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POINCARE f OEUVRES OE HENRI
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ŒUVRES
HENRI POINCAKÉ
PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET C",
Quai des Giands-Auguslins. ii.
ŒUVRES
HENRI POINCARE
SOUS LES AUSPICES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES
PAR
PAUL APPELL
MEMBRE DK I.'aCADÉMIE DES SCIENCES
TOME f
PliBMK WKC L\ COLL\BOR\TIO\
JULES DRACH,
PHOl'ESSEUR A LA FACULTÉ IIES SCIENCES DE PARIS
90
PAIUS,
GAUTHIER-VILLARS Eï C" . ÉDITEURS,
LIBRAIRES nu BUREAU DES LONGITUDES, DE l'ÉCOLE POLYTECHNIQUE,
Quai des Grands-Augiistiiis. jt.
1928
Too» ,lr<.iu <1.- lii.,hi,uo,., .le ,epr.,d,.ctio.i K .ladaplalion rcservés pour lous pay^.
PRÉFACE
La publication des Œuvres de Henri Poincaré entreprise par Gaston
Darboux, sous les auspices du Ministère de l'Instruction publique et
commencée dès la mort de Tillustre géomètre (le Tome II seul est paru),
a été interrompue par la guerre ainsi que par la mort de Gaston Darboux
et de Pierre Boutrnux qui avaient assumé la plus grande partie de la
tàcbe à accomplir.
Les difficultés économiques actuelles auraient rendu diflicile la reprise
de cette publication, si nécessaire cependant à la science nialhématique,
si TAcadémie des Sciences n'avait décidé, sur la proposition unanime de
sa section de Géométrie, d'y consacrer une somme importante prélevée
sur les fonds recueillis dans la Journée Pasteur.
Grâce à cette décision de l'Xcadémie, la section de Géométrie espère
pouvoir, avec le concours de M. .Iules Dracli professeur à la Faculté des
Sciences dç Paris qui a bien voulu se cbarger de revoir les manuscrits
et les épreuves, faire paraître régulièrement les tomes successifs.
I.a maison d'édition Gautliier-Villars, dont l'Iiabileté est universelle-
ment connue, continue d"a|)porter son aide a[)[iréciée à la publication.
La France élèvera ainsi à Henri Poincaré le monument le plus digne
de sa mémoire. Grâce à ses Œuvres, les jeunes mathématiciens pourront
connaître la pensée du maître incomparable dont l'influence sur les
mathématiques a été si considérable et continuer à progresser dans les
\oies fécondes qu'il a ouvertes.
Paii. \PFEL1-.
J'REMIEKK SECTION
ANALYSE PURE
ANALYSE
TRAVAUX SCIENTIFIQUES
Henri POINCARE
FAITE PAR LIU-MEMIC.
Acla matliematica, t. 38, p. i-i3J, 1921.
RÉSUMÉ ANALYTIOUE
INTRODUCTION.
J'ai classé les travaux que j';il à résumer sous les sept rubriques suivantes :
1° Équations différentielles;
2° Théorie générale des Fonctions;
3° Questions diverses de Mathématiques pures (Algèbre, Arithmétique,
Théorie des Groupes, Analysis situs);
4° Mécanique céleste ;
5° Physique mathématique;
6° Philosophie des Sciences ;
7° Enseignement, vulgarisation, divers (Bibliographie, rapports divers).
Inutile d'ajouter que je n'ai pas poursuivi tous ces buts différents indépen-
damment les uns des autres et qu'il y a entre eux plus d'une connexion imprévue.
H. P. - I. a
II ANALYSE DES TRWAIX SCIENTIFIOIES DE HENRI POINCARE FAITE PAR LUI-MEME.
On s'apercevra, en effet, que quelques Mémoires onl dû figurer plusieurs fois,
sous deux ou trois rubriques différentes.
Les chiffres entre parenthèses, en caractères gras, renvoient aux numéros
de la bibliogi-a])hie.
PREMIERE PARTIE.
ÉQUATIONS D I F F li R i; N T I E L L E S .
I. - Généralités (64, 78, 83, 57, 73, 182, 278, Chap. II).
Dès que les principes du Calcul infinitésimal furent établis, l'analyste se
trouva en face de trois problèmes :
Résolution des équations algébriques ;
Intégration des différentielles algébriques ;
Intégration des équations différentielles.
L'histoire de ces trois jjroblèmes est la même. Après de longs et vains efforts
pour les ramener à des problèmes plus simples, les géomètres se sont enfin
résignés à les étudier pour eux-mêmes, et ils en ont été récompensés par le
succès.
Longtemps on a pu espérer que l'on pourrait résoudre toutes les équations
par radicaux. On y a renoncé, et aujourd'hui les fonctions algébriques nous
sont aussi bien connues que les radicaux auxquels on voulait les ramener. De
même les intégrales de différentielles algébriques, que l'on a cherché longtemps
à ramener aux fonctions logarithmiques ou trigonométriques, s'expriment
aujourd'hui à l'aide de transcendantes nouvelles.
Il devait en être à peu près de même des équations différentielles. Le nombre
des équations intégrables par quadratures est cxtrêiiienicnt restreint, et tant
qu'on ne s'est pas décidé à étudier les propriétés des intégrales en elles-mêmes,
tout ce domaine analytique n'a été quunc vaste terra incognila qui semblait
ù jamais interdite au géomètre.
PREMIÈRE PARTIE. — ÉOUATtOXS DIFFÉRENTIELLES. III
C'est Cauchy qui y a pénétré le premier, grâce à l'invention d'une méthode
ingénieuse qu'il a appelée calcul des limites. A sa suite, MM. Fuchs, Briot et
Bouquet, et M""® Kowalevski ont employé avec succès la même méthode.
Ce sont donc les travaux de ces géomètres qui m'ont servi de point de départ.
En présence d'un problème si compliqué, ces divers savants, au lieu d'étu-
dier la manière d'être des intégrales des équations différentielles ou des équa-
tions aux dérivées partielles pour toutes les valeurs de la variable, c'est-à-dire
dans tout le plan, se sont d'abord occupés de déterminer les propriétés de ces
intégrales dans le voisinage cVun point donné. Ils avaient ainsi reconnu que
ces propriétés sont très différentes selon qu'il s'agit d'un point ordinaire ou
d'un point singulier. Dans le voisinage d'un point ordinaire, l'équation diffé-
rentielle peut se mettre sous la forme
(0 £=/(-■' •>-)
[oïl /(.!', y) est holomorphe en .t — .Tq, y — //o], et y peut se développer
suivant les puissances de .t — .To.
Dans le voisinage d'un point singulier, l'équation différentielle peut se
mettre sous l'une des deux formes
(2) {^-■^o)-£.=fi-^,y),
(3) (:^-^o)'"^=/(,x,r)
si elle est du premier ordre ou, sous des formes analogues, si elle est d'un ordre
supérieur ou aux dérivées partielles. Dans le cas oli l'équation différentielle se
met sous la forme (2) (ou sous des formes analogues pour le second ordre ou
les ordres supérieurs), MM. Briot et Bouquet avaient signalé certaines pro-
priétés des intégrales, et M. Fuchs en avait donné le développement en séries
dans le cas particulier des équations linéaires.
J'ai complété les résultats de Cauchy relatifs aux points ordinaires (278,
Chàp. II) en montrant dans quelles conditions la solution peut être développée
non seulement suivant les puissances de la variable indépendante, mais suivant
celles des valeurs initiales, ou celles d'un petit paramètre arbitraire, dans le cas
où les équations différentielles dépendent d'un pareil paramètre. J'ai montré
comment ces séries procédant suivant les puissances de ce paramètre ou des
valeurs initiales peuvent encore rester convergentes non seulement pour les
IV ANALYSK DKS TRAVAUX SC'.lE.NTiriQUES DE HENRI POINCMIK FAITE PAR LUI-MÊME.
l^ctitcs valeurs de la variable indépendante, mais pour des valeurs quelconques
lie cette variable. Mais je me suis surtout occupé d'étudier ce qui se passe dans
le \oisinage d'un pcmil singulier.
J'ai cherché d'abord à étudier l'équation (2), supposée non linéaire et à
trouver le développement en série de ses intégrales. J'ai reconnu (78) (^) que
ces intégrales peuvent se développer suivant les puissances de [x — x„) et de
[x — a\,)^', ). étant une constante facile à déterminer ou, dans un cas particulier,
suivant les puissances de [x — x„) et de log {x — x„). Le résultat peut d'ailleurs
s'étendre aux équations d'ordre supérieur.
J'ai voulu ensuite ((i4) étudier du même point de vue les équations aux
dérivées partielles du premier ordre. Cauchy et M™^ Kowalevski nous avaient
appris comment on peut développer en séries les intégrales de ces équations
dans le voisinage d'un point ordinaire. Il restait à étudier ces intégrales dans
le voisinage d'un point singulier, comme l'avaient fait MM. Briot et Bouquet
pour les équations différentielles. En abordant ce problème, je rencontrai deux
sortes de singularités : les premières accidentelles et spéciales à l'intégrale parti-
culière que l'on envisage, les secondes essentielles et provenant de l'équation
aux dérivées partielles elle-même. Dans le premier cas, je vis aisément que les
intégrales satisfont à des équations algébriques, dont les coefficients sont
holomorphes par rapport aux variables. Dans le second cas, les difficultés à
surmonter étaient plus grandes.
J'ai envisagé d'abord l'équation
(4) ^'S;-^^=ê^--^^"ê=^"'
où les X sont des fonctions holomorphes de x^, x.,, ..., x,, (quand ces variables
sont suffisamment voisines de zéro) et s'annulent avec ces variables.
Pour que cette équation admette une intégrale holomorphe, il faut d'abord
que À satisfasse à une certaine équation algébrique dé degré n; mais cette con-
dition n'est pas suffisante; les racines de cette équation doivent de plus être
assujetties à une condition spéciale : le polygone convexe qui contient tous les
points du plan qui représentent ces racines ne doit pas contenir l'origine. Si
(') Les cliifîres placés entre parent lièscs renvoient aux numéros de la BiHiofcrapliie géné-
rale qui accompagne le Résumé analytique; ils sont reprurluils, pour la première Partie, à
la suite de l'article.
PREMIÈRE PARTIE. — ÉQUATIONS DIFFERENTIELLES. V
cette condition est remplie, il y a toujours une intégrale holomorphe, et il n'y
en a pas, en général, dans le cas contraire. Nous verrons plus loin quelles sont
les conséquences de ce fait dans la théorie générale des fonctions.
Considérant ensuite les équations
dx\ _ dx-i dxn
je reconnus que les intégrales de ce système sont de la forme
Kj K2 K„
où les T sont des fonctions holomorphes par rapport aux .t, où les >, sont les
racines de l'équation algébrique dont nous venons de parler et les K des
constantes d'intégration.
Cela n'est vrai d'ailleurs que si les À satisfont à la condition énoncée plus
haut, et, dans ce cas, il est possible de trouver le développement des diverses
intégrales particulières de l'équation (4).
Tout ce cjue je viens de dire ne s'applique qu'aux points singuliers les plus
simples, analogues à celui de l'équation (2). Pour les singularités d'ordre plus
élevé, telles que celle que présente l'équation (3), on ne sait presque rien. Ces
singularités d'ordre supérieur se présentent en particulier dans l'étude des équa-
tions linéaires, dont les intégrales sont dites alors irrégulières; mais, même dans
ce cas spécial, nous ne savons à leur sujet que fort peu de chose.
M. Thomé, qui les a étudiées, a montré que les équations sont alors satis-
faites formellement par des séries de la forme suivante :
.p<-.,,(i).
P {x) étant un polynôme entier en .t et ^ i -) étant une série Ordonnée suivant
^X I
les puissances décroissantes de x. (Je suppose ici, pour fixer les idées, qu'on a
rejeté le point singulier à l'infini.) Mais, pour que ces séries représentassent les
intégrales cherchées, il faudrait qu'elles fussent convergentes, ce qui n'a lieu
que dans des cas particuliers. J'eus l'idée d'appliquer à ces intégrales irré-
gulières la transformation de Laplace (104, 83, 73 et 182), et j'obtins ainsi sous
une forme nouvelle et simple la condition de convergence de ces séries; mais le
\l ANAl.VSIi DKS TnAVATK SCIKNTIFIOI'ES OE IIIÎNIU l'OINCAniî KAITIÎ PAR II I-MI-MU.
cas di- la convergence n'éUiit qu'exceptionnel, et il semblait que, dans le cas
général, on ne pût rien tirer des développements de M. Thomé. Il n'en était
rien. On connaît depuis longtemps une série, celle de Stiuling qui, bien que
divergente, peut être légitimement employée pour représenter la fonction
r(:r)'
car, si .V est très grand, l'erreur commise sur cette fonclion en s'arrêtant dans
la série à un terme de rang convenable est extrêmement petite. J'ai montré
que les séries de M. TnoMÉ jouissent de la même propriété. Alors même qu'elles
sont divergentes, elles représentent les intégrales des éqiiations proposées de
T' ( x)
la même manière que la série de Stirling représente la fonction—— J'ai
1 ' 1 (.^■)
trouvé en outre, en passant, un certain nombre de propriétés des équations
linéaires, entre antres celle-ci :
Si une équation linéaire d'ordre n a pour coefficients des polynômes entiers
d'ordre m {m < n), elle admettra ?! — m intégrales holomorphes dans tout le
plan.
Mais l'étude des intégrales des équations différentielles dans le poisinage d'un
point donné, quelle que soit son utilité au point de vue du calcul numérique, ne
saurait être regardée que comme un premier pas. Ces développements, qui ne
sont valables que dans un domaine très limité, ne nous apprennent pas, au
sujet de ces équations, ce que nous apprennent les fonctions 0 au sujet des
intégrales des différentielles algébriques : ils ne peuvent pas être considérés
comme une véritable intégration.
11 faut donc les prendre comme point de départ dans une étude plus ajjpro-
fondie des intégrales des équations différentielles où l'on se proposera de sortir
des domaines limités où l'on s'était systématiquement cantonné, pour suivre
les intégrales dans toute l'étendue du plan.
Mais cette étude ])eut être faite à deux points de vue différents :
1° On peut se proposer d'exprimer les intégrales à l'aide de développe-
ments toujours valables et non plus limités à un domaine particulier. On est
conduit ainsi à introduire dans la Science de nouvelles transcendantes; mais
cette introduction est nécessaire, car les fonctions anciennement connues ne
permettent d'intégrer qu'un très petit nombre d'équations différentielles.
2° Mais ce mode d'intégration, qui nous fait connaître les propriétés des
PREMIÈRE PARTIE. — ÉQLATIONS DIFFÉRENTIELLES. VII
équations au point de vue de la théorie des fonctions, ne saurait suffire à lui
seul si l'on veut appliquer les équations différentielles, par exemple, à des ques-
tions de Mécanique ou de Physique. Nos développements ne nous apprendraient
pas, à moins d'un travail considérable, si par exemple la fonction va constam-
ment en croissant, ou si elle oscille entre certaines limites, si elle peut croître au
delà de toute limite, . . . En d'autres termes, si l'on considère la fonction comme
définissant une courbe plane, on ne saurait pas quelle est la forme générale de
cette courbe. Dans certaines applications, toutes ces questions ont autant d'im-
portance cjue le calcul numérique, et il y avait là un nouveau problème à
résoudre.
Dans les paragraphes qui vont suivre, je vais exposer les efforts que j'ai
faits pour trouver la solution de ces deux problèmes.
II. - Fonctions fuchsiennes (6, 9, 11, 13, 1.5, 16. 17, 18, lî», 22, 2a, id,
27, 28, :iO, 3i, 30, .37, 59, 61, 6.5, 66, 68, 69. 70, 101, 104, 174, 191, 197).
Désirant, coiniue je l'ai expliqué plus haut, exprimer les intégrales des équa-
tions différentielles à l'aide de séries toujours convergentes, j'étais naturelle-
ment conduit à m'attaquer d'abord aux équations linéaires. Ces équations, en
effet, qui ont été dans ces derniers temps l'objet des travaux de MM. Fuchs,
Thomé, Frobenius, Schvvarz, Klein et Halphen, étaient les mieux connues
de toutes; on possédait depuis longtemps les développements de leurs intégrales
dans le voisinage d'un point donné et, dans un assez grand nombre de cas, on
était parvenu à les intégrer complètement à l'aide des fonctions anciennement
connues. C'était donc en abordant leur étude que j'avais le plus de chances
d'arriver à un résultat.
Mais il était nécessaire de plus de faire une hypothèse au sujet des coeffi-
cients des équations que je voulais étudier. Si j'avais pris, en effet, pour coeffi-
cients des fondions quelconques, j'aurais obtenu également pour les intégrales
des fonctions quelconques et, par conséquent, je n'aurais pu dire quelque chose
de précis au sujet de la nature de ces intégrales, ce qui était mon but. J'étais
donc conduit à examiner les équations linéaires à coefficients rationnels et
algébriques. Je supposerai, pour simplifier un peu l'exposé qui va suivre, que les
coefficients sont rationnels.
Voici maintenant la classification que j'ai adoptée pour ces équations linéaires
£./),rf.r 1
(..-
-•^■â-
l'"ï
VIII ANALYSE DES TIIAVAUX SCIENTIFIOUER DE HENRI POINCARÉ FAITE PAR LUI-MEME.
et qui est la jilus naturelle au point de vue du problème que nous voulons
résoudre (28, 70). Soit •/ une intégrale d'une équation linéaire d'ordre n à
coefficients rationnels. Posons
{3)
À et les F étant des ronctions rationnelles de x. Il est clair que z satisfera comme
y à une équation linéaire d'ordre n à coefficients rationnels. Je dirai que ces
deux équations appartiennent à la même famille. On voit aisément, en effet,
que la connaissance des propriétés de la fonction y entraîne celle des propriétés
de la fonction z.
Il y a dans chaque famille une infinité d'équations différentes, mais cer-
taines fonctions des coefficients ont même valeur pour les équations d'une même
famille: en d'autres termes, il y a, comme je l'ai montré dans ma Note du
22 mai 18S2, des im'ariants qui demeurent inaltérés par la substitution repré-
sentée par l'équation (5). Ces invariants ne sont pas les mêmes que ceux de
M. Halphen. Ce savant géomètre envisage la transformation qui consiste à
remplacer x par une fonction quelconque de x' et à multiplier y par une autre
fonction quelconque de x'. Au contraire, les fonctions qui entrent dans ma
substitution (5) ne sont pas quelconques, mais rationnelles. Rien ne saurait
mieux faire comprendre la différence du point de vue de M. Halphen et du
mien. M. Halphen cherche avant tout des relations entre diverses intégrales,
et il peut impunément introduire dans ses calculs des fonctions quelconques;
au contraire, mon but étant d'étudier la nature de l'intégrale elle-même, cette
nature serait évidemment altérée, si je multipliais l'intégrale par une fonction
quelconque, comme le fait M. Halphen.
Mais cette étude intime de la nature des fonctions intégrailes ne peut se
faire que par l'Introduction de transcendantes nouvelles, dont je vais mainte-
nant dire quelques mots. Ces transcendantes ont une grande analogie avec les
fonctions elliptiques, et l'on ne doit pas s'en étonner, car si j'imaginais ces fonc-
tions nouvelles, c'était afin de faire pour les équations différentielles linéaires
ce qu'on avait fait à l'aide des séries 0 elliptiques et abéliennes, pour les inté-
grales des différentielles algébriques.
C'est donc l'analogie avec les fonctions elliptiques qui m'a servi de guide
dans toutes mes recherches. Les fonctions elliptiques sont des fonctions uni-
formes qui ne sont pas altérées quand on augmente la variable de certaines
PREMIÈRE PARTIE. — ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES IX
périodes. Cette notion est tellement utile dans l'Analyse mathématique, que
tous les géomètres ont dû penser depuis longtemps qu'il conviendrait de la
généraliser en cherchant des fonctions uniformes d'une variable x qui demeu-
rent inaltérées, quand on fait subir à cette variable certaines transformations ;
mais ces transformations ne peuvent pas être choisies d'une manière quel-
conque. Elles doivent évidemment former un groupe, et, de plus, on ne doit pas
pouvoir trouver dans ce groupe une transformation infinitésimale, c'est-à-dire
qui ne fasse varier x que d'un infiniment petit. Sans cela, en répétant indéfi-
niment cette transformation, on ferait varier x d'une façon continue, et notre
fonction uniforme, qui ne serait pas altérée quand la variable augmenterait
dune manière continue, se réduirait à une constante. En d'autres termes,
notre groupe doit être discontinu (104, G, 65). Le premier problème à résoudre
est donc de trouver tous les groupes discontinus que l'on peut former.
Dans le cas des fonctions elliptiques, les transformations du groupe (qui est
évidemment discontinu) consistent à ajouter à x certaines constantes. Ici encore
une nouvelle analogie avec les fonctions elliptiques peut nous venir en aide.
Pour étudier ces fonctions, on divise le plan en une infinité de parallélogrammes
connus sous le nom de parallélogrammes des périodes. On peut obtenir tous les
parallélogrammes en transformant l'un d'eux par les diverses substitutions du
groupe, de sorte que la connaissance de la fonction à l'intérieur de l'un des
parallélogrammes entraîne sa connaissance dans tout le plan. De même, si
nous envisageons un groupe discontinu plus compliqué, engendrant une trans-
cendante d'ordrç plus élevé, nous pourrons partager le plan (ou la région du
plan où la fonction existe) en une infinité de régions ou de polygones curvi-
lignes, de telle façon qu'on puisse obtenir toutes ces régions en appliquant à
l'une d'elles toutes les transformations du groupe. La connaissance de la fonc-
tion à l'intérieur d'un de ces polygones curvilignes entraîne sa connaissance
pour toutes les valeurs possibles de la variable.
Il est aisé de voir quelle est l'espèce particulière de groupes discontinus
qu'il convient d'introduire. On se rappelle quel est le mode de génération des
fonctions elliptiques : on considère certaines intégrales appelées de première
espèce, ensuite, par un procédé connu sous le nom à' inversion, on regarde la
variable x comme fonction de l'intégrale; la fonction ainsi définie est uniforme
et doublement périodique.
De même ici, nous envisagerons une équation linéaire du second ordre et,
par une sorte d'inversion, nous regarderons la variable x comme fonction, non
H. P. — I. i>
X AXM.YSE DKS TR.VVAIX SCIENTIFIOI ES DR HUNRI l'OlXCAUE FAITE PAR LUI-MEME.
plus d'une iiUégrale, mais du rapport z des deux intégrales de notre équation.
Dans certains cas, la fonction ainsi définie sera uniforme, et alors elle demeu-
rera inaltérée par une infinité de substitutions linéaires changeant z en — '■^^
Pour cela, le groupe formé par ces substitutions doit être discontinu, et il
est aisé de voir que les polygones curvilignes dont il a été question plus haut
sont limités par des arcs de cercle. J'ai supposé d'abord que les coefficients
/ a- -t- 3 \
des substitutions ( s, -^ i; j étaient réels ou, ce qui revient au même, cjue ces
substitutions n'altéraient pas un certain cercle appelé fondamental. Dans ce
cas, les arcs de cercle qui servent de côLés à nos polygones curvilignes sont
orthogonaux à ce cercle fondamental.
Quelle est alors la condition pour que le groupe engendré par un polygone
curviligne donné soit discontinu ? Pour résoudre ce problème, il y avait à sur-
monter une difficulté spéciale que je veux expliquer en quelques mots. Partant
du polygone curviligne générateur, on construit aisément les polygones voisins,
puis les polygones voisins de ceux-ci, et ainsi de suite. On a ainsi une sorte de
surface qui va sans cesse en s'accrolssant, et ce qu'il s'agit de faire voir, c'est
que cette surface ne va pas se recouvrir elle-même partiellement ou totalement,
c'est-à-dire qu'un polygone nouvellement annexé à notre surface ne va pas
recouvrir en partie un polygone anciennement construit. Pour cela, il ne suffit
pas de remarquer que notre surface est simplement connexe et sans point de
ramification (unverzweigt). Cette façon de raisonner n'est qu'un paralogisme
qui a déjà entraîné quelques savants dans diverses erreurs et qui, dans le pro-
blème qui nous occupe, nous égarerait certainement. Il faut encore faire voir
que la surface recouvre une partie du plan qui est elle-même simplement con-
nexe (le contraire pourrait avoir lieu et une surface simplement connexe pour-
rait, en se recouvrant plusieurs fois elle-même, couvrir une région plane à con-
nexion multiple). Ici la région simplement connexe, recouverte une fois et une
seule par notre surface, est la superficie du cercle fondamental.
Il s'agit donc de démontrer qu'en construisant successivement tous nos poly-
gones, comme je l'ai dit plus haut, on ne sortira jamais de ce cercle et qu'on
atteindra forcément un point quelconque du cercle. La seconde de ces proposi-
tions m'aurait peut-être arrêté longtemps sans l'aide que j'ai trouvée dans une
théorie fort différente : je veux parler de la Géométrie non euclidienne. Cette
Géométrie, fondée sur l'hypothèse que la somme des angles d'un triangle est
plus petite que deux droits, ne semble d'abord qu'un simple jeu de l'esprit qui
PBEMIERE PARTIE. — EQUATIONS DIFFERENTIELLES. XI
n'a d'intérêt que pour le philosophe, sans pouvoir être d'aucune utilité au
mathématicien. Il n'en est rien; les théorèmes de la géométrie de Lowats-
CHEvsKi sont aussi vrais que ceux de la géométrie d'EucLiDE, à la condition
qu'on les interprète comme ils doivent l'être. Ainsi, par exemple, ces théorèmes
ne sont pas vrais de la ligne droite, telle que nous la concevons, mais ils le
deviennent si, partout où Lowatschevski dit « une droite », nous disons un
cercle qui coupe orthogonalement le cercle fondamental. Je me trouvais donc
en présence de toute une théorie, imaginée, il est vrai, dans un but métaphy-
sicjue, mais dont chaque proposition, convenablement interprétée, me four-
nissait un théorème applicable à la Géométrie ordinaire. Il se trouva qu'en
combinant tous ces théorèmes, j'obtins aisément la solution de la difficulté
dojit j'ai parlé plus haut.
Je pus ainsi construire tous les groupes discontinus formés de substitutions
n'altérant pas le cercle fondamental, et je les appelai groupes fuchsiens.
Mais un problème important se posait : étant donné un groupe fuchsien,
existe-t-il des fonctions uniformes inaltérées par les substitutions de ce
groupe (66) ? C'est ce que j'ai démontré et j'ai donné à ces fonctions le nom
de M. FucHS. Pour arriver à ce résultat, il eût été possible, dans certains cas
particuliers, d'appliquer la proposition connue sous le nom de principe de
Dirichlet, si souvent appliquée par Riemann et démontrée plus récemment
par M. ScHWARz. Je ne connaissais pas ce principe à cette époque, mais
l'eussé-je connu, que je ne m'en serais pas servi; car il ne pouvait me donner
la solution du problème que dans certains cas particuliers et, même dans
ces cas, il pouvait servir à démontrer l'existence de la fonction, mais il n'en
donnait pas le développement analytique.
C'est encore à l'analogie avec les fonctions elliptiques que j'ai dû faire appel.
On sait que ces fonctions peuvent être regardées comme le quotient de deux
transcendantes, non plus seulement uniformes, mais encore entières, et que
l'on appelle les séries 6. Ces fonctions ne sont plus doublement périodiques,
mais elles sont multipliées par une exponentielle quand la variable augmente
d'une période. De même ici, je devais chercher à exprimer les fonctions fuch-
siennes par le quotient de deux transcendantes finies et uniformes, tout à fait
analogues aux fonctions 0, et se reproduisant multipliées par un facteur simple,
quand la variable z subit une des transformations du groupe.
Je trouvai aisément des séries satisfaisant à ces conditions et je les appelai
thêtafuchsiennes. Le quotient de deux pareilles séries était évidemment une fonc^
Vn ANALYSE DES TRAVAUX SClBNTlPlOlIËS DB ItENRI POINcARÉ FAITE PAR Ltll-MÉMR.
tion fuchsienne : j'avais ilouc du même coup démontré l'existence de ces fonc-
tions et trouvé leur expression analytique. Le quotient de l'unité par une
série thètafuchsienne est susceptible aussi d'un développement simple, et c'est
la considération de ces développements nouveaux qui m'a permis de démon-
trer réciproquement que toute fonction fuchsienne peut être regardée comme
le quotient de deux séries thèlafuchsiennes.
Ces fonctions fuchsiennes sont de deux sortes, les unes existant dans tout
le plan, les autres n'exisinni qu'à l'intérieur du cercle fondamental. Dans les
deux cas, il y a entre les deux fond ions fuchsiennes qui ont même groupe une
relation algébrique. La détermination du genre de cette relation est d'une
importance capitale; je l'ai obtenue d'abord par des procédés analytiques, et
plus simplement ensuite par la géométrie de situation.
Grâce à ces relations algébriques, il est possible d'utiliser les fondions fuch-
siennes pour l'étude des fonctions et des courbes algébriques. Ainsi, Voïi peut
exprimer les coordonnées des points d'une courbe algébrique par des fonctions
fuchsiennes, c'est-à-dire uniformes, d'un même paramètre. On peut alors se servir
de ces expressions des coordonnées pour arriver à un certain nombre de théo-
rèmes sur ces courbes. On peut s'en servir également pour exposer d'une façon
plus simple la théorie des fonctions abéliennes.
Si, dans une intégrale abélienne de première espèce, on remplace la variable
j)ar une fonction fuchsienne de z, cette intégrale devient à son tour une fonc-
tion uniforme de z dont on trouve aisément le développement analytique. Ainsi
ces intégrales, qu'on savait déjà obtenir à l'aide des fonctions 0, sont suscep-
tibles d'une expression analytique entièrement différente, où entrent des trans-
cendantes ne dépendant que d'une seule variable.
Mais ce n'est pas tout. Toute fonction fuchsienne peut être regardée comme
provenant tic l'iinersion d'une équation du second ordre à coefficients algé-
briques, c'est-à-dire qu'on peut l'obtenir en regardant la variable x comme
fonction du rapport z des intégrales de cette équation. Nos transcendantes
nous fournissent donc immédiatement l'intégration d'une infinité d'équations
linéaires que l'on peut appeler fuchsiennes.
Pour que l'analogie avec les fonctions elliptiques fût complète, il faudrait
que les autres propriétés de ces fonctions, telles que les lois d'addition, de mul-
tiplication et <lc transformation, pussent s'étendre aux nouvelles transcen-
dantes.
La théoiic de la transformation se généralise immédiatement, avec cette
PtlEMlÈBE PARTIE. — ÉQtATIONS DtFFÉhENTIELLES. XIII
diflérence toutefois que le groupe des fonctions fuchsiennes étant beaucoup
plus compliqué que celui des fonctions elliptiques, les cas à considérer sont
beaucoup plus nombreux et variés. Ce qui en fait surtout l'intérêt, c'est qu'on
peut s'en servir pour jeter quelque lumière sur la question de la réduction des
intégrales abéliennes (59). J'y reviendrai plus loin.
Au contraire, le théorème d'addition ne peut pas s'étendre à toutes les
fonctions fuchsiennes. Cela n'est possible que dans un cas particulier et pour
une classe spéciale de ces transcendantes (Gl, 191). Je veux parler de ces fonc-
tions fuchsiennes qui tirent leur origine de la considération des formes quadra-
tiques ternaires indéfinies et sur lesquelles je re\dendrai dans le paragraphe
relatif à l'Arithmétique.
Les substitutions linéaires dont les coefficients ne sont plus réels, mais quel-
conques, peuvent aussi former des groupes discontinus que j'ai appelés kleinéens
(15, 16, 68). Pour démontrer l'existence de ces groupes, je rencontrais la même
difficulté que pour les groupes fuchsiens, et il semblait au premier abord
impossible d'appliquer la géométrie non euclidienne. Dans certains cas parti-
culiers la difficulté était facile à surmonter; mais, dans le cas général, elle sub-
sistait tout entière. J'imaginai alors un artifice qui me permît de me servir de
la géométrie non euclidienne, non plus à deux, mais à trois dimensions, et je
démontrai aisément l'existence des groupes kleinéens. Je n'avais plus qu'à
appliquer les méthodes qui m'avaient réussi une première fois pour trouver
une nouvelle catégorie de fonctions tout à fait analogues aux fonctions fuch-
siennes. La seule différence digne d'être signalée est celle qui résulte de la forme
du domaine à l'intérieur duquel ces fonctions existent. Ce domaine, au lieu
d'être un cercle, est limité par une courbe non analytique qui n'a pas de rayon
de courbure déterminé. Dans d'autres cas, ce domaine est limité par une infi-
nité de circonférences.
Les fonctions fuchsiennes sont susceptibles d'un autre mode de généralisa-
tion : je veux parler des fonctions hyperfuchsiennes imaginées par }A. Picard.
Mais, comme elles ne peuvent guère s'apjpliquer aux équations différentielles
proprement dites, je me réserve d'y revenir dans la deuxième Partie, con-
sacrée à la théorie générale des fonctions.
Les résultats déjà obtenus faisaient dès lors pressentir quel intérêt il y
aurait à déterminer les coefficients du groupe d'une équation linéaire en fonc-
tion des coefficients de l'équation elle-même (34, 3o, C9). Ce problème n'était
pas nouveau et il avait déjà fait l'objet des travaux de divers mathématiciens
XIV ANALYSE DES TnAVAlIX SCIENTIFIQUES DE HENBI POINf.ARÉ FAITE PAR LUI-MÊME.
allemands, entre autres de MM. Fuchs et Hamburger. J'ai imaginé de nou-
velles méthodes de calcul numérique, analogues à celles de ces savants, et j'ai
reconnu qu'on pouvait varier ces procédés à l'infini. Mais ces méthodes ne
nous apprennent rien, au point de vue de la théorie générale des fonctions,
sur les propriétés des transcendantes, dont elles donnent seulement la valeur
numérique. Il fallait chercher aussi à résoudre le problème à ce nouveau point
de vue. J'ai obtenu dans cette voie divers résultats qui peuvent présenter
quelque intérêt. Ainsi les coefficients du groupe considérés comme fonctions
de certains coefficients de l'équation (les autres coefficients étant regardés
comme constants) en sont des fonctions entières. J'ai étudié également les
fonctions inverses qui, dans certains cas, sont uniformes.
Les résultats ainsi obtenus ne donnaient encore qu'une solution bien incom-
plète du problème que je m'étais proposé, c'est-à-dire de l'intégration des
équations différentielles linéaires. Les équations que j'ai appelées plus haut
fuchsiennes, et qu'on peut intégrer par une simple inversion, ne sont que des
cas très particuliers des équations linéaires du second ordre. On ne doit pas
s'en étonner si l'on réfléchit un peu à l'analogie avec les fonctions elliptiques.
Le procédé de l'inversion ne permet de calculer que les intégrales elliptiques
de première espèce. Pour les intégrales de deuxième et troisième espèce, il
faut procéder d'une autre manière.
Envisageons, par exemple, l'intégrale de deuxième espèce
,.=r
x^ dx
v/(i — a?2) (i — /■•!ar2)
Pour l'obtenir, nous considérerons comme équation auxiliaire celle qui
donne l'intégrale de première espèce
,._ /■' dx ,
"'"Jf, i/(i — T')(i — Â-'a:») '
d'où
par inversion
X ^= sns.
Remplaçant x par sn z, on trouve que u est égal à une fonction uniforme
de z, Z (z), qui augmente d'une constante quand z augmente d'une période. On
est donc conduit à employer ici un procédé analogue : étant donnée une équa-
tion linéaire E d'ordre quelconque, à coefficients algébriques en x, on se sert
d'une équation auxiliaire E' du second ordre, et cette équation auxiliaire doit
PREMIERK PARTIE. — EQUATIONS DIFFERENTIELLES. XV
être choisie de telle façon que x soit fonction fuchsienne du rapport z des
intégrales de E' et que les intégrales de E soient des fonctions uniformes de z.
Est-il toujours possible de faire ce choix de manière à satisfaire à toutes
ces conditions ? Telle est la question qui se pose naturellement. Cela revient
d'ailleurs à demander si, parmi les équations Hnéaires qui satisfont à certaines
conditions, qu'il est inutile d'énoncer ici, il y a toujours une équation fuch-
sienne. Je suis parvenu à démontrer qu'on devait répondre affirmativement
à cette question. Je ne puis expliquer ici en quoi consiste la méthode dont nous
nous sommes servis d'abord, M. Klein et moi, dans l'étude de divers exemples
particuliers; comment M. Klein a cherché à appliquer cette méthode dans le
cas général, ni comment j'ai comblé les lacunes qui subsistaient encore dans
la démonstration du géomètre allemand, en introduisant une théorie qui a les
plus grandes analogies avec celle de la réduction des formes quadratiques
(J8, 19, 26, 27, 69).
On peut arriver au même résultat par une voie entièrement différente,
comme l'ont reconnu divers savants. Il suffit de démontrer que l'équation
Am = e"
admet toujours sur une surface de Riem.\nn donnée une solution présentant
des singularités données. M. Picard a donné le premier une démonstration de
ce théorème; j'en ai donné une (174, 197) qui est entièrement différente et qui
permet de compléter le résultat de M. Picard en l'étendant à un cas que ce
géomètre avait laissé de côté et qui est important au point de vue de la théorie
des fonctions fuchsiennes. C'est celui où l'un des sommets du polygone géné-
rateur se trouve sur le cercle fondamental.
Ainsi, l'équation auxiliaire E' existera toujours; mais il ne suffit pas de pou-
voir démontrer son existence, il faut encore savoir la former. C'est là l'objet
de la dernière Partie de mon Mémoire Sur les groupes des équations linéaires.
J'ai donné, dans cette dernière Partie, des procédés pour calculer les coeffi-
cients de l'équation E', non pas exactement, ce qui est impossible, mais avec
une approximation aussi grande que l'on veut.
Si maintenant on considère le rapport z des intégrales de cette équation
auxiliaire, a; est une fonction fuchsienne de 3 que j'appelle / (z), et les intégrales
de l'équation E sont des fonctions uniformes de z, qui subissent des transfor-
mations linéaires lorsque z subit une transformation du groupe, de la même
manière que la fonction Z (z) augmente d'une constante quand z augmente
XVI ANAI.VSK DES THAVAIX SCIENTIFIQUES DE IIENIII l'OlNCARË FAITE PAR Llll-.MFME.
d'une période (70). Ces fonctions uniformes jouent pour l'intégration de l'équa-
tion V. le nièine rôle que la fonclion Z [z) joue pour lo calcul des intégrales
elliptiques de seconde espèce. C'est pour cette raison que je les ai appelées
zêtafiichsiennes.
Ces fonctions zètafuchsiennes sont évidemment susceptibles d'être mises
sous la forme du quotient de deux séries ordonnées suivant les puissances crois-
santes de ::. Ces deux séries sont convergentes à l'intérieur du cercle fonda-
mental. Si la fonction / [z) n'existe qu'à l'intérieur du cercle fondamental (ce
que nous supposons), la variable z ne peut jamais sortir de ce cercle, en sorte
que nos deux séries sont toujours convergentes. D'ailleurs, les coefficients de
ces séries se calculent aisément par récurrence. A ce point de vue, on peut donc
déjà dire que ces développements nous donnent l'intégration complète de
l'équation E, puisqu'ils sont toujours valables au lieu d'être limités à un
domaine particulier. Je ne me suis cependant pas contenté de ce résultat, car
li est possible de donner des fonctions zètafuchsiennes des développements
beaucoup plus satisfaisants pour l'esprit, parce que les termes sont liés les uns
aux autres par une loi simple et que, par conséquent, le développement met en
évidence les propriétés caractéristicjues de ces fonctions. C'est ainsi que
l'expression de sn :: par les séries d'EiSENSTEiN est beaucoup plus satisfaisante
pour l'esprit (quoique moins convergente) que le développement de cette
fonction suivant les puissances de z et de k^. C'est dans ce but que j'ai exprimé
les fonctions zètafuchsiennes, par le quotient de deux séries; le dénominateur
est une série thêtafuchsienne et le numérateur est une série à termes rationnels,
où l'expression du terme général est fort simple.
Ainsi, il est possible d'exprimer les intégrales des équations linéaires à
coefficients algébriques, à l'aide des transcendantes nouvelles, de la même
manière que l'on a exprimé, à l'aide des fonctions abéliennes, les intégrales des
différentielles algébriques. D'ailleurs, ces dernières intégrales elles-mêmes sont
susceptibles d'être obtenues aussi par l'intermédiaire des fonctions fuchsiennes,
et l'on a ainsi une expression nouvelle, entièrement différente de celle où
entrent les séries 0 à plusieurs variables.
III. — Équations non linéaires (iiV, 48, 71).
Il resterait à faire pour les équations non linéaires ce que j'ai fait pour les
équations linéaires, c'est-à-dire à trouver des développements des intégrales
PIlE.MIliBIi l'Annr. — KgHTIOXS DIFFÉnEXTIELLES. XVII
qui soient toujours convergents. Je n'ai pu y parvenir; j'ai seulement reconnu
que l'on peut, d'une infinité de manières, exprimer ces intégrales par des séries
qui convergent pour toutes les valeurs réelles de la variable. Voici comment
j'ai opéré (24, 77).
Je mets les équations différentielles sous la forme
dj^i _ dx, dx,i
Al X2 An
les X, étant des polynômes entiers par rapport aux variables x. Cela est tou-
jours possible. J'introduis ensuite une variable auxiliaire .s définie par l'équa-
tion
dj:i _ dr, ^ dx,, ds
"x; " TT Xr "" Xî-t-x^H-...-i-x;;-+:7"
Je puis alors démontrer que si a est convenablement choisi, les variables x,
peuvent se développer suivant les puissances croissantes de
et que les développements restent valables pour toutes les valeurs réelles de s.
Si l'on applique ce qui précède au problème des trois corps, on verra que,
quand s varie de — 00 à -\- co, t varie de — 00 à +00, de sorte que les déve-
loppements restent convergents pour toutes les valeurs réelles du temps. Il n'y
aurait d'exception que dans l'hypothèse, assez peu vraisemblable d'ailleurs,
où deux corps viendraient se choquer à l'époque <„, et les développements ne
nous apprendraient rien sur ce qui se passerait après l'époque du choc; le pro-
blème d'ailleurs ne se pose même pas. Si de plus on suppose que les éléments-
initiaux aient été choisis de telle sorte que les distances mutuelles restent
constamment supérieures à une limite donnée, on peut remplacer la variable
auxiliaire s par le temps lui-même et développer suivant les puissances de
Ainsi que je l'ai dit plus haut, je n'ai donné cette solution qu'à titre d'exemple.
Une pareille intégration est d'un caractère bien différent et évidemment
beaucoup moins satisfaisante pour l'esprit que l'intégration des équations
linéaires par les fonctions fuchsiennes. Aussi y avait-il lieu de se demander si
les méthodes qui avaient réussi pour les équations linéaires n'étaient pas appli-
H. P. - I. c
XVIIl ANALYSE DES TRAVAUX SCIENTIFIOUKS DE HENRI POINCAHE FAITE PAR LUI-MEMK.
cables à d'autres classes d'équations, quoiqu'elles ne le fussent pas dans le cas
général.
Un peu de réflexion fait tout de suite comprendre quelle est la différence
essentielle entre le cas général et celui des équations linéaires. Les équations
linéaires n'ont qu'un nombre fini de points singuliers, tandis que les équations
non linéaires en ont en général une infinité. On est donc amené à rechercher
s'il n'existe pas d'autres classes d'équations dont les points singuliers soient en
nombre fini.
M. FucHS a publié, dans les Sitzungsberichte de l'Académie de Berlin, un
Mémoire où il expose les conditions nécessaires et suffisantes pour qu'une équa-
tion différentielle et, en particulier, pour qu'une équation du premier ordre
n'ait qu'un nombre fini de points singuliers. On put croire un instant que l'on
était sur la voie d'une nouvelle catégorie de transcendantes uniformes et d'une
nouvelle classe d'équations intégrables.
Je fus donc amené à faire un examen plus approfondi de la question (48,
71); mais cet examen m'obligea à renoncer à l'espoir que j'avais conçu. Les
équations du premier ordre qui satisfont aux conditions de M. Fucus, ou bien
se ramènent à l'équation de Riccati et par elle aux équations linéaires, ou bien
sont intégrables par les fonctions elliptiques ou algébriques. On n'est donc
jamais conduit à une classe réellement nouvelle d'équations intégrables.
M. Painlevé a été plus heureux en passant aux équations d'ordre supérieur.
Quoi qu'il en soit, le résultat de M. Fucus conserve encore son intérêt,
puisqu'il nous fait connaître une catégorie d'équations différentielles inté-
grables algébriquement. Mais, en tout cas, le problème de l'intégration des
équations non linéaires ne peut être regardé comme résolu.
IV. — Intégration des équations
par les fonctions algébriques et abéliennes (7. 10, 40, i2k, 219, 221).
Bien que le problème de l'intégration des équations linéaires soit résolu
dans le cas général par l'emploi de nos transcendantes nouvelles, ce résultat
laisse subsister tout entier l'intérêt qui s'attache aux cas particuliers où l'inté-
gration peut se faire au moyen de fonctions plus simples, telles que les fonc-
tions algébriques, elliptiques et abéliennes. D'ailleurs les procédés d'intégra-
tion par les fonctions algébriques et elliptiques rentrent facilement dans la
méthode générale qui comprend ainsi comme cas particuliers les procédés déjà
PREMIERK PARTIE. — ÉQUATIONS DIFFÉBENIIELLES. XIX
connus. Il en résulte que cette méthode jette quelque lumière sur les difficultés
qui se rapportent à l'emploi des procédés particuliers. En ce qui concerne la
recherche des cas d'intégrabilité algébrique, le premier problème à résoudre
était de former les groupes d'ordre fini contenus dans le groupe linéaire. Ce
résultat a été obtenu par M. Jordan il y a quelques années; mais je ne crois
pas que ce savant ait démontré qu'à tout groupe d'ordre fini correspond une
équation linéaire intégrable algébriquement. L'emploi des fonctions fuchsiennes
m'a fait voir aisément (40) qu'à tout groupe d'ordre fini correspond, non
pas une, mais une infinité d'équations dont les intégrales sont algébriques.
Pénétrant ensuite plus profondément dans la question, j'ai cherché à quelles
conditions une fonction algébrique dont on se donne le groupe de Galois
satisfait à une équation linéaire d'ordre p. J'ai trouvé que certains déterminants
dont les éléments s'expriment tantôt à l'aide des racines de l'unité, tantôt à
l'aide des périodes des intégrales abéliennes de première espèce correspondant
à la fonction algébrique considérée, devaient être nuls à la fois. D'autre part,
on peut, sauf dans certains cas exceptionnels, trouver un système fondamental
d'intégrales de première espèce, tel que les périodes normales de l'une quel-
conque d'entre elles soient des fonctions linéaires à coefficients entiers des
périodes normales de la première. Je fus ainsi conduit à exprimer la condition
cherchée sous la forme de certaines relations entre les périodes normales des
intégrales de première espèce qu'on peut former avec la fonction algébrique
considérée.
Au contraire, les procédés d'intégration par les fonctions abéliennes ne ren-
trent pas dans la méthode générale. On y est conduit en cherchant à généra-
liser les méthodes d'intégration par les fonctions elliptiques (10). On sait que
la théorie des fonctions elliptiques permet de calculer les intégrales des équa-
tions linéaires du second ordre dans trois cas entièrement différents :
i" Lorsque les coefficients étant rationnels, il y a trois points singuliers tels
que la différence des racines des trois équations déterminantes soit respec-
tivement - ) - et ^ 1 ou bien - , - et , , ou bien encore - > ^ et - :
1 ■> b 'i 4 1 3 3 3
a° Lorsque les coefficients étant rationnels, il y a quatre points singuliers
tels que la différence des racines de chaque équation déterminante soit ^ ;
3° Lorsque les coefficients étant doublement périodiques, les intégrales
n'offrent d'autre singularité que des pôles.
\X AJtVLTSK DES TBATAUX SCIENTIFIQUES DE HEMXl POINCMtK FAITK PAU Lll-MEME.
M. Appell a généralisé le troisième cas en montrant que, lorsque le groupe
de l'équation linéaire se réduit à un faisceau, la dérivée logarithmique de cer-
taines intégrales est algébrique et que l'intégration peut s'effectuer par les
fonctions abéliennes. J'ai voulu de même généraliser le premier et le second
cas.
Je suis arrivé ainsi à une infinité d'équations linéaires du troisième ordre
à coefficients algébriques dont les intégrales s'expriment à l'aide des fonctions
abéliennes de deux variables. De même, les fonctions abéliennes à p variables
permettent d'intégrer une infinité d'équations linéaires d'ordre p+i.
J'ai indiqué ensuite succinctement les principales propriétés des groupes de
ces équations.
Je me suis préoccupé aussi de rechercher des cas où les équations non linéaires
sont susceptibles d'intégration algébrique, mais je me suis restreint aux équa-
tions du premier ordre et du premier degré.
La voie avait été ouverte par M. Darboux. Je l'ai suivie à mon tour dans
deux Mémoires insérés aux Rendiconti del Circolo Matemadco di Palermo (219,
221). Le problème doit se poser ainsi : étant donnée une équation différentielle,
reconnaître, par un nombre fini d'opérations, si elle est ou non intégrable algé-
briquement. Ce problème pourrait évidemment être regardé comme résolu si
l'on savait déterminer une limite supérieure du degré de l'intégrale générale, si
on la suppose algébrique.
Après avoir donné un certain nombre de relations numériques entre le
degré de l'intégrale générale, son genre, le nombre des points singuliers des
diverses espèces, le nombre des valeurs remarquables pour lesquelles la courbe
algébrique qui représente l'intégrale générale se décompose et les degrés des
composantes, je résous le problème dans un cas particulier, celui où les deux
entiers caractéristiques relatifs à tous les cols sont égaux à i.
Dans le cas général, je n"ai obtenu que des résultats partiels ; j'ai par exemple
limité le nombre des valeurs remarquables pour lesquelles notre courbe se
décompose et le nombre des composantes; mais il y a encore deux entiers qui
jouent un rôle dans le problème et qui restent inconnus, ce qui m'empêche
de limiter le degié, sauf dans certains cas particuliers.
Quand on veut aller plus loin, les inégalités algébriques dont je me suis
servi ne peuvent plus suffire et les difficultés à vaincre sont d'une nature pour
ainsi dire arithmétique; c'est ce que je montre sur un exemple simple où ces
difficultés peuvent être surmontées grâce à l'emploi des fonctions elliptiques.
PRK.MILBE PvnTIE. — ÉQUATIONS DIFFERENTIELLES \XI
Je termine par une étude de ce qui se passe dans le voisinage de certains
points singuliers. Dans le voisinage d'un nœud quelconque, on peut trouver
deux séries infinies X^ et Xj procédant suivant les puissances des variables
et qui, égalées à zéro, fournissent deux solutions particulières de l'équation
différentielle. On voit alors que l'intégrale générale si elle est algébrique se
réduit à une fonction rationnelle homogène de deux puissances entières de X)
et Xg. Or à chaque nœud correspondra une semblable expression do notre inté-
grale générale. Si nous égalons deux de ces expressions, la discussion de l'éga-
lité ainsi obtenue, discussion où s'introduisent les fonctions fuchsiennes, con-
duit à plusieurs résultats importants.
V. — Courbes définies par les équations différentielles
1,3, 20, 23, 7i, "a, 76, 77).
Alors même qu'on parviendrait à faire pour une équation quelconque ce
que j'ai fait pour les équations linéaires, c'est-à-dire à trouver des dévelop-
pements des intégrales valables dans toute l'étendue du plan, ce ne serait pas
une raison pour laisser de côté les résultats que l'on peut obtenir par d'autres
méthodes, car il peut arriver que ces méthodes nous fassent découvrir certaines
particularités que les développements ne mettraient pas immédiatement en
évidence. C'est ce qui m'a décidé à me placer à un point de vue nouveau et je
ne saurais mieux le faire comprendre qu'en reproduisant ce que j'écrivais au
moment où je commençais ces recherches (^) :
« Il est donc nécessaire d'étudier les fonctions définies par des équations
différentielles en elles-mêmes et sans chercher à les ramener à des fonctions
plus simples, ainsi qu'on a fait pour les fonctions algébriques, qu'on avait
cherché à ramener à des radicaux et qu'on étudie maintenant directement,
ainsi qu'on a fait pour les intégrales de différentielles algébriques, qu'on s'est
efforcé longtemps d'exprimer en termes finis.
Rechercher quelles sont les propriétés des équations différentielles est donc
une question du plus haut intérêt. On a déjà fait un premier pas dans cette
voie en étudiant la fonction proposée dans le voisinage d'un des points du plan.
Il s'agit aujourd'hui d'aller plus loin et d'étudier cette fonction dans toute
(*) Journal de Liouville, 3^ série, t. VII.
X\ll VN\L1SI-: IIES lll.WVUX SCIENTIKIOUKS Ui: IIICNHl l■OI^CAItÉ KVlTIi l'AU I.L l-MÉME.
l'étendue du plan. Dans cette recherche, notre point de départ sera évidemment
ce que l'on sait déjà de la fonction étudiée dans une certaine région du plan.
L'étude complète d'une fonction comprend deux parties : i° partie qualita-
tive (pour ainsi dire), ou étude géométrique de la courbe définie par la fonc-
tion; 2° partie quantitative, ou calcul numérique des valeurs de la fonction.
Ainsi, par exemple, pour étudier une équation algébrique, on commence
par rechercher, à l'aide du théorème de Sturm, quel est le nombre des racines
réelles : c'est la partie qualitative; puis on calcule la valeur numérique de ces
racines, ce qui constitue l'étude quantitative de l'équation. De même, pour
étudier une courbe algébrique, on commence par construire cette courbe,
comme on dit dans les cours de Mathématiques spéciales, c'est-à-dire qu'on
cherche quelles sont les branches de courbe fermées, les branches infinies, etc.
Après cette étude qualitative de la courbe, on peut en déterminer exactement
un certain nombre de points.
C'est naturellement par la partie qualitative qu'on doit aborder la théorie
de toute fonction et c'est pourquoi le problème qui se présente en premier lieu
est le suivant : Construire les courbes définies par des équations différentielles.
Cette étude qualitative, quand elle sera faite complètement, sera de la plus
grande utilité pour le calcul numérique de la fonction, et elle y conduira d'au-
tant plus facilement que l'on connaît déjà des séries convergentes qui repré-
sentent la fonction cherchée dans une certaine région du plan, et que la princi-
pale difficulté qui se présente est de trouver un guide sûr pour passer d'une
région où la fonction est représentée par une série à une autre région du plan
où elle est exprimable par une série différente (^).
D'ailleurs cette étude qualitative aura jiar elle-même lui intérêt de pre-
mier ordre. Diverses questions fort importantes d'Analyse et de Mécanique
peuvent en effet s'y ramener. Prenons, par exemple, le problème des trois
corps : ne peut-on pas se demander si l'un des corps restera toujours dans une
certaine région du ciel ou bien s'il pourra s'éloigner indéfiniment; si la dislance
de deux corps augmentera, ou diminuera à l'infini, ou bien si elle restera com-
prise entre certaines limites ? Ne peut-on pas se poser mille questions de ce
genre, qui seront toutes résolues quand on saura construire qualitativement
les trajectoires des trois corps ? Et, si l'on considère un nombre plus grand de
(') Ces considérations m'ont eft'ectiveinfini servi ilc fçiiiili' lUins des rcelierches relatives
au calcul numérique de l;i loiicCion {'2'ij.
PREMIÈRE PARTIE. — ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. XXIII
coi-ps, qu'est-ce que la question de l'invariabilité des éléments des planètes,
sinon une véritable question de géométrie qualitative, puisque faire voir que le
grand axe n'a pas de variations séculaires, c'est montrer qu'il oscille constam-
ment entre certaines limites.
Tel est le vaste champ de découvertes qui s'ouvre devant les géomètres.
Je n'ai pas eu la prétention de le parcourir tout entier, mais j'ai voulu du
moins en franchir les frontières, et je me suis restreint à un cas très particulier,
celui qui se présente d'abord tout naturellement, c'est-à-dire à l'étude des
équations différentielles du premier ordre et du premier degré. »
Je commençai donc mes recherches (3, 74) par l'étude des courbes définies
par les équations différentielles de la forme
dx dv
'" ir = T'
où X et Y sont des polynômes entiers en x et y, et je reconnus d'abord que
ces courbes pouvaient présenter la forme de courbes fermées ou celle de spi-
rales. Je démontrai également le théorème suivant :
Si une courbe définie par une équation de la forme (i) na pas de point d'arrêt
et ne coupe aucune courbe algébrique quen un nombre fini de points réels, elle est
une courbe fermée.
Pour pousser plus loin l'étude de la forme de ces courbes, j'ai dû commencer
pai- rechercher ce qui se passe dans le voisinage d'un point singulier quel-
conque. En réalité, le problème était résolu par les travaux antérieurs de
MM. Briot et Bouquet et par les miens {Journal de V École Polytechnique,
XLV^ Cahier, et Thèse inaugurale), mais j'avais à approprier la solution à mon
nouveau but; dans les Mémoires que je viens de citer, et où je me plaçais au
point de vue de la théorie des fonctions, j'attachais une égale importance au
réel et à l'imaginaire. Pour mon but nouveau de géométrie qualitative, le réel
seul m'intéressait et je devais faire une discussion spéciale qui me conduisit à
distinguer quatre sortes de points singuliers (sans parler de points singuliers
plus comphqués qui ne se présentent que dans certains cas particuliers et qui
peuvent être regardés comme composés de plusieurs points singuliers simples
confondus).
J'ai donné à ces quatre sortes les noms suivants
\XI\ V\Al.Y?r IIFS TIIWAIX Sc:l|-\TU-IOl RS DE lll'Nni l'OINCAnf; F^ITK l'AH II l-ME.MK.
1° Les cois, par lesquels passent deux courbes définies par l'équation el deux
seulement;
a° Les nœiulx. <n\ viennent se croiser une infinité de courbes définies par
l'équation;
3° Les foyers, autour desquels ces courbes tournent en s'en rapprochant
sans cesse à la façon d'une spirale logarithmique;
4° Les centres, autour desquels ces courbes se présentent sous la forme de
cycles fermés s'enveloppant uiulucllemenl et enveloppant le centre. (On ne
rencontre les centres que dans des cas très exceptionnels.)
.J'ai étudié ensuite la distribution de ces divers points singuliers dans le
[ilan. J'ai montré ainsi qu'il y en avait toujours (à distance finie ou infinie)
et qu'il y avait une relation simple entre les nombres des cols, des foyers el
des centres et que, sur la courbe X = o, les cols et les nœuds ou foyers se
succédaient alternativement.
Ces problèmes résolus, je me suis occupé des contacts que peut avoir une
courbe algébrique donnée avec les courbes définies par l'équation (i) et j'ai vu
que, dans un très grand nombre de cas, il existe des branches de courbes fer-
mées qui ne touchent en aucun point aucune des courbes qui satisfont à notre
équation différentielle. Je les ai appelées cycles sans contact (75).
Il est facile de comprendre l'importance de la détermination des cycles sans
contact; on voit aisément, en effet, qu'une courbe définie par l'équation (i)
ne peut rencontrer un pareil cycle en plus d'un point. Si donc on imagine un
point mobile décrivant notre courbe, dès qu'il sera sorti d'un cycle sans contact,
il n'y pourra plus rentrer. En d'autres termes, si ce point a occupé une fois
une position donnée, il ne pourra plus jamais y revenir, ni même revenir dans
le voisinage immédiat de cette position. Les coordonnées du point n'oscilleront
pas entre certaines limites et ne pourront être représentées par des séries trigo-
nométriques, de sorte que, si l'on voulait appliquer à la trajectoire de ce point
mobile le même langage qu'emploient les astronomes pour les orbites des pla-
nètes, il faudrait dire que l'orbite de ce point est instable.
Outre les cycles sans contact, il y a un autre genre de courbes fermées qui
jouent un rôle capital dans cette théorie : ce sont les cycles limites. J'appelle
ainsi les courbes fermées qui satisfont à notre équation différentielle et dont les
autres courbes définies par la même équation se rapprochent asymptotiquement
sans jamais les atteindre. Cette seconde notion n'est pas moins Importante que
PREMIÈRE PARTIE. — ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. XXV
la première. Supposons, en effet, que l'on ait tracé un cycle limite; il est clair
que le point mobile dont nous parlions plus haut ne pourra jamais le franchir
et qu'il restera toujours à l'intérieur de ce cycle, ou toujours à l'extérieur. Il
est vrai que les cycles limites sont en général des courbes transcendantes qu'on
ne saurait tracer exactement. Mais on peut souvent tracer deux courbes algé-
briques fermées, concentriques l'une à l'aulre, déterminant une sorte d'anneau,
de telle façon qu'on peut distinguer dans le plan trois régions, l'intérieur de
l'anneau, la région annulaire et l'extérieur de l'anneau. Supposons que l'on ait
démontré d'une manière quelconque que le cycle limite se trouve dans la
région annulaire ; on sera certain alors que, si notre point mobile est à l'inté-
rieur de l'anneau, il ne pourra jamais aller à l'extérieur de cet anneau. On peut
donc, malgré Vinstabilité de ce point mobile, assigner des limites supérieures à
ses coordonnées.
Je reconnus ensuite qu'on pouvait dans tous les cas sillonner le plan par
une infinité de courbes fermées, s'enveloppant mutuellement et rappelant par
leur forme et leur disposition les courbes de niveau d'un plan topographique.
Pour poursuivre cette comparaison, je dirai que, dans ce plan topographique,
les sommets et les fonds seraient représentés par les nœuds et les foyers, et les
cols par les points singuliers que j'ai appelés plus haut de ce nom. Parmi ces
courbes fermées, les unes sont des cycles sans contact, les autres sont des cycles
limites. A part ces cycles limites, les courbes définies par notre équation diffé-
rentielle sont des spirales se rapprochant asymptotiquement des points singu-
liers et des cycles limites.
Après avoir démontré que le nombre des cycles limites est fini, sauf dans
certains cas exceptionnels, j'ai donné une méthode générale pour déterminer ce
nombre et pour tracer des régions annulaires dans lesquelles se trouve un cycle
limite, et un seul.
A la fin du Mémoire, j'ai donné plusieurs exemples d'applications de cette
méthode. Je citerai seulement le dernier de ces exemples, celui de l'équation
da: dy
— y-\-x(x^-k-jr* — :i3; — 3){x*-^y^ — 'iJC — S) ~ x-hy{x^-hy^ — -ix — i)(3[:^-hy' — -xx—S)
J'ai divisé le plan en quatre régions, limitées par les trois cercles (^)
(2) x^-^-y^=\, X» -t-_)'» = îx -4- 5,5, x^-hy^=i6,
(^) De telle façon que la première région soit intérieure au premier des cercles (2), la
deuxième comprise entre le premier et le deuxième de ces cercles, la troisième comprise entre
le deuxième et le troisième, et la quatrième région extérieure au troisième cercle.
H. P. - I. d
SXVl ANALYSE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES DE HENRI POINCABE FAITIJ PAU LUI-MEME.
qui s'enveloppent mutuellement. De ces quatre régions, la deuxième et la troi-
sième contiennent un cycle limite et n'en contiennent qu'un, les deux autres
n'en contiennent pas. Il suit de là que si, à l'origine des temps, notre point
mobile est à l'intérieur du premier des cercles (2), il ne pourra jamais sortir du
second et que, s'il est à l'intérieur du second, il ne pourra jamais sortir du
troisième.
Il y a un cas particulier qui mérite de fixer l'attention, bien qu'il ne se pré-
sente que très exceptionnellement : c'est celui où toutes les courbes définies
par l'équation (i) sont des courbes fermées qui s'enveloppent mutuellement
à la façon des courbes de niveau d'un plan topographique. C'est là le seul cas
où, pour employer de nouveau une comparaison empruntée à l'Astronomie, le
point mobile dont il a été question plus haut a une orbite stable. C'est le seul
cas, en effet, où l'on ne puisse pas sillonner le plan de cycles sans contact (76).
Pour que ce cas particulier se présente, il faut une infinité de conditions,
et l'on pourrait croire d'abord qu'il est impossible de reconnaître si elles sont
toutes remplies à la fois. Cela est, au contraire, le plus souvent très facile, et
l'on démontre a priori que ces conditions doivent être toutes satisfaites, dans
un certain nombre de cas et, en particulier, quand on a
d\ rfY _
dx dy
J'ai appliqué ces principes à une équation différentielle rencontrée par
Delaunay dans la théorie de la Lune.
J'abordai ensuite (20, 76) l'étude des équations du premier ordre et de degré
supérieur de la forme suivante :
(3) F(x,^,g) = o,
F désignant un polynôme entier en a;, y et -^- Pour étudier plus facilement
cette équation, j'emploie trois variables auxiliaires E, r,, Ç, liées aux variables
primitives, de telle façon que x, y cX. --- soient des fonctions rationnelles de Ç,
r/ et Ç, et je considère ces trois variables comme les coordonnées d'un point
dans l'espace. L'équation (3) signifie alors que ce point est situé sur une cer-
taine surface algébrique. J'ai soin de choisir mes nouvelles variables, de telle
PREMIÈRE PARTIE. — ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. XXVII
façon que cette surface n'ait pas de nappes infinies et se réduise à un certain
nombre de nappes fermées. J'envisage en particulier une de ces nappes, que
j'appelle S. Grâce aux conventions faites, par chaque point non singulier de S
passera une courbe définie par l'équation (3) et une seule. Quant aux points
singuliers, ils se subdivisent en cols, en foyers, en nœuds et en centres et
jouissent des mêmes propriétés que les points que j'ai appelés plus haut de ces
noms.
Une notion qui joue ici un rôle capital, c'est le genre de la nappe S. Je
dirai que cette nappe est de genre o, si elle est convexe à la façon d'une sphère;
de genre i, si elle présente un trou à la façon d'un tore; de genre 2, si elle pré-
sente deux trous, etc.
J'ai démontré une relation très simple entre le genre de cette nappe et le
nombre des cols, des foyers et des nœuds qui s'y trouvent. C'est la générali-
sation d'une relation dont j'ai parlé plus haut et qui s'applique aux équations
du premier ordre et de premier degré.
La suite de la discussion est d'ailleurs tout à fait la même que pour les
courbes définies par l'équation (i), c'est-à-dire par une équation du premier
degré. La nappe S est sillonnée d'une infinité de courbes fermées, qui sont des
cycles sans contact ou des cycles limites; il y a toutefois une différence essen-
tielle sur laquelle je désirerais appeler l'attention. Supposons, par exemple,
que la nappe S soit un tore et qu'un cercle méridien de ce tore soit un cycle
sans contact; contrairement à ce que nous avons remarqué dans le cas des
équations du premier degré, rien ne s'oppose à ce qu'une courbe définie par
notre équation différentielle vienne couper ce cercle méridien en plusieurs points
et même en une infinité de points. Si cela arrive et qu'un point mobile décrive
cette courbe en partant d'une position initiale donnée, il finira toujours par
revenir dans une position aussi voisine qu'on le voudra de cette position ini-
tiale. On pourra donc dire que ce point mobile décrit une trajectoire stable.
Ainsi la stabilité qui, lorsqu'il s'agissait des équations du premier degré,
ne se présentait que dans des cas très particuliers, n'est plus une exception
quand il s'agit d'équations de degré supérieur.
D'ailleurs les points, en nombre infini, où le point mobile vient successi-
vement rencontrer le cercle méridien, jouissent d'une propriété arithmétique
inattendue.
Appelons p. un certain nombre incommensurable; appelons M, le point où
le point mobile vient rencontrer pour la i'^'"' fois le cercle méridien. Cherchons
XXVlll VNAI.>SE llICS TRAVAIX SCIENTIFIQUES DE HENRI POINCARÉ FAITE l'AR I.Ui-MKME.
dans quel ordre circulaire ces points M; se rencontrent sur ce cercle. Cet ordre
sera le même que celui des nombres ij.i — E(,u.i).
Passons maintenant (23, 77) aux équations du second ordre, que j'écrirai
sous la forme suivante :
. . lix dy dz
X, Y et Z désignant des polynômes entiers en .t, y et z, et les variables x, y
et 2 étant regardées comme les coordonnées d'un point dans l'espace. Nous pou-
vons alors étudier les courbes qui satisfont à ces équations et que j'appellerai
les courbes C, et nous verrons que par chaque point de l'espace vient passer
une courbe C et une seule, si toutefois on excepte les points singuliers, c'est-à-
dire les points d'intersection des trois surfaces
(5) X = o, Y = o, Z = o.
L'étude de ces points singuliers s'imposait tout dabord, Je reconnus qu'il
y en a de quatre sortes (sans parler des points singuliers qui ne se rencontrent
que très exceptionnellement, par exemple les centres) :
1° Les nœuds, où viennent converger toutes celles des courbes C qui passent
assez près du point singulier;
a° Les cols, où viennent converger une infinité de ces courbes dont l'en-
semble forme une surface et où passe, en outre, une autre courbe satisfaisant
à l'équation et non située sur cette surface;
3° Les foyers, où passe une courbe C et une seule, pendant que les autres
courbes se rapprochent asymptotiquement du point singulier à In façon des
spirales ;
4° Les cols foyers, par lesquels jiasse une courbe C et une seule, pendant
qu'une infinité d'autres, dont l'ensemble forme une surface, se rapprochent
asymptotiquement du point singulier.
J'ai étudié également le cas où les trois surfaces (5) ont une courbe com-
mune qui devient alors une lif^ne singulière. J'ai reconnu que les différents
points d'une ligne singulière ont des propriétés analogues à celles des points
singuliers ordinaires dont nous venons de parler.
Dans le cas des équations du premier ordre, nous avons trouvé une rela-
tion entre les nombres des points singuliers des diverses espèces. Il n'en existe
PREMIÈRE PARTIK. — ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. XXIX
pas de pareille pour les équations du second ordre. Une analyse approfondie
montre qu'il doit y en avoir pour toutes les équations d'ordre impair, et qu'au
contraire, les équations d'ordre pair n'en possèdent pas.
Néanmoins un assez grand nombre de propriétés des équations du premier
ordre s'étendent à celles du second. Les surfaces sans contact sont tout à
fait analogues aux cycles sans contact, et l'on peut démontrer par exemple,
qu'à l'intérieur de toute surface sans contact (si elles ne sont pas triplement
connexes) il y a toujours des points singuliers.
On a vu, plus haut, que c'est l'étude des points singuliers des équations
du premier ordre qui nous a fait connaître les principales propriétés des courbes
définies par ces équations; au contraire, la théorie des points singuliers des
équations du second ordre ne saurait suffire à elle seule pour nous faire péné-
trer aussi profondément dans la connaissance des courbes C. Il faut introduire,
en outre, une notion nouvelle qui joue, dans une certaine mesure, le même rôle
que les points singuliers. Soient C„ une courbe fermée quelconque satisfaisant
à notre équation, et D un domaine comprenant tous les points suffisamment
voisins de C„ ; nous pouvons étudier la forme et la position générale des courbes
C à l'intérieur de ce domaine. On reconnaîtra ainsi, indépendamment d'un
grand nombre de cas moins importants, quatre cas principaux, qui sont les
suivants :
i" On peut faire passer par la courbe C„ deux surfaces que l'on peut sil-
lonner par une infinité de courbes C satisfaisant aux équations (4). Les autres
courbes C, après être entrées dans le douiainc D et s'être rapprochées de Cn,
s'en éloignent ensuite et finissent par sortir du domaine. Je n'ai rien à ajouter
sur ce premier cas, qui nous apprend peu de chose sur les ])ropriétés de nos
courbes.
2° On peut construire une surface S présentant une forme annulaire ana-
logue à celle du tore, et à l'intérieur de laquelle se trouve la courbe Co, de la
même façon que le cercle, lieu des centres des cercles méridiens, se trouve à
l'intérieur d'un tore. De plus, cette surface S n'est tangente en aucun point, à
aucune des courbes C : c'est une surface sans contact. Considérons un point
mobile décrivant une courbe C ; dès qu'il sera sorti de la surface S, il n'y pourra
plus rentrer; nous avons donc instabilité, et cela semble être ici le cas général.
3° On peut construire une surface S analogue à celle dont nous venons
de parler; mais elle ne sera pas une surface sans contact, elle sera au contraire
\X\ ANALYSE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES DE HEr<RI POINCAllK FAITE PAR LUI-MEME.
sillonnée par une infinité de courbes C. Alors, si notre point mobile est situé
sur la surface S, il y restera toujours; de plus, s'il part d'une position initiale
quelconque, il finira toujours par revenir aussi près que l'on veut de cette posi-
tion. Son orbite est donc stable.
4° Dans le quatrième cas enfin, le point mobile peut aller aussi près que
l'on veut d'un point quelconque du domaine D et, s'il part d'une position ini-
tiale donnée, il finira toujours par revenir aussi près que l'on veut de cette
position. Dans ce sens, il y a donc stabilité, et la démonstration de cette stabi-
lité serait complète, si l'on savait assigner des limites aux coordonnées du
point mobile.
Malheureusement, mes méthodes ne me permettent presque jamais de distin-
guer le troisième cas du quatrième, ni, dans le quatrième, de trouver les limites
entre lesquelles les coordonnées du point mobile restent comprises. C'est là une
lacune importante que jusqu'ici j'ai vainement essayé de combler.
Ce troisième et ce quatrième cas ne se présentent que si X, Y et Z satisfont
à une infinité de conditions, de sorte qu'ils semblent d'abord très exceptionnels.
Ils ont néanmoins une grande importance pratique. On peut d'ailleurs démon-
trer qu'ils se présenteront toujours si le dernier multiplicateur M, défini par
l'équation
</(MX) rf(MY) d(MZi
= o,
dx dy dz
esl toujours uniforme et positif dans le domaine considéré. Or, cette circons-
tance se rencontre précisément dans la plupart des applications.
Pour étendre les résultats précédents aux équations d'ordre supéricni- nu
second, il faut renoncer à la représentation géométrique qui nous a été si com-
mode, à moins d'employer le langage de l'hypergéométrie à n dimensions. Mais
ce langage est si peu familier à la plupart des géomètres qu'on perdrait ainsi les
principaux avantages que l'on peut attendre de la représentation en question.
Les résultats n'en subsistent pas moins, et l'on retrouve les quatre cas dont
nous avons parlé plus haut. Ce qu'il y a de remarquable, c'est que le troisième
et le quatrième cas, c'est-à-dire ceux qui correspondent à la stabilité, se ren-
contrent précisément dans les équations générales de la Dynamique. Cette
circonstance doit nous faire d'autant plus désirer de voir se combler la lacune
que j'ai signalée plus haut.
Pour aller plus loin, il me fallait créer un instrument destiné à remplacer
PREMIÈRE PARTIE. — ÉQUATIONS DIf FÉRENTIELLES. XXXI
l'instrument géométrique qui me faisait défaut quand je voulais pénétrer dans
l'espace à plus de trois dimensions. C'est la principale raison qui m'a engagé
à aborder l'étude de l'Analysis situs; mes travaux à ce sujet seront exposés
plus loin dans un paragraphe spécial.
J'ai poursuivi ensuite mes recherches sur les courbes définies par les équa-
tions différentielles, mais les résultats nouveaux que j'ai obtenus se rapportant
avant tout à la Mécanique céleste seront exposés dans la quatrième Partie de
cette Notice {^).
(') Les autres parties de cette Analyse, faite par H. Poincaré, précéderont, dans les volumes
suivants des Œuvres de H. Poincaré, l'ensemble des Mémoires qui y correspondent.
J. D.
WXII ANAI.YSi: DKS THAVAUX SCIENTIFIQUES DE HKNni l'OlNCARK FAITIÎ PAR LUI-MICME.
BIBLIOGRAPHIE DE LA PREMIÈRE PARTIE :
KQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
de lAnalyse des Travaux scientifiques de Henri Poincaré, faite par lui même.
I. — Généralités.
64. Sur les propriétés des fonctions définies par des équations aux différences par-
tielles (T/îè.tc inaugurale, Paris, Gauthier-Viilars, iSyo)-
78. Note sur les propriétés des fonctions définies par les équations différentielles
{Journal de VKcole Poli/technique, XLV« Cahier, 1878, p. 18-26).
83. Sur les équations linéaires aux différentielles ordinaires et aux différences
finies {American Journal of Matltematics, vol. VIT, n° 3, i885, 56 pages).
57. Sur les intégrales irrégulières des équations linéaires {Comptes rendus des séances
de V Académie des Sciences, 9 et 16 novembre i885).
73. Sur les intégrales irrégulières des équations linéaires {Acta mathematica, t. VIII,
1786, p. 295-3''t'i).
182. Remarques sur les intégrales irrégulières des équations linéaires (réponse à
M. Thomé) {Acta mathematica, t. 10).
278. Les méthodes noucelles de la mécanique céleste, t. I, chap. II (Paris, Gauthier-
Viilars, 1892).
II. — Fonctions fuchsiennes.
6. Sur les fonctions fuchsiennes {Comptes rendus des séances de V Académie des
Sciences, 14 et 21 février 1881).
9. Sur une nouvelle application et quelques propriétés importantes des fonctions
fuchsiennes {Ibid., 4 avril 1881).
11. Sur les fonctions fuchsiennes {Ibid., 18 avril 1881).
13. Sur les fondions fuchsiennes {Ibid., 28 et 3o mai 1881).
1.5. Sur les fonctions fuchsiennes (Ibid., 27 juin 1881).
16. Sur les groupes kleinéens {Ibid., 11 juillet 1881).
PREMIÈRE PARTIE. — ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. XXXUI
17. Sur une fonction analogue aux fonctions modulaires (Ibid., i8 juillet 1881).
18. Sur les fonctions fuchsiennes {Ibid., 8 août 1881).
19. Sur les fonctions fuchsiennes {Ibid., 17 octobre 1881).
22. Sur les fonctions fuchsiennes {Ibid., 23 janvier 1882).
25. Sur les groupes discontinus {Ibid., 27 mars 1882).
26. Sur les fonctions fuchsiennes {Ibid., 10 avril 1882).
27. Sur les fonctions fuchsiennes {Ibid., 2] avril 1882).
28. Sur une classe d'invariants relatifs aux équations linéaires {Ibid., 22 mai 1882).
30. Sur les fonctions fuchsiennes {Ibid., 9 octobre 1882).
34. Sur les groupes des équations linéaires {Ibid., 12 mars i883).
36. Sur les groupes des équations linéaires {Ibid., 3o avril i883).
37. Sur les fonctions fuchsiennes {Ibid., 21 mai i883).
59. Sur la transformation des fonctions fuchsiennes et la réduction des intégrales
abéliennes {Ibid., 4 janvier 1886).
61. Sur les fonctions fuchsiennes et les formes quadratiques ternaires indéfinies
{Ibid., 29 mars 1886).
65. Théorie des groupes fuchsiens {Acta matheinatica, t. I, 1882, p. 1-62).
66. Mémoire sur les fonctions fuchsiennes {Acta mathematica, t. I, i883, p. 193-294)-
68. Mémoire sur les groupes kleinéens {Acta mathematica, t. lU, i883, p. 49-92),
69. Sur les groupes des équations linéaires {Acta mathematica, t. IV, i884, p. 201-
3l2).
70. Mémoire sur les fonctions zêtafuchsiennes {Acta mathematica, t. V, i884,
p. 209-278).
101. Sur les fonctions uniformes qui se reproduisent par des substitutions linéaires
{Mathematische Amialen, Bd XXX, 1882, p. 553-564; Bd XX, 1882, p. 52-53).
104. Mémoire pour le concours du Grand Prix des Sciences mathématiques, 1880.
« Perfectionner en quelque point important la théorie des équations différen-
tielles linéaires à une seule variable indépendante. »
Ce Mémoire, qui a obtenu une mention très honorable, n'a pas été
publié sous sa forme primitive.
174. Les fonctions fuchsiennes et l'équation Au = e" {Comptes rendus des séances de
V Académie des Sciences, t. 76, 1898, p. 627).
H. P. — I. e
\XXIV ANALYSE DES TIIAVAUS SCIENTIFIQUES DE HENRI POINCARE FAITE PAR LUI-MEME.
191. Les fonctions fuchsiennes et l'Arithmétique {Journal de Mathématiques pures
et appliquées [Journal de Liouville], 4^ série, 1887).
197. Les fonctions fuchsiennes et l'équation Au = e" {Journal de Mathématiques
pures cl appliquées, 5^ série, t. IV, 1898).
in. — Équations non linéaires.
24. Sur l'intégration des équations différentielles par les séries (Comptes rendus des
séances de l' Académie des Sciences, 27 février 1882).
4S. Sur un théorème de M. Fuchs {Comptes rendus des séances de V Académie des
Sciences, i5 juillet 188/4).
71. Sur un théorème de M. Fuchs {Acta mathematica, t. VII, i885, p. i-32).
IV. — Intégration des équations
PAR LES FONCTIONS ALGÉBRIQUES ET ABÉLIENNES.
7. Sur les équations différentielles linéaires à intégrales algébriques {Comptes
rendus des séances de l'Académie des Sciences, 21 mars i88i).
10. Sur l'intégration des équations linéaires par le moyen des fonctions abéliennes
{Comptes rendus des séances de V Académie des Sciences, 11 avril 1881).
40. Sur l'intégration algébrique des équations linéaires ( Comptes rendus des
séances de V Académie des Sciences, 5 et 26 novembre i883).
124. Sur l'intégration algébrique des équations différentielles {Comptes rendus des
séances de l'Académie des Sciences, i3 avril 1891).
219. Sur l'intégration algébrique des équations différentielles du premier ordre et
du premier degré {Rendiconli del Circolo Matemalico di Palermo, t. 5).
221. Sur l'intégration algébrique des équations différentielles du premier ordre et
du premier degré {Rendiconti del Circolo Matematico di Palermo, t. 11).
V. — Courbes définies par les équations différentielles.
3. Sur les courbes définies par une équation différentielle {Comptes rendus des
séances de l'Académie des Sciences, 22 mars i88o).
20. Sur les courbes définies par les équations différentielles {Comptes rendus des
séances de l'Académie des Sciences, 5 décembre 1881).
23. Sur les points singuliers des équations différentielles {Comptes rendus des séances
de V Académie des Sciences, i3 février 1882).
PREMIERE PARTIE. — EQUATIONS DIFFERENTIELLES. XXXV
74. Mémoire sur les courbes définies par une équation différentielle (première
Partie) [Journal de Mathématiques pures et appliquées, 3^ série, t. VII, p. 370-
422, novembre et décembre 1881).
75. Id. (deuxième Partie) (même recueil, 3^ série, t. VIII, août 1882, p. 251-296),
76. Id. (troisième Partie) (même recueil, 4^ série, t. I, 1880, p. i67-244)-
77. Id. (quatrième Partie) (même recueil, 4® série, t. II, 1886, p. 151-217).
NOTE
LES PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES
LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES.
(Journal de l'École Polyteclinique^ 45' Cahier, 1878, p. i3 26 )
MM. Briot el Bouquet ont étudié les propriétés des fonctions définies par les
équations dilTérentielles. Us ont démontré que, quand le coefficient diflerentiel
est fonction holomorplie de y et de x, l'équation admet une intégrale y fonc-
tion holomorphe de x. Ils ont examiné ensuite ce qui se passe quand le coeffi-
cient différentiel cesse d'être fonction holomorphe de x et de y. et ils ont fait
voir qu'il pouvait se présenter deux cas :
I
\° y est fonction holomorphe de x ou de x", n étant un nombre entier quel-
conque;
2" y est une fonction présentant des singularités plus complexes. Dans ce
cas, l'équation difTérenlielle peut se ramener à l'une des trois formes
pour x = o, y = o,
» jc = o, y = o,
"£=/("'-'-^'
x£=f(.,yu
df ^
dy ' °'
('y
^"'£=-^^^'-^^'
oùf(x, y) est holomorphe en x et en^'. C'est la première de ces formes qui se
présentera si l'équation didérenlielle donnée, étant algébrique, est la plus
générale de son degré.
SUR LES PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. XXXVII
C'est celle aussi que MM. Briot et Bouquet ont étudiée plus particulière-
ment, et c'est à elle que se bornera la présente étude.
MM. Briot et Bouquet ont démontré que :
1° Si -j-j pour a:=j- = o, n'est pas entier positif, l'équation admet une
intégrale holomorphe s'évanouissant avec x;
2° Si -7^) pour :r =y := o, est commensurable et positif, mais non entier,
1
l'équation admet une infinité d'intégrales holomorphes en x"\ m étant le déno-
j df
minateur de -r- :
3° Si -j-, pour :r=j' = o, a sa partie réelle négative, l'équation n'admet
pas d'autre intégrale s'évanouissant avec x que l'intégrale holomorphe;
4° Si -^ , pour X =y = o, a sa partie réelle positive, l'équation admet, outre
l'intégrale holomorphe, une infinité d'intégrales non holomorphes s'évanouis-
sant avec X.
Mais ces géomètres ont laissé de côté l'étude de ces intégrales non holo-
morphes; nous démontrons, au sujet de ces intégrales :
1° Que, si -^ = À pour j; = j- = o, elles sont holomorphes en x et x^ si X
ay
n'est pas entier positif et a sa partie réelle positive;
2° Que, si -~ pour x =y = o, est entier positif, elles sont holomorphes eux
et xhx.
Dans quels cas une fonction )', définie par une équation différentielle de la
forme
(» xg=/(x,^),
où / est une fonction holomorphe de x et de y dans les environs de x ^ o,
y = o, peut-elle se représenter dans les environs de a; = o par une série à
double entrée convergente, suivant les puissances croissantes de x et de x"^,
où X est un nombre quelconque réel ou imaginaire?
Supposons que cela soit possible, et voyons quels devront être les coeffi-
cients de la série. On aura
/ = <p(jr, z), z - x'f-.
WWllI SIR LES PROPRIETES DES FONCTIONS DÉFINIES POU LES EQl'ATIONS DIFFERENTIELLES.
OÙ )- est une fonction lioloniorplie de j; el de 3 dans les environs de :r ^ o
et ; = o.
Remplaçons, dans l'équation (i), )- par sa valeur <f(a:, ;) et -j- par sa
, d-3 dz do dts -, -. , do
valeur -^ + — - -ï ou -p- + kx'^-' -f-,
dx dx dz dx dz
dy d<a , d'i
dx dx dz
DifTérentions ensuite l'équation (i) ainsi transformée un nomlire quelconque
de fois par rapport à .r, un nombre quelconque de fois par rapport à : ; nous
aurons la série d'équations
""dx--
-+-X^
d'y
' dx dz
-H
dy
dx
_ df df dr
dx dy dx'
d^Y
dx dz
+ Xi
d^y
' dz^
+ >
dy
' dz
^df
- dy
dv
dz'
a^y
dx^
+ X;
d\r
' dx" dz
H- ■}
d^y
dx-'
dx''-
^^dy d\f
dx dy dx
d'-f dy''-
dy^ dx-
+
d\v
dx^
df
dy'
Voyons la composition de l'équation obtenue par m difl'érentiations par rap-
port k X el n par rapport à ; :
1° Je dis c|ue le premier membre sera
X -r—- i^ riz -j r—^, h (m + ni) -, /— •
d"'-^^xd"z d"'xd"+'z ^ ' d"'xd"z
En efl'et, si cela est vrai pour les entiers /?î, /i, ce sera vrai aussi pour les
entiers m + i, w, ou pour n + i, m. DifTérentions en effet l'expression précé-
dente successivement par rapport à a; et par rapport à ;; nous aurons
X -T r— -r- X z —, ; r^ h ( »î + I -H n X ) —, f— >
d'"-^^xd"z d"'+^xd''+'z ^ ' d"'+'xd"z
X -, ~-. 1- X Z -; -, — =^ + ( »l + X + n X ) -; , \ .
d"-i-i X d^+i z d"'xd''-*-^z ^ 'd'"xd"+>z
2° Je dis que le second membre sera formé d'une somme de produits ayant
pour facteurs : i" un coefficient constant positif; 2° une dérivée partielle dey
par rapport à a; et à r; 3° différents facteurs delà forme -; rs-> où a£/n, £)<n.
r rr ./ ' d'^xdpz - ' i^-
De plus, -; f— n'entre que dans un terme où il est multiplié par -;-•
■ ' d"'xd'^z ' *^ ^ dy
Sun LES PnOPHlÉTÉS DES FO^•CTIO^'S DÉFlNrES PAR LES KQIIATIONS DIFFÉHEKTIELLES. XXXIX
En effet, il est facile de faire voir, par une simple différentiation par rap-
port à X, que, si cela est vrai pour les entiers m, n, cela est vrai encore pour
les entiers m + i , «et m, n-\-i.
Cela posé, voyons comment nous pourrons déterminer les coefficients suc-
cessiis -; f—-
1 .2. . . m 1 .1. . . n a"'.ca''z
Remarquons que .x et z sont nuls; le premier membre de chaque équation
se réduira à -; -j— (m+;A); la seconde équation deviendra 1=:^-^,
-r- pouvant d'ailleurs prendre une valeur quelconque.
r,. ,, r . , d"'+"V fif . . ■ , 1 • •
51 1 on tait passer le terme -, p— -^ dans le premier membre, celui-ci
«^ d"'xd''z dy <: '
devient -J-; — ■—— [m -'r {n — i) A], et le second ne contient plus que des termes
€4- X d Z
en — — -^) où a ■< w, (3 <^ «. On peut donc calculer successivement chacune
des dérivées partielles de y.
1° ,^^ •'^ _ est égal à une somme de produits ayant pour facteurs : i° un
coefficient positif ; 2" diverses dérivées partielles de/; 3° un produit de termes
de la forme tt-j où a =: o, i , 2, . . ., m, ^ ^ — 1,0, i, 2, . . . , n — t.
En effet, on voit facilement que, si cela est vrai pour toutes les valeurs
ae -j- — TT ' où a<m, 3£«, sauf pour -— — j--, en remplaçant dans l'équation
d^x dfiz , I _ ; j d"'3: d"z ' ' ^
qui donne cette dérivée toutes les dérivées connues par leurs valeurs, on
obtiendra une expression de même forme.
2" Le facteur _. ne peut entrer dans aucun des produits à une puissance
. tn
supérieure a — ■
En effet, nous avons vu que le second membre de ces équations se réduit à
" \d^xd'?zj dlxd^y'
où P représente un produit de plusieurs facteurs de même forme.
Si l'on différentie cette expression par rapport à x, on obtiendra différents
termes. Dans chacun d'eux, ou bien l'un des a sera augmenté d'une unité, ou
bien y sera augmenté d'une unité, ou bien 0 augmentera d'une unité, et l'on
XL Sln LES PKOPUIKTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES.
multipliera par -j- • Si l'on diflerenlie par rapport à ;, aucun des a ne variera.
Donc l'expression y + ïa augmentera d'une unité quand on différentiera par
rapport à x, ne changera pas dans les différenliutions par rapport à z. Donc
Supposons que la puissance à laquelle entre le facteur soit plus petite
que - pour toutes les valeurs de a plus petites que w, et remplaçons ces déri-
vées connues par leurs valeurs dans l'expression de -; r— > comme nous
' i- d"'xd"z
lavons dit plus haut. Le terme r- sera à une puissance plus petite que —
a — X
m
a
et, a fortiori, plus petite que — c. q. f. d.
Voyons maintenant dans quels cas la série est convergente, et, pour cela,
remarquons que chaque terme de la série est formé d'une somme de produits.
Considérons chacun de ces produits comme formant un terme de la série, et
démontrons que le tableau des modules de la série ainsi constituée est con-
vergent.
Premier cas. — Soit l'équation
^ ^, = ao + po.r +
ï)(-0
où a„ et p„ sont choisis de telle sorte que, pour x ^y = o, le second membre
s annule et que A = -r- = -> P étant un nombre entier.
^ dy p '^
Les dérivées partielles du second membre sont Ictules positives. Il en est de
même des termes r^j où a est nul ou positif et S > — i .
a -H (3 A ' '
Donc tous les termes de la série sont positifs. Si donc on démontre que les
termes arranges d'une certaine manière forment une série convergente, il en
sera de même du tableau des modules des termes de la série.
Or, comme ),= -, en posant x = :P, on a une équation de même forme,
où ). = I et où, par conséquent, comme l'ont fait voir MM. Briot et Bouquet,
y est développable en série convergente suivant les puissances de ;, c'est-à-dire
àexP.
SLR LES PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. \LI
Donc, dans ce cas, la série est toujours convergente, car elle l'est lorsqu'on
range les termes de façon que rii -+- nX aille toujours en croissant.
Deuxième cas. — Supposons le cas général; seulement la partie réelle Je X
est positive,
"^=-^('^'^)-
On peut toujours choisir ).' :— — de façon que la partie réelle de X soit plus
grande que À'.
Considérons maintenant une équation de la forme examinée dans le cas pré-
cédent, où X soit égal à la valeur de X', que nous venons de choisir, où M est le
plus grand module que puisse acquérir/ quand le module de x reste plus petit
que R et celui de j- plus petit que R'. La série relative à cette seconde équation
aura son tableau des modules convergent.
Pour passer de cette série à celle qui est relative à l'équation donnée, il suffit
de multiplier chiujiie terme :
1° Par le rapport des dérivées partielles de/ à celles du second membre de la
seconde équation, rapport toujours plus petit que i, puisque chaque dérivée
INI
de /est plus petite que la dérivée correspondante de ■ — -;
a" Par le rapport ^.,„,^.„x-:
T„ T» 1 pi'oduit des a-(- B).' , ... ,
6 Par le rapport - — r—- — i Rv > on nous ne considérons, pour le moment,
rr produit des a +3a '•
que les termes où 3 est positif. La partie réelle de a + pX' est plus petite que
celle de a + pX par hypothèse; de plus, x -\-^V est réel; donc
mod.a + pX'< mod.ï ■+- [IX.
Donc le rapport considéré est plus petit que i.
, ,. , produit des a — • X'
A" Par le rapport - — ^-^ — 3 r- •
^ ^'^ produit des a — X
D'abord, comme x — X' est réel et que sa partie réelle est plus grande que
celle de a — X, on peut toujours prendre a assez grand pour que le module
de ^ soit plus grand que i .
Par conséquent, le rapport considéré peut être représenté, à moins que X ne
H. P. - I. /
\L11 <IU l.KS PUOI'RIÉTKS DBS FONCTIONS DEFINIES PAH LES ÉOl'ATIONS DIFFÉRENTIELLES.
soit un nomlire entier positif, par
m ni
(,_X-)m(^_X-)^ (g-X')»
'' 2ÏÏ ^ • • • '
(l — X)'« (2 — X)- (a — X)»
en faisant varier y. depuis i jusqu'à oo, 8 ne pouvant devenir plus grand qu'une
certaine quantité K, pourvu que je démontre que le produit infini en question
est convergent.
Considérons sa racine «('""", '
,_X' ra — X')'^
t^ô; r---;
son logarithme sera la série
Multiplions le terme général par </.- ; il vient
dont la limite, pour a ^oo, est
Le''— Le'- ou X'— X,
qui est fini. Donc la série est convergente, soil jjl sa valeur. La valeur du pro-
duit qui multiplie 9'" est e"'l^.
Donc, pour passer de la série dont nous avons démontré la convergence en
étudiant le premier cas à la série que nous avons à examiner maintenant, il
suffit de multiplier par un terme qui est toujours plus petit que
/ .r\"' x"!^
K"'c"'lJ- ( -7 ~r^,
\x J x"^
Oi' un peut toujours prendre le module de — assez petit pour que le module
deKe!'^<i.
X
Soient jc= pe'?, x'= p'e'?';
a;-X / oX giipX ■
SLR LES PROPRIÉTÉS DES FON'CTIONS DEFINIES PAR LES EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. XLUI
Soient A = a + i'^, p = e''; il vient
doni le module est o^e~?Po'"''.
Or on peut toujours, si at est positif, prendre p assez petit (quel que soit a)
pour que ce module soit plus petit que i. Tous les termes de la première série
sont donc multipliés par un facteur plus |)etit que i ; la série reste donc con-
vergente.
Donc :
Toute fonction définie par une équation différentielle de la forme
où ~ = ), et où X a sa partie réelle positive et n'est pas entier positif, est
développable dans les environs de a; = o, suivant les puissances croissantes
de X et de x^.
Limites de convergence. — Les deux conditions
Keli— , <i, p*e-?3p'->'< I
montrent que la région de convergence est limitée à la fois par un cercle et par
une spirale logarithmique; on voit en même temps que la série peut être con-
vergente pour une des valeurs que x^' peut prendre pour une même valeur de or,
sans l'être en même temps pour d'autres valeurs de x'^. Lorsqu'on franchit la
spirale logarithmique en allant vers l'origine, le nombre des valeurs de x^ pour
lesquelles la convergence a lieu s'augmente d'une unité.
Du paramètre arbitraire. — Le paramètre arbitraire est ici la valeur
de -^ que nous avons pu prendre quelconque. Remarquons que tous les termes
de la série sont des polynômes entiers par rapport à ce paramètre, d'où il
résulte que la fonction _}' peut être ordonnée suivant les puissances croissantes
de X, de x^ et de ce paramètre.
Equations d'ordre supérieur. — Cette démonstration s'étendrait sans diffi-
culté au cas des équations d'ordre supérieur. En effet, 'ces équations peuvent,
XLIV Sl'll LES PnOPRlETES DES FONCTIONS DEFINIES PAR LES EQUATIONS DIFFERENTIELLES.
1
dans les cas où 3 cl ^ ne sont pas fonctions liolomorphes de x", s'écrire sous
l'une des formes
où 9 et 'i ne contiennent ni terme constant ni termes du premier degré en x,
y, ;, ou
-"■:g-/(-,j-).
■2^'"^ =f\{^, y)-
Dans le premier cas, si À et [a ne sont ni entiers positifs ni à partie réelle
négative, y et s sont liolomorphes en r, x^-, xV-. En effet, reprenons la démons-
tration précédente, il suffira de remplacer )- par ijl dans un certain nombre de
facteurs des produits en m + n\.
La discussion précédente s'appliquera évidemment sans y rien changer.
Cas où ).==!.
Nous avons laissé de côté, dans le résultat que nous venons d'obtenir, deux
cas :
1° Celui où la partie réelle de X est négative; or, dans ce cas, MM. Briot et
Bouquet ont démontré qu'il n'existait pas de fonction définie par l'équation et
s'annulant pour x = o ( ' ) ;
2" Celui où A est entier positif; ce dernier se ramène facilement à celui-
où A^ 1 par une transformation très simple, due aussi à MM. Briot et Bou-
quet. Nous nous réduirons donc à l'étude du cas où X = i.
Soient
/ N dy j., df
Considérons l'équation auxiliaire
Toutes les dérivées partielles du second membre de l'équation (2) sont les
(') On sait que ceci suppose certaines reslriction.s sur la maaicre dont jk tend vers zéro ; uoj'r
aux Noies. (J. D.)
SUR LES PROPRlÉrÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. XLV
mêmes que pour l'équation (i), sauf la dérivée première par rapport à y. De
plus, pour l'équation (2), nous avons vu que jk était développable suivant les
puissances croissantes de x et x'-, que le coefficient de chaque terme était une
somme de monômes, et que le tableau des modules des termes formés par
chacun de ces monômes était convergent.
Soit
( 3 ) A x'« x"^
l'un de ces monômes; soit, pour simplifier, ), réel. La série des monômes
(4) mod.A(mod..t-)'"(mod.x)''''
Posons
x)=i t -\- X.
Nous pouvons développer l'expression (3) suivant la formule du binôme; on
obtient une suite de termes de la forme
(5) AK :?'"+/'<"-''.
Remplaçons un instant, dans la série, x' par 3, qui sera indépendant
de x; la série est alors convergente quand x e.X. z prennent des valeurs d'un
module inférieur à certaines limites 0 et pi. Supposons t çX x positifs et tels
que ces conditions soient remplies; la série (4) aura son tableau des modules
convergent; il en sera de même de la série
K mod.A,r"'+/'f''-/',
puisque les termes de cette seconde série sont positifs et que, groupés d'une
certaine manière, ils reproduisent la série (4)- H en sera de même encore de la
série (5), dont les termes ont même module que ceux de la série précédente,
et il en sera de même encore quand on remplacera t ç,\. x par des quantités
imaginaires de même module.
Les limites de convergence sont données par les inégalités
mod. J- < p, mod..r -I- mod .(x^ — x) < p|.
Un terme quelconque a la forme
A
K 7- ^ x"'-^Pt"-n,
Vyni + nk)
XLVl SIR LES PROPRIETES DES ('ONCTIONS DKl-lNIKS PAU LES EQUATIONS DIKFERENTIELLES.
OÙ A csl un jKilviKMiie entier par rapport au paramètre arbitraire -r-j que nous
représenterons par y..
Les facteurs de la forme ^^ r- ne peuvent entrer à une puissance supé-
. , • "i /■,••- 1 • ( '»+ P )
rieure a la puissance -r- ou, a Joi-tioii, a la puissance g
Considérons la série obtenue directement
t -— œ>- — X,
Égalons au second membre de l'équation (2), il vient
d'où, par diflérentiations successives et remarquant qu'à l'origine
r = j' = / = O ,
dy_^_if__^/_^^\^Jy^
dx dt dx \ dy j dx
^f^^{.^'l\^Ly.,
11 est facile de voir qu'en déduisant de ces équations les valeurs des dérivées
nartielles de y, on les obtient sous la forme de somme de monômes 7 '■ — :- ;
I •^ ' ^ad l {fH-\-nf.)
nue l'un fiuelconnue de ces monômes, multiplié par x'^+p t"^~P, par ■
T 1 1 '11 II \. •/.... (ni -\-p)
Ql par \ , est la somme d'un certain nombre de termes de la série que
r \.i...(n — p) ^
nous venons de considérer.
Donc la série S ; ^ : p.„ ' „:,, x'"^'' '" p a son
^U 1.2... ( m -h p) i .7.. . . { n — p) l {m -h rt A)
tableau des modules convergent.
De pluï il est facile de voir que les deux équations écrites en premier lieu
donnent toujours
aH — ^ = X, -y- demeuraiil arbitraire,
dy dt
dt
= «,
dy
__
-t
dx
i-À
SUR LES PROPBIETES DES FONCTIONS DEFIMES PAR LES EQUATIONS DIFFERENTIELLES. XLVII
et si l'on prend
on aura
Donc, comine le facteur r- ne peut s'introduire dans l'un des monômes que
s'il contient à une certaine puissance -r-i si l'un de ces monômes contient le
■^ dx
facteur ^i le numérateur A, contiendra à la même puissance le facteur «-|--i^-
I — /. ^ dx
Revenons maintenant à l'équation (i) et cherchons de même les coefficients
de la série. Rien ne sera changé dans le calcul précédent, sinon que À devra
être remplacé par i .
Des deux équations écrites en premier lieu, la' première donne
_ <^ = iV,
dt dx
et la seconde
dt dy dt
est vérifiée identiquement. C'est donc -^ qui deviendra le paramètre arbitraire,
puisqu'on peut lui donner une valeur arbitraire p.
Rien ne sera changé dans la série, sinon que chaquet erme sera multiplié par
i3'?(l — X)? P{ ni -I- /!À) j-''-«'s
il)
'—dJ-J
/a-i-^V ^("'^") •'■'■''
OÙ /• ^ /« 4- p, s ^ n — p.
Or nous savons que, si l'on suppose À < i , la seconde fraction est toujours
plus petite que K'', K étant une quantité finie.
Comme q •< /•, il en sera de même du premier facteur.
On peut donc toujours prendre les modules décret de t assez petits pour que
le module de l'expression (j) soit plus petit que i.
Donc la nouvelle série est convergente.
Toute fonction définie par une équation différentielle de la forme
-%=f{^,y).
XLVIII SIR LKS PnOPRIKTKS DES FONCTIONS DEFIMES PAU LES EQUATIONS DIFFERENTIELLES.
OÙ — ^ I, est déve/oppable suii'a/il les puissances croissantes de x et d'une
dy ' '
variable t définie par x -p = t — ./', ou de xhx, dans le voisinage de x^o,
r = o.
Les limites de convergence sont données par
mod.^<p. mocl.(j:-L3:) < p,.
Le paramètre arbitraire est-^j et la fonclion )• peut encore se développer
suivant les puissances croissantes de x, de t et de ce paramètre.
(THÈSES présentées à la FACULTÉ DES SCIENCES DE PARIS, pour obtenir le
grade de Docteur es Sciences Mathématiques, soutenues le i" août 1879 devant la
Commission d'examen : MM. Bouquet, Président; O. Bonnet, Darbolx, Exami-
nateurs.)
PREMIERE THESE.
SUR LES PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS
DEFINIES PAU
LES EQUATIONS AU\ DIFFÉRENCES PARTIELLES.
INTRODUCTION.
Le problème de l'inlégration des équations aux différences partielles a été
abordé dès le siècle dernier par les géomètres; mais ce n'est qu'au commence-
ment de ce siècle que Cauchy et Jacobi sont parvenus à ramener complètement
l'intégration des équations aux dérivées partielles du premier ordre à celle des
équations différentielles ordinaires.
Toutefois la question n'était point épuisée, car ce dernier problème, l'inté-
gration des équations aux différentielles ordinaires, était loin d'être résolu.
L'existence même de l'intégrale n'était pas démontrée d'une manière rigoureuse.
Cauchy aborde ce nouveau problème, et, dans le Tome XIV des Comptes
rendus des séances de ^ Académie des Sciences (p. io20-io23), il imagine
pour le résoudre un nouveau mode de calcul qu'il appelle calcul des limites.,
et il démontre que les équations différentielles ordinaires admettent une inté-
grale; il définit complètement cette intégrale, ou plutôt un élément de cette
intégrale, en montrant qu'elle peut se représenter en général par une série
H. l\ - I. ..
1. PKOPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIKS PAR I.F.S ÉQUATIONS At\ DIFFERENCES l'ARTlELLKS.
ordonnée suivant les puissances croissantes de la varlahle el convergente dans
de certaines limites. C'est donc une intégration complète, mais qui ne nous fait
pas connaître la valeur que prend la fonction cherchée quand on donne à celle
variable une valeur quelconque, mais seulement quand le module de celle
variable reste plus petit qu'une quantité donnée.
Dans le Tome W^ des Comptes rendus des séances de V Académie des
Sciences, il applique les procédés du calcul des limites, d'abord aux équations
linéaires aux dilFérences partielles du premier ordre (p. 44-38), puis à un sys-
tème quelconque d'équations aux différences partielles d'ordre quelconque
(p. 85-ioi). Il recherche quelle est l'intégrale de ces équations qui est assu-
jettie à se réduire, quand l'une des variables s'annule, à certaines fonctions
données des autres variables indépendantes, et il démontre que cette intégrale
peut encore, en général, se représenter par une série ordonnée suivant les
puissances croissantes des variables.
Enfin, dans le Tome XVI (p. 5^2), 11 recherche comment on devrait aborder
le problème quand l'intégrale particulière que l'on étudie est assujettie à
d'autres conditions qu'à celle de se réduire, quand l'une des variables s'annule,
à certaines fondions données des autres variables.
Dans le cas le plus général, le problème qui nous occupe a donc élé complè-
tement résolu par Cauchj.
Il a élé depuis repris par deux géomètres. Dans une Thèse inaugurale,
insérée dans le Tome 80 du Journal de Crelle (p. i el suivantes), M"" de
Kowalewski a démontré de nouveau des théorèmes déjà trouvés par Cauchy;
enfin M. Darboux en a inséré une démonstration nouvelle dans le Tome LXXX
des Com.ptes rendus des séances de l'Académie des Sciences (p. loi). Tou-
tefois, ilexisle encore des cas où le théorème de Cauchy ne peut pas s'appli-
quer cl où l'intégrale, soil d'une équation dlfferenlielle ordinaire, soil d'une
équation au.v différences parlicUcs, ne peut se représenter par une série con-
vergente ordonnée suivant les puissances croissantes des variables.
Pour les équations différentielles ordinaires, ces cas excepliounels ont élé
étudiés par MM. Briot cl Bouquet, dans un McTiioirr inlilidé Mémoire sur
les fonctions définies par les équations différentielles el inséré dans le
Tome WXVI du Journal de V Ecole Polyterlmique.
Mon but, dans ce travail, est d'étudier de même, pour les équations aux dif-
férences partielles du premier ordre, les cas exceptionnels où le théorème de
Cauchy ne s'applique plus.
PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS ALX DIFFÉRENCES PARTIELLES. Ll
Ces cas sont de deux sortes : ou bien la difficulté provient, non de la forme
même de l'équation proposée, mais de la manière dont est définie l'intégrale
particulière que l'on étudie; ou bien elle est due à la forme de réquation pro-
posée. De là la division naturelle de ce travail en deux Parties. La première est
destinée à l'étude des exceptions de la première sorte et nous amènera à recon-
naître que l'on peut obtenir l'expression implicite de l'intégrale en égalant
à zéro certaines fonctions des variables, de l'intégrale et de ses dérivées du pre-
mier ordre, et que ces fonctions peuvent se représenter par des séries ordonnées
suivant les puissances croissantes de ces quantités.
Dans la deuxième Partie, on étudie la seconde sorte de singularités; mais je
n'ai pu arriver à des résultats que quand certains coefficients satisfont à cer-
taines conditions de signe, et j'ai été obligé de laisser de côté les cas où ces
conditions ne sont pas remplies.
Avant d'aborder le problème qui est l'objet principal de ce Mémoire, j'ai dû
étudier, dans des lemmes préliminaires, quelques propriétés générales des
fonctions, et, en particulier, rechercher ce qui se passe quand on ne peut plus
appliquer les théorèmes de MM. Briotet Bouquet, relatifs aux fonctions définies
par des équations dont le second membre est zéro, et le premier membre une
série ordonnée suivant les puissances croissantes des variables et des fonctions
cherchées.
LEMMES PRÉLIMINAIRES.
On sait qu'une fonction z de n variables x,, x^, .... .r„ (ou plutôt un élément
de cette fonction) est dite holomorplic en .r, — a,, x^ — a^. ..., Xn — «« quand
on peut la représenter dans une certaine étendue par une série convergente
ordonnée suivant les puissances croissantes de x^ — a,, X2 — v-i, ..., x,i — «„
(a, , a.2, . . , , a„ étant des constantes données).
Pour que cela ait lieu, il faut et il suffit que la fonction ; reste finie, continue
et monodrome quand les modules de x^ — a,, x-i — aj, ..., x„ — c/.„ restent
plus petits que certaines quantités données.
Théorème de MM. Briot et Bouquet.
MM. Briot et Bouquet ont démontré que, si p fonctions Z\, Z2, •.., Zp de
n i^ariables j-,, Xn, ■•■, x,, sont définies par p équations dont le second
I.ll PROPRIÉTÉS 1>ES FONCTIONS llKKINIkS PAR LKS ÉQl'ATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES.
membre est zéro et les premiers membres sont p fonctions liolomorphes
en Zx — (3i, -S» — (3;, ..., Zp^ ^p, x^ — a,, Tn — «j, ..., J"„ — a.,, (les c. et /es p
étant des constantes), si ces p équations sont satisfaites quand on Jait
;,= [3,, 32= ?2 -/'=P/M ^1=^1, 3-j=a2 a-„=a„,
si pour le même systè/ue de valeurs le déterminant fonctionnel des premiers
membres des /> équations par rapport aux p fonctions z n^est pas nul, les
p fonctions z ainsi définies sont holomor plies en .r, — «i, .r^ — «a, •••, x„ — a„.
Je ferai dans la suite un fréquent usage de ce théorème, et je m'en servirai
en particulier pour démontrer les lemmes qui vont suivre.
Définition. — Nous dirons qu'une fonction z de n variables J7f, x^, . . . , Xn
est algébroïde de degré m en ^i — a, , Xo — a^, . . . , x„ — «„ quand elle satis-
fera à une équation de la forme
(;- PJ'«-+-A,„ .,(G-P)"'-'-t-...+ A,(3 — P) + A„=o,
où A,„_|, ..., A,, Ao sont des séries ordonnées suivant les puissances crois-
santes de Xf — -y.!, Xi — a., ..., x,i — a,,, qui restent convergentes quand les
modules de jt, — a,, X2 — »;>, •■•, x,i — a,, restent plus petits que certaines
quantités données et qui s'annulent quand
Dans tout ce qui va suivre, nous supposerons que
a, = aj = . . . = a„ = p = o.
Nous pouvons toujours le faire, car si cela n'était pas, on ferait
a?i = 7i-t-ai, X2 = jK2-l-a2 ^n — yn-^'^-n, 3 = 3i-H|3,
et avec ces nouvelles variables on serait ramené au cas où les a et (3 sont nuls.
Lemme I. — Si une fonction zest algébroïde de degré m en x^, X2, •■■, Xn,
et que Von y remplace x,, x^, . . . , Xn par des fonctions holomorphes en t
s'' annulant quand t = o, la fonction z est développable en une série conver-
gente dans une certaine étendue et ordonnée suivant les puissances crois-
1
santés de f, p étant un nombre entier tel que
En efTet, reprenons l'équation
i"'4- A„,_ii"'-'-t-. . .+ A,; -f- Au= o.
PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINrES PAR LES ÉQUATIONS AIX DIFFÉRENCES PARTIELLES. LUI
Remplaçons dans cette équation
par certaines fonctions
0,(0, ?2(0, •••, ?«(0
holomorphes en t et s'annulant avec cette variable. Les A deviendront des
(onctions holomorphes en / et s'annuleront pour t = o, puisqu'ils s'annulent
pour
,r, = 37j = . . . = .r„ = o.
La fonction :; devient ainsi une fonction de / susceptible de m valeurs. Quand
on fera varier / de telle manière que le point qui représente sa valeur imagi-
naire sur un plan décrive un contour autour du point < = o, il y aura p de
ces m valeurs qui se permuteront circulairement comme les p valeurs de f. 11
est évident que, si l'on donne à ; une de ces p valeurs comme valeur initiale et
qu'on fasse décrire à t un chemin tel que ti' revienne à sa valeur primitive,
;; reviendra aussi à sa valeur initiale. De plu^, z conserve une valeur finie quand
le module de l reste inférieur à une limite donnée, et, étant une fonction con-
tinue de t, est aussi une fonction continue de ti'.
Donc :; est holomorphe en f, et il est d'ailleurs évident que
p = m. c. Q. F. 0.
Dans les deux lemmes qui vont suivre, on considérera une fonction 2 de n
variables x,^ x^, . . . , x^ définie par une équation
dont le premier membre a(-;) est une série
Ao-H A|5-+- A5-2_(_ . .
ordonnée suivant les puissances croissantes de :; et dont les coefficients Ao,
A| , ... sont des fonctions holomorphes en x^, x^, ■ • ■ , x„.
On supposera que, quand on fait dans les A
J^\ = ^2 ^ . . • ^^ -^ Il ~— ' O,
on ait
Ao= Ai= A, = .. .= A,„-,= o (A,„;îo).
Lemme il — // existe m fonctions z qui satisfont à la définition précé-
dente et qui tendent vers zéro quand ar,, .To, . . . , Xn tendent vers zéro.
LIV PROPRIETES DES FONCTIONS DKFINIF.S PAR LES F-QUATIONS AUX DIFFERENCES PABTIEU-ES.
En effet, soit •Jo(-^) ce que devient tp(;) quand on j l'ait
.r, = .r2=. . . = x„ = o.
Si l'on représente les parties réelle et imaginaire de ; par les coordonnées d'un
poinl dans un plan, on pourra toujours tracer dans ce plan un cercle Cxiyanl
pour centre le point ; = o et dont le rajon R soit assez petit pour que tpo(^)
ne s'annule pas à l'intérieur de ce cercle, si ce n'est pour z = <>. Ceci posé, il
est évident que, si l'on prend l'intégrale
/
le long d'un cercle quelconque Ci, concentrique à C et de rayon R, ' R, cette
intégrale sera égale à 2 iizm.
Soit maintenant (ft{z) ce que devient ^{z) quand on donne à x^, x^, ■■■, x,,
certaines valeurs déterminées différentes de zéro. On peut toujours prendre les
modules de ces valeurs déterminées assez petits pour que :
1° ■^i{z) diffère aussi peu qu'on veut de tp„(s);
2° es', (3) diffère aussi peu qu'on veut de tp ',,(;) ;
30 j-îi — L diffère aussi peu ou on veut de ^-^, — :
4° Enfin pour que / ' ' " dz prise le long du cercle C, diffère aussi peu
qu'on veut de / ,1 dz prise le long du même cercle, c'est-à-dire, puisque
cette intégrale est toujours égale à 1 i- multiplié par un nombre entier, pour
qu'elle soit égale à 2 inm.
Donc on peut toujours prendre les modules de x^, .r,,, . .., Xn assez petits
pour que «((s) s'annule m fois dans l'intérieur du cercle C,, quelque petit
que soit le rayon de ce cercle.
Donc il existe ru fonctions ;,, 3._,, ..., ;,„ de j;,, x-,., ..., Xn qui aunuleul
la fonction '-2(3) et qui tendent vers zéro rpiand j?,, x-,, ... x„ tendent vers zéro.
c. Q. F. D.
Lemme III. — Les ru fonctions Zt, z-j. ..., Zm sont algébroïdes de degré m
En effet, les ni fonctions ;,, z-^. . . . , :„, sont définies par les m équations
(1) »(«,) = o, ll>(i,) = 0, ..., 'i(3,„; = 0.
PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFERENCES PARTIELLES. LV
Je vais d'abord remplacer le système (i) par un autre système équivalent.
A cet effet, je poserai
f(v) = (t._a,)(p — zj). ..(p — j„,),
/"('■) = £•
Je poserai en outre
i — \
i= m
i = l
_'V' fi'^i) fpi'^if
Bp
1=1
1=1
11 est clair que le système
(2) B,= o, Bî=o, ..., B„, = o
est équivalent au système ( i).
Les B sont symétriques par rapport à ;,, z-.. ..., ::,„. De plus, ce sont des
l'ouctions entières par rapport à ces varialilcs. Eu effet, les dcuomiuateurs Ji{:-i)
ne contiennent que des facteurs de la forme ;, — z/^ et ne contiennenl ces fac-
teurs qu'à la première puissance. Donc les B seront égaux aux qiiolients de
fonctions liolomorphes en Zf, z.2, ■ ■■ , z,,,, j;,, x-^, . .. , .r,, par le produit de tous
les facteurs tels cjue zi — Zf,-- J'aurai donc démontré que les B sont eux-mêmes
des fonctions holomorphes eu ;,, :.,, ..., ;„,, .r,, x-,-, •.-, -?« si je fais voir (ju'en
les multipliant par zt — Zk et faisant :,= z^ on les annule. Or cela est évident,
car, les B étant symétriques par rapport à .:, et à Zk. B(.:,— Zh) change de signe
quand on change =, en Zk et ;* en ;,. Donc il s'annule quand zi= Zk- Donc
les B sont holomorphes en ,r,, arn, •.., -f», en s,, io, ••■, ^m et symétriques par
rapport à ces //( dernières variables.
I.VI PROPRIETES DES FONCTIONS DEFINIES PAR LES EQUATIONS AUX DIFFERENCES PARTIELLES.
Posons
S, — V-., <;„ v-s c — v-m
Ces I» iioiivi'llcs variables saiimileronl en même temps que les ;.
De plus, <m sail que tout polynôme entier symétrique pai- rapport aux ; et
de degré p est un polynôme entier en
S,, Sj, .... Sp, s'tpim,
et on
Si, S.,, ..., S,,,, si pi m.
Donc les B seront des fonctions holomorphes en S), S^, ..., S„,, x,,
,r>_, , • • * , Xfi*
Les S sont donc définis en fonction des x par m équations dont le second
mernhre est zéro et les premiers membres sont des fonctions holomorphes
eu S,, S_i, ..., S,„, X,, X.2, ..., x„ qui s'annulent quand
01=05=...= o,,i=:.27i= Xi ^ . . . ^ 3"rt = O.
Donc, en vertu du théorème de M^I. Briot et Bouquet, les S seront holo-
morphes en X,, x-^-i ..., x„ si le déterminant fonctionnel des B par rapport
aux S ne s'annule pas quand
Sj =82=... S,„ = Xi = 5:2 = . . . = a^n = o.
Il faut donc calculer le déterminant fonctionnel des B par rapport aux S pour
ce système de valeurs, et pour cela calculer, toujours pour les mêmes valeurs
des variables, les dérivées partielles
d6k
1 " Si /. '-; /« — /> + 1 ,
d\ip
En effet, si dans »(-) on fait
X, =
= Xi = . . .— 3
3(5) devient
De même on a, quand les x s'annulent,
/—m I — m
PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES. LVII
Le premier lermc est homogène et de degré m — [> + ^ P'T' rapport aux ;., le
second homogène et de degré m — /> + 2, etc.
Donc, si l'on exprime maintenant les B en fonction des S, le premier terme
de Bp dans le développement (3) donnera un terme en S,„_p+i et des termes
formés par le produit de deux ou plusieurs des S* tels que A" <; «< — p+ i.
mais il ne donnera pas de terme en Sa(A < /» — />+') et indépendant des
autres S. Les termes suivants du développement (3) n'en donneront pas davan-
tage pour les mêmes raisons.
Donc B^, développé en fonction dos S, ne contiendra pas de termes en Sa.
Donc
rfB„
Donc le déterminant fonctionnel des B par rapport aux S se réduit, au signe
près, au produit des
dj/n—p+l
Il suffit donc, pour faire voir que le déterminant nest pas nul, de montrer
qu'aucune de ces dérivées partielles ne s'annule.
Pour calculer -j^ — - — > reportons-nous au développement (3) et cherchons
UJm—p-i-l
d'où peut provenir, dans le développement de Bp en fonction des S, un terme
en Sm-p+\- il ne peut venir que du premier terme du développement (3), que
nous appellerons pour abréger T^,, car les termes suivants de (3) sont homo-
gènes par rapport aux 2 et de degré supérieur à m — p -\- i .
Il suffit donc de s'occuper des termes provenant de T^; on a
G étant une fonction de S|, Sj, ..., S,„_p qui s'annule avec ces variables, et
c'est ctp qu'il s'agit de calculer. Comme cxp est une constante indépendante
des z, il suffira de calculer sa valeur en donnant aux : des valeurs quelconques,
par exemple les racines de l'équation
z'" — zP-^ — I = o.
Tous les Si sont nuls, et S„,_p^_i ^ m — p-\-i . Donc
Tp= ap{ni — p -+■ 1).
Or, on a
H. p. — I.
l.vm PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES.
cette inlégrale clanl prise le loiij; d'un cercle de rayon suffisamment grand.
En elTeU le résidu de la l'unelidn sous le signe / par rapport à la racine c = ;/
est
La somme des r('sidus de celle t'onclioa est donc la somme de ces quantités,
c'esl-à-dire ^- Or, dans le cas parliculier où nous nous sommes placés,
f(v) = P'"— c/'-i — I,
/^(e) = 0;;,v"'-/'. où Cf„= m(m— !)...( m— /J-+-I).
Donc
v>'- ' — I
dv.
La première inlégrale est nulle; en ce qui concerne la seconde, la fonction
sous le signe / est développable (puisque le rayon du cercle le long duquel on
prend l'intégrale est très grand) en série ordonnée suivant les puissances crois-
santes de - et dont le premier terme est -• Ce premier terme donnera un<- inté-
grale 2/-, les autres une intégrale nulle. Donc
Donc les Xp ne sont pas nuls; donc le déterminant fonctionnel des B par rap-
port atiN S ne l'est pas non plus; donc les S sont des fonctions liolomorphes
en X I , x-j , . . . , ./■« .
Les m valeurs de z, à savoir z,, z.,, . . . , -,„, satisfont à une équation
.-h a; ;-+- a; = o,
^ M -^ J 7 • ' * î -'m *
1111
où les A' sont des polynômes entiers et symétriques j)ar rapporta
ces polynômes sont donc aussi des polynômes entiers par rapport a S , , S j , . . . , S
et par conséquent des fonctions holomorphes en a;,, Xj, . . . , ./„.
C'est dire que les m valeurs de ^ sont algébroïdes de degré m en .r,,
T.. X,. C.. O. V. I).
La démonstration précédente suppose que Téquation
PKOPRIÉTÉS DES PONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AIX DIFFÉRENCES PARTIELLES. LIX
n a pas de racines multiples; mais il est facile de l'étendre à ce cas d'excep-
tion.
Soient encore, en effet,
/(") = (t- — il)(f' — ■!2)...(V— -m)
et
. , -3m représentent pour un instant des quantités quelconques, et
soit encore
f{v) e\.fp{i') sont des polynômes entiers par rapport ù i' et aux S.
Soit maintenant
_ f'rMAi!^
..B,=/
/■(")
dv,
cette intégrale étant prise le long d'un cercle de rayon assez petit pour que !p(f)
soit convergent pour certaines valeurs des x^ et assez grand pour contenir les
m racines de l'équation
(B (' P ) = O
pour ces mêmes valeurs des x.
Supposons, de plus, qu'on ne donne à z,, z-^, ..., z,„ ((ue des valeurs dont
les points représentatifs soient compris à liiitérieur de ce cercle.
Cela est toujours possible.
Cette intégrale est une fonction continue des S et des x, et l'on a vu que
dans le cas où tous les .; sont différents, c est-à-dire où les S ne prennent pas
certains systèmes particuliers de valeurs, cette intégrale se réduit à une fonction
holomorphe des S et des .r. 11 en est donc encore de même dans le cas où les ;
cessent d'être tous différents.
Pour exprimer que les :; se réduisent aux m racines tic l'équation
y ( z ) = o
en tenant compte de leur degré de multiplicité, il faut encore écrire (jue les By,
sont nuls, c'est-à-dire qu'il faut égaler à zéro les mêmes fonctions holoniorpiies
des S et des x que dans le cas où il n'y a que des racines simples, c'est-à-dire
que la démonstration précédente s'applique.
Corollaire I. — Si o est une fonction algébroïde en z, x,, x-,, ..., x„
I,X PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES.
telle, qu'une de ses valeurs s'annule quand on a à la fois
mais qu'aucune de ses valeurs ne s'annule, quel que soit z, quand on a
à la fois
a-,= 3-2 = . . .= 3-„= o,
si : est défini en fonction des x par V équation
<p = o,
; est une fonction oli;ébroïde en .r,, x,, . . . , Xn-
En efl'el, la foiiclion -j étant algébroïde en ;, x,, x.>, . . . , x„ est donnée par
une équation
œ"'-l- A^^itp"'-' -I-. . .+ Aitp + Ao= o,
OÙ les A sont holomorphes en z, x, , x-^i ■ ■ ■ , x,,-
L'équation o ^ o est donc équivalente à l'équation
Ao=o.
Mais Aq est une fonction holoinorphe en z, x,, . . . , x^ qui s'annule quand
toutes ces variables s'annulent, puisque » s'annule dans ce cas, mais qui ne
s'annule pas, quel que soit ,:, quand tous les x s'annulent, puisque rs ne s'an-
nule pas dans ce cas.
Donc Aq contient un ou plusieurs termes contenant une puissance de z et
indépendants des x.
Si ;:'" est celui de ces termes dont le degré est le moins élevé, on retombe
sur le cas étudié dans le lemme précédent, et z est une fonction algébroïde de
degré m en a:), Xn, . . . , Xn- c. q. f. d.
Corollaire II. — Si, dans une fonction hnlomorphe ¥ en x^, x^, . . . , x„,
on substitue à la place de ces variables n fonctions cp,, tso, ..., mn de p
variables nouvelles y ^ ,}'■,, ■■., fp, algébroïdes par rapport à y^, y^, ..., yp
et s'annulant avec ces variables, la fonction F devient une fonction algé-
broïde eny,,yi, ■.■,yp.
En effet, les fonctions o,, cp.j, . . . , cp„ sont respectivement susceptibles de m,,
mj, ..., m^ valeurs différentes. En substituant dans F un système quelconque
de ces valeurs, on donne à cette fonction
7ni/n2...m„= M valeurs différentes.
PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DEFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES. L\I
Soient F|, F2, . . . , F„ ces valeurs. Les fonctions
i=l 1 = 1 1 = 1
sont holomorphes par rapport aux différentes valeurs de y,, o-,, ..., cp„. De
plus, elles sont symétriques par rapport aux différentes valeurs de tp,, aux
différentes valeurs de Oo. etc.
Donc, en appelant Sip la somme des ^'*""=' puissances des diverses valeurs
de 9,, S^p la somme des ^i*""* puissances des diverses valeurs de œo, les fonc-
i = M
tionsy Ff sont holomorphes par rapport aux S, c'est-à-dire (puisque les S sont
1 = 1
holomorphes par rapport aux j-) holomorphes par rapport aux )-. C'est dire <jue
la fonction F elle-même est algébroïde en y,, y-,, . . . , y p. c. q. r. d.
Lemme IV. — • Si (f,, cp2. ..., fp sont p fondions holomorphes en Zj^,
Z2, ..., :p, X,, x-,, .-., Xn, si ces fonctions s'annulent quand on annule
tous les : et tous les x, si les équations
restent distinctes quand on annule tous les x, si l'on définit les z en fonc-
tion des X par les équations
'fl = ?!=••■=?/>= O,
les p fonctions ainsi définies sont algébroïdes.
En effet, supposons p = 2 pour fixer les idées, z^ et z^ sont alors définis par
les équations
!B, = 0, !B.>= O :
9, et 92 ne peuvent s'annuler identiquement tous deux quand on fait
car alors les équations
Ti = 92= o
cesseraient d'être distinctes quand on annulerait tous les x et se réduiraient
toutes deux à
Zt = o.
lAII PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS UKFIMKS PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES.
Supposons que ce soit o, qui ne s'annule pas identiquement quand
;, = T, = a-j = . . . = a^n = o ;
on pourra ^Leniiiic III cl Corollaire 1) tirer de
<?, = o
;, en fonction algébroïde de z-^, x^, x-i, . . . , x„.
Substituons cette valeur de ;, dans Uoj cette fonction deviendra algébroide
en ;--2, Xf, x^., .. . , Xn {voir Lemme 111, Corollaire II). L'équation
!f2 = G
a donc un premier membre algébroïde en ;n, x,, x.j, ..., x„ et qui s'annule
avec ces variables. De plus, cp^ ne s'annule pas, quel que soil -■_., quand .r,,
X-,. . . . 1 x„ s'annulent. Ce serait dire cpic les équations
0| = O, ti; = O
cessent d'être distinctes quand les x sont nuls. Donc Zn est défini par l'équa-
tion oj ^ o en fonction algébroïde de x, , x-,, .... x,i. Il en est de même de ;i ,
puisque rien ne le distingue de ;.j.
Le lemme est donc démontré.
Remarque. — On remarquera que dans le lemme précédent on est obligé de
faire une resiriclion, puisque l'on siqipose que les équations
<Pl = <PS = - • •= fH= O
restent dislincles qiiiiud les x s'annulent.
Les deux lemnies qui vont suivre ont pour but d'examiner ce qui se passe
quand celte condition de restriction n'est pas satisfaite.
Lemme V. — .Vf ii/n' J'onclion z est de finie en fonction de x,, .r^,, . . . , x,,
par une équation
9 = 0
dont le premier membre est une fonction holoniorphe en z, r,. .r.j, ..., Xn.
s'annulanl avec ces variables^ on peut exprimer s, .r,, x,, . . ., x„ par des
fonctions algébroïdes de n variables auxiliaires \i.,, [a^j, ..., ^^ s'annulanl
avec ces variables.
En effet, toutes les dérivées partielles de cp ne sont pas nulles, sans quoi cette
fonction serait identiquement nulle. Supposons que toutes les dérivées par-
PROPRIETES DES FONCTIONS DEFINIES PAR LES BOUATIONS Al'X DIFFERENCES PARTIELLES. LMII
tielles d'ordre m ne soient pas nulles, mais que toutes les dérivées d'ordre infé-
rieur à m le soient.
f • j. • . !• I • ) 1 d""i
Si parmi ces dérivées tl oidre m qui ne s annulent pas se trouve -i—fr,-' par
exemple, on pourra exprimer j-, en fonction aloébroïde de ;, x-i, x^, ..., x„.
■^1 =/(:, ^U -^3, ••., ■'•/!),
et alors il suflira <le poser
pour satisfaire à l'énoncé du lemme.
Si l'on a, au contraire,
d"' e f/'" o d'" o
dz"> ~ dxf "^ ■• -^ rfi™ ~
on posera
- = X.ji +X,7.j -I-... — X„7„ + X„+,_^„H_,,
a"i = «1,171 -*- «1,272 + - ■ ■-+- «1,'i+i.r/i-M,
^n= an.l7l-'- ««.272 + - ■■+««, n+l7''^
On pourra toii|oiirs choisit' les X et les y. de telle sorte que leur déterminant
ne soit pas nul et qu'après la substitution
d'" <f ^.
On aura alors yn^.i en fonction algébro'ide de y, , y.,. . . . , y„,
7«+i =fiyuyi 7"),
et il suffira encore de poser
7i=l^i. 72=1^2' •■•' 7«=,«n)
/ — n
i=l
1 = 1
iP«=^an,iFi+ ^n-.l/
Jour satisfaire à l'énoncé du lemme.
LXIV PROPRIÉTKS DES FONCTIONS llÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES.
Reniaraue. — 11 faut rcinar(|uer que celle nouvelle manière de définir la
ronitioii r ne nous en lail connaître qu'un élénient plus restreint que ceux que
les lemmes 111 cl 1\ nous pernieltaient d'étudier. Des fonctions algébroïdes
définies iiar ces leninics nous connaissions un élément limité par ces conditions
que les modules de:r,, 3'-. ..., x„ restent respectivement plus petits que cer-
taines quantités données.
Les éléments définis par le lemme V seront restreints encore par d'autres
conditions, par exemple que, les modules des x restant plus petits que certaines
(luantilés données, les modules de — . — . ••■> — soient eux-mêmes plus petits
1 ' j-i j-, .Ci ' *^
que certaines quantités données.
Lemme VI. — Si p fondions Zi, z-,^ ..., Zp de n variables x^, x-., ..., Xn
sont définies par p èquatioiis
dont les premiers membres sont des fonctions holomorphes en 5,, So, ..., Zp,
j'i, X.., . . . , .r„ et s'annulanl avec ces variables^ les fonctions ^1,-2, . . . , Zp
et les variables anciennes x,, x,, . ■ -t x„ peuvent s'exprimer par des fonc-
tions algébroïdes de n nouvelles variables convenablement choisies [^1,
<j..,, . . . , 'x,, et qui s'annulent avec ces nouvelles variables.
En eU'el, supposons ys = 2, pour fixer les idées; Zt et z-y sont alors définis
par les équations
?1 = O, (02 = 0.
En vertu du lemme V, on peut tirer de cp, = o les :; et les x en fonctions
algébroïdes par rapport à « -f- i nouvelles variables que nous appellerons v,,
vj, ..., v„^, et s'annulant avec ces variables. Substituons ces valeurs dans tp^;
cette fonction deviendra une fonction algébroïde dev,, v.j, ..., v„+, (Lemme 111,
Corollaire II).
On a donc
ç'," -V- A,„-, cpf-' -1-. . . + A, Ç2-H Ao = o,
où les A sont holomorphes en v,, v., . . . , v„, v„+,. Donc, égaler o.j à zéro, c'est
égaler Ao à zéro.
Or, en vertu du lemme V, on peut tirer de
A(,= o
PROPRIETES DES FONCTIONS DEFINIES PAR LES EQUATIONS Al\ DIFFERENCES PARTIELLES. LXV
V,, V;;, ..., '/n+i en fonctions algébroïdes de n variables nouvelles p.,, y.,, ..., p.n
et s'annulanl avec ces variables.
Donc, les z et les x étant des fonctions algébroïdes des v, qui sont des fonc-
tions algébroïdes des pi, sont des fonctions algébroïdes des a. De plus, z et
les Xf s'annulant quand on annule les v, qui eux-mêmes s'annulent quand les [/
sont égaux à zéro, se réduisent à zéro quand on fait
[Jli = ilo = • ■ • = [J^n = !>• c. 0- F. D.
Remarque . — La remarque relative au lemme V s'applique également au
lemme VI.
Généralités.
Nous nous proposons d'étudier les propriétés d'une fonction ; de n va-
riables j?i, x^ /■„ qui est liée à ses dérivées partielles du premier ordre,
que nous appellerons
dz _ dz _ dz
dxi ' dx-> ofj'n
par une relation de la forme
Y{Z, a-,, T., ..., Xn,pi, Pu •••, Pn) = O.
Nous supposerons, pour simplifier, que F est un polynôme entier par rap-
port à :;, aux p et aux x, et nous poserons, conformément à l'usage,
/.= ——) A, = — — , K, = -j— -
az aXi api
Nous nous bornerons, comme l'a fuit Cauclij, à étudier un élément de la
fonction ^, c'est-à-dire la série des valeurs que prend cette fonction quand on
donne à .T), Xn^ . . . , Xn des séries de valeurs telles que, si
sont des constantes imaginaires données,
Pi, p., ..., K
des constantes réelles et positives, les modules de x, — %f, x^ — a._,, ..., Xn — s<„
restent plus petits respectivement que p), ^2» • • ■ , ?«■
On pourra toujours supposer que
a, = z, = ...= z„= o,
H. P. — I. i
LX\I rROPRIKTKS DBS FONCTIONS nÉKINlES PAR LES ÉQUATIONS AUX UIFFERENCES l'AIlTlELLES.
car, si cela iiV-lail pas, on poserail
X, =^-i-f-a,, Xj = 72-t-a., .!-„ =^'„ -+- «„,
et avec ces nouvelles variables on serait ramené au cas où les a sont nuls.
De même on supposera toujours que la valeur que prend la fonction z quand
les X s'annulent est zéro, car, si cola n'était pas, si par exemple ; prenait alors
une valeur finie (3, on poserait
si z prenait une valeur infinie, on poserait
I
-i
et de toute façon on serait amené au cas où ; s'annule avec les x.
11 pourrait arriver qu'on soit obligé d'étudier un élément de fonction plus
rcsUeint encore, comme on a vu que cela avait lieu, par exemple, dans les cas
où s'applique le lemme V (voir la Remarque).
L'élude que nous nous proposons de faire de l'équation
F = o
comprend la résolution de trois problèmes.
l'HOBLÉME I.
Rechercher quelles sont les intégrales z de l'équation F=:o qui sont
holomorphes en x,, Xj, . . . , Xn-
PHOBLÈME II.
Intégrer les équations différentielles
ds dcx dx2 dxn — dp\ — - dp„
(^)
•^(Pi^i P, P; ■' P« X, -+-/>, Z ■ \„H-y,„Z •
1° Sous la forme
fô) ?I = K,, 92= K;, .... Ç,„= K.,„,
où les K sont des constantes arbitraires, les tp des fonctions connues de z,
des X et des j) ;
2* Sous la forme
oii les 'j^ sont des fondions connues de x^et de 2n constantes arbitraires.
PROPRIKTKS DES FONCTIOXS DEFINIES PAR LES EQUATIONS \V\ DIFFERENCES PARTIELLES. I.XVII
PROBLÈME III.
Recherclier quelle est l' intégrale
qui satisfait à V équation ¥ ^=o et qui se réduit identiquement à une fonc-
tion holomorphe donnée en x,, X'<, . . ., jr„
^(X,, Xo, x„)
quand une autre fonction holomorphe donnée en x,, x.j, . . ., x„
0(>,, aro, ..., x„)
est égale à zéro.
Le problème peut encore s'énoncer d'une nuire manière.
En effet, les deux équations
4! — p = o, e = o
nous permellent, en vertu du lemme VI, d'exprimer z, x,, x^, . ■ ., x„ en fonc-
tions algébroïdes de /; — i variables auxiliaires a,, uj, ..., a„_,, ces fonctions
s'annulant avec C(,'s nouvelles variables, soil
-= = Pi(f^). 'M, ■■■■, I-'K-i),
Le problème III s'énonce alors :
TrouK'er une intégrale de V équation V = o qui se réduise identiquement
à (3, quand on y remplace respectivement x,, a?^, . . ., x„ par 9,, 9^,, . . . , 0,,.
Cauchy et Jacobi sont arrivés à peu prés en même temps à ramener la réso-
lution du problème III à celle du problème 11. Rappelons en quelques mots les
résultats auxquels sont arrivés ces deux grands géomètres.
Équations linéaires.
Supposons que l'équation F ^ o soil de la forme
X, /*,-(- X2/»2 + . . .-+- X„/B„— Z = o,
I.XVm PIlOfUIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES.
OÙ \,, X^., ..., X.„, Z sont des fonctions connues de x,, x.^, ..., x„, z. Les
équations différentielles (4), (\m portent le nom (ï équations des caractéris-
liqties, prennent ;ilors la forme
dXi _ dxt _ _ dXn _ dz
A, Xj An ^
Supposons que le problème II soit résolu, c'est-à-dire que l'on ait les inté-
grales des équations (4) sous la double forme
(5) ?i=K,, t?>=Kj tpn=K„,
(6) X, = i{/,, j:5=4'.2. ..., Xn_, = 'i„-, ^ = '!'«;
on trouvera l'intégrale que l'on se propose de chercher dans le problème III,
en substituant respectivement, dans tp, , (fn, •■i 9n, Pu 9, , 9-.., . . . , 9„ à la place
de z, X,, Xo, ..., Xn, ce qui doiiiieraà ces fonctions cp la forme
et, en substituant ensuite respectivement, dans à,, <];.), . . . , 'L„, •■,, y.,, . . . , y„
à la place de K,, K.j, . . . , K„, on aura ainsi l'expression de z, x,. x-2, ■ ■ -, -fn-i
en fonction de x„ et des [x. Ce sera l'expression implicite de l'intégrale cherchée,
et ensuite, quand cela sera possible, on éliminera les [jl entre les équations qui
constituent cette expression et l'on résoudra par rapport à l'intégrale pour en
avoir l'expression explicite.
Équations non linéaires.
Gauchj a fait voir d'abord, en ce qui concerne les équations non linéaires,
que, si l'intégrale cherchée existe :
I " Les dérivées partielles du premier ordre p,, p.,, . . . , p,, doivent se réduire
identiquement, quand on y remplace respectivement x,, x.,, ..., Xn par 9,.
62, . . ., b„, à certaines fonctions u,, oj^,, . . . , w,, faciles à déterminer.
2" Si les équations
dz _ dxt _ _ dx^ _ — dpt _ _ — dpn
ont été intégrées sous la double forme
(5) <pi= Kj If2n= Kon,
(6) iri= 4/,, ..., />„ = ij/s,,
PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DEFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES. LXIX
nous obtiendrons l'expression implicite de celle intégrale de la manière sui-
vante.
Dans <pi, 92) • • •, 92/1 remplaçons respectivement
■^1 P\i P-2t ...) fn^ ^1, ^2: •■•» ^n
par
Pi, (1),, W.2, ..., a)„, 8,, 6.2, ..., 0„;
ces fonctions cp deviendront des fonctions des [ji, que nous appellerons
yi, y-2, ■■■, 72"-
Dans A,, 'i2, • . -, '}2n) remplaçons respectivement
K,, Kj, .... K2,,,
par
ri, y-., .-•. 72«,
nous aurons Xt, X2, .... ar„_,, .:, p, , p.^, . . . , yj„ en fonction de Xn et des |ji., et
ce sera l'expression implicite de l'intégrale cherchée, si celte intégrale existe.
Enfin, Cauchj a fait voir que, pour que la fonction ^ ainsi définie représente
réellement une intégrale de l'équation F = o, il faut et il suffit que les fonc-
tions
dz dxi dx« dXn-\
d^i ^'d^i '^'dui ■■■ ^"-' d^i
soient identiquement nulles.
Remarque I. — On peut toujours supposer que w,, lo.,, . . ., to„ sont algé-
broïdes en i;l,, ijio, . . ., [/,,_! .
En eflet, les fonctions W), lOj, . . . , w,, sont définies par
F (Pi, 6|, 62, 6/i> Ml, '^■2, • . -, t^«) = o
et par n — i équations telles que
d&t df)^ rfBs rf9„
-T— = -T— U)|-H -j— W.2 + . ..-H -j— <0/l.
a^j-i a[ji, a[j., a|jL,-
Si ces II équations permettent d'exprimer les w en fonctions algébroïdes
des ij., il n'y a pas de difficulté.
Si au contraire cela n'a pas lieu, on pourra toujours, en vertu du lemme VI,
tirer de ces n équations
Kl, l^î, •••, P«-l, *^l, l«J, •■•, ^n,
l.XX PROPRIKTÉS DES FONCTIONS DÉFINIKS PAR LES ÉQUATIONS Al\ DIFFliBENCKS PARTIELLES.
en fonctions algcbroïdes de /( — i nouvelles \ariubles
On fera jouer alor> à ces variables nouvelles le rôle ([Lie joiiaiciU a,, <j..^, ..., jJi«_i,
et il esl facile de voir que ^i, les 0 et les w s'expriment en fonctions algébroïdes
de V|. v_, v„_|.
liemarque II. — La remarque (jui précède ne s'applique pas aux cas où w,,
(.)j, . . . , lOn ne gardent pas des valeurs finies quand on annule les jj..
Remarque III. — Parmi l(;s intégrales des écpialions des caraclérlsllques
mises smis la forme
(5t (j>| = K|, !f2= K,, ..., <p,„=Kj„,
il y en a une, Oi,, par exemple, tpii n'est autre que le premier membre F de
l'équation F^o. Donc, quand on prendra les intégrales des équations (4)
sous la seconde forme
on pourra remplacer |jailoul, ilans ■!>,, 'L^,, .... 'Lj,,, Ko,; par zéro.
Propriétés des fonctions J.
On a vu que la métbode de Caiu:liy pour Finlégralion des équatictns aux dif-
férences partielles était soumise à une restriction.
La fonction à laquelle elle conduit ne représente l'intégrale chercliée que si
certaines fonctions J,, J.,, . . ., J„_i sont identiquement nulles.
Or Cauclij a démontré :
i" Que ces fonctions sont nulles quand on y rempbu'c x„ par
(|„l |A,, ;ij, . . ., \Xn'-,i;
2* Qu'elles satisfont à l'équation
c'est-à-dire que, J„ étant la valeur de J quand .r„ =: 0„,
PROPRIETES DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES EQUATIONS AUX DIFFKRENCES PARTIELLES. LXXl
Supposons ijue l'on ail donné aux jj. des valeurs quelconques, par exemple
|i, = (ij = . ..= ^x„_, =o;
l'intégrale sera prise depuis la valeur do x„, qui correspond à .r„ = 9„, c'est-
à-dire depuis zéro, jusqu'à une valeur quelconque de cette varialjle.
Si Pre^o, il est évident (jue l'intégrale
/''""è
conserve une valeur finie et déterminée, et, par conséquent, puisque
.lo = o,
que J est identiquement nul.
Si P„ =^ o, mais que IV par exemple ne soil pas nul, on fera jouer à .r, le rôle
qu'on avait fait jouer à x^ c'est-à-dire ([ue, au lieu de résoudre les équations
(5) ca, = K,, . . ., 92/,= K;„
en fonction de x,i pour les amener à la forme
(6) x,='!fi, x:, = <\iî, ..., x„-i=<]/n-i,
on
les résoudra en fonction de Xi] l'intégrale / dx,i p- sera remplacée par l'inté-
grale / dxi-^1 qui conservera une valeur (inic, et les fonctions de J seront
encore nulles.
Si
P, = P, =.... = P„ = o,
mais que
X,-)-/),Z5o,
on résoudra les équations (ô) en fonction de yo,-, cl à la place de l'inté-
grale / dxn -75- on rencontrera l'intégrale / dpi -^ '- — -, dont la valeur est aussi
finie.
Dans ce cas encore, les fonctions i sont identiquement nulles.
On n'a donc à se préoccuper de la condition de restriction relative aux fonc-
tions J que dans les cas où l'on a à la fois
P,= P, = ...= p„=o,
\i+PiZ=\i-\-p.,'L =...= X„ + /)„Z = o.
LXXII PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES liQUATIONS AIX DIFFERENCES PARTIELLES.
PREMIÈRE PARTIE.
ÉTUDE DES CAS OU l'oN n'a PAS A LA FOIS
l'i = 1*2=...= P„= O,
\ I -h y,, Z = Xi, + /)., Z = . . . = X„ -+- /J„ Z = o.
Dans ces cas on n'a pas, comme on vient de le voir, à se préoccuper de la
condition relative aux J.
On suppose d'abord :
1° Qu'on veuille étudier une intégrale autour du point
Z = Xi = Xi = . . .= Xn= o,
cette intégrale étant assujettie à se réduire à
quand on a
6(^1, a-2, . .., .-Tn) = O,
^ et 6 étant des fonctions holomorphes des x qui s'annulent avec ces variables;
2° Que les fonctions w,, w.,, . . ., (o„ auxquelles les dérivées/?,, p.,, . . ., pn
sont assujetties à se réduire, comme on l'a vu plus haut, quand
0 = o,
prennent, quand les x s'annulent, des valeurs finies
yu 72, •••, /«;
3° Quen substituant
o, o, o, ..., o, 7i, j!, ..., /n,
dans
P,, I"., ..., ^n,
Xi-t-Z'iZ, ..., X„ + /*„Z,
à la place de
Z, X,, Xi, ..., Xn, Pu Pl, •••! Pn,
toutes ces fonctions ne s'annulent pas à la fois.
PROBLEME 1.
Le problème I a été résolu successivement par Canclij, par M""' de Kovva-
lewski et par M. Darboux.
PROPRIÉTÉS DES FONCTrONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES. LXXIII
Théorème nEM""=DE Kowalevvski. — Si 0(X|, x^, .... t„) se réduit identi-
quement à Xn, c'est-à-dire si Von a à étudier une intégrale qui se réduit
à ^ pour Xn = o, cette intégrale est holomorphe, pourvu que
{Journal de Cvelle, t. 80. p. i3.)
PROBLÈME II.
1. Intégrer les équations (4) sous la forme (5).
Gela revient ù chercher in inlégrales distinctes de l'équation linéaire
Or un au moins des coefficients de celte équation, P, par exemple, est diflé-
renl de zéro.
Cherchons donc in intégrales de l'équation (j) assujetties à se réduire res-
pectivement, quand ar, ^ o, à
/, (a-,, Xi, .... Xn, Z. p,. p^, /'„),
fi (a-,, j-j, x„, z. Pu Pi, ..., p„),
Ani^l, ^3, ■ ■ ., 37,,, -S, pi, Pi, . .., p„).
1° Où y,, /.,, . . ., /.,„ sont des fonctions holomorphes en x^, x^, . . ., x„,
-i/'i —ynP-2 — r-2, ■ ■ ., pn—r,,;
2" Où/.j„ n'est autre chose que ce que devient le premier membre de F = o
quand on j fait a?i = o ;
3° Où le déterminant fonctionnel des_/' par rapport à
Xi, Xi, .... X„, Z, /),, pi, ..., p„
ne s'annule pas quand ces variables se réduisent respectivement à
o, o, ..., o, o, Xi, j,, ..., y,,.
On peut toujours faire toutes ces suppositions.
Or, en vertu du théorème de M"'° de Kowalevvski, les m intégrales ainsi
définies sont holomorphes en
Xi, X2, ..., X„, Z, p\—yu Pï—.rt, ..., Pn—fn
et, d'ailleurs, la dernière se réduit à F.
H. P. — I.
LWIV l'ROPniKTÉS nKS FONCTIONS nKFIMRS PAU LES 6QlIATI0^'S AIX 111FFÉREN0F.S PARTIKLLES .
Ues inlégrales cherchées du système (4) sont donc
f 1 = K,, 9; = Kj, . . . , »,„_, = Kan-i, F = Kon,
où ç)|, Oo, ..., Q>n-\ sont holiimorplies en X), x-,, ■■■• oc„, :•, pt — y,, ...,
Pn — Vn-
11. Soil maintenant à amener les intégrales du système (4) sous la
forme (6 ).
Cela revient à résoudre le système (5) par rapport à toutes les \arial)les qui
V entrent en l'onelion de l'une d'elles, en fonction de Xi par exemple.
Or le déterminant fonctionnel des cp par rapport à x-2, . . ., x„, z, p,, . . ., /)„
n'est autre chose, pour les valeurs initiales, que le déterminant fonctionnel des/
par rapport aux mêmes variables, qui n'est pas nul, par hypothèse.
Donc le théorème do MM. Briot et Bouquet s'applique, et l'on peut exprimei'
x>i a"3, . . . , x„, z, p\ , p>, . . . , /'« en fonctions holomorphes de x, et des K :
(G) i = 'ii, Xi='\t, ..,, x,t=<h,„ /'i = 'l'«+i, ••.,
PROBLÈME m.
PItEiVIIKIt CAS.
TnÉORÈME 1. — Dans le cas où
1/'
M
ne s'annule pa's pour les valeurs initiales des variables, r intégrale z est
lioloniorphe.
En effet, faisons un changement de variables en posant
Puisque
, V P ^"^ -
/VA
toutes les valeurs initi;des des - — ne sont jias nulles; soit, par rxemple.
On pourra résoudre alors l'équation (8) par rapport à x,, et l'on aura
-i'i = G(^, Xi, . . ., x„),
G étant holomorphe.
l'HOPHIÉTÉS fiES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AIX DIFFÉRENCES PARTIELLES. LXXV
Soient f]i, f/j, . . . . q,i_ les iluiivelles dérivées partielles de : par rapport à
on aura
M
M
Soient Q,, Q,, . . ., Q„ les dérivées de F par rapport à 7,, q.. . . . , «y,, : on
aura
L'intégrale cherchée est donc assujettie à se réduire à une fonction
P[G(7, 3-,, .,., a-„), jTj, ...,xn],
qui est holoniorphe en y, x-^, . • • , .r„ quand
^■ = 0,
et d'ailleurs
Donc le théorème de M""' de Kowalewski s'applique, et : est holoniorphe
en y, ar., . . ., Xn et par conséquent aussi en x,, X-,, . . ., jr„.
c. Q. F. n.
Inlerprctation géométrique. — Sup{)osons que l'on n'ait que deux variables
indépendantes x ely\ l'intégrale
i = f{3:,y)
peut alors être considérée comme représentant une surface S.
11 est facile, dans ce cas, de trouver une interprétation géomélrique de la
condition (9).
L'équation F = o signifie qu'au point
X =y = z = o,
c'est-à-dire à l'origine, le plan tangent P à la surface S est langent à un cône
donné C.
Dire que l'intégrale ; est assujettie à se réduire à (3 quand on a 9 = o, c'est
dire que S est assujetti à passer par une courbe donnée A qui passe elle-même
I.XXVI PROPRIETES DES FONCTIONS DEFINIES PAR I.ICS EQUATIONS AUX DIPFERENCES PARTIELLES.
par rorigine, el par conséqueiilque le plan P passe par la tangente à l'origine T
;\ la courbe A.
On obtiendra tlonc le plan V en menant par T un plan tangent à C. On
pourra en général en mener plusieurs, c'est-à-rliie que par la eourbe A on
pourra faire passer plusieurs surfaces S.
Considérons une de ces surfaces. Dire que ji, j'j, . . . , J« sont finis, c'est
dire que le plan P correspondant n'est pas parallèle à l'axe des z. Dire que
c'est dire que T n'est pas sur le cône C.
A ces conditions, la surface S est représentable par une équation où z est
égalé à une fonction holomorplie de x et de y.
DKUXIÈME CAS.
j,. y-,, ...,_}'„ restent Unis, mais la condition (y) n'est pas remplie.
Géométriquement, c'est dire que le plan P ne passe pas par l'axe des ;;, mais
que T est sur le cône C.
Supposons d'abord (|ue l'équation F = o est linéaire.
Théorème 11. — Dans ce cas, l'intégrale z peut s'exprimer en égalant
à zéro une fonction <1> holomorphe par rapport à z et aux x, el sUinnnlant
avec ces variables^ pourvu que, si
ifi = Kl, . . ., (p„= K„
représentent les intégrales du système (4), et si w,, 90, . . ., -j,, s'annulent
avec z et les x, z — (3 e< 0 ne s'annulent pas identiquement à la J'ois quand
tous les 9 sont nuls.
En ert'et, si une pareille expression de l'intégrale existe, elle pourra s'écrire
(10; 'l'(tfi, ?î, . . ., œ,,) = o;
9,, 9-2, . . ., 9„ étant des fondions qui, étant égalées à des constantes, repré-
sentent les intégrales du système (4), sont, comme on l'a vu (résolution du
Problème 11), holomorphes par rapport à ; et aux x et s'annulent avec ces
variables.
De plus, <I> devra être identiquement nui (juaud on aura à la fois
(\\) i-p = o, 6 = 0.
PROPIIIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES. LXXVII
Faisons un changement de variables en prenant pour variables nouvelles a^^i,
9i,02, ..., £p„; nous aurons
(6) -3= 4'!. ^2=4'=! •••• ■^n=<!^n-,
les 'i étant holomorphes par rapport à a^i et aux cp et s'annulant avec ces
variables. ( Voir la résolution du Problème II.)
Les équations (i i) deviennent alors
B = G, 0 = 0,
B et C étant holomorphes par rapport à x, et aux cp et s'annulant avec ces
variables.
On trouverait lintégrale (lo) en éliminant Xi entre ces deux équations.
Or B et G ne peuvent être identiquement nuls, quel que soit x,, quand les m
s'annulent, sans quoi on aurait identiquement
z — ^ = o, () = o
quand
91 = <?2 = •••=?«= o,
ce qui est contraire aux hypothèses faites en commençant.
On pourra donc tirer (Lemme III) de C = o, par exemple, x, en fonction
algébroïde des 9; si l'on substitue cette valeur de a;, dans B, cette dernière
fonction devient algébroïde par rapport aux cp, c'est-à-dire qu'elle est liée aux cp
par une équation de la forme
B"'-f- A,„-,B"' '— . . .-(- AiB -H Ao= o,
où les A sont holomorphes par rapport aux <p.
L'équation B ^= o est alors équivalente à A^ := o, et le premier membre de
cette équation, qui n'est autre que l'intégrale (10) cherchée, est holomorphe
par rapport aux 9.
Donc, si l'on remplace les 9 par leurs valeurs, A„ devient une fonction <P
holomorphe en 2, x,, x-;,, . . . , x,, et s'annulant avec ces variables, et l'intégrale
cherchée s'exprime en égalant cette fonction à zéro, ce qu'il fallait démontrer,
TROISIÈME CAS.
Les y restent finis, la condition (9) n'est pas remplie, mais l'équation F = o
n'est pas linéaire.
Théorème III. — Dans ce cas, V intégrale z peut s'exprimer en égalant
LXXVIII PROPRIÉTÉS DBS FONCTIONS DÉFINIBS PAR LES ÉQUATIONS AUX IIIKFKRENCKS PARTIELLES.
à séro II -f- I fondions F,, F.., . . ., F„_(.i holomorphes par rapport à z, x,,
Xî^ .... Xn, Pi — ^1, Pî — Je. • ■ • , Pli — ,'■„ e( S' annulant avec ces variables,
pourvu que. si
représentent les intégrales du système (4), si tp,, cp^., . . ., (p.2« s'annulent
quand z et les x se réduisent à zéro et les p aux y, les fonctions z — (3,
Pi — tu,, P2 — w-2, ..., pn — w„, 6 ne s^annulent pas identiquement à la
fois quand
Çl = tp.l = . . . = (p;„ = O.
En effet, en raisonnant comme on Ta fait pour le théorème |)récédenl, on
verrait que pour obtenir lintéorale cherchée il sulTil :
1" De changer de variables en posant
- = 't'i, ^2='j'2, ••■, ^n='^i/ii, P\='^n+U ■■■, Pii='\'in,
les 'I étant les fonctions qui sont définies dans la résolution des équations (4)
sous la forme (6) ;
2" De faire celle substitution dans les premiers membres des équations
c — p = o, j/, — io, = o, ..., p„—oi„ = o, 0=0,
qui deviennent alors
B, = o, 62=0, ..., B„+, = 0, B„^,5=o,
les B étant des fonctions holomorphes de x, et des o s'annulanl avec ces
variables;
3° D'éliminer Xt entre ces n + 2 équations.
Or lî|, B,, . . ., Kny' ne peuvent cire idcnti([uemciit nuls à la fois, quel que
soit X,, quand les cp s'annulent, à cause de la condition de restriction posée au
début. Supposons, par exemple, que ce soit Bh+j qui ne s'annule pas identi-
quement dans ce cas.
On pourra tirer, de B^^.j = o, x, en fonction algébroïde des o; substituant
celte valeur de x, dans B,, B^, . . . , B„-(.i, ces fonctions deviennent algébroïdes
par rapport aux o (Corollaire II du Lenimc III).
L'intégrale s'exprime donc en égalant à zéro n + 1 (onctions algébroïdes
des 9, ou, ce qui revient au même, en annulant n + 1 fonctions holomorphes
des cp ou, ce qui revient encore au même, /( + 1 fonctions holomorphes en z,
X,, Xi, . . ., Xn, pt —fi, p-2 —y-2, ■ ■ ., fit — y'n- C. Q. F. D.
PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉOUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES. LWIX
Théorème IV. — Si, dans le troisième cas, :; ou les p ne prennent pas une
forme indéterminée quand les x s'annulent, z est une fonction algébroïde
des X.
En effet, on vient de voir que l'intégrale clierchée s'exprimait en égalant à
zéro n + i fonctions lioloinorplies en ;, x ^ , .r.j, .... .r,,, p^ — )-, , p.^ — )_,, . . . ,
yO„ — jn et s'annulant quand on égale z et les x à zéro et les /) aux j)'.
Soient
ces n + I équations. Si ces équations restent distinctes quand les x s'annulent,
on pourra leur appliquer le lemnie IV.
Mais dire qu'elles ne sont pas distinctes, c'est dire que ; ou les p cessent
d'être déterminés quand les x s'annulent. Or cela n'a pas lieu, par hypothèse;
donc le leinme IV est applicable, donc ; est une fonction algéhroïde des x.
C. Q. K. I).
Remarque l. — Il est facile, dans le cas de deux variables, de trouver une
interprétation géométrique des conditions de restriction posées dans l'énoncé
du théorème précédent.
Dire en effet que : cesse d'être déterminé quand x q\. y s'annulent, c'est dire
que la surface S passe par l'axe des r.
Dire que p e.1 q cessent d'être déterminés quand x el y s'annulent, c'est dire
que la surface S présente un point conique à l'origine.
Si aucun de ces deux cas ne se présente, le théorème W est applicable.
Remarque II. — Dans le second cas, les n + i équations
H/=o
se réduisent à une seule où n'entrent pas les p.
Le théorème IV sera donc applicable toutes les fois que z ne deviendra pas
indéterminé quand on annulera les x.
Théorème ^ . — Dans le deuxième et le troisième cas, Vintègrale cherchée
peut s'exprimer en égalant z et les x à des fonctions algébrotdes de n nou-
velles variables a,, [Xo, .... |jl„.
En effet, il suffit, pour démontrer ce théorème, de se reporter aux équations
H| = Hj = . . . = ï\n+i = iJ
et de leur appliquer le lemme \'J.
L\xx morniKTKS dks fonctions nicFiNins par les kouations aux différences partikt.les.
Les proiiiitM-s inpml)res de ces équalions sont liolonior|)hes par nipporl à ;,
Pi — Vi- /'2— .r-j, ..-, pn — Vn, -Tt, ■■■, x„. Donc ;,.?,, ..., .r„ pcuvcnl
s'exprimer en (onctions algébroïdcs tle // variables auxiliaires ij.,, j^.j, . . ., jj.„.
Exemple 1. — Soit à trouver une intégrale de l'équation
p^q = \
qui se réduise à .r + .r ' quand on j fait
_y = a? + x"^.
Les équations (4), qui s'écrivent
ilx dy dz '
ont pour intégrales
(5) z — a: = Kl, y — a; = K^, ■ ou Ijien
(6) ;; = 2'+K,, y = .r + \\^_.
En remplaçant z et y par leurs valeurs (6) dans les équations
z = X + .r-', j' = a" -I- ,r-,
il vient
K] = .r3, K.j = x'-^
ou, éliminant x^
K5=K?,
ou
{z —xY- = (y — xY.
On était placé dans le second cas, car l'équation proposée est linéaire et
'^Tx^'^Ty-'-'-''-
C'est pourquoi on est arrivé à exprimer l'intégrale en égalant à zéro une fonc-
tion homolorphe en x, f, ; :
{z—x)"-~{y--xy\
de plus, celte fonction ne s'annule pas, quel que soit -;, quand x =y = o.
Donc le théorème IV s'applique et ; est algébroïde en x et en j'.
Exemple II. — Soit à trouver une intégrale de l'équation
qui se réduise à - quand on fait
y = x.
PROPRIETKS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES EQUATIONS AUX DIFFERENCES PARTIELLES. LXXXI
On est encore placé dans le second cas, car l'équation est linéaire et la con-
dition (9) n'est pas remplie. Le théorème II s'applique donc.
Les équations (4); qui s'écrivent
dx dz dy
ont pour intégrales
I I
(5) 3 — a; = Ki, «2-1- ^^ — a: = Kj,
ou bien
(6) z=a;-+-K,, j' = ar-f- K2 — (x -I- K,)-;
en remplaçant j- et z par leurs valeurs (6^ dans les équations
y — x-=-o, z = 0,
2
il vient
K2— (t -(- K,)-= o, a? = — 2K1,
ou, en éliminant a;,
K2-KÎ = o,
ou encore
(12) (;2 + _^_a;)-(;;_x)2=0,
qui est l'intégrale cherchée, exprimée par une équation dont le second membre
est zéro et le premier une fonction holomorphe en x, y^ z.
Mais ici l'équation (12) est satisfaite, quel que soit ;, quand
X = y = 0.
Le théorème IV ne s'applique donc pas.
Exemple III . — Soit à trouver l'intégrale de
p^+q =x+y,
qui se réduit à - pour y =z -.
X
1
'ix
Les dérivées partielles p et q sont alors assujetties à se réduire, quand y^=z ~ . à
en raison de la relation ^ =/>-)- ~^q {Remarque /, p. lxtii) [•
Les valeurs initiales de p et q sont 1 cl — i, et par conséquent finies; de
plus, la condition (9) n'est pas remplie; on est donc dans le troisième cas, et le
théorème III s'applique.
H. P. - I. , ,.
/ f 7 3 é /
lAXXII PnOl'HIKTK» III S PONCTIONS IIKFINIKS l'A» I.KS KOUAriONS AUX DIFFUnENCBS PARTIELLBS.
Les i'(|Uiitioiis ( j), i|iii s'porivrnl
dp iiij dj- dy
I \ ~ ip I
oui pour inlc<;riilcs
(5) j. y)==:K|, ,/— /) = K,, />»-+- 7 — .r—^ = Ka,
ou llICII
U'» '/ K, I /', ^'=K,-i-/), X =/)2-f- K,— K,— Kj.
Si, liiiiis les i'(|Uiil loiis
y=- 0'-.)'-- = o,
on i'cm|tLicc </._)■ cl .»• par Iimms valeurs (^(i), il vient
ïK|-t- >/» =/>•-(- Kj— K,— Kj,
., (/. - i)> — 3/'' — 3 K, 4- :î K , -H 3 Kj = o.
(îcs «•(ju.ilioii> pcuMiil s écrire
•jKi-hi = (/) — l)'-(-a, ■i(p — \Y= i/>'-|- 3a;
en posaiil, pour ai)réuer,
Kj— K, — K,= a,
d'où
4K,-i-7. — '.a = 3/>',
cl n'iu|)laçanl dans la première éipialion /» |>ar sa valeur, il vieni
(.4) <^4K.+ ,-5.)=(-<-!^i:±f:i^ + «-,.iO
Si ilaii>. celle relation on remplace a par Kj — K, — Kj, puis K, et Kj par
leur!) valeurs (5), h.] par zéro, ce qui peut toujours se l'aire, puisque
/''•+-'/ — •'•—r =0;
un aura une i-qiialion enirc />, ij, .r, y dont les ilcux ineinhres sont holoinorphes
par rapport à ces variables.
Cette relation, jointe à
/>'•+- 7 — X —y = 0,
Heliiiil/) et (j en fonction de .1: et de j'.
Si dans l'rquation
X
ji = -
a
PBOPBIKTÉS DES FOirCTIONS D^PIMES PAH LE8 KCtL'ATIO^^ AUX niPrÉBENCEg PARTIELLES. lAXXIII
on avait remplacé z el x par leurs valeurs (6), puis p par sa valeur (i'j),
puis K), K2, K3 par leurs valeurs (5), on aurait obtenu une équation dont les
deux membres auraient été holomoq)liespar rapport à z, x,y, p. q.
z, p fA q se seraient alors trouvés définis par trois équations ayant leurs
deux membres holomorphes en z, r, y, />, q, comme l'exige le théorème III.
Voyons maintenant si le théorème IV s'applique.
Pour cela, voyons si, en substituant dans l'équation i\^\), à la place de y.,
K, — K.J — K3, à la place de K,, K,, K, leurs valeurs (5j, enfin, en fai-
sant X ^ y =^0, l'équation en p et en q que l'on obtient ainsi est distincte
àt p'' -\- q ^ o. Mais si, dans les expressions (5 j, on fait
X =y =0,
il vient
Ki= — p, -/=-/.'.
L'équation (if\) transformée ne contient pas q; donc elle est distincte
de p'-\-q ^o, pourvu qu'elle ne se réduise pas à une identité. Or on voit
facilement que son premier membre est du degré 2 en p, tandis que le second
membre est du degré 4- Donc les deux équations sont distinctes. Donc, en
vertu du lemme IV. on peut tirer de l'équation {i4) non transformée et de
p fil q en fonctions algébroides de x et de^'.
Donc z sera aussi une fonction algébroïde de x et de_>'. Donc le théorème IV
s'applique.
Calcul des coefficients.
Dans les exemples qui précédent, on a formé les fonctions H,, Hj, , . . , Hn+t
qui, égalées à zéro, donnent l'expression de l'inttigrale par la méthode même
qui a servi à en démontrer l'existence; mais, en général, il est préférable d'en
calculer directement les coefficients par le procédé que je vais exposer rapi-
dement.
Équations linéaires homogènes.
Soit l'équation
X,^^X,^-^...-X
et soit à en trouver une intégrale qui se réduise à
I.XXXIV PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES.
quand on a
0(xj, xj, . . ., x„) = o.
On a vu que pour trouver cette intégrale, il faut :
i" Remplacer x^, . . . , Xn par les expressions
(6) ■ a;2=4<2, ..., .r„=4/„;
les expressions cp — (3, 9 deviennent alors holomorphes par rapport à aï) et à cp, ,
Çî) • • • ) 9«— ' >
2" Résoudre par rapport à .r, l'équation
e = o
ainsi transformée et remplacer Xi par sa valeur dans l'équation
<p— P = 0,
également transformée ;
3° Remplacer dans l'équation
? — P = o,
après cette double transformation, «,, c»,, . . ., o„_i par leurs valeurs en fonc-
tion de X,, x-,, ■ . ■ , x„-
Si dans l'équation 9 := o, après sa transformation, la première des dérivées
partielles de 9 par rapport à x,, qui ne s'annule pas avec les x, est -p— ^; cette
équation donne x^ en fonction algébroïde de degré m, de tp,, tp„, . . ., o„_, ;
donc o est également algébroïde de degré tn en tp,, cp^, . . . , »,,_!, et par con-
séquent en j;,, x^, ...,Xn-
Si, par exemple, on a
dxi ' dx\ '
quand les x sont nuls, ip sera donné par une équation de la forme
ç2-t- Aitp -H Ao = o,
où Aq et A, sont holomorphes en x, , ^2, . . . , x,,.
Ce sont les coefficients des deux séries A„, A, qu'il s'agit de calculer.
Pour que ce qui suit soit plus clair, nous emploierons les notations sui-
vantes .
Nous poserons
_ du du du
dx\ dx^ ' dXn
PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES EQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES. LXXXV
Il étant une fonction quelconque,
De plus, nous remarquerons que, dans les calculs qui servent à démontrer
l'existence des fonctions A,,, A,, on a employé deux systèmes de variables :
(l(i) Xu X,, ..., Xn,
(l5) .r,, çi, ..., çi„.-i.
Nous représenterons les dérivées partielles par le symbole d quand les
variables (i4) seront choisies comme variables indépendantes, par le symbole d
quand ce seront les variables (i5) qui joueront le même rôle.
Cela posé, voyons d'abord ce que signifient les conditions
lie d-ie ,>"'-ifj d"'e ^
qui doivent être remplies pour que cp soit algébroïde de degré m. On a
de
dxi
Or
De
Or X, n'est pas nul, on peut toujours le supposer. Donc la condition
de
(/e £/û rf^/, (/e ^^3
dx^ ' dx-i dxx dxi dxi
df) ,/^„
dx„ dxx
1 dXf dxt
^, di ^. f/6 V ^^
^'dx,-^'dx,^---'^^''dx,,
= A6.
équivaut à
De même,
Donc les conditions
équivalent à
dXi
A9
Jx-, Jx, dxi
àQ _d^9 _
dXi dx\
iO = A^e = o.
Donc les conditions (i6) équivalent à
a6 = A^O =. . .= A"'-'6 = o, A"' 6^0.
Donc, si le premier des A9, qui ne s'annule pas avec les x, est A" 8, 9 est
LXXXVI PROPBIKTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR I.KS ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES.
algébroïde de degré //( par rapport aux .r et s'exprime par une équation
o'"-T- A„,-itp"'-' -(-... + A,ç -h Ao= o.
Je dis qu'on a idenliquemenl
P"> 4- A,„_, p'"-' -H. . . -H A, p -H A„ = X8,
À étant une fonction lioloniorphe par rapport aux x. el, de plus,
AAo = AA| = . . . = AA,„_i = o.
En effet, posons
0, = 6(a-,, 9,, tp„_, )
el considérons 0, comme une nouvelle variable. On peut tirer x,. en fonction
algébroïde de degré m, de a,, . . ., !p,,_i el de 9,.
Soient
les m valeurs de.v, ; loule fonction symétrique de ces m valeurs est holomorphe
en 0| , • . . , 'fn-f ) 'i •
Soient
les »! valeurs que prend 3 quand on y remplace x, [)ar
-fcj, Jj, .,., Xj
Soient Bu, B,, . . ., Bm_, les coefficients de l'équation
(■7) p'" -f-B„,_, [}'"-• + ...+ B,^ + B„=o,
à laquelle satisfont ces m valeurs de |3.
Ces B seront des fonctions holomorplies en x\, . . . , x","" el en a, , . . . , o,;_i,
et symétriques par rapport aux m jiremières variables. Donc ce seront des
fonctions holomorphes en Ci, . . ., 'i«_i, &,.
Eliminer x, entre les équations
6 = 0,9 — [^ = ">
où Ton considère les variables (i5) comme variables indépendantes, c'est
éliminer 0, entre
6, = o,
<f'"-^ !!,„_, 9 '•-'-(-... -H B,ç -H Bu= o.
Donc, en faisant 6, =: o dans
ces fonctions se réduisent à
Ao, A|, . . . , A/n— 1.
PROPRIÉTÉB DBS FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQOATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES. LXXXVII
Les A étant fonctions des o seulement, on a identiquement
AA|, = AA, = . . . = AA„,_, = G.
De plus, on a identiquement
Bo= A(,-H Xo6|, B, = A,-f- X,e,, B„_, = A,„_, -f-Xm_,9,,
les X étant holomorphes en »,, tp,, . . ., tp„_,, 0,. Or |3 satisfait identiquement
à l'équation (i7)-- Donc on a identiquement
P"'+A,„_,p"''i + ...^A,p-f-Ao=).e„
X étant holomorphe en»,, Çj, ..., 'f«-i, ^i, ou, en reprenant les variables (i 4),
(i8) pi'" -^ A„,_, p'"-i +. . .-t- A, p H- Ao = M,
X étant holomorphe en X,, X2, ...,a;„. c. q. f. n.
L'existence des fonctions A qui satisfont à ces conditions est démontrée ; il
reste à trouver leurs coefficients. Pour cela, nous supposerons que l'on n'ait
que trois variables 2:,, Xn, T3 et que
A6 = o, A'9J:o,
c'est-à-dire ni = 2:
Prenons le A des deux membres de l'équation (iS); il viendra, puisque
AA|, = AA) = o,
(19) A^'H- A,A? = ),Ae-(- Oa)..
Cette équation et celles que l'on obtient en la différentiant un nombre quel-
conque de fois par rapport à chacune des variables nous donneront, quand on
y annulera les x, des relations entre les coefficients de A, et de X, et ce sont
ces relations qui vont nous servir à les déterminer.
Si U est la différence des deux membres de l'équation (19), on calculera
donc les coefficients de A, et de X à l'aide des équations
du
dV
dXi rf^U
f/'U
dxi
dxi
dx^ dx^
'~ dxi dxi
ou
Xi = a-2 = a:j = o.
Mais on peut remplacer le système
dU _ dU _ rfU _
dx, dx, dxi
par le système
rfU d\] ..
-j— = --j— = AU = o,
axi dXi
LXXXVIII rnOPRIÉTÉS des fonctions défîmes par les équations AIX DIFFÉRENI'.RS PAHTIF.LLES.
et le système
rf«U _ rfMJ _ rf«U _ rf'U _ d'U _ rf'U _
dx] ~ d.ri ~ dx'j ~ rf.r, </.rj ~ t/xt dx, dx^ dxf
par
rf'U _ d«U _ rf»U _ rfiU _ rfAU ^ ^, jj _^ ^
dx] ~ dxt dxi dxl dx, dxt
et ainsi de suite.
Ce seront ces nouveaux systèmes (jue nous cuiploicronsL à la place des
anciens.
PRKMIIiK CAS.
Dans ce cas, l'équation U ^ o donne A, = o ; l'équation A'" U = o ne contient
que
A,. X, Aa A"'->),.
Les équations
o = AU =A«U = A3U=...
nous Idunuiont donc
X, AX, AO>, ....
L'équation -, — = o ne contient que A, et -7—^; elle permet donc de calculer
1 c/.C| * dxt '
ce dernier coefficient.
I). • rfA"'U . , , 1 1 r . „-
L équation — -. — = o ne contient que A,, des termes de la lorme A^A,
et
dX, dl rfAX r/A'«-iX
■ ) • • •■>
dxi dx^ dxi dxi
Les équations
_ WAU _ rfA'U _
dxi dxi
nous permettront donc de calculer
dl dAl
dxi dx\
De même, si D est le symbole d'un nombre quelconque de différentiations
par rapport à jt, et à Xj, les équations
0 = DU = r)(AU) = D(A5U)=...
permettront de calculer
DA,, DX, D(AX), ...,
pourvu que l'on ait résolu préalablement le même problème pour les diliéren-
tielles de A,, a, AÀ, . . . , d'ordre inférieur à celui de D.
PBOPniÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES. LXXXIX
Quand on connaîtra les coefficients de A, et de "k, rien ne sera plus facile
que de calculer ceux de Ao, et alors tp sera connu, puisqu'il suffira de poser
çî-l- A, ç -I- Ao= o.
DEUXIÈME CAS.
Dans ce cas, 'f se présente sous la forme
(p^H- Aj'f^-t- A,ç + A„= o,
et l'on a identiquement
|3»+A.,p2-i- A.fl-H Ao=Àe,
AAj = AA, = AAq = 0.
On part, comme précédemment, de l'équation
U = A?3^_ A.jA^'+ A,A^ — XiO — OaX = o
et des é(|ualions obtenues en la difTérentiant, et l'on voit facilement que
u
= o
donne
A,,
AU
= 0
»
A„
A'U
= o
»
X,
A»U
= 0
»
»
iX,
dV
dx.
= o
dk,
dx:
dbM
dx.
= o
»
c/A.,
dx:
i/A2U
dx.
= 0
"
dX
dxt '
rfA'U
dx.
= o
)>
dM
dxi
et, en général.
DU = o donne iJAj,
DAU = o .. DA,,
DA2 U = o >> DX,
DA3U = o » DaX,
Connaissant A,, A^ et)., on connaîtra donc A„.
II. P. — I.
XC I'ROI'HI6t|:8 DKS KONCTIONS DKPIMRS I'AH les l'IOllATIONS AUX (IIPFKRENaBB PAIITIKM.KS.
TROISIÈME CAS.
AS = AO = o, i'P<o, A-0 o.
Dans ce cas, ré(iiialioii
U = o
se réduit à une itlenlitt'.
Les é(|uations de la luriuu DLJ = o ne cunlitimu'iil plus 1) V, , mais seulemoiil
des dérivées de A| d'urdre inférieur à celui de I-).
I )aiis ce cas,
ASU = ^ = 4^=AU = o donne A,, \, M,
i-'U =a .- A'O,,
A''L1 = <) » A^À,
DjU = 1),AU = n,A«U = o .) n,A,, D,),, 1),A).,
D,A'U=o » D.A'X,
DjU = l),AU = DsA^U =o 7. Il, A,, n.;)., 1),AÀ,
DjA*U=o .) DjAO,,
Daii'! le lalileau prceédeiil, I), esl le s_yiulu)le d une seule dillerenliation par
rapport à x, ou à j:.j, D^ celui d'une double dillerenliallon par rapport aux
mêmes variables, etc.
11 l'sl à reniannier (Mie Ton a ici plus d'é(|uali()ns (ju'il n'en faudrait |ioui'
délerinincr les inconnues que l'on cherche; mais elles sont évidemment com-
patibles, puisque l'exislcnce des séri(;s Aj, A|, A est démontrée.
Il est plus rapide de calculer de la façon suivante. Introduisons une nouvelle
variable a, et supposons (jueFoii ail à rechercher des foiiclious A, , Au, ). de .ri ,
Xj, x, et y. satisfaisant aux eoiidilions
(fl -t-aY)'-+- A,([J-(-ay)-l- Ao= ).0, AA„= AA, = o,
■/ étant une fonction donnée de x,, jt.j, Xs telle que
Ay < o |iijiii ri = .r» = a?3 = o.
Dans ce cas, si
U = A(P -H «Y)'^ A,A(|1 -.- ay; - A(Xe) = o,
PROl'RIRTriS DKS PONCTIONS DÉFINIES PAR LES EQUATIONS AUX DIFrERENCES PARTIELLES- XCl'
récjuulioii
0 =
dV
o =
AU
o =
i^U
o =
d1>
o =
«''AU
0 =
rfi»U
rf*U
rfy. dx^
o =
o =
dxi
(loiiiiera
A,
A),,
* • 1
^'
rfA,
dx^
dxx
dxi
En général, la série d'équations
o = -^ DU = DAU = DA» U = . . .
nous donnera
DA|, DÀ, l)A/, Da»/., ....
Il fil à remarquer que A, est un polynonii' du jiremier degré, ). un polynôme
du second degré en a.
Quand on aura ainsi trouvé A», A,, /, en fonction de z, Xx, .r^, .r;,, on y
fera a = o, et l'on aura les valeurs cherchées de A„, A,, A en fonction de .z,,
QUATRIftMK CAS.
A? = A') = A»9 = O, A'O^o.
Dans ce cas, posant encore
U = Ar^-t-x-p'-l- AjArp -(-a-p'-V A,ACfi -Hay) — Ar/.9> = o,
on calculera les coefficients de A,, A..,, /. a l'aide des équations L) = o et de
celles qu'on en lire par différentiations successives.
XCII PROPHIBTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES
L'équation
-r DU = o donnera DA,,
fia.
4- DAU = o » DA.,,
DA'U = o » DX,
DA2=o » DAX,
et, faisant ensuite a = o, on aura les valeurs cherchées de A„, A|, An, A.
Équations linéaires non homogènes.
Soit à trouver une intégrale de l'équation
dxi ' dxi ' ' ' ' " dxn '
OÙ X,, Xo, . . . , X„, Z sont holomorphes gw. z, X\^ x^^ . . ., Xn, cette intégrale
étant assujettie à se réduire à
H^U ^2. ■■-, ~^u)
quand
9(Xi, X,, ..., x„) =o.
Cela revient à chercher une intégrale o de l'équation
d^ d^ d^ y d<f _
dxi dxi ' ' dxn dz '
qui se réduise à :; — ■ p quand fj := o, ce qui se lait comme on vient de le voir.
Si celte intégrale œ s'exprime par une fonction algébroïde de z et des x^
ç'+ A,!p + Ao= o,
Ao := o est l'équation qui nous donne l'expression implicite de -■ en fonction
des X.
La condition jmur qu(^ le théorème iV soit applicable, pour que ;, par
exemple, soit algébroïde de degré w, c'est que le coefficient de s"' dans A,,,
coefficient que l'on calcule comme on vient de le voir, ne soit pas nul.
Équations non linéaires.
Soit à trouver une intégrale de
F = o,
PIIOPHIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES. XCIII
qui se réduise à ^i> quand 8 = 0; on calculera les fonctions w,, uj, ..., w»,
auxquelles pi, p-2, ...,/>„ doivent se réduire quand 9 = o, puis on cherchera,
par les procédés que je viens d'exposer, n + i intégrales de
qui se réduisent respectivement à
^— P> ^1— Wl. P-l—'Oiy ■■■, Pn—^n
quand
9 =0.
On obtiendra ainsi n + i fonctions «i, çi, . . ., 'fn+i, qui seront données par
des équations de la forme
?;«+ A,„_,ç;."-<+...+ A,o,+ Ao=o,
où les termes Ao se réduiront respectivement à
H,, llç, ..., H„+,,
qui seront des fonctions holomorphes par rapport à s, aux x et auxjo.
Les équations
Hi=H,=:...= H„=H„+i=o
renfermeront l'expression implicite de l'intégrale.
CINQUIÈME CAS.
Les w ne restent pas finis, mais restent déterminés quand les x s'annulent.
Si l'intégrale est assujettie à se réduire à [3 quand 9 =: o, les oj nous seront
donnés par les équations
F, = 0,
, , If/S. ,/0
(IJC^ ttU/2
f/s . de
(1), — H- = f^-, — '
où W|, (1)0, . . . , (i)/( sont les inconnues cherchées, A un paramètre à éliminer
et F, ce que devient F quand on y remplace z par [3 et /?,, p., ■ • -, Pn par w,,
(1)5, .... 0),,.
XCIV PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR 1,ES ÉQUATIONS AUX DIFFERENCES PARTIlilXES.
Si, dans les équations (ao ), on lail
JT) = j:2 = . . . = ^ri =3 = 0,
ces équations deviennent algébriques; elles donnciU duiir tonjnurs
Al Ao ' ' A„ A„+i
A|, An, .... A„, An+i élanl des fondions algébriques des coefficients de F,,
de (3 et de 6, qui rcslent Unies quand ces coefficients restent eux-mêmes finis.
Si
yi) ysi •••) y«> c'est-à-ilirc les valeurs que prennent oi,, Wj, ..., (j)„ pour
X, = j;.j ^ . . . = x,, = o, sont finis et déterminés. C'est eu que nous avons tou-
jours supposé jusqu'ici.
Si, au contraire,
A«+i = o,
les V ne restent pas finis; supposons que l'on naît pas à la fois
A, = As = . . . = A„ = A„+, = o ;
soit, par exemple,
Ai5o.
On changera de varialiles, et, au lieu de considérer z comme fonction de Xi,
X-,, . . . , x„, on considérera x, comme fonction de z, x.2, . . ., x„.
Soient q,, qn, ..., q„ les dérivées de X\ par rapport à z, a"-.., ..., x„;
soient co', , w'„, ..., '.)'„ les valeurs que prennent ces dérivées quand on fait 9 = 0;
soit F', ce que devient F, fiuand on v remplace 10,, w., . . . , (o„ par —r> r)
- — -r-y • • ■ > — -^' et (lu'on rend la fonction ainsi obtenue entière en la niul-
tiplianl par une puissance convenable de o), .
w, , M.,, . . . , ii)[^ seront donnés par les équations
F, = o,
, rie, . M ,
-r- — H T^ «s -i- i^ -j— '"-> = "i
dxi dx, dXi -
dx^ dxi dxi
(1)3 -t- /. -j — 0), = o,
dxn dxi dxi
PROPRIÉTÉS DBS PONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES. XCV
OU
Fj=o,
I — fj 1 -j— = '-<" 1 -, — >
d'où
I O),
Al Aj A3 ■■■ A„ A„+, '
ui\i (1)!,, . . . , w'n restent donc finis et déterminés quand
Il en résulte que l'on est ranu'né aux cas déjà étudiés, et que l'on peut obtenir
l'expression implicite de l'intégrale en égalant à zéro /; + i fonctions holo-
morphesen ;, ^,, x,, ..., .t„, f/, —y',,?. — Y,, .••, qn — Y;,,Ti,1'u' •■■^f,, étant
ce que deviennent (x>\ , a)!, , . . . , to',, pour
.Ti = a'^ = . . . ^ X,i =1 ;; rr o.
C'est une propriété analogue au théorème 111.
Exemple. — Soit l'équation
I'\-P\ = h
et supposons qu'on veuille étudier l'intégrale de cette équation, cjui est assu-
jettie à se réduire à
10!i -f- JTJ
quand on y fait
Xii= Xi-¥- X'\.
(0| et Wj sont donnés par les équations
(o| — 10^ = 1, 2 -h 'la-, = a)|-+- wjfi + 2ari) ;
OU en tirerait deuK valeurs de lo, et deux valeurs de m, en fonctions de j*i, et
il est aisé de voir que, quand .r, s'annule, l'une des valeurs de lo, et Tune des
valeurs de co^ deviennent infinies.
Considérons alors j:-.. comme fonction de x^ et de z.
Soit
dXi Jx,
^ dxi ^ dz
XCVI l'ROlMlIKTKS DES FONCTIONS DEFINIES PAR LES EQUATIONS AUX DIFFERENCES PARTIELLES.
d'où
— q, I
L'équation donnée devient
et il s'agit d'étudier l'intégrale de cette équation, qui se réduit à x, +:r^ quand
on fait ; = 2X, + J^'f", w', et w', sont alors donnés par
o)',' — oj',' = 11, 1 + 2 j;i = w', + (ii'j(2 -i- 2a-i ),
qui, pour x, = o, se réduisent à
T? — T!'' = >) ' = ïi + 2ïi.
d'où
72 = Oi ï'i = ''
dF
znr = ^'71'
dF
T- =— 2?!>
dq^
e = — z
d&
dd
dz—'
Pour X,
^ o, il vient
dF
dq, - ^'
dF rfe
dqt ' dx,
- =2,
l
et enfin
d^ M_ dF_ di'_
dq, dx\ dqi dz
Donc la condition (<)), qui se réduit ici à
dF_ M_ dF flte ^
dqi dx, dq2 dz ■" '
est remplie.
Donc x-i est fonction holomorphe de a?, et àt z.
Soient
(2l) Xî= 7ia^i+ 9..Z H .rj-l- s,x,zA z'^ — . ..
Ir-s premiers termes de la série qui représente cette fonction : q^ est nul; q, est
égal à I, comme on l'a déjà vu; quant à /"i, S|, ^i, nous les obtiendrons de la
manière suivante. Differentions
par rapport à o; et à .s, puis faisons x ^= z ^o; il viendra
(i2) qir^— qïSi=o, q,Si— qit,= o.
PROPRIETES DES FONCTIONS DEFINIES PAR LES EQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES. XCÏII
Faisons maintenant dans (21)
et égalons les coefficienls de x''^; nous aurons
(23) I— h -251 -t- 2^1-+- (72,
mais, si nous remarquons que, pour x, =0, çfi ^ i , ^2 = o, nous verrons que
les équations (22) et (aS) se réduisent à
'1 = ^1= o, '1= -•
Donc t, n'est pas nul; donc, en vertu du lemnie III, z est algébroïde de degré 2
en X, et en Xo.
InterprétcUion géornétr-ique. — ■ A quoi correspond géoniélriquement le cas
que nous venons d'examiner quand on n'a que trois variables x^^x.^ et 5 et que,
par conséquent, toute expression de z est fonction de j?, et de Xo?
Il est aisé de voir, en se reportant à ce qui a été dit à ce sujet à propos des
cas précédents et reprenant les mêmes notations, que le plan tangent P, mené
par la droite T au cône G, est alors parallèle à l'axe des z; mais, comme il ne
peut être en même temps parallèle aux trois axes de coordonnées, on peut tou-
jours employer un arlilice, qui consiste à étudier la surface S. non plus comme
définie par une équation où ; est égalé à une fonction de j?, et de x^, mais
comme définie par une équation où x-,, par exemple, est égalé à une fonction
de j^i et de z. Comme le plan P n'est plus alors parallèle à l'axe des x-,, la diffi-
culté a disparu. Tel est le sens géométrique de l'artifice analytique qui vient de
nous permettre de tourner la difficulté.
SIXIÈUE CAS.
Les W| , wo, . . . , ti)„ ne restent pas déterminés quand
Xi^= X2=- . ' .= Xfi := O.
C'est ce qui arrive quand
Al = A2 = . . . = A„ = A„+i = o
H. P. - I. „.
XCVIIl PROPRIETES DES FONCTIONS DEFINIES PAR LES EOU.VTIONS AUX DIFFERENCES PARTIELLES.
et que. j>ar conséquent, les équations
F = o,
(M)
d^
•^^ dx,
r/p
to., j-!-
dx«
-X ''*
dx\
dxi
d^
"" dx„
dXn
ne restent pas distinctes quand on y annule les x.
Soit y,, vj, . . ., y„ un système quelconque de valeurs qui, suljstitué à la
place de o)|, w._., . . . , a)„ dans les équations (24), y satisfont quand les x s'an-
nulent.
Supposons qu'on veuille étudier un élément de la fonction ;; tel que t,,
ar-j, . . . , x„ soient suffisamment voisins de zéro et que p^^ p.,, . . ., p^ soient suf-
lisammenl voisins de y, , y^, . . . , y„ ; par exemple, supposons que l'on se trouve
dans le cas de deux variables et que
= =/(a:,,a-,)
soit considéré comme représentant une surface;. Puisque y^i et p-, ne sont pas
déterminés quand
C = J"l = ^., = o,
la surface présente un point conique à l'origine, et l'on se propose d'étudier,
non pas toute la partie de la surface qui est suffisamment voisine du point
conique, mais la partie de cette surface qui est limitée par deux courbes se
croisant à l'origine.
Il est clair que l'on obtiendra l'intégrale cherchée en égalant à zéro n inté-
grales de l'équation
(^5) 2jXdx,^'"7û)d];,-Z,diA7àc-^^'d.)==''^
qui se réduisent respectivement à
\ ' dx, / dx2 dx, \ ^ dxi / '
1 \ dxi/ dxs dx, \ '^ dx:t/
/ _d?_\dH M_/ d? \
\^' dxj dzn dxiV'" dxj
PROPRIÉTKS DES FONCTIONS DEFINIES PAR LES ÉQOATIONS AUX DIFFÉRKNCES PARTIELLES. XCIX
quand on a
6 = 0.
Les expressions (26) sont holomorphes en x,, ar,, ..., x,,, 3, p^ — y,,
Donc les n intégrales de l'équation (as) sont algébroïdes par rapport aux
mêmes variables. Si ces intégrales sont »,, a.j, . . . , »„, les équations
(p, = y., = . . . = œ„ = o
sont équivalentes à n équations
OÙ les H sont holomorphes en Xt, x-,, ..., Xm z, />, — y,, />■_. — y>, ....
/^«-y«.
Les équations (27), jointes à l'équation proposée
F = o,
fournissent l'expression implicite de l'intégrale cherchée :; et de ses dérivées
du premier ordre p,, p.-, ...,/>„ en fonction de a:,, x-., ..., x„, c'est-à-dire
que 11- lliéorème 111 est toujours applicable.
DEUXIEME PARTIE.
ÉTUDE DES CAS OU l'ON A À LA FOIS
P,= P, = ...= P„ = o,
X, -H ;0| Z = Xo H- /<2 Z =: . . . = X„ + /)„ Z r= o.
PREMIÈRE SECTION.
L'équation proposée est de la forme
(l) Xi/>,-|- \,/)-2-^. ■ .-H X„/J„= >,3,
où X| , Xo, . . . , X„ sont des fonctions holomorphes en a;, , .r.,, . . . , x,,, expri-
mables par des séries dont les termes de degré zéro sont nuls et dont les termes
du premier degré se réduisent respectivement ù
C PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS tlÉflNIKS PAR I.KS ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES.
f/vpotkèse I. — SI l'on représente les parties réelles et imaginaires de A,,
)vj, . . . , À„ par les coordonnées de n points dans un plan, ces n points sont tous
d'un même côté d'une certaine droite passant par l'origine, ou, ce qui revient
au même, le polygone convexe à l'intérieur duquel se trouvent les points X,)
Xo, . . . , X„ ne contient pas l'origine.
Hypothèse II. — Les quantités ).,, ^j, ...,/« ne satisfont à aucune relation
de la forme
m^Xï-^ m^li-h. . .-h m,,!,, — 11,
où m2< • • • . 'Un sont des nombres entiers positifs.
Théorème 1. — .Si ces hypoilièses sont satisfaites^ le module de V expres-
sion
^ntiXi — Xi ,...•.■ • 1 ■ >
(ou 1 indice i varie de i a n)
S ni,- — 1
est toujours plus grand qu un certain nombre positif K, quand on donne
aux nij des valeurs entières et positii'es, mais d\xilleurs quelconques.
En elTet :
1° Cette expression n'est jamais nulle, car, pour qu'elle le fût, il faudrait
que l'on eût
2;m,X, — Xi = o.
Or, toutes les fois que m, > o, le point dont les coordonnées sont les parties
réelles et imaginaires de
S»!,X,— X,
-/n, — I
est à l'intérieur du polygone convexe qui enveloppe tous les points ),,; or ce
polygone n'enveloppe pas l'origine. (Le cas m, = i, m2 = •••="'« ^ o est
réservé.)
Si au contraire /??, = o, on n'aura pas non plus
mjXoH- m3X3-t-. . .+ /w^X,,— X, = o,
en vertu de l'hypothèse IL
Donc
S/?2,X,— X,
2° Cette expression ne tend pas vers zéro quand les m tendent vers l'infini,
d'une manière quelconque, mais en restant entiers positifs.
PROPRIÉTÉS DES FONCTIO?iS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES. Cl
En effet, supposons que m,, «i^, •••) "i/i tendent vers l'infini, de manière
que
1 1 m — = — )
OÙ les a, et a, sont des quantités finies, déterminées, positives et d'ailleurs
quelconques.
On aura
2/?i,X,— X, Sa,X:
Hm
2 nii — I Sa,
Or "y'' ' est rej)résenté par le ccîiitre de gravité de n masses égales respecti-
vement à a,, a^, . . . , a„ et placées aux points )>|, ).,, . . . , ).„.
Ce centre de gravité est à l'intérieur du polygone convexe circonscrit aux
points X,, Xj, . . . , ).„. Donc
S g.- Xi ^
^ o.
z,y.i ^ C. Q. F. D.
Donc on peut choisir un nombre positif K tel que
S«iiXi— X,
mod — > K.
S m, — I c. (J. F. D.
Théorème II. — Il existe une infinité de fonctions holomorphes qui satis-
font à V équation
i=l
OÙ s =X| -\-x., +. . .-\-x„.
En effet, faisons dans l'équation (2)
Z = Xi— Xk\
il vient
Pi=l, Pk = — i,
et l'on voit aisément que l'équation est satisfaite.
Soit maintenant
H-g
où H=: «M + a, d'où
•^'^^>=[s-(U + a)S']^'
il viendra
Pi=f'(S).
en PROPRIÉTÉS DES PONCTIONS DÉFINIES P*R LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES.
et, par conséquent, le premier membre de l'équation (2) s'écrira
S — (nM-H a)S2
nH^"-m-^-">-
, — aS
Donc la foncliony(S), qui est une fonction holoinorphe, satisfait également
à l'équation donnée.
11 en sera de même des fonctions
(3) K,/(S)+K5(a-,— a:,) + K3(a:3-,r| )+...+ K„(a-„—x,),
où K|, K.., . . ., K„ sont des constantes quelconques.
CoROLLAiRK I. — Pcimii CCS J'oiictions , il y en a u?ie qui est représentée
par une série dont les ternies du premier degré se réduisent à x,.
En eflet, / (S) est représenté par une série dont le premier terme est S.
Si donc on fait dans l'expression (3)
Kl = — ) Kj = Kj = . . . =: K„ = — — ,
n n
celle expression devient une série que nous appellerons a (.2), et dont les
termes du premier degré se réduisent à X\.
Corollaire II. — Si M et a sont réels positifs, H et — q — seront réels
positifs, et tous les coefficients de la série f{x) sont réels et positifs.
Théoré;me 111. — Si les hypothèses I et II sont satisfaites, Inéquation (1)
admet une intégrale holomorphe, et une seule, dont les ternies du premier
degré se réduisent à x,.
i" Il existe une série, et une seule, qui satisfait formellement à l'équation (i)
el dont les termes du premier degré se réduisent à x,.
En efTet, si une pareille série existe, on obtiendra le coefficient du terme en
•*' i •*' 2 • ■ ■ ^ Il 1
en diflérentianl l'équation (1) ni, fois par rapport à x,, . . ., m„ fois par rap-
port à x„, el en égalant les r à zéro.
Posons, pour abréger,
Jm,4-m,+ ..,+m„IJ
DU =
dxftdx'^'...dx«
on aura
\)\rPr=-[(\rh+{Pr),\"'<\C!iTh+(Prh\"----.[(^r)n-^{Pr),i]'"",
PROPHIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES. CI»
équation donl le second membre est une expression symbolique où l'on con-
vient d'effectuer la mulliplicalion d'après les règles ordinaires du calcul et de
remplacer après l'opération
^Y Mi,/ Y Mi, /Y Mi rflii+li^+'-' + li-X^
(X.)Ï.(X.)^...(V)^ par ^^-^^^-^-_^,
et de même pour^^-
Donc on a
», ,«, «r dDz d\r r-. dX.r r^ d\r -^ ^ -^
D(Xr/'r) = X^-j j-m, -^D,2 -i-m2-— ^Dj =-(-... -I- m„-j-^D„; + SB.
dXr axt dxi aXn
Dans celte expression, D,U représente une dérivée partielle de IJ qui ne dif-
fère de DU que parce qu'une differentiation par rapport à .r, a été remplacée
par une differentiation par rapport à x^ de telle façon que
/ j^m,+m,+...+m„— 1 y
D,U
dXr diT'-'dx'^'dx'r''. . .dx"
Les B sont des termes formés d'un coefficient positif, d'une dérivée de Xr
d'ordre supérieur au premier et d'une dérivée de ;; d'ordre Inférieur à
m, +/no +. . .-f-»!„.
Si l'on annule les x, X,- s'annule ainsi cjue ses dérivées du premier ordre,
excepté -j-^> qui se réduit à A^. On a donc
D(X,./),.) = m^X,.D::-i-i;B.
et Ds est donné par l'équation
ou
(4) (m|X,-+- msXj-i-.. .-(- "inX„— X,)!)- -f- SB = o.
Si l'on connaît les dérivées d'ordre inférieur à celui de D;, cette équation
permettra de calculer D;, puisque
OT, Xi -I- /«iXj + ...-*- ni„\„ — Xi I o.
Donc, si l'on connaissait les dérivées du premier ordre, on pourrait calculer
toutes les autres et l'on ne trouverait pour elles qu'une seule valeur.
Or les dérivées du premier ordre sont données par l'équation
(Xi— li)pt= o.
Si i^ I,
CIV PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉOUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES.
si (■ = I. l\(iualion est indéterminée. On peiil choisir pour /), telle viilcur que
l'on veut, et, en particulier, on peut liiire
iPi = i-
Donc il existe une série satisfaisant formellement à l'équation (i), dont les
termes du premier degré se réduisent à .r,, et il n'y en a qu'une.
2° 11 existe également une série qui satisfait formellement à l'équation (2) et
dont les termes du premier degré se réduisent à x,, et il n'y en a qu'une, car
l'équation (2) est de la forme [j).
Les coefficients de cette série sont donnés par les équations
(5) (m,+ mj + . . .+ m„— i)D3-+- SB, = o,
OÙ les B| sont formés avec les dérivées partielles des coefficients des p dans
l'équation (2) comme les B avec les dérivées partielles des X.
Celte série ne peut être autre que o{x); elle est donc convergente.
3° On peut former une équation auxiliaire qui soit de la forme (2) et qui
nous aidera à démontrer la convergence de la série définie par les équations (4).
Soit, en eflet,
S = ar I -t- a-} -+- . . . -i- x„ ;
supposons que l'on ait toujours
, Sw/A; — Al ^ ,.',,. , ■ ■!■■.
iiiod. ^ ^>K (K étant positif),
z.mi — 1
ce qui est toujours possible, d'après le théorème I.
Supposons que les fonctions X,, Xj, . . . , X„ restent holomorphes quand les
modules de x^, .r.,, . . ., x„ restent plus petits que - (a étant réel positif) et
qu'en même temps les modules de ces fonctions X|, Xo, . . . , X„ restent plus
M
petits que -^- (M étant réel positif).
Soit
MS'
L'équation
est de la forme (2); elle admet donc une intégrale holomorphe
dont les termes du premier degré se réduisent à x, et dont on peut calculer les
PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES. CV
coefficients à l'aide des équations (5) ou des équations
(ibis) K{mi-T- m, + .. .+ m„ — i) Dj'-t- 1 KB, = o.
4° Toutes les dérivées partielles de KX'^ d'ordre supérieur au premier sont
réelles, négatives et de module supérieur à la dérivée correspondante de X^.
5° Les D::' sont positifs et leurs modules sont plus grands que ceux des D:;
correspondants.
En effet, supposons que cela soit vrai pour les dérivées d'ordre inférieur à
celui de D; : je dis que cela sera vrai également pour Dz.
En effet, soient B, Tun des termes B, B,, le terme B, correspondant :
B,-^/(A(X,)A,(^),
où A représente une dérivée d'ordre supérieur à i et A, une dérivée d'ordre
inférieur à celui de D; ; de même,
KB„=/'A(KX',)A,(^').
A, (s') est positif et de module plus grand que celui de A|(;); A(KX^.) est
négatif et de module plus grand que celui de A(Xr). Donc RB,, est négatif et
de module plus grand que celui de B,-.
Donc SKB| est négatif et de module plus grand que celui de SB.
De plus,
K( »ii-t- /Hj-H. . .-(- rn„ — i)
est positif et de module plus petit que celui de
«iiX,+ nitli-i- . . .-(- m„Xn — Xi.
Donc
KSR,
K(»2i + /"! + . . .H- nin — I)
c'est-à-dire T)z' est positif et de module plus grand que celui de
c'est-à-dire de D;;.
Or la série
est convergente.
Donc la série
SB
S«!,X,— X, '
D3'ar',"'r5''...ar™"
ï...m„
^J 1 . 2 . . . /?{[ . 1 . 2 . . . rrii ... I
2;
[ . 2 . . . ni 1 . 1 2 ... m j ... 1 . 2 ... m „
l'est également. c. g. f. d.
H. P. — I. n
CVl PROPRIBTéS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES KQIATIONS MI\ DIFFÉRENCKS PARTIELLES.
DEUXIÈME SECTION.
Cas où l'équation proposée est de la forme
Xl/'l-l- '^•2/'2 + - ■ •+ X„/J„= Z.
X|, X._., . . ., X„, Z sont des séries ordonnées suivanl les puissances crois-
sanles de a?,, x->. . . ., Xn, z, s'annnlanl avec ces varial)les el contenant des
termes du jueniier degré |)ar rapport aux x el à z.
PREMIER CAS.
Soit à intégrer les équations diflérenlielles
^ = x7
dx„
X„ '
OÙ l'on suppose les X indépendants de z et où les termes du premier degré
de X, s'écrivent
'L'XikXk.
Pour cela, nous envisagerons l'équation
(i5) X,/.), + X2/)j-+-.. .+ X„/)„= S;,
où S est égalé à l'une des racines de l'équation
;ii— S
(i6)
«IS «13
ajj— S a.23
■ a««— S
Nous appellerons À,, À^! • . • i À„ les n racines de cette équation (i6).
Hypothèse l. — L'équation (iG) n'a pas de racines multiples.
Hypothèse //. — Si l'on représente les parties réelles et imaginaires des /.
par les coordonnées de n points dans un plan, ces n points sont d'un même côté
d'une certaine droite passant par l'origine.
Hypothèse IH. — L'un des ), n'est pas égal à une fonction linéaire à coefli-
cients positifs des autres )..
Lem.mb I. — Si l'hypothèse I est satisfaite, oit peut ramener par un chaii-
PROPRIÉTÉS DRS FONCTIONS HÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES. CVII
gement de variables Vétude de Véqualion (lô) à celle d'une équation de
même forme, mais où les termes du premier degré de X|, Xo, . . ., X„ ic
réduisent respectivement à
Ai3*i, A2^2) •••) ^n^n>
c'est-à-dire à une équation de la forme (i).
Soit, en efTet, un changement linéaire de variables
Si le délerniinanl des |3 n'est pas nul, on pourra écrire les équations (17)
(18)
Les équations
)
dx\ _ rfa^-j _ _ t?a-„ _ dz
deviennent, après la transformation,
_dy^__ __ dy-, _ _ dy „ _ (Iz^
^'9^ STu-X,- - Sy.A.- Sy«.X,- Sz'
Les conditions pour que les termes du premier degré de SyuX, se réduisent
à X,yi s'écrivent
Yii^ii-t-Tnait:^- • ■ + Yi"^i« _ Yii"?! "*" Yi;''2; + - ■ ■+ Y"'""" _
Yn Yi'-
Yi"
Yii<«'n-i- Yiî«'«-^- • •-+- Yi"*"" 1
d'où
rot,,— "^>i^ru + '^v-.'i\-.-^- • ■ + «i/,Yi« = Oi
^;,lYu+ "nïYlî"'"- ••+(''■'"'" ^1 'ïl" =°-
Ces équations, qui sont linéaires par rapport aux y,,, conduisent pour ces
variables à des valeurs différentes de zéro, car le déterminant de leurs coef-
ficients est nul, puisque A, est l'une des racines de l'équation (16).
La condition que les termes du premier degré de Sy^/X, se réduisent à ÀaJ'a
permettrait de même de calculer les yt,.
CVIII PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES.
D'après un ihéorème connu, l'équation (i6) n'ayant pas de racines multiples,
le déterminant des y n'est pas nul. Donc des valeurs des y on pourra déduire
celles des |3.
Donc on aura pu choisir les coefficients du changement de variables (17) de
telle façon que les conditions posées à l'énoncé du lemme soient satisfaites,
c'est-à-dire qu'après la transformation l'équation (i5) devienne
ou
(ao)
Y, 91 -H Y,y: +
où
dz dz
'"^dyr '^'-^dy..
et où les termes du premier degré des Y se réduisent respectivement à
^i^i' ^!>'î> ■■■' ^«/«- «:• C F. D.
LemmeII. — Si V hypothèse II est satisfaite pour r équation (là), elle l'est
également pour l'équation (20), et réciproquement.
Car l'équation (16), tirée de l'équation (là), a les mêmes racines que l'équa-
tion analogue tirée de l'équation (20).
Lemme III. — S'il existe une série, ordonnée suivant les puissances des x,
qui satisfait formellement à l'équation (i5), cette série satisfera formelle-
ment à l'équation (20) après qu'on y aura remplacé les x par leurs valeurs
en fonction des y, et réciproquement.
Lemme I\ . — Pour que l'équation (i5) admette une intégrale holo-
morphe, il faut et il suffit que l'équation (20) en admette une.
Car toute fonction holomorphe par rapport à n variables x,, x-,, ..., Xn
est également une fonction holomorphe de n combinaisons linéaires de ces
variables,
et la réciproque est vraie pourvu que le déterminant des y ne soit pas nul.
TiiÉORJîME V. — Si les hypothèses l, // rt III sont satisfaites pour
l'équation (iS), cette équation admet une intégrale holomorphe différente
de zéro.
PROPRIETES DES FONCTIONS DEFINIES PAR LES EQUATIONS AUX DIFFERENCES PARTIELLES. CIX
En effet, dans ce cas, l'équation (20), qui est de la forme (i), satisfait aussi
aux hypothèses 1 et II, c'est-à-dire aux hypothèses I et H de la première Sec-
tion. Elle a donc une intégrale holomorphe différente de zéro, d'après le théo-
rème III. Donc, d'après le leinme IV, l'équation (i5) admet aussi une intégrale
holomorphe.
PROBLÈME II.
Pour résoudre ce problème, nous allons nous servir d'un théorème dont
l'énoncé nous a été communiqué par M. Darboux.
Théoriîme VI. — Si les conditions posées à l'énoncé du théorème V sont
satisfaites, les équations
dx\ dxz dXft
ont des intégrales de la forme
1
1
1
TV
T\'
T^.»
K,
~ Kî ~"
■■= K,,'
OÙ les T sont des fonctions holoniorplies des x et les Iv des constantes arbi-
traires.
En effet, considérons les deux équations
X,/>, ■+■ \,p, -(-...+ \„p„= X,3,
X,/)', -I- X./j'j -t- . . . -^ X„/j;, = X, a'.
Soient
deux intégrales holomorphes de ces deux équations; la fonction
f = 1
satisfera à l'équation
^'dx,^-dx,^--^^''dx, -
c'est-à-dire que
J ]
T>". T^,
Kl "" K, '
ex PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS nKFlNIES 1"A1( LES ÉQUATIONS AUX DIFKKHENCES PARTIELLES.
OÙ K.| el K.. sont dçs constantes arbitraires, sera une intégrale des équations
dx< dœ^ dx„
A] A2 An
Théorème Vil. — 5i les conditions posées à V énoncé du théorème V sont
satisfaites, les intégrales des équations
«te, dj:-, dx„ dt
peuvent s'exprimer en égalant x,, .r-,, . . . , Xnà n, fonctions holomorphes
en K,a'., K.../^i, ..., K„<*», K,, K^,, ..., lv„ étant des constantes arbi-
traires.
En eflet, les intégrales des équations (27) s'écrivent
X),, x'ï T^"
1 s
K, K, K„
d'où
= t.
(28) T„=KVt'-., T,= K"iw\ .... T„=K;,-/'..
Remplaçons dans T|, T.., . . . , ï„ les x par leurs valeurs (17), puis résolvons
les équations (28) par rapport aux }'; T,, T^,, . . . , T„ ne contiennent respecti-
vement, en fait de termes du premier degré, que des termes en j-, , y.,, ■ ■ ■ ■, y»,
et aucun de ces termes n'est nul.
Donc les équations (28) donneront les y en fonction hcdoniorphe de K^,'<^i,
K>^t\ ...,Kl''t'-n.
Donc les x sont aussi des fonctions holomorphes de ces mêmes quantités.
C. Q. F. D.
PROBLÈME I.
DEUXIÈME CAS.
L'équation est de la forme générale
(29) X,/j, + X,/-, + . ..-4-X„y)„= Z,
mais les conditions posées à l'énoncé du théorème Vsonl remplies pour l'équa-
tion
.. <•/© .. d<f do d<f ,,
dx, dXi dx„ dz '
PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFI^•IES PAR LES EQUATIONS AUX DIFFERENCES PARTIELLES. CXI
Théorème VIII. — Uéqualioti (29) admet en général n -\- i intégrales
holomorphes.
En effet, les équations
dxi dxi dx,, dz
admettent, en veriLi du théorème VI, des intégrales de la forme
Ai -L 1
Kl K-. K„ K„-n
Donc les valeurs de ;, tirées des équations
(3o) T, = o, T, = 0, ..., T„ = o, T„+, = o
seront des intégrales de l'équation (29).
/^ , , , , -, dT \ d'Y i dT ,, dT n-^i , 11
Or, e« seneral, les quantités -7— > -;— > • • • . — r— » — ; — ne seront pas nulles
' ° ' T dz dz dz dz ^
quand ; et les x s'annuleront.
On pourra donc tirer des équations (3o), de « + i manières, ; en fonction
holomorphe des x. c. q. f. h.
PROBLÈME III.
Soit à tromer une intégrale z de l'équation (29) gui se réduise à une
fonction donnée 'L ( jji , , ia._, , . . ., \J-n-\) quand on y remplace respectivement
j?i , X-,, ■ ■ . 1 ^,1 par des fonctions données 9| , 0..., . . . , 0,, de îj.| , a.., . . . , [a„_i .
On suppose, comme dans la première l'arlie, que les fonctions •!/, 9|, 'j.., ..., f)„
sont algébroïdes et s'annulent avec les \x.
Reprenons les équations
(3o) T,= K,Z^, T,= K,Z>'., .... T„+, = K„+, ;>"+,,
z = / ( K, «■'■., K., t>:, ..., K„+, <''"+. ).
.r, =/,(K,A., K.jh. ..., K„H_i«'w.),
C-ïi) <; a-., =/,(K,f>., K, <'■-■, . .., K„+i«'-"+i),
.î-„ = /«(K,/^., KU>>., ..., K„+, /"+.).
11 faut, pour trouver l'intégrale, remplacer dans les équations (3o) 3 par d.
Xi, X-., . . . , x„ par 9|, Oj, . . ., 9„; et enfin t par une nouvelle variable auxi-
liaire V analogue aux a.
CXlI PnOPRlKTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉnENCKS PARTIELLES.
T,, T.j, ..., T„+| deviennent alors algébroïdes par rapport aux iji; de plus
( l*^! =^~^''Ti(n,, ,a., ..., ,u„_i).
,3^^ ) K. = v-'-ïT,(ni, [1,, ..., 1^,,-,;,
y )
( K„H_, = v-^"+.T„+,(,ui, ,a,, ..., ,a„-i).
11 faut ensuite remplacer dans les équations (ji) les K par les valeurs (Sa);
on y posera ensuite
t
~ = (j'h- •
V
5, X|, Xj, . . ., .r„ s'expriment alors en fonctions alf;ébroïdes de ja,, a-j, . . .,
|jt.„_i, p.^;', ijl';', . . . , [ji^;'+' et s'annulent avec ces variables.
TROISIÈME SECTION.
L'équation n'est pas linéaire.
Nous supposerons que, si l'équation proposée s'écrit
F = o,
où X|, Xî, . . . , X„, Z, P|, P.j, . . . , P„ sont les dérivées du premier ordre de F
par rapport à .r,, jTj, . . . , x,,-, :, pt , p^, ...,/)«) l'équation
( (X, + />,Z)-^ +(X,+ p,Z)^+...+ (X„ + p„Z)p~
,33^ I ('Pi (fpi dpn
'-'•■S;--'^---.ê-<^''"-'-''â=^'
satisfait aux conditions posées à l'énoncé du théorème V.
Nous supposerons que l'intégrale que l'on cherche se réduise à <\i(^, , pi.,, . •■ , jJ^n-i )
quand on y remplace x,, Xo, . . . , .r„ par 0,, S^, . . ., ^„, et que, dans le même
cas, p,, p-21 ■ ■ ■ 1 pn se réduisent aussi à des fonctions connues lo,, Wo, . . ., w,,
de II,, [X,, . . ., jx„_,.
On peut toujours supposer que, quand [jl,, jji^, ..., [j^„_i s'annulent, lo,,
u).j, ..., w„ s'annulent aussi, car, s'ils se réduisaient à yi, y.i, ..., y», on
poserait
s = a' -I- 71 .r, + ';., x-2 + ...-\- y„ x,, ,
et l'on serait ramené au cas où les w s'annulent.
Quand on fait
PROPRIETES DES FONCTIONS DEFINIES PAR LES EQUATIONS AUX DIFFERENCES PARTIELLES. CXIII
on a
X, -+- /), Z = X. -(- /); Z = . . . = X„ -)- /j„ Z = P, = P. = . . . = P„ = o.
Mais quand l'équation (33) salisfait aux conditions posées à l'énoncé du
théorème V, toutes ces quantités ne peuvent être nulles à la fois quand on
donne à ^, aux x et aux/> des valeurs suffisamment voisines de zéro et annu-
lant F, c'est-à-dire que les équations
F = o,
X, -H/ij Z = Xj-H/ï^Z = . . . = X„-t-/>„Z = o,
P,= ?, = ...= P„ = o
sont distinctes, car, si elles ne l'étaient pas, le déterminant fonctionnel des
premiers membres de ces équations par rapport à :;, x^^ x-j,, .... Xn, pt, /'21 •••?
pn serait nul.
Or l'équation qui correspond à l'équation (iG) est formée en égalant à zéro
un déterminant qui ne diffère de ce que deviendrait ce déterminant fonctionnel
quand on y annulerait s, les x et les p, que parce que certains termes seraient
diminués de l'inconnue S.
Donc, si le déterminant fonctionnel était nul, cette équation admettrait une
racine nulle. Donc elle ne satisferait pas aux conditions posées à l'énoncé du
théorème V.
PHOBLÈME II.
Les équations
dxi dx^ dXn dz — dp^ — dpn
P, P5 ■■■ P„ i:/',P,-t-l-" X,-h/),Z ••• X„. + p„'L
admettent, d'après ce qu'on a vu dans la deuxième section, des intégrales de la
forme
(3.1) T,= K,;>., T.,= K,^., ..., T,„+,= K,„+, /■'=,.+,,
où les K sont des constantes arbitraires, t une variable auxiliaire, les X des
constantes données, les T des fonctions holomorphes de z, des x et des p
s'annulant avec ces variables.
Ces intégrales peuvent se mettre sous la forme
(35) , f f ,
P\—Jn+\^ P'. — Jn+I, ■■■, Pn ^= Jtn,
OÙ les y sont des fonctions holomorphes de K, Û-', K2f^', . . ., Kon+i <''"*' s'an-
nulant avec ces variables.
H. P. - I. o
CViy l<ROI>RIBTÉ$ DES FONCTIONS nKKlNIES PM\ LES É0UATION8 AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES.
PROBLÈME 111.
Soit à trom-er une intégrale de
qui se réduise à
quand on y fait
F = o
^1 = 9i(|^n, 11-'., ■ ■ -, I-tn-i),
X. = 92(n,, n,, .. ., n„^i),
1
r„= e„([Jl,, |ij, . .., [in'\),
{3 et les 9 étant des fonctions holoniorphes des ^ s' annulant avec ces
variables.
Quand on fait
Xt=^i, a:, = 6,, ,.., x„=Qni
les p se trouvent assujettis à se réduire à certaines fonctions des p. : w,,
Ces fonctions sont délerniinées par les équations
F(P, 9i, 9s, . . ., 6„, (0,, (Uj, . . ., <o„) = o,
d& M, M, fl^6„
-r- = <"i j — + "'t -r^ + . . . + 0J„ -j— ,
ai^i «1^1 a[x, d(i,
,, ^ / rfp <ie, de, , rfe„
(17) ',-3— = (Oi -=— +^"2:7 — 4-. . .-(- W„ -j— ,
ajjij ajjt. ajx, «ij.»
rfS rfO, M, rfe„
PREMIER CAS.
Les équations (i"]) donnent les w en fonctions algébroïdes des \i.
Ce cas ne présente pas de difficulté spéciale, et l'on verra plus loin comment
on le traite.
DELXIÈME CAS.
Les équations (3j) ne donnent pas les w en fonctions algébroïdes des |a.
Les deux membres de chacune des équations (S^) sont holomorphes par
rapport aux |j. et aux «. Donc, en vertu du lemme VI (I" Partie), on peut en
tirer les w et les ia en fonctions algébroïdes par rapport à 11 — 1 nouvelles
PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉriNIBS PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES. CXV
variables
et s'annulant avec ces variables.
Donc [3, les 9 et les lo seront algébroïdes par rapport aux v et s'annuleront
avec eux. On est donc ramené au premier cas.
Exemple. — Un exemple fera mieux comprendre ce qui précède. Soit
l'équation
Soit à trouver une intégrale de cette équation se réduisant à
|xf + \xl
quand
Les équations (3^) s'écrivent
(1)* = (dJ + (0^,
On ne peut tirer de ces équations les u en fonctions algébroïdes des jji.
Mais posons
il viendra
3 fi; = Vi('>, 1^1+ Us),
3[l|= ■^, V5(i8-l-V,|i,,
d'où
3(3;j.; — ■2v,ai)'= •2ViV2(3|JLf — îviia, ) + v? [X,,
équations qui définissent jj., et [ji^ en fonctions algébroïdes des v. De même, w.!;,
[xj + [J.j[A|, uLj + [x^ s'exprimeraient en fonctions algébroïdes des v.
CAS GÉNÉRAL.
Dans tous les cas on peut donc supposer :
1° Que les 6, ^ et les w sont algébroïdes par rapport aux pi;
2" Qu'ils s'annulent avec ces variables.
CWl PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIKS PAR LES EQUATIONS AUX DIFFERENCES PARTIEl.l.KS.
On poiU toujours supposer que les équations de la forme
o;" 4- A,„_, o;"-i + . . . -f- A, 6i+ Ao = o,
qui définissent les S par exemple, de même que celles qui définissent [3 et les w,
sont irréductibles, c'esl-à-dire ne sont pas un produit de deux équations de
même forme.
On remarquera que, pour un même système de valeurs des [a, (3, les 9 et les w
sont susceptibles de plusieurs valeurs.
Soit
un système fixe de valeurs des [/..
Soit
pO, 0|,O, 8?,0, •■■1 "h.O, <U|,0, <"2,0j •••• '"n.O
un système fixe de valeurs de p, des 9 et des w, tel qu'en substituant dans les
équations ( 3^ ), à la place de
u^i, iJ-u ..., (J^n-i, p. 6,, 6,, ..., 0„, (0,, oj.,, ..., w„,
fJ^l.o, 1^-2,0, ■■-, IJi-n-i.o, Po, Oi,o, 9-2.UI ■••! '^",o> <^i.o. "2,(1, ■•■, Wn,o,
ces équations se trouvent satisfaites.
Supposons maintenant que l'on fasse varier les ij. d'une manière quelconque
en partant du système fixe de valeurs
pour aboutir au système quelconque de valeurs
l'-l.l, 1-^2,11 • ■ • ! ;-^n-l,t-
Supposons que [3, les 9 et les w varient d'une manière continue en même
temps que les y., en partant du système initial de valeurs
?0, 'Jl,Oi Sz.O, ■•■) ^n.u, "J|,o, <"2,ll, •••, W„,o,
et qu'ils deviennent égaux respectivement à
(3ybis) fi,, 6i,i, 6j,,, ..., 0,,,,, tu,,,, lu.,,, ..., t,.,,,,
quand les u. deviennent égaux respectivement à
H-l.l, ÎJ-2.11 •■•' l-t/1-1,1.
Nous appellerons les valeurs {'i-] Ois) valeurs correspondantes de p, des 9 et
des ui.
PROPRIETES DES FONCTIONS DEFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES. CXVIl
Pour résoudre le problème III, il faut d'abord remplacer dans les T
Z, X,, Xi, ..., X„, />,, /).,, ..., pn
par
P, fil, 82, ■■., On, UJ,, loj, ..., w„;
il viendra
Tl='l'l, T,= l,, ..., 'ïi„+i='Yin+\-,
les A étant algébroïdes par rapport aux [jl. Si l'on n'a substitué à :, aux x et
aux yj, dans les T, que des valeurs correspondantes de |3, des 9 et des w, les
équations qui définissent les '} sont irréductibles.
On appellera système de valeurs correspondantes des i}» un système de valeurs
de ces fonctions obtenu en substituant dans les T un même système de valeurs
correspondantes de 3, des 0 et des 10.
Il faut ensuite, comme on l'a vu dans la Section précédente, remplacer dans
les équations (35) les T par les 4 et t par [j.,,.
z, les X et les/? s'expriment alors par des fonctions algébroïdes en [j.(, i^^, ...,
[-«■n-l, Y-n 1 Y-aï ■ ■ ■ 1 V-n.
Si l'on a eu soin de ne donner, dans cette substitution, aux ■]; que des valeurs
correspondantes, les équations qui dédnlssent s, les x et les p sont irréduc-
tibles. On dira encore que des valeurs de z, des x et des p sont correspon-
dantes quand on les aura obtenues parla substitution dans les équations (35)
d'un même système de valeurs correspondantes des i/. Les expressions de z-,
des X et des p que l'on vient d'obtenir donnent-elles l'expression implicite de
l'intégrale cherchée?
Pour que cela soit, il faut et il suffit que l'on ait identiquement
dz _ '^■^ _ ^* _
1° Je dis que ces conditions sont remplies, pourvu que les [x ne prennent pas
certains systèmes particuliers de valeurs.
En effet, w,, co.2, . . ., oj„, [3, 0,, 9j, . . . , 0„ ne sont pas tous identiquement
nuls. II en résulte que, pourvu qu'on ne donne pas à iji|, [jl.,, . . ., (ji„_, des
valeurs qui satisfassent au moins à une relation donnée
on n'aura pas à la fois
p = (i)j ^ (»» = ... = (u„ = 9, = 6« = . . . = 8„ = o.
On pourra toujours choisir les a d'une infinité de manières, de telle façon que
CXVIll PROPRIRTBS DES PONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX niFFÉRENCBS PARTIELLES.
les modules de p, des w, des Ô soient aussi petits que l'on veut et que les [a ne
satisfassent pas à
Y = o.
Dans ce cas, comme on l'a vu au commencement de celle Section, les fonctions
F, l'„ l'„ ..., P,„
X,-î-yU|Z, X« + /i.;Z, .... X„-t-/>„Z
ne s'annuleront pas à la fois quand on y remplacera z, les p et les x par (3, les oj
et les 9. Mais alors les fonctions J sont identiquement nulles, comme on l'a vu
dans les Généralités {\" Partie); les équations qui donnent j, x^, x-,, . . . , x„,
fk , Pli • • • 1 />« en fonction des [i. sont bien l'expression implicite de l'intégrale,
et, par conséquent,
dz _ dz _ dz
sf;-^'" d^,-^'-' ■■■' iHF^^P'-
Supposons inainleiiant que l'on donne à
Hii l^'., ■■■, H«-i
des valeurs qui annulent à la fois
to,, w.,, ..., to„, p, 0,, 0-, ..., (I„,
et voyons si les expressions que nous avons trouvées représentent encore réel-
lement rintégrale cherchée.
Interprétation géométrique. — Supposons que Ton n'ait que deux variables
indépendantes x, et Xj, et que, par conséquent, l'intégrale soit susceptible de
représenter une surface S.
Il s'agit de déterminer la surface S de telle façon qu'elle passe par une courbe
donnée C, passant elle-même par l'origine, et qu'en chacun de ses points son
plan tangent P soit tangent à un cône donné. Nous avons trouvé une expression
de la surface S en égalant z, x^, x-, à certaines fonctions de deux variables
auxiliaires ^, et |i.._..
.Si, donnant à [Ji| une valeur cotistante qui n'annule pas
(u,, w., p, 6,, 0,,
on continue à considérer j.i.^ comme une variable, ces expressions de :;, x,, x-^
en fonction de u., et jjl.., définiront une courbe K,„ passant par le point
[■» = P(Ki>- ^1= 6i([ii>, 2:2= 0:(|^ijj,
PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES. CXIX
qui est sur la courbe G et que nous appellerons m, et passant aussi par l'ori-
gine.
Nous avons vu que, si la surface S cherchée existe, la courbe K,„ en fait
partie, et qu'effectivement, tout le long de cette courbe G, la surface engendrée
par les courbes K„, satisfait aux conditions de la définition de la surface S.
Supposons maintenant que ^i tende vers une valeur qui annule à la fois les m,
j5 et les Ô, par exemple vers zéro, c'est-à-dire que le point m se déplace sur la
courbe G en se rapprochant indéfiniment de l'origine.
Dans ce cas, ou bien tjL2 restera fini, et alors ;, Xi el .1^ tendront vers zéro,
ou bien [jlj augmentera indéfiniment et z,x,, x-, tendronl vers dos limites finies,
c'est-à-dire que, quand le point m tendra vers l'origine, la courbe Km se rap-
prochera indéfiniment d'une certaine courbe limite Kq.
Il s'agit de faire voir :
1° Qu'à l'origine, c'est-à-dire quand
i-^l=0, i^î^OO
ou quand
fA,>0, li: = 0,
la surface engendrée par les courbes K^ et par la courbe Ko satisfait aux con-
ditions de la définition de la surface S ;
2° Que le long de la courbe Kp, c'est-à-dlrc quand
|i, = o, la, = »,
cette surface satisfait encore à ces conditions.
Hypothèse I. — Supposons donc d'abord que les équations
e, = o, = ... = o„_, = o
soient distinctes, ce qui est le cas le plus général. Alors, pour que l'on ait
(3 = (i)i = (D, = ...= &j„=6, = 62 = ...= 6„=o,
et par conséquent
o = F = P, = P, = ...= ?„ =X, -(-/), Z = X,-hy7.Z=... = X„ + /)„Z,
il faudra que l'on ait
(a) fi, = |a.= (X3 = . . .= |j.„_, = o.
Donc, toutes les fois que ces conditions (a) ne seront pas remplies, on aura.
C\X PROPRIETES DES FONCTIONS DEFINIES PAR LES EQUATIONS AIX DIFFERENCES PARTIELLES.
dz _ d^ _ '^^ _
Ihpollièsc II. — On peut toujours supposer que les parties réelles des
quanlilcs À,, )._>, . . ., Aj/, + i sont positives, car on a supposé que, si a, et p,- sont
les parties réelle et imaginaire de À,-, les points dont les coordonnées sont a,-
et 3,- sont d'un même côté dune certaine droite passant par l'origine, c'est-à-
dire que l'on a, quel que soit /,
A a; -h B[3,>o,
A et B étant deux constantes réelles indépendantes de i.
Si les parties réelles des A,- n'étaient pas positives, on multiplierait l'équa-
tion F = o par A — /B.
A, , Xn, . . . , )v...„+i deviendraient alors
(A-iB/A,, (A-jB)X,, ..., (A-iB)X,„+„
dont les parties réelles sont
Aa,-l-B^,, Aa,-HB[3,, ..., Aa,„+,-f- B|35„+,,
et sont par conséquent positives.
Cas à examiner.
Le cas où l'on n'a pas
OU bien
ayant été examiné, il nous reste trois cas à considérer :
r p., = a. = . . . =[A„_| = o, i^„ = oo;
2" a„ = o; mais on n'a pas à la fois
l'-\ — \^ï — ---= Hn-i = o;
.3° [ji„ est fini et de plus
jx, = ix.= ...= ;i„_i = o.
PREMIER CAS.
Piappelons de quelle manière on a obtenu l'expression implicite de l'inté-
grale.
PROPRIÉTÉS BES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES É0rAT:ONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES. CXXI
Dans les T, on a remplacé z, les x et les p par jj, les 9 et les w, et les T sont
devenus égaux à des fonctions i des [a, définies par des équations de la forme
-j-f-t- A5i_, ^r-' +■ ..+ A/' <{//-+- Ai;' = o,
où les A sont des fonctions liolomorphes des jjis'annulant avec ces variables.
On a ensuite, dans les équations
T,= K,«>s
remplacé les K, par 'li et t par ;jt„, et les T se sont trouvés définis par les
équations
( 38 ) Tf + A;;,'_, i-j-i' Tf -' -+-... -H AV ti(™-')>" T,- + A»'' ^T^' = o.
Il est clair que, si l'on annule [jl,, ou si l'on annule les n — i premiers p sans
rendre ijl„ infini, on annule les T, et par conséquent z, les x et les />.
Nous allons d'abord supposer que [/.„ tende vers l'infini en même temps que
les autres jj. tendent vers zéro.
Les équations (38) nous donnent une expression implicite de l'intégrale.
Dans les équations, les A sont des séries ordonnées suivant les puissances
croissantes des ij., de sorte qu'on peut poser
A = S/.,
OÙ
X = Ki[xÇ'(^^'...H^:lV,
où K, est une constante, pi, p.,, . . ., p„_| des nombres entiers.
L'équation (38) pourra alors s'écrire
S7.T7'-'',a!l''=o.
Supposons que l'on fasse le changement de variables
OÙ a,, a^,, . . ., a„_i sont des constantes dont les parties réelles sont positives
et que l'on déterminera plus loin. L'équation (38) s'écrira alors
où
^- — **i s 2 Sa ■ • ■ -s/i-i
et
S = |'a,+ |a. + ...+ %^=<.-.-^--
H..P. — I.
IXIIII PBOl'UlKTiiS T)KS FONCTIONS DKPINIltS PAH l.ltS K(.H1ATI()N8 AUX DIKKÉRKNCES l'ABTIKLI.KS.
Rl■lllllI■(n^oll^, nue, (liiiis Cfllo expression,
k' K' ••■• TT
sonl réels positifs, tandis (|ue a,, a,,, . . . , a„_,, X, sont imaginaires.
On peut toujours ehoisir les quantités a,, a.j, . . ., a„_, <le telle façon qu'un
ou plusieurs des S soient nuls pendant (pie les autres ont leur partie réelle
positive.
En ellVt, posons
a, = /i| a -+- (/i|. a5= /i-a -4- «7,-., ..., x,,-, = /(„ , a -t- fX„.- ,,
X| = r,, -+- j'î;,, X. — 7),-+- jÇ.:, ..., A.jn-i = Tj3„+| -+- t'Ç,,,
2n+i.
Dans ces expressions, h,, h-., . ..,/i„t sonl des quantilés positives et d'ailleurs
quelconques, choisies arbitrairement; a et les A sont les inconnues qu'il s'agit
de déterminer; les yi et les ^ sont les parties réelles et imaginaires des À.
Dans cliaciinc des écpiulions (38) et dans chacun des coefiicienls \ (|ui y
entrent, prenons chacun des termes y et considérons le o correspondant
dont la partie réelle est
a (,|i /„ -H I /,, + . . . + %' /.„-,)- v),.
Considérons les diverses quantités
(io) '^' ■
p,/i,-i-(Jj/i, + ...-(-P„-,/i„-,'
\\ r m;
ces c|uantités ne peuvent devenir plus ^'randes (pie
h étant le plus petit des iiomlncs A,, /u, • • -i /*•»-! !
Tf) étant le |)lus grand des nombres Yj,, t)-.., . . . , '^■jm i ;
ni, étant le plus grand des nombres m correspondant à chacune des équa-
tions (.'>8;.
Il j aura donc une ou plusieurs des quantités (4o) qui seront plus grandes
que toutes les autres.
PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LR8 ÉQUATIONS AUX DII'FÉRRNCKS PARTIE1,I,BS. CXXIII
PREMIER CAS.
En général, il n'y en a qu'une. Soient
Pi,o, p2,oi •••! P/i-1,0, Ko, rjo
les valeurs correspondantes de
Pi, P:, •■■. P'<, K, •»),;
on posera
K(,Tln
La partie réelle du o correspondant sera
■jT(Pi,ci/ii-f- fi,,o/':^-l-.. •-•- PH-i,o''«-i)a — ■1o= ";
la partie réelle des autres «5 sera
(40 ■^(P,A|-t-p5Aj + ...4-P„^, An ,)« — ■'„•,
et elle sera positive, puisque
KuTlo ..^ Kr)/
Quant aux quantités A,, Aj, . . ., A„_|, on les assujettira à la condition
•^(Pi,o*]-<- pî.o^'ï ^...-1- P«-i,oA«-,) — Ço=o,
i^o étant la partie imaginaire du X dont -fi,, est la partie réelle.
Alors tous les S ont leur partie réelle positive, excepté celui qui correspond
à [il 0, p-..,o, • • • , fln-1,0, ri„ + /!^„, et qui est nul.
Si donc on liiil la substitution {^tj) dans les équations (iH), ces équations
prennent la forme
(38 bis) o = Tr-4- Ç^'Tf-' A}^, +. . .-(- T,-A'("Çli"-'l>'+ Ai''>çr',
où les A' sont liolomorphes par ruj)port à ;.j, Çj, . . ., 5n-t et à diverses puis-
sances de y, dont les exposants ont leurs parties réelles positives.
De plus, dans l'une au moins des équations (38 bis), l'un au moins des A' ne
s'annule pas avec v, quels que soient les ^.
CXXIV PROPUIETES DES FONCTIONS DEFINIES PAB LES ÉOUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES.
DEUXIÈME CAS.
Plusieurs des quantités (4o) sont égales entre elles et plus grandes que toutes
les autres.
Si le nombre de ces quantités n'est pas supérieur an — i , il n'y aura pas de
difficulté; mais, quel qu'il soit d'ailleurs, on pourra tourner la difficulté, comme
on va le voir.
Egalons encore a à ce nombre positif, qui est égal à plusieurs des quan-
tités (4o) et plus grand que toutes les autres. L'expression (4') sera encore
nulle pour les 2 qui correspondent à une quantité (4o) égale à a, positive pour
tous les autres. On posera encore
(42) i(P,A-,-Hp,A-,-t-...-r-p„_,;;-„_,)-0=0,
où Ion donnera aux |i et à î^; les valeurs qui correspondent aux S dont on vient
d'annuler la partie réelle.
Si le nombre des équations (42) est
< n — I ou = n — i,
on pourra choisir les k de façon à satisfaire à ces équations, et, comme dans le
cas précédent, les équations (38) seront ramenées à la forme (38 bis).
Si le nombre des équations (42) est
> « — I,
on ne pourra plus choisir les k de cette manière, mais on pourra le faire de
telle sorte que tous les 0 aient leurs parties imaginaires positives, excepté un
nombre fini d'entre eux, que tous ceux dont la partie réelle est déjà nulle aient
leur partie imaginaire positive, excepté un ou plusieurs dont la partie imaginaire
devra être nulle.
En effet, soit par exemple
/(, = A-, = . . .= kn^,.
La partie imaginaire d'un 5 s'écrit
Considérons d'abord ceux des 0 dont la partie réelle est déjà nulle; pour l'un
au moins d'entre eux, i^,- est positif, sans quoi on changerait ^ — i en — ^' — i ;
PROPRIETES DES FONCTIONS DEFINIES PAR LES EQUATIONS AUX DIFFERENCES PARTIELLES. CXXV
donc, pour A", = o, toutes les expressions (42 bis) ne sont pas positives :
pour A'i positif et très grand, elles le sont toutes. On pourra donc choisir A,
positif de telle sorte qu'il annule une ou plusieurs des expressions (42 bis) en
laissant les autres positives.
Considérons maintenant ceux des 0 dont la partie réelle est positive ; il n'y en
aura qu'un nombre fini pour lesquels
^_ le plus giartd des !;,x le plus grand des K
et, par conséquent, dont la partie imaginaire peut être nulle ou négative. Tous
les autres S auront leur partie imaginaire positive.
Posons maintenant
V = vj-'*.
Dans ce cas, les équations (38) s'écrivent
où
Oi = (i — ib)à;
si 0 = £ + t£|,
81 = (e + 6e,) -I- i(£i — bs).
1° Pour un nombre fini des quantités S,
£=£1 = 0;
alors
£ -h èî, = o, £1 — 6e = o, 3, = o.
2° Pour un nombre fini des quantités 0,
£i = o, £i>o;
alors
E + èe, > o,
si b^ o.
Z" Pour un nombre fini des quantités S,
E>o, ei<o;
on pourra alors toujours choisir b positif et assez petit pour que
J-f-è£,>0.
4" Pour un nombre fini ou infini des quantités 3,
£ >o, £1 > o;
si è >o,
i-h bii> o.
CWVI l'ROPRIÉTKS DBS FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFKÉKBNCES PARTIELLES.
En résume, lous les o, ont leur partie réelle positive, excepté un ou plusieurs
qui sont nuls. Les équaliuns (38) prennent donc encore ici la forme (38 bis),
c'est-ù-dire que les T sont fonctions algébroïdes de Ço, ?j, . . . , Çn-i, de diverses
puissances de |„ et de y,, dont les exposants ont leur partie réelle positive, et
que tous les T ne s'annulent pas, <iuelsque soient les $, quand v, s'annule.
CAS GÉNÉRAL.
Dans les deux cas qu'on vient d'examiner, les équations (38) ont été ramenées
aux équations (38 bis). En résolvant ces équations (38 bis) par rapport aux x,
à s et aux p, on trouvera
Ces équations donnent l'expression implicite de l'intégrale, pourvu que l'on
n'ait pas
(j:, = (Jt,= . ..= [JL„-, = o OU lin=0,
c'est-à-dire pourvu que
V^O, Ç.^O, $3^0, ..., Ç„^0.
Les équations (38 bis) montrent que, quand les ^ tendent d'une certaine
manière vers certaines valeurs différentes de zéro,
pendant que y tend d'une certaine manière vers zéro, les T tendent vers cer-
taines valeurs finies et différentes de zéro,
Tj^o, 1 2,0, •■•) tjn-^i.Oi
et que, par conséquent, z, les x et les jj tendent vers certaines valeurs finies et
différentes de zéro,
2oi *^l,Oi ^2,0, •••! ^n^Qi /'l.o, /'s.O, ■••» Pn,0'
Ces valeurs satisfont évidemment à l'équation
'''(so, a;,,o, ^:,oi ■ • ■■, -^n,», P\,i>, P-'.o-, • • • , /'«.o) = "i
car F est une fonction continue de z, des x et desp, et l'on a vu qu'on pouvait
satisfaire à l'équation F = o en donnant à ces variables des valeurs aussi voi-
sines que l'on veut de
^D, ^i,0, 372,01 •••! ^n,0, /'l.O. 7*2,0, ■••, Pn,0-
PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES. CXXVII
Il reste à faire voir que, pour
X\ ^ .^1 ,0' ^^ ^^ ^^,<ii • • • » ^/i ^^ ^n,Oi
on a
dz dz dz _
d^,^P'' rf^=^' d^„-''"'
ou que l'on peut prendre v et les ^ assez voisins de leurs limites pour que
3 — -o = (ar, — a?,_o)(/'i,o+E,) + (x.— X.,,0 )(/-)•., 0-^-^2 ) + • .• + (^n— ^«,0 )(/*//. u+ En),
où les modules de e,, e.., . . . , £„ sonl aussi petits que l'on veut.
Or on a
dz dz dz
P< =
toutes les fois que
^'=Z^' f''-=d^,' ■••' ''"- dx„
V r^O.
Considérons un instant v, Ç._,, ^3, .... ;„ comme des fonctions holomorphes
quelconques d'une variable / qui tendent vers
O, Çî.U, Çs.Oj • • •) $«.0
quand t tend vers zéro.
Remarque. — Remarquons qu'on peut toujours supposer que, pour / = o,
dz dx, d.r, dx„
dt' ih' "dt' ■■■' ~dr
ne tendent pas vers l'infini.
En eflel, un des T est donné par l'équation
(39) T">+A,„_,T"' ■•-+-...+ A, T -H A„= 0,
où les A sonl des fonctions holomorphes de diverses puissances de t dont les
exposants ont leurs parties réelles positives.
Si To est la valeur de T pour t = o, on aura
(T-T„)'"+B,„.,(T-T„)"'-' + ..,+ B,(T-T„) + no=o,
où les B sonl de même forme que les A.
Soit <''l°'k+'f'K) celle des puissances de t qui entre dans le développement
de B,„_K et dont la partie réelle est la plus petite. Si tous les % sonl plus grands
que I, tend vers zéro quand t tend vers zéro; or on peut toujours sup-
poser que tous les a^ sont plus grands que i , car, si cela n'était pas , on poserait
t = T'.,
CXXVIII PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS AUX DIFFÉRENCES PARTIELLES.
)> étant un nombre plus grand que tous les -jt. et Ton aurait
OÙ )>aK > I .
Donc on peut toujours supposer que pour tout / ^ o on a
dT
—r- = o,
dt
et par conséquent
dz dx^ dx^ _ _ dxn _
"dt ^ 'dt ^ ~dt ~dt~'°' C.Q.F.D.
Cela posé, soient ï, une valeur quelconque de /; -i, Xfi, x.,:,, . . ., .r„_| les
valeurs correspondantes de z et des x ; on aura
■-jy'{
dx, dx- dx^
Cette intégrale existe, puisque les quantités sous le signe /"restent finies.
Or on peut prendre /| assez petit pour que />,, p.. . . .^ pn soient aussi voi-
sins qu'on voudra dey;, o, />2.o, • • • » /'« o- Donc
-i--o=f /" rf;-^' j (/>,,o-+-E, )+...+ ( I" rf^-^ j(/;„,o+£«),
les modules des e étant aussi petits que l'on voudra, c'est-à-dire
-1 — -5o= (/'i.o-t- £i)(a:,,, — a-,,o)-^-. • • -t-(/'n,o-l- e„) (x„,, — a;„,o).
C. 0- F- D.
DEUXIÈME CAS.
p., , |j..2, . . . , tjL„_| ne sont pas nuls à la fois, ([ji.„ =: o).
Dans ce cas, les équations (38) démontrent que les T s'annulent, et par con-
séquent aussi z^ les x et les/». Je dis que l'on a en même temps
dz dz dz
r/xi f/ar. " ' ' dx^
Pour cela, il faut faire voir que, quels que soient les n — \ premiers [x, on peut
prendre [i.„ assez petit pour que
où mod. Çi <; E|, mod. ^^ <[ Eo, . . . , mod. ç„ <^ e„, e,, Eo) •••)£« étant aussi
PROPRIÉTÉS DES FONCTIONS DÉFINIES PAR I.ES ÉQUATIONS AUX DIFFERENCES PA11TIEI.I.ES. CXXIX
petits ([lie l'on veut. Or on a
Z"^'" , I dz dx, dz rf.r, dz dx„\
J^^ ' \dx^ d\Xn dx« d\i.,i dx„ d\x„ j
ou, puisque, toutes les fois que [j.„(i,
dz dz dz
d'où
7^-^'" d^,-'"-' ••• ./^„~^"'
z = / dx„ y i>i
Or, on aura pu prendre ;j.„ „ assez petit pour (jue, v.„ variant depuis zéro jus-
qu'à ;j.„ 0 (de manière que son point représentatif décrive une lit;ne droite),
(Ml ait
11)11(1./), < £,.
Dans ce cas, on aura
/• r'"" ax ,
j d'j.„p,— — =t,x, f morl. ', < £, ),
d'où
; = Si;,a:,. c. Q. F. I).
TROISIÈMIÎ CAS.
|J.| = ji, = . . . = ;j.„_, = o, |J.„ "■ 30.
En ce cas, les T sont nuls, ainsi que les x, ; et les />; je dis que
dz dz dz
■ dxy dxn dx,i
En effcl, il suffit de faire la substitution (3g) pour être ramené au cas jiré-
cédenl.
Remarque. — La démonstration précédente (deuxième cas) suppose que -7—^.
— — -, ■■■■ -j-^ sont finis. Or on peut toujours le supposer, ainsi qu'on l'a vu
pour le premier cas.
( *) Voir la ceniarque au bas île la page.
H P. — I.
SECONDE THESE.
PROPOSITIONS DONNÉES PAR LA FACULTE.
Démontrer qu'un ellipsoïde à trois axes iné},'aiix peut être la forme d'équi-
libre relatif dun corps fluide homogène tournant autour d'un axe d'un mou-
vement uniforme et dont les molécules s'attirent en raison directe des masses
et en raison inverse du carré des distances.
SUR LES COURBES DÉFINIES
UNE ÉOUATIOIV DlFlEKHNTIEI.I.i: ''
Comptes rendus de l'Acadcntie des Scieiiees, l. 9(1. p. 673-675 (2'| avril it-So).
Ce Mémoire a pour bul I'cIlkIc gcoiiiLlriijuc des combes (leliuies par une
équalion difierenlielle de la forme
t/x dv
où \ et \ sont fies polynômes entiers en .r et r.
A(in iFévitcr les diffieullés ([ue présenterait l'étude des luaiulies inlinies,
j'appelle le point (^•,»v)^ nnn pas le point dont l'ordonnée et l'abscisse dans un
plan sonl j' et x^ mais la projection gnomonicpie de ce point sur la sphère. De
cette façon, à nn système de valeurs de x cl dey correspondent deux points de
la sphère diamétralement opposés.
Avant d'étudier ces courbes (que j'appelle caracléiistùjucs) dans toute
rétendue de la sphère, j'ai dû nalurelh nient rappeler les résultais auxcpiels a
déjà conduit leur élude dans une région restreinte de la sphère. On voit ainsi :
1° que, par tous les points de la sphère, sauf par certains points singuliers,
passe une caractéristique et une seule; 2" que, par certains points singuliers,
passent deux points caractéristiques; H" que, par d'autres points singuliers,
passent une infinité de cararlèiistlques ; '\° enlin, qu'une troisième sorte de
points singuliers est telle, que les caractéristiques voisines tournent comme des
spirales autour de ces points sans (piaucune d"<'lles aille y j)assei'. .) appelle ces
(') Celle Note est l'e.\liail, rédige par Henri Poincarc d'u Mé!iiuire iju'il avait prcsenlé.
H. P. — I. !
a SIR LES COlllBES DKFIMES l'Ai» INE EQUATIdN IIIFFKIIENTIEI.LE.
trois sortes de points singuliers les cols^ les no'iuls et les Joye?:<< de réfjiiiilion
donnée.
Envisageant la distrilmllcm «le res points singuliers sur la splirre, je
démontre que le nombre des nœuds el des fuvers surpasse de deux le nombre
des eols.
Après avoir démontré divers autres théorèmes, dont Fénoncé ne peut
trouver place dans ce résumé, j'aborde Tèlude des courbes dans toute lètendue
de la sphère, et j'arrive au résultat suivant : la sphère est sillonnée par une série
de courbes: fermées (elle : i"quc parles points ordinaires passe une de ces courbes
fermées et une seule; 2° caie chaque col soit un point double d'une courbe
fermée; 3° quepar lesncruds et les fovers ne passe aucune de ces courbes fermées.
Parmi ces courbes fermées, les unes ne sont pas do caiactéristiqueset ne touchent
une caractéristique en aucun point : je les appelle cycles sans contact; les
autres sont des caractéristiques : je les appelle cycles limites, parce qu'elles
sont asymptotes aux caractéristiques voisines.
Aucun cycle sans contact ne rencontic une caractèiislicpie en jilus d'un
point. La connaissance du système des cycles sans contact et des cych's limites
fournirait une idée complète de la form»^ gèomètri(jue des caractéristiques, ,1e
donne d'abord des exemples de cas m"i l'équation de ce système est exprimable
en termes finis; mais, comme cela n'a pas lieu en général, je dois avoir recours
à un autre procédé. De même que, faute de pouvoir exprimer les racines d'une
équation en nombres commensurables, on les sépare et on les resserre ensuite
dans des limites de plus en plus étroites, je cherche à diviser la s])iièic en
régions acycliques, que ne traverse aucun cycle limite, et en régions inonocy-
cli(/ues. aussi restreintes que possible, cpii contiennent un cycle limite tout
entier et n'en contiennent qu'un. Je donne une méthode générale pcnir arriver
à ce résultat, et trois applications de cette méthode.
Les résultats qui sont rapportés dans ce lèsumé se ra|)porteut au cas le plus
général; mais j'ai dû examiner, dans le Méuiolre, dill'èrents cas exceptionnels,
sans pouvoir pourtant envisager tous ceux (|ui se présentent.
MÉMOIRE
LES COURBES DÉFINIES
UNE ÉOUATION DIFFÉRENTIEI.Ï.E
Journal de Mathématiques, 3" série, l. 7, p. 37.5-422 (1881) et t. 8, p. 251-296 (1882).
Une théorie complète des lonclidiis tiélinics par les cqualions cliderenlielles
serait d'une grande utilité dans un f;rand nombre de questions de Mathéma-
tiques pures ou de Mécanique. Malheureusement, il est évident que, dans la
grande généralité des cas qui se présentent, on ne peut intégrer ces équations à
l'aide des fonctions déjà connues, par exemple à l'aide des fonctions définies
par les quadratures. Si l'on voulait donc se restreindre aux cas que l'on peut
étudier avec des intégrales définies ou indéfinies, le champ de nos recherches
serait singulièrement diminué, et l'immense majorité des questions qui se pré-
sentent dans les applications dciiii iircralcnl insolubles.
Il est donc nécessaiie d'étudier 1rs lunctions définies par des équations diffé-
rentielles en elles-mêmes et sans chercher à les ramener à des fonctions plus
simples, ainsi qu'on a fait pour les fonctions algéiniques, qu'on avait cherché à
ramener à des radicaux et qu'on étudie maintenant directement, ainsi qu'on a
fait pour les intégrales de diderentielles algébriques, qu'on s'est elTorcé long-
tenqjs d'exprimer en termes finis.
Rechercher quelles sont les |ir()|)riétés des équations différentielles est donc
une question du plus haut intérêt. On a déjà fait un premier pas dans cette voie
en étudiant la fonction proposée dnii.s lu voisinage cV un des points du plan.
11 s'agit aujourd'hui d'aller plus loin et d'étudier cette fonction dans toute
1 MÉMOIRR Sin LES COimniJS DKFIMIS par CM" i:0l'ATIO\ nUFÉBENTIRLI.E.
/ élcitituc lia plan. Dans colle rccluMclir, noire |joint de départ sera évidem-
ment ce qne l'on sali déjà de la t'onclion étudiée dans une certaine région du
plan.
1. élude complète dune fonction compi-end deux parties :
i" Partie i|iiaiilative (pour ainsi dire'i, ou étude géométrique de la courbe
délinic par la ronction ;
2" l'arlie (|uaiililali\e, ou calcul nMiiiéri(pic des valeurs de la l'onction.
Ainsi, par exemple, pour étudier une écjualion alt;él>ii(pie, on commence
pai- rcclierclier, à l'aide du lliéoréme de Sluiin, quel est le nombre des racines
réelles, c'est la partie qualitative, puis on calcule la valeur numérique de ces
racines, ce qui constitue l'étude quantitative de l'équation. De même, pour
étudier une courbe algébrique, on commence par construire cette courbe,
comme on dit dans les cours de Matbémalicpies spéciales, c'est-à-dire qu'on
cherclie quelles sont les branches de courbes fermées, les branches infinies, etc.
Après cette étude qualitative de la courbe, on peut en déterminer exactement
un certain nombre de points.
C'est naturellement par la partie qualitative qu'on doit aborder la théorie de
toute fonction et c'est pourtpioi le problème qui se présente en premier lieu est
le suivant :
Construire les courbes définies par des équations différentielles.
Cette étude qualitative, quand elle sera faite complètement, sera de la plus
grande utilité pour le calcul numérique de la fonction et elle y conduira
d'autant plus facilement que l'on connaît déjà des séries convergentes qui repré-
sentent la fonction cherchée dans une certaine région du plan, et que la prin-
cipale difficulté qui se présente est de. trouver un guide sûr pour passer d'une
région où la l'onction est représentée par une série à une autre région du plan
où elle est ex|jrimable |)ar une série différente.
D'ailleurs, cette étude qualitative aura par elle-même un intérêt du premier
ordre. Diverses questions fort importantes d'Analyse et de Mécanique peuvent
en cfF'el s'y ramener. Prenons pour exemple le problème des trois corps : ne
peut-i>n ])as se rlcmandei- si l'uu des corps restera toujours dans une certaine
région du ciel ou iiien s il pouira s'éloigner indéfiniment; si la distance de
deux des corps augmenliTa, ou (Jiuiinueia à l'inlini, ou bien si elle restera com-
prise entre certaines limites".' i\e peiil-on pas se i)oser mille questions de ce
MKMOIRE SUR LES COlRnES DÉFINIES PAR UNE ÉQUATION DIFFERENTIELLE. 'i
genre qui seront toutes résolues quand on saura construire qualitativement les
trajectoires des trois corps? El si l'on considère un nombre plus grand de corps,
qu'est-ce que la question de rin\ariabilité des éléments des planètes, sinon une
véritable question de Géométrie qualitative, puisque, faire voir que le grand
axe n'a pas de variations séculaires, c'est montrer qu'il oscille constamment
entre certaines limites ?
Tel est le vaste champ de découvertes qui s'ouvre devant les géomètres. Je
n'ai pas eu la prétention de le parcourir tout entier, mais j'ai voulu du moins
en franchir les frontières, et je me suis restreint à un cas très particulier, celui
qui se présente d'abord loiil nalurcUcineut, c'est-à-dire à l'étutie des éipiatums
différentielles du premier ordre et du premier degré.
Dans ce qui va suivre, je considère les courbes définies par une équation de
la forme
dx _ dy
IC ~ T'
où X et Y sont deux |)oljnomcs entiers en x et en_}-. Ces courbes, je les appelle
des caractéristiques.
Si l'on considère les deux portions d'une même caractéristique qui se trouvent
de part et d'autre d'un de ses points, on aura divisé cette caractéristique, à
moins qu'elle ne soit une courbe fermée, en deux denii-caracléristiq ues dis-
tinctes. Ces deux demi-caractéristiques joueront, dans ce qui va suivre, un rôle
de quelque importance. Par exemple, supposons que la caractéristique soit la
spirale logarithmique
p = e";
on pourra la diviser en deux demi-caractéristiques, comprenant, la première,
tous ceux de ses points pour lesquels
P<i;
la seconde, tous les points pour lesquels
p>i.
Afin d'éviter les difficultés que pourrait présenter l'étude des branches
infinies, nous supposerons que les courbes sont projetées gnomoniquement sur
une sphère. Soient un plan P, et un point quelconque (.r, r) dans ce plan ; si
l'on considère une sphère quelconque divisée en deux hémisphères par un plan
parallèle au plan P et que nous appellerons plan de Véquateur ; si l'on joint
f> MHMOIHK SI H l.KS ( OIIIIIKS luiriMKS PAIl IINK ÉQUVTION Diri'lillENTIEI.I.K.
If fiMitrc (le la >|ili(ic an |i(iiiil (^o:, )), la ilroili', ainsi iléUTiiiincc, L'ou|)Lra la
split-re fil lieux |)iiiiil> dianuli-alf ment opposés; nous appellerons (:r,)', i) celui
qui esl siliif dans !<• piiini( r li(-inis[)lif re , (j, }', 2) «l'Iiii (pii esl situé dans le
second hémis|)lif if .
Toute ligne droite du plan P se projettera, sur la sphère suivant un grand
cercle. Aussi, quand nous parlerons de la tangente en un point à la caractéris-
tirpie. il s'agiia de l'are de grand cercle qui touclie la caractéristique en ce
point.
Tout gland cercle coupe léquateur en deux ])oinls lo, el (o^ ; Fangic de direc-
tion du grand cercle qui passe par les points diamétralement opposés (o, et ojj
sera l'ai-e eumpris entre (•), et un point fixe de l'équateur. Le coefficient angu-
laire sera la tangente de l'angle de direction.
Enfin, les points d'inllexion d'une caractéristique seront les points où elle esl
osculatrice à un grand cercle.
11 esl évident que, dans ces conditions, si l'on excejile quelques points singu-
liers, par tous les points île la s]>lièi'e passe une caraclérislique et une seule, el
le coefficienl angulaire de la tangente esl donné par l'équation
D'ailleurs, tout esl symétrique par rapport au centre de la sphère.
CHAPITRE I.
DÉFINITIONS ET GÉNÉRALIIÉS.
Avant d'aller plus loin, il est nécessaire de donner certaines définitions el
certains théorèmes généraux qui seront d'un grand secours dans l'étude quali-
tative des courbes sphériques.
Considérons d'abord des courbes sphériques ne présentant ni point double,
ni point d'arrêt.
Nous appellerons cycle sf)lirri(jiir une courbe telle qu'ajirés en avoir par-
couru un arc fini, on revienne an pinnl de dèpaii : par exemple, un petit ou un
grand cercle.
MËMOIHE SUR LES COIJIIBES DEFINIES PAR UNE EQUATION DIFFI.HENTIELLE. '
Nous appellerons spirale sphériqiie une courbe qui coupe un cycle sphé-
rique en un seul point, par exemple la loxodromie, qui coupe les parallèles en
un seul point.
Un cycle sphérique divise la >urla(<- de la sphère en deux réf;ioiis que nous
appellerons, l'une, V intérieur du cycle; l'autre, Yexlérieur; on ne peut passer
de l'une à l'autre sans cou[icr le cycle.
Si l'on joint deux points d'une caractéristique par un arc de courbe quel-
conque qui n'ait avec la caractèristiipie d'autre point commun que ses deux
extrémités, l'arc de courbe et l'arc de caracléi-istique compris entre les deux
points formeront. |uir leur ensemble, \\\\ cvcle sphérique. Par exemple, si l'on
juiiil par nu arc de i;rand cercle les dcu\ c\lièniilès d'un arc de petit ceiclc,
ces deux arcs lormcront un cvcle Icrmè.
Mais il peut se préseiil(M' deux cas.
Premier cas. — I^es deux InaiK hes <le courbes formées par la caractéris-
tiipie, prolon;;c<' au delà (h's deux pc)iiiK(pir Ton a réunis par un ai'c de coui'be
quelconqu<', sont imiles deux iiilcricii rrs du liiiiles deux extérieures au cycle
formé par les deux arcs.
Dans ce cas, iKuis dirons tpie lare de courbe soiis-teiid lare de caiactéris-
lique.
C'est ce qui arri\e, par exemple, <laiis les cas des deux extrémités d'un arc
(b' ]Htil cercle réunies par nii arc de i;rand cercle.
Deuxième cas. — Les deux branches de courbes formées par la caractéris-
tique, prolongée au delà des deux points qu'on a réunis par un arc de courbe
quelconque, sont, l'une intérieure, l'autre extérieure au cycle formé par les
deux arcs.
Dans ce cas, nous tbioiis (jiic lare de courbe sui'-tend l'arc de caractéris-
tique.
Supposons, par exemple, que la caractéristique soit une loxodromie; elle
coupera un méridien quelconque en une inlinité de points. Considérons parmi
ces points d'intersection deux points consécutifs et concevons qu'on les joiijnc
d'une part par un arc de joxndi-oinie, cl'autre part par un arc de méridien, l'arc
de méridien sur-tendra l'ai'c de luxodroiuie.
De la dèlinition même des cmIcs un peut liicr immcdialemenl les résultats
sui\anlb :
s MKMOIKE SI II I.KS COURBRS DF.KIMES PAU l'Nli KyiATlON ni FKKIlKrSTIKI.LE.
i" Deux ryck's se roiipcut on un nonihro pair (lu iiidni de [)i)inU;
2" Toute courbe algébrique se compose il'un ou plusieurs cycles;
3° Toute courbe algébrique coupe un cycle quelconque en un nombre pair
ou infini de points.
TnÉouii.ME I. — Si l'on iïci>ise une. caracléristi(jne^ (jui n'offre ni point
double, ni point d'arrêt, en deux demi-caracléristiqucs. si l'une de ces
(lemi-caractéi istiques ne cçu/te aucun des cycles (dgébriques <jucn un
nombre fini de puinls, la caraclérislic/ue donnée est un cycle.
En ellet, consiruisons une coiiibc |ilanc C délînie de la manière suivante :
l'abscisse d un point 3, ipielconi[iii' de la coiirlicC. st la larr de la caractéristitpie,
compté depuis un point llxe a„ justjuà un |ioint a, coirespondant à pi, et
l.ordonnée <!<' p, sera l'angle de diirdion (\i' la tangente à la caractéristique au
point a,.
1° A un point j, de la <durl)c tj (dricspoiid toii|oui's un point y., et un seul
de la caracléristiipie ;
2" La caractéristique n'ayant pas de point d'arrêt, la courbe C n'en aiiia
pas non plus;
3" A un point a, de la caraclérisliijue correspond : ou un point ,3, de la courljc C,
la caracléristiipie n'est pas un cycle; ou une infinité de points [3/ si la carac-
léristique est un cycle;
4° La courbe C ne coupe qu'en un |)oint les droites parallèles à l'axe des^;
5° A lime des dinii-earaetèristiques coirespond la partie de la coiirl)c C
située à droite de l'axe des j)'; à l'autre, la partie située à gauclic de cet axe. Nous
supposerons, j)our fixer les idées, (pie la demi-caractéristique qui, d'après
bypolhèse, ne coupe aucun c\cle algébrique qu'en un nombre fini de points est
celle qui correspond à la demi-courbe C, située à droite de l'axe des y.
Première hypothèse. — 11 y a sur la demi-courbe C une infinité de jioints p,
correspondant à des points a, situés sur l'équaleiir.
Comme, par liypotliése, la demi-caraelei istiqiie roiisKiérce ne (diipc 1 cquateiir
qui est un cycle algébrique) ipi'en 1111 iioiiiluc Uni de points, il n'y a qu'un
nombre fini de pomls a, soi' I éipialciir. Il laiil donc qii à un point a, corres-
ijondciil un noiiiliic iiiliiii de points [i/, c'esl-à-dirc ipic la carartéiistique suil
un cycle.
Mli.MOIFtF, SUn LKS rOURBliS DÉFINIES PAR tlNE KQVATION DIFFÉRENTIELLE. 9
Deuxième hypothèse. — II y a sur la demi-courbe C une infinité de points ^
où la tangente à la courbe C est parallèle à l'axe des x.
C'est dire qu'il j a une infinité de points p,- correspondant à des points a/,
qui sont des points d'inflexion de la caractéristique. Or le lieu des points
d'inflexion des caractéristiques est une courbe algébrique; donc, par suite de
Ihypothèse faite dans l'énoncé du théorème, il y a seulement un nombre fini de
points d'inflexion à la caractéristicjue donnée. Il faut donc encore qu'à un
point a,- corresponde une infinité de points p,-, c'est-à-dire que la caractéristique
soit un cycle.
Si l'on sujjpose qu'aucune des hy|iolhèses 1 et 2 ne sont remplies, quand
l'abscisse du point p, sera plus grande qu'une certaine valeur Xq, ce point
correspondra à un point a,, qui sera toujours dans un même hémisphère, dans
le premier liéniisphère par exemple, et l'ordonnée de jî, ira toujours en décrois-
sant ou toujours en croissant, toujours en croissant par exemple. On se trouve
donc en présence d un troisième cas (pu ((iniiKirle hu-même deux hypothèses.
Troisième hypothèse. — Ouand ,r varie depuis Xa jusqu'à l'infini, l'ordonnée
de p/, c'est-à-dire l'angle de direction de la tangente à la caractéristique, va
toujours en croissant, niais en restant plus jiclit cpi'une cpiantilé donnée.
Fis. I.
Soient
^, le )ioint de la courbe C dont l'abscisse est x^',
a, le point correspondant de la caractéristique;
a|W| la tangente à la caractéristique en a, ;
o), le point où a|(o, rencontre l'équateur;
a,- un point quelconque de la caractéristique correspondant à un point j3, situé
à droite de p, ;
H. P. — I. 2
10 MKMOIRK Sln T.KS ClH'linKS DEFINIKS l',VI\ I Ni: KOIATION DlFFICniîMIKI.Llî.
a,(i>, la liiiiiiiiili' iMi (T ptmit:
w,- le point où rcllo lau^enlo ronconlic réqiiaUHir.
(^iiaml a, >"avaui'era sur la (aiaclérlstiijuo, w/st' déplaeei-a vers la droite, mais
en restant luu jouis sur l'arc (réqualeur (o, Wj (' ) ; la (Icnii-caractcristique a, a,,
qui ni' prut lianiliii' ré([ualeiir, est convexi' |)ar livpotlièse, et tout entière
comprise dans le iriani^lc spliéiique a,(i)|tu^, c"esl-à-dir<; (pic sa longueur cur-
viligne reste toujours plus petite que a, w, + (o, (c)^, c'est-à-dire qu'elle est (Inie,
ce (lui est absurde; la troisi(^'me livpollu'se est donc inadmissible.
Quatrième /ly/iol/ièse. — (^)uan(l .r \ arie depuis ./q jusqu'à l'infini, l'ordonné*
du point pi, c'est-à-dire Tantale de direction de la tangente à la caractéristique,
va toujours en croissant jusqu'à l'infini.
C'est-à-dire que l'angle de direction de la tangente à la caract('Mislique peut
prendre loiilcs les \aleurs
r'o -+- n -,
où l'o est une constante donnée et n un nombre positif entier quelconque. C'est
dire que la tangente de l'angle de direction, c'est-à-dire le coefficient angulaire
de la tangente à la caractéristique, est égale à
pour un nombre infini de points |j/ difTércnts.
Or le lieu des points où le coefficient angulaire de la tangente à la caracté-
ristique est égal à tangj'o est une courbe algébrique qui ne peut, d'après
l'hypotlièse, rencontrer la demi-caractéristique cju'en un nombre fini de points a,-.
11 faut donc, encore ici, qu'à un point a, correspondent une infinité de points ^,-,
c'est-à-dire que la caractéristique donnée soit un cycle.
En résumé, des quatre lijpotliéses que l'on peut faire, la première, la
deuxième et la quatrième conduisent à ce résultat, que la caractéristique est un
cvcle; la troisième est inadmissible.
Le théorème est donc démontré.
Définition. — Nous appellerons polycycle une courbe fermée comme le
cycle, mais |)résentant des points doubles.
Exemple : intersection de la splière avec un cylindre qui lui est tangent en
un point.
(') Actuellement, (.), désigne l'une des extreuiilés d'un certain aie d'équateur w, u,,. i|ui, en
venu de la troisième liypollièse, comprend tous les points w,. (R. G )
MEMOIRE SUR LES COURBES DEFINIES PAR UNE EQUATION DIFFERENTIELLE. I I
Système topogvaphique. — Si l'on trace sur la sphère un système de cycles
et de polycjcles, tel que par cliacun des points de la sphère passe un cycle ou
un polycycle, et un seul, excepté en queUpies points singuliers par lesquels ne
passe aucun cycle, nous dirons que ce système de cycles est un système lopo-
S'f'aphif/ue, parce qu'il est analogue au système des courbes de niveau d'un
terrain.
Les |)olnts douljles des polycycles sont alors analogues auxco/^deee terrain,
les points singuliers par Ies(piels ne passe aucun cycle sont analogues au-fi fonds
et aux sommets du terrain ; de sorte que nous appellerons res divers points :
cols, Joiif/s et sommets du système.
Par exemple, le système des courbes
/(^,7) = const..
où /"rsi un polynôme entier en x el en y, si ces courbes ne coupent pasTctiua-
tciii-. i-~i lin •-ystème lopographique. Les cols sont les points où l'on a à la fois
dx dy ' \dxdyj da-^ dy'- -^ ' .
les sommets sont les points où Ton a
df _ df _ I d'f \2 d''-f d--f d\f
Z_ r_ 'liL
dy) dx'-
rl ,- Jv °' \ -7^^,. ) ^^2 ,lil < "' J^2 <°
dx dy ' \dx dy ) dx- dy- ' dx
df df l df y- d--f dH d^f
les fonds sont les [loiiits où l'on
_^_^ ( 'flf\ .
dr dy "' \dxdy) dx'^ dy^ ^ "' dx'
De nièine, si l'on a entre :, .r et y une relation algébrique
f{3,x,y) = o,
telle que l'on n'ait jamais
df
et ipie ; ne puisse rester fini et réel (piand x el y sont inlini> et réels, le système
des ((Uirbes
.: = coiisl.
est un système topographiqne.
Par exemple, soit
/l-i-^', y) = {z — x)^— zlx-^y^+i) = u;
Il MEMOIRE Sin LES COIRBKS niChlMKS l'\ll l NK KOUAIKlN llIKFIiElEM'lIil.l.K.
<//■ . , •
-~ ne pcul tlri' mil inu' ^i
co qui ("-t iiii|iii'-'-iIil('.
De plii>, ï'i I lUi i(ia>nlère - eonuiie une eoiisLunle, les lernies iJii de^ré le
i)lus élevé séeiivenl
c'est-à-dire (juc le> e(iurl)es ; = e(in''l. iir e(iii|irnl |ias réi|ualeui', c est-ù-dire
que ces courbe;- iVninenl un sysiônie lo|i()i;rii|jluque.
Le lieu des points où chacun des cycles d'un système lopograpliique est
tancent à une caractéristique s'appellera la courbe des contacts.
Si le système topograpliicpie est algébrique, lu courbe des contacts sera ellc-
nièuie une courbe algébrique.
Si Ion con>idère un système topographique et l'un des polvcj'clesdu système
correspondant à un do culs du svsièine, une )iarlH' des londs et des sommets
est à l'extérieur du piihcyele, une au Ire parlie à l'inlcrieur, de sorte que chaque
col distribue d'uiit' certaine manière les londs et les sommets du système.
Deux systèmes topographiques sont analogues lorsqu'ils ont mêmes cols,
mêmes fonds, mêmes sommets et que les fonds et les sommets sont distribués
p la même manière par les cols.
CHAPITRE II.
ÉTUDE DES CARACTÉRISTIOUES DANS LE VOISINAGE u'uN POINT DE LA SI'IIÈIIE.
Avant d'étudier les propriétés des caractéristiques dans toute létenduc de la
sphère, il faut rappeler les résultats déjà acquis relativement à l'étude de ces
courbes dans une région limitée de la sphère. Les piiueijiaux ihéorèmeN (pii se
rapportent à cette élude sont énoncés et démontrés dans divers Mémoires
de Cauchy, intitulés Mémoires sur le calcul des limites., et insérés aux
lomes XI \', XV cl XVI des Comptes rendus des séances de V .Académie des
Sciences cl dans le célèbre Mémoire de A1M. Rriol et Roirquet, inséré dans le
tome XXXVI du .Journal de V Ecole Polytechni(iue. .le me suis moi-même
occirpè de cet h- rpir'^lioir dans une \iilc inir se Ii(hi\ c dans \v \ L\ '' Calirri- ihi
MÉMOIRE SUR LES COURBES DEFIMES PAR UNE ÉOIATION DIFFÉRENTIELLE. l3
Journal de C Ecole Polytechnique e\. <\a\\-. une Thèse pour le doctorat (jue jai
soutenue devant la Faculté des Sciences de Paris ( ' ).
Supposons d'abord que le point autour duquel on veut étudier les caractéris-
tiques soit
X et Y, qui sont des polynômes en x et en )•, peuvent être également consi-
dérés comme des polynômes en x — a ety — ^8.
De sorte que
X = a^-\- a\{x — %) ^ a^iy — 3)-f-...,
Y = èo-H 6,(a.- — a) ^ iof^y — |ÎJ +
Premier cas. — Oa et b^ ne soul |ia-~ nuls à la lois; supposons, par ixcinple,
récpialion dillércntielle peut s'écrire
(ly V ,
où y est une série ordonnée suivant les puissances croissantes de x — a et
Donc, en vertu du théorème démontré par Cauchy {^Comptes rendus.,
t. Xl\ ), V peut s'exprimer par nue série ordonnée suivant les puissances crois-
santes de .r — a et se réduisant à ^i pour x =^ a.
Donc, par le point ( a, p ) passe une caractéristupir it une seule.
Deuxième cas. — «„ := bg = o.
Mais a(, «2, ^1 et b^ ne sont pas nuls à la lois.
Le point (a, ,3) est alors un point singulier ordinaire. Commençons par
rappeler un théorème relatif à ces points singuliers, théorème que j'ai démontré
dans ma Thèse inaugurale.
Si l équation
(5) {ai — l)<bi—\)-r>in..= n
a deux racines différentes., A, et t.-, ;
Si le rapport de ces racines est positif ou imaginaire, l'intégrale géné-
rale de l'équation
dx _ dy
(' ) Voir ci; Tome.
l4 MÉMOIRE SfR LES COURBES DKKIMES PAR UNE ÉQI' \TION DIFFÉRENTIELLE.
est (le la forme
OÙ ;, et z-i sont des séries ordonnées stii^-a/it les puissances croissantes de
X — a, y — 13 et s^ annulant pour
Supposons que le point ix^y^ se rapjMocIic iiidrdaimonl ilu point (a, [ï), de
telle façon cjuc
1 1 m = [jt ;
j: — x
le rocflirionl ani;iilaire tic la taniicnle en ce point (.r, j') aura pour liinilc
rtl -H «To -Jt
Donc la limite de la droite tpii joint les points i^x.y) et (^a, ^) et la limite de
la taui;entc à la caraclénstKjiic au poml {x,y) forment un faisceau liomoyra-
pliique.
Les droites doubles de ce faisceau sont données pai' létpiation
[ji(ai + «5 |Ji) = i, -h 62 l-i-
Soient [x, et Uo les deux racines de celte équation; on calculera aisément À,
cl Xj en fonctions rationnelles de «,, rt^, 6,, ^o, jA| cl ijlj.
Maintenant on peul diviser le deuxième cas en quatre cas suljinddunes prin-
cipaux.
Premier cas subordonné. — Les droites douljles du faisceau iiomof;raj)hique
sont réelles, et deux droites conjuguées quelconques du faisceau sont ou
louies deux dans l'angle aigu formé j)ar les deux droites doubles, ou toutes
deux dans langle oljtus.
Dans ce cas, a, cl ).2 sont réels et leur rapport est positif; le lliéorcnie que
nous avons raj)j)elé en commençant est donc applicable, et i'inlégrale générale
s'écrit
z'^t s;-'" = corisl.,
OÙ Z|, Zî sont des fonctions réelles de x et àc y s'annulanl pour
«• = «, y = '}^
penilaiil que /., cl ).j soiil deux uninliics réels positifs.
MEMOmn: sur les COlRnES définies par l ne équation niFFÉREXTIEIXE. I>
II s'ensuit que toutes les caractéristiques vont passer par le point singulier
(a, P), pourvu qu'elles pénètrent dans une région de la sphère assez voisine de
ce point pour que :;( et Zo soient convergents.
Un [lareil ])oinl singulier s'a|3pellera un nœiul.
Soit, par exemple, à étudier les caractéristiques qui satisfont à l'équation
cl.r dy
X ^ -ly
dans le voisinage du jhuiU
x=y = o.
L'équalioii générale de ces caractéristiques s'écrira
y = X\r2,
iii'r /, est une ciuistanli'. Dans le plan, cetle équation représente une série de
paraboles ayant même axe et ayant leur sommet à l'origine; sur la sphère, cette
même équation représentera les intersections de la sphère avec les cônes, qui
ont le centre de la sphère pour sommet et ces paraboles pour base.
Toutes ces intersections passent évidemment par le point
X =y= o.
Deuxième cas subordonné. — Les droites doubles du faisceau homogra-
phique sont réelles; mais deux droites conjuguées du faisceau sont situées de
part et d'autre de ces deux droites doubles.
Dans ce cas, ^ est réel et négatif, et le lliéorème dont nous avons |)arlè n'est
plus applicable.
Mais MM. Briot et Bouquet ont fait voir, dans un Mémoire inséré au Journal
de l'Ecole Polytechnique, XXXVP Cahier, qu'il passe par le point (a, fi)
deux caractéristiques et deux seulement.
Un pareil point singulier s'appellera un col.
Soit, par exemple, à étudier dans le voisinage de l'origine des caractéristiaues
définies par l'équation
L'intégrale .générale s'écrit
cl H3S seules caractéristiques qui passent par le point
X := y =^ a
dx _
X
y '
xy^
const.
I<> MEMOIUE SIR LliS C.OIUIIES llÉl'IMES PAR l'NE ÉQUATION DIFFÉnENTIELI.E.
sont les deux grands cercles
y
l^roisièine cas siihordoiuie. — Les droites doubles du faisceau homogra-
phiqup soûl iiuaginaires, cl ce faisrrau ne se réduit pas à un système de droites
t'ii lin iilulKin.
Dans ce cas, Xi et \., sont (lcii\ iiiiai;iiiaires conjuguées cl leur rappoil est
imaginaire. Le théorème général s'a])pliqii(î el l'intégrale générale s'écrit
^'f' ^v"'"' = const.,
où ;, cl ;o, À| et Xo scinl imaginaires ((injuguées.
Soit
12=5 — tï), >,j— _ Y_|_ ,-5.
L'intégrale générale s'écrit alors
^^ -^''^ ) [h-^i) =consl
Les courbes ^^+ ti-;= const. (où ^ et y; sont des séries ordonnées suivant les
puissances croissantes de a: — a el y — [3, et s'annulant pour a; = a,y=P)
sont évidemment des cycles qui ne se coupent en aucun point et qui forment
dans la région voisine du |)(iint (a, |3) un système topographique dont le
point (a, ,3) est un sommet.
Or, si l'on remarque que les équations
,.,,-., (1^;)'=.
ne donnent pour ^ et Yi, et par conséquent pour x ely, qu'un seul système de
valeurs réelles, on reconnaîtra que les caractéristiques ne coupent les cycles
Ç2 + T,î = A
qu'en un seul poiul el (pie, par conséquent, ces caractéristiques ne sont autre
chose que des spirales; un point qui parcourt ces spirales dans un certain sens
va en se rapprochant indéfiniment de l'origine.
Un pareil point singulier s'appellera un forer.
Soit, par exemple, l'équation
dx dy
X — y X ^ y
MÉMOIRE Sun LES COURBES DÉFÎMES PAR INE Él^UATION UIFFERENTIELLE. 17
dont l'intégrale générale est
r^ = const.
x—iy)
Si l'on passe aux coordonnées polaires, cette Intégrale devient
p2g-2(o — const.,
ce qui nous donne, dans le plan, une spirale logaritiiniiipic, el, par conséciuenl,
sur la sphère, une spirale sphérique.
Quatrième cas subordonné. — Les droites doubles du faisceau honiogra-
phique sont imaginaires et ce faisceau se réduit à un syslènie de droites en
involution.
Dans ce cas. A, el "/.j sont imaginaires conjuguées, mais leur rapport est égal
à — I. Le ihéorème que nous avons rappelé au début n'est donc pas applicable
en général.
Ce quatrième cas est plus particulier que les précédents et il ne se présentera
pas si X et Y sont les polynontcs les plus généraux de leur degré. Bornons-
nous donc à cjuelcjues remarques.
D'abord, il est impossible qu'une branche de caractéristique vienne passer
par le point a, ,3, puisque sa tangente devrait être précisément Tune des droites
doubles de l'involution qui sont imaginaires.
Mais, d'après ce qu'on verra plus loin, toute caraelérisii(jue est un cycle ou
une spirale; donc, ou bien les caractéristiques seront des spirales, el un point
qui les ]>arcourrait tournerait autour du point (a, |i) en s'en rapprochant indéfi-
niment : le point (a, |â) serait alors encore un /oie/-; ouljienles <'aractéristi(jues
forment un système topographique dont (a, 3) est un sommet, et alors le
point (a, |j) est un centre.
C'est ce qui arrive quand le théorème que nous énoncions au début estappli-
cablc, malgré la valeur négative de r^-
En eUel, dans ce cas, l'intégrale sécrit
où
•ss = ? — '^1 :
c'est-à-dire
II. I'. — I.
l8 MÉMOIRE SDH LES COURBES DÉFINIES PAR UNE ÉOl'ATION DIFFÉRENTIELLE.
el les caraclérisli(|iio foriiK-ul t'vùlcmmciil, dans ce ras, un sysli^'inc lopogra-
phiquc de cycles.
Par exemple, réqiialioii
d.E dy
y ~ —X
a pour inlft;ralc j;éiR'ralc
Cas piirliiiilii'is laisses (l(; calé. — Dans ce qui prccèdo, ou a laisse de cùlé
les eus |)arliculieis où
cas (]ul ne se |)résenlei'onl pus si \ cl \ soûl les polynômes les plus généraux
lie leur (l(\i;ré.
Or, pdui' (|ue
- Ài = X„
il l'aul el il sullll <pie
( «1 4- b-i)'- — 61 «2 + "1 ^2 = >'.
Dans ce cas, MM. Brïol el Boucpiel oui fail voir cpiune inlinilé de caracté-
risli<pies pussenl pur le poinl (a, ^j, c'esl-à-dire qu'on a encore affaire à un
nœud.
Les eiiKj cas piécédcnls comprenncnl lous les points slui;uliers a, ji, lels cpie
les deux courbes
X = o, Y = o
s'y coupent en un seul poinl el non (mi plusieurs points confondus. Ces points
singuliers s'appelleront points singuliers de première espèce, <■! l'on a vu
qu'il y avait quatre sortes de pareils points : les nœuds, les cols, les foyers el
les centres.
Reste à examiner les cas où
X, = o
el ceux où
a ( = a.2 = o
OU
h\ = /^2 = O-
Ces cas se présentent quand les courljos \ = Y = o se coupciU en j)lusicurs
points confondus au poinl (a, [i).
En cdel, diri' (jue
(7, = «2=0,
c'esl (lire (|iie \ ^- <> ollrr iiii |i(iiiil iiiiilhpic en (a, |j^.
Ml MniRK SXn LES COURBES DEFIMFS PAR INE KOl'ATION niFFKHEMlEI.LK 1 0
Dire que
61 = 60 = o,
c'est dire que Y = o offre un point multiple en (a, fi).
Dire que
>,, = o,
c'est dire que
rt, _ 6,
c'est-à-dire que les courbes X = o, \ =o soûl l:mi;cnlcs au point (a, 3).
De pareils points singuliers s'ap|)f'llcr(inl points si/ii; iiliers de seconde
espèce, et il est évident, d'après ce (pii précède, qu'ils pourront toujours être
considérés comme la limite d'un système de plusieurs points singuliers de
première espèce confondus ensemble.
Les particularités que peuvent présenter de pareils points sont trop nom-
breuses et trop diverses pour que nous les étudiions en détail. Remarquons que
de' pareils points ne peuvent exister si \ cl ^ sont 1rs pol\M(inies les plus géné-
raux de leur degré.
Points situés sur rét/iiateiir. — Dans ce qui précède, on a supposé impli-
citement que a et p restent finis, c'cst-à-dirc que le point (a, j3) n'est pas sur
l'équateur.
Mais le cas où a, |3 est sur l'équateur peut se ramener aisément aux cas déjà
étudiés.
Considérons d'abord un |ioint de l'èquateui' non situé sui' le gi'and cercle
nous poserons
I /
Si l'on considère ensuite ; et / comme les coordonnées d'un point dans un
plan, ce point ne sera autre chose que la projection gnomonique du point {x,y)
de la snlière sur un pian parallèle au plan du t;rand cercle
l'our le point ( a, ^ ) de la s|)lière, ces coordonnées ; cl l seront (inies, c'est-à-
dire qu'on sera ramené aux cas étudiés dans le commencement de ce Chapitre.
Si l'on voulait étudier les caractéristiques dans le voisinage de l'intersection
ao MKMOIRE SIR I.KS COUnBKS DKI-IMES PAU UNE ÉQUATION UIFFÉRI'NTlELLt .
de l'équateur et du grand cercle
X = o,
on poserait
t I
a- = - j j)' = - ,
l'I liiii raiMiniii'iail dv la même manière.
CHAPITRE III.
DISTRIBUTION DES POIINTS SI.Ndn.llliS.
THÉoniiME II. — Tout sj-sirme de caraclérislit/iics admet des points sin-
guliers.
Première hypothèse. — Les courbes
X = o, Y = o
se coupent en des points non situés sur l'équaleur.
Dans ce cas, ces points d'intersection sont évidemment des points singuliers.
Deuxième hypothèse. — Les courbes
X = o, Y = o
se ((iMiiciil en nu jioiul situé sur Féqualeur.
Su|)posons que ce poinl ne snil ])as sur le grand cercle
nous pf)serons
I /
et, si ni est le degré lie relui des deu\ polynômes X cl Y dont le degré est le
plus élevé, nous poserons
^"'X = X,, i"'Y = Y,.
(.'éfpialum difrércnlicllc ilcvicnl alcii'S
dz _ (Il
.. JY;" V,-/N,'
MÉMOini-: Sl'R LES COURBES nÉl'lMKS TAK l NE ÉQUATION DIFFERENTIELLE. ^I
pour < ^ a, 3 = o, on a, par hypothèse,
Y, = X, = o,
et par conséquent
3X1 = 0, Y, — rX, = o,
c'esl-à-dirc que le point
/ = a, z = o
est un point singulier de l'équation proposée.
Troisième liypol lièse. — Les courbes X ^ o, Y = o ne se coupent en aucun
|ioinl. I<e def;ré de \ esl |)lus i;rand (pic celui de Y. Dans ce cas, lun au moins
des deux pojvniinics \ et ^ est de dcj;n- pair. De plus ^ , c>l divisililc par ;, de
sorte que
Y,= 2Y2.
Or il est clair que pour
z = I ^ o,
on a
sX, = 3Y.J — /X,= o,
et que par conséquent le point
z = i — o
est un point singulier.
Quatrième hypothèse. — Les courbes X = o, Y = o ne se coupent en
aucun point. Le degré de X est inférieur à celui de Y. Dans ce cas on poserait
t I
x= -, y= -,
et, en raisonnant comme dans le cas précédent, on ferait voir que
j = < = o
est un point singulier.
Cinquième hypothèse. — Les courbes X ^ o, Y z= o ne se coupent en aucun
point. Le degré de X et de Y est le même.
Si, de plus, Xa et Yo sont les termes du degré le plus élevé de X et Y, on
n'a pas identiquement
arYj — ^Xj = o.
Dans ce cas, le degré de X et de Y étant m, et nécessairement pair, la
fonction xY, — jXo est homogène en x et r et de degré m + i, et par consé-
quent de degré impair.
MKMOinlî SIR I.KS COI HIIKS DKFINIES PAR IMC KOIATION DIFFICRRNTIIÎLLE.
Elle s'aniuilf dom-, soit pourj; = o, soil pourmie certaine valeur finie de —
Si elle s'annule pour une eertaine valeur a de — > on aura à la fois pour
juand on aura posé
e'est-à-dire (pie le |)oinl
/ = a, ^ = o,
i X| = Yi — /X] = o
I t
/ = a, ^ = o
sera un point singulier.
Si la fonrlion ,rY.j — jK-^2 s'annule pour :c == o, on posera
t I
^= -' / = 7'
et l'on verra, comme précédemment, que le point
i — z = o
est un |)oinl sini;ulier.
Sixirme liypollièse. — Les courbes X et Y ne se coupent en aucun point.
Le degré de X est le même que celui de \ ; si, de plus, Xo et Yo sont les termes
du degré le plus élevé de X et de Y, on a identiquement
2-Yj— _xX2=o.
Cette hypothèse est inadmissible.
En efTcl, si l'on a identiquement
Xj est divisible par x et égal à ^7X3, Y, est divisible par r et égal à^^Y,, de
sorte que l'on a identiquement
•^■7V3=^J-X3
ou
Y,= X.v
Maintenant Y3 = X3 est une fonction homogène de degré impair en x et
tn y\ donc elle s'annule soil pour jr = o, soil pour une certaine valeur
réelle a de — •
Donc, soit poui-a? = o, soil pour — = a, on auiait forcément
Xj= Yî=o,
MÉMOIRE SUR LKS COI liBES DÉFÎMES PAR UNE ÉQLATION DIFFÉRENTIELLE. zS
c esl-à-dirc cjwc les cdiirbes X = o, Y :^ o se coiiperaiciit on un point de l'équa-
teur, ce qui est contraire à l'hypothèse.
En résumé, des six hypothèses que l'on peut faire, la sixième est inadmissible ;
si l'une des cinq autres est réalisée, l'équation diderentielle admet des points
singuliers, soit sur léqualeur, soil hors de l'équaleur.
Cas général. — On peut, sans nuire à la généralité, supposer:
1° Que les polynômes X et \ sont de même degré;
2° Que si Xo et Y^. sont les termes du degré le plus élevé de X et de V, on
n"a pas identiquement
X Y;) — y\'< = o;
.1" Que les courbes X :^ \ = o ne se coupent nulle part en plusieurs points
confondus et ne se coupent pas sur l'écpialeur;
4" Que l'équation
ÛT \ i — J'Xi = o
n'a ])as de racines inulli]jles.
Dans ce cas, l'équaleur est toujours une caractéristique, el tous les points
singuliers sont de première espèce. De plus, on peut, sans nuire à la généralité,
supposer que tous les points singuliers sont des nœuds, des cols et àt'i, Juyers.
Le nombre des points singuliers est évidemment pair, puisque tout est
symétrique par rapport au centre tie la sphère.
Le nombre minimum des points singuliers est donc égal à 2, et ce cas peut se
présenter de deux manières :
i" Les courbes
X = o, Y = o
ne se coupent en aucun point; mais l'équation homogène
i- V'i — yS-2 = o
admet une solution réelle et une seule.
. On a alors sur l'équaleur deux points singuliers diamétralement opposés. Je
dis que ces points singuliers sont toujours des nœuds. Pour le démontrer, il
faut étudier les propriétés générales des points singuliers situés sur l'équateur.
Supposons que pour
1 = 7., .; =^ o,
on ait
i:.\i = Y,— <X| = o
et
X,^o, Y,j^o.
H MKMOIRB SLR LES COlHBliS DKFINIES PAU UNE EQIATION DIFFERENTIELLE.
Posons
/ = H -l- a,
et soit
X| = 3^1 -H Xo-H X| H + \.i U- -^- . . . -t- 1 ,„ Il '" ,
Vi = x;t 1 + |Uo-i- l>-i II + ]i2 II'' -+ . . . -T- ;!,„ W".
où ^, et r,i scmt des |iolynoi)ies entiers en z et en //, et où les ), et les a sont des
constantes. 11 vient, en posant
li if' -h . . . -h X,„ w" = l, tr-,
|Jl2 «2 + . . . + |X„, II'" = T,.i a-,
X,= U^, -l-iÇi -H À„ + X, II,
d'où l'on lire
\,— f\, = ;6|+ «'-0,-4- ([!„— X„a) + (ai— X, a — Âo)".
où 0, et Oj sont des |iol\nimu's entiers en ; el it. L'éijiialion dilierentielle
s'écrit alors, en reinanjuanl (jiie Ton doit avoir ^d =: AoC,
ilz i/u (■)
— i(X(,-!- Xi a -H 5^1 -i- a-;^; ~ (jJli— Xiï — Xu)(t -)- cO, -H «2 6,
Les racines de l'équation ( 5 ) sont alors
— Xo et [Xi— Xiï — A„.
Ces deux racines sont réelles.
Donc tout point singulier situé sur l'équaleur est un nœuil ou un col.
(C'est ce qu'on devait ])révoir, l'équaleur étant une caractéristique.)
Pour qu'il soit un nœud, ii faut et il suffit que
Il -+- XoX,a — Xii|X| > ().
Or le jjieiuier membre de cette inéj;alité est précisément la valeur que prend,
pour
l'expression
iSfius n en changerons pai je sii;nr en écrivant
d /Y
df
{k~r)'
(') iJans celle phrase, une eircui- de réilai lion a été corrigée. (1!. G.).
MliMOlUK SIR I.KS COIRBES IIICFINIKS PAU tMC K(JUATION DIFFÉlŒNTIELLE.
c'esl-à-diii' (|ijc le |iiiiiii smf;iilicr
sera un col si, qu;mfl — [)iiss(:' do v. — s à 7. + s, l'expression ^ — — passe du
négalif au posiilf, cl qu'il sera un nfriid si, ([uand — passe de a — sàa + s,
l'expression -^ — — passe du positif au négalif.
Cela posé, nous allons introduire un<' considération nouvelle qui nous rendra
les plus grands services. Soit un cycle situé tout entier dans un liémisplière.
Ce cycle divise la sphère en deux régions, dont l'une, située tout entière dans
l'un des hémisphères, s'appellera Y inh'iiciir dit tyclp.
Si le cycle est tout entier dans le |)reniier hémisphère, nous dirons cpi'un
])oinl iiioliilc décrit le cycle dans le sens |)ositif s'il a constamment l'intérieur
du exile ù su gaiiclia; si au contraire, le cycle était dans le second hémisphère,
un |i(]int décrirait le cycle dans le sens positif s'il en avait constamment l'intérieur
(/ S(t ilinitt'.
Supposons qu'un point niolide décrix e le evcle dans le sens positif ci ((nisidiTiins
les variations di' re\|)ressi(>n -^' Sml // le iiondiri' de fois (nie cette c\hi'cs>ion
saute de — oc à +02; soit k le nombre tie fois que cette exjiression saute
de + 00 à — 00. Soit
le nombre / s'appellera Vindice du ryc/c.
Si l'on joint deux points A et C il'un cycle ABCDA par un arc AMC situé
tout entier à l'intérieur du cycle, le cycle ABCDA se trouve décomposé en deux
cycles ABCMA, AMCDA, et l'on a évidemment
nd. ABCD.V = ind. ABGVl.V + ind. AlVlCDA,
II. P. - I.
ï(> MKMoiiti: SI 11 i.i:s loi iiiii'-; iikfimks pau im: l'yi atihn i)ii-FÉiti;\Tri:i,i.i:.
ili' -Mille i]ir<)li |>riil iMiiiciiii' II' liilciil (le I iiidirc il'iili CNclc (liiclii iiKjilc nu
calcul lie I i m 11 ce do (lillcrciil> cvcio iulinmiciil pcl iN iiiii le cumnoseul .
TiiK.oiiKMK 111. — Un cycli' infinimcnl petit (fiii dp conlicnt à son intérieur-
aucun point singulier a pour indice o.
Eu cllel, SI ce c^ lie n'est |ias cini|ié pai- la ciiiiihc X = o,
; / . /*-/
// = o, /. — o, ( = = o.
i
Si le cycle est coupé par la courbe X = o, il nest pas coupé par la
cinirljc Y = o: ^ est toujours de même signe et X passe une fois du positif au
négatif, une luis du nci;atif au positif; d'où
/( = I , /. = 1 , ( = = o,
De nièine, si la cmirhe X := o présentait à l'intérieur du cycle un point mul-
tiple d'ordre /«, un aurait
/ / . h-l<
h = m, A = ni, / = ■ = o.
Thf.oufimiî W . — Si un cycle in fininient petit contient à son intérieur un
point singulier, son indice est égal à ± \ .
Il est égal à -I- I si le point singulier est un col; à — i si le point singulier est
un nœud ou un foyer.
En ert'et, posons
y — |î = p sinw. X — a = 0 cosio.
cl supposons ipicliui considère le cmIc
z, élanl une crmsianle i n fininient petite .
l'oipr di'eiire ce e\cle dans le sens posilit, il laiit laii'c varier m depuis o
pi>.(pi à ■>.—.
()i- on a. en négligeant les infini ineni petits et reprenant les notations du
Clia|)ltre pn'er-denl ,
Y 1), -t- /;.. luii" (li
X II, -t- «j tiiiif;o;
X s'annule dciiN fois, car. ipiaiid (.) \arie depuis o jiis(nr;'i ai
a^ -h «2 lilllgn*
MEMOIIIK SIR Lies COUHBKS DICFlNMiS l'.Ul II.NE liQIHTION Dll-KlillENTliaLE. '7
s'annulf deux fois pour deux Mdcurs de (■) (juc nous appellerons to,, et (0,1+—.
Pour M = (jJo — ï, où E est inlininient petit, on a
,lang oj = tangwu — ',
où Z est positif et inliniiiienl petit . On a donc
Y 61 H- 62 lariK'Ou — 60^
X «1 -I- «2 inn^Mo — (f,t
Remarquons que la)i"('i, = — — '• 1' \ieurlra, eu ne"ii"eaiit ù.Z ile\ant
1 1 '^ a., "^ '^
l>, -+- Ù2 lani; (.)„,
Y iif h, — «261 I
\ ^ «1 r ■
Done. ^i a,l>2 — «o6|<;o, ^ pf^n'' (■) ^ i^o et poui- i.j ;= (.)„ + ir saute
de — co à + To, on a
• '' -'•
Il = 2, A = ô, ; = = I .
Si, au eonli-aire, a,b-, — «^/^i>>o, -^ P"!"' '■> = <''o •'! pour ti) r= Wq + r saute
de + oc à — X, ou a
h =0, A- = ■2, ( = = — I .
Alaiuleuaul. (pielle t>l la ('(iu<lit mn p(]Mr (pie
rit l>i — ".'''i > <J?
Reprenons l'i'ipiatiou ( > 1 cpii -^ écrit
l «i — /. ) ( bi — ). ) — a-il>\ = o.
11 est évident ipTon aura
"1 ^2 — ^ 1 ^1 > ",
si les deu\ ia<ine> de l'équation sont imaginaires ou de même >ii;ne. e"est-à-dire
si le |ioint sin^ulieL- est un no'ud uu un iovci". On aura au contraire
"1 ^2 — "îbi < o.
si les deux racines sont réelles et de signe contraire, e"esl-;i-dire si le point
singulier est un cid.
Le llir'oi'cnu' est done démontre.
»S .Mb'.MOIHIv SIR LES COl'IlUKS DKFIMKS PMI U.NK KQUATION DlFl'IiHEN IIULLE.
I'ruiilkmk I. — Calculer l'indice d'un cycle situé tout entier dans l'un
des hémisphères.
Snienl N le mmiluc de-' ikimhIs, !•' le iiDinliic des foyers, C le iKniilne des
cols conleniis à l'iiiléiicur du cycle.
Si l'on déco 111 |i(>>c le i\ elc dumié en une mil ni lé de cycles inlininieni |)elils )',
Un nonilire inliiii des cycles y aiirotil poni' indice o ;
i\ -h F des cycles y i> — i ;
• '. des cycles y » -\- \.
1, indice du ( \ cle donne sem <l(uic
— (!\ + F — C).
PiiOBLF.Mi; II. — Calculer l'indice de VcijUtileur.
Soient 2 N le no Ml lire des noiuls, •> C le non il ire des eois silnrs sni rc(jiui|('ur.
Soit ? =; — = hiiii; M.
X
Faisons varier m de|iuis - - juscprà -f- " ■ c'es|-à-dire lanj; (i) depuis — co
jus(in'à -I- x. Toul elanl s\ iiiel iii|iie |iai- ia|i|ioil an centre de la s|iliére,
Y ^' ...
— := — 2 prend poni(o+- la nu'ine saleur ipie pour (.i ; (jnand on lerait yaricro)
depuis + - iiiN([irà H ^> -^ repasserai I par les inèincs valeurs (|iie ijuand to
... - . T.
variai I de a H
/. ■>.
Donc, (o ^al•ianl de — - à + -' v s:iulera - Cois de — a: à + ce , el - lois
de + o^ à — ce. .
Ceci posé, si Ton considère I expression
pour 0) = — 7' on a
H=-+-x.
pour O) = -1- -> on a
Soient /. le nomlire de fois (jue II passe du ncj;alif au |iosiiif, u. le nonilire de
fois (pje II pasNC du posilifau néL;alif; on aura é\ idr^ui iiieiil
[i-/ = 1.
MEMOini; SlIH LES COIRBKS KEFIMKS PA» (NE EOtAIKI.V lHKFKltKMIELI.E. ■1\)
Or H peiil |)M^^('^ du iit''f;:ilil :iii |ioMhl, ><)il [inr n, n- iiiii i'iiii'('>|i(in(l ii un
col, sfiit par x, ce ([iii corresjxind à I une des \al('urs des — \aleut>. de o), |inMr
Y
X
lesquelles — sauU^ de — oo à -i- x.
Ou a dnnc
-., /'
A = G' H
l
De UK'illc
'i = iN H :
l'uir
N — C = I = I -1- / ,
d ou
/ = N— C— I.
Srolli'. — Si ir uouilui' de-. UiruiU Mlurs IniJ'-. dr 1 l'iMialiiil' csl :^ \ , relui
di's loyers situés hor^ de I équali'iir •'. !■'. celui de> cols silués lior> île riM|iialeiir
aC, celui des nonids silués mit I Ciiualeur ;il\'. celui de-- cols siliics sur I Ciiiia-
leur aE'. ou a la lelalioii
\-r N -4-F = C-hG'-^i.
Eli e 11 cl, |ioiir (d)leiiir ce résiillal , il Millil d i-^aler les deux valeiiï's de I indice
de l'équaleiir obtenues dans les deux |)idl)]èiiies jiiécéilenls.
(Jiji ollaire I . ~ l,e ikmhIui- loi al des ineiids el des loyers es| (•j;ai au nombre
total des cols plus ■).
Corullnire II. — Le iKuubre lolal des |ioiiils siii^iilii'is es| un iiiiilliiile de j
plus 2.
Corollaire III. - Si le iKuubre des |i(unls siii<;ulii'i's se réduil à [>., ces |ioiiils
sont (les meuds el des io\ei's; ils s(uil I(M||(U||s des lueiids s lis soiil sur I ccpia-
leur.
La courbe \ = o el la lourbc \ ^o se coinposenl d un (iilaiii uoiiibrede
rvdes. (Iiuisidcnuis Ar\\\ ( jiielei ui(|ues de ces cxeles ; ils >,■ cnuiierolil
en un muulire pair de poiiils.
Soient 7.0,7., 7.j„ les zn points d'inierseetion de ces deux cycles rangés
ti'ajjrès Tordre où on les rencontre eu parciuirant l'un des deux cycles, le
cycle \ = o, par exemple, dans le sens pfjsiul'.
Tui.oi. i;.\n; \ . — Stip/iosons i/uc deux points to/isécii/ijs y./, et t.h^\ soient
3(> MKMoiHK SIR i.Ks c:oiiiiii:s iii:i'i\ii:s l'Mi i nk i;oi vik^n iiM'I'krk.ntiki.i.i:.
sifiK'S dans !<' mrinr hi''niisi>ln''re : je dis (jiii' si v./, csl un /xriid on un foyer.
^^A+i est un col. ou réri proijurnicnl.
Pour ci'Im il ■'uilil i\c liilio vciir c|iic loiit ex de (pii rnvi'l()|)|ip a/; c\ a^.,., a |)our
indice u.
En olVcl. voit ( l'ig. ô) AI) l'arc ilii v\i\r \ ^^ n, Miilr<[iicl M' liduvcnt lc>
|)uiiils a.1. cl 7.(^1 : -Miiciil CI) cl l"F lc> iiio du cycle V=() (|ui vicuncnl
c(Hi|icr AB rc>|)ccti\cmcnl en a/, cl -jli,^[-
Il esl évident (jue, |)iiur le cncIc ADFBECA.
A = I , A- = I , ( = — = o.
Su|)|iiiMin>, an cunlrairc, qnc les piMnls 7/, l'I a/,^, soicnl dans denx licnii-
sphères dillerenls.-
.le dis fine si y.;, est nn col, ïa^i est nn col. cl (|ne
fovci'. y.;,^t est nn noiid ou un lover.
a/, esl un nonid ou nn
MKMillUI': SI II I.KS Cdl lllll.s lll.l IMi:S l'Ail l'M' 1:1,11 ATIDN IIHK KUKX'HI- l.l.K. il
Eu rllii, s|i|ipiis(iu- ijlli' Al> vieillir ciiuiiiT I r'(|iiiil (Ml r A[\ en H { fl g . \).
Considérons \c cycl'' ACvHFBEHI^A. Ce cycle c>l parcdiiiii il uns 1rs daiix
Itrinisphèrcs dniis !<■ sens posilil.
Y
Sii|)|)osons (|u en IrMiicliiss.inl le point A, — saule de — x à + oc ; il en sera
lie iiièiiic (|iiMnd 1)11 li:in( liira le poiiU II (iii li' |i(iinl lî, c osl-à-dire que si
irirl. ACHI» = I, Ind. VCIl I- BEH HA = 2.
De même, si
ind, AGIIIJ = — I, iii.l. Ai:ill'l?KIII)A = — ■).
c'est-à-diie f|ue, dans Ions les cas,
ind. ACHDA = iiul. IIFBEH. .:. g. v. n.
Deuxirme cas. - Dans Unit ce qui précèdt', nous avons supposé que X^
et Y^ élaienl de inèiiie de^ré, sans que
soilidenliquenienl nul.
IVous n'avons |ias exartiiiié ce qui se passerail si nous avions idenliquenienl
x\ i— y\.,^ o.
A un certain piunt de vue, le cas que nous avons étudié est plus général que
celui que nous avons laissé de côté.
A un autre point de vue, c'est le contraire; car deux polynômes X et Y
quelconques peuvent être considérés comme des cas particuliers des polynômes
X -+- XxZ, Y + X/Z,
où A est une constante et Z un jiolynome de même degré que \ et ^ .
Nous allons donc supposer cpie l'on a identicpieinenl
Xo =.'■/., V., = _rZ,
où Z est une foiiciion liomogène en .r et t.
Dans ce'cas, Véqualear n'est p/iis niu' cariictérisliqiff, et par conséquent
les |)oinJs singuliers de l'équateur peuvent être tout aussi hien des nœuds, des
foyers et des cols.
La règle qui permettait, dans le cas précédent, de trouver l'indice de l'équa-
teur se trouve eu défaut : d ailleurs, si | e(pi.i|eiir coiilient des poiiils siugiili(n's,
les coui'bes
X = o, V = o
3i MKMoiiii: SI II i.Ks I (u iiiiiis iii:riMi:s i'aii imî lioi aiio.n ihii'iciiimim.i.k.
SI- rdiiiii'iil siii' rc i;r;Mi(l rci'i'lc, ijiii ii ,i |kii' i(iM'-c(|iirnl iilii^, i'i |iiii|ii('iiii'iil
|>;ul<M-, (limlirc.
Siiijuosons (lune (iiic I Ciiii^iliMir ne coiiiicnnc pas de point singulier, et flier-
cluiii- (|ii(l ol I indice de ci' i;r;in(i cercle.
Nous lr()tivoron> ipie I un ;i le Irin;; île I ci|ii;ileiii-
cVst-à-dii'e que rindicc de rérpinleiir ser.i égiil à — i , cl si l'on reniaiipie qn'il
est déjà (■•^<\\ il
-(N' + F-C),
2N, a F, :>.C élaiil le niiinljre des lueiids, des fojcrs et des cols, on reconnaîtra
Mlle Ion a
F + N = C + 1 ,
c'est-à-dire que le tliéorènie que Idii a\ail dénionlré dans le cas jirécéiienl est
encore \iai.
Sii|i|i(i~ci|i-. inaiiilelianl que léqualloli contienne des points siii^uliei-s, à
sa\ oir •' \' nieiiiK, ■> V |(>\ eis et •! C cols, el M)m>ii s coin nient on pourra lo 11 ruer
la ililliciilté.
Soil o-X -|- 'j 1 ■ + -' := o un i;rand cercle qui ne |)assc par aucun point sini;ulier.
Posons
, X , y
requatioii dillérenlielle de\ieiit
dx' dy'
^ = — -
OÙ X' et ^ ' sdiil des pol\ nomes en tiers en x el y' .
On aura pu choisir le cercle -j.x -|- [i y -|- -' = o, de telle façon que :
1" \iieune réduction ne s'opérant, \' el \' soient de nu'me degré;
2° (hie le giand cercle «^ -{- |ii)' -|- y = o ne soil |)as une earaetérisiiqiie,
c'esl-à-diie que les termes du degré le plus élevé de )'X' — x'X' se réduisent.
Si (i , Il est un point singulier de réqiialion
dx dy
-\ - t"'
" = 1—, > •' = 7—,
a « -t- j £< H- Y a n -i- a o -t- Y
MKMOIIIK SUR LES COURBES DÉFINIES PAn INK ÉyUATION DIFI' lillK,NriKI.I,E. 33
sera aussi un poini, singulier de réqualioii ,
dx' dy'
Si (I, b esL un nœud, un col ou un loyer, a', h' sera un nœud, un coi ou un
lover, fie sorte que les nombres des nœuds, des cols el des foyers sont
a(l\ + N'), :i(C + C'), a(F + F') et que, se Irouvanl ramené au cas où
rc(|uateui' ne conlenail pas de [)oinl slnf;ullci-, on peut écrire
N + N'-H F-(-F'=C-hC'-i-i.
CHAPITRE IV,
THÉOIIIK DKS CONTACTS.
L'élude (|ue nous venons de laii'(^ des points singuliei's va enlin nous |)cr-
mettre d'aborder la question des l'ormes géométriques que peuvent allecter les
caractéristiques sur toute la surface de la sphère.
Une première considération, d'une importance ca|>ilalc, est ccll<' du nombre
des points où un arc ou un cycle donné touchent une caractéristi(juc, c'est-
à-dire du n(unbre des conta<'ts de cet arc ou de ce cycle.
Le nombre des contacts d'un arc ou d'un cyele al:,>rliriques est toujours lini.
lleiiiarfjues prrliniinairi's. On a vu qu'une courbe algébrique sans point
double se compose d un eerlain nombre de cycles; de nu"'nie une courbe nlgé-
brnjue à points doubles se composi' d un cerlain nombii' di' c\(les el de pol\-
cycles. Oi', ces poljcycles eux-mènie^ peuvent être considérés comme décoin-
posables en un cerlain nombre de cycles se touchant aux points doubles et
présentant en ces ponits des point-, anguleux.
Ainsi la courbe
a;2 — 7- = (x'-f- j-2/-
sc compose de deux polycycles dianiétralem<nl opposés; chacun de ces pt)lv-
cycles se compose de deux cvcles qui se loiieheiil au poiiil
el y présentent un point anguleux tel que l'axe des deux tangentes soit de ()o".
H. F. — I. â
34 MÉ.MOIKE SIR LES COIRIIKS llKl-IMliS l'Ail UNE ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE.
On a Ml (juunr CiHirlii' al;;<'l)ri([uc C <'(>upe un cvilr ali;c''liri(|nr (|iiclcoiique
l'U un iionil)r(' liiii cl paii- ilc [loiiiis. Ceci mérite quelques expliculiuns.
Si, en un [idinl (liinni', la imiil)!' alt^élirique C passe de rintérienr du cycle à
1 exléi'icur. iMi récipi(ii|ucincnl, imu^ dirons (pie la coiirhe lr(H'erse le cycle et
ce point coin|ilcia poiii' un >cnl piiinl d mli i>ccl ion ou pour nu nombre impair
de piunl-- d iiiliM>eclii)ii (oiiloudii>. Si, au coni laire, dan^ le voisinage d un
|)oinl donné coniinun à la courhc (\ cl au c\clc, la couiKc C lesle tout entière
extérieure ou inlérieurc au cycle, nous diidns que la coulje louche le cycle, et
ce point comptera pour un womhvc pair de points d'intersection confondus.
Supposons, par exemple, que le cycle donné présente un point anguleux à
l'origine et que son équation s'écrive
o = I ^- — 'lx)i y — \xx) -1- O3,
Oj étant un polvnome ne conleiiaiit que des termes de degré ) et au-dessus.
Supposons qu'un point infiniment voisin de l'origine soit à l'intérieur du
cycle donné toutes les fois (pic ( ' )
37 > o, (y — lx)(y—ixx) < o,
et à lextérieur si
X <_« ou si .r > o, (y — \x)(y — fia?) > ».
Soit
o = V — ni.r -(- (J2
l'éipiation de la courhe C, où h, représente un polynôme, ne contenant cjuc des
termes de degré 2 et au-dessus.
Il est aisé de voir ipie la coiirlx' C traverse le cycle toutes les fois ipie
( m — À I ( ni — iji ; < o
et le touche dans le cas contraire.
Théoiiiîme \ 1. — Le nombre des contacts iP un cycle algébriijiie (jui n'a
pas de point anguleux, qui n'a pas de contact d'ordre supérieur avec une
caractéristique et qui ne passe par aucun point singulier est toujours Jini
et pair. •
En cllet, --(lit
^'(r, y) = o
Cjlci, comme plu> loui. p. ij el 36, (liffi-rt-nles iiiodilicalions de signes ont été inlroduilcs
dans la rédaction. ( K. G. )
MÉMOini; SIR l.KS COURBES DKKI.MES PAR IINE ÉOUATION DIFFÉRENTIELLE. 35
réijuatiuii de ce cjcle, on trouvera ses contacl!- en cLtMclianl son intersection
avec la courbe
Celte courbe étant, algébrique, ses intersections avec le cycle donné sont en
nombre pair, si l'on a soin de compter pour deux intersections les points où la
courbe touche le cycle. Or, en ces points, le cycle aurait, avec une caractéris-
tique, un contact d'ordre pair, ce cjue nous n'avons pas supposé. Donc, il n'v a
nulle part plusieurs points d'intersection confondus des courbes
o = o, r = o.
Donc, le nombre des contacts est pair. c. q. f. n.
Ilcinaicfue l. — l^e lliéorèmc e>t encore vrai (piaiid iiième le cvele donné a
des contacts d'ordre supérieur avec une caractérisllque ; à la condition toutefois
que l'on ait soin de compter un contact d Ordre /; pour n eonlacts.
Remarque H. - Supposons maintenant (pie le c\ele alj^ébrùpie oll're un
point anf;;uleux. Supposons, pour fixer les idées, que ce [uiint anguleux soit à
l'origine, que l'équation du cycle s'écrive encore
o = ( J — \x){y — \1.T) -t- 63
et que l'intérieur du cycle soit défini par les conditions
3" > o, {y — \T)(y — [jLa-)<().
Le polynôme » s'écrit alors, si X„ et ^ „ sont les \aleurs de X et de \ pour
tp = \f,\%\\i.T — (X-H \i.)y\ -+- Vo[2_>' — (À -1- [ji)3-] -t- e'j,
où O'j est un polynôme ne contenant (pie des termes du degré 2 et au-dessus.
Le coeflicient angulaire de la tangente à l'origine à la courbe 0^0 est alors
Yo(À -I- ,u) — aXpXiJi
■i Y„ — Xo ( X H- |.t )
et la condition pour que la courbe » = o traverse le cycle, c'est que
a = [Y„(X -H |ji) — 2XoX(i] — X [iYo— Xo(X -hp)],
P = [Yo(X + ;!) - iXoX.u] - ;4>. Vo- X„(X + ji)]
soient de signe contraire.
■i"> MK.MOIlli: SIR LES COI liBliS DICKIMES l'Ail VSV. lioL'MION niFVlinlîNTMiLLi;.
Or, on poiil oirir(\ (Mi siin|ilili:iiil,
a =(V„— X„X)(;ji- h),
P = (Y„-X>,[JL)(X — p);
ce qui |)ioiiv<' que hi condilion pour que a cl [3 soicnl «le -<ij;ne conlraire, c'esl
(|ue ^ Il \,|), cl ^|| -\||ijL soient de même signe, on, en (Tniilres termes, que
Im idiidilKiii |ioiii' (|iie 1,1 cour'be ■:, -= o traverse le evele donné est (|ue l:i carac-
Icri-I i(|iii' (jui passe par rorii;iiie ne la lia\('i'S(> pas.
I)iinc, un point ani;Mleii\ .eoin|)tera pour un eonlact, si la earaeléristicpu' (pu
j)asse en ee point ne traverse pas le cyele, et pour deux eontacts dans le cas
contraire.
Remaiciui' III. - - Supposons maintenant que, le cycle passant toujours par
rorigine, l'origine soit un |)oinl singulier. Soient
X = aj- M- <^y --!-«.,,
Y =a'.T-t- «/j + O'j,
h. et 'j., étant de-. p()l\ nomes dont les tei'mes sont de degré ■'. et au-dessus.
( )n aura
La coiirhe 'i = o passe par I origine.
Si elle n Csl pas taiigenle à la courlie \':= o, le |)oint singulier devra conqiler
|)our un eonlact, mais si elle a avec le evele F ^^ o un contact du n"'""' ordre,
le point singulier devra c(niipter pcuir /i + i contacts.
()r, pour (ju'elle soit tangente à V ^ o, il faut et il siillit que, si
— ) — - o
dx ' dy
— >.(«-(- fiX ) + «'-(- [3' ), = 6,
e'esl-à-dirc qu'il laiil et il siitlil (|uc le ( ■^ de F = o soil langent à une carac-
lérj~ti(|uc, piiixpic le coelficienl angulaire m de la langenle à une des caraeté-
riNiiipics passant |iar lUrigine est dcniné par l'écpiation
— //( ( « -t- (j m ) -(- a' -I- [i' //( — o.
Ou Miiail lie mèiiH- (pic le cvclc F = o aura, à l'iMigine, un ciuitact du
II'""' ordre ascc la ((Jiirhe » = o, s'il a \[\\ contact du //'"'"' ordre avec une îles
caraclérisliqucs passant par Fiuiginc
MiiMoim: SIR i.i:s ■( (Il mtijs hbkimics i-aii i m: i;(.>i ation lui ii hkntiei.i.f:. :>-
Duiic, un point singulier par où ()asse le ivclt' donné, mais qui n est pas un
point anguleuii, comptera pour >i + i eonlaets si ]f c^eie a, en ce poinl, un
eontael du )/"'""' ordi'e ;ivee une earaelérisiiipie.
liemar<iue 1\ . Supposons cnlin (pie lorigiiu' soi! un poinl siii^uIut el un
point anguleux du eycle donné.
Soient ene(uc
\ = aa- 4- [iy + 0,,
■^ = 7.' X -(- '-J y ■+■ 6.>,
F = (j'-),.r)(jK-,u.r)-r-e3,
et à l'intérieur du cycle
.r > o, (y — \r){y — ;j;x)<o.
On aura
o= (ax + pr ) [-iXfij- — (X + iji)/]
-\-{7.'t -¥- 'i'y}['>-y — (?> + ;ji-)^] -H S'j,
6'., étant un polynôme ne contenant que des termes du dei;ré .'> et au-dessus.
La courbe -i = o présente donc à rorigine deux branches de courbe. L'ori-
gine comptera donc pour un nombre pair de contacts si ces deux branches
touchent toutes deu'x ou traversent tontes deux \c cych', pour un nombre impair
dans le ( as contraiic ; c('st-à-(brc (pie, pour ipie I Origine (huvc ("Ire compléi;
pour un nombre impair de contacts, il faut cl il sutlil ipie les deux tangentes à
l'origine à la courbe s = o ne soient pas comprises Icuiles deux dans l'un des
angles formés parles tangentes à l'oiiglne à la c(uirbe F r= o, c'est-à-dire qu'il
faut et qu'il suflil cpie
a =[(a'-(- P'X)(X-4- [i)— %\n{i -H(JX)1— X[-3(a'-hp'),)-(c( -i- SX) (X H-,a)|.
6 = [(a'-t- P';jl)(X + y.j — ■j..X;jL(a-t-p(Ji)] — (ji[2:a'-)-p» — (a'-t- 3',a)(X-t- jx)],
soient de signe contraire.
()r, (Ui peut écrire, en simplilianl,
r, = f,a'-H3'X)-X(a-)- flX)] ( ,Ji - X ),
h = [( t' + S' ;j. I — ai a -f- [3[ji)] ( X — |x).
Si le poinl singulier est un foyer, l'équation
(a'-(- (Ji'x) — 3-(a-t- |ji:r) = o
n'a que des racines imaginaires. Son premier membre est donc toujours de
même signe, a cl b sont de signe contraire et le point singulier compte p(nir un
nombre im])air de contacts.
58 MI-MOIIIK SI II l.KS imllIlK.S llkl IMES l'Ati IIM; liQlATlON IIIFFKIIKMTF.T.I.K.
Si lo |ioinl >m^iilii r i>l un ( ni ou un iki'ikI, il coniplr xnl [iiinr un nnmhir |iiiir,
-.oil |)our nii nombre impair de conlacls, selon la po>illon des tangentes à l'ori-
gine au cycle F ^ o.
Résumé. — Le nonii)i'e des eonlaels d'un evole alf;él)ii(|iie es| toujours pair
à la condition ;
l" ()ui' I iiu ciiniiile nu cnulael ilu /('"'"' ordre pour // eoutaels;
:>." (hiuu point anf;iileii\ du cNcle donné soll considéré connue un ou comme
deux contacts, selon (pie la caractéristique ipii a pas>c ^ loiiclie ou y traverse
le cycle ;
3" Quun point singulier compte pour ti -+- 1 contacts si le cycle a, en ce
point, un contact du /; "' ordre avec une caractéristique;
.\" Qu'un foyer qui est un point anguleux du cycle donné soit C(unj)té pcuii-
un contact ;
.V' ()u lin col ou un iio'ud qui est un point anguleux du cycle donné soit ciuupté
pour un ou |)(uir deux contacts, selon la position des tangentes au cycle au
point anguleux.
Corollaire. — Si deux arcs algébriques ont mêmes extrémités, le uomi)re de
leurs contacts peut être de même parité (ui de parité différente si les deux
extrémités ne sont pas deux foyers; il est toujours de même jiarilé si les deux
extrémités sont deux foyers.
Théorème VII. — .S/, entre deux points de la sphère, on peut mener un
arc quelconque sans contact, on peut aussi mener entre ces deu.r painls un
arc algébrique sans contact.
En effet, soient
les équations de l'arc donné, où / est un paramètre convenablement choisi. On
aura pu choisir le paramètre de telle scjrte (pie les extrémités de l'arc corres-
pondent à
/ = O, / — T..
Si l'ai-c donné ne coupe pas l'équateur, x et j' restent finis (piant t varie de o
à —; ce sont donc de-- loncli(jns Unies et continues de / entre'ces limites, et il
en est de même de leurs dérivées.
Soient x, , y, et t.,, y-i les valeurs de x et de y pour / = o et pour t ^= n; les
MKMOIIIE SUll LES COI RBECS KKFIMKS PAR UNIi EQtATION DIFFÉIlENTIF.I.l.E. 3iJ
f()ll(tl(IU>
/ /
.r — Xi LOS j-osin-i
■2 'i
t . I
y — yx cos- — ^'.sin -
xinl niillrs poui' / ^ (i cl pciur l :=^—.
Les l'oncUoiis x el i' pi-uvoMil ilcmc se (lévcldpjjer en séries eonverj;eiites en
sin «(/, de la nianicre suivante :
in ^ «
Vt . t
, A„, Mil //(/ -r- J"i (OS r-X.. Sin - .
^ 2 2
«1 = 1
y= ,7 !>,„ siii /«/ -t-_^'i i-os i-VjSin-;
m = 1
el I on aura ilc lui'uie en siiies e(invcif;enles
(/.r -y .r, . / .r, t
—7-= > //i.\,„ COSHi/ — — Slll r- — COS— 1
lit ^^ '1 i. 2 •!
III — \
m ~- 06
-^ = > HI B„, l'Os//(/ -SUI \ COS— •
cil ^a^ 2 2 2 2
111= 1
I lui >ul)-lilue ees valeurs à la plaee île x, )' -=-> —t- ilans leviMession
' ' ut fit '
Si r,
I I un >uii
dt dt
un ailla une luneliun île / i|iii, i|uanil / xarieia île u à t:, ne s'annulera jias el
(lunl le liiiri- reliera |iar euiiséi|uenl luu|uiiis plus j;ranil i|U une (|iianlili'
ilunniT i'.
Suienl
/// — 'j.
v' . ' ■ '
An = ^ A,„ Slll «1/ -;- j-i cop ^j-osiii-i
^' ^ 2 " 2
III = \
m .^ a
Bu. = 7 l>,„ Slll «(/ -t-^i COS — hj-osin--
m = I
L'arc
esl aloéhrique el a les mêmes exlrémilés que lare ilunné.
De )ilus, un aura loujuiiis |iii |iren(lre jji assez j;ranii puur cjue A^, B.j., —t~>
io MK.MOIIIK SIR l.KS ColHltES IlÉFIMES PAR l NE lioUATIIIN DIl'EKRENTIKl.l.i:.
— j — (liMcic'iit ;iu^M 11(11 (lue 1 Mil \riil lie »(/), 'j(t), ——< -p. on liieii pour
— ; — (lulcrciu ;iu^M peu (luc l mu \rii uc » /, '-<((. — r-' — r-i
dl ' ' . V '' . V " df dl
, f/ l>a ,- (^/Aa , I . I v \ 4 r» i-i^--
i|iic \ — 1 —7— . ou X f'I )• Mint remplaces dans \ li i par Ap^ el D|j^, ditlore
aii>M pi 11 (pic Ton \ cul Av \ -V- — ^ "F ' où j: et r f-oiit reiiiplarés dans X et Y
d'h y do
T77 'di
par 3 cl 1/ ; par exemple, pour (pie celle expression ilillcie de \. -^ — ^ ~^ *^^
nioin-> lie î, pnur cpic I mi ail loupuirs
,. dW^i tl\n
\ j^ 1 ; . O.
dt dt ' ■
l)aii> ce cas, l'arc
^ = '^li- y = ^\>-
sera à la lois ali;el>ii(iuc el saii^ coiilacl. c. (•. F. d.
Si 1 arc (loiiuc coupait retpialeiir, mais ne cmipail pas le j;ran(l cercle
ï.r -,- '-j^y -H ■; = o,
on ferait un cliani;cmenl de \ai'ial)lcs eu posant
y
el le llicMiiine >e (^lenionlrcrait de la mi'ine manière.
Si i are lionne coupait liuis le> ijrands cercio de la s|)liéie, on le ik'compo-
serail eu un ci.'ilaiu iiMmlii'c d ares secondaires diml aucun ne couperait tous
les j;raiid- ( eicles ili' la spliere, el le lluMirciiie demontrcj successivenieni pour
cliaciin de ces arcs M'cdiidaires le >erail é^alemeiil pour I arc lolal.
Théorème Vlll. — .S'^' \B rsl un arc algébrirjue sttns conUicl, si AA,
el BB, sont di'tix ans de rararléristiques, on pri/l nuinrr <lr A, à H, un arc
sans contact.
Vax ellet. ~i)icnl
'=T''0> y = 'H')
les équalion» de l'arc AB, où ■:. el ■!/ muiI des rimetioiis Cdutiniies de /, n"a\aiil
ijuiiue valeur pour chacpie valeur de t. Soient y. el p les \aleurs de ^ ipii cories-
pondenl aux points A el lî.
\ ( liaipic \aleiir de / ciirrispMiid une caraclerislKpie, el une seule, de telle
sorte (|u à a el [i correspoiidenl les caraclerisi icjiies V V, et Bli,. Soient /„, /,,
/j, ... les valeurs de / aiiMpiclles eurrespoiideiil des laraili'iislKpies ipii \iinl
passer par un col.
MÉMOIRE SUR LES COURBKS DEFIMES PAR LNË ÉQfATION DlFFKRENTIIÎl.l.E. 4'
Considérons la caractéristique qui correspond à une valeur donnée de t;
soit s l'arc de cette caracléristi(|ue cam|)té à parlii- du point où elle coupe
l'arc AB. Les deux valeurs de v cl de I ilétrriniuenl un point de la splière et
fornienl pour ainsi dire un nouveau système de coordonnées. Soient
a,
t = t„,
i = Y les coordonnées de Ai,
i = 0 les coordonnées de Bi,
s = s„ les coordonnées des cols,
Une équalinn
s= F(0.
où F est une fonction continue de I, qui ne prend qu'une valeur pour chaque
valeur de l, représente un arc de courbe continu et sans contact, toutes les fols
que / n'est égal ni à l„, ni à I,, ... et si < = /„, par exemple, toutes les fois
que .s<.s„.
Or, on |)ourra toujours ciioisir F de trllc sorte que
poiii / = a,
F = ■!,
pour f = fi,
l< = S,
pour i = /„,
1' < -So,
pouf < = ^1,
i'<Su
c'est-à-dire cpic l'on peut mener de A,
(jueni un aie alj;éljri(pie sans contact.
B| un arc sans contact et par ciuisé-
C . Q . F . II.
THÉORi-;ME [\. — Si AB et A|B, (Jig. 5) sont deux caractéristiques.,
Kig. 5
5/ AA| et BB| sont deux arcs algébricjues qui ne coupent ABef A,B, en
aucun autre point que A, B, A, ou B,, les nombres des contaots de AA, et
de BB| sont de même parité.
U. P. — I. 6
4a .«K.Moini: sir i.ks coi rbi;s iikfimi:s pmi iiniî kqi ation i)iFKi-:nENTiKi.i,i:.
Soit .V lin [H)inl as.sez vnisln de A pour cjnc l'iirc AA' soil sans contact el que
la caractoristiijup A'B' aille c()u|)t'r BB, en un point B' tel que BB' soit sans
contact.
Supposons lie iiu'mc cpic V|B| soii un aie ilc caractérisLique el que A|A'|,
B|B, soient sans eimlacl .
On poiiiia mener, d après le lin'-oi'èine pii'ci'ileiil , (les arcs ali;éi)ri(pips AB',
A| B| --ans contact.
Le noinl)r(' des «-oiilaels du c\ele alt;eliii(pu'
Ar5'B,A,A
doit iMie pair.
Or, les caractéristifpics \B, A,!}, loui lien! le cycle en A et en B, ; les carac-
téi'i>ti(iues A'B , et A^ IV^ le travers<'nt en H' el en A^. Donc les quatre points
ani;uleM\ Cdiiipleiil |ioui' un iioinlue pair de coiilaets. Donc on a
nombre îles coiitacls AI5' -+- nombre des contacts B'B[
■+- nombre des contncis B, A', -4- nombre îles contacts A, A ;^ o (moda),
ou, ce qui re\ient au même,
Miimbie des contacts A Aj + nombre des contacts BBi ;= o ( nioil a).
c. Q. F. I).
Théoii i:\iE \ . — Si un air de cdriichTist njuc ijtn ne pnssr par aiiriin
point singulii'f <'st soiis-lrmlii pur un <irc de coiirhc, li' nonihra des cuii-
tncls du cet air de rouihe esl ini fiair.
Eneli'et, sfiit F = (i réipialimi de l'are sous-lendant. Considérons la fonc-
tion F; celte fonction passe, par exemple, du posilil' au néj;alif (juand le point
(j:, )■), décrivant la caraclérislifpie, passe par I une des cxlrémilcs de l'are sous-
tendant, el du né};atif an jxisilif quand il jiasse par l'autre extrémité de cet arc.
C'est dire (pie, (piand le puiiil (x,y) décrit l'arc donné de caracléristique, la
fonction i' passe par un uoinlire iiiipaii' de maxima et de niiiuiiia.
Or, ces maxima cl ces minlma sont donnés jiar l'équation
<o = A -: H Y -r— = g;
d.c (ty
c'est dire que l'arc de caractéristique coupe en un nombre impair de points
la couriie » = o.
MKMOIRi: Sin LES COURBES nÉb'IMKS PAIt UNE ÉQUATION [)IFEÉRENTIE1,I,E. 4'i
Or, celle cuurljf, qui est algébrique, coupe en un nombre pair de points le
cycle H formé par l'arc de caractéristique etl'arc sous-lendant; donc elle coupe
l'arc sous-lendant en un nombre impair de |)Oinls.
Donc le nondjre des conlacts de cet arc est im])air. c. q. f. d.
l'ifmiuijiie I. — Si l'arc de caraclérislique passe |)ar un col, comment
faudiM-l-il modilier le llicorrme?
Le c<d a|iparlienl évidernmenl à l.i courbe » ^ o, mais 11 n'esl un maximum
ou un mmimiim ilc I*' qu'à la condihiui ipic l'arc de caractérisliipic présenle en
ce poinl un poml anguleux.
En ell'el, supposons d'abord rpi'il n'v ail pas de point angidcux. Les courbes
F = F( ./ ,1, ji, ) cl » = o iraverseionl louli> deux, en général, le cycle H,
c'esl-à-dire cpie le col sera un poLul simple d inlersection du cycle et de o = o,
sans correspondre à un maximum ou à nn minimum de F.
Si, au contraire, il y a un point anguleux, l'une des courbes 3 = 0, F = o
traversera le cycle H, pendant que l'autre le touchera, de telle sorte que, ou
bien le col sera un point simple d'intersection de H et de j = o, et en même
temps un maximum de F, ou bien il sera un point double de H et de s = o
sans être un maximum de F.
Donc, si l'arc de caractéristique passe par un col et n'y a pas de poinl
anguleux, le nombre des contacts de l'arc sous-lendant est pair.
Si l'arec de caraclérislique passe par un col et y a un poinl anguleux, le
nombre de ces contacts est impair.
Jtcni(irr/iif' II. — On démonlreraii i\c même C[ue, si un arc de caraclérislique
ne |)asse par aucun poinl singulier, loul air de courbe (|ui le sur-lend a un
nombre de conlacl> pair.
Contacts des systèmes topoi;r(ip/iii/ites. — Si l'on considère un système
lopographique algébrique, les contacts de ce système formeront une courbe
algébrique.
On distinguera les contacts intérieurs et extérieurs du système lopographique,
selon que dans le voisinage de ces contacts la caractéristique qui y passe reste
intérieure ou extérieure au cycle qu'elle touche, jjarmi ceux du système lopo-
graphique.
La courbe des contacts sera donc divisée en un certain nombre d'arcs qui
seront les arcs des contacts intérieurs et ceux des contacts extérieurs.
4î SIK.MOIKR SIR LES COtnBHS DÉFIMIÎS PAR l'NE ÉyUATION DlFFÉHENTIliLLlî.
C-es aiTS sfriml si''])aiv> :
1 " Par les points singuliers ;
a" Par les points où la courbe des contacts louche un des cycles du système
lopographlque.
CHAPITRE V.
TllftORlE DES CONSÉQUENTS.
Com-ention fondamentale. — Considérons une demi-caracléristique quel-
conque; nous la prolongerons indélininicnt, si l'on peut le faire sans rencontrer
un point singulier; si, au contraire, en suivant la demi-caractéristique, nous
arrivons à un nicud, nous Tarrèterons à un nœud; si nous arrivons à un col,
trois chemins s'ouvriront devant nous quand nous voudrons continuer à suivre
la caractéristique, le premier dans le prolongement du chemin suivi jusqu'alors,
les deux autres à droite et à gauche; nous conviendrons de suivre l'un des
chemins de droite ou de gauche, sans jamais prendre celui qui est directement
devant nous. Par exemple, nous cousidérerons OB ou OD (/«,!,'. 6) et non
Fis. G
pas OC, comme le prolongement de AO. De cette façon, on peut dire que dans
le voisinage d'un col il y a quatre caractéristiques collées l'une contre l'autre,
et ayant deux à deux une hranche commune : ce sont les caractéristiques AOB,
BOC, COD, DOA.
Définition des consé<iupnts. — Soit
MÉMOIRE SUR LES COURBES HÉKIMES PAR UNE ÉQUATIOX DIFFÉRENTIELLE. 45
un eirc algébrique sans contact; cp cL •!/ sduI des fonctions algébriques de t, et
n'ont qu'une seule valeur pour cbaque valeur de l. Les extrémités de l'arc
correspondront aux \aleurs de I,
Un pareil arc, sans contact, aura deux côtés que nous apj)ellerons sa droite
et sa gauche ; un point infiniment voisin de Varc AB pourra, en effet, être à
droite ou à gauche de cet arc. Par exemple, le point m sera à gauche de l'arc AB
{fis- 7), le point /;/' à droite de l'arc AB, parce (pi'on ne |)eut passer de l'un à
Fie
l'autre sans traverser l'arc AB, ou sans s'éloigner de cet arc à une distance
finie, ou sans passer par un cercle de ra\(in inliiiinicnl pelil tracé avec A ou
avec B comme centre.
Ceci posé, considérons un point (piclconque M,, de lare AB {fig. S); de ce
Fis. 8.
point partent deux demi-ra/aclérislit/iies, l'une vers la gauche, l'autre vers la
droite de lare AB; considérons celle de gauche.
11 pourra se présenter plusieurs cas :
1" Cette demi-caractéristique peut se prolonger indéfiniment, sans qu'on
rencontre de nouveau l'arc AB.
2° Celte demi-caractéristique finit en tournant autour d'un foyer, avant
d'avoir rencontré de nouveau l'arc AB.
46 MK.MOIRE SUR LES COIIIIIKS IIKFIMKS l'\U UNE KOl'A'l'ION Hl [•■l'ÉllENTIELLE.
.>" Elit" jilioulii Ti Mil iiumhI où iKiiis {Icvdiis I iiii('lri-. d'iiiiivs In ronvenlion
fondamenlalc, cl cc\n iivani d'avoir rmu'oiilrc de nom eau l'arc AB.
Dans ces Iroi-. |)i('iitlt'iN en'-, iioii-- iliiim> (nic le point M,, na pas de
conséquent.
'x" La diiiii-(aract(''iisll(nu; \'u'\\\ rcncoiil rir- l'aie AR on M, avant d'avoir
liasse par un ijoiiil Miii;uli('r. Nous dirons alors ijuc le point Mi est le consé-
quent du point M,|.
5" La dcnii-cara(l(''risli([U(' ahoiilil à un col a\anl d'rirr arrivée à rencontrer
de iKUiveaii lare \H. Dans ce cas, d a|irès la eonvenlion londanienlale, il tant
tourner sciii il droite, soil à i;aiiclie, cl cliaeiin de ces deux elieniins peut nous
ct)nduii'e ou ni' pas nous conduire à rencontrer de nouveau l'arc AB. Le
point M,i |ieut al(Us a\(iir o. i ou ■>. conséquents.
Il peut enlin arrixer ipie la deini-caractéristique rencontre deux cols ou plus
encore, el dans ce cas le point M,, poiinail avoir plus de deux consécpients.
Si, en partant du point M,,, au lieu de considérer la demi-caractéristique de
gauche, on a\ail envisagé celle de droite, on aurait pu arriver à un point M'
situé sur l'arc AB.
Ce point Al' s'appellera V antécédent du point M,,.
Dans ces conditions, le point M,, sera liii-inèine l'anléeédent de son consé-
quent M|.
Si /„ el /, son! fies valeurs i\v I qui eorrespiindent à M,, et à M,, la toi de
conséquence sera la relaliiui (pu lie /„ a /,.
Théorème \I. — .S"/ /„ = /|, In caractéristique est un cycle.
Si t,,'^ I,, la caractéristique est une spirale.
En ellel, la première partie de renoncé est une véritable tautologie. La
seconde se démontre aisément de la manière suivante :
Remarquons d'ahord que l'arc M„I)M| (fiff. g) sur-tend l'an- M„CAL Ae la
caractéristique, car il est sans contact.
De plus, cet arc MoD\L ne peut rencontrer la caractérisliipie en aucun autre
point que M„ et M,, (tardes arcs tels ipie M, FM^, MdHM., seraient .ço^/i-Zf/fc/wi
par les arcs M, Mo, M^Mj, ce qui est impossible, puisque ces arcs sont supposés
sans contact.
MEMOIIIE SLR LES COLRBES DÉFINIES PAR UNE ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE. 4?
Ceci posé, jiar le point N„ infiniment voisin de M,, et à sanche de re dernier,
on pourra mener un arc de caraclérislique N„Ei\| tpii viendra rencontrer
l'arc M||1M| en un puinl Ni, inlinimcnl voisin de M, el à j;aiiclie de ce dernier,
car il ne poiirrail passer à droite sans c(iii|)er la caracicristique MpCM,, ce (jiii
est impossible.
Le cycle N,M||N,|EN| ne rencontre donc la caractéristique MiiCM, qu'en un
seid point (jiii est iNf,,. l3onc, cette caractcristiipic est une spirale.
C. Q. K. I).
Théorème \II. — Toute caracicristique qui n aboutit pas à un nœud est
un cycle ou une spirale.
En eUel, si cette caractéristique ne rencontre aucun cvcle algébrique en une
infinité de points, elle est un cycle, en vertu du tliéoréme 1.
Si, au contraire, elle rencontre un cycle algébrique en une infinité de points,
comme ce cycle se compose d'un nombre fini darcs sans contact, elle rencon-
trera l'un de ces arcs, el aura conlacl rn plus iImii p(uiit, c t'st-à-dire que l'un
des points d intersection aura un conséquent.
S'il se confond avec son conséquent, la caractéristique est un cycle; s'il ne
se confond pas avec son conséquent, la caractéristique est une spirale, en vertu
du tliéoréme XI.
Le théorème est donc démontré.
ThéorIcme XIII. — 5? M„ ne correspond pas à une caraclérislique passant
par un rol^ et s'il a un conséquent M, ; si /, = -j, (/,,) est la loi de consé-
4S MKMOIHE Slip, LUS i:Ol HIllCS DKKIMES l'Ail UNE EQ! ATION DIFHÉHENTIELLE.
ijuencc, la fonction 3, est holomorplic pour les valeurs de t„ l'oisines de
celle qui correspond à M„.
En ollel, iii)ii> iivdus supposé au di'lnil (pic si
•^ = 9(0- y = '^('}
sciiil II- iMpiiiliiui- ili- 1 arc sans coulacl, i cl 'l soiil ilcs (imclioiis lidloiuorphes
(le / liai!-- le Miisina^c de la \alciii' de / (pu c(>ii-esp(Ui(l à M,,, cl aussi dt^ celle
cnii correspond à ^1 , .
Supposons que l\)ii ciicrciic une iiile^rale de I c(pialioii aux diUcrcnccs
parlielles
\-T- -\-\-r- =a,
ax dy
qui soit assujcllie à se ié(luir(> idcnliquemenl à /„, quand on y l'ail.
Celle inléyrale rcprésenle une surface qui passe par la courhe gauche,
X=<1>(Z), J=(1>(J).
Daii- le \oisinaj;e du poiul M,,, ccUe inU'j;rale esl iiulomorplic en .r cl caj;
car l'arc
ne liMiclie |)as une caraclérisll([iic.
Hlle sera de même liolomorplic en x et en )• loul le loni; de la caracléris-
lique (jui passe par le poinl M,,, à moins que celle çaraclérislique ne passe ])ar
un poinl sinj;ulier. Or, nous avons supposé que celle çaraclérislique allail
passer par le |)oinl M, sans asoir rencoiilré aucun point singulier. Dans le
voisiiia;:c du poiul M,, ; esi donc roaclHui Indomorplie de x el de y; et, si
l'on y tait
z- devieiil fonction lr(diiiii(ir|ilie de /, dans le voisinage de la valeur de /|, qui
correspond à M , .
Or, z n'est anlrc ( liosc ipie /,,. Doue. /„ esl loucUon liolomorplie de /,. On
ficmontrcrail ideMlKpieiiieiil . de la iiK'iiic inanieic, (|iie /, esl lonction liolo-
morplie de /„ flans le Noisiiiage fie la valeur' de /„ fpii coiresponfl à M,,.
Corollilirc l. — La fonelion /i^-j, ( /„ ). ipii exprime la loi de conséfpiciice,
MÉMOIRE SUR LES COURBES DÉFINIES PAR UNE ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE. ilO
ne peut offrir de discontinuité que pour les valeurs de t„ qui corres|)ondenl à
des caractéristiques passant par des cols.
Corollaire //. — Si l'on divise l'arc sans contact AB en arcs partiels, tels
que tous les points de chacun de ces arcs aient un conséquent, ou qu'aucun
n'en ait, les extrémités de ces arcs partiels seront des points ayant pour consé-
quent une extrémité de l'arc sans contact AB, ou correspondant à des caracté-
ristiques passant par des cols.
Corollaire lll. — Si les extrémités de l'arc sans contact correspondent aux
valeurs
si, pour aucune valeur de ,' telle que
a < « < 3,
la caractéristique correspondante ne passe pas par un col;
si, pour toutes les valeurs de l, telles que (a, et [ii étant des constantes
données), on ait
a<ai<<<Bi<?,
la caractéristique correspondante est un cycle ;
les caractéristiques qui correspondent à nnc y lAewv quelconque Ae t comprise
entre a et ^ sont Coûtes des cycles.
Théorème XIV. — La valeur de -r^ est toujours positii'e.
En effet, soit AB l'arc sans contact {^fîg. i i), soit MoM, une caractéristique.
Fi g. 10.
.''' -\H
/ '' N
-M
>-^^\
/
soit N„ un point infiniment voisin de Mo et situé à droite de ce point. Soit N„N,
la caractéristique qui passe par ce point. Le point N, est infiniment voisin de M, ;
H. P. - I. 7
5o MÉMOIRE SUR LES COCnBES «KFINIES PAR UNE EQUATION DIFFERENTIELLE.
je dis qu'il est à droite de ce jioiiit. (ïar, |)Our qu'il fût à gauche, il faudrait que
la earaetéristique IN„]N| sortît du cycle M„HM| N(,M,| quand on la prolonge au
delà de N,, c'est-à-dire que l'are de caractéristique N(,N, fût sous-tendu par
l'arc NjN,, ce qui est iiuiiossililc, puisque cet arc est sans contact.
Elude de la courbe de conséquence. — Si l'on considère les quantités /„ et /,
comme les coordonnées d'un point, la loi de conséquence
'i= <Pi('o)
représente une courbe. Cette courbe est comprise tout entière dans le carré
t^— a. 'i = a.
Premier cas. — A aucune valeur de t comprise entre a et j3 ne correspond
de caractéristique allant passer par un col.
Dans ce cas, la courbe de conséquence est continue; elle ne rencontre qu'en
un point les parallèles aux axes; en suivant la courbe dans un certain sens con-
venable, on va constamment en s'éloignant de ces deux axes.
C'est dire que si KLCD est le carré (/iff- i i)
'o= ï.
/, = a,
'«=P, U =
la courbe présente des formes telles que
AB, CD, EF, GH.
Elle représentera la forme CD quand les valeurs a et 3 de t„ correspondront
à des cycles, pendant qu'aucune valeur de t„ comprise entre a et ^ ne corres-
pondra à un cycle.
MÉMOIRE SUR LES COURBES DÉFINIES PAR UNE ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE. 5l
Deuxième cas. — Supposons qu'à certaines valeurs de y,,, Yoi •■■ de f„ com-
prises entre a et 3 correspondent des caractéristiques allant passer par un col;
que, de plus, aux valeurs y. et ^ correspondent des cycles; cju'à aucune valeur
intermédiaire ne corresponde un cycle :
De tous les cols partent quatre hranciies de caractéristiques; certaines de
ces branches viennent rencontrer lare sans contact donné; d'autres ne le font
pas.
Supposons d'ahord que toutes celles de ces branches qui viennent rencontrer
l'arc sans contact donné partent d'un seul et même col :
1° Il est impossible cjue les quatre branches issues d'un même col aillent
rencontrer l'arc sans contact. Soit, en effet, AB {fig- 12) l'arc sans contact
Fig. 12.
/
/
/ „ M,
\
\
B
\
1
1
(
/
donné. Soit C le col donné; soient CM,,, CM,, CN„, CN, les quatre branches
de caractéristiques cjui partent de ce col, de telle façon que M, CM,, N,CNj ne
forment pas de point anguleux.
D"aj)rès le théorème \, remarque I, la portion M,, M, de l'arc AB sous-tend
la caractéristique MuCM,.
Les deux arcs AM,,, M|B sont donc d'un nièine côté du cycle M„M|CMn;
appelons ce côté du cycle V extérieur du cycle. Les deux branches de
courbe CN„, CN, sont l'une à l'extérieur, l'autre à l'intérieur du cycle
MqMi CM„. Soit CN, celle qui est à l'intérieur: elle ne pourrait rencontrer
l'are AB qu'entre M„ et M,, et du même côté que les branches de courbe CM„,
CM(, de telle sorte que l'arc algébricjue M, M, sous-tendrait l'arc de caractéri.'—
tique M, CIN,, ce qui est impossible d'après le théorème X.
Remarque I. — L'hypothèse que nous avons faite en commençant est donc
absurde. c. q. f. d.
2" 11 peut se faire que trois des branches issues d'un même col aillent ren-
5i MKMOIRE SIR LRS COURBES •DÉFINIES PAR UNE ÉQUATION DIFFKBKNTIELLË.
l'oiitrer l'arc sans conlacl. Dans ce cas, ou bien il y a un point qui a deux
conséquenls et les points situés entre ces deux conséquents nont pas d'anté-
cédent ; OH bien il y a un point qui a deux antécédents, et les points situés
entre ces deux antécédents n'ont pas de conséquent.
De telle façon que la courl)C de conséquence affecte soit la forme CHFD, soit
la forme CABD {fig. i3).
Fig. i:;.
3" 11 ne peut se faire que deux on une seulement des branches issues d'un
même col aillent rencontrer l'arc sans contact.
En eli'et, sup|Hisons liaixiid (ju'il y ait deux branches de caractéristiques CM^
et CM| '([iii rencontrent AB, et cpie M|,CM| {/îg. i4) présente un point anjçuleux
t'ig. i,'|.
en C. Lu piiiiil iiilinimeiit voisin de M„ aura un conséquent s'il est à droite
de Mo, et n iii aura |ias s'il est à gauche. Donc, d'après le corollaire II du théo-
rème Xlll, les points de l'arc MqA n'auront donc pas de conséquent. Ln point
infiniment voisin de A n'aurait donc pas de conséquent, ce qui est absurde
puisque A est son propie conséquent. De même, si l'on supposait que M|CM„
ne présente pas de point anguleux, ou fpic CM, ne rencontre pas l'arc AB, on
arriverait à ce résultat absurde qu'un point infiniment voisin de A n'a pas de
conséquent. Les hypothèses faites au début sont donc également absurdes.
c. . o . y. 1 ) .
MKMOIRK SUR LKS COURnES DEFIMES PAR UNE ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE. 53
Nous n'examinerons pas en détail les cas où les branches de caracLéiisliques
qui viennent rencontrer l'arc sans contact sont issues de plusieurs cols diffé-
rents. La discussion se ferait d'après les mêmes principes, elle serait seulement
plus lonj;iic. Cilons seulement quelques exemples de combinaisons possibles (' )•
i" Courbe CABD [fig- i"))- — I/arc sans contact est rencontré par deux
branches de caractéristiques issues d'un premier col X et par deux branches issues
d'un second col |j.. Ces deux systèmes de deux brandies de caractéristiques pré-
sentent chacun un point anguleux, l'un en ),. riiulir en a.
Si Vin\ fail varier /„ depuis a juMiii'ii la videur qui ciirrcspond iiii poiiil A et
à la caraclérislupic (pii pa>sc en ),, on a un C()iiséf[uent ; cumiiIi' /„ variant
dcjHiis la valeur qui ciirrespond au poinl \ pisqu'à celle qui ciu'i'espdud- au
point B et à la caractéristique qui passe en jji.', on n'a plus de conséquent; et l'on
en a un de nouveau quand /„ varie depuis In valeur qui corres|)ond à B pisqu'à p.
CHÂPirRE VI.
THÉORIE DES CYCLES LIMITES.
D'après ce que nous avons vu plus haut, les caractéristiques peuvent se
diviser en quatre catégories :
1° Les cycles;
(') 11 ressort du lexie que l'auteur avail en vue un second exemple, correspondant à la courbe
représenlalive CEFGHIJ. Dans ce cas, l'arc sans contact est rencontré par trois branches de
c;iractéristiqucs issues d'un premier c< il, et par trois branches issues d'yn second col. { R. G.)
Vt MKMOIHK Sl'Il I.KS courbes définies PAU UNE ÉOUATION DIFFÉRENTIELLE.
■>" l.('^ .-.puMles (iiii- l'on peut snivrr iiidélinimenl duns les deux .sens sans
aboutir à un nœud ou sans tourner ault)ur d'un tojer, et sans revenir au point
de départ ;
3" Les caractéristi(piiN ipir I On |i(nl snnie ludflininieiit dans un sens sans
reneonlnr un nuMul mi se ia|ipi()(lier d un fover, iiimIs (pii, dans laulro sens,
aboutissent à un nœud ou se rapprocliciil indiilinimenl d'un l'o>er;
4" Celles rpii aboiilissenl de pari cl d autre à un nuud ou à un fover.
D
aprc> les mêmes juin
principes, les demi-carcictéiislif/iies M' d[\'\!,t'n\ en (piatie
i" Les eyeles;
2" Les demi-spirales cpie l'on suit sur un arc infini sans arriver à un nœud ou
à un foyer et sans revenir au point de départ;
3" Les demi-caraetéristiques qui aboutissent à un nu'ud;
4" Celles qui tournent indéfiniment autour d'un fojer.
D'après le théorème 1, les demi-earaetcristiques de la seconde caléf;orie ren-
rontrent certains cycles algébriques, et par consé(}uent certains arcs algébriques
sans contact en une infinité de points.
Soit AB un de ces arcs algébriques sans contact.
Soit M„ (y/o'. i(l)ic poiiii d'où est issue la demi-caractéristique considérée.
Soit M| le conséquent de M„, et supposons que M( soit à droite de M,,.
.Soient Al^ le cf)nséfjiiciit de M,, M, celui de M^, etc. ; M^ sera à droite de M,,
Mj sera à droite de AL, etc.
En général, M„+, sera à droite de M„, et comme, quelque grand que suit n,
M„ est toujours sur l'arc AB, M„ tendra vers une limite (piand /( augmentera
indéfinimcnl. Soit II celle limite.
MKMOIRK SUR LES COURBES DKKINIIÎS PAR UNE KQUATION DIFFKnENTIKl.I.E. 55
l.c consOfiiicnt de M„, (jiinnd n ot inliiiiiiicnl gr;iii(l, esl inlininu^nl rapprtxlic
de M„. Donc H est son propre (;onsé(jiii'iil ; donc la caraclcristiquc qui jjasse
par H est nn cycle; nous l'appellerons cycle limile de la demi-caraclérislique
donnée. ( )n peul suivre sur la cararlérislupic (pu passe par M,, un arc assez
i;iauil |i(iui'se lapproclier aulanl que I on ncuI du point II.
S(Ml IIK un arc de la caraetérisli(pic cpii pas>e par le pdiul II. Soil CD un
are ali;él)rique passant par K.
On jiourra prendre n assez grand pour (jue l'arc de caractéristique issu de M„
aille l'ciiconl iei- CD.
Sup|iii>(ins, par exemple, (pie Tare is.su de AL aille rencontrer CD en N2.
L'arc issu de M:i ira rencontrer CD en Nj, ... l'arc issu de M„, en un |)olnl N„.
N3 sera à droite de \ , ..., N„^, sera à droite de N„. De sorte que la demi-
caractéristique donnée rencontrera CD en une infinité de points No, N3, ..., N„,
et que Nb tendra vers K quand n augmentera indéfiniment.
En résume, toute demi-caractéristique de la seconde catégorie a un cycle limite.
Tout arc algébrique, si petit (pi'il soil, (pii coupe ce cycle, coupe la demi-
caractéristique en une infinité de points.
On peut trouver un point de la demi-caractéristitpie qui soit aussi ia])|)roelié
fpi'nn vomira d'un pouil quelconque de son cycle limite.
.Soil AU {/ig- 17) un arc algébrique sans contact. Sujiposons <pi"à aucun
Fig 17.
point M silué cuire V et H ne iiiires|i(iii(le une caiaet(''iis| upic .illaul passer jiar
un col; qu'au point M„ correspomle un c^cle limite, cl (pi'à aucun |)oinl M dif-
férent de M,| silué entre A el B ne corresponde un cycle limite. Toute caracté-
ristique qui rencontre AB aura pour cycle limile le cvcle qui passe par M„.
Si l'on con.sidère un cycle limite C ( //;,'. 1 .S ) <|ui ne passe pas par un col et
qui passe [lar un ])iiii\t M„, on pourra ni(!ner par M„ un arc algébrique AB
assez petit pour qu'il soit sans contact; pour qu'entre A et M,, ou entre M„ et B
il n'y ait aucun point auquel corresponde une caractéristique passant par un col
n cycle limite. Toutes les caractéristiques qui rencontrent AB ont alors C
ou II
56 MKMOIRK SUR I.KS COI'IIUKS IIKTINIKS PAR UNK KQI'ATION DIFFRRKNTIKI.I.H.
pour cyclo limite, de sorte ([ne C osl le ejcle liniile de deux séries tie caracté-
ristiques situées l'une à linlérieur tlu cycle, l'aiilic à l'cxlérieur.
\ oyons ce qui se passe quand C va passer par un col.
Fig. i8.
Soient II le col, HA, HB, HC, HD les quatre branches de caractéristiques
issues de ce col. Su|)posons que deux de ces branches, HA et HB par exemple,
aillent aboutir à un même point M, de façon à former un cycle HAMBH; ce
cycle sera toujours cycle limite de courbes telles que aa; l'inspection de la
figure le démontre (Jig- 19 )•
F'g- '9-
N I
Considérons, au conlraire, la courbe |î^i; il est aisé de voir que, si les branches
de courbe HC, HD ne vont pas aijoulir en un même point l\, le cycle IIAMBH
n'est pas cycle limite de [i'fi.
Si, au contraire, HC et HD vont se réunir en N, [ifi a pour cycle limite le
polyr'vcle
IIAMBHDMCH.
MÉMOIHE SUR LES COURBES UÉFIMES PAR UNE ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE. 67
Théorème XV. — . / l' intérieur et ù l'extérieur dhiii cycle limite quel-
conque^ il y a toujours au moins un foyer ou un nœud.
Pour démontrer ce théorème nous allons appeler langences d'un cycle les
points où il touclie un des grands cercles x = const.
Les tangences seront directes si, dans le voisinage du point de contact, le
grand cercle tangent reste à l'extérieur du cycle. Elles seront inverses dans le
cas contraire.
Nous démontrerons ensuite les deux lemmes suivants :
Lemme 1. — Si les jioinls d' intersection de Véijuateur avec le grand
cercle x=^o, points que nous (ijipellerons m, m', sont tous deux à Vexlé-
rieur d^un cycle, l'excès du nombre des tnngen.ces directes de ce cycle sur
le nombre de ses langences inverses est de i.
Si les points w?, m' son! tous deux à lintéiieur du cycle, cet excès est
de — 2.
Si les points /», //;' sont liin à l'extéricLir, l'autre ù l'intérieur, cet excès est
de o.
En efiet, on peut iiasstrd'un evcle cpu'lciin([ue A à un autre e>ele également
(pieleonque B par voie de ilélorination conlinue, e est-à-dire en passant du
cycle A à un cycle qui en tlillére infiniment peu. A', et ensuite par une série de
cycles C infiniment peu difl'érents les uns des autres, on arrivera à un cycle B',
infiniment peu dillerent de B.
Dans ces déformations successives, une langence directe ne se transformera
jamais en une tangence inverse, ni une langenee inverse en une tangenee direele,
car cela ne jiourrait avoir lieu que si l'un des grands cercles x = const. devenait
oscillateur à l'un des cycles; dans ce cas, ce serait que deux tangences, l'une
directe et l'autre inverse, seraient venues à se confondre, et, dans ce cas, elles
disparaîtraient en général pour un des cycles infiniment voisins de C.
L'excès qu'il s'agit d'évaluer dans ce lemme ne peut se modifier dans ces
déformations continues du cycle que si deux des langences viennent à se con-
fondre, puis à disparaître. Or cela jieut arriver dans deux cas :
1" Quand liin des cycles C \ientà passer par liin des |)oinls /«, /)?'; mais
nous sujqioserons : i" que les points /;/, m' sont tous deux à l'intérieur de A et
tous deux à l'extérieur de B; 2" ou cpie les points »/, m' sont tous deux à l'ex teneur
H. P. — I. 8
5S MKMOIUK Sl'R LKS COl'nlUÎS I)K1-|MES PAU HNK KOUATION DIFFÉRENTIELLE.
de A et à I oxIiTU'iii- (l(^ B ; S" on ([uc /» xili ù rrxlriii'ur- ilc \ cl dr B prnilnnl
que m' r>l à I mliTicui- de ces dciiv cncIo; et. pai' cim'-ccjueiil , un aura pu
toujours clioiMr la série des eveles (". (|ui periiiel leiU de jKisser du cvclc A au
«■yelc B, de telle .sorle i|u aucun des e\cles C ne passe m pai' /ii . m par ///.
2" Cela peni aii[\er eneiii'e si ! un des eyeles G de\ leul oseujaleui' à lun des
cercles .J' :r^ eonsl. Mais, dans ce cas, e'esl une lanj;eiiee ilireele el une tanf^enec
in\crse (pii se e(Uir(indenl el disparaissenl. L'e\c<''s à (Aaluer n'est diMie pas
niodilié.
Donc cet excès l'sl le niènie pour A e| pour B.
Mais su|)piis()ns (pw A soit un cycle convexe quelconque, el B le cycle
donné.
L'excès eu (pieslion sera de '. pouf A si m et ///' scmt à l'extérieur de A; il
sera de — ■>. s'ils soni Imis deux à I iiilèrieur, el o s'ils sont 1 y\n à 1 iiilérieur el
1 autre à rextérleiir.
I, excès en (piesiiou si'ia donc, pour B, de 2, de — 2 el de o dans les inèines
conditions.
Le leninie esl donc deinontri-.
Lemme il — Si l'on parcourt un cycle de manière à a\'oir toujours
rintrrirur à sa gauche et que l'on observe les variations du coeJ/i<ient
angulaire -j-i on obsencra qu a chaque tangence directe, H- sautera de
+ 00 à — 00 si l'on esl dans le premier hémisphère, cl de — ce à + 00 si
l'on esl dans le second hèmisplière, et que c'est le contraire pour les tan-
gences imcrses.
Dénionstralion du ikéorènie. — Suj>posons d'abord que le ( \(lc linule con-
sidéré soil tel que les deux points ni el m' soient d'un inènie eùlé de ce cycle,
côlé que nous appellerons V e.rtérieur du cycle.
Soienl ;
V le noinlue des iiieuds el des lo\ers eonlenus à I intérieur du cvele;
v' le noinlire des nuiids ei des Iomts silués à l'exlèrieur du cvele;
■' el "'' le noiiilire des cols situés à l'iiiléneur et à I exléneiir de ce c\ele.
On i
a
I>i cycle loupe I ('•qiiateiir l'ii iiii cerlain noiiiKic; de point», de telle façon
MÉMOIRK SUR LES COURBES DÉFINIES PAR UNE ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE. 69
(ju'oii |)eul 11- piirliii;»'!' en un ccriaiii noniLrc de cvclcs scconclairos situés les
uns tout entiers dans le premier liéniisplière, les autres loiil entiers dans le
second hémisphère, et formés à l'aide d'ares du cycle primitif et d'arcs de
l'équateur.
Sup])osons, pourfixerles idées, quele cycle donné soit le cycle ALDKCGBHA,
(pii coupe l'équateur aux points A, B, C, D {/ig- 20 ). I.c cycle se déconq)Ose
Pis,. 30.
en trois cycles secondaires :
AEBHA, CFDKC, CGBEALDFC.
Ôi', d'njircs le théorème I \ , on a
— (v — -;) = iiid. AKBHA -h incl. CFDKC + ind. CGBEALDFC.
Soient, mainteiiaiil, a, 7.', a", a" le nomhre des tani;cnces directes des arcs
AHB, CRD, CGB, Al.i); fi, [i', p\ 8'" le nond.rc de leurs lanj;encc> Inyerses;
soient A et ),' le noinluc de lois cpie :rr sautc> de — x à + x ijuaiul on paicourL
les arcs AEB et CFD ; ^ ci 'x' le nond)r(^ de fois que v- saule de -\- ce à — oc
quand on parcourt les arcs Al^B et CFD; on a, en yerlu du lemme II et en
remarquant que tout le loni; du cycle d(Uiné on a
a^K _ Y
■1 ind. AEBHA = — a + X— |ji-Hp,
3 iiiH. CFDKC =- 7.'+ l'^ ■j.'+ r.
d'oii
2 ind. CGBEAL =— 3c"— a'"-^ ,3"-^ '-,■"— X - }>'+ ji -^ (x .
— (av — 2-') = S -•- ^'-+- p"-^ S'" — oc — a' — a" — a'",
fici MKMOIIIK SIR LES COUHBKS DKl'lNIES PAR UNE ÉOI'ATION Diri'rilENTIRI.I.r:.
OU, cra|>r('> le Irmnic I,
— ( 2 V — 2 Y ) = ~ '-I ^ — T = ' •
On a donc aussi
v'-y'=i,
d'où
V > o, ■/ > o. c. 0- f- !>■
Dans les cas où les points »), w' sont de part et fraiitic ilii cycle, la difficullé
est facile à tourner. En ellet, on trouvera loujoiirs sur la sphère deux points
diamétralement opposés qui soient d'im mi-me côié du cycle, et il suKira d'un
clianf;enicul de \arialiles |)()iir rctiindxr sui' le cas précédent.
SI l'on ne liiiine pas sui' la splièrc deux points diamélralemenl opposés qui
soii'ul d'un même côte du cycle, c'est (pie les points du cycle sont deux à deux
diamétralement opposés, c'est-à-dire (juc le cycle est syméiritpie à lui-même
par ra|)port an centre delà sphère, et alors le théorème est évitlent parlui-mème.
Théoukmk W I. — Un cycle nlgébric/ue ijui passe jkii- Ions les nœuds el
prir Ions les foyers rencontre tons les cycles limites.
En ellel, soit un cvelc limite (- (pieleonipie ; il ((inlient ceilains nceuds el
certains foyers à son inlérieur, eiTlains no'iuis et certains foyers à l'exléiieur.
Il V a donc des points du cycle alj;él)riipie donné (pu soni à ICxtérieur de C,
et d'aulrcs qui sont à l'inlérieur, c'esl-à-dire (pie le cycle algébrique donné
rencontre C. c. q. f. d.
Corollaire. — Tout cycle ali;él)ii(pie (pii passe par I(mis les no'uds cl [tar
tous les loyers rencontre toutes les caractérislKpu's.
Tiii';ouh:ME X\ il. — Les cycles limites sont en jtontbre fini, jtonr^n
qiûauciin d'cnx ne passe par un col.
V.n cM'et, faisons passer un c\f]r. ali;éhrique (] par Ions les nœuds el par tous
les l'oM Ts. Soient
les équations de ce c\(le C
Ce cycle C, rencontrant tous les cycles limites, aurait une mlinilé de points
d'intersection avec ces cycles limites, si ceux-ci étaient en noiiduc inliin. 1!
y aurait doui un point de ce cycle C autour diKjiiel ces points d intersection
MÉMOrnE SUR I,F,S COURBES DKFINIKS PAR U.VK KQUATION DIFFlilIKM lEI.I.IÎ. <il
seraient infiniment rapprochés, c'esl-à-dire que si
est la loi de conséquence d'un certain arc sans contact du cycle C, il y aura
une certaine valeur - de t„, lell(^ que, /„ variant de t — s à t + e, /, devienne
un nombre infini de fois égal à /„.
Mais, si T ne correspond pas à une caractéristique passant par un col, es (<„)
est holomorphe pour tg=^-^ et l'on ne peut donc avoir une infinité de fois
(/„ variant de-ï — eàT + s)
Cela ne peut ai'river non plus si t ne corropond |)as à un cycle limite.
Donc on ne peut avoir une infinité de cycles limites qu<! si Fun d'eux va
passer par un col.
Théorie des anneaii.r limites. — .Soit encore un cycle algébrique C passant
par liMis les nœuds et par Icni'. 1rs fojers. On peut v découper un certain
nombre d'arcs sans contact contenant tous les points qui correspondent à des
cycles limites et ne contenant aucun des points qui correspondent à des caracté-
ristiques passant par des cols.
Soit /, =-j(/(|) la loi de conséquence de l'un de ces arcs, et supposons que
l'on fasse varier /„ di-piiis a jusqu'à fj ; que les points t„^y., <„ ^ p aient deux
l''ii;. 2 1 .
C ?'
A B
conséquents /, = a', /, = [3'. Soit A, le point de l'arc sans contact qui corres-
pond à ^||=^T. Supposons que l'on considère le point de la sphère qui se trouve
sur la caractéristique qui passe par A,, et qui est séparé de A, par un arc s de
caractéristique, et qu'on fasse correspondre à ce point un point du plan qui ait
pour coordonnées 5 et t {/iff. 21).
CfX MÉMOIRE SUR LES COIRIIKS DKinNIES PAU UNE ÉQIATION DIFFÉRENTIELLE
A lare .■■ans cimlacl curroiioiiilioiil :
I " Le M'i;nu'nl de la tirciili' s =r o i'om|jris ciiUf lo |i(iliil>
-. = 01, - = p, soil AB {fiff 21);
2" l 11 ( iilain arc ilc i-ourbe CD, dédni nar IV'iiiialKiii
). (t") étant la lon|;ii<Mir de la caractérislitiuc passant par A, rpril l'aiil |)arroiirir
avani de rcnconlier de uuiivcaii l'arc sans contact.
Un point quelconque de l'arc sans contact sera représenté par un point B,du
segmoiil AB et par un poiul D,- de l'arc (^D. Tout arc de courbe allant de D, à
B,- représente un cNelc; ce cycle sera sans contact si l'arc de courbe D,- B/ n'est
tangent à aucune des di't)iies t =^ eonst.
Oi' il est clair (pi ou peut joiii<l re |)ar des droites A et C, E et 1), |)uis sillunner
le quaili'ilatère niixtilij^ne ABCI) |)ar des arcs de courbe qui ne soûl taiij^ents
à aucune lies droites T = eonst. <■! ipii ne se coupeni eu aucun |Miinl.
Conséquence. — Aiiloiir d'un cycle liinile qiielcoii(|ue se trouve une région
annulaire (jui est limitée par deux cycles sans conlact que nous ap[iellciiuis
cycles frontières, et ipii es! sillonnée tie cycles sans contact cpil ne se coupent
en aucun point.
Ces régions annulaires s'a|)pellei'ont anneaux /imites et seront en nombre
Uni.
Autf)ur fies nieuds et des fo\ers, on peul également tracer une série de cycles
sans contact s'enveicqipanl miiliiellemeul, de sorte que les na'uds et les loyers
ont aussi leurs anneaux limites.
Nous avons implif-ilemenl su[iposé qu'aucun cjcle limite ne passait ])ar un
col, car nous avons envisagé sur le cycle algébrique C des arcs sur lesquels se
trouvaient tou> les |)oints aiix(jucls correspondent des cycles limites, et ne se
troiivail aiicnii des points aux(piels corrcspondenl des caiaclérisli(|ues passant
par des cols.
Supposons maintenant qu'un cycle limite aille jiasser |)ar un col; nous savons
que deux ca'- peii\enl "•>• piésetiler ;
1' Lne pareille ( uiui terislique n'e=t cycle limite que des caracténstique» qui
lui sont suffisamment voisines et qui sont situées à l'intérieur du cycle (voir
/ig. 19;. Dans ce cas, on découpera sur le cycle C un arc sans contact, limité
MÉMOIRE SUR LES COURBES DÉFINIES PAR l'NE ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE. 63
;ni point qui correspond au cycle limite qui passe par nn col, et ne contenant
aucun autre point correspondant à une caractéristique passant par un col et,
raisfuinant comme dans le cas général, on fera voir que le cycle qui passe par
un col a également un anneau limite, mais dont il est lui-même le cycle fron-
tière.
2" Les cycles HAMBH, HCNDH {fi g. 19) sont cycles limites des caractéris-
tiques situées à l'intérieur de ces cycles pendant que le polycycle HAMBHDNCH
est cycle limite des caractéristiques extérieures.
Raisonnant comme dans le picmier cas |)articulicr, ou verrait que cliacun de
ces trois cycles a un anniau limile, dont il est lui-même le cycle frontière; de
sorte que ces trois anneaux liniiles forment par leur juxtaposition une seule
région annulaire.
Régions inlcrannulaiics. — l>es 03 des Ironliéro divisent la spliére en deux
catégories de régions : 1° les anneaux limites que nous venons d'étudier; 2" les
régi(ui> intciannuiaires.
Ln iiioliile |iai courant une ('aiactéri^ti(| l'imc vitesse uniforme et ])artant
d'un point situé dans une région inlerannulaire ira, après un temps fini, tra-
verser un cycle frontière pour passer dans un anneau limite.
Caries régions intciannuiaires ne contiennent ni nœud, ni fover, ni aucun
[loinl des cvcles limites.
Je dis que les régions interannulaircs sont, comme les anneaux llmlles,
sillonnées |)ar des cycles sans contact. En effet, supposou>, pour fixer les idées,
b.\ MÉMOIRK SUR LES COURBKS DÉFINIES l'AR UNE ÉQUATION DIPKÉliENTIIÎLLE.
qu'une région inlerannulaire soil liniilée par Irols cvcli's (Voiilirrcs A, B, C
el divisée en deux parties, sillonnées, la preinièie par dos caractérisliques
allant de A en B, la seeonde par des caractéristiques allant de A en C. Les deux
parties de la région devront être séparées par une caractéristique allant passer
par un col D (,//:,'. '22). Soient aD, a'D, [jD, [i' D les cpiaire hranclies de carac-
téristiques issues de D.
Soit T un paramètre quelcontjue définissant un point A, du cvcle A. Soient
(-r, )•) un point d'une caractéristique issue de X|, et .v l'arc de caractéristique
qui sépare [JCiJ') de X,- Représentons le point de la sphère {j-,}') par le point
du plan dont les coordonnées sont 5 et t. La droite A|C|B| (i=o) (/'^'. 23")
E^
6
D3
£3
S
D,'
Ç
P
-V
a.
~~- — ^.
A,
E,
Bi
représentera le cycle A; A, et B, représciUeronl le point a; C, représentera le
pointa'; les arcs EjE,,, E^ I"., npiésenleront respectivement les cycles B etC;
D,,Do,D;, représenteront le point D; E-, el E3 représenteront 3; Eo et E,
représenteront p'. D'ailleurs, on aura
Le
E4D:,= IÎ3Di, E2U,= liiI)j,
^0, où l'on a
A,a<A,D3, PC,<D,C,,
eC, > D|Ci,
A,D,= l5,Do.
Aia = B,Y,
^D, =0 n,.
ÇC, > IJ,C„ OD, = Ç D,,
représenli Ml des c\cli-s. cl ces cycles seroiil mois (nnliid m les arcs a[jy, os, Çh
n'ont pas de tangente paialliii' à l'axr dis s. Or il est clair- (prou peut
sillonner le poljgoni' iiiixliligne AiB, l], l'^jlV|lv, d'arcs satislaisaut à celle
MÉHOlnE SLR LES COl'BBES DÉFINIES PAR LNE ÉQLATION DIFFÉRENTIKLLE. 65
condilion. Donc on peut sillonner la région Jntcrannulaire de cycles sans con-
tacl, ce qui j3ermet d'énoncer le tliéorème suivant :
Théorème XVIII. — ■ Il existe toujours un système toiiographique formé
de cycles sans contact^ de polycycles sans contact et de cycles limites. Ce
système lo/jographicjue sillonne toute la surface de la sphère. Les fonds et
les sommets sont les nœuds et les foyers de l'équation donnée. Les cols sont
les cols de ^équation donnée.
La connaissance de ce système topographique permet de discuter coni|)lè-
lement les formes allectécs par les courbes que délinit l'équation dlllérentielle
donnée. On le comprendra inicux, d'ailleurs, par les exemples qui vont suivre.
CHAPITRE VII.
EXEMPLES DE DISCUSSIONS COMPLÈTES.
Prc niicr exemple. — Soit {fig. 24) récpialion
dy de
xy — \ ~ \ — x'-'—y'-
On peut remarquer d'abord que les courbes X ^ o, V = o, (jiii sont l'une
a;j- = I , l'autre a;--|-)'^=i, ne se coupent en aucun point, ni en dehors de
l'équatcur, ni sur l'équateur.
Si, de plus, X;> et Y^ sont les termes du second degré de X et de V, on a
X2 = — (r«-i-.)-2), Y, = xjK,
a- Vj — _)/ X, = ^y ( 2 j:2 _H _^2 j.
L'expression x\i — J'Xa ne s'annule que pour )• = o.
Donc l'équation ne présente aucun point singulier en dehors de l'équateur, et
sur l'équateur même elle en a deux qui sont à l'intersection de l'équateur avec
le grand cercle j' = o, et qui sont évidemment des meuds.
L'équateur, [)assant par tous les points singuliers, rencontre tous les cycles
limites; mais, comme c'est une caractéristique et qu'elle ne passe par aucun
col, elle ne peut rencontrer aucune autre caractéristique en aucun autre point
qu'aux (h'Mx nuuds N et JN'; elle ne rencontre flonc aucun cycle limite : donc
H. P. -I. 9
6G MÉMOIRE SIR I.ES COIÎRBES DKKINIES PAR INE KODATION DIFFÉRENTIELLE.
il n'y a pas tlo c\Ac liinito; donc toutes les caraclérisliques partent de N pour
aller aboutir en W.
La figure ■>.\ rejtré.M'ulc la |iri)'|t'(lion stéréogrnpliiquc du premier liénu>pli(''re.
NBN'B (>>t ré(iunteur; NN' sont les nœuds; NAN', N A'N' sont des earaeléris-
tiques.
Deuxième exemple. — Soil (Jig- 2.)) l'équation
dy _ dx
ixy — 5 x- -r- y^ — i
lei encore les courbes X = o, \ = o ne se coupent, pas, mais l'expression
x\ n — y'^-2 se réduit à
de sorte (pi'elle s'annule pour
j/ = o, y = ix, y — — 2,r.
C est dire :
I" Qu'en dehors de l'équateur il n'y a pas de point singulier;
2° Que sur l'équateur il y a six points singuliers, dont quatre n(puds et deux
cols.
En posant
r /
a" = - ' r = : '
MKMOIRE SUR LES COURBES DÉFINIES PAR UNE ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE. 67
l'équalion devienl
clz
,11
-(— I — r-+;-) ^(4 — /- ) — i*( 5 — ?)
Faisons successivement <=:o, < = 2, < = — 2; le cocfiicienl de ; dans le
dénominateur de dz sera ton jours négatif.
Considérons la dillércntielle du dénominateur dei^/Ziinr rapport à (\ elle sera
Négative pour / = — 2,
Positive pour / = o,
Néijalive pour t = •>..
Donc les points ; ;= o, < = dz 2 sont des nœuds; le point 3 ^ / = o est un
col.
La figure représente encore la projection stéréographique du premier hémi-
sphère : A et B sont les deux cols; C, D, E, F, les quatre nœuds.
Le système topograjjhique des cycles sans contact a pour fonds et pour
sommets C, D, E, F; pour cols A et B.
Considérons maintenant le grand cercle
En aucun point de ce grand cercle qui se projette en GH on n"a
ni par conséquent dx = o. C'est donc un cycle sans contact. Donc, si C est un
68 MÉMoins scn les courbks dkfinies par ine kohation différentielle.
loiiil du ^\ sli'iiu' l()|>(ij;iM|ilii(|ni' îles ex ries .Sl^n^ coiihicl , I', csl i-t;:ilciiH'iil un (oud
[U'iuLiut tjuc I) cl 1' seuil lies sduiiucl.'-.
Les liiines tracées en Irail^ pleins sur Im ligure re])résenlenl mIois le système
lopograpliiiiup des cycles sans ((inlael. Dailleurs, on ferait ^()lr, comme dans le
premier exemple, qu'il n'y a ])as de cycle limite.
Les caractéristicpies issues de C iront donc aboutir soit en F, soil en D, et la
région occupée par les caractéristiques allant de C en F sera séparée de celle
qui est occii])ée par les caractéristiques allant de C en D, par une caractéris-
ti<|ue allant de C en A.
11 y a donc une caractéristique allant de C en A, s'il y en a allant de C en D.
Dans ce cas, il y en a également une allant de D en B.
Nous nous trouvons donc en présence de deux liypotliéses :
Première liypolliése. Deuxième hypothèse.
Une infinité de caractéristiques allant.
Une caracléristicjue allanl....
(le G en F
(le C en D
<le \i en D
de C en A
lie D en M
de G en F
de E en F
de K en D
de i; en A
lie F en B
Pour dérider entre ces deux hypothèses, remarquons que l'arc de grand
cercle y = o, qui va de A en B, est un arc sans contact. La caractéristique
issue du point A ne peut donc le couper. Elle est donc tout entière dans l'un
des deux quarts de sphère AOBCGF, AOBDHE.
Dans le voisinage du point A, l'équation différentielle s'écrit
= — 4 ï -+- 5 ;' — 5 / ;2 + 0 /3 4- o, ,
», représentant une série commençant par les termes du quatrième degré en ;
et en /; d'où nous tirons ( ' )
5
/ =
z'O
fj étant uiu' funeliun iKiloiiioriilie en z.
(') Il y a ici une erreur de calcul, le développement de t esl de la fcirme t = -z'-hz^h; en
conséquence, c'est la deuxième hypothèse qu'il faut adopter. Le lecteur rectifiera aisément la
figure si conformément à cette hypothèse. (R. G )
MBiMOIBE SUR LES COURBES ni:FINIES PAR UNE liQlATJON DIFFÉRENTIELLE. i'n^
Donc, dans \f vdiMnage du [loint A, la caracléri^llqup qui |)a-i.se par ce point,
passe par des points correspondant à / <;o, c'est-à-dire que la caractéristique
est dans le quart de sphère AFGCBO. Elle est donc tout entière dans ce quart
de sphère; elle ne peut donc aboutir au nœud E; elle aboutit donc au nœud C.
C'est la première hypothèse qui doit être adojitée, et les caractéristiques pré-
sentent les formes représentées en trait plein sur la figure 25.
Troisième exemple. — Soit (fi g- 2(i) l'équation
d.T ilr
x(a-^ -h j''^ — i) - y{x--hy^ + 1 ) y(x'--hy'^ — i) -i- .v (.v'^ ->- y^ -h i)
Il n'y a qu'un point singulier dans chaque hémisphère; c'est le point
X =z j- := G qui est un foyer.
Il n'y a aucun point singulier sur l'équateur, qui est une caractéristique et
qui est par conséquent un cy<'le limite.
l'-ig. aC.
Considérons le système topographique des cercles qui ont leur centre à
l'origine, c'est-à-dire des cycles
x^-^-y^ — const.
La courbe des contacts de ce système topographique est
(x''- + y'')(.r'--hy^—i),
c'est-à-dire que tous ces cercles sont des cycles sans contact, excepté le cercle
70 UÉMOIRR SUR LES COURBES PÉFINIES PAR UNE KODATION DlFFERENTIia.l.E.
lU' nivoii 1 (lui i->l un cvclc liinilf. Il u"v n |):is d'Mulre cycle limite. Le système
des caractéristi(|ucs prcscule donc raspcct tic la lit;uic ii().
()i/a/i/t-/ne exemple. — Soil {Jig. ay) létjualion
dx
x(x^-\-y'-— i)(x2 + _>'2— (,) __y(a7î + _j'2— ix — 8)
^ ^0:
yyx'- + y- — i) {x'' -^- y- ~ ^:i) + .r( j-^-t-j'-— '^a;— 8
On voit (]u"il V a trois points singuliers :
I " Le point O
T = y =: o\
1° Les points A et B d'intersection des cercles
ar--(-_y- — 9 = 0, 3-H-_^2 — 2x — 8 = o.
Le poini O i>l un foyer; le point A est un nouid ; le |)oint B est un col. On
verrait, comme dans l'excniplc précédent, rpie l'équateur esl un cycle limite;
que les cercles qui ont l'origine pour centre sont des cycles sans contact,
excepté les cercles
a;' -\- y''-— 1 = o,
ar-' + _y'^ — 9 = o,
qui sont des caractéristiques.
MEMOIRE SUR LES COURBES DEFIMES PAR UNE EQUATION DIFFERENTIELLE. 7I
Le premier, qui ne passe par aucun point singulier, esL un cycle limite; le
second passe par un nœud et par un col.
Il y a donc trois catégories de caractéristiques : les premières tournent
autour (lu loyer O {fig. 2-) et ont pour cycle limite
x^-\- y^ — 1 = 0;
les secondes aboutissent au nœud A et ont j)our cycle limite
X- -^ y^ — 1 = 0;
les troisièmes aboutissent au nœud A et ont pour cycle limite l'équateur.
Comme caractérislicjues exceptionnelles, on a :
i" L c(piat('ur:
2" [^c cercle J"-+ V"= 1 ;
3" Le cercle .r--\-y-z= <);
4" Une caractèri>li(pic partant du ce il Bel a vaul |ii)iir cvrlc limite rèqiiatcur ;
5" L'nc caractèristicpie |)artant (bi cid B et ayant pour cycle liuiite
Lu |i(iial uudiilc (pu. >i t icpièscnlc le temps, se meut daiirès la loi
dv
-^ =y(x-- + y'-—\){x-^^ y'- -9) + x(j:î-i-y'-r v,x-8)
ne pourra sortir du cercle
a-2 -H ^2 = I
s'il ^e iroiiyc à 1 intérieur de ce cercle.
Cinquième exemple. — Soit (fig. 28) Técpiation
dx dy
AC— 15 ^ BC + a'
OÙ
A = x{ix--\- 2 j'--t- I),
B =y{>.x'-+ -ly^—i),
C = ( a:' -H /- )- + r = — _/' -i- o, I .
Les points sinf;ubers nous sont donnés par les équations
AC — B = o,
BC-i-A = o;
7J MEMOIRE SIR LUS COURRES DEl'INIES PAR UNE KQllATION DIFFERENTIELLE.
d'où
A == B = o.
Ils sont iloiic iui nom lire (l(^ Irois, ilans rlniquo liéniisplièrc, à savoir'
i" Deux lojers
x = o, y =± —=;
s/i.
2° Un col
X ^ y = o.
Pis. 28.
Si nous considérons les ((nirlics
V ^ix"^ 'r-y'^Y-^x'^ — y-= consl.,
leurs contacts nous seront ilonnés par l'éqtiatKin
^( AC- B)+ ^(BC -t-A) = o.
<lx ay
Or
A = ;— ) 15 = - -7— ,
■1 <lx ■?. ay
l'équation précédente (le\iint diinc
(A'^'H- B2;G =0,
ou
C = o.
MÉMOIRE SUR LES COURBES DÉFINIES PAR UNE ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE. fi
Mais la courbe C = o est elle-même une des courbes
F = const.
Toutes les courbes F =: const. sont donc l'ormées de cycles sans contacl,
excepté la courbe G ^ o, qui est formée de cycles limites.
L'équateur est aussi un cycle limite.
Il reste à construire les courbes algébric[ues
Pour K < — -. la courbe est entièi-ement imaginaire.
Pour K = — -1 elle se réduit aux deux points sini;ulii'is
I
4
a- = G. r = ± — =•
I
Pour o > K > — - 1 elle se compose de deux cycles.
I
11 en est ainsi, en particulier, de la courbe C = ((, qui se compose de deux
cycles limites.
Pour K = o, elle se réduil à un polyc^(•le avani nu |)(iint double à l'origine.
Pour K >■ o, elle se compose d'un seul cycle.
Le système des caractéristiques présente donc la Inruir ipii est indi(piée |iar
la fio'ure 28.
CHAPITRE VIII.
RECHKRCHE DES CYCLES SANS CONTACT.
La facilité avec laquelle se discutent complètement les exemples précédents
est due à deux causes. En premier lieu, les cycles limites étant algébriques, le
système topographique des cycles sans contact et des cycles limites est lui-même
algébrique; en second lieu, la forme même de l'équation différentielle |)ermet
de trouver immédiatement ce système topogTa|)li]que ; mais il est éxideiil (pie
cela n'aura pas lieu en général.
Quand les cycles limites ne sont pas algébricpies, une discussion conqjlète
est évidemment impossible; car on ne pourra jamais trouver en ternies finis
l'équation des cycles limites. Mais on jieut arri\er à diviser la sphère : 1" en
11. P. — I. 10
74 MÉMOIRE SUR LES COURBES DÉFINIES PAR UNE ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE.
régions acjcliques, où l'on esl certain de n'avoir aucun point d'aucun cycle
limite; 2° en régions monocycliques, où se trouvent tous les points d'un des
cycles limites et où l'on n'a aucun des points çl'aucun autre cycle limite.
Une pareille séparation des cycles limites sera toujours possible quand les
cycles limites seront en nombre liai.
Dans ce qui va suivre, nous supposerons : 1° qu'il n'y a que deux points
singuliers situés en dehors de l'équateuret que, par conséquent, ces deux points
sont des foyers ou des nœuds; 2° que ces deux points ont pour coordonnées
a: =^ = o.
Dans les cas où il y aurait plus de deux points singuliers, la discussion serait
jilus longue et plus compliquée.
Dans le cas auquel nous nous restreignons, il n'y a qu'un nombre fini de
cycles limites; de sorte (pu- la séparation de ces cycles est toujours pos-
sible.
Nous ne considérerons que ce qui se passe dans le premier hémisphère. En
elTel, tout se passe de même de l'autre côté de l'équateur, qui est en général un
cycle limite.
Nous diviserons cet hémisphère :
1° En régions acycliques, qui ne peuvent être traversées par aucun cycle
limite ;
2° En régions monocycliques, qui contiennent un cycle limite tout entier, et
ne sont traversées par aucun autre ;
i" En régions cycliques, qui contiennent certainement un cycle limite tout
entier, et sonl peut-être traversées par un ou plusieurs autres cycles limites;
{" En régions douteuses, qui contiennent peut-être un cycle limite tout
<;ntiev, peut-être plusieurs, et qvi peut-être ne sont traversées par aucun cycle
limite.
On poussera la discussion en cherchant à étendre les l'égions acycliques de
façon à resserrer les cycles limites dans des régions monocvcliques de moins eu
moins étendues, et à faire disparaître les régions cycliques et les régions dou-
teuses. On pourra, si l'on veut, terminer la discussion, quand il n'y aura plus
que des régions acycliques et monocycliques: on pourra aussi la pousser plus
loin, de façon à étendre encore les régions acvrlicpies et à y tracer un plus
■ grand nombre de cycles sans contact.
MÉMOIRE SUR LES COURBES DÉFINIES PAR UNE ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE. 75
Méthode générale. — Considérons une fonction algébrique
i" Qui reste toujours finie et déterminée, ainsi ques es dérivées, quand x
el )■ prennent des valeurs réelles et finies, et devienne infinie quand jr ou j- sont
infinis;
%° Qui soit nulle pour x = Y = o, et positive toutes les fois que .r ou y sont
diflerents de o;
.)" Dont les dérivées du premier ordre ne s'annulent à la fois que si
X = )' = o;
4" Telle que, pour x ^= y ^ i>, on ait l'inégalité
/ q;^f, y (fl^ d\y ,d\ d\ d-^Ft cl-^Ft
\ dx dy I \ dy dx ) dx dy dx''- dy- ^ '
5" Telle que la courl)e
X r^ + Y f^ = o
dx dx
ne coupe pas rétjuatcur.
L'écjuation
où K| est une cnnstanic quelconque, représente un système lopographiqne
ayant pour sommet l'origine et dont l'équaleiir est un cycle.
La courbe des contacts dont l'équation est
X ^ + Y ^ = o
dx dy
ne coupe pas i'équateur, en vertu de la cinquième condition, et a à l'origine un
point isolé, en vertu de la quatrième condition (' ).
Les cycles F, = K sont donc sans contact si K, est très petit et s'il est très
grand. Faisons varier K, depuis u jusqu'à -|- oo, et supposons, par exemple,
que pour
o < Kl < a, le cycle Fj = Kj soit sans contact;
a < Kl < p, 1) ne soit pas sans contacl ;
P < Kl < Y, » soit sans contact ;
Y < Kl < 3, » ne soit pas sans contact;
'5<Ki<-H^ » soit sans contact.
Alors les régions de la sphère, définies par les inégalités
o<F,<a, p<F,<Y, S<Fi<-hQc,
(') Dans l'énoncé de cette condition, il y a une erreur de calcul aisée à rectifier. [R. G.]
76 MKMOIRE SIR I.KS COUKIIKS DKKINIKS l'AR l'NIÎ KQDATION DIFKÉRKNTIEI.1.E.
stTDiil iu\ iIkiiio ; lo icj;inii.s (k•liIH(■^ par les inégalilés
MTdiil iloiiicuses. •
PiiEMiEii l'ROBLKMiv. Heconnaitio si une région douteuse est cyr/ir/iic.
l'oiii' crl.i, ii()ii> :illiiiis itoiiiKT iiii nniM'ii ilc> rccdiinaîli'c m diiir-- une réi;ioii
ilinil('ii>c |iii>--<' 1111 ii()nilir<' |)Mii' on iiii|i:iii' ilc (•\('lc.s liiiiiLes. Il cbl claii' (jue, *!
1(111 li'(iu\c (|ii(' le nombre des cycles limites qui traversent une région douteuse
fsl inijiair, <\'>t que cette région est cyclique. Pour résoudre le problème que
nous nous sommes proposé, il est nécessaire d'introduire une notion nouvelle.
Soil VB( . un arc il un c\ clc sans conlacl, >oit EBD un are du grand cercle v=o.
Soient i /ig- ai)) EB la poiliou de ccl arc (pii est située à rextérirur du cycle ABC;
BD la poil ion (pii est située à l'intérieur; BC la portion de l'arc ABC ipii serait
à droite d'un (diservateur ayant les pieds sur la sphère en B et regardant du c(')lé
fie K: BA la |)(ulion (pii serait à la gauciic de cet observateur. Nous diron> que
le c^cic \BC esl positil, par rappoii à l'arc de grand cercle y ^ o, (piand la
caractérisliqui' qui passe en B est siluéc dans l'angle EBC, en FB par exemple,
(i (pi'ii est négalil quand celle caracléristicpie e.il siluée dans l'angle EBA,
en F'B par exemple.
Ceci posé, remarquons «pie, si l'on l'ait varier le cycle ABC, ce cycle eiiange
fie signe : 1" toutes les fois (|iril devient un cycle liniile: •>." lonles les fois que
EB e>i tangent à EB.
Maintenant nous sommes en étal de résoudre \c |iroliliiiie pro|)osé. A cet
effet, considérons la région donleiiM' comprise enire les (-yeles
MÉMOIHE SUR LES COURBES DÉFÎMES PAR UNE ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE. 77
Soient A et B les points où l'arc de u;rand cercle y =^ o rencontre ces cycles.
Soil À le nombre ries cycles limites compris dans la région douteuse; soit (ji. le
nombre des contacts du grand cercle }==o compris entre A et B; soit v un
nombre qui est pair si les cycles F, ;= a, F, = [i sont de même signe, impair
dans le cas contraire; soit H le nombre de fois que les cycles sans contact du
système lopographique délini au théorème XVIII changent de signe quand on
passe du cycle F, := a au cycle F, = [3. On aura
0 = X -I- ,tji, 6 ^ V ( niod -i):
d'où
À = ;jH- V (mod a),
ce qui permet de voir si le nombre des cycles limites est pair ou impair.
Problème 11. — Reconnaître si une région est monocyclique.
Pour résoudre ce problème, appuyons-nous sur le théorème suivant.
THÉouiîME XIX. — Si l'on pose
ar=pcos(<), y = çis'inio,
et que Inéquation différentielle devienne
si '^(p) est une fonction quelconque de p n'ayant qu'âne valeur finie pour
chaque valeur finie de p; entre deux cycles limites quelconques, il y a
toujours des points où
ou bien oit
= X ou 'J)(p) = -x.
d l _d^.
rfp \ ' rfp /
Soient, en effet, w,, une certaine valeur de o), ûq etpj, les valeurs de o qui cor-
respondent aux points d'intersection des deux cycles limites considérés et de
l'arc de grand cercle
Considérons la fonction
•Kp'o) — 'l'Cp») = e(w„),
et voyons comment elle varie quand w„ varie de o à 2tc. 11 est clair qu'elle varie
d'une façon continue, qu'elle reste finie et qu'elle revient à la même valeur.
7** MEMOIRE SUR LES COURBES DÉFINIES PAR UNE ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE.
Elle passe donc par im maximum, et, pour une certaine valeur co, de Wq
correspondant à des valeurs z, et pj de p,, et pj,, on aura
dti _
dwo
OU
Donc, si ion considère m comme une constante égale à (o, , cl qu'on fasse varier o
depuis 3i jusqu'à p,. la lonction
deviendra infinie ou passera par un maximum, c'est-à-dire que ion aura ou
bien
do ~ '
o = X,
ou hï
d \d']j , 1
d^
Théorème XIX (iÉNÉRALisK. — Si ■■^{x^y) cl 'li{^x,y) sont deux fonctions
continues de x et de y telles qu'à chaque système de valeurs de x et de y
corresponde un système de valeurs de co ci de <h, et un seul^ et qu^à chaque
système de valeurs de o et de ■]; corresponde un système de valeurs de x et
de y, et un seul,
si l 'on pose
o(x.y\ = c, •l(x,y) = -ri,
SI, après cette transformation, l équation devient
dans la région comprise entre deux cycles limites, il y aura toujours des
points tels que
0 = oc,
ou hien
dd
En effet, soient C et C les deux cycles limites donnes. Supposons qu'en
aucun point fie ia réfiion R comprise entre ces deux cycles on n'ait f) =: x ; je
MEMOinE SUR LES COURBES DEFINIES PAR UNE EQUATION DIFFERENTIELLE. 79
dis qu'il y aura dans cette région des points où l'on aura
En effet, soit m un point du cycle C, et soit Tk, la valeur correspondante de
la fonction ^[a;,y); l'arc de courbe
qui passe en m, va couper le cycle C en un point m' , car, s'il ne coupait pas
le cycle C, il ne pourrait sortir de la région R qu'en recoupant le cycle C; il
devrait donc, dans cette région R, être tangent à une caractéristique (en vertu
du théorème X). Or cela est impossible, puisqu'on a supposé que dans la
région R on n'a pas
0 = x.
jii«v^ii X». V71I 11 et pil
Soient donc Ç,, et ;|, les valeurs de ; qui correspondent aux points m et ni'.
Quand le point m fera le toui' du cycle C, lu fonction
5'o - ?o
passera par un maximum, c'est-à-dire que pour une certaine valeur y^, de ti,,, à
laquelle correspondent les valeurs de £| et ?, de ^,-, et ;|,, on aura
c'esl-à-dire que, (|uanil r, est égal à •/•ji et que l'on fait varier ^ depuis ç,
jusqu'à ^', , hi foncliiin 0 jiasse par un maximum ou un minimum, ou que
M
-3- = o c. Q. F. D.
Résolution du deuxième problème. — Pour démontrer qu'une région dou-
teuse est monocyclique ou acyclique, il suffit donc de faire voir que l'on peut
trouver deux fonctions \ et ri satisfaisant aux conditions de l'énoncé du
théorème précédent, et telles que l'on n'ait en aucun point de la région
n rfe
(J = 3D OU -=r = O.
Suite de la discussion. — Si le système topograpliique
F, = A,
ne suffit pas pour obtenir une séparation complète des cycles limites, on consi-
dérera un nombre aussi grand qu'on voudra de systèmes satisfaisant aux mêmes
80 MÉMOIRE SUR LES COURBES DÉFINIES PAR DNE ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE.
conditions
F, = /.-,, F,= A;;
\° Il ('>! clair que. cliaiun de ces systèmes fournissant de nouveaux cycles
sans contact, certaines portions des régions douteuses laissées par le système
F, = A") seront sillonnées par ces cycles et deviendront acycliques;
2" Parmi les régions douteuses laissées par lensemble de tous ces systèmes,
il y en aura dans l'intérieur desquelles il sera impossible de faire passer un cycle
entouranl l'origine; ces régions seront donc aussi acycliques {i^oir l'exemple 11
au Chapitre suivant);
3° Les régions douteuses, devenant de plus en plus restreintes, finiront
en général par devenir toutes acycliques ou monocycliques, de manière à
achever la séparation des cycles limites; celte séparation sera même toujours
possible; et quand on n'aura pas deux cycles limites confondus, on pourra tou-
jours s'apercevoir tprelle est terminée;
4" Les régions cycliques devenant de plus en plus restreintes, on connaîtra
le cycle limite avec une approximation aussi grande que l'on voudra.
liemarque. — La théorie de la séparation des cycles limites présente quelque
analogie avec les procédés cjui servent à séparer les racines d'une équation
algébrique.
A ce point de vue, la manière dont se résout le premier problème rappelle la
méthode des substitutions, qui permet de reconnaître si, dans un intervalle
donné, une équation algébricjue admet un nombre pair ou impair de racines.
Le théorème Xl\ est l'équivalent du théorème de RoUe.
Quant au cas des cycles limites confondus, qui correspond à celui des racines
multiples, il présonle cci-taines diflicullés spéciales que je n'ai pas encore
résolues.
CHAPITRE IX.
EXEMPLES DE DISCUSSIONS INCOMPLÈTES.
Exempifi I. Soit l'équation différentielle
dx dy
T(x^-'r y'^ — -XT — 3) — y y(x*-hy'^ — ix — 3) -^ a"
.MKMOIIIF. Sin I.ES COURBES DEFINIES PAR UNE EQUATIOX DIFFERENTIEM.):. Si
ffiii. ni iiDsanl
lIl'S K'II I
;r = 0 eus w. )' = ; 5111 (u.
do = p ( p- — ■>. •; ros 10 — î i rfcj .
I^minii^. pour Ir ■-vsiriiic l(i|)();:r'ii|)!:i(jii'.' 1"; = /> , . le; s\>l,''iiu' des cercles
? = /m.
Ijii coilihe lies conliicl^ île ces cercles se réilinl :i I elli|i-.' s[iliéi'ii|iie
0- — :> 0 ros'o — "> ^ o,
illll eii\ clii|i|ie I luii^iiie. i'iil' ci ill--i'inieill . les lé^Kiiis
p < 1 , s ^> j
solll iic\clir[iies |ieiiil;ml (|ne la ri'uiilli
r < ? < 3
cl iloiileie-e ; mai-., si l'uii iiiiserxe (nie les cycles s = l . o = .'> siiiil île >ii;iie
conirairc, du verra ([uClle esl cyclique.
A|i|)U\ iins-iiiiiis niaiiitenaill sur le lliénrènie \l\. eu faisaiil
'i/(p) = Lp, o(p, (o) = p(p- — 2pcos<u--3),
d'où
,/ ,' ./'M
-7- 'i —^ =23 — 2 C0S(0.
rfp \ ' (/C /
La couihe 20 — acosto^o esl une elli|ise N|iliéii(|ue passant par r(prii;inc
cl lani;enle au cercle p = 1. Donc, en aucun poinl ili' la réi;ii)n i<;p<;.>, lui
n'a ni
d^
do
Donc celle région est monocyclique
d I d'I
— 1 (0 — -
do \ • do
Conséquences. -~ Outre réf[iiateur, il v a un cycle liniile dans chaque
léinisplièrc, et un seul; ce cycle est tout enfier dans la région
i< p < 3.
Si un poinl nioi)ile se meut suivant la loi siiiyanle ( / étant ie temps) :
//.i- = I .r(.T-~- \ - — ■>..)■ — 1 I ) I <//,
i/r = |,)i J"--^ .i"-' — ■'. .?.■ — il--- .)■ I (//,
U. f. - I.
/1-73Ci
X' MÉSKIIIU: !i| Il I.KS lOUnilES DKKIMKS l' AU INl: l'^lUATlON DU' KKIIKM IKLI.K.
M |H>iii' / ^-; o on a 0 <; 1 , le iiKiIjilc scirlira ifitiiliicTiicnl ilii c riclc g =; i , cl
il ne sorlira (■crtainenicnl pas du cciclc 0 = 3.
Exeniplr II. Soit 1"( i|iiMii()ii
dx
dv
!• - - 2 .'< ( a-- -:- j'- — 4 ■'■ -!- ' ) ■<■ -I- ■'■,' ( •'■" + J'' " 4 •'' + > I
il IMI
dp
— i- ■= ■;? 0 ( p- — 1 0 cos (0 -h J ).
«(0 l i i
Considérons encore les cercles p = /,•,, nous verrdns f|ii(' les régions p<'^
s > 3 sont acycliques pendanl que la région i < c <^ .i est tlouteiise.
Seulement ici les cycles p = i, p = 3 sont de même signe; de sorte que l'on
ne |)ciil affirmer que celte région soit cyclique.
Considérons \r cycle
o(p. w) = p- — 3, -)p COS") — ■). = o
l'iiiir (|u il ii'il un contact, il laudrait que I on eût
(A)
l do û^9 , , ,
pi- = — ■> -7-!- ( 0- — 1 0 COS (o -j- 3 ).
0 doi rfp ' '
Mais tout le Ion" du cvcle 3 = o, on
I I d<i
da 0 di'.
dZ
et
• — 4 p.costo -f- !i ~ • I ,2!
l-a ii'iatioii (Al ne peut donc être salistaite, c'est-à-dire (pie le e^(■le 0 = 0
est sans contact. 1! en sera de même des cycles 'js = /:.,, poui\ii ipie
— £<;/i'2<-!- s t't que £ soit suflisaniment [letit.
La région — z <C.'s <^ -~ s. est donc acvcliqiie. Il l'esterail <lonc deux régions
dmileiises :
1° L;i réginii 1 p < 3, ©>•-;- = ;
■j. I,;i ii-SKill I
Mai> <lan^ a 11 ci me de ces ri'gion^ ou ne peiil la ire passer de c) de en\('lop|iaul
l'origine. Elles sont donc aussi ac\('liques.
Contérfr/rnces. - Il n'v a pas d'autre e\ele liniile que i'éipiateur.
MK.MOIRK Stit LKS COI RBES DÉFINIliS PAR LNK ÉQUATION Dll'FÉKKNTIELI.i;.
l 11 |iiiiiil niiihilc so momaul suivani la loi
dx = [ — y -;- •ix{x--^ y- — 4-'' -r- j)l <''•
dy = [x-^ '.yix--:- y'-— \x -- ))]dt
lici
Il SI' ra|)|ir(i(licr iiKlcfininirnl <lr 1 <(]iial('iii
h.
Exenipli' Il I . Sdli l\(|iiaii(iii
—^ =0(0- — a 3 cosoj — J I { c — -2 0 eus tu — Si.
La (•i)ii>i(l(!Talii)ii (lc> cycles o = ioii>l. nou> iiHinlir
]" (^uc les réf^ion.s p < i cl p > i mjuI ai;\cli(|ui's ;
2" Que la région i ■< p < i «'sL douteuse.
De [)lus, les cycles p = i et p= f étant de même sigiir. il ilnil y avoir dan
celte région un nombre pair de cjcles limites.
Considérons le cycle
f)(p. W I — s- — 20 COSW — j, j = o.
Ce cycle est toiil iiilicr dans la région douteuses; d est sans contact, ain~l que
les cjcles
0- — 'pcusio — >, 5 = /.■;, oi'i /.o:^-t-ï, l'«~^ — ',
cl ou i ol Iro pelit. iJc (ilu--. CCS i-vele^ ne xjnt pas de même signe tpic li ■>
cycles p = I cl 0 = "j.
Nous a^ons donc les régions suivantes :
I" région ? <C ' Ac\cli(|uc
î' région i , p < 4, 'J < — =■ Cycliqni'
3'' région t < p < 4, — ^<9<— ^ Ac\clic|in'
4'' légion 1 < p ■< 4) 6 > -^ s Cyclique
j' région p > \ \(\clii|in'
Vppli(]iiiia> maintenani le liiéoréine XIX, en faisant
■i/fp) = I, p, ç(p, (o; = p(p2 _ 2p cosoj — 3) ( p- — ■>; cos'o — 8),
ou
d l d)j\
— ( o —j- I = j ( p — ro< (.) ) I p- — '^ p cos w — '>,')•
Si MCMOIllK >t n I.KS l:i)UUll:S 1)I:I''1M|.S I'AII I Mî liQlJ.\rtON DII'KUllIiX'rlIil.I.fC.
I .il ( iiiirlii' —r- (a —r ) = Il M' icdiiil (li)ii(' iiii \ (Icu \ (> des
p = COS(0, p- = up cosco 4- "i, ),
(|iii MUil Idiil cnllcrs I un (l;ni> lu |irrmirrc, laulrc dans la lr(ii--icmi' rci^Kin.
Coiiinic (1 ailleurs ni a m -— i"' ilcxicnncnl iiillnis, la ilcuxiciiii' i i la (iiialiiriiic
' «p '
région scmt inono(\(li(|ui's.
Conclusion. — En ildiors de l'iMiiialeur, Il \ a dans clia(|iir liriiils|iliric deux
cvclos liniilrs. cl il u' \ en a iiiic deux.
SUR LES COURBES DÉEINUES
LES ÉQUATIONS ItllFÉlîENTIEIJ.ES
Complet rendus de l'Académie des Sciences, t. '.13. p. c|.ii-i|')' (.5 iléccmlire lSSi).
I);ui> uni' \(il." (|ur i'iil l'ii l'li(iiiiici]r lie |l|■|■^(■nl('l' ii 1' Vcadciiiic cii iSSu, j ai
i'IihIic les |ir(i|ii'nii's il iiiir l'iiiial nui ilillcrrni irllr ilr la loriuc
r/x dy
lu'i \ ri ^ MUil ilrs |i(iU 111)111 rs riilirrs eu X l'I J'. CiuiMiliTaul X fl y ciunuir l^^
ciMU'ilnuiliTs il lia |ioiul ilaii-- un |ilau. |r |irii|rlais i;uiuiiiuui|urllirnl ir |)iunl
.sur iiiir sphiTr, ri |i'IuiIi;hs la Iniinr i;i'iiiiiiir'ii|ur ilrs cciractél/s/,lt/ilCS. (' ol-
à-iliiT ilrs iiiMihrs s|iIhuii|ui". ilcliuirs |)ar I ('(lualiiiu I il.
.1 ai iriiiiiiiii i|ur |iar un piuiU niin sini;nli('r ilc la .splicic |)a>M' iinr .Miilr
(■ararli'fislli|in', ri i|ur 1rs piunls miil;iiIuus se rc|iarlissriil e/i général l'ii Injis
rali''i;orirs : [ps nœuds par lui passrni uiir iiiliiiili' ilr i iii'arLiJi'i.sUquc.s, 1rs cols
par iii'i passrni ilruv rararli-i'isl iipu's, li les foyers par nu ne pas.sc anciinc
caraclijrislitj.uc', mais aiilniir ilcsniicls nnr ialiiiili; de caraclcrislinues lonrneiil,
comnic dos spirales en s en rapproeliant indélinimenl. .Ini démontré de plus qui;
le noniiire des nœuds et des fuvers surpasse de deux unités eelui des eols.
.le Aals eil\isai;i'r au|niii'il liui un eas plus j;énéral: jétudierai léipialion
(X) F(,r, r,g)=o,
on F est un polvnunie entier, .le poserai
8(i siu LUS conuiKs iii:finii;s l'.ut i.i:s éouatio.ns difi i;iniiNTii:i.n;s.
où '^1. ■-;.. '^1 soiil ilo liimiioiis r;ilu)unflle> l'U c. /,, Z: on en Iiitim
(3> *(«, r,. ?) = 0.
Si ;, y,, 'C >(i;il li'> (•(nii'tlonnt'c.s ilnii |m)iiiI dans rcs|iii(r. I l'ijualioii ( ,'! )
rf|ir('j('lili' uiir Mirlacc. ri I é(|iialiou ( > ) dcliiiil rcrliuuo caractérisfKjllcs ou
courbo Irai'Oi'.s mit rdlr surlacc. l'ai' nu |ioiiil uuii miii;mIi('I' iIc la Mirlacf
passera une seule (•ara(l(''i'i--li((ii(', il lo |hiiii|s siiii;iili(i> xioiil. mininr |ilii>
liaiil. ilrs iiiriiil.s, (les iovers et des cols.
( )u aiiia |iii clidiMi' les loii(ii(iii> l'aliiiuncllc-' '^ , , '^j el z,-f de k'Ilc ^(l|■U■ i|in'
la -iirlacc ( ■! ) iiail |ia> de hraïudu's lidniirs. Cclli' Mirlacc se i-oni|)(is(' aloi's
d nu cei'laiii nnuilirc de aa|i|ic'' iciinco.
Suit S nur de ces iia|)|ii'>. p son yciirc, e csl-à-dire le iiuiulno de CNili's
séparés (|nc l'on |)iMit Iracri' >nr eelle nappe sans la sépai'cr en deux régions
dilléreulrs I aiuM une sjilii'i'c, cl en liénéral une surlaee eon\ exe sera de yeni'eo,
nu hnc >ci'a i\c i;eni'i' i, nur surtaee primil [\ ejiicnl eonvcxt' dans Lnpu'llc on
aurait pciTi' /) Irons >era de •^vnvc p).
Siui'iil \. I* cl C les nombres des nii'uds, des lo\crs cl i\r> culs (|ni sciiuil
silués sur S, un aura la relation
N -J- F-- C = ■> - ip.
I.es autres l'ésullals. énoncés dans la jNole eiléc [liiis lianl, sniil éi;alciucnl
suseeplililes d èlic cicndns an cas (pii nous occupe.
SIR LES COURBES DÉFINIES
[J:S EQUATIONS niFFEREMIErj.ES
Coinpiex renc/ii>: de l'Acach-mie des Sciences, t. 98, p. 3S7-289 ( î février i8s'|
Dans iino Note qui' j";il <mi l'u nnciir ili' pirsciih r i'i rAcadénilc le
I .') (V'\ iici' iSS"». |":ii ('-Indir le- |iiijiil^ >ini;ulirrs (1rs r(iiii'lips fie 1 rspace définies
|)ai- \r^ (■■(|iiiilioiis
dx dy dz
m'i \. ^ il '/, v(inl (1rs |Hihni)m(\s (■nli(M's en .r. i' d ;. M:irs I (•liiile de ces
(■(Mil l)('s (huis le \o]sinai;e diui poini sini;nlier ne nous donnciiiil (iiriinc id(''e
ini|)arfiiltc de leur forme géni^rale. Il esl néeessaire d'inliddiiire iei un i;enre
n()ii\eaii de (■(insid(''rations.
Il laiil d iilidi'd elicT'clier à reconnailre m, [larnii les courhes (lui salislont
:in\ é([UMli(ins 111 cl ([iic j a|i|iellerai. |)nnr abréger, les edurhes ('.. d v a des
(■(iui'Ik's leiniées: on v jiaivicndra en appliquant des procédés analof^ues à
ceux que j"ai employés dans ma ^iote du 2.3 juillet iH83. Supposons donc qn'on
ail tronvé parmi les courbes C une courbe fermée Ci,, et étudions la forme des
courbes C dans le voisinage de C„.
Prenons pour origine un point de Cq; soit (x, y) un point du |)lan des xy
li-és \oisin de celle origine. Par ce point passera une courbe C (pii \iendra
couper de nouxcau b^ plan des xy en un point ( cr,. ) , ). En général. ,r, et y,,
(pii s'annuleioni en même temps que .r et r. seront des fonctions holomorplics
de ces coordonnées initiales, de sorte qu'on aura
i .r, = 5(3- -+- S V M-. . .,
( yi- -'.x^ oj— . ...
SS sin i.ics coiniiES dkkinies par lks ligrATioNs dm fkhentielles.
l'rcDticr cas. Si 7.0 — [j" <; o, les coiiilics (". i[Mi |iii>soiu (liui> Ir \iii--i-
Wiy^o ilr (",,), Mliri'N s'("lri' m|i|iimicIic('s d alinnl ilc relie eiiiirhe, lini>>enl |iiil' > <'U
eliiii;ili'|-.
I>etixièine cas. Si -y.o -|ï"'>ii. a-|-o' n. 011 peut consliiiue une mii-
liii'c (lui «'iiV('l()|)|ie (1,) el (|iii ni' touclie en aucun poinl aucune (les eourlies (..
(]'esl une surface sans contact ([ii'nne courlie (\ ne peul I ra\ ei>< r (|u un<' luis.
l n piunl uui <li'( rua la cduihe V. se l'ajijii'deliera iii(l(''liuinienl île la edui'lie ('.^.
'J'foisirme ras. Supposons nioinlenanl aS — jîly>>o, a + o := o : si une
inlinilé d'aulies condilKuis où enireni l(^s coeificienis des lernies d Ordre supé-
rieur des iié\ eloppenienls 1 ■:> ) ne; son! pas l'eniplies à la lois, il y a encore une
surface sans conlael, el I (Ui lelonilie sur le cas pi'éc(''(lenl .
Otictl/'icnie cas. - Supposons niainlenanl (pie (ouïes ces condilions. donl
je \ iens de parler, soieni remplies à la lois. Il piuirra se taire alors (piil cxisle
une siirlace S sur laipielle la c(Mirlie (. resie conslaniaieni, el (jii elle remplisse
ciimplèlemenl ( iilicralldichl 1.
Cinciiiicmc cas. -- Alais il jiout arii\cr aussi rpi'il nexislc pas de pareille
surlace, cl ipn' li's coordoiini'cs .t:,y. z d un poini de la coiirhe C piiisseni
rroîtrf sans liinilc. Dans c(» cas, la coiirhe C remplil coinjili'lcnicnl
\ iihcrillldiclU ) l'espace loiil enlicr.
Sixième cas. — Enlin il penl se faire que la courbe C ne reste jias ciuis-
tammenl sur une surface, mai.s qu elle resle constaninient à l'intérieur d'une
certaine surface, de sorte qu'elle remplisse complètement { iiberalhlicht) non
ICspace l(Mil enlier, mais toute une région de lespace.
Noyons maintenant comment ce qui |irécéde peul se rallaelier à la (pieslion
de convergence des séries de M. Lindslcdt.
■Nous pourrons écrire les équations de la coiirhe (i„ sons la forme
Cl, :^ = ?(0, y = '^{t), - = fl(0,
'.;, -j et 0 étant des séries ordonnées suivant les sinus et cosinus des multiples
de I. Posons ensuite, pour une courlie C voisine de Cq,
SUR LES COURBES DEFIMES PAR LES ÉQUATIONS DIFFERENTIELLES. Si)
les équations ( i ) dcvifiidronl
dr,X dX , f/X. dX^ I rfîX, ,
,/t dx dy ■' dz ■> dx^-
avec I ('ii\ cinialKin'- aiial(ii;ncs ilunnanl li"? \aloiir> de — t~ <■! — ; —
' ^ dt dt
Dans les ('•(iiialuiiis i ^ i, on a i'cni|)la( r, <lans les coefficients -t-j-t— > •••.
' ' dx dy
x.y et ; |iai' leurs valeurs {?)). Ces cocf'ticienis sont ilone des fondions [lério-
difuu's de l a\ ee la période :>,— , de sorte (jue \r> éipialions ( 'i ^ sont hieii de la
loinie étudiée |iai' Al. laiid^ledl.
\ |>|)li(|U(m> doue à (<■> équations la ni(''lli(ide de ce saxanl. Dans les
trois |iieniiers las. il s inlroiluira des termes séculaires dans les séries auxquelles
on sera (-onduit, et la méthode no s'aiipliquera j)as. Dans les trois derniers cas.
an contraire, (M c est ce (|ui arrive en i;énéral dans les é([ualions de la Dvna-
niii|iie. il n \ aura |amais de |iare!l terme, et les séries lrii;oiiomélriqiies exis-
teront lou|oiirs. Mais, dans le (|UMtiiéine cas, elles seroiiL conM'ri;(Mlles et même
uiiiformémenl convergentes pour toutes les valeurs de l; dans le cinquième
cas, elles seront encore convergentes, mais pas nniforméinent { ^leichmassin' ].
Dans le sixiémi- cas enfin, elles ne sont nliis con\erç:entes.
II. f. - 1.
Sl'R LKS COURBES DÉFINIES
LES EQUATIONS DIFFERENTIELLES
Journal tic Mal hcnuitiqites /titres rt ttppliqut'eii^ V' série, t. I, p. iti--':î'i'i (iSS.')).
Les deux incmit'i'cs Parlics dr ce Inivail oiU |)iitu (hin.s ce Journiil, la pic-
nii("TP au mois de novembre et dérembre iS8i (3'' série, I. VII ) el la deuxième
ail iiiiiis d'adùi i88a (3'' série, I. \ HT) ( '). Dans ce qui %a suixrr, je conserverai,
malgré les objections auxquelles elles peuvent, donner lieu, les dénominations
employées dans les deux premières Parties, afin de n'avoir pas à donner de
définitions nouvelles.
CHAPITRE X.
STAillI.ITft Kl' IXSTAnil.lTl':.
( )ii na |iii lire les deux premières l'ailics de ce Mémoire sans èlre trappe
de la ressemblance que présentent les divei'ses questions (pii \ soni irailées
avec le j^rand iiroblème astronomique de la stabilité du svstème solaire. Ce
dernier problèmr est, bien entendu, beaucoup plus compliqué, puistpic les
éfiuations dinércnlicllcs du mouvement des corps célestes son! ddrdi'c liés
élevé. Il y a même plus, on rencontrera, dans ci' problème, une diinciillé nou-
velle, esscntiellenieni (lillérrnle de celles (jiie nous avons eu à surnioiilcr ilaiis
li'-l iidc du I UT m ICI- ordre, cl j'ai Tint en lion de la faii'c ressortir, siiuin dans celle
troisième l'arlie, du moins dans la suite de ce travail.
(') Ces deux premières Parties sont reproduites dans ce Tome, la première, de la page 3 à la
page 'l'i, la seconde, de la page !\\ à la page 84.
SUR LES COUKBES DÉFÎMES l'Ait LES ÉOUATIONS DIFCÉUEMIELLES. i) I
Mais, quoi qui! en soil, ^i la soliiiion exige de plus grands ellorts et des pro-
rédés nom eaux, l'analogie des quesl:on> à résoudre n'en csl pas moins évidcnlc.
Pour éludicr ré(juali(ill dillérenlielle
dx dy
ou |)rul poser
dt dl
Regardant ensiiile x et y eonime les coordonnées duii |ioint mobile, ( roiiime
le lemps, ou a à leelici-clier rjnel est le mouvemenl d un |)oinl dont on donne
la vitesse en lonclKui de >es coordonnées. C'est ce mouvement cpic nf)iis a\ons
('■liidic, cl nous avons clieiclié à résoudre des (pieslions lelle> que celles-ci : Le
poiiil iiiolulc (Iccnia-l-ii une courbe lerinéi'".' Keslera-t-il loiqoiirs à 1 inicrieur
d une cerlaine portion du plan? fin d autres lermes. cl pour pailcr le langage
astronomi(|uc, nous a\oiis reclierclic si l'iubili^ de ce p(unl élait stable ou
instable.
iNous |iomi-(iiis nous jioseï- des (luestions analogues, lorsque \ cl ^ ne scioiU
plus des |)oK nomes en x et y. mais des fonctions algébri(|ues de ces Aariablcs.
ou bleu encore lorsipic rc(pialiiui dilIérenticUe sera d'ordi'c supéi'ieur au pic-
niier.
Mais auparavant il imjjorte de définir exactement ce qu'on doit entendre par
stabilité ou inslaliililé. Pour cela, nous allons étudier les cinq équations qui
suivent et qui ihuis donneront des exemples de tous les cas (pii peu\ent se
[U'éscnler :
I " Soiciil d aliiud
dx _ dy
'di^'~ ^'' in^-^'
il Nicul, pour I cqiialioii tir la ti cqcctiui'c,
X--:- y^=^ consl.
l.cs Irap'i'loircs clanl des courbes Icriuccs, la sI.iImIiIc es| coinpli'lc.
■'." Soiciil inaïul cnaul . en CM(U'd(iiu)ces |)(ilaii'cs.
dia dz, I
/t étant une constante quelconque. 11 serait aise, d ailleuis. de passer de cette
c(nialiiiu eu coordonnées jxilaires à léqualion coirespcuidante en coordonnées
9'' MH i.i:s (oinnrs diîfiniks i-aii les EyuATioNs nii fkkkntieli.ks.
roi'lani;iilaii("'. cl l i>ii \oira[l i[iir. -.i idii imi cclli' ciiimIioii >ou> la Idinic
'lu -K i"' - Y
dl ~ ' (// ~ '
\ li ^ 111' x'i'diil \)\y[> (les |icil\ UDincs cnlicr-s en x cl )', mais di'.s l'ouct loiis
algébi'if|ii(\-. (le co \ ariahlc--. 1^ ciiiialKm ilillcrcuticlic scia ciicoïc du prciiiici-
nrilrc. mais sera ilc ilc^^rc Mi|)criçur.
< )n Iroiixc immcdialcmcnl I inlci;iMlc
(] (iaiil une eonstaiiU' <riiUci;ralion.
Si // e.sl ei)nimeiisui'alilc a\ee '.t:, la I ra|eel(iire csl une cou rlie lennée, et l'im
rcliimlic sur le cas |irée(''ilcnl . Sii|i|ii)s()ns (|ii il n en sfiil pas ainsi.
Il ariixcra alors <|iic la I l'ajiMiiiirc ne sera pas une eourlie tcrniec: mais
néauinoins elle jouira d une cerlaine slahdilé : (in peut nK'ine (lir( d une cci-
laiiic p(''riodicil('' d une naliiic particulière. Vai ellel, soit i\[ un pdinl de la I ra-
|eeliiirc. (ieciip('' un Icmjis ( par le point nudiilc. Décrivons aiiloiii' i\\\ pmnl M
1111 cer(dc de ra \ (111 /■ aussi pelil ipie nous xdudrons. I ,c poiiil m(d)ile parlaiil
du pi uni M sdi'l ira ('-n ideiuineiil de ce cercle, mais il \ icudra I ra xerscr de m m \ eau
ce pelil cercle une i/i/l/ii/c lie Joix. cl cela, (pielipic pelil ipic S(ut /'. l'.n
(laiilrcs Icrmcs, le p(unl nioliilc parlani du piiiiil M lie piuiira |aiiiais revenir
en ce piiiiil. mais jI reviendra eu des pcuiils inlinimcnl voisins de M.
l'.n sccdiid lieu, le p(unl M rcslcra l()iij(uirs à 1 intérieur de la Cduroiine
limil(''e ])ar les dcii \ cercles
i = I cl p = ;>,
Mai.s sa Irap'cidirc rciii|ilira cnhcremcul celle c(Mirdiine, sans laisser de lacune.
Je V eu \ (lire (pie, dans hmlc aire plan(% si pelile (piClle soil , si I née à ruité'rieur
de la ciiiir(uine. il V a des poiiils de la I lajccldirc. I,cs MIcmands diraicnl
(|iie la l'uni, Itncnqe^ IdiiiH'c par les dillerenis pcuiils de la Irap'cloirc, est
iiberalldtclit à rinh'ricur de la ((uirimuc.
(\c second cas ne peiil pas se pix'scnlcr pour les cipialidus dillcrcnl iclles du
premier (irdre cl du p,''emicr dej;r('-. ('.'est |iduiipidi nous ne lavons pimais ren-
contré jusqu'ici.
.j" SoienI inainlenanl. en coordonni'cs polaires.
ftp ^, i!o> _ I
SDn LES COURBES hEFlNIES l'Ail LES EylATIONS DIFFERENTIELLES. <JJ
OU, eu (•(Kirddunécs rPclani;uliiii'C,s,
d.r _ I -!- ,T- -r- /- V dy _ I -i- .7-' -:- X" .'•
L'jiilcj^iiile i;ciicr;ile csL
^^ = lang( A w -1- C ),
C ctam mil' conslanU' d pnl(''i;ralii)H.
T<l (Micoic. si /( est incommensurable avec :<-, h; |>i-.inl mobile ne peiil jamais
revenir à son |iûint de déparr, mais il peut revenir en des points infiniment
voisins.
F/a dillereiiee avec le cas précédent, c"e>l (|iii^ le |)oinl mobile n est plus
assup'lli à resler dans une certaine rét;i()n du plan, et fpie c est le |)lan tout
entier (pie la Irajecloirr remplit sans lacune ( iibcrdlldiclit i.
C,r Iroisiénie cas ne peut, pas plus que le deuxième, se préscntei- pour les
équations du ju-cniier ordre et du premier def;ré.
\° Comme (piatrièmc cxcinpli'. nous prendrons la spirale lot;arillimi(pie dont
I e(|uali(Ul ddlV'i'eiilielle s cent
d:
ou lueii
il.r dy
-r- = m -r — y, -f- = m y -■- x.
d'.l "^ d<:
\. intei;rale ;',eiiérale est, comme on sait,
p = Ce""".
Soi! M II' ]i uni ili' départ du piuut mobde; si nous dcci-i\uns autour du
|Hui)t M un cercle de ra\ (Ui suHisammeiit petit, nous \ errons le point mobile,
parlant de M, sorlir de ce cercle, et, après en ctri' sorli, li\)' />/lts jdiiiuis
I entrer. C est lo conti'arre de ce qui se passait dans les trois cas examinés jilus
liant, et lui le point mobile, après è'Irc sorti d un cercle très lielil, y rentrait
ensuite une inlinite de fois. A ce |)oint de \ uc, on peut dire ipie la trajectoire
est instable.
On sait ipu' les eei-cics o =const. sont, poiii' nos I ra|cctoires, des cycles sans
contact. De plus, tout le plan est sillonne par ces cycles sans contact, sans
qu'il V ail de cycles liiniles. (/est à la présence de ces cycles sans contact
ipi csl due I nistabibté de la trajectoire.
.')" Soit eidin réipuition
d'.
-;- = I ,'^ — i)( P — •-'-)■
<).i !^l H I.ICS CObllllES DKl'IXlKi PAK LliS KQUATIONS DIKI'ÉKE.NTIEI.LIIS.
Li'> ccrclo 5 = consl. soiil l'iicuii' do (•\cl('> saiis cuiiUiii, ('\(r|)lc les
«■(•rclo : = I cl p = }. ([III soiil lies cncIc^ liniilo. 1. nili'i;r'alc i;('uicial(' ('laiil
C <•<■' — ■<
' = T, '
(, r^ — 1
<ili \(iil aix-mciil (|iic lii I rii|C(l(m'c ol iii.'ilalili'. c csl-à-dirc (|uc. a|irr.-. ('Ire
>()iMic' d Mil cci-clc MiHi>aniiii('nl |Mlil drcrit aiiloiiidii |)iiiul de dr|iail . elle ne
|i(inira |ilii> \ iciil rci\
l.a dilléreuct' a\cc Ir ca.s prccodcnl licnl à I CMsIrncr des (•v(lr> limilcs. Il
(•11 rc'sulte que, .-•! Ii' pulnl de dc'part csl à riiil(''ri(Mir de la ((niioiinr limilée par
It'.s deux cercles 3 ^ i cl o = :>., le poinl in(d)ilc icslcra liiiijiiiir> à i'inh'Tieiir
de celle cdiiroune.
\(i\i> |i(iii\iiii> inaiiileiiaiU . en iiiiiis icleiaiil aii\ e\eiii|iles |ireccdeiil'-.
donner une di'liniiKiii picei^e de la stalnliU'. ^Sllll^ diroii-s iiue la lra|ecliii re
d un |Hiiiit ni(_il)iic e>l >lal>le, IdrMjiic, dijcrixani aiildur du |i(iinl de de|iail un
eeiiie un nue >|ilicie de ravou /', le jjoiiit nioLilc, après êlre sorti de ce cercle
on (le celle sphère, ^ renirera une inllnilé de luis, cl cela, ipielipie pelil ipic
siiil /•. C Csl ce qui arri\c dans les trois premiers c\cni|>les.
I".lle sera iiistalile si, apriî'S être sorti de ce ecrelc ou de celle sphère, le poinl
in(d)ilc n \ icnire pins. C'est ce (|ui arrive dans le^ deux derniers exemples.
l.a slaliililé ainsi dèlinie ii a (ju une impoilaiice llièorunie. i'onr la pi'alii|iie,
il landrail dèleriiiiner nue région de lespacc où le poinl moijile reste constam-
iiienl reiilernie. Il arme justement ([ue la dèlerniination dune pareille région
Csl beaiicini|i pin-- diriielle dans le cas de la slaliililé que dans le cas de l'insta-
bilité. Il v a la une dillienllé. sur laquelle je ne \en\ pas insister dans ce momeni,
mais ipii Ccra, dans la suite de ce travail, l'oljp't d'assez longs développements.
I)aiis les cas ipie nous avons étudiés |us(pi ici, c cst-à-dire jionrles équations
du iirc'mier (jrdrc cl du pninier degré, les Irajectoires sont des cycles, c'est-à-
dire des courbes lermecs ou des sjjirales ( voir théorème XII, t. \ III, p. 2;'):')) ( ' ).
Dans le premier cas, elles s;)iit stables: dans le second, inslaliles. On ne jieut
diiin- |amai,-. rené outrer lien de sendilalile a ee (pie nous v eue uis d iiliscrv er dans
les deiiMeiiie et troisième exemples.
Imi général, le plan es! sillonne d une iiilinil('' de cvcles sans coiilael el di'
cvcles limites ( I luMireme Wlll, I. \lll, p. :i-^)(-). Toutes les trajectoires
sont des spirilles, cxeepte les i v eles limites.
( ' ) Voir ce Toiiic, p. !\-.
I • ■ l/./r (■■- 'l'oirie, \>. Ii'i.
Sun LRS (^OinilES nKFI>flKS PAU LES ÉQl'ATIONS DIKFÉnENTIEI.I.RS. l) ')
I- DiNlaltilitc csl iliini- lii rri;lr, cl hi slahilrlc rcxce[)tiViii.
Il peut arriM^i' iiiissl, dans rlrs cas très exceptionnels, qiw le plan, an lieu
ilètre sillonné pai' une infinit'' de cyeles sans contact, est sillonné par une inli-
iiilé de eonriies Icfinées satislaisanl à l'équation diUéi-entielli" proposée et tVu-
mant un de ces systèmes ([wo nous avons appelés topographiqnes (I. \ll,
p. ,')8,)) ( ' )• Il \ a alors stabilité. C'est ce qui arrive en particulier danslevoisi-
naf;e de. ces |i(iinls ■'Iniiuliers exceptionnels cpie j'ai appelés centres (t. \ll,
p. ■^)9l) (-> el ddiil iiiMis allons faire une étude |)lus approlnndie.
CHAPITRE XI.
llfîORIF DES CENTRES.
iù'rivons notre é(piali(ni ddléM-enllrlle soii^ la fofnie
ilx _ dy _
lit " ' dt " '
de manière à lui faire représenter le mouvement d un poinl niohih'. .Sii|)]in.s()n>
que X et Y soni des polvnomes de degré n en <r et ony. Supposons de plus
que nous avons pris pour orii;ine le point singulier que nous voulons étudiei-,
de telle façon (pic \ cl ^ s'annulent a\cc j: el v- Nous ponrrnns écrire alors
X = X,+ \, +-...-- X„,
■ Y = Y, -+-Y5 + ...-!-Y„.
\/ et ^ ,■ étant des polynômes homogènes de degré i en .r cl eu ) • ( .IiitcIioiis
maintenant si Ton petit former un polynôme F en .r et en y, (\i- Icllc façon
cjue, dans l'expression
* = 4^X^^Y,
ci.r ay
qui est aussi un polvnomi^ enlicicn r el en j', les termes de dcgic inlciicnr
à^ en x et on y soient lous nuU.
Nons pourrons écrire
F= !•.,+ I",+ F.. + ...
(F,- étant liomogéne di' degré / en .r et en y), en siqiposjul . ce (pii csl ii (■■cessai rc
pour notre objet, que F ne coniienne pas de terme de degré o ou i .
(') \'oir ce Toine, p. ii.
f-) Voir ce* Tome. p. c;.
<)0 SIR l.KS roi UBKS DICI'INIES PAU LKS ÉQUATIONS DIFFliftENTlRlXES.
l'osi)n> OUMIlIC
dF, .. dFi ..
'■1?H sera iiii |)ol\noni(' liomoiït'iie cii' u(i;i'('; ? + /,■ - i .
Si n(iii> i'cri\(iiis (iiic, (l;ni> <I>. Ions les Icnncs de (l(;;n' inicncnr à /; muiI
iuil>. il \ ii'iulrii
|'l>..i =0,
■l'ai =— l'-î,
0)
'I',. 1,1-= -'l-,-:^.-! •1-,,-:,,:, — ...— 'I',,,,-..
La |)it'mi('ic lie ces écjiialioii.s imiis doniura V-2, la ilciixiOinc F; , cl enfin
la /) — a"'""" nou.s donnera F^-,, poiiiiii toutefois qu'il soit possibL^ d'y satis-
faire.
Considciiiiis il aliiird la |iicniicrr rqualrcin.
Soicnl
Fo = « .r- -1-26 xy -T- ry^.
X,= axH-p_>-, y 1 = -fx -{- Sy,
il \ ifMil
- >I>2i = ( a.T — by) (aa^ -T- [iy ) ■+- ibx -+- cy) {-^x -+- oy),
de sDi'lc i|iii' la |irrinirrr r(|naliiiii 1 1 I rnlraînr les liois Muvanh's :
( (/ a -H 6 •' = f ' .
f /( ^ + c 0 = o ;
ces é(|iiali(pns ne sdiil «niiijial diics (juc m I un a
(3)
'J. o
\oii.s >n j>|iipsiT(ins de |iliis (|iii' les \alciiis de n. h cl c, (|iic I ou lue des cinia-
linns (a), scnil lcllc> i|ui' la idiiuc l'\. muI dcliiiic |)(i>ilivc.
Si CCS (Icnx. coudilions sonl rcm|)iic,s, on rclondicia >ni- le quatrième cas
subordonné dont nous avons dil f[n('l(|ue,-. mois à la |)ai;c ujo <ln Tomr' ^ Il ( ' ),
mais (jup nous n'avons |)a,s encore cindic à lond.
Si elles II elaiciil pas rcm|)lies. an <(iiil raire, le |ioinl singulier scrail ira
r ' j \ oir ce Toino. |>. \-.
Si:n LES COURBIÎS DliFINIES PAR LES ÉyiAllONS DIFFÉItlî.NTIELLES. (jy
nœud, lin iuyv ou un col, et nous n'aurions rien à ajouter à ce cjuc nous avons
dcjù dil au sujet de ces points. Nous supposerons donc ces deux conditions
satisfaites.
La forme F-, étant définie positive, nous pouvons toujoins 1 l'icrire sous la
(orme Sun anle :
(Xx -+- iJ-y)--i- (X'.r -+- iJ-'y)-.
SI nous changeons ensuite de \arial)Ies en posant
il \ iendia
F-, = x'^-i- y-.
En conséquence, non-, pouxons toujours supposer (pie
F, = x'--+-y-;
car, si cela n'était pas, il suffirait d'un cliangement linéaire tic variables pour
ramener F-, à cette forme. Nous ferons désormais cette lijpollièsc.
Quelles en sont les conséquences au sujet do X, et de Y( ?
Les équations (2) deviennent
a = o, 0 = 0, j3 + Y = o ;
d'où
Les autres équations (i) s'écrivent alors
(4) •>'177---''177 = "'"
où F,y est un polynôme liomogènc de degré q qu'il s'agit de délernilner, pen-
dant que llç est un polynôme homogène de degré q qu'on jieut considérer
comme donné, puisqu'il ne dépend que des polynômes X et \ et des poly-
nômes homogènes F^, F3, .... Fy_, que l'on a du calculer avant Fy.
Dans f[uel cas est-il possible de satisfaire à une équation de la forme ( /j) ?
Pour résoudre cette question, nous allons passer aux coordonnées polaires en
posant
X = p costû, ^ = p sintu.
Il viendra
dx dy du)
et
H. P. - I. i.i
9» Sl'H I.KS COUBDES DEFINIES PAU l-KS ÉQUATIONS DIFFBRENTIELLES.
De j)liis, on aura
(s(o)) = !£A/,cos/. to + S B/, siii/iiu,
i!((a)) = SC/,- cos/.(o + 1 D/, sin Aïo.
Dans ces expressions. /»• n<' iiomra prendre que des Aaleiirs inférieures on an
plus égales à (7, el de nirine parité qne (7. En particuliei-, si q est impair, il nr
pourra ]ias y axoir <li' iciinc louL connu (c'est-à-dire de ternie où A' = o).
l."(''(pialion ( "i ^ sécril alors
-^ = ,(.,
Pour ipi'du puisse y satisfaire, il faut et il sidlil (jue 'l (co) ne conlicnne |)as de
lernie (oui connu, c'est-à-dire que l'on ait
Co= o.
Celle condilion est remplie d'elle-même, comme nous venons de le voir,
lorsque rj esl impair. Elle ne l'est pas, au contraire, en général, lorsque q est
pair.
Si q I-.I impair, il y a donc loujoui's une manière et une seule de satisfaire à
l'éipialion ( ^) : il Millil déposer
.Si q e>l pair el si, cejiendanl, Cl,, esl nul, il y a une inlinité de manières de
satisfaire à noire équation; on fera encore, en eflcl,
^1 /.■ est dinèicnl de zéro, et l'on poui'ra cliolsir \(, ari)ilraireineal .
(^u'ari'iv e-t-il cnliii si q e>t |)air et si Cq n'est pas nul? Dans ce cas, il est
iin|)Ossil)le de satisfaire à l'écpialioii ( 'j ), mais on peut elioisir Fy de telle façon
que
i/.v dy
pour toutes les valeurs de x et dey si C^ est positif.
Au contraire, si C,, est iit';iatif. lUi poui-ra <liol^ir 1'",^ de telle façon que l'on
ait toujours
Il 'iillil. pijiir cela, de faire
. D/, C/,
SUR LES COlRnES DEFINIES PAU LES EQUATIONS DIFFEHEMIELLES. 99
pour toutes les valeurs île k dillerentes de zéro. A„ restant arlHlrairc. 11 vient
alors
Suieul, |)ar exeni[)l
Il \ieildra
Faisons alors
11 \ iendra
g = I, Il,= lia;-
,, . /3[î — a -^-l-p
'U= ?* — *-^ ! r^ cos4(
\ I 4
•' dx dy 4 ■^
Si .î|j=:a, le premier nienihre de eeltc étpiation e>l nul. cl i"iin a >ali>l'ail à
l'équation (4)- '"^i ^>Iil>a, le premier membre est positif, ([uels rpie soient x
Q\ y. Si .'5p << a, le |)remier membre est négatif, quels que suient x i'Xy.
Cela posé, on voit aisément que l'on peut faire deux hypothèses :
1° On peut supposer d'abord que l'un puisse déterminer Fo, F.s, ..., F^_|
de faeon à satisfaire aux q — i premières équations (i); mais qu'il soil impos-
sible ensuite de déterminer F^ de façon à satisfaire à la q — i"™° équation (i).
Dans ee eas, q est néeessairement j)air. et nous déterminerons F^, eonime il
vient il'èlre dit, de telle façon tpie
Nous poserons ensuite
F = F,+ FaH-...+ F,_,-+-F,,.
■le dis (pie, si k oi une conslanle |)ositi\(-' suflisamuunl petite, l'équalicMi
F = A-
représenlera une courbe fermée qui sera un cycle sans eonlaet.
En effet, si p est suffisamment petit (plus petit que p^, par exemple), la
finiction F va en décroissant cjuand p décroît de p„ à zéro, to restant eonsianl ;
dp, . , . . dF
car, SI ; e>t très petit, e est —r^ =; 2 i qui dunne son sisne a -i— •
i I d; ' 1 '^ d-j
loo sih LKs counnics dkfixif.s pai\ les eo''ations niFFEHF.NTiia.i.Es.
Suil Au la |)lu,s petite valeur (jiie piiisse preiidr*- 1" le long du ecrclc p = p,,,
et soit /.- < An-
11 est clair (|ue V = k scia une eoiii-be fermée, ou |iliit("il (|ue, |iarriii les
bruiiches dont se compose cette courbe ali;él)ri(|ue, il y en a une (pu est reiniée,
qui enveloppe l'origine cl qui est intérieure an cercle p ^ Oq. C'est celte
branche que nous envisagerons à l'exelusion de toules les autres.
Maintenant, pour qu'il y eût contact entre ce e^clc et une de nos trajectoires,
il faudrait (jue l'on eùl
, -. dF ., (IF
ax dy
Or le polynôme <1>, par hypothèse, n'a pas de terme de degré inférieur à q^ et
ses termes de degré q se réduisent à
Si p est inférieur à une certaine limite (et nt)us pourrons toujours supposer
que po est inférieur à cette limite), ce sont ces termes de degré q qui donnent
leur signe à •I', et, comme ils sont toujours de même signe, <I> ne peut pas
s'annuler.
11 ne peut donc y a\ oir de contact entre nos deux courbes.
AiuM l'inléneur de la courbe 1" = /,■„ est sillonné par une infinilé de cycles
sans contact s'cnveloppant mutuellrment et enveloppant l'origine.
•Supposons Co négatif pour fixer les idées, on aura, à l'intérieur du cercle
û . — ^0'
dt ' dx dy
Donc, lorsque / tendra vers + ^ , le point mobile ira en s'éloignanl de l'ori-
gine jusqu'à ee qu'il miIi >()rli de la courlje F = A-,,, et, une fois sorti de cette
courbe, il n'y pourra plus rentrer. Lorsque l tendra vers — rx,^ le point moliile
se rapprochera indéfiniment et asyniplotiqueiuent de l'origine en décrivant une
infinité de s|jires autour de ce point. La trajectoire est donc une spirale.
En d'autres termes, il y aura instahililé^ et V origine sera un foyer.
Si Co était positif, il suffirait de changer le signe de <, et l'on retomberait
sur les mêmes résultats.
Soient, par exemj)le,
dx 'iix^ dy "y.yx-v — 3 r'
d/ ■' x (Il V.
SUR LES COURBES DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. lOl
Nous ferons Fo^ x- +J'-, F3 = o, et la troisième équation (i) s'écrira
■^ dx dx J i J
Nous avons vu qu'il est impossible, en général, de satisfaire à cette équation.
Nous prendrons
et il viendra, comme nous l'aNons vu,
■' dx dy -1 •' '
D'après ce que nous venons de voir, si 3 [j — a n"e>t |)ii> nul, les courbes
F2 -H F4 = k
seront des cycles sans conlact, |i(iur\u que k soit suflisainment petit. Il y aura
instabilité, et l'origine sera un foyer.
Supposons maintenant cjue 3 [3 = a. La troisième équation (i) sera alors satis-
faite. Nous prendrons F.j= o, et la cincpiième équation (i) s'écrira
rfFe d¥, „
On trouve, d'ailleurs, en faisant [3 = i, 7. == 3,
3 3
^i= -x'-y — (^x■^y^^-\- -y^x,
et l'on voit qu'il est possible de satisfaire à la cinquième équation (i) en
faisant (')
5 3
1 " 4
Nous prendrons ensuite F, ;= o, et la se|)tièine équation (1) s'écrii-a
rfFs dV^ „
o ù
8 Hs= 3o.«'S — v/àx'' y- — t^i.x'' y'' -^ xix^ y^
ou
— Hj = jx^ — idx^ y- — ■jx''y''->r ix-y^.
Posons X =.- p cosw, JK = p sinoj; développons ensuite Hg suivant les sinus et
(') Il s'esl introduit ici une ei'reur de culcul, qui, d'ailleuis, ne modifie pas les conclusions
[K. G ]
lOa Sin LES COniBKS llKFtNlUS P.Vn I.ICS KQLATIONS lUFI'lilllîNTIlîLLKS.
cosinus di's iiuilliplos de w, l'I vt)yi)ns si In U'i'inc tout (■(iimu
csl nul. On Un
d'où
i H.
-—7=12 COS'r.) ■+- '1 COS''(0 — l3 COS''(i) ■+■ ■?. cos-io ;
4 „ 12.35 4-5 i3.G a 84
1:^8 16 16 2 128
Ain-i il i"-l inipossiljlc de salisliui'r à la sepLiènic éijualion (1); I oi'iginc csl
doue encore un foyer.
On doil ronelure de là que, si le uiouNeniiMil dun |ioinl mobile esl défini |iar
les équations
d.r [j.r-' (iy ■\'J.x-y — [iy^
dt ~ ^ 1. ' dt ~ 2
Lt trajectoire de ce point sera toujours instable, quels que soient y. et j5.
Ainsi, l'on cherchera à résoudre successivement toutes les équations (i\ et,
dès qu'on se trouvera arrêté, on sera certain que la trajectoire est instable.
2° Mais il peut arriver aussi qu'on ne soit jamais arrêté, ce qui exige une infi-
nité de conditions. Ces conditions sont évidemment nécessaii'es, pour que la tra-
jectoire soit stable, ou pour que l'origine soit un centre. Sont-elles suffisantes?
C'est ce (pie nous allons examiner.
Formons suecessix l'iiiciit, à l'aide des équations (ij, les polsiKuiies Fo,
Fj, . . ., Fç, et considérons la série infinie
F= ¥,+ F3 + ...-t-F,,-H....
Si elle est convergente, il n'v a pas dr difficulté, car elle satisfera à l'écpialioii
^ \ ^ Y -
dx ' dy
Les courbes F = A' seront donc les trajectoires du |iiiiii[ inniiilc, ci ce seront
des courbes fermées si k est suffisamment petit.
Il reste à examiner si la série F'" eonverge.
Posons
X = R coso) — p!l sino), Y = R sin w -h f 12 cosio.
Léqualidii |)ri'ci'dcnlc dc\ iciiilra
:{iî H :ZIi o - o
SUR LES COUBBES DKFINIES PAU LES ÉQUATIONS DIFFÉBENTIELLES. Io3
Nous pourrons dcvelo])])er la fonction — - suivant les puissances croissantes
de p, le dc\ cloppcnu'nl commençant par un terme en o-; nous écrirons
Oj, 0;,, . . . étant des fonctions de w. L'équali(jn précédente deviendra
et, si Ton pose
les z^ étant des fonctions de w, on déterminera successivement les Zq à laide
des équations suivantes qui remplaceront les équations (i) :
>,
( I bis } I ,'. = ,/ ..^ 0^ _,_ 3 -., O3 -f- 2 ;. Oi,
f -7= '7 — l)-'/-l'J2-!-('/ — ^)-,/-i.03-T-- ■ .+ 3^36,-2+ -î-aO,/-!,
S'il est possible de satisfaire aux équations (1) avec des polynômes entiers en x
el enj', il sera |)ossiLIe de satisfaire aux équations (i bis) avec des fonctions
purement trigonomélri(pies de o) (c'est-à-dire avec des polynômes en cosw
et sin w ).
Si, au contraire, il n'est pas possible de satisfaire aux équations ( i) (c'est-à-dire
si les quantités C,, ne sont |ias toutes nidles), on pourra néanmoins résoudre les
équations (i (/is) et caleuli'r successivemenl les fonctions z].; mais ces fonctions,
au lien de ne contenir que des termes trigonomélriques, contiendront des
termes où w entrera, en dehors des signes sinus et cosinus, soit à la première
puissance, soit à une puissance supérieure.
n est impossible de n'être pas frappé de l'analogie des ternies ainsi introduits
a\ ce les termes que les astronomes appellent séculaires. Il y a, cependant, une
difl'érence essentielle qu'il importe de remarcjuer. Quand, dans les méthodes
habituelles de la Mécanique céleste, on rencontre un terme séculaire, il n'est
])as permis, pour cela, de conclure à l'instabilité de l'orbite; car il peut se faire,
ou bien que la série soit divergente, ou bien que le terme ainsi obtenu ne soit
c
Io4 SIR LES COiniiES DliriMES PAR I.KS ÉQUATIONS Dl l'FERKNTIELLES.
que le ])riMiii(r l( riiic d un dcx i'I(i|)|hiiu'iiI dont l<i .sdinme reste toujours finie.
C e^t ain>i (jue ato peut être li' |>icnii('r terme du dé\ eldiinenieul
sinaw = zto — — i . . . .
6 I20
11 11 en e>l |ui.s de iiièuic dans le cas qui nous occupe cL avec la méthode que j
viens d'exposer. Si, dans la suite des calculs, ou rencontre un ternie séculaire,
on pourra coïKlure imniédiatenienl à linslalulité ; il n est pas niéiiie nécessaire,
pour cela, ipie la série
soil con\er;;('nte.
Nous pouvons poser la queslion de la convergence iiiènie dans le cas où les
fonctions ^y contiennent de» termes séculaires; car, Ijien que cette queslion pré-
sente alors beaucoup moins d'intérêt, il est avantageux, pour arriver |)lus faci-
lement à la solution, de se débarrasser des restrictions inutiles.
Commençons par dire quelques mots des trois cas simples suivants :
1 2 ' rf(U t> ^ ' ' ' dui Si ^ ' ' ' dM
On trouve alors, pour les intégrales générales des équations du mouvement, en
appelant k une constante d'intégration,
g. = /,■, — i- )j — ■ o = /:, h arr. laiie o — o = /,■.
? ' P p -H 1 ' p D . .
Cherchons à former F.
Dans le premier cas, on trouve aisément
„*>
F =
Dans le troisième cas, si nous posons
P ^i
I -h p arc tangp ""
le premier membre de cette égalité sera une fonction holomorphe de p
(pour 0 = 0) qui s'annule avec p, mais dont la dérivée ne s'annule pas avec p.
On en déduira, d'après un théorème connu,
SUR LES COURBIÎS DKFIMliS PAR LES lîOl'ATIONS DIFFÉRENTIELLES. I o5
<!/ élant une foiKtlmi lioloniorjilie de ^. On auin alors
L V' "i" p 3''c tangp — p'-?/J
Celte fonction, comme dans le premier cas, est liolomorplic en p et cp, poinMi
que ces variables soient sulTisamnicnt jietites.
Dans le deuxième cas, oii ne peut appliquer ce procédé, parce que la
fonction
L + L-î-
n est pas liolomorplic. Posons alors
F = Il„-i- 11, o -: ^ +. . .H ■■ —
en développant F non plus suivant les puissances de p, mais suivant celles de a.
On déterminera ensuite les fonctions H successivement à l'aide tics équations
suivantes :
Ho = p^
dp
H„ = (p2+p3)
rfH„_|
Les fonctions II ainsi délinies sont des polynômes entiers en p, et il est aisé de
voirque tous les coefficients sont positifs, que le degré de H„ est 2 (n + i), et
que ce polynôme H„ ne contient pas de terme de degré plus petit cpie « + 2.
Soient S„ la somme des coefficients de H„, et S^, celle des coefficients de sa
dérivée —~; H„ étant de degré 2 (/( + 1); on aura
S'„ < 2S„( n + i).
D'ailleurs, les formules (i Cei-) nous donnent
S„+i = -îS,, ;
d'où
S„+i < 4S„(« +1)
et
S„+, <4«+i(/i-i-i)'!
II. 1'. - I. 14
I06 SUR I.ES COURUES DÉKINIES PAR I.KS KOUATIONS DIFFÉRKNTIEIXES.
Supposons p positif ol plus pclil (|m' i, et cn\ is;ii;f'ons le Icrmc i;^'!!^!:!! (_!(■ la
série (]tii dôlinil F: on wwrn
H., ra'i
<(4p<f)".
Si donc 33 est positif et plus priii rpic -i la séiic est convorgcnlr ol, rouimc
tous ses termes sont positifs, absolument eonvert;ente.
La eonrlusion, c'est que F est une fonction lioloniorpbe de o et de '.s, pourvu
(jUC
ipi<'> Ip-î-k!-
11 était aisé de iirévoir ce résultat. Posons, en cd'eL,
(5)
- -i-L —
P P ■
--^=1
Je dis que Z, est une fonction liolomorplio de p et de es dans le voisinage du
point p = u := o (' ). Pour cela, il faut démontrer deux choses :
1° Que "l tend vers zéro, toutes les fois que p et cp tendent sinudtanénient
vers zéro.
En ellet, si p et cp tendent vers zéro, les deux meuibres de l'équation (,"))
croîtront indéfiniment. Or. |>(Mir que
. y
croisse indéfiniment, il faut que Z tende vers zéro ou vers — i. Mais, si la
valeur initiale de Z est suffisauiment voisine de zéro, il faudra que Z, tende vers
zéro et non pas vers — i . 11 suffira de le \érifier, ce <jui est facile, lorsque, es et
l'argument de o restant constants, le module de o tend vers zéro. Cela sera suf-
fisant, parce que nous allons voir un peu plus loin (pu' Z est une fonction uni-
forme de c et de a.
2° Il faut démontrer ensuil<' que Z revient à la même valeur quand c déci-it
i\iin> son plan, et s dans le sieu, un contour suffisamment petit enveloppant le
point zéro. Or, dans ces conditions, le premier et, par consé([U('nt, le second
membre de léqualion f:")) augmenteront d'un mullij]|e de :> /", ce (pii feia
décrire au |)oint Z un contour fermé enveloppant le point zéro.
C) Cet énoncé, de forme trop générale, devrait être remplacé par le suivant : la functioii
multiforme Ç((>, ?) définie par (5) possède une branche, liolomurplie pour p = o, o = o, et se
réduisant à o pour a = o. C'est à celte branctie que s'appliquent les considérations du i" et du a°.
[1!. G 1
SUR LES COUItBES DEFINIES PAR LES EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. I07
Donc V, el, par coiiséquenl,
sont nne fonction liolomorplic de p et de s si ces variables sont assez ])etites.
Supposons maintenant
r>
- Q = P(p) = ?•=+ fif'+ Y?'' -H. . .,
P{p) étant une série ordonnée suivant les puissances de p et convergente,
pour\ u que p soit suflisaniment petit.
L'intégrale générale des équations dinerentiellcs sera
r dû
"' ■+- I 7TT— = const.
^ ■ • "^ ''^'
On trou\cra. d adlciirs,
/
Q (p) étant une l'onction de p lioloinorplie pour p = o.
Posons maintenant
P '
Nous considérerons, parmi les fonctions 'C, (pii satisfont à cette équation, celle
qui se réduit à o pour w = o. Je dis que ce sera une fonction lioloniorplie de p
et de to, si ces variables sont suffisamment j)etites.
Pour cela, il faut faire voir que, si p et w sont assez petits, ^ est une fonction
uniforme de p et de lo (jui tend vers zéro quand ces variables tendent simulta-
nément vers zéro. Le raisounemeni serait aljsoluiiuiit le même que dans le cas
précédent. 11 en résulte que
17 n
est une fonction holomorphe de o et de o).
Il est, d'ailleurs, aisé de trouver les coefficients du développement de F sui-
vant les puissances de p et de w. Ecrivons, en effet,
11,0)2 H„I.J"
F = Ho + Hi tij H ■ + . . . H i • • ,
II„= Z /,„,,?''■
Nou> suppost rons, ce qui est utile pour noire objet, que tous les cip sont
positifs, et nous pourrons linuser dei:x nombres ^. et a, tels que
lo8 Sl'R LKS COURBES DÉl'INIES PAR LES ÉQtATIONS DIFFÉRENTIELLES.
Les II nous seront donnés par les (■■(|iialions
Ho = ?%
n„ + l= P(pj-y— ■
a'j
Nous ailopleroiis la noialion suivanU; : l'inégaliLc
/(P)<?(P),
avee nn double signe d'inégalité, signifiera (lorsque les coefficients des fonc-
lion^ / cl -j développées suivant les puissances de p sont positifs, ce que nous
supposerons) que chaque coefficient de / est plus petit que le coefficient cor-
respondant de o. Nous pourrons écrire alors
' i — rt p
Je dis qu'on pourra toujours trouver un nombre M„, tel que
M„n!
H„(p)<
(i-ap)
îii+i
Supposons, en cHcl. que cela soit \ral poiii' II„, je dis (pie cela sera vrai
])c)iir II„+|. Il viendra, dans celte li v))otliése,
clHn , M„a«! (-2 /( -!- i) V. aM„(n-i-i)! _
d où
,, _p rfH« . ■?.aiiM„{n-hl)\
"■*•'- dp - (i-ap)"+3 '
d'où
Il vient alors
P -y 1I„0)" ,,-^ Mai-?.aiJ.O))" _ Mn
~^ ni ^ (i — ap)^"^' " \ — ap
(i-«pj2 . ,.,^. _
(i — apy-
On conclut de cette inégalité que la série F converge, jhmmnu que, par exemple,
la ' 8<(;i
Mais il est aisé de vnir que le dé\ elii|]pini(nt de II,, nDiiinciuc \t:iv \\n terme
SIR LES COIHBES DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. lOQ
en p-, celui (1(^ H, par nn Icrnie en p', celui de H„ par un terme en p"+-.
Donc la fonction F est une fonction holomorphe, non seulement de o et de oj,
mais de p et pw. La série F convergera donc, ponivu que
|p|< — 5 I oto I < — ^ — -— •
Donc celte série sera convergente pour toutes les valeurs de w comprises entre
zéro et 2-, pourvu que
lp|<— ' ip1<^4— •
■i.a ' iia- \x-
\ oici comment ce qui précède se rattache aux principes exposés par
'SIM. Briot et Bouquet dans le WX\ P Cahier du Journal de l'Ecole Poly-
technique.
Considérons to ciimuii' une (inisiaiilc: iKiUs aurons, enire \ v\ p, l'équalion
dillérentielle
dX, _ do
P(?)~H(p)
ou
f/" >-2 I _t- y _i_ rï
rfp p- 1 -i- ^p -h
'L re[)résentant un eiiscmliie y\v Lerincs de di'gré au moins égal à 2 en ^ et en o.
Posons
Il \ leiidra
p -T- = -j -;- 'j- -H 3 ( r -f- 'j j- p'j -^- ( 1 + u 1= i,
la fonclion 'j coulenant c- en facteur.
C'est là nw t^pe d'équations qui. d'après nu llicoicmc de .MM. Briol et
BoLiipiel. adnicl une iiilinilè d inlègralo h(il(iiu()i|ilic>, .-l'annujant a\cc o.
Donc X. est fonclion lioloniorphe de ;. c;. o. i'. ii.
Passons maintenant au cas général.
Il importe d'alirn-d de ra|ipi'ler l'I de préci-.! r Ir mus de la noialioa <:;/ ''éjà
emplo\ée phis haut. C^iiand j écrirai dans ce qui \a suin re :
je regarderai les deux fonctions /et C3 comme développées sui\ant les puis-
sances croissantes de o. Les cocfficienls des deux développements seront des
fonctions de (o cpie je regarderai nuMnentanèmeiit comme une constante et que
je :>up[ioserai réelle et comprise entre zéro et a—.
MO SUR LES COURBES DÉFÎMES PAIl LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES.
L'inégalité signiliera alors (juo, pour loiitesles valeurs réelles de w eom|)rises
entre zéro et 2-, tous les coefticients du développement de u sont positifs et
|)liis grands en \aleiir al)Miliie (pie les eoellicients eorrespundaais du dévelop-
pement de /.
Soient
Q = I -t- Q, p -h Q. p2 _,_... _|_ û^ p7^
Les roeffieienis R,- cl 0,- des deux polynômes R et O seront des fonellons Iri-
gono)nélri(pics de m. Supposons que toutes ces fonctions I rii^oiioiml rupics
restent constamment inférieures en valeur abolue à une certaine (iiianlilé posi-
tive L. 11 viendra
(6) — - .<■- (p-H-p^-t-...-l-p/OL , p'L
Q '^ T — (p -H pî-h. . .H- pî) L '- I — p(L -h I ) ■
La (onction ' ■ cpii ne dépend cjue de p est développablc suivant les
puissances de g, pourvu que p soit suflisamment pelil.
Il en résulte qu'il existe une série F, ordoianée sui\aul les puissances crois-
santes (le p el de w, convergente pour toutes les valeurs réelles de w comprises
entre zéro et 2-, jioiirvu que p soit suflisamment petit, et satisfaisant à l'égalité
rfF^ _ £/F\ pM.
d(i> dp i — p ( i> -t- I )
De plus, y , se rédiiil à p- pour to = o. Posons, comme jiliis liaiil,
F = Z.p^-i- :3p3 + ...+ z^p'l->r-...,
F| = u.ip--h «sp'-h. . .-(- (fyp'î'-l-. . ..
Les fonctions ;;y seront définies par les équations (1 bis) et les fondions «^
par les écpialions analogues
(/, = t,
e;/+; = (L + i)'/I,.
Cela posé, je ili-, (piOu aura conslaiiiiiieii!, w étant réel cl plus petit ipie a-,
(8> I -/!<"./•
F^our cela, je vais supposer que l'inégalité (S) a lieu pour c^, z-i, ..., :g_,,
et démoiilier qu'elle a encore lieu pour :,/.
SIR LES COlItBES DKI'INIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. III
En eflcl, s'il en est ainsi, on a. on coniparanl les relations ( [ bis), (iV) cl (7),
(9) \-:,\<"'rr
La fonction :,/ n'est pas entièrement déterminée j)ar les éfjuations (1 b/s);
ces équations ne nous donnent en effet que la dérivée de Zq en fonction de 3o,
^3, . . ., Zj_i. Il en résulte cjue :^ n'est connue qu'à une conslante d'intégration
près. Nous disposerons de cette constante de telle façon que a^ s'annule avec co.
Dans ces conditions, l'inégalité (9) entraîne l'inégalité
(8) |-7l<"'/. C.Q.F.D.
Donc on a
F<F„
et, comme pour les petites valeurs de p, F| est convergent quand co varie de
zéro à 2~, il en sera de même de F,
Mais, d'après la façon dont nous avons déterminé les z,/, ce sont des fonctions
trigonomélritpies de (o (dans le cas où tous les Cq sont nuls). Si donc F con-
verge pour les valeurs de o) comprises entre zéro et 2—, celte série devra con-
verger pour toutes les valeurs réelles de w.
Il est à remarquer cjuc, si, partant de la série F telle que nous venons de la
définir, on repasse des coordonnées polaires 0 et w aux coordonnées rectilignes
X et y, F ne sera |)his une série ordonnée suivant les jiuissances croissantes
de X et de y. Cela tient à la façon dont nous avons disposé des constantes d'in-
tégration, de façon que z,/ s'annule avec w.
11 |)oiirra se faire alors, par exemple, (juc l'on ait
F = p-+ p^(i — cosu) -h. . .,
ce fHii donne
F = X-+ y--}- {x-+ j-y- — x(x--\- y-) -i-
En effet, si l'on tient à ce que F soit une fonction holomorphe de x et de y,
on peut disposer de la constante d'intégration (que nous avons appelée plus
haut A„) lorsque q est pair, mais on n'en peut plus disposer quand q est
impair. Il ne sera donc pas possible en général de s'arranger pour que Zg
s'annule avec w.
Cela n'a d'ailleurs que peu d'importance au point de vue qui nous occiqic,
mais il est aisé de tourner la dificulté. On a
ï?w ~ ~ I> 177'
tu si.i i.i:s roi'RBi'S nici"ixii:s par les i^hations i>iimi;iii:.\tii:i.i.es.
Soit F^ 00 (|nr (li\ hiil !■ (piiuid Dii \ cliant^c o on — g, cl 'o on w -f- — . On aura
encore, eonuiie II e>l ai^c île le ^ôrilicr,
dm Si rfp
ear — — eliaiiLe de sii;ne iiiianil on \ eliani;e c en — r,, ri lo on w + -. C)n aura
doni' enooro
d(F-^F,) _ _ R rf( F -<- F. )
dw ~ Q dp
ot la série F + F2 sera convergente ponr tontes les valcni-s réelles do (o, ))0urvn
que p soit suffisammcnl petit. Si d'ailleurs on repasse aux coordonnées roili-
lignes X et y, F -+- Fo sera une fonction holomorplie de jc et de y. On voit donc
([u'il cNiste toujours, si tous les C„ sont nuls, une série F convergente, ordonnée
sui\ant les [)uissances de x et dey et satisfaisant à léqualion
^. dF ^ dF
d.r ay
En résumé, pour qur V oriij;ine soil un cenlre, c\'st-à~dirc pour cjue la lia-
jecloire du point mobile soil stable, il faut et il suffit que toutes les quan-
titi's que nous avons appelées C,, soient nulles à la fois.
Toutefois, il sera sinnonl difficile de reconnaître si ces conditions, on
nombre infini, sont remplies à la fois. 11 y a donc intérêt à sif;nulcr des cas où
l'on est corlain (l'avance que tous les C,, sont nuls.
.le ne signalerai (juo le plus simple d'entre eux.
Supposons (pie, (piand f)n change _y en — y, sans changer x, X se change
en — X cl que ^ no change pas. .le dis (pio les trajoctoiios du point mobile
seront des courbes fermées syniélrupies |)ar lapporl à l'axe des x.
En ell'el. partons, pour ^ = o, diin p;)inl inilial situé sur l'axe dos .r. La
vitesse initiale du |)oiiil mobile seia, d'après les li\pothèsos fiiites, perpendicu-
laire à cet axe. Si l'on change t en ~ t, y en — y, x en — x, les é(piations du
mouvement et ses conditions initiales ne changent pas. Donc le polni mobile
(jccupei'a aux li'iiips t et — t den\ poinis du plan symélricpies par rapport à
l'axe des x. D'apn-^ la foruie des équations, si le point de déjiarl de noire
mobile est sunisaniinenl Miisin de l'oiigine, il arrivera à une époque l„ où sa
Irajecloire viendra i-eeoupei- l'axe des x. Ainsi, aux deux époques to et — /„, le
point moliilo (i(cuj)era un même point de l'axe des x. Sa trajectoire sera donc
SUR LES COURBES DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. 1 I )
une courbe fermée, et il résulte de ce qui précède qu'elle doit être symétrique
par rapport à l'axe des x. Donc on est ccrlain d'avance (pie tous les C,, sont
nuls.
On rencontre un exemple du cas que nous venons de signaler dans un pro-
blème astronomique sur lequel M. Tisserand a bien voulu appeler mon attention.
Delaunaj a rencontré dans sa théorie de la Lune les équations suivantes :
de
de - / .
On suppose que, pour t =^ o, e est très petit et que, le coefficient M étant de
l'ordre du carré de celte jjclile quantité, les autres coefficients sont finis
{Mémoires de VAcadémie des Sciences, l. XX\ 111, p. loy).
Delaunaj donne les expressions suivantes :
e cosO = SA,- cosi(%e -+- c),
c sin 0 = S B, sJn i(a i + c) ;
mais il ne tiaile pas la question de la convergence cl de la [)Ossiljilité du déve-
loppemenl.
Les équations sont de même forme (nie celles (pie nous éludions. Posons, en
cdet,
c cosO = X, c sin 0 = j',
il \ iendra
dr
^ =Mjj(Mi- !■,+ M2eî-Pieî) — N7(i-t-N,€'!-l-N2e'>+Nj £'■■]= X,
^ = M -h Mj'H^Ii + M2 e-) + M.r'( P, + P^ e'-) -+- .N.r(i -h N, -^.^ \, e'--^ N3 e») = V,
e- = -r- + 7' ;
X et \ b'aniuileni, [)our j' = o,
(10) M(.i-l- PiJ!-+ P'-v'-) + Nir(H- NiX-^-i-^,x-+ N3,r6j = o.
En vertu des liypothéses faites sur les coefficients, ré(piatioii (10) est satis-
faite pour X =zXi, X, étant une quantité très petite de l'ordre de j\L
' Le point x ^ x^, y = 0 est un centre; car X change de signe et Y ne cliange
II. V. - I. ,5
Il4 Srn I.F.S COURDFS défîmes P\n les IQI'ATIONS niFFÉRENTIELI.ES.
pas quand ou cliangc v en — r. On ot't donc ccilnin d'avance que toutes les
quanlités que nous avons appelées C,, sont nulles à la fois.
Il en résulte que x et r sont des fonctions périodiques du temps /, qui
peuvent être r<'présentéos par des séries de la forme (ditenue par Delaunaj.
Si l'on a reconnu d'une manière ou d'une autre ipie toutes les quantités Cg
sont nulles, on est certain qu'il v a autour du centre une certaine répon du
plan R qui est sillonnée |iar des courbes fermées ou cycles enveloppant le
centre et qui sont les trajectoires du point mobile ilans la région considérée.
Au delà de la réi;ion 11. les trajectoires seront en général des spirales. Cette
région sera limitée par un certain cycle frontière qui sera la dernière trajec-
toire fermée. Je dis que ce cycle frontière doit passer par un point singulier.
En effet, nous pourrons toujours tracer un arc sans contact venant couper ce
cvcle frontière, ainsi que les trajectoires fermées qui en sont très voisines et se
prolongeant au delà de ce cycle frontière en dehors de la région R. Nous défi-
nirons la position d'un point sur cet arc à l'aide d'un paramétre t qui sera, par
exemple, nul --ur le cycle frontière, négatif à l'intérieur de la région R et positif
à l'extérieur de cette région.
Reportons-nous maintenant au Chapitre V (II'' Partie) (') et à ce que nous
avons appelé la loi de conséquence
Pour les valeurs négatives de /„, on est à l'intérieur de R; les trajectoires
sont fermées, et l'on a
Au contraire, pour les valeurs positives de <(,, on est hors de R; les trajec-
toires ne sont plus fermées, et l'on a
'pi('o)<'o-
Il est donc impossible que la fonction j, soit holomorphe pour /o= o. Donc,
en vertu du théorème XIII (t. VIII, p. 25J) (-), le cycle frontière doit aller
passer par un point singulier.
('j Voir ce 'i'oinc, p. 4'|.
I') Voir ce Tome, p. 47.
SUR LES COURBES DEFINIES PAR LES EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES.
CHAPITRE XII.
ÉQUATIONS DF, DKGRÉ SUPÉRIEUR.
Nous allons étudier maintenant les équations clilTérentielles du premier ordre
et de degré supérieur, cest-à-dire les équations de la forme
0)
'('■^■î)"-
d.r
dV
dr
d\'
dz _ dF dV
'dt ~
■ dz '
dl ~
~^dJ'
dl ~ d.c "^ dy
1- . 1 ■ d)'
V étant un nolynome enlicr en x, )' cl -;-■
' • ■ dx
\ oici le mode tl<' représentniion géoméuique ipie nous adopterons. Nous
pourrions d'abord en\isager la surface
(■2) F{.r, 7, x:) = o,
et exprimer les équations du mouvement du jioiut mnlulesur cette surface, de
la façon suivanic :
{■xbh)
1 II dx dy dz . . , ,
de telle soile que -j-, -j-- , -r- sont égaux a des pol3'nomes entiers en r, j', r.
C'est là le mode de représentation le plus simple, toutes les fois que la sur-
face F( /■, )', z) n'a pas de nappes infinies ou de. singularités gênantes. Mais il
peut être avantageux, dans certains cas, d'employer un mode de représentation
plus général.
Posons
les fonctions es,, '^o et Ja étant rationnelles en x^ i , ;.
Sauf des cas exceptionnels que nous laisserons de côté, on déduira des
équations (2) et (3) les équations
(4) Fi(?, ^,, Ç) = o
et
F, étant un polynôme entier et B,, Qj, Q3 des fondions rationnelles. Les deux
surfaces (2) et (4) se correspondront alors point par point par une transfor-
Il6 SIR I.KS COIRBES UÉl'INIF.S PAU LES lilJlATlONS DIFFÉRENTIELLES.
malion liiralioiinclle, ol l'un auiM
d^ _ (ft) _ dt
les fonctidiis 'l,. io et -i/j étant rationnelles.
On |K)una ili^posci- de ee qu'il y a d'indéterminé dans la transformation
hiralidiinrije Ç\) [imii- (jue la Mirfaee ('i) n'ait pas de nappes infinies el aussi
piiiir atteindre dillérents autres huis, par exemple pour faire disparaître des
singularilcs gênantes. Voici donc comment nous nous poserons le problème
des équations difTérentielles de degré supérieur.
On donne une sni^raee S avant jHnir- é(piali(iu
et u'avant pas de najipes infinies; el l'on demande d'étudier le mouvement d'un
point moliilc sur celte surface, les équations du mouvement étant
■ dx _ £^ _ Y "Il —7
Tn ~ ' di " ' Tt" ■•
où X, Y el Z sonl des polynômes entiers en J7, y el :; avec la condition
d? dV dV
— — \ H — — 1 -\ — ;— Z = MF.
dx ily dz
Etudions d'abord les trajectoires du point mobile dans le voisinage d'un
point M de la surface. Nous distinguerons le cas où le point M est un point
ordinaire de la surface S (tout en pouvant être un point singulier pour les
équations difTérentielles) et le cas où le point M est un point singulier de la
surface S.
Dans le premier cas, on pourra exprimer, dans le voisinage du point M, x,
y el z par des fonctions holomorphes de deux paramètres u et cet de telle façon
que les Irois déterminants fonctionnels
d(x,y') d(y, z) d(x, s)
0( II, ^' ) 0{u, I') t^l", 1'^
ne soient pas nuls à la fois.
On pourra écrire alors
du ^^'' _ V
'di ~ ' Tït ~ '
L et \ étant des fondions liolonioipiies en // et en r. On est alors ramené à
l'élude des courbes planes définies par une équation diflcrentieile du premier
SIR LES rOlRBES DEFIMES PAR LES ÉQUATIOXS DIFFÉRENTIELLES. 1:7
ordre el du jimuirr degré; car, dans k' \oisinage du |ii)inl considéré, les fonc-
tions U el y onl tous les caractères des polynômes entiers.
Si le point considéré e^t un point ordinaire, il passe par ce point une trajec-
toire et une seule.
Si c'est un point singulier de l'érpiation didérentielle, c'est-à-dire si
U ^ V = o, ce peut être un col, un foyer, un nœud ou un centre, présentant
les mêmes propriétés que les points de même nom définis dans la première
Partie (').
Dans le cas des équalions (2) et (2 bis), les points singuliers sont donnés par
les équations
dl' dl' dF
dz d.r dy
Supposons maintenant que le piiint envisagé soit un point singulier pour la
surface S elle-même, c'est-à-dire que l'on ait
dF__dV__dV_ _
dx dy dz
Ce cas se ramène au précédent. Supposons d'abord, par exemple, que la sur-
face S présente une couri)e double, que le point considéré soit un point de
cette courbe double, et que les deux plans tangents en ce point soient distincts.
Alors on pourra exprimer, dans le voisinage du point envisagé, x, y ei z en
fondions bolomorphes de deux paramétres u et c, et cela de deux manières,
l'une des manières se rapportant à l'une des nappes de la surface qui passent
par la courbe double, et la seconde manière à l'autre nappe. On retombe donc
sur le cas précédent.
De même, supposons que le point considéré, que nous pourrons prendre
pour origine des coordonnées, soit un point conique du second ordre. Soit,
par exemple,
F = F2-1- F3 + . ..-h- F„,
F, étant un polynôme homogène de degré i en x, y, z. Considérons la portion
de celte surface qui est voisine de l'origine, c'est-à-dire du point conique. Je
dis que nous pourrons, par une transformation birationnelle, transformer cette
portion de surface en une autre qui n'aura pas de point singulier. Il suffit pour
cela de poser
$ = f(> --), ^- = f (1--), ç = .-;;
(') Voir ce Tome, p. i\-i-;.
IlS sin l.KS l-Ol'RHES DKI'IMES l>\R I.KS lioiATIONS niFFKBENTIELLES.
d'où
Celte Iransformalioii l)ira(ionnellc est donc réciproque et elle a pour efTet de
transformer la surface F dans la suivante :
-"-5 F. H- -"-•■■ (i — -) Fj-l- ;"-»(! — ;)î F; + . .. + fi — i)" F„= o.
Cette surface transformée est coupée par le plan : = i suivant la conique
I'"2(^. /, ") = O-
et elle ne présente pas de point singulier \c long de cette conique. D'ailleurs,
la portion de la surface S, voisine du point conique, devient, après la transfor-
mation, la |iorti(»n de la surface Iransforniée voisine de cette conique, c'est-
à-dire une portion de surface dépourvue de point singulier.
On est donc encore ramené au cas précédent. D'ailleurs, nous supposerons,
dans ce qui va suivre, que la surface S ne présente pas de pareils points sin-
guliers.
D'après les hypothèses faites, la surface S qui est algébrique n'a pas de
nappes infinies ; elle se compose donc d'un certain nombre de nappes fermées S,,
S.>, ..., Sp séparées les unes des autres. Au point de vue qui nous occupe, il
nous suffira d'étudier séparément la forme des trajectoires sur une de ces
nappes, sur la nappe S| par exemple.
Il est une notion qui va jouer un rôle fondamental dans ce qui. va suivre,
c'est le genre de la nappe S, au point de vue de la géométrie de situation.
\ oiii la définition de ce genre. Si l'on [leut tracer, sur la surface fermée S,,
p cycles fermés n'avant aucun point commun, sans partager la surface en deux
régions séparées, et si l'on n'en peut tracer davantage, on dira que la surface S, est
de' genre/) (ou ce qui revient au même qu'elle est 2/> 4- i fois connexe). Ainsi
la sphère est de genre o, parce qu'on ne peut y tracer de cycle fermé sans par-
tager sa surface en deux régions. Le tore est de genre i, paice qu'un cercle
méridien ou un cercle parallèle ne le divise pas en deux régions; et, si l'on a
tracé sur la surface un cercle méridien, par exemple, on ne peut plus y tracer
un nouveau cycle fermé, ne rencontrant pas le premier, sans partager le tore
en deux régions.
Terminons ce Chapitre en étendant au cas qui nous occupe un théorème
important de la première Partie ( ' ).
(') Voir ce Tome, p. 8.
SIR LKS COlllBKS DÉFINIES PAR LES EQUATIONS DI FKÉRKNTIELLES. Ilg
Nous conserverons la convention faite au commencement de la deuxième
Partie (' ), c'est-à-dire que nous supposerons que toute trajectoire qui va passer
par un nœud est arrêtée à ce nœud, et que toute trajectoire qui va passer par
un col est continuée soit à droite, soit à gauche, par l'une des branches de
courbe qui vont passer par ce col.
Cela posé, il est clair que les trajectoires peuvent se partager en Cjuatre
catégories :
1° Les cycles ou courbes fermées;
1° Les trajectoires qui sont arrêtées à un nœud ;
3" Les trajectoires qui se terminent en tournant indéfiniment autour d'un
foyer dont elles se rapprochent asymptotiquement;
4° Les trajectoires que l'on peut prolonger indéfiniment sans jamais revenir
au point de départ, sans jamais rencontrer un nœud ou se rapprocher asympto-
tiquement d un foyer.
11 est clair que la longueur de ces dernières est infinie, soit (pi'iin compte
cette longueur d'arc sur la surface S, elle-même, soit qu'on la compte sur la
projection de la courbe sur un plan quelconque.
Considérons maintenant une trajectoire qui ne rencontre aucun cycle algé-
brique qu'en un nombre fini de points. Il est évident qu'elle ne pourra appar-
tenir à la troisième catégorie, car tout arc algébrique passant par un foyer
rencontre en une infinité de points toute trajectoire qui tourne indéfiniment
autour de ce foyer. Je dis cpi'elle ne pourra jias non plus appartenir à la qua-
trième catégorie. Pour cela, je vais faire voir que, en supposant qu'une trajec-
toire de cette catégorie ne rencontre aucun cycle algébrique qu'en un nombre
fini de points, on trouverait c|ue la projection de cette trajectoire sur un certain
plan devrait avoir une longueur finie, ce qui est contraire à ce que nous venons
de voir.
En efl'et, considérons la portion de la trajectoire décrite par le point mobile
depuis une certaine époque i = ïp que nous déterminerons davantage plus loin,
jusqu'à / = 4- oc.
Nous partagerons la surface S, par un certain nombre de cycles algébriques
en un certain nombre de régions, telles que chacun d'eux ne puisse être rencontré
(ju'en un seul point j)ar une parallèle à l'axe des z. Ces cycles algébriques
ne seront rencontrés par la trajectoire qu'en un nombre fini de points. Donc
nous pourrons prendre /„ assez giand pour que, à partir de l'époque ^„, le
( ' ) \'olr ce Tunic, p. l\'\.
IJO SIR LES COl'RBKS DKFI.MKS PAR LES EQUATIONS DIFFERENTIELLES.
poiiil nidliilc ne rencoiUre [tins aucun de ces cycles el reste, j)ar conséquent, à
liult rieur diine dos régions (jue nous venons de définir.
H arrivera alors (|ue*, à [larlii- de l'époque /„, la projeclion du point mobile
sur le plan des xy restera couslaniment à l'intérieur iliiiie certaine région
(înie R de ce j)laii.
Considérons sur la surface S, le lieu des points, tels que la projection sur le
plan des xy de la trajectoire qui passe par ce point présente un point d'in-
flexion. Ce lieu sera algébricpie et, par cousécpient, ne pourra être rencontré
qu'en un nombre fini de points par la trajectoire que nous considérons. Nous
pouvons donc prendre tg assez grand pour que, à partir de cette époque <„, la
projection de cette trajectoire sur le plan des xy ne présente plus de point
d'inflexion et soit, par conséquent, une courbe convexe.
Le lieu des points de la surface S, où l'on a -^ = o, et celui des points où
l'on a ^ = 0, sont encore algébriques. On peut en conclure, en raison-
nant comme nous venons de le faire, que l'on peut prendre /„ assez grand pour
1 . dj,- dv ■ , . ■ ■ -c
que, a partir de cette époque, -v- et -^ restent toujours de même signe, posilils
par exemple.
Soient mainlenanl M„ la projection du point mobile au temps t„, M, la j)rojec-
tlon de ce point au temps t, (l, ^ t„). Par le |)oint M,, je mène une parallèle à
1 axe des .r; par le point JM, je mène une parallèle à l'axe des j»- renconlrant la
première en P.
Soi! H' un rertanglc dont les ci'itès sdiinl |iaiallèles aux deux axes el (pii soit
tel que la région R délinie jiliis juiul y soit située tout entière. Le triangle
curviligne M„M,P formé par l'arc de trajectoire M„ M, et les deux droites MqP,
M, P sera convexe et situé tout culier à l'inlérieur de R'. Sou périmètre sera
donc plus petit que dlui de R'.
Donc l'arc M^M, est toujours plus pelil cpie le pèrimèlrc de R', et cela quel
que soit le j)oint M,. Donc la longueur de la projeclicMi de notre liajeetoire
serait finie, ce (pii est absurile et nous oblige à rejeter l'iiypollièbe que la tra-
jectoire soit de la (piatrième catégorie.
lyoù la conclusion suivante :
Toute trajectoire (pu ne rencontre aiiciiii c^cle algèbiicnie (iii'en un nombre
fini de points est un cjcle fermé ou va aliouliià un uo^iid, où l'on doit l'arrêter.
Sl'li I-i;S COUIlBIiS DliriMKS l>Alt I.IOS iCyUATlONS DlKFi;Hl:NTIEI,LICS.
C1I\P1TUE XIII.
niSl llIlinillN DKS IMIIMS SIMilLinitS.
Piepreiifnis l:i na|)|)e S, de i^eni'c yo, cl supposons que celte ii;ippc ne pré-
sente ni point eonicpie, ni cf)urlje multiple.
.S(jienl (_i le noinlu'e des cols situés sui- celte nappe, .N le noiidjre des nœuds,
F celui des loyers; je dis (pion iuira la iclalion
N-i- F — C = '2 — 2/).
Traçons sur la sui'faee S| un cv(de (pielconipie. Ce cycle seia touché en cci'tains
de ses poiul^ pai- di\erses traiecl/)ir(vs, mais les unes le touclicront extérieu-
remeul, les auli'es intérieuremeul. Soient K le niuuhre lies contacts cAléiieurs,
l celui des conlacts intérieurs: l<' noridii'e
s appellera Vui'licc du cycle. Si le evcle pré>enle un piiinl aiii;uleii\, il piuirra
ari'iyer ipic la liap'ctoire (pu passe par ce poiiil liaxcrse ce e\(le en passant lie
l'extérieur à l'inléricur, aiupicl cas ce point \\r dnil |ias compter pour un con-
lact. 11 |ioiiria arriver aussi ipie celte trajectoire ne |)asse pas de l'exlérieur du
cycle à I lulérieur, mais reste conslaiiuueiil a l'extérieur si le point anguleux
est saillanl, ou eoiislammeut à rinlérieiir si le point ani;uleux est l'culranl.
Alors le point anguleux devra eom|)lei' |Hnir \\\\ contact extérieur ou inlcrii'iir
(voir la jireniière Partie, jj. .i.j). \ous sup[)oserons (jnc le cycle a clé choisi,
de fa(;on à partai;er la napjie .S, en deux régions dont une au moins simplement
connexe.
Si la nappe .S, est de genre o, les deux régicms sont toutes deux simplemeul
onnexes, et il 1' Ira une eonventiiui spi^ciale pour décider la(]uelle des deux
e
doit être regardée' comme l'intérieur dn cycle
Si la nappe S, est de genre >• o, l'une des régions sera simplement connexe,
et l'autre nuilliplement connexe, et ce sera la première que l'on considérera
comme l'intérieur du cycle.
Cela posé, joignons deux points A et B par trois arcs de courhe AMB, ANB,
II. P. - I. ,e
I >. '. SIH l.F.S COUIUIKS Dlil'lNlES l'An LES KQl'ATIONS IIIEFEIIENTIEI-LES.
AI'B (^/'i,'. .!o ). Anus ilrl<'i'nuiirnin'- aiii>i tiois ocli's
C, = AiNBMA,
C.2= APBNA,
C3= AI'BMA.
I.c liiii>iciiK' |i<inii'a (HiL' rct;artlc comiiH' la somnu' dt's doux aiiU'es
C3 ^ Cl -H G2,
Je ili-- i|iic 1 1)11 aina
inJ. C3 — ind, Cj + ind. Go
(III. rc qui iixirnt iui mt'liu',
(I) E3— I3— E,4- 11— E2-4-l2 = — 2.
E|, Ej, E;, olaiil le nduilii'c (les coulacls cxlcricurs, I,, I^, I3 celui des contacts
inlcriciir.s des liajecloires avec les trois cycles.
Ces contacts .se (li\i.ser(int en cinq catégories :
1" Ceux (|ui (inl lieu le Imi;; de AMB.
2° Ceux (|ui oui lieu le loui; de APB.
Les |)remi('rs 11 a|ij)aili(uiieni ([u'aux cycles Cî, et Cj. les seconds n'appar-
tiennent qu'aux cycles (]^ cl (ij. Un contact d uni^ de ces deux catégories
entrera donc' deux fois (lall^ le premier membre de l'égalité (\), une fois avec le
signe +, une fois avec le signe — ; les termes correspondants se délruironl.
.3" Ceux (pii ont lieu le long de AÎNB.
Un contart de celle ralégorie est exleiicui- pour (., cl luléiieiir pour C^, ou
inversciiicnl. Il rulrna ddiic deux lois dans le jireniief memhre de l'égalité [l),
une foi> a\ec le tignc ^- cl une foi> avec le signe — . Les termes correspondanls
se déiniiioni .
SIR LES COURBES DÉFINIES PAR LES EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. 123
.'j" Ceux qui peuvent avoir lieu en A.
Sui\;tiit la position de la tiajecloiie qui passe en A, on pourra avoir :
Ou Lien un contact extérieur pour les trois cycles;
Ou bien un contact extérieur pour le cycle C, seulement ou pour le cycle Co
seulement;
Ou !)lcn (flans le cas sciilemenl où je point A serait un angle rentrant du
cycle C3 ) un contact intiriciir jiour le cycle Cj ;
Ou Lien encore (dans le cas seulement oïi le point A serait un angle rentrant
des deux cycles C, et C^, ) un contact intérieur pour les cycles Cj et Cj et un
contact extérieur pour C,.
Dans tous les cas, la somme des termes corrcspoiidaiil> i\u premier membre
de ( I ) se réiiuira à — i .
.")" Les contacts cpil mil lien en H.
Pour la même raixin, la somme de* termes corropondanU se i(''duira à — l.
Le premier iiuMllbrc de (l) se réduit donc à — 2, de telle laeoii ipie celle
égalité est vérifiée.
Donc l'indice d'un cycle total est égal à la somme des indices des cycles
partiels qui le composent.
Cherclions maintenant à délermiiiei' l'iiiilii e d'im cycle liiliiumeul pelil.
Si le cycle infiuimeiil pelil n l'iixeloppe aiiciiii pniiil Miigulier, nous pourrons
toujours suj)poser ipiil est convexe, car, s il ne 1 éUiiL pas, mi pouirail le
Kié. 3i.
Fig. 32.
décomposer en plusieurs i'\ ejes plus petits encore el convexes. Alors la ligure .i l
indique c[ue le cycle a seulement deux contacts extérieurs avec les trajectoires
MP et M"P'.
L'indice est donc égal à o,
Si le cycle enveloppe un col, nous le supposerons encore convexe, etla ligure .Jii
montrera ipi'il a quatre contacts extérieurs, et que son indice est égal à i.
•2j Sltl Li:s COlRilES DiiFlMKS l'Ati LES ÉQl'AtlO^S Dlt'FÉRËNTtELLtS.
Si 11' ivclo (•ii\ cldjiiK' un iinMid (III iiii foviM', je ilis (iiir M)ll indice est — I.
l'.n ('l!ct. diins le \oisinai;i' il un miMiil nu diin fovcr. un )ii)in'i:i liiiiiours mcnci'
un rM'Io sans conlarl (|ur niuis su|)|iosiT()ns loiil riilicr intriiour au (•>('lr cnn-
sidcrô. Clr rvclc ((uisidcrr |)i)iina alors ("•tro décomposé en plusieurs autres, à
saMiir : le (■\(Ic san^ conlad dunl d xicnt d être cpieslion cl daiiires çvclcs
c(inM'\es n ci!\ (dii|ipanl pas le pmni sini;iilicr. l/indice du c\clc sans conlad
sera égal à — i ; celui des aiilrcs cycles, à o.
l/indicc du cvidc lolal sera donc - i.
Il l'c-idlc de liiiil ce ijui préccdi' (pie l'indice d'un e-\cle (pieleoiupie est cL;al
au ii(iml)i'c (les c(d> ipi d cdnlieiil dinmiiié du nomlirc des nieuds et de celui
des li)\crs.
Les centres (pu sont des points sint;uliers exceptionnels rentreront, à ce
point de \iie, dans les foyers; en cU'el, autour d'un centre, on jieut mener un
cycle Icrmc avec (leii\ contacts inléiieiirs et deux contacts extérieurs; ce cycle
aura alors pour mdicc i .
.Niiiis allons iiiainlenaiil parlaL;i'i- la surt'ace de la iiajipi^' S| er. un certain
nomlirc de rcuiiin> siinplcincrit coiuiexcs eu \ Irai anl un cerlain nomhre de
CNclcs.
l^a somiiie des milices de tous ces c\elcs sera é\ideninicnt
C — F — N.
l'iiiir é\aliicr. d nue aiilrc inanirrr. celle soninie d'indices, ncuis assimilerons
à un |)ol\é(lre la li;;iire lorniee par la nappe S, dnisi'een régions simplement
connexes.
1 nul le luiiiide eiiiuiail le lliéoréme d l'.iiler, (I après lc(piel, si a, [j, " sont le
uciiiilire de> laces, des arêtes et des sommels d nu pol \ cdrc co/iCCre, on doit
avoir
a - p -I- V = a.
Ce lliéiuéiue s'i'lend aisément au cas dû le pdhèdre, au lieu d'être convexe,
forme une surlacc de t;eiire p: lui Iroiixe alors
Mai-,, eu L;edmelJie de sil liai kjii . un ii a |)as à s inipiieler de la Idiine des iace.S
cl de.s arêtes: iidii-, iiaxons dune pii', hesdin de Mi|ipdser (pie les faces du
polyèdre sont planes, el ses ariiLes rcctili^ues. il en lésiille ipic la lli;iirc, formée
par la nappe S, divisée en réifions simplemeui cdiinexcs, est un véritable
StlR LES COliiBES DÉPlNlES ^An LES ÉQLATiOSB DIFFKllENriËLLES. l2*J
poljèdrc (■ur\iligne auquel bappliquo le tlicdi-rnio liEulcr. T^os faces soûl alors
les régions siinjilcnirnt connexes elles-mêmes; une arcte sera la portion du péri-
mètre d'une de ces régions qui lui sert de frontière commune avec une région
limitrophe; un sommet sera l'extrémité d'une arête, c'est-à-dire un |ioinl com-
mun au périmètre de trois ou de jilusieurs régions.
Sujiposons qu'un sommet soit commun au périmètre de v régions; il sera
assimilable à un angle solide à v faces d'un polyèdre rectiligne. On aura,
d'ailleurs.
:$:•; = 2 |E.
Nous pourrons, d'ailleurs, supjioser que les angles, formés par les diverses
arêtes cjui aboutissent à un sommet, sont tous saillants.
Nous cherchons à évaluer, j)our l'ensemble de nos cycles, l'excès du
nombre SE des contacts extérieurs sur le nombre SI des contacts intérieurs.
I) aboicl nous n aurons pas à nous ])réoccuper (b's <-onla(ls (pji ont licii en un
point d'une arête ; car, si un parcd contact est exlciiciii- par rapjioil au es clc ([ui
loiine le périmètre d'uiu' d<'s (b'ux régions auxcpiello 1 arè-tc sert di- Ironlièrc
commune, il sera un conlacl lulcricur poui' le |iéiiniètre d<' la sccoude d(> ces
régions, et réciprofpiemcnt.
Nous n'avons donc à (■onsi(bTcr (juc les ronlacls ipii peu\cnt a\iur lien aux
sommets. Soit donc un sdininct commun à v cycles. La lra|cctoii-c qui passe
en ce |ioiul lia\erseia deux de ces cycles et aiii'a un coulail extérieur avi'C les
V — 2 autres. On a donc
lE — XI = lie — -i) = rc — 2--= -ip— ay
La soiuiue elienliéi' des indices est, d'ailleurs, égale à
1'-
Il \ lent donc
G — F — N = 2/5 — 2.
11 résulte inimédiatemcnt de cette formule (pii^ les surfaces de genre i sont
les seules tpii puissent ne présenter aucun point singulier.
126 SIR LES COURBliS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES.
CHAPITRE XIV.
GÉNÉRALISATION DES DEUX PREMIÈRES PARTIES.
\(>us alldiis i'i'j)i'cii(lr(' niaiiilciiMiil cliaciiii do llicdicmcs des Cliapilres 1\
à \ I pour \oir s'ils sVHeutK'iil au cas qui nous occupo el dans quelle mesure ils
doi\ cnl ("Ire niodiUés.
Le ihéorènic \ I, d apiès lequel l(uil evelc ali;éi)ii(jue a un nomlire de eoii
laels pair, est eneore \iai, mais seiileiiieul des cycles (lui divisent la nappe. S, en
deux ré<;ions dont une au moins simplement; connexe.
En ellel, l'indice d'un pareil cycle, qui dépend du iioini)re des points ,sinj;u-
liers qui y sont contenus, esl essentiellement entier. Donc SE — ïl et, par
conséquent, l'E-f-SI, c'est-à-dire le nomlire des eonl_acts, sont toiijiuirs pairs.
Le théorème Nil, d après lecpiel, si l'on peut mener t'utre deux points un arc
quelconque sans contact, on peut aussi mener entre ces deux points un arc
algébrique sans contact, est enctire \ rai pour les écpiations de degré sii])érieur.
On n'a pour s'en assurer ([u"à se reporter à la démonslration de la page 38,
première Partie. Nous aurons loutelois une modification à\ introduire; nous
représenterons 1 are sans loniacl par les é(puitions
les extrémités de cet arc correspondant à < = o, / = -. La démonstration con-
tinuerait de la même façon (jue dans la j)rcmiére Partie.
Il nu])orle de rciuar(pier (pie les séries
dx „ , x< . t .?■., t
—!- = ^ m A,,: cos ml sui — i = cos -,
cte i ■>. 1 1
dy „ „ Y\ ■ I K- f
—— = i./)! B,„ COSmt — =^511) r ^^^cos -
lit 2 2 2 2
sont non seulemeiU convergentes, mais uiiifoiinéiueiit convergentes, ce qui esl
nécessaire pour la suite de la démonstration; car la somme de la série
^m Pi.,11 cos mt,
reprenant la même valeur pour /et pour 9,~ — /, est une fonction continue de /
quand <'etle vanahle croil de - y^ à -l- X .
SUR LES COURBES DEl'MNIES PAR LES EQUATIONS DIFFERENTIELLES. I27
Le tiléorème Vlll et sa dénionstraliou subsistent aussi sans modification.
Si donc on pcul joindre deux points A et B par un arc sans contact, et si A,
et B| sont deux points des trajectoires qui passent par A et B, on |)ouria éga-
lement joindre A, et B( par un arc sans conlacl.
Le tiléorème IX s'énonce ainsi :
Si AB et A, B| sont deux arcs de trajectoires et si AA,,BB| sont des arcs
algébriques ne coupant AB et A|B, en aucun autre point que h., B, A|
et B|, les nombres des contacts de AA, et de BBi seront de même parité.
Ce tiléorème subsistera encore dans le cas qui nous occupe, pourvu que le
cycle ABA|B| partage la nappe S, en deux régions, dont une simplement
connexe.
TnÉoRiiME X. — Si un arc de trajectoire qui ne passe par aucun point
singulier est sous-tendu par un arc de courbe, le nombre des contacts de
cet arc de courbe est impair.
Ce lliéorènie sera encore vrai, si le cycle formé par les deux arcs divise la
nappe S| en deux régions, dont une simplement connexe.
Ainsi les tliéorèmes du Chapitre IN , ijui c<uisliliienl ce qiiej'ai appelé la lliéorie
des contacts, s'étendent as'ec quelques modifications au cas qui nous occupe.
Je passe mainlenani à la lliéorie des conséquents.
Soient
r = ^(t), r = <V(')
un arc algébrique sans conlacl, et IM,,, M, deux points consécutifs d'inlersection
de cet arc avec une même trajectoire. M| est le conséipicnl de M,,, M,, l'anté-
cédent de M|, et si t„ et /, sont les \aleurs de t cpii correspondent à ces deux
points Mo et M,, la relation qui lie <, et ^q est la loi de conséquence.
Les théorèmes XI et XII ne subsistent qu'avec dinijiortantes modificalions
sur lesquelles nous reviendrons plus loin.
Le théorème XIII, au contraire, reste vrai pour les éqiialions de degré supé-
rieur.
Si t^=l'^^{l„) est la loi de conséquence, la fonction ^i est holomorphe. 11
n'y a d'exception que pour les valeurs de t„ qui correspondent à une tra-
jectoire allant aboutir à un point singulier avant d'avoir rencontré de nouveau
l'arc sans contact, et pour les valeurs de /„ ou de ;, qui correspondent aux
extrémités de cet arc sans contact.
12S srr. i.i:s coi riiuis di'm'imks paii i.i:s 1:1.11 viions niri'iciiicMiiii.i.KS.
I.i' llirciri'iiii' \l\ icslc \iiii rj;iilriiirnl . niiiis l;i ili'nniiisl rnlKin ilml l'Iro
modilirc, cai- li' cncIi' M„ilM| \,|M,| iloiil il (•^l (jucsIkiii (lan>- la (IciiKui'-lral khi
iloiiiK'c (laiiN le (llia|iilrc \ |iiiiii'iail ni' |ia' |iai'laj;ci' la na|i|ic S, eu ili'ii\
ri'iiiiiiiv. Mai-- vciil l'ii lin |ii>imI mIik' sur I arc saii> CDiilarl ciilrc iN,, cl iM , i \(iir
Ai'. III. |i. ji). M'' l'ailic) cl à une ili-lanci' lime île N,,. .Sinl 1', un poinl siliir
.-iir I arr saii-- cnnlacl adrinh' ilc M, li à une dislaiirc lime de ce |Miinl. .lin-
i;ii(ins l'i, l'i par ni' arr di' ((inrlir Ici ijiii' je r\ ilc Icriiu'; M||ÏM , l'i l',. M,, cnlcrnir
uni; iviiKMi sriii|i|rini'iil iiniiicxc I .a lra|c(l()irr 'N'uN, ne |iiMirrail MMlir At- ci'llp
rri;iiin ■-ini^ s (■liiii;iiri' de la I ra|ci'li)ir(' MuM, à iiiir dislaiici' lime un sans la
IraM'i'si'r. ce ijiii rsl un |iiissil)lc. I )iiiic je 1 11 nul \ , doll ('■Iro à d niilc dn |i(iiiil M, .
c. 0. y. D.
^v dis (|ii'iin |iriii idiijdiirs iiicner sur la na|i|i(' S, des cycles sans coiitad.
Ku ell'cl :
1" l)ans le \iiisiiiai;(' drs iiir'uds el des l'iiM'r's, on |)ciil Irarcr des cycles sans
(iinlarl rn\ cldiiiianl (les |ii)inls sini;iilirrs.
;'." Si m II il \l I siinl ilrii\ |ioinls d inli'r.srchiiii cimsccnlils dune li'a|ec-
loire M„I'M, li dnii are sans ((inlact ]V1„QM|, le cycle M„QM,PM„ |imirra
èlre l'egardc (■(iminc sans ennlaii. Smenl en ellel N,, un |iiiiiil inlimnienl
voisin de Al|, el à ilrmle de ci' jiniiil eiiniine dans la lii;iiie 1 n ipie nmis \ emins de
citer. \| le eiinséi|iieiil du |iiiiiil \||. Nuiis |iiiii rriins Iraeer dans la région inli-
niiiieiil ni I née ei 1 ni | irise en Ire les den \ I ra|eeliiires M^ M , cl Nu N 1 un arc iNuRM,
iieeiiii|iaiil eliai|iie [ la |eel 1 n l'e (iniine lois. Le cy(;le l\||!lM|QÎ\o, (ini dillei'c
inliniiiieni |ieii de Mu l'NFi (^)M„, sera alors sans eontacl.
(■
\iiisi donc, si la na|i|ie S| cmiliciil nii incnd on un ioxer, on sera ccriaiii d
|>oii\oir Iraeer un e\cle sans conlacl : si elle n'en ciinlienl pas, lonle lra|ecloirc
de\ra eiiii|ier an niiiins nu e\ele alj;élirM| ne eu une inlinilé de poinls (à moins
(le se réduire à un e^ele lerim'', eoinine nous l'axons \n dans le (^liapilie \H).
Ce cycle algélji'ii|iie |)onri'a Tire |iarlai;é en un noinlire lini d ares sans conlacl.
Donc an moins un de ces ares sans conlacl sera couin' par la liaieiioirc eu une
infinité de jioints. l'armi ces pniuls, nous retiendrons deii\ points lonsé-
culifs Mo el M) et ils nfiiis doiineroni un <\cle sans conlacl, ainsi ipi on \ienl
(le le voii-. // y a donc laii juiirs des cycles sd/is conlacl à moins ijkc lotîtes
les Irajectoircs ne se réduiseni à des cycles fermes.
Si un cycle san.s conlacl divise la nap|)e S, en deux régions dont une sim-
plement connexe, cette dernière conlicnl au moins un ninid on un liMcr.
Si:il LES COniBKS ODMMES l'An LES EQUATIONS DIFFKIIEMIIÏLLKS. I >9
En c'UVl, I iiitlicc ilii (Ncle sans conlacL est l'gal à — i. Si donc N, F et C
désignent le nombre des n(j'iiil>. des foyers cl des cols contenus à l'inléiieur de
notre région siinnlemeiil e(>nue\<', ou aura
ce c[iii dénionlie le lliéorénie énoncé.
Sii])j)oson'^ mainlciianl que le cycle sans conlacl di\i''C la nappe S| <'n deux
régions pmnanl tontes den\ rire iiudli|ili'inciil e(iiinc\r-. .le dis (|ii d \ aiiia
des points singuliers dans ciiaeune de ces deux régions.
Soil R l'une de ces régions c[iie je supposerai q fois connexe 11 > agit île
trou\ei' rindiee du cycle sans contact V. eu consitlérani la région \\ comme
l'intérieur do ce cvcle. Nous |H)urrons cons|niir<' uni^ calotle H| smipleiuenl
connexe el admettaiU pour frontière le cycle (-1. L'ensemble des d<'ii\ rcgious lî
el 1*1, i(iriiiera alors une siiilace lermée de genre -^ > ceipii pniuxeeu passaiil
ijiie <i doil être impair ( c/'. RiEMAKN, Gcsammellc McUliejncitisclic Jf cr/,e,
l'^éd.,]). 1 :> : l.ei|izig, 'l'eiibiier. iS-()i. l'osons doue
<J = ï /( -r- I .
Si nous décomposons la réguin 1» eu un eerlaiii iioiiibre de régions sim-
plement connexes, la surface fermée K -1- U| pourra être assimilée à un jmh édre.
En appliquant à ce polyèdre le lliéorcme d'Eulei' el en raisonnaiU comine dans
le Chapitre précédeni, on iroiivera
indice de C - S( — i/i.
^i désignani la somme des indices des cycles à 1 aide desiiucls la région 11 a été
partagée en régions simplement connexes. Or, si N, F et C sont les nombres
des nieiids. des foyers l'I des cols de la région 1!, on a
Si = C — N — F.
De plus, le cycle (1 elant sans contact, il \ienl
imlicr de C :^ — I ;
d'où
C — N — F = 2A — I
ou
N-hF-i-G = i, (iiiod. vt),
ce ipii prouve ([lie \, F el C ne peuvent pas être nuls à la dus.
Vu poiiil de \iie (pu nous occupe en ce momenl. Iniile lia|eeloire lermée ci
ne passiinl par aucun point singulier pourra élre assimilée à un c\cle sans con-
H. P - I. \ 17
1 JO Sl'R LES COl'RnKS DEFINIES PAR LES EOUATIONS DIFFERENTIELLES.
tact, je veux dire riue son indice sera éj;al à — i . L'iie irajeetoire l'crniéc n'a pas
d'indice à jM-ojn'emenl parler, mais les cycles cpii en dillerenl infininienl peu
en auroni un. cl je dis que cet indice sera — i.
En etlol. il peul se présenter deux cas :
SoitMol'^r,, une lraje(l<iire fennec, soit AM,, 15 un arc sans conlact, soit/
le paraïuèlre cpii délinil la pusiiinn d'un piiinl sur cet arc; soil o la valeur de (
qui correspond à Mq. Soit
'i = ?i(?o)
la loi de conséquence sur notre arc. On aura
»,(<)) = o.
11 pourra se faire d'abord que la fonction es, — /„ ne soit pas identiquement
nulle. Dans ce cas, soient t^ une valeur infiniment petite de /, N^ le point corres-
pondant,N, son conséquent et /, la valeur infiniment petite correspondante de t.
Soit NoQN, l'are de trajectoire qui joint N„ à N,. Le cycle NoQN,N(, qui dif-
férera infiniment peu de MuPMq ponrra être assimilé, d'après ce qu'on a \u
plus haut, à un cycle sans contact. Dans ce cas, la trajectoire fermée MoPM„
est un cycle limite et jouit des propriétés de ces cycles démontrées dans la
deuxième Partie (').
Il peut arriver aussi cpie la fonction es, — ^i, soit idenlicpiement nulle. Dans ce
cas, les trajectoires voisines de MnPMo sont des cycles fermés s'enveloppant
mutuellement.
Si alors on nu'nc un cycle infiniment peu dinèrent de MoPMo. le niuiibre de
ses contacts extérieurs sera le même que celui de ses contacts intérieurs et son
indice sera encore — i. c. q. f. d.
Si donc une trajectoire fermée partage la nappe S| en deux régions, il y aura
des points singuliers dans chacune d'elles.
Donc tout cycle algébric/iie qui passe par tous les points singuliers ren-
contre tous ceux des cycles sans contact et toutes celles des trajectoires
fermées qui partagent la nappe S, en deux régions.
C'est la généralisation du théorème X\'I de la deuxième Pai'tic (^).
Passons maintenant à la généralisation du théorème XVIII qui est l'objet
principal de ce Chapitre. Ce ihéorême généralisé s'énonce ainsi :
(') Voir ce Tome, p. 53.
(') Voir ce Tome, p. Oo.
SUR LES CDLBBES DÉFINIES PAR LES EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. l3l
On peut sillonner la nappe S, par une série de cycles et de poly cycles
[courbes fermées à point double)^ de telle façon que par chaque point de
cette nappe passe un de ces cycles et un seul, excepté par les foyers et les
nœuds qui seront regardés comme des cycles infiniment petits. Parmi ces
cycles, les uns seront des cycles sans contact, les autres des trajectoires
fermées.
Si le genre p de la nappe S, est égal à o, la généralisation est immédiate. En
efiet, pour démontrer sur la sphère les théorèmes X à X\III des deux pre-
mières Parties ['), nous nous sommes appuyés seulement sur une propriété de
la sphère, celle d'être simplement connexe ou de genre o.
Il est encore un autre cas où celte généralisation j)eut se (iuic iiiiniédiatenniit.
Supposons qu'on ail découpé sur la na|)pe S, une région R ilniil)h'iiicnt con-
nexe et limitée par deux cycles sans contact C et C. Supposons de plus (pic
cette région R ne i-enferme aucun point singulier. Je dis que le théorème \\ 111
s'appliquera à cette région, c'est-à-dire qu'on pourra sillonner celte région j)ar
une iniinilé de cvcles K qui seront tous des cycles sans contact ou des trajec-
toires fermées.
11 est clair d'ailleurs (jiic ces cycles K dcv roiil ("trc disposés de fa(;oii à par-
tager la région R en deux autres, la première, limitée par les cycles K et C, la
seconde |)ar les cycles K et C. En d'autres termes, il n'est pas possible que le
cycle K t'ornic à lui seul la frontière d'une région R' conlciuic tout entière
dans R. En cllct, l'indice de ce cycle est égal à — i, tandis cpie R, et par cun-
séqucnt R', ne rcnlernu'rait pas tie point singulier.
Divisons niainlcnanl, à l'aide d'un |iuinl M cpiclcoïKiiic, loute trajectoire en
demi-trajectoires analogues aux demi-caractéristiques des deux premières
Parties (2). L'une de ces demi-trajectoires comprendra les points où le point
mobile passera après être passé au point jM et l'autre les points où le point mobile
était passé avant d'arriver au point M.
Les demi-trajecloires se di^ iseront alors en trois catégories :
1° Les trajectoires l'ermées qui rcsleronl touL entières à l'inlèiietir de R;
2" Les denii-lrajccloires qui s'étendront indéfiniment sans jamais se fermer,
et sans jamais sortir de R;
( ' ) loir ce Tome, p. 4^-65.
(•) loir ce Tome, p. S et 44'
Ij* sth l.tîs (oinilES lH;iiNil;s i^AR l.ks liotAilONS ilill'i.iil:Ntilît.LËSi
.')" I.t'> (li'ini-lniiccldii'cs (|ul Miitnil de K par 1 un des rjclcs C cl C.
Nous (•oiiiiiiciicorous |)i\r enhuircr les liiijeelmi'es fermées dans des tiiincaiix
liiniles ainsi que nous l'a\iuis f'ail dans la deuxième Paiiie ( |). ()i). A cet cflet,
joignons nn |niint de (. à un |)iiinl de (■' par un arc algébrique qnelconqne. Cel
arc algébrique pouria èlre décomposé en un nombre fini d'arcs sans contacl.
l'ar diacune des extrémités de ces divers arcs je lais passer nn petit arc sans
eonlacl. .lai ainsi trace à lintérienr de R nn certain nombre d'arcs sans contacl
et je suis cerlain (pie lonle demi-trajeeloirc de la ])reniiérc catégorie rencontrera
au moins un d entre eux.
Considéion-' un (pielconque de ces arcs sans contact et clierelions quels sont
ceux des points de cet arc qui ont un consécpient. Nous convenons pour cela
qu(\ si la trajectoire tpii passe par un point ~Sl„ d(> l'are sans contact sort de la
légion 11 ou SI elle ne ^ient ])lus couper de nouveau [l'arc sans contact, le
pi)int Mo sera regardé comme sans conséquent. .Si, au contraire, la trajectoire
(jui passe en ^I,, \ient <ou|)er de nouveau l'arc sans contact en un pojnt jM|,
sans être sortie de 11. le [loini M, sera le conséquent de Mo-
Parmi les arcs sans contact, en nond)rt' Uni, (pie j'ai tracés dans la région P»,
les uns ne seront rencontrés par aucune trajectoire fermée de la première
catégorie et devront être rejelés, lo autres seront rencoiilrés par au moins une
trajectoire Ceiiiiée; je le> a|)pelleiMi iirrs auxiliaires.
Considérons un are aiixiliairc ipuleoiupie ; Mir cet arc on pourra toii|ours
trouver des jioinls admcllani nu ('(Uisétpient ; car le ])oinl où il esl (■ou])^ par
une tiajectoire fermée esl son propre conséquent. De plus, aucune trajectoire
issue d un point de l'arc auxiliaire n ira passer par un col, puis(pie la région R
n'en renferme pas. La courbe de consé(pience aHeetera donc l'une des formes
indiquées sur la ligure i i (11'^ Partie, j). ,")o).
Nous avons vu que, si 1 On joint un point M,, d'un are sans contacl à son
conséquent !Vf( par un arc de trajciloiic MiJ'Mi. le cvcie i\f,|PM|iMo ]ieiii
être regardé comme un cycle sans contacl. Il v aurail exee|)tion, bien entendu,
si les deux points IMq et M, se confondaient, auquel cas le cycle sans contact
se réduirait â une trajectoire fermée. Nous tra(;ons les cycles sans contact ainsi
obtenus pour lous les points de lare auxiliaire (pu admettent un consé(pient.
L'ensemble de ces cycles formera alors un anneau limite comme ceux que nous
avons envisagés dans la deuxième Pailie.
Cet anneau limite seia silloniu' par une si-ric de cv(les sans contact dont
SLH LES COtJRBMê DÉFINIES tAft LES ÉCjtÀtlONS t)ltFÉRË^•TlkLLËS. t3i
(]n(Ii|iie.s-un.-, se rcduiront à dos lr;ijecloires fermées. Déplus, cel anneau limite
partagera la région R en deux autres régions analogues Pi' et R", ne renfermant
plus qu'un nombre moindre d'arcs auxiliaires.
En continuant de la sorte sur les deux régions R' et R", on arrivera à partager
la région R en un certain nombre d'anneaux limites et en un certain nombre
de régions inlcrannulaires à l'intérieur descpielles on ne [jourra plus tracer
aucune irajecloire A'rméc {cf. W l'artie, p. 63).
Considérons une de ces régions interannulaires; elle sera tout à fait analogue
à la région R; seulement on n'y pourra pas tracer de demi-trajectoires de la
|>rcmiére catégorie. Je dis cpi'on n'en pourra pas non ])lus tracer de la
deuxième.
En ellet, loulc demi-trajecloiie de la deuxième catégorie admet un cycle
limite (pii ne |)oiirrail être qu'une demi-lrajeetoire de la première; car, dans
rintérii'ur de la région I\, les tliéoièmes du Gliapitrc ^ s"a|)|)liquent sans
restriction; donc une demi-trajectoire ne peut rester constamment à l'intérieur
de la région interannulairc qui n'est traversée par aucune trajectoire de la pre-
mière catégorie.
Ainsi une région inlcrannulaire ne peut renfernu'r (pie des dcim-trap-ctoircs
de la Iroi-'iènie catégone; don il suit (pie toute trajectoire (pu tra\erse cette
région \a alimitir de part et d'autre à deux extrémités situées sur les deux
cycles y et y' (pii limitent la région. Il n'est pas possible (pir les deux extré-
mités soient sur un mémo cycle y; car un arc sans contact ne peut sous-lendre
un are de lra|e(i()ire.
Donc toute trajectoire tracée dans la région mteranmilaire \\\ d un point du
cycle y à un point du cycle v' ; ce (pii démonlre la possibilité de sillonner cette
région de cycles sans contact.
Le théorème XVIII est donc démontré pour la région R.
Un cas particulier digne d'intérêt est celui où la loi de conséipiencc sur un
des arcs auxiliaires s'écrit ^i = l^. On reconnaîtrait alors par un raisonnement
analogue à celui que nous a\ ons emplové à la lin du Chapitre \l, en ri'iiiar(piant
(pic ha région R ne renferme aucun point singulier, (pic liuiles les trajectoires
qui traversent celte région sont fermées.
Si on laisse de côté ce cas particulier, toutes les trajectoires fermées sont des
c^xles limites; elle théorème XVII, d'après lecpiel ces cycles limites sonl en
nombre fini, se généralise aisément. (11 ne s'agit jusqu'ici, bien entendu, que
des cycles limites et trajectoires fermées situés tout entiers à rintéricur de R.)
l34 SUR LES COIRBES DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFERENTIELLES.
Les tiléorèmes XMI et X\ III sont encore vrais quand un des cycles C et C
([ui liniilenl la ivi;ion Pi, au lieu d'être un evclc >aiis eonlact, devient une tra-
leihiiic t'eruiéc. il ^ aurall exceplion toiitclois [lour le théorème X\ II si le
evcle C se réduirait à une Irajectoire fermée allant passer par un coi.
Il nie reste, pour démontrer les tliéorèmes WII cl WIII dans toute leur
généralité, à faire voir la possibilité de décomj)oser la nappe S, en un certain
nomlirc de réi;ions telles ipie R.
Pour cela, nous allons d'ahord faire rpielques remarques préliminaires.
Nous av(uis \u (pic si Ton joiiil deux poinls Mq et JM, dun arc sans contact
par un arc de Ira jc( loirc M„I'M|, le c\cle MqM, l'Ai;, ])eut être regarde comme
sans conlacl. c csl-à-dire t[ue par cliacun de ses points on peut mener un cycle
sans conlacl <pii dillere infiniment peu du cycle MoMiPM,,.
De même, supposons qu'un arc de trajectoire MpQM, vienne aboutir en Mi
à un c>ele sans conlacl M|PM,. Je dis que le cycle M, PM) QiMoQM, pourra
cire regardé comme sans eonlact.
En ell'et. soient M;Q'M;, M;;Q"M';, ...,MÎQ''Mf des arc^ de trajectoire infi-
niment peu différents de MoQM,. i\ous pourrons toujours tracer un arc de
courbe, (piittant le cycle sans contact M, PM, en M',, coupant chacun de ces
arcs de trajectoire en un seul point, allant passer par le point M,, et venant
rejoindre le cycle sans conlacl en M^''. Le culc fermé M'' PM', Q"Moi\l'; , (pii
difl'rrc infiniment peu de M( PM, Q^IoQMi, sera alors sans contact.
Imaginons maintenanl qu on ait liacé sur la iiappc S, un certain nombre de
cycles sans contact (ou de trajectoires fermées ), el qu'on ail délcrminé ainsi
sur cette nappe une certaine région P limitée par ces divers cycles sans contact.
(11 peut se faire que la région P contienne la nappe S, tout entière; ainsi sup-
posons (juc .S, soit un tore, cl qu'on ail tracé sur ce tore un cercle méridien C
qui soit un cycle sans contact. La iia|ipc S, forme alors tout entière une
région P limitée par deux cycles, car on (ii'\ra dislinguci' les deux lèvres de la
coupure que Ion a failc sur le tore. >
Cela posé, je dis «pie par tout jioinl Mo de la région P on peut tracer à i in-
térieur de celle région un cycle sans contact. Considérons, en effet, la demi-
Irajecloire qui passe par M,,. \ oici les cas «pii pourront se présenter :
l" Il j)ourra ai'rivcr iiue la dcmi-lra|i'<ioirc >r ferme sans èli'c sortie de la
région P. C'est le seul cas d'exceplion; on ne pourra pas faire passer par le
poinl M„ <lc cycle sans contact, mais sculemcnl une irajectoire fermée.
SUR LES COIUBES DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DlFFÉnENTIELLES. l35
2" Ou Ijien que hi ilcmi-trajcctoirc MuQM, sorte de la région P en M, par
un des cycles sans contact (iiii la limitent, jtar exem|)le par le cycle M,HM,.
Dans ce cas, le cycle M, HM| QMqQM, peut être regardé comme sans contact,
ainsi qu'on vient de le voir.
.5" Ou bien que la demi-lrajectoire aboutisse à un nœud ou à un foyer. Ce
cas se ramène au précédent, car on peut entourer le nœud ou le foyer d'un
])etit cycle sans contact, que la trajectoire est obligée de traverser pour aboutir
au nœud f>u au foyer.
4° Ou bien cpie la denii-trajccloire s'étende indéfiniment, sans se fermer,
sans aboutir à un nœud ou à un foyer, et sans sortir de la région P. On pourra
alors trouver, dans la région P, un arc sans contact qui coupe la demi-trajectoire
en deux points N„ et X,. Il s"cnsuit, d'après le théorème \ III, qu'on pourra
joindre M^ à un autre point ^I, de la demi-trajectoire par un arc sans contact.
Dans ce cas, le cycle formé par Tare sans contact MjM, et par lare de trajec-
toire M„|M| |)ourra être regardé comme sans contact.
Ainsi l'on pourra toujours mener, par le point M,, et dans la région P, un
cycle sans contacl qui |)ourra. dans certains cas, se réduire à une trajectoire
fermée.
Si le point AI,, est un col, il aboutit à ce col, non pas deux, mais quatre
demi-trajectoires. On peut alors mener par le point M,, deux cycles sans con-
tacl formant, par leur ensemble, une courbe fermée à point double.
Cela posé, voici comment nous opérerons pour jiartager la nappe S, en
régions analogues à R. Nous commencerons par envelopper tons les nœuds et
tous les foyers par des cycles infiniment petits sans contact. Soit dans la
région P ainsi déterminée un col quelconque ; parce col, je pourrai faire passer
deux cycles sans contact; j'aurai alors divisé la nappe S, en régions P plus
petites; j'opérerai de même sur chacun des cols, et j'aurai finalement partagé
la nappe S, en un certain nfimbre de régions R limitées par des cycles sans
contact et ne contenant aucun point singulier.
Je dis que chacune de ces régions est doublement connexe et limitée par deux
cycles seulement.
Supposons, en eflVt, que la région R soit q fois connexe et limitée jiar
n cycles.
Nous aurons d'abord [roir Riemann, loc. cit., p. 12)
y > « > o, q ^s n (nio;).2i.
e
l3(j SIR LES COIRBES DÉFÎMES PAU LES ÉCJUATIONS DlFrÉRENTlELLF-S.
Uo plus, cliacuii des cycles a pour indice — i, eL il n'y a pas de point sin-
Hulier dans la région. Si nous fermons la région R en construisant, sur chacun
des cycles C (|ui la limitent, une calotte simplement connexe, puis que nous
divisions la région cllc-nu'mc en tloniaines siniplenicnl connexes par des
cNclcs C . UDiis obliendrons une sorle de polyèdre ciir\ilii;ae (pii sera d
iicnrc ^ Le liiédiènic li'Eider nous doniu'ra donc
si l'on ilésii;nc parSi la somme tics indices des cycles C cl parS(' la somiuedes
indices des cycles C. Or on a
g z= 2, ;i = 2. c. 0- F. D.
Ain^i loules nos régions sont doidjlcmenl connexes el limilées par tieiix
cycles : nous pouxons donc sillonner cluicune d'elles de cycles sans contact, ce
(pii déiiiDnlre le lliéoréme XVIII dans toute sa généralité.
Quand on aura construit sur la nappe S, une série de cycles sans contact et
de cycles limites s'cnveloppant mutuellement, on pourra s'en servir pour
construire les trajectoires elles-mêmes.
Si nu cycle sans contact divise S( en deux régions, il ne juiiiira cire coupé
(11 pliii d'un poinl par nue luème trajectoire.
Cela ne sera plus \iai, au ((inlraiic, si le cycle sans conlacl ne partage pas Si
111 ilrii\ iégliin>: mais, nu'nu' dans ce cas, la considéraliou des cycles sans
roulai l 11 eu cijiisirve pas moins une iiiipnilaucc capitale. C est ce cpie l'on com-
pi-endra mieux par les exemples (jue je vais donner dans le Chapitre suivant.
SUll LES COURBES DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS Dll-EÉUENTIELLES. 13;
CHAPITRE XV,
fillDF. l'ARTICILlfiRH UU TORi:.
Les surfaces de i;eiii'e i sont, comme ou la \u. les seules sur lesquelles il
puisse n'exister aucun poinl singulier. Après le cas des surfaces de genre zéro,
f[ui ne diffère pas en réalité de ceux qui ont été traités dans les deux premières
Parties, le cas le plus simple qui puisse se présenter est celui des surfaces de
genre i sans point singidier. C'est donc celui que nous allons étudier en détail.
Pour fixer davanlage encore les idées, je sujiposcrai ipie la suiface S, se
réduit au toi'C
Mais liiul ce fiuo nous dii'ons du loïc s'appliquera à uni' surface quelccinque
du geiir<' I, ((ui n'en dill'èi-e |)as an pcnnl ilr \ uc <lc la gédini'lrie de situalmu.
^ous poserons
a- = (^R -r- /■ cosio; cuso,
^ = (R -h /• cos(o) sin o,
a = /■ sin 10.
Nous mettrons les équations dillérenllelles sous la IVunie
— = o — ^ = '1>
dt dt
U cl '1' dc\ii)nt être des polynômes entiers en cos(o, sinoj, cos-j et sin'i.
On trouve, d'ailleurs,
.r(a:'-+- ys.,. -•>_■_ r;_ ,.2, y
cos te = -r— — , sin o = co-io — >
2R(x2-+- y-) ' ' X
z X coso + )' sin cp — R
sinto = —, COSO) = ■ : i ,
r r
ce (jui montre que si 0 et <I> sont des polynômes entiers en cosw. sin t.), cos'j
dr dy dz ^ ,■ ■ ■ n
et sin'j, -y-, -f- et -7- seront des fonctions rationneffes en .r, y cl :.
' dt dt dt •'
Pour bien saisir la suite de la discussion, il faut se reporter aux Ciia-
pilres Mil et IX (IP Partie). Nous allons, en efi'et, applicjuer les mômes
méthodes et partager le tore en régions acjcliques (sillonnées par des cycles
H. P. — I. 18
lîS Sl'll l.i:!i COIKBFS DKFINIKS l'AR l.lvS ÉQUATIONS DU TÉRENTIELI.ES.
sans conliicl, |)iiriiii k'squcls il n'y a aucun cycle Imulc), en régions cycliques
( sillonnées par ilcs cycles sans conlacl, parmi Icsrpicls il y a certainemenl des
cycles liniiles'l. en régions nKinocjcliqucs (où il y a un cycle limite et un seul),
et en iéi;ii)n> ddiilcuses (où l'on ne saurait aflirin( r (|u il y ail ni (ju il n'y ail
|m-- (II- c\c\c iiniiU')- l^a iliseussion sera lerminée lorsqu'il ne reslera plus (pie
tics régions acycliques el monoeycliques.
Le problème revient donc à savoir si une l'égion esl cyclique, el si elle csl
inoniu\ cliipie. \ oiei les règles rpie nous ap|)liqiicrons pour le reconnaître, el
qui iK' siToul aulre cIkisc (pic celles (pie nous avons exjjosées dans le Clia-
piiiv \ m.
i" Soii une région R doublement, connexe limitée par deux cycles sans con-
lacl (' cl (]'. cl soit AMR un arc algébrique quelconque coupant ces deux cycles
eu V cl en iî. Considérons un observateur suivant cet arc et pénétrant dans la
légion R par le point .\. S'il a à sa droite la demi-trajectoire qui s'étend dans la
région R à jiailir du point A, nous dirons que le cycle C est positif, il sera
négatif dans le cas coniraiie. Sujiposons maintenant cjue l'observateur, en sui-
vanl cet arc, sorte de la l'égion R par le point R. De ce point R partiront deux
demi-trajectoires, lune «'étendant à l'intérieur de R, l'autre à l'extérieur de
celle région. C'est cette dernière que nous considérerons. Si elle est à la droite
de l'observateur, le cycle C sera positif (cf. Chap. YIII, ]i. 'j()).
Si les deux cycles sont de même signe, le nombre des cycles limites con-
tenus dans la région R est de même pai'ité que le nombre des contacts de
l'arc AMB; il est de parité difTérente dans le cas contrairi\
En particulier, supposons que les deux cycles C el C soient deux cercles
méridiens o = 0^ et ip = tp,. Supposons que, dans la région R et sur sa fron-
tière, a soit constamment de même signe; sup|)osons que le long du cycle C
un ail
el (INI' Ir long ilii cycle C' on ail
da
l'i'iiioiis |ioiir l'arc AMI? l'arc de parallèle (o - o, rpii est sans contact. Les
deux cycles seront de signe contraire. I^e nombre des cycles limites contenus
dans R sera donc impair. Donc celte région est certainement cyclique.
•à" Soient 0 et 'j les coordonnées pcdaires d'un point dans un plan; supposons
SUR LES COURBliS DKFINIES PAU I-KS ÉQUATIONS DlKFÉnENTIELLES. 1 Sg
qu'on olablissc enlre w et -^ d'une [);irl, p et f( d'aiilre pari, une relation telle
que la réj;iou R ilu Lore et une cerlaine région II, (loublcmcnl eonnexe du |)lan
se correspondeut |)oint par point et d'une l'ueon uniforme. Suj)posous que,
toutes transformations faites, l'cMpiation difl'érentielle proposée s'éeri%e
Si dans la région 11 il y a plus de deux eycles limites, i\ y aura forcément
dans la région des points (u'i
do .
-~ = o ou l>ien o = x
dp '
{cf. Clia|i. Mil. llieoréme \I\ ').
Soient, en partieuliei',
9 = (1), p = (S -^ K,
K étant une ct)n' la.'.te cpieleontjue.
Si dans la région R la fonction Q ne s'annule pas, ni non plus la fonc-
tuin -j— ) la région U est certainement acyclique on monoevclique.
Nous étudierons d'abord l'exemple sui\ant :
dt ■ dt
a. h. c étant do e(iii>lanlc> l<'lli's que
a > 6 > o, a -h II <^ i . c >■ o
Nous poserons
a -i- Ij ^= cos'Jo, Il — 0 — cosui,
les angles 3,, et 's,, étant compris entre o et— ■
La valeur de -j- ne s'annulant jamais, |(Hl^ le>- parallèles w = const. >ont des
cycles sans contact. \<iilà donc un premier système de cycles sans contact
parmi lesquels il n'y a aucun cycle limite.
Maintenant, on voit aisément que, si a est compris entre 'j, cl 2- — a,,
da .... . . . do , -,■ T
-~ est positii, et que, si cp est compris entre — 'J(, et -+- ■sj„, -^ est negalil. Le
tore se trouye ainsi ]iartagé en quatre régions, les régions
<?1 < <f < 2~ — t?l, — <?0<'f<<?u,
14(* SUR I.KS COl'UBKS UEI'IMKS l*All l-ES KQUATIONS DlFFÉRENTlËI.LtîS.
OÙ lou> les nu'iidioiis soûl tics cycles sans conlacl [ce soiil des régions acj-
cli(|ues'^, cl les régions R (oo<; a < a,) et R'( — cp,<;cp<; — cp,,) fH" sont
iii)iiieiises.
( ".onsidérons. eu piirliculier, la l'éj^ioii R. ,1c dis {j'ahoid ijij elle esl e^eli(jue,
lar- ou a
> o pour le cycle o = tfi,
de
^ o pour 11' <'jcle u = 'in
el . de j)lii>.
Les deux cycles sans conlacl o ^ o, et es = o,, qui liuiitenl la région R sonl
dou<' de signe contraire, si l'on prend pour l'arc AMB, dont il a été question
plus haut, Tare sans contact w := o. Donc la Légion R conlienl au moins un
cycle limite.
De plus, elle n'en peut couleuir plus d'un: car, si elle en eonlenail deux, on
1 ■,,•■.■ I i> • /-> • ^'I'
ile\ lail a\()ir a l luleneur (le t> soil 12 = o, soil —r- = O.
CIO
( )r il ne - annule lauiais, et — ;- = sin 's, ne peut s annuler (lue pour z = niTZ.
■' (t'a ' ' II,
c Cst-à-dire en dcli(U'> de 1{.
Ddue dau'^ la légion li ou peul Iraeer un e>ele liniile el un seul, (jiie
I appelle ( '-.
I^our la même raison, dans la région R', on peul Iraccr un cycle limile et un
seul que [appelle C.
iSous sommes donc conduits à un second système de cycles sans contact
parmi lesquels il y a deux cycles limites C et C et une infinité de méridiens.
Les deux cycles C et C partagent le Hn-e en deux régions 1' el 1", loiites
deux sillonnées de cycles sans conlacl. (ionsidérons le ])()inl nudiile dont le
MKiiiveniciil es| deliui par iio> é(pialioiis diHéreulKdles. Si, à l'origine du lenips.
ce poiiil iindiile esi dans une des deux régi(jns P ou 1", il n'en pourra jamais
sortir. .Si donc sa coordonnée o e.st à 1 Origine du leiiqis com|)rise entre es,
cl '2T. — a,, elle restera toujours comprise entre et,, el ar — 'i„.
De plus, dés (pie le piuiil iiioliile aura franclii un des cycles sans conlacl du
second sysléme. il ne pourra jilus le Iraneliir de nou\eau. Quand le lemps
croîtra indéliniineul, le p(uiil uioliile se rapprocliera asvniploli(piemeiil de 1 iiu
des deux cycles C et C
SUR LES COUhBKS DÉFÎMES PAU LES ÉQUATIONS DIFPlCftENTIELLES. l4l
En d'autres ternies, et pour reprendre le langage du Chapitre X, l'orbite du
point inoliilc sera instable.
Le second exemple que nous traiterons sera encore plus simple cpic le pré-
cédenl.
.l'écrirai simplemenl
</(i) rfto ,
—r- = «, — r- = "i
dt ' dt '
a cl b étant deux cun;.lanles positi\e>. On \(iit immédiatiiiiint que tous les
parallèles et tous les méridiens sont des cycles sans contact, cl que l'intégrale
générale s'écrit
(0 <»
— = -^ = const.
a b
Si le rapport j est commensurablc, toutes les trajectoires sont ierniée»; il y a
donc stabilité.
Supposons maintenant ipie le rapport j soit incomnicnsurabic : il y aura
encore stabilité en ce sens, que si l'on considère une portion/; du tore, si [letite
qu'elle soit, cette portion sera traversée une infinité de fois par une (piclcdiupie
des trajectoires. Si le point mobile occupe à l'origine des temps un certain
point A, il ne viendra pas repasser en ce point, mais il \iendra nue Inlinilé de
fois passer en des points infiniment voisins.
Considérons la courljc
(O = cç -t- (/,
c étant une constante commensurablc et d une constante (pielcoiMpic. Cette
courbe sera un cycle fermé, et il est aisé de voir que ce sera toujours un cycle
sans contact.
On peut donc tracer sur le tore une infinité de systèmes de cycles sans
contact, parmi lesquels il n'y aura aucun cycle limite.
I>es deux exemples qui précédent suflisenl déjà j>our laiic comprcndie que
la présence d'un cycle limite est un signe d'instabilité, et l'absence d'un pareil
cycle, un signe de stabilité. Mais, pour mieux se reniire compte de ce fait
important, il est indispensable de pénétrer plus avant dans la question.
Nous supposerons, dans ce qui va suivre, que w et o vont constamment en
croissant avec le temps, c'est-à-dire que Q et $ sont toujours positifs, et de plus
qu'il n'y a sur le tore aucun point singulier.
Considérons le méridien o ^ o, qui sera un cycle sans contact. SoitM(o)
l4i SI U LUS COlUBliS UÉl'INIES PAR LKS EQUATIONS DIKKERENTIKLLES.
un |Hiiiil <li' ce nuTidiru où sr Iroiivc le jiniul inoliilc à l'uriyiue îles lenips. Ce
]iciiiil ;iiii'a polir cooidoniiées
(0 = 0, U) = lOj).
Si roii lail (Toitrc le leinns. (■> el -j cioilidiil é^iileiiicnl, de sorle (lue o liiiira
Il ' 1 t
par devenii- égal à 3.7:; le point mobile sera venu alors en un ])oinl M(i) (pii
sera situé sur le eyele sans contact o := o d'où nous sommes partis, qui sera le
conséquent du point M(o) et qui aura pour coordonnées
(ip = 1-K, ta = 10]).
Les deux quantités w,, el w, seront liées pai- une certaine relation qui n'est
autre chose cpie la loi de conséquence du Chapitre ^ . J'écrirai cette loi sous la
double l'orme
(Oi=4>((0o), (Oo=0(UJ, ).
Les livpolhéses faites permettent dénoncer au sujet de celte loi de consé-
quence les principes suivants :
Premier principe. — La fonction 'L est continue.
Deuxième principe. -~ La fonction i croît constamment avec o),,, de telle
sorte que
rf(0(| ^
li . ilr plu--, on a
4/(wo+ 2-) = il/(ujo) ^ 2-
Troisième principe. ■— La l'onction 'L est liolomorpiic jioui loutes les \aleiirs
réelles de too.
D'ailleurs, il est clair que la fonction 0 jouit des mêmes propriétés que la
fonction '|.
Soient maintenant 'M(i), M(2), ..., M(/) les conséquents successifs et
M( — 1), M( — 2 ), ..., M( — i) les antécédents successifs de ftl(o). Leurs coor-
données cO), ti)2, ..., (iJ^i, w_2) ••• nous seront données par les équations
<"1 =<{'(Wo), tu, =4('|l((0a), 0)3 =l)^()/tj/(lO(,), ...,
(U_, -- 0 (oJo), 0J_2= O6((0o), (0.3= 669 (lOo), ....
Les points M forment un ensemble de points que j'appelleiai P, d'après la
notation adoptée par M. Cantor. J'aj)pellerai 1" l'ensemble dérivé de 1\ c'est-
à-dire l'ensemble des points dans le voisinage desquels il j a une infinité de
SUE LES COURBES DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. l/jS
points apparleiianl à l'ensemble P. Enfin je désignerai par
D(P, Q)
l'ensemble des points communs à deux ensembles P et Q. Je renverrai, pour
plus de détails sur les ensembles de points et l'emploi des notations qui pré-
cédent, à divers Mémoires de M. Canlor, parus en allemand dans les Mathe-
inalisclie Annalen {t. 15. 17. 20. 21) el en français dans les Acta niat/ie-
inatica (t. 2, p. .J49-4o8 ).
Je juiis alnrs me poser les questions suivantes :
i" Quelles sont les propriétés de l'ensemble P des points M cl de ses
dérivés ?
2° Dans quel ordre circulaire sont disuibiics les points M sur le cercle méri-
dien es = o ?
Je vais démontrer d'abord rjue l'on a
D(P, P ) = o
ou bien
D(P, P ) = I'.
En (1 autres termes, si l'ensemble P a un ])oinl comuuin aM'c scui dérivé P',
tous ses points feront partie de cet ensemble dérivé.
En effet, soit M(i) un point de P appartenant à P'; d'après la définition deP',
il j aura, dans le voisinage de M(j'), une infinité de points appartenant à P.
Nous pourrons donc trouver une série de points
M(A-,), M(A-.), ..., .M(X>'), ...
appartenant à P. et tels que
limM(A-;,) = M( n pour p = x.
Cela posé, soit M(vl un point quelconque de P. Considérons les points
M(A-,— /-Hv), M(A-j— j-hv), ..., M(A-,,— i-f-v), ....
En vertu de la continuité de la fonction di, on aura
limM(Ap — £-1- V I = M(v) pour p = x.
Donc M( v), cl, par conséquent, tout point de P appartient à P'.
c. Q. F. D.
La condition D(P, P') ^ o, traduite dans le langage du Chapitre X, signifie
I 44 !*<"' i.Ks COI itHi;s mh'i.Mics pah i.ics k(.>iations i)iFriiiiENTii:i,i.Ks.
([Mc lii tr,iic(li)lic ts| iiisiahlc. Rn illrl, le [xiiiil ^[(i)) u'appartt'iianL [)as à P',
le |>iiiiil inohilr ne i't\ ii'iiilra |iiiiiai-. diiiis le \ (ii>iiiai;(' (l( son point ild départ.
II y a cNcrpliiiii Idiilclois Idrxpic la lra|rcl(iii-c r>l Icrincr.
Théoiikmi; W. - Si ton a pour toutes les trajectoires D( I'. 1" ) -- o, /'/
y a certainement an cycle tiuiitc. à moins (jue toutes les trajectoires ne
soient fermées.
Suit, en ('H'cl, N((i) nu pdiiil de 1*', dans le \oiMuai;i' tlu(pi('l se lr(Hi\c pai'
dolinilii)a iine inliuili' de poinU de 1'. Soil (^ rcnsonililc des points N(/), c't'sl-
à-diiT des antt't'i'dcnls el des consrcpicnls succcssits do 1N[(()).
11 n'est pas possible ipie, dans tout inlei\allc' compris entre deux points
qnelconqnes de P, il y ait nn point de Q; ear, dans le voisinage de N(o), il y
a une infinité de pareils intervalles : il y anrait donc une infinité de points
de (). ( T ipii est impossible en vertu de 1 livpotliése
D(Q, Q') = o.
Soient donc M(^o) et M(/) deux points de P entre lesfpiels il n'y ait aucun
point de i). Il n'y en aura pas non plus entre M(t) el M(2/); car. si le
point ^{k) se trouvait entre M(/) et M(2/), le point N (A" — /") serait entre M(o)
cl M(/), pnisque la fonction 'h est constamment croissante. Il n'v on aura pas
non |(lus dans 1 intervalle eompils entre ^\{pi] et M(/>i -|- i). De plus, si le
point .M(t )est à droite du point !M(o), par exemple, le point M(/j/+/) sera à
droite de M(pô. Lorsque/) croîtra, la seconde coordonnée m du point M(yo*)
variera donc toujours dans le même sens; elle ira, par exemple, toujours en
croissant, mais elle ne pourra croître indéfiniment, sans quoi N(o) se lrou\erait
dans undes intervalles. Cette coordonnée w tendra donc vers une certaine iiniiti'
(pii coricspondra à \\\\ point P( o) du cercle méridien; on auia donc
lini M(pi ) = P(o) pour p ^= -jz.
( )n III di'diii I
lim M (/)£-+-/,■) = P(A),
limM(/>j H- i) = P(£),
. P(o)=l'(0.
Ainsi le /"""•, consérpiciii du point P(o), est ce point lui-même. Donc la tra-
jectoire qui passi' par ci' point est fermée, et il est aisé de voir (pie (''est un
cycle llliillc.
]ji condilioii Di'P. P' ) ;— p signifie (jue la trajectoire est stable. En ell'et, dire
SUR LES tOUBBliS DKFIMKS l'AU LliS ÉOI'ATIONS DUPÉnENTIELLES. I^i
que le pciiiil de départ M(o) appartient à 1*', i-'est dire que le point mobile
re\icndiii une iiifinilé de fois dans le voisinage de ce point.
Si donc on a, pour tontes les trajectoires D( P, P') ^ P, la stabilité est cer-
taine. (]Vs( ce qnl ari-ive, par exemple, dans le second des exemples cités plus
haut.
Mais on peut se demander s'il n'arrne pas aussi cpie l'on ait 13(P, P') = o
pour eertaiiio Irajeeloire^ cl l) ( P, P' ) ^ P pmir d'auli-es; ce sera là r(U-ii;ine
de toutes les dil'licultés <pie nous rencontrerons dans la suite.
\vant d'alli'i- plus loin, je \ais établir le lemme suivant :
Soient M ( o } e/ y>{ o ) deux points quelconques, M( « ) et i\ ( i) leurs /"-'"'"
conséquents. Si ces deux derniers sont contenus tous deux dans Vinter-
icille M(o), I\(o).ye dis quil y aura un cycle limite.
En ellel, s'il en est ainsi, les deux points M(2/) et jN ( 2 < ) seront compris
tous deux dans rinlervalle M(«) N(/), les deux points M(.'^t) et N(,'i/), dans
rintersalie M(^a /) N(2 /), Donc, lorscpie p croîtra, la seeou<le coordonnée (o
du p(unl ■M(/^() \aricra l(ui|ours dans le même sens, sans pcuniur j)ouitaiit
dépasser une certaine limite. ( )n en conclut, comme plus haut. re\i>teii<e d un
point P( o ). le] (pie
liiiiiM(/u') = Pio) pour /) = X,
et, par conséquent, celle d un c^cle limite.
Occupon.s-nous maintenant de déterminer l'ordre circulaire dan.s lequel sont
disposes les jjoints M({), en laissant de coté le cas où il v a un cvclc limite et
où cet oixire se détermine aisément.
Soient a„ la longueur de l'arc M(o)M(i), a, celle de l'arc M(0 M( 2 ), ...
et, en général, a, celle de l'arc M ( «')M(f + 1 ). Je dis ipie le rapport
«/-(- ï/-n-t-. ■ .-I- a/-i-n
tendra, quand on fera ci-oître /( indéfînimenl, vers une limite finie, déterminée,
indépendante de /. mais incommensurable avec 2 — 7-.
Prenons, à partir du point M(o), un aie L du cercle méridien, égal à /, cir-
conlérences entières, c est-à-dire à a/r-/*, et supposons
(1) 2o-t-2i + . .+ 5(v< '2A-irr < «0-1- «1+ =<2-^. . .-i- «v+i-
D'après celte inégalité, il y a, sur l'arc L, v + 2 points de P, à savoir : M(o),
M^i ), ..., M^v-|- I ), et il n'y en a pas davantage.
H. P. - I. ,u
l4(> Sl'R LES COlinBKS nKFINIKS l'AR LKS ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES.
l'diir Ilicn ciilciulrc cc{[o proposition et pour éviter toute confusion, il
iiuporle de luire la remarque suivante :
La seconde coordonnée (o d'un point M du cercle méridien cî ^ o n'est pas
entièrement déterminée ; car on retrouve le même point en augmentant w d'un
multiple de :>.-. Si toutefois on se donne o),,, la coordonnée w/ des conséquents
successifs Ml /) sera entièrement déterminée par les écpiations
(0, = 4/(a)o), 10,= i];(to/_, ).
Nous supposerons donc que nous nous sommes donné to,,, et nous pourrons
regarder w,- comme complètement déterminé.
Il pourra être avantageux, dans certains cas, d'envisager non pas la coor-
donnée (0,- elle-même, mais une quantité congrue à w,- suivant le module 2iî et
comprise entre a et a+27t(a étant la seconde coordonnée d'un certain
point N du cercle méridien). Nous désignerons cette quantité par la nota-
tion (w/, a), et nous l'appellerons coordonnée du point M(/) réduite par
rapport au point N.
Ainsi, dans la démonstration du théorème XX, nous avons dit que. quand
on faisait croître/?, la seconde coordonnée lOpi du point M(pi) variait toujours
dans le même sens, sans jamais dépasser une certaine limite. Il s'agissait, non
de la quantité Mpi elle-même, telle que nous venons de la définir, mais de cette
coordonnée réduite par rapport au point N(o ).
Au contraire, dans tout ce qui va suivre, il s'agira toujours, sauf avis con-
traire, de la coordonnée co,- elle-même.
Ainsi, quand je dis que l'arc L contient les v + 2 conséquents successifs
M(o), M(i), ..., M( V -f- i), je veux dire que les coordonnées lo», w,, .... Wy^,
sont comprises entre w,, et too + 2 A-.
En écrivant les inégalités (i), j'ai supposé que tous les arcs a„, a,, ..., a,-
étaient positifs. C'est, en effet, ce (jui arrive. .Te puis toujours supposer que
a),> (Oo,
car nous ne pouvons avoir to, = w„, sans (juoi nous aurions affaire à une tra-
jectoire fermée, ce que nous ne supposons pas, et, si nous avions w, << (Oo- nous
compterions les arcs w en sens contraire.
Le deuxième principe donne alors
ou
a,> o. G 0- F- D.
SUR LES COURBES DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. ij"
Soient mainlcnaul A(oi un point quelconque coiiteuu eiilre M(o) elM(i),
to|, sa coordonnée, de telle sorte que
SoiL io'i la coordonnée de son i""'^ conséquenl ?\[i). Je dis que
car, si l'on avait
les deux points N(o) el N(j) seraient compris entre les points M(o ) et M(^/),
et si l'on avait
les deux points M(0 et M(j4-i) seraient compris entre les points JN(o) cl
N(/). Dans les deux cas, en vertu d'un leninie démontré plus haut, il y aurait
un cycle limite, ce que nous ne supposons pas.
De même, si nous avions
nous en déduirions
W/+/. < <^-'i < i^i+k+\-
D'ailleurs, nous a\ons, jiar l'inégalité ( i ),
tuy+i < (Oo-h a/iT: < lO.;+o,
et |iii]'..(pic
(Oy-HÎ < U)| -t- 2/1— <^ OJv + 3.
Si donc nous prenons, à partir du point M ( 1 i, un arc éi;al à :</.—/', c'esl-à-dire
à L, il jaura sur cet are v + a points de 1', à saMiir : .M(i), Mi'i). ..., _M(v + 2j.
En raisonnant de même, on verrait que, si l'on prend, à partir d'un point
de P, un arc égal à L, il y aura sur cet arc / — 3 points de P.
Si maintenant mi prend un |i(mil \ sur 1 are a,,, |)uis, à partir de ce point N,
un are égal à L. cet are eontieiulra eerlainenienl les points .M(i), M^2 ), ....
M(v + I ), il contiendra ou ne ((inticndra pas li' pculil ^1( v -f- a ), et il ne con-
tiendra certainement j)as Mi v + ! 1.
On raisonnerait de même si le point j\ était sur un are quelconque a,, d'où
la conclusion suivante :
Le nombre des points de P situés sur un arc quelconque égal à 2kT^r est
égal à V -f- I ou à V -1- a.
IjS Sin 1,ES COtliUES Dkt'lNlES l'AR tES EQUATIONS UIPI'ÉIiKnTi1:I.LE>.
Si 1 Du (lomic à /,■ une MiltMir (liUriMnile /{' , il on résultera poiii' v une valeur
(lillérenle v . .le eimsulère les deux inlei\alles eoninris, dune jtart, enire — j—
il — - — el. (laulre pari. i^Ure — p — el — -, — • .le (lis (lue ces deux inlervalles
auionl une paiiie eoiniuune. ('onsidérons, en ed'el. un ace i'f;al à ■Ak/<'~r et sur
ie(|ue! il \ ail M |)(iinls de P. Il \iiMulra
( V ■+- 1)/,' < M < (v -f- ■i)k',
(v'h-i)A- <M<(v'+2)A-,
ee qui (l(;monlie lu proposition énonec^e. 11 en serait encore de inèine si, au lieu
de considérer seulement deux valeurs de /» et deux intervalles, nous en avions
considéré trois ou plusieurs.
Ainsi, si l'un dcuiiie à /> toutes les valeurs entières positives, tous les inler-
\alles — - — ) — "j— auniul une pallie eoniniune, et, de plus, l'étendue de l'inlei-
\ aile tendra vers zéro.
Donc — - — et — -. — ^ tendront vers une limite commune. Unie et déterminée
(pie j'appelle a (').
Le nombre ij. ne peut pas ("trc eommcnsurahle.
Eu ellVl. s'il était éi;al à 3 par exemple, il faudrait (pie nous eussions
V + I = t/.- ou ■/ -t- '2 = i/i.
Soient, pour /,■ =: I , V + 1 =: a, V + a = o.
( )ii aura, pour /. > i ,
7 + 2 5 a /i -1- I ;
d'm'i
On en déduit aisément tpie l'ordre circulaire des points M(j), où l'indice i est
])osilir, est l'inverse du suivant :
|M((j), Mc^.), M(.',), . . ., ail iiif.; M(i), MC'.), . . .. ail inf.J,
ce (|ui impliipicrait rexistenee d'un ew le liuiile.
Si l'on avait, au contraire, pmir /,■ = i , v + 2 = 2, il viendrait, pour /, >> i ,
(') Pour faire concordci la niilalion avec les dcveloppemenU ilcs payes suivantes, lu nombre ;J.
doit être rciiiplacé ici, cl jusc|u ;i la première formule de la paijc i'|i) (li^'ie 5) par le
nombre -• (li. G.)
SLR LKS COtiRBES dlil'lNIES tAR LES kQUAtloNS DIFFliRENTlLLI.ËS. I i')
d'où
L'ordre circidair-c strail alor> l'ordre inverse du précédent, l'I il y iiiirail
encore un cycle limite.
Donc ijt est incommensurable.
On aura évideninienl
lini = pour n — «,
n [J.
ce que nous avions annoncé.
Nous pouvons donc dire que l'ordre circulaire des points de P est caractérisé
par un certain nondjrc inconiniensurable [j., et c'est ce résultat que nous allons
l'iiirclier iiiainlcnant à énoncer d'une façon plus précise.
l'our niellrr en évidence ce l'ail (pic v est l'onction de /,", j'ti riiai v( /i i. au lieu
de V. .l'envisagerai ensuite les v(A' ) -t- 2 points :
(2) M(o;, M(r), M('a), ..., M[viÂ)-^iJ,
et ciierclions dans (picl ordre circulaire ils sont placés.
11 faudra d'alioid placer M(o ), M(i), ..., M [v( 1) + 1] sur le cercle méridien
ilans l'ordre tie leurs indices. Ensuite M[v(i) + a] viendra se placer entre M(o)
cl !M(^i), M[v(i) + ù] entre M( 1 ) et M( 2), et ainsi de suite jus(prà M[v(2)4-i]
qui viendra se placer entre M[v( 1 ) + 1] et M(o). Le point suivant M[v('2')-l- 2]
sera placé entre M( o ) et M( 1 ) : il lesie à savoir s'il seraavaut M | v( 1 1 -f- :> | 'ni
après ce ]H)inl. Il sera avant si
v(2) H- 2 = 2V(l) + 3
et après si
v(2) 4- 2 = 2v(l) + 4,
<(' (|iii sont l(^s deux seuls cas possibles.
On continuera de la sorte, et ion ne sera jamais emltarrassé pour placer un
nouveau poini si l'on connaît les /, nombres
V(l), 7(2), ..., v(A-).
Ainsi l'ordre circulaiie des points (2) ne dépenil que de ces k nombres, c'est-
à-dire de a, et il est le même que celui des quantités yj-i — ^i'^i)- Mais /( peut
être pris aussi grand que l'on veut.
Donc l'ordre circulaire des points M(t) ne dépend que du nombre
incommensurable |^, et il est le même que celui des quantités \xi — E(u/)
[E(.r ) désignant, sniviinl la couliinic. le plus grand entier contenu dans ,/■].
I jo SLR LES COUIIUKS DEtlNlES PAU LES KQIATIONS DIFFÉRENTIELLES.
Il rt'Millc imnieiliatciiKiil de ce lliéorènu' (|ii eulre deux [Jinnlb tjuclcoiujiics
(le I' il \ fil il une liiliiiitc d iiulio: donc, cnlrc doux [loiiils (jnelconques de P,
il Y ;nir,\ t(m|i>iir.s des points de I".
Soit iN un |)oint ijueleonqne de P'. Dans le voisinage de ce point, il y anra,
par déiînition, une infiniti:' de |)oinls de P: entre deux quelconques de eeux-ei,
il y aura toujours un point de P'. Donc, dans le \oisinagc de N, il y a une inli-
nilé de jioints de P', c'est-à-dire que N appartient à P", ensemble dérive de P'.
On peut donc ciiLic
D(P', P") = P'.
I) autre part, un tliéorcuie de la iliéoric générale des ensembles donne
D(P', P") = P";
d'où
P' = P".
Ainsi P' se eontond a\(( son dérivé; cesL donc un de ces ensembles que
M. Cantor appelle parfaits.
Mais on sait que M. Canlor dislingue les ensembles parfails linéaires en d<'ux
classes : ceux qui ne sont condensés dans aiH:un intervalle et ceux qui sont
condensés dans certains intervalles.
Nous pouvons donc faire trois hypothèses dans l'énoncé desquelles nous
reprendrons le langage oi'dinaii'e :
i" iNou> piiuxuus sujjjjoseï' luie tous les points tic la cireontérence méri-
dienne -z. = I) apparliennenl à P'.
2° ISoiis ])ou\(ins supposer ensuite (pi il \ a Mir celle circiinlércace cerlaiiis
arcs doiii iiiiis les points apparliennenl à P'. sans ipie, ccpciulaul. il eu soil i\f
iiicnic de tous les points de celte circonférence.
.'>° Nous pouvons supposer enfin qu'il n'y a sur cette circonférence aucun
arc cidiil tous les points apparliennent à P'.
.le xais coiuinciiccr par faire \ oir (Hie ladeiixiciiic iMpulhése doit <"'li'c rcjctce.
Si 1111 la'ioplail. Cil cM'cl. nu poiiirail linincrsiir la circonlércncc un arc VB
dont Ion-, le- points a|>|uiilicniiciit à 1"; mais Ici cpic, si on le prolmigi' au delà
de A ou au delà de B, tous les points du |n'ol(>ii:;ciiiciil n a|)partieiiiicnl jias à P'.
Soient A, et B, les /""'" conséquents de A et B; les c'''""" conséquents <les
fJifTérenls points de l'arc AB seront les difl'érenls j)oinls de l'arc A,B,-, cl ils
devront évideninieul faire tous partie de 1".
•Je dis (|iic le- ilcu\ arc- AB et A,Bj ne pcincnl a\oir aïKiiiic parlu' coin-
SUR LES COURBES DÉFINIES PAR LES EQUATIONS DIFFERENTIELLES. 1 5 I
mune; car, si A el B étaient situes sur l'arc A,B,- ou si A,- et B,- étaient situés
sur l'arc AB, il y aurait un cycle limite, ce que nous ne supposons pas. Si
maintenant le point A,- était situé sur l'arc AB el B,- en dehors de cet arc (ou
si B,- était situé sur l'arc AB et A,- en dehors de cet arc), tous les points de
l'arc BB; (ou tous ceux de l'arc AA, ) cpii forme un prolons^enient de l'arc AB
au delà du point B ( on du point V) ap|iartiendraient à P'. ce cpii est coniraire
à l'hypothèse faite plus haut.
Soit M(o) un point de P situé sui- l'arc AB, le point M(< ) sera sur l'arc A,B,
et par conséquent en dehors de AB. Mais, comme le nombre / est quelconque,
11 n'y aurait sur l'arc AB aucun conséquent ou antécédent de M(o ), c'est-à-dire
aurun point de P à l'exception de M(o). Mais, pour que tous les points de
l'arc AB appartienneni à P', il faiil qu'il y ait sur cet arc une iniinité de poinN
de P.
La seconde hypothèse doit donc être rejclée et il nous reste à examiner la
première et la troisième.
La première hypothèse jxmiI cerlainement être réalisée; car nous aMins
reconnu (prçlle l'esl en effet pai" les équations
loisque le rapport j c>\ iucomniensuiahle.
Je dis d'abord que. si tous les points (h> la circonférence apparlicuncul à P',
cela sera vrai, quelle que soit la trajectoire à l'aide de laquelle on ait formé les
ensembles P et P'. Considérons en effet une autre trajectoire coupant le cercle
méridien en un certain nombre de points formant un ensemble Q.
Je dis que le dérivé Q' de Q se composera comme P' de tous les points de la
circonférence. En effet, soient en N(o) un point quelconque de cette circon-
férence, N(i) son j'*"" conséquent, Q l'ensemble des points N(/). Dans le
voisinage de N(o) il y a jjar hypothèse une infinité de points de P, M(/,|),
M(A-0, ...,M(A-„').
Lorsque n croît indéfiniment, l'expression \J.k,i — E(u.A"„) tend vers une cer-
taine limite /*. Cette limite caractérise la position du point N(o ) sur la circon-
férence.
Je veux dire que les trois points M(y), M(A) et N(o) se présenteront dans
le même ordre circulaire que les trois nombres, <^j — E(jj.y). 'j.k — EiuA)
et II. quels que soient les indices y et k.
l'yji SI II Li:s i:oiniii:s ma iMiis par i.ks équations i)ib'i'KUENTiKi,i,i;s.
On M'rrail aiséiiic\il i|ur la |)cisili(iii (If lS[i) est caraclénséc de la m<~iiii'
(•arou par le nombre /( -|- [xi -- E(/( + [J-i], el l'on en conclurait ([iie sur loul arc
ii(> la circoniérence il v a nue infinité tic points de Q, ce (|ui re\ leiil à ilire (jue
tous les points de la circonférence appartiennent à Q'.
Vu point tpiclconque de la circonférence est caractérisé, comme on \ienl de
le \()ir, par un certain nombre /;. Ce nombre A se réduit à ui — E( i/.i).
IdiMMi'il s'agit tl'un point M(/) appartenant à Pet a\ant |miiii' ccHirdcjnnée lo,.
Il M' ivduil à zéro poui' le ]»unt M{o) ibinl la coordonnée est (o,,. De plus,
lors(pu' (.),■ \arie de lo,, à (o,, + :>-, h va constamment en croissant depuis zéro
jusipià I. Cela résulte de ce (pie les points de la circonférence se succèdent
dans le même ordre circulaire que leurs nombres caractéristicpies.
Donc A est une fonction croissante de w, entre les limites d),, et io„ + i^t:; on
peut ddiic écrire, en série trif;onométri(pie convergente,
iT.li = SA,,, cos«î to -t- i^ B„, sin m w
ou bun
(•a) 2-:t/i — (D = S.\',„ coswiii) + -B'„, sin/?)(o = 0((o).
La fonction Hi'^'i) représentée jiar la série (2) sera une fonction continue et
|)éiio(!i(pie de w. La loi de consécpienee pourra alors s'écrire
(0, H- 0(CO, ) = (O0+ 6((0o) -^ 2T.IX.
Soit lin point ,N(i)) du cercle méridien ayant jtoiir nombre caractéristi(pie Ir,
construisons la trajectoire (pu jiasse par ]N(o) et prolonf;eons-la jusqu'à ce
quelle reiudiitie de nom eau en IN ( i ) le cercle méridien. Si nous attachons à
chacun des points de cet arc de trajectoire N(o), N(i) [à l'exceplion du point
î\(i)], le nombre caractéristique h, tous les points fJu tore auront un nombre
caractéristique et un seid. L'expression
■i.7:/i — (0 + fjia
sera une fonction continue et périodupie de d) et de 'j, exprimable par une série
Irijjonoméirique de la forme --iiivante :
(3) Ml 11), œ; — 1 A,„„ cos(7n(i) -t- nç -i- ),,„„).
L'intégrale générale des é(piations proposées s'écrira alors
01 = [la + H (lu, o) + consl.
On est donc certain dasance ipie cette intéi;rale générale |)eul s'exprimer à
SUR LES COURBES DEFINIES PAR LES EQUATIONS DIFFERENTIELLES. l53
l'aide d'une série trigonométrique, mais nous n'avons aucune méthode pour
calculer les coefficients de cette série.
Dans le cas qui nous occupe
D(P, P) = P
pour toutes les trajectoires et l'on ne peut tracer sur le tore de région si petite
qu'elle ne soit traversée une infinité de fois par toutes les trajectoires.
Venons maintenant à la troisième hypothèse, ce qui revient à supposer,
comme on le verra, que D(P, P') = P pour certaines trajectoires, et que
D(P, P') ^ G pour d'autres.
Imaginons donc que P' forme un ensemble parfait qui n'est condensé dans
aucun intervalle ou, pour parler le langage ordinaire, que l'on ne puisse trouver
sur la circonférence aucun arc dont tous les points appartiennent à P'. Comme
P' est un ensemble parfait, on jKiurra certainement trouver sur la circonférence
un arc A(o)B(o) dont les extrémités appartiennent à P', et dont aucun autre
point n'appartient à P' (c/. Cantor, Acta mallieinaiica, t. I\^, fasc. 4)-
Il arrivera alors que tous les arcs A(/)B(/) jouiront de la même propriété;
d'où il résultera que deux arcs A(<)B(/) et A(A')B(A-) n'auront aucune partie
commune.
Cantor a démontré que, si l'on a sur une circonférence, par exemple, un
ensemble parfait de points qui n'est condensé dans aucun intervalle {^loc. cit. ),
les points de la circonférence se partagei'ont en trois catégories :
1° Les points de certains arcs dont aucun point n'appartient à l'ensemble;
2° Les extrémités de ces arcs qui appartiennent évidemment à l'ensemble ;
3" Enfin les points de l'ensemble cjiii ne sont pas les extrémités de pareils
arcs.
Dans le cas qui nous occupe, les arcs dont les points sont en dehors de
l'ensemble sont les arcs A(/) B(i), les extrémités de ces arcs seront les
points A(/) et B(/) eux-mêmes; enfin les autres points de l'ensemble P'
s'obtiendront en cherchant les points dans le voisinage desquels il y a une infi-
nité de points A(«) et B(«).
Il y aura donc aussi trois espèces de trajectoires :
j" Je citerai en premier lieu les deux trajectoires qui passent, l'une par le
point A(o), l'autre par B(q) et que j'appellerai les deux trajectoires A et B.
Pour ces deux trajectoires, on a évidemment
D(P, P')= P.
H. P. — I. 20
li4 SUR LES COURBES DÉFINIES PAR LES ÉOUATIONS DIFFÉRENTIELLES.
a" Viennenl ensuite les linjecloiros inii ronconlient un des arcs A(/)B(»)el
qui |);ir conséijuéiil l<'s irnccinlrcnl Ions. Si ]<■ poinl C(i)) d'une de ces trajec-
toires est sur Tare A((> ) B(^u~), scm /"'""' consétjuent C{i) sera sur Tare A(/) B(/).
Dans le voi>inai;c dim |)(imt (|uele()n(nie de I", il v a une inlinlté de points A (/)
et B(i), il V aura donc aussi une infinité de points C(/). Si donc Q désigne
l'ensemble des points C(/) et Q' son dérivé, on aura
» Q'=P'.
Il est clair d'ailleurs ([ue
D(Q, Q') = o.
3° Il V a enlin do trajt cloires ([m passent |)ai' les points de la troisième caté-
gorie et cpii. par conséquent, ne lencontrent aucun des arcs A(/)B(r). Pour
ces trajectoires, l'ensemble V est encore le même et l'on a d'ailleurs
e
D(P, p') = r.
Ainsi l'ensemble P' est le même pour toutes lis trajectoires, et l'on a
D(l', F'}= P ou o,
sui\aiit la trajectoire considérée.
Les arcs A(?)B(/) se succèdent dans le même ordie circulaire que les
nondjies ^i — E( u./ ).
Les liiriiiulrs
w,-h 0(10, ) = Wo-(- 8(toi,) -h 2-;j.,
tu = cjio -(- ll(to, tp ) -I- const.,
OÙ h{u)) et H(co, ',sj désignent des séries Irigonométriques représentant des
fonctions continues et périodiques, subsistent encore ici, mais elles n'ont plus
la même poitée. En ellel, la ((Uicllou (o -)- ^i ( ''J ) reste constante tout le long de
l'arc A(^<)B( /), et l'on trouvciall de inriiie sur Ir Imc des régions où la fonc-
tion H(w, 0)4- ,as — w conserve une valeur constante.
Il resterait à voir si cette troisième hypothèse, dont nous venons de déve-
lopper quelques conséquences, peut se réaliser, ou, en d'autres termes, si elle
est compatible avec les trois principes (pic nous avons énoncés plus haut au
sujet de la loi de conséquence,
et avec la forme particulière des éijuations ditlérenticdles considérées.
Je jjuis affirmer qu'elle est com|)atible avec les deux premiers principes, en
\erlu desquels la fonction 'i est continue et croissante.
SUR LES COURBES DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. l55
Est-elle également coiiipallhle avec le troisième principe, en vertu duquel la
fonction 'h est holoniorphe ? C'est ce cpii resterait à examiner.
Il faudrait, ou bien trouver un exemple où la troisième hypothèse soit
réalisée, ce que je n'ai pu faire jusqu'ici, ou bien en démontrer limpossibilité
dans tous les cas.
Je n'ai |iu non plus arriver à ce résultat, et je crois, d'ailleurs, cpie 1 hypo-
thèse est efTectivenient réalisable, mais il y a des cas particuliers où l'on peut
démontrer cpi'il n'en est pas ainsi et cpi'on iloit s'en tenir à la première lijpo-
thèse.
Soient C(o) un point th; la circonférence méridienne, C( i ), C(:i), ..., C{i)
ses j'*""' premiers conséquents; on s'arrêtera lorsqu'on arrivera à un(t -f- i)'*""
conséquent situé sur l'arc A(o) Ad ). Soicnl niainienant INI,, et «/„, M , et /?? i , ...,
M,_i et /n/-.|, M, et /;/, la plus grande et la plus pclllr valeur cpie peut prendre
la dérivée -j—!-> respectivement sur l'ai'c C( f)) C( i), sur l'arc C( i ) C( 2 ), ..., sur
l'arc C(«' — I ) C(/) et enfin sur l'arc C(/) C( o). Si
MoMiMî...M,_iM,< I et MoM, M2 . . . M,., < 1
ou bien encore si
mo'«i "'2 • • ■ '"(-I "!i > I et //!o«h "'2 • ■ • '"i-i > ',
on est certain ipie la troisième hypothèse doit être rejetée.
Par le même procédé on peut trouver, dans tous les cas, la limite supérieure
de l'un quelconc[ue des ares A(/)B(j), définis plus haut. Si M est le maximum
et m le mininuiin de la dérivée -j-^i tous les arcs A( i)B{i) sont plus petits que
I
I
M
On peut faire encore une remarque; prenons le point A((i) et la trajectoire A
qui passe par ce point. Soient C(o^ cl D(oj deux points très voisins de A(o),
mais situés l'un à droite et l'autre à gauche de ce point; soient C et D les tra-
jectoires cjui passent par ces points. Nous pouvons imaginer trois points
mobiles <?, c, d décrivant ces trois trajectoires simultanément, de façon à se
trouver toujours tous les trois sur le même cercle méridien. Lorsque le temps
croîtra, il arrivera alors que la distance ac tendra vers zéro, et que la distance
l5fi SDB LES COURBES DÉFINIES PAR LES EQUATIONS DIFFÉRENTIELLES.
ad ne tendra pas vers zéro, et cela, quelque voisins que soient de A(o) les
points C(o^ et D(o). Dans la picnilère hypothèse, au contraire, il est impos-
sible que la ilislance de deux points mobiles « et c décrivant deux trajec-
toires difTérentes tende vers zéro. Je ne doute pas qu'on ne puisse se servir
utilement de cette remarque, bien que je n'en aie pu moi-même tirer aucun
parti.
Toutes ces considérations n'ont pu encore me conduire à la solution de la
question principale et ne m'ont pas permis de démontrer rigoureusement que
la troisième hypothèse peut effectivement être réalisée.
Bien d'autres questions se posent d'ailleurs, qui sont intimement liées avec
la précédente. C'est ainsi qu'on peut se demander comment varie le nombre
caractéristique [a, défini plus haut, quand on fait varier les coefficients des
équations différentielles. On peut démontrer que cette variation est continue.
Mais nous pouvons supposer que, pour certaines valeurs de ces coefficients, il
y ait un cycle limite; le nombre [j. i)eut être alors regardé comme commensu-
ralile. Si, pour d'autres valeurs des coefficients, le nombre [j. est incommen-
surable (ou commensurable sans qu'il y ait de cycle limite) et si l'on fait varier
ces coefficients dune manière continue et de façon à passer par les valeurs qui
donnent un cycle limite, le nombre ^ présentera toujours, pour ces valeurs,
soit un maximum, soit un iiiininuiin. 11 y a là certainement le jniint de départ
d'une série d'études qui seront sans doute fécondes, et que je crois devoir
signaler aux travailleurs.
.l'espère, d'ailleurs, pouvoir, dans un Chapitre ultérieur de ce Mémoire,
donner sur ces questions des résultats plus complets. J'y reviendrai, en effet,
après avoir posé, dans la suite de ce travail, une série de problèmes, fort ana-
logies au précédent, mais plus délicats encore, et qui sont liés intimement avec
l'importante question de la convergence des séries trigonométriques et, en par-
ticulier, des séries employées en Mécanique céleste.
Avant de terminer, je voudrais montrer, en quelques mots, en quoi consiste
le lien que je viens de signaler entre le problème qui vient de nous occuper et
les méthodes de la Mécanique céleste.
Nous avons vu que l'intégrale générale des équations proposées pouvait se
mettre sous la forme
o) — [JUS — H (d), !p) = consl.,
H étant une série trigonomélrique. Supposons que natre équation différentielle
SUR LES COl'RBES DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. iSj
s'écrive
[Ad est une constante, a un coefficient très petit et F un polynôme en cosio,
sinto, coso, sintp, ou plutôt encore une série trigonométrique
11 viendra
F = 2 A,„„ cos(mco H- ntp -H ).„,„).
Supposons que [a et H [missent se développer suivant les puissances de a, de
telle sorte que
Il viendra
|Jl = |JlO + I-tl X + |JL2 ï' + . . . ,
H = 11,2 + Haa^-H Hja'-i-...
f/H, ^H,
dli, dH, rfH,„
ao) rtcp rfdi
On choisira les constantes [x,, jjlj, jj.3, ... de fa(;on que les seconds membres des
égalités précédentes soient des séries trigonométriques débarrassées de leur
terme tout connu. Il sera alors possible (si [A,, est incommensurable) de trouver
des séries trigonométriques Hi, H^, ... satisfaisant /b/7/«e//e/»e/!/ aux équations
précédentes.
Il est impossible de n'être pas frappé de l'analogie de ce procédé d'approxi-
mation avec la méthode de M. Lindstedl en Mécanique céleste, et de ne pas
comprendre que la question de la convergence du procédé que je viens
d'exposer est intimement liée à celle de la convergence des séries employées
par le savant astronome de Dorpat. Mais le problème que nous traitons ici est
évidemment beaucoup plus simple que les questions analogues de la Méca-
nique céleste, et, si les difficultés sont de même nature, elles sont moins nom-
breuses et sans doute plus aisées à surmonter. C'est cette considération qui m'a
engagé à insister sur la question qui a fait l'objet de ce Chapitre, et qui m'y fera
sans doute revenir à mesure que je trouverai des résultats nouveaux.
l58 SIR LES COURBES DKFINIES PAR I.KS ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES.
Dans la qiiatririnr Partie <lr ce travail, j'aborderai rétiide des équations dif-
fcrentii'llo du second ordre. .l'aiiandonne donc momentanément les équations
du premier ordre, en me rései'\ant de revenir dans la suite sur les problèmes
relatifs à ces équations et restés encore sans solution, en les rapprochant des
problèmes analogues fpii se poseront au sujet des équations d'ordre supérieur.
Paris, kS janvier i885.
SUR LES POINTS SINGULIERS
DES
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. 94, p. 4'''-4'8 ( i3 février i88a).
J'envisage deux équations différentielles simultanées
(>;
dx
X
dy dz
OÙ X, Y, Z sont des polynômes entiers en x, y, z. Si je regarde x, y, z comme
les coordonnées d'un point dans l'espace, ces deux équations définissent une
infinité de courbes gauches que j'appelle Cdraclrrislir/ucs.
Par chaque point de l'espace passe une caracléristic|U(! cl une seule. Les seuls
points qui ne satisfont pas à cette règle sont les /loirits sinv^utiers, c'esl-à-dire
les points d'intersection des trois surfaces
{2)
X = o,
V = o.
Z = o.
En général, ces trois surfaces ne se couperont pas suivant une courbe, et les
points singuliers seront isolés. Pour les classer, on envisagera l'équation en S
(3)
Nous supposerons que cette équation n'a pas de racine multiple ni de racine
nulle, ce qui arrivera en général. Il y aura alors quatre sortes de points sin-
guliers :
d\
d\
d\
dr
S
^ty
dz
d\
d\ „
d\
dx
^-'
dz
dZ
dZ
dZ
dx
dy
dz
l6o SUR LES POINTS SINGLLIEItS DKS ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES.
i" Les luvuds. L'ccjualiim (3) a loules ses racines réelles el de même signe.
Toutes les earaclérisliques qui pénèlrenl dans une |>elitc sphère décrite autour
du point siiij;uliei' viennent converger en ce point : exemple, l'équation
(/.r _ dy _ clz
x " y '~ z '
dont l'intégrale générale s'écrit
-=-•?' = -
abc
a, b, c étant les constantes d'intégration.
2" Les cols. L'équation (3) a loules ses racines réelles, mais non de même
signe. Une inlinilé de caractéristiques, dont l'ensemble forme une surface,
viennent converger au point singulier; en dehors de celte surface, il existe
encore une autre caractéristique qui vient passer par le point singulier; les
autres restent constamment à une distance finie de ce point : exemple, l'équa-
tion
dx dy dz
X ~ y " —z'
dont l'intégrale générale s'écrit
- = Z = _!_.
a b cz
Une infinité de caractéristiques,
X Y
â=b'
situées toutes sur la surface s^o, viennent passer par l'origine. 11 en est de
même de la caractéristique
x=y = o.
Les autres restent à une distance finie de l'origine.
3° Les foyers. L'équation (3) a une racine réelle et deux racines imaginaires
conjuguées, dont la somme est de même signe que la racine réelle. Une carac-
téristique, et une seule, passe par le foyer; les autres tournent autour de ce
foyer, en s'en rapprochant asymplotiquement, en forme de spirales et de tire-
bouchons.
4" F^es cols-foyers. L'équation (3) a une racine réelle et deux racines ima-
ginaires conjuguées, dont la somme n'est pas de même signe que la racine
réelle. Une caractéristique, et une seule, passe par le point singulier; une inii-
SUR LES POINTS SINGILIF.HS DES KQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. l6l
nité d'autres, dont l'ensemble forme une surface, tournent autour de ce point
en s'en rapprochant asjmptotiqueraent ; les autres restent à une distance finie
de ce point.
Un cas particulier intéressant est celui où les trois surfaces (2) se coupent
suivant une même courbe, qui est alors une ligne singulière.
Considérons un point de cette ligne singulière. En ce point, l'équation (3) a
une racine nulle. H J a toujours une caractéristique qui passe par le point sin-
gulier, et c'est la ligne singulière elle-même.
Les points d'une ligne singulière sont d'ailleurs de trois sortes :
1° Les na'uds. L'équation (3) a une racine nulle et deux racines réelles et
de même signe. Dans le voisinage de ces points, une infinité de caractéristiques,
dont l'ensemble forme une surface, viennent converger en chaque point de la
ligne singulière.
2° Les cols. L'équation (,3) aune racine nulle et deux racines réelles et de
signe contraire. Par chaque point de la ligne singulière passent deux caracté-
ristiques (outre la ligne singulière elle-même) ; les autres restent à distance finie
de cette ligne.
3" V^es foyers. L'équation (3) a une racine nulle elles deux autres imaginaires
conjuguées. Toutes les caractéristiques se rapprochent alors asjmptotiqnement
de la ligne singulière.
On trouverait des singularités d'ordre plus élevé aux points qui séparent les
arcs de la ligne singulière, dont tous les points sont des nœuds, des arcs dont
tous les points sont des cols et de ceux dont tous les points sont des foyers.
H. P.
SUR L'INTÉGRATION
DBS
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
PAR LES SÉRIES
Comptes rentius de l'Académie des Sciences, l. 9i, p. 5-j--5^8 (27 février 18S2)
i^aiichy a démontré depuis longtemps que, si l'on a un ensemble d'équations
dififérentielles simultanées telles que
les intégrales peuvent se développer en séries convergentes ordonnées suivant
les puissances de x^Xg, Xg étant la valeur initiale de la variable .r. Malheu-
reusement ces séries ne restent convergentes que pour les petites valeurs de
X — Xq] aussi, dans la plupart des applications, dans le calcul des perturbations,
par exemple, leur a-t-on préféré d'autres séries et en particulier des séries
trigonomé triques.
J'ai pensé qu'il y aurait quelque intérêt à rechercher si l'on ne peut pas
intégrer les équations difïérentielles par des séries qui restent convergentes
pour toutes les valeurs réelle.'; de la variable. Voici comment on peut
procéder. On peut ramener un système quelconque de relations algébriques
entre un nombre égal de fonctions d'une seule variable indépendante et les
dérivées de ces fonctions à la forme suivante :
II) ^^~ ~ "y" "•••" ~\^ '
A| Ai An
où X,, X2, . . ., X„ sont des polynômes entiers en x^, Xn, • • • , x,,. J'introduis
SUR b'iNTÉGBATION DES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLKS PAR LES SÉRIES. l63
une variable auxiliaire s définie par l'équation différentielle
rfa-, dTo dxn ds
(2)
X, X, ■■• x„ X]-HX^ + ...-t-x;',-t-i
Je démontre qu'on peut toujours trouver un nombre a tel que a;,, x,, . . ., x,,
puissent s'exprimer par des séries ordonnées suivant les puissances de
et convergentes pour toutes les valeurs réelles de s. Les coefficients sont des
fonctions rationnelles de y., des coefficients des polynômes X et des valeurs
initiales des variables.
Celte formule permet de calculer ^r,, :p.,,..., ar,,, tant que ces quantités
restent réelles et ne prennent pas des valeurs qui annulent à la fols X.,,
Xj, . . . , X„. Si, par exemple, on voulait l'appliquer aux équations de la Méca-
nique'céleste, les séries resteraient convergentes pour toutes les valeurs réelles
du temps.
Je n'ai voulu donner qu'un exemple, montrant qu'il était possible d'intégrer
une équation diflerentielle quelconque par des séries toujours convergentes
pour des valeurs réelles de la variable; mais ce [problème comporte une inlinité
de solutions, et dans chaque cas particulier il y aurait lieu de rechercher quelle
serait la plus avantageuse.
SUR
LES SÉRIES TRIGONOMÉTIUQUES
Comptes leiidus de l'Académie des Sciences, t. 101, p. ii3i-ii34 (7 décembre iS85).
Les séries de la forme siiivanle
SA siiia/
qui sont convergentes sans l'être uniformément présentent un certain intérêt,
parce qu'on en rencontre d'analogues dans la Mécanique céleste. Dans une
Communication que j'ai eu l'honneur de faire à l'Académie le 3o octobre 1882,
j'ai montré qu'une fonction définie par une pareille série peut devenir plus
grande que toute quantité donnée. Mais on peut se demander si elle c tend vers
l'infini » (c'est-à-dire si, après être devenue plus grande qu'une quantité donnée,
elle reste plus grande que cette quantité), ou bien si sa valeur subit des oscil-
lations d'amplitude indéfiniment croissante. Dans ce dernier cas, quelque grand
que soit <„, on peut toujours trouver une valeur de / J> <o et telle que la fonc-
tion ait la valeur que l'on veut.
Je vais montrer par deux exemples que les deux cas peuvent se présenter.
Soit
F(;) = sln< -I- A siii h A^i siii -- + , . . -1- A" siii —
2 4 ■'"
■>"
Cette série sera absolument convergente si A <^ 2 ; mais la convergence ne sera
pdb uniforme si A >• 1 . On a alors
V(>.i) = \ Vit) -+- »'\i\it,
d'où
SUR LES SÉitlES TRIGONOMÉTRIQUES. l65
Observons mainlenanl que, si l'on suppose t >o,
111 — > — ( I— ^ )•
2" 1" \ b /
d'où
<3
5111/ > / — — , su:
Cl
(2) F(t)>{t-'^j '
A
1
Prenons ensuite
«„<^, d'où /„_^_^=B>o;
si /y <^ / "< 2 ^Oî «Jn aura, en verlu de rinégalité (2),
■2
Soit 5 une quantité positive plus grande que i. Faisons
A=- ^. ^_ = __+/, ,/,>o
A satisfera bien aux conditions
i< A < 2.
L'inégalité [2) donne alors
F(0> _^;^ -1-/' (<o<«<2/„);
puis l'inégalité (1) donnera
F(0> ^-3:^ +A»/( (/,/.<<< 8/0),
F(<) > _ -H A" A (2''/„< / < 2"+Wo).
On voit ainsi que la fonction F(t) reste toujours positive et « tend vers l'infini ».
Prenons maintenant
F(/) = 5in/ — A si 11 — H A'siii . . . -1- (— A )" siii — ±. . . ,
2 4 ' 2" '
l66 SDR LES SÉRIES TRIGONOMÉTRIQUES.
de sorte que
\'i2t) = — A F(0-t- siii .'.«,
d'où
— AF(0 — i<F(20<— AFir)-(-i.
Si A est compris entre i el 2, la série sera convergente sans l'être unifor-
mément. On pourra donc trouver une valeur de t, telle que F(') soit aussi
grand que Ion veut, en valeur absolue. On est donc certain que F(/) peut
devenir ou bien positif et très grand, ou bien négatif et très grand.
Dans le premier cas, on pourra écrire
A — I '
h étant positif et aussi grand qu'on le veut. On aura alors
F(îO<--5-^ A/(,
A — I
el F(2<) sera négatif et très grand.
Dans le second cas, on pourra écrire
F(0<-^1, -A,
/( étant positif et très grand, et il viendra
de sorte que F(2/) sera positif et très grand.
On est donc certain que F( <j peut devenir successivement positif et très
grand, et négatif et très grand; par conséquent, la valeur de cette fonction ira
constamment en oscillant, et l'amplitude des oscillations croîtra au delà de
toute limite. En d'autres termes, F(^) prend une infinité de fois toutes les
valeurs possibles.
SUR LES COURBES DÉFINIES
r.KS EQUATIONS DIFFERENTIEU,ES
Journal de Mathémalii]ues, \' série, t. î, p. \h\->^- (rR86).
CHAPITRE XYI.
ÉQUATIONS DU SECOND ORDRE; POINTS SINGULIERS.
Nous allons aborder niaiiitenant rtlinlc des équations diirérenlielles d'ordre
supérieur. ^ oici sous quelle forme nous les écrirons : soient x, y cl z les coor-
données d'un point mobile dans l'espace, et t une variable auxiliaire que nous
regarderons comme représentant le temps; nous écrirons
dx dy dz
X, Y et Z seront des polynômes entiers en x^ y et z. 11 est clair, en effet, que
toute équation flu second ordre et du premier dej^ré peut être ramenée facile-
ment à celte foruie.
De même, toute équation du (« — ly-mo g^dre et du premier degré pourra
être mise sous la forme
dxi dx, rf.r„
(2) W=^" -dT^^'' ■■■• ^-^'"
X|, Xii, ..., X„ étant des polynômes entiers en x,, x^, ..., x„- Si l'on a
affaire à une équation du (« — jy''"'!- ordre et de degré supérieur, on pourra
écrire
dxi dx,_ dxn Y
1^=^" ^'-^^' • ■' ~dT -^"^
l68 Sl'R LES COURBES DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES.
X|, X^ \„ élanl (lo jiolvnomcs entiers en x,, Xn, . . ., x„ el :; et z étant
une fonction de .r,, x,, . . . , x„ liée à ces variables par une relation algébrique
F{X,, Xt, T„, s) = o,
dont le iircniiiM- nieml)re est un polynoiiu' entier.
Inlnuluisons une nouvelle variable t, nous pourrons écrire
</,r, _ rfF
rf^ -^'rf^'
dxi ^. rfF
d^-^'dz'
dXn Y rfF
■rfr -^"rf^
.. dF ^. rfF
.. rfF
^'rfx, ^'rfr, •
■ ^"rf^/
Les seconds niciiibresde ces nouvelles é(jiiatit)ns étant des polynômes entiers
par rapport aux x et à z, les équations sont ramenées à la forme (2); seulement
l'ordre en est élevé d'une unité.
Si l'on veut, dans le cas des équations (2), employer le mode de représenta-
tion géométrique ilont nous avons fait usage jusqu'ici, il faut regarder .r,,
X21 . . ., Xn comme les coordonnées d'un point dans l'espace à n dimensions.
La Géométrie n'est plus alors qu'un langage qui peut être plus ou moins
avantageux, ce n'est plus une représentation parlant aux sens. Nous pourrons
néanmoins être conduits à employer quelquefois ce langage.
Au contraire, dans le cas des équations du second ordre de la forme (1), qui
est celui que nous étudierons plus particulièrement, la représentation géomé-
trique conserve tous ses avantages, et nous continuerons à l'employer cons-
tamment.
Il arrivera aussi quelquefois qu'au lieu de considérer les trajectoires du point
mobile (•2',J)', z) dans l'espace tout entier, nous aurons à considérer seulement
les portions de ces trajectoires qui sont comprises dans une certaine région de
l'espace; nous n'aurons plus besoin alors de supposer que les fonctions X, Y
et Zsont des polynômes entiers, mais seulement qu'elles se com|)ortenl comme
des polynômes entiers à l'intérieur de la région considérée.
Il est aisé de voir que |)ar tout point de l'espace passe une trajectoire et une
seule. Il III' peut y avoir d'exception que pour les points où les trois fonctions
X, Y et Z s'annulent et que l'on appelle points sinn-nlirrs.
Les trois équations
X = o, Y = o, Z = o
représenl('nl trois surfaces algébri(|iies. Il peut 6C faire que ces trois surfaces
aillent passer par une même courbe. Tous les points de cette courbe sont alors
SUR LKS COIHBES DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. 1 69
singuliers et l'on a alors une courbe singuU<':re. Nous reviendrons jiliis loin sur
ce cas iniporlant.
Ne considérons jmur li- iiiomenl que les points singuliers isolés. Deux cas
peuvenl se jirésenler :
„ ^. , . . , , . . rfX f/X d\ ci\ d\ d\ d'L dZ dZ
1 Uu bien toutes les dérivées -;—>-;—) —r- \ -r- • -r- > — ;- ; -7- ' -r- > -;- ne sont
dx dy dz dx dj dz dx dy dz
pas nulles à la fois : c'est le cas que nous allons étudier en détail;
2° Ou bien ces neuf dérivées sont nulles à la fois. Ce cas se ramène au pré-
cédent par les procédés de Biioi ei Bou(juet [Journal de VEcole Poly/eclt-
ni(jue, XXXVl' Cahier).
.Supposons donc (pic les neuf dérivées ne soient pas nulles à la lois cl fui niiuis
ré(piali(Ui en .S :
(3)
— S
d\
d\
d\
di-'
d^
dz
d\
d\
d\'
dx
dy--"
dz
dZ
dZ
dZ
dx
dy
dz
Cette équation n'aura pas de racine nulle, ni de racine miilliple si les poly-
nômes \, \ et Z sont les plus généraux de leurs degrés. Je ne dirai rien du cas
particulier où lécpialion en S aurait des racines nulles ou miilti|)les; p' me boi-
nerai à iinvojer à ce (pie j'ai dit de cas aiialoi;iies dans la première Partie de ce
Iravail ('.H'' série, I. \'ll, p. .'Jgi) (').
Ce cas exceplidiuicl èlaiil exclu, nous avons à examiner les ciiui liypollièses
suivantes :
Preitiière hypolkèse. — Les trois racines de l'èqualion en S soni réelles et
de même signe. [On peut les supposer j)ositives.]
Dans ce cas, les inlègrales générales des éqiialions ( 1) |)euvenl se m< lUesoes
la forme suivante :
Il'i' H?.' llï;'
f4)
A.
Dans ces relations. II,, llj et If;) sont des fondions de .r, )' et 0, holoinorphes
dans le voisinage du point singulier et s'anniilanl en ce jjoint singulier; S,, S^
et S3 sont les racines de l'éipialion (3); A,, A^ et A3 sont des constantes d'in-
(') Voir eu Toiiir, p. iS.
II. V. — l.
170 Sl'n I.liS COURBES nKFlNIES PAR LKS KOUATION'S DlFl'KRENTIELI.KS.
tégration. Ce lliéorènie a été diJmonlrc (lan> ma Thèse iiiaiii;ui'ale (^ Paris, Gau-
tliier-Villars, i8-i|, p. ro).
11 esl aisé de voir (jue le> é(|UMlions (4) rcpréscnlenl une liitinilé de eourbcs
qui vont loules passer |)ar le poini singulier.
Done, dans le eas qui nous oecupe, loules les Irajecloires (pii passeni dans le
voisinage du point singulier vont converger en ce point. On dit alors qiu^ le
pcunl singulier est un iKciid.
Dcuxicinc liypulkèsc. — Les trois laeiues de r(''(|uation en S sont réelles,
mais non de même signe.
Supposons, par exemple, que S| et S2 soient positifs et S3 négatif.
On ne pourra pas alors, en général, mettre les intégrales des équations (1)
sous la forme (4)-
Mais le théorème de Briot et Bouquet, dans le Mémoire cité plus haut, nous
ap|)rend qu'il existe trois intégrales partienlièi'cs des équations (1), qui ctnt la
forme sui\anle :
x = 9i(k), y = 'i..{u), z = <f3(u),
'^1, ^2 el cB:i étant des fonctions holomorphes d'une mèuie variable ti . ipii s'an-
nulent avec cette variable si le point singulier est pris pour origine.
Le théorème n'est pas tout à fait présenté sous cette forme par Briot et Bou-
quet; mais il est aisé de passer de l'énoncé de ces deux géomètres à celui qui
précède.
Dans le eas qui nous oeeiipe, ces trois intégrales son! réelles; nous sommes
done certains déjà que tiois Irajecloires, (pie j'appellerai T,, T^ et T;,. vcnil
passer par le point singulier.
Pour pousser plus loin celle analyse, faisons un changenu^nt linéaire de
variables, ou un changement de coordonnées, en prenant pour origine le point
singulier cl pour axes les tangentes aux trois trajectoires T|, T^ et T;|. Après
ce changement de coordonnées, les équations (i) conservenml la même forme,
elles racines de l'équation en S ne changeront pas. Seuleineut les termes du
prniiirr degré de \, ^ et Z se léduiionl lespi'Clivemenl à
S|.r, Sjk, s., c.
(>ela posé, je di^ rpic 1 éipmlKm aii\ dépixées pailielles
X '^f + Y ^ = Z
r/.c (ly
admettia une iiitéi;iali: ImiIumiiu plie s aniiulaiil avec ./ et )'.
SUR LES COUUBES DEFIMES PAU LES liyl ATIONS DIFFÉHENTIELLES. I7I
Il exisli' en effet une série ordonnée suivant les puissances croissantes de .r
et de _)' cl qui satisfait formellement à celle équation. Pour former les coeffi-
cients de celte série, posons
et nous chercherons s'il existe une série
cpii satisfasse à l'équation proposée, que nous écrinuis
dx •' dy dx dy
Le coellicienl a,„„ de ./"')", dans la série cherchée, nous sera dnuué par
r<''quation
|3 étant un ensemble de termes dé[)endanl des coefficients de X', \', / ainsi
(pie des coefficients a^yoù/^ et q sont inférieurs à »i et à n. (L'un des indices /j
ou q peut toutefois être égal à l'indice correspondant m ou n\ mais on ne peut
pas avoir à la fois p ::= m, q ^ n.)
11 reste à démontrer que la série ainsi obtenue est convergenic. Il n'y aurait
pas de diflicullé si S3 était positif comme S| et So. Dans ce cas en effet, on
u'awrail qu'à renvoyer au théorème de ma Thèse inaugurale, que j'ai déjà cité
plu'^ iiaul .
iMaLs ici Sj est négatif, cl il faut se servir d'une équation auxiliaire
{3 ÙIS) S,37 -j hSaVj i.3 3=\'-j h \ -j hZ.
dx dy dx dy
Dans celle équation, S3 est uni' quantilé positive plus petite que S, et que S^;
\", \", Z" sont des polynômes cjue l'on obtient en renqjlaç.anl dans \', Y' et Z'
chaque terme par sa valeur absolue.
Il existera alors une série
qui satisfera forniellenienl à 1 équation ( 5 />/.v), cl celte série sera convergente,
puisque ili est positif.
Le coefficient a',„„ se déduira de l'cipialion
(rnSi -h /1S2— S3)7.„,„= P',
|j' étant formé avec les coefficients de X", \", Z" et avec les a' comme (3 est
17' SIR I,i:S COURBES DliPIMKS l'Ail l.liS |:(,>11A I ID.NS 1)1 FhKIlKM IHM.HS.
fornu' avec k\s cuclticienls de X', \'. Z,' eL uvcc les a,,,^. Tous les a^„„ sont posi-
tifs. En effet., si cela est vrai de tous les a' y, (3' sera positif, puisque les coefli-
cienls de X", \ ", Z" sont positifs.
D'ailleurs »i S, -)- /; S^ — i^^ est toujours positif.
,1e dis maintenant (jue
*-mn 1 --^ ^nuf
En elfel, si cela est vrai pour les indices inférieurs à m el a ii, on aura
I M < r-
On a d'ailleurs
/hSj -I- nS2 — S3> mii-\- nSi — S.,,
puisque S., est positif cl S:i négatif. Il vient donc
ce qui |)ioiive que la série
est convergente.
Ainsi l'équation ( 5 ) admet liicii une intégrale lioloinorplic comme |c l'avais
annoncé. Dans le langage géomi'lriqiie, cela veut direcpie parle point singulier
passe une surface U sur laquelle sont situées une inlinilé de trajectoires. Les
trajectoires T, et Tj sont situées sur cette surface, mais il nenlSsl pas de même
<lc T:,.
Si l'on remplace, dans les équations (i), j par la série Sa,,,,,./'" )", ces c(|ua-
lions prennent la forme
\ et ^ étant (les [onctions lioiomorplies de x el de y s'aiinulant avec ces
varialiles. l-,es termes iln |>rcmier degré se ré<luiseiil respectivement à S|.r et
àS,j.
On est donc ramené au cas des équations du premier ordre, où l'on n'avait
(pic deux variables, x et )', représentant les coordonnées d'un point dans un
plan. Les courlics définies par les équations (()) seront les |irojections des tra-
jectoires situées sur la surface L) ; il est aisé de vérifier ipic, pour ces courbes
planes, le jioint singulier est un nceiid, d'(u'i la <iinclusion suivante :
Toutes les Irajerloires situées sur la surface (J vont se croiser <iu point
singulier.
On peut d'ailleurs vérifier aisément que les autres trajectoires ne vont pas
Sin LES COIHBES DKFINIb'S PAU l.KS KOIATIONS IIIKKRRKN HHL[,l;S. lyî
passer par le point singulier; mais qu'après s'être approchées plus ou moins de
ce point, elles s'en éloignent et sortent de son domaine.
Ainsi une infinité de trajectoires dont l'ensemble forme une surface, ainsi
qu'une autre trajectoire isolée, viennent passer par le point singulier; toutes
les autres restent à une distance finie de ce point.
Le point singulier s'appellera alors un col.
Troisième hypothèse. — L'équation (3) a une racine réelle et deux racines
imaginaires conjuguées dont la somme est de même signe que la racine réelle.
Soient
Si = a — [îj, S;, = a — (3t et S3
ces trois racines. L'intégrale générale des éfpiations (i) pourra s'écrire, comme
dans la première hypothèse,
A, ~ A, ~ A
on s
pourrons
poser
(1 ailleurs
2 = K — ( K',
K et K étant des fonctions linlniiKirplies /relies de .r, y ^^ -•
Considérons l'équation générale
(7) K2-I- K«-)- H-:; = const.
Cette équation représente une infinité de surfaces s'eu\ eli)p|)ant muluelle-
meut et enveloppant le point singulier.
Il est aisé de vérifier qu'aucune des trajectoires ne peut couper aucune de
ces surfaces (ju'en un seul point, si la constante du second mcmhre est suffi-
samment petite. En effet, les équations d'une trajectoire quelconque peuvent
s'écrire
K — iw = {C — iU}n'{~''\
G, D, Y et 0 étant quatre constantes réelles. (Remarquons (jue, pour une même
trajectoire, H.i devra toujours conserver le même signe.) Les surfaces (7) sont
donc des surfaces sans contact, analogues aux cycles sans contact étudiés dans
les Parties précédentes.
Une trajectoire, une fois qu'elle aura pénétré à l'intérieur d'une des sur-
faces (7), ira toujours en se rapprochant du point singulier; mais elle ne
174 '^l 11 >ES COtRHKS DKKINIKS IVXn r.KS KyiAIIONS 111 KKI'IIIATIKI.I.KS.
iioiirta s'en rapprciilici- (|u :is\ m|il(iliqiiciiiPiU (^comnic ihiii> le ras do Joycis
de la |iicniit'i(' l'aiiic de ce Iravail); car il esl aisé de voir (luClle ne saurait
aller passer par le point sint;nlier avec une lani;enle déleniiinée.
Il V a tontet'ois une exee|)lion. Nous avons vu (pie, d'après Briol et Boucpiel,
il V a trois trajectoires T,, T^ et T;,, dont le> é([uations s'écrivent
a,, '^-2 et -^3 étant des fonctions lioloniorphes d'une même variaMc u.
ici deux de ces Irajccloire» sont imaginaires; mais une autre est réelle et a
pour équation
K = K' = II.
Cette trajectoire va passer par le pioint singulier avec une tangenle ilélermiiiée.
Mainlenanl, il y a une inlinité de trajeclaires siluées sur la siiilace
celles-là sont des siiirales analogues à celles que nous avons rencontrées dans
la |)reniière Partie. Les autres seront aussi des spirales tracées sur les surfaces
dont l'équation générale est
K'-i-K2
; ^ = COIlStl
Suivant la valeur de S:, ces surfaces seront des surfaces ordinaires à plan
langent iinif[iie, ou des surfaces comparables à celle cpi'engendrerait la révolu-
tion d'une parabole autour de la tangente au sommet.
Dans le second cas, les trajectoires pourraient plutôt être comparées à des
tire-bouchons qu'à des spirales.
Les points singuliers de cette sorte pourront s'appelcry'o)e/'.v.
Quatriè/nn hypothèse. — L'équation ('■'>) a une racine réelle et deux racines
imaginaires conjuguées dont la somme est de signe contraire à la racine réelle.
Les intégrales des écpiatioiis (i) ne peuvent plus alors se iiiellre sous la
forme (f). I^es trois trajectoires T,, Tj, T^ définies plus liaiil exisient toujours,
mais une seule d'entre elles, I ,, est réelle.
Nous pourrons faire un cliangemenl de coordonnées, tel cpic l'origine soit
transportée au point singulier, et que les termes du [iremier degré de X, Y et Z
se réduisent respectivement à
7.x -h ^y, yx-i-Sy et H^z.
SLR LES COUtiniîS DKFIMKS PAR LES ÉQUATIONS DIKFÉnENTIKl.LKS. 175
11 anivciii alors (et on le dcmonirerait comme dans le deuxième cas) que
l'é(|uallon
dx ay
admelli'a une laléi^rale lioloiuorplie en x el )• cl s annulanl avec ces variables.
Il y a donc une surlace qui passe |)ar l'origine elsui' la([uclie >onl Iracées une
inlinilé tie Lrajec'loiics. Soil
l'équalion de cette surface. Si Ion remplace :; par ■p(^, y) dans X et ^ , les
équations (i) sont ramenées au premier ordre et représentent des courbes
planes, projection sur le plan des xy des trajectoires tracées sur la surface en
question. Il est aisé de voir (pic [)our ces courbes planes l'origine est un foyer.
11 exisle donc une surface sur laquelle sont tracées une induite de trajec-
toires qui, tournant comme des spiralcN aiiloui' du point singulici-, s'en lap-
prochent asjmptotiquement.
11 y a en outre une trajectoire Tf qui \a passer |)ar ce |)oinl siugLilicr. Toutes
les autres en restent à une distance finie.
Un pareil point peut s'appeler col-fovi'r.
Cinquième hypollu'se. — L'équalion (oj a une racine réelle et deux imagi-
naires conjuguées, dont la somme est nulle.
Ce cinquième cas doit être regardé comme un cas limite et exceplionnel, car
il ne se présentera pas si les polynômes \, \ et L sont les plus généraux de
leurs degrés.
Dans ce cinquième cas, il n'arrivera pas en général tpie les intégrales des
équations (i) puissent se mettre sous la forme (4).
Si cependant cela arrivait, et que nous posions
Hi=Kh-(K', H.2=K — ;K',
Si = ('a, 8»= — l'ï,
on verrait aisément que toutes les trajectoires sont situées sur des surfaces,
telles que
K' -H 1\'- = consl.
Nous aurions alors une trajectoire réelle T, passant par le point singulier et
ayant pour équation
K = K'=o.
Noii's aurons également une surface Ha = o passant par le point singulier.
176 SIR i.Es couuiir.s défîmes i'.vr i.ks équations iufférkntielles.
el sur laquelle seront tracées une infinité de trajectoires. Les trajectoires tracées
sur celte surface sciout des courbes fermées enveloppant le point singulier.
Les surfaces R- + Iv'- = const. sont des es|)èces de gaines enveloppant la
trajectoire T,. de sorte (|u'on pourrait les comparer à des cylindres ayant pour
axe T,. et qui auraient été plovcs et d«!'forniés en même temps que celle trajec-
toire.
Les trajectoires tracées sur cette surface sont alors des espèces d'hélices dont
le pas irait consiaiiimcnt en décroissant, de telle façon cpie la courbe, au lieu
de s'élendre à l'infini, se i-approche asymptotiquemenl de la surface II;, = u.
Un pareil point singulier s'appellera un centre.
Si, au contraire, les intégrales ne peuvent pas se mettre sous la forme (4), le
poinl singulier jouira des mêmes propriétés qu'un iojev ou qu'un col-foyer.
Je ne m'étendrai pas plus longtemps sur ce cas exceptionnel, en me réser-
vant d'y revenir plus tard, si j'en avais besoin, pour quelque ajijdication. Je
me bornerai, pour le moment, à renvoyer au Chapitre XI, où j'ai étudié en
détail les points singuliers analogues des équations du premier ordre.
Si donc on laisse de côté le cas limite qui vient de nous occuper, les équa-
tions du second ordre ont quatre espèces de points singuliers : les cols, les
nœuds, les foyers et les cols-foyers.
Il serait facile d'étendre cette théorie à des équations d'ordre /;.
Remarquons seulement que, quand on fait croître «, le nombre des espèces
de points singuliers croît très rapidement. Nous avons vu, en eU'et, qu'il était
de '■> pour /( = i , de 4 pour 11^ 2\ on verrait sans peine qu'il est de S pour
n = 3 el de 10 pour n = 4-
Examinons maintenant le cas particulier où les trois surfaces
X = o, V=o, Z = o
se coupent suivant une même courl)c, qui rst alors une combe singulière.
Nous changerons de variables en iios^mt
'/) ^ ==9t(j^',y\ 2'), y '=<T'i(-'-', y, s' I, z = ?:,(a;', y. c'),
'■pD '-pa cl ■-':, étant des fondions lioioniorjdies dans le domaim,' envisagé.
On pourra l(iujoiii-s choisir ces fondions liol()moi|dies de telle façon que la.
courbe singulière ait pour nouvelles ((juations
x'=y=o,
Soient, en eli'et,
/(T,y,z) = (), f,(.r,y,z)=o
SUR LES COURBES DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFERENTIELLES. I77
les équations de la courbe singulière, et soient
a: = a, ^ = 13, s = y
les coordonnées d'un point de celte courbe; soit f.^^x, y^ z) une fonclion
holomorphe quelconque s'annulant au point M. Nous poserons
1 x'—f {X, y, z),
(8) l y=.f,{x,y,z),
( z=Mx,y,z).
Nous pourrons toujours choisir la fonction f2 de telle sorte que le détermi-
nant fonctionnel de _/', fi et J\ ne soit pas nul au point M, et par conséquent
que les équations (8) puissent être résolues sous la forme {'])■
Il n'y aurait d'exception que si la courbe singulière présentait un point
double ou une autre singularité quelconque au point M, ce que nous ne suppo-
serons pas.
Il résulte de là que nous pouvons toujours supposer que la courbe singulière
est l'axe des s, et que le point de cette courbe qu'on envisage est l'origine.
Il faudra alors que X, \ et Z s'annulent quand x et )' sont nuls à la fois.
Nous allons maintenant faire un nouveau changement de variables qui sera
cette fois linéaire, et sera par conséquent un simple changement d'axes.
Il est clair, d'après ce qui précède, que les termes du premier degré de X, Y
et Z doivent être de la forme
nx + i'y, p^-(-8'j', ■ix + 'i'y.
Je vais conserver pour axe des ; la ligne singulière, mais je changerai le plan
des xy, et je choisirai le nouveau plan des r y de telle façon que y et y' s'an-
nulent.
Nous formerons alors l'équation suivante, analogue à l'équation (3), mais qui
n'est plus ici que du second degré :
— S a'
j3 |â-S
(9)
Si cette équation a deux racines réelles et de même signe, ou deux racines
imaginaires conjuguées dont la somme n'est pas nulle, l'équation aux dérivées
partielles
X^ -hY— =Z
dx dy
admettra une intégrale holomorphe s'annulant avec x et y. On n'a pour s'en
H P. — 1. 23
178 SUR LES COURBES DKFIMKS PAR LES KOl'ATIONS DIFFÉRENTIELLES.
convaincre qu'à reprendre le ralsonncmenl que nous avons fail dans la seconde
hypothèse.
11 y a donc une surface passant par le point siiii;ulier, et sur laquelle sonl
tracées une infinité de trajectoires. L'élude des trajectoires situées sur celte
surface se ramène au cas des é{|uations du premier ordre; il suffit, pour cela,
de remplacer dans les équations (1), s par sa valeur tirée de l'équation de la
surface. On voit alors que, pour les trajectoires tracées sur cette surface, le
point singulier est un meud si les racines de l'éipialiim (9) sont réelles et de
même signe, et un foyer si ces racines sont imaginaires conjuguées.
En un nœud, ainsi qu'en tous les points de la ligne singulière qui en sont
assez voisins, viennent donc se croiser une infinité de trajectoires.
Autour d'un foyer ainsi qu'autour de tous les points voisins de la ligne sin-
gulière, viennent senrouler une inlinilé de trajectoires qui s'en rapprochent
asymptotiquement.
Il reste à examiner le cas où l'équation (9) a ses deux racines réelles et de
signe contraire. Dans ce cas, le lliéorénie de Briot et Bouquet, cité plus haut,
nous apprend qu'il existe encore deux trajectoires qui vont passer par le point
singulier avec une tangente déterminée. Ce sont les deux trajectoires que nous
avions appelées T| etT^; quant à la trajectoire T^, elle se réduit à la ligne sin-
gulière elle-même. Toutes les autres trajectoires restent à une distance finie du
point singulier. Un pareil point singulier s'appellera un col.
Ainsi par lîn col et par tous les points assez voisins de la ligne singulière,
passent deux trajectoires; toutes les autres trajectoires restent à une distance
finie de la ligne singulière.
Il y aura donc sur une ligne singulière des arcs dont tons les points seront
des nœuds, d'autres dont tous les points seront des foyers, d'autres dont tous
les points seront des cols. Les points qui sépareront ces arcs les uns des autres,
ainsi que les points multiples de la ligne singulière, présenteront des singula-
rités spéciales dont je ne parlerai pas ici.
Je terminerai ce Chapitre en donnant un exemple très simple de chacun des
cas traités plus haut.
Points SI m;i Lr ERS isolés : i" Nœuds. — Soit
X y z
Les trajectoires sonl des droites passant par rinigiiie.
Sun LES COURBES DEFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. I79
2° Cols. — Soit
f/x _ dy _ fl^ _ ,
X ~ y ~ zr--"^ ■
Sur la surface ;^o qui passe par rorii;ine sont tracées une iufmité île tra-
jectoires qui sont des droites passant par l'origine. En outre, l'axe des ; est
aussi une trajectoire qui passe par l'origine.
Les autres trajectoires qui ont pour ccpialions
xz = coiisl., yz = const.
sont des hjperljoles qui restent à une dislance finie de l'origine.
3° Foyers.
dx _ dy _ ^^ _ ,
X -k- y — X -\- y ~ z ~
L'axe des :; est ici la trajectoire T, qui passe par l'origine.
La surface 11,1 =o n'est autre chose que le j)lan des xy : les aiilrcs irajec-
loires sont tracées sur des cônes de révolution; elles se projrlknl toutes sur le
plan des xy suivant des spirales logarithmiques; elles vont donc toutes en se
rapprochant asymptotiquement de l'origine.
Remarquons qu'ici les surfaces dont nous avions écrit l'équation générale
sous la forme
Si+S,
H, s»
consl.
se réduisent à des cônes de révolution. Elles ne présenteijt donc aucune des
deux formes que j'avais altrilniées à ces surfaces. En effet, nous avons allaire à
un cas d'exception.
Si nous avions eu pour équations dilTérenlicilcs
dx dy dz
x-\-y — .^ -t-y «z
ces surfaces auraient eu un plan tangent unique pour a <; i , et, pour c. > i ,
elles auraient présenté la forme delà surface engendrée par la révolution d'une
parabole autour de la tangente au sommet. 11 n'y a donc d'exception que j)our
le cas de a = i .
4" Cols-foyers. — Soit
dx dy dz
X -h y — X -i- y — ;;
Une trajectoire, l'axe des z, va passer par l'origine; une infinité d'autres
= dt.
l8o SUR LES rOliRBES DKFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES.
sont tracées sur le plan des xy et sonl des spirales logarithmiques se rappro-
chant asjmptotiqiiement de l'origine.
Les autres trajectoires sont situées sur les surfaces
(x^-+- y^)z^ = consl.,
el restent par conséquent à une distance finie de l'origine.
5° Centres. — Soit
dx dy (Iz ,
y ~ —^ ~ z " '
Les trajectoires ont |)i)ur équation générale
x''- -^ y^ = r"^ , arctang— =logc + A,
A et r* étant deux constantes d'intégration. Les trajectoires sont tracées sur
des cylindres de révolution. Une seule d'entre elles, l'axe des 3, va passer par
l'origine. Une infinité se réduisent à des cercles situés dans le plan des xy. Les
autres sont des courbes qui tournent indéfiniment sur les cylindres en se rap-
prochant asymptotiquement du plan des xy.
Points d'uine ligne singulif.re : 6" Nœuds.
d.c dy dz
X ~ y ^ o
Les trajectoires sont les droites parallèles au plan des xy et rencontrant l'axe
des 5, qui est la ligne singulière.
7" Cols.
dx dy dz
X —y o
Les droites z = const., a; ^ o, et les droites ; = const., )' = o, sont des tra-
jectoires qui rencontrent l'axe des :;, c'est-à-dire la ligne singulière. Les autres
sont situées sur les cylindres hyperboliques
xy = consl.
et restent à une distance finie de l'origine.
8" Foyers.
dx dy dz
X -\- y — 3! -\- y (1
SUK LES COURBES DEFIMES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. l8l
Les trajectoires sont des spirales logarithmiques situées dans des plans paral-
lèles au plan des xy; elles enveloppent la ligne singulière en s'en rapprochant
asympto tique ment.
CHAPITHE XVII.
INTÉGRATION PAR LES SÉRIES.
Nous avons vu qu'une équation ilillercntielle quelconque peut loujours se
mettre sous la forme
"^ -d'c'-^" "dt-^" ■■■' HJ -^"'
où les X sont des polynômes entiers.
Si l'on regarde t comme représentant le temps, ces équations définiront le
mouvement d'un point mobile dans l'espace à n dimensions.
Il arrivera alors, quand le temps croîtra indéfiniment :
i" Ou bien que le point mobile restera loujours à distance finie et ne se rap-
prochera pas indélinimeiit d'un point singulier;
2" Ou bien que le point mobile s'éloignera à l'inlini;
3" Ou bien que le point moliile ira, au bout d'un temps fini, passer par un
point singulier;
4" Ou i)ien que le point moliile ira en se rapprochant indéfiniment d'un
foyer ;
5" Ou bien que le point mobile viendra repasser, à des intervalles de temps
finis et une infinité de fois dans le voisinage d'un point singulier, de telle sorte
que sa distance à ce point singulier puisse devenir plus petite que toute quan-
tité donnée, mais pour redevenir toujours finie dans les intervalles des différents
passages.
En d'autres termes, la distance du point mobile à un point singulier quel-
conque peut, ou bien rester finie (premier cas et deuxième cas), ou bien tendre
vers zéro (troisième et quatrième cas), ou bien osciller de façon à devenir plus
petite que toute quantité donnée £, mais sans rester plus petite que cette quan-
tité s et par conséquent sans tendre vers o (cinquième cas).
l8î SUR LKS COIUBKS llKKlNIliS l'An I.KS ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES.
Il V a donc cinq espèces de trajectoires, et il est aisé de construire des
exemples de ces cinq espèces.
Il V aurait évidcninicnt un ^rand intérêt à exprimer .r,, X2, . . . , .r, à l'aide
de séries ordonnées >uivanl diverses fonctions du temps, et convergentes pour
toutes les valeurs réelles du temps depuis t = — 00 jusqu'à < = + oo.
Il est toujours possible de résoudre ce problème, et je vais en effet en donner
une solution. Mais, d'après sa nature même, ce problème peut être résolu
d'une infinité de manières. Rien ne prouve donc que la solution que je vais
donner soit toujours la plus avantageuse; bien au contraire, il est extrêmement
peu probable qu'une même solution convienne également bien à tous les cas
particuliers possibles. 11 faudra donc, pour chaque équation qu'on aura à inté-
grer, chercher une solution analogue, mais non identique à celle que je vais
développer, et s'efforcer de la choisir convenablement en s'inspiranl des condi-
tions spéciales du problème.
Introduisons une nouvelle variable s en écrivant
, dx^ dxï dxi,
de telle sorte que
dx^
ds
= Y.„
ds X,
dt ~ Y,
X5
Y2
x„
Y,.'
Les \ seront des fonctions de J?|, x.^^ ..., x„ satisfaisant aux conditions
suivantes.
Pour toutes les valeurs réelles des x et pour toutes les valeurs des x dont la
partie imaginaire est comprise entre — [îl et -|-|3, les fonctions Y sont holo-
morphes et leur module est plus petit que M.
Si donc on a à la fois :
I l'iirlic imaginaire de ar, | < p,
I l'ailie imaginaire de x^ \ < fi,
Partie imaginaire de x,, j < p,
on aura ainsi à la fois
|Y, |<M, 1Y.,|<.M, .... |Y„|<M
Soient alors
un système de \aleurs réelles de
SUR LES COURBES DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFERENTIELLES. l83
Toutes les fois que
les fonctions Y seront lioloinorphes. et leur module sera plus petit que M.
Si donc nous développons \ selon les [juissances croissantes de
Xi X ^ , X.2 .ï^.^, • • - ) X,i ^,,,
les coefficients seront plus petits que ceux de
Mg
= 2
P — Xi — Xi — ... — X„-^-x1-hX^-\-...-\-x'^l '
Nous écrirons, en employant les notations du Chapitre XI,
Y<Z,
les \ et Z étant supposés développés suivant les puissances des j;, — a:".
Soit «0 la valeur réelle de s qui correspond aux valeurs x° des a;,-. En partant
des équations (2), on pourra développer les x suivant les puissances de s — .«o,
Si l'on suppose maintenant un autre point mobile dont les coordonnées x
satisfont aux équations
dxi dxi th„
on pourra aussi développer les coordonnées de ce nouveau point mobile suivant
les puissances de s — Sq,
Les coeflicienls des séries A seront tous positifs et respectivement plus grands
que les coeflîcients correspondants des séries o.
Cherchons les valeurs des '];, c'est-à-dire intégrons les équalions (2 bis), il
viendra d'abord
X\ .T ^ =^ .V) J'^ = . . . = Xn Xfi .
Appelons u la valeur commune de ces quantités. Les équalions (2 bi.'i) se
réduiront à
du M
ds nu
d'où
i84 si;n LES courbes défîmes par les éqi'ations différentielles.
et enfin
nu = (3 — v/j3'— 2prtIVl(s — s„).
Le radical s'annule pour
.-. - -L.
■/. M n
Donc les séries A sont converj;enLes toutes les fois que
Il en est donc de même des séries tp.
Ainsi les fonctions •■s(.'i) sont holoiiiorphes à l'intérieur d'un cercle de
rajon -^^ ayant sou centre en un point quelconque i» de l'axe X des quantités
réelles.
Si nous menons de part et d'autre de X deux parallèles à une distance de X
égale à — ^ — > ces deux parallèles, dont l'équation sera
Partie imaginaire de i = ±
■1 ,\1 n
limiteront une bande B du plan à l'intérieur de laquelle les fonctions o seront
holomorphes.
Nous allons chercher lu représentation conforme [âhnUclie AbbiUlung) de
cette bande sur un cercle. Soit
««■' — I
p = . avec i = ii-l-î^2.
e»» -h 1
Cherchons la condition pour que
iiiod p < I,
Il vient
e"-'! ( cos a is -(- j sinas. ) — i
V = : — I
e«*i(cosaf2-(- I sinas,) + I
,„ (e»*! cosas.2— 1)2 + e'asi sin'ai.2
moil'c = — i — r--
(e*»'i rosotJ2-t- i) + '"'''' sin-îtSi
OU
gîas, -4_ , _ .pe««i cosasj
mod'c = --— r •
e»a.<, _)_ 1 _(_ îgï», cosasj
Pour que cette quantité soit plus petite que i, il faut et il suffit que cosasj
soit positif, ou que
I asj ! < -•
Sl'R LES COURBES DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. l85
En d'autres ternies, le point s devra être à l'intérieur d'une bande comprise
entre les deux droites
Si nous prenons
n iM -
cette bande sera la bande B, et la relation entre {■• et s définira la représentation
conforme de B sur le cercle de centre o et de rayon i .
Si nous considérons maintenant a;,, x^, ..., Xn comme fonctions non plus
de 5, mais de c, ce seront alors des fonctions holomorphes à l'intérieur de ce
cercle; ces quantités pourront donc être développées en séries ordonnées,
suivant les puissances croissantes de v, et convergentes toutes les fois que le
module de p est plus petit que i .
Les coefficients de ces séries peuvent se calculer par récurrence.
Il n'existe, en effet, qu'un système de séries développées suivant les puis-
sances croissantes de
e«< — i
e»' -t- 1 '
et qui satisfassent formellement aux équations (2).
Ces séries sont convergentes pour toutes les valeurs réelles de s ; car, quand 5
est réel, le module de f est plus petit que i .
Je vais maintenant montrer que l'on peut toujours choisir une variable s
satisfaisant aux conditions précédentes. Il suffit pour cela de prendre
Je dis, en premier lieu, que
Y.= ^'
i + SX^
sera holomorphe pour toutes les valeurs réelles des x. En effet, cette fonction
ne pourrait cesser d'être holomorphe que si l'on avait
H-SX2 = o,
ce qui n'est pas possible quand les x sont réels.
En second lieu, si les X sont réels, Y; sera toujours plus petit que ^ en valeur
absolue.
Soient j;", J7°, . . ., x"^ un système de valeurs réelles des x; et soit A un
H. P. — I. - 24
l8(i SUR LES COURBES DÉFINIES PAR LIÎS ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES.
domaine formé de tous les systèmes de valeurs des x, tels que
\xt-x<>\<p, !.rj-r§I<p, • ..., |^„-^»l<p.
La quantité p pourra s'appeler le rayon, et le système de valeurs x",, ;r", ...,
ar° pourra s'appeler le centre du domaine A.
On pourra toujours prendre le rayon de A assez petit pour qu'à l'intérieur
de ce domaine les Y restent hoiomorphes et plus petites que i en valeur absolue ;
mais nous choisirons pour p la plus grande valeur qui satisfasse à celte con-
dition.
Je dis maintenant que p restera toujours supérieur à une quantité cons-
tante poï quel que soit le centre du domaine A. En effet, lorsque ce centre se
déplacera d'une manière contiriue, p variera aussi d'une manière continue; p ne
pourra jamais s'annuler pour un système de valeurs finies de x', a?", . . ., x",,
sans quoi les fonctions Y cesseraient d'être hoiomorphes en ce point.
Il reste à faire voir que, quand le centre du domaine A s'éloignera indéfini-
ment, p ne tendra pas vers o.
Supposons, par exemple, que x^ croisse indéfiniment pendant que les autres
quantités .r° pourront croître aussi indéfiniment ou rester finies.
Changeons de variables en posant
a") — — y x^ — — j • • • ï ir,i — — j
ri 7l yr
r" —
r y
,».U s
r; - 'y"
Nous pouvons supposer qu'en même temps que x" croît indéfiniment les
quantités J'", . . . , j'" tendent vers des limites finies; en effet, si cela n'était pas
on n'aurait qu'à faire entre les x un changement linéaire de variables.
Nous pouvons toujours supposer : i" que les polynômes X,, X,, ..., X„ sont
tous d'un même degré ni ; 2° que les termes de degré m de ces /( polynômes ne
peuvent s'annuler à la fois sans que toutes les variables j;,, x^, •••, x„ s'an-
nulent aussi. Si, en effet, il n'en était pas ainsi, on ferait un ciiangement
linéaire de variables (je veux parler ici d'une substitution linéaire fraction-
naire).
Toutes ces hypothèses étant faites, nous poserons
SUR LES COURBES DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. 187
et il viendra
. ^?"'-(-X7-hX'/-(-... + x',?
Cette fonction ne pourrait cesser d'être holoinorphe par rapport aux y (si les y
sont réels) que si l'on a à la fois
y^ = x; = Xi = . . . = x;, = 0.
Or cela est impossible, d'après les hypothèses faites plus haut.
Donc, si
y; = .., y'i, ..., y?.
sont un système de valeurs réelles des }', on pourra trouver une quantité p',
telle que les fonctions Y soient holomorphes et de module plus petit que i ,
toutes les fois que
\J'>\<?\ li--2-7"l<p', •••, \j'n~y?,\<9'-
Gela suffit pour montrer que p ne tend pas vers o.
Il en résulte qu'il existe une quantité po qui est toujours plus petite que p et
qui est telle, par conséquent, que les Y soient holomorphes et de module infé-
rieur à I, toutes les fois que les parties imaginaires do tous les x seront plus
petites que po en valeur absolue. c. q. f. d.
Ainsi, la variable s étant définie comme nous l'avons fait plus haut, les x
peuvent se développer suivant les puissances de
et le développement est valable pour toutes les Aaleurs réelles de *• ou de t.
Nous avons vu, toutefois, qu'il y aurait une difficulté si les termes de degré
le plus élevé des polynômes X pouvaient s'annuler à la fois; il suffirait alors,
comme nous l'avons dit, de faire un changement de variables. Mais il est plus
simple d'opérer de la façon suivante : nous pouvons toujours trouver un poly-
nôme Z de degré m, tel que les ternies de degré m des n + i polynômes X|,
X._,, . . ., X„ et Z ne puissent s'annuler à la fois sans que tous les x s'annulent.
On poserait alors
Y,= ""
i + Xf ^-X|-h...+ X2-+-Z2'
et l'on démontrerait, comme précédemment, que les "i restent holomorphes et
l88 Sl'R l.ES COURBiiS DÉFINIES PAR LES É0l'ATtO>S DIFFÉRENTIELLES.
de module plus petit que i, toutes les fois que les parties imaginaires des x
sont inférieures en valeur absolue à une quantité donnée p,,.
Les séries que nous venons de définir, et qui sont ordonnées suivant les puis-
sances de
représenteront toutes une trajectoire; il eonvient, toutefois, d'obseiver que si
cette trajectoire va passer par un point singulier, elle devra être regardée
comme coupée en ce point singulier qu'on considérera comme un point d'arrêt.
En eflel, le point mobile ne peut (d'après la forme même des équations)
atteindre un point singulier que pour des valeurs infinies de s et de t.
Parmi les équations auxquelles on poui'i'ait être tenté d'appliquer la méthode
précédente, on peut citei- les équations du problème des trois corps, auxquelles
elle est effectivement applicable.
Les développements ordonnés suivant les puissances croissantes de
e^s __ I
seront alors valables pour toutes les valeurs du temps.
Il y aurait exception seulement si les données initiales étaient telles que
deux des trois corps vinssent à se choquer au bout d'un temps fini; il arriverait
alors en ellel que .s deviendrait infini à l'époque du choc. Les formules ne
seraient donc valables que jusqu'à l'époque du choc; mais il est évident que,
pour des époques postérieures au choc, le problème est illusoire.
Soit maintenant t le temps [il s'agit ici du temps véritable et non du temps
auxiliaire que j^avais introduit un peu arbitrairement dans les équations (i)].
.Si l'on était sûr à l'avance que la distance de deux quelconques des trois corps
restera toujours supérieure à une limite donnée (elle peut d'ailleurs croître
indéfiniment), on pourrait affirmer que les coordonnées des trois corps peuvent
être développées suivant les puissances de
en séries toujours convergentes.
Je ne crois pas toutefois qu'on puisse tirer grand parti des applications de
cette méthode à la Mécanique céleste. Je n'ai vo*ilu, je le répète, que donner
un exemple, et non exposer une méthode qu'il convient d'appliquer dans tous
SUR LES COURBES OÉFIMES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. 189
les cas. On peut choisir la variable s d'une infinité de manières; le choix que
j'ai fait était tout à fait arbitraire, et rien n'empêche de multiplier à l'infini les
méthodes analogues à celle que je viens d'exposer.
CHAPITRE XVIII.
DISTRIBUTION DES POINTS SINGULIERS.
Ce Chapitre sera tout entier une application d'un théorème de AI. Kronecker.
Ce théorème est l'objet de deux Mémoires intitulés : Ueber Sysieme von
Fiuictionen mehrerer Variabeln, et ont été insérés dans les MonatsbericlUe
de l'Académie de Berlin (mars 1869, août 1869).
Soit
F(a", y, z) = o
une surface quelconque (jue je supposerai fermée.
Soit dw un élément quelconque de cette surface. Soient
S = -f- /\2 -t- Y2
Z2,
/dV^ dF^ rfF»
y d^ '^ dy^ ^ dl^ '
R =
L'intégrale
,n^ rfK ûfF
dx dy dz
dX d\ d\
dx dy dz
dY d\ d\
dx dy dz
dL dL dL
dx dy dz
4^J
S»
étendue à tous les éléments de la surface considérée ou d'une nappe fermée
quelconque de cette surface, s'appellera V indice de celle surface ou de cette
nappe.
Soit, par exemple,
X = x, Y=jK, Z = z,
F =^ X- -\- y- -\- z- — a-.
igO SIR LES (lOUHBES DKKINIES PAR I.KS ÉQUATIONS DIFFERENTIELLES.
Notre surface est alors une sphère qui enveloppe l'origine, laquelle est un
nœud.
11 vient
o IX iy 2Z
R= --
.71 00
y o 1 o
s (I o I
L'indice est alors égal à
Mais / clw est la surface de notre sphère, F=: o, c'est-à-dire ^-d-. L'indice
est donc égal à 1 .
Si X = :r, Y = )•, Z = — • r, l'origine est un col et l'indice est égal à — 1.
Si X ^ j^, Y= — •»', Z= — -z, l'origine est encore un col, mais l'indice est
égal à + 1 .
Si X = — .r, \ ^ — )', Z= — 3, l'origine est un nœud et l'indice est égal
à — I.
Voici maintenant le théorème général qu'on peut déduire aisément de celui
de M. Kronecker.
Nous distinguerons deux sortes de points singuliers : les points singuliers
positifs, pour lesquels le déterminant
d\ d\ dX.
dx dy dz
dY d\_ il^
dx dy dz
dL dZ M
dx dy dz
(>)
est positif, ei les |)oints singuliers négatifs pour lesquels ce déterminant est
négatif.
Il est aisé de voir qu'il y a des nœuds, des foyers, des cols et des cols-foyers
positifs, et d'autre part des nœuds, des foyers, "des cols et des cols-foyers
négatifs.
C'est le contraire de ce qui arriverait dans le cas des équations du premier
ordre
rf£ _ dy_ _y
dt ~ ' dt."
SUB LES COURBRS DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. I9I
Dans ce cas, en effet, tous les nœuds et tous les foyers sont positifs et tous
les cols sont négatifs.
D'après le théorème de M. Kronecker, l'indice d'une surface fermée quel-
conque est égal au nombre des points singuliers positifs situés à l'intérieur de
cette surface, diminué du nombre des points singuliers négatifs.
Supposons maintenant que la surface considérée soit une surface sans con-
lact. c'est-à-dire qu'on n'ait en aucun point réel de cette surface
ax dv dz
Je distinguerai d'abord, parmi les surfaces sans contact, deux espèces diffé-
rentes : l'espèce positive, pour laquelle
rfF dV ^ dF ^ dF^
-y- =-3-.X.-l--7-Y-i--j-Z>o.
dt dx dy dz
et l'espèce négative, pour laquelle
dF_rfF^ ^Y-i-— Z<ro
dt dx ' dy dz
Pour distinguer ces espèces, il convient de choisir F de telle sorte que F soit
plus grand à l'extérieur de la surface fermée qu'à l'intérieur de cette même
surface.
Cela posé, je vais montrer que l'indice d'une surface sans contact ne dépend
que de son espèce et de son genre (au point de vue de V Analysis Situs, cl.
IIP Partie, Chap. XII).
Je vais faire voir que l'indice d'une surface d'espèce positive ne change pas
quand on remplace X, Y et Z par -j-, -y- et -r; , et que celui d'une surface
'^'^ y - ^ , ^ dF
d'espèce négative ne change pas quand on remplace X, \ et Z par — -j— j
~5y' dz-
Représentons, en effet, la vitesse du point mobile par une flèche dont les
projections sur les trois axes seront X, Y et Z. Par chacun des points de notre
surface passera donc une flèche ; toutes ces flèches seront dirigées vers l'exté-
rieur, si la surface est positive, et toutes vers l'intérieur si la surface est
négative.
Nous allons maintenant faire varier d'une manière continue X, Y, Z et F, de
façon à déformer la surface et à faire varier les flèches. L'indice ne changera
ig! si'R LES coviinns hkfinies par les kqi ations différentielles.
pas, pourvu ijuà aucun inonwMil de la déforniaLion la vitesse d'aucun point de
la surface ne devienne nulle.
C'est ce qui arrivera si la surface reste conslanimenl sans contact, et si elle
conserve son genre et son espèce.
Ainsi l'indice d'une surface sans contact ne dépend que du genre et de
l'espèce, et en particulier on peut remplacer X, Y et Z pav ± -z- , ± -j- ,
± -7;^ en prenant le signe -+- ou le signe — , suivant que la surface est positive
ou négative.
En particulier, considérons une sphère sans contact; nous avons vu par
l'exemple traité plus haut,
qu'une pareille sphère a pour indice +1 si elle est positive; elle a d'ailleurs
pour indice — i si elle est négative, comme on le voit en faisant
\= — a-, Y=— 7. Z=— 3, F = .r2 + jK'^+ 3^— n-.
Ainsi une surface sans contact de genre o a pour indice ± 1 , selon qu'elle
est positive ou négative. Dans le cas des équations du premier ordre
un cjcle sans contact avait toujours pour indice +1, qu'il fût positif ou
négatif.
Il résulte de là les conséquences suivantes :
A l'intérieur d'une surface sans contact de genre o et positive, le nombre des
points singuliers positifs est supérieur d'une unité à celui des points singuliers
négatifs; il lui est inférieur d'une unité si la surface est négative.
A l'intérieur d'une surface sans contact de genre o, il y a toujours au moins
un point singulier.
Ce sont des considérations analogues qui, dans le cas du premier ordre,
nous avaient conduits à une relation entre le nombre des cols, des foyers et des
nœuds. JNous n'avons Ici rien à attendre de seini)lable. C'était en effet une rela-
tion entre le nombre des points singuliers positifs (à savoir les noeuds et les
foyers) et le nombre des points singuliers négatifs (à savoir les cols). Mais, dans
le cas qui nous occupe maintenant, un nœud, un col, un f(jyer ou un col-foyer
SUR LES COURBES DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. igS
peut aussi bien être positif que négatif. C'est ce qui empêche la relation dont
je viens de parler de se généraliser.
Soit maintenant une surface sans contact de genre o et positive; et une
seconde surface sans contact de genre o et négative, intérieure à la première.
Soit E l'espace compris entre les deux surfaces. La différence des indices est
égale à 2. Donc le nombre des points singuliers positifs situés dans l'espace E
est supérieur de deux unités à celui des points singuliers négatifs. (Il lui serait
inférieur de deux unités si la surface positive était intérieure à la surface
négative.)
Donc, entre deux surfaces sans contact de genre o et d'espèce différente, il
y a toujours au moins deux points singuliers.
Clierchons maintenant l'indice d'une surface sans contact de genre i . Soit
F = (x^-hy-^^z^-ha^)''— ^ a-^(x^-hy^) = c''
l'équation générale d'une famille de surfaces, c> étant un paramètre arbitraire
(surfaces engendrées par la révolution d'un système d'ovales de Cassini).
Les surfaces F = c' sont de genre o si c > a, et de genre i si c <Ca.Si c = a
la surface F ^ a' admet un point conique.
Les équations différentielles des trajectoires orthogonales de ces surfaces
seront
dx _ dF dy _ dF f^_^
~di ~ Ix' dt ~ Hy^ in ~ dz'
Pour ces trajectoires, il n'y a qu'un point singulier qui est l'origine, et ce
point singulier est positif, comme il est aisé de s'en assurer.
De plus, pour ces mêmes trajectoires, les surfaces F = c' seront des surfaces
sans contact positives.
Soient donc deux surfaces ¥ r= b\ ¥ =: d\ (b' <^ a'' <^ d^) : la première
sera de genre i , la seconde de genre o; l'indice de la seconde est -!- i ; soit I
l'indice de la première. La différence des indices devra être égale au nombre
des points singuliers positifs compris entre les deux surfaces, moins le nombre
des points singuliers négatifs. Or il y a entre les deux surfaces un point sin-
gulier positif et pas de point singulier négatif. On a donc
I — I =-i-i.
d'où
1=0.
Ainsi l'indice d'une surface sans contact de genre i et positive est nul, et il
en serait de même de l'indice d'une surface sans conlacl de genre i et négative.
H. p. — I. 25
I<)4 SUR I-RS i:OlII\BKS DÉFINIES PAU LES KyUATIONS niFl'KnKNTlKLl.KS.
Jiii raisoiinanl de la inêine manière, on verrail que l'indice d'une surface
sans conlacl de genre p est — {p — i) si elle est positive, «l + (/> — i) ^' ^^^
est négative.
La conséquence immédiate de ce résultat est qu'à l'intérieur d'une surface
sans contact quelconque, il y a toujours des points singuliers, à moins que cette
surface ne soit de genre i , auquel cas on ne sait rien. .
Soient deux surfaces sans contact, l'une extérieure à l'autre; et soit E l'espace
compris entre ces deux surfaces.
Si ces surfaces sont toutes deux positives ou toutes deux négatives, l'espace E
contiendra toujours des points singuliers, à moins que les deux surfaces no
soient de même genre.
Si ces deux surfaces sont l'une positive et l'autre négative, l'espace E con-
tiendra toujours des points singuliers, à moins que les deux surfaces ne soient
l'une de genre o et l'autre de genre 2 ou toutes deux de genre i .
Il est aisé d'étendre les résultats qui précèdent au cas général des équations
Soit, en ciret,
F(.ri,a".2, . . ., x„) = 0
l'équalion d'une multiplicité (/? — ly'nip l^Mannigfaltigkeil) qui jouera dans
l'espace à /( dimensions le même rôle qu'une surface dans l'espace ordinaire.
.Soit (Jw un élément (juelconque de cette multiplicité. Soient
Soit A un déterminant où le premier élément de la première colonne est o;
où le (e -|- i)''"'" élément de la première colonne est X,-; où le (« -f- i )'*""" élément
de la première ligne est -^ — ; ou enfin le (/.+ 1 )''*"'° élément de la (j'+ 1)"'"'°
dx
colonne est
d\u
dxi
Soit ro l'intégrale
dv,
/'
étendue à tous les éléments de la multiplicité
xf -I- a?; -H . . . -h arj = 1 .
SUR LES COURBES DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES.
L'intégrale
1 r A div
195
étendue à tous les éléments de la multiplicité F=; o, sera V indice de cette mul-
tiplicité.
La distinction des points singuliers positifs et négatifs se fera comme dans le
cas particulier déjà étudié, et l'on verra que l'indice d'une multiplicité est égal
au nombre des poinLs singuliers positifs situés à l'intérieur de celte multiplicité,
diminué du nombre des points singuliers négatifs.
Mais il j a lieu ici de faire une remarque importante. Pour classer les points
singuliers, on forme l'équation en S,
d\,
S
f/X,
d\,
dx,
dx.
dx„
dX.
dxx
d\n
dx-i
S .
dX,
dx„
d\„
d\„
d\n
dx I
dx,
•
dXn
Supposons que cette équation de degré a ail p racines réelles positives,
q racines réelles négatives; ir racines imaginaires à partie réelle positive;
2 s racines imaginaires à partie réelle négative. On a
p + q + 1 r H- ai = n.
Les quatre nombres p, q, r, s caractériseront le point singulier et feront
connaître la forme des trajectoires dans le voisinage de ce point. Toutefois, les
points {p, <7, /•, s) et les points (q, p, .1, r) devront être regardés comme do
même espèce, c'est-à-dire que la forme des trajectoires est la même dans les
deux cas.
Ainsi, si nous faisons n = 3, on voit que pour les équations
dx
lit
dt
dz
l'origine, qui est un point singulier caractérisé par les quatre nombres (3, o, o, o),
est un nœud de même que pour les éijualions
dx
dt
-r>
dz
dt
où elle est caractérisée par les qpalre nombres (o, 3, o, o).
196 SIR LES COURIIKS DÉFINIES PAR I.RS ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES.
IMaintenani un point sinf;ulier est positif si q est pair, et négatif si q est
impair.
Il est aisé de voir f|ue si n est pair,
/) = (/ (moda),
et que si n est impair.
p ^s q -i- i ( iiiod 2).
D'où il suit que, si n est paii', les deux points singuliers (/), c/, r, s) et
[q, p, r, s) sont tous deux positifs ou tous deiix négatifs. Si, au contraire,
« est impair, ces deux points singuliers sont de signe contraire.
Il résulte de là que, si n est pair, deux points singuliers de même espèce sont
toujours de même signe, et qu'il n'en est plus de même si n est impair.
C'est ainsi que, pour n = 2, les foyers et les nœuds sont toujours positifs et
les cols toujours négatifs, et que, pour n = 3, les nœuds (de même que les
foyers, les cols et les cols-foyers) peuvent être positifs ou négatifs.
On définira, comme on l'a fait plus haut pour les surfaces, les multipli-
cités (n — ly^mc sans contact, qui pourront se répartir en deux espèces, l'espèce
positive et l'espèce négative.
Une multiplicité ( n — 1^""- sera caractérisée au point de vue de VAnatjsis
Sifiis par ses n — 2 ordres de connexions tels qu'ils sont définis par Riemann
(Gesammefle Werke; Leipzig, Teubner, iS^yf), p. 44'^), et par Brioschi
(Annnli di Matemalica., t. V).
L'indice d'une multiplicité sans contact ne dépendra que de ses ordres de
connexion et de son espèce.
Considérons maintenant deux multiplicités sans contact, ayant mêmes ordres
de connexion et étant l'une positive, l'autre négative; leurs indices seront
égaux et de môme signe si n est pair, égaux et de signe contraire si /( est
impair.
Une multiplicité sans contact, simplement connexe et positive, aura pour
indice + 1 . Le nombre des points singuliers positifs situés à l'intérieur surpas-
sera d'une unité le uomlire des points singuliers négatifs.
Si n est pair, les points singuliers de même espèce seront toujours de même
signe, et nous aurons ainsi une relation entre le nombre des points singuliers
(les dillérentes espèces. Nous n'en aurons pas si /; est impair. C'est ainsi que
nous avons obtenu une pareille relation pour n = 2, et que nous n'en avons
pas obtenu pour /; = 3.
Soient iM et M' deux muliipiiciiés sans contact ayant mêmes ordres de con-
SUR LES COLIIBËS DÉFINIES PAU LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. I97
nexion, la première positive, la seconde négative, la première extérieure à la
seconde. Soit E l'espace compris entre M et M'.
Lorsque n sera impair, l'espace E contiendra toujours des points singuliers
si l'indice de M n'est pas nul, et en particulier si M est simplement connexe.
Nous ne pourrons, au contraire, rien affirmer si n est pair.
CHAPITRE XIX.
ÉTUDE DES COURBES FERMÉES.
Parmi les trajectoires d'un point mobile, définies par les équations
dx _ dy _ dz _ ,
il peut y en avoir qui si)ient des courbes fermées. Nous allons voir (ju'on peut
faire, au sujet des trajectoires qui s'approchent assez prés d'une trajectoire
fermée, une ihécu'ie toul à fait analogue à celle que nous avons faite au Cha-
pitre XVi pour les trajectoires qui s'approchent assez prés d'un point singulier;
de sorte que ces courbes ferméesjouent dans une certaine mesure le même rôle
que les points singuliers.
11 faudrait d'abord savoir reconnaître s'il existe des trajectoires fermées;
mais je ne puis, pour le moment, donner à ce sujet beaucoup de développe-
ments, .le me bornerai, en me réservant de revenir [)lus tard sur ce point, à
donner ici un exemple simple.
Soit un tore sans contact à l'intérieur duquel il n'j ait aucun point singulier.
Coupons-le par des plans méridiens, et supposons que ces plans n'aient non
plus aucun contact avec les trajectoires à l'intérieur du tore.
Prenons un système particulier de coordonnées. Supposons d'abord qu'on
ait clioisi pour axe des :; l'axe du tore, et pour plan des x, y son plan de symé-
trie, de telle sorte que son équation s'écrive
(a;2 + _^2+ -2^ R2_ ^2)2^ ^ R2 ( ^2 ^. _^,2 ,.
Posons ensuite
5=if), a? = (Ç -I- R} cosuj, jK = (Ç -h K) sinu),
19^* sim LES coimnES oékinies par les équations différentielles.
(le telle sorte que réquation du tore devienne
Il , . » ■ , f/f') .
^es jiliins ineridu'ns w = consl. etaiil sans coiUacl, -7- sera constamment de
même signe, constamment positif, par exemple. Quant au tore, je supposerai,
pour fixer les idées, que c'est une surface sans contact négative, de telle sorte
que le point mobile, une fois entré à l'intérieur du tore, ne puisse jilus en
sortir. Par le point Mo intérieur au tore et ayant pour coordonnées
? = ?o, -O = -In, lu = o,
je fais passer une trajectoire; au bout d'un certain temps C, le point mobile
parti de sa position initiale Mn se trouvera en un point M, intérieur au tore, et
dont les coordonnées seront
r, = nt.
Posons
— = çi — ;o, Il = 'Il — 'le;
Z et H seront des fonctions liolomorphes de ^0 f^l de r,,, . Si l'on a
H = H =0,
la trajectoire qui passe par le point Mo sera fermée.
Dans le plan méridien m = o, appelons indice d'une courbe quelconque,
F(?„,r,„) = o,
l'intégrale suivante
étendue à tous les cléments ds de cette courlu;. Dans cette expression on pose.
comme dans l'intégrale de M. Kronecker,
s = ^/E'+n^
/dF- rfPs
et
H =
dF dF
<'/^a dr,n
<n„ di;„
d\\ d\\
dc,si dfio
Considérons, in pai lu ului', la courb
SUR LES COURBES DÉFINIKS PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. I99
c'est-à-dire le cercle méridien du lore. Si l'on observe que l'on a constamment,
le long de celle courbe,
et, par conséquent,
$oH-Hr,oH <o,
on verra sans peine que l'indice de notre cercle méridien est égal à 4- i .
Donc il j a à l'inlérieur de ce cercle au moins un point ;oi '^o pour lequel S
et H s'annulent; donc il y a à l'intérieur du tore une trajectoire fermée.
c. y. F. D.
Je rappellerai en outre que, dans une Note insérée au Tome I du Bulletin
astronomique^ et intitulée Sur certaines solutions particulières du pro-
blème des trois corps, j'ai montré que les équations de la Mécanique céleste
admettent certaines intégrales particulières qui peuvent, à un certain point de
vue, être regardées comme représentant des trajectoires fermées.
Supposons donc que, d'une façon ou d'une autre, on ait démontré l'existence
d'une trajectoire fermée. Appelons s l'arc de cette trajectoire, compté à partir
d'une certaine origine, et l la longueur totale de la courbe. Nous ferons usage
d'un système particulier de coordonnées.
Soient O l'origine des arcs, M un point quelconque de la trajectoire fermée.
Soit s l'arc OM. Au point M, je mène un plan normal à la trajectoire, dans ce
plan, et par le point iM deux axes rectangulaires. Soient x &l y les coordonnées
d'un point de ce plan normal, par rapport à ces deux axes.
Un point quelconque de l'espace sera alors déterminé par ces trois coordon-
nées X, y et s. Ce système de coordonnées convient pour représenter un point
très voisin de la trajectoire fermée.
Soit Po un point du plan normal 5 := o de coordonnées x^, yi, et o. Si x„
et j^o sont suffisamment petits, la trajectoire qui passe parle point Po ira couper
successivement tous les plans normaux, de telle façon que s ira constamment
en croissant. Elle finira par couper en un point P, de coordonnées a",, Xi et l
le plan normal s ^ l, qui n'est d'ailleurs autre chose que le plan s = o lui-
même. Si Xo et jKo sont assez petits, x, el y, sont des fonctions liolomorphes
de Xo et j'u s'annulant avec ces variables. Soient
•JOO SIR l.KS rOl'RBES DÉFINIRS PAR LES KQl'ATIONS DIFrKIlEN'TIlil.LES.
1^ et R' désignanl un ensemble de termes de degré supérieur nu premier en j-„
etjo-
Posons
les équations différentielles pourront s'écrire
— = X i^ = Y
Les fonctions X et Y seront des séries développées suivant les puissances
croissantes de x et j', et convergentes si j? et jk sont assez petits. Les coeffi-
cients de ces séries seront eux-mêmes des séries trigonométriques ordonnées
suivant les sinus et les cosinus des multiples de t. Enfin X et Y s'annuleront
avec X et y. Soient
hx -¥■ ky, h' A- -¥- k' y
les termes du premier degré de X et de Y. Les coefficients li. / , // et /,' seront,
comme nous l'avons dit, des séries trigonométriques. Considérons les équations
dx , . dy
— =hx+ky, ^=hœ+ky.
Leurs intégrales seront de la forme suivante :
iT = A| e^i' (fi ( < ) -H Ao e^a' <f2 ( ' )'
' _>' = Aie>'.'4'i(^) + A,e'->'i)/2(/).
Dans ces expressions A, et A^ sont des constantes d'intégration o,, «o, 'i, et
'I/o seront des séries trigonométriques. Quant à ),, et X^i t^e sont des constantes
qui nous sont données par l'équation
a — e2>t \i
y S — e2>>t ~ "
ou
(f) S2— (o(-4-S)S + (a5 — Py) = o. S = c2),Tt.
Etudions maintenant les divers cas qui peuvent se présenter.
Premier cas. — Il peut arriver que les deux racines de l'équation en S soient
imaginaires conjuguées, et que leur module ne soit pas égal à i .
On trouve alors
X, = X-t-tX', X2 = X — (X', A,= Ae'e, A2=Ae-'ô,
SUR I.KS COURBES HEFIMES PAR LES EQlIATrONS DlFFiatENTlE I.LES. -tôt
X, )/, A, A', !5, »', ']> et 'V étant réels. De plus, ), n'est pas nul. Nous suppose-
rons, pour fixer les idées,
). > o.
Les équations (i) deviennent
( .r = Ae'''[cos(X'?-i- 6) of/) — siiWX'/ +fl)o'(7)l,
\ y = A e>'[cos (),'<-!- 'i)'i>i /) — s!n(A'/-i- 0)<Y{/)\.
Posons
Les surfaces
(.r'\, —yoy-^{.r']/—y'ç■r-
F{.r, y.l = -^, j— — ^•
P(x,y,t) = C
seront (si ■>'.}■, et par conséquent C, sont assez petits) des surfaces de genre i
à l'intérieur desquelles la trajectoire fermée se trouvera contenue.
Si dans F on remplace x el y par leurs valeurs (i l/is), d vient
F = A2e2>>',
(i 'où
^ = ^l\^e"-^' > o.
Mais si l'on observe que les équations ( i his) sont les intégrales des équations
diflerentielles
dx , , (ly ,, ,,
—-= hx + KV. —7-=hx + A V,
dt ■' dl
on verra que l'on a
c/|- rfF d\', , , rfF ,, ,, ^
— = — ; — <^ -^ {hx -^ k y) ^ -^ {h X ^ k y).
Ot dt dx ■' ' dy ^ •
On a donc
Mais, si .r et v sont assez petits, lix -t- ky et li x + k' y différeront assez peu
de X et ^ , de soite qu'on aura
^F .,. d? ., dP
dt dx dy
Ainsi donc les surfaces F = C sont des surfaces sans contact, si C est assez
petit.
Si ), >o, ces surfaces sont positives, et le point mobile va constamment en
s'éloignant de la trajectoire fermée.
Si, au contraire, X<^o, nos surfaces sont négatives, et le point mobile se
rapproche asjmplutiquement de la trajectoire fermée.
H. P. — I. 26
202 SIR LES COIIRBKS nÉPINIES PAR LES EQUATIONS DIFFERENTIELLES.
Second cas. — 11 peut arriver ensuite que l'équatinii en S ail ses deux
racines réelles positives, et toutes deux plus grandes que i. Alors )v, et X.^ sont
réels et positifs.
Posons
j_ a-iij — yifi _ .r'i, — y<^,
? l'I*!— ?-2 + i ' ' ^ <?i ']>■; — tfa'i'i'
On verrait, comme précédemment, que, si C est assez petit, les sur-
faces F = C sont des surfaces de genre i contenant la trajectoire fermée, et que
de plus on a
rfF ^. rfF ^, dP
dt dx dy
ce qui montre que les surfaces F = C sont sans contact et positives.
Cela prouve que le point mobile, infiniment voisin de la trajectoire fermée
pour / = — 00, va constamment en s'en éloignant.
Si, au contraire, les deux racines de l'équation en S étaient réelles, positives
et toutes deux plus petites que i, la même analyse montrerait que les sur-
faces F = C sont sans contact et négatives. Par. conséquent, le point mobile se
rapprocherait asvmptotiquenient de la trajectoire fermée.
Troisième cas. — Les deux racines de l'équation en S sont toutes deux
réelles positives, mais l'une plus grande et l'autre plus petite que i. Alors les
deux ), sont réels et de signe contraire.
Je dis que dans ce cas on peut, dans le plan normal s = o, faire passer deux
courbes K et K' qui rencontrent la trajectoire fermée aux points .r = o, j' = o,
5 = o et qui, (le plus, jouissent des deux propriétés suivantes :
i" On peut mettre leur équation sous la forme
X = (b( u), j' = i}/ (;/,),
3 et 'i étant des fonctions lioiouiorjjlies d'une même variable u, s'annulant avec
cette variable ;
2° Si le point .TTo, Ko est sur l'une des courbes K ou Iv', 11 en sera de même
du point .r,, y, .
En effet, nous pouvons toujours, [jar un changement linéaire de variables,
amener les relations qui lient r,, )', à .f,,, y„ à la forme suivante :
^3 j ri = S,.>-o-<-'l'i(ar„, /o),
SUR LES COURBES DEFIMES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. 2o3
$1 et <î>;, étant des séries ordonnées suivant les puissances croissantes de Xo
et )'o, et commençant par des termes du second degré.
Soit
y = 3.-2 x^ -i- 01.33:^ -i- ... + i„x" + . . . ■-- if(x)
l'équation de la courbe K. Nous devrons avoir ideiilujuement
Si 'K^o)-i-*i[.r„,'l;0„)] = '^l S.2a-„-(-'î>,[j!'„,4/(.r'o)|j.
En identiliant les deux membres de celte égalité, on trouve une série de rela-
tions qui donneront successivement
1-2, a,, .... a„, ....
Nous supposerons S| > i ]> S^. Nous pourrons toujours trouver deux quan-
tités positives M et ^ telles que l'on ait, en employant la notation du Cha-
Cela posé, considérons, à côté des é(|ualit)ns (3), les équations auxiliaires
|ri-s,ro- ,_p(,„+_^„)'
(ibis)
! \ — [i{x„-^y„)
Si nous raisonnons sur ces équations (3 bis) comme nous l'avons fait sur les
équations (3), nous verrons qu'il existe une série
y = 'j.'.2 x- + ïï ./•' -h . . . -h -xliX" + . . . = <\l' i x)
qui satisfait à la condition
MM-^,+ y(x,)y- \ • Mfin^u + y(^o)]M
On a, d'ailleurs,
']i(x) < (}/'{■ a-).
Or la série '!^' (x) est convergente ; car on l'obtient en résolvant réquatiaii ( ' )
La série A est donc également convergente. c. q. f. d.
On démontrerait de même l'existence de la courbe K', qui aurait pour équa-
tion
(') (bi/-aux Notes (J D.).
11)4 ^UR LES COURBES DKKIMICS PAB I.RS KQUATIONS DM FKUENTIKI.LES.
L'existence des courbes K et K' étant établie, on reconniiîliail sans peine que
les trajectoires se répartissent en trois espèces :
1° Celles (jul rencontrent la courbe Iv ; les poinis (jui décrivent ces trajec-
toires, inlîniineiît voisins de la trajectoire fermée jiour / ;=; — », vont constam-
ment en s'en éloii;nant;
2" Celles qui rencontrent la courbe R', et qui vont en se rapprochant asymp-
totiquement de la trajectoire fermée;
3° Enlîn les autres Irajectoires, qui restent à une distance finie de la trajec-
toire fermée.
Il resterait à examiner le cas où une ou deux des racines de l'équation en S
seraient négatives; mais il ne peut pas arriver cpi'une seule des racines soit
négative, et si elles le sont toutes deux, on letoinlje sur les formules du premier
cas en v faisant
a
11 est impossible de n'être pas frappé de l'analogie que présente l'analyse qui
précède avec la théorie des points singuliers. Le premier cas (les deux X imagi-
naires) correspond au cas des fojers; le second cas (les deux X réels et de
même signe) correspond au cas des nœuds, et le troisième (les deux À réels et
de signe contraire) correspond au cas des cols. Il nous restera à examiner un
cas exceptionnel, celui où les deux S sont imaginaires conjugués, et ont pour
module i. Ce cas correspond à celui que nous avons étudié en détail au Cha-
pitre XI. Nous allons voir l'analogie se poursuivre pendant un certain temps,
et nous trouverons des résultats tout à fait semblables à ceux de ce Chapitre.
Mais, en approfondissant notre analyse, nous verrons surgir des différences
essentielles, et nous rencontrerons des diflicultés tout à fait nouvelles.
Mettons les équations différentielles sons la form<;
<lx ,. ,, .
_=X, + X, + ...^-K„H-...= X,
^' = V,H-Y,-H... f-Y„-t-...= Y;
X,- et \i seront des polynômes homogènes de degré i en x et en j)', dont les
coetficients seront des séries trigonoim'tricpies ordonnées suivant les sinus et
cosinus des multiples de t.
Posons maintenant
!• = l'a-t-Fa^ ..+ F,-t-...+ F,„
SUR LES COURBES DÉFINIES PAR I.liS ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. î.o5
F sera un polynôme entier en x et en y, dont les coefficienls seronL des séries
Irigononiélriques de <; et F,- représeulera l'ensemble des termes de degré i en J"
et en y ■
Le polynôme F ne contient donc ni terme de degré o, ni terme de degré i .
Nous allons chercher à déterminer F2, F;,, . . . , F^,_| de telle façon que, dans
l'expression
^ d? ^. clP ^, rfF
dx (ly al
tous les termes de degré iniérieur à p en x ftX. y soient nuls.
Si nous posons
il viindiii
(4)
'!>
il. ~
</F,
dx
\k
(/Fo
dl
+ *..-
0,
dt
+ *31 =
—
1>2„
dt
+ *41 =
—
'P32-
-<h..
3l
d¥,.
^+*„
-<^„
dt
1>„
La première de ces équations nous donnera F.>, la seconde F;,, .... et la
(/' — I )"'""' nous donnera Fp_i, pourvu toutefois qu'il soit possible d'y satisfaire.
D'aj)rès les hypothèses que nous avons faites au sujet des racines de l'équa-
tion en S, il est toujours possible de satisfaire à la première des équations (4).
En effel, les intégrales des équations linéaires
§-"■• ï = ^'
pourront, comme dans le premier cas, se mettre sous la forme (i bis), avec
celte dillèreiice que \ sera nul; on aura donc, pour les intégrales de ces équa-
tions (5),
X = \ [cos(X'^ -(- 6) 9(n — sin(A'< -t- 0) <i>(0],
^ = A[cos(X'<-(-0 )■}(<) — siii(X'/ + 0) (!/'(/)].
Si nous posons
xij' — y^' x^ — Y'i
? = — h — i — T' ■'1 = — r' — T~^'
et que nmis prenions i et tj pour nouvelles variables à la place de x et de )• (ce
qui est un changement de variables linéaires en ce qui concerne x et y, mais
aoB SUR LES COI RBKS DÉFINIES PAU I.ES ÉQUATIONS DIFFÉRKNT1KLI,F.S.
non linéaire en ce qui etniccrne l), les équalions (')) (le\iemir(inl
dt - ^ ^'' dt - '^i-
Nous pourrons toujours su|i|joser que ce changement de vntiables ait été fait,
cl iiiir conséquent que
X, =X>, Y,=-X'.r.
Nous prendrons donc
Les autres équalions (i) s'écriront alors
dF„ -,/ rfF„ dF,,\
où Vq est un |)olvnoiiie iionioj;ène de degré ^ qu'il s'agit de déterniinei', et où H^
est un polynôme de même degré que l'on peut regarder comme donné, car il
ne dépend que de F^, F;,, . . . , Fy _i, <|ue l'on a dû calculer avant F^. Les coef-
ficients de Hy, comme ceux de Fy, sont d'ailleurs des séries trigonomiHriques
en t.
Si l'on pose
.r ^ p cosio, jr = p sinoj,
il viendra
F,^= pi 'i(to,t), \\^= p'i i>(M, t),
<p(w, t) et '1{m, l) étant des séries trigonométriques dépendant des deux argu-
ments tij el /.
L'équation (6) devient alors
do , , f/'f , ,
On peut toujours trouver une série Irigonométrique o en to et en t satisfai-
sant à cette équation, pourvu que la série Irigonométrique '|>(w, t) ne contienne
pas de terme Co indépendant de (o et de l (et (pic, d'ailleurs, X' soit incommen-
surable, ce que nous supposerons).
Si Co n'est pas nul, il est impossible de satisfaire à l'éfpiation (^(j) ; mais on
peut choisir F^ de telle façon que l'on ait loii|i)uis
t/F„ .,/ d\\, dV,,\ ^ ,,
si Co est positif (l'inégalité changeant de sens, si Co est négatif).
SUR LES COURBES DÉFI>(IES PAR LES ÉgUATIONS DIFFÉRENTIELLES. '207
Nous pn^ndrons pour cela
Si nous envisageons alors le polynôme de degré r/,
l'expression
^. dF ^. dF dF
'^ = X -; h 1 -; 1 r-
cijT ay lit
sera une série ordonnée suivant les puissances de X et de y, et dont les coeffi-
cients seront des séries trigononiétriques de t. Les termes du degré le moins
élevé de <I> se réduiront d'ailleurs à
1
Si donc on envisagé les surfaces F:^K, où K est une constante, ce seront,
si K est assez petit, des surfaces de genre i enveloppant la trajectoire fermée,
et qui seront sans contact et positives si Co est négatif, sans contact et négatives
SI Co est positif.
Ainsi, si tous les dj ne sont pas nuls, on retonihe sur le premier cas et il j a
inslidulité.
Le cas où tous les Co sont nuls semble d'abord très exceptionnel, puisque,
pour le rencontrer, il faut remplir une infinité de conditions; il n'en est pas
moins très important, non seulement à cause des difficultés spéciales qu'il pré-
sente, mais encore parce que c'est celui sur lequel on tombe en étudiant les
équations générales de la Dynamique.
Nous avons à résoudre d'abonl le problème suixanl : comment pourra-t-on
reconnaître a priori que tous les Co s'annulent à la fois, car on ne saurait se
contenter de le vérifier, puisqu'il faudrait une infinité de vérifications. Voici, à
cet égard, une règle simple.
S'il existe une fonction M cpii soit bolomorplie en x, y et t, et de plus réelle,
positive et bien déterminée en tous les points de la trajectoire fermée; si, de
plus, on a
dl M X ) di. M Y ) d\\
o
n est certain d'avance que tous les C„ seront nuls.
■jo8 SIR LES COI'RIIKS DKFIMES l'Ail l.l'.S KQIIATIONS niKIKIIliN rlI!I,I.RS.
Je vais iloiiioiitrt'r ou olVfl, (iiii;, s'il en esl iiiii^i, il lu; peeU y avoir de surface
F= K
de i;enre i, ouvcloppaiU la liajicloirc l'ciuiéc, et de plus saus coulacl.
Considérons on elVel un inslanl x, y et t comme représentant les trois coor-
données rectangulaires d'un point dans l'espace. Les points qui satisferont aux
conditions
F<K, 0</<2Tt
rempliront un certain volume V, limit(' d'une pari par une sorte de surface
cylindrique F = Iv, et d'autre part par deux plans t := o, t :=?,-. Soit c?(i) un
élément quelconque de la surface F = K.
Soit ^
Le tliéorème de Grcen nous donnera
Dans le premier membre, la première intégrale esl étendue à tous les éléments
de la surface !<' = R, la deuxième à tous les éléments du jilan / = o, la troi-
sième à tous les éléments du plan l r= 2 7t; enfin l'intégiale du second membre
est étendue à tous les éléments du volume V.
[^'intétrrale du second membre est nulle en veitu de la relation (>); les
deuxième et troisième intégrales du premier membre se détruisent, puisque la
foiulion M reprend la même valeur tpiand / augmente de 2 71.
La première intégrale devrait donc èlre nulle. Mais cela est iniposslble,
M . . .,. dV V d¥ , f/F . , ,
puisque ^ est toujours |)ositit, et que -^ X H — j- i H j esl toujours denu'uie
signe.
Donc il ne peut j)as y avoir de surface sans contact F = K.
Donc tous les C,, sont nuls. i:. Q. f. n.
I-^nvisageons, en particulier, l'équation
d^x
OÙ les C3 sont des sérif's liiii(>mnin!ri(nn;.s oimIouih-cs suivant it's sinus et <:osinus
I o 1
SUR LES COURBES DÉFINIES PAU LES ÉQUATIONS UIFI-ÉRENTIELLES. 209
des multiples de l (nous ne supposons, pour le moment, qu'un seul argument),
et qui a été étudiée par MM. Gjldén, Lindstedt et Callandreau. Nous pouvons
écrire celte équation sous la forme
qui est précisément la forme que nous éludions. On voit aisément que
d\ d\ _
et par conséquent que tous les C„ sont nuls.
Il résulte de làaue, si l'on cherche à iniégrer l'équation
.,. rfF ^. ^F d^
dx dy dt
par aj)proximations successives, en négligeant d'abord les puissances troisièmes
de X et de j', puis les puissances quatrièmes, et ainsi de suite, il ne s'introduira
jamais de terme séculaire. C'est là l'explication du succès de la méthode de
M. Lindstedt; nous sommes maintenant en mesure de démontrer que cette
méthode doit toujours réussir; M. Lindstedt n'avait pu établir celte propo-
sition qu'en imposanl des restrictions inutiles dont nous pouvons désormais
nous affranchir.
Si tous les Cq sont nuls, il existe une série
F = F5+F3-^...,
ordonnée suivant les puissances croissantes de x et Aq y et suivant les sinus et
cosinus des multiples de /. et satisfaisant formellenient à l'équation
., rfF ,,. rfF dV
a.v dy dt
Si donc cette série est convergente, il existera une série de surfaces F = K
qui seront des surfaces fermées de genre i, et sur lesquelles seront tracées les
trajectoires.
Jusqu'ici, l'analogie avait été parfaite avec l'analyse du Chapitre XI, mais
elle va maintenant cesser. Dans le Chapitre XI, la série F était toujours con-
vergente; il n'en sera plus de nièuieici; cela tient à ce que l'intégrale de l'équa-
tion
(6 bis) -1 — )/ -^ = (!/ = SAcos(/M< -i-«to-i-0)
dt diM
11. l'. — I. a-
■>H> SIR LKS COI unies DKFINIES par les liQlATIONS DIFKKIlKNTlial.ES.
s"t'« rit
■^ A siii(H!; -1- no) -\- 6)
■^^Z jt-^th:' '
et que le diviseur /// — u'k' peul être très petit.
11 en résulte qu'il n'arrivera pas toujours que les trajectoires soient tracées
sur une série de surfaces F = K. Pour mieux nous en rendre compte, nous
allons prendre un exemple particulier.
Nous allons faire usage d'un système particulier de coordonnées. Posons, en
effet,
.r = rcosto, j' = /sinio.
Posons ensuite
, (r— 1)^-1^ z'- : z
c = lo" , o = aictang ai'C tang •
A chaque système de valeurs de o, co et o correspondra un point M de l'es-
pace, et un seul; ce point restera le même quand w ou a> croîtra de 2~.
Les surfaces p = const. sont des tores qui s'enveloppent mutuellement.
La surface p = — œ se réduit au cercle /' = i , ; = o ; et si o = — -ce, la posi-
tion du point M est indépendante de es.
La surface p=-|-oo se réduit à l'axe des ;, et si p=-|-cio, la position du
point M est indépendante de w.
Les surfaces w = const. sont des plans passant par Taxe des ;. Les sur-
faces o = const. sont des sphères ayant leurs centres sur l'axe des :;.
Cela posé, envisageons les équations diflérentielles
-^=ï, 777 = P' -^ = SA,„„cos(mw + «o + fJ,„„)= 0.
Je supposerai que la série (■) est uniformément et absolument convergente
pour toutes les valeurs de to et de cp. D'ailleurs, m et n peuvent prendre toutes
les valeurs entières positives et négatives.
L'intégrale générale de ces équations est
DJ = 'J.t + tOo, O = 3/ -+- 'fo,
P = ?o+ > — "'" [sin (;»(.) -t- ntf -+-0,„„) — sin(M(o„-f- /!tpo+ 0,„„)],
W(,, Oq Cl ^0 étant des constantes d'intégration. Dans la dernière formule, nous
supposerons implicitement compris le terme
Aou?.
SUR LES COURBES DEFIMES PAR LES ÉQUATfONS DIFFÉRENTIELLES. 211
Nous pourrons toujours supposer que l'origine du temps, celle des w, et
l'unité de longueur aient été choisies de telle sorte que
Wo = <?o = po = o.
Pour simplifier les formules, je supposerai en outre que tous les 9„,„ sont
nuls, quitte à revenir plus tard sur le cas général. Il reste alors
(0 = a/, ti = ^/,
p = Aoo' + 7 '■ — r sm( «ito + /; 9 ).
Plusieurs cas peuvent se présenter.
Premier cas. — Le rapport ^ est incommensurable, et Aqo n'est pas nul.
Je dis qu'alors on pourra trouver une fonction F((o, a) développable en série
trigonomélrique et telle que la surface
p = F((o, tp)
soit une surface sans contact, c'est-à-dire que l'on ail
(8) e>a^+?f-
du> d'f
pour toutes les valeurs de w et de a, ou bien l'inégalité de sens contraire.
Je pourrai écrire
0 = 61 -+- Bj-i- Ado,
0i ne comprenant qu'un nombre fini de termes de 0, et Q-, élanl aussi petit
que l'on veut (cela est toujours possible, puisque la série 0 est absolument et
uniformément convergente).
Je prendrai
Soit alors
et
de sorte uue
|e,|<|A„„|.
©1 = i \i„j cos(m (o -(- 7( tp )
f/[' . (/F
ï -7- + f. -j- = H,
(toi rttp
L'inégalité (8) devient alors
Aoo4-H,-l-ei>0,
ou
A„(| > — 02, ou bien l'inégalité conliaire el l'une des Jeux
•.'.la Sin LKS (^Ol'UBES Di:l'INIF,S P.\Il LES KOUATIONS DII'l'IinENTIELLES.
esl évidente, puisque la valeur absolue du premier membre est supérieure à
celle du second.
Nous nous trouvons donc dans le cas déjà étudié des surfaces sans contact
enveloppant la trajectoire fermée, il y a instabilité.
Deuxième cas. — i^e rapport 7; est commensurable et A„„ est nul.
Supposons, pour fixer les idées, que p = i et que a soit un nombre entier
positif.
Il n'est plus avantageux dans ce cas-ci de supposer que les valeurs ini-
tiales (Jq, Ço et po de co, o et 0 sont nulles.
Posons, pour abréger,
|ji = /« a + /i p = m a + n ;
UL sera un nombre entier, et l'on retrouvera le même nombre [jLpour une infinité
de systèmes de valeurs de m et de n. On aura [/ = o si « = — a m.
On trouve alors
(jj = a / -h (Ou, o = < -)- tOo»
V^ A '
p z= Po-)- tZk'in cos «!(wo— a'^o) -t-^ — ^ [sin( jji? -H /«Wo-H "Ço) — siii(/;itOo-l- «<?o)]i
OÙ
A^„=A,„,j pour «= — 'j.in, ou |ji = o
Ici, comme le nombre [j. est toujours entier, la série Irigonométrique qui
donne 0 est uniformément convergente.
Quant au coefficient de <,
S A'„, cos 7/i (wo — auo ),
il jjeul être positif ou négatif selon les valeurs de Wo et de Ço- H en résulte que,
selon la trajectoire choisie, p tend vers -}-co ou — oo quand le temps t croît
indéfiniment.
Il y a donc encore instabilité, puisque p ne reste pas fini, mais c'est une ins-
tabilité d'une nature toute différente de celle du premier cas; il est impossible,
en effet, de construire une surface sans contact.
Le point mobile se rapproche asymptotlquemenl, soit de l'axe des z, soit du
cercle ; =: o, /■=!, suivant la région où se trouve sa position initiale. Il y a
même des trajectoires fermées qui correspondent au cas où
X A',„ cos m( Mo — a'io) = o.
l'roisièrne cas. — Le ra|)porl r; est incommensurable et Aoo est nul.
SUR LES COURBES DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. 2l3
Nous supposerons de nouveau
wo = <fo= Po = Oi
de sorte qu'on aura
V^ A,„„ .
to = a?, o = jif, p = > ■ SI 11 [J. I.
Il [)eut arriver alors que la série qui donne p soit uniformément convergente
pour toutes les valeurs de t, c'est-à-dire que la série à termes positifs
soit convergente. Alors la trajectoire se trouvera tout entière sur la surface
V-V,„„ . , ,
^ sin( /;; (0 -t- Ait?),
qui est de genre i et analogue à un tore. La forme des trajectoires sur cette
surface est tout à fait semblable à celle qui a été étudiée au Chapitre X^^
Quatrième cas. — Nous ferons les mêmes hypothèses que dans le cas pré-
cédent, avec cette différence que la série
convergera, mais non uniformément, de telle sorte que la série (9) soit diver-
gente.
Cette hypothèse peut se réaliser. Supposons, par exemple,
/ r \ I "' I + 1 « I
P = i, =>!, A„,„=(-l
Nous serons certains alors que la série
i A „, „ cos ( m 10 -;- ?! !f )
converge absolument et uniformément.
Réduisons maintenant a en fraction continue
a^ a\-
«3 + ..
P,
Soit -^ la 7('*"'° réduite de a; nous supposerons
■M 4 Sl'll LES COl'RBliS DÉKINIES l'Alï LES KQUATIONS DIFFÉRENTIELLES.
Considérons la série
le coefficient de sin (P,, — Q„ «) / dans cette série sera
On aura
el
Q«+l = Qn-l + ««+1 Q/1 ? "^/i+l-
Or je peux prendre arbilraireinent les nombres n„; je supposerai donc, par
exemple,
««+.= 110":
H étant un entier.
Le coefficient de sin (P„ — Q„ a) / sera alors plus grand que
110. / H \0
il'n+l!..
H Y" I
11 csl aisé de voir que si 11 est plus grand que 2'-"^', cette expression croît
indéfiniment avec n. Les coefficients de la série (lo) peuvent donc croître
au delà de toute limite, et par conséquent cette série ne peut être uniformément
convergente.
Plaçons-nous donc dans l'iijpothèse où la convergence de cette série n'est
pas uniforme.
J'appellerai sur/ace de genre i régulière une surface continue qui satisfera
à des conditions analogues à celles dites de Dirichlet (dans l'élude de la série
de l'ourier) et dont, par conséquent, l'équation pourra s'écrire
p = S B„,„ cos(m(o -H «y) -t- XG„i„ sin(/n(u + /np).
11 est impossible qu'une surface régulière soit sans contact.
Si, en cfFet, elle était par exemple positive, on devrait avoir en tous ses
points
t/p r/p (ho ihj do
'di'^diâlù^'c/ô'dl
OU
K = s A,„„ cn';(«(o) -H /i '*) H- S B„,„(a«! -h ^n) sin(«; w -h n-^)
-^ S C,„ « ( « "' + p /( ) cos ( m ;<) + « -i ) > »
SUR LES COUKBES DÉFÎMES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. 2 1 "i
et, par conséquent,
/ du) / K rftf > o.
« 0 • 'o
Or celte intégrale est nulle, car Aoo est supposé nul.
11 ne peut pas arriver non plus qu'une trajectoire soit tout entière sur une
surface régulière.
Car sur cette surface on devrait a\ oir
et, par conséquent,
La série
o,
A
^ ^ mil
^""' o(m-Hp
n
C/iin
sin(//i(o -h /i'y)
ne serait pas alors convergente.
Mais il y a plus, nous avons
9—7 —K^'n{l
n?.)t.
La série du second membre, qui n'est pas uniformément convergente, peut
devenir plus grande que toute quantité donnée, ainsi que je l'ai établi dans une
Note insérée au Bulletin nstrononiit/ue, t. I, p. 3 19.
Ainsi donc p peut croître indélinimcnt, sans qu'il y ail de surface sans con-
tact. Mais on peut se demander si p tend vers l'infini, c'est-à-dire si l'on peut
prendre t assez grand pour qu'à partir de l'époque t, p reste plus grand que
toute quantité donnée, ou bien si la valeur de p va constamment en oscillant de
façon que l'amplitude des oscillations aille indéfiniment en croissant, et que
les limites supérieure et inférieure atteintes dans ces oscillations tendent res-
pectivement vers -t- 00 et — 00. Dans ce dernier cas, p repassera une infinité de
fois par une valeur quelconque.
Il est aisé de voir que les deux cas peuvent se présenter. Soit, en effet, D un
entier positif non carré parfait; soient a et v deux entiers positifs tels que
lÛ — D ('2 = I .
Soit
(a-..v/D)" = «„-,'„v/D=X",
Un et i'n étant entiers. Nous prendrons alors
-^ = 0 = S(My cos(u„(o — i'„9) (/! = o, I, 2, ... adinf.)
>.|6 SUB LES COURBES DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES.
et
dt ' dt
^'" = a = ,, ^ = ? = v/n,
de sorte que
p = SA" ?iiiX"<.
Si I A I > I , I Al I < ' , celte série est convergente sans l'être uniformément.
Si A est positif et suffisamment grand, tout en restant inférieur à - > la valeur
de 0 tend vers l'infini; si, au contraire, A est négatif et compris entre — i
et — , ) la valeur de p subit des oscillations indéfiniment croissantes.
Pour la démonstration, il faut se reporter à une Note que j'ai communiquée
à l'Académie des Sciences {Comptes rendus des séances de l'Académie des
Sciences, séance du ^ décembre i885) (').
Ainsi deux cas peuvent se présenter : ou bien p varie depuis — co jusqu'à + oc,
et tout se passe alors comme si Ai,,, n'était pas nul; ou bien o prend une infinité
de fois toutes les valeurs possibles.
Nous aurons évidemment
iei<M,
M étant une quantité positive convenablement choisie. Nous aurons donc
<M, |pl<iM<|.
Cela posé, nous ferons a = i, de sorte que, à des intervalles de temps pério-
diques et égaux à 2-, w prenne les valeurs o, 2-, i -,.,., 2 /;-,,.., et que le
point mobile se retrouve dans le plan 10 = o ; on aura d'ailleurs, à ces époques,
(5 = 2 [3 « T.
Nous poserons
R(ç> ) = ç — imr.,
m étant un entier choisi de telle sorte que R(») soit compris entre o et 2t:.
Si nous considérons le cercle C, qui a pour équations
p = o, (0 = 0,
la position d'un point sur ce cercle sera déterminée parla valeur deR(»), puisque
R(o + 2-) = R(<p).
Les équations de notre trajectoire nous donneront
p = 2, — ^^ ^'" i'-'' ~ "i'(^ 0-
C) Ce Tome, p. 164.
SUR LES COLUBES DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. liy
l'our < ;= 2«-, w ^ o (mod. 2-), to = 2 p «tî,
p = 'i'(2mz).
A chaque point du cercle C, pour lequel
R(tp) = (9. ^/j — ■lin)- (a et m entiers),
correspondra donc une valeur de p qui sera 'I>(2 /;-). Considérons celle valeur
de p comme une fonction du point considéré du cercle C, c'est-à-dire comme
une fonction de R('-p), et appelons-la
F[R(?)]-
Cette fonction sera discontinue et ne sera bien définie que pour les points
R ( (B ) = ( 2 jï re — 7.m)T..
Je vais montrer d'abord que, sur un arc de cercle C, si petit que soit cet
arc-i il j a toujours des points pour lesquels notre fonction F est définie et a
des valeurs aussi grandes qu'on le veut.
En effet, je vais envisager le point suivant, que j'appelle P,
p = o, o) = /, 0 = |3/.
Les valeurs de oj et de o sont les mêmes pour notre point mobile et pour le
point P. D'ailleurs, ce point reste constamment sur le tore p = o.
Soit AB l'arc du cercle C que je considère. On voit sans peine que, si petit
que soit cet arc, on peut trouver une quantité h assez grande pour jouir de la
propriété suivante :
Soit ta une valeur quelconque de t, choisie arbitrairement; pour une valeur
de t comprise entre ^0 et <„ -{- h, le point P viendra sur l'arc AB. En d'autres
termes, l'intervalle de temps qui s'écoule entre deux passages consécutifs du
point P à travers l'arc AB est toujours plus petit que /(.
Soit donc une valeur de t, pour laquelle
soit positif et très grand ; appelons t„ cette valeur de t. Nous avons vu plus haut
qu'il en existe de telles.
Il existera une quantité k plus petite que h telle que le point P,
p=o, aj = iu-t-/>, tf = P(/o-i- A),
H. l>. — I. 28
ilS SIR l.KS COUUl)i:S Dlil'IXIES PAU I.KS K(JIIAT10NS DlPFKHliMIEl.I.ES.
soil situé sur l'arc AB. On aura alors
Comme 1*^/,,) est positif et très grand, tandis que M cl /; sont finis, F(^/,i + k)
sera aussi positif ut très grand. Au point du cercle C,
U(9)= R(3/„4-p/o,
([111 appartient à l'arc AB, la valeur de F[ll(j)] est donc positive el très grande.
c. Q. F. I).
On étahlirait de même que F[R(c5)] peut devenir, sur l'arc AB, négatif et
liés grand; car '!>(<) peut devenir négatif et très grand, soit pour des valeurs
positives, soit pour des valeurs négatives de /.
Soit maintenant
une suite indéfinie de valeurs de cp, telles que
lim Rftp,,) = A,
llinF[R(9„)J = F,.
Nous disons que 1"| est une des valeurs limites de la fonction F pour le point
R(ç;) = A.
Supposons qu'aux deux points
R(!i) = Ao, R(o) = A;
la fonction F soil bien définie el ait respectivement pour valeurs F et F„. Je
suppose, de plus, qu'au point R(!s) = A„ elle admette la valeur limite F,. Je
dis qu'elle admettra au point R(-j)^A'j une valeur limite F',, et que cette
valeur sera
F|- i"„-t- f;.
En enVl, d'aj)rés les hypothèses faites, il existera deux entiers, A et ).', tels
que
R('2,a/.-; = Ao, R(2fiX'7T) = A;,
'^(2À7T) = F„, <i.('..);-)=F'„,
et il existera en outre une série d'entiers
tels que
liiii Ri2|î;/„-) = Aj, lim <!' ( 2 ;j.„ - ) = F").
SUR LKS COIROES nKFINIRS PAR LKS EQUATIONS DIFFKRKNTlIil.LKS. '.U)
Considérons la suite infinie d'entiers
et l'on auia évidemment
limR[2 7:([ji„+X'— )0|3] = a;.
Je dis que
Um<t>[2Ti(ixn-hX'—'>.)] = F\= f, + f;-f„.
En effet, il vient
-r-ilt.
elt
Or, si Ton tient compte de la double condilion
liiiiR(ipiJi.,Tr) = R(2[3X-),
lim K[i P(|ji„+X'— >,)ti] = RCî^a'tt),
il viendra, pour la limite du second membre de (i i),
J - 'di'
■ dl = F, - Fo
et, pour celle du premier,
F',- F,.
Il reste donc
F'i = F, + F'„ — Fu. r. o. f. d.
La fonction F[('^)] était uniforme, mais n'était définie qu'en des points par-
ticuliers du cercle C. La fonction F|[R('i)], qui représentera désormais une
quelconque des valeurs limites de la fonction F dans le voisinage du point R(o),
sera au contraire définie pour tous les points du cercle C, mais elle ne sera plus
uniforme.
Soit maintenant
A,, A.,, ..., A„, ...
une suite indéfinie de points du cercle C, ayant pour limites le point B.
Soit
Fi, Fj, . . . , F,|, ...
une suite de valeurs limites de la fonction F correspondant respectivement aux
points A| , Ao, .... A„, .... Soit
limF„ = G.
Je dis que G sera une des valeurs limites de la fonction F au point B.
En efl'el, il résulte des hypothèses faites que l'on peut trouver une infinité de
210 Sl'R I.KS COUHDES DEFINIES PAR I,ES EQl'ATIONS DIFFERENTIELLES.
points A„ tels que leur dislance lui |)<iiiii B et la différence G — V,, soient aussi
petites qu'on le veut; et do plus que dans le voisinage de chacun de ces
points A„ on peut trouver une infinité de points M, tels que leur distance au
point A„ et la différence F„ — F(M) soient aussi petites qu'on le veut. Il résulte
de là que la limite du point M est le point B et que G est la limite de F(M), si
hien que G est une des valeurs de la fonction l', (B) définie plus haut.
c. Q. F. D.
Je dis maintenant que si en un point M la foiiclion F|B(œ)) prend la
valeur F„ et si, en même temps, Fi est une valeur limite de cette fonction F au
même point M, 2 F, — Fo sera également une valeur limite.
En effet, nous avons une suite infinie de points
Al, A2, . , . , A„,
où la fonction F a respectivement les valeurs
F(A,), F(A,), ..., F(A„), ...,
et d'après les hypothèses faites, la distance A„]M tend vers o et F(A„) vers F(
quand n croît indéfiniment. D'après un résultat démontré plus haut, une des
valeurs limites de la fonction F au point A„ sera
F, + F(A„)-F(:M)= F,-F„+F(A„);
quand n croîtra au delà de toute limite, le point A„ viendra en M et F(A„) se
réduira à F, ; donc 2 F( — Fo sera une valeur limite de la fonction F^ au point M.
Ainsi, si nous considérons la fonction F'i[R(o)] définie plus liant, il pourra
.se présenter les cas suivants :
1° Ou hien la fonction F, ne pourra prendre que les valeurs zhoo;
2° Ou jjien la fonction F| prendra seulement au point M les valeurs ±00
et F(M);
3" Ou bien la fonction F, prendra en chaque point M toutes les valeurs pos-
sibles et sera non seulement non uniforme, mais complètement indéterminée;
/\" Ou bien la fonction Fj prendra au point M une infinité de valeurs différant
les unes des autres par une période constante. Ce sera, en d'autres termes, une
fonction périodique analogue à l'arc sinus.
La première de ces liypothèses j)eut certainement se réaliser [car mius avons
vu plus haut qu'il |)eul arriver que la fonction '!•('), tendant vers l'infini, ne
reprenne une valeur donnée qu'un nombre fini de fois].
SIR LES COURBES DÉFINIES PAR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES. 'lll
J'ai tout lieu de croire qu'il en est de même de la troisième; mais qu'au con-
traire la quatrième ne se réalisera jamais. Mais ce qui précède suffit pour donner
une idée de la grande variété des cas qui peuvent se présenter.
1° Il peut arriver que p ne puisse prendre une valeur donnée qu'un nombre
fini de fois et tende vers ±zc quand le temps croît indéfiniment si A,io n'est
pas nul, ou bien encore si Auo est nul, mais que ^ soit commensurable ; ou bien
encore, quoique A„a soit nul et que ^ soit incommensurable, si la série ^(t)
n'est pas uniformément convergente et si elle tend vers Tinfîni •
2° Mais il peut arriver encore que g oscille constamment entre certaines
limites, de façon à reprendre une infinité de fois toutes les valeurs comprises
entre ces limites si Aoo est nul, -r incommensurable et la série $(<) uniformé-
ment convergente •
3" Enfin il peut arriver que p reprenne une infinité de fois toutes les valeurs
possibles
pas uniformément et ne tend pas vers l'infini
si Aqo est nul, t incommensurable et si la série ^{t) ne converge
r
Dans le premier cas, le point mobile, ou bien va constamment en s'éloignant
de la trajectoire fermée p ^ — oo (si c tend vers +oc), ou bien s'en rapproche
asjmplotiquement (si p tend vers — x). Il peut même arriver que certaines
trajectoires s'éloignent constamment de la trajectoire fermée pendant que
d'autres s'en rapprochent asjmptotiquement (si Aoo est nul, et ^ commen-
surable I
Dans tous ces cas, il y a instabilité, c'est-à-dire que, si le point mobile à
l'époque / = o se trouve très voisin de la trajectoire fermée, ou bien il n'en
sera plus très voisin pour des valeurs très grandes et positives de t; ou bien il
n'en était pas très voisin pour des valeurs très grandes et négatives de t.
Dans le second cas, au contraire, il j a stabilité, c'est-à-dire que si le point
mobile est à l'époque « = o très voisin de la trajectoire fermée, il en reste
constamment très voisin pour toutes les valeurs positives ou négatives de (.
Enfin, dans le troisième cas, il y a instabilité en ce sens que si le point mobile
est, à l'origine des temps, très voisin de la trajectoire fermée, il pourra, à cer-
taines époques, s'en éloigner beaucoup. Mais il y a stabilité, au contraire, en
•iîi STR I.RS COrnBES DKFINIES PAI» LES EOI'ATIONS DIFFÉRENTIELLES.
ce sens que le poinl mobile, après s'êlre éloifçiié beaucoup de la trajectoire
fermée, s'en rapprochera de nouveau beaucoup et en redeviendra, à certaines
époques, extrêmement voisin.
L'exemple simple que nous venons de loiij^uement étudier nous permet
niaiutenanl de revenir sur le cas général et de dire :
De ce que tous les C,, sont nuls, il n'est pas permis de conclure que la série
délinie plus haut, soit convergente ni qu'un [)oint très voisin de la trajectoire
fermée en restera toujours très voisin, ni même qu'après s'èlre éloigné de cette
trajectoire il s'en rapprochera de nouveau.
Il peut arriver, ou bien qu'un point très voisin de la trajectoire fermée en
reste très voisin, ou bien qu'il s'en éloigne une infinité de fois pour en rede-
venir une infinité de fois très voisin, ou bien enfin qu'après s'en être éloigné il
en demeure très éloigné. Ces trois cas, logiquement possibles, peuvent effecli-
voment se rencontrer.
D'après ce qui précède, on comprendra sans peine à quel poinl les difficultés
que l'on rencontre en Mécanique céleste, par suite des petits diviseurs et de la
cjuasi-commensurabilité des moyens mouvements, tiennent à la nature même
des choses et ne peuvent être tournées. 11 est exlrèmemenl probable qu'on les
retrouvera, quelle que soil la méthode que l'on emploie.
Puris. i3 (Ji.''cen]lire i8S5.
SUR LES SÉRIES DE POLYNOMES
Comptes reinlus de l'Académie des Sciences, l. 96, p. 637-609 (5 mars iS83).
Oa sait quel parti l'Analjse a lire des fonctions définies par des séries
dont le n""^° terme est un polynôme entier d'ordre n. On connaît en parti-
culier les travaux de MM. Tchebjehef, Darboux, Frôbenius, Halphen et
Appell. Je suis arrivé, au sujet de ces séries, à un résultat incomplet, mais
qui peut présenter quelque intérêt à cause de sa généralité.
Considérons une série de polynômes Pq, Pi, P2, ..., tels que P« soit
un polynôme entier de degré n en x, et soit lié aux k polynômes précédents
par une relation de récurrence
(1) QoP,.-^QlP«-l+Q2P«-2^-Q3I^,^3■^-•..+ Q/.lVA = o.
Dans cette relation je suppose que Q,- est un polynôme entier donné en ,r
et en «, de degré i en x. Je considère les séries de la forme
{■?.) aoPo+aiPiH + a.,r,i-~...,
OÙ les a sont des coeflicienls constants, cl j en recluTclic les conditions di'
convergence. Le plan des x sera divisé en deux régions par une certaine courbe
limite; dans l'une des régions la série (2) sera conxergente, dans l'autre
divergente, (^uand on fera varier les coeflicienls a, il est aisé de voir que la
courbe limite variera, mais les diverses courbes limites formeront une seule
série de courbes s'enveloppant mutuellement, de telle façon que par un point
du plan passe une courbe limite, et une seule. C'est ainsi que, si P,, se réduit
à x", les courbes limites sont des cercles ayant pour centre l'origine, et,
si P„ se réduit au polynôme de Legendre X„, elles sont des ellipses ayant pour
foyers — i et +1. Cherchons à déterminer ces courbes limites. Pour cela
2i4 SUR LES SERIES DE POLYNOMES.
envisageons la série
(3) l'„+-:P,-t-...-t-3''P„ + ....
Si, dans celle série, on regarde un inslant x comme une conslanle et ; cumme
la variable indépendante, on voit qu'elle satisfait à une équation différentielle
linéaire dont les coefficients sont des ])oljnonics entiers en x et en ;. Pour
trouver les limites de convergence de la série (3), il faut chercher les points
singuliers de cette équation; on les obtient en égalant à zéro le premier
coefficient de cette équation, qui est un poljnomc entier en.r et en r. Voici
comment on formera ce coefficient : soit \ la plus haute puissance de n dans le
premier membre de (i); formons l'expression
Cette expression, si on l'ordonne suivant les puissances de /i, s'écrira
H n>' H- K /!>■' + ... ,
II, K, . . . étant des polynômes en x el z. \i sera le coefficient cherché
L'équation
H =o
nous donne alors lès points singuliers. On en tirera A' valeurs de z, que
j'appelle z^, z.,^ ■ ■ ■ i ^k-, en fonction de x. Le plus petit module de ces A quan-
tités sera aussi une fonction de x, que j'appelle 9(2;). L'équation générale des
courbes limites sera alors
(^(•f) = const.
Si, par exemple, on a
H = Z-+ 1ZX + 1,
les courbes limites seront des ellipses ayant — 1 et + i pour foyers.
Si l'on a
H = (z — X + a)(z — x-{-b)y
les courbes limites seront formées de deux arcs de cercle ayant pour centres
l'un le point «, l'autre le point b.
Cette méthode est en défaut quand le polynôme H, ordonné suivant les
puissances de z, se réduit à un seul terme; mais la difficulté peut être tournée.
Posons, en efTet,
p étant un nombre donné, positif ou négatif, entier ou fractionnaire. On aura
SUR LES SKRIES DE POLYNOMES. 2V>.5
entre les R„ une relation de récurrence de la forme
Sq Rn-t- S, R„_| -^. . .+ S/,R„_/. = o,
les S étant des polynômes entiers en x et des fonctions de /( ; on pourra
choisir ^ de telle façon que
lim = H. (pouin = x),
ni'- '
H| étant un polynôme entier en x et en z, et l'on aura pu choisir p de telle
façon que ce polynôme, ordonné suivant les puissances de z, contienne plus
d'un terme. Le polynôme H, remplacera alors le polynôme H.
Il resterait à trouver les conditions pour qu'une fonction donnée ï''{x) puisse
être développée en série de la forme {2) à. l'intérieur d'une certaine courbe
limite. 11 faut qu'elle soit holomorphe à l'intérieur de celle courbe limite.
Mais je n'ai pu encore démontrer rigoureusement que celte condition soit
sufdsante.
H. P.
SUR LES ÉQUATIONS LINEAIRES
AUX DIIFKIlliNTlELLES OIIDIXAIIIES ET Al'X DIFFÉltENCES FINIES
Aineiican Joiinial of Mathematics, vol. Vil, |i. i jii, (iSS.i).
I. — Étude sommaire des intégrales irrégulières.
Les résultais que je vais cliercher à démonlrer dans le présent Mémoire et
qui se rapportent tant à certaines équations différentielles linéaires qu'à des
<'(|uallons analogues, mais à différences (inics, ont déjà été énoncés les uns dans
un Mémoire que j'ai présenté à l'Académie des Sciences pour le concours du
Grand Prix des Sciences mathématiques le !"■ juin iS8o et qui est resté inédit,
les autres dans une communication verljale faite à la Société mathématique de
France en novendjre 1882 et dans une note Insérée aux Comptes rendus de
C Académie des Sciences le ;"> mars i883.
Soll
•' dx" ' dx"-' dx -^
une équation diirércntlelle linéaire où les coeKicienls P seront des polynômes
eu X que je supposerai tous de même degré, à savoir de degré y». J'appellerai A,-
le coefficient de xf dans le j)oljnome P,.
Nous allons étudier la façon dont se comporlent les intégrales de l'équa-
lion (i) quand x croît indéfiniment d'une certaine manière, par exemple par
valeurs réelles positives. Il reste donc convenu jusqu'à nouvel ordre cjue x est
réel et positif, tandis que les intégrales j' et les coefficients des polynômes P
peuvent être imaginaires.
Nous allons avoir à considérer l'équallDii algébrique
(i) \,.2"+\„ iz" 1+...+ A|: + Ao=o,
SUR I.HS ÉOUATIONS MN'KAIRES AUX DIFFÉRKN'TIKLLKS ORDINAIRES, ETC. 227
INous supposerons d'abord que cette écnuition n'a pas de racines multiples,
et même qu'elle n'a pas deux racines ayant même partie réelle.
Les méthodes de M. Fuchs ne sont pas applicables au problème qui nous
occupe, parce que les intégrales de l'équation (i) sont irrégiillères dans le
voisinage du point x = 30. 11 faut donc employer des procédés particuliers.
Nous poserons
^' 0 ^' - R
"n A n
et, supposant d'aijord l'équation (1 ) du deuxième ordre, nous l'écrirons
Posons
/ Il dx
y = «■' ,
l'équation dilléientielle deviendra
Je dis que quand x croîtra indéfiniment, u tendra vers une ties racines de
l'équation (2 ). Soient en effet a et [i les deux racines de cette équation, de telle
sorte que
(2_a)(3 — P) = c2-^B,3-hH„
et que la partie réelle de a soit plus (grande que celle de 'j.
•Soit
V = (' + h>' — log(H — a I — log( Il — ^).
il viendra
^ — rs — 1 '^'+ Qi"-*- Qd,
dx ~ ^ H-+ B, « + Bo
Nous allons étudier le si^ne de la partie réelle de -;-) c'est-à-dire dc-r--
Si l'on donne à x une valeur très grande, les difl'érences Q, — B, et Qo — Bu
sont très petites de l'ordre de -• Gela posé, on peut démontrer successivement
les résultats suivants.
Supposons que Q, — », et ()„ — Bu aient des valeurs ilun/ires sudisamnient
petites, et soit K un nombie donné positif. On peut trouver deux nondjres s
et £, tels que toutes les fois que
1 » - -. I > I, I „ _ p I > s,
•>.-iS SUR LKS EQUATIONS LINÉAIHES AUX DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES, ETC.
on ait également
,t(Q,-Bi)-t-(Qo-Bo)
(3)
ii2+ Bi a + Bo
<K.
De plus lorsque (), — B, et Qo — Bq tendront simultanément vers zéro, K ne
variant pas, s et î, lendroiil aussi siimiltanémenl vers zéro.
En second lieu, on peut toujours trouver un nombre K assez petit pour que
-j- soit négatif comme la partie réelle de (j3 — a), lorsque l'inégalité (3) a lieu.
Il suffît pour cela que l'on ait
K<cos[arg(a — P)].
Enfin on peut trouxer deux nombres k et k, tels que les inégalités
I (, - a |< £, I ,i _ p |< e,
aient Heu toutes les fois que c est compris entre k et — /., .
On conclut de tout cela que si x est suffisamment grand, il existe deux nom-
bres /: et /•■, tels que -r- soit négatif toutes les fois que (' est compris entre /.■
et — A, ; de plus lorsque x croît constamment et indéfiniment. A' et k, croissent
iiussi constamment et indéfiniment.
Supposons que pour une valeur donnée de x, c ait une certaine valeur
initiale comprise entre A' el — A'i, on est certain que v va décroître tant qu'il
sera supérieur à — k,, et que, si après a\oir décru, il arrive qu'il croisse de
nouveau, il ne pourra jamais en tout cas redevenir supérieur à — k,.
Soit M(h) la plus grande valeur que puisse prendre v quand x varie de A
à + oo. Lorsque h croîtra, lM(/i) décroîtra ou du moins ne pourra jamais croître.
Donc quand h grandira indéOnimcnt, iM(/i) tendra vers une limite, Jiiiie ou
infinie, que j'appellerai M. Si M = — oo, on est certain que c tend vers — oo;
tandis que si M était Uni, il jiourrait arriver ou bien que c tendît vers la
limite M, ou que v ne tendît vers aucune limite. Dans le cas qui nous occupe
on vient do \oir qu'on peut prendre /tassez grand jiour que l'on ait
M (/,)<- /m,
d'où
Mais nous pouvons prendre x assez grand pour que /. , soit aussi grand que l'on
veut. On a donc
M = — y;
ou
liill t> = — v:, liiii u = a. C. Q. F. D.
SUR LES ÉQUATIONS LINÉAIliES AUX DIFFERENTIELLES ORDINAIRES, ETC. Î'Q
Le raisonnement précédent n'est en défaut que si la valeur initiale de v n'est
pas comprise entre k et — /i|. Mais nous avons choisi arl)itrairement la valeur
initiale de x, nous aurions pu prendre tout aussi bien une valeur quelconque
de cette variable. Pour que le raisonnement soit en défaut, il faut donc que,
(juel que soit x, c soit plus grand que k ou plus petit que — A , . Or quand x tend
vers l'infini, il en est de même de A- et de /.,. Donc c tend aussi vers droo.
Donc it tend vers [ï ou vers a. En résumé, la limite de u est en général a, mais
pour une intégrale particulière, elle peut èlre égale à [i.
Faisons encore le raisonnement pour les équations du troisième ordre.
L'équation
peut s'écrire
(4) ^ '^lâ''^"^'^'''^"^'^ Qi"--^ Q. " -t- Qo = o.
Soient a, [3, y les trois racines de l'équation (2) rangées par ordre de parties
réelles décroissantes. Nous considérerons à côté de l'équation ( i) l'équalion
( /,'"■■< ) ^ + ^ ( 3 V -t- lîj ) + i'» + B. fî + n, (■ + B„ = o,
dont l'intégrale générale est
~ X e»-'^-(- [jieP'^ + v eY-r
1, u, V étant les constantes introduites par l'intégration. Nous allons chercher
une fonction réelle des parties réelles et imaginaires de v et de -y- choisie de
telle sorte que sa dérivée soit toujours négative. Nous considérerons ensuite
une fonction formée de la même manière avec les parties réelles et imaginaires
de u et de -y-, et nous reconnaîtrons que la (hjrivée de celte nouvelle fonction
sera aussi toujours négative pourvu que la fonction elle-même soit comprise
entre deux limites données, lesquelles limites tendent respectivement vers dz ce,
quand x tend vers + od. La méthode que nous suivrons sera donc de tout point
semblable à celle que nous avons employée pour le cas du deuxième ordre.
La fonction que nous cherchons à former dépend de ti et de -r- et par con-
séquent de y, de ^ et de -j^- 11 y a avantage à introduire directement ces
éléments.
Employons, pour abréger, la notation de Lagrange de façon que ) ' désigne
l'io
Sl'fl l.RS KOIATIONS l.lNKMniîS M'\ DirKKIlENTlKLl.liS OUniNAiniiS, KTC.
dv , ,,,..</-)■.
-f- el Que )■ a('si"ne -7—: ot posons
i/r ' ■ "^ (l.r- '
y = X + Y -+- Z,
y = a X + l^. Y + -,- Z,
^'■'=a^\ + fiM'+Y5Z.
La (JiUéreucialiou nous donnera
/= ^'+ v'+ /:,
y'=y. X'+jî Y'+ V Z',
— Q-o'"— Qi.r'— Q".)- = «-^'+ ?'-Y'^ y"Z'.
osons encore
il viendra
On a alors
d
a3 + Q, a' + Q, a + Qo = A( a - p j ( a - •,•) ,
7^+ Q.T'+ Q,7 + Q„= <:(y - a) f-f - ?),
X'=aX — (AX + BY + CZ),
Y'=pY — (AX + BY + CZ),
Z'=-/Z — (AX-4- BY + CZ).
f/j- ^ X
X Y / Z Z \
, + A - B - A Û -(- I! ^ _H C ( - _ - j = ji - a -t- A
avec des expressions analogues pour les déri\ées logarilhniiques de ^^ et, de y-
Lorsqu.e .r croît indélininient, A, H et G et par conséquent le terme coinplé-
nienlaire A tendent vers zéro. La variable ,r ajant une valeur donnée suffisam-
ment grande, on peut trouver un nombre positiC • tel que l'expression
(lA| + lBH-|Gh(i+^j
soit plus petite que la partie réelle de a — j3 et que celle de [i — v. Si alors les
valeurs absolues
X
Y
X
Z
Y
Z
Y
î
X
»
Z
ï
X '
Z
1
Y
sont simultanément plus grandes que e, on aura
|Al<(IAH-lB|-HlG!i(^i + ^),
et par conséquent, les dérivées logarithmiques de ^, de ^ et de ^ aiironl leur-.
parties réelles négali\es, de sorte ([ue
c/x
log
_V I
X,
dx
log
<"' ,7^'"s|y
<0.
SLR LES EQUATIONS LINEAIRES AUX DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES, ETC. 23 1
De plus lorsque x croîtra iiidéfîniiiient, e tendra vers zéro. Ajoutons d'ailleurs
Y I . I Z "
que la dérivée logarithmique de ^ reste négative quand niênie h^
seraient plus petits que :. De inèine on aura
ou Y
dx -'^
«^ I
dx °
<o,
même si
V
z
ou
Y
X
même si
\
z
ou
X
Y
et \-^
Ouelle est la
Soit niainlenanl H la |)lus grande des deux quantités
condition pour que H soit une fonction décroissante de x! .fe dis qu'il sullit
que II soit compris entre £ et -> £ étant bien entendu supposé plus petit que i.
En effet nous piuvons faire deux Iivpothèses:
(III a alors
lor
>e,
et par conséquent
II =
>
X
X
>
z
Y
>^,
>l>e,
rfll
d
^
dx
dx
X
<o
Z
^
11 =
X
>
X '
C. Q. l'. 1).
>h
et par conséquent
>i>s,
(/Il _ ^
dx dx
<o.
>
c. Q. F. n.
Ainsi H décroit toutes les fois qu'il est compris enire £ et - •
Or pour .r =: co on a
Donc on a aussi
d où 1 on déduit aisénient
lllll ~ ^ o,
liin Y ~ "'
lini (( = liiii •— = z.
u. Q. r. D.
11 n'y aurait d'exception que si H restait constamment supérieur à - > auquel
a3a si'R LES équations i.imoai»i;s aux différentif-lles ordinaihes, etc.
cas sa liinile serait infinio. Dans ce cas, on a toujours
>s,
>^,
to
nies les lois ruic v" est compris entre £ et - • En effet il vient, ou bien
1 £
ou bien
d'où
Il =
>->s,
z
X
=
z
Y
Y
X
>E,
>I>E,
II =
Z
,
Z
X
>->.,
Y
Y _ Y Z
X ^ Z X
>',
TT > I > s.
\i
>£,
>£,
D'où Ton doit conclure que la fonction -r; est décroissante toutes les fois
qu'elle est comprise entre £ et -; il en résulte, comme nous l'avons fait voir
plusieurs fois, que cette fonction tend en général vers zéro, et qu'elle peut
aussi, mais exceptionnellement, tendre vers l'infini. Dans le premier cas on a
Uni u = 3,
dans le second
lim M = Y-
C. Q. F. D.
11 n'est pas besoin d'insister pour faire comprendre que ce raisonnement est
applicable à une équation d'ordre quelconque. Daiis tous les cas la limite de la
dérivée logarithmique de r est une des racines de l'équaticui (2).
De ce que la limite de — est égale à un nombre lini et déterminé a, il ne
s'ensuit pas forcément que -^ tende vers une limite finie et déterminée; car si
l'on avait par exemple ^ = xe'"' il viendrait
liiii =^ = a,
y
lini — = X.
gJtJT
Ce n'est que dans un paragrapiie ultérieur que nous démontrerons que la
limite — =^--— est en général finie et déterminée.
Pour le moment supposons que x tende vers l'infini de façon que l'on ail
X = pA,
Si;n I.KS liOL'ATlO.NS LI m; A lit ES AUX DIFFÉlllîNÏIKI.LKS ORDINAIKES, ETC. V,33
p croissant indéfiniment par valeurs réelles positives et K étant une quantité
constante d'argument w, et de module i. H est facile de ramener ce cas au
précédent.
En efTet Féquallon (i) devient
^ ' X" f/o" ^ X"-' rfp''-' ^■■■^ ), dp ^ '-^ '
où la nouvelle variable o croît indéfiniment par valeurs réelles positives.
L'équation (2) relative à la nouvelle variable et à la nouvelle équation (i'"*)
s'écrit
(■j.''") A„3"+ \„-ilz"-> +. . .+ A,X''-i^ -h A„X''= 0,
et si les racines de réf[uation (2) étaient
(5) a,, -/.,, ..., a„,
celles de l'éfpiation (2*") sont
a, X, oi-^'f., ■ . ., a„ À.
Lorsque x croissait par valeurs positives, nous avions
(0) -41 = a,,
et, étant l'une des racines de (5 ). De même ici nous aurons
— 4- = =('.X,
Cf./, étant encore une des racines (")); d'où
y dx
Mais il y a toutefois une différence entre le cas de l'écfualion ((i) et celui de
l'équation ((3'"*). Lorsque x varie par \aleurs positives, la limite a, tic — -f- est,
yax
en général, et en laissant de côté les cas exceptionnels dont il a été question
plus haut, celle des racines de l'équation (5) dont la partie réelle est la [)lus
grande. Si au contraire j" r= oX la limite a; de — ^ sera, en "énèral. celle des
racines de l'équation (5) qui est telle que la partie réelle de y.f^X soit aussi
grande que possible.
Nous avons supposé au début de ce paragraphe que l'équation (^!) n'a pas de
H V. — I. 3u
■'3i SIR I.KS ÉylATIONS LINKAlllKS Al!\ D11'1'"É1\RXT1KI.LI:S ORDINAMIES, ISTC.
racines multiples et ([uV'lle n'a pas non plus deux racines ayant même partie
réelle. \'oyons cependant ce cjui arriverait si cette équation avait deux racines
a>anl nièiiie |)ailie réelle.
En premier lieu suppu-.ons (pie ces deux racines ne soient pas celles dont la
partie réelle est la plus grande. En particulier, dans le cas du troisième ordre,
où nous avons appelé les- trois racines en question a, p, et y, supposons que la
partie réelle de i. soit plus grande que celle de [i et y, la partie réelle de [i étant
égale à celle de y. En se reportant au raisonnement qui précède, on verrait que
)■ étant l'intégrale générale de l'équation (i), le rapport
dy
y dx
a encore pour limite a et que le raisonnement ne se trouve en défaut que dans
les cas exceptionnels dont il a été question plus haut (quand la valeur initiale
de II est plus grande que -) et j)ar conséquent pour certaines intégrales parti-
culières de l'équatiou (i).
En second lieu, si l'équation (2) n'a pas de racines multiples, l'équation (2*")
n'aura deux racines ayant même partie réelle que pour certaines valeurs parti-
culières de X et par conséquent la difficulté dont nous parlons ici ne se présen-
tera que pour certaines valeurs exceptionnelles de l'argument to de oc.
Reste le cas où l'équation (2) a des racines multiples. Reprenons le cas du
troisième ordre où les racines sont a, ^ et y, et supposons a ^ j3. Si l'on voulait
répéter le raisonnement que nous avons fait en supposant les trois racines dis-
tinctes, on poserait
_,• = X + V -+- z,
y=î< X + Y^a + ^ ^ + Y Z,
y'=a-^X + Y(a2+^)+Y'Z,
X
et l'on reconnaîtrait que la liiiiiie de — est égale à a en général, et, pour une
certaine intégrale particulière, à y.
Nous pouvons d'ailleurs embrasser tous ces cas particuliers dans le résultat
suivant qui ne comporte aucune exception et dont nous ferons usage plus tard.
Supposons que x tende vers l'infini par valeurs réelles positives. Soit a un
nombre dont la partie réelle soit supérieure à celles de toutes les racines de
SUR LKS ÉOlfATIONS LINÉAIRES AUX DIKFÉRKNTIELLES ORDINAIRES, ETC. 235
l'équation (2). On aura
lilll J' 6—"^= o.
y étant une quelconque des intégrales de l'équation (i).
On peut alors Irouver deux nombres b el c tels que la partie réelle de b soit
plus petite que celle de a et plus grande que celle de c, et que la partie réelle de
c soit supérieure à celles de toutes les racines de l'équation (2).
Cela posé, considérons l'équation différentielle d'ordre /( + i
Cette équation admet toutes les intégrales de l'équation (1) et en outre l'inté-
grale e'-'' de sorte que son intégrale générale s'écrit
À e'-f-t-j--,,
A étant une constante arbitraire et )i l'intégrale générale de l'équation (1).
L'équation (2) relative à l'équation (1''^') s'écrit
et admet les même racines que l'équation (2), plus lu racine c don! la partie
réelle est plus grande que celle de toutes les autres.
11 en résulte que l'expression — a pour limite c, lorsque y est l'intégrale
générale de l'équation (i ''"')■
Il j a exception toutefois pour certaines intégrales particulières de celle
équation. Ces intégrales exceptionnelles ne sont autres d'ailleurs que les
intégrales de l'équation (i) elle-même.
De là on peut conclure qu'à partir d'une certaine valeur .r^ de x on a
y
partie réelle de -- < b,
y
on déduit de là
yo étant la valeur de )• pour x = jCq, ou bien
la partie réelle de (/; — a) étant négative, la limite du second membre est
nulle, on a donc
liiii j' e-«'' = o.
l3G Sllt LES KOlVriONS MNKAIUKS AUX I1IF1'KRKNT1KLI.1:S OIUIINAIUKS, ICTC.
Ce résultai ne païaîl d'ahord s'a[i|)li(|iKT qu'aux intégrales qui sont telles que
•- tend vers c. cl ne pas sul)sistei- pour les intégrales exceptionnelles de l'équa-
tion (i''"'). à savoir les intégrales de l'équation (i). Mais une pareille intégrale
peut toujours être regardée eoinine la dill'éi-enec de deux intégrales non
exceptionnelles. Le résultat suhsistc donc pour une intégrale quelconque de
Tcqualion (i). c. q. f. n.
Si
el que 0 tende vers l'infini par valeurs réelles positives; si a est un noinliie tel
(|ue la partie réelle .de «A soil plus grande que la partie réelle d'une racine
quelconque de l'équation (2) multipliée par À, on a encore
lim ye-"'' — o.
Il est à remarquer que dans tout ce qui précède nous ne nous sommes nullement
appuyés sur ce que les coefficients P de l'équation (i) sont des poljnomes en j:.
Les résultats énoncés plus haut subsistent donc pourvu que les rapports
P/i— 1 ' «—2 Li _
P ' i^ ' • ■ ■ ' P ' P
^ n ' rt ' n ^ Il
tendent vers des valeurs finies el déterminées quand x croît indéfiniment.
Nous avons supposé d'autre part que les polynômes P étaient tous de même
degré. Les résultats subsisteraient encore si un ou plusieurs des polynômes
étaient de degré inférieur à p, P„ restant de degré p. Mais il n'en serait plus
de même si le degré de P„ était inférieur à celui d'un quelconque des autres
polynômes. Dans ce cas, l'équation (i) rentrerait dans un autre type d'équa-
tions linéaires que nous étudierons plus loin.
II. — Équations aux différences finies.
Avant de poursuivre les conséquences des résultats précédents, nous allons
étendre ces résultats aux équations à différences finies de la forme suivante :
(l) P/,I/„+/,-+- I'/,_iM„+/._,-H...4- P, «„ + !-+- Po«„= o,
les coefticients P étant des polynômes d'ordre p par rapport au rang n de la
SUR I.rCS EQUATIONS MNIÎAIIIKS AUX hll'l' KIIENHEI.LKS OUDINAIIIRS, ETC. 237
fonclion ii„. Il est aisé de voir l'analogie de cette équation avec les équations
linéaires que nous avons envisagées dans le paragraphe précédent; car si l'on
pose
Ah„ = «,,-n— i/„, i-«„ = Ak„+i — Ah„, ...,
l'équation (i) s'écrira
H/,i''«„+ Ha-i A''-i ((„ +...+- Hi A"., + R,)î(„ = o,
les coellicients R étant des polynômes entiers en n.
Nous appellerons A, le coeflîcient de ni' dans le polynôme I',: et nous envisa-
gerons l'équation
(2) \i,z'--\-kk-i ;''"-' -t- ... -f- A, i + Ao = o .
Posons de plus •
Laissant d'abord de côté le cas exceptionnel où l'équation (2) aurait deux
racines égales ou deux racines de même module, je vais démontrer le résultat
suivant :
l^orsque n tend vers l'infini, le rapport ""^' tend vers une des racines de
l'équation (2) et en général vers celle dont le module est le plus grand.
Supposons l'équation du troisième ordre pour fixer les idées, elle s'écrira
««+3 + Qi «H+-2 ■+- Ql Î'«H 4- Qo lin = O.
Soient a, 3, y les trois racines de l'équation (2) rangées par ordre de module
décroissant. Posons
ii„ = \n+ V„-(- Z,„
"rt+l = '■'■ ^;i + 1^ ' /i -t- T Z„,
(f„-t-o= a=\„-t- pM „-+- y'Z,,,
on en conclut
Poso
ns encore
w»i+i = -^«+1-1- '«+1+ Z„+i,
"«+2='* ^«4-1 -t-p 1/1 + 1-+- Y Z„+l,
"n+3 = '■'■' ^ii+l -t- p- 1 n+\ -+- '!' 2,1+1.
«S-HQ^aî-H Qia-4-Qo= A(«-P)(a-7).
p3+Q.,[32+Q,p + Q„= B(j3-a)(p-7),
Ï^-I-Q2ï2-+- Q,yH-0„= C(-^_ot)(v_p).
■iSS SUR LES ÉaUATIONS LINEAIRES AUX DIKFERENTlIiLLES ORDINAIRES, ETC.
Il viendra
X„ ^, = a X„ - ( A X,. + B V„ -H C Z„ ),
Y„ + ,= pV„-(A\„+BY„ + CZ„),
Z„+i = V Z„— ( A \„ -h I! V„ + G Z„ ).
( )ii tilt" fie là
V X P-(a-^ + b + c|^)
X„+, V„ " ^^(^^^.^rV^ ^^z^\
avec des formules analogues pour
11 résulte de là que Ion peut trouver un nombre e tel que
x„
v„
}
Y„
x„
}
x„
z„
x„
z„
>
z„
x„
J
x„
Y„
Y„
z„
î
z„
ï
x„
el
et
iF^ et
1^'
Z„
Z^
Y„
x„
> e, on ait
> e, ou ail
> s, on ait
■Vn+l 1/!
Z/,_n \/i
Z^f-t-1 l n
<I
< I.
D'ailleurs quand n croil indéfininienl, A, B et C tendent vers zéio; il en est de
même de t.
fonction <le ii qui sera décroissante toutes les fois qu'elle sera comprise entre £
et \^\- Je dis que H sera une
et
En ellel deux cas peuvent se présenter :
H =
v„
= n > ^'
x„
Y
X
1
>
z
X
)
y
>
>
>^,
l>
Donc
Y„
v^ et i)ar conséquent H est décioissanl.
X/i
De
x„
11 =
Z
X
n
n
>
Y„
x„
1
x„
Y„
>
x„
Z,,
>h
z„
x„
>s,
z„
Y„
el
pai
COI
isé(
liri
1 II est
,]
('■<
1(
1
isan
1.
> I > -'.
SLR LES KOUATIONS LINEAlllF.S AL\ DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRIS, ETC. aSg
11 résulte du là que H tend vers zéro comme nous l'avons (nh voir dans le
paragraphe précédent, à moins qu'il ne reste constamment supérieur à- •
est une fonction conslam-
• I . . I Z
Si H est constani ment supérieur à - i je dis que -~
ment décroissante si elle est comprise entre s et 7- On a alors, en effet :
1° ou bien
II
et par conséquent,
2° ou bien
et par conséquent,
H =
>7 >^.
Y„
>^. ^ >B,
>I>E.
£1 7- >^.
Y„
x„
=
v„
x„
Dans l'un et l'autre cas la fonction
>I>£.
est décroissante. On en conclut, en
répétant le raisonnement que nous avons déjà fait bien des fois, (jue
vers zéro en général et exceptionnellement vers l'infini.
Il y a donc trois cas possibles :
V„
tend
P
reniier cas, gi'nêral :
Z„
Il m
lim H = o
Deuxième cas, exceplloiinel :
lim H = 00, lim
Troisième cas, plus exceptionnel encore
lim H = lim
X^
Y„
= o,
= o,
Irm = 2.
lim = 3.
lien
"<; + !
Le même raisonnement s'applique sans difficulté au cas des équations d'ordre
supérieur au troisième. Je me bornerai à indiquer ici la marche du raison-
nement dans le cas du quatrième ordre.
Soient a, p, y, 5 les racines de l'équation (2) rangées par ordre de module
décroissant. Nous poserons
u„+i = (x'\„ + P'Y„ + -('Z,, -+- û'T„ (J = o, I, 2, 3).
■>4t> Sin LES ÉQUATIONS I.INKAIRICS AliX IHI'FÉRENTIELLES OBDINAIRES, ETC.
Nous démoiiiriToiis ensuite (ju'il existe un nombre e tendanl vers zéro avec -
et jouissant îles propriétés suivantes :
V„
i" La fonction -rr^ ou ^ , eu supprimant l'indice /i pour abréger, est
\ I I \ I
sont phis grands
décroissanli' toutes les lois cpic ^ ' V ' 7 ' Pf
que £.
I Z
2" Il en est de même de -^ toutes les Cois que
sont plus grands que s, et ainsi de suite en considérant successivement les
Z
X
y
X
z
X
' V
X
' î
z
' Y
)
Z
T
fonctions
Z| |T
Y 'Y
^ ) qui sont décroissantes à des conditions analogues,
aeiles à former par des perniulations des lettres.
Cela posé, soient II la plus grande des quantités
et H, la plus grande des quantités
Y
X
>
Z
f
T
X
On démontre que H est décroissant quand il est compris entre s et-- On en
conclut qu'en général II tend vers zéro, et par conséquent, — ^^ vers a.
11 y a exception quand H est toujours plus grand que -, mais alors on
démontre que H, est toujours décroissant s'il est compris entre s et;- On en
conclut (lu'en général II, tend vers zéro et — ^^ vers 3.
Il V a encore exception qiuind II, est toujours plus grand que 7, mais alors
on démontre que
en conclut (lu'en général 1 41 tend vers zéro, et ""'*'' vers v-
' » I Z I u„ '
Enfin, il reste un dernier cas plus exceptionnel encore que les deux [u'écé-
dents, et où \y reste toujours [)lus grand que-- Alors -^^' tend vers 0.
Il nie reste à examiner les cas où l'équation (2) a deux racines égales, ou
deux racines de même module.
Supposons d'abord trois racines c, [ï, y dont deux égales, par exemple,
a = ;i, I a ' = 1 p I > I Y |.
est toujours décroissant s'il est compris entre £ et -- On
T|
SUR LES ÉQUATIONS LINÉAIRES AUX DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES, ETC. 24 1
Nous poserons
" = X„-l- Y„-i- Z„,
Un-^i = a II + -\\„-j- a \„-i- Y Z„,
d'où
u„+i =:<■-( I -1- ^ ) .\„ + a- V„ + 7-Z„,
"«+1 =
-^//+1 ^~ ' ^i-+-l ~t~ ^n-i-l
M„+2= 3C 1
l^n + l+î' ^ ;i+l + Y^«+li
((„-t.3=«-(
1 H
) X„+| -+- ai V„+i + --2 Z„+|.
l'osons niainlenant
a3H-Q,a2-t- Q,7 + Q„=A,
■3a2-t-2Qja+ Q,= B,
il vient
X„+, = ('-t- ^)"-'*^"+'^''
Y„_n = a V„ + B',
Zn+l = T '^" "+" G',
A', B' et C étant des fonctions linéaires en A, B et C, ayant des coefficients
dépendant de X„, Y„, Z„. A, B et C tendent vers zéro quand n croît indéfi-
niment, et l'on verrait comme précédemment qu'il en est de même, en général,
de A', B' et C. Il en résulte que, e/i général,
li.m^^ = lim — - = G, liiii — — î = a.
A-n 1 „ Un
^'oici maintenani une propriété qui subsiste alors même que l'équation (2)
admet des racines de même module et qui, par conséquent, ne souffre aucune
exception.
Soit a une quantité de module plus grand que toutes les racines de l'équa-
tion (2) ; l'expression -|^ tend vers zéro, quand n croît indéfiniment.
La démonstration serait la même que pour la propriété correspondante des
équations différentielles démontrée à la fin du paragraphe précédent.
III. — Transformation de Laplace.
Revenons maintenant aux équations différentielles. Nous avons vu dans le
paragraphe I que si l'on envisage l'intégrale générale j- de l'équation
II. F - I. i,
lil SUR LES B4UATI0NS LINEAIRES AUX DIFKBRBNTIBLLES ORDINAIRES, ETC.
étudiée dans ce paragraphe, la dérivée logarilhmique
I dy
y dx
tend vers une certaine limite a, mais qu'on n'en pouvait pas conclure immé-
diatement que ye~*-^ tend vers une limite finie et déterminée. C'est pourtant
ce qui a lieu en général ; mais pour le démontrer, nous serons forcés d'em-
ployer la transformation de Laplace.
Voici en quoi consiste cette transformation. On pose
y = I V e--' dz.
i- étant une fonction de ; cpi'il reste à déterminer, et l'intégrale étant prise
le long d'un chemin imaginaire convenablement choisi. L'intégration par parties
donne
xy = I vx e'-^ dz = [f e^-"'] — / j~ *"' ''•^■
Le chemin d'intégration devra être choisi de telle façon que le terme tout connu
de celte intégration par parties soit nul, sans cependant que l'intégrale j' le soit
elle-même.
■ On aura ensuite
"■^•>' = ~j dz"- '-■^"'^ =- [tTz "--"l ^.1 ,77» '="•' '^''
nu, >i le terme tout connu est supposé nul,
Li ainsi de suite; on aura
x'y = (—1)' I —e-^ dz ( i = o, i, i, . . ., p ),
pourvu (|ue le chemin d'intégration ait été choisi de telle sorte que les termes
tout connus des intégrations successives par parties s'annulent, c'est-à-dire que :
[5?*''J'"" (i = o, i, i, ...,p — i).
De même, on aura
.d''r , . rd'(vzi')
• d'c
-r—e~-^dz.
dz^
SUR LES ÉQUATtONS LINKAIRES AUX DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES, ETC. 243
pourvu que les termes tout connus
[d'v , 1
soient nuls aux deux limites d'intégration.
Si nous écrivons l'équation (i) sous la forme
dûo'' \k = O, T, 2, . . ., /(
l'équation transformée s'écrira
d'ivz'')
Pour trouver les points singuliers de celle équation (3), il suffit d'égaler
à zéro le coefficient de -3 On trouve ainsi l'équalion
OU, en reprenant les notations du paragraphe 1,
(2) S,\4.3'' = 0.
ce qui est l'équation (2) du dit paragraphe.
11 faudrait ajouter à ces points singuliers le point 00 où les intégrales sont
irrégulières pour l'équation (3) comme pour l'équation (i). Si l'équation (2)
n'a pas de racine multiple, ce que nous supposerons d'abord, le coefficient
(le -7—; ne s'annule que du premier ordre en chacun des points singuliers, d'où il
résulte que pour chacun de ces points l'équalion déterminante a i^p — 1) racines
respectivement égales à o, i, 2, . . ., /) — 2, la y^'*"" étant quelconque. Ce sont
donc des points singuliers réguliers.
11 faut maintenant choisir le chemin d'intégration de façon à satisfaire aux
conditions que nous nous sommes imposées. Nous devons choisir les deux
limites de ce chemin de façon qu'en chacune d'elles on ait
/ i — o, i, 1, . . ., p
\ /,■ = o, i , 2, . . . , «
Si l'une de ces limites est à dislance finie, on devra avoir
d'p
dzi
= 0 (/■ = o, I, 2, ..,, /) — I),
244 SI" 'K* KQl'ATIONS I.INÉAIIIES AU\ DIFFKRENTIELI.KS ORDINAIRES, ETC.
sans (]iie rialéi;rale r soit identiquemeni mille. Celle limile deiia donc être
un /)oinl si/ii; ii/ier. Celle condilioii n'est d'ailleurs pas suffisante. 11 faut encore
(|u'en ce point sin';ulier, où comme nous l'avons vu, {p — i) des racines de
l'équation déterminante onl pour valeurs o, 1,2, ...,/; — 2, la p''*""' racine de
celte équation soit plus grande que [p — 1) et de plus que l'intégrale i' soit
convenable meut choisie.
Supposons maintenant une limite à distance inlinio. On devra avoir
lim — — re=-'^ = o,
dz' '
et d'abord
lim PC'"' = o.
C'est le moment de recoui-ir à la proposition établie à la fin du paragraphe I.
Formons l'équation qui joue par rapport à l'équation (3) le même rôle cjue
l'équation (2) par rapport à l'équation (1). Elle s'écrira
(4) i:c,„r-i)''^' = o,
en appelant x l'indéterminée qui entre dans cette équation.
L'équation qui donne les points singuliers de l'équation (i) s'écrit, d'autre
part,
^ G/„ xi = o.
Si donc a,, «2, ..., «y sont les points singuliers distincts de l'équation (1),
les q racines distinctes de l'équation (4) sont — a,, — a^. . . ., — a^. D'où, en
appliquant les principes du paragraplie l, on verra que
lime e-'-' = o,
si z est réel positif, et si en désignant par R.(«) la partie réelle d'une quantité
imaginaire w, on a
R(x)<R(«,), n(37)<R(a,), ..., K(x)<R(a,/).
Si maintenant ;; est imaginaire, et si l'on a
arg z = \,
R(xe-";< li(a, e-"), R(.r e-'î-X R(a2 «-'*), ..., R( a; e-")< R(a,/ «-'>•),
le produit ve'^ tendra vers zéro quand z croîtra indéfiniment avec l'argument \.
il est clair d'ailleurs qu'il en sera de même des diverses cxpr-essions
d'v .
dz'
SUR LES EQUATIONS LINÉAIBES AUX DIFFÉRENTIKLLES ORDINAIRES, ETC. 245
Les hypolliéses (5) sont donc suffisantes pour que le chemin d'intégration
satisfasse aux conditions que nous nous sommes imposées.
On peut d'ailleurs remarquer que, si le point x est extérieur au polygone
con\exe qui, ayant pour sommets certains des points a, laisse tous les autres
à son intérieur, on pourra toujours trouver une valeur de X satisfaisant aux
inégalités (5).
Supposons donc le point x extérieur à ce polygone que j'appellerai P. Voici
quel chemin d'intégration nous ferons suivre au point z. Nous partirons de
l'infini avec un argument satisfaisant aux inégalités (5), et après avoir décrit un
certain chemin, nous reviendrons à l'infini, soit avec le même argument, soit
avec un autre argument satisfaisant également à ces mêmes inégalités. Il faudra
naturellement que le chemin ainsi décrit enveloppe un certain nombre de
points singuliers [c'est-à-dire de racines de l'équation (2)]; car sans cela,
l'intégrale
y = l V e-^ dz
serait identiquement nulle.
Nous pourrons supposer que ce chemin enveloppe un seul point singulier.
En effet, un contour enveloppant, par exemple, les points singuliers a^ et «0
peut toujours se décomposer en deux autres, enveloppant, le |)reniier seu-
lement le point rt|, et le second seulement le point a-^. Donc les intégrales
qu'on obtiendrait par la considération des contours enveloppant plusieurs points
singuliers ne seraient cpie des combinaisons linéaires de celles que nous allons
considérer et qui sont engendrées par des contours envelojipant un seul point
singulier.
Soit a le point singulier enveloppé que nous supposerons d'abord être une
racine simple de l'équation (2). Son équation déterminante, qui est de degré />,
a, comme nous l'avons vu, {p — i) racines égales à o, i, 2, ■ ■ ■■, ji — 2, la p''"^^
étant égale à [j. et différente de (/j — i).
Il résulte de là que le point a n'est pas un point singulier pour p — i inté-
grales de l'équation (3) linéairement indépendantes et que la p"'""' intégrale
s'écrit
K'i, = {z — a)V-^(z),
<I'(;) étant holomorphe dans le domaine du point «, l'intégrale générale s'écrit
donc
i' = A(i— _a)l^^<t>(z) -^'lizj = kyp+'l{z).
246 SUR LES EQUATIONS I.INÉAIBK9 AUX D1FFKHENTIELLE8 OBDINAIRKS, ETC.
it{z) étant holoniorphe dans le domaine du pointa. On a alors
/ ii{z)e'^ dz = o,
d'où
j' = / 1' e--<^ dz = \ I i'i, e-'' dz.
Ainsi, si l'on fait abslraction «lu facteur constant A, l'intégrale y ne dépend
pas du choix de l'intégrale c.
Qu'arrive-t-il maintenant si a est une racine double de léquation (2)?
Alors l'intégrale générale s'écrira
A et B étant deux constantes arbitraires, $(;) étant holoniorphe dans le
domaine du point a, et i'p et f/)_i étant deux Intégrales particulières. Il vient
alors
y = j V e-' dz = X I Vp e~-^ f/s + B / P;,_i e~-^ dz.
Ainsi, quelle que soit l'intégrale c choisie, on ne pourra jamais obtenir poury
plus de deux intégrales linéairement indépendantes.
De même si a est une racine multiple d'ordre plus élevé.
Ainsi, à chaque racine simple de l'équation (2), correspond une intégrale de
l'équation (1), à chaque racine multiple d'ordre ni, correspçndent m intégrales
de celte même équation. On obtient donc en tout de la sorte n intégrales de
l'équation (i), et comme cette équation est d'ordre n, on en a l'intégrale géné-
rale. Il resterait, il est vrai, à démontrer que ces n intégrales sont linéairement
indépendantes, mais c'est ce qui ressortira de diverses propositions que nous
établirons plus loin.
Nous n'avons examiné jusqu'ici que le cas où les deux limites d'intégration
sont infinies; il est aisé de prévoir, d'après ce qui précède, que les intégrales
obtenues, en supposant qu'une ou deux des limites soient finies, ne seront que
des combinaisons linéaires de celles que nous connaissons déjà.
Considérons de nouveau un point a qui soil une racine simple de (2) et
soient
O, I, 2, . . ., p — 2, l-l-,
les racines de l'équation déterminante correspondante. Soit
SUR LES ÉQUATIONS LINKAIRES AIX DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES, ETC. '47
une intégrale de (3), où 't(â) est holomorphe dans le domaine du point a.
Soit
l'intégrale correspundante de (i), la quadrature s'efTectuanl le long du contour
défini plus haut, qui enveloppe le point singulier z = a.
Envisageons maintenant l'intégrale
Nous supposerons, ce qui est toujours possible, que le chemin d'intégration
reste constamment intérieur au contour le long duquel a été prise l'intégrale _)'.
Si
l'intégrale _^2 sera finie et sera une des intégrales de l'équation (i), d'après ce
qu'on a vu plus haut. Mais on voit aisément qu'on aura
Les deux intégrales j', et )'^ ne différent donc que par un facteur constant. Il
résulte en même temps de là que l'intégrale j^^ est une intégrale de l'équation (i)
toutes les fois qu'elle est finie, c'est-à-dire toutes les fois que
Soient et, , a^., .... a„les racines de l'équation (2) que nous supposerons toutes
simples. Soient
O, l, -2, ..., /î — ?., |X,
les racines de l'équation déterminante relative au point singulier rt,. Il existera
toujours une intégrale de la forme
V,= (5 — n,)H-. <t>,(î),
<&,(s) étant holomorphe dans le domaine du point a,, et l'on en conclura
l'existence d'une intégrale de l'équation (1),
Y,- = / V, e'-' dz,
pourvu que
|ji,- > — I .
Supposons donc d'abord que tous les a sont plus grands que — i, de façon
■j48 SOR les équations linéaires M\ DIKrÉRENTIELLES ORniNAIRES, ETC.
que les p intégrales Y, exislenl, ou mieux encore, supposons d'abord que tous
les II sont plus grands que (y) — i).
Joignons un point quelconque b à chacun des points singuliers a,, a^, ..., a„
par des chemins /,, /^, ..., /„. Soit cn, la valeur que prend au point 6 la
dérivée A'^"' de V, quand la variable va du point ai au point h par le chemin /,.
Posons maintenant
T, = / V, «=•<• dz,
l'intégrale étant prise bien entendu le long de /,-.
Il viendra, en appliquant à l'intégrale T, la méthode d'intégration par parties,
/' d'" V-
(6) x"'T, = x"'-i e''-^c,i, — ^"'-2e''''c,-, -H j;"'-3e''-»c,-2±. ..±e''-'^c,-,,„--irf: / J e-"^ dz.
Soit maintenant di,k.,^ la valeur que prend au point b la dérivée X''"""^ de V,;j;
il viendra de même
(7) ^"' -^ = -^"'~' e''^ di.o.,,— x">-^ ei'^di.t.,, + ...zf i '"l/J,f e~^ dz.
D'ailleurs, il est clair que les <i,-.A.j s'expriment très simplement à l'aide de b
et des d.k-
11 résulte de ce qui précède que, si l'on substitue T, à la place de y dans
l'équation (1), le résultat de cette substitution s'écrira
( 8 ) A ( Ti) = gi.p^x xi'-i e'-^-t- gi.i^j,xi>-^ eb':-\-...-^gi.„ e*-»-,
les coefficients gi,^ étant faciles à calculer en fonction des c,./,. Si n est plus
grand que p., on pourra trouver n nombres
A,, hi. .... h„
satisfaisant aux conditions suivantes :
(9) Z..'''Si.k='^ (/.=o.
I ,•>.,...,/> — I )
Le nombre des solutions linéairement indépendantes des équations (9) sera
donc de {n — p).
On aura alors
ce qui veut dire que "ZlicTi est une intégrale de l'équation (1). C'est une inté-
SUR LES EQUATIONS LINEAIRES AUX DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES, ETC. 2/ig
grale prise le long d'un chemin complexe, mais restant toujours à distance
finie.
11 existe toujours (ii — p) pareilles intégrales linéairement indépendantes. Ces
intégrales diffèrent essentiellement de celles dont une limite est infinie. Ces
dernières ne sont valables que si le point x est extérieur au polygone P,
d'après ce que nous avons vu plus haut; au contraire, les intégrales telles
que S/i,T,, c'est-à-dire les intégrales prises le long d'un contour à distance
finie, sont valables quel que soit .r. De plus, elles sont lioloniorphes dans toute
l'étendue du plan.
Posons
*
d où
Y,= T,-+-U,-.
Les équations (9) peuvent d'ailleurs se remplacer par les équations plus
simples qui suivent
ZhiCik = o.
Il suffit pour s'en convaincre de rechercher quelle est l'expression des
coefficients gii^ en fonctions des cut. Mais des équations ainsi transformées, on
déduit aisément l'identité suivante :
i;/,,v, = o,
qui subsiste quel que soit ;. On a, par conséquent.
Ces relations montrent dabord que la nouvelle intégrale S//,T, n'est pas
linéairement indépendante des intégrales déjà connues Y,; elles font voir
ensuite que, lors même que tous les u. ne sont pas plus grands que (/> — 1),
l'expression S/«,T/ reste une intégrale de l'équation (i) pourvu que les T, et
les Y,- soient finis, c'est-à-dire pouivu que tous les p. soient plus grands
que - — I .
Qu'arrive-l-il enfin si tous les u ne sont pas plus grands que — i ? La diffi-
culté est aisée à tourner. Décrivons du point b^ comme point inilial, un contour
fermé revenant au point b après avoir enveloppé le jioint singulier f/,. Opérons
de même |)Our chacun des points singuliers. Nous aurons ainsi // contouis
fermés ^, Z^, ..., /„• Appek)ns T, l'intégrale
f\,e='dz,
H. H. - I. 3)
230 SIR LES ÉQUATIONS LINÉAIRES AVX DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES, ETC.
prise le long du contour //, ou ce qui revieni au même, l'intégrale
(' 6'^ dz
/■
le Ions; du même contour, ('désignant une intégrale ^fue^conyj/e de l'équation (3).
Appelons c,a 1;' valeur dont s'accroît la dérivée A'*"° de V,- quand on décrit le
contour //, en parlant du point b comme valeur initiale et revenant au point b
comme valeur finale ; appelons de même di.is.q la valeur dont s'accroît la
dérivée /;"'''"' de \ iz'^ dans les mêmes circonstances.
Si l'on emploie ces notations, les équations (6), ('j) et (^8) subsisteront. Par
conséquent, si l'on a n nombres //,■ satisfaisant aux équations
(lo) ï:/^,c,,^ = o,
l'expression ^/i/Ti sera une intégrale de l'équation (i). Cette expression jouit
d'ailleurs de la propriété remarquable d'être holomorphe dans tout le plan.
Or, les équations (lo) admettent (/; — p) solutions linéairement indépen-
dantes.
Donc, si n > /', l'équation (i) aura (n — p) intégrales liolomorphes dans
tout le plan.
Ce théorème peut d'ailleurs se démontrer directement.
Je n'insisterai pas davantage sur celte transformation de Laplace qui permet,
comme on le sait, d'intégrer l'équation (i) lorsque p = i .
IV. — Étude approfondie des intégrales irrégulières.
Nous allons maintenant nous servir des expressions précédentes des inté-
grales de réquati(3ii (i ) pour étudier la façon dont elles se comportent quand x
croît Indélinimenl, d'une manière ])lus précise et plus approfondie ([ue nous
n'avons pu le faire dans le paragraphe I.
Démontrons d'aljoril le résultat suivant. L'intéiiraie
=/•■
e--^' dz
(si X est positif et très grand, si j i^ j reste constamment inférieur à une certaine
quantité M, et si le chemin d'intégration reste constamment à gauche de l'axe
des parties imaginaires) tendra vers zéro quand x croîtra indéliniment.
.Soient, en elFet, L la longueur totale du cliemin d'intégration, et -- ç la plus
SUR LES ÉQUATIONS LINÉAIRES AUX DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES, ETC. til
grande valeur de la partie réelle do s, de telle façon que le long du chemin
d'intégration on ait
Il vient alors
d'où enfin
et
/
R(--)i-f.
I J I < ML 6-5-^,
lim J = 0 pour x = x. c. Q. F. D.
Passons maintenant au cas où le chemin d'intégration restant toujours à
gauciie de la droite
R(ô)=-Ç
s'étend à l'inlini par l'une de ses extrémités. Nous supposerons de plus que,
quand z croît indéfiniment en suivant le chemin d'intégration, on peut trouver
un nombre X tel que
lira i>e^'^ = o.
Cela est loujours possible comme le prouve le paragraphe I, avec les fonc-
tions i> que nous avons à considérer.
Faisons encore une hjpotlièse sur le chemin d'intégration. Nous supposerons
qu'il se compose d'un certain arc de courbe situé à distance finie, suivi d'une
portion de ligne droite s'étendant à l'infini ; pour tous les cas que nous avons
déjà considérés ou que nous aurons à considérer dans la suite, rien ne s'oppose
à cette hypothèse. Dans ces conditions, on peut trouver un nombre fx tel que
l'intégrale
/ I e\^~ ds
soit égale à une quantité finie [.. On pourra également trouver nu nombre M,
tel que l'on ait constamment
I V e'-~ I < M.
Nous pourrons toujours supposer A et ijl réels. On aura alors
i = I V e'". e-<-f-''-|i'. el^= ds,
d'où
I J I < LM e-5(x-X-(ii,
quand x croît indéfiniment; on a donc
lim J = o. c. Q. F. D.
■':>2 Srn I,KS ÉOI ATIONS I-INÉAIUES aux nil-l-KnENTIELLES ORDINAinEP, ETC.
De même on verrait aisément que x'" i tend encore vers zéro, quelque f^rand
que >oit l'exposant m.
Nous allons niainlenanl étudier l'intégrale suivante :
-/
<• £=■•• dz.
La limite supérieure d'intégration peut être une quanlilé finie a, ou bien être
infinie, mais le chemin d'intégration restera toujours à gaucLe de l'axe des
parties imaginaires. La (onction c sera assujettie aux mêmes conditions que plus
haut ; je supposerai de plus que dans le domaine du point zéro, la fonction v
peut se développer en série de la forme suivante :
(i) Aos»-)- A,3«+i-f-A2Z'-<+-'-i-. . .,
a étant quelconque.
Je dis que dans ces conditions,
j:«+iJ tend \ ers — r(a + i)Ao
quand x croît indéfiniment.
En effet, nous pouvons toujours supposer
I A„ |< HP",
•j. et p étant deux quantités convenablement choisies de telle façon que le rayon
du cercle de convergence de la série (i) soit égal à -•
Nous pourrons décomposer le chemin d'intégration en deux parties : la pre-
mière, intérieure à un cercle décrit du point zéro comme centre avec /■ pour
rayon (rp <] i) ; la deuxième, extérieure à ce cercle. Nous aurons alors
J = K + ll,
K et II étant les deux parties de l'intégrale correspondant à ces deux parties du
chemin d'intégration. D'après ce qui précède, il vient
lim 37»+' H = o.
Il reste à chercher la limite de a;'^+' K.
Nous pouvons écrire
V = Aojî'-H A,^»+'-i-...-hA„,;^+"'+ M,„,
R,„ étant le reste de la série (i). Il vient alors
0 I z^ e^--: (Iz -{- \, z'-'--'-' e--' dz ^...-ir- \,„ j :.=^+'" e--'^ dz -tr- j II,,, e=^ dz,
SUR LES EQUATIONS LINEAIRES AUX DIFFERENTIELLES ORDINAIRES, ETC.
a53
les intégrales étant prises le long de la première partie du cliemin d'inté-
gration. On aura
tx( ro )"'->-i r«
i— rp
Si donc l est la longueur de la première partie du chemin d'intégration, il
viendra
l>"
e--^ (U <
/(^(/•p )"■+!/•«
On peut toujours prendre m assez grand pour que le second membre de cette
inégalité soit aussi petit qu'on voudra. .Mais on peut aller plus loin encore.
Supposons, ce qui est toujours possible, que la première partie du chemin
d'intégration soit recliligne, et pour fixer les idées davantage encore, qu'elle se
réduit au segment de droite o, — ;■. Il viendra alors
ou enfin
*^o I I «^0
a;!x-M / \i.«-e~-^dz\<T{a-i-i),
= r(ï + i),
f/- <
r((X4-l)fj(rp)"'-^'
Comme ro est plus petit que i, on pourra prendre m assez grand, quel que
soit x, pour que le second membre de cette inégalité soit plus j)etit que ,
/• étant indépendant de .r.
Le nombre m est désormais déterminé, et nous allons faire varier x.
Le y"'""^ terme du second membre de l'expression (2) s'écrit
T,= A,/ f z^+'i e-^ dz.
Cherchons la limite de T^a;"+' ; pour cela posons
II7 = A,/ / zO'+'i e--^ dz ;
un aura
lira j'<»+'U,/= o,
d'où
lim a:ï+i x,, = lim x=^+- A , / z^^'l e--^ dz = Vu
Ti a -I- <7 -f- i)A,
^1
Cetle limite est égale à zéro si f^r est positif et à — r(a-[-i)Ao si y est nul. Donc
25.( SUB LES ÉQUATIONS LINÉAIRKS Al'X DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES, KTC.
si Ion niiiltipUe |)ar x^"^' chacun des m premiers termes du second membre
de {2), le premier des produits ainsi obtenus aura pour limite — A(,r(a + i),
et les autres zéro. Or, nous pourrons toujours prendre x assez grand pour que
chacun de ces piodiiils difTèrc de sa limite d'une quaiilité moindre cjue
On aura alors
d'où
lim .r"-"-' J = lima;"+' K = — Ao r(a ■+■ i). c. o- F. d.
Nous allons enfin considérer l'intégrale suivante :
J
prise le long d'un contour enveloppant le point zéro.
,Ie supposerai qu'à l'intérieur de ce contour la fonction v soit partout holo-
morphe excepté au point zéro, et que dans le voisinage de ce point cette même
fonction puisse se mettre sous la forme (i). On peut remarquer que, dans cette
expression ( i ), il n'est plus nécessaire de supposer y.^ — 1 , comme nous avions
dû le faire dans l'exemple précédent.
Nous allons faire croître x indéfiniment par valeurs réelles positives. Nous
pouvons donc supposer que le contour d'intégration est formé comme il suit :
1° Une portion de ligne droite AB venant de l'infini et se terminant à un
certain point B.
2° Un arc de courbe quelconque BC allant du point B au point C ==: — /',
/■ étant une quantité positive très petite. Ces deux premières portions du con-
tour seront tout entières à gaucJie de l'axe des parties imaginaires.
3" Un cercle décrit du point zéro comme centre avec /• pour rayon, com-
mençant au point C pour finir au point C.
4° et 5° L'arc CB et la droite BA parcourus en sens inverse.
Nous poserons alors
.1 = Il -I- K -H H',
H se rapportant à la portion ABC du contour, H' à la portion CI5A, et K au
petit cercle de rayon r.
11 vient alors, d'après ce qui précède,
limx«+'J = lima;«+'K.
SUR LES EQUATIONS LINÉAIRES AUX DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES, ETC. 255
On a, d'autre part,
On peut toujours supposer que m est assez grand pour que a + m soit positif.
. Dans ce cas rintéi;rale
piise le loni; du cercle de rayon /■, est égale à
'-'il
Elle est donc plus petite en valeur absolue que
r(« + 1) ;ji(/-p/"+'
I _ gî'itac I
i—rp
et elle tend uniformément vers zéro quand m croît indéfiniment, et cela quel
que soit x.
De même on a
lini x^+' I 3»+'/ €•■': f/i = o ( y > o),
linia;«+i / a« e^-^' rfs = — f i — e"ta) r(a -f- i).
On déduit de là, par le même raisonnement f|ue plus liaul,
lima-«+' J = lima;»-*-' K = ( e-'"*— i) A,, r(a + 1). c. Q. r. D.
Le second membre prend la forme illusoire o X «5 lorsque x est entier négatif.
Mais dans ce cas il est aisé de voir que la fonction sous le signe / est méro-
iiKjrphe à l'intérieur du contour d'intégration. On a donc
J = . /,. [a„ (-3_^^^, + A, ^_';^1"^,, + . . . + A-«-.^ + A_,_,] .
Pour passer au cas où le point singulier enveloppé par le contour d'inté-
gration n'est pas zéro, mais un point quelconque a, il suffit de changer z
en z + a. l'our passer au cas où x croît indéfiniment, non plus par valeurs
réelles positives, mais avec l'argument Xj il suffit de changer x en xe'^ en même
temps que z en ze"'^. Les résultats se déduisent immédiatement de ceux qui ont
été énoncés plus haut.
256 SUB LES ÉQUATIONS LINÉAIRES AUX niFFÉRENTIELLES ORniNAIRES, ETC.
Il est aisé devoir comment ce qui précède peut s'appliquer aux intét;rales de
l'équation (i). Soient
les n racines de l'équalion délcrniinante relative au point singulier «, et c/
rintéï;rale qui peut se mettre sous la forme
{z — ai)\'-^i{z),
'!>/ étant holomorpiie dans le voisinajjc du point it;.
Nous allons faire tendre x vers oo avec l'argument A. Soit maintenant /, un
chemin d'intégration dont les deux limites sont rejetées à l'infini et enveloppant
le point singulier a;. Nous supposerons que quand ; tend vers l'infini le long
de ce contour, son argument tend vers une limite "h! telle que
par exemple vers tî — A.
Soit enfin
iT , , , 3 7:
- <X + X'< — ,■
■2 2
yt=Jvie-^dz,
l'intégrale étant prise le long du chemin /,.
F'our achever de préciser le contour /,, nous le formerons : 1° de la droite
a, +Re''"~^', r/,- + s e'''^~' , R et s étant des quantités, la première infiniment
grande, la seconde infiniment petite ; 2" d'un cercle complet décrit du |)oint a,
comme centre avec s pour rajon ; o" de la droite rt, + îe"""'', «j + Re"^""'
parcourue en sens contraire. Ce contour pourra d'ailleurs être remplacé par
tout autre contour équivalent.
Dans ces conditions, lorsque .x croîtra indéfiniment avec largunienl /,, l'inté-
grale )'; se comportera comme
c'est-à-dire que le rapport
tendra vcis line limite (inie et déterminée.
Tel est le résultat, plus complet que celui que nous avions obtenu au para-
graphe I, que nous permet d'atteindre la transformation de Laplace.
On remarquera d'abord le rôle important que joue dans ce résultat l'argu-
ment A avec lequel a: croît indéfiniment. On en conclura que les intégrales de
l'équation (l) ne se comportent pas de la même manière (|uelleqiie soit la taçon
dont X tend vers l'infini.
SUR LES ÉQUATIONS MNÉMURS AUX DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES, ETC. 2')7
Une autre conséquence imporlante, c'est que les n intégrales
Xi- Xi, •••- y,,
sont linéairement indépendantes.
Faisons croître, en cfl'et, x par valeurs réelles positives, et supposons que
les ?i quantités
soient rangées par ordre de parties réelles croissantes. (On peut toujours
supposer qu'il n'y a pas deux de ces quantités qui aient même partie réelle,
sans quoi on ferait croître r indéfiniment avec un aii;ument différent de zéro.)
Soit
A, = lim e-''i-^xV-t+^ y-j (A, dilTcreut de zéro).
Supposons qu'il existe une identité linéaire entre nos n intégrales
(3) C| j-i^ C, r» -H. . .-(- C„_;-„= (I.
Multiplions l'identité par
et faisons croître x indéfiniment. L'identité devient à la limite
C„A„ = o, d'où C„=o.
Effaçons le dernier terme de l'identité (3), multiplions-la par
et faisons x = x. II vient encore
C„_, A„_i = o. d'oi'i C„_i = o.
En continuant de la soite, on démontrerait successivement que tous les
coefficients G sont nuls, ce qui montre que nos n intégrales sont linéairement
indépendantes. La transformation de Laplacc conduit donc à l'intégrale géné-
rale de l'équation (i).
Il est aisé d'étendre ce raisonnement au cas où l'équation (^a) a des racines
multiples.
Dans le paragraphe 1, nous avons vu que si
R(a„) > R(a„-,) > R(«„-) >• • ■> R(a,),
il peut y avoir certaines intégrales particulières dont la dérivée logarillunique
tend non pas vers a„, comme cela a lieu pour l'intégrale générale, mais vers
«„_,, vers a„_2, ... ou vers a,. Toutefois les principes de ce premier para-
H. P. - I, 33
■ii& SIR LES liol'ATIONS I.INEÎAIIIKS AUX DIl'FEnF.NTIlîLLES ORDINAIRES, ETC.
graplu' ne nous pciinelluicnt ]);is diiflirmer (jiir ces Intégrales parùculières
exislaiont réellement. Ce que nous vouons de dire démontre l'existence de ces
intégrales particulières.
Comme applicalion de ce qui précède, posons-nous le problème suivant :
Reconnaître si r<'i/i/ii/io/i (i) ddiitet comme intégrale un polynôme
en lier.
Pour cela il faut d'abord que l'une des racines de l'équation (2') soit nulle.
Supposons qu'elle soit simple; soit par exemple :
c, = o.
Il faudra ensuite que la quantité que nous avons appelée [j., soit entière néga-
tive. Quand u, est entier, il n'existe pas en général d'intégrale de l'équation (3)
de la forme
o,= (3 — a/)!J-.'î>,(3),
car le j)oint singulier (// est en général un point singulier logarithmique. Si
l'intégrale c contient des logarithmes, l'intégrale
'~-f'
e'-'' dz
prise le long d'un contour // en^eloppant le point zéro, ne peut se réduire à
un polynôme entier.
Mais dans certains cas particuliers, le point sngulicr zéro n'est pas loga-
rithmique, il existe une intégrale de la forme
<t/ étant holomorj)lio dans le voisinage du point zéro. La fonction re'-'' est alors
méromorphe à l'intérieur du contour /,, d'où il résulte que l'intégrale yi se
réduit à un polynôme entier.
Ainsi pour que l'équation (i) admette pour intégrale un polynôme entier, 11
faut et il suffit :
1° que l'équation (2) ail une racine nulle;
2" que l'une des racines de l'équation déterminante relative au point singu-
lier correspondant de l'équation (3) soit entière négative ;
3" que ce point singulier ne soit pas logarithmique.
Cela peut d'ailleurs se vérifier directement.
SLR LES ÉQUATIONS LINÉAIRES AUX DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES, ETC. 2jg
V. — Étude du groupe de l'équation (i).
Cliaciin sait ce qu'on entend par ■groupe d'une cqiiation linéaire. Lorsque
la variable indépendante décrit un contour fermé autour d'un point singulier,
les intégrales de l'équation subissent une substitution linéaire et c'est la combi-
naison de ces substitutions qui engendre le groupe de l'équation.
On sait également qu'une subslitutlon linéaire est caractérisée principa-
lement par ses multiplicateurs et que les multiplicateurs de la substitution
relative à un point singulier s'obtiennent immédiatement, lorsque les inté-
grales sont régulières dans le voisinage de ce point. En efiet on les déduit
aisément de l'équation déterminante relative à ce point.
Il n'en est plus de même quand le point singulier est irrégulier, c'est-à-dire
quand les intégrales ne sont pas régulières dans le voisinage de ce point. On
n'a alors pour le calcul des multiplicateurs que des méthodes d'approximation
plus ou moins rapides.
C'est ce qui arrive pour l'un des points singuliers de l'équation (i), à savoir
pour le point x = ao. Ce point sera en effet irrégulier en général. Pour qu'il
fût régulier, il faudrait que, le polynôme P„ étant de degré />, le polynôme P„_i
fût de degré (p — i) au plus, le pohnome P,,_2 de degré (p — 2) au plus, etc.
Dans ce cas l'équation (?.) aurait toutes ses racines nulles. Si on laisse de côté
ce cas très particulier, on n'a pas de méthode rapide pour trouver les multi-
plicateurs de la substitution S que subissent les intégrales de l'équation (1)
quand le point x décrit un cercle de rayon très grand.
Le groupe de l'équation (.'>) est dérivé de n substitutions fondamentales
correspondant aux différents points singuliers de cette équation, c'est-à-dire
aux différentes racines de l'équation (2). Si ces racines sont simples, les points
singuliers correspondants sont réguliers. On peut donc trouver aisément les
multiplicateurs de ces subslilutions fondamentales, mais pour calculer les coeffi-
cients du groupe lui-même, il faut employer des méthodes d'approximation.
Il y a toutefois entre le groupe de l'équation (3) et la substitution S, un lien
que je désirerais faire ressortir. Si nous supposons connu le groupe de l'équa-
tion (3), je dis que nous connaîtrons aussi la substitution S.
Voici sous quelle forme nous nous donnerons les coefficients du groupe de
l'équation (3). Considérons un point singulier quelconque a, de cette équation;
soient
o, i. 2, ...,/> — ?, ,u.
26o SI II LES KOUATIONS I.INKAlKIiS VIA DIFI'ÉRKNTIKLLES ORDINAIRES, ETC.
les racines de sou oquulion délermiuiiiite el
''/,1> ''/.!■ • ■ • 1 1'/./'
les inlégrales correspoiidaiiles île telle façon que
»>//, = (-- -«/)'■-'•!'(;) (/v- = i, V, ...,/> -1),
*;■,,= (z — ai)\>- <I'(3),
$(;) étant holoniorpiie dans le voisinage du point a,. Soit 6, un point très
voisin du point rt/. Opérons de même pour chacun des points singuliers;
joignons bih/] quand la variable :; ira de bi en bj en suivant la droite b,bj, les
intégrales r/^ prendront certaines valeurs qui pourront s'exprimer linéairement
à l'aide des intégrales cy.A.
En d'autres termes, il y aura une substitution linéaire S/y qui changera les
intégrales i'n dans les intégrales e^v,, de telle façon qu'on puisse écrire avec la
notation symbolique ordinairement employée :
1',/.= t'iA-S,;.
La connaissance des substitutions S,y suffit pour déterminer le groupe de
l'équation (3). Ce sont en ellet les substitutions que j'ai appelées auxiliaires
dans mon Mémoire sur les groupes des équations linéaires (Acta malhema-
tica, t. 4, p. ao'j; i884) (')■ H est à remarquer que ces substitutions ne sont
pas indépendantes les unes des autres.
On voit aisément que si l'on connaît (n — i) des substitutions S,y (convena-
bloment choisies) on connaîtra toutes les autres (^loc. cit.^ p. 207). Nous
conserverons néanmoins, pour plus de symétrie dans les notations, les «(/i — ^ i)
substitutions S,y et Sy/.
Nous achèverons de délinir les intégrales c,/, grâce à la convention suivante :
1" si /, := j9, ^{z) se réduit à 1 pour z = ai ;
2° si A<ip, î>(3) se réduit à i et ses (/; — 1 — A) premières dérivées
s'annulent pour ; =: «,.
Cela posé, supposons d abord x réel positif et très grand. Supposons que les
droites a/è; qui sont très petites soient parallèles à l'axe des parties réelles et
de telle fanon que :
Soit D, une demi-droite |)arallèle à cet axe, parlant du point b; et s'étendant
à l'infini du côté des parties réelles négatives. Soit C, un cercle décrit du
'') f^*:'inres, t. Il, p. 3oo.
SUIS Li:S liyUATIOXS LlNliviniîS AUX DIFFÉBIÎNTIELLES ORDINAIRES, ETC. ïOl
point Ui comme centre, avec a,bi pour rayon. Soit /, un contour formé de la
droite D,-, du cercle Cj et de la droite D,- prise en sens contraire. Soit :
yi=j vt,,e--'^dz,
prise le long du contour /,.
Supposons maintenant un chemin quelconque E,; partant du point bi et
sélendnnt à l'infini de toile façon que l'argument de z tende vers la limite -n.
Soit T-., un contour formé du ciiemin E,, du cercle C, et du chemin E,- pris en
sens contraire. Cherchons à évaluer l'intégrale
J = / i'i> e=<" dz,
le long du contour L,.
.le puis toujours supposer cjue le chemin E, ait été remplacé par un contour
E'j équivalent, c'est-à-dire tel que l'on puisse transformer, par une déformation
continue, E; en E^ sans franchir aucun point singulier. La valeur de l'intégrale .1
n'en sera pas changée.
Or on pourra toujours trouver un chemin E^ équivalent à E,; et formé de la
façon suivante ; ce chemin se réduira à une liane brisée dont les sommets
seront des points cj^ infiniment voisins de divers points singuliers aj. Le pre-
mier de ces sommets sera /',= c,. Le sommet suivant sera cy, infiniment voisin
d'un point singulier aj. mais pouvant être différent de b j. Puis viendra C;, infi-
niment voisin d'un point singulier n^, et ainsi de suite. Enfin la ligne
brisée E| se terminera par une demi-droite partant du dernier sommet, paral-
lèle à l'axe des parties réelles et dirigée du côté des parties réelles négatives.
Nous pourrons supposer que le contour formé de la ligne brisée E'- et de la
demi-droite D, ne contient pas à son intérieur d'autre point singulier que ceux
qui sont infiniment voisins d'un des sommets de E^ . 11 est évidemment possiljle
de déformer d'une manière continue ce contour, jusqu'à ce qu'il aille passer
infiniment près de chacun des points singuliers qu'il contient à son intérieur
(et cela sans lui faire franchir aucun point singulier).
Supposons maintenant que l'on étudie ce que devient l'intégrale c,-/, lorscjue
la variable z partant du point bi décrit la ligne brisée E|. Au moment où nous
arriverons en un sommet Cj de cette ligne brisée, infiniment voisin d'un point
singulier ny, et que nous serons par conséquent dans le domaine de ce point
singulier, l'intégrale Vip pourra s'exprimer linéairement à l'aide des p intégrales
■262 SLR LES ÉQUATIONS LINÉAIRES AIX 1)11 I ÉHKNTlELLIiS ORDINAIRES, ETC.
de telle façon ciu'oii aura
(4) ''/.,.= a;., (7,,+ A)..,i>/.j + ...-+- A^./,cy,,,.
Les coeflicienLs Ay , peuvent èlre regardés coinnie connus, car leur valeur
découle immédialement de la connaissance des subsliuilions S,j, c'est-à-dire de
la connaissance du groupe de l'équation (3).
Cela posé, nous pouvons décomposer le conlour L, de la manière suivante :
soit A,- le conlour formé de la ligne brisée E]- cl de la demi-droite D,. Nous
remplacerons L, par le conlour A,, par le conlour /, cl par le conlour C, pris
en sens contraire. I>c contour lolal ainsi obtenu est évidemmeni écpiivalenl à L,.
L'intégrale
/•■
prise le long de /,, n'est autre que i/.
Si l'on appelle K la même intégrale prise le buig de /.,, on aura
J = K(i — e^'t^j-f-J",.
Maintenant si le conlour ),, contient un certain nombre de points singuliers
aj, aj', cij-, ...,
on pourra le ieni|)lacer par les contours correspondants
/j, /,., /r, ....
L'intégrale
/■
prise le long de /y, se réduit, en vertu de la relation (4), à
•'' J'"
il vient donc enfin
( 5 ) J = ( I - e^'Tta. ; v/ A/,^, j.^. + J-,-.
On voil que si a,- est entier négatif et si le ])oint rt, n'est |)as logaiilliiiilf[ue, il
reste
quel que soit le chemin L,.
Cela posé, voyons ce que deviendra l'intégrale j) , lorsque .r, partant d'une
valeur réelle positive très grande, reviendra à cette valeur après avoir décrit un
cercle de rajon très grand. Pendant que x variera de la sorte, nous serons
obligés de déformer le conlour /, le long duquel est prise l'intégrale jj',-; car si
SLR Li;S lioi'ATIO.NS I.INKA1BIÎS AUX DIK|-KHENTlELr.ES OIIDINAIRES, ETC. 9.63
l'on ne cliaiigeait pas ce contour, quand l'argument de x serait devenu plus
grand que-^, l'intégrale aurait cessé d'être finie car la valeur absolue de e"
aurait pu devenir jilus grande que toute quantité donnée.
Voici maintenant comment il faut déformer le contour /,; nous conser\erons
le cercle C, mais nous remplacerons la demi-droite Dj parcourue deux fois en
sens inverse, par une ligne quelconque E, qui partira du point // et s'étendra
à l'infini et qui devra être également parcourue deux fois en sens contraire.
Dt
Nous nous arrangerons toujours pour que l'argument de x soit à chaque
instant égal à - moins l'argument que prend ; en s'éloignant indéfiniment sur
la ligne E,. De plui il faudra que la ligne E, dérive de la demi-droite D/ par
déformation continue et cela sans jamais franchir aucun point singulier.
Quand l'argument de x sera revenu à la valeur zéro, après un cercle complet,
la ligne E, (que d'ailleurs on peut toujours, comme nous l'avons vu, supposer
réduite à une ligne brisée E]) prendra une forme définitive F, et l'argument
de s à l'infini sur Fj sera égal à -.
Ainsi dans la figure i , on a supposé 5 points singuliers «, b. c, cl, e et l'on a
figuré le cercle C/, la droite D, et la ligne F,.
L'intégrale prise le long du contour formé de la ligne F,, du cercle C/ et de
la ligne F; prise en sens inverse, peut se calculer par le procédé que nous avons
exposé un peu plus haut; elle aura pour valeur
en conservant les mêmes notations qu'au commencement de ce paragraphe.
at>;i SIR I.KS K^l'ATlONS I.INKAIIIRS AUX nilM'KIlE.NTIiai.ES OIIDINAIBES, ETC.
Mais cette intégrale n'est aiilrc rliosc que ee que devient r, quand x a déerit
un cercle très grand.
Nous avons donc la valeur finale de y, exprimée linéaiieiiienl à l'aide des
valeurs initiales des n intégrales Vt, Js J«- En d'autres termes, quand
nous connaissons le groupe de l'équation (.'5), nous connaissons aussi la
substitution linéaire que subissent les intégrales de l'équation (i). lorscpie la
variable r déerit un cercle de rajon 1res grand. c. q. f. n.
Ou peut d'ailleurs faire la remarque suivante. Si |ji, est entier négatif et que
le point a, ne soit pas logarithmique, la valeur finale de )', ne dillere pas de la
valeur initiale; cette intégrale n'est pas altérée par la substitution linéaire que
nous envisageons. On devait le prévoir puisque nous avons vu que cette inté-
grale se réduit alors à un polynôme entier.
VI. — Généralisation des paragraphes I et II.
Dans le paragraphe 11 nous avons considéré l'équation aux dillérences linies
(i) P/.((„+/,-H PA^iî<„4./,_i-t-. . .+ P, ;/„+,+ Pu('„= 0,
OÙ les coefficients sont des polynômes d'ordre p en n. Nous avons vu que la
limite du ra]iport
"»
était en général celle des racines de l'équation
(2) A/.c*-+- A/,_i ;:'•-' -H. . .h- Ai 3 + A» = o,
dont le module est le plus grand; A/ désignant le coefficient de ni' ilans 1'/.
Nous avons piisé ensuite
P, -'^" A,-*""
d'où
B, = lim Q, (;i = X)
et nous avons vu qu'on peut remplacer les équations (1) et (a) par les suivantes
(l'"'») Un+k-i- Qt-I "«+/.— 1 -t- • . ■ + Qo «n = •'.
(2'"*) ^*-H Bi_i 3''-' + ...-+- Bo = o.
Nous avons vu également que le résultat subsiste encore, lorsque (), au lieu
d'être le quotient de deux polynômes entiers de degré /; en /(, est une fouclion
quelconque de h, tendant vers la liiuile B, cpiand n croît indéfiniment.
SLR LES ÉQUATIONS LINÉAIRES AUX DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES, ETC. 265
II
Si lune des quantités B, est infinie, on en conclut que le rapport — ^^ croît
indéfiniment avec n. C'est ce qui arrive en particulier quand le polynôme P*
est de degré inférieur à celui des polynômes suivants P/.
Il est nécessaire alors d'employer l'artifice suivant :
Posons
"„ = {n'.)\>-v„,
[X étant une constante réelle positive qu'il s'agit de déterminer de telle façon
nue -^^ tende vers une limite finie.
L'équation (i bis) devient
""+'-■ + (TTTTyi^ '" ^'•- + [(„-4-/o(«^A-.)]i^ ''"^''-' + ■••="'
et il s'agit de déterminer [jl de telle façon que, pour n = ce, les expressions
(3)
[{n-hk)\]V-
soient toutes finies sans être toutes nulles. Pour cela, il suffit d'envisager le
degré en n de chacune de ces expressions, c'est-à-dire l'exposant de la puis-
sance de n par laquelle il faut la diviser pour que le quotient tende vers une
limite finie quand n croit indéfiniment. Supposons que le coefficient Pi de
l'équation (i) soit un polynôme entier de degré pi en n; Qj sera alors de
degré {pi— p/,). Or
est un polynôme d'ordre /. — i en n. Donc le degré en n de l'expression (3) est
Pi — [H — [i.{k—i)-
Il faut donc donner à jj. la plus j)etite valeur qui satisfasse aux inégalités
(4) Pk-i-['-/'LPi-^ i^i-
Si l'on cliolsil jiisleincnl pour ia cette plus petite valeur, toutes ces inégalités
seront satisfaites, de telle sorte que toutes les expressions (3) tendront vers une
limite finie et une d'elles au moins se réduira à une égalité, de telle sorte (jue
toutes les expressions (3) ne tendront pas vers zéro.
On peut trouver graphiquement cette plus petite valeur de [x de la manière
suivante; on marquera tous les points qui ont pour abscisse «et pour ordon-
née pi; on construira le polygone convexe qui enveloppe tous ces points, et
H. P. — I. 34
'6fi SI II l.KS KQUATIONS I.INKAIHIÎS AUX Kl I' I lillI.NI'l lil.l.lîS (II\|IINAII1I:.S, lîlO.
relui (les C(">lés de ce poljj^oiK^ (|ui iilioiiliiM nu |i(iiiil (/.■, />/,) nous donnera [A
|>,ir son cocflicicnl iiiij^iiliiirc. Ou Irouvi'ra dans la lij;uic ' un oxeinplc de cctU;
di'Icrmiualion de •; , en sii|i|ios:inl
l,rs [loinls A, iî, C, I), l\ I'' corr(^s|)oiidcul ifs|)ci',|iv(:iii('iil aux |iolvn(inics
!'„, l'i, l':i, V.., \\, !'„ cl c'csl le côlé Ad du |iolyj;i)nc yVCFD dont li; coefficient
aiiLiiiiaiic doiiiir la valeur de u..
Soil alors (', la liiiiili' de l'expression (3) pour /; r_z: -yj, ou loiuieia recjuaUou
( l.!'-') Zl'^ r,/,: 1 ;'.-!+...+ G, C -)- C„= O.
Soil 7. colle lies racines de celle cqiialion (pu a le module le plus j^iaiid, nous
aurons
(/j+i) !'• = « ( pour /( = «).
Supposons iiiainleiiaiil (jiie Ions les H/ soleil! mils, le ia|i|)i)rl -^^ lendra
vers zéro, l'oiir se rciidi-e eoiiiple de la façon donl ce iaj)port tend vers zéro, ou
clicrcliera encore la plus |)elile valeur de [;. (pii satisfasse aux inéi;a!ilés {/\)\
celle valeur sera celte fois négative. On posera encore
Il I équation (i'"'^ deviendra
fin iDiiiieia re(jualion
yk^S: !(;,:'=:
c'ii appidant Ci, la limite piuir /< infini, du coidlicient de r„ , , dans I écpialion (i''' )•
Si l'on désigne ensuite par a cidlc des racines de (2''') donl le module est
■Slîll IJiS ICylîATlONS LINIÎAIRKS AUX Din' KHKNTIKI.LISS OnDINAlHKS, ETC. ïfiy
Ir plus ^l'iiiul ou .'iiii'.'i
litn — ^';- (/( -H I )-!'• = oc I |)()Mi' /( = 05).
Ui,
r.;i iiK^nic niétliddc prul s'applliiuci- aux (''quations
(a) A„c''-4- A„_, 3""' +...-4- Aij -H A„ =0,
ouvisagéos dans le |iaiaf;ia|)lii- II.
Supposons (pic (picl(|iics-uiis lies 15 (JcvK'UUcnl luliuis <iu (pu' Ions 1rs l>
devienuriil nuls. Dans Ir premier cas In dcrivi'c l(if;aiilliuii(|u<' <li' )• tciidia vci's
l'iiiliiil, dans le second cas vers zéro.
Ou pourra loujoui's Irnuvo^r deux noiul)res (1, et 'i; tels (jiie
Uni ^, =1 I pciiir 3? = »).
Si [X/=:o, \\i=(\i\ si |Ji/>o, U/=v. ; si |X/<o. 1!/— o.
On considénra alors l'ilipialion
{■/.''■'■) z"-\- C„ -,a;l'-..-iî"-<-h. . .-1- CiT!'-.; -\- Cnxl'-'— o.
Si dans (■elle é(pialiiiii on pose z =^ tx' , elle di-vienl
e"-h y:(\,x\>-i-i'"-iu' = o.
On donnera à X une valeur telle que tous les exjiosants A/ — ),(// - /) soient
tous nuls ou néf^alil's, sans être tous néf^atifs; et faisant ./'^rx dans l'éipiation
précédente, il viendra
(■/'/'""'■'■) /" -h i; g; /' = o,
où
ù'l=(\l si |A/ =),(/( — /),
C/=o si |X/<X(« — (').
L'équation ( ^j//""''' ) en t aura alors toutes ses racines finies, sans (pi'eilos
soient toutes nulles, .l'appellerai y. celle de ces racines dont la parlii' léelli! est
la plus f;rande. .le dis qu'on aura en général
hm x->- — — = y.,
y ax
268 SUR LES ÉQUATIONS LINÉAIRES AUX DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES, ETC.
IVmr le démontrer, changeons de variable en posant
p étant un exposant qu'il reste à déterminer; il viendra
les D étant des coefficients numériques.
L'équation (i'"') devient alors
(i") i:Q*D,/,ar'P-*-^ =0.
Dans cette équation le coefficient de -rz^ s'écrit
D„„x"P-".
Posons
2QA-D,Aa:''p-*
R,=
D„„x«p-''
Remplaçons dans Rt la lettre x par sa valeur ^P, et l'équation ( i") deviendra
Quel est le degré du coefficient R,- en q? Le degré de Qa est égal à—;
vj. = — - H
P P
Le degré de R, en ? sera la plus grande des (/; — ' + i ) quantités
vu- t — n ( X- = f , i' -n , (' -h 2, . . . , /) )•
Nous voulons que les degrés de tous les R, soient tous nuls ou négatifs sans
être tous négatifs. Nous choisirons donc p de manière à satisfaire aux inégalités
1^/. -+■ " — ^'
nio (i = I, 2, ..., k).
9
Le degré de Ro est d'ailleurs égal à ^~ n. Donc les inégalités précédentes
peuvent se ramener aux suivantes :
■-= — \-k — nio (/>- = o, I, 2, . . ., « — ij
ou i>ien
|x/,+ n — A-
SUR LES ÉQUATIONS LINÉAIRES AUX DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES, ETC. sGg
On prendra pour p la plus petite valeur qui satisfasse à ces inégalités. Com-
parons p à la quantité que nous avons appelée plus haut A. Ci41e-ci était définie
par les inégalités
[JIA — X(/l — /i)î G
OU
n — k
On a donc
!i = X -f- I .
Si l'on donne à p cette valeur, les coefficients R, tendent vers des limites
finies, quand x croît indéfiniment. Les conclusions du paragraphe II sont donc
applicables à l'équation (i*"). Formons donc l'équation (2'"') qui joue par
rapport à (i*") le même rôle (ju(t (2) par rapport à (i). Si nous posons
liraR,= E, (,c=x),
cette équation s'écrira
(a'') SE,3'=o,
et si [3 est celle des racines de cette équation dont la partie réelle est la plus
grande, on aura en général
,. dv ,. x-'- dy r,
liin — -;- = lim — f- = p.
yd\ p y ax
Il reste à déterminer E,-.
Pour cela reprenons l'expression
" n II
Parmi les termes du second membre, il pourra y en avoir dont le degré en x
est négatif et d'autres dont le degré en x est nul. Nous n'avons pas à tenir
compte des premiers dont la limite est évidemment nulle pour x infini.
Or si k > i, les inégalités (5) montrent que le degré en x de
est toujours négatif. Il reste donc
E,= IimQ,ï^ ^u-HMp-i).
Or il est aisé de voir que
D„=p',
il reste donc
E,= C,o'-", si |jt,= X(/(-0,
et
E,= o, SI [Ji,< X(«— {■).
•170 Sl'R LES ÉQUATIONS I.INKAIBHS AUX DIFFERENTIELLES OHRINAIUKS. ETC.
Donc pour passci- de réqualion (2'"') à l^'qiuiticui (2'/"'"''), il siiffU do
poser
_ _ t
il vient donc
^'\
Umx—>- — — ■= a. c. Q. F. D.
y clx
On pout lircr de là une conclusion importanli'. Soit v un nomljre réel positif
plus grand que la |)artie réelle de — - Je dis que
tendra vers zéro quand x croîtra indéfiniment par valeurs réelles positives. 11
viendra en efTet
di' dy ^
e dx y dx
d'où
I i m f — I.
V dx
,. . dv
Il m x~'' — T- = a — Yp
"'"'K"'"''^)"'^*^" 'P*^°'
R(h) désignant toujours la partie réelle de u. Soit maintenant 5 lui nombre
positif tel que
R(a — Yp) < — S < o.
Donc, à partir d'une certaine valeur Xa de x, on aura
d ou
I •' l< I "0 I e ^ ,
Vf, désignant la valeur de v pour x = x^i
et par suite . limc=:o. c. o- F- !'•
Celte proposition, comme le résultat analogue démontré à la lin du para-
graphe I ne souflVe aucune exception.
Une dernière remarque : comme 0 est essentiellement réel positif, la méthode
précédente se trouve en défaut quand on a pour tous les a^
^ , +1 <o
n — a:
SUR LliS EQUATIONS LINEAIRES AUX Dll'l' ERE.NTIELLKS ORDINAIRES, ET<:. '7I
OU
[//.l— (« — A).
Mais on n'a- pas à s'inquiéter de ce cas d'exception, car les intégrales de.
l'équation (i) sont alors rcgiilières pour x très grand.
VII. — Des séries de polynômes.
Les conclusions des paragraphes il et \ I sont susceptibles d'une application
importante. Elles permettent en effet de résoudre le problème suivant.
Soient
P„(.r), \\(x), Ps(^), ..., P„(T), ...
nue inlinité de polynômes entiers en jr, liés entre eux par une relation de
récurrence de la forme suivante :
n) Q/. P„+/.+ Q/,-1 P«+/.-i + . . .+ Q, P„+, + Qo P„ = o,
où les Q sont des polynômes entiers en n et en x. Formons maintenant la
série
(2) aoPo+aiPt-+-----+-a«P/.+-- -,
OÙ les a sont des coefficients constants quelconques. Cette série sera conver-
gente tant que le point x restera intérieur à une certaine région du plan, et
divergera quand le point x sortira de cette région. On demande quelle est la
courbe qui limite cette région de convergence.
J'avais donné une solution de ce problème dans une communication que j'ai
faite là la Société mathématique de France en novembre 1882 et dans une Note
que j'ai présentée à l'Académie des Sciences de Paris le 5 mars i883 (').
A'oiei quelle est la méthode que j'employais. .J'envisageais la série suivante :
(3) _^ = P„+sPj + ...+ 2''P„ + ...
qui représente une fonction de :; et de x. On voit aisément que cette fonction
satisfait à une équation différentielle de la forme suivante :
où les coefficients R et le terme tout connu S sont des polynômes entiers en x
(' ) Cl' Tullir. p. 223,
27' SUR LES KQUATIONS LINEAIRES AUX DIFFERENTIELLES ORDINAIRES, ETC.
et en ; ['). On ohliondrn les points singuliers des intégrales de cette équalion
(en regardant un instant x comme une constante et ; comme la seule variable)
en égalant à zéro le coefficient R^,. Soit
celle des racines de l'équation Rp = o (qui e>.l une équation algébrique en ;)
dont le module est le plus petit. La condition nécessaire et suffisante pour que
la série (3) converge (en laissant de côté certains cas exceptionnels) c'est que
mod z < mod a.
Or a est évidemment une fonction de x. Donc pour une valeur quelconque
supposée donnée de z, la courbe qui limitera la région de convergence de la
série (3) dans le plan des x aura pour équation
mod a = mod z.
On en conclut aisément que, si les coefficients de la série (2) sont tels que y/a„
tende vers une limite finie et déterminée quand n croît indéfiniment, la courbe
qui limitera la région de convergence de la série (2) aura pour équation
mod a = const.
Cette méthode a, on le voit, l'inconvénient d'être sujette ;i objection lorsque
^/a„ ne tend pas vers une limite déterminée.
Depuis M. Pincherle a publié dans les Annali di Matematica un Mémoire
où il traite par la même méthode des questions analogues. {Siii sistemi di func-
tioni analitiche . . ., 2'' série, t. 12.)
jM. Pincherle envisage une fonction quelconque <I>(a;, z), la développe en
série selon les puissances croissantes de :r et de ^; il ordonne ensuite cette
série suivant les puissances de z de telle façon que l'on ait
(5) <I>fj-, ;) = *(, + <J)| 3 -t- <Iijj=-i-.. .+ <J>„i"-H.. .,
<l>o. 'l'i, 'Po, . . . étant des fonctions de x. Si l'on connaît les points singuliers
de 'I>(x, c) considérée comme fonction de j, on trouvera aisément, comme nous
\enons de le voir, les conditions de convergence de la série (5). Considérant
ensuite la série plus générale
f5"^) «0 'l'o H- ai"!'! + ■.■-(- 2,,*,, + ...,
(') L'entier p est le degré le plus iHevé des Q, en n, le coefficient R est le produit de zv-'
par un polynôme en z de degré k; la démonstration en sera donnée plus loin. (J.D.)
SUR LES ÉgiUTlONS LINÉAIRES AUX DIFFÉRENTIELLES OBDINAIRES, ETC. '."3
OÙ les a sont des coeflîcienls quelconques, M. Pinclierle en détermine les
conditions de convergence en recherchant un nombre tel que
lim a„( R -t- £)-" = o, liniz„(R — ; )— " = x (pdiii- /i=x).
quelque petite que soit la quantité positive s. 11 est clair alors Cjue la série (5''")
sera convergente ou divergente en même temps que
■!•(, + *, H -h l'a R- + • • • -*- */, R" +
Cette méthode, employée presque simultanément par M. Hncherle et par
moi, est sujette à l'inconvénient que j'ai signalé |>lus iiaut. C'est ce qui m'a
décidé à l'abandonner et à employer de préférence les résultats des para-
graphes Il et \l du présent Mémoire.
La relation de récurrence (i) est tout à i'ail analogue à l'équation (i) du para-
graphe H. I>es polynômes P„ y jouent le même rôle que jouaient dans ce para-
graphe les quantités inconnues ii „ et les coelTicienls Q sont des polynômes
entiers en n, pourvu que nous regardions un^instant x comme une constante.
La lègle du paragrapiie cité nous peiincltra donc de déterminer la limite du
rapport
y— (|)oiir n = x).
Supposons en effet que les polynômes Q soient d'ordre p en /?, et soit A, le
coefficient de nP dans Q,-. Formons l'équation
.(6) A/,z''-h Ai-,z''~~'-i-. . .-H Al 3 -I- Ao= o.
Elle sera analogue à l'équation (2) du paragraplie 11.
Il est à remarquer qne les coefficients A sont des fonctions de x.
Imaginons que a soit celle des racines de l'équation (6) dont le module est
le plus grand, a sera aussi une fonction de x et l'on aura, en général,
(7) 11™*^= a
' Il
et, par conséquent,
(8) lim
Cela posé, quelles sont les conditions de convergence de la série (2)?
Formons la série de puissances
(9) a^-ir ^it -\-Clif>'-ir .. .-^ ï„l" -{-. . ..
H. P. - I. S5
•174 SUR l.KS ÉOIATIONS LINÉAIRES AUX DIFFÉRENTIELLES OllDlNAIRES, ETl,
Elle aura un certain rayon de convergence p, c'est-à-dire qu'elle convergera
pourvu que
Je dis que, si nous laissons de côté certains cas exceptionnels, sur lesquels
nous reviendrons plus loin, la condition nécessaire et suflisante pour que la
série (2) converge s'écrira
En eflet considérons une valeur de X pour laquelle celte condition soit
remplie. On trouvera toujours un nombre / tel que
|al<|n<p.
Pour celte valeur de t la série (9) convergera; de plus on auia, à partir d'un
certain rang,
I P„ l< t",
|a„P„ |<,a„<"î.
Donc tous les termes de la série (2) seront plus petits en valeur adsolue que
les termes correspondants d'une série convergente. Donc la série (2) conver-
gera, c. g. F. n.
Supposons au contraire
I a ! > P-
Nous choisirons t de telle façon que
ia|>l'l>P-
Il en résultera que la série (9) sera divergente et qi|e la série (2), dont chaque
terme est plus grand en valeur absolue que le terme correspondant de la
série (9), divergera également. c. q. f. n.
11 résulte de là que les courbes de convergence des séries de la forme (2),
c'est-à-dire les courbes qui limitent les régions du plan où les séries de cette
forme convergent, ont pour équation générale
[ a j = consl.
Voici quelques exemples : .Soit d'abord
(«--M)P„-t.2 — ■in'-x\\,+i-v-(n-+ 3;-)\'„ = u
la relation de récurrence qui lie trois pol^jnomes 1' consécutifs.
Foriuons l'équation (G), elle s'écrira
0' — asT -f- I = 1),
SUR LES ÉQUATIONS LINÉAIRES AUX OIKFÉRENTIELLES ORDINAIRES, ETC. '.'^S
et aura pour solutions
z = X ± v/ar2 _ , ^
on en conclura que les courbes de convergence ont pour équations
' I X zt i^x- — I I = consi .
si l'on a soin de choisir le signe + ou le signe : — de telle façon que le pre-
mier membre soit aussi grand que possible.
Posons
il viendra
— iO-r)"'
d'où
X ± \/x- — I = Ç ou -•
A chaque valeur de x correspondent deux valeurs de Ç dont le produit est
égal à I . L'une d'elles aura donc son module plus grand que i , l'autre son
module plus petit que i . JNous choisirons celle dont le module est plus grand
que I. On aura alors
t.>|i
et par conséquent les courbes de convergence auront pour équation
111 = const.
Soit
I 5 I = <, ^ = te"i',
il viendra
X = - ( t -\ — ) ces* H — ( / )sln>I>.
Les coordonnées du point x auront pour expression
-(t-\ — ) ces il» et -it Isin*.
Pour avoir les courijes de convergence, il faudra donner à l une valeur cons-
tante et faire varier <I> de o à 2-. On obtiendra ainsi une ellipse ayant pour
foyers les points dz i . Ce sont donc ces ellipses qui sont les courbes de conver-
gence des séries de la forme
aoPo-l-aiPi-+- xsPo-t-...-!- a„P„ -(-
•7'î si'n i.i;s kquvtions linéaires aux I)Ifi'i:hentiei.les oiioinaires, etc.
Comme deuxième exemple, supposons que la relation de récurrence (i) s'écrive
(«'-l-i)P„+8— 2«^a;P„+l-+-("2.^:2— n^ ) P„ = o.
L'équation (6) s'écrira
;- — iizx-hr- — 1 = 0, '
el aura pour racines
z = T±l.
Si donc p est le rayon de convergence de la série S ;(„<", les conditions de
convergence de la série Sa„P„ s'écriront
|.r+i[<p, |j^ — i|<p.
La région de convergence se composera donc de la partie commune à deux
cercles décrits avec p pour rayon, des points -|- i et — t comme centres. Les
courbes de convergence seront donc formées de deux arcs de cercle de même
rayon, ayant pour centres ces deux points et limités en leurs points d'intersec-
tion sur l'axe des parties imaginaires.
Il est à remarquer que ces deux cercles ne se coupent que si leur rayon est
plus grand que i . La série Sa^ P,, ne converge donc pour aucune valeur de x si
la série 1-j.a n'est point convergente.
Passons maintenant aux cas d'exception dont j'ai parlé plus haut et que
nous avions provisoirement laissés de côté. Le premier de ces cas se présente
(juand l'équation ((i) a deux racines qui, sans être égales, ont même module et
un module plus grand que celui de toutes les autres. Ce cas ne se présentera en
général que pour des valeurs particulières de ,r, à moins que l'équation (6) ne
soit de la forme
[s — g(x)] fs — e'« 9(a^)J<I'(3, ;e) = o,
y. désignant une constante, o {x) une fonction de ;c et <I> un polynôme entier
en z. 11 arrive alors que le cas exceptionnel dont nous parlons se présentera
pour toutes les valeurs de x ou pour toute une région du plan. Mais on pourrait
voir que les résultats qui ont été exposés dans ce paragraphe n'en subsistent pas
moins. Nous n'avons donc pas à nous intjuiéter de ce premier cas exceptionnel.
Le second cas est plus important. Nous avons vu dans le |)aragraphe II que
si u„ est l'intégrale générale de récpiation ( i ) de ce paragraphe, et si a, p, ... , )>
sont les racines de l'équation (2) rangées par ordre de module décroissant, on
a en général
lim = a,
Un
SUR LES ÉQUATIONS LINÉAIRES AUX DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES. ETC. «77
mais que pour certaines intégrales particulières ou peut avoir
lui) ■ = p, 7, ... ou A.
Appliquons cela au cas qui nous occupe. Nous pouvons choisir arbitrairement
nos Â- premiers polynômes P,,, P,,..., P,;_|, les polynômes suivants P^, P/,+ i,
. . . étant déterminés successivement par la relation de récurrence (i).
Soient a, jii, . . ., ). les racines de l'équation (6) rangées par ordre de module
décroissant. On aura en général
c'est-à-dire que si l'iui choisit d'une manière ([uelconque les k premiers poly-
nômes P, ce n'est que pour certains clioix particuliers que cette relation pourra
cesser d'être vraie et qu'on pourra avoir
p
I ■ ^ n-
lim -jr-
p V 1 ! ■ • • ■■" "■
Ainsi pour certains choix parli('ulicrs des premiers polynômes, il pourra y avoir
exception. A quelle condition un pareil cas exceptionnel pourra-t-il se pré-
senter?
Pour nous en rendre compte cherchons à former l'équation (4)- Ecrivons le
coefficient Q/ de la relation (i) sous la forme suivante :
0,= A,.,,(/! -H f )/)-!- A, ./,_,(« -H t,),,-i +. ..-H Ai.->(« + t,i2-t- A,.i(rt-t- Oi^- ^\-i>('> ■+- ')o,
où les A sont des polynômes entiers en x et où
n,j= n(ii — \)...{ii — (7-1-1), /;, = «, «,,= 1.
il est aisé maintenant d'écrire l'équation (4). Soit en effet, avec
k
dzi '
le premier membre d'une équation de la forme (i). Substituons à la place de
y la série — P„c" et obser\ons que ;'/ -rj^ =i/;,/:"P„, ce premier membre
deviendra
V 3"+i- V [„,,c,,,,r„ + (n -^ .)7C,M-ii'"+i + . • • + (« + in.c^.orn+A-]-
n ff = 0
Nous devons nous arranger de telle sorte que tous les termes où l'exposant de z
Ï~S SUR LBS ÉQUATIONS LIMÉAIRES AUX DIFFÉRENTIKLLKS ORDINAIRES, KTO.
dépasse une certaine limite disparaissent. On remarquera que lu coellicicnt
de «"+* ne dépend que de P„, . . . , Pn+A et peut s'écrire :
^ P«+,[(" -^- i)pCp,/,-,-\-(n-h i),,-iCp^t_,,-,-h...-h{n ■+- f)()Go,*_,].
1 = 0
Pour qu'il soit nul en vertu de la relation (i), et de l'expression des
Qi, il suffira de prendre C^.*-,- = A,- y, <] variant de o à /) et / de a à /• ( ' ).
Le premier membre de l'équation (4) s'écrit donc
d'/y
E 2»'--'- -"S
7 = 0 ,ni = o
OU encore, en remplaçant l'indice ni par l'indice i^k — m, qui varie aussi
entre o et k.
2a„./^-^^
dz'i '
quant au second membre, on le trouvera aussi aisément |: Le polynôme P„
n'est défini que pour les valeurs positives de n ; convenons, par définition,
d'écrire
P_i = P_2 = . , . = P_„ = . = o.
Quand, dans le premier membre de la relation (4), on calculera le coeffi-
cient de !;"+' pour /t = — i , — 2, . . . , — A", le résultat de ce calcul ne sera
pas nul ; appelons H) , IIj, ...,11^ ces résultats.
On verra alors que le résultat de la substitution de J' = 2P„;" dans le pre-.
mier membre de l'équation (4) s'écrit
Di a*-i + 11 , i''-^ -+- . . + n /,.
L'équation (4) s'écrira donc
Ainsi dans le premier des exemples cités plus haut, le premier membre (4)
s'écrira
M) On a modiné légèrement ici l'exposition de H. Poincaié, qui avait iiitiodiiit sans nécessité
le développement des A, suivant les puissances de x : A , = ï 15,- ., a;''. Le résultat est donc
valable dans le cas où les A, ne sont plus des polynômes en x [et par suite les P„ non plus].
(J. n.)
SUR LES ÉQUATIONS LINEAIRES AUX DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES, ETC. 279
En général une équation de la forme
(les R el S étant des polynômes entiers en :;) présentera dans le voisinage du
point ; =^ G (et par conséquent dans le voisinage d'un point z quelconque) au
moins une intégrale particulière holoniorphe.
Il n'y aurait d'exception que si tous les polynômes R s'annulaient à ta fois
pour 5 = 0, ou si le point s ^ o était un point singulier logarithmique, ou
plus généralement un point singulier dont l'équation déterminante admet des
racines entières.
Il résulte de là que si l'équation privée de second membre
admet p intégrales holomorphes linéairement indépendantes, l'équation à
second membre en admettra (/J + i) (ou n'en admettra aucune, dans les cas
exceptionnels dont il vient d'être question).
Ainsi, si nous revenons à l'équation (4) qui nous occupe ici, le point 5 = 0
est pour l'équation sans second membre un point singulier ordinaire dont
l'équation déterminante n'a pas en général de racines entières. Donc en
général, l'équation à second membre admettra une intégrale holoniorphe el
une seule, c'est l'intégrale
Égalons maintenant à zéro le coefficient de -777» ce qui donne
et, considérant dans cette équation x comme une constante, envisageons les
diverses valeurs de z qui annulent le premier membre ('). Soit a celle de ces
valeurs dont le module est le plus petit (à part 3 =: o, bien entendu). Dans le
voisinage du point .; = a [si a est une racine simple de l'équation (9)], l'équa-
tion à second membre (4) admettra en général p intégrales holomorphes
linéairement indépendantes y',, y'j, ..., jp el une (/>-+- 1)"""" non holo-
niorphe y^o+i dont il sera aisé de trouver le développement.
Ces développements seront valables à l'intérieur d'un certain cercle ayant le
(') Celle équalion (9) seréthiil à (G) quand on remplace -3 par -• (J. t>.) •
aSO Sl'n LES KO'ATIONS linéaires \V\ niFFRRENTIEI.I.lS OBniNAIRES, ETC.
[loiiil y. pour ceatre, el c'est ce cercle que l'ou pcul iippeler le doiiKtiiie du
piiiul :>:, de uième (|ue le cercle (|ui a le j)()inl zéro couiitie ccuire el | a | comme
ra^'on, el à l'inléricur duquel la série il',,;" est certainemenl converj;enle,
s'appellera le domaine du point zéro.
Ces deux domaines ont une partie couimunc. Si dans cette partie commune,
SP„;" s'exprime linéairement à l'aide deyi, /j, . . . , y'^, la série ^l\z" sera
convergente pc|,ur des modules de ; supérieurs à | ^ | et l'on aura
P„
lini
>
Mais cela n'arrivera pas en général.
Je n'en dirai pas plus long sur ce second cas exceptionnel, qui demanderait
une élude plus approfondie, et je passerai à un troisième cas exceptionnel non
moins important que les deux premiers.
Reprenons la relation de récurrence (i) et supposons que dans celte rela-
tion les coefficients Q,, regardés comme des polynômes entiers en /(, soient
tous de degré inférieur au premier d'entre eux Q/,, ou bien que l'un des coeffi-
cients Q, soit de degré supérieur à Qt. 11 arrivera alors que l'équation (6)
aura toutes ses racines nulles, ou bien aura une racine infinie. Nous avons
appelé a celle des racines de cette équation ((j) dont le module est le plus grand.
Nous aurons ici
|.x I = o ou bien x
et, par conséquent,
lim
P„
= o ou bien ».
La méthode exposée plus haut pour trouver les courbes de convergence des
séries 2a„ P„ se trouve donc en défaut, et c'est le cas d'appliquer les principes
du paragraphe VI. Posons
Les séries £a„P„ deviennent
P„= P'„(/^!;^.
et sont ordonnées suivant les polynômes P'„ au lieu de l'être suivant les poly-
nômes P„. Les courbes de convergence des séries de la forme -a„ l''„ seront
donc les mêmes que celles des séries de la forme Sz„P„.
La relation de récurrence
devient
i:Q,p„+, = o
SUR LES ÉQUATIONS LINÉAIRES AUX DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES, ETC. sBi
« = «.['^^]'-
Nous avons vu dans le paragraphe \1 qu'on peut toujours trouver une
valeur de u positive ou négative, telle qu'aucune des fonctions Q- (considérées
comme fonctions de n) ne soit d'ordre supérieur à Q,, et qu'une d'elles au
moins ne soit pas d'ordre inférieur.
Soit alors q le degré de Q^^ de telle sorte que
Q'
et soit
lim -^ = A!- (« = 3c).
Nous formerons l'équation
(6'"---) ia;;'" = o
dont les racines seront toutes finies sans être toutes nulles. Nous appellerons x
celle d'entre elles dont le module est le plus grand; | a' | sera en général une
fonction de s, et les courbes de convergence cherchées auront pour équation
générale
j 3t' I = const.
Je prendrai pour exemple les polynômes de Legendre (') qui sont liés entre
eux par la relation de récurrence bien connue,
(i) P„+j— •2a"(-2«-(- 3)P„-|.i+ 4(" -l-iPP„ = o.
Dans ce cas l'équation (6) s'écrit
4 = 0,
et l'on voit aisément alors qu'elle a deux racines infinies cl que, par conséquent,
ons alors
r:,(n\)V:
la méthode générale est en défaut. Posons alors
[^a relation (1) deviendra
p;,+..,(" -^■i)v-{n -i- i}v-—-ix(iii -+-S)(ii -i-i)!^p;,+i-i- i(." + u-'';, = »
et si l'on prend ijl = 1 , elle s'écrira
(l'"-'J {n■--h'^ll + 2)P'„+5 — 2j:(iii -h 3)(/i -(-i)P;,+ , -h i{ii -{-i)-V'„= o,
d" ....
(') H l'oincaré adopte ici la iléfinilion . Pn = —, — (x'— i)", c'est-à-dire P„ = 3"h!X„ ou.X,,
ax"
est la désignation courante. (J. D.)
H. P. — I. 36
28» SL'll LES ÉQUATIONS LINÉAIRKS AUX DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES, ETC.
d'où l'on déduit l'équation
(6''") j2_ 4^2-t- 4 = o.
Cette équation ayant pour- racines
-z = xzt v/.i-î — I ,
on en déduit commo plus haut que les courbes de convergence sont des
ellipses a^ant les points ±: i pour fojers, ce qui est un résultai bien connu.
Un autre cas exceptionnel, que M. Courier a bien voulu me signaler, est
celui où les racines de l'équation (6) ou de l'équation (6 bis) sont indépendantes
de X.
Prenons pour exemple les polynômes P„ définis par la relation
d"
et liés entre eux par la loi de récurrence
(l) P«+2-t- 23-P„+i-|- -il /(. -(- I)P„= O.
L'équation
(6) 2=0
ayant ses racines infinies, nous poserons
!>„= !"„(«! )?,
d où résulteront les équations
(1*") ^{ri-^-\){n-^i)P'„_y^-'r-xx ^n -+- 1 P;,+, •+ i(n -+- i)P'„ = o,
(6*«) 32-1-2 = 0.
Les racines de l'équation (6'"') sont rh y — 2 et sont par conséquent indé-
pendantes de X, de soite que les régies précédentes se trouvent encore en
défaut.
Pour traiter ce cas exceptionnel, imaginons d'abord une relation de récur-
rence
où les coefficients Q, sont des polynômes entiers en n et en a; [ce qui, comme
on le voit, n'est pas le cas de la relation (i'''^)j et formons les équations (4)
SUR LES ÉOrATIONS LINÉAIRES Al'X DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES, ETC. 283
et (6) correspondantes
(6) SA,2'=o.
Soit a celle des racines de (6) dont le module est le plus grand; supposons
que cette racine soit indépendante de x.
Que dire alors de la série 2a„P„? Si le rayon de convergence de la série
Sa„<" est plus grand que ja|, la série Sa^P« est toujours convergente; si ce
rajon est plus petit que |a|, la série Sa,, P„ n'est jamais convergente; enfin
si ce rayon est égal à | a |, nous ne pouvons rien dire, ou plutôt le crité-
rium fondé sur la limite du rapport -^^^ se trouve en défaut. On doit donc
recourir à d'autres critères de convergence des séries; par exemple à celui-ci.
On pose
u„ ~ n '
et l'on cherche la limite de [i,, pour « = oo. Si cette limite a sa partie réelle plus
grande que i , la série est convergente ; si elle a sa partie réelle plus petite que i ,
la série est divergente.
Appliquons ce principe au problème qui nous occupe.
Ecrivons la relation (i) sous la forme suivante, en ordonnant selon les puis-
sances décroissantes de /; :
m- S A, ?„+,-+- «/'-' 2 B,P„«-(- . . . = o,
les A, et les B, étant des polynômes en x indépendants de n. Nous savons que
l'équation
(6) SA,<;' = o
a une racine indépendante de x. Nous pouvons supposer que cette racine est
égale à i , car si elle était égale à a, nous poserions
P„=a"P',,,
et nous remplacerions les polynômes P„ par les polynômes Pj, , ce qui ne chan-
gerait pas les courbes de convergence.
On aura donc
SA, = o.
J'appelle F(3) le premier membre de l'équation (6), on aura
F(i) = o.
aS'l SIR LES KOIATIONS I.INKAIRKS AUX DIFFÉRKNTIELLES ORDINAIRES, ETC.
Soit donc
P,,.,= P„(.-^), !•„,,= P„(,-^;^)
n -H 1
Ecrivons maintenant la relation de récurrence (i) en remplaçant les P par
ces valeurs et en ordonnant suivant les puissances décroissantes de /(. Nous
aurons en divisant par P„
/i/'lA, — ni' ' 1 A/Yjj.i-h rtP-'i: B,-t- des lennes en «''-', nf-'^, . . . = o.
Dans cette t'orniule, on a posé
Si lini^„= [3, on aura
Si l\>n remarque que SA;=(), on verra que le terme en «/'""' qui est le
. .•
premier terme s'écrit
ni' '(i:B,— SA,Y«,).
A la limite ce ternie doit s'annuler, ce qui donne
|3i;A,= i;B,
ou
^ il A,- F'u)'
Considérons alors une série
— ■*'(' ni
OÙ
=<n+1 , Y,, ,.
= 1— " > oiii Y« = Y-
=<n n
La condition de convergence s'écrira
R(S + Y)>>-
Il résulte de là (|ue les eouiljcs de convergence ont pour équation générale
R([J) = const.
R 7T — I = cons
[h (i)J
Ce résultat peut se rattacher à l'élude de l'équation (4) de la manière sui-
vante. Pour cette équation le point ;= est un point singulier, mais nous avons
miintié plus liaut comment on peut toujours supposer a = i. Le point singu-
lier que nous avons à considérer est donc z ^ \ . On a alors
I'
m:r les i';qiiatioxs mxkaires aux différentielles ordinaires, etc. 285
et la série SP„;" qui est une intégrale de l'équation (4) est convergente dans
le cercle de rayon i . Nous supposerons que le point : = i est une racine
simple de l'équation (6), alors les racines de l'équation déterminante corres-
ponilanle seront
o, I, 2. ..., p — 1, n.
Cherchons la valeur de p.. Le premier membre de l'équation (j) s'écrit, en
reprenant des notations employées un peu plus haut.
Or si l'on remarque que ces notations donnent
A,= A,-,,,
on verra que les deux premiers termes 'du premier membre de l'équalion (4)
seront
dP V dl'~^ V
1 dzf-^ dzP-^
pour; =: 1 , le coefficient de -jf^ s'annule et si l'on divise par ; — i, le quotient
• df — ^ V
se réduit à — t (•)> quanl au coefficient de ,^ ^ j^ il se réduit à
Z\\,~ p F (i).
L'équation déterminante s'écrit alors
— F'(i)p(p — U. ••(?—/> + U + f- 1^/ — />?■(!)]?■(, o — t). . .(p —/J + 2) = o.
On lire de lA
i;B,
F'(i)
ou
Il est aisé d'apercevoir le défaut de ce raisonnement. Il suppose l'existence
de la limite fl ; je crois qu'il n'y aurait pas de difficulté à démontrer cette
existence mais cela m'entraînerait trop loin.
Parlons maintenant des cas où la méthode précédente ne s'applique pas, et
d'abord revenons sur l'exemple dont nous avons parlé plus haut et considérons
>S() SUR LES ÉQUATIONS LINÉAIRES AUX DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES, ETC.
les polynômes
L'équation (i''") ordonnée suivant les puissances décroissantes de n s'écrira
n(P'„+, -H îP;,) + v/n.2xP'„+, -^ (.^ P',,+2 ■+- P'„+, )+...= o.
La présence du terme en \//( empêche que la méthode précédente puisse s'ap-
pliquer. De plus une autre difficulté, spéciale également au cas qui nous
occupe, vient encore s'ajouter à la première. En efl'et, l'équation
a deux racines de même module. On en conclut que l'on peut poser
P;,= Q„+R„,
Q„ et R„ étant des fonctions de x telles que
P'
tandis qu'en général -^^ ne tend vers aucune limite.
De plus Q„ et R„ satisfont à la même relation de récurrence que 1*^. l'osons
alors
n II
il viendra
d'"-) «(— Q;,+i!-^-Q'«)^-/■^ 2£>Q'„+,-|-...= 0,
d'/'"""-) n(— R'„+2-t- R'„) — v^2n.2«:cR'„+,H-. . . = o.
Posons ensuite
Q;„. = Q.(.^f|); Q- = *..(-7|=)-
La relation (i''') ordonnée suivant les puissances décroissantes de n s'écrira
/n(Pn-l- '^,l+^)-^^/^^n 2ixQ'„+,-4-. . . = o,
d'où
liiiip„ = — ix\/'i, pour (/i = k).
Si de même on pose
KU, = R;i.- ^
on trouvera
liiii'P), = 2J.r /a.
SUR LKS ÉQUATIONS LINKAIllES AUX DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES, ETC. 287
Soit maintenant la série
et
= 1 7=) lini Yn = Y = T')-^- 'ïi-
La condition de convergence sera
partie réelle de (y -t- -lix^i) > o.
En conséquence les conditions de convergence de la série
s écriront
(partie imaginaire de .cj'< ôTo-
Les régions de convergence sont donc limitées par deux droites parallèles à
l'axe des quantités réelles et situées, de part et d'autre, à égale distance de cet
axe. L'ensemble de deux de ces droites forme une courbe de convergence.
De même, en supposant que les coefficients de la relation (i) soient des poly-
nômes entiers en «, auquel cas la difficulté précédente serait écartée, la
méthode exposée plus haut serait encore en défaut, si F'(i) était nul. Voin
comment il faudrait opérer dans ce cas :
1" Supposons que F'(i) soit nul sans que SB,- le soit. On posera
Supposons, pour fixer les idées, ^ = 2 ; la relation (1) s'écrira
Il vient en ordonnant suivant les puissances décroissantes de n et en posant
Q, = A,/i''-H Bin/'-i-h. ..,
1
nP( A2 + A, -H Ao ) — p /" ' ( 2 A.2 -I- A, ) + /i/--' ( l^i + B, + B„ )
Soit
d'oi'i
-+- Aara''-'^^-!- /i''-i(ïn-t-i A..2+ Tu A.,-)- y„A, )+...= o.
lim Y„= Y,
lim(Y„-nA2-+- Y«A, -+- YnA,) = y F'(') i
■iSS SIH I.KS ÉQUATIONS LINKAIRES AUX UH'KÉIlliNTIKLLES OnOlNAinES, ETC.
il viendra, en tenant compte de
F (i) = A.2+ A,+ A„= o,
F(i) = 2Aj+ A| = o,
et en divisant par nP~'
A,|3»+B.,+ B,+ B„-hH =o,
H représentant des termes qui s'annulent avec - • On tire donc de là
n
i;B,
A,
Les courbes de convergence ont pour équation générale
paiiie réelle de [3 = const.
2" Supposons maintenant que F'(i) et SB/ soient nuls à la fois; dans ce cas
le point 5 = 1 est un point singulier pour l'équation (/j) dans le voisinage
duquel les intégrales sont régulières. (Elles sont irrégulières lorsque F'(i) est
nul sans que SBj le soit). Les racines de l'équation dèleruiinante seront
o, I, 2, 3, ..., p — 3, p' et a".
Si l'on pose
P -? (x ^"
lim [3„= |Ji + I,
a étant celle des racines a' et iji." dont la partie réelle est la plus petite.
VIII. — Résumé.
Dans ce travail je me suis proposé plusieurs buts, mais le premier et le plus
important d'entre eux était de contribuer à l'étude des intégrales des é(|uations
linéaires dans le voisinage d'un point donné. Si en ellet nos connaissances sont
assez complètes à ce sujet lorsque le point donné est un point singulier à inté-
grales régulières, nous ne savons presque rien sur les intégrales irrégulières.
J'ai cru qu'il ne serait pas inutile de montrer comment on peut trouver une
fonction simple dont le rapport à l'intégrale étudiée tende vers l'unité quand
on se rapproche du point singulier. C'ét;iit un premier pas dans l'étude de ces
intégrales irrégulières.
SUR LES ÉQUATIONS LINÉAIRES AUX DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES, ETC. 289
Pour atteindre ce but, j'ai dû employer comme auxiliaire la transformation
de Laplace, et j'ai été amené en passant, à compléter la théorie de cette trans-
formation, comme nous le permettent les progrés récents de nos connaissances
sur les variables imaginaires. J'ai rencontré ainsi deux théorèmes qui peuvent
d'ailleurs se démontrer aisément sans l'aide de la transformation de Laplace.
En premier lieu, si une équation linéaire d'ordre n a pour coefficients des
polynômes de degré p en x, elle admettra (« — p) intégrales indépendantes holo-
morphes dans tout le plan.
Le second théorème peut faciliter la recherche des cas où une équation
linéaire admet comme intégrale un polynôme entier.
Les équations dilTérentielles linéaires présentent la plus étroite analogie avec
les équations aux différences finies de forme linéaire, ou en d'autres termes,
avec les relations linéaires de récurrence entre (/r-|-i) quantités consécutives
Cette analogie se poursuit dans les résultats, et la même méthode qui permet
d'étudier les intégrales irrégulières des équations différentielles, nous donne,
dans le cas des relations de récurrence, la limite du rapport — ^^ pour n infini.
Ce résultat a une application immédiate dans la reciierche des courbes de
convergence des séries ordonnées suivant des polynômes [récurrents], c'est-
à-dire des séries de la forme
«0 Po + «1 Pi + . . . -1- a„ P„ + . . . ,
lorsque les P sont des polynômes entiers on x et qu'il y a une relation de récur-
rence entre k-\-\ polynômes consécutifs.
Ces considérations font comprendre comment j'ai été conduit à réunir dans
un même travail des recherches en apparence très différentes et expliquent un
défaut d'unité que je prie le lecteur de vouloir bien excuser.
Paris, 10 novcmljie 1S84.
H. P. - I. 37
SUR
LES INTÉGRALES IRRËGULIÈRES
DES
ÉQUATIONS LINÉAIRES
Acta matliemalica, t. 8, p. 2g5-344 (1886).
I. — Séries asymptotiques.
Tous les géomètres connaissent les curieuses propriétés de la série de Stirling.
Cette série :
I /i\ RiRt
lop; r(x + i) = -logdTî) -H (a;4- -]\oex — x-\ ' :r4 -;
1 \ '■ / \ .i. X 3 . 4 Jî'
_5î -L
5.6 a:^
est toujours divergente. Cependant, on peut en faire légitimement usage pour
les valeurs très grandes de x. En eflet, les ternies après avoir décru avec une
très grande rapidité, croissent ensuite au delà de toute limite. Mais si l'on
s'arrête au plus petit terme, l'erreur commise sur la valeur de logr(j; + 1) est
très petite.
En d'autres termes, la série de Stirling représente asymptotiquement la fonc-
tion logr(a;+ i); c'est-à-dire que si S,j est la somme des premiers termes de
cette série jusques et y compris le terme
in (in — I ) X"
l'expression
.c'>+i(logIV.r-Hi)-S„]
tendra vers zéro quand .r croîtra indéfiniment.
11 existe évidemment une infinité de séries dont les termes après avoir décru
SUR I»ES INTÉGRALES IRRÉGULIÈRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES. agi
très rapidement croissent au delà de toute limite. Si, par exemple,
A.,, A,, ..., A„, ...
sont une série de nombres tous plus petits que i, mais ne tendant pas vers zéro,
la série
Al A, A„
— .1 H r.i-2-*----H 7, ■i.2.3...n-f-...
sera divergente, et l'on y trouvera des termes aussi grands qu'on voudra. Mais
cependant si x est très grand, les premiers termes décroissent très rapidement.
Ainsi, si .r = n et que n soit très grand, le n'""'' terme
A„
1.2.
••"<'('-i)('-^)---('-V)<"^-"
est extrêmement petit.
Je dirai qu'une série divergente
, , . A, A, A„
(l) AoH ■ -\ --!-.. .H "-i-...,
' X X^ X" '
où la somme des (/j + i) premiers termes est S„, représente asymptotiquement
une fonction J(x) si l'expression
x«(J-S„)
tend vers zéro quand x croît indéfiniment. En effet, si x est suffisamment
grand, on aura
e étant très petit ; l'erreur
commise sur la fonction J, en prenant les n + i premiers termes de la série, est
alors extrêmement petite. De plus, elle est beaucoup plus petite que l'erreur
commise en prenant seulement n termes, et qui est égale à
£ étant très petit et A„ fini.
Il résulte donc de là que la série (i) se comportera tout à fait comme la série
de Stirling; que, si x est très grand, ses termes décroîtront d'abord rapidement
pour croître ensuite au delà de toute limite, et que malgré sa divergence, il sera
légitime de s'en servir dans le calcul de J. Je dirai aussi quelquefois pour
abréger que la série (i) est une série asymptotique.
)9^ SUR LES INTEGRALES IRRÉGULIERES DES EQUATIONS LINÉAIRES.
On peul imiltiplier l'une par l'aulre ilciix séries asjmplotiques d'après les
mêmes règles que les séries ordinaires. Soit en efiet, asjniploliquement,
A, A, A„
J (jc) = Ao ■. . ,
,,, , ., A', A!, a;,
J'(x) = A„H !. -+- -^ -4- . . . + _i!
X X^ X"
en définissant S„ et S„ comme plus haut,
„=A(,H h...-t--^,
X X"
A'. A'
" X x"
Les deux équations (2) signifient que
(3) lira a;«(J — S„) = lim a^"(J'— S;, ) = o.
Faisons le produit de nos deux séries d'après la même règle que si elles
étaient convergentes ; soient
2 = B(,-1 1 -t-...H -*-...
X x' x"
et Sn la somme de ses n premiers termes.
Comme S„, S|, et S„ sont simplement des polynômes en-, on aura évi-
demment
lim.r"(S„S;,— !.„) = o.
On a, de plus,
lim ^ = uni — = I, hm — = lim — - = i.
O/i Ofi A(j Aq
C'est une conséquence immédiate des équations (3).
11 vient alors
•^ = S" ^- ^ • ■• = S'« + ;^ '
lim £ = lim e' = o,
d'où
S'„E-HS„£-t--
JJ'=S„S'„+ — ;
S' tend vers A', et s vers zéro; donc S'e tend vers zéro. De même S„e' et —
tendent vers zéro. Donc
lim x"(M' — S„S^, ) = o
et, par conséquent,
limx"(JJ'— !„) = o,
SUR LES INTÉGRALES IRRÉGULIÈRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES. 1^3
ce qui veut dire que l'on a, asjmptotiquement,
JJ = hioH 1 -+.... C. Q. F. D.
En particulier, il est permis d'élever une série asjmptolique au carré ou à
une puissance quelconque. Soit maintenant
(4) F(z) = B„-t-Bi3+...+ B„i'' + ...
une fonction liolomorphe de ,: dans le voisinage de ; = o ; la série du second
membre sera cette fois convergente. Soit
X
une série diveriicnte représentant asjmptoliquenieut une fonction J. Si l'on
élève la série S — Aq à la puissance n d'après la même règle que si elle était
convergente, on obtiendra une série (S — A^)" ordonnée suivant les puissances
de - et représentant asjmptotiquement (J — Ao)".
Formons ensuite la série divergente
B„+ Bi(S- A„)H-...-f-B„(S-A„)«H-...
et ordonnons-la suivant les puissances croissantes de -• Nous obtiendrons une
' X
série divergente
X X' X" '
dont la somme des (« 4- i) premiers termes sera 2„. Je dis qu'elle représentera
asjmptotiquement la fonction F(J — Aq).
En effet S„ et
2!,= Bo-+-B,(S„-Ao)-hB2(S„-Ao)'^-h...+ B„(S„-A„)''
sont deux poljnonies entiers en - dont les termes de degré inférieur à (« + i)
ne diffèrent pas. On aura donc
Umx"i ï:-— ï' » = I
X= oo
Je dis maintenant que
X= ùO
lim^"[F(J-Ao)-l'„] = o.
En eflfet, on aura évidemment
limar«[B4-( J — Ao)"— B/t(S„- A„)"] = o,
2()4 SUR LES INTÉGRALES IRHÉGULIÈRES DES ÉQl'ATIONS LINÉAIRES.
puisque (S — Aq)* représente asymploliquemenl (J — Ao)*. Posons
T„ = li„+ 13, (.1 - A„) -H. . .-H B„(J - A„)«,
il viendra
lin, r''(T„-S;,) = o.
11 reste à démontrer que
lini ar''(F — T„) = o.
Or, il vient
F-T„= IWi(.l -A„)"+'+B„+2(J-A„)''+2 + .,
ou, puisque la série (4) est convergente,
I F - T„ |< M 1 J - A„ 1''+' <M\x{i-Xo) 1"+' ^ .
M étant une constante positive assignable. Or, on a
limar(J — Aj) = A], \\mx"—^^=o,
d'où
lim œ"\F — T„ 1=0. G. Q. F. D.
Ainsi, il est permis de substituer une série asymptolique dans le dévelop-
pement d'une fonction holomorphe comme s'il s'agissait d'une série convergente.
Soit, par exemple,
X x^
une série représentant asjmjilotiquement une fonction J. Elevons-la au carré,
au cube, etc., et appelons S^, S', ... les séries divergentes ainsi obtenues.
Formons la série
I -(- S -I- S2 -+- S' -<- . . . -H S" H- . . . ,
et ordonnons-la suivant les puissances croissantes de -• Nous obtiendrons ainsi
' X
une série S qui représentera asjmptotiquement la fonction
1 — J
Cela montre que l'on peut diviser l'une par l'autre deux séries asymptoliques
pourvu que le premier terme Aq de la série diviseur ne soit pas nul.
En effet, si l'on a par exemple
A„ . ^ -H J,
S'= A'o-H ^ -(-...= J',
X
SUR LES INTÉGRALES IRRÉGULIÈRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES. 7.^5
la série -r sera représentée asymptotiquement par la série divergente
r + |^(Ao-S)+|i(A,-S)» + ...
qui est facile à former.
Il est permis d'intégrer [terme à terme] une série asymptotique. Ainsi, si
l'on a asymptotiquement
x^ ar' x"
je dis qu'on aura asymptotiquement
/ i cix = h ■ — - + . . . + -I- . . = S .
J^ X ix^ (n — i)a;"-'
En effet, la première équation signifie que l'on peut prendre x assez grand
pour que
|J-S«I<:^
quelque petit que soit z.
On en déduit
/ J dx — I S„ c/x
X"
<
(n—t)x''~i
qui veut dire que S' représente asymptotiquement / idx.
c. Q. F. n.
Il ne serait pas permis, au contraire, de differentier [terme à terme] une
série asymptotique.
Nous dirons aussi quelquefois, si F, <I> et J sont trois fonctions de x, que J
est représenté asymptotiquement par la série
FA, FAs
<1> + FAo H -I -ï -I- . . .
X X*
quand la série
A A.1 A,
X x^
, e ■ J — "J»
représentera asymptotiquement la tonction
F
Il résulte, par exemple, de l'analyse qui précède, que si l'on pose
F = e-*ar^' \/ikx,
296 SIR LES INTÉGRALES IRRÉGULIÈRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES.
on «Tura as^mplotiquenient
les C étant des coefficients faciles à calculer; les premiers ont pour valeur
Nous avons dit jusqu'ici c(ue x croissait indéiinimeiit, sans dire de quelle
manière; mais il a été sous-entendu que cette variable croissait par valeurs
réelles positives. 11 est toutefois évident que la théorie n'est pas changée quand
on suppose que x tend vers l'infini avec un art;uiiient déterminé différent
de zéro.
Voici maintenant une remarque très importante pour ce qui va suivre : Une
série divergente ne peut pas représenter une même fonction J quel que soit
l'argument avec lequel x tend vers l'infini.
Je dis, en effet, que
ne peut pas tendre vers zéro pour tous les arguments de x (ou du moins ne
peut pas tendre uniformément vers zéro), sans quoi J serait une fonction holo-
morphe de -> et la série serait convergente.
On peut se demander si, pour un même argument de j", une même série peut
représenter asjmplotiquemenl plusieurs fonctions différentes. La réponse doit
être affirmative.
11 suffit, pour s'en assurer, de vérifier qu'il j a des fonctions .1 qui sont
représentées asymplotiquement par une série dont tous les termes sont nuls,
c'est-à-dire des fonctions telles que
I i m .1 X" = o
quel que soit «, quand x croît indéfiniment par valeurs positives.
Tel est, en effet, le cas de la fonction
J = e--''.
En revanche, pour un même argument de x . une même fonction ne peut être
représentée asymplotiquement que par une seule série.
SUR LES INTEGRALES IRREGULIERES DES EQIATIONS LINÉAIRES 297
II. — Séries normales.
Je vais maintenant rappeler succinctement les principaux résultats obtenus
par MM. Fuchs et Tliomé ;ui sujet des équations linéaires.
Soit
une équation où les coefficients P sont des poljnomes entiers en x. Je me pro-
pose d'étudier les intégrales pour les valeurs très grandes de | x |.
Si le degré des polynômes P„, P„_(, . . . , Po va constamment en décroissant,
il y a n séries de la forme suivante :
(2)
x«(a„+^.
qui satisfont formellement à l'équation et qui, de plus, convergent si j J7 [ est
assez grand. En d'autres termes, il y a n intégrales régulières.
Les valeurs de y. sont données par une certaine équation déterminante; il y a
exception dans le cas où la différence de deux racines de cette équation devient
un entier ; le logx peut alors s'introduire dans les séries.
Si le degré des polynômes P ne va jamais en croissant, mais ne va pas tou-
jours en décroissant, et si le degré de Po est plus petit que celui de P,,, il y a
dans certains cas m séries de la forme (2) (m <; n) qui satisfont formellement
à l'équation, mais elles ne convergent pas toujours.
Enfin, si on laisse de côté certains cas limités et exceptionnels dont je parlerai
plus loin, on démontre qu'il y a n séries de la forme suivante :
(3)
M*'*v*.^--)
qui satisfont formellement à l'équation; Q est un polynôme entier en x. Une
pareille série s'appellera une série normale, et elle sera d'ordre p si le poly-
nôme Q est d'ordre p.
Malheureusement ces séries normales ne sont pas toujours convergentes. Si
l'une d'elles converge, on dira que l'équation admet une intégrale normale.
Mais cela n'arrivera qu'exceptionnellement.
Passons maintenant à l'examen de divers cas exceptionnels.
Le polynôme Q étant supposé connu, a nous sera donné par une équation
H. P. — I. 3s
29$ SUR LB8 INTÉGRALES IRRÉGULIÈRES DBS ÉQUATIONS LINÉAIRES.
déterniinanle. Dans le cas où celte équation a deux ou plusieurs racines
différant entre elles d'un entier, il peut j avoir exception, et l'on peut trouver
au lieu d'une série normale proprement dite une série de la forme suivante :
eQ j:"'[i|/o-<- loga:^.i|/i -+- log' a:.4't-t- ■ • • -t- log'i-.J/,/],
les (1/ étant des séries ordonnées suivant les puissances croissantes de — ■
Nous appellerons une pareille série, série normale logarithmique à' oràre p.
Soit a le coefficient de xp dans Q, et supposons qu'aucune des séries nor-
males qui satisfont à l'équation (i) ne soit d'ordre supérieur à p. Il arrivera
alors que a nous sera donné par une certaine équation facile à former.
Dans le cas où cette équation a des racines multiples, il peut arriver que le
procédé qui permet de former les séries normales devienne illusoire. M. Fabry,
dans une llièse récemment soutenue devant la Faculté des Sciences de Paris, a
fait voir que l'on peut former alors des séries de la forme suivante :
où Q est un polynôme entier de degré > (/j — i)n et Spn en x" et où •!; est
ordonné suivant les puissances croissantes de a; ". Ces séries, "énéralement
divergentes, satisfont formellement à l'équation (i).
J'appellerai une pareille série, série anormale d'ordre yo.
Voyons comment l'ordre des séries normales se rattache au degré des poly-
nômes P. Soit M,- le degré de P,. Soit
N,.= MiIl4:'.
n — i
Soit h la plus grande des n quantités N,-. Soit p l'entier qui est égal (ui immé-
diatement supérieur à h. On trouve que toutes les séries normales ou anor-
males qui satisfont formellement à l'équation (i) sont d'ordre y> au plus.
Je vais démontrer la réciproque.
J'appellerai le nombre h le rang de l'équation (i). Je vais faire voir que si
n séries normales d'ordre égal ou inférieur à p satisfont formellement à une
équation linéaire de la forme (i), cette équation est au plus de rang/j.
En eflet, l'équation peut s'écrire, en la divisant par P„,
d''y „ d^-^Y „ c/"-')' „ dy
les F étant des séries convergentes ordonnées suivant les puissances décrois-
SUR LES INTÉGRALES IHRÉOULIÈRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES. ïgg
santés de x. La série F,- commencera par un terme a;"-"" et l'une au moins des
séries F, coiumencera par un terme x'''-"~^K
Cela posé, soient
Si, Sj, . . . . s„
/) séries normales d'ordre p satisfaisant formellement à l'équation. Appelons SJ'
la dérivée A'^"^" de S, formée d'après les règles ordinaires du calcul, en difle-
rentiant chaque terme comme si la série était convergente, puis en ordonnant.
Formons un tableau de n lignes et de (n-f-i) colonnes où le i'^"" terme de la
première colonne est S,-, et où le t'""" terme de la (A -t-i)'""'" colonne est S^.
Soit Aa le déterminant formé en supprimant dans le tableau la A'*°" colonne.
On calculera ce déterminant par les règles ordinaires du calcul, et l'on obtiendra
une série divergente que l'on ordonnera de la même manière que les séries S.
Quant au quotient
A/-H
si on l'effectue, d'après la règle ordinaire de la division des séries, on obtient
une série ordonnée suivant les puissances décroissantes de x qui doit être iden-
tique à ± F,', et qui, par conséquent, est convergente.
Mais on voit sans peine, d'après la loi même de sa formation, qu'elle ne peut
commencer que par un terme d'ordre p{n — /) en x au plus.
On a donc
h^p. C. Q. F. D.
D'ailleurs, supposons que l'on ait une équation de rang (p -+- 1), et que l'on
forme l'équation qui donne le coefficient de jr/'+' dans les polynômes Q. Si
toutes les séries normales étaient d'ordre yo ou au-dessous, toutes les racines de
celte équation devraient être nulles, et il est aisé de voir alors que le rang de
l'équation différentielle s'abaisserait.
III. — Cas du premier ordre.
Nous commencerons par nous restreindre au cas où toutes les séries normales
sont de premier ordre, c'est-à-dire où dans l'équation
le degré d'aucun des polynômes P ne surpasse le degré m de P,i. Soit alors A(
ion SLR LES INTEGRALES IRREGULIERES DES EQUATIONS LINEAIRFS.-
le coefficienl de x"' dans P,; nous formerons réijualion
A„ a" H- A„_i ««-'-!-. ..+Aia + Ao = o.
Soient (7|, rto, . . ., a„ les racines de celle équation que je supposerai d'abord
toutes distinctes. L'équation (i) sera salisfaile alors par n séries normales du
premier ordre de la forme suivante
où a,, a2, ■ . ., «rt sont des constantes convenaljlement choisies, et où cp,,
rs.2i • • •) '-^'1 sont des séries ordonnées suivant les puissances croissantes de — •
Considérons la transformée de Laplace de notre équation (i) pour laquelleje
renverrai à mon Mémoire su?' les équations linéaires aux différentielles
ordinaires et aux différences finies, inséré au Tome 7 de V American Jour-
nal of Mathematics ('). Cette transformée pourra s'écrire
^ rf'"'' r. d'"-W ^ dv
(3) Q„, -, hQm-i-; ; -+-■■ • "1- Q. T +'.>««' = 0.
' dx'" di'"-' (/z
Les Q sont des poljnomes de degré n au plus en ;, et l'on a
(im=(z — ai)(z — a.)...(z — a„).
L'équation (3) admet alors n points singuliers simples,
z = a,, z = «ï, ..., ; = a„.
Formons l'équation déterminante relative au point singulier :• = (/,. Les
racines de cette équation seront
o, I, 2, . . . , m — 2. ^j.
.le supposerai d'abord que jj,- n'est |)as entier positif nu négatif. 11 existera
alors (m — i) intégrales de l'équation (3) qui seront iiolomorphes dans le voi-
sinage du point -: = a,- et une m"'""' que j'appellerai i',' et qui sera de la forme
suivante :
(4) f,= f z - a,)3.+ C,(i — a,)?'i+' -+- C,(s — a,)(i.+-+. ...
Construisons maintenant un contoui- fermé / , de la façon suivante. Du point a,-
comme centre avec un rajon très petit, décrivons un cercle. Par le point ai
( ' ) Ce Tome, p. 22IJ.
SUR LES INTÉGRALES IRRÉGULIÈRES DES ÉQCATIONS LINÉAIRES. 3oi
menons une droite jDaralléle à l'axe des quanlités réelles, et prolongeons-la
indéfiniment dans la direction des quantités réelles négatives j elle coupera notre
petit cercle en un certain point 6,. Cela posé, le contour ki sera formé comme
il suit; on suivra d'abord la droite que je viens de définir depuis l'infini jusqu'au
point 6,-, puis on fera le tour du petit cercle pour revenir au point 6,-, et enfin
on retournera du point bi à l'infini en suivant la droite.
Si l'on se reporte au Mémoire cité (^American Journal of Matkematics,
t. 7), on verra que l'intégrale suivante
-f-
prise le long du contour /. , est une intégrale de l'équation (i) pourvu que la
partie réelle de x soit suffisamment grande, et en particulier si x est positif et
très grand.
Nous décomposerons cette intégrale J, en trois autres
J i = j ^ -\- j i -}- J , ,
la première J; étant prise le long de notre droite de l'infini à />,■; la seconde JJ étant
prise le long du petit cercle qui a pour centre le point oi et qui passe par le
point 6,; et la troisième J," étant prise le long de la droite suivie en retour
depuis 6t jusqu'à l'infini.
J'ai montré dans le Mémoire cité qu'on peut trouver deux quantités D et D'
telles que
I' V'
lim — ii— - = D, lim ,', = D',
lorsque x tend vers linlini par valeurs réelles positives.
Comme, par construction, la partie réelle de 6, est plus petite que celle de a,,
on peut en conclure qu'on aura
lim x'/ «-«.■'■( J; -t- i"-) = o,
quel que soit q.
Ecrivons
P, = (i - „,.)3.-H C,(- -a,)P.+i + . . .-H C/,r5 - CT,)[5.+''-H R*,
Ra étant le reste de la série (4)- Je puis prendre le rayon de notre petit cercle
assez petit pour que cette série soit convergente.
On a alors
J';= f{z — ai)?te=-^dz-^-...+ CA- Ç {z — ai)^.+''e~^ dz -\- jï{,,e"->^dz,
les intégrales étant prises le long du petit cercle.
302 SUR LBS INTÉGRALES IRnÉGULIÈRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES.
J'ai montré dans le Mémoire cité que l'expression suivante
x'J e-'^i' 1 Ri e=' dz
tend uniformément \ers zéro pour toutes les valeurs de x quand k croît indéfi-
niment.
Cela est vrai d'ailleurs, quel que soit q.
D'autre part, l'expression suivante
(z — ai)'' e~^ dz
f^^
est représentée asymptotiquemenl par l'expression
(gî.ix/. __,)r(/, -f-i)j7-''-i e«.-'-.
Je veux dire que la différence de ces deux expressions multipliée par x''e~"i-^
tend vers zéro quand x grandit indéfiniment.
Il résulte de là que JJ, et par conséquent J,, est représenté asymplotiquement
par la série suivante :
Or, il est aisé de vérifier que cette série n'est autre chose que la série normale
que nous avons définie plus haul. (On a a; =z — [î,; — i.)
Ainsi, une série normale du premier ordre, alors même qu^elle est dii'er-
gente, représente asymptotiquemenl une des intégrales de l'équation à
laquelle elle satisfait formellement.
Cette série normale pourra s'écrire, à un facteur constant prés,
Ainsi, à chaque point singulier simple de l'équation (3) correspondra une
intégrale de l'équation (i) et une série normale qui la représente asymptoli-
quement. J'ai supposé jusqu'ici que x tendait vers l'infini par valeurs réelles
positives ; mais cela reste vrai quand x tend vers l'infini avec un argument
donné, différent de zéro.
SUR LES INTÉGRALES 1RRKGULIÈRE8 DES ÉQUATIONS LINÉAIRES. 3o3
Il faut toutefois faire attention à une chose. A chaque point singulier ai cor-
respond une intégrale de (i), quel que soit l'argument de x; mais quand cet
argument varie, cette intégrale ne reste pas la même; pour certaines valeurs de
cet argument, cette intégrale se change brusquement en une autre qui n'en est
pas la continuation analytique. C'est ce que j'ai exposé en détail dans le para-
graphe V du Mémoire cité.
Comme à un point singulier corres[)ond toujours la même série normale, il
en résulte que la même série normale ne représentera pas asjmptotiquement
la même intégrale quand l'argument x variera, si ce n'est dans des cas excep-
tionnels.
Passons maintenant aux cas particuliers.
Nous supposerons d'abord que |îlj- étant entier, l'intégrale c, contienne un
logarithme. Soit
l'y = O -f- log(.3 — «,)'!',
© et 'i étant holomorphes dans le voisinage de ^ = «,. On aura alors
J,= / e=-''[(B -H i]/ log(3 — a,\\ dz = 1 e''''\i dz log(3 — a, ),
les intégrales étant prises le long de /»•,•. Ici encore nous aurons
j, = j^ + j'; + J7,
en divisant le contour ki en trois parties comme il a été dit plus haut, et
de plus,
lirn xi e-".' (J', -H J',") = o.
Soit
^ = Co(i — i,)P.-l-Ci(î — a,)P.-+i-l-...
une série que nous supposerons convergente tout le long du petit cercle.
Nous aurons alors
.r'/ e-''i'^i"j= SC/f I {z — a,)P.+''- e~'' iog{z — a/je-oi^'a?'/ dz,
l'intégrale étant prise le long du petit cercle. La série du second membre sera
uniformément convergente quel que soit x, ainsi qu'il a été dit plus haut. 11
reste donc à trouver la valeur asjmptotique de l'intégrale
Ji,k = / (^ — at)?i+'-- e--^ \og(z — ai) dz
prise le long du petit cercle. D'autre part, aijpelonsy,/, la même intégrale prise
le long du contour// tout entier et décomposuns-là en trois parties ;
Jiit = j'ik-^j'ik+j'h
3o4 SUR LES INTÉGRALES IRRÉGULIÈRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES.
comme l'intégrale J,- elle-même. Nous aurons encore
lim x'i e-"i'--(j"n.-hj"i'i) = o,
ol, par conséquent, la valeur asjmptotique <\e j"i^ sera la même que celle de /,i.
Calculons doncya- H vient
/
(z — ai)'' e-'^dz = (e"-''^'' — \) T(/t + i)ar-''-' e"-"^,
lorsque rintéf;rale est prise le lonj; du contour / /. En dilTérentiant par rapport
à A, il vient
/
(3 — a,)'' e-^\og{z — ai)dz = 2ire"'"'' r(/! + \)x-''-' e''.-^-h (e"'^'' — i)/),
D désignant la dérivée de F^// + i ) j;~*~' e" •' par rapport à II. Si l'on fait
/( =z 3; -f- A', et si l'on tient compte de ce fait que p, est entier, il viendra
11 résulte de là que J; est représenté asjmptotiquemenl par la série
S Ckju = 2 JTi S C/,V( p,-+ /,■ + i)a;-P.-'*--' €•:■':,
qui est précisément la série normale
Le théorème démontré plus haut subsiste donc encore dans ce cas.
La formule qui donne J, quand on connaît c, devient illusoire quand p,
est entier positif et qu'il n'y a |)ns de logarithme dans l'intéi^rale c, ; car alors
l'intégrale
/
p, e-^ dz
prise le long du contour A"j est nulle. Il convient alors de remplacer le contour/,-
par un chemin d'intégration différent. On prendra pour ce chemin une droite
menée à partir de «,• parallèlement à l'axe des quantités réelles et prolongée
indéfiniment dans la direction des quantités réelles négatives. On verra ainsi
que le théorème subsiste encore. Je dois ajouter que si [3, est entier positif sans
que Vi contienne le logarithme, jî,- devra être supérieur ;'i [in — i).
Considérons, par exemple, l'équation suivante :
(l^ Y
x^ yY = ( a' x' + 2 ) /
SUR LES INTÉGRALES iriRÉGL'LIÈRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES. 3o5
qui admet pour intégrales
,...(i_,) et --(i+^)
et dont la transformée de Laplace est
qui admet pour intégrales
C étant une constante et F une fonction rationnelle.
Nous considérerons deux contours fermés li et A', formés comme le contour / ,
défini plus haut, et enveloppant, le premier le point ?., le second le point — a.
Nous prendrons alors les intégrales
Ji\e--^dz et / V, e-'^ c/z,
et nous obtiendrons ainsi deux intégrales de l'équation en j'. Or, nous avons, à
un facteur constant près, — 4^')
(',= log(3-a)H î H*,
Z 7.
<!> étant liolomorplie dans le voisinage du point 3 = a. On aura donc
/ p, c-' dz = I e--^' dz log ( 3 — cz ) + = 2 j u £"■' ( -
La seconde intégrale nous donnerait de même
\x
Nous avons ainsi intégré l'équation en y, en nous servant seulement de
l'intégrale (-'i et sans employer l'intégrale \\. Il importe cependant pour notre
objet de montrer que l'on pourrait tirer quelque chose de cette dernière inté-
grale .
Traçons à partir du point a une droite et prolongeons-la indéfiniment dans
un sens. Si r,, s'annulait ainsi que sa dérivée au point a, l'intégrale
/■■
t'o e-' dz
H. P. — I. 3n
3o6 SUR LES INTEGRALES IRREGULIliRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES.
prise le long de cette droite serait une intégrale de IVMjuuLiou en y et il ny
aurait rien à ajouter. Mais (•„ ne s'annule pas.
\ oici donc ce que nous ferons; posons
V = e«-'' -— ( / «-«■»■ ) ;
y' satisfera comme y à une équation du deuxième ordre facile à former. Pour
olitenir la transformée de Laplace de cette équation, il suffira de poser dans la
transformée de réquation en j'
y' = iM s — a )2.
L'une des intégrales sera donc
i.'„ = p„(3-a)2=(i-a)î.
Comme celte intégrale s'annule au point a ainsi que sa dérivée, l'intégrale
/ ^'<i e-'' ds = i {z — yif e=' dz
prise le long de la droite qui aboutit au point a satisfera à l'équation en y' ; on
aura donc
f gUX
y=J (z-y:fc-.rdz^c^,
C étant un facteur constant. On en tire
y = C gï' ( - -t- p -H T .r j ,
|ii et Y étant deux constantes d'intégration. On voit qu'il faut prendre
p = — a , -/ = o.
Si maintenant ^,- est entier négatif sans qu'il y ail de logarithme dans c,.
l'intégrale .1, se réduit d'elle-même à e"'-'^ niidtiplié par un [loljnonie entier en x.
Il reste à examiner le cas où deux des racines de l'équation (2) deviennent
égales entre elles. L'équation (3) admet alors un point singulier double que
j'appellerai «,. 11 peut arriver alors que dans le voisinage de ce point les inté-
grales de (3) soient irrégulicres. C'était impossible au contraire dans le cas des
points singuliers simples.
.le reviendrai plus tard sur ce cas, en me bornant pour le moment à faire
remarquer que c'est celui où l'équation (i) n'admet pas de séries normales,
mais seulement de ces séries anormales dont il a été question plus haut.
Mais, à certaines conditions, les intégrales de léquation (3) pourront être
SUR LES INTEGRALES IRHÉGULIÈRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES. 307
régulières dans le voisinage du point :;= a,. Il y aura alors une équation déter-
minante dont les racines seront
o, 1, i. ..., m — 3, p,-, p;.
Il existera alors deux intégrales r,- et c', qui seront de la forme
p;=(î — a; )?'<?;-,
o, et 'j\ étant holomorphes dans le voisinage de ; = a,. Alors les intégrales
J, = / Vi e-^ dz, J', = / v'^ e-^ dz
[irises le long du contour /f; seront deux intégrales de l'équation (i), qui seront
représentées asymptntiquement par deux séries normales faciles à former.
Dans le cas particulier où [i, et [i', diffèrent d'un entier, l'une des deux inté-
grales Vi et v. contient un logarithme et par conséquent l'une des deux séries
normales qui représentent asjmplotiquement J, et J', devient logarithmique.
En résumé lorsque toutes les séries normales sont du premier ordre, une
quelconque d'entre elles représente asjmptotiquement l'une des intégrales de
l'équation (i). Mais l'intégrale ainsi représentée par une même série normale
ne restera pas la même, en général, quel que soit l'argument avec lequel x croit
indéfiniment.
IV. — Intégrales normales.
Quand une série normale est convergente, elle représente une intégrale de
l'équation (i) et on l'appelle intégrale normale.
Nous nous restreindrons, comme dans le paragraphe précédent, au cas où
toutes les séries normales sont du premier ordre. Soit alors
(■i) <•, = (3 - aipi -H C, ( : ~ «,-)15.+' + Cîf 3 — a, )3.+2-H. . .
une intégrale de l'équation (3), transformée de Laplace de l'équation (i). A cette
intégrale correspondra une intégrale J,- de l'équation (i)
, = a/
Vi e-^ dz
(A étant un facteur constant) qui sera représentée asymptotiquement comme
nous l'avons vu par la série normale
(4) ;^, -^C,(p,+ ,)-Ç^_-^C,([i,+ 0(p,+ 2)-^+....
3o8 SUR LES INTÉGRALES IBriKCULlKniCS DES ÉQUATIONS LINÉAIRES.
Pour ijiie celte série normale converge pour les valeurs suflîsamineul grandes
de X, il faut et il suffit (jue l'expression
'(/G„(p,-hi)(p, + 2)...(p,+ n)
tende vers une limite linie pour /; infini. Mais d'autre part on a
lim '(/(p,-!- i)(|3,+ a). . . ([i,-t- n) = x pour x = x.
Donc pour (jiie la série (4) converge, il faut que
liin v/(;„ = <),
et (juf par conséquent la série (2) converge dans toute l'étendue du plan.
11 faut donc que c, soit de la forme suivante
(z — aip.'^{z),
'■s{z) étant liolomorphe dans toute l'étendue du plan.
Je dis ([ue cette condition est suflisante.
Si elle est remplie et si l'on se reporte au Mémoire cité, on verra tjuc Ion peut
toujours trouver trois nombres positifs b, c et // tels que
|.(j,' I < b e<-i---",i
SI
\z — ai\> h.
Envisageons ensuite l'intégrale suivante
cette intégrale étant prise le long d'une droite menée à partir du point a; et pro-
longée indéliniment avec un argument w-(-t:, m étant l'argument de x. Cette
intégrale sera toujours finie et ce sera une fonction de ,r qui sera holomorplie
pour toutes les valeurs très grandes de x. De plus J,-.rPi sera uniforme et se
reproduira quand on fera décrire à .r un contour fermé inlinimeut grand,
Je décomposerai cette intégrale en deux parties : J', prise le long d'une partie
de la droite définie plus haut depuis le point z =(7, jusqu'au point
z = rt, — h e"^
et .)" prise le long de la seconde partie de cette droite depuis ce dernier point
jusqu'à l'infini.
Il vient alors, en posant z = «(+ t..
J" «-".-'■ I < 1 Oei'-f'f' dt
SUR LES INTÉGRALES IRRÉGULIÈRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES. Sog
d'où Ton déduit aisément que, quel que soit P ar g ument de x, l'expression
a-?.-^2 J'; e-^i-''
tend uniformément vers zéro.
Quant à J,, il est aisé de l'évaluer; soit
!•, = (: — ai)':^'-+- Ci(z — rt,)?.-^'-i- IV,,
IV, désignant une suite de termes dont le premier est C2(; — «,)?'+-.
On a
.j; = Af^ - «,)?,+ Ct{z-a,)?'-*'] e--'-(lz. + Cwie-^dz
On démontre tjue
tend uniformément vers zéro. De même en [losanl
j; = f[iz — «,,)"-.+ r., (z — aip>+' ] «=■'• elz
et si les deux premiers termes de la série normale qui représente asymptotique-
ment J, sont
A e".»- .£-?.-» + B e",'^ j;-p.-2 = II ,
on verrait que
^3,+3e-«,r(jj'_H)
tend uniformément vers zéro.
Posons donc
t'
on trouvera, en regardant L, comme une fonction de /,
L,= A -+- ( 15 + e)?,
où z icnd vers zéro quand t Itnid vers zéro et cela uniformément quel que soit
l'argument de /. De plus, ce sera une fonction uniforme de /. Ce sera donc une
fonction holoniorphe de / dans le voisinage de < = o. Donc L,- pourra se déve-
lopjjer en série convergente suivant les puissances de l. c. q. f. d.
Ce raisonnement suppose implicitement que p, est positif et plus grand que/i,
puisque ce n'est que dans ce cas que l'intégrale J, est finie et appartient à
l'équation (i) quand on la prend le long de la droite dont nous nous sommes
servis et qui aboutit au point a,-. Si cela n'avait pas lieu, on remplacerait cette
droite par un contour fermé, analogue au contour A", du paragraphe précédent
et formé d'un petit cercle et d'une droite parcourue deux fois en sens contraire.
3 10 Sl'K LES INTÉGBALRS inRÉGULIÈRES DES ÉQUATIONS LINÉAIHCS.
Cette droite devra avoir raii;iinuMil (o + tz, m étant celui de x. Le raisonnement
serait du i-esle absolunu-nt le même.
Il faut observer encore que dans le raisonnement qui précède nous n'avons
pas clé obligés de nous appuyer sur ce fait que v, était une intégrale d'une
équation linéaire, ou plutôt nous ne nous en sommes servis que pour établir
l'existence des trois nombres positifs b, c et h tels que
I i^,-| < 6e'-| = -".l si |c — (7,j>/i.
En d'autres termes nous avons eu seulement à supposer que la dérivée logarith-
mique de i', tend uniformément vers une limite finie cpiand :; croît indéfini-
ment avec un argument donné.
Soit donc une fonction entière quelconque œ(;) jouissant de celte propriété.
Soit
Nous supposons que quand ; croît indéfiniment avec un argument donné, la
dérivée logarithmique de 9 tend vers une limite finie et déterminée, qui peut
d'ailleurs varier quand l'argument de i varie.
Formons l'intégrale
prise le long d'une droite partant du point zéro et s'étendant indéfiniment avec
l'argument w -|- ~, w étant l'argument de x.
J sera représenté asjmptotiquement par la série
Co Cj 'iC, <■«!"
1 in — +. . .H = -(-....
X X- x-^ X"
D'après le raisonnement précédent, cette série devra converger pour les grandes-
valeurs de x. Donc
tend vers une limite finie quand 11 croît indéfiniment. Cette propriété appar-
tient à toutes les fonctions entières tp(3) qui satisfont à la condition énoncée
plus haut.
Ce résultat doit être rapproché de celui que j'ai obtenu dans une Note inti-
tulée : Sur les fonctions entières (Bulletin de la Société mathématique de
France, t. Il, 188;^, n" 4, p. i3(j-i44).
De celte analyse, il suit que pour qu'une série noiniale converge, il faut et il
SUR LES INFÉGBALBS IRRÉGULIKRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES. 3ll
suffit que Finlégrale Vi qui lui correspond dans la transformée de Laplace, soit
égale à une fonction holomorplie multipliée par une puissance de [z — a,).
Mais il convient d'ajouter que nous avons laissé de côté le cas où vi contient
des logarithmes et où p; est entier.
Soit donc
p,.= i,;--i- tv;iog(5 — «,);
<.-[ sera holomorphe ou tuéromorphe dans le voisinage du point z = o,. S'il est
méromorphe, nous écrirons
t, „ ,, Gi G.2 Gr
V , = P; -I- Wi = C, H ' ' '
Quant à w- nous l'écrirons
11';= Co-t- C,( ;; — «T,) H- CJc — a,)»-1-
Nous aurons alors
,= / v"j e~-'(lz-h I iv'î e=-'dz -h 1 ir; log(3 — «,) e=-f rfz.
La première intégrale est nulle; la seconde est égale à e"'^ multiplié par un
polynôme entier de degré (r — i) en x; quant à la troisième elle est représentée
asjmptoliquement par la série
e".-^ 2t"K[Co r( 1)3^-1 + c, r(-i)a7-' -H C2 r(3)ar-3 -i-. . .].
L'our que cette série soit convergente, il faut évidemment que
lim y/C„ = o
et par conséquent que w\ soit une fonction holomorphe dans tout le plan,
v'i pouvant d'ailleurs être quelconque.
Cette condition est d'ailleurs suffisante; on a en effet, quel que soit l'argu-
ment de X,
ii= I "1 e"'^ dz -\- j «•/ log(z — a,) e--^' dz.
La première intégrale étant égale à e"^^ multiplié par un polynôme entier en .r,
nous n'avons pas à nous en occuper. Quant à la seconde, si w\ est holomorphe
dans tout le plan, elle sera toujours représentée asymptotiquement par la même
série normale, et si l'on fait varier l'argument de jr, elle représentera une même
fonction de x, uniforme et continue. En raisonnant encore comme plus haut,
on verrait donc que la série normale correspondante doit être convergente.
G. Q. F. D.
3l > SIR LES INTÉGRALES IHRÉGI'LIÈRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES.
Si j3,- esl cnlier positif sans ((u'il y ail de logarilhme dans i,-, ce qui exige que
[i, > m — I .
aliirs la condilion nécessaire et suffisante pour que la série normale correspon-
dante conxerge, c'est que c,- soit holomorphe dans tout le plan.
Si enfin p,- est entier négatif sans qu'il y ait de logarithme dans c,, la série
normale correspondante convergera toujours, car elle se réduira à un poljnome
entier multiplié par une exponentielle.
Jai peu de ciiose à ajouter sur le cas <jù deux points singuliers simples a,
el Hj se confondent en un seul point singulier double cij. Si les intégrales sont
irréguliéres, il n'y a pas de série normale et nous devons laisser ce cas de côté.
Si les intégrales sont régulières, il y a une équation déterminante qui aura
pour racines
o, I, ■?,, ..., m— 3, p,, [i;-.
Si [ji el [i'^- ne difl'érenl pas d'un entier, il n'y a rien à changer à ce qui précède;
si [i,- et P'- différent d'un entier, il arrivera en général qu'une intégrale r,- sera
de la forme suivante
( 5 — «,)?'■[ 9 + (?' log ( I — «,• ) ].
a et o' étant holomorphes dans le voisinage du point s = «,. Pour que la série
normale correspondante converge, il faut et il suffit ipie o et cp' soient holo-
morphes dans tout le plan.
Considérons maintenant une équation (i) et sa transformée (3); supposons
que cette dernière n'ait que des points singuliers simples et qu'aucun des Jâ, ne
soit entier. Alors nous aurons /i séries normales à chacune desquelles corres-
pondra une fonction
V, = (3 — a,).".(p„
»j holomorphe pour ; = (//.
Une série normale sera convergente si la fonction -j, correspondante esl une
f(jnclion entière; l'équation (i) aura précisément autant d'intégrales noimalcs
f|ue réqiialion (3) aura d'intégrales égales à nue fonction entière multipliée par
une puissance de (s — a).
A une même intégrale de (3) ne pourront pas coiTcspondre plusicuis inté-
grales normales de (i). 11 n'en sei'a plus de même si plusieurs des p, sont cnticis
et s'il y a des logarithmes. Supposons par ex(!mple que l'on ait pour une inté-
grale de (3)
p,= <f -1- ■\i log(s — a) -t- 0 log(3 — 0),
SUR LES INTÉGRVLES IRHÉGILIKRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES. 3i3
■S et 9 étant holomorphes dans tout le plan et a étant holomorphe dans le voisi-
nage des points a et /y, mais d'ailleurs quelconques.
Les deux intégrales
1 Vi e--' dz et / v, e--^ dz
{k et /.' étant deux contours analogues à Ai et enveloppant le premier le point a
le second le point b) seront deux intégrales normales de l'équation (i).
Envisageons par exemple l'éqiialion suivante
dont la transformée de Laplace sera
d- V dv
(3') ,,._..)_+4,_+(,_^).. = o.
C'est une équation hjpergéométrique, dont les points singuliers sont
a, — a, K
avec des équations déterminantes, dont les racines sont respectivement
Pour ([ue dans le voisinage du point singulier a par exemple, une intégrale
prenne la forme
tj; -H s log( 3 — a),
f étant liolomoiphe dans tout le plan, il faut que l'une des racines de l'équa-
tion déterminante relative au point c = oc soit entière. Cela n'arrive que si
P = n{n-i- I),
/( étant entier. Supposons donc [îl = «(« -|- i^. Alors l'équation (3') admet pour
intégrale un polynôme entier P en z. Une seconde intégrale sera de lu forme
P = Plogi^-t-Q,
Q étant méromorphe dans le voisinage des points z ^ y., c = — a. Donc linlé-
grale
/ V e-^ dz
pi'ise successivement le long de deux contouis analogues à /, et enveloppant
H. P. — I. 4o
3l4 Sl'H LES INTÉGRALES IRBÉGULIÈRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES.
respectivement le point c ^ a et le point ;= — a, nous donnera deux inté-
grales normales de l'équation (i). Nous retrouvons ainsi un résultat donné
autrefois par Liouville et qui, depuis les travaux de Al. Halphen, n'est plus
qu'un cas particulier d'une théorie plus générale.
Gomme second exemple, nous choisirons l'équation suivante considérée par
M. Halphen [Sur la réduction des équations linéaires aux formes inté-
grables, p. i8o)
Formons la tiansformée de Laplace, il viendra
/ I \ d^v d^v dv
•«)=-(- a^
et soily une racine cubique de l'unité.
Les points singuliers seront
a, ■xj, ayî et x.
Les racines de l'équation déleriliinante seront pour les points singuliers à dis-
tance finie
I, o et — i.
Pour le point singulier oo elles seront données par
0 ( ; — I ) ( p — 2 ) H- 9 p ( 3 — I ) -H { 1 9 — /i' ) p -I- 8 — a «'^ = o
ou
p' H- 6 p' -(- ( 1 x — «2 ) p -1- 8 — ■>. n- = ().
Cette équation admet la racine — 2; en la faisant disparaître, Il reste
p- -t- 4 p -(- 4 — rt* = o
dont les racines sont — i± n.
Dans le voisinage du point ; = -/, l'intégrale logarithmique v peut se mettre
sous la forme
s -i- 'i/ log(i — a), *
» étant méromorphe et 'l liolomorphe dans le don aine de ce point.
l'our que la série normale correspondante converge, il faut et il suflil que •{/
soit hoioniorphe dans tout le plan. Alois 'L doit correspondre à la racine { — 2-)-/i)
SUR LES INTÉGRALES IRRÉGULIÉRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES. 3l5
fie la troisième équation déterminante et être un poljnome entier de degré (n — -a).
[1 faut alors que n soit entier. De plus i doit être une intégrale de l'équation (3).
D'ailleurs tout se passe de même dans le voisinage des points ; = «y , s = ctj^,
de sorte que, pour que l'équation (i) admette une intégrale normale, il faut
que l'équation (3) admette comme intégrale un poljnome entier.
Posons donc
(|/ = i;A,z>,
il viendra
(J-H 2) (t + « + 2)(î — n H- 2)A, = a3(/-f- 3)(j -(-■2;(! -H i)Ai+3.
Nous prendrons le polynôme de degré (n — a); nous prendrons
i ^ n — 2 ( mod 3 ),
et cette équation nous permettra de calculer par récurrence tous les coefficients
du polynôme '}, à moins que l'un des facteurs
i -h ■?., i + /i -<- 2, i — « + •>
ne s'annule, ce qui ne pourra avoir lieu puisque
t > o, i <^ n — 4-
Donc il existera toujours, si n est entier et plus grand que 4) "'^ polynôme
entier satisfaisant à l'équation (3).
Pour aller plus loin, posons z'^ =^ t; l'équation (3) deviendra
d^ V d"^ V dv
/•/* ç dv dv
+ 8ir---- +54<-7- -H 3<(i() — n2)-p +(8 — 2«')c = o.
at^ at ' al
Il n'y a plus que trois points singuliers
o, I et x
et les racines des équations déterminantes sont respectivement
I 2
3' V
o, I, — i;
2 2 n 2 «
~3' ~3^3' ~3~3""
Supposons que n ne soit pas divisible par 3 et pour fixer davantage les idées
soit
n ^ I (mod 3).
■îlfi
srn i.F.s iNTi:(;nAi.F.s inHKiii r.iKDKS ues kqiations mneaihes.
Siiionl \, \, Z, trois intégrales de l'équallon en /, la seconde se réduisant, à •!>.
,1e choisirai ces trois intégrales de telle façon que, quand le point t tournera
autour tlti point o, elles subissent la substitution linéaire
I
f)
o
o
./
o
o
o
r
Quand on tournera autour du point i, nos intégrales subiront la substitu-
tion linéaire
abc
o 1 o
a b' c'
Les racines de l'équation déterminante étant o, i et — i , on devra avoir itlenti-
quement par rajipoit à S
a — S b c
o I — S o
a' b' c — S
= d— S)3.
De plus, comme une seule intégrale est logarithmique, il faut que
ab' — ba' = b' ; rb' — c' b = — b.
Quand le point t décrira un contour de rayon très grand, les trois intégrales
subiront la substitution linéaire
« bj cj
o / o
a b'j c'p
Mais en ce qui concerni' le point l ^= co, les racines de l'équation déterminante
■f. n — 2 — /> — ■'. . .1.1
sont — -) — 5 — I et par consecpient sont égales, a des entiers près.
à o, - et :7» 11 en résulte (jiie Ion a identiquement
a — S bj c/2
o y — S o
a' b'j c' j- — S
Ces conditions suffisant pour montre]- que
a = c = I, a' c ■
= I-S3.
SUR LES INTÉGRALES IRRÉGULIÈRES HKS ÉQUATIONS LINÉVIRES 3l7
ceci nous conduirait aux hypothèses suivantes :
a = c =
o;
a' = i,
c = o,
b
= o;
c = I,
a' = o,
h'
= f).
Les deux dernières hypothèses sont inacceptables, car elles conduiraient à
admettre que l'équation (3") a une seconde intégrale holomorphe dans tout le
plan et qui ne pourrait cire qu'un polynôme entier. Or cela est manifestement
impossible.
Nous devons donc adopter la première hypothèse, et nous pouvons conclure
que l'équation (3") a une intégrale de la forme
'L étant le polynôme défini plus haut et M étant méromorphe dans tout le plan.
On arriverait au même résultat si l'on avait
« ï= 2 (mod 3).
On conclut de là que l'intégrale
' c e'--^ dz
/■■
prise successivement le long de trois contours analogues à ki et enveloppant
respectivement le point a, le point y.j et le point ay-, nous fournira trois inté-
grales normales de l'équation (i).
Si pj- est entier négatif et si l'intégrale c, correspondante n'est pas logarith-
mique, l'intégrale J,- correspondante sera toujours normale. Reprenons par
exemple les équations (i") et (3") et faisons-y /i = i . La théorie précédente
semble alors en défaut, car l'équation (3") n'admet plus comme iotégrale un
polynôme entier. L'intégrale générale de l'équation ( 3") est alors
A -h B j: + G 3"
c = : -. >
A, B et c étant des constantes arbitraires. Nous n'avons plus alors ni intégrale
entière, ni intégrale logarithmique, mais les intégrales sont méromorphes dans
le voisinage des trois points singuliers. L'équation (i") doit donc encore
admettre trois intégrales normales, ce qu'il est d'ailleurs aisé de vérifier.
Dans le cas où ,3, est entier, positif, et où l'intégrale c, n'est pas logarith-
mique, une même intégrale de (3), holomorphe dans tout le plan, peut fournir
3lS SUH LES INTÉGRALES IRRIÎGUMKRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES.
plusieurs intégrales normales do (i). Ainsi si l'équation (3) admet une inté-
grale holomorphe dans tout le plan et s'annulant, ainsi que ses (n — i) premières
dérivées en k points différents (^cjul doivent être alors des points à apparence
singulière), l'équation (i) admettra /: intégrales normales.
Dans les exemples que nous avons considérés plus haut [équations (i')
et (|i ')], les transformées de Laplace (3') et (3") avaient toutes leurs intégrales
régulières. Cela arrivera toutes les fois que P„ sera de degré n et divisible
para;", P,,-! divisible para;"-', P,,..., divisible par ûû"-^, . . ., P, divisible par x.
Supposons que l'équation (i) satisfasse à ces conditions. Alors l'équation (3)
aura toutes ses intégrales régulières tant à distance finie que dans le domaine
du point 3=00. Si donc elle admet une intégrale égale à une fonction entière
multipliée par une puissance de s — a,, cette fonction entière ne pourra être
qu'un polynôme.
D'où, cette conclusion, que si l'équation (i) satisfait aux conditions énon-
cées, une série normale ne pourra converger qu'à la condition d'être limitée.
Il est aisé de former des équations admettant un nombre déterminé d'inté-
grales normales.
Soit une équation linéaire
^ d"u , r/"-'M ^ du ^
où les polynômes Q sont de degré m < n. Cette équation admettra {/> — m) in-
tégrales holomorphes dans tout le plan. Posons ensuite
u = p(z — a)".
Alors v satisfera aussi à une équation linéaire (3") facile à former. La trans-
formée de Laplace de (3") aura alors évidemment {» — m) intégrales normales.
V. — Cas du second ordre.
Nous allons chercher maintenant à étendre au cas général les résultats qui
n'ont été jusqu'ici obtenus qu'en supposant que toutes les séries normales sont
du premier ordre et par conséquent que tous les polynômes P sont de degré
égal ou inférieur à celui de P„.
Considérons une équation
Sl'R LES INTÉGRALES IRRÉGULIÈRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES. 3l9
OÙ les degrés des polynômes P„ vont en croissant, mais de la manière sui-
vante : P„ sera par exemple de degré m; P„_i sera de degré {m -+- i) au plus;
P„_2 de dei;ré [m -\- 2) au plus, etc.; P, de degré (m -\~ n — 1) au plus, el P„ de
degré {m -\~ n) au plus. Il arrivera alors en général que l'équalion (1) admettra
n séries normales du deuxième ordre
On aura d'ailleurs
tp,(a;) = eoi^'-*-''.-"^.?». 'J/, ( - ) >
'!( — 1 étant une série ordonnée suivant les puissances croissantes de -, mais
généralement divergente.
Soit y=^f[x) une intégrale quelconque de réquation (1). Posons
u=f{x)f{-x).
11 est aisé de voir que u satistait à une équation linéaire d'ordre 11'^
,^ d"'u ^ d"'—Ui du
où les coetficienls Q sont des polynômes entiers en x.
Cette équation admettra les n- séries normales suivantes
qui sont toutes du deuxième ordre. Donc les degrés des polynômes Q iront en
croissant de telle façon que le degré de Q„î /, ne puisse dépasser celui de Q„,
de plus de h unités.
De plus cette équation (2), d'après son mode de formation, ne devra pas
changer quand on changera j? en — x; d'où il résulte qu'un même polynôme R
ne pourra contenir que des puissances de x d'une même parité. Chacun des
polynômes Q sera ou une fonction paire ou une fonction impaire; si Q„, est
pair, Q„!_i sera impair, Q„!_2 sera pair et ainsi de suite ; ce sera le contraire
si Q„, est impair.
Posons maintenant
nous aurons
</''« V^ \P , „ d'/u , ^ ,
dxi' Ad \p — q ■'■ <J~P dt'l y^ -f-- f - 11
3iO SUR I.RS INTÉC.nVLES IRBÉGIILIÉRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES.
L'équation {2), qu'on peut écrire
deviendra donc
ou bien
>, > qi,{>.xy-'i-i' != = o.
les Ry sont des polynômes définis de la manière suivante :
i^./ = ^ Q/> ( •' ^ y--'-" I j, _ Jt, y _ ^^ {plq\p^'iq; pi»^)-
Nous aurons en particulier
Soit m le degré de Q„, ; celui de Qp sera au plus égal à (in-\-n- — p). Le
degré de R,,? (en x) sera égal à (m + «-). Le degré de Q/,(2 x)-,,_p sera au plus
égal à (m -\- n--\- 2C/ — 2/3); mais l'on observe que (q — p) est au plus égal à
zéro, on verra que le degré de Qp{2x)-'/~f et par conséquent celui de Ry est au
plus égal à {m -\- n-).
Donc le degré d'un quelconque des polynômes Ry est au plus égal au degré
de R„,.
Nous pouvons toujours supposer que (in-\-n-) est pair. Car si cela n'était pas,
nous multiplierions l'équation (2) par ûc, augmentant ainsi m d'une unité.
Alors Q„, sera une fonction paire ou impaire selon que ni sera pair ou impair.
De plus les polynômes Q^ devront être alternativement di;s fonctions paires ou
impaires, d'où il suit que Qp{2x)-''~P et par conséquent R^ est toujours pair.
Si donc on remplace x'' par t, Ry est un polynôme entier en t.
L'équation (3) est alors une équation de même forme que (i), mais qui sera
de rang 1 et non plus de rang 2, pour employer l'expression du paragraphe 2.
Soit par exemple l'équation
Soit j'i ce qu'on obtient en changeant ic en — x dans y ; on aura
Soit « ^yy, ; nous désignerons [):tr y', y\, u',y", etc. les dérivées successives
SIR LES IMÉGRALES IRRÉGULIÈRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES. 321
dey, yi el a. On obliendra en tenant compte des équations différentielles
fS')
« =yri,
«' =yy>->-yy\;
(^r-^--l)yyu
u" = (8 x'' + 4 — ■', }yyi^( I ■'. X ■
^i)yy\ + ('2 + J;)/>i + sx'-yr'i-
En éliminant entre ces cinq équations (5') les quatre (juanlllés y)',, y'y\,
yy[, y'y\, on arrive à l'équation
/ 'N ,f/*'< d^"- , . d^u _ lia ,,,,,,
(■O x-^^-^x—-,x'-^-i(,x^^^-(hx^--^)a = o.
11 est aise de \ériller que cette équation est de rang 2.
On trouve ensuite
R3 = Qv(').a7)2.i2 + Q3('>a-)3= Sfir'-,
R.2= Q4.r'. + Q3(2a7).6 + Qj(2a?j« = — i6t6+ •.)i.r2,
Ri= Q.J.2 -I- Qi(2x) =— 4oa:',
R„=0„-=- 8x2+4;
d'où enfin l'équation
qui, comme on le voit, est de rang 1.
L'intégration de l'équation (i) est ainsi ramenée à celle de l'cquattion (3)
qui est de rang i. On formera donc la transformée de Laplace (4) de cette
équation (3) et l'on obliendra ainsi u sous la forme d'une intégrale définie.
Comment, lorsque l'on connaîtra «, pourra-l-on obtenir j'?
Appelons )i ce que devient y quand on j change x en — x. On trou-
vera n--\- I équations de la forme suivante :
d^ II.
V V ^'^y'"y^ /po, ,,2,...,«2 X
\ ■; = o, I, 2, . . . , n — I /
Dans ces équations, F^py désigne une série de fonctions rationnelles en x.
D'ailleurs naturellement -^ — représente u. Ces équations sont analogues aux
équations (5') écrites plus haut.
11. P. - I. 4i
3?.î Pl'R LES INTÉGRALES IRRÉGULIÈRES DES ÉQUATlOiNS LINÉAIRES.
Si l'on éliiniiio par un iléterminanl, entre ces (/i-+i) équations, les
n- produit/S
,,. d?y dyy
on obtiendra l'équation (2). Ne retenons plus maintenant que les /i^ premières
équations (5), celles où l'on a pour a successivement les valeurs
a = o, I, 'i, .... «' — I .
On pourra alors résoudre les n- équalions par rapport aux n^ produits (6)
(comme si ces «- produits étalent des variables indépendantes) pourvu toutefois
que le déterminant correspondant ne soit pas nul, ce que nous supposerons.
Nous nous réservons d'ailleurs d(; revenir plus loin sur le cas |)arliculier où ce
déterminant est nul.
On tirera en particulier
dy
sous la lornie suivante :
rlu ^ .d'u _. dn''-i u
yy, = *„ u + *, ^^ + *,]^ + . . . + *„.-, ^^-^ ,
dv . . du . , d"'-' u
ce qui donnera enfin
y 4.' —
dy __ Ad '' dxi'
Zf " dxr
Si u est connu, cette équation donnera j' par une simple quadrature.
On peut d'ailleurs obtenir ce résultat d'une infinité de manières; en
calculant
d^ri ,,^ dy d^Xi
y dx'^ dx dx^
Il n'arrivera pas que toutes ces quantités soient nulles à la fois.
Voyons malmenant ce qu'il faudrait faire si le déterminant était nul et si par
conséquent on ne pouvait pas résoudre les équations (5) par rapport aux
n^ produits (6j.
Pour le voir, faisons « = a et écrivons les équalions (5) en reprenant la
SlIH LES INTÉGIIAI-ES IHRKIiLI.IÉRES DES KQrATlO.NS LINÉAIRES.
notation de Lagrange
323
(5")
= ■•^ yy^ -t- 1' yy\ -^ c fy^ -+- d y'y\ ,
"= "^'yyx + B>r', + C'^-'j-, + l>'yy\ ;
A. B, C, D, A', B', C D' seront des fonctions rationnelles de x telles que le
déterminant
1 o o o
o I I o
A H C D
A' I!' C D'
soit nul. Nous supposerons toutefois que les mineurs du premier ordre ne
soient pas tous nuls à la fois. Nous pourrons alors écrire
yy'= «-
yy\ = a H -4- |î (t'-+- Y u"-¥- s «'"+ E y'y\ ,
y'yi = a.'ii -^ fJ'(('-!- y'""^- 8'i<"'+ i'y'y\,
a, |j, V, etc. étant lalionnels en x. En faisant le produit des deux dernières
équations et en y remplaçant yy\ par (/, on obtient une équation du second
degré en y'y\- 11 en résulte que y'y\ et par conséquent )'j'i, yy\, y'yi et
enfin — sont des fonctions algébriques de .r, it , ii' . ii" et //".
Toutes les fois donc que le déterminant
sera nid, l'expression
sera non plus une fonction rationnelle mais une fonction algébrique de ,r, de u
et de ses dérivées. Donc quand on connaîtra u, on en déduira y par une
simple quadrature.
Il est facile maintenant d'étendre au cas général ce que nous venons de dire
des équations de rang 2. Supposons que (i) soit une équation de rang p et soit
satisfaite par n séries normales d'ordre p. Soit
ot
= 0, 1
■i,
?
= 0, I
a,
V
= 0. I
dy
y dx
2,
y=/i^)
3ï4 Sln l.KS INTKGR\LKS IRnKUl'MKRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES
une intégrale ([uclconque de l'équalion (i). Posons
i<=/(^)/(«,r)/(a5j-).../(a''-i.r).
a étant une îles racines ^"'""'* priniilives de l'unité.
Il arrivera alors que ii satisfera à une équation différentielle linéaire (2) de
rang j) et d"ordre «'' dont les coelTicients seront des polynômes en x. L'équa-
lion ne devra pas changer si l'on change x en y.x. Il en résulte que si l'on écrit
cette équation sous la forme
on de\ ra avoir
. k — /( = une constante (moH/)).
En multipliant l'équation par une |)uissance convenablement choisie de x,
on aura alors
k !^ h ( iiiocl p).
Faisons maintenant
xP = t.
L'équation ( a) deviendra par ce changement de variajjle
(3) 2'^" 7777="-
les Ry étant des polynômes entiers en /. Cette équation (3) sera de rang i.
Supposons qu'on en tire u; comment ohtiendra-t-on j? On obtiendra nP -\- i
équations
(5) I (It=^ Zl ^'^••■■'■,/,,:i di-t '" ,/.,■>.
/ (a = o, X, ■*, . .., «/'; [i, -;,..., X = o, 1, -2, ...,// — i).
Dans ces équations, les F sont des fonctions rationnelles de r, tl y,, désigne
la fonction /(aîx).
Ues nP premières équations [j) on tirera les 11 '' produits :
d:'y dty '/b-r-\
dxP dx-( dxK
Si l'on considère en effet ces nP produits comme des \ariables indépendantes,
les nP premières équations (;")) seront linéaires par rapport à ces nP variables.
On pourra donc les résoudre, pourvu que leur déterminant ne soit pas nul.
SUR LES INTÉGRALES IRRÉGULIÈRES DES ÉQl'ATIONS LINÉAIRES. 325
On obtiendra ainsi
les $ étant rationnelles en x. On en tirera
^ _ '' dx'l
y dx -^ di u
Zi^''d^
de sorte que la dérivée logaritlimif[ue de )■ est une fonction rationnelle de x,
d<' u et de ses dérivées.
Si le déterminant des équations (5) était nul, cette dérivée logarithmique
ne serait plus fonction rationnelle, mais serait fonction algébrique de x, de u
et de ses dérivées.
Dans tous les cas, si l'on suppose ii connu, y s'obtiendra par une simple
quadrature.
VI. — Généralisation des paragraphes III et IV.
Quelle est la condition pour que Téqualion (i) envisagée dans le paragraphe
précédent ait une intégrale normale, c'est-à-dire pour que l'une des séries
normales qui j satisfont converge?
Supposons pour fixer les idées que cette équation
d" V d"~^ y
soit de rang 2 et soit
■ es ( ar )
une série normale qui y satisfasse; nous allons chercher la condition pour que
cette série converge. Si elle converge, il en sera de même de
ou encore du produit
S = C>5"'3i(/Ï)cp(^ /<),
OÙ l'on a posé
t = x'-.
Mais cette série normale S, qui est du premier ordre, satisfera formellement
3l6 SUR LES INTÉGRALES IRRÉGULIÈRES DES K(Jl'ATIONS LINÉAIRES.
à réqiialiiiii
(iiie l'on toriiiern i-oninie dans le paragraphe précédent, en appelant y, ce que
devient^ quand on change a; en — x, et en faisant u ^=yy\ et l = x-.
Mais cette étjuation (3) est de rang i; pour qu'elle admette une intégrale
normale, il faut donc et il suffit que sa transformée de Laplace (4) admette une
intégrale de la forme sui\anl(' :
G{z) étant une fonction entière de :■.
Celte condition est donc aussi nécessaire pour que l'équation (i) ait une
intégrale normale.
Je dis qu'elle est également suflisante. Supposons en ell'et qu'elle soit
remplie; alors on pourra trouver une intégrale de l'équation (3) qui *oit de la
foriiii'
o désignant une lonction holomorphe en - pour / = oo.
Nous avons vu au paragraphe précédent qu'en supposant que le déterminant
des équations (5) ne soit pas nul, on aura
yy
dy -^ di u
'di •^' ""lu '' rf^ '
les <ï> et les «!>' étant rationnels en x. Si dans ces équations nous remplaçons u
par sa valeur (6), puis que nous les divisions l'une par l'autre, il vient
dv , c d e
— f- = •>. aa; -H o H 1 H -I-
y dx X .r' X'
Car on voit aisément que
2 , d'i u
d'I II
peut se développer en série suivant les puissances croissantes de
Sin LES INTÉGRALES IRRÉUUHÈBES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES. 327
On en déiliiil aisément
y = e«-^'+'"J/(a:).i"',
■l étant une série convergente ordonnée suivant les puissances croissantes
de - • I>a condition énoncée plus haut comme nécessaire est donc aussi suffisante.
a; '■
Elle l'est encore si le déterminant des équations (5) est nul. Il arrive alors
que l'on a
i/y _ I du d"'—' u \
yH: " V^' "' d^' '"' dx"'-' ) '
F étant ralgorithme d'une l'onction algébrique. De plus, la fonction F est
1.11,. . du d"'~^u
homogène et de degré zéro par rapport a «, -y-, • ■ • , , ^,_^ ■
Si donc on y remplace n par son expression (6) l'exponentielle g-"-*' qui
entre dans celte expression disparaîtra, ce qui montre qu'après cette substi-
tution le point .r = o) sera pour la fonction F (qui ne dépend plus maintenant
que de x puisqu'on a remplacé ii par une fonction connue de ,r) un point
singulier algébrique.
On pourra donc développer F suivant les puissances décroissantes (entières
ou fractionnaires) de x. Si l'on n'a que des puissances entières, il viendra
dy c
y dx X
et l'on retombera sur le cas précédent. Si au contraire on avait des puissances
fractionnaires, on trouverait
'.p étant l'algorithme d'un polynôme entier et i celui d'une fonction holomorphe.
L'équation (i) devrait donc être salisfaite par une série anormale, ce que
nous n'avons pas supposé.
On doit donc en conclure que la condition énoncée est dans tous les cas
nécessaire et suffisante pour qu'une équation de rang 2 ail une intégrale
normale et l'on verrait delà même manière qu'il en est de inème pour une équa-
tion de rang quelconque.
Supposons maintenant que la série normale qu(i nous envisageons et qui
satisfait à l'équation (i) ne soit pas convergente. Soit
S = e'-^-'+l^^Ti- <f(x}
cette série normale divergente; formons la série
S, = e'"''-''^x^ (f (— x).
■îîS SIR I.KS INTÉtin.M.ES inilKOll.IKRIÎS DKS ÉQUATIONS I.IMSAIRES
et inulliplions ces deux séries membre à membre, nous trouverons
S'= SS, = e-"' Ù- i>{s/T) 'ii— \/'~t) {I = x^)
et S' sera une série normale du premier ordre en t et qui satisfera formellement
à l'équation (3) qui est de rang i. Cette série S' représentera alors asympto-
titpiement une certaine intégrale // de cette équation d'après ce que nous avons
démontré au paragraphe 111.
Si l'on pose ensuite
y *■ ^
ily _ Ai '' dx'i
Y dx x^ ^ (/'/
Zi ■' dx-i
(les <ï> elles «!>' ayant même signification que plus haut) >• sera une intégrale de
l'équation (i)-
Je dis que j' sera représenté asymplotiquement par la série S.
En effet, on pourra former, d'après les règles ordinaires du calcul, les séries
suivantes :
di'i' •<c^ . d''S'
On obtiendra ainsi deux séries divergentes qui représenteront asymplotique-
ment
. , d'y u -^ d'i u
y, , ai M V"' . "'' "
Jmd ' dx'l ^U ' dx'l
Cela demande un mot d'explication; pour élaljlir les égalités asymplotiques
V^ i, rfvS' v' ., d'i II v' ^ rf'/ S' v^ ^ d'i u
• 1 r 1 d'IU , . . d'l'>' , , ,
il laut admettre que -j — est représente asymptotiijueuient par -^—^ , de la même
manière que u est représenté [)ar S'. Or les principes du paragraphe I ne
permettent pas en général de différentier une égalité asymptolique comme une
égalité ordinaire.
Mais ici celle difficulté ne peut nous arrêter. En effet u satisfait à une équa-
tion linéaire d'ordre n^ et de rang i, qui est l'équation (3). Il en résulte
immédiatement que -v,- doit satisfaire à une équation linéaire (8) qui sera
comme l'équation (3) d'ordre «^ et de rang 1. En raisonnant sur l'équation (8)
comme sur l'équation (3), on verrait que cette équ;ition est satisfaite formel-
SIR LES INTÉGRALES inRÉfiUl.lKRES DES ÉQl'ATIONS LINKAIllES. 32i>
lement par une série normale et que celle série réprésente asymptotiquement
une des intégrales de l'équation. On vérifierait ensuite sans peine que cette
1 diu .. . ■ d''S' ^ ,
intégrale est -j— et que cette série est —jT;f Un a donc asyniplotiquenient
tJ'/u __ d'/S'
dl'l " dVi
et par conséquent
it'iu _ d'fS'
lix'l dx'i
On a donc aussi asymploliquement
^ ■ ax'i
Il est d'ailleurs aisé de vérifier que
On auiu donc asyniplotiquenient
j'r\= I H x-^-i ^— --H. . .= 1 -(- s,,
a^,x'• «0 «0
ix.0.1'- dx a,i ;i„
Si donc nous posons
g— 2r(>'
77/1= '-+
les fonctions oj, et oj^, seront représentées asyniptoliquenienl par les séries
et S^, et l'on aura
dy foo
Mais
I — w. -H Ojf
est une fonction holomorplie de to, pour w, =0. On peut donc, d'après les
principes du paragraphe I, y substituer son expression asjmptotique ï, d'après
les règles ordinaires du calcul; on obtiendra une série divergente i'j qui repré-
sentera asyniiilotifiucnient •
' ' ' 1 + W|
H. p. - 1.
33o SIR I.KS INTÉGRALES IRBÉGULIF.RRS DES ÉQUATIONS LINÉAIRES.
Mais d'après les principes du même paragraplie, nous avons le droit de mul-
tiplier les deux égalités asyniptoliqnes
d'après les règles ordinaires du calcul, ce qui nous donne asymploliquenient
y
Si je ra|)pclle (.-n milre que les principes du paragrajdu" I nous perinellent
d'intégrer les égalités asyinplotiques comme les égalités ordinaires, j'écrirai
'"sr= / '/■ci;:ii;2.
ce qui nioiilre que log^' peut être représenté asjmptotiquement par une cer-
taine série que l'on peut former aisément et que nous écrirons
ax^-\- bx -t- X \oex -l- — -H -^ h- . . • = ax- -t- b.c + X \ogx -+- Si,
X x^
l'osons alors
y, sera représenté asymptotiquement par ^i,. Mais e'' est une (onction holo-
morphe de y, pour r, = o; j'y puis donc substituera la place de t, son expression
asymptotique ï^, ce qui donne asymplotiquement
11 en icsultc que y est représenté asymptolicjuemcnL par une série de lorme
normale qui ne peut être différente de S.
L'égalité asyniptotique
_r = S
est donc démontrée.
Mais il convient d'observer tpic toutes les intégrales de l'équation linéaire (2)
ne peuvent pas cire regardées comme le produit d'une intégrale y de l'équa-
tion (i) par ce que devient cette même intégrale lorsqu'on change .r en — x,
m même comme le produit d'une intégrale y de l'équation (1) par une inté-
grale j, de l'équation (]') obtenue en cliangeant .t en — .r dans l'équation (1).
Celle propriété n'appartient qu'à certaines intégrales j)articuliéres de l'équa-
tion (2).
(8)
SIR LES INTÉGRALES IRRÉGULIÉRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES. 33l
Il résulte de la que si l'on tire j-- de l'égalité
d'i u
dy _ ^"''' dx<J
ydx" s^ ^ dfru
.^ '' dx'l
la valeur de j' ainsi obtenue ne sera une intégrale de l'équation (i) que si l'on
a choisi pour u certaines intégrales particulières de l'équation (2). Parmi ces
intégrales particulières, on peut toutefois en trouver n- qui sont linéairement
indépendantes.
11 est aisé do voir que parmi les intégrales de l'équation (2) il j en a une
(que j'appellerai «,) qui est représentée asjmptotiquement par une série nor-
male S| (en supposant par exemple, pour fixer les idées, que x croisse indé-
finiment par valeurs réelles positives) et qui est telle que l'on en puisse
trouver (/i^ — 1) autres dont le rapport à h, tende vers zéro (|uand x croît
indéfiniment.
En appelant «o, «;,, . . . , it„, ce.s (//^ — 1) intégrales, on aura
Il ni — =0, Il m — =0, .... Il m ^ o.
«1 «1 «1
L'intégrale générale de l'équation (2) sera alors de la forme
Al M| -f- Aj ((2 -(-• ■ --H A,,j»„>,
et elle sera représentée asjmptotiquement par la série AiS, pourvu cjue A, ne
soit pas nul. Ainsi l'intégrale la ])lus générale de l'équation (2) sera représentée
asjmptotiquement par une série normale.
Considérons maintenant, non plus l'intégrale la plus générale de l'équa-
tion (2), mais la plus générale parmi celles qui, substituées à a dans l'équa-
lion (8), donnent pour y une intégrale de l'équation (i). Si l'on veut qu'il en
soil ainsi, on ne peut pas choisir les constantes d'intégration A,, Ao, . . ., A„i
d'une façon arbitraire; il faut qu'il j ait entre elles certaines relations qua-
dratiques (9). Mais quand même on suppose que ces équations quadratiques (9)
sont satisfaites, A, ne sera pas nul en général. Donc l'intégrale de l'équation (2)
la plus générale parmi celles qui satisfont aux relations (9) est encore repré-
sentée asjmptotiquement par une série normale.
Il suit de là et des raisonnements développés plus haut que l'intégrale la
plus générale de l'équation (i) sera représentée asjmptotiquement par une
série normale.
33l SI R I.KS INTKGnAI.ES inilKC.l LIKRKS IIKS KQIIATIONS LINÉAIBES.
C'est (Imiis ce sens que les résultais du |)ar;ii;ra|)lie III peuveul èlre regardés
roiiime "('•iiéralisos.
Le raisoiiuenicut qui iiiécède s'applique comme si le délcrniinant des équa-
tions {à) étant nul, l'expression — ^ n'est plu-, une fonction rationnelle mais
ali^ébrique de ,r, de ii et de ses dérivées. Ce raisonnement est fondé en effet
sur ce principe, démontré au paragraphe 1. ijue toutes les opérations du calcul
sont applicables aux égalités asymptolicpies, si l'on excepte la diOérentialion.
Il n'est pas permis en général de dilTérentier une égalité asymptotique. Mais
d'après ce que nous avons vu plus haut, dans le cas particulier où u est une
intégrale d'une équation linéaire, il est permis de difieientier 1 égalité asvmp-
totique
u = S'.
Il ne se présente donc aucune difliculté.
Il n V aurait rien à changer aux développt'ments qui précèdent, si l'équa-
tion (i) au lieu d'être de rang 2 était de rang quelconque.
Les résultats des paragraphes 111 et IV peuvent donc s'étendre au cas le plus
général, avec les restrictions énoncées plus haut.
Je puis donc énoncer le résultat suivant qui sera la conclusion de ce Mémoire :
L'intégrale la plus générale d'une équation de rang quelconque est repré-
sentée asynq)totiquement par une des séries normales qui satisfont formelle-
ment à celte même équation.
Il peut}' avoir exception si l'équation admet des séries anorniak's.
Pars, le 7 février iSSCi.
REMARQUES
LES INTËGIULES lURÉGULlÈRES
DES
ÉQUATIONS LINÉAIRES
(RÉPONSE A M. THOMÉ)
Acta rnalheinalica, t. 10. p. .iio-3i2 (1887).
J'ai publié deux Mémoires sur les inlé;4rales irréi;ulières des équations
linéaires, le premier Sur les équations linéaires aux différentielles ordi-
naires et aux différences finies dans Y American Journal of mat hématies
(t. 7, i885, p. 2o3-2;')Sj, le second Sur les intégrales irrégulières des équa-
tions linéaires dans les Acta nia/hemalica (t. S, 1886, p. 29.')-344)- Ces
deux Mémoires ont inspiré à M. Tliomé une Bemerhttng zur Théorie der
linearen Di[ferentialgleichungen qu'il a fait imprimer dans le Journal de
Crelle (t. 101, 1887) et que je ne puis laisser sans réponse.
Soit une équation linéaire de la forme suivante :
en P„4^H- P,,-,^^^' +... +P,^' + p„y = o,
t/x" dx"-^ dx "■'
où les P sont des polynômes entiers en x d'un même dej^ré m.
On démontre (jue, pour x très yrand, cette équation admet n intégrales de la
forme suivante :
a:p''i/,- (t = î, ->,..., «j,
les 'h étant des séries converaentes doublement inlinies procédant suivant les
puissances positives et négatives de x. Mais on n'a aucun moyen de déterminer
les exposants p et les coefficients des séries 4.
335 REMARQl'ES SUR LES INTÉGRALES MlBÉGliEIÈRES DES ÉQIATIONS LINÉAIRES.
D'autre jiiirl, ou trouve /; séries que j'appellerai S(hies normales et qui
SAtisfont formellement à réqualion (i). Ces séries, cjiii sont généralement
divergentes, sont fie la forme
eajJ^a-'.Oi a = i, ■>.,..., n).
les o étant des séries ordonnées suivant les puissances négatives de x. J'ai
démontré à ee sujet deux théorèmes :
1° Pour qu'une série normale soil convergente, il faut et il suftil que la
transformée de Laplace de l'équation (i) admette une intégrale holomorphe
dans tout le plan :
2* Alors rjiiême qu'une série normale diverge, elle représente asymplotique-
ment une des intégrales de l'équation (i"), quand r croît imlc'linimeiil avec un
argument déterminé.
M. Thomé attaque ces deux théorèmes, mais à deux points de vue différents.
Quant au premier, il n'en conteste pas l'exactitude, mais il le déclare dénué
d'intérêt. C'est là un point sur lequel il est malaisé de discuter.
D'après M. Thomé, il est aussi difficile de distinguer si l'équation trans-
formée a une intégrale holomorphe, que de reconnaître si la série normale con-
verge. J'en conviens volontiers, mais j'estime cju'il n'est pas inutile, quand on
est en présence de deux problêmes également insolubles, de montrer qu'ils se
ramènent l'un à l'autre.
On croirait que M. Thomé attendait de moi l'énoncé sous forme explicite
des conditions de convergence des séries normales. Il ne dépendait pas de moi
de le lui donner; ces conditions s'expriment évidemment par des relations
entre les (« -I- i) (/« + i) coefficients des polynômes P; mais ces relations ne
sont pas algébriques. Tout ce que l'on peut faire, c'est étudier les transcen-
dantes qui y entrent. En établissant que la convergence se rattache à une pro-
priété du groupe de l'équation transformée, je montrais en même temps que
ces transcendantes sont intimement liées à d'autres fonctions que j'ai étudiées
dans mon Mémoire Sur les groupes des équations linéaires (Acta niathe-
matica. t. -i, i88^, p. aoi-.3i i) ('). Les résultats que j'ai donnés au sujet de ces
deux classes de transcendantes sont, il est vrai, fort incomplets: mais il est pro-
bable que l'on n'en trouvera pas d'autres flic'i à quelque temps; c'est ce qui
(') Œuvres de H. Poincaré, t. II, p. 3oa.
REMARQUES SUR LES INTÉGRALES IRRÉGILIÈRES DES ÉQUATIONS LINÉAIRES. 335
m'a déterminé à les publier, tout en partageant les regrets de M. Thomé au
sujet des lacunes qui y subsistent encore.
Quant au second théorème, M. Thomé le regarde comme faux, et cela parce
qu'il l'interprète de la façon suivante :
Ce serait toujours la même intégrale qui serait représentée asymptotique-
ment par la même série normale, quel que soit l'argument avec lequel x croît
indéfiniment; d'où il résulterait que les exposants /•/ devraient être égaux aux
exposants p,.
Je n'ai jamais dit une pareille bêtise et M. Thomé me la prête gratuitement.
Le paragrapiie V du Mémoire de V American Journal est tout entier destiné
à démontrer le contraire et j'ai encore répété le contraire à plusieurs reprises
dans le Aléinoire des Acla mathematica, et en particulier dans les deux der-
nières lignes de la page 6og et les huit premières lignes de la page 3io.
En ce qui concerne ces dix lignes, je reconnais que j'aurais mieux fait de les
souligner; mais, quant au paragraphe V, je ne pouvais imaginer qu'un para-
graphe tout entier échappât au lecteur le plus inattentif.
Je |)révois la réponse de M. Thomé : mais, dira-t-il, si vous ne pouvez nous
donner explicitement la valeur des exposants o, votre travail est dénué d'in-
térêt. J'en suis fâché, mais cette délermiualion explicite est impossible; on est
obligé de se contenter de procédés d'approximation indéfinie et c'est ce que
j'ai fait en définitive, dans le paragraphe \', en ramenant le problème à la déter-
mination du groupe d'une équation linéaire, question que j'avais traitée,
quoique d'unie façon incomplète, dans le Mémoire cité des Acla mathematica
(t. i).
l'aiis, le -24 juillet 1887.
KXTHAIT
MÉMOIRE INÉDIT DE HENRI POINCARÉ i
Ar/a iiia/heniatica, t. 39, p, 58-1)3 (iÇ)23).
Dans la dornière livraison du Journal de Borchardt (-), M. Fuchs a publié
un Mémoire dont le résumé se trouve, dans une lettre à M. Hermite insérée
(') Ce Mémoire a été publié pour la première fois par M. Miltag-Leftler dans le Tome 39 des
Acta tnathematica. On sait que le Tome 38 du même Recueil a été consacré, par l'émineut
matliémalicien suédois, à un exposé d'ensemble de l'OEuvre magistrale de H. Poincaré — sous
ses multiples aspects ^ exposé dont nous avons déjà utilisé, dans ce Volume. 1' « Analyse des
liavaux scienUfiques de H. Poincaré faite par lui-même ». Le Tome 39 groupe Karl Weierstrass,
Ilrnri Poincaré et Sonja Kowalewsky dans un même sentiment de gratitude et comprend, avec
une Conférence sur la vie de Weierstrass, une correspondance étendue de ces divers savants et le
Mémoire inédit en question Nous saisissims celte occasion de rcnien ier puliliqnemenl M. Mittag-
l.effler pour l'impurtait service qu'il a ainsi rendu à la Science.
M. -N.-E. Nôrlund, qui présente le Mémcnre inédit de H. Poincaré, raccoiiipiignc de remarques
auxquelles nous empruntons l'essentiel des lignes qui suivent :
L'.\cadémie des Sciences de Paris avait proposé pour sujet de concours, pour le Grand prix des
Sciences mathématiques à décerner en i88n, la question suivante : « Perfectionner en quelque
point important la théorie des équations dilTérentielles linéaires à une seule variable indépen-
dante. )i
Le Mémoire n° 5 — dont H. Poincaré s'est déclaré l'auteur — se compose de deux parties dis-
tinctes. \/A première contient les recherches sur les intégrales irrégulières des équations dilîé-
rcntielles linéaires, développées dans deux Mémoires insérés respectivement, American Journal
nf malliematics (t. 7, iH85, p. 2i]3--j,58), et Arta matheinatica (t. 8, i886, p. ac|5-3.')4j.
(Ces <leux .Mémoires i)récédenl, dans ce Volume des Œuvres, le Mémoire actuel.)
C'est la deuxième Partie, qui contient les réflexions inspirées à Poincaré par la lecture d'un
Mémoire de L. Fuchs, que nous reproduisons inaintenant.
Le Mémoire de L. I''uclis a été reçu par II. Poincaré au début de mai eS8u et le Mi'iiioiie pré-
senté au Concours est parvenu à l'Académie le i" juin i8So.
Nous avons ici la première ébauche des recherches de II. Poincaré sur l'intégration des
équations dilTérenlicllcs linéaires à coeflicienls rationnels par l'emploi des transcendantes uni-
formes obtenues en regardant la varialde indépendante comme fonction du quotient de deux
solutions d'une équation du second ordre. Le Tome II de ces Œuvres, tout entier, peut être
regardé comme un développciiunt, exceptionnel par son étendue et sa profondeur, des remarques
faites dans ce premier travail, (,I. !>,)
(-) T. 89, i88o, p. L^i-iUç,,
EXTR\IT d'un mémoire INÉDIT DE HENRI POINCARÉ. 337
aux Comptes rendus (^). Ce Mémoire se rapporte aux équations du second
ordre. Je supposerai que l'équation différentielle considérée est ramenée à la
forme canonique
d^-y
tlx"-
M. Fuchs démontre que, à certaines conditions^ si ]\x^ et o(a;) sont deux
intégrales [linéairement distinctes] de l'équation proposée :
i" Si l'on pose
X est fonction méromorphe de r ;
2° Si l'on pose
/ f{-'>:)dx -^\r [ /(X|)(/.t-, = M,,
•A)
toute fonction rationnelle symétrique de x et de Xi est fonction méromorphe
de «I et de Mj.
Ce dernier résultat lui permet de définir des fonctions analogues aux fonc-
tions abéliennes ; mais je ne m'occuperai ici que du premier qui permet de
définir des fonctions analogues aux fonctions doublement périodiques.
Pour que ce premier résultat soit vrai, les conditions de M. Fuchs ne sont
pas nécessaires et suffisantes.
Il faut, pour que x soit fonction méromorphe, que pour tous les points sin-
guliers, y compris le point o), la différence des racines de l'équation détermi-
nante soit une partie aliquole de l'unité.
En effet, soit une valeur quelconque de z,
ne correspondant pas à un point singulier de l'équation proposée. On a
f{x) — Z<!i{x) = 0,
rl'où l'on lire x ordonne suivant les puissances de ; — a, à moins que les deux
expressions
/(J7) — rt Ç(X),
f'( x) — a o (X)
(') T. 90, i8So, p. 678-680.
H. P. — I. 43
338 EXTRAIT DLN MKMOlllK INÉlllT l>E UENHI l'OlNCAHÉ.
ne s'anniilcul a la lois. I\lais comme nous avons supposé que la valnur ^ =: «
correspondail à une valeur de x qui n'esl pas un point singulier de l'équation
proposée, ces deux expressions ne pourraient s'annuler pour cette valeur de x,
qu'à la condition que
liil identiquement nul, c'est-à-dire quey\^) et ts(:r) ne fussent pas linéairement
indépendants, ce qui a été exclu.
Supposons maintenant que a corresponde à un point singulier x ^^ b situé
à dislance finie : on a alors f\{x) et f-i{^) étant des fonctions de a;, holo-
morphes et $o pour x = 6; a, j3, y, S étant des constantes; p, et po étant les
racines de l'équation déterminante,
ou si : partie réelle de p, > partie réelle de po
(x — 6)p.-p./,(.r)(a -(- Y^) +/2(.r)(P -f- 5î) = o.
Pour ^ ^ a, on doit avoir a? = 6, c'est-à.dire que
p + Sa = o.
D'ailleurs on a
a-(- ya^o,
sans quoi l'on aurait
?-5'
ce que nous n'avons pas supposé; on a donc
(x — b)?<-!". = —^ '- i .'' .
fi(x) a -(- YO -H Yl-ï — «)
ou
— Sf-,(x)
(p, — p,)L( X— b)= L(z — a)-(-L
J\{x)[a-h Ya-t- y(-:~«)J
OU
, — ^^/»(-g)
i^('~a) _ , _ , _ Vi(-g)[«-H V«-t-r(g — a)] '
ou, pour s = a, ^ ^ 6,
,. \4z-a)
or si X est fonction holomorphe de z pour s = a, on a
.£ — i^ = A„( * — «)''-+- A„+, (s — «)''+' -f-. ..,
el par suite
EXTRAIT d'un MÉMOIRE INÉDIT DE HENRI POINCARÉ. Sîg
L{z~a) I
'"" n — "TT = -'
L( x — o) Il
pi — p2 = — ■
n
Donc il faut que la différence des racines de Vèquation déterminante
soit une partie aliquote de r unité.
Réciproquement, si
il vient
¥{x,z\ = (a- — 6)/,"(a:)(a -f-T-)"+(— i/'"'/"(^)(? + o-3)" = o.
et l'on en tirera .r en fonction holomor|ihe de :; ; car pour ; = a,
d¥
— =/,"(x)(a+Ya)"
n'est pas nulle.
Même raisonnement si, pour s = a, j: = oo.
Conséquence : Pour que x soit fonction méroniorphe de z, — toutes les fois
que z prendra une valeur correspondant soit à une valeur finie de x qui ne soit
pas lin point singulier, soit à une valeur finie de x qui soit un point singulier,
soil à une valeur infinie de x — , il faut et il suffit que, pour tous les points
singuliers, y compris le point ce, (p, — po) soil une partie aliquote de l'unité.
Ces conditions sont donc nécessaires pour que x soit fonction méroniorphe
de z dans toute l'étendue du plan.
Sont-elles suffisantes? ¥\\es le seraient si l'on pouvait faire voir que l'on
peut obtenir toutes les valeurs de z en faisant décrire à x un nombre fini de
fois des contoursyî/;/.? sur la sphère. C'est ce que M. Fuchs semble avoir admis
sans démonstration.
Si cela était, si x décrivant dans le plan un contour quelconque en ne fran-
chissant chacune des coupures (qu'on j peut pratiquer entre les points singu-
liers) qu'un nombre fini de fois, z prenait toutes les valeurs possibles, alors la
fonction x de z serait non seulement méroniorphe dans toute l'étendue du plan,
mais dans toute V étendue de la sphère, et par conséquent rationnelle.
W s'ensuivrait que l'équation (i) admettrait une intégrale algébrique, ce qui
arrive quelquefois mais ce (lui n'arrive pas toujours, M. Fuchs lui-même l'a
démontré.
3io EXTRAIT n'UN MÉMOIRE INÉDIT DE HENRI POINCARR.
Donc en décrivant un certain contour donné (enveloppant plus d'un point
singulier) un nombre infini de fois, on arrivera pour :; à une certaine valeur
singulière qu'on ne pourrait obtenir en décrivant des contours finis un nombre
fini de fois.
S'il n'y a sur la sphère qu'une on deux de ces valeurs singulières de s, il n'y
a pas de difficulté.
Soient, en efiet, a et ^ ces deux valeurs singulières; on posera
3 e'' -+■ a
z = !—— .
Alors z ne pourra être égal à a ou à Ti pour aucune valeur finie de l; donc pour
toutes les valeurs finies de /, a" est fonction niéromorphe de :■ et par conséquent
de t. Donc xest fonction monodrome de t dans toute l'étendue du plan et par
conséquent dans toute l'étendue de la sphère. On est donc, pni- un changement
de variables, ramené au cas où .r est niéromorphe dans toute l'étendue du plan;
seulement, c'est de t et non de z que x est fonction niéromorphe; pour qu'il le
fût également de z, il faudrait que x, considéré comme fonction de t, admît la
période zn, ce qu'on ne peut prévoir a priori.
S'il y a sur la sphère plus de deux valeurs singulières, un pareil artifice
n'est plus applicable. Quel que soit le changement de variable qu'on efi'ectue,
il restera toujours au moins un point singulier à distance finie et, pour que x
soit fonction monodrome dans toute l'étendue du plan, il faudra que x soit
fonction monodrome dans le voisinage de ce point singulier. Or la démons-
tralion de M. Fuchs ne s'applique pas à de pareils points.
Cette objection ne se présente pas jiour les démonstrations analogues qu'on
rencontre dans la théorie des fonctions elliptiques ou abéliennes. Soit en effet,
par exemple,
dx
f
\/(t — x-^){i — k*x^)
On démontre aisément que x est méromorphe en z pour toutes les valeurs de z
que l'on peut obtenir en faisant décrire à a* un nombre fini de fois un contour
fini sur la sphère. On peut en conclure que x est monodrome dans toute
l'étendue du plan, et par conséquent dans toute l'étendue de la sphère; car,
quand on fait décrire à x un contour quelconque un nombre infini de fois,
z tend vers l'infini.
Rien de pareil n'a lieu dans la théorie des équations différentielles linéaires.
EXTRAIT n't'N MÉMOIRE INÉDIT DE HENRI POINCABÉ. 34l
Je crois avoir montré que la démonstration de M. Fiichs est insuffisante.
Considérons cependant encore la question à un autre point de vue.
L'équation différentielle peut toujours se mettre sous la forme
Q étant fonction de x.
En posant — ^ = /, on trouve (') entre les fonctions x,y, z-, t les équations
difTérenlielles suivantes :
Pour que ,r soit fonction méromorphe de ;, il faut et il suffit que, toutes les
fois que z est fini^ toutes les relations entre x eX z tirées de ces équations diffé-
rentielles soient de la forme
x= fdnclion iiionodroiiie de .:,
ou
z = const.
Or X, y, t sont méromorphes en 3, sauf :
1° Quand Q = oo;
2" Quand X = co\
3° Quand y = 00;
4° Quand / = ce .
M. Fuchs n'a examine que les deux premières exceptions; il reste à exa-
miner les deux autres. Soit donc y = co. Comment y peut-il devenir infini ?
Supposons que x décrive une infinité de fois un certain contour C; que, quand
X décrit une fois ce contour, il j ait deux intégrales/ et tp de l'équation (i) qui
se changent respectivement en a/ et en [icp, et soit
Quand X décrira m fois le contour C, y se changera en
Xa'"/+ |jLp"'<p;
mais d'après la forme particulière de l'équation (i), on peut supposer
[7 1 dv dv
A conclilioD de poser c = '—^, i)uis(|ue l'on peut prendre y -j-^ — y^ ;/ ~ '•
dx •' ' rfx
34s EXTRAIT n'UN MFMOinE INÉniT DE HENRI POINCAHÉ.
Donc, il moins que Ion n'ait iiiod a = i , on a
limite «le y ( pour m = oc) = 00.
Soil donc v^oc. Posons alors v= -> les équations differenlielles deviennent
dx dt\ (H dz
^' ^ =^ " Q "^'
dont les intéurales, si Q<o, l^<x>, se réduisent à
ï) = o, 3" = const., z = const.
La relation entre x et s se réduisant ici à ; := const., il n'}' a pas de difficultés.
Supposons donc Q = o, et posons
1 _i
''t = ■ni -'> f = tiZ -,
il vient
dz d.c dfi'i dtx
THi^ -'Il — -ni'i — è^/i Q-^-^'l■nï
Il reste à démontrer que x reste holomorphe en z; quand on a
r,, = Q = o, ti>x,
et c'est ce que M. Fuchs n'a pas fait.
Il faudrait ensuite examiner les cas suivants :
t = co,
^.= Q=oc, y=2t = Q = cc, j = a- = a>,
y = t = X = ce.
Ces considérations montrent, je pense, l'insuffisance de la démonslralion de
M. Fuchs et la nécessité d'une étude plus approfondie de la question.
Envisageons d'abord un exemple cité par M. Fuchs, à savoir l'équation (i)
{Journal de Borcliardl, 7.' Heft, 89° Band, p. 168) :
d^y r ■>- 5 35 1
i I ) — ^ = 1 y.
' dx'' L ^{-^—ao'' i8(ar — a,) (a: — a»j 144 (x — a,)«J -^
Celle équation admet trois points singuliers :
ai, a-i el x.
f.a dill'érence des racines de l'équation fondamentale déltriinnante est :
|>oni a].
EXTRAIT d'un MÉMOIHE INÉDIT DE HENRI POINCARÉ. S43
Traçons sur la sphère représenlalive des x deux coupures, allanl l'une de eu
à a,, l'autre de a^ à l'infini.
Soit, r = — — -. /(x) et 'f(x-) étant deux intégrales de l'équation (i), que l'on
aura toujours pu choisir de telle sorte que z se change en — s quand x tourne
autour de l'infini, c'est-à-dire quand il décrit un contour fermé en franchissant
la seconde coupure.
Quand x franchira la première coupure de façon à tourner autour de «,, s se
changera en z', z' étant lié à 3 par une équation de la forme
a'— p a — p
Donc quand x tournera autour de «., de façon à franchir successivement les
deux coupures, z se changera en z", où
Z —a — --i-n
(2) —, â = e
Or les racines de l'équation déterminante relative à a» ayant pour diflerence ^,
z doit être lié à z" par une équation de la forme
(3) ±=lJ = e-^^.
Z
S
En identifiant les équations (2) et (3) on trouve, par des calculs algébriques
faciles, que a(3 est nul, d'où
a ou (3 = o;
soit par exemple
a = o, et ensuite S = o.
Posons alors
I
X sera une fonction de t qui ne changera pas quand on changera
t en — t,
■2111
t en p'-i-e"^(« — P').
t en Y'-t-^' (' — t'), où PP'=yy'=i;
d'où l'on conclut que cette fonction ne change pas quand on change
t en <-l- pV— e ^ j -h YV-l-« ^ /
344
ou
KXTHAll D UN MEMOIRE INEDIT DE UENKI POINCAUE.
c' ) -+- P'i.i + e'' ).
t en < + Y \i — c
De plus, en faisant un nombre infini de changemenls
(le t en — /,
ou
ou
de l en ^'-he ^ (< — [3'),
de < en y'+ e ' (Z — y'),
ou bien l'on fait tendre t vers l'infini, ou bien l'on lournc toujours dans un
cycle formé d'un nombre fini de valeurs de t. Il en résulte qu'il n'y a qu'un
seul point singulier
e = X.
Or X ne peut cesser d'être nionodrome en t que pour les valeurs de t qui corres-
pondent à des points singuliers; x est donc monodrome pour toutes les valeurs
finies de l; X est donc méromorphe dans tout le plan.
Par conséquent, x est une fonclion doublement périodique de t.
La ligure donnera une idée des propriétés de cette fonction. Les parallélo-
grammes des périodes sont
AiA.AsAf,, A2A3A0A7, AsAfiAioA,,,
Fig. I.
Ces parallélogrammes sont des losanges formés de deux triangles équilatéraux.
On décompose chacun d'eux en deux triangles équilatéraux (égaux à la huitième
EXTRAIT d'un MÉMOIRE INÉDIT DE HENRI POINCARÉ. 345
punie de la surface du parallélogramme) que Ion couvre de hachures, el en un
hexagone régulier qui reste blanc.
La fonction x ne change pas quand l tourne ;
i" De i8o° autour du sommet d'un des triangles couverts de hachures;
2° Ou bien de 120" autour du centre d'un de ces triangles;
3" Ou bien de 60" autour du centre d'un des hexagones réguliers restés
en blanc.
Quand on connaît x en fonction de <, l'équation (i) s'intègre aisément; on a
en efTet pour intégrales :
. /dx , /a
\/-dr y-c
(dx
dt '
Or si X est une fonction doublement périodique de f, x sera lié à -j- par une
('([uation algébrique. L'une des inlégralcs sera donc algébrique en x. Si, en
ell'i't, on forme l'équation (i), on trouve
dx-
35 1
i)(j- — f^l' i8(a: — «,)(a; — «î) \l\!\(x — a.,)'-
dont les intégrales sont évidemment
1 -5-
y\ = {x -«,)-'(x — «2)'-
et
y,= (x — ai)-' (x — a^)'- I (x — Cl,) J (x — a,) '■ dx.
On a donc
^-^ = 1=1 {X — ri,) ■' (.T — a,) » dx,
d'où l'on tire effectivement^ en fonction doublement périodique de /.
Remarque. — L'équation (i) n'admet donc qu'une intégrale algébrique et
en admet une: elle fait partie, en effet, d'une classe très nombreuse d'équations
différentielles qui ont une intégrale algébrique et une seule.
Soit
d--Y ^ I y A, Y 2B,7 1
' dx"^ ~^ y^{x — (tif ^{x — ai)(x — ai,)\'
Cette équation admettra une intégrale algébrique pourvu que l'on ait
H. P. - I. kk
340 KXrnAlT d'un MKMOinR INKIMT DR HENRI POINC.ARÉ.
La seconde intégrale se trouve par une simple quadrature (').
L'exemple (|iii précède fait voir que, dans certains cas, le théorème de
M. Fuchs est exact, et que x est fonclion (loiiblemenl périodique de z.
Cherchons comment cela peut avoir lieu; proposons-nous de tromper dans
(juel cas X est une fonction de z susceptible d'être ramenée aux fondions
doublement périodiques.
Cherchons, ce qui revient au même, dans quel cas x est une fonction de ;;
telle qu'il n'y ait, sur la sphère représentative des ;, que itn ou que deux
points singuliers.
Supposons que le théorème de M. Fuchs soit vrai, c'est-à-dire que x soit
fonction monodrome de :\ ce sera une fonction de s qui se reproduira quand
on changera .: en i' , où
, <is -^ b
(5)
a' z -\- b'
(et cela pour une infinité de systèmes de valeurs de a, b, a', b').
Or la relation (5 ) entre :: et ;' peut toujours se mettre sous la forme
ou sous la forme
(7) ^i_ = _!_+x.
z — a z — a
Premier cas.
Supposons que x ne change pas quand on change ; en ;'u, ou en :'^, ou
en ij, . . .; et que toutes les quantités s',,, s',, z'^, ... soient liées à z par des
relations qui peuvent se mettre sous la forme (6) et de telle façon que
(') Si l'on pose a, = -±i/y 4- .^,, ces comlitions sohl suffisantes (elles ne sont nécessaires
que dans le cas de trois points singuliers) pour que _j^, = n(j? — a,)*' satisfasse à léquaiion. Il
faut donc en outre, pour que celte intégrale soit algébrique, après avoir fixé le signe des radicaux,
—- donne alors
_ Xi
^'=f=r2!f. (J.D.,
yx • J y'
EXTRAIT d'un MÉMOinE INKIIIT DE HKNRI POINCARÉ. 34?
h étanl coniinensuiable. Dans ce cas, le nombre des quantités z'^, z',, z!,, . . .
sera forcément limité et x sera une fonction rationnelle de 3. L'équation (i)
sera intégrable algébriquement.
Deuxième cas.
Supposons que x ne change pas quand on change ; en ;', où
l- 1= (raodX^ij.
Posons
s — a
ô = '-
X sera une fonction monodrome de / qui ne changera pas quand on changera l
en ).r
Il y aura alors deux points singuliers :
< = O, t ~ X.
Il ne pourrait y en avoir davantage sans qu'il y en eût une infinité, car les
points < = o et < = oc sont les seuls qui se reproduisent quand on change l
en Kt. Quand x tourne autour d'un des points singuliers de l'équation (i), t se
change en f', où
ici
lin
X, = e " ,
n étant entier. Si l'on veut qu'il n'y ait qu'un nombre fini de points singuliers,
il faut que la substitution (8) reproduise le système des points
Or cela peut arriver de deux manières :
1° Si la substitution (8) reproduit le point / = o, et reproduit également le
point / = 00.
Pour cela, il faut que la substitution (8) s'écrive
2 (U
2° Si la substitution (8) change le point / = o en < = oo, et le point / = oo
en t = o.
a
b
'
t— a
t
— a
t'-^a
" t
-f- a
tt'-
o,
l'
~ T'
318 EXTRAIT n'ilN MÉMOlHn: 1NÉ1>1T DE HENRI POINCABÉ.
Un pareil échange ne peut avoir lieu que si la subslilulion (8) change t cnt'
et l' en t, c'est-à-dire si •
X, = -..
Si, dans l'équation (8), on fait
il vient
d'où
ou enfin
Pour qu'on n'ait qu'un nombre fini de points singuliers il faut donc que, quand
X tourne autour d'un des points singuliers de l'équation (i), t se change soit en
ii-a
te , soit en —
Nous aurons donc une fonction monodronie de t qui ne changera pas quand
on changera
t eu ht,
ou l en
2/71 2i7I 2 f 71
ou / en
Kl K, K;,
T' T' •■■' T'
1 1 • 1- Ivi K| K|
et par conséquent quand on multipliera t par yr-i jt-j t^ > ou encore par
e'" , m étant le plus petit commun multiple de n,, n-2, • • • , "a-
Posons maintenant
I = e",
X sera une fonction monodronie de ii qui ne changera pas quand on changera
Il en Î/-1-L/., ou a en u-\ > ou a en i< + LK, — LK.jOu en m-|-LKi — LK3. ...,
' m
ou en u-\- LK, — LK^,.
Cette fonction admet donc un certain nombre de périodes; il faut que ces
périodes soient compatibles, c'est-à-dire qu'on puisse trouver des quantités
commensurables
«j, ««,
EXTRAIT d'un MEMOIRE INEDIT UE HENRI l'OINCARÉ. 349
telles que
a,LX + LK,— LK», «sLX -+- LK, — LK:;, ..., a^ Là -t- LK,— LK^
soient comniensiirables avec li-r:.
On peut toujours supposer
car on a pris pour A V une quelconque des quantités par lesquelles on peut
multiplier t sans altérer x. Il faut alors que l'on puisse trouver des quantités
commensurables «3, . . ., ap telles que
soient commensurables avec 211:. Donc :
K K
Condition l. — r Les logarithmes des modules rr^j^-' ■ • doivent être
Ki Kl
commensurables entre eux.
Condition II. — 2° Les quantités
L mod î^
Kl
doivent être commensurables avec 2iT:.
Si ces conditions sont remplies, x sera une fonction doublement pério-
dique de u.
Continuons cette discussion et tout d'abord remarquons qu'il ne peut jamais
arriver que, lorsque x tourne autour d'un point singulier a de l'équation (1),
/ se change en
te " ,
comme il semblait au premier abord que cela pourrait se faire.
En effet, si cela était pour a? = a, < serait égal à zéro ou à l'infini, c'est-à-dire
irait en un point singulier, ce qui est absurde.
Toutes les fois que x tournera autour d'un point singulier de l'équation (i),
p .
, Kl K, K
t se changera en — ) ou --" ) • • • > ou — ^
Donc, pour tous les points singuliers de l'équation (1), la différence des
racines de l'équation déterminante- fondamentale est égale à -•
350 EXTRAIT l)'UN MÉMOIllK INKDIT IIK HENRI l'OINCAIli:.
Problème. — Une fonction doublement périodique peut -elle donner nais-
sance ainsi à une équation différentielle linéaire du second ordre?
Soient /( t'i k les doux périodes de x considéré comme fonction doublement
périodique de u ; nous écrirons
A = o [ lund ( /(, A)]
quand on aura .
A = mh -f- nk,
m et n étant dos entiers réels.
On devra avoir
LK, — LKo=LK, — LK3 = ...= LK,-LK^ = o [inod(/i, A)].
117!=^ o [mod (II, k)].
Pour une même valeur de x, u pourra prendre une infinité de valeurs; soit u,
l'une de ces valeurs; les autres devront satisfaire à l'une des con^ruences
«^U], u ^ LK, — i<i, a ^ LKj — iit, ..., u^LKp — Ut [mod(h, k)],
c'est-à-dire à l'une des deux congruences
M s ai, « ^i LK| — u, [ mod ( /(, A")],
car on a évidemment
LK, — H| ^ LK2 — Miis...^I,K^ — M, \mod(h, k)].
Il n'y a, dans le parallélogramme des périodes, (jue deux valeurs satisfaisant
à ces congruences. Donc x est une fonction doublement périodique de u à deux
infinis; nous supposerons que cos infinis sont — a et -f-a, c'osl-à-dire que
LK,= o;
nous pouvons toujours le faire, car si cela n'était pas on n'aurait qu'à multi-
plier t par un facteur convenable.
Nous poserons alors
on a
X — A(m);
-j- = o
du
toutes les fois que
h
M = -,
2
ou
k h -+- k
1
u^ [mod (A, A) j.
EXTRAIT d'un MÉMOIRE INÉDIT DE HENRI POINCARR. 35l
Toutes les fois que ;j- <o, n se développe suivant les puissances croissantes
de {x — a) si x est fini, ou de - si x est infini.
Supposons au contraire m = o, et soil
A(o)=a.
Quand x tourne autour du point a, u se change en — u et u est égal à zéro
pour a: = a ; enfin on a
X — ï=A2M'-t-A.«^-(-.
où Aj^o; d'où l'on déduit
« = /j; — a [ B„ -H B, ( X — a) -H B.(a: — a)2 -^ . . . ],
où Bo^o.
Soil de même •
on aura
"- ^' = A-Y[B'^-HB';(:r-Y)-(-B;;(a"-Y)2 + ...],
- /i -H A-
u-'J-!iJi = y,'x- 0 [b;';-+-B7(x- 8) + b:(j,--s)^ -+-...],
où
B'„>o, b;;>o, b;'^o.
Soient maintenant
A une même valeur de x correspondent uni,' infinité de valeurs de u; soit «„
l'une d'entre elles; les autres seront
Mo -H Wi/i H- nk,
— Mj-t- m h -H /i/. ,
où ni et /i sont entiers. On aura
A ( Mo -+- "t /( -t- nk) = A ( «0 )j
A (— Mo -^- "' /< -t- « A- j = A ( «0 ),
d'où l'on tire, par differentiation,
A'(Mo-Hni/n-nA) = M{u„),
A'( — «o-t- mh-ir nk) = A'(mo)-
J32 E\TR\IT D UN MEMOIRE INEDIT DE HENRI POINCARE.
Si Ton fait (/ =r Uo dans les formules qui donnent y, et^jo, on trouve pour ces
fonctions des valeurs
Jin el y,o-
Si maintenant on fait
on trouve
Faisons maintenant
il viendra
tl = «0-1- 1)1 II -+- Il />,
mil + nf^
jK! = ±_rsoe ^ .
« = — u„ -i- m h -\- n k,
mft-hnk
rn/t + nk
r2 = ± /— i.''io e - .
Doncj)', et _}'2 sont des fonctions de x qui peuvent prendre une infinité de
valeurs pour chaque valeur de x ; mais si y,n et r-jo sont un système de valeurs
de ces fonctions, toutes les autres seront de la forme
yi = «yio-^? y-20,
et de plus le déterminant
sera toujours égal ù i. C'est dire que y, et y^ satisfont à une équation de la
forme
—-4 = U y,
où U est une fonction de x monodrome dans tout le plan.
Pour étudier la fonction U, il faut donner à x toutes les valeurs possibles
sur la sphère, el il suffit de les lui donner une seule fois; c'est ce que nous
airiverons à lairc en donnant à (/ toutes les valeurs comprises dans l'intérieur
du parallélogramme des périodes.
Donnons d'iilmril à i/ une valeur telle que
d.T .
il est clair que j', et y-, sont développables suivant les puissances de x — a, si x
est fini. De j)lus, nij)-, ni j)', ne sont nuls. C'est dire c|ue U est holomorplie en a:
si X est fini.
EXTRAIT d'un MÉMOIRE IKEDIT DE HENRI POINCAHÉ. Î53
Faisons maintenant ;/ = o; on a alors
d'où
ou
avec
ou bien
avec
De plus,
« = y/a; — a [Bo+ Bi(a- — x) -(-... ],
a: — a = Aj «'-+- A;., u> + . . . ,
■y- = 2 A, M -H 3 A3 K' -1- ... ,
(lu
^. = rfïI=^^"-''^^»+'"'■^-='^-^■■
Co<o,
t/^ = v/ar — a[Do-t-D,(x — «)-+-..
D„^o.
e ■■' = [K„+ E,(r — z) + . . .]-!- y/x — a [F„+ F,(a: — a 1 +. . . J,
OÙ
Eo<o, FoJ'o,
ou enfin
yt = y/x — a I '•/ii + (7|(x — z) -I- . . .] -)- y/a; — ot y/ a; — x[i,j+6i(a- — z)-h...]
et
_yi— y/a; — x[«|)-t-rt,(3" — a)-+-...] — \/.v — a y/a; — a[6,)-+-6|(a- — a)-i-...|.
Ici
Donc, pour x = a, U présente un infini double; le point a; = a est donc un
point singulier de l'équation
et les racines de l'équation déterminante correspondante sont
I 3
- et -.
4 4
On arrive au même résultai en faisant
h k h -4- /
M = — ) u = - , M = )
2 2 2
et par conséquent
X = ^, a; = Y> 3" = 3.
Conséquence. — U est une fonction méromorphe de x dans toute i étendue
de la sphère; c'est donc une fonction rationnelle.
H. p. — I. 45
H\ lixrnAiT d'un MiiMomii inkiht \>e iikmm i-oincakk.
L'cqualion
est donc à coefficients rationnels; elle admet quatre points singuliers à distance
finie, et, pour ces quatre points singuliers, les racines de l'équalion détermi-
nante sont
1 ô
4 4
On concliil (1(^ là
On peut toujours former une équation di /frrcntiellf linéaire, à roeffi-
cients rationne/s, et s' inlégranl à l'aide d'une fonction doublement pério-
dique donnée à deux infinis.
Si 1 un choisit celte louction doublement péiiodique (a\ec des périodes II
et /.) de telle façon que
li-K ^o I 111 od (//, k }].
o; sera une fonction monodronie de u admellanl la période ■lir.; ce sera donc
une fonction monodronie de t et par conséquent de z.
l'ar conséquent, il existe des cas où le théorème de M. Fuchs est vrai.
Si, au contraire, on choisit cette fonction tloublemcnt périodique de telle
façon que l'on n'ait pas
2 JTt == U I lllud ( /(, li }]
.T sera une fonction niouodrome de u; mais, n'admettant pas la périotie 2t-,
elle ne sera pas niouodrome en t, ni par conséquent en z.
Donc il existe des cas où le théorème de M. Fuchs est faux, bien que les
conditions posées par ce géomètre soient remplies.
Cherchons à former des étjuations différentielles linéaires qui satisfassent aux
conditions précédentes.
Ces équations s'écriront
i '^ - A» Ba C. hi
y dx^ " (a- — a;2 (a- — p I- "^ (X — y)2 ^ (x — S)>
. A, B, C, . D,
X — y. x — 3 X — Y .r^o
Pour que, relativement aux quatre points singuliers a, [i, y, o, les racines de
KXTRAIT d'un MÉMOIRE IIMÉDIT nE HENRI POINCAnÉ. 355
l'équation déterminante soient- et -. il faut que
4 1
(9) A,= B, = C,= D, = - ij-
Faisons maintenant .r ^ ^) et étudions l'équation dans le voisinage de : = o;
il vient
G, 3' D2 s'-!
Y 3)2 (1 — 0 -j'-
Ai s Bt s Gt 3 I-*i -3 I
I— as 1 — ps \ — -{Z I — 03J
1 " Dans le voisinage de ; = o, les intégrales de l'équation doivent être régu-
lières; donc, dans le développement du second membre, le coefficient de ; doit
être nul ; donc
110) A,-H n, -H G] 4- Di = o;
2" Les racines de l'équation déterminante doivent être égales à o et à — i;
donc, dans le développement du second membre, le coefficient de 3* doit être
nul ; d'où
(II) A5+ B2-+- C2-1- D.,-+- A,a -J- B| p+ CiY -1- 0,5 = o;
3° Les développements des intégrales ne doivent pas contenir de loga-
l'itlimes; <lonc le coefficient de 3' doit encore être nul, c'est-à-dire que l'on a
(vi) 2A2a + 2B,p-l-'.>.Cs-c H- 2D,o -)- Ai5;!-f- B,^2+c,Y»-(- 0,02= „.
L'équation ainsi formée dépend encore de cinq paramètres. En efl'et, nous
avions primitivement douze paramètres :
0( [3 y S,
A., B. G, D,.
A, B, G, 1),,
et nous avons trouvé entre ces douze paramètres les sept équations (9). (10),
(11), (12).
Considérons maintenant une fonction doublement périodique quelconque
ù deux infinis. Cette fonction peut s'écrii-e
\Z{u — a) — KZ{u — b) + n=\(u).
Cette fonction \{u) dépend de six paramètres, à savoir :
356 feXTHAlT d'iN mémoire INÉniT DE HENRI POINCARE
1° Les deux périodes A et X ;
2° Les deux infinis a ei b;
3" Le résidu relatif aux deux infinis, c'esl-à-dire A;
4° La conslanle iî.
Si deux fonctions A((/) ne différent ni par les périodes li et /. , ni parles
quantités A et B, mais seulement par les infinis a et 6; si de plus (a — h) a la
même valeur pour les deux fonctions, ces fonctions donneront naissance à une
même équation différentielle.
Si, au contraire, les deux fonctions diffèrent de toute autre manière, elles ne
pourront donner naissance à une même équation différentielle.
Donc la fonction A( h) la plus générale donne naissance à une équation diffé-
rentielle dépendant de cinq paramètres et de cinq seulement.
Donc poin que l'équation
, ,. X d^r _ K, B, , G, , D,
y dx^ (x—OLf- ix — l^)''- {x — ';f (x — ù)"-
A, , B, , C, D,
soit intégrable par- des fonctions doublement périodiques, il faut et il
suffit qu'il y ait entre les douze paramètres qui y entrent les relations (y),
{io),{M)et{i2).
Avec une condition de plus, on pourrait déterminer les périodes de A (m) de
telle façon que le théorème de M. Fuchs soit vrai. Mais cela n'a pas lieu en
général.
Troisième cas.
Supposons que x soit une fonction monodrome île ;; qui ne change pas
quand on change ; en :', où
-; == h l.
C — a z — a
Faisons
1
X sera une fonction monodrome de /, admettant la période /, ; il n'v aura ipi'un
point singulier
car s'il y en avait davantage, il y en aurait une ialinité.
EXTRAIT d'un MÉMOIRE INÉDIT DE HENRI POINCARÉ. 357
Quand x tournera autour d'un des points singuliers de l'équation (i), t se
changera en /' où
t — 0 t — o
Et cette substitution (i4) devra reproduire le point singulier unique < = oo ;
elle devra donc s'écrire
X sera donc une fonction de /, monodrome, et qui ne changera pas quand t se
changera en
ou en
lin 2 In 2£5
11 est aisé de voir qu'on peut, en combinant de toutes les façons possibles ces
différentes substitutions, faire voir que x admet un certain nombre de périodes
diflerentes.
Il iaut donc que ces périodes soient compatibles, et, si elles le sont, x est
fonction doublement périodique de /.
On pourrait maintenant discuter la compatibilité de ces périodes. Je ne le
ferai pas; car dans le cas qui nous occupe, Vèquation diff'érentielle {\) admet
toujours une intégrale algébrique el une autre que Von peut trouver par
quadrature, ainsi que je vais le faire voir.
Supposons que l'on ait
3- = A(0,
A(<) étant une fonction doublement périodique de <; on aura alors
pour les deux intégrales de l'équation (i). U est clair que ^, est lié à x par
une relation algébrique, et que f, et par conséquent y-,, peut se calculer en
fonction de x par quadrature.
Donc, d'après ce qu'on a vu plus haut, si l'équation différentielle linéaire
donnée (i) peut s'écrire
y dx'^ ^{x — ai)'' ^ {x — di ) (X — cifi)
358 F.XTRVIT d'un mémoire INKIIIT DR HF.NBl POINCARK.
{t>oir p. •'>4">), »^>n clmra avoir les relations
(.5, ^-=\\Wl-^^'] t-\/j^^^l
I où les radicaux sont coniniensurablcs|.
Remarquons que si les conditions (i5) sonl remplies, et s'il en est de même
des conditions de M. Fuchs, le ihéorènie de M. Fuchs sera tciujours vrai.
Exem[)le : l'équation que nous avons étudiée plus haut, pages 342 et sui-
vantes.
/iésiinii'. — Résumons cette longue discussion :
Pour que l'équation (i) soit inlégrable à l'aide d'une fonction doublement
périodique, il faut et il suffit :
i" Ou ijien qu'elle satisfasse aux conditions (là), et en outre aux condi-
tions de M. Fuchs ;
2" Ou bien qu'elle soit de la forme (i3) et satisfasse aux conditions (g),
(lo), (i i), (12); d'oii il résultera par surcroît qu'elle satisfera aux conditions
de M. Fuchs.
Dans le premier cas, il y a toujours une intégrale algébrique, et le théorème
de M. Fuchs est toujours vrai. Dans le second cas, il n'y a pas d'intégrale algé-
brique, el le théorème de M. Fuchs est tantôt vrai et tantôt faux.
Cas particulier.
Nous allons maintenant faire une étude spéciale d'un cas jiaiticulier fort
important, c'est celui où l'on n'a à distance finie que deux points singuliers a,
el a-j. Alors l'équation (1) s'écrit
1 d^y A, aB A.
V dx'- {x — Oij'-' {x — a\){x — «;) (,£ — a./'
Soient î,, p.j et /• les différences des racines des équations déterminantes
relatives respectivement à
x = «,, r = «î et a: = 00,
A,, iî et A:; sonl parfaitement délmiiinés en fonction de c,, p^ el /•.
EXTRAIT d'un MÉMOIRE INÉDIT HB HENRI POINCARÉ. 359
Si les conditions de M. Fuchs sont remplies, on a
_ I _ 1 _ I
' ' rai ' "* 71, ' p'
où /!,, n-, et/) sont des entiers. Ne supposons pas pour le moment qii elles le
soient.
Soient, comme nous l'avons supposé jusqu'à présent, o(x) el f{x) deux
solutions de l'équation (i) et
On aura toujours pu choisir /"(x) et tp(a;) de telle sorte que, quand x tourne
autour de a,, z se change en '/.:, où
Cela posé, quand x tournera autour de a-,, z se changera en :;', où
z' — y. 2 ^ a.
(i6) —, n = H^ ô' [1 = e-'^P>.
z — i z — \i
On aura aussi toujours pu choisir /(x) el »(f) de façon que a = i par
exemple (ou (3 = i si a=:o). Quand ./• tournera autour de oo, z se changera
en s" où
z — a z — 0
Si X tourne autour de a,, puis autour de «_., c'est comme s'il tournait autour
de l'infini dans un certain sens; donc z se change en ;"; or z se change d'abord
en \z quand x tourne autour de a, ; donc quand x tourne autour de ao,
).: doit se changer en z". c'est-à-dire que l'on a
(18)
z"— p ' Xz—^
Identifions les équations (i-) et (18). Si l'équation (1 t) développée s'écrit
a zz"-+- l? z -r- cz'-^ d = o.
on aura
6*-i-c' — lad
'' ' j  1-1 = 0.
ad — oc
Or l'équation (18) développée s'écrit
Zz'lil — (Jl) -!- ZÀI j5 |Jl ^ ï) -h 3''(a|a — [3) -f- ï^d — |Jl) = O.
On a donc
a b c d
X(.I— ,a) X(Pjjl — x) x.'Ji— ^ aP(l — jji)
î6o EXTllAIT DtN MÉMOIRE INÉDIT DE HENRI l'OlNCARK.
el p.nr conséquent
(v>-i-i)[apX(i — |jl)2— À(fj[ji — aXajJi — Pi]
— v[X2([ifJi — a)2-(-(a|jL— |3)«— 2apX(t— |jl)2) = n
OH
7.2 [(•/»+ 1) XjJl — V(Xî-+- (Jlî)] -h pî[(V=+l)X[Jl — V(X-|JI»+I)]
— ■.!afl[(v'-:-t-l)X(ji — vX( I — [ji )2 — v|ji(X2+ i)] = o,
q est alors donné par une équation du second degré. Formons le discriminant
de cette équation, nous aurons
.V = [l v2-(-l)XfJL — vX(l — |;i)'— vjJiCX'iH- I)]2
— f(v5-Hl) XfX — V(X5+ |JlS)][(v2-M)X|Jl — v(X2[Jl2+l)],
ou
.V = V(v2 + l) XjJt(l + X^-H |Jl- + X=(Jl=— liX -+■ ilXjJl — ïXjJl^ — -IjJlA^— 2|Jl)
H- iv^XiJid -(- X'+ |j.'-(- X=;i- — 2X -f- 4^ |J^ — '-"X [i*— a[jiX- — 2 iji),
ou enfin
A = X |Jiv(v + 1)2 (X — I )M ;ji — I)-.
d'où l'on tire
a _ (v2— i)X|ji. — vX(i — [j^)2 — v(x(X2+ i)zh (y -f-i)(X — i)(jjL — 1) /Xp^
Laquelle des deux racines faut-il choisir? Cela est facile à décider. Sup-
posons d'abord, en effet, que A=).o, [Ji = [J<-o, v = vo; \o, [J-o et vq étant tels
que l'équation (1) admette une intégrale algébrique. Alors le choix de la racine
se fera sans difficulté. On fera ensuite varier d'une façon continue À, u, v
depuis les valeurs initiales Ao. [J-u, vo jusqu'à des valeurs quelconques, etl'on fera
varier de même „ d'une façon continue; nous ne serons donc jamais embar-
P
rassés pour savoir quelle est celle des deux valeurs de „ qui convient.
Soient deux équations E et E' de la forme (1); supposons que, pour la pre-
mière, les différences des racines des équations déterminantes relatives à a,, a^
et co soient respectivement
Pi, P?, '•,
cl que pour la seconde ces différences soient
p'i, P2 5 ''•
Supposons que les quantités p, — p',, p.j — p!,, /• — /-'soient des nombres entiers,
alors A, [j., V auront les mêmes valeurs pour les deux équations E et E'. L'équa-
tion du second degré en ;;' sera la même pour les deux équalious différentielles
E et E'. Devra-t-on choisir la même racine?
EXTRAIT d'un MÉMOIRE INÉDIT DE HENRI POINCARÉ. :i6l'
Remarquons que les deux racines de l'équalion en ^ se permutent quand ).,
fi
'j. ou V décrit un contour simple autour du point zéro. On retombera donc
d'une racine sur l'autre, ou bien on retombera sur la même racine selon que le
nombre des contours simples décrits autour du point zéro soit par A,soil paru,
soit par v, sera impair ou pair.
Or quand /. décrit un contour simple autour du point zéro, p, se change
en pi + i ou p, — i; quand jj. tourne autour de zéro, p^ se change en p2+ i
ou pa — i; quand v lourn(! autour de zéro, /' se change en /■ + i ou /• — • i.
Donc on devra prendre pour -r la même valeur ou deux valeurs diflercntes
pour les deux équations E et E', selon que
pi — p'i + p2 — pi + '■ — '''=0 (IllOll 2),
ou
Oi — p', -+- On — P2 + '■ — z-';^ I ( iiiod ■>.).
Si donc Pi — p, , p.j — p!,, /' — ''' sont entiers et si la somme de ces entiers est
paire, on pourra choisir deux intégrales de l'équation E,
<p(x) et f(x).
et deux intégrales de l'équation E',
o'{x) et /'(-f),
telles que, quand x décrit un contour fermé quelconque, les valeurs finales de
a'îx) et /' (x) s'expriment linéairement à l'aide des valeurs initiales de ces
mêmes intégrales par la même formule qui exprime les valeurs finales de o(x)
e{ f{x) en fonctions linéaires des valeurs initiales de ces mêmes intégrales.
Remarque. — D'après ce qui précède on aura toujours le moyen, quand
l'équation (1) n'admet que deux points singuliers à distance finie, d'exprimer
les valeurs finales des intégrales de cette équation en fonctions linéaires des
valeurs initiales en supposant que x ait décrit un contour fermé quelconque, et
par conséquent de reconnaître si ces intégrales sont algébriques.
Discussion.
Supposons que les conditions de M. Fuchs soient remplies; on a
X = cos iTZfn-i- i sin-iT.ç,i, |ji = cos -iTtpj-h i sin ■iTTp.j, v = cos 2 -/ ■+ i sin 2 - r,
H. P. - I. 46
36a RXTHAIT d'un M^.MOIRF, INKDIT de HENni POINCAHÉ.
d'où
ou
a cos 'ir.r — cos >, -3, — cos >. TrpîM- i zp 4 cosTrr sinnp, sinrip,
p cos'.-/' COS9!Tt(p,- — p..)
Dans cette formule, ^ s'exprime par une fonction monodronie de p,, p^ et /•.
P
Donc, par raison de continuité, la racine qui conviendra à la question sera ou
bien toujours celle qui correspond au signe +, ou bien toujours celle qui
correspond au signe — . En prenant pour exem|)le une équation ayant une
intégrale algébrique, on déciderait aisément lec[uel des deux signes on doit
prendre.
Soit donc, par exemple.
y =: [.T— a,)- ' (oc — a. )• ^ .
Celte fonction satisfait à l'équation diflerentielle
y c/jt-' (x-a^y (x — a^)(x — (II) (x — n.2)^
et il est clair que la différence des racines de l'écpiation déterminante est ici :
pour
«i>
pi;
pom-
Cl-
ps;
pon r
=o, 1
— pi-
-P'
Posons donc r = \ — S| — po, il viendra
\ ( i — cof 2-pi ; (i — COS a~p5) — sin itlÇii fin aup»
a / :p [ — sin axpi sin 2Kp.i-t-(i — cosî7rpi)(i — cos.aaps)]^
'3~ — VI. sin aicpi sin 2Trp- '
or il e>l flair que, dans le ('as particulier qui nou'; occupe, on doit avoir ^ =»'■,
donc toutes les fois que
'•= I — P| — Pu
c'est le signe — qu'on doit |)i't.'iidre; el |)ar' raison de continuité, c'est le signe —
f|u'iiii doit prendre, quels que soient /', pi et p-,.
Donc, quels que soient /•, p, et p^., on a
a eus •>. itr — cos îTTp, — cosa-p,-)- i — ^ cos -r s'iti'Kp, sinrp»
|i cos-^-r — cos ïTt( pi— ps)
EXTRAIT d'un MÉMOIRE INÉDIT IIE HKNRI POINCAHÉ. 363
Si les conditions de M. Fuchs sont remplies, cette valeur est réelle.
Supposons en particulier
I
p. = -,
il vient
a cos i-nr — cos 2^pi -h 'i — 4 cos;ir simrpi
p cos 2i:r + cos 2iTpi
Ne supjioson» plus
Gv, = -
' " 2
et revenons à l'expression générale; nous verrons qu'elle peut se simplifier et
se mettre sous la forme suivante ;
ou bien encore
cos - (pi-t- p! — r)cos -" ( pi 4- pi-l- '■)
cos- (pi — p.-H /•) cos 7 ( pi — ?î— r)
a cos Tir -f- cos7t( p, -t- Pj)
^ cos ur -t- cosit(pi — pj)
Soient en général o(a) et f{x) deux intégrales d'une équation du second
ordre. Quand x décrit un certain contour fermé, les valeurs finales de ces
intégrales sont données en fonctions linéaires des valeurs initiales par des for-
mules
Aç(x)-+-B/(.r),
En général, on ne sait pas calculer A, J3, C, D. Mais si le contour fermé ne
contient qu'un seul point singulier, on saura toujours Iromer les racines de
l'équation en w :
( A — w)(D — 0))— l'.G = o.
On ne peut plus le faire, en i;énéral, quand le contour contient plus d'un
point singulier.
Cependant, on vient de le voir, s'il n'j a que deux points singuliers à distance
finie, on pourra toujours faire ce calcul, quel que soit le contour considéré;
on pourra même, en faisant attention au choix des intégrales tp(x) el /[x),
calculer les coefficients A, B, C, D eux-mêmes.
Cette circonstance va nous permettre de discuter plus complètement, dans ce
cas particulier, le théorème de M. Fuchs.
3(\'f KXTnxrr d'un mémoire inkdit de meniii rniNCAni:.
Supposons, pour fixer les idées.
t I I
X ne changera pas quand on changera
i^ en e '■ ; •
Z — 0 - — 0
Le premier de ces changements nous l'appellerons l'opéralion L, le second
l'opération M, le troisième l'opération N, et nous désignerons, par exemple,
l'opération complexe qui consiste à faire / fois l'opération L, puis m fois l'opé-
ration ^I, puis /; fois l'opération N. puis de nouveau /, fois l'opération L, par
la notation
L'IW'IN'a'i.
On aura
a \/3 — V 2
P ~ l '3 -I- /â '■
r- est donc positii; on verrait aisément que - a pour argument - •
Je suppose maintenant que, sur le plan représentatif des x, on fasse deux
coupures en ligne droite, l'une de «i à a,, l'autre de a.2 à l'infini. Supposons a,
et rto réels. Supposons que les intégrales »(.ï) et J'{x) aient été choisies de
telle sorte que si
z :=o pour X ^ a, et ^ = i pour x ^ a^ ou a = i .
Toutes ces suppositions peuvent toujours cire faites.
Quand x suivra la coupure de a, à a-2 d'un certain côté de cetlc coupure, du
côté que nous appellerons A, o{x) PXf(x) resteront réels et |)ar conséquent ;
sera réel et variera en ligne droite de o à a, c'est-à-dire de o à i . Quand x
suivra celte même coupure de l'autre côté, l'argument de
/(^) " "
expression qui contient en facteur
(.X — 'l,)',
EXTRAIT D UN MIÎMOIRE INEDIT DE HENRI l'OINCAIlE.
365
sera conslant et égal à f; ; variera donc de o à a\/— i ou de o à \' — i.
Quand x suivra la coupure de a^ à l'infini du côté a de cette coupure, l'argu-
ment de
a — a
qui était zéro quand x suivait du côté A la coupure a, a^, devient -) puisque
l'expression
contient (.r — a.,)- en facteur et que, quand en suivant la droite a^n-^co, on
dépasse le point a,, on voit l'argument de {x — a^) augmenter de t:.
Quand x décrira cette coupure <7j oo, z décrira donc dans son plan un arc
du cercle décrit sur a|3 comme diamètre, arc allant de x à p.
On démontrerait de même que, quand x décrit celte même coupure de
l'autre côté, z suit un arc du cercle décrit sur x ^' — i . i^ y' — ' comme diamètre,
arc allant de a y/ — i à y.
Il en résulte que, si x décrit tout son plan sans franchir aucune coupure,
z restera à l'intérieur du quadrilatère mixtiligne ao a'y.
Fig. i.
Dans la figure 2, a représente la quantité imaginaire a; a', «(, a'j repré-
sentent les quantités a y/ — i, — a, — a y/ — i ; Yi yn Yî) Ys représentent y,
— yy/— I, —y, y y/— i.
Le cercle y, ayo est le cercle décrit sur a|j comme diamètre. Permettons
366 F.XTKAIT d'un MKMOIRE INÉDIT DE HRMd lOINCARK.
maintenant à X de franchir la coupure OiOa; alors, jjour voir la région où ;;
restera confiné, appliquons au polygone aoa'y les opérations
L, L«, L3
et nous obtiendrons le quadrilalère curviligne
TTi Y2 Y3 ;
les cercles qui le forment se coupent aux sommets du quadrilatère sous des
angles de 60".
Du point O comme centre décrivons un cercle HH' coupant orthogonalemeni
le cercle ayô.
Ce cercle n'est pas altéré par lt!S opérations L, M, N.
Or le quadrilatère Yi'^l-t-' est tout entier intérieur à ce cercle. Si x décrit
dans- son plan un contour quelconque, z- reste dans ce quadrilatère ou dans le
transformé de ce quadrilatère par une des opérations combinées à l'aide de
L, M, N. Or tous ces transformés sont intérieurs au cercle HH', puisque le
transformé d'un point intérieur à ce cercle est intérieur à ce cercle. Donc, quel
qiiesoil le contour décrit par x dans son plan, zne pourra jamais sortir du
cercle HH'.
Une autre remarque, c'est que tous les transformés des cercles YYi)1'iy2!
y-Ji Y^' • • • P'"' ^""-^ opération quelconque combinée à l'aide de L, M, N coupent
orthogonalement le cercle llll'.
Cela posé, je suppose que l'on permette à x àe. franchir un plus grand
nombre de coupures; alors, la région décrite par ; ira en s'éleiidant de plus en
plus. Pour s'en rendre compte, il faut ajouter au quadrilalère vyiv^vj un cer-
tain nombre de ces transformés obtenus par les opérations L, M, N répétées un
certain nombre de fois.
Quelques définitions d'abord : J'appellerai co/i/'«^Mé d'un point a le pointai
qui sera le pied de la perpendiculaire abaissée du point a sur la polaire du
point rt par rapport au cercle HH'.
.l'appelle opération S par rapport au point a l'opération qui consiste
à changer
z — Ut
Si a est le transformé de y P^r une opération combinée à l'aide de L, M, N,
l'opération S sera une des opérations combinées à l'aide de L, M, N.
J'appelle quadrilatères Q les différents quadrilatères curvilignes qui sont les
EXTRAIT d'un MÉMOIRE INÉDIT DE HENRI POINCARÉ. 867
transformés du quadrilatère YYiy-jys par une opération combinée à l'aide
de L, M, N.
Considérons un polygone curviligne P quelconque susceptible d'être décom-
posé en un certain nombre de quadrilatères Q. J'applique aux difTérents qua-
drilatères Q qui composent ce polygone les opérations S, S=, S', S>, S' par
rapport à chacun de leurs sommets; sauf pour les quadrilatères qui ont un
sommet sur le périmètre du polygone, ces opérations ne feront que reproduire
des quadrilatères Q faisant déjà partie du polygone P. Mais, appliquées aux
quadrilatères qui ont un sommet sur le périmètre du polygone, ces opérations
conduisent à des quadrilatères nouveaux, que j'annexerai au polygone P de
façon à former un polygone plus grand P'. Cette iransformaLion de P en P'
s'appellera r opération T.
Cela posé, appliquons l'opération T au quadrilatère ';'{\'(i'{î^ j'obtiendrai un
premier polygone P, ; j'applique de nouveau l'opération T à ce polygone et
j'obtiens un second polygone Po, puis un troisième P,, etc. Les polygones P,„
sont des régions que s peut parcourir sans qu'on fasse franchira x des coupures
en nombre infini.
Je dis que le polygone P, a ses angles égaux à 60° ou à 120°. En effet, consi-
dérons la figure 3 qui représente grossièrement la décomposition du poly-
Fi£
gonc P| en quadrilatères Q. Sur cette figure, les arcs de cercle ont été remplacés
par des droites. Comme les quadrilatères Q ont tous leurs angles égaux à 60°,
on voit que les angles du polygone P, :
et
Aj, A-j, ..., A, 2 sont (le 60"
Bi, B.2, ..., Bit sont (le i-jo". c. Q. F. D.
De plus, on n'a jamais deux angles de tio" de suite. Passons au polygone Pa-
368 EXTRAIT d'i'N MÉMOIRE INÉDIT DE HENRI POINCARÉ.
Sur les figures 4 et 5, les angles marqués A sont de 6o°, les angles marqués B
de 120°.
En général, les quadrilatères cinnexés au polygone P, se divisent en deux
catégories : i" ceux qui n'ont qu'un sommet commun avec 1', et trois avec P..>;
en ces trois sommets, les angles de Po sont un de 6o° et deux de 120"; 2° ceux
qui ont deux sommets communs avec P| et deux avec P^; les deux angles cor-
respondants de P2 sont de 120°.
Sur les figures 4 et 5 les traits pleins représentenl une portion du polygone P,
partagé en quadrilatèies Q. et les quadrilatères en pointillé sont ceux qu'on
doit annexer au polygone [', pour former le polygone P^,. Sur la figure
à gauche on envisage une portion du pcriuiclrc de P, où cm angle de 120° suc-
cède à un angle de 60", sur la figure à droite une portion de ce périmètre où
deux angles de 120° se succèdent. On voit, à la seule inspection des figures, que
les angles du polygone P^ sont encore de 60" et de 120°.
Fig. 5.
/b
On démontrerait delà même façon qu'il en est de même des angles du poly-
gone P3, et en général du polygone P„,.
Conséquence. — Les polygones P,„ sont des polygones curvilignes dont les
côtés sont formés par les arcs de certains cercles qui coupent orthogonalement
le cercle HH', et dont les angles sont tous saillants.
Ces préliminaires établis, nous pouvons nous poser maintenant la question
suivante :
La fonction
X = e(:).
qui, nous l'avons vu, n'existe pas quand le module de z est plus grand
que OH, rcste-t-elle méromorphe quand le module de z est plus petit que OH?
l'our résoudre cette question, reportons-nous à ce qui a été dit dans la
EXTRAIT d'un MÉMOIRE INÉDIT DE HENRI POINCARÉ. SÔg
Note \I('). On se rappelle qu'on a considéré, dans cette Note, certaines
régions R,„ et j'ai montré que la condition pour que x reste monodrome en :;,
c'est que cette région R„, n'arrix e jamais à se recouvrir partiellement elle-même.
Nous avons vu en outre que cette région Pi,„ peut se recouvrir partiellement
elle-même de deux manières différentes; ou bien en laissant tout le reste de la
sphère d'un même côté de son contour, ou bien en formant une sorte d'anneau
de telle façon que la portion de la splièie qui ne fait pas partie de R,„soit divisée
en deux régions bien distinctes et qu'on ne puisse aller de l'une à l'autre sans
traverser R,„.
(') Note VI. — On peut se rendre compte de la manière suivante de l'insuffisance de la démons-
tration (le M. Fuchs. Je suppose que, sur la sphère représentative des x, je joigne chaque point
singulier au point oo par une coupure. Si l'on fait décriie à j;- un chemin qui soit assujetti h ne
pas traverser les diverses coupures plus de m fois, le point représentatif de z décrira un chemin
qui sera assujetti à rester dans une certaine région B^ de la sphère. Quand m va augmenter, la
région R„ va s'étendre de plus en plus.
Si, en s'étcndant, la région R„, arrive ;\ se recouvrir en partie elle-même, de telle sorte que le
point représentatif de ; puisse venir de deux manières dilTérenles en un certain point de la sphère,
il est clair que x ne sera pas fonction monodrome de z; si, au contraire, cela ne peut avoir lieu,
X sera monodrome en z.
Or on peut concevoir de deux manières dill'ércntes que la région H„, se recouvre en partii-
elle-même, comme l'indiquent les figures qui suivent.
Fig. 6
Fig- 7-
Dans ces figures, les deux cercles représentent les deux hémisphères; les parties restées en blanc
sont les portions de la sphère qui ne font pas partie de la région R„, ; la région R est couverte de
hachures et l'on observe deux couches de hachures dans les portions de la sphère où la région R„,
se recouvre elle-même.
M. Fuchs a démontré que la région K^ ne peut pas se recouvrir partiellement elle-tnéme ile la
première manière, puisqu'il a fait voir que, quand c décrit dans l'inlérieiir de la région R„, un
cercle infiniment petit, x revient à la même valeur.
Mais il n'a pas démontré que la région R,„ ne peut pas se rerouvrir partiellement elle-même
de la seconde manière.
H. P. - I. 47
370 EXTRAIT d'un MÉMOIRE INÉDIT l)F. IlENIll rOINCARÉ.
La démonstralion de M. Fuchs signifie, je le rappelle, qiie la région R„, ne
peut se recouvrir elle-même de la première manière. Cherchons donc si elle
peut se recouvrir elle-même de la seconde manière.
Or ici les régions R,„ sont représentées par les polygones P,„, ou du moins
les polygones P,„ peuvent jouer dans la démonstration identiquement le même
rôle.
Considérons la sphère qui a pour grand cercle le cercle IIH', projetons xlé-
réographiquement la figure qui est dans le plan de ce grand cercle sur cette
sphère. Les polygones P„, vont se projeter suivant des polygones curvilignes
sphériques H„, dont les côtés seront des petits cercles coupant orthogonalement
IIH' et par conséquent situés dans des plans perpendiculaires à celui de ce
grand cercle et dont les angles seront tous saillants.
Projetons encore la figure orthogonalement sur le plan tle ce grand
cercle HII' ; les polygones II„, vont se projeter suivant des polygones recti-
lignes K,„ dont les angles seront tous saillants.
Or il est clair qu'un polygone rectiligne dont tous les angles sont saillants ne
peut se recouvrir partiellement de la seconde manière.
Donc ni les polygones K„,, ni par conséquent les polygones P,„, ne peuvent
se recouvrir partiellement de la seconde manière.
Donc X est méromorphe en z dans l'intérieur des polygones P,„.
Mais quand m tend vers l'infini, les polygones V„, se rapprochent de plus en
plus du cercle HII'. En efTet, si cela n'était pas, quand m tend vers l'infini le
polygone P,„ tendrait vers un certain contour P qui devrait être un contour
fermé sans point double et reproductible par toutes les opérations combinées
à l'aide de L, M, N, ce qui n'est possible qm; du cercle HII'.
Donc X est méromorphe en z dans l'intérieur du cercle IIH'.
La fonction x, nous l'avons vu, n'existe pas dans toute l'étendue du plan, de
sorte qu'on ne peut pas dire positivement que ce soit une fonction analjticjiie
de z; uiais c'est une Jonction parfaitement déterminée de cette variable. C'est
ainsi qu'tm doit entendre dans ce cas le théorème de M. Fuchs, et cela d'ail-
leurs suffit pour les conséquences que ce géomètre en tire.
Faisons cpiclques remarques sur la fonction x.
D'abord elle peut être représentée par une série convergente : . est en
effet, si X est convenablement choisi, une fonction .méromorphe de z qui rcslo
finie tout le long du périmètre du quadrilatère YY'T-T" '^^ P'" conséquent tout
EXTRAIT d'un MÉMOIRE INÉDIT DE HENRI POINCAHÉ. 87 1
le long du périmètre du polygone P,„. De plus, quand m tend vers l'inlini, le
périmètre de ce polygone reste fini.
Donc l'intégrale [de Cauchy]
S
{x-X)(z-l)
prise le long du polygone P,„ reste finie quand m tend vers l'infini.
Or cette intégrale est égale d'une part à une série convergente ordonnée
suivant les puissances de z\ d'autre part à — ■/{:■) plus une série de termes en
A
jf — a
faciles à former. En efTet, soit a l'un des infinis de la fonction
aurons un terme en
Supposons que l'on sache que x ne change pas quand on change
z en — -,
h z -^ k
alors nous aurons un autre infini
Il — ah'
avec le résidu
k'h — h'k
{h—ah'f'
ce qui nous donne le terme
k' h — /(' k I
(h — ah')' k — ak'
z -i-
h — a h'
La somme de tous ces termes diminuée de /(:■) et nuihipliée par 2jti repré-
sente l'intégrale considérée. Bien entendu, on ne doit prendre que les termes
relatifs aux infinis situés à l'intérieur de P,„.
On a alors
(f{z) étant holomorphe en z; quand m tend vers l'infini, tp(:)qui est égal
à l'intégrale divisée par 2<Tt tend vers une limite finie, en même temps que
/_ —^ — devient une série infinie. Cette série infinie est donc convergente.
372 i:xTn.viT n'iN mkmoirk imUiit de iiiînui poincark.
Donc f{z) peut se mettre sous la forme suivante :
où <^{:) est /lo/oniorp/ie dans l'intérieur du cercle Illl' et où /, ■
est une série convergente dont le terme général est facile à former.
Une autre remarque : Soit une équation difTérenliclle
dx- \_{x — «,)' {x — aij(x — a,) (x — a^Y \
tell
e que
que
I I I
p, = 1+ -, p2=H-
4
■2 G
par exemple.
Pour ne pas confondre la variable x qui entre dans cette nouvelle équation
avec celle qui entrait dans l'ancienne, appclons-là :r,, mais continuons à poser
yi(-^i)
cî,(xi) et f,{x,) étant des intégrales convenablement choisies de la nouvelle
équation; z sera une fonction de x^ qui aura une infinité de valeurs, mais on
les obtiendra toutes en appliquant à l'une d'elles toutes les opérations com-
binées à l'aide de L, M, N (^voirp. 3(34) ; or x est une fonction monodrome de ;
qui ne change pas quand on applique à cette variable l'une de ces opérations.
Donc X est monodrome en x,; seulement, ici encore, x n'existe pas pour
toutes les valeurs de x^ ; cette fonction n'existe que pour les valeurs de .r,
telles que z soit à l'intérieur du cercle HH'.
Dernières remarques.
Le mode de discussion que nous venons d'employer peut être Utilisé toutes
les fois que l'on n'a que deux points singuliers. La di/^(iculté augmente avec le
nombre de ces points. Voyons comment on devrait aborder la (juestion, si l'on
avait par exemple trois points singuliers.
S<jicnt «I et a., deux de ces points singuliers; supposons qu'ils sont réels et
que les coefficients de l'équation dilTérentielle sont également réels; réunissons
ces deux points par une coupure en ligne droite, et joignons de même les autres
points singuliers par des coupures.
EXTIIAIT ll'UN iMli.MOIRK INÉDIT DE HENRI POINCARÉ. Syî
Quand x décrira d'uncerlain côté la coupure a,ao, c restera réel et variera
de a à (3; quand on appliquera aux différents points de ce segment de droite
les diverses opérations qui ne font pas varier x quand on les applique à la
variable z, les transformés successifs de ce segment de droite seront une inll-
nitc d'arcs de cercle.
Pour que le théorème de M. Fuchs soit vrai, il faut et il suffit qu'aucun
de ces arcs de cercle ne vienne couper le segment de droite.
NOTES ET ERRATA
Les pages i à lïz ont été définitivement imprimées sous la direction de G. Darboux.
C'est ce qui a motivé le numérotage en cliiliVes romains.
1. Page XLiv, ligne 19 :
Divers travaux ont permis de compléter les résultats de Brint et Bouquet et de
H. Poincaré, et de les étendre à une équaliou
dv a X -i- b y -h. . . ; ,, .,,
-~- = —, : r V ou ab — ba ^ o,
dx a X -\- b y -^. „ .
et aussi à des cas plus généraux.
Il faut particulièrement citer ;
E. Picard, Traité d'Analyse, t. HI, ?.' édition, p. 23-3o; C. R. Acad. Se, Paris, 87,
1878, p. 43o, 743; Bulletin Soc. math. France, t. 12, i883-i884, p. 48-
I. BendiXSON, Ôffersiçt Velensk. Akad. furhandl. (Stockholm), t. SI, 1894,
p. i4i-i5i; t. 52, 1895, p. 81.
J. HoRN, Zeit. Math. Phys., t. 49, igo3, p. 246; Arch. Math. Phys., V série, t. 8,
1905, p. 23;.
E. LiNDELoF, Acla Soc. scient. Fennicœ, t. 22, 1897, Mém. n" 7, p. 1-2G.
II. DuLAC, /. Éc. Polyl., 1' série, cah. 9, 1904, p. i-i25; Ann. Univ. Grenoble, t. M,
1905, p. i; Journ. Math, pures et app., 6' série, I. 2, 190C, p. 38i; Bull. Se. math.,
2' série, t. .S2, 1908, p. 23o-252.
Quand une intégrale yix) d'une équation du premier ordre est définie par une
relation
/(■'v,y)^C,
où c est la constante d'intégration, il peut se faire que sous la seule condition : x tend
vers .Tn, c'est-à-dire \x — xo\ tend vers zéro, la valeur correspondante y de l'une des
branches j'(.r) tende vers j',, ; le point iCo est alors un point de détermination pour ^'(j:-).
Mais il existe des cas où la limite des valeurs que prend j' dépend du chemin suivi par.r,
c'est-à-dire des derniers éléments de ce chemin. La branche y {x ) doit être regardée
comme une intégrale /)ren«n< en x^ la valeur y», si cette valeur est la limite de y pour
certains chemins L sur lesquels \x — Xa\ tend vers zéro. Ces chemins L balaient une aire
autour de œ^ ; ils ne sont soumis qu'à des conditions d'inégalité. Le point Xn est alors un
point d'indétermination pour la fonction jK(ar).
376 NOTES ET ERRATA.
Considérons l'équation de Briot et Bouquet
dx •'
si X n'est ni zéro, ni un entier positif, ni une quantité réelle négniive. il existe pour
cette équation des solutions j'(.r), non liolonioiphes mais développables en série suivant
les puissances de x et de x' et convcri;oaiil lorsque | a" | et \x'-\ sont assez petits: elles
dépendent d'une constante arbitraire G.
Soit \ = a -^ ib avec a négatif; y ne tend vers zéro avec x que si le chemin L suivi
par X ^ r e'^ finit par rester compris entre deux spirales d'équation r — e-'"^, où
lorsque m > o, m >■ , 0 augmente indéfiniment par valeurs positives, ou bien entre
a "
deux spirales analogues, — 8 augmentant indéfiniment par valeurs positives, lorsque
— b
m < O. 1)1 > : •
a
Ce dernier cas ne peut se présenter que pour b négatif.
Soit maintenant a positif; le module de x'', qui est e"'"^''~'''\ tend vers zéro sur tout
chemin L où r tend vers zéro et où 6 demeure fini. Mais on peut prendre aussi pour
chemin L tout chemin qui finit par demeurer entre deux spirales : r = e-"'^\ pourvu
que m et am^-b soient positifs, 6 croissant indéfiniment par valeurs positives.
Si X n'est pas un entier positif, il existe une scilulion j'( j-j Imlnmorplie en x et s'anuu-
lanl avec .r ; il n'en existe qu'une seule.
Si X est un entier positif I», il n'existe pas en général de solution Imliiniurplie en x
s'annulant avec x. La transformation de Briot et Bouquet
y = x( z -\
lamène l'équaticui donnée à la forme
dz ,
X —— =(/H — \)z + a.x -^ . . .,
dx
où m est remplacé par (/« — i): son application répétée conduit d(inc à une équatimi
dt
X -r- = t ■+- «m— 1 X -h. . .
dx
el la condition nécessaire et suffisante pour l'existence d'une solution / holomorphe en .r
et nulle pour a: = o [et par suite aussi d'une solutifm j'] est que ^„i-\ soit nul.
En dehors de cette solution l'équation possède, d'après H. Poincaré, une infinité de
solutions développables suivant les puissances de J" et <le .r log.r, quand les modules de ces
quantités sont assez petits. Les chemins L que l'on doit suivre pour que ^' tende vers zéro
avec X sont tous ceux pour lesquels r et rO tendent à la fois vers zéro.
Si X est une quantité réelle négative, en dehors de la solution y holomorphe il n'en
dy
existe pas qui s'annule avec x de façon que ; tende vers une liniiti- nu qui s'annule
• dx
quand X tend vers zéro sur nn chemin L admettant une tangente à l'origine.
Lorsque X, négatif, est rationnel, H. Dulac a montré qu'il y a en général une infinité
d'intégrales y tendant vers zéro avec x sur des chemins L convenables. Il donne en
NOTES ET ERRATA. 077
exemple l'équatinu
dont l'intégrale générale est
I + xy \o^x = (^.xy.
1-e cas X = I a été étudié en détail par H. l'oincaré, dans le domaine réel {Théorie des
centres). Voir ce Tome, p. gS.
Knfin, lorsque X = o, E. Picxnn {Traité d'Analyse, l.Wl, a' édition, 1896, p. 36) établit
qu'à côté de l'intégrale holomorphe il en existe une infinité d'autres y tendant veis zéro
avec X, sur des cliemins L convenables.
2. Page XLVll, ligne 17 : au lieu de cliaquet ernie, lire cliaque terme.
3. Page I, ligne \ : au lieu de 24 avril 1S81, lire 22 mais 1880.
4- Page I, ligne 4 à partir du bas : au lieu de deux points caractéristiques, lire deux
caiactéristiques.
S. Page 2, ligne 9, au lieu de : , lire
G. Page 8, ligne 9 : au lieu de la caractéristique, lire si la caraclérijtique,
7. Page 8, ligne 25 : au lieu de liypothèse, lire l'hypothèse.
8. Page 8, ligne 3o : au lieu de qui, lire (qui.
9. Page 9, ligne i : au lieu de ji, lire p,.
10. Page 12, ligne 19 : au lieu de la même, lire de In même.
11. l'âge i3, udie au bas de la page : au lieu de ce Tome, lire ce Tome, p. XI.IX.
12. Page 20, dernière ligne : au lieu de —r-' '"'^ — :r— •
5 .\ I ; X (
13. Page 3i, dernière ligne : au lieu de axe, lire angle.
14. Page 37, ligne 4 à paitii' du bas : au lieu de |ji', (ji, lire j3', (3.
15. Page 5i, première ligne : au lieu de valeurs de, lire valeurs.
10. Page (19, ligne (> : au lieu de trait plein, lire trait pointillé.
17. Page 75, ligne 11 et note ( ') : Il faut ajouter au premier membre de l'inégalité le
terme
\ dx ày dy dx ,
M ._ ,.. ... ._ ^Woxdy) àx'- dy'-y
18. Page 75, ligne i3 : au lieu de y —1-^ , lire y — 7— ' •
■' dx ' dy
II. P. — I. 4s
378 NOTliS lîT EllRATA.
19. Page 87, ligue l : la Noio en (luestion csl repioduile piigc iruj du présciU Tome.
20. l'agc 92, ligue i4 : au lieu tic occupe uu Icuips, lire occupé au temps.
;21. Page 08, ligue 8 : au lieu de , > lire — • -^•
diu du)
22. l'age ini, ligue 19 l't uole (M : I-a valeur exacte de Fr, est
— - — -•^'J'-+ i3;'-y\
^ i 4
qui iliiuuc
II 8 = -,|8 — Ga;« y- H r a."' V* X- y^,
4 -^ 4 'i
d'iiii l'ou déduit par la ruélliode iudiquée
^«-64
2;^. f'age iov!, ligne ai : «« /(V(/ de aux p()iul>, /('/<• au pciinl.
24. Page 2l3, ligne 14 : Dans les t'oiiuules ('] Ins) et jusqu'au bas de la page il faut
remplacer pailoul S, par S,, qui esl plus giand, ce qui, de même que l'emploi des fonc-
lions uiajorantes pour — <J>i et 'l'j, teud à augmenter le module des coefficients de <\i(x).
La foucliciu 'Y i x) est alors choisie de façon que la courbe
demeure invariante par la transformation
Posons
x„ + ya=z„, x,-hyi= z,
et chercbons d'abord une courbe
X = <I>(z) = Yi3 + YîS'H-. ..+ y„3'' + . . .
qui soit invariante par la tiansformalion eu x, z :
_ < . _ *; M 1^- zl
I— p 3o
ce qui donne la condition
'P(S,S„) = S,<I>(3„)-
1 — M>i
Pour \ Ztil < - on obtient iniMii'dialement, en égalant les coefficients des mêmes pniiî-
sances de z„ dans les deux inemlucs,
T, = -. et Y"(«i-S',') = -Mp".
NOTES KT ERRATA. 879
L'équation x^= *(2o) s'écrit alors, avec les variables Xa ^o,
^<'= S^^Z-g-of -2^0 + 7U )' + ...+ g _g,. <-^(.-t-ro)" + - ••
où la série du second membre est convergente, puisque S|> i.
Comme _;'o= 4''(^o), c'est bien là l'équation du texte; la fonction implicite y„ est donc
aussi développable en série convergente suivant les puissances de x„.
L'élude des courbes invariantes par des transformations ponctuelles à deux variables,
au voisinage d'un point double, a été poursuivie par :
T. J>EVi-CivtTA, So/ira alcitni criteri di instdhililà (Annali di Matematica, 'i' série,
t. \', I<)Ol).
J. llAOAMAnn, Sur l'itération et les solutions asyinptotiques des équations différen-
tielles {Bulletin de la Soc. math, de France, t. X\\ I, içi'Hi.
S. Lattes, Sur les équations fonctionnelles qui déjîniasent une courhe ou une sur-
face invariante par une transformation {.Innali di .Matematica, J'"séiie, t. Xlll,
190C).
25. Page ?.66, figuie i : Les points K, C d'une part, D, 15, A d'autre part, sont sur des
parallèles à l'axe horizontal.
26. Page iSi, ligne i5 : au lieu de a, lire a'.
Jui-iîS DR.VCH.
FIN DU TOME
TABLE DES MATIERES
DU TOME I.
Pages.
Préface, par M. Paul Afpell v
Première section : Analyse pure.
Analyse des Travaux scientifiques de Henri Poincaré faite par lui-même (Acla
mathematica, t. 38, igai, p. i-i35). F'remière Partie : Équations différentielles,
p. 35-6/i I
Note sur les propriétés des fonctions définies par les équations difiérentielles (Journal
de l'Éco/e Polytechnique, (t'y Cahier, 18-8, p. i3-36) xxxvi
Sur les propriétés des fonctions d'éfinies par les équations aux différences partielles
{Thèses présentées i. la Faculté des Sciences de Paris, faoùl 1S79) il-cxxxu
Sur les courbes définies par une équation différentielle (Comptes rendus de l'Aca-
démie des Sciences, t. 90, 22 mars 1880, p. 673-670 ) i
Mémoire sur les courbes définies par une équation différentielle (/ourna/ </e y)/a</ie-
matiques, 3° série, t. 7, 188 1, p. 375-422, et t. 8, 1883, p, 251-396) , 3
Sur les courbes définies par les équations différentielles (Comptes rendus de l'Aca-
démie des Sciences, t. 93, 5 décembre 1881, p. 95i-g52) .85
Id. (Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. 98, i4 fév. 1884. p. 387-289). 87
Sur les courbes définies par les équations différentielles (/OK/via/ rfff Mathématiques
pures et appliquées, !^' série, t. 1. i885, p. 167-244) 9"
Sur l'intégration des équations différentielKs par les séries (Comptes rendus de
l'Académie des Sciences, t. 94, 27 février iS8>, p. 577-678) 163
Sur les séries trigonométriques (Comptes rendus de l'Académie des Sciences,
l. 101, 7 décembre i883, p. ii3i-ii34) i63
Sur les courbes définies par les équations dilTéicnticlles (Journal de Mathéma-
tiques, 4" série, t. 2, 1886. p. 151-217) '''V
Sur les séries de polynômes (Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. 96,
g mars i883, p. 687-639 ) 232
Sur les équations linéaires aux différentielles ordinaires et aux différences finies
(American Journal of Mathematics, vol. VII, i885, p, i-56) 225
Sur les intégrales irréguliéres des équations linéaires (Acta mathematica, t. 8,
1886, p. 395-344) '90
383 TABLE DES MATIÈRES.
Pages.
Remarques sur les intégrales irrégulières des équations linéaires (Képonseà M.TIiomé)
(Acta mathematica, l. 10, 18S7, p. 3io-3i3) .i33
Extrait d'un Mémoire inédit de Henri Poincaré {Acta mathematica, t. 39, igsî,
p. 58-93) 336
Notes et Erhata, par M. Jules Dracii 875
Table des Matières 38i
FIN UE I-A TARLE DES MATIERES DU TOME 1.
PARIS. - IMPRIMfiRIE G A UTH I E R- V ILL A RS ET C"
56530-27 Quai des Grands-Anguslins, 55.
w
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Stechert Hafnerjnc,
31East 10 "Street
New York 3