orangé ou violàtre les
accompagne de la même façon. Dans Mathami le bord anal est lavé de noir jusqu’à la ren-
contre de la nervure médiane; mais la teinte jaune paille pénètre jusqu'au bord anal, au-
dessus de la tache anale rougeàtre.
La © diffère du & en dessus par sa teinte générale plus pâle; de plus le disque de ses
ailes supérieures est entièrement saupoudré d’un mélange d’atomes jaunâtres et noirs, ce
19
LÉPIDOPTÈRES
qui donne un effet d'ensemble gris jaunâtre ; le voisinage du bord interne est un peu violacé.
Le disque des ailes inférieures paraît violet pâle.
Les antennes sont noires, paraissant insérées sur deux points céphaliques jaunes; le cou
et le haut du thorax sont marqués de deux points jaunes, formant, avec les deux précités,
une double série de trois points parallèles. Le thorax en dessus est couvert de poils assez
longs, jaunâtres ; l'abdomen est lisse et noir verdâtre en dessus dans les deux sexes.
En dessous, les côtés de la poitrine sont ornés de touffes de poils jaunes; les pattes sont
marquées d'un point blanchâtre très près de leur lien d’attache au thorax; l'abdomen est
latéralement liséré de jaune.
La description est faite d’après 5 & et 1 9; la variation porte principalement sur l’exten-
sion plus ou moins grande du rouge par rapport aux espaces argentés des ailes inférieures
en dessous. Dans cerlains exemplaires, la tache anale seule est rouge; dans d’autres le
rouge envahit et recouvre presque entièrement trois ou quatre de ces taches argentées.
Parnassius Poeta, Osrar. (PI. II, fig. 9).
Depuis la publication de la XIV° livraison des Études d'Entomologie consacrée au seul
genre Parnassius, ma collection s’est enrichie d’une assez grande quantité de papillons de
ce genre particulièrement séduisant. Le Parnassius que je fais connaître sous le nom de
Poeta, m'a été envoyé du Thibet par Mgr Biet. [l m'a fait savoir que la capture en avait
été faite pendant l'été de 1891, dans les montagnes éloignées de 6 à S'jours de marche de
Tà-Tsien-Loù. Je possède 17 exemplaires du Parnassius Poeta, presque tous bien frais et
appartenant au même sexe ©.
Poeta est sans doute une forme géographique d’Actius; il me parait se rapprocher surtout
de celle que M. Groum-Grgimaïlo a découverte à Amdo, pendant la même année 1891 et
qu'il m'a envoyée sous le nom de Mercurius.
Poeta est beaucoup plus obseur; les parties noirâtres sont plus étendues et les ailes
supérieures, à part les parties blanches de l'espace cellulaire, sont, dans certains exemplaires,
presqu’entièrement couvertes par un semis d’atomes noirs. Le fond des ailes dans Poeta
est un peu jaunätre comme chez Mercurius. Epaphus-Cachemiriensis autre forme, sans
doute issue de la même souche originelle, reste généralement d’un blanc assez pur el assez
éclatant.
Dans Poeta, les antennes sont, comme chez Epaphus, annelées de blanc avec la massue
DU PÉROU ET DU THIBET 3)
noire; le corps est très velu; les poils sont blanchâtres, très longs et recouvrent-la base des
ailes et le bord anal des inférieures; les taches rouges sont généralement très développées,
mais variant comme nombre de 4 à 3 aux ailes supérieures. La tache rouge près du bord
costal persiste dans tous les exemplaires que j'ai sous les yeux.
Aux ailes inférieures, la tache rouge basilaire existe parfois comme chez Epaphus type
ou est absente comme chez Epaphus-Cachemiriensis. La frange est très entrecoupée de
blanc et de noir; mais, aux ailes inférieures, il y a tendance à ce que le noir marginal soit
rétréci et à ce que la frange soit blanche sauf au point de contact de la nervure.
La tache rouge médiane de l'aile inférieure est quelquefois pupillée de blanc.
Je possède une seule © vierge grande et extrêmement obscure, surtout aux ailes infé-
rieures qui sont presque entièrement recouvertes par les atomes noirs, capturée au même
pays que Poeta. Est-ce une autre espèce, est-ce la © de Poeta? Je ne le saurais dire avec
certitude. De nouveaux documents me permettront sans doute d’élucider la question un peu
plus tard.
Parnassius Orleans, Osrar. (©, pl. Il, fig. 14); et Parnassius Orleans-
Groumi, Osrar. (©, pl. I, fig. 10).
De nouveaux exemplaires du Parnassius Orleans m'ont été envoyés du même lieu
alpestre où a été trouvé le Parnassius Poeta. Avec quelques S' offrant entre eux des varia-
tions, quant à l’épaississement du semis d’atomes noirs, au développement ou à la sup-
pression des taches rouges, mais appartenant bien tous à la même forme que le Typicum
specimen décrit dans la XIV® livraison des Études d'Entomologie, il y a une © pourvue de
sa poche cornée, ce qui permet de compléter l'histoire de l'insecte parfait.
Ainsi que le représente la figure publiée dans le présent ouvrage, la © du Parnassius
Orleans est plus chargée d’atomes noirs aux ailes supérieures que le ©’. Les ailes inférieures
sont semblables à celles d’un ©, dont les macules rouges sont bien développées. ,
Quant à la poche cornée, elle est grise, en forme de sac ouvert sur le devant, et son profil
ressemble un peu à un bonnet phrygien.
Le Parnassius Orleans paraît être répandu dans plusieurs localités du Thibet assez
éloignées entre elles. C’est ainsi que le célèbre voyageur russe Grégoire Groum-Grgimaïilo
l’a rencontré voltigeant dans les montagnes d'Amdo, pendant l'été 1891.
Dans cette localité la forme du Parnassius Orleans se distingue un peu de celle du
LÉPIDOPTÈRES
=
voisinage de Tà-Tsien-Loù. Le faciès en est bien différent. Les ailes sont généralement
moins noires et la bande noire maculaire médiane qui, plus ou moins continuée ou inter-
rompue à son centre, descend du bord costal en se creusant vers le bord interne, se trouve
bien plus espacée de la bande noirâtre submarginale. Celle-ci est elle-même moins épaisse;
elle atteint à peine le bord interne, de telle façon qu'il reste dans le Parnassius Orleans,
d'Amdo, une grande place claire au voisinage de l’espace subterminal des ailes supé-
rieures.
J'ai désigné cette forme sous le nom de Groumi, en l'honneur du voyageur intrépide qui
a tant fait pour la connaissance de la faune entomologique de l'Asie centrale.
Parnassius Szechenyi, Friw. PI IL ©, fig. 11, ©, fig. 43).
Ce Parnassius, comme Orleans, habite aux environs de Tà-Tsien-Loù et d'Amdo. Je ne
pense pas qu’il ait été retrouvé depuis le voyage au Thibet du hongrois Szecheny, jusqu'à
l'été de 1891, époque à laquelle M. Groum-Grgimailo d’un côté, et S. G. Mgr Biet d'autre part
ont pu en obtenir des échantillons.
Comme l'espèce n’a point encore été figurée, je comble la lacune, et désormais la con-
naissance exacte d'un magnifique Parnassius est assurée.
La Q figurée est de Tà-Tsien-Loù. Elle est beaucoup plus chargée d'atomes noirs que la
forme d’Amdo. Le S'est d'Amdo. J'en suis redevable à l'obligeance de M. Groum.
Le Parnassius Szechenyi est une espèce tout à fait à part dans le genre. Elle est très
caractérisée par la ligne de taches noirâtres submarginales descendant en escalier du bord
costal au bord interne et extérieurement soulignées d’une ombre noire plus foncée.
Les ailes inférieures offrent 4 belles taches bleu ardoise centralement pupillées très fine-
ment de blanc, formant ensemble une sorte de bande submarginale à peu près ininterrom-
pue et finissant en une ombre grise soulignée de noirâtre au voisinage du bord costal.
Le dessous est très particulier avec un ton jaunätre, transparent, d’un aspect huileux
sur lequel ressort en blanc, rose päle, finement liséré rouge et noir mat, une partie des
taches ordinaires.
La poche cornée de la Q a une forme analogue à celle d'Orleans; mais elle est plus déve-
loppée et de couleur plus blanche.
Les pattes sont jaunâtres.
Les antennes gris jaunâtre à la base ont la massue noire.
DU PÉROU ET DU THIBET D
La © est peu velue; mais le corps du ©, ainsi que la base et le bord abdominal des
ailes sont couverts de poils jaunâtres longs et soyeux.
La frange des % ailes est uniformément de la couleur du fond des ailes et n'offre point
le mélange de noir et de blanchâtre qu’on remarque dans Orleans, Poeta et autres
espèces.
Le Parnassius Przewalski, Alpheraki me paraît être l'espèce la plus voisine du
Szechenyi.
Pieris Oberthüri, Lercu. (PI. I, fig. 2).
Je possède six © de cette Pieris, pris par M. Pratt et les Native collectors à Chang-Yang
en avril 1888 et en 1889, et que j'ai acquis chez M. Doncaster, naturaliste à Londres.
C'est une grande espèce, d’un blanc légèrement verdâtre sur les deux faces, très
remarquable par la forme sagittée des traits noirs intranervuraux de ses quatre ailes, aussi
bien en dessus qu’en dessous.
Elle n’avait pas encore été figurée.
Comme le Pieris Acraea, Obthr. près de laquelle se place Oberthüri, celle-ei a une tache
orangée aux côtés du corps, dans le petit espace qui précède le rameau nervural.
Pieris Hastata, Osrar. (PI. I, fig. 6).
Yuannan (R. P. Deravay).
Voisine d'Oberthüri, bien distincte par le lavis jaune qui couvre toute la surface de ses
ailes inférieures en dessous, et par la forme plus élargie des taches blanches aux ailes
supérieures, tant en dessus qu’en dessous.
La Pieris Hastata paraît varier peu; je possède dix exemplaires des deux sexes; la o est
seulement un peu plus grande que le &.
Pieris Larraldei, Osrur., forma Melania, Osrar. (PI. I, fig. 5).
A Mou-Pin, d'où proviennent les exemplaires qui ont servi de type à la description et à
la figure que j'ai publiées dans la IE° livraison des Études d'Entomologie, la Pieris
6 LÉPIDOPTÈRES
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Larraldei est d’un aspect bien différent de la forme de Tà-Tsien-Loù. Celle-ci est beaucoup
plus obseure; les taches blanches sont rétrécies par l'envahissement des parties noires. En
outre, la taille est généralement plus grande. De plus, la coloration des ailes inférieures en
dessous est plus jaune. |
Ma collection renferme sept très beaux & de Tà-Tsien-Loù. Ils ne varient presque pas
entre eux.
Pieris Larraldei, Osrur., forma N'utans, Osrar. (PI. [, fig. 3);
Ta-pin-tze (Yunnan) R. P. DELAvay.
Les ailes supérieures en dessus sont à peu près semblables à celles de Hastata; mais les
inférieures sont bien plus rembrunies.
C’est par le dessous des ailes inférieures, où les taches jaunes sont tantôt plus claires et
tantôt plus foncées, que Nutans est bien distincte.
L'espace basilaire est jaune orangé, au lieu d’être jaune citron comme chez Larraldei et
Hastata; la première tache subbasilaire costale est blanchâtre; la tache allongée intraner-
vurale, supérieure à la grande tache cellulaire, est jaune citron vif, tandis que la tache
cellulaire est jaune nankin; fes taches du bord anal sont jaune nankin pâle; les taches
submarginales sont jaune citron légèrement orangé, et les cinq taches qui entourent les
cellules sont, comme la tache cellulaire, d’une teinte jaune plus claire.
En outre, la forme de toutes ces taches jaunâtres est moins aiguë que dans les formes
voisines.
Je pense que les Pieris Oberthüri, Acraea, Hastata, Nutans, Larraldei, sont des races
ou formes géographiques issues d’une même origine.
M. de Nicéville m'a communiqué récemment un très beau dessin d’une Pieris de l'Inde
anglaise, qui me paraît être aussi une race locale à rattacher à la même souche.
Sans doute, l'Asie nourrit d’autres formes de ces Pieris, que nous ignorons encore.
Mais plus nous pénétrerons dans la connaissance détaillée des faunes chinoise et indienne,
plus nous trouverons de clarté pour résoudre le problème très intéressant du groupement
des différentes formes géographiques devenues fixes et constantes autour de leur souche
originelle.
Cette synthèse, résultant des nombreuses analyses faites peu à peu et au fur et à mesure
des découvertes, constituera l'histoire véritable de l'espèce”au temps actuel.
Cu]
DU PÉROU ET DU THIBET
Argynnis Zenobia (sec. Leech)}, Osrur. (Penelope, Srcr., in hiteris (sec.
Groum.). (PL. I, fig. 4).
Diffère de Childremi Gray, en dessus par l'absence de l'ombre submarginale verdâtre
aux ailes inférieures, et en dessous parce que la teinte rose vif des ailes supérieures est
remplacée par du fauve comme chez Paphia.
En outre, la forme des ailes est un peu plus élancée et moins arrondie; les dessins
argentés des ailes inférieures en dessous sont plus sinueux.
L’Argynnis Zenobia vole au Sutchuen occidental, en compagnie de Childreni, comme
Pieris Larraldei au Yunnan et au Thibet (Atentsee) avec sa congénère Agathon. L'exem-
plaire & figuré dans le présent ouvrage vient du pays au nord de Tà-Tsien-Loù.
Limenitis Albomaculata (sec. Leech.), Oserta. (PI. IT, fig. 15).
De la région au nord de Tà-Tsien-Loù.
En dessus, la Limenitis Albomaculata est, par son faciès, mimique de la Diadema Dubia ;
même fond des ailes noir et mêmes taches blanc laiteux avec une pigmentation violàtre,
surtout aux ailes inférieures, sur le côté extérieur. Un nom rappelant ce mimetisme m’eût
paru plus convenable que celui d'Albomaculata qui convient à un si grand nombre
d'espèces.
En dessous, les couleurs rappellent un peu Camilla. Le fond des supérieures est brun
noirâtre avec des parties noires plus foncées, trois taches subapicales blanc violàtre (la
première triangulaire, la seconde très petite et puncliforme, la troisième plus grande et
assez arrondie), deux ou trois petites macules violettes au-dessous de ces trois taches sub-
apicales, une tache longue blanc laiteux au centre et violâtre sur les côtés, partant du bord
costal et descendant assez droit jusqu'aux deux tiers de la. surface des ailes. Celles-ci, ont
en outre dans l’espace cellulaire deux chevrons lilas; le bord costal, l'espace apical et
l'extrémité de l’espace cellulaire sont rouge brique foncé. Un liséré double, brun et rou-
geàtre, extérieurement éclairé de violâtre et accompagné d’une série double de taches
intranervurales noirâtres plus foncée que le fond des ailes, descend tout du long du bord
marginal, en formant une sinuosité assez régulière.
Les ailes inférieures sont brun rouge foncé avec toute la base, le bord anal et le disque
3
8 LÉPIDOPTÈRES
bleuûtre. Dans cette teinte bleuâtre dont le contour supérieur, près du bord costal, est
irrégulier, tandis que vers le bord marginal des ailes, la limite en est plus droite, quoique
encore un peu sinueuse, il y a un certain nombre de traits noirs et une éclaircie blanche
au contact de la teinte brun rouge, vers le bord marginal. La double liture marginale se
continue sur les ailes inférieures comme aux supérieures, et avec le même accompagnement
d’une série double de taches intranervurales noirâtres.
Le corps et l'abdomen :noirs en dessus sont bleuàtres en dessous. Les pattes sont
colorées comme le dessous de l'abdomen.
Eusemia Vilthoroides (sec. Leech), Osrar. (PL I, fig. 4).
Du pays au Nord de Tà-Tsien-Loû. s
Se place assez près de funebris, Moore, de Darjeeling (Aid to the Identification, pl. 127,
fig. 4); mais plus grande, d’un ton général plus bleuâtre et avec les taches des 4 ailes plus
développées. Elle est d’ailleurs très distincte par la grosse tache arrondie, isolée entre la
bande maculaire submarginale et l’autre bande subbasilaire qui va droit de la cellule au
bord anal.
Celle tache manque absolument dans funebris.
L'abdomen est en dessus noir annulé de jaune et terminé par un pinceau de poils jaunes ;
en dessous, il est presque entièrement jaune. Les côtés du thorax sont aussi en dessous
couverts de poils jaunes assez longs, d’une teinte moins orangée qu’à l'abdomen.
Les pattes sont noires pointillées de blanc.
La tête porte # très petits points blancs ; les épaulettes ont la base ponctuée de blanc; le
thorax porte une tache centrale blanchâtre.
Chelonia Mirifica, Osrar. (PI. I, fig. 7).
Du pays au nord de Tà-Tsien-Loù.
Superbe espèce à ailes supérieures noir de velours traversées et bordées de jaune nankin;
les ailes inférieures sont rouges avec des taches noirâtres et la frange jaune.
Les Gpaulettes, le collier sont jaune nankin, le thorax en dessus est noir avec deux
lignes parallèles de poils jaune nankin; l'abdomen est rouge en dessus avec une série
dorsale de points noirs. Le dessous du corps est noir; les pattes sont également noires.
DU PÉROU ET DU THIBET
Pour les dessins des ailes supérieures, il y a une première partie costale jaune nankin,
comprenant un petit point basilaire noir, un gros point subbasilaire noir et deux traits noirs
formant un V assez mal écrit, puis, au-dessous de la nervure médiane, une tache noire
droite en haut, arrondie en bas, est limitée par un liséré nankin; un espace noir central,
ayant la forme d’une botte dont le talon est en haut, limite un liséré nankin descendant
d'abord perpendiculairement de la côte, puis obliquant droit jusqu’au bord interne; au-delà
de cette ligne nankin, il reste 4 taches noires entourées par les lignes jaunâtres. L'espèce
doit varier pour le dessin de ses ailes; l’exemplaire © que j'ai sous les yeux n’a pas les
deux côtés symétriques. Je ne connais pas le &.
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