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Full text of "Étude sommaire des mammifères fossiles des Faluns de la Touraine"

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LIBRARY 
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ANNALES DE L'UNIVERSITÉ DE LYON 
NOUVELLE SÉRIE | 
1. Sciences, Médecine. — Fascicule 26. 


ÉTUDE SOMMAIRE 


DES 


MAMMIFÈRES FOSSILES 


DES FALUNS DE LA TOURAINE 


PROPREMENT DITE 


BOSSÉE, LE LOUROUX, MANTHELAN 
LA CHAPELLE-BLANCHE, SAINTE-MAURE, PAULMY, FERRIÈRE-LARCON 
SAVIGNÉ-SUR-LATHAN 


PAR 


Le D' Lucien MAYET 


Ancien Interne des Hôpitaux. — Docteur ès Sciences, 
Chargé de cours à l'Université de Lyon. 


En collaboration avec la Comtesse Pierre LECOINTRE 


Avec 30 fiqures inlercalées dans le texte. 


LYON PARIS 
A REY, IMPRIMEUR-ÉDITEUR | LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE et FILS 


Rue Gentil, 4 Rue Hautefeuille, 19 
1909 


ANNALES DE L'UNIVERSITE DE LYON 


EN TVENFE 


A LYON 


Chez A. REY, Imprimeur - Éditeur 
4, RUE GENTIL 


A PARIS 


Chez les Libraires spéciaux 
SUIVANTS 


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versité de Lyon. (Il, Fase. 8) . . . ch 


ÉTUDE SOMMAIRE 


MAMMIFÈRES FOSSILES 
DES FALUNS DE LA TOURAINE 


PROPREMENT DITE 


EXEMPLAIRE N° 


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DES MÈMES AUTEURS 


de la Touraine. par le D' Lucien Mayxer, ancien Interne de 
Hôpitaux, Docteur ès Sciences. UÂ volume in-8° de 340 pages, avec 
100 figures dans le texte et 12 planches hors texte comprenant 18426 
figures, Collection des « Annales de l'Université de Lyon ». Pas is À 
J.-B. Baillière et fils, Far 1908. 


Faluns de la Touraine, par la Comtesse Pierre Lecoinrrs. Un 
volume in-4°, de 115 pages, avec nombreuses photographies, figures 
et cartes dans le texte. Tours, Alfred Mame et fils, éditeurs, 1908 ; 
et Paris, Klincksieck, libraire, 3, rue Corneille. | 


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ANNALES DE L'UNIVERSITÉ DE LYON 
;; NOUVELLE SÉRIE 


I. Sciences, Médecine. — Fascicule 26. 


ÉTUDE SOMMAIRE 


MAMMIFÈRES FOSSILES 


DES FALUNS DE LA TOURAINE 
PROPREMENT DITE 


BOSSÉE, LE LOUROUX, MANTHELAN 
LA CHAPELLE-BLANCHE, SAINTE-MAURE, PAULMY, FERRIÈRE-LARCON 
SAVIGNÉ-SUR-LATHAN 


PAR 
LE D' Lucien MAYET 
Aucien Interne des Hôpitaux. — Docteur ès Sciences, 


Chargé de cours à l'Université de Lyon. 


En collaboration avec la Comtesse Pierre LECOINTRE 


Avec 30 figures intlercalées dans le lexte. 


LYON à PARIS 
A. REY, IMPRIMEUR-ÉDITEUR LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE et FILS 
Rue Gentil, 4 | Rue Hautefeuille, 19 


1909 


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ÉTUDE SOMMAIRE 


DES 


MAMMIFÈRES FOSSILES 
DES FALUNS DE LA TOURAINE 


PROPREMENT DITE 


BOSSÉE, LE LOUROUX, MANTHELAN 
LA CHAPELLE-BLANCHE, SAINTE-MAURE, PAULMY, FERRIÈRE-LARÇON 
SAVIGNÉ-SUR-LATHAN 


Au cours de l’époque helvétienne s'est produite, dans l’ouest 
de la France, une transgression marine qui a fait avancer assez 
rapidement les eaux de la mer miocène moyenne dans la vallée 
actuelle de la Loire jusqu'un peu au delà de Blois, dans la 
direction d'Orléans — les lignes de rivage les plus éloignées 
se retrouvant sur la rive droite de la Loire, à Villebarou, 
la Chapelle-Saint-Martin, Morvilliers, Mulsans (Loir-et-Cher). 

Il se forma un golfe de grandes dimensions, réuni à la pleine 
mer par deux larges ouvertures : l’une au nord-ouest, entre 
Dol et Dinan; l’autre au sud-ouest, correspondant aux dépar- 
tements de la Loire-[nférieure et de la Vendée. La Breta- 
gne se trouvait donc former une île séparée du continent par 
un assez large bras de mer". 

La région recouverte par les eaux de l'Océan fut, en certains 
endroits, profondément remaniée et les couches superficielles 
qui en constituait le sol, se trouvèrent ravinées, entrainées 


1 Cf. G.-F. Dollfus, Les derniers mouvements du sol dans les bassins de la Seine 
et de la Loire (VIIIe Congrès géologique international, janvier 1900. C. R., p. 544). 
G.-F, Dollfus, Les Faluns de la Touraine (Annales de géographie, 1900, p. 324). 


6 LES FALUNS DE LA TOURAINE 

par les courants sous-marins ; en d’autres endroits elles furent 
simplement recouvertes par des dépôts sableux très impor- 
tants amoncelés sur les rivages du golfe : les faluns". 

L’un de nous a retracé, dans un ouvrage récent, l'historique 
des faluns et nous n y reviendrons que pour rappeler quelques 
points sur lesquels l'attention nous paraît devoir être plus par- 
üculièrement attirée au cours du présent travail. 


Fic, r. — Le golfe des Faluns, d'après les travaux les plus récents, 
(M. G.-F. Dollfus.) 


C'est un naturaliste Tourangeau, A. Duvau (1771-1831) qui 
donna la première étude scientifique d'ensemble sur les faluns, 
dans les Mémoires de la Société Linnéenne du Calvados, à 
Caen, en 1825. 


1 Il est au moins curieux que l’on n'ait pu se mettre d'accord sur l'étymologie du 
mot falun qui, à l'heure actuelle, reste encore inconnue — à moins qu'on n'adopte 
pour origine de ce mot le qualificatif anglais fallow, couleur fauve, gris cendré..…. 
répondant assez bien à la teinte des dépôts faluniens, 


F7 TA 


ÉTUDE GÉOLOGIQUE 1 

Peu d'années après, J. Desnoyers étudia à son tour et plus 
complètement la même formation géologique”. 

Puis ce sont les publications de Deshayes, de Dujardin, de 
Lockhart.... pour arriver aux travaux contemporains, déjà tout 
à fait classiques de M. G.-F. Dollfus, soit personnellement, soit 
en collaboration avec M. Ph. Dautzenberg. 

De ce que l’on peut savoir de la mer des faluns de ses hignes 
de rivage, de ses dépôts littoraux, il semble que la transgression 
marine se soit faite assez brusquement. Les faluns du Blésois 
et ceux de la Touraine représentent — toute part faite à l'érosion 
qui à entraîné depuis une grande partie des sédiments marins 
— les plages formées au moment de l'extension maxima de la 
mer et sont les plus anciennement déposés. Les faluns de 
l’Anjou, du Maine, de la Bretagne, du Cotentin sont, soit de 
même âge que ceux de la Touraine (rivages d'îles ou bas-fonds 
de la mer des faluns), soit plus récents (étapes de la régression 
marine, terminée au début du Phiocène.) 

C'est l'éfage Falunien, d'Orbigny (1851), dont il est regret- 
table que le nom ait disparu de la terminologie scientifique. 

Les dépôts faluniens sont formés d'éléments variés et d’or1- 
gine multiple: 

1° Sables granitiques, siliceux — grains de quartz, grains 
de feldspath, de mica, d'amphibole, de tourmaline, etc. — 
provenant du remaniement sur certains points, par la mer des 
faluns, des sables fluviatiles, dits «sables de l'Orléanais », qu'elle 


était venue recouvrir el, pour une plus grande partie, d’élé- 


ments sableux fluviatiles apportés pendant la durée de la 
transgression marine par le grand fleuve des sables granitiques 
burdigaliens, provenant de la région du Plateau Central faible- 
ment surélevée, et que la mer des faluns était venue capturer 
sur les limites actuelles de la Sologne. La direction sud-nord 
du cours de ces eaux douces fut dès lors modifiée dans le sens 


1 J. Desnoyers, Observations sur un ensemble de dépôts marins plus récents que 
les terrains tertiaires du bassin de la Seine et constituant une formation géologique 
distincte (Annales des Sciences nalurelles, XVI, 1829, p. 17r et 402). 


8 LES FALUNS DE LA TOURAINE 


de la Loire actuelle et toute liaison avec le bassin de Paris 
se trouva désormais rompue (G.-F. Dollfus). 

22 Eléments calcaires très abondants : 

a) Coquilles marines dans un état de parfaite conservation; 

b) Débris de coquilles de mollusques, de bryozoaires, de 
polypiers : 

c) Galets et fragments de calcaire arrachés au sous-sol ou 
amenés de plus loin. | 

3° Des débris de roches ayant la même provenance : silex 
crétacés, quartzites primaires, schistes anciens, etc. 

Deux facies pourtant se distinguent nettement dans l'étage 
Falunien : « Un facies sableux grossier, à gastéropodes et à 
coquilles roulées, innombrables, en lits obliques, avec des 
débris d’ordre divers — cailloux, bois flottés, ossements de 
mammifères — ayant son type à Pontlevoy, Manthelan, 
Ferrière-Larçon, type dit Pontilévien; et un facies marin 
profond, calcaire, à débris fins et nombreux de Bryozoaires, 
Polypiers, Echinides, Pectinidés, souvent durci, facies qui 
occupe longitudinalement les points les plus profonds du 


solfe falunien et qui a son type à Savigné-sur-Lathan — d’où . 


le nom de Savignéen donné à cet aspect, — venant de Contres, 
Sambin et se dirigeant vers Beaugé, Rennes, Dinan. » 
(G.-F. Dollfus). 

Sans stratification bien nette à leur base, les éléments du 
falun diminuent de grosseur à mesure qu’on s'élève dans 
l'épaisseur du dépôt. « Les matériaux demi-fins ou fins se 
stratifient en présentant souvent des lits obliques, inclinés en 
divers sens et la formation prend tous les caractères offerts par 
les dépôts marins actuels, accumulés par des courants sous- 


marins, littoraux, rapides. Cette stratification manque rare- : 


ment, même dans les dépôts supérieurs les plus fins qui s’agglo- 
mèrent en tablettes, un examen attentif permet de la cons- 
tater. Le ciment calcaire qui a consolidé les plaquettes 
paraît ürer son origine d’infiltrations anciennes dues à la 
migration de la chaux dans l'épaisseur même du dépôt, la dis- 


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: ÉTUDE GÉOLOGIQUE 9 
solution des couches supérieures ayant pu solidifier les couches 
plus basses , » 
= Les faluns de la Touraine se présentent sous des aspects très 
différents. Sur le plateau de Bossée, 1l faut creuser profondé- 
ment et dans l’eau pour trouver un sable meuble souvent mêlé 
de terre. À Ferrière-Larçon, ce’ même sable, tout à fait pur 
et très sec, forme de grandes carrières à fleur de terre. A 
Savigné-sur-Lathan, on trouve des moellons plus ou moins 
agglutinés et poreux, etc. 

Le facies Pontilévien est donné par des dépôts littoraux, 
formés à une faible profondeur, en mer calme ; 

Le facies Savignéen correspond à des amas de débris calcai- 
reux d'animaux inférieurs, tels qu'il s’en forme dans les fonds 
de 20 à 50 mètres. ‘ 

L'exploitation du falun pour les besoins de l'agriculture se 
fait dans l’Indre-et-Loire sur une large échelle et la recherche 
des fossiles n’en est que plus aisée. 

Voici la liste des principales falunières de la Touraine . 


19 AU SUD DE LA LOIRE : 
Canton de Preuilly. 


COMMUNE DE CHARNIZAY. 


Limeray. 


Canton du Grand-Pressigny. 


COMMUNE DE FERRIÈRE-LARCÇON. 
La Croix-de-Fer, la Placette, les Peupliers ?, le 
Petit-Fresne, la Grande-Varenne, Boutrie, la Ches- 
naye. 
COMMUNE DE PAULMY. 
Pauvrelay, les Sablonnières, la Nauraye. 
? G.-F. Dollfus, Notice sur les gisements fossilifères du Miocène typique de la 
Touraine (Congrès de la Société française de géologie, 1900). 


? Les falunières dont le nom est en italique ont, à notre connaissance, donné des 
débris de mammifères 


LES FALUNS DE LA TOURAINE 


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LES FALUNS DE LA TOURAINE 


Canton de La Haye-Descartes. 


COMMUNE DE GUssAY. 


La Simbauderie, le Bossard. 


COMMUNE DE SEPTMES. 


Rainceron, la Jaltière. 


FiG. 4. — Principales falunières de la région de Louans, de Louroux. 


Canton de Ligueil. 


COMMUNE DE LA CHAPELLE-BLANCHE. 


La Houssaye, la Métairie Neuve. 


CommMuxE DE MANTHELAN. 
Raimbault, la Placière, Launay, la Ternière, la 
Baronnerie, la Bretonnière, le Clos, le Petit-Clos, 


les Prênes. 


Commune pu Louroux. 
Le Petit-Brayv, la Garenne, le Grand-Bray, Beau- 


ÉTUDE GÉOLOGIQUE 13 
vais, les Courseulles, la Gitonnière, les Girardières, 
le Buisson. 


COMMUNE DE BOSSÉE. 


Toute une série de falunières depuis longtemps 
abandonnées : la Renauderie, la Laudière, l’'Arman- 
dière, etc. 

Quelques autres actuellement exploitées de façon 
intermittente : /a Pantochère, la Bulottière, le Carroi, 
la Renauderie. 


Fic. 5. — Principales falunières de la région de Sainte-Catherine-de-Fierbois. 


COMMUNE DE LoOUANS. 
Grande Rue, Petite Rue, les Grands Prés. 


Canton de Sainte-Maure. 


COMMUNE DE SAINTE-MAURE. 
Nombreuses falunières abandonnées : la Retar- 
dière, le Grand-Houteau, etc. 
Ouvertes : les Maunils, la Crôneraie. 
COMMUNE DE SAINTE-- CATHERINE-DE-FIERBOIS. 


La Tinnelière, la Pagerie, les Jaux. 


(COMMUNE DE SAINT-KPAIX. 


Les Berthelonnières, 


14 LES FALUNS DE LA TOURAINE : 
° AU NORD DE LA LOIRE : "3 
Canton de Langeais. 


COMMUNE DE SAINT-MicHEL-sur-LOIRE. 


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La Galerie, la Guériverie. 4 


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F1G. 6. — Principales falunières de la région d’Avrillé. 


COMMUNE D'AVRILLÉ. 
Le Boullay, la Davière. 
COMMUNE DE CLÉRÉ. 


La Picardie, la Berthelière, la Fosse-Sèche, la 
Sablière, les Cormiers. | 


< Canton du Chateau-La-Vallière. 
COMMUNE DE SAVIGNÉ-SUR-LATHAN. . 


Les Beillaux, les Maridonnaux, le Beaugis, les 
Bernaux. 


ÉTUDE GÉOLOGIQUE Î 


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FiG. 8. — Principales falunières de la région de Savigné-sur-Lathan, 
de Courcelles, etc, 


16 LES FALUNS DE LA TOURAINE 
COMMUNE DE HoMmMeEs. 
Le Haut-Bois. 


COMMUNE DE COURCELLES. 
Château de Chantilly, château de la Briche. 


COMMUNE DE CHANNAY. 
Le Mortier. 


COMMUNE DE SAINT-LAURENT-DE-LiN. 


La Place, la Guillonnière. 


Ces différents gisements sont de richesse très différente en 
fossiles marins et la conservation de ceux-c1 est fort variable 
suivant les localités et même suivant les niveaux d’une même 
falunière. Les débris de mammifères ne se rencontrent que dans 
quelques-unes d’entre elles, surtout dans la région de Bossée- 
Manthelan et à Savigné-sur-Lathan. Encore sont-ils très peu 
abondants, infiniment moins que dansle falun de Pontlevoy, par 
exemple, où l'abbé Bourgeois, le D' Houssay, etc., ont réuni 
de superbes séries d’ossements fossiles de mammifères. C'est 
que plus on s'éloigne de la ligne de rivage, plus ces ossements 
d'animaux terrestres entraînés par les eaux des rivières venant 
se jeter dans la mer des faluns ou ayant péri au bord de cette 
même mer se trouvent dispersés, par les conditions mêmes de 
leur dépôt ou disséminés par les courants sous-marins plus 
ou moins violents dès qu'on quitte le voisinage immédiat de la 
côte. 

Il se peut que certains de ces fossiles terrestres proviennent 
du remaniement de sables de l’'Orléanais, mais nous pensons 
que dans la Touraine cette hypothèse a beaucoup moins de 
chances de se vérifier que dans le Blésois. Les conditions géo- 
logiques sont sensiblement différentes, 1l n y a pas de contact 
immédiat du falun avec la couche sableuse qui, si elle a existé 
en cette région, a été ravinée, entraînée dès le début de l'inva- 
sion marine. Les caractères spécifiques des fossiles eux-mêmes 


ÉTUDE GÉOLOGIQUE 17 


vont contre cette hypothèse d’une ancienneté remontant au 
Burdigalien ; nous n’avons pas, en présence de nos pièces de 
la Touraine, les hésitations que fait naître l'examen attentif de 
quelques-unes de celles trouvées dans les falunières de Thenay, 
et les affinités de cette faune helvétienne des faluns d’'Indre-et- 
Loire avec la faune de Sansan sont de toute évidence. 

L'étude des documents  paléomammalogiques extraits 
des faluns de la Touraine proprement dite, confirme nettement 
lindividualité de la faune qu'ils représentent et c'est ce qui 
nous a surtout engagé, malgré le nombre restreint de maté- 
rlaux que nous avons pu réunir, à lui consacrer cette courte 
monographie. 

Au Musée de la ville de Tours, existent, enfouis dans la 
poussière d’une vitrine délaissée, un petit nombre de débris de 
mammifères fossiles des faluns de la Touraine qui, à travers 
les glaces, nous ont paru offrir quelque intérêt. Nous aurions 
été heureux de joindre leur description à celle de ceux que 
nous possédons personnellement. Communication de ces pièces 
a été demandée au nom de M. le Doyen de ia Faculté des 
Sciences de Lyon pour le Laboratoire de Géologie-paléontolo- 
gie de l’Université de Lyon, mais tandis que les directeurs des 
Musées de l'étranger, comme ceux de presque tous les Musées 
français, se font un devoir agréable de favoriser les travaux 
scientifiques, quand ils le peuvent — nous avons eu le regret de 
ne recevoir aucune réponse favorable, notre étude ayant cepen- 
dant pour objet les environs immédiats de Tours. 

Il s’imposait de signaler le fait. Toutefois ne voulant mettre 


personne en cause, nous nous abstenons ici de tout commen- 
taire. 


DESCRIPTION SYSTÉMATIQUE DES ESPÈCES 


ORDRE DES SIRENIENS 


Genre HALITHERIUM Kaup. 


Halitherium fossile P. Gervais. 


5. Hippopotamus medius. Cuvier, Ossements fossiles, 2° édit., &. F, 


p499% pLVIl fS.'0,. 10 ax; 


. Manatus fossilis. Id.,t. V, p. 266. 

MPROCA AOSSTLIS. Ed VND: 299; 

M7AMorse"tossile: Idi;tNV, p.527, 

. Manatus fossilis ou Guvieri. De Blainville, Osféographie, 


G. Manatus, p. 81. 


5o. Metaxytherium GCordieri de Christol, in Blainville, Ostéogra- 


phie, G. Manatus, p. 130. 


50. Metaxytherium Beaumontii de Christol, in Blainville, Ostéo- 


graphie, G. Manatus, p. 130. 


. Halitherium fossile. P. Gervais, Zoologie et Paléontologie fran- 


cases fo édit:- pA28r. 


. Halitherium Beaumontii. Id.,p. 281. 
). Halitherium fossile.,L. Flot, Bulletin de la Société géologique 


de France, 3° série, XIV, p. 483. 


. Halitherium (Metaxytherium) Beaumontii. Depéret, Recher- 


ches sur la succession des faunes de vertébrés miocènes de 
la vallée du Rhône, in Archives du Muséum d'histoire 
naturelle de Lyon, t. IV, p. 229. 


Mammifères aquatiques de forte taille, vivant dans la mer, 
au voisinage des côtes, ou dans le cours inférieur des grands 
fleuves, se nourrissant exclusivement de varechs et autres 
plantes aquatiques (Zittel), les siréniens (Lamentins actuels) 
sont représentés dans les faluns de la vallée de la Loire par de 
nombreux débris du genre Halitherium (Metaxytherium). 


Univ. DE Lyon. — MaAverT. NS: 


20 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


On les trouve surtout dans les faluns de l’Anjou et c’est de la 
région de Doué que provenaient ceux envoyés à Cuvier en 
1809 (Cuvier, Annales du Muséum, XIII, 1809). Dans les 
Faluns de la Touraine comme dans ceux du Blésois, l’Halithe- 
rium est plus rare. Blainville (Os{éographie, G. Manatus) 
signale quelques débris provenant de la Touraine. P. Gervais 
Zool. ef Pal. franc., 2° édit., p. 281), cite le falun de Sainte- 
Maure comme gisement d’Halitherium. Les collections de 
fossiles provenant des faluns du Blésois — collections de l'abbé 
Bourgeois, du D' Houssay, à Pontlevoy; 
collection de la Société d'Histoire naturelle 
du Loir-et-Cher, à Blois — renferment de 
l’'Halitherium, plus particulièrement des 
côles et de vertèbres. 


Il y a quelques années, M. L. Flot a 


FiG. 9. — Halithe- 


rium fossile. Fa- cru devoir attirer l'attention (Bull. Soc. 
lun de Manthelan. } - - 

Moinférieuré Col  9éol. de France, 17 mai 1866, p. 483) sur 
lection Lecointre, Je bassin falunien de Chazé-Henry, entre 
Grillemont. Gran- k Apt: - En 

deur naturelle. Pouancé et Renazé (Maine-et-Loire) dans 


les couches inférieures duquel on trouve des 
restes nombreux et bien conservés d’'Halitherium mélangés 
à des débris de Dinotherium, de Mastodon, etc. 

L'un de nous a pu recueillir dans les faluns de Manthelan- 
Bossée un certain nombre de pièces provenant d'animaux de 
ce genre, pièces d'ailleurs sans grand intérêt et en fort mau- 
vais état — consistant surtout en débris squelettiques et frag- 
ment de côtes, comme pierreuses, pleines, sans cavité spon- 
gieuse dans leur intérieur (Gervais). Les côtes d’lalitherium 
en sont les débris les plus fréquemment rencontrés, comme le 
remarquait déja Desnoyers en 1829. 

Nous signalerons ici seulement une molaire inférieure 
— M: —, très usée, ne permettant guère de reconnaître les 
crêtes et les tubercules des molaires normales d'Halitherium. 
Elle garde cependant bien marquées des lignes d’émail repré- 
sentant le contour des deux larges collines transversales de la 


HALITHERIUM FOSSILE 21 


couronne dentaire; le talon postérieur est faiblement déve- 
loppé. Les dimensions de la couronne dentaire — 26 milli- 
mètres pour la longueur et 21 millimètres pour la largeur. 
La dent est bi-radiculée. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — L'Halitherium fossile du 
falun de Manthelan est cerlainement contemporain de celui 
des faluns de l'Anjou, comme de celui de la mollasse helvé- 
tienne du bassin du Rhône (de Christol, P. Gervais, Depéret), 
d'après lesquels a été établie la distinction spécifique de 
l'Halitherium Beaumonti de Christol, sans toutefois que des 
caractères bien précis en aient été donnés de cette dernière 
espèce. 

L'Halitherium fossile se place entre les /lalitherium de 
l'Oligocène et ceux du Pliocène et les différentes espèces 
constituant leur rameau phylétique paraissent se succéder 
ainsi : 


Ébeene 2 ot MX Taltheriumy (Prolotherium ) :veronense, 
Zigno. 

Oligocène.… . . . Halitherium Schinzi, Kaup (= 1. Guet- 
{ardi, Blainville). 

NliogeneS "7 1,7. Halitherium fossile, P. Gervais (— Metaxy- 

| {herium Beaumonti, de Christol). 
Pliocène . . . . . Halitherium {Melaxytherium) Serresi, P. 
| Gervais. 


poque actuelle. . . Lamentins. 


MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


40 
19 


ORDRE DES ONGULES IMPARIDIGITÉS 
Famille des RHINOCÉRIDÉS 


Les faluns de la Touraine proprement dite nous ont fourni 
des débris de diverses espèces de Rhinocéros, mais ces débris 
ne sont pas très nombreux. Ils consistent en dents isolées et en 
fragments de squelette plus ou moins brisés et incomplets. 

Sans insister sur les difficultés de la détermination spécifique 
des dents isolées de Rhinocéros, et en faisant toutes réserves 
sur l'exactitude rigoureuse de nos déterminations, nous avons 
rapporté les pièces que nous possédons aux espèces suivantes : 

1° Aceralherium letradactylum Lartet. mut. pontileviensis. 

2° Teleoceras brachypus, Lartet. 

3° Rihinoceros, (Cerathorhinus) cf. simorrensis, non encore 
signalé dans les Faluns. 


Sous-FAMILLE DES ACERATHERINÉS. 
Aceratherium tetradactylum Lartet, mutation pontileviensis. 


1842. Rhinoceros tetradactylus. Lartet. C. R. hebd. de l’Académie des 
Sciences, t. IV, p. 88. 

1908. Aceratherium tetradactylum mut. pontileviensis. Mayet, 
Etude des mammifères miocènes des sables de l'Orléanais et 
des faluns de la Touraine, p. 271. 


L’Aceratherium de très grande taille décrit sous le nom de 
À. tetradactylum mut. pontileviensis, d’après de nombreuses 
pièces des faluns du Blésois, ne nous a paru être représenté 
dans ceux de la Touraine que par un fragment d'arrière- 
molaire supérieure, provenant de Savigné-sur-Lathan. 


ACERATHERIUM TETRADACTYLUM, MUT. PONTILEVIENSIS 23 


C'est une colline antérieure d’arrière-molaire supérieure 
gauche, dont les dimensions indiquent une dent au moins aussi 
forte que celle découverte à Pontlevoy, par le D' Fr. Houssay, 
que nous reproduisons ici à titre de comparaison et comme 
indication de la taille énorme acquise par les animaux de cette 
espèce, 


Fi. 10. — Aceratherium tetradaclylum, mutation pontileviensis. Kalun de Pont- 
levoy. M, supérieure gauche. Collection du D'F. Houssay, Pontlevoy. Grandeur 
naturelle. | 


En plus de la grandeur dépassant celle de tous les autres 
Rhinocéros miocènes, l'identification du fragment trouvé à 
Savigné-sur-Lathan est confirmée par la présence d'un bour- 
relet basal bien développé, comme cela est la règle chez les 
Aceratherium. 

Enfin, la colline postérieure n’a été brisée qu’un peu au-des- 
sus de son amorce dans la vallée médiane, ce qui permet de 
juger que celle-ci était largement ouverte, comme dans la 
pièce de Pontlevoy. 


2% MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


Nous rappelons, avec Osborn', que le rameau des Acerathe- 
rinés, représenté par des Rhinocéros dolichocéphales avec nez 
étroit, allongé, à surface lisse ou avec cornes latérales rudi- 
mentaires à son extrémité — apparaît dans les Phosphorites 
de Quercy (Stampien) avec Aceratherium Filholi Osborn; se 
continue dans l'Oligocène supérieur de Saint-Gérand-le-Puy 
par À. lemanense Pomel; dans le Burdigalien de la vallée du 
Rhône par A. platyodon Mermier, et des sables de l’Orléanais 
par A. aff. fefradactylum; dans l'horizon de Sansan, par 
À. tetradactylum, Lartet, dont une mutation de grande taille 
se retrouve dans les faluns du Blésois et de la Touraine 
À. tetradactylum, mutation pontileviensis ; enfin le rameau 
se termine par Aceralherium incisivum, Kaup, du Miocène 


supérieur d Eppelsheim. 


SOUS-FAMILLE DES BRACHYPODINÉS 
Teleoceras brachypus sp. Lartet. 


1837. Rhinoceros brachypus. Lartet, C.R. de l'Académie des Sciences 
de Paris. 

1851. Rhinoceros brachypus. Lartet, Notice sur la colline de Sansan, 
D? 20. 

1859. Rhinoceros à grandes incisives (p. part.). P. Gervais, Zoo!, et 
paléont. franç., 2€ édit., p. 98. 

1887. Rhinoceros brachypus. Dépéret, Recherches sur la succession 
des faunes de vertébrés miocènes de la vallée du Rhône 
(Archives du Muséum d'Histoire naluelle de Lyon, IV). 

1900. Teleoceras brachypus. Osborn, Phylogeny of the Rhinoceroses 
of Europe (Bull. of the American Museum of natural IHis- 
tory, XIII, p. 229-267). 

1908. Teleoceras brachypus. Mayet, Etude des mammifères miocènes 
des sables de l'Orléanais el des faluns de la Touraine, 
p.267, pl. XD p14 el ro DUR ME. ele 


Nous rapporterons au T. brachypus : 
T pre k a 
1° Une M; supérieure gauche ayant appartenu à un vieil 


{ Osborn, Phylogeny of the Rhinoceroses of Europe (Bull, of the American 
Museum of natural History, XIII, p. 229. 1900). 


TELEOCERAS BRACHYPUS 


rie) 
Qt 


animal et fortement usée. Elle provient d'une falunière de la 
région de Bossée-Manthelan. 

La forme triangulaire de cette dent, est bien accentuée et 
ses caractères morphologiques sont les suivants : vallée large- 
ment ouverte ; crochet postérieur bien marqué; crochet anté- 
rieur à peine indiqué par une légère courbure de la face posté- 
rieure de la colline antérieure; crête (crista) petite; bourrelet 


Fi. 11. —  Teleoceras brachypus. FiG. 12 — Teleoceras brachypus. 
Falun de Manthelan. M; supérieure Falun de Sainte-Maure. M3 supé- 
gauche. Collection Lecointre, à Grille- rieure, Paris, Museum. Grandeur 
mont. Grandeur naturelle. naturelle. 


basilaire bien indiqué sur les faces antérieure et interne, 
réduit à peu de chose sur la face postérieure. 

Comme dimensions : longueur maxima—51 millimètres : 
largeur — 59 millimètres. 

2° Une M, supérieure gauche du falun de Sainte-Maure con- 
servée au Muséum de Paris. 

Cette dent est encore plus usée que la précédente et un peu 
moins forte (longueur — 45 millimètres; largeur —53 milli- 
mètres) sans que soient dépassées sensiblement les limites des 
variations possibles, individuelles ou sexuelles. 

Le bourrelet basal est ici bien marqué ; le crochet postérieur 


26 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


est représenté par le vestige d’une double colonnette d’émail ; 
crête effacée par l’usure ; le crochet antérieur se trouve à 
peine indiqué. 

3° Une P, supérieure — Manthelan — en mauvais état et 
par suite, sans grand intérêt. 

4° Une première prémolaire inférieure gauche d’un jeune 
individu, comme en témoigne sa très faible usure — trouvée 
dans le falun de Manthelan. 

Les dimensions de cette P, sont les suivantes : 

Longueur — 17 millimètres ; largeur — 
10 millimètres; hauteur (au niveau du den- 
ticule principal) — 16 millimètres. 

C’est une dent uniradiculée, formée d’un 
denticule principal, en forme de pointe assez 

enlevée avec, en avant, un petit talon anté- 

ns Tecra rieur; celui-ci est limité à sa base par un 
ypus. Man 

thelan. P,inférieu- repli d’émail qui, sur une longueur ne dépas- 

ds et sant pas quelques millimètres, se prolonge 


Grillemont. Gran- sur les faces interne et externe de la cou- 
deur naturelle. 


ronne. En arrière, existe un talon postérieur 
plus développé que l’antérieur avec bourrelet externe bien 
marqué et séparé du denticule principal par une ébauche de 
vallée, largement ouverte sur la face interne de la couronne. 
La face externe de celle-ci se présente convexe et lisse. 

Nous avons cru devoir attirer l'attention sur cette pièce à 
cause de sa rareté relative, même dans les séries dentaire les 
mieux conservées, où elle est souvent absente, peut-être parce 
que ne persistant pas durant toute la durée de l’âge adulte. 

M. Filhol dans un tableau des mesures relatives à la denti- 
tion inférieure du À. sansantensis, indique pour P, : 

Longueur — 15 millimètres; largeur — 10 millimètres ; hau- 
teur — 15 millimètres ; soit des dimensions un peu inférieures 
à celles de notre P, de la Touraine, surtout si on veut bien 
remarquer qu'il s’agit d’une dent jeune, non encore complète- 
ment développée. 


TELEOCERAS BRACHYPUS | 27 

Le Rhinoceros (Ceratorhinus) sansantensis n'a pas, jusqu à 

présent, été retrouvé dans les faluns et 1l nous semble plus 

probable, sinon certainement plus logique, de rapporter cette 

P, au 1. brachypus, assez abondant dans cet horizon hel- 
véltien, 

5° Une M;inférieure gauche du falun de Sainte-Maure (Paris, 


F1G. 14. — Teleoceras brachypus. Falun de Sainte-Maure. M inférieure gauche. 
Paris, Muséum. Grandeur naturelle. 


Muséum), provenant d'un animal de taille relativement forte. 
Longueur— 61 millimètres; largeur —27 millimètres. 
6° Une M, inférieure droite, trouvée à Savigné-sur-Lathan, 


F16. 19, — T'eleoceras brachypus. Falun de Savigné. M3 inférieure droite. 
Collection Lecointre, à Grillemont. Grandeur naturelle. 


indiquant une bête de taille un peu moindre que celle ayant 
fourni la dent précédente. 

Cette molaire présente la structure habituelle des molaires 
inférieures de Rhinocéros : deux collines en croissant, la posté- 
rieure s’attachant en dehors de l’antérieure. 


Univ. DE LYON. — Mayer. I1-4 


28 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


Ebauche de bourrelet à la base de la couronne, sur la face 
externe de celle-ci. 

Elle mesure : longueur —54 millimètres ; largeur — 28 mil- 
limètres. 


7° Un fragment de molaire inférieure avec bourrelet externe 
peu marqué est également à rapporter au 1. brachypus. Son 
mauvais état ne permet pas de le décrire. Il provient de Bossée. 


Les Brachypodinés forment un groupe bien différent du 
rameau précédent des Acérathérinés. 

On en sait les principaux caractères sur lesquels a insisté 
Osborn : Rhinocéros brachycéphales, à crâne court et large, 
avec corne bien développée à l'extrémité du nez, pattes élargies 
el raccourcies, tridactyles par réduction probablement précoce 
du doigt latéral. 

Ils apparaissent dans nos régions au début du Miocène, 
venus par migration, peut-être d’origine africaine, comme les 
mastodontes avec lesquels 1ls sont arrivés en Europe occi- 
dentale. 

Aux différents horizons miocènes, le rameau phylétique se 
présente ainsi : 


Sables de l'Orléanais. . :. . . . Teleoceras brachypus. 
SANSAN 2 TT 0 ur MEN . . . Teleoceras brachypus. 
La Grive-Saint-Alban . . Teleoceras brachypus. 
Faluns du Blésois et de la Touraine. T'eleoceras brachypus. 
“Æppelsheim, 7, mr En Peléaceras Goldfasse: 


SOUS-FAMILLE DES CERATORHINÉS 


Rhinoceros (Geratorhinus) cf. simorrensis Lartet. 


Il est intéressant de retrouver dans les faluns de la Touraine 
une petite espèce Rhinoceros. Celle-ci est représentée par une 
M; supérieure droite, assez usée, découverte à Manthelan. 


RHINOCÉROS CF. SIMORRENSIS 29 


Dimensions : longueur — 38 mm. 5 ; largeur — 43 milli- 
mètres. 

Cette dent provient d’un animal adulte et même assez âgé si 
on considère le degré d'usure de la couronne. 

Vallée profonde et relativement étroite ; crochet postérieur 
large et bien développé, pas de crista n1 de crochet antérieur ; 
bourrelet basilaire, faible sur la 
face antérieure de la colline anté- 
rieure, relevé en arrière en se déta- 
chant bien de la dent et en don- 
nant l'impression d'une ébauche 
de talon postérieur triangulaire. 

Nous avons eu connaissance 
également d'une autre pièce pou- 
vant être rapprochée de la précé- 


dente et que nous ne saurions 
NOUS silence ue malgré F1G. 16. — Rhinoceros (Ceratorhi- 
qu'elle provienne d'une falunière nus) simorrensis. Faluns de la 


Touraine. Manthelan. M3; supé- 
de Pontlevoy. rieure droite.Collection Lecointre, 


C'est une Iincisive inférieure, de à Grillemont. Grandeur naturelle. 
la collection du D' Fr. Houssay. 

Les dimensions concordent assez bien avec celles que devait 
avoir la mâchoire de l'animal possédant la M; précédente 
mais, pas plus que celle-c1, cette incisive ne peut permettre 
une détermination spécifique certaine. 

Ces deux pièces permettent toutefois d'établir avec certitude 
l'existence dans l'horizon de la Touraine-Blésois de Rhinocé- 
ridés de petite taille, qui peuvent représenter la suite directe 
du rameau du Ceratorhinus tagicus race ligericus, signalé par 
l'un de nous dans le Burdigalien de la vallée de la Loire. 

Malgré la pénurie des matériaux dont nous pouvons dispo- 
ser, 11 nous paraît cependant possible de rapprocher ce Rhino- 
céros de petite taille, découvert dans l'Helvétien de Manthe- 
lan et de Pontlevoy, de deux formes, ayant entre elles une 
très grande ressemblance, sinon peut-être identiques: l’une est 


30 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE ù 


le Rhinoceros austriacus Peters, décrit d'après des prémolai- 


fe FT 


FiG. 17. — Rhinoceros 
(Ceratorhinus) cf. si- 
morrensis. Faluns du 
Blésois. Pontlevoy. In- 
cisive inférieure. Col- 
lection du Dr Houssay. 
Grandeur naturelle, 


res supérieures et une incisive infé- 
rieure provenant des lignites d’'Eibis- 
wald, en Styrie (étage Helvétien !); 
l'autre, espèce de l'Helvétien de Si- 
morre ((rers), est le Hhinoceros simor- 
rensis Lartet. 

L'incisive inférieure  figurée par 
Peters est fort voisine de celle de Pont- 
levoy, mais l'absence de M; empêche 
de pousser plus loin la comparaison, 

D'après une belle série dentaire 
supérieure P,-M; de À. simorrensis 
conservée au Muséum de Lyon et 
déterminée par Lartet lui-même, la 
dernière molaire de cette espèce est 
de la même taille que la M; de Man- 
thelan: sa vallée largement ouverte 
et son crochet postérieur bien déve- 
loppé confirment ce rapprochement 
qui mérite toutefois d'être établi d’une 
manière plus précise et sur de nou- 
velles pièces. 

Pour le moment, nous ne pouvons 
qu'émettre celte hypothèse — très 
plausible — de l'existence dans Ja 
faune des faluns de la Touraine d’un 
Rhinoceros de taille relativement petite 
ayant la plus grande affinité avec le 
R. simorrensis Lartet, et le À. austria- 


cus Peters, tous trois du même niveau géologique. 


1 Karl F. Peters, Zur Kenntniss der Wirbelthiere aus den Miocänschichten von 
Eibiswald en Steiermark III. Raixocéros, ANCHITHERIUM. Denkschriften d. K. Aka- 
demie d. Wissenschaften, Wien, avril 1869. 


MACROTHERIUM GRANDE 31 


Famille des GHALICOTHÉRIDÉS 


Genre MACROTHERIUM Lartet. 


Macrotherium grande Lartet. 


1837, Macrotherium grande (— Grand Anoplotherium — Pan- 
golin gigantesque). Lartet, C. R. Académie des Scien- 
ces, IV, p. 88 et go. 

1837. Macrotherium gigantesque. Lartet (fide Blainville C. R. Aca- 
démie des Sciences, V. p. 418. 

1848. Anoplotherium grande. Blainville, Os{éographie G. Anoplothe- 
rium, pl. VIT 

1851. Macrotherium sansaniense. Lartet, Notice sur la colline de 
Sansan, p. 22. 

1851. Anisodon magnum. Lartet, Notice sur la colline de Sansan, 
Gervais, p. 30. 

1878. Macrotherium sansaniense, Gaudry, Enchaînements....., Mam- 
mifères tertiaires, p. 194. 

1889. Chalicotherium magnum. Filhol, Etudes sur les Mammifères 
de Sansan, p. 294, p. XLIII, XLIV, XLV, XLVI. 

1892. Macrotherium grande. Lartet, race Rhodanicum. Depéret, 
Faune de Mammifères miocènes de la Grive-Saint-Alban. 
Archives du Muséum d'Histoire naturelle de Lyon, V. 

Apr Gt. 

1908. Macrotherium grande. Mayet, Elude des Mammifères miocènes 
de l’Orléanais et des Faluns de la Touraine, p. 280, pl. X, 
fans 


Aux deux pièces signalées jusqu'ici — un fragment de man- 
dibule avec P, et M, et une phalange unguéale, provenant du 
falun de Pontlevoy — comme établissant l’existence du Ma- 
crotherium grande dans la faune des faluns, nous ajoutons 
une phalange trouvée dans une falunière de Bossée-Manthelan, 
et faisant partie de la collection Lecointre, à Grillemont. 

Il s'agit d'une seconde phalange ou phalangine, probable- 


! A consulter pour la synonymie, 


M MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


ment du membre antérieur. Probablement... parce qu'on 
ne peut l’affirmer en l'absence de termes de comparaison. 

La face antérieure ou dorsale est occupée en 1 grande partie 
par une tubérosité assez volumineuse. 

La face postérieure ou palmaire forme supérieurement une 
forte saillie transversale qui servait de poulie de renvoi au 
tendon perforant. 

Les faces latérales, à peu près planes, semblables l’une à 
l’autre, présentent une forte empreinte ligamenteuse un peu 
plus accentuée d’un côté que de l’autre. 

La face supérieure ou proximale offre une surface articu- 
laire allongée d'avant en arrière, constituée comme d'habitude 
par deux cavités glénoïdes séparées par une arête antéro-posté- 
rieure qui se termine, en avant, à une forte pointe pyramidale. 

En arrière de cette surface articulaire, on remarque une 
légère rainure d'insertion surmontant la saillie de réflexion du 
perforant. 

La face inférieure ou distale montre une surface articulaire 
en forme de trochlée, c’est-à-dire présentant une gorge et deux 
lèvres dirigées d'avant en arrière. Ces dernières tiennent lieu 
des condyles que l’on observe d'ordinaire. 

Cette phalangine, comme la phalange, se retournaient vers 
les métacarpiens (ou vers les métatarsiens), de telle sorte que 
l’ongle énorme supporté par la phalangetle ne gênât pas la mar- 


che (Gaudry). 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Macrotherium grande est 
une espèce du Miocène moyen de Sansan, La Grive-Saint- 
Alban, Steinheim, etc., qui fait partie du groupe encore assez 
confus des Chalicothéridés. M. grande ne doit pas toutefois 
être confondu avecles Chalicotherium Kaup, du Miocène supé- 
rieur et du Pliocène. Il est possible que le genre Macrotherium 
soit le prédécesseur immédiat du genre Chalicotherium. 

C'était un lourd plantigrade pouvant employer ses membres 
antérieurs à fouir et à saisir (Zittel), pouvant peut-être grim- 


MACROTHERIUM GRANDE 33 


per, encore qu'on puisse douter que cette énorme bête 
trouvât souvent des arbres où elle eût la possibilité de monter 
commodément (Gaudry). 

Quant aux affinités que certains auteurs (Gervais, Lartet, 
Gaudry, etc.), avaient cru pouvoir établir entre le Macrothe- 
rium grande et les Pangolins actuels, elles ne sont plus admis- 
sibles, ces derniers animaux appartenant à l’ordre des Edentés 
assez éloigné de celui des Imparidigilés parmi lesquels se 
place le Macrotherium. 


+ 


34 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


Famille des ÉQUIDÉS 


Genre ANCHITHERIUM Hermann von Meyer. 


Anchitherium aurelianense H. v. Meyer, sp. Cuvier. 


En 1825, M. Duvau signalait dans les grandes falunières à 
l’est de Sainte-Maure, des ossements de Mastodontes et de 
Palæothères. 

En 1829, J. Desnoyers (loc. cif., p. 466) ayant étudié les 
faluns dans la même région signalait parmi les « mammifères 
plages maritimes de Touraine... un Palæotherium Des. 
magnum ». 

Nous n'avons pas en notre possession de débris fossiles 
d'Anchitherium de la Touraine proprement dite. Mais c’est 
très certainement l'Anchitherium aurelianense qui correspond 
au « Palæothère » de M. Duvau et au « Palæotherium » de 
J. Desnoyers'. C’est done d'après ces auteurs que nous citons 
cet Equidé parmi les espèces représentant la faune des faluns 
de la région de Tours. Nous le faisons d'autant plus volontiers 
que dans les faluns du Blésois, les débris squelettiques et les 
dents d'Anchitherium ne sont pas une rareté *. 


1 Palæotherium aurelianense. Cuvier, Ossements fossiles, 1825, t. LIT. 
? Cf. Lucien Mayet, loc. cil., p. 281-282 : Anchitherium aurelianense, race 


blesense. 


FAMILLE DES CERVULIDÉS 35 


ORDRE Des ONGULES PARIDIGITES 
Famille des CERVULIDÉS 


Cette famille comprend deux groupes : 

L'un, dépourvu de bois et comprend les genres Dremo- 
therium Geoffroy, Amphitraqulus Pomel, Palæomeryx 
H. von Meyer, et Micromeryx Lartet ; 

L'autre, dont le crâne porte une ramure plus ou moins déve- 
loppée, avec les genres Procervulus Gaudry, et Dicrocerus 
Lartet. 

Quelques fragments de ramure frontale représentent seuls 
dans la collection Lecointre les Cervidés à bois des faluns. 

Il semble bien que ces animaux, si fréquemment rencontrés 
dans les faluns du Blésois, soient dans ceux de la Touraine 
proprement dite, presque une rareté. 

Leur présence — rare ou fréquente — n'en présente pas 
moins un réel intérêt, car elle montre avec évidence les affi- 
nités de la faune spéciale des faluns avec celle de Sansan où 
les Cervidés à bois caducs sont si abondants. 

Nous ne saurions aborder ici, avec le nombre restreint de 
pièces que nous avons en mains, la discussion des problèmes 
soulevés par la présence et, probablement même l'apparition, 
de Cervidés à bois caducs dans le Miocène moyen de la Tou- 
raine. Du moins l'existence du Dicrocerus elegans Lartet, 
est-elle un argument de grande valeur pour séparer la faune 
de mammifères des Faluns de la Touraine de celle des sables de 
l'Orléanais, avec laquelle on l’a si longtemps confondue. 


UN1Iv,. DE Lyon. — Mayer. II-5 


SO MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


Genre DICROCERUS Lartet. 


Dicrocerus elegans Lartel. 


1851. Dicrocerus elegans. Lartet, Notice sur la colline de Sansan, 
1891, p. 34. 

1809. Gervus dicrocerus. P. Gervais, Zoologie et Paléoniologie fran- 
çaises, 2° édition, p. 151. 

1809. Pros furcatus. Hensel, Zeitschrift d. deutsch. géol. Gesellschaft , 
1099, XL p.201 pl Fet Xl 

1870. Cervus(Palæomeryx)furcatus.Fraas, Die Fauna von Steinheim, 
pl. XI:et XII. 

1887. Dicrocerus elegans. Depéret, Recherches sur la succession des 
faunes de vertébrés miocènes de la vallée du - Rhône. 
Archives du Muséum d'Histoire naturelle de Lyon, IV, 1857, 
p: 215. 

1891. Cervus dicrocerus. Filhol, Etude sur les mammifères de Sansan. 
Annales des Sciences Géologiques, XXI. 


Nous nous bornons à figurer un fragment de bois bifur- 
qué de Dicrocerus eleqans trouvé à Bossée. Cette pièce est 
en mauvais élat. brisée, roulée, mais elle montre avec ia 
plus grande netteté la surface de séparation de ce bois caduc 
d'avec la portion persistante de la ramure frontale. 

Ce caractère est suffisant pour la détermination spécifique du 
fossile. Ed. Lartet, dans sa Notice sur la colline de Sansan 
en signalait toute l’importance lorsqu'il indiquait que le 
Dicrocerus elegans était « un Ruminant caractérisé par des 
bois pédonculés, qui se sont jusqu'à présent montrés inva- 
riablement composés de deux pointes simples disposées en 
fourche, la plus courte en avant. Il y a quelquefois, au point 
de jonction du pédoncule avec la bifurcation, une sorte de 
renflement ou bourrelet froncé, lequel rappelle jusqu'à un 
certain point la couronne de pierrures qui surmonte la meule 
de nos cerfs vivants. 

« La forme toujours simple de ces bois, même chez les 
sujets adultes m'a fait penser que les appendices frontaux 
du Dicrocerus étaient persistants, ou du moins que leur 


DICROCERUS ELEGANS 37 


renouvellement n'y déterminait point de nouvelles compli- 
calions comme cela a lieu dans la plupart de nos espèces 
actuelles. » 

L'apparition d'une ramure frontale chez les Cervidés qui jus- 
qu'au Miocène n'en présentaient pas trace, sa persistance totale 
chez le Procervulus aurelianensis, sa caducité partielle chez 
le Dicrocerus elegans, puis sa caducité totale chez les espèces 
ultérieurement apparues, entraîneraient à d'intéressantes 
considérations générales, mais 1l nous faut redire que le 
petit nombre de pièces que nous possédons ne nous autorise 
pas à les aborder 1c1. 


Fic, 18. — Dicrocerus elegans. Faluns de la Touraine. Bossée. Fragment de bois. 
Collection Lecointre, à Grillemont. Grandeur naturelle, 


Ruminants divers. 


Nous avons réuni huit astragales et divers débris d'astragales 
de ruminants provenant des falunières de Bossée-Manthelan. 
Ces astragales de dimensions très voisines les unes des 
autres se rapportent très probablement au G. Dicrocerus, 
sinon au G. Palæomeryx, encore que ce dernier soit en voie 


38 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


d'extinction et faiblement représenté dans la faune paléomam- 
malogique des faluns de la Touraine-Blésois. 


Signalons encore un fragment de mandibule provenant de 
Manthelan. Mauvais état. Aucune dent. Mais les alvéoles des 
trois P. occupent une longueur de 30 nullimètres, répondant 
assez sensiblement aux dimensions du Cervus dicroceros de 
Sansan, figuré par Filhol, pouvant néanmoins tout aussi bien 
être rapportée à un l’alæ@omeryx ou à un Amphimoschus. 


BRACHYODUS ONOIDEUS, MUT. TURONENSIS 39 


Famille des ANTHRACOTHÉRIDÉS 


Genre BRACHYODUS Depéret. 
Brachyodus onoideus mut. turonensis sp. Gervais. 


1850 (?) Anthracotherium magnum de l'Orléanais. Blainville, Ostéo- 
graphie G. Anthracotherium, pl. TT. 

1859. Anthracotherium onoideum. P. Gervais, Zoologie el Paléonto- 
logie françaises, re édit., t. I, p.96; 2° édit. t, l, p. rgo, 

1883. Hyopotamus Neumeyr, Hyopotamus Reste von Eggenburg, 
Verhandlungen Geologischen Reichsantalt, p. 2835. 

1895. Brachyodus onoideus, sp. Gervais in Depéret, Ueber die Fauna 
von Wirbelthieren aus der ersten Mediterraneanstufe von 
Eggenburg (Silzungberichten d. k. Akademie de Wissen- 
schaflen in Wien, April, 1895). 

1907. Erachyodus onoideus, sp. Gervais, in Roman, Néogène conti- 
nental dans la basse vallée du Tage {Service géologique du 
Portugal. Lisbonne, 1907). 

1908. Brachyodus onoideus. Mayet, Mammifères miocènes des sables 
de l'Orléanais et des faluns de la Touraine {Annales de 
l'Université de Lyon, fase, 24, p. 172, pl. V, fig. 26, 27, 28, 
MODERNE Une A No 6660 7 pla VISE x, 2), 


La présence du Brachyodus onoideus' dans le falun de Savi- 
gné-sur-Lathan — et cette présence n’est pas contestable, la 
pièce que nous figurons ici ayant ses racines encroûtées de 
débris de coquilles marines — est un fait important à signaler. 

Cette arrière-molaire supérieure est — croyons-nous — la 
seule pièce actuellement connue du Brachyopus des faluns. 

C’est pourquoi 1l a pu être indiqué dans la récente mono- 
graphie consacrée par l’un de nous à la faune paléomammalo- 
gique des faluns du Blésois, que le B. onoideus ne dépassait 
pas l'horizon géologique des sables de l'Orléanais (Burdigalien). 


{ Le genre Brachyodus a été créé par M. Depéret pour un animal d'assez forte 
taille — voisine de celle d’un âne actuel — du Burdigalien d'Autriche (Eggenburg) 
et de France (sables fluviatiles de l'Orléanais), le Brachyodus onoideus. 


40 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 

Il vient naturellement à l'esprit qu'il puisse s'agir 1c1 d'un 
fossile amené dans le falun par remaniement des sables flu- 
viatiles préexistants lors de la (transgression marine helvé- 
tienne. Nous rapportons plus volontiers. cette pièce à la faune 
propre des faluns, comme il sera indiqué plus loin. 

Il s’agit d’une première arrière-molaire supérieure droite de 
Brachyodus onoideus, trouvée 
dans une falunière de Savigné- 
sur-Lathan. 

Cette dent est assez fortement 
usée, mails pas assez pour qu'on 
n'y puisse retrouver les principaux 
caractères des molaires de Z.onot- 
deus : 

Couronne presque quadrangu- 
: lire, toutefois un peu moins lon- 
FiG. 19. — Brachyodus onoideus De 

mut., {uronensis. Faluns de la que que large (ici, longueur == 
Touraine, à Savigné M, supé- a A ] 4e il 

rieure droite, Collection Lecoin- 97 MI imètres, argeur — 4°: MlI- 


tre, à Grillemont. Grandeur na-  |;mètres 
turelle. : 


Denticules au nombre de cinq 
— deux sur la rangée postérieure, trois sur la rangée antlé- 
rieure — (ici, l'usure a fusionné le denticule interne avec le 
denticule intermédiaire). Les deux denticules externes sont 
(rès crescentoïdes, avec muraille externe fortement refoulée en 
dedans, d’où formation entre les deux denticules, sur la face 
externe de la couronne, d’une colonnette médiane ou méso- 
style. Les denticules internes sont moins en forme de crête 
que les précédents. Le denticule intermédiaire de la rangée 
antérieure est le plus petit des cinq ; 

Sillon transversal, séparant les deux lobes antérieur et pos- 
térieur, peu profond ; 

Bourrelet basal continu, se détachant à l'angle antéro-ex- 
terne en un parastyle très accentué (même sur cette pièce de 
Savigné, fortement usée). 

Comparée aux molaires de B. onoideus des sables de lOr- 


BRACHYODUS ONOIDEUS, MUT. TURONENSIS 41 


léanais, cette M, ne présente pas de différence de structure 
notable. Ses dimensions sont cependant plus fortes. M, de 
Chilleurs-aux-Bois mesure seulement: longueur — 34 millimè- 
tres, largeur — 37 millimètres, et nous figurons 1c1 — comme 


élément de comparaison — une M, supérieure provenant 
de la même formation des sables de l'Orléanais et conservée 
au Muséum de Paris. Les dimensions en sont les suivantes : 


Parastyle Mésostyle 


D PS externe 


3 ——Bourrelet basal 


Denticule 


antéro- externe FE 


$ Denticule 
Denticule ÿ postéro-externe 
intermédiaire À 
x Ë ". SET | " ” « Denticule 
Denticule À Sr À LS à à | 
: Û Te - | \ ROME. postèéro-interne 
antero-interne CA. ‘ANT > 
Le ET Li Led re À 
V7} 5 j NE Z 
an - à 
PRIT ; 
Bourrelet basal | | Sillon transversal-médian 
FiG. 20. — Brachyodus onoideus. Sables del'Orléanais. M3 supérieure gauche. 
Paris, Muséum. Grandeur naturellet, 
longueur —- 39 millimètres, largeur — 43 millimètres. Mais 


on sait que M, est, dans cette espèce, la plus forte de la série 
dentaire. | | 

Il est très désirable que d’autres pièces viennent confirmer 
cette mutation de taille et individualiser définitivement le }. 
onoideus des faluns de la Touraine, que nous désignons pro- 
visoirement sous le nom de Brachyodus onoideus, mut. 
luronensis. | 


Le rameau du genre Brachyodus, ayant débuté dans l'Eocène 


! Cette pièce a été figurée déjà par un de nous (L. Mayet, loc. cil., p. 177), mais 
une erreur typographique l'avait fait désigner droite. 


42 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


moyen par des formes minuscules {Catodontherium Depéret) 
est représenté, du Sannoisien à l'Helvétien, par une série con- 
tinue d'espèces, à taille progressive, dont, avec M. Depéret, 
nous établirons ainsi la succession : 

1° B. porcinus Gervais, du Sannoisien de l’île de Wight et 
du Stampien du Cereste et de Digoin ; 

2° B. borbonicus Gervais, du Stampien supérieur de Saint- 
Pourçain et de Marseille : 

3° B. hippoideus sp. Rülimeyer, de l’Aquitanien d’Aar- 
wagen ; 

4 B.intermedius Mayet, du Burdigalien de Chitenay ; 

5° B. onoideus Gervais, du Burdigalien de l'Orléanais ; 

6° BP. onoideus Gervais, mut. furonensis, de l'Helvétien des 
des faluns de la Touraine ; 

7° B. giganteus Lydekker, des Siwaliks, forme géante par 


laquelle s'éteint le groupe‘. 


1 Cf. Depéret, l'Histoire géologique et la phylogénie des Anthracothéridés (C. R. 
hebd. de l'Académie des Sciences CVLVI, p. 158, 27 janvier 1908). 


MASTODON 43 


OrpREe DES ONGULES PROBOSCIDIENS 


Famille des ÉLÉPHANTIDÉS 


Genre MASTODON Cuvier. 


Les Mastodontes sont un des trois groupes de mammifères 
qui, avec les Dinotherium et les Rhinoceros, caractérisent la 
faune des mammifères des Faluns. 

Ceux connus à ce niveau géologique se rangent dans le 
sous-genre Trilophodon (rpsts, trois ; A6:0ç, crête ; ‘o3wv, dent), 
c'est-à-dire ceux chez lesquels les dents intermédiaires — 
dernière molaire de lait, première et deuxième molaires, dont 
la couronne présente toujours le même nombre de divisions en 
collines ou rangées de mamelons — ont trois rangées trans- 
versales de mamelons (quatre à M:)'. 

Ils sont représentés dans les faluns de la région de Tours 
par deux espèces : 4) M. anqustidens Cuvier: b) M. turicensis 
Schinz ; — et dès 1825, Adrien Duvau signalait l'existence des 


1 Par opposition aux Mastodon tetralophodontes (Tésoapés quatre ; }690s et ’oûwv) 
Mastodontes chez lesquels les mêmes molaires ont toujours quatre rangées lrans- 
versales de mamelons (cinq à M3). 

Cf. pour plus de détails : Falconer, Fauna antiqua sivalensis, being the fossil 
Zoology of the Siwalik Hills in the North of India; Londres, 1846-1819, Paleontolo- 
gical Memoires, 2 volumes, in-8, 1868, Londres. 

Edouard Lartet, Sur la dentition des Proboscidiens fossiles (Dinotherium, Masto- 
dontes, Eléphants), et sur la distribution géographique et stratigraphique de leurs 
débris en Europe (Bulletin de la Société géologique de France, 2° série, XVI, 2 mars 
1859). 

Lortet et Chantre, Recherches sur les Mastodontes ét sur les faunes mammalo- 
giques qui les accompagnent (Archives du Muséum d'Histoire naturelle de Lyon; 
ul r678%p. 268, preVIILetpLIX, fig. 1, 204,9, 6). 

Albert Gaudry, les Enchaînements du monde animal dans les temps géologiques, 
Mammifères tertiaires, Proboscidiens, p. 168. Paris, 1878. 


Univ. DE LYON. — Mayer. I1-6 


#4 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 
Mastodontes dans les faluns de la région de Sainte-Maure- 
Bossée, Manthelan. 


A. — MASTODONTES A MAMELONS ARRONDIS (TYPE BUNODONTE) 
Mastodon angustidens Cuvier. 


185, Mastodon angustidens. Cuvier, Ossements fossiles, t. I, p. 200. 

1825. Mastodon minutus. Cuvier, Id., p. 267, pl. IT, fig. 11. 

1801. Mastodon Simorrense. Lartet, Notice sur la colline de Sansan, 
p- 24. 

1801. Mastodon Gaujaci. Lartet, Id., p. 24. 

1804. Mastodon Cuvieri. Pomel, Catalogue méthodique, p. 76. 

1859. Mastodon angustidens. Lartet, Note sur la dentition des pro- 
boscidiens vivants et fossiles {Bulletin de la Société géolo- 
gique de France, 1859, p. 469, pl. XVI, fig. 1-4; pl. XX, 
fig. 6). 

1859. Mastodon angustidens. P. Gervais, Zoologie et Paléontologie 
françaises, 2° édit. | 

1870. Mastodon arvernensis. Kraas, Die Fauna von Sleinheim, Stutt- 
gart, 1870. 

1887. Mastodon angustidens. Depéret, Vertébrés miocènes de la vallée 
du Rhône (Archives du Muséum d'histoire naturelle de Lyon, 
LV 

1898. Mastodon angustidens. Mayet, Mammifères miocènes des sables 
de l'Orléanais et des faluns de la Touraine Annales 
de l’Universilé de Lyon, fase. 24) ; == des sables de l'Orléa- 
nais, p. 140, pl. VIL, fig. 5, 4, 5,6; «= des faluns du Blésois, 
p.207: plat, Mere): 


Desnoyers, en 1829, citait le Mas{odon angqustidens comme 
existant «dans le falun des grandes falunières, à l’est de Sainte- 
Maure, en Touraine », c’est-à-dire dans celles de Bossée- 
Manthelan. 

Comparé aux autres débris de mammnfères fossiles que l'on 
peut y découvrir actuellement, ceux de M. angustidens sont 
loin d’être abondants. 

Parmi les pièces que nous avons recueillies dans les falu- 
nières exploitées en ces dernières années dans la région de 
Manthelan, nous nous bornerons à signaler un fragment de M; 


1 Cf. cet ouvrage pour la bibliographie complète de l'espèce. 


MASTODON TURICENSIS 45 


(extrémité postérieure de la dent). C’est un talon multima- 
melonné et ces mamelons nombreux, bien détachés, paraissent 
indiquer une véritable transition des mastodontes trilopho- 
dontes avec les espèces tétralophodontes, d'âge plus récent, 
comme nous avons pu le constater également sur les superbes 
pièces trouvées dans les faluns du Blésois. 

Quelques autres débris, sans aucun intérêt, proviennent de 
Savigné-sur-Lathan, c'est-à-dire des faluns situés au nord de la 
Loire. ; 


B. — MASTODONTES A MAMELONS DISPOSÉS EN CRÊTES 
TRANSVERSALES (TYPE LOPHODONTE) 


Mastodon turicensis Schinz. 


1825, Mastodon tapiroïdes. Cuvier, Ossements fossiles, t. 1, p. 267, 
pl. IT, fig. 6. Cf. aussi Guettard, Mémoires, t. VI, 10° m., 
pl: VIF, fe. 4. 

1827. Mastodon turicensis. Schinz, Naturqg. und Abbild. d, Säuge- 
thiere, 1827, p. 243. 

1842. Mastodon turicensis. H. von Meyer, Palæontologica zur Geschi- 
chte der Erde und ihrer Geschopfe, Francfort. 

1800. Mastodon tapiroïdes. Blainville, Ostéographie, G. Eléphant. 

1899. Mastodon Borsonii. G. Gervais (p. part.), Zoologie et Paléonto- 
logie françaises, 2° éd., p.68. 

1878. Mastodon affinis. Jourdan, Archives du Muséum de Lyon, t. IT. 

1878. Mastodon tapiroïdes. Lortet et Chantre, Recherches sur les 
Mastodontes {Archives du Muséum de Lyon, t. IT, p. 285. 
pl. VII et IX). 

1887. Mastodon turicensis. Depéret, Vertébrés miocènes de la vallée 
du Rhône {Archives du Muséum de Lyon, t. IV, p.131). 

1908. Mastodon turicensis. L.Mayet, Mammifères miocènes des sables 
de l’'Orléanais et des faluns de la Touraine (Annales de 
l'Université de Lyon, fase. 24); == des sables de l’Orléanais, 
p. 194, pl. VIII, fig. r et 2; = des faluns du Blésois 
p.298, pl. XI, fig. 4 et 5. 


Le Mastodon turicensis est caractérisé par la largeur relative 
de ses molaires ; la disposition {apiroïde en crêtes transver- 
sales, presque tranchantes, des collines de celles-ei ; la largeur 
et la profondeur des vallées qui séparent les collines, s’éten- 
dant librement d’un bord à l’autre de la couronne dentaire. 


46 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


L'âge géologique de cette espèce comprend tout le Miocène, 
Elle est assez abondamment représentée dans la faune 
paléomammalogique des faluns du Blésois et de la Touraine, 

Nous signalerons comme pouvant se rapporter à cette 
espèce une première prémolaire supérieure découverte à 
Savigné-sur-Lathan. 

P, supérieure est une dent presque carrée, de faibles dimen- 
sions comparativement aux 
énormes arrières-molaires du 


M. turicensis : 


Longueur — 45 millimè- 
tres; largeur — 44 millimè- 
tres. 


Elle est formée de deux 
collines tranchantes, extrè- 
mement tapiroïdes, s’éten- 
dant sur toute la largeur de 
la couronne, 


Fi. 21, — Mastodon turicensis. Faluns 
de la Touraine, Savigné. P; supérieure. Une profonde vallée sé- 
Collection Lecointre, à Grillemont. Gran- . Site 
Me RUE pare la colline antérieure de 


| la colline postérieure — val- 
lée complètement ouverte et absolument lisse — dans le fond 
de laquelle les deux collines se rejoignent en formant un angle 
aigu. R 

Un sillon des mieux tracés échancre en leur milieu les 
deux collines, donnant presque à la dent l'aspect d'une pré- 
molaire formée de quatre denticules. 

La base de la couronne est entourée d’un bourrelet assez 
épais au bas de Ja crête transversale antérieure, réduit à rien 
ou presque rien sur les faces externe et interne, épaissi sur la 
face interne et très développé en arrière, de façon à former 
un talon crénelé appliqué contre la base de la crête posté- 
rieure. 

Cette prémolaire et quelques fragments d’arrière-molaires 
nous font affirmer la présence de M. {uricensis dans les 


MASTODON TURICENSIS 47 


faluns de la Touraine — encore qu’on ne trouve pas dans ces 
gisements de la Touraine des pièces aussi belles que celles 
livrées par le falun de Pontlevoy, pièces que se disputent 
les collectionneurs et qui forment dans les collections de l’abbé 
Bourgeois, de la Société d'Histoire naturelle de Loir-et-Cher, 
du D' Houssay, etc., de superbes séries — mais ne nous per- 
meltent guère d'insister sur le M. {uricensis. Nous nous bor- 
nons à rappeler que cette espèce apparaît dès le début du 
Miocène, continue à se développer pendant toute la durée de 
cette époque géologique, remonte jusque dans l'horizon mio- 
cène le plus récent (faune de Pikermi, Eppelsheim, Mont- 
Luberon, etc. — Pontien), et se trouve remplacé dans le Plio- 
cène par son congénère, le Mastodon Borsont Hays.) 

Pour de nombreux paléontologistes, les Mastodontes 
— aussi bien le M. angustidens que le M. luricensis — 
représenteraient dans nos régions les premiers ancêtres des 
éléphants et M. Gaudry, dans le chapitre qu'il a consacré 
aux Proboscidiens dans ses Ænchainements, s'est eïforcé de 
mettre en évidence une série de transitions nombreuses qui 
conduiraient graduellement des Mastodontes trilophodontes des 
horizons miocènes dont nous nous occupons 1c1, aux Éléphants 
les plus récents. C’est là une simple hypothèse qui est bien loin 
d'être démontrée. Il faut en paléontologie, surtout en paléo- 
mammalogie, se méfier des filiations artificielles faisant 
descendre les uns des autres des genres d'animaux n'ayant 
entre eux aucun lien généalogique réel, avec une absence 
totale de formes de passage entre les genres faussement grou- 
pés; 1l faut également se persuader de l'extrême longueur des 
rameaux phylétiques naturels des Mammifères et qu'une 
erreur très répandue réside dans la durée trop courte attribuée 
à l'évolution des groupes". 


1 Cf. Depéret, les Transformations du Monde animal, Paris, E. Flammarion édi- 
Leur, 1908, 


48 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


Famille des DINOTHÉRIDÉS 


Genre DINOTHERIUM Kaup. 


Les débris de Dinotherium sont nombreux parmi les osse- 
ments fossiles extraits des faluns de la région de Tours. 

Desnoyers — 1l y a près d’un siècle — les citait déjà dans cette 
formation marine et depuis, leur fréquence relative a été véri- 
fiée par tous les chercheurs. Il faut en effet remarquer la moins 
srande abondance des mammifères fossiles du faluns de la 
Touraine comparativement à ceux du Blésois. En particulier, 
il serait impossible de réunir dans ceux-là, les belles séries 
dentaires que l'abbé Bourgeois avait retirées des amas faluniens 
de Pontlevoy et de Thenay. 

Parmi les débris squelettiques existant dans la collection 
Lecointre, nous figurerons quelques pièces qui peuvent 
être regardées comme intéressantes el qui se rapportent aux 
deux espèces signalées par l’un de nous dans la faune des 
faluns : Dinotherium Cuvieri, Dinotherium bavaricum. 


Dinotherium Guvieri Kaup. 


1812. Tapir gigantesque. Cuvier, Mémoire sur quelques dents et os 
trouvés en France qui paraissent avoir appartenu à des ani- 
maux du genre Tapir, p. 17. 

1825. Tapir gigantesque. Cuvier, Ossements fossiles, 1825, pl. IT, 
ARR PA 

1832, Dinotherium Guvieri. Kaup, Description des ossements fossiles 
de mammifères inconnus jusqu'à présent qui se trouvent au 
Muséum grand-ducal de Darmstadt, 1832-1839, 1°" cahier, 
[SAT AE 

1850. Dinotherium Guvieri., Blainville, Ostéographie, G. Dinotherium 
pl tel At 


1 Cf pour la bibliographie du G. Dinotherium : Zittel, Paléosoologie, IV, p. 448 
el 459. 


DINOTHERIUM CUVIERI 49 


1809. Dinotherium Cuvieri. Lartet, Sur la dentilion des Proboscidiens 
fossiles (Dinotherium, Mastodontes et Eléphants) et sur la 
distribution géographique et stratigraphique de leurs débris 
en Europe {Bulletin de la Sociélé géologique de France, 
2° série; t. XVI, 21 mars 1899, p. 488, pl. XI, fig. 1, a, .b, 
fig 2 REC DIE 


La formule dentaire du 1). Cuviert est la suivante : 


D 2 7M 


DE O O D 
Seconde dentition : — Inc. — Can. — L 
S oO 2 3 


Nous décrirons : une P supérieure gauche trouvée dans 


FiG. 22. — Dinotherium Cuvieri. P; supérieure gauche. Faluns de la Touraine, 
Manthelan. Collection Lecointre, à Grillemont. Grandeur naturelle. 


une falunière de Manthelan — une M, supérieure gauche des 
faluns de Bossée-Manthelan — une P, inférieure de même 
provenance. 


P; supérieure est une dent de forme quadrangulaire plus 
large que longue : 


Longueur — 53 mm. 5; largeur — 60 millimètres. 
Elle est formée de deux collines transversales, à concavité 


90 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


tournée en arrière, et d’une muraille externe à laquelle vien- 
nent se souder les deux crêtes transversales. À leur extrémité 
interne, celles-ci sont terminées chacune par un tubercule 
arrondi assez volumineux et se trouvant séparées à ce niveau 
par un profond sillon qui se prolonge par une vallée intermé- 
diaire aux collines et aboutit à un second sillon échancrant 
Jargement la muraille externe. Un bourrelet assez épais court 
à la base des faces antérieure, interne et postérieure de la 
couronne dentaire, plus épais au niveau de cette dernière où 
1l dessine une ébauche de talon postérieur. 


P, supérieure du D. Cuviertest encore représentée dansnotre 
série par une pièce provenant d’une falunière de la région de 
Bossée-Manthelan et ayant appartenu à un jeune animal. 

Cette dent mesure : longueur — 50 millimètres, largeur — 
52 millimètres. 

La muraille externe et les tubercules terminant du côté in- 
terne les crêtes transversales sont très accentués; en revanche, 
celles-ci sont à l’état d’ébauche. 

M, supérieure est plus allongée que la dent précédente et, 
d’ailleurs, que les autres molaires, car, seule, elle présente 
trois collines transversales, tapiroïdes, lranchantes, à légère 
concavité tournée en arrière. 


Voici ses dimensions : 
Longueur — 68 millimètres et demi. 


Largeur appr 

Largeur du lobe postérieur — 45 millimètres. 

La couronne est sensiblement rectangulaire, on plus exacte- 
ment, trapézoïdale par suite de l’étroitesse de son lobe posté- 
rieur. 

Le lobe antérieur comprend : a) un talon antérieur formé 
par le bourrelet basal épaissi et déjeté en avant; b) la colline 
antérieure dont la portion externe se recourbe en arrière vers 


DINOTHERIUM CUVIERI a 


la portion correspondante de la colline médiane, donnant ainsi 
une ébauche de muraille externe. 

Le lobe moyen est représenté par la colline transverse 
médiane que deux vallons, profondément creusés, séparent des 
deux collines antérieure et postérieure et isolent à la partie 
externe en échancrant l’ébauche de muraille externe formée par 
le retour en arrière des crêtes transversales. 

Le lobe postérieur est notablement plus étroit que les deux 


FiG, 23. — Dinotherium Cuvieri. M, supérieure gauche. Faluns de la Touraine, 
Bossée. Collection Lecointre, à Grillemont, Grandeur naturelle. 


précédents. Il est constitué par la colline postérieure, forte- 
ment diminuée aux dépens de sa portion interne, et par un 
talon assez épais, légèrement canelé, formé par l'élargisse- 
ment du bourrelet basal. 

Le bourrelet basal est peu marqué sur la face interne de la 
couronne ; l'émail étant brisé sur la portion externe de celle-ci, 
nous ne pouvons indiquer ce qu'était le bourrelet à ce niveau. 


P; inférieure gauche est assez rarement rencontrée en bon 
état de conservation et c’est ce qui nous engage à figurer celle 
trouvée dans le falun de Manthelan-Bossée. 


Univ. DE Lyon, — Mayer. è | à 


MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


(LI 
+ 


C'est une dent nullement usée, provenant d'un animal jeune. 
Elle a comme dimensions : 

Longueur — 44 millimètres : 

Largeur — 33 millimètres ; 

Hauteur, au niveau du lobe antérieur — 31 millimètres. 

La couronne est de forme triangulaire et présente à consi- 


dérer : 
Un lobe antérieur formé d’un talon antérieur très réduit que 
représentent trois petits tubercules mamelonnés et d’une 


A B 


. F1G. 24. — Dinotherium Cuvieri. P; inférieure gauche. Faluns de la Touraine, 
Bossée-Manthelan. Collection Lecointre, à Grillemont. Grandeur naturelle. 


A. Vue d’en haut. B, Face externe. 


pointe principale qu'un sillon vertical antérieur tend à rendre 
bifide et qui apparaîtrait probablement telle sur une dent 
moyennement usée ; | 

Un lobe postérieur, équivalent d’un talon postérieur, très 
développé, élargi, constitué par deux tubercules : l’un externe, 
relié au lobe antérieur par une crête épaisse, véritable ébauche 
de muraille externe; l’autre interne, séparé de la pointe prin- 
cipale par un profond sillon. 

Pas de bourrelet à la base de la couronne. 

Les dimensions de cette prémolaire sont également celles de 
P; du D. Cuviert d'autres gisements: sa forme est un peu 
spéciale, mais 1l faut tenir compte de l'absence d'usure et, 
d'autre part, 1l semble que la forme de P, présente des difté- 
rences sexuelles et individuelles très variées. 


1 73 TT à 
F- 


DINOTHERIUM BAVARICUM D3 


Dinotherium bavaricum Hermann von Meyer. 


1831, Dinotherium bavaricum. H. v. Meyer, Jahrbuch f. Mineralogie, 
p. 246. 

1831. Dinotherium medium et secondarium. Kaup, Description des 
ossements fossiles de mammifères inconnus jusqu à présent, 
qui se trouvent au Muséum grand-ducal de Darmstadt, 
pl. IL, fig. 9, pl. V, fig. 1 à 4. 

1832.Dinotherium bavaricum. H. v. Meyer, Das Dinotherium Bava- 
FIGUN: (Nova acta physico-medica Academiæ Cæsaræ 
Leopoldino Carolinæ naturæ curiosorum, t. XVI, 1831-1833, 
p. 487-516, pl. XXXIV-XXXVI, fig. 10-17). 

1850. Dinotherium intermedium. Blainville, Ostéographie, G. Dino- 
therium, pl. [ {D. giganteum intermedium),pl. UT D. In- 
termedium ). 

1859. Dinotherium bavaricum. Lartet, Sur la dentition des Probosci- 
diens fossiles (Dinotherium, Mastodontes et Eléphants) et 

s sur la distribution géographique et stratigraphique de leurs 
débris en Europe {Bulletin de la Sociélé géologique de 
France, 21 mars 1859, p. 481). 

1875. Dinotherium bavaricum. Bachmann, Beischreiben eines Unter- 
kiefers von Dinotherium bavaricum, aus der Berner Jura 
(Abhandlungen der Schweiserischen paläontologischen Ge- 
sellschaft, II, 1875, pl. I). 


Le Dinotherium bavaricum paraît être aussi fréquent que le 
D. Cuvieri dans les faluns de la région de Tours. 

Les caractères odontologiques des deux espèces sont très 
sensiblement les mêmes. Une taille plus forte — et par suite 
les dimensions plus considérables de la série dentaire — est le 
principal élément de différenciation de la mutation représentée 
par le D. bavaricum. 

Nous figurons, de cette espèce, une M, supérieure gauche 
provenant de Bossée-Manthelan. 

La forme de cette dent est presque carrée : 

Longueur — 71 millimètres; largeur — 73 millimètres au 
niveau de la colline antérieure et 68 millimètres au niveau de 
la colline postérieure. 

Ces dimensions sont un peu faibles, l'émail ayant complète- 
ment disparu. 

Elle est tapiroïde, avec deux collines transversales tran- 


JE MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


chantes {légèrement crénelées, l'émail existant), presque per- 
pendiculaires à l'axe longitudinal de la dent et un peu con- 
vexes en avant, se renflant à leurs extrémités en tubercules peu 
saillants et séparées par une profonde vallée transversale, Sur- 
face d'usure oblique du côté antérieur des collines transver- 
sales (Zittel). 

La vallée médiane est incomplètement fermée sur le côté 


F1G. 25. — Dinotherium bavaricum. M, supérieure gauche. Faluns de la Touraine, 
Bossée-Manthelan., Collection Lecointre, à Grillemont, Grandeur naturelle. 


externe par une crête récurrente de la colline antérieure, 
reliant celle-ci à la colline postérieure ; elle est, au contraire, 
largement ouverte du côté interne. 

Un bourrelet bien dessiné, crénelé, encercle la base de la 
couronne sur ses faces antérieure, postérieure et interne. 
Incomplet sur cette dernière, le bourrelet forme un talon très 
accentué à la base de la colline antérieure et s’épaissit en 
arrière pour former un talon postérieur bien développé, 


DINOTHERIUM BAVARICUM DD 


Cette dent est notablement plus grande que la dent homolo- 
gène du D. Cuvieri (longueur — 60 millimètres); elle est 
beaucoup plus petite que M, du D. giganteum, qui atteint 
90 millimètres de longueur ; elle correspond assez bien comme 
dimensions à une M, supérieure de D. bavaricum du falun 
de Pontlevoy, conservée dans la collection du D' F. Houssay 
à Pontlevoy. 


Une M; supérieure droite, de Savigné-sur-Lathan, appar- 
tient également au D. bavaricum. Elle est — comme d'ail- 
leurs généralement M; — un peu plus petite que M, venant 
d'être décrite : longueur — 68 millimètres ; largeur anté- 
rieure — 72 mm. ÿ; largeur postérieure — 66 millimètres. 
Sa colline postérieure est de dimensions relativement réduites, 
le talon postérieur est bien développé. 

Ce sont les seules différences que l’on remarque entre ho de 
Manthelan, et M;, de Savigné. 


Provenant également de Savigné-sur-Lathan, nous signa- 
lerons encore un fragment de P,; supérieure gauche (n° 135 
de la collection Lecointre) que ses fortes dimensions font 
rapporter sans hésitation au D). bavaricum. 


Ces trois pièces sont les seules sur lesquelles nous pensons 
devoir attirer l'attention, les débris squelettiques de Dinothe- 
rium rencontrés dans les faluns de Manthelan-Bossée, de 
Savigné, etc., déjà très difficiles à distinguer génériquement 
de ceux de Mastodontes, ne sauraient être déterminés spéci- 
fiquement et la description de fragments plus ou moins roulés 
en mauvais état, n’offrirait aucun intérêt, 


96 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


ORDRE DES RONGEURS 


Famille des ARVICOLIDÉS 


Nous avons recueilli un certain nombre de débris d'incisives et de frag- 
ments de molaires de petits rongeurs, provenant du falun de la région de 
Manthelan et trouvés dans la falunière du Grand-Bray, au Louroux. 
Cette falunière, une des plus riches de la région en fossiles, est aussi la 
seule où on puisse dégager ceux-c1 à la surface d'une coupe entamant 
verticalement le falun. Dans la plupart des autres falunières de la région, 
le falun est sous l’eau, dans de véritables mares, et on ne peut affirmer la 
situation exacte de tel ou tel débris fossile. 

Les dents de rongeurs que nous signalons ici paraissaient absolument en 
place et faire partie intégrante du falun. Elles ont donc été conservées 
et placées dans la collection Lecointre. 

Mais un examen attentif nous fait cependant mettre en doute leur 
fossilisation, d'autant plus qu'un certain nombre de ces dents, en mauvais 
état, appartiennent au genre Arvicola (Campagnols) Lacépède, apparu 
seulement dans le cours du Pliocène. 


-1 


(DA. 


SINGES ANTHROPOMORPHES 


ORDRE DES PRIMATES 
SINGES ANTHROPOMORPHES 


Les singes anthropomorphes (ou anthropoïdes) sont actuel- 
lement représentés par les genres et espèces suivantes : 


1° G. Troglodytes E. Geoffroy. (— G. Simia Linné). 
Troglodytes gorilla (Anthropopithecus gorilla) Savage 
et Wyman, Gorille. Afrique tropicale occiden- 
tale. 
Troglodytes niger E. Geoffroy. Chimpanzé. Afrique 
tropicale. 
29 G. Pithecus E. Geoffroy. 
Pithecus salyrus E. Geoffroy. Orang-Outang. Bornéo 
et Sumatra. 
3° G. Hylobates, Illig. 
Hylobates leuciscus Kubl. Gibbon gris. 
Hylobates syndactylus Cuvier. Gibbon Siamang. 
Hylobates aqilis Linné. Gibbon Woutwou. 
Hylobates Lar Ilig. Gibbon Lar. 
Etc., etc. 
Les Gibbons atteignent une taille d'environ 1 mètre; 
ils ont les bras très allongés; ils vivent dans les îles 
de la Sonde, à Sumatra, à Java, aux Célèbes, etc., ; 


on les rencontre aussi dans la région de Malacca, 
au Siam, au Cambodge. 


Les anthropomorphes fossiles sont d'une grande rareté et 
jusqu'icr deux espèces seulement ont été retrouvées : 


st MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


Le Dryopithecus Fontant Lartet, du Miocène moyen de 
Saint-Gaudens, représenté par deux mandibules et un humé- 
rus, dont les dimensions correspondent à un animal de la taille 
du Chimpanzé ; | 

Le Pliopithecus antiquus P. Gervais, du Miocène moyen 
de Sansan, de Güriach, de la Grive-Saint-Alban, des Faluns de 
la Touraine et du Miocène inférieur des Sables de l’'Orléanais, 
singe de taille plus petite que celle du Dryopithèque, plus 
éloigné de l'Homme que celui-c1 et très voisin des Gibbons 
actuels. 

À ces deux espèces du Miocène de l’Europe centrale et occi- 
dentale, peuvent être ajoutés : 

Une mâchoire fossile des Monts-Siwaliks — puissante for- 
mation continentale s'étendant au pied du versant sud de 
l'Himalaya et représentant une longue série de périodes géo- 
logiques embrassant tous les horizons depuis l'Oligocène 
inclus jusqu'au Pliocène le plus récent! — qui se distingue 
nettement de l'Orang-outang (Simia salyrus) par la petitesse 
relative de ses prémolaires et qui a été décrite par Lydekker 
comme appartenant à Simia (Palæopithecus) sivalensis; 

Une molaire isolée, provenant des mèmes couches, qui 
ressemble au contraire à celles de l'Orang-outang (Zattel) ; 

Enfin le Pithecanthropus erectus Dubois, représenté par 
une calotte cranienne. un fémur et deux dents, débris ne 
provenant peut-être pas d'un même individu et découverts à 
Trinil (Java) dans des cendres volcaniques d'âge plhiocène, 
sinon — et plus probablement — d'âge quaternaire (Volz)?. 

Les rameaux phylétiques des Anthropomorphes actuels ne 
sauraient guère être tracés avec des éléments aussi incomplets. 
Seuls les Gibbons remontent au Miocène moyen et inférieur, 


1 Cf. F, Major, C. R. de l'Académie des Sciences de Paris, 16 novembre, 189r. 
Ch. Depéret, les Animaux pliocènes du Roussillon, Mémoires de la Société géologique 
de France, 1892. 

2 W. Volz, l’Age géologique du gisement du Pithecanthropus près de Trinil, Java, 
Neues Jahrbuch f. miner. géol. u. Paläontologie, Stuttgart, 1907. — Cf. J. Deniker, 
l’Age dü Pithécanthrope (l’Anthropologie, 1908, p. 260-270). 


PLIOPITHECUS ANTIQUUS 09 


où 1ls sont représentés par le genre Pliopithecus. Les carac- 
tères actuellement connus de la dentition des représentants de 
ce dernier genre, ne permettent guère de les séparer des Æylo- 
bates et la filiation paléontologique de ceux-c1 peut être établie 
présentement de la façon suivante : 


ÉPoque ACER CC OR NE e te Li Lee  LYIODAES, 
PLiocÈne ? 
MIiOcÈNE MOYEN a Ë re be 

Gôriach, Faluns de la Touraine. . . . . Plopithecus. 
PHOGENELINÉÉMIEUR NM AR ture ue.  Pliopithecus. 


1037. 


1899. 
1849. 
1801. 


1803. 
1079. 


1887. 


1891. 


1893. 


Genre PLIOPITHECUS P. Gervais. 


Pliopithecus antiquus P. Gervais. 


Pliopithecus antiquus. Lartet, Note sur les ossements fossiles 
des terrains tertiaires de Simorre, Sansan, etc. dans le 
département du Gers et sur la découverte récente d’une 
mâchoire de singe fossile {C. R. hebhd. de l'Académie des 
Sciences de Dane. L'IVSD:85, pes. 

Pithecus antiquus. Blainville, Osiéagr aphie, Pithecus Fu 
europeus, pl. XI. 

Pliopithecus antiquus. P. Gervais, Zoologie et Paléontologie 
françaises, 1° éd. 1848-1852, p. 5; 2 éd. p. 8. 

Protopithecus antiquus. Lartet, Notice sur la colline de Sansan, 
P- 11. l 

Pliopithecus platyodon. Biedermann, Petrefacten aus den Um- 
gegend von Winterthur, 11, Heft, Die Braunkohlen von 
Ellg.. Id W, Heft, pl. I 

Pliopithecus antiquus. Gaudry, ÆEnchainements... Mammifères 
tertiaires, p. 237, fig. 309. 

Pliopithecus antiquus. Depéret, Recherches sur la succession 
des faunes de vertébrés miocènes dans la vallée du Rhône 
(Archives du Museum d'Histoire nalurelle de Lyon, t. IX, 
purs DE ITR ST NE; a) 

Pliopithecus antiquus. Filhol, Mammifères fossiles de Sansan 
(Annales des Sciences géologiques, XXI, 1891, p. 14.) 

H ylobates antiquus. Hofmann, Die Fauna von Gôriach {Abhand- 
lungen d. k: k. geologischen Reichsantall, XV, Heft, 6, 
p:160%pls, D): 


L" 


{ Ce mémoire est à consulter pour la synonymie complète et l’historique du 
Pliopithecus antiquus. 


Univ. De Lyon. — Mayer. II-8 


60 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


1908. Pliopithecus antiquus. Mayet, Mammifères miocènes des sables 
de l'Orléanais et des faluns de la Touraine, p. 247, pl. IX, 
fig. 13a, 13 b, p. 311. 


En décembre 1836, Ed. Lartet découvrait à Sansa, et peu 
de temps après, signalait le premier débris fossile connu d’an- 
thropoïde : une mandibule d'un singe voisin des Gibbons 


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Tubercule 
postéro-externe 
Tubercule 
antéro-externe 
Tubercule 
impair-postérieur 
Tubercule 
postéro-externe 
Tubercule 
Bourrelet 
basilaire 


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a 


Tubercule 
impair-postérieur 


Fic. 26. — Pliopithecus antiquus. Faluns de la Touraine, Manthelan. Fragment 
de mandibule droite. M;, M, et alvéoles de M, et P;. Collection Lecointre, 
à Grillemont. Agrandissement — trois fois la grandeur naturelle. 


actuels, que P. Gervais dénommait quelques années plus tard, 
Pliopithecus antiquus. 

L’authenticité du singe fossile de Sansan a été confirmée plus 
tard par la découverte successive d’une seconde demi-mâchoire 
inférieure et de quelques os des extrémités (Lartet). 

Les pièces mises au jour depuis sont peu nombreuses. Ce 
sont celles trouvées à : 


PLIOPITHECUS ANTIQUUS 61 


EzLe, canton de Zürich, Lignites de la mollasse d’eau douce 
(— Horizon de Saint-Gaudens). Fragment de mâchoire supé- 
rieure. BIEDERMANN. 

ARTENAY. Loiret. Sables de l'Orléanais. Extrémité su pé- 
rieure d'humerus. NOuEL. 

Ponrzevoy, Loir-et-Cher. Faluns du Blésois. M; inférieure 
droite. BourGEoïs. 

La Grive-SainT-ALBAN, Isère. Gisement sidérolithique (— 
Horizon de Simorre). Fragment de mandibule, côté droit, 
portant les trois dernières molaires. DEPÉRET. 

GôrracH, au nord-ouest de Turnau, en Styrie. Lignites 
(— Horizon de Sansan). Divers débris de mâchoires supérieures 
et inférieures provenant de neuf individus avec dentition à 
peu près complète, et comprenant, notamment deux mandi- 
bules avec des dents de lait. Découverts depuis 1882. 


HorMaANnN!. 


À ces pièces nous ajoutons un fragment de mandibule droite 
découvert dans les faluns de la Touraine, à Manthelan. Cette 
pièce présente en place M; — incomplètement sortie de son 
alvéole, ce qui indique un individu adulte, mais encore jeune 
Ma, les alvéoles de Met de P;. 

L'alvéole de P, mesure 4 millimètres de longueur. 

L'alvéole de M; correspond à une dent bi-radiculée, comme 
la précédente, mais avec racines plus écartées. Longueur — 
6 millimètres. 

M: est une dent subquadrangulaire, à deux racines. La cou- 
ronne — très peu élevée comme d’ailleurs chez tous les anthro- 
pomorphes, — mesure 7 millimètres de longueur et 6 milhi- 
mètres de largeur maxima. Elle présente deux denticules (tuber- 
cules) internes, deux denticules externes opposés aux précé- 
dents et un troisième denticule externe, plus petit, situé en 
arrière des autres, sur le bord postérieur de la couronne. 


1 Hoffmann, Fauna von Güriach (loc. cit., pl. I, fig. 1-11). 


62 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


Les quatre denticules principaux sont en forme de pyramide 
triangulaire, bien enlevée, mais à pointe émoussée et se trou- 
vent séparés par des sillons nettement tracés. L’entre-croise- 
ment de ces sillons a pour effet la formation d’une dépression 
médiane assez étendue et assez profonde, limitée par les 
denticules situés sur le bord de la couronne : le creux médian. 

Le denticule impair, postéro-externe, est un peu plus petit 
que les autres ; il se relie par une crête d’émail au bord interne 
de la couronne. 

La parle antéro-externe de celle-ci est entourée d’un petit 


B 


F1. 27. — Pliopithecus antiquus. Faluns de la Touraine. Manthelan, 
Fragment de mandibule droite M;, M, et alvéoles de M1-P,;. 
Collection Lecointre, à Grillemont, Grandeur naturelle. 


A. Vu par la face interne, — B. Vu d'en haut, 


bourrelet d'émail, à peu près complètement absent sur le reste 
du pourtour de la couronne, 

En avant des deux denticules antérieurs, le bourrelet s’élar- 
git el s'épaissit, formant ainsi une ébauche de talon antérieur. 
Sur la face externe de notre M, de Manthelan, 1l se trouve à peu 
près complètement effacé. 

M est de forme ovalaire et plus allongée que M, : longueur 
— 7 millimètres pour une largeur maxima de 5 millimètres, 
Il faut remarquer toutefois que cette dent n’a pas encore atteint 
ic1 tout son développement. 

Comme M, elle possède quatre denticules principaux et un 
creux médian bien accusé. 

Le denticule postérieur forme un talon représentant Le tiers 
de la longueur de la couronne. Sur cette dent, nullement usée, 
il forme une pointe saillante et enlevée. Alors que le denticule 


PLIOPITHECUS ANTIQUUS 63 


impair de M, est dans l’axe de la dent, ou si l’on préfère, sur 
la ligne médiane de la couronne, mais avec tendance évidente 
à se déjeter sur le côté externe de celle-c1 — le denticule pos- 
térieur de M; est plus nettement sur le bord externe, de telle 
sorte que — comme l’a fait remarquer Hofmann pour le Plio- 
pithèque de Gôüriach — les trois denticules externes de M; 
paraissent placés sur une ligne légèrement courbe et parallèle 
au contour de la dent. 


Le bourrelet basal antéro-externe est moins développé que 


F1G. 28. — Pliopithecus antiquus. Sansan. Mandibule. 
D'après la photographie { du {ype, conservé au Muséum de Paris. 


A. Vue d'en haut. — B. Vue par la face externe gauche. Grandeur naturelle. 


celui de M: et moins épaissi en avant des denticules anté- 
rieurs, mails 1l se prolonge sur la face externe, nettement 
visible jusqu'à la base du denticule impair postérieur. 

Le fragment d'os mandibulaire est épais, mesurant 9 milli- 
mètres au miveau du talon de M. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Les différentes pièces connues 


{ Nous remercions très sincèrement M. le professeur Boule qui a bien voulu nous 
autoriser à photographier cette pièce rarissime et connue seulement par les des- 
sins de Gaudry, de Zittel. 


64 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


représentant le Pliopithecus antiquus, ne présentent pas entre 
elles de différences bien considérables et dépassant ce qu'il est 
permis de rattacher à de simples variations individuelles ou 
sexuelles. 

M. Depéret, en étudiant la pièce de la Grive Saint-Alban a 
d'ailleurs discuté les rapports de celle-ci avec le type et indiqué 
leurs caractères communs et différentiels de façon telle qu'il 
serait superflu de les envisager de nouveau 1c1. Aussi nous 


F1G. 29. — Pliopithecus antiquus. La Grive-Saint-Alban. Fragment 
de mandibule M1-M3. D’après la pièce originale conservée au Muséum de Lyon. 


A, Vue d’en haut. — B. Vue par la face interne, 


nous bornons à donner dans le tableau suivant les dimensions 
comparées de M, et M; du Pliopithecus antiquus de Manthelan 
avec celles provenant d’autres gisements et avec les dents 
correspondantes d’'Hylobates actuels : 


Dimensions comparées de M, et de M; du Pliopithecus antiquus. 


PLIOPITHECUS ANTIQUUS HYLOBATES 
H. leuciscus H. Lar 
Manthelan  Sansan La Grive Güriach Kubl. Ilig 1 
Longueur de M,. 0,007 0,006 0,007 0,0073 0,009) 0,0098 
Largeur de M, . 0,006 0,006 0,006 0,006 0,006 0,006 
Longueur de M. 0,007 0,0076 0,007 0,007 0,009) 0,000 
Largeur de M, . 0,00 0,006 0,006 0,006 0,006 0,0062 


Il est très intéressant de rapprocher le Pliopithecus anti- 
quus des Gibbons actuels. Il y a entre eux une parenté si 


1 H. Lar. Mesures citées d’après Hoffmann. 
? Moulage du type. Collection de la Faculté des Sciences de Lyon. 


PLIOPITHECUS ANTIQUUS 65 


étroite que si l’on n’avait pas la notion de fossilisation et de 
gisement, il pourrait être parfois fort malaisé de les distinguer 
avec certitude. 

Quelques caractères différentiels se révèlent cependant : 

C'est tout d’abord l’aspect plus grêle, plus «anthropoïde » 
des Hylobates actuels, comme on peut le vérifier sur la 
mandibule d’/. leuciscus figurée ci-contre. 

Voici d'ailleurs les dimensions comparatives de l'épaisseur 
au niveau du talon de M, : 


Manthelan — 9 millimè- 
tres. La Grive — 9 millimèe- 
tres. Sansan — 9 millimètres. 
Enleuciscus — 7. mulimè- 
tres. 


C’est également une hau- 
teur moindre de la mandi- 
bule à mesure qu’on se rap- | 
proche des Hylobates RÉ Pre te Hylobates leuciscus. Iles de la 


tuels : 17 millimètres pour Sonde. Photographie d'une mandibule 
l ae = ; de Gibbon actuel, conservée au Muséum 
a piece de Sansan, 19 mil- de Lyon. Grandeur naturelle, 


limètres pour celle de la 
Grive, 14 millimètres pour celle de Manthelan [un peu usée et 
légèrement roulée), 11 millimètres pour l'/1. leuciscus. 

À l'examen des M, on remarque que : 

Le bourrelet basal, relativement bien développé sur la 
partie antéro-externe de notre P. antiquus des faluns ne se 
rencontre pas sur les M des Hylobates comme d’ailleurs sur 
celles des autres anthropoïdes et de l’homme. 

Le denticule impair des M. au lieu d’être placé sur le 
bord postéro-externe de la dent f/Pliopithecus) est médian 
(Hylobates). Ce cinquième denticule des M chez les Gibbons 
est d’ailleurs réduit à peu de chose, d'où diminution de la 
longueur des M, plus particulièrement de M;, et raccourcis- 
sement relatif de la rangée dentaire. 


66 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


On a voulu voir un élément de différenciation nette entre le 
Plopithèque et les Gibbons dans ce fait que chez ceux-ci M; 
serait plus large que longue, tandis que chez le premier, 
M; serait plus longue que large. Ce caractère est inconstant, 
comme l'a remarqué également Hofmann chez un 1. Lar et : 
sur une mandibule de Plopithecus. | 

Il n'est pas besoin d’insister davantage pour indiquer ces 
deux genres comme extrêmement voisins el, en attendant que 
des pièces plus nombreuses, mieux conservées, de Pliopithecus 
soient découvertes, on pourra s'appuyer pour les différencier 
sur les caractères suivants : 

Hylobates : Longueur relative plus faible de la rangée den- 
taire inférieure ; absence de bourrelet aux M ; denticule impair 
postérieur peu développé et médian ; M; subquadrangulaire et 
courte. 

Pliopithecus : Série des M allongée ; bourrelet basal bien 
développé sur la face antéro-externe ; denticule impair situé 
sur le bord postéro-externe de la couronne, très développé sur 
M; qui présente par suite une grande longueur ; direction plus 
oblique des incisives. 


CONCLUSIONS ET TABLEAU COMPARATIF 


L'étude sommaire qui vient d’être faite des débris de mam- 
mifères recueillis dans les faluns de la Touraine proprement 
dite, nous a permis de remarquer que : 

Cette nouvelle série de documents paléomammalogiques — 
provenant d’une région différente et assez éloignée du Blésois 
où l’un de nous avait pu récemment séparer la faune de mam- 
mifères des Faluns de celle des sables de l'Orléanais et infirmer 
l'opinion, jusque-là classique, que les débris de mammifères 
des faluns étaient uniquement des ossements fossiles remaniés 
des sables de l’Orléanais — confirme l’individualité et les carac- 
tères propres de la faune des faluns. 

Si nous n'avons pas retrouvé dans les faluns de la Touraine 
toutes les espèces découvertes dans les faluns du Blésois, cela 
tent aux difficultés de réunir des séries suffisamment nom- 
breuses de fossiles, les débris de mammifères étant beaucoup 
plus rares dans la région de Manthelan, Bossée, Sainte-Maure, 
etc., et dans celle de Savigné-sur-Lathan, qu'à Pontlevoy. 

En revanche, toutes les espèces que nous avons signalées en 
Touraine existent également dans les faluns du Blésois. Il n’y 
a d'exception que pour le Brachyodus onoideus. Il pouvait 
être regardé comme s éteignant en Europe au cours de l’époque 
Burdigalienne. Si, comme nous en avons la conviction, la 
pièce trouvée de Savigné est bien falunienne (c’est-à-dire ne 


UNiv. DE Lyon. — Mayer. I1-9 


68 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


provient pas d’un remaniement des sables fluviatiles burdiga- 
liens par la mer des faluns), 1l est intéressant de voir le rameau 
DBrachyodus des Anthracothéridés persister jusqu’au Miocène 
moyen. ù 

Il est probable qu'au fur et à mesure de la découverte de 
nouveaux matériaux d'études, des espèces se retrouveront dans 
les faluns de la Touraine, qui sont déjà connues dans ceux du 
Blésois ou qui représenteront la continuation de rameaux dont 
un des segments se trouve déjà représenté dans la faune des 
Sables de l’Orléanais. 

Nous ne pouvons qu'attirer une fois de plus l'attention sur 
l'intérêt que peut présenter l’étude approfondie de la faune de 
Mammifères des faluns, qui se place parmi celles ayant plus 
directement précédé l'apparition de l'Homme sur notre sol 
français. 


TABLEAU COMPARATIF 69 


TABLEAU COMPARATIF 
DES 
FAUNES PALÉOMAMMALOGIQUES LOCALES ACTUELLEMENT CONNUES 
DANS LE MIOCÈNE MOYEN DU CENTRE DE LA FRANCE 


Mammifères des Faluns du Blésois. 
Mammifères des Faluns de la Touraine proprement dite. 


FALUNS | FALUNS 


; du de la 
ESPECES Blésois Touraine 
(Pontlevoy [proprement 
Thenay) dite 
Singes anthropomorphes. 
PAT eds antique, Je L'HEMN + a 
Carnassiers. 
DR AMCUONR gIganÉeus 20e. 5 TON AN de 
Amplhicyon major. QUE EE SRE 77 IS EU Ki 2e 
D TO ANUS STTRALES. UN DE DUAL LM LIN" 2 
Trochictis zibethoides, Mut. Florancei . + 
Lutra, sp. é JL NS NERO ? 
RO US SD NEA ner, MODEM à eu 
Viverra sansaniensis . 7 
Insectivores. 
A Ur on. Vs tn == 
Rongeurs. 
DMPNeo Der SUDDUTERQICUS) 50e 1, Heu + 
D re en Nu da IE “ 
Proboscidiens. 


Mastodon angustidens. 
Maslodon turicensis 
Dinotherium Cuviert . 


ET ÈRE 
de 


Dole DAivanieum js 0 00 EC 


70 MAMMIFÈRES FOSSILES DES FALUNS DE LA TOURAINE 


FALUNS FALUNS 
de la 
ESPÈCES ‘sois | Touraine 
(Pontlevoy [proprement 
Thenay) dite 


Anthracothéridés. 

Brachyodus onoideus, mut. {uronensis . 
Suidés. 

Palæocherus aurelianensis 

Listriodon Lockharti . 


Listriodon latidens. 
Listriodon splendens . 


Cervidés. 


Hyæmoschus crassus . 
Palæomeryx Kaupi. 
Palæomeryx, sp. 
Paleomerye, SDL 
Amphimoschus pontileviensis 
Procervulus aurelianensis 
Dicrocerus eleqans. 
Dicrocerus anocerus 


Antilope clavata. 
Equidés. 

Anchitherium aurelianense . 
Chalicothéridés. 


Macrotherium grande. . . . 


Rhinocéridés. 
Aceratherium tetradactylum, mut. pontileviensis. 
Teleoceras brachypus. 


Rhinocéros {Ceralorhinus) cf. simorrensis . 
Sirénidés. 
Halitherium fossile 


TABLE DES MATIÈRES 


PRÉAMBULE 1 
DESCRIPTION SYSTÉMATIQUE DES ESPÈCES. 


Ordre LS SIRÉNIENS. 
Genre Harrrnerium Kaup. . . . 
Halitherium fossile P. Gervais. 
Ordre des ONGULÉS IMPARIDIGITÉS. 


MANILLE DES RAINOCÉRIDÉES NS 0 7 ORNE ot À 
Sous-famille des Acérathérinés . 


Aceratherium tetradactylum Lartet, tion cena, 


Sous-famille des Brachypodinés. 
Teleoceras brachypus sp. Lartet . 
Sous-famille des Ceratorhinés.  . .. . . . 
Rhinoceros (Ceratorhinus) cf. simorrensis. 


FAMILLE DES CHALICOTHÉRIDÉS . 
Genre MAGROrTHERrOM LATLeR eus LEURS - EC 4 
Macrotherium grande Lartet. . . 


FAMILLE DES ÉQUIDÉS. + 4 <./ « El LOIS RE 
Genre ANcHITHERIUM Hermann von Meyer. . , . . . . . 
Anchitherium aurelianense H. v. Meyer, sp. Cuvier 


Ordre des ONGULÉS PARIDIGITÉS 


FAMILLES DES CERVULIDÉS. 
Genre Dicrocerus Lartet. 
Dicrocerus elegans Lartet . : . 
Ruminants divers 


PARMI LLE. DENAIN TER ACOPRERIDES OS SAM sn Tire PR CNE 
Heures Braicamonus/Dépérelt she M se 7 -ASEDIC 
Brachyodus onoideus, mut, {uronensis sp. Re UNS der 


72 TABLE DES MATIÈRES 
Ordre des ONGULES PROBOSCEDIENS. 2 OPEN MERE 43 


FAMILLE DES ÉLÉSHANMDES" | 1/20 CAD ONCE RER ES 43 
Genre Masropon Cuvier. . . ; +74 
A) Maslodontes à eines RErGb te 65 pe unvdonte ENS | 
Mastodon angustidens Cuvier . . FA RE 

B) Mastodontes à mamelons ao en crétés ions ah 
(Eype lophodonte). 2.4, RUN LA TNT NS RARES 
Mastodon:turieensis: Bchinz ets. 10 MSIE RARES 
FAMILLE DES DINOTHÉRIDÉS. 20" PR EN SERRES 
Genre Dinorasmtrun' Kanps, 2:20. Lo SR ONE DR 
Dinorherium \Cuviers Kaup 0% SAONE NES 
Dinotherium bavaricum Hermann von Meyer. . . . . . 53 
Ordre des RONGEURS. | ER RE SNS RE MEN CALE 
Ordre des PRIMATES, \, 4.11% 4 5= 
Dinres anthropomorphés 10200, AUTRE CESR RS 
Genre Prioprrnecus P, Gervais . s'  CÉGIO MES 
Pliopithecus-antiquus P'NGeérvais "LS ONE 


CONCLUSIONS ET. TABLEAU.COMPARATIF, 5 7. 1 ON RES 


Tableau comparatif des faunes paléomammalogiques locales actuellement 
connues dans le Miocène moyen du centre de la France, . . . . 69 


AS. 0 Lyon. — Imprimerie A. REY et Of, 4, rue Gentil. — 54285 


} J | 
tr 


nl 


Au musée de l’Acropole d'Athènes. — Études sur la 
sculpture en Attique avant la ruine de l'A cro- 
pole lors de l'invasion de Xerxés, par Henri 
LECHAT, ancien membre de l'Ecole d'Athènes, 
chargé de cours à l'Université de Lyon 
avec 47 fivnres dans le texte et 3 planches hors 
texte (II, Fasc. 10). (Epuisé) . . . . 8 fr. 

Cultes militaires de Rome. Les Enseignes, par 
Ch. RENEL, professeur adjoint à la Faculté des 
Lettres de Lyon, avec 61 gravures dans le texte. 
(I, Fasc. 12) > 7 fr. 50 


Sophocle. — Etude sur les ressorts dramatiques de 
son théâtre et la composition de ses tragédies, 
par F. ALLÈèGRe, professeur à l'Université de 
Lyon. (Il, Fasc. 15). 8 fr. 


Ernest LEROUX, 28, rue Bonaparte. 


Phonétique historique et comparée du sanscrit et 
du zend, par P. REGNAUD, professeur à la Faculté 
des Lettres. (Fasc. 19) . rule S fr. 


L'évolution d’un Mythe. Açvins et Dioscures, par 
Charles RENEL, maître de conférences à la Faculté 
des Lettres de Besançon. (Fasc. 24) . 6 fr. 


Études védiques et post-védiques, par Paul REGNAUD. 
professeur de sanscrit et de grammaire comparée 
à l'Université de Lyon.(Fasc. 38). 7 fr. 50 
Bhäratiya-Naätya-Çastram, Traité de Bharata sur le 
théâtre, texte sanscrit, avec les variantes tirées 
de quatre manuscrits, une table analytique et des 
notes par Joanny GrossEer, ancien boursier d’études 
près la Faculté des Lettres (Fasc. 40). 15 fr. 


Recherches sur l’Origine de l’Idée de Dieu, d’après le 
Rig-Véda, par A. GuérinorT, docteur ès lettres, 
CORP POP RE Du d'u diert ae) 4 fr. 50 


Dictionnaire étymologique du latin, et du grec dans 
ses rapports avec le latin. d'après la méthode 
évolutionniste (Linguistique indo -européenne 
appliquée), par Paul REGNauD, professeur de 


Sanscrit et de Grammaire comparée à l'Univer- 


sité de Lyon. (II, Fasc. 19) 40 fr. 
GAUTHIER-VILLARS, 55, quai Gds-Ausustins. 


Sur la théorie des équations différentiel 2s du 
premier ordre et du premier degré, par Léon 
AUTONNE, ingénieur des Ponts et Chausséet,, chargé 
de cours à la Faculté des Sciences. (Fasc 6) 9 fr. 


Recherches sur l'équation personnelle dans les 
observations ‘astronomiques de passages, par 
F. GONNESSIAT, aide-Astronome à l'Observatoire, 
chargé d’un Cours complémentaire à la Faculté 
des Sciences. (Fasc. 7) . : e Sfr. 

Recherches sur quelques dérivés surchlorés du 
phénol et du benzène, par Etienne BARRAL, prof, 
agrégé à la Faculté de médecine.{Fasc. 17) 5 fr. 


Sur la représentation des courbes gauches algé- 
briques, par L. AUTONNE, ingénieur des Ponts et 
Chaussées, maître de conférences à la Faculté 
des Sciences. (Fasc. 20) 3 fr. 


Sur le résidu électrique des condensateurs, par 
L. HouLiEviIGuE, maître de confér. à la Faculté 
des Sciences. (Fasc. 32). 3 fr. 


Synthèse d’aldéhydes et d’acétones dans la série du 
naphtalène au moyen du chlorure d'aluminium, par 
L. Rousser, docteur ès sciences, chef des trav. 
de chimie génér. à la Faculté des Sciences, 
fe LION 15 DORE TR 3 fr. 


Recherches expérimentales sur quelques actino- 
mètres électro-chimiques, par H. RiGoLLor, doc- 
teur ès sciences, chef des travaux de physique à 
la Faculté des Sciences. (Fasc. 29), . . 5fr. 

De la constitution des alcaloïdes végétaux, par 
X. Causse, docteur ès sciences, chef des Travaux 
de Chimie organique à la Faculté de Médecine 
de l'Université de Lyon. (I, Fase. 2) . 3 fr. 


Etude sur les occultations d'amas d’étoiles par la 
lune, avec un catalogue normal des pléiades, par 
Joanny LAGRUuLA, docteur ès sciences, préparateur 
d'astronomie à la Faculté des Sciences de Lyon. 
EN TT TS RS EE CSA RE ‘ 5 fr. 


Sur les combinaisons organomagnésiennes mixtes et 
leur application à des synthèses d’acides, d’al- 
cools et d'hydrocarbures, par Victor GRIGNARD, 
docteur és sciences. (1, Fasc. 6) .. 3 fr. 50 


Sur la décomposition d’une substitution linéaire, réelle 
et orthogonale en un produit d'inversions, par Léon 
AUTONNE, ingénieur des Ponts et Chaussées, maître 
de co:férences de mathématiques à l’Université 
de Lyon. (1, Faxc. 12) SE RP gl 6 fr. 


Quelques considérations sur les groupes d’ordre fini 
et les groupes finis continus, par LE VAVASSEUR, 
maître de conférences de mathématiques à la Fa- 
culté des Sciences de l'Université de Lyon. (1, 
POS. TL PILE | RE Le D a og 0 ie fe 

Sur les Formes mixtes, par Léon AUTONNE, Ingé- 
nieur des Ponts et chaussees, Maître de Confé- 
rences de Mathématiques à la Faculté des Sciences 
de l'Usiversité de Lyon. (I, Fasc. 16). Sfr: 


Recherches expérimentales sur les contacts liquides, 
par A.-M. CHanoz, docteur ès scieuces physiques, 
docteur en médecine, ex-préparateur de Physique 
à la Faculté des Sciences de Lyon, chef des Tra- 
vaux de Physique à la Faculté de Médecine et de 
Pharmacie de Lyou (l, Fasc. 18). = NUE 


Quelques démonstrations relatives à la théorie des 
nombres entiers complexes cubiques. — Pro- 
p'iétés de groupes d'ordre fini, par Raymond 
Le Vavasseur. professeur à la Faculté des Scien- 
ces de l'Université de Lyon (I. Fasc. 21). 3 fr. 


Sur es Groupes de matrices linéaires non invertibles, 
par Léon AUTONNE, Ingénieur en Chef des Ponts 
et Chaussées, Professeur-adjoint honoraire à la 
Faculté des Sciences de l'Université de Lyon. 
(1 Fasc. 25) Ù Ste. 


J.-B BAILLIÈRE et Fils, 19, rue Hautefeuille. 


Recherches anatomiques et expérimentales sur la 
métamorphose des Amphibiens anoures, par 
E. BATAILLON, professeur à la Faculté des Scien- 
ces de l'Université de Dijon, avec 6 pl. hors 
texte. (Fasc. 2) ES SUR EE ES 0 4 fr. 

Anatomie et Physiologie comparées de la Pholade 
dactyle. Structure, locomotion, tact, olfaction, 
gustation, action dermatoptique, photogénie, avec 
une théorie générale des sensations, par le 
Dr Raphaël Dugois, professeur à la Faculté des 
Sciences, 68 fig. daus le texte et 15 pl. hors 
texte. (Fasc. 3) . s 18 fr. 


Sur le pneumogastrique des oiseaux, par E. Cou- 
VREUR, docteur ès sciences, chef des travaux de 
physiologie à la Faculté des Sciences, avec 3 pl. 
hors texte et 40 fig.dans le texte (Fasc. 4). 4 fr. 


Recherches sur la valeur morphologique des ap- 
pendices superstaminaux de la fleur des Aris- 
toloches, par Mlle À, Maxoux, élève de la Faculté 
pes Sciences, avec 3 pl. horstexte. (Fusc.5). & fr. 


Etude stratigraphique sur le Jurassique inférieur du 
Jura méridional, par Attale Rice, docteur ès 
sciences, chef des travaux de géologie, 2 pl. hors 
texte (Fasc. 10). ni Re oi a TT 


Etude expérimentale sur les propriétés attribuées à 
la tuberculine de M. Koch, faite au laboratoire de 
médecine expérimentale et comparée de la Faculté 
de Médecine, par M. le professeur ARLOING, M. le 
D: Roper, agrégé, et M. le D'CourMonrT, agrégé, 
avec 4 planches en couleurs. (Fasc. 11), 40 fr. 

Histologie comparée des Ebénacées dans ses rap- 
ports avec la Morphologie et l’histoire généalogique 
de ces plantes, par Paul PARMENTIER, professeur 
de l’Université, avec 4 planches hors texte. 
A A 5 06 à EEE ns a bi & fr. 


Recherches sur la production et ls localisation du |! 


Tanin chez les fruits comestibles fournis par la 
famille des Pomacées, par Mile A, Mayoux, élève 
de la Faculté des Sciences, 2 planches hors texte. 
CIMSC/ AS) TROP EE Re = Li 1 


Etude surle Bilharzia Éneidpe et la Biüharziose, 


par M. Lorrer, doyen de la Faculté de médecine, |. 


et M. VIALLETON, professeur à la Faculté de mé- 
decine de l’Université de Montpellier, 8 plan- 
ches hors texte et 8 AguDeé dans le texte. 
(Fast To) ETS Te 40 fr. 


Monographie de la Faune ESS de l'Eocène 
moyen, par Frédéric Roman, docteur ès sciences, 
préparat. de géologie à l’Université de Lyon,avec 
3 fig. et3 pl. horstexte. (I, Fasc. 1er) 5 fr. 


Etudes sur le Polymorphisme des Champignons, in- 
fluence du milieu,par Jean BeauveriE, docteur ès 
sciences, prépar. de botan. Faculté des Sciences de 
Lyon,;avec T5gr.dansletexte.(l, Fasc. 3). "7 fr.50 


L'Homme quaternaire dans le Bassin du Rhône, 
Etvude géologique et anthropologique, par 
Ernest CHANTRE, docteur ès sciences, sous- 
directeur du Muséum, avec 74 figures dans le 
toute. (Pas) ee ER RTS 


La Botanique à Lyon avant la Révolution et l’histoire 
du Jardin botanique municipal de cette ville, par 
M. GÉRaARD, professeur à la Faculté des Sciences, 
avec 9 fig. dans le texte et 1 pl. hors texte. 
(Fasc. 23) : A: 3 fr. 50 


Physiologie comparée de Fe Moto par le Dr Ra- 
phaël Dusois, professeur à la Faculté des Sciences. 
avec 119 figures et 125 PANeRrE hors texte, 
(Fasc. 25). Pre RS 20. 


Etudes sur les terrains its du Dauphiné, de 
la Savoie, et de ïa Suisse occidentale, par 
H. Douxami1, docteur ès sciences, professeur au 
Lycée de Lyon, avec 6 planches hors texte et 
31 figures. (Fasc. 27) EU » 6 fr. 


Recherches physiologiques sur l’appareil respiratoire 
des oiseaux, par J.-M. Soum, docteur ès sciences, 
professeur au Lycée de Bordeaux, avec 40 figures 
dans le texte. (Fasc. 28) à 3 fr. 50 


Résultats scientifiques de la campagne du « Caudan» 
dans le golfe de Gascogne (août-septembre 1895), 
par R. K&uLer, professeur de zoologie à la 
Faculté des Sciences. (Fasc. 26). 


Fascicule I. 1 vol. in-80 avec 6 pl. . . . , 6 fr. 
Fascicule IT. 1 vol. in-&o avec 11 pi. 6 tr. 
Fascicule III. 1 vol. in-8° avec 21 pl. 20 fr. 


Anatomie pathologique du système lymphatique 
dans la sphère des néoplasmes malins, par le 
Dr C. Recaup, chef des travaux, et le Dr F, Bar- 
JON, préparateur d'anatomie générale et d’histo- 
logie a la Faculté de médecine (Mémoire couronné 
par l’Académie de oi avec 4 pl. hors 
texte. fPase, 23) 5 78. À CA PONME 


Recherches stratigraphiques F1 Éontaseins 
dans le Bas-Languedoc, par Frédéric Roman, 
docteur ès sciences, préparateur de géologie à la 
Faculté, avec 40 figures dans le texte et 9 plan- 
ches hors texte. (Fasc. 34). . . . . 8 tr. 


Etude du champ électrique de l'atmosphère, par 
Georges Le Caper, docteur ès sciences, assistant 
à l'Observatoire de Lyon, 3 fig. et 10 pl. dans le 
texte" {(fasc sp) x RS SCORE. 


Les Formes épitoques et l’Évolution de Cirratuliens 
par Maurice CauLLERY, maître de confér. à la 


Faculté des Sciences, et Félix MEsniz, chef de. 


Laboratoire à l’Institut rl 6 pl. hors texte. 
(Fasc. 39). . Nr +-4r. DD 


Etude Es et ir du Carbonifère 
inférieur du Mâconnais, par A. VAFFIER, docteur 
en médecine et docteur ès sciences, avec {1 figures 
et 12 planches hors texte. (I, Fasc. 7). 8 fr. 


Contributions à l’Embryologie des Nématodes, par 
Conre, docteur ès sciences, prépar. de Zoo- 
logie à l'Université de Lyon. (1, Fasc. 8). 5 fr. 


Contributions à l’étude des larves et des métamor- 
phoses des diptères, par (C. Vaney, docteur ès 
sciences, agrégé des sciences naturelles, chef des 
travaux de Zoologie à Se de Iyon. 
(L'Fase DEEE Re 


Contribution à l’étude de la us des Nymphéinées, 
par J.-B.-J. CmirFLor, docteur ès sciences natu- 
relles, licencié ès sciences physiques, chef des 
Travaux de Botanique à la Faculté des sciences, 
sous-directeur du Jardin botanique de la Vüle, 
214 figures dans le texte. (I, Fasc. 10). "7 fr. 50 


Monographie géologique et paléontologique des Cor- 
bières orientales, par Louis Doncisux, docteur 
ès sciences, Coilaborateur auxiliaire au service de 
la carte géologique de France, avec 69 figures 
dans le texte, 7 planches hors texte et une “earte 
géologique. (1, Fasc. 11) . . 8 fr. 


Contribution à l’étude des composés diazoamidés, par 
Louis MEUNIER, docteur ès sciences, chef des tra- 
vaux de chimie ? la Faculté des sciences de l'Uni- 
versité de Lyon, (1, Fasc. 13) . . 5 fr 


Etude stratigraphique et paléontologique sur la 
Zone à Lioceras concavum du Mont d’Or lyonnais, 
par Attale R1icHE, docteur ès sciences, chargé 
d'un cours complémentaire de Géologie à la Fa- 
culté des sciences de l'Université de Lyon, avec 
7 figures dans le texte et 11 planches re texte 
(1; Fast, 14) >: £ 2 % fr. 50 


Catalogue descriptif des Fossiles Re de 
l’Aude et de l'Hérault — PREMIÈRE PARTIE : 
Montagne Noire et Minervois, par Louis DoNciEux, 
docteur ès sciences, préparateur-adjoint au La- 
boratoire de géologie de la Faculté des sciences 
de Lyon ; en collaboration avec MM J. MiqueL 
et J. LAMBERT, avec 3 figures dans le texte et 
5 planches hors texte (1, Fasc. 17) . . Gfr. 


DEUXIÈME PARTIE (fasc. I) Corbières septentrio- 
nales, par Louis DoxciEux, docteur ès Sciences, 
préparaleur-adjoint au Laboratoire de Geologie de 
la Faculté des Sciences de Lyon; en colläboratiou 
avec M. Maurice LERICHE, maître de Conférences 
de Géologie à l'Université de Lille, avec 1 fig. 
daus le texte et 13 pres hors texte. I, Fasc. 
45; EME RE c . . fr. 50 


Minéralogie des départements du Rhône et de la Loire, 
par Ferdinand GonNaRp», ingénieur des Arts et 
Manufactures, avec 31 figures intercalées dans 
le texte. (L, Fascicule 19). 5% EE 


Recherches sur l’anatomie comparée et le dévelop- 
pement des Ixodidés, par Amédée Bonner, docteur 
es £ciences, préparateur de zoologie à la Faculte 
des Sciences de l'Universite de Lyon, avec 104 
fisures dans le texte et 6 di De hors texte 
(Lise DO) PT EUX Du 6 ei Fe RE 


Les Oiseaux des phosphorites . Quercy, par C. 
GAILLARD, docteur es sciences, chef des travaux 
au Muséum de Lyon, avec 37 figures dans le texte 
et 3 planches hors texte (I, Fasc. 23). 6 fr. 


Etude des Mammifères miocènes des Sables de l’Or- 
léanais et des Faluns de la Touraine, par le D’ Lu- 
cien Mayer, ancien interne des Hôpitaux de Lyon, 
docteur en médecine, docteur ès sciences, avec 
100 figures dans le texte et 12 planches hors texte 
comprenant 184 figures. (1, Fasc. 24) . 40 fr. 


Etude sommaire des Mammifères fossiles des faluns 
de la Touraine proprement dite. ae Le Lou- 
roux, Manthelan, La Chapelle-Blanche, Sainte- 
Maure, Paulmy, Ferrière-Larçon, Savigné-sur- 
Lathan, par le D° Lucien Mayer, ancien interne 
des Hôpitaux, docteur ès sciences, chargé de 
cours à l'Université de Lyon; en collaboration 
avec la comtesse Pierre LECOINTRE, avec 30 fig. 
intercalées dans le texte. (I, Fasc. 26) 3 fr. 


Ë Lyon. — Imprimerie A. REY, 4, rue Gentil — 51585.