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Full text of "Voyage dans l'Amérique méridionale : (le Brésil, la république orientale de l'Uruguay, la République argentine, la Patagonie, la république du Chili, la république de Bolivia, la république du Pérou), exécuté pendant les années 1826, 1827, 1828, 1829, 1830, 1831, 1832, et 1833,"

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(Le  Brésil,  la  République  orientale  de  1 Uruguay,  la  République  Argentine,  la  Patagonie,  la 
République  du  Chili,  la  République  de  Bolivia,  la  République  du  Pérou). 


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STRASBOURG,  IMPRIMERIE  DE  VEUVE  BERGER-LEYRAULT. 


VOYAGE 


DANS 


L’AMÉRIQUE  MÉRIRIQNALE 

(IÆ  BRÉSIL,  LA  RÉPUBLIQUE  ORIENTALE  DE  L’URUGUAY  I \ euWici 
ARGENTINE,  EA  PATAGO», E,  EA  RÉPEBEIÇEE  I.,  CI,  R^E^r  ROE,  V,  A , 

LA  REPUBLIQUE  DU  PÉROU), 

EXÉCUTÉ  PENDANT  LES  ANNEES  1826,  1827,  1828,  1829,  1830,  1831,  1832  ET  1833, 


docteur  ès  sciences  naturelles  de  la  faculté  de  paris;  chevalier  de  l’ordre  royal  de  la  lég.on  d’honneur 

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de  saintes,  de  blois  , etc.;  auteur  de  la  paléontologie  française,  etc.  ’ la  Rochelle, 


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et  publie  sous  les  auspices  be  M.  le  iîlinistre  be  l’3nstruftiou  publique 

(commencé  sous  le  ministère  de  M.  Guizot). 


TOME  CINQUIÈME* 

l.re  Partie  : REPTILES. 


PARIS, 


CHEZ  P.  BERTRAND,  ÉDITEUR, 

Libraire  de  la  Société  géologique  de  France  , 

RUE  SAINT-ANDRÉ- DES-ARCS,  65. 

STRASBOURG, 

CHEZ  V.e  LEVRAULT  , RUE  DES  JUIFS , 33. 

1 847. 


VOYAGE 

DANS 

L’AMÉRIQUE  MÉRIDIONALE. 

REPTILES. 


AVERTISSEMENT. 

Pendant  notre  voyage  en  Amérique , la  recherche  des  reptiles  ne  nous  a pas 
moins  occupé  que  les  autres  parties  des  sciences  naturelles,  nous  en  donnons 
pour  preuve  le  nombre  des  espèces  que  bous  avons  rapportées  au  Muséum 
d histoire  naturelle  de  Paris.  Ces  collections,  en  effet,  se  composaient  ainsi 
qu’il  suit  : 

Reptiles  chéloniens  ........  8 espèces. 

— sauriens  32  — 

— ophidiens 51  — 

— batraciens 24  — 

Total.  . . . . 115  espèces. 

Occupé  de  la  rédaction  des  parties  zoologiques,  qui  nous  étaient  plus  fami- 
lières, nous  avions  prié  M.  Bibron,  si  versé  dans  l’étude  de  l’erpétologie, 
de  se  charger  de  la  détermination  de  nos  espèces  ; mais , retenu  par  ses  occu- 
pations et  surtout  par  sa  faible  santé,  ce  savant,  à qui  les  sciences  sont  rede- 
vables de  si  beaux  travaux,  n’a  pu  terminer  ses  recherches  relatives  aux 
reptiles  de  notre  voyage,  nous  nous  trouvons  aujourd’hui  forcé,  pour 
finir  notre  publication , de  chercher  à le  suppléer.  Le  manque  de  temps  et 
de  place  nous  obligeant  à être  très-concis,  nous  avons  néanmoins,  en  désespoir 
de  cause,  mieux  aimé  donner  de  simples  notes  sur  les  espèces  figurées  dans 
les  planches,  auxquelles  M.  Bibron  a bien  voulu  mettre  la  lettre,  que  de 
laisser  paraître  ces  planches  sans  texte. 

Paris,  le  25  Juin  1847. 


ALCIDE  D’ORBIGNY. 


( 6 ) 

REPTILES  CHÉLONIENS. 

TESTUDO  SULCATA,  Mull. 

Nous  avons  rencontré  cette  espèce  sur  les  terrains  secs  et  arides  de  la  Patagonie  sep- 
tentrionale, entre  le  Rio  Negro  et  la  Bahia  de  San-Rlas.  Elle  se  cache  habituellement 
dans  les  buissons  ou  dans  les  terriers  des  mammifères  et  ne  sort  que  le  soir  ou  lors- 
qu’il pleut.  Les  Indiens  puelches  la  nomment  yataché,  les  Patagons  po/ia. 

TESTUDO  CARBONARIA,  Spix. 

Cette  espèce  habite  toutes  les  plaines  boisées  et  chaudes  du  centre  de  l’Amérique 
méridionale,  dans  les  régions  tropicales.  Nous  l’avons  observée  principalement  dans  les 
provinces  de  Chiquitos  et  de  Sanla-Cruz  de  la  Sierra  (Bolivia)  , où  elle  est  assez  com- 
mune. Elle  dépose  ses  œufs  dans  le  sable.  On  la  nomme  peta  à Santa-Cruz. 

EMYS  ORBIGNYI , Dumér.  et  Bibr. 

PL  I. 

Elle  habite  l’embouchure  du  Bio  Parana  et  du  Rio  Uruguay,  républiques  de  l’Uruguay 
et  Argentine,  jusqu’assez  haut  dans  le  Rio  Parana.  Elle  est  surtout  commune  dans  les 
îles  basses  du  Riacho  de  Coronda , au-dessous  de  Sanla-Fé.  Elle  se  tient  habituellement 
dans  les  eaux,  dont  elle  ne  sort  que  pour  se  placer  au  soleil  sur  la  berge;  mais  à la  saison 
de  la  ponte,  elle  s’éloigne  un  peu  plus,  creuse,  dans  le  sol  terreux,  un  trou  avec  la  tête 
et  y dépose  de  quinze  à vingt  œufs  sphériques,  lisses  et  d’un  beau  blanc.  Comme  les  râles 
géants  sont  très-friands  de  ses  œufs,  la  femelle  reste  sur  son  trou  tout  le  temps  de 
la  ponte,  afin  de  les  protéger;  mais  lorsqu’elle  les  y a déposés,  elle  bouche  le  trou  avec 
de  la  terre  et  ne  s’en  occupe  plus.  11  paraît  que  les  femelles  se  réunissent  pour  pondre 
dans  un  même  lieu , car  nous  avons  souvent  observé  jusqu’à  trente  de  ces  nids  peu 
éloignés  les  uns  des  autres. 

Les  Guaranis  la  nomment  carumbè , les  Tobas  napotonoc , et  les  Rocobis  potanac. 

Explication  des  figures.  Pi.  1,  animal  en  dessus,  en  dessous,  de  profil  et  vu  par 
devant. 

CHELOD1NA  MAXIM ILIANA , Fitz. 

On  trouve  principalement  cette  espèce  aux  environs  de  Buenos-Ayres  et  de  Monte- 
video, où  elle  habite  les  petits  lacs  ou  le  bord  des  ruisseaux. 

CINOSTERNON  SCORPIOIDES. 

Nous  avons  recueilli  cette  espèce  aux  environs  de  Santa-Cruz  de  la  Sierra,  surtout 
près  de  la  mission  de  Bibosi,  où  elle  se  tient  dans  les  eaux  stagnantes  des  mares  et 
des  petits  lacs,  qui  abondent  au  milieu  des  plaines  circonscrites  de  forêts.  Elle  pond 


( y ) 

(les  œufs  allongés  blancs  et  lisses.  Les  habitans  disent  que  sa  morsure  est  mortelle- 

mais  nous  nous  sommes  assuré  que  ce  n’est  là  qu’une  croyance  populaire  dénuée  de 
tout  fondement. 

REPTILES  SAURIENS. 

GYMNODACTYLUS  ORBIGNY1 , Dumér.  et  Bibr. 

PI.  II,  fig.  1-5. 

En  revenant  de  Santa-Cruz  de  la  Sierra  à Chuquisaca,  en  Bolivia,  nous  avons  ren- 
contre cette  curieuse  espèce  sur  les  coteaux  couverts  de  cactus  du  Bio  Grande  au  lieu 
dit  la  Pampa  Ruiz,  entre  Vallé  Grande  et  le  Pescado.  Elle  se  trouvait,  par  un  temps 
de  pluie,  cachée  sous  un  monticule  de  pierres,  au  pied  d’un  buisson. 

PI.  I,  %.  î,  animal  entier;  fig.  2,  tête  vue  en  dessous;  fig.  3,  museau  vu  de  face; 
fig.  4,  patte  de  devant  vue  en  dedans;  fig.  5,  patte  de  derrière  vue  en  dedans. 

PHYLLODACTYLUS  GYMNOPYGUS,  d’Orb.  et  Bibr. 

PI.  II , fig.  6 — il. 

A notre  arrivée  à Arica,  sur  la  côte  du  Pérou,  les  habitans  nous  assurèrent  qu’un 
reptile  très-venimeux  existait  aux  environs.  Conduit  par  l’un  d’eux  au  milieu  des  sables 
mouvans,  secs  et  arides,  qu’on  voit  près  de  la  mer,  au  nord  de  la  ville,  nous  n’avons 
pas  tardé,  en  levant  les  pierres  isolées,  à rencontrer  cet  animal,  que  nous  reconnûmes 
pour  etre  ce  lézard  inoffensif,  dont  nous  nous  occupons.  Il  se  tenait  immobile  et  ne  donna 
signe  d existence  que  lorsque  nous  nous  en  emparâmes  avec  la  main , ce  qui  n’effraya 
pas  médiocrement  notre  conducteur,  qui  dut  néanmoins  abjurer  bientôt  ses  craintes 
chimériques.  Assez  commun  sur  ce  point,  il  se  tient  le  jour  sous  les  pierres  et  n’en  sort 
qu’au  crépuscule,  pour  chercher  sa  nourriture. 

Ph  II,  fig.  6,  animal  entier  de  grandeur  naturelle;  fig.  7,  tête  vue  au-dessous;  fig.  8, 
museau  vu  de  face;  fig.  9,  région  anale  grossie;  fig.  10,  une  patte  de  devant  vue  en 
dedans;  fig.  11,  une  patte  de  derrière  grossie. 

AYO  LIS  FUSCO  -AURATUS,  d’Orb.  et  Bibr. 

PI.  III , fig.  1 — 3. 

Eu  parcourant  ces  méandres  sans  cesse  renaissans  des  rivières  de  la  province  de  Moxos, 
en  Bolivia,  nous  avons  rencontré  cette  espèce  sur  les  bords  du  Mamoré,  entre  Loreto 
et  le  confluent  du  Rio  Sara.  Elle  se  tenait  cachée  entre  la  vieille  écorce  d’un  roseau, 
connu  dans  le  pays  sous  le  nom  de  chuckio.  Ce  qu’il  y a de  singulier,  c’est  qu’elle  doit 
passer  quelques  mois  de  suite  sur  ces  roseaux,  sans  pouvoir  descendre  à terre,  car  ces 
légions  sont,  tous  les  ans,  inondées  à quelques  mètres  de  hauteur. 

IL  III,  fig.  1 , animal  de  grandeur  naturelle;  fig.  2,  commissure  des  lèvres  grossie; 
hg.  3,  patte  de  devant  grossie;  fig.  4,  patte  de  derrière. 


( 8 ) 

LEIOSAURUS  FASCIATUS,  d’Orb.  et  Bibr. 

PI.  Ill,  fig.  5-7. 

Cette  charmante  espèce  a tout  le  corps  d’un  jaune  vif,  le  dessus  de  la  tête  brun,  deux 
larges  bandes  noires  transversales  sur  le  derrière  de  la  tête,  et  six  sur  le  dos,  toutes 
interrompues  sur  les  flancs.  La  partie  supérieure  de  la  queue  est  également  annelée  de 
noir,  ainsi  que  les  jambes. 

Nous  l’avons  rencontrée  sur  les  bords  du  Rio  Negro,  dans  la  Patagonie  septentrionale, 
où  elle  paraît  être  fort  rare,  car,  pendant  huit  mois  de  séjour,  nous  n’en  avons  jamais 
vu  qu’un  seul  individu.  Elle  était  sortie  des  murailles  mêmes  du  fort  du  Carmen;  nous 
l’avons  assez  longtemps  conservée  vivante.  A terre  elle  courait  avec  une  extrême  vitesse 
et  sautait  à une  assez  grande  distance.  Jamais  elle  ne  cherche  à mordre. 

PI.  III,  fig.  5,  animal  entier  de  grandeur  naturelle;  fig.  6,  tête  grossie,  vue  en  dessus; 
fig.  7 , la  même  vue  en  dessous. 

STENOCERCUS  R0SEÏ-VENTR1S , d’Orb.  et  Bibr. 

PI.  IV,  fig.  1-3. 

Nous  avons  aperçu  cette  espèce  en  descendant  des  crêtes  élevées  des  montagnes  d’Iru- 
pana,  dans  la  province  de  Yungas  (Bolivia) , vers  la  profonde  vallée  brûlante  où  coule 
le  Rio  de  la  Paz , après  avoir  franchi  la  Cordillère  orientale.  Elle  était  montée  sur  une 
pierre,  à l’ombre  des  grands  arbres;  à notre  approche,  elle  s’enfuit  avec  vitesse,  mais 
un  coup  de  fusil  l’arrêta. 

On  remarque,  sur  le  milieu  du  corps,  indépendamment  des  écailles  pourvues  d’une 
carène,  une  ligne  médiane  élevée  en  crête,  formée  de  plus  grandes  écailles  que  les 
autres.  Toutes  les  parties  supérieures  sont  d’un  brun  vert,  varié  de  vert  pâle;  la  gorge 
est  grise,  le  dessous  du  ventre  est  d’un  beau  rouge,  la  queue  noirâtre  en  dessus,  rosée 
en  dessous. 

PI.  IV,  fig.  1,  animal  entier,  de  grandeur  naturelle;  fig.  2,  tête  vue  en  dessous;  fig.  3, 
une  écaille  du  dessus  du  corps. 

TRACHYCYCLUS  MARMORATUS,  d’Orb.  et  Bibr. 

PI.  IV,  fig.  4-8. 

Nous  avons  rencontré  celle  espèce  à la  Pampa  Ruiz,  entre  Vallé  Grandé  et  le  Pes- 
cado , province  de  la  Laguna , à l’est  de  Chuquisaca,  en  Bolivia.  Elle  se  trouvait  sous  les 
pierres  et  dans  les  buissons  des  coteaux  escarpés  et  rocailleux. 

PL  IV,  fig.  4,  animal  entier  de  grandeur  naturelle;  fig.  5,  tête  grossie,  vue  de  profil; 
fig.  6,  la  même  vue  en  dessous;  fig.  7,  une  écaille  du  corps  vue  de  face;  fig.  8,  la 
même  vue  de  profil. 


( 9 ) 

AMEIVA  CÆLEST1S,  d’Orb.  et  Bibr. 

PI.  \ , fig.  1 — 5 (par  erreur  sous  le  nom  d 'Oculata). 

Sa  longueur  est  de  30  centimètres;  ses  couleurs,  décrites  sur  le  vivant,  sont  distri- 
buées ainsi  qu’il  suit  : Partout  règne  une  teinte  vive  de  bleu  de  ciel  ; on  remarque,  de 
chaque  côté  du  dos,  une  bande  longitudinale  jaune,  une  autre  parallèle  sur  les  flancs, 
sur  le  dos  et  entre  les  deux  lignes  jaunes,  une  série  de  taches  irrégulières  noires. 
Quelques  individus  ont  le  ventre  jaune. 

Nous  avons  rencontré  cette  espèce  dans  les  provinces  de  Corrientes,  des  Missions  et 
dans  le  Grand  Chaco,  république  Argentine.  Elle  habite  les  lieux  élevés,  secs  et  sablon- 
neux, couverts  en  même  temps  de  pelouse,  vit  le  jour  exposée  aux  rayons  du  soleil, 
et  se  cache  la  nuit  dans  des  terriers.  Ses  mœurs  sont  craintives,  au  moindre  bruit  elle 
se  sauve  avec  vitesse,  en  tenant  sa  queue  relevée.  Elle  se  nourrit  d’insectes,  quelle  attrape 
avec  beaucoup  d’adresse.  Les  Guaranis  la  nomment  teyu-obl  ou  tarakui-obi  (lézard  bleu). 

PI.  Y,  fig.  1,  animal  réduit;  fig.  2,  tête  vue  en  dessus;  fig.  3,  tête  vue  en  dessous; 
fig.  4,  légion  anale  et  cuisse;  fig.  5,  écailles  du  dos  grossies. 

AME1YA  OCULATA,  d’Orb.  et  Bibr. 

PL  Y,  fig.  6 — 10. 

Cette  espèce  habite  les  coteaux  buissonneux  des  environs  de  Valparaiso,  au  Chili, 
où  elle  est  assez  commune  et  a les  mêmes  mœurs  que  notre  lézard  vert  d’Europe. 

PL  V,  fig.  6,  animal  entier;  fig.  7,  tête  vue  en  dessus;  fig.  8,  tête  vue  en  dessous; 
fig.  9,  région  anale  et  cuisse;  fig.  10,  écailles  du  dos  grossies. 

REPTILES  OPHIDIENS. 

STENOSTOMA  ALBIFRONS,  Dumér.  et  Bibr. 

PL  VI,  fig.  1-6. 

Nous  avons  rencontré  cette  espèce  dans  le  fond  d’un  ravin  humide  et  boisé  des  der- 
niers contre-forts  de  la  Cordillère,  très-près  des  plaines  centrales  du  continent  améri- 
cain, entre  Samaypata  et  Santa-Cruz  de  la  Sierra,  en  Bolivia.  Elle  était  enroulée  sur 
le  bord  d’un  sentier,  et  lorsque  nous  nous  en  emparâmes,  les  seuls  moyens  de  défense 
qu’elle  exerçât,  furent  de  chercher  à piquer  avec  la  petite  pointe  de  l’extrémité  de  sa 
queue.  Nous  l’avons  également  rencontrée  dans  la  province  de  Chiquitos  deux  cents 
lieues  plus  à l’est. 

LEP1DOSTERNON  PHOCÆNA,  Dumér.  et  Bibr. 

PL  VI,  fig.  7—11. 

Cette  espèce  habite  principalement  la  province  de  Corrientes,  république  Argentine. 
Elle  se  trouve  sur  tous  les  points  sablonneux , principalement  autour  des  habitations 

Y.  Reptiles.  O 


( 10  ) 

et  même  dans  les  murailles  de  terre  de  ces  maisons.  Le  jour  elle  s’y  tient  caché,  soit 
enfoncée  dans  la  lene,  soit  sous  les  pieux  de  bois  ou  sous  les  pierres,  dont  elle  ne  sort 
que  la  nuit  pour  chercher  sa  nourriture,  qui  consiste  en  larves  et  en  insectes  parfaits. 
Si  on  la  met  à terre,  son  premier  mouvement  est  de  s’enfoncer  sous  terre,  en  faisant 
force  avec  sa  tête.  Comme  on  la  rencontre  souvent  dans  les  cimetières , en  creusant  des 
fosses,  les  habitans  croient  quelle  mange  les  morts,  ce  qui  la  fait  toujours  regarder  avec 
une  extrême  répugnance. 

Les  Guaranis  la  nomment  ibiyau  (mangeur  de  terre). 

REPTILES  BATRACIENS. 

LEIUPERUS  MARMORATUS,  Dumér.  et  Bibr. 

PL  XIII,  fig.  1-4. 

On  trouve  cette  espèce  dans  tous  les  réservoirs  d’eau  factices  ou  naturels  des  envi- 
rons de  Montévideo,  république  de  l’Uruguay,  mais  plus  particulièrement  dans  les 
mares  situées  au  milieu  des  dunes  du  fond  de  la  baie.  Ses  allures  ressemblent  aux 
allures  des  crapauds;  sa  démarche  est  lente,  et  elle  saute  très-peu;  ses  têtards  sont  noirs 
et  petits. 

A l’état  de  vie  elle  est  variée  de  gris  et  de  taches  noires;  son  ventre  est  blanc;  son 
corps  est  partout  couvert  de  grosses  verrues,  qui  disparaissent  en  partie  lorsqu’elle  est 
mise  dans  l’alcool. 

PL  XIII,  fig.  1 , animal  de  grandeur  naturelle;  fig.  2,  le  même  vu  de  profil;  fig.  3, 
une  patte  de  devant,  vue  en  dessous;  fig.  4;  bouche  vue  en  dedans. 

CYST1GNATHUS  GRACILIS,  Dumér.  et  Bibr. 

PL  XIII,  fig.  5-7. 

Cette  espèce  habite  le  bord  des  petits  lacs  si  fréquens  dans  les  terrains  sablonneux 
des  environs  de  Caacaty,  province  de  Corrientes  : elle  s’y  cache  sous  les  joncs  ou  sous  les 
morceaux  de  bois;  très-vive  dans  ses  mouvemens,  elle  saute  avec  une  grande  agilité; 
mais  si  elle  entre  dans  l’eau , c’est  pour  en  sortir  bientôt,  car  elle  n’y  reste  jamais.  Les 
Guaranis  la  nomment  fui.  Sur  le  vivant  tout  le  dessus  est  bleuâtre;  une  ligne  longi- 
tudinale jaune  occupe  les  flancs;  le  reste  du  dos  est  rayé  de  noir;  les  jambes  ont  des 
bandes  transversales  noires , interrompues  en  dessous. 

PL  XIII,  fig.  5,  animal  de  grandeur  naturelle;  fig.  6,  le  même  vu  de  côté;  fig.  7, 
bouche  vue  en  dedans. 

PYX1CEPHALUS  AMERICANUS,  Dumér.  et  Bibr. 

PL  XI Y,  fig.  1-4. 

Cette  espèce  habite  les  rives  du  Rio  Negro,  dans  la  Patagonie  septentrionale,  où  elle 
est  très-commune.  Le  jour  on  la  rencontre  sur  la  rive,  sous  les  pierres,  mais  le  soir  et 


( 'H  ) 

le  matin  elle  parcourt,  en  très-grand  nombre,  tous  les  lieux  inondés.  Sa  marche  est  assez 
rapide,  et  sa  nage  est  agile.  Tous  les  soirs,  elle  fait  entendre  un  cri  semblable  à celui 
d’une  clochette,  mais  dans  plusieurs  tons  differens,  ce  qui  de  loin  ressemble  assez  à 
un  carillon  discordant. 

Sur  le  vivant  les  parties  inférieures  sont  jaune- pâle,  les  supérieures  brunes,  avec 
une  ligne  médiane  jaune;  les  jambes  sont  brunes,  une  bordure  jaune  aux  lèvres. 

PI.  XIV,  fig.  1,  animal  vu  de  profil;  fig.  2,  le  même  vu  en  dessus,  de  grandeur  natu- 
relle; fig.  3,  bouche  vue  en  dedans;  fig.  4,  patte  de  derrière,  vue  en  dessous. 

HYLA  ZEBRA  , Dumér.  et  Bibr. 

PI.  X1Y,  fig.  5-7. 

Xous  avons  rencontré  cette  espèce  dans  les  montagnes  élevées,  sèches  et  souvent 
arides,  qui  séparent  Chuquisaca  du  Rio  Grandé  en  Bolivia,  auprès  du  bourg  de  Taco- 
paya.  Elle  était  blottie  contre  un  tronc  d’arbuste,  non  loin  du  torrent,  au  fond  de  la 
vallée. 

PI.  XI\,  fig.  5,  animal  entier,  vu  de  profil;  fig.  6,  le  même  vu  de  profil;  fig.  7, 
bouche  vue  en  dedans. 

PHRYNISCUS  NIGRICANS,  Dumér.  et  Bibr. 

Pi.  Y,  fig.  1-4. 

Cette  charmante  espèce,  que  sur  nos  notes  nous  avions  nommée  tricolor,  dénomina- 
tion plus  caractéristique  que  celle  de  nigricans,  est  en  effet  remarquable  par  la  distri- 
bution de  ses  couleurs.  Elle  est  noire,  avec  deux  taches  jaunes  sur  les  bras  en  dessus. 
Le  dessous  des  cuisses  est  rouge  de  vermillon,  ainsi  que  les  quatre  pattes.  Deux  taches 
jaunes  sous  le  ventre,  deux  sous  la  poitrine  et  trois  sous  la  gorge. 

Nous  lavons  recueillie  depuis  Maldonado,  république  de  fUruguay,  jusqu’à  Cor- 
rientes, république  Argentine,  c’est-à-dire  du  28.e  au  34.e  degré  de  latitude  sud.  Elle 
se  tient  près  des  marais,  dans  les  dunes  du  littoral  de  Maldonado,  ou  dans  les  terrains 
sablonneux  de  Corrientes;  se  creuse  un  terrier  profond  dans  le  sable  humide  et  y reste 
tout  le  jour,  montrant  seulement  le  bout  du  museau.  Le  soir,  elle  sort  de  sa  retraite  et 
est  alors  si  nombreuse,  qu’on  peut  à peine  marcher  sans  en  écraser.  Sa  marche  est 
prompte.  Tous  les  soirs,  surtout  lorsque  le  temps  est  à l’orage,  elle  fait  entendre  un 
cri  rauque  et  d’une  force  extraordinaire  pour  sa  taille. 

PI.  XV,  fig.  1,  animal  de  grandeur  naturelle,  vu  en  dessus;  fig.  2,  le  même,  vu  en 
dessous;  fig.  3,  bouche  vue  en  dedans;  fig.  4,  verrues  grossies. 

BUFO  ORB1GNYI,  Dumér.  et  Bibr. 

PL  XV,  fig.  5-7. 

La  tête  de  cette  espèce  est  munie  de  parties  cornées  saillantes  en  crêtes;  on 
remarque  une  ligne  médiane  jaune,  des  lèvres  de  celte  couleur,  bordées  de  noir;  son 
ventre  est  jaunâtre. 


( 12  ) 

Elle  habite  les  environs  de  Maldonado,  république  orientale  de  {’Uruguay;  se  tient 
dans  les  lieux  secs  et  sablonneux,  s’y  creuse,  sur  le  bord  des  fossés,  un  terrier,  où 
elle  se  cache,  tout  le  jour,  la  tête  à l’entrée  du  trou.  Le  soir,  elle  sort  de  sa  retraite  et 
parcourt  les  environs. 

PI.  XV,  fig.  5,  animal  de  grandeur  naturelle,  vu  de  profil;  fig.  6,  le  même  vu  en 
dessus;  fig.  7,  bouche  vue  en  dedans. 


NOTA. 

Les  planches  Vil,  VIII,  IX,  X,  XI,  XII,  qui  manquent  dans  la  série  de  numéros 
de  cette  partie,  ne  seront  pas  publiées. 


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Imp  ? de  L angr  lo is . 


REPTILES . 


Le&rcutZù  Editeur. 


£T. Legrand  sculp? 


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REPTILES. 


Pt.  2. 


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REPTILES. 


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LE  10  S AU  RUS  fasciatus 


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REPTILES  . 


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1-4  LEIUPE1UJS  m armora  tu  s , ’joum.  et  mu  . 5 - 7 . CYSTIGJVATHUS  O TYIClIi  S , 7)um . et  fíib . 


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Au¿f.  Domé  nil  se  . 


1-4.  PYXICEPHALU S americana  . luni.  3 ib.  5 ~ J . HYLA  zebra  . 


zebra  . bu»  , 


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VOYAGE 


DANS 


L AMÉRIQUE  MÉRIDIONALE 

(UEBRESUL,  I.A  REPUBLIQUE  ORIENTALE  DE  L’URUGUAY,  LA  RÉPUBLIQUE 
ARGENTINE,  LA  PATAGONIE,  LA  RÉPUBLIQUE  DU  CHILI,  LA  RÉPUBLIQUE  DE  BOLIVIA, 

LA  RÉPUBLIQUE  DU  PÉROU), 

EXÉCUTÉ  PENDANT  LES  ANNEES  1826,  1827,  1828,  1829,  1830,  1831,  1832  ET  1833, 

PAR 

üaasiiDiB  ©»<Dttæa©KT» 

DOCTEUR  ES  SCIENCES  NATURELLES  DE  LA  FACULTE  DE  PARIS;  CHEVALIER  DE  L’ORDRE  ROYAL  DE  LA  LEGION  D’HONNEUR, 
DE  L ORDRE  DE  S.  WLADIMIR  DE  RUSSIE,  DE  LA  COURONNE  DE  FER  D’AUTRICHE;  OFFICIER  DE  LA  LEGION  D’HONNEUR 

bolivienne;  membre  des  sociétés  philomathique,  de  géologie,  de  géographie  et  d’ethnologie  de  paris;  membre 

HONORAIRE  DE  LA  SOCIETE  GEOLOGIQUE  DE  LONDRES;  MEMBRE  DES  ACADEMIES  ET  SOCIETES  SAVANTES  DE  TURIN,  DE 
MADRID  , DE  MOSCOU  , DE  PHILADELPHIE  , DE  RAT1SBONNE  , DE  MONTEVIDEO  , DE  BORDEAUX  , DE  NORMANDIE  , DF,  LA  ROCHELLE, 
DE  SAINTES,  DE  BLOIS,  ETC.;  AUTEUR  DE  LA  PALEONTOLOGIE  FRANÇAISE,  ETC. 

Ûmraae  ¿/edie  au  Ûtûo-î, 

et  publié  sous  les  auspices  be  M.  le  iîlinistre  be  Instruction  publique 

(commencé  sous  le  ministère  de  M.  Guizot). 


TOME  CINQUIÈME. 

2.*'  Partie  : POISSONS. 


PARÍS, 

CHEZ  P.  BERTRAND,  ÉDITEUR, 

B/iltraire  de  la  Société  géologique  de  France  , 

RUE  SAINT- ANDRÉ-  DES-ARCS,  65. 

STRASBOURG, 

CHEZ  V.'  LEVRAUL  T,  RUE  DES  JUIFS,  33. 


* 


1 847. 


*: 


-> 


STRASBOURG,  IMPRIMERIE  DE  VEUVE  BERGER-LEVRAULT 


-% 


POISSONS, 

I’AH 

VI.  VALENCIENNES. 


1847. 


VOYAGE 


DANS 

L’AMÉRIQUE  MÉRIDIONALE. 

VVVVVVXAVVVVVWIWVWWVVW  VWVIVVVVVWVWVWVWI  WWVVWVMWVWVVIA  UUAVmVWVWVWWVHAVWVWUVWHAI  WVUVUVUVUVWVlUWVVWUUAVItVWVVW 

POISSONS. 


CATALOGUE 

DES  PRINCIPALES  ESPÈCES  DE  POISSONS, 

RAPPORTÉES  DE  L’AMÉRIQUE  MÉRIDIONALE 

PAR  M.  D’ORBIGNY. 


La  nécessité  de  publier  très-succinctement  les  dernières  feuilles  du  Voyage 
de  M.  d’Orbigny,  a forcé  de  ne  donner  qu’un  simple  catalogue  des  princi- 
pales espèces  de  poissons  d’eau  douce.  Les  lecteurs  pourront  juger  par  cette 
liste,  combien  les  recherches  faites  dans  ce  voyage  auraient  enrichi  l’Ich- 
thyologie.  Toutefois,  les  documens  précieux  que  M.  d’Orbigny  a recueillis  ne 
seront  pas  perdus  pour  la  science;  car,  s’il  a le  regret  de  ne  pas  jouir  de  la 
juste  récompense  de  ses  fatigues,  en  voyant  tous  ses  matériaux  prendre, 
dans  la  relation  de  son  Voyage,  la  place  importante  qu’ils  devaient  y tenir, 
ce  savant  voyageur  a eu  la  consolation  d’en  voir  publier  la  plus  grande 
partie  d’abord  par  M.  Cuvier,  puis  par  M.  Valenciennes,  qui  consigne  toutes 
les  remarques  importantes  de  M.  d’Orbigny  dans  l’Histoire  naturelle  des 
poissons. 


( « ) 

FAMILLE  DES  SILLROIDES. 

Genre  BAGRE. 

Le  BAGRE  DE  COMMERSON,  Bngrus  Commersoni , Valenc. , Poiss. , t.  XIV,  p.  449; 
Pimelodus  Commersoni , Lacép.;  Pimelodus  barbus , Lacép.;  Allas  d’Orb.,  pi.  Ill,  fig.  I . 

Celte  espèce,  prise  par  M.  d’Orbigny  dans  les  mêmes  lieux  où  Commerson  avait 
dessiné  et  observé  le  même  poisson,  était  importante  à retrouver,  car  elle  a servi  à 
reconnaître  un  des  doubles  emplois  de  Lacépède. 

Genre  PLATYSTOME. 

Le  PLATYSTOME  DE  D’ORBIGNY,  Platystoma  Orbignyanum,  Valenc.,  Hist.  nat.  des 
poiss.,  t.  XVII,  p.  12;  Atlas  de  d’Orb.,  pi.  IV,  iig.  3. 

Grande  et  belle  espèce  de  Buenos-Ayres , sur  laquelle  M.  d’Orbigny  a rapporté  des 
notes  fort  intéressantes  et  dont  il  a permis  de  donner  un  extrait  dans  l’Histoire  natu- 
relle des  poissons. 

Le  PLATYSTOME  PANTHÈRE,  Platystoma  pant  hale , Valenc.,  Hist.  nat.  des  poiss., 
t.  XVII,  p.  15;  Atlas  de  d’Orb.,  pi.  IV,  fîg.  2. 

Espèce  nouvelle,  découverte  par  M.  d’Orbigny  et  qui  devient  énorme;  c’est  d’après 
ses  exemplaires  qu’elle  a été  décrite. 

Genre  ARIUS. 

LARIUS  MOROTI , Anus  Moroti,  Val.;  Arius  albidus , Atlas  de  d’Orb.,  pi.  Ill,  fig.  2; 
Arius  albicans , Valenc.,  Hist.  nal.  des  poiss.,  t.  XVII,  p.  80. 

Cette  belle  espèce,  découverte  par  M.  d’Orbigny,  s’appelle  Mondii-moroti  par  les  Gua- 
ranis. Je  préfère  prendre  ce  nom  pour  fixer  sa  nomenclature,  parce  que  l’épithète 
d 'albulus  ou  d 'albicans  a déjà  été  employée  par  Spix  ou  par  Lesueur. 

L’ARIUS  NOIRATRE,  Arius  nigricans,  Val.,  Hist.  nat.  des  poiss.,  t.  XVII,  p.  83; 

Allas  de  d’Orb.,  pi.  Ill,  fig.  3. 

Celle  espèce,  voisine  de  la  précédente,  ne  paraît  pas  distinguée  par  les  habitans. 

Genre  PIMELODE. 

Ee  PIMELODE  MANGURU,  Pimelodus  manguru,  Valenc.,  Poiss.,  t.  XVII,  p.  150; 

Allas  de  d’Orb.,  pl.  1,  fig.  2. 

Giande  et  belle  espèce  de  pimelode  importante  à connaître,  parce  qu’elle  est  un 
produit  de  pêche  profitable.  M.  d’Orbigny  a donné  des  détails  inléressans  sur  les  habi- 
tudes de  ce  poisson. 


( 7 ) 

Le  PIMELODE  l ACHETÉ,  Pimelodus  maculatus , Lacép.,  t.  V,  p.  94  el  i 07 ; Atlas  de 

d’Orb. , pi.  I,  fig.  4 — G. 

Espèce  zoologique  importante,  qui  s’étend  depuis  la  Plata  jusqu’au  Mexique,  puis- 
qu  elle  habile  aussi  la  lagune  de  Maracaibo. 

Le  PIMELODE  PATI,  Pimelodus  pati , Val.,  Poiss.,  t.  XVII,  p.  176;  Atlas  de  d’Orb., 

pl.  1,  fig.  7-9. 

Grande  et  belle  espèce,  qui  a servi  à reconnaître  un  dessin  de  poissons  manuscrits 
du  père  Feuillée  : c’est  le  pati  des  habitans  de  Corrientes. 

Le  PIMELODE  LOTE,  Pimelodus  mustellinus , Valenc.,  Poiss.,  XVII,  p.  165;  Atlas  de 

d’Orb.,  pl.  XI,  fig.  I. 

Espece  remarquable  par  sa  forme  allongée. 

Le  PIMELODE  SAPO,  Pimelodus  sapo , Val.,  Poiss.,  XVII,  p.  179;  Atlas  de  d’Orb., 

pl.  XI,  fig.  3. 

Espèce  découverte  par  M.  d’Orbigny.  Le  nom  de  sapo  lui  est  donné  par  les  habitans 
qui  le  comparent  à un  crapaud. 

Le  PIMELODE  GRÊLE,  Pimelodus  gracilis , Vah,  Poiss.,  XVII,  p.  181;  Atlas  d’Orb., 

pl.  XI,  fig.  3. 

Cette  jolie  espèce , découverte  par  M.  d’Orbigny,  est  remarquable  par  sa  longue  adi- 
peuse, ses  barbillons  grêles,  et  par  le  lobe  de  sa  caudale. 

Genre  AGÉNÉIOSE. 

L’AGÉNÉIOSE  ARMÉ,  Ageneiosus  militaris,  Lacép.;  Atlas  d’Orb.,  pl.  IV,  fig.  1;  Silurus 
militaris,  Bloch;  Val.,  Poiss.,  XV,  p.  240. 

Espèce  dont  M.  d’Orbigny  a reconnu  le  mâle  et  la  femelle  et  qui  nous  a servi  à fixer 
les  caractères  de  ce  genre,  fort  imparfaitement  énoncés  par  Lacépède. 

Genre  DORAS. 

Le  DORAS  TACHETÉ,  Doras  maculatus,  Val.,  Poiss.,  XV,  p.  281;  Doras  punctatus, 
Val.  apud  Humb. , Obs.  zool;  Atlas  d’Orb.,  pl.  V,  fig.  3. 

Les  notes  recueillies  par  M.  d’Orbigny  ont  complété  l’histoire  naturelle  de  cette  espèce, 
qui  habile  l’Amérique  depuis  la  Plata  jusqu’à  l’Orénoque. 

Genre  CALLICHTHES. 

Le  CALLICHTHE  LISSE,  Callichthys  lavigatus , Val.,  Poiss.,  XV,  p.  314;  Atlas  d’Orb., 

pi.  V,  fig.  2. 

Espèce  qui  habite  l’Amérique  depuis  Corrientes  jusque  dans  les  eaux  douces  des  îles 
des  Antilles,  car  nous  ¡’avons  de  la  Trinité. 


( 8 ) 

Le  CALL1CHTHE  PONCTUÉ,  CaWchthys  punctatus,  Val.,  Poiss.,  XV,  p.  318;  Atlas 

cJ’Orb. , pi.  V,  lig.  3. 

Cette  espèce  a été  fort  importante  à rapporter,  car  elle  a servi  à expliquer  ce  que 
M.  de  Lacépède  entendait  par  son  Corydoras  Geoffroy,  décrit  d’après  un  exemplaire 
mal  conservé. 

Genre  L0RICA1RE. 

La  LORICAIRE  PETITE  VIEILLE,  Loricaria  vetula,  Val.,  Poiss.,  XV,  p.  466;  Allas 

d’Orb.,  pi.  VI,  fig.  2. 

Espèce  remarquable  et  importante  pour  les  ichthyologistes,  car  elle  a servi  à déter- 
miner Y Esturgeon  cuirasse  de  la  rivière  de  la  Plata , dessiné  par  Commerson. 

La  LORICAIRE  VIEILLE,  Loricaria  anus , Valenc. , Poiss.,  XV,  p.  470;  Atlas  d’Orb., 

pL  VI,  fig.  1. 

Belle  espèce  nouvelle,  découverte  par  M.  d’Orbigny.  Les  habitans  l’appellent  vieüle. 

La  LORICAIRE  TACHETÉE,  Loricaria  maculata , BL;  Atlas  d’Orb.,  XV,  p.  473. 
Poisson  qui  nous  a servi  à reconnaître  l’espèce  de  Bloch  : c’est  1’ Ibera -tingay  des 
Missions. 

Genre  HYPOSTGME. 

L’HYPOSTOME  DE  COMMERSON,  Hypostomus  Commersoni , Val.,  XV,  p.  495;  Atlas 

d’Orb.,  pi.  VII,  fig.  2. 

C’est  encore  un  poisson  dont  on  doit  savoir  gré  à M.  d’Orbigny  de  l’avoir  rapporté. 
Il  a été  dessiné  par  Commerson  sous  le  nom  d 'Esturgeon  de  la  Ensenada  , et  confondu 
par  Lacépède  avec  le  Loricaria  plecostomus.  M.  d’Orbigny  a fait  des  observations  inté- 
ressantes sur  ce  poisson. 

L’HYPOSTOME  1TACUA,  Val.,  Poiss.,  XV,  p.  505;  Atlas  d’Orb.,  pi.  VII,  fig.  1. 
Ce  nom  vient  de  yaru  itacua,  ce  qui  veut  dire,  selon  M.  d’Orbigny,  grand’mère  des 
trous  de  pierres. 

L’HYPOSTOME  AUX  FILETS  CHARNUS,  Hypostomus  cirrhosus , Val.,  Poiss.,  XV,  511; 

Allas  d’Orb.,  pi.  VII,  fig.  3. 

Très-belle  espèce,  découverle  par  M.  d’Orbigny  et  qui  avoisine  beaucoup  celle  des 
affluens  de  l’Apurimac,  une  des  grandes  sources  de  l’Amazone. 

FAMILLE  DES  CLEPÉOIDES. 

Genre  PELLGNE. 

La  PELLONE  DE  D’ORBIGNY,  Pelione  Orbignyanum , Valenc. , Poiss.,  t.  XX,  p.  302; 
Pr’stigaster  jlavipinnis , Val.;  All.  de  d’Orb.,  pi.  X,  fig.  2. 

Ce  poisson  a la  plus  grande  ressemblance  avec  les  Pristigastres,  et  comme  à 1 époque 
où  j’ai  fait  graver  cette  espèce  nouvelle  je  n’avais  pas  encore  étudié  les  Clupéoïdes  comme 


je  l’ai  fail  aujourd’hui , j’avais  pensé  qu’il  pouvait  y avoir  des  espèces  de  ce  genre  avec 
des  ventrales,  et  d’autres  sans  ventrales;  mais  comme  avec  l’absence  des  ventrales  il  y a 
d’autres  caractères  que  je  tire  de  la  dentition  et  de  l’extension  de  l’anale , je  n’ai  pas 
balancé  à faire  de  ce  poisson  découvert  par  M.  d’Orbigny  le  type  d’un  genre  dont  il  y 
a plusieurs  autres  espèces  dans  les  Indes. 

Le  nom  de  pellone  est  celui  que  porte  l’espèce  à Buenos- Ayres.  Je  n’ai  pas  besoin 
de  dire  pourquoi  je  l’ai  dédié  au  zélé  voyageur  qui  l’a  procuré  à la  science. 

FAMILLE  DES  SALMONOIDES. 

Genre  CURIMATE. 

Le  CURIMATE  AUX  DENTS  AIGUËS,  Curimates  acutidens , Valenc.;  Atlas  d’Orb., 

pi.  VIII,  fïg.  1. 

Cette  espèce  se  distingue  par  sa  haute  et  large  dorsale,  son  corps  couvert,  et  par  ses 
deux  taches  seules  visibles , car  celle  de  la  base  de  la  caudale  est  peu  visible. 

Le  CURIMATE  AUX  DENTS  OBTUSES,  Carimatus  obtusidens , Val.;  Allas  d’Orb., 

pi.  VIII,  fig.  2. 

Se  reconnaît  à côté  de  la  précédente  par  ses  dents  obtuses  et  parce  que  ses  taches, 
moins  grandes , sont  toutes  les  trois  bien  marquées. 

Genre  PACA. 

Le  PACU  RAYÉ,  Pacu  lineatus,  Val.;  Atlas  d’Orb.,  pi.  VIII,  fig.  3. 

Ce  poisson  se  distingue  des  curimates,  avec  lequel  Cuvier  les  confondait,  parce 
qu’il  n’a  pas  de  dents;  ses  lèvres  sont  grosses  et  charnues.  Il  y a plusieurs  espèces  de 
ce  genre  reconnues  par  Spix. 

Genre  HYDROCYN. 

L’HYDROCYN  ARGENTÉ,  Hydrocyon  argenteus , Val.;  Atlas  d’Orb.,  pi.  IX,  fig.  1. 

Ce  poisson,  remarquable  par  sa  longue  anale,  est  voisin  de  X Hydrocyon  falcatus  de 
Cuvier,  dont  M.  Muller  pense  devoir  faire  un  genre.  On  ne  peut,  dans  ce  catalogue  abrégé, 
discuter  l’opinion  d’une  si  imposante  autorité. 

L’HYDROCYN  HEPSET,  Hydrocyon  kepsetus , Val.;  Atlas  d’Orb.,  pi.  IX,  fig.  2. 

Ce  poisson,  voisin  du  précédent,  serait  du  même  genre  que  lui.  Il  s’en  distingue 
spécifiquement  par  sa  petite  anale  et  par  ses  couleurs. 

L’HYDROCYN  HUMÉRAL,  Hydrocyon  humeralis , Atlas  d’Orb.,  pi.  XI,  fig.  2. 

Est  encore  une  espèce  voisine  des  précédentes,  car  elle  tient  de  l’une  par  ses  cou- 
leurs, et  de  l’autre  par  sa  longue  anale. 


Y • Poissons. 


*r—*r~ 


( >0  ) 

L’HYDROCYN  AUX  PETITES  DENTS,  Hydrocyon  breaidens,  Atlas  d’Orb.,  pi.  IX,  fig- 3. 

Est  une  espèce  décrite  et  figurée  par  M.  Cuvier  et  dont  M.  Muller  fait  un  genre  dis- 
tinct des  autres  hydrocyns. 

Genre  SERRASALME. 

Le  SERRASALME  BORDÉ,  Serrasalme  marginatus , YaL;  Allas  d’Orb.,  pi.  X,  fig.  1. 
Ce  serrasalme,  remarquable  par  son  anale  bordée,  est  une  jolie  espèce  due  aux 
habiles  recherches  de  M.  d’Orbigny. 

Genre  TÉTRAGONOPTÈRE. 

Le  TÉTRAGONOPTÈRE  AUX  PIEDS  ROUX,  Tetragonopterus  rufipes , Yalenc.  ; Atlas 

d’Orb.,  pi.  XI,  fig.  1. 

L’espèce  à corps  élevé , à dorsale  pointue , se  distingue  du  Serrasalme  par  son  ventre 
sans  carène  dentelée. 

Genre  SAURGS. 

Le  SAURUS  TACHETÉ,  Sauras  meleagrides,  YaL;  Atlas  d’Orb.,  pi.  XI,  fig.  3. 

Je  laisse  encore  dans  ce  catalogue  le  genre  Saurijs  parmi  les  poissons  de  la  famille 
des  Salmonoïdes , quoique  je  puisse  déjà  annoncer  que  les  genres  qui  avoisinent  celui-ci 
feront  avec  lui  une  famille  distincte,  celle  des  Saurichtes,  et  qui  sera  caractérisée  par  la 
forme  des  mâchoires. 

FAMILLE  DES  PLEURONECTES. 

Genre  LIMANDE. 

La  LIMANDE  DE  D’ORBIGNY,  Platessa  Orbignyana,  YaL;  Atlas  d’Orb.,  pi. XVI,  fig.  1. 
Nouvelle  espèce  de  limande  caractérisée  par  la  force  des  dents  antérieures. 

Genre  ACHIRE. 

L’ ACHIRE  RAYÉ,  Achirus  lineatus , Lac.;  Atlas  de  d’Orb.,  pi.  XVI,  fig.  2. 

Cette  espèce,  voisine  de  l’achire  barbu  du  même  auteur,  a été  souvent  confondue 
avec  le  monoclier  rayé  de  l’Amérique  septentrionale.  Celle  représentée  pour  ce  travail 
ne  dépasse  pas,  je  crois,  les  côtes  de  Cayenne. 

FAMILLE  DES  AN GUILLIFORMES. 

Genre  CONGRE, 

Le  CONGRE  DE  D’ORBIGNY,  Conger  Orbignyanus,  Val.;  Atlas  de  d’Orb.,  pi.  XII,  fig.  1. 

Ce  congre  est  remarquable  par  l’allongement  de  son  museau,  par  le  développement 
des  lèvres.  Il  n’a  qu’un  petit  paquet  de  dents  sous  le  chevron  du  vomer. 

C’est  une  belle  espèce  découverte  par  M.  d’Orbigny. 


( Il  ) 


Gerre  OPHISipE. 

L’OPHISURE  PORTE-RAME,  Ophisurus  ramiger,  Val.;  Atlas  de  d’Orb.,  pi.  XII,  fig.  2. 

C’est  une  belle  espèce  remarquable  par  la  brièveté  de  sa  queue,  par  la  hauteur  de 
sa  dorsale  et  de  son  anale  près  de  leur  extrémité.  Les  taches  blanches  des  flancs  feront 
aussi  reconnaître  ce  poisson. 


Genre  SYNBRANCHE. 

Le  SYNBRANCHE  PANTHERI  N , Synbranchas  pardalis,  Val.;  Atlas  d’Orb.,  pi.  XIII,  íig.  1. 

Cette  espèce  américaine  est  remarquable,  parce  qu’elle  servira  à fixer  les  caractères 
des  synbranches  vus  par  Commerson  à Buenos- Ayres  et  qui  ont  été  confondus  avec 
les  espèces  de  ce  genre  originaire  des  mers  de  l’Inde. 

Genre  STERNACHUS,  Schn. 

L’APTERONOTE  VERDATRE,  Sternachus  virescens,  Atlas  d’Orb.,  pi.  XIII,  fig.  2. 
C’est  un  des  poissons  les  plus  importans  rapportés  par  M.  d’Orbigny.  11  sert  à fixer 
tout-à-fait  les  idées  des  ichthyologistes  sur  des  poissons  voisins  des  gymnotes,  et  que 
Bloch  a figuré  avec  un  filet  dorsal  détaché  que  M.  Cuvier  a regardé  comme  un  faisceau 
musculaire  séparé  des  coccygiens. 

L’espèce  dont  nous  publions  ici  la  figure  est  certainement  distincte  de  celle  de  Bloch. 

Genre  CARAPE. 

Le  CARAPE  AUX  LÈVRES  INÉGALES,  Carapeus  inœquilabiatus , Val.,  Atlas  d’Orb., 

pi.  XIV. 

L’on  ne  connaissait  avant  les  recherches  de  M.  d’Orbigny  que  de  petites  espèces  du 
genre  Carape,  genre  démembré  des  gymnotes  et  qui  en  est  très-voisin.  L’espèce  figurée 
ici  est  grande  comme  nos  gymnotes;  l’individu  à 0m,G0  de  longueur.  La  saillie  de  sa 
mâchoire  inférieure,  l’épaisseur  des  lèvres  contraste  avec  l’absence  de  cet  organe  à la 
mâchoire  supérieure.  Les  nombreux  points  noirs  font  aussi  une  coloration  remarquable. 

Genre  PASTENAGUE  ( Trygon). 

La  PASTENAGUE  PORC-ÉPIC,  Trygon  hystrix , Mull,  et  Henle;  Atlas  d’Orb.,  pi.  XIII. 

Cette  espèce  de  pastenague,  caractérisée  par  les  savans  ichthyologistes  cités  dans  cet 
article,  se  tient  tout  le  long  de  la  côte  américaine,  depuis  la  Plata  jusqu’à  l’Amazone. 


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ZevrauA  Ediieur  . 


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OueLart?  d ' après  d’Orbújrty  puucA 


jPiùois  ZevrauZt  et  T16'  ZSditeur^ 


i.  LIMANDE  de  d’ Or  Way.  EZ  ATES  SA  Orbcym/ana. 
2 ■ ACHIRE  r ay  é . A CU  JE  (/ S lineatius' , z* ^ 


Zmpr  ‘c  de/  Eastyloi* 


El. 16. 


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DANS 


L’AMÉRIQUE  MÉRIDIONALE 


(Le  Brésil,  la  République  orientale  de  l’Uruguay,  la  République  Argentine,  la  Patagonie,  la 
République  du  Chili,  la  République  de  Bolivia,  la  République  du  Pérou). 


STRASBOURG,  IMPRIMERIE  DE  VEUVE  BERGER-LEVR AULT. 


VOYAGE 


DANS 


L AMÉRIQUE  MÉRIDIONALE 

(LE  BRÉSIL,  LA  RÉPUBLIQUE  ORIENTALE  DE  L’URUGUAY,  LA  RÉPUBLIQUE 
ARGENTINE,  LA  PATAGONIE,  LA  RÉPUBLIQUE  DU  CHILI,  LA  RÉPUBLIQUE  DE  BOLIVIA, 

LA  RÉPUBLIQUE  DU  PÉROU), 

EXÉCUTÉ  PENDANT  LES  ANNÉES  1826,  1827,  1828,  1829,  1830,  1831,  1832  ET  1833, 


A&«¡a3>S 

docteur  is  sciences  naturelles  de  la  faculté  de  paris  ; chevalier  de  l’ordre  royal  de  la  légion  d’honneur  , 

DE  l’ordre  DE  s.  WLADIMIR  de  RUSSIE,  DE  LA  COURONNE  DE  FER  D’AUTRICHE;  OFFICIER  DE  LA  LEGION  D’HONNEUR 

bolivienne;  membre  des  sociétés  philomathique,  de  géologie,  de  géographie  et  d’ethnologie  de  paris;  membre 

HONORAIRE  DE  LA  SOCIÉTÉ  GEOLOGIQUE  DE  LONDRES;  MEMBRE  DES  ACADEMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES  DE  TURIN,  DE 
MADRID,  DE  MOSCOU,  DE  PHILADELPHIE,  DE  RATISBONNE  , DE  MONTEVIDEO,  DE  BORDEAUX,  DE  NORMANDIE,  DF,  LA  ROCHELLE, 
DE  SAINTES,  DE  BLOIS,  ETC.;  AUTEUR  DE  LA  PALÉONTOLOGIE  FRANÇAISE,  ETC. 


et  publié  sous  les  au0pice0  be  itt,  le  Ministre  be  Instruction  publique 


(commencé  sous  le  ministère  de  M.  Guizot). 


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VOYAGE 


DANS 


L’AMÉRIQUE  MÉRIDIONALE. 

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ZOOPHYTES. 


1.”  Division.  BRYOZOAIRES,  Ehrenb. 


Famille  des  CELLARIDÆ. 

Genre  CRISTA,  Lamouroux. 

N. ° 1.  CRISIA  PATAGONICA,  d’Orb.,  1839. 

PI.  I,  fig.  1-3. 

C.  ramis  articulatis , elongatis,  complanatis,  inferne  convexis;  cellulis  alternis , 
tubulosis. 

Voisine  du  Crisia  eburnea,  cette  espèce  s’en  distingue  par  ses  rameaux  bien  plus 
larges,  plus  longs  entre  chaque  articulation;  par  les  cellules  plus  nombreuses  et  moins 
saillantes;  enfin,  par  les  vésicules  pyriformes,  accolées  deux  par  deux  et  faisant  partie 
des  cellules,  c’est-à-dire  composées  de  cellules  déformées,  fixées  à leur  place  ordinaire. 

Nous  l’avons  recueillie  à l’Ensenada  de  Ros,  au  sud  du  Rio  Negro,  sur  la  côte  de 
Patagonie. 

PI.  I,  fig.  1.  Un  rameau  grossi,  vu  en  dessus.  Fig.  2.  Le  même,  vu  en  dessous. 
Fig.  3.  Grandeur  naturelle. 

Genre  CRISIDÍÁ. 

Ce  genre  diffère  des  Crisia  par  ses  rameaux  formés  de  loges  tubuleuses 
paires,  articulées  deux  par  deux,  les  unes  aux  autres. 


Zoo- 

phytes 


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Zoo- 

phytes. 


( 8 ) 

N.°  2.  CR1SIDIA  EDWARDSIANA,  d’Orb.,  1839. 

PI.  I,  fig.  4-8. 

C.  ramis  dichotomis  ; cellulis  paribuç,  elongatis , tubulosis,  punctulatis,  apice  promi- 
nulis, later  alit  er  pilosis. 

Celte  espèce  est  remarquable  par  les  rameaux  très-divipés,  formes  d’articulations  rap- 
prochées , comprenant  chacune  deux  loges  paires,  tubuleuses,  très-saillantes,  au  milieu 
desquelles  est  le  support  de  l’articulation.  Soit  à droite,  soit  à gauche,  l’une  des  deux 
loges  est  pourvue  extérieurement  d’une  longue  pilosité  formée  de  trois  articulations. 

Nous  l’avons  recueillie  sur  la  côte  à l’Ensenada  de  Ros,  au  sud  du  Rio  Negro,  en 
Patagonie,  après  une  tempête.  Elle  rampe  sur  d’autres  polypiers. 

PI.  I,  fig.  4.  Une  branche  grossie,  vue  en  dessus.  Fig.  5.  La  même,  vue  en  dessous. 
Fig.  6.  L’ensemble  de  l’animal  grossi.  Fig.  7.  Le  même,  plus  grossi.  Fig.  8.  Le  même  de 
grandeur  naturelle. 

Genre  BICELLARIA,  Blainville. 

Cellularia,  Fleming. 

N .°  3.  RICELLARIA  PUELCHA,  d’Orb.,  1839. 

PI.  1,  fig.  9-13. 

B.  ramosissima,  dicho  toma,  subserrata;  cellulis  alternis,  inferne  convexis,  superne 
obliquis,  prominulis,  externe  angulosis,  antice  tri-spinosis  ; spinis  inaequalibus. 
Nous  avons  rencontré  cette  espèce,  jetée  à la  côte,  après  une  tempête,  sur  la  plage  de 
l’Ensenada  de  Ros,  au  sud  du  Rio  Negro  en  Patagonie.  Elle  se  fixe  sur  d’autres  polypiers. 

Elle  forme  un  ensemble  frondescent,  intermédiaire  entre  les  Canda  et  les  Bicellaria. 
Ses  loges  sont  en  effet  bien  moins  libres  que  les  Bicellaria  ciliata,  mais  moins  réunies 
que  les  Canda.  Une  légère  ligne  saillante  sépare  les  loges  en  dessous,  tandis  qu’en 
dessus  elles  sont  assez  distinctes.  Chacune  a en  dehors  une  pointe  saillante,  et  en  avant 
de  l’ouverture,  qui  est  ovale,  deux  pointes  externes  rapprochées  et  une  autre  interne. 

PI.  I,  fig.  9.  Un  rameau  très-fortement  grossi,  vu  en  dessus.  Fig.  10.  Le  même,  vu 
en  dessous.  Fig.  11.  Le  même,  vu  de  profil.  Fig.  12.  Un  rameau  moins  grossi,  vu  en 
dessus.  Fig.  13.  Grandeur  naturelle. 

N.°  4.  BICELLARIA  ACULEATA,  d’Orb.,  1839. 

PL  II,  fig.  1-4  (sous  le  nom  de  Tricellaria ). 

B.  ramosissima , dichotoma,  serrata;  cellulis  trinis  articulatis , inferne  convexis , 
superne  obliquis,  antice  tri-spinosis  ; spinis  aequalibus. 

Cette  charmante  espèce  est  formée  de  nombreux  rameaux  dichotomes,  frondescens, 
fixés  aux  fucus.  La  contexture  en  est  demi-cornée;  tous  les  rameaux  sont  formés  de  cellules 
alternes,  articulées  trois  par  trois,  chacune  convexe  en  dessous,  largement  ouverte  en 
cornet  à son  extrémité  supérieure,  ovale,  munie  extérieurement  de  trois  pointes  égales 
en  longueur.  De  plus,  chaque  rameau  est  muni  d’une  longue  radicelle  filiforme. 


( 9 ) 

Elle  est  propre  aux  îles  Malouines.  où  elle  est  fixée  aux  fucus.  /( 

PI.  Il  , fig.  1,  grandeur  naturelle.  Fig.  2,  un  rameau  grossi.  Fig.  3,  une  partie  de  lJhy íes- 
rameau  plus  grossie,  vue  en  dessus;  la  même  vue  en  dessous. 

Genre  CANDA,  Lamouroux. 

N .°  5.  CANDA  PATAGONICA,  d’Orb.,  1839. 

PI.  il,  fig.  5-9. 

C.  ramosissima , dicho  toma,  flabellata;  cellulis  minime  distinctis , inferné  obliqué 

costulatis , supernè  Icevigatis , externé  biserratis,  aperturd  interné  bituber culatis. 

Cette  espèce,  remarquable  par  sa  contexture  ferme  et  testacée,  l’est  encore  par  ses 
détails;  ses  rameaux  nombreux  et  dichotomies  ne  sont  point  articulés.  Ils  montrent  en 
dessous  une  surface  convexe,  pourvue  d’une  légère  côte  médiane,  d’où  partent  de  petites 
côtes  obliques  au  nombre  de  deux  par  cellule,  qui  viennent  extérieurement  former 
deux  saillies  anguleuses.  Ces  loges  n’ont  point  de  saillie  en  dessus;  elles  sont  simplement 
ouvertes  latéralement  en  une  ouverture  oblongue,  au  milieu  de  laquelle  sont  deux 
tubercules  saillans. 

Nous  l’avons  rencontrée  sur  la  côte  de  la  Patagonie  septentrionale , près  de  l’em- 
bouchure du  Rio  Negro. 

P!.  II,  fig.  5,  grandeur  naturelle.  Fig.  6,  une  branche  grossie.  Fig.  7,  une  partie  de 
rameau  plus  fortement  grossie.  Fig.  8,  la  même  vue  de  côté.  Fig.  9,  la  même  vue  en 
dessous. 

Genre  CELLARIA,  Linné. 

N .°  6.  CELLARIA  ORNATA,  d’Orb.,  1839. 

PL  11,  fig.  10-14. 

C.  ramosa,  dicho  toma,  ramulis  elongatis , cylindricis;  cellulis  oblongis,  excavatis , 

anticè  rotundatis , posticé  acuminatis , aperturd  semilunari. 

Cette  espèce  diffère  du  Cellaria  salicornia  par  ses  articulations  plus  rapprochées,  plus 
cylindriques,  et  surtout  par  la  forme  des  cellules.  Celles-ci,  au  lieu  d’être  en  quinconce, 
ou  de  former  une  dépression  rhomboidale,  sont  par  lignes  transverses,  chacune  excavée 
et  arrondie  en  haut,  anguleuse  en  bas;  et  l’ouverture  au  lieu  d’être  médiane,  est  près 
du  bord  antérieur. 

Nous  l’avons  recueillie,  après  un  gros  temps,  jetée  sur  la  côte  de  la  baie  de  Ros, 
au  sud  du  Rio  Negro,  en  Patagonie,  où  elle  est  rare. 

PL  II,  fig.  10,  grandeur  naturelle.  Fig.  11  , une  branche  grossie.  Fig.  12,  un  petit 
rameau  plus  fortement  grossi.  Fig.  13,  coupe  transverse.  Fig.  14,  une  cellule  plus 
fortement  grossie. 

\u  Zoophytes.  d 


Zoo- 

phytes. 


( 1»  ) 

Genre  ACAMARCHIS,  Lamouroux. 

N.°  7.  ACAMARCHIS  NERITINA,  Lamouroux. 

PL  III,  fig.  1-4. 

A.  ramosa,  dichotoma,  ferruginea;  ramis  uno  latere  cellulosis;  cellulis  extrorsùm 
mucronatis;  'vesiculis  heliciformibus , cellulis  interjectis. 

Celle  espèce,  qui  paraît  maintenant  habiter  le  monde  entier,  se  fixe  à la  quille  des 
navires,  et  se  fait  ainsi  transporter  partout.  Nous  l’avons  rencontrée  à Rio  de  Janeiro 
(Brésil),  à Valparaiso  (Chili),  et  nous  la  possédons  absolument  identique  du  Port 
Jackson  (Nouvelle-Hollande),  d’Alger,  de  l’Espagne,  de  Nice,  du  Portugal  et  de  la  mer 
Rouge. 

PI.  III,  fig.  1,  un  rameau  de  grandeur  naturelle.  Fig.  2,  le  même  plus  grossi.  Fig.  3, 
une  partie  plus  grossie  encore,  vue  en  dessus.  Fig.  4,  la  même  vue  en  dessous. 

N. ° 8.  ACAMARCHIS  BRAS1LIENS1S , d’Orb.,  1839. 

PI.  Ill,  fig.  5-8. 

A.  ramosa , dichotoma , albida,  ramis  angustatis , elongatis;  cellulis  alternatis,  an- 
gustatis, externe  mucronatis , apertura  bi-mucronatd. 

Cette  espèce  se  distingue  immédiatement  de  VA.  neritina,  par  son  ensemble  blanc- 
grisâtre,  formé  de  rameaux  étroits,  allongés,  dichotomies,  dont  les  cellules  sont  très- 
allongées,  étroites,  pourvues  extérieurement  d’une  pointe  en  avant.  On  voit  de  plus  à 
l’embouchure  terminale  et  étroite,  une  petite  pointe  interne. 

Nous  l’avons  recueillie,  fixée  sur  un  sargassum,  dans  la  baie  même  de  Rio  de 
Janeiro  (Brésil) , où  elle  est  rare. 

PL  III,  fig.  5,  grandeur  naturelle.  Fig.  6,  un  rameau  grossi.  Fig.  7,  le  même  plus 
fortement  grossi , vu  en  dessus.  Fig.  8 , le  même  vu  en  dessous. 

N.°  9.  ACAMARCHIS  MULTISERIALIS,  d’Orb.,  1839. 

PL  III,  fig.  9-12. 

A.  ramosa,  dichotoma,  cdbida,  ramulis  latis , frondosis , depressis;  cellulis  tri-  vel 
quadri-serialibus  sparsis,  elongatis,  aperturd  quadri-mucronatis , vesiculis  rotundatis. 
Cette  jolie  espèce,  qui  forme  des  rameaux  élégans  d’un  beau  blanc,  est  composée 
de  larges  branches  aplaties,  sur  lesquelles  se  prolongent  de  deux  à quatre  rangées  de 
loges  allongées,  irrégulièrement  disposées,  terminées  par  une  ouverture  ronde,  pourvue 
latéralement  de  deux  pointes  de  chaque  côté.  Les  vésicules  sont  rondes,  fixées  à leur 
extrémité  entre  les  quatre  pointes. 

Elle  est  propre  aux  côtes  de  la  Patagonie  septentrionale;  nous  l’avons  rencontrée  à 
la  baie  de  Ros,  au  sud  du  Rio  Negro. 

PL  111,  fig.  9,  un  rameau  de  grandeur  naturelle.  Fig.  10,  le  même  grossi.  Fig.  11, 
une  partie  plus  fortement  grossie,  vue  en  dessus.  Fig.  12,  la  même  vue  en  dessous. 


Genre  EUCRATEA,  Lamouroux. 

N .°  10.  EUCRATEA  AMBIGUA,  d’Orb.,  1839. 

PI.  Ill,  fig.  13-17. 

E.  ramosa,  articulata,  cellulis  pjrriformibus , arcuatis , depressis , subtiis  convexis  ; 
apertura  ovali,  simplici,  limbatd;  vesiculis  magnis,  elongatis,  strangulatis,  apice 
rotundatis. 

Celte  espèce  est  remarquable  par  ses  loges  periformes  très-déprimées,  en  forme  de 
cornet  oblique,  arrondies  en  dessous  et  tronquées  en  dessus,  où  elles  sont  percées 
d’une  ouverture  très-large,  ovale,  bordée.  Chacune  part  de  la  partie  antérieure  de  l’ou- 
verture. Les  vésicules  qui  s’attachent  à la  partie  postérieure  de  l’ouverture  sont  très- 
grandes,  comme  divisées  en  deux  parties,  l’une  pyriforme  inférieure,  l’autre  presque 
circulaire,  séparée  de  la  seconde  par  une  partie  rétrécie. 

Elle  croît  par  petits  groupes  sur  les  tiges  des  plantes  marines  des  îles  Malouines. 

PI.  Ill,  fig.  13,  plante  marine  avec  l’Eucratée  de  grandeur  naturelle.  Fig.  14,  une 
branche  fortement  grossie.  Fig.  15,  deux  cellules  plus  grossies,  vues  de  profil,  avec 
une  vésicule.  Fig.  16,  une  cellule  vue  en  dessus.  Fig.  17,  la  même  vue  en  dessous. 

Famille  des  ESCHARIDÆ. 

Genre  ESCHARINA,  Edwards. 

N.°  11.  ESCHARINA  TORQUATA,  Edwards. 

PI.  IV,  fig.  1-4. 

Flustra  torquata,  Lamour.,  Voyage  de  l’Uranie,  pl.  lxxxix,  fig.  7,  8;  idem,  Lamour. , 
Encycl.,  p.  407;  Esckarina  torquata,  Edwards,  édit,  de  Lamarck,  t.  il,  p.  234,  n.°  14. 

E.  orbicularis , radians ; cellulis  sub  di  stantibus , longe  ovalibus;  superficie  subporosd ; 
ore  magno  rotundato,  marginato , suprci  bidentato. 

Remarquable  par  sa  couleur  irisée  noirâtre,  cette  espèce  a été  mal  vue  par  Lamou- 
roux, qui  n’y  a pas  aperçu  les  dents  de  l’ouverture.  Elle  s’attache  à l’intérieur  des 
coquilles  mortes,  principalement  de  la  Lucina  concentrica,  dans  la  baie  de  Rio  de 
Janeiro  (Brésil),  où  elle  est  assez  rare. 

PI.  IV,  fig.  1,  cellules  de  grandeur  naturelle.  Fig.  2,  les  mêmes  grossies.  Fig.  3, 
quatre  cellules  fortement  grossies,  vues  en  dessus.  Fig.  4,  profil  des  cellules. 

N.°  12.  ESCHARINA  CH1LINA,  d’Orb.,  1839. 

PI.  IV,  fig.  5-8. 

E.  orbiculata,  radiata;  cellulis  convexis,  ovalibus,  transver  sim  sulcatis,  suprà 
medio  bitub  er  culatis , ore  obliquo  minimo  infrà  bispinoso. 

Cette  espèce,  qui  tapisse  l’intérieur  des  coquilles  de  la  côte  de  Valparaiso  (Chili), 
a ses  cellules  ovalaires,  assez  saillantes,  fortement  et  régulièrement  sillonnées  en  travers, 


Zoo- 

phytes. 


( 12  ) 

ornées  de  plus  au  milieu,  en  dessus,  d’un  tubercule  conique  au-dessus  de  l’ouverture, 
mais  non  terminal,  d’un  autre  près  du  milieu  de  la  longueur,  et  quelquefois  d’un 
troisième  près  de  celui-ci.  L’ouverture  est  petite,  oblique  en  dessus,  ronde,  et  pourvue 
en  dessous  de  deux  grandes  pointes. 

PI.  IV,  fig.  5,  grandeur  naturelle.  Fig.  6,  ensemble  fortement  grossi.  Fig.  7,  cellules 
plus  fortement  grossies.  Fig.  8,  les  mêmes  vues  de  profd. 

N.°  13.  ESCHARINA  B0UGAINVILLE1 , d’Orb.,  1839. 

PI.  IY,  fig.  9-12. 

E.  orbiculata,  radiata;  cellulis  oblongis,  convexiusculis , transver  sim  striatis 
tripartitis,  suprà  trituberculatis ; ore  transversali  suprà  mucronato,  inferne 
bispinoso  ; ovariis  globulosis,  porulosis- 

Sillonnée  en  travers,  comme  \'E.  chilina,  celle-ci  a ses  cellules  bien  plus  allongées, 
ses  sillons  effacés  latéralement,  et  sa  surface  comme  divisée  en  trois  gradins  par  des 
tubercules  saillans,  dirigés  en  avant,  dont  le  dernier  s’avance  tellement  en  dessus,  qu’il 
empêche  de  voir  l’ouverture,  qui  est  transversale  à la  longueur.  On  remarque  en 
dessous  deux  longues  pointes.  Ses  vésicules,  plus  grosses  que  les  cellules,  sont  sphé- 
riques, criblées  partout  de  larges  pores  bordés. 

Elle  vit  attachée  aux  fucus,  sur  la  côte  des  îles  Malouines,  où  elle  est  assez  rare. 
PL  1Y,  fig.  9,  grandeur  naturelle.  Fig.  10,  la  même  grossie.  Fig.  11,  cellules  plus 
fortement  grossies.  Fig.  12,  profil  des  mêmes. 

N .°  14.  ESCHARINA  ISABELLEANA , d’Orb.,  1839. 

PL  1Y,  fig.  13-16. 

E.  orbiculata,  radiata;  cellulis  convexis,  ovalibus,  creberrime  porulosis  ; apertura 
subrotundatd , limbata,  suprà  subbidentatd.  Ovariis  globulosis , porulosis. 

Celte  espèce,  très-commune  sur  les  coquilles  mortes  des  environs  de  Rio  de  Janeiro 
(Brésil) , a ses  cellules  renflées,  couvertes  de  dépressions  poreuses  assez  grandes,  percées 
en  avant,  obliquement,  d’une  ouverture  arrondie,  pourvue  en  dessus  de  l’indice  de 
deux  dents.  On  voit  de  plus,  soit  à droite,  soit  à gauche,  une  ouverture  anale  petite, 
oblique  et  bordée.  Les  ovaires  sont  globuleux,  plus  petits  que  les  cellules,  pourvus 
partout  de  pores  bordés. 

PL  IV,  fig.  13,  grandeur  naturelle.  Fig.  14,  le  même  grossi.  Fig.  15,  cellules  plus 
fortement  grossies.  Fig.  1 6 , profil  des  mêmes. 

N.°  15.  ESCHARINA  EDWARDSIANA,  d’Orb.,  1839. 

PL  V,  fig.  1-4. 

E.  orbiculata,  radiata;  cellulis  ovoidalibus , convexis,  lœvigatis,  suprà  uni  tub  er culatis  ; 
apertura  transversali , infrà  bitub  er  culata , suprà  subbidentatd , externe  tubercu- 
latis  ; ovariis  globulosis. 

Remarquable  par  sa  forme,  cette  espèce  tapisse  plusieurs  espèces  de  plantes  marines 
des  îles  Malouines  et  de  la  côte  de  Patagonie.  Ses  cellules  sont  renflées,  lisses,  ovales, 


( 15  ) 

pourvues,  au  milieu  en  dessus,  d’un  tubercule  conique.  Son  ouverture  terminale,  ovale  Zoo- 
transversalement , et  pourvue  en  dessus  d’un  sinus  médian  marqué  par  deux  légères  phyles' 
dents,  est  en  outre  munie  en  dehors  de  deux  pointes  inférieures,  et  en  dessus  d’une 
partie  plus  élevée,  sur  laquelle  est  un  tubercule  conique.  Ses  ovaires  sont  globuleux 
et  fortement  poreux. 

PI.  Y,  fîg.  Í,  grandeur  naturelle.  Fig.  2,  partie  grossie.  Fig.  3,  cellules  plus  grossies. 

Fig.  4,  profil  des  mêmes. 

N .°  16.  ESCH ARINA  SIMPLEX,  d’Orb.,  1839. 

PI.  V,  fig.  5-8. 

JE.  orbiculata , radiata ; cellulis  ovalibus,  convexis,  punctatis,  antice  supra  Icevigatis 
unitub  er  culatis  ; aperturd  subrotundcitd , superne  sinuosa. 

Fixée  sur  un  Pecten  pris  au  mouillage  des  îles  Malouines,  cette  espèce  est  formée 
de  cellules  simplement  ponctuées,  convexes,  lisses  seulement  au  pourtour  supérieur  de 
l’ouverture  sur  une  partie  où  se  remarque  une  petite  ouverture  au  sommet  d’un  tuber- 
cule. La  grande  ouverture,  simplement  bordée,  est  ovale  transversalement,  et  pourvue 
en  dessus  d’un  sinus  formé  par  deux  petites  dents. 

PL  Y,  fig.  5,  grandeur  naturelle.  Fig.  6,  une  partie  plus  fortement  grossie.  Fig.  7, 
cellules  grossies.  Fig.  8,  profil  des  mêmes. 

N .°  17.  ESCHARINA  ELEGANS,  d’Orb.,  1839. 

PI.  V,  fig.  9-12. 

E.  orbiculata , radiata  ; cellulis  ovalibus,  convexiusculis,  por  ulosis  aperturd  mínima, 
semilunari , suprà  sinuatd. 

Commune  à Arica  et  à Cobija,  sur  les  côtes  de  la  Bolivia  et  du  Pérou,  cette  espèce 
est  ordinairement  fixée  sur  les  Calyptrées  mortes  ou  sur  les  Bivalves.  Par  ses  cellules 
criblées  de  pores  et  par  son  manque  d’autres  ornemens,  elle  se  rapproche  de  YE.  tor- 
quata, mais  elle  s’en  distingue  par  ses  cellules  plus  ovales,  plus  courtes,  plus  petites, 
par  les  pores  plus  étroits,  par  son  ouverture  bien  moins  grande,  pourvue  d’un  sinus 
supérieur.  Sa  couleur  est  blanche. 

PL  N,  fig.  9,  grandeur  naturelle.  Fig.  10,  une  partie  grossie.  Fig.  11,  cellules  plus 
fortement  grossies.  Fig.  12,  profil  des  mêmes. 

N.°  18.  ESCHARINA  CORNUTA,  d’Orb.,  1839. 

PI.  V,  fig.  13-16. 

E.  orbiculata , radiata,  cellulis  convexiusculis , ovalibus,  lœvigatis,  suprà  perforatis , 
peripherice  maculatis ; aperturd  semilunari,  limbata,  antice  quadri- aculeata. 

Cette  espèce  est  facile  à distinguer  par  ses  cellules  peu  convexes,  lisses,  pourvues 
tout  autour  d une  série  de  taches  ovales  en  bordure.  Au  milieu  en  dessus  est  une  petite 
ouverture  anale  en  fer  à cheval  dont  le  bord  est  crénelé.  La  grande  ouverture  terminale 


Zoo- 

phytes. 


( U ) 

en  demi-lune  bordée,  est  ornée  en  avant  inférieurement  de  quatre  grandes  pointes  diver- 
gentes. Les  ovaires  sont  globuleux,  sphériques  et  entièrement  lisses. 

Elle  vit  fixée  sur  les  coquilles  du  Venus  thaca,  de  la  côte  de  Valparaiso  (Chili) , où 
elle  est  très-commune. 

PI.  V,  fig.  13,  grandeur  naturelle.  Fig.  14,  ensemble  grossi.  Fig.  15,  cellules  plus 
grossies.  Fig.  16,  profil  des  mêmes. 

N. ° 19.  ESCHARINA  ALVAREZIANA,  d’Orb.,  1839. 

PI.  VI,  fig.  1-4. 

E.  cellulis  convexiusculis , ovalibus , medio  lœvigatis , externe  costis  radiantibus , 
confluentibus,  ornatis,  osculis  lateralibus  binis,  altera  simplici,  altera  bif orata; 
apertura  subcirculari , superne  truncatd. 

Cette  curieuse  espèce  se  distingue  facilement  de  toutes  celles  que  nous  venons  de 
décrire,  par  ses  cellules  lisses  au  milieu,  et  couvertes  au  pourtour  de  côtes  rayonnantes 
confluentes  extérieurement,  de  manière  à ne  laisser  entr’elles  qu’une  fossette.  On 
remarque,  de  chaque  côté  au  milieu,  une  petite  ouverture  transverse,  simple  ou  séparée 
par  un  diaphragme.  La  grande  ouverture  est  arrondie,  un  peu  tronquée  en  dessus; 
les  ovaires  sont  petits,  globuleux  et  lisses. 

Nous  avons  rencontré  cette  espèce  très-abondamment  fixée  dans  l’intérieur  des  Bivalves 
mortes,  à la  côte  d’ Arica  et  de  Cobija  (Bolivia  et  Pérou). 

PL  VI,  fig.  1 , grandeur  naturelle.  Fig.  2,  une  partie  grossie.  Fig.  3,  cellules  grossies 
vues  en  dessus.  Fig.  4,  les  mêmes  vues  de  profil. 

N .°  20.  ESCH  ARINA  COSTATA,  d’Orb.,  1839. 

PI.  VI,  fig.  5-8. 

E.  cellulis  convexiusculis,  ovalibus,  costis  distantibus,  radiantibus,  ornatis;  apertura 
transverset , suprei  bisinuatd,  subtus  bimucronatd. 

Fixée  sur  l’intérieur  des  valves  du  Venus  thaca,  du  littoral  de  Valparaiso,  au  Chili, 
cette  espèce  est  remarquable  par  les  côtes  rayonnantes  dont  elle  est  ornée.  Son  ouverture 
est  transverse,  pourvue  en  dessus  de  deux  sinus  peu  profonds,  séparés  par  une  pointe, 
et  en  dessous,  en  dehors  de  son  bord,  de  deux  pointes  écartées. 

PL  VI,  fig.  5,  grandeur  naturelle.  Fig.  6,  ensemble  grossi.  Fig.  7,  cellules  plus  forte- 
ment grossies.  Fig.  8,  profil  des  mêmes. 

N .°  21.  ESCHARINA  BRONGNIARTIANA,  d’Orb.,  1839. 

PI.  VI,  fig.  9-12. 

E.  cellulis  ovalibus,  convexiusculis,  longitudinaliter  transversïmque  subs  triads , 
poris  rotimclatis  margine  ornatis;  apertura  ovali,  suprà  sinuatâ. 

On  trouve  cette  espèce  fixée  aux  algues  marines  et  aux  coquilles,  sur  la  côte  du 
Chili,  près  de  Valparaiso,  et  à Arica  (Pérou).  Ses  cellules  sont  à peine  saillantes  en 


quinconce,  striées  légèrement  en  long  et  en  travers  en  dessus.  On  remarque  au  pourtour 
quinze  pores  bordés  d’un  bourrelet  et  également  espacés.  L’ouverture,  un  peu  ovale  dans 
le  sens  de  la  longueur  des  cellules,  est  pourvue  d’un  léger  sinus  à sa  partie  supérieure. 
Les  ovaires,  souvent  très-nombreux,  sont  globuleux,  criblés  de  pores  et  munis  de 
plus  d’une  ouverture  semilunaire. 

PI.  VI,  fig.  9,  grandeur  naturelle.  Fig.  10,  une  partie  grossie.  Fig.  11  , cellules  plus 
fortement  grossie.  Fig.  12,  profil  des  mêmes. 

N.°  22.  ESCH  ARINA  REGULARIS,  d’Orb.,  1839. 

PI.  VI,  fig.  13-16. 

E.  cellulis  convexiusculis , ovalibus,  poris  rotundatis,  ornatis,  anticè  lateribus  osculis 
rotundatis  minutis;  aperture l semilunari,  suprei  truncata. 

Cellules  peu  bombees,  ovales,  couvertes  partout  de  pores  ronds  également  espacés. 
En  avant,  de  chaque  côté  de  la  grande  ouverture,  on  en  voit  une  petite  bordée  de 
bourrelets.  L’ouverture  forme  un  cercle  tronqué  en  dessus. 

Cette  espèce  se  fixe  aux  Calyptrées,  sur  la  côte  du  Pérou,  près  de  Pay  ta,  où  elle 
est  commune. 

PL  VI,  fig.  13,  grandeur  naturelle.  Fig.  14,  groupe  grossi.  Fig.  15,  cellules  plus 
fortement  grossies.  Fig.  16,  profil  des  mêmes. 

N.ü  23.  ESCHAR1NA  RIMULATA , d’Orb.,  1839. 

PL  VII,  fig.  1-4. 

E.  cellulis  convexiusculis , hexagonis , punctatis , marginatis , externe  porulosis  ; 
aper  tur  cl  subtrigonâ , suprà  rimulatâ. 

Cellules  peu  elevees,  hexagones,  pointillees  partout,  pourvues  au  pourtour  d’un 
bounelet  commun  de  separation,  en  dedans  duquel  sont  une  série  de  gros  pores  qui 
encadrent  la  cellule.  L’ouverture  un  peu  triangulaire,  a l’un  de  ses  angles  saillans  en 
dessus,  où  se  remarque  une  rimule  dans  le  bourrelet  qui  est  prolongé  de  ce  côté. 

Cette  espèce  testacée  se  trouve  fixée  aux  pierres  de  fond , prises  à d’assez  grandes 
profondeurs  aux  îles  Malouines. 

PL  VII,  fig.  1,  grandeur  naturelle.  Fig.  2,  groupe  grossi.  Fig.  3,  cellules  plus  forte- 
ment grossies.  Fig.  4,  les  mêmes  vues  de  profil. 

N.°  24.  ESCHARINA  ARMATA,  d’Orb.,  1839. 

PL  VII,  fig.  5-8. 

E.  cellulis  cjuinconcialibus , convexiusculis , supra  punctatis , aperturis  minimis  duabus, 
altera  dextrei  magna,  altera  sinistra  minimd;  apertura  semilunari , inferné  sexa- 
culeatd. 

Cellules  testacées,  en  quinconce,  peu  convexes,  couvertes  partout  de  petits  points 
impressionnés;  pourvues  au  milieu  de  deux  petites  ouvertures,  dont  une  à droite  plus 
grande  que  1 autre.  La  grande  ouverture  est  transverse,  semilunaire,  tronquée  en  dessus; 
en  dessous  sont  six  longues  pointes  divergentes. 


Zoo- 

phytes. 


( 16  ) 

Cette  jolie  espèce  encroûte  les  pierres  et  les  vieilles  coquilles,  prises  à de  grandes 
profondeurs  sur  la  côte  des  îles  Malouines. 

PI.  VII,  fig.  5,  grandeur  naturelle.  Fig.  6,  ensemble  grossi.  Fig.  7,  cellules  plus  forte- 
ment grossies.  Fig.  8,  profil  des  mêmes. 

N .°  25.  ESCH  ARINA  PERUVIANA,  d’Orb.,  1839. 

PL  VII,  fig.  9-12. 

E.  cellulis  complanatis,  punctulatis,  externe  limbatis  ; limbis  transversim  striatis ; 

apèrturd  semilunari , marginatâ. 

Cellules  à peine  convexes,  hexagones,  ponctuées,  pourvues  en  avant  d’un  fort  bourrelet 
élevé,  strié  en  travers;  ouverture  semilunaire,  transverse,  tronquée  en  dessus,  et 
pourvue  comme  de  lobes  latéraux.  Aux  angles  antérieurs  de  la  bordure  supérieure  de 
l’ouverture  se  remarquent  deux  pores.  Cette  espèce  se  trouve  fixée  aux  coquilles  mortes 
sur  la  côte  du  Pérou,  près  de  Payta.  Elle  est  rare. 

PL  VII,  fig.  9,  grandeur  naturelle.  Fig.  10,  une  partie  grossie.  Fig.  11  , cellules  plus 
fortement  grossies.  Fig.  12,  profil  des  mêmes. 

Genre  MEMBRANIPORA,  Blainville. 

N .°  20.  MEMBRANIPORA  ESCHINATA,  d’Orb.,  1839. 

PL  VII,  fig.  13-17. 

M.  plano -radiata ; cellulis  ovalibus,  margine  calcáreo  punctato  cinctis,  anticè  sex- 

a caleatis ; aperture i angustata,  semilunari , antica. 

Cellules  formant  un  ovale  allongé,  chacune  marquée  d’un  fort  bourrelet  testacé 
extérieur,  sur  la  moitié  antérieure  de  laquelle  sont  également  espacées  six  baguettes 
mobiles,  comme  les  pointes  d’oursins.  Lorsque  l’ensemble  est  altéré,  les  pointes  tombent 
et  il  ne  reste  plus  qu’un  trou  à leur  place. 

Cette  curieuse  espèce  s’attache,  comme  les  Escharines,  sur  l’extérieur  des  coquilles 
mortes  de  la  côte  américaine  du  Chili  et  du  Pérou,  comprise  entre  Valparaiso  et  Arica. 

PL  VII,  fig.  13,  grandeur  naturelle.  Fig.  14,  un  rameau  grossi.  Idg.  15,  cellules  plus 
fortement  grossies.  Fig.  10,  les  mêmes  altérées.  Fig.  17,  profil  des  mêmes. 

N .°  27.  MEMBRANIPORA  SPINOSA,  d’Orb.,  1839. 

PL  VIII,  fig.  1-4. 

M.  plano -radiata;  cellulis  oblongo -ovalibus , margine  calcáreo  punctato  cinctis, 
18-  vel  2 0 -spinosis. 

Cellules  ovales  un  peu  oblongues,  régulières,  le  bourrelet  du  pourtour  testacé,  assez 
élevé,  ponctué  et  pourvu,  de  chaque  côté,  de  neuf  à dix  pointes  mobiles,  dirigées  vers 
l’intérieur.  Quelquefois,  par  l’altération,  ces  pointes  manquent  et  sont  remplacées  par 
un  trou. 


( 17  ) 

Cetle  espèce  s’attache  aux  coquilles  de  la  côte  du  Pérou  et  de  la  Bolivia,  où  elle  z00- 
est  assez  commune.  phytes. 

PI.  VIII,  fig.  1,  grandeur  naturelle.  Fig.  2,  une  partie  grossie.  Fig.  3,  cellules  plus 
fortement  grossies.  Fig.  4,  profil  des  mêmes. 

N.°  28.  MEMBRANIPORA  IRREGULARIS,  d’Orb.,  1839. 

PI.  VIII,  fig.  5,  6. 

M.  plana,  membranacea ; cellulis  irregularibus , margine  lœvigato  cinctis. 

Cellules  très -irrégulières,  ovales,  oblongues  ou  anguleuses;  le  bourrelet  de  leur 
pourtour  fort,  lisse  et  très -élevé.  Cetle  espèce  tapisse  les  pierres  prises  à de  grandes 
profondeurs  aux  îles  Malouines. 

PL  VIII , fig.  5,  grandeur  naturelle.  Fig.  6,  cellules  grossies. 

N.°  29.  MEMBRAXIPORA  SIMPLEX,  d’Orb.,  1839. 

PL  VIII,  fig.  7-9. 

M.  plana,  membranacea ; cellulis  rotundato-ovalibus , regularibus , margine  lœvigato 
cinctis , medio  punctatis ; aperture i semilunari,  operculatâ. 

Les  cellules  de  cette  espèce  sont  plus  courtes,  plus  arrondies  que  celles  des  autres 
espèces,  très-régulières;  leur  bourrelet  est  épais,  élevé  et  lisse;  l’intérieur  présente  une 
membrane  pointillée,  percée  en  avant  d’une  ouverture  semilunaire,  que  ferme  un  oper- 
cule mobile.  Elle  incruste  les  pierres  prises  à de  grandes  profondeurs  aux  lies  Malouines. 

PL  VIII,  fig.  7,  grandeur  naturelle.  Fig.  8,  cellules  fortement  grossies,  vues  de  face. 

Fig.  9,  profil  des  mêmes. 

Genre  FLUSTRA,  Linné. 

N.°  30.  FLUSTRA  TEHUELCHA,  d’Orb.,  1839. 

PL  VIII-,  fig.  10-14. 

F.  plana,  frondescens , incrustans ; cellulis  subquadratis , anticè  b ¿tuber culatis , vel 
incrassatis  ; aperturd  semilunari. 

Cette  curieuse  espèce,  très-commune  sur  la  côte  de  la  Patagonie,  couvre  les  feuilles 
de  tous  les  fucus  aplatis,  sans  quelquefois  laisser  une  partie  libre.  Lorsqu’elle  est 
jeune,  toutes  les  cellules  sont  ovales,  pourvues  antérieurement  de  deux  tubercules 
arrondis,  placés  latéralement.  Quand  elle  est  plus  ancienne,  la  partie  antérieure 
forme  une  surface  large  transverse,  qui  augmente  toujours  de  largeur,  jusqu’à  occuper 
la  moitié  de  la  longueur,  chez  les  très -anciennes  loges.  La  membrane  intérieure  est 
percée  en  avant  d’une  ouverture  semilunaire. 

PL  VIII,  fig.  10,  grandeur  naturelle.  Fig.  11,  jeunes  cellules  grossies.  Fig.  12,  les 
mêmes  vues  de  trois  quarts.  Fig.  1 3 , cellules  plus  âgées.  Fig.  14,  cellules  des  plus  anciennes. 

\ê  Zoophytes.  , ^ 


Zoo- 

phytes. 


( 18  ) 

N.°  31.  FLUSTRA  PUELCHA,  d’Orb.,  1839. 

PI.  VIII,  fig.  15,  16. 

F.  plana,  Crustacea,  frondescens;  celhdis  oblongis , anterius  rotundatis;  posticé 
truncatis , lœvigatis;  aperturâ  transversa , semilimari , operculatâ. 

Cette  espèce  forme  une  sorte  de  feuilles  libres,  fixées  aux  polypiers  flexibles  de  la 
côte  de  la  Bahia  de  San-Blas,  en  Patagonie,  où  elle  est  rare.  Les  cellules  sont  oblongues, 
arrondies  en  avant,  tronquées  ou  même  échancrées  en  arrière,  creuses,  et  pourvues 
antérieurement  d’une  ouverture  transverse  ovale,  munie  d’un  opercule. 

PL  VIII,  fig.  15,  grandeur  naturelle.  Fig.  16,  cellules  fortement  grossies. 

N.°  32.  FLUSTRA  INCA,  d’Orb.,  1839. 

PI.  Vlli,  fig.  17-19. 

F.  plana,  incrustans;  cellulis  oblongis,  quadratis,  anterius  incrassatis,  subbituber- 
culatis ; apertura  lineari,  transversa,  arcuatd. 

Cette  espèce,  qui  couvre  les  feuilles  de  toutes  les  plantes  marines  des  environs  du  Callao, 
port  de  Lima,  au  Pérou,  est  formée  de  cellules  oblongues,  carrées,  séparées  les  unes 
des  autres,  sur  les  côtés,  par  une  très-petite  bordure,  et  pourvues  chacune  en  avant  sur 
les  côtés  d’une  légère  saillie  tuberculeuse.  L’intérieur  membraneux  est  percé  antérieure- 
ment, près  du  bord,  d’une  fente  transverse  arquée. 

PL  VIII,  fig.  17,  grandeur  naturelle.  Fig.  18,  cellules  fortement  grossies.  Fig  19, 
profil  des  mêmes. 

N.°  33.  FLUSTRA  ISABELLEANA,  d’Orb.,  1839. 

PL  VIII,  fig.  20-24. 

F.  plana,  incrustans,  radiata , fusca;  cellulis  elongatis,  angustatis,  superficie  pilosis, 
anterius  bitub  er  culatis  ; aperturâ  ovali,  transversa. 

Nous  avons  trouvé  cette  espèce  parasite  en  grandes  plaques  rayonnantes , sur  le 
Macrocystis  angustifrons  et  Orbigmanus , flottant  sur  la  cote  de  Patagonie  et  au  cap 
Horn.  Ses  cellules  sont  allongées,  étroites,  irrégulières,  couvertes  au  milieu  de  petites 
pilosités,  ornées,  en  dehors,  d’une  pointe  de  chaque  cote,  et  de  deux  tubei cules  à 
la  partie  antérieure.  L’ouverture  est  ovale,  transverse,  placée  à l’extrémité  antérieure. 

PL VIII , fig.  20,  grandeur  naturelle  des  groupes  confluens.  Fig.  21 , les  mêmes  grossis. 
Fig.  22,  un  groupe  plus  grossi.  Fig.  23,  cellules  encore  plus  fortement  grossies.  Fig.  24, 
profil  des  mêmes. 

N. ° 34.  FLUSTRA  PEREGRINA,  d’Orb.,  1839. 

PL  X,  fig.  1-3. 

F.  plana,  incrustans , radiata,  albida;  cellulis  oblongis,  quadratis,  limbatis,  margine 
punctulatis , anterius  bitub  er  culatis  ; apertura  antica  lineari  arcuatd. 

Cette  espèce,  formée  de  cellules  rayonnantes  comme  le  F.  Isabelleana , est  bien  plus 
coriace,  blanche  au  lieu  d’être  brune,  et  ses  cellules  sont  plus  courtes,  bordées  dune 


( 19  ) 

surface  ponctuée  large,  et  terminées  en  avant  par  un  tubercule  de  chaque  côté.  Le  Zoo- 
milieu  membraneux  est  étroit,  lisse,  et  pourvu  antérieurement  d’une  ouverture  ou  ,,hylcs 
fente  en  fer  à cheval  très-étroite. 

Cette  espèce,  commune  partout,  se  fixe  sur  les  feuilles  et  sur  les  vésicules  des  Sar- 
gassum  natans.  Nous  l’avons  rencontrée  à Rio  de  Janeiro,  aux  Antilles,  et  jusque  sur 
les  atterrages  des  Açores. 

PI.  X,  fig.  1 , ensemble  de  grandeur  naturelle.  Fig.  2,  le  même  grossi.  Fig.  3,  cellules 
plus  fortement  grossies. 

Famille  des  TUBULIPORIDÆ. 

Genre  TUBULIPORA,  Linné. 

N .°  35.  TUBUL1P0RA  ORGANIS  ANS,  d’Orb.,  1839. 

PI.  IX,  fig.  1-3. 

T.  cellulis  tubulosis  tri -fascicular ibus. 

L’espèce  qui  nous  occupe,  parasite  sur  la  racine  d’un  fucus  des  îles  Malouines, 
forme  une  masse  allongée,  composée  de  deux  lobes  divergens,  divisés  eux- mêmes  en 
tubes  réunis  trois  par  trois  et  saillans. 

PI.  IX,  fig.  1 , grandeur  naturelle.  Fig.  2 , ensemble  grossi.  Fig.  3,  groupe  de 
cellules  plus  grossies. 

N .°  36.  TUBUL1PORA  CLYPEIFORMIS , d’Orb.,  1839. 

PI.  IX,  fig.  4-6. 

T.  cljpeiformis , reptans,  circularis ; cellulis  sparsis , in  medio  elevatis. 

Cette  espèce,  qui  est  parasite  sur  les  pierres  prises  à de  grandes  profondeurs  aux  îles 
Malouines,  doit  constituer  une  division  différente  des  Tubulipores  ordinaires,  caractérisée 
par  l’espèce  de  bordure  teslacée  étendue  en  dehors  des  tubes  cellulaires.  Le  milieu 
forme  une  surface  élevée,  percée  de  cellules  tubuleuses,  dont  celles  du  milieu  sont 
seules  très-saillantes,  les  autres  étant  éparses  et  séparées  par  une  surface  ponctuée.  Sa 
bordure  externe  est  lisse. 

PI.  IX,  fig.  4,  grandeur  naturelle.  Fig.  5,  ensemble  grossi  vu  en  dessus.  Fig.  6,  le 
même  vu  de  profil. 

Genre  CRISERP1A. 

N. ° 37.  CRISERPIA  DICHOTOMA,  d’Orb. 

PI.  IX,  fig.  7-13. 

C.  ramosa,  dichotoma , reptans;  cellulis  tubulosis,  erectis , punctatis. 

L’ensemble,  fixé  sur  des  pierres  retirées  du  fond  de  la  mer,  à l’atterrage  des  îles 
Malouines  et  au  cap  Horn,  forme  des  rameaux  dichotomes,  incrustans,  composés  de 
trois  à six  cellules  de  large,  s’étendant  dans  tous  les  sens,  et  plus  élevés  au  milieu  de 


Zoo- 

phytes. 


( 20  ) 

la  largeur  que  sur  les  bords.  Les  cellules,  ornées  de  petits  points,  sont  tubuleuses, 
légèrement  saillantes. 

PI.  IX,  fig.  7,  très-jeune,  de  grandeur  naturelle.  Fig.  8,  le  même  grossi.  Fig.  9,  adulte 
de  grandeur  naturelle.  Fig.  10,  le  même  grossi.  Fig.  11,  une  portion  plus  grossie,  vue 
en  dessus.  Fig.  12,  la  même  vue  de  profil.  Fig.  13,  coupe  transversale  d’une  branche. 

Genre  ALECTO,  Lamouroux. 

N .°  38.  ALECTO  EBURNEA,  d’Orb.,  1839. 

PI.  IX,  fig.  14-16. 

J.  ramosa,  dichotonia,  reptans ; cellulis  elongatis,  punctatis , tubulosis , externe 
erectis. 

L’ensemble  est  une  surface  rameuse,  dichotome  et  rampante  sur  les  corps  sous- 
marins,  formée  de  cellules  simples,  quelquefois  doubles,  dont  l’extrémité  seule  est  libre 
et  un  peu  saillante.  Nous  avons  découvert  cette  espèce  sur  des  pierres  prises  à de 
grandes  profondeurs  aux  îles  Malouines. 

PI.  IX,  fig.  14,  grandeur  naturelle.  Fig.  15,  ensemble  grossi.  Fig.  16,  profil  d’un 
rameau. 


Genre  IDMONEA,  Lamouroux. 

N .°  39.  IDMONEA  M1LNEANA , d’Orb. 

PI.  IX,  fig.  17-21. 

I.  ramosa , dicho  toma , supra  cellulosa , inferne  convexa , punctata,  cellulis  punc- 
tulatis , subfascicularibus , externe  erectis. 

Ensemble  rameux,  dichotome,  forme  de  branches  libres,  déprimées,  garnies  de  cellules 
seulement  en  dessus;  l’autre  côté  est  uni,  convexe  et  ponctué.  Le  côté  des  cellules  est 
convexe,  les  cellules  disposées  par  rangées  parallèles,  de  six  à huit,  viennent  se  terminer 
en  lignes  presque  transverses;  leur  extrémité  seule  est  saillante. 

Elle  a été  recueillie  à de  grandes  profondeurs  aux  îles  Malouines. 

PI.  IX,  fig.  17,  une  branche  grossie.  Fig.  18,  la  même  de  grandeur  naturelle.  Fig.  19, 
un  rameau  plus  fortement  grossi,  vu  en  dessus.  Fig.  20,  le  même  vu  en  dessous. 
Fig.  21  , coupe  transversale. 

Genre  FASCICULIPOIU , d’Orb. 

En  1851)  j’ai  publié  Sa  planche,  oit  j’ai  établi  cette  division  bien  carac- 
térisée par  ses  rameaux  testacés,  lisses  à l’extérieur,  terminés  it  leur  extrémité 
supérieure,  par  un  faisceau  de  cellules  ouvertes  arrondies. Nous  croyons  qu  elle 
doit  faire  partie  de  la  même  famille  que  les  1 ubulipores. 


( 21  ) 

N.°  40.  F ASCI  CULIPOR  A RAMOSA,  d’Orb.,  1839. 

PI.  IX,  fig.  22-24. 

F.  ramosa,  ramulis  incrassatis  eæternè  lœvigatis ; cellulis  rotundatis,  tubulosis , 
numerosis. 

Cette  espèce,  propre  aux  îles  Malouines,  où  elle  se  trouve  à d’assez  grandes  profon- 
deurs, fixée  aux  corps  solides  sous-marins,  est  surtout  caractérisée  par  ses  rameaux 
gros  et  courts,  lisses  en  dehors,  formés,  à leur  extrémité,  par  quinze  à dix-sept  cellules, 
percées  simplement  sans  saillies  propres. 

PI.  IX,  fig.  22,  grandeur  naturelle.  Fig.  23,  ensemble  grossi.  Fig.  24,  sommet  d’un 
des  rameaux  pour  montrer  l’ouverture  des  cellules. 

Genre  Y INCULARIA , Defiance. 

Gauconoma , Goldf. 

N.°  41.  VINCULARIA  ELEGANS,  d’Orb.,  1839. 

PL  IX,  fig.  25-28. 

C . ramosa,  dicho  toma,  non  articulata , ramulis  octogonis  ; cellulis  oblongis  margi- 
natis, anteriiis  rotundatis;  posticé  truncatis;  apertura  elonga td. 

Nous  nous  sommes  assuré,  sur  de  grandes  parties  intactes,  que  le  genre  Fincularia 
est  toujours  dépourvu  d’articulation  mobile,  et  que  dès  lors  il  est  bien  circonscrit. 
Celte  espèce  forme  des  rameaux  nombreux  dicliotomes,  cylindriques,  formés  de  huit 
rangées  longitudinales  de  cellules.  Celles-ci  sont  allongées,  bordées  tout  autour  d’un 
bourrelet,  arrondies  en  avant,  échancrées  en  arrière.  L’intérieur  est  concave  et  percé, 
sur  la  moitié  antérieure  de  la  longueur,  par  une  ouverture  oblongue,  arrondie  en 
avant,  tronquée  à l’autre  extrémité. 

Nous  lavons  rencontrée  dans  le  sable  de  fond  pris  à de  grandes  profondeurs  (160 
mètres) , en  dehors  du  cap  Horn  et  aux  îles  Malouines. 

PL  IX,  fig.  25,  grandeur  naturelle.  Fig.  26,  un  rameau  grossi.  Fig.  27,  un  tronçon 
plus  fortement  grossi.  Fig.  28,  coupe  transversale  du  même. 

N. ° 42.  VINCULARIA  PENTAGONA,  d’Orb.,  1839. 

PL  X,  fig.  4-6. 

T . ramosa,  dichotoma;  ramulis  pentagonalibus ; cellulis  convexiusculis,  oblongis, 
anterius  rotundatis;  apertugd  terminali  transversa  ovali. 

Cette  charmante  espèce  est  formée  de  rameaux  pentagones,  dichotomes,  ornés,  sur 
cinq  lignes  en  quinconce,  de  cellules  ovales  convexes,  chacune  saillante,  terminée  en 
avant  par  une  partie  arrondie,  percée  d’une  ouverture  transverse,  ovale,  très- petite, 
et  en  arrière  par  l’échancrure  des  autres  loges. 

Nous  1 avons  rencontrée  dans  le  sable  de  fond  pris  aux  atterrages  des  îles  Malouines. 
PL  X,  fig.  4,  une  branche  de  grandeur  naturelle.  Fig.  5,  une  partie  plus  grossie. 
Fig.  6 , coupe  transversale. 


Zoo- 

phytes. 


( 22  ) 


Zoo- 

lh>les'  Genre  HORNERA,  Lamouroux. 

N.°  43.  HORNERA.  AMERICAIN,  d’Orb.,  1839. 

PI.  X,  fig.  7-12. 

H.  ramosa,  dichotorna;  ramulis  suprà  longitudinali  ter  rugosis;  subtùs  undato- 

rugosis  ; cellulis  rotundatis , sparsis. 

, Les  rameaux  de  cette  espèce  sont  dichotomes  ou  irrégulièrement  branchus,  pourvus 
en  dessous  de  rides  interrompues,  et  en  dessus  de  cellules  rondes,  irrégulièrement 
disposées,  entre  lesquelles  sont  des  rides  ondulées  longitudinales. 

Nous  l’avons  trouvée  dans  le  sable  de  fond  des  îles  Malouines. 

PI.  X,  fig.  7,  un  rameau  de  grandeur  naturelle.  Fig.  8,  une  branche  vue  en  dessus 
et  grossie.  Fig.  9,  coupe  transversale  d’une  tige. 

Genre  PUSTULIPORA,  Blainville. 

N .°  44.  PUSTULIPORA  RUSTICA,  d’Orb.,  1839. 

PI.  X,  fig.  13-15. 

P.  ramosa;  ramis  longitudinaliter  rugoso-interruptis ; cellulis  pustuliformibus  spat  sis. 

Cette  espèce,  formée  de  rameaux  peu  divisés,  gros  et  courts,  est  marquée  de  petites 
impressions  longitudinales,  interrompues  entre  les  cellules  qui  ressemblent  à des  pustules, 
au  milieu  desquelles  est  percée  l’ouverture.  L’extrémité  des  branches  en  montre  quatre 
pourvues  antérieurement  d’une  espèce  de  rimule. 

Nous  l’avons  rencontrée  dans  le  sable  de  fond  des  îles  Malouines. 

PL  X,  fig.  13,  rameau  de  grandeur  naturelle.  Fig.  14,  un  tronçon  grossi.  Fig.  15, 
extrémité  d’une  tige  en  dessus. 

Famille  des  TERERRIPORIBÆ , d’Orb. 

Genre  TERERRIPORA,  d’Orb. 

Nous  avons  réuni,  sous  ce  nom  de  genre,  des  animaux  les  plus  singuliers, 
et  bien  differens  des  autres,  en  ce  qu’ils  n’ont  pas  d’enveloppe  testacée 
propre,  et  qu’ils  creusent  leur  demeure  dans  le  test  meme  des  coquilles 
mortes.  En  effet,  chaque  cellule  ovale  est  creusée  dans  la  coquille,  et  sa 
forme  ovale  paraît  par  transparence;  car  elle  n’a  d’ouvert  extérieurement  qu  un 
orilice  antérieur  rond.  Soit  de  la  partie  supérieure  de  chaque  cellule,  soit 
de  ses  cotés,  partent  de  petits  canaux  linéaires,  toujours  forés  dans  la  matière 
même  de  la  coquille,  communiquant  avec  d’autres  cellules,  et  présentant 
un  ensemble  irrégulier  ou  rameux. 


N.°  45.  TEREBRIPORA  RAMOSA,  d’Orb.,  1839. 

PI.  X,  fig.  16,  17. 

T.  ramosa ; ramulis  paribus;  cellulis  regulariter  dispositis. 

Les  cellules  de  cette  espèce  sont  disposées  en  lignes,  d’abord  une  médiane  formée 
de  cellules,  communiquant  de  l’une  à l’autre  par  un  petit  canal  filiforme;  du  milieu 
de  chaque  cellule  de  cette  première  ligne  médiane  partent  de  petits  canaux  également 
filiformes,  qui  donnent  naissance  à autant  de  branches  latérales.  Quelquefois  néanmoins 
ces  branches  avortent,  sont  irrégulières  ou  simplement  marquées  par  le  canal.  Ces 
canaux  s’entre-croisent  parfois. 

Nous  avons  rencontré  cette  espèce  dans  l’intérieur  des  coquilles  de  Calyptrées,  à Arica 
(Pérou) , où  elle  est  assez  commune. 

PL  X,  fig.  16,  grandeur  naturelle.  Fig.  17,  la  même  grossie. 

N.°  46.  TEREBRIPORA  IRREGULARIS,  d’Orb.,  1839. 

PI.  X,  fig.  18,  19. 

T.  cellulis  irrégularité!-  dispositis. 

Les  cellules  de  cette  espèce  sont  éparses  sans  ordre,  ayant  un  canal  qui  part  de  la 
partie  supérieure  ou  du  côté  des  cellules  et  communique  de  l’une  à l’autre. 

Nous  l’avons  rencontrée  sur  des  coquilles  des  îles  Malouines. 

PL  X,  fig.  18,  grandeur  naturelle.  Fig.  19,  cellules  grossies. 


Zoo- 

phytes. 


( 24  ) 


2.'  Division.  ANTHOZO AIRES,  Ehrenb. 


Famille  des  THOIDÆ. 

Je  regarde  le  genre  Thoa  comme  formant  le  passage  des  Sertularidœ 
aux  Tubularidœ.  En  effet,  il  montre  des  cellules  tubuleuses  souvent  peu 
distinctes  qui,  à l’exception  des  étranglemens  qui  les  séparent,  ont  l’aspect 
de  certaines  Tubulaires;  mais  ils  s’en  distinguent  bien  nettement  par  la 
présence  des  vésicules  ou  des  ovaires,  qui  manquent  toujours  dans  les 
Tubularidœ. 

Genre  THOA. 

N .°  47.  THOA  LAMOUROUXIANA,  d’Orb. , 1839. 

PI.  XI,  fig.  1,  2. 

T.  surculis  filiformibus,  elongatis-,  ramulis  elongatis  strangulatis  ; cellulis  lateraliter 
dispositis. 

Cette  espèce,  qui  forme  un  ensemble  assez  considérable,  est  formée  de  branches 
simples,  allongées,  filiformes,  divisées  par  des  étranglemens  obliques  rapprochés.  Entre 
chaque  étranglement  partent,  alternativement  à droite  ou  à gauche,  de  petites  branches 
également  étranglées  par  un  double  anneau  à leur  base.  Elles  portent  chacune  une 
cellule  presque  capuliforme. 

Nous  avons  rencontré  cette  espèce  jelée  à la  côte  de  la  baie  de  Ros,  au  sud  du  Rio 
Negro,  en  Patagonie. 

PI.  XI,  fig.  1 , ensemble  grossi.  Fig.  2,  une  partie  de  la  tige  grossie. 

N.°  48.  THOA  PATAGONICA,  d’Orb.,  1839. 

PI.  XII,  fig.  1-3. 

T.  surculis  filiformibus , elongatis , subramosis ; ramulis  redis , dichotomis , subar- 
ticulatis , vesiculis  pjriformibus,  lœvigatis,  apice  angustatis. 

Cette  espèce  est  formée  de  branches  dures,  simples,  coriaces,  très-longues,  portant 
de  petits  rameaux  latéraux,  dichotomes,  qui  vont  en  se  divisant  davantage.  Les  ovaires 
ou  vésicules  sont  pyriformes,  attachés  à la  base  des  dernières  bifurcations  des  rameaux. 
Leur  surface  est  lisse,  et  leur  extrémité  rétrécie  est  comme  tubuleuse. 

Nous  l’avons  recueillie  sur  la  côte  de  la  Patagonie  septentrionale,  non  loin  du  Rio 
Negro. 

PL  Xll , fig.  1 , une  branche  de  grandeur  naturelle.  Fig.  2,  une  branche  grossie. 
Fig.  3,  une  partie  plus  fortement  grossie,  a.  vésicule. 


Rio  Negro. 


PI.  XII,  fig.  4,  branche  de  grandeur  naturelle.  Fig.  5,  la  même  grossie,  a.  vésicule. 


Famille  des  SEMTULAHIDÆ. 

Genre  SE  RT  F LA  III  A , Linné. 

N.°  51.  SERTULARIA  PATAGONICA,  d’Orb.,  1839. 

PI.  XI,  fig.  3-5. 

S.  ramulis  simplicibus , cellulis  alternantibus,  ovalibus,  transver  sim  rugoso-plicatis  ; 
vesiculis  magnis , transversim  i o -costato-gradatis. 

Cette  jolie  espèce  est  formée  de  rameaux  très- courts,  simples,  fixés  aux  corps 
sous-marins,  chaque  tige  est  composée  d etranglemens  obliques,  doubles,  très-rappro- 
ches,  por  tant  alternativement  à droite  ou  a gauche,  une  cellule  ovale,  tronquée  à son 

^ . Zoophytes.  ^ 


N.ü  49.  THOA  TEHUELCHA,  d’Orb.,  1839. 

PI.  XII,  fig.  4,  5. 

T.  ramosissima ; ramulis  elongatis , filiformibus , undulatis , alternaban  ramulosis-, 
vesiculis  pjriformibus , inferné  acuminatis,  apice  truncatis ; aperturd  latci. 

Cette  espèce  est  parfaitement  caractérisée  par  ses  rameaux  filiformes,  très-déliés, 
formant  des  coudes  alternatifs  sur  toute  la  longueur.  De  ces  coudes  partent  de  petits 
rameaux  latéraux  très-ramifiés,  mais  toujours  courts.  Les  vésicules  sont  fixées  à la  base 
des  derniers  rameaux;  leur  figure  est  pyriforme,  tout  en  se  distinguant  de  l’espèce  pré- 
cédente par  leur  extrémité  tronquée,  sans  former  de  tube  terminal. 

Nous  l’avons  rencontrée  jetée  à la  côte,  en  Patagonie,  non  loin  de  l’embouchure  du 


Zoo- 

phytes. 


N.°  50.  THOA  EDWARDSIANA,  d’Orb.,  1839. 

PI.  XII,  fig.  6-8. 

T.  ramosissima ; ramulis  irregularibus,  brevibus,  incrassatis , fascicularibus  ; vesiculis 
oblongis , aperturd  in  medio  munitis. 

Cette  espèce  me  paraît  devoir  former  un  genre  bien  distinct  du  Tfioa  proprement 
dit,  caractérisé  par  ses  tiges  non  simples,  mais  formées  de  tubes  réunis,  dont  le 
nombre  est  d’autant  plus  grand,  que  la  tige  est  plus  ancienne;  aussi  les  gros  rameaux 
en  montrent-ils  de  huit  à douze.  En  attendant  que  ce  genre  puisse  être  plus  ample- 
ment étudié,  je  proposerai  de  le  nommer  Danœa,  et  l’espèce  Danœa  Edwardsiana , en 
consacrant  le  nom  d’un  savant  américain,  qui  a fait  de  beaux  travaux  sur  les  Polypiers. 

Les  vésicules  de  cette  espèce  ont  aussi  une  forme  bien  distincte.  Au  Jieu  d’avoir  leur 
orifice  à l’extrémité,  elles  l’ont  au  milieu  de  leur  longueur  sur  les  côtés. 

Nous  l’avons  recueillie  jetée  à la  côte  de  l’Ensenada  de  Ros,  au  sud  du  Rio  Negro. 
PI.  XII,  fig.  6,  ensemble  de  grandeur  naturelle.  Fig.  7,  une  extrémité  de  branche 
plus  fortement  grossie.  Fig.  8,  une  tige  grossie,  pour  montrer  la  réunion  des  tubes 
dont  elle  est  formée,  a.  vésicule. 


00- 

ytes. 


( 26  ) 

extrémité,  pourvue  de  six  rides  ou  fortes  saillies  transverses  en  gradins.  Les  vésicules 
énormes  sont,  comme  les  cellules,  ovales,  ornées  en  travers  de  dix  côtes  en  gradins. 

Elle  se  fixe  sur  les  coquilles  de  la  côte  de  la  Patagonie  septentrionale,  où  nous  l’avons 
rencontrée  à la  baie  de  Ros,  jetée  par  la  vague,  après  la  tempête. 

PI.  XI,  fig.  3,  grandeur  naturelle.  Fig.  4,  branches  grossies.  Fig.  5,  une  partie  plus 
fortement  grossie,  a.  vésicule. 

N. ° 52.  SERTULARIA  M1LNEANA,  d’Orb.,  1839. 

PL  XI,  fig.  6-8. 

S.  ramosa , dichotoma;  cellulis  oblongis , arcuatis,  truncatis,  ore  sinuato;  'vesiculis 
pjriformibus  Icevigatis,  apice  transversim  rugosis. 

Cette  espèce  forme  des  rameaux  irrégulièrement  ramifiés,  dont  la  tige  simple,  sans 
étranglemens,  porte  alternativement,  de  chaque  côté,  des  supports  saillans,  sur  lesquels 
s’appuie  la  cellule  oblongue,  arquée,  large  en  bas,  étroite  et  sinueuse  en  haut.  Les 
vésicules  sont  grandes,  periformes,  lisses,  plissées  ou  ridées  en  travers,  seulement  à 
l’extrémité  terminées  par  un  tube. 

Elle  est  propre  aux  côtes  méridionales  de  la  Patagonie,  où  je  l’ai  rencontrée,  princi- 
palement à la  Bahia  de  Ros,  au  sud  du  Rio  Negro. 

PL  XI,  fig.  6,  une  branche  de  grandeur  naturelle.  Fig.  7,  la  même  grossie.  Fig.  8, 
une  partie  plus  fortement  grossie,  a.  vésicule. 

Genre  ÜYNAMENA,  Lamouroux. 

N. ° 53.  DYNAMENA  PULCHELLA,  d’Orb.,  1839. 

PS.  XI,  fig.  9-11. 

T),  ramosa,  dichotoma,  ramulis  str angulato- annulatis ; cellulis  inferné  angustatis , 
superne  dilatatis;  apertura  obliqua,  lateribus  sinuata,  externe  producta,  bispi- 
nosci;  vesiculis  magnis,  pjriformibus,  lœvigalis  apice  truncatis,  marginatis. 
Celle  curieuse  espèce,  voisine  de  noire  Dynamena  operculata,  est  très-remarquable  par 
ses  tiges  souvent  d’un  tiers  de  mètre  de  longueur,  portant  des  rameaux  megulieis, 
mais  toujours  courts,  par  rapport  au  reste.  La  lige  des  rameaux  est  divisee  par  segmens 
égaux,  par  des  étranglemens  deux  lois  anneles ; chaque  segment  porte  des  cellules  panes, 
rétrécies  en  bas,  élargies  en  haut,  dont  l’ouverture  oblique  est  sinueuse  latéralement, 
et  pourvue  en  dehors  de  deux  longues  pointes  saillantes.  Les  ovan  es  sont  enoimes, 
attachés  à la  base  latérale  des  cellules,  periformes,  lisses,  tronqués  à leur  extrémité, 
qui  est  rétrécie  et  pourvue  d’un  fort  bourrelet. 

On  la  trouve  fixée  aux  coquilles  sur  les  fonds  de  sable,  en  dehors  de  la  Bahia  de 
San -Blas,  Patagonie  septentrionale. 

PI.  XI,  fig.  9,  branche  de  grandeur  naturelle.  Fig.  10,  une  partie  grossie.  Fig.  11, 
une  portion  plus  fortement  grossie,  a.  vésicule. 


Genre  PLU  MULARIA,  Lamarck. 

Aglaophenia , Lamouroux. 

N.°  54.  PLUMULAR1A  SIMPLEX,  d’Orb.,  1839. 

PI.  XIII,  fig.  1,  2. 

P.  surculis  simplicibus,  alternatis  pinnatis ; cellulis  simplicibus ; aper  turd  denticulate}. 

Cette  espèce,  fixe  sur  des  Sargassum,  présente  seulement  de  petites  branches  pennées 
simples,  qui  partent  de  la  racine  rampante.  Chaque  branche  se  forme  de  petits  rameaux 
alternes  courts;  ces  rameaux  sont  seulement  articulés,  de  distance  en  distance,  par  un 
étranglement.  Chaque  segment  a sa  cellule  portée  sur  une  expansion  anguleuse,  saillante 
en  pointe.  La  cellule  est  simple,  globuleuse,  entourée  de  six  dents  anguleuses,  dont 
deux  se  trouvent  de  chaque  côté. 

Nous  l’avons  trouvée  sur  le  Sargassum  natans , sous  la  ligne. 

PL  XIII,  fig.  1,  ensemble  de  grandeur  naturelle.  Fig.  2,  une  portion  de  rameau 
grossie,  a,  support  des  cellules,  b,  cellules,  c,  tige  des  tamules,  cl,  tige  des  branches. 

Peut-être  cette  espèce  est-elle  le  Ag/aopkenia  Pelagica  de  Lamouroux;  mais  il  faudrait 
alors  qu’il  eût  bien  mal  étudié  son  espèce. 

N. ° 55.  PLUMULARIA  PATAGONICA,  d’Orb.,  1839. 

PI.  XIII,  fig.  3-6.' 

P.  surculis  ramosis,  flexuosis  ; ramis  alternis  pinnatis  ; cellulis  complicatis  ; vesiculis 
elongatis,  compressis,  transversem  oblique  cristatis . 

Celte  jolie  espèce  forme  des  branches  longues,  terminées  par  un  grand  nombre  de 
rameaux  arqués  penniformes.  Chaque  rameau  porte  des  ramilles  alternes  assez  étendus. 
Les  ramules  sont  divisés  en  segmens  nombreux,  trois  par  cellules,  dont  la  partie  supé- 
rieure est  terminée  en  pointe  extérieure.  Les  cellules  sont  composées  d’un  support  latéral 
de  chaque  côté  qui  en  occupe  toute  la  longueur,  d’un  autre  support  inférieur  terminé 
en  pointe  tronquée.  Les  bords  ont  deux  expansions  latérales,  et  en  dessus  quatre  sinus  et 
trois  pointes.  Les  vésicules  sont  allongées,  comprimées,  dentées  obliquementet  latéralement. 
Nous  l’avons  rencontrée  sur  les  côtes  de  la  Patagonie  septentrionale. 

PL  XIII,  fig.  3,  ensemble  de  grandeur  naturelle.  Fig.  4,  une  portion  de  tige  grossie. 
a,  tige  des  branches,  b , tige  des  ramules.  c,  support  des  cellules,  d,  cellules.  Fig.  6,  cellule 
vue  en  dessus.  Fig.  &IS,  tige  des  ramules  vue  en  dessous. 

Famille  des  TUBULARIBÆ, 

Genre  TUBULARIA,  Linné. 

N .°  56.  TUBULARIA  RUGOSA,  d’Orb.,  1839. 

PL  XIII,  fig.  7,  8. 

T.  tubulis , magnis,  bifurcatis  vel  trif urcatis,  transver  sim  rugoso-plicatis. 

Cette  espèce  est  remarquable  par  ses  tubes  longs,  croissant  de  diamètre  des  parties 
inférieures  aux  supérieures.  Une  fois  arrivés  à certain  diamètre,  ils  se  divisent  en  deux, 


Zoo- 

phytes. 


. i 

( 28  ) 

trois  et  quelquefois  en  quatre  branches,  petites,  qui  croissent  en  grosseur,  et  quelquefois 
se  divisent  encore.  La  surface  en  est  fortement  rugueuse  en  travers  sur  toute  sa  longueur. 

Nous  l’avons  rencontrée,  après  une  tempête,  jetée  à la  côte  de  l’Ensenada  de  Ros, 
au  sud  du  Rio  Negro,  en  Patagonie,  où  elle  est  assez  commune. 

PI.  XIII,  fig.  7,  une  branche  de  grandeur  naturelle.  Fig.  8,  une  partie  plus  forte- 
ment grossie. 

N .°  57.  TUBULARIA.  FASCICULATA,  d’Orb.,  1839. 

PI.  XIII,  fig.  9,  10. 

T.  tubulis  simplicibus,  œqualibus,  contorsis,  transversim  rugosis,  rugis  interruptis. 

Cette  espèce  ressemble  beaucoup  au  T.  indivisa,  dont  elle  se  distingue  néanmoins  par 
son  ensemble  bien  plus  contourné  et  réuni  en  faisceaux  irréguliers,  énormes,  très-rare- 
ment divisé,  mais  alors  dichotome.  Sa  surface  est  irrégulièrement  ridée,  de  manière  à 
ce  que  les  rides  se  forment  par  anneau. 

Elle  est  commune  sur  la  côte  de  Rio  de  Janeiro  (Brésil). 

PL  XIII,  fig.  9,  quelques  tubes  séparés  de  grandeur  naturelle.  Fig.  10,  une  partie 
grossie  pour  montrer  les  rides. 

N .°  58.  TUBULARIA  ARBUSCULA,  d’Orb.,  1839. 

PL  XIII,  fig.  11,  12. 

T.  tubulis  dichotomis , ramosis;  ramulis  transversim  annulatis. 

Les  branches  de  cette  espèce  sont  nombreuses,  plusieurs  fois  divisées  en  petits 
rameaux  alternes  très-espacés , portant  des  ramules  courts,  annelés  à leur  base,  lisses 
à leur  extrémité.  L’ensemble  forme  un  buisson  épais,  dont  les  grosses  tiges  sont  presque 
noires,  les  moyennes  brunes,  et  enfin  les  ramules  jaunes. 

Elle  est  propre  aux  côtes  de  la  Patagonie,  où  nous  l’avons  recueillie  jetée  à la  côte 
de  l’Ensenada  de  Ros,  au  sud  du  Rio  Negro. 

PL  XIII,  fig.  11,  une  petite  branche  de  grandeur  naturelle.  Fig.  12,  une  extrémité 
de  branche  grossie. 


Delarue  d'après  d Or  bip  ru/ . pleur  . 


T.  Jiert/and Dditeur . 


1-5.  CRT  SIA  pataœomca,  j’orb  . 4~d  • (RI  Si  DTA  Edward  sian  a , d’Orí  ■ 

9-10.  B I CELLARIA  pudcb  cL  , d’Orlf . 


J zbin  .rc . 


PL.  /. 


POL  ) //KPS. 


PC.  2 


i-|.T]{|  CELLARIA  aculeata  ,d‘Orb.  o - c)  . CANDA  patagónica,  ¿Vn 
io  - J 4 . CELLARIA  ornata,  ¿Orí, 


J'eèin  sculp  ( 


j>ofYP//:iis . /</.  j. 

I 


J)c&iru<'  d'après  d Orb  ùpiy , pina:  . 


T-  flertrand .JZdiOu/r  ■ 


i'-4-  ACAMAR  til  IS  neritina,  Zamwouæ  . 4^8.  A brasilicnsis,  æorb  . ()  -12  A Tmiltisenalis , . 


10  - 17 . EU  CRATE  A ampona, 

o ' 


i - + ■ K S C H ARITsTA  torcuata,  ¿'Orí.  o - 8 . E eliiJina  , « 

()-i2.  Ii, B oii^aurvillei, jor-t  i3-i5.E Lsabelleana 

Impn  ™ de  Yj  <xnq  lois . 


POL1PIERS . 


Pt.  4 . 


POLYPI  EK  S 


PL.  5. 


-Delarue  d'après  d’OrUpaiy.  del- 


T Ih’/'trand  Ædàeur 


209e  Coictelet  sc . 


1-4-  ESCHAMNA  Edwardsiana  , a-etri.  5 - (S . E simplex,  æort . 

9 “ 1 2 elegans,  d/ort,  io  - 16  . E cornuta,  dvri. 


Delarue  d'après  d'Orbvprvy  pince  ? 


P Dor  ¿rased  £dùeun. 


_'/ nreede icc/ie  sculp 


i -4  • E S Cil  AHINA.  Alvareziana,  so-t . 5-  8 . E. 


costata,  ¿'Orb. 


8-12  K [ironqriiiartiana  , d/Ort,.  10-16  . E reonilaris , 


/mpn1*'  de-  Zcuigloi*. 


POI.YPfKPS . 


trjtaf* 


polyp. /i:r$ 


PL.  !’> 


¡$íí$ 

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'twlíti sCvíí 
^x<Í.V| 

^SíSáSES!  V&ííi 


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S£$K£Gftife& 


,2p?V  ':■  A*%'&3î§? 


- a M EMBRATN  I PORA  spinosa,  arará.  5-6  . .M 


vil.  spinosa,  arará,  a-0  . i \L îireguians^  dûrô . 7-9. 1U-—  --simplex,  <iúrí.  10-  4.  la  US  TA  telmelcha,  am 

m-i()  . F Paelcha, a,an.  17-19.  ^ inca,  a'^-  20-24  . F Tsabdleana.  aran. 


POLTJVE7ÍS . 


/y  £) 


-Delos' ice'  d'après  d' O rbigny  pinee? 


B.Berù-ascd  JZdctcucr 


Vidor  sculp  Ÿ 


:1'5  ' TI  BÜLIP0RA  °P  J^Sa31S T cljp eiformis,  ;-x3  . CRISERPIA  dicLotoma, 

4-16  .ALECTO  c burne  a , iy  - 2i . I DM  0 NE  A MiWma,  2 ^ 22  - 2 4 . FAS  CICULIP  ORA  ramosMW 

25-28.  VINCULARI^  eleo?ans,  ¿0*1. 


dmpr  'P  de'  JC  emplois  . 


■ 


PO/yP/EMS 


PI.  /<) 


j-j  . rLI  S TRA  peregrina,  d'u,i>  | - (i  . ~Y  T ]N  C U I < A R]  A pentagona,¿'w  7 -12 . HORNERA  americana,  íw 
i.)  -10. 1*1  S I I LOI  ORA  rustica,  ¿‘Orí.  16 -17  . T L R E R RI  PO  R A ramosa/íW  18-K) . T. i rro >1' u la n s , ¿vri-. 


Imp  r ‘e  de  X,  anej  lo  is 


POLYPIERS. 


TIIOA^  Lanio 


5 . SERTULARIA 


patagónica,  j/Ori. 


Mil  ne  an  a.  ¿Vri 


DYX'AM  U A A 


POLYPIERS, 


toh  ii  el  e Ii  a , <¿Ori 


TUGA 


Edward  s i an  a . j '0„i 


jTmpr  z.e  de  .Panejlo 


VOYAGE 


DANS 


L’AMÉRIQUE  MÉRIDIONALE 

(Le  Brésil,  la  République  orientale  de  l’Uruguay,  la  République  Argentine,  la  Patagonie, 
la  République  du  Chili,  la  République  de  Bolivia,  la  République  du  Pérou). 


* 


STRASBOURG,  IMPRIMERIE  DE  Y."  BER  GER  -I Æ V R AU  LT . 


VOYAGE 

DANS 


L AMÉRIQUE  MÉRIDIONALE 

(L.E  BRÉSIL.,  LA  RÉPUBLIQUE  ORIENTALE  DE  L’URUGUAY,  LA  RÉPUBLIQUE 
ARGENTINE,  LA  PATAGONIE,  LA  RÉPUBLIQUE  DU  CHILI,  LA  RÉPUBLIQUE  DE  BOLIVIA, 

LA  RÉPUBLIQUE  DU  PÉROU), 

EXÉCUTÉ  PENDANT  LES  ANNÉES  1826,  1827,  1828,  1829,  1830,  1831,  1832  ET  1833, 

PAR 


A&GiHDIB  B’QBffiSQSÉr» 

CHEVALIER  DE  L’ORDRE  ROYAL  DE  LA  LEGION  D’HONNEUR,  OFFICIER  DE  LA  LEGION  D’HONNEUR  DE  LA  REPUBLIQUE 
BOLIVIENNE,  PRESIDENT  DE  LA  SOCIETE  GEOLOGIQUE  DE  FRANCE  ET  MEMBRE  DE  PLUSIEURS  ACADEMIES 
ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES  NATIONALES  ET  ETRANGERES. 


eate  a¿¿ 


et  publié  sous  lea  auspices  Je  M.  le  itîmistre  Je  l’Instruction  publique 

(commencé  sous  le  ministère  de  M.  Guizot). 


TOME  CINQUIÈME. 

5.e  Partie  : FORAMINIFÈRES. 


PARIS, 

CHEZ  P.  BERTRAND,  ÉDITEUR, 

Libraire  de  la  Société  géologique  de  France , 

RUE  SAWT-ANDRÉ-DES-ARCS,  38. 

STRASBOURG, 

CHEZ  V.e  LEVRAULT  , RUE  DES  JUIFS,  33. 


VOYAGE 


DANS 


L’AMÉRIQUE  MÉRIDIONAL! 


wivvmt  wu\iwi 


* WAW1W  N'VXA 


FORAMINIFÈRES. 


GÉNÉRALITÉS. 

Nous  ne  voulons  ici  ni  faire  ressortir  l’importance  de  l’étude  des  Forami- 
nilères,  pour  la  Géologie,  et  pour  les  lois  générales  de  distribution  géogra- 
phique des  êtres  à la  surface  du  globe,  ni  chercher  à donner  l’histoire  de 
ces  corps,  ayant  déjà  traité  ces  sujets  dans  d’autres  ouvrages1;  mais  le  peu 
de  connaissances  zoologiques  acquises  à leur  égard  nous  met  dans  l’obligation 
de  faire  précéder  nos  observations  spéciales,  sur  ceux  de  l’Amérique  méri- 
dionale, de  quelques  détails  sur  leurs  caractères  et  sur  la  place  que  nous  leur 
assignons  dans  l’échelle  des  êtres. 


Forami- 

nifères. 


1.  Nous  avons  publié,  l’année  dernière,  trois  ouvrages  spéciaux  sur  les  Foraminifères  : l.°  Un 
travail  d’ensemble,  descriptif  et  historique,  et  un  Genera  complet  dans  l’ Histoire  naturelle  de  l’ile  de 
Cuba,  de  M.  de  la  Sagra , avec  la  Faune  locale  des  Antilles  (1  volume  in-8.°,  avec  12  planches  in-fol.)  ; 
2.°  la  Faune  des  iles  Canaries,  dans  Y Histoire  naturelle  des  îles  Canaries,  par  MM.  Webb  et  Ber- 
thelot;  3.°  la  Faune  de  la  craie  blanche  de  Paris,  dans  les  Mémoires  de  la  Société  géologique  de 
France. 


Y.  F o 


Forami- 

nifères. 


( 2 ) 

CLASSE  DES  FORAMINIFÈRES. 

Les  Foraminiferes  sont  des  animaux  très-petits,  microscopiques , non 
agrégés,  a existence  individuelle  toujours  distincte,  composés  d’un  corps 
formé  d’une  masse  colorée  de  consistance  glutineuse,  entier  et  alors 
arrondi ; divisé  en  segmens,  et  alors  ceux-ci,  placés  sur  une  ligne  simple 
ou  alterne,  enroulés  en  spirale  ou  pelotonnés  autour  d’un  axe.  Ce  corps 
est  contenu  dans  une  coquille  crétacée,  rarement  cartilagineuse,  modelée 
sur  les  segmens  de  l’animal,  et  en  suivant  toutes  les  modifications  de 
forme  et  d’ enroulement.  De  l’extrémité  du  dernier  segment,  d’une  ou 
de  plusieurs  ouvertures  de  la  coquille  ou  des  pores  de  son  pourtour, 
partent  des  fdamens  contractiles  incolorés,  très-allongés , plus  ou  moins 
grêles , divisés  et  ramifiés,  servant  à la  reptation. 

Si  nous  passons  en  revue  les  differens  caractères  que  nous  venons  de 
tracer,  nous  verrons  d’abord  que,  bien  que  doués  d’une  existence  indivi- 
duelle, distincte  et  séparée,  tous  ne  sont  pas  libres,  et  qu’il  en  est  de  tou- 
jours fixes  (les  Troncatulina , Planorbulina , etc.),  se  moulant  sur  les  corps 
où  ils  ont  commencé  à vivre. 

Le  corps  (nom  que  nous  sommes  forcé  d’appliquer  à la  masse  vitale), 
d’une  teinte  très  - variable , mais  identique  dans  tous  les  individus  d’une 
espèce,  est  jaune,  fauve,  roux,  rouge,  violet  ou  bleuâtre;  sa  consistance 
varie  également  suivant  les  espèces,  et  il  paraît  être  composé  d’une  foule 
de  petits  globules,  dont  l’ensemble  donne  la  teinte,  et  contenus  dans  une 
enveloppe  membraneuse,  entière  ou  non,  placée  autour  de  chaque  segment. 
Nous  avons  dit  que  le  corps  était  quelquefois  entier,  rond,  sans  segmens. 
En  effet,  on  le  voit  ainsi  dans  les  genres  Gromia  et  Orbulina , qui 
représentent  l’état  embryonnaire  de  tous  les  autres,  comme  nous  allons 
chercher  à le  prouver.  Ils  s’accroissent  sans  doute  par  toute  leur  circonfé- 
rence. Lorsque  le  corps  est  divisé  par  lobes  ou  segmens , le  premier  de  tous , 
semblable  à l’état  constant  des  Gromia,  est  d’abord  rond  ou  ovale  allongé, 
suivant  les  genres;  mais  une  fois  formé,  il  ne  grossit  plus,  se  recouvre  de 
matière  crétacée,  et  représente  plus  ou  moins  une  boule,  sur  laquelle  vient 
s’en  appliquer  une  seconde  plus  grande,  une  troisième  plus  grande  encore, 
et  ainsi  de  suite,  tant  qu’existe  l’animal.  Les  segmens  recouverts  d’un  test, 
loin  d’être  uniformément  unis  ensemble,  les  uns  par  rapport  aux  autres, 


( 3 ) 

sont  au  contraire  agglomérés  ou  contournés  de  diverses  manières,  on  ne  peut 
plus  régulièrement , et  suivent  dans  leur  arrangement  des  lois  presque  mathé- 
matiques. En  effet: 

\.°  Chez  les  uns,  les  segmens  sont  sur  une  seule  ligne  droite  ou  arquée, 
grossissant  des  premiers  aux  derniers; 

2. °  Chez  les  autres,  ces  segmens,  placés  les  uns  au  bout  des  autres,  viennent 
s’enrouler  obliquement,  et  forment  une  spire  turriculée,  ou  se  contournent 
sur  un  même  plan,  en  représentant  une  volute  régulière; 

3. °  D’autres  fois  les  segmens  ne  s’enroulent  pas,  ils  croissent  alternative- 
ment, à droite  et  à gauche  des  premiers  et  successivement  de  chaque  côté 
de  l’axe  longitudinal  fictif,  en  s’enchevêtrant; 

4. °  Quelques  genres  nous  représentent  une  complication  des  deux  derniers 
modes  dont  nous  venons  de  parler,  c’est-à-dire  que,  formés  de  segmens  alternes, 
leur  ensemble  se  roule  en  spirale,  soit  sur  le  même  plan,  soit  obliquement; 

5. °  Enfin,  ces  segmens  se  pelotonnent  autour  d’un  axe,  et  latéralement  à 
la  longueur,  sur  deux,  sur  trois,  sur  quatre  ou  sur  cinq  faces  opposées, 
revenant,  après  chaque  révolution  complète,  se  replacer  exactement  les  uns 
sur  les  autres. 

On  voit  dès-lors  que,  dans  l’accroissement  du  corps,  les  segmens  s’agglo- 
mèrent ou  croissent  de  six  manières  bien  distinctes;  ce  sont  ces  modifications 
qui  déterminent  celle  de  la  coquille  que  nous  prendrons  pour  base  de  notre 
classification;  mais,  avant  de  parler  de  la  coquille,  terminons  ce  qui  con- 
cerne les  animaux,  en  nous  occupant  des  filamens. 

Semblables,  quant  à leur  forme,  les  filamens  que  nous  avons  vus  sont, 
dans  tous  les  Foraminiferes,  formés  d’une  matière  incolore,  transparente  comme 
du  verre.  Ils  s’allongent  jusqu’à  cinq  ou  six  fois  le  diamètre  du  corps.  Plus 
ou  moins  nombreux,  ils  se  divisent,  sur  leur  longueur,  en  rameaux,  qui  se 
subdivisent  eux-mêmes  encore,  de  manière  à représenter  une  branche1.  Ce 
sont  ces  ramifications  qui,  dans  les  espèces  libres,  s’attachent  aux  differens 
corps  avec  assez  de  force  pour  traîner  après  eux  la  coquille  et  la  faire  avancer. 
Si  les  filamens  sont  semblables,  quant  à leurs  formes,  ils  varient  de  diamètre 
et  surtout  de  position.  Dans  tous  les  Agathistègues,  une  partie  des  Énallos- 
tègues , quelques  Hélicostègues,  les  Gnomia  et  sans  doute  beaucoup  de 


1.  Nous  n’avons  pas  vu  les  rameaux  s’anastomoser  complètement,  comme  l’indique  M.  Dujardin; 
ils  s’accolent,  il  est  vrai,  souvent,  mais  ne  sont  pas  fondus  ensemble.  On  les  suit,  quoiqu’avec 
peine,  et  on  les  voit  se  séparer  de  nouveau. 


( 4 ) 

Stichostègues,  ils  forment  un  faisceau  qui  sort  par  une  ouverture  unique  et 
rentre  par  le  même  point  dans  la  contraction.  Dans  les  Pénéroples , les  Polysto- 
melles , les  filamens  sortent  seulement  par  chacune  des  petites  ouvertures  de  la 
partie  supérieure  de  la  dernière  loge.  Chez  les  Rosalines,  les  Globigerines,  les 
Globulines , les  Troncatulines , les  Planorbulines  , ils  sortent  quelquefois 
encore  par  une  ouverture;  mais,  de  plus,  par  chacun  des  pores  nombreux 
qui  criblent  les  dernières  loges  et  servent  à soutenir  l’animal.  Ils  remplissent, 
en  résumé,  chez  les  Foraminifères,  les  mêmes  fonctions  que  les  nombreux 
tentacules  des  Astéries;  ils  servent  à fixer  l’animal,  et  sont  pour  eux,  comme 
nous  l’avons  dit,  de  puissans  moyens  de  locomotion.  Quant  aux  modifications 
que  nous  venons  de  signaler,  nous  sommes  loin  de  vouloir  leur  donner  trop 
d’importance;  car,  avec  une  forme  identique , nous  voyons  des  coquilles  per- 
forées sur  toute  leur  surface,  et  d’autres  qui  ne  le  sont  pas,  ayant  toutes 
deux,  du  reste,  l’ouverture  de  la  dernière  loge  absolument  semblable;  ainsi 
ce  caractère  ne  sera  pour  nous  que  secondaire. 

A ce  qui  précède  se  borne,  jusqu’à  présent,  tout  ce  que  nous  savons  sur 
les  animaux  des  Foraminifères,  puisque,  pas  plus  qu’à  M.  Dujardin,  nos 
observations  ne  nous  ont  fait  reconnaître  en  eux  d’organes  de  nutrition  ni 
de  reproduction.  A cet  égard,  on  en  est  encore  aux  hypothèses.  Si,  dans 
les  genres  pourvus  d’une  ouverture  laissant  sortir  les  filamens,  il  est  encore 
permis  de  supposer  que  la  nourriture  peut  être  absorbée  par  les  intervalles 
de  la  naissance  de  ceux-ci,  il  n’en  est  pas  ainsi  des  genres  dont  la  derniere 
loge  est  quelquefois  fermée,  et  dont  les  filamens  sortent  par  de  petits  pores. 
On  pourrait  alors  croire  que  ces  organes  servent  à prendre  la  nourriture  ; 
car  autrement  il  faudrait  se  demander  par  où  ces  animaux  pourraient  se 
la  procurer.  Vous  avons  au  moins  la  certitude  que  les  filamens  déposent 
des  matières  calcaires  par  les  petits  tubes  qui  se  forment  à chaque  pore  de 
certaines  espèces;  ce  sont  eux  aussi  qui  encroûtent  le  test  en  dehors  d’une 
manière  si  remarquable,  comme  nous  le  trouvons  chez  beaucoup  de  Fora- 
minifères, après  la  formation  des  loges. 

Voyons  maintenant  ce  que  nous  offre  la  coquille.  Sa  contextui e est  variable, 
et  cette  variation  est  presque  toujours  d’accord  avec  les  divisions  de  formes 
ou  d’enroulement  des  segmens  de  l’animal.  En  effet,  lorsque  les  segmens  sont 
pelotonnés,  la  coquille  est  opaque,  d’une  contexture  serrée,  comme  de  la 
porcelaine,  et  sans  aucun  indice  de  porosité  extérieure;  dans  les  segmens 
alternes  dont  la  coquille  est  équilatérale,  de  même  que  dans  tous  ceux  dont 
l’enroulement  spiral  est  oblique,  elle  est  poreuse,  perforée,  particulièrement 


( 5 ) 

sur  les  dernières  loges,  d’un  grand  nombre  de  petits  trous,  qui  s’oblitèrent  Forami- 
à mesure  que  l’animal  n’en  a plus  besoin,  et  sont  souvent  projetés  en  tube. 
Quand  les  segmens  sont  sur  une  seule  ligne  droite,  lorsqu’ils  s’enroulent  sur 
le  même  plan  en  spirale  ou  qu’ils  sont  alternes,  et  la  coquille  inéquilatérale, 
leur  contexture  est  presque  toujours  transparente,  compacte,  et  ressemble  à 
du  verre.  Il  y a sans  doute  des  exceptions  dans  chaque  division;  mais  la 
masse  suit  les  règles  que  nous  venons  de  donner. 

La  couleur  est  généralement  uniforme  dans  les  coquilles.  Elles  sont  blanches 
ou  jaunâtres.  Presque  toutes  celles  dont  les  loges  se  pelotonnent , sont 
blanches  comme  du  lait;  dans  les  autres,  la  transparence  du  verre,  et  de 
là  les  différens  degrés  d’opacité,  jusqu’au  blanc  mat,  sont  les  teintes  les  plus 
communes.  Nous  ne  trouvons  d’exceptions  que  chez  certaines  espèces  des 
Rotalinci,  des  Rosalina > des  Planorbulina , des  Globigerina  et  de  quelques 
autres  genres,  où  les  teintes  sont  jaunes,  rougeâtres  ou  violacées,  toujours 
analogues  à ce  que  nous  avons  dit  de  la  coloration  de  l’animal;  et  alors  ces 
teintes  sont  d’autant  plus  vives,  qu’elles  s’éloignent  de  la  dernière  loge  ou 
s’approchent  davantage  de  la  première. 

Les  coquilles  sont  généralement  libres;  néanmoins  il  y a des  exceptions 
où  la  coquille,  fixée  sur  un  point  déterminé,  se  moule  sur  lui  et  en  prend  la 
forme.  Ce  caractère  n’est  que  secondaire,  puisque  ces  mêmes  animaux,  tout 
fixes  qu’ils  sont,  ne  paraissent  pas  souffrir,  lorsqu’on  les  détache  et  qu’on  les 
place  ailleurs,  comme  nous  en  avons  fait  l’expérience;  aussi  ne  l’indiquons- 
nous  que  comme  un  fait  utile  à connaître. 

Nous  avons  vu  tousles  animaux  composés  d’un  corps  de  même  matière,  de 
filamens  identiques;  le  corps,  par  l’arrangement  si  régulier  de  ses  segmens, 
nous  offre  donc  seul  un  bon  caractère  pour  des  coupes  primordiales.  Nous 
avons  dit  aussi  que  la  coquille  se  moule  sur  toutes  les  modifications  de  formes 
et  d’enroulement  des  segmens  de  l’animal,  qu’elle  protège  et  enveloppe;  qu’elle 
en  est  une  partie  d’autant  plus  importante  qu’elle  en  reproduit  entièrement 
tous  les  caractères;  dès-lors  cet  arrangement  des  segmens  ou  le  mode  d’ac- 
croissement des  loges  de  la  coquille,  qui  n’en  est  que  la  reproduction,  sera 
la  base  de  notre  classification,  en  présentant  la  réunion  intime  des  caractères 
zoologiques  de  l’animal  et  de  ceux  de  la  coquille.  Ce  mode  de  classement  est 
d’autant  plus  nécessaire,  qu’il  permettra  d’étudier  et  d’y  comprendre,  sans 
voir  les  animaux,  non-seulement  les  espèces  qui  couvrent  actuellement  toutes 
les  côtes  maritimes  du  monde,  mais  encore  toutes  les  espèces,  au  moins  aussi 
nombreuses,  qui  composent  une  partie  des  couches  de  l’écorce  terrestre. 


Forami- 

níferes. 


( 6 ) 

D’après  cet  exposé,  voici  comment  nous  divisons  les  Foraminifères i 
Lorsqu’il  n’y  a qu’une  seule  loge  cartilagineuse  ou  crétacée  à tous  les  âges, 
c’est  notre  premier  ordre,  les  Monost'egues ; 

Lorsque  les  loges  sont  empilées  ou  superposées  bout  à bout  sur  un  seul 
axe,  droit  ou  arqué,  sans  spirale,  c’est  notre  second  ordre,  les  Stichostegues ; 

Lorsque  les  loges  empilées  ou  superposées  sur  un  seul  axe  forment  une 
volute  spirale,  c’est  notre  troisième  ordre,  les  Hélicostegues ; 

Lorsque  les  loges  sont  alternes  sur  deux  axes  et  que  l’ensemble  se  roule  en 
spirale,  soit  sur  le  même  plan,  soit  obliquement,  c’est  notre  quatrième  ordre, 
les  Entorno st  'egues ; 

Lorsque  les  loges  sont  assemblées  par  alternance  sur  deux  ou  trois  axes 
distincts,  sans  former  de  spirale,  c’est  notre  cinquième  ordre,  les  Énallostegues ; 

Lorsqu’enfin  les  loges  sont  pelotonnées  sur  plusieurs  faces,  sur  un  axe 
commun,  formant  chacune  la  moitié  de  la  circonférence,  c’est  notre  sixième 
ordre,  les  Agcithistègues. 

Nos  premières  coupes  étant  fondées  sur  le  mode  d’accroissement,  sur  l’ar- 
rangement des  loges  ou  des  segmens  de  l’animal,  nos  coupes  secondaires 
doivent  logiquement  s’établir  sur  des  modifications  de  moindre  importance, 
tenant  encore  à ces  formes  primordiales;  aussi  prenons -nous  encore  nos 
familles  dans  cette  même  série  de  caractères,  suivant  que,  dans  la  compo- 
sition de  l’ensemble,  les  parties  sont  modifiées  de  manière  à être  paires  ou 
non.  On  sait,  par  exemple,  qu’une  coquille  enroulée  sur  le  même  plan  sera 
régulière  de  chaque  côté  et  équilatérale,  tandis  qu’une  coquille  enroulée 
obliquement  sera  toujours  inéquilatérale.  Nous  citons  cet  exemple  pour  mon- 
trer que  le  caractère  des  parties  paires  ne  manque  pas  d’importance  zoologique. 

Quant  aux  coupes  de  moindre  valeur,  celles  qui  doivent  constituer  les 
genres,  nous  les  avons  déterminées  d’après  la  combinaison  du  mode  d’ac- 
croissement joint  au  nombre,  à la  forme  et  à la  place  des  ouvertures  de  la 
dernière  loge. 

D’après  ce  qui  précède  sur  les  caractères,  tant  des  animaux  que  des  coquilles, 
il  est  facile  de  se  convaincre,  par  la  comparaison,  que  les  Foraminifères  ne 
peuvent  se  ranger  dans  aucune  des  classes  connues  de  la  Zoologie.  Beaucoup 
moins  compliqués,  quant  à leur  organisation  interne,  que  les  Échinodermes , 
que  les  Polypiers  et  même  que  quelques  Infusoires,  ils  ont  une  partie 
du  mode  de  locomotion  des  premiers  par  leurs  filamens,  sont  plus  avancés 
dans  l’échelle  que  les  seconds  par  leur  existence  isolée,  non  agrégée  et  libre, 
tout  en  offrant  beaucoup  de  rapports  de  composition  organique  avec  les 


( 7 ) 

derniers,  chez  lesquels  néanmoins  on  ne  voit  jamais  une  si  grande  régularité  Fom..- 
dans  l’enveloppe  crétacée  et  dans  l’arrangement  des  parties.  Cet  aperçu  rapide,  nifèrC5~ 
que  notre  cadre  ne  nous  permet  pas  d’étendre  davantage,  nous  porte  donc 
à croire  que  les  Foraminifères  doivent  former  une  classe  distincte  dans  l’échelle 
des  êtres  ; mais  il  reste  à déterminer  le  rang  qu’ils  y doivent  prendre. 

L’existence  isolée  et  individuelle  des  Foraminifères,  la  liberté  dont  ils 
jouissent,  leur  mode  de  locomotion,  sont  des  caractères  qui  méritent  d’être 
pris  en  considération.  Quoique  moins  compliqués  dans  leur  organisation 
intérieure  que  beaucoup  de  Polypiers,  ils  n’ont  pas,  comme  ceux-ci,  une  vie 
commune , agrégée  ; une  multitude  ne  se  réunit  pas  pour  former  un  corps 
régulier;  ils  marchent,  ce  que  les  Polypiers  ne  font  pas.  Leurs  moyens  de 
locomotion  sont  compliqués,  et  la  grande  régularité  de  leur  enveloppe  cré- 
tacée les  place  bien  au-dessus  des  Polypiers.  D’un  autre  côté,  moins  complets 
que  les  Echinodermes  dans  leur  organisation  intérieure  et  extérieure , ils 
leur  sont  bien  inférieurs,  sous  tous  les  rapports;  aussi  croyons-nous,  quant  à 
présent,  que  la  place  des  Foraminifères,  par  leurs  filamens  rayonnans,  est 
dans  l’embranchement  des  animaux  rayonnés  de  Cuvier,  ou  des  Actinozoaires 
de  M.  deBlainville,  entre  les  Echinodermes,  les  Polypiers,  mais  comme  classe 
tout  à fait  indépendante. 

Passant  maintenant  aux  considérations  spéciales  à notre  faune  des  Fora- 
minifères de  l’Amérique  méridionale,  nous  croyons  devoir  donner  préalable- 
ment des  renseignemens  sur  les  lieux  d’où  proviennent  nos  matériaux.  On 
sait  que  nous  avons  successivement  parcouru  Rio  de  Janeiro,  au  Brésil,  l’em- 
bouchure de  la  Plata  et  la  côte  de  la  Patagonie,  sur  le  littoral  oriental  de 
l’Amérique.  Nous  nous  sommes  procuré,  de  plus,  des  sables  des  îles  Malouines, 
pour  compléter  la  série  de  l’océan  Atlantique;  puis,  favorisé  en  vue  de  terre 
au  cap  Horn,  par  un  sondage  fait  à de  grandes  profondeurs,  nous  avons  eu 
encore  des  Foraminifères,  pour  nous  d’autant  plus  précieux  qu’ils  devaient 
nous  donner  les  limites  d’habitation  de  quelques  espèces  vers  le  sud,  et  nous 
placer  au  point  de  contact  des  faunes  locales  propres  aux  deux  océans,  si 
toutefois  les  deux  mers  avaient  leurs  espèces  spéciales.  Sur  les  côtes  du  grand 
Océan  nous  avons  recueilli  successivement  des  Foraminifères  à Valparaiso , au 
Chili;  à Cobija,  en  Bolivia;  à Arica,  à Islay  et  au  Callao  (Pérou),  c’est-à-dire 
du  o4.  au  12.  degré  de  latitude.  De  plus,  par  M.  Fontaine  et  des  capitaines 
marchands,  nous  avons  eu  encore  des  sables  de  Pay  ta,  d’Acapulco,  des 
atterrages  de  Guayaquil,  de  manière  à pouvoir  étudier  sûrement  les  limites 
d’habitation  des  espèces.  C’est  sur  ces  matériaux  que  nous  avons  basé  notre 


Forami- 
ni fères. 


( 8 ) 

travail.  Ils  nous  ont  présenté  un  ensemble  de  quatre-vingt-une  espèces,  chiffre 
assez  élevé  pour  donner  des  résultats,  mais  qui  sera  sans  doute  augmenté 
lorsqu’on  voudra  soigneusement  rechercher  sur  tout  le  littoral  des  deux 
océans,  les  Foraminifères  qui  y habitent,  ce  que  nous  n’avons  pas  pu  faire 
partout. 

Nous  nous  sommes  depuis  long- temps  aperçu  que  la  configuration  des 
côtes,  leur  plus  ou  moins  de  profondeur,  leur  nature  même,  ainsi  que  la 
direction  des  courans  généraux,  avaient  la  plus  grande  influence  sur  la  distri- 
bution et  sur  le  nombre  respectif  des  espèces  d’animaux  marins.  Nous  avons 
dès-lors  cherché  à nous  rendre  compte,  par  des  observations  spéciales,  des  lois 
qui  président  à cette  distribution;  et  cela  avec  d’autant  plus  d’ardeur  que 
tout  est  à faire  à cet  égard,  et  qu’il  s’y  rattache  des  questions  d’une  très-haute 
importance  en  Géologie. 

Tout  le  monde  connaît  la  configuration  de  l’Amérique  méridionale;  tout 
le  monde  a remarqué  cette  pointe  étroite  qui,  s’avançant  vers  le  pôle  et  sépa- 
rant l’océan  Atlantique  du  grand  Océan,  trace , entre  l’une  et  l’autre  mer,  une 
limite  des  mieux  marquée  ; mais  ce  que  tout  le  monde  ne  sait  pas , c’est  que , 
dans  cette  partie  du  globe , la  direction  des  courans  ne  contribue  pas  moins 
que  la  configuration  des  terres  à isoler  les  deux  océans.  En  effet,  les  courans 
généraux,  partant  des  régions  polaires  du  sud-ouest,  sur  l’extrémité  méri- 
dionale de  l’Amérique,  s’y  divisent  en  deux  branches  distinctes.  L’une  passe  à 
l’est  du  cap  Horn,  entre  dans  l’océan  Atlantique,  suit  le  littoral  du  continent, 
en  se  dirigeant  du  sud  au  nord  , longe  successivement  la  Patagonie , les 
Pampas  de  Buenos- Ayres  et  continue  jusqu’au  Brésil;  l’autre,  au  contraire, 
se  heurtant  contre  la  pointe  américaine,  reste  dans  le  grand  Océan,  suit  le 
littoral  du  sud  au  nord,  en  longeant  les  côtes  du  Chili,  de  la  Bolivia,  du 
Pérou,  jusqu’au-delà  de  l’équateur.  Les  eaux  polaires,  qui  se  divisent  au  cap 
Horn  et  suivent,  dans  la  même  direction,  le  littoral  de  chaque  côté,  s’opposent 
à ce  que  les  animaux  d’un  océan  passent  dans  l’autre;  car  ils  auraient  alors 
à remonter  contre  les  courans  et  les  vents  régnans,  ce  qui  est  impossible. 
La  forme  du  continent  et  la  direction  des  courans  pourraient  donc  faire  croire 
a priori,  que  les  deux  mers  doivent  avoir  leurs  faunes  distinctes,  et  que  le 
seul  point  de  contact  possible  entre  chacune , où  s’en  opérerait  la  séparation , 
serait  le  cap  Horn.  Nous  verrons  tout  à l’heure  si  les  faits  viennent  ou  non 
corroborer  cette  hypothèse;  pour  cela  nous  allons  successivement  comparer 
les  Foraminifères  des  différais  lieux  que  nous  avons  étudiés. 

Nous  avons  dit  que  nous  avions  le  produit  d’un  sondage  exécuté  en  vue 


.(  9 ) 

de  terre  au  cap  Horn.  C’est  sans  doute  bien  peu  de  chose,  comme  point  de 
comparaison;  pourtant  c’en  est  assez  pour  présenter  quelques  résultats  curieux. 
Ce  sondage  a été  fait  par  cent  soixante  mètres  environ  de  profondeur,  avec 
un  plomb  dont  le  diamètre  n’avait  que  quelques  centimètres , et  néanmoins , 
sur  cette  petite  surface,  nous  avons  été  assez  heureux  pour  découvrir  un 
assez  bon  nombre  de  Foraminifères  et  de  Polypiers;  fait  d’une  grande  impor- 
tance, en  ce  qu’il  prouve  d’abord  que  ces  animaux  peuvent  vivre  à de  grandes 
profondeurs  dans  la  mer,  et  nous  donne  ensuite  une  idée  de  l’innombrable 
quantité  de  ces  êtres  dans  ces  parages  glacés  : le  fond  des  eaux  devait  effec- 
tivement en  être  couvert,  pour  que  le  peu  de  suif  de  la  sonde  nous  en  ait 
ramené  plus  de  quarante  individus.  Parmi  ces  individus  nous  avons  reconnu 
cinq  espèces  : les  Rotalina  Alvarezii,  Rotalina  patagónica , Truncatulina 
vermiculata , Cassidulina  crassa  et  Bulimina  elegantissima.  Sur  ces  cinq 
espèces , les  quatre  premières  habitent  seulement  la  côte  de  Patagonie  et  des 
Malouines,  et  appartiennent  dès-lors  à la  faune  de  l’océan  Atlantique,  tandis 
que  la  cinquième,  habitant  le  Chili  et  toute  la  côte  du  Pérou,  se  rattache  à 
celle  du  grand  Océan.  Ce  résultat  s’applique  parfaitement  à ce  que  nous 
avons  dit,  démontre  évidemment  que  le  cap  Horn  est  le  point  de  départ 
des  deux  faunes  propres  à chaque  mer,  et  qu’il  y a en  outre  plus  d’espèces 
appartenant  à l’Atlantique  qu’au  grand  Océan,  ce  qui  s’explique  encore 
par  la  direction  des  courans.  La  vérité  des  rapports  que  nous  venons  d’éta- 
blir se  trouve  ainsi  confirmée;  car  les  courans  arrivant  du  sud-ouest  doivent 
porter  plus  facilement  les  eaux  à l’est  qu’à  l’ouest  du  cap  Horn,  et  renvoyer 
plus  des  espèces  qui  lui  sont  propres  dans  l’océan  Atlantique  que  dans  le  grand 
Océan;  lait  concordant  au  mieux  avec  la  distribution  de  ces  cinq  espèces  de 
Foraminifères,  et  qui  fixe  l’opinion  qu’on  pouvait  se  faire  de  leur  distribution, 
d’après  les  formes  des  côtes  et  la  direction  des  courans. 

Si  maintenant  nous  comparons  l’ensemble  des  espèces  de  Foraminifères, 
nous  reconnaîtrons  que,  sur  les  quatre-vingt-une,  cinquante-deux  se  trouvent 
dans  l’océan  Atlantique,  sans  qu’aucune  se  montre  dans  le  grand  Océan, 
et  trente  demeurent  spéciales  au  grand  Océan,  sans  qu’aucune  passe  dans 
l’océan  Atlantique 1 , nouvelle  preuve  du  fait  induit  à priori  de  la  forme  du 

1.  On  remarquera  sans  doute  qu’une  espèce  est  commune  aux  deux  mers,  et  l’on  verra  que 
nous  n’en  tenons  aucun  compte.  Cette  espèce  est  la  Vlobigerina  bulloides,  qui  non-seulement 
habite  les  deux  côtés  de  l’Amérique,  mais  encore  les  Canaries,  la  Méditerranée,  l’Adriatique  et 
même  l’Inde.  Comme  elle  se  trouve  partout,  sa  présence  est  sans  valeur  dans  les  comparaisons 
qui  nous  occupent,  et  ne  change  en  rien  les  résultats  constatés. 

V.  Foram. 


Forami 
n itères 


Eorami- 

nifères. 


( 10  ). 

continent  et  de  la  direction  des  courans,  que  les  deux  mers  ont  des  faunes 
distinctes.  La  liste  comparative  des  espèces  par  ordre  pourra  démontrer  la 
vérité  de  notre  assertion. 


ESPÈCES  DE  L’OCÉAN  ATLANTIQUE. 


ESPÈCES  DU  GRAND  OCÉAN. 


NOMS. 


HABITAT. 


NOMS. 


HABITAT. 


Oolina  compressa.  . . 

— lævigata  . . . 

— Vilardeboana  . 

— caudata  . ■ • 

— Isabelleana  . . 

— melo  . . . . 

— raricosta  . . ■ 

— striata .... 

— inornata  . . . 

— striaticollis  . . 

Dentalina  acutissima  . 
Marginulina  Webbiana 
Robulina  subcultrata  - 
Nonionina  punctata . . 

— subcarinata . 


Malouines. 

Idem. 

Idem. 

Idem. 

Idem. 

Idem. 

Idem. 

Idem. 

Idem. 

Idem. 

Idem. 

Idem. 

Idem. 

Idem. 

Idem. 


Polytomella  Lessonii 
— Owenii. 

— articulata 
— Alvarezii 

Peneroptis  pulchellus 

— carinatus. 
Rotalina  Alvarezii  . 

— patagónica . 


Malouines,  Patagonie. 
Patagonie. 

Malouines , Patagonie. 
Idem , idem. 

Idem , idem. 

Patagonie. 

Cap  Horn,  Malouines,  Patagonie. 
Cap  Horn,  Patagonie. 


Globigerina  bulloides  . . 
Truncatulina  dispars  . • 
— vermiculata . 


Malouines. 

Idem. 

Cap  Horn , Malouines. 


Rosalina  rugosa  . - 
— ornata  . ■ 

— Isabelleana 
— Vilardeboana 


Patagonie. 

Idem. 

Malouines. 

Idem. 


Nonionina  pelagica  . 


La  haute  mer. 


Rotalina  peruviana  ....  Valparaiso, Cobija, Callao, Payta. 
Globigerina  bulloides  . . . Valparaiso. 


Truncatulina  depressa  . . . 

— ornata .... 
Rosalina  peruviana  . . . . 
— Solcyi 

— araucana  . . . . 

— cora  

— inca  

— consobrina.  . . . 


Valparaiso. 

Idem. 

Cobija,  Arica,  Payta. 
Arica. 
Valparaiso. 

Le  Callao. 

Idem. 

Idem. 


Valvulina  pileolus  . . . . 
— auris 


Arica. 

Chili,  Cobija,  Arica,  le  Callao, 
Payta. 


’ JFW 


( h ) 


ESPÈCES  DE  L’OCÉAN  ATLANTIQUE. 

ESPÈCES  DU  GRAND  OCÉAN. 

NOMS. 

HA  JÎITAT. 

NOMS. 

HABITAT. 

Valvulina  inflata 

: Valparaiso. 



— inaequalis.  . . . 

Pay  ta. 

Bulimina  pulchella . . . . 

Valparaiso,  le  Callao,  Pay  ta. 

— ovula  . ...  . 

Valparaiso,  le  Callao. 

Bulimina  patagónica.  . . . 

— elegantísima  . . 

Cap  Horn,  Valparaiso,  Ie  Callao. 

Patagonie. 

U nigerina  raricosta.  . . . 

— striata  

— bifurcata .... 
Asterigina  monticula  . . . 

Malouines. 

Idem. 

Idem. 

Patagonie. 

Cassidulina  crassa  .... 
> — pupa 

Cap  Horn,  Malouines. 
Malouines. 

Guttulina  Plancii 

Cassidulina  pulchella  . . . 

Payta. 

Patagonie. 

Globulina  australis.  . . . 

Idem. 

Valparaiso. 

— costata  

Cobija. 

— punctata 

Valparaiso. 

Biloculina  patagónica  . . . 

Payta. 

Patagonie. 

— sphera 

Malouines. 

— Isabelleana  . . . 

Idem. 

— irregularis  . . . 

Idem. 

— Bougainvillii  . . 

Idem. 

Triloculina  rosea 

Patagonie. 

— cryptella .... 

Malouines. 

— lutea  

Idem. 

Triloculina  boliviana  . . . 

Cobija. 

Cruciloculina  triangularis.  . 

— globulus  . . . 

Payta. 

Malouines. 

Quinqueloculina  meridionalis. 

Patagonie. 

— patagónica  . 

Idem. 

— Isabelleana  . 

Idem. 

— magellanica . 

Malouines. 

Quinqueloculina  peruviana  . 

Arica. 

— flexuosa  . .. 

Idem. 

— inca  . . . 

Idem. 

— araucana.  . 

Valparaiso. 

— cora  . . * 

Payta. 

Nous  allons  chercher  à compléter  les  résultats  que  peut  nous  donner  la 
comparaison  par  localités  des  espèces  de  la  liste  qui  précède.  De  cinq  espèces 
de  Foraminifères  du  cap  Horn,  quatre  sont  propres  à la  faune  de  l’Atlantique. 
De  ces  quatre,  deux  se  sont  montrées  abondamment  aux  îles  Malouines,  sans 


i'oraim- 

nifères. 


Forami- 
n iteres. 


( 12  ) 

passer  jusques  aux  côtes  septentrionales  de  la  Patagonie  (du  20.e  au  23.e  degré 
de  latitude  sud);  une  s’est  trouvée  sur  la  côte  de  la  Patagonie,  sans  se  mon- 
trer aux  Malouines,  et  une  habite  simultanément  dans  les  deux  localités.  On 
voit  donc  que  les  Foraminifères  du  cap  Horn  s’étendent  dans  l’océan  Atlan- 
tique, en  suivant  la  direction  des  courans. 

Nous  connaissons  aux  Malouines  trente -huit  espèces,  chiffre  énorme  eu 
égard  à la  position  méridionale  de  ces  îles  et  a leur  basse  temperature; 
ce  qui  prouve  évidemment  que  les  Foraminifères  sont  de  toutes  les  régions, 
et  peuvent  se  multiplier  beaucoup  sous  toutes  les  températures  \ quand  les 
lieux  leur  sont  propices.  Sur  ces  trente-huit  espèces,  cinq  seulement  se  sont 
montrées  à nous  sur  les  côtes  de  la  Patagonie’  près  du  Rio  Negro.  Nous  nous 
en  serions  étonné,  si  les  courans  qui  partent  du  cap  Horn  ne  divergeaient  pas 
un  peu  vers  la  partie  méridionale  de  l’Amérique,  un  de  leurs  deux  bras 
suivant  les  côtes  du  continent,  et  l’autre  s’étendant  plus  au  large  et  passant 
par  les  Malouines,  de  sorte  que  les  eaux  qui  baignent  ces  îles  ne  rejoignent 
pas  ensuite  les  côtes  continentales.  Il  s’ensuit  qu’il  ne  doit  y avoir  de  com- 
munes, entre  les  Malouines  et  la  côte  de  Patagonie,  que  les  espèces  réparties 
sur  toutes  les  côtes,  tandis  que  les  Malouines  peuvent  posséder  leurs  espèces 
propres , distinctes  de  celles  du  continent,  ce  qui  est  de  fait,  puisque  nous 
y en  comptons  trente-trois. 

Nous  avons  découvert  dix -huit  espèces*  de  Foraminifères  sur  la  côte 
septentrionale  de  la  Patagonie,  depuis  la  baie  de  San-Blas  jusqu’à  la  péninsule 
de  San-Jose,  c’est-à-dire  du  20.e  au  2 3.' ' degré  de  latitude  sud.  Nous  avons 
vu  que  sur  ce  nombre,  cinq  se  rencontrent  également  aux  îles  Malouines;  il 
resterait  donc  treize  espèces  particulières  à cette  partie  de  l’Amérique. 

Pour  suivre  notre  comparaison,  passons  maintenant  au  côté  opposé  de 
l’Amérique.  A Valparaiso , au  54.e  degré  de  latitude  sud , des  recherches 
multipliées  nous  ont  donné  la  certitude  que  le  nombre  des  espèces  varie, 
suivant  les  lieux , dans  des  proportions  énormes.  Nous  avions  à plusieurs 
reprises  recueilli  des  sables  dans  la  baie  de  Valparaiso,  oh  le  peu  de  rapi- 


1.  Le  grand  nombre  de  Foraminifères  que  nous  avons  découverts  dans  les  sables  du  cap  Nord, 
en  Laponie,  recueillis  par  M.  Robert,  près  du  72.e  degré  de  latitude  nord,  confirme  cette 
opinion. 

2.  Nous  ne  doutons  pas.  qu’on  ne  double  ce  chiffre,  lorsqu’à vec  plus  de  ressources  que  nous 
n’en  avions,  on  pourra  parcourir  les  différentes  parties  de  la  côte,  et  surtout  les  fonds  voisins  des 
parties  rocheuses  de  la  péninsule  de  San-Jose. 


{ 13  ) 

dité  du  courant  pouvait  nous  faire  supposer  cpie  les  corps  légers  devaient 
se  déposer  en  grand  nombre;  et  nous  étions  presque  confus  de  n’y  trouver 
que  deux  espèces  de  Foraminifires toujours  les  mêmes.  Nous  penchions 
à croire  que  ces  animaux  étaient  très-peu  nombreux  dans  ces  parages; 
mais  ne  bornant  pas  là  nos  recherches  , nous  songeâmes  à recueillir  des 
sables  en  dehors  de  la  pointe  de  Cormillerci,  lieu  où  le  courant  se  fait  le 
plus  sentir,  par  douze  à vingt  mètres  de  profondeur,  sur  un  fond  rocailleux, 
et  nous  ne  fûmes  pas  peu  surpris  d’y  reconnaître  un  grand  nombre  de  Fora- 
minifères.  Ce  résultat  nous  fit  continuer  ce  genre  de  recherches,  et  nous 
acquîmes  bientôt  la  certitude  que  les  animaux  qui  nous  occupent  sont  bien 
plus  nombreux  dans  les  lieux  oh  les  courans  ont  de  la  force,  que  dans  les 
baies  abritées.  Nous  avons  aussi  constaté  que  cette  différence  tient  plus  à la 
nature  du  fond  qu’au  courant,  les  plages  sablonneuses  ou  vaseuses  étant  peu 
propices  à l’existence  des  Foraminifères,  tandis  que  les  lieux  rocailleux, 
couverts  de  Polypiers,  sont  le  milieu  oh  ils  se  propagent  en  plus  grand 
nombre.  Nous  avons  réuni  au  Chili  douze  espèces  de  Foraminifères,  sur 
lesquelles  huit  seulement  appartiennent  à cette  contrée.  Les  quatre  autres, 
individuellement  les  plus  multipliées,  non -seulement  sont  des  côtes  de  la 
Bolivia,  mais  encore  se  trouvent  jusque  sur  les  côtes  des  régions  équatoriales. 
On  peut  supposer  que  les  espèces  spéciales  tiennent  à des  limites  de  tempé- 
rature quelles  ne  peuvent  franchir,  tandis  que  les  autres,  plus  indifférentes 
à la  chaleur,  ont  été  portées  sur  tous  les  points  du  littoral  de  l’Amérique 
méridionale  par  les  courans , qui  ne  s’en  écartent  jamais. 

Si,  sans  nous  occuper  des  points  intermédiaires,  nous  réunissons  les  espèces 
d’ Arica  à celles  du  Callao,  port  de  Lima,  c’est-à-dire  du  L2.e  au  1 5/  degré 
de  latitude  sud,  pour  les  comparer  à celles  du  54.e  degré,  nous  en  trouverons 
quatorze dont  quatre  sont  également  de  Valparaiso,  au  Chili,  et  quatre  se 
continuent  vers  le  nord,  jusqu’à  Pay  ta  et  à l’équateur.  Il  ne  restera  de 
propres  que  huit  espèces;  ce  qui  nous  prouvera  que  les  Foraminifères  de 
la  côte  du  Pérou  participent  de  ceux  des  régions  tempérées  du  Chili,  et 
de  ceux  des  régions  chaudes  de  l’équateur,  tout  en  présentant  quelques  espèces 
particulières. 

Nous  n’avons  plus  à parler  que  des  Foraminifères  des  régions  équato- 
riales, pris,  soit  à Payta,  au  Pérou,  soit  près  de  l’embouchure  du  Rio  de 
Guayaquil.  Ces  espèces  sont  au  nombre  de  neuf>  dont  quatre  appartiennent 
également  aux  localités  dont  nous  avons  parlé,  tandis  que  les  cinq  autres 
sont  spéciales  à ces  lieux. 


Forami- 

nifères. 


Forami- 

nifères. 


( U ) 

Nous  avons  démontré,  par  la  comparaison  des  espèces,  que  les  deux  côtes 
de  l’Amérique  méridionale  offrent,  dans  chaque  mer,  relativement  aux  Fora- 
minifères,  deux  faunes  absolument  distinctes  et  pourtant  contemporaines. 
Si  maintenant  nous  voulons  comparer,  par  exemple,  l’ensemble  de  nos 
espèces  des  côtes  méridionales  de  l’Atlantique  avec  notre  faune  des  Antilles 
ou  faune  équatoriale,  qui  présente  cent  dix -huit  espèces  > nous  ne  trouve- 
rons encore,  dans  celle-ci,  aucune  des  espèces  de  la  côte  méridionale;  et, 
quoique  dans  le  même  océan , ces  deux  séries  seront  aussi  tout  autres. 
Ce  résultat  s’applique  immédiatement  à la  géologie  des  terrains  tertiaires, 
et  prouve  qu’il  peut  exister  à des  distances  assez  rapprochées , sur  le  même 
continent,  des  faunes  entièrement  distinctes  et  pourtant  contemporaines,  ce 
qui  rend  quelquefois  purement  illusoires  des  questions  d’ordre  de  superposi- 
tion en  des  bassins  divers , quand  ils  contiennent  des  espèces  différentes 1 ; 
car  ils  ont  bien  pu,  au  contraire,  appartenir  à la  même  époque. 

Il  nous  reste  à comparer  dans  leurs  formes  les  Foraminifères  propres  à 
nos  deux  faunes  de  l’Amérique  méridionale.  Jusqu’à  présent  nous  avons  pris 
l’ensemble  numérique  de  leurs  espèces,  sans  parler  de  la  distribution  des 
genres  et  des  familles  ; maintenant , en  suivant  l’ordre  méthodique , nous 
allons  jeter  un  coup  d’oeil  comparatif  sur  leurs  formes  génériques. 

Dans  les  Monostègues ¿ nous  trouvons  que  le  genre  Ooline,  si  commun 
et  si  nombreux  en  espèces  aux  îles  Malouines,  n’est  représenté  par  aucune 
espèce  sur  les  côtes  du  grand  Océan,  où  nous  n’avons  pas  rencontré  un 
représentant  de  l’ordre. 

Les  Stichostègues  nous  offrent  les  mêmes  résultats  sur  la  côte  orientale; 
ils  sont  représentés  par  les  genres  Dentalina  et  Marginulina,  tandis  que 
nous  n’en  connaissons  encore  aucune  espèce  sur  les  côtes  du  grand  Océan. 

Les  Hélicostegues , bien  plus  nombreux , sont  plus  uniformément  répartis  ; 
pourtant  il  est  des  genres  spéciaux  à l’une  ou  à l’autre  mer.  Les  Robulines , 
les  Poîystomelles , les  Pénéroples  et  les  Uvigérines  ne  se  trouvent  que 
sur  la  côte  orientale,  aux  Malouines  et  en  Patagonie;  les  V alvulines  seules, 
au  contraire,  ne  se  rencontrent  que  sur  la  côte  occidentale,  au  Chili,  en 
Bolivia  et  au  Pérou,  tandis  que  les  Nonionines,  les  Protalines,  les  Globigé- 
rines,  les  Truncatulines,  les  Rosalines  et  les  Bulimines,  sont  communes  aux 
deux  côtés  de  l’Amérique  méridionale. 


1.  Nous  appuyerons  ces  assertions  de  faits  nombreux  dans  nos  Considérations  sur  les  Mol- 
lusques de  l’Amérique  méridionale  et  sur  ceux  des  Antilles. 


( 15  ) 

Les  Entom ostègues  nous  offrent  des  Astérigérines  sur  la  côte  orientale 
seulement,  et  clés  Cassidulines  des  deux  côtés. 

Les  Enallost'egues  ont  les  Guttulines,  les  Globulines,  sur  les  côtes  de 
l’océan  Atlantique  seulement,  et  les  Bolivines,  exclusivement,  sur  celles  du 
grand  Océan. 

Pour  les  Agathistegues , nous  voyons,  à l’est,  le  genre  Cruciloculine,  tandis 
que  ceux  des  Biloculines,  des  Triloculines , des  Quinqueloculines , sont  de 
l’est  et  de  l’ouest. 

En  somme,  de  vingt -quatre  genres  que  nous  avons  découverts  sur  les 
cotes  de  1 Amérique  méridionale , dix  habitent  simultanément  les  deux 
cotes,  deux  sont  spéciaux  au  grand  Ocean  et  douze  à l’océan  Atlantique; 
ou,  pour  mieux  dire,  il  existe  vingt-deux  genres  sur  le  littoral  de  l’océan 
Atlantique,  et  douze  seulement  sur  celui  du  grand  Océan.  Si  nous  cherchons 
doii  peut  provenir  cette  énorme  différence  du  nombre  des  espèces,  et  surtout 
des  genres , entre  les  deux  côtes  de  l’Amérique  méridionale,  peut-être  trouve- 
i ons-nous  une  solution  satisfaisante  de  la  question  dans  la  disposition  propre 
a chacun  des  deux  rivages;  en  effet,  sur  le  littoral  du  grand  Océan,  les  Andes 
étant  très-près  de  la  mer,  les  côtes  sont  des  plus  abruptes  et  la  pente  est  tellement 
rapide,  qua  une  très-petite  distance  des  bords  (à  un  quart  de  lieue)  la  pro- 
fondeur est  déjà  immense;  d’où  il  résulte  non -seulement  qu’il  ne  reste  aux 
Foraminiferes  qu’une  tres-étroite  zone  ou  ils  puissent  exister,  mais  encore 
qu’ils  ne  peuvent  pas  exister  partout.  Sur  le  littoral  de  l’océan  Atlantique, 
au  contraire,  la  pente  douce  du  continent,  depuis  les  Andes  jusqu’à  la  mer, 
se  continue  au  loin  au  fond  de  l’océan,  à tel  point,*  qu’à  plus  de  deux  degrés 
des  cotes,  on  trouve  encore  le  fond  par  une  profondeur  où  les  Foramini- 
ièies  peuvent  vivre.  Il  y a donc  de  ce  côté  de  l’Amérique  une  zone  immense 
où  les  Foraminiferes  pullulent  et  s’étendent  sur  une  surface  au  moins 
décuple  à celle  de  1 autre  côté.  Ce  double  fait  renferme  encore  la  solution 
dune  question  des  plus  importante,  celle  de  l’influence  incontestable  de  la 
configui  ation  des  terrains  sur  la  composition  de  la  série  des  êtres  qui  les 
habitent,  et  une  application  des  plus  curieuse  qu’on  en  peut  faire  à la  géo- 
logie  , pour  expliquer  les  différences  qu’on  remarque  entre  les  espèces  de 
coquilles  fossiles  de  deux  couches  contemporaines. 


( 16  ) 


Forami-  7 

nifères.  Résumé  général. 

Le  résumé  des  faits  généraux  que  nous  a fournis  l’étude  comparative  des 
espèces  de  For  ami  nifères,  nous  amène  aux  résultats  suivans  : 

\ .°  La  configuration  de  la  pointe  de  l’Amérique  méridionale,  prolongée  vers 
le  pôle,  la  direction  des  courans  généraux,  se  divisant  sur  cette  même  pointe 
et  suivant  ensuite  parallèlement  aux  côtes,  devaient  faire  penser  ci  priori  que 
les  deux  mers,  le  grand  Océan  et  l’océan  Atlantique,  possédaient  deux  faunes 
tout  à fait  distinctes.  L’étude  des  espèces  et  des  genres  est  venue  complètement 
confirmer  cette  opinion. 

2. °  On  pouvait  croire  que  le  cap  Horn,  recevant  les  eaux  qui  se  divisent 
ensuite  pour  aller  dans  chaque  mer,  devait  être  le  point  de  départ  des  deux 
faunes  dont  nous  venons  de  parler,  et  montrer  des  espèces  appartenant  aux 
deux  séries.  La  comparaison  des  espèces  est  aussi  venue  confirmer  ce  fait. 

3. °  La  différence  de  configuration  des  deux  côtes  de  l’Amérique,  l’une  abrupte 
par  le  voisinage  des  Andes,  l’autre  en  pente  douce,  devait  faire  supposer  des 
différences  de  nombre  et  de  forme  entre  les  êtres  qui  les  habitent.  Les  Fora- 
minifères  nous  en  donnent  une  preuve  évidente,  puisque  nous  avons  cinquante- 
deux  espèces  d’un  côté,  trente  seulement  de  l’autre,  que  douze  genres  sont 
spéciaux  à l’océan  Atlantique,  sans  se  trouver  dans  le  grand  Océan,  et  que 
toutes  les  espèces  sont  distinctes. 

4. °  Démontrée  en  grand,  par  la  comparaison  des  deux  faunes  locales  de 
l’Amérique  méridionale,  l’influence  des  localités  l’est  encore  plus  par  l’étude 
des  lieux  voisins,  comme  nous  l’avons  trouvé  à un  demi -quart  de  lieue  de 
distance  aux  environs  de  Valparaiso,  où  deux  espèces  seulement  se  rencontrent 
dans  la  baie,  tandis  que  nous  en  avons  recueilli  douze  à la  pointe  de  Cormillera. 

3.°  La  faune  des  Foraminifères  des  parties  méridionales  de  l’Amérique  du 
sud,  comparée  à celle  des  Antilles,  nous  a montré  deux  séries  tout  à fait  spé- 
ciales, sans  qu’il  y ait  une  seule  espèce  commune;  ainsi  l’Amérique  seule 
possède  en  Foraminifères  une  faune  spéciale  au  grand  Océan,  sur  les  côtes 
méridionales,  une  seconde,  propre  à l’océan  Atlantique,  sur  le  littoral  des 
parties  méridionales,  et  une  troisième  équatoriale,  celle  des  Antilles. 

De  tout  ce  qui  précède  on  conclura  qu’il  peut  y avoir  en  même  temps , 
dans  la  même  mer  et  sur  le  même  continent,  à peu  de  distance,  des  faunes 
entièrement  distinctes. 

Ce  fait  peut  expliquer  l’âge  respectif  des  differens  bassins  tertiaires , 
lesquels , au  lieu  d’être  postérieurs  les  uns  aux  autres , pourraient  bien , 


Forarai- 

iiiléres. 


( U ) 


au  moins  quelques-uns,  être  contemporains,  sans  en  différer  moins  dans 
leur  ensemble;  question  de  la  plus  haute  importance  en  Géologie. 


6.°  Nous  avons  vu  qu’il  pouvait  y avoir  simultanément,  au  fond  de  la  mer, 


à une  très-courte  distance,  des  dépôts  tout  à fait  differens,  comme  ceux  de 
Valparaiso,  contenant  des  espèces  distinctes  des  autres.  Les  géologues  ont 
beaucoup  discuté  sur  l’âge  comparatif  des  nombreuses  couches  des  terrains 
tertiaires  ; mais  ce  fait  donnera  la  certitude  que  plusieurs  de  ces  couches  pou- 
vaient se  former  le  même  jour,  et  néanmoins  différer  complètement. 

7. °  Les  Foraminifères  rencontrés  au  cap  Horn  par  cent  soixante  mètres  de 
profondeur,  nous  démontrent  qua  cette  immense  profondeur  ils  peuvent  encore 
exister  en  grand  nombre;  question  importante  pour  la  distribution  générale 
des  êtres. 

8. °  Les  Foraminifères,  très-multipliés  en  individus  et  en  espèces  au  cap 
Horn  et  aux  Malouines,  prouvent  que  ces  animaux  sont  encore  très -nom- 
breux à des  latitudes  peu  élevées  et  à des  températures  très-froides,  lorsque 


Le  tableau  suivant  résumera,  par  ordre  et  par  famille,  le  nombre  des 


Ce  premier  ordre  comprend  seulement  les  coquilles  formées  d’une  seule 
loge  à tous  les  âges.  Cette  loge,  creuse  et  percée  d’une  ouverture,  représente 
l’âge  embryonnaire  des  coquilles  plus  compliquées. 

Dans  nos  travaux  antérieurs  sur  les  Foraminifères  nous  n’avions  connu 
que  deux  genres  dans  cette  série,  les  Gromia  et  les  Orbulinci ; aujourd’hui 


les  localités  leur  sont  propices. 


Foraminifères  qui  vont  suivre  dans  les  spécialités. 

Monostègues 


10  ...  10 


c . Í Equilateridæ 

oTICBOSTEGUES  . . J '*■ 


c . Í Equilateridæ 

bTICBOSTEGUES  . . 1 


( Inequilateridæ  . 


. 39 


4 


Énallostègues.  JPolymorphinidæ 2 


(Textularidæ  . . 
(Miliolidæ.  . . . 
Multiloculidæ  . 


Total.  . . 81  81 

PREMIER  ORDRE. 


MONOSTÈGUES,  Monostegues  , d’Orb. 


3 


Forami- 
n itères. 


( 18  ) 

nous  en  admettons  un  troisième,  que  nos  recherches  nous  ont  fait  découvrir 
dans  les  sables  de  l’Amérique  méridionale;  et  que  nous  nommons  Oolina.1 
De  ces  trois  genres,  le  dernier  seul  se  trouve  dans  cette  Faune  locale. 

Genre  OOLINE,  Oolina , d’Orbigny. 

Coquille  libre,  régulière,  ovale,  allongée  ou  déprimée,  creuse  en  dedans, 
à contexture  vitreuse,  non  perforée.  Ouverture  petite,  placée  à l’extrémité 
d’un  prolongement  antérieur. 

Rapports  et  différences.  Les  Oolines  ressemblent  un  peu,  par  leurs  formes, 
aux  Orbulines;  comme  celles-ci  elles  sont  percées  d’un  trou;  mais  elles  en 
diffèrent  par  leur  test  vitreux,  non  criblé  de  pores  à sa  surface,  et  par 
l’ouverture  placée  à l’extrémité  d’un  prolongement,  tandis  qu’il  est  simplement 
ouvert  à la  surface  des  Orbulines. 

Nous  avons  depuis  bien  long-temps  connaissance  de  ces  petits  corps;  mais 
les  ayant  constamment  rencontrés  dans  des  localités  où  il  y avait  beaucoup 
de  Nodosaires  et  de  Dentalines,  nous  les  avions  pris  pour  des  jeunes  de  ces 
genres,  et  nous  aurions  sans  doute  toujours  conservé  cette  idée,  si  nous  n’en 
avions  trouvé  un  grand  nombre  aux  Malouines,  sans  y rencontrer  de  Nodo- 
saires ni  de  Dentalines  qui  puissent  s’y  rapporter;  ce  qui  nous  obligea  à les 
considérer  comme  des  corps  complets  et  non  comme  de  jeunes  individus. 
Une  fois  cette  opinion  arrêtée,  nous  avons  ensuite  trouvé  des  Oolines  dans 
presque  tous  les  sables,  et  nous  avons  du  les  considérer  comme  tin  genre 
bien  distinct.  La  forme  en  varie  de  la  sphère  presque  parfaite  à l’allongement 
fusoïde;  elle  est  quelquefois  pourvue  d’une  pointe  postérieure. 

N .°  1.  OOLINE  COMPRIMÉE,  Oolina  compressa,  d’Orb. 

Pl.V,  % 1,  2. 

O.  testci  suborbiculari , anticè  sub  acuminata , alba , laevigata,  compressa,  margine 

limbatâ ; apertura  minima.  Diam.  i/8  millim. 

Coquille:  Arrondie,  un  peu  acuminée  en  avant,  très-lisse,  brillante,  translucide 
comme  du  verre,  comprimée,  marquée  à son  pourtour  d’une  bordure  double.  Ouver- 
ture étroite,  placée  à l’extrémité  d’un  prolongement  conique,  distinct  du  reste  de  la 
coquille. 

Couleur  : Blanc  uniforme  transparent. 


1.  Notre  travail  d’ensemble,  publié  dans  X Histoire  de  Cuba,  n’indique  pas  ce  genre,  parce 
que  nous  l’avons  découvert  depuis. 


( 19  ) 

Nous  avons  trouvé  cette  espèce  dans  le  sable  des  îles  Malouines  et  de  la  côte  méri-  poram¡_ 
dionale  de  la  Patagonie;  elle  y est  très-rare.  nifères. 

N. ° 2.  OOLINE  LISSE , Oolina  lœ  viga  ta , d’Orb. 

pi.  y,  fig.  3. 

O.  testd  ovatcl,  lœvigatâ,  alba , anticè  acuminate!,  posticé  rotundi! ; aperturâ  acu- 
minati!, marginati !.  Diam.  i/8  millón. 

Coquille  : Ovale,  très-lisse,  très-diaphane  et  polie  comme  du  verre,  un  peu  acuminée 
en  avant,  arrondie  en  arrière,  représentant  un  petit  œuf.  Ouverture  étroite,  placée  à 
l’extrémité  d’un  prolongement  conique  et  comme  bordée  par  une  partie  plus  transpa- 
rente que  le  reste. 

Couleur  : D’un  blanc  uniforme  transparent. 

Elle  diffère  de  l’espèce  précédente  par  sa  forme  également  renflée  partout  et  nulle 
ment  comprimée;  du  reste,  elle  est  aussi  lisse  et  aussi  brillante. 

Nous  l’avons  rencontrée  dans  le  sable  des  îles  Malouines,  où  elle  est  rare. 

N.°  3.  OOLINE  DE  VILARDEBO,  Oolina  Vilar deboana , d’Orb. 

PL  Y,  fig.  4,  5. 

O.  testd  ovatiî,  inflati! , albâ,  anticé  acuminatâ ; posticè  rotundâ,  longkudinaliter 
costatâ ; costis  elevatis,  plus  'viginti  numero;  aperturâ  acuminata.  Diam,  x/5 
millim. 

Coquille  : Ovale,  très-renflée,  arrondie  en  arrière,  un  peu  acuminée  en  avant,  ornée 
en  long  de  vingt  à vingt-cinq  côtes  saillantes  très-prononcées;  ouverture  ronde,  placée 
à l’extrémité  d’un  prolongement  médiocre. 

Couleur  : Blanc  uniforme. 

Cette  jolie  petite  espèce,  que  nous  dédions  à M.  Vilarclebo,  directeur  du  Musée  d’histoire 
naturelle  de  Montevideo,  diffère,  par  ses  côtes  longitudinales,  des  autres  Oolines  que 
nous  venons  de  décrire.  Elle  habite  les  mêmes  lieux. 

N.°  4.  OOLINE  A QUEUE,  Oolina  caudata,  d’Orb. 

PL  Y,  fig.  6. 

O.  testd  elongate!,  subfusiformi,  anticé  lœvigatâ s angustata,  posticé  longitudinaliter 
striate!,  inflatâ,  caudatâ;  aperturâ  elongate!.  Long.  i/6  millim. 

Coquille : Oblongue,  un  peu  fusiforme,  très-allongée,  amincie  et  lisse  en  avant,  renflée 
arrondie,  striée  en  long  en  arrière,  où  se  trouve  de  plus  une  pointe  longue  et  aiguë 
comme  une  queue.  Ouverture  ronde,  placée  à l’extrémité  d’un  très-long  prolongement 
tubuleux. 

Couleur  : Blanc  transparent  comme  du  verre. 

Par  sa  queue,  par  sa  forme  allongée,  par  sa  surface  striée  seulement  en  arrière,  cette 
espèce  diffère  essentiellement  de  toutes  les  autres. 

Elle  habite  les  Malouines,  où  elle  est  assez  rare. 


( 20  ) 


Forami- 

niferes. 


N.°  5.  OOLINE  D’ISABELLE,  Oolina  Isabella,  d’Orb. 

PL  Y,  fig.  7,  8. 

O.  testcí  globulosa,  albâ,  anticè  acuminatd,  posticè  rotunclâ,  longitudinaliter  costatâ, 
costis  elevatis  tredecim  ornatâ;  aperturâ  elongatd,  conica.  Diam.  i/6  millirn. 

Coquille:  Globuleuse,  un  peu  ovalaire,  très-acuminée  en  avant,  arrondie  en  arrière, 
ornée  en  long  de  treize  à quatorze  côtes  élevées,  également  espacées.  Ouverture  ronde 
à l’extrémité  d’un  long  prolongement  conique  très-aminci  et  presque  aigu. 

Couleur  : Blanc  uniforme. 

Voisine,  par  sa  forme,  par  ses  côtes,  de  l’Ooline  de  Yilardebo,  elle  s’en  distingue  par 
le  nombre  moitié  moindre  de  celles-ci,  réduites  de  treize  à quatorze,  au  lieu  de  vingt  à 
vingt-quatre;  nombre  que  nous  avons  retrouvé  sur  beaucoup  d’individus  différens. 
Nous  l’avons  découverte  dans  le  sable  des  Malouines. 

N .°  6.  OOLINE  MELON,  Oolina  melo,  d’Orb. 

PL  Y,  fig.  9. 

O.  testât  globuloso-ovatâ,  albd,  diaphand,  longitudinaliter  variolatâ,  anticè  suba- 
cwninatd,  posticè  rotunda;  aperturâ  rotundd , obtusd.  Diam.  i/6  millirn. 

Coquille:  Globuleuse,  ovale,  diaphane,  à peine  acuminée  en  avant,  ornée  de  petites 
excavations  quadrangulaires,  formant  des  lignes  longitudinales  régulières;  les  excava- 
tions ou  fossettes  inégales,  plus  petites  vers  les  extrémités  des  lignes,  et  formant  entre 
elles  une  alternance  régulière.  Ouverture  ronde,  percée  à l’extrémité  d’une  très-légère 
saillie. 

Couleur  : Blanc  uniforme. 

Aucune  autre  espèce  ne  peut  être  comparée  à celle-ci;  elle  se  distingue  nettement  de 
toutes  par  les  fossettes  en  lignes  dont  sa  superficie  est  couverte.  Elle  habite  avec  les 
Oolines  que  nous  venons  de  décrire. 

N .°  7.  OOLINE  A COTES  BABES,  Oolina  raricosta,  d’Orb. 

PL  V,  fig.  10,  11. 

O.  testd  ovatci,  albd.,  anticè  acuminatd,  posticè  subtruncatd , longitudinaliter 
costatâ;  costis  octo  vel  novem  elevatis  ornatâ;  aperturâ  rotunda,,  acuminatd. 
Diam,  i/o  mill. 

Coquille:  Ovale,  épaisse,  acuminée  en  avant,  arrondie  et  un  peu  tronquée  en  arrière, 
ornée  en  long  de  huit  à neuf  côtes  élevées,  larges,  régulièrement  espacées.  Ouverture 
à l’extrémité  d’un  prolongement  tubuleux,  peu  saillant  et  large. 

Couleur  : Blanc  uniforme. 

Costulée  comme  les  Oolines  de  Yilardebo  et  d’Isabelle,  celle-ci  s’en  distingue  pour- 
tant par  sa  forme  plus  oblongue,  par  la  troncature  de  sa  partie  postérieure  et  par  le 


( 21  ) 

nombre  de  ses  côtes,  allant  toujours  de  huit  à neuf,  au  lieu  de  s’élever  à vingt  ou  à p 
treize,  comme  on  le  voit  dans  les  deux  autres  espèces. 

Elle  habite  les  Malouines.  Nous  l’avons  trouvée  dans  le  sable  de  ces  îles. 


orami- 
ni fèrc  s. 


N.°  8.  OOLINE  STRIÉE,  Oolina  striata,  d’Orb. 

PI.  Y,  fig.  12. 

O.  testa  subsphericd,  alba,  anticè  elongatd , angustata , posticè  rotundo-obtusâ,  lon- 
gitudinaliter  minuté  striatd;  aperture î elongatis simâ , subcjlindricâ.  Diam.  i/5 
millim. 

Coquille:  Globuleuse,  subsphérique,  diaphane,  mince,  très-finement  striée  en  long, 
très-prolongée  en  tube  en  avant,  obtuse,  arrondie  en  arrière.  Ouverture  à l’extrémité 
d’un  tube  long  et  cylindrique. 

Couleur  : Blanc  uniforme. 

Cette  jolie  petite  espèce  se  distingue  de  toutes  les  autres  par  sa  forme  sphérique,  par 
son  long  prolongement  antérieur  et  surtout  par  ses  stries  fines.  Nous  l’avons  découverte 
dans  le  sable  des  îles  Malouines,  où  elle  est  rare. 

N.°  9.  OOLINE  PEU  ORNÉE,  Oolina  inornata,  d’Orb. 

PI.  Y,  fig.  13. 

O.  testei  ovato-gibbosâ,  glabre!,  albâ,  translucide i,  einticè  posticèque  obtuse!;  aperture! 
brevi.  Diam.  i/5  millim. 

Coquille:  Ovale,  un  peu  gibbeuse  en  avant,  très-obtuse  à ses  extrémités,  glabre, 
c’est-à-dire  que,  sans  être  brillante,  elle  n’est  pourtant  pas  rugueuse,  et  que  son  aspect 
est  celui  du  verre  dépoli.  Ouverture  ronde  à l’extrémité  d’une  très-légère  saillie  de  la 
partie  antérieure. 

Couleur  : Blanc  uniforme  mat.  > 

La  forme  ovale  un  peu  gibbeuse  de  cette  espèce  la  distingue  des  autres,  dont  elle 
diffère  encore  par  sa  surface  dépolie. 

Elle  habite  les  mêmes  lieux  que  les  Oolines  qui  précèdent. 

N.°  10.  OOLINE  A COU  STRIÉ,  Oolina  striaticollis , d’Orb. 

PL  Y,  fig.  14. 

O.  teste!  ovate! , Icevigatâ,  nitida,  albd,  anticè  elongatd,  acuminatâ,  posticè  obtuse! , 
aculeatâ,  longituclinaliter  striate î;  eiperturâ  elongatissimâ , obliqué  striatd.  Diam. 
i/6  millim. 

Coquille  : Ovale,  lisse,  brillante,  transparente,  très-allongée  en  avant,  obtuse  et 
arrondie  en  arrière,  où  elle  est  pourvue  d’une  couronne  de  pointes  aiguës,  correspon- 


Forami- 

nifères. 


( 22  ) 

dant  chacune  à une  strie  peu  prolongée  sur  la  coquille.  Ouverture  placée  à l’extrémité 
d’un  long  tube  un  peu  acuminé,  strié  obliquement  près  de  sa  partie  antérieure. 

Couleur  : Blanc  transparent. 

Les  stries  obliques  de  son  tube,  la  couronne  de  pointes  de  son  extrémité,  distinguent 
nettement  cette  espèce,  que  nous  avons  trouvée  dans  les  sables  des  îles  Malouines. 

II."  ORDRE. 

STICHOSTÈGUES,  Stichostegues,  d’Orb. 

Cet  ordre  comprend  les  coquilles  dont  les  loges  sont  empilées  ou  super- 
posées bout  à bout  sur  un  seul  axe  droit  ou  arqué  , qu’elles  débordent 
ou  non  en  se  recouvrant,  mais  dont  l’ensemble  ne  forme  jamais  de  spirale; 
aussi  le  mode  d’accroissement  de  l’animal  et  de  la  coquille  consiste-t-il  en  un 
segment  ou  une  loge  percée  d’une  ouverture,  sur  lequel  viennent  successive- 
ment s’empiler , les  uns  après  les  autres , des  segmens  ou  loges  plus  ou  moins 
nombreux,  toujours  dans  le  sens  de  l’axe  longitudinal,  soit  sur  une  ligne 
droite,  soit  sur  une  ligne  courbe. 

Cet  ordre  comprend  les  genres  Nodosaria , Frondiculciria , Lingulina  , 
Rimulina , Vaginulina , Marginulina,  Citlicirina,  Conulina,  Pavonina  et 
JVebhina.  Deux  de  ces  genres  seulement,  les  Nodosaria  et  les  Marginulina, 
sont  représentés  dans  l’Amérique  méridionale;  tous  les  autres  paraissent 
manquer,  au  moins  jusqu’à  présent,  dans  cette  partie  du  monde. 

Genre  NODOSAIRE,  Nodosaria , Lamk. 

Nautilus,  Linn.;  Nodosaria  et  Orthocera , Lamk.;  Reophagus , Mont. 

Coquille  libre,  régulière,  équilatérale,  allongée,  ovale,  conique  ou  cylin- 
drique. Loges  le  plus  souvent  globuleuses,  superposées  sur  un  seul  axe  fictif, 
droit  ou  arqué,  variant  dans  leur  rapport,  depuis  le  recouvrement  presque 
complet  jusqu’à  la  séparation  par  étranglement.  Ouverture  ronde , centrale. 

Nous  les  divisons  en  quatre  sous-genres,  les  Glandulina,  Nodosaria , 
Dent  aliña  et  Orthocerina1 , parmi  lesquels  le  troisième  seul  s’est  montré 
à nous  dans  l’Amérique  méridionale. 


1.  On  peut  voir  les  caractères  de  ces  sous-genres  dans  notre  travail  d’ensemble  ( Foraminifères 
de  Cuba,  p.  12). 


( 23  ) 


Sous-genre  DENTARIAE,  Dentalina,  d’Orb. 

Coquille  libre,  régulière,  équilatérale,  allongée,  arquée,  conique  ou 
déprimée.  Loges  globuleuses,  souvent  obliques,  se  recouvrant  partiellement 
et  ne  laissant  pas  de  très-forts  étranglemens  ; la  dernière  toujours  convexe  et 
souvent  prolongée;  axe  fictif  toujours  arqué,  la  convexité  du  côté  opposé  à 
l’ouverture  : celle-ci  arrondie , terminale , le  plus  souvent  sans  prolongement 
et  placée  un  peu  de  côté.  (Voyez  nos  Modèles,  n.°  5.) 

Ainsi  caractérisées , les  Dentalines  different  des  autres  sous-genres  par  leur 
axe  fictif  arqué,  au  lieu  d’être  droit,  et  par  l’ouverture  placée  un  peu  latéra- 
lement. Nous  connaissons  plus  de  vingt-quatre  espèces  de  cette  division,  sur 
lesquelles  une  seule  est  de  l’Amérique  méridionale. 

N.  11.  DENI  ALINE  TRÈS- AIGUË,  Dentalina  acutissima,  d’Orb. 

PI.  V,  fig.  15,  16. 

D.  testa  elongata,  arcuata.  Icen  gata,  nítida,  albâ,  anticè  obtusa,  posticé  acuminatd, 

acutissimd;  loculis  numerosis , lateraliter  s emi-dis tinctis  ,•  aperturd  rotunda , sim- 
plici. Long.  5 millim. 

Coquille:  Très-allongée,  grêle,  arquée,  lisse,  brillante,  un  peu  obtuse  en  avant, 
très-amincie  et  très-aiguë  en  arrière.  Loges  au  nombre  de  dix-huit  à vingt , très-convexes 
et  distinctes  du  côté  de  la  convexité  formée  par  l’arc;  de  l’autre,  elles  sont  peu  distinctes, 
et,  dans  le  jeune  âge  surtout,  ne  forment  aucune  saillie  les  unes  sur  les  autres;  ouver- 
ture ronde,  petite,  à bords  simples. 

Couleur  : Blanc  un  peu  jaunâtre. 

Cette  espèce,  l’une  des  plus  grandes  du  genre,  est  assez  voisine  de  notre  Dentalina 
gracilis,  dont  elle  différé  pourtant  par  ses  loges  plus  courtes,  plus  nombreuses,  et 
convexes  seulement  d’un  côté;  caractères  qui  la  distinguent  encore  de  toutes  les  autres 
espèces. 

Nous  l’avons  découverte  dans  le  sable  des  îles  Malouines,  où  elle  est  rare. 

Genre  MARGINULINE , Marginulimi , d’Orb. 

Coquille  libre,  régulière,  équilatérale,  allongée,  arquée,  souvent  con- 
tournée posterieurement  en  crosse.  Loges  globuleuses  se  recouvrant  par- 
tiellement, la  dernière  toujours  convexe,  souvent  prolongée  en  siphon;  les 
premières  contournées  en  arrière  et  ayant,  dans  quelques  espèces,  un  com- 
mencement d’enroulement  spiral.  Axe  fictif  arqué  ; la  convexité  du  même  côté 


Eorami- 

nifères. 


Forami- 

îiileres. 


( 24  ) 

que  l’ouverture.  Ouverture  arrondie , placée  le  plus  souvent  à l’extrémité  d’un 
prolongement  de  la  derniere  loge  sur  le  bord.  ( Modèles  , n.  6,1.  livraison.) 

Rapports  et  différences.  Ce  genre  diffère  des  Vaginulines  à ouverture  mar- 
ginale, par  sa  dernière  loge,  convexe  au  lieu  d’être  concave,  par  le  prolonge- 
ment où  est  placée  l’ouverture,  et  par  sa  forme  contournée  en  arrière,  accusant 
une  tendance  marquée  vers  la  spirale.  Si  nous  le  comparons  aux  autres 
coquilles  arquées,  nous  verrons  que  les  Dentalines  sont  toujours  arquees  de 
manière  à ce  que  la  convexité  soit  du  côté  oppose  a l’ouverture,  tandis  que, 
chez  les  Marginulines , c’est  le  contraire.  Ce  caractère,  en  apparence  sans 
valeur,  en  a néanmoins  beaucoup  relativement  a l’accroissement  de  la  coquille  ; 
car  la  courbure  des  Dentalines  est  tout  à fait  opposée  au  commencement  de 
l’enroulement  spiral,  tandis  que  celle  des  Marginulines  nous  présente  deja 
un  léger  enroulement  postérieur  et  un  passage  évident  aux  coquilles  spirales; 
aux  Spirolina,  par  exemple. 

Elles  se  trouvent  fossiles  dans  les  terrains  crétacés  et  tertiaires,  et  vivantes 
principalement  dans  l’Adriatique. 

N.°  12.  MARGINULINE  DE  WEBB,  Marginulina  Webbiana,  d’Orb. 

PI.  Y,  fig.  17,  18. 

Marginulina  tVebbiana,  d’Orbigny,  1839,  Foraminifères  des  Canaries,  p.  124,  n.°  4; 

pi.  I,  fig.  7-18. 

M.  testa  elongatâ , arcuatâ,  compressiusculâ , lœvigatâ , translucidd , nitida,  antice 

acuminata,  posticè  curvato -obtusa-,  loculis  numerosis,  mcequaliter  obliquis-,  aper- 

turd  rotunda-,  peripherid  radiatd. 

Dimension  : Longueur,  1 millimètre. 

Coquille : Allongée,  un  peu  comprimée,  sans  être  carénée,  mince,  très-lisse,  brillante, 
transparente  comme  du  verre;  élargie  en  avant,  légèrement  recourbée  en  crosse,  obtuse 
en  arrière.  Loges  nombreuses,  de  sept  à dix  dans  les  adultes,  étroites  vers  la  base,  plus 
larges  au  sommet,  toutes  très-obliques , se  recouvrant  sur  un  tiers  de  leur  largeur,  sans 
sutures  profondes.  Ouverture  ronde,  très-petite,  placée  à l’extrémité  aiguë  de  la  dernière 
loge,  entourée  d’une  série  de  stries  rayonnantes. 

Couleur  : Blanc  jaunâtre , transparent. 

Cette  charmante  petite  espèce,  remarquable  par  sa  contexture  vitreuse  et  transpa- 
rente, se  rapproche  , par  ce  caractère,  de  notre  Marginulina  glabra ; néanmoins  elle  est 
beaucoup  plus  comprimée  et  ses  loges  sont  plus  étroites. 

Nous  l’avons  trouvée  dans  le  sable  des  îles  Malouines,  et  nous  la  connaissions  déjà 
des  îles  Canaries;  ainsi  elle  serait  des  deux  côtes  de  l’océan  Atlantique.  Les  individus 
des  deux  localités  ne  nous  ont  montré  aucune  différence. 


Forami- 

niíéres. 


( 25  ) 


III.8  ORDRE. 


HÉLICOSTÈGUES , Helicostegues , d’Orb. 

Nous  plaçons  dans  cet  ordre  les  coquilles  dont  les  loges  sont  empilées  ou 
superposées  sur  un  seul  axe,  formant  une  volute  spirale,  régulière,  nette- 
ment caractérisée,  et  dont  la  spire  est  oblique  ou  enroulée  sur  le  même  plan. 
Dès-lors  il  est  facile  de  se  rendre  compte  de  leur  mode  d’accroissement,  aussi 
simple  que  celui  de  l’ordre  précédent.  Il  commence  de  même  par  une  loge 
ovale  ou  comprimée,  percée  d’une  ouverture;  sur  cette  loge  viennent  succes- 
sivement s’en  placer  d’autres  plus  ou  moins  nombreuses , de  manière  à recou- 
vrir la  partie  percée;  mais,  comme  ces  loges  sont  plus  étroites  d’un  côté 
que  de  l’autre , quelles  s’appliquent  toujours  sur  le  même  côté,  leur  ensemble, 
sur  un  seul  axe,  forme  toujours  une  spirale  régulière,  diversement  enroulée. 
Les  Hélicostègues  se  distinguent  donc  des  Stichostègues  par  l’empilement  des 
loges  ou  des  segmens  de  l’animal  sur  un  seul  axe  formant  spirale,  au 
lieu  de  se  prolonger  toujours  sur  une  seule  ligne  droite  ou  seulement  arquée; 
des  Entomostègues  par  les  loges  sur  un  seul  axe  spiral,  au  lieu  d’être  sur 
deux;  des  Enallostègues , par  l’accroissement  alterne  et  longitudinal  des 
coquilles  de  cet  ordre;  des  Agathistègues , par  l’enroulement  en  pelotonne- 
ment  et  non  spiral. 


l.re  Famille.  NAIJTILOÏDÉES , Nautiloidæ , d’Orb. 

Caractères.  Coquille  libre,  régulière,  équilatérale;  spire  régulière,  enroulée 
sur  le  même  plan,  embrassante  ou  non.  Contexture  de  la  coquille  vitreuse, 
translucide  ou  opaque.  Nous  la  divisons  ainsi  qu’il  suit: 


NAUTILOIDÆ. 


Cristellaria. 

à l’angle  carénai,  j Flarellina. 

1.  Section.  \ J Robulwa. 

Une  seule  ouver-/  T Nonionina. 

ture  • ‘ * Nummulina. 

Operculina. 
Vertebralina. 
Hauerwa. 

2. e  Section.  (Loges  simples,  j Polystomella. 

Plusieurs  ouver-  J ! Peneroplis. 


f contre  le  retour  de  j 
la  spire. 


tures. 


'Loges  composées. 


Orbiculina. 

Alveomna. 


V • Forait 


4 


Forami- 

nifères. 


( 26  ) 

Des  genres  qui  précèdent,  quatre  seulement,  les  Robulina,  les  Nonionina , 
les  Polystomella  et  les  Peneroplis , se  trouvent  sur  le  continent  méridional 
de  l’Amérique  et  dans  les  îles  qui  en  dépendent. 

Genre  ROBULINÈ,  Robulina , d’Orb. 

Nautilus  Plancus,  Gualtieri,  Linn.,  Gmel.,  etc.;  genres  Phonème,  Pharame,  Hèrione, 
Clisiphonte,  Patrocle,  Lamp  adié,  Antenore,  Robule,  Rhinocure  et  Spkincterule , Montf.; 
Lenticulina , Polystomella,  Blainv. 

Coquille  libre,  régulière,  équilatérale,  suborbiculaire , comprimée,  forte- 
ment carénée,  d’une  contexture  vitreuse,  brillante.  Spire  toujours  embras- 
sante. Loges  allongées,  se  rejoignant,  au  retour  de  la  spire,  à la  partie  ombi- 
licale. Ouverture  triangulaire  en  fente  longitudinale,  située  à l’angle  carénai 
des  loges.  (Modèles,  n.°  14,  1.re  livraison,  et  n.°  82,  4.e  livraison.) 

Rappot'ts  et  différences.  Pour  la  place  marginale  de  l’ouverture,  pour  la 
contexture , la  carène , les  accidents  extérieurs  de  la  coquille , nous  ne  pou- 
vons comparer  ce  genre  qu’aux  Cristellaires.  Néanmoins  il  en  diffère  en  ce 
que  son  ouverture  est  en  fente  triangulaire,  au  lieu  d’être  ronde,  par  son 
enroulement  spiral  bien  plus  complet,  par  sa  forme  nautiloïde  plus  régulière, 
ainsi  que  par  son  disque  ombilical,  presque  toujours  très-prononcé. 

Les  Robulines  se  trouvent  fossiles  seulement  dans  les  terrains  tertiaires  les 
plus  récens,  et  vivantes  dans  l’Adriatique  et  la  Méditerranée  surtout,  car 
ailleurs  nous  n’en  connaissons  qu’une  espèce  aux  Canaries,  la  même  que 
celle  des  Malouines , que  nous  allons  décrire. 

N.°  13.  ROBULINE  UN  PEU  TRANCHANTE,  Robulina  subcultrata,  d’Orb. 

PI.  Y,  fig.  19,  20. 

Robulina  canar iensis \ d’Orb.,  1839,  Foraminifères  des  Canaries,  p.  127,  pi.  Ill,  fig.  3,  4. 

R.  teste l orbiculato  - compresset , lœvigatd,  nitidâ,  alba,  carinatâ;  carene i brevi, 
non  secemte;  loculis  quinque  vel  s ex  arcuatis,  ultimo  suprà  complanato-,  suturis 
complanatis  ; disco  umbilicali  magno-,  aperturd  triangulari,  antice  radiatd. 

Dimension  : Diamètre,  1/2  millimètre. 

Par  sa  forme,  par  son  disque,  par  ses  loges  lisses,  cette  espèce  a de  l’analogie  avec 
notre  Robulina  cultrata  de  l’Adriatique;  mais  nous  la  trouvons  toujours  plus  petite, 
avec  une  carène  étroite  et  non  tranchante,  au  lieu  d’etre  large  : caracteres  qui  la  dis- 
tinguent facilement. 


1.  Nous  sommes  obligé  de  changer  ce  nom,  l’espèce  se  trouvant  en  Patagonie. 


« 


( 27  ) 

]\ous  l’avons  découverte  dans  le  sable  des  Malouines;  elle  se  trouve  aussi  à Ténériffe; 
les  individus  des  deux  localités  ne  different  pas  enlr’eux. 

Genre  NONIONINE,  Nonionina , d’Orb. 

Nautilus,  Walker,  Montagu,  Fichtel  et  Moll,  etc.;  genres  Nonione,  Mélonie,  Cancride, 
Flor  ¿lie,  Chrysale,  Macrodite , Montfort;  Cristellaria , Lamarck;  Polystomella , Lenti- 
culina,  Blainville. 

Coquille  libre,  régulière,  équilatérale,  suborbiculaire , bulloïde  ou  com- 
primée, à dos  arrondi  et  non  caréné,  d’une  contexture  le  plus  souvent  vitreuse, 
brillante.  Spire  toujours  embrassante.  Lopes  arquées,  se  rejoignant  toujours 
au  retour  de  la  spire  et  au  centre  ombilical.  Ouverture  en  fente  transversale 
contre  le  retour  de  la  spire  et  apparente  à tous  les  âges.  (Modèles,  n.°  1/1, 
1 .re livraison;  n.os  33  et  46,  2.e  livraison;  n.°  86, 4.e  livraison.) 

Rapports  et  differences.  Dans  ce  genre  nous  ne  voyons  plus  ces  formes 
comprimées,  ces  carenes  tranchantes,  ces  bourrelets  supérieurs  aux  loges  des 
Cnstellaires  et  des  Robulines.  Nous  ne  retrouvons  plus  l’ouverture  à l’angle 
dorsal,  comme  dans  ces  genres,  mais  bien,  au  contraire,  contre  le  retour 
de  la  spire,  ce  qui  les  distingue  facilement.  Parmi  les  coquilles  qui,  comme 
celles-ci , ont  1 ouverture  contre  le  retour  de  la  spire,  nous  avons  seulement 
les  Nummulines,  dont  l’ouverture  est  souvent  masquée  et  dans  lesquelles 
souvent  aussi  la  coquille  n’a  aucune  ouverture  apparente. 

Fossiles,  les  Nonionines  sont  seulement  des  terrains  tertiaires;  vivantes, 
elles  sont  de  tous  les  pays  et  de  toutes  les  regions.  Nous  en  avons  des  deux 
côtés  de  l’Amérique  méridionale. 

N.°  14.  NONIONINE  PÉLAGIQUE , Nonionina  pelagica , d’Orb. 

PL  Ill,  fig.  1 , 2. 

N.  teste 1 orbiculcito-globulosâ , tuberosa > rugosa,  aculeata , jlavd , convexa,  inflata, 
margine  profundé  secto ; loculis  quinis  triangularibus,  convexis,  ultimo  suprei 
convexissimo-rotundato ; suturis  profunde  excavatis;  umbilico  depresso. 

Dimension  : Diamètre,  i/3  de  millimètre. 

Coquille : Suborbiculaire,  très-renflée,  globuleuse,  très-fragile,  très-rugueuse , et  de 
plus  couverte  de  pointes  irrégulières  plus  ou  moins  espacées,  arrondie  et  convexe  sur 
les  bords,  qui  sont  profondément  découpés.  Loges  au  nombre  de  cinq,  très- larges, 
très-convexes,  triangulaires  et  peu  droites,  leurs  sutures  très-profondément  excavées,  la 
dernière  loge  convexe,  bombée  et  arrondie  en  dessus;  ombilic  assez  profond. 


Forami- 

nifères. 


Forami- 

niferes. 


( 28  ) 

Couleur  : Jaunâtre  assez  foncé,  uniforme. 

Plus  bombée  encore  que  notre  Nonionina  umbilicata,  celle-ci  s’en  distingue  par  le  petit 
nombre  de  ses  loges  très-bombées,  au  lieu  d’être  planes  et  nombreuses.  Elle  se  distingue 
encore  de  toutes  les  autres  par  sa  contexture  rugueuse  et  les  pointes  dont  elle  est 
couverte. 

Cette  espèce  est  une  rare  exception  parmi  les  Foraminifères  essentiellement  côtiers, 
puisque  nous  l’avons  prise  en  pleine  mer,  à une  grande  distance  des  côtes  du  Pérou, 
dans  l’océan  Pacifique,  par  20°  de  latitude  sud  et  89°  de  longitude  ouest  de  Paris, 
où  elle  nous  a paru  très-rare. 

N.°  15.  NONIONINE  PONCTUÉE,  Nonionina  punctulata,  d’Orb. 

PI.  Y,  fig.  21,  22. 

N.  testa  ovato -compressâ,  punctulatâ,  albd,  margine  subintegrâ,  rotundâ ; loculis 
numerosis,  elongatis,  angustatis,  minime  arcuatis,  simplicibus,  ultimo  suprà  con- 
vexo; suturis  excavatis.  Diam.  i/3  millim. 

Coquille:  Ovale,  fortement  comprimée,  presque  plane  de  chaque  côté,  très-finement 
pointillée , très-fragile,  à pourtour  convexe,  découpé  par  ses  loges,  surtout  aux  der- 
nières. Loges  au  nombre  de  dix  à douze,  très-étroites,  triangulaires,  à peine  arquées, 
séparées  par  des  sutures  profondes;  la  dernière  convexe  en  dessus,  sans  ombilic  bien 
marqué.  Ouverture  peut-être  nulle?  Nous  n’avons  pu  l’apercevoir. 

Couleur  : Blanc  sale. 

On  ne  peut  plus  voisine  de  la  Nonionina  Grateloupi  des  Antilles , par  sa  forme  com- 
primée : elle  en  diffère  par  sa  surface  pointillée,  par  ses  sutures  excavées  et  par  sa 
dernière  loge,  convexe  en  dessus. 

Elle  habite  les  îles  Malouines,  où  elle  est  rare. 

N.°  16.  NONIONINE  UN  PEU  CARÉNÉE,  Nonionina  subcarinata,  d’Orb. 

PI.  V,  fig.  23,  24. 

N.  testei  sub  orbiculari , Icevigalâ , albd,  convexa , margine  integra,  subcarinata; 
loculis  sex  triangularibus,  planis,  ultimo  suprà  sub  complanato , suturis  non 
excavatis  ; umbilico  nullo ; aperturd  angustatd,  lineari.  Diam.  i/3  millim. 

Coquille  : Suborbiculaire,  renflée,  épaisse,  lisse,  à pourtour  non  festonné  et  entier, 
un  peu  caréné,  quoiqu’ arrondi.  Loges  au  nombre  de  six,  presque  planes,  triangu- 
laires, peu  arquées,  unies,  sans  sutures  marquées,  la  dernière  non  convexe  en  dessus; 
ombilic  convexe,  formé  par  la  réunion  immédiate  des  loges.  Ouverture  courte,  en  fente 
transversale,  occupant  la  convexité  du  retour  de  la  spiie. 

Couleur  : Blanc  sale  uniforme. 

Quoique  plus  bombée  encore,  cette  espèce  se  rapproche  un  peu  de  la  Nonionina 
Lamarkii,  Nob.,  fossile  de  Dax,  par  la  tendance  à la  forme  carénée  de  son  pourtour; 


( 29  ) 

cependant  elle  en  diffère  par  son  centre  bombé,  par  ses  loges,  au  nombre  de  six  au  lieu  Forami- 
de  dix-huit,  et  par  d’autres  détails  que  la  comparaison  fait  ressortir.  nifer(,s' 

Elle  habite  les  îles  Malouines,  où  elle  est  peu  rare. 

Genre  POLYSTOMELLE , Polystomella , Lamk. 

Nautilus,  Linn.,  Gmel.,  Auct.;  genres  Andromède , Cellulie,  Sporulie,  Thèméone , Pèlore, 
Géopone , Elphide , Montf.;  genres  Polystomella , Vorticialis , Lamk.,  Blainv. ; Polys  lo- 
mella,  d’Orb. 

Coquille  libre , régulière , équilatérale , ne  variant  pas  dans  ses  formes , 
suborbiculaire , comprimée,  à dos  souvent  caréné.  Spire  embrassante.  Loges 
à une  seule  cavité,  plus  ou  moins  arquée  ou  droite,  se  rejoignant  toujours, 
au  retour  de  la  spire,  au  centre  ombilical,  toujours  pourvues  de  fossettes 
transversales  entre  les  sutures  ou  sur  les  sutures  mêmes.  Ouvertures  nom- 
breuses, éparses,  en  bordure  ou  formant  un  triangle  à la  partie  supérieure 
de  la  dernière  loge , et  se  montrant  encore  ouvertes  dans  les  fossettes  sutu- 
rales des  dernières  loges.  (Modèles,  n.°  45,  2.e  livraison.) 

Rapports  et  dijjérences.  Les  Polystomelles  se  distinguent  de  tous  les  genres 
de  Nautiloïdées  à plusieurs  ouvertures,  par  ce  caractère  singulier  que  les 
ouvertures  du  bord  de  la  dernière  loge  reparaissent  en  fossettes  plus  ou  moins 
allongées  sur  toutes  les  autres  : les  dernières  seulement  ouvertes,  les  autres 
fermées  ; il  en  résulte  qu’extérieurement  ce  genre  se  distingue  de  suite  par 
ce  grand  nombre  de  petites  excavations  transversales  quon  remarque  sur 
toutes  les  espèces.  Chez  les  Peneroplis , les  Dendritina,  les  Spirolina , on  ne 
trouve  jamais  d’ouvertures  latérales  aux  loges;  aussi  celles-ci  sont-elles  lisses 
ou  simplement  striées.  L’animal  fait  sortir  des  fdamens  non- seulement  par 
les  ouvertures  du  dessus  de  la  dernière  loge,  mais  encore  par  les  pores  des 
côtés  des  dernières  loges. 

Fossiles,  nous  trouvons  les  Polystomelles  dans  la  craie  supérieure  et  dans 
les  terrains  tertiaires;  vivantes,  elles  habitent  une  grande  partie  des  mers  et 
par  toutes  les  latitudes.  Nous  en  avons  quatre  espèces  des  côtes  américaines 
de  l’océan  Atlantique,  mais  nous  n’en  possédons  aucune  des  côtes  du  grand 
Océan. 

N. ° 17.  POLYSTOMELLE  DE  LESSON,  Polystomella  Lessonii,  d’Orb. 

PL  III,  fig.  1 , 2. 

Polystomella  Lessonii,  d’Orb.,  1825,  Tableau  des  Céphal.,  p.  118,  n.°  6. 

P.  testa  suborbiculato-compressâ,  albâ,  margine  non  integrd  ; centro  laterali  subde- 
presso;  loculis  septemdecim  arcuatis,  transversu n profunde  costatis,  ultimo  suprà 
truncato;  suturis  conveœis. 


Forami- 
ni fères. 


( 30  ) 

Dimension  : Diamètre,  i/3  de  millimètre. 

Coquille  : Suborbiculaire,  très-comprimée  de  chaque  côté,  à pourtour  un  peu  en 
coin,  sans  être  caréné,  découpé  par  les  loges;  partie  ombilicale  un  peu  déprimée.  Loges 
au  nombre  de  dix-sept  à dix-huit,  toutes  étroites,  très-arquées,  coupées  transversale- 
ment chacune  par  dix  à onze  fossettes  transversales,  laissant  entr’elles  une  côte  élevée; 
les  sutures  en  bourrelets  saillans;  la  dernière  loge  tronquée,  plane,  pointillée,  ne 
montrant  aucun  indice  d’ouverture. 

Couleur  : Blanc  uniforme. 

Comprimée  comme  notre  Polystomella  strigillata , cette  espèce  en  diffère  néanmoins 
par  son  manque  de  carène,  par  ses  fossettes  latérales  moins  nombreuses,  et  par  son 
centre  ombilical  non  pointillé  ni  rugueux,  comme  dans  celle-ci,  et  constitue  une 
espèce  différente. 

Nous  l’avons  découverte  sur  la  côte  de  la  Patagonie,  au  sud  de  l’embouchure  du 
Rio  Negro,  et  dans  les  sables  des  îles  Malouines,  communiqués  par  MM.  Gaudichaud  et 
Lesson. 

N .°  18.  POLYSTOMELLE  D’OWEN,  Polystomella  Oweniana,  d’Orb. 

PI.  Ill,  fig.  3,  4. 

P.  testa  suborbiculato-compressâ , alba , margine  carinata , limbatcl,  centro  laterali 
convexo ; loculis  sexdecim  minime  arcuatis,  transversim  profundé  costatis,  ultimo 
truncato,  plano;  aperturis  submarginalibus,  numerosis,  triangulum  formantibus. 
Dimension  : Diamètre,  2/5  de  millimètre. 

Coquille  : Suborbiculaire,  comprimée,  convexe  de  chaque  côté,  à pourtour  caréné 
et  marqué  d’une  bordure  peu  ou  point  découpée;  partie  ombilicale  convexe,  quel- 
quefois un  indice  de  disque  non  distinct.  Loges  au  nombre  de  quinze  à seize,  toutes 
étroites,  un  peu  arquées,  marquées  transversalement  de  dix  à onze  fossettes  transver- 
sales, séparées  par  des  côtes;  sutures  saillantes;  la  dernière  loge  tronquée,  plane.  Ouver- 
tures nombreuses,  placées  sur  le  bord  même  delà  dernière  loge,  en  deux  lignes,  for- 
mant entr’elles  un  triangle. 

Couleur  : Blanc  uniforme. 

Voisine  de  la  précédente  pour  le  nombre  de  loges  et  de  fossettes  transversales,  elle 
s’en  distingue  par  sa  forme  plus  carénée , plus  tranchante  sur  les  bords , par  son  centre 
ombilical  convexe,  au  lieu  d’être  concave;  elle  diffère  également  par  ces  mêmes  carac- 
tères des  autres  espèces  qui  nous  sont  connues. 

Nous  l’avons  rencontrée  sur  la  côte  de  la  Patagonie,  au  sud  du  Rio  Negro,  avec 
l’espèce  précédente  : elle  est  rare. 

N.°  19.  POLYSTOMELLE  ARTICULÉE,  Polystomella  articulata,  d’Orb. 

PL  III,  fig.  9,  10. 

P.  testâ  sub  orbiculata,  compressa,  albâ,  nitidd,  punctata , margine  rotundata,  non 
integra;  loculis  decem,  arcuatis,  convexis,  Icevigatis , ultimo  convexo;  suturis 
excavatis , transversim  articulatis  ; aperturis  subsparsis ■ 


( 31  ) 

Dimension  : Diamètre,  1/4  de  millimètre.  .. 

Coquille  : Suborbiculaire,  comprimée  dans  son  ensemble,  lisse,  brillante,  marquée  nifères 
partout  de  très-petits  points,  à pourtour  arrondi,  découpé  en  festons  par  les  loges;  partie 
ombilicale  convexe.  Loges  au  nombre  de  dix,  toutes  assez  larges,  en  coin,  arquées, 
convexes,  lisses,  portant  néanmoins,  sur  chaque  suture,  une  série  de  petites  fossettes 
transversales,  espacées;  la  dernière  loge  convexe  du  côté  de  la  bouche,  mais  un  peu 
concave  au  milieu.  Ouvertures  éparses,  nombreuses,  formant  un  triangle  au  milieu  de 
la  bouche. 

Couleur  : Blanche. 

Cette  espèce,  par  ses  loges  bombées,  renflées  extérieurement,  nous  représente  des 
formes  que  nous  ne  retrouvons  que  parmi  les  Nonionines  et  parmi  les  Polystomelles; 
on  ne  peut  la  rapprocher  que  de  la  P.  Poeyiana,  d’Orb.,  de  Tile  de  Cuba,  quoiqu’elle 
soit  moins  bombée  que  celle-ci,  que  son  ombilic  lui  manque  et  quelle  en  diffère  paí- 
ses ouvertures. 

Nous  l’avons  rencontrée  sur  la  côte  de  Patagonie,  près  du  Rio  Negro,  où  elle  est 
rare;  on  la  trouve  encore  aux  îles  Malouines. 

N.  20.  POLYSTOMELLE  D’ALVAREZ,  Polystomella  Alvareziana , d’Orb. 

PI.  Ill,  fig.  11,  12. 

P.  teste l suborbiculato-compressâ , albâ,  margine  carinata,  integré l;  loculis  undecim, 

arcuatis,  complanatis , ultimo  plano-,  suturis  transver  sim  fossiculiferis  ; aperturis 

marginalibus. 

Dimension  : Diamètre,  1/2  millimètre. 

i ' 

Coquille  : Suborbiculaire,  très-comprimée,  lisse,  à pourtour  anguleux  subcaréné, 
sans  découpure  aucune;  partie  ombilicale  un  peu  concave.  Loges  au  nombre  de  onze, 
toutes  étroites,  très  - arquées , non  convexes,  planes;  les  sutures  marquées  seulement 
par  la  série  de  sept  à huit  fossettes  simples,  plus  profondes  en  arrière  qu’en  avant,  les 
dernières  ouvertes;  la  dernière  loge  coupée  carrément  en  dessus.  Ouvertures  marginales 
au  pourtour  de  la  dernière  loge. 

Couleur  : Blanc  bleuâtre. 

Par  sa  demi-carène,  par  ses  loges  lisses,  où  les  fossettes  des  ouvertures  ne  paraissent 
que  sur  la  suture , cette  espèce  fait  le  passage  entre  la  Polystomella  articulata  et  les 
espèces  carénées  et  à fossettes  prolongées. 

Nous  l’avons  trouvée  en  Patagonie,  non  loin  du  Rio  Negro,  et  dans  les  sables  des 
îles  Malouines. 

Genre  PENEROPLE,  Peneroplis , Montfort. 

Nautilus,  Linn.,  Gmel.;  Peneroplis,  Month,  Blainv.  ; Cristellaria , Renulites , Lamk.  ; 

Renulina,  Blainv. 

Coquille  libre,  régulière,  équilatérale,  comprimée,  à dos  peu  caréné,  très- 
variable  dans  ses  formes,  suivant  l’âge  ou  les  individus.  Spire  embrassante 


Forami- 

nifères. 


( 32  ) 

dans  le  jeune  âge,  souvent  projetée  plus  tard.  Loges  à une  seule  cavité, 
arquées,  comprimées,  ne  se  rejoignant  pas  toujours  au  centre  ombilical, 
jamais  criblées  de  fossettes  transversales , souvent  striées.  Ouvertures  nom- 
breuses, éparses,  en  lignes  longitudinales  ou  anastomosées,  ouvertes  seule- 
ment à la  partie  supérieure  de  la  dernière  loge. 

Rapports  et  différences.  Pourvues , comme  les  Polystomella , de  plusieurs 
ouvertures  et  de  loges  composées  d’une  seule  cavité,  les  Peneroplis  s’en 
distinguent  par  leur  forme  plus  variable,  suivant  les  âges  et  les  individus 
de  certaines  espèces,  se  projetant  souvent  en  ligne  droite,  et  par  les  carac- 
tères que  nous  avons  signalés  au  genre  précédent. 

Nous  les  divisons  en  trois  sous-genres , ainsi  caractérisés  : 

Coquille  peu  variable  dans  ses  formes,  régulièrement  embrassante.) 

Ouvertures  réunies  en  rameaux  plus  ou  moins  ramifiés , représen-)  Dendritina. 
tant  une  Dendrite. 

Coquille  comprimée,  très-variable  dans  ses  formes,  régulièrement  em- 
brassante seulement  dans  le  jeune  âge,  ensuite  dilatée  ou  projetée, 
mais  non  d’une  manière  constante.  Ouvertures  nombreuses , séparées 
sur  une  ou  plusieurs  lignes  longitudinales. 

Coquille  comprimée  ou  non,  variable  suivant  l’âge  : jeune,  elle  est] 
nautiloïde,  à tours  embrassans  ou  non,  très-réguliers;  puis,  à uni 
certain  âge,  elle  se  projette  toujours  régulièrement  en  ligne  droite)  Spiroluna. 
et  représente  une  crosse.  Ouvertures  nombreuses  dans  le  jeune  âge;l 
souvent  il  n’y  en  a qu’une  dans  l’âge  adulte.  J 

De  ces  trois  sous-genres  nous  n’en  avons  qu’un  dans  l’Amérique  méridio- 
nale. 

Sous-genre  PÉNÉROPLE,  Peneroplis,  d’Orb. 

Il  ne  se  trouve  que  sur  les  côtes  de  l’océan  Atlantique  et  nullement  sur 
celles  du  grand  Océan. 

N.°  21.  PÉNÉROPLE  JOLIE,  Peneroplis  pulchellus,  d’Orb. 

PI.  III,  fig.  5,  6. 

P.  testé  suborbiculatd , compressé,  albé,  margine  angustaté , obtus é , sub gr adaté , 
umbilicaté,  loculis  octonis  minime  arcuatis,  complanatis,  regulariter  transversun 
striatis;  aperturis  tribus  rotundis. 

Dimension  : Diamètre,  1/4  de  millimètre. 

Coquille  : Suborbiculaire,  médiocrement  comprimée,  non  variable,  assez  convexe  de 
chaque  côté,  surtout  près  du  centre;  le  reste  aminci  en  biseau,  tronqué  vers  le  pour- 


Peneroplis. 


( 33  ) 

tour,  qui  est  obtus,  arrondi  et  très-légèrement  disposé  en  gradins  par  la  saillie  des  loges.  Foramï- 
Partie  ombilicale  concave,  non  profonde.  Loges  au  nombre  de  huit,  larges,  anguleuses, 
peu  arquées,  fortement  et  très -régulièrement  striées  transversalement,  séparées  par  des 
sutures  assez  profondes;  la  dernière  loge  tronquée  en  dessus  et  légèrement  déprimée 
dans  son  milieu.  Ouvertures  rondes  au  nombre  de  trois,  sur  une  seule  ligne,  au  milieu 
de  la  dernière  loge. 

La  grande  convexité  de  cette  espèce,  son  petit  ombilic,  le  petit  nombre  de  ses  ouver- 
tures et  de  ses  loges,  ne  permettent  de  la  confondre  avec  aucune  autre. 

Nous  l’avons  rencontrée  dans  le  sable  que  nous  avons  recueilli  sur  la  côte  de  la 
Patagonie,  près  du  Rio  Negro,  et  dans  celui  des  Malouines,  rapporté  par  MM.  Quoy 
et  Gaimard. 

N.°  22.  PÉNÉROPLE  CARÉNÉE,  Peneroplis  carinatus,  d’Orb. 

PI.  III,  %.  7,  8. 

P.  testa  suborbiculato- compressa,  albâ,  nitidd,  margine  carínate! , centro  laterali 

minime  concava  ; loculis  decem,  arcuatis,  complanatis,  lœvigatis,  ultimo  truncato , 

plano-,  aperturis  subsparsis . 

Dimension  : Diamètre,  1/4  de  millimètre. 

Coquille  : Suborbiculaire,  comprimée,  lisse,  brillante,  peu  convexe  de  chaque  côté, 
à pourtour  entier,  un  peu  caréné,  sans  être  tranchant;  partie  ombilicale  un  peu  dépri- 
mée. Loges  au  nombre  de  dix,  assez  larges,  arquées,  entièrement  lisses  et  à sutures 
un  peu  concaves;  la  dernière  loge  tronquée  et  plane,  très-lisse.  Ouvertures  sur  le  milieu 
de  la  dernière  loge  et  représentant  trois  lignes  réunies  à leur  extrémité,  une  supérieure, 
deux  latérales,  descendant  de  chaque  côté  du  retour  de  la  spire. 

Couleur  : Blanc  uniforme. 

Par  son  manque  de  petites  côtes  transversales  aux  loges,  et  par  sa  contexture  bril- 
lante et  lisse,  elle  ne  peut  être  rapprochée,  que  de  nos  Peneroplis  Gaimardii  et  Pene- 
roplis umbilicatus  ; mais  elle  diffère  de  la  première  par  sa  dépression  ombilicale,  par 
beaucoup  moins  d’épaisseur,  par  une  disposition  différente  des  loges;  de  la  seconde, 
par  son  manque  d’ombilic  marqué,  par  sa  contexture  non  pointillée,  et  par  ses  ouver- 
tures en  ligne,  au  lieu  d’être  éparses. 

Elle  habite  la  Patagonie  septentrionale,  non  loin  de  l’embouchure  du  Rio  Negro; 
elle  y est  rare. 


2.e  Famille.  TURBINOÏDEES , Turbinoidæ , d’Orb. 

Caractères.  Coquille  libre  ou  fixe,  plus  ou  moins  régulière , inéquilatérale. 
Spire  enroulée  obliquement,  dès-lors  plus  saillante  et  plus  apparente  d’un 
côté  que  de  l’autre.  Contexture  souvent  vitreuse  et  perforée  de  petits  trous. 
Nous  la  divisons  ainsi  qu’il  suit  ; 


V.  Foron 


( 34  ) 


Forami- 
ni feres. 


TURBINOIDÆ. 


f Indivision. 
Mêmeformeàtous 
les  âges.  Spirale 
complète. 


2.e  Division. 

Changeant  de  for- 
mes. Spirale  seu- 
lement dans  le 
jeune  âge. 


l.re  Section. 
Une  seule  ouver- 
ture. 


2.e  Section. 
Plusieurs  ouver- 
tures. 


Rotalina. 

Globigerina. 

Planorbulina. 

Truncatijlina. 

Anomalina. 

Rosalina. 

Valvulina. 

Verneuilina. 

Bulimina. 

UvIGERINA. 

Pyrulina. 

Candeina. 

Chrysalidina. 

Faujasina. 

Clavelina. 

Gaudryina. 


Des  genres  que  nous  venons  de  citer  nous  en  avons  seulement  sept  : les 
Rotalina , les  Globigerina,  les  Truncatulina , les  Rosalina , les  Valvulina, 
les  Bulimina  et  les  Uvigerina , dont  quelques-uns  sont  propres  soit  aux 
côtes  américaines  de  l’océan  Atlantique , soit  à celles  du  grand  Océan. 


Genre  PtOTALINE , Rotalina,  d’Orb. 

Rotalia , Lamarck.  . 

Coquille  libre,  déprimée  ou  trochoïde,  finement  perforée,  souvent  carénée. 
Spire  déprimée,  tronquée  ou  conique.  Loges  déprimées,  souvent  carénées. 
Ouverture  en  fente  longitudinale  contre  l’avant-dernier  tour  de  spire,  n’occu- 
pant qu’une  partie  de  la  dernière  loge.  ( Modèles  , n.os  \ 0,  i 2 , i 3 , i .re  livrai- 
son; 35,  36,  2.e  livraison;  71,  72,  73,  3.e  livraison.) 

Rapports  et  différences.  Facile  à confondre,  par  sa  forme  extérieure,  avec 
les  Rosalina  et  les  Truncatulina,  ce  genre  se  distingue  néanmoins  par  des 
caractères  très-tranchés  : des  premières  par  son  ouverture  contre  le  retour 
de  la  spire  et  seulement  extérieure  à la  dernière  loge,  au  lieu  d’être  dans 
l’ombilic  et  de  se  continuer  cTime  loge  à l’autre  ; des  secondes , en  ce  que 
cette  ouverture  n’est  pas  continue  du  côté  de  la  spire.  Il  diffère  des  Globi- 
gérines  en  ce  que,  dans  celles-ci,  les  loges  sont  globuleuses  et  que  l’ouver- 
verture  est  dans  l’angle  ombilical , au  lieu  d’être  sur  le  côté  de  la  loge. 

Des  plus  nombreux  en  espèces,  puisque  nous  en  connaissons  près  de 


( 35  ) 

soixante,  le  genre  Rotaline  s’est  montré,  pour  la  première  fois,  clans  les  Forami- 
couches  crétacées  supérieures;  il  est  devenu  plus  commun  dans  tous  les  ter-  nikrcs' 
rains  tertiaires,  mais  se  trouve  dans  les  mers  actuelles  au  maximum  de  son 
développement  spécifique.  On  le  rencontre  dans  toutes  les  mers  et  par  toutes 
les  latitudes. 

N.°  23.  ROTALINE  PÉRUVIENNE,  Rotalina  peruviana,  d’Orb. 

PL  II,  fig.  3-5. 

R.  testa  orbiculato- depressâ,  lœvigatâ,  albâ,  margine  subcarinatâ ; spirâi  convexius- 
culâ , conica,  anfractibus  quinis  sub  complanatis  ; loculis  undecim,  suprà  obli- 
quis, limbatis,  infrà  radiantibus  limbatis. 

Dimension  : Diamètre,  1/2  millimètre. 

Coquille:  Orbiculaire,  très-déprimée,  carénée  sur  son  pourtour,  lisse,  presqu’aussi 
peu  convexe  en  dessus  qu’en  dessous,  mais  plus  renflée  inférieurement.  Spire  très-peu 
élevée,  conique,  régulière,  composée  de  cinq  tours  peu  séparés  par  les  sutures.  Loges 
au  nombre  de  huit  à onze  au  dernier  tour;  toutes  en  dessus  un  peu  carénées  en  dehors, 
obliques,  arquées  et  bordées,  sur  leurs  sutures,  par  un  léger  bourrelet;  en  dessous  elles 
sont  peu  convexes,  droites  du  centre  à la  circonférence,  formant  un  triangle  aigu, 
régulier,  bordées  seulement  en  dehors,  mais  ne  se  réunissant  point  au  centre  ombi- 
lical. Ouverture  allongée  sur  le  retour  de  la  spire. 

Couleur  : D’un  beau  blanc  uniforme. 

Aucune  autre  espèce  que  le  Rotalina  Alvarezii,  de  Patagonie,  ne  se  rapproche  réelle- 
ment de  celle-ci  par  la  bordure  de  ses  loges  en  dessous,  par  ses  rayons  inférieurs;  mais 
elle  en  diffère  par  beaucoup  plus  de  loges,  par  les  bordures  supérieures  de  la  Rotalina 
peruviana,  l’autre  les  ayant  lisses  et  simples,  puis  par  les  bordures  inférieures  plus  étroites. 

Nous  l’avons  trouvée  près  de  l’ile  San-Lorenzo,  au  port  du  Callao,  et  à Arica,  au 
Pérou,  où  elle  est  assez  commune.  Nous  l’avons  également  rencontrée  dans  le  sable  de 
l’île  de  Puna,  à l’embouchure  du  Rio  de  Guayaquil;  àValparaiso,  au  Chili;  à Cobija,  en 
Rolivia;  à Payta  et  Acapulco,  au  Pérou;  ce  qui  nous  ferait  croire  qu’elle  est  de  toute 
la  côte  chilienne  et  péruvienne,  depuis  le  34.e  degré  jusqu’à  l’équateur;  mais  plus  com- 
mune au  Callao  que  partout  ailleurs. 

N .°  24.  ROTALINE  D’ALVAREZ,  Rotalina  Alvarezii,  d’Orb. 

PL  I,  fig.  21;  pi.  II,  fig.  1, 2. 

R.  testa  orbiculato-depressâ,  lœvigatâ,  albâ,  subcarinatâ  ; spirâ  convexiusculâ,  obtusâ, 
anfractibus  quatuor,  complanatis;  loculis  septem  suprà  obliquis,  complanatis , 
subtus  convexis,  externe  limbatis. 

Dimension  : Diamètre,  i/3  de  millimètre. 

Coquille:  Suborbiculaire,  déprimée,  un  peu  carénée,  très-lisse  en  dessus  et  plus 


Forami- 
ni fores. 


( 36  ) 

convexe  qu’en  dessous.  Spire  peu  convexe,  renflée  et  obtuse,  composée  de  quatre  tours 
non  séparés  et  unis.  Loges  au  nombre  de  sept  au  dernier  tour,  obliques,  simples  et 
nullement  distinctes  entr’elles  en  dessus;  en  dessous  elles  sont  un  peu  convexes,  droites, 
formant  un  triangle  aigu,  et  bordées  extérieurement  par  un  très-large  bourrelet  entier 
en  dehors,  découpant  les  loges  en  dedans.  Ouverture  peu  longue  sur  le  retour  de  la 
spire. 

Couleur  : Blanche. 

Nous  avons  dit  à l’espèce  précédente  quels  sont  les  rapports  et  les  différences  qui 
existent  entr’elle  et  celle-ci.  Elle  a sa  spire  renflée  dans  son  ensemble,  au  lieu  d’être 
conique;  aucune  loge  ni  spire  distincte  en  dessus;  ses  bords  sont  entiers,  au  lieu  d’être 
découpés. 

Nous  l’avons  rencontrée  dans  le  sable  de  la  baie  de  San -Blas,  en  Patagonie  ; elle  y 
est  très -rare.  Nous  l’avons  dédiée  à Don  Manuel  Alvarez,  que  nous  avons  eu  le 
plaisir  de  connaître  en  Patagonie,  et  auquel  nous  payons  ce  faible  tribut  de  reconnais- 
sance pour  les  services  qu’il  nous  a rendus.  Elle  se  trouve  aussi  aux  Malouines , mais 
moins  communément,  et  habite  jusqu’à  l’extrémité  de  l’Amérique  méridionale;  ce  que 
nous  devons  croire,  l’ayant  prise  par  cent  soixante  mètres  de  profondeur,  en  vue  du  cap 
Horn.  Ce  fait  nous  donne  la  certitude  que  les  Foraminifères  existent  à de  grandes  pro- 
fondeurs, et  peuvent  vivre  dans  les  régions  les  plus  froides. 

N.°  25.  ROT  ALINE  PAT  AGONE,  Rotalina  patagónica,  d’Orb. 

PI.  II,  fïg.  6,  7,  8. 

R.  testa  orbiculato-depressd,  punctatcl , alba,  lucida , carinata ; spirâ  convexiusculâ , 

anfractibus  tribus  complanatis  ; loculis  septem,  complanatis,  non  limbatis. 

Dimension:  Diamètre,  i/6  de  millimètre. 

Coquille  : Suborbiculaire , déprimée,  non  carénée,  pointillée,  brillante.  Spire  très- 
obtuse,  composée  de  trois  à quatre  tours  à peine  distincts.  Loges  au  nombre  de  sept 
au  dernier  tour,  très -obliques,  arquées  et  peu  distinctes  en  dessus,  assez  convexes, 
droites  et  triangulaires  en  dessous,  sans  bordure;  elles  forment  un  point  convexe  au 
centre  ombilical,  marquées  alors  de  quelques  rugosités.  Elles  ne  sont  pas  bordées 
extérieurement.  Ouverture  contre  le  retour  de  la  spire. 

Couleur  : Blanc  uniforme. 

Celte  coquille  diffère  de  la  précédente,  avec  laquelle  nous  lui  trouvons  beaucoup  de 
rapports,  par  une  carène  moins  prononcée  ou  par  l’absence  totale  de  carène,  et  par 
le  manque  de  bordure  inférieure  du  pourtour;  cependant,  comme  elle  est  du  même 
lieu , nous  pourrions  craindre  quelle  n’en  fût  qu’une  simple  variété.  Elle  habile  la 
côte  de  Patagonie,  au  sud  du  Rio  Negro;  nous  l’avons  prise  encore  dans  un  sondage 
fait  en  vue  de  terre  au  cap  Horn,  par  cent  soixante  mètres  de  profondeur,  ce  qui  nous 
donne  la  certitude  qu’elle  est  de  toutes  les  côtes  de  l’Atlantique,  jusqu’à  l’extrémité  de 
l’Amérique  méridionale. 


( 37  ) 

Forami- 

F nifères. 

Genre  GLOBIGERENE , Globigerina , d’Orb.  

Coquille  libre,  spirale,  très -globuleuse,  toujours  rugueuse  ou  criblée  de 
petits  trous.  Spire  enroulée  sur  le  côté,  composée  de  loges  peu  nombreuses. 

Loges  sphériques,  représentant,  dans  leur  ensemble,  un  amas  spiral  de 
petits  globes , qui  s’augmentent  toujours  de  grosseur,  des  premiers  aux  derniers. 
Ouverture  en  forme  de  croissant  ou  d’échancrure  plus  ou  moins  profonde, 
située  vers  l’axe  de  la  spire  à l’angle  ombilical.  (Modèles,  n.os  \ 7,  \ .re  livraison; 

75,  4.e  livraison.) 

Rapports  et  différences.  Le  même  enroulement  spiral  que  chez  presque 
tous  les  Turbinoïdées  se  remarque  dans  ce  genre,  mais  d’une  manière  moins 
distincte,  par  suite  du  petit  nombre  et  de  l’énorme  grandeur  des  loges  qui 
le  composent;  il  en  diffère  aussi  par  ses  loges  sphériques,  et  non  déprimées 
ou  anguleuses.  Son  ouverture  en  croissant,  placée  comme  chez  les  Rosa- 
lines et  les  Yalvulines,  est  sans  diaphragme  et  simplement  ouverte. 

Comme  les  Rotalina,  le  genre  Globigerina  s’est  montré , pour  la  pre- 
mière fois,  à l’état  fossile  dans  les  couches  crétacées  les  plus  supérieures.  Il 
est  des  plus  commun  dans  les  couches  tertiaires  et  à l’état  vivant,  où  il 
paraît  appartenir  à toutes  les  mers  et  à toutes  les  latitudes. 

N.°  26.  GLOBIGÉRINE  BULLOÏDE,  Globigerina  bulloides,  d’Orb. 

Polymorphium  tuberosum  et  globiferum , Soldani  Saggio,  t.  2,  p.  117,  1. 123 , fig  .H,  i,  o,p. 

Globigerina  bulloides,  d’Orb.,  1825,  Prodrome,  n.°  1,  p.  Ill;  idem,  d’Orb.,  1825, 

Modèles,  n.°  17,  l.re  livrais.;  n.°  76,  4.e  livr.;  idem,  d’Orb.,  1839,  Foramin.  des 

Canaries,  p.  132,  pl.  2,  fig.  1,  3,  28. 

G.  testâ  convexiusculâ , rugosa , flavescente  ; spira  convexa ; loculis  quatuor,  sphe- 
ricis; aperturâ  magnâ. 

Dimension:  Diamètre,  2/3  de  millimètre. 

Coquille  : Convexe,  plus  large  que  haute,  rugueuse,  finement  perforée.  Spire  très- 
obtuse  , composée  d’un  tour  et  demi,  ou,  dans  l’âge  adulte,  de  sept.  Loges  sphériques 
bien  détachées  les  unes  des  autres,  au  nombre  de  quatre  au  dernier  tour,  laissant  un 
ombilic  profond  à leur  centre. 

Cette  espèce,  très-commune  sur  les  côtes  des  Canaries,  dans  la  Méditerranée  et 
l’Adriatique,  et  dans  l’Inde,  paraît  être  de  tous  les  pays,  puisque  nous  l’avons  des 
Malouines  et  de  Valparaiso  au  Chili;  seulement  les  exemplaires  de  ces  dernières  localités 
sont  plus  petits  et  en  général  plus  bombés,  sans  autres  caractères  distinctifs  susceptibles 
de  les  faire  séparer  spécifiquement. 


( 38  ) 


Forami- 
n itères. 


Genre  TRONCÀTULINE  , Tnmcatulina , d’Orb. 

Nautilus,  Linn.,  Gmel.  ; Polixenis , Cibicides?  Montfort. 

Coquille  fixe,  spirale.  Spire  discoïdale,  enroulée  sur  le  même  plan,  appa- 
rente du  cote  fixe,  embrassante  et  convexe  de  l’autre.  Loges  convexes  en 
dessus,  planes  en  dessous.  Ouverture  en  fente,  paraissant  un  peu  dessus  et 
se  continuant  dessous,  sur  la  ligne  suturale,  jusqu’à  la  deuxième  avant- 
dernière  loge.  (Modèles,  n.°  37,  2.e  livraison.) 

Rapports  et  différences.  Par  sa  spire  fortement  tronquée  et  plane,  ce 
genre  présente  tout  à fait  l’aspect  d’un  petit  nautile  coupé  en  deux.  11  renferme 
avec  les  Planorbulines  dont  il  se  rapproche  le  plus,  les  seules  coquilles  fixées 
par  le  cote  spiral , les  Rosalines  l’étant  par  le  côté  opposé.  Il  se  distingue  des 
Rotalines  par  son  ouverture  prolongée  sur  le  côté  spiral,  au  lieu  d’être  seu- 
lement sur  le  côté  de  la  dernière  loge;  et  des  Planorbulines,  par  la  spire 
non  apparente  en  dessus. 

Ce  genre  se  trouve  vivant  et  fossile  : vivant,  il  est  commun  partout, 
surtout  vers  les  regions  froides  ou  tempérées  des  différentes  mers;  fossile, 
il  ne  s’est  montré  pour  la  première  fois  qu’à  la  région  supérieure  des  terrains 
crétacés;  il  est  aussi  très -commun  dans  les  couches  tertiaires  des  différens 
bassins  du  monde. 

N.  27.  TRONCATULINE  DISPARATE,  Truncatulina  dispars,  d’Orb. 

PL  V,  fig.  25,  26,  27. 

T.  testa  depressa,  suborbiculari,  subcarinatd,  albâ , supra  punctatd,  subtüs  perfo- 

ratâ;  anfractibus  tribus ; loculis  octonis  convexis,  suturis  excavatis.  Diam.  1/2  mill. 

Coquille  : Déprimée,  ovale-arrondie,  peu  variable,  légèrement  carénée  et  découpée  à 
son  pourtour;  dessus  marqué  de  très-petits  points  ou  trous;  dessous  couvert  de  larges 
trous  arrondis,  au  moins  du  triple  plus  grands  que  ceux  du  dessus;  le  centre  n’est  pas 
ombiliqué  et  le  dessous  est  tout  à fait  aplati.  Spire  composée  de  deux  tours  et  demi. 
Loges  au  nombre  de  huit  au  dernier  tour,  toutes  très-arquées,  convexes  et  séparées  par 
des  sutures  profondes  en  dessus , la  dernière  convexe.  Ouverture  se  prolongeant  sur  les 
deux  dernières  loges. 

Couleur  : Blanc  uniforme. 

Sa  forme  extérieure  fait  ressembler  cette  espèce  à la  Truncatulina  advena  des  Antilles, 
mais  elle  en  diffère,  ainsi  que  de  toutes  les  autres,  par  le  diamètre  différent  des  trous 
du  dessus  et  du  dessous,  si  disparates  entr’eux. 

Nous  lavons  découverte  dans  le  sable  des  îles  Malouines,  où  elle  n’est  pas  rare. 


Forami- 

nilères. 


( 39  ) 


N.”  28.  TRONCATUL1NE  VERMICULÉE, 


Truncatulina  vermiculata , d’Orb. 


PI.  VI,  fig.  1,  2,  3. 

T.  testâ  globulosa , inf  at  d,  suborbicular  i,  punctata,  rosed,  margine  rotundd;  umbilico 
magno;  anfractibus  tribus  convexis;  loculis  globulosis,  externé  punctatis,  suprà 
sub  tasque  convexis;  aperturd  lineari.  Diam,  i millim. 


Coquille  : Très-globuleuse,  renflée,  suborbiculaire,  arrondie,  très-convexe  et  décou- 
pée en  festons  sur  son  pourtour,  concave  en  dessous,  largement  ombiliquée  en  dessus. 
Spire  composée  de  trois  tours  peu  réguliers , convexes.  Loges  au  nombre  de  huit  à neuf 
au  dernier  tour , toutes  globuleuses , bien  séparées  par  des  sutures  profondes , convexes 
en  dessus  et  en  dessous,  chacune  perforée  d’une  multitude  de  petits  trous  à leur  partie 
externe;  en  dessus  et  en  dessous  l’intérieur  est  lisse  et  non  perforé;  la  dernière  loge  est 
convexe  en  dessus.  Ouverture  en  fente,  occupant  toute  la  largeur  de  la  dernière  loge  et 
se  prolongeant  un  peu  en  dessous. 

Couleur  : La  teinte  est  d’un  rose  violacé  d’autant  plus  foncé  qu’on  s’éloigne  de  la  der- 
nière loge  ; le  côté  interne  de  chaque  loge  est  aussi  plus  foncé. 

Nous  ne  connaissons  que  la  Truncatulina  variabilis,  qui  ait , comme  celle-ci , les  loges 
convexes , mais  elle  s’en  distingue  nettement  par  sa  régularité  constante , par  son  ouver- 
ture , ainsi  que  par  ses  loges  lisses  en  dedans. 

Cette  jolie  espèce  habite  les  lies  Malouines,  où  elle  est  commune;  nous  l’avons  encore 
recueillie  en  dehors  du  cap  Horn,  en  vue  de  terre,  par  160  mètres  de  profondeur; 
elle  habiterait  ainsi  toute  l’extrémité  de  l’Amérique  jusqu’au  56.e  degré  sud. 


N.°  29.  TRONCATULINE  DÉPRIMÉE,  Truncatulina  depressa,  d’Orb. 

PI.  VI,  fig.  4,  5,  6. 

T.  testâ  depressissima,  irregulari,  carinata,  punctato -rugosâ,  albâ;  anfractibus 

duobus,  minime  distinctis;  loculis  septem,  depressis,  irregidaribus.  Diam,  i mill. 

Coquille:  Fortement  déprimée,  irrégulièrement  ovale,  carénée  et  découpée  à son 
pourtour,  marquée  partout  de  points  ou  de  trous  inégaux  encroûtant  les  anciennes 
loges  et  les  faisant  paraître  plus  irrégulières.  Spire  très-plane,  à peine  convexe  en 
dessus,  peu  facile  à suivre,  composée  de  deux  à trois  tours.  Loges  inégales,  déprimées, 
séparées  par  des  sutures  assez  visibles,  la  dernière  tranchante.  Ouverture  peu  apparente. 

Couleur  : Rlanc  uniforme. 

De  toutes  les  espèces  que  nous  connaissons,  c’est  la  plus  déprimée  et  la  plus  irré- 
gulière. Dans  les  autres  Troncatulines  les  loges  sont  également  distinctes  partout;  dans 
celle-ci,  elles  s encroûtent  tellement  par  les  pores  extérieurs,  que  les  premiers  tours  de 
spire  en  sont  pour  ainsi  dire  masqués. 

Nous  1 avons  trouvée  par  douze  mètres  de  profondeur  en  dehors  de  la  pointe  de 
Cormillera , non  loin  du  port  de  Valparaiso,  au  Chili,  où  elle  est  rare. 


( 40  ) 


Forami- 

nifères. 


N.°  30.  TRONCATULINE  ORNÉE,  Truncatulina  ornata , d’Orb. 

PI.  VI,  fig.  7,  8,  9. 

T.  testa  depressa , carinatâ,  suprà  minime  conveæâ,  subtus  complanatd,  albei,  perfo- 
rate! ; anfractibus  tribus,  depressis ; loculis  septem,  late  limbatis.  Diam.  1/2  rnillim. 

Coquille:  Très  - déprimée , ovale,  carénée  et  légèrement  découpée  sur  ses  bords,  un 
peu  convexe  en  dessus , plane  en  dessous , partout  criblée  de  trous  larges  et  profonds  ; 
ombilic  grand,  sans  être  profond,  et  laissant  paraître  les  tours  de  spire.  Spire  plane, 
marquée  des  deux  côtés,  très-distincte,  composée  de  trois  tours  croissant  très -rapide- 
ment. Loges  déprimées , à peine  plus  convexes  en  dessus  qu’en  dessous , arquées , 
étroites,  au  nombre  de  sept  au  dernier  tour;  toutes  bordées  des  deux  côtés  par  un 
large  bourrelet  non  perforé;  la  dernière  saillante.  Ouverture  peu  apparente. 

Couleur  : Blanc  uniforme. 

Cette  charmante  espèce,  par  les  bordures  de  ses  loges,  sa  dépression  générale,  et  les 
grands  trous  dont  elle  est  criblée,  se  distingue  nettement  de  toutes  celles  que  nous 
connaissons. 

Nous  l’avons  recueillie,  avec  l’espèce  précédente,  près  du  port  de  Valparaiso,  au 
Chili,  où  elle  est  rare. 

» 

Genre  ROSALINE,  Rosalina,  d’Orb. 

Coquille  libre  ou  légèrement  fixée  par  le  côté  de  l’ombilic,  déprimée  ou 
trochoïde , rugueuse  ou  fortement  perforée  à ses  dernières  loges.  Spire  appa- 
rente en  dessus,  surbaissée  ou  conique.  Loges  déprimées,  souvent  carénées. 
Ouverture  en  fente,  située  à la  région  ombilicale  et  se  continuant  d’une 
loge  à l’autre.  (Modèles,  n.os  38,49,  2.e  livraison  ; 69,  74,  75,  3. e livraison.) 

Rapports  et  différences.  Ce  genre,  composé  des  coquilles  les  plus  forte- 
ment perforées  et  souvent  adhérentes  aux  Fucus  et  autres  corps  sous-marins 
par  leur  côté  ombilical , au  lieu  de  l’être  par  le  côté  spiral , comme  les  Tron- 
catulines , n’est  pourtant  que  très-légèrement  fixé  et  sans  doute  par  l’animal 
seulement , puisqu’il  s’augmente  par  la  partie  même  avec  laquelle  il  adhère , 
comme  nous  le  voyons  chez  les  Crépidules,  parmi  les  Gastéropodes.  Les  Rosa- 
lines paraissent  ne  pas  changer  de  place,  ce  qu’annonce  la  forme  arquée  de 
quelques  individus  fixés  sur  un  corps  cylindrique,  sur  lequel  ils  se  sont 
moulés.  Leur  forme  est,  du  reste,  appropriée  à ce  genre  d’existence;  car 
elles  sont  souvent  planes  ou  concaves  en  dessous,  et  largement  ouvertes  au 
centre , sans  doute  pour  laisser  sortir  le  faisceau  de  filamens  qui  les  fixe  aux 
corps.  Extérieurement,  leurs  coquilles  se  distinguent  de  celles  des  Piotalines 


par  leur  ouverture  centrale  et  occupant  le  dessous  de  presque  toutes  les  der-  Fvrami- 

•'1  vu*  i i i i nifëres. 

nieres  loges,  au  lieu  detre  seulement  sur  le  côté  de  la  dernière;  elles  se  dis- 
tinguent de  celles  des  Valvulines,  en  ce  quelles  sont  souvent  fixes  et  n’ont 
pas  un  opercule  valvulaire  au  centre,  recouvrant  l’ouverture  unique  et  non 
continue  ; néanmoins  il  est  évident  que  ce  genre  se  rapproche  plus  des  Yal- 
vulines  que  des  autres  genres. 

Des  plus  nombreux  en  espèces,  il  se  trouve  vivant  et  fossile  : vivant, 
il  est  généralement  répandu  dans  toutes  les  mers  et  par  toutes  les  latitudes, 
aussi  multiplié  dans  les  régions  froides  que  dans  les  régions  chaudes;  fossile, 
les  premières  espèces  se  sont  montrées  dans  les  couches  supérieures  des  ter- 
rains crétacés,  et  abondent  dans  tous  les  bassins  tertiaires.  Les  deux  côtes  de 
l’Amérique  méridionale  nous  en  ont  offert  un  grand  nombre  d’espèces. 


N.°  31.  ROSALINE  PÉRUVIENNE,  Rosalina  peruviana,  d’Orb. 

PL  I,  fig.  12,  13,  14. 

R.  testa  depressa,  rubescente,  suprà  convexâ,  subtùs  concava,  perforata;  spira  con- 
vexiusculd , conicâ,  apice  obtuso;  anfractibus  duobus  distinctis;  locutis  parian 
convexis,  suprci  limbatis. 

Dimension:  Diamètre,  i/3  de  millimètre. 

Coquille  : Très-déprimée,  non  carénée,  convexe  et  un  peu  trochoïde  en  dessus,  concave 
en  dessous,  perforée  irrégulièrement  partout.  Spire  un  peu  conique,  sans  être  élevée, 
composée  de  deux  tours  et  demi,  assez  distincts,  sans  être  très- convexes.  Loges  au  nombre 
de  cinq  par  tour;  elles  sont  en  dessus  assez  convexes,  très  - obliques , arquées  : celles  du 
sommet  seulement  bordées,  les  autres  simples;  en  dessous  elles  sont  également  très- 
arquées,  irrégulièrement  anguleuses,  en  pointe  libre  dans  l’ombilic,  toutes  marquées 
d’une  partie  plus  convexe  en  rebord , sur  le  pourtour  extérieur  de  la  coquille.  Ouver- 
ture occupant  l’extrémité  ombilicale  des  loges  et  se  continuant  sous  les  trois  dernières. 

Couleur  : Rougeâtre,  passant  au  jaune  en  dessous  et  au  rouge  violacé  au  sommet  de 
la  spire,  mais  très- variable  dans  son  intensité,  suivant  les  individus. 

11  y a évidemment  des  rapports  de  formes  entre  cette  espèce  et  nos  Rosalina  semi- 
striata  et  R.  valvulata,  par  sa  dépression  générale;  mais  elle  se  distingue  delà  première 
par  le  manque  de  stries;  de  la  seconde,  par  ses  pores  et  son  manque  de  bordure  en 
dessous  ; des  deux  par  son  centre  ombilical  non  composé  de  parties  operculaires.  Elle 
a encore  beaucoup  de  rapports  avec  le  R.  globularis  des  côtes  de  l’Océan , en  différant 
néanmoins  par  la  bordure  de  ses  loges  supérieures. 

Nous  l’avons  rencontrée  en  petit  nombre  sur  la  côte  du  Pérou  et  de  la  Bolivia,  près 
de  Cobija,  d’ Arica  et  d’Acapulco;  dans  ce  dernier  lieu  elle  est  plus  bombée. 


( 42  ) 


l'iiiaini- 

n,l,res-  N.°  32.  ROSALINE  DE  SAULCY,  Rosalina  Saulcyi,  d’Orb. 

PI.  II,  fig.  9,  10,  11. 

R.  testa  depress  cl,  suprci  subplanci,  subtiis  conveocd,  rugoso-perforatd;  spirit  planet , 
vel  cóncava ; anfractibus  tribus  ; loculis  distinctis,  simplicibus. 

Dimension  : Diamètre,  1/2  millimètre. 

Coquille  : Déprimée,  non  carénée,  très-convexe,  conique  en  dessous,  concave  ou 
plane  en  dessus,  très-rugueuse,  pointillée.  Spire  plane  ou  concave,  composée  de  trois 
tours,  dont  les  premiers  sont  peu  distincts.  Loges  au  nombre  de  sept  au  dernier  tour: 
en  dessus,  plus  longues  que  larges,  planes,  un  peu  arquées;  en  dessous,  convexes, 
presque  coniques  dans  leur  ensemble,  simples,  un  peu  arquées,  élargies  à leur  centre  en 
un  prolongement  obtus,  formant  un  coude:  ce  prolongement  apparaît  aux  deux  dernières 
loges.  Ouverture  occupant  le  dessous  de  l’extrémité  des  loges,  sur  la  convexité  ombilicale. 

Cette  Rosaline  se  distingue  des  autres  par  la  dépression  de  la  spire  et  la  grande 
convexité  de  sa  partie  inférieure  ; l’extrémité  centrale  de  ses  loges  est  aussi  plus  élargie 
et  plus  prolongée. 

Nous  avons  rencontré  cette  espèce  dans  le  sable  d’ Arica , à la  côte  du  Pérou  ; elle  y est  rare. 

N .°  33.  ROSALINE  RUGUEUSE,  Rosalina  rugosa,  d’Orb. 

PI.  II,  fig.  12-14. 

R.  testâ  orbiculato-depressâ,  tuberosâ,  rugosd,  umbilicatâ;  spirci  subpland ; anfrac- 
tibus tribus,  convexis,  loculis  quinis  in  umbilico  obtusis. 

Dimension  : Diamètre,  i/5  de  millimètre. 

Coquille  : Suborbiculaire , déprimée , non  carénée , non  convexe  en  dessus , concave 
et  ombiliquée  en  dessous,  très-rugueuse.  Spire  plane,  non  saillante,  composée  de  trois 
tours  assez  apparens.  Loges  au  nombre  de  cinq  au  dernier  tour,  très-convexes,  renflées, 
très-séparées  par  des  sutures  profondes;  en  dessous  elles  ne  forment  aucune  pointe 
dans  l’ombilic,  toutes  étant  très-obtuses  à cette  partie.  Ouverture  dans  l’ombilic,  sous 
les  loges. 

Couleur  : Grisâtre  uniforme. 

Elle  ressemble  par  sa  forme,  par  ses  loges  droites  et  très-bombées,  au  Rosalina  Candei 
de  Cuba , mais  en  diffère  par  sa  spire  non  convexe  en  dessus  et  par  l’extrémité  ombili- 
cale de  ses  loges , très-obtuse , au  lieu  d’être  prolongée  en  pointe  libre. 

Nous  l’avons  rencontrée  dans  le  sable  de  la  baie  San-Blas,  en  Patagonie.  Elle  est  peu 
commune. 

N .°  34.  ROSALINE  ORNÉE,  Rosalina  ornata,  d’Orb. 

PL  I,  fig.  18,  19,  20. 

R.  testa  orbiculato-convexâ , crassâ,  favescente,  lucidâ;  spirâ  rotundato -obtusa  ; 
anfractibus  tribus;  suturis  elevatis , incrassatis;  loculis  suprci  concavis,  luteis, 
aureo-punctatis , latè  marginatis,  subtiis  Icevigatis. 


( 45  ) 

Dimension:  Diamètre,  un  demi-millimètre. 

Coquille:  Suborbiculaire,  très-convexe,  épaisse,  comme  encroûtée  partout,  aussi 
élevée  en  dessus  qu’en  dessous,  non  ombiliquée.  Spire  arrondie  dans  son  ensemble, 
tant  elle  est  obtuse,  composée  de  trois  tours  marqués  extérieurement  par  un  fort  bour- 
relet sur  la  suture.  Loges  au  nombre  de  huit  au  dernier  tour;  en  dessus  elles  sont 
concaves,  circonscrites  par  un  bourrelet  très -élevé;  toutes  sont  perforées  irrégulière- 
ment de  petits  trous  allongés,  inégaux  ; en  dessous  les  loges  sont  lisses,  un  peu  convexes, 
irrégulières  et  encroûtées  au  centre,  sans  indices  de  trous.  Ouverture  sous  l’angle  ombi- 
lical de  la  dernière  loge. 

Couleur  : Jaune  uniforme  en  dessous;  en  dessus  les  bourrelets  sont  d’une  teinte 
uniforme;  mais  chaque  loge  est  plus  foncée,  marquée,  surles  trous,  de  jaunedoré  brillant. 

Cette  jolie  espèce  n’a  que  des  rapports  très-éloignés  avec  toutes  celles  que  nous  con- 
naissons; aucune  n’est  aussi  épaisse,  à bourrelets  supérieurs  aussi  larges,  aussi  saillans; 
aucune  n’a  les  loges  aussi  profondément  encaissées,  et  n’est  aussi  différente  dans  ses 
deux  côtés,  le  dessus  ne  ressemblant  en  rien  au  dessous.  C’est  peut-être  la  plus  jolie 
espèce  du  genre. 

Nous  l’avons  rencontrée  sur  la  côte  de  la  Patagonie,  non  loin  de  l’embouchure  du 
Rio  Negro;  elle  y paraît  très-rare. 

N. ° 35.  ROSALINE  D’ISARELLE,  Rosalina  Isabelleana. 

PI.  VI,  fig.  10,  11,  12. 

R.  testa  orbiculato-convexâ , crassâ,  rosed,  lucidâ,  punctcitd,  suprà  convexa,  subtils 

umbilicatâ ; anfractibus  tribus  carinatis ; loculis  suprà  subtùsque  minime  convexis, 

limbatis,  carinatis,  arcuatis. 

Dimension  : Diamètre,  2 millimètres. 

Coquille:  Suboibiculaire , peu  convexe,  trochoïde,  brillante  et  pourtant  finement 
ponctuée,  convexe  et  obtuse  en  dessus,  profondément  ombiliquée  en  dessous.  Spire 
peu  élevée,  conique,  composée  de  trois  tours  unis  en  dessus,  à sutures  peu  marquées, 
carénés  et  bordés  extérieurement.  Loges  au  nombre  de  six  au  dernier  tour,  peu  con- 
vexes des  deux  côtés,  triangulaires,  arquées  en  dessus  et  légèrement  bordées.  Ouverture 
en  fente  sur  le  côté  interne  de  la  dernière  loge,  et  se  continuant  dans  l’ombilic  sous 
l’extrémité  libre  de  chaque  loge  précédente.  Elle  s’enroule  indifféremment  à droite 
ou  à gauche. 

Couleur:  Quelquefois  elle  est  blanche,  ce  qui  est  dû,  sans  doute,  à la  décoloration; 
car  fraîche,  elle  est  d’un  rose  violacé  sur  chaque  loge,  cette  teinte  devenant  plus  foncée 
au  sommet  de  la  spire,  mais  ne  s’étendant  pas  sur  la  bordure  des  loges. 

Parmi  les  Rosalines,  aucune  espèce  n’est  carénée  et  trochoïde  comme  celle-ci,  et  celte 
forme  ne  se  trouve  communément  que  parmi  les  Rosalines;  cependant  les  ouvertures 
se  continuant  au  centre  ombilical,  il  n’y  a pas  d’indécision  possible  pour  le  genre. 

Nous  avons  trouvé  cette  Rosaline  dans  le  sable  des  îles  Malouines,  où  elle  est  assez 
commune  et  prend  un  grand  accroissement. 


Forain  i- 
nifères. 


( 44  ) 


Forami- 
II  iteres. 


N.°  36.  ROSALINE  DE  VILARDEBO,  Rosalina  Vilardeboana , d’Orb. 

PI.  YI,  fig.  13,  14,  15. 

R.  testa  orbiculato-conicd , trochoicled , fulvd , punctatd , subtiis  umbilicata;  spied 
conica,  obtusd;  anfractibus  quaternis , subconvexis , margine  rotundatis  ; loculis 
quinis,  suprà  arcuatis,  sub  tits  triangularibus , convexis. 

Dimension:  Diamètre,  1/4  de  millimètre. 

Coquille  : Suborbiculaire,  troehoïde,  pointillée  ou  perforée,  ombiliquée  en  dessous. 
Spire  peu  élevée,  formant  un  cône  surbaissé,  à sommet  obtus,  composée  de  quatre 
tours  distincts  bien  marqués , arrondis  et  un  peu  découpés  à leur  pourtour  par  la  con- 
vexité des  loges.  Loges  au  nombre  de  cinq  au  dernier  tour , convexes  des  deux  côtés , 
arquées  en  dessus,  triangulaires  en  dessous,  sans  bordure;  seulement  le  centre  ombilical 
est  plus  lisse  et  se  distingue  en  étoile;  la  dernière  très-grande,  comme  lobée  à sa  partie 
interne,  où  elle  est  libre.  Ouverture  occupant  toute  la  partie  libre  de  la  dernière  loge 
au  centre  ombilical. 

Couleur  : Sa  teinte  est  un  peu  roussâtre , surtout  aux  premières  loges , les  dernières 
étant  presque  blanches. 

Cette  espèce  ressemble  beaucoup,  par  la  forme  extérieure,  à notre  Rosalina  globularis ; 
néanmoins  elle  en  diffère  spécifiquement  par  sa  spire  plus  saillante  et  par  l’espèce  d’étoile 
quelle  présente  au  centre  ombilical;  elle  est  aussi  moins  largement  perforée. 

Nous  l’avons  rencontrée  dans  le  sable  des  îles  Malouines,  où  elle  est  rare. 

N .°  37.  ROSALINE  ARAUCANIENNE,  Rosalina  araucana,  d’Orb. 

PL  VI,  fig.  16,  17,  18. 

R.  testâ  orbiculato-depressâ,  trochoidea,  alb  d,  punctatd;  s pira  brevi,  obtusd;  anfrac- 
tibus tribus,  sub  carinatis;  loculis  octonis  angustatis , suprà  subtiisque  arcuatis, 
triangularibus  ; centro  umbilicali  incrassato. 

Dimension  : Diamètre,  1/4  de  millimètre. 

Coquille  : Suborbiculaire,  déprimée,  ponctuée,  légèrement  déprimée  en  dessous  au 
centre  ombilical.  Spire  très-courte,  un  peu  conique,  à sommet  obtus,  composée  de  trois 
tours  peu  distincts,  non  découpés  et  un  peu  carénés  à leur  pourtour.  Loges  au  nombre 
de  huit  au  dernier  tour,  peu  convexes,  très-étroites,  inégales,  arquées  en  dessus,  trian- 
gulaires et  interrompues  en  dessous,  le  centre  ombilical  étoilé,  la  dernière  très-grande, 
acuminée  en  dedans,  où  son  extrémité  est  libre. 

Ouverture  : Occupant  tout  le  dessous  de  l’extrémité  ombilicale  de  la  dernière  loge. 
Couleur  : Blanc  uniforme. 

Cette  espèce  est  très-voisine  de  la  précédente,  pourtant  nous  l’en  croyons  différente, 
parce  qu’elle  est  plus  déprimée,  à pourtour  un  peu  anguleux  et  subcaréné;  du  reste, 
son  ombilic  est  aussi  orné  d’une  partie  étoilée. 

Nous  l’avons  recueillie,  par  dix  à quinze  mètres  de  profondeur,  dans  les  environs  de 
la  pointe  de  Cormillera,  non  loin  du  port  de  Valparaiso,  au  Chili;  elle  y est  rare. 


( 45  ) 

* 

N.°  38.  ROSALINE  CORA,  Rosalina  Cora,  d’Orb. 

PL  VI,  fig.  19,  20,  21. 

R.  testd  depressissimd , ovali,  punctulatd,  irregulari ; spird  brevi,  pland;  anfractibus 
tribus,  depressis,  carinatis ; loculis  senis  irregularibus , suprà  arcuatis,  sub  tits 
undulatis,  triangularibus. 

Dimension  : Diamètre,  1/2  millimètre. 

Coquille  ; Très-déprimée,  ovalaire,  très-ponctuée,  irrégulière  dans  sa  forme,  entière- 
ment aplatie  en  dessous,  à peine  un  peu  convexe  en  dessus.  Spire  si  peu  élevée  quelle 
paraît  enroulée  sur  le  même  plan;  elle  est  composée  de  trois  tours  carénés,  un  peu 
découpés  à leur  pourtour.  Loges  au  nombre  de  six  au  dernier  tour,  très-apl  a ties,  assez 
larges,  irrégulières,  arquées  en  dessus,  triangulaires  et  très -sinueuses  sur  leurs  bords 
en  dessous. 

Ouverture  : Occupant  l’extrémité  libre  des  loges  au  centre  ombilical. 

Couleur  : Rlanchâtre,  passant  au  violacé  aux  premiers  tours  de  spire. 

Assez  voisine,  pour  la  dépression,  de  la  Rosalina  affinis,  fossile  des  environs  de  Bor- 
deaux, elle  en  diffère  par  sa  plus  grande  dépression,  par  sa  spire  moins  saillante,  par 
ses  loges  plus  arquées  en  dessus  et  beaucoup  moins  en  dessous  ; enfin  par  les  sinuosités 
du  bord  de  ses  loges  de  ce  même  côté. 

Nous  l’avons  prise  par  dix  mètres  de  profondeur  dans  les  environs  de  l’ile  San-Lorenzo , 
au  Callao,  port  de  Lima,  au  Pérou.  Elle  est  rare. 

N .°  39.  ROSALINE  INCA,  Rosalina  Inca,  d’Orb. 

PL  VII,  fig.  1,  2,  3. 

R.  testd  orbiculato-depressâ , lœvigatd,  nitidâ,  albâ,  suprà  subcomplanatd , subtils 
subconcavd ; umbilico  rugoso,  incrassato  ; spird  pland;  anfractibus  quatuor  rotun- 
datis, margine  non  integrd;  loculis  duodecim  convexis , suprà  arcuatis , subtus 
rectis,  disco  umbilicali  nullo. 

Dimension  : Diamètre,  i/3  de  millimètre. 

Coquille  : Suborbiculaire , déprimée , lisse , brillante , à peine  convexe  en  dessus , 
légèrement  concave  en  dessous,  le  centre  ombilical  rugueux  et  encroûté,  le  pourtour 
fortement  découpé  par  la  saillie  des  loges.  Spire  aplatie,  nullement  saillante,  composée 
de  quatre  tours  distincts,  sans  être  saillans,  arrondis  extérieurement.  Loges  au  nombre 
de  douze  à treize,  très-arquées  et  étroites  en  dessus,  droites  et  triangulaires  en  dessous, 
sans  disque  ombilical. 

Couleur  : Blanc  uniforme. 

On  ne  peut  plus  voisine , par  son  ensemble , de  la  Rosalina  Parkinsonii  des  côtes  de 
France  et  d’Angleterre,  elle  en  diffère  spécifiquement  par  plus  de  dépression,  par  la 
moindre  saillie  de  sa  spire,  par  un  plus  grand  nombre  de  loges  au  dernier  tour,  par 
ses  loges  non  arquées  en  dessous  et  par  le  manque  de  disque  ombilical. 

Elle  est  assez  commune  aux  environs  du  Callao,  port  de  Lima,  au  Pérou. 


Fora  mi - 
nifèrcs. 


( 46  ) 

N.°  40.  ROSALINE  COUSINE,  Rosalina  consobrina , d’Orb. 

PI.  VII,  fig.  4,  5,  6. 

R.  testa  orbiculato-convexd,  lœvigatd,  aïbâ,  supra  convexa,  sub  tùs  umbilicatâ;  s pira 
obtusd ; anfractibus  tribus  convexis;  margine  non  integra;  loculis  octonis  con- 
vexis, suprà  redis,  subtus  arcuatis  ; disco  umbilicali  nullo. 

Dimension  : Diamètre,  i/3  de  millimètre. 

Coquille:  Suborbiculaire , lisse,  convexe  en  dessus,  très-concave  au  centre  en  des- 
sous, où  se  remarque  un  large  ombilic  crénelé;  le  pourtour  arrondi,  convexe,  légère- 
ment découpé  par  la  saillie  des  loges.  Spire  un  peu  convexe,  à sommet  obtus,  com- 
posée de  trois  tours  arrondis,  assez  distincts.  Loges  au  nombre  de  huit  aux  derniers 
(ours , très -convexes,  droites  en  dessus,  arquées  en  dessous,  séparées  par  des  sutures 
profondes;  la  dernière  convexe  : toutes  ont  une  pointe  obtuse  libre  à leur  extrémité 
ombilicale,  sous  laquelle  est  l’ouverture. 

Couleur  : Blanc  uniforme. 

Par  sa  forme  extérieure,  elle  ressemble  beaucoup  à la  Rosalina  umbilicata  de  File 
Sainte- Hélène;  même  convexité  de  spire,  pourtant  elle  s’en  distingue  par  ses  loges  droites 
en  dessus,  et  par  les  languettes  des  loges  au  centre  ombilical,  ce  caractère  n’existant 
pas  dans  l’espèce  citée,  dont  l’ombilic  est  arrondi. 

Nous  l’avons  trouvée  dans  le  sable  du  Callao,  port  de  Lima,  au  Pérou;  elle  y est 
peu  commune. 

Genre  VALVULINE,  Valvulina,  d’Orb. 

Coquille  libre,  spirale,  conique,  rugueuse,  turriculée  ou  déprimée.  Spire 
allongée,  trochoïde  ou  déprimée.  Loges  peu  nombreuses  à chaque  tour, 
placées  sur  un  axe  spiral  régulier.  Ouverture  en  croissant  transversal  à l’axe, 
située  près  de  l’angle  ombilical  et  recouverte , en  partie , par  une  sorte  de 
lame  convexe,  saillante,  ou  opercule  valvulaire,  qui  couvre  toute  la  partie 
ombilicale.  (Modèles,  n.°  25,  Lie  livraison.) 

Rapports  et  différences.  La  forme  allongée  de  certaines  espèces  les  rap- 
proche des  Bulimines;  mais  elles  s’en  distinguent  nettement  par  la  valvule 
et  la  dépression  ombilicale  qui  n’existent  jamais  chez  les  Bulimines.  La  forme 
déprimée  de  quelques  autres  espèces  les  rapproche  des  Rosalines,  ainsi  que 
leur  ouverture  ombilicale,  bien  quelles  en  diffèrent  par  l’ouverture  con- 
tinue d’une  loge  à l’autre,  à la  partie  ombilicale,  chez  les  Rosalines;  tandis 
que,  pourvue  d’un  opercule,  elle  n’existe  qu’à  la  dernière,  chez  les  Valvulines. 

Ce  genre  se  trouve  vivant  dans  toutes  les  mers,  mais  en  petit  nombre. 
Les  espèces  actuelles  sont  beaucoup  moins  multipliées  que  celles  qu’on 


trouve  fossiles.  On  ne  commence  à les  rencontrer  dans  les  couches  terrestres 
qu’à  partir  de  la  craie  supérieure;  elles  sont  aussi  très  - nombreuses  dans  les 
terrains  tertiaires  les  plus  inférieurs,  comme  ceux  de  Paris  et  de  Valognes. 

Par  une  singulière  bizarrerie  ce  genre,  représenté  par  une  assez  grande 
quantité  d’espèces  sur  les  côtes  du  grand  Océan , et  y formant  la  plus  grande 
masse  des  Foraminifères , manque  tout  à fait  sur  les  côtes  de  l’Atlantique, 
du  moins  aux  parties  méridionales. 

NV  41.  YALYULINE  BONNET,  Valvulina  pileolus,  d’Orb. 

PI.  I,  % 15-17. 

V.  testa  orbiculato-depressâ,  punctatâ , flavescente , subcarinatci , suprà  rotundatâ, 
subtils  concavâ  ; spirâ  brevi,  obtusissimâ,  anfractibus  tribus  subcomplanatis  ; loculis 
quatuor  suprà  arcuatis,  obliquis,  pariim  distinctis,  subtus  punctato-radiatis ; 'val- 
vula subrotundd. 

Dimension  : Diamètre,  i/5  de  millimètre. 

Coquille  : Suborbiculaire , déprimée,  plus  large  que  longue,  fortement  perforée  par- 
tout, un  peu  carénée,  très-arrondie,  convexe  en  dessus,  un  peu  concave  en  dessous. 
Spire  très-obtuse,  arrondie  dans  son  ensemble  comme  un  mamelon,  composée  de  trois 
tours  non  distincts.  Loges  au  nombre  de  quatre  par  tour,  toutes  très-arquées,  longues 
et  non  distinctes  en  dessus,  également  arquées,  mais  en  sens  inverse  en  dessous;  cette 
partie  couverte  de  petits  trous  en  lignes  rayonnantes;  la  dernière  loge  peu  bombée, 
concave  au  centre;  valvule  arrondie,  assez  saillante. 

Couleur  : Jaunâtre  uniforme. 

Par  sa  forme  de  mamelon , cette  espèce  nous  représente  plutôt  une  Rosaline  qu’une 
espèce  de  ce  genre;  aussi  diffère -t-elle  essentiellement,  autant  par  sa  forme  générale 
que  par  ses  accidens,  de  toutes  celles  que  nous  connaissons. 

Nous  l’avons  rencontrée  sur  la  côte  du  Pérou , près  d’ Arica , où  elle  paraît  être  rare. 

N.°  42.  VALYULINE  OREILLE,  Valvulina  auris,  d’Orb. 

PL  II,  fig.  15,  16,  17. 


V.  testa  ovato-depressâ,  lœvigatâ,  albd,  nitidâ,  suprà  subtùsque  aequaliter  convexâ; 
spird  concavâ;  anfractibus  duobus,  distinctis;  loculis  decem,  elongatis,  angustatis , 
arcuatis,  convexis  ; valvuld  oblongd,  linguiformi. 

Dimension  : Diamètre,  1/4  de  millimètre. 

Coquille  : Ovale  ou  même  oblongue,  fortement  déprimée,  beaucoup  plus  large  que 
longue , lisse , brillante , arrondie  sur  son  pourtour , à peu  près  aussi  convexe  en  dessus 
qu’en  dessous.  Spire  presque  enroulée  sur  le  même  plan,  ce  qui  la  rend  un  peu  con- 
cave , quoique  très-distincte , composée  d’un  tour  et  demi  à deux  tours.  Loges  au  nombre 


Forami- 

nifères. 


( 48  ) 

de  dix  au  dernier  tour , toutes  très-lisses , étroites , arquées , convexes  ; la  dernière  por- 
tant la  valvule  allongée  ou  oblongue  et  un  peu  saillante. 

Couleur  : D’un  beau  blanc. 

Cette  coquille,  par  sa  grande  dépression,  par  son  enroulement  presque  sur  le  même 
plan , diffère  totalement  des  autres  espèces , chez  lesquelles  la  spire  est  en  général  sail- 
lante et  souvent  turriculée;  néanmoins,  comme  nous  voyons  déjà  la  coquille  très- 
déprimée  dans  notre  Valvulina  deformis , nous  ne  croyons  pas  pouvoir  mieux  faire  que 
de  l’en  rapprocher. 

Elle  varie  dans  son  enroulement  tantôt  à droite,  tantôt  à gauche,  tout  en  étant  plus 
souvent  à droite.  C’est  l’espèce  la  plus  répandue  et  la  plus  caractéristique  des  sables  de 
toute  la  côte  du  Chili  et  du  Pérou,  depuis  le  34.e  degré  de  latitude  sud  jusqu’à  l’équa- 
teur; car  nous  l’avons  successivement  de  Valparaiso,  de  Coquimbo,  au  Chili;  de  Cobija, 
en  Bolivia;  d’Islay;  du  Callao,  dePayta,  d’Acapulco,  au  Pérou;  et  de  Guayaquil,  répu- 
blique de  l’Equateur.  C’est  en  même  temps  la  plus  commune  : les  individus  en  sont 
si  nombreux , qu’à  Payta  ils  forment  les  neuf  dixièmes  des  Foraminifères  du  pays. 

N .°  43.  VALVULINE  SOUFFLÉE,  Valvulina  inflata , d’Orb. 

PI.  VII,  fig.  7,  8,  9. 

V.  testa  ovatâi,  ínflala,  punctate! , albâ,  vel  luted,  suprà  concavâ,  subtùs  convexa, 
profundé  umbilicate l;  spire ! concavâ ; anfractibus  tribus  distinctis,  loculis  sex 
inflatis , suprà  primis  limbatis -,  valvule!  minimd,  obtusd. 

Dimension  : Diamètre,  1 millimètre. 

Coepiille  : Ovale,  renflée,  ponctuée,  à pourtour  arrondi  et  découpé  par  la  saillie 
des  loges , concave  en  dessus , renflée  et  fortement  ombiliquée  en  dessous , plus  convexe 
en  dessous  qu’en  dessus.  Spire  concave;  les  tours,  au  nombre  de  deux  ou  trois , enroulés 
pour  ainsi  dire  sur  le  même  plan.  Loges  convexes,  globuleuses,  plus  renflées  en  dessous 
qu’en  dessus;  les  premières  toutes  bordées  de  bourrelets  qui  n’existent  pas  sur  les 
dernières:  elles  sont  arquées,  la  dernière  convexe  ; valvule  très-petite,  arrondie,  occu- 
pant le  fond  de  l’ombilic. 

Couleur  : Blanchâtre  ou  un  peu  jaunâtre. 

Voisine  pour  la  forme  déprimée,  pour  la  spire  concave,  de  la  Valvulina  auris,  elle 
est  bien  plus  bombée,  plus  déprimée  en  dessus,  composée  de  moins  de  loges,  et  en 
diffère  encore  par  les  bourrelets  de  ses  premières  loges. 

Nous  avons  découvert  cette  belle  espèce  aux  environs  de  Valparaiso,  au  Chili,  princi- 
palement par  huit  à dix  mètres  en  dehors  de  la  pointe  de  Cormillera;  elle  se  trouve 
aussi  au  Pérou,  où  elle  est  commune. 

N.°  44.  VALVULINE  INÉGALE,  Valvulina  inœqualis,  d’Orb. 

PL  VII,  fig.  10,  11,  12. 

V.  testé!  ovato -oblonge!,  punctatâ,  tenui,  diaplmnâ,  favâi,  suprà  complanata , 
subtiis  infatd,  margine  subcar  inatâ-,  spirâ  complanate!,  anfractibus  duobus-,  loculis 
octonis,  inflatis,  oblongatis,  suturis  excavatis-,  valvulé!  rotunde! , minimd. 


( 49  ) 

Dimension  ; Diamètre,  2/3  de  millimètre. 

Coquille  : Ovale,  oblongue,  ponctuée,  mince,  fragile,  diaphane,  aplatie  en  dessus, 
convexe  en  dessous,  pourtour  un  peu  anguleux,  sans  être  caréné,  très -légèrement 
découpé  par  la  saillie  des  loges.  Spire  plane  ou  même  un  peu  convexe,  composée  de 
près  de  deux  tours  croissant  très-rapidement.  Loges  allongées , triangulaires , plus  ren- 
flées en  dessous  qu’en  dessus,  toutes  lisses  et  légèrement  arquées.  Valvule  très-petite, 
ovale,  couvrant  toute  la  dépression  ombilicale. 

Couleur  : Jaunâtre  uniforme. 

Cette  Valvuline  se  rapproche  beaucoup  de  la  précédente  par  sa  forme  et  ses  loges 
renflees,  la  place  et  la  forme  de  la  valvule;  elle  en  diffère  pourtant  par  son  pourtour  plus 
anguleux,  par  ses  loges  simples  et  non  bordées,  plus  étroites  et  plus  anguleuses. 

Nous  l’avons  trouvée  dans  le  sable  du  port  Gallan  au  Pérou;  elle  j est  rare. 


Genre  BULIMINE,  Buliminn,  d’Orb. 

Coquille  libre,  spirale,  turriculée.  Spire  allongée.  Loges  successives  sur 
un  axe  spiral,  régulier,  se  recouvrant  plus  ou  moins;  peu  saillantes  : la 
dernière  non  prolongée  en  tube.  Ouverture  longitudinale  à l’axe;  virgulaire 
ou  arrondie,  latérale  sur  le  côté  interne  ou  près  de  l’angle  supérieur  de  la 
dernière  loge.  (Modèles,  n.°  9,  l.re  livraison,  et  n.°  68,  3.e  livraison.) 

Rapports  et  différences.  Ces  coquilles,  que  nous  avons  nommées  Buli- 
mines,  en  raison  de  leur  ressemblance  avec  les  Bulimus,  par  leur  allonge- 
ment spiral  et  leur  faciès , se  distinguent  des  Valvulines  par  le  manque  de 
valvule  à leur  ouverture,  ainsi  que  par  la  différence  de  la  position  de  cette 
ouverture,  qui,  placée  transversalement  syr  le  retour  même  de  la  spire, 
chez  les  Valvulines,  est  au  contraire  longitudinal  chez  les  Bulimines.  Elles  se 
distinguent  des  Uvigérines,  également  turriculées,  par  le  manque  de  prolon- 
gement à la  dernière  loge  et  par  la  place  de  l’ouverture. 

Si  nous  cherchons  à quelle  époque  le  genre  a paru  pour  la  première  fois 
dans  les  couches  terrestres,  nous  remonterons,  pour  le  rencontrer,  jusque 
dans  la  craie  supérieure.  C’est  en  effet  à cette  époque  qu’il  s’est  montré,  et 
de  suite  en  grand  nombre,  devenant  plus  rare  dans  les  terrains  tertiaires  infé- 
rieurs, mais  reparaissant  en  quantité  dans  les  supérieurs.  A l’état  vivant  il  est 
à peu  près  également  réparti  à la  surface  du  globe,  plus  commun  pourtant 
dans  l’Adriatique  que  partout  ailleurs. 

Nous  avons  en  Amérique  quatre  espèces  de  ce  genre  : une  sur  la  côte 
orientale,  en  Patagonie,  et  les  trois  autres  du  Pérou  et  du  Chili,  sur  celles 
du  grand  Océan. 


Eorarni- 

nifères. 


V.  Foram. 


7 


( 50  ) 


Forami- 

nifcres. 


N.°  45.  BULIMINE  MIGNONNE,  Bulimina  pulchella,  d’Orb. 

PI.  I,  fig.  6,  7. 

B.  testa  elongato-turritâ , lœvigatâ,  alba,  posticé  acuminata  ; spirâ  elongatâ,  turritâ, 
anfractibus  septem  convexis , posticè  carinato -crenulatis  ; loculis  convexis , obli- 
quis; aper  turd  virgulata,  marginatd. 

Dimension  : Longueur,  i/3  de  millimètre. 

Coquille  : Très-allongée,  subcylindrique,  lisse,  acuminée  en  arrière.  Spire  allongée, 
scalariforme , turriculée , composée  de  sept  tours  très-convexes , carénés  inférieurement , 
chaque  loge  marquée,  sur  sa  convexité,  de  petites  pointes  obtuses,  aplaties,  représen- 
tant sur  la  carène  comme  des  créneaux;  les  sutures  très -profondes,  en  rampe.  Loges 
plus  larges  que  hautes,  anguleuses,  obliques,  la  dernière  convexe  partout.  Ouverture 
virgulaire  et  entourée  d’un  bourrelet,  placée  à l’extrémité  antérieure  de  la  dernière 
loge. 

Couleur  : Blanche. 

Cette  jolie  espèce,  la  plus  élégante  du  genre,  se  rapproche,  par  son  allongement,  des 
Bulimina  elongate  et  Bulimina  squammigera,  dont  elle  se  distingue  néanmoins  par  sa 
spire  en  rampe  convexe,  ainsi  que  par  ses  crénelures.  Par  ses  crénelures  elle  a des 
rapports  avec  notre  Bulimina  marginata,  dont  elle  diffère  par  son  grand  allongement. 

Nous  l’avons  rencontrée  près  de  l’île  de  Cormillera,  port  de  Valparaiso,  au  Chili;  près 
de  l’ile  San-Lorenzo,  non  loin  du  Callao,  port  de  Lima,  et  dans  le  sable  de  Payta,  au 
Pérou;  elle  y est  assez  commune,  mais  difficile  à obtenir  en  raison  de  son  extrême 
petitesse.  Ainsi  elle  habiterait  toute  la  côte  du  Chili  et  du  Pérou,  depuis  l’équateur 
jusqu’au  34.c  degré  sud. 

N. ° 46.  BUL1MÏNE  DE  PATAGONIE,  Bulimina  Patagónica,  d’Orb. 

PL  I,  fig.  8,  9. 

B.  testa  oblongo -cónica,  alba,  anticé  lœvigatd,  posticé  acuminata,  irregulariter 
echinatâ;  spirâ  conicâi , anfractibus  quinis  convexis;  loculis  convexis,  obliquis, 
ultimo  magno,  convexo;  aperture!  virgulan. 

Dimension  : Longueur,  2/3  de  millimètre. 

Coquille  : Oblongue,  conique,  très-lisse  sur  les  deux  derniers  tours  de  spire,  rugueuse 
ou  même  couverte  de  petites  pointes  sur  le  reste;  mais  celles-ci  d autant  plus  saillantes 
quelles  sont  postérieures  et  cachent  entièrement  la  spire,  composée  de  cinq  tours 
convexes,  assez  profondément  séparés  par  les  sutures.  Loges  plus  larges  que  hautes,  au 
nombre  de  trois  par  tour,  toutes  assez  convexes  et  distinctes;  la  dernière  convexe  et 
plus  grande  que  les  autres.  Ouverture  virgulaire,  placée  presque  sur  le  milieu  de  la  lar- 
geur de  la  loge. 

Couleur  : Blanche. 


( si  ) 

Cette  espèce,  une  des  plus  coniques  du  genre,  se  rapproche,  sous  ce  rapport,  de  Furami- 
notre  Bulimina  arcuata,  fossile  de  Dax;  s’en  distinguant  néanmoins  parson  ouverture  vir-  eres' 
gulaire,  au  lieu  d’être  ronde,  ainsi  que  par  les  pointes  de  son  extrémité.  Par  ses  pointes, 
elle  se  rapproche  de  notre  Bulimina  echinata  et  Bulimina  aculeata.  Distincte  de  la  première 
par  sa  forme  conique,  elle  l’est  de  la  seconde  par  ses  tours  de  spire  plus  allongés, 
par  ses  loges  moins  globuleuses,  ainsi  que  par  ses  pointes  postérieures  beaucoup  moins 
fortes;  caractères  qui  nous  la  font  regarder  comme  tout  à fait  différente. 

Nous  l’avons  rencontrée  à la  baie  de  San-Blas,  en  Patagonie,  où  elle  paraît  très-rare. 

N. ° 47.  BULIM1NE  OVULE,  Bulimina  ovula,  d’Orb. 

PI.  I,  fig.  10,  11. 

B.  testa  ovatâ , albâ,  antice  posticèque  acuminata,  translucida.,  tenui,  punctata; 
spira  brevi,  anfractibus  tribus,  ultimo  magno ; loculis  elongatis , convexis  ; aper- 
turd  elongatd,  marginatd. 

Dimension  : Longueur,  1/2  millimètre. 

Coquille:  Ovale,  fragile,  translucide,  marquée  partout  de  petits  points  peu  visibles, 
acuminée  sur  la  convexité  de  ses  extrémités.  Spire  très-courte,  occupant  à peine  un 
cinquième  de  la  longueur  totale,  composée  de  trois  à quatre  tours  peu  distincts,  sans 
sutures  marquées , à extrémité  aiguë.  Loges  ovales , plus  longues  que  larges , assez  peu 
convexes,  se  recouvrant  sur  les  trois  quarts  de  leur  longueur;  la  dernière  convexe, 
occupant  les  quatre  cinquièmes  de  la  longueur  totale;  elles  sont  au  nombre  de  deux  par 
tour.  Ouverture  très-longue,  bordée  d’un  bourrelet  et  prolongée  sur  toute  la  hauteur  de 
l’extrémité  supérieure  de  la  dernière  loge;  elle  est  surmontée  d’une  très-petite  pointe  aiguë. 
Couleur  : Blanche. 

Par  sa  forme  bulloïde  ou  ovalaire,  par  le  grand  développement  du  dernier  tour  de 
spire,  comparativement  aux  autres,  par  sa  dernière  loge  convexe  et  par  son  ouverture, 
cette  espèce  a beaucoup  de  rapports  avec  notre  Bulimina  caudigera  de  l’Adriatique;  mais 
elle  s’en  distingue  par  sa  contexture  pointillée,  par  plus  de  convexité,  ainsi  que  par  la 
pointe  postérieure  qui  forme  sa  spire,  l’autre  ayant  cette  partie  très-obtuse. 

Cette  coquille,  de  même  que  presque  toutes  les  espèces  du  genre,  s’enroule  à droite 
ou  à gauche,  mais  plus  rarement  à gauche  qu’à  droite. 

Nous  l’avons  rencontrée  aux  mêmes  lieux  que  notre  Bulimina  pulchella,  c’est-à-dire 
près  de  l’ile  de  San-Lorenzo,  sur  la  côte  péruvienne  de  Lima,  où  elle  est  assez  com- 
mune; elle  l’est  également  aux  environs  de  Valparaiso,  au  Chili,  où  pourtant  elle  est 
plus  grande  et  plus  allongée.  Elle  est  de  toutes  les  côtes  chiliennes  et  péruviennes. 

N.°  48.  BUL1MINE  TRÈS  ÉLÉGANTE,  Bulimina  elegantis  sima , d’Orb. 

PL  VII,  fig.  13,  14. 

B.  testa,  elongatd,  anticè  obtusa , posticè  acuminata,  tenui,  diaphanâ,  lucidd,  alba; 
spirâ  brevi,  anfractibus  tribus,  elongatis,  ultimo  magno  ; loculis  numerosis,  angus- 
tatis, complanatis , ultimo  subcarinato,  plano;  aperturd  virgulatd. 


Forami- 

nifères. 


( 52  ) 

Dimension  : Longueur,  1/6  de  millimètre. 

Coquille:  Oblongue,  fragile,  mince,  diaphane,  lisse,  obtuse  en  ayant,  acuminée  en 
arrière.  Spire  assez  longue,  occupant  la  moitié  de  la  longueur  totale,  à sommet  un 
peu  acuminé,  composée  de  trois  tours  oblongs,  bien  séparés  par  des  sutures,  le  dernier 
occupant  la  moitié  de  la  longueur.  Loges  très-nombreuses,  très-étroites,  très-obliques, 
simples , dont  la  dernière  est  coupée  carrément.  Ouverture  virgulaire  à la  partie  moyenne 
de  la  dernière  loge  en  dedans.  Elle  se  contourne  indifféremment  à droite  ou  à gauche. 

Couleur  : Blanc  uniforme. 

Cette  jolie  petite  espèce,  représentant  tout  à fait  la  forme  d’un  Bulime,  se  distingue 
de  toutes  celles  que  nous  connaissons  par  ses  tours  oblongs,  ses  loges  étroites,  rappro- 
chées et  très-obliques  : c’est  un  type  tout  à fait  différent. 

Elle  paraît  habiter  toutes  les  côtes  du  grand  Océan , sur  les  parties  méridionales  de 
l’Amérique,  puisque  nous  l’avons  trouvée,  malgré  sa  grande  ténuité,  dans  les  sables 
de  Payta,  du  Pérou,  de  Cobija,  en  Bolivia,  et  de  Valparaiso,  au  Chili,  où  elle  est 
très-commune;  seulement  elle  est  difficile  à trouver,  vu  sa  petitesse.  Son  habitation  ne 
se  borne  pas  aux  localités  indiquées;  car  nous  l’avons  également  recueillie  en  vue  de 
terre  au  cap  Horn,  par  160  mètres  de  profondeur,  sur  la  sonde  jetée  à cet  endroit  : 
elle  habiterait  ainsi  une  surface  immense  du  continent  américain. 

Genre  UYIGERINE,  Uvigerina , d’Orb. 

Coquille  libre,  spirale,  turriculée.  Spire  allongée.  Loges  très-saillantes, 
globuleuses,  formant,  dans  leur  ensemble,  une  petite  grappe;  la  dernière 
prolongée  en  tube.  Ouverture  centrale,  ronde,  placée  à la  partie  supérieure 
des  loges,  à l’extrémité  du  prolongement.  (Modèles,  n.°  67,  3.e  livraison.) 

Rapports  et  différences.  Nous  avons  appelé  ce  genre  Uvigerina,  en  raison 
de  sa  ressemblance  avec  une  petite  grappe  de  raisin,  dont  ses  loges  représentent 
les  grains.  Il  se  distingue  des  Bulimina  par  sa  dernière  loge  prolongée  en 
tube , au  lieu  d’être  fermée  et  d’avoir  l’ouverture  virgulaire  et  latérale. 

Les  Uvigérines  ont  suivi  les  Bulimines  dans  leur  distribution  géologique; 
de  même  elles  paraissent  avec  les  terrains  crétacés  supérieurs,  se  continuent 
dans  les  terrains  tertiaires,  mais  deviennent  infiniment  plus  nombreuses  dans 
les  mers  actuelles,  où  elles  sont  peu  régulièrement  réparties,  se  trouvant 
surtout  dans  l’Adriatique  et  sur  les  côtes  des  îles  Malouines , où  nous  en  avons 
trois  espèces. 


( 53  ) 

N.°  49.  UVIGÉRINE  À COTES  RARES,  Uvigerina  raricosta,  d’Orb. 

PL  VII,  % 15. 

U.  testa  oblongâ , albâ,  antice  acuminatâ,  posticè  obtusâ,  longitudinaliter  costatâ; 
costis  separatis,  raris;  spirâ  elongatâ,  anfractibus  quaternis , minime  distinctis; 
loculis  nodosis. 

Dimension  : Longueur,  i/5  de  millimètre. 

Coquille  ; Oblongue,  acuminée  en  avant,  obtuse  en  arrière,  lisse,  marquée  en  long 
de  quelques  côtes  très-espacées , rares  (deux  ou  trois  par  loge).  Spire  allongée,  obtuse  à 
son  sommet,  composée  de  quatre  tours  peu  distincts.  Loges  peu  nombreuses,  convexes, 
saillantes  en  nodosité,  la  dernière  prolongée  en  tube  court.  Ouverture  ronde,  percée 
à l’extrémité  du  tube. 

Couleur  : Blanc  uniforme. 

Tout  en  ayant  la  forme  de  notre  Uvigerina pygmea  de  l’Adriatique,  celle-ci  en  diffère, 
ainsi  que  des  autres  espèces,  par  ses  côtes  espacées  et  rares. 

Nous  l’avons  découverte  dans  le  sable  des  îles  Malouines,  où  elle  est  rare. 

N.°  50.  UVIGÉRINE  STRIÉE,  Uvigerina  striata,  d’Orb. 

PI.  VII , fig.  1 6. 

U.  testâ  oblongâ,  albâ,  antice  posticèque  acuminatâ,  longitudinaliter  striatâ , striis 
interruptis;  spirâ  elongatâ,  apice  acuminatâ,  anfractibus  quaternis,  obscuris; 
loculis  nodosis. 

Dimension  : Longueur,  i/3  de  millimètre. 

Coquille  : Oblongue,  acuminée  à ses  extrémités,  striée  longitudinalement,  les  stries 
interrompues  et  bifurquées.  Spire  allongée,  à sommet  aminci,  composée  de  quatre  tours 
convexes,  mais  peu  distincts.  Loges  globuleuses,  saillantes,  la  dernière  prolongée  en 
un  tube. 

Couleur  : Teinte  uniforme  blanchâtre. 

La  forme  de  cette  espèce  est  celle  de  la  précédente,  avec  la  spire  plus  aiguë  à son 
sommet;  elle  en  diffère  encore  par  ses  stries,  qui  la  rapprochent  de  notre  Uvigerina 
bilobata  fossile  de  Bordeaux,  dont  elle  se  distingue  par  la  bifurcation  de  ces  mêmes 
stries  et  par  sa  forme. 

Nous  l’avons  trouvée  dans  le  sable  des  îles  Malouines. 

N .°  51.  UVIGÉRINE  BIFURQUÉE,  Uvigerina  bifurcata,  d’Orb. 

PL  VII,  fig.  17. 

U.  testâ  oblongo-elongatâ,  albidâ,  anticè  posticèque  obtusâ,  longitudinaliter  costatâ; 
costis  elevatis,  bifurcatis;  spirâ  elongatâ,  anfractibus  septenis;  loculis  nodosis. 

Dimension  ; Longueur,  1/2  millimètre. 


Forami 

nifàres 


Forami- 

nifères. 


( 54  ) 

Coquille  : Allongée,  obtuse  à ses  extrémités,  couverte  de  grosses  côtes  interrompues 
ou  bifurquées.  Spire  très -al longée,  confuse,  composée  de  sept  tours  peu  caractérisés. 
Loges  très-globuleuses , déprimées , la  dernière  très-légèrement  prolongée  en  tube  pour 
l’ouverture. 

Couleur  : Blanc  ou  blanc -jaunâtre  uniforme. 

Très-voisine  de  notre  Uvigerina  pfg/nea,  par  sa  forme,  par  ses  côtes,  cette  espèce  en 
diffère  néanmoins  par  ses  côtes  mêmes  qui,  au  lieu  de  se  continuer  sur  toute  la  hauteur 
de  chaque  loge,  sont  interrompues  ou  bifurquées;  caractère  constant  chez  tous  les  indi- 
vidus. 

Elle  habite,  avec  les  espèces  précédentes,  aux  îles  Malouines,  où  elle  est  très-commune. 


IV.6  ORDRE. 

ENTOMOSTÈGUES,  Entomostegues  , d’Orb. 


Toutes  les  coquilles  de  cet  ordre  ont  leurs  loges  assemblées  par  alternance 
régulière  ou  non,  empilées  sur  deux  axes  distincts,  se  contournant  ensemble 
en  spirale  régulière  ; leur  spire  oblique  ou  enroulée  sur  le  même  plan.  Leur 
mode  d’accroissement  offre,  en  conséquence,  un  singulier  mélange  de  celui  des 
Énallostègues  aux  loges  alternes  et  de  l’enroulement  spiral  des  Hélicostègues  ; 
en  effet , si  l’on  ne  considère  que  l’accroissement  cl’une  courte  série  de  loges , 
on  verra  quelles  se  succèdent  par  alternance  régulière , chacune  d’elles  venant 
l’une  après  l’autre,  et  alternativement  de  chaque  côté,  s’empiler  sur  deux 
axes  distincts , soit  égaux , soit  inégaux  ; mais  si , au  lieu  de  se  borner  à exa- 
miner une  courte  série  de  loges , on  en  considère  l’ensemble , on  reconnaît  que 
la  réunion  des  deux  axes  de  loges  se  contourne  en  spirale  des  plus  nettement 
caractérisée,  soit  sur  un  même  plan,  comme  chez  les  Nautiloïdées , soit  obli- 
quement, comme  chez  les  Turbinoïdées.  En  résumé,  les  Entomostègues  dif- 
fèrent des  Stichostègues  et  des  Hélicostègues  par  l’alternance  de  leurs  loges  ; 
des  Enallostègues , par  leur  ensemble  s’enroulant  en  spirale , tout  en  établis- 
sant le  chaînon  intermédiaire  entre  les  deux  derniers  ordres. 

Nous  les  divisons  ainsi  qu’il  suit: 


ENTOMOSTEGUES. 


I.re  Famille. 
Asterigerinidæ. 
Côtés  inégaux;  alter- 
nance des  loges  inégale. 


11. e Famille. 
Cassidulinidæ. 

Côtés  égaux;  alternance 
des  loges  égale. 


1. re  Section. 

Spire  apparente  d’un 

seul  côté. 

2. e  Section. 

Spire  égale  des  deux  côtés 


Asterigerina. 

Ampiiistegina. 

Heterostegina. 


Cassidulina. 


( 55  ) 

Nous  possédons,  sur  les  côtes  de  l’Amérique  méridionale,  deux  des  genres  Forami- 
que  nous  venons  de  nommer,  les  Asterigerina  et  les  Cassidulina.  niferes' 

1 .re  Famille.  ASTERIGERINIDEES , Asterigerinidæ , d’Orb. 

Caractères.  Coquille  libre,  régulière,  inéquilatérale.  Spire  régulière, 
oblique , embrassante  ou  non.  Loges  dont  l’alternance  a lieu  d’un  seul  côté. 

Genre  ASTERIGERINE , Asterigerina d’Orb. 

Coquille  libre,  spirale.  Spire  enroulée  sur  le  côté,  apparente  en  dessus, 
embrassante  en  dessous,  composée  en  dessus  de  loges  uniques,  formée  en 
dessous,  sur  la  moitié  de  sa  largeur,  par  la  continuité  des  loges  supérieures 
et  par  d’autres  loges  qui  figurent  une  étoile,  et  viennent  alterner  avec  celles-ci 
dans  l’accroissement  de  l’ensemble.  Loges  de  deux  sortes  : les  loges  ordinaires 
spirales  supérieures , les  loges  inférieures  médianes,  servant  à former  une  étoile 
centrale,  chacune  d’elles  venant  l’une  après  l’autre  alternativement.  Ouverture 
sur  le  côté  de  la  dernière  loge.  (Modèles,  n.°  39,  2.e  livraison.) 

Rapports  et  différences.  Ce  genre  ressemble  en  tout,  en  dessus,  aux  Rota- 
lines;  mais  il  s’en  distingue  par  ses  deux  empilemens  de  loges.  Il  diffère  des 
Amphistegina  par  ses  tours  de  spire  à découvert,  au  lieu  d’etre  embrassans, 
et  par  le  manque  de  cloisons  intermédiaires  au  milieu  des  loges. 

D’après  nos  recherches  actuelles,  les  espèces  de  ce  genre  se  seraient  mon- 
trées pour  la  première  fois  à l’époque  des  terrains  tertiaires  moyens;  car 
nous  n’en  trouvons  pas  de  traces  dans  les  couches  inférieures.  Elles  sont 
aujourd’hui  plus  nombreuses;  mais  sont  toutes  américaines,  des  Antilles  ou 
de  la  Patagonie,  entièrement  restreintes  à l’océan  Atlantique. 

N.°  52.  ÀSTÉRIGÉR1NE  MONTICULE,  Asterigerina  monticula,  d’Orb. 

PI.  II,  fig.  18,  19,  20. 

A.  testd  orbiculata,  alba,  suprà  complanatâ,  subtils  convexâ,  elevata,  subconicâ, 
margine  subcarinatâ,  integrâ;  spirâ  planâ,  anfractibus  quatuor  ; loculis  obliquis, 
suturis  complanatis. 

Dimension  : Diamètre,  1/2  millimètre. 

Coquille  : Suborbiculaire,  plane  en  dessus,  très- convexe  et  formant  un  monticule  à 
sommet  obtus  en  dessous,  son  pourtour  entier  légèrement  caréné  et  non  tranchant, 
sans  bordure.  Spire  tout  à fait  plane,  composée  de  quatre  tours.  Loges  supérieures 


Forami- 

nifères. 


( 56  ) 

obliques,  peu  arquées,  entières  sur  les  bords,  au  nombre  de  cinq  et  demi  au  dernier 
tour.  Loges  inférieures  réunies  à angle  droit  au  centre  seulement,  les  pointes  de  l’étoile 
étant  très-obtuses  et  inclinées  eu  arrière;  les  sutures  sont  planes  et  nullement  excavées. 

Couleur  : Blanche. 

Analogue  pour  la  forme  à notre  Asterigerina  carinata  de  Cuba,  cette  espèce  s’en  distingue 
par  sa  partie  inférieure  bien  plus  élevée,  par  l’extrémité  des  pointes  à son  étoile  un  peu 
courbées,  et  par  le  manque  de  bordure  en  dessous;  elle  est  d’ailleurs  peu  différente  pour 
le  reste  des  détails. 

Nous  l’avons  rencontrée,  très -rarement,  dans  les  sables  de  la  baie  San -Blas,  en 
Patagonie. 

2.e  Famille.  CASSIDULINIDÉES , Cassidulinidæ,  d’Orb. 

Caractères.  Coquille  libre,  régulière,  équilatérale.  Spire  régulière,  enroulée 
sur  le  même  plan.  Loges  dont  l’alternance  a lieu  des  deux  côtés. 

Genre  CASSIDU  LINE  , Cassidulina,  d’Orb. 

Coquille  suborbiculaire  ou  ovale,  libre,  spirale , équilatérale.  Spire  embras- 
sante, composée  de  loges  alternes,  se  succédant  régulièrement  de  chaque 
côté,  en  recouvrant  une  petite  partie  du  côté  opposé,  ce  qui  présente,  dans 
l’ensemble,  un  singulier  aspect  de  rapiècement.  Ouverture  allongée  ou  vir- 
gulaire,  sur  le  milieu  ou  le  côté  de  la  dernière  loge,  et  latérale  à l’axe. 
(Modèles,  n.°  41,  2.e  livraison.) 

Rapports  et  différences.  Ce  genre,  l’un  des  plus  singuliers  entre  les 
Foraminifères , nous  montre,  dans  son  ensemble,  une  coquille  nautiloïde  a 
tours  embrassans,  dont  chaque  tour,  au  lieu  d’être  composé  d’une  succession 
de  loges  simples,  est  formé  d’un  empilement  alterne  de  loges,  dont  chacune 
n’occupe  qu’un  des  côtés  de  la  coquille.  Bien  différentes  ainsi  des  Astérigérines 
et  des  Amphistigines,  des  loges  desquelles  l’alternance  n’a  lieu  que  sur  un  des 
côtés  de  la  coquille , les  Cassidulines  l’ont  bien  plus  régulière  et  des  deux  côtés. 

Nous  n’avons  rencontré  ce  genre  qu’à  l’état  vivant;  nous  en  possédons  trois 
espèces  américaines,  deux  des  parties  méridionales  de  l’océan  Atlantique  et 
une  des  côtes  du  grand  Océan. 

N .°  53.  CASSIDULINE  ÉPAISSE,  Cassidulina  crassa,  d’Orb. 

PI.  VII,  fig.  18,  19,  20. 

C.  testa  ovali,  convexâ,  lœvigatâ,  albidd,  nitidâ , margine  rotundate! -,  loculis  ovatis, 

conveocis ; aperturâ  angulosa. 

Dimension  : Diamètre,  1 millimètre. 


( 57  ) 

Coquille  : Oyale,  convexe,  épaisse,  lisse,  brillante,  à pourtour  arrondi,  un  peu  Forami- 
découpé  par  la  convexité  des  loges.  Spire  embrassante,  régulière.  Loges  ovales  ou  nifiTes- 
oblongues,  convexes,  rejoignant  le  centre;  la  dernière  convexe.  Ouverture  formant  un 
triangle,  placée  au  milieu  d’une  dépression  centrale  de  la  loge. 

Couleur  : Blanc  de  lait  opaque  uniforme. 

Cette  espèce  diffère  de  la  Cassidulina  lævigata  par  ses  loges  convexes  au  pourtour  et 
non  carénées,  ainsi  que  par  sa  forme  bien  plus  épaisse. 

Elle  est  des  plus  commune,  par  une  assez  grande  profondeur,  sur  les  côtes  des  îles 
Malouines ; et  en  la  trouvant  au  cap  Horn,  en  vue  de  terre,  attachée  à la  sonde  par 
160  mètres  de  profondeur,  nous  avons  acquis  la  certitude  qu’elle  habite  toute  l’extré- 
mité de  l’Amérique  méridionale. 


N.  54.  CASSIDULINE  MAILLOT,  Cassidulina  pupa,  d’Orb. 

PL  VII,  fig.  21,  22,  23. 

C.  testa  oblongd,  arcuatâ,  compressd,  kevigatâ , albida,  margine  latd,  convexa-,  loculis 

angustatis,  arcuatis,  squamosis;  aperturâ  arcuatâ. 

Dimension  : Longueur,  if  i millimètre. 

Coquille  : Oblongue,  comprimée,  arquée,  lisse,  brillante,  à pourtour  très-large  et 
très-arrondi.  Spire  embrassante  dans  le  jeune  âge,  se  projetant  ensuite  en  ligne  courbe 
arquée.  Loges  en  dehors,  étroites,  arquées;  en  dedans  plus  étroites  encore,  légèrement 
carénées  sur  le  côté;  en  dessus  elles  sont  arrondies  ou  ovales,  larges,  aplaties. 

Ouverture  : En  croissant  linéaire,  placée  vers  le  bord  interne  supérieur  de  la  dernière 
loge  et  en  suivant  le  contour,  jusqu’à  un  repli  interne,  où  elle  vient  se  joindre  à 
l’avant-dernière  loge. 

Couleur  : Blanc  de  lait  uniforme. 

Au  heu  de  suivre  l’enroulement  régulier,  comme  les  autres  espèces,  celle-ci,  très- 
comprimée,  se  projette  en  arc,  sans  que  les  loges  viennent  rejoindre  le  centre,  et  elle 
forme  ainsi  une  partie  libre.  Ce  caractère  la  distingue  nettement  des  autres. 

Elle  habite  les  îles  Malouines  avec  l’espèce  précédente;  elle  est  bien  plus  rare,  et 
nous  l’avons  souvent  trouvée  légèrement  attachée  à différens  corps  par  sa  partie  infé- 
rieure (le  côté  de  l’ouverture) , position  qui  est  sans  doute  ordinaire  lorsque  l’animal  est 
vivant. 

N.°  55.  CASSIDULINE  MIGNONNE,  Cassidulina  pulchella,  d’Orb. 

PL  VIII,  fig.  1, 2,  3. 

C.  testâ  suborbiculatâ,  compressd,  lœvigatâ,  lucidd,  diaphand,  albâ,  margine  cari- 

natâ;  loculis  numerosis  triangularibus,  subplanis;  aperturâ  'virgulare 

Dimension  : Diamètre,  1/4  de  millimètre. 

Coquille  : Suborbiculaire , comprimée,  mince,  fragile,  transparente,  lisse,  brillante, 
à pourtour  légèrement  caréné  et  comme  découpé  par  la  saillie  aiguë  des  loges.  Spire 

V.  Foram.  & 


Forami- 

nifères. 


( 58  ) 

embrassante,  régulière.  Loges  au  nombre  de  six  de  chaque  côté,  en  tout  douze,  trian- 
gulaires, étroites,  peu  séparées  par  les  sutures;  la  dernière  coupée  obliquement  et 
presque  plane;  toutes  rejoignant  le  centre  ombilical,  qui  n’est  pas  concave.  Ouverture 
virgulaire , placée  au  milieu  de  la  dernière  loge,  dans  le  centre  d’une  dépression. 

Couleur  : Blanc  translucide,  vitreux. 

Elle  est  assez  voisine  de  notre  Cassidulina  lœvigata  ; mais  elle  s’en  distingue  par  un 
plus  grand  nombre  de  loges,  et  par  la  saillie  que  ces  loges  forment  les  unes  sur  les 
autres  au  pourtour  extérieur;  son  ouverture  est  aussi  différente. 

Nous  avons  trouvé  cette  charmante  petite  espèce  dans  le  sable  de  San-Gallan,  sur 
la  côte  du  Pérou;  elle  y est  peu  commune. 


V.e  ORDRE. 

ÉNALLOSTÈGUES,  Enallostegues , d’Orb. 

Dans  cet  ordre,  composé  de  coquilles  a loges  assemblées  en  tout  ou  en 
partie,  par  alternance,  sur  deux  ou  trois  axes  distincts,  sans  former  de  spirale, 
nous  avons  réuni  les  coquilles  dont  le  mode  d’accroissement  est  beaucoup 
plus  simple  que  celui  des  ordres  précédons,  et  plus  compliqué  que  les  deux 
premières.  La  coquille  commence  par  une  petite  boule  ovale  ou  allongée, 
percée  d’une  ouverture,  sur  le  côté  de  laquelle  une  seconde  loge  vient  se 
poser  de  manière  à recouvrir  l’ouverture;  puis,  à côté  de  cette  seconde,  une 
troisième,  et  ainsi  de  suite,  des  loges  alternes  de  chaque  côté  de  l’axe  lon- 
gitudinal, représentant  dans  leur  ensemble  deux  empilemens  bien  distincts, 
s’enchevêtrant  avec  plus  ou  moins  de  régularité,  toujours  dans  le  sens  lon- 
gitudinal et  sans  former  de  spirale. 

Nous  les  divisons  ainsi  qu’il  suit: 


l.re  Section. 


Alternance  des  loges  sur 


I.re  Famille. 

Polymorphinidæ.  ] trois  faces. 

I Coquille  à côtés  dissem-\  2.e  Section. 

blables , sans  parties  I ^pernance  des  loges 
paires.  ' 1 - ■ 


sur 


ENALLOSTEGUES., 


Il.e  Famille. 

Textularidæ. 
Coquille  à côtés  sem- 
blables , avec  parties 
paires. 


deux  faces. 
l.Te  Section. 

Loges  alternes  dans  la] 
jeunesse,  projetées  en-, 
suite  en  ligne  droite. 


Dimorphina. 

[Guttulina. 

[ PoLYMORrHINA. 

( VlRGULlNA. 

[ Bigenerina. 

Gemmxjlina. 

Textplaria. 

VULVULINA. 


2.e  Section. 

Loges  alternes  à tous  les  {Sagrina. 

âges.  jBoLIVINA. 

' Cpneolina. 


( $9  ) 

Des  genres  précédens  nous  n’avons , sur  les  parties  méridionales  de  l’Amé- 
rique, que  les  genres  Guttulina  et  Bolivina. 

l.re  Famille.  POLYMORPHIMBÉES , Polymorphinidæ , d’Orb. 

Cette  famille  se  distingue  de  la  deuxieme  en  ce  que  les  coquilles  y sont 
irrégulières,  inéquilatérales,  composées  de  loges  alternes  sur  deux  ou  trois 
faces,  sans  parties  paires,  et  à contexture  vitreuse  et  translucide,  tandis  que 
dans  l’autre  les  coquilles  sont  équilatérales,  régulières,  composées  de  loges 
alternes  sur  deux  faces,  et  de  contexture  poreuse,  très -rugueuse  irrégulière- 
ment, souvent  agglutinante. 

Dans  cette  famille  nous  n’avons,  en  Amérique,  que  le  seul  genre  Guttuline, 
propre  à la  Patagonie;  ainsi  les  Dimorphina , Polymorphina  et  Virgulina 
manquent  dans  cette  partie  du  monde,  ou  du  moins  ne  se  sont  point  offerts 
à nous.  Il  est  assez  singulier  de  ne  rencontrer  aucune  espèce  de  cette  famille 
sur  toute  la  côte  du  grand  Océan,  sur  le  territoire  du  Chili,  de  la  Bolivia 
et  du  Pérou,  tandis  que  ces  genres  abondent  sur  les  côtes  de  la  Californie 
et  de  l’Amérique  septentrionale. 

Genre  GUTTULINE,  Guttulina d’Orb. 

Coquille  libre , inéquilatérale,  vitreuse,  oblongue,  rhomboidale  ou  globu- 
leuse. Loges  embrassantes  ou  non,  alternant  sur  trois  faces  distinctes.  Ouver- 
ture ronde  au  sommet  de  la  dernière  loge.  (Modèles,  n.os  61,  62,  65,  5.elivr.) 

Rappoi'ts  et  différences.  Identiques  aux  Polymorphines  par  leur  contex- 
ture vitreuse,  brillante,  les  Guttulines  diffèrent  par  ce  caractère,  que  toutes 
leurs  loges,  plus  ou  moins  embrassantes,  sont  alternes  sur  trois  faces,  au 
heu  de  l’être  sur  deux. 

Nous  les  subdiviserons  en  deux  sous-genres  Guttulina  et  Globulina. 

Sous-Genre  GUTTULINE,  Guttulina , d’Orb. 

Coquille  libre , inéquilatérale.  Loges  en  grande  partie  embrassantes, 
alternant  sur  trois  faces  distinctes,  déterminant,  par  la  prépondérance  de 
volume  des  loges  successives  et  leur  extension  en  recouvrement,  une  sorte 
de  spirale  obscure  et  peu  caractérisée.  Ouverture  ronde  au  sommet  de  la 
dernière  loge.  (Modèles,  n.os  61,  62,  5.e  livraison.) 

Ce  sous-genre  nous  a montré  des  espèces  dès  la  craie  supérieure,  où  elles 
sont  même  assez  nombreuses;  mais  plus  communes  encore  dans  tous  les 


Forami- 

nileres. 


Forami- 
n itères. 


( 60  ) 

terrains  tertiaires,  surtout  dans  le  crag,  et  non  moins  répandues  à letat 
vivant,  dans  presque  toutes  les  mers,  sans  avoir  de  régions  déterminées. 

Nous  n’avons  qu’une  seule  espèce  de  la  Patagonie. 

N .°  56.  GUTTUL1NE  DE  PLANCUS , Guttulina  Plancii , d’Orb. 

PI.  I , fig.  5. 

G.  testa  oc  ata,  aïbd,  translucida,  lœvigatâ;  anticè  posticèque  obtusa,  compressius- 
culâ ; loculis  quinis,  convexis,  oblongis,  obliquis , suturis  excavatiusculis  ; aper  turei 
rotundâ. 

Dimension  : Longueur  totale , 1/2  millimètre. 

Coquille  : Ovale,  translucide,  vitrée,  très-lisse,  fragile,  assez  obtuse  à ses  extrémités, 
un  peu  comprimée.  Loges  au  nombre  de  cinq,  toutes  oblongues,  très-obliques,  peu 
convexes,  séparées  par  des  sutures  peu  profondes.  Ouverture  ronde  au  sommet  de  la 
dernière  loge. 

Couleur  : Blanche. 

Cette  jolie  Guttuline  se  distingue  des  autres  par  sa  forme  plus  allongée  que  toutes 
les  espèces  lisses  que  nous  possédons , et  doit  former  une  espèce  distincte. 

Nous  l’avons  trouvée  dans  les  sables  de  la  baie  de  San-Blas  en  Patagonie,  où  elle 
paraît  rare. 

Sous-Genre  GLOBULINE,  Globulina d’Orb. 

Coquille  libre,  inéquilatérale,  vitreuse,  suhsphérique  ou  obîongue.  Loges 
tout  à fait  embrassantes,  globuleuses,  alternant  sur  trois  faces  distinctes, 
trois  d’entr  elles  seulement  apparentes.  Ouverture  ronde  au  sommet  de  la 
convexité  de  la  dernière  loge.  (Modèles,  n.°  65,  3.e  livraison.) 

Les  espèces  de  cette  division  sont  réparties  à peu  près  comme  celles  du 
sous -genre  précédent.  Elles  se  trouvent  fossiles  dans  les  terrains  crétacés 
supérieurs,  dans  les  terrains  tertiaires,  surtout  dans  le  crag,  et  vivantes  dans 
presque  toutes  les  111ers. 

N .°  57.  GLOBULINE  AUSTRALE,  Globulina  australis,  d’Orb. 
Foraminifères , pb  G bg-  1-4. 

G.  testa  ovatâ,  albâ,  translucidâ,  anticè  lœvigatà,  acuminatâ,  posticè  longitudina- 
Uter striata,  oblusa;  loculis  trinis,  obliquis,  suturis  subcomp lanatis-,  aperturd  rotuncld, 
radiata. 

Dimension  : Longueur  totale,  i/3  de  millimètre. 

Coquille  : Ovale,  translucide,  peu  comprimée,  très -lisse,  brillante  en  avant,  sur  la 


( 61  ) 

partie  antérieure  de  la  dernière  et  de  l’avant-dernière  loge;  le  reste  strié  longitudinale- 
ment et  obtus  postérieurement.  Loges  au  nombre  de  trois  : la  première  très-grosse, 
globuleuse;  les  autres  oblongues,  obliques,  très-peu  séparées  par  les  sutures;  la  dernière 
un  peu  gibbeuse , acuminée  en  avant.  Ouverture  arrondie , entourée  de  rayons  diver- 
gens peu  prolongés. 

Cette  espèce , pour  la  forme  générale , se  rapproche  de  notre  Globulina  caribœa 1 des 
Antilles , mais  elle  s’en  distingue  facilement  par  les  stries  dont  elle  est  ornée  ; c’est  du 
reste , de  toutes  les  espèces  que  nous  connaissons , la  seule  qui  soit  partiellement  striée. 

Nous  l’avons  rencontrée,  quoique  rarement,  dans  les  sables  de  la  baie  de  San-Blas, 
en  Patagonie. 

2.e  Famille.  TEXTULARIBEES , Textuljridæ,  d’Orb. 

Coquille  libre,  régulière,  équilatérale,  composée  de  loges  alternant  en  tout 
ou  en  partie,  mais  sur  deux  axes  opposés,  dans  un  même  plan,  dont  les 
faces  sont  semblables.  Contexture  poreuse,  rugueuse  ou  même  comme  criblée 
de  petits  trous  et  souvent  agglutinante. 

Nous  n’avons  jusqu’à  présent,  dans  l’Amérique  méridionale,  qu’un  genre 
de  cette  famille,  les  Bolivina;  ainsi  il  nous  manquerait  encore  les  genres 
Bigenerina , Gemmulina , Textularia,  Vulvulina,  Sa  grin  a et  Cuneolina. 
Des-lors  la  famille  entière  serait  représentée  par  un  seul  genre;  encore  ce 
genre  paraît-il  entièrement  propre  aux  côtes  occidentales  de  l’Amérique 
méridionale. 

Genre  BOLIYINE,  Bolivina , d’Orb. 

Coquille  libre,  régulière,  équilatérale,  rugueuse  ou  costulée,  cunéiforme. 
Loges  alternant  régulièrement  à tous  les  âges , de  chaque  côté  de  l’axe  lon- 
gitudinal, en  se  recouvrant  en  partie  ou  seulement  superposées  sur  deux 
lignes  alternes  régulières,  souvent  prolongées  en  avant.  Ouverture  allongée 
en  fente  longitudinale,  partant  de  la  partie  interne  de  chaque  loge,  jusqu’à 
la  partie  convexe  antérieure,  où  ses  bords  sont  souvent  très-saillans.  (Modèles, 
n.°  116,  5.e  livraison.) 

Rapports  et  différences.  Avec  le  même  mode  d’accroissement  que  les 
T extularia,  les  Vulvulina  et  les  Sagrina,  ce  genre  diffère  des  premiers 
par  son  ouverture  non  transversale,  au  point  de  contact  avec  l’avant-dernière 
loge,  mais  bien  en  rimule  longitudinale  à l’axe,  et  prolongée  de  la  partie 


Forami 

nifères 


1.  Foraminifères  de  Cuba. 


Forami- 

nifères. 


( 62  ) 

interne  de  chaque  loge  à sa  convexité  antérieure;  des  seconds,  par  l’ou- 
verture non  en  fente  transversale  et  non  supérieure  à la  dernière  loge;  des 
troisièmes , en  ce  que  l’ouverture , au  lieu  d’être  restreinte  à un  seul  trou 
rond  à l’extrémité  d’un  prolongement,  est  en  fente  de  ce  prolongement  à 
la  partie  interne. 

Jusqu’à  présent  ce  genre  ne  s’est  montré  à nous  que  sur  les  côtes  occi- 
dentales de  l’Amérique  méridionale. 

N.°  58.  BOLIVINE  PL1SSÉE,  Bolivina  plicata,  d’Orb. 

PI.  VIII , fig.  4,  5,  6,  7. 

B.  testcl  elongate!,  albâ,  longitudinaliter  irregulariterque  plicatd,  vel  rugosd,  posticè 

acuminatâ,  obtuse!,  letter  éditer  convexe!  ; loculis  numerosis,  angustatis,  ultimo  acu- 
minato ; aperture!  elongate!,  prolongate!,  marginata. 

Dimension  : Longueur,  1/2  millimètre. 

Coquille  : Allongée,  épaisse,  plus  étroite  en  arrière,  où  elle  est  très-obtuse.  Sa  super- 
ficie est  couverte  de  trois  ou  quatre  côtes  irrégulières,  entre  lesquelles  sont  des  plis  ou 
mieux  des  rides  profondes,  cachant,  pour  ainsi  dire,  les  premières  loges,  tandis  que 
les  dernières  sont  presque  lisses.  Loges  très- nombreuses,  transversales,  étroites;  la  der- 
nière prolongée  en  avant.  Ouverture  longue , se  continuant  en  avant  ; ses  bords  saillans 
formant  la  prolongation  extérieure  de  la  dernière  loge. 

Couleur  : Blanc  grisâtre. 

Cette  espèce  habite  à de  grandes  profondeurs  dans  la  mer,  aux  environs  de  Valpa- 
raiso, au  Chili,  où  elle  est  commune,  mais  difficile  à obtenir  par  suite  de  sa  grande 
ténuité. 

N.°  59.  BOLIVINE  A COTES,  Bolivina  costata,  d’Orb. 

PL  VIII,  fig.  8,  9. 

B.  teste!  elongato -oblonge! , cuneiformi,  compressé!,  albâ,  longitudinaliter  costead; 

costis  elevatis;  loculis  obliquis,  numerosis,  ultimo  minime  convexo;  aperture! 

elongeite! , non  marginedet 

Dimension:  Longueur,  1/4  de  millimètre. 

Coquille:  Oblongue,  épaisse,  cunéiforme,  peu  comprimée  en  arrière,  couverte  de 
grosses  côtes  saillantes,  régulières,  au  nombre  d’environ  sept  de  chaque  côté,  traver- 
sant les  loges.  Loges  assez  nombreuses,  obliques;  la  dernière  convexe  en  avant.  Ouver- 
ture longue,  simple,  sans  bordure  extérieure. 

Couleur  : Blanc  uniforme. 

Cette  espèce  ressemble  un  peu  à la  Bolivina  plicata  par  ses  côtes,  mais  sa  forme  est 
plus  conique,  et  ses  côtes,  bien  plus  nombreuses,  sont  régulièrement  espacées  et  sail- 
lantes; elle  en  diffère  encore  par  son  ouverture  non  bordée. 


( 63  ) 

Nous  l’avons  pêchée  au  mouillage  même  par  vingt  mètres  de  profondeur , au  port  Forami- 
de  Cobija,  en  Bolivia;  elle  y est  commune. 


N.°  60.  BOLIYINE  PONCTUÉE,  Bolivina  punctata,  d’Orb. 

PI.  VIII,  fig.  10,  11,  12. 

B.  testâ  elongatd,  compressé,  conica,  anticè  obtusa,  posticè  acuminata,  albcí,  punc- 

tatd,  lateraliter  subcarinatd ; loculis  numerosis , obliquis,  undulatis,  ultimo  obtuso  ; 

aperturd  simplici. 

Dimension  : Longueur,  1/2  millimètre. 

Coquille  : Allongée , com  ¡primée , cunéiforme , obtuse  en  avant , acuminée  en  arrière , 
lisse,  un  peu  carénée  latéralement , surtout  aux  premières  loges.  Loges  très-nombreuses 
arquées,  flexueuses,  surtout  à leur  partie  interne;  la  dernière  arrondie  en  dessus.  Ouver- 
ture simple,  sans  bourrelets. 

Couleur  : uniforme  blanchâtre. 

Bien  différente  des  deux  précédentes  par  sa  compression  générale,  par  sa  forme,  celles 
de  ses  loges,  et  par  le  manque  de  côtes,  cette  espèce  nous  présente  tout  à fait  l’aspect 
de  certaines  Textulaires , dont  elle  se  distingue  par  son  ouverture. 

Nous  l’avons  pêchée  sur  la  côte  du  Chili,  près  de  Valparaiso,  à la  profondeur  de 
quarante  à cinquante  mètres;  elle  y est  assez  commune. 


VI.e  ORDRE. 

A G AT  H ï S T È GUES,  Agathistegues  , d’Orb. 

Toutes  les  coquilles  de  cet  ordre  sont  composées  de  loges  pelotonnées  sur 
deux,  sur  trois,  sur  quatre  ou  cinq  faces,  sur  un  axe  commun,  faisant  cha- 
cune, dans  leur  enroulement,  la  longueur  totale  de  la  coquille  ou  la  moitié 
de  la  circonférence;  par  ce  moyen,  l’ouverture,  presque  toujours  munie  d’un 
appendice,  se  trouve  alternativement  à une  extrémité  ou  à l’autre.  Les  coquilles 
de  cet  ordre  s’accroissent  donc  d’une  manière  tout  à fait  particulière  : ce  ne 
sont  plus  des  loges  empilées  sur  une  seule  ligne  droite,  comme  dans  les  Sti- 
cliostègues , ou  spirale , comme  dans  les  Hélicostègues  ; ni  alternes , comme 
dans  les  Ënallostègues.  L’accroissement  des  Agathistegues  est,  ainsi  que  l’in- 
dique leur  nom,  un  véritable  pelotonnement  de  loges  autour  d’un  axe,  latéra- 
lement à la  longueur,  de  sorte  que  les  loges  enroulées  ainsi  sur  deux,  trois, 
quatre  ou  cinq  faces,  viennent  former,  le  plus  souvent,  la  moitié  de  l’enrou- 
lement et  présentent  dès-lors  alternativement  l’ouverture  à l’une  et  à l’autre 
extrémité  de  l’axe  longitudinal.  La  contexture  des  coquilles  offre  une  identité 


: î ■ 


( 64  ) 


Forami- 

nifères. 


absolue  : cette  contexture  est  opaque,  serrée,  blanche,  comme  laiteuse  ou 
ressemblant  à la  porcelaine,  sans  aucune  porosité.  Un  autre  caractère  constant 
vient  prouver  combien  il  est  naturel  de  les  séparer  des  autres  ordres,  et  d’en 
faire  un  groupe  à part,  c’est  la  forme  de  leur  ouverture  presque  toujours 
arrondie,  ovale  ou  semi-lunaire,  bordée  et  toujours  munie  d’une  dent  simple 
ou  composée;  forme  qu’on  retrouve  dans  toutes  les  espèces. 

Les  caractères  que  nous  leur  avons  reconnus  nous  portent  à les  diviser 
ainsi  qu’il  suit. 


I.re  Famille. 
Miliolidæ. 
Coquille  équilatérale,  à 
parties  paires. 


AGATHISTEGUES./ 


II.e  Famille. 
Multiloculidæ. 
Coquille  inéquilatérale , 
sans  parties  paires. 


1. re  Section. 

Loges  formant  l’enrou- 
lement complet. 

2. e  Section. 

Loges  pelotonnées  sur 
deux  faces  opposées. 

1. re  Section. 

Loges  pelotonnées  sur 
trois  faces  opposées. 

2. e  Section. 

Loges  pelotonnées  sur 
quatre  faces  opposées. 

3. e  Section. 

Loges  pelotonnées  sur 
cinq  faces  opposées. 


Uniloculina. 

Biloculina. 

Fabularia. 

Spiroloculina. 

Triloculina. 

Cruciloculina. 

Articulina. 

Sphæroidina. 

Quinqueloculina. 

Adelosina. 


1.re  Famille.  MILIOLÎBEES , Miliolidæ  , d’Orb. 

Caractères.  Coquille  libre,  régulière,  équilatérale,  composée  de  loges  pe- 
lotonnées sur  un  même  plan,  autour  ou  de  chaque  côté  de  l’axe;  toutes  les 
parties  paires. 

Des  quatre  genres  compris  dans  cette  famille,  un  seulement,  le  genre 
Biloculina,  se  présente  sur  les  côtes  de  l’Amérique  méridionale. 

Genre  BILOCULINE,  Biloculina , d’Orh. 

Coquille  libre,  régulière,  équilatérale,  globuleuse  ou  comprimée.  Pelo- 
tonnement  sur  deux  faces  opposées.  Loges  embrassantes,  se  recouvrant 
entièrement;  dès-lors  il  n’y  en  a jamais  que  deux  apparentes;  leur  cavité 
est  simple.  Ouverture  unique,  située  alternativement  aux  deux  extrémités 


( 65  ) 

de  l’axe  longitudinal,  pourvue  de  dents  à l’extrémité  de  l’avant-dernière  loge. 
(Modèles,  n.°  31,  2.e  livraison;  n.os  90,  91,  4.e  livraison.) 

Rapports  et  différences.  Par  son  pelotonnement  sur  deux  faces,  par  sa 
forme  équilatérale,  ce  genre  se  trouve  dans  les  mêmes  circonstances  d’accrois- 
sement que  les  Spiroloculina  et  Fabularia , se  distinguant  des  premières  par 
ses  loges  embrassantes , dont  deux  seulement  sont  apparentes  à tous  les  âges , 
tandis  que  toutes  sont  à découvert  dans  les  Spiroloculines.  Les  rapports  avec 
les  Fabulaires  sont  plus  immédiats  par  l’enroulement  composé  de  loges  em- 
brassantes ; mais , chez  ces  dernières , les  loges  sont  pleines  et  seulement  per- 
cées de  petits  tuyaux  capillaires , tandis  qu’elles  sont  vides  chez  les  Biloculines. 

Le  genre  qui  nous  occupe  n’existait  pas  plus  que  tous  les  autres  Agathis- 
tègues  à l’époque  des  terrains  crétacés  : il  a commencé  à se  montrer  sur  le 
globe  terrestre  avec  les  terrains  tertiaires  les  plus  inférieurs  et  se  trouve 
réparti  dans  tous  les  bassins.  A l’état  vivant,  on  le  rencontre  à peu  près 
également  distribué  dans  toutes  les  mers  chaudes,  tempérées  et  froides. 

N.°  61.  BILOCULÏNE  PATAGONE,  Biloculina  patagónica,  d’Orb. 

PI.  Ill,  fig.  15,  16,  17. 

B.  testé  oblongo-conveæâ,  lœvigatâ,  vel  transfers  aliter  undulata , lucidd,  albidâ ; 
margine  rotundata  ; loculis  convexis,  antice  acuminatis , posticé  rotundatis  ; aper- 
tura longitudinaliter  ovali,  mediocri,  uniclentatd;  dente  angustato,  elongato,  late- 
ra/iter digitato. 

Dimension  : Longueur,  i/3  de  millimètre. 

Coquille  : Renflée,  oblongue,  lisse,  luisante,  beaucoup  plus  longue,  presqu’aussi 
haute  que  large,  à pourtour  convexe,  arrondi.  Loges  bombées,  fortement  amincies, 
sans  être  tronquées  en  avant,  élargies  vers  le  milieu  de  leur  longueur  et  un  peu  rétré- 
cies en  arrière;  elles  sont  marquées  de  quelques  ondulations  transversales  sur  leurs 
parties  antérieures;  leurs  bords  latéraux  sont  arqués,  comme  échancrés,  et  arrondis; 
leurs  sutures  profondes.  Ouverture  ovale,  petite,  longitudinale,  c’est-à-dire  dans  le 
sens  de  l’enroulement,  armée  d’une  très-petite  dent  étroite  à sa  base,  élargie  ensuite  à 
son  extrémité,  pourvue,  de  chaque  côté,  d’une  digitation  bien  marquée,  un  peu  oblique. 
Couleur  : Blanc  de  lait  uniforme. 

Par  sa  forme  oblongue  elle  se  rapproche  de  la  Biloculina  Bougainvilliana  ; mais  elle  en 
diffère  par  les  ondulations  de  la  partie  antérieure  des  loges,  par  sa  bouche  longitudi- 
nale, au  lieu  d’être  transversale  et  tout  à fait  différente  de  détails,  surtout  pour  la  dent. 

Nous  avons  recueilli  cette  espèce  à la  baie  de  San-Blas,  en  Patagonie,  au  40.e  degré 
de  latitude  sud;  elle  y est  peu  commune. 


Forami- 

nifères. 


V . Foram. 


9 


Forami- 

nifères. 


( 66  ) 


N.°  62.  BILOCULINE  SPHÈRE,  Biloculina  sphœra,  d’Orb. 

PI,  VIII , fig.  13,  14,  15,  16. 

B.  testé  sphcericâ,  lœvigatâ , lucidâ;  lacteâ  ( junior  anticè  subrostratd)  -,  loculis  inae- 
qualibus, globulosis,  ultimo  magno,  penúltimo  minimo  ; apertura  triangulari,  f ere 
apertd,  dente  triangulari  magno. 

Dimension  : Diamètre , 1 millimètre. 

Coquille:  Représentant  une  petite  sphère,  très -lisse,  brillante  ’,  à l’état  adulte; 
jeune , sa  partie  antérieure  forme  une  espèce  de  bec  assez  aigu;  complète,  elle  est  aussi 
large  que  haute.  Loges  très-bombées,  arrondies,  très-inégales,  la  dernière  enveloppant 
tellement  la  précédente,  qu’il  n’apparaît  plus  qu’une  très-petite  partie  de  sa  surface. 
Ouverture  triangulaire,  comme  déchirée  sur  les  bords,  quelquefois  prolongée  en  ligne 
inférieurement , et  tellement  remplie  par  une  dent  de  même  forme , qu’un  petit  inter- 
valle linéaire  tout  autour  devient  la  seule  trace  de  son  existence. 

Couleur  : Blanc  de  lait  uniforme. 

La  manière  singulière  dont  les  loges  s’embrassent,  ainsi  que  la  forme  de  la  dent  et 
de  l’ouverture , ne  permettent  de  lui  comparer  aucune  autre  espèce  : c’est  aussi  la  plus 
sphérique  de  toutes  celles  que  nous  connaissons. 

Nous  l’avons  trouvée  dans  le  sable  des  îles  Malouines,  où,  sans  être  très-commune, 
elle  n’est  pas  rare. 

N .°  63.  BILOCULINE  D’ISAJBELLE,  Biloculina  Isabelleana,  d’Orb. 

PL  VIII,  fig.  17,  18,  19. 

B.  testât  globuloso-compressâ,  lœvigatâ,  lucidâ,  anticè  posticèque  rotundatâ,  margine 
convexâ ; loculis  orbicularibus , convexis  ; aperturâ  ferè  apertd,  lineari,  transversali, 
labiatâ. 

Dimension  : Diamètre,  1/2  millimètre. 

Coquille  : Globuleuse,  arrondie,  un  peu  comprimée,  lisse,  luisante,  aussi  large  que 
longue,  à pourtour  bombé.  Loges  très-bombées,  un  peu  obliques  l’une  par  rapport  à 
l’autre;  la  dernière  à bords  arqués,  sans  carènes,  à suture  peu  marquée.  Ouverture  trans- 
versale , linéaire , très-large , bordée  de  bourrelets , surtout  en  dessus , où  ceux-ci  rem- 
plissent les  fonctions  de  dent. 

Couleur  : Blanc  de  lait  uniforme. 

Son  ouverture  transversale  et  linéaire,  sans  dent  bien  distincte,  la  fait  différer  de 
toutes  celles  que  nous  connaissons;  ce  genre  d’ouverture  ne  la  rapprochant  que  de  la 
Biloculina  lœvis , dont  elle  se  distingue  par  sa  forme  bombée. 

Elle  habite  les  côtes  des  îles  Malouines , au  niveau  des  Polypiers  ; elle  y est  rare. 


( 67  ) 

N.°  64.  BILOCULINE  IRRÉGULIÈRE,  Biloculina  irregularis,  d’Orb. 

PL  VIII,  fig.  20,  21. 

B.  testé  ovali,  lœvigatâ,  nitidâ,  anticè  truncata,  posticé  rotunda,  lateraliter  com- 
pressél;  loculis  compressis,  convexis ; aperturd  triangulari , irregulari. 

Dimension  : Diamètre,  1 millimètre. 

Coquille  : Ovale , lisse  , brillante , plus  longue  et  beaucoup  plus  haute  que  large  , 
comprimée  sur  les  côtés;  son  pourtour  arrondi  en  arrière,  tronqué  en  avant.  Loges 
comprimées  latéralement,  très -convexes  et  sans  carènes;  leurs  sutures  très -peu  mar- 
quées. Ouverture  triangulaire,  plus  irrégulière  d’un  côté  que  de  l’autre,  ce  qui  rend 
la  coquille  à côtés  inégaux;  la  dent  est  triangulaire  et  ferme  presqu’en  entier  l’entrée 
de  la  bouche. 

Couleur  : ;Blanc  jaunâtre  uniforme. 

Par  sa  forme  un  peu  irrégulière , fait  qui  n’est  pas  accidentel , puisque  nous  le  retrou- 
vons chez  tous  les  individus,  par  sa  bouche  triangulaire,  presque  fermée,  ainsi  que 
par  sa  compression  latérale,  elle  se  distingue  nettement  de  toutes  les  espèces  que  nous 
connaissons. 

Elle  habite  les  îles  Malouines,  où  elle  est  rare. 

N.°  65.  BILOCULINE  DE  BOUGAINVILLE , Biloculina  Bougainvillei , d’Orb. 

PI.  VIII,  fig.  22,  23,  24. 


B.  testd  oblongo-ovatâ,  depressa,  Icevigatd,  nitidâ,  anticè  truncata,  posticé  subacumi- 

natdi,  lateraliter  carinatâ;  loculis  depressis,  carinatis  ; aperturd  transversali,  latd, 

dentatd ; dente  brevi,  utrinque  digitato. 

Dimension  ; Longueur,  2/3  de  millimètre. 

Coquille  : Ovale,  oblongue , déprimée,  lisse,  brillante,  beaucoup  plus  longue  que 
large , plus  large  que  haute , à pourtour  caréné , tronquée  en  avant , un  peu  acuminée 
en  arrière.  Loges  déprimées , carénées  à leur  pourtour,  sans  suture  profonde.  Ouverture 
transversalement  élargie , bordée  de  bourrelets , armée  d’une  large  dent , divisée , dès  sa 
base,  en  deux  lobes  digités,  divergens. 

Couleur  : Blanc  uniforme. 

Par  sa  forme  oblongue,  elle  ressemble  un  peu  à notre  Biloculina  oblonga  des  Antilles; 
mais,  beaucoup  moins  bombée,  elle  en  diffère  encore  par  ses  loges  carénées  au  lieu 
d’être  bombées , et  par  sa  bouche  tout  à fait  distincte , par  ses  dents  séparées  et  diver- 
gentes. 

Nous  l’avons  découverte  dans  le  sable,  pris  à de  grandes  profondeurs,  aux  îles 
Malouines. 


N.°  66.  B1L0CUL1NE  PÉRUVIENNE,  Biloculina  peruviana , d’Orb. 

PI.  IX,  fig.  1,  2,  3. 

B.  lestd  ovatd,  globulosd,  lœvigatâi,  nitida,  anticè  posticèque  oblusd ; lateralder  con- 

vexd;  loculis  convexis;  aperturd  semi-lunari,  latd , dentatd;  dente  brevi , utrinque 

digitato. 

Dimension  : Diamètre,  1/2  millimètre. 

Coquille  : Ovale,  globuleuse,  renflée,  lisse,  brillante,  aiTondie  à ses  extrémités,  à 
pourtour  arrondi,  plus  longue  que  large,  plus  large  que  haute.  Loges  convexes,  arquées 
latéralement,  arrondies  à leur  pourtour;  les  sutures  marquées.  Ouverture  transver- 
sale, semi-lunaire,  armée  d’une  dent  étroite  à la  base,  puis  pourvue,  de  chaque  côté, 
d’une  languette  transversale. 

Sa  forme,  sa  dent  même  la  rapprochent  de  notre  Biloculina  ringens , dont  elle  diffère 
par  sa  superficie  lisse  et  non  marquée  transversalement  de  rides. 

Nous  avons  découvert  cette  espèce  dans  le  sable  des  environs  de  Payta,  au  Pérou; 
elle  y est  assez  rare. 

2.e  Famille.  MF LTILO CULIDÉES , Multiloculidæ , d’Orb. 

Caractères.  Coquille  libre , régulière , inequilaterale , composee  de  loges 
pelotonnées  sur  trois,  quatre  ou  cinq  faces  opposées  de  chaque  cote  de  laxe, 
ne  pouvant  avoir  aucune  partie  paire. 

Sur  les  six  genres  que  comprend  cette  famille,  nous  en  avons  trois  seule- 
ment en  Amérique , les  Triloculines , les  Cruciloculines  et  les  Quinqueloculines  ; 
ainsi  il  y manque,  au  moins  jusqu’à  présent,  les  genres  Articulina , Spheroi- 
dina  et  Adelosina. 

Genre  TPJLOCULINE  , Triloculina , d’Orb. 

Coquille  libre,  inéquilatérale,  globuleuse  ou  comprimée,  ayant  la  même 
forme  à tous  les  âges.  Pelotonnement  sur  trois  faces  opposées.  Loges  se  recou- 
vrant, dès-lors,  il  n’y  en  a jamais  que  trois  apparentes;  leur  cavité  simple. 
Ouverture  unique,  ronde  ou  ovale,  pourvue  alternativement,  à l’une  ou  à 
l’autre  extrémité  de  l’axe  longitudinal , d’une  dent  plus  ou  moins  compliquée. 
(Modèles,  n.os  95,  94,  95,  V livraison.) 

Rapports  et  différences.  Pour  la  contexture,  pour  l’aspect  général,  ces 
coquilles  ont  la  plus  grande  ressemblance  avec  les  Biloculines  et  les  autres 
Agathistègues  ; elles  se  distinguent  néanmoins  de  ce  genre  par  le  pelotonne- 


( 69  ) 

ment  de  leurs  loges  sur  trois  faces  au  lieu  de  deux;  ainsi  l’on  voit  toujours 
trois  loges  apparentes , tandis  qu’on  n’en  aperçoit  que  deux  dans  les  Bilocu- 
lines,  et  cinq  chez  les  Quinquéloculines.  Les  Articulines  ont  bien,  comme  les 
Triloculines , le  pelotonnement  des  loges  sur  trois  faces  opposées;  mais,  au 
lieu  de  conserver  cet  accroissement  à tous  les  âges , elles  se  projettent  en  ligne 
droite  dans  l’âge  adulte,  ce  qui  les  fait  différer  essentiellement  de  ces  dernières. 

Les  Triloculines  suivent  les  lois  de  distribution  géologique  et  géographique 
des  Biloculines;  elles  commencent  avec  les  terrains  tertiaires,  et  sont  alors 
de  tous  les  bassins  ; vivantes , elles  habitent  toutes  les  mers  et  y sont  partout 
très-nombreuses. 

N .°  67.  TRILOCULINE  BOLIVIENNE,  Triloculina  boliviana,  d’Orb. 

PI.  IV,  fig.  7-9. 

T.  testâ  oblongâ , compressa , albd,  lœvigatâ,  transversim  undulatâ,  anticè  posticè- 
que  obtusa,  margine  convexâ;  loculis  elongatis,  arcuatis,  irregulari -gibbosis  ; 
apertura  ovali,  unidentatd,  dente  elongato,  simplici. 

Dimension  ; Longueur,  i/3  de  millimètre. 

Coquille  : Ovale,  irrégulière,  comprimée,  lisse,  brillante,  légèrement  marquée  en 
travers  de  quelques  ondulations  peu  profondes,  obtuse  à ses  extrémités,  sans  être 
arrondie;  ces  parties  un  peu  anguleuses,  à bords  convexes.  Loges  arquées,  bosselées 
irrégulièrement , à sutures  profondes.  Ouverture  ovale  dans  le  sens  longitudinal , sans 
bourrelets , pourvue  d’une  dent  simple , allongée , obtuse  à son  extrémité. 

Couleur  : Blanc  de  lait. 

Elle  se  rapproche  un  peu  par  sa  forme  de  la  Triloculina  oblonga,  tout  en  étant  plus 
large , plus  arrondie  sur  ses  bords , avec  des  extrémités  plus  anguleuses  ; elle  en  diffère 
encore  par  ses  légères  ondulations  transversales , qu’on  ne  retrouve  que  dans  notre  T. 
inflata,  bien  distincte  sous  d’autres  rapports. 

Nous  avons  recueilli  cette  espèce  à Cobija,  port  de  la  Bolivia,  sur  l’océan  Pacifique, 
où  elle  est  rare. 

N. ° 68.  TRILOCULINE  ROSE,  Triloculina  rosea , d’Orb. 

PI.  III,  fig.  18,  19,  20. 

T.  testâ  ovatâ,  convexâ,  roseâ,  lœvigatâ,  nitidâ,  transversim  undulatâ,  anticè 
posticèque  obtusâ,  margine  rotundatâ ; loculis  magnis,  arcuatis,  suturis  excavatis-, 
aperture l limbatd,  s emi- lunari,  transversali,  unidentatd ; dente  obtusissimo,  rotundo. 

Dimension  : Diamètre,  i/3  de  millimètre. 

Coquille  : Ovale,  large,  renflée,  lisse,  brillante,  obtuse  à ses  extrémités,  marquée  en 
travers  de  quelques  ondulations  peu  profondes;  pourtour  arrondi,  convexe.  Loges  très- 


Forami- 

nifères. 


Forami- 

niftres. 


( 70  ) 

grandes,  arquées,  plus  larges  en  arrière  qu’en  avant,  à dos  renflé  et  bombé,  séparées 
par  des  sutures  profondément  excavées.  Ouverture  transversale,  en  croissant,  obtuse  à 
ses  extrémités,  bordée  de  bourrelets  épais,  armée  d’une  dent  très-courte,  très-obtuse, 
formant  une  saillie  semblable  au  bourrelet , élargie  au  milieu. 

Couleur  : Rosée  uniforme  ou  blanche. 

Par  sa  forme  extérieure  bombée,  à loges  bien  distinctes,  elle  ressemble  à la  Trilocu- 
lina  Fichtelii,  tout  en  s’en  distinguant  par  le  manque  de  stries  et  par  son  ouverture 
tout  à fait  différente;  dans  les  espèces  lisses,  elle  se  rapproche  de  la  T.  flavescens,  dont 
elle  s’éloigne  par  moins  de  convexité  , par  des  loges  d’une  autre  forme  et  par  sa  bouche. 

Nous  avons  rencontré  cette  espèce  sur  les  côtes  de  la  Patagonie , près  du  Rio  Negro  ; 
elle  y est  assez  commune. 

N .°  69.  TRILOCULINE  CRYPTELLE,  Triloculina  cryptella,  d’Orb. 

PI.  IX,  fig.  4,  5. 

T,  teste î ovato-convexâ , albidd,  lœvigatâ,  antice  posticèque  obtusâ,  margine  rotun- 
da tâ;  loculis  inaequalibus,  suturis  excavatis-,  aperturd  subopertd;  dente  obtuso , 
magno. 

Dimension:  Diamètre,  1/2  millimètre. 

Coquille  : Ovale,  bombée,  lisse,  brillante,  très-obtuse  à ses  extrémités.  Loges  très- 
bombées,  très -inégales,  les  deuxs dernières  très-grandes,  celle  qui  précède  des  plus 
petite,  ou  du  moins  tellement  recouverte  par  les  autres,  qu’il  n’en  paraît  qu’une 
petite  partie  : elles  sont  plus  longues  que  larges,  à dos  bombé,  et  séparées  par  des  sutures 
peu  marquées.  Ouverture  formant  un  demi -cercle  tronqué  par  en  haut;  mais  elle  est 
tellement  bouchée  par  une  dent  de  même  forme,  qu’il  ne  reste  autour  de  cette  der- 
nière qu’une  ligne  très-étroite. 

Couleur  : Blanc  uniforme. 

La  grande  différence  qui  existe  entre  le  diamètre  des  loges , quoiqu’elles  soient  très- 
bombées  , et  la  dent  bouchant  entièrement  l’ouverture , sont  deux  caractères  qui  distinguen  t 
nettement  cette  espèce  de  toutes  les  autres. 

Nous  avons  découvert  cette  charmante  espèce  dans  les  sables  des  îles  Malouines , où 
elle  est  peu  commune. 

N .°  70.  TRILOCULINE  JAUNE,  Triloculina  lutea,  d’Orb. 

PI.  IX,  fig.  6,  7,  8. 

T.  teste l ovato-oblongâ,  gibbosd,  luted , lœvigatâ,  anticè  truncatâ  posticè  convexe l , 
margine  rotundatâ-,  loculis  flexuosis,  anticè  acuminatis,  posticè  dilatatis,  suturis 
excavatis  ; aperturd  transversali,  angustatd,  bilabiata. 

Dimension:  Diamètre,  1/2  millimètre. 

Coquille  : Ovale-oblongue,  gibbeuse,  lisse,  brillante,  tronquée  en  avant,  élargie  en 


( 71  ) 

arrière.  Loges  un  peu  flexueuses , convexes , amincies  en  avant , très-élargies  et  arrondies  Forami- 
en  arrière,  séparées  par  des  sutures  très-profondes.  Ouverture  très-étroite,  très-longue  n,f<<r<’s' 
transversalement,  pourvue  de  deux  lèvres  légèrement  bordées. 

Couleur  : Jaune  pâle  uniforme. 

Parmi  les  espèces  demi -globuleuses,  voisines  de  celle-ci,  nous  n’en  connaissons 
aucune  qui  ait  l’ouverture  transversale  et  étroite;  ce  caractère  seul  l’en  distingue  donc 
suffisamment. 

Nous  l’avons  découverte  dans  le  sable  des  îles  Malouines  ; elle  y est  rare. 

N .°  71.  TRILOCULINE  GLOBE,  Triloculina  globulus,  d’Orb. 

PI.  IX,  lîg.  9,  10. 

T.  testa  globulosa,  subsphcericâ,  lœvigatâ,  antice  posticèque  convexa,  margine  rotun- 

datâ;  loculis  ovatis,  convexis,  suturis  excavatis ; aperturd  semi- lunari,  uniclen- 

tatâ-,  dente  simplici. 

Dimension  : Diamètre  2/3  de  millimètre. 

Coquille  : Des  plus  globuleuse,  presque  sphérique  dans  son  ensemble,  lisse,  polie, 
aussi  large  que  haute.  Loges  très-bombées , ovales , séparées  par  des  sutures  profondes. 
Ouverture  semi-lunaire,  simple,  pourvue  d’une  dent  unique,  obtuse  à son  extrémité. 

Approchant,  par  sa  forme,  de  la  Triloculina  trigonula,  fossile  des  environs  de  Paris, 
celle-ci  est  bien  plus  globuleuse,  et  nous  pouvons  même  dire  quelle  l’est  plus  qu’au- 
cune de  celles  que  nous  connaissons,  son  ensemble  représentant  une  sphère  presque 
régulière. 

Nous  l’avons  trouvée  dans  les  sables  de  Payta,  pris  dans  la  rade  même;  elle  y est 
assez  commune. 

Genre  CRUCILOCULINE , Crucïlo culina , d’Orb. 

Coquille  libre,  inéquilatérale,  triangulaire,  ayant  la  même  forme  à tous 
les  âges.  Pelotonnement  sur  trois  faces  opposées.  Loges  se  recouvrant,  dès- 
lors  il  n’y  en  a jamais  que  trois  apparentes.  Ouverture  unique,  en  croix  ou 
pourvue  de  deux  dents  en  contact  par  leur  extrémité.  ( Modèles  , n. 0 \ \ 2 , 

5.e  livraison.) 

Rapports  et  différences.  Ce  genre,  absolument  enroulé  comme  les  Triîo- 
culines , en  ayant  tous  les  caractères,  en  diffère  par  son  ouverture  représen- 
tant une  croix,  au  lieu  d’être  ronde,  ovale  ou  semi-lunaire. 

Nous  11e  connaissons  encore  qu’une  seule  espèce , des  îles  Malouines. 


Forami- 

nifères. 


( 72  ) 


N.°  72.  CRUCILOCULINE  TRIANGULAIRE,  Cruciloculina  triangularis , d’Orb. 

PI.  IX,  fig.  11,  12. 

C.  testei  triangulari , tricarinatd , Icevigatd,  albd,  lucidcl,  anticè  posticèque  angulosd; 

loculis  ovatis  y complanatis,  anticè  posticèque  acuminatis,  margine  carinatis , suturis 

non  excavatis-,  aper  tur d lineari. 

Dimension  ; Diamètre,  1 millimètre. 

Coquille  : Ovale,  triangulaire,  tricarénée,  lisse,  brillante,  acuminée  à ses  extrémités. 
Loges  ovales,  planes,  sans  saillie,  à pourtour  caréné,  sans  sutures  profondes  entr’elles. 
Ouverture  en  croix,  linéaire,  l’angle  supérieur  plus  aigu  que  l’inférieur;  il  en  résulte 
que  la  dent  inférieure  est  plus  obtuse  que  la  supérieure. 

Comme  nous  n’avons  encore  qu’une  espèce,  nous  ne  pouvons  la  comparer. 

Elle  habite  les  profondeurs  voisines  des  îles  Malouines,  sur  les  fonds  de  cailloux;  elle 
y est  assez  commune. 

Genre  QUINQUÉLOCULINE , Quinqueloculina  , d’Orb. 

Coquille  libre,  inéquilatérale,  globuleuse  ou  comprimée,  arrondie  ou 
anguleuse,  ayant  la  même  forme  à tous  les  âges.  Pelotonnement  sur  cinq 
faces  opposées.  Loges  se  recouvrant,  de  sorte  qu’il  n’y  en  a jamais  que  cinq 
apparentes  ; leur  cavité  simple.  Ouverture  unique , pourvue  d’une  dent  sim- 
ple ou  composée.  (Modèles,  n.°  8,  1.re  livraison;  n.os  32,  33,  2.e  livraison; 
n.°  96,  4.e  livraison.) 

Rapports  et  différences.  La  contexture , l’aspect  général , sont  les  mêmes 
que  chez  les  Biloculines  et  les  Triloculines  ; mais  le  mode  d’accroissement 
n’est  plus  semblable.  Les  loges,  au  lieu  de  se  pelotonner  sur  deux  ou  trois 
faces  autour  de  l’axe,  se  pelotonnent  sur  cinq;  aussi,  à tous  les  âges,  ne 
voit-on  jamais  que  cinq  loges  apparentes,  trois  d’un  côté  et  deux  de  l’autre, 
tandis  que , dans  les  autres  genres , on  en  voit  deux  ou  trois  seulement. 

Ce  genre,  dont  nous  connaissons  maintenant  plus  de  cent  espèces,  n’a 
paru  à la  surface  du  globe  qu’avec  les  terrains  tertiaires,  s’y  montrant  déjà 
en  grand  nombre  dans  les  plus  inférieurs,  et  continuant  ensuite  dans  tous  les 
bassins.  Aujourd’hui  les  Quinquéloculines  sont  répandues  abondamment  dans 
toutes  les  mers , et  nous  croyons  qu’elles  y sont  de  toutes  les  latitudes , parais- 
sant, pour  ainsi  dire,  indifférentes  à la  température;  nous  en  connaissons 
des  régions  polaires  des  deux  extrémités  du  globe. 


( 73  ) 

N.°  73.  QUINQUÉLOCULINE  DU  PÉROU,  Quinqueloculina  peruviana , d’Orb. 

PI-  IV,  fig.l,  2,  3. 

Q.  testa  ovali,  compressa,  alba,  lœvigatâ,  nitidâ,  antic'e  posticèque  obtusa,  margine 

rotundâ;  loculis  convexis,  inflatis,  arcuatis,  antice  minime  angustatis,  dorso  rotun- 
datis; aperturd  ovali,  unidentatâ;  dente  dilatato. 

Dimension:  Longueur,  1/2  millimètre. 

Coquille  : Un  peu  ovale,  comprimée,  très-lisse,  polie,  à extrémités  très-obtuses  et  à 
pourtour  arrondi.  Loges  bombées,  arquées,  un  peu  rétrécies  en  avant,  à dos  convexe; 
sutures  très  - profondes  et  séparant  bien  les  loges.  Ouverture  ovale,  à bords  non  ren- 
forcés, armée  d’une  dent  simple,  assez  longue,  élargie  à son  extrémité. 

Couleur  : D’un  beau  blanc  de  lait. 

Par  sa  forme  suborbiculaire , par  son  ensemble  comprimé , par  ses  loges  très-séparées 
et  renflées,  elle  se  rapproche  de  la  Q.  subrotunda  des  côtes  de  France,  tout  en  s’en  dis- 
tinguant par  moins  de  largeur,  par  plus  de  régularité  dans  ses  loges  et  par  la  forme 
de  son  ouverture. 

Nous  avons  recueilli  cette  espèce  aux  environs  d’Arica,  sur  la  côte  du  Pérou;  elle  y 
paraît  rare. 


Forami- 

nifères. 


N.  74.  QUINQUÉLOCULINE  CONTOURNÉE,  Quinqueloculina  flexuosa,  d’Orb. 

PL  IV,  fig.  4,  5 , 6. 

Q.  testâ  oblonga,  gibbosâ,  convexa,  alba,  irregulariter  et  longitudinaliter  oblique 
striatcl,  antic'e  posticèque  obtusâ,  margine  subcomplanatâ;  loculis  subquadrilate- 
ralibus,  flexuosis,  anticè  angustatis,  truncatis,  posticé  dilatatis,  obtusis,  dorso  com- 
planatis; aperturâ  ovali,  unidentatâ;  dente  brevi,  bifurcato. 

Dimension  : Longueur , 2/3  de  millimètre. 

Coquille  : Oblongue,  convexe,  un  peu  bossue,  très-irrégulièrement  et  un  peu  obli- 
quement striée  en  long,  tronquée  en  avant,  obtuse  en  arrière,  à pourtour  aplati.  Loges 
subquadrangulaires  courbées  en  S,  amincies  et  tronquées  en  avant,  élargies  et  gib- 
beuses  en  arrière;  dos  aplati,  à angles  latéraux  très-obtus;  sutures  profondes.  Ouverture 
ovale,  sans  péristome  épaissi;  armée  d’une  dent  saillante,  bifurquée  dès  sa  base  en 
deux  languettes  obliques  et  obtuses. 

Couleur  : D’un  beau  blanc  de  lait. 

Par  les  stries  et  les  loges  subquadrangulaires,  cette  espèce  se  rapproche  de  la  O.  undu- 
lata de  l’Adriatique  et  Q.  Guancka  de  Ténériffe , se  distinguant  de  la  première  par  le  manque 
d’ondulations  et  par  son  ouverture  à dent  bifurquée;  de  la  seconde,  par  beaucoup  plus 
de  largeur,  par  sa  bouche;  et  des  deux  par  ses  stries  obliques,  irrégulières. 

Nous  avons  rencontré  cette  espèce  aux  environs  d’Arica,  au  Pérou;  elle  y paraît  rare. 


Y.  Foram. 


I O 


í'orami- 

nifères. 


( 7*  ) 

i\.°  75.  QUINQUÉLOCUL1NE  DE  PATAGONIE,  Qainqueloculina  patagónica,  d’Orb. 

PI.  IV,  fig.  14,  15,  16. 

Q.  testa  oblongo-convexd,  alba,  nitidcí,  leevigatéí,  anticè  posticèque  obtusâ,  margine 
rotundata  ; loculis  elongatis,  convexis,  angustatis,  minime  arcuatis,  sub  aequalibus , 
dorso  rotundatis  ; aperture i ovali,  unidentatd;  dente  brevi,  simplici. 

Dimension  : Longueur,  i/3  de  millimètre. 

Coquille  : Oblongue  ou  allongée,  convexe,  très -lisse,  brillante,  obtuse  à ses  extré- 
mités, à pourtour  arrondi.  Loges  convexes,  étroites,  égales  sur  leur  longueur,  obtuses 
à leur  extrémité , à dos  arrondi , à sutures  assez  profondes.  Ouverture  ovale , sans  péris- 
tome  réfléchi , armée  d’une  dent  courte  et  simple. 

Couleur  : Blanche. 

Cette  espèce  diffère  de  toutes  les  Quinquéloculines  à loges  bombées  et  lisses,  parson 
allongement,  que  nous  ne  trouvons  aussi  grand  que  dans  notre  O.  Boscii  de  Cuba, 
dont  elle  se  distingue  nettement  par  ses  loges  égales  sur  leur  longueur.  Elle  se  rap- 
proche aussi  de  la  Q.  Isabellei  par  la  convexité  de  ses  loges,  tout  en  différant  par 
moins  de  largeur,  ainsi  que  par  la  dent  de  sa  bouche. 

Nous  l’avons  rencontrée  sur  la  côte  de  la  Patagonie,  au  sud  de  l’embouchure  du 
Rio  Negro. 

N.°  76.  QU1NQUÉLOCUL1NE  D’ISABELLE,  Ouinqueloculina  Isabellei,  d’Orb. 

PL  IY,  fig.  17,  18,  19. 

Q.  teste l ovato-compressd , albei,  nitidâ,  lœvigatd,  transversim  subundulatd,  anticè 
truncatd,  postice  rotundâ,  margine  rotundata  ; loculis  convexis  antice  truncatis, 
postice  obtusis,  dorso  rotundatis ; apertura  subrotunda , unidentatd;  dente  elon- 
gato, truncato. 

Dimension  : Longueur,  2/3  de  millimètre. 

Coquille  : Ovale,  comprimée,  lisse  ou  marquée  de  quelques  ondulations  transversales* 
peu  profondes;  on  aperçoit  aussi,  à l’aide  du  microscope,  de  légères  irrégularités  longi- 
tudinales, à peine  visibles  : en  avant,  elle  est  comme  labiée  par  la  dent;  en  arrière,  elle 
est  obtuse;  son  pourtour  est  convexe.  Loges  renflées,  peu  arquées,  légèrement  rétrécies 
en  avant,  élargies  et  arrondies  en  arrière,  à dos  convexe,  arrondi.  Ouverture  ovale  ou 
arrondie,  armée  d’une  dent  très  - saillante , longue,  tronquée  et  un  peu  élargie  à son 
extrémité. 

Couleur  : Blanc  d’ivoire. 

Pour  la  forme  extérieure,  pour  les  loges  lisses  et  bombées,  cette  espèce  se  rapproche 
de  la  O.  bulloides,  tout  en  s’en  distinguant  par  sa  plus  grande  compression,  par  son 
manque  de  péristome  réfléchi,  et  par  sa  dent  allongée,  et  non  courte  et  large. 

Nous  avons  rencontré  cette  jolie  espèce  sur  la  côte  de  la  Patagonie,  et  nous  la  dédions 
à M.  Arsène  Isabelle,  auquel  nous  sommes  redevable  de  quelques  communications  inté- 
ressantes sur  les  Mollusques  de  la  république  orientale  de  l’Uruguay. 


( ^ ) 

N.°  77.  QUINQUÉLOCULINE  INCA,  Ouinqueloculina  Inca,  d’Orb. 

PI.  IV,  fig.  20,  21,  22. 

Q testa  oblongo -elongate!,  compresse !,  albd,  longitudinaliter  striata,  anticè  trun- 
cate!, posticè  obtusd,  margine  carinatd;  loculis  triangularibus,  angustatis , anticè 
acuminato-truncatis,  posticè  dilatatis,  ineequilateralibus , dorso  carinatis  ; aperture! 
semi-lunari,  unidentatâ. 

Dimension  : Longueur,  i/3  de  millimètre. 

Coquille  : Oblongue  ou  même  allongée,  un  peu  triangulaire,  striée  longitudinale- 
ment, tronquée  en  ayant,  obtuse  en  arrière,  à pourtour  caréné,  tranchant.  Loges  trian- 
gulaires, étroites,  un  peu  flexueuses,  presque  droites,  rétrécies  et  tronquées  en  avant, 
élargies  en  arrière,  chacune  légèrement  bombée  d’un  côté,  de  l’autre  pourvue  d’une 
dépression  longitudinale,  à dos  très-caréné,  à sutures  profondes.  Ouverture  petite,  en 
croissant,  armée  d’une  dent  très-courte  et  simple. 

Couleur  : Blanc  d’ivoire.  * 

Parmi  les  Quinquéloculines  à loges  triangulaires  carénées,  et  qui  sont  striées  longi- 
tudinalement , nous  ne  trouvons  que  notre  Q.  lyra  de  la  Méditerranée , qui , de  même 
que  celle-ci,  réunit  ces  deux  caractères;  mais  à cela  se  borne  l’analogie,  la  Q.  lyra 
étant  striée  partiellement  et  non  partout , et  ayant  du  reste  une  forme  tout  à fait  distincte. 
Nous  avons  recueilli  cette  espèce  sur  la  côte  d’ Arica  au  Pérou;  elle  y est  très-rare. 

N.°  78.  QUINQUÉLOCULINE  MÉRIDIONALE,  Quinquelo culina  meridionalis , d’Orb. 

PI.  IV,  fig.  10,  11,  12,  13. 

Q.  testâ  suborbiculari,  compressât,  albâ,  lœvigatâ,  transversïm  widatd,  anticè  posti- 
cèque  subacuminatâi,  margine  convexâ;  loculis  convexis,  arcuatis,  dor  s o rotundatis  ; 
aperturâ  subrotunde!,  unidentatâ ; dente  simplici. 

Dimension  : Diamètre,  1/4  de  millimètre. 

Coquille  : Suborbiculaire , un  peu  gibbeuse,  très-comprimée,  lisse,  marquée  en  tra- 
vers de  lignes  d’accroissement  onduleuses,  un  peu  amincie  à ses  extrémités,  à pourtour 
arrondi.  Loges  un  peu  bombées,  très-arquées,  rétrécies  à leurs  extrémités,  à dos  con- 
vexe, séparées  par  de  profondes  sutures.  Ouverture  arrondie,  bordée  de  bourrelets, 
pourvue  d’une  dent  simple. 

Couleur  ; Blanc  de  lait  uniforme. 

Cette  espèce  est  assez  voisine  de  la  Ouinqueloculina  peruviana  pour  son  ensemble;  pour- 
tant elle  est  plus  large,  ondulée,  au  lieu  d’être  lisse;  ses  loges  sont  plus  acuminées  à 
leurs  extrémités,  et  la  dent  de  l’ouverture  est  aussi  différente  : caractères  qui  les  dis- 
tinguent nettement. 

Nous  l’avons  trouvée  sur  les  côtes  de  la  Patagonie  et  dans  le  sable  des  îles  Malouines; 
elle  y est  peu  commune. 


Forami- 

nifères. 


( 1 6 ) 


Forami- 

nifères.  , 

N.°  79.  QUINQUÉLOCULINE  ARAUCANIENNE,  Quinqueloculina  araucana,  d’Orb. 

PI.  IX,  fig.  13,  14,  15. 

Q.  testa  ovato -oblongd,  gibbosd,  compressa , laevigata,  anticè  truncatd,  posticé 
rotundatd,  margine  convexa;  loculis  convexis , arcuatis ; apertura  unidentatd ; dente 
simplici. 

Dimension  : Longueur,  1 millimètre. 

Coquille  : Ovale-oblongue , un  peu  gibbeuse,  comprimée,  lisse,  tronquée  en  avant, 
arrondie  en  arrière,  à pouxiour  arrondi.  Loges  comprimées,  peu  arquées,  égales  sur 
leur  longueur,  à sutures  peu  marquées.  Ouverture  ovale  dans  le  sens  de  la  compression 
généi’ale , poux-vue  d’une  dent  longue,  légèrement  élargie  à son  extrémité. 

Cette  espèce  nous  représente  à peu  près  la  forme  du  Quinqueloculina  lœvigata  fossile 
des  envii  ons  de  Paris , tout  en  difféi’ant  par  ses  loges  plus  gibbeuses  et  arrondies  à leur 
pourtour,  au  lieu  d’être  un  peu  anguleuses;  son  ouverture  est  aussi  distincte. 

Nous  l’avons  trouvée  très-communément  dans  la  rade  même  de  Valparaiso , au  Chili , 
sur  les  fonds  de  sable , tandis  qu’elle  n’existe  pas  ou  du  moins  est  très-rare  en  dehors 
des  pointes;  elle  est  encoi'e  très -commune  à Payta  dans  les  mêmes  circonstances;  elle 
habite  ainsi  depuis  l’équateur  jusqu’au  34.e  degré  de  latitude  sud. 

N.°  80.  QUINQUÉLOCULINE  CORA,  Quinqueloculina  cora,  d’Orb. 

PL  IX,  fig.  16,  17,  18. 

Q.  testât  suborbiculari , compressissimâ , transversim  undulata , subrugosd , anticè 
posticèque  obtusd,  margine  carinata;  loculis  compressis,  arcuatis,  carinatis  ; aper- 
tura angustatd,  elongatd,  dentatd;  dente  simplici. 

Dimension  : Diamètre,  i/ 3 de  millimètre. 

Coquille:  Suborbiculaire , très-comprimée,  un  peu  rugueuse  et  marquée  en  travers 
d’ondulations  prononcées,  obtuses  à ses  extrémités,  carénées  à son  pourtour;  la  carène 
non  tranchante.  Loges  comprimées,  très-arquées,  égales  sur  leur  longueur,  fortement 
carénées,  les  sutui’es  marquées.  Ouverture  étroite,  longitudinale,  pourvue  d’une  dent 
simple,  droite. 

Couleur  : Blanc  uniforme. 

Cette  Quinquéloculine  nous  donne  tout  à fait  la  forme  extérieure  du  0.  semi-lunaris 
de  la  Méditerranée , pour  sa  compression  générale  et  son  pourtour  caréné;  mais  elle 
en  diffère  par  sa  surface  légèrement  rugueuse  et  ondulée  tiansvexsalement , par  son 
ouvertuxe  non  bordée,  sa  dent  non  élargie  à son  extrémité,  et  une  taille  trois  fois  moindre. 
Nous  l’avons  trouvée  dans  le  sable  d’Acapulco , où  elle  est  assez  commune. 


N.  81.  QUINQUÉLOCULINE  MAGELLANIQUE,  Quinqueloculina  magellanica,  d’Orb. 

PI.  IX,  fîg.  19  — 21. 

T.  testâ  ovatâ,  elevatâ,  lœvigatd , lucidâ,  anticè  truncatâ,  posticè  rotundd,  margine 

subcarinata  ; loculis  arcuatis , angustatis,  subcarinatis  ; apertura  oblongâ,  uniden- 

tatâ,  dente  truncato. 

Dimension  : Diamètre,  1 1/2  millimètre. 

Coquille  : Ovale,  renflée,  très-lisse,  brillante,  tronquée  en  avant,  arrondie  en  arrière, 
à pourtour  un  peu  anguleux,  sans  être  caréné.  Loges  très-arquées,  à peu  près  égales 
sur  leur  longueur,  un  peu  anguleuses,  mais  sur  le  côté  de  la  convexité,  au  lieu  de  l’être 
sur  le  milieu.  Ouverture  ovale,  pourvue  d’une  dent  assez  longue,  coupée  carrément  à 
son  extrémité. 

Couleur  : Blanc  uniforme. 

Au  premier  aspect  cette  espèce  peut  être  confondue  avec  notre  Quinqueloculina  lœvi- 
gata  fossile  de  Pans  ; mais , en  les  confrontant  avec  soin , on  reconnaît  les  différences 
suivantes  : plus  ovale  que  celle  de  Paris,  son  extrémité  antérieure  n’est  pas  prolongée 
comme  elle;  son  indice  de  carène  est  latéral  à la  convexité  des  loges,  au  lieu  d’être  au 
milieu,  puis  1 ouverture  est  plus  oblongue,  et  sa  dent  plus  longue  et  coupée  carrément. 

Nous  l’avons  trouvée  très-communément  dans  le  sable  des  îles  Malouines. 


Forami- 

nifères. 


Forami- 

nifères. 


EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


Planche  I. 


Figures. 

1 . Globulina  australis , d’Orh. , très-jeune , vue  de  côté  ; grossie  vingt  fois  son  diamètre. 

2.  La  même,  adulte,  vue  d’un  côté;  grossie  soixante  fois  son  diamètre. 

3.  La  même,  vue  du  côté  opposé;  également  grossie. 

4.  La  même , vue  en  dessus  ; également  grossie. 

Ô.  Guttulina  Plancii,  d’Orb.,  vue  de  côté;  grossie  quarante  fois  son  diamètre. 

6.  Bulimina  pulchella,  d’Orb.,  vue  du  côté  de  la  dernière  loge;  grossie  soixante -trois  fois  sa 

longueur. 

7.  La  même,  vue  du  côté  opposé. 

8.  Bulimina  patagónica,  d’Orb.,  vue  du  côté  de  la  dernière  loge;  grossie  trente  fois  son  diamètre. 

9.  La  même,  vue  du  côté  opposé;  également  grossie. 

10.  Bulimina  ovula,  d’Orb.,  vue  du  côté  de  la  dernière  loge;  grossie  quarante-six  fois  son  diamètre. 

11.  La  même,  vue  du  côté  opposé;  également  grossie. 

12.  Rosalina  peruviana,  d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  soixante-trois  fois  son  diamètre. 

1 3.  La  même , vue  en  dessous  ; également  grossie. 

14.  La  même,  vue  de  profil. 

lô.  Valvulina  pileolus,  d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  cent  vingt-cinq  fois  son  diamètre. 

16.  La  même,  vue  en  dessous;  également  grossie. 

1 7 . La  même  , vue  de  profil. 

18.  Rosalina  ornata,  d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  quarante  fois  son  diamètre. 

19.  La  même,  vue  en  dessous. 

20.  La  même , vue  de  profil. 

21.  Rotalina  Alvarezii,  d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  soixante-trois  fois  son  diamètre. 

Planche  IL 

1.  Rotalina  Alvarezii,  d’Orb.,  vue  en  dessous;  grossie  soixante-trois  fois  son  diamètre. 

2.  La  même,  vue  de  profil. 

3.  Rotalina  peruviana,  vue  en  dessus;  grossie  quarante-deux  fois  son  diamètre. 

4.  La  même,  vue  en  dessous. 

5.  La  même,  vue  de  profil,  pour  montrer  sa  hauteur. 

6.  Rotalina  patagónica,  d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  cent  vingt-six  fois  son  diamètre. 

7.  La  même  , vue  en  dessous. 

8.  La  même,  vue  de  profil. 

9.  Rosalina  Saulcyi,  d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  quarante-trois  fois  son  diamètre. 

10.  La  même,  vue  en  dessous. 

11.  La  même,  vue  de  profil. 

12.  Rosalina  rugosa,  d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  cent  fois  son  diamètre. 

13.  La  même,  vue  en  dessous. 

14.  La  même,  vue  de  profil. 


( 79  ) 


Figures.  p 

15.  Falvulina  auris,  d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  quatre-vingt-huit  fois  son  diamètre.  nifèrcs. 

16.  La  même,  vue  en  dessous.  

17.  La  meme,  vue  de  profil. 

18.  Asterigerina  monticula,  d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  quarante  fois  son  diamètre. 

19.  La  même,  vue  en  dessous. 

20  La  même,  vue  de  profil. 

Planche  III. 

1.  Polystomella  Lessonii,  d’Orb.,  vue  de  profil;  grossie  soixante  fois  son  diamètre. 

2.  La  même , vue  en  dessus  de  la  dernière  loge. 

3.  Polystomella  Oweniana,  d’Orb.,  vue  de  profil;  grossie  quarante-huit  fois  son  diamètre. 

4.  La  même , vue  en  dessus  de  la  dernière  loge , pour  montrer  l’ouverture. 

5.  Peneroplis  pulchellus,  d’Orb.,  vu  de  profil;  grossi  quatre-vingt-quatre  fois  son  diamètre. 

6.  La  même  coquille , vue  en  dessus  de  la  dernière  loge , pour  montrer  les  ouvertures. 

7.  Peneroplis  carinatus , d’Orb.,  vu  de  profil;  grossi  quatre-vingts  fois  son  diamètre. 

8.  La  même  coquille,  vue  en  dessus  de  la  dernière  loge,  pour  montrer  les  ouvertures. 

9.  Polystomella  articulata,  d’Orb.,  vue  de  profil;  grossie  quatre-vingts  fois  son  diamètre. 

10.  La  même,  vue  en  dessus  de  la  dernière  loge. 

11.  Polystomella  Alvareziana , d’Orb.,  vue  de  profil;  grossie  quarante-deux  fois  son  diamètre. 

12.  La  même , vue  en  dessus  de  la  dernière  loge , pour  montrer  les  ouvertures. 

13.  Nonionina  pelagica,  d’Orb.,  vue  de  profil;  grossie  soixante-trois  fois  son  diamètre. 

1 4.  La  même , vue  en  dessus  de  la  dernière  loge , pour  montrer  sa  largeur. 

15.  Biloculina  patagónica,  d’Orb. , vue  en  dessus;  grossie  soixante- trois  fois  son  diamètre. 

16.  La  même,  vue  sur  le  côté. 

17.  La  même,  vue  en  raccourci,  pour  montrer  la  saillie  des  loges  et  la  forme  de  la  bouche. 

18.  Triloculina  rosea,  d’Orb.,  vue  d’un  côté;  grossie  soixante  fois  son  diamètre. 

19.  La  même,  vue  du  côté  opposé. 

20.  La  même , vue  en  raccourci , pour  montrer  la  saillie  des  loges  et  la  forme  de  l’ouverture. 

Planche  IV. 

1.  Quinqueloculina  peruviana,  d’Orb.,  vue  de  côté;  grossie  quarante-deux  fois  son  diamètre. 

2.  La  même,  vue  du  côté  opposé. 

3.  La  même,  vue  en  raccourci,  pour  montrer  la  convexité  des  loges  et  la  forme  de  l’ouverture. 

4.  Quinqueloculina  flexuosa,  d’Orb.,  vue  de  côté;  grossie  trente  fois  son  diamètre. 

5.  La  même , vue  du  côté  opposé. 

6.  La  même , vue  en  raccourci , pour  montrer  la  forme  des  loges  et  celle  de  l’ouverture. 

7.  Triloculina  boliviana,  d’Orb.,  vue  d’un  côté;  grossie  soixante  fois  son  diamètre. 

8.  La  même , vue  du  côté  opposé. 

9.  La  même,  vue  en  raccourci,  pour  montrer  l’assemblage  des  loges  et  la  forme  de  l’ouverture. 

10.  Quinqueloculina  meridionalis,  d’Orb.,  vue  .d’un  côté;  grossie  soixante  fois  son  diamètre. 

11.  La  même,  vue  du  côté  opposé. 

12.  La  même,  vue  en  raccourci,  pour  montrer  la  forme  des  loges  et  celle  de  l’ouverture. 

13.  La  même,  vue  de  côté;  variété  exagérée  en  largeur. 


( 80  ) 


Forami-  Fl°ures- 

niPeres.  14.  Quinqueloculina  patagónica , d’Orb.,  vue  de  côté;  grossie  soixante  fois  sa  longueur. 

15.  La  même,  vue  du  côté  opposé. 

1 6.  La  même , vue  en  raccourci , pour  montrer  la  forme  des  loges  et  celle  de  l’ouverture. 

17.  Quinqueloculina  Isabelleana,  dOrb. , vue  de  cote;  grossie  trente  fois  son  diamètre. 

18.  La  même,  vue  du  côté  opposé. 

19.  La  même,  vue  en  raccourci,  pour  montrer  la  saillie  des  loges  les  unes  sur  les  autres,  et  la 

forme  de  l’ouverture. 

20.  Quinqueloculina  Inca,  d Orb. , vue  de  coté;  grossie  soixante  fois  son  diamètre. 

21.  La  même,  vue  de  l’autre  côté. 

22.  La  meme , vue  en  raccourci , pour  montrer  la  saillie  des  loges  et  la  forme  de  l’ouverture. 

Planche  V. 

1.  Oolina  compressa,  d’Orb.,  vue  de  côté;  grossie  cent  soixante-huit  fois  son  diamètre. 

2.  La  même,  vue  sur  le  côté. 

3.  Oolina  lasvigata , d’Orb.,  vue  de  côté;  grossie  cent  trente-deux  fois  son  diamètre. 

4.  Oolina  Vilardeboana , d’Orb.,  vue  de  profil;  grossie  cent  vingt  fois  son  diamètre. 

5.  Partie  de  la  même,  pour  montrer  la  saillie  des  côtes  et  leur  distance. 

6.  Oolina  caudata,  vue  de  profil;  grossie  cent  quarante-quatre  fois  son  diamètre. 

7.  Oolina  Isabelleana , d’Orb.,  vue  de  profil;  grossie  cent  trente-deux  fois  son  diamètre. 

8.  Partie  de  la  meme , vue  en  dessus , pour  montrer  la  saillie  des  côtes. 

9.  Oolina  melo,  dOrb.,  vue  de  profil;  grossie  cent  vingt  fois  son  diamètre. 

10.  Oolina  raricosta,  d’Orb.,  vue  de  profil;  grossie  cent  quinze  fois  son  diamètre. 

11.  La  même,  vue  en  dessus,  pour  montrer  la  saillie  de  ses  côtes. 

12.  Oolina  striata,  dOrb.,  vue  de  profil;  grossie  cent  fois  son  diamètre. 

13.  Oolina  inornata,  dOrb.,  vue  de  profil;  grossie  cent  dix  fois  son  diamètre. 

14.  Oolina  slnaticollis , dOrb. , vue  de  profil;  grossie  cent  quarante-quatre  fois  son  diamètre, 
lô.  Dentalina  acuta,  dOrb. , vue  de  profil;  grossie  six  fois  sa  longueur. 

1 6.  La  meme , vue  en  dessus  de  la  dernière  loge. 

17.  Mat ginulina  II ebbiana,  d’Orb.,  vue  de  profil;  grossie  vingt-deux  fois  sa  longueur. 

18.  La  meme,  vue  en  dessus  de  la  dernière  loge. 

19.  Bobulina  subcultrata,  dOrb.,  vue  de  profil;  grossie  quarante-quatre  fois  son  diamètre. 

20.  La  même,  vue  en  dessus  de  la  dernière  loge,  pour  montrer  l’ouverture. 

21.  Nonionina  punctata,  dOrb. , vue  de  profil;  grossie  soixante-trois  fois  son  diamètre. 

22.  La  meme,  vue  en  dessus  de  la  dernière  loge. 

-3.  Nonionina  subcarinata,  d Orb. , vue  de  profil;  grossie  soixante-trois  fois  son  diamètre. 

24.  La  meme,  vue  en  dessus  de  la  dernière  loge,  pour  montrer  l’ouverture. 

25.  Truncatulina  dispars,  d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  quarante-deux  fois  son  diamètre. 

-.6.  La  même,  vue  en  dessous,  pour  montrer  la  différence  de  diamètre  des  petits  trous. 

27.  La  même,  vue  de  profil. 

Planche  YI. 

1.  Truncatulina  vermiculata , d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  vingt  et  une  fois  son  diamètre. 

2.  La  même,  vue  en  dessous. 

3.  La  meme,  vue  de  profil. 


1.  Rosalina  Inca,  d’Orb. , vue  en  dessus;  grossie  soixante-trois  fois  son  diamètre. 

2.  La  même,  vue  en  dessous. 

3.  La  même,  vue  de  profil. 

4.  Rosalina  consobrina,  d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  soixante-trois  fois  son  diamètre. 

5.  La  même,  vue  en  dessous. 

6.  La  même,  vue  de  profil. 

7.  V alcalina  inflata,  d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  vingt-deux  fois  son  diamètre. 

8.  La  même,  vue  en  dessous. 

9.  La  même,  vue  de  profil. 

10.  Valvulina  inœqualis,  d’Orb.,  vue  de  profil;  grossie  trente  fois  son  diamètre. 

11.  La  même,  vue  en  dessous. 

12.  La  même,  vue  de  profil. 

13.  Bulimina  elegantissima , d’Orb.,  vue  du  côté  de  l’ouverture;  grossie  cent  quarante-quatre  fois 

son  diamètre. 

14.  La  même,  vue  du  côté  opposé. 

lô.  Uvigerina  raricosta,  d’Orb.,  vue  de  profil;  grossie  cent  cinq  fois  sa  longueur. 

16.  Uvigerina  striata,  d’Orb.,  vue  de  profil;  grossie  soixante-trois  fois  sa  longueur. 

17.  Uvigerina  bifurcata,  d’Orb.,  vue  de  profil;  grossie  quarante-six  fois  sa  longueur. 

18.  Cassidulma  crassa,  d’Orb.,  vue  du  côté  de  la  dernière  loge;  grossie  vingt  fois  son  diamètre. 

19.  La  même,  vue  du  côté  opposé. 

20.  La  même,  vue  de  profil. 

21.  Cassidulma  pupa,  d’Orb. , vue  en  dessus;  grossie  quarante-quatre  fois  sa  longueur. 

22.  La  même,  vue  en  dessous,  montrant  les  loges  en  dessus. 

23.  La  même,  vue  de  côté. 

V.  Foram.  i ¡ 


( 81  ) 

Figures. 

4.  Truncalulina  depressa,  d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  vingt  fois  son  diamètre. 

Ô.  La  même,  vue  en  dessous. 

6.  La  même , vue  de  profil. 

7.  Truncalulina  ornata,  d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  quarante-deux  fois  son  diamètre. 

8.  La  même , vue  en  dessous. 

9.  La  même,  vue  de  profil. 

10.  Rosalina  Isabelleana , d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  onze  fois  son  diamètre. 

11.  La  même,  vue  en  dessous. 

12.  La  même,  vue  de  profil. 

13.  Rosalina  Vilardeboana , d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  quatre-vingts  fois  son  diamètre. 

14.  La  même,  vue  en  dessous. 

15.  La  même,  vue  de  profil. 

16.  Rosalina  araucana,  d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  quatre-vingt-quatre  fois  son  diamètre. 

17.  La  même,  vue  en  dessous. 

18.  La  même,  vue  de  profil. 

19.  Rosalina  cora,  d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  quarante-deux  fois  son  diamètre. 

20.  La  même , vue  en  dessous. 

21.  La  même,  vue  de  profil. 

Planche  VII. 


Forami- 

nifères. 


( 82  ) 


Forami- 

nifères. 


Planche  VIII. 

Figures. 

1.  Cassidulina  pulchella,  d’Orb. , vue  du  côté  de  la  dernière  loge;  grossie  quatre-vingt-quatre 

fois  son  diamètre. 

2.  La  même,  vue  du  côté  opposé. 

3.  La  même,  vue  de  profil,  montrant  l’enchevêtrement  des  loges. 

4.  Bolwina  plicata,  d’Orb.,  vue  de  profil,  individu  jeune;  grossie  quatre-vingts  fois  sa  longueur, 
ô.  La  même  espèce  adulte,  vue  du  même  côté;  grossie  quarante  fois. 

6.  Le  même  individu  vu  sur  le  côté. 

7.  Partie  supérieure  des  deux  dernières  loges  de  la  même  espèce,  pour  montrer  l’ouverture. 

8.  Bolwina  costata,  d’Orb.,  vue  de  profil;  grossie  quatre-vingts  fois  sa  longueur. 

9.  La  même , vue  en  dessus  des  dernières  loges. 

10.  Bolwina  punctata,  d’Orb.,  vue  de  profil;  grossie  quarante-deux  fois  sa  longueur. 

11.  La  même , vue  sur  le  côté. 

12.  La  même,  vue  en  dessus  de  la  dernière  loge,  pour  montrer  la  forme  de  l’ouverture. 

13.  Biloculina  sphœra,  d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  vingt  et  une  fois  son  diamètre. 

14.  La  même,  vue  sur  le  côté. 

15.  La  même,  vue  en  raccourci,  pour  montrer  la  convexité  des  loges  et  la  forme  de  l’ouverture. 

16.  La  même  espèce,  beaucoup  plus  jeune,  vue  de  côté,  pour  montrer  le  bec  dont  elle  est 

munie  alors. 

17.  Biloculina  Isabelleana,  d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  quarante  fois  son  diamètre. 

18.  La  même,  vue  de  côté. 

19.  La  même,  vue  en  raccourci,  pour  montrer  la  saillie  des  loges  et  la  forme  de  l’ouverture. 

20.  Biloculina  irregularis , d’Orb.,  vue  de  côté;  grossie  vingt  fois  son  diamètre. 

21.  La  même,  vue  en  raccourci,  pour  montrer  la  saillie  des  loges  et  la  forme  de  l’ouverture. 

22.  Biloculina  Bougainvillei,  d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  trente  fois  son  diamètre. 

23.  La  même,  vue  de  côté. 

24.  La  même,  vue  en  raccourci,  pour  montrer  la  saillie  des  loges  et  la  forme  de  l’ouverture. 

Planche  IX. 

1.  Biloculina  peruviana,  d’Orb.,  vue  en  dessus;  grossie  quarante  fois  son  diamètre. 

2.  La  même,  vue  de  côté. 

3.  La  même,  vue  en  raccourci,  pour  montrer  la  saillie  des  loges  et  la  forme  de  l’ouverture. 

4.  Triloculina  cryptella,  d’Orb.,  vue  de  côté;  grossie  quarante  fois  son  diamètre. 

5.  La  même,  vue  en  raccourci,  montrant  la  saillie  des  loges,  leur  grande  dissemblance  de  taille 

et  la  forme  de  l’ouverture. 

6.  Triloculina  lutea,  d’Orb.,  vue  de  côté;  grossie  quarante  fois  son  diamètre. 

7.  La  même,  vue  du  côté  opposé. 

8.  La  même , vue  en  raccourci , pour  montrer  la  saillie  des  loges  et  la  forme  de  l’ouverture. 

9.  Triloculina  globulus,  d’Orb.,  vue  de  côté;  grossie  trente  fois  son  diamètre. 

10.  La  même,  vue  en  raccourci,  pour  montrer  la  saillie  des  loges  et  la  forme  de  l’ouverture. 

11.  Cruciloculina  triangularis,  d’Orb.,  vue  de  côté;  grossie  vingt  et  une  fois  son  diamètre. 

12.  La  même,  vue  en  raccourci,  pour  montrer  le  peu  de  saillie  des  loges  et  la  forme  singulière 

de  l’ouverture. 


Figures. 


13.  Quinquelo culina  araucana,  d’Orb.,  vue  de  côté;  grossie  vingt  et  une  fois  son  diamètre. 

14.  La  même,  vue  du  côté  opposé. 

1 Ô.  La  même , vue  en  raccourci , pour  montrer  la  forme  des  loges  et  celle  de  l’ouverture. 

16.  Quinqueloculina  cora,  d’Orb.,  vue  de  côté;  grossie  soixante  fois  son  diamètre. 

17.  La  même,  vue  du  côté  opposé. 

18.  La  même,  vue  en  raccourci,  pour  montrer  la  forme  des  loges  et  celle  de  l’ouverture. 

19.  Quinqueloculina  magellanica,  d’Orb.,  vue  de  côté,  grossie  quinze  fois  son  diamètre. 

20.  La  même,  vue  du  côté  opposé. 

21.  La  même,  vue  en  raccourci,  pour  montrer  la  forme  des  loges  et  celle  de  l’ouverture. 


Forami- 

nifères. 


F orami- 
nifères. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


A. 

AGATHISTÈGUES , sixième  ordre  des  Forami- 

nifères  

Asterigerina , caractères  du  genre.  ..... 
Aslerigerina  montículo, , d’Orb.  (pl.II,  fig.  18, 

19,  20)  

Asterigerinidæ  , famille  des  Entomostègues  . . 

B. 

Biloculina,  caractère  du  genre.  ...... 

Biloculina  Bougainvïllei , d’Orb.  (pi.  VIII , fig.  22 , 
23,  24)  

— irregularis,  d’Orb.  (pl.VllI , fig.  20, 21) 
— Isabelleana , d’Orb.  (pl.VllI,  fig.  17, 

18,19)  

— patagónica , d’Orb.  (pi.  III,  fig.  15, 

16, 17)  

— peruviana,  d’Orb.  (pi.  IX , fig.  1 , 2 , 3) . 

— sphcera,  d’Orb.  (pl.VllI, fig.  13, 14, 

15,  16) 

Bolivina,  caractères  du  genre 

Bolivina  costata,  d’Orb.  (pi.  VIII,  fig.  8,  9).  . 

— plicata,  d’Orb.  (pi.  VIII , fig.  4 , 5 , 6, 7) 

— punctata,  d’Orb.  (pl.VllI , fig.  10, 1 1 ,12) 

Bulimina , caractères  du  genre 

Bulimina elegantissima,  d’Orb.  (pl.VH,  fig.13, 14) 

— ovula,  d’Orb.  (pl.  4 , fig.  10,  11)  . . 

— patagónica,  d’Orb.  (pl.  I,  fig.  8,9)  . 
_ pulchella , d’Orb.  ( pl.  I , fig.  6 , 7 ) . . 

C. 

Cassidulina,  caractères  du  genre 

Cassidulina  crassa,  d'Orb.  (pl.VII, fig.  18, 19,20) 

pulchella,  d’Orb.  (pl.  VIII,  fig.  1, 

2,  3) 

— pupa,  d’Orb.  (pl.VII,  fig.  21 , 22, 23) 

Cassidulinidæ,  famille  des  Entomostègues.  . . 

Cruciloculina , caractères  du  genre 

Cruciloculina  triangularis , d’Orb.  (pl.  IX,  fig. 
11,  12)  


D. 

Pages. 

Dentalina,  caractères  du  genre 23 

Dentalina  acutissima,  d’Orb.  (pl.  V,  fig.  15, 16)  23 

E. 

ÉNALLOSTÈGUES,  cinquième  ordre  des  Fora- 

minifères 58 

ENTOMOSTÈGUES,  quatrième  ordre  des  Fora- 
minifères 54 


F. 

FORAM1NIFÈRES , caractères  généraux  ...  2 

G. 

Globigerina,  caractères  du  genre  . .....  37 

Globigerina  bulloides , d’Orb 37 

Globulina,  caractères  du  genre 60 

Globulina  australis,  d’Orb.  (pl.  I,  fig.  1,  2,  3,  4)  60 

Guttulina,  caractères  du  genre 59 

Guttulina  Plancii,  d’Orb.  (pl.  I,  fig.  5)  . . . 60 


H. 

HÉLICOSTÈGUES , troisième  ordre  des  Forami- 
nifères 25 

M. 

Marginulina,  caractères  du  genre 23 

Marginulina  IV ebbiana,  d’Orb.  (pl.V , fig.  1 7, 18)  24 

Miliolidæ,  famille  des  Agathistègues 64 

MONOSTÈGUES,  premier  ordre  des  Foramini- 

fères 17 

Multilocclidæ,  famille  des  Agathistègues.  . . 68 


N. 


Nautiloidæ  , famille  des  Hélicostègues  ....  25 

ISodosaria , caTactères  du  genre 22 

Nonionina  , caractères  du  genre  ......  27 

Nonionina  pelagica , d’Orb.  (pl.  III,  fig.  1,2)  . 27 

— punctulata,  d’Orb.  (pl.  V,  fig.  21,  22)  28 

— subcarinata,  d’Orb.  (pl.V,  fig.  23 , 

24  ) 28 


Pages. 

63 

55 

55 

55 

64 

67 

67 

66 

65 

68 

66 

61 

62 

62 

63 

49 

51 

51 

50 

50 

56 

56 

57 

i 57 

56 

71 

72 


( 85  ) 


o. 


Oolina , caractères  du  genre 

Oolina  caudata , d’Orb.  (pi.  V,  fîg.  6).  . 

— compressa , d’Orb.  (pi.  V,  fig.  1,  2) 

— inornata , d’Orb.  (pl.Y,  fig.  13)  . 

— Isabelleana , d’Orb.  ( pl . V,  fig.  7,  8 

— lœvigata,  d’Orb.  (pl.V,  fig.  3)  . . 

— melo , d’Orb.  (pl.  Y,  fig.  9)  . . . 

— raricosta , d’Orb.  (pl.  V,  fig.  10,  11  ) 

— striata , d’Orb.  (pl.V,  fig.  12)  . . 

— striaticollis , d’Orb.  (pl.  Y,  fig.  14) 

— Vilardeboana , d’Orb.  (pl.  V,  fig.  4, 5) 


Pages. 

18 

19 
18 
21 

20 

19 

20 
20 
21 
21 
19 


Peneroplis , caractères  du  genre 31 

Peneroplis  carinatus,  d’Orb.  (pl.  Ill,  fig.  7,8)  33 
— pulchellus,  d’Orb.  (pl.  III,  fig.  5, 6) . 32 

Polymorphinidæ,  famille  des  Enallostègues  . . 59 

Polystomella , caractères  du  genre 29 

Polyslomella  Alvarezii , d’Orb.  (pl.  III,  fig.  11, 

12). 31 

— articulata,  d’Orb.  (pl.  HI,  fig.  9, 10)  30 

— Lessonii,  d’Orb.  (pi.  III, fig.  1,2)  29 

— Owenii , d’Orb.  (pl.  III,  fig.  3,  4)  30 

Q 

Quinqueloculina , caractères  du  genre  ....  72 

Quinquelo culina  araucana , d’Orb.  (pl.  IX,  fig. 

13,  14,  15) 76 

— cora,  d’Orb.  (pl. IX,  fig.16, 17, 

18).  76 

— flexuosa,  d’Orb.  (pl.  IV,  fig.  4 , 

5,  6) . 73 

— Inca,  d’Orb.  (pl.  IV,  fig.  20, 

21,22) 75 

— Isabelleana,  d’Orb.  (pl.  IV, 

fig.  17,  18,  19) 74 

— magellanica,  d’Orb.  (pi.  IX, 

fig.  19,  20,21) 77 

— meridionalis , d’Orb.  ( pl.  IV, 

fig.  10,  11,  12,  13)  ...  . 75 

— patagónica , d’Orb.  (pl.  IV,  fig. 

14,  15,  16) 74 

— peruviana,  d’Orb.  (pl.  IV,  fig.l , 

2,  3).  ........  . 73 

R. 

Robulina,  caractères  du  genre 26 

Robulina  subcultrala , d’Orb.  (pl.  V,  fig.  19,  20)  26 


Pages. 

Rosalina,  caractères  du  genre 40 

Rosalina araucana , d’Orb.  (pl.  VI,  fig.  16,  17, 

18).  

— consobrina,  d’Orb.  (pl.  VII,  fig. 4, 5,  6)  46 

— cora,  d’Orb.  (pl.  VI,  fig.  19,20,  21).  45 

— Inca,  d’Orb.  (pl.  VII,  fig.  1,2,3).  . 

— Isabelleana,  d’Orb.  (pl.  VI,  fig.  10, 

11,  12) 

— ornata,  d’Orb.  (pl.  I,  fig.  18,  19,20 

— peruviana,  d’Orb.  (pl.I,  fig.  12, 13, 14)  41 

— rugosa , d’Orb.  (pl.  Il,  fig.  12, 13,14)  42 

— Saulcyi , d’Orb.  ( pl. II , fig.  9,  10,  11)  42 

— Vilardeboana,  d’Orb.  (pl.  VI,  fig.  13, 

14,  15) 44 

Rotalina,  caractères  du  genre 34 

Rolalina  Alvarezii,  d’Orb.  (pl.  I,  fig.  21;  pl.  II, 

%•  1,2) 35 

— patagónica,  d’Orb.  (pi.  II,  fig.  6,  7, 8)  36 

— peruviana,  d’Orb.  (pl.  II,  fig.  3,4,5)  35 


STICHOSTÉGUES , deuxième  ordre  des  Fora- 
minifères 22 

T. 

Textdlaridæ,  famille  des  Enallostègues  ...  61 

Triloculina , caractères  du  genre 68 

Triloculina  boliviana,  d’Orb.  (pl.  IV,  fig.  7, 8 , 9)  69 

— cryptella,  d’Orb.  (pl.  IX,  fig.  4,  5).  70 

— globulus,  d’Orb.  (pl.  IX,  fig.  9,  10).  71 

— lutea,  d’Orb.  (pl.  IX,  fig.  6,  7,  8).  70 

— rosea,  d’Orb.  (pl.  III,  fig.  18,  19, 

20) 

Truncatulina , caractères  du  genre 38 

Truncatulina  depressa,  d’Orb.  (pl.  VI,  fig.  4, 

5,  6) 

— dispars , d’Orb.  (pl.  V,  fig.  25,  26, 

27)  ....  38 

— ornata,  d’Orb.  (pl.  VI,  fig.  7, 8, 9)  40 

— vermiculata , d’Orb.  ( pl.  VI , fig.  1 , 

2,3) 39 

TURBINOIDÉES , famille  des  Hélicostègues . . 33 

U. 

Uvigerina,  caractères  du  genre 52 

Uvigerina  bifurcata,  d’Orb.  (pl.  VII,  fig.  17)  . 

— raricosta , d’Orb.  (pl.  VII,  fig.  15)  . 

— striata,  d’Orb.  (pl.  VII,  fig.  16).  . 


Forami 

nifères 


: = i-  . >•'.  * . ",  ,••■***'  ■ *■ 1 , 

( 86  ) 


Fora  mi- 
nifères. 


V. 

Page*. 


Valvulina,  caractères  du  genre 46 

Valvulina  auris , d’Orb.  (pl.II,  fig.  15, 16,  17)  47 
— inœqualis,  d’Orb.  (pi.  VII,  fig.  10, 11, 

12) 48 


Valvulina  inflata  , d’Orb.  (pl.  Vil,  fig.  7,8,9) 
— pileolus,  d’Orb.  (pl.  I,  fig.  15,  16, 

17) 


Pagcj. 

48 

47 


-J.  cL  Orbùjny  del • 


Icvrault  Éditeur . 


J) avoine  rcidp  ■ 


1 4. GLOBULINA  australis, ,/ûrù.  GU  WU LINA  Plancii,^.  6-7.  BULIMTNA  lolcliella,  dOrb. 

8-c).  B patagónica,  <m*.  10-11.B owla,<aw.i2-iiJU)SALJNA  pei-uviana.^»^.  i!j-i  7 .YALYTLINA  pileolus,  dorb. 

18-  20.  RO  SALINA  Ornata,  æorb.  21  .ÎLOTALINA  Alvarczn,  ¿orb  ■ 


Imp  dp  Icuiqloij'  ■ 


FOJLIMIJVIFÈRES . 


PL.  /. 


J/alarue-  diÁpree  d'Orbiqrn/  pinee*? 


-P.  Bertrand  .Editeur . 


12  R0TALÍNA  AlTareZ]l'  ^ 5-5  . R peruviana,  6-8  . R patagónica,  ^ 

9 -n  RO  SALINA  Sauleii,  ¿a.,,  12  -i/j, . R rugosa,^  i5  -17  VALVRLINA  auris, ^ 
18-20.  A S r|  K R IGERIN  A montLcula,  d'Orb. 

7rnpr  ^ de-  Zjezjrgl&úr . 


Pl.2. 


1-2  POLYSTOMELLA  Le  s somana,  3 . 4 . P... Owemana, #0*.  5.6  PENEROPLIS  pulchellus,  a 

78.  P_._, carinatus,  jOri  c) . 10  . POLYSTOMELLA  articulata,  dOrb.  ii . 12  . P ALvureziana,  dOrt 

i3 .1Í  . NONIO  AINA  peiagica,«?2W  i5  -17  BILO  CULINA  patagónica , ¿aw.  18-20  TKILOLTLI.NA  rosea,,. 


" -y  V -L 


Fl.  5 


/■  wi  l l//.  xn/':/ii:s , 


pi  . 4. 


( outdo  t sculp 


2-0,10 -10,  QUjVQl  ELOC l UNA  meridiouaús,,/^.  4-6. Q flemosa,  ,tOrù.  7-9. TlilLO Cl  LINA  Boliviana,^ 

01  I Nor  ELOC  ELI  NA  patagónica,  an*.  17-19  0 LsaLellei^m^  20-22,  O Inca<«w. 


7/n/y  '*’*/(.  ftt/n//oi<r 


wm 


■ 


Alcide-  d Qrbipru/  pisuc  . deorault  éditeur  ■ AlcA.  Boiupeoúr  e-cu/p 

1-2  OOLINA  compressa , d'Orb.  5.  O-lcerigata,  d'Orb.  i-  5 . O . Vñarde  b oana,  d'Orb  6 . O.  caudal  « . d'Orb.  j-  8 . O.Isabel loana.,/', 
9 O .meló,  d'Orb.  ío-n.O.raricosta  ,d’Orb.  vi . O . striata , d’Orb.  ió.  0 . in  or:n  at  a , d’Orb.  i4  ■ 0.  stnaticolli s.d’Orí.  i5-i6.BEJN  TALEN/ 
acuta  d'Orb.  J 18  MARGIN  I L 1 MA  Webbiana , d'Orb.  ig  - 20.ROBULINA  cultrata , d'Orb.  21-22  .NONIO  NINA  punctata, 

20-24-N-  sub c ariuat¿L , «ccw . 2 fí  ^ 2 7 TRUN C AïTJjfl I NA  dispars, d'Orb. 


d'Orb 


impide  £ emploie-. 


foramixifères  . 


/<>/<  i \iiN/j  'i:ii/<:s 


Jte/a/ue,  (/ty/rár  dV/V/iy/uy  y//u 


/’.  /ícrfra/id  fidJ/ei/r 


Séóbi  J'c  - 


í-o.  11U  N CmMM JN A.  vermiculata, 


X ornata,  ,/:orO 


pressa,  ,ro/b. 


10-12  - R()SAI.I\  V LsalieUeaua  , ¿’Ori.  io  -i  i II Vilarflclioana,  a-Ort.  i(i  -ici . 11 Araucana,  dn/¡ 


■2X.B_C  ora,  d’Or¿. 


dny  'f de  ba/u//o. 


Delarue'  d J prés  d Orbipmp  piaæ. 


21.  éBerfrasid/  Editeur 


_7 rmedouche-  scalp-- 


1-3.  RO  S ALINA  Inca wa*.  4-6.  R consobrina, d-'o,-t.  7-9  . VAL VULIN Æm  flata, d’Ort.  10-12  ■ V înægnalis,  d’o 

10 . 1.4  B LL  DUNA  ele  gantis  sima,  dVri.  10  . U VI  GL  R I î\  A raricos  la,  JOri,  16.  IT striaía , <¿  0r¡ 

1.7  • II bifurcata  ,¿Ort.  18-20.  CAS  SIDULINA  eras  sa,  ¿w.  21-20  . C .pupa,  ¿'Orí. 


Dnpr1^  de/  Lasujloú 


mm* 


FORA  ML/VIi  'ERES . 


FL.  S. 


. J) fia  rue  et-  après  dOrbújny  p¿7ia' 


J?  HerLrarui  JZditezzr 


J)  av&me  <rcn/p. 


i-3.  CAS  S1DULINA  pulekella,^.  4-  7 • B0LIY1NA  plicata,  for*  8. 9. B .costata, 

10-12  . B punctata , ¿o*  ia-i6.  BILO  CULINA  spliæra, .17-19  B Isabelleana,  * Ori. 

20  - ai.  B irregularis,  <■/  Or /,  22  - 24-  B B oiigainvillei, d Ort 


■ 


Jânpr  ™ de  L<in</  lot<r . 


— 


for  i H/  x //'/:/{/: s . 


Delarue  d'Apre<r  d Orb  ip  rap  pinrel' 


jlnn&do  ucAe  serdp  ? 


1-3.  BILO  CULINA  peruviana.,  ¿vri  . i ¡.o.  TRILOCLLINA  crypte  11  a , d’Ori.  6-8.  T. lutea,  d/Ori. 

C).10  T glolluluS,  ctOrb;  11 .12  . C11UCIL0 CULINA  triangularis,  so*.  i3-i5  OUINQUELO  CULINA  ar  auc  ana  ,do, 

16-18 . 0 Cora  . ¿Orí  19-21.  Q ..mageJlaui ea . d’Ort . 


Jhvpr  <£&  djOsuplaLr. 


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