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Full text of "Zoologie pratique basée sur la dissection des animaux les plus répandus"

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LEON   JAMMES 


ZOOLOGIE  PRATIQUE 


BASÉE  SUR  LA  DISSECTION 


PARIS 


MaSSOW  feCl"  EDITEURS 


I 


ZOOLOGIE  PRATIQUE 


Tous  droits  réservés. 


LÉON    JAMMES  qU 

Mailre  de  Conféicncus  de  Zoologie  :"i  1  Tniveisité  de  Toulouse  ^^C^^~^ 


ZOOLOGIE  PRATIQUE 

BASÉE  SUR  LA  DISSECTION 

DES  ANIMAUX  LES  PLUS  RÉPANDUS 


OUVRAGE    A    L  USAGE    DES   CANDIDATS   AU    CERTIFICAT    D  ETUDES    PHYSIQUES 

CHIMIQUES   ET   NATURELLES   (P.    C.    N.) 

ET    AUX    CERTIFICATS   d'ÉTUDES   SUPÉRIEI'RES    DE    ZOOLOGIE    ET    d"aNATOMIE    COMPARÉE 


AVEC     -517     FIGURES     EXÉCUTÉES     FAR     l' AUTEUR 


^  PARIS 

MASSON   ET   C/',   ÉDITEURS 


LIBRAIRES     DE     L    ACADEMIE     Di;     >rEDECI.\E 

1"20,    BOULEVARD    SAl.NT-GEK.MAIN 

1904 


PRÉFACE 


Voici  un  livre  tel  (|ue  je  le  comprends  et  dont  hi  publicalioii  me 
paraît  réaliser  de  la  façon  la  plus  heureuse  le  vœu  que  j'ai  souvent 
entendu  émettre  par  ceux  qui  sont  appelés  à  diriger  dans  nos  Fa- 
cultés les  travaux  pratiques  de  Zoologie  :  celui  de  posséder  un  ma- 
nuel clair  et  concis,  simple  sans  être  trop  élémentaire,  largement 
illustré,  dans  lequel  les  élèves  puissent  trouver  toutes  les  indica- 
tions nécessaires  pour  exécuter  rajjidement  et  sans  peine  les  exer- 
cices pratiques  auxquels  ils  sont  astreints. 

L'ouvrage  se  compose  d'une  série  de  monographies  anatomiques, 
au  nombre  de  vingt-cinq,  dont  le  caractère  est  d'être  essentiel- 
lement pratiques  et  dont  les  sujets,  pris  parmi  les  espèces  les  plus 
répandues,  celles  par  conséquent  qu'on  peut  se  procurer  le  plus 
facilement,  sont  choisis  de  façon  à  donner  une  idée  d'ensemble 
de  l'organisation  du  règne  animal.  L'étude  de  chaque  animal  pris 
pour  type  est  accompagnée  d'indications  pi'écises  et  suffisamment 
détaillées  sur  la  manière  de  le  tuer,  sur  l'ordre  à  suivre  dans  la 
dissection  des  divers  appareils,  sur  les  méthodes  à  employer  poui' 
isoler  et  préparer  chacun  d'eux  et,  quand  cela  a  paru  utile,  de  dia- 
grammes montrant  la  manière  de  se  servir  des  instruments,  de 
pratiquer  les  incisions  et,  le  cas  échéant,  de  faire  les  injections. 

Ce  qui  distingue  essentiellement  l'œuvre  de  M.  Jammes,  ce  qui 
en  fait  la  valeur  et  lui  donne  un  cachet  tout  personnel,  c'est  le  soin 
et  la  conscience  qu'il  y  a  apportés.  Toutes  les  dissections,  tous  les 
dessins  ont  été  exécutés  par  lui-même.  Dans  son  amour  de  l'exacti- 
tude et  pour  être  assuré  d'interpréter  fidèlement  la  natnre,  il  n'a 
voulu,  dans  aucun  cas,  s'en  rappoiter  à  l'aulorilé  d'auli'iii,  (juelque 
incontestée  qu'elle  fût;  il  s'est  toujours  astreint  à  contrôler  scru- 


II  PRÉFACE. 

puleiisement  les  assertions  des  auteurs  qu'il  a  eu  à  consulter 
dans  le  cours  de  son  travail  et  s'est  imposé  la  règle  de  ne  rien 
décrire,  de  ne  rien  figurer  qu'il  ne  l'ait  vu  dans  ses  préparations. 
Cette  manière  de  procéder  si  logique,  la  seule  d'ailleurs  ([ui  j)uisse 
conduire  à  des  résultats  sûrs  et  certains  et  éviter,  autant  (ju'il  est 
en  nous,  les  erreurs,  a  le  grave  inconvénient  d'être  très  longue, 
aussi  la  préparation  et  la  rédaction  de  ce  petit  livre  ont-elles  exigé 
plusieurs  années  de  travail  assidu  et  une  rare  persévérance  de  la 
part  de  son  a  ni  eu  r.  Kl  le  lui  vaudra,  nous  en  sommes  convaincu, 
la  reconnaissance  et  l'estime  de  tous  cenx  ({ui  ont  à  cœur  le  pro- 
grès et  la  diffusion  des  connaissances  zoologiqiies  dans  notre  pays. 
M.  Jammes  s'est  attaché  à  rendre  l'ouvrage  le  plus  simple  pos- 
sible, de  façon  que  toute  pei'sonne  d'intelligence  moyenne,  sans 
connaissances  spéciales,  sans  aucune  préparation,  en  suivant  exac- 
tement les  indications  données  dans  le  livre,  puisse  arriver  avec 
un  peu  d'exercice  à  disséquer  convenablement  un  animal  et  à 
saisir  les  grandes  lignes  de  son  organisation.  Cette  préoccupation 
d'être  simple  et  pratique  ne  l'a  pas  empêché  d'accorder  une  part 
suffisante  aux conceplionsgénérales.  Dans  l'Introduction  il  rappelle 
à  grands  traits  les  facteurs  qui  ont  joué  un  rôle  dans  la  morpho- 
logie des  animaux  et  qui,  dans  la  suite  des  temps,  ont  produit  la 
grande  diversité  des  formes  que  nous  voyons  aujourd'hui.  En  outre, 
chaque  monographie  contient  des  considérations  indi(|uant  succinc- 
tement les  affinités  de  l'animal  étudié  et  ses  rapports  avec  les 
formes  des  groupes  avoisinants.  Autant  que  cela  a  été  possible,  il  a 
même  essayé  d'esquisser  la  filiation  des  différents  groupes  actuels 
et  leurs  relations  avec  les  formes  fossiles.  Enfin,  il  n'a  pas  négligé 
non  plus  de  donner,  çà  et  là,  quelques  aperçus  jdiysiologiques.  Mais 
(pie  l'on  ne  s'y  trompe  pas:  l'intention  de  l'auteur  n'a  pas  été  d'é- 
crire un  manuel  de  Zoologie  dans  le  sens  propre  du  mot.  Ses  pré- 
tentions sont  plus  modestes.  Il  a  voulu  seulement  fournir  une  base 
concrète  et  positive  à  ceux  qui  désirent  s'initier  à  la  Zoologie,  les 
mettre  à  même,  après  avoir  exécuté  avec  soin  les  dissections  indi- 
quées, d'aborder  avec  fruit  l'élude  de  cette  science.  Aussi  s'est-il 
gardé  de  proposer  une  classification  ;  le  mot  n'existe  même  pas  dans 
l'ouvrage.  Il  s'est  contenté  de  signaler  les  affinités  les  plus  probables, 
en  se  basant  autant  que  possible  sur  les  seules  données  morpholo- 


['H  K  FACE.  m 

gi(|iies,  renvoyant  pour  tout,  ce  qui  ('oncerne  le  groupement  des 
;iuini;uix  o(  la  discussion  de  leurs  rnpporis  aux  trailés  spéciaux.  Les 
considéralions  (jui  accompagnent  les  descriptions  j)uremenl  aiiato- 
miques  des  animaux  n'ont,  d'ailleurs,  d'autre  liut  (jue  d'éveiller  la 
curiosité  du  lecleur,  en  ap|)elant  son  attention  sur  les  queslions 
générales  qui  ne  sont  (prindi(|uées  dans  de  coui'ls  ajdiorismes,  de 
lui  montrer  que,  si  les  laits  l)ien  observés  sont  le  fondement  essen- 
tiel et  nécessaire  de  la  Zoologie,  ils  ne  la  constituent  pas  à  eux 
seuls,  et  que  le  but  ultime  de  la  science  est  de  s'élever  peu  à  peu 
par  la  comparaison  des  faits  et  par  la  fixation  de  leur  déterminisme 
à  la  connaissance  des  lois  générales. 

L'ouvrage  est  édité  avec  luxe  et  ftiit  le  plus  grand  honneui'  à  la 
librairie  Masson,  bien  connue  par  ses  belles  publications  scienti- 
fiques. Grâce  à  la  libéralité  des  éditeurs,  qui  lui  ont  laissé  toute 
latitude  à  cet  égard,  l'auteur  a  enrichi  son  œuvre  d'un  nombre 
considérable  de  dessins  exécutés  avec  le  talent  dont  il  a  déjà  donné 
la  preuve  en  illustrant  le  Traité  d'Anatomie  comparée  de  M.  Roule. 
A  part  trois  ou  quatre,  tous  sont  originaux.  Leur  ensemble  forme 
un  véritable  atlas  élémentaire  d'Anatomie  compai'ée  dont  on  cher- 
cherait vainement  l'équivalent  ailleurs.  De  la  sorte,  la  description 
et  le  dessin  se  prêtent  un  mutuel  concours,  s'éclairent  l'un  par 
l'autre  et  facilitent  singulièrement  l'intelligence  des  sujets  auxquels 
ils  se  rapportent. 

Tel  qu'il  est,  ce  manuel  est  appelé  à  rendre  les  plus  grands  ser- 
vices aux  jeunes  gens  qui  se  préparent  aux  examens  de  la  licence 
ou  du  certificat  des  sciences  physiques,  chimiques  et  naturelles. 
11  leur  évitera  des  tâtonnements  pénibles  et  guidera  sûrement  et 
efficacement  leur  inexpérience  dans  l'art  difficile,  au  début  tout 
au  moins,  de  la  dissection. 

Janvier  t904. 

G.  MOOUlN-TAxNDON 


AVANT- PROPOS 


Ce  livre  s'adresse  à  tous  eeiix  qui  croient  utile  d'aborder  l'étude  de  la 
biologie  par  la  voie  directe  de  l'observation.  A  ce  titre,  il  peut  être  parti- 
culièrement profitable  aux  candidats  au  Certificat  d'études  physiques, 
chimiques  et  naturelles  (P.  C.  N.  )  et  aux  Certificats  d'études  supé- 
rieures de  zoologie  et  d'anatoniie  comparée. 

En  préparant  cet  ouvrage,  je  n'ai  pas  eu  l'intention  de  tracer  un 
tableau  d'ensemble  du  règne  animal,  d'écrire  un  <c  Traité  de  Zoologie  '  ». 
Mon  but,  bien  différent,  a  été  de  présenter  aux  étudiants  une  «  Intro- 
duction praticiue  »  à  l'étude  de  cette  science,  pouvant  leur  permettre 
d'observer,  par  eux-mêmes,  un  nombre  restreint  de  faits  simples,  logi- 
quement enchaînés,  propres  à  constituer  le  fondement  de  leurs  travaux 
ultérieurs. 

Malgré  sa  simplicité  apparente,  ou,  peut-être,  à  cause  de  cette  simpli- 
cité, la  mise  au  point  de  ce  travail  a  exigé  un  effort  de  longue  durée. 
Afin  d'arriver  à  la  plus  grande  précision  possible,  j'ai  voulu  exécuter, 
moi-même,  toutes  les  préparations;  je  les  ai  traduites  ensuite,  en 
«  dessin  »  ou  en  «  prose  »  ;  toutefois,  j'ai  souvent  donné  la  préférence 
au  premier  procédé,  de  beaucoup  le  plus  démonstratif.  Les  personnes 
familiarisées  avec  les   études   de    laboratoire  mesureront,  sans   peine, 


1.  J'ai  collaboré,  il  y  a  quelques  auuécs,  avec  MM.  Roule  et  Suis,  à  la  publicatiou  d'un 
Cours  de  Zoologie  (jénérale  et  médicale,  actuellement  épuisé.  Je  conseille,  volontiers,  aux 
étuiliants,  le  Cours  élémentaire  de  Zoologie  de  M.  Rémv  Pehrier,  récemment  paru;  ils 
trouveront,  dans  ce  traité,  un  exposé  fjonéral,  simple  et  précis,  de  la  structure  et  de  la 
classilication  des  animaux. 


VI  AVANT-PROPOS. 

roflbi't  que  demandent  l'exécntion  de  près  de  trois  cents  dissections,  la 
mise  en  ordre  des  faits  qu'elles  expriment  et  Texposé  concis  d(>s 
idées    générales  découlant  de  Tinterprétation  de  ces  derniers, 

,1e  liens  à  adresser,  à  cette  place,  des  remerciements  à  diverses 
personnes.  Je  dois,  en  premier  lieu,  à  M.  le  Professeur  Moquin-ïandon. 
en  outre  des  conseils  éclairés  qu"il  a  bien  voulu  me  donner  à  maintes 
reprises,  la  préface  placée  en  tète  de  ce  livre;  mais,  qu'il  me  permette 
ile  lui  dire  que  je  lui  suis  plus  reconnaissant  encore  des  encouragements 
ininterrompus  qu'il  m'a  ])iodigués  et  de  la  sollicitude  désintéressée  qu'il 
me  témoigne  depuis  (|ue  je  travaille  à  ses  côtés.  M.  Audigé,  pré]>arateur 
chargé  du  P.  C.  N.  et  M.  leD'  Mandoul,  attaché  aux  travaux  du  Certificat  de 
Zoologie,  se  sont  intéressés  à  mon  travail,  je  leur  suis  profondément  obligé 
de  leur  participation.  Je  suis  également  heureux  d'adresser  âmes éditeuis, 
MM.  MassonetC"',  l'expression  de  ma  gratitude;  ils  ont  donnéà  ce  volume 
un  grand  cachet  d'élégance  et  lem-  libéralité  m'a  permis  d'accorder  aux 
dessins  toute  l'importance  que  la  nature  de  mon  travail  pouvait  exigei'. 

Bien  que  j  aie  apporté  un  très  grand  soin  à  la  préparation  de  ce  livre, 
des  incorrections  ont  dû,  certainement,  s'y  glisser.  Je  serai  reconnais- 
sant à  ceux  ({ui  le  liront  de  me  signaler  celles  qu'ils  pourront  y  recon- 
naître. J'espère  cependant,  que,  tel  qu'il  est,  mon  travail  recevra  un 
accueil  bienveillant.  Je  me  croirai  largement  récompensé  de  mes  etfoits 
s'il  peut  être  de  quelque  utilité  à  ceux  pour  qui  il  a  été  écrit. 

Toulouse,  le  ÔO  janvier  tUO'i. 

LiioN  JAMMES. 


ZOOLOGIE    PRATIQUE 

BASÉE   SI  II    LA  DISSECTION 
DES  ANIMAUX  LES   PLUS    KEPANDUS 


INTRODUCTION 


l^e  corps  de  tout  animal  est  formé  de  parties  ayant,  chacune,  un  rôle  déter- 
miné. Ces  parties  portent  le  nom  d'organes.  Si  l'on  cherche  à  grouper  rationnel- 
lement ces  derniers,  on  voit  qu'ils  se  rattachent  à  un  nomhre  restreint  de  fonc- 
tions essentielles  résumant  toutes  les  manifestations  de  la  vie. 

(i.   Fonctions  qui  assurent  la  nutrition  de  l'être  ou  fondions  réf/étaiives. 

h.  Fonctions  qui  président  aux  rap[)orls  de  l'être  avec  l'extérieur  ou  fonclioii!< 
<(e  relation. 

c.  Fondions  (|ui  ])ermettent  le  renouvellement  de  l'être,  dans  le  temps,  ou 
fonvtiqns  de  reproduction. 

La  morphologie  animale  est  intimement  liée  aux  conditions  dans  lesquelles 
ces  fonctions  ont  été  appelées  à  se  manifester. 

Dans  l'ordre  où  se  sont  développées  les  fonctions  de  la  vie  à  la  surlace  du  globe, 
où  elles  apparaissent,  encore,  sur  chaque  individu,  les  fondions  végétatires  pré- 
cèdent les  autres.  Aucun  être  ne  peut,  en  effet,  se  soustraire  à  la  nécessité  pre- 
mière de  s'alimenter. 

Par  suite,  l'état  des  organes  de  la  nutrition  constitue  une  hase  sûre  de  la 
morphologie  animale,  ]»arce  (|ue  c  est  sur  elle  que  s'établissent  les  autres  l'onc- 
tions  qui  lui  sont  nécessairement  subordonnées. 

Les  orcfanes  de  relation  ne  sont,  sous  leur  l'orme  la  plus  sim))le,  qu'une 
annexe  de  l'appareil  végétatif.  Chez  les  animaux  inférieurs,  ils  servent,  surtout,  à 
laciliter  la  recherche  et  la  préhension  des  aliments  ;  ils  se  compliquent,  ensuite, 
par  l'adjonction  d'organes  de  protection  générale;  chez  les  animaux  plus  élevés, 
à  ces  organes  s'en  ajoutent  d'autres  plus  différenciés,  spécialement  propres  à 


2  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 

permettre  à  l'oriianisnie  de  se  dé[)lacer  dans  les  milieux  (appareil  locomoteur 
proprement  dit)  et  d'en  apprécier  les  propriétés  (organes  des  sens  supérieurs). 
L'ap|)areil  locomoteur  joue  un  rôle  prépondérant  dans  le  façonnement  des  formes. 
Entre  les  animaux  auxquels  il  fait  défaut  et  ceux  qui  en  sont  munis,  il  existe 
une  dillérence  très  grande.  Les  premiers  tendent  à  satisfaire  aux  conditions 
d'équilibre  d'un  corps  immobile,  les  autres  aux  conditions  d'équilibre  d'un  corps 
en  mouvement.  Ces  deux  états  créent  deux  sortes  principales  de  formes.  Les 
animaux  fixés  établissent  leurs  organes  autour  d'un  axe  vertical,  prennent  une 
symétrie  rayonnée  et  se  rapprochent  en  cela  des  végétaux.  Les  animaux  libres 
jirocèdent  dilféremment.  Ils  maintiennent  leur  corps  au-dessus  du  sol,  à  l'aide 
d'organes  qui  leur  permettent,  tout  en  le  soutenant,  de  le  déplacer  avec  facilité. 
Ces  organes  sont  placés,  le  plus  souvent,  d'une  façon  symétrique,  de  part  et 
d'autre  du  corps.  Ils  créent  une  disposition  bi-latérale  oj)posable  à  la  structure 
rayonnée  des  animaux  fixés. 

De  même,  l'appareil  reproducteur  est  intimement  uni,  an  début,  à  l'appareil 
végétatif.  La  fonction  reproductrice,  ré[)andue,  d'abord,  dans  tout  l'organisme, 
sert  à  l'accroissement  général  do  celui-ci.  Ce  n'est,  d'habitude,  que  lorsque  l'ap- 
pareil végétatif  a  atteint  sa  période  d'état  que  cette  fonction  se  localise  sur  des 
organes  reproducteurs  proprement  dits  et  ne  sert  plus  qu'à  répéter  l'individu. 
Ces  derniers  organes  ne  fonctionnent,  en  effet,  que  lorsque  le  générateur  est 
suffisamment  développé,  lors({u'il  a  atteint  l'état  adulte,  et  ils  cessent  d'agir  au 
moment  où  sa  décrépitude  commence.  Leur  rôle  est  temporaire. 

Il  existe,  par  consé({uent,  une  subordination  réelle  des  parties  de  l'organisme. 
L'appareil  végétatif  est  à  la  base.  C'est  de  lui  (jue  se  dégagent  les  appareils  de 
relation  et  de  reproduction.  En  somme,  tout  animal  nous  apparaît  comme  étant 
fondamentalement  constitué  par  un  appareil  végétatif,  ayant  atteint,  lui-même, 
un  degré  variable  de  perfection  et  possédant  à  son  service  des  organes  de  rela- 
tion de  complexité  variable  (jui  assurent  ses  communications  avec  l'extérieur  et 
des  organes  reproducteurs  qui  le  perpétuent  dans  le  temps. 


Comme,  sur  une  même  forme  d'appareil  végétatif,  il  a  pu  s'établir  des  organes 
de  relation  de  disjiositions  et  d'aspects  divers,  ceux-ci  ont  présenté  des  arrange- 
ments plus  nombreux  que  ceux  offerts  par  l'appareil  végétatif  qui  leur  sert  de 
base.  Comme,  en  outre,  ces  organes  sont  périphéri(pies,  ils  contribuent,  pour 
une  grande  ])art,  à  produire  les  apparences  si  diverses  des  animaux.  De  telle 
sorte  que  si  l'appareil  végétatif,  (jui  est  le  substratum,  le  centre  de  l'être,  fournil 
les  données  fondamentales  de  la  morphologie  animale,  l'appareil  de  relation, 
péri|)hérique,  produit,  .-i  son  four,  les  grandes  variétés  de  formes  que  peuvent 
atteindre  les  animaux,  en  gardant  pour  bases  un  petit  nombre  d'étals  de  rap[>a- 
reil  végétatif. 

Un  peut  donc  ranger  les  animaux  en  grands  groupes  fondamentaux  caracté- 
risés par  les  différents  états  de  perfection  qu'atteint  leur  appareil  végétatif. 
Dans  chacun  de  ces  groupes,  les  organes  de  relation  oflrent,  ensuite,  des  degrés 
de  dévelo[»pement  variables,  les  formes  qui  résultent  des  arrangements  de  ceux-ci 
sur  les  différents  états  de  celui-là  pouvant  être  sériées  dans  l'ensemble,  suivant 
un  ordre  de  [)erfection  croissante.  Cet  ordre  n'est  point  artillciel.  Dans  la  chaîne 
des  êtres    ivants,  telle  que  nous  la  montre  l'échelle  générale  de  descendance,  les 


1NTR0I)UCTI0^.  5 

acies  accomplis  vont,  en  eflet,  grandissant,  d'une  façon  progressive  et  continue, 
en  nombre  et  en  perfection,  à  mesure  qu'à  travers  les  temps  les  générations  se 
succèdent. 

La  multiplication  des  parties  du  corps,  la  précision  croissante  de  leurs  rôles  se 
constatent  aisément  par  l'observation.  Nous  sommes  même  sul'dsamment  rensei- 
gnés, pour  savoir  que  les  conditions  dans  les(}uelles  ces  résultats  se  [)roduisent 
sont  définies  et  répondent  à  des  données  rigoureuses. 

Tous  les  facteurs  :  pesanteur,  eau,  air,  tempérai ure,  lumière,  etc.,  relevant 
de  l'état  de  notre  planète,  représentent  pour  l'animal  les  éléments  constitutifs 
de  son  milieu.  Ce  sont  ces  facteurs  qui  déterminent  les  conditions  premières 
auxquelles  il  doit  nécessairement  satisfaire  pour  vivre.  Quand  l'équilibre  est 
établi  entre  un  animal  et  son  milieu,  l'état  de  l'animal  est  stable  par  rapport 
à  ce  milieu,  tant  que  celui-ci  reste  stable  lui-même.  Mais  lorsque  les  éléments 
constitutifs  viennent  à  changer  en  bloc,  ou  par  unités  séparées,  ils  entraînent 
des  variations  correspondantes  dans  l'état  de  l'animal  qui  tend  à  rétablir  son 
équilibre  rompu.  En  somme,  les  milieux  créent  le  champ  dans  le(|uel  doit  se 
façonner  l'animal;  ils  imposent  les  conditions  fondamentales  de  l'évolution,  ils 
en  précisent  les  limites,  ils  en  sont  les  fadeurs  primaires. 

Entre  les  diverses  formes  réalisées  qui  peuvent  satisfaire  aux  conditions 
imposées  par  les  facteurs  primaires,  il  s'établit,  par  le  jeu  des  rapports  que 
les  animaux  ont  entre  eux,  un  choix,  une  sélection  naturelle.  Par  ce  moyen,  les 
combinaisons  insuffisantes  sont  éliminées  au  profit  des  combinaisons  plus 
heureusement  appropriées  au  milieu.  Le  résultat  de  cette  sélection  a  pour  effet 
de  ne  laisser  vivre  (jue  les  plus  aptes,  et  de  fixer,  par  suite,  les  variations 
favorables  aux  individus  ' . 

Il  ne  subsiste,  par  l'action  de  la  sélection  naturelle,  qui  devient  le  facteur 
secondaire  de  révolution,  que  les  formes  les  mieux  .'idaiitées  (jui  tendent,  eu  se 
spécialisant,  à  constituer  des  groupes  de  plus  eu  ]ilus  distincts.  Les  [)ei'fectionne- 
ments  qui  résultent,  pour  l'organisme,  de  la  nécessité  dans  laijuelle  il  se  trouve 
de  satisfaire  aux  conditions  imposées  par  les  facteurs  primaires  et  secondaires 

1.  Les  facteurs  essentiels  de  révoluliuii  sont  dum-  au  nombre  de  deux. 

S  Les  facteurs  primaires  déterminent  les  con- 
ditions primordiales    auxquelles    l'annual 
doit  satisfaire.    Ils  créent   le  champ  dans 
le(|uel  celui-ci  évolue  et  dont  les  channe- 
*         '^  '  J      ments    entraînent  les  variations  de  struc- 

/      ture  nécessitées  par  les  nouvelles  condi- 
l'acteurs  qui  président   |  l      'ions  d'équilibre  à  réaliser. 

au  façonnement         /  ,,.,,.  ,^  ■      ^^.^  ,,,^  .,„j,^^^,^^  ^,„ 

des  lormes  animales.     1  _,,,(,.^    .^^^^   ,^,^    ,.^^.^^^^,,.^  secondaires    éta- 

»  illissent  un  choix  entre  les  différentes 
Facteurs  srroii  fia  ires  i  formes  pouvant  satisfaire  aux  conditions 
(sélection  naturelle).  \  imposées  par  les  facteurs  primaires.  Eu  ne 
I  laissant  survivre  que  les  plus  aptes,  la  sé- 
[  leclion  naturelle  lixe  les  variations  les  plus 
\      favorables  aux  indivitlus. 


/t  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 

de  l'évolution  s'accomplissent  par  un  procédé  général  :  la  division  du  travail 
physiologique. 

C'est  H.  Milne-Edwards  qui  en  a  l'orniulé  la  loi  :  «  Les-  fonctions  des  an'nndii.r 
se  perfectionnent  dans  la  série  zoolo(ii(jue  par  la  division  du  travail.  Les 
actes  divers  (jui  sont  d'abord  exécutes  par  un  même  organe  deviennent,  peu  à 
peu,  le  résultat  du  jeu  d'instruments  particuliers  et  chacun  des  phénomènes 
par  lesquels  la  vie  se  manifeste  se  localise  de  jtlus  en  plus.  »  [Ann.  Se.  Nat., 
1855). 

Cette  expression  :  «  division  du  travail  »,  qui  sert  à  désigner  la  loi  de  Milne- 
Edwards,  est  empruntée  à  la  sociologie.  Il  y  a,  en  ellet,  un  parallélisme  qui  peut 
se  poursuivre,  dans  les  moindres  détails,  entre  ce  qui  se  passe  dans  l'évolution 
d'un  organisme  et  celle  d'une  société  humaine.  Dans  les  deux  cas,  avec  le  pro- 
grès, la  production  du  travail  s'accroît,  se  perfectionne,  en  même  temps  que 
les  diverses  opérations  sont  réparties  entre  les  ditlcrents  mcmhres  de  l'orga- 
nisme ou  de  la  société,  (jui  se  spécialisent  chacun  dans  sa  l'onction. 

Les  phénomènes  de  régression  que  l'on  ohserve  dans  la  nature  ne  sauraient 
infirmer  la  loi  générale  de  la  division  du  travail.  Ils  en  sont  au  contraire  la  con- 
séquence. Ils  se  produisent,  en  elïet,  quand,  pour  une  cause  quelconque  :  vie 
sédentaire,  parasitisme,  etc.,  les  agents  extérieurs  créent  des  conditions  plus 
simples,  auxquelles  suffisent  des  organismes  moins  parfaits  que  ceux  qui  existent 
déjà. 

Ainsi,  la  machine  animale,  toujours  identi(|ue  à  elle-même,  dans  son  principe, 
oITre,  à  travers  le  temps,  sous  l'influence  des  fadeurs  primaires  et  secondaires 
de  l'évolution,  par  le  procédé  de  la  division  du  travail,  de  multiples  change- 
ments d'aspects.  Il  semhle  que  l'on  se  trouve  en  présence  des  états  successifs 
sous  lesquels  se  présente  une  machine  industrielle  simple  à  ses  déhuts,  qui, 
tout  en  conservant  son  principe,  ses  dispositions  mécaniques  fondamentales, 
subit,  à  la  suite  d'une  pratique  constante,  des  améliorations  répétées.  Par  la 
création  de  besoins  nouveaux,  des  pièces  nouvelles  se  surajoutent;  d'autres,  au 
contraire,  par  la  cessation  d'une  autre  fonction,  sont  réduites  ou  supprimées. 
De  même,  les  rouages  multiples  de  la  machine  animale  tendent  à  se  mettre  en 
harmonie  avec  le  monde  extérieur  dans  lequel  elle  fonctionne,  sans  toutefois 
que  cette  harmonie  soit  constamment  réalisée',  le  jeu  de  l'évolution  étant  de 
créer,  à  tout  moment,  des  conditions  d'équilibre  nouvelles,  qu'à  leur  tour  les 
êtres  vivants  cherchent  à  réaliser. 


La  force  qui  fournit  l'impulsion  primordiale,  qui  élève  la  matière  d'une  façon 
continue  et  progressive,  nous  est  inconnue  dans  son  essence.  Nous  n'en  percevons 

1.  Il  arrive  parfois  qu'il  y  a  un  écart  d'harmonie  consitliM'able  entre  l'acte  à  accomplir  et 
les  instruments  destinés  à  l'exécuter.  Nous  devons  considérer,  comme  étant  les  plus  parfaits, 
les  êtres  qui  sont  capables  d'accomplir  le  plus  grand  nombre  d'actes  favorables  à  leur  vie  avec 
les  instruments  les  plus  simples,  mais  les  mieux  appropriés. 

Du  degré  de  perfection  de  chacun  de  ces  instruments  et  de  leur  coordination  plus  ou  moins 
harmonieuse  en  vue  des  fonctions  à  remplir  se  dégage  la  qualité  de  la  form<'. 

Cette  dernière  traduit  à  l'extérieur  l'état  intime  de  l'organisme  et  en  exprime  la  valeur 
esthétique  qui  reste  nécessairement  fonction  des  conditions  imposées  par  l'évolution. 


INTKODUC.TKIN.  T) 

que  les  ellcts,  par  roijservalion.  Nous  la  voyons  a^ir  siu"  rorganisalion  aiiiiuale, 
nous  la  sentons,  sans  pouvoir  la  délinir  rigoureusement. 

Nous  ne  sommes  donc  pas  en  possession  d'un  principe  permettant  de  [tciser 
l'équation  de  la  structure  des  èlres;  c'est  seulement  aux  eiïets  de  ce  princi|ie 
qu'il  nous  est  possible  d'avoir  recours.  Ces  elï'ets,  nous  les  observons,  épars, 
dans  les  diverses  brandies  des  sciences  biologiques  et,  quand  nous  établissons 
des  conceptions  d'ensemble,  elles  ne  sont  que  .des  généralisatii)ns  de  ces  faits 
particuliers.    Par  suite,  elles  n'ont,  nécessairement,  (|u"une  valeur  approcbée'. 

Pour  donner  à  nos  généralisations  une  valeur  j)lus  grande,  nous  n'avons  (|u'un 
moyen  :  soumettre  à  l'expérimentation  tous  les  laits  (ju'il  nous  est  possible  d'ob- 
server et  en  préciser  le  déterminisme. 

L'expérimentation  doit  être  comprise,  d'ailleurs,  dans  un  sens  très  large.  Elle 
doit  réunir  :  d'une  part,  ïohservation  directe  et  raisonnée  des  pbénomènes  qui 
se  produisent  journellement  autour  de  nous,  ces  phénomènes  n'étant  que  l'ex- 
pression des  expériences  (jui,  du  l'ait  de  l'évolution,  se  l'ont  sans  discontinuité 
dans  le  laboratoire  de  la  nature;  d'autre  part,  V observation  provoquée,  c'est-à- 
dire  l'expérimentation  créée  par  nous,  en  terrain  libre  ou  dans  le  laboratoire. 

(^elle-ci  constitue  un  moyen  complémentaire  de  recherche  précieux.  En  créant, 
en  ellét,  des  conditions  artiticielles  voulues  que  nous  connaissons,  nous  déter- 
minons des  réactions  animales  ([ui  rép(tndent  à  ces  conditions.  Nous  provoquons 
ainsi  des  phénomènes  dans  lesquels  les  rapports  de  cause  à  effet  nous  sont 
connus.  Par  ce  moyen,  il  nous  est  possible  de  préciser,  au  moins  en  partie, 
les  conditions  dans  lesquelles  les  phénomènes  naturels  doivent  se  produire. 

L'expérimentation  est  destinée  à  diminuer  le  nombre  des  inconnues  que  nous 

1.  La  Paléontologie,  par  exemple,  est  une  science  liistorique.  Le  naturaliste  applique  à  déchif- 
frer les  documents  que  lui  fournit  la  nature  (restes  d'animaux,  disposition  des  terrains,  etc.)  la 
même  méthode  que  l'archéologue  applique  à  reconstituer  les  civilisations  disparues.  L'un  exerce 
sa  sagacité  à  reconstituer  l'histoire  de  tous  les  animaux,  l'autre  celle  de  l'unique  espèce  humaine. 
Le  monde  animal  a  eu,  de  même  que  les  civilisations  humaines,  sa  succession  de  grands  règnes. 
Les  Invertéhrés  ont  régné  à  des  époques  reculées  au  delà  des  premiers  documents  décliilfrahles. 
Le  peuple  des  Poissons  a  dominé  ensuite,  puis  est  venu  le  })euple  des  Batraciens,  j)uis  celui  des 
Reptiles,  auxquels  ont  succédé  les  Oiseaux  et  les  Mammifères. 

Les  animaux  ont  lutté  entre  eux  comme  les  peuples  humains:  de  part  et  d'autre,  les  uns 
ont  succomhé,  les  autres  ont  survécu,  se  sont  élevés,  ont  atteint  une  apogée,  puis  sont  descen- 
dus à  leur  tour  pendant  que  d'autres  prenaient  leur  place.  La  loi  de  révolution  est  évidem- 
ment uni({ue.  Son  action  générale  est  parfaitement  perceptihle  dans  ses  etfcts,  mais  quel  est 
le  moteur  de  cette  action'.' 

De  même  l'Emhryologie  montre  ce  (|ue  les  animaux  sont  au  dchut  de  leur  vie.  Elle  révèle  des 
traits  de  rcssemhlance  entre  les  emhryons  et  ce  que  paraissent  avoir  été  les  êtres  primitifs  dans 
les  temps  anciens.  Elle  montre  aussi,  par  comparaison,  des  ressemblances,  au  cours  de  leur 
développement,  entre  des  animaux  qui  ne  se  ressemblent  plus  à  l'état  adulte. 

Evidemment  elle  donne  la  trace  de  rapprochements  et  de  liliations  importantes. 

Mais  il  se  passe,  chez  les  embryons,  les  mêmes  phénomènes  d'adaptation  et  de  sélection  que 
chez  les  adultes.  Il  en  résulte  que  certaines  ressemblances  embryonnaires  peuvent  parl'ois  n'être 
(pi'un  résultat  de  convergence  de  forme.  Or  nous  ne  possédons  à  l'heui-e  actuelle  aucun 
moyen  rigoureux  pour  distinguer  avec  certitude  les  caractères  vraiment  anciens  des  caractères 
plus  récents,  secondairement  acquis.  Seul,  le  raisonnement  basé  sur  des  hypothèses  plus  ou  moins 
proliables,  conduit  dans  ce  dédale.  II  en  résulte  des  difficultés  parfois  insurmontables,  [)our 
rétablir  les  vraies  libations. 

Enlin,  dans  un  très  grand  nombre  de  cas,  les  générateurs  adjoignent  à  leurs  œufs  une  quan- 
tité plus  ou  moins  grande  de  matières  nutritives  qui  modilienl  la  forme  du  développement  et 
le  rendent  encore  moins  ex|ilicile. 


<)  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 

cherchons  à  dégager.  Elle  nous  permettra  certainement,  à  la  longue,  d'arrêter  les 
grands  traits  de  renchaînement  des  actes  de  la  nature.  C'est  seulement  lorsque 
nous  aurons  atteint  ce  liut  (|ue  nous  pourrons  établir  une  classification  générale 
naturelle  des  phénomènes  de  la  vie,  hut  essentiel  que  doit  se  proposer  le  biolo- 
giste. 

Mais  nous  chercherons  longtemps  encore  les  causes  premières  delà  vie.  Nous 
nous  rapprocherons  sans  doute.de  la  connaissance  du  principe  <(ui  dirige  l'évo- 
lution. Nous  sera-t-il  jamais  donné  de  l'atteindre'? 


PLAN 


Les  sciences  naturelles  ne  sont  pas  encore  assez  avancées,  pour  quil 
soit  possible  de  ranger,  avec  certitude,  les  formes  animales  dans  l'ordre 
de  leur  filiation  naturelle. 

Nous  savons,  toutefois,  que  les  fticteurs  qui  déterminent  ces  formes  ne 
produisent  qu'un  petit  nombre  de  combinaisons  fondamentales  sur  les- 
quelles ils  épuisent,  ensuite,  leurs  procédés. 

Le  tableau  suivant  précise  les  dispositions  des  formes  piimordiales 
essentielles.  Les  sens  dans  lesquels  chacune  de  ces  formes  évolue  seront 
indiqués,  selon  les  besoins,  au  cours  du  travail. 


TABLEAU 


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-^a9J'3o~iS^ 


ANIMAUX   UNICELLULAlllES 


PROTOZOAIllES 


Nous  ('tiulioroiis,  diihord,  les  loriiics  les  plus  simples  du  rôonc  aiiiuml, 
parce  (prelles  re|»résenten(  Vuiiih'  (pii  sert  de  hase  aux  eondjiuaisous 
m()r[)h()logiques  de  tous  ordres. 

IjVi^  Protozoaires  sont  constitués,  chacun,  parunecennie  isolée.  Lorsque 
plusieurs  Piotozoaires  s'unissent  eu  colonie,  ils  sont  seuihlahles  entre  eux, 
simplement  rapprochés  et  continuent  à  remplir,  séparément,  toutes  les 
fonctions  de  la  vie.  Ce  trait  distinj^ue  les  colonies  de  Protozoaires  du 
corps  d'un  animal  pluricellulaire,  dans  lecpiel  il  existe,  toujours,  une 
division  du  travail,  plus  ou  moins  étendue,  entraînant  des  spécialisations 
de  fonctions   et,   paitant,    des  différences   d'états  parmi  les  cellules. 

Les  Protozoaires  étahlissent  leurs  relations  avec  l'extérieur  à  laide  de 
prolongements  périphériipies  du  corps  qui  peuvent  être  :  1°  des  expan- 
sions protoplasmiques  sinq^les  et  peu  nomhreuscs  ;  2"  des  cils  iHbratiles 
sécrétés  par  le  protoplasme  et  formant  un  revêtement  court  et  serré. 

Ces  deux  sortes  d'appendices  ne  coexistent  jamais  et  correspondent  à 
des  structures  internes  du  corps  de  valeur  différente.  Couime,  en  outre, 
leurs  formes  sont  faciles  à  reconnaître,  on  les  utilise  pour  distinguer  les 
Protozoaires  entre  eux. 

On  j>eut,  en  effet,  diviser  ceux-ci  de  la  fa(,'on  suivante  : 


1°  Ayant  des  or^iancs    appendiculairos    constifués    par  des  expan- 
sions proloplasniifjues,  de    formes  variables    (  pseudopodes    ou 

Protozoaires  .  <!      fouets) Sarcodaires . 

2°  Ayant  des  organes  ap[ieudiculaires  constitués   par  un   appareil 
cilié Ciliaires. 


PROTOZOAIRES  SARCODAIRES 

Les  l^rolozoaircs  sai'rodaii'cs  se  caractérisent,  extérieurement,  par  la 
nature  de  leur  appareil  de  relation  composé,  conune  nous  venons  de  le 
dire,  d'expansions  protoplasiniques  du  corps. 

A  côté  des  Protozoaires  sarcodaires  munis  de  ces  appendices,  il  existe 
un  groupe  de  Protozoaires  parasites  nommés  Sporozoaires.  Ces  derniers 
sont  des  êtres  très  simples,  de  forme  globuleuse  ou  ovoïde,  entourés 
d'une  paroi  unie.  Les  Sporozoaires  se  tiennent  habituellement  immobiles, 
ils  se  meuvent,  seulement,  pendant  une  courte  durée  de  leur  vie,  lorsqu'ils 
atteignent  l'état  délinitif.  Ils  émettent,  alors,  des  expansions  protoplas- 
miques  courtes  et  massives  qui  suffisent  à  leurs  déplacements  et  qui  les 
rendent,  temporairement,  semblables  aux  Protozoaires  sarcodaires  munis 
d'appendices. 

Nous  étudierons,  à  la  place  d'un  Protozoaire  sarcodaire  proprejuent  dit, 
un  Sporozoaire,  pour  les  l'aisons  suivantes  : 

1"  On  peut  se  procurer  certains  Sporozoaires  avec  une  grande  focilité. 
2"  La  simplicité  organique  de  ces  êtres,  à  l'état  adulte,  est  propre  à  donner 
une  idée  élémentaire  de  la  structure  des  Protozoaires  sarcodaires  en 
général.  5°  Leur  mode  de  reproduction,  très  spécial,  a  une  iinportance 
considérable  en  Jjiologie.  On  verra  en  effet,  par  l'exemple  étudié,  (jue  les 
Sporozoaires  se  multiplient  en  divisant  leur  sul)stance  en  un  grand  nombre 
de  petits  corps  qui,  devenus  libres,  peuvent,  en  se  développant,  repio- 
duire,  chacun,  un  nouvel  individu.  C'est  ce  mode  de  reproduction,  sem- 
blable à  la  reproduction  par  spores  des  végétaux^  qui  légitime  le  nom  de 
Sporozoaires  donné  à  ces  êtres. 


Exemple  :   LE    MONOCYSTIS- 
MONOCYSTIS     AGILIS  (Slein). 

Pour  avoir  des  exemplaires  de  cette  espèce,  il  suffit  d'ouvrir  un  Ver 
de  terre  et  de  chercher,  de  préférence,  dans  ses  vésicules  séminales.  A  peu 
près  sûrement,  on  recueillera  dans  celles-ci  des  Monocystis  à  divers  états  de 
développement. 

Après  avoir  soumis  un  Ver  de  terre  à  ïaction  du  chloroforme  afin  d'abolir 
les  contractions  de  son  corps,  on  incisera  ses  téguments,  dorsalement,  le  long 
des  vingt  premiers  anneaux.  On  distinguera,  avec  facilité,  la  partie  antérieure 
du  corps  ;  celui-ci  porte,  dans  toute  sa  longueur,  des  soies  dirigées  d'avant  en 
arrière.  Ces  soies  sont  très  petites,  mais  on  les  sent  aisément  en  promenant 


LE    MONOCVSTIS. 


Il 


Bêceptaclss  séminaux 


Vésicutes  séminales 


MiT 


Or  lices  externes 
des  Organes  segmentaires 


Organes  segmentaires 


PavtHans  internes  aes  Organes  segmantoires 


Chaîne  nerveuse 


FiG.  1.  —  Dissection  de  la  iœgiox  antérieure  du  corps  d'un  Ver  de  terre. 
Grossissement  linéaire  :  12. 


Les  vésicules  séminales  clans  lesquelles  on  doit  chercher  les  kystes  de  Monocijstis  ayilis 
occupent  la  région  qui  coiTcspond  aux  IX°,  X'',  XI%  XII°  et  XIII"  anneaux  du  corps.  Pour 
faire  cette  pré|)aration,  il  est  nécessaire,  après  avoir  fixé  et  ouvert  le  sujet,  de  disséquer  les 
[larlies  antérieures  du  système  vasculaire  et  du  tube  digestif.  Les  vésicules  séminales  sont 
mises  ainsi  en  découvert.  Ces  vésicules  présentent,  sur  un  même  sujet,  selon  les  saisons,  des 
variations  de  volume  très  étendues.  Il  faut  considérer  celles  qui  sont  représentées  ici  comme 
ayant  des  dimensions  moyennes. 


12  ZOOLOGIK    l'IiATKjL'E. 

le  doigt  à  la  surface  du  corps.  Dans  un  sens,  le  doigt  ne  les  perçoit  pas  (sens 
antéro-postérieur )  ;  dans  le  sens  contraire,  elles  opposent  une  légère  résis- 
tance (sens  postéro-antérieur),  et  indiquent,  par  suite,  l'avant  du  corps  dont 
on  se  rapproche  en  surmontant  cette  résistance.  Le  côté  dorsal  est  rouge 
sombre.  Le  côté  ventral  est  pâle,  blanchâtre.  On  fixera  l'animal  sous  l'eau,  dans 
une  cuvette  à  dissection,  la  face  dorsale  tournée  du  côté  de  l'opérateur,  puis 
on  fera  l'incision  longitudinale,  un  peu  sur  le  côté  de  la  ligne  dorsale.  On 
cherchera  les  vésicules  séminales  situées  dans  l'espace  compris  entre  les  9^  et 
13^  segments.  Il  importe  de  savoir  que,  suivant  l'époque  de  l'année,  ces 
vésicules  ont  des  volumes  très  variables  et  se  présentent,  par  suite,  sous  des 
formes  et  des  aspects  très  divers  (fig.  i). 

On  dissociera,  sur  une  lame  porte-objet,  une  parcelle  de  vésicule  séminale. 
On  portera,  ensuite,  la  préparation  sous  le  microscope  pour  l'examiner,  d'abord 
à  un  faible,  puis  à  un  fort  grossissement  (fig.  2). 

Un  apriToit,  disséminés  dans  la  sni)stance  jaune  l)iun.  finonicnt  gra- 
nulée, contenue  dans  les  vésicules  séminales,  de  petits  «ilolniles  qui  se 
détachent  en  clair  sur  le  fond  général  de  la  |)réparation.  Ce  sont  des  kystes 
de  Mf))iocii.''tli's  agilis.  Ces  kystes  apparaissent  limités  par  nne  mem- 
luane  cpii  sert  de  paroi.  Ils  renlernient  un  grand  nondjre  de  petits  corps 
t'u  l'orme  de  navette,  pressés  les  uns  contre  les  autres.  On  donne  à  ces 
corps  le  nom  de  sparcs  ou  de  psi-udo-navii-cUi-s. 

On  fera  une  préparation  dans  laquelle  on  isolera  un  petit  nombre  de  kystes, 
puis,  par  une  légère  pression,  on  fera  éclater  ces  kystes.  On  pourra,  alors, 
à  l'aide  d'un  fort  grossissement,  observer  les  spores. 

Chaque  spore  est  limitée  par  deux  jiarois  concentriques  :  une  épisporc 
et  une  endospfn'c. 

Suivant  les  circonstances  (humidité,  température,  etc.)  l'observation 
montre  des  spores  à  contenu  plus  ou  moins  divisé.  En  eftet,  simple  au 
début,  le  protoplasme  de  la  spore  se  segmente  et  finit  par  se  diviser  en 
C  ou  8  petits  corps  régulièrement  disposés,  les  sporozoïle.s  ou  corp.^  falci- 
foruK's,  contenant  chacun  16  ou  1  (S  de  noyau.  Il  reste,  en  outre,  un 
minime  résidu  protoplasmi([ue  inutilisé. 

Pour  faire  une  étude  satisfaisante  de  la  division  des  spores  en  sporozoïtes, 
on  immergera  des  kystes  dans  un  peu  d'eau,  déposée  dans  un  verre  de  montre 
et  on  observera  leur  contenu,  de  temps  en  temps,  durant  plusieurs  jours  con- 
sécutifs. 

L'étude  complète  du  Monocystis  agilis  nécessite  des  préparations  minu- 
tieuses que  l'on'  ne  peut  faire  qu'avec  des  connaissances  techniques  assez 
étendues.  Nous  nous  bornerons,  ici.  à  résumer  l'histoire  du  Monocystis  agilis. 
de  manière  à  permettre  d'en  reconnaître  les  principales  particularités  si  les 
conditions  dans  lesquelles  se  trouve  l'observateur  le  permettent. 

Le  Monocystis  agilis  est  une  cellule  simple,  numie  dun  noyau  et  d'une 
membrane.  Il  vit,  l\  létat  adulte,  dans  la  cavité  générale  ou  dans  les 
organes  sexuels  du  Ver  déterre. 

Arrivé  à  maturité,  le  .Monocystis  se  re[)roduit.  A  cet  elVet  il  s"enkyste  à 


LE    MÔNOCYSTIS. 


15 


la  ]>lac('  (jii  il  (ir»ii[M'  dans  le  v{)i\)<  du  \vy  :  il  >  aiidiidil.  dcviciil  iiiiiiKt- 
Itilo  et  S(''ci'("'tc  une  iiiciidiranc  iMotcclricf.  I.cs  Mdiiocyslis  s  cnkvslciil 
seuls  ou  so  réunissent,  à  deux,  dans  la  même  eiivel(t|t|ie. 

A  lintéiieur  du  kvste.  le  proluplasiiK»  se  divise  eu  un  uoudire  (nnsidé- 


Fig.  2.  —  Kysles  île  Moitix y.sti.s  agilis.  —  Gross.  lin.  :  400. 

Les  kystes  de  Monocystis  ag-ilis  se  trouvent  Hans  la  substance  que  renferment  les  vi'-sicules 
séminales  du  Ver  de  terre.  Ces  kystes  sont  limités  par  une  paroi  et  leur  contenu  se  compose 
d'un  grand  nombre  de  petits  corps,  appelés  -yjores  ou  pxeudo-uavicelle.s. 


rable  de  petits  coi|)s  qui  sont  les  spores  ou  pseu'lo-nai'icrllcs  (lig.  ,"),  A). 

A  son  tour,  le  contenu  de  charjue  spore  se  divise,  dans  un  temps  plus 
ou  moins  lonu,  selon  les  circonstances,  en  6  à  8  petits  corps  en  forme  de 
croissant,  nommés  sporozoïtes  ou  corps  falciformcs  (fig.  5,  B  et  Cl. 

Pendant  que  ces  divisions  se  produisent  dans  les  kystes,  ces  derniers 
sont  rejetés  à  lextérieur.  soit  par  les  voies  sexuelles,  prolialdement 
pendant  l  accouplement .  soit  par  les  oriranes  excréteurs,  au  cours  de  1  excré- 


14  ZOOLOC.IE    F'HATIQIE. 

lion.  Ils  toinhent  au  dohois  où,  après  la  iiiphiro  de  la  paroi,  les  spores 
se  répandent  (iifj,.  5,  D  et  E). 

Ces  spores  sont  ingérées  par  d'autres  Vers  avec  la  terre  (ju'ils  al)sorl)ent 
el  les  sporozoïtes,  (jui  sont  alors  entièrement  formés,  sont  mis  en  lihei'té 
dans  la  cavité  intestinale.  Ces  sporozoïtes  sont  de  petites  masses  contrac- 
tiles, de  forme  changeante,  qui  traversent  la  paroi  intestinale,  atteignent 
la  cavité  générale,  les  organes  sexuels,  grandissent  et  deviennent  sembla- 
bles à  1  adulte  qui  a  servi  de  point  de  départ. 


En  résumé,  les  Sporozoaircs  sont  des  animaux  unicellulaires  parasites. 
Ils  ofirent  deux  traits  qui  leur  sont  propres,  en  rapport  avec  Fétat  parasi- 
taire ;  l'un  se  rapporte  à  leur  structure  anatomique,  l'autre  à  leur  mode 
de  reproduction. 

La  structure  anatomique  est  élémentaire.  C'est  un  fait  général  que  les 
animaux  parasites  ont  une  organisation  qui  va  se  simplifiant  à  mesure  que 
leur  état  parasitaire  s'accentue.  La  vie  végétative,  effectuée  aux  dépens 
des  hôtes,  exige,  en  etTet,  des  appareils  de  moins  en  moins  complexes 
et  l'état  immobile  tend  à  réduire  les  organes  de  i-elation,  en  particulier 
l'appareil  locomoteur. 

La  forme  extérieure  est  géométrique  à  l'état  de  repos.  Elle  se  rapprocbe 
de  la  sphère,  d'un  ovoïde.  A  l'état  d'activité,  le  corps  émet  des  expan- 
sions peu  développées,  courtes,  épaisses,  qui  forment  des  pseudopodes 
larges  et  massifs. 

Les  Spoi'ozoaires  se  reproduisent  habituellement  par  ^poi'uldlioii. 
C'est  également  un  caractère  habituel  des  parasites  d'avoir  des  éléments 
reproducteurs  en  nombn»  croissant  à  mesure  que  l'état  parasitaire  se 
développe.  L'espèce  étudiée  offre  un  des  modes  de  multiplication  les 
plus  simples  :  l'adulte  divise  son  protoplasme  en  un  grand  nond)re  de 
parties,  les  spores,  pourvues,  chacune,  d'un  noyau  issu  du  noyau  pri- 
mitif et  Innitées  par  une  mend)rane  protectrice.  Chaque  spore  produit  à 
son  tour,  pai-  un  procédé  semblable  à  celui  qui  lui  a  donné  naissance, 
un  nombre  variable  d'organismes  très  petits  aux([uels  on  a  donné  le  nom  de 
sporozoïtes.  Ceux-ci,  devenus  libres,  évoluent,  enfin,  pour  devenir  des 
animaux  adultes. 

Mais  il  existe  des  cas  dans  lesquels  les  phénomènes  sont  plus  complexes. 
A  la  reproduction  asexuée  qui  vient  d'être  décrite,  peut  s'ajouter  une 
reproductio)!  sexuée.  Tel  est,  par  exemple,  le  cas  des  Sporozoaires  des 
fièvres  paludéennes.  Ces  êtres  offi'ent  une  reproductioi  asexuée  qui  a 
lieu  dans  le  sang  de  leur  bote  définitif  (honnne)  et  une  reproduction 
sexuée  qui  se  fait  chez  un  bote  intermédiaire  (mousti(pie). 


LE    MONOCYSTIS. 


15 


Scores  ou  Pttutto-naoicellaz 


Sffon/oi'tBs  oa  Corps  falclfarmas 


Paroi  KysîlauB  auoerte 


B  C 

Spontottis  oa  Corps  Mcirormss 
occupant  l'intérwur  aa  la  S  para 


(nuasimn  ouoaria 


Risldu  uiiimisi 


-  Protoptasm» 


"  MemDrana  it'anoaloppa 


Sponzaltas  ou  Corps  falctrorfnes  en  llptrit,  aaasnartt  aas 
Mopocystis  aautus 


Pu:.  T).  —  Dessin  ihaokamm vtiqlk  késcmam  la  vie  di"  )Ionocïstis  agilis. 
Gross.  lin.  :  A.  400;  B,  C,  D,  E,  1200. 

En  A,  1111  kyste  de  Monocystis  avilis  dont  la  |)aroi  est  su|i|iosée  déchirée  cl  ouverte.  A  l'inlé- 
rieur,  les  spores  sont  pressées  les  unes  contre  les  autres.  —  En  B,  une  spore  limitée  par  ses 
deux  parois  eoncentri(|ues,  Véjfisjinre  et  V  ni  dos  pore.  Le  proto|)lasine,  central,  est  indivis.  — 
En  C,  la  masse  protoplasmique  est  divisée  en  sporo:ioïlcs  ou  rorj>s  fulcifoniics.  —  En  It.  les 
parois  sont  rompues  et  les  sporozoïtes  sont  mis  en  liberté.  —  En  E,  les  sporozoïles.  devenus 
libres,  se  transforment  en  Monocystis  adultes. 


If) 


ZOOLOGIE    l'RATIQI  E. 


Différentes  formes  de  Sporozoaires. 

(In  |ieiit  distinguor  parmi  los  Sporozoaires  : 

1°  Les  Gréyaiines,  parasites  restant  lihres  dans  les  cavités  naliuclles  de  leurs  hôtes  qui 
sont  très  variés  :  Cœlentérés,  Vers,  Arthropodes,  Echinodermes,  Tunieiers. 

2"  Les  Coccidies,  parasites  qui  vivent  dans  les  cellules  de  l'intestin,  du  foie,  (ki  rein, 
etc.,  des  Vertébrés  et  des  Mollusques. 

3"  Les  Hériiosporidies,  à  vie  également  intra-ceikdaire,  liahitant  les  hématies  de  cer- 
tains Reptiles  et  Batraciens. 

A"  Les  Gijinnosporidies  que  l'on  trouve  dans  les  hématies  de  Vertébrés  à  sang  chaud 
(Sporozoaires  des  fièvres). 

5"  Les  Sairospoiidies,  localisées  dans  le  parenchyme  musculaire  on  conjonctif  des 
Mammifères. 

G"  Les  My.rosporidics,  avec  des  habitats  variables.  Ces  êtres  se  fixent  dans  l'épaisseur 
des  tissus  ou  restent  libres  à  la  surface  interne  des  cavités  naturelles  du  corps,  chez  les 
Poissons,  les  Crustacés  et  les  Insectes. 


Différentes  formes  de  Protozoaires   sarcodaires. 


Les  Protozoaii'es  sarcodaires  ont  jiour  caractères  dominants  leur  état  uni-ceUulaire  et 
la  structure  de  leurs  organes  loconjoteurs  formés  d'expansions  protoplasmiques. 

Les  variétés  d'aspect  qu'ils  olfrent  tiennent  :  à  leur  état  indépendant  ou  parasitaire, 
errant  ou  fixé,  isolé  ou  colonial,  à  l'absence  ou  à  la  présence  d'un  appareil  de  soutien 
et,  en  cas  de  présence  de  cet  appareil,  à  sa  nature  et  à  ses  dispositions;  enfin,  à  la  fornu" 
des  appendices. 

(jfs  derniers  sont  très  apparents  et  répondent  à  un  petit  noudu'e  de  formes  princi|iales. 
Us  réalisent  de  bonnes  conditions  pour  servir  de  base  à  un  groupcmeiit  d'ensemble. 

Habituellement  libres,  f 

Ayant  des  organes  {  Des  pseudopodes  extensibles  et  rétrac- 
locomoteurs  nette- j  liles  à  volonté.  .  Pseudopodaires. 
luent    définis    pen-  ^ 

dantleurvieentière,  '  Des  fouets  permanents  .  Flagellaires. 
représentés  par  :       \ 


Protozoaires 
Sarcodaires. 


Toujours  parasites.  Dépourvus  d'oiganes  loconn)leurs,  sauf  jien- 
dant  leur  court  passage  à  l'état  adulte  où  ils  ont  des  pseudo- 
jiodes  courts  et  épais.  Se  reproduisant,  hahituellemeid,  par  spo- 
rulation   Sporozoaires. 


PROT(  IZOAIHES  CILIAIRES 

Ces  éircs  sont  microscopiques,  comme  les  précédeiils.  Ils  oui  pour 
organes  de  relation  des  cils  vihratik's,  nombreux,  jj;ièles,  très  mobiles, 
(|ui  leur  permettent  de  se  déplacer  dans  le  liquide  (pi'ils  habitent  ou,  s'ils 
sont  fixés,  de  déplacer  ce  litpiide  autour  d  eux.  Au  perfectionnement  de 
leur  appareil  de  mouvement  correspond,  également,  un  état  [)lus  dilî'éren- 
cié  de  leur  structure  interne.  Les  Protozoaires  ciliaires  présentent  bulegré 
le  plus  élevé  atteint  par  les  animaux  nnicellulaires. 

ExempU^  :    LA    VORTI CELLE- 
VORTICELLA    NEBULIFERA  [Elirbg). 


Colonies  de  Vortictdes 


Les  Yorticelles  se  rencontrent  fré(juemment,  avec  d'autres  espèces,  dans 
les  eaux  des  mares.  Elles  sont  fixées  aux  plantes  aquatiques.  Pour  le; 
capturer,  on  transporte 
des  fragments  de  ces 
plantes  dans  un  cris- 
tallisoir.  Au  bout  de 
(pielques  instants,  les 
Vorticelles  s'étalent  et 
forment  de  petits  nua- 
ges floconneux  qui  ré- 
vèlent leur  présence. 

ASPECT  EXTÉRIEUR 

On  transpoi^tera  une 
colonie  de  Vorticelles, 
du  cristallisoir  où  on  l'a 
reconnue,  dans  un  réci- 
pient de  petite  taille,  un 
verre  à  expériences,  par 
exemple.  Puis,  on  choi-  "  <-xp('ririice>i  ri  ptrtes  à  être  ctmUvrs.  —  (iioss.  lin.  :  1/2. 
sira   dans  cette  colonie. 

à  l'aide  d'une  loupe,  quelques  individus  que  Von  placera  sur  une  lame  porte- 
objet,  au  centre  de  laquelle  a  été  déposée,  préalablement,  une  goutte  d'eau. 
On  examinera  la  préparation  au  microscope,  à  un  faible  grossissement. 

Le  corps  de  la  Vorticelle  a  l'aspect  d'une  cloche,  attachée,  par  son  som- 
met, à  un  long  pédoncule  grcle  et  transparent,  fixé  lui-même  à  la  surface 
d'un  corps  immergé  quelconque.  Ce  pédoncule  forme  un  ressort  à  boudin 


l' ii;.  4.  —  (loldiiics  (le  I  (irlirellex  />larrrs  /Unis  ini   rrrrr 


18 


ZOOLOGIE    l'P.ATIQUE. 


rapprochant  on  rloignant  avec  rapidité  le  corps  de  la  Vorticelle  du  |)oinl 
sur  lequel  le  pédoncule  est  fixé.  Il  n'existe  aucun  lien  entre  les  mouve- 
ments des  divers  individus  d'une  même  colonie.  Chacun  se  meut  |)our 
son  propre  compte.  Les  memhres  de  la  colonie  vivent  côte  à  côte.  Leurs 
])édoncules  sont  tous  distincts  et  séparés.  Ouand  le  pédoncule  est  étendu, 


0  soues  ot/ftet  fv  fo  manl   a  tiu  e  dts  peaoncutfi 


peaofi' ule.-.  spirales  soulenant  les  von 


Hoclnf  oai/entluP  de  ienIlUe  d'sou 


lue  roldiiif  (II'  Vorlircllrfs  vue  fin  DiirrnscojH'.  —  Gross.  lin.  :  40. 


la  partie  évasée  du  corps,  opposée  au  point  d  attache  du  pédoncule,  donne 
lieu  à  un  mouvement  très  actif  qui  se  communique  à  Leau  a  voisinante.  Si 
lanimal  est  impressionné  par  une  cause  (pielcon(pu\  le  corps  se  contracte 
et  le  pédoncule  se  raccourcit.  ()uand  le  pédoncule  se  déroule,  l'animal 
s'étale  de  nouveau  ;  cel;i  indéfiniment.  Lorsque  les  conditions  de  vie 
deviennent  délavoraldes  (putréfaction  de  l'eau,  etc.),  la  Vorticelle  rompt 
s(m  pédoncule  et  s'idance  à  la  naye.  Quand  elle  trouve  un  enq)lacemeiit 
propice,  elle  se  fixe  et  l'eforme  son  pédoncule. 


LA    VOUÏICKLLE.  19 

^11  bout  de  peu  d'instants,  les  sujets  en  observation  se  fatiguent  et  leurs 


Fifi'.   G.  —  SlIhoiicUcs  ('.tprliiKiiit  les  priiul /kiIcs  for/iics  que  ficul  jimulir  une  VorI irrllc. 

En  A,  un  sujet  contracté.  La  collerette  est  fermée,  comme  les  bords  d'une  bourse,  le 
pédoncule  est  enroulé.  —  En  15  et  C,  le  même  sujet  entr'ouvrant  sa  collerette  et  déroulant  son 
|)é<loncule.  —  En  D,  l'animal  épanoui.  La  collerette  et  le  disque  sont  étalés,  le  sillon  et  le 
pliarynx  sont  ouverts,  le  pédoncule  est  déroulé. 

mouvements  se  ralentissent.  On  profitera  de  cette  circonstance  pour  observer, 
d'une   façon  plus  précise,  la  forme  du  corps  et  ses  mouvements  (fig.  6  et  1). 

La  paroi  du  corps  so  termino,  du  côté  opposé  au  point  de  fixation,  par 
ini  ])ord  libre,  circulaire,  très  niol)ile,  qui  dépasse  le  corps  et  lui  forme 
nne  collerette.  La  partie 
du  corps  circonscrite  par 
la  collerette  constitue  un 
j)lateau  à  surface  unie, 
désigné  sous  le  nom  de 
disque.  Ce  dernier  est 
séparé  de  la  collerette  par 
un  sillon  circulaire.  Ce 
sillon  porte,  sur  le  bord 
interne,  des  cils  soudés  en 
nienihruiu'lh's  (jui  for- 
ment, par  leur  ensemljle, 
une    cotirouite     adorale 


Disque 


Sillon 


Pharynx 


surplombant  le  sillon.  Ces     pio.    7.    _    [h-ssin    ilinr/rninmaliqite    reprrsrnliin/    une 
mend)ranelles  ont  un  mou-  V^nirrl/r  nu-  /»ir  sa  farr  snpén'eiur,  rrs/-,,-(lirr  par 

vement  contmu  dont  1  el- 
fet  est   de   faire   tourbil- 
lonner  Leau  et  de    la  diriger,   par  le  sillon,   vers   la   boiiclie,  avec   les 
particules   alimentaires   qu'elle   tient   en    suspension.    Le    silhui    creusé 
autom-   du    disque  décrit,  en  eflet,  un   tour  dliélice  ipii  s'enfonce  dans 


20  ZOOLOGIE    l'MATIQUE. 

le  coij)s.  en  siiivaiil   une   dii'cction  iiiviM'se  au  sens  des  aiguilles    d'une 
montre.    Il    ahoiilil    à    un    pharynx    (|ui    e(instilue     rentrée    du    tvdjcl 


ORGANES   INTERNES 

La  stiiicluic  intei'ue  de  la  Yorticelle  se  réduit  à  rorganisation  (Tune 
cellule  dont  les  diverses  parties  sont  très  diUéreneiées. 

Noyaux.  —  ^n  remarque  assez  facilement,  inclus  dans  le  pioto- 
plasme,  deux  eoips,  l'un  volumineux,  l'autre  petit,  placés  côte  à  côte.  Ce 
sont  le  nidcroiunjau  et  le  microiioijav.  Le  |)rennei'  dirige  les  mani- 
festations de    la  vie  .végétative,   le  second,  les  fonctions  reproductrices. 

Appareil  digestif.  —  (-et  a[)pareil  corres[»ond  à  un  simple  trajet 
ouvert  dans  la  masse  |)rotoplasnnque.  On  le  met  en  évidence  en  le  colo- 
rant artiticicllement.  Pour  cela,  on  délaie  du  carmin  à  aquarelle  dans  une 
goutte  deau  que  Idn  ré'unit  à  l'eau  qui  contient  les  Vorticelles.  Le  carmin 
se  répand  dans  le  liquide  ;  puis,  entraîné  dans  le  tourbillon  ])roduil  par  la 
couronne  adorale,  il  pénètre  dans  la  cavité  pharyngienne,  s'y  accumule 
et,  poussé  ])ar  une  nieinbrcoie  ouditlaiite  contenue  dans  cette  cavité, 
il  est  avalé  et  forme  un  l)ol  alinunitaire.  Au  delà  du  [iharynx,  le  tube 
digestif  n'est  pas  délini;  les  produits  ingérés  suivent  un  trajet  qui  est  à 
()eu  près  toujoms  le  même;  ils  aboutissent,  finalement,  à  une  ouvertuie 
percée  dans  les  téguments,  qui  sert  d'riDus  et  qu'on  ne  voit  qu'au  moment 
où  elle   s'entr'ouvre,   pour  l'expulsion  des  matières  non  assimilées. 

Appareils  circulatoire  et  excréteur.  —  On  observe  dans 
l'intéricui'  dyi  prot(q»lasme  une  vésicule  claire,  volumineuse,  qui  se  con- 
tracte rytbmi(juement,  se  remplit  de  liipiide  puis  se  vide  à  travers  un 
porc  exciéteur.  Le  licpiide  provient  de  tous  les  points  du  corps  par  un 
réseau  de  voies  lacunaires.  Cet  appareil  n'a  pas  île  [)arois  propres,  le 
nombie,  la  forme,  la  [tosition  des  parties  n'ont  rien  d'absolu.  Il  peut 
être  considéré  connue  la  première  ébauche,  indivise,  d'un  a])pareil  cii- 
culatoiie  et  d'mi  ap|)areil  excréteur. 

Organes  de  relation.  —  Ces  organes  sont  représentés  par  la 
collerette,  les  mcndiranelles  de  la  couronne  adorale  et  le  pédoncule. 

Organes  reproducteurs.  —  La  Yorticelle  se  reproduit,  habi- 
luellement,  par  simple  division.  Cette  division  peut  se  faire  à  l'état  libre 
ou  dans  un  kvste.  Parfois,  il  |ieut  y  avoir,  avant  la  reproduction,  coiiJHÇfai- 
son,  c'est-à-dire  fusion  de  deux  individus  en  un  seul.  La  conjugaison  est 
un  acte  reproducteur  comparable  à  la  fécondation  des  Métazoaires.  Il  y  a 
une  différence  mor|)hologique  entre  les  deux  Voi-ticelles  conjuguées  : 
l'un  des  indivitius,  le  mici'ogdiiiètc  est  petit  et  se  porte  activement  à 
la  recherche  de  l'autre,  le  iiiacrogaiitèlc.  Il   seudde  que  la  conjugaison. 


L/V  voiiticI'J.m;.  -ii 

sdil  iH'ccssaiic  poiii'  iciiit'dicr  ;i  iiiir  tl(''^(''iu''r('SC('iicc  de  1  (■s|M"'f('  i|iii  se 
|ii()(liiil  à  l;i  suite  (rime  nmlliplication  iijUiiiiie  li(>|t  loiiiitomps  coiili- 
miée.  (le  idiéiionièiic  csl  loin  de  sc-tciidic  ii  Ions  les  l'ioln/oaircs. 

Il  est  d'îiiilrcs  Idi-nics  île  Prolozoaircs  ciliiiii'fs  (juc  l'on  [icul  uliscivcr  racileiiii'iil.  .Nous 
cilridiis  les  siilviiiilcs  : 


A.  —  Paramœcium  aurelia.  (0.  / .  M  aller. ) 
\,;\    [';ir;iiiii''cii^  (fig.  9,   A)  csl  un   iiiiinial    Icrs  ('(iiiiimm.  Ou   se   Ir  |iiiiciu>'i;i   iiiséiiicnl 

OiSQue  Étalé 


^s^^\\^\\^'^^^^-'^W//^, 


Membranelles 

ûisgue  rétracté 


Collerette  fermée 


Collerette  ouuerte n!^*^^UIu, .   ■■"^^^M^''^^^^ff:^   \ j,/,g„ 


Pharynx 
Bouctie 
Macronoyau 

Micronoya u 

Vésicule  pulsatile 


Vésicule  pulsatile 


Bouctie 


PéOonculé  enroulé 


Pédoncule  étendu 


Oisgue  adhésif  ^ 


Pédoncule  enroulé 


A 


DisQue  adhésif 


'^   ^y. 


B 


l'ifi'.  S.  —  Dessin  ileini-diagiminiial iiiiir  irpii'sriilinil  drti.r  Vorl irclles.  l'une  étiilée. 
l'iiulre  eon/rai'/éCj  dont  les  organes  internes  s'apereoivent  jiar  lniiis|iarrnii'.  Ilcssin  iniilé 
ili'  Yves  Delage  et  liérouarti.) 

en  faisant  macérer  des  vé^('l;iu\  dans  l'eau'.   Le  cor|is  a  la  furine  d'im  nvoide  alloniii'', 
léi;èrement  déprimé  dans  le  sens  dorsd-venlral,  re\ètu  d'nne  ciitielie  imilornie  de  cils. 

1.  Les   exemplaires   que    l'on    observe    dans    les    cultures    iirovicnncnt    il''  Prolo/ioaires  qui 


22  ZOOLOGIE    PRATIOUE 

Un  grand  entonnoir,  le  prristome,  caractérise  sa  face  ventrale.  Cet  entonnoir  donne 
accès  dans  une  bouche  suivie  d'un  pharijn.r.  Ces  dernières  parties  sont  munies  d'une 
iiic))ibrane  ondnlanle.  Le  pharynx  conduit  aux  lacunes  qui  forment  le  trajet  digestif. 
L'cmus  est  postérieur. 

Le  protoplasme  est  incolore,  dense  à  la  surface  et  lacuneux  vers  le  centre.  On  distingue, 
dans  son  intérieur,  des  vacuoles  alimentaires  qui  jalonnent  le  trajet  digestif  et  des  granu- 
lations qui  sont  des  produits  d'excrétion. 

Dans  l'épaisseur  du  protoplasma,  on  observe  le  macronoyaii ,  et  le  micronoyau,  juxta- 
posés et  deux  vésicules  pulsatiles  situées,  symétriquement,  près  des  extrémités  anté- 
rieure et  postérieure  du  corps.  Ces  vésicules  sont  entourées  de  canaux  excréteurs  assez 
faciles  à  distinguer.  Dans  la  région  superficielle,  la  Paramécie  porte  des  organes  de 
défense  extrêmement  petits,  nommés  tricJiociisles. 

Golpoda  cucullus.  {Elirbg.) 

En  compagnie  des  Paramécies  vivent  les  Colpodes,  également  très  communs (fig.  9,  B). 
Ces  êtres  foisonnent  dans  toutes  les  infusions.  Us  sont  recouverts  d'une  couche  uniforme 
de  cils.  Us  n'ont  pas  de  périsfome.  Le  corps  est  comprimé  latéralement.  Il  se  présente 
ordinairement  de  profil,  et  ofiVe  les  contours  d'un  rein  ou  d'un  haricot.  La  bouche,  située 
dans  la  dépression  latérale  du  corps,  est  suivie  d'un  court  iiliarijn.r  conduisant  au  Ivajel 
digestif. 

A  l'intérieur  on  observe,  comme  chez  la  Paramécie,  un  niacronoijau.  un  micronoiiau, 
une  vésicule  pulsatile. 

Opalina  ranarum.  {Park  et  Jou.) 

On  pourra  observer,  également,  avec  facilité,  cette  forme  intéressante  par  ses  carac- 
tères parasitaires  (fig.  9,  G).  On  la  rencontrera,  surtout,  dans  le  tube  digestif,  et  plus 
rarement,  dans  la  vessie  urin'aire  de  la  Grenouille.  L'Opaline  est  un  être  de  forme  ovoïde, 
allongé,  légèrement  tordu  sur  son  axe  et  uniformément  cilié  comme  les  précédents. 

Cet  animal  est  intéressant,  surfout,  par  ses  caractères  régressifs.  Il  n'a  ni  bouche,  ni 
anus,  ni  vésicule  contractile.  Les  macronoyau  et  micronoyau,  non  différenciés,  sont  rem- 
placés par  des  fragments  de  noyaux  nombreux  et  épars. 


Stentor  polymorphus.  (0.  F.  Militer.) 

Cet  animal  (fig.  9,  D)  se  rencontre,  fréquemment,  sur  les  objets  qui  viennent  des  eaux 
stagnantes.  11  constitue  un  type  remarquable  par  sa  grande  taille.  Il  peut  mesurer 
jusqu'à  4  millimètres.  Il  devient  errant  à  volonté.  Le  corps  a  la  forme  d'un  long  enton- 
noir fixé  par  sa  pointe.  La  partie  élargie  porte  une  couronne  de  membranelles  formant 
la  zone  adorale. 

Celle-ci  est  disposée  en  une  spire  qui  conduit  à  un  vestibule  buccal.  L'anus  est  situé 
non  loin  de  ce  vestibule.  En  outre  de  la  couronne  adorale,  le  corps  porte,  sur  toute  sa 
périphérie,  un  revêtement  cilié  très  fin. 

Le  macronoyau  est  très  b)ng,  en  forme  de  chapelet,  et  à  chacun  de  ses  grains  cor- 
respondent [ilusieurs  micronoyaux .  Il  y  a  une  grosse  vésicule  pulsatile,  située  immé- 
diatement au-dessus  du  péiistome. 

vivent  normalement  dans  les  iicrbos  des  prairies.  Ces  derniers  s'enkyslenl  et  les  kystes  restent 
lixés  aux  tiges  et  aux  feuilles  des  végétaux.  En  plaçant,  par  exemple,  du  foin  sec  dans  l'eau, 
on  ne  fait  que  remettre  les  kystes  qu'il  porte  dans  des  conditions  favorables  à  leur  développe- 
ment. 


l'UOTOZUAlUKS    CILIAIRKS. 


23 


^^^';!:!hvi/. 


\3  i    YX.    ..:-- 


'.  3i  (s.    1     PSrisioms 


iortî  terminales 


FiG.  y.  —  Quelques  fokmes  de  Pkotozoaiuks  ciliaires  (jur.  l'on  hencontue  fkéquemment. 

En  A,  une  l'annnœric,  gross.  lin.  :  500.  —  En  li,  un  Col/iodc.  g^ross.  lin.  :  '200.  —  En  C.  nm 
Opaline,  gross.  lin.  :  200.  —  Eu  D,  un  Stcnlor,  irross.  lin.  :  50.  —  En  E,  une  Slij/oinjcliir. 
uionlrant  ses  cirres  ventraux,  gross.  lin.  :  200. 


24". 


ZOOLOGIE    PRATIOLE. 


Stylonychia  mytilus.  [Slcin.) 

Cet  être  (fig.  9,  E)  se  rencontre,  également,  dans  l'eau  des  marais.  II  a  une  forme 
ovoïde  à  grosse  extrémité  antérieure  et  est  aplati  du  côté  qui  porte  le  péristome.  Ci> 
même  côté,  que  l'on  considère  comme  ventral,  porte  des  expansions  coniques  ou  cirres 
dont  l'animal  se  sert  pour  marcher.  Ces  cirres  sont  d'après  leur  position  :  1°  antéi'ieurs 
(cirrcs  frontaux)  ;  2"  moyens  (cirres  marginaux  et  abdominaux)  ;  7)"  j)ostérieui's  (cirres 
transversaux).  II  existe,  aussi,  des  soies  postérieures  terminales  et  des  soies  tactiles  dorsales. 

Le  péristome,  largement  ouvert  en  avant  du  coi'ps,  porte,  du  côté  gauche  (lèvre  gauche), 
une  rangée  de  membranelles  formant  la  zone  adorale;  (hi  côté  droit  (lèvre  droite),  une 
membrane  préorale. 


Différentes  formes  de  Protozoaires  ciliaires. 

Tous  les  Protozoaires  ciliaires  répondent  à  une  disposition  fondamentale  conuiiune. 
Leur  corps  peut  être  ramené  à  une  forme  ovoïde,  de  taille  ne  dépassant  pas  d'ordinaire 
1  millimètre.  Ils  se  meuvent  dans  l'eau  avec  vivacité,  à  l'aide  des  cils  vibratiles  qui 
les  recouvrent.  Intérieurement,  ils  ont  la  structure  d'une  cellule  dans  laquelle  s'est  pro- 
duite une  dilférenciation  morphologique  élevée. 

La  structure  interne  du  corps  des  Protozoaires  ciliaires  étant  assez  constante  dans  ses 
traits  essentiels,  c'est  surtout  par  leur  aspect  extérieui",  jiar  la  nature  de  leurs  organes 
de  l'elalion,  qu'on  peut  distinguer  ces  êtres  entre  eux. 


Proto- 
zoaires 
ciliaires. 


'  Possédant  constam- 
ment des  cils  libres 
et,  souvent,  d'autres 
cils  agglutinés  en 
membranelles  :  P. 
ciliaires  propre- 
ment dits.  Oiiand 
elles  existent,  les 
membranelles  for- 
ment une  couronne 
adorale. 


(Couronne 
adorale 
absente. 


Couronne 
adorale 
présente. 
Les  cils 

libres  sont  : 


Les  cils  1 
sti  tuent 
uniforme. 
Holotriches 

1°    I 


ibres  cou-] 
un  tapis  ^ 

.  \ 


Ex.  :  (^olpode, 

Paramœcie, 

Opaline. 


Ex.  :  Stentor, 


épaiiihis     en  ] 
tapis  uniforme.   ( 
Hétérotriches.   ) 

!"  Remplacés    sur\ 
leventre,par  des 
cirres,    et     sur  1 

le  dos,  par  quel- |  Ex.  :  Stylonychia. 
ques  soies    tac- 
tiles. 
Hypotriches. 


5"  Alisenls  ou  foi- 
mant  une  simple 
couronne  circu- 
laire. 
Péritriches. 


Ex.  :  Vorticellc. 


Privés  de  cils  de  toutes  sortes  // 
l'étal  adulte.  Ceux-ci  sont  I 
remplacés  par  des  tentacules  | 
préhenseurs  et  suceurs. 


Tentaculifères. 


ANIMAUX   PLURICr.LLULAIRES 


La  ililïërcnco  (|iii  sqiare,  en  |H(Miiier  lien,  les  aiiiiiiaiix  iiiiiccllulaircs 
dos  animaux  ]>lnricolliilair('s  consiste  en  ce  <|U('  les  prcniieis  sont  com- 
posés d'une  seule  cellule  et  les  seconds  de  |ilusieurs.  Mais,  s'il  n'existait 
pas  d'autre  trait  distinctif,  il  n'y  aurait  aucune  démarcation  entre  les 
colonies  de  Protozoaires  et  le  corps  d'un  animal  pluricellulaire. 

En  réalité,  l'état  pluricellulaire  qui  correspond  d'abord,  par  ra|)p(>il 
à  l'état  unicellulaire,  à  un  dévelo|»pement  en  qnaiit'tt('\  entraîne,  d  une 
faç^on  nécessaire,  le  développement  en  (/ualltë. 

En  effet,  dès  que  l'amas  pluricellulaire  se  constitue,  ses  cellules 
acquièrent,  pai"  le  fait  de  leurs  situations  respectives,  des  relations  diverses  : 
Les  mies  sont  superticielles  et  ont  avec  le  monde  extérieur  des  iapj)orts 
immédiats;  elles  servent  de  limite  à  l'organisme  dont  elles  font  partie  et 
président,  d'une  façon  plus  spéciale,  aux  fonctions  de  relation.  Les  autres 
sont  profondes  et  ne  communiquent  avec  le  monde  extérieur  que  |)ar  lin- 
termédiaire  des  premières;  elles  assurent  les  autres  fonctions  de  l'orga- 
nisme. 

Toutes  les  cellules  cpii  ont  une  même  fonction  restent  semblables  entre 
elles  et  forment  un  lissu.  Les  différents  tissus  ({ui  concourent  à  une  même 
action  plus  conqdexe  se  groupent  en  on/ancs.  De  la  position  des  diffé- 
rents organes  résulte,  en  dernière  analyse,  la  disposition  apparente  du 
corps.  En  somme,  il  se  produit,  dans  le  corps  des  animaux  pluricellulaires, 
des  phénomènes  semblables  à  ceux  que  nous  avons  observés,  déjà,  dans 
le  corps  des  êtres  unicellulaires  :  la  division  du  travail  physiologicpie 
entraîne  la  différenciation  morphologique.  iSeulement,  ici,  des  cellules 
entières  sont  intéressées  dans  la  différenciation,  tandis  que,  chez  les  Pro- 
tozoaires, ce  sont  des  parties  de  cellules  qui  deviennent,  chacune,  un 
organe. 


MÉSOZOAIRES 


Les  Mésozoaires  sont  des  animaux  dont  le  corps  se  compose  d'mie  assise 
de  cellules  qui  forment  un  revêtement  superficiel,  au-dessous  duquel  il 
n'existe  qu'une  seule  sorte  de  tissus,  de  constitution  variable. 

Ces  êtres  sont  représentés  par  un  nombre  limité  de  formes  de  petite 
taille  dont  les  unes  vivent  en  parasites  dans  le  corps  des  Échinodermes, 
des  Nermentiens,  des  Cépbalopodes.  tandis  que  les  autres  ont  été  rencon- 
trées, à  Tétat  libre,  mais  assez  rarement. 

Les  Mésozoaires  n'ont  peut-être  pas  une  autonomie  absolue.  Ils  peuvent 
provenir  de  la  dégradation  parasitaire  d'animaux  plus  élevés  qu'eux  eu 
organisation  (Mésozoaires  parasites),  ou  de  la  transformation  d'animaux 
libres  sous  l'influence  de  conditions  spéciales  (aquarium,  eau  de  mer  sur- 
saturée, etc.).  Peut-être  représentent-ils,  réellement,  les  formes  origi- 
nelles des  animaux  pluricellulaires. 

Il  nous  suflit,  ici,  de  noter  leur  existence  qui  est,  quelle  qu'en  soit  la 
signification,  d'une  haute  importance  philosophique. 


MÉTAZOAIRES 


Le  corps  est  composé,  à  un  stade  très  précoce  do  son  d('!V('lo|)[)onicnt, 
de  trois  sortes  de  tissus  disposés  en  trois  fnn'llcls  primordiaux  (ecto- 
derme,  mésodernie,  endoderme)  emboîtés  l'un  dans  l'autre  et  limitant 
une  cavité  centrale  (jui  communi(pie  avec  rextérieui'  j)ar  un  i^rand  oiifice. 
Ces  trois  feuillets  primordiaux  l'ournissent,  [)ar  dilîérenciation,  de  nom- 
breux tissus. 


SPONGIAIRES 

Les  Spongiaires  sont  les  Métazoaires  les  plus  infériein's.  Au  début,  leur 
corps  a  la  fonue  d'une  urne  fixée  par  sa  base,  à  «grande  ouverture  supé- 
rieure et  à  paroi  traversée  par  de  nombreux  canaux  qui  mettent  en  com- 
munication la  cavité  centrale  avec  l'extérieur. 

Ce  qui  distingue  les  Eponges  des  autres  Métazoaires,  c'est  fpi'après 
avoir  conunencé  à  se  développer  comme  ceux-ci,  elles  créent  à  l'inté- 
rieur de  leur  corps  un  réseau  de  conduits  parcourus  par  l'eau  ambiante.  Ce 
réseau  remplace  le  tube  digestif  central  qui,  cbez  les  autres  animaux, 
sert  d'axe  de  groupement  aux  différents  organes.  Ces  conduits  portent,  en 
divers  points  de  leurs  parois,  des  cellules  spéciales,  hsclwanocytes,  ([ui- 
jouent  un  rôle  important  dans  la  morphologie  des  Spongiaires. 

Extérieurement,  les  Eponges  peuvent  avoir  des  formes  régulières,  mais 
le  {)lus  souvent  ces  formes  sont  quelconques,  non  définies  et  d'un  volume 
très  variable. 


Exemple  :  L'ÉPONGE    D'EAU     DOUCE   OU  SPONGI  LLE 
EPHYDATIA   (SPONGILLA)    FLUVIATILIS   (Lichl,.). 

La  Spongille  est  la  seule  forme  (pii  babite  les  eaux  douces  où  elle  est 
très  ré])andue.  On  la  trouvera,  de  préférence,  dans  les  eaux  aérées,  peu 
courantes  et  suffisamment  riches  en  matières  alimentaires  (végétaux, 
petits  organismes). 

La  S|)ongilleest  de  foi'uie  vaiiable.  Elle  a  une  grosseur  (pii  oscille  entre 
la  dimension  dune  noix  et  celle  du  poing.  Elle  est  ordinairement  de  cou- 


28 


ZOOLOGIE    PRATIOUK. 


lour  jaiino  salo.  On  la  l'cMieontic 


•7m-' 


V'ig.  10.  —  Sponçp'llrs  adullex  /i  rrrs  .v 
(les  feuilles  de  Volllminir  x/nfale. 
Gross.  lin.  :  2/5. 


particules,   on   détachera   un  petit 
ïexaminera  à  la  loupe. 


altacliéc  aux  |tlaiil('s  a(|uati(ni('s.  aii\ 
pierres.  Sa  suiiace  est  rugueuse.  Elle 
porte  quel(jues  grands  orifices,  épars, 
les  o-sculcs,  assez  larucs,  irréfifulière- 
luent  disirihués,  et  d'autres  oriliees 
plus  jx'tits  et  plus  nombreux,  les  pores 
inhalants  (fig.  10). 

Les  Spougilles  naissent  à  la  lin  de 
I  hiver  et  acquièrent  leur  croissance 
en  deux  ou  trois  luois.  Elles  nieuicul 
à  I  apparition  des  chaleurs.  Au  déhul. 
elles  se  reproduisent  par  voie  sexuée, 
mais,  à  la  fin  de  leur  vie,  la  lejtro- 
duction  setîectue  par  des  bourgeons 
spéciaux,  appelés  gemmules.  Au  mo- 
ment où  le  corps  de  lEponge  mère 
se  désagrège,  les  geumndes  sont 
mises  en  liberté  sous  forme  dune 
multitude  de  petits  grains  à  peine 
visibles.  Ces  gemmules  tombent  au 
fond  de  Tean.  ou  llottent  et  se  dépo- 
sent sur  les  corps  environnants,  végé- 
taux et  autres.  Au  printemps  suivant, 
elles  germent  et  donnent  naissance  à 
de  nouvelles  Epongiis. 

On  immergera  une  Éponge  dans  un 
récipient  en  verre  peu  profond,  permet- 
tant de  ïobserver  en  tous  sens.  Au  bout 
de  quelques  minutes,  quand  le  sujet  en 
observation  sera  habitué  à  son  nouvel 
habitat,  on  laissera  tomber  à  côté  de  lui 
une  goutte  ou  deux  d'une  solution  aqueuse 
de  carmin  ou  d'encre  de  Chine. 

Par  ce  moyen,  ou  met  en  évidence 
le  rôle  des  deux  sortes  d'orifices 
ouverts  à  la  surface  du  corps.  Les  par- 
ticules colorées  sont  entraînées  pai- 
des  courants  qui  pénètrent  dans  le 
corps,  à  travers  les  petits  orifices  (pores 
inhalants)  et  ressortent  à  travers  les 
grands  orifices  (orifices  exhalants). 

Pour  déterminer  le  trajet  suivi  par  les 
fragment  du  sujet    en   observation  et  on 


LA    SlMlMilLI.K.  50 

l.cs  porcs  iiilialanls  cl  les  oscilles  sont  les  oiiliccs  cxiciiies  d  un  léscaii 
(le  tubes  coiii|>lcxes,  raiiiitiés.  anastoiiiQsés,  ronllés  par  place;  et  paicoii- 
rant  la  masse  de  rKpoiinc  en  tons  sens. 

Les  tissus  conslitniirs  de  I  Kpont^e  sont  localisés  dans  les  cloisons  (pii 
dcliinilent  les  conduits  seivant  à  la  circulation  de  Teau.  Nous  allons  les 
étudier  d  abord  pai'  dissociation,  sans  tenir  compte  de  leur  place  exacte 
dans  ToriJianisme.  Nous  verrons  la  structure  «iénérale  typi(pie  du  coips 
de  lEponj^e  an  nionient  on  celte  sirnctureest  lapins  nette,  ce  (pii  a  lien 
pendant  ini  conri  inslaul  du  dévelopjiement. 


DISSOCIATION  DES  TISSUS  DE  L  ÉPONGE 

Les  cléments  qui  constituent  le  coips  de  lEponge  sont  répandus,  à 
peu  près  uniforménient,  dans  les  diverses  parties  de  l'organisme  ;  ils  ne 
commandent  pas  un  système  de  dissection  déterminé  et  nous  pouvons 
les  décrire  dans  Tordre  indi(pié  par  la  l'acilité  avec  laquelle  on  les 
observe.  Le  groupement  rationnel  en  sera  établi  ultérieurement. 

Cellules  amiboïdes. 

On  détachera,  sui^  une  Éponge  vivante,  un  fragment  du  volume  d'une  lentille 


Kly.    11.  —  Lrs   rr/lii/rs    a in/bnïdcs  (jui  rircii/.  enniilrs.  (huis  le  ((irpti  de  ht   S/imigilIc. 

Gross.  lin.  :  700. 


et  on  le  placera  sur  une  lame  poiHe-objet.  Avec  une  aiguille   à  dissection  on 
exercera  sur  ce  fragment  une  pression  légère  qui  fera  couler  de  son  intérieur 


30  ZOOLOGIE    IM!  AT  10  TE. 

un  liquide  lactescent.  Ce  liquide  doit  son  aspect  aux  cellules  amiboïdes  qu'il 
renferme.  On  le  couvrira  avec  une  lamelle  couvre-objet,  en  ayant  soin  de  sou- 
tenir celle-ci  avec  de  minces  supports  latéraux,  afin  de  ne  pas  écraser  la 
préparation. 

A  un  grossisspiiK'iit  siiflisant,  on  constate  que  les  cellule.^  amiboïdea 
sont  constituées  par  une  masse  granuleuse,  contenant  un  noyau  générale- 
ment excentrique  (fig.  il).  Au  bout  de  peu  de  temps,  on  peut  voir  ces 
cellules  changer  de  l'orme,  émettre  des  prolongements  obtus  ou  pseudo- 
podes. Les  cellules  amiboïdes  rappellent,  avec  une  certaine  exactitude, 
les  Protozoaires  pseudopodaires.  On  peut  aisément  se  faire  une  idée  de 
ceux-ci  par  Tétude  de  celles-là. 

Si  Ton  introduit  dans  la  préparation  (pielqnes  particules  solides  très 
fines  (encre  de  Chine,  carmin,  etc.),  on  observe  que  lorsque  un  pseudo- 
pode rencontre  une  particule,  il  l'entoure,  Fenglobe  et  tend  à  la  digérer. 
Les  cellules  amilxVides  absorbent  des  gouttes  de  gi'aisse,  des  microbes, 
toutes  sortes  de  corps  étrangers.  Elles  s'accumulent  autour  de  ces  corps 
et  les  enveloppent.  Leur  activité  se  manifeste  dans  toutes  les  circon- 
stances où  leui'  irritabilité  est  mise  en  jeu. 

Les  observations  faites  sur  les  cellules  amiboïdes  des  Spongilles  el  de 
quelques  autres  animaux  inférieurs,  ont  servi  de  point  de  départ  aux 
recherches  (jui  ont  permis  à  iVletchnikofl"  d'établir  sa  conception  de  la 
défense  de  1  organisme  })ar  les  cellules  mobiles  ou  pltayocyies' . 

Il  ne  faut  pas  croire  toutefois  que  ces  éléments  soient  spécialement  des- 
tinés à  détruire  les  microbes  pathogènes  ou  à  dévorer  des  tissus  devenus 
inutiles  ou  nuisibles.  Leur  activité  peut  s'exercer  autrement  et  devenir, 
parfois,  préjudiciable  à  Torganisme. 

1.  «  Il  est  facile  d'observer  ce  qui  se  passe  dans  l'organisme  d'une  Éponge  dans  laquelle  on 
a  introduit  un  corps  étranger  pi(juant  comme,  par  exemple,  un  petit  IuIjc  de  verre  ou  une 
aiguille  d'asbestc.  L'objet  pénétre  surtout  dans  la  masse  mcsodermiqne  oii  il  se  trouve  au 
voisinage  des  cellules  amiboïdes.  Celles-ci  entourent  souvent,  en  partie  ou  en  entier,  le  corps 
étranger,  c'est-à-dire  réagissent  comme  s'il  s'agissait  simplement  d'une  masse  nutritive  plus 
grande  que  d'habitudi?.  Quelquefois,  les  cellules  ne  s'accunudent  point  ou  presque  point  autour 
du  corps  introduit,  ce  qui  montre  que  ce  dernier  n'a  pas  excité  une  réaction  suffisante. 
D'autres  fois,  les  corps  inertes,  comme  les  filaments  végétaux,  attirent  une  quantité  considé- 
l'able  de  pliagocytes  qui  les  entourent,  et  se  fusionnent  partiellement  en  de  petits  phi- 
smodes.  » 

....  «  Il  résulte  de  ces  faits  que  les  corps  étrangers  en  général,  parvenus  par  n'importe 
quel  moyen,  dans  le  parencliyme  des  Eponges,  excitent  les  pliagocytes  mésodermiques  <|ui 
englobent  ces  corps  dans  leur  intérieur  ou  les  entourent  en  se  réunissant,  parfois  même  en 
eonlluant  en  grand  nombre.  Si  les  corps  étrangers  sont  faciles  à  digérer,  ils  subissent  ce  sort: 
si,  au  contraire,  ils  sont  résistants,  ils  restent  dans  l'Eponge,  entourés  par  des  cellules,  pré- 
sentant ainsi  une  sorte  de  commensalisme.  Ce  dernier  pliénoméne  est  très  répandu  parmi  les 
Spongiaires.  »  . 

«  !Sous  avons  le  droit  d'affirmer  que,  dans  la  lutte  de  l'organisme  contre  les  différentes 

causes  nuisibles,  les  Spongiaires  mettent  en  jeu  leurs  propriétés  cellulaires,  surtout  la  sensi- 
bilité et  la  conlractilité  des  éléments  ectodermiques  et  le  pouvoir  englol)ant  et  digestif  des 
cellules  du  mésoderme  et  de  l'endoderme.  » 

«  Ce  résultat  pourra  servir  de  point  de  départ  aux  pliénomènes  de  réaction  plus  corapli([ués 
qu'on  retrouve  cliez  d'autres  animaux.  »  (Melclirnkolf.  Lcrons  .sur  lu  palhologie  ro»ij>urce 
(le  l'Iiifluinitiiilion,  Paris,  Masson,  1892.) 


LA    Sl'O.NGlLLE. 


Spicules    siliceux. 

On  comprimera,  doucement,  sous  un  mince  filet  d'eau,  un  petit  fragment 
d'Epongé.  Cette  opération  aura  pour  effet  de  chasser  les  cellules  amihoïdes 
dont  elle  est  gorgée  et  d'isoler  la  portion  fixe  du  coi^ps  de  l' Éponge.  On  dilacé- 
rera,  ensuite,  le  fragment  que  Von  vient  de  traiter,  on  le  recouvrira  d'une 
lamelle  et  on  l'observera,  sans  autre  préparation,  sous  le  microscope,  à  un 
faible  grossissement. 

Les  spicules  (fig.  J2),  très  nombreux,  sont  dirigés  dans  tous  les  s<'ns, 
lantùtépars,  tantôt  soudés  (Mitre  eux  dans  toute  leur  longueur,  (tu  scule- 


12.  —  S/iicitlci  fiiliccii.r  roii.stiliuiiit    le  sijt/cirllr  de  lu  S/)»iif/illc.  —  Dix-wcialiuit. 
(in.ï-s.   lin.  :  SO. 


ment  à  leurs  extrémités,  par  de  la  sponglne,  de  manière  à  l'ormer  des 
traînées  qui  s'entre-croisent  dans  les  diverses  directions  de  Tespace,  sous 
des  angles  variés.  Ces  traînées  constituent  un  réseau  llexihle  à  mailles 
polyédriques  qui  supporte  la  partie  vivante  de  lorganisme. 

C(>s  s|)icules  sont  de  nature  siliceuse;  ils  ont  l'aspect  dime  baguette 
reetiligne,  fusiforme,  monaxiale,  creusée  d'un  canal  centi'al  et  mesurent 
un  quart  de  millimètre  de  longueur  environ.  Ils  naissent  chacun  dans 


52  ZOOLO(;iE    l'HATIOUK. 

une  cellule-iiièic  dont  ils  dépassent  ensuite  la  taille,  au  point  que  celle-ci 
avec  son  corps  et  son  noyau  reste  massée  en  un  point  du  spicule  et  a  lair 
dinii'  anni'xe  qui  peut  arriver  à  dis|);uailr('  couq)lètenient. 


Les  autres  éléments  qui  rentrent  dans  la  composition  de  la  Spongille  sont 
plus  difficiles  à  observer  que  les  précédents.  En  raison  de  leur  rareté  relative 
par  rapport  aux  globules  blancs  et  aux  spicules ,  de  leur  petite  taille  et  de 
leur  peu  de  consistance,  il  est  très  difficile  de  les  obsei^ver  après  une  simple 
dilacération.  Il  sera  à  peu  près  indispensable  d'avoir  recoui^s  à  des  procédés 
plus  précis  tels  que  l'emploi  de  coupes  et  de  colorations  spéciales,  mais  ces 
moyens  relèvent  d'une  pratique  de  l'histologie  assez  avancée.  Ces  coupes  sont 
même  pai^ticulièrement  difficiles  à  réussir  à  cause  de  la  présence  des  spicules 
que  l'on  ne  peut  éliminer  et  qui  arrêtent  le  tranchant  du  rasoir.  Nous  allons 
décrire  ces  divers  éléments  d'après  une  coupe  que  nous  supposerons  avoir  été 
pratiquée,  au  préalable,  et  qui  pourra  servir  de  guide  dans  l'étude  que  l'on 
va  taire  par  des  moyens  plus  simples  et  moins  précis. 


Choanocytes. 

Parmi  les  cellules  ([ui  l'oriuent  la  ])arlie  lixe  de  Toiganisme,   il   en  est 

B  A 


Corps 
^r    au  Choanocytê 


ca/tuiês  con/alfcttvBs 


Paroi  dplthéitaio  tapissant  {es  CanâuUs 


CêUaias  atnmùofaes  «rrantes 


Fiy.  13. 

En  A,  cellule  à  collereUe  ou  cfioanocyte,  isolée,  (jross.  lin.  :  200.  —  Eu  B,  cou|)e   diaarai 
niatique  d'une  corbeille  vibratile.  Uross.   lin.  :    75. 


(pii  tapissent,  par  endioits,  les  conduits  internes  parcourus  par  Teau.  Ce 


LA    SI'O.NCII.LE.  r»3 

sonl  les  clioduoci/lcs.  Ces  cclliilcs,  de  |tt'lilr  laillr.  soiil  iimiiics,  cIimciiiic. 
(Tiin  loiicl  cl  f(''iiiii('s,  |tiii'  |)olits  inroiipcs,  sur  le  liiijcl  des  (■(nidiiils 
(fio.  13.  A  et   H). 

Par  Iciii'  })réson('(',  cos  clénicnls  (litiiiiciil  un  cariiclcic  |)i(»|)i('  aux 
Eponges.  Ils  ressemblent  aux  cellules  (|ui  lonnent.  à  elles  seules,  le  corps 
de  certains  Piotozoaii'es  llagellaires,  les  Cliodno/Jdfjcih's.  ("oiiinie  ceux-ci, 
le  choanocyte  est  formé  d'un  corps  cellulaire  ovoïde,  icnleruiant  un  gros 
noyau  et  portant,  à  son  extrémité  disfale,  une  cctlleictte  protoplasmifpie, 
en  foi'me  d'entomioir.  Du  centre  de  la  collerette  se  détache  un  long  l'ouel 
libre  et  1res  actif.  Les  gi'onpes  formés  par  les  choanocytes  ont  reçu,  à 
cause  de  lein-  forme  el  de  leur  aspect  anime,  le  nom  de  corbci/lcs  vibra- 
l'dcs. 

Les  clioanocvtes  sonl  les  organes  aciifs  de  l'f]ponge. 

l"  Ils  ont  un  rùl(>  spécial  dans  la  l'espiration  en  créant,  j)ar  les  batte- 
ments de  leurs  fouets,  un  courant  d'eau  continu  cpii  parcourt  rE])onge 
dans  toutes  ses  parties.  2"  A  eux  revient,  à  peu  près  exclusivement,  le 
rôle  de  capturer  les  aliments  (pie  les  cellules  amiboïdes  ti'ans|)ortent, 
ensuite,  dans  tout  rorganisme.  5"  Ils  paraissent  être,  aussi,  les  organes 
principaux  de  l'exciTtion. 

Cellules   conjonctives   de  soutien. 

Ce  sont  des  cellules  dont  le  corps  est  étiré  périphéiiipiement  en  fibrilles 
à  directions  diverses.  Ces  éléments  forment  un  réseau  dans  le  corps  de 
l'Eponge  (lig.  13.  B). 

Cellules    sexuelles. 

Ça  et  là  se  rencontrent,  éparses,  des  celhdes  sexuelles,  mâles  ou  femelles. 

Cellules  épithéliales. 

Les  éléments  qui  limitent  les  surfaces  externe  et  interne  de  TÉponge 
correspondent,  sauf  au  niveau  des  corbeilles  vibratiles  constituées  par 
les  choanocytes,  à  des  cellules  aplaties,  disposées  en  un  épithélium  pavi- 
menteux  dépourvu  de  toute  particularité  intéressante  (fig.  13.  B). 

L'organisme  de  TEponge  nous  montre,  sous  une  forme  simple,  les  par- 
ties que  nous  allons  retrouver  chez  tous  les  Métazoaires  :  1"  organes  com- 
posés de  cellules  fixes,  différenciées  dans  des  sens  divers;  2"  cellules 
mohik'^'  (cellnlcs  amiboïdes)  se  présentant  comme  de  petits  organismes 
unicellulaires  relativement  autonomes,  r(''pandus  parmi  les  organes.  Ces 
dernières  jouent,  on  Ta  vu,  déjà,  un  lôle  iuq)ortant  dans  rorganisme. 
Elles  en    détruisent   les  parties   insuflisaimnent  résistantes,   et  le  débar- 


54  ZOOLOGiH    PRATIQUE. 

l'assenl  dos  siil)stanccs  (''Irangères.  Nous  les  rclrouvorons  dans  toute  la 
série  animale  où  elles  Ibnuent,  sous  des  aspects  plus  ou  moins  systéma- 
tisés, les  appareils  li/iiiphatifjurs. 

La   structure  du  corps  de  la  Spongille  adulte  peut  être  résumée  de  la 
façon  suivante  : 

,,     ,.  ,  (    ÉpithéliiiDi    iKiriiiienteii.v.    aiilati,     cnve- 

A.    Surlace    externe  ]      '       ,  ,  ,     ,  ■ 

(  l(i|i[iaiil  toul  le  corps. 

1°  Cellules  aiiiibo'ides,  errantes. 

2"  Sj)iciilrs  loriiiant  une  tliar|iente  sou|il('. 
issus  (le  cellules  mères  :  les  scléro- 
r>.   Subslance  du       j  hlasle.s. 

corps  proprement  dit  j   ^^„  Cellules  eonjom-tives  îovmnnt  un  réseau 

général  de  soutien. 


Corps   de    la 
Spongille 


4"  Cellules    se.ruelles,    éparses,    mâles    et 
fenielliîs. 

1"  Cliuanocijles    ou    cellules    à     colleretle 
groupées  en  corbeilles  vibratiles,  dis- 
C.   Surface     interne  \  posées  de  loin  en  loin. 

(danaux  aquifères    1    g"  Épithêl'ium  pavimenteu.v,  aplati,  sem- 
inhalants  et  exha-   j  ]ji;,],i,.  :,  répithélium  qui  recouvre  la 

l'"i'^)-  I  surface    externe    du    corps,  revêtant 

toute  la  surface  des  canaux  non  occu- 
pée par  les  clioanocytes. 


DÉVELOPPEMENT 

Pour  comprendre  la  l'orme  qui  sert  de  point  de  départ  à  la  structure  de 
rÉponme,  il  est  indispensable  d'observer  les  premières  phases  du  déve- 
loppement. 

Il  existe  deux  sortes  de  dévelop|iement  :  I "  le  développeiuent  sexué; 
2"  le  développement  asexué  ou  par  (/eiuuiulation. 

Développement   sexué. 

Il  n'y  a  })as  lieu  de  détailler  ici  tous  les  phénomènes  du  développe- 
ment sexué'.  L'o'uf  subit  d'abord,  dans  le  corps  de  son  générateur,  une 
segmentation  totale,  à  peu  près  égale,  et  prend  l'aspect  d'une  miire  (phase 
morula  (fig.  li,  B).  La  tuorula  se  creuse  ensuite  d'une  cavité  (phase 
blastula  (fig.  14,  C).  La  blastula  elle-même,  se  couvre  de  cils  viliratiles, 
accroît  sa  cavité  qui  devient  excentrique  et  prend  une  l'orme  ovoïde,  à 

1.  Le  dévcloppemeiU  de  la  Spon.uillc  ollre  des  parlicularilés  dont  l'étude  nécessite  des 
cdiiiiaissances  spéciales.  Nous  renvoyons,  pour  l'examen  de  ces  particularilcs,  au  mémoire  publié 
sur  le  développement  de  la  Spongille,  par  M.  Yves  Delage  dans  les  Archives  de  zool.  expé- 
riiiu'iilalc  cl  f/ciicrate    t.  X,   189'2). 


LA    SPONGILLE. 


rofl/M  antûrlBur» 


FiG.  14.  —  Les  phases  les  plus  faciles  a  obseiîvep,  du  développement  sexué 

DE    LA    SpONGILLE. 

En  A,  O'ufs  contenus  dans  lus  lissas  île  rE|)onge  mère.  Gross.  lin.  :  200.  —  l'ji  H,  phase 
iiiiindd,  représentée  avec  son  relief  naturel.  —  En  G,  phase  bluslula,  figurée  en  coupe 
i)pti(|U('.  —  En  D  et  E,  larves  libres,  représentées,  l'une,  E,  avec  son  relief  naturel,  l'autre, 
1),  en  coupe  réelle.  Gross.  lin.  :  poui'  D,  G.  500;  jiour  D  et  E,  100. 


56 


ZOOLOCIE    PRATIQUE. 


l)oii(s  inégaux (fig.  14,  Det  E).  A  col  ('tal,  la 

Bemmules 


^   ^,-*^^..: 


V\^.  13.  —  Criiinnilrs  fi.rccx  aur  un  fnigiiintt 
de  i'iillisiirrif  s/iiidlr.  —  (Iross.   lin.  :   10. 

diaire  de  corps  spéciaux  iioininés  geninntlcs 
jusqu'ici  ([uc  chez  les  Éponges  d'eau  douce  et 


larve  quitte  les  voies  matei'- 
uelles  et  devient  libre  pour 
quelques  heures. 

Il  n'est  guère  possible  de 
fixer  le  moment  exact  où  l'on 
peut  étudier  les  larves  libres 
de  la  Spongille.  Il  faudra  éta- 
blir un  dispositif  à  demeure 
et  surveiller  le  moment  où 
ces  larves  sortiront  de  l'Épon- 
ge mère.  A  cet  effet  on 
placera  des  Éponges  adultes 
dans  des  cristallisoirs  conte- 
nant une  eau  très  claire.  On 
observera  de  temps  à  autre 
le  contenu  de  ces  cristalli- 
soirs, de  manière  à  recon- 
naître les  larves  après  leur 
mise  en  liberté.  On  les  re- 
cueillera à  l'aide  d'une  pipette. 

Chaque  larve  se  fixe  par 
une  partie  quelconque  de  sa 
surface.  Elle  se  déprime 
aux  dépens  de  sa  cavité  qui 
se  réduit,  d'abord,  à  une 
l'ente,  puis  s'efface,  après 
dislocation  du  revêtement 
éj)itliélial. 

l/Ej)onge  augmente  de 
volume  en  développant  à 
peu  près  exclusivement  son 
appareil  végétatif.  L'achè- 
vement de  la  jeune  Eponge 
est  atteint  généralement, 
vers  le  sixième  jour.  Elle 
mesure  alors  un  millimètre 
de  diamètre  (Yoy.  la  tig.  17). 

Développement 

asexué 

ou  par  gemmulation. 

La  wSpongille  se  reproduit, 
également,  par  l'intermé- 
Ce  procédé  n'a  été  constaté 
il  |iaraît  être  en  rapport  avec 


LA    Sl'OMilLI.K.  37 

le  mode  de  vie  de  la  S|>onfiill('  (|iii  liahilc  des  eaux  cliaiigcaiil  j)(''ii(»di(jiie- 


Capsula  oxtarna 


A 

Micropyti 


Couche  asnfira 


Capsula  interna 


Ampfimtsgues 


Canal  aqutreri  lamal) 


FiG.   10.  —  Étidi-:  dk  la  gemmulk. 

En  A,  coupe  axiale  d'une  gemmule.  Gross.  lin.  :  100.  — En  B.  ani[)ln(lis(|iies  isolés  par  ilisso- 
«ialion  d'un  Iragmont  de  gemmule,  dans  une  s(dution  étendue  de  potasse  causlifpie.  Gross. 
Un.  :  aOO. 


ment  de  tenipératuiv  et  onVaiit  des  conditions  lantôl   lavoiahlcs,  fanlôt 
défavorables  à  la  vie  de  l'adulte. 


58  ZdOLOGIE    PIUTIOUE. 

Quel  que  soit  le  uiocle  de  roproductiou,  sexué  ou  asexué,  les  S|)ungilles 
sont  semblables,  à  la  fin  du  développement. 

Lorsqu'à  la  fin  de  Tété,  les  eaux  deviennent  froides,  les  Spon^illes  qui, 
durant  la  belle  saison,  se  sont  nniltipliées  pai'  voie  sexuée,  produisent  les 
•femmules.  Celles-ci  restent  inertes  pendant  tout  l'hiver  et  ne  forment 
de  nouvelles  Eponges  qu'au  printemps  suivant. 

C'est  donc  pendant  Ihiver  que  l'on  peut  recueillir  les  gemmules.  On 
les  cherchera,  de  préférence,  sur  les  plantes  aquatiques.  Elles  sont  ordi- 
nairement serrées  les  unes  contre  les  autres,  en  nombre  considérable 
'fig.  15).  Elles  résistent  facilement  aux  causes  de  destruction,  eu  parti- 
culier à  la  dessiccation  et  à  la  putréfaction  des  liquides. 

Pour  faire  une  étude  d'ensemble  de  la  gemmule  il  sera  indispensable  de 
procéder  par  coupes. 

La  gemmule  (dg.  16,  A)  est  globuleuse.  Elle  porte,  en  un  point  de  sa 
surface,  une  large  ouverture,  le  micropyle.  Celui-ci  est  fermé  pendant 
l'hiver  et  s'ouvre  seuleuieut,  au  moment  de  l'éclosion. 

La  genuuule  présente  à  considérer  une  paroi  et  un  contenu. 

Paroi.  —  La  paroi  joue  le  rôle  d'enveloppe  protectrice.  Elle  forme 
une  coque  épaisse  composée  de  trois  couches  :  1  "  une  capsule  externe 
mince  ;  2"  une  assise  moyenne  ou  couche  aérifère  ;  5"  une  capsule  interne 
mince.  La  couche  moyenne  est  la  plus  intéressante.  Elle  est  constituée 
par  des  cellules  que  sépareut  des  méats  pleins  d'air.  Chaque  cellule 
contient  un  corps  nommé  ampli hUsque  (fig.  16,  B).  Ce  dernier  se 
compose  d'une  tige  portant  à  chacune  de  ses  extrémités  un  disipie  découpé 
en  forme  d'étoile.  L'ensemble  présente  l'aspect  d'un  essieu  muni  de  ses 
roues. 

Les  amphidisques  sont  juxtaposés,  un  disque  en  dehors,  un  disque  en 
dedans.  L'axe  qui  les  unit  est  dirigé  dans  le  sens  radiaire.  Cet  axe  est 
traversé  par  un  canal  ouvert  aux  deux  bouts  qui  met  l'intérieur  de  la 
gemmule  en  communication  avec  l'eau  auibiante.  Les  amphidisques 
servent  non  seulement  à  mettre  en  relation  le  contenu  de  la  gemmule 
avec  le  milieu  extérieur,  mais  encore  à  augmenter  par  leur  solidité,  la 
résistance  de  la  paroi  qui  les  renferme. 

Contenu.  —  Le  contenu  constitue  la  substance  active  dans  la  repro- 
duction. Il  se  compose  d'un  amas  de  grosses  cellules,  bourrées  de  grains 
de  matières  nutritives  et  munies  de  un  à  quatre  noyaux. 

Au  printemps,  la  couche  qui  obture  le  micropyle  se  ramollit  et  l'amas 
des  cellules  centrales  passe  au  dehors.  Cet  amas  se  fixe,  s'étale  et  ne  tarde 
pas  à  former  une  nouvelle  Eponge  qui  prend  un  aspect  semblable  à  celui 
qui  est  fourni  par  le  développement  sexué. 


I.A    Sl'ONCILLE. 


Oscule  (Qnflce  ejrtialantj 


CarCeiiles  ciiratiles 
L'ues  par  transparence 


Région  margi/iate 


Fir..  17.  —  Jelm-:  Spo.ngille,  i-eu  de  temps  après  sa  fixation,  ayant  tous  ses  organes  formes 

ET  NE  DIFFÉRANT  DE    l'aDULTE  QUE  PAR  LA  TAILLE,    (Gl'OSS.   lin.   :    75.) 


En  A,  aspect  réel  d'une  jeune  Sponpille,  vue  par  sa  face  supérieure.  —  En  B,  coupe  verticale, 
ilenii-diagrammatique,  de  cette  Spon!j;ille,  pratiquée  suivant  le  plan  AB  iiidiipié  sur  le  dessin  A.  (Le 
<lessin  B  est  dressé,  en  partie,  d'après  Yves  Delag'e.) 


40  ZOOLOGIE    PlIATJOIi:. 


Jeune  éponge  entièrement  constituée. 

Pour  voir  des  Spongilles  jeunes  il  sera  pratique  de  taire  des  élevages  de 
Spongilles  adultes  dans  des  cristalli soirs,  de  recueillir  leurs  larves  et  d'ob- 
server ces  dernières  peu  de  temps  après  qu'elles  se  seront  fixées. 

La  jeuno  E[)()ii^('  (li;^.  17.  A)  adhère  à  son  support  par  sa  l)as(\  Son 
côté  libre  est  eonvexe  et  porte,  de  distance  en  distance,  des  saillies 
produites  par  les  spicules.  A'ers  le  milieu  de  la  lace  libre  s'ouvre  Vosciilr 
(\in  couuuuni(pie  avec  une  vaste  cavité  centrale  constituant  le  cloaque  ou 
(ilriuni. 

La  paroi  (lig.  17,  B)  est  traversée  par  de  nombreux  canaux  qui  s'éten- 
dent de  la  surface  du  corps  à  la  cavité  cloacale.  Ces  canaux  sont  renflés 
irrégulièrement  et  forment,  i)ar  endroits,  de  larges  espaces  aquifères. 

En  suivant  ces  canaux  dans  le  sens  du  courant  qui  les  traverse,  c'cst-à- 
dirc  de  la  péri})liéii(!  vers  le  centre,  nous  voyons  : 

1"  Immédiatement  au-dessous  des  ^^orf.s-  superficiels,  une  cavité  Jacu- 
*aaire  qui  occupe  tout  le  pourtour  de  l'Eponge. 

2"  Se  détachant  de  cette  cavité,  des  canaux  inhalants  qui  s'enfoncent 
dans  l'intérieur  du  corps  et  se  terminent  sur  les  corbeilles  vibratiles. 

5"  Les  corbeilles,  vibratiles.  qui  sont  des  cavités  tapissées  de  cellules 
munies,  chacune,  d  un  fouet  et  d'une  collerette. 

4"  Se  détachant  des  corbeilles  vibratiles,  des  canaux  exhalants  qui 
atteignent  Vatrinni  cloacal. 

A  cet  état  la  jeune  Eponge  ne  dift'ère  de  ce  qu'elle  sera  à  l'âge  adulte 
(pie  par  une  taille  moindre  et  par  le  man([ue  d  éléments  sexuels. 


Différentes  formes  d'Épongés. 

Ou  peut  admettre  que  les  tlponges,  très  voisines,  par  leur  origine,  des  antres  Cœlen- 
térés, ont  évolné  suivant  nn  type  spécial  qni  est  l'nrne  percée  de  pores,  d'où  le  nom  de 
l'orifèrcs  qui  lenr  est  parfois  donné.  Elles  se  sont  dillV-ienciées  suivant  deux  séries 
(  aiactérisées  par  l'état  du  squelette  qui  peut  être  composé  lautôt  de  substance  calcaire, 
lantot  de  substances  non  calcaires. 

Les  Eponges  à  squelette  composé  de  spicules  calcaires  ne  dépassent  pas  la  disposilion 
d'un  sac  à  cloaque  ceniral,  à  oscule  supéiieur  et  lerminal,  à  paroi  parcourue  par  des 
canaux  aquifères. 

Les  Eponges  à  squelelle  non  calcaire  ont  tantôt  des  spicules  siliceux,  tantôt  des 
libres  de  spongine;  parfois,  elles  possèdent  ces  deux  soites  d'éléments  réunis;  dans 
d'autres  cas,  elles  sont  dépourvues  de  tout  squelette.  Chez  elles,  la  forme  initiale  en 
urne  perforée  a[)pai'ait  d'une  fa(:on  fugitive.  Les  adultes  s'écartent  de  cette  forme  à  des 
degrés  divers  et  compli(|uent  leur  corps.  Les  uns  conservent  encore  leur  cavité  cloacale 
centrale  ;  les  autres  la  perdent  et  prennent  l'aspect  d'une  masse  lacuneuse,  à  contours 
irréguliers  pouvant   alleiinlic  parfois  de  grandes  dimensions. 


COELENTÉRÉS 


Caractères  généraux.  —  L;i  roriiie  des  Cœlentérés  est  rédiic- 
lil)I('  aux  dispttsitioiis  d'un  sac  limitant  une  vaste  cavité  centrale  en 
conniiunicationavec  rextérieur,  par  un  seul  orifice,  le  bUisfoporc.  (le  der- 
niei"  est  entoure,  le  plus  souvent,  d'une  couronne  de  tenlactiles.  La 
paroi  se  compose  de  trois  feuillets  emboîtés  et  juxtaposés  :  Vectoderme 
superficiel,  le  mêsodernic  ou  niésoijh'c  intermédiaire,  et  Wnidodernic 
interne,  limitant  la  cavilé  dii^estive'. 

Les  Cœlentérés  sont  fréquemment  fixés  et  d  assez  petite  taille.  Lem- 
forme  est  simple  :  tronc  de  cône,  cylindre,  demi-sphère,  dis(|ue.  La 
symétrie  rayonnée  est  habituelle.  Chez  certains  d  entre  eux  il  existe  un 
commencement  de  bilatéralité. 

On  peut  distini^uer  deux  groupes  parmi  les  Coelentérés,  suivant  (pie  la 
surface  digestive  est  simple,  ou  présente  des  plissements  : 

1°  Hydrozoaires.  —  Ces  animaux  présentent  la  structure  type  du 
Cœlentéré  :  sac  à  un  seul  orifice,  contenant  une  cavité  digestive  dépour- 
vue de  tout  cloisonnement,  en  rapport  avec  l'extérieur  par  une  bouche 
simple,   légèrement  saillante. 

'l"  Scyphozoaires.  —  Ces  animaux  so  .t  constitués  par  un  sac  conte- 
nant une  cavité  digestive  numie,  interuMu^ement,  de  cloisons  rayon- 
nantes. La  cavité  digestive  comnumique  avec  l'extérieur  |)ar  rintermé- 
diaire  d'un  phari/nx  tubulaire  qui  est  suspendu  au-dessous  de  la  bouche 
et  sur  leipiel  viennent  s'appuver  les  cloisons  internes. 


1.  L"al)senro  lic  tout  espace  creusé  entre  la  paroi  du  corps  et  le  tube  dinjestif,  fait  que  l'or- 
ganisme de  Cœlentérés  cU'ectuc  dircctenn'ut  les  échanges  avec  l'extérieur  par  ses  surfaces 
externe  et  interne.  Un  espace  libre  placé  entre  le  tube  dig^eslif  et  la  paroi  du  corps,  exiije  la 
présence  d'organes  spéciaux  pouvant  jouer  le  rôle  de  drains  vis-à-vis  de  cette  cavité  et  la 
mettre  en  rapport  avec  l'extérieur.  L'absence  ou  la  présence  d'organes  excréteurs  établit,  par 
suite,  une  distinction  très  nette  entre  les  Métazoaires  inférieurs  (Spongiaires,  (kelenlérési  qui 
en  sont  privés  et  les  Métazoaires  supérieurs  ou  (lœlomates  qui  les  possèdent. 


HYDROZOAIRES 

Les  llydrozoaii'cs  sont  dos  animaux  dont  le  corps  ost  constitué  par  un 
sac  muni  d'un  seul  orifice,  ordinairement  entoiuf'  de  tentacules.  Ce  sac 
limite  une  cavité  gasti-ique  sim])le. 

Exemple:     L"  HYDRE     D'EAU     DOUCE 
HYDRA    VIRIDIS    (Linné.) 


Fig.  18.  —  Ihjdrrs  fi.rrrs  sur  In  face  inl'rriciifc  dct^  fcnillcs  d'nnr   Vvroniqnr. 

La  dimension  dos  Hydres  est  qii('li|iie  peu  exagérée  par  rapport  à   la  }ilante,  afin  de  rendre 
ces  animaux  plus  visibles. 


Cet  animal  est,  parmi  les  Cœlentérés,  un  des  plus  connus  et  des  plus 
étudiés.  Il  est  petit,  mou  et  mesure  à  peine  ({uehpies  uiillimètres.  On  le 
trouve  dans  les  lacs,  dans  les  étangs  où  il  est  lacile  de  le  recueillir  en  tout 
temps.  Il  vit  iixé  sur  de  nombreuses  plantes  aquatiques  :  Lentilles  d'eau. 
Sagittaires,  Charas,  Véroniques,  etc. 


I/IIYDHK    D'EAU    DOUCE, 


En  observant  attentivement  la  face  intérieure  des  feuilles  de  ces  plantes 
transportées  dans  un  récipient  à  parois  transparentes,  on  distinguera  de 
petites  masses  à  aspect 
gélatineux,  immobiles 
et  affectant  les  formes 
les  plus  diverses.  Au 
bout  de  quelques  mi- 
nutes, on  verra  ces 
petites  masses,  qui  ne 
sont  autre  chose  que 
des  Hydres  contrac- 
tées, s'étendre  et  émet- 
tre des  bras  souples 
et  fins. 

On  connait  trois 
es])ècos  dHytlres  : 
Vlhjdre  verte  (Hydra 
viiidis),  Vllijdvc 
brune  (Ilydra  l'iisca) 
et  Vlhjdre  vulgaire 
ou  grise  (Hydra  gri- 
sea).  Ces  différentes 
formes  ne  diffèrent 
guère  que  par  leur 
coloration  et  se  prê- 
tent toutes  aux  ob- 
servations ^ 


ASPECT   EXTERIEUR 


La  forme  de  l'Hy- 
dre est  celle  d'un 
cornet  ou  d'une  flûte 
à  Champagne,  munie 
à  son  extrémité  infé- 
rieure d'une  ventouse 
permettant    à   l'animal  de  se    fixer  sur  les  corps  immergés,    et  entourée 


Fig.  19.  —  lue  brindille  de  cliara  sur  lai/uetle  son/  fixées 
des  Hydres.  —  Gross.  lin.  :  "i. 

Quelques  Hydres  sont  contractées  (A),  d'autres  clieniinent  (B), 
certaines  sont  étendues  et  à  peu  près  immobiles  (C,  D),  quelques- 
unes  émettent  des  bourgeons  (E). 


1.  On  peut  aisément  faire  multiplier  les  Hydres.  Il  suffit  de  leur  fournir  une  alimentation 
appropriée  et  abondante.  Pour  cela  on  place  quelques  individus  dans  un  récipient  assez  vaste 
contenant  de  8  à  10  litres  d'eau  à  une  lenipératnre  de  15"  environ,  car  les  Hydres  s'accommodeiil 
mal  d'eaux  trop  froides.  On  adjoint  des  plantes  aquatiques  qui  contribuent  à  l'épuration  de  l'eau. 
Celle-ci  ne  sera  renouvelée  que  par  petites  quantités  à  la  fois.  On  ajoute  de  la  gélatine.  Les 
Hydres  acceptent  fort  bien  ce  milieu  nutritif,  elles  augmentent  de  volume  rapidement  et 
bourgeonnent  avec  activité.  On  oljtient,  par  ce  moyen,  un  grand  nombre  d'Hydres  en  peu  de 
temps. 


44 


ZOOLOGIE    PUATIQI'K. 


à  son  oxtivinitc'  siip(''iicuro  par   des  hra>i.  I.c  iiomlirc  de  ceux-ci   vai'ic 
do6à  J8. 


Mouvements  de  l'Hydre. 

Ilaldtiielleiiicnt,   les  Hydres  se  tiennent  à  peu    près   immobiles.   Elles 
remuent  seulement  leurs  l)ras  avec  lenteur.  Mais  elles  peuvent  se  déplacei 
|>oiu'   chercher  leur  pioie,   ou  pour   se  rapprocher 
(le  la  lumière  qu'elles  aiment  heaucoup. 

(cran  '  1 


Oïl  choisira  dans  l'aquarium  où  sont  élevées  les 
Hydres  une  brindille  assez  longue  pointant  quelques 
sujets  (fig.  19).  On  prendra  cette 
brindille  avec  les  Hydres  qu'elle 
porte  et  on  la  placera  dans  une 
éprouvette  à  pied,  par  exemple 
(fig.  20).  On  disposera  l'épi^ouvette 
dans  un  milieu  peu  éclairé,  derrière 
un  écran,  en  ayant  soin  de  laisser 
passer  par  un  oritice  pratiqué  dans 
l'écran,  un  faisceau  lumineux  tom- 
bant sur  uiie  région  limitée  du 
tube.  Au  bout  de  peu  de  temps,  les 
Hydres  qui  s'étaient  contractées 
pendant  ces  préparatifs,  s'étaleront 
et  ne  tarderont  pas  à  aller  vers  la 
lumière;  elles  monteront  ou  des- 
cendront dans  le  tube,  pour  se 
rapprocher  de  celle-ci. 


première  vue,  les  mouve- 
ments des  Hydres  parais- 
sent peu  coordonnés.  (Cha- 
cune se  meut  séparément 
et  souvent  de  façon  diffé- 
rente. Certaines  se  laissent 
choir  et  se  rattrapent  plus 
loin  par  leurs  tentacules, 
(rauti'es  cheminent  le  lon^ 
du  végétal  qui  les  supporte, 
d'autres  chauiicnl  de  point  d'appui  et  vont  s'appliquer  contre  les 
parois  du  vase.  .Mais  si  l'on  ohserve  l'une  d'elles  d'une  façon  spéciale,  on 


l-'i.S'.  '20.  —  Disj/osi/if  /in>/>ir  a  facil iler  rahscrral iaii 
dr.s  )ti(ntveiiiculs  des  Uiidrrs.  —  (jioss.  lin.  :   )  .". 

Ce  dispositif  esl  l)asé  sur  r.iriiiiilr  i|u'ûiit  les  aiiininux. 
cl  en  paiiieuliin-  les  Ilvdres,  pour 


la  lumière. 


remarque  qu'elle  se  déplace,  souveid.  d  après  un  procédé  bien  arrêté. 
Tantôt  (fig.  '21  A)  «  on  la  voit  courber  son  cor|ts  en  arc,  se  fixer  par  la 
bouche,  détachei'  son  })ied  et  le  ramener  vers  sa  bouche,  puis  détacher 
celle-ci,  la  fixer  à  nouveau  et  ramener  vers  elle,  comme  précédeunnent. 
sa  partie  postérieure.  L'Hydre  marche  alois  exactement  comme  le  foui 
les  chenilles  arpenteuses  qui  ont  l'air  de  mesurer  le  terrain  sur  le({uel 


L'IIYIHIK    IIKAI     KOICE. 


elles  se  ineiiveiil Mais  raiiiiiial  procède,  (luelqiielois,  d  une  faeoii  plus 

expcditive.    H    Tait  son  premier  pas  eoimiie  pré((''deiimieiil.   se   (i\e   par 


Fig'.  '21.  —  Quelques  modes' de  loconiid imi  île  /  lli/dri'. 

Eu  A,  rilyelrc  marchanl  comme  le  font  les  clienilles  ai|HMilciiscs.  I.  Il,  III,  IV,  V,  YI, 
mar(|uciit  les  divers  temps  de  ce  mouvement.  —  En  H,  l'Hydre  |irogressanl  en  exécutant  des 
culbutes.  I,  II,  III,  IV,  V,  indiquent  les  tinnps  d'une  culbute. 

la  bouche,  puis,  se  dresse  veiiiealeuient,  recouibe  son  corps  du  cùlé 
opposé,  fixe  son  pied  et  se  remet  debout,  exactement  comme  un  gym- 
naste exécutant  une  culbute'  (liii.  21,  B). 


STRUCTURE  ANATOMIQUE  DE  LHYDRE 


Pour  pousser  plus  avant  l'étude  de  l'Hydre,  il  sera  nécessaire  de  l'immobi- 
liser en  extension. 

Premier  procédé.  —  On  placera  une  Hydre  dans  un  verre  de  montre,  avec 
quelques  gouttes  d'eau.  On  disposera  ce  verre  sur  un  support  permettant  de 
porter  une  flamme  au-dessous  de  lui  sans  le  remuer.  On  attendra  que  l'Hydre 
soit  étalée.  On  chauffera  aloi^s  brusquement  et  l'animal  mourra  en  extension. 
Ce  procédé  est  bon  pour  une  étude  macroscopique  grossière,  mais  il  rend  les 
tissus  de  l'Hydre  cassants  et  impropres  aux  préparations  histologiques . 

Second  procédé.  —  On  fera  étaler,  comme  précédemment,  une  Hydre  dans 
un  verre  de  montre  contenant  quelques  gouttes  d'eau  et  on  la  foudroiera 
en  extension,  avec  le  mélange  suivant  (mélange  de  Max  Flesch)  ; 

Eau  distillée iOO  volumes. 

Acide  osmique i        — 

Acide  chromique 0,25 

l.  Edmond  Terrier.  L^'v  ('.(di)iiles  (inl nulles. 


M\ 


ZOOLOGIE    l'KATIOUE. 


Après  lavage  à  l'eau,  on  pourra  étudier  l'animal  entier,  par  examen  direct, 
ou  dissocier  ses  tissus,  ou  pratiquer  dans  son  coi^ps  des  coupes  délicates. 

On  sectionnera  suivant  sa  longueur  un  sujet  mort  en  extension  et  on  exami- 
nera à  la  loupe  la  cavité  interne  du  corps. 


Appareil  digestif. 

L'appareil  digestif  consiste  en  une  cavité  simple,  à  parois  lisses,  qui 

communique  avec  le  dehors 
par  une  bouche  placée  au 
milieu  de  la  couronne  de 
tentacules  et  qui  occupe 
toute  retendue  du  corps. 
Cette  cavité  pénètre  dans 
les  tentacules  où  elle  prend 
la  forme  d'une  lumière 
capillaire  (dg.  22). 


Appareils  circulatoire 
et  excréteur. 


Parilo  du  corps 
étalée  en  Ventausa 


Ces  appareils  n'ont  ni 
siège,  ni  organes  propres. 
Cela  se  con(,"oit  aisément, 
étant  données  la  faible 
épaisseur  du  corj>s  et  la 
facilité  avec  laquelle  les 
dilïerents   tissus  peuvent  conminniquer  avec  le  milieu  extérieur. 


Fii;.  22.  —  Dessin  tirnii-iliagrainniotique  repicscH' 
laiit  une  Hydrr  lurr  en  extension  et  ouverte  siti- 
vant  sa  lon(jueur.  —  Gross.  lin.  :  6. 


Organes  reproducteurs. 

L'Hydre  est  hermaphrodite.  Les  éléments  sexuels  se  développent  sur 
la  face  externe  de  la  paroi  du  corps  (lig.  25). 

Testicules.  —  Les  testicules  forment,  sur  la  moitié  supérieure  du 
tronc,  des  tumeurs  coniques  dont  le  nomijie  varie  de  1  à  20.  Ces  organes 
atteignent  leur  période  d'état  pendant  l'été  et  l'automne. 

Ovaires.  —  Les  ovaires  se  développent  sur  la  moitié  inférieure  du 
tionc.  Ils  ont  une  forme  arrondie,  et  sont  toujours  en  petit  nondjre.  Ils 
évoluent,  ordinairement,  après  les  testicules. 


L'IlVIlItK    \)E\\]    DOrCE.  47 

Organes  de  relation. 

l/aniinal  oniploio  pour  ses  relations  :  1"  la  totalité  de  son  cocps  ([u"il 
utilise  dans  les  déplacements;  2"  ses  bras  qui  servent  plus  spécialement 
d'organes  préhenseurs;  5"  des  organes  de  défense  spéciaux,  unicellu- 
laires.  les  tiéinafohlasfes  répandus  dans  toutes  les  parties  du  corps  et  plus 
s[Ȏcialement  sur  les  bras. 

STRUCTURE  HISTOLOGIOUE  DE  L'HYDRE 

Pour  continuer  l'étude  de  l'Hydre,  il  faut  avoir  recoui^s  aux  procédés 
histologiques.  Ces  derniei^s  exigent  des  connaissances  spéciales  de  labora- 
toire. Les  débutants  devront  remettre  à  un  temps  ultérieur  une  partie  des 
opérations  indiquées  dans  ce  qui  va  suivre. 

Par  les  procédés  habituels  du  laboratoire  d'histologie  on  pratiquera  sur  des 
Hydres  des  coupes  longitudinales  et  des  coupes  transversales  médianes 
(fig.  23,  A  et  B). 

La  paroi  du  corps  se  compose  de//'o/.s  couches  de  cellules  ou  j'cuilleLs 
juxtaposés  :  1"  Vectodermc  superlîciel:  2"  le  niesodennc  ou  nicsogléc 
intermédaire;   5"  Vendodcrnic  })rofond. 

A.  \jCciodc)inc  consiste,  essentiellement,  en  une  simj)le  couche  de 
cellules  épilltélio-niusculaires  composées,  cbacunc,  d'une  partie  superfi- 
cielle plus  ou  moins  globuleuse  et  d'une  partie  profonde  appliquée  sur  le 
mésoderme  et  différenciée  en  fibres  musculaires. 

Dans  les  intervalles  laissés  entre  ces  cellules  se  placent  :  1"  dc.'<  cellules 
iio'ccuses;  '2"  (\eii  cellules  intei'stitielles,  aux  dépens  desquelles  se  for- 
ment,  par  places,  les  éléments  sexuels:  7)"  des  cellules  uriicuntes  ou 
néiHulobhisles  (lig.  '25,  A,  B,  C,  D). 

Ces  dernières  (fig.  25,  F,  G)  sont  particulièrement  intéressantes  comme 
organes  de  relation.  Elles  comprennent  les  éléments  essentiels  de  toute 
cellule  :  noyau,  protoplasme  et  enveloppe,  auxquels  sont  annexés  des 
organes  complexes,  à  rôle  essentiellement  défensif. 

La  structure  d'un  nématoblaste  peut  se  résumer  ainsi  : 

/  A.  Les  ék'iiients  ossoii-  ) 

\     ticls  de  toute  collule  :  ^^^«.'/""-  l^rolopla.smc.  Knveluppc. 

1"  Cnidoril,  pelit  proloiiiiemciit  Inctile 
(ir'vclopiic  à  la  siiiiacc  du  |irol<)|ilasiiio. 

"2"  Fibre  iierrciiae  ou  rclaliou  avec  des 
cellules  uerveuses  siliU'cs  plus  [)ro- 
iomléiueiil. 

v;,n|rs  :    '  i    5°  Appareil   e.\|)losif,    ou   nriualocijsle, 

ou  vésicule  urticantc  couipieuaul  uu 
réservoir  à  M'iiiu  vl  un  lihuueul  uiii- 
eant  déroulable. 


e   (le-  ' 


Nématoblaste 

ou     cellule  /  l'-     '  n  appareil    d 

urticante,  ]      Ceuse,  surajoulé,  eoui 

comprenant  :  /     \<^^'''  'lt'«  l'arties  sui- 


48  ZOOLOGIE    PH ATIOUi:. 

B.  Le  mésodcrmc  ou  inésoglëe  osf  rrdiiil  à  une  lamelle  de  soutien 
mince  et  hyaline  (li<;.  27),  A,  B,  C). 

C.  L'endoderme  consiste  en  une  couche  unique  de  cellules  revêtant  la 
cavité  gastrique  et  la  cavité  des  tentacules.  Ces  cellules  contiennent  des 
vacuoles  claires  et  des  granulations.  Elles  ont  des  pseudopodes  semhlahles 
à  ceux  qu'émettent  les  globules  blancs  des  Eponges.  Beaucoup,  parmi 
elles,  possèdent  des  fouets  (fig.  27),  A,  B,  C). 

En  résumé,  le  corps  de  l'Hydre  se  réduit  à  un  sac  dont  la  paroi  est 
constituée  par  trois  feuillets  concentriques  et  juxtaposés.  Ces  feuillets 
représentent  :  1"  un  ectoderme,  auquel  sont  dévolus  les  fonctions  du 
mouvement  et  de  la  sensibilité;  2"  un  7)iésodernie  ou  mésoglée  remplis- 
sant les  fonctions  de  soutien;  5"  un  endoderme  présidant  exclusivement 
aux  travaux  delà  nutrition. 

Cette  répartition  générale  des  fonctions  sur  trois  feuillets  fonda- 
uicntaux  est  constante  parmi  les  Métazoaires. 

L'intérêt  spécial  qu'offre  la  structure  histologique  de  1  Hydre  consisti' 
en  ce  que  ses  feuillets  sont  peu  différenciés  et  constitués,  dans  toutes  les 
régions  du  corps,  d'une  manière  à  ])eu  près  uniforme. 


FORIViATION  DES  COLONIES  D  HYDRES 


Il  suffira,  pour  voir  se  former  des  colonies,  d'observer  de  temps  en  temps 
des  Hydres  contenues  dans  un  aquarium. 


Lorsque  les  Hydres  reçoivent  une  nourriture  suffisante,  la  paroi  de 
leur  corps  se  soulève  par  places,  et  foriue  de  petits  bourgeons  creux  qui 
s'allongent  progressivement.  Ces  bourgeons  Unissent  par  s'ouvrir  à  leui- 
extrémité  distale,  une  bouche  s'ouvre  en  même  t(mips  que  des  tenta- 
cules apparaissent.  Des  Hydres  tilles  sont  ainsi  formées.  Souvent,  celles- 
ci  prolifèrent  à  leur  tour.  Plusieurs  générations  peuvent  rester  fixées 
les  unes   sur    les  aulics;    mais.   \o  plus    souvent,  les  jeunes  Hydres  se 


perpendiculairement  au  dessin  C,  au  niveau  de  la  droite  fJD.  —  En  E,  l'extrémité  d'un  ten- 
tacule portant  des  j^roupes  de  nématoblastes.  —  En  F,  un  des  nématohlastes  du  tentacule,  isolé, 
contracté  en  a  et  déroulé  en  l>.  —  En  G,  un  second  nématohlasle  pris  sur  la  paroi  du  corps, 
contracté  en  a  et  déroulé  eu  h.  Toutes  ces  parties  sont  microscopi(jues,  et  représentées  à  de 
forts  g-rossissements. 


L'IIYDUE    IJ'KAL    UOliCH. 


filament  urticant 


FiG.  '2.").  —  Dessins  p.ési;m.vnt  i.\  sTr.ucïuuE  histologiqik  iik  i.'llYniii:. 

Eii  A,  coupe  loiif^itiuliiialc  iki  corps  iriiiic  Hydre.  —  Ku  U,  coupe  Irausversale  d'uuc  autre 
Hydre  pratiquée  au  uivcau  AB,  indiqué  sur  le  dessin  A.  On  distingue  aisément,  sur  ces  cou[)es, 
les  trois  feuillets  juxtaposés  qui  forment  la  |)aroi  du  corps.  —  En  C,  im  fraffmcnt  de  la  paroi  du 
corps    fortement   grossi.  —  En   D,    une   cellule    épitiiélio-musculairc    d(s    reclodernie    isolée,    vue 

JAMMIiS.  4 


:.(l  ZOOLOlilE   IMIATIOUE. 

sé[)ar('iil   (le   leurs    asccndanls  et    voiil    I'oikIci-  de   iKtiivciiux    cciitres    do 
multipliciition'  (V(ty.  fig.  22). 


Différentes  formes  d'Hydrozoaires. 

I.  Un  i;iMiul  udinbiL'  d'HjidruKMiircs  se  prrst'iik'nt  Sdus  l'oriiic  de  poljipes;  ce  sont  les 
Hydroides.  Ouekjues  Hydroïdes  sont  isolés  ou  constituent  de  minuscules  colonies  comme 
celles  des  Hydres;  les  autres  donnent  naissance  à  des  colonies  étendues.  Les  Hydroïdes 
se  distinguent  entre  eux  d'abord  jiarla  nature  de  leur  s(|uelette.  Chez  les  uns  [Hijdraires 
et  Campfinulaircs)  cet  appareil  peut  faire  défaut  ou  étie  composé  de  substance  chiti- 
neuse.  Chez  les  autres  (H jjdrocoraUiaires) ,  il  est  de  nature  calcaire.  Dans  ce  dernier 
cas,  les  colonies  forment  des  polypiers  lourds  et  massifs;  les  polvpes  sont  enveloppés 
dans  une  gangue  squeletti(|ue  commune  (jui  forme  nne  masse  com|)acte. 

Dans  un  certain  nombre  de  colonies  d'Hydroïdes  tons  les  individus  sont  sembla!)les 
entre  eux;  mais  le  plus  souvent  la  division  du  travail  influe  sur  les  diOërents  indi- 
vidus de  la  colonie  et  crée  des  formes  de  polypes  variées. 

Un  trait  dominant  dans  ces  dillérenciations  porte  sur  le  sort  des  [lolypes  chargés  de  la 
reproduction.  Ceux-ci,  en  eilet,  dans  les  colonies  d'un  grand  nombre  d'Uydraires  et  de 
Campanulaires,  après  s'être  formés  à  la  manière  d'un  bourgeon,  se  détachent  connue 
un  fruit  mûr  et  nagent  librement  avec  des  mouvements  vils  et  une  organisation  des  plus 
élégantes.  A  l'état  de  liberté,  ces  êtres  prennent  le  nom  de  méduses  ;  ce  sont  de  petits 
corps  en  forme  de  cloche  munie  d'un  battant  ;  l'ouverture  île  la  cloche  est  fermée  par 
un  diaphragme  annulaire,  le  voile,  percé  en  son  centre  pour  laisser  passer  le  battant  à 
l'extrémité  duquel  est  percée  la  bouche-. 

Les  Hiidrocoralliaircs  ne  donnent  jamais  de  méduses. 

II.  11  existe  parmi  les  Hydro/.oaires  des  )ii('diiscs  isolées,  qui  se  reproduisent  sans  passer 
jamais  |iar  l'état  de  polype;  ce  sont  les  Trachyméduses;  ces  êtres  peuvent  être 
rattachés  aux  Hydroïdes.  si  l'on  admet  la  suppression  progressive  de  la  phase  polype  dans 
leur  développement.  Ou  connaît  d'ailleurs  des  termes  de  passage  de  cette  nature. 

(H.  Entiu  les  Uydrozoair 'S  peuvent  se  piV-senter  sous  la  forme  de  méduses  |ilus  on 
moins  modifiées  et  réunies  eu  colonies  llottantes  :  Ces  llydrozoaires  sont  désignés  sous  le 
nom  de  Siphonophores. 

Les  méduses  associées  des  Siphonophures  présentent,  comme  certaines  colonies  de  po- 

1.  Le  mode  Ar  l'orinalion  des  colonies  d'Hydres  permet  île  com|)rriulie  l.i  slruclure  des  colo- 
nies   ]ilus  complexes  qui  existent  p;irmi  les  llydrozoaires. 

Pour  s'accroître  et  se  perfectionner,  les  Hydrozoaires  procèdent  de  la  maniri'e  suivante  : 

1°  Ils  aug'mentcnt  d'abord  le  volume  de  leur  corps. 

2°  Certains  oliliennenl  de  nombreux  iiistninienls  physiologi(fues  aux  moinrlres  frais  en  répé- 
tant les  parties  déjà  existantes  (colonies  dans  lesquelles  les  individus  sont  si'inhlaljles  ;  cas  par- 
.iculier  de  l'HyiIre  d'eau  douce). 

5°  D'autres  spécialisent  leurs  facultés  et  tendent  à  accomplir  les  divers  actes  vitaux  au  moyeu 
d'instruments  spéciaux,  le  nomlirc  des  instruments  dissendtlahles  aut;inentant  dans  la  colonie  à 
mesure  ipie  la  division  du  ti'avail  est  plus  grande.  (Colonies  dans  lesquelles  se  manifeste  une 
ditféreuciation  morphologique  plus  on  moins  importante  parmi  les  inriividus.) 

Ces  faits  ont  une  port('e  <|ui  s'étenij  au  delà  dos  llydrozoaires.  Ils  sont  rexprcssion  d'un 
procédé  général  que  nous  verrons  s'exercer  dans  la  série  animale  tout  entière. 

'2.  Pour  comprendre  l'organisation  des  méduses  d' llydroioairrs,  on  se  reportera  à  la  struc- 
ture de  leurs  homologues  des  Sct//)h()ii)niirs  plus  faciles  à  étudier  à  cause  de  leur  grande 
taille  et  à  |)ropos  desquelles  les  caractères  communs  et  différentiels  qui  existent  entre  les 
méduses   d'Hydrozoaires  et  les  méduses  de  Scyphozoaircs  sont  signalés. 


KIFFKRK.NTKS    K  (  )  H  M  K  S    I)' Ih  ItIKl/dA  I  II  i;s  .  r,l 

ly|jcs,  imc  (li\isi(iii  (''IcndiK'  du  (i';i\;mI  |iliysiol(ij;i([UL'.  Ces  èlics  iioiis  (Idiiiiciil  rilliisiou 
d'un  seul  organisme  fait  de  la  somme  de  tous  les  individus  qui  constituent  la  colonie. 
Ils  nous  permettent  de  comprendre  la  constitution  des  animaux  supérieurs  qui.  sous  une 
unité  apparente,  n'est,  selon  le  mot  de  Claude  Bernard*,  «  (|u'unc  l'édéralion  d'êtres  élé- 
mentaires évoluant  chacun  pour  son  propre  compte  n. 

Ajoutons,  (Mifin.  qu'au  grand  intérêt  pliiiosopliicpie  qu'otlVcnl  les  llvihuzoaires  se   joiril, 
pour  les  Siplionopliores  en  particulier,  nu  inh'rêt  estli(''[i(pic  loiil  sp('(ia!. 

Le  groupemeni  des  llydrozoaires  esl  r('suni(''  dans  le  (alplr;iii  ^ui\alll  : 

/'  1.  Individus  se  prrsciilanl  sons  la  forme  de  roi.vpi.s  ri\Ks,  is(jlrs  ou 
coloniaux. 
Le  s(piele((e  peut  èlre  ahseni  ou  |irésenl  e(,  dans  ce  dernier  cas,  de  na- 
ture chilineuse  ou  calcaire.  Ouand  le  s(pie!et(e  man((ne  ou  est  de 
nature  cliitineuse,  les  colonies  sont  toufl'nes  et  arborescentes.  Elles 
émettent  souvent  des  méduses  [Hydraires  et  Cavipaniilaires).  Ouand 
le  squelette  est  de  nature  calcaire,  les  colonies  sont  plus  massives. 
Les  polypes  sont  inclus  dans  une  gangue  épaisse  et  ne  se  trans- 
lorment  pas  en  méduses  (Hydrocoralliaires)  :  Hydroïdes. 

II.  Individus  se  présentant  sous  la  forme  de  jikouses  luîres  isoi.kks. 
ne  passant  jamais  par  une  phase  polype  :  Trachyméduses. 

III.  Individus  se  présentant  sous  forme  de  méduses  ri.us   or  moin^ 

DIFFÉRENCIÉES  ET  KELMS  ES  COLO.MES  FLOTTANTES  :  SiphonOphOrCS. 
1.  Lrcona  sni-  1rs  plirnonirnrs  ilr  In  vie. 


Hydrozoaires. 


SCYriTOZOAIRES 


Les  Scypliozoaiivs  sont  des  aniiiiiuix  dont  le  corps  est  constitué 
par  un  sac  cylindrique,  ovoïde  ou  étalé  en  discjue,  muni  d'une  seule 
ouverture  entourée,  généralement,  d'une  couronne  de  tentacules.  Ce  sac 
limite  une  cavité  gastrique  contenant  un  tube  œsophagien  et  des  cloi- 
sons: rayonnantes.  Ces  dernières  forment,  sur  le  pourtour  de  la  cavité 
gastrique,  des  loges  régulièrement  disposées.  Parfois,  les  cloisons  sont 
remplacées  par  un  appareil  plus  compact,  découlant,  toutefois,  du  système 
fondamental  cloisonn;iire,  mais  (pii  réduit  les  cavités  internes  à  létat 
de  simples  canaux.] 


Premier    exemple    :    L'ALCYON    PALMÉ 
ALCYONIUM   PALMATUM    [Linné.) 

Les  pécheurs  du  littoral  capturent  des  Alcyons  en  abondance  lorsqu'ils 
draguent  les  fonds  à  de  faibles  profondeurs. 

Les  Alcyons  forment  des  colonies  de  consistance  charnue,  composées 
d'un  tronc  attaché  au  sol  et  de  plusieurs  grosses  digitations.  La  couleur 
de  ces  colonies  varie  du  jaune  Itlafard  au  ton  de  chair  (Mai)i  de  nier,  de 
larron,  de  mort,  etc.).  Les  individus  émergent  en  grand  nombre  à  la 
surface  de  la  colonie;  ils  pénètrent  profondément  dans  son  intérieur  et 
paraissent  occuper  des  tul)es  creusés  dans  le  support  commun. 

Les  colonies  d'Alcyons  vivent  aisément  en  captivité  (a(piarium,  cristal- 
lisoir)  pendant  un  temps  assez  long,  pourvu  qu'on  leur  foiu'nisse  de  1  eau 
de  mer  suffisamment  aérée. 

Lorsque  les  individus  ou  polt/pes  sont  tranquilles,  on  les  voit  s'épa- 
nouir et  étendre  leurs  tentacules.  Chacun  d'eux  prend,  alors,  l'aspect 
d'une  petite  fleur  blanche  faisant  une  saillie  de  quelques  millimètres  à  la 
surface  du  su|)port  comnnm. 

Si  l'on  observe  ces  animaux  avec  attention,  on  voit  que  cliaque  polype  a 
la  faculté  d'exécuter  des  mouvements  ([ui  lui  sont  propres  et  se  trouve, 
sous  ce  l'apport,  indépendant  de  ses  congénères.  Mais,  dans  certains  cas,  il 
peut  se  j)roduire  dans  la  colonie  tout  entière  des  mouvements  généraux 
qui  mettent  en  évidence  la  solidarité  de  tous  ses  membres. 

Quand   une   colonie  a   séjourné  pendant   quelques  heures   dans  un    espace 
fermé,   les   polypes  ralentissent  leurs   mouvements   en    même    temps    qu'ils 


L'ALCYOX    PALMÉ.  55 

s'étendent  autant  que  possible.  Ce  fait  est  dû  à  ce  que  ces  animaux  cherchent 
à  accroître  leur  surface  respiratoire  à  mesure  que  l'asphyxie  devient  de  plus 
en  plus  menaçante.  On  pourra  utiliser  ce  phénomène  pour  avoir  des  polypes 
morts  bien   étalés.  11  suffira   de  laisser  l'asphyxie  se  produire  d'une   façon 


■%' 


Fig-.  24.  —  Une  colonie  irAlri/Oiix.  —  Gross.  lin.  :  1. 
Les  |)olyj)L's  émergenl  à  la  surface  des  digilations  ou  hraiiclies  de  la  colonie. 


presque  complète  en  ne  renouvelant  pas  l'eau  dans  laquelle  est  placée  la 
colonie.  La  couche  d'eau,  dans  ce  cas,  devra  être  peu  épaisse.  On  foudroiera 
les  polypes  à  demi  asphyxiés  avec  une  solution  d'aldéhyde  formique,  à 
5  pour  100.  Ce  réactif  est  suffisant  pour  les  études  d' anatomie .  Si  les  pièces 
devaient  servir  à  faire  des  préparations  histologiques,  on  emploierait  des 
réactifs  différents  :  sublimé  acétique  à  chaud,  etc. 


ZOOLOGIE   PRATIQUE. 


ÉTUDE  PARTICULIERE  D  UN  POLYPE 

Oi2  [choisira,  parmi  les  polypes  fixés  par  l'un  des  procédés  qui  viennent 
d'être  indiqués,  un  exemplaire  largement  étalé  et,  à  l'aide  de  ciseaux,  on 
détachera  la  pairie  émergeant  à  la  surface  du  support  colonial  ;  puis  on  exa- 

Poiypes  Épanouis 


/A 


Polypes  a  diuers  États  de  rétraction 

Fig'.  25.  —  t /i  fifi(/men(  de  la  colonie  fej/réseiilrc,  ciilièrr.  dans  la  figure  '21.  Ce  frar/- 
ineiil  montre  avec  plus  de  détails,  des  poly/irs  éj/anouis  cl  des  /xilypes  à  dircrs  étala 
lie  réiraclion. —  Gross.  lin.  :  8. 


minera  cette  partie,  immergée  dans  quelques  gouttes  d'eau,  à  un  faible  gi^os- 
sissement. 

Au  centre  du  (lisquo  l)uccal  se  trouve  la  bouche,  en  forme  de  fente 
.illongée.  Le  plan  passant  j)ar  Taxe  longitudinal  du  corps  et  cette  fente  est 
considéré,  conventionnelleinent,  comme  étant  dorso-ventral.  Les  deux 
commissures  buccales  ne  sont  pas  semblables.  Quand  la  bouche  est 
fermée  ou  presque  fermée,  l'une  de  ces  commissiu'es  reste  largement 
ouverte;  elle  correspond  à  un  sillon  formé  par  un  repli  longitudinal  de 
l'œsophage.  Ce  sillon  est  appelé  siplionoghjp/ic.  On  convient  de  considé- 
rer connue  étant  ventrale   la  commissure  (pii  porte   ce   dei-nier  organe. 


l.'ALC^dN    l'ALMK.  55 

Les  pallies  dorsale  cl  latérales  dioile  cl  i^aiielie  se  Irouveiil  ainsi  déliiiies 

On  disliniiiiera,  aisément,  à  travers  la  pai'oi  transpareide  du  polype,  le 
pluu'i/H.r  siis|)endu  dans  la  partie  antérieure  dn  corps  et  des  cloisons 
àjuidisidttics.   au  nondtiN'  de  //////. 

On  se  rendra  compte   très   facilement  des  dispositions   du   tube  œsophagien 
et  des  cloisons,  en  coupant,  à  l'aide 
de  ciseaux  tins,  des  tranches  trans-  A 

'  Paroi  au  corps  Csopitage 

versales  dans  le  corps  du  polype  : 
l'une  au  niveau  du  tube  œsopha- 
gien, l'autre  au-dessous  de  ce  tube. 
On  observera  la  préparation  sur 
une  lame  porte-objet  à  un  faible 
grossissement  (fig.  26).  <:»/»«  ■^^-'^'^jl-^    "^--^if 


Les  huit  cloisons  s'équivalent 
comme  taille,  mais  elles  ne  sont 
pas  toutes  exactement  send)lal)les  : 
six  d  entre  (dies  jiortent,  un  ])eu 
au-dessous  du  niveau  du  tuhe 
œsoplia<^ion,  des  masses  opa(|ues 
qui  sont  les  glandes  sexuelles: 
deux,  continues,  sont  stériles. 
Ces  dernièi'cs  sont  opposées  au 
siphonoglyplie  et  disposées,  une  à 
droite,  l'autre  à  gauche  de  la  ligne 
dorsale  (fi-.  2l\  A,  E  et  fi-.  20). 


lii;.  2(j.  —  Dessins  llir(iri<iufs  rejirrscnlaitt  lu 
fonnr  (jéncntlr  îles  hinn/ics  tnnisrrrsalrs. 
ilrioiipérs  dans  le  cor/is  d'im  Alcyon. 

lui  A,  coupe  fai(o  au  niveau  du  tube  œsoplia- 

ïieii.  —  Eu  B,  cou]ie  pratiiiiiée  au-dessous  de  ce 

IiiIm'. 


L'incision  idéale,  pour  ouvrir  la 
partie  libre  du  corps  de  l'Alcyon,  doit  être  faite  sur  la  ligne  dorsale  du 
corps,  c'est-à-dire  entre  les  deux  cloisons  stériles.  On  divise  ainsi  l'ani- 
mal en  deux  moitiés  rigoureusement  symétriques;  le  siphonoglyphe  se 
trouve  placé  sur  la  ligne  médiane  et  les  cloisons  dorsales  stériles,  sont 
situées,  une  à  droite,  l'autre  à  gauche  de  la  ligne  d'incision.  Il  n'est  pas 
toujours  facile  de  reconnaître,  sur  la  bouche,  l'ouverture  du  siphonoglyphe, 
ni  de  différencier,  à  travers  la  paroi  du  coi^ps,  les  cloisons  stériles  et  les 
cloisons  sexuées.  On  y  parviendra,  le  plus  souvent,  avec  un  peu  d'application. 
Dans  le  cas  contraire,  on  trouvera  la  place  de  la  ligne  dorsale,  ajjrès  l'ou- 
verture du  corps,  entre  les  deux  cloisons  stériles,  et  on  s'orientera  par 
rapport  à  elle. 

L'animal  devra  être  coloré  par  un  procédé  rapide  (bleu  de  méthylène, 
violet  de  gentiane,  etc.).  Après  un  lavage  à  grande  eau,  on  pourra  l'observer 
immédiatement.  Si  la  préparation  est  bonne  et  qu  on  veuille  la  conserver, 
on  la  montera  à  la  gélatine  phéniquée. 


On  distingue  (li g.  27.  A):  I"  les  leulacules,  au  nondti'c  de  huil. 
portant  latéialement  de  petites  lirancdies,  les  pi)i)iules,  dis|)osées  comme 
les  barbes  d"une  [)lume;  'I"  le  phanjnx;  5"   les  r/oi.so/<s,  é(piidistantes. 


56  ZOOLOGIE    PIUTIOUE. 

cil  mémo  nombre  que  les  tentacules  et  alternant  avec  eux.  On  voit 
comment  les  cloisons,  libres,  inféiieui-einent,  du  côté  ventral,  divisent  la 
cavité  dii>;estive  en  compartiments  péripliéri([ues  disposés  comme  les  loges 
d'un  théâtre.  En  liant,  les  cloisons  rattachent  le  pharynx  à  la  paroi  du 
corps. 

Le  tube  pliaryngien  et  les  cloisons  j)résentent  les  particularités  sui- 
vantes : 

Le  tube  pharyngien  porte  le  siphonoglijplie  (lig.  '27.  A,  B.  D).  Cet  appa- 
reil forme  un  tube  qui  reste  ouvert  quand  le  reste  du  pliarynx  est  clos. 
Il  est  couvert  de  cils  qui  battent  de  dehors  en  dedans  et  qui  déterminent, 
sur  toute  la  hauteur  du  conduit,  un  courant  d'eau  qui  se  dirige  de  l'exté- 
rieur vers  l'intérieur.  Il  contribue,  ainsi,  à  favoriser  la  circulation  de 
l'eau  dans  le  corps.  Cette  circulation  est  complétée  par  les  dis|)ositii's 
spéciaux  de  deux  des  huit  cloisons.  En  elïet,  les  deux  cloisons  stériles, 
dorsales,  sont  bordées  sur  toute  leur  longueur  ]iar  une  gouttière  assez 
profonde,  |)ourvue  de  cils  très  actifs.  Cette  gouttière  porte  le  nom  d'ente- 
rohle  dorsal  (fig.  27,  A,  B,  E).  Les  cils  des  deux  entéroïdes  dorsaux 
liattent  vers  le  dehors  et,  comme  ces  organes  s'étendent  jusqu'au  fond 
de  la  cavité  gastrique,  il  s'établit  sur  toute  la  longueur  du  corps  un 
courant  ascendant.  Les  courants  produits  par  le  siphonoglyphe  et  par  les 
entéroïdes  dorsaux  se  combinent  et  créent  un  mouvement  circulaire  dans 
toute  l'étendue  de  la  cavité  gastrique;  ((ig.  27,  B). 

Eniin,  les  six  cloisons  sexuées  sont  identiques  entre  elles.  Dans  leur 
partie  supérieure  elles  portent,  sur  leur  bord  libre,  un  épaississement 
plein,  en  forme  de  bourrelet,  appelé  eniéroïde  verni i forme.  Plus  bas,  au- 
dessous  de  l'entéroïde,  elles  soutiennent  les  masses  .sexuelles  mâles  ou 
femelles  (fig.  27,  A,  C,  E). 


Musculature. 

Les  différents  mouvements  du  corps  sont  assurés  par  des  muscles  dis- 
posés de  la  façon  suivante  : 

1"  Il  existe,  sur  le  disque  buccal  et  sur  la  face  interne  des  tentacules, 
des  fibres  musculaires  qui  forment  un  sijsièine  adduvtear  pour  les  tenta- 
cules et  un  système  eonstrieteur  pour  Toiilice  buccal. 

2"  Les  mouvements  de  la  partie  exsertile  du  corps  sont  assurés  par  des 
muscles  disposés  sur  les  cloisons  : 

a)  L'une  des  faces  de  chaque  cloison  est  plane,  et  porte  un  mince 
muscle  radiaire  appelé  encore  muscle  septal  radial. 

b)  L'autre  face  est  pourvue  d'un  muscle  en  forme  de  cordon  dirigé 
obliquement,  de  haut  en  bas  et  de  dedans  en  dehors  et  reliant  le  disque 
buccal  à  la  paroi  du  corps.  Ce  muscle  porte  le  nom  de  muscle  septal  lon- 
gitudinal (fig.  27,  C). 


L'ALCYON    l'ALME 


Muscle  septal  tongitudinal 


fntëroiùe  Horsat 

gauctie. 
0  gouttière  cuiêe 

commua 


1  Muscles  septaux  longituHuiaux  Muscles  septuux  longituamaux 

StpDonogtyptiB 

FiG.  27.  —  Partie  exseutile  Dr  corps  d'un  Alcyon  femelle. 
Gross.  lin.  ]ioui'  A,  D,  E  :  15. 

Kn  A,  un  polype  ouvert  par  la  ligciie  dorsale,  e'est-à-dire  entre  les  deux  cloisons  stériles.  Le 
■li/j/ioiioglyj/lie,  ventral,  est  placé  stn-  la  ligne  médiane.  —  En  D,  coupe  transversale  diagranima- 
li(pic  d'un  polype,  pratiquée  au  niveau  AH  du  dessin  A.  —  En  E,  coupe  transversale,  diagramma- 
liijue  i)ralii|uée  au  niveau  CD  du  dessin  A.  —  En  D  et  E,  les  fléclies  verticales  mar()uées  d  indi- 
ipient  la  ligne  dorsale.  —  En  B,  diagramme  montrant  le  mode  de  fonclioimement  du  sijilionoglyplie 
et  des  gouttières  ciliées  portées  par  les  cloisons  stériles  dorsales  —  Eu  C,  un  muscle  septal  longi- 
tudinal en  place. 


58  ZOOLOGIK    l'RATlQUE. 

Les  muscles  septaux  radiaux  sont  situés  sur  los  faces  cloisonnairos 
dorsales;  les  muscles  septaux  lonyiludinaux  oeeu[)enl  les  foces  cloison- 
naires  ventrales  (fi»'.  27.  D.  E). 


Squelette. 

Le  squelette   est  constitué  pai'  (ies  spieules 


\v 


V 


((ui  ne  se  soudent  nulle 
j)art  en  un  scjuelette 
continu.  Tous  ces  spi- 
cules  ont  la  forme  d'ai- 
<>uilles  épineuses.  On 
peut  les  diviser,  artifl- 
ciellenient.  en  deux  caté- 
gories :  «)  spiculeslon^s. 
minces,  légèrement  ar- 
qués ;  b)  spicules  courts 
et  épais. 

Pour  étudier  les  spi- 
cules de  la  première  ca- 
tégorie, on  éclaircira  un 
sujet  en  le  faisant  séjour- 
ner dans  la  glycérine.  On 
le  tendra,  ensuite,  longi- 
tudinalement  et  on  l'ob- 
servera entier  et  étalé. 


Fig.  '28.  —  Sj)icul('.'<  constitiunit  le  .squcleUr  de  l' Alnjoii.  CeS    splculeS   SOUt   si- 

En  A,  spicules  longs  et  arqués  formant  une  ceinture  loltée,  tués  dans  l'épaisseur  de 
continue,  dans  l'épaisseur  de  la  paroi  du  corps,  au-dessous  des  j  ],.^|.,,i  Jjj  t'oi>ns  ail- 
leiitacules.  Gross.  lin.  :  25.  —  En  B,  les  mêmes  isolées.  Gross.       '     ''  i      i      '    'i 

lin.  :  120.  —   En   G,   spicules  courts  et  épais,    répandus  dans      dessoUS  de     la    Uase   des 
la  |)arlie  inlerieure  du  corps  des  polypes.  Gross.  lin.  ;  120.  teutacules.  Ils  SOnt  grou- 

pes en  une  ceinture  con- 
tinue et    disposés  de   manière    à    formel'    des    lolies    assez,  éléiiants. 

Les  spicules  de  la  seconde  catégorie  devront  être  étudiés  isolés,  après  des- 
truction des  parties  molles  par  une  solution  de  potasse. 

Ces  spicules  sont  répandus  sans  ordre  appréciable.  On  les  trouve,  en 
l^rand  nomhi'e,  sur  la  partie  du  corps  enfouie  dans  l'épaisseur  du  tronc 
colonial. 


\#i 


Organes  sexuels. 

Les  glandes  sexuelles  se  développent  dans  l'épaisseur  des  cloisons.  Tous 
les  individus  d'ime  même  colonie  sont  de  même  sexe;  il  existe, par  suite, 


L'ALCYON    l'ALMH.  oÛ 

dos  coldiiics  rciiit'lles  cl  des  colonies   iiiàlcs.    J.cs   deux  sortes  de  tolonios 
ne  se  dill'éi'encient   pas  extérieiiremenl. 

Reproduction  sexuée.  —  J.es  œid's.  en  urossissaiil,  l'oid  saillie  à  la 
surfaee  des  cloisons  et,  hientôl,  n'y  lieniieiil  plus  que  |)ar  un  pédoncule. 
La  fécondation  se  l'ait  j)ar  les  spei-nialo/oïdes  cpii  ont  pu  pénétrei-  dans  les 
cavités  gastriques  des  femelles.  Elle  a  eu  lieu  (piand  Iceuf  se  sépare  de- 
là paroi  maternelle.  La  scHuientation  et  la  formation  de  la  larve  se  font 
dans  la  cavité  <i,astri([ue  maternelle.  Les  larves  sont  expulsées  par  la 
bouche  de  la  mère.  Par  suite,  on  pourra,  pour  observer  des  embryons 
(TAlcvons,  les  rechercher  dans  les  cavités  <,^astriques  des  colonies 
l'emelles. 

Reproduction  asexuée.  —  Les  Alcyons  se  nndli[ilienl,  en  outre,  par 
<les  bourgeons  qui  naissent  autour  des  polypes  bien  développés. 

En  des  points  généralement  situés  vers  la  base  des  individus,  se  forment 
de  petits  refoulements  on  diverticnles  de  la  cavité  gastriiine  qui  ne  sont 
autre  chose  que  la  continuation  de  la  cavité  digestive  des  polypes  pré- 
existants. (Voyez  le  bourgeonnement  des  Hydres,  page  4<S  et  ligure  ti^.) 
Ces  diverticnles  s'anastomosent  et  forment,  sur  les  branches  superlicielles, 
un  réseau  couq)lexe  duquel  naissent  les  nouveaux  individus. 


Coupe  synthétique. 

On  préparera,  par  les  procédés  histologiques  habituels,  une  coupe  trans- 
versale de  la  partie  exsertile  du   corps  d'un  Alcyon. 

De  même  que  chez  Lllydre,  le  corps  est  constitué  par  trois  feuillets 
emboîtés  et  juxtaposés,  ïcctodernie,  le  mésoderme  ou  mé.soglée  et  Ven- 
(loderme.  Mais  ces  feuillets  émettent,  ici,  des  saillies  internes  qui  forment 
un  œsophage  et  des  cloisons. 

1°  Vectoderme  assure  les  fonctions  de  la  sensibilité  et  du  mouve- 
ment; il  est  essentiellement  formé  de  cellules  cubiques,  non  ciliées,  entre- 
mêlées de  cellules  glandulaires  et  de  quelques  nématoblastes  petits  et 
peu  urlicants.  Ce  feuillet  comprend,  aussi,  des  éléments  nerveux  et  les 
filtres  musculaires  du  disque  buccal  et  des  tentacules.  2"  Le  mésoderme 
ou  mésofjlée  se  conq)ose  dune  substance  anhiste  dans  lacpielle  sont 
répandues  des  cellules  de  soutien  éloilées.  Parmi  ces  cellules  il  en  est  qui 
donnent  naissance  aux  spicules  squelettiques.  Le  nu'soderme  émet  des 
saillies  internes  qui  constituent  la  charpente  des  cloisons.  5"  L'endo- 
derme préside  aux  travaux  de  la  nutrition.  Cette  couche  tapisse  tout 
l'intérieur  du  corps,  y  conq»ris  la  face  interne  des  tentacules.  Elle  est 
essentiellement    formée   de    cellules  cylindii([ues  ciliées,  mais  elle  com- 


60 


ZOOLOGIE    PRATIOUE. 


prend,  on  oiilrc,  los  muscles  soptaiix  (radiaux   ot  longitudinaux)   et  les 
éléments  sexuels. 

En  résumé,  le  polype  d'Alcyon  se  ramène  à  la  forme  d\m  sac  dont  la 
paroi,  composée  de  trois  feuillets  emboîtés  et  juxtaposés,  limite  une  vaste 


Chamûre  ramaire  uorsott 


Chambn  radtatre  oantrato 


Fig.  '29.  —  ('.(iiijir  hansversale  demi-(lia(iiaiinnaU(iiu-  /lu  corjj.s  d'un  jjolijpe  (lAlciioti. 
Gross.  lin.  :  20.  —  Cette  coupe  est  le  développemenl  du  dessiu  E,  de  la  ligure  27. 

cavité  digestivjB.  Les  deux  feuillets  internes  se  soulèvent,  à  Fintérieur  dti 
sac,  pour  former  des  cloisons  rayonnantes  ([ui  font  saillie  dans  cette 
cavité.  En  outre,  les  trois  feuillets  s'invaginent,  à  la  fois,  autour  de  l'ori- 
lice  buccal,  pour  constituer  Fentonnoir  œsophagien. 

STRUCTURE    DE    LA    MASSE    COLONIALE 


On  tendra  une  colonie  dans  toute  sa  hauteur  et  on  en  observera  la  structure 
interne  (fig.  30). 

On  distingue  aisément  les  divers  polypes  de  la  colonie.  Ils  ont  la  forme 


L'ALCYON    PALME. 


Po:yfss  ipancuis 


Œufs  libres  ians  ta  caotlû  gastrlnce 


FiG.  50.  —  Coupe  longitidinai.e  demi-diagk\.mmatique 

d'une    colonie    Il'Al.CYONS    FEMELLES. 

Gross.  lin.  :   1. 


m 


ZOOLOGIE    PIUTIOUE. 


de  loniis  liilx's  dont  rcxtrt'inité  oxsertilo,  portant  la  bouche  et  la  couronne 
tentaculaiic,  reste  seule  nettement  distincte,  tandis  ([ue  la  [)artie  prolomlc 
se  soude  aux  tubes  voisins.  Ces  tubes  se  terminent,  inférieurement,  en 
cul-de-sac.  Les  parties  soudées  sont  fusionnées  en  une  masse  commune 
qui  forme  le  substratum  de  la  colonie. 


Polypes  épanouis 


Pour  mettre  en  évidence   les  i^apports  des  polyjyes  entre  eux.  on  poussera 

une  injection  colorée  dans  la  cavité 
abdominale  de  l'un  des  polypes,  par 
exemple,  une  solution  gommeuse 
que  l'on  durcira,  ensuite,  en  plon- 
geant la  préparation  dans  l'alcool. 
L'injection  se  répandra,  aussitôt, 
dans  toute  la  longueur  de  la  cavité 
gastrique  de  l'animal  opéré  et 
passera  dans  les  cavités  gastriques 
des  polypes  voisins.  Les  voies  par 
lesquelles  les  communications  s'éta- 
blissent seront  aisées  à  découvrir 
^  ^^_-_       _       _  _    I.  par  la  dissection. 

Les  cavités  gastriques  des  dif- 
férents poly|ies  forment  un  fais- 
ceau de  canaux  divergents  diri- 
gés de  la  base  de  fixation  vers 
les  dilférents  points  de  la  surface. 
Les  cavités  gastriques  des  polypes 
les  plus  âgés  sont  les  plus  lon- 
gues ;  elles  se  détachent  presque 
de  la  surface  de  fixation.  Celles 
des  individus  d'âge  intermédiaire 
sont  de  longueurs  variables  et 
prennent  leui-  origine  à  des  niveaux  moyens.  Celles  des  plus  jeunes 
sont  courtes  et  superficielles. 

Les  communications  entre  ces  différents  polypes  sont  établies  |)ar  un 
système  de  canaux  irréguliers.  Chaque  individu  est  d'abord  rattaché  aux 
polypes  plus  anciens  (jue  lui  par  le  canal  sur  lequel  il  a  pris  naissance  et, 
à  divers  niveaux  de  sa  paroi,  aux  polypes  plus  jeunes,  jiar  les  canaux  qu'il 
a  lui-mèine  émis  et  sur  lesquels  ceux-ci  se  sont  dévelopjH'S. 


l'"i,i;.   ."1.   —    Dcs.siii  (liii(/iininnri/iiiiir    rrjiyéscn- 
lant  itii  l'iiK/incii/  (le  cdloniv  injecte. 

La  masse  à  injurtiim  csl  répaïKliie  clans  les 
cavités  gastriques  cl  dans  les  canaux  qui  font 
communiquer  ces  cavités  cnlic  elles. 


La  ligure  ôti  ])récise  la  morphologie  d'un  polype  d'Alcyon  et  résume,  en 
même  temps,  la  structure  générale  des  polypes  de  Scyphozoaires. 


l'Alcyon,  la  disposition  en  sac  contenant  une  cavité  digestive  munie,  intérieurement,  de 
cloi.soii><  rayoïiinnili's.  On  \oil.  de  même,  comment  la  cavité  digcslive  communique  avec 
l'extérieur  par  l'intermédiaire  d'un  pliarynx  lubulaire  qui  est  suspendu  au-dessous  de  la 
Ijouclie  et  sur  lequel   vienuenl  s'appuyer  les  cloisons  internes. 


I/ALCVON    l'ALMK, 


Muscles  septaux  longitudinaux 


EnteroiHes  ventraux  et  latéraux 


Canaux  enaoïtermiQues 


FiG.    52.    Df.SSIN    SVNTUÉTISA.NT   la   STI-.ICTIT.K    k'lN   COLYl'K   D'.Uf.YON.  — Gross.  lin.  :  20.    — 

I/;iiiiinal  est  ouvert  suivant    le    plan  dorso-veiitral.    Son   organisation   résume  la  morpliologie 
générale  des  polypes  de  Scypliozoaires.  Il  est  facile,  en  ellel,  de  reconnaître,  sur  le  corps  de 


G4 


ZOOLOGIE    PRATIQUE. 


Second  exemple  :   LA    MÉDUSE 
AURELIA    AURITA    ilam.) 


Fis'.  55.  —  A.y/rct  e.tirririir  tir  iAiircUc.  —  Gross.  lin.  :    1/2. 


La  méduse  est  iino  forme  dérivée  de  la  forme  polype.  Nous  pouvons 
voir,  en  effet,  la  plupart  des  méduses  se  transformer  sous  nos  yeux, 
passer  par  une  phase  polype,  abandonner  la  vie  lixée  et  nager,  librement, 
pendant  la  seconde  partie  de  leur  vie.  Les  méduses  qui  se  reproduisent 
directement  sans  passer  par  un  état  polype  forment  la  minorité  des 
cas'. 

Les  méduses  vivent  dans  la  mer  où  elles  abondent  à  certaines  époques 
de  Tannée.  Elles  sont  [)élai;i(iues,  ti'ansparenles  et  dia})hanes,  d'aspect 
gélatineux,  en  forme  de  champignon  ou  d'ombrelle,  et  mesurent,  en 
général,  de  dix  à  soixante  centimètres  de  diamètre.  On  connaît  une  Ciju- 
née  ayant  deux  mètres  cinquante  de  diamètre  et  possédant  des  tentacules 
de  trente-six  mètres  de  longueur. 

1.  Il  est  1res  probable  (jue,  par  une  sinijjlirication  du  (li'velop|)onicnt,  ces  Méduses  ontabrévié 
et  fini  par  supprimer  la  [)hase  polype  qui.  de  fondamentale  et  initiale,  est  devenue  accessoire, 
|iuis  inutile,  et  a  disparu. 


-S    ■-> 


66  ZdOLOGlK    l'IiATIOUE. 

On  ])(»iiria  l'tiidier  d'autics  iiiétliisos  dont  les  caractères  fondamentaux 
sont  les  mêmes,  en  particulier  le  lHiizosto/ne  de  Cuvier  qui  est  une  des 
méduses  les  plus  communes  de  nos  côtes  et  dont  les  bras,  très  découpés, 
forment  une  volumineuse  chevelure  flottante  et  diaphane,  etc.  Nous  choi- 
sirons VAiiri'lie  à  cause  de  son  abondance,  de  sa  taille  et  des  facilités 
qu'elle  offre  pour  l'étude. 

Si    on   en   a  la  facilité,    on  devra   examiner  un  exemplaire   à  l'état  vivant. 

Pour  na<>;er,  la  méduse  s'étend,  puis  se  contracte  brusquement.  (',ha<pi<' 
contraction  détermine  une  poussée  qui  se  fait  du  côté  supérieur  et  con- 
vexe du  corps. 

Les  mouvements  successifs  de  dilatation  et  de  contraction  du  corps  des 
méduses  avaient  été  déjà  remarqués  des  anciens,  qui  donnaient  à  ces  êtres 
le  nom  de  poumons  de  mer.  Les  méduses  nafient  un  peu  sur  le  côté, 
la  partie  évasée  du  corps  en  avant.  Cette  situation  inclinée  découle  du 
mode  de  ]»i'Oi;ression.  Si  la  méduse  nageait  dans  une  situation  rigoureuse- 
ment horizontale,  elle  danserait  verticalement,  en  montant  peu  à  peu. 

Les  méduses  vivent  très  peu  de  temps  à  l'état  libre  et  encore  moins  de 
temps  en  captivité.  Il  est  donc  nécessaire  de  taire  des  provisions  de  ces  ani- 
maux de  manière  à  pouvoir  les  étudier  en  temps  opportun.  Pour  cela,  un 
excellent  moyen  consistera  à  les  plonger  vivants  dans  l'aldéhyde  tormique 
du  commerce  en  solution  aqueuse  à  4  pour  iOO.  Ils  ne  se  contractent  pas 
dans  ce  réactif,  durcissent  légèrement  et  se  consei^vent  d'une  année  à  l'autre. 


ASPECT    EXTÉRIEUR 

On  pourra,  suivant  le  cas,  étudier  l'aspect  extérieur  du  corps  sur  un  sujet 
vivant  ou  sur  un  sujet  mort. 

On  reconnaîtra,  aisément,  que  la  forme  ôe\Ain\^lie\)eui  être  couqiarée 
à  une  cloche  iimnie  de  son  haltant  ou  à  une  ombrelle  ouverte,  jiourvue 
d'un  manche  très  développé  et  découpé  en  lobes.  Si  nous  nous  en 
tenons  à  cette  seconde  compaiaison,  nous  voyons  que  le  corps  de  l'om- 
lirelle  a  une  forme  sub-liéiiiisphéri(jue,  qu'il  est  assez  épais  en  son  centre 
et  limité  })ar  un  bord  mince  à  sa  périphérie.  11  est  constitué  par  une 
substance  ferme  et  élastique.  Par  transparence,  on  peut  constater  que 
cette  substance  est  creusée  de  cavités  disposées  en  un  réseau  assez  com- 
plexe (Il g.  55  et  54). 

Face  convexe.  —  La  face  convexe  de  roml)relle  est  lisse  et  unie 
(tig.  5i.,  Al. 

Bord.  —  Le  bord  est  mince.  11  i)orte  huit  jx-tits  organes  de  teinte 
violette,  équidistants,  situés,  chacun,  dans  une  échancrure.  Ces  organes 
sont  des   groupes  sensoriels,  des   rhopalies.  Les   huit   échancrures  qui 


[/AlliKLIK 


67 


lo^ciil  l<'s  rliopalies  d(''('(tii|)('nl  le  hoid  en  liuil  larges  lolics  oiiihrcllaircs. 
Ces  lohcs  |)()il('nl  de  muiihiciix  tentacules,  creux  et  effilés,  appelés 
tentacules  niaiyinaîi.r.  Ces  tentacules  se  déchirent  avec  une  extrême 
facilité  et  il  est  tlifllcile  de  trouver  des  méduses  (pii  les  possèdent 
intacts. 

Face  concave.  —  La  face  concave  de   romhi'elle  (fin.  ôi.   H)  porte» 


Tentactite  sensoriel  (fihopaiie 


Tentacule  sensoriel  (ftfiopalte) 


Sil/ioucllc  rcsuniaii/.  en  un  j>n)/il.  l'aspect  cxlcrirur  de  l'Aitrcllc. 
Gross.  lin.  :  1/2. 


presque  sur  son  bord,   en  dedans  des  tentacules  marginaux,   une  étroite 
membrane  continue  qui  l'orme  wn  voile  rudimentaire. 

Au  centre  de  cette  même  face,  se  trouvent  quatre  bras  dispcsés  autour 
d'un  orifice  central  qui  est  la  bouche.  Celle-ci  est  carrée.  Les  bras  ont 
la  forme  de  larges  feuilles  lancéolées  pliées  en  gouttière  et  nnmies  d'une 
nervure  médiane,  très  épaisse.  Les  bords  des  bras  sont  foiiement  ondulés 
et  portent  dv  lins  tentacules  brachiaux.  Les  quatre  nervures  médianes 
s'insèrent,  })ar  leur  base,  sur  l'oudjrelle  où  elles  se  continuent,  sous  forme 


08  ZOOLOGIE   PRATIOUE. 

(le  (juatre  saillies,  le^^  piliers  bmcaux,  qui  rattaehent  solidement  les  liras 
au  corps. 

Enfin,  entre  les  quatre  bras  buccaux,  se  trouvent  quatre  orifices  ova- 
laires  qui  s'ouvi'ent,  chacun,  dans  une  cavité  dite  poche  sous-génitale  ou 
saccule  sous-ombrcUaire . 

La  fiiiure  55  synthétise  le  prolil  de  rAurélie. 


ORGANES  INTERNES 
Appareil   digestif. 

On  rendra  l'appareil  digestif  très  apparent  en  introduisant  dans  son  inté- 
rieur, par  la  bouche,  de  Vair  ou  une  solution  colorée  gommeuse  que  ï on  fixera 
en  place  en  la  précipitant  par  l'alcool  (fig.  36). 

De  la  bouche,  part  un  court  œsophage  qui  s'ouvre  dans  un  estomac 
occupant  la  partie  centrale  du  corps.  Cet  estomac  est  divisé,  sur  ses 
bords,  en  (juatre  lobes  volumineux  dirigés  vers  la  périphérie,  selon  quatre 
rayons  qui  alternent  avec  les  bras. 

De  Testomac  |)artent  des  canaux  radiaires  divergents.  Ces  canaux 
débouchent  dans  un  conduit  circulaire,  continu,  qui  occu|)e  le  bord  de 
l'ombrelle.  De  ce  dernier,  se  détachent  des  canaux  lentaculaires  })lacés 
dans  les  tentacules  et  terminés  en  cul-de-sac  à  leur  extrémité. 

Les  canaux  radiaires  sont  disposés  de  la  t'acon  suivante  : 

Tous  sont  à  direction  centrifuge.  Quatre  d'entre  eux  se  détachent  des 
intervalles  interlobaires  d(»  l'estomac,  à  raison  de  un  par  intei'valle,  et 
jiassent  entre  les  glandes  sexuelles.  C//J// prennent  naissance,  directement, 
sur  chacun  des  quatre  lobes  stomacaux.  Sur  les  cinq,  les  deuxième,  troi- 
sième et  (piatrième  ont  une  origine  commune.  Le  premier  et  le  cin(juième 
sont  indépendants.  Au  total,  il  existe  24  troncs. 

Tous  ces  canaux  se  portent  vers  le  bord  ombrellaire  en  se  ramifiant 
plus  ou  moins,  de  telle  sorte  que  les  vingt-quatre  troncs  initiaux  finissent 
par  former  un  grand  nombre  de  branches.  Toutes  ces  branches  se  ter- 
minent dans  le  canal  marginal.  Les  canaux  tentaculaires  issus  du  canal 
marginal    se   rompent  souvent.    Ils   s'ouvrent   alors  à   l'extérieur. 

L'ensend)le  de  tous  ces  conduits  forme  un  a|)[)areil  végétatif  complet 
dit  appareil  gastro-vasculaire. 

L'apparoil  digestif  de  la  méduse  va  nous  permettre  de  comprendre  dans  une  certaine 
mesure  l'appareil  végétatif  des  animaux  supérieurs,  des  Ca'lomales. 

Chez  les  polypes,  la  paroi  du  corps  est  mince  et  les  principes  nutritifs  la  pénèti'cnt 
facilement.  IjCS  méduses,  au  contraire,  ont  un  niésodeime  épais.  A  ce  dispositif  corres- 
pond la  formation  d'un  système  de  canaux  qui  comnuniiquent  avec  la  cavité  digeslive 
centrale,  pénètrent  dans  le  mésodernie  et  divergent  dans  les  dilférentes  parties  du  corps. 


L'AUUKIJi:. 


()1) 


Ce  système  de  canaux  peut  être  considéré  cumuic  la  picmière  éliauclic  d'un  système 
circulatoire.  Il  a  pour  effet  utile  d'étendre  la  surface  absorbante  du  corps,  mais  il  offre 
l'inconvénient  de  laisser  arriver  au  confacl  des  tissus,  sans  distinction,  la  |iln|iarf  des  pro- 
duits ingérés. 

Un  perfectionnenienf  consisterait  à  inleicaler  une  barrière  lilhanle  entre  la  cavité 
digestive  centrale  etces  diverticules  périphériques,  à  créer  une  cavité  digestive  centrale, 


f-anauM  radiairu€ 


Canaui  tentaculalrn' 


Canal  circulaire  du  Canal  margtnti 

Fig.  56.  —  IJappaveil  digestif  de  l'Aiirrlic.   injecte.  —  Gioss.    lin.  :  l/'i. 


isolée,  au  milieu  des  espaces  périphériques  qui  recevraient  des  produits  épurés  et  les 
transmettraient,  en  cet  état,  aux  différentes  |)arties  du  corps.  C'est  ce  qui  a  lieu  chez 
les  Cœlomates.  Ceux-ci,  en  effet,  possèdent  une  cavité  digestive  entourée  d'un  système 
d'espaces  libres  qui  l'isolent  au  centre  de  l'organisme.  Ces  espaces  forment  une  cavité 
de  complexité  variable  qui  est  la  cavilé  géncrale  du  corps  ou  cœloine. 


Organes  sexuels. 


Les  sexes  sont  séparés.  Les  glandes  sexuelles,  niàles  et  femelles, 
correspondent  aux  quatre  anses  opaques  que  l'on  aperçoit,  par  transpa- 
rence, symétriquement  disposées  sur  le  pourtour  de  la  cavité  digestive 


70  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 

centrale.  Elles   sont  ])lacées,  exactement,  an-dessous  des  quatre  «grands 
l()l)es  formés  par  celle-ci  et  au-dessus  des  saccules  sous-ombrellaires. 


Poches    sous-génitales. 

En  examinant  le  sujet  par  sa  lace  inférieure  (11^.  54,  B),  on  aperçoit, 
au-dessous  des  quatre  orilices  des  saccules  sous-ombrellaires,  les  poches 
sous-génitales.  Ces  poches  sont  formées,  chacune,  par  un  sac  creusé 
dans  l'épaisseur  de  la  sous-ombielle  (fig.  59,  A).  La  paroi  supérieure  de 
cette  cavité  s'applique  contre  la  paroi  inférieure  de  Testomac.  Celui-ci 
et  les  cavités  des  saccules  sous-ombrellaires  ne  sont  séparés,  en  effet,  que 
par  une  mince  paroi. 

Du  côté  du  saccule,  cette  paroi  ne  pi'ésente  rien  de  particulier.  Mais, 
du  côté  de  la  cavité  gastrique,  elle  est  hérissée  de  lîlaments  dits  fila- 
ments gaslriques.  Ceux-ci  marquent  l'origine  des  canaux  radiaires  et 
jouent  un  rôle  diflicile  à  préciser. 

Dans  son  épaisseur,  la  même  paroi  contient  les  glandes  sexuelles.  Ces 
dernières  constituent  des  renflements  en  forme  d'anneau  ou  de  fer  à 
cheval,  à  branches  centrifugés.  Les  éléments  génitaux  sont  mis  en  liberté 
par  la  rupture  d'une  partie  de  la  cloison  et,  au  lieu  de  tomber  dans  la 
cavité  digcstive,  comme  chez  les  polypes  (voyez  p.  59),  ils  passent,  habi- 
tuellement, dans  les  poches  sous-génitales. 


Système   nerveux  central. 

Le  système  nerveux  central  est  représenté  par  Imil  ganf/lions  situes  suv 
le  bord  de  l'ondjrelle,  en  arrière  des  huit  organes  sensoriels  (fig.  57,  C). 


Organes   des   sens 

organes  des  sens 
pâlies 


Les  organes  des  sens  sont  de   deux  sortes  :  les  tentacules  et  les  rlio- 


Tentacules. 

Les  tentacules  sont  faciles  à  observer.  On  pi^endra  un  tentacule  marginal  et 
on  l'observei^a  directement  au  microscope. 

Les  tentacules  sont  des  tubes  creux.  Toute  leur  surface  est  couverte  de 
nématoblastes.  Ces  derniers  sont  disposés  en  bandes  transversales  qui 
donnent  aux  tentacules,  quand  ils  prennent  une  extension  moyenne, 
un  aspect  annelé  (fig.  57,  F,  G). 


L'AIKKLIE. 


tose  pfolecteui 


Organe  aenuitiùratton 
Staiûrfmùge) 


FiG.  57.  —  Les  oiuianes  des  sens  de  l'Airélie. 


En  A,  une  rliopalic  vue  de  face.  —  En  B,  la  même  vue  ilc  profil,  (iross.  lin.  7.  —  En  C,  coupe 
Uiéorique  du  même  organe.  Gross.  lin.  40. — En  D  et  E,  silhouclte  monlrant  le  i'onclionnement 
de  l'organe  d'équilibralion  ou  statorliabde. —  Les  lignes  VV  re|)résentent  la  verticale.  L'axe  de 
l'organe  d'équilibration  tend  à  se  confondre  avec  cette  verticale.  Si  le  corps  est  borizonlal  (D  ■, 
le  lobe  protecteur  est  éloigné  du  statorliabde.  Si  le  corps  s'incline  (E),  \i'  lobe  protecteur  vient 
au  contact  du  statorliabde,  sur  le  côté  abaissé. —  En  F,  extrémité  libre  d'un  tentacule.  Gross. 
lin.  :  55.  — En  G,  un  fragment  du  même  montrant  plus  nettement  la  disposition  en  liandes  trans- 
versales, des  nématoblastes.  Gross.  lin.  70. 


72 


ZOOLOGIE    PRATIOUE. 


Rhopalies. 

L'observation  de  la  rhopalie  est  de  difficulté  plus  grande.  On  pourra  étu- 
dier cet  organe  directement,  à  la  loupe,  après  l'avoir  détaché  du  corps  ou  par 
la  méthode  des  coupes  (fig.  31 ,  A,  B,  C,  D,  E). 

La  rliopalie  est,  paroxcellenco,  Torgano  sonsitivo-norveux.Ello  se  coin- 
pose  cFiin  (livertkule  creux  du  bord  ombrellaire ,  fondamentalement 
semblable  aux  autres  tentacules,  mais  co.n-t  et  à  paiois  différenciées,  en 
vue  de  fonctions  sensitives  spéciales.  Sa  partie  terminale  est  renflée, 
recouverte,  extérieurement,  de  soies  sensitives  raides,  et  lestée,  à  l'inté- 
rieur, par  de  grosses  concrétions  calcaires.  Sa  racine,  au  contraire,  est 
ajuincie.  Cet  organe  peut  osciller  comme  un  battant  de  cloche  qui  ten- 
drait, par  son   poids,  à  reprendre  la  verticale  lorsqu'il  en  est  écarté. 

Le  battant  est  numi,  i-xtérieurement.  (Vun  l()l)e  épais  nouuné  lobe  pro- 
tecteur qui  représente  la  robe  de  la  cloche.  (Juand  l'animal  change  de 
position,  les  soies  du  battant  viennent  butter  contre  la  face  interne  de 
ce  lobe  et  l'animal  est  ainsi  averti  de  son  déjdacement  (fig.  57,  D,  E). 
Cet  ensemble  forme  un  organe  d'équilibration.  Le  battant  porte  le  nom 
de  slatorliabde,  les  concrétions  qui  le  lestent  celui  de  statolitlies. 

L'appareil  d'é(juilibration  est  acconqiagné  d'auties  organes  de  sens. 

a)  En  haut  et  en  dehors,  à  Tinserlion  du  lobe  formant  la  robe  de  la 
cloche,  se  trouve  une  capsule  olfactive. 

b)  Sur   le  statorhabde  lui-même,  sont  placées  deux  zones  ocellaires  : 

lune,    larye,   tournée 
^  ^-""^        ^~^^  vers  Textérieur;  l'au- 

tre, petite,  tournée 
vers  l'intérieur  et  re- 
gardant en  bas. 


Appareil  muscu- 
laire. 

Cet  appareil  est  es- 
sentiellement    repré- 
senté par   un    muscle 
annulaire    situé    sur 
la   face   inférieure   de 
l'ombrelle.  Ce  umscle 
est  puissant.  Il  est  formé  de  fibres  striées.  En  se  contractant,  il  resserre  la 
cavité   sous-ombrellaire,   en  chasse  l'eau  et  produit  la  natation,  par  un 
effet  de  recul.  L'effet  antagoniste  est  déterminé,  plus  simplement,  par 


rig.  58.  —   Diogiaiiinic  iiuliquanl    la  direction   des  roujH'f 
à  faire  pour  résumer  la  structure  de  l'Aurélie. 


FiG.  o9,  —  Coupes  passam  pak  i,'axe  de  symétrie  nu  corps  he  l'Auréi.ie. 
Dessins  demi-diiif; ranimai iijuos.  Gross.  lin.  :  5/i. 

En  A,  conpe  pratiquée  snivant  le  plan  AU,  indiqué  sur  la  fig.  38.  Cette  coupe  intéresse  les 
saccules  sous-ombrellaires,  les  glandes  sexuelles,  les  lobes  stomacaux  et  les  rliopalies.  —  En  ]i, 
coupe  pratiquée   suivant    le    plan    CD,   indiqué    sur   la   fig.  38.    Celle  coupe    passe    entre    les 


saccules,  les  glandes  sexuelles  et  les  lobes  stomacaux. 


74  ZOOLOCIE    PliATIOUE. 

rélasticité  do  la  iiiésoglôo  oiiiliiellaiic.  11  existe,  en  outre,  un  musdc 
radiaire,  découpé  par  les  accidents  de  structure  de  la  sous-ondn'olle. 
Les  fonctions  de  ce  muscle  ne  sont  pas  très  bien  connues. 


Coupes  synthétiques. 

Il  y  aura  avantage  à  compléter  les  notions  acquises  par  l'étude  précédente 
en  pratiquant  deux  coupes  passant  par  ïaxe  de  symétrie  du  corps  de  la  mé- 
duse. L'une,  suivant  AB,  fig.  38,  intéressant  les  saccules  sous-ombrellaires,  les 
glandes  sexuelles,  les  lobes  stomacaux  et  les  rhopalies ;  l'autre,  suivant  CD, 
fig.  38,  inclinée  à  45°  sur  la  précédente  et  passant  entre  les  saccules,  les 
glandes  sexuelles  et  les  lobes  stomacaux.  Ces  coupes  devront  être  dressées 
d'une  façon  schématique. 

Comme  les  deux  coupes  ne  peuvent  être  faites  en  totalité,  sur  le  même 
animal,  on  pratiquera  la  première  en  entier  et  l'on  en  fera  le  schéme.  On  déta- 
chera, ensuite,  sur  l'une  des  moitiés  du  coi^ps,  un  secteur  ayant  un  angle  au 
centre  de  45°  et  l'on  étudiera  la  nouvelle  tranche.  Il  suffira  de  compléter  cette 
dernière  de  sa  moitié  pour  reconstituer  une  coupe  totale. 


Comparaison  du  polype  et  de  la  méduse  des  Scyphozoaires. 

Malgiv  les  différences  d'aspect  que  |iiéseiitciil  un  piily|ic  et  une  méduse,  il  est  facile 
de   leui'  trcniver  des  caractères  conaniuis  iuipoilants  : 

L'un  et  l'autre  sont  réductibles  à  la  forme  d'un  sac  limitant  une  vaste  cavité  cen- 
trale et  disposé  suivant  une  symétrie  générale  ladiée. 

L'un  et  l'autre  ont  un  pliarijn.r  précédant  une  cavilé  stomacale  plissée  inlérieure- 
ment. 

Si  nous  renversons  la  méduse  de  manière  à  l'orienter  comme  un  ])oly[(e  (fig.  40),  nous 
voyons  que  les  ressendjlances  entre  ces  deux  formes  s'accusent  de  plus  en  plus.  Seules, 
persistent  des  différences  secondaires,  qui  paraissent  dépendre  des  adaptations  pi'opres  à 
ces  deux  sortes  d'êtres. 

A  la  face  fixée  du  polype  cori-espond,  chez  la  méduse,  une  face  libre  (|ui  s'est  arrondie 
en  dôme.  La  face  orale,  plane  chez  le  premier,  s'est  déprimée  chez  le  second  et  est 
devenue  concave.  Enfin,  la  Ixuiche  de  la  méduse  s'est  prolongée  en  une  trompe  dressée 
au  centre  de  la  concavité  buccale. 


Comparaison  des  méduses  des  Hydrozoaires 
et  des  méduses  des  Scyphozoaires. 

Nous  avons  vu,  à  propos  des  Hydrozoaires  (voyez  p.  50),  que  ces  animaux,  comme  les 
Scyphozoaires,  étaient  capables  de  produire  des  méduses.  Les  méduses  des  Hydrozoaires 
dillèrent  des  méduses  des   Scyphozoaires,  par  diverses   particularités  : 

Les  méduses  des  Hydrozoaires  sont  généralement  de  très  petite  taille,  microscopiques; 
c'est  la  raison  pour  laquelle  nous  ne  les  avons  pas  étudiées.  Les  méduses  des  Scypho- 
zoaires sont,  au  contraire,  généralement  volumineuses  el,  par  suite,  faciles  à  disséquer. 

Les  méduses  des  Hydrozoaires  sont  habituellement  arrondies  en  dôme.  Les  méduses  des 
Scyphozoaires  se  rappjochent  davantage,  par  leur  aspect,  du  disque  on  du  parachute. 

Les  méduses  des  Hydrozoaires  possèdent  un  grand  voile,  c'est-à-dire  une  lame  qui 
ferme,  en  grande   partie,   la   cavité  sous-ombrellaire   et   en   fait  une  sorte  de   chambre 


DIFFÉRENTES    FORMES   DE    SCYPIIOZOA  lli  KS.  75 

imt'duses  Crasiiédotes).  Los  iiK'iliises  des  Scyjiliozdaiius  uni  iiii  voile  nul  mi  iiuliiiiciilairt! 
(inédiises  Acraspèdes). 

Les  méduses  des  Uydmzoaii'i's  ont  leurs   oi-^aues  sensoriels  péri-ouihiellaires  nus,  dc- 

Brot  ùuccaui 


Taiitaeu  es  margtnaui 


rnum     iietminta 


Cana   cir 

' 

Fiiamants   '        \ 

Canal  raaialrt 

tstomac 

eastrlQues       ,         ' 

CoupÈ  aa  i 

a  gtanae  semaUM 

Bouché 

Cttoitù  a  an  Saecui 

\a  sous-omJirillalra 

F'ig.  40.  —  Aidclic  leiirrrsrc  el  oririilcc  coiiiiiic  un  /loly/JC. 
(Dessin  imité  de  Dclage  et  Hérouard.) 

Comparez  la  méduse  ainsi  disposée  au  ))olype  d'Alcyon  représenté  p.  (J.l. 

pourvus  d'organes  protecteurs.  Les  méduses  des  ScyphozoairesonI  les  organes  correspon- 
dants protégés  par  un  repli  de  la  paroi  du  corps. 

Les  méduses  des  Hydrozoaires  ont  un  manche  long,  on  forme  de  tube,  uni  et  dépourvu 
de  tentacules.  Les  méduses  des  Scyphozoaires  n'ont  pas  un  manche  semhlahle.  Elles  le 
remplacent,  parfois,  par  un  bouquet  de  quatre  ou  de  huit  tentacules  ))iiés  en  gouttière. 

Différentes  formes  de  Scyphozoaires. 

Les  Scyphozoaires  ont  pour  hase  morphologique  un  corps  ayant  les  dispositions  d  un 
sac  muni  d'un  seul  oiifice,  à  l'intérieur  duquel  se  trouvent  un  tube  œsophagien  et  des 
cloisons.  Ces  dernières  délimitent,  sur  le  pourtour  de  la  cavité,  des  loges  ou  des  canaux. 

Tous  les  Scyphozoaires  se  raltachont  aux  deux  formes  :  polype  et  méduse  qui  ont  entre 
elles,  comme  chez  les  Hvdrozoaires,  do  :;randes  affinités. 


Les  hirmos  (pii  se  rattachent  à  l'élal  polype  cousiilueut  des  animaux  diiut  le  corps  os! 
disposé  tni  une  colonne  cvlindrique  terminée  par  un  disque  à  ses  deux  cxliémilés 
(dis(|uo  buccal  et  disque  pédieux).  Le  disque  buccal  porte  la  bouche  en  son  centre  et 
des  tentacules  creux  sur  sa  péi'ipbérie.  Le  disque  pédieux  sert  à  la  fixation.  La  bouche 
donne  accès  dans  un  œsophage  suspendu  au  contre  do  la  cavité  gaslii(|uc,  (pii  est  spacieuse. 


76  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 

Celle-ci  est  découpée  en  loges,  sur  su  |)éii|>liérie,  p;ir  des  cloisons  rayonnantes  qui 
s'appuient,  d'une  part,  sur  la  face  iuteine  de  la  })aroi  du  cor})s  et,  d'autre  part,  sur  le 
tube  œsophagien.  A  chacune  des  loges  intercloisonnaires  cones|)ond  un  teniacule  dont 
la  lumière  n'est  (pi'un  prolongement  de  la  cavité  de  cette  loge. 

Les  Scvpliozoïiires  qui  se  |irésentent  sous  l'aspect  <le  polypes  sont  réunis  sous  le  nom 
collectif  de  Goralliaires.  Ce  sont  des  animaux  presijue  toujours  fixés  (il  est  quelques 
polypes  vivant  d'une  vie  libre),  isolés  ou  unis  en  colonies. 

Les  Goralliaires  sont  très  riches  en  formes.  On  arrive  à  les  grouper  assez  naturelle- 
ment, en  se  basant,  d'abord,  sur  le  nombre  et  la  forme  de  leurs  teutacules,  ensuite,  sur 
l'état  de  leur  squelette  qui  peut  être  absent  ou  présent  et  qui  peut  offrir,  dans  ce  dernier 
cas,  des  aspects  variés. 

Les  Goralliaires  possèdent  : 

I.  Des  tentacules  péribuccaux  pectines,  au  nombre  de  huit  :  Alcyonnaires. 

Leur  squelette  peut  être  formé  de  spicules  calcaires  é|)ars  (Alcyonides);  d'un  tronc 
corné  revêtu  on  non  d'une  couche  calcaire  {(iorgonidcs);  d'une  masse  de  forme  vai'iable 
portant  des  calices  distincts  et  séparés  [Tubiporides);  d'un  bloc  nuique  résultant  de  la 
soudure,  par  leurs  côtés,  de  tous  les  calices  {Hélioporides). 

II.  Des  tentacules  péribuccaux  conicpies  simples,  au  nonbre  de  six,  douze,  ou 
davantage,  mais  formant,  ordinaironenl,  un  multiple  de  quatre  on  de  six  :  Zoan- 
thaires. 

Le  squelette  peut  être  absent  (Actiniaires)  on  présent;  dans  ce  dernier  cas,  sa  sub- 
stance est  cornée  {Antipatliaircs)  ou  calcaire  (Madrcpuraires). 

Les  Goralliaires  qui  jouent  le  rôle  le  plus  important  dans  la  nature,  ceux  dont  l'activité 
est  la  plus  grande,  font  partie  des  Madréporaires.  Ges  êtres  élèvent  les  immenses  récifs 
des  régions  tropicales  (récifs  liarrières,  îles  coralliennes  ou  atolls). 


Les  Scyphozoaires  qui  se  rattachent  à  la  forme  méduse  sont,  à  ([uelques  exceptions  près, 
des  êtres  errants. 

Leur  corps  a  la  forme  d'une  ombrelle  et  leur  cavité  gastrique  contient  quatre  cloisons 
ou  un  siistème  de  canaux  q  a  stro-v  a  scalaires.  Ges  êtres  sont  réunis  sous  le  nom  collectif 
de  Scyphoméduses.  ils  peuvent  être  : 

I.  Fixes  le  plus  sourent,  munis  de  quatre  cloisons  qastriques  et  privés  de  rhopa- 
Ues   :    Arhopaliens. 

II.  Libres,  sauf  de  rares  exceptions,  munis  de  quatre  cloisons  (jastriques  ou  d'un 
appareil  qastro-vasculaire,   et  pourvus  de  rhopalies  :  Rhopalifères. 

m 

Nous  placerons  ici  des  êtres  qui  se  présentent  sous  un  état  assez  voisin  de  celui  des 
Scyphoméduses  :  les  Cténophores.  Leur  forme  est  réductible  à  celle  d'un  sac  muni 
d'une  ouverture  spacieuse  et  jjorteur,  à  sa  surface,  de  huit  rangées  de  palettes  loco- 
motrices allant  de  la  bouche  au  pôle  opposé.  La  cavité  du  sac  contient  un  tube  œso- 
phagien et  donne  naissance  à  un  système  rayonnant  de  canaux  gastro-vasculaires. 

Les  variations  morphologiques  offertes  par  les  Cténophores  sont  peu  considérables. 
Elles  portent  sur  la  forme  extérieure  du  corps  :  globuleux,  ajilali  en  forme  de  ruban,  etc., 
et  sur  l'absence  ou  la  présence  de  tentacules  péribuccaux,  au  nombre  de  deux  lorsqu'ils 
existent. 

En  réalité,  les  Cténophores  paraissent  former  à  côté  des  Scyphozoaires  un  groupe  à 
part.  Ce  sont  des  êtres  ipii  semblent  s'être  détachés,  de  bonne  heure,  du  tronc  cœlen- 
térien  et  avoir  évolué  parallèlement  aux  autres  Cœlentérés.  Diverses  opinions  ont  été 
émises  sur  les  afthiilés  des  Cténophores.  JNous  ne  pouvons  les  examinei'  ici. 


COELOMATES 


ORGANISATION  GÉNÉRALE  DES  CŒLOMATES 


Le  trait  le  plus  caract(''risti([U('  de  la  stiiicture  des  Cœloinales  consiste 
en  ce  que  le  tube  (lufestlf  est  (Usli)ict  de  la  paroi  du  corps,  en  ee  (jiril 
est  séparé  de  celle-ci  par  une  cavité  dite  cavité (jéuvrale  ou  cœlome.  Sous 
le  scalpel,  ce  caractère  se  traduit  par  ce  l'ait  ([ue  le  tnhe  di-icslil'  a  une 
paroi  propre,  qu'il  est  isolaltle.  (pi'il  forme  un  or^ani^  distinct. 

Lindividnalité  anatoini([ue  du  tuhe  diiicstit  constitue  un  caractère 
couuiiode  pour  distinguer  les  Cœlomates,  car  la  cavité  générale,  cause 
de  celle  aulononiie.  est  loin  d'être  toujours  nettement  distincte.  Elle  peut 
(dlVii'  des  caractères  :  dél'oiiuations,  reloulemcnts,  réductions,  qui  la 
rendent  parfois  difficile  à  observer.  En  effet,  au  lieu  d'être  toujours  nqiré- 
sentée  par  une  vaste  cavité  principale,  nette  et  précise  (Echinodermes.  la 
plupart  des  Vertébrés),  elle  peut  correspondre  à  un  petit  nombre  d'auq)Ies 
cavités  (Mammifères)  ou  h  un  grand  nombre  de  cavités  plus  petites,  de 
valeur  égale,  toujours  bien  délimitées  (Vers  annelés).  Elle  peut  consister, 
enlin,  en  lacunes  irrégulières.  Parmi  ces  lacunes,  certaines  restent  assez 
vastes  (Mollus([ues,  Aribropodes),  ou  toutes  deviennent  petites  et  s'ana- 
stomosent en  un  lacis  complexe  (Vers  plats). 

L'apparition  du  cœlome  et  l'isolement  du  tube  digestif  ont  pour  elfet  de 
créer  un  milieu  intérieur  qui  vient  s'interposer  entre  le  tube  digestif  et 
les  autres  organes.  Placé  au  centre  de  lorganisme,  le  canal  alimentaire 
joue  le  rôle  d'une  usine  dans  laquelle  les  substances  ingérées  subissent 
les  transformations  que  nécessite  leur  incorporation  définitive.  Ces  sub- 
stances sont  collectées,  ensuite,  dans  un  espace  circidatoire  re])résenté, 
sous  sa  forme  la  plus  simple,  par  la  cavité  générale.  Elles  sont  lépaities, 
de  là,  dans  les  diverses  régions  du  corps. 

Appareil  digestif. 

Chez  les  Cœlomates  inférieui's,  l'appareil  digestif  est  peu  perfectionné. 
Il  se  compose  d'un  tube  qui  ne  dépasse  pas  la  longueur  du  coips  et  dont 
la  paroi  ne  se  ditîérencie  qu'en  un  petit  nombre  de  régions.  Il  est,  en 
outre,  dépourvu  d'expansions  périphériques  importantes.  Chez  les  Cœlo- 
mates suj)érieurs,  au  contraire,  la  division  progressive  du  travail  physio- 


78  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 

logique  entiaînc  Félongation  du  tube  digestif,  uue  couiplexité  de  plus  en 
plus  graude  de  ses  parties,  et  le  développement  de  glandes  annexes  : 
glandes  salivaires.  foie,  paneréas,  etc. 


Appareil  circulatoire. 

L'appareil  circulatoire  offre,  à  son  tour,  divers  degrés  de  perfectionne- 
ment. Sous  sa  forme  la  plus  simple,  il  est  représenté,  seulement,  par  la 
cavité  générale.  Les  organes  baignent  directement  dans  celle-ci  et  v 
|)uisent  leurs  aliments.  Un  jierl'eetionnement  a[)paraît  lorsque  la  cavité 
générale  se  met  en  rapport  plus  intime  avec  chacun  des  organes.  A  cet 
effet,  des  vaisseaux  se  constituent  et,  sur  leur  parcours,  se  crée  un  moteur, 
le  cœur,  (\\n  assure  et  règle  la  distribution  du  liquide  nourricier. 

Chez  certains  Cœlomates,  les  vaisseaux  se  présentent  connue  de  simples 
diverticules  de  la  cavité  générale.  Sons  Linqiulsion  du  cœur,  établi  en  un 
point  du  trajet,  le  li(piide  nouriicier  (piitte  cette  cavité,  parcourt  les  vais- 
seaux avec  les(piels  il  décrit  des  circuits  variés  et  retourne,  bientôt,  à  son 
point  de  départ.  Cet  état  est  celui  des  circulations  vascidaircs  incom- 
plètes, fréquentes  cbez  les  Invertébrés. 

Chez  les  Cœlomates  supérieurs,  la  circulation  se  précise  davantage. 
L'appareil  vasculaire  se  sépare  de  la  cavité  générale.  II  constitue,  alors,  un 
système  de  vaisseaux  clos  de  toutes  parts,  ayant  des  parctis  propres.  La 
circulation  vasculaire  est  complète.  Dès  lors,  la  cavité  générale  perd  son 
caractère  de  cavité  circulatoire. 

En  sonune,  l'histoire  de  la  cavité  générale  du  corps  et  celle  de  l'appareil 
circulatoire  forment  un  tout  continu  : 

1"  La  cavité  générale  remplit  seule,  d'abord,  les  fonctions  circulatoires. 

'2'^  A  cette  cavité  s'adjoignent  des  canaux  qui  comniuni(pient  avec  elle 
et  forment  un  système  vasculaire  incom]>let. 

5"  L'appareil  vasculaire  sisole  de  toutes  parts  et  la  cavité  générale 
])erd  son  rôle  de  cavité  circulatoire. 

Appareil  excréteur. 

L'appareil  excréteui'  met  en  communication  l'appareil  circulatoire  avec 
le  dehors.  Sa  présence  est  la  conséquence  directe  de  l'existence  de  celui-ci. 
A  cet  égard,   la  piésence   d'un  rein  défini  caractérise  les  Cœlouiates. 

Le  rôle  essentiel  de  lapjjareil  excréteur  est  de  donner  issue  aux  pro- 
duits de  la  désassimilation  organique,  aux  poisons  venus  de  l'extérieur 
par  le  tube  digestif,  de  mêuie  (pi'à  ceux  qui  se  forment  dans  l'intimité  des 
organes,  d'épurer  le  liquide  circulatoire. 

Or,  en  raison  de  son  rôle  épurateur  du  liquide  nourricier,  l'appareil 
excréteur  atTecte.  toujours,  des  relations  étroites  avec  l'appareil  circula- 


OllGA.MSATKlN    (iÉNK  li  A  LK    l»KS    CIKLOM ATES.  7i> 

luire.  Nous  devons,  par  C()iisé(|ii('iil,  iimis  allciidre  à  le  Irotiver  constam- 
iiicnl  eu  rapport  étroit  avec  lui. 

I"  Si  l'appareil  eireiilatoire  ne  dépasse  pas  les  complications  d'un  cœ- 
lonie  simple,  ra|)[tareil  excréteur  est  représenté  par  des  cou<luits 
en  rap])ort  avec  le  cœlonie  par  des  |)avillous  bordés,  le  j)lus  souvent,  de 
cils  vihratileset  en  comnuniication  avec  le  dehors,  par  des  [)ores  excréteurs. 

'2"  Si  l'appareil  circulatoire  se  com[)ose  du  cœlomc  et  de  vaisseaux 
incomplètement  clos,  l'appareil  excréteur  procède  à  l'épuration  de  ces 
deux  parties.  Les  tubes  excréteurs  fonctionnent  comme  précédenuuent, 
mais,  sur  leurs  parois,  s'enroulent,  en  outre,  des  vaisseaux  venant  déver- 
ser, par  liltration,  dans  la  cavité  de  l'organe  excréteur,  les  j)roduits  de 
déchet  qu'ils  contiennent. 

5"  Enlin,  si  l'appareil  vasculaire  devient  prépondérant,  l'évacuation  par 
lill ration  le  devient  éfialement.  horsipie  les  vaisseaux  sont  clos  de  toutes 
parts,  les  conununicatious  de  lappareil  excréteiu*  avec  le  cœlome  s'obli- 
tèrent dune  façon  délinitive. 

Appareil  sexuel. 

Les  produits  sexuels  se  forment  sur  la  ])aroi  interm^  du  cor|)s,  en  des 
points  déterminés  (glandes  sexuelles)  et  tombent,  à  leur  maturité,  dans  la 
cavité  générale. 

Ils  sont  expulsés  au  dehors,  soit  par  l'intermédiaire  des  conduits 
rénaux  qui  prennent,  à  cet  effet,  le  caractère  de  conduits  sexuels,  soit 
jiar  le  secours  de  canaux  (pii  leur  sont  j)ropres. 

Appareil  de  relation. 

Sur  l'appareil  végétatif  se  disposent  des  organes  de  relation  divers 
dont  les  plus  importants,  au  point  de  vue  du  façonnement  des  formes, 
sont  les  organes  locomoteurs.  (iCux-ci,  en  effet,  ont  une  grande  inlhience 
sur  la  disj)osition  générale  du  corps  des  Cœlomates. 

En  se  déplaçant,  l'animal  s'appuie,  toujours,  sur  la  même  |iartie  du 
coips  (pii  devient  la  face  inférieure.  Cette  face  que  la  pesanteur  tenil,  sans 
cesse,  à  rapprocher  du  sol,  en  est  maintenue  plus  ou  moins  éloignée  par 
les  organes  locomoteurs  et  prend  des  caractères  appropriés  à  sa  situation 
spéciale.  La  face  supérieure  ou  doi'sale  prend  des  fonctions  habituelle- 
ment protectrices. 

Les  extrémités  antérieure  et  postérieure  du  corps  subissent,  de  même, 
des  influences  différentes  :  la  partie  antérieure,  soumise  à  des  actions 
(pii  se  renouvellent  sans  cesse,  dév(doppe  ses  organes  de  relation,  elli'  se 
ditVérencie  en  tète.  La  partie  postérieure,  au  contraire,  devient  passive 
et  dégénère  en  queue. 

Les   côtés  du   corps  subissent  des  inlluences  égales  et  se  ressemblent. 


80  ZOOLOGIE    PRATIOUE. 

L'aniiiiiil  pord,  ainsi,  la  symôtrio  rayonnée  ;  il  roste,  soul(Miiont,  divisible 
en  deux  parlies  équivalentes,  Fune  di'oite,  l'autre  i^auche.  H  aequiert  luie 
symétrie  bilatérale. 

L'appareil  locomoteur  se  présente,  chez  les  Cœlomates,  sous  des  aspects 
variables.  Toutefois,  ces  aspects  se  ramènent  à  un  petit  noudjre  de  dis- 
positions essentielles  qui  peuvent  servir  à  dresser  un  grou})ement  général 
de  ces  êtres. 

Centres  nerveux. 

Chez  les  Cœlomates,  les  centres  nerveux  prennent  une  position  et  une 
l'orme  nettement  définies.  Ces  centres  sont  placés  dans  l'organisnu! 
de  telle  fa(;on  qu'il  existe  un  l'apport  constant  et  direct  entre  la  place 
(ju'ils  occupent  et  la  position  des  principaux  organes  locomoteurs  et  sen- 
soriels'. 

Suivant  l'état  de  l'organisme  des  Cœlomates,  nous  devons  donc  nous 
attendre  à  rencontrer  des  centres  nerveux  très  divers  connue  position  et 
comme  degré  de  perlectionnement. 

En  résumé,  la  structuie  des  Co'lomates  est  réductible  aux  dispositions 
suivantes  :  Un  corps  de  longueur  variable,  traversé  pa)'  un  tube  digestil' 
pourvu  d'une  paroi  pro|)re  et  ouvert  dans  la  règle,  à  ses  deux  extrémités. 

L'espace  placé  entre  le  tube  digestif  et  la  paroi  du  corps  forme  une 
cavité  close  qui  est  la  cavité  générale  du  corps.  Cette  cavité  déverse  ses 
déchets  au  dehors  par  Tintermédiaire  d\m  appareil  excréteur. 

Le  plus  souvent,  le  corps  des  Cœlomates  est  pourvu  d'un  appareil 
locomoteur.  L'organisme  tout  entier  est  placé  sous  la  direction  d'un 
système  nerveux  ayant  une  position  détinie.  11  est  disposé  suivant  une 
symétrie  bilatérale. 

CONCEPTION  GÉNÉRALE  DES  DIFFÉRENTES  FORMES  DE  CŒLOMATES 

Nous  avons  déjà  vu,  en  étudiant  les  Cœlentérés,  les  moyens  qu'emploient 
ces  animaux  pour  s'accroître  et  se  perfectionner. 

1°  Ils  augmentent  les  dimensions  de  leur  corps. 

2°  Us  répètent,  après,  les  ])arties  existantes,  constituant,  par  ce 
moyen,  des  organismes  formés  par  l'addition  d'unités  semblal)les  entre 
elles. 

5°  lis  spécialisent,  enfin,  \q  travail  de  ces  dilférentes  unités,  parmi  les- 
quelles la  division  du  travail  entraine  des  différenciations  morphologiques 
marquées  à  des  degrés  divers. 

Les  mêmes  phénomènes  se  produisent  parmi  les  Cœlomates. 

II  en  est  qui  correspondent  à  chacun  de  ces  trois  états  ;  en  elîet  : 

V  Certains  ont  un  corps  qui  s'éloigne  peu,  par  sa  structure,  de  l'état 

1.  Al.  Julien.  C.  n.  Ac.  Sr.,  1892. 


ORGANISATION    (iENEHALE    DES    CŒLOMATES.  81 

simple  sur  lecjuel  est  établi  la  luorpliologio  loiidaniciiUih!  du  Cœloiuale. 
Ils  constituent,  en  quelque  sorte,  Vunité  cœlomale. 

2"  D'autres  résultent  (1(»  la  juxtaposition  d'un  certain  noiul)ie  de  ces 
unités  (pii  s'associent  en  séiie,  tout  en  restant  à  peu  près  semblables 
entre  elles. 

5"  D'autres,  enfin,  sont  composés,  comme  les  précédents,  d'unités 
d'abord  semblables  entre  elles.  Mais  ces  unités  cessent  de  se  ressembler  : 
les  unes  s'accroissent,  les  autres  restent  stationnaires,  certaines  s'atro- 
phient. En  même  temps;  les  unités  qui  ont  des  fonctions  convergentes 
tendent  à  s'unir.  Leurs  limites  de  séparation  s'efl'aci'nt  plus  ou  moins,  et 
le  corps,  tout  entier,  n'olï're  plus  que  des  traces,  marquées,  à  des  degrés 
divers,  de  la  métamérisation  primitive. 

1.  Goelomates    simples. 

Rotifères.  —  Les  formes  les  plus  simples  de  Cœlomates  sont  repré- 
sentées, dans  la  nature  actuelle,  par  les  Rotifères.  Ces  êtres  ne  corres- 
pondent peut-être  pas  exactement  aux  formes  anceslrales,  mais,  très 
pi'obablement,  ils  s'en  rapprochent  beaucoup. 

Aux  Hotifères  se  rattachent,  innnédiatement,  les  Vers  monoihériques 
et  les  Nématheluiinthcs . 

Vers  monomériques.  —  Ces  Vers  comprennent  des  formes  très  voi- 
sines des  Rotifères,  quelque  peu  perfectionnées  et  adaptées  à  des  modes 
de  vie  divers.  Leur  corps,  non  métamérisé,  est  d'apparence  variable.  11 
est  toujours  réductible  aux  dispositions  d'un  sac,  plus  ou  moins  allongé, 
nnmi  d'une  bouche  terminale,  entourée  ordinairement  d'un  appareil  cilié 
ou  tentaculaire.  A  l'intérieur,  se  trouve  une  large  cavité  qui  contient  un 
tube  digestif,  une  paire  de  néphridies,  des  organes  génitaux  et  un  appareil 
nerveux. 

Némathelminthes.  —  Les Némathelminthes  sont  des  animaux  spécia- 
lisés dans  un  sens  particulier,  mais  dont  l'organisation  est,  de  même, 
voisine  de  celle  des  Rotifères.  Leur  corps  est  allongé,  non  métamérisé, 
dépourvu  d'appendices.  Il  est  protégé  par  une  épaisse  cuticule.  Il  ren- 
ferme une  large  cavité  générale  que  tiaverse,  dans  le  sens  de  la  longueur, 
un  tube  digestif,  rectiligne.  Il  n'y  a  pas  de  vaisseaux  sanguins.  Les  organes 
excréteurs  sont  au  nombre  de  deux.  Les  sexes  sont  séparés. 

2.  Cœlomates  formés   de  parties  semblables, 
répétées  un   certain  nombre  de  fois. 

Les  relations  qui  existent  entre  ce  groupe  et  le  précédent  sont  rendues 
évidentes  par  la   forme  du  développement. 

Vers  annelés.  —  Au  début  de  leur  vie,  les  Cœlomates  qui  conqiosent 


82  ZOOLOGIE    PRATIOUE. 

cette  deuxième  série  ont  un  aspect  simple  qui  rappelle  les  Rotifères  les  plus 
simples.  Par  la  suite,  leur  corps  se  divise  en  segments  qui  restent  unis 
bout  à  bout  et  prennent,  cbacun,  la  valeur  morphologique  d'un  Ver  mo- 
nomérique. 


3.  Cœlomates  formés  de  parties  primitivement 

semblables,  puis  diversement  différenciées, 

sous  l'influence  de  la  division  du  travail  physiologique. 

Une  première  série  est  basée  sur  la  ressemblance  qu'ont  certains 
Rotifères  avec  les  Crustacés. 

Arthropodes.  —  11  est  des  Rotifères  (Pédalion)  qui  possèdent  des 
appendices  latéraux,  munis  de  longues  soies,  comparables  aux  appendices 
qu'on  rencontre  chez  les  Crustacés  les  plus  inférieurs.  Chez  quelques- 
uns,  même  (lléxarthra).  il  existe  trois  paires  de  ces  appendices,  ce  qui 
leur  donne  une  curieuse  analogie  avec  un  naiiplius,  larve  commune  à  la 
plupart  des  Crustacés.  Ces  caractères  ne  sont  pas  suffisants  pour  établir 
entre  les  Rotifères  et  les  Arthropodes  des  affinités  absolument  certaines. 
Toutefois,  la  probabilité  de  ces  affinités  est  confirmée  par  diverses  autres 
ressemblances  morphologiques  qui  existent  entre  les  deux  groupes. 

Les  Arthropodes  possèdent,  comme  les  Vers  annelés,  un  corps  formé 
d'anneaux  disposés  en  série  linéaire,  mais  ils  en  diffèrent  en  ce  que 
leur  annulation  ne  s'aceompagne  pas  de  cloisonnement  interne  et  que 
chaque  anneau  porte  iine  paire  de  pattes  formées  de  pièces  articulées 
bout  à  bout. 

Dans  la  plupart  des  cas,  la  métamérisation  primitive,  uniforme,  est 
altérée,  à  des  degrés  divers.  Des  organes  manquent  dans  certains  segments, 
des  segments,  eux-mêmes,  se  fusionnent  et  forment  des  régions  où  l'annu- 
lation disparaît  ;  d'autres  segments  s'atrophient,  niais,  rarement,  le  corps 
perd  toute  trace  d'annulation. 

Une  deuxième  série  est  constituée  par  tous  les  autres  Cœlomates  dont 
les  Vers  annelés  peuvent  être  considérés  comme  les  progéniteurs  :  Éclii- 
nodermes.  Vers  plats,  Mollusques  et  Chordés. 

Échinodermes.  —  Ces  êtres  ])résentent,  à  l'état  larvaire,  comme  les  Vers 
annelés,  une  symétrie  bi-latérale,  accompagnée  de  traces  de  métamérisa- 
tion linéaire  (squelette).  Ils  n'acquièrent  la  symétrie  rayonnée  qui  les 
caractérise  que  secondairement.  A  l'état  adulte,  ils  se  composent  de 
parties  équivalentes,  répétées  un  certain  nombre  de  fois.  Seulement,  au 
lieu  d'être  disposées  en  série  linéaire,  ces  parties  sont  groupées  dans 
le  sens  rayonnant. 

Vers  plats.   —   Les  Vers  plats  se  déduisent  des  Vers  annelés  par  une 


ORGAMSATION  GÉ>'KRALI':  DES  r.ŒLOMATES.        85 

simplificnlinii  proiircssivc  de  leur  ofi^aiiisinc.  (Icllc  siiii|)li(iciili()n  s(^  iiiani- 
l'csU'  suivant  un  ordre  rontinii  qui  ahontit  à  la  loiination  dètics  cndo- 
parasitcs  ollVant  des  plK'iKinièncs  rôj^ressils  cxlirnicnicnl  accusés. 

Mollusques.  —  Quoicjuc  leur  corps  soit  privé  de  toute  seniuenlalion 
apparente,  les  MoUusipics  paraissent  devoir  être  i-allacliés  aux  Vers  anne- 
lés.  Ils  ont,  en  eilet.  avec  ces  derniers,  un  certain  nonihre  de  ressem- 
blances : 

La  larve  initiale  des  Vers  anuelés  rappelle  la  larVe  des  Mollusques. 

La  plupart  des  Yers  annelés  sédentaires  sont  (uhicoles,  comme  les 
Mollusques  gastéropodes. 

Des  Vers  annelés  tuhicoles  odrent  un  efl'acement  d'uu  nombre  variable 
de  leurs  cloisons  et  présentent,  en  outre,  des  réductions  du  nombre  de 
leurs  népbridies. 

Ces  derniers  traits  nous  autorisent  à  admettre  la  possibilité  de  réduc- 
tions encore  plus  grandes,  pouvant  aboutir,  par  voie  de  condensation  pro- 
gressive, à  la  l'orme  non   segmentée  des  Mollus({ues '. 

Quant  aux  caractères  propres  des  Mollusques,  le  plus  important  a  trait 
à  Texistence  d'un  pied  sur  lequel  rampe  Tanimal.  Ce  pied  occupe  une 
place  qui  corrcs|)ond  à  la  portion  cxsertile  du  corps  des  Yers  annelés  tubi- 
coles.  Comme  les  Mollusipies  se  distinguent,  essentiellement,  de  ces  der- 
niers en  ce  qu'ils  sont  capables  de  déplacement,  il  est  naturel  que  la  région 
chai'gée  des  fonctions  de  relation  devienne,  chez  eux,  de  plus  en  plus 
active,  et  l'orme  un  organe  disposé  pour  la  locomotion. 

Chordés.  —  Les  Chordés  ont,  avec  les  Yers  annelés,  d'incontestables 
affinités.  La  inétamérisation  générale  de  leur  corps  est  manifeste  dans  les 
|)remiers  stades  du  développement.  Llle  disparaît,  plus  ou  moins,  à  l'état 
adulte,  mais  il  en  reste  toujours  des  traces  nombreuses. 

Chez  les  Yertébrés,  ces  traces  sont  particulièrement  nettes  dans  l'appa- 
reil excréteur.  Celui-ci  est  constitué,  au  début,  par  des  tubes  disposés 
métamériquernent,  par  paii'es.  Ces  tubes,  s'ouvrent,  d'une  part,  au  dehors 
et  se  terminent,  d'autre  paît,  dans  la  cavité  générale  par  un  pavillon. 
Cette  disposition  qui  rappelle  de  très  près  larrangement  des  organes 
excréteurs  des  Yers  annelés,  existe,  avec  netteté,  chez  les  Yertébrés  infé- 
rieurs. Elle  est  elVacée,  en  partie,  chez  les  Yertébrés  supéiieurs. 

1.  A  cùlé  dos  Ylm-s  aniiolts  propronirnt  dits,  se  pliirc  un  polit  g^roiipo  d'êtres  marins  ijue  l'on 
désigne  sous  le  nom  de  Gcpliijriens  annés.  Leur  larve  est  une  trocosplière  dont  la  partie  ])osté- 
rieurc  commence  à  se  segmenter,  mais  dont  la  mélamérisation  s'arrête  de  bonne  heure.  Ces 
êtres  sont  remarquables  par  les  variations  du  nombre  de  leurs  népliridies.  Leur  corps  présente 
une  segmentation  externe  peu  accusée.  Ces  animaux  se  ratlaelient  nettement  aux  Vers 
annelés,  mais  ils  en  ont  perdu  la  mêtamérisalion  nette,  primitive.  Les  Gêphyriens  armés  sont 
intéressants  au  point  de  vue  idiilosopliique,  parce  (|u'ils  servent,  en  (juel(pie  sorte,  de  témoins 
établissant  que  les  Vers  annelés  sont  capables  de  réduclimi  et  (pi'ils  peuvent  faire  retour  à 
ras]>ect  mnnomériquc.  Cette  notion  est  particulièrement  uliK.'  pour  com|)rendre  la  structure  des 
Mollusques. 


84 


ZOOLOGIE   PRATIQUE. 


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Géphyriens  armés. 

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Némathe 

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CœIo)iial('.s  formés  de  parties  primitivement 
semblables,  puis  devenues  diffcrenles,  sous 
l'influence  de  la  division  du  travail  phy- 
siologique. 

Cœlomaies   formés  de  parties  à  peu  près 
semblables,  répétées  un  certain  nombre 
de  fois. 

a. 

ce 

CŒLOMATES  SIMPLES 


A  cause  (le  leur  structure  élémentaire,  les  êtres  qui  composent  cette 
série  vont  nous  servir  de  hase  dans  Fétude  des  difféi-entes  cond)inaisons 
morpliologiques  olîertes  par  les  Cœlomates. 

Ces  animaux  correspondent,  en  effet,  à  des  formes  simples,  non  méta- 
mérisées,  réductibles  aux  dispositions  d'un  sac  à  Tintérienr  duquel  se 
trouve  une  vaste  cavité  générale  contenant  un  tube  digestif,  une  paire  de 
néphridies,  des  organes  génitaux  et  un  appareil  nerveux. 


ROTIFÈRES 


Les  Rotifères  vivent  en  grand  nombre  autour  de  nous,  mais  ils  échappent 
à  notre  observation  à  cause  de  leur  petite  taille.  Ils  sont  répandus  dans  les 
mousses  qui  végètent  sur  les  vieux  toits,  sur  les  troncs  d'arbres  ;  on  les  trouve, 
aussi,  dans  les  eaux  stagnantes,  parmi  les  plantes  aquatiques,  etc.  Pour  cap- 
turer ces  êtres,  le  meilleur  moyen  consistera  à  placer  ces  mousses,  ces  plantes 
aquatiques,  dans  un  récipient  à  parois  transparentes,  un  cristallisoir  par 
exemple,  avec  une  certaine  quantité  d'eau.  Au  bout  de  quelques  heures,  on  dis- 
tinguera, fixées  sur  les  branches  des  mousses  immergées  ou  nageant  librement 
au  sein  du  liquide,  de  petites  masses  animées  qui  sont  des  Rotifères.  On 
recueillera  aisément  ces  animaux  à  l'aide  d'une  pipette  et  on  les  transportera 
sous  le  champ  du  microscope. 

Les  Rotifères  que  l'on  capturera  ne  seront  pas  toujours  semblables  entre 
eux,  mais  ils  auront  des  caractères  généraux  constants.  L'observateur  retrou- 
vera sans  peine,  sur  un  quelconque  d'entre  eux,  les  dispositions  essentielles 
qui  caractérisent  le  groupe  tout  entier. 

Les  IJiilil'èri's  que  l'dn  rencontre  le  plus  fréquemment  sont  les  suivants  : 

A)  Rotifère  commun  (Rotifer  vulgaris.  Oken).  —  Animal  portant  à  sa  partie  posté- 
rieure une  série  d'anneaux  (jui  s'allonj^ent  et  se  raccourcissent,  comme  les  pièces  d'une 
lunette.  A  l'extrémité  antérieure,  il  existe  un  appareil  rotateur  qui  paraît  bi-lobé.  L'ani- 
mal marche  plus  souvent  ((u'il  ne  naj;e.  Il  progresse  en  s'appuyant  alternativement  sur 
les  deux  extrémités  du  corps,  en  arpentant  le  terrain.  11  mesure  1/5  à  1/2  millimètre 
de  longueur  (fig.  -41,  A). 

R)  Noteus  à  quatre  cornes  (Xoteus  quadricornis.  Ehrenbg).  —  Rotifère  muni  d'une 
cuirasse  gaiiiie  de  facettes,  du  côté  dorsal,  et  prolongée,  en  avant,  |)ar  quatre  épines  volu- 
mineuses; d'où  le  nom.  Ces  êtres  sont  habituellement  nageurs,  mais  ils  })euvent  se  fixer 
par  l'extrémité  de  leur  ({ueue  qui  est  munie  de  deux  orteils.  Leur  longueur  est,  en 
moyenne,  de  1/3  de  millimètre  (fig.  41,  B), 

C)  Notommate  à  oreilles  (Notommata  aurita.  Gosse).  —  Être  essentiellement  nageur, 
dépourvu   de  carapace.  11   est    allongé  et  cylindrique.    L'appareil  rotateur  est  muni  de 


86  ZOOLOGIE    PRATIOI  E. 

deux  (lisfincs  iliiiil  les  cils  ;i|i|Mtrlrnt  un  coiicoiiis  ]iiiiss;iiil  ;"i  l:i  IdCdiiKilKiii  ilrlrriiiiiiéc 
uar  l'iiiiicircil  cilié  ii;il)itii('l.  (lot  étiv  est  s;ii)s  cesse  ni  iiKinveiiieiil.  Il  se  lejiose,  ;i  peine, 
sur  son  pied.  Il  mesure  15  de  milliinètiv  (fig.  Al,  C). 

D)  Flosculaire  ornée  (Floscularia  ornuta.  Ehrcnbg). —  Animal  sédeidaire.  Sa  i|iieue 
se  termine  par  une  ventouse  qui  sert  à  le  lixor  et  rajipareil  rotaleur  est  lemjjlacé  par 
(les  houppes  de  longues  soies,  raides  et  sensibles.  Le  corps  est  enfermé  dans  un  tube 
iiélalinoux,  glissant,  souvent  recouvert  par  des  substances  agglutinées.  L'animal  rentre 
dans  son  tube  chaque  fois  (jue  les  soies  ont  été  touchées  (  i/3,  1/4  de  millimètre) 
(fig.  41,  I>). 

11  existe  beaiieoiip  d'aiitfes  Rotifères  ([ue  Ton  peut  reneontrer  aisément, 
en  ]>ai1iciilier,  VHiiihitiiie,  que  nous  allons  retenir  couinie  sujet  d'études, 
pour  les  raisons  suivantes  :  on  se  proeure  ee  Rotilère  assez  aisément, 
car  il  est  très  répandu  dans  les  eaux  croupissantes  :  mares  natm-elles, 
bassins  arlilieiels  mal  entretenus,  etc.  Il  est  relativement  très  volumineux 
(il  peut  atteindre  ô/i  de  millimètre  de  longueur);  sa  transparence  rend 
lacih^  l'étude  de  son  organisation  interne. 


Exemple    :     L'HYDATINE 
HYDATINA  SENTA  (Elirenbçi). 

Pour  avoir  des  Hydatines,  onpoui^ra  recueillir  des  Spirogyres,  par  exemple, 
algues  délicates  qui,  par  leur  accumulation,  constituent  les  plaques  vertes, 
d'aspect  écumeux,  qui  s'étalent,  parfois,  à  la  surface  des  eaux  croupissantes. 
En  examinant,  sous  l'eau,  quelques-unes  de  ces  algues,  on  observera,  fré- 
quemment, parmi  elles,  quelques-uns  de  ces  petits  êtres,  mêlés  à  une  faune 
minuscule    assez  variée,  Protozoaires,  etc. 

On  rencontre,  hahituellement,  des  Hydatines  femelles.  Les  mâles  ont 
une  vie  très  courte,  ils  sont  petits  et  se  laissent  rarement  observer.  Nous 
examinerons,  en  ])remier  lieu,  l'ilydatine  femelle. 


ASPECT  EXTERIEUR 

L'Hydatine  a  un  corps  allongé  dont  la  forme  générale  peut  être  ramenée 
à  celle  d'im  ovoïde  dont  une  extrémité,  amincie,  est  munie  d'un  organe 
de  fixation  et  dont  rextrémité  opposée  porte  un  appareil  rotateur,  de 
forme  assez  complexe. 

Une  Hydatine  ayant  été  choisie  et  transportée,  à  faide  d'un  compte-gouttes, 
sur  une  lame  porte-objet,  on  l'immergera  dans  une  goutte  d'eau  et  on  la 
recouvrira  à  l'aide  d'une  lamelle  couvre-objet.  Afin  de  ne  pas  écraser  V  animal 
on  aura  soin  de  soutenir  la  lamelle  couvre-objet  à  l'aide  de  bandelettes  de 
papier.  Le  gi^and  axe  de  l'animal  sera  sensiblement  parallèle  au  plan  des  lames 


Anneau  postoral  -  fm\i.,,.       '        '    --^ 


jQ/f/^^  £ni>elopiie   gilatineu!.; 


FiG.  41.  —  Quelques  uotifères  que  l'on  hencontre  très  fréquemment. 
Gross.  lin.  :  200. 


En  A,  Rotifùre  commun.  —  En  B,  Noteus  à  ijuatre  cornes.  —  En  C,  îS'otommate  à  oreilles. 
-  En  D,  Elosculaire  ornée. 


ZOOLOGIE    PRATIQUE. 


Brins  de  Spirosyrss 


Fig.  4'2.  —  liriiix  tir  S/)ir(x/tjrr.s  au  iiiilini  (Icstjucls  rvoliiriil 
(les  llotifi'ics  (lirers  cl  des  Protozoaires.  Gross.  lin.  :  7>Q. 


qui  le  maintiennent, 
mais,  le  corps  pourra  se 
présenter  de  dos,  de  face, 
de  profil.  On  observera 
la  préparation  au  micro- 
scope, à  un  faible  gros- 
sissement, et  on  cher- 
chera, en  soulevant  ou 
en  abaissant  légèrement 
la  lamelle,  à  donner  à 
ranimai  la  facilité  de 
prendre  une  position 
qui  permette  d'en  faire 
commodément  r  analyse. 
En  se  rappelant  que 
ces  animaux  offrent  une 
symétrie  bi-latérale  et 
ont  un  ventre  et  un  dos, 
il  sera  toujours  possible 
de  s'orienter  dans  l'ob- 
servation   des  organes. 

La  bouche  est  percée 
dans  un  vaste  enton- 
noir buccal  nommé 
couronne.  Elle  est  ex- 
centrique, par  rapport 
à  cette  couronne  et 
reportée  sur  son  bord. 
L'entonnoir  est  muni 
d'un  appareil  cilié, 
caractéristique  des  Ro- 
tifères.  Cet  appareil  se 
compose  : 

1"  D'une  bordure  de 
cils  lins  et  actifs  gar- 
nissant le  bord  libre 
de  l'entonnoir  et  arri- 
vant jusque  dans  la 
bouclie.  Celte  bordure 
forme  \  anneau  post- 
oral ou  couronne  ci- 
liée externe. 

2"  D'un  second 
cercle  formé  de  grands 
cils,  également  très 
actifs.  Ce  cercle  est 
situé  en  dedans  de  la 


L'IIYDATINE. 


89 


l»oiiclie   et   ennstitiio    Vaiuicdii    préavid   on 

L'espace  anniilairc  compris  entre 
les  deux  couronnes  est  tapisse  de 
cils  lins  et  porte,  en  outre,  des  stylets 
composés  decilsaiij^lutinés.  (]et  espace 
s'approfondit  au  niveau  de  rorifice 
buccal. 

Dans  la  réi,non  moyenne  du  corps, 
se  trouvent  des  tcnlacules  courts,  mu- 
nis de  soies  tactiles,  disposés  en  deux 
paires,  opposées. 

Un  organe  de  fixation  est  situé  à 
Textrémité  opposée  à  la  bouche.  Cet 
organe  forme  une  queue  à  deux  bran- 
ches, appelée  pied.  Chacune  des  deux 
branches  porte  le  nom  iVorfeil.  Le  pied 
sert  à  l'animal  pour  se  fixer.  Son  adhé- 
rence aux  corps  étrangers  est  assurée 
par  le  fonctionnement  de  deux  glandes 
internes,  visibles  par  transparence,  les 
cjlandes  pédieuses,  qui  déversent  sur 
lui  une  substance  adhésive. 

Les  orifices  donnant  accès  à  l'inté- 
rieur du  corps  sont  les  suivants  : 
1"  V orifice  buccal;  2"  un  orifice 
cloacal,  ouvert  sur  la  partie  du  corps 
opposée  à  la  bouche  et  donnant  issue 
aux  déchets  de  la  digestion,  de  l'excré- 
tion, et  aux  produits  sexuels;  3"  deux 
petits  orifices  percés  <à  la  l)ase  des 
orteils,  donnant  issue  à  la  substance 
(pii  sert  à  les  fixer. 


couronne  ciliée    inlerne 

Anneau»  cilies  (Appareil  rotateur) 

) 

\ 


Orientation.  —  On  admet  que  l'ap- 
pareil rotateur  détermine  la  ]iartie 
antérieure  du  corps  et  que  la  bouche 
est  ventrale.  Le  pied,  placé  dans  la 
légion  du  corps  opposée  à  l'appareil 
rotateur,  marque  alors  la  région  postérieure  et  l'orifice  cloacal  devient 
dorsal.  Les  deux  paires  de  tentacules  prennent,  l'une  la  position  ven- 
trale, l'autre  la  position  dorsale. 


Fig.  43.  —  Aspcrl  ç/cnérnl  d'iiiic  Hi/da- 
liiir  rue  dans  le  cliauij)  du  micro- 
scope. 

Gross.  lin.  :  lôO. 
Les  organes  apparaissent  indécis,  à  Ira- 
vers  la  paroi  dn  corps.  Par  transparence, 
on  distingue  :  en  bas,  la  vésicide  pulsa- 
tile  ou  vessie  iirinaire,  globuleuse  ;  au- 
dessus  d'elle,  l'appareil  ditp-stif  portant 
deux  volumineuses  expansions  latérales; 
sur  les  côtés,  Uottant  librement  dans  la 
cavité  générale  du  corps,  les  cannu.v 
excréteurs.  Après  quelques  minutes 
d'allention,  les  organes  apparaissent  avec 
une  plus  grande  netteté  (Voy.  la  fig.  44). 


90  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 


ORGANES  INTERNES 

On  pourra  observer  les  principaux  organes  de  l'Hydatine  par  transparence, 
sans  tuer  l'animal. 

Paroi  du  corps.  —  La  paroi  du  corps  se  compose  de  deux  assises  con- 
ccnti'iques,  juxtaposées.  L'une,  superficielle,  est  appliquée  sous  la  cuti- 
cule; Tautre,  profonde,  forme  un  appareil  musculaire.  Ce  dernier  se 
compose  :  1"  d'éléments  disposés  en  une  couche  discontinue  qui  assure 
la  mobilité  générale  du  corps  et  dont  l'étude  relève  des  procédés  histolo- 
giques:  '2"  de  quelques  nniscles,  plus  faciles  à  distinguer,  jetés  à  travers  la 
cavité  générale.  Ces  muscles  vont  de  la  région  équatoriale  vers  la  cou- 
ronne et  vers  le  pied.  Ils  servent  à  rétiactcr  ces  organes. 

Cavité  générale  du  corps. 

La  paroi  du  corps  liiuite  une  vaste  cavité  dans  laquelle  sont  suspendus^ 
les  organes  internes. 

Appareil  digestif. 

L'appareil  digestif  se  conq)ose  d'un  tube  digestif  et  de  glandes  annexes. 

Tube  digestif.  —  Cet  organe  est  situé  dans  le  plan  de  symétrie  du 
corps.  11  s'étend  de  la  bouche  au  cloaque,  en  traversant,  d'une  façon  à  peu 
près  rectiligne,  la  cavité  générale  dn  corps.  Il  est  différencié  en  régions 
(jui  sont,  en  allant  d'avant  en  arrière  :  1"  le  pliaryn.r,  large,  en  forme 
d'entonnoir;  '2"  le  gésier  ou  viastax,  rentlé.  musculeux,  contenant  im 
appareil  masticateur  composé  de  diverses  pièces;  5"  ï œsophage,  court; 
4"  Vestoniac,  volumineux,  long  et  irrégulièrement  cylindrique;  5"  Vin- 
teslin,  piriforme,  séparé  de  l'estomac  par  un  rétrécissement  pylorique. 
L'intestin  se  jette  dans  un  cloaque  court  et  étroit. 

Glandes  annexes.  —  Le  tube  digestif  possède,  comme  glandes  annexes  : 
1"  deux  glandes  sali vaircs ,  situées  sur  la  face  ventrale  du  mastax.  Ces 
glandes  s'ouvrent  à  l'intérieur  de  ce  dernier  organe; 

2"  une  paire  de  glandes  gastriques,  volumineuses,  placées,  symétri- 
quement, de  chaque  côté  de  l'estomac. 

Appareil  excréteur. 

Cet  appareil  est  simple.  11  se  compose  d'une  paire  de  conduits  qui 
mettent  en  communication  la  cavité  générale  avec  le  dehors.  Ces  conduits 
sont  placés,  d'une  façon  symétrique,  des  deux  côtés  du  corps.  Ils  s'ouvrent 


L' II Y n  ATI  m:. 

Anneau  cUli  préoral 


J'f^- 


eangllon  c6rS!}roiiB  '^■'- 


Loùes  ae  l'Ouaire 


Tentacule  uentral  . 


Canal  excréteur 


Anneau  cillé  postoral 


Vésicule  pulsatlle  (Vessie  urlnairej 


Entonnoirs  iilbratlles 


Ëlanie  gastrlQue 


Canal  excréteur 


Orifice  cloacal  (Ano-uro-génltal) 
Glanaes  péiieuses 


"  ^  Queue  fourctiue  (Orteils) 

FiG.  ii.  —  I'ne  IIyliatine  femelle. 
Gross.  lin.  :  225. 

Les  ijriiicij)aiix  organes  internes  se  distingnent  nettemenl,  par  Iransparence. 


fl2  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 

dans    la  cavité  j^énôralc,   par  un    \^c[[i   nombre  de   pavillons  munis  de 


Anneau  cilié  prèoral 


eangllon  céreùroiKB 


eisler 

Imôcharesj 


Glantt  eastriqus 


Loues  ite  iOoaire  -  ' 


.Canaux  excréteurs 


(vésicule  pulsaiile  (Vessie  urinairej 


intonnolrs  olbrùtlles 


Caalté  générale  du  corps 


Orince  cloacai  ( Âno-uro-génltal) 


Clanae   pidleuse 


rig.  45.  —  Une  Hyclatine  femelle.  —  Gross.  lin.  :  225. 
Dessin  diagranimatique  précisant  les  données  fonrnics  par  la  figure   44. 

cils  vibratiles.  Ces  pavillons    se   continuent  en  de   longs   tubes   qui  se 
réunissent  sur   deux  troncs   flexueux,   abouchés,   eux-mêmes,  sur  une 


L'IIYDATINE. 


<»5 


vessie  nrhiaire.  Celle-ci  est  appelée  souvent  vésiciih'  pulsalile,  à  cause 
(le  ses  mouvements  rythmés.  Elle  est  médiane  et  située  en  avant  du 
tube  digestif,  du  côté  ventral.  Elle  débouche  sur  la  lace  ventrale  du 
cloaque. 

Organes  sexuels. 

(-es  organes  sont  représentés  [)ar  un  ovaire  uni(jue,  à  deux  lobes,  placé 

Anneau  ctliù 


Canaux  excréteurs 


vésicule  pulstttile  (l^essw  urinairej 


eianae  pétlieuse  droite  -  - 


Queue  {Orted  itroiti 


Ganglion  céreùroiie 


Ligament  suspenseur  Uu  Testicule 


.  Paroi  au  corps 


Canal  ejaculateur 


Orifice  uro-gemlai 


Fig.  46.  —  Une  Hijddiiuc   mâle.  —    Gross.    lin.  :   225. 
Dessin  diagraniniatique,  à  comparer  avec  la^fij^iire  45. 

au  milieu  de  la  face  ventrale,  entre  le  tube  digestif  et  l'appareil  nrinaire. 
Cet  ovaire  se  continue,  postérieurement,  par  un  oviducle  (pii  s'ouvre  dans 
le  cloaque,  entre  les  orilices  urinaire  et  intestinal. 


94  ZOOLOGIE    l'RATIOlE. 


Système  nerveux  central  et  organes  des  sens. 

Le  système  nerveux  central  est  représenté  par  un  f:;i(js  (jamjlion  céré- 
broïde,  situé  sur  la  face  dorsale  du  pharynx.  Les  orijanes  des  sens  corres- 
pondent à  Vappareil  rotateur  et  aux  deux  paires  de  tentacules,  déjà 
signalés. 


Hydatine  mâle.  —  On  a  vu  (jue  le  nicàle,  plus  petit  que  la  femelle 
et  ayant  une  vie  beaucoup  plus  courte  fpi'elle,  se  rencontre  rarement. 
Extérieurement,  il  est  assez  semblal)le  à  elle,  sauf  la  taille  (pii  est  plus 
restreinte.    11  en   diffère   par  deux  caractères  dominants  : 

1"  Chez  lui,  tous  les  organes  qui  servent  à  la  reproduction  sont  très 
<léveloppés. 

2"  Les  organes  de  la  vie  végétative  ont  suhi  une  réduction  considérahle. 

A  l'extérieur,  la  couronne  est  petite  et  réduite  au  cercle  postoral. 

A  Tintérieur,  le  tuhe  digestif  fait  défaut.  L'appareil  «'xcréteur  existe, 
mais  il  est  plus  simple  que  chez  la  femelle.  Par  contre,  l'appareil  sexuel 
est  très  développé,  il  est  représenté  par  un  testicule  volumineux.  Ce  der- 
nier déverse  ses  produits  dans  une  vésicule  séminale,  suivie,  elle-même, 
d'un  canal  éjaciilateur  qui  traverse  un  pénis  énorme,  dorsal,  plus  gros 
que  le  pied. 

Le  cerveau,  les  tentacules  tactiles,  utiles  pour  la  recherche  de  la 
femelle,  n'offrent  aucun  caractère  de  dégradation. 


Différentes  formes  de  Rotifères. 

La  morphologie  des  Rolifères  est  constante,  dans  ses  traits  essentiels. 

Sous  leur  forme  la  plus  simple,  ces  êtres  ont  un  aspect  globuleux,  exactement  sphc- 
rique.  Ils  portent  une  couronne  ciliée  équatoriale  (pii  correspond  au  cercle  prc-oral.  La 
bouche  est  située  un  ])eu  au-dessous  de  cette  couronne.  Tous  les  viscères  sont  contenus 
dans  l'hémisphère  inférieur.  Le  cloaque  s'ouvre  an  fond  de  cet  hémisphère.  L'hémi- 
sphère supérieur  correspond  à  la  couronne. 

Telle  est  la  forme,  dite  Trocliosp/ière.  Cette  forme  est  importante  ])ar  sa  simplicité 
même.  Elle  représente,  en  effet,  l'état  diagramniati(jue  auquel  nous  pouvons  ramener  la 
disposition  de  tout  Cœlomatc.  Sauf  les  organes  sexuels  qui  lui  donnent  un  caractère 
d'adulte,  elle  a  la  structure  de  la  larve  de  nombreux  animaux  qui  s'élèvent,  par  la 
suite,  bien  au-dessus  de  cet  état. 

Les  autres  Rotifères  ont  une  importance  philosophicpu^  moins  grande.  Toutefois,  ils 
nous  montrent  comment  peuvent  s'élahlir,  sur  un  plan  organiipie  très  simple,  à  la  suite 
de  modes  de  vie  différents,  des  formes  très  variées. 

En  effet,  les  Rolifères  peuvent  être  sédentaires  ou  errants.  Dans  le  premier  cas.  l'ap- 
jiareil  rotateur  fait  dél'aul.  11  est  remplacé  par  des  lioup|)es  de  soies  tactiles.  Les  oi'teils 


HOTIKERES.  95 

manquent  ;  mais  il  existe   une    vciiloiise   cl   r;iiiirii;il   est    |ii()téi:i''  oïdiiiiiiieiiii'iil    |i;ii-   un 
tube  dans  lequel  il  peut  se  létraeter  {Flosriilau-c). 

llans  le  second  eas,  l'apiiareil  rolaleur  est  développé  (il  n'y  ;i  des  (■\cc|ili()ii>  (pie  |m>ui' 
qnehpies  parasites  incapables  de  nager  et  vivant  à  la  snil'ace  du  corps  de  cerlains  Cius- 
tacés.  (Ex.  :  Pr/)Y/scJso//.)  Tous  les  Roi ifères  munis  de  cet  appareil  sont  nagcuns;  les  uns 
le  sont  habituellement,  les  autres  le  sont  d'une  façon  exceptionnelle.  Les  premiers  se 
<listinguent  entre  eux,  en  ce  qu'ils  sont  nus  {Hjidatiiu'),  ou  protégés  par  une  carapace 
{Noteii.s).  Les  seconds  sont,  de  prélërence,  ou  arpenteurs  (Rotifcr),  ou  sauteurs  {Pc'da- 
lion). 


96  '  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 


VERS  MONOMÉRIQUES 


On  groupe,  habituellement,  autour  des  Rotifères,  toute  une  série  d'ani- 
maux de  formes  simples,  non  niétaméiisés,  d'ap|)arenee  varialile, 
léduetibles  aux  dispositions  d'un  sac  plus  ou  moins  aIlon<^é,  portant  une 
bouche  terminale  entourée,  ordinairement,  dun  appareil  tentaculaire  et 
limitant  une  lar^e  cavité,  dans  laquelle  se  trouvent  un  tube  digestif,  une 
paire  de  néphiidics,  des  organes  génitaux  et  un  appareil  nerveux. 


Les  facteurs  (pii  paraissent  contribuer  le  plus  à  diversifier  ces  formes 
sont  : 

d"  Vétat  sédenlaire.  —  Cet  état  nous  montre  des  animaux  d'assez 
petite  taille  réunis  en  cob)nies  (Bryozoaires),  ou  simpU-ment  groupés  en 
sociétés  {Plioroiiidiens),  ou  vivant  à  l'état  solitaire  [Brachiopodes).  Tous 
possèdent  des  enveloppes  protectrices  appropriées  à  leur  état.  Chez  les 
Rryozoaires,  groupés  en  colonies,  ces  enveloppes  se  soudent  entre  elles  et 
forment  un  squelette  de  soutien,  commun  à  la  colonie  tout  entière.  Chez 
les  Phoronidiens  et  les  Brachiopodes,  chaque  individu  possède  une  enve- 
loppe propre.  Les  formes  de  toutes  ces  enveloppes  et  leur  composition 
sont  essentiellement  variables. 

2°  \jétai  errant.  —  Cet  état  crée  des  animaux  qui  sont  dépourvus 
d'appareil  protecteur  mais  qui  possèdent,  par  contre,  dans  la  paroi  de 
leur  corps,  une  musculature  suffisante  pour  peruiettre  des  mouvements 
de  reptation.  Ces  animaux  sont  d'assez  grande  taille.  Ils  ont  un  organe  de 
relation  particulier  qui  consiste  en  une  trompe,  mobile  ou  non  à  leur 
volonté,  au  sommet  de  laquelle  se  trouve  la  bouche  (Sipuiiculiens). 


Ontlce 
•-•'  '  excréteur 


AÉMATHELMINTIIKS 


Crl,1ce  cxcrCisur 


OrWce  sexuel  femelle 


oepresslon  annulaire 

propre  a  la  femelle 

et  portant 

foriflce  sexuel 


I.cs  Nriiiiillicliiiintlios  sont 
(les  aiiiiiiaiix  dont  la  slriicliire 
lappt'llc.  d'assc^/piès,  cellodos 
Rotifèips.  Ils  vivent  générale- 
ment en  parasites,  snr  des 
hôtes  divers  et  présentent  des 
régressions  organiqnes,  jiar- 
fois.  très  aeciist'es. 

Nons  prendrons,  eoninie 
exemple,  TAscaris  que  l'on 
peut  se  proeurer  aisément  et 
dont  la  taille  l'aeilite  la  dissee- 
tion. 


Exemple   :    L'ASCARIS 
ASCARIS   LUMBRICOÏDES  \ljnm-) 


\%. 


? 


Des  représentants  du  genre 
Ascaris  se  rencontrent,  fré- 
([uemment,  dans  l'intestin  de 
r homme  et  des  mammifères 
domestiques. 

On  pourra  étudier,  selon 
les  circonstances,  l'Ascaris  de 
I "homme  (Ascaris  lumbricoï- 
des).  du  porc  (Ascaris  suilla), 
du  cheval  (Ascaris  mégalocé- 
phales),  du  hœuf  (Ascaris  ho-  ^^^^^^^^  ,„,,„ 
vis),  etc.,  qui  ont  entre  eux  les  (propres  au  maie) 
plus-  grandes   ressein})lances-. 


47.  —  Aspect  extérieur  d'iiit 
Ascaris  femelle. 
(iross.  lin.  :    1 . 


DrifiùB  cloacai 

Fig-.  48.  —  Aspect  extérieur 

</'»«  Ascaris  mâle. 

Gross.  lin.  :  1 . 


1.  Pour  l'aire  une  étude  plus  approfondie  des  Nématlieimiiillies. 
le  lecteur  pourra  se  r.ipporter  à  mes  Hecherches  sur  l'orr/a- 
iiisation  et  le  développi-ment  des  Nématndcs,  Paris,  Hciuwald, 
1894.  Plusieurs  des  dessins  qui  aecom|)agiient  la  présente  étude 
sont  extraits  de  cet  ouvrage.  (,Yo/e  de  l'auteur.) 

i.  Pour  avoir  des  parasites  de  Mauimifères,  le  procédé  le  plus 
simple  consiste  à  s'adresser  à  l'abattoir  voisin.  I  es  vers  intesti- 
naux de  l'homme    sont  assez  difliciles  à  olilcnir,  rpioiqu'ils  soient 


ils 


ZUOLIM.IR    l'KATIOl  E. 


1)  ailk'iiis,  Ions  les  Némalliclminthes  possèdent  une  structure  anato- 
mique  unifornie.  Les  mêmes  organes  se  retrouvent,  avec  leurs  dispositions 
essentielles,  dans  tout  rembranchement,  et  les  dilTéicnces  qu'ils  pré- 
sentent, chez  des  individus  appartenant  à  des  familles  ou  à  des  genres 
distincts,  n'ont,  au  point  de  vue  morphologique,  (pinne  importance 
secondaire. 


ASPECT  EXTERIEUR 

D'nncusions  el  aspect  gênerai.  —  Les  dimensions  do  TAscaiis  Ininhri- 
coïdes  et  des  espèces  voisines  oscille,  généralement,  entre  10  et  25  centi- 
mètres, en  longueur,  et  5  à  7  millimètres,  en  diamètre. 

Le  corps,  dans  sa  l'orme  généiale,   est  réductible  au  fuseau.  Il  n'est 

point  métamérisé.  11  est 
revêtu  d'une  épaisse  cuti- 
cule. Il  est  privé  d'organes 
locomoteurs. 

On  observe,  jiarmi  les 
Ascaris,  un  dimorpliism(> 
sexuel  accusé.  Extérieure- 


? 


I''ii;'.  M.  —  En  H,  c.itrcinilr  poxlrrirurr  ihi  <(irj> 
Ascari'i  mâle.  En  A,  e.rhrmilr  noulcricure  du 
(l'uti  Ascaris  femelle. 

Gross.  lin.  4. 


d'un 

ror/)s 


ment,  on  distingue  avec 
facilité  les  mâles  des  fe- 
melles. Les  mâles  sont  plus 
petits  que  les  femelles. 
Lextrémité  postérieure  de 
leur  corps  est  amincie, 
incurvée  en  une  courte 
volute,  enroulée  du  côté 
ventral,  et  j)orte,  en  un  de  ses  jioints,  deux  spicules  sexuels  émergeant 
de  l'orifice  cloacal.  Les  femelles  sont  plus  volumineuses.  Leur  extré- 
mité postérieure  est  obtuse  et  se  termine  sans  enroulement.  La  partie 
antérieure  de  leur  coips  présente  une  dépression  annulaire  de  la  cnti- 
cnle  dans  laquelle  se  trouve  Forilice  sexuel  externe  (lig.  49,  A,  B). 

(Jri/ices  :  Le  tube  digestif  a  deux  oritices  :  une  bouche  et  un  anus.  La 
bouche  s'ouvre,  exactement,  à  une  des  extrémités  de  l'axe  du  corps.  Elle 
est  délimitée  par  trois  lèvres  saillantes,  disposées  en  trèfle  (tig.  50). 
L'anus  est  ouvert,  près  de  l'autre  extrémité  du  corps,  en  position  snb- 
terminale.  On  admet,  par  délinition,  que  sa  place  indique  le  côté  ventral. 

Les  organes  sexuels  possèdent  chez  la  femelle  seulement  un  orifice 
propre.  Cet  orifice  se  trouve  dans  une  dépiession  annulaire  de  la  cuti- 


Irés  abondants,  snrioni   clicz  les  enfants.  On  se  les  [irocnre  en  faisant  |ireniii-e   des  anthelmin- 
lliiques  au\   personnes  (jui   les  hcljei'j^'ent. 


.  l/ASCAlilS.  OU 

cille,  siliiéo,   ^énéiiilciiionl,  à  l;i  limite  du   premier  et  du  deuxième  tiers 

A 

Onlice  buccal 


Sauelette   ctiitineut  des  Leiirei 


Muscles  moleurs des  LSitres 


Muscles  moteurs  des  Lèpres 


Sauelette  ctiitineux  nés  Letires 


^  Organe  tactile 


Fig.  50.  —  La  Ixiuchc  d'un  Asrarix.  —  Gross.  lin.  :  ùO. 

Les  trois  lèvres  qui  délimitent  la  houclie  sont,  l'une  su|iérieure  et  médiane,  les  antres  infé- 
rieures et  latérales.  Elles  sont  soutenues  ])ar  un  s(|uelette  cliitineuv  et  mues  par  des  muscles 
qui  s'insèrent  sur  ce  squelette.  Elles  |)ossèdeiU,  aussi,  des  organes  lauliles  que  l'on  nit'l  ni 
évidence  par  des  procédés  spéciaux. 


de  la  loiip;u(.'ur  tf)l;d(>  du  corps.  11  est  placé  sur  la  «génératrice  ipii  passe 
par  lorilice  anal. 

Chez  le  inàle,  les  organes  sexuels  s'ouvrent  sur  la  portion  terminale  du 
tube   intestinal   et  n'ont  ])as  un  orifice   externe    propre. 

L'oritice  excréteur  est  unique    II  est  situé  dans  la  région  antéi'ieiire  du 


100 


ZOOLOGIE    PRATKJUE. 


corps,  un  peu  en  arrière  de  la  bouche,  sur  la  génératrice  passant  par  les 
orifices  sexuel  et  anal. 

Orientation.  —  Si  Ton  considère  la  oénératrice  sui-  laquelle  se  trou- 
vent placés  l'anus,  l'orifice  sexuel  femelle  et  l'orifice  excréteur,  comme 
étant  la  ligne  ventrale  ^"S' ,  le  plan  passant  par  l'axe  du  corps  A.V  et  cette 
ligne  ventrale  coupe  la  paroi  du  corps,  suivant  une  seconde  génératrice 


Fig.  51.  Diafji anime  desliné  à  faciliter  la  déteiiiiinalion  des  lignes  renlralc. 
dorsale  et  latérales  du  eorps  de  l' Ascaris. 

diamétralement  opposée  à  la  ligne  ventiale.   C(>tte  seconde  intersection 
représente  la  iKjne  dorsale  DD'. 

En  outre,  la  rencontre  de  la  paroi  du  corps  avec  un  plan  perpendicu- 
laire au  premier  et  passant,  aussi,  par  l'axe  du  fuseau,  détermine  les 
lignes  latérales  LL',  LL'.  Ces  notions  seront  utilisées  au  cours  de  la 
dissection  (fig.  51  ). 

ORGANES  INTERNES 


On  étendra  l'Ascaris  sous  Veau,  la  ligne  dorsale  en  dessus.  On   fendra  les 
téguments  suivant  une  ligne  longitudinale,  parallèle  à  la  ligne  dorsale  et  très 


I/.VSC.VIUS. 


Cnanip  musculairs  ventral  Croit 


Anneau  nemeux  œsophagien 


.   Champ  musculaire  aorsat  ttrolt 

Orifice  I  sexuel  (femell:) 


Doiaucte  itrott 


Vésicule  I  séminale 


Spicijlec 


Fin.  52. 

En  A,  disseclion  d'iiii  Ascaris  fc/iielle.  —  (iross.  lin.  :  1.  —  Cotte  préparaliuii  est  ilcstiiiée  à 
montrer  les  dispositions  générales  des  divers  organes. 

En  B,   légion  anale   d'un   Ascaris  màlc.  —  Gross.  lin.  :  5.  —  L'ouverture  de   la  [laroi  du 
corps  u  été  jiratiijuée  siiivaid  la  ligne  ventrale. 


|()l>  ZOOMIGIK    IM;  ATI  OIE. 

voisine  d'elle.  Les  parois  du   corps  seront  rabattues,  ensuite,  latéralement  et 
fixées  à  l'aide  d'épingles. 

A  roiivetlnro,  on  se  trouve  en  présence  d'une  vaste  cavité,  la  cavité 
générale,  an  milieu  de  la(|uelle  on  remarque,  tout  d'abord,  un  tuhe 
digcstirrectiligne  et  des  organes  sexuels  pelotonnés. 

Cavité  générale  du  corps. 

La  cavité  générale  du  corps  contient  un  liquide  qui  s'écoule  au  moment 
de  l'ouverture.  Elle  est  traversée  par  des  fdaments  protoplasmiques 
émanés  des  cellules  nuisculaires  qui  tapissent  la  paroi  du  corps.  Ces  lila- 
ments  se  fixent  sur  l'intestin  et  sur  les  organes  sexuels. 

Organes  sexuels. 

Les  sexes  sont  séparés.  Les  organes  sexuels,  mâles  et  femelles,  peuvent 
être  ramenés,  dans  leur  ensemble,  à  la  forme  de  tubes  très  allongés, 
coniques,  dont  les  portions  amincies  sont  situées,  profondément,  dans  le 
corps  et  dont  les  portions  larges  sont  voisines  de  l'orilice  génital. 

Les  organes  femelles  se  composent  de  deux  tubes  d'égale  importance, 
un  dioit  et  un  gauche,  repliés  sur  eux-mêmes  un  grand  nond)re  de  fois 
et  léunis  dans  le  plan  médian  du  corps.  Ils  ont  un  court  trajet  com- 
nuui,  avant  d'arriver  à  Torifice  externe. 

r>ans  ces  organes  on  distingue  diverses  parties  qui  sont,  en  allant  de  la 
portion  profonde  au  pore  sexuel  externe  : 

1"  les  ovaires,  au  nondire  de  deux,  correspondant  aux  extrémités 
(erminales,  effilées,  de  chacun  de  deux  tubes  sexuels  ; 

"2"  les  oviductes,  plus  volumineux  que  les  ovaires; 

ô"  \'ul(')'us,  impair  et  médian,  résultant  de  l'union  des  deux  oviductes; 

i"  le  vagin,  conduit  très  étroit,  inq)air  e(  médian,  reliant  l'utérus  à 
lorilice  sexuel  externe. 

Les  organes  mâles  sont  composés  d'un  tube  unique  (placé  sous  l'in- 
testin) qui  forme,  en  allant  de  la  partie  profonde  vers  la  périphérie  : 

1"  le  testicule,  tube  étroit,  très  long,  replié  sur  lui-même; 

2"  la  vésicule  séminale,  tube  épîiis,  à  peu  près  rectiligne; 

5"  le  canal  éjaculateur,  qui  continue  la  vésicule  séminale.  (A  ce 
dernier  sont  annexées  deux  poches  logeant  les  spicules  sexuels.) 

Le  canal  éjaculateur  s'abouche  sur  la  face  ventrale  de  l'intestin,  non 
loin  de  l'orifice  cloacal  (fig.  52,  B). 

Chez  l'Ascaris  et  chez  tous  les  parasites  en  général,  les  organes  sexuels 
femelles  ont  un  volume  considérable  et  tendent  à  occuper  la  presque 
totalité  de  la  cavité  générale. 


I/ASCAIIIS. 


Lèures 


Orifice    excréteur  .-^C'Si^î.  ^  - 

Anneau  nerveux  -  p!>-ei~--:î». -     ^  .^-e— ^         \' 

œsopnagien  ^^^i^     /^M     "^fc-X  "i^^ 


Cnamp  musculaire  uentral 


Canal  excréteur 


Ligne  latérale 


Œsophage 


Champ  musculaire 
doi'sal 


Anneau  nerueux 


Musculature 


Organe  excrète 


Œsophage 


FiG.  jT). 

Eli  liaiil,  jxiiiliiii  ii-plialiiiiic  (iiin  Ascaris.  —  Gross.  liii.  :  "2.  —  i'.vAW  \ww  est  l'ciiluc  loii- 
j^MUidiiiMleiiii'iil,  siii\:iiil  la  ligne  vciilrali'. 

Eu  lias,  cou/H'  transversale,  jniilifjiirf  du  us  ht  rciiidii  de  l'uiiiicnii  nsii/>li(ii/tcii .  Gross. 
lin.  :  l'iO.  Le  système  nerveux  central  se  [irésente  sous  raspecl  d'uni'  /(ine  iiuinie  de  i|uali'e 
laysiis  disposés  à  angles  droits  et  ayant  iVesopliage  pour  axe. 


lOi  ZdOLOGIE    IMiATlOUE. 


Appareil  digestif. 


l/;i[t[)ar<'il  digt'stif  est  coiistitiiô  par  un  hilx'  rectilignc.  Ce  liihe  possède 
une  bouche  et  un  anus.  11  est  divisé  en  deu\  régions  principales  :  Ta'.so- 
j)li(i(j('  et  Viiifcslin  proprement  (lit. 


Centres  nerveux. 

Il  existe,  un  peu  en  ariièie  de  la  bouche,  autour  de  lexliéuiité  anté- 
rieure de  ru'sophage,  un  épaississement  annulaire  qui  envoie  des  bran- 
ches à  la  ])aroi  du  corps.  Cet  épaississement  constitue  Vanneau  nerveux 
a'*oy;/*«f//c».  Saui"  dans  cette  région  où  il  est  assez  net,  le  système  ner- 
veux   reste   dilîus  et  confondu  avec  la  couche  sous-cuticulaire. 


Paroi  du  corps. 

Couche  musculaire.  —  La  couche  musculaire  forme  un  étui  régulier, 
apjtliqué  sur  la  face  interne  de  la  paroi  du  corps.  Cette  couche  est  inter- 
rompue, le  long  des  lignes  latérales,  dorsale  et  ventrale.  Elle  est  divi- 
sée, par  suite,  en  quatre  longs  fuseaux  nommés  champs  musculaires.  La 
séparation  en  quatre  champs  de  la  couche  nmsculaire  laisse  à  découvert 
quatre  bandes  ectodermiques.  Ces  bandes  sont  d'étendues  différentes  : 
larges  sur  les  lignes  latérales,  virtuelles  sur  les  lignes  dorsale  et  ven- 
trale. 

Les  quatie  chanqts  musculaires  sont  formés,  chacun,  })ar  la  juxtaposi- 
tion d  un  grand  nombre  de  cellules  assez  peu  différenciées  (cellules  con- 
jonctivo-musculaires). 

Couche  granuleuse.  —  L'es|)ace  compris  entre  la  couche  musculaire 
et  la  cuticule  externe  est  occupé  par  une  couche  dite  couche  sous- 
cuticulaire  ou  couche  (/ranuleuse.  Cette  couche  contient  des  cellules 
épithéliales,  des  cellules  nerveuses,  des  fibrilles  et  des  granulations. 

Ces  divers  éléments  se  présentent  dans  des  ])roj)ortions  variables,  (piaiid 
ou  com])ai('  des  couches  granuleuses  à  différents  âges.  Le  système  ner- 
veux et  la  couche  granuleuse  sont  formés  par  un  seul  et  même  tissu, 
ayant  pour  base  des  éléments  nemn-épithéliaux  ;  ces  derniers  s(»nt  inéga- 
lement répartis,  selon  (jue  les  parties  considérées  de  la  couche  granuleuse 
sont  inertes  ou  actives,  et  ils  forment,  par  leur  accumulation  en  divers 
points   du    coips,    les  régions  nerveuses  ([ue  décrivent  les  auteiu's. 

Il  existe  une  ressemblance  très  grande  entre  la  structure  de  la  couche 
gianuleuse  des  Némathelminthes  et  létat  des  tissus  atteints  de  sclérose 
chez  les  animaux  supérieurs. 


L'ASCAIIIS. 


105 


Oeiaucle  - 


\']ii.  5i.  —  l'oition  de  la  /Kiroi  du  ((ifjis  d'un  Ascaris  fcnie/le.  /irise  au  iuccau 
de  l'orifice  sc.vucl.  —  Gross.  lin.  :  4. 

Cette  pièce  est  fendue,  longitudinalement,  suivant  la  ligne  dorsale.  Ou  notera  le  clianjEremont 
de  forme  qui  se  produit,  d'une  façon  brusque,  dans  les  champs  musculaires  au  niveau  de  Tori- 
fice  sexuel.  Cette  transformation  est  on  rapport  avec  la  présence,  en  arrière  de  l'orilice  sexuel, 
du  paquet  formé  par  les  glandes  génitales.  Ce  paquet  n'est  pas  représenté  ici. 


Fig.  55.  —  Diarpaiiuiir  monlranl  les  inser- 
tions des  fibres  musculaires,  sur  deux 
/loints  différents  de  la  paroi  du  corps,  et 
leur  (iclion  sur  les  lignes  dorsale,  ven- 
trale et  sur  les  champs  latérau.r. 

I,cs  lignes  dorsale  el  vcnlrale  sont  sollicitées 
|iai-  clés  forces  dont  la  lésullanle  est  siluée 
>ur  \v  diamètre  vertical.  Elles  émettent  des 
Ijourrelels  ectodermiques  qui  s'avancent  vers 
l'intérieur  du  corps.  Les  lignes  latérales  suhis- 
seiil  di's  tractions  qui  ont  leur  résultante  sur  le 
diamètre  horizontal.  Ces  lignes  fournissent, 
chacune,  une  masse  ectodermique  qui  présente 
une  surface  libre  assez  étendue  et  qui  s'avance, 
connue  les  lignes  dorsale  et  ventrale,  vers  le 
centre  du  corps. 


106 


/.(MILOGIE    PRATIQUE. 


Appareil  excréteur. 

Cet  appareil  est  leprésenté  par  deux  canaux  inclus  dans  la  couclie  sous- 
cuticulaire  et  placés  le  long  des  lignes  latérales.  Ces  canaux  présentent, 
sur   leur  parcours,  des   ramifications  branchues,    peu   abondantes,    qui 


Musculature 


Fig.  5C.  —  iUnijif  I laiisrrrsalr  du  cor/tx  il' nu  Ascdrix  j'ciiicllr.  —  (iross.   lin.  :   17. 
CoHe  coupe  a  étL'  jira(i(|iirc  un  |i('ii  en  Mrrirrc  ilc  l'iilrriis,  dans  la  réuion  des  oviducles. 


restent  enlbncées,  égaleincnl,  au  sein  de  la  ((mk  lie  sous-ciilicidairc.  Dans 
la  région  antérieure  du  cor})s,  les  deux  canaux  excréteurs  convergent 
l'un  vers  Tantre,  se  rejoignent  et  s'ouvrent  au  dehors,  par  un  orifice 
conunun,  })lacé  un  peu  en  arrière  de  la  cavité  buccale  '. 

I.  l'in  n'alih',  malf^ri'  des  caraelrres  i(ni  |)araissenl  1res  s|i(Tian\,  ees  or.nanrs  ne  Minl  \n\^ 
aussi  éloignés  des  organes  exeiéleuis  des  liolil'éres  iju  ils  le  jiataisseni  à  première  vue.  J  ai  mis 
en  évidence,  pour  ma  part,  la  présence  des  ramificatious  latérales,  ce  qui  légitime,  encore 
davantage,  le  rapprochement.  (L.  Jamnies,  loc.  cil.) 


i;as(;.\i;is. 


On  peut  résumer,  de  la  façon  suivante,  les  dispositions  essentielles  du 
corps  d'un  Ascaris  (fig.  56  et  57). 

Le  corps  est  constitué  par  une  paroi  ou  gaine,  limitant  une  cavité  spa- 
cieuse au  centre  de  laquelle  sont  suspendus  les  organes  sexuels  et  le  tuhe 


Sotoaerme 


ri^-.  î)7.  —  l'rrsjicciirr  cavallrrc  irl(ihHs:<(iitl ,  thiiis  Irs/uicc,   lu  /joiiiaii  du  rorji-s 
rrprcscntée,  en  coupe,  daus  lu  figurr   51.   —  (!ross.  lin.   :   17. 

Dans  la  portion  fLiyanle  on  reman|iie,  en  haut  cl  en  bas,  les  li(/iie.s  dorsale  oL  ventrale, 
onverlcs  longitiuiinalenient  ;  au  milieu  et  à  gauche  du  dessin,  une  /tV/^e /«/erw/e.  Entre  ces  trois 
cordons,  deux  champs  iiiusculuircs  avec  It;  relief  de  leurs  cellules.  Les  organes  sexuels  ne 
sont  pas  représentés. 


digestif.  La   paroi    du   corps   se    compose    de    deu.v:   assises   tidiulaires, 
concentri([ues  et  juxtaposées. 

a)   L'assise  externe  (couche  sous-cuticulaire,    ou  couche   granuleuse, 
ou  ectodcrme)  détermine,  exactement,  la  forme  de  lanimal.  Elle  limite 


i08  ZdULOC.lE    IMIATIOIE. 

le  corps  ol  porte,  à  sa  surface,  un  produit  d  exsudation  :  la  cuticule.  Elle 
renferme,  dans  son  épaisseur,  Tappareil  nerveux,  diffus,  et  les  canaux 
excréteurs,  placés  le  long  des  lignes  latérales.  Ces  canaux  se  rejoignent 
dans  la  région  antérieure  du  corps  et  dél)Ouchent,  par  un  orifice  unicpie, 
sur  la  ligne  ventrale,  un  peu  en  arrière  de  l'extrémité   buccale. 

/>)  L'assise  intei'ue  est  constituée  pai-  ra|)i)areil  musculaire.  Elle  foi'me 
un  fuseau  creux,  régidiei',  inteirompu  le  long  des  lignes  latérales,  dor- 
sale et  ventrale. 

11  existe,  entre  l'assise  musculaire  el  le  tube  digestif,  une  vaste  cavité 
générale  traversée  par  des  traînées  conjonctives  tines  et  peu  abondantes. 
Les  organes  reproducteurs  et  le  tube  digestif  sont  suspendus  dans  cette 
cavité. 

Les  sexes  sont  séparés.  L'organe  mâle  est  compitsé  d'un  seul  et  unique 
conduit;  il  a  un  orifice  commun  avec  le  tube  digestif,  dans  la  partie 
postérieure  du  corps.  L'organe  femelle  se  divise,  après  un  court  trajet 
médian  à  l'intérieur  du  corps,  en  deux  branches  ;  il  possède  un  orifice 
externe  propre. 

Le  tube  digestif  est  constitué  par  un  canal  cylindrique,  peu  différencié, 
placé  suivant  l'axe  du  corps.  Il  possède  une  bouche  et  un  anus. 

La  ligure  58  synthétise  les  dispositions  essentielles  des  divers  organes 
d'un  Ascaris. 


Particularités  de  structure,  en  rapport  avec  l'état  parasitaire, 
offertes  par  les  Némathelminthes. 

D'une  façon  générale,  les  parasites  présentent,  dans  la  slriiclure  de  leurs  organes,  des 
particularités  qui  correspondent  à  des  perturbations  causées  par  l'état  parasitaire. 

Ces  changements  intéressent  :  1°  les  organes  de  la  nutrition  ;  '2"  les  organes  de  rela- 
tion ;  5°  les  organes  de  reproduction.  Ils  se  résument  à  :  a)  des  simplifications  graduées 
et  progressives  de  l'appareil  végétatif;  b)  une  réduction  considérable  des  organes  de 
relation,  auxquels  se  substituent  des  organes  de  protection  et  de  fixation  ;  c)  l'exagéra- 
tion de  la  fonction  reproductrice. 

I.  Onjiines  île  la  niilriticDi. 

1°  Tube  digestif.  —  On  trouve,  parmi  les  INémalhelniinthes,  tous  les  degrés  de 
régiessiou  (hi  luhc  digestif.  La  plupart  de  ces  animaux  (>'émalodes)  gardent  cet  appaieil 
complet,  pendant  toute  leur  vie.  Les  Gordiidés  le  possèdent  pendant  le  jeune  âge  et  le 
perdent,  à  l'état  adulte,  par  voie  de  résorption.  Les  Acantliocépliales  n'en  possèdent 
jamais.  La  fonction  d'absorption  n'est  point  supprimée  par  la  disparition  du  lube 
digestif.  I']lle  ne  fait  (iiie  se  déplacer. 


1 01) 


A' 


¥\g.  5.S.  —  lUdgrnnnnes  exprimant  les  dispositions  essctiliellcs  dr 
d'un  Ascaris.  (Le  sujet  représenté  est  une  femelle. 


di 


(>r(/niirs 


En  A,  coupe  longitudinale,  suivant  la  ligne  AB  de  la  figure  C.  La  section  passe  par  les 
lignes  dorsale  et  ventrale  et  ne  rencontre  point  ilc  cellules  musculaires.  L'exlrémité  du  conduit 
excréteur,  plongée  dans  la  substance  de  l'anneau  œsophagien,  est  représentée. 

En  B,  coupe  longiludinnle  suivant  l'axe  CD  de  la  figure  C-  La  section  passe  par  les  lignes 
latérales  et  ne  rencontre  point  les  cellules  musculaires.  Elle  ouvre  les  canaux  excréteurs, 
situés  dans  les  champs  latéraux. 

En  C  (en  haut),  coupe  transversale, pratiquée  au  niveau  NN'  indiqué  sur  les  figures  A  et  B. 
Sur  la  face  interne  de  la  paroi  du  corps  se  trouvent,  disposées  en  quatre  groupes  (champs 
musculaires),  les  éléments  contractiles  pourvus,  pour  la  plupart,  de  fines  expansions  qui  traversent 
la  cavité  générale  et  prennent  attache  sur  l'intestin. 

En  C  (en  bas),  portion  d'une  coupe  longitudinale,  suirani  lu  ligne  EF.  La  section  traverse 
doux  champs  musculaires  opposés. 


!1(»  ZOOLCKilE    PRATIQUE. 

2°  Appareil  excréteur.  —  GénéiJileinent,  chez  les  parasites,  l'aiipareil  excréteur 
est  très  développé.  (Jhez  les  Nématlielinintlies.  il  est  relativement  peu  étendu.  Cette  exa- 
gération liabiluelle  de  l'appareil  excréteur  paraît  être  liée  à  la  nécessité  où  se  trouve 
l'animal  d'éliminer,  à  la  fois,  les  toxines  que  produit  son  hôte  et  qu'il  absorbe  avec  ses 
aliments  et  celles  qu'il  élabore  lui-même,  en  iiiande  quantité,  à  cause  de  sa  vie 
sédentaire. 

II.   Orqancs  de  relation. 

1°  Cuticule.  —  Les  parasites  se  protègent  en  s'enveloppant  d'une  épaisse  cuticule 
qui  les  soustrait  à  l'action  des  agents  extérieurs.  Cette  cuticule  aggrave,  dans  une  large 
mesure,  par  sa  présence,  en  supprimant  d'une  façon  à  peu  près  complète  les  relations 
avec  le  dehors,  l'état  du  parasite  qui  tentl  à  perdre,  par  défaut  d'usage,  ses  organes  de 
l'elalion. 

2"  Organes  de  fixation.  —  Les  organes  de  fixation  sont  peu  développés  chez  les 
iNémathelminthes.  Ils  présentent  leur  plus  grande  perfection  chez  les  Vers  plats  (Tréma- 
todes  et  Cestodes). 

0°  Organes  des  sens.  —  Ces  organes  sont  très  réduits.  Leur  dégénérescence  n'est 
qu'une  ex[iression  locale  de  la  régression  générale  des  tissus  chargés  des  fonctions  de 
relation . 

4"  Appareil  musculaire.  —  Les  Vers  parasites  sont  des  animaux  peu  mobiles  à 
l'âge  adulte  et  vivant,  presque  inertes,  dans  les  sucs  nutritifs  qui  les  baignent.  A  leur 
inertie  correspond  une  ditférenciation  très  limitée  des  éléments  contractiles.  Ces  der- 
niers ont,  en  effet,  un  rôle  fort  restreint. 

5°  Système  nerveux.  —  L'ectoderme  offre  des  altérations  organiques  qui  consistent 
dans  l'atrophie  ou  la  dégénérescence  des  éléments  nobles.  Le  système  nerveux  ne  se 
sépare  point  de  lui.  Les  cellules  qui  le  constituent  sont  en  petite  quantité  et  restent 
éparses  dans  son  sein. 

G"  Couche  sous-cuticulaire  ou  couche  granuleuse.  —  Cette  couche  olfre, 
comme  on  l'a  déjà  vu,  des  altérations  organiques  qui  se  traduisent  par  la  dégénérescence 
des  cellules  épithéliales  et  par  l'hypertrophie  delà  trame  fibrillaire  dans  laquelle  s'efl'eclue 
un  travail  de  calcification. 

7  "  Cellules  mobiles.  —  Ces  éléments  sont  peu  nombreux  chez  les  A'ers  parasites. 
Leur  rareté  ou  leur  absence  paraît  étroitement  liée  à  la  présence  de  la  cuticule  qui  en 
réduit  l'emploi. 

III.  OrgaDCs  de  reproduction. 

C'est  un  fait  générj\I  que  les  éléments  sexuels  sont  nombreux  chez  les  parasites  et, 
plus  spécialement,  chez  les  endoparasites.  On  peut  penser  que  l'abondance  des  éléments 
leproducleurs  tient  à  l'utilisation,  pour  constituer  l'être  définitif,  d'un  nombre  d'éléments 
moindre  que  chez  les  animaux  libres.  Les  cellules  inutilisées  gardent  leurs  propriétés 
embryonnaires  et  contribuent  à  accroître  l'importance  des  organes  reproducteurs. 


Migrations. 

Les  migrations  des  parasites  sont  réglées  par  uu  ensemble  d'habitudes  établies  dans 
un  groupe  d'êtres  qui  servent  d'hôtes  animés  et  inanimés,  et  qui  se  comportent,  habi- 
tuellement, de  la  même  façon,  les  uns  vis-à-vis  des  autres. 

Les  Vers  parasites  suivent,  ainsi,  des  cycles  qui  restent  les  mêmes,  tant  que  les  rup- 


NÉMATIIELMI.NTIIES.  111 

|iorls  ('hililis  (l;ins  le  ^r(iii|ie  des  liùlcs  où  se  fait  et;  cycle  ne  cliaii^eiil  pas.  Cotte 
ordonnance  donne  l'illnsion  de  la  fixité  des  cyc'Ies. 

Mais  il  survient,  souvent,  des  circonstances  accidentelles  (|ni  en  nioditieni  l'ordie.  Cela 
a  lieu  lorsijue  les  relations  des  liôtes  viennent  à  changer,  11  en  résulte,  pour  le  parasite, 
des  pérégrinations  nouvelles  à  issue  inconnue,  qui  peuvent  lui  être  favorables  ou  fatales. 

En  résnmé,  les  cvcles  dépendent  uni(jueinent  des  hôtes.  Les  parasites  ne  les  créent 
point,  ils  les  suhissent.  Ils  passent  inconscients  d'hôte  en  hôte,  sans  (pi'il  puisse  exister, 
de  leur  part,  nne  pi'él'érence  fjuelcoiiipie.  Ils  son!  olilii^és  de  s'acconnnoder  des  conditions 
de  vie  cpii  leni'  son!  oll'ertes. 


Différentes  formes  de  Némathelminthes. 


Tous  les  ÎNémathelminlhes  sont  des  animaux  fusiformes  ou  cylindriques,  à  section 
transveisale  arrondie.  Leur  corps  n'est  point  métamérisé.  11  est  revêtu  d'une  couche  de 
cuticule,  généralement  lisse,  mais  pouvani  poiler  des  tubercules,  des  poils  ou  des  épines. 
11  n'existe  point  d'organes  locomoteurs  articulés.  A  l'intérieur,  les  viscères  sont  logés 
dans  une  cavité  générale  spacieuse. 

Les  >'émathelminthes  sont,  pour  la  plupart,  parasites.  Ils  subissent,  de  ce  fait,  des  ré- 
gressions organiques  diverses,  parmi  lesquelles  l'une  des  plus  importantes  porte  sur  la 
snj)pression  du  tube  digestif. 

Certains  Némathelminthes  possèdent  un  t\ilie  digestif  bien  développé  durant  leur  vie 
entière  (Néinalodcs).  D'auties  ne  gardent  cet  organe  que  pendant  la  première  partie  de 
leur  existence  (Gordiiilc.s).  D'antres  en  sont  constamment  privés  [Acanlhôcrphnles]. 

Nématodes.  —  Chez  ces  êtres,  le  tube  digestif  est  bien  développé,  pendant  toute  la 
vie.  CetorgaiK'  est  rectiligne.  11  parcourt  le  corps  suivant  sa  longueur.  11  est  muni  de 
deux  ouvertmes  opposées  :  une  bouche  terminale  et  un  anus  également  terminal  ou 
sub-terminal.  Les  Nématodes  vrais  sont  libres  ou  parasites.  Ce  sont  des  animaux  de  toutes 
longueurs,  à  surface  du  corps  lisse  ou  finement  striée,  le  plus  souvent  dépourvue 
d'expansions.  La  bouche  est  rarement  inerme.  Le  plus  souvent,  elle  est  munie  de  soies, 
d'aiguillons  ou  de  dents. 

Les  Nématodes  lhiues  possèdent,  en  outre  des  organes  du  tact,  des  ocelles  et  des  oto- 
cfisleg.  Ce  sont  des  animaux  de  très  petite  taille  qui  vivent  dans  la  terre  humide,  sur 
les  plantes  terrestres,  d'eau  douce,  marines,  etc.  Beaucoup  d'entre  eux  sont  saprophytes. 

Les  Nématodes  PARASITES  sont  dépourvus  d'organes  des  sens  autres  que  les  organes  du 
tact.  Ces  derniers  sont  réduits,  eux-mêmes,  à  quelques  plaques  nerveuses.  Ces  êtres  se 
distinguent  entre  eux  par  des  caractèies  de  faible  im|ioitance.  Ils  vivent  dans  les  cavités 
organiques  ou  dans  les  tissus  de  leurs  hôtes.  Us  ont  été  trouvés  dans  tous  les  organes,  sauf 
dans  les  os  et  dans  le  système  nerveux.  Ils  peuvent  vivre  librement  pendant  une  partie  de 
leur  existence.  Leur  accroissement  s'accompagne  de  migrations.  Les  principaux  d'entre 
eux  sont  les  Ascarides,  les  Oxijundcs,  les  Sfroiujylidés,  les  TricliocéphaUdés,  les 
Anguillulidês,  les  Filaridés,  etc. 

Il  existe  des  animaux  marins,  très  petits,  ressemblant  à  des  Nématodes  embryonnaires. 
Leur  place  exacte  est  discutée.  Nous  les  rapprocherons  des  Nématodes  en  considérant  les 
liens  qui  les  unissent  à  ceux-ci  connue  liypothéti(pies.  (le  sont  les  Pvénémalhelmin- 
llies  :  Echinodcvcs,  Chélosoinidcs,  Gaslcrolnches,  Desmocolécides. 

Gordiidés.  —  Ces  êtres  n'ont  un  tube  digestif  bien  développé  (pie  durant  la  pre- 
mière partie  de  leur  existence.  Cet  organe  se  résorbe,  ensuite,  et  n'est  plus  représenté 
que  par  un  cordiin  cellulaire  dont  la  dégénérescence  croît  sans  cesse.  Les  (îordiidés  sont 
des  animaux  endoparasites  à  l'état  jeune,  libres  à  l'état  adulte;  ils  sont  filiformes  êtres- 


\\-2  ZOOMIGIK    PRATIQUE. 

sembltMil  à  une  corde  do  violon.  Leur  longueur  varie    de  20  ;i  90  centimètres.  Un  seul 
genre  :  Gordiiis. 

Âcanthocéphales.  —  Les  Acanthocéphales  ne  possèdent  jamais  un  tube  digestif.  Au 
caractère  fourni  par  l'.'bsence  complète  et  permanente  de  cet  organe,  s'ajoute  un  second 
caractère,  fourni  par  la  présence  d'une  armature  céphalique  puissante.  Celle-ci  consiste 
en  une  trompe  protactile  garnie  de  crochets  cbitineux  à  l'aide  desquels  l'animal  se  fixe 
sur  les  tissus  de  son  hôte.  Un  seul  genre  :  Echinorlifincus,. 

Chœtognathes.  —  Avec  de  grandes  réserves,  car  leurs  affinités  sont  fort  discutables, 
nous  placerons,  ici,  des  formes  rappelant,  par  leur  aspect  général,  des  Ncinalbelminthes 
inunis  de  nageoires. 

Ces  formes  sont  représentées  par  des  Vers  pélagiques  de  petite  taille  (1  centimètre 
environ)  au  corps  fusiforme  portant  des  expansions  latérales  et  caudales  étalée-;  horizon- 
talement. La  bouche  est  ornée  de  grandes  soies.  Deux  genres  :  Sagitla  et  Spadcllo. 


CŒLOMATES  FORMÉS  DE  PARTIES  SEMDLAP.LES  ENTRE  ELLES 

RÉPÉTÉES 

UN  CERTAL\  NOMRRE  DE  FOIS 

ET    DISPOSÉES    EN    SÉRIE    LINÉAIRE 


Dans  celle  séiie,  eliaeiine  des  parties  conslituautes  est  sé})aiée  de  la 
partie  qui  la  piécède  et  de  celle  qui  la  suit  par  une  cloison  cl  forme  un 
tout  phYsioloiii(pie  :  Fànneau.  Dans  rintéiàcin-  de  chafpie  anneau,  on 
trouve  les  mêmes  or<;anes,  distribués  de  la  même  l'açou.  Il  semble  que 
l'on  a  affaire  à  une  série  de  petits  individus  ayant,  chacun,  la  constitution 
d'un  cœlomate  siuq»l(\  On  peni  dire  (pi'ici  l'individu  esl  un  multiple 
de  ce  dernier'. 

L'aspect  annelé.  la  répétition  de  parties  sendjjahles,  sdut  très  ap|)arents 
chez  les  Veis  annelés  et  permettent  de  les  reconnaître  aisément.  Seuls, 
les  anneaux  extrêmes  subissent  des  modifications  spéciales  en  laison  du 
rùle  particulier  (pii  leur  revient  (bouclie,  organes  des  sens,  anus,  etc  ). 
Les  anneaux  (pii  occupent  le  milieu  de  la  série,  sont  semblables  entre 
eux. 


1.  (Il'Hc  nolioii  (11'  1.1  rcprlitioii  dos  paitit's  scinljlahlfs,  tloiil  l'impiprlancc  est  si  jfrandc  en 
liiologio,  a  élc  mise  en  lumière,  pour  la  première  fois,  par  A.  Moquiu-Tandon,  dans  ses  Uecliei- 
ches  sur  les  lliritdi lires. 

<i  Si  l'on  rélléehit  un  peu  profondément  surceUo  structure  symétrique,  on  sera  naturel!(^ment 
conduit  à  penser  que  ciiaque  espace  occupé  par  cinq  segments  (cinq  anneaux  des  téfjuirientsi 
possédant  un  petit  système  nerveux,  un  système  digestif,  des  appareils  pour  la  respiration, 
pour  la  circulation,  pour  la  reproduction,  etc.,  peut  être  considéré  comme  un  petit  lout. 
comme  un  animal  particulier  semblalile  à    un  être   distinct —    La    Sangsue  sera  donc,  d'après 

cette  hy])ollièse,  un   animal  composé  d'un    certain  nombre  d'animaux J'appellerai    donc    du 

nom  de  Zoonitc  ces  individus  élémentaires — 

D'après  ce  qui  vient  d'être  cxjjosé,  relativement  à  l'organisation  symétrique  des  Sangsues,  on 
peut  conclure  naturellement  qu'il  existe  deux  espèces  de  vie  chez  ces  Hirudinées,  des  vies 
particulières,  celle  de  chaque  Zoonite,  et  une  vie  générale,  celle  de  la  collection. 

Chaque  ganglion  nerveux  représente  le  cerveau  de  chaque  Zoonite,  et  l'harmonie,  l'unilé'.  est 
entretenue  |)ar  des  cordons  de  communication  plus  ou  moins  considéral)l(^s.  s> 

A.  Moquiu-Tandon.  —  Mnnof/nijjhir  rlrs  lliriuliiiccs.  1827. 


ZdOLOGlE    PRAÏIOUE. 


Labs  buccal  (PMstomum) 


Selle  ou  ClUer.um 


4û.,.- 


iegment         y  , . 
anal  (terminal) 


\> 


E.revij)le  :    LE    VER 
DE    TERRE 

LUMBRICUS    AGRICOLA 

(Ho/finaii). 

Le  Ver  de  terre  est  le  Ver 
amielé  le  plus  universellement 
répandu.  11  peut  atteindre  une 
très  oiande  taille.  Il  constitue, 
pai-  son  abondance  et  par  ses 
dimensions,  un  sujet  précieux 
pour    l'étude. 


ASPECT    EXTÉRIEUR 

On  observera  un  sujet  vivant  afin  d'en 
percevoir  les  mouvements.  On  le  tuera, 
ensuite,  au  chloroforme. 

Le  cor|)s  du  Ver  de  teire  est  i'usi- 
foruie,  très  extensihic.  divisé  en  anneaux 
nombreux.  11  porle  une  bouche  et  un 
anus  opposés  et  terminaux.  La  tête  n'est 
pas  très  distincte.  Elle  est  i'e|irésentée 
par  Tanneau  terminal  antérieur,  plus  petit 
que  les  autres,  et  marquée,  seulement, 
par  im  lobe  en  forme  de  lani^^uette,  (pii 
est  la  lèvre  on  pros/oiinnn.  Elle  ne  porte, 
comme  orj^anes  des  sens,  que  des  termi- 
naisons tactiles.  Sur  le  reste  du  corps,  il 
existe  des  rangées  de  petites  soie.s  (pie 
Ton  distingue  difticilement  à  IVeil  nu. 

Fig.  59.  --  Aspect  c.rlrricin-  du  Ver  de  terre.  — 
Gross.  lin.  1.  —  En  1.  L'animal  vu  par  sa  face 
dorsale.  —  En  2.  La  ri'<Xun\  ilc  la  selle  ou  rli- 
lelhim.  vue  de  |ir(ilil.  Le  Ver  de  terre  présenle  une 
annulalion  su|ierlieielle  (|Lii  correspond  à  un  cloi- 
sonnement interne.  L'espace  compris  entre  deux 
cloisons  consécutives  correspond  à  une  fraction  du 
corps  possédant  une  cavité  générale  propre,  nue 
paire  d'organes  excréteurs,  un  petit  système  ner- 
veux, une  portion  de  Inbe  digestif  elde  svsiénie 
circnialoii-e.  (Ihaipie  aimeau  foriiii'  nn  tout  ci)mplet 
(pii  a  la  valeur  d'une  unilé  cœ/onnile. 


I.E    VEH    DE    TEI{F{E. 


115 


Orifices  des  réceotacles 
séminaux 


Pour   orienter  l'animal,  le  procédé   le  plus  simple   consistera  à  promener 
un  doigt  sur  son  corps. 

Le    doigt    glissera    aisé-  Bouche 

ment,  en  allant  d'avant 
en  arrière  ;  il  éprouvera, 
au  contraire,  une  petite 
résistance  en  allant  d'ar- 
rière en  avant  ;  cette 
dernière  impression  est 
causée  par  les  soies  dont 
les  pointes  sont  dirigées 
en  arrière.  Le  côté  dor- 
sal est  très  coloré,  le 
côté  ventral  est  blan- 
châtre. L'animal  pré- 
sente, en  outre,  un  or- 
gane habituellement  bien 
développé  :  la  selle  ou 
clitellum  gui  est  un  épais- 
sissement  dorsal  de  quel- 
ques anneaux  du  corps 
(du  33  au  31  ).  Cet  or- 
gane peut  suffire,  à  lui 
seul,  pour  permettre 
d'orienter  l'animal 
(fig.  i  et  2) 

On  observera  ensuite  : 


1"  \j  orifice  huccdl, 
avec  son  lobe  ou  pro- 
stoiHuni  ouvert  siii-  le 
premier  anneau. 

^"l," orifice  anal,  si- 
tué à  rextréiiiité  posté- 
rieure du  corps  et  ou  ver! 
dans  le  dernier  anneau, 

3°  Du  55''  au  57" 
anneau  ,  l'épaississe- 
ment  de  la  face  dor- 
sale et  des  faces  laté- 
rales du  corps,  qui 
constitue  la  selle  ou 
clitellum.  Cet  épaissis- 
sement  est  le  sièitc 
d'une  sécrétion  abon- 
dante, au  moment  de 
la  reproduction  (fig. 
59,  1  et  2). 

4°  Sur    cliarpie    an- 


Fiii.  GO.  —  IV'Çiioti  (iiilrrirutr  du  corps  du  Ver  de  terre, 
vue  par  1(1  l'ace  vciilrule.  —  Gross.  lin.   :  4. 


Jir,  Z00L(M,1K    l'IiATlOUE. 

nean,  du  cùtr  de  la  face  ventrale,  à  droilectii  t;aiKliede  la  li<;ne  médiane. 
denx  })aires  de  soies,  très  fines,  apparaissant  comme  de  petits  points 
noirs.  Les  paires  de  soies  voisines  de  la  li^nie  médiane  sont  dites  soies 
ventrales  :  les  paires  les  plus  éloijinées  sont  dites  soies  latérales.  (Fig.  (50.  ) 

5"  Sni'  le  hord  antérieur  de  ehacpie  segment,  en  avant  des. soies  ven- 
trales, se  trouvent  les  orifices  des  on/anes  exorteurs,  ti'ès  petits  et  très 
dilliciles  à  voii'.  Ces  orifices  sont  dis|)osés  à  raison  d'une  paire  par 
anneau. 

()°  llans  la  région  antérieure  du  corps,  sur  les  14''  et  15'  anneaux,  les 
orifices  sexuels  mâles  et  femelles,  \n'n  faciles  à  distinguer. 

7"  Il  existe,  en  outre,  d'autres  oritices  voisins  des  précédents,  micro- 
scopiques, en  rapport  avec  la  fonction  reproductrice.  Il  en  sera  rpiestion 
à  propos  de  la  dissection  des  organes  sexuels. 

8°  On  trouve,  aussi,  le  long  de  la  ligne  médiane  dorsale,  dans  les  sillons 
inter-annulaires  sauf  dans  les  sillons  les  plus  antérieurs,  à  raison  de  un 
par  anneau,  des  orifices  très  petits,  invisiljles  à  Fœil  nu,  qui  traversent  les 
téguments.  Ces  orifices  sont  les  pores  dorsaux.  On  les  met  en  évider.i c 
en  traitant  les  téguments  par  une  solution  étendue  de  potasse. 

On  divisera  la  dissection  du  Ver  en  deux  tenq)s.  On  étudiera  :  1"  les 
régions  moi/enne  et  postérieure  du  coi'ps,  dans  lesquelles  toutes  les  parties 
se  répètent;  l2"  la  région  antérieure  du  corps,  dans  laquelle  il  existe 
une  certaine  condensation  de  diiïérents  oi'yanes. 


ORGANES   SITUES  DANS  LES    REGIONS   MOYENNE 
ET  POSTÉRIEURE  DU  CORPS 

On  fixera  le  Ver  de  terre,  d'abord,  par  ses  deux  extrémités,  en  tournant 
sa  face  dorsale  du  côté  de  l'observateur.  Le  corps  sera  soigneusement  tendu. 
On  fera  une  incision  longitudinale  un  peu  à  côté  de  la  ligne  dorsale,  de 
manière  à  ne  pas  ouvrir  le  vaisseau  sanguin  dorsal  et  à  éviter  de  léser  l'intes- 
tin. On  épinglera.  latéralement,  la  paroi  du  corps. 

Tube   digestif. 

Le  tube  digestif  est  rectiligne.  Sa  partie  moyenne  est  revêtue  d'une 
substance  brun  jaunâtre  qui  se  résout,  au  microscope,  en  grosses  cellules 
glandulaires,  les  cellules  chloragogènes  pourvues  d'un  rôle  excréteur.  La 
surface  digestive  se  trouve  augmentée,  en  outre,  par  un  dispositif  assez 

Irale  réunie,  l'ii  ;iviiii(,;iu  collier    u'sopliafjion.   CeUe  iliiiiiie  |ioilc  des  ganglions  réguliéremenl 
espacés  desquels  se  détaclienl,  latéralement,  des  nerfs  |)éri)iliérii|ues. 

1"  DisposKS  iiANs  i.E  SKXS  TRAXsvERSAi..  —  1°  Des  cloisous  divi<atit  la  cavité  générale  en  cluun- 
bres,  toutes  senddables  entre  elles  et  disposées  en  série  linéaire.  L'insertion  des  cloisons  sur 
la  paroi  du  corps  se  traduit,  extérieurement,  par  des  dépressions  annulaires.  Toutes  ces  cloisons 
donnent  passage  au  tube  digestif,  aux  vaisseaux  sanguins,  à  la  cliaîne  nerveuse  et  aux  organes 
excréteurs.  2°  Une  ])aire  de  tubes  excréteurs  ou  népliridics.  Ces  organes  ont  leur  orifice  interne 
<lans  une  cbambre  et  lenr  orifice  externe  dans  la  cbambre  placée  immédiatement  après. 


LE    VEi;    l)K    TKIlflE. 


FiG.  01.  —  Dissection  di;  la  liiÎGiox  moyenne  nu  coups  w  Veu  de  TEnuE.  —  Gross.  lin.   :  (!. 

La  iTfïion  moyoïine  du  Ver  do  terro  esl  réductihie  aux  dispositions  d'un  cylindre  liinilanl  nin^ 
cavitc''   larfre  ot  spaciense  dans  laqnelle  sont  renfemn-s  los  ortfancs  suivanls  : 

!'■  Disi'nsK'5  PANS  LE  SENS  i.GXGiTuniNAi..  —  1°  Un  fiihe  fliç/cslif.  roctiiiirnr".  ('tondu  d'une  extrémité  à 
l'autre  du  corps.  2"  Un  appareil  snngiiin,  essentiellement  composé  d'un  viiisscaK  dorsal  et  de 
raixxeati.r  vriilraii.r  applii(U(''s  sur  les  faces  sn|)érieure  et  inférieure  du  tube  dig'estif.  Ces  Aaisseaux 
sont  unis  par  des  anastomoses  transverses.  5°  Un  appareil  nerveux  reurésenté  par  une  chaîne  ven- 


118 


ZOOLOGIE    PRATIQUE. 


spi'cial  :  lo  loiif^  du  inriidieii  dorsal,  un  repli,  le  typltlosolis,  se  détache 
et   pend   dans  la  cavité  intestinale. 

Appareil  excréteur. 

L'appareil  excréteur  se  compose  d'une  série  de  tubes  disposés  à  raison 
d'une  paire  par  sei-ment.  Chacun  de  ces  tubes  s'ouvre,  d'une  ])ait,  dans 
la  cavité  générale  de  l'un  des  segments,  au  moyen  d'un  pavillon  cilié,  et 
d'autre  part,  à  l'extérieur,  sur  un  petit  orifice,  placé  dans  le  segment 
suivant. 

La  structure  de  l'appareil  excréteur  des  Vers  annelés  est  im}tortante 


Portion  fftandulatrg 


Portion  tronspnrente 
(Canaltcute  en  lacets) 


Pavillon  Dlbralite 


Portion  musculaire 


l'ifï.  62.  —  Di.sscclion  d'un  lube  crevé  leur. 

En  A,  un  lube  i'X("r(''teur,  déroulé,  montrant  ses  dillcrenlcs  régions  :  luliulairc,  fjlandulaire  el 
musculaire.  Gros».  :  lin.  20.  —  En  li,  une  soie  isolée  inu-  le  (railcniciit  à  la  potasse  caustique. 
Gioss.  lin.  :  40. 

à  connaître.  Elle  permet  d'établir  des  relations  très  étroites  entre 
ceux-ci  et  les  Vertébrés.  Chez  ces  derniers,  en  eft'et,  l'appareil  excréteur 
est  constitué,  à  l'origine,  par  des  conduits  métamériscs,  comparables  à 
ceux  des  Vers  amielés. 


Système  circulatoire. 

Le  système  circulatoire  se  compose  essentiellement  d'im  vaisseau 
dorsal  et  de  vaisseaux  ventraux,  réunis  par  des  branches  transversales. 
(Voyez,  plus  loin,  l'étude  spéciale  du  système  circulatoire.) 

Système    nerveux. 

En  écartant  l'intestin  de  sa  position  normale,  on  pourra  distinguer 
une  chaîne  ganglionnaire  ventrale.  (Le  système  nerveux  sera,  également, 
examiné  plus  loin.) 


LE    VER    DE    TERRE. 


19 


Paroi  du  corps. 

La  paroi  du  corps  se  compose  d'ime  assise  (épideniie)  cpii  poi'tc,  e\ié- 
l'ieiireiiient,  la  cuticule  et  ([iii  est  limitée,  iiitéiieuremeiil,  |»ar  des 
muscles.  Ces  derniers  sont  dis|)osés  en  dcu.r  covclit's  doiil  rime,  externe, 
est  circulaire  el  transversale,  el  raulre,  |)iacée  en  re^ai'd  de  la  cavité 
générale,  est  lotH/iliKlinale. 


CclUileî  choragogènes  enfoncées  dans  le  Typhlosolis       Vaisseau  dorsal     Paroi  intestinale 
Cellules  chloragogènes  recouvrant  l'intestin 
et  les  principaux  troncs  vazculaires  ',. 


invaginition  dois-'Iede  I  intestin 
(  TypIUozoiis) 


Organe 
excréteui 
(Organe 
seg m  en- 
tai rej 


Cavité   intestinale 
Cavité  générale  du  corps 


Soies 
laté- 
rales 


Couclie 
musculaire 
longitudinale 

Couche  musculaire 
transversale 


Orifice 
interne  de  I  oigane 
segmen- 
taire 


Orifice  externe  de  l'organe 

segmentaire          ciiaine  nerveuse              :  .             \                    ^<  Soies    ventrales 

Vaisseau  sous-nervien  '•         Vaisseau  nervien  latéral 

Vaisseau  sus-nervien 

liu  0").  —  Dexsiii  diagvammatique  crpiiiiianl,  en  deii.v  demi-coiipes  pratif/iiécs  sur  deux 
jtlans  différrnts  el  juxtaposées,  les  rupports  essentiels  des  organes  contenus  dans  la 
rvfjion  moyenne  du  lorps  du   ]'er  dr  terre.  — •  (iross.  lin.  :   12. 

La  (lemi-coiipe  du  côté  gauche  est  supposée  |iassci"  par  loridce  excréteur  externe.  Le  tube 
excréteur  est  représenté  dans  sou  entier,  quoique,  en  réalité,  sa  partie  interne  soit  en  deiiors 
de  la  couiie.  La  demi-coupe  du  côté  droit  jiassc  au  niveau  de  l'insertion  des  soies. 


Soies. 

On  détachera  quelques  soies  que  l'on  traitera  par  une  solution  de  potssse 
caustique  (fig.  62,  B). 


(les   soies  sont  de  nature  chitiiieiise.  Elles  ont  la  l'orme  d Un  poigiun'd 
muni,  vers  son  milieu,  d'un  renflement  qui  sépare  la  lame  de  la  poignée. 


l'iO  Z(M)L()(ill':    IMIATIOIE. 


ORGANES    SITUÉS    DANS   LA    REGION    ANTÉRIEURE    DU    CORPS 

La  région  antérieure  du  corps  présente  des  particularités  ({ui  se  tra- 
duisent par  une  spécialisation  particulière  des niéuies  organes  rpii  existent, 
sous  un  état  plus  simple,  dans  les  légions  moyenne  et  postérieure  du  corps 
(système  circulatoire,  tube  digestif,  système  nerveux)  et  par  la  localisa- 
tion entière,  dans  cette  partie,  des  organes  sexuels. 

On  incisera  la  région  antérieure  du  corps  le  long  de  la  ligne  médio  dorsale 
et  légèrement  de  côté.  On  écartera  la  paroi  du  corps. 

Les  organes  sont  superposés  de  haut  en  l)as,  dans  Tordre  suivant  : 

1"  Vaisseau  sanguin  dorsal. 
"i"  Tube  digestif. 
5"  Organes  sexuels. 

4"  Chaîne  nerveuse  ventrale,  }»récédée,  eu  avant,  pai'  lanneau  nerveux 
œsophagien. 

5"  Vaisseaux  sanguins  ventraux. 

Vaisseau  sanguin  dorsal. 

Le  vaisseau  dorsal  est  chargé,  spécialement,  de  donnei'  au  saug  I  iiii])ul- 
sion  qui  doit  le  faire  cheminer  dans  rorganisme.  Il  joue  le  rùle  de  moteur 
central.  Il  se  compose  d'une  série  de  poches  contractiles,  dont  chacune 
coirespond  à  un  anneau  (lig.  64,  1). 

Dans  la  partie  antérieure  du  corps,  au  niveau  des  glandes  génitales, 
ce  vaisseau  émet  un  petit  nomhi'c  d'anses  (de  cin(|  à  huit  paires),  symétri- 
quement disposées  autour  de  l'intestin.  Ces  anses  sont  très  conti'actiles. 
On  les  nomme  cœurs  latéraux. 

Dans  le  reste  du  corps,  il  existe,  également,  des  anses  latérales  ([ui 
unissent  le  vaisseau  dorsal  aux  vaisseaux  ventraux;  mais  ces  anses  sont 
moins  volumineuses  que  les  cœurs  latéraux. 

Les  vaisseaux  ventraux  seront  examinés  en  même  tenq)s  (pie  la  chaîne 
nerveuse  ventrale. 

Tube  digestif. 

On  disséquera  le  vaisseau  dorsal  et  les  cœurs  latéraux  pour  découvrir  le 
tube  digestif  (fig.  64,  2). 

Le  tube  digestif  est  diflerencié  en  un  certain  nombre  de  parties.  Il 
comprend  : 

1"  un  pharynx  (du  premier  au  septième  anneau); 


LE    YEK    DE    TERRE. 


x^^^ 


1?,2  ZOOKMilE    l'KATIOHE. 

t2"  iiii  (r.sojtiKKjc  (du  Imiliriiic  ;iu  (jiiiiizii'iiie  anneau)  poilaul  trois 
paires  de  glandes,  dites  (jlduth's  cdlcdii-es  ou  de  Morrew, 

5"   un  proroih'iciile  on  jahot  ((\u   seizième  au  dix-septième  aimeau)  : 

4"   un  (jésier  (dix-huitième  anneau); 

5"  un  inlesliu,  recouvert  |)ai-  les  cellules  chiorago^'ènes.  Cette  partie 
commence  au  dix-neuvième  aimeau  et  s'élend  jusiprà   Tanus. 

Organes  sexuels. 

On  sectionnera  le  tube  digestif,  immédiatement  en  arrière  de  la  bouche. 
On  le  fera  glisser  dans  Vanneau  œsophagien  qui  doit  rester  en  place,  puis  on 
le  soulèvera,  d'avant  en  arrière,  de  manière  à  découvrir  les  organes  sexuels. 

Les  organes  sexuels  sont  condensés  en  avant  du  corps,  dette  localisa- 
tion, comparée  à  la  répartion  générale  mélaméri(pie  primitive  de  tous 
les  autres  organes,  témoigne  de  modilications  secondaires,  profondes, 
subies  par  Tanimal. 

En  outre,  les  divei's  conduits  de  I  a])pareil  sexuel  ne  lésultent  pas 
d'une  adaptation  spéciale  des  oiganes  segmenlaires.  Ils  sont  placés  à 
côté  de  ceux-ci,  de  telle  sorte  que  les  oi'ganes  préposés  à  la  l'onction  de 
reproduction  ne  se  confondent,  en  aucun  |)oint,  avec  les  organes  urinaires. 
C'est  là  une  disposition  ([ui  rapj)elli',  dans  une  certaine  mesure,  le  système 
uro-génital  des  Vertébrés. 

Le  Ver  de  terre  est  bermaphrodite,  mais  hermaphrodite  incom])let,  en 
ce  sens  (pie  le  sperm;^  utilisé  par  chafpie  individu,  pour  la  fécondation  de 
ses  œufs,  lui  vient  d'un  tiei's.  Cet  état  de  choses  nécessite  un  accouplement. 

L  appareil  génital  présente,  suivant  les  individus,  et,  chez  le  même 
individu,  selon  les  époques,  des  variations  très  grandes  au  point  de  vue 
du  développement  des  diverses  parties.  On  devra  donc  s'attacher  à  voir 
les  parties  essentielles,  sans  trop  se  ju'éoccuper  des  détails. 

On  comptera  sur  le  corps,  en  allant  d'avant  en  arrière,  les  anneaux,  de  un 
à  huit.  Puis  on  détachera  avec  soin,  avec  des  ciseaux  fins,  les  organes  seg- 
mentaires,  sur  les  9  ,  iO\  ii',  i2%  i3 %  14  et  15  anneaux.  Dans  l'espace  ainsi 
déblayé,  on  distinguera  l'ensemble  de  l'appareil  sexuel  (fig.  65). 

L'appareil  sexuel  est  disposé  de  la  façon  suivante  : 

1"  Sur  la  ligne  médiane,  débordant  latéralement,  on  aperçoit,  au  niveau 
des  dixième  et  onzième  anneaux,  des  poches  blanches  très  bosselées, 
découpées  en  grands  lobes.  Ce  sont  les  vésicules  séminales. 

£"  Si  ces  vésicules  sont  peu  développées,  on  verra,  au-dessous  d'elles, 
en  les  soulevant  légèrement,  les  lesdcitles  (10''  et  M''  anneaux).  C<'ux-ci 
s'ouvrent  dans  les  vésicules  séminales. 

3°  Sur  les  côtés,  à  la  limite  des  9''  et  10'  et  des  10''  et  IL'  anneaux, 
se  trouvent  les  réceptacles  séminaux  où  s'accumule  le  sperme  apporté 
par  les  vers  étrangers  au  moment  de  la  copulation. 


LI-:    M'Ai    \)K    TKliliE. 


Bêceptactes  séminaux 


ves  cules  séminale'^ 


Or  flces  externes 
des  Organes  segmentatres 


Organes  segmentaires 


Pao  nom    nie  nés  des  Organes    egmenta  res 


^iV 


Chaîne  nerveuse 


Fig.  05.  —  Dissection  des  organes  sexuels  du  Ver  de  terre. 
(iross.  lin.  :  l'2. 

De  même  que  dans  la  figure  64,  les  organes  segmonlaircs  ont  élô  détaclios.  Ce  dessin  est 
(jnclque  |)eu  conventionnel,  en  ce  sens  cjue  les  parties  mâle  et  femelle,  narrivanl  pas  en 
même  temps  à  maturité,  ne  peuvent  être  observées  à  la  fois,  sur  la  même  préparation,  dans 
leur  complet  développement,  (jette  figure  représente  un  état  moyen.  On  trouvera,  S(!ion  les 
cas,  des  dévelop|iements,  plus  grands  ou  moindres,  de  leile  on  telle  partie. 


124  ZOOLOGIE    l'RATIOUE. 

4°  Les  ovaires,  piriformos,  sont  siliiôs  dans  le  Jo'  annoau. 

5"  Les  oriflitctcs,  vn  t'orine  de  trompe,  (pii  reçoivent  les  œnls  di'la- 
chés  (le  r(ivaii'(>,  sont  situés  dans  le  li' .  Kniin,  dans  le  15'' anneau,  se 
trouvent  les  orifices  externes  des  sperniiductes. 

On  ouvrira,  sur  la  ligne  médiane,  les  vésicules  séminales  et  l'on  verra,  après 
lavage,  la  communication  de  ces  vésicules  avec  les  spermiductes,  joar  quatre 
orifices  ciliés  en  foi^me  de  rosette.  (On  sait  que  l'on  recherche  habituellement 
les  grégarines  du  Ver  de  terre  dans  ces  vésicules.) 

On  retournera  la  préparation  de  manière  à  observer  les  orifices  génitaux 
externes,  savoir  : 

1"  Sur  les  confins  du  9  et  du  10  anneau  et  sur  ceux  des  10  et  11  .  les 
orifices  des  quatre  réceptacles  séminaux.  Ces  orifices  sont  très  étroits  et  ne 
s'aperçoivent  que  sous  le  microscope,  à  l'époque  de  la  reproduction. 

2"  Sur  la  face  ventrale  du  14  anneau,  les  orifices  des  deux  oviductes.  Ces 
orifices  sont  si  petits  qu'on  ne  les  voit  qu'au  moment  de  la  ponte. 

3°  Sur  la  face  ventrale  du  15'  anneau,  les  orifices  des  canaux  déférents.  Ce 
sont  deux  fentes  transversales,  limitées  par  deux  lèvres  saillantes. 

La  plus  grande  partie  du  développeineni  Ayi  jeune  s"aeeoiu})lit  à  Tinté- 
rieur  dune  capsule,  assez  résistante,  dans  [a(|uelle  la  mère  a  accumulé, 
avant  la  ponte,  un  certain  nombre  d'œuts,  pourvus  d'une  réserve  considé- 
rable de  matières  alimentaires. 

Au  moment  de  léelosion.  le  Ver  présente,  déjà,  un  assez  }i,rand 
nond)re  d'anneaux  et  il  possède  toutes  l(>s  parties  qui  se  trouvent  cbez 
l'adulte. 

Système  nerveux. 

Le  système  nerveux  eompiend  un  anneau  antérieur.  Vanneau  teso- 
pliagien  et  une  eliai)ie  nerveuse  ventrale  (liy.  04,  ô). 

Vanneau  œsopliaçjien  fournit,  en  avant,  des  nerfs  poui'  la  lèvre  supé- 
l'ieure. 

La  cliaine  nerveuse  se  compose  de  deux  cordons  intimement  accolés. 
Elle  forme,  au  niveau  de  ebaque  anneau,  une  masse  gaiifilionnaire  ellip- 
tique, de  la([uelle  ])artent  deux  paires  de  nerfs  destinés  au  système  nuis- 
culo-cutané.  De  plus,  dans  ebaque  anneau  et  en  avant  du  rentlement  j^an- 
glionnaire,  la  cbaîne  fournit  une  troisième  paire  qui  se  rend  à  la  cloison 
la  plus  voisine. 

Les  connectifs  péri-œsopbagiens  eouununi<pient  avec  un  système  sto- 
mafo-r/astricjue  [)cu  développé,  qui  rap])elle  le  système  sympatbique  des 
Mollus([ues  et  des  Vertébrés. 

Appareil  circulatoire. 

Il  existe,  cbez  le  Ver  de  terre  et  cbez  les  Annélides,  en  général,  deux 
appareils  circulatoires  distincts.  L'un  représenté  par  le  contenu  de  la 


I,K   VKR   DE    TKKRE. 


125 


cavitc'  i^viK'iiilc.  I  iiulic  ('(tiisliliK'  |»ar  des  vaisseaux  clos  (|iii  ne  coiiiimmi- 
(|ii('iil  pas  avec  (■cllc-ci.  La  circiilalioii  vasrulaiic  iiicl  en  iiKnivriiiciil  un 
li(|iii(lc  i(»ii<i('  iciilVniiap.f  de  rii(''iii(t;;lnl(iii('. 

Grâce  à  la  coloration  rouge  du  sang,  le  système  vasculaire  pourra  être 
étudié,  directement,  sur  de  jeunes  individus.  On  pourra,  également,  injecter 
ces  vaisseaux.  Il  faudra,    dans   ce  cas,  opérer  sur  des  individus  morts  depuis 


Un  uaiss2au  tyflhIotUlen 


Vaisseau  dorsal 


Ânss  eérl-intestifials 


HÈseati  ifltesttnat  superllciel 
Q  maillas  rectangalalrss 


î  du  vaisseau 


L  unîtes  cœurs  latéraut 
delà  région  antérieure  du  corvf 


Vaisseau  n^raien  latéral 


Vaisseau  sus-ncrolen 


Paroi  Intestinale 


Parai  du  corps 


Fig.    OG.   —    Dr.'iKUi    (liiii/ra/iiniii/ii/iir  iloiuiiiul    lu  />ri>jfr/iiin ,    .sur  niir  i-iiiipc  (raiisrcisiilc, 
(les  piincijiiiu.i   viiissrnii.r  (jui  cmisl  iliifiil  /'a/i/iiiicil  niKiiildirc  ilii    ]  fr  de  Icrrc. 

Los  vaisseaux  dorsal,  siis-iiereien,  sotis-ncivint,  oL  neivicns  lalérau.r,  (jui  sont  longitudi- 
naux, sont  représentés  par  leur  section  transversale.  Les  anses  qui  relient  entre  eux  ces  dillé- 
rents  vaisseaux  sont,  au  contraire,  vues  en  entier.  Les  cœurs  latéraux,  situés  dans  la  région 
antérieur*  du  corps,  sont  représentés  en  pointillé.  Les  diverses  autres  anses  sont  figurées  en 
traits  |ih'ins. 


quelque  temps.  On  réussit  mal  sur  des  individus  fraîchement  tués,  à  cause  de 
la  grande  contractilité  des  tissus.  On  opérera  avec  de  fines  canules  de  verre 
et  Ion  injectera  des  couleurs  très  solubles,  en  solutions  gommeuses  pouvant 
être  durcies  par  l'alcool. 

l>o  syslèiiie  vasciilaiie  se  compose  de  trois  troncs  pi"incij)aiix  :  un 
vaisseau  dorsaL  un  vaisseau  sus-uervieu.  et  un  vaisseau  sous-nervien, 
léiuiis  pai'  des  anses  (lansvei'sales. 


Vaisseau  dorsal. 


Ce  vaisseau  est  situé  stif  la   l'ace  ilotsale  de  lin- 


120  ZOdLOGlE    PRATIOUE. 

tcstin.  11  est  dilaté,  au  inilicii  do  chaque  sogiucnt,  et  resserré,  au  niveau 
des  cloisons.  Le  sang  y  circule d'ai-rière  en  avant  (lig.  Cl,  ti6  et  67). 

Vaisseau  sus-nervien.  —  Ce  vaisseau  est  situé  sur-  la  face  ventrale 
(le  l'intestin.  Il  n'adhère  pas  au  tuhe  digestif  et  Hotte  lihrenient  dans  la 
cavité  générale,  entre  l'intestin  et  la  chaîne  nerveuse.  Il  est  uniformément 
calibre  sur  toute  sa  longueur.  Le  sang  y  circule  d'avant  en  arrière  (fig.  66 
et  67). 

Vaisseau  sous-nervien.  —  De  plus  petit  calibre  que  les  deux  précé- 
dents, ce  vaisseau  est  accolé  à  la  face  ventrale  de  la  chaîne  nerveuse. 
Il  est  accompagné  de  deux  fins  canaux,  les  vaisseaux  nervicns  latéraux, 
placés  parallèlement  à  lui,  sur  les  deux  côtés  de  la  chaîne. 

Communication  des  vaisseaux  entre  eux.  —  Le  vaisseau  dorsal 
communifpie  avec  les  vaisseaux  ventraux  (sus  et  sous-nerviens),  par  des 
anses  latérales,  disjiosées  par  paires,  autour  du  tube  digestif.  Toutes  ces 
anses  latérales  se  l'épètent  d'anneau  en  anneau. 

Dans  la  région  antérieure  du  corps  (région  sexuelle),  ces  anses,  d'im 
assez  fort  volume,  prennent  le  nom  de  cœurs  latéraux;  c'est  par  elles 
que  s'établit  la  couununication  du  vaisseau  dorsal  avec  le  vaisseau  sus- 
nervien.  dans  lequel  elles  s'ouvrent  (lig.  6i,   I  et  66). 

Dans  la  région  moyenne  (région  intestinale),  le  vaisseau  dorsal  émet, 
dans  chaque  anneau,  trois  paires  de  branches  : 

a)  La  paire  la  plus  antérieure  se  rend  au  vaisseau  sous-nervien.  Dans 
son  parcours,  cette  paire  émet  quelques  branches  très  fines  qui  vont  se 
ramifier  dans  la  peau  (fig.  66  et  67). 

b)  Les  deux  paii'es  |iostérieures  restent  ap|>liquées  sur  l'intestin,  où 
elles  forment  un  élégant  l'éseau  rectangulaire  (lig.  6(j  et  67). 

Le  vaisseau  sus-nervien  donne,  dans  chaque  anneau,  une  paire  d(> 
branches  latérales  qui  se  ramifient  dans  la  peau.  A  l'intérieur  de  cette 
dernière,  il  existe  des  anastomoses  unissant  ces  branches  à  l'anse  qui 
relie  le  vaisseau  dorsal    au  vaisseau   sous-nervien  (lig.  66  et  67). 

Les  vaisseaux  nervicns  latéraux  counnuniquent  avec  le  vaisseau  sous- 
nervien  au  niveau  de  chaque  renflement  ganglionnaire  par  de  courtes 
anastomoses.  Ces  vaisseaux  émettent,  aussi,  des  branches  cutanées. 


Différentes  formes  de  Vers  annelés. 


Tous  les  Vers  nmielés  ont  une  structure  essentiellcmciil  liiiiiioj;ène.  Ils  sont  représentés 
piu'  un  assez  grand  nouilire  de  formes  dont  la  plupart  sont  maiines.  11  en  est  qui  pos- 
sèdent des  soies  nombreuses;  on  les  dit  :  Poltjdièles. 


128  ZOOLOGIK    J'IiATKjIK. 

D'autres,  (jiii  lialiilcnl  l(^s  ciinx  donccs,  dii  rn''(|iiciilciil  la  Iciic  luiiiii(k',  oui  des  soies 
peu  noinljreuses;  ou  les  dit  :  OUgochclcs. 

Les  Vers  annelés  polyelièles  sont,  de  beaueini|i,  les  plus  uonihieux.  Les  principales 
variétés  de  slructure  (|n'i!s  offrent  dépendent  de  leiu-  ('tal    nToiil    ou  srdeiilaire. 

Vers  annelés  polychètes  errants.  —  Les  Vers  annelés  polychétes  errants  ont  un 
(■(ir|is  esseiitiidleuienl  uKiliilc.  Tous  leurs  segments  sont  semblables  entre  eux.  L'appareil 
ioeonioleur  est  leprésenté  par  des  éminences  latérales,  |)ourvues  de  grandes  soies  (para- 
pndes)  et  échelonnées  sur  tonte  la  longueur  du  corps.  La  tête  porte  des  organes  senso- 
riels d(''\el(Piipés.  Ces  animaux  sont  souvent  nunns  de  brarudiies  latérales. 

Vers  annelés  polychètes  sédentaires.  —  Ces  animaux  vivent,  constamment,  dans 
des  cavités  creus(''es  dans  le  saille  ou  dans  des  tubes  (pi'ils  sécrètent  eux-mêmes,  (les 
tubes  sont  tantôt  memliraneux,  tantôt  l'ormés  de  débris  agglutinés,  tantôt  de  natui'e 
calcaire. 

La  partie  du  corps  dont  les  communications  avec  l'extérieur  sont  les  plus  im|iortan(es 
émerge  seule,  par  intermittences,  de  ces  cavités.  La  portion  du  corps  enlouie  possède 
des  segments  (pii,  extérieurement,  ne  sont  pas  semblables  aux  segments  de  la  poition 
libre. 

Lu  des  caractères  les  plus  saillants  des  Vers  polyelièles  sédentaires  réside  dans  la  loca- 
lisation, il  l'extrémité  libre  du  coi-ps.  des  organes  de  relation  et  de  l'appareil  branchial. 
Ce  dernier  forme  un  panache  terminal  tpii.  par  l'i'légance  de  ses  formes  et  la  richesse 
de  ses  couleurs,  donne,  parfois,  aux  animaux  (|ui  le  |iorlent  nn  aspect  très  décoratif.  A 
l'intérieur,  la  structure  i'ondamenlale  reste  unil'orme. 

Vers  annelés  oligochètes.  —  Chez  les  Vers  annelés  oligochètes,  les  segments  du 
coriis  paraissent  lisses  à  l'œil  nu.  Les  parapodes  font  défaut.  Les  soies  locomotrices  sont 
implantées  directement  sur  le  corps.  Elles  sont  très  petites,  rares,  et  disposées,  le  plus 
souvent,  en  quatre  rangées  parcourant  toute  la  longueur  du  corjis.  La  tête  est  peu  dis- 
tincte des  autres  segments  et  est  fré((ueimnenl  piivf'e  d'appendices.  Le  cor|)S  n'a  jamais 
de  lirancliics  externes. 


GEPHIRIENS  ARMES 

Les  Géphyriens  armés  se  rapprochent  très  étroitement,  par  leur  orii,a- 
nisation,  des  Vers  annelés.  Ils  en  dilïï'rent,  surtout,  jiai'  Talisence  de  cloi- 
soiinement  intei-ne. 

Le  corps,  lon^  de  cpielques  centimètres,  a  la  l'orme  d"mi  cylindre  obtus 
et  massif,  tantôt  annelé,  tantôt  marqué,  seulement,  de  quelques  dépres- 
sions. Il  poite  des  soies  disposées  suivant  ranmdationdu  coips  ou  inqdan- 
tées  dans  le  voisinai^e  des  orifices.  La  région  antérieure  est  munie  d'une 
Irompe  plus  on  moins  développée.  La  liouclie  s'ouvre  à  la  hase  de  la 
trompe.  L'anus  est  postérieur  et  terminal. 

A  rintérieur,  le  système  nerveux  se  conqtose,  comme  chez  les  Vers 
annelés,  d'un  collier  œsophagien  et  d'une  moelle  ventrale. 

Parmi  les  autres  organes,  l'appareil  excréteur  est  formé  d'im  noml»re 
resli-eint  de  néphridies.  (Yoy.  le  renvoi  de  la  page  <S5.) 

Exemples  :  Sieniaspis,  Echii(rus,    Tltalassema,  Honellia, 


CŒLOMATES    KOmiKS    DE    PARTIES    PRIMITIVEMENT    SEMRLARLES 

PUIS  DIVERSEMENT  DIFFÉRENCIÉES 

sons  LTNFLUENCE 

DE  FA  DIVISION  DU  TRAVAIL  PIIVSIOFOGÎOUE 


Ce  j^riind  groupe  coiiiiirciul  |>lusi('iii's  srrios  (Mtm|tos(''es,  chacune, 
il  aiiiniaux,  loriiiés  (Fimili's  (|iii,  (FalKtii!  sciiiMaltIcs,  ont  jn'is  des  as[t('cls 
coiupltîxcs  dans  les  Itranclies  leiiiiinales  de  ces  séries.  Ces  nnilés  onl 
|)n,  enefïet  : 

1"  Se  conserver  distinctes,  en  [iicnant  des  aspects  disseinidahles. 

'2"  Se  fusionner,  eu  partie  ou  en  (dlalité. 

r>"  Salropliier  et  dispaiailre. 


AHTIIHOPODES 

F'end)ranchemenl  des  Arthropodes  fonue  un  ;j,i'oupe  naturel,  auto- 
nouu',  n'ayant,  avec  les  autres  C(eloniatcs,  que  des  connexions  éloignées. 
Les  Arthropodes  ont,  en  effet,  des  caractères  extérieurs  si  tranchés  qu  il 
est  pi-es(|ue  toujours  facile  de  les  reconnaître  à  première  vue.  Leur  corps 
est  divisé  en  anneaux  placés  les  uns  à  la  suite  des  autres  et  réunis  de 
manière  à  permettre  des  mouvements  plus  ou  moins  étendus.  Chaque 
anneau  })orte,  fondamentalement,  une  |taii('  d'appendices  formés  d'articles 
placés  bout  à  bout  et  protégés,  extérieurement,  cmnme  le  corps. 

Les  Arthropodes  n'ont  des  ressemblances  qu'avec  certains  Rotifères 
[Pédalion,  Uexarlhra)  (|ui,  en  outre  de  leur  annulation  sn|)er(icielle, 
possèdent  des  expansions  latéiales,  munies  de  longues  soies,  rappelant 
les  appendices  des  Crustacés  inférieurs.  Chez  les  Hcxarthrd.  ces  a[»[)en- 
dices  sont  au  nondjre  de  trois  paires,  ce  (|ui  donne  à  ces  êtres  une  cer- 
taine analogie  avec  la  larve  Nanplius  des  Crustacés. 

L'annulation  des  Arthropodes  présente  ce  caractère  particulier  ([u ClIe 
se  manifeste,  surtout,  à  l'extérieur  du  corps,  sans  sétendic  à  tons  les 
oi'ganes  intt'rnes.  En  dehors  de  cette  particularité,  la  division  du  corps  en 
anneaux  est  suivie  de  phénomènes  exactement  semblables  à  ceux  qui  se 
manifestent  dans  les  autres  séries  qui  forment  ce  groupe  :  les  anu(>aux 
se  uudtiplient,  restent  indépendants,  se  soudent  ou  s"atro|)hient.  Les 
appendices  se  modifient  pour  servir  tantôt  de  nageoires,  tantôt  de  bran- 
chies, tantôt  de  pattes  adaptées  à  diverses  fonctions.  Avec  (pielques 
anneaux,  les  formes  les  plus  variées  sont  réalisées. 

JAMMES.  i) 


Z()()L(M;IK    J'IiATlOUE. 


Premier  exemple  :    LÉC  REVISSE* 
ASTACUS   FLUVIATILIS     Iloiidelrl). 

L'Ecrevisse  est  un  nniiual  très  répnndii,  que  Ion  se  procui'o  avec  une 
extrcnie  facilité.  C'est  pour  celte  raison  que  nous  Tarons  clioisie,  comme 
sujet  détuile,  de  préférence  à  un  autre  Crustacé. 

ASPECT  EXTÉRIEUR 

ceonalotnaroii 


Exi)3nsion  latérale  tie  la 

carapace  recouvrant  les 

branchies 


V\ii.  C8.  —  L  ne  Errevisxe  niâlc.  vue  de  profil.  —  Gruss.  lin.  :  "2/7). 

Le  corps  est  protégé  par  une  carapace  qui  forme,  dans  la  partie  antérieure  du  corps,  une 
masse  rigide  protégeant  les  organes  faisant  partie  du  céphalothorax.  En  arriére,  cette  carapace 
est  divisée  en  anneaux  mobiles,  cpii  entourent  les  organes  abdominaux.  Sur  la  face  inférieure 
du  corps  se  trouvent  les  membres,  disposés  par  paires  échelonnées  le  long  de  la  ligne  médiane 
ventrale.  Ces  a|)|)endices  ont,  suivant  leur  position  sur  le  corps,  des  fonctions  très  variées  et 
des  formes  en  i'ap|jort    avec   ces  fonctions. 

Le  corps  de  rÉcrevisse  est  protégé  par  une  carapace  de  nature  calcaire. 
Cette  carapace  forme  une  armure  solide,  articulée,  qui  laisse  au  corps  et 


1.  L'étudiant  (h'sirani  faire  une  élude  1res  coniplèle  de  l'Kci'evisse  pourra  coiisuller  le  livre 
de  Tii.-ll.  Huxley  :  VEcrcvissr.  Inir  xluclion  à  l'élude  de  la  Zoologie  (Paris,  Bailliére  et  [.'}']. 
Ce  livre  est  un  modèle  de  mjnjgra]i!iie  pratique. 


L'KCREVISSE. 


iuix  iiicnibros  In  libellé  des  niouvcincnls.  Kllc  csl  divisc-c  eu  un  (('rlain 
iioiiihi"  (le  pièces  aiiiculées  les   unes  à    la  suite  des  aulres,  cl  dis|)()sées 


Sillon  cervical 


Sillon  ùranchia-caraiague 


cepnaiotnorax 


->:SF*5;^ 


Fig.  09. 

En  A.  Érrerissc    rue  par  la  fiirc  dorsale.  —  En  B  cl  C,    Ecrcvissrs  mâle  [B]  cl   fciiirlir 
[C]  vues  par  la  face  ventrale.  Les    caracti'res   (listiiulir»  dos  sexes  sont   faciles  à  dislinguer. 


en  anneaux  inégalement  distincts.  Dans  la  partie  antérieure  du  corps. 
]tlusieurs  de  ces  anneaux  sont  réunis  en  un  seul  tronyon  rigide,  le  ci'jiha- 
lothorax.  Les  anneaux  postérieurs  sont  indépendants  et  mobiles  les 
uns  sur  les  autres.  Leur  ensemble  forme  V abdomen. 

Chacpie  anneau  porte  une  paire  d'aj)})endiee>!.   plus  ou   moins  déve- 


152 


ZOULUGll':    l'KATKlUE. 


lopjjc'S.  Le  noiiihie  total  de  ces  appendices  s'élève,  comme  chez  tous  les 
Crustacés  supérieurs,  à  dix-neuf  paires. 

Examinée  par  sa  face  dorsale  (fig,  69,  A),  FEcrevisse  présente  les 
particularités  suivantes  :  Le  céphalothorax  est  divisé  transversalement  en 
deux  })arties,  la  lêie  et  le  thorax,  par  un  sillon  cervical.  A  son  tour,  le 
thorax  est  divisé  longitudinalement  en  trois  zones.  Tune  médiane  et  deux 
latérales,  par  deux  sillons  hranchio-cardiaqiies.  La  région  médiane 
recouvre  le  cœur.  Les  régions  latérales  protègent  les  branchies. 

Distinction  des  sexes.  —  Les  sexes  sont  séparés  (lig.  69,  B  et  C).  On 
reconnaît  le  mâle  et  la  femelle  aux  caractères  suivants  : 

Mâle.  —  Les  appendices  des  deux  preniièr(>s  paires  abdominales  sont 
})lus  grands  (jue  les  appendices  des  paires  abdouiinales  suivantes  et  diri 
gés  en  avant.   Ils  servent  à    diriger   récoulement    du    sperme,    dans   le 
rapprochement  sexuel.  Les  orilices  sexuels  mâles  sont  pairs  et  placés  sur 
l'article  basilaire  des  pattes  de  la  cinquième  paire  thoracique. 

Femelle,  —  Toutes  les  pattes  abdominales  sont  sensiblement  iden- 
tiques, sauf  la  première  paire  qui  est  atro|thiée  et  permet,  ainsi,  le  jeu  des 
organes  copulateurs  mâles.  Après  la  i)oiite,  les  œufs  sont  fixés  à  ces 
pattes  et  l'animal  les  transporte  avec  lui.  Les  anneaux  abdominaux  sont 
sensiblement  plus  larges  chez  la  femelle  que  chez  le  mâle.  Les  orifices 
sexuels  femelles  sont  pairs  et  placés  sur  l'article  basilaire  des  pattes  de 
la  troisième  paire  thoracique. 


Le  tableau  ci-dessous  résume  les  caractères  distinctifs  des  sexes  chez 
l'Ecrevisse  : 

l'usition  des      j    Sur  l'art icie   basiliiire    des   paUos  de    la 
orifices  sexuels.   (        .'j' paire  llidiaeique. 


Caractères 
distinctifs 
des  sexes 

chez 
rÉcrevisse. 


Mal 


l'emcll 


Forme  des       i  Les  deux  [iremières  paires,  plus  grandes 

appendices  abdo- I  que  les  autres,  sont  dirigées  en   avant 

minaux.         (  et  seiveiit  à  guider  le  sperme. 

Position  des      (  Sur    l'ailicle   basilaire   des    pâlies    de  la 

orifices  sexuels,   j  ">'  paire  Iboracique. 

Forme  des       1  La    première    paire    est   atrophiée.    Les 

appendices  abdo-  ,  autres   sont  de   petite    taille    et    sem- 

minaux.          1  blables  entre  elles. 


comme  il  use,  pour  se  proléj^cr.  de  ses  grandes  pinces,  il  est  indispensable  de  le  rendre  inoirensit 
et,  par  suite,  de  l'immobiliser.  Pour  cela,  l'opéraleur  doil  rassembler,  dans  sa  main  gaucbe, 
les  a|i|iendices  locomoteurs  de  l'animal  et  les  maintenir  solidement.  Il  prend,  alors,  les  ciseaux 
avec  la  maui  droite  cl  piaticpie  les  incisions  dans  l'ordre  indiqué. 


I/KCUKVISSI-:. 


ORGANES  INTERNES 


Après  avoir  tué  l'animal  au  chloroforme,  on  incisera  le  tronc  (fig.  10,  A 
et  B)  suivant  les  lignes  i,   1,   de  manière  à  ti^ancher  la   membrane  molle  qui 


En  A.  I)i(i(/irnniiic 
(/lier  1(1  j)larr  cl  la  di- 
■sioiis  à  faire  sur  ta  face 
riiixe.    pottr    découvrir    les 
lî,   la  faron  de  faire  ces  incis/oiis.    Il 
fiiMilioiiiicmriil  fin  cci'iir  ou  |iroc6rli'r  à  1' 
lie  s.i  car;i|);icc'  cL'|ilialolli()racii|U('  avjiiil  di 


< 

- ""■ -il        >  , 

.-..■--:|o 

'"■'// 

■"  ^ 

(Icsl  nie    il    iiidi- 

rerl'itii    des     iiiri- 

■'i,^-  ■'!». 

doisa/ç     de     l'Eirc- 
orgaiies    iiitrnies.     Kn 

(■>.( 

UtiJL'. 

en    |iai-liciili('r    1 

ii'S(|u'on    veut    ol)-'ei'vci'    le 

in 

ccliiin 

in  svslrini'  vasru 

aire,  de  dépouiller  le  sujet 

■  1 

■  lucr. 

domniL'    l'aiiiriial 

se  défend  avec  étiersiie  el 

relie  la  partie  supérieure  du  céphalothorax  au  i  '  anneau  de  l'abdomen.  A 
l'aide  de  ciseaux,  on  détachera  les  parties  latérales  du  céphalothorax  d'avant 
en  arrière,  suivant  les  lignes  2,  2,  puis  on  libérera  les  lames  latérales  en  avant, 
par  un  petit  coup  transversal,  3,  3.  On  séparera  d'arrière  en  avant,  les 
organes  internes  de  la  lame  céphalothoracique   médiane  restée  en  place.  On 


151 


ZOOLOGIE    PHATIOIE. 


détachera  celle-ci,  en  avant,  par  deux  petits  coups  transvei^saux,  4,  4.  On  sec- 
tionnera, enfin,  successivement,  d'avant  en  arrière,  la  partie  dorsale  de  chacun 
des  anneaux  abdominaux.  Par  ce  moyen  on  découvrira  toute  la  partie 
dorsale    du    corps. 

Les    orffanes    sont    suspendus    dans     une     cavité    générale    assez   nette. 

Au  cours  de  la  dissection 
des  organes  internes,  on  no- 
tera, spécialement,  les  posi- 
tions relatives  des  apjjareils 
circulatoire ,  digestif  et  ner- 
veux. 


Les  axos  de  ces  appareils 
sont  situés  dans  le  plan  de 
symétrie  du  sujet,  et  super- 
l)osés,  de  liant  en  bas,  dans 
Tordre  suivant  : 

Appareil  circulatoire  cen- 
tral. 
A])pareil  digestif. 
Système  nerveux. 


Appareil  circulatoire 
central. 


^«^:^<- 


Le    cœur,   comme    celui 
de    tous    les    Arthropodes, 
est  artériel.  Il   se  compose 
d'une      poche      contractile 
munie  de  six  oritices  :  deux 
dorsaux,  deux  ventraux  et 
deux    latéraux.    Du     cœur 
partent  des  troncs  artériels 
au    nondjrc    de    sept    qui, 
après  s'être   ramifiés,  vont 
s'ouvrir  lilti-ement  dans  les 
espaces  lacunaires  de  la  ca- 
vité i^énérale  du  corps.  Les 
veines    sont  remplacées  pai' 
des  espaces  iiréi;uliers  ipie 
le    sang   traverse  pour  re- 
venir- autour  du   cieur,  dans  une  ^VAmVy cavité péricardique. 


Fig'.  71.  —  l-jirevisae  mâle  oui'Ciie, 

nioulraut  lis  ori/fiiies  InIcniCK  laissés  en  jdare. 

(iross.  lin.  :  1. 


On   disséquera  le  cœur  avec  ses  gros  troncs  artériels  et   on   le    rejettera 
latéralement,  en  le  laissant  rattaché  au  corps  par  ses  troncs  antérieurs  (fig.  12). 


i/EciiKvissi:. 


lô.-) 


Appareil  digestif. 

On  dégagera  l'intestin,  en  écartant  les  muscles  extenseurs  de   la   queue  et 


Glande  sexuelle  (mu  e 


Hepato-pancrsas 


Rectum  sect  orme 


Canal  défèrent  sectionne 


Kig.  72.  —  Ecicvissc  iiinlf  ilonl   Irs  (li/firriiis  iirijinirs  sont  (li.s:<r'{ucs  cl  ctalé.<. 

(jiu.s.  liii.  ;   1. 
L'ii])|iareil    digestif    est    rejeté  sur  le  ((Ué  ili'oit  du  corps.  Le  cœur  est  porté  à  druili;  et  eu 
avant.  Les  organes  sexuels  sont  étalés  à  gauclie,  après   sectionnement  du  canal  déférent   droit. 
Le  système  nerveux,  placé  dans  la  iiroloiidcur,  es!  lais.-é  en  |)!aco. 

on  le  sectionnera    au   ras   de   l'anus.    On  détachera   d'ari^ière    en  avant   les 


150  Z'OOLOGIK    IMIATlnri;. 

brides  conjonctives  et  musculaires  et  on  fera  glisser  l'intestin  sous  la  glande 
sexuelle  qui  le  recouvre  comme  une  selle.  Puis  on  dégagera,  successive- 
ment, l'hépato-pancréas  et  l'estomac.  Après  quoi,  l'appareil  digestif  tout 
entier,  retenu  seulement  par  l'œsophage,  sera  rejeté  sur  l'un  des  côtés  du 
corps . 

Lappnrcil  di^ostif  coniprond  :  1"  iiiic  hoiiclic,  rendue  lonyllndinnle- 
inent  et  entourée  d'un  appareil  masticateur;  '2"  un  a'sopitaye  cylindri(pie 
très  eouit,  presque  vertical;  5"  un  estomac  couijiliqué;  4°  un  inleslin 
rectilitiue. 

Lœsopluif/e  porte  sur  sa  face  interne  un  levèleuient  chitineux  eu  con- 
tinuité avec  les  téguments. 

Vesfoniac  est  revêtu,  ]iai'  endroits,  de  pièces  cliitineuses  ou  calcaires. 
Ces  pièces  servent  à  compléter  latrilui'ation  des  aliments  déjà  lacérés  par 
les  appendices  buccaux.  Elles  correspondent  :  1"  à  un  appareil  à  dents 
nommé  iitoitliii  gastrique,  2"  à  des  réserves  de  sel  calcaire  nommées  f/as- 
trolithes  ou  yeux  d' Ecrevis.se. 

L'estomac  porte,  en  outre,  dans  sa  |»artie  postérieure,  de  cha([ue  coté, 
un  orifice  hépato-pancréatique. 

Pour  étudier  le  moulin  gastrique,  il  faudra  ouvrir  l'estomac  par  la  face 
dorsale  et  chercher  à  voir,  en  place,  les  pièces  qui  le  constituent. 

L'estomac,  très  volumineux,  est  divisé  en  deux  parties,  lune  anté- 
rieure (par'tie  cardiaque),  l'autre  postérieure  (partie  pylori([ue).  Les 
pièces  (pii  constituent  le  moulin  gastri(pie  occu[)ent  la  région  postéiieure 
de  la  partie  cardiaque  et  toute  la  partie  pyloii(pie  (lig.  75).  Les  plus  im- 
portantes d'entre  elles  forment  un  he\agon(^  articulé.  Deux  côtés  de  cet 
hexagone  sont  :  l'un  antérieur,  l'autre  postérieur  et  rattachés,  chacun,  au 
plafond  de  la  cara})ace  |)ar  deux  muscles  symétriques.  Ceux-ci,  eu  se 
contractant  et  en  se  relâchant  alternativement,  déj)lacent  ces  côtés  et 
déforment  en  l'allongeant  ou  en  la  l'accourcissant  la  charpente  hexagonale. 
Les  autres  côtés  de  cette  charpente,  situés  {\ou\  à  droite  et  deux  à  gauche, 
forment  deux  Y  symétriques  à  pointe  louinéc  vers  le  bas.  La  pointe  de 
chacun  de  ces  V  s'élai'git  ou  se  réti'écit  dans  les  mouvements  de  l'hexa- 
gone. Elle  porte  une  dent  qui  subit  dans  ces  mouvements  des  alternances 
d'abaissement  ou  d'élévation,  d'écartcment  ou  de  rap|)rochement. 

Les  côtés  autéi'ieur  et  postérieur  de  l'hexagone  sont,  en  outre,  réunis 
directement  par  une  tige  médiane,  également  pliée  en  Y  umni,  à  sa 
pointe,  connue  les  Y  latéraux,  d'une  dent  qui  peut  s'abaisser  ou  s'élevei' 
sans  soi'tir  (luj)lan  médian. 

Ouand  les  umscles  se  contiactent  (lig.  7.1,  C),  riiexagone  s'allonge, 
toutes  les  dents  s'élèvent,  se  rap|)rochent  et  se  rencontrent  sur  la  ligne 
médiane.  Ouand  ils  se  relâchent  (fig.  75,  B),  les  dents  s'abaissent  et 
s'écartent. 

On  a  conqiaré  la  l'orme  du  moulin  gastri(pie  à  dvyw  arbalètes  opposées 


i/K(;i;i:\  issk. 


ir.7 


coiiiposrcs,  cIi;r"iiiu'.  de  lit  iii{»ili(''  de  lu  cliiiipcnlc  liexM^onalc.  Les  cùU's 
(l'ansverses,  anti'rieur  cl  poslriiciir,  sciiiiciil  les  arcs  des  deux  arhalètes. 
Les  pièces  iiicdiaiics  eu  coiistitueraieiil  les  inaiielies.  les  j)ièces  lalcialcs 
en  l'oniieiaienl    les    cordes,  coupées  et   uuies    l)out    à    bout,    de  cliaqu 
côté,  d  Mue  arliidète  à  laulre  (liii,.  7").  A). 

l,"eslouiac   porle,   eu  oulre,  daus  sa   «liaudtre  aulérieure,  (leu\  masses 
latérales,  plus  ou  uioius  saillautes,  noiuuu'-es  (jastrolithes  et  eouslituées 


/Hijsctss  ^sstriQue: 


Muscles  gastrujues  oostârteurs 


..A^ 


Af 


.1 


■'•il    • 


Fiif.  73. 

Kii  A.  jicisjjcclivc  cdcalicic  rclabllssaid  tl/nis  Irs/mce,  les  disjwsilioiis  îles  tli/Jrieiilcx 
jurées  du  moulin  (jastrique,  supposécu  isolées  de  lu  paroi  slomaeale.  —  En  B  et  i),  diu- 
(jriiinines  exprimatil,  en  projeelion  lioriwntale,  les  tnouvenienls  du  moulin  (jaslricjae.  — 
mm,  m'm',  muscles  gastriques  antérieurs  et  postérieurs.  AA',  arcs  des  deux  arbalètes.  MM'. 
uiaiiclies  antérieur  et  postérieur  des  arbalètes.  CC,  C  C,  cordes  des  arbalètes. 

par  des  réserves  de  eai'Itoiiate  de  chaux,  [.a  ])ro(liicliou  de  ces  jastrolithes 
parait  intiiueuieut  liée  au  raleutisseuieiit  des  l'oiielious  d'assiiuililaliou 
peudaut  la  période  liilieruale.  Ces  corps  repiéseuteul  uue  provision  que 
I  auiinal  utilise,  après  sa  lutie,  pour  foruier  sa  uouvelle  carapace.  L'absence 
dv  cette  réserve  met  TÉcrevisse  eu  ^laud  péril. 


L  inlcsliii  est  constitué  [)ar  un  tube  grêle,  rectiligue,  à  parois  minces. 


ZOOLOGIK    l'UATini'K. 


Il  porte,  à  son  origine  antéiicuic,  un  petit  cœcum  dorsal  et  se  dilate  dans 
le  voisinage  de  l'anus. 

Hépato-pancréas.  —  Dans  la  région  ])ylori([ne  de  restoniac  s'ouvrent, 
symétriquement,  les  deux  orilices  d'un  hépato-paneréas.  Cet  organe  con- 
siste en  un  nombre  considérable  de  tubes  en  cœcum,  courts,  de  couleur 
jaunâtre,  qui  ne  sont  autre  chose  que  des  diverticules  de  la  paroi  diges- 
tive.  Tous  ces  tubes  forment  deux  masses  symétriques  divisées,  chacune,  en 
trois  lobes  :  antérieur,  moyen  et  postérieur.  Chaque  lobe  possède  un 
conduit  principal  dans  lequel  s'ouvrent  tous  les  tubes  qui  le  composent. 
Les  conduits  des  trois  lobes  d'un  même  coté  s'unissent  pour  former  le 
laige  canal  qui  conmumi([ue  avec  le  tube  digestif. 

Organes  sexuels. 

Les  sexes  sont  séparés.  Les  glandes  sexuelles  sont  condensées,  chez  le 


Orifices  sexuels  mâles  li 


'e  la  5'  Dulre  de  pattes  locomotrices) 


Orifices  sexuBlsfemelles(alaO 


'03'pairetlepaltBS 


Fig.  74. —  Organes  sexuels  de  l'Ecrevisse. —  Gross.  lin.:  1. 
En  1,  opi^anes  du  màlc;  en  2,  organes  de  la  rcmelle. 


mâle  et  chez  la  femelle,  en  une  seule  masse  placée,  connue  une  selle,  au- 
dessus  du  tube  digestif,  en  ai'rière  du  conu". 

Mâle.  —  Le  testicule  est  trilobé  et  a  la  forme  d'un  Y  à  base  posté- 
rieure. Il  présente  un  lobe  uiédian  postérieur  et  deux  lobes  latéraux,  symé. 
tri(pies,  antérieurs.  De  cbatpie  enté,  à  liinion  des  lobes  latéraux  avec  le 
lobe  [lostéiieur  médian,  nait  un  eanal  déférent.  Les  canaux  déférents 
droit  et  gauche  sont  symétriquement  placés,  ils  forment  des  circon- 
volutions nondjreuses  avant  d'altoutir  aux  deux  orifices  sexuels(fig.  7i,  1). 

Femelle.  —  X^ovuh'e  constitue  une  niasse  brunâtre  à  surface  grenue. 
Cett(!  glande  est,  connue  le  testicule,  largement  trilobée.   Deux  oviduetes 


I/ECREVISSE.  159 

se  (Irlaclu'iit  syiii(''lri(jii('iii('ii(  de  sa  ivj^ion  iiioycniio.  Cos  condiiils  sont 
épais  et  assez  courts.  (Is  se  jxn'teiit,  sans  s(!  conlouiiicr,  veis  les  deux  oi'i- 
(iees  sexuels  (fi<î.  7i,  2). 

Appareil  excréteur. 

Cet  appareil  se  compose  de  deux  masses  dites  glandes  (uilcniidires  ou 
glandes  vertes,  situées  dans  la  jtartie  antérieure  du  céphalothorax  en  avani 
et  sur  les  côtés  de  l'estomac.  Chaque  ir|ande  se  compose  dun  rein  accom- 
pagné d'une  vessie  urina  ire  et  d'un  eonduil  excréteur.  Ce  dernier 
s'ouvre  sur  le  segment  basai  de  la  seconde  anteime  (fig.  72). 

Muscles  du  tronc. 

Les  muscles  tapissent  la  l'ace  interne  du  squelette  et  lui  lorment  une 
sorte  de  doublure.  C'est  l'opposé  de  ce  ipii  existe  chez  les  Vertébrés,  où 
la  musculature  recouvre  le  s([iu'lette  et  lui  constitue  un  manchon. 

Il  est  bon  d'étudier  les  muscles  sur  deux  Écrevisses  préalablement 
durcies  dans  le  formol. 

On  divisera  à  la  scie  la  carapace  de  l'une  des  deux  Écrevisses  suivant  son 
plan  de  symétrie,  de  façon  à  en  taire  deux  moitiés  égales.  La  séparation  des 
parties  molles  peut  se  faire  à  l'aide  d'un  rasoir  (fig.  19). 

L  appareil  nuiscvdaire  étant  symétrique  par  rapport  au  plan  médian  du 
corps,  la  section  que  l'on  vient  de  faire  laisse  dans  chacune  des  moitiés 
de  l'Écrevisse  un  exemplaire  de  chaque  muscle  du  corps.  Les  nuiscles  ne 
déterminent  des  mouvements  que  dans  l'abdomen  et  dans  les  appendices. 
La  tête  et  le  thoiax  sont  immobiles,  et  c'est  par  rapport  à  eux  que  se 
meuvent  les  autres  parties. 

Muscles  moteurs  de  l'abdomen.  —  Les  muscles  moteurs  de  l'abdo- 
men sont  répartis  en  deux  groupes  :  ["  le  groupe  des  muscles  extenseurs, 
dorsal,  placé  au-dessus  de  l'intestin;  2"  le  groupe  des  muscles  fléchis- 
seurs,  ventral,  situé  au-dessous  de  l'intestin. 

A.  Muscles  extenseurs.  —  Ces  muscles  sont  au  nombre  de  deux  paires  : 

f"  r.viiiE  :  Muscles  extoiseurs  du  premier  anneau  de  l'abdomen.  — 
De  cha(pie  côté  du  plan  médian  du  corps  se  tiouve  un  muscle  dont  l'inser- 
tion fixe  est  située  dans  la  partie  doisalc  du  thorax,  vei's  son  (piart  posté- 
rieur. Son  insertion  mobile  se  fait  sur  la  paitie  latérale  du  premier  segment 
abdominal. 

2"  PAiitK  :  Muscles  grands  extenseurs  de  l'ahdoincn.  —  Ces  muscles, 
de  beaucoup  les  plus  inq)oi'tan(s,  occupent  toute  la  longueur  de  l'ab- 
domen. Ils  sont  juxtaposés  sur  la  ligne  médiane  et  à  peine  séparés  l'un 


140  ZOOLOGIE    PliÂTIQllE. 

do  laiitic,  })ar  un  \è<iov  sillon.  Ils  constiliicnt  nn  arbre  dont  lo  tronc 
s'attache,  par  nnc  hase  difritée,  sur  les  parties  latérales  du  thorax  et  dont 
les  hranches  se  fixent  à  la  partie  dorsale  des  aiuieaux  de  laixlonien. 

P).  Muscles  fléchisseurs.  —  Ces  muscles,  beaucoup  plus  puissants  cpie 
les  nniscles  extensems,  correspondent  à  deux  niasses  symétriques  sépai'ées 
dans  le  thorax,  seulement.  Au  niveau  de  lextrémilé  antérieure  de  l'abdo- 
men, ces  deux  masses  se  soudent  dans  le  plan  médian  et  ne  sont  i)Ius 
divisées  que  par  deux  sillons,  l'un  dorsal,  l'autre  ventral.  Les  umscles 
lléchisseurs  s  attachent,  en  avant,  dans  lintérieur  du  thorax,  du  côté 
venti'al.  Dans  labdomen,  ils  émettent  des  branches  à  fibres  tordues  (jui 
se  fixent  sur  la  |)ortion  ventrale  de  chaque  anneau. 

Système  nerveux. 

Il  sera  nécessaire,  pour  étudier  le  système  nerveux  central,  d'extraire  les 
autres  organes  de  la  cavité  viscérale. 

Le  système  nerveux  se  compose  :  J"  dun  coUio'  œsophagien:  2"  d'une 
chaîne  f/a)if/lio)inairp  ventrale;  5"  dun  système  synipatliique  ou  slo- 
mato-gastrique  (fig.  72). 

{jQ  collier  œsophagien  comprend  :  a)  deux  ganglions  dorsaux;  h) 
deux  ganglions  ventraux  fusionnés  en  une  seule  masse;  c)  deux 
connectifs  péri-o'sophagiens . 

Les  "anulions  dorsaux  innervent  les  organes  des  sens. 

Les  ganglions  ventraux  innervent  les  pièces  masticatrices. 

La  chaîne  ganglionnaire  ventrale  part  des  ganglions  sous-œsopha- 
giens et  s'étend  jusqu'à  Lextrémilé  caudale.  Elle  est  formée  de  ganglions 
réunis  par  |iaires  que  relient  des  connectifs  longitudinaux,  parallèles.  Les 
deux  ganglions  de  chaque  paire  sont  étroitement  accolés  sur  la  ligne 
médiane  et  send)lent  former  une  masse  ganglionnaire  nnicpie.  Les  con- 
nectifs conservent  en  grande  partie  leur  indépendance  ;  entre  la  troi- 
sième et  laquatiième  paire  ganglionnaire,  ils  s'écartent  pour  laisseï'  passer 
entre  eux  \  artère  sternate. 

Le  sgstèntc  syuipathigae  est  représenti'  j)ar  des  filets  délicats,  qui  se 
détachent  des  connuissures  latérales  du  collier  œsophagien  et  se  rendent 
à   l'œsophage,  à  l'estomac   et  aux  muscles  des  mandibules. 

Organes  des  sens. 

Les  organes  du  toucher,  de  Yodorat  et  du  goût  sont  difficiles  à  diffé- 
rencier. Ils  sont  constitués  par  des  poils  sensoriels  répandus  sur  lesanten- 
nules,  les  antennes  et  les  appendices  l)uccaux. 


i/EciiKvissr:. 


141 


Arlùrs  opMItalmiQue 


Organe  de  l'audition.  —  l/oinaiir  de  rMiidilioii  csl  rciiirsciih'  |i;ir 
deux  saos,  placés,  cliaciiii.  dans  rarliclc  hasilairc  de  l'une  des  deux  anlcn- 
nidos.  Chaqnp  sac 
se  compose  d'une 
capsule  cliilineuse 
onverfe  à  rexlérienr 
et  |)ourvue,  intéi'ieu- 
roineiît,  de  soies  dé- 
licates. Les  extrémi- 
tés de  ces  soies  sont 
plongées  dans  un(> 
masse  visqueuse  (jui 
englobe  des  corpus- 
cules étrangers  di-  ., 
vei's.  (les  corpuscu- 
les jouent  le  rôle 
d'olo  lit  lies.  1/Kcre- 
visse  les  introduit  -, 
elle-même,  après  la  "^ 
mue,  dans  les  sacs 
auditifs. 


Organe  de  la  vi- 
sion. —  L'organe 
de  la  vision  est  con- 
stituée par  une  paire 
(Vijeux  composés  et 
pédoncules.  On  peut 
voir,  au  micioscope. 
à  la  surlace  de  ces 
yeux,  leurs  nom- 
breuses lacettes  cor- 
néennes. 


Artère:  hCpallQues 


Artère  abUominaie  dorsale 


Appareil  circu- 
latoire. ,,     „      „  ,    , ,       ,         ,.  .  ,      ,         ,. 

(iross.  iin.  :   1. 
On    pourra,     pour 
étudier    le     système 
vasculaire  de   l'Écre 
visse,  injecter  sa  por- 
tion  artérielle.   L'injection  doit   être  poussée  dans  le  cœur.  Pour  découvrir 
ce  dernier,   on    incisera  le  céphalothorax  le  long  des   deux  sillons  hranchio- 
cardiaques,  d'arrière  en  avant  jusqu'au  sillon  cervical.  On  finira  de  détacher 


La  cara|).'ici'   (•i''|ilial(illiur;ici(|ue  a  rU''  (lélacli(''c  du  cùlù  dorsal, 
ainsi  ([uc  la  parlie  supérieure  de  l'ahdduien. 


142 


ZOOLOIWE    l'HATlOUE. 


le  lambeau  ainsi  déterminé 
en  pratiquant  une  section 
ti^ansversale  au  niveau  du 
sillon  cervical.  On  décou- 
vrira, ainsi,  une  grande  la- 
cune (cavité  pérdcardique) 
au  centre  de  laquelle  bat  le 
cœur.  On  enfoncera  la  ca- 
nule à  injection  dans  le 
cœur,  soit  par  l'un  des  ori- 
fices dorsaux,  soit  à  travers 
la  paroi.  Le  liquide  injecté 
sera  une  solution  fluide  de 
gomme  arabique  additionnée 
d'une  couleur  à  aquarelle. 
On  poussera,  doucement,  le 
cœur  continuera  à  battre 
un  petit  nombre  de  fois  et 
l'animal  s'injectera  automa- 
tiquement (fig.  75  et  16). 

La  partie  la  i)liis  carac- 
téristique de  l'appareil  cir- 
culatoire est  constituée  par 
un  vaisseau  dorsal  dont 
la  région  moyenne  est  dif- 
l'érenciée  en  cœur.  Ce 
dernier  communique  avec 
la  cavité  péricardi([ue  par 
trois  paires  d'orilices  : 
deux  dorsaux,  deux  laté- 
raux et  deux  ventraux. 

La  partie  du  vaisseau 
dorsal  située  en  avant  du 
cœur  constitue  Vaortc  an- 
k'ricurc  ou  arlcrc  <)})h- 
talmique.  La  partie  si- 
tuée en  arrière  du  cœur 
Ibruie  Vaorle  pnsléricure 
ou  artère  abdominale  dor- 
sale. 


Des  deux  côtés  de  Laorte 
antérieure     se     détachent 
du  cœur  deux  artères  an- 
Perspective    cavalière    rétat>lissaui    dans     /^,,^„^^-^,p^  et  dcUX  artères 


Fig.  76. 

l'espace  les  dispositions  générales  du  système  artériel 


(le  l'Kcrevisse. 


Grnss.  lin.  :  1,5. 


hi'patiques. 


i/i':ci;i;  vissK. 


ir. 


De  laoïlc  |)i)slrii('iii('  liait  une  atirre  slcfudlc,  à  direction  ver- 
ticale. 

Cette  artère,  en  allant  de  liant  en  lias,  passe  sur  le  côté  droit  de  Tinlestin, 
atteint  la  chaîne  i>an^lionnaire  (iiTelle  traverse,  entre  les  troisième  et 
(|uatrièine  paires  de  ^an^lions  ventranx,  puis  se  divise  en  deux  hianches 
horizontales,  rime  dirigée  darrière  en  avant,   formant  Variera  tiuixillo- 


Cœur 


Sinus  pÉricardiiiue 


Artère  sternale 


Sinus  branchio- 
card  laques 


lacunes  des  membres 


Artères  des  memùres 

Fig.  77.  —  ('.(mpe  transversale  (lia(/rai)im(ili(ju('  d'une  Ecrevissc.   deslinéc  à  montrer 
les  dispositions  f/énerales  de  l'appareil  circulatoire. 

Les  ilèelios  sont  ôclielonnées  dans  le  sens  du  courant  sanjeuin.  Le  sang,  chassé  par  le  cœur, 
parcourt  les  artères  et  traverse,  ensuite,  les  espaces  lacunaires  situés  dans  les  dilFérentes  parties 
du  corps.  Il  atteint  les  lacunes  qui  occu|)cnt  l'intérieur  des  pattes  locomotrices,  et  va,  de  là,  aux 
lirancliies.  Des  liranciiies,  il  se  rend  au  sinus  péricardique  et  pcnôlre,  finalement,  dans  le  cœur. 


pt'diciisr  ou  artère  sternale  ventrale,  Tautre  dirigée  d'avant  en  arrière, 
formant  lartère  abdominale  ventrale. 

De  ces  deux  dernières  artères  se  détachent  les  vaisseaux  qui  se  distri- 
huent  inétainéii([ueinent  aux  appendices. 

Toutes  les  artères  déversent  le  sang  dans  les  lacunes  éparses  dans 
les  difï'érentes  parties  du  corps.  De  là,  ce  liquide  est  dirigé  vers  les 
espaces  que  renreiinent  les  pattes  locomotrices,  puis  il  est  conduit  aux 
organes  de  la  res[)iration.   Ajifès  s'être  oxygéné,  il  arrive  dans  la  grande 


14  i 


ZOOLOGIE    l'IiATlOl'E. 


lacune  pôiiiaidique,   d  où  il  gagne  le  cœur  à   travers  les  (irilices  percés 
dans  la  paroi  de  cet  organe. 

Le  sang  est  composé  d'un  plasma  et  de  cellules  lymphatiques.  11 
suf'lit,  pour  examiner  sa  composition,  de  sectionner  I "une  des  pattes  et 
de  recueillir,  sur  une  lame  porte-objet,  une  goutte  du  liquide  ([ui  s'écoule. 
L'observation  se  fait  au  microscope. 

Les  figures  78  et  79  résument  l'oiiianisation  interne  de  lEcrevisse. 


Cœur 


Cnuite  peneardiQue 
Canaux  aeferenis 


GiÊnite  sexuene' 
,'  Hepatû-t 


Paroi  au  carps 


Muscles  /Jecnisseurs 


-  Article  basilaire  ilt  la  piille 


Antre  sternale 


Ctiaine  nerveuse 


Fig.  78.  —  Coupe  Irdiisirrxale  d'une  Kcrevissc,  jiiritif/iicr  entre  la  deuxième 
et  In  Iroisiènic  paire  de  jialle.s  llioraeiques.  —  Gross.  lin.:   1.5. 

CeUe  coupe  montre  :  1°  l'arrangement  des  organes  internes,  en  partiiulier,  leur  onlre  de 
superposition;  2°  la  disposition  générale  des  pattes  tlioraci(jues  el  les  rapports  de  leurs  parties 
(article  Ijasilaire,  patte  proprement  dite  el  hranciiies)  avec  le  tronc. 


organes  internes,  avec  leurs  rajiports  essentiels.  On  voit,  comme  sur  la  lignre  78,  l'ordre 
général  de  su])erposiUon  des  organes.  Le  sy.slème  cireulaloire  est  dorsal.  \,'appareil  dif/eslif 
occupe  une  position  intermédiaire.  Le  syfsti'ine  nerveux  est  ventral.  Le  système  circulatoire 
possède  un  cœur,  constitué  par  une  poche  contractile,  munie  d'orifices  et  contenue  dans  un 
grand  sac  dans  lequel  s'accumule  le  sang  venant  des  dilférentes  |)arties  du  corps.  Du  cœur 
partent  des  troncs  artériels  qui  se  ramidenl  et  s'ouvrent  librement,  dans  les  lacunes  réparties 
entre  les  divers  organes.  Le  tube  digestif  débute  par  une  bouclie  entourée  de  pièces  mastica- 
trices hautement  diirérenciées.  Il  se  continue  par  un  œsophage  court,  à  peu  prés  vertical. 
L'œsophage  débouche  dans  un  estomac  divisé  en  deux  chambres  et  pourvu  de  pièces  triturantes 
complexes,  mues  par  des  muscles.  A  l'estomac  fait  suite  un  intestin  rectiligne.  Sur  l'extrémité 
antérieure  de  l'intestin  débouchent  les  orifices  d'un  liépato-pancréas  divisé  en  deux  grandes 
l)arties  symétriques.  Le  sij.stèiue  nerveux  se  compose  d'un  anneau  œsophagien  et  d'une  chaîne 
ganglionnaire  qui  i)arc9urt  toute  la  portion  ventrale  du  corps.  L'appareil  excréteur  est  repré- 
senté par  deux  organes  symétriques  qui  s'ouvrent,  extérii'urcment,  à  la  base  de  la  seconde 
paire  d'antennes.  L'appareil  sexuel  se  compose,  dans  les  deux  sexes,  d'une  glande  impaire  et 
médiane  placée  entre  le  cœur  et  le  tube  digestif.  Cette  glande  est  munie  de  deux  conduits, 
symétriquement  placés  et  ouverts  sur  l'article  hasilaire  de  la  ô"  (femelle)  ou  5"  (mâle)  paire  de 
pattes    tboraciqucs. 


I/KCKKVISSK 


■^  _  —  ' 


^  =3  13 


10 


146  ZOOl.Or.IE    PliATIOUE. 


APPENDICES 


L'Écrevisse  est  munie  (l';ij)[)eiulicos  disposés  par  paires  régulièrement 
échelonnées  sur  la  face  ventrale  ilu  corps.  Tous  ces  appendices  sont  com- 
posés d'articles  articulés  bout  à  bout  et  protégés,  connne  les  diverses 
parties  du  tronc,  par  un  squelette  externe,  [.es  articulations  sont  consti- 
tuées par  des  parties  de  la  ])eau  restées  souples.  Les  mouvements  se 
font,  dans  chaque  articulation,  sur  deux  points  fixes,  opposés.  La  direc- 
tion du  mouvement  change  dun  segment  à  rautre. 

Fondamentalement,  tous  les  appendices  sont  semblables.  Les  diirérenccs 
qui  les  distinguent  sont  le  résultat  d'adaptations  secondaires  à  des 
fonctions  diverses. 

On  placera  le  sujet  sur  le  dos  et  l'on  examinera  la  disposition  générale  des 
appendices,  en  allant  de  la  partie  postérieure  du  corps  vei^s  la  partie  anté- 
rieure. 

L'Ecrevisse,  comme  tous  les  Crustacés  supéiieurs,  possède  dix-neuj 
paires  (f appendices.  La  paire  t'rminale  postérieure  est  transformée  en 
nageoire  et  complétée,  sur  la  ligne  médiane,  par  un  prolongement  inqiair 
du  tronc.  Les  cinq  paires  voisines  de  la  précédente  portent  le  nom  de 
pattes  abdominales.  Elles  sont  peu  développées  et  ont,  surtout,  des  fonc- 
tions sexuelles.  Plus  en  avant,  suspendues  au  thorax,  se  trouvent  cinq 
paires  de  grandes  paZ/es  thoraciques,  afTectées  à  la  locomotion.  Ces  pattes 
prennent,  à  mesure  (pielles  se  lapprochent  de  la  ])artie  antérieure  du 
corps,  des  fonctions  j)iéhensiles.  En  avant  des  pattes  thoraciques,  se 
trouvent  trois  paires  de  patles-)nàchoircs  qui  établissent  un  terme  de 
passage  entre  les  pattes  précédentes  et  deux  paires  de  mâchoires  très 
délicates.  Les  mâchoires  sont  précédées,  elles-mêmes,  d'une  paire  de 
mandibules.  Enfin,  en  avant  des  mandibules,  se  trouvent  deax  paires 
d'antennes. 

On  découpera  les  expansions  latérales  de  la  carapace  céphalo-thoracique 
(lames  branchiostèges)  et  l'on  verra  que  l'appareil  branchial  est  constitué  par 
des  expansions  des  membres  des  12%  if ,  10  .  9  ,  8  ,  7  ,  6  paires  d'appendices. 
La  paroi  du  coi^ps  porte,  en  outre,  de  petites  expansions  branchiales,  vis-à-vis 
des  ii' .  i2  et  13   de  ces  paires  (fig.  83). 

On  détachera  tous  les  appendices,  à  l'aide  de  pinces  et  d'un  scalpel,  en 
allant  de  la  rame  caudale  vers  les  antennes.  On  aura  soin  de  les  séparer  avec 
leur  article  basilaire  et  leurs  expansions  branchiales,  quand  ils  en  possèdent. 
Il  sera  indispensable,  pour  cela,  de  laisser  adhérer  à  l'appendice  la  totalité 
de  la  membrane  articulaire  qui  réunit  l'article  basilaire  au  tronc.  On  rangera, 
ensuite,  les  pièces  détachées,  en  tenant  compte  de  leurs  positions  respectives. 
On  pourra  adopter,  par  exemple,  le  mode  de  groupement  admis  dans  la  figure  80. 

Les  appendices  de  LLcrevisse  jirésentent  une  disposition  générale  cou- 


L'KCni- VISSK. 


Kk;.    XO.    —   DiSSECTKIN   DES  APrEMlICES  VE  l"ÉcRF.MSSK. 


Au  contre,  diaiframme  monlrant  la  répartition,  sur  le  tronc,  des  (ilHùrents  a|)|)cndices.  (iiross. 
Im.  :  1/3.  Sur  la  péripliérii',  le?  ap|ienilices  i>olés  et  disposés  selon  leur  ordre  d'insertion  sur  le 
Iroiic.  Griiss.  lin.  :   1. 


lis  ZOOLOdlK    l'IiATIQUE. 

stiuilo.  (]('[[('  disposition  est  pailiciilit'rciiiont  nette  sur  les  aj)pendices  do 
la  h u U iènie  p(iirc'  [[voW'iî^mc  \ni'\ie  de  pattes-inàchoiros)  où  on  l'examinera 
de  préférence. 

Ces  ap])endiees  sont  rattachés  an  tronc  par  nn  seul  article,  le  haf<ipo- 
(lile.  Dn  basipodite.  se  détachent  trois  séries  de  pièces. 

1"  Une  série  interne,  la  pins  rap])rochée  dn  plan  de  symétrie,  rej)ré- 
sente  la  partie  la  plus  volnniinense  dn  mend)re.  on  ixiltr  proprement 
dite.  Elle  constitue  Vendopodile. 

2"  Une  série  externe,  plus  l'ailile  (pie  la  [)récédente.  sert  de  jxilpe  et 
forme  Yexopodite. 

5°  Une  troisième  série  corresp((nd  à  la  paitie  de  rap])endice  (pii  rem- 
plit les  fonctions  respiratoires  et  représente  Vépipoditc  ou  iiodohrduehie. 

Ces  trois  ])arties  subissent,  selon  les  a|)pendices.  des  sorts  assez,  diffé- 
rents. 

Bescription    des   appendices. 

1.  Antennules.  —  hes  aniennules  (li<i.  80:  1 1  sont  formées  d'une  tige 
hasilaire  courte,  composée  diui  petit  nomhie  d  articles  et  de  deux  lilets 
terminaux,  multi-articulés.  A  la  l'ace  dorsale  de  larticle  hasilaire.  ces 
antennules  portent,  chacune,  un  orf/cnie  auditif. 

'2.  Antennes.  —  Les  antennes  (tii;.  (SO  :  2)  se  composent  d  une  seule 
tige,  longue,  mnlti-ai'ticniée.  Ulles  portent,  à  la  face  ventrale  des  articles 
hasilaires,  les  ori/iees  des  organes  exe)'étei(i  s.  ù'U\-e[  occupent  le  som- 
met d  érninences  lisses,  hlanchàtres,  qu'il  est  facile  de  distinguer. 

7).  Mandibules.  —  Les  niandihnies  (fig.  80,  5)  sont  courtes.  La  jtartie 
triturante  a  une  surface  dure  et  lisse.  Son  bord  interne  est  denté  en  scie. 
llu  coté  externe,  il  existe  nn  palpe  composé  de  i)lusieurs  articles  recou- 
verts de  soies  rigides. 

i.  Premières    mâchoires.    —    Les    màchoiics  de  la  prcMuiére   j)aii'e 
(  lig.  80,  ij  sont  des  organes  tiès  délicats,   lamellenx.  découpés  en  trois 
obes  dont  le  plus  externe  coires|)ond  à  nn  paljw. 

')■  Secondes  mâchoires-  —  Les  mâchoires  de  la  seconde  paire 
(tig.  80:  5)  se  com|»osent  de  trois  lobes,  connue  les  mâchoires  de  la  pre- 
mière paire.  Les  deux  lobes  internes  sont  lamellenx.  divisés,  chacun,  par 
inie  incision  profonde.  Le  lobe  extei'ue  a  la  foiine  bien  définie  d  un  y;r^//>c. 
L'ensendile  est  monté  sur  une  giande  lame  hasilaire. 

('),  7,  8.  Pattes-mâchoires.  —  t-es  appendices  (lig.  80  :  6,  7,  8)  sont 
ceux  qui  se  rapprochent  le  plus  de  la  (lis|)osition  générale  théorique. 
Chaque  appendice  consiste,  essentiellement,  en  un  article  hasilaire  porteur 
de  trois  branches  terminales.  Deux  de  ces  branches  sont  dirigées  en  avant, 
sur  les  côtés  de  la  bouche,  et  la  troisiénu'  ])énètre  sous  la  carapace,  dans 
l'intéi'ienr  de  la  chandire  branchiale. 


i/ÉciiKVissi:. 


•  —  p 

p  5 


îi    3 


ira      =0 


Ï2     12    5    i 


a  ^  z: 


IMI  ZOOMK.Ii;    l'fî.VTKjLM:. 

liieii  ((lie  le  plan  des  Iruis  paiies  do  pallcs-iiiàclioiii's  suit  constanl.  on 
vdit  se  produiic,  en  i)assant  de  la  plus  ])('tile,  qui  est  antérieuie,  à  la 
plus  <iiand(',  (pii  est  postérieure,  eeitaines  difl'éi'euees.  1"  L'ciidopoditc. 
<(ui  est  lamelleux  et  l(d)é.  daus  la  pieiuière  paire,  prend,  dans  les  deux 
paires  suivantes,  la  disposition  tlune  ti<i;e  unique,  pluri-articulée,  et 
aufiuiente.  en  iiiènie  temps,  de  volume,  'i"  L'e.rupodile  ne  suit  pas 
raeeroissement  de  lendopodite.  Il  reste  ])i'es(pie  statioiniaire.  5"  Uepipo- 
dile  ou  podobraiicliic,  composé  d  ahord  d  une  simple  lamelle,  prend  des 
lilamenls  hraucliiaux  à  partir  de  la  deuxième  paire.  Ces  filaments  vont 
croissant  en  volume  dans  la  paire  suivante. 

0,  10,  11.  1^2  et  17).  Pattes  locomotrices  ((in.  ,S0:  U,  10,  [[,  12,  15). 
—  Les  ap|)endices  de  la  îl'  [taire  sont  leiiuiués,  chacun,  par  une  forte 
pince.  Cette  pince  est  constituée  par  les  deux  derniers  articles  de  Fendo- 
podite.  L'article  snl»-terminal  cori'esp(uid  à  la  l»ase  et  à  Inn  des  mors  de 
la  pince.  Il  est  renllé  ;i  sa  hase  et  coidient  des  uuiscles  volumineux  (pu 
mettent  en  mouvement  larticle  terminal.  Ce  dernier  leprésente  le  second 
moi's  de  la  pince.  Il  est  aiticulé  sur  le  côté  interne  de  l'article  suit- 
terminal. 

Les  aj)pendices  des  10',  H',  12'  et  1,"'  |)aires  sont  à  peu  près  sembla- 
bles entre  eux.  Ils  sont  lon^s,  de  calibic  moven. 

Les  pattes  des  ])aires  10  et  11  sord  teiinint'cs  pai"  de  petites  [tinces. 
Les  pattes  des  jiaires  12  et  17»  sont  monodaclyles. 

Les  basipodites  de  la  jiaire  11  portent,  chacun,  chez  la  femelle,  un  ori- 
fice sexuel. 

Les  basipodites  de  la  |)aire  15  portent,  chacim.  chey.  le  mâle,  un  orifice 
sexuel. 

Les  paii'cs  0,  10,  II  et  12  possèdeid  des  podobrancliies  (Yoy.  le 
tableau  de  la  disliibution  ^W^^  branchies,  \yA\iv  155). 

14,  15,  10,  17.  1<S,  1!).  Appendices  abdominaux.  — Les  appendices 
abdominaux  |liji>.  80:  14,  15,  10,  17,  18,  lîl)  sont  |>res(pie  b»us  petits  et 
de  forme  siuqile. 

Chez  le  mâle,  les  ap|)endices  des  paires  1  \  et  15  servent  à  dirij^çer 
récoulemeut  du  s|>erme,  lors  du  lapprochemenl  sexuel.  Ils  sont  ailonj^és 
et  dii'igés  dairièie  eu  avant.  Les  [taires  10,  17  et  [>>  sont  peu  dévelo|)- 
pées . 

Chez  la  femelle,  la  paire  14  est  extrêmement  réduite.  Elle  facilite  ainsi 
le  jeu  de  l'organe  co]»ulateur  màle.  Les  appendices  des  paires  15,  dO, 
17  et  18  sont  semblables  entre  eux  et  ont  des  dimensions  un  peu  plus 
grandes  que  les  ap|)eudices  16,  17  et  [>^  du  màle.  Ils  servent  à  la  fixation 
des  œufs,  après  la  jionle. 

Les  appendices  de  la  10''  paire  forment  les  paities  latérales  de  la 
nageoire    caudale.   Sur  les   cinq  lames  qui  constituent  celle-ci,  une   est 


I. •  r; C II  K  VISSE. 


I.M 


impairt",  iiicdiaiic,  iiiliciilcc  (lirrclcmcnl  :i\<'c  !<•  sci^iiiciil  iilMloiiiiiKil  (|iii 
précède.  Kllc  roprésoiilc  le  dciiiicr  sci^iiiciil  du  coips  (pii  es!  ajxtdc  cl 
|V»i't«'  riinus.  Les  laiiirs  lalrialcs,  larj^cs  et  aplaties,  représentent  les 
appendices  du  1!!'  ainiean,  adaptés  à  la  lonelinn  natatoire. 

Le  taldean  suivant  lésnnie  l<'s  eaiaetères  prineii)au\  des  dill'érents 
appendices.  Ces  derniers  sontdésignésd  après  leuis  l'onctinnsdoniinantes. 
De  ces  deinières  découlent  leurs  ibrines  (pii,  étant  donnée  la  diversité  des 
actes  remplis,  doivent  être,  nécessairement,  très  vari('es. 


Appendices. 


Sensoriels. 


(iéplialiqiies 
(.')  |j;iires). 


^lasticaleui 


I.  —  i'^"  paire  d'antennes 
(portant,  à  la  base,  les 
organes  auditifs). 

|II.  —  2"  paire  d'antennes 
(porlani,  à  la  base,  les  ori- 
fices excréteurs). 

m.  —  Mandibules. 
|IV.  —     1""    paire    de    mâ- 
choires. 
'  V.    —    2"    paire    de    mâ- 
choires. 


Tiioracifjues 
(8  paires). 


Rasscmblcurs  d'aliments  et  j  VI,  VII,  Mil.  —  Pattes  mà- 
respiratoires,  (      ciioires. 

I Préhenseurs,  locomoteurs  et  (  IX.    —    Pattes    ravisseuses 


Aiidominau\ 
(()  paires). 


[Locomoteurs  et  respiratoires 
(Xllt  n'a  pas  de  fonction 
respiratoire). 

Sexuels  ou  neutres. 
,  JNatatoires. 


IX,   XI,  XII,  Xllt.  —  Pattes 
I      locomotrices. 

XIV,  XV,  XVI,  XVII,  XVIll. 
—  Pattes  sexuelles  ou 
neutres. 


jXIX.  —  Rame  caudale. 


Muscles  des  appendices. 


Pour    donner    mie    idée    nette   du    fonctionnement    des    muscles   des 
appendices,  nous  prendrons  cpielques  exemples.  Nous  examinerons  : 

1°  Les  muscles  de  la  hanche  (pii  meuvent  rextrémilé  su|)érieure  des 
membres  sur  le  tronc. 


152 


ZOOLOC.II-:    PliATlnUE. 


2"  Les  muHcles  de  la  pince  do  la  preniièro  patte  locomotrice.  Ces 
muscles  présentent,  en  grand,  les  dispositions  qui  existent  à  Fintéricnr 
de  tons  les  iiulics  articles, 

5"  Les  muscles  des  maiidibules  dont  rnnangement  est  tout  à  fail 
spécial. 

I"  Muscles  qui  meuvent  les  membres  sur  le  tronc  (muscles  de  la 
hanche).  —  Ces  nmscles  sont  au  nomlirc  de  deux  pdur  chaijue  aj»p<'n- 

tlice  :  un  fléchisseur  et  un 
exleuseur.  L'un  et  l'autre 
s'insèrent  sur  la  portion  ven- 
trale du  squelette  du  tronc. 
s,imm„rmu„  Lc  musclc  exteuscur  est  placé 
en  avant  du  basipodite  (pTii 
déplace  d'arrière  en  avant.  Le 
muscle  fléchisseur  est  placé  en 
arrière  de  cette  même  pièce 
et  la  déplace  d'avant  en  ar- 
rière. 


2"  Muscles  de  la  pince  de 
la  première  patte  locomo- 
trice (lig.  8*2).  —  Lc  sque- 
lette de  la  pince  se  conqiose 
d  un  mors  fixe  qui  représente 
l'avant -dernier  segment  du 
membre  et  d'un  mors  mobile 
qui  en  est  le  segment  termi- 
nal, (le  dernier  oscille  sur  deux 
tourillons  latéraux  ojiposés, 
situés  à  sa  l)ase  et  ne  ]teid  se 
mouvoir  que  dans  un  seul 
plan.  Les  mouvements  sont 
commandés  par  deux  nmscles 
placés  à  l'intérieui'  delà  j)ince. 
Ces  nmscles  ont  leurs  inser- 
tions (ixes  sur  la  l'ace  inteine  de  la  base  et  leurs  insertions  mobiles  sur 
la  partie  inlërienre  du  mors  mobile,  de  pari  et  d'autre  de  l'axe  des  deux 
tourillons.  L'un,  de  grande  taille,  sert  à  Vudducdon,  l'autre,  plus  petit, 
sert  à  Vahduelioii. 

Des  dispositions  analogues  se  retrouvent  dans  tous  les  segments  des 
meud)rcs.  D'une  manière  générale,  un  grou|te  de  deux  muscles  antago- 
nistes fait  mouvoir  un  seguu'nt  (pieironcpie  sur  le  segment  placé  immé- 
diateuient  au-dessus  (l(>  lui. 


Fig.  82.  —    Dessin   (Uagrauunaltque    représenlaiit 

la  pince  de  la  première  patte  locomotrice. 

(iross.  lin.  1.5. 

La  jiincr  ot  disséquée  pour  monirer  la  disposition  et 
le  fonttionnemeut  des  muscles  adducteur  et  abducteur 
i|iii  font  mouvoir  le  segment  terminal  sur  l'avanl-der- 
iiier  sc'Mnent  du  membre. 


'ÉCREVISSK. 


y. 

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A     H 

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~ 

'"' 

l'ri'inirii' 

1 

pallr- 

[■lllIllIli'U- 

0 

0 

inàclioiiT. 

laii'C  . 

Deuxii'ine 

palte- 

1 

1 

0 

màclioii-c. 

Troisii'iiii; 

patto- 

1 

2 

0 

niàclioire. 

l'i-iMiiirie 

patio 

1 

2 

0 

Inconioti'ice. 

Deuxirmc 

))al(e 

1 

2 

0 

locomolriec. 

Troisième 

1 

palk' 

1 

2 

(  nidiniLMi- 

loi'(jmoliice. 

tmn'). 

Qualririiic 

1 

pal  te 

1 

2 

(riidinicii- 

locoinolrici!. 

lairci. 

Cinipiirmo 

pal  le. 

0 

0 

1 

l()Coni()lri(-e. 

Fig.  85.  —  Les  diffiîp.entes  sortes  de  uiiANcuiEs. 
Les   leltrus  PI  ilùsigiiciil  les  ploiimhrandiios;  A,  les  arllirol)rancliii's;  l'o,   los    pudolji-aiicliies. 


154  ZOOLCMilE    l'IlATIQliK. 

5"  Muscles  des  mandibules.  — Les  iiiaiulibulcs  sont  mues,  cliacimc, 
|)ai'  (Jeux  muscles,  l/nii  de  «es  iiniscles,  de  petite  taille,  sert  à  éloi<inei- 
ia  mandil)nle  de  la  liiiue  médiane.  L'autre,  volumineux,  sert  à  l'en  rap- 
|)roelier.  Ce  dernier  s'insèie  très  près  de  la  surface  tiilurante,  traverse 
le  corps  de  lias  en  haut,  et  va  s'attacher  sous  la  voiite  de  la  carapace 
céphali(pie. 


Considérations  générales  sur  les  appendices  de  l'Écrevisse.  —  Les 
ap|)endices  de  1  Lcicvisse  constituerd  un  exemj)!e  i'emai(piable  de  la  difîé- 
renciation  morphologique,  sur  un  même  individu,  dorganes  primitive- 
jueut  semblaljles,  soumis  à  des  travaux  ])hvsi(dogi(pu's  dillerents. 

Tous  ces  appendices  se  ramènent  en  elVet  à  la  structure  de  raj)|)eudice 
londamental  complet  (Voyez  p.  IkS).  Seulement,  telle  partie  a  été  con- 
servée ici,  exagérée  là,  atrophiée  ailleurs.  Dos  adaptations  diverses  ont 
|)arfois  mas(pié  et  pres(pie  etîacé,  par  endroits,  la  similitude  primitive 
(pii  exi>te  cidre  tous  ces  organes. 


Organes  respiratoires. 

Les  organes  respiratoires  sont  protégés,  de  chaque  coté  du  corps,  par 
des  expansions  latérales  de  la  carapace  :  \('s  lames  hrancliiostèges.  Celles-ci 
limitent,  cliacune,  une  chamhre  respiratoire,  dans  laquelle  baignent 
toutes  les  branchies  du  rnème  côté.  L'eau  pénètre  dans  la  chambre  par  la 
fente  longitudinale  correspondant  au  bord  libre  de  la  lame  branchiostège 
et  en  sort  pai-  un  orifice  ménagé  sur  le  côté  de  la  bouche.  Le  courant  est 
déterminé  par  les  oscillations  d'une  lame  chitineuse  appartenant  à  la 
seconde  màchoiie.  Les  soies  situées  à  la  base  des  branchies  servent,  pro- 
bablement, à  (Mupécher  l'entrée  des  coi'ps  étrangers  dans  la  chambre 
l'cspiratoiri'. 

Les  branchies  jx'uvent  étie  divisées,  d  après  lems  insertions,  en  trois 
groupes.  Llles  sont  en  cU'el  : 

1"  Attachées  directement  à  la  paroi  du  tronc  :  pleurobranchies  ; 

2"  Fixées  ta  la  membrane  articulaire  qui  réunit  le  tronc  à  l'article  basi- 
laire  du  membre  :  arthrobranchies  ; 

5°  Insérées  sui-  lailicle  basilaire  lui-même  :  podobranchies. 

La  figure  (S."  indicpie  la  répartition  de  ces  trois  sortes  de  branchies. 
Dans  cette  figure,  sont  réunis  les  appendices  pourvus  de  iiranchies  ou 
placés  en  regard  de  branchies  insérées,  directement,  sur  la  paroi  du  corj)s. 
La  portion  non  liranchiale  des  appendices  est  figurée  eu  noir  et  les  bran- 
chies sont,  au  contraire,  représentées  en  clair. 


i/É  cm:  VISSE. 


Squelette. 


Les  pièces  squelettiques  devront  être  soumises  à  la  préparation  suivante  : 
i  Immersion  dans  une  solution  étendue  de  potasse  caustique  ou  de  carbo- 
nate d'ammoniaque  portée  à  ï éhullition  ;  2  lavage  à  l'eau:  3  déshydratation 
par  l'alcool:  4  séchage  lent,  avec  calage  des  pièces  du  tronc  pour  en  éviter  la 
déformation. 


Le  M|ii('l('ll('  ((iiiiiilcl  (le  rEci(!viss('  peu!  ôtic  divise  de  l;i  iiianièro  sui- 
vante : 

I  l'inlir  dorsale  :    formant  une    cara- 

('.('■l)li(tl<il]i<n(t(i(jii(\     oomposr    d'an-l       paLX'  conliime. 
[       iieaiix  inLom|ilels,   en   grande  par- \ 

lie  sondés,  avec  des  traces  de  sépa-    l^arl'ic  ventrale  (ou  slernale)  :   com- 
ralion  reconnaissables,  seulement,  y     posée  de  pièces  métamérisées,  plus 
Squelette.'      du  colé  ventral.  '      ou  moins  distinctes,   portant,  cha- 

cune, une  paire  à'apfiendiees. 

Abdoiiiiiial,  composé  d'finneaux   complets,   entièrement  distincts,  mobiles 
les    uns  sur   les  rnitres,    portant,  chacun,  sauf   le  dernier,    une    paire 

(]'((l)l)C>l(li(l'S. 


Los  apiieiidices  élanl  coniitis,  il  resle  à  éhidiei'  le  sqiielelle  du  Irouc. 
Il  est  hou  de  eouuuencer  |iar'  le  sfiuclclte  abdomiïidL  dont  la  struetnre 
simple  penuel  de   luieiix:    e(»ni|tiendfe    le   squelcUe    ((''plialothoraciquc. 

Squelette  abdominal.  —  Cette  pailie  du  sipielette  (li^.  Si)  esl 
constituée  pai-  .s/>  anncav.r  coniplcls  munis  ^'appendices  el  pai'  un 
septième,  lei-minal,  apode. 

Tous  ces  anneaux  s'ai'liculent,  lali'ialemenf,  les  uns  sur  les  autres.  Ils 
se  recouvrent  d'avant  en  arrière,  eonmie  les  tuiles  d'un  loit.  Ils  sont 
réunis  par  des  uu'uihranes  son|iles,  très  développées  du  côté  ventral. 

Chacun  des  six  premiers  aiuieaux  de  lalidomen  (lii^.  (Si,  D)  est  consti- 
tué par  une  portion  dorsale,  large,  arquée,  le  ferfpim,  et  par  une  portion 
ventrale,  étroite,  le  sler)uu}i.  Le  tergum  se  piolongc,  laléralenient,  au- 
dessous  des  points  où  le  sternum  vient  le  rejoindre  et  forme,  de  chaque 
côté,  une  laine  pleurale  (pii  protège  les  apjiendiees  abdominaux. 

Squelette  céphalothoracique.  —  La  division  en  seguuMits  du  sque- 
lette céphaloilioraeicpie  esl  peu  nette.  Il  reste,  cependant,  du  (ôt(''  ventral, 
des  traces  évidentes  de  celle  division. 


150 


ZOOLOGIE    PRATIOIJK. 


On  écartera  les  lames  branchiostèges  à  l'aide  d'une  petite  tige  de  bois.  On 
dégagera,  ensuite,  le  squelette  céphalothoracique  ventral,  appelé,  aussi,  sque- 
lette sternal,  de  ses  adhérences  molles  avec  l'abdomen  et  avec  la  carapace 
céphalothoracique  dorsale.  On  soulèvera  l'ensemble  des  pièces  sternales,  d'ar- 
rière en  avant.  Au  niveau  de  la  bouche,  il  existe  un  espace  de  moindre  résis- 
tance qui  permet  de  distinguer  un  sternum  post-buccal  et  un  sternum  pré- 
buccal. Ce  dernier  adhère  fortement  à  la  carapace  supérieure.  Il  faut  exercer 
un  certain  effort  pour  l'en  séparer.  Quand  le  sternum  sera  isolé,  on  le  débar- 
rassera des  parties  molles   qui  lui  sont  adhérentes  et  on  le  traitera,  ensuite, 

B 


traie  (Sternam) 


l'ij;.  84.  —  SquelcHc  abdominal  <lr  rKcrcvi.syc.  —  (iross.  lin.  :  2/5. 

En  A,  le  squelette  abdominal  entier.  —  En  D,  un  anneau  isolé.  —  En  B  et  C,  dessins  mon- 
trant les  mouvements  des  anneaux  les  uns  sur  les  autres.  Ces  mouvements  s'exécutent  autour 
de  tourillons  latéraux  .4,  A,  disposés  à  raison  de  une  piiire  jiar  anneau. 

par  le  procédé  habituel  :  carbonate  d'ammoniaque  en  solution  légère;  frotte- 
ments légers  pour  compléter  le  nettoyage  ;  alcool  10";  dessiccation  à  Fair. 

Le  sqiiololle  crplialittlinraeitjue  vonli'al  roiiiif  une  cliarpente  grillagée, 
composée  de  pièces  placc'es  les  unes  à  la  suite  des  autres  et  nuuiies,  cha- 
cune, d'une  paire  d'appendices.  Ces  pièces  sont  soudées  entre  elles,  sauf 
la  plus  postérieure,  qui  n'est  réunie  à  celle  qui  la  précède  que  par  une 
cuticule  molle.  Au  niveau  de  la  bouche,  il  existe  une  grande  lacum^ 
limitée  des  deux  côtés  par  une  lame  étroite. 

La  pièce  mobile  postérieure  constitue  un  témoin  ipii  montre  la  sigiii- 

ment  distincts.  La  partie  dorsale  (B)  est  disposée  en  une  carapace  indivise.  La  partie  ventrale 
(A)  est  constituée  ])ar  des  pièces  incomplètement  mélamérisées,  munies,  cliacune,    d"une   paire 

d'appendices.    Les  cliill'res    l,    'i,  5,  4 14,  donnent  le  numéro    d'ordre  de  ces  a|)pendices  el 

leur  place,  sur  le  céj)lialotliorax.  Dinis  le  numérotage  de  celle  ligure,  les  cavités  articulaires  des 
pédoncules  visuels  sont  désignées  par  le  clnllre  1.  Il  en  résulte  que  les  aiitennules,  considé- 
rées, habituellement,  comme  représentant  la  première  paire  d'appendices,  correspondent  an 
numéro  2,  cl  ainsi  de  suite. 


L'ÉCHKVISSE. 

ft  B 


157 


Sillon  cervical 


Fii;\  8.').  —  SqueleUr  fc/f/uflo/ho/ffcf'fiw  t/e  /' Ecrrrissr,  —  (ii-oss.  Im.  :   1. 
Les    |m''(H's    i\\n    cumiiosoiit    le    S(|iirl('lli'  «lu  crplinlolliorax  \\r  loi'inml   |);is  des  jinnciuix  in'l(( 


Appareil  circulatoire  central  (Cœur) 


Parot  du  corps 


Repli  ùranchiosîege 
de  la  paroi  du  corps 


Part  on  sternaie  de  la  paroi  du  l 


l.'i(r.  sO.  —  Pcrspccfîrc  carallcrc  rrjnrscntfntl  iun-  hram-hc  fin  sfj/fr/cf/c  rr/f/taloi/toraa'f/i/i 

(le  l'Kc revisse. 


158  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 

lication  réelle  des  pièces  sternales  placées  en  avant  d"elle.  Elle  pennet 
de  comprendre  la  manière  dont  s'est  effacée  leur  iiK'tamérisation. 

La  partie  interne  du  squelette  sternal  ])résente  un  arran<i,ement  compli- 
qué de  j)ièces  (pii  donnent  attache  à  des  muscles  et  qui  servent,  en  même 
temps,  à  protéger  d'importants  viscères  [artère  sternalc,  cliuinc  ner- 
veuse veniralé).  Cette  partie  lelie,  entre  eux,  les  différents  somites  stei- 
naux.  Elle  est  constituée  j>ar  de  simples  replis  cuticulaires  nommes  apo- 
dènies.  Ces  replis  sont  soumis  à  la  unie,  connue  les  autres  productions 
cuticidaires  du  corps  de  rÉcrevisse. 

Le  squelette  céphalothoracique  dorsal  se  compose  de  pièces  soudées  en 
mi  tout  continu.  Il  existe,  seulement,  un  sillon  transverse,  le  sillon,  cer- 
vical, qni  sépare  les  anneaux  de  la  tète  des  anneaux  du  thorax. 


LE    FOHFICI  LE. 


irvj 


Second  exemple  :   LE    FORFICULE 
FORFICULA   AURICULARIA   (Linné). 


Les  Forficiilos  se  cîK-liftiit 
pondant  le  joni'.  (In  les  clicr- 
clicia  :in  milieu  t\r>  dcliiis, 
dans  les  lieux  sondnes  el 
humides,  où  ils  se  tiennent , 
rasscml)lés,  souvent,  en  troupes 
nnmhreuses.  Leiu'  eotps  est 
allongé.  L'abdomen  est  très 
développé  et  termine''  par  i\vu\ 
appendices  cornés  en  'l'orme  île 
pinces.  Les  pattes  sont  grêles. 
Les  ailes  sont  différenciées  en 
une  ]iaire  (Veli/h-cs  coints.  et 
<Mi  une  |)aii'e  (Vailcs  iiieinhm- 
veuscs,  re|)li(''es  sur  elles-mê- 
mes, recouvertes  par  les  élytres 
et  les  (lé|)assant,  en  arrière. 


Occision.  —  On  emploiera  un 
flacon  à  large  goulot,  terme  par 
un  bouchon  que  ti^averse,  à  son 
tour,  un  tube  court,  clun  calibre 
tel  que  ïanimal  y  trouve  juste 
un  passage.  Ce  tube  est,  lui- 
même,  fermé  à  Ventrée.  Le  fla- 
con contient  une  certaine  quan- 
tité de  sciure  de  bois  imprégnée 
d'essence  de  térébenthine.  A  me- 
sure que  les  insectes  sont  recueillis,  on  les  introduit  dans  le  flacon  en  les 
faisant  passer  par  le  petit  tube  central.  De  cette  manière  on  évite  d'ouvrir 
le  flacon  chaque  fois  et  Von  empêche  les  insectes  qu'il  renferme  de  s  échap- 
per. Fig.  88 


Fis-  81 


Un   forfiiidc    vu  par  la  face  /lorsalc 
(iross.  lin.  :   h. 


ASPECT  EXTÉRIEUR 


Le  corps  est  enveloppé  dans  une  gaine  cliilinense  divisée  en  anneaux. 
Le  tronc  se  compose  de  trois  parties  principales  :  la  Iric,  le  lliorax  el 
l'abdomen. 


1.  Voyez,  à  la    Un    de  ce  cliapilrc,  les   carai-lères   g-énéraiix 
occupent  parmi  les  Arthropodes. 


Ar<    I, 


■l     la    iijj 


i|il  II 


160  ZOOLOGIE    l'HATIOUE. 

Tête.   —  Lii  lèlc.  loiidiu'  on  une  seule  |>ièee.  jioile  : 

fi)  Dctij-  yeux  composés,  c'esl-à-diic  loiiiiés  piir  ritf^^loiiiér.ilioii  (\'i\\[ 
•i'rand  nombre  de  ])etits  yenx  simples.  Cette  disposition  se  lijiduil.  ;"i  l'ex- 
térienr,  par  l"anan<iement,  en  mosaïqne,  de  la  sml'aee  ocnlaire. 

b)  Une  imire  (Vdiilcunes,  composées  de  noml»i-en\  articles  placés  lion! 
à  bout. 

c)  Une  bouche,  entourée  d'appexdices  a|»propriés  à  la  pi-éliension  et  à 
la  mastication  des  aliments. 


Thorax. 


Kit;-.  8^ 

et  le 
posés 


Le  tlioiax  comprend  trois  anneaux  :  le  prolhorax,  le  nié- 
sothorax  et  le  mélathorux.  Ces  an- 
neaux portent,  cbacun,  du  côté  ventral, 
une  paire  de  pattes.  Les  pattes,  connue 
le  tronc,  sont  divisées  en  articles 
placés  bout  à  bout.  Du  côté  doi-sal,  le 
mésothorax  et  le  métathorax  portent, 
chacun,  une  paire  d'ailes.  Celles-ci  sont 
inégales.  La  paire  antérieure  est  re- 
présentée par  des  pièces  courtes,  cor- 
nées, servant  de  fourreau  aux  ailes  de 
la  seconde  |)aii-e.  Ces  |)ièces  sont  appe- 
lées élu  1res.  La  seconde  paire  est  consti- 
tuée pai-  des  expansions  larges,  membra- 
neuses, parcoiuiies  par  des  nervures  et 
pliées  dune  l'aron  compliquée. 

Abdomen.  —   Labdomen  est  formé 
d  anneaux   distincts.  Ces  anneaux  sont 
très  mobiles   dans    le  sens   vertical    et 
peuvent  se  relever  assez  haut.  Us  sont 
dépourvus    dappendices.     Le     deiiiier 
anneau,  seul,  est  nuuii 
de  pinces,  à   [)eu   près 
iuolfensives,    à     bian- 
'  ches  fortement     incin- 

-.  vées,      chez    le     mâle. 

Lavant-dernier  anneau 
porto  Vanus  et  Vori- 
fice  sexuel.  Les  an- 
neaux do  rabdomen. 
ainsi  que  le  mésothorax 


—   Dispositif   dcslinr   ii  pcrmcHie  de  irciirillii 
et  de  tuer  les  Insedes.  —  Gross.  lin.  :  2/5. 


métathorax,  portent  des   orifices  respiratoires,   les  slirpnales,  di? 
symétriquement,  [)ar  paires,  sur  les  côtés  du  corps. 


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162  ZOOLCKilE    IMUTIOUE. 


ORGANES  INTERNES 

On  se  contentora  tU'  noter,  seiileiiieul,  les  traits  essentiels  des  organes 
internes,  car  les  caractères  des  Insectes  se  nianirestent,  surtout,  dans 
l'arrangement  externe  des  difterentes  parties  du  corps. 

Pour  disséquer  le  Forficule  et  les  insectes  de  petite  taille,  on  pourra  adop- 
ter le  dispositif  suivant  :  on  coulera  une  goutte  de  cire  à  cacheter  sur  une 
plaque  de  liège  et,  pendant  que  la  cire  sera  encore  liquide,  on  appliquera  sur 
elle  le  sujet,  préalablement  tué  par  des  vapeurs  d'essence  de  térébenthine  ou 
de  cyanure  de  potassium,  en  ayant  soin  de  tourner  sa  face  ventrale  vers  le 
bas.  Les  pattes  et  le  ventre  se  fixeront  dans  la  cire.  Il  suffira,  alors,  d'épin- 
gler  le  support  de  liège  dans  la  cuvette  à  dissection.  On  ouvrira  le  corps  par 
la  face  dorsale.  On  remarquera,  d'abord,  l'ordre  de  superposition,  commun  à 
tous  les  Arthropodes,  de  l'appareil  circulatoire  central,  du  tube  digestif  et  de 
la  chaîne  nerveuse. 

Appareil  circulatoire. 

I/appaieil  circulatoire  est  simple.  11  se  compose,  à  peu  près  exclusi- 
vement, d'un  vaisseau  dorsal  faisant  fonction  de  cœur.  Ce  vaisseau  est 
<livisé  en  cliand)res  successives  par  des  étranglements  (fig.  91). 

Chaque  clKunbre  porte  deux  valvules  latérales,  symétriques,  qui  per- 
mettent au  liquide  sanguin  occupant  les  lacunes  de  la  cavité  générale 
placées  près  du  vaisseau  dorsal,  de  pénétrer  dans  cet  organe,  mais  non 
d'en  sortir.  Le  vaisseau  dorsal  se  vide  ])ar  ses  extrémités.  11  est  mince 
et  ne  peut,  par  sa  propre  force,  assurer  le  jeu  de  ses  parois.  Le  mouve- 
ment circulatoire  est  produit,  surtout,  par  les  contractions  rythmiques  de 
muscles,  appelés  uiuscles  al i formes,  attachés,  d'une  part,  sur  le  vais- 
seau, d'autre  part  sur  la  paroi  du  corps.  Le  sang,  à  sa  sortie  du  vaisseau 
dorsal,  tombe  dans  les  lacunes  de  la  cavité  générale  du  corps  et  le  cycle 
recommence.  Celte  sinq^licité  de  la  circulation  semble  être  en  rapport 
avec  le  grand  développement  de  l'apjiareif  respiratoire. 

Appareil  digestif. 

Cet  appareil  se  compose  d'un  hihe  axial,  divisé  en  régions  distinctes, 
lectiligne  dans  sa  partie  antérieure,  flexueux  dans  sa  partie  postérieure  et 
muni  d'organes  annexes  (lig.  90). 

Tube  digestif.  —  H  couqtrend,  d'avant  eu  arrière  : 

1"  Une  cavité  buccale  dont  l'oriticc  externe  est  entoui'é  de  pièces  mas- 
ticatrices (fig.  95  et  94);  2"  un  pharynx;  3"  un  œsophage;  4"  un  esto- 
mac décomposé  en  ti'ois  dilatations  qui  se  suivent  :  a)  un  jabot  où 
s'accumulent  les  aliments;    b)    un   gésier  à  parois   musculaires,  où   les 


LK    K0I5FICCLE. 


105 


aliiiioiils  sont  triturés;  r)  mi  esloiiidc,  proprcineiil  dil,  où  (léljoucliiiiit 
des  "landes   diffe?tivcs  ;  o"  un  inU's/i)i   (•(jutourné  sur  lui-même. 


Glandes  annexes.  —  Les  jilus  iuiportnutes  de  ces  gliindcs  sont  :  1"  les 
iilandes  salivaires,  assez  |)eu  développées;  '2"  les  hihcs  de  Malpifilii.  (îes 


cnalne  ct^ngllonnalrt 


Conduit  sexuel 


Fif;.  00.  —  Disscclioli  des  organes  internes  du  Forficule.  —  Gross.  lin.  :  5,5. 

Lu  Foi'Iiciile  j)(/SSL'dc,  comme  lous  les  Arthropo  les,  un  cœur  dorsal,  un  lube  digestif  vaii- 
(lian,  et  un  système  nerveu.r  placé  le  long-  de  la  ligne  ventrale.  11  est  muni  d'un  appareil 
respiratoire  qui  lui  p,;rmet  de  fixer,  directement,  l'oxygène  de  l'air.  Ce  caractère  le  place 
l)armi  les  Arthropodes  à  respiration  aérienne  et  le  distingue,  en  particulier,  de  l'Ecrevisse,  pré- 
cédemment étudiée,  (jui  a  une  respiration  aipiatique.  L'appareil  respiratoire  est  placé  à  l'inté- 
rieur du  corps.  H  est  constitué  par  un  systèm(!  de  tubes  très  lins  nommés  trachées,  anasto- 
mosés entre  eux  et  ouverts,  symétriquemenl,  par  ])au'es,  le  long  du  corps. 


tubes  remplissent  des  lonetions  rénales.  Ils  eonslituent  im  intéressant 
exemple  d'organes  excréteiu's  faisant  eommuniquer  la  eavité  générale  avec 
le  dehors,  par  Tintermédiaire  du  tul»e  digestif.  Ils  s'ouvrent  sur  ce  der- 
nier, dans  une  zone  étroite  qui  mar(|ue  la  limite  antérieure  de  Tintestin. 


i(;4 


ZOOLOGIE    PI!  ATI  QUE. 


Organes  sexuels. 

Les  so\cs  sont  séparés.  Le  iiiàle  se  dis- 
tingue, twtéiieurenienl,  de  la  femelle  par 
son  abdomen  relativement  plus  réduit  et, 
suiiont,  par  les  dimensions  plus  giandes  et 
la  l'orme  i)lns  arquée  de  ses  pinces  alxlomi- 
nales. 

A  lintéiieur,  les  organes  mâles  et  fe- 
melles sont  construits  sur  un  même 
plan.  Ils  se  composent  de  deux 
groupes  glandulaires,  symétricjues 
{lesticides  ou  oraircs)  nuuiis 
d'un  canal  vecteur  [canaux  di'fc- 
rcnts  ou  ovid actes) .  Ces  canaux 
se  réunissent  en  un  canal  mé- 
dian impair  (canal  éjacidateur  ou 
vaf/in)  avant  d'arriver  à  Torilice 
génital,  impair  et  médian,  placé 
au-dessous  de  lanus.  Chez  le  mâle, 
les  canaux  déférents  se  renflent, 
chacun,  en  une  vésicule  séminale, 
avant  de  se  réunir  sur  le  canal  éja- 
cidateur  conunun.  A  ces  parties 
sont  annexés  des  organes  copula- 
teurs  complexes  (pril  n  va  pas  lieu 
de  décrire  ici. 

On  détachera  les  organes  digestifs 
et  sexuels  et  on  examinera  le  reste 
du  contenu  de  la  cavité  générale  du 
corps . 


Appareil  respiratoire. 

Cet  apjtaicil  est  constilué  par  un 
système  de  tubes  déliés,  les  Ira- 
cliées,  qui  forment  un  réseau  com- 


Fi^.  01.  —  l'arlic  anlciicure 
(lu  vaixscait  dorsal.  —  Gross.  lin.  :  20. 

(jo  vaisseau  est  divise  en  chambres  successiv( 


iiormnécs  reulricidites .  (Iliaque  cliamliro 
porle  deux  valvules  lalérales,  comparaliles, 
par  leurs  fondions,  aux  valvules  situées  flans 
la  paroi  du  cœur  de  l'Ecrevisse. 


I.K    l'ORFICUI.E. 


165 


plcxc  ii'|);m(lii  (liiiis  !(>>  divciscs  |>arli('s  du  coips.  Ces  Irachéos  sont 
mainiciiiics  hraiilcs  |)ar  un  pclit  ('jjaississciiKMil  cliitineiix  spirale,  placé 
dans  la  |)aili('  pioloiidc  de  Iciii-  jiaioi.  Kllfs  t(Miiiiiimiqiient  avec  Tex- 
lériciir  par  îles  oiivcrliiics.  les  slif/nKiles,  disposées,  syméfriqiiomoni, 
paf  paiios,  des  deux  côtés  du  corps  (lig.  i)''2).       ^j^A 

V- 

Système   nerveux. 

Le  système  iu;rveux  se  compose,  essentielle-  | 

ment,  (Tun  collier  œsoplun/ien,  d'une  chaîne  | 

(Hinçjliunnah'c  ventrale  et  dnn  sysicme  sijm-  |: 

palhUluc.  "" 

a)  Collier  œs()j)ha(iicn .  —  (le  collier  est 
consti'uit  sur  le  même  [)lan  (pie  celui  des  autres 
Artiiropodes. 


iMg.  92. 

l'it  fraf/iuenl  de  Irarhrc. 

Gross.  lin.  :  50. 


b)  Clidiiic  (/aiuilioinidirc  vcnlralc.  —  La 
chaîne  ^annlioimaiie  ventrale  se  compose  dune 
série  de  rentlements  ré<iulièrem(Mit  es[)acés  sur 
toute  la  loniiiieur  du  corps,  disposés  à  raison 
de  un  par  anneau  et  léunis  par  un  double  cordon  longitudinal  (tig.  00) • 

c)  Siisiènie  sijinpalliiqiK'  ou  sfo)iiato-f/astrique.  Ce  système  consiste 
en  un  petit  cordon  im[)air.  super|)o;^é  à  la  cliainc»  ganglionnaire  ventrale. 
Ce  cordon  communi(jue  par  de  minces  (ilets  avec  les  ganglions  de  celle-ci. 


Organes  des  sens. 

Organes  du  tact.  —  Ces  organes  sont  représent(''s  par  des  poils,  parti- 
culièiement  ahoiidanls  sin-  les  antennes  et  sur  les  pièces  masticatrices. 

Organe  de  la  vue-  —  Il  existe  une  paire  d  //r'(/.r  composés.  Les  ocelles 
.simples  man((uent  chez  les  Forticules. 

Organe  de  l'audition.  —  Cet  organe  est  peu  dilîérencié. 

Appareil  musculaire. 

Cet  appareil  com[)rend  :  1"  des  nmscles  qui  t'ont  mouvoir  les  anneaux 
du  tronc  les  uns  sur  les  autres;  '2"  des  muscles  [)ropres  aux  appendices; 
5"  des  uuiseles  très  particuliers  qui  contrihuent  aux  mouvements  du 
cœur  {)niiscles  alifornies). 


Cavité  générale  du  corps. 

Cette  cavité  a  des  parois  inconq)lètes  et  mal  définies,  constituées,  à  la 
fois,  par  du  tissu  conjonctif  lacunaire  et  j)ar  les  diflërents  muscles  du  corps. 


|fi(.  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 


APPENDICES 


La  Forficulo  j^ossïmIc  :  des  anUnuws,  dis  pii-cea  masticatrices,  des 
pattes,  des  ailes,  el  des  pinces  abdominales. 

A  mesure  que  l'on  étudiera  les  différents  appendices,  on  les  détachera 
avec  précaution  et  on  les  étalera,  en  ordre,  sur  une  feuille  unie  (fig.  93).  Si 
l'on  voulait  faire  de  ces  pièces  des  préparations  durables,  on  les  traiterait 
par  le  procédé  suivant  :  1  ébullition  dans  une  solution  étendue  de  potasse; 
2'  lavage  à  l'eau;  3  déshydratation  par  un  passage  dans  la  série  des  alcools; 
4"  éclaircissement  dans  l'essence  de  térébenthine  ou  de  girofle;  5  passage 
dans  le  xylol  ;  6°  montage  au  baume.  (La  seconde  paire  d'ailes  devra  être  pas- 
sée directement  dans  la  série  des  alcools,  sans  être  traitée  par  la  potasse,  à 
cause  de  la  fragilité  de  sa  portion  membraneuse.) 


Antennes. 

Les  antennes  (fig.  95)  sont  composées,  le  plus  souvent,  de  treize 
articles  d'inégale  longueur  et  hérissés  de  poils  tactiles.  L'article  ter- 
minal porte,  en  outre,  un  bouton  tactile. 

Appareil  masticateur. 

Cet  appareil  (fig.  115  et  04)  se  compose  d'une  paire  de  mandibules  et 
de  deux  paires  de  mâchoires.  En  avant  de  la  bouche,  se  trouve  une  pièce 
annexe,  cornée,  impaire  et  médiane,  le  labre,  qui  est  une  simple  expan- 
sion des  téguments. 

Labre.  —  Cette  pièce  (fig.  94,  A)  est  mobile  el  recouvre  les  mandi 
bnles,  à  la  manière  d'un  écran. 

Mandibules.  —  Les  mandibules  (fig.  04.  ?>)  sont  fortes,  coniques  et 
munies,  aux  e\liémit('s,  de  deux  pointes  dirigées  en  deilans. 

Première  paire  de  mâchoires.  —  Ces  appendices  (fig.  94.  C)  se  com- 
posent d'une  por/ /ou  basilaire  e\  ùc  prolongements  périphériques.  Ces 
derniers  comprennent  :  a)  du  côté  interne,  la  mâchoire  proprement  dite 
ou  lacinia,  pourvue  de  soies  très  fortes,  dirigées  vers  la  ligne  médiane 
du  corps  et  constituant,  avec  leurs  symétriques,  une  sorte  de  tamis  placé 
en  avant  de  la  cavité  buccale;  b)  à  côté  de  la  mâchoire  proprement  dite, 
extérieurenuMit  à  elle,  le  galea  ou  casque,  alïectanl  la  forme  d'uni! 
gouttière  recourbée,  dans  la(pielle  peut  se  retirer  la  mâchoire;  c)  tourné 
vers  le  dehors,  le  palpe  inaxillaire  doni  l'arlicle  teiniinal  porte  un  bouton 
tactUe. 


LE  forficulf;. 


Fie.  97).  —  Les  organes  appendiculaip.es  du  Fop>ficule. 
Gross.  lin.  :  15. 

Ces  organes  ont  (■U'  ilétachés,  nn  à  nn,  et  rangés  dans  l'onlre  do  lenr  implantation  sur  le 
tronc.  Au  centre,  un  Fopficule  entier,  vu  par  la  face  dorsale,  pernieltanl  de  repérer  (jnelques- 
uns  de  ces  appendices. 


l(i,S  ZOOLOGIE    l'RATlOUE. 

Seconde  paire  de  mâchoires.  —  Les  deux  mâchoires  do  cotte  paire 
(lig.  94,  D)  restent,  dans  k'urs  traits  essentiels,  semhiables  aux  précé- 
dentes. Elles  présentent,  seulement,  des  siinpliticatlons  d'ordre  secon- 
daire. En  outre,  elles  sont  soudées  l'une  à  l'autre,  sur  la  ligne  médiane, 
par  leurs  pièces  basilaires;  les  parties  distales  restant,  seules,  indépen- 
dantes. Leur  ensemble  forme  la  lèvre  inférieure  ou  lahium. 


Fig.  94.  —  Aj>parn'l  ntat<lualcur  du  Follicule.  —  tJiuss.  lin.  :  ÔO. 

La   disposition  de  cet  aj)|)areil  paraît  être  Iros    piimilive.  Elle  rcpréseiile   la  forme  aiicos- 
trale  à  laquelle  on  iieut  raj)porter  les  dispositions   diverses  des  appareils  Ijuccaux  des  Insectes. 


Destinée  de  l'appareil   masticateur  dans  la  série 
des  Insectes. 


Los  pièces  niiisticatricos  oJl'rciit  dos  cliangcmonts  on  rapport  avec  les  tliH'ôrenIs  modes 
d'alimentation.  Mais,  pour  si  différents  qu'ils  paraissent,  les  appareils  buccaux  sont  dis- 
posés, toujours,  siu-  un  mémo  plan.  Ils  peuvent  être  ramonés  à: 

1°  Une  lèvre  impaire  snpérioni'c  ou  labre;  2°  une  paire  de  mandibules;  5"  une  j»re- 
mière  paire  de  màclioiros;  4°  une  seconde  paire  de  màclioiros,  ou  lèvre  inférieure,  ou 
labinm. 

Los  arrangements  et  les  variations  de  forme  dos  dillV^ronlos  pièces  liuccalos  perniol- 
lenl  i\{'  distinguer  les  types  suivants  (lig.  95)  : 


LK    FORFICI  LK. 


FiG.  9ô.  —  Dissections  demi-diaguam.matiql'ks  des  principales  koiîmes 
d'appaiîeils  Brcc\Lx  DES  Insectes'. 

Au  teiilro,  le  type  duoyeiu  cplTr;iiit  les  mêmes ilis|iosiliiins  que  l';i|i|pareil  m;islicalour  du  l'oift- 
lule.  —  Eii  liauf  et  à  droile.  le   lyiic  r.iîovErn  et  iéciieh',.  —  Kii  liaul  et  à   i^auclie.  la  forme 


liO  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 


1»  Type  broyeur. 

La  forme  lapins  simple  cl  la  plus  piimilive  cnirespond  à  un  appareil  broijcitr  des  ali- 
ments solides.  Elle  esl  en  iap[inrt  avec  la  nalinc  des  suhstanees  alimentaires  (jui  existaient 
au  moment  où  les  insectes  (tiil  apparu  à  la  surface  du  ^lolie.  On  la  trouve  chez  tons 
les  insectes  inférieurs.  Exemples  :  Libellule,  Furficule,  Saitlerelle,  CoiirtHière,  (wrilloii. 
Dytique,  Hydrophile,  et<-. 

2"  Type  broyeur  et  lécheur. 

Dans  ce  deuxièuie  état,  la  lèvre  supérieiu'e  el  les  mandiliules  c(inservenl  la  l'orme  pri- 
mitive. Mais  les  deux  paires  de  mâchoires  subissent  des  changements.  Les  mâchoires 
de   la  deuxième  paire  s'allongent  en  tube  ou  en  (jOuUière  nspiratrice. 

Toutes  les  pièces  de  la  première  paire  d'^  mâchoires  et  les  palpes  de  la  deuxième 
paire  s'allongent  sur  les  côtés  et  se  disposent  [Hiur  faciliter  la  récolte  des  aliments.  Ce 
type  s'est  dévelopiié  lorsque  la  flore  a  fourni  des  produits  plus  délicats  :  liquides  sucrés 
des  fleurs,  pollen,  etc. 

Exemples  :  Abeille,   (iiiepe.  fourmi. 


3    Type  suceur. 

Dans  ce  troisième  ('-tat,  aucune  pièce  ne  conserve  les  dis|ti)sitions  du  type  màcheur 
primitif.  11  se  forme  un  organe  prédominant,  une  trompe,  qui  peut  avoir  difl'éreutes 
origines.  Deux  cas  peuvent  se  présenter  : 

a)  La  trompe  est  constituée  par  les  )nà(  boires  de  la  première  paire.  Ces  pièces  se 
disposent,  chacune,  en  une  demi-gouttière.  Les  deux  demi-gouttières  se  ra|)procheut  et 
forment  un  tube  conqilet,  ou  trompe.  Celle-ci,  très  longue,  s'em-oule  en  spirale,  sur  la 
face  ventrale  du  corps.  La  lèvre  supérieure  et  les  mandibules  s'atrophient.  Les  palpes 
delà  première  paire  sont  radimentaires.  La  seconde  paire  de  mâchoires  est,  également, 
très  réduite,  mais  ses  palpes  constituent  des  harbillous  qui  protègent  la  trompe  au  repos. 
—  Exemple  :  Papillons. 

b)  La  trompe  esl  formée  par  la  lèvre  inférieure  el  le  labre.  Dans  la  trompe,  sont 
inclus  des  stylets  (pii  (h'Ierminent  des  pi(pires,  par  un  mouvement  de  va-et-vient.  Le 
nombre  des  styletsest  variable.  Chez  titus  les  //('/«/yWèrc.s  ces  instruments  sont  au  nombre 
de  quatre.  Ils  proviennent  de  la  transformation  des  deux  mandibules  et  des  deux 
mâchoires  de  la  première  paire.  —  Exemples  :  Népe,   Punaise,   Pou,   Pliyllo.véra,  etc. 

Chez  les  Diptères,  leur  nombre  varie  de  zéro  à  six.  Dans  les  c;is  oh  le  nombre  dépasse 
quatre,  les  stvlets  sn|iplémentaires  sont  de  simples  prolongements  de  la  paroi  du  pha- 
rynx. Exemples  :  Taon  (0  sljlets).  Moustiques  (i  stjlels),  la  i)lupart  des  Mu.vides 
(2  stylets),  Mouche  domestique  (0  stylet). 


(lu    TYPE    srCEllR    DANS    I.AOLKI.IE    I.V  THOMPE    EST    CONSTITUÉE    PAR    LES  MACIIOMIES    PELA   PREMIÈRE   PAIRE. 

En  bas,  des  deux  côtés,  la  forme  du  type  suceur  dans  i.aquei.i.e  i, a  trompe  est  constituée  par 

LA  lÈvRE  INFÉRIEURE  I.T  PAU  i.E  lARRË.  Sur  Ic  côlé  (tmll,  (lispusilioii  |iiTseiilée  itar\esllrniij>trrrs: 
sur  le  C(Mè  gauche,  clisiiosilion  olferte  par  un  certain  nombre  de  Diptères. 

Dans  toutes  ces  figures,  I  désigne  la  lèvre,  .siipcvieuve  ou  tnbre;  II,  les  mondibulr.y,  lil. 
les  mâchoires  de  la  jircniière  paire;  III\  les  palpes  de  ces  mâchoires;  IV,  les  màchoirex  de 
la  seconde  paire  ou   lèvre  inférieure;  A  et  H,  des  jnolongcmeiils  de  la  paroi  pharyngienne. 

1.  Celte  figure  esl  exdailcdc  la  coUeclioii  iconosrapliiipie  que  j'ai  exécutée  pour  1'  a  Analo- 
mie  comparée  des  animaux  »  du  professeur  L.  Houle.  Paris,  .Masson,  1898.  (Note  de  l'auteur.) 


LE    FÛRFICILE. 


171 


Pattes  locomotrices. 

Los  pattes  sont  tontes  seiiiMahles.  Klles  (liltèrent  seiileineiil  de  lon- 
•«iieur.  Les  plus  courtes  sont  antérieures.  Les  plus  longues  sont  posté- 
rieures.   On   leur   distinmie   huit  articles,  désiiinés   sous    les   noms  sni- 


PUee  basUaIre  (en  massue) 


Pléci  dlstale 


y 


y     /  /  /    \  \\  \    ^• 


>■'    ■-'     .-■■■  '\     ''   '     ^     k  \    ^       "■■■  ■■■-^'^s^  .^  U 


'/■^ 


7\  / 


^■^•^:M 


7' )  ^ 


^  ■■■•-..  A 
ri  ' 


Fig.  00.  —  Ailr  (jauche  de  la  seconde  j/nire.  ciciidiir.  —  Gros?,  lin.  :   18. 

Lp  reploienient  se  fait  de  la  façon  suivante  :  1"  La  partie  prripliérique  de  l'aile  comprenant 

les  grandes  nervures  rayonnantes  N* N^  se  plie  en  éventail.  Les  lignes  marquées  1,   1...  sur 

la  périphérie  de  l'aile  correspondent  aux  plis  inférieur.'!  de  l'éventail.  —  '2°  L'éventail,  plié, 
tourne  autour  de  la  droite  2,  2,  et  se  place,  ainsi,  au-dessous  de  la  partie  non  ])liée  de  l'aile. 
—  5°  Cette  dernière  partie  se  divise,  eu  même  temps  que  l'éventail  fermé,  en  deux  moitiés, 
autour  de  la  di-oite  3,  5;  une  des  moitiés  se  place  au-dessous  de  la  région  que  soutient  la 
pièce  basilaire.  —  4"  La  zone  qui  reste  étalée  se  divise,  à  son  tour,  en  deux  portions, 
autour  de  la  droite  4,  4,  et  l'une  de  ces  portions  |)assc  encore,  au-dessous  de  la  jjicre  Ixisi- 
latre. 

Pour  déplojer  l'aile  on  exécute  en  sens  inverse  les  quatre  niimvements  (pii  vieiment  d'être 
décrits. 


vants  :  hanrlw,  tvochanler,  fémur,  tibia.  farKc  composé  de  trois  articles 
et  orteil. 

Entre  le  fémur  et  le  tiltia  se  trouve  un  petit  article  supplémentaire 
qu'on  peut  désigner,  à  cause  de  sa  jiosition,  sous  le  nom  de  rotule. 
L'article  intermédiaire  du  tarse  a  la  forme  d'un  cœur.  Ce  caractère  sert  à 


17'i  ZOOLOGIK    l'IlATlOUE. 

(l(''l(M"iiiiiU'r  lo  ^oiirc  Fo)-/icula.  LOrli'il  csl  siiiiiioiid'  (Vnue  paire  de 
]>etites  pinces.  Enfin,  les  |)attes  sont  loconvortcs  de  poils  nondtrenx, 
|)articulièrenient  dévelop[»és  snr  l:i  piiilie  infV'iieuie  du  liliia  et  sur  les 
articles  dn  tarse. 


Ailes. 

Les  ailes  sont  au  nondjic  de  deux  paires  (li^.  05). 

Première  paire  d'ailes.  —  Les  ailes  de  la  iireniière  paire  |>oi'lent  le 
nom  (ïélylres.  Ce  sont,  de  petites  lames  rectangulaires  qui,  au  repos,  ne 
recouvrent  ([ne  les  deux  tiers,  envnon,  des  ailes  de  la  seconde  paire. 

Seconde  paire  dalles.  —  Ces  appendices  sont  jdiés  sur  eux-mêmes. 
Avant  de  pouvoir  les  étudier,  il  est  nécessaire  de  les  étendre.  Celte  opéra- 
tion, fort  délicate,  doit  être  faite  avec  le  pins  grand  soin  (lig.  ÎI6). 

Chaque  aile  se  conq^ose  d'une  charpente  rigide  sui'  hupudle  est  tendue 
une  partie  mendjraneuse. 

Charpente  rigide.  —  La  charpente  rigide  est  constituée  par  des  nei- 
vures  disposées  en  éventail  et  rattachées,  jiar  leurs  bases,  au  hoid  externe 
de  l'aile. 

Partie  membraneuse.  —  La  partie  membraneuse  a  la  forme  d'une  demi- 
ellipse.  Les  nervures  qui  la  [larcourent  la  divisent  en  aires  polygonales, 
de  formes  variées,  inq)ropienient  nommées  cellules.  Le  bord  libre  est 
lobé. 

Cette  partie  est  constituée  par  deux  meiubranes  étroitement  unies, 
éparées,  seulement,  au  niveau  des  canaux  formés  par  les  nervures  et  pai' 
les  trachées  qui  cheminent  entre  elles. 

Les  nervures  sont  en  continuité  avec  les  lacunes  sanguines.  Il  s'établit, 
entre  elles  et  les  trachées  de  l'aile,  des  échanges  osmoli(pies  (pii  consti- 
tuent une  véi'itable  respiialion.  L'aile  ])ossède  donc,  à  la  fois,  une  l'onc- 
tion respiratoire  et  une  fonction  locomotrice.  La  première  de  ces  fonc- 
tions est  la  plus  ancienne.  Les  ailes  des  hisectes  paraissent  être,  en  effet, 
des  organes  primitivement  respiratoires,  adaptés  secondairement  au  vol'. 

Appendices  abdominaux. 

(jCs  appendices  sont  représentés  par  les  pinces  ou  forcipules  qui 
forment  l'extrémité  postc'iieure  de   l'abdomen.    Ces  pinces  olfrent    un 

1.  Les  ailes  piéseiileiit  tie  iiombieuscs  variélcs  d'aspect  :  les  Insectes  les  plus  inférieurs  en 
sont  dépourvus  [T/iyxano tires),  la  jiliipart  des  autres  ont  une  ou  deu.r  paires  de  ces  organes 
qui  peuvent  produire  par  leurs  iornies  et  leurs  couleurs  les  cirets  les  plus  divers. 


LK    Koni"l(:U!,E.  17." 

iliiiioijiliisiiic  sexuel.  Leur  i(')le  est  peu  pi/'eis.  Klles  ((tnsliliienl,  évideiii- 
iiieiil.  1111  oiiiiiiie  (le  déreiise  et  seiveiil.  |»eiil-èlre,  aussi,  dans  I  aeeoii- 
pleinenl. 

La   lliiiure   97   résuiiie   la   stnieliire   (\i\    l'orlieiiie   et.   d  une    laenn   pins 
m'Miéi'ale.  r(ii'i;aiiisalion  des  Inseeles. 


Siconàa  paire  d  allas 


/.■■^'r-1-.i 


PnmUrt  Bstrt  iallit  ([lytm) 


pnmiira  pstre  as  panes  tliûrazlQutt 


3Bijxtsm8  pairs  6s  pattss  tfiorcclQust 


Trolslèms  paire  ûe  pattes  tnaraclçaes 


Fig.  97.  —  Drssiii  (liiiq ranima liqiK:'  siinlInHlxanl  la  xlrniiure  du  For/inde  cl, 
d'anc  fariiii  plus  f/éiirrale,  Voicjanisatioii  des  Insectes. 


Il  est  faille  tic  reconnaître,  sur  ce  dessin,  les  ])rincipaiix  caractères  que  présentent  h's 
Insectes.  Us  ont.  en  premier  lieu,  des  caractères  qui  leur  sont  communs  avec  tous  les  Arthro- 
podes :  leur  corps  a  une  symétrie  bilalérale;  il  est  annelé  seulement  à  la  surface  et  porte 
des  appendices  composés  d'articles  articulés  hout  à  bout.  Les  Inseeles  ont,  ensuite,  des  carac- 
tères qui  leur  soni  propres  :  leur  tronc  est  divisé  en  une  létc.  un  ihora.v  et  un  abdomen.  L;i 
lètc  porte  deu.r  antennes.  Le  tliorax  est  divisé  en  trnis  anneau.r  munis,  chacun,  d'une  paire 
de  patles.  L'ai)domen  est  apode.  D'autres  caractères  distinguent  les  Insectes  entre  eux  :  ils  pré- 
sentenl.  dans  un  graïui  nombre  de  cas,  une  particularité  qui  leur  est  spéciale,  parmi  les 
.\rthro|)odes  :  ils  sont  munis  d'ailes.  Celles-ci  peuvent  faire  défaut,  mais,  lorsqu'elles  exisleni, 
leur  nombre  est  de  deux  ou  de  quatr<'.  Si  elles  sont  au  nombre  de  deu.r.  leur  insertion  se  fait 
sur  le  deuxième  anneau  thoracique.  Si  elles  sont  au  nombre  de  quatre,  elles  sont  inséièes  sur 
1rs  deuxième  et  troisième  anneaux.  Dans  ce  dernier  cas,  elles  sont  tontes  semblables,  ou  dill'e- 
rentcs,  deux  à  deux. 


IVt  ZOOLOGIE    PRATIOLE. 


Formes  larvaires  des  Insectes. 


I.;i  iihiiiail  lies  liiscclcs  subissent  des  iiiéldxiorphoscs,  \m  cours  de  leur  évulution. 

l'ilen  est  qui  vivent  et  lueureut  tels  (ju1ls  sdiit  surtis  de  l'œuf,  ijui  n'uut  jaui;iis 
d'ailos.  On  les  dit  (lépuurvus  de  mi'lamovphoseii.  Exemples  :  ïliysanoures  :  Lc- 
pismes,  etc. 

2'  D'autres,  naissent  sans  ailes  mais,  plus  lard,  ils  en  sont  pourvus.  On  dit  qu'ils  on! 
des  (lemi-iuélamorphoaes.  Exemples  :  l'seudu-névroptéres  :  Libelliih'.  —  Oithoptères  : 
BlaUe,  Forficule.  —  Hémiptères:  Punaise,  Nèpe,  etc. 

5"  Il  en  est,  enfin,  ({ui  ont  une  évolution  |)lus  complexe.  Ils  sortent  de  l'œuf  à  l'étal 
(h  ver,  de  ehenUle.  Ils  sont,  alors,  dépourvus  de  pattes  et  ranqient.  Sous  cette  forme,  ils 
sont  très  voraces.lls  possèdent  un  appareil  masticateur  rigide,  tranchant,  et  sont  malfai- 
sants. Les  chenilles  attaquent  les  hois,  les  écorccs,  les  feuilles,  les  substances  animales, 
la  plume,  la  laine,  etc.  t^est  à  cet  état  que  ces  animaux  vivent  le  plus  longtemps.  Le 
IfannetOH  vil  pendant  trois  ans  à  l'état  de  ver  et  pendant  quehfues  semâmes,  à  peine,  à 
l'état  parfait.  VÉphémère  vit  deux  ans,  comme  larve,  et  pendant  quelques  heures  comme 
insecte  parfiiit,  etc. 

Au  moment  venu,  le  ver  ou  la  chenille  tisse  un  cocon,  devient  inerte,  et  subit  la 
transformation  qui  en  fait  une  nymphe,  ne  ressemblant  ni  à  la  forme  antérieure,  ni  à 
celle  qui  suivra.  Cette  nymphe  a,  souvent,  un  aspect  de  momie.  Bientôt,  elle  déchire 
son  enveloppe,  sort  du  cocon  et  acfiuiert  les  dispositions  do  l'insecte  parfait. 

Exemples:  Coléoptères  :  Dijti(iiie,  Hijdropliile,  Hanneton,  etc.  —  INévroptères  :  Plinj- 
<iane,  etc.  —  Hyménoptères  :  Abeille,  etc.  —  Lépidoptères  .  Papillons.  —  Diptères  : 
Puce,  Mouche,  Moustique,  etc. 

Les  Insectes  se  reproduisent  à  l'état  parfait  seulement.  La  femelle  meurt  [peu  do 
temps  après  la  ponte. 


Différentes  formes  d'Insectes. 


Le  fait  dominant  de  la  morphologie  des  Insectes  réside  dans  la  lixité  du  plan  orga- 
nique sur  lequel  ces  êtres  sont  établis  et  dans  la  diversité  des  adaptations  de  ce  plan  aux 
conditions  les  plus  variées.  Les  principaux  changements  du  plan  organique  fondamental 
se  manifestent  : 

I  "  Dans  les  transformations  (métamorphoses)  qui  se  produisent  au  cours  du  dévelop- 
pement. 

'i"  Dans  les  adaptations  de  l'appareil  végétatif  qui  se  traduisent,  à  l'extérieur,  par  l'ar- 
rangement de  l'appareil  buccal. 

5°  Dans  les  divers  aspects  des  organes  du  vol. 

Les  groupes  qu'il  est  permis  d'établir  d'après  ces  caractères  sont  esquissés  dans  le 
tableau  suivant  : 


Dlb'FKKENTES    FOU.MI-S    DMNSECTKS. 


ii) 


Coléoptères. 

Mol;tm(ii'|iliosi's 

complètes. 

Broyeurs. 

Hl'ux   [)aires 

d'ailes 
dissemblables, 

dont 

rantérieme 

csl  coriace. 

(Élytres.) 


Diptères. 

Métamor|ilMises 

complètes. 

Une  seule  paires 

d'ailes,  inciii- 

braiieuses. 


Lépidoptères. 

Métaiiioi'pboses 

complètes, 
(jiialre  ailes 
membra- 
neuses, de 
structure 
semblable, 
couvertes 
d'ccailles. 


Hyménoptères. 

Mi'lauKirphoscs 

complètes. 

Quatre  ailes 

semblables, 

membraneuses 


Hémiptères. 

MétamorpliDses 

incomplètes. 

Deux   paires 

d'ailes 

dissemblables, 

dont 
l'antérieure 
est,  souvent, 
iK'micoruéc; 

ou  pas  d'ailes. 


Lèvres  supérieure  et  inférieure  Màcboires  de  la  première  paire  Irans- 

transformées  eu  trom|ie.  Les  formées  en    trompe.   Les    autres 

autres  pièces  sont    propres  à  pièces  sont  propres  à  brover  et  à 

piquer.  lécher. 


Orthoptères. 

.Métamorphoses 
incomplètes. 
]>eux    paires 
ilissemblables. 
Les  ailes  anté- 
rieures sont 
cornées. 
Broyeurs. 


Névroptères. 

Méfamor|iboses  complètes.  Les  quatre 

ailes  sont  sendilables.  membraneuses. 

liroveurs. 


Pseudo-névroptères. 

Métamorphoses  incomplètes.  Quatre  ailes 

membraneuses,  semblables. 

Broyeurs. 


Thysanoures. 

l'as  de  métamorphoses. 
Pas  d'ailes.  Broyeurs. 


Tableau  indiquant  les  affinités  probables  des  Insectes, 

basées  sur  l'importance  variable  des  métamorphoses,  sur  la  forme 

de  l'appareil  masticateur  et  sur  la  disposition  des  ailes. 


I7G  ZOOLOGIE    PRATIOTE. 


Différentes  formes  d'Arthropodes. 

Il  existe  dans  la  nalure  atiiicllc  un  noinbic  extiaoïdiiiaireiiieiit  i;raiid  d'Arlliropodcs. 
Malgré  les  aspects  très  variés  que  présentent  ces  êtres,  le  plan  sur  leqnel  ils  s(int  étalilis 
reste  essentiellement  constant.  Leur  corps  est  protégé  par  un  squelette  cliitineux,  externe, 
divisé  en  anneaux  placés  les  uns  à  la  suite  des  autres.  (Iliaque  anneau  porte,  fondanienta- 
lement,  une  pair-e  d'appendices  articulés.  Inléiicurt'incnl,  il  existe  une  grande  constance 
dans  rarrangenient  des  princijiales  parties. 

Les  apparences  diverses  des  Arthropodes  dépcinlrnl  siirldul  : 

1°  Du  nond)re  des  anneaux;  2"  du  mode  de  groiipenieul  de  ces  anneaux  par  régions 
physiologiques;  5°  de  la  coalescence  possible  d'un  noiuhie  variable  de  ces  anneaux; 
4°  de  l'alropliic  de  certains  auti-es  ;  5"  de  l'état  des  appendices.  Certains  peuvent  prendre, 
en  effet,  un  grand  développement  pendant  que  les  autres  restent  stafionnaires  ou 
s'atrophient. 

En  remontant  aux  origines,  on  peut  tlistinguer,  parmi  les  Arthropodes,  deux  formes 
primitives,  toutes  deux  aquatiques.  L'une  porte,  en  avant  du  corps,  des  appendices  déve- 
loppées en  (iiitcnues  sensorielles;  l'autre  possède,  à  la  place  des  antennes,  des  crocliets 
ou  des  pinces.  A  ces  deux  dispositions  primordiales,  se  rattachent  deux  grandes  séries 
d'Arthropodes  :  une  première  série  dans  laquelle  la  tête  est  toujours  munie  d'antennes 
[Antennifères)  ;  uno  se-conde  série  dans  laquelle  les  antennes  sont  l'emplaeées  par  des 
crochets  ou  par  des  pinces  [ChéJiferes). 

Ces  deux  séries  paraissent  avoir  évolué  parallèlement.  Toutes  deux  ont  débuté  par  des 
formes  aquatifpu^s  et  ont  fini  par  des  formes  aériennes.  L'une  a  commencé  par  les 
Crustacés  (a(piati(pies)  et  s'est  continuée  par  les  Mifriapodcs  et  les  Insectes  (terrestres). 
L'autre  a  commencé  par  les  Mérostoinalés  (a(|uati(pu^s)  et  s'est  terminée  par  les 
Arachn ides  ( leriestres ) . 


PEIIIPATES 

Nous  rappellerons  ici  loxistonce  diin  <;ronp('  curioux.  rcpi'ésonté,  dans 
la  nature  aeUielle,  par  le  seul  genre  Peripatus.  Ce  groupe  est  considéré, 
parfois,  comme  se  rattachant  aux  Arthropodes  terrestres.  Il  préseidt , 
aussi,  des  ressemhlances  avec  les  Vers  annelés.  En  réalité,  ses  aflinités 
sont  des  plus  douteuses. 

Les  Peripates  ont  un  corps  vermiforme  portant,  antérieurement,  une 
paire  crantennes  articidées  et,  sur  toute  la  longueur  du  corps,  des  appen- 
dices locomoteurs  disposés  par  paires.  Ces  appendices  sont  courts,  vague- 
ment segmentés  et  terminés  par  des  gritTes. 

A  l'intérieur,  il  existe  des  organes  (pii  rap]»ellent  les  trachées  des 
Arthropodes  aériens  et  des  reins  qui  sont  senddahles  aux  organes  excré- 
teurs des  Vers  annelés. 

D'autres  caractères  leur  sont  ahsolument  sj)éciaux,  par  exemple,  la  dis- 
j)osilion  du  système  nerveux,  etc. 

Ces  êtres  à  caractères  amhigus  ofïVent  cet  intérêt  tout  spécial  de  mettre 
en  évidence  la  relativité  de  nos  classilications. 


FXIinODI'RMES 


Les  Ècliinodo'iiies  ])euvent  èli'c  rallacliés  aux  Vers  ainwlcs,  au  iiiènie 
titre  que  les  ]'e>\s  plais,  les  Mollusques  et  les  Cliordés.  Les  principaux 
caractères  qui  légitiiuent  ce  rapprochement  sont  les  suivants  : 

Au  début,  les  Echinodermes  sont  établis  suivant  une  symétrie  hi-Uilé- 
rale  très  nette,  et  ils  possèdent  des  ceintures  ciliées  qui  les  font  ressem- 
bler aux  enibrvons  des  Vers.  A  cet  état,  on  les  désigne  sous  le  nom  de 
larves  dipleurula.  Ces  larves  possèdent  un  squelette  formé  de  pièces  nié- 
laniérisées,  particidai'ité  (pii  les  rapproche,  plus  spécialement,  des  Vers 
annelés. 

La  symétrie  rayonnée  n'est  acquise  que  secondairement.  Elle  n'appa- 
raît, en  effet,  que  lorsque  l'appareil  hydrostaticpie,  spécial  {appareil 
aud>ulacraire),  que  possèdent  les  Echinodermes,  commence  à  se  déve- 
lopper. Cet  appareil  émet  des  lobes  périphériques,  le  plus  souvent,  au 
nond)re  de  cinq.  La  formation  de  ces  lobes  entraîne,  à  sa  suite,  la  dispo- 
sition rayonnée  de  léconomie  tout  entière. 

Grâce  à  ce  processus,  les  Echinodermes  prennent,  habituellement,  à 
létat  adulte,  un  aspect  radié.  Ils  sont  formés  d'une  portion  centrale 
autour  d(^  laquelle  sont  disposées  des  parties  rayonnantes  qui  ont,  toutes, 
une  égale  valeur.  Ils  se  rapprochent  des  Vers  annelés  en  ce  qu'ils  sont 
constitués  par  la  juxtaposition  d'un  certain  nombre  d'unités  équivalentes, 
mais  ils  en  diffèrent  en  ce  que  ces  unités  possèdent  une  disposition  rayon- 
nante, au  lieu  d'être  rangées  en  série  linéaire. 

Au  point  de  vue  de  la  séparation  ou  de  la  coalescence  de  ces  unités,  il 
existe,  parmi  les  Echinodermes,  les  états  les  plus  divers.  C'est  ainsi,  pour 
ne  parler  que  des  groupes  les  plus  connus,  que,  chez  les  Stellérides,  elles 
sont  allongées,  nettement  distinctes,  tandis  que  chez  les  Échinides,  elles 
sont  raccourcies,  unies  par  leurs  bords,  et  fondues  en  un  seul  tout  globu- 
leux. 

Enfin,  certains  Echinodermes  arrivent  à  présenter  des  différenciations 
assez  grandes  de  ces  mêmes  unités  :  }iar  exemple,  chez  les  Échinides 
irréf/uliers,  le  corjis  s'allonge  dans  le  sens  antéro-postérieur,  la  bouche  et 
l'anus  deviennent  ventraux,  les  plaques  squelettiques  se  disj)osent  régu- 
lièrement, des  deux  côtés  de  la  ligne  médiane,  et  laniinal  revient  à  la 
symétrie  bi-latérale.  a|)rès  l'avoir  ])erdu(î  une  première  fois  et  être  passée 
dans  l'intervalle,  [)ar  la  symétrie  rayonnée. 

JAJIMES.  i2 


178 


ZOOLOGIE    PRATIQUE. 


Exemple  :    L'OURSIN 
STRONGYLOCENTROTUS   LIVIDUS   (Brdi). 


Fig.  98.  —  Un  Oiirxiii  dans  .ta  posi/lon  /uibitiic/lc.  L'aiivs  cv/  tourne  vers  le  /uni/ 
cl  /a  lioiic/ic  csl  dirigée  vers  /e  so/. —  Gross.  lin.  :  \,b. 

L'Omsin  est  globi'lcux  et  entouré  de  piquants  liérissés.  11  doit  à  son  aspect  le  nom  vul|;aire 
de  «  châtaigne  de  mer  »  fjui  lui  est,  souvent,  donné.  Entre  les  piquants,  l'animal  pont  émettre 
de  longs  prolongements,  mous,  en  forme  de  tentacules,  les  ambuiacrcs,  qui  jouent  un  rôle 
important  dans  la  locomotion.  On  peut,  aisément,  voir  fonctionner  ces  organes.  Pour  cela,  il 
suffit  de  placer  un  Oursin  vivant  dans  un  bac  limité  par  des  glaces  et  contenant  de  l'eau  de 
mer.  L'animal  se  déplace  le  long  des  glaces  en  allongeant  et  rt'tiactant  ses  tentacules  afin  de 
:ixer  en  des  ])oints  dillerents  les  ventouses  qui  les  terminent. 


Diverses  espèces  d'Oursins  vivent  sur  nos  côtes.  Dans  TOcéan  et  la 
Manche  on  les  récolte  sur  les  rochers,  à  marée  hasse.  Dans  la  Méditer- 
ranée, où  la  marée  est  absente,  il  faut  se  promener  en  bateau,  près  des 
bords,  et  examiner  les  fonds. 

La  forme  étudiée  abonde  dans  la  Méditerranée.  Ses  représentants  vivent 
dans  des  creux  de  rochers,  arrondis  connue  des  niches,  oii  on  les  prend  à 
laide  d'une  longue  latte,  fendue  en  pince,  à  son  extrémité.  Les  marchés 
du  littoral  foui^nissent,  d'ailleurs,  de  nombreux  exemplaires  de  cette 
espèce  qui  est  comestible. 


L'OURSIN. 


179 


ASPECT  EXTÉRIEUR 

L'Oiirsiii  il  un  coips  «^lohiilciix  cl  diii',  rccouvcil  de  pKjuaiils  iiiobilcs. 
Sa  couleur  est  diui  verl  liviile,  violacée  ou  grisàtic.  Ses  mouveuienls 
sont  lents.  H  est  conformé  pour  ramper  au  fond  de  l'eau  et  il   [)eut  se 


Alustw  arcctain 


ligatr.::.-*  crtlcutnlre 


ftameion  crtîculairê 


^^^i.r^<.i    ^  '^^    i 


Corcii  scroùl^uiain 


ttameion  arttcutam 


Fiff.  m. 


Bétails  d'un  pi<]uant. 


Eli  A.  un  frajiinenl  de  pirjuant.  —  En  B,  une  partie  du  même,  agrandie.  —  En  C,  une  saillie 
de  la  carapace  servant  à  l'articulation  du  piquant.  —  En  D,  coupe  verticale  d'un  piquant,  de  sa 
saillie  articulaire,  de  son  muscle  et  de  son  ligament.  Gross.  lin.  :  pour  A,  C,  D,  5;  pour  B,20. 


servir  de  ses  j)i(|uants  pour  se  déplacer.  Il  est  mnni,  en  outre,  d'un  grand 
nombre  de  petits  tentacules  rétractiles,  les  amhulacres,  qui  passent 
à  travers  des  ouvertures  percées  dans  la  carapace  et  agissent,  par  leur 
extrémité  libre,  à  la  manière  de  ventouses. 


18(1  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 

Orientation.  —  A  piemière  vue,  rOiirsin  paraît  symélriquo,  par  rapport 
à  un  axe  dont  les  ])()Ies  sont  marqués  par  la  bouche  et  l'auus.  En  réalité, 
il  possède  une  symétrie  I)i-latérale,  très  peu  apparente. 

Dans  sa  position  habituelle,  lOursin  se  tient  la  bouche  en  bas,  Tanus 
en  haut.  Pour  le  comparer  aux  autres  Cœlomates,  il  faut  placer  son  axe 
de  symétrie  radiairi'  hoii/ontalement,  la  bouche  en  avant,  Tanus  en 
arrière.  On  verra,  plus  loin,  comment  l'ai  raniicment  de  certains  organes 
(plaque  madréporique,  néphridn\  canal  du  sable)  détermine  la  symé- 
tiie  bi-latérale  du  corps. 

Piquants. 

On  détachera  quelques  piquants  et  on  cherchera  à  voir:  i°  la  façon  dont  ils 
sont  rattachés  à  la  paroi  du  corps;  2°  leur  structure  propre  (tig.  99). 

Les  piquants  ont  la  forme  de  baguettes  rigides,  ils  donnent  à  Fanimal 
son  aspect  hérissé.  Ils  sont  articulés,  à  Taide  de  lif/aiiicnls  annulaires, 
sur  des  saillies  arrondies  de  la  carapace  et  sont  mis  en  mouvement  pac 
des  nwscles,  également  annulaires,  qui  font  partie  delà  paroi  du  corps. 
Ces  organes  sont  des  agents  de  la  locomotion  et  du  tact.  11  (^xiste,  à  la 
surface  du  test,  à  côté  d'eux,  d'autres  expansions  qui  seront  étudiées 
idus  loin. 


Test. 

On  détachera  de  la  surface  du  corps  les  piquants  non  étudiés. 

La  paioi  du  coips  est  soutenue  |)ai'  une  carapace  solide,  de  nature 
calcaire.  Cette  carapace  ne  laisse  à  l'état  membraneux  que  les  bords  de 
la  bouche  et  de  l'anus.  Elle  constitue  une  boîte  rigide  qui  contient  les  prin- 
cipaux organes.  Elle  est  formée  de  plaques  juxta|)osées.  Celles-ci  sont 
noyées  dans  l'épaisseur  des  tissus  mous.  Il  existe,  donc,  du  tissu  mou,  en 
dehors  et  en  detlans  d'elles.  Les  plaques  sont  en  nombre  considérable, 
ornées  de  tubercules,  soudées  les  unes  aux  autres  et  disposées  en  séries 
régulières.  Elles  i'ornient  : 

1"  Une  rosette  de  jtièces  calcaires,  entourant  le  cercle  meud»raneiix 
dans  lequel  est  percé  l'anus.  Cette  l'osette  constitue  Vappart'il  apical 
(dg.  100). 

T  Partant  de  cette  rosette,  des  files  rayonnantes  méridiennes  de  la 
largeur  d'une  pla(pie.  Toutes  les  plaques  d'une  même  file  sont  disposées 
en  une  séi'ie  liuéaiic  (pii  va  de  la  rosette  apicale  à  la  région  buccale.  Ces 
liles  au  nombre  de  iH)i(/t  sont  associées,  deux  à  deux.  Elles  forment 
dix  doubles  rangées  ayant,  chacune,  la  lai'geur  de  deux  plaques. 


L'OURSIN. 


Zone  amùalacra/re 


Zone  interambutacralre 


Zone  interamJiulacrairg 


Appareil  aptcal 


Fig.  100.  —  l.r  lest  lie  l'Oiirsiii  ni  puv  Ir  polc  iiiiiil. —  (Iross.  lin.  :  1,5. 
Le  lesl  prcsciile  à  coiisidcrcr  iiiir  ■'nnfiiee  ciirruc,  une  surface  inirrnc  cl  des  ori/iees  : 


Test. 


l'mie    (le    nombreux    pi- 

quanls    cl    (litl'érents   antres 

SuRFACKS    nioiilraiil,     régulière-  i   Externe.  •    •    •   \  organes  :  andmlacres,  bran- 

ment  disposées  et  juxtaposées,  les  )  /  c/ties,  prdirellaires  ni.  sphé- 

plaques  squelettiques  qui  soutien-  S  V  riches. 

nent  la  paroi  du  corps.  f   Interne  S       ^^"^^  ^  '*''   fixation    des  or- 

(  gancs    internes. 

Sur  iare       (. 
(le  syinélric     \  Bouche  et  aiuis. 
■adiée  du  lest.  ( 

1°  AuTOLK  DE  l'axus  :  0*7- 
/nes  (jéi)itaux,  pores  termi- 
luiu.r,  orifices  de  la  plai/tce 
madrrporique. 

1°    Sllli   LES  l'AKOlS  LATKItAI.ES 

MU    test:    orifices    ainbiila- 
crinres. 


OuiFicES  disposés  :  1"  aux  extré- 
mités de  l'axe  de  symcirie  du  test  ; 
'2"  suivant  cinii  demi -méridiens 
équidistanis. 


Sairaiil 

cinq  demi- 

mcridiens 

cquidislinils. 


]St^ 


ZOOLOGIE    PRATIQUE. 


Appareil  apical.  —  l/;i|)|tar('il  apical  a  la  roiiiic  diino  rosace  ré<iiilièr(' 
dont  le  eeiitre  oecii|)('  1  une  dos  ('xlr<''iiiilrs  de  I  a\e  aiio-hnccal  (li-:,.  lOJ); 

1"  Au  ceiilre  de  cetio  rosace,  se  trouve  nue  membrane,  la  membrane 
périproctale,  de  foiiiic  peiitagonale,  couveilc  de  ;^ramilations  et  conte- 
nant Vanux. 

"2"  Autour   de   la  mendnane  péripioelale.  soûl    disposées,  eu  pétales, 

Zone  ambulacraire 


PlaacB  maitréporlQue 


/û/!fi  mteramùulDcruire 


t/lembrane  pêriproctale 


Plaque  raHiale 


Pore  termintil  /  \ 

/  \ 

/  \ 

Pore  g-énitai  '    Plaque  génitale 

Fig.  101.  —  L'ajipiircil  (i/jIciiI.  —  (iross.  lin.  :  4. 


cinq  plaques  lie[)laii(>nales,  uommées  plaques  (/éiiilales  ou  inler- 
radiales,  percées,  chaciuie,  d'un  orifice  géiiilaf.  l/uue  d'elles  est  trans- 
l'ormée  eu  pierre  poreuse  à  fonctions  iucouqdèteuieut  connues.  Elle  porte 
le  nom,  plus  spécial,  de  plaque  madréporique.  Elle  est  placée  à  1  entrée 
de  Fappareil  liydrophore. 

5"  Plus  extéiieuremenl,  dans  les  angles  placés  entre  les  plaques  géni- 
tales, se  trouveul  ciu(|  autres  plaques,  de  taille  restreinte,  les  plaques 
radiales.  Ces  pla(|ues  portent,  chacune,  un  pore  i\\{  pore  lerminal.  C'est 


LOI  i;siN 


pai'  les  ciii(|  porcs  Iciiiiiiiaux  i\\\^'  les  cimi  iiiliaiis  iicivciix,  issus  de 
l'anneau  nerveux  cenlriil,  passent  de  la  lace  iulcrn*'  du  Icsl  sin-  sa  face 
externe,  jxtnr  se  eonlinuei-  avec  les  liliiilics  de  plexus  nerveux  supcriicit'l. 

Rangées  méridiennes.  —  Les  phKpics  iiéiiilalcs  el  les  |)la(pirs  radiales 


Uamùrant  iuccala 


Ambutacres  ùuccaux 


^ona  ambutacraira 


Zona  ùitanmJiulacraira 


Vig.  lO^.  —  La  rt-gioii  luiccalr.  —  Gross.  lia.  :  5. 


l'orment,  sur  le  pourtour  de  l'appareil  apieal,  dix  amorces  desquelles  se 
détachent  pour  atteindre  la  région  buccale  les  dix  zones  méridiennes 
conijKtsées,  chacune,  de  deux  rangées  de  plaques. 

1"  Les  zones  situées  en  regai-d  des  plaques  radiales  sont  composées  de 
deux   rangées  de  pla(]ues   munies  dorilices  qui   donnent  passage  aux 


184  ZOOLUCll':    l'Ii.VTIOLE. 

piolongoinoiifs  |K''iij»lirri<juos  tic  Itipparoil  aiiihiiIiicVaiir.  On  les  noiuiiic  : 
zones  ambulacraires. 

2"  Les  zones  situées  en  ieii,ar(l  des  j)la(jnes  méiiitales  se  eoniposent  de 
deux  lanj^ées  de  plaques  iuipei  foiées.  On  les  nomme  zones  inter- 
ambulacraires. 

Dans  Tétude  des  Oursins  régidiei-s,  on  a  ilialiilnde  de  désigner  par  la 
lettre  A  ou  le  numéro  1  la  zone  and)ulacraire  opposée  à  la  zone  inter-am- 
hulaeraire  qui  correspond  à  la  placpie  madiéporique,  puis,  en  allant  dans 
le  sens  des  aiguilles  d'une  montre,  on  eonqjte  les  autres  zones  ambula- 
craii'es,  1,  1,  3,  4,  5,  ou  A,  B,  C.  1),  E.  Les  zones  inter-amhulaeraires  se 
comptent  1-2,  2-3,  3-4,  4-5  ou  A-B,  B-C,  C-D,  D-i:,  E-A. 


Région  buccale.  —  La  bouche  est  creusée  au  centre  d'un  décagone, 
mend)i'aneux.  le  péristome.  Elle  laisse  saillir  cinq  grosses  dents  cal- 
caires. D'autres  organes  sont  répaitis dans  la  région  du  péristome  (lig.  102). 

Branchies. 

Sur  les  bords  du  péristome,  en  regard  des  zones  interandjulacraires  se 
trouvent  dix  [)etits  panaclies,  groupés  deux  par  deux,  les  blanchies,  con- 
stitués par  des  hernies  tégumentaires. 

Ambulacres  buccaux,    Sphéridies   et   Pédicellaires. 

En  outre  des  branchies,  il  existe  sui'  la  mend)rane  luiccale  d'autres 
appendices  : 

a)  Près  des  sutures  des  premièi-es  plaquesambulacraires  se  trouvent  des 
.sphéridies  disposées  par  paires  alternantes.  Ces  organes  correspondent 
à  de  jietits  corps  globuleux,  pédicules,  dont  les  lonctions  sensorielles  sont 
peu  définies. 

h)  En  regai'd  de  chaque  zone  ambidacraire,  on  observe  une  paii'c 
iï ambulacres  buccaux, 

c)  Svu'  toute  la  surface  du  périslome  (et  sui'  le  reste  du  corps,  où  ils 
sont  plus  clairsemés),  sont  répandus  des  pédicellaires.  Ces  organes  ne 
se  rencontrent  que  là  où  existent  des  organes  délicats  à  piotégcr  (bran- 
chies, andjulacres,  surlace  du  péiistome). 

On  raclera  la  surface  du  péristome  avec  un  scalpel  et  on  observera  le 
produit  du  raclage,  au  microscope,  d'abord,  directeiiient,  ensuite,  après  l'ac- 
tion de  la  potasse. 

Les  pédicellaires  sont  des  organes  de  })réhensioii  à  rôle  défensif.  Ils 


i;OI  HSI.N 


1{ 


Il  .   '    1        I  :  1  I      .     '.  P/nces  tnttaclyles 

soiii   Ions  rcduclililcs  a 

une    |Miic(',  pourvue  do  '   '^. 

trois  lirauclios  u)uos 
par  des  uuisclcs,  et  uion- 
tée  sur  luie  liaui|)e  eal- 
eaire,  de  l'oiun'  et  de 
voluuie  vaiiahles.  Les 
uns  ont  des  pinces  mas- 
sives, les  autres,  au 
contraire,  ont  des  pin- 
ces grêles  et  élancées. 
La  figure  103  donne  un 
exemplaire  de  ces  deux 
états.  1/un.  en  A,  re- 
présente un  pcdicel- 
laire  tridadijle.  Cette 
f'oiine  est  très  ré|»andn(' 
sur  toute  la  surface  tlu 
cor})s.  L'antre,  en  B, 
l'cpré sente  un  pédicel- 
la  il  "6  o  p  II  ioc  c  plia  le. 
Cette  l'orme  est  locali- 
sée, à  peu  près,  sur  la 
mendirane  buccale.  11 
existe,  d'ailleurs,  d'au- 

Ires  aspects  de   pédicellaires.   Ces  aspects  sont  groupés,  ci-dessous,  en 
tableau  : 


Hampis 


Fig.  "lO").  —  Deu.r  aspects  de  prdiceUairrs. 
Gross.  lin.  :  SO. 

En  A,  un  pétliii'll;iii-o  ilil  liidacl ijle.  —  En  B,  un  podiccl- 
laire  dit  opliioccpluilc. 


Pédi- 
cellaires. 
Les    trois  1 
branches 

de  la 

pince 
sont 
d'aspect  : 


Massif./ 


A.  Larges  et  incurvées, 
en  l'orme  de  grande 
cuilter. 


B.  Étalées  en  forme  de 
feuille  végétale. 


C.  Composées  d'un  sque- 
lette central,  mince, 
allongé,  entouré  d'une 
grosse  valve  charnue, 
numi,  en  outre,  de 
quelques  grandes 
dents  internes. 


Grêle. 


Libres    et  élancées   sur 
toute  leur    lon'fueur. 


Se  rencontrent,  presque 
exclusivement,  sur  la 
membrane  buccale 
(taille  intermédiaire). 


Clairsemés  sur  loute  h 
surface  du  corps  (le; 
plus  petits  de  tous). 


Abondants  sur  toute  la 
surface  du  corps  (les 
plus  volumineux  de 
tous). 


Abondants  sur  toute  la 
surface  du  corps  (taille 
intermédiaire). 


Opliiocéplialcs. 
(lig.  105,  B). 


Tri  folies. 


Geiiiinifoniies. 


Tiidactyles 
(fig.  105,  A). 


186 


ZOOLOGIE    PRATIQUE. 


ORGANES    INTERNES 

Il  sera  bon  d'opérer  sur  des  sujets  ayant  jeûné  pendant  quelque  temps. 
L'intestin  qui  est  très  fragile  sera  vide  et  deviendra,  par  suite,  plus  facile 
à  disséquer.  Pour  étudier  les  organes  internes,  on  incisera  l'animal  avec 
soin,  suivant  son  équateur  (fig.  104).  On  écartera  les  deux  valves  déterminées 
par  cette  opération,  en  les  laissant  juxtaposées.  On  observera,  dans  leurs 
concavités,  les  divers  organes.  Ils  sont  intacts,  sauf  l'appai^eil  ambulacraire 
et   les  nerfs  radiaux  qui  ont  été  sectionnés  dans  l'opération  (fig.  i06). 

La  façon  de  pi^atiquer  la  section  des  valves,  le  choix  de  la  région  qui  ser- 
vira de  charnière  ne  sont  point  indifférents. 

Pour  scier  la  coque  de  l'Oursin,  on  se  servira  d\ine  scie  fine  ou  d'un  archet, 


l'ig.  104.  —  Mfniirre  d'otivrir  le  Icsl  ilr  rOur.s/ii. 

On  appuii'  l'animal  sur  un  bouclioii  de  lièg'eet  on  le  maintient  entre  le  ponce  et  l'index  de  la 
main  gauciie.  On  incise,  ensuite,  le  test,  suivant  son  é(]uateur.  Cette  opération  nécessite  une 
grande  légèreté  de  main.  Il  arrive,  fréquemment,  en  ellet,  que  sous  l'action  de  la  scie  ou  du 
fil  métallique  les  plaques  du  test  se  désagrègent.  De  même  sous  la  pression  des  doigts  qui 
maintiennent  l'animal,  le  test  peut  s'écraser.  Avec  un  peu  d'attention  et  quelque  habileté,  on 
arrive,  sans  difficulté,  à  ouvrir,  exactement,  la  carapace.  11  faut  alors  écarter  les  deux  hémi- 
sphères, lentement,  en  lihiM-ant.  peu  à  jieu,  les  organes  iiileriies  des  adhérences  qui  s'opjwsent 
à  leur  séparation. 


tendant  un  fil  métallique  (fig.  104).  On  facilitera  cette  opération  en  em- 
ployant de  la  poudre  d'émeri.  On  procédera  avec  légèreté,  la  carapace  étant 
constituée  par  des  plaques  juxtaposées  qui  peuvent  se  désagréger  facilement. 

Le  choix  de  l'emplacement  de  la  charnière  autour  de  laquelle  devront  jouer 
les  valves  de  la  carapace  est  important.  L'intestin,  en  effet,  passe  de  l'hémi- 
sphère buccal  dans  l'hémisphère  anal  en  un  point  précis  qu'il  faut  repérer 
de  l'extérieur  (fig.  105).  On  placera  l'animal  la  bouche  en  bas,  l'anus  en  haut, 
puis,  on  recherchera  la  plaque  madréporique.  Elle  est  située  dans  un  méri- 
dien occupé  par  une  zone  inter-ambulacraire. 

On  se  pointera  dans  la  région  équatoriale  de  cette  zone  inter-ambulacraire , 
puis,  on  commencera  à  faire  le  tour  de  l'Oursin  dans  le  sens  du  mouvement 
des  aiguilles  d'une  montre. 

La  première  zone  ambulacraire  que  l'on  rencontrera,  au  début  du  mouve- 
ment, c'est-à-dire  celle  qui  est  adjacente  à  la  zone  inter-ambulacraire  com- 
prenant la  plaque  madréporique,  contiendra  la  charnière.  La  figure  105 
servira  de  guide  pour  exécuter  ces  différentes  manœuvres. 


I/dl  USLX 


187 


Api'ès  riiicision,  on  écartera   les  deux  valves  avec  précaution  parce  qu'il 
existe,   dans  l'axe  du  corps,    un   système  d'organes   (tube  aquifère  et  glande 


Ptagus  madréponQue 


Zona  inîsramJjulacraire 


Appareil  ap'cat 


Zone  amOulacraire 

Ki'i'.  105.  —  DiagiriDDiie  pernieflant  tic  (liHeniiiner  l'eiii])laccmciil  de  la  rhaniirre  aiilom- 
(le  laquelh'  doivent  jouer  les  valves  de  la  rarapare.  après  l'ouverture  de  cette  dernière. 

ovoïde)  qu'il  faut  séparer  dans  le  voisinage  du  pôle  anal,  et  non  rompre  en  un 
point  quelconque . 

Cavité  générale  du  corps. 

A  ronvorhire  du  coijjs  on  i(Mii;u(|iicra,  dahoid,  le  «.naïul  développe- 
ini'iil  de  la  cavité  générale. 

Tube  digestif. 

La  bouche  et  l'anus  sont  situés  aux  pôles  de  Taxe  de  symétrie  l'adiée.  La 
linuclie  est  entourée  |)ai'  un  tipixireil  ntasticdlctir  trc's  développé,  complexe, 
la  lanterne  'T Aristolc.  Sur  foute  sa  longueur,  le  tuhe  digestif  garde  une 
l'orme  à  peu  près  cyliudri(pie.  Il  décrit  une  spire  à  deux  t(uus  superposés 
et  enroulés  en  sens  inverse  Tim  de  lautre.  Chaque  tour  est  compliqué, 
dans  son  trajet,  par  des  arcades  secondaires.  Celles-ci  sont  développées, 
surloui,  dans  Ihémisphère  anal  où  les  glandes  sexuelles  coniriluient  à 
leiu'  donner  une  grande  extension. 

L'intestin  est  retenu  aux  parois  par  un  court  iné.se)ilè)'('  en  continuitt; 
avec  la  séreuse  qui  tapisse  la  paroi  de  la  cavité  générale. 


188  ZOOLO(ilK    l'RATIOlJE. 

En  oulre  des  branchies,  il  existe  nn  second  or^^ane  respiratoire,  le 
siphon  inleslinal,  placé  sur  le  hord  interne  du  premier  tour  de  spire 
du  tul)e  digestif.  Ce  siphon  conduit  directement  Teau  avalée  de  Tcrso- 
phage  dans  la  seconde  [)artie  de  linteslin,  sans  que  cette  eau  ait  besoin 
de  traverser  la  partie  où  sont  digérés  les  aliments. 

L'eau  irrigue,  ainsi,  la  paroi  intestinale,  sans  nuire  à  l'action  diges- 
tive.  Une  |)artie  de  la  respiiation  s  accomplit,  par  ce  moyen,  sur  le  tube 
digestif.  C'est  là  un  trait  de  ressemblance  iidéressant  entre  les  Echino- 
dermes  et  les  Chordés. 

On  peut  mettre  le  siphon  en  évidence  en  disséquant  un  Oursin  ayant  vécu, 
pendant  quelque  temps,  dans  un  aquarium  contenant  de  l'eau  colorée  avec  de 
r  aniline. 

Appareil  circulatoire. 

L'appareil  circulatoire  est  difficile  à  étudier  parce  qu'il  est  mal  délimité. 

Il  correspond  à  un  système  de  lacunes  disposées  autour  des  principaux 
organes  et  modelées  sur  ces  derniers.  Il  n'existe  pas  de  moteur  spécial.  Le 
liquide  circule  avec  lenteur,  sans  régularité  apparente.  Il  tient  en  suspension 
une  grande  quantité  de  cellules  amiboïdes . 

Les  dissections  totales  du  système  circulatoire  sont  impossibles.  On  fera  des 
injections  locales.  On  les  poussera  par  les  lacunes  intestinales  et  parla  surface 
de  la  glande  ovoïde. 

Les  lacunes  radiales  pourront  être  étudiées  par  le  système  des  coupes. 

Le  système  circulatoire  se  compose  de  plusieurs  parties. 

1"  Des  lacunes  sont  disposées  sur  la  première  courbure  du  tube  diges- 
tif. Elles  se  décomposent  en  :  im  vaisseau  niarç/iiial  hiteDic  et  un  vais- 
seau marginal  externe.  Ce  dernier  est  accom|)agné  d'un  vaisseau  eolla- 
têral.  Les  deux  vaisseaux  marginaux,  externe  et  interne,  sont  réunis  l'un 
à  l'autre  par  un  réseau  de  hranehes  irré(juliè)'es  disposées  autour  du 
tube  digestif. 

2"  Le  vaisseau  marginal  interne  communi([ue  avec  un  anneau  Iténio- 
hjniphatique,  accolé  à  l'anneau  ambulacraire.  Cet  anneau  porte,  en  regard 
de  chaque  zone  inter-and)ulacraire,  un  renllement  si)ongieux  à  structure 
lyuqiboïde,  nommé  vésicule  de  Poli. 

Par  les  cinq  vésicules  de  Poli,  des  relations  s'établissent  entre  l'appa- 
reil sanguin  et  le  svstème  ambulacraire. 


riicmisphère  anal,  le  tour  de  spire  se  complique  d'arcades  secondaires  délerminées  par  la  pré- 
sence des  glandes  sexuelles.  Le  tube  aquifcre  et  la  f/landr  ovoïde,  juxlaposés,  délachés  de  la 
carapace,  dans  le  voisinat-e  du  pôle  anal,  sont  déposés  sur  le  bord  libre  de  l'Iiémisplière  buccal. 
Ou  distingue,  nctiemcnt,  les  canou.r  aiiilmlandirci  ifidiau.v  et  les  vrsicides  atnhidacraircs 
disposées  sur  leurs  côtés.  —  Les  numéros  1,  '2,  3,  4,  5  désignent  les  zones  ambulacraires. 
L'espace  1  désigne  la  zone  ambulacraire  opposée  à  la  zone  inter-ambulacrairc  qui  correspond  à 
\a  plaque  madrcporiquc.  Le  test  a  la  l'orme  d'un  globe.  Fn  paroi  se  compose  d'un  nombre  con- 
sidérable de  plaques  calcaires,  sondi'cs  les  unes  aux  autres.  Ces  ]ilaques  ont  une  disposition  pré- 
cise et  régulière. 


L'OURSIN 


jWMjIipiMminfc,,,! 


Zone  ambulacraire 


Première  courbure 
mlestinale 


eiandes  sexuelles 


Seconde  courbure 
Intestinale 


Tube  OQuitere 
glanO'  oooitte  iNephrictiei 
Juxlobûses 

Première  courbure  tntestmau 


Mésentère  Intestinal 


FiG.  106.  —  L'Olt.six,  apkks  l'ouvertuuf.  ni-  test.  —  Gross.  lin.  :  1,5 

Dans  une  ccvi/é  générale  spacitnisc  sont  disposés  les  organes  Internes  du  corps.  Le  liihr 
dirjestif  émerge  dun  appareil  masticateur  complexe  :  la  lanteine  d'Avistote.  11  est  rattache 
aux  parois  par  un  court  mésentère,  et  décrit  une  spire  à  deux  tours  superposés,  enroules  eu 
sens  inverse  l'un  de  l'autre,  et  situés,  chacun,  dans  l'un  des  deux  hémisphères  du  test.. .Dans 


100 


ZOOLOGIE    PRATIQUE. 


5"  De  ranneau  héin()-lyiiiphati(jiio  se  détachent  :  a)  une  lacune  rénale 
qui  se  porte,  en  s'accolant  au  tube  liydrophore.  vers  la  lilande  ovoule  sur 
laquelle  elle  se  répand;  h)  cinq  lacunes  radiales  qui  aeconqîagnenl,  le 
long  des  zones  anihulaeraires.  les  nerfs  radiaux  et  les  vaisseaux  aiubu- 
lacraires. 

Le  diagramme  suivant  l't  la  liguic  107  [)réciseiit.  ees  dispositions. 

Rein 

{Glande  ovo'ide). 


Anneau  hémO'\iinipJHili<jHC. 


1 

il 

Lacunes  radiales. 


Appareil  excréteur. 

On  mettra  en  évidence  la  fonction  excrétrice  de  la  glande  ovoide  en  injec- 
tant, dans  la  cavité  générale,  à  travers  la  membrane  buccale,  avec  une  fine 
canule,  des  matières  colorantes  appropriées,  dissoutes  dans  l'eau  de  mer 
(solution  d'indigo-carmin  et  de  carminate  d'ammoniaque).  Si  l'animal  est  bien 
portant  ces  substances  sont,  au  bout  de  quelques  jours,  séparées,  puis  transpor- 
tées, en  partie  (carminate),  dans  la  glande  ovoïde  et  sur  le  péritoine. 

La  fonction  excrétrice  est  assurée,  en  grande  partie,  par  un  rein  repré- 
senté par  la  glande  ovo'ide.  Ce  rein  entoure,  k  la  manière  d'un  man- 
chon, le  canal  du  sable  et  forme,  avec  ce  dernier,  une  masse  volumi- 
neuse. 

La  glande  ovoïde  possède  une  cavité  centrale  irrégulière  et  un  canal 
excréteur  qui  vient  s'ouvrir  à  côté  du  tube  hydrophore,  sous  la  phKpie 
madréporique.  Elle  contient  des  produits  d'excrétion  qui  se  présentent 
sous  Taspect  de  granules  jaunâtres. 


Glandes  sexuelles. 


Les  sexes  sont  séparés.  11  n'existe  aucune  différence  extérieure  bien 
apparente  entre  les  deux  sexes.  On  peut  distinguer  les  sexes,  après  l'ou- 
verture du  corps,  par  la  coloration  des  glandes  sexuelles.  Les  glandes 
mâles  ont  une  teinte  rose  pâle;  les  glandes  femelles  sont  d'un  jaune 


L'ounsn 


191 


f()iic(''.  \a'  plus  soiivonl,  (ni  a  iccoiiis  an  iiiici'oscoiic  pour  les  (lilIV'iciicioi'. 
On  l'ccomiait,  avec  facilité,  les  ovules  et  les  speiiiialozoïdes. 

Les  i^landes  i^énilales  son!  au  iioiiihre  de  eiiui.   Mlles  oui  un  voliiuic 


BlaniJg  oooidB  (Képrtrld/ej 


YalssBau  marginal  externa 


Vatsseau  collatéral 


Canaux  radiaux  ombulacralr 


Anneau  fiémo-lympfiatujuo 


Attache  de  l'une  des  adsœuées  spongieuses 


Troncs  radiaux  nemo-lympnatlaues 


Fig.  107.  —  Dessin  druii-diaf/raiiiina/irjuc  prccisaiil  les  disposi/ioiis 
du  si/s/cnir  circidatoirc  renlinl  de  l'Oursin. 

Los  ditréreiites  parties  du  systonie  circiilaloire  sonl  teintées  en  j^ris.  L'anneau  hémo-lymplia- 
liiliu'  est  accolé  à  l'anneau  amhulacraire.  11  est  placé  au-dessous  de  lui  et  enfoncé  entre  les 
mâchoires. 


coiisidécable  et  sont  placées,  chacune,  dans  une  zone  intec-ainltulacraice. 
Elles  s'ouvrent  au  dehors  par  un  orilice  pei'cé  dans  la  phujue  ^énilale  coi- 
i'es|iondante.  Elles  sont  envelop})ées  dans  un  repli  mésentérique,  en  con- 
liiuiilé,  comme  le  mésentère  intestinal,  avec  le  ])éritoine  <pii  tapisse  la 
paroi  interne  du  corps. 


192  ZOOLOGIE    PRATIOUE. 


Appareil  masticateur  (Lanterne  d'Aristote). 

Il  existe,  iiitiineuienl  unis  à  1  appareil  masticateur,  des  organes  de  pre- 
mière importance  :  Vanneau  aquifcrr  ou  anneau  ambulacraire ,  Van- 
neau hémo-lijnipliah'fiue  et  Va)inean  nerreux. 

Pour  comprendre  la  disposition  de  ces  organes  il  sera  nécessaire  de  faire 
une  étude  préalable  de  l'appareil  masticateur,  sans  tenir  compte  des  organes 
étrangers  qui  l'accompagnent.  Pour  cela,  on  étudiera  cet  appareil,  à  part, 
sur  un  sujet  sacrifié  à  cet  effet. 

Cet  appareil  a  qui'lque  ressemblance  avec  une  lanterne  à  cincj  pans 
ou  mieux  avec  un  tronc  de  pyramide  à  bases  pentagonales.  Il  est  posé 
au  centre  et  sur  la  face  interne  de  la  membrane  buccale.  Sa  petite  base 
est  tournée  vers  le  bas  (lig.   108,  lOlJ,   110  et  111). 

Le  rôle  de  cet  appareil  est  de  maintenir  et  de  mouvoir  les  cinq  dents 
qui  entourent  la  bouche.  11  est  disposé  de  la  façon  suivante  :  Torillee 
du  test  est  relevé  en  dedans  et  forme  un  rebord  circulaire,  tixe,  qui  porte, 
en  face  des  cinq  zones  ambulacraires,  cinq  arches,  équidistantes,  nom- 
mées au)-icules.  Sous  ces  arches  passent  les  conduits  qui  se  détachent 
des  anneaux  centraux  (aquifèi-e,  nerveux,  sanguin)  pour  aller  courir  le 
long  des  zones  ambulacraires.  Le  rebord  circulaire  tout  entier  (arches  et 
régions  intermédiaires)  donne  des  points  d'appui  à  divers  muscles  de 
I  appareil  masticateur. 

Les  mâchoires  sont  au  nombre  de  cinq.  Elles  entourent  l'œsophage 
et  représentent,  chacune,  un  cinquième  du  tionc  de  pyramide  qui  con- 
stitue la  lanterne  d'Ai'istote.  Elles  ont,  chacune,  par  suite,  la  forme 
d'un  tronc  de  pyramide  à  base  triangulaire.  Les  cinq  troncs  de  pyra- 
mide à  bases  triangulaires  ou  mâchoires  ont  leurs  faces  latérales  juxta- 
posées. 

La  face  externe  de  chaque  mâchoire  est  l)ond)ée  et  percée  d'une  ouver- 
ture, à  travers  laquelle  on  aperçoit  le  corps  de  la  dent.  Les  bases  portent, 
chacune,  en  leur  centre,  un  orifice  dans  lequel  s'engage  la  dent.  Il  y  a 
une  dent  par  mâchoire.  Chaque  dent  traverse  la  mâchoire  qui  la  supporte 
dans  le  sens  de  sa  longueur,  d'une  base  à  l'autre.  Elle  est  très  longue 
et  molle,  en  arrière.  La  partie  molle  durcit,  à  mesure  que  la  dent  avance, 
à  la  suite  de  l'usure  de  la  pointe  terminale.  Les  bords  latéraux  des  grandes 
bases  des  mâchoires  sont  recouverts  par  des  pièces  disposées  dans  le 
sens  rayonnant.  Ces  pièces  sont  au  nombre  de  deux,  superposées,  au- 
dessus  de  chaque  espace  inter-maxillaire.  Les  pièces  profondes  (rotnles) 
sont  intercalées,  connue  des  coins,  entre  les  mâchoires.  Les  pièces  super- 
hcielles  [yièces  en  Y)  sont  grêles  et  bifurquées,  du  côté  externe.  Les 
unes  et  les  autres  ont  un  rôle  dans  le  système  d'attaches  qui  groupe  les 
os  de  la  lanterne  d'Aristote  en  un  seul  appareil. 


13 


194 


ZOOLOGIE    [MiATlOUE. 

lUuscii  transDsrse  aes  compas 


Sac  ttentalra  ou  Plume 


Compas 


Btttule 


Ceinture 


Auricule 


Fie.  10!) 


Muscles  tenseurs  des  compas 

La  lanterne  d'Ari^lolc,  en    desxiu    rlenii-tliagraninia/irjiie.    —  Gioss.   lin.  :  ô. 

Les  pièces  osseuses  sont    en  l)lanc;  les  muselés  ;iliilu(leurs  et  .Hlchicteurs  des  mâchoires  sont 

n    gris  ;    les    muscles  qui    agissent 


Compas  ou  pièce  en  Y 


Rotule 


Dents 


4^ 


Pyramide 


sur  les  mâchoires,  par  rinlermédiaire 
des  pièces  en  Y,  sont  en  noir. 


Les  attaches  sont  assu- 
rées par  des  muscles  dis- 
posés de  la  fayon  sui- 
vante (fig.  108,109  et  112)  : 

1"   Les   cin(|     mâchoires 


l'ig-.  110.  —   Ln   litnlerne  d'Aris- 
tole,   en    dessin  demi-diaqram- 
niatiquc,  vue  en  dessus.  —  Gross. 
lin.  :  i. 
I.(!S   mâchoires  sont   en  gris  ;    les 

dents  sont  en    noir;    les  rotules  et 

les  compas  sont  en  blanc. 


•OURSIN, 


pyramide 


Sac  dentaire  ou  Plume 


Compas  ou  pièce  en  ï  -.\ •-/■/-',' 


ompas  ou  pièce  en  f 


Pyramide 


Empreinte  d'attache  du  muscle  aùducteur 


l--,,.,       III.  Kl'LRE   EXI'IilMANT   I„V   STUUCÏtUE   ET   LES 

liAPI'OUTS  DES  DIFFÉRENTES   PIÈCES  QUI   COMPOSENT.  l.V  LANTEP.NE  d'Ap.ISTOTË.    (ifOSS.   lin.   t   O. 

En  A,  projection  horizontale  <ie  la  hiiilcrnc.  —  P,.  I'^,  IV,-  l'i.  l's'  '•'*  ci o(|  mâchoires  qui 
composent  la  lanterne.  En  B,  face  externe  de  la  mâchoire  P,.  —  En  C  cl  en  I),  laces  interne 
et  latérale  tie  la  même  mâchoire. 


l'.ir,  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 

sont  unies  ontic  elles  par  des  nuiselcs  courts,  les  muscles  i)iler-pijia 
midaiix. 

2°  Dix  muscles,  les  iinisclcs  abditrlciirs  des  mâchoires,  sont  tendus, 
(les  arches  auriculaiies  à  la  jiaitie  inférieure  des  faces  externes  di's  ein(| 
]iiàcl)oires.  Lorscjue  ces  uuiseles  agissent  enseudile,  les  cin(|  mâchoires 
son!  écartées. 

~>"  Dix  auli'es  muscles,  les  muscles  adducteurs  des  mâchoires,  partent, 
éifalement,  du  rehord  du  test,  mais,  des  intervalles  inter-auriculaiies.  Ils 
vont  aboutir  sur  le  côté  externe  des  mâchoires,  non  loin  des  ^.irandes 
hases.  Lorsque  ces  muscles  agissent  enseudîle,  leur  eiïet  est  décarter  les 
i^raudes  hases  des  mâchoires,  de  faire  hasculer  la  poirde  des  deids  en 
dedans  et  de  fermer  la  houche. 

Les  nmscles  venant  des  arches  sont  les  antagonistes  de  ceux  qui  se 
dé'taihent  des  inlervalles  de  ces  arches. 

Outre  ces  vingt-cin(j  muscles,  <pii  prennent  directement  insertion  sur 
les  pyramides,  il  en  est  d'autres  qui  agissent  sur  elles,  par  lintermédiaire 
des  pièces  en  Y  ou  compas. 

1"  Les  deux  hranches  périphér'iques  des  pièces  en  Y  reçoivent,  chacune, 
un  muscle  venant  du  rehord  du  test.  Ces  muscles,  dits  muscles  tenseurs 
des  compas,  sont  disposés  de  telle  sorte  que  chacun  des  cin([  intervalles 
inter-auriculaires  h>urnit  un  nmscle  aux  deux  pièces  eu  Y  les  plus 
voisines. 

-':''  Lnlin,  les  cintj  [)ièces  en  Y  sont  réuuies,  sur  la  giande  hase  de  la 
lanterne,  pai-  cin([  muscles,  les  muscles  transrerses  des  compas,  (|ui  i'or- 
ment  une  lame  disposée  en  pentagone  régulier. 

Les  muscles  qui  agissent  sur  les  pièces  en  Y  ont  poui-  effet  de  mouvoir, 
en  hloc,  rajtpareil  masticateur.  On  coni^'oit,  aisément,  la  facilité  avec 
la(juelle  ces  muscles  peuvent  déplacer  sa  masse  dans  tous  les  sens. 

Appareil  ambulacraire. 

L  aj>i):u"eil  amijulacrairc  est  |>ropre  aux  t]chinodermes.  Il  se  trouve  chez 
tous  et  n'existe  (pie  chez  eux.  La  strucfine  de  cet  appareil  est  constante, 
inème,  ({uanil  il  paraît  être  sans  emploi. 

L'appareil  ambulacraire  est  facile  à  obsei^ver  chez  l'Oarsiu.  On  pourra 
l'examiner  directement.  Il  ne  faudra  pas  oublier  qu'il  a  été  sectionné  lors- 
qu'on a  divisé  le  corps  de  l'Oursin  en  deux  moitiés  hémisphériques.  L'étude 
de  la  partie  située  dans  l'hémisphère  buccal  suffira  pour  donner  une  idée  très 
suffisante  de  sa  structure.  Il  sera  facile,  d'ailleurs,  de  la  raccorder  à  la 
partie  située  dans  l'hémisphère  anal  (fig.  112  et  113). 

Lapjiareil  amhulacraire  se  compose  d'un  cercle  oral  (anneau  aipiifère) 
situé  si:r  la  grande  hase  de   la  lanterne  d'Aristote.  Sur  le  cercle   oral,  en 


L'OIJHSIX. 


1 117 


regard  des  zones  iiitci'-iiiiihiilacrairt's,  ccl  aiiiirau  csl.  (niiiiiic  (ui  I  a  dt'-jà 
vu,  en  rappoi-t  avec  les  ein(|  vésicnles  de  l'oli.  Ilaulic  |)ail.  lanneaii  oral 


Plaque  maUréporiQue 


-hMuI 


Œsophage 


Tube  aputrere  (Canal  du  sable)     _  _     _ 

Glande  ouotde  (Niphnaie)      

Vésicules  spongieuses  (Vésicules  de  Poli) 


Compas 


Canal    radial 
ambulacraire 


A  ur  toute 


Canal   radial 
ambulacraire 


Canaux  transoerses 


Vésicules  ambuWnraires 


l'iir.  112.  —  Disposilions  gcncralcs  tic  la  poilion  criitntlc  du  sijslriiir  (inihiilaiinire. 

Gi'oss.  lin.  :  2,5. 


connuuni([iie  avec  I  extérieur  par  le  anud  du  sable  ou  lubc  (K/nlfcre  (pii, 
accolé  à  la  glande  ovoïde,  traverse  le  cœloine,  verticalenienl,  et  s'ouvre 
sous  la  phujne  niadréporicpie.  Ces  derniers  organes  déteiiiiinent,  dans  le 
corps  de  1  Oursin,  un  plan  lixc  de  symétrie  bi-latérale.  De  I  anneau  oral 


198  .  ZOdLOGIE    l'KATIQUE. 

partent,  cnui  canaux  anibidacraires  radiaux,  équidistants.  Ils  passent 
sous  les  rotules,  apparaissent,  ensuite,  sur  le  bord  externe  des  mâchoires, 
dans  Tangle  formé  par  les  deux  branches  péripliériques  des  pièces  en  Y. 
Us  descendent,  après,  directement,  le  long  des  lignes  de  suture  des  cinq 
mâchoires,  se  réfléchissent  sur  la  membrane  du  péristome,  passent  sous 
les  arches  anricnlain's  et  longent  les  cinq  /.ones  and>nlacraires  correspon- 
dantes jnscpiaux  pla([ues  radiales  où  ils  se  terminent  en c;ecum  (fig.  ll^). 

\ux  points  on  les  canaux  ambulacraires  radiaux  quittent  Tappareil  mas- 
ticateur, pour  longer  la  membrane  buccale,  ils  émettent,  chacun,  une 
branche  n'jU'chie  qui  se  bilïïrque,  pour  aboutir  à  deux  ambulaci'es  buc- 
caux (11  g.  1 IT)). 

Chacun  des  cinq  canaux  radiaux  ambulacraiies  émel,  après  avoir  passé 
sous  les  auricules,  des  branches  transverses  symétricpiement  disposées, 
qui  débouchent  dans  des  vésicules  ambulacraires  extensibles. 

A  première  vue,  lorsqu'on  examine  les  zones  ambulacraires,  par  leur 
face  interne,  on  remarque  ces  vésicules.  Quand  ces  dernières  sont  vides, 
elles  ressemblent  à  des  lames  imbriquées  les  ui^s  sur  les  autres  ;  mais,  si 
elles  sont  remplies  de  liquide,  leur  ensemble  forme  une  bande  bour- 
souflée (pii  recouvre,  intérieurement,  les  zones  ambulacraires. 

De  chaque  vésicule  ambulacraire,  se  détachent  deux  canaux,  Tun 
afférent,  Tautre  efférenf,  qui  traversent  le  lest  et  se  jettent  dans  un  am- 
bulacre.  Ce  dernier  est  un  tentacule  cylindrique  qui  fait  saillie  à  l'exté- 
rieur, à  travers  la  paroi  du  corps  el  qui  se  termine  par  une  ventouse, 
susceptil)le  d'adhéier aux  corps  étrangers. 

Pour  taire  une  préparation  plus  complète  de  l'appareil  ambulacraire,  on 
pourra  procéder  par  injection.  On  remplira,  facilement,  l'appareil  ambula- 
craire, en  poussant  un  liquide  coloré,  soit  par  le  tube  aquifère.  soit  par  un 
canal  ambulacraire  radial. 

On  dil,  souvent,  cela  est  presque  classique,  que  l'eau  entre  par  la  placpu^ 
madréporique  et  parcourt  tout  l'appareil  ambulacraire.  Cette  assertion  est 
contredite  par  l'expérience.  Il  n'existe  aucun  courant  dans  le  canal  du 
sable.  Chez  un  certain  nombre  d'espèces,  ce  canal  est,  même,  plus  ou  moins 
obstrué  et  l'appareil  n'en  fonctionne  pas  moins.  Le  canal  du  sable  pos- 
sède, en  réalité,  un  rôle  peu  connu.  Ce  qui  est  certain,  c'est  que  chez  les 
Oursins  et  les  Astéries,  l'appareil  ambulacraire  sert  aux  déplacements. 
Chez  les  Ophiures,  il  n'a  aucun  rôle  locomoteui';  de  même  chez  les  Echi- 
nodermes  lixés. 

Système  nerveux. 

Le  système  neiveux  a  des  rapports  avec  l'appareil  ambulacraire.  Il  se 
compose  : 

r  d'un  anneau  œsophagien,  plongé  dans  l'épaisseur  de  1  œsophage. 


I,'(»l  ItSI.N.  199^ 

(ici  iiiiiicaii  est  mal  isolé  cl  diriicilciiiciil   (lissc(|iiiil)lc.  'l"  de  ciiKj  nerfs 


V'ig.   115.  —  Dessin  diiujnniiiiKilif/itc  rcsmiiant  les  (lisj)osilions  générales 
du  système  ambulacrairede  l'Oursin.  —  Gross.  lin.:  7). 

La  partie  située  dans  riiémisplicre  buccal  est,  seule,  repiésenlée. 

radiaux,  pai'faitenicnt  dislincts,  siliiés  entre  le  lest  calcaire  et  les  cinq 
canaux  ambulacraires. 


200 


ZOOLOGIE    PRATIQUE. 


Le  long  de  leur  trajet,  les  iierl's  iadiuu\  émettent,  au  niveau  de 
chaque  ambulacro,  deux  nerfs,  intimement  accolés.  Ces  nerfs  traversent 
le  test.  L'un,  le  nerf  amhvlacrairc  proprcmimt  dit,  suit  Tambulacre 
jusqu'à  la  ventouse;  Lautre,  le  nerf  périphcrlquc,  s"étale  à  la  surface  du 
test  et  contribue  à  former  le  plexus  nerveux  superficiel. 

Les  nerfs  radiaux  passent,  <Misuite,  chacun,  dans  un  j>ore  terminal:  ils 


ionB  ùjteranwuwcralre 


Pores  amûutacra, 


p  QQue  niergentta 


Fig.  114.  —  Portion  du  tvsl,  appartciianl  à  i/iriiiisp/irir  oiial. 
di'pouillée  (les  parties  molles.  —  Gross.  lin.  :  2. 


viennent  sur  la  face  externe  du  test  oîi  ils  se  léunissent  aux  fibrilles  du 
plexus  su|)erriciel. 

Au  pôle  ahoral,  sur  la  face  interne  du  test,  il  existe  un  petit  anneau 
nerveux  àuquA  se  détachent  cinq  nerfs  (jénitmix  cpii  se  rendent  aux 
fflandes  sexuelles. 


Après  avoir  étudié  le  système  nerveux  périphérique,  on  détachera,  sur  la 
face  interne  du  test,  toutes  les  pai^ties  molles.  On  distinguera,  aloi^s,  bien  plus 
facilement  que  sur  la  face  externe,  la  disposition  des  plaques  qui  composent 
ce  test.  Cette  opération  permettra  de  compléter  V étude  des  plaques  de  la 
carapace  faite,  par  le  côté  externe,  au  début  de  ce  travail  (fig.  il4). 


l/dlP.SIN.  201 

Eu  i'(''siiiu('',  la  sIriKiiiic  ^rin'ialr  de  I  Uiiisiii  csl  rrdiiclililc  aux  dis- 
positions suivantos  :  le  corps,  de  l'oiiiie  glohidciisc,  a  une  sviiH'liic  appa- 
rente niyonnée.  Il  est  revein  d  nn  test  eontiiui.  corniiosé  de  plaques 
pixtaposées,  portant,  du  rniv  exierne.  des  |»i(pianls  ni(ti)iles.  (ai  lest 
soutient  la  paroi  du  corps  cl  limite  nue  cavité  généi'ale,  spaci<!usc.  Lo 
tube  digestif  forme  deux  touis  de  spire;  il  est  attaché,  j)ai'  ini  coiu't 
mésentère,  à  la  paioi  du  corps;  il  pi'ésente,  à  sa  partie  antérieure,  (piehpie 
diflerenciation.  dans  le  s<'ns  respiratoire;  il  [xissède.  enlin,  un  appareil 
masticateur  comj)li(pié. 

L'appareil  excréteur,  essentiellement  repiésenlé  par  nn  rein  uni(jne,  la 
(flande  ovoïde,  est  suspendu,  parallèlement  à  Taxe  de  syméliie  rayonnée, 
et  contribue  à  déterminei',  avec  le  canal  du  sahlt\  le  plan  de  svmétrie 
l)i-latérale  du  corps. 

L'appaieil  amhulaciaiie,  établi  suivant  la  symétrie  rayonnée  |ientago- 
nalc,  entraîne,  également,  une  disposition  rayonnée,  pour  le  système 
nerveux,  Tappareil  circulatoire  et  I  aj)pareil  sexuel. 

L'arrangement  (bi  test  est.  de  même,  en  rajijtorl  avec  les  dispositions 
de  l'appareil  andjulaci'aire  :  les  zones  méridiennes  sont  alteinativement 
|)erforécs  (zones  ainbulacraires)  et  imperforées  (zones  génitales,  inter- 
ambulacraires). 

Les  ligures  1  Kj  et  110,  p.  i'Oi  et  '20b,  syntbétisent  les  doiuiées  j)ré- 
cédentcs. 

Différentes  formes  d'Echinodermes. 

IjCS  EcliiiKiilcriiies  sont  (''l;ili!is  sur  un  |il:iii  j^vn(''r;il  ciiiist;nil.  Les  |iiiii(i|i;il('s  vaiiélrs 
(raspcct  qu'ils  présentonl  so  raUnclit-ut  surtout  :  1°  ;i  la  couscrvation  des  caractères 
ancestraux;  2°  aux  transformations  scconrlaires,  plus  ou  moins  grandes,  survenues  dans 
les  diUerentes  parties  du  corps  (isolement,  eoalescence,  difVéreueiations  diverses  des 
parties)  ;  ô"  à  l'état  libre  eu  lixé. 

A.  Formes  (iiiceslralrs. 

1"  Différents  auteurs  lendent  à  considérer  les  Holotliiiridcs  actuelles  connue  des 
iormes  très  primitives,  voisines  des  Cyslidés,  qui  seraient  parvenues  jusipi'à  iiou^.  Leiu- 
situation  vraie  reste  incertaine,  faute  de  renseignements  paléontol()gi(pies. 

2°  Nous  connaissons  des  formes  aneesirales  pUis  sûres  :  les  Cyslidés.  Ces  êtres  sont 
représentés  par  des  restes  fossiles,  localisés  dans  les  terrains  pi'imaires  C'est  à  eux  que 
l'on  peut  rattacher,  avec  quelque  certitude,  toutes  les  autres  formes  d'Echinodermes.  Ce 
sont  des  animaux  à  caractères  primitifs,  synthétiques,  ne  présentant  jamais  uni^  symé- 
trie rayonnée  parfaite  et  dépourvus  d'aires  ambulacraircs,  nettement  délimitées. 

5°  Les  Blastoidés,  également  fossiles,  représentent  une  petite  iMancln»  spécialisée  des 
Cystidés,  éteinte  sans  laisser  de  descendants. 

Ij.  Foimes  issues  des  prérédeitles,  vivanl  dans  la  naluie  niiueUe. 

Certaines  de  ces  formes    sont  errantes;  les  autres  sont  fi.rées. 

i"  Formes  errantes.  —  Kn  outi-e  des  Hulothurides,  les  Ediinodermes  errants  (pii 
vivent  actuellement  sont  : 


oOi  ZO()LO(;iE    PRATIQUE. 

1°  Les  Slellérides,  i'e|)rést'i»hiiit  1rs  plus  anciennes  formes  libres  qui  soient  ariivées 
jusqu'à  nous.  Leur  corps  porte  des  diveiiicules  ou  bras  qui  com|)r(Minent,  ciiacun,  tous 
les  éléments  d'un  individu  complet  :  diverticule  du  tuhe  digestif,  oiganes  locomoteurs, 
appareil  neiveux,  etc.  l/individualité  des  bras  s'arfnme,  en  outre,  par  les  caractères 
tirés  de  leur  mode  de  régénération. 

2°  Les  Ophiundea  (pii,  jiar  leur  organisation,  se  raltaclient,  diicctement,  aux  Sttl- 
lérides,  mais  cliez  lesquelles  la  partie  centiale  s'établit  en  un  disque  où  se  condensent 
les  oro^anes  essentiels.  Os  êtres  Tonnent  une  brandie  terminale  (pii  paraît  être  issue 
des  Slellérides  anciennes. 

5°  Les  Éch'tnides  lormeut  un  groupe  absolument  distinct,  dérivant,  direclemeni,  îles 
Cvstidés.  C'est  avec  les  Slellérides  que  ces  cires  oui  le  plus  d'analogie,  au  point  de 
vue  anatoniiqiie.  Mais,  au  lieu  d"étre  formé  de  parties  nettement  sé|iarées.  leur  cor|is  est 
ramassé  sur  lui-même  et  ses  éléments  constitutifs  sont  fondus  en  un  tout  unique,  globu- 
leux. Cette  fusion  des  ])arties  se  complique,  chez  certaines  formes,  d"une  différenciation 
mor|)liologique  [Chjpeaslres,  Spatanxjues).  Cette  différenciation  accroît,  encore,  b's  res- 
semblances (pii  rapproclieul  les  Ecbinodermes  des  autres  C.'elomales  supérieurs. 

2"  Formes  fixées.  —  Les  Crinoides  constituent  un  rameau  spécialisé  des  Cyslidés 
présentant  une  adaptation  tiès  marquée  à  la  vie  fixée  (isncriHes).  Les  Crinoides  peuvent, 
d'ailleuis,  faire  retour,  secondairement,  à  la  vie  errante  (Cumatules). 


ENTEROPNEISTES 

Nous  sijji,ii;il('i(»iis.  il  (('Ile  place,  des  aiiiiiiattx  isolés,  \v^  Enleropnenstes, 
qui  pai'aisseiit  ètie  peu  éloionés  des  Vers  aiuielés.  (]es  cttes  sont  repré- 
sentés, dans  la  iialiire  aeluelle,  parle  oenre  BaUnuH/IossNs.  Ils  présentent, 
comme  les  Vers,  une  division  du  corps  en  segments,  mais  ceux-ci  sont 
en  petit  nonihre.  Les  Knt(M(>})neiistes  ont,  en  onlre.  des  traits  de  ressem- 
blance avec  les  Kchinodermes  et  avec  les  (lliordés.  Ils  ressemblent  aux 
Echinodermes  par  la  forme  des  larves  et  par  l'arrangement  en  organe 
respiratoire,  de  la  |)artie  antérieure  du  tube  digestif,  f-e  dernier  caractère 
est,  même,  très  accusé.  Les  Enteropneustes  portent,  en  effet,  sur  les 
côtés  du  cou,  des  fentes  métamérisées  (pii  font  communiquer  la  cavité 
digestive  avec  l'extérieur. 

Les  Enteropneustes  ressemblent  aux  Cbordés,  (Tabord,  |)ar  la  fonction 
respiratoire  de  la  partie  antérieure  (\u  tube  digestif;  ensuite,  par  la 
position  dorsale  des  centres  nerveux  et  par  la  présence,  au-dessous  des 
centres  nerveux,  d'un  organe,  d'ailleurs  très  limité,  qui  soutient  ces 
derniers  et  qui  rappelle  la  chorde  dorsale  des  Tnnicii^rs  et  des  Vertébrés. 

En  résumé,  les  Enteropneustes  paraissent  dériver  des  Vers  annelés. 
Ils  ont  avec  les  Écbin(ulerines  et  avec  les  Cbordés  un  certain  nond)re  de 
traits  counnuns. 


VERS  PLATS 


Les  \('i's  plats  jM'iivcnl  ôti'c  (•onsidi'it's  comme  le  résultai  (rime  simpli- 
(icatiuii  progressive  du  eoi'ps  des  Vers  annelés. 


lIIRUDIiNÉES 


Les  llirudiuées  sont  des  animaux  allongés,  aplatis,  à  tète  peu 
distincte.  Leur  corps  ne  porte  pas  de  soies,  mais  il  est  muni  d'une  grande 
ventouse,  postérieure,  qui  sert  crorgane  de  (ixation.  et,  souvent,  dune 
ventouse  antérieure,  située  dans  la  région  buccale. 

Intérieurement,  la  segmentation  est  évidente,  mais  elle  est  rendue  peu 
nette  par  la  dissociation  partielle  des  cloisons  inter-annulaires  et  par  la 
présence,  dans  la  cavité  généi'ale,  d'un  tissu  conjonctil"  abondant.  Ces  Vers 
habitent,  presque  tous,  les  eaux  douces;  quelques-uns  sont  terrestres. 

Les  Hirudinées  vivent,  généralement,  en  ectoparasites;  elles  n'ont 
recours  à  la  locomotion,  que  passagèrement,  poiu'  chercher  des  hôtes  ou 
pour  procédei'  à  l'acte  de  la  fécondation. 

Ces  êtres  se  distinguent,  entre  eux,  par  leur  armature  buccale.  Les  un 
sont  dépourvus  de  mâchoires.  Ils  possèdent  une  trompe  protactile  [Rhyn- 
chobdellides)  et  vivent  sur  les  corjts  des  Poissons.  Les  autres  sont  pourvus 
de  mâchoires  [Gnathobdellides)  et  ont  des  hal)itats  variés.  La  Sangsue 
ordinaire  est  un  exemple  de  ce  dernier  cas. 

Nous  allons  passer,  sans  insister  plus  longuement  sur  la  structure  des 
lliiudinées,  à  l'étude  des  termes  extrêmes  de  la  série  des  Vers  plats, 
c'est-à-dire  aux  Plathelminthes  (Voy.  la  note  de  la  page  115) 


PLATHLLMINTHES 

Les    Plathelminthes    présentent    des  réductions    organiques    considé- 
rables. Ces  réductions  se  traduisent  par  : 

1"  l'aplatissement  considérable  du  corps;  '2"  la  sinqilification  progrès- 


206 


ZOOLOGIE    l'RATIOUE. 


.sive  du  tube  dij^estil';  5"  ronvahissenient  de  l;i  cavité  gouéralc  par  un 
parenchyme  conjonctif,  extrêmement  abondant;  4"  l'accroissement  excessif 
de  l'appareil  sexuel. 

Nous  aUons  étudier  parmi  les  Platelminthes,  les   Trëmatodes  et  les 
Ceslodes. 


TRËMATODES 

Exemple:   LA    DOUVE    DU    FOIE 
(FASCIOLA   HEPATICA   (Liiiiic)   OU   DISTOMA   HEPATICUM    [Rd-Jus) 


Proion/Tsmant  cépnanau» 


(le  Ver  se  trouve,  couuiuuiémcnt,  dans  les 
canaux  biliaires  du  Mouton.  C'est  un  des  belmin- 
tbes  les  plus  réjiandus  chez  les  manunirères  sau- 
vages et  domestiques.  On  le  rencontre,  exception- 
nellement, chez  rhonnne. 

On  se  procurera,  facilement,  de  nombreux  exem- 
plaires de  cet  animal,  en  faisant  retenir,  dans  les 
abattoirs,  les  foies  douves  de  mouton  ou  de  bœuf.  Ces 
organes  renferment,  jjarfois,  des  Fascioles  hépati- 
ques en  très  grande  abondance,  en  compagnie  d'autres 
douves  de  plus  petite  taille,  les  Fascioles  lancéolées. 


ASPECT  EXTÉRIEUR 

be  corps  est  aplati  et  a  In  forme  d  une  l'euille 
plus  longue  que  lai'ge,  non  découpée  sur  ses 
bords.  11  est  dépourvu  de  toute  segmentation. 
Sa  consistance  est  molle  et  sa  couleur  d'un  brun 
grisâtre.  A  une  extrémité,  il  port(^  un  prolonge- 
ment obtus  ({ui  uiar(pie  la  région  céj)bali(pie. 
Il  existe,  du  côté  venlial,  à  l'avant  du  corps,  deux  ventouses,  placées 
l'une  à  la  suite  de  lautre.  L  Oiifice  imccal  est  percé  dans  la  ventouse  anté- 
rieure. L'anus  fait  défaut.  Il  existe  d'autres  orilices  dilTiciles  à  voir  :  les 
pores  excréteurs,  sexuels,  etc.  Ces  orilices  seront  signalés  avec  les 
organes  dont  ils  font  partie. 

On  renconire.à  peu  près  constamment,  avec  la  Fasciole  Ju'palif/Ne,  un 
second  l*latbelmintbe,  aussi  connnun  quelle,  mais  de  taille  plus  petite  et 


iji.  M7.  —  Une  Fasciole 
hcpatiquc,  vue  par  le 
côté  dorsal.  —  Gross. 
lin.:  1,5. 


LA  DOLVK    1)1    FOIE, 


20' 


daspect  un  peu  dilTt'- 
rent.  C'est  la  Fasciole 
lancéolée  <n\  Dicro- 
cœliinn  Unieeolaluni 
(Nehlis).  Le  tahleaii 
suivant  permettra  de 
distinguer  ees  deux 
l'ornies.  avec    facilité   : 


Fifî.  118.  —  Dessins  (hnni- 
diacjranniial  {([lies,  r.r// ri- 
mant les  /N'iiiripau.r  ca- 
ractrres  qui  (lisliiif/uriit  la 
Fasriule  Ur/iatiqiie  (1)  de 
la  Fasciole  lancéolée  {'i]. 
—  Gross.  liii.  :   1,5. 

Ces  deux  animaux  sont  vus 
par  la  lace  venlralc. 


VenLiUse  ùuccai» 


Proiungemeni  cÊpnotiQue 


Ventouse  ooaominoie 


ventouse  ùucçoie 


ventouse  auûornuialt 


Brancnes  t/itesttncies 
*  I    .  -  non  romlfleei 


^/ 


.  Ramtffcations  aes  ùrcnches  Intestinales 


Dimensions. 


Forme 

générale  du 

corps. 


F.  HEPATIGA. 


Longueur,  1Ô-.55  millimètres. 
(  Liiriîeur,        -4-15  millimètres. 


Arrondie  à  une  de  ses  extrémités, 
amincie  à  l'autre.  L'extrémité 
arrondie  porte  un  petit  prolon- 
gement eonique,  le  prolonç/e- 
incnt  léphalique. 


'  Face    inférieure    et    moitié    anté- 
État  de  la    l      rieure  de  la  face  supérieure  re- 
surface du    \      couvertes  de  petites  éminences, 
corps.         I      les   érdilles,  dirigées  d'avant  en 


Forme  de 
l'intestin. 


État  optique. 


Divisé  en  deux  branches  antéro- 
postérieiues,  parallèles,  portant 
de  nombreuses  ramifications. 


/Corps  quelque  peu  op;i que  et   d'un 
'      gris  livide. 


D.  LANCEOLATDM. 


ô-O  millimètres. 
'2-5  millimètri's. 


Amincie  et  effilée  à  ses  deux  extré- 
mités. Dépourvue  de  prolonge- 
ment céphalique. 


entièrement  lisse. 


Divisé   en   deux   branches   dépour- 
vues de  toute  ramification. 


l'aroi  du  corps  transparente,  laissant 
distinguer  les  divers  organes 
internes.  Ton  général  d'un  blanc 
laiteux. 


208  ZOOLOGII-:     l'IiATKjUI::. 


ORGANES  INTERNES 

On  se  fera  une  première  idée  de  la  structure  interne  d'une  Fasciole  hépa- 
tique en  examinant,  par  transparence,  à  la  loupe,  un  individu  placé  entre  deux 
lames  de  verre. 

On  apercevra,  d'une  façon  assez  vague,  des  organes  qui  se  projettent  les 
uns  sur  les  autres.  Pour  les  détailler,  il  sera  nécessaire  de  faire  subir  à 
l'animal  des  préparations  spéciales  et  successives. 

Nous  allons  ('xaiiiincr  ces  organes  dans  Tordre  suivant  : 
1'  a|)|)areil  sexuel  femelle;  '2"  appareil  sexuel  uiàle;  5"  appareil  diges- 
til";  4"  ap|»areil  exei'éteui' ;  W  appareil  nerveux. 


Appareil  sexuel. 

On  donnera  plus  de  netteté  aux  organes  sexuels  en  plongeant  le  sujet, 
pendant  quelques  jours,  dans  la  glycérine.  Sous  l'action  de  ce  réactif  le  tube 
digestif  et  l'appareil  excréteur  s'effaceront  à  peu  près  complètement  et  les 
organes  sexuels  deviendront  faciles  à  distinguer. 

Appareil  sexuel  femelle. 

L'appareil  sexuel  Iciuelle  se  compose  de  glandes  et  de  conduits. 

Les  glandes  principales  sont  repiésentées  par  un  oi^iirc  proprement 
(lit  ou  (/ermigène  et  par  des  glandes  vitellogènes.  Les  conduits  ont  des 
dispositions  coni[)lexes. 

En  allant  de  la  |)artie  profonde  vers  Toiilice  sexuel  externe,  on  ren- 
contre (lig.  115,  A)  : 

Les  (jlamhs  vitelloç/èties,  qui  sont  des  organes  disposés  en  grappes 
délicates,  rassemblées  en  une  large  bande,  sur  la  périphérie  du  corps. 
Ces  glandes  déversent  leurs  produits  dans  deux  longs  canaux  collecteurs, 
les  vitelloductes,  ([ui  courent  de  chaque  côté  du  corps.  Ces  canaux  sont 
réunis  par  un  canal  liansversal,  le  vilellodiicle  IransiHn'.'^e.  Ce  deiniei- 
donne  à  rensemhle  des  conduits  c(dlecteurs  la  lornu'  diin  11.  Du  milieu 
du  vitelloductc  transverse  se  détache,  en  avant,  un  réservoir  auquel  fait 
suit(î  un  canal  e.vcrétevr  des  glandes  vitellogènes.  Ce  dernier  reçoit, 
hientôt,  loviducle.  Au  jxiint  de  renconlic  du  canal  excréteur  des  glandes 
vitellogènes  et  de  lOviducte,  aboutit,  également,  un  mince  canal  qui  est  le 
canal  excréteur  d'une  niasse  sphéricpie  constituée  par  des  glandes 
annexes  :  les  glandes  coqnillières.  Celles-ci  sont  unicellulaires  et  agglo- 
mérées, en  ujie  seule  masse,  autour  du  point  de  rencontre  des  trois 
canaux  dont  il  vient  d'être  question  :  canal  excréteur  des  glandes  vitello- 
gènes, oviducle  et  Cfutal  des  glandes  coquillicres. 


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11 


iMlt  ZOOLOGIE    IMUTIQLIK. 

De  la  /onc  où  se  Iroiivo  lopoint  (liinion  de  ces  tiois  canaux,  se  détache, 
également,  un  petit  canal  éniguiatique,  le  canal  de  Laurcr.  Ce  canal  se 
dirige  vers  la  face  dorsale  du  corps  où  il  s  ouvre  au  dehors,  dans  le  voi- 
sinage de  la  ligne  médiane  dorsale.  ;i  [leii  près  au-dessus  de  la  glande 
co([uillière. 

En  avant  du  vilelloducte  transverse,  sur  le  cùté  droit  de  l'animal  (à  la 
gauche  de  l'obsovateur.  sui'  la  lig.  119),  se  trouve  Y  ovaire  proprement 
dit  ou  germigène,  composé  de  tubes  ramifiés  à  extrémités  terminées  en 
cœcum.  Ces  tubes  s'unissent  en  un  seul  oviducte.  très  mince,  qui  se 
joint  au  canal  excréteur  des  glandes  vitellogènes. 

humédiatement  en  avant  de  la  masse  formée  par  les  glandes  coquil- 
lières,  par  consécpient,  après  la  jonction  des  divers  canaux,  le  conduit 
unique  qui  en  résulte  se  développe  en  un  utérus  tubuleux,  contourné 
plusieurs  fois  sur  lui-même.  En  avant,  cet  utéius  diminue  de  calibre  et  se 
transforme  en  un  conduit  qui  vient  aboutir  à  une  vulve,  juxtaposée  à 
l'orifice  par  lequel  sort  le  pénis.  La  région  dans  laquelle  se  trouvent  les 
orifices  mâle  et  femelle  est  souvent  désignée  sous  le  nom  de  cloaque 
gcnilal. 

On  dilacérera  l'utérus  d'un  sujet  inutilisé,  et  l'on  examinera  les  œufs  au 
mici^oscope. 

Appareil  sexuel  mâle. 

Sur  le  même  individu,  on  remarquera,  aisément,  dans  la  légion 
médiane  et  centrale  du  corps,  les  deux  testicules,  réductibles  à  deux 
glandes  paires  très  ramifiées. 

Tous  les  tubes  testiculaires  s'abouchent  sur  deux  canaux  déférents,  de 
longueur  inégale,  placés  l'un  à  côté  de  l'autre,  sur  la  ligne  médiane 
du  corps.  Ces  deux  canaux  s'unissent,  à  l'avant  du  corps,  et  le  conduit 
nnicpie  qui  en  résulte  se  dilate  en  un  sac  ovalaire,  à  parois  épaisses 
et  inusculeuses,  qui  constitue  la  poche  du  pénis.  Cette  poche  renferme, 
elle-même,  une  vésicule  séminale,  un  canal  éjaculateur  et  un  pénis. 


Appareil  digestif. 

Les  dispositions  du  tube  digestif  sont  faciles  à  observer  chez  les  Fascioles 
hépatiques  (fig.  119,  B).  En  effet,  ces  vers  sont,  en  général,  gorgés  de  bile, 
et  la  couleur  foncée  de  cette  substance  i^end  leur  appareil  digestif  très  appa- 
rent, à  travers  les  téguments.  En  observant  ces  animaux  à  la  loupe,  dans  leur 
état  de  replétion,  on  veri^a  que  leur  cavité  digestive  est  constituée  par  une 
paire  de  canaux  rameux  dont  les  arborisations  s'étendent  dans  toutes  les  par- 
ties du  corps  et  se  terminent  en  caecum.  On  mettra,  encore  mieux,  cet 
appareil  en   évidence  en  injectant,  à  son  intérieur,  une  matière  colorante. 

A  cet  effet,  on  fera  dégorger,  pendant  quelques  heures,  dans  l'eau  froide, 
les  individus  que  l'on  veut  soumettre   à  cette  opération.  Après  ce  temps  on 


LA    DOliVK    1)1      l'on:.  '211 

pressera  doucement  le  corps  d'ai^vière  en  avant,  afin  de  vider  la  cavité  diges- 
tive.  On  introduira,  dans  la  bouche,  une  fine  canule  à  l'aide  de  laquelle  on 
poussera  une  injection  colorée.  Cette  injection  devra  être  préparée  avec  une 
couleur  fine.  On  emploiera,  par  exemple,  la  poudre  de  carmin  en  solution 
aqueuse  gommée. 

L'adjonction  de  gomme  permet  de  précipiter,  par  l'alcool,  la  substance 
injectée  et  d'éviter  le  dégorgement,  après  la  pénétration  de  cette  matière- 
Afin  d'empêcher  les  déchirures  internes,  il  est  indispensable  de  procéder  avec 
lenteur.  Si  l'on  veut  conserver  la  préparation,  on  poui^ra  la  monter  sur  une 
lame  porte-objet,  à  la  gélatine  phéniquée  ou  à  la  glycérine,  en  lutant  à  la 
paraffine. 

\a'  tiiltc  (li^cslif  (•()iiiimiiii({U(*  avec  rcxlrrieiii'  |)ai-  iin  seul  oiilicc  la 
houclic,  ijcrcéc  dans  la  ventouse  antérieni'e.  A  la  lioiiclic  luit  siiilr  un 
hiilhc  (l'soplKKi'K'ii.  cdurl  el  niusculeux.  <|ui  joue  lui  ii'ile  iui|)(trtanl 
dans  liniieslion  {\v<^  aliments. 

A  la  suite,  vient  \hite>ilin,  l'oruié  de  deux  hianelies  |i;uallèles.  dirii;ées 
cravant  en  nri'ière  e(  1res  i-nuiiliées,  sur  les  e('ités. 


Appareil  excréteur. 

Sur  les  sujets  Irais,  ou  napereoit  cet  ajjpareil  ([iie  lorsqu'il  couliful 
des  produits  d'exeiétioii.  Pour  le  mettre  eu  évidence,  il  (;iut  a\(»ir  rectuiis 
à  des  injections  artilicielles. 

On  pratiquera  l'injection  sur  la  face  dorsale  du  coi^ps,  au  point  oii  le  grand 
canal  collecteur  présente  son  plus  grand  diamètre  (c'est-à-dire  au  niveau  du 
premier  tiers  du  corps).  La  masse  injectée  sera  une  solution  aqueuse  de 
gomme  colorée  que  l'on  précipitera,   ensuite,  par  l'alcool. 

L'appareil  excréteur  se  cuui[)ose  d'un  f//vnz(/ CY///r//  ((t/lcclc/n-  dorsal. 
longitudinal  et  médian,  ouvert,  extérieuremenf,  à  l'extrémité  postérieuic 
du  coips. 

Ce  canal  émet,  siu"  sa  périphérie,  de  uomhicuses  r;miiliciitiou.-  (pii 
s'anaslomosenl  entre  «dles  ((i^.   I  1*1,  (1). 


Appareil  nerveux. 

L'appareil  nerveux  est  ()eu  dilVérencié  el  à  peine  distinct  de  la  piuoi 
du  corps. 

Les  éléments  nerveux  sont  répandus,  de  prélV'icnce,  dans  la  région 
céphali(pie  et  au  niveau  du  sinus  génital,  c'est-à-dire  (hnis  les  régions 
([ui  ont  les  rapports  les  plus  intimes  avec  l'extérieur. 

En  réalité,  au  lieu  d'être  l'ait  d'une  paitie  centiale,  uetlemeul  déliuiilec. 
et  de  nerfs  périphériques,  le  système  nerveux  se  compose  de  |)arties  peu 
précises  qui  restent  éparses  dans  la  couche  sous-culiculaire  (lig.  110,  H). 


til'i 


ZOOLOCIE    l'KAÏIOlE. 


Cavité  générale  du  corps. 

\a\  cavitr  lirnéialc  dti   corps  est  ((tnililrc  par  du  tissu  conjoiRiit"  dans 
■(|iicl  sont  cnlouis  los  (H'<;anes. 


Résumé.  —  Il  scia  bon,  pour  coiiiplclcr  Tctiidc  de  la  Kasciolc  liépa- 
liqiu',  de  préparer  des  coupes  transversales  et  longitudinales  du  corps 
(lig.  i20etlt>l). 

Le  corps  de  la  Fdsciolc  Iiépaliquc  comprend  une  paroi  qui  a  la  lornie 
dun   sac  aplati  et  <pii  limite   une  cavité  occupée  ()ai'  ditîérents  organes. 


'  Apgarelle. 


Canoui  dtrerrnti 


Fig.  l'20.  Coiijic  lr(utnvcrt!alc  dcnn-diayrd iiniKtl i(ine  d  une  Ys'UMn.v.  iiki'Atiouk. 
Gross.  lin.  :  7. 

Dans  ce  dessin,  les  orj^anes  sont  représentés  plus  écartés,  dans  le  siuis  vertical,  qu'ils  ne  le 
sunl  en  réalité.  \,' appareil  excréteur  est,  sur  l'animal,  plus  profondément  enfoncé  entre  les 
Ijranclu's  |)rincipales  de  rinteslin.  Les  organes  sexuels  ni;"dcs  sont  plus  étroitement  appliqués 
contre  la  l'ace  iid'érieure  des  ramilications  intestinales.  De  même,  les  organes  sexuels  femelles. 
l!es  derniers  sont,  toutefois,  inférieurs  aux  organes  mâles  par  leurs  parties  centrales.  L'ulérus, 
par  exem|)le,  est  placé  sous  le  cMiial  déférent.  Vov .  la  lignrc  121. 


La  paroi  comprend  :  I"  luie  cuticule  superlicielle  ;  2"  ime  assise  sous- 
culiculaire  dans  Tépaisseur  de  laquelle  soid  ré|)andus  les  éléments  ner- 
veux; 5"  une  assise  musculaire. 

Les  organes,  ipn  occu|)ent  la  cavité  du  sac,  sont  : 

1"  Au  centre,  un  hihe  (VKjeslif,  à  deux  branches  principales,  en  l'orme 
de  diajKison  dont  la  base,  terminée  par  la  bouclie,  est  tournée  vers  la 
partie  antérieure  du  corps.  Les  deux  branches  ])ortenl  de  nombreuses 
ramilications  latérales,  dirigées  vers  la  périphérie. 

'i"  Un  appareil  excreleu)',  dont  le  tronc  princi|)al,  médio-dorsal,  est 
situ(' entre  les  deux  branches  dti  tube  digestif  et  ouvert  à  la  partie  posté- 


LA  i»(ii  VM  1)1    Kl  m;. 


215 


licuic  (lu  coiiis.  De  ce  Iroiu',  se  (lôliicliciit  dv^  liiiiiiliciilions  iioiiilncusos 
qui  vont  s'ouvrir  dans  les  diverses  pailics  (!<■  I.i  cavilr  j^vuriiilc. 

5"  \1\\  a})p<(reil  sexuel,  hennaphrodlle.  doiil  la  pailic  tiiàle  est  \\\v- 
(liano  ot  la  pailic  femelle  p(''ii|»li(''ri(|u<'. 

Ces  (lillV'iTiils  or^anos  sout  <al(''s  jiar  du  tissu  roiijouclir  (|iii  coinlilc 
la  cavilé  urnrialc. 


Fig.  121.   —  (loupr  /i)n(/ili((liii(ilr.  rlerni-(lia(/r(immalifjiie,  (Tuiir   l''\^i;i(ii.i;  mkp\tiqif. 

(irnss.  lin.  :  5,5. 

Ct^Uc   ooupc  comijli'to  los   iloniiùcs    lournios   par   la    coupe   procrdciili'.    l.i's    iiidiiMlidiis  ipii 
accomp.isneiil  celte  dernière  Irouveiil,  ici,  la  même  applicalioii. 


Développement  et  migrations  des  Trématodes. 

Les  Tréin;il()(les  viveni,  laiilôl  en  cela  parasites,  Innlôt  en  ciuloixirasiles. 

A  ces  deiis  élals,  se  nillacheiit  des  modes  d'orrianisalidn  et  de  développeinenl  disliiiels. 

1"  Les  Trémalodes  ipii  vivent  en  evlopaïasites  s'atliielient  à  la  peau  on  anx  lnancliies 
des  animaux  a(|aati(|ues,  des  Poissons,  prinei|ialement.  Ils  ont  des  ventouses  en  nombre, 
plus  ou  moins  (jrand,  mais  toujours  supérieur  tt  deux.  A  l'éclosion.  les  emhiyons  sont, 
nns,  dépourvus  de  eils,  el  jmssèdcnt,  déjà,  la  l'orme  des  adultes.  Leur  déreloppouent  se 
fait  sans  niiijralions. 

2°  Les  Trémalodes  (jui  vivent  en  endoparasiles  n'ont  jamais  ([u  une  ou  deux  ventouses. 
Ils  émettent  des  embrvons  qui  sont  obligés  de  passer  dans  des  milieux  très  différents, 
.avant  de  retrouver  des  conditions  semblahles  à  celles  dans  les([uelles  vivaient  leurs  géné- 
rateurs. Ils  subissent  des  migrations. 

Nécessairement,  au  cours  des  migrations,  les  embryons  prennent  des  formes  transition- 
nelles,  propres  à  faciliter  leur  passage  dans  les  milieux  qu'ils  traversent  (milieu  aqua- 
tique par  exem])le,  queue  locomotrice). 

Chez  la  Fasciole  hépatique,  les  phénomènes  évolutifs  se  ])assent  de  la  façon  suivanle  : 

1°  L'œuf  est  abrili',  dans  une  coque. 

2°  Quand  l'o'uf  est  pondu,  il  est  entraîné  avec  les  déchets  intestinaux  de  l'hôte. 

7)"  Si  l'œuf  arrive  an  contact  de  l'eau,  la  coque  se  complet  l'embryon  qu'elle  eoiilieiil 
est  mis  en  liberté,  (^et  embryon  est  cilié  et  possède  les  éléments  essentiels  du  futur 
adulte;  mais,  avant  d'arriver  à  l'étal  définitif,  il  subira,  encore,  des  transformations  en 
rapport  avec  la  naluie  des  milieux  qu'il  va  avoir  à  Iraverseï',  pour  alleindi'e  sou  liôle 
définitif. 

4"  L'embryon  cilié  meurt,  s'il  ne  rencontre  pas,  dans  l'eau  <iù  il  nage,  mi  hôle  sur 
le(|uel  il  puisse  se  fixer.  Pour  la  Fasciole  hépatique,  cet  animal  est,  le  plus  souvent.  »in 
petit  mollnsqiu'  d'eau  douce,  une  Lymnée  {L.  minuta). 

T)"  L'einbrvon  perd,  alors,  ses   cils.  11  pénètre  à  l'intérieui'  de  son   bote,  i;rossil  el  se 


!ili 


Z>O0L0(jlli    l'UATIOL'Iv 


Iraii^formc  en  iiii  suc  irrégulier  dans  lequel  des  j^roiipes  de  eellules  évuluenl,  séparé- 
iiieiil,  ]i(iiir  (loiiuer,  eliaciin,  un  embryon.  Le  sac  qui  résnlle  de  l'embryon  primitif  et  son 
contenu  consliliieni,  réunis,  un  Sporocysle. 

Ij"  Chaque  eml)ivon  issu  du  Sporocyste  évolue  et  se  traiisfdrnie  en  Cercairc  qui  a  l'or- 
j;anisation  de  la  Fasciide  adulte,  augmentée  d'inie  pelile  (|uene  nnisculairc  qui  sert  d'or- 
gane lociimoteur. 

7°  Les  Cercaires  traversent  les  tissus  de  la  Lynniée,  arrivent  dans  l'eau  et  y  nagent, 
jusqu'au  momcïit  où  elles  sont  ingérées  jiar  un  >loulon,  ]>ar  exemple.  Elles  pénètrent 
dans  l'inleslin  de  ce  deiiiier,  puis  dans  ses  canaux  liiliaiics,  et  deviennenl  des  Douves 
adultes, 

11  ariive,  assez  iVéqueminenl,  (pi'enlre  la  phase  SponH-ijdc  et  la  phase  Ceicaiie 
s'intercalent  des  formes  nommées  Radies,  tles  Kédies  qui  ne  font  que  répéter  la  forme 
du  Sporocyste,  une  ou  plusieurs  fois,  aboutissent,  finalement,  à  donner  des  Cercaires.  de 
la  même  manière  que  le  Sporocyste.  Les  Rédies  correspondent  à  des  variations  secon- 
daires dans  la  succession  habituelle  des  phases  qui  constituent  le  cycle  habituel  du  déve- 
loppement des  Fascioles. 


Tableau  de  l'évolution  habituelle  des  embryons   de  la    Fasciole 

hépatique. 

Milicii   iiKiiiimi'       Milieu   (iiiiiiK'  Milieu   iiidiiiïiié      Milieu  (iniiiié 
injuide.                  [Ujiuuée.)  liijuide.  [Mouiou.) 


Adulte  :  œuf  — >  Embryons  — >  Sporocysles  — -^^  Cercaires  ->  Fascioles  hépatiques 
ciliés.  \  adulte 


— >  Tiédies - 


v-liédies-llédies- 


CESTOIIES 

Los  Ccstodcs  soiil  les  [)liis  coiiiiimits  des  Y<'rs  paiiisilcs.  Ils  ((hiiiucii- 
lu'iii  un  (lî's  <iiaiHl  nonihrc  d  {'S|»î'(('s  qui  vivent,  à  I  ('lai  cnilii  yonnairc 
dans  les  divcis  organes  des  VciU'Iuvs.  et,  à  l'état  adulle,  dans  leiu- 
intestin.  Par  leurs  mœurs  et  par  leur  siruelure,  ees  èli'es  séloi^iienl 
peu  des  Tréniatodes.  Leurs  earaelères  morphologiques,  les  plus  |»arlieii- 
liers  consisleni  en  ee  qu'ils  sont  dépourvus  de  tuhe  digcstil",  el  cpi  à 
rà<;('  adnilc  leur  corps  présenle,  lialMluellemenl,  une  disp(tsili(tii 
seyun'ulée. 

Exemple  :     LE    T/ENIA    EN     SCIE 

T/ENIA    SERRATA    (Goez-r). 


Fig'.   l'2'2.  —  Aspect  c.rirn'riir  d'i'ii    'ï.fiiia  srrrrila.  —  Gross.  lin.  :  1. 


Nous  choisii'ons  cette  espèce,  connue  sujel  d'étude,  h  cause  de  la  racilil('' 
avec  laipielle  on  ]ieut  l'observer  à  Ions  ses  états.  Elle  vit,  sous  sa  forme 
définitive,  dans  l'intestin  «.iréle  du  cliioi  oîi  on  la  trouve  souvent  en  i^rande 
abondance',  et,  à  l'état  embryonnaire,  dans  les  viscères  du  Iiijiiii,  où  il 
est.  de  même,  liés  fréquent  de  la  rencontrer. 

1.  l,cs  chiens  soul,  pnr  exccllencL',  k's  liôles  des  lii'iii;is  :  T.  smaUt,  cœiiiinis.  rcliiiioroniis. 
inarcjinala,  cHij/lica,  cucitineiina,  clc.  Cela  par;iil  Icnir  à  ce  que  ces  animaux  vivent  en 
compagnie  de  {"homme  qui  leur  aijandonnc  de  nomhreux  décliets  organii)ues  conlenani, 
souvent,  (h^s  œul's  ou  des  embrvons  de  Ceslodes.  Cela  lient,  aussi,  ;i  ce  qu'ils  man.yeut  ce> 
[M'oduils.  crus,  filoutounenient,  sans  les  niiicher.  L'Iiomme,  à  cause  de  son  régime  alimentaire 
comprenant,  souvent,  des  viandes  crues  ou  [)eu  cuites,  constitue,  de  même,  lui  terrain  favorable 
au  <léveloppemeut  des  Ceslodes.  Il  héberge,  siirloiil,  le  Tœiiia  soUiini  adulte,  dont  lendjryou 
lui  vient,  du  porc;  le  Txiiia  xaginato  nu  iiicniic  adulte,  que  lui  communique  le  Ijœuf;  le 
Tœiiia  cclnnocnrrus,  à  l'étal  embryonnaire,  que  lui  donne  le  cliicu.  Ce  dernier  Cestode  est 
particulièrement  dangereux,  à  cause  de  ses  localisations  dans  les  différents  organes.  De  même, 
il  nourrit,  parfois,  le  liotluiovcplialus  latus  dont  la  larve  vil  chez  certains  Poissons. 


210 


ZOOLOGIE    PRATIOME. 


l'oiir  avoir  dos  TfV)nas  srrrdin  adultes,  il  est  nécossairc  de  saciilicr  un 
chien.  Les  chiens  eii'ants,  don!  lalinientaliiin  se  c()ni|»ose  de  détritus  de 
toutes  sortes,  héherj^ent  cette  espèce,  à  |>eu  ])iès  constamment.  I>e 
même,   nn  lapin,   élevé    dans  des   conditions  de   |»ro|>reté    insullisantes. 

ama  (\v^  chances  nom- 
hrenses  de  contenii'  des 
emhrvons  dn  même  ver. 


ASPECT   EXTÉRIEUR 


il 

trompa 


I  Scottx  (Vuls    îltl) 


loni  ùoartsonr.snlt 


Le  Ticnia  .serrala  peut 
atteindre  et.  même,  dé- 
passer 1  mètre.  Il  est  son- 
vent  composé  de  |)lus  de 
'200  anneanx.  Son  organe 
de  lixation  le  scolcx.  vul- 
gairement ajtpelé  lrt(\ 
l'oinie  nue  jK'tile  masse, 
nn  pen  plus  Iari;('  (pie  la 
partie  du  corps  (pii  \ient 
inunédiatement  a[>rés  elle. 
liCs  premiers  anneaux  com- 
mencent à  être  distincts 
à  deux  ou  trois  nullimè- 
Ires  du  scolex.  Ils  sont 
grêles  et  ('troits,  moins 
longs  (jue  larges.  Plus  loin, 
ils  sont  carrés.  Enlin.  ils 
devieiment  plus  longs  (pie 

.       ,    ,.     .  larges,  et  mesuicnl.  alors, 

l'ig.    12o.  —  Orqane  dr  /i.ralioii   (in   J.riun.  "      .      , 

En  A,  vu  de  profil;  en  B,  vu  dr  face.  —  Cios^.  lin.  :  iO.      •   ceutunetrc  de  longueui-, 

Cel  organe  porte  le  nom  de  scolex.  On  le  désiiinc  lirs  ^H'"  ''  i'  6  luillunètres  (h^ 
souvent,  mais  à  tort,  sous  le  nom  de  lêle.  Il  correspoiui,  |ar"('nr.  Tout  Ic  lon!4  (lll 
en  réalité,  à  l'extrémité  postérieure  du  eorps  iini  ^-c  tixi' el  '  i  „.,„  .„,,,        ,.^f 

,   11,     '    ,    ,  ■/  '        corps,  les  anneaux  ont 

sur  laquelle  le  bourg-eonncmeni  s*^  produit.  ' 

leiu'  hord  [tostérieiu'  [>Ius 
large  ([ue  leur  hord  autérieiu-.  (ielle  iuégalit(''  domu-  airx  parties  laté- 
rales un  aspect  en  dents  de  scie,  très  inanpié.  Les  orifices  génitaux, 
placés  sur  les  hords  latéraux  des  anneaux,  alternent  irrégulièrement. 


Scolex. 

On  examinera  cet  organe  à  la  loupe  (fig.  123). 
Le  scolex  sert  à  lixer  le  ver  sur  son  licde  délinitil'.  Il  présente  une  diflY'- 


LE    T/EM.\    I:N    scie, 


'217 


reiicialidii  spéciale  en  lapjioil  avec  ses  l'oiiclidiis,  et  celle  (lilVérciu'ialion 
lui  vaut,  souveut,  le  nom  de  Irle.  Mais  cet  organe  ne  leniplit  aucune  des 
l'onclions  |tlivsiol()L;,i(|iies  de  celle-ci.  Il  correspond,  au  coniraire,  à  rexlré- 
Hiilé  postérieure  du  corps. 

Le  scol(!X  a  la  lornie  d  un  ovoïde  lerniiné,  en  avanl.  par  une  pelile 
proéminence  ou  Ironipc.  Il  est  muni  d'organes  de  li.xalion. 

(leu\-ci  soid  représentés  par  :  1"  ijualre  vmloiiscs  (que  Ton   iclrouve 


l'if-'.   l'24.  —  Ail  criilrc.  les  couronnes  dr  crothcls  ilii  scdir.i-,  l'nrs  de  fdci-,  arec  Irnr 
arrancjcmenl  réel.  —  (iross.  lin.  :  150.  —  Snr  les  râles,  den.r  rrochels  isoles.  —  (iross.  lin.  :  00. 

Les  leintes  des  doux  couronnes  soûl    couvonlionncllcs.    Celte   préparalinn  peul-ètre  olitcnuf 
soit  par  le  montage  ilnn  scolex  dans  des  sniislances  éelaircissantes,  soil  par  la  riidioiïraphic. 


chez  tous  les  Ccstodes)  disposées  autour  du  scolex,  à  égale  distance  les 
unes  des  autres,  et  opposées  deux  à  deux;  2"  deux  couronnes  de  ero- 
cliels,  super[tosées  et  imj)lantées  auloiir  de  la  lrom|)e. 


Les  ventouses  se  distinguent  assez  facilement  à  la  loupe.  Il  n'en  est  pas  de 
même  des  crochets.  Pour  étudier  ces  derniers,  on  pourra  :  i°  les  examiner 
directement,  au  microscope,  en  place,  à  un  faible  grossissement,  api^ès  avoir 
soumis  le  scolex  à  l'action  d'une  substance  éclaircissante  (glycérine);  2"  les 
dissocier  pour  les  examiner,  séparément,  en  détruisant  les  parties  molles  du 
scolex.  On  emploiera,  pour  cette  dernière  opération,  une  solution  étendue  de 
potasse  (fig.  124). 


218  ZOOLOGIE    l'RATlOUE. 

Tous  les  crochets  ne  sont  pas  cganx.   Il  en  est  de  grands,  et  de  petits. 

Les  petits  cioclicts  constituent,  à  eux  seuls,  la  couronne  supérieure. 
Ils  mesuienl  en  longueur  de  150  à  1()0  [j..  Ils  sont  au  nombre  d'une 
vingtaine. 

Les  grands  crochets  forment  la  couronne  inl'érieurc  ;  ils  mesurent,  en 
longueur,  de  225  à  250  [x.  Leur  nombre  est  à  peu  près  égal  au  nombre 
des  petits  crochets.  (Le  chilî'rc  total  oscille  enti'c  54  et  48.) 

Les  crochets  di's  Ta3nias  ont  une  forme  générale  caractéiistique.  Us 
comprennent  :  1"  une  partie  libre  ou  lame,  en  forme  de  faucille,  à  pointe 
tournée  en  dehors  et  en  arrière;  2"  un  manche  tourné  en  avant  et  en 
dedans,  sur  le(pu'l  s'attachent  des  nuiscles;  o"  entre  le  manche  et  la 
lame,  une  saillie  :  la  cjarde. 


ORGANES    INTERNES  ,^.    . 

Tous  les  anneaux  du  corps  se  composent,  fondamentalement,  des  mêmes 
ojganes,  mais  ces  derniers  présentent  des  étals  différents,  suivant  Tàge 
des  anneaux. 

Les  anneaux  sont  revêtus  d'une  épaisse  cuticule  qui  empêche,  le  plus 
souvent,  de  distinguer  les  organes  internes. 

Pour  mettre  les  organes  internes  en  évidence,  on  soumettra  quelques 
anneaux  mûrs  à  Faction  lente  d'une  solution  aqueuse,  étendue,  de  potasse 
caustique.  On  surveillera  l'usure  de  la  cuticule  sous  l'action  de  ce  produit  et 
lorsque  son  opacité  commencera  à  diminuer  (2-5  jours)  onlavera  ces  anneaux; 
puis,  on  les  plongera  dans  un  bain  de  glycérine.  Au  bout  de  peu  de  temps, 
ils  deviendront  assez  clairs  pour  qu'il  soit  possible  de  distinguer,  dans  leur 
intérieur,  les  principaux  organes  internes. 

Les  Cestodes  n'ont  pas  de  cavité  générale  distincte.  Les  anneaux 
forment  des  lames  compactes  dans  lesquelles  sont  plongés  les  organes. 
Ceux-ci  sont  réduits  à  :  I"  un  appareil  excréteur;  2"  des  organes  sexuels, 
hermaphi'oditcs  ;  5"  un  système  nei'veux. 


Appareil  digestif. 

Sous  l'action  de  la  vie  parasitaire,  les  Cestodes  ont  subi  une  simpliti- 
cation  morphologique  considérable  et  ont  peidu  leur  tube  digestif.  L'ab- 
sorption des  substances  alimentaires  se  fait  directement,  à  travers  la 
cuticule,  par  de  lins  conduits  qui  donnent  passage  aux  })roduits  ali- 
mentaires. 


LE   TyEMA    EN    SCIE. 


Roslre  Les  puatrs  rsnlouies 


Les  deux  Couronnes 
de  Crocnets 


Ictes  ae  roaalre 


Loues  de  t'uvaire 


Orifice  eùnltal-  '  '         /: 


FiG.  l'iy.  —  Etiim;  cii.NKii.vi.i;  DU  T.ema  seui-.atv. 

En  A,  aspect  cxléneur  de  ranimai,  (iros^.  lin.  :  0.  l.e  tliill're  1  torrcsiiund  au  s<nlc.i-  et  â  la 
région  qui  suit  immédiatement  cet  organe.  Celle  dernière  région  est  désignée,  liaijilnellemenl. 
sous  le  nom  de  cou.  Les  cliiiïres  II  et  III  sont  placés  à  côté  de  quelques  anneaux  pris  à  des 
distances  difl'érenles  du  scolex.  En  B,  trois  anneaux  mûrs  préparés  suivant  les  indications 
fournies  page  218.  En  C,  dessins  diagrammaliques  représentant  l'état  des  organes  sexuels  a 
dill'ércnts  niveaux  de  la  chaîne  ou  l'état  du  même  groupe  sexuel,  à  des  âges  dillérenls. 


m)  ZOOLOlilE    l'RATIOrE. 


Appareil  excréteur. 


f.a  [)aili('  (le  lappaicil  oxerétoiu-  la  [)lus  lacilc  à  iiicllic  en  évidence  esl 
constituée  par  denx  i-i'andes  lacunes  loui^iludinales  ou  (/rrnuh  C(tuanx 
collecteurs  qui  occupent  toute  la  lonij;ueur  de  laninial  et  sont  placés, 
symétriquouienl.  sur  les  côtés  des  anneaux.  Ces  deux  troncs  sont  réunis, 
sur  le  l)ord    postérieur  de  cha([ue  anneau,  pai'  une  htciine  Iransrerxdh' 

(lig.  12:).  r.). 

On  injectera,  facilement,  ces  différentes  lacunes.  Il  suffira  de  pousser  à 
leur  intérieur,  d'avant  en  arrière,  par  l'une  des  ouvertures  béantes  détermi- 
nées par  la  séparation  des  anneaux,  une  injection  liquide  colorée. 

En  léalité.  ra(jj)ai'eil  exciéteui'  a  une  couiplicalioii  plus  jurande.  Il 
existe,  en  dedans  des  deux  i>randes  lacunes  longitudinales  qui  vieruieni 
d'être  signalées,  un  canal  laléraU  très  grêle,  dil'licile  à  mettre  en  évi- 
dence et  un  système  complexe  de  canaliculea  anaf^loiiiotlqnea  répandus 
dans  le  coi'ps  tout  enliei'. 

Organes  sexuels. 

Chaque  amieau  contient,  lors([u"il  a  atteint  létat  adulte,  un  groupe 
sexuel  liermapliiodite.  Quand  on  examine  les  anneaux,  l'un  après  I  autre, 
à  partir  du  scolex,  ou  voit,  peu  à  peu,  apparaître  les  différentes  parties 
de  l'appareil  sexuid  ((ig.  125,  C,  I,  11.  111.  IV). 

Les  organes  mâles  se  développent  les  |>i'emiers  e!  airivent  à  maturité 
avant  les  organes  femelles.  Ils  produisent  le  sperme,  puis  satrophient. 
Pendant  ce  temps,  les  organes  femelles  pouisuiveni  leur  évolution.  Les 
glandes  uuuissent.  |)roduisent  les  and's  puis  se  llétrissent.  L'utérus, 
rempli  par  les  (cufs.  envahit,  alors,  la  plus  grande  |)artie  de  lanneau.  La 
ponte  a  lieu  ensuite  et  l'anneau.  lui-UK-me,  d(''jà  parliellemeni  vidé,  se 
détache  et  meurt. 

Les  Cestodes  paraissent  être  les  animaux  (|ui  possèdent  les  organes 
sexuels  les  plus  développés.  H  seud)le  (|ue  la  pi('S(pu'  totalité  de  leur  être 
soit  allectée  à  la  conservation  de  l'espèce.  On  a  vu  déjà  des  considéra- 
lions  sur  cet  état,  à  ju'opos  des  Némathelminihes  (voyez,  p.  10'2  el  1  10). 

Organes  mâles.  —  Sur  des  anneaux  jeunes,  |iiéalal)leuient  éclaiicis, 
(voyez  le  |)rocédé  p.  "218),  on  pourra  ohserver  un  Icsliciilc.  dans  la  partie^ 
antérieure  de  chaipie  anneau. 

Cet  organe  a  l'aspect  dune  glande  rameuse.  Son  conduit  excrétem-,  le 
spermidvcte,  se  dilate,  à  son  extrémité  terminale,  en  un  sac  ovoïde  à 
[)arois  transparentes,  la  poche  du  pénis.  Le  pénis  est  souvent  retiré  dans 
cette  poche;  parfois,  il  fait  saillie  à  l'extérieur.  Le  sperniidiute  se  termine 
sur  la  pa|)ille  géuital(\ 


LK    l\KM.\    i;^    SCIE, 


2!21 


Organes  femelles.  —  f,('s  oi-iiam's  sexuels  l'eiiielles  se  ((Hiiiioseiil, 
cniiiMie  chez  les  Tiéiiialodes,  (le  deux  sortes  de  glandes.  Les  unes  sont  diles 
(jt'nuujàncs,  les  autres,  rUcllogcucs. 

Les  premières  coiistilueiit  les  ovaires  itropicnienl  dils.  illles  Inmienl 
deux  i^i'oupcs  synit''lri(|ues,  latéraux. 

Les  secondes  sont  disposées  en  un  hdie  impair',  posli-rienr.  Les  produits 
de  CCS  diverses  glandes  se  réunissent  dans  un  espace  où  d(''lioii(lienl  des 
(/landes  coquillières,  iniieelhilaires,  «pii  constituent,  par  leiu'  enseudile, 
le  eorps  (Je Melilis.Ci'M  là  <jue  se  lacoinient  les  œul'sjpar  la  juxtajiosition. 


Ctaelt»  grBnutaus»  {EctoStrmti 


Muscles  transosrsas 


PBCtit  au  Penh 


Muscles  aorso-oentrotii 


yasse  conjonctioe  comotanla 


I  collecteur  lonsitumnal  de  .'  c/'pureil  excréteur 


lonsitualnat  Ile  l'o 


Viii.  riO.  —  (j>i(/ii-  Irdusrcrsiilc  il'iiii  (iiiiican  mûr.  —  (Inis-.   lin.   :  '2(1. 

CeUe  iiréparatioii  mcL  cii  ùviilciicc  les  |)riiici|)au\  caraclcres  du  corps  liii  Ticiiia.  On  (iistingiic. 
en  olTel,  la  cuticule  protectrice,  supcriicicllc,  iloiii)lc<',  intorieurcmenl.  \m-  une  assise  sous- 
culicitlairo,  dégénérée,  la  couche  (ji-anitleitse.  Les  mu-sclex  sont  loiigilndinaux,  traiisverses 
et  verticaux.  II  n'y  a  pas  de  carilé  ffétiéialc  dixlincte.  Les  organes  inleines  sont  réduits  à 
un  /l/ipareil  e.icrètcHr,  un  {i/i/i/nril  sr.nirl  lieiiiifiii/irodiU-  el  un  si/s/rinr  urrmi.r  ilifj  iis.  Le 
Uibe  ilif/estif  l'ait  dcl'ant. 

sons  une  nièine  coipie.  d  un   ovule    et  de   rési'i'ves  nutritives.  Du   corps 
de  Mchlis  se  détachent  deux  organes  : 

I"  Vuiérus,  qui  remonte  en  avant,  siu' la  liiiiie  médiane,  et  se  termine 
eu  cid-de-sac.  Les  ohiIs  lecondés  s'accnmident  dans  cet  ori^ane  et  y  com- 
mencent leur  (lévelo[)pement  ;  2"  Voviducle,  <[ni  se  rend  à  lOritice  i^énital 
externe,  où  il  déhouclie  à  côté  du  speruiiducle. 

On  mettra  en  évidence  la  forme  de  l'iitériis  en  injectant  dans  sa  cavité  une 
solution  gommeuse  colorée.  On  piquei^a,  sous  la  loupe,  avec  une  fine  canule, 
une  branche  antérieure  de  l'utérus.  On  poussera  l'injection,  on  durcira  la 
préparation  à  l'alcool  et  on  la  montera  au  baume  ou  à  la  glycérine. 

Il   est    intért'ssant   de  noter  (pie  la  reproduction  des  (".estodes  s  accoiii- 


•222  ZOOLOGIE    l'RATlOlE. 

pagne  lie  la  séparalidn  dos  anneaux  qui  contiennenl  les  œufs  inùis.  Ce 
phénomène  rentre  dans  la  catégorie  des  aulotouiies.  désignées,  par  Giard. 
sous  le  nom  iVruiloloinies  rcproduciricrs. 

Œufs.  —  Pour  observer  les  œufs  et  les  premièi^es  phases  du  développement 
du  Taenia,  on  dissociera  l'utérus  d'un  anneau  âgé. 

L'œuf  des  Cestodes,  comme  celui  des  Trémalodes,  est  composé  d  une 
cellule  œuf  et  de  réserves  nutritives  qui  se  présentent  sous  la  forme  de 
(•(dlules  vitellines.  L'ensemble  est  entouré  de  membranes  d  enveloppe. 
Seule,  la  cellule  o^uf  ou  cellule  germinative  formée  par  le  germigène  est 
fécondée  et  se  segmente  pour  former  Temliryon. 

Au  microscope,  on  verra  des  (êufs  elliplicpies  ou  prescpie  circulaires 
aussi  larges  à  un  bout  (ju'à  l'autre.  Ces  œufs,  d'un  jaune  clair,  pos- 
sèdent deux  enveloppes  et.  quelquefois,  une  troisième,  externe,  trans- 
parente, qui  apparaît  autour  de  l'ceuf  connue  une  aur(''ole.  ('es  ceufs 
uu^surent  0  mm.  051  sur  0  nuu.  056. 

On  observe,  aussi,  parfois,  des  œufs  en  voie  de  segmentation  (»u  des 
embryons  globuleux,  pourvus  de  six  crochets  (pie  l'on  nouuue  l'inbnjons 
hexacmUlics. 

Système  nerveux. 

Ce  système  est  représenté  par  un  tissu  composé  de  cellules  nerveuses 
auxquelles  sont  mêlées  de  nombreuses  fibrilles.  11  n'a  pas  de  limites  pré- 
cises. Il  est  inclus  tians  le  tissu  sous-cuticulaire  et  ses  éléments  sont 
répandus,  de  préférence,  dans  les  régions  en  rapport  avec  l'extérieur. 
Ces  éléments  sont  particulièrement  abondants  à  l'intérieur  du  scolex  où 
on  leur  a  décrit  des  dispositions  compliipiées.  Les  nerfs  répartis  dans  les 
armeaux  sont  incomplètement  délimités. 

(Voyez  le  système  nerveux  des  autres  Vers  parasites  :  Ascaris,  p.  lOi. 
Kasciole,  p.  '215.) 

Cavité  générale  du  corps. 

La  cavité  générale  du  corps  est  ()ccu[»ée,  comme  cbe/.  I(>s  Trématodes. 
par  du  tissu  conjonclif. 

Il  faudra,  pour  se  rendre  compte  des  dispositions  offertes  par  le  tissu  con- 
jonctif  qui  comble  la  cavité  générale,  faire  des  coupes  transversales  dans 
des  anneaux  moyens  fortement  colorés  et  interpréter  ces  coupes  au  micro- 
scope (fig.  126). 

L'examen  des  coupes  montre  les  faits  suivanis  : 

1"  La  cuticule  est  épaisse.  Elle  se  couq)ose  de  d(Mix  à  (pialrc  coucbo. 
li'aversées  par  de  lins  canalicules. 


LE    T/ENI.V    KN   SCIE.  225 

2"  La  ciiliciilo  cst(l()ul)I(''('.  inlriiciiicinciil,  |»iir  une  couche  contcnaiil 
dos  cellul(!s  épithélialcs,  des  lihiillcs,  des  <:;i-anulali()ns  el  dos  élémonts 
norvoux'.  Cette  couclie  est  riioniolo^uo  do  la  cofirlic  (/rfiiiiilcuse  décn'le 
elle/  les  .Néiuatheluiintlies  et  elle/,  les  'IVéniatodes  (Voy.  |>.  104  ol  21")!. 

5"  I/ospace  situé  au-dessous  de  la  coucIkî  i;iaiudouse  est  occupé  p;i)' 
la  masse  compaeto  du  tissu  oonjonctildaus  lépaissourduipiel  soid  enlouis 
Vuppari'il  excréteur,  les  (mjanex  sexuels,  déjà  étudiés,  et  Vappareil 
musculaire. 


Appareil  musculaire. 

l/appareil  musculaire  com|trend  (lii^.  l'iC»)  : 

1"  Une  couche  épaisse  de  muscles  lomiitudinaux  ([ui  douhleul  la 
couche  ;i;ranuleusc  intériouromenl  sur  toute  son  étendue. 

'2"  Une  couche  de  muscles  /rr/Msyc/'.s^'n/./',  plus  mince  (|ue  la  précédente, 
située  à  I  intérieur  de  la  jjaine  formée  par  la  couche  do  imiscles  loni^itu- 
dinaux  et  disposée  autour  dos  organes  centraux. 

Tt"  Des  uiuscles  dorso-venlruux,  allant  d'une  face  ;i  Tautro  du  corj)s. 
Ces  muscles  traversent  le  tissu  conjonctif  central,  croisent  les  uuiscles 
longitudinaux:  et  transversaux,  et  entourent  les  organes  centraux.  Ces 
nuiscles  passent  entre  les  branches  des  diverses  parties  des  organes 
sexuels  et  contribuent,  à  la  fois,  à  rapprocher  les  deux  faces  du  corps 
et  à  maintenir  les  organes  dans  leurs  places  respectives.  Les  éléments 
conjonctifs  déposent  des  granules  de  carl)onate  de  chaux. 


La    structure    anatomitpie    du   T;enia    est   résumée    dans    le    tableau 
suivant  : 

,'     Assises     l' Ciiliciilc. 
liniilniites.  Hiouclic  uiamil(^iisc.  —  Kléineuts  mpivoiix. 

('  Tissu  conjonotir  iinipi'iMiiciU  ilil  (iculciiinml  des  cor- 
Corps      I  1    [Hiscaloscatcimos). 

duTaenia.\  ]  [  1"  (iaiu'li(^su|)crliciollc,  fdi'inét- 

/Tissus.   /    A|t|)iireil  musculaire    \    parlfsniuscloslouiiiludiuaux. 

1  situé  dans  l'(''j)aissour  S  2° Couclio|iinron(le, formée [lar 


Masse       i  i    j^  (j^^,,  conjonctif.    /    les  muscles  Irausveisaux. 

compacte   ^  1  \  -..  P;,isceaux   docso-venlraux. 

centrale. 


\  t,     ■^.    ■•  ■  .  1  apiiaieil  sexu(d . 

VCavites  lacunau'es  occupées  liai'    ,,  ■'       .. 

1  appareil  excreleur 


zooi.ociE   l'HATioyi:. 


Conception  générale    de   la   morphologie  des   Cestodes. 

A  lï'lul  adulte,  los  Ccslodes  habilciil  le  liibc  cli^eslil'  dos  animaux 
supérieurs.  Ils  se  fixent  à  la  paroi  intestinale  et  restent  suspendus  au  sein 
dos  sid)stancos  aliuiontaires  digérées  par  leur  hôte. 

Leur  morphologie  est  en  l'apport  avec  eetto  vie  parasitaire  intense  : 


(le  fbriiKilioM  iKiiivcllc,  (  n  i     <■     ■•  , 

,,       ,  I      1. .       iUr<iaii('S  (le  lixalioii  :   reniouscs 

(IcH'ouhiiit   lie    1  otal  {        ,  I    , 

i      cl    rroclicis. 


,„   ,1  1      parasilaire 

1     Orjiaiics  )      ' 


.1,;  ^ 

lelalioii.    / 


pioi'xislaiits. 


L'action  du  pant- 
silisinc  sur  Ir 
corps  du  T.vnio 
scIraduilparJcsl  ,,„ 


u)  l*crdunl  leur  raison  d'èti'c  : 

appareil      locomolriir.    Or- 

(janes  des  sens, 
h)  Modifiés  :  accroissement  des 

|)rii|iri('l(''s  [irolecli'iccs  de  la 

cnlicuie. 


„„  M  (a)    Disparition    du    tnl)e    digestif;     sulislilulion   à    cet 

'1"  Organes  i  '  î"        .  ,,-11 

,\  )      orirane  de  la  |iaroi  du  corps  (|ui  juciid  le  rôle  de  sui- 


niodificatioiisor- 

ipinicnu's      sui- \    .    ."'",.        \      l'ace  iiernK'alile;  iierforalion  de  la  cnlicul 
,  M'uelalion.  I  ,      ,      '•  ,,  -, 


vantes  : 


\  II)   Acci'oissenient  de  l'appareil  excrélenr. 

.")"    Ori;anes(^()   Kxtrènie  alioudance  des  éléineiils  sexuels. 

de  : /»)   Transmissions  (les  descendants.  (I'IkiIc  à  liôle.  parties 

leprodudioii.    f      )ni(jralions  diverses. 

.,  1  l'en  di'veloppé.  reslani  dill'us  diuis  l'urj^anisme,   ne  iios- 
4"  Appared  \        ■  1     .  1  r.  1        et  ■         .       .  •'     . 

'■  sedant  que  le    pelil   uomore  d  cléments  nécessaires  a 

nerveux.     )      ,       ■        1     ,•      1     i-     •       1 
f      la  vie  ralentie  de  1  animal. 


Développement. 

Pour  observer  les  principales  phases  du  développement  du  Taenia  serrata, 
il  faudra  ouvrir  la  cavité  abdominale  d'un  Lapin  domestique,  hébergeant  des 
embryons  de  ce  ver.  Pour  infester  un  Lapin  il  suffira  de  lui  faire  avaler 
des  anneaux  ou  des  œufs  de  ce  Taenia.  En  ouvrant,  au  bout  de  quelques  jours, 
la  cavité  abdominale  et  en  écartant,  Vun  de  l'autre,  les  replis  de  l'intestin  grêle, 
on  trouvera  le  mésentère  chargé  d'un  nombre,  souvent  très  considérable, 
de  vésicules  spbériques,  translucides,  de  la  grosseur  d'un  pois.  Ces  vésicules 
sont  les  embryons  cherchés  ;  on  les  nomme  cysticerques  pisiformes.  De  même, 
à  la  surface  du  foie,  on  observera  de  petites  traces  blanchâtres  causées  par 
le  passage  de  ces  embryons  ' . 


I.  d'tîsl  avec  remliryoïi  du  Tieiiia  scrrala  ipie  Iviicliemncisler  a  leiilé  les  premières  expériemes 
<|ui  ont  fait  connaître,  d'une  faron  détinitivc,  la  succession  dos  migralioiis  et  des  mctaniorphoses 
des   Ticiiias. 


LK    T.I'MA    I:N    scie. 


cicatrices  dss  galeries  creusùes  aans  le  Foie  par  les  jiunes 
emtryons  Ce  Tœrda  ssrrata 


Paroi  kysllqut 
du  Cysticerque 


Scolex(Vultalrtment:  Tite) 


FiG.  127. 


Df.ssins  résumant  l'histoibe  du  Cysticercus  pisifonnis, 
EMBRYON  DE   Tpcuio  servuta. 


En  A,  im  Lapin  ilomestkiue  infesté,  dont  la  cavité  abdominale  a  été  ouverte.  On  voit,  dari-i 
les  replis  intestinaux  et  sur  le  mésentère,  un  grand  nombre  de  petites  vésicules  claires  ({ui 
sont  des  ci/Kficerqites.  Le  foie  porte  des  cicatrices  témoignant  des  lésions  causées  par  les 
embryons  du  Tienia,  au  moment  de  leur  passage  dans  cet  organe.  —  Eu  B,  la  forme  de  l'em- 
bryon du  Tivnia  scrrata  pendant  qu'il  traverse  le  foie.  L'exemplaire  figuré  présente  une  sur- 
face contractée  par  les  réaclifs.  Gross.  lin.  :  1.  —  En  C,  un  groupe  de  cysticerques  fixés  sur  un 
fragment  de  mésentère.  Gross.  lin.  :  1.  —  En  D,  un  cysticerqae  ouvert  |M)iir  montrer  comment 
le  Tœnia  s'ébauche  dans  son  intérieur.  Gross.  lin.  :  i. 

JAMMES.  15 


226  ZOOLOGIE    l'RATlOUE. 

Pour  passor  de  restoiiiac  du  lapiu,  où  ils  oui  été  introduits,  dans  le 
péritoine,  les  ('ud)ryons  du  Tsetiia  serra  la  traversent  la  paroi  intesti- 
nale et  gagnent  le  foie  par  l'intermédiaire  de  la  veine  porte.  Durant 
leur  séjour  dans  cet  organe,  ces  embryons  déterminent  des  lésions 
diverses.  Celles-ci  se  résolvent  en  cicatrices  ou,  plus  rarement,  forment 
des  collections  purulentes,  causées  par  le  séjour  prolongé  ou  par  la  mort 
du  parasite  (lig.  \21 ,  A). 

Toutefois,  certaines  de  ces  traces  ne  sont  pas  causées  par  le  Ttenia. 
Il  existe,  en  effet,  d'autres  parasites  d'ordre  très  différent,  des  Sporo- 
zoaires  (Coccidium  oviforme),  ca])al)les  de  déterminer  des  lésions  (pii 
présentent,  à  })eu  près,  la  même  apparence. 

On  jteut,  dans  une  certaine  mesure,  dilférencier  ces  lésions,  lorscpfon 
sait  que  les  cicatrices  laissées  par  les  embryons  des  Tœnias  affectent,  de 
préférence,  la  forme  de  galeries  (causées  par  le  cbeminement  du  ver). 
Mais,  le  plus  souvent,  pour  faire  une  distinction  précise,  il  est  nécessaire 
d'avoir  ri'cours  au  microscope. 

Pendant  (|u'il  traverse  le  foie,  l'embryon  du  Ttenia  serrata  a  la  fornu' 
d'un  petit  corps  libre,  blanc,  long  de  1  <à  4  millimètres  (lig.  127,  TV).  A 
sa  sortie,  un  mois  environ  après  son  entrée,  il  toml)e  dans  le  péritoine, 
s'y  fixe  à  demeure,  devient  vésiculeux  et  ac(piiert  sa  taille  déliuitive; 
à  cet  état,  son  volume  est  à  peu  près  celui  d'un  gros  pois;  il  offre  alors 
Paspect  d'un  kyste  dont  la  paroi,  demi-transparente,  laisse  voir,  à  l'in- 
térieur, le  jeune  ver  qu'elle  protège'  (lig.  l'27,  C). 

La  dissection  d'un  cysticerque  permet  de  voir  comment  s'ébaucbe  le 
corps  d'un  Tienia.  Ce  corps  est  allongé,  blancbàti'c,  opaque,  ridé  à  la 
surface.  Le  scolex  se  forme  à  son  extrémité  libre  (lig.  127,  D). 

Le  chien  absorbe  les  cysticerques  en  ingérant  les  viscères  des  lapins 
contaminés.    Le  développement  des  cysticerques  en  Ttenias  adultes  s'ac- 


1 .  Les  formes  larvaires  vésiculaircs  sont  1res  fréquentes  chez  les  Cestodcs.  Elles  se  présen- 
tent sous  trois  états  ])rinci|)aux.  qui  correspondent  à  des  ada|)lalions  de  plus  en  plus  favoralile 
à  la  dissémination  : 

1°  La  forme  Cystickkque  :  Enibi'yon  solitaire  conslilué  par  une  vésitiile  |(lns  ou  inoins  volu- 
mineuse, conlcnanl  une  seule  léle  qui  sera  le  point  de  di'])arl  d'un  seul  Tœnia.  Ex.  :  Tiniia 
serrata.  —  CysticcMTns  pisifoimis. 

2°  L\  FOHMK  C.iKNum;  :  Vésicule  atteignant  jusqu'à  la  grosseur  d'un  (enfile  poule  et  contenant 
nn  liquidi^  lim|)ide.  La  |iaroi  est  constituée  par  un  seul  feuillet  qui  bourgeonne,  à  sa  surface 
externe,  des  f/)()u/>es  de  télés,  et  ne  dniiiie  Jamais  d'aulrcs  vésicules  semblables  à  elle- 
même.  Ex.  :  Cieiuniis  cerebralis  (tournis  du  cerveau  des  Ruminants)  ;  (lœnurus  serialis  (vivant 
dans  le  tissu  cellulaiic  et  les  muscles  du  Lapin). 

5°  L\  FORME  HvDATiDE  OU  EciuNocoQUE  :  Vcsicule  dont  le  volume  varie  entre  celui  d'une  tête 
d'épingle  et  celui  de  la  tète  d'un  fœtus  à  terme,  contenant  un  liquide  limpide.  La  paroi  est  con- 
stituée par  des  lames  straliliécs  et  produit,  à  sa  surface  externe,  à  sa  surface  interne,  et  dans  son 
épaisseur,  des  (/roupes  de  léles  et  de  iinuvelles  vésietiles  (pii  grandissent,  à  leur  tour,  et  se 
renouvellent  de  la  même  manière.  Ex.  :  Echinocoques  vivant  parfois  chez  l'ilonnue,  proveiianl 
du  Ttcnia  ecliinococcus  du  Chien. 


I.K    IKMA    HN    SCIi;. 


227 


(■oiii|»lil  avec  i;i[)iditr.  An  lioiil  de  iiciil"  joiii's,  les  Ticnias  iiicsiiiciil  de 
'J  il  7)  rciiliiiirti'es  de  lonmiciir.  \  ers  la  lin  du  dcnxirnic  mois,  le  cliicn  l'cnd 
des  pro^lollis  (|ni  cDidicnncnl  t\vs  o'iil's  nuM's. 

Différentes  formes  de   Plathelminthes. 

Les  l'iiilhclmiiillu's  coiistitiiciil  iiii  iiniii|ii'  iKiiiKii^rnc,    nrllcini'iil  déliiiiili''. 

(!('  siiiil  (les  ;mimiiii\  à  corps  mou,  (•(mi|);icl,  le  jihis  smivciil  ;i|ilali,  ne  |Hirt;iiit  jimiais 
(les  (ir^aïu'S  lofOiiKitciirs  difréi'ciiriés.  Les  organes  internes,  parfois  visiMes  à  travers  la 
paroi  (lu  eorps,  sont  inclus  dans  uih'  liaint^  conjonctive  qui  conihle  la  cavité  générale, 
i.cs  uns  sont  liliics,  les  autres  seul  parasites. 

Plathelminthes  libres.  —  Ces  êtres  sont  revêtus  d'un  manteau  continu  de  cils 
rihnililc.s.  l'aiini  eux,  certains  (Turl)ellari('s)  ont  inie  forme  foliacée,  aplatie,  non  seg- 
mentée, sauf  dans  des  cas  accidentels.  Leur  corps  renfeinie,  lialiituellement,  un  fuite 
digestif,  simple   ou  ramilié,  sans  anus. 

I>"autres  (.Nemertiens)  ont  un  corps  allongé,  |ieu  aplati,  ordinairement  non  segmenté. 
lis  se  caractérisent,  extéiieuremenl,  par  une  trompe  inraginable  et  dovacjinahle  à 
Cdlonté,  placée  à  la  partie  ant(''rieure  du  coi'ps. 

Plathelminthes  parasites.  —  Ceux-ci  sont  revêtus  d'une  lame  culiculaire  résis- 
tante et  munis  en  outre  de  crochets  et  de  venlouses  adhésives.  Leur  vie  de  irlation  est 
diminuée  et  de  nouvelles  dispositions  morphologifjucs  apparaissent,  en  rapport  avec  l'état 
parasitaire.  Parmi  eux.  les  uns  (Trémutodes)  ont  un  corps  foliacé,  aplati,  non  segmenté, 
possédant,  encore,  (pieltjues  facultés  locomotrices;  ils  sont  munis  à'une  ou  de  plusieurs 
venlouses  qui  servent  à  la  fixation.  Ils  ont  un  tube  digestif,  divisé  en  branches  et 
dépourvu  d'anus. 

Les  autres  (Cestodes)  •  ont  un  corps  ruliané,  aplati,  liabituelleinent  segmenté,  muni,  à 

1.  Los  Cestoiles  sont  les  Platclminlhes  ([ui  nous  inléresseiit  le  plus.  Leurs  caractères  distiiic- 
tifs  sont  indiqués  dans  le  tableau  suivant  : 


,.       I  Ex.  :  Canioiihiilleus,  Li(nt 


la. 


Cestodes 


segmentés. 
Ventouses  :   { 


I  absentes.   —  Scolex  portant  quatre  trompes   protracliles, 
couvertes  de  crocbets.  Ex.  :  Tétrarliiinclius. 

I  Deux.  —  Scolex  de  forme  variable  ;  les  deux 
ventouses  sont  généralement  allongées 
d'avant  en  arrière  (bothridies).  Le  scolex  est 
dépourvu  de  crochets.  Les  orifices  sexuels 
sont  placés  au  centre  des  faces  aplaties  de 
chaque  anneau.  Hotuiuocki'Ualidks. 


/')    présente; 

au  nombre 

de: 


Quatre.  — Scolex  en  forme  de  lanterne  à  base 
carrée,  dont  les  quatre  faces  latérales  portent, 
chacune,  en  leur  centre,  une  ventouse. 
L'extrémité  antérieure,  parfois  aplatie,  Cot. 
le  plus  souvent,  dressée  en  cône  nu  ou  armé 
I  de  crochels.  Les  pores  sexuels  sont  placés  sur 
les  bords  tranchants  des  anneaux.  T.eniadés. 


228  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 

une  extrémité  du  corps,  d'organes  de  fixation  (ventouses  et  crochets)  et  dépuarvu  de  tube 
digestif.  Ces  êtres  peuvent  être  privés  de  segmentation,  mais,  le  plus  souvent,  ils 
forment  des  séries  rubanées,  très  longues,  divisées  en  anneaux.  Ces  séries,  que  l'on  con- 
sidère comme  formant  un  Cestode  unique,  se  distinguent  entre  elles  d'après  la  forme  de 
leurs  organes  de  fixation  et  la  position  des  orifices  sexuels. 

L'état  i)arasitaire  entraîne  chez  les  Plathelminthes  des  modes  de  propagation  divers, 
accompagnés  de  m'Kjrations  en  rapport  avec  les  nécessités  créées  pai  les  habitudes  des 
hôtes  sur  k^squelsles  embryons  sont  appelés  à  vivre.  (Voy.  p.  I  10). 


MOLLUSQUES 


Les  Mollusques  eonstituent  une  série  dont  certains  représentants  sont 
très  élevés  en  organisation,  tandis  que  d'autres  paraissent  peu  éloignés 
des  Vers. 

On  ne  connaît  pas,  exactement,  les  l'ormes  qui  ont  pu  servir  d'intermé- 
diaires entre  les  Vers  et  les  Mollus(|ues,  mais  divers  faits  engagent  à 
penser  que  ces  formes  ont  dû  exister  parmi  les  Vers  annclés  lubicoles. 

En  ellet   : 

r  De  nond)reux  Vers  de  cette  dernière  catégorie  habitent  des  tubes 
calcaires  tout  à  fait  (M)in|)arables  à  la  coqudle  des  Mollusques  Gastéro- 
podes. 

'2"  Des  êtres  tels  que  les  Vers  plats,  les  Géphyvicns  armes,  qui 
forment,  comme  les  Mollusques,  des  branches  que  l'on  peut  rattacher 
aux  Vers  annelés,  otlVent  un  effacement  progressif  de  leur  métamérisation 
piimitive  et  arrivent  à  un  élal  nwnoinériqne  aussi  complet  que  celui  que 
présentent  les  Mollusques. 

5"  Ces  mêmes  êtres,  ainsi  (pie  certains  Vers  annelés  tubicoles,  offrent, 
notamment,  dans  le  nombre  de  leurs  organes  excréteurs,  des  réductions 
(pii  j)ermettent  de  comprendre  la  |)ossibilité,  pour  les  Mollusques,  d  arii- 
ver  à  n'avoir  (jue  deux  ou  même  (pi'^/zt  seul  de  ces  organes. 

4"  Eidin,  la  simplification  de  la  ])artie  postérieme  du  corps  peut  être 
obseivée,  directement,  parmi  les  Mollusques,  principaleuK^nt  chez  les 
M(dlns(pies  Cé[)halopodes. 

Pour  ces  raisons,  nous  considérerons,  ici,  les  Mollusques  comme  des 
descendants  des  Vers  annelés  tubicoles  adaptés,  secondairement,  à  la  vie 
errante  et  ayant  atteint,  de  ce  chef,  un  haut  degré  de  différenciation. 
Leur  supériorité  consiste,  esseidiellement,  dans  la  possession  d'un  organe 
locomoteur,  le  pied,  (\u'\  contribue  à  occasionner  d'importants  change- 
ments dans  les  différentes  j)arti(>s  du  corps. 


MOLLUSQUES  GASTÉROPODES 

Nous  prendrons  un  premier  exemple  parmi  les  Mollusques  Gastéro- 
podes. Ces  êtres  paraissent  représenter,  eonnue  on  le  verra  plus  loin 
(voy.  p.  244),  la  forme  la  plus  voisine  des  Yeis  annelés  tubicoles,  celle 
d'où  seMd)lent  être  issus  les  autres  Mollnsipies. 

Premier  exemple  :    LESCARGOT 
HELIX   POMATIA  (Liinié). 

ASPECT  EXTÉRIEUR 

Tentacules  oculaires 
Bord  itu  Uanleau  ' 


Tentacules  tactiles 


OrlUce  génital  (hermapttroiUe) 


Orifice  respiratoire  ouoert  (Pneumostome) 


Kig.  l'iS.  —  Aiipect  extérieur  d'un  Escargot. 

L'animal  est  représenté  iln  côté  droit,  pour  montrer  son  orilice  respiratoire  ou  ptieiniioxioine 
et  son  orifice  g-enital,  inijjaii's,  l'un  et  l'autre,  et  situés  sur  le  côte  droit  du  corps. 


La  structure  de  l'Escargot  est  réductible  aux  dispositions  d'im  corps 
allon<;é,  de  l'orme  conique  dont  la  partie  postériein-e,  amincie,  est 
enroulée  de  bas  en  liant,  dans  le  sens  opposé  an  mouvement  des  aiguilles 
d'une  montre,  autour  d'un  axe  incliné  siu'  le  coté  droit  du  sujet.  La 
partie  enroulée  est  |>rotégée  par  une  co(|iiille  (pii  reproduit  exactement 
sa  forme. 


I/KSCAlUiOT. 


231 


Seule,    lu   région    anléiiciirc    du    f(»r|»s    peut    liiiic    saillie   an  dehors 

de  la  eo(|iiille,  (|nanil  rani- 
mai se  déploie  ;  le  lesle  du 
corps,  l'oiiiianl  la  masse  viscé- 
rale, reste  constammeni  caché. 
A  ra[)|)roehe  de  Thiver,  l  ani- 
mal senlerme  dans  sa  (d([nil!e; 
à  cet  elVet.  il  en  ohlure  l'entrée 
en  sécrétant  une  porte  calcaii'e 
ou  c'piphrdfiinc. 

On  ohsei'vera  les  parties  sui- 
vantes : 

1"  Il    existe  su 
traie,  une  sailli( 

large ,  épaisse ,  ahondaunnent 
musclée,  ([ui  l'orme  {'organe 
locomoteur  ou  pied. 

'2"  Du  côté  doisal,  douhlant 
intérieurt'uient  une  partie  d(>  la 
coquille,  se  trouve  une  lame 
mince  qui  envelo[)pe,  comme  un 
manteau,  la  masse  viscérale. 
Celte  lame  délimite,  sur  les  côtés 


a    lace   ven- 
des t(''iiuments. 


l'i.i;.  l'J'.l.  —  Disposilif  pcniifthnil  de  tuer  en 
e.ilension  les  Escargots  et,  dune  façon  plus 
(jénérale,  tous  les  Mollusques  ù  respiration 
aérienne. 

Il  siifCil,  en  upLTaiU  snus  une  cuve  à  eau.  di' 
|iln("  r  tes  animaux  dans  un  récipient  rempli  d  eau 
liouillic  el  privé  de  toute  trace  d'air  p:azeux.  A 
mesure  que  l'aspliyxie  augmente  les  Mollusques 
s'éteiident.  Ils  meurent  en  extension  complète. 


et  en  avant   des  viscères,   un   espace,  la  chamlrre  palleale,  dans  lequel 
Tair  jténètre;    elle  est  dilîéren- 


ciée,  du  côté  interne,  en  ortpiiK 
respiratoire. 

Les  orifices  sont  répartis  de 
la  façon  suivante  :  dans  la  région 
antérieure  du  corps,  est  placée 
la  bouche.  Non  loin  de  celle-ci 
et  sur  le  côté  droit,  se  trouve 
Voriftce  sexuel.  Vers  le  milieu 
du  corps,  près  du  bord  libre  de 
la  co(piille,  du  côté  droit,  on 
distingue    im    oritice    spacieux 


Fig.    130.    —    Le    corps  de    l'Escargot. 

extrait  de  sa  coquille. 

Gross.  lin.  :  1,^1. 

La  coquille  etiihrasse  exactement  le 
corps  et  lui  donne  sa  forme.  On  voit,  sur 
cette  préparation,  que  l'organe  respira- 
toire correspond  au  [iremier  tour  de  spire 
de  la  coquille. 


Surfaca 
au  Manteau 


Méptirtaie 
(Organe  de  Bojanus) 


252  ZOOLOGIE   l'RATIQlE. 

qui  donne  accès  dans  la  chambre  palléale.  Cet  orilice  est  le  pneumo- 
stome.  Sur  la  marge  interne  du  pneuniostome,  placés  côte  à  côte,  se 
voient  V(ums  et  Vorifive  excréleur.  Les  appendices,  en  outre  du  pied, 
sont  représentés  par  quatre  tentacules  céphaliques,  dont  deux  petits  et 
deux  grands.  Ces  derniers  portent  les  yeux,  à  leur  extrémité  libre. 

On  asphyxiera  l'animal  dans  de  l'eau  bouillie  oii  il  mourra  en  extension 
(fig.  129).  On  découpera  la  coquille,  à  l'aide  de  forts  ciseaux,  en  suivant  le 
sens  des  tours  de  spire.  Après  cette  opération,  le  corps  restera  enroulé  autour 
de  l'axe  de  la  coquille,  lequel  devra  être  extrait  à  son  tour. 

La  coquille  sera  étudiée  à  part  après  la  dissection  des  organes. 

Le  corps,  dépouillé  de  sa  coquille,  en  conserve  la  forme.  Sa  partie 
enroulée  se  compose  de  quatre  tours  et  demi  de  spire  dont  le  piemier 
est  recouvert  par  la  face  externe   du  manteau. 


ORGANES  CONTENUS  DANS  LA  CAVITÉ  PALLÉALE 


Pour  ouvrir  la  cavité  palléale,  on  fixera  l'animal  sur  son  pied,  la  tête  en 
avant.  On  cherchera,  sur  le  bord  libre  du  manteau,  à  la  droite  du  corps,  l'ori- 
fice respiratoire,  puis,  d'un  point  voisin  de  cet  orifice,  on  fera  une  incision 
le  long  du  rebord  qui  limite  le  manteau,  de  droite  à  gauche,  jusqu'à  un  point 
voisin  du  cœur  (fig.  i3i).  On  renversera,  alors,  le  manteau  et  on  Vétalera  sur 
le  côté  droit  de  l'animal  (fig.  132). 

Le  manteau  est  un  repli  cutané  qui  a  pour  fonctions  essentielles  d'abri- 
ter l'appareil  respiratoire  et  de  sécréter,  du  côté  externe,  une  coquille 
protectrice. 

L'animal  vivant  à  terre,  l'appareil  branchial  est  supprimé  et  rem- 
placé, au  j)oint  de  vue  fonctionnel,  par  une  surface  respiratoire  com- 
posée de  lacunes  situées  dans  l'épaisseur  du  manteau,  du  côté  qui 
tapisse  la  cavité  palléale.  Cette  surface  respiratoire  porte  le  nom  de 
poumon.  Elle  reçoit  l'air  du  dehors,  par  un  orilice  déjà  observé,  le 
pneumostoiue.  Ce  dernier  est  susceptible  de  se  fermer  ou  de  s'ouvrir  au 
gré  de  l'animal. 

On  observera,  en  outre,  sur  la  face  intiMue  du  manteau  : 

l"  le  cœur  placé  dans  la  partie  postérieure  de  la  cavité  palléale.  Cet 
organe,  fusiforme,  est  composé  de  deux  parties,  une  oreillette  et  un 
ventricule;  il  est  enveloppé  dans  un  sac  mince,  \q, péricarde;  2°  le  rein, 
unique,  de  couleur  jaunâtre;  3"  le  rectum,  allant  obliquetnent,  d'ar- 
rière en  avant  et  de  gauche  à  droite,  vers  Yanus,  situé  sur  le  bord  du 
pneumostome. 

Le  plancher  de  la  cavité  palléale  est  lisse.  Il  est  formé  par  une  lame 
musculaire. 


L'ESCARGOT. 


Qrltlce  respiratoire 
(Pneuniostoms) 


Fiff.  151.  —  Di(uji<uiimc  iiiviitnnil  la   ligue 
siilvaitl  laquelle  il  fini/  inciser  le  manteau 
pour  oiinir  la  rarilr  palléale. 
Uross.  lin.  :   \,h. 

I,  incision  doit  si'lciiilic  d'ini  [joinl  fl,  |)iat('; 
sni'  le  côtù  (Iruil  dn  coi'ps,  au-dessus  i!l  en 
arrière  dn  |)iiL'uni((sl(pmt'.  en  dedans  dn  collier  qui  borde, 
on  avant,  la  cavilé  palléale.  I/ouverlure  dn  manteau 
se  fait  à  la  iiointe  du  scalpel  ou  avec  des  ciseaux  lins. 
On  suit  le  hord  interne  du  collier,  en  allant  en  sens 
inverse  du  niouvemenl  des  aifruilles  d'une  montre. 
On  arrête  l'incision  eu  un  point  h,  placé  en  avant 
du  cœiu'. 

^  tentacule  oculaire 


Orittce  respiratoire  iPnsumostome} 


Planctier  ne  la  cavité  palieate 


flepfiriclte  (Organe 


l'ij;'.   ]7j'l.  —  L' Escargot  ouvert  pour  montrer  les  organes  contenus  dans  la  earité  pallr'ale. 

Gross.   lin.  :    1  ..">. 

Le  cœur  et  le  rein  (néphridie  ou  organe  île  Bojaiuis)  occupent  la  partie  postérieure  de  la 
cavilé  palléale.  De  cette  même  partie,  émerg-e  le  rectnfn  qui  se  dirige  d'arrière  en  avant,  et  de 
gauche  à  droite,  vers  l'anus  situe  dans  le  voisinage  du  pneumostonie.  Le  plandier  do  la  cavité 
palléale  est  uni.  Il  recouvre  les  organes  renfermés  dans  la  cavilé  viscérale.  Le  plafond,  rejeté 
sur  le  côté  droit  de  la  préparation,  osl  différencié,  dn  côté  interne,  en  organe  respiratoire. 


254  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 


ORGANES  CONTENUS  DANS  LA  CAVITÉ  VISCÉRALE 


On  tendra  le  plancher  de  la  cavité  palléale  (tig.  132)  sur  la  ligne  médiane, 
d'avant  en  arrièi^e. 

La  cavité  géiu-ralc  du  corps  est  oltslriicc  pai'  de  nombreuses  l)rides 
conjonctives. 

On  distinj^ue,  occupant  la  pres(jue  (olalilé  de  la  cavité  générale,  une 
masse  composée  de  divers  organes  parmi  lesquels  les  uns  appartiennent 
à  Vappareil  digestif  et  les  autres  à  Vappareil  sexuel.  Pour  séparer  ces 
deux  sortes  d'organes,  il  faut  : 

1"  dérouler  complètement  la  masse  viscéiale;  2"  détruire  les  adhérences 
qui  existent  entre  l'appareil  sexuel  et  l'appareil  digestif. 

La  glande  sexuelle  est  enchâssée  dans  le  foie,  à  l'intérieur  duquel  il 
faut  la  sculpter.  Dans  celte  opération,  (pii  est  fort  délicate,  on  doit  éviter 
de  sectionner  le  conduit  délie  qui  la  rattache  au  reste  de  l'appareil  génital. 

Après  la  dissection  de  la  glande  sexuelle,  le  travail  devient  facile.  On  rejet- 
tera à  droite,  autour  de  Vorifice  génital  externe,  l'appareil  sexuel  tout  entier, 
et  à  gauche,  la  première  moitié  de  l'appareil  digestif  (fig.  133). 


Appareil  digestif. 

ha  bouche  el  l'anus,  s'ouvrant  en  dehors  de  la  coquille,  sont  assez 
rap|)rochés  lun  de  l'autre.  L'ensemble  du  tul)e  digestif  prend,  ainsi,  la 
forme  d'un  ïî.  L'anse  de  l'U  se  contourne  au  fontl  de  la  coquille.  C/est 
dans  cette  partie  compliquée  que  le  foie  trouve  sa  place. 

Le  tube  digestif  est  disposé  de  la  façon  suivante  : 

A  la  bouche,  fait  suite  un  bulbe  buccal,  dans  lequel  se  trouve  une  râpe 
ou  radiila  constituée  par  une  lame  recouverte  de  petites  dents  cornées 
(lig.  154).  Après  le  bulbe  buccal  vient  un  œsophage,  cylindrique, 
conduisant  à  un  estomac  très  allongé.  Ce  dernier  se  continue  par  un 
intestin  qui  décrit  une  double  circonvolution  autour  de  la  masse  hé|)a- 
tique  et  aboutit  au  rectum.  Le  rectum  hilt  saillie  dans  la  chambre  respi- 
ratoire dont  il  occupe  le  côté  droit,  où  nous  l'avons  déjà  observé.  Vanus, 
placé  à  coté  du  pueumostome,  termine  le  rectum. 

Glandes  annexes.  —  Au  tube  digestif  sont  annexés  :  1"  deux  glandes 
salivaires,  blanchâtres,  qui  étalent  sur  l'estomac  leurs  lobes  déchiquetés. 
Les  conduits  excréteurs  de  ces  glandes  débouchent  dans  le  bulbe;  2"  un 
hépato-pancréas  h)rmaut  une  énorme  glande  (pii  déboiuhe  â  la  limite  de 
l'estomac  et  de  l'intestin.  Cette  glande  couq)rend  deux  parties  pi'incipales, 


L'ESCARGOT. 


Tentacule  oculaire 


Muscle  rétracteur  du  Pents 


Tentaculs  tactile 


Contalts  ac:  elunUes  saliua, 


Omâucte 
'et  canal  défèrent 
I  soudas 


Glande  sexuelle 
nermaphrodtte) 


Hepato-pancreas 
(Lote  du  tortillon) 


Hepitriaie    Organe  de  Bojanus) 


Place  normdle  de  ta  glande  sexuelle 

Hlpato-pancrtas  iLoie  principal) 


Canal  excréteur 


FiG.  15").  —  DissF.cïioN  GKNiîii.M.E  HE  l'Escaiîgot.  —  GlOSS.  Hii.  :  1,5. 

La  partie  anlérieurc  de  l'appareil  difieslil'  est  rejetée  à  gauche.  Le  rectiiiii,  l'appareil  circu- 
latoire central,  la  surface  pulmonaire  et  les  ortfanes  sexuels  sont  reportés  à  droite.  Ite  la  cavité 
viscérale,  émerge  le  muscle  coluniellaire.  Au  fond  de  cette  cavité  on  aperçoit,  en  avant,  les 
centres  nerveux.  Gross.  lin.  l,ô.  —  .4,  anus;  7J,  orifice  externe  du  canal  excréteur:  I\,  rectum  ; 
0,  oreillette  ;  L,  ventricule;   G  l'  +  F,  ganglions  nerveux  pédieux  et  viscéraux. 


256 


ZOOLOGIE    PRATIQIE. 


l'une  volumineuse  eouiprise  dans  les  anses  intestinales,  lautre  petite, 
séparée  de  la  précédente  et  roiiuant  une  niasse  appelée  tortillon.  Le  tor- 
tillon présente  une  iussette  où  est  loi^ée  la  glande  sexuelle. 


Appareil  circulatoire. 

L'appareil  circulatoire  n'est  que  paitiellenient  clos.  Il  se  compose  d'un 
cœur,  (\ artères  et  de  lacunes.  Ces  dernières  sont  plus  ou  moins  nette- 
ment endiguées,  et  olîrent,  par  endroits,  l'aspect  de  véritables  veines. 

A>e  médian 
(Eminences  symdlriQuesi  Lêoie  bticca  e 


Rangées  latérales 
(Emlnences  asymetrigues  appelées  Unctno 


Fig.  154.  —  Les  principales  parlinilarilrs  offertes  par  l'appareil  maslicaleur  de  l Escarrjol. 

Le  bulbe  buccal  A,  porte  uue  dent_  et  une  langue  munie,  elle-même,  d'une  râpe  ou  radula. 
—  En  II,  la  dent  grossie  6  l'ois.  —  En  C,  la  partie  de  la  tangue  portant  la  radula.  —  En  D, 
aspect  de  la  radula,  grossie,  environ,  dix  lois.  —  En  E,  délail  dini  l'ragment  île  la  radula  mon- 
trant les  petites  dents  cornées  dont  elle  est  couverte. 


Cœur.  —  Le  cohu-  est  placé  superticiellementdu  côté  dorsal,  en  arrière 
de  l'appareil  respiratoire;  il  est  logé  dans  une  poche  transparente,  le 
péricarde  :  il  comprend  une  oreillette,  (pii  reçoit  le  sang  artérialisé  venant 
de  l'appareil  respiratoire,  et  im  ventricule,  qui  envoie  le  sang  dans  les 
difierentes  parties  du  corps. 

Ce  dernier  émet  un  seul  tronc  (fig.  158)  (pii  se  divise,  presque  immé- 
diatement, en  ime  aorte  postérieure  ou  viscérale,  allant  au  foie,  et  une 
aorte  antérieure  ou  céplialicjue,  dirigée  vers  la  tète,  où  elle  traverse  \o 
collier  nerveux  œsophagien.  Au  niveau  de  ce -ilernier,  l'aorte  céphalique 
émet  une  artère  pédieuse.  Des  deux  aoites  et  de  cette  artère  partent 
toutes  les  autres  artères  du  corps. 


L'ESCAUCOT. 


257 


L'injection  du  système  artériel  sera  facile  à  taire.  Il  suffira  de  pousser  une 
niasse  gommeuse  colorée  dans  l'une  des  grosses  branches  vasculaires  qui  vont 
du  poumon  vers  le  cœur. 

Les  artères  écoulent  leur  contenu  dans  un  système  de  lacîuics  plus  ou 
moins  régularisées,  dont  certaines  portent  le  nom  de  veines.  Toutes  ces 

yeîne  pulmonaire 


Paroi  pÉricaritiQue  incisée 


Clanii  rénale 


Canal  exciéteur 


l''ig.  iôo.  —  Dessin  dcmi-diaqvaminatiquc  représentant  les  rapports  de  la  cavité  périrar- 
digiie  arec  le  dehors  par  l'intermédiaire  de  l'appareil  excréteur.  —  Gross.  lin.  :  4.5. 


lacunes  aboutissent  à  deux  «grands  espaces  :  l'un  antérieur  ou  céplialo- 
pédieux,  l'autre  postérieur  on  abdoiuiuul  postérieur.  Ces  deux  espaces 
déversent  leur  contenu  dans  un  troisième  espace  dit  espace  abdominal 
antérieur,  situé  sur  le  bord  droit  de  la  branchie.  De  ce  dernier,  le  sang 
pénètre  dans  les  vaisseaux  qui  se  rendent  à  V artère  piilinonaire . 

Circulation  rénale.  —  Une  partie  du  sang  veineux  est  dirigée  vers  le 
rein  par  une  veine  bojanienne  afférente,  qui  se  ramifie  dans  cet  organe. 


258  ZOOLOGIE     l'ISATlOlR. 

Ce  sang  est  i'e|)ris  ensuite  ])ar  une  vc/iic  bojaiiieniic  c/Jércnlc,  qui  se  jette, 
directement,  dans  lartèie  pulmonaire.  Le  sang  (|ui  traverse  le  rein 
revient,  |)ar  consiMinent.  à  Idreillette,  sans  avoir  traversé  le  poumon. 

Appareil  excréteur. 

L'aj^paieil  excréteur  se  compose  dini  seul  lein,  développé  sur  le"  côté 
di'oit  du  corps.  Ce  rein  est  appelé  organe  de  liojanus.  11  est  en  rapport 
avec  le  liquide  circulatoire  placé  dans  l'épaisseur  de  sa  paroi  et  avec  la 
cavité  péricardique  (qui  n'est  qu'une  paitie  spécialisée  de  la  cavité  géné- 
rale). 

11  s'ouvre  à  l'extérieur  par  un  canal  excréteur  (pii  chemine  à  coté  du 
rectum  et  (pii  se  termine  à  côté  de  l'anus. 

Appareil  sexuel. 

L'Escargot  est  hermaphrodite. 

La  glande  génitale,  contenant,  à  la  fois,  des  éléments  mâles  et  des  élé- 
ments femelles,  est  située  dans  le  |U'tit  lohe  (tortillon)  de  l'hépato-jian- 
créas.  Son  conduit  est  hermaphrodite  sur  une  partie  de  sa  longueur, 
mais,  à  une  certaine  distance  de  la  glande,  il  se  dédouhle  en  un  coiuil 
déférent  et  en  un  oviducte  qui  séparent  leur  trajet  sur  une  certain  ])ar- 
cours  et  se  rapprochent,  ensuite,  pour  réunir,  sur  une  ouverture  génitale 
externe  commune,  les  deux  orifices  mâle  et  femelle. 

L'appareil  sexuel  coniprend,  en  allant  de  la  profondeur  du  corps  vers 
l'extérieur  (tig.  l,"),")  : 

1"  Une  glande  sexuelle .  hermaphrodite. 

2"  Un  eondnit  génital,  hermaphrodite,  ténu  et  tlexueux. 

5"  Une  glande  volumineuse,  la  glande  de  Valbiimine. 

4"  Le  conduit  génital  hermaphrodite  devient  volumineux  et  se  subdivise 
en  deux  parties  dissemblables,  disposées  en  gouttières,  accolées  bord  à 
bord.  Tune  étroite,  le  canal  déférent,  l'autre  large,  Voviducte.  Cette 
différenciation  favorise  la  séparation  des  produits  de  la  glande  hermaphro- 
dite et  le  transport,  séparé,  des  spermatozoïdes  et  des  ovules. 

Le  canal  déférent  etl'oviducte  se  séparent  ensuite  et  forment  : 

5**  Un  conduit  mâle,  isolé,  portant  un  pénis.  Ce  dernier  est  muni  d'im 
jnuscle  rétractenr  et  d\m  fouet  dans  lecpiel  ie  sperme  s'encapsule  pom- 
former  des  spermatophores. 

6"  Un  conduit  femelle,  également  isolé,  Voviducte,  possédant  comme 
annexes  :  {a)  un  }'éservoir  séminal  et  son  canal  (\\\'\,  dans  laccouple- 
raent,  reçoivent  les  spermatophores  échappés  du  llagellum;  [b]  la  poche 
du  dard,  contenant  une  aiguille  calcaire  acérée  (pii.  par  dévagination  de 
la  poche,  vient  piquer  la  peau  du  conjoint  au  moment  de  l'accouplement; 


L'KSCARnOT 


239 


(c)  les  (/hnidcs  imilli /id/'x,  or^jincs  en  liihcs.  (|ni  sdinrcnl  cùlc  ;i  côte, 
au  point  (le  iciinioii  de  la  [xtclic  du  daitl  cl  de  I  nvidiiclc. 

7"  Plus  loin,  les  condinls  sexuels  uiàle  el  lenudle  se  léiuiissenl.  de  nou- 
veau, t'iiun  rcsilhii/e  (/t'itildl  coinmini. 

Les  élt'uienls  inàles    el    l'enudles   n  arrivent    pas  à   nialuril»'  en   um'uic 


Bulti9  issopliogian 


Ganglions  cérébraux 


Comrr.lssura  C6r6ùrale 


Connecur  du  ganellùn  sympathlnuB  — 


,1.""" 


(  ° 


mm  ptaiiut 
Fig.   156.  —  Les  ccnirex  ncrvcit.r  <lc  l'Escarr/ol.  —  (irnss.  lin.  :   10. 

On  recomiaîl,  assez  facilomeiil,   la  disposilioii  île  ces  ceiiU'es  en  un   double  collier  œsop/ia- 
(jien.  Cel  arrangemonl  est  caractéristi((ne  îles  Molliist|iies. 


temps.  Les  spermatozoïdes  atteignent,  les  pr(>miers.  leur  complet  déve- 
loppenu'ut.  La  léeondation  se  l'ait  par  aeeou[)leuient  et  les  individus  se 
lëcondent  l'éciprixpiement. 


Système  nerveux  central. 

Le  système  nerveux  central  se  présente  sous  l'aspect  d'un  doKhlc 
collier  œsophagien ,  composé  de  trois  paires  de  f/am/lions,  l'cliés  par  des 
conintissiires  et  poiteurs,  chacun,  d'un  certain  nondtre  de  )te)'fs  (fig.  \7)(\). 


240  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 

Paires  ganglionnaires.  —  Cos  paiics  constitiicnl  : 

i"  les  (i<ui(jH()ns  cérébraux,  de  forme  liiloltée,  situés  de  chaque  côté 
de  l'œsophage.  Les  deux  iiaa;jihons  céréhraux  sont  reHés  par  une  couite 
commissure  sus-œsopitagicnnc. 

2"  h"s  f/an{ilionspé(lieux,  arrondis,  situés,  symétriquement,  au-dessous 
de  l'œsopliage,  et  réunis  par  une  courte  conmiissnre  (lorgane  audiliC 
est  appHqué  contre  ces  ganghons). 

5"  les  ganglions  viscéraux,  situés  au-dessous  de  l'œsopliage,  un  peu 
en  arrière  des  «langhons  pédicux.  Ces  ganglions,  au  nomhre  de  cinq, 
comprennent  :  un  ganghon  impair,  médian,  triangulaire;  deux  ganglions 
volumineux,  ohlongs,  qni  llanquent  ce  dernier,  latéralement;  deux  gan- 
glions plus  petits,  placés  de  chaque  côté,  en  dehors  des  précédents,  et 
recevant  le  conucctif  qui  vient  des  ganglions  céréhraux. 

Connectifs.  —  De  chacun  des  ganglions  céréhraux  partent  deux  con- 
nectit's,  qui  bc  rendent  aux  autres  ganglions  du  même  côté  :  Tun  au 
ganglion  pédieux,  le  connectif  cérébro-pédicux,  l'autre  au  ganglion 
viscéral,  le  conncclif  cérébro-viscéral.  Un  connectif  viscéro-pédieux 
relie  les  ganglions  viscéral  et  pédienx. 

Nerfs.  —  Les  principaux  nerfs  qui  partent  des  ganglions  sont  : 

1"  des  ganglions  céréhraux  :  a,  deux  filets  passant  sous  le  hulhe  huccal 
poL:r  se  jeter  sur  deux  petits  ganglions  qui  représentent  les  centres  d'un 
appareil  synq)athique;  b,  le  nerf  labial  ;  c,  \e  nerf  olfactif  ;  d,  \c  nerf 
optique. 

2"  des  ganglions  pédieux  :  les  nerfs  pédieux. 

5"  des  ganglions  viscéraux:  les  nerfs  palléaux  et  viscéral. 

Le  systèuu^  nerveux  de"  l'Escargot  a  une  (lis])osition  simple.  Mais  fré- 
quemment, chez  d'autres  Gastéropodes,  on  voit  se  j)ro(hiire,  avec  la  torsion 
de  la  masse  viscérale,  un  déplacement  des  ganglions  pédieux  et  des  gan- 
glions viscéraux.  A  ces  déplacements  correspond  mie  torsion  des  con- 
nectifs ([ui  l'client  ces  deux  sortes  de  ganglions  aux  ganglions  céréhraux. 
Chez  l'Escargot,  la  concentration  des  centres  nerveux  dans  la  région 
céphalique  fait  que  ces  organes  ne  sont  pas  intéressés  dans  la  torsion 
générale  des  viscères. 

Organes  des  sens. 

Organe  du  tact.  —  Les  organes  tactiles  sont  disséminés  à  la  surface 
du  corps.  Ils  sont  spécialement  développés  sur  les  tentacules. 

Organe  de  l'audition.  —  Cet  organe  est  représenté  par  deux  otocystes 
constitués,  chacun,  par  une  vésicule  contenant  des  granulations  calcaires 
ou  otolithes.  Ces  otocystes  sont  appliqués  sur  les  ganglions  pédieux. 


L'ESCARGOT.  241 

Organe  de  la  vision.  —  Les  yeux  sont  iiionh's  siii'  les  cxliéiiiilt'-s  des 
•iriiiidcs  tcnlaciilcs.  (anix-ci  coiilicmiciil  un  iiiiisclc  irlraclciir  liés  dévo- 
l()[»|t(''  cl  le  iici  r  ()|)li(|iu'. 

Appareil  locomoteur. 

On  pcul  (lisliiii;uor  doux  parties  à  l'appareil  loeoiiiolcnr  : 
1"  Pline.   (|iii  })eriiiet    à  l'Escargot  de  faire  rentiiM'    ICxIréiiiih'   anté- 
rieure du  corps  dans  la  coquille  ou  de  l'en  faire  sortir. 

2"  lauti'e.  (jui  préside  aux  déplacements  du  corps  tout  cnlicr,  d'un 
endroit  à  laulre,  à  l'aide  du  pied. 

Mouvements  du  corps  par  rapport  à  la  coquille. 

a)  MouvEMEM  d'extrée.  —  Il  existe  un  muscle  spécial  pour  faire  ren- 
trer la  partie  libre  du  corps  dans  la  co([uille  :  le  muscle  colnmellaire 
(fig.  155  et  158).  Ce  muscle  a  son  insertion  lixe  sur  l'axe  d'enroulement 
de  la  coquille;  il  se  dirige  vers  le' pied,  passe  sous  la  masse  viscérale,  et  se 
divise  en  un  grand  nombre  de  languettes  qui  pénètrent  dans  le  pied  en 
s'entre-croisant  avec  les  fdjres  propres  de  cet  organe. 

h)  Mouvement  de  sortie.  —  (In  trouve,  dans  la  paroi  de  la  partie 
exsertile  du  corps,  un  réseau  musculaire  très  développé  qui  préside  à 
l'extension  et  à  la  contraction  de  cette  partie.  Dans  ce  réseau,  se  trou- 
vent, en  particulier,  des  fibres  circulaires  transversales  qui,  par  leurs 
contractions,  forcent  la  partie  exsertile  à  s'amincir,  à  s'allonger,  et, 
par  suite,  à  sortir  de  la  coquille.  Quand  le  mouvement  est  commencé,  les 
libres  nuisculaires  qui  composent  le  collier  proprement  dit  agissent  à 
Icuitoui-  |)om'  compléter  Tcxtension  du  jiied  et  de  la  léte. 

Muscles  qui  président  au  déplacement  total  du  corps. 
Muscles  du  pied. 

La  paroi  du  corps  est  constituée  par  une  tunique  homogène,  mince  sur 
les  côtés  et  sur  le  dos,  épaisse  du  coté  ventral.  La  portion  ventrale  con- 
stitue le  pied;  elh;  forme  une  masse  charnue,  riche  en  libres  nuisculaires 
croisées  dans  divers  sens,  assez  comparable  au  muscle  qui  constitue  la 
langue  de  l'homme.  Les  parties  latérales  et  dorsale  de  la  paroi  du  corps 
ne  diffèrent  pas  essentiellement  de  structure,  mais  elles  sont  })lus 
minces  et  la  musculature  y  est  moins  développée. 

En  outre  des  fibres  musculaires,  la  paroi  du  corps  contient  de  nom- 
breuses cellules  glandulaires  qui  sécrètent  un  mucus  visqueux;  ces  élé- 
ments se  trouvent  enfoncés  entre  les  libres  conjonctives  et  musculaires. 
Ce  fait  permet  de  comprendre  le  mécanisme  par  lequel  le  moindre 
mouvement  de  l'animal  détermine  l'expression  dun  mucus. 


919 


ZOOLOGIE  PRATIQUE. 


Coquille. 

ExtéricureiiR'iil,  la  coquille  est  contoiirnée  en  hélice;  elle  est  enroulée 
de  droite  à  gauche;  ses  tours,  au  nomhre  de  quatre  et  demi,  vont  se 
rétrécissant;  la  suil'ace  porte  des  lignes  (raccroissement  parallèles  au 
hord  libre. 

On  pratiquera  sur  une  coquille  vidée  de  son  contenu,  en  l'usant  sur  une 
pierre  ponce,  une  coupe  passant  par  l'axe  d'enroulement  (fig.  131). 

On  voit,  après  cette  opération,  la  paroi  interne  de  la  coquille  et  l'in- 

Sommet  (Apex) 


Caoité  columellaire 


Fig.  157.  —  Structure  interne  de  la  coquille  de  l Escargot.  —  Gross.  lin.  :  1,5. 
La  coquille  est  vidée  et  ouverte,  par  usure,  sur  une  jiierre  ponce.  On  distingue  avec  netteté 
a   cavilé,  dite  cohuncUairc,   correspondant  à  son  a\e  d'cnrDulciiient. 

térieur  de  Taxe  d'enroulement.  Ce  derniei',  désigné  sous  le  nom  à'axe 
cohimellalre,  s'ouvre  en  arrière  de  la  houclie  par  un  orifice  nommé 
oinhiUc. 

La  coquille  joue  un  rôle  des  plus  importants  dans  la  morphologie  géné- 
rale du  Mollusque,  par  sa  présence  d'abord,  par  sa  forme,  ensuite  : 

1"  par  sa  présence.  —  Entre  autres  choses,  la  pi'ésence  de  la  coquille 
détermine  la  disposition  générale  du  tube  digestif.  Ce  dernier  est  en  eftet 


i;KSC.\li(i(>T. 


2i4  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 

conlourné  de  l'açon  à  ce  que  ses  deux  ouvertiu^cs  soient  situées  en  dehors 
d'elle.  L'anus  est  ainsi  rapproché  de  la  bouche;  il  est  porté  à  l'avant  du 
corps. 

2°  par  son  enroulement.  —  L'cnioulenient  paraît  être  un  phénomène 
secondaiie,  dont  la  cause  doit  être  recherchée  dans  la  position  oblique  que 
prend  le  pied,  par  rapport  à  la  coquille,  au  cours  du  développernent.  Cet 
enroulement  jonc  le  pi'incipal  rcMe  dans  l'etTacement  de  la  symétrie  bi-laté- 
rale  primitive.  En  eflet,  par  lui,  un  coté  du  corps  (celui  sur lequell'animal 
se  contourne)  subit  une  contraction  très  marquée,  tandis  que  le  côté 
opposé  subit,  au  contraire,  une  extension  assez  étendue.  Il  résulte,  de  cet 
état  de  choses,  des  dispositions  morphologiques  spéciales  :  les  orifices  du 
corps  sont  rejetés  sur  le  côté  externe  de  l'enroulement,  divers  organes 
sont  supprimés  sur  le  côté  interne. 


Résumé.  —  Ramené  à  ses  traits  fondamentaux,  le  corps  de  l'Escargot 
a  la  forme  dnn  cône  allongé  dont  la  partie  postérieure,  amincie,  enroulée 
sur  elle-même,  renferme  les  principaux  viscères  et  la  partie  antérieure, 
non  enroulée,  est  constituée,  surtout,  par  les  organes  de  relation  (tète  et 
pied). 

A  la  surfiice,  le  corps  est  caractérisé  par  la  présence  de  deux  annexes  : 

1"  le  pied,  très  apparent,  antérieur  et  ventral  ; 

2"  le  manteau,  dovsa\,  protégé  par  le  premier  tour  de  la  coquille; 
cet  organe  délimite,  entre  lui  et  la  paroi  dorsale  du  corps,  une  rliambre 
respiratoire. 

A  l'intérieur,  les  organes  offrent  diverses  particularités  : 

1°  Le  tube  digestif  est  contourné  en  U  et  divisé  en  régions  dilféren- 
ciées,  parmi  lesquelles  se  trouve  un  bulbe  buecal  muni  d'une  radula. 

'2°  Le  système  sanguin  est  vasculo-laeunaire \  il  est  muni  d'un  cœur 
artériel,  à  deux  cavités,  placé  dans  la  partie  postérieure  de  la  chambre 
respiratoire,  au  contact  presque  iunnédiat  du  poumon. 

5"  L'appareil  excréteur  se  compose  à'une  seule  uéphridie,  située  sur 
le  côté  droit  du  corps. 

4"  L'appareil  sexuel  est  hermaphrodite  et  riche  en  organes  accessoires. 

5"  Le  système  nerveux  se  compose,  essentiellement,  de  trois  paires  de 
ganglions  àis[)osé?,  en  un  double  collier  œsophagien-,  il  est  accompa- 
gné d'organes  des  sens  assez  peu  développés. 

On  peut  étaler  les  différents  organes  de  l'Escargot  et  les  placer  dans  un  ordre  qui  se 
rapproche  beaucoup  de  la  forme  idéale  primitive  des  Mollusques. 

En  déroulant,  d'abord,  les  organes,  comme  s'ils  étaient  renfermés  dans  une  coquille 
ayant  la  forme  d'un  cùne  droit,  l'intestin  prend  la  disposition  d'une  boucle  allongée 
dont  les  extrémités  se  croisent  et  se  dirigent,  l'une  et  l'autre,  vers  la  partie  antérieure  du 
corps  (fig.  t59.  1). 


L'KSCAIir.OT. 


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-2H}  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 

Pour  donner  au  corps  une  disposition  plus  simple  encore  et  nunener  à  la  svmétrie 
bi-latérale  toutes  ses  parties,  il  reste  à  reporter  l'anus  en  arrière,  de  manière  à  détruire 
la  boucle   que  forme  le  tube  digestif. 

En  faisant  tourner  de  ISO''  cet  orifice  autour  de  l'axe  de  la  coquille,  on  entraîne  l'in- 
testin et,  avec  lui,  tout  le  complexe  palléal.  La  cbanibrc  respiratoire  qui  était  placée  à 
l'avant  du  corps  se  trouve  reportée  à  l'arrière.  Le  cœur  prend  une  position  antérieure  par 
rapport  aux  organes  respiratoires  (tig.  139,  2). 

C'est  la  forme  la  plus  simple  à  laquelle  puisse  être  ramené  l'Escargot.  Ainsi  disposé, 
il  offre  l'aspect  d'un  animal  allongé,  protégé  par  une  coquille  droite,  de  forme  conique; 
sur  sa  partie  libre,  antérieure,  sont  réunis  les  organes  de  relation,  parmi  lesquels  un 
est  spécialement  développé  :  l'organe  locomotenr  ou  pied. 

En  cet  état,  l'Escargot  prend  les  plus  grandes  ressemblances  avec  un  Ver  tubicole;  il 
s'en  distingue  par  le  pouvoir  qu'il  a  de  se  déplacer,  et  par  le  développement  corrélatif 
d'un  organe   de  locomotion. 


Différentes  formes  de  Mollusques  Gastéropodes. 


Il  existe  parmi  les  (lastéropodes  : 

1"  Des  formes  à  cavité  palléale  antérieure,  assez  voisines  de  l'état  vermiforme. 
2"  Des  formes  diversement  compliquées. 

5°  Des  formes  chez  lesquelles  il  existe  des  traces  manifestes  d'une  détorsion  consé- 
cutive à  la  torsion  primitive. 

Pratiquement,  on  peut  distinguer  les  Gastéropodes  d'après  la  position  de  leur  appa- 
reil respiratoire,  cette  position  étant  l'un  des  signes  externes  du  degré  de  torsion  du 
corps. 

1"  Il  est  des  Gastéropodes  dont  l'appareil  respiratoire  est  placé  à  l'avant  du  corps 
(pnosoBiiANXHRs).  Pariui  eux  se  trouvent  les  formes  inférieures,  peu  éloignées  de  la  ma- 
quette vermiforme  première  el  toute  une  série  d'autres  formes  compliquées  progressi- 
vement par  l'enroulement  du  corps. 

Parmi  les  gastéropodes  Prosobranches,  les  uns  ont  une  respiration  aqu:i  tique  :  Proso- 
branches  ■proprenicnl  dits;  les  autres  ont  une  respiration  aérienne  :  Piilnioiiés.  Les 
premiers  renferment  toutes  les  formes  primitives  (llaliotis,  etc.)  et  des  formes  supé- 
rieures, complètement  enroulées  (Murex,  Paludine,  etc.).  Les  seconds  comprennent 
des  formes  comparables  aux  précédentes  (Hélix  Lymnée,  Planorbe,  etc.)  et  d'autres  où 
la  masse  viscérale  est  condensée  dans  la  partie  cé[)lialo-pédieuse  du  corps  ;  la  coquille 
pouvant,  en  effet,  se  réduire  ou  disparaître  complètement  (limace),  (^e  dernier  état  se 
rapproche  de  l'état  olfert  par  les  Mollusques  suivants,  les  Opistobranches. 

2°  H  est  d'autres  Gastéropodes  dont  l'appareil  respiratoire  est  placé  à  l'arrière  du 
corps  Oi'isTdiiP.ANCHK-).  Gcs  derniers  se  présentent  comme  des  Prosobranches  ayant  fait 
retour,  secondairement,  à  la  symétrie  bi-latérale  primitive,  en  subissant  une  détorsion  de 
la  niasse  viscérale. 

On  peut  suivre,  en  effet,  sur  les  Opistobranches  toutes  les  phases  de  la  détorsion  de 
cette  masse  (Aplysie,  Doris,  etc.). 


MOLLl'SQUES   LAMELLinHWCIlES 

Ces  aniiiiaux  se  caractérisent  ])ar  une  dégradation  ^énéiale  de  Toroa- 
nisme.  Ils  n'ont  pas  de  tète  distincte;  leur  pied  réduit,  inipropie  à  la 
locomotion,  sert,  hahitnellenient,  à  lonir;  lenr  manteau  est  divisé  en 
deux  <irands  lobes  cpii  enveloppent  et  protègent  le  corps;  chacun  des 
lohes  sécrète  une  lame  calcaii-e.  ce  qui  produit  une  ((xpiille  Itivalve.  On 
nomme  ces  êtres,  ou  lanieUibranchcs  à  cause  de  la  forme  de  leiu'  appa- 
reil respiratoire,  ou  acéphales  à  cause  du  manque  de  région  cépha- 
lique  din'érencièe.  ou  péh'cypod es  à  cause  de  la  forme  en  hache  du  pied. 

E.rempl,'  :   L'ANODONTE 

ANODONTA   ANATINA   (Uiiiié). 


l'ii;.    liO.  —  Aspirt  c.tlrricitr  de  l' Anodoiilc- 
Gi-oss.  lin.  :  1/2. 

l/aninial  est  jiroli'ffô  par  uiil-  c(ii|uill('  Ijivalvc.  La  diariiiére  qui  iinil  les  deux  valves  iutli(|uc 
le  côté  dursal.  Le  ])ie(l  qui  fait  saillie,  eiiU'c  les  valves,  mai(|uc  la  partie  ventrale  et  antérieure 
(lu  corps.  \jQi  siphons  cloacal  et  liranchial  sont  poslérieuis.  Les  llédies  placées  en  regard  de 
ces  siphons  indi(pu'nl  les  inouveineiils  d'entrée  et  de  sortie  de  l'eau. 


Les  Anodoutes  habitent  les  rivières  lentes,  les  pièces  deau  dor- 
mante, dans  la  vase  desquelles  elles  s'enfoncent  en  partie.  On  les  capture 
en  fouillant  les  fonds  et,  lorsque  l'eau  est  transparente,  en  enfonçant 
une  baguette  entre  leurs  valves.  Celles-ci  se  rapjxociieni  et  lanimal 
s'attache  lui-même  ;i  l'objcl  (pii  lui  est  présenté. 


248  ZOOLOGIE    PRATIOLE. 


ASPECT    EXTÉRIEUR 

l/Ani»donto  est  un  aiiiiual  oljloiii;,  épais,  limité  par  une  eoqnille  assez 
mince,  en  forme  (l'oreille,  équivalve,  non  hàillante.  La  charnière  qui 
réunit  les  deux  parties  de  la  coquille  est  dépourvue  de  dents  et  nnuiie 
d'un  ligament  très  allongé. 

Quand  les  valves  sont  entr'ouvertes,  on  aperçoit  le  manteau.  Les  bords 
de  ce  dernier  sont  libres  en  avant  et  dans  la  moitié  intérieure  du  corps; 
ils  sont  soudés,  en  ai'rière,  où  ils  portent,  seulement,  un  conduit  en 
regard  de  Fanus,  et  un  tube  court,  incomj)let,  garni  de  deu\  rangées  de 
papilles  tentaculaires.  Ces  canaux  servent  aux  mouvements  de  l'eau  dans 
la  chambre  respiratoire.  Le  pied,  volumineux,  conqtrimé  latéralement, 
fait  souvent  saillie  entre  les  deux  lames  du  manteau. 

Orientation.  —  L'orientation  se  fait  aisément.  L'animal  a  ses  côtés 
symétriipies.  La  charnière  est  dorsale.  Les  sommets  des  valves,  placés  des 
deux  côtés  de  celle-ci,  sont  dirigés  en  avant.  L'orifice  anal  et  le  tube 
branchial  sont  postérieurs.  Les  régions  ventrale  et  antérieure  se  dédui- 
sent de  la  position  des  parties  précédentes. 


ORGANES   CONTENUS   DANS    LA   CAVITE    PALLEALE 


ha  dissection  exige,  en  premier  lieu,  Vouverture  de  la  coquille.  Le  procédé 
le  plus  simple  consistera  à  plonger  le  sujet  dans  de  l'eau  portée  à  40  ou  50" 
environ.  Les  muscles  se  relâcheront,  les  valves  s'écarteront  et  il  suffira, 
alors,  pour  isoler  le  corps,  défaire  passer  le  dos  tranchant  d'un  scalpel  entre 
la  coquille  et  le  manteau.  Il  faudra,  seulement,  avoir  soin  de  décoller  les 
muscles  qui  rattachent  l'animal  à  la  coquille,  au  ras  de  celle-ci.  Ce  procédé 
permettra  de  supprimer  les  contractions  du  corps  et,  pourvu  que  l'on  évite 
d'atteindre  la  température  de  coagulation  du  sang,  il  se  prêtera,  aussi,  aux 
injections  de  l'appareil  circulatoire.  —  Pour  les  dissections  générales  on 
pourra  se  contenter  d'ouvrir  les  valves  sur  l'animal  vivant,  en  introduisant 
de  petits  coins  de  bois  entre  leurs  bords.  On  décollera,  ensuite,  le  manteau, 
comme  précédemment. 

(Juand  lune  des  valves  est  détachée,  le  corps,  couché  dans  la  valve 
laissée  en  place  (fig.  141),  offre  à  considérei-  l'un  de  ses  côtés,  limité, 
extérieurement,  jiar  la  partie  du  manteau  qui  était  ajipliipiée  contre 
la  valve  enlevée. 

Cette  surface  est  lisse  et  continue,  sauf  au  niveau  des  muscles  (pii  la 
traversent  pour  aller  s'attacher  à  la  face  inteine  de  la  coquille.  En  soule- 
vaid  le  manteau,  on  découvre  les  deux  lames  branchiales  du  même  côté 


i;.\M)I)ONTE.  249 

(lu   ((([-[ts  cl,  |)liis  [iroloiidriiiciil,  le  coiijs  hii-iiM'inc,  en  coiiliiinih'  avec  le 


r  fauche  au  Mani 


8ora  au  manteau  i 


Fiu-.   lil.  —  L'Anodiiiili',  aprrs  F  ciblai  ion  de  la  valve  qauelic  de  la  eoqaille. 

(iross.  lin.  :   1/2. 

Les  muscles  qui  s  inséraient  sur  la  valve  enlevée  sont  sectionnés.  Le  bord  de  la  lame  palléale 

qui  était  appliquée  contre  la  valve  détachée  est  relevé.   Au-dessous  du  manteau,  on  aperçoit  les 

deux  lirancliies  du  côté  gauche.   Sous   les   hranchics,  le  pied   et    la    portion    ventrale   du   corps 

forment  une  volumineuse  saillie. 

pied  attaché  à  sa  face  ventrale.  Sous  le  corps,  on  distingue  les  branchies 
et  \a  lame  palléale  du  côté  opposé. 


Coquille. 

Le  corps  sera  séparé,  ensuite,  de  la  valve  à  laquelle  il  adhère  encore.    Un 


Empreints  au  muscti  racracteur 


aaaucCiar  posttneur 


Kii;.   142.  —  La  vulve  druile  de  la  axjnille   après  l'ahtalioii  totale  du  eorps. 
Gross.  lin.  :  1/2. 

On    disliiij;iic   les  empreintes    des    cinq    muscles    qui    l'nllacliciit   le    corps    à   celle  valve. 

simple  décollement  des  cinq  muscles  qui  l'y  rattachent   donnera  ce  résultat. 
Les  valves  seront  alors  rapidement  examinées. 


250  ZOOLOGIE    PRATlOlK. 

Les  vtilvcs  sont  symétriques.  Elles  possèdent  une  longue  charnière 
dépourvue  de  dents.  Elles  portent,  extérieurement,  des  lignes  d'accYois- 
sement  concentriques,  qui  marquent  les  étapes  successives  de  leur 
développement.  A  l'intérieur,  elles  sont  enduites  de  nacre  et  portent, 
chacune,  cinq  im|)ressions  qui  correspondent  aux  deux  muscles  aclduc- 
leurs,  antérieur  q{  postérieur,  des  valves  et  aux  trois  muscles  moteurs 
du  pied. 

Le  corps  sera  immergé  dans  une  cuvette  à  dissection  et  épingle  de  manière 
à  ce  que  la  face  externe  du  manteau  soit  appliquée  sur  le  tond  de  la  cuvette. 
La  masse  viscérale  et  le  pied  se  trouveront,  ainsi,  toui^nés  du  côté  de  l'obser- 
vateur. Ces  parties  occuperont  le  centre  de  la  préparation  et  seront  enca- 
drées, sur  les  côtés,  par  les  branchies  et  par  le  manteau  (fig.  143). 

Manteau. 

Cet  organe  enveloppe  l'animal  tout  entier;  il  est  largement  fendu,  eu 
avant,  eti.rme  deux  lol)es  disposés  comme  les  deux  côtés  de  la  couverture 
d'un  livre.  En  arrière,  ces  lobes  sont  soudés  et  présentent,  seulement, 
trois  solutions  de  coniinuiié  :  V orifice  dorsal,  le  siphon  chacal  et  le 
siphon  branchial;  ce  dernier  porte,  sur  ses  bords,  de  nombreux  ienfa- 
cules  sensoriels.  Le  manteau  est  l'organe  sécréteur  de  la  coquille;  il 
sert,  en  outre,  d'organe  de  relation. 

Che/  certains  Lamelliltranches,  les  bords  libres  du  manteau  sont 
garnis  de  nombreux  tentacules  sensitifs  et  parfois  d  yeux  nombreux  et 
très  perfectionnés  (Pecten). 

Branchies. 

Des  deux  cotés  du  corps  se  trouvent  deux  blanchies,  composées,  cha- 
cune, de  deux  lames  juxtaposées.  (Voyez,  plus  loin,   l'étude  spéciale  de 

ces  organes.) 

Pied. 

Le  pied  est  un  organe  nuisculaire  susjM'Uchi  en  avani,  à  la  face  infé- 
rieure du  corps,  dans  le  plan  de  symétrie:  il  est  relié  aux  valves  de  la 
'  oquille  par  des  faisceaux  de  rdires  qui  forment  les  muscles  moteurs 
du  pied  [muscle  l'étracteur  antérieur,  muscle  rétracteur  postérieur, 
muscle  protracteur). 

Le  pied  possède,  en  outre,  des  libres  piojires  (pii  lui  permettent  de 
changer  de  forme,  à  volonté.  Quelques  Mollusques  lamellibranches  peuvent 
ramper  avec  leur  pied,  à  la  manière  des  (lastéiopodes,  mais,  dans  la 
grande  niajorité  des  cas,  cet  organe  est  seulement  fouisseur,  ou  reste  à 
peu  près  immobile. 


l/ANOnONTK. 


'J.')  I 


Corps  proprement  dit  ou  masse  viscérale. 

Le  corps  se  continue  avec  le  pied,  sans  transition  hiusque.  Les  dill'é- 
rences  de  teintes  guideront,  surtout,  pour  délimiter  ces  parties.  Le  corps  a 
un  ton  ivoii'é,  |)àle,  tandis  (|ue  le  pied  a  une  teinte  jaune  orangé.  La  i)oucli(^ 
est  percée  dans  le  plan  de  symétrie,  à  lavant  de  la  masse  viscérale,  dans 


n^uscle  Bditucteur  antérieur  des  ccloec  da  12  Coçuitta 


O.'ttlcas  aicrùtaur  (etlarna) 
et  génital  (Interne 


Fenia  sspamnt  la:  eeai  remIMs 
ùrancfitataterna 


Sipfton  ùranclttat 


Kig-.  143.  —  L'Anodonle  vue  par  In  face  vfiih-alr.  —  Ciniss.  lin.  :  iiTi. 

Les  parties  droite  el  franche  du  manteau  sont  étalées  et  l'piuglées.  I,a  masse  viscérale  et  le 
pied  sont  |)lacés  au  centre  de  la  préparation.  Les  branchies  occupent  l'espnce  situé  entre  la 
masse  viscérale  et  le  manteau. 


Tangle  que  celle-ci  forme  avec  l'éperon  saillant  du  pied.  On  la  trouve 
aisément,  entre  les  palpes  placés,  symétriquement,  sur  ses  côtés.  Ile 
part  et  d'autre  de  la  masse  viscérale,  sur  la  ligne  d'insertion  (Iv-^  Itran- 
cliies,  on  aperçoit  une  masse  sombre  vi(tlacée  :  le  rein  ou  orcjune  de 
Bojanus.  En  avant  de  chaque  rein,  sOuvr(Mit  les  orifices,  très  raj)procliés 
et  difficiles  à  voir,  des  ornanes  excréteurs  et  sexuels. 


^252  ZOOLOGIE    PRATIOUE. 


ORGANES  INTERNES 

Coninic  clicz  les  autres  Mollusques,  les  viscères  sont  enveloppés  dans 
une  atmosphère  conjonctive  qui  rend  leur  dissection  difficile. 

Tube  digestif. 

L'animal  étant  étendu  sur  le  flanc,  le  manteau  et  les  branchies  ayant  été 
épinglées  en  haut,  on  cherchera,  sur  la  partie  postérieure  du  corps,  la  zone 
où  le  pied  se  sépare  de  la  masse  viscérale.  A  cet  endroit,  l'intestin  forme  une 
anse  très  superficielle  (tig.  144).  La  peau  sera  détachée  et  relevée,  avec  soin, 
autour  de  cette  dernière.  On  dégagera  le  reste  de  l'intestin,  de  proche  en 
proche,  à  partir  de  cette  zone  et  on  l'isolera,  progressivement,  en  suivant 
ses  parties  antérieure  et  postérieure . 

En  (léii,aiieant  la  partie  antérieure,  on  se  rapproche,  d'aljord,  delà  cavité 
stomacale,  enveloppée  par  V h&pato-paucréax ,  puis,  de  la  bouche.  On  ne 
trouve  pas,  ici,  une  langue  munie  d'une  raâula  comme  chez  les  MoUus- 
(f*jes  Céphalopodes  et  Gastéropodes;  il  se  forme,  par  contre,  à  certaines 
saisons,  en  arrière  de  l'estomac,  dans  un  diverticule  spécial,  une 
production  transparente,  de  consistance  gélatineuse,  nommée  li(je 
hyaline. 

En  suivant  la  partie  postérieure,  on  rencontre,  d'abord,  des  cir- 
convolutions intestinales,  puis,  on  voit  l'intestin  pénétrer  dans  la  cavité 
péricardique,  la  traverser  d'avant  en  arrière,  en  ressortir,  passer  sur  le 
muscle  adducteur  postérieur  et  se  terminer  par  l'anus. 


Appareil  circulatoire. 

L'appareil  circulatoire  central  est  placé  dans  la  région  dorsale  du  corps. 
Il  faudra,  pour  l'étudier,  disposer  le  dos  de  l'animal  en  haut,  du  côté  de  l'obser- 
vateur, puis,  fendre  le  manteau  sur  la  ligne  médio-dorsale  [fig.  145,  A  et  146). 

L'injection  du  système  circulatoire  de  ï Anodonte  est  pleine  de  difficultés. 
Il  faudra  agir  sur  plusieurs  individus  pour  réussir  partiellement.  L'injection 
du  cœur  et  des  ai^tères  sera  faite  par  le  ventricule  (fig.  147). 

Cœur.  —  Le  cœur  se  comp;tse  diui  veiifriciile  médian  qui  entoure  le 
rectum  de  telle  manière  que  ce  dernier  paiait  constituer  l'axe  du  ventri^ 
cule.  Celui-ci  est  llaucpié  dune  oreillctle  sui'  chacmi  de  ses  cotés.  L'en- 
semble (Te  lOrgane  cardiaque  est  plongé  dans  une  cavilé  péricardique 
qui  communique  avec  l'extérieur  par  l'intermédiaire  des  organes  excré- 
teurs. Cette  cavité  n'est  autre  qu'une  partie  de  la  cavité  générale  du  corps 
restée  libre  en  ce  point. 


I.A.NOHOMK. 


K\mx\u: 


254 


ZOOLOGIE     l'HATIOlJE. 


ë'  Système  artériel.  — Du  ventricule  part(fig.  147)  :  l^En  avant,  \  aorte 
antérieure,  continuée  par  deux  branches  :  V artère  viscérale  qui  se 
ramifie  sur  Tintostin  et  Vartère  pédiense  qui.  après  avoir  fourni  des 
branches  aux  deux  lames  du  manteau  el  aux  lèvres,  s'épanouit  dans  le  pied. 
2"  En  arrière,  Vaorte  postérieure  qui  donne  des  rameaux  au  rectum, 
au  muscle  adducteur  postérieur  et  se  termine  par  deux  branches  palléales 

A  B 


eianHes  pènoarOiQues  (Organes  ûe  K60>n 


Communlcatiofii 


Fig.  145.   —  Disscclion  de  /'appareil  rirculaloire  ceiilral.  — ■  Gross.  lin.  :  2. 

Lft  ilos  fie  ranimai  est  tourné  du  côté  île  l'opéraleur.  Le  manteau  a  été  ouvert  suivant  la 
ligne  médio-dorsale  et  les  lèvres  de  l'incision  ont  été  écartées.  —  En  A,  la  paroi  dorsale 
de  la  cavité  péricardique  est  fendue  long-itudinalemeiit  et  le  cœur  est  en  place.  Un  apiM'çoil 
])ar  transparence,  au-dessous  de  la  cavité  pi'ricardiipie,  les  reins  ou  organes  de  Bojanus.  — 
lin  B,  la  |wi'oi  péricardique  et  le  cœur  ont  été  extraits  el  les  reins  sont  entièrement  découverts 


situées,  une,  dans  chaque  lobe  du  manteau.  Chacune  de  ces  dernières 
forme,  avec  Fartère  |)alléale  antérieure  du  même  côté,  un  cercle  vasculaire 
complet. 

Système  lacunaire.  —  L'injection  du  système  lacunaire  se  fait,  en  par- 
tie, par  la  grande  lacune  médiane,  située  au-dessous  du  cœur,  entre  les  deux 
organes  excréteurs  (tig.  ib2). 

Le  liquide  injecté  se  répand,  d'abord,  dans  la  grande  lacune  médiane. 


L'A  NO  DONT  E 


255 


Aorte  antérieure 

dorsale  par  rappoit 

au  rectum  ■ 


Rectum 


située  au-dessous  de  la  cavité  péiicardifiuc.  De  là,  il  s  écoule  dans  un 
espace  assez  bien  déliniilé,  placé  le  \o\\<j^  de  la  li^ne  dallaclie  des  blan- 
chies sur  le 
corps;  il  se  l'é- 
pand,  ensuite, 
dans  les  Inan- 
chies.  Il  faut 
injecter  à  part 
la  lacune  longi- 
tudinale qui  re- 
(^'  0  i  t  le  s  a  n  li 
provenant  des 
branchies;  on 
l'atteint  p  a  r 
roreillette. 


Orifice 

auriculo- 

ventriculaire 

gauclie 


Oreillette 
gauche 


Ventricule 
ouvert 


Appareil 
excréteur. 

1/ap  pareil 
excréteur  se 
compose  d'une 
paire  de  con- 
duits symétri- 
ques, nommés 
organes  de  Bo- 
janus.  Ces  con- 
duits l'ont  com- 
muniquer la  ca- 
vité générale  du 
corps  et  l'appa- 
reil vasculaire 
avec  le  dehors. 

Les  organes 
de  Bojanus  sont 
situés  au-des- 
sous de  la  cavité 
péricardique  et 
s'ouvrent      à 

droite  et  à  gauche  du  cor[»s.  dans  le  pli  silué  entre  ce  dernier  et  les 
branchies.  Ils  atïecteut  la  l'orme  dun  V  tordu  sur  lui-même,  suivant  un 
angle  de  180".  La  branche  interne  de  ce  V communique  avec  la  cavité  péri- 
cardique  et    se   renlle,   en    outre,    eu  une   glande  rénale,  qui    est  en 


'(TT^.  Aorte  postérieure 
ventrale  par 
rapport  au  rectum 


Fiy.  146.  —  Le  cœur  isolr.  —  Gross.  liii.  :  i. 

Le  venlriciilc  est  ouvert  pour  mettre  en  évidence  le  rectum  i(in  le  tra- 
verse dans  le  sens  de  sa  longueur.  Les  diverticules  placés  sur  le  bord  externe 
(le  chaque  oreillette  représentent  les  vaisseaux  elférents  de  la  brancliie. 


250 


ZOOLOGIE    l'RATiOUE 


rapport  avoc  Tapparcil  vasciilaire  sanguin.  La   l)ranche  externe  sert  de 
canal  excréteur  et  s'ouvre  au  dehors,  par  son  extrémité  distale. 

Glandes  péricardiques.  —  La  paioi  du  péricarde  est  différenciée,  en 
certains  points,  en  «ilaudes  excrétrices,  dette  difï'érenciation  se  mani- 
feste, en  particulier,  autour  des  deux  orilices  réno-péricardiques;  il 
existe  à  cette  j)lacc  un  massif  glandulaire  important  qui  constitue  les 
glandes  péricardiques  ou  organes  de  Kéber  (fig.  145,  A). 


Aorta  antàrtiur: 


Arlèrs  DtscératB 


Ornlltatio  souche         vgntrlctita 
V^lne  hrancMals  piticha    \ 


AcrtB  PDStertann 


iîjsclB  assuctaur 
postdrlatir 


ArUra  panent 

antértaura 

ilroitB 


'ala  pssurlaura  iralta 


Ârîùra  IzPtala  Sas  palpas  ctiitclïas 


Vats'^ccux  efUrants  lias  i 


Fig.  147.  —  Dessin  diagiammatique  prccisant.  Ic-t  di-yiosilions  essentielles 
(lu  sijsicme  artériel  de  l Anodonte. 


Appareil  sexuel. 

Les  sexes  sont  séparés.  Les  glandes  mâles  et  femelles  ont,  entre  elles, 
de  grandes  ressemblances.  Elles  sont  ramiliées  et  occupent  un  espace 
assez  grand  autour  de  la  partie  moyenne  de  l'intestin.  A  l'époque  de 
la  maturité,  ces  glandes  prennent  un  grand  développement  et  envahissent 
les  régions  avoisinantes.  Elles  possèdent,  chacune,  un  orihce  externe 
situé  à  côté  et  en  dedans  de  l'orifice  excréteur  (fig.  145). 

Appareil  branchial. 


Les  branchies,  au  nombre  de  deux  paires,  sont  disposées,  symétri- 
quement, de  chacpu^  côté  du  corps  et  attachées  dans  l'angle  dièdre  que 
forment  le  manteau  et  la  masse  viscérale. 


L'Al\OI)ONTE. 


257 


Elles  se  coiiiposcnl  de  longs  filaments  placés  ente  à  côto,  comme 
les  (lents  (riin  j»eigiie;  ces  lilaments  sont  conveits  de  cils  vihialiles:  ils 
sont  constitués  |»ar  des  tnhes  creux  dans  lesquels  circide  le  sang.  Tous 
ces  (id)es  sont  réunis  entre  eux  par  des  anastomoses  transverses,  dites 
imaslomoses  iiilcr-ftlanienlaircs,  également  vasculaires;  leur  enscmMe 
loiine  une  vaste  lame  grillagée.  A  une  certaine  distance  du  cori^s,  la  lame 
(ont  entière  se  recombe  vers  le  haut:   l<'  pli  de  reconrbement  consliliK^ 


l'ig.   148.  —  Dessins  diagvammatiques  indiquant  les  dispositions  générales 
de  l'appareil  excréteur  de  l'Anodonte. 

En  A,  ra|j|iui-eil  oxerùtcui- vu  du  côté  dorsal.  —  En  B,  le  même  vu  de  profil  et  ouvert  jiour 
nioiUrcr  les  dispositions  internes  de  la  glande  rénale  et  du  canal  excréteur.  La  communication 
(le  la  cavité  péricardique  avec  Torgane  excréteur  est  marquée,  dans  la  partie  supérieure  du 
il(!ssiii,  i)arune  petite  lléche.  —  Dans  les  deux  dessins,  V  désigne  le  ventricule;  0,  0  indiquent 
les  deux  oreillettes,  supposées  sectionnées. 


le  liord  libre  de  l:i  l)i-anchie.  La  lame  hranclnale  se  cttinpose,  donc,  d'une 
moitié  directe  et  d'une  moitié  réfléchie  (lig.  149  et  152). 

U   existe,  entre  la  partie  directe   et    la  partie    réllécliie,    des  anasto- 
moses rpii  forment  des  pouh  infer- foliaires. 


On  détachera,  sur  un  sujet  vivant,  un  fragment  de  branchie.  On  placera  ce 
dernier  dans  une  goutte  d'eau  et  on  l'observera  au  microscope.  Il  sera  utile 
d'intercaler  deux  bandelettes  de  papier  entre  les  lames  porte-objet  et  couvre- 
objet,  afin  de  ménager,  entre  elles,  un  espace  qui  permette  aux  cils  de  se 
mouvoir. 

JAMMF.S.  IT 


258  Z00LOG[E    PRATlOUE. 

A  im  l';iil>l<'  i^rossissenient,  on  percoil  le  fréinisscment  dos  cils,  lo  long 
(les  tiilx's  Itiimfhiiiiix  ;  à  un  fort  gi'ossisstMiicnt,  ot  lorsque  les  mouve- 
ments se  l'alentissent,  on  distingue  les  cils,  eux-mêmes,  avec  une  grande 
netteté. 

On  arrive  aussi  à  suivre,  avec  facilité,  les  mouvements  amiltoides 
des  éléments  sanguins,  dans  les  lilaments  liranchiaux.  11  peut  arrivei' 
que  ces  éléments  pénètrent  dans  l'épithélium  vihiatile:  les  uns  dépriment, 
alors,  les  cellules  et  les  rongent  (phagocytes);  les  autres  les  écai-lent 
seulement  et  [)arvi(!nnent,  ainsi,  jus(pi  à  la  suilVice  libre. 


Développement.  —  l^es  eml^ryons  d'Anodonte  présentent  des  métamorphoses  et 
vivent  pendant  un  certain  temps  en  parasites.  ((]es  métamorphoses  sont  spéciales  aux 
Unionidte.) 

Les  (eufs,  pondus  au  printemps  ou  en  été,  passent,  à  leur  sortie  des  conduits  génitaux, 
dans  les  espaces  inter-l'oliaires  des  hranchies  interne  et  externe,  et  y  suhissent  les  pre- 
mières phases  du  dévelo|)pement.  Les  organes  s'éhauchent,  une  coquille  apparaît.  Les 
emhryons  hivernent,  ensuite,  dans  les  lames  Ijranc^iales,  sans  modifier  leur  conlbr- 
nialion. 

Au  printemps  suivant,  les  embi  yons  sortent  (lar  les  oriiices  postérieurs  du  manteau 
(anal  ou  dorsal)  ;  ils  ont  une  coquille  pourvue  de  crochets  disposés  sur  le  Ijord  des 
valves  et  un  hyssus  larvaire.  Sous  cette  l'orme,  ou  les  nomme  Glochidics. 

Ces  ])elils  élres  (fig.  149,  D)  nagent  en  faisant  claquer  leurs  valves,  se  hxent  sur  la 
branchie  ou  sur  la  nageoire  d'un  Poisson  et  s'y  enkystent. 

La  vie  parasitaire  dure  de  deux  à  cmq  semaines,  ('/est  pendant  ce  temps  cpie  se  déve- 
loppent la  plupart  des  organes  définitifs  de  l'adulte  (pied,  branchies,  organe  des  sens). 
Enfin  le  jeune  animal  quitte  son  hôte;  il  s'accroit  lentement  et  n'atteint  la  malurité 
sexuelle  qu'an  bout  de  plusieurs  années. 


Système  nerveux. 

Le  système  nerveux  oftre,  dans  ses  traits  généraux,  les  mêmes  disposi- 
tions que  dans  les  autres  classes  de  Mollusques.  Il  a  pour  base,  en  cIVel, 
lin  double  collier  œsoplituiien,  mais  les  deux  anneaux,  au  lieu  d'être 
étroits  et  serrés  autour  de  l'œsophage,  ont  une  grande  extension  et  cir- 
conscrivent les  viscèi'cs. 

La  préparation  du  système  nerveux  est  difficile  à  réaliser  sur  un  animal 
frais.  On  la  rendra  plus  facile  en  faisant  macérer  les  sujets,  durant  un  temps 
assez  long,  dans  l'essence  de  térébenthine  (3-4  semaines).  Les  tissus  devien- 
dront grisâtres  et  le  système  nerveux  prendra  une  teinte  blanc  de  lait.  On 
pourra  employer,  également,  une  solution  légère  de  chlorure  de  zinc  qui 
donne  des  résultats  analogues. 

Ainsi  préparé,  le  système  nerveux  devient  facile  à  disséquer,  au  moins 
dans  ses  parties  principales.  Il  n'en  est  pas  de  même  du  système  nerveux  péri- 
phérique qui,  à  cause  de  son  extrême  délicatesse,  exige  une  certaine  habileté 
manuelle. 

L'animal  sera  étalé,    la  face  ventrale  tournée  du  côté  de  l'opérateur.  Pour 


L'ANODONTE. 


Baguettes  cfittineuses 


filament!  branchiaux  (directs) 


Cpitneiium 
iiiiratite 


Filaments  branchiaux 


KlG.    liï). 


ÉTUnE    PK   LA  BRANCIIIK. 


lui  A.  1111  IVayiiii'iil  (le  liraiuliiii.  Gross.  lin.  :  100.  —  En  B,  ri'conslilulinn,  ilans  l'oijaie.  ilii 
bortl  libre  li'iinL'  liraricliio.  On  voil  les  portions  directe  et  réfléchie  de  la  lame  liraiiLliiali'  ainsi 
ijue  les  anaslonwies  iiilcr-fuliaires  qI  iiiter-filatiteiilaireti  qui  unissent  les  filaments  lifauL-liiaux. 
—  En  C,  coupe  transversale  d'un  filanienl  hraneliial,  à  un  niveau  situé  entre  dcu.x  anastomoses 
inter-filamentaires;  au  niveau  Ali,  par  exemple,  du  dessin  A.  Gross.  lin.  :  150.  —  En  It,  deux 
(jlochidics,  dans  des  positions  dillércates.  On  voit  les  valves  de  la  r(ii|iiille  |MiMrvni'<  de  irncjii'ls 
et  le  bvssus  larvaire.  Gross.  lin.  :  50. 


i'CO 


ZOOLOGIE    l'RATIOlK 


mettre  en  évidence  le  système  nerveux  central  il  suffira  de  taire  une  incision 
le  long  de  la  base  des  branchies,  des  deux  côtés  du  corps,  et  une  section  longi- 
tudinale et  médiane  du  pied  (lig.  150). 

Système  nerveux  central.  —  Le  systèino  ncrvoux  central  (fig.  150 
et  151)   se  c(jiii|>(is('  de  trois  paires  de  (/(okjUoiis  et  de  commissures. 


Ganglions  cereùraui 


Ganitians  pedlB, 


ntuscte  aciucte'jr  oostenetir 

l'ig.  150.  —  Ih'sscilion  des  ceiilrcs  iiervcK.r  <lr  l'Anodontc. 
Gross.  lin.  :   1 . 

L'animal  est  ùlaK'  sur  le  ilo-:,  la  l'ace  voiitralc  Iduriiéc  ilii  rôle  di'  l'oiuM'afcur.  Les  iM'ancliies- 
ont  été  incisées  à  leur  l)ase  pour  permettre  de  découvrir  les  commissures  cérébro-viscérales  et 
le  pied  a  été  divisé  louffitudinalement  en  deux  moitiés  symétriques.  La  moitié  située  à  la  f^auclie 
(le  l'opérateur  a  été  détachée,  ainsi  que  les  palpes  labiaux  du  même  côté,  pour  monlrer  dans 
toute  leur  netteté  les  rajtports  qui  existent  entre  les  trois  paires  de  g-anglions. 


Il    forme  deux  colliers,    un    grainl,   postérieur,  et  un   petit,  antérienr. 

(tAnglions.  —  Une  première  paire,  formi'e  par  les  (jauglions  céré- 
hroïdes,  est  placée  sur  les  côtés  de  la  bouche,  à  la  base  des  tentacules 
buccaux.  Une  deuxième  paire,  constituée  par  les  f/anglions  pédieux, 
est  située  dans  répaisseur  du  pied,  à  la  liiiiilc  de  la  zone  muscidaire 
dense,  périphérique  et  du    tissu  lâche,  prol'oiid  ;   les  ganglions   qui   la 


L'ANODONTK. 


-201 


Commissure  cérébrale 


constituent  paraissonl  sondc's  sur  le  bord  inleiiie:  ils  lornicnl  une  masse 

(le    teinte    orangée,    située,    exaelcuienf.   dans  le    pjjtn    de    symétrie   du 

sujet.  La  troisième  jtaii'e,  représenlV-e  |);ii-  les  (laiiglioiis  risccranx,  es! 

a|)pli(|uée  sur  la  fiiec   inlé- 

rieure  du  nuisele  adducleui' 

postérieur:     les     ganglions 

qui  la  eomj)osent  sont  très 

rapprochés  :  on  les  distingue 

aisément,  en  raison  de  leur 

position  sn|)('i'(i('ielle. 


Nerf  pal iéal 
antérieur 


Commissures.  —  Un  petit 
cordon  connnissurnl  réunit 
les  '>anolions  céréhroïdes. 
au-dessus  et  en  avant  de 
Toriliee   buccal. 

Les  <ianiilions  cérébroïdes 
sont  réunis  aux  <;an^lions 
viscéraux  par  deux  cordons 
entourant,  conime  une  cein- 
ture, le  bniit  de  la  niasse 
viscérale. 

Les  ^anylions  cérébroïdes 
sont  réunis  aux  ganglions 
pédieux  par  deux  connnis- 
sures  (jui  forment  le  petit 
collier  œsophagien. 

Système  nerveux  péri- 
phérique. —  Les  parties 
périphéri([ues  du  système 
nerveux  proviemient,  en 
général,  des  tiois  paires  de 
iiiiU'ilions  centraux    : 


Ganglion 
cérébral 
gauche 


Nerf  viscéral 


Ganglions 
pédieux 


■Nerfs  pédieux 


Nerf    palleal 
latéral 


Nerf  palléal 
postérieur 


Ganglions  viscéraux 


Fig.  151.  —  Dessin  ilia(/rainiiiali(iiic  erprimont  les 
(lisjjosilions  css/'ulicllcs  du  sysirntc  nerrcu.r  de 
l'Anndnnlr. 

(iniss.  lin.   :    I,.'). 


1"  Neri's  dérivés  des  G.VIX- 

GMO.NS     CÉRÉIîROÏDES.     Ccs 

nerfs   se   distribuent,   prin- 


(^c  système  correspond  à  nu  double  c(dlicr  œsopha- 
(jieii,  très  étcnilu  autour  des  viscères.  On  devra  com- 
parer cette  disposition  aux  arrangements  (la'oll'rent  les 
systèmes  nerveux,  diversement  condensés,  de  lEscargot 

cipalement,    autour     de    l;i      •''  ''"  f'>iilp,'. 

bouche  (nerf  labinl)   et   du 

manteau    (tieiT    palb'al    antérieur    et    nei T; 


"2"  Nerfs  dérivés  des  g.\>glio.\s  dédieux, 
aux  éléments  constitutifs  du  pied. 


paueaux    accessoires  |. 
—  Ces  nerfs    se   dist filment 


2H2 


ZOOLOGIE    PRATIQUE. 


5'  Nerfs  dérivés  des  ga>gli(»ns  viscéraux.  —  Ces  nerfs  se  distribuont 
aux  Itrancliies  (iierC  lii-anchhil),  au  cœui',  à  riutestin  [lostérieur  et  an 
manteau  (neiis  palléaux  latéral  et  ]>ostérieur). 

Organes  des  sens. 

Le  pourtour  entier  du  manteau  et  le  pied  jouisseni  dune  jurande  sensi- 
])ilité   tactile.  Dans  le   voisinage  du    liord  |toslérieur  de  chaque  lohe  du 


rig^.  152.  —  CoKjir  I ransversale  (liagraiiima/if/ue.  rr.siiindiit  les  disjiosilions  e.sscnliellcs 
du  COI  IIS  de  i  Anadoulc  et,  d'une  façon  plus  générnlr.  l'oit/anisalion  des  niollusqnes 
hiniellibranches. 

On  distingue,  en  outre,  avec  netteté,  les  caractères  communs  à  tous  les  Mollnsques.  Le  corps 
|)Ossécle  comme  annexes  ])éripliériques  :  1°  un  pied;  2°  un  manteau  (qui  dans  le  cas  présent 
<'sl  protégé  par  une  coquille);  5°  entre  le  manlean  e(  le  corps  sont  placés  les  organes  respi- 
ratoires. 


luanteaii,  se  trouvent  (]oi>  papilles  qui  paraissent  pouvoir  renseigner  l'ani- 
mal sur  la  nature  des  corps  qui  sont  en  suspension  dans  l'eau. 

Il  existe,  en  outre,  à  la  base  du  pied,  un  ou  deux  otocystes;  ce  sont  des 
organes  extrèuiemenl  petits  dont  la  recherche  est  très  difficile  et  (pi'il 
faut  renoncer  à  voir  dans  les  dissections  courantes. 

Les  organes  sensoriels  sont,  comme  on  le  voit,  laiblement  représentés. 

En  lésnmé,  les  mollusques  lamellibranches  sont  des  êtres  essentielle- 


l/ANODO.NTi:.  265 

iiiciil  srdcntaircs,  Ciiraclci'isrs  |>;ii'  leur  |H(mI,  ordiiiairciiiciil  roiiissciir  : 
()ar  leur  région  ccplialù/uc,  alropliic'c  ;  par  leur  maiilcaii  cnvchipiiant 
le  corps  t'[  formant  deux  lottes  syiiiéti'icpies.  r(!eoiiverls,  cliaciiii,  exlérieii- 
roiiieiit,  par  une  valve  eo(piillière  ;  par  la  présenee,  (Milre  le  corps  el  le 
maiiteaii,  de  deux  paires  de  liraiicliies  lalérales,  syiiié(ri(pieiiieii(  placées. 


Différentes  formes  de  Mollusques  lamellibranches. 


Les  molluscjues  lamolliljranclies  forment  une  classe  homogène  dont  les  représentants 
ne  (liflèrent  entre  eux  que  par  des  caractères  morphologiques  d'ordre  secondaire  :  arran- 
gement des  branchies,  présence  ou  absence  fie  siphons  palléaux,  nombre  des  muscles 
adducteurs  de  la  coquille,  arrangements  de  la  charnière. 

Les  caractères  tirés  des  dispositions  des  branchies  paraissent  avoir  un  rôle  prépondé- 
rant. Ces  organes  offrent  des  états  de  complication  divers;  les  lilamenls  ((ui  les  consti- 
tuent varient  par  la  forme,  les  dimensions,  le  nombre,  les  rapports  qu'ils  afTectent  entre 
eux;  ils  se  disposent  suivant  un  ordre  de  perfectionnement  croissant,  dont  les  principales 
étapes  peuvent,  en  raison  de  l'homogéniMlé  du  groupe,  servir  de  base  à  une  classilicatiun. 


MOLLUSQUES  CÉPHALOPODES 


Les  Molliisquos  céphalopodes  sont  des  animaux  symétriques  dont  la 
tète  est  entourée  de  <;rands  bras,  dirij^és  en  avant,  et  dont  la  face  ventrale 
porte  une  poche  volumineuse,  le  sac  pâlirai,  à  ouverture  antérieure.  Ces 
êtres  peuvent  se  mouvoir  avec  rapidité  à  l'aide  dun  moteur  hydrau- 
lique spécial,  formé  par  le  sac  palléal  et  par  un  organe,  en  l'orme  d'en- 
tonnoir, le  siphon,  placé  à  l'orifice  de  ce  sac. 

Tous  les  Mollusques  céphalopodes  sont  des  animaux  marins,  très  actifs. 
Voraces,  cruels,  ils  se  nourrissent  de  crabes,  de  mollus(pies,  de  pois 
sons,  etc.  Certains  d'entre  eux  peuvent  atteindre,  avec  leurs  bras  étendus, 
jusqu'à  près  de  vingt  mètres  de  longueur. 

Par  les  seuls  renseignements  qui  précèdent,  on  peut  prévoir  que  les 
Céphalopodes  se  caractérisent  par  le  développement,  sur  la  maquette 
comnnnie  à  tous  les  Mollusques,  d'organes  de  relation  hautement  diffé- 
renciés. 


Exemple  :   LÉLEDONE 
ELEDONE  MOSCHATA  [Lïnnc). 

L'Elédone,  ainsi  que  le  Poulpe  vulgaire,  vivent  end)usqués  entre  h^s 
rochers  et  dans  les  herbiers  des  rivages.  A  cause  de  leurs  dimensions  et  de 
la  facilité  avec  laquelle  on  se  les  pi'ocure,  ils  sont  souvent  utilisés  poiu" 
les  dissections. 

On  les  garde  assez  facilement  vivants,  dans  les  aquariuuis.  On  peut  les 
acheter  morts,  sur  les  marchés,  car  ils  sont  comestibles;  on  les  conserve, 
alors,  après  lavage  à  l'eau  douce,  dans  une  solution  de  loiinol  à  4  poui" 
100  ou  dans  l'alcool  à  70  degrés.  Les  exemplaires  destinés  aux  injections 
ne  peuvent  être  gardés  longtemps;  on  les  place,  sinqilement,  dans 
la  glace. 


l'klkiiom:. 


2C5 


ASPECT  EXTERIEUR 


Oïl  |ioiit  (lisliiiLiiicr  ;iii  coips  (!<■  rKh'-doiic  un  lidiicel  une  li'lc  I,r  tronc 
a  une  Ibinic  ovdidc;  il  est  privr  de  ((xniillc.  \a\  trie  |t(tite  liiiil  hiiis  char- 
nus, coniques,  longs,  souples,  et    vigoureux,   (les    liras  sont  disposés  en 


Fig.  155.  —  Aspect  extérieur  de  l'Elédone.  —  Gross.  lin.  :  1/2. 
La  sensation  que  cause  la  vue  d'un  Poulpe  vivant  est  celle  d'une  activité  très  ïiande,  oppo- 
sable à  limpression  de  lenteur  ou  d'immobilité  causée  par  les  Jlollusques  gastéro|)odes  et 
lamellibranches.  Les  Poulpes  sont,  en  ell'et.  liaulement  dilléronciés  ilans  le  sens  de  la  vie  de 
relation,  et  c'est  dans  le  développement  considérable  de  leur  appareil  locomoteur,  de  leurs 
organes  des  sens  et  des  centres  nerveux  qui  président  au  ionctionnement  de  ces  parties  qu'il 
faut  chercher  leurs  caractères  dominants.  Le  corps,  en  ofTel,  propurlionnellemeut  petit,  est  muni 
d'organes  locomoteurs  très  développés.  Ces  organes  correspondent  à  des  bras  qui,  entre  autres 
fonctions,  servent  à  ramper,  et  d'un  moteur  hydraulique  spécial,  formé  par  un  sac  ventral  (sac 
palléal)  et  par  un  conduit,  le  siphon,  placé  à  l'entrée  de  ce  sac.  Ce  dernier  moteur  sert 
aux  déplacements  rapides. 

rosace,  autour  delà  bouche  et  réunis,  à  leur  hase,  ji.ir  une  ineudiraue: 
ils  sont  armés  de  ventouses. 

Sur  la  face  ventrale  du  tronc,  est  placée  une yjO('//t'j?;ft//(V//c,  d<''Iiuiitée 
par  le  manteau.  De  Torihce  de  celle-ci  émerge  un  entonnoir  dont  le.xtré- 
mité  amincie  se  dirige  en  avant.  La  tête  porte,  sur  ses  côtés,  de  grands 
yeux  sessiles. 

Les  téguments  reid'erment  des  cellules  spéciales  (chromalophores)  dont 
l'activité  produit  des  changements  intenses  de  coloration. 


tit'.C) 


ZOOi.OGIE    PRATIQUE. 


ORGANES  CONTENUS  DANS  LA  CAVITÉ  PALLÉALE 

L'animal  étant  placé  sur  le  dos,  on  fendra  le  manteau  d'avant  en  arrière, 
par  deux  incisions  parallèles,  situées  à  droite  et  à  gauche  de  la  ligne  médio- 
ventrale,  à  quelques  millimètres  de  celle-ci,  de  manière  à  laisser  en  place  une 
bande  médiane  (fig.  i54.  A).  On  rabattra  les  lambeaux  latéralement.  On 
découvrira,  ainsi,  à  l'avant  de  la  cavité palléale,  la  base  du  siphon  et,  au  centre 


ODldUCtS  HFOtt 


Oolducta  eouctia 


Fig'.   154.  — Ouverture  de  la  rarilc  paUe'ole  de  ilJédone. 

En  A,  le  manteau  doliniitant  la  cavité  palléale,  est  intact.  Les  lignes  AB,  /IB  indiquent  la  place 
(les  incisions  à  Aiire  pour  fendre  cet  organe.  —  En  li,  le  manteau  est  fendu  et  étalé.  Un 
distingue,  nettement,  les  organes  contenus  dans  la  cavité  palléale.  Le  sujet  ouvert  est  une 
l'emeile.  Les  conduits  sexuels  ou  oviductes  soni  symétriciuemcnt  disposés,  à  droite  et  à  gauche 
de  la  ligne  médiane  ventrale.  Il  n'en  est  pas  de  même,  cliez  le  mâle,  où  le  conduit  sexuel  est 
impair  et  placé  sur  le  côté  gauche  du  corps  (Voyez  la  figure  155). 


de  cette  cavité,  la  face  ventrale  du  corps ,  flanquée,  latéralement,  des  bran- 
chies (fig.  i54,  B).  Dans  le  voisinage  de  la  ligne  médiane,  on  recherchera  les 
orifices  du  corps.  On  comparera  cette  préparation  avec  la  préparation  simi- 
laire faite  sur  un  Mollusque  lamellibranche  ;  malgré  les  dissemblances  appa- 
rentes, ïhomologie  est  complète  (Voy.  la  fig.  143). 

La  cavitr  palk'alc  soiivrc  en  arrièic  de    la  tclc.  Elle  occupo  les  faces 
ventrale  et  latérales  dn  corps  et  s'étend  jusqu'à  son  extrémité  postérieure. 


l'kledom;. 


FiG.  l')U.  —  Dissection  kes  organes 

CONTENIS   DANS    LA    CAVITÉ   PALLÉALE    d'uN    ElÉDONE    mÀi.E. 

Gioss.  lin.  :   1  '2. 

On  distinguo  :  l"  les  branchtca  soiUimuics,  latéraleniL'nl,  et  rattacliécs  au  manteau  |)ar  un 
épais  support  ;  2°  la  (/lande  se.ruellc,  placée  à  l'arrière  du  corps:  5"  outre  les  lirancliios  et  ht 
glande  sexuelle,  les  cœurs  milieux -^  4"  sur  le  côté  gaucho  du  corps,  eu  avant  de  la  brancliie. 
le  conduit  soxiu'l  mâle  ou  canal  éjaculateur  (Voyo/  sur  la  (igure  154,  It,  la  disposition  de 
conduits  sexuels  fenu'lles)  ;  5"  on  avant  des  deux  branchies,  disposés  ohli(|uenient  d'arrière  on 
avant  et  do  dehors  on  dedans,  k'S  pilier/i  fie  rrnlonnoir;  6°  entre  les  piliers  et  le  manteau, 
appliqués  sur  ce  dernier,  les  ganglions  cloilcs.  Comparez  cette  figure  à  la  figure  14.",  page  2ôl. 


208  ZOOLOGIE   PRATIQl  K. 

Le  bord  libre  du  iiiaiitcau  peut  s'appliquer  exaclenient  sur  1  oiidce  [»()s- 
lérieur  de  l'entonnoir.  Quand  l'aninial  vide  sa  eavité  palléale,  leau  eonte- 
nue  dans  cette  dernière  est  expulsée  à  travers  Tentonnoir  et  détermine, 
par  son  jet,  un  niouveiuent  de  propulsion  en  arrière.  Cela  expli([ue  eoin- 
nient  les  Poulpes  nagent  à  reculons. 

La  cavité  palléale  renferme  Vappareil  respiraloirc  et  protège  les 
divers  orifices  naturels  du  corps,  sauf  la  bouche. 

Appareil  respiratoire. 

Cet  a|)pai'eil  se  coni|)ose  de  deux  branchies,  disposées  symétrique- 
ment sur  la  face  ventrale  du  cor|)s.  Ces  branchies  ont,  cliacune,  la  forme 
d'un  cône  à  sommet  dirigé  en  bas  et  en  dehors;  elles  sont  rattachées  au 
manteau  par  un  épais  support.  Ce  dernier  contient  le  vaisseau  afferenl 
de  la  blanchie.  Sur  le  côté  libre  de  celle-ci  court  le  vaisseau  efféreul. 
Les  deux  vaisseaux,  atférent  et  eiférent,  sont  reliés  j)ar  deux  séries  de 
feuillets  bi'anchiaux.  ('eux-ci  sou!  courbés  en  aie  et  symétriquement 
placés,  par  rapport  au  plan  déterminé  par  ces  deux  conduits:  ils  sont  en 
petit  nombre;  leur  surface  est  plissée  transversalement  et  dépourvue  de 
cils  vibratiles. 

Orifices  naturels  du  corps. 

Ces  orifices  sont  situés  : 

1"  Sur  la  ligne  médio-ventrale.  —  En  disséquant  la  cloison  mé- 
diane qui  divise  la  cavité  palléale  en  deux  moitiés,  on  découvrira  le  rectum 
et  son  orifice  terminal,  Vauus. 

T  Sur  les  côtés  de  la  ligne  médio-ventrale. 

a)  Dans  les  deux  sexes,  à  la  base  de  clia(|ue  branchie,  se  trouve  un 
petit  tube  court  :  V uretère. 

h)  Chez  la  femelle,  il  existe  deux  oviductes,  symétricpiemenl  placés, 
en  avant  des  uretères. 

Chez  le  mâle,  il  n'existe  (ju'im  seul  canal  déferenl,  placé  à  la  gauche 
du  rectum. 

On  distingue,  |>ar  transparence,  à  travers  les  (('"gumeiits,  les  |)rinci|>aux 
organes  du  corps.  On  peut  les  répartir,  conveutionnellemenl,  en  trois 
zones  :  1"  une  zone  antérieure,  au  centre  de  laquelle  se  trouve  Vhépalo- 
pancréas;  '2"  une  zone  moyenne,  occupée  par  les  organes  urinaires; 
5"  une  zone  j)ostérieiire,  corresjiondant  à  Vappareil  sexuel. 

Sur  les  côtés  et  en  arrière  de  l'enfonnoir,  se  trouvent  deux  bandes  mus- 
culaires, les  piliers  de  Ventoiinoir. 

l'ius  extérieurement,  deux  replis,  jetés  entre  la  masse  viscérale  et  le 
manteau,  recouvrent,  chacun,  un  ganglion  nerveux  :  le  ganglion  étoile. 


L'ELEIlONn;. 


2C9 


ORGANES  INTERNES 

Pour  la  facilité  de  la  dissection,  il  sera  avantageux  de  commencer  par 
l'étude  des  organes  excréteurs  (fig.  156). 

Organes  excréteurs. 

Les  or^aïu's  cxcréteiiis  sont  r('|)r(''S('iit(''s  par  des  poches  iiileicalées 
entre  plusieiiis  antres  organes.  Leur  ruriiie  correspond  an  nionlage  de  la 
snrface  externe   de  cen\-ci.    Les    poches   excrétrices  son!   (l('V(do|ipées, 


Sranaâ  oeina  oentrat» 


Artsrà  ûrancfiia 


ifetne  ûrancfiiale 


Sac  urinatrit  arolt 


Sac  urinatrt  gauctto 
^i„    Conduit  sexuBi  gauclîa 


Glanao  sexuelle  t  femelle} 


Yiii.   150.  —  Dessin  dcrni-diaqrammaliqiie  reprcsentanl  les  orf/aiies  c.vcvéleiirs 

de  l'Elcdoue,  vus  par  la  face  ventrale. 

Gross.  lin.  :  5. 

l.a  |);uli('  Iciiib'c'  en  gris  clair  rt'pi'ësenlo  les  sacs  iirinaires  droit  et  gauche  sondés,  en  g^rande 
partie,  sni-  la  ligne  médiane.  La  partie  teintée  en  gris  sombre  que  l'on  aperçoit,  par  transparence,  à 
1  intérieur  des  sacs  urinaircs,  correspond  aux  villosités  glandulaires  qui  revêtent  les  veines.  C'est 
dans  l'intérieur  de  ces  villosités  que  se  l'ait  la  sécrélion  urinaire.  Les  orilices  externes  des  sacs 
urinaircs  d(''liouclient  dans  la  cavilé  palléale. 


stirtont,  (hi  cùlé  ventral,  dans  ICsiKice  sitné  entre  le  foie  et  la  glande 
sexnelle.  On  les  reconnaît  à  la  teinte  vert-clair  de  lein-  contenu.  Elles 
])envent  être  ramenées  aux  dispositions  de  deux  larges  conduits  latéraux, 
Tnn  droit,  l'antre  ganche,  sondés,  en  grande  partie,  sm*  la  ligne  médiane. 
Cette  disposition  rappelle,  assez  bien,  la  forme  d'nn  V,  à  |)ointe  dirigée  en 
haut  et  en  avant.  Sons  l'angle  dn  V,  passent  l'intestin  et  l'aorte.  La  pointe 
porte  une  dilatation  (pii  forme  un  troisième  sac,  impair  et  médian,  dorsal, 
par  rapport  à  I  intestin. 


270 


ZOOLOGIE   PIUTIQLIE. 


Les  d(Mi\  conduits  iiiinaircs  sont  ('troitcmeiit  ap|)li(|iu''s  sur  les  veinos 
(|ni  se  rendent  iiiix  hraiichios.  Coninio  ils  se  l'cplient  autour  de  ces  veines, 
il  semble  que  celles-ci  (lassent  dans  leur  intérieur.  Aux  points  de  contact 


Manteau  fs/iau 


Fiy.  157.  —  Elvdone  disposé  pour  la  disserlion  des  nrcjancs  iiilciiirs 
par  le  rôle  dorsal.  —  Gross.  lin.  :   1/5. 
Les  cliillrcs  iiiilii|iiciil  l'ordre  tians  lequel  doiveiil  (Mi'e  l'iiifes  les  iiicisiuiis.  Les  llèclies  (ioiiuenl, 
les  dircclions. 


les  veines   éiuettent  des   villosités  i^landulaiics.    (Taspect    spoui^ieux   au 
niveau  desquelles  s'étahlissent  leurs  couuuuni<'alii)ns  avec  les  reins. 

Les  produits  d'exciétion  des  Céphalopodes  se  présentent  sous  la  forme 
de  concrétions  solides,  riches  en  guanine.  Dans  les  cavités  des  sacs  uri- 
naires,  on  icnconlre  souvent  des  Mésozoaires  :  des  Dirijéiiiides  (Voy.  j).  20). 

En  réalité,  les  sacs  urinaires  ne  sont  que  des  conduits  extrêmement 
dilatés  qui  mettent  eu  communication  les  espaces  circulatoires  (cavité 


L'ÉLi' DO.NK. 


etandi  saUoalra 


Memùrane  ptrltontale 


Hépata-pancreas 


, .  _  AortB  dorsale 


Appareil  sexuel  (mdiej 


Fie.  158.  —  Dissection  des  organes  internes  d'un  Elédone  i\i,ù.e.  —  Gross.  lin.  :  I,.'). 

On  (listiiif;ue.  dans  cette  préparation,  les  principaux  systèmes  organiques.  La  jjarlie  anliMieiirc 
est  occupée  par  la  portion  dorsale  du  tube  digestif  ipii  repose  sur  l'hépato-pancréas.  La  partie 
moyeiuie  corrf'sponil  au  système  circulatoire  central  recouvert  par  des  parties  membraneuses, 
La  partie  posh'ricure  ci)m[)n'iiii    ra|i|iareil  S(^xuel. 


^272  •  ZOOLOCIK    PRATIQUE. 

•rénéralc  et  système  vasciilnire)  avec  le  dehors.  La  cavité  générale  étant, 
ici,  très  restreinte,  ses  rapports  avec  l'extérieur  ont  ])eu  d'importance; 
ils  s'élaMissent  au  niveau  des  cœurs  veineux,  sur  des  organes  nonnnés 
appendices  du  cœur  veineux  (fig.  160  et  161).  Par  contre,  les  relations 
du  svstème  vasculaire  avec  l'appareil  excréteur  ac([uièient  ime  grande  im- 
portance :  elles  sont  assurées,  largement,  au  niveau  des  veines  (lig.  i5(» 
et  160). 

Les  auti'cs  organes  se  dissèquent  jiar  la  face  dorsale. 

On  fendra,  d'abord,  la  paroi  du  corps,  le  long  de  la  ligne  médio-dorsale 
(fig.  151)  suivant  une  droite  AB.  On  fera,  ensuite,  une  incision  CD  perpendicu- 
laire à  la  première,  à  peu  près  au  niveau  du  bord  libre  du  manteau.  On  écar- 
tera, après,  la  membrane  mince  qui  recouvre  les  organes  (fig.  158). 

Les  organes  sont  plongés  dans  un  espace  qu'il  ne  faut  })as  confondre 
avec  la  cavité  générale.  Celle-ci  est  refoulée  dans  la  |)artie  postérieure  du 
corps,  autour  des  organes  génitaux.  La  masse  viscéiale  |>(Mit  être  divisée, 
conventionncllement,   en  ti'ois  régions  (lig.  15(S)  : 

1"  Une  région  antérieure,  ayant  poui"  centre  V Itépalo-pancréas  sur 
lequel  on  aperçoit,  juxtaposées,  la  portion  antérieure  du  lube  dirjestif 
(jabot,  gésier)  et  V aorte  dorsale: 

2"  l'ne  région  moyenne,  d'apparence  complexe,  dans  hupielle  on 
devine  le  système  circulatoire  central  (ventricule  médian,  oicillettes 
latérales)  : 

5"  Une  région  j)ostérieui'e,  exclusivement  représentée  j»ar  {appareil 
.sexuel. 

Appareil  digestif. 

La  disposition  générale  du  tuhe  digestif  est  la  même  que  chez  l'Escargot, 
(le  conduit  est  contourné  en  U.  Ses  deux  extrémités,  assez  ra[>prochées, 
sont  placées  dans  la  pailie  antérieure  du  corps;  l'anus  s'ouvre  dans  la 
cavité  [talléale. 

On  disséquera,  d'abord,  la  région  dorsale  du  tube  digestif,  puis  on  rejettera 
l'appareil,  tout  entier,  latéralement.  On  étalera,  alors,  ses  différentes  parties 
dont   les  rapports  principaux  devront  être  conservés  (fig.  159,  1). 

L  appareil  digestif  se  compose  d  un  certain  nond)re  de  paiiies  très 
diilërenciées  (fig.  159,  1,  2,  5  et  4)  : 

1  "  Bulbe  buccal.  —  Cet  organe  porte  la  bouche.  Celle-ci  est  bordée 
par  une  lèvre  circulaire,  garnie  de  |)apilles.  Elle  est  armée  de  deux  mandi- 
bules, énormes,  en  bec  de  perroquet  (lig.  139,  1  et  2);  ces  mandibules 
sont  attachées  pai'  de  gros  muscles  qui  forment  la  masse  principale  du  bulbe. 

Le  planchei-  buccal  porte  une  langue  armée  d'une  râpe  ou  radula. 
Celle-ci  se  conqjose  d'une  tige  et  d'une  extrémité  libre  portant  des  ran- 
gées svmétriipies  de  j)etites  dents  (11g.  159,  5). 


L'ELEDONK 


Liors  circulaire 


Uanawuls  oentrali 


Bec  chitineui  (Manauiiiles) 


Conduit 

des  glantles  saliualres 

inférieures 


Ssofhiigt 


Manmtule  centrale 


Cacum  spiral 


\i\,.  15'.l.  —  Dissection  dk  i/app.M'.eil  iucestii-, 


Eu  1.  uiiSL'inljlc  lie  ra|)|i;ireil  ilii,'^eslif.  (iross.  lin.:  1,,'). —  En  2,  les  mandibules  (|iii  amieiil 
la  Ijoiiclie.  —  En  3,  la  laduUi,  faiblement  grossie.  —  En  4,  ci)u|)e  verticale  du  bulbe  buccal 
montrant  les  rapports  des  dilîci'onts  organes  cjui  le  constituent.  Pour  2,5  et  4,  gross.  lin.  :  2,5. 

JAMMES.  1<S 


21i  ZOOLOGIE   PliATIQLlE. 

A  la  cavité  luiccalc  sont  annexées  deux  paires  de  glandes  sallvaires. 
I.'nne  des  deux  paires  se  compose  de  deux  masses  aplaties,  blanchâtres, 
appliquées,  latéralement,  sur  le  bulbe  :  l'antre  comprend  deux  friandes  en 
forme  de  cœui',  beaucoup  plus  !j;raudes  (pie  les  [trécédentes,  situées  plus 
en  arrière,  au  niveau  de  la  partie  antérieure  du  jabot.  Lœ  conduits  de 
ces  dernières  se  réunissent  en  un  canal  mé'dian  impair  (pii  accompagne 
l'œsophage,  traverse  avec  lui  le  crâne  cartilagineux  et  vient  s'ouvrir  sur 
la  face  ventrale  du  bulbe. 

'2"  Œsophage.  —  L'œsophage  part  du  l)ulbe,  traverse  le  crâne  cartila- 
gineux, en  soit  en  arrièi'e  et  se  termine  sur  le  jabot. 

5"  Jabot.  — Le  jabot  forme,  en  avant  de  rabouchement  œsophagien, 
un  cœcurn  volumineux;  en  arrière,  il  s'allonge  en  s'amincissant. 

i"  Gésier.  — Au  jabot,  fait  suite  un  estomac  broyeur  ou  gésier,  pourvu 
d'épaisses  parois  musculaires.  Cet  organe  a  deux  orifices  très  rapprochés. 

5"  Caecum  spiral.  —  A  la  partie  initiale  de  l'intestin,  immédiatement 
en  arrière  du  gésier,  se  trouve  un  diverticule  ca'cal  contourné  en  spirale. 
C'est  dans  cet  organe  que  s'ouvrent  les  conduits  hépato-pancréatiques. 

6"  Hépato-pancréas.  —  Cet  organe  est  constitué  par  une  masse  ovoïde, 
volumineuse,  iiiqiaire.  Les  conduits  hépatiques  sont  au  nombre  de  deux; 
dans  la  l'égion  où  ils  se  séparent  de  rhépato-])ancréas  (région  posté- 
rieure), se  trouvent  des  follicules  spéciaux,  englobés  dans  la  masse  du 
foie  et  dits  follicules  pancréatiques.  Ces  follicules  couvrent  la  racine  des 
conduits  hépatiques. 

A  la  surface  de  l'hépato-pancréas,  dans  la  région  médio-ventrale,  est 
placée  une  poche  à  encre,  là  poche  du  noir,  munie  d'un  conduit  délié 
qui  s'ouvre  dans  la  partie  terminale  du  rectum. 

Intestin.  —  L'intestin  a  un  diamètre  constant.  Il  court  d'avant  en 
arrière,  décrit  une  petite  circonvolution,  puis  se  recourbe  en  bas  et  en 
avant  et  se  dirige,  en  restant  dans  le  plan  médian  du  corps,  vers  la  base 
de  l'entonnoir,  où  il  se  termine.  La  poche  à  encre,  déjà  signalée  à  la  sur- 
face de  l'hépato-pancréas,  n'est  qu'un  diverticule  dorsal  du  rectum,  très 
allongé  et  renflé  à  son  extrémité,  en  une  glande,  accompagnée  de  son 
réservoir.  Crâce  à  cet  organe,  l'animal  peut  expulser,  à  volonté,  par 
l'entonnoir,  la  séci'étion  accumulée  dans  le  réservoir  et  produire  un  épais 
nuage  capable,  au  besoin,  de  le  dissinuder. 


Appareil  circulatoire. 

On  pourra  étudier,  directement,  par  la  simple  dissection,  les  parties  princi- 
pales de  l'appareil  circulatoire,  mais  il  sera  plus  avantageux  de  procéder  par 
injections. 


LÉLÉIiONH.  275 

//  faudra  injecter,  séparément,  le  système  artériel  et  le  système  veineux. 
On  pourra  utiliser  diverses  substances.  On  emploiera  de  préférence  : 

i"  ou  une  solution  chaude  de  gélatine,  colorée  par  des  couleurs  fines  à 
l'aquarelle. 

2°  ou  une  solution  froide  gommeuse,  colorée  comme  précédemment.  Cette 
solution  sera  solidifiée  par  l'alcool. 

Injection  du  système  artériel.  —  On  injectera  le  système  artériel,  au 
niveau  des  branchies,  par  la  veine  branchiale.  On  introduira  une  canule  dans 
ce  conduit  en  tournant  la  pointe  vers  le  cœur.  L'injection  gagnera  l'oreil- 
lette, le  ventricule,  puis  les  trois  aortes.  On  recommencera,  symétriquement, 
par  l'autre  oreillette,  car  les  valvules  auriculo-ventriculaires  s'opposent,  habi- 
tuellement, au  remplissage  de  l'oreillette  située  du  côté  opposé  à  celui  où  l'on 
pousse  l'injection. 

Injection  du  système  veineux.  —  L'injection  du  système  veineux  se  fait 
par  la  grande  veine  ventrale.  On  recherchera  cette  dernière  au  niveau  de 
l'anus,  sur  la  ligne  médio-ventrale.  On  injectera,  en  deux  fois,  à  partir  de  ce 
point  : 

1"  d'avant  en  arrière,  dans  le  sens  de  la  circulation  veineuse,  de  manière 
à  emplir  les  troncs  veineux  viscéraux  (qui  déversent  la  masse  injectée  dans 
les  grands  sinus  dorsaux,  les  deux  veines  caves,  les  cœurs  veineux,  les 
deux  altères  branchiales  et  la  branchie  elle-même.) 

2°  d'arrière  en  avant,  dans  le  sens  inverse  à  la  circulation,  pour  rendre 
apparentes  les  veines  des  bras. 


Système  artériel. 

Les  hranchics  (loiiiiciil  iiaissiuice,  chacune  (liii.  KiO),  à  un  i^ros  vaisseau 
efférent,  la  r('i)ie  braiicliialc,  (|ui  Ionise  le  bord  lilire  de  loriiane  respira- 
toire, dette  veine  pi(''senle  un  l'cnllenient  considf'iahle, allongé.  Vorcillclle, 
qui  s'ahouclie,  elle-inèinc,  sur  le  veulriciile  médian,  uni(jue.  Du  ventricule 
se  détachent  trois  aorles  : 

1"  \  aorte  dorsale  ou  céplialiqiœ  ; 

'2"  ïaorle  venlrale  ou  abdoiiilnale; 

7)"   ïaoïie  (jéuilale. 

I"  Aorte  dorsale.  —  L'aorte  (husale  remonte  vers  la  lèle,  j)asse  au- 
dessus  (hi  t'oie,  (Ml  lon|i;('ant,  (hi  côté  droit,  le  tuhe  digestif,  ti'averse  le 
oollier  nerveux  u'sopha^ien  et  se  liirui(|U('. 

Les  principales  hranches  de  ïaorle  siMit  : 

1"  sur  son  trajet  :  les  artin'cs  palhûiles:  Var/ère  liepalif/iie  ;  Yaelère 
inle.^iinile. 

2"  à  son  extrvmilé  antérieure  :  les  deu.r  arlèrex  pediense^  dont  les 
ramifieations  foui'nissent  les  //////  arlères  leiilaeiilaires. 

'l"  Aorte  ventrale.  —  Cette  aorte  nait  du  liord  antérieur  du  ventri- 
cule et  doinie  :  Varlère  péricardicjtie  (très  <.>réle);  les  artères  propres 
des  branchies;  une  artère  intestinale;  une  artère  recto-anale. 


270  ZOOLOGIK   PRATIOUE. 

T^°  Aorte  génitale.  —  Laorto  f>(''iiifale  irri-iiic  la  i;lanf1e  soxuclk'. 

Dans  oiMtaincs  parties  du  f(H|)s,   il  existe  des  capUlairex  qui  lolient 
les  artères  aux  veines. 


Système  veineux. 

Le  san|4,  porté  dans  l(»ntes  les  parties  de  Féeunumie  j»ar  les  arlèies. 
revient  aux  branchies  par  un  système  veineux  composé  de  vaisseaux  à 
parois  propres,  et  de  lacunes. 

I"  Système  veineux  à  parois  propres.  —  Les  veines  des  liras 
constituent  huit  gros  troncs,  les  veines  pédienses,  hranchées  sur  deux 
veines  symétriques  latérales,  les  veines  faciales.  (îelles-ci  forment,  au 
niveau  de  la  tète,  un  cercle  pres(pu'  complet.  De  ce  cercle,  se  détache  la 
grande  veine  ventrale,  (jui  se  dirige,  en  suivant  la  ligue  médio-ventrale, 
vers  la  partie  p(»stérieure  de  la  masse  viscérale. 

Un  peu  eu  arrière  de  la  limite  postérieure  de  riiépato-pancréas,  la 
grande  veine  ventrale  reçoit  deux  trônes  veineux  viscéraux,  symétriqiu^s, 
(pii  donnent  passage  au  sang  jiroveuant  des  grands  sinus  dorsaux.  Du 
conthient  de  ces  trois  gros  troncs,  naissent  les  deux  grandes  veines 
caves.  Ces  dernières  se  jettent  dans  \\n  renflement,  le  cœur  veineux, 
duquel  part  ïarli're  branchiale,  qui  aboutit  à  lorgane  respiratoire. 

Les  parois  des  deux  troncs  veineux  viscéraux  et  des  deux  veines  caves 
sont  couvertes  de  petits  corps  arrondis,  les  corps  fongi formes,  qui  ne 
sont  autre  chose  que  la  partie  excrétrice  de  Tajipareil  rénal  déjà  étudié. 

2"  Partie  lacunaire  du  système  veineux.  —  Le  système  veineux  vas- 
culaire  est  complété  par  des  lacunes  répandues  dans  diverses  parties  du 
corps.  La  plus  volumineuse  de  ces  lacunes  est  située  dans  la  région 
dorsale  du  tronc.  Elle  s'étend  depuis  la  tête  jusqu'à  la  glande  sexuelle,  et 
entoure  les  principaux  viscères.  Elle  se  compose  de  plusieurs  espaces, 
séparés  par  des  étranglements  et  est  en  relation  directe  avec  les  deux 
troncs  veineux  viscéraux. 

En  résumé,  I  appareil  circulatoire  de  rÉIédone  compiend  un  système 
artériel  très  développé  et  un  système  veineux,  en  partie  vasculaire  et  en 
partie  lacunaire.  Ces  deux  systèmes  sont  réunis  par  des  capillaires.  Les 
caractères  les  plus  importants  de  cet  appareil  portent  sur  : 

1"  le  nombre  des  aortes; 

2*  la  présence  de  capillaires; 

7)"  la  régularisation  du  système  veineux  (chez  LElédone  le  système 
veineux  lacunaire  est  encoie  très  développé-.  Il  disparaît,  en  entier,  chez 
d'autres  Céphalopodes). 


L'ELEDONE. 


Artère  pédteuse  eaucne 
Artère  raciale  . .  _  . . 


Ariert  aFiaryngienne 


Lames   Drancti 


Organes  excréteurs  {Corps  fongltûrmes)  i 

Ventricule  'artériel. 


Appendice  au  Cœur  oetneut  'Glande  tympnotaei 


KlC.     160.   —   IxjECTrON  DOL'BLE  DU  SYSTÈME   CIUCL'LATOIRE   VASCUI.AIRE    IlE  l'ÉmÎDONE. 

(irnss.  lin.  :   1,5. 

I.i;  syxtrnie  fulrn'et  est  rc])ré.scnté'  en  noir.  Le  syslcinc  vascul/iire  rciiieii.r  est  représenté 
en  gris.  —  On  sait  iju'unc  partie  du  système  veineux  correspond  à  des  lacunes  développées, 
surtout,  du  côté  dorsal.  Les  troncs  veinpii.r  viscérau.r  et  les  veines  caves  portent,  à  leur  sur- 
l'ace,  des  villosités  qui  constituent  la  partie  glandulaire  des  organes  excréteurs.  • —  Au-dessous 
de  chacun  des  deux  cœurs  veineux  se  trouve  une  petite  masse  nommée  appendice  du  cœur 
veineux;  c'csl  par  l'intermédiaire  de  ces  appendices  que  s'établit  la  communicalinn  île  la  cavité 
générale  avec  le  dehors. 


278  ZOOLOGIK    l'HATlOlK. 

Appareil  sexuel. 

Les  sexes  sont  séparés.  Diiiis  les  deux  sexes,  il  iiy  a  qniine  glande 
sexuelle,  postérieutc  et  iiK'diaiie.  Celte  glande  est  située  dans  la  cavité 
générale,  à  la  |)ar(ii  de  la({uelle  elle  est  sus])eiidue.  Les  eonduits  génitaux 
ne  sont  ])as  eontinus  avec  la  glande.  Ils  s'ouvi'ent  dans  la  cavité  générale. 

Extéi'ieureuient,  les  uiàles  dill'èrent  peu  des  femelles.  Ils  sont,  propor- 
lionnelleinent,  |)lus  petits.  Ils  ont.  en  outre,  un  (ugane  d'aeconpiement 
constitué  par  lun  des  hras  niodiliés,  le  troisième  du  eoté  droit,  (iette 
modilication  est  jx'm  imp(»ilaute  chez  l'Klédone  :  Textrémité  lilire  du  Itras 
prend,  simplement,  la  l'orme  d'un  euilleron.  (îe  l)ras  modilié,  noiunu' 
hectocotijlc,  sert  à  déjioseï'  les  éléments  mâles  autour  des  oritices  sexuels 
de  la  femelle. 

Mâle. 

Glande  :  TESTierri:.  —  Le  testicule,  spliérifjue,  est  limité  par  la  paroi 
de  la  cavité  générale  (pu  devient  la  rapinde  (jénitalo. 

Conduit.  —  Le  conduit  sexuel  est  im|)aii'  et  situé  à  gauche.  Il  com- 
prend (lig.  161,  1): 

a)  Un  canal  déférent  ou  spermUlucle,  long,  mince,  re})lié  sui'  lui- 
même,  contenant  des  spermatozoïdes  libres. 

b)  Une  vésicule  séminale,  assez  volumineuse,  tortueuse,  à  calihre  irré- 
gulier. Non  loin  de  sou  extréuuté  distale,  cette  partie  reçoit  le  contenu 
d'un  cœcum  allongé  :  \i\  proslate.  Dans  ces  organes  se  forment  des  étuis 
dans  lesquels  s'accuuude  le  six'iiue.  Chargés,  ces  étuis  constituent  des 
spcrniafoplioi'cs. 

c)  Une  poche  à  sperinatopJiores  ou  poche  de  Aéedhani,  sac  dans  lequel 
les  étuis  spermati(pu^s  se   gionpent  en  faisceaux  parallèles. 

d)  Un  canal  éjaculalenr,  allongé,  rentlé  en  caecum,  en  l'un  de  ses 
points.  Ce  conduit  dépose  les  spermatophores  dans  la  cavité  palléale,  à 
l'entrée  de  Lentonnoir.  Ces  appareils,  deveiuis  libres,  traversent  ce  der- 
nier, pour  arriver  à  la  hase  du  hras  hectocotylisé. 

Le  spermatophore  (tig.  161,  2)  comparahie  à  une  cartouche  chargée, 
se  compose  d'un  étui  élastique  à  double  paroi  et  d'un  contenu.  Le 
contenu  est  représenté  par  :  L'  un  réservoir  sperniadque,  disposé  au 
fond  de  l'étui;  2"  un  appareil  éjaculalenr,  placé  au-dessus  du  réservoir 
speiiuatique  et  composé  de  trois  parties  :  sac,  connectif  et  tube  spirale. 
La  rupture  du  spei'uiatophore  se  fait,  hahituellement,  au  niveau  du  sac. 
Celui-ci  se  gonfle,  est  projeté  au  dehors  et  entraîne  le  conteiui  du  i"éser- 
voir  spermaticjue. 

f    coiilfiinnt élui   ôliistique    à   doiililc   paroi. 

Spermatophore  -.  (     ,,„   /,f,„/  ;  aiipareil  éiaculateur. 

1  (     en  bas  :  réservoir  sperma tique.. 


L'KLEDONE. 


Orillci  iSnum  sitsrne  . 


Canal  ejacuutiur  . 


Cœcum  au  canal  ejacurotaur 


£iui  ôlastiQue  a  deux  parois 


Capsule  génitale 


vésicule  séminale 


Quoerture  ûes  conauns  génitaux 

ûans  la  Capsule  génitale-  _.  _  I\^-^^.,-^  w.r"LH(--*^' 


Appareil  ejaculatear 


OrUce  ssnliai  externe 


Slanite  rfe  i  Ouiaacte 


Capsule  ginltala 


FiG.  K'il.  —  Dissection  des  organes  sexuels  de  l'Elédone. 
Pour  1  cL  5,  gross.  lin.  :  '2/"».  Pour  2,  gross.  lin.  :  10. 

En  1,  organes  sexuels  mâles.  —  En  ô,  organes  sexuels  femelles.  La  communiealion  de  la 
eapsule  génitale,  avee  rap])endiee  ilu  cœur  veineux  est  représentée  en  pointillé.  —  En  2.  un 
npermatoplioïc  montrant,  i)ar  transparence,  les  différentes  parties  qui  le  constituent. 


'280  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 


Femelle. 


Glande  :  ovaire.  —  Lovaire  ost  une  masse  volumineuse,  développée 
sur    la  paroi  du  cœlome. 

Quand  les  ovules  sont  à  maturité,  ils  se  détachent,  tombent  dans  la 
cavité  générale  du  corps  et  arrivent  dans  les  conduits  génitaux. 

Conduits.  —  Ils  sont  au  nombre  de  deux  et  disposés,  côte  à  côte,  de 
part  et  d'autre  de  la  ligne  médiane.  Ils  se  rentlent  et  forment  une  glande 
arrondie  dans  la  partie  moyenne  de  leur  trajet  (fig.  161,  ô). 

Cavité  générale  du  corps. 

Chez  les  Céphalopodes,  la  cavité  générale  du  corps  est  refoulée,  habi- 
tuellement, autour  du  comu'  et  de  la  glande  sexuelle. 

Cbez  les  Décapodes,  elle  s'étend  autour  de  l'un  et  l'autre  de  ces 
organes  (péricarde  et  capsule  génitale).  Chez  les  Octopodes,  au  contraire, 
la  partie  péricardique  manque.  La  capsule  génitale  existe  seule.  Toute- 
Ibis,  deux  longs  conduits,  dits  canaux  aquifèrcs,  mettent  en  rapport  la 
capsule  génitale  et  les  cœurs  veineux  ;  ces  conduits  représentent  une 
persistance  de  communication  entre  la  partie  péricardique,  disparue,  et 
la  partie  génitale,  conservée  (lig.  161,  3). 

Kn  résumé,  l'appareil  sexuel  de  1  Elédone  présente  les  caractères  prin- 
cipaux suivants  : 

1"  réduction,  dans  les  deux  sexes,  des  glandes  sexuelles  à  une  seule 
impaire  et  médiane; 

1°  persistance,  chez  la  femelle,  des  deux  conduits  sexuels  primitifs  : 
disparition,  chez  le  mâle,  du  conduit  sexuel  droit; 

.")"  ditférenciation  de  l'un  des  bras  du  mâle  en  organe  copidateur. 

Squelette  interne. 

L'encéphale  est  protégé  par  une  ca|isule  cartilagineuse  (pii  olIVe,  dans 
ses  dispositions  générales,  une  certaine  analogie  avec  le  crâne  des  Verté- 
l)rés  inférieurs.  Les  bras  sont  soutenus,  de  même,  par  un  squelette  axial. 

Système  nerveux. 

Le  système  nerveux  d(>s  Céphalopodes  présente  la  disjiosition  caracté- 
ristique, commune  à  tous  les  Mollusques.  Il  offre,  seulement,  une  extrême 
condensation  des  centres,  dans  la  légion  cé|)halique.  11  couquend  : 

1"  un    double   collier   a'sopltayien,    dont  les  éléments,    rapprochés, 


L'KLKDONE. 


«1.     - 


X       ^     - 


*  i-       -r- 


5     P  -? 


'282 


ZOOLOGIE   l'HATIOUE. 


foriiienl  un  citcrplidlc.  Ce  dernier  donne  naissanee  à  des  nerfs  qni 
rayonnent.  i)ar  |)aii('S,  vers  les  difféicntes  ])arties  dn  corps.  Plnsienrs 
de  ces  neiTs  |iortcnt  des  ganf/lions,  snr  lenr  tiajet. 

2"  nn  si/slèiiie  stoinalo-cjaslrique.  analogue  au  système  sympathique 
des  Yertéhrés. 


^^-. 


Encéphale. 

On  délimitera,  du  côté  dorsal,  entre  les  deux  yeux,  un  lambeau  ayant,  à  peu 
près,    la    forme    d'un    hexagone    (fig.    163). 

Dans  ce  lambeau,  on  excisera 
la  couche  charnue  qui  recouvre 
la  capsule  crânienne.  Celle-ci  sera 
débitée,  ensuite,  en  tranches  ho- 
rizontales. Après  l'ouverture  de  la 
capsule  crânienne,  l'encéphale 
apparaîtra  entouré  d'une  matière 
gélatineuse  et  transparente  qui 
devra  être  enlevée. 

I/encéphale  se  compose  d'une 
paiiic  sus -œsophagienne  et 
dniK»  partie  soiis-œsoplia- 
ffienne,  réunies  par  deux  paires 
de  eonunissures. 


Partie  sus-œsophagienne. 

rig.  165.  —  Bicuimminc  ittiliquant  les  incisions         Celle    [)arlie  correspond  aux 

à  faire  pour  décoiirrir.  par  le  côté  dorsal,  le      ganglions  cérébroïdes    dcS  au- 
siislème  aervea.r  central  (le  l'Elédotie.  .  i.,    n  1711         ^     ...^,^ 

■^  très     Molluscpies.     IMv    a    nne 

Les   liffiics  I  1,    H  H,  III  III,  iiulkiuciil  h  place       ,.  11,  t    ,.   1    -i:.  :   /.,. 

,      .    ■'^-         ,   1-    j     j  I    11      I  '      ,       (Mine  onlonnue   et  est  uuisee, 

(.les   incisions  et    1  ordre  dans    lequel  elles  (lnivciil  n 

être  faites.  Les  flèches  donnent  leur  direction.  par  une  dépression  transversale, 

en  deux  parties  inégales:  rime, 
antérieure,  étroite  et  ttplatie,  raulre,  poslérieme,  large  et  globuleuse 
(fig.  164  et  1()5). 

EUeéniel  (fig.  105): 

1"  Les  nerfs  buccaux.  —  Ces  nerls  sont  en  relation,  par  une  anasto- 
mose, avec  les  ganglions  du  stomato-gastrique  (fig.  U)7).  Cette  anastomose 
constitue  la  seule  commmiication  qui  existe  entre  ces  ganglions  et  le 
système  nerveux  central. 

2"  Les  nekes  labiaux. 

5"  Les  iSEnrs  ophtalmiques  supérieurs  (disposés  en  trois  paires). 

4"  Les  meris  olfactii-s. 

5"  Les  inerfs  orriguES. 


I/iaKD(»NK. 


285 


Commissures. 


Poui^  observei'  les  commissures,  on  renversera,  de  bas  en  haut,  le  ganglion 

Bulùe  Buccal 


tierfs  faùiaux 
(suioant  I  Œsopna^3) 


Portion    tus-msoDhagtenna  de  i  Encéphale 
Cantagg  cSpha  que 


Coussinet  adipsu 


Nerfs  opnthaimiQues 
\hténeur  et  postàrteur 


fie  f  ope  QU9 

panou    pour  formsi 
a  Bet  ne 


Banguon  optùjue 


Cartilages  canstiiuani 
les  Ciboules  QCU' 


Part  an  saus  œsothag  enne  ae    Cncechai} 


Glanaei   ^a/iuairsi  inteneun 


Fig.  104.  —  Dissection  dcx  cciilvcs  nerveux  de  l' IJcdtnte. 
(jrf)ss.  lin.  :  5. 

F,a  capsuli'  crAiiit'iiiic  csl  (iiivcrlr  |par  le  côlo  dorsal.  On  aperçoit  la  partie  siis-œsopliagieiiiie 
(le  l'eneépliale,  l'œsopliajfe  placé  au-dessous  de  celte  partie,  et  les  organes  de  la  vision  très 
développés  des  doux  côtés  de  la  capsule  crânienne. 


optique,  préalablement  disséqué  et  séparé  du  globe  oculaire,  puis  on  excisera 
la  paroi  interne  de  l'orbite. 


!i84 


ZOOLOCIE   PRATIQUE. 


La  parlio  côrôbralo  sus-œsophagienne  est  réunie  à  la  partie  sons- 
œsophagienne  ])ar  deux  pairea  de  commissures .  La  eonimissure  antc- 
lieni-e  est  étroite.  La  connnissure  postérieure  est  large  et  épaisse, 
l/espaee  (jni  h's  sépare  donne  passage  à  inie  ai'tére  (lig.  165). 

Partie  sous-œsophagienne. 

Pour  étudier  la  partie  sous-œsophagienne,  on  renversera  l'animal  sur  le  dos, 
la  face  ventrale  tournée  du  côté  de  l'opérateur.    On   ouvrira  le  manteau,  sur 

Ganglion  ceréûral 


Iteffs  op/ltflatmtgues  supérieurs  et  antérieurs 


Commissure  oosieneure 


ophtnalmioue  supérieur  et  postérieur 


Herr  palleat  et  son  accessoiri 


Ganglion  viscéral 


granité  oelne  uentrate 


flerr  postérieur  pe  l  Entonnoir 


Fi"-.  165. 


Entépltale  de  l'Elcdone  ru  de  profil. 
Gross.  lin.  :  0. 


(In  pout  observer,  i'acilement  sur  celle  pré|wration,  la  coiideiisalion  extrême  des  centres  ner- 
veux. Les  (/(inr/lioiis  cérébvoïdes  ou  cérébraux,  fusionnés  l'un  à  l'autre  sur  la  ligne  médiane 
(voyez  la  ligure  164),  sont  réunis  aux  ganglions  pédieu.r  et  risrérau.r.  fusionnés  eux-mêmes, 
eu  une  masse  large  et  épaisse,  par  deux  paires  de  commissures,  courtes,  dont  l'une,  la  paire 
postérieure,  est  très  volumineuse. 


la  ligne  médiane  et  on  incisera  le  siphon  sur  l'un  de  ses  côtés.  On  fendra 
la  paroi  du  corps  et  on  apercevra  les  nerfs  viscéraux,  très  superficiels  et 
faciles  à  distinguer.  Il  suffira  de  suivre  ces  derniers,  en  remontant  vers  la 
cavité  crânienne.  On  atteindra  cette  dernière  par  sa  face  ventrale  et  on  dissé- 
quera, alors,  sans  difficulté  la  niasse  sous  œsophagienne  (fig.  166). 

La  partie  sous-œsophagienne,  large  et  épaisse,  dépasse,  en  avant  et  en 
arrière,  la  masse  sns-œsophagienne.  Du  côté  infériem-,  en  son  centre,  elle 
porte  uib  oritice,  traversé  par  des  vaisseaux.  Cet  orilice  indique  la  limite 


Li:  LE  1)0  NE. 


,,  ^ftWX'WJXTOTOT ,, ,.,  ^ 


(ntonnalr  rejeté  laie' 


Hefton  reno-ciraïaQi 


angtlon  au  Cœur  oemeuM 


Glanûa  génttata 


FiG.  100.  —  Dissection  du  système  ^F.KVI•:^■x  périphériqui,  i»i.  l'Élédone. 

DESSIN  DEMI-IllACRAMMATlnLI..    —  CiPOSS.   Hll.  :    I. 

Le  manlcau,  fendu  comme  dans  la  dissection  des  organes  de  la  cavité  palléale  (voyez  la 
ligure  154),  a  été  étalé;  la  tète  incisée  sur  la  ligne  médiane  venirale.  et  le  cartilage  céplialifiuc 
détaché,  an  niveau  de  la  face  inférieure  de  l'encéphale.  L'entonnoir,  préalahlement  fendu,  sur 
le  côté,  est  rejeté  à  la  gauche  de  l'opérateur.  Hivers  ganglions,  intercalés  sur  le  trajet  des 
nerfs,  fourniront  des  repères  pour  la  dissection  de  ces  derniers.  Les  fjaiig/ioiis  cloilés,  visihies 
sans  aucune  manteuvre,  serviront  de  point  de  dépari  jiour  la  dissection  des  xcr/'s  piilli'ait.f.  Les 
(/anglions  des  rieurs  veineux,  que  Ion  distingue  en  déplaçant,  à  peine,  l'arléri;  hranchiale, 
seront  un  centre  [lour  dissécpier  les  nerfs  c/.svr'/rt».*  en  allant,  d'ahord.  vers  le  cerveau,  ensuilc, 
vers  la  brancliie. 


286  ZOOLOGIE    PRATlOliE. 

de  séparation  des  ganglions  pédieux  et  des  (janf/lions  viscéraux.  Dos 
nerfs  se  détaclicnl  de  la  niasse  s()ns-(H'S()j)hagienne,  en  avant,  sur  les  côtés 
<'t  en  arrière. 

En  ava>t  : 

1  "  Les  huit  >EiiFs  brachiaux.  —  (les  neiis  prennent  naissance,  en  deux 
groupes  égaux,  sur  deux  tioncs  symétriques;  ils  sont  reliés  entre  eux, 
à  la  l)ase  des  bras,  par  un  cordon  circulaire  continu.  Clrupu'  neif  |)(''uètre 
dans  l'un  des  bras  et  présente  un  ganglion,  au  niveau  de  cbaque  ventouse. 

2"  Leswerfs  intra-braghiaux  et  antérieurs  de  la  tête. 

Sur  les  côtés  : 

1"  Les  nerfs  ophtalmiques  inférieurs. 

2"  Les  nerfs  antérieurs  de  l'entonxoir. 

ô"  Les  nerfs  auditifs. 

4"  Les  nerfs  de  la  grande  veine  ventrale. 

En  arrière  : 

Après  avoir  complété  l'ouverture  du  corps,  comme  s'il  s'agissait  de  la  dis- 
section générale  des  organes,  on  prendra  quelques  points  de  repère. 

Ces  points  seront  tournis  par  des  (lançjlions  intercalés  sur  le  Irajet  des 
nerfs  : 

rt)  Par  les  deux  (langlions  étoiles,  visibles  sans  aucune  inaud'uvre  et 
situés  sur  la  face   interne  du  manteau. 

h)  Par  les  f/anglions  des  cœurs  veineux,  (pie  bon  voit  eu  déplaçant 
à  peine  Eartère  brancbiale. 

On  pourra  passer,  ensuite,  à  bétude  des  nerfs.  Il  suffira  de  disséquer, 
de  proche  en  proche,  les  cordons  qui  se  détachent  des  ganglions  choisis 
comme  points  de  repère,  pour  observer  les  nei'fs  suivants  : 

1"  Les  nerfs  viscéraux.  —  Ces  nerfs  ont  un  trajet  très  superliciel.  On 
les  suivra  en  allant,  d'abord,  du  ganglion  du  cœur  veineux  au  cerveau, 
ensuite,  du  même  ganglion  à  la  branchie. 

2"  Les  nI';rfs  palléaux  et  les  nerfs  accessoires.  —  On  suivra  facilement 
ces  nerfs,  en  ])artant  des  deux  ganglions  étoiles. 

Les  autres  nerfs  seront  étudiés  sans  difficulté.  On  observera  : 

1"  Les  nerfs  postérieurs  de  l'entonnoir. 

2"  Les  nerfs  ophtalmiques  postérieurs  et  supérieurs. 

Système  sympathique  ou  stomato-gastrique. 

Ce  système,  destiné,  surtout,  à  bappareil  digestif,  est  constitué  par 
deux  ganglions  que  réunissent  de  longs  nerfs,  |)ourvus,  eu\-iiièmes, 
de  nombreux  filets.  Ces  ganglions  sont  :   le  ganglion  sous-jdiari/ngioi. 


I/ELKDONE. 


287 


(jlli  iidlirrc  ii  hi    unisse  du   liée,    cl    le   (/(DK/lioil  sloinacal.    \A;\rr   cillic    le 
gésici',  le  cii'ciim  s|)iriil  cl  riiilcsiiii  (lig.   |()7). 

Le  gnngiioii  si)iis-|)li;iryii|^icn  est  ;i|t|)li(|ti(''  i"i   In  siiffiicc  du   liullic,  dniis 
riiniilciiimi  (MIC  loiiiic 


^     liante  salloalresupiriBuri 
droite  r 


GangttofI  saus-Bharynfften 


fUets  unissant  le  eanglton  sous-ptiaryngler 
et  le  ganglion  stomacal 


ce  dernier  avec  I  œso- 
phage. Il  est  placé 
entre  les  glandes  sali- 
vaires  supérienres.  On 
le  voit  après  avoir 
écarte  ces  glandes.  Le 
seul  point  par  lequel 
le  système  sympathi- 
que communique  avec 
le  système  nerveux 
cential  est,  comme  on 
la  vu  plus  liaiil,  une 
<les  hranches  du  nerf 
buccal  qui  j)énètre 
dans  ce  ganglion. 

Le  ganglion  sto- 
macal a  la  forme  et 
le  volume  diiii  grain 
d'orge.  11  est  placé 
entre  le  gésier,  le 
cœcum  spiral,  Thépa- 
to-pancréas  et  Tintes- 
tin. 


En  résumé ,  les 
trois  masses  gan- 
glionnaires qui  con- 
stituent le  douille  col- 
lier œsophagien  for- 
ment : 

1"  Une  paire  de 
ganglions  sus  -  œso- 
phagiens. Cette  paire 
représente  les  cen- 
tres .sensoriels. 

"2"  Une  paire  de  ganglions  soiis-o'sopliagiens  antérieurs  on  ganglions 
pédieux.  Ces  ganglions  représentent  les  centres  locomoteurs. 

5"  Une  })aire  de  ganglions  sous-œsophagiens  |)ostérieurs  ou  ganglions 
somati(pies.  C(^s  ganglions  forment  les  centres  viscéraux. 

4"   11  existe,  en  outre,    des  centres  viscéraux  antérieurs,  (pii  corres- 


Ganglion  stomacal 


Fi?.  167.  —  Disscclion  du  sijsirnir  si/ni/iaUiirjur 
ou    .sloiiialo-fjastriqHe    de    l'Elcdonc.  —  Gross.    lin.  : 


288 


ZOOLOGIE   PRATIQUE. 


|»(Mi(lont  an  système  sympathique  des  Yertéhrés  et  ;ui  système  stoiiuilo- 
(jastriquc  des  Vers  annolés. 

Organes  des  sens. 

Organe  du  tact,  —  La  sensibilité  tactile  est  développée,  suitont,  dans 
les  luas. 

Organe  de   l'olfaction.  —  I/or^ane  de  lOllaetion  est    représenté  par 


Fig.  168.  —  CtOiipr  rerlicnlr  cl  ir(nisrrrsale  des  ceiilrcs  iicrrrii.r  inicrcsxnni,  rnoidic. 

Ira  organes  de  la  rision  ri  de  l'audilion  ;  dessin  diagr;iinin;itiqui'. 

Gross,  lin.  :  2,5. 

On  réalise  cette  iiréparalion  en  faisant  passer  la  eonpe,  à  peu  près  exaetenient,  au  niveau  de- 
nerfs  optiques. 


deux  fosselfes  sitnées  une  de  cluKjue  côté  de  la  tète,  en  arrière  de  l'd'il, 
dans  langle  (jne  délimitent   le  mantean  et  le  eorps. 

La  structure  des  organes  de  Vaudition  et  de  la  vision  sera  mise,  aisément,  en 
évidence,  sur  une  tête  durcie  au  formol,  par  une  coupe  transversale  totale, 
passant  par  le  centre  des  globes  oculaires  (fig.  168). 

Organe  de  1  audition.  —  Cet  organe  a  pour  siège  deux  cavités  creusées 
dans  le  cartilage  crânien,  au-dessous  des  centres  nerveux.  Ces  cavités  ou 
otocystes  sont  séparées,  seulement,  par  une  cloison.  Clia([ue  otocyste 
renferme  un  gros  otolillie,  non  calcilié. 

A  rétat  embryonnaire,  les  otocystes  conmiinn'(|iient  avec  le  debors  par 
un  canal  qui  se  translorme  en  cœcum,  cbez  ladulte. 


i;ki.i- dum; 


289 


Organe  de  la  vision. —  (!rl  (nuaiic  se  i;i|>|»rocli(',  \k\v  s;i  sIiikIiiic,  de 
I d'il  (les  Vcrh'hii's. 

(lomiiic  chez  ces  (Irniicis.  le  ^^lolic  ociiliiirc  csl  divisr.  jiar  une  clnisoii 
(cris/allin  cl  irix),  en  mit'  cliatiihn'  anlôricnrc.  liiiiilrc,   en  avant,  |>ai' 


Coottf  at  la  fentoust 


Corps  ae  la  Ventouse 


ipanoutssemem  au  muscce  en  sangle 
sur  la     yantouse 


Uuscle  latéral 


Muscle  aaducteur  au  aras 


Muscle  aûuuclsur  au  ûras 


rii;.  KiU.  —  Scclidii    Irdiisrcrsdir  jiifitii/iiéf  su/-   ini  bras,  p/'r/iciidinihiircincnl  <i  sa  boxe, 
iiu  iiircini  'lu   rrii/rc  d'une   rriiloiisr.  —  (!russ.  lin.  :  (i. 


un  ii'|)li  ciilaiu'  (jiii  consliliic  une  fausse  coniee  (celle  fausse  coiih'c  csl 
inc()inj)lctcnieiît  l'ermée  chez  certains  Çc[)lialoj)Ocles;  elle  es!  close  chez 
Ions  les  Oclopodcs)  ctnnc  chambre  postérieure,  contenani  ini  cor/is  riiré. 
An  lonil  (le  {'d'il,  se  tronve  une  réiitie  complexe. 

Extéiieurenu'iit,  le  ^lohe   ocnlaiic  est  pioléiLié  |>ai'  nn  repli  de  la   peau 
l'ormanl  nne  paupière  transversale. 

Organes  chromatiques.  —  Ces  oij^anes,    nonmiés  chroinatophores, 
déleiniinenl  des  clian«;cments  de  coloration.  Ils  sont  re[»i(''senlés  pai'  des 

J.V.MMKS.  !'•• 


r!90  ZOOLOGIE  PRAÏIOIJE. 

cclliilfs  j)iji;iiienlairos,  j)lac('es  dans  ri'|)aiss('m-  du  (Iciiiic;  ces  (('llulcs  ont 
des  couleurs  variées.  Elles  obéissent  à  des  imiscles  (|ni  leur  sont  propres. 
Leui's  mouvements  sont  commandés  par  ra|»])areil  nerveux. 

Yeux  thermoscopiques.  — Ces  organes,  exceplionnels,  sont  siju;nalés 
ici,  à  cause  de  leur  oiij^inalité,  (pioi(ju'ils  l'asseid  défaut,  chez  lEledone. 
Ils  ont  été  décrits  par  Joubin,  chez  le  Chlrotevthis.  Ils  sont  constitués 
[)ar  certains  chromatophores  (jui  preiuient  la  forme  (Tune  lentille  bi- 
convexe, entourée  de  imiscles  ca[)ahles  de  l'aire  vai'ier  sa  couibure. 
Ces  appareils  sont  placés,  chacun,  an-dessus  dune  cupule  sensoiielle,  qui 
j'ecoit  les  ravons  calorilîques  <[ne  la  lentille  dirii;e   ver's  elle. 


Appareil  locomoteur. 

L'appareil  locomoteur,  dévelop])é  aux  dé|>ens  i\\\  pied,  est  1res  dilïe- 
rencié.  Il  est  divisé  en  deux  parties  qui  l'oiiuent,  chacune,  un  moteui' 
distinct.  L'une  est  disposée  autour  de  la  tête  vt  découpée  en  bras.  Elle 
sert,  siuudtauément,  à  la  préhension  et  à  la  leptation.  L  autre  est  placée 
sur  la  l'ace  inl'érieure  du  corps,  à  Lentiée  de  la  cavité  |)alléale:  (die 
fonctionne  comme  appareil  hydrostatique  approprié  à  la  navii^ation. 

Cette  dernière  partie  a  été  déjà  (h'crite  (Voy.  p.  '2()('»).  Nous  nous  occu- 
perons, seulement,  ici,  de  la  structure  des  bras. 

Pour  étudier  la  structure  des  bras,  on  pratiquera  une  section  transver- 
sale dans  la  base  de  l'un  de  ces  organes,  en  ayant  soin  de  faire  passer  la  sec- 
tion par  Taxe  d'une  ventouse  (fig.  169). 

On  peut  distinguer  quatre  parties  à  l'appareil  brachial  : 
I"  un  axe:  2"  des  ventouses  attachées  le  long  de  cet  axe;  I'"  des  nu^m- 
branes  (jui  relient  les  bras  entre  eux;   i"  un  nmscle  peaucier  superliciel. 

Axe.  —  L'axe  se  compose  d'un  .s'r///('/f'//c  tendineux,  inerte,  à  la  surface 
du([uel  prennent  inseition  les  muscles  qui  le  meuvent.  La  poition  sque- 
lettir|ue  a  une  section  quadrangulaire,  à  bords  courbes;  les  bords  externe 
et  interne  sont  concaves;  les  bords  latéraux  sont  convexes;  au  centre,  se 
trouve  un  canal,  à  section  ovalaire,  dans  le(|uel  sont  logés  le  nerf  et  les 
vaisseaux. 

A  la  surface  du  squelette  axial,  sont  disposés  quatre  grands  groupes 
musculaires  longitudinaux  :  un  externe,  un  interne  et  deux  latéraux. 
Ces  groupes  assurent  les  mouvements  des  bras.  Les  gi'oup(>s  latéraux  sont 
décomposés  en  plusieurs  couches  superposées. 

Ventouses.  —  Les  ventouses  sont  (\v^  oiganes  élasti(|ues,  creusés  en 
coupe  à  bords  évasés.  Elles  s'ap})uient  sur  la  face  interne  des  bras  et  sont 


to  ^       ~ 


"*    -i   -r 


t>9'J  ZOOLOGIE    l'RATIQIE. 

liiltachéos  à  ceux-ci  par  des  sangles.  Ces  dernières  sont  fouinies  par  un 
muscle,  continu,  à  lil)res  tiansverses,  qui  tonne  une  ^ainc  générale  au 
bras  et  donne,  d'espace  en  espace,  les  faisceaux  (pii  lixenl  et  meuvent 
les  ventouses. 

Membrane  inter-brachiale.  —  La  membrane  qui  réunit  la  base  des 
bras  se  compose,  essentiellement,  de  deux  laines  musculaires,  minces, 
accolées  Tune  à  Tautre.  Ces  lames  contiibuenl,  quand  les  bras  sont  écar- 
tés, à  les  réunir  en  laisceau. 

Muscle  peaucier.  —  Il  exisd',  recouviant  tous  les  organes,  iuunédia- 
tenient  au-dessous  de  la  peau,  un  nmscle,  très  mince,  (jui  suit  celte  der- 
nière dans  ses  diUèrenls  contours.  Ce  muscle  |)eut  être  considéré  connue 
un  muscle  peaucier.  11  sert  à  frctncer  la  peau  et  à  donner,  ])ar  ce 
uioven,  jtlus  de  foi'ce  aux  muscles  sous-jacents. 


Résumé. 

Pour  compléter  l'étude  de  l'Élédone,  on  ouvrira  un  sujet,  sur  l'un  de  ses 
côtés,  de  manière  à  mettre  en  évidence  les  rapports  des  différents  organes  qui 
le  composent.  Il  sera  bon  de  durcir,  au  préalable,  le  sujet  sur  lequel  on  doit 
opérer.  La  solution  d'aldéhyde  formique  à  5  pour  100  donnera  de  bons  résul- 
tats (fig.  ilO). 

LFdédoue  est  construit  sur  le  plan  connmm  à  tous  les  Mollus(pies.  Il 
possède  un  corps  nnua  d'annexés,  constituées  |>ar  un  pied  et  par  une 
expansion  lamelleuse,  le  manteau  qui  limite  une  chambre  où  sont  ren- 
fermés les  organes  respiratoires. 

Le  |)ied  est  bautement  dilîérencié.  Il  est  rauiené  eu  avant:  il  fournit 
dc>  bras,  armés  de  ventouses  et  un  organe  spécial,  \ Oitounoir  ou 
sipliou  h  rôle  propulsif. 

La  cavité  })alléale  est  sjiacieuse.  Son  boi'd  libre  s"a|tpli(pie,  étroitement, 
siu'  la  partie  ])ostérieure  de  Tentoimoir.  Elle  |>reii(l  ])art  à  la  propulsion, 
avec  ce  dernier.  Il  n'y  a  pas  de  coipiille. 

A  ces  caractères,  s'ajoutent  des  dispositions  spéciales  de  diveises  parties 
de  l'organisme  :  Vappareil  locomoteur  prend  ses  points  d  appui  sur  un 
squelette  interne  (crâne  et  sipielette  des  bras)  (pii  olfre  une  certaine 
analogie  avec  le  s(juelette  interne  des  Vertébrés  inféiieurs.  Lc?^  organes 
digestifs  sont  très  dilb-renciés.  L'appareil  circulatoire  assure  une  distri- 
bution moins  inqiarfaite  rpie  cbez  les  autres  Mollusques  :  des  capillaires 
se  forment;  V'<,  espaces  veineux  se  vascularisent  en  grande  j)artie  Les 
organes  excréteurs  s'isolent,  presque  entièrement,  de  la  cavité  générale 
et  se  mettent  en  rappoit  de  plus  en  plus  étroit  avec  le  système  vascu- 
laiii'  sanguin. 

Les  pi'oduits  sexuels  mâles  sont  lépai'lis  en  lots,  placés  dans  des  cai)- 


i;  EL  Kl»  ONE.  -li)- 

sulcs  (■(mi|)li(|ii(''('s,  (|ii"iiii  (les  liriis.  (lillÏTcnciô  à  cri   cllcl,  (l(''|H)sr  ;'i  I  en- 
li(''(^  (U's  voies  sexuelles  de  la  l'eiiielle. 

Parmi   les  oi'^anes  des  sens,  les  i/ctix  allei^neiil  un  rhil  de  |)eiTeeti(iii 


Fig.  171.  —  Drssiii  (liafirniiiiiiiilit/uc  nitiioKinl  V l'.lrdonc  ii  sa  /orme  ht  jiliis  si/i>/>lc. 

Gruss.  lin.    :  1. 

Ce  (losssiii  inonlie  l'élroilL'  pareille  (|ui  cxisti'  eiilrc;  l'Élcdonc  ot  l'Escargot  (voyez  la 
ligure  irt'J,  '2)  ri,  d'uiie  façon  géiicrale,  cnln'  les  inollusquos  céplialopodcs  et  les  mollusques 
gastéropodes. 

(|iii  le  iaj»pr()elie  (\ei^  yeux  des  Vertéljiés.  Les  organes  de  I  odorat,  tlii 
goût,  du  toucher  et  de  Touïe  restent  simples.  II  existe,  en  oulic,  un  sens 
plus  s|)écial,  représiMité  |»ar  (\r^  organes  cliromati<pies  (chromato- 
phorcs) . 


21U  ZOOLOGIE    PRATIOIE. 

Les  foiiclioiis  de  iclation  sont  complétéos  par  l'existenco  (11111  ii|ipii- 
leil  si)écial  do  défense,  Voi^fjane  du  noir. 

Le  sijstcnne  nerveux  est,  liii-iiièine,  condensé  en  nn  encéphale  protégé 
coninie  eliez  les  A'ertébiés,  par  nne  boite  erâuienue  earlilagiiieuse. 

Cette  haute  différenciation  orf^anique  peut  être  accompagnée,  chez 
certains  CéphaIo|)odes.  d'une  remarquable  extension  de  la  taille.  Il  existe 
des  Poulpes  géants  ([ui  atteignent  jus(prà  15  et  18  mètres  de  longueur. 


Différentes  formes  de  Céphalopodes. 


On  pont  ((nrnaviidreles  i';i|iporls  qui  rclieiil  les  Mollusques  Ccp!iali>p(i(k's  ;uix  Mollusquos 
(iiislémpodos  de  la  laçon  Miivjuile  : 

Ia's  Gasiéropodes  lialiileni  leur  euquille  dans  toute  son  étendue;  toutefois,  ils  peuvent 
sécréter  des  cloisons  dans  la  région  proloude  de  cet  organe.  Oi'ii'icl  il  f'i  c^t  ainsi,  eo 
cloisons   sont   toujours  ru<linientain'S,  irrégulièrement  disposées  et  localisées  à  la  pointe. 

Chez  les  Céphalopodes  tétraliranchiaux,  la  coquille  est  divisée  en  chambres  U'ès  appa- 
j'entes;  la  dernière,  seule,  est  occupée  par  l'animal.  A  mesure  (ju'il  grandit,  ce  dernier 
s'avance  vers  l'ouverture  de  la  cocjuille  et  isole,  à  des  intervalles  qui  s'étendent  de 
plus  en  plus,  la  portion  (ju'il  habite.  Kn  se  déplaçant  dans  sa  ciMjuille,  le  Céjihalopode 
laisse,  en  arrière  de  lui,  un  prolongement  membraneux,  (ubulaire,  (pii  traverse  toutes 
les  chambres  cloisonnées,  à  partir  de  la  loge  initiale.  Ce  prolongement,  dit  sipliuii 
mnnbranei/.r,  peut  être  considéré  connue  un  organe  l'ésiduel,  correspondant  à  l'abdo- 
men des  (iastéro|)odes.  Il  montre  comment  peut  avorter  la  l'égion  poslérieiue  du  corps 
et  comment  les  organes  peuvent  se  condenser  dans  la  région  antérieure. 

Ouand  ils  ont  atteint  cet  état,  les  Mollusques  Céphalo|todes  oll'rent  une  curieuse  évolu- 
tion de  leur  coquille.  Celle-ci  en  eil'et  peut,  chez  les  (léphalopodes  dihrauchiaux,  devenir 
iulerue.  à  l'âge  adulte,  ou  disparaître  entièiement.  Celle  dispaiitiou  sendde  être  en 
rajiport  avec    le  perfccliounemcut  progressif  des  organes  de  relation. 

Les  Mollus(jues  Céplialopodes  actuels  comprennent  : 

1°  Les  TÉTUAiiriA.xr.iii  \rx,  représentés  par  une  seule  forme  vivante,  le  Psautilc.  Cet  ani- 
mal indique  quelle  devait  être  la  forme  primilive  des  Mollus(]ues  Cé|ilialopo(les.  Il  a  une 
coquille  externe  volumineuse,  cloisonnée  intérieurement.  Le  pied  se  compose  d'iui  lobe 
musculeux  épais,  indivis,  et  de  nondjreux  tentacules  iiliformes,  dépourvus  de  ventouses. 
L'ensemble  des  organes  otl're,  également,  des  dispositions  simples.  On  rapproche  de  cette 
forme  un  grand  nombii'  de  (Y'pbalopodes  b)ssiles. 

'2°  liCs  DiuisANCUiAix,  repri'seulés  anciennemeul  par  le  grand  groupe  des  Ammonites, 
munies,  comme  les  Tétrahianchiaux.  d'une  co(piille  externe.  Les  Dibranchiaux  actuels 
marquent  un  perfectiouuemeut  et  une  spécialisation  de  tous  les  organes.  La  coquille 
est  peu  développée  ou  nulle;  les  lu'as,  au  nondtre  de  hiiil  ou  de  dix,  sont  grands,  pour- 
vus d'organes  de  préhension  (ventouses);  les  organes  internes  sont,  de  même,  plus 
parfaits.  Les  Dibranchiaux  comprennent  : 

1°  Le  sous-ordre  des  Dccapndes,  Ex.  :  Seiche,  Calmar,  Poulpes  géants  :  Architentis 
12  mètres,  Chiroteuthis),  etc. 

"i"  Le  sons-ordre  des  Oclopodes,  Ex.  :  Ponl[ie  vulgaiie,  Elédone,  Argonaute,  etc. 


(.K.NEKALITÉS   SI  K    Lb:S   MoLLUSOL  KS.  '29.'» 


Coup  d'oeil  général  sur  les  Mollusques. 


Les  Miillus(|iU's  ollVciil  lin  ciiiicux  |i;ii;ill(''li--iiir  ;i\('c  les  ('.hordes.  I.cs  uns  ri  les  antres 
|iai'aiss('iit  se  ratlachcr  aux  \('rs  annclés  par  leur  liasc  cl  a\on-  ('■vnhir,  |parallrlcint'nt,  en 
[irt'si'ntanl  di'S  iiluMiomèiics  ^^'iiéraiix  si'iiilp|al)l('>. 

Lt's  picniit-rs  doivent  déconlcr  des  Vers  lulùcfilcs  sédentairos.  Les  seconds  ont  leurs 
afliiiités  louruées,  plulùt,  du  côté  dos  Vers  annelés  errants.  Ces  relations  primordiales 
paraissent  probables.  (Juoi  rpi'il  en  soit,  les  Mollusipies,  eomnie  les  Cbordés,  pr(''sentent 
trois  étals  princiixtii.r  (pii  di'coulent  do  leur  mode  d'évolution. 

1"  Un  état  voisin  de  la  solicite  anceslraic,  représente  par  les  Gastéropodes,  chez  les 
Mollusques  et  par  rAmpliioMis,  cliez  les  CJiordés. 

2"  Une  forme  ayant  subi  une  rvohifinn  rrçiressive  cl  s'étant  adajtti'e  à  la  rie  séden- 
taire.C^'ltn  forme  corres|iond  aux  Lamellibranebes,  parmi  les  Mollnsijueset  aux  Tuniciers, 
|)armi  les  Chordés.  ]|  existe  une,  telle  eonvergenco  de  formes  entre  les  Lamollibratu'hes 
et  les  Tuniciers  (pie  divers  naturalistes  les  ont  parfois  rapprocliés  ((iuvier,  II.  Milno- 
Edwards). 

5°  Une  forme  développée  dans  le  sciis  de  la  rie  de  relation.  Cette  forme  donne  les 
(iépbalopodes.  parmi  les  Mollus(|ues  et  los  Vertébrés,  parmi  les  Chordés.  Ici,  les  organes  de 
relation  prennent  un  grand  développement.  L'a[ipareil  locomoteui',  enlie  autres,  acquiert 
un  rôle  prépondérant.  Le  pied  des  Céphalopodes  se  découpe  en  bras  rappelant,  par  difl'é- 
rents  traits,  b^s  membres  des  Vertébrés.  Ils  sont,  en  effet,  formés  connue  eux,  de  groupes 
musculaires  périphéri(|ues  à  fonctions  spécialisées,  insérés  sur  un  squelette  axial  profond. 
De  mémo,  les  centres  neivcux  et  les  principaux  organes  des  sons  cépbaliipies  sont  pro- 
tégés par  un  crâne  cartilagineux  qui  rappell(>  le  crâne  des  Vertébrés  inférieurs. 

Il  est  intéressant,  au  point  de  vue  biologique,  de  constater  tpie  l'action  des  milieux, 
agissant  sur  des  organismes  dissemlilables.  amène  ces  organismes,  jiar  voie  d'adaptations 
.successives,  à  réaliser  (les  dispositifs  de  même  ordre. 


CHOllDÉS 


I,os  Clioi'dt's  roriiH'iit  une  sôrio  (|iii,  de  mèiiic  (jnc  les  séi'ics  des  Echi- 
nodonnes,  des  Vers  jtlals  et  des  Molliis(|uos,  se  lallacho  aux  Ycrs  aiinolrs 
|»ai'  la  iiirlaiiiriisation  |)riiiiitiv('  du  coiits.  Assez  iielle  clie/.  les  ("Jiordés 
iid'éiieiirs  ( Aeiaiiiens),  celte  iiiétaiiiérisalioii  sallémie,  proiiressiveinenl, 
à  iiiesiii'e  (|iie  l'on  s"él(>i<>iie  tie  ceiix-ei.  L'elVaeemenl  se  produit  :  1"  à  la 
suite  de  dé|iira(latious  eutraînées  par  la  vie  sédentaire  (Tuniciers):  '2"  à 
la  suite  de  la  différenciation  eonsidérahie  causée  par  racci'oisseuient  |)ro- 
jLiressif  de  la  vie  de  ridatiou  (  Wrtéhrés). 

Les  caractères  ])n)presau\  liliordés  sont  les  suivants: 

l"  Ils  ont  (K's  centi'es  nerveux  dorsaux. 

2"  Ils  possèdent,  au  moins  au  déliut  de  leur  vie,  ini  axe  sipudetticpu»,  la 
chorde  dorsale,  (pii  soutient  les  centres  nerveux  et  sert  d  appui  à  lapita- 
reil  musculaire. 

3"  La  partie  antérieuie  du  luhe  digestif  est  différenciée  eu  <Mi>ane  res- 
|tiratoire. 

Les  Chordés  présentent  trois  l'ormes  piincipales  : 

1"  Les  Acraniens,  (pii  représentent  les  Clioi'dés  les  plus  sim|des. 
Leurs  organes  oll'rent  des  caractères  primitil's  n(uid)reux;  ceitains  d  entre 
eux,  nolaunueiil,  possèdent  une  métaméiisation  ti'és  nette. 

2"  Les  Tuniciers,  (jui  peuvent  être  considérés  connue  des  tlhordés 
dégradés  par  la  vie  sédentaire.  An  (h'hut  de  leui'  existence,  ces  êtres 
présentent  les  traits  cai'actéiisti(pu's  de  rorganisation  des  Chordés.  Ils 
se  Hxcnt,  ensuite,  et  plusieurs  de  leurs  organes,  en  particuliei-  les 
organes  de  relation,  dégénèrent. 

.")"  Les  Vertébrés,  (pii  sont  des  Chordés  perfectionnés  pai'  le  développe- 
ment de  la  vie  de  relation.  Tous  leurs  organes  olfrent,  à  l'origine,  des 
dispositions  simples,  seuddahles  à  celles  qui  existent  dans  les  organes 
des  Acraniens.  Par  la  suite,  les  organes  de  relation,  notanunent,  attei- 
unent  un  haut  degré  de  difféienciation. 


ACRANIENS 


Les  Acraniciis  soiil  rcprésontt's  |)ai'  le  seul  ^enre  Ampliioxus  (li;^.  172). 

Leur  corps,  lonii  de  5  à  i  eeutiuièties.  est  fusifoi'ine.  Il  porte  des  e\- 
[):uisions  cutanées  longitudinales,  disposées  en  nageoires:  celles-ci  corres- 
|;ondent  :   1"  à  une  naf/coire  inijKurc,  continue,  di'essée.  verticalement. 

Musclas  mitamenquss  primitifs  {Myamèns  ou  somiies,  Matrpnim 


^^^^(^'W.^^  V\\V\'a^^^      '"■'■■'  '^^ 


moetiB  Chorde  dorsale 


nageoire 


Appeniices  Buccaux 


Orifice  iuccal 


oeNùra/icfiiai 


'\  Ssclum 

intestin  ouiisn  longttuilinaiemtnt 


Cautti  de  la  Uranc/iie 


Caolte    geniranchlaie 


Fig.  172.  —  Dessins  fliafjrtiiiimalifjnes  e.ipi'iiiiaiil  lu  shiirttire  de  VAiupliio.nis. 

Gross.  lin.  :  i. 

En  1,  l'animal  vu  de  profil.  On  dislingue,  à  la  surlaee  du  corps,  les  scf/tneiils  iiiusciiluties. 
juxtapost's  i;t  les  iiar/eoires.  La  nageoire  iw/>nirr  occu|)c  toute  la  longueur  du  dos  et  entoure 
la  queue.  Les  n/if/roircs  paires  occupent  le  côté  ventral.  L'animal  étant  vu  de  profil,  ces 
dernière'!,  dans  le  dessin,  se  projettent  l'une  sur  l'autre.  —  En  '2,  coupe  verticale,  médiane  et 
longitudinale  du  corps  montrant  l'arrangement  des  organes  internes.  On  voit,  d'une  l'ai;on 
presque  schématique,  les  caractères  des  Cliordés.  Les  renlres  iierreii.r,  continus  et  dorsaux, 
sont  soutenus  par  une  chorde  dorsale  qui  sert,  en  même  temps,  d'appui  à  l'appareil  muscu- 
laire. La  pai-tie  antérieure  du  tube  digestif  ai  dill'érenciéc  en  organe  respiratoire. 


sur  la  ligne  médiane  dorsale  et  autoin- de  la  ({ueue  ;  "i"  à  deux  lontjites 
iKnjeoircs  ventrales,  syiuétri(piemeid  disposées  siu'  les  côtés  du  corps. 
Les  orifices  sont  rejnésentés  par  une  bouche,  antérieure  et  terminale;  lui 
anus,  postérieur,  ventral  et  std)-terminal;  un  orifice  périhi-ancliial. 
également  ventral,   ouvert,  à  ([iiehpie  distance,  en  avant  de  Faims. 


Tl.MCIKIiS.  '299 

La  |)iU()i  (In  c'(>i|ts  csl  cssciiHclloiiU'iit  coiistitiu'c  par  iiiic  <;aiii('  muscu- 
laire, divisée  en  se^ineiils  jjlacés  les  uns  à  la  suite  des  anires. 

A  I  intéiieiu',  le  système  nerveux  central  est  dorsal  et  ()cen|(r  la  lon- 
gueur entière  du  corjts.  Il  est  soutenu,  sui'  toute  son  étendue,  par  un 
axe  s(jueletti([ue  continu,  la  c/iorde  dorsale.  Au-dessous  de  celle-ci,  se 
trouve  le  tube  dijicstil'doid  la  pallie  antérieure  est  dis[»(tsée  en  u\\  organe 
respiraloij'c:  la  hraHcliic.  lue  cavlle' périhraucliialc  entoure  cette  der- 
nière et  collecte  I  eau  «pii  a  servi  à  la  respiration;  cette  eau  est  déversée 
an  deli(us  pai'  l'ori/icc  périhraiicliial. 

L  appai'eil  circulatoire  se  compose,  en  outre  des  espaces  hrancliiaux. 
d'une  ao)'te  sus-inlcslinalc,  \nw  lintermédiaire  de  laquelle  le  san^  art(''- 
rialisé  dans  la  hraucliie  est  disliiliué  aux  diftérents  orpiues  et  d  un(^  veine 
sOf(S-inlesli)iale,  (pii  c(dlect<'  lesan^  veineux  [trovenani  des  divei'ses  par- 
ties du  corps  et  le  ramène  à  la  hranclue. 

Ii'ap|>ai'eil  excrc'teur  est  constitué  par  un  nond)re  considéiahle  de  tnltes, 
disposés  iiH'Ianieriqtieiiienl.  par  paires,  (les  tuhes  comuuuii((ueut,  cha- 
cun, séparément,  avec  le  dehois;  leurs  ouvertures  externes  sont  placées 
dans  la  cavité  périliranchiale,  en  ra|)[)ort.  elle-uu'uie,  avec  1  extéi'ieur. 

Les  «ilandes  sexuelles,  mâles  ou  t'emelles  (les  Acraniens  sont  unisexués), 
ont,  de  même,  une  disposition  métaméiM(pu'. 


TUNICIERS 


LesTuniciers  sont  des  animaux  établis  sui-  \m  plan  très  Intmo^ène.  La 
[tlu|)art  dCidic  eux  vivent  tixés. 

l'aruii  les  formes  sédentaires,  il  en  est  <[ui  restent  isolées  et  daulies 
(jui  se  réimissent  en  cidonies.  Mous  considéi'erons,  seuleuuMit,  ici,  le 
groupe  constitué  par  les  l'ormes  sédentaires  isolées,  (Vov.  p.  olO  les  dilFé- 
rentes  formes  de  Tuniciers.) 

Dans  cette  dernière  catégoi'ie,  chaque  individu  est  enfermé  dans  un 
sac  dont  les  dimensions  varient  de  (pu'I([ues  millimètres  à  vingt  centi- 
mètres, au  plus.  Ce  sac  est  muni  de  deux  orifices;  l'un  sert  à  l'entrée  de 
l'eau  et  des  matières  alimentaires;  l'autre  sert  à  la  sortie  de  l'eau,  des 
produits  sexuels  et  des  résidus  digestifs.  La  forme  du  sac  est,  en  général, 
fort  irrégniière.  Les  parois  peuvent  être  transparentes,  ou  opa({ues, 
lisses  ou  ruùucnses  et  couvertes  de  débris  divers. 


".<i(i  zooLor,]]-:  pisatiouk. 


Exemple:    LE    MICROCOSME 
MICROCOSMUS   SABATIERI  [Roule). 

Les  Microcosmes  sont  très  répandus  dans  la  mer  Méditei'ranée.  On  ne 
les  trouve  f,nièi'e  sur  les  côtes,  mais  les  pécheurs  les  ramènent  des  fonds, 
en  grande  (juantité.  On  peut  acheter  ces  animaux  sin-  les  uiareliés,  où  ils 
sont  connus  sous  les  noms  de  Vioiilelx.  Hic/nils,  clc 

On  choisira,  de  préférence,  pour  la  dissection,  des  sujets  d'assez  petite 
taille.  Les  grands  exemplaires  ont  plusieurs  de  leurs  organes  empâtés  dans 
une  masse  confuse,  formée,  en  grande  partie,  de  produits  d'excrétion  accu- 
mulés. 


ASPECT  EXTÉRIEUR 

Le  coi'ps  du  Microcosme  est  irrégulièreuHmt  ovoïile.  Sa  siniace,  ru- 
gueuse, rappelle,  assez  bien,  l'aspect  d'un  tubercule  de  pomme  de  terre. 
Sa  taille  ne  dépasse  guère  celle  du  poing  (lig.   I75|. 

Sur  le  Microcosme  vivant,  on  distingue,  avec  l'acilité,  les  orilic(^s 
externes  du  corps.  Ces  orifices,  au  nondire  de  deux,  sont  situés  l'un  eu 
im  point  à  peu  près  opposé  à  la  région  de  fixation  (orifice  buccal),  l'autre 
sur  lun  des  côtés  du  corps  (oritice  cloacal).  A  l'état  d'extension,  ces  ori- 
fices présentent,  chacun,  quatre  lobes  rayés  de  petits  traits  rouges,  rayon- 
nants. Sur  les  sujets  uiorts  ces  orifices  sont  plus  difficiles  à  distiuguer. 

Orientation.  —  On  oriente  le  Microcosiue  de  la  lac(ni  suivante  :  le 
siphon  buccal  désigne  la  partie  antérieure  du  cor|)s.  La  liune  cpii  joini 
les  orifices  buccal  et  cloacal  indique  la  région  dorsale.  Les  autres  parties 
se  déduisent  des  précédentes. 


DISSECTION 

Api^ès  avoir  détaché  les  corps  étrangers  qui  encombrent  la  surface  de  la 
tunique,  on  tracera  sur  celle-ci,  légèrement,  à  la  pointe  du  scalpel,  le  méridien 
passant  par  les  orifices  buccal  et  cloacal.  On  incisera,  ensuite,  toute  l'épais- 
seur de  la  tunique,  suivant  ce  méridien,  en  ayant  soin  :  1°  de  ne  pas  léser 
les  parties  sous-jacentes ;  2"  de  contourner  les  orifices,  de  manière  à  laisser 
intactes  les  pai^ties  molles  qui  les  tap issent  intérieurement.  On  enlèvera,  alors, 
comme  un  couvercle  de  boite,  la  moitié  gauche  de  la  tunique  (fig.  il4). 

Le  corps  a  peu  d'adhérences  avec  la  tuni(pie.  Il  iiCsl  élroilenient  uni  à 
elle  (|u'au  niveau  des  orifices  buccal  et  cloacal. 


LE    MIClidCOSMi:.  301 

Tunique.  —  l,.i   tiiiii(|ii(',   d  iispccl   coriiicc,  de  (•oiisislMiicc   (Mrlil;ini- 


Orifice  b-.iccal 


Zone  cl 

de  I  animil 
sur  son  ^upi)oit 


Débris  divers  sur  lesquels  l'animal  est  fixé 
Fig'.   17.".  —  Ayx'cl  c.vtérlciir  d'un  Miiroco.finc.  —  Gi'o->.  lin.  :  I. 


lieuse,  esl   un   prodiiil    (rexsudiilion   des   t(''i;iiinenls.  S;i  siil)sl;iiice   f(Ui(l;i 


502  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 

mentale  est  en  ^rande  |)ailie  constituée  ])ar  de  la  tunicinc,  matière  très 
voisine,  comme  eomj)()sition,  de  la  cellulose  végétale.  On  trouve,  répan- 
dus dans  la  substance  fondamentale,  des  cellules  et  des  vaisseaux. 

Corps.  —  Extéricureujent,  le  corps  a  la  l'orme  (JUn  sac  remplissant  la 
cavité  de  la  tuni(pie:  la  surface  est  recouverte  par  une  couche  nmscu- 
laire  peu  développée;  celle-ci  se  compose  :  1"  d'un  système  de  filu'cs 
rapprochées  au  niveau  des  orilices  l)uccal  et  cloacal  cl  claiisemées,  sur  le 
reste  du  cor|ts,  où  (^lles  div(>rgcnt  en  s'amincissant  de  plus  en  plus;  '2"  de 
deux  sphincters,  profonds,  l'un  hnccal,  lautre  cloacal. 

On  remar({uera,  en  outre,  sur  le  côté  iiauche  du  corps,  deux  glandes 
anses  concentriques  qui  font  saillie  au-dessous  des  muscles,  (les  anses 
appartiennent  au  luhe  digestil'. 


Branchies. 

On  extraira  l'animal  de  sa  tunique,  en  ayant  soin  de  dégager  de  leurs 
adhérences  les  deux  siphons  buccal  et  cloacal.  On  commencera  l'étude  des 
organes  par  l'examen  de  la  branchie.  On  incisera  le  corps  [fig.  115  et  176) 
suivant  une  ligne  parallèle  à  la  ligne  ventrale  et  distante  de  5  à  10  millimètres 
de  celle-ci,  d'un  point  A.  situé  dans  le  voisinage  du  siphon  buccal  à  un  point  B. 
diamétralement  opposé.  On  étalera,  ensuite,  le  corps  du  sujet,  de  jnanière  à 
mettre  en  évidence  la  face  interne  de  la  branchie. 

La  hranchie  est  l'organe  qui  caractérise  le  mieux  les  Tuniciers.  Elle 
est  constituée  par  la  ])artie  initiale  du  tuhe  digesliC  (|ui  s'esl  dilatée  en 
un  large  sac. 

lia  Itranchie  est  un  organe  c(uuplexe  qui  présente  à  considéi'ei-  :  T  de 
volumineux  replis  longitudinaux,  internes;  2"  un  si|)hon  Iniccal;  .""un 
orilice  œsophagien  ;  4"  un  système  de  gouttières  et  de  saillies,  allant  de 
l'orilice  buccal  à  rorifice  (psophagien. 

I"  Replis  longitudinaux  internes.  —  Ces  replis,  au  nombre  de  (pia- 
torze.  sont  régulièrement  disj)osés  et  ont  jiour  etfet  d'accroître,  d  une 
façon  considérable,  la  surface  fonctionnelle  de  rorgane  (tig.  176). 

2"  Siphon  buccal.  —  Ce  siphon  est  placé  à  la  |)artie  antérieure  de  la 
branchie;  il  est  muni,  intérieurement,  d'une  couronne  de  tentacules 
ramiiiés  (lig.  1  70). 

5°  Orifice  œsophagien.  —  Cet  orifice  est  situé,  dorsalemeiil,  dans  la 
région  postérieure  de  la  branchie  (lig.    170). 

4"  Gouttières  et  saillies.  —  H  existe,  en  premier  lieu,  un  sillon  cir- 
culaire, situé  à  la  base  du  siphon  buccal,  au-dessous  de  la  couronne  tenta- 
culaire  :   la  (joidtière  péricorotiah'. 


LI-:  MicuocosMi:. 


505 


De  la  i!;oiitli(''re  pôricoi'onalc  se  détaclieiit  : 

(i)  sur  la  li</ne  medio-dorsalc.  —  Une  lame  saillanle,  le  l'apln'  dor- 
sal, (jiii  se  |)oiirsiiit  jiis(|irà  Toriliee  (psoplia^ien.  Sur  ce  ia|)lié,  non  loin 
(le  la  j^outtit'i'e  péi'ieoronale,  se  tiouve  un  oriliee.  en  ioiiu*»  de  l'er-à- 
elieval.  désigné,  haltittiellenienl,  sous  le  nom  de  parllloii  rihralilc.  (!e 
pavillon  eorrespond  à  la  eonnnnnieation  avec  la  cavité  hnincliiale  d  une 
(/lande  ncnralc  iMi  rapport  intime,  elle-même,  avec  le;  système  nerveux 
central.  (Voyez  |).  508.) 

il    est   intéressant  de  noter  (pie.  pour  certains  n;dinalisles,    la  Irlande 


Fig.  174.  —   Va  Microcosme  doiil  ht  linii(/iic  a  élr  ourcvle  par  une  iiiii'>iui>  circulinrc 
faite  dans  le  j)l(iii  tlorso-rrntra/.  —  Gi'oss.    lin.  :   1,2. 


iienrale  des  Tnniciers  est  I  iiomoloi;ne  de  V In/popln/sc  (\vi^  Vertébrés.  Elle 
en  oITre  les  connexions  :  jnxta|)Osition  an  svstème  nerveux  central  et 
conununication  avec  la  cavité  })liarynnienne.  Cette  dernière  conummica- 
lion  a  lieu  pcudanl  la  période  ctnbryounaire,  chez  les  Vertébrés  ;  durant 
la  vie  entière,  eliez  les  Tuniciers. 

b)  sur  la  ligne  médio-innitrale.  —  Une  jiouttière,  la  (joiittière  In/po- 
branrhiale  ou  sillon  ventral  faisant  le  pendant  du  rapbé  dorsal.  Cette 
,!40uttièie  occupe  toute  la  longueur  de  la  lii;ne  médio-ventiale  de  la  bran- 
cbic  et  s(>  l'ccourbe,  en  arrière,  jiour  afteindi'e  rorilice  (esop]iai.;ien. 


ÔO'i 


Z0(ll.O(.ll-;    l'IiATKil  K. 


On  iuliiH'l,  ^^t'iirriilcmcnl,  t|iR'  les 
|);ir(»is  ^landiihiircs  du  sillon  ventnil 
toi'icspondciit  à  la  nlande  lliyioïdt' 
iiiédiaiR'  dos  Vertébrés. 

Le  iai)hé  dorsal  et  la  «gouttière  hy- 
|i((ltraiicliiale  transportent  des  traî- 
nées de  inncus,  de  la  l'éj^ion  bueeale 
vers  l'orilice  œsophagien.  Ces  traî- 
nées agglutinent,  sur  leur  trajet, 
les  paieelles  aliuientaiies  (jui  sont 
"'°"°'  en  sus|)ension  dans  la  eavité  bran- 
eliiale. 

Fig.  i7ù.  —  Llniishtn  u  foire,  sur  le 
corps  (lu  Mirnirosiiic.  jwi(r  ourrir  la 
eu  vil  r  hrinicliidlr. 

CeUc  incision  iloiL  cire  placée  a  ci'ilc  de  la  lîgnu  vcnlialc  alin  lie  iais;-rr  inlacl  le  sillon  rriilral 

Couronna  tgntaculatre 
StfiDon  ùuccal 

située  a  ta  ùass  du  siphon  ùuccal 


^ 


Surfaca  Interna  rf»  ta  Oranchla 
(BipUs  ùranctilaux) 


Paroi  au  corps 


Paolllon  DlùratUo 
(crlflCB  mtra-ùranchial  ae  la  glande  neuraie  ' 


J'ie.  17(5. 


Or'ificB  œsophagior 

La  liraiifhir  ouvcrlr  ri  riairc.  —  (ii 


lin. 


On  (lislingiie  sur  celte  préparalioii  :  1"  les  orifices  buccal  et  œsopiiajjieii  ;  2"  les  grands  replis 
nnffiludinaux  intei'ncs;  5°  le  système  de  gouttiiJres  el  de  saillies  allant  de  loiilice  buccal  à 
'orilice  cesopliagien. 


LK    MICIiOCOSMi:. 


Structure  intime  de  la  paroi  branchiale. 

On  détachera  un  fragment  de  la  paroi  branchiale,  mesurant  environ  cinq 
millimètres  carrés,  et  on  le  placera  sur  une  lame  porte-objet  pour  être  exa- 
miné   au  microscope  ifig.  177). 

La  |)ai(ii   (lu    sac  hiaiicliial   porte    des   (iiivciliircs  ('linilcs    (l(''V('l()|»|t(''('s 

CâCes  longltuamatas 


Cites  transversales  tntet 


eûtes  transoersaiss  princlpnies 


Fig.   177.  —  Sliiiiiiiif  iiiliine  de  la  paroi  hrtinc/ild/c .    —  (iro>s.   li 


".0. 


Les  cùles  ]oni;iluiliii,ilL's  et  transvei'i^ales  qiio  l'on  flistiiifjuc  ici  ne  doivent  pas  iHic  confondues 
nvoc  les  volumineux  replis  longitudinaux  que  l'on  aper(;oit  à  l'œil  nu  sur  la  lace  interne  de 
la  brancliie  'lig.  17(i).  Les  cotes  sont  très  petites  et  ne  peuvent  ôtre  nettement  distingnéi's  (|u'au 
microscope.  La  connnunicalion  de  la  cavité  branchiale  avec  l'espace  péribranchial  sciait  à  Iravc'rs 
les  nombreux  orilices  en  l'ente  ou  Ircinas,  ouverts  dans  la  paroi  de  la  braucbie. 


dans  le  s(mis  longitudinal,  appelées  In-mas.  (les  oiiveitures  sont  ranirrcs 
en  liles  transversales,  snperposées;  on  trouve,  sur  leurs  bords,  de  i>randes 
rellules  ciliées. 

Indépendanniieiil  (]i'^  i;rands  replis  niaeroscitpiipies  lonuitiidinanx  déjà 

.rvM.MKS-  '2(1 


7Am  ZOOLOGIE   PRATIQUE. 

si^nnU's  (lin.  176).  la  Itrancliie  soutient,  sur  sa  faco  int(>rne,  des  côtes  de 
taille  beaucoup  ])lus  lestieiute,  continues,  parallèles,  disposées  dans  le 
sens  longitudinal  et  visibles,  seulement,  au  microscope  (tig.  177).  Ces 
côtes  sont  reliées,  entée  elles,  par  des  côtes  transversales,  encore  plus 
|)etites,  ])lacées  à  angle  droit,  dont  les  unes  séparent  les  étages  de  trémas 
{côtes  transversales  jyrinclpales)  et  les  autres  passent  sur  le  milieu  de 
ceux-ci  eu  formant,  an-dessus,  des  arches  minuscules  [côtes  transversales 
intermédiaires). 


Cavité  péribranchiale. 

On  disséquera  la  moitié  gauche  de  la  branchie,  qui  sera  rabattue,  ensuite, 
sur  l'autre  moitié  (fig.  118). 

La  cavité  péribranchiale  correspond  à  Tespace  libri'  ([ui  entome  la 
blanchie.  Elle  est  divisée  en  deux  paiiies.  Tune  droite,  Tautre  gauche, 
par  des  cloisons  qui  se  trouvent  dans  le  plan  de  symétrie  du  sujet.  Elle 
est  traversée  pai'  de  nondireux  Irabécules  vasculaires  qui  rattachent  sa 
siu'face  externe  à  la  |)aioi  du  corps. 

Cloaque.  —  Les  espaces  branchiaux,  droit  et  gauche,  s'ouvrent  dans  imc 
cavité  comnume,  située  en  arrière  de  l'orifice  cloacal.  Sur  le  planclierde 
cette  cavité,  déboucbeni  lanus  et  les  orifices  sexuels  (ces  derniers  sont  très 
difficiles  à  distinguer). 

Partie  post-branchiale  de  lappareil  digestif.  —  Cette  jiarlie  s'étend 
de  lOrilice  (es(q)bagien  à  lanus. 

Si  Von  a  affaire  à  un  jeune  sujet,  chez  lequel  les  produits  d'excrétion  et  les 
éléments  sexuels  sont  peu  développés,  on  pourra  disséquer  le  tube  digestif 
par  sa  face  externe.  Si  l'on  opère  sur  un  sujet  de  grande  taille,  l'intestin  est 
empâté  dans  l'épaisseur  de  la  substance  réno-sexuelle  et  difficile  à  suivre, 
extérieurement.  Il  faudra,  alors,  recourir  à  un  auti^e  moyen  de  dissection  :  on 
introduira  une  sonde  cannelée  dans  l'orifice  œsophagien  et  l'on  fendra,  de 
proche  en  proche,  la  paroi  digestive,  sur  toute  sa  longueur. 

On  distingue,  dans  les  deux  cas  : 

a)  un  (l'soplKKjr.  court,  (pii  se  rend  de  l'orilice  pharyngien  à  restomac; 

/>)  un  estomac,  constitué  par  un  renllemenl  peu  volumineux,  ayant, 
comme  annexe,  un  Itépato-pancreas,  nudti-lobé.  facilemeni  leconnais- 
sablc  à  sa  teinte  mari'on  soudire  ; 

c)  un  long  intestin,  ayant  la  forme  dune  anse  (pii  remonte,  assez  haut, 
sm-  le  côté  gauche  du  corps.  L'extrémité  postérieure  s'ouvre  dans  le 
cloa([ue,  non  loin  de  l'orifice  œsophagien. 


,K    MICIiOCOSMK. 


)07 


Appareil  circulatoire. 

Le  (triir.   coiilcmi   diiiis   un    pciiciiidc.   est    phuc  sur  le  ((dr   <ln»il    du 
inr|)s.  il  I  cxliciiiilr  poslriiciiic  de   la    luancliic.    Il   est   ('(Misliliic   par  un 

apnon  Buccal 

'  liements  sexuels  et  rénaux 

i  unis  en  une  masse  compacte 

I 

)  ^-^ 

Caulte  ne  la  oranchis  \  / 


Espace 

péri- 

hranchi  il 


Bran  ch  le 


5(;S/ion  crtotu' 


Bansllon  nsroiux 


Estomac  owian 


Blanite  hipato-pancréatlQue 

V'vj:.  178.  —  Dissection  de  lu  mollir  (jaiulie  île  la  cavile  périhnuic/iitile 
el  du  tube  diçjcsiif.  —  Gioss.  lin.  :  'ij7\. 

Les  trabéculcs  vusculaires  jelés  entre  la  surl'ace  externe  de  la  brancliie  el  la  paroi  du  corps 
ont  été  sectionnés;  après  celte  manuiiivre,  la  surface  externe  de  la  liranchie,  devenue  libre, 
a  été  rabattue  sur  le  côté  gauclie  de  la  jtréparation  cl  la  caviié  péribranchiale  ouverte  par  cela 
même.  Le  tube  digestif,  plongé  dans  l'épaisseur  de  la  masse  réno-sexuelle,  a  été  fendu,  ensuite, 
de  procbe  en  proche,  sur  la  sonde  cannelée.  On  voit,  au  fond  de  la  cavité  péribranchiale, 
l'ouverture    inicrne  du    siphon  cloacal. 

canal  alloiif^v,  dt'ponrvn  de  valvnk's  et  indiilV'ionl.  |)ai'  cela  luèuie.  à  la 
direclion  du  sang.  Le  li(|uide  sanguin  inaiclie,  en  elTet.  alleinaliveinent, 
dans  un  sens,  puis  dans  lautre.  I/inviMsion  du  coiu'ant  sanguin  est  un 
trait  caractc'risli(juc  de  rorganisalion  des  Tunieiers. 


-,08  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 

11  n'y  a  pas  de  vaisseaux  proprement  dits,  mais,  plutôt,  des  lacunes 
•égularisées,  répandues  dans  les  diverses  parties  du  corps. 


Appareil  excréteur. 

Lappareil  excréteur  est  ditï\is  dans  ror<;anisme.  11  est  dépourvu  de 
conduits  vecteurs.  Les  produits  de  désassimilation  s'accumulent  dans  les 
cellules  du  tissu  couj(tuclil',  et  au^nienteut  eu  (piantité.  avec  Tàiie.  Cet 
appareil  est  le  type  pail'ait  du  rein  d'dccuinulalion. 

La  glande  prénervienne  (Voy.  le  système  nerveux)  fournit,  aussi,  des 
produits,  mais  il  n'est  pas  démontré  que  ces  derniers  soient  de  nnture 
excrémentitielle. 

Organes  sexuels. 

Les  organes  sexuels  sont  représentés  par  deux  glandes  hermaphrodites, 
symétric{ues,  pourvues  de  conduits  (pii  s'ouvrent  dans  le  cloaque.  Ces 
organes,  épars  dans  la  gangue  conjonctive,  envahie,  déjà,  par  les  jiroduits 
d'excrétion,  ne  peuvent  être  lacilement  disséqués. 

Les  œufs  sont  fécondés  dans  la  cavité  cloacale.  On  trouve,  souvent,  dans 
celle-ci,  des  (Mnhryons,à  divers  états  de  développement. 

Système  nerveux. 

Le  système  nerveux  central  est  constitué  par  un  fiauf/Iion  V(dumineux 
placé  sur  la  ligne  dorsale,  à  égale  distance  des  siphons  Iniccal  et  cloncal. 
Ce  ganglion  envoie  des  nerfs  ;'i  ces  derniers  et  aux  autres  organes  du 
corps. 

11  existe,  accolée  à  la  face  inféiieinc  du  ganglion  nerveux  central,  une 
glande  volumineuse,  la  glande  neiwale  ou  prénervienne,  pourvue  d'un 
conduit  excréteur  qui  vient  s'ouvrir  dans  la  cavité  branchiale.  L'orilice 
de  ce  conduit  constitue  le  pavillon  vihratile  dont  il  a  été  précédemment 
parlé  (voy.  p.  005). 

Organes  des  sens. 

Les  hords  des  siphons  portent  des  terminaisons  nerveuses  laeliles. 
Les  autres  organes  des  sens  paraissent  laire  défaut. 

près,  rorgaiiisalion  de  l'Amiiliioxus.  Los  diirércnces  essentielles  qui  existent  entre  ces  ilenx  êtres 
tiennent  à  des  laits  qui  semblent  découler  de  l'état  sédentaire  du  Microcosme,  (liiez  ce  dernier, 
en  cil'et  :  i"  la  partie  postérieure  du  tube  digestif  est  très  léduile  et  relevée  sur  le  côté  de  la 
branchie;  2"  les  muscles  de  la  paroi  du  corps  ont  perdu  tonte  trace  apparente  de  métamérisa- 
tion;  5"  une  enveloppe  protectrice  épaisse,  la  fiiiii(/iir,  s'est  développée;  4°  les  organes  des 
sens  sont  atrophiés.  Ces  faits  permeUent  de  conipreiidre,  d'une  façon  plus  précise,  les  diffé- 
rences essentielles  qui  existent  entre  les  Tuniciers  et  les  Acraniens    (vov.  (ig.    172, '2'i. 


LK    MIC  ROC  OS  Ml 


Tentacules  ùuccaux 


Paroi  branchlaio 


Espace  ceriùrancnial 


Orltlce  fentrti  Ha  raau  et  des  aliments 
(Siphon  ùuccal) 


Pauillon  oWrattte 


Sinus  sanguin  central 


Trimas  branchiaux    - 


-  eiande  neurale 
BansUon  nerveux 


Portion  cloacalB  de  l'espace  perlùranchiat 


Orifice  de  sortie  de  l'eau, 
des  produits  sexuels 
et  des  déchets  intes- 
tinaux fSlghon  ctoacch 


Orifices  de  s  glandes  sexuelles 
:  ooalre  et  testicule 


Slande  Mpaio-pancriatlque 


Y 


TunlQue 


Couche  sojs-tunlcal3 


Anse  Intestinale 


Cléments  sexuels  et  rénaux  unis  en  une  masse  compacte 

FlG.      IT'J.    —     Dessin     DE.Ml-riIAGl;AMMATIQUE     synthétisant    une    PP.ÉPARATrON    DANS    LAQUELLE 
TOUS  LES  ORGANES  l)V  MlCFUICOSME  SONT  ETALES  SUK   UN    MÊME  PLAN. 

Gross.  lin.  :  2/5. 
Sous  CL't  aspect  les  organes  du  Microcosme  présentent   un   arrangement  qui  rappelle,  de  très 


ilO  ZOOLOGIE    I'I5AT10UE. 


Résumé. 


Poui'  svntlit'tisi'r  les  données  cjui  pnV'ôdont.  on  pourra  faire,  sur  un 
sujet  pris  à  part,  une  dissection  dans  laipu-lle  les  orj^^anes  conserveront 
leurs  principaux  rapports  et  seront  étalés  sur  un  luèine  plan  (fig.  179). 
A  cet  effet,  par  une  incision  méridienne,  intéi'essant  les  deux  siphons, 
ou  divisera  la  tuniipie  en  deux  moitiés.  La  moitié  gauche  sera  soulevée 
et  renversée  de  haut  en  bas.  Le  corps  sera,  à  son  tour,  décomposé  en  deux 
tranches  par  une  incision  passant  dans  la  partie  gauche  de  la  cavité  péri- 
l)ranclnale.  La  portion  du  corps  placée  eu  avant  de  l'incision,  comprenant 
le  tuhe  digestif  et  les  organes  adjacents,  devi-a  être  rahatlue  autour'  d'un 
axe  horizontal  (lig.  179,  XY)  au-dessous  de  la  hrauchie. 

Après  cette  doultle  manœuvre,  le  corps  apparaîtra  disposé  de  la 
façon  suivante  :  en  avant  se  trouvera  la  bi'anchie,  suspendue  dans  le  sac 
péribranchial  ;  en  arrière  de  ces  parties,  se  placeront  la  région  post-bran- 
chiale de  l'appareil  digestif,  les  organes  excréteurs  et  les  organes  repro- 
ducteiu's.  Ou  comparera  cette  disposition  à  celle  que  présente  le  corps 
de  rAmpluoxus  (Voy.  lig.  172)- 


Différentes  formes  des  Tuniciers. 


Le  corps  des  Tuniciers  est  i-onstruil  sur  lui  pl;iii  essfiitiollcMiionl  homogène,  Visrialile, 
seulement,  dans  ses  délails. 

\°  Il  existe  des  fonncs  libres,  pélagiques,  aijaiit  une  orcjanisation  primitive,  voisiner 
de  celle  que  pn'senteut,  à  l'état  larvaire,  tous  les  autres  Tuniriers  (Appeiidiculaires). 

2"  I^a  plujtart  des  Tuniciers  correspondent  à  des  formes  fi.rêe.s.  Les  uns  vivent  isolés 
(Ascidies  simples),  les  autres  en  colonies  (Ascidies  composées). 

3°  D'autres,  enfin,  libres,  isolés  ou  coloniaux,  doivent  élre  considérés  connue  déri- 
vant des  Ascidies  iixées,  par  un  retour  secondaire  à  la  vie  erranle  (l'yrosomes,  Salpes, 
Doliolums). 


VEriTÉIlRÉS 


Les  Verli'lii'és  sont  tics  (ihortlrs  (Vov.  p.  '2!)7)  ix'iTcclioiiiit's  ji;ir  le 
développement  de  la  vie  de  l'elation. 

f/iip[)areil  loeoinoteiii'  eoiitiihn^',  pour  une  lar^e  |)ai1,  à  lein-  donner 
une  allure  caractéiisti(|ue.  Cet  ap|)areil  est  eonstitué,  sous  sa  Ibnne  la  plus 
simple,  par  les  inusclcs  de  la  paroi  du  corps,  divisés  en  srrjnietils  el 
disposés,  syniétii(piement.  des  deux  côtés  dnn  axe  s(pieletti<pie  continu 
et  liomoj^cnc,  la  cliorde  dorsale:  il  se  com[)li(pie,  dans  la  série,  par  le 
l)(n'/'ecli(nni('iiicHt  de  1  apiKwcil  scii/i'lcllif/ac  c(  [»ai'  le  dévclop|tcniciit 
d  expansions  péripliéri([ucs.  les  membres. 

Ces  dei'niers  se  composent  de  muscles  issus  des  sci^nicnls  du  Ironc  et 
dis|)osés  autour  de  pièces  squelctti(pics  appendiculaires;  ils  sont  impairs, 
v\\  u(»ndtrc  (pichpic  peu  variahie,  ou  pairs,  el.  dans  ce  dernier  cas,  au 
nombre  de  (/aalre,  symétricpuMucnt  disposés. 

il  existe,  à  la  l'ois,  d(>s  mendtrcs  pairs  el  des  mend>rcs  impairs  clicz  lis 
Vertébrés  ([ui  ont  conservé  leurs  caractères  adaptatifs  primoi'dianx  à  la 
rie  (Kpialiqiie;  tous  ces  mend)res  sont  disposés  en  naf/eoires.  Les 
nu'udtres  |)airs  suljsistent,  scids,  chez  la  pres(pie  totalité  des  Vertéhiés 
adaptés  à  la  rie  lerreslre;  ils  sont  ])ourvus,  alors,  de  nuiscles  1res  spécia- 
lisés qui  agissent  sur  des  ti^cs  s(pieletti(pu's  axiales,  articulées  ])Out  à 
Itout;  ils  conslitui'ut  des  ap|iareils  aptes  à  l'aire  proi;ressei'  lanimal  sur  le 
sol  ou  à  l'élever  dans  les  aiis. 

Les  Vertéhrés  forment  un  i;roupe  1res  liomoiiène,  dans  leipiel  les 
différentes  parties  du  corps,  disposées  sur  un  j)lan  fonthunental  commun, 
oll'rent  à  considérer  des  transformations  graduées  et  continues.  Les  prin- 
cipaux aspects  sous  lesquels  se  présentent  ces  êtres  découlent,  seulement, 
de  leui'  degié  d'élévation  dans  la  série  et  de  la  nature  de  leurs  dill'éi'enles 
ada})tations. 

Le  taldea\i  suivant  précise  ces  notions: 


A2 


ZOOLOGIK   PliATIOUE. 


Ik'sceiKlciil  des  lieplilcs  et  (inVont  les 
Iniils  (l'une  iidapliilion  c(mi|il('tc  ;"i  la 
vil'  tcrrcslrc.  Les  ineinbios  sont 
csscnticllfiiiciil  disposés  pour  la 
liicomotioii  à  la  suiiacc  tlii  sul. 
Mammifères. 


■scciideiit  des  IÎO|ilili's  et  |ur?('nl('iit 
les  traits  d'une ada|ita(i()ii  coniiilète 
à  la  vie  aéiienne.  Les  membres  an- 
li'-rieurssont  ti-ansl'ormés  en  organes 
dn  v(d. 

Oiseaux. 


■(■'sentent  des  caractères  qui  les(''loi- 
jinentpendesBati'aciens.Ollrent.sn- 
|)er|K(S(''s  aux  (■araet(!'res  de  ces  der- 
niers.des  moditicat  ions  lelatives  à  l'a- 
daptation dt!'iinitivc  à  la  \  ie  I  erres!  re. 

Reptiles. 


ni  --  m  —  -  ~  5  ô 


et    OJ  9J 


:«•=•=     n.    = 


Ont  un  api)aieil  lira'ndiial  pendant  l( 
j(nmc  à^ic  (ielui-ei  est  ensuil( 
remplac('' parun  appareil  pulmonair( 
(|ui  devient  d(''linilit'  dans  la  se- 
conde lUditu'  de  la  vie. 

Batraciens. 


Mammifères. 


IVient  (|uelques  caractères  de  passage 
de  la  vie  a(jnati(|ue  à  la  vie  terrestre. 
Peuvent  remplacer,  par  inlerinitten- 
ce.lenrap|iareil  branchial  par  un  ap- 
pareil pulmonaire  rudimentaire. 
Dipneustes. 


Pri'senlent  les  caractères  d'adaptation 
lesplusspécialis(''sàla  viea(|uatique. 
Téléostéens. 


Possèdent  des  dispositions  (|ui  les  (doi- 
gnent  peu  des  rornies  priniordialcs. 
Sélaciens. 


\  U(''unissent  des  traits  syntli(''ti(pies  à 
1  at'linit(''sdiverses.U('pr(''sent(''s.(lansla 
natuic  actuelle,  par' un  jictit  nonibre 
d'espèces,  diversement  (''loignées  du 
Ivpe  ancesiral.  Les  fol■me^  fossiles 
dont  beaucou|i  sont  bien  jihis  sim- 
ples ipie  les  formes  actuelles,  pré- 
sent(.'nt  une  très  grande  vari(''t(''. 
Ganoïdes. 


Présentent  des  caractères  ri'gressil's 
(•vidents.  La  sonclie  des  (lycdoslo 
mes    paraît    ('tic    ndativenient  (de 

M'C. 

[  Gyclostomes. 


Oiseaux. 


Reptiles. 


Batraciens. 


Dipneustes. 


Téléo- 
stéens. 


Sélaciens. 


—Ganoïdes — 


Gyclo- 
stomes. 


ACRANIENS. 


CYCLOSTOMES 

Les  Cyclostonies  on!  iiii  r\)r\)s  (•vliii(lri(jii('.  all()n|L:(''.  nu  cl  vis(|m'iix.  Le 
iims<!aii.  olitiis,  se  tciiniiic.  eu  avaiil.  par  une  liouelu!  arrondie.  (lis|)osée 
eu  venloi/se  el  liniiléc  pai-  inie  Irrrc  circulaire,  eonliuue  et  rliarnue. 
l/e\tiéuiité  |ioslriieuie  (lu  corps,  amincie,  poiie  une  nageoire  verticale, 
|)eu  découpée,  entourant  la  (pieue  en  dessus,  en  arrière  et  en  dessons. 
Les  na<;('oii'es  jiaircs  l'ont  délaut.  Uans  la  réj^ion  du  cou  s'ouvi'ent.  synu'- 
1ri(pienient,  des  deux  côtés  du  corps,  les  orilices  liiaiicliiaux,  le  |)ln>  sou- 
vent au  noudtre  de  sept  paires. 

Les  Cyclostonies  se  fixent  sur  des  poissons  dont  ils  sucent  le  sang  on 
mangent  la  chair  (Lamj)roies).  Parfois,  ils  pénètrent  dans  les  cavités  du 
coijts  de  leurs  Ilotes  (Mvxines,  endoparasites  che/,  les  Moi'ues,  les  Estur- 
geons, etc.  ). 

Les  (lyclostomes  ollrenl  une  grande  simplicité  organi([ue.  A  ce 
titre,  ils  constituent  un  excellent  exemple  de  structure  élémentaire  de 
Yertéhiv.  Toutefois,  celte  simplicité  paraît  n  être  pitint  piimitive:  elle 
semble  résulter,  [tlut(M.  d  une  légression  secondaire,  entraînée  par  1  état 
parasitaire. 

Exemple:  LA    LAMPROIE    MARINE- 

PETROMYZON  MARINUS   {Linné). 

Ouelques  Lamproies  vivent  dans  leau  douce:  la  plupart  habitent  la  mer 
el  remontent  les  lleuves,  à  répo({ue  du  frai. 

Les  Lamproies  marines  sont  les  plus  grandes  (d  m.  70  à  0  m.  8(1).  On 
les  capture  au  |)rinteui[)s,  lorsqu'elles  j)énètrent  dans  les  lleuves. 

Li's  Lamproies  marines  nexistent  (jue  temporairement  dans  les  eaux 
douces;  par  contre,  ces  eaux  renferment,  d'une  façon  j)ermanente,  deux 
autres  sortes  de  Lamproies  : 

l*"  La  Lamproie  fhiviatile.  diflîcile  à  trouver,  pres(pie  aussi  grande 
(pie  la  Lamproie  marine. 

2"  La  Lamproie  <le  l'ianer,  ahondante  dans  les  petits  cours  d'eau  et 
jusipie  dans  les  ruisseaux,  (lette  espèce  se  reproduit  sur  place.  S(ui 
embryon  est  VAmmocèle  hraiicliiale  (Lamprillon,  Suce-pierre,  Scpt- 
(L'ils,  etc.),  (pii  vit  dans  le  sable  et  que  les  pécheurs  emploient  comme 
appât.  Qnoi(pie  très  altondante.  la  Lamproie  de  Planer  n'ollre  pas,  à  cause 
de  sa  taille  (0  m.  1(1.  0  m.  'JO),  les  facilités  d'études  (ju'olTre  la  Lamproie 
marine. 

Ces  trois  espèces,  ;i  (piebpies  détails  [irès,  ont  sensiblement  la  niéiiie 
structure. 


514 


ZOOLOCIK    l'RATlOUE. 


ASPECT  EXTÉRIEUR 

La  LaiiijMoic  (liti.  I  S(l  )  possrdc,  coiiiiiic  tous  l(>s  (lyclosloiiics.  iiii 
corps  rvlimlri(iii(',  allouai'.  Ses  tô^iimcnls  sont  lisses  cl  conlicuncnt  des 
(jlandes  ([iii  sécrètent  un  uuicus  vis(|ueux.  il  existe  une  nageoire  caudale 
et  une  nageoire  dorsale,  médiane  ;  cette  dernièi'c  caractéi'ise  le  iiciu'e 
Lanipi'oie. 

Dans  la  ré<;ion  céphali(pie  se  trouNcnt,  en  avant:  \  orifice bncral,  circu- 


/.es  sept  fentes  branchiales 
du  côté  droit 


Orifice  nasal  (impair  et  metlian) 


Ventouse  buccale 


Nageoire 
caudale 


CloaQue  ano-uro-genital 
l'ig.  180.  —  Aspect  e.rlrricur  de  la  Ijimproic.  —  Gross.   iiii.  :  1/4. 

laire,  légèrement  incliné  vers  le  bas;  en  haut  :  un  o)i/ice  nasal 
impair  et  médian;  sur  les  côtés  :  les  yeux.  Au-dessous  cl  en  arrière  de 
ces  derniers  occupant  la  l'égion  du  cou,  sont  rangées,  symétriquement, 
sept  paires  d'ouvertures:  les  fentes  branchiales.  Dans  la  région  ventrale, 
en  avant  de  la  nageoire  caudale,  est  creusée  une  dépi'cssion  impaire 
et   médiane:   \v  cloaque  ano-uro-génital. 


Muscles  de  la  paroi  du  corps. 

On  disséquera  un  fragment  de  peau,  afin  de  voir,  sur  la  paroi  du  corps,  la 
métamérisation  musculaire.  Cette  dernière  se  traduit  par  des  traces  ondulées, 
parallèles,  régulièrement  espacées  sur  toute  la  longueur  de  l'animal. 

La  paroi  Aw  corj)s  est  essentiellement  constituée  j)ar  une  masse 
uuisculaire  composée  de  segments  juxtaposés. 


I.A    LA  Ml' Il 011^. 


FlG.    181.  —  L\   BOUCHE  DE  LA  LaMPI'.OIE,   LARGEMENT  OUVEIlTE, 
DE  FAÇON   A   MONTliEP.   SA   CAVITÉ.    GroSS.    lin.    :     •>. 

Cette  i)oiicho  est  arrondie,  disposée  en  ventouse  et  limitée  par  iin<'  lèvre  circulaire  indivise, 
charnue.  Cette  lèvre  porte,  du  côté  interne,  une  bordure  de  petites  franges  qui  facilitent 
l'adhérence  sur  les  corps  étrangers.  La  cavité  buccale  présente,  en  son  centre,  l'orifice  œso- 
phajrien  dont  l'entrée  est  occupée  par  une  langue  héi'issce  d'épines.  La  paroi  buccale  est 
tapissée  par  dos  plaques  cliitineuses,  rangées  en  mosaïque  et  armées  de  crochets. 


:>Hi  ZOOLOGIE   PRATIQUE. 

Les  mouvements  des  Yeitébrés  inférieurs  consistent  en  ondulations 
générales  qui  se  pioj)afient  dune  extrémité  à  lautre  du  eorps.  Il  en 
résulte  que  les  parois  sont  soumises,  alternativement,  à  des  compressions 
et  à  des  extensions  transverses.  Les  segments  musculaiies  découlent  de 
ces  conditions  mécaniques  primordiales  ;  ils  existent,  alors  que  le  squelette 
axial  l'orme,  encore,  un  tout  continu.  La  métaméiisation  de  ce  dernier  nesl 
(pi'uue  conséquence  de  la  métamérisation  musculaire. 

Les  nageoires  iuq)aires  qui  existent  chez  la  Lamproie  ne  servent  guère 
<]u"à  augmenter  la  surface  ondulante  du  corps. 


CAVITÉ  VISCÉRALE 

On  pratiquera  sur  la  face  ventrale  du  sujet  :  i°  une  incision  longitudi- 
nale, médiane,  allant  d'un  point  situé  un  peu  en  arrière  du  niveau  des  der- 
niers orifices  branchiaux  au  cloaque;  2"  une  incision  transversale,  à  chacune 
des  extrémités  de  l'incision  précédente. 

Appareil  digestif. 

Tube  digestif  (fig.  I(S2).  —  La  bouche  a  la  forme  d'un  entonnoir  à 
orihce  circulaire.  Elle  est  limitée  par  une  lèvre  charnue,  munie  de  nom- 
breuses franges.  Sa  face  interne  est  couverte  de  plaipies  chitineuses 
assemblées  en  mosaïque  et  armées  de  crochets. 

En  son  centre  s'ouvre  un  orifice  dont  l'entrée  est  occupée  par  une 
langue  hérissée  d'épines.  (La  structure  de  la  langue,  les  dispositions  du 
pharynx  et  de  ra:'sophage  seront  indicpiées.  à  cause  de  leurs  rapports 
spéciaux,  avec  les  organes  respiratoires.) 

A  Vcrsopitagc  fait  suite  un  csfoiiKic  allongé.  Vinleslin  ipii  le  suit  est 
rectiligne  et  va,  directement,  à  Vaniis:  il  est  pourvu,  intérieurement,  sur 
presque  toute  sa  longueur,  d'une  lame  hélicoïdale,  appelée  valvule  .s/)/- 
rale{\()\.  la  valvule  spirale  du  Sélacien,  ]).  7)45). 

La  lame  péritonéale  cpii,  chez  tous  les  auties  Vertébrés,  rattache  le  tube 
digestif  à  la  paroi  du  corps,  est  représentée,  ici,  par  quelques  lambeaux 
situés  dans  la  région  anale. 

Glandes  annexes.  —  Fait  e\ce|)tionnel  chez  les  Poissons,  il  existe  des 
glandes  salivaires. 

Le  foie  est  une  glande  volumineuse  qui  reuq)li(  |)resque  entièrement 
la  cavité  abdominale;  il  s'applique,  en  avant,  sur  la  face  j)()stérieure  du 
péricarde. 

Il  n'existe  ])as  de  pa)tcrêas. 

Iirides  ])lacécs  dans  le  voisinage  de  l'anus.  Les  glandes  sexuelles  droite  et  gauche  sont  soudées 
sur  la  ligne  médiane  et  i'ormcnl  une  masse  volumineuse  dépourvue  de  conduits  vecteurs.  Les 
reins,  très  longs,  sont  placés  sous  le  péritoine,  de  part  et  d'autre  de  la  ligne  médio-dorsalc. 


LA   LAMPHOIE. 


317 


On  imiiY»'.  sur  les  pardis  de  l\i'S()i)lia^t',  dt's  Idlliriilcs  (|iii  paraissent 
constituer  une  él)aiicli('  de  l'dtc. 


Paroi  du  co/ps  poitant  le    // îces 
de  la  metameiisation   mu  culaiie 


ItepU  (tu  pe    ta  ne  enveloppant  la  gland'  sexuel 


FiG.  182.  —  Dissection  des  op.gaxes  contenus  dans  la  cavité  viscéuale.  —  Gross.  lin.  :  1/2. 

L'estomac  se  contiauc,  à  ses  cxticmilés,  avec  les  autres  parties  du  tube  digfstif  sans  préseuter 
une  délimitation  nette.  On  aperçoit,  à  l.i  surface  de  linlcstin,  la  ligne  d'insertion  de  la  valvule 
spirale  interne.  Le  tube  digestif  est  floltanl.  En  ellel,  la  lame  mésentériijue  ipii.  cliez  tous  les 
autres  vertéljrés,  rattache  cet  organe  à  la  pai-oi  du  curps  n'est  représentée,  ici.  i[ue  p.ir  i|Liilijncs 


ZOOLOGIE    l'RATIOl  K 


Appareil  génital. 

Les  sexes  sont  séparés.  Les  lilaiiflcs  génitales,  iiiàlc  cl  l'enielle,  sont  con- 
strnites  sninn  niènie|)lan.  A  la  malni'ité.  les  testicules  nnt  ini  aspect  lisse 
et  nnc  coloration  lilanchc.  tandis  qne  les  ovaires  ont  nue  apparence  fine- 
ment urannieuse  et  une  teinte  Icoèiciiicnl   iaimâtre. 

Ces  glandes  se  présentent  sous  la  tonne  d'une  masse  volumineuse, 
allongée,  dépourvue  de  conduits  vect(Mus  bien  développés. 

Cette  masse  s'étend  sur  tonte  la  longueur  de  la  cavité  abdominale;  elle 
est  reteiuu',  du  côté  médio-dorsal,  |»ar  un  rejdi  péritonéal. 

Les  produits  sexuels  tombent  dans  la  cavité  générale  et  sont  évacués  au 
dehors  par  deux  conduits  très  coui'ts,  les  eduaux  périlonémix  en  com- 
munication eux-mêmes,  par  des  orifices  dits  pores  abdominaux^  avec 
rniètre. 

Laccouplement  proprement  dit  n'existe  pas  :  le  mâle  se  tixe  sur  la 
lemelle  par  sa  ventouse  buccale  :  les  produits  sexuels  sont  rejetés  sépa- 
rément; la  fécondation  est  presque  livrée  au  hasard. 


Appareil  excréteur. 

On  incisera  le  péritoine,  des  deux  côtés  de  la  ligne  médio-dorsale,  de  manière 
à  dégager  les  reins  placés  au-dessous  de  lui. 

L'appareil  excréteur  se  compose  de  deux  reins,  eu  forme  de  rubans 
longitudinaux,  apj)li(piés,  symétri(piement,  sur  les  côtés  de  la  ligne 
dorsale  et  développés  tout  le  long  de  la  cavité  abdominale. 

Le  l)oi'd  externe  de  clnupu'  rein  porte  nu  conduit  collecteur,  [ure- 
tère. 

Les  deux  uretères  se  réunissent  dans  la  région  postérieure  du  corps  et 
forment  un  canal  impair  et  médian,  Vurèlre,  (pii  occupe  la  face  dorsale 
du  rectum  avant  d'atteindre  le  cloaque. 

Sur  son  parcours,  l'urètre  reçoit,  latéralement,  les  canaux  périto- 
néaux,  qui  donnent  passage  aux  produits  sexuels;  il  prend,  alors,  le 
caractère  d'un  conduit  vro-geuital  (pii  se  termine  à  l'extérieur,  un  peu 
en  arrière  de  l'anus,  dans  la  dépression  cloacale. 

Les  conduits  périU)néaux  et  l'urètre  traversent  une  masse  libreuse, 
développée  au-dessus  du  rectum:  ils  se  réunissent  dans  son  épaisseur.  En 
ce  point,  la  dissection  de  ces  dilférents  conduits  est  assez  difticile. 

Les  rapports  de  Tappareil  génital  cl  de  I  a|i|iareil  excréteur  sont  résunu'S 
dans  le  tableau  de  lajjage  7}'-20. 


LA    l,AMI'l;()IK. 


7)19 


('.niisi(l(''i(''  (liins  sa  slinclmc  inlinii',  l"a|i]iai('il  cncic'Ii'III'  se   coiiiiposi'.  cssiMilicllcinciil, 
(le  canaliciili's    (lis|i(is('s    par  paires  |p|ac(Vs  les  unes  à  la  siiilc  des  aiilics.   (ics  caiialiciilfs 


NasBOIfg  itorsale 


Hayon:  a,  la  napou-B  '•  """'"  "  '"  '"^""■'' 


Gaine  6t  la  moatls 


Musclis  mitamsrujiias 


•'«Ks  cammata  posuru 


SffesBfitira 

tfî  13  glania 


Conautt  eicritaur 


GaUiB  tla  la  conla  aorsalo 


Caolia  genamlB  au  corps 


eianHB  satualia  (ramel.a,: 


Paroi  intastlnale 


l'iy.  IN.". —  l  itr  I  raiirlic  dr  Laniproir  jirisc  dans  la  rr'i/ioii  nioiiriuicchi  corps. —  Gross.  lin.:  1,5. 

il  sunil,  pour  iiri'paier  celte  pièce,  tic  faire  durcir  à  l'avance,  dans  une  soliilien  aipii'usc 
d'aldédiydc  Ibrniifjiie  du  commerce  à  o  pour  100.  le  corps  d'une  Lamproie  dont  on  a  préalable- 
ment incisé  la  paroi  ahdominale,  afin  de  faire  pénétrer  le  réactif.  Quand  la  pièce  est  suffisam- 
ment dunie,  on  la  découpe  en  Iranclies,  dans  In  sens  perpendiculaire  à  l'axe  du  corps.  L'animal, 
dépourvu  de  pièces  sipiclettiques  résistantes,  se  divise  avec  facilité.  Celte  préparation  est  inté- 
ressante, parce  qu'elle  précise,  en  outre  de  la  structure  de  la  région  moyenne  du  corps  de  la 
Lamproie,  l'organisation  générale  des  Vertébrés. 


s'ouMi'iil  (laus  la  cavité  ^(''iiiTaie  (lu  corps.  ILs  reçoivcnl,  cliaciiii.  un  pelolon  vasciilaire  c 
l'ornient,  avec  ce  dertticr.  ini  uloinérule  de  Malpighi.  Ils  se  déveiscnl  dans  ini  conduit  lon- 
uihidinal  conumni.  le  canal  de  ^Voolf  on  lu'olèi'e. 


120  ZOOLO(;iE    PRATIOLE. 

L"eiiscnil)k'  îles  canaliculcs  <riin  uièinc  eùté  du  C(ir[)S  coiisliliic  un  iciii.  (  J'ttc  disposi- 


Cjiriti' 

(jr  lie  ni  le. 


Cfirili' 
(jé liera  le. 


Rein. 


Rein. 


Anus. 


Ovifiee  nio-iiénilal. 


Cloaque. 

lion,  que  l'on  retrouve  chez  tous  les  autres  Vertébrés,  rappelle,  de  très  près,  rarrangcnient 
de  l'appareil  excréteur  des  Vers  annelés  (Voy.  l'appareil  excréteur  des  Sélaciens). 

Le  (liagrammc  suivant  précise  la  structure  de  la  région  inoyeiuic  du 
corps.  H  résume  les  données  fournies  })ar  les  préparations  faites  précé- 
demment et  en  particidier  par  celle  qui  est  représentée  dans  la  iigiuc  185. 


,  Ifeint  carûinoie  poste 


Musc  es  metamsriaues  p-i.vilifs 
Myome  es  ou  somiiest 


Caolte  genÈrats  Cu  corps 


Fig.  184.  —  Des.sni    ihagrammaliqur    sj/nt/iéfisant    la     slrifrltm'   dr  h/   rcf/ion    //lotjeiute 

(lu  corps  de  la  Lamproie. 


I.A    I.AMI'l'.dli:. 


■)2I 


RÉGION  DU  COU 


Appareils  respiratoire  et  circulatoire  central. 

On  placera  ranimai  sur  le  dos,  puis  on  inci- 
sera la  peau,  du  côté  ventral,  en  suivant  les 
indications  fournies  par  la  figure  i85.  On 
détachera,  ensuite,  la  musculature  superfi- 
cielle, de  manière  à  découvrir  le  squelette 
branchial  [tig.  186). 

Le  squelette  hrjimliiiil,  de  niiliire  cirlilii- 
^ineiise,  est  |)I;ie(''  siiperlieiellciiieiit .  Il  S(! 
C(>m|)ose  (le  tiiics  drliées  ([iii  roiiiieiit  un 
panier  i;iill;i,ii('',  <lisj)()sé  antoiu'  de  ra})|»in'eil 
respiratoire;  de  là,  le  nom  de  corheillc 
hranchUilc  (|ni  lui  a  été  doinié.  La  [tartie 
postérienic  du  panier  se  termine  en  eul- 
de-sae  et  fornie  une  eapsnle  earlila^ineuse 
(pii  l'enferme  le  e(eur. 

On  examinera^  avec  soin,  les  différentes 
parties  de  la  corbeille  branchiale,  puis  on 
les  détachera,  de  manière  à  dégager  l'appa- 
reil branchial  et  les  organes  qui  l'accompa- 
gnent. On  découvrira,  ainsi,  les  branchies  et 
le  piston  lingual  \fig.  181,  A). 

Branchies. 

Les  hrancliics,  au  nombre  de  se|)t  paires,     ,,;„  ^^S.  —  Dessin  nulif/iomi   /,■ 
apparaissent,    symétriquement    disposées,        lignes  d'incisions  n  faire  sur  la 
des  deux:  eôtés  du  corps,  sous  forme  de  sacs 
ouverts   sé|)arément,  au   dehors   (lig.    18G 
et  1871. 


fore  ventrale  du  cou  de  la  Lam- 
proie pour  déroiivrir  la  corheille 
liranchialeel  les  .srtcs  braneliiau.r. 


Piston  lingual. 


Les  iiumiiros  1.  2,  o,  4  iintiqueiit 
l'ordre  dans  lequel  les  incisions 
doivent  être  fuites;  les  llèclies  indi- 
i|ncnl  lenrs  directions.  Les  qualic 
zones  (].  C.  (],  (],  donnent  la  place 
des  cliarnièi'es  i|iii  l'alUiclieront  lc> 
volets  culanés  au  corps. 


^ur  la  iiiinc  médiane,  se  Ironve.  au 
contact  de  la  face  inh-rne  de  la  cor- 
heille   hraneliiale.    wnc    veine  jugulaire 

iinpuire  (pii  se  rend  au  cœiu'.  Au-dessous  de  celte  veine  sont  disposés, 
dans  une  <;aine  (pii  lenr  est  pro|)re,  des  iimscles  consliluaiil  une  vdlumi- 
neuse  lanijue  on  pislon  liiujudl  (Mo.  J87,  A  et  191  ).  Ces  muscles  se  ter- 
minent, en  arrière,  sur  les  caitila<res  (pii  recouvrent  le  c(eur,  en  avant, 
sur  la  face  ventrale  de  la  cavité  hnccale;  ils  sont  groupes  anloiu' d  une 
tige  résistante,  de  nature  carlilagineuse,  I  fixe  du  pislon. 

.IVMMi:S.  21 


o2l'  ZOOLOGIK    l'IlATlQUi:. 

On  détachera  les  muscles  du  piston  lingual  et  on  les  relèvera  en  avant.  Au- 
dessous  d'eux,  on  observera  l'artère  branchiale.  On  découpera,  alors,  le  carti- 
lage qui  recouvre  le  cœur  {fig.  181,  B). 

Le  cartilage  p(''ricaiili(|ii('  csl  |»res(|iic  ciitirrciiiciit  fcniK' ;  il  ne  laisse 
jtasser  (jiicdcs  vaisseaux. 

Cœur. 

Le  cœur  c'(»iii|»i'eii(l  miv  oirilU'Ile,  un  veiUt'iriilc.  el  un  bidbc  (irlcricl. 
Il  reroit  le  saii^  d  un  sinus  veineux  commun,  deisal,  où  ahoiitissenl 
les  veines  (|ni  laniènenl  le  san^  dn  corps. 

A  la  dissection,  le  cœur  se  présente  comme  un  tulte  contourné  sui'  lui- 
même,  en  S  renversé,  et  ditîérencié  en  trois  loges  (oreillellc,  voilrlcule 
et  hiilbc  (irlcriei)  placées  l)out  à  l»(Mit. 

Artère  branchiale. 

I.e  iiullie,  pidloniicmenl  du  venliicule,  se  continue,  lui-même.  pai- 
Varli')-c  hrunchiale.  Cette  dernière  {ti«f.  187.15)  s'avance  sur  la  ligne 
médiane  ventrale  et  reste  simple,  jusqu'au  niveau  de  la  quatrième  paire 
de  sacs  l)ranchiau\.  En  ce  point,  elle  se  divise  en  deux  troncs  parallèles 
qui  s'avancent,  côte  à  côte,  jusipiaux  sacs  antérieurs. 

De  celte  artère  branchiale,  l'ourchue  en  avant,  émanent  autant  de 
])aii-es  de  vaisseaux  branchiaux  afferenis  qu'il  y  a  de  paires  de  sacs 
Iti'anchiaux.  Ces  vaisseaux  ne  lardent  pas.  au  niveau  des  sacs,  à  se 
lésoudi'c  en  capillaires.  De  ces  derniers  naissent  des  vaisseaux  bran- 
chiaux efférenls  (pii  relient  les  sacs  branchiaux  à  \'ao)'te,  appliquée, 
elle-même,  sur  la  face  inlerieure  de  la  chorde  dorsale. 

On  examinera  les  rapports  des  sacs  branchiaux  avec  le  tube  digestif. 

Les  sacs  branchiaux  débouchent,  du  côté  interne,  dans  un  canal  médian, 
laf/ueduc.  (pii  est  un  diverticule  ventral  du  pharynx. 

Il  semble,  d  ai)rès  cette  dis])Osition,  (pie  beau  doive  pénétrer  dans  la 
bouche,  passeï',  de  là.  dans  l'aqueduc,  puis  dans  les  sacs  branchiaux  el. 
sortir,  enlin,  par  les  côtés.  H  n'en  est  pas  ainsi.  Les  sacs  branchiaux  sont 
])Ourvusde  muscles  qui  les  font  alternativement  se  dilater  el  se  contracter; 
l'eau  pénètre  de  l'extérieur  dans  les  orifices  extei'ues  latéraux,  et  ressort 
à  travers  ces  mômes  orifices.  Cela  s'explique  par  c(^  fait  que  le  plus  sou- 
vent l'animal  se  fixe  avec  la  bouche  dans  lacpielle  beau  ne  |)eut  facile- 
ment pénétrer. 

On  ouvrira  un  sac  branchial  pour  examiner  sa  surface  interne. 

Cette  surface  |)orte  des  re|»lis,  régulièreinenl  disposés;  ces  derniers 
ont  pour  rôle  d  augmenler  la  surface  respiratoire. 


LA    LAMl'lîiUK. 


Glande  thyroïde. 


La  •ilaiulc  lliyn»kl(i  osl  pou  drvclopjKH'  chc/  I  ;hIiiI|o. 

Los  (lis})ositions   parlioiilioros  (luolli^  prosoiito,  olic/  les  joiincs  Lain- 


tissaau  cartilagineux  formant  a  corùBle  ùranch 


Âppare  l  muscula  re  hyo  a  en 


Orifices  externes       />,  - 

<ies  sacs  ùranctjiaux     ">  v.  ~ 


Paroi  du  corps 
raùatîue  la  te  raie  ment 


Sacs  ùronctiiaus 


Gaine 
au  piston  imsuaf 


Axe  ventral 
tffi   a  corùeilte  Èranc/tmis 


Capsule  cartilaffinause  terminant  ta  corbe  lie  ùrancnmls 
et  renfermant    le  cœur 


Imo-.  18(3.  —  Lr  (Oit  de  lu  L<i>npro(r,  auvrrl  du   fo/r  rctthal. 
(iross.  lia.  :  5/4. 

Les  volets  découpés  dans  la  peau  ont  été  épini^lés  sur  l^s  côtés  et  la  nnisiiilature  superlicicllr 
a  été  disséquée.  Lu  partie  vontrale  do  la  corheille  bi'ancliiMJe  est  entit'icuioni  di'gagéc. 

pioios  (ollo  reste  on  <*oniiiiniiicalion  ouverte  avoe  la  eavito  l)neealo,  à  un 
uiveau  situe  (Mitie  la  Iroisièint»  et  la  ipiatiièuie  fentes  bianeliiahs)  por- 
inettent  de  la  considérer  couiiut»  un  divortieide  issu  du  |)lanehei'  pha- 
ryngien, deveiui  glandulaire  el  si^condairetiient  is(dé. 


324  ZOOLOGIE   l'RATiniE. 

Ces  dispositions  poniielloiit,  en  oiitir,  (l'ôtiildir  un  riij)pioclionient  entre 
cette  gliinde  et  In  iionllirrc  liypolniiiieliiîile  de  rAinpIiioxns;  de  la  com- 
parer, aussi,  au  sillon  ventral  de  la  hraurhie  des  Tuniciei's  (Voy.  p.  "»0  j). 

L'aorle  et  les  veines  de  la  Lamproie  peuvent  être  facilement  disséquées 
dans  leurs  parties  principales.  Presque  tous  ces  vaisseaux  sont  épais,  volumi- 
neux et  le  sang  coagulé  fait  une  injection  naturelle  suffisante  pour  permettre 
leur  dissection.  Par  contre  les  injections  artificielles  sont,  ici,  des  plus 
difficiles. 

Système  aortique. 

A  l'aitère  hranchiale  et  aux  vaisseaux  branchiaux  alïérents  et  efï'éi'ents, 
déjà  étudiés,  fait  suite  Vaorte.  Cette  dernière  naît  des  vaisseaux  bran- 
chiaux ellerents;  elle  forme  un  tube  médian,  appliqué  sur  la  face  ventrale 
de  la  chorde  dorsale.  En  avant,  elle  émet  un  prolongement  céphali(pie 
et  s'étend,  en  ar'rièr(\  juscpi  à  rextrémité  caudale. 

l"  Dans  la  région  ci'phaliipie,  laorte  se  divise  en  deux  branches  qui 
se  réunissent,  en  avant,  |)oui'  former  un  cercle  complet.  Ile  ce  cercle,  se 
détachent,  latéi'alement,  les  arlrrcs  carolidcs. 

2'^  Dans  la  ivgion  postérieure  du  corps,  Taorte  garde,  dans  sa  distri- 
bution, un  caractère  métamérique  très  mar(pié.  Elle  fournit  des  bi'anches 
qui  se  répartissent  entre  les  ditlerents  viscères  et  d'autres  ([ui  pénètrent, 
régulièrement,  dans  les  segments  umsculaii'cs  disposés  sur  la  paroi  du 
corps. 

Système  veineux. 

Le  système  veineux  comprend  : 

1"  Deux  ve'nieii  cardinales  antérieures.  Ces  veines,  placées  en  avant 
du  C(eur  sont  étroitement  appliquées  sur  les  côtés  de  laoïte  ;  elles  se 
jettent  dans  un  sinus  veineux  préauriciilaire,  |)ar  lintermédiaire  de 
courtes  blanches  transversales  (pii  représentent  les  canaux   de  Cuvier. 

'2"  Deux  reines  cardinales  poslérieures.  Ces  veines,  situées  en  arrière 
du  cœur,  sont  disposées  de  même,  des  deux  côtés  de  laorte.  Elles  s'abou- 
chent, connue  les  })récédentes,  sur  les  canaux  de  (Xavier  et  s'étendent 
en  arrière  jusipi'à  la  région  anale.  Au  delà,  elles  se  réunissent  en  un  seul 
tronc  médian,  situé  iunnédiatement  au-dessous  de  laorte.  Ce  tronc  prend 
le  nom  de  veine  caudale. 

A  ces  quatr(^  veines  essentielles  s  ajoub'ut  les  troncs  suivants  : 

1"  En  avant,  une  reine  jugulaire,  impaire,  venlrale,  étroitement  apj)li- 
([uée  sur  la  face  interne  de  la  corbeille  branchiale.  Celte  veine  dél)ouche 
dans  le  sinus  veineux,  à  côté  de  la  veine  cardinale  anl('ri(MU'e  gauche. 


LA    LAMPRdli:. 


m 


2"  Km  iiri'irn".  un  svsiriiic  porte  liéjKilifiiic.  (le  sysiriiic  iiiiil  des  ("ipil- 
l.iirc's  (le  riiilcsfin  ;  ceux-ci  se  coudcuscnl  en  une  reine  jiorlr  i|ui  pénètre 
dans  le  loie,  où  elle  se  iés(»iit.  à  sou  lour,  en  ca|)illaires. 

Les  veines  issues  de  capillaires  du  l'oie  se  réunisseni  eu  lui  seul  Iroiie 
siis-héiKilKiiie  (|ui  déliouclie  dans  la  veine  cai-dinale  gauche  poslérieuce, 
à  la  limite  du  sinus  veineux. 

Il  n'y  a  pas  un  siisiciiie  porte  rénal  pcoprenuMil  dd. 


Fig.   187.  —  fj-  cou  de  la  J.tnnpioic.  m    par  le  rnir  rrulral.  aprca  lu  disscrUoi: 

de  la  corbeille  braiicliiale. 

Gross.  liii.  :  1/2. 

En  A,  les  brancliies  ul  le  pislon  lingual  sont  clégagés.  Lo  en  tllagc  péricardi(|uc  est  découpô 
de  nianiorc  à  niellrc  le  cœur  à  découvert.  —  En  H,  la  disseetion  est  encore  phis  avancée.  Le 
piston  lingual  est  disséqué  et  rejeté  en  avant.  Le  cœur  cl  l'arlére  lirancliiale  siml  visibles,  en 
entier. 

Système  nerveux  central. 

On  disséquera  les  centres  nerveux  par  le  côté  dorsal.  Cette  opération  sera 
facile,  car  le  crâne  n'est  pas  développé  dans  cette  partie.  Il  suffira  de  détacher 
la  peau  et  les  tissus  sous-jacents,  d'avant  en  arrière,  sur  un  espace  assez  peu 
étendu,  à  partir  de  f  orifice  impair  du  sac  nasal.  On  s'efforcera  de  ménager 
les  régions  latérales  du  crâne,  afin  de  pouvoir  faire  l'étude  de  ce  dernier, 
quand  on  aura  examiné  l'encéphale. 

J/eucépliale  des  Cycloslouies  est  élalili  siu'  le  luèuie  plan  (pie  celui  îles 
autres  Vecléhiés.  Il  a,  dans  ses  oiaiids  Icaits,  des  resseudilances  avec 
celui  des  Batraciens,  mais  il  en  tlilVère  |)ai-  une  coid'onualion  plus 
simple. 


521',  /,OOLO(;iK    PlîATIOUE. 

(Vovoz  Ir  plan  générai  de  r<'nfé|)liale  dos  Vorléhrés,  donné  à  propos  d(>s 
Sélaciens;  vovoz,  anssi,  l'oncéphalo  dos  Batraciens.) 

On  découvrira,  ensuite,  la  moelle. 

La  moelle  a  la  l'oriiie  d  nn  cordon  dinpiel  se  délaclient  dos  racines 
doi-sal(^s  et  dos  ivicinos  ventrales.  Les  points  (ïémo-ijoirc  des  racines 
dorsales  et  des  racines  rentrâtes  sont  en  alternance,  il  en  est  do  mémo 
chez  rAmphioxns,  les  Sélaciens  et  les  Dipneustos.  Chez  les  anii-es  Verté- 
hrés.  cette  alternance  n'existe  pas. 

Lo  système  si/nipathifine  est  ropi'ésonté  par  une  donhle  série  de 
ganglions,  échelonnés  lo  long  do  la  nioolle.  Ces  ganglions  sont  reliés  anx 
nerfs  spinaux  par  de  petites  branches,  mais  ils  ne  sont  pas  réunis  entre 
eux.  Ce  (l'ait  est  le  signe  d'une  disposition  tiès  primitive. 


Organes  des  sens. 

Organe  du  toucher.  —  Cet  organe  no  présente  aucun  caractère  qu  il 
soit  ntile  do  signaloi-  ici. 

Organe  de  la  vue.  —  L'coil  oH'ro  une  grande  simplicité  de  siructnro, 
prolialilemont  par  suite  d'atrophies.  Son  infériorité  se  manifeste  de 
plusieurs  façons  :  il  osl  situé  sous  la  peau  qui  est,  simplement  amincie  et 
fait  fonction  do  cornée;  la  rétine  a  une  structure  rudimontairo;  la 
rraie  cornée,  la  sclérotique,  Vappareil  acconiodateur  l'ont  défaut,  etc. 

Organe  du  goût.  —  C(^t  organe  parait  être  très  peu  développé. 

Organe  de  Todorat.  —  L'appareil  olfactif  est  représenté  par  un  sac 
impair,  on  forme  de  bouteille,  dont  Lorifice  s'ouvre  à  Tcxtérieur,  sur  la 
partie  supérieure  et  médiane  du  nuiseau. 

Quoique  unique,  cet  organe  paraît  résulter  d'ébauches  j^airos,  connue 
on  témoignent  les  donx  nerfs  symétriques  qui  l'innervent. 

Organe  de  l'audition.  —  La  structure  générale  do  cet  organe  est  la 
mémo  (|ue  (liez  les  autres  Yerlébrés.  Elle  offre,  toutefois,  diverses  sini- 
[)lilicati(»ns;  r(U'oillo  interne,  qui  existe  seule,  connue  chez  les  autres 
Poissons,  se  réduit,  ici,  en  effet,  à  un  sac  résultant  de  la  fusion  de  Yutri- 
eule  et  dn  saccule,  surmonté  seulement  do  deux  canaux  semi-circu- 
laires. 

Chez  les  Myxinos  il  n'existe,  même,  qu  un  seul  de  ces  canaux. 


I.  A     I.AMI'P.OIK 


Branche  ophtalmique 
(lu  nerf  trijumeau 


Cloue  oculaire 


Canaux  âemt-circuia 


Capsule  auiî'-tioe 


Paroi  latérale  au  crans 


Nerf  hyposlosse 


Herf  glosso-ptiaryngien 


Muscles  ae  la  parai  Ha  corps 


Hsrf  pneumogasiriQue 


FiG.  1H8.  —  Dissection  dusystèmf.  NF.iiVKixcKNTi'.Ai.  i;t  dksoi!i; axes dks  sens. —  (iross.  lin.  :  "2,5. 

On  C(jiisuller;i,  pour  comprendre  la  siruilurc  de  rcncé|plialc  île  la  Lamproie  les  indiialions 
diiniiées  à  propos  du  système  nerveux  central  dn  liequin.  —  I.  Cerveau  antérieur  secon- 
daire ciim|trenant  les  liémisplièrcs  oitactifs,  01.  —  •_',  Cerveau  intermédiaire.  —  •",  Cer- 
veau moyen,  comprenant  les  lohcs  optifjucs.  —  4.  Cerveau  postérieur  secondaire  mi 
Cervelet.  —  I),  Arrière  cerveau  ou  moelle  allongée. —  Les  cliitlres  romains  donnent  les 
numéros  d'ordre  des  nerls  crâniens  :  I,  nert  ollarlil;  11.  nerl'  opiique;  111.  nerf  moleui' 
oculaire  commun;  IV,  nerf  palhétiqne  ;  V,  nerf  Irijmncau  ;  VI,  nerf  motcnr  oculaiie  externe: 
VU,  nerf  facial  :  Vlll,  nerf  aiLdilif;  IX,  nerf  glosso-pliaryngien  ;  X,  nerf  vague  ou  pneumo- 
iiastrique.  Les  neris  XI  et  Xll  n'exislcnl  |jas  cliez  les  vertébrés  inférieurs. 


528  ZOOLOCIK    l'IlATKJIE 


Squelette. 

Poui^  la  préparation  du  squelette  on  se  rapportera  aux  indications  données 
à  propos  des  Sélaciens  (Voy.  p.  314). 

Le  sqiU'IcKc  ne  ditlèri'  pas,  osseiiticllciiicnl,  de  (('lui  des  autres 
Vertébrés.  Il  |Méseiite,  toutel'ois,  dans  sa  conforination,  des  siniplifieatious 
noiidjreiises  (|iii  lui  Jont  une  plaee  à  part.  Il  se  earaetérise.  notanuuent, 
par  lahsciice  de  mâchoires  mobiles ,  avuihhxhlea  à  celles  des  autres  Ver- 
tébrés. 

Grâne.  —  Le  ci-àne  |tio[u-euieut  dit  (liii.  I  80.  A  et  1>)  est  de  natinc 
cartilagineuse.  Il  se  compose  d'une  lauie  plact'c  au-dessous  de  I  encéphale 
et  relevée  sur  les  cotés  de  ce  dernier;  la  voûte  ciàuienne  est  représentée, 
postérienrcuieul,  par  un  petit  pont.  Les  bords  portent,  de  chaque  côté, 
une  anse  niaudibulaire,  accompagnée  d'un  cartilage  hyoïdien.  Ln  arrière 
de  chacune  de  ces  anses  est  placée  une  capsule  auditive.  En  avant  du 
crâne  pro])remeut  dit.  se  trouve  un  grand  cartilage  ethmoïdal. 

Arcs  viscéraux.  —  (-es  arcs  sont  représentés  par  un  ceitain  nombre 
de  branches  rattachées  à  la  partie  antérieure  du  crâne  (Voy.  la  figiuc  I8ÎI, 
B)  et  \)\\v  les  pièces  de  la  corl)eille  branchiale. 

Ghorde  dorsale.  —  La  chorde  dorsale  (lig.  l8vS,  C)  est  constituée 
par  une  tige  élasti(pie,  légèrement  l'usilorme.  engainée  dans  un  étui  résis- 
tant, et  renforcée,  dans  sa  partie  antérieure,  par  des  j)ièces  cartilagineuses 
en  l'orme  de  selle,  métamérirpiement  disposées. 

Après  la  dissection  du  squelette,  on  examinera  les  organes  sous-jacents  : 
l'aorte  avec  ses  vaisseaux  branchiaux  afférents,  l'œsophage  et  l'aqueduc  placé 
au-dessous  de  ce  dernier  {fig.  190]. 

Laoiie  se  piésenle  ])ar  le  côté  dorsal  et  l'on  distingue,  jdacées 
symétri(|uement  sur  ses  côtés,  les  sept  paires  de  branches  afférentes  (jui 
collectent  le  sang  provenant  des  branchies,  t'es  branches  entourent 
\  (esopha<je  et.  pour  dégager  ce  deinier.  il  est  nécessaire  de  les  see- 
lionnei'.  On  fera  cette  opération  sur  le  côté  gauche,  j»ar  exemple  (lig.  I!l()). 
L'aorte  peut  (Mre,  alors,  rabattue  sur  le  côté  (lr(tit  de  la  préparation. 
L'œsophage,  devenu  libre,  ]ieut,  à  son  tour,  èli'e  soulevé.  On  doit  le 
dégager  d'arrière  en  avant,  jus(|u'au  point  où  Vaqaeduc  se  sépare  de  lui, 
(juaud  l'œsophage  est  devenu  libre,  on  le  déplace,  latéralement,  de 
manière  à  découvrir  la  l'ace  dorsale  de  I  acpieduc.  Celle-ci  porte  une 
go\dtière  longitudinale  ({ui  correspond  à  rem|)reinte  <esophagienne.  Sur 
les  côtés  de  lacpu'duc,  on  peut  observer,  facilement,  ralxuuhement  des 
sept  ])aires  de  sacs  branchiaux. 


I,  A    LAMPROIE. 


Cartiiags  labial 


CartiiasB  atnmoiaai  /-jj 


Ar.ss  mandibulatre  - 


Paroi  latérale  du  crûns 


Voûte  du  crârtt 


Cartilage  etnmoidui 


Paroi  latôrale  du  crC"{ 


Capsula  audltivs 


Pre-nmrs  ccrU'a£t^  oerteùrcut 


Chorde  dorsale 


•  UOBliS 

Chorde  dorsale 


(  la  corbeille  ùranctiiale 


Arcs  vertébrritix 


Gaine 
de  la  chorde 


Fui.  ISO.  —  Dissection  dv  sqi  klkitk  ih'.  i.v  La.mi'Iîoii:. 

En  A.  le  cr.nio.  vu  |t;ir  le  colf'  dorsal.  —  Fii  lî.  lo  mrrac  vu  de  |H'ulil.  Ou  MÛi,  susppndiu^ 
eu  avant  du  crâne,  plusieurs  ]>iè('<'s  faisant  partie  des  ares  viscéraux  ^carlila^e  laliial,  carlilaue 
lingual).  —  En  C,  un  fran-meut  de  chorde  dorsale  pris  dans  la  rcLnon  antérieure  du  lr(mc.  — 
La  corbeille  branchiale  l'ait  parlie  du  système  des  arcs  viscéraux.  Elle  est  représentée  vue 
par  la  face   ventrale,  dans    la    %urc  18G.  —  Gross.  lin.  :  pour  A  et  B,  1  ;  pour  C,  ô. 


350 


ZOOLOGIE    l'IlATlOri:. 


Origine  de  l'aquefUic 
Cavité  (le  I  œsoi)hage 


œsop/ia 
g i en  ne 


Kn  iTSiiiiit'.  lîi  slriictuic  ^cnéiiilc   de  l;i  Lamproie  csl    simple;  elle   se 
cappioehe  de  celle  des  antres  Poissons;  maiselle  ollVe,  en  onlre,  nn  certain 

nond)re  de  caractères 
de  déiiénér(>scence  (|ui 
paiaissenl  déconlei'  de 
létat  parasitaire.  Ces 
derniers  caractères 
condnisent  à  penser 
(pie  la  sim|)licité  orga- 
Empreinte  nique  (le  la  Lamproie 
est  secoiidairr  et  pro- 
vient, par  voie  de  rc- 
^a'cssion,  de  la  trans- 
l'ormation  d'(?tres  rela- 
tivement «'levés  dans 
la  série. 

1!  est,  en  ell'et,  des 
dispositions  simples, 
en  apparence,  et  qui 
résultent,  en  réalité, 
de  dégradations  et 
d'adaptations  secon- 
daires. 

L'al)sence  des  na- 
geoires ])aii'es,  de  mâ- 
choires, la  lédnction 
(\v<.  organes  des  sens 
(visuel,  auditif,  olfac- 
tif), la  structure  spé- 
paraissent  être  de  ce 


Aorte 


190.  —  lUs.serUdii,  jiiir  Ir  rôle  dn/stil,  île  l'aorb 
de  l'œsophage  et  <tr  i  at/iicdiir.  —  Gross.  lin.  :   1. 


ciale  de    la  Ixtuchc.   (le   la   langue,  du  crâne.  et( 
nonilire. 

D'autres  caractères  rapprochent,  peut-être,  la  Lamproie  des  Batraciens, 
par  exemple,  la  structure  delapeau  (nue  et  glandul(Mise),derencépliale,etc. 

L'organisation,  toutentière,  du  c(M|is  de  la  Lanq)roie  peut  être  résiuuée 
en  quelques  coupes  synthétiques.  La  ])réparation  reproduite  dans  la 
ligure  18")  et  son  diagramme.  indi(|ué  dans  la  ligure  181,  précisent  la 
structure  de  la  région  moyenne  du  corps.  Les  coupes  représentées  dans  les 
ligures  I  9  I  et  I  92  et  la  ]>erspective  (pii  les  aecouqiagne  (lig.  1 05)  résument, 
à  leur  tour,  rarrangement  de  la  portion  céphalique. 


FiG.   l'.il, 


i;»'2. 


(^(Ul'ES   VEIÎTICAI.ES,    t°   TKANSVKEiSALE  ;    '2°  MÉHIANE 


KT  LONGITUDiNALi;  DE  LA  RÉGION  ANTÉnilU  Rli  DU  CORPS  DE  LA  JjAMPROIE. 

Cos  préparations  ont  ('■ti;  obtenues  par  li'  ijroeédé  simple,  employé,  déjà,  pour  mellri'  en  él.il 
la   pièce  dessinée  dans  la  ligure    185.  11   suflil  de,   l'aire   dureir,  à    l'avance,   les  moitiés  anle- 


LA   LAMPROIE.  -i-il 

rieiires  do  deux  Lamproios  dans  uni'  solution  aquiMisi'  d'aldidiydc  riirnii<|ui'  du  connniTci-  a 
.')  pour  100.  (Juaud  les  sujets  sont  assez  résistants,  on  les  l'end  vcriiealeinenl.  dans  le  sens 
voulu,  à  l'aide  d'un  instrument  tranelianl.  Les  pièces  étant  (lé|)ourvues  de  plaipies  siiuelel- 
liqucs  dures  se  divisent  sans  dil'lienlté.  En  outre  des  parties  dési^Miées  par  des  noms,  on  remar- 
'piera  siu-  la  ligure  192  :  les  dciils  i|ui  tapissent  la  cavité  buccale  :  la  hiiu/ue  i[ui  meut  le  piston 
volumineux  placé  en  arrière  d'elle:  les  orifices  qui  mettent  en  communication  l'aipieduc  avec 
les  sacs  hrancliiaux,  ])lacés  sur  les  côtés  du  corps;  la  cavité  géitcrale  du  cor/m  ijkc  l'on  aper- 
roit  mire  Ir  ((viir.  le  foir  ri  la  (i/aii'lr  sr.niellr,  etc. 


Cnorde  dorsale 


j  carilifjBle  anlerteure 


Place  au  H\ymus 
(cria/  les  sujets  jeunet) 


Parût  au  corps 


veuie  juguluire  i^t 


Fij;.   lui.  —  Coupe  rri/icalr  cl  Iraiisvcrsah'  de  la  icçiioii  onlrrii  urr  du  corps 
de  la  Lamproie,  praliquée  au  iiireau  A,   B   de  la  fifjurc  l!l-2.  —  Gross.  lui.   :  l,i. 

Les  traits   en  pointillé  représentent  les   vaisseaux  qui   se   rendent  di'  l'artère  iirandiiale  aux 
;aes  branchiaux  et  des  sacs  branchiaux  à   l'aorte. 


KiG.     \\)7)     (|l.    .")").5).    pEliSPECTIVE    CAVALJl'.l!!;,     liETABLISSANT    DANS    l.'i:SPA(.i:,     lES     l'.Al'PORTS 

DES  Pl'.lNCIPAUX  ORGANES   CONTENIS  DANS  LE   COL   DE  LA  La.MPIîOII:. 

L'œsophage  peut  être  considéré  comme  constituant  l'axe  de  cette  région.  11  émet,  au-dessous 
de  lui,  un  diverticule  volumineux.  Vaqucduc  qui  se  termine,  en  arrière,  en  cul-de-sac.  Sur 
cet  aqueduc  s'abouchent  les  sacs  hrancliiau.r,  disposés  en  sept  paires,  règuliéreuient  placées 
les  un(!S  à  la  suite  des  autres.  Les  sacs  branchiaux  reçoivent  le  sang  ])roveuanl  du  ca-nr,  \y.\v 
Vartère  branchiale.  Cette  artère  émet  scpl  paires  de  vaisseaux  hraucliiau.r  afférents  qui  sr 
capillarisent    <lans    les   sacs.    De  ces    derniers   émergent,    ensuite,    scpl   paires  de    raisseau.r 


",i  ZOOLOCIE   PP.VTIQIJE. 

hraiicliidtii  r//rieiil.s  <|iii  s'aliouclioiil.  au-ilessiis  ik'  rœso|iliagc.  sur  Yaoïie.  lonailudiiiMlr. 
Au-dessus  de  I  aorlc  est  placi'  l'axe  sqiielellu/ue  ou  (horde  dorsale  qui  soutienl  le  corps.  (Ici 
axe  est  rcid'orcé  par  des  arcs  cartilagineux  métamérisés  cl  ])lac('s  sur  son  dos,  comme  des 
selles.  La  ciiorde  dorsale  soutient,  du  côté  dorsal,  Vaxe  nerveux  ou  moelle.  Elle  est  llauquée. 
iatéi-alenient,  par  les  relues  eardiuales  qui  i-aménent  au  ciinu-  le  sanj;  provenant  des  ditft- 
rentes  parties  du  corp^. 


Différentes  formes  de  Cyclostomes. 


Tous  les  (Ivclosloiiies  sont  établis  sur  un  pl.in  uniforme.  Ils  ne  coniproniienl  (jue  dviw 
genres  :  les  Lamproies  et  les  My.rines.  Les  Lani|)roies  ont  une  bouche  limitée  par  une 
lèvre  charnue  dépourvue  de  barbillons;  elles  possèdent,  toujours,  sept  paires  de  fente> 
branchiales.  Les  Myxines  ont  une  bouche  privée  de  lèvres  charnues  et  munie  de  bai- 
billons;  elles  sont  pourvues  d'un  nombre  variahle  de  fentes  branchiales.  Les  Lamproie- 
se  distinguent,  en  outre,  extérieurement,  des  Myxines,  par  l'adjonction  à  leur  nageoire 
caudale  d"une  nageoire  dorsale,  impaire. 

Les  Lamproies  ne  sont  jamais  qu'ecto|iarasites,  les  Myxines  peuvent  être  emlopara- 
siles  clie/  d'autres  Poissons. 


SELACIENS 


Les  Sôliiciciis  soiil  tics  Poissdiis  dont  le  corps,  plus  on  moins  (h'prinic 
dans  le  sens  vertical,  csl.  parfois,  très  étalé  en  lar^cnr.  La  honclie,  ordinai- 
rcMicnt  transversale,  est  situi-e  sui  la  lace  inl'éricnre  de  la  Icle  et  limitée  pai- 
denx  lèvres  distinctes.  Inné  sniiéiienrc,  lanlre  iid'éricinc.  sonlennes,  clia- 
cmic,  par  nne  mâchoire.  La  niàclioirc  inl'éricMn'e  est  articnlée  snr  la  nià- 
clioii-e  snpérieni'c.  Dans  la  région  latéiale  dn  con,  il  existe,  de  cliaipie  côté. 
d"inie  laron  liahitnelle.  ciii(|  l'entes  lirancliialcs  (pii  s'ouvrent,  sé|»ai-ément. 
an  dehors. 

Le  tronc  porte  des  iia^icoires  im|>aires  et  des  nageoires  paires.  La  pins 
caractéristitpie  des  nageoires  impaires  est  la  iKKicoire  ('(ii(<l(il(\  coiistitnee 
j)ar  di'^'  lohes  inéganx  (nageoire  hétéi'ocenpie).  La  sinl'ace  Au  corps  est 
recouverte  (["écailles  très  fines  i|ni  pnrtent.  en  leiu'  milieu,  un  tnhercule 
saillant   (écailles  placoïdes). 

A  rintéi'ieur,  la  charpente  s(pieletti(|ne  a  pour  hase  nne  chorde  dorsale 
entourée  dune  coh)nne  verléhraie  de  nature  cartilagineuse. 

Les  Sélaciens  comprennent  les  lie(piins.  les  Raies  et  les  (Ihimères.  Les 
(hfïérences  anatomi([ues  (pii  existent  entre  les  {{('«piins  et  les  Raies, 
notamment,  sont  peu  importantes.  Ler^  Raies  penv(^nt  être  dissé(jnées  par 
les  procédés  indiijués  ;i  |>ropos  (\\\  Reip.iin. 


E.iempic  :    LA    PETITE    ROUSSETTE. 
SCYLLIUM   CATULUS   iCuvicr). 


Les  lîoussettes  sont  très  répandues  sur  nos  côtes:  elles  sont  voraces 
et  l'orment  des  haudes  redoutées  des  pécheurs.  Ou  peut  les  acheter  sur 
les  marchés,  pour  un  (irix  modique.  Le  j^eure  Roussette  comprend  deux 
espèces  très  voisines  :  la  (jraiKh'  Roiissetlc  ou  Sci/llitnii  (■(iniciila  et  la 
IH'iilc  Ronssctle  ou  Sci/lliion  cahilns,  dinëranf.  seulem(!nl,  j)ar  quelques 
caractèics  extérieurs  de  [len  d  im|)oitauce. 

Le  choix  de  l'espèce  à  disséquei^  importe  peu  II  faut,  surtout,  tenir  compte 
des  facilités  dont  on  dispose  pour  se  procurer  les  sujets  et  des  dimensions 
des  exemplaires  que  l'on  veut  étudier.  Les  sujets  de  60  à  80  centimètres  de 
long  doivent  être  préférés,  pai^ce  qu'ils  sont  assez  grands  pour  permettre  de 
bonnes  dissections,  et  assez  légers  pour  être  d'un  maniement  facile. 


ZOOLOGIE   l'IiATIOUE. 


ASPECT  EXTÉRIEUR 


On  disposera  le  sujet  sur  une  planchette  à  dissection  puis  on  examinera 
successivement  :  i°  la  forme  du  corps;  2°  le  nombre,  la  forme  et  la  dispo- 
sition des  nageoires;  3"  Le  nombre,  la  forme  et  la  disposition  des  orifices; 
4°  la  forme  et  la  nature  du  revêtement. 


Notoire  ùorsatt 


fentes  branchtates 


nageoire  pectorale  gauctie 


Fig'.   194.  —  Aspccl  cxlrrlcur  de  la  jicli/r  l!oi(s\rl(r.  —  (',r( 


Forme  générale  du  corps. 

Le  corps  ost  allongé:  sa  [)arti('  anlV'i'ioiii'e  est  laroo.  «Irpiiinre  de  Imnt 
on  bas,  et  terminée  par  un  museau  ai  roiidi  ;  sa  partie  ]K>sléri(Mn(^  est 
•aplatie  sur  les  côtés  et  terminée  en  poiiile. 

Nageoires.  —  Les  nai^eoires  e(trres|)on(lent  à  des  expansions  lamcl- 
leuses  du  coips  dont  les  unes  sonl  paires  et  les  autres  impaires. 

A)  Nageoires  impaii'es.  —  Les  naiicoires  impaires  sont  l'épartics  de  la 
façon  suivante  : 

1"  Sur  la  ligne  médio-dorsale  se  trouve,  a)  une  naf/eoire  dorsale, 
verticale,  assez  grande,  insérée  un  peu  en  arrière  du  milieu  du  dos;  h) 
une  nageoire  adipeuse,  placée  à  la  suite  de  la  précédente  cl  plus  petite 
([u'elle. 

2"  Autour  de  Textrémité  jiostérieure  du  corps  est  placée  une  nageoire 
allongée,  la  nageoire  caudale,  quia  sa  partie  dorsale  étroite,  son  extré- 
mité postérieure  obtuse  et  sa  partie  ventrale  divisée  en  plusieurs  lobes 
(l'inégalité  des  parties  dorsale  et  ventrale  a  fait  donner  à  la  cpieue  le 
nom  de  rpieue  héléroeergue). 

7)"  Sur  la  ligue;  médio-ventrale  se  ti'ouvc  une  nageoire  anale,  de  taille 
restreinte. 

B)  Nageoires  paires.  —  Ces  nageoires  sont  disposées  en  deux  groupes  : 
lun  antérieur,  laufre  postérieiu.  Dans  cliaijiie  groupe,  elles  sont  |)lacées, 
symétri({uement,  des  deux  côtés  du  corps. 


LA    ROUSSKTTK 


55T 


1"  (îroupe  (intérieur  (nageoires  pectorales).  —  (les  nag(!oires,  de 
heaucoup  les  plus  grandes,  sont  insérées  latéralement,  en  arrièi'e  du 
(•on.  Elles  ont  nue  dii'ection  horizontale. 

'2"  Groupe  postérieur  (nageoires  abdominales  on  ventrales).  —  Les; 
nageoires  abdominales  sont  plus  petites  que  les  précédentes,  et  plus 
rapprochées  de  la  ligne  médiane  (lig.  195).  (liiez  le  màl(\  chacune  d'elles 
|)orte,  sur  son  bord  interne,  une  l'orte  tige  cannelée  ;  cette  tige  a  reç^'U 
le  nom  de  ptérygopode.  Les  ptérygopodes  droit  et  gauche  forment  un 
organe  eopufdieur  externe  {cr  (]('vn'\{'i'  noxlsti^',  parmi  les  poissons,  (pu- 
chez  les  Sélaciens). 


Ûrgu/it  cùputotaurtPtarysvpûtles} 


Vvj:.  lit.').  —  Caractèies  qui  prniirllrnl  ilr  (li.slinrjuer  le  sr.re  <lr  la  Roiisfcfle. 
Gross.  lin.  :    1/5. 

I.e  mâle.  A.  iiossùilo  ilcs  organes  copulateurs  externes  ou  plcnjgopodcs.  La  femelle,  B,  eit 
est  (iéiionrvue. 

Les  ptérygopodes  permettent  de  déterminer  extérieurement  le  sexe  des- 
Sélaciens.  Les  mâles,  seuls,  en  sont  piuu'vus. 


Orifices  de  la  surface  du  corps.  —  Ces  orifices  sont  situés  sur  lai 
tète  et  sur  le  tronc. 

Orifices  situés  sur  la  tête. 

1"  Bouche.  —  La  bouche  (lig.  197)  est  une  large  ouverture  qui 
occiqte  la  face  inférieure  de  la  tête.  Elle  est  placée  transversalement  et 
courbée  en  arc  à  convexité  antérieure. 

'2"  Narines.  —  Les  narines  (fig.  197)  sont  représentées  par  deux. 
larges  ouvertures  ventrales,  symétriquement  placées,  en  avant  de  la 
bouche.  (Ihacune  de  ces  ouvertures  est  protégée  par  une  valvule  qui  laisse 
libres,  sur  ses  bords  externe  et  interne,  des  orifices  secondaires;  l'un  de 
ces  orifices  laisse  pénétrer  Leau   dans  la  cavité  nasale,  l'autre  lui  permet 

JAMMES.  22 


i5S 


ZOOKK.IK    IMÎATIUIJK. 


d'en  sorlii'.  Ce  (lis|)()sitir  ciéc  (l;iiis  le  suc  oll'aclir,  un  courant  contiini,  à 
direction  constante. 

,")"  Fentes  branchiales.  —  (les  l'entes  (lig.    1!)4  et    l!)(»)  sont  re])ré- 


Replis  oentrauM  pairs 


Région  uno-uro-genitate 


nageoire  aorsate 


nageoire  cauiJalB 


tlageoires  ventrales  ' 

Hageoirs  ventrale 


ano-uro-genttalB  Nageairs  i 


Nageoire  caudale 


verteùres  terrestres 


Fig.  I9().  —  Diagratiuiie  dcslinc  à  faire  coniprriulrr  l'(iri(jiur  des  différentes  nageoires 
chez-  la  Houssclle  et,  d'une  façon  j)lus  générale,  chez  les  Poissons. 
Les  nageoires  paires  cl  impaires  provicnnenl,  les  unes  et  les  autres,  de  replis  cutanés, 
continus  chez  l'embryon  (A)  et  découpés  secondairement  chez  l'adulte,  par  suite  du  développe- 
ment prédominant  des  parties  qui  deviemient  les  dillerentes  nageoires  (B  et  C).  Alors  qu'ils 
sont  encore  en  continuité,  les  n^plis  cutanés  forment  une  lame  impaire,  médiane  et  continue 
sur  toute  la  longueur  du  dos,  autour  de  la  queue  et  sur  le  côté  ventral  jus(]u'en  arriére  d(> 
'anus.  A  ce  niveau,  la  lame  impaire  se  dédoultle  en  deux  lames  symétriques  qui  occu])enl 
les  côtés  de  la  région  ventrale  du  corps.  —  Toutes  les  nageoires  de  l'adulte  proviennent  du  décou- 
page de  ces  trois  lames  primitives  continues.  Les  i)attes  des  vertébrés  su|)érieures  se  déve- 
loppent sur  l'emplacement  des  nageoires  paires.  Le  dessin  G  est  imité  de  Parker  et  Haswcll. 

sentées  par  les  cinq  ouvertures  placées  de  chaque  coté  du  cou,  en  avant 
des  nageoires  pectorales.  Elles  donnent  issue  à  Teau  qui  passe  de  la  cavité 
buccale  à  l'extérieur,  en  traversant  l'appareil  respiratoire. 


Iw\    liOrsSETTE.  57)9 

On  peut,  aisément,  se  rendre  compte  des  rapports  de  ces  fentes,  en  intro- 
duisant, dans  leurs  orifices,  une  sonde  cannelée,  de  dehors  en  dedans  et  un  peu 
obliquement,  d'arrière  en  avant.  L  extrémité  de  la  sonde  cannelée  pénètre 
dans  le  pharynx,  en  traversant  les  voies  respiratoires. 

i"  Events.  —  En  iinii-rc  de  cliiKiiic  umI,  se  liotivc  un  (irilicc  mssc/. 
semblable  aux  fentes  |»iécé(b'ntes.  Cet  oiilice  est  nommé  éveiit;  il  domic 
accès  dans  nn  conduit  (|iii  coMummiciue  avec  la  cavité  jibai-yniiiennc 
Ce  conduit  ne  contient  pas  de  biancliies.  Il  |)asse,  en  tiaveisant  la  tèle, 
non  loin  de  l'appareil  aiuJili/'  |  re|)résenlé  seulciiieni  |iar  une  (ircillc 
interne). 

Oriflri'  nasal  n.  «  . 

Or,nce  nasal 


l'iç-.   197.  —  Les  (lit'crs  organes  (!('■■<  -icns  pinces  stir  la  face  iii/criciire  de  la  léle. 

Gross.  lin.  :  '2/5. 


5"  Orifices  visuels.  —  Ces  orifices  sont  occupés  par  les  ylobes  oeu- 
laires. 

(■»"  Organe  du  tact.  —  Les  oiiianes  tactiles  sont  parliculièremenl 
abondants  sur  le  umseau.  Leurs  ouvertures  sont  disposées,  de  clKupie 
côté  de  la  tète,  en  lignes  qui  décrivent  des  courbes  à  contours  étendus. 
Ces  ouvertures,  très  étroites,  donnent  accès  dans  de  longs  tubes  enfon- 
cés dans  la  peau  et  remplis  d'une  substance  trans})arente  que  Ton  |ieut 
faire  jaillir  par  conqiression  (lig.   197). 

Ori/ires  situes  sur  le  Ironc. 

Ces  orifices  constituent  un  grou[)e  localisé  dans  un  espace  reslreint, 
Vespace  ano-uro-génital,  situé  sui-  la  ligne  médio-ventrale,  entre  les 
racines  des  nageoires  ventrales. 


ZOOLOr.IE    l'RATIOUI'. 


I  "  Anus.  —  Cet  orifico,  impair  et  médian,  est  le  plus  antérieur  du  groupe. 

«  2"    Orifices     urinaire 

f«««  '  et  génital.  —  Ces  orilices 

sont  situés  en  arrière  de 
ianus.  Chez  le  maie,  ils 
sont  confondus  et  leui" 
ouverture  commune  est 
()lacée  sur  une  émincucc 
uro-géuilalc.  Chez  hi  fe- 
melle, ils  sont  distincts  et 
placés  l'orifice  urinaire  en 
avant,  rorifice  génital  en 
arrière. 

5"  Pores  abdominaux. 
—  Ces  pores,  très  petits, 
sont  au  noud)re  de  deux, 
symétriquement  placés,  en 
arrière  des  orifices  génito- 
urinaires.  Ils  mettent  la 
cavité  générale  du  cor})s 
en  communication  directe 
avec  Textérieur.  Leur  pré- 
sence est  inconstante. 


Revêtement. 

Les  téguments  ont  une 
teinte  roussàtre  sur  le  dos 
et  claire  sur  le  ventre.  Du 
côté  dorsal,  il  existe,  en 
outre,  de  grandes  taches 
noires ,  nomhreuses  et 
iii'égulières. 

La  surface  entière  du 
corps  est  couverte  de 
petites  écailles;  celles-ci 
portent   des    saillies    qui 


l''ig.  198.  —  Dissection  îles  (rf/tt/iieiils  de  lu  Pioitssellc. 

En  A,  un  (Vagincnl  de  peau.  —  (iross.  lin.  :  70.  —  En  [{  et 
(',  une  écaille  isolée  :  en  D,  vue  de  profil,  en  C.  vue  de  lace. 
— ■  Gnifs.  lin.  :  150.  —  1"  Les  écailles  des  téguments  des 
Sélaciens  ne  dillèrent  point  des  dents  (said'  le  volume)  i|uc 
l'on  trouve  disposées  en  rangées  parallèles  à  l'entrée  de  la 
cavité  buccale  de  ces  animaux.  2"  Elles  rormcnt,  également, 
le  point  de  dép.irt  de  toutes  les  productions  éc:iilleuscs  des 
autres  Poissons.  3"  Enlin,  elles  montrent,  ideniiquement.  la 
même  structure  (jue  les  dents  des  Vertclirés  supérieurs.  Ces 
dernières  peuvent,  par  suite,  être  considérées,  inorpliologi- 
quement,  connue  tles  écailles  voisines  de  la  bouche  adaptées 
à  la  préhension  et  à  la  trituration  des  aliments. 

donnent  à  la  peau  un 
iispect  chagriné.  Des  deux  côtés  du  corps,  de  la  tète  à  la  (pu'ue.  règne 
une  traînée  peu  apparente,  la  ligne  latérale  que  Ton  trouvera  plus  déve- 
loppée chez  les  Téléostéens. 

On  détachera  U2i   lambeau   de  peau  que  l'on  pliera  en  deux  en  affrontant 


LA    ROIJSSETTK.  ôil 

les  faces  internes  du  fragment   et  on   examinera  le  profil  de  la  crête  ainsi 
formée,  à  l'aide  d'une  loupe. 

On  plongera,  pour  isoler  les  écailles,  un  second  fragment  de  peau  dans  une 
solution  de  potasse  caustique  bouillante.  On  recueillera  les  écailles,  à  ïaide 
d'une  pipette,  et,  après  les  avoir  lavées  à  l'eau,  on  les  montera  à  la  glycérine 
sur  une  lame  porte-objet.  On  observera  la  préparation  au  microscope  (fig.  198). 

(]ha([ii<'  ('caille  se  lappioclic  de  la  roniic  (11111  (-(mic  dont  le  soiiiiiicl 
siiu'liiic  (lavaiil  en  arri(M(';  elle  se  coniposc  (riiiic  calotlc  lésislaiilc  doiil 
la  substance  londainentale  est  de  Vivoire  on  (U'uthic,  recouverte,  e\t('>- 
liemcnient.  dune  couche  d'étnail.  Cette  calotte  est  inoulc'c  sur  une 
papille  molle,  riche  en  vaisseaux  et  eu  nerfs.  Ces  ('cailles.  d(''si<iu(''es 
sous    le  nom  décailles  pUuoïdcs,  sont  spt'ciales  aux  S(''laciens. 

Muscul  a  tur  e . 

On  détachera,  sur  le  corps  du  sujet,  un  grand  lambeau  de  peau,  de  ma- 
nière à  découvrir  la  musculature  sous-jacente  {fig.  199). 

MyomèrBS 
(  SomitBS  musculaires) 


lames  canJamllBjs  (Myacommes/  séparant  tes  Myomeres     ' 


Peau  rabottuB 


l'iy'.   19!).    —    Une    Hoiix.sellc    don/    un    lainbraii    de  jicnu  a   rlr    dissr'/né  ponr   metlrc  à 
découvert  la  muscidalurc  sous-jacente.  —  (jross.  lin.  :    1  t). 

Los  sof>-menls  musciilairos  ou  ni yo nièces  sont  srparos  \y.\v  des  cloisons  con joiiclives  nommées 
niyocommes. 

Les  muscles  de  la  [)ai'oi  du  corps  sont  divis(''s  en  scôuients  jn\tapos('s, 
les  luyomcres  ou  somites  musculaires  séparés  par  des  lames  de  tissu 
conjonctif,  les  nnjocomines.  Cette  disposition  segmentaire  est  un  trait 
caractéristique  de  tous  les  Vertébrés. 

Los  Sélaciens  ont  un  corps  iillonjié  et  floxihio  qui  prosonto,  sur  toute  la  ioni^ucur  du 
corps,  lies  niouvonionts  ondulatoires  coniparai)les  à  ceux,  dos  Cyclostonies.  il  en  résulte 
que  les  nuiscios  niétaniériquos  do  l'axe  du  corps  sont  les  oi'gancs  principaux  de  la  loco- 
motion. Toutefois,  (les  portions  do  ces  muscles  se  spécialisent  en  membres  et  deviennent 
indépendants.  Cotte  nouvelle  musculature  des  membres  est  peu  déveloj)pée  cbez  les  Séla- 
ciens et  chez  les  l'oissons,  en  général.  Mais,  à  mesure  que  l'on  s'élève  dans  la  série  des 
\erlébros,  la  fonction  locomotrice  passe,  peuà|)eu,  du  tronc  aux  membres.  Il  ^'u  résulte 
un  amoindrissement  progressif  des  muscles  du  tronc  au  profit  des  muscles  des  membres, 
(les  derniers  deviennent  prépondérants  cliez  les  Vertébrés  supérieurs. 


r..42 


ZOOLOlilE    l'RATIQUK. 


200. 


])iiif/r(;ni)iir  nuuilrdiil  lu  place  cl  la  tlireciioii  de 
incisions  à  faire  pour  ouvrir  la  carilé  ahdouii 
nnle  de  la  lloussellc. 


[ihuryn^ienno    seront    étudiées    avec    la 


ORGANES  DE  LA  CAVITÉ 
ABDOMINALE 

On  reconnaîtra,  d'abord,  par 
la  palpation,  la  ceinture  pecto- 
rale, puis  on  pratiquera  une 
incision  transversale,  parallèle 
à  son  boi^d postérieur  {tig.  200, 
i,  1).  A  partir  du  milieu  de 
cette  incision,  on  tendra  la 
paroi  abdominale,  d'avant  en 
arrière,  le  long  de  la  ligne 
médio- ventrale  {2)  jusqu'à 
l'espace  ano-uro-génital  que 
l'on  suivra  sur  l'un  des  côtés. 
On  fera,  ensuite,  une  incision 
transversale,  en  avant  de  la 
ceinture  abdominale  [3,  3). 

La  cavité  alidoniinale  est 
tapissée  par  mie  membrane 
miie,  le  pérlloine.  Celte  mem- 
l)rane  se  rélléchit,  dn  côté 
dorsal,  sur  la  ligne  médiane, 
en  un  inésoitcre  à  douMe 
feuillet  qui  rattache  le  tube 
digestif  et  ses  annexes  à  la 
paroi  du  corps.  Ce  mésentèri^ 
est  discontinu. 

Dans  la  st'rio  des  Vertébrés,  le 
mésentère  subit  des  sorts  divers. 
Tantôt  il  disparait  presque  entière- 
ment (Cyclostomes),  tantôt  il  se 
découpe  en  fragments  séparés  (Séla- 
ciens), mais,  en  général,  il  conserve 
son  intégrité.  Chez  les  Vertébrés 
supérieurs,  où  le  tube  digestif 
s'allonge  plus  que  le  tronc,  le  mé- 
sentère suit  les  mouvements  des 
différentes  parties  de  cet  organe  et 
offre  des  enroulements  et  des  dé- 
placements réglés  par  les  change- 
ments de  ces  parties. 

Appareil  digestif. 

Les  cavités  buccale  et 
région   antéiieuic    du   corps. 


Vœsop/iage,  tube  court  et  large,  déboucbe  dans  un  estomac  volumi- 


LA    lidi  SSETTE. 


vésicule  ùiiiaire 


Canal  aeferent  et  uretère 
(canal  ae  Waim 

Rem  droit 


vésicule  séminale  aroile 


EminencB  uro-genitale 


-  Pores  aùaommaui 


Organe  copulateur(Pteryeopoae) 


FiG.    2U1.    —    I»1S.SECTI0N    liKS  OIUIANES    CONTENUS   IIANS    LA   CAVITE    ABDOMINALE  DE    I.A  RoLSSETTK 

MALE.  —  Gross.  liii.  :  1/4. 

Les  lobes  du  foie   >u\\[  érin-lrs.   Le  tiilie  diseslil'  est  iléroulé.  D;iii-;  la  pioloiiileiir  de  la  eavilé 
abdominale  on  apcreoit  le  le>liciile  el  le  rein  du  colé   tlroil. 


544  ZOOLOGIE   PP.  A  TIQUE. 

neux.  Ce  dernier  a  la  ioinio  (\\m  U  dont  la  l)ranche  qni  continue  l'œso- 
phage est  extrêmement  dilatée,  tandis  que  la  branche  suivante  est  plus 
•courte  et  plus  étroite. 

L'inlestin  (lig.  201  et  202)  est  un  grand  tube,  peu  courbé,  qui,  avant 
d'atteindre  Tanus,  se  différencie  en  rectum.  Les  vaisseaux  sanguins  qui 
parcourent  sa  surface  ont  une  disposition  contournée  en  rapport  avec  la 
présence  d'une  ralvulc  .spirale  interne. 

On  incisera  l'intestin,  sur  toute  sa  longueur,  et  on  disséquera  la  valvule 
spirale  qu'il  renferme  (îig.  202). 

Cette  valvule  consiste  en  un  repli  régulièrement  enroulé  sur  toute  la 
longueur  de  l'intestin;  elle  s'arrête  au  commencement  du  rectum. 

La  valvule  spirale  sert  à  accroître  la  surface  absorbante  de  l'intestin,  fille  existe,  égale- 
ment, chez  les  Cyclostomes,  les  iJipneustes,  et  les  Ganoïdes.  Elle  manque  chez  les  autres 
Vertébrés. 


Glandes  ^annexes  du  tube  digestif. 

Foie.  —  Le  foie  (fig.  201)  est  un  organe  volumineux,  de  couleur 
jaune  brunâtre,  divisé  en  lobes  allongés.  Ces  lobes  s'étendent  très  loin, 
<'n  arrièiY\  sur  les  côtés  de  la  cavité  abdominale. 

La  vésicule  biliaire  est  enfouie  sous  le  l;)be  gauche  du  foie  et  ne  peut 
être  facilement  observée,  à  moins  qu'elle  ne  soit  distendue  par  la  bile. 

Les  conduits  Itiliaires  sont  plus  difficiles,  encore,  à  reconnaître.  Ils 
se  dirigent,  en  cheminant  sur  le  bord  libre  du  mésentère,  vers  la  partie 
antérieure  de  l'intestin  où  ils  s'abouchent. 

Le  meilleur  procédé  pour  suivre  les  trajets  des  conduits  biliaii^es  consistera 
à  pousser  une  injection  colorée  dans  la  vésicule  biliaire  (eau  gommeuse  colorée 
par  une  couleur  quelconque).  On  remplira,  par  ce  moyen,  le  canal  cholédoque 
sur  toute  sa  longueur,  jusquà  l'intestin. 

Pancréas.  —  Le  pancréas  est  un  organe  de  couleur  jaune  blanchâtre, 
en  forme  de  languette.  Son  volume,  variable,  est,  le  ])lus  souvent,  très 
restreint.  Cet  organe  est  parfois  difiicile  à  reconnaître  ;  il  occupe  l'angle 
que  forment  la  branche  ascendante  de  l'estomac  et  l'intestin.  Son  canal, 
peu  visible,  s'abouche  sur  ce  dernier,  au  point  où  couunence  la  valvule 
spii\ale. 

Glande  sous-anale.  —  Cette  glande  est  constituée  ])ar  im  diverticule 
<]e  la  portion  dorsale  du  rectum.  Elle  est  maintenue  en  place  par  un 
repli  mésentéri(pie. 

Rate.  —  Quoi(jue  la  rate  ne  fasse  point  partie  de  l'appareil  digestif, 
nous  la  signalons,  à  cette  place,  à  cause  de  son  voisinage  avec  lui. 


LA    1!(H1SSHTTE. 


')Ab 


|;i    |;|(,.     (-si     i('|irt''sonl('('     iiiii'    une     masse   de    coiilcnr    lie    de    vin, 
en     loiinc     de     Iriiniglo,      sns|tcn(lii('     à    Tansc;     sloinaciilc. 


Vessie  natatoire.  —  Il  i<  y 
a  |ias  (le  vessie  natal(»ii('  rhv/. 
les  Sélaeiens. 

On  sectionnera  le  tube  digestif 
à  la  partie  supérieure  de  l'esto- 
mac, à  son  point  d'union  avec 
l'œsophage  et  au  niveau  du  rec- 
tum. On  découpera,  ensuite,  les 
lames  mésentériques  qui  le  ratta- 
chent à  la  paroi  du  corps  et  on 
l'extraira  de  la  cavité  viscérale. 
Le  foie  sera  laissé  en  place,  pour 
permettre  l'étude  ultérieure  des 
rapports  de  ses  vaisseaux  effé- 
rents  avec  le  cœur. 


Appareil  uro-génital. 

L'a|>pai'eil  nio-génital  seeoin- 
]K)se  : 

1"  trune  paire  de  (flandcs 
rénales  ; 

2"  d'une  pairo  de  glandes 
sexuelles  mâles  ou  femelles  ; 

3"  de  deux  paires  de  con- 
duits qui  mettent  ces  glandes 
<'n  rapport  avec  Textérieur. 


1"  Glandes  rénales. 

Les  glandes  rénales,  au  nom- 
bre de  deux,  sont  communes 
aux  deux  sexes.  Elles  sont  rap- 
j)rochées  l'une  de  l'autre,  le  long 
de  la  ligne  médio-dorsale.  et 
|ilaçées  sous  le  péritoine.  Elles 
ont  Taspect  de  deux  longues 
bandes,  faisant  à  peine  saillie 
dans  la  cavité  abdominale.  Du  coté  ventral,  elles  portent  un  condnil 
sinueux  qui  est  leur  canal  excréteur. 


Fig.  202.  —  Disscrtioii  dr  In  ralnilc  ^innilc 
contenue  dans  l'inlcslin.  —  Ginss.  lin.  :  l,■^■ 

Celte  figure  fait  partie   fie  la   (•olicclion  signalée 
176. 


546  ZOOLOGIE   l'HATlUI  E. 

A  l'extrémiti'  antérieure  des  reins  se  tronvent  les  capsules  surré- 
nales. Ces  jj;landes  ont  la  forme  de  petits  lobes  })lacés  de  chaque  côté  de  la 
colonne  vertébrale. 

2"  Glandes  sexuelles. 

Les  sexes  sont  sé[)arés  : 

1"  Glandes  mâles  (testicules).  —  Les  testicules  (fig.  201)  sont  con- 
stitués par  deux  cor|)s  allongés,  syniétri({ues,  de  couleur  blanchâtre, 
fusionnés,  en  avant,  sur  la  ligne  médiane.  Ils  sont  maintenus  en  place 
pai'  im  court  mésentère  doisal. 

'i"  Glandes  femelles  (ovaires).  —  Ces  glandes  (fîg.  205)  sont  au 
nombre  de  deux,  symétri(|ues,  chez  la  plupart  des  Sélaciens.  Mais  chez 
les  Roussettes  il  n'existe  (pr?//i  seul  ovaire  placé  sur  le  côté  droit  du 
corps.  Les  unifs  en  voie  de  foiiuation  lui  donnent  un  aspect  bosselé  tiès 
irrégulier.  L'ovaire  est,  connue  les  testicules,  rattaché  au  corps  par  un 
mésentère  dorsal. 

3"  Conduits. 

Les  conduits  uro-génitaux  sont  au  nombre  de  deux  paires.  Leurs  dispo- 
sitions changent,  suivant  le  sexe  (Voy.  le  diagramme  de  la  page  oicS). 

1"'  Paire.  —  Les  coiuluils  de  la  première  paire,  appelés,  aussi,  canaux 
(le  M  olff\  sont  en  ra|)port  avec  les  reins,  dans  les  deux  sexes.  Ils  ft)nc- 
tionneut  comme  uretères.  Ces  canaux  sont  étroits  et  décrivent  des  sinuo- 
sités sur  la  l'ace  ventrale  des  l'eins.  ils  communiipu'nt  avec  ces  derniers 
par  Tinteiiuédiaire  de  noudueux  canalicules,  disposés  dune  façon  méta- 
mérique.  Les  canaux  de  Wollf  se  réunissent  en  un  seul  tronc,  avant  de 
déboucher  au  dehors. 

Chez  le  mâle,  ces  mêmes  canaux  ont,  en  outre,  des  rapports  avec  les 
testicules,  dont  ils  reçoivent  des  canalicules,  dans  leur  partie  antérieure. 
Ils  se  renflent,  dans  leur  partie  postérieure,  en  vésicules  sétninales. 

2'  Paire.  — -  Les  conduits  de  la  seconde  |»aiie,  appelés  encore  canaux 
(le  Muller,  ont  une  inq)()itance  très  dilVérent(\  selon  les  sexes.  Chez  la 
l'emelle  (tig.  205,  A),  les  deux  conduits  qui  la  constituent  forment  les 
oviductes.  Ceux-ci  sont  au  nond)re  de  deux;  ils  s'ouvrent  dans  la  cavité 
générale  par  un  orifice  conunun,  le  pavillon,  situé  sur  la  ligne  médio- 
dorsale,  en  arrière  du  cœur.  La  partie  antérieure  de  chaque  oviducte 
i-enl'erme  une  (/lande  coquiUière  très  développée.  La  partie  moyenne 
renferme   fréquemnu'ut  des  œufs^    En  arrière,  les   extrémités  des  deux 

I.  (Icltc  nirmc  rt'f^ioii  l'orme  un  iitcTus  riiez  les  Sélacioiis  vivipares.  Clioz  ces  derniers,  en 
ellel,  il  s'établit,  entre  la  mère  el  l'emliryon.  une  relation  intime  par  un  jiliirrnla  au  moyen 
duquel  l'embryon  reçoit,  au  cours  du  développement,  un  sup])lénient  de  nourriture,  provenani 
(lirectemenl  de   la  mère. 


LA    ROUSSETTi:. 


547 


ovidiiclcs  se  ivii- 
iiisscnt  ciuiii  canal 
«•onnniin  qui  (!('- 
IkiiicIic  au  (Iclutis. 
(liiez  le  inàle,  les 
caiiaiix  (le  Millier 
ne  l'onctionnent 
|ias  e|  restenl  à  un 
''la(  1  luliinentaire. 

Œufs. 

Les  œufs  sont 
d'assez  gros  vo- 
lume, comme  ceux 
(les  autres  St'la- 
ciens  ovipares  : 
Scyllidés,  Raies  et 
Chimt'res.  Ils  sont 
entourés  dune 
co([ue  cornc'e,  de 
l'orme  allongée, 
(juadrangulaire, 
|>oi1aiit  à  chaque 
angle  un  long  lila- 
nient  contourné  en 
vrille,  (les  fila- 
ments servent  à 
lixer  les  œufs  sur 
les  corjis  étran- 
gers. 

I"lg.  203.  —  Dissection 
(les  orç/anes  cjénilaii.r 
feiiieUcs. 

Eu  A,  les  organes  gé- 
nitaux. 11  n'existe  qu'un 
seul  ovaire  placé  sur  \r 
LÔté  droit  ilu  corps. Gross. 
liu. :!/.">. —  En  B,  unœul' 
lient  la  coque  a  été  ou- 
verte pour  montrer,  à 
l'intérieur,  un  jeune  eni- 
liryon  pourvu  de  sa  vé- 
sicule ombilicale.  Gross. 
lin.  :  1/2.  —  Les  organes 
génitaux  mâles  sont  visi- 
bles, en  pallie,  sur  la 
ligure  201. 


Pauillan  unique  des  deux  ovaires 


Ooiducte  f  V  '        jl 

(renne  parun  œuf  \    i 


». ,.\  siande  coquilUùre 


1     \    '■''■'?^  Orifice  urinaira 


Imùryan 
vésicule  omoilicale 


548 


ZOOLOCIE   PRATIQUE. 


Les  dispositions    essentielles   de    l'appareil    luo-^énital  des   Sélaciens 
sont  résumées  dans  le  diagramme  ci-dessous  : 


Teslicitlc.        TrsUculi'. 


Orairr. 


Rein.  Rein. 


Ovdivi 


Rr'in.  Rein. 


Mâle. 


Femelle. 


La  structure  de  l'appareil  excréteur,  cliez  les  Vertébrés  les  plus  inférieurs,  ne  dépasse 
guère  la  structure  du  même  appareil  chez  les  Vers  annelés.  Chez  les  Vertébrés,  en  elïet, 
cet  appareil  |)rend  les  dispositions  de  deux  glandes  situées  dorsalement,  des  deux  côtés 
du  corps  et  occupant,  d'abord,  toute  la  longueur  de  l'animal,  (les  glandes  correspondent 
aux  canaux  excréteurs  des  Vers,  réunis  dans  une  gangue  conjonctive  commune  et  bran- 
chés, au  lieu  de  communiquer  séparément  avec  l'extérieur,  sur  un  conduit  collecteur 
longitudinal,  uniijue,  pour  chaque  glande. 

Considérées  à  leur  état  le  plus  simple,  les  glandes  rénales  des  Vertébrés  constituent 
une  maquette  fondamentale,  Yholonéphios,  sur  la(|uell('  se  développent  les  états  succes- 
sifs que  présentent  les  reins  des  Vertébrés. 

1°  Cette  maquette  ne  fonctionne,  d'abord,  que  dans  sa  partie  antérieure  qui  conserve 
son  rôle  initial  de  drain  de  la  cavité  générale.  Cette  partie  antérieure  constitue  un  irin 
précurseur  ou  pronéphros,  n'ayant,  chez  la  presque  totalité  des  Veitébrés,  qu'une 
existence  éphémère. 

2"  Le  siège  du  fonctionnement  de  l'holonéphros,  se  déplaçant  d'avant  en  arrière,  passe 
à  la  partie  moyenne.  Les  rapports  de  la  glande  rénale  avec  la  cavité  générale  diminuent 
|)rogressivement,  tandis  que  ces  mêmes  rapports  s'élal)lissent  d'une  façon  de  plus  en 
plus  étroite,  avec  le  système  vasculaire  sanguin.  Cette  ])artie  moyenne  devient  un  rein 
])riniilif,  ou  nié.soiiêpiiros,  ou  Corps  de  Wolff,  (pic  Ton  trouve  chez  les  Poissons  et  les 
lîatraciens  adultes. 

5"  La  transmission  se  continuant  dans  le  temps,  d'avant  en  arrière,  le  siège  du  fonc- 
tionnement rénal  passe  à  la  partie  postérieure  de  l'holonéphros.  Celle-ci  perfectionne 
encore  ses  rapports  avec  l'appareil  circulatoire,  complique  ses  régions  et  constitue  un 
rein  définitif  on  méUux'phroH.  Ce  dernier  existe  chez  les  Reptiles,  les  Oiseaux  et  les 
-Mammifères. 


LA    UOUSSKTTK 


549 


RÉGION  DU  COU 

La  r('^ioii  du  cou  coihimcikI    la    liaiiclic  de  corps  liiiiilcc,   en  airicrc, 
A  B 


Musclas  hyoïdiens 


Paroi  externe  das  sacs  brancfiujux 


Muscles  tiyoïdiens 


Peau  rabattue 


Paroi  externe  des  sacs  oranchtaux 


Memùrane  aponéorotiQue 


Artères  branchiales  afférentes 


-  -   -   Cartllaje  pêrlcarûiqu 


ri^.  "1{)\.  —  Les  divers  temps  de  la  dissection  du  cou. 


par  un  plan  transversal,  perpendiculaire  à  Taxe  du  corps  et  passant  sur  le 
bord  antérieur  des  nageoires  pectorales:  en  avant,  par  un  plan  parallèle 


350  ZOOLOGIE  I>RATIOUK. 

au  prccédtMit  et  passant  en  airit'rc  dos  iiiàchoii'cs.  Il  est  diflicilc  do  iiiôna- 
<i;or,  à  la  lois,  tous  los  or^anos  (|uo  ronlornio  ootto  rô<i,ion:  mais,  coinino 
los  côtés  sont  syniôtriquos,  on  peut  disséquor  cortains  d'onire  on\  sur 
un  côté,  ot  los  autros  sur  lo  coto  opposé. 

On  placera  le  sujet  sur  le  dos  (fig.  20i,  A)  et  on  pratiquera  les  incisions 
suivantes  :  1°  une  incision  transversale,  courbe,  à  convexité  antérieure 
réunissant  deux  points  symétriques,  situés  un  peu  en  avant  dus  fentes  bran- 
chiales antérieures  droite  et  gauche;  2"  une  incision  transvei^sale,  presque 
rectiligne,  passant  sur  le  bord  antérieur  des  nageoires  pectorales  ;  3"  une  inci- 
sion longitudinale,  médiane,  ventrale,  peiyendiculaire  aux  deux  incisions 
précédentes  et  les  unissant. 

Les  volets  déterminés  sur  la  peau  par  ces  incisions  seront  disséqués  avec 
soin  et  rabattus  latéralement  [fig.  204,  B). 

Sous  la  j)oau  se  trouve  un  plan  musculaire  coutinu,  à  lihres  transvei- 
sales;  ce  [ilan  recouvre  les  organes  suivants  : 

\"  Dans  la  réii,ion  médiane  :  le  .syslènw  ci rculaloire  central  et  la 
glande  tlt;/roï<le: 

2"  Sur  les  côtés  :  les  oiyaues  de  la  reîipiraUon  <>t  le  llnjiinis. 

Région  médiane. 

La  région  médiane  (fig-  204,  B)  a  la  forme  d'un  trapèze  à  grande  base 
postérieure,  à  petite  base  antérieure  et  à  côtés  légèrement  incurvés  en  dedans. 
Elle  comprend  deux  couches  :  une  couche  superficielle  constituée  par  les  mus- 
cles hyoïdiens  ;  une  couche  profonde  contenant  le  cœur,  les  gros  troncs  vas- 
culaires  et  la  glande  thyroïde.  On  relèvera,  en  haut,  les  muscles  hyoïdiens  et 
l'aponévrose  sous-jacente  {fig.  204,  C). 

On  découvrira,  ainsi,  une  fosse  profonde  longitudinale  contenant:  en  arrière, 
une  capsule  cartilagineuse  protégeant  le  cœur  ;  en  avant,  l'artère  branchiale 
émergeant  de  cette  capsule  et  émettant,  sur  ses  côtés,  des  branches  symétriques 
qui  se  distribuent  aux  sacs  branchiaux. 

Le  cœur  et  l'artère  branchiale  seront  étudiés,  plus  loin,  avec  le  système  cir- 
culatoire. 

Glande  thyroïde.  —  (lotie  glande  est  constituée  [)ai'  un  corps  ovoïde 
situé  sur  la  ligne  médiane,  on  avant  de  Tangle  de  bifurcation  du  tronc  de 
rarlère  liranchialo.  (Voy.  la  glande  thyi'oïde  dos  Cyclostomes  et  la  glande 
thvroïdo  médiane  des  Manmiirèros.) 


Régions  latérales. 

Les  régions  latérales  sont  symétriques  et  peuvent  être  divisées,  cha- 
cune, en  deux  parties  : 

a)  nno  région  su[)erliciello,  occupée  pai'  los  sacs  branchiaux', 

b)  nue  région  profonde,  constituée  par  les  arcs  squelet(i(jiie.'<  ou  arcs 
branchian.r  sur  lesf[uols  s'appuient  les  sacs  branchiaux. 


LA   UOUSSETTK. 


ca  = 


S\.     i 


ZOOLOGIK   l'RATlOUE. 


Sacs  branchiaux 
On  incisera  les  sacs  branchiaux,  à  l'aide  du  scalpel,  par  la  face  ventrale. 

Ces    sacs    coiiticniKMit  dos  replis  lanielleiix.    très  vasciilarisés,  })laeés, 
t'ôte  à  côte,   (•oniiiie  les  dents  d'un  peigne:   ces  replis  Ibruient,  en  se 


Cannage  patato-carre 


Cartilage  nyo-maniiKutain 


Arttre 
tpi-iranctitalê 


lies  sacs  ùranc/iiaux 


Brandie  alfêrente  tfe  I  artère  ùramniale 
(externe) 


,   l'ig.  206.  —  Dessin  (liar/ra/iniiatique  représenta  ni  iiiir 

huceo-pharyiKjieniK'. 


iijie  horizontale  de  la  enrité 


juxtaposant,  des  lames  ondulées,  applicpiées  sur  les  faces  antérieure  et 
postéiieure  de  chaque  sac. 

11  importe  de  rappeler,  ici,  qu'il  existe,  de  chaque  côté,  en  avant  des 
cincj  sacs  hranchiaux,  en  arrière  de  l'œil,  un  sixième  conduit,  Vévent.  Ce 
dernier  a  les  mêmes  raj)poits  que  les  précédents  avec  la  cavité  pharyn- 
gienne et  avec  l'cxtéiieur,  mais  il  ne  renferme  pas  de  hranchies;  il  doit 
être  considéré  comme  un  sac  branchial  viai,  ayant  changé  de  fonction. 


L.V    lidi  SSKTÏE. 


r)3 


Arcs  branchiaux.  - —  \^'^  sacs  inaiicliiaiix  soiil  sniilciiii<.  du  rù[(' 
inlcnic.  \y,w  (\v^  ai'cs  c(ir(il(i(iin('i/.i-  (\\i'\  loiil  pailit' du  s(|ii('ic||r  visci'ial. 

Les  arcs  branchiaux  devront  être  examinés  succinctement  ;  ils  seront  étu- 
diés, en  détail,  avec  l'appareil  squelettique.  On  les  sectionnera,  sur  le  bord 
interne  des  sacs  branchiaux,  de  façon  à  découvrir  la  cavité  bucco-pharyn- 
gienne. 


Artère  brancmota 


Branche  afférente  de  t  artère  ùranchio 


4rt  branchtat  corutaglfieux 


Memûrane  apaneorottque 


Muscles  nyoidttns 


Pcrci  Cj  sac  Drancntal 


fcn'3  branchiale 


epi-broncntaie 


Muscles  dorsaux 


Colonne  itsrtôDrale  t 


riï'.  21)7.  —  l'.oupt'  fliaijriiiinnnliquc  verticale  et  tninsverxale  de  la  ré'jioii  innyenne  <lu  cou. 

Le  siijel  l'sl  suppose  plaié  sur  le  <los;  sa  face  ventrale  est  tournée,  jiar  suite,  vers  le  liant. 
Cette  |)osition  est  celle  qnavait  lanimal  au  cours  de  la  dissection.  On  peut  se  readri-  cniniile. 
sur  ce  di>ssiii,  des  rapiiorts  des  dill'érents  ori;anes  ((ui  rentrent  dans  la  composition  du  cun  et 
de  Tordre  siii\i  dans  la  dissechiin  de  cette  l'éyion. 


Thymus.    —  Ci'l  organe  est  représt^nté  p:ir  dciix  ^landt's,  plact^es  do 
chaijiie  cùlé  du  cou.  le  long  de.>  veines  jugulaires. 


Cavité  bucco-pharyngienne. 

l/.i  (•:ivil(''  l»u('C(»-|)haryngienn('  a  la  l'oruic  d  un  cnlonnoii'  iinnii,  en 
avant,  d  un  grand  orilicc  entouié  di'  dents,  \'orl/i<-''  huccftl.  el  en  arrière, 
d'un  orilii-e  rétréci,  Vori/ice  <i'S(tj)lia(/ii'ii. 

Le  plancher  snj)porte  la  laïKjiie,  peu  voininineuse  et  lorinée  ])ar  ini 
simple  épaississenient  de  la  muqueuse  (pii  recouvre  le  cartilage  lingual. 
Sar  les  c()tés,  se  tiouvent  les  orifices  internes  de  lèvent  et  des  sacs  Inan- 


554  ZOOLOGIK  PR4T10UE. 

C'hiiuix,  disposés  de  façon  à  empêcher  la  pénétration  des  corps  solides 
dans  leur  intérieur.  Il  n'y  a  pas  de  glandes  salivaires.  Les  sacs  ollactils 
ne  eoiinmniiqnent  pas  avec  la  cavité  buccale. 

En  résumé,  la  région  pharyngienne  se  jirésente  sous  l'aspect  suivant  : 
l'espace  hucco-pharyngien  l'orme  un  large  conduit,  présentant  ïorifue: 
biiccal  en  avant.  V orifice  œsopliagien  en  arrière.  Ce  conduit  porte,  de 
chatpie  coté,  nue  rangée  de  diverticules  (pii  constituent  Véveiit  et  les 
sacs  branchiaux.  Ce  système  est  soutenu  par  une  série  d'r/jrs  rigides, 
transverses,  qni  cerclent,  régulièrement,  le  conduit  hucco-pharyngien,  en 
passant  sur  ses  côtés,  entre  les  sacs  branchiaux,  auxquels  ils  fournissent 
un  point  d'appui.  Sous  ces  mêmes  sacs,  sur  la  ligne  médiane  ventrale,  se 
tiouvent  le  cœur  et  iartèi'c  In'aiicliialc.  Du  coté  dorsal,  sur  la  ligne 
médiane,  est  placée  Vaorle. 

Destinée  des  sacs  branchiaux  et  de  leurs  dérivés 
chez  les  Vertébrés  supérieurs. 

Chez  les  Vertébrés  inférieurs  les  sacs  bnincliiaux  subissent  des  modifications  |»eu 
importantes.  Us  se  transforment,  notamment,  pour  former  les  fentes  branchiales  des 
Téléostéens.  Chez  les  Vertébrés  à  respiration  aérienne  où  leurs  fonctions  premières  sont 
supprimées,  ces  sacs  se  ferment,  sauf  un,  l'évent  qui  se  met  en  rapport  avec  l'organe 
auditif.  L'atrophie  des  autres  sacs  n'est  pas  toujours  complète  :  certains  d'entre  eux 
contimient  à  former,  par  la  prolifération  de  leurs  parois,  divers  organes  dont  les  plus 
importants  sont  :  1°  le  tinjiiuis,  qui  est  la  glande  d'origine  branchiale  la  plus  volumineuse 
et  que  l'on  trouve  dans  la  série  entière  îles  Vertébiés;  cet  organe  se  forme,  selon  les 
groupes,  aux  dépens  d'éliauches  issues  d'un  nombre  variable  de  sacs  branchiaux  ;  2"  les 
glandes  thyroïdes  latérales  qui  dériveraient  des  parois  des  quatrièmes  sacs  branchiaux; 
mais  cette  origine  est  discutée.  Les  glnndes  thyroïdes  latérales  forment  les  lobes  droit  et 
gauche  de  la  glande  thyroïde  totale  des  Mannnifères,  le  lobe  médian  correspondant  à 
un  diverticule  impair  et  médian  du  plancher  pharyngien. 


Appareil  circulatoire. 


Cet  appareil  ayant  été  partiellement  détruit  dans  les  dissections  précé- 
dentes, il  sera  avantageux  d'étudier  les  oi^ganes  de  la  circulation  sur  un  sujet 
frais.  On  devra  procéder  par  injections.  A  cause  de  V interposition  de  systèmes 
capillaires  très  développés,  l'appareil  circulatoire  ne  pourra  être  injecté  que 
par  fragments  :  cœur  et  aorte  branchiale  ;  aorte  et  ses  dépendances  ;  veine 
caudale  et  veines  portes  rénales  ;  système  porte  hépatique.  La  masse  employée 
sera,  de  préférence,  une  substance  à  base  de  gélatine,  colorée  par  une 
matière  au  choix  de  l'opérateur,  par  exemple,  par  le  carmin  pour  les  trajets 
artériels  et  par  le  bleu  de  Prusse  pour  les  trajets  veineux.  L'opération  étant 
faite  à  chaud,  le  sujet  devra  être  injecté  dans  un  bain  d'eau  tiède,  pour  éviter 
la  coagulation  trop  hâtive  de  la  solution  injectée. 

L'appareil  circulatoire  comprend  :  un  ca^tir,  des  artères,  des  veines^ 
des  capillaires  et  des  lijuiphaliques. 


LA    HUUSSHTTK.  355 

Cœur. 

I.c  (•(l'iir  csl  siliK'  sur  hi  lii;ii('  iiirilio-vcnliMlc  du  coiiis,  ciilic  les  sacs 
l»i'iincliian\.  Il  csl  proh'^r  |»ar  une  ciivclopiic  |ii'Ticar(li(|ii('  de  nadii'c 
caitilai^ini'usc. 

On  ouvrira  la  capsule  cartilagineuse,  du  côté  ventral,  en  évitant  de  léser 
le  cœur.  On  examinera  ce  dernier  en  place,  en  cherchant  à  reconnaître  ses 
différentes  parties.  Celles-ci  seront  soulevées  doucement,  poussées  à  droite  ou 
à  gauche,  selon  les  besoins,  mais  non  incisées. 

Le  cœui'  coiiipiend  deux  lojros  essentielles  :  une  oreilh'tle  et  un  ven- 
trinile.  L'oreillette  est  précédée  d'un  sinus  veineux  foi'nié  parla  réunion 
des  troncs  veineux  qui  ramènent  le  sang  au  cœur.  Le  ventricule  se  con- 
tinue par  une  |iartie  dilatée,  le  ràiie  arkh'ivL  ([iii  sert  de  liase  à  l'artère 
hrancliiale. 

1"  Sinus  veineux.  —  On  a[)er(;oit  cette  partie  en  soulevant  le  ventri- 
cule, d'arrière  en  avant.  Le  sinus  veineux  est  formé  par  la  léunion  de 
deux  troncs  veineux  transverses,  les  canau.r  de  Cuvier,  et  d'un  tronc 
médian,  le  Ironr  des  veines  sus-hépaticjiws.  11  s'ouvre  dans  la  partie 
postérieuic  de  I Oreillette,  [)ar  un  orilice  médian. 

'2"  Oreillette.  —  On  voit  faciliMuent  l'oreillette  en  déplaçant  le  ven- 
tricule sur  le  coté.  LOreillette  a  une  |)osition  dorsale.  Elle  est  constituée 
par  une  grande  poche  en  l'orme  de  triangle  à  hase  postéi'ieure.  et  déhorde 
en  arrière,  de  part  et  d'autre  du  ventricule. 

5"  Ventricule.  —  Le  ventricule,  placé  du  côté  venti-al.  est  im  sac 
arrondi  à  parois  pliis  épaisses  que  celles  de  l'oreillette. 

4"  Cône  artériel.  —  C-et  organe;  prolonge  le  ventricule  en  avant.  Il  se 
continue,  lui-même,  par  une  portion  plus  étroite,  le  bii/be  arléviel,  (\m 
se  rattache  en  avant,  à  l'artère  hranchiale. 

On  extraira  le  cœur  de  la  capsule  péricardique,  en  ménageant,  le  plus  pos- 
sible, les  origines  des  troncs  vasculaires.  On  pourra  constater  que  l'espace 
péricardique  communique  avec  la  cavité  abdominale  par  V intermédiaire  d  un 
conduit  médian  situé  sur  la  face  ventrale  de  Vœsophage. 

On  placera,  ensuite,  la  face  ventrale  du  cœur  du  côté  de  l'opérateur.  On 
pratiquera  sur  cette  face  une  incisioii  longitudinale  intéressant  le  ventricule 
et  le  cône  artériel. 

On  retournera,  ensuite.,  le  cœur,  et  on  incisera  V  oreillette  sur  toute  sa  Ion 
gueur. 

1"  Le  cône  artériel  contient  des  valvules  nomhreuses,  en  nid  de 
pigeon,  disposées  sur  plusieurs  rangées. 

2"  Le  ventricule  a  des  parois  umsculaires  épaisses.  Il  counnuniipu' 
avec  l'oreillette  par  un  <)i'ifi<-e  aiwicido-venlriculaive,  allongé,  muni  de 
deux  valvules  meudjraneuses. 


r,-.f.  ZOOLOGIE   pn  ATI  OLE. 

")"  L'oreillette  a  des  parois  iimseulaires  minee^i.  Elle  coirmiiinirino 
avec  le  sinus  veineux  par  un  orifice  en  l'orme  de  fente. 

4"  Le  sinus  veineux  a  des  parois  dont  la  nuiseulalure  est  peu  déve- 
loppée. Jl  porte  les  orifices  des  veines  coronaii'es. 

En  résumé,  le  cœur  est  constitué  par  un  tuhe  recourbé  en  S  et  dilîé- 
rencié  en  plusieurs  régions,  inégalement  calihrées.  Il  reçoit  le  sang 
veineux  des  diverses  parties  du  corps,  et  le  transmet  à  l'appareil  respira- 
toire. Cette  disposition  existe,  au  début  du  développement,  chez  tous  les 
Vertébrés.  Elle  ne  persiste,  à  l'état  adulte,  que  chez  les  Poissons. 

Système  artériel. 

Ou  peut  distinguer  trois  parties  au  système  artériel.  La  première  trans- 
met le  sang  veineux  du  cœur  aux  branchies;  elle  est  constituée  ])ar  les 
vaisseaux  branchiaux  afférents.  La  deuxième  conduit  le  sang  des  sacs 
branchiaux  à  l'aorte  dorsale:  elle  est  formée  par  les  vaisseaux  bran- 
chiaux efferenis  et  leurs  branches.  La  troisième  répartit  le  sang  dans 
les  ditïï'rentes  parties  du  tronc;  elle  comprend  laorte  dorsale  et  ses 
branches. 

I.  —  Vaisseaux  branchiaux  affkrexts. 

Ces  vaisseaux  seront  injectés  facilement,  par  le  cône  artériel.    . 

Le  cône  artériel  se  continue,  en  avant,  par  Varli're  brauehiale,  pla- 
cée sui'  la  ligne  médio-ventrale.  Celte  artère  fournit,  de  chaque  côté,  et 
dune  façon  symétricpie,  autant  de  branches  qu'il  y  a  de  sacs  branchiaux. 
Les  deux  branches  postérieures  ont  leurs  racines  contiguës;  la  branche 
moyenne  se  détache,  isolément,  du  milieu  de  l'artère  branchiale;  les  deux 
branches  antérieures  ont  un  tronc  commun,  résultant  de  la  partie  bifur- 
quéc  de  l'artère  bianchiale.  Toutes  ces  branches  pénètrent  dans  les 
espaces  situés  entre  les  sacs  branchiaux,  ensuivant  les  bords  externes  des 
arcs  branchiaux  ;  elles  se  résolvent,  ensuite,  en  capillaires  qui  se  distri- 
buent aux  branchies  (lig.  205  et  208). 

II.  —  Vaisseaux  branchiaux  efférents. 

Ces  vaisseaux  seront  injectés,  en  même  temps  que  Vaorte,  par  l'artère 
caudale  (fig.  208,  A). 

Chaque  vaisseau,  branchial  eflérent,  forme,  à  son  origine,  un  cercle 
entourant  un  sac  branchial.  Chaque  cercle  conmmnique  avec  le  cercle  qui 
précède  et  celui  cpii  suit,  par  une  anastomose.  Il  donne,  en  outre,  une 
Ivranche  dorsale  cpii  se  rend  à  l'aoïte,  en  suivant  le  bord  externe  de  l'arc 
viscéral  correspondant  (sauf  le  cinipiièmc  ((ui  se  déverse  dans  la  cpia- 
ti'ième,   par  son  anastomose). 


LA   l{(irsSETTE 


o      s  _ 


5:)8  ZOOLOGIE  PRATIQUE. 

Artère  carotide.  —  Dt»  la  partie  supérieure  du  eercle  entourant  le  pre- 
mier sae  Itranclîial,  se  détache,  en  avant,  de  chaque  côté,  une  artère 
carotide  commune  qui  se  divise  en  carotide  externe  irriguant  la  tète,  la 
face,  la  langne  et  les  muscles  masticateurs,  et  en  carotide  interne  allant  à 
l'encéphale. 

Artère  hyoïdienne.  —  Cette  artère  naît,  sur  le  cercle  placé  auloui'  du 
premier  sac  hranchial,  dans  le  }ti-()longement  des  anastomoses  transversales 
(pii  unissent  les  cercles  entre  eux.  Elle  se  rend  dans  la  cavité  crânienne 
où  elle  se  relie  à  la  carotide  interne. 

III.  —  Aorte. 
L'aorte  sera  injectée,  d'arrière  en  avant,  par  l'artère  caudale  {fig.  208,  A). 

Vaorte  résulte  de  l'union  des  vaisseaux  hi-anchiaux  elîérents.  En  avant, 
elle  se  prolonge,  en  l'ormant  un  filament  grcle,  iuqjair,  qui  se  divise  en 
deux  hranches  ténues.  En  arrière,  elle  suit  la  foce  inférieure  de  la 
colonne  vertébrale,  dans  toute  sa  longueur. 

L'aorte  fournit  au  tronc  des  artères  dont  les  plus  inqîortantes  sont  : 

1"  Les  artères  sous-clavières,  paires,  irriguant  les  membres  anté- 
rieurs (nageoires  |»ectorales)  : 

2"  Lartère  cœliaque,  impaire,  fournissant  des  branches  à  Lestomac, 
à  la  portion  antérieure  de  Tintestin,  au  foie  et  au  pancréas; 

5"  L'artère  mésentérique  antérieure,  impaire,  donnant  des  branches 
à  la  plus  grande  })artie  de  l'intestin,  au  rectum  et  aux  conduits  génitaux  : 

4"  Les  artères  spermatiques,  paires,  affectées  aux  glandes  sexuelles  ; 

5"  Les  artères  rénales,  paires,  alimentant  les  reins: 

6"  Les  artères  iliaques,  paires,  allant  aux  uuMubres  postérieurs  (na- 
geoires ventrales). 

Destinée  des  arcs  aortiques  dans  la  série  des  Vertébrés. 

Les  vaisseaux  branchiijux  an'érents  et  les  vaissaux  branchiaux  efl'érents  constiluenf, 
par  leur  réunion,  un  système  d'arcs  symétriquement  placés  sur  les  côtés  de  la  portion 
antérieure  du  tube  digestif.  Ces  arcs  qui  relient  l'artère  branchiale  ventrale  à  l'aorte 
dorsale  portent  le  nom  d'ores  aortiqves. 

La  disposition  métamérique  de  ces  arcs  est  en  rapport  avec  la  disposition  métamé- 
riquc  de  l'appareil  respiratoire;  on  la  retrouve,  avec  les  mêmes  dispositions  fondamen- 
tales, chez  tous  les  Poissons. 

Chez  les  Vertébrés  à  respiration  aérienne,  les  arcs  aortiques,  de  même  que  les  fentes 
branchiales,  auxquelles  ils  sont  liés,  apparaissent  au  cours  du  développement.  Mais  la 
réduction  des  fentes,  conséquence  de  la  transformation  des  organes  respiratoires,  est 
suivie  de  réductions  et  de  transformations  des  arcs  aortiques  (Vovez  la  disposition  des 
gros  troncs  artériels  chez  les  Batraciens,  les  lieptiles,  les  Oiseaux  et  les  Mammifères). 

Système  veineux. 

Le  système  veineux  comprend  (hg.  208,  B)  : 

i"  Les  veines  qui  aboutissent  au  siiuis  veineux  post-auriculaire: 


LA    ROliSSKTTi:.  550 

2"  Los  veines  (jui  ('oiidiiiseiil  aux  reins  le  sang  provenant  de  la  pallie 
postérieure  du  e()r|)s  el  (pii  lorinent  le  srjsièine  porte  rrmil: 

5"  Les  veines  (pii  iransportenl  an  l'oie  le  sang  pi-ovenaiil  du  tnhe  diges- 
tif, de  la  rate  et  du  paneréas  et  (jni  forment  le  sijstcnie  parle  lu'palique\ 

\.  —  Veines  AnourissANT  au  slnus  veineux  l'OST-AUUir.uuAiuK. 

Le  sinus  veineux,  situé  en  arriére  de  l'oreillette,  se  eonlinne,  sur  les 
eûtes,  par  deux  conduits,  l'un  droit  et  Tautre  gauche  :  les  canaux  de 
Cuvier.  Ceux-ci  se  reléviMit  latéralement  en  haut,  des  deux  cotés  de  l'œso- 
'phage  qu'ils  entouicnt  à  la  manière  des  hranches  d'une  fourche. 

Les  canaux  de  Cuvier  reçoivent,  chacun,  une  veine  cardinale  anté- 
rieure ovx  veine  jugulaire  et  une  veine  cardinale  postérieure,  placées 
longitudinalement,  sur  le  prolongement  Tune  de  l'autre.  La  veine  cardi- 
nale antérieure  ramène  le  sang  de  la  tète  et  du  cou.  La  veine  cardinale 
postérieure  ramène  le  sang  des  reins;  elle  présente  une  dilatation  volumi- 
neuse (sinus  de  la  veine  cardinale)  que  l'on  suit  aisénu^nt,  le  long  de  la 
face  dorsale  de  la  cavité  ahdominale,  au-dessous  du  péritoine  ;  elle  naî 
au  niveau  des  reins  qui  lui  foninissent  de  nomhrenses  hranches  d'ori- 
gine. 

Sui' leur  trajet,  les  canaux  de  Cuvier  reçoivent,  chacun  :  1"  en  avant, 
une  veine  jugulaire  inférieure,  de  petit  calihre,  provenant  du  plancher 
huccal;  2"  en  arrière  :  a)  une  veine  latérale  ramenant  le  sang  de  la 
([U(!ue,  de  la  région  cloacale,  du  niemhre  postérieur  et  des  parois  du 
corps  (les  vemes  latérales  correspondent  à  la  veine  abdominale  des  Am- 
jihihiens,  et  ond)ilicale  des  Reptiles,  des  Oiseaux  et  des  Mammifères)  ; 
b)  déhouchant  dans  le  voisinage  du  point  où  la  veine  latérale  se  déverse 
dans  le  canal  de  Cuvier,  une  veine  sous-clavière  qui  ramène  le  sang  du 
niemhre  antérieur  correspondant  (nageoire  pectorale). 

11.  —  Système  porte  rénal. 

La  vei)iG  caudale,  issue  des  capillaires  de  la  région  caudale,  se  divise, 
au  niveau  de  rextrémité  postérieure  des  reins,  en  deux  hranches  symé- 
triques. Chacune  de  ces  hranches  suit  le  bord  externe  de  Tun  des  reins; 
elle  émet,  sur  toute  sa  longueur,  des  ramifications  qui  se  capillarisent 
dans  cet  organe. 

III.  ^ —  Système  porte  hépatique. 

Le  sang  provenant  des  capillaires  du  tnhe  digestif,  du  pancréas  et  de 
la  rate,  est  recueilli  par  des  veines   ipii  sunissent  pour   lormer  la  veine 

1.  (In  aji|((_'llc  système  iiorU',  un  syslt'iuo  de  veines  cunijnis  rnire  deux  réseaux  ^\^•  capil- 
lîiircs. 


56(1  ZOOLOGIE  l'IiATlOUE. 

porte  hépdlique;  celte  deinièit'  atteint  le  l'oie  uîi  elle  se  eiipillarise.  Des 
capillaires  du  foie  naissent  les  veines  sus-hépatiques  ;  celles-ci  se  dilatent 
en  deux  sinus  qui  se  soudent  partielleuient  sui-  la  li^ne  médiane  et 
sduvrent,  séparément,  dans  le  siiuis  veineux  post-auriculaire. 

Destinée  du  système  veineux  dans  la  série  des  Vertébrés. 

Le  système  veineux  des  t'oissons  présente  une  disposition  l'ondanientide  simple  de 
laquelle  dérive  le  système  veineux  des  autres  Vertébrés.  Il  est  disposé  suivant  une  svmé- 
tiie  bilatérale,  presque  complète.  Le  sinus  veineux  médian  post-auriculaire  reçoit  deux 
canaux  transverses  symétriques,  \e»  canaii.v  de  (hiviev  sur  eliacun  desquels  sont  brancbées 
deux  reines  cardinales  longitudinales  opposées,  l'une  antérieure,  l'autre  postérieure. 
Ce  dispositif  se  complique  de  deu.r  siistèniex  portes  très  développés,  l'un  n'H«/,  rigoureu- 
sement syméirique,  l'autre  liéjxilifjue,  moins  régulier,  et  relié  au  sinus  veineux  dans  le 
plan  médian  du  corps. 

(liiez  les  autres  Vertébrés,  la  syméh'ie  bilatérale  primitive  s'efface,  enparlie;  des  vais- 
seaux devenus  inutiles  s'atrophient,  d'autres,  au  contraire,  appaiaissent,  prennent  de 
l'importance  et  s'accroissent  progressivement. 

Les  canaux  de  Cuvier  et  les  veines  cardinales  antérieures  deviennent  deux  veines 
caves  supérieures  symétriques  ramenant  le  sang  de  la  t~éte  et  du  membre  antérieur 
(Voyez  le  système  veineux  du  Crapaud).  Ces  veines  caves  restent  symétriques  chez  les 
Batraciens,  les  Reptiles,  les  ( Jiseaux  et  beaucoup  de  Mammifères  ;  elles  deviennent  asymé- 
lri(jues  par  l'abouchement  du  tronc  gauche  sur  le  tronc  droit  chez  certains  Mammifères 
et  chez  l'Homme  (Voyez  le  système  veineux  du  Cobaye).  Les  veines  cardinales  postérieures 
perdent  de  leur  importance  et  leur  amoindrissement  correspond  à  la  formation  d'un 
conduit  nouveau,  la  vei)ie  cave  inférieure  qui  prend,  bientôt,  im  volume  considérable  et 
devient  le  conduit  veineux  prépondérant  du  tronc  (Voyez  le  système  veineux  du  Cra- 
paud). Les  veines  cardinales  postérieures,  très  ri'duites,  deviennent,  chez  les  Mammifères, 
les  veines  azipjos  et  demi-aiiigos. 

Le  système  porte  rénal,  qui,  chez  les  t'oissons  et  les  Batraciens,  est  disposé  de  fac.on  à 
faire  passer  dans  les  reins  tout  le  sang  provenant  de  la  région  postérieure  du  corps  et  ;i 
le  transmettre,  ensuite,  aux  veines  cardinales  postérieures  (Poissons)  ou  à  la  veine  cave 
inférieure  (Batraciens),  s'eflace  progressivement  chez  les  Reptiles,  les  Oiseaux;  il. a  dis- 
paru chez  les  Mammifèies. 

Le  système  porte  liépatiijue  ne  jirésenic,  dans  la  série,  aucune  modification  inqior- 
lante. 

Appareil  lymphatique. 

Chez  les  Poissons,  les  voies  lymphatiques  ne  sont  pas  conqilètement 
systématisées.  L(>s  parties  les  mieux  délimitées  consistent  en  deux  con- 
duits symétritpu'S  profonds,  placés  sur  les  cotés  de  la  colonne  veitéhrale, 
et  en  trois  conduits  superficiels,  dont  deux  latéraux,  accolés  aux  organes 
de  la  ligne  latérale  et  un  médio-ventral.  Ces  difléreuts  conduits  se  réu- 
nissent, en  avant,  dans  un  vaste  sinus  commun,  en  communication  avec 
les  canaux  de  Cuvier. 

Système  nerveux. 

On  pratiquera  une  ou  deux  ouvertures  dans  la  partie  supérieure  du  crâne, 
en  détachant,   au  scalpel,  des   tranches   de  sa  paroi.    On   plongera,   ensuite, 


LA    KOUSSETTi;. 


Can  ags  c  un  en 


Musciss  K»  la  parûi  au  corps 


Colonne  vertébrale        Moelle 


Muscles  ae  la  parot  du  corps 


FiG.  209.  —  Dissection,  pak  i.k  côté  D(ii!sal.  w.  l'knckpiiali:  kt  di:s  diiCAMis  in: 

T.'OLFACTKIN,    HE    I.  \    VISION    ET    HE    l.'oiÏE.    (ll'OSS.    lin.    :     1. 


La  boite  crânienne,  de  nature  cartilagineuse,  est  irunc  seule  coulée.  Klle  comprend  une  lofin 
centrale  contenant  l'imcépliale  et  ])oi-te,  sur  ses  côtés,  trois  paires  de  capsules  qui  protègent 
les  organes  de  l'olfaction,  de  la  vision  et  de  l'ouïe.  Sur  cette  préparatioM.  plus  sprii.ilemenl 
consacrée  à  l'encéphale,  les  capsules  auditives  sont  incomplètement  ouvertes.  Iiic  préparalimi 
spéciale  est  consacrée  aux  organes  sensoriels.  (Voyez  la  (igure  '212.) 

1,  cerveau  antérieur  secondaire;  2.  cerveau  intermédiaii-e  :  5.  ceiveau  moyen:  i.  cerveau 
postérieur  secondaire:  .5.  arrn''re-cerveau.  —  I,  II IX,  X,  les  dix  paires  de  nerfs  crâniens. 


5(32  ZOOLOGIE   PRATIOTE. 

l'animal  dans  un  liquide  dui^cissant  (solution  aqueuse  d'aldéhyde  formique  à 
5  pour  100).  Au  bout  de  trois  à  quatre  jours,  la  substance  nerveuse  sera 
devenue  assez  dure.  Il  sera  facile,  alors,  de  f^ire  de  bonnes  dissections. 

Pour  étudier  l'encéphale,  on  agrandira  l'ouverture  faite,  précédemment,  dans 
la  boite  crânienne,  pour  faire  pénétrer,  à  son  intérieur,  le  liquide  durcissant. 
Cette  boîte,  de  nature  cartilagineuse,  est  homogène,  d'une  seule  venue,  facile 
à  sculpter  dans  toutes  ses  parties.  On  découvrira,  d'abord,  le  côté  dorsal  de 
l'encéphale. 

La  partie  de  l'encéphale  la  plus  haute,  du  côté  dorsal,  par  conséquent  celle 
qui  se  présente  la  première,  quand  on  opère,  en  allant  de  haut  en  bas.  est  le 
cervelet,  situé  sur  la  ligne  médio-dorsale.  Cette  partie  est  protégée  par  une 
couche  adipeuse  qui  doit  être  extraite  avec  soin. 

On  observera,  ensuite,  en  allant  vers  la  profondeur,  à  droite  et  à  gauche 
du  cervelet  et  se  dirigeant  en  avant,  deux  nerfs  symétriques  :  les  deux 
branches  ophtalmiques  du  nerf  trijumeau.  Ces  branches  traversent,  de  dedans 
en  dehors,  la  paroi  de  la  boîte  crânienne,  au  niveau  du  cervelet,  pénètrent  dans 
la  capsule  optique,  passent,  de  nouveau,  dans  la  boîte  crânienne,  croiseiit  le 
lobe  olfactif,  du  côté  dorsal,  et  vont  se  ramifier  dans  le  museau. 

En  arrière  du  cervelet,  on  observera,  latéralement,  les  régions  auditives 
que  l'on  doit  traiter  avec  beaucoup  de  précautions.  Ces  diverses  parties  étant 
disséquées,  le  reste  de  l'encéphale  sera  facilement  dégagé. 


Encéphale. 

Los  centres  nerveux  sont  entomés  par  de  minces  nieinl)i'ancs,  les 
méninges,  qui  leur  forment  une  gaine  continue. 

L'encé])liale  remplit  presque  entièrement  la  boite  crânienne;  il  est 
rétréci,  entre  les  orbites,  et  très  élargi  en  avant.  Il  conq^rend  cinq  régions 
principales  qui  sont  : 

1'^  Le  cerveau  antérieur  secondaire,  comprenant  les  héniisphcres 
cérébraux  et  les  lobes  olfactifs.  Les  hémis|)bèrcs  sont  inconqalètement 
séparés  et  peu  développés.  Les  lolies  oiraclils,  au  contraire,  sont  entière- 
ment séparés  et  ont  un  volume  considérable;  ils  s'appliquent,  par  leur 
face  antérieure,  sur  les  sacs  olfactifs. 

'2"  Le  cerveau  intermédiaire,  correspondant  à  une  région  étroite, 
enclavée  entre  le  cerveau  antérieur  et  le  cerveau  moyen.  La  voûte  en  est 
mince  {toile  choi^oïdienne);  elle  permet  d'apercevoir,  par  transparence, 
le  ventricule  (")''),  situé  au-dessous  d'elle;  elle  vnwl  une  épipinjse  tubn- 
leuse,  très  développée  (organe  visuel  impair  inconq)lètement  formé).  Sur 
la  .face  ventrale,  le  cerveau  intermédiaire  porte  une  liypopltyse  volumi- 
neuse (paraissant  être  un  organe  dégénéré,  voy.  p.  TiO'A)  et  des  expan- 
sions de  même  nature  (jue  les  lobes  olfactifs,  mais  de  taille  moindre,  les 
nerfs  optiques. 

5'-  Le  cerveau  moyen,  dont  la  partie  la  plus  appai'ente.  dorsale,  est 
constituée  par  les  lobes  optiques  ou  tubercules  bi-juineaux.  Ces  derniers 
forment  deux  [)rotid)érances  symétriques,  placéi^s  entre  le  cerveau  inter- 
médiaire et  le  cervelet,  dans  la  portion  la  })lus  rétiécie  de  rencé})bale. 


LA   UOLiSSKTTE. 


Bfoncttes  oontnoimtijues 
eu  Trijumeau  et  du  Fuciat 


Fii;.  !210.  —  Dessin  diaoi'.ammatiquk  indiquant  i.a  distiubition  iii:s  nkiiis  (.i;ami:ns. 

Les  chillVes  romains  I,  II  IX,  X,  désij^nent  les   iiorfs  crânions.   —  Les  cliillres  arabes  I, 

2,  5,  4,  etc.,  indiquent  les  nerfs  rachidiens.  —  0  marque  l'oreille.  Les  initiales  disposées  dans 
la  réi;ion  de  l'œil  servent  à  indiqner  les  dilîérents  muscles  de  l'œil  :  M,  1\  0,  muscle  |H'lit 
olilique;  M,  (î,0,  muscle  grand  ol)li(|ue  :  iU,  i),  7/;^  muscle  droit  interne;  il/,  D,  S.  inusclc  ilmil 
supérieur;   .V,  D,  Inf,   ninscle  droit  inférieur;  M,  D,  A,  muscle  droit  externe. 


304  ZOOLOGIE   PRATIQUE. 

4"  J.c  cerveau  postérieur  secondaire  ou  cervelet,  constituant  une 
masse  volumineuse  oI)lon<:;ne.  lohée.  qiu'lque  pou  aplatie  de  haut  en  bas. 
Cette  partie  recouvre  partiellement,  en  avant,  le  cerveau  moven  et  eu 
arrière,  la  partie  antérieure  de  l'arrière-cerveau. 

5"  I/arrière-cerveau  ou  moelle  (illo>i(/ée,  fondue  insensililemcnt, 
en  arrière,  avec  la  moelle  èpinière.  La  voûte,  comme  celle  du  cerveau 
intermédiaire,  est  tiès  mince  (toile  clioroïdienne)  et  recouvre  un  ^liiand 
ventricule  iV).  Les  cotes  sont  épais,  larges  et  débordent,  de  part  cl 
d  autre,  au-dessous  du  ceivelet. 

Nerfs  crameks. 

Les  nerl's  crâniens  sont  les  nerfs  qui  se  détachent  des  différentes  pai- 
ties  de  rencéphale  (lin.  t>iOet  211). 

Comme  il  est  nécessaire,  pour  étudier  ces  nerfs,  d'extraire  les  organes 
des  sens  des  cavités  qu'ils  occupent,  on  opérera  d'un  seul  côté  de  l'animal, 
de  manière  à  conserver  intacts, pour  une  étude  ultérieure,  les  orgajies  des 
sens  du  côté  opposé.  La  dissection  des  nei^fs  crâniens  est  facile.  Elle  ne 
nécessite  pas  l'extraction  de  l'encéphale.  Toutefois,  pour  voir  les  racines 
nerveuses,  il  faudra,  par  endroits,  soulever  légèrement  les  côtés  de  la  masse 
cérébrale. 

I.  Nerf  olfactif  (nerf  sensoriel).  —  Ce  nerf  se  compose  de  libies  très 
courtes,  allant  du  lobe  olfactif  au  sac  olfactif. 

II.  Nerl  optique  (nerf  sensoriel).  —  Le  aci'f  oplique  s'étend  de  la 
face  ventrale  du  cerveau  intermédiaire  à  l'œil,  dans  lequel  il  sépanouit 
pour  former  la  véline.  Les  nerfs  (jpti(pies.  droit  et  gauche,  sentre-croi- 
sent,  à  leur  origine,  et  forment  un  chiasma. 

III.  IV.  AI.  Nerfs  des  muscles  de  l'œil:  III.  Nerf  moteur  ocuhiire 
commun.  —  IV.  Nerf  patliéliqiie.  —  VI.  Nerf  moteur  oculaire  externe 
(chez  les  Vertébrés  inférieurs  ces  trois  neifs  sont  mixtes).  —  Les  nerfs 
moteur  oculaire  couunun  (III)  et  pathéti(jue  (IV)  naissent  sur  les  parties 
latérales  du  ceiveau  moyen  et  innervent  :  le  premier  (III),  les  muscles 
droit  supérieur,  droit  inférieur,  droit  interne  et  petit  oblique -,  le 
second  (IV),  le  muscle  grand  ol^lique.  —  Le  nerf  moteur  oculaire  externe 
(VI)  naît  sur  les  parties  latérales  du  cerveau  postérieur,  au-dessous  du 
ceivelet,  et  inneivc  le  muscle  droit  externe  (Voyez,  dans  Tétude  de 
ra})iiareil  visuel,  les  uuiscles  moteurs  de  r(eil). 

V.  Nerf  trijumeau  (neif  mixte,  présidant  à  la  sensibilité  de  la  face  et 
aux  mouvements  des  nmscles  masticateurs).  Le  nerf  trijumeau  (V)  naît, 
près  du  facial  (VII)  et  du  nerf  auditif  (VIII),  sur  les  côtés  du  cerveau  pos- 
térieur, non  loin  de  larrière-cerveau;  il  se  divise  en  trois  l)ranches  prin- 
cipales:   1"  Le  ne}-f  oplitaliniqiie,  indépendant  dès  son  origine.  Ce  nerf 


LA    ROUSSETTE. 


.  Capsule  nasale 


Capsule  otsuede 


Capsule  auauiDB 


Fru.  'ill.  —  Dessin  destiné  a  systématiser,  d'lne  façon  encore  pi.is  (.omi'i.èïe  qie  da.ns 

I,A   FIGIRE  210,    LA  DISTRIBUTION    DES  NERFS  CRANIENS. 

Sur  ce  scliéma,  les  nerfs  qui  se  reuik'iil  aux  org-auos  contenus  diuis  les  trois  paiies  de 
cii|isules  sensorielles  sont  représentés  à  f(auclie.  Ce  sont  les  trois  ncffs  sensoriels  :  olfactif 
l>  optique  (2)  et  auditif  [ii)  et  les  nerfs  qui  font  mouvoir  le  fjlolje  oculaire  (5,  -i  et  ti).  Les 
nerfs  qui  se  rendent  aux  organes  pLicés  dans  la  région  soutenue  par  les  arcs  viscéraux  sont 
représentés  à  droite.  Ce  sont  :  le  nerf  trijumeau  [h]  qui  se  rend  à  la  région  eii  rapport  avec 
le  premier  arc;  le  nerf  facial  (7)  qui  rép'an<l  ses  branches  dans  la  région  occupée  par  {'êveiit  ; 
le  nerf  (//osso-i>/ianjii(/ieii  (î))  qui  innerve  la  région  rorrespondanl  au  premier  sac  hrachialile 
iirrf  vaiçiue  ou  /jneunwrjasirique  (10)  qui  dislrilnu'  di's  hranclies  autour  des  'i",  Tt".  ^-  et 
."}"  sacs  branchiaux. 


:>(■.(;  ZOOLOGIE  I'hatioue. 

Iravorse  la  paroi  du  crjuic,  atteint  le  plalbiKl  de  la  cavité  oihilaire  où  il  se 
divise  en  deux  parties,  lime  superficielle,  lautre  profonde,  qui  se  distri- 
huent  dans  Torljite,  clans  la  région  frontale  et  dans  le  nnisean.  2"  et 
5"  Les  deux  autres  nerl's  ont  un  tronc  conunun  qui  pénètre  dans  Torhite  et 
s'applique  sur  son  plancher,  où  il  s'étale  en  un  large  ruban.  Vers  le  côté 
externe  d<'  Torhite,  cette  bande  se  divise  en  deux  nerfs  ou  branches, 
dont  lune,  dite  branche  du  maxillaire  supérieur,  se  rend  au  maxil- 
laire supérieur  et  innerve  la  joue,  le  nez  (>t  la  lèvre  supérieure,  et  l'autre, 
dite  branche  du  maxillaire  inférieur,  se  rend  au  maxillaire  iulV-rieur,  en 
contournant  la  commissure  buccale  et  iimerve  les  muscles  masticateurs, 
la  lèvre  inférieure  et  les  dents. 

Yll.  Nerf  facial  (ueif  mixte  chez  les  Poissons).  —  Le  nerf  facial  nait 
du  cerveau  postéi'ieur,  non  loin  du  nerf  trijuuu^iu;  il  émet  unc^  branche, 
dite  branche  ophlalmicjue  qui  accompagne  la  branche  o|)hlalmique 
superlicielle  du  trijumeau  ;  il  pénètre,  ensuite,  dans  l'orbite  et  se  divise 
aussitôt  en  trois  parties  : 

a)  Une  branche  buccale  qui  accoiiq)agne  les  branches  maxillaires  du 
nerf  trijumeau; 

//)   \]nc  branche  pa  la  Une  qui  se  rend  à  la  cavité  buccale: 

c)  Une  branche  hijo-mandibulaire  qui  se  bifurque  au-dessus  de 
Lèvent. 

Le  nerf  facial  piésente  une  anastomose  (constante  dans  la  série  des 
Vertébrés)  avec  la  branche  maxillaire  inférieure  du  trijumeau.  Cette 
anastomose  est  comme  sous  le  nom  de  corde  du  tympan. 

VlU.  Nerf  auditif  (nerf  sensoriel).  —  Ce  nerf,  court  et  épais,  est  très 
rapproché  du  nerf  facial.    Il  se  rend  directement  à  la  capsule  auditive. 

IX.  Nerf  glosso-pharyngien  (nerf  mixte).  —  Ce  nerf  se  détache  de 
rarrière-cervcau.  Il  se  distribue  dans  la  régi(tn  du  premier  arc  branchial, 
au-dessus  diupud  il  se  bifmque. 

\.  Nerf  vague  ou  pneuniogasirique  (nerf  mixte).  —  Ce  nerf  j)rovient 
de  nombreuses  racines  qui  se  détachent  des  faces  latérales  de  Farrière- 
cervcau.  Il  fournit  des  branches  branchiales,  au  nombre  de  quatre,  qui 
se  bifurquent  autour  des  2",  5%  4''  et  W  fentes  branchiales;  2"  en 
arrière,  il  se  prolonge  en  une  branche  qui  se  rend  aux  viscères;  7)"  en 
dedans,  il  émet  une  branche  volumineuse  :  le  nerf  de  la  ligne  latérale 
|)rofondément  situé  (chez  les  Sélaciens)  et  en  l'apport  avec  Lorgane  de  la 
ligne  latérale.  Ce  dernier  nerf  est  spécial  aux  Vertébrés  à  respiration 
branchiale. 

XI  et  XII.  Les  nerfs  spinal  (XI)  et  grand  hypoglosse  (Xll)  n'existent 
pas  chez  les  Vertébiés  inférieurs,  ils  apparaissent,  seulement,  chez  les 
Reptiles 


LA    [ÎOliSSKTTK.  3G7 


Face  iNFÊiiiKunE  de  l'enckphvi.e. 


On  sectionnera,  autour  de  l'encéphale,  les  dix  paires  de  nerfs  crâniens,  de 
manière  à  laisser  leurs  bouts  périphériques  engagés  dans  les  orifices  de  la 
paroi  du  crâne.  On  détachera  l'encéphale,  en  prenant  soin  de  ne  pas  endom- 
mager les  parties  situées  sur  la  face  ventrale.  On  verra  : 

1"  Le  cliiasina  des  nerfs  optiques,  placé  sur  la  lace  iiilV'i'icnro  du 
cerveau  intermédiaire  et  formé  par  rentre-croisement  des  nerfs  opli(pies; 

2"  En  arrière  du  chiasma  :  V infundibulum  ctV lujpophijse  soudés  hout 
à  bout.  L  infundihulunt  est  une  éva^ination  en  forme»  d'eiitounoir  du 
[dancher  du  cerveau  intermédiaire,  hliijpophyse  est  nn(i  évajiination  du 
plafond  buccal,  (pii  a  perdu,  secondairement,  ses  rapports  avec  ce  dernier 
et  s'est  mise  en  connexion  avec  l'infundiltulum.  De  clrKpie  côté  de 
rby[»oi»liyse,  se  trouvent  des  lobes  (pii  dépendent  de  rinfundibulum  et 
sont  creusés  dune  cavité  en  comnumication  avec  le  troisième  ventri- 
cule. En  arrière  de  rby[)o|diyse,  sont  placées  deux  petites  luasses  i^ionflées 
de  sang,  les  sacs  vasculaues  dépendant,  également,    de  rinfundibulum. 

C-AvriÉs  KE  l'encéphale. 

On  séparera  l'encéphale  en  deux  moitiés,  par  une  incision  médiane  et  ver- 
ticale. Pour  ouvrir  la  cavité  du  cerveau  antérieur  secondaire,  on  pratiquera 
une  coupe  supplémentaire,  dans  l'épaisseur  de  ce  dernier. 

Les  diverses  cavités  de  Fencépbale  correspondent  à  un  espace  creux,  con- 
tinu, présentant,  par  endroits,  des  dilatations  (pii  foiiueiit  les  renlricules. 

Les  parois  de  ces  ventricules  s(uit  dépaisseui-  inégale;  idles  sont  ])arti- 
culièrement  minces  au-dessus  des  troisiéuie  et  quatrième  ventricules,  où 
elles  forment  des  toiles  choroïdieiiues.  Les  ventricules  sont  léjiaitis  de 
la  façon  suivante  (lig.  212, 1),  E)  : 

I"  Le  cei-reau  antérieur  secondaire  reni'ovmc  les  cavités  des  hémi- 
sphères ou  premier  et  deuxième  ventricules.  Ces  derniers  se  prolon- 
gent, en  avant,  dans  les  lobes  olfactifs  et  s'ouvrent,  en  arrière,  dans  le 
troisième  ventricule  par  les  trous  de  Monro. 

2"  Le  cerveau  intermédiaire  contient  le  troisième  venir Icule ,i\v\)v\\nv 
latéralement  et  développé  en  liauteur. 

5"  Le  cerveau  moyen  est  traversé  par  un  conduit  étroit  et  allongé, 
Vaqueduc  de  Sylvius. 

i"  Le  cerveau  postérieur  secondaire  et  V arriére-cerveau  abritent 
une  cavité  commune,  le  quatrième  ventricule. 

Destinée  des  différentes  parties  de  l'encéphale. 

l/onccphale  apparnît,  ciioz  tous  les  Vertôltn-s,  sous  la  l'orme  d'un  reiillcmeiit  de  la 
partie  antérieure  du  tube  cérébro-spinal,  (le  renflement  est  simple  à  son  début  (li^.  'Ji'i,  A). 
Chez  l'Ampiùoxus,  cet  état  persiste  pendant  toute  la  vie.  Chez  les  autres  Vertébrés,  l'encé- 
phale se  complique,  et  se  subdivise  d'abord  en  Ivoïs  parties  (lîg.  21'2,  15).  La  première 


3(;8 


ZOOLOGIE    l'RATIOrE. 


et  la  troisihiie  de  ces   parlics  se   déiloiiblent,  ensuite,  et    l'encéphale   se  compose    de 
c'uu]  vésicules    placées   liout  à  bout    (lig.   '212,    ('-).    La   cavité    encéphalique    primitive 


HemispMre  droit 


Loues  olfacttfi  Irons  de  Wonro 


■'/"^ 


Moelle  allongée 


AQueûuc  de  Sy!oius 
Coucfies  optiques 


HemiSDtiÈre  soucie 


FiG.  212. 


lAGP.A.MJIES    RliSLMAM'   LA  DESTINEE   DES    DIFFERENTES    PARTIES    DE    h  ENCEPHALE. 


En  A,  la  vésicule  cérébrale  primitive.  En  B,  les  trois  vésicules  qui  dérivent  de  la  vésicule 
cérébrale  primitive.  En  C,  les  cinq  vésicules  issues  des  précédentes  par  dédoublement  des  deux 
extrêmes.  En  1)  et  E,  un  encéphale  tliéorique  définitivement  établi  auquel  peuvent  être  rap- 
portés les  diirérenls  encépbales  des  vertébrés.  En  D,  cet  encépliale  est  vu  ouvert,  longitudinale- 
ment  en  projection  verticale.  En  E,  il  est  vu,  également  ouvert,  en  projection  horizontale. 


LA  ROUSSETTE. 


500 


j)ersistc  en  (orin;mt.  par  endroits,  des  dilatations  qui  correspondent  aux  changements 
de  volume  des  vésicules.  Les  diflerentes  parties  d(;  l'encéphale  gardent  leurs  correspon- 
dances dans  toute  la  série  des  Vertéhrés'.  Toutefois  leur  simplicité  premièie  s'eiïace  chez 
les  Vertéhrés  su|)érieurs,  à  la  suite  des  phénomènes  suivants  :  1"  réduction  de  cer- 
taines parties  (lobes  olfactifs,  lohes  optiques)  ;  2"  accroissement  progressif  des  hémi- 
sphères cérébraux  et  du  cervelet  qui  tendent  à  iccouvrir  les  autres  parties  de  l'encé- 
phale ;  5°  reploiement  des  vésicules  les  unes  sur  les  autres,  à  la  suite  de  leur  dévelop- 
pement en  longueur  plus  grand  que  celui  de  la  boîte  crânienne;  4°  développement  de 
commissures  inter-hémisphériques  (chez  les  Mammifères).  Le  tableau  ci-dessous  donne 
les  dis[(Ositions  essentielles  de  l'encéphale   des  Vertébrés  inférieurs. 


Vésicule 

cérébrale 

(inlérieiirc 


1. 

Cerveau 
antérieur 
secon- 
daire. 


(jcrreau 
iiileriué- 
(liaire. 


Vésicuin 
cérébrale 
moijeinie. 


III. 
I  ésiculr 
cérébrale 
posté- 
rieure. 


Cerveau 
inoijen. 


i. 

Cerveau 
posté- 
rieur 
secon- 
daire. 


Arrière- 
cerveau. 


Parois. 


Héuiisplières  cérébrau.r,  in- 
complètement séparés. 
Lobes  olfactifs. 


Toile  choroidicnne    du    .' 

ventricule . 
Epipluisc  ou  (ril  pinéal. 
Chiasiua  des  nerfs  optiffues 
Hi/popliyse. 


Lobes    optiijues   ou    luber 
cules  bi-Juuieau.r. 


Cervelet. 


Bulbe   raeliidien  ou  moelle 

alloiuiée. 
Toile    ckoro'idieinie    du    A" 

ventricule. 


Cavités. 


1''   et  ± 
ventri- 
cules, 
(iavités 

des  lobe.' 
olfactifs. 


Troi- 
sième 
ventri- 
cule. 


Aqueduc 

de 
Svlvius. 


Nerfs. 


1.  N.  olfactif. 


H.  >".   optique. 


III.  N.  moteur  ocu- 
laire commun. 

IV.  IN.  pathétique. 


V.  N.  trijumeau. 
VL  N.  moteur  ocu- 
laire externe. 

VII.  N.  facial. 

VIII.  .N.  auditif. 


IX.  N.  glosso-pha- 
ryngien. 

\.  N.  vague  ou 
pneumogastri- 
que. 


1.  Les  cinliryoloo-isU's  allomanils  onl  proposé,  récemniciil,  une  systématis.-ilioii  de  rciiccplialc 
dans  laquelle  ils  ndrnetleiil  si.r  eésii-ule>(  cérébrales  au  lieu  de  cinq.  La  sixième  cori'es|i(inclrail 
au  dédoublement  du  cerveau  jmxtrrieur  secondaire.  Celte  subdivision  dispaiaissanl  chez 
1  adulte,  nous  nous  contenterons  de  la  signaler,  en  conservant  la  systématisation,  en  cin(|  parties, 
qui  conslilue    une    base    niorpholoy;ique   plus  commode   pour  décrire  l'organe. 

JAMMES.  24 


570  ZOOLOGIE   l'RATIQUE. 


Destinée  des  nerfs  crâniens. 


Lesjierfs  cniniens,  primitivement  au  nombre  de  dix  paires,  sont  métamérisés  et  ont, 
en  principe,  une  répartition  uniforme  dans  la  série  des  Vertébrés.  Les  transformations 
qu'ils  présentent,  chez  les  Vertébrés  supérieurs,  sont  secondaires  et  dues  aux  phéno- 
mènes suivants:  1°  substitution  de  la  respiration  aérienne  à  la  respiration  aquatique; 
ce  chanfffment  a  pour  effet  d'effacer,  en  partie,  la  mélamcrisation  des  nerfs  qui  des- 
servaient l'appareil  branchial;  2°  diflerenciation  de  la  face;  5°  adjonction,  chez  les  Ver- 
tébrés supérieurs,  de  deux  autres  paires  de  nerfs  [W  et  Xll'  paires). 


Moelle  épinière. 

On  sectionnera  le  toit  du  canal  vertébral,  horizontalement,  de  manière 
à  découvrir  la  face  dorsale  de  la  moelle. 

La  nioellc  t'piiiière  est  la  partie  de  Taxe  céi'éliro-spinal  placée  dans  le 
canal  vertébral.  Elle  a  l'aspect  d'un  cordon  aplati  étendu  sur  toute  la 
longueur  du  corps  ;  elle  contient  un  canal  axial,  le  canal  de  VépemJijme. 

Nerfs  rachidiens. 

Les  nerfs  rachidiens  ou  spinaux  sont  disposés,  symétriquement,  des 
deux  C(Més  de  la  moelle  épinière:  ils  naissent  de  deux  racines,  Tune 
dorsale,  Fautre  ventrale.  La  racine  dorsale  présente,  sur  son  trajet,  avant 
de  s'unir  à  la  racine  ventrale,  un  renllement  ganglionnaire.  Les  racines 
dorsale  et  ventrale  de  chaque  nerf  ne  sont  pas  situées  dans  un  même  plan 
vertical;  elles  alternent'. 

Système  sympathique. 

Ce  système  est  re|»résenté  par  une  double  rangée  de  ganglions  placés 
sur  la  face  ventrale  de  la  colonne  vertébrale.  Ces  ganglions  sont  reliés  aux 
nerfs  rachidiens  et  aux  nerfs  crâniens.  En  outre,  les  ganglions  de  chacjue 
rangée  sont  réunis,  entre  eux,  par  im  long  cordon  longitudinal.  Le  sys- 
tème sympathique  envoie  des  branches  aux  viscères.  Ces  branches  forment 
des  plexus  divers. 


Organes  des  sens 


Organe  de  l'odorat. 

On   disséquera    les  sacs  olfactifs.    L'un  sera  laissé    en  place,   Vautre  sera 
extrait  de  sa  loge,  fendu  dans  son  milieu,  lavé  et  examiné. 

1.   On  ;i  vu,  à  pi'ojjos  des  Cyclostomes,  ([vc   l'alleriiancc  dos  racinos  dorsale   cl    vonirale    est 
propre  à  un  certain  nombre  de  Vertébrés  inférieurs. 


LA   ROL'SSETTK. 


571' 


ZOOLOCIE   PRATIQUE. 


I.cs  organes  tic  l'odorat  sont  rei^résentés  par  deux  sats,  ouverts  à  rexté- 
ruMw,  sur  la  face  inférieuic  du  imiseaii,  en  avant  de  la  bouche.  Ces  sacs 
])oiicnt,  intérieurement,  de  noudireux  replis  tapisses  pai-  la  muqueuse 
olfactive.  Leurs  grandes  dimensions  sont  caractéristiques  des  Sélaciens. 

Organe  de  la  vue. 

Paupières.  —  Ces  organes  sont  rudimentaires,  comme  chez  les  animaux 
qui  séjournent  dans  Teau  :  ils  sont  représentés,  seulement,  par  des  replis 
iuuTiol)ilcs  de  la  peau. 

Muscles  del'œu,.  —  Lo'il  est  mu  par  six  mvsclcs  :  quatre  droits  et 

Clmmtn  fostérliun  (corps  titré) 


CftamJire  antàrtsure  (fiumaur  aqueuse) 


Campanule  de  Haltar  « 


L  tgament  falciform* 


épanouissement  du  nerf  optique  (ratine) 


Gaine  Ou  nerf  opticue 


ligament  ctUaire   , 


Squelette  île  la  sclérotique 


Fig.  '■IW.  —  r.inipc  verliralc,  (lenn-(li(igraniiii(iliijiii\  il'uii   cal  tli'  Umissclte. 
Gross.    lin.  :  2. 
La  striicliiro  île  cet  œil  i'('|ircnliiit,  à  peu  prés  cxactcinoiil,  la  disposition  de  l'u'il  des  Poissons 
en  général. 

(Icîi.r  obliques.  Les  quatre  muselés  droits  [supérieur,  inférieur, 
interne  ci  externe)  forment  une  pyramide  à  quatre  faces,  insérée,  par  son 
sommet,  dans  le  fond  de  la  cavité  orbitairc  et,  par  sa  base,  sur  le  globe 
oculaire.  Les  deux  muselés  obliques  naissent,  l'un  près  de  lautre,  sur 
la  l'ace  interne  de  lorbite  et  s  attachent  sur  le  globe  oculaire,  suivant  une 
direction  obli([ue. 

Globe  oculaire.  —  Ce  dernier  est  volumineux.  Il  alfecte  les  dispositions 
(Fime  sphère  creuse  dont  la  paroi  se  compose  de  trois  membranes  eon- 
cr///r/^Mr,s;  et  dont  la  cavité  est  divisée,  par  une  cloison  transversale,  en 
deux  eh(tmbres,  lune  antérieure  et  lautre  j)oslérieure. 


LA    UOUSSETTK.  57Ô 

Les  lidis  assises  (|iii  Idinu'iit  les  piiiois  du  ylohc  (iciiliiii'c  sont,  de 
dehors  en  dedans  :  |"  La  sclêrolique  lésislaide,  en  parlie  raiiHa(ji- 
lU'Hsc,  continnéc,  en  avant,  jiar  une  niend)iane  tiansparenh!,  la  cornce, 
de  l'orme  ovalairc  et  |)r<'S(|ue  aplatie.  "2"  La  (Itoi'OÏdc,  richement  vasculaii- 
séc,  colorée  en  noir  et  contenant  une  snhstance  à  éclat  métalli(|ne,  la 
(juamne,  qui,  du  côté  interne,  s'étale  en  lapis.  En  avant,  la  choioïde 
s'infléchit  pour  former  un  (lia|)hragme,  Virix,  portant,  en  son  centre,  inie 
l'ente,  la  pupille:  liris  est  iccouvcrt,  du  côté  externe,  jiar  une  memhrane 
à  éclat  métalli(pie,  la  membrane  <ir(jentine.  En  ariière,  la  choioïde  émet 
un  repli,  h»  lùfanienl  jalei forme,  richement  vascularisé,  qui  va  du  fond 
du  «ilohe  oculaire  an  centie  du  cristallin,  où  il  se  termine  par  un  ren- 
lli'ment,  la  eaïupanule  de  Ilaller,  pourvue  de  libres  lisses;  ces  fibres 
actionnent  le  cristallin  et  modifient  ses  rayons  de  courbure  (accommoda- 
tion). ,")"  La  reline  qui  est  Eépanouissement  du  nerf  optique.  —  Le  cris- 
IdUin  l'st  une  lentille  placée  en  arrière  de  l'iris;  il  est  globuleux  et 
possède  un  grand  pouvoir  réfringent  (cette  forme  existe  chez  les  Ver- 
tébrés acjuatiques,  les  serpents  et  les  animaux  nocturnes);  il  contient  la 
campanule  de  Ilaller  et  est  rattaché  aux  parois,  par  un  sinqjle  ligament 
(l(''pourvu  de  nmscles.  —  L'iiis  et  le  cristallin  constituent  la  cloison 
ipii  divise  la  cavité  de  lœil  en  deux  chandjres.  A  cause  de  la  forme 
aplatie  de  la  cornée  et  du  volume  considérable  du  cristallin,  ces  cham- 
bres, surtout  lantérieui-e,  sont  très  limitées. 

En  résumé,  To'il  des  Sélaciens  et  des  Poissons  en  général  est  caracté- 
lisé  par  une  eor>iée  aplalie,  un  cristallin  globuleux  et  un  appareil 
acconnnodaleur  formé  par  la  parlie  posiérieure  de  la  choroïde,  et  non, 
comme  chez  les  Vertél)iés  suj)érieurs,  pai' un  muscle  ciliaire.  Cet  œil  est 
im  o'il  essentiellement  myope;  à  l'état  de  rej)os,  il  est  accommodé  pour 
la  vision  rappro<'hée;  chez  les  Vertél)rés  su|H'rienrs  et,  surtout,  chez  les 
Oiseaux,  il  est  acconnnodé  pour  la  vision  à  grande  distance. 

Organe  de  l'audition. 

Cet  organe  occupe,  dans  ré|)aisseur  du  cartilage  crânien,  une  cavité 
(|ui  se  modèle  sur  sa  forme  et  ({ue  Ton  \wnunv  labijrinlhe  cartilagineux. 
L'esj)ace  compris  entre  loreille  proprement  dite,  désignée,  par  o|)posi- 
tion,  sous  le  nom  de  labyrinthe  membraneux,  et  le  labyrinthe  cartilagi- 
neux est  remj)li  par  un  li(piide,la  périh/mphe.  Le  labyrinthe  membraneux 
est  creux  et  contient,  également,  un  liquide,  VendoUjmphe. 

Pour  disséquer  loreille.  il  sera  nécessaire  de  sculpter  le  cartilage  avoisi- 
nant.  On  dégagera,  en  premier  lieu,  les  canaux  demi-circulaires  qui  forment 
des    arcs   de  grandes   dimensions  (tig.  213). 

Labyui.ntiie  MKMBHANErx.  —  Le  labyrinthe  nuMubraneux  se  couqiose 
de  deux  parties  (jui  communiquent  entre  elles,  Vulricule  et  le  saccule.  De 


574  ZOOLOGIE   l'IlATIOlE. 

rutricnle  se  détachent  les  canaux  demi-circulaires  \  du  saccnle  se  déta- 
chent le  laçjena  et  le  canal  endolijmphat i (jii c . 

1°  Utricule  et  saccule.  —  Ces  deux  oij^anes  forment  deux  ampoules 
séparées  pai-  un  éliaufilement.  Us  contiennent  (h's  concrétions  calcaires  et 
des  terminaisons  du  nerl'  auditif. 

'•T  Canaux  demi-circulaires.  —  Ces  canaux  sont  au  nomhre  de  Irais. 
Ils  décrivent  des  demi-circonférences,  dans  trois  plans  n^ctangulaires,  dont 
deux  verticaux  et  un  horizontal.  Ils  portent,  à  l'une  de  leurs  extrémités, 
une  dilatation,  contenant  également  des  terminaisons  du  nerf  auditif. 

5"  Lagena.  —  Cet  organe  est  représenté  par  un  petit  diverticule 
qui  représente  Vébauche  du  limaçon  des  Vertéhrés  supérieurs.  Il  con- 
tient des  terminaisons  nerveuses. 

4°  Canal  endolymphatique.  —  Ce  canal /a /7  commnnicjiœr  le  saccnle 
avec  r extérieur:  il  s'ouvre,  librement,  dans  la  voûte  crânienne.  Cette 
disposition  est  spéciale  aux  Sélaciens. 

Destinée  de  loreille  dans  la  série  des  Vertébrés. 

Les  vaiiations  que  présente  l'oreille  dans  la  série  des  Vertébrés  porte  sur  le  degré  de 
développement  d^  ses  dlHérentes  parties  et  sur  les  rapports  qui  s'établissent,  secondaire- 
ment, entre  elle  et  les  organes  voisins.  L'utriciile  et  le  saccule  en  constituent  les  partie;:, 
fondamentales.  Lecanat  endolymptiaUquc,  vestige  de  sa  communication  primitive  avec 
rextérieur,  ne  reste  ouvert,  au  deliors,  que  chez  les  Sélaciens.  La  Icu/ena  reste  simple 
chez  les  Poissons  et  les  Batraciens,  mais  chez  les  Vertébrés  supérieurs  elle  s'allonge  et 
s'enroule  progressivement  pour  former  le  tlmaçon.  Les  canaux  demi-circulaires, 
réduits  à  un  ou  deux  chez  les  Cyclostomes,  sont  conslamment  au  nomhre  de  trois  chez 
tous  les  autres  Vertébrés.  L'oreille,  chez  les  Veitébrés  à  respiration  aérienne,  se  met  en 
rapport  avec  un  conduit  (pii  correspond  à  la  persistance  de  l'évent  des  Sélaciens.  Ce 
conduit  devient  ïoreilte  moyenne.  11  renferme  des  pièces  qui  sont  des  résidus  fragmen- 
taires des  arcs  viscéraux.  Les  Mammifères  ont,  en  outre,  une  oreille  externe  bien  déve- 
loppée. 

Squelette. 

Le  squelette  des  Sélaciens  permet  de  voir,  sous  un  état  sinqjle  et 
facilement  compréhensihle,  les  parties  fondamentales  du  squelette  des 
Vertéhrés  snjtérieurs.  Sa  dissection  constitue  une  excellente  hase  pour 
1  étude  de  ra[t|)areil  de  soutien  des  autres  Vertéhrés. 

On  pourra  étudier  le  squelette  par  la  dissection  directe,  sans  aucune  mani- 
pulation préalable.  Il  sera  préférable,  toutefois,  de  lui  faire  subir  l'une  des 
préparations  suivantes  : 

i"  Un  premier  procédé,  rapide,  consistera  à  décortiquer  l'appareil  sque- 
lettique  d'un  sujet  ayant  séjourné  pendant  quelque  temps  dans  une  solution 
alcoolique  légère.  On  plongera,  ensuite,  ce  squelette,  durant  dix  à  quinze 
minutes,  dans  un  bain  d'eau  portée  à  la  température  de  80"  à  90"  environ. 
Après  cette  opération,   il  sera   aisé  de  détacher  les   derniei^s   débris  charnus 


LA    HOrsSETTE. 


375 


gui  restent  encore    attachés  aux    différentes  pièces.  Les  préparations   ainsi 
obtenues  pourront  être  consei^vées  dans  une  solution   alcoolique  faible. 

2"  Un  second  moyen,  lent,  consistera  à  dégager  le  squelette  aussi  exacte- 
ment que  possible  et  à  le  faire  séjourner  dans  une  solution  d'acide  azotique 
au  1  1000^.  Tous  les  jours,  on  brossera,  légèrement,  la  surface  du  squelette. 
Les  parties  non  cartilagineuses  se  détacheront,  peu  à  peu,  et.  au  bout  de 
quelque  temps,  le  squelette  sera  entièrement  isolé.  Ce  dernier  sera  lavé 
et  conservé,  comme  précédemment,  dans  une  solution  alcoolique  faible. 

Le  squelette  eoni[)ren(l  :  1"  une  jiiutie  axiale  composée  de  la  colonne 
vertébrale  et  de  la  lète;  t2"  mie  piirtie  appciidicnlMiic,  l'oiiiirc  [);ir  les 
membres. 

Colonne  vertébrale. 

La  colonne  verlébr-ale  se  compose  de  vertèbres  enlilées  hoiit  à  bout, 
comme  des  perles,  sur  la  cliorde  dorsale.  Chaque  vertèbre  comprend  un 


Chorde  dorsale 


Corps  veriébrauK  cartilagineux        Ligament  intervertébral 


Fig.  215.  —  Coupe  horizonlale  longiludinalc   de   la  colonne  reiicbralc  passant  au  rentre 

des  vertèbres. 


corps  de  nature  cartilagineuse,  de  f(uuie  cylindrique,  portant,  du  côté 
dorsal,  un  arc,  dit  arc  nenral,  entourant  la  moelle  épinière  et,  du  côté 
ventral,  deux  expansions  latérales.  Celles-ci  sont  séparées  sur  les  ver- 
tèlues  abdominales;  elles  sont  réunies  sur  les  vertèbres  caudales,  et 
entourent  l'artère  et  la  veine  caudales  en  formant  un  arc  hémal.  Les 
vertèbres  abdominales  portent,  en  outre,  des  ap[)en(lices  latéraux, 
mobiles,  les  côtes. 

Pour  étudier  la  colonne  vertébrale,  le  moyen  le  plus  simple  consistera  à 
faire  un  certain  nombre  de  coupes  dans  son  épaisseur  :  i°  une  coupe  hori- 
zontale, longitudinale,  passant  au  centre  des  vertèbres  (fig.  215);  2°  des  coupes 
verticales,   transversales,  passant  à  différents  niveaux  d'une  même  vertèbre. 

1"  Coiu^s  vEiiTÉBRAL.  —  Le  corps  vertébral  ((ig.  '215)  cylindrique,  exté- 
rieurement, est  creusé  d'une  cavité  en  forme  de  sal)lier.  Ses  deux  extré- 
mités sont  largement  ouvertes  (forme  amphicœle),  son  centre,  au  con- 
traire, est  rétréci  et  ne  contient  qu'une  lumière  étroite,  La  chorde  dor- 
sale, passée  dans  les  vertèbres,  présente,  par  suite,  nne  alternance  de 
dilatations  et  de   rétrécissements  en   rapport  avec  ces  changements  de 


â'O  ZOOLOGIE   IMiATlOUE. 

calil)i'o.  Les  difFérents  corps  vertébraux  sont  unis  par  dos  ligaments  qui 
permettent  un  léger  mouvement  des  vertèbres  et  une  flexion  générale, 
étendue,  de  toute  la  eolonne  vertél)rale. 

'2"  Arcs  neuhaux.  —  Ces  arcs  sont  formés  de  trois  sortes  d'éléments 
disposés  autour  du  canal  neural  (lig.  216).  Ce  sont  : 

a)  Les  apophyses  neuralcs,  prolongements  latéro-dorsaux  des  corps 
vertébraux;  h)  \cs  plaques  neuralcs,  indépendantes,  régulièrement  inter- 
calées, entre  les  apopbyses  neurales  et  placées  au-dessus  des  espaces 
intervertébraux.  Les  oritices  d'émergence  des  nerfs  rachidiens  sont 
placés  sur  les  limites  de  séparation  de  ces  pièces  (les  orifices  des  racines 
dorsales  alternent  avec  les  orifices  des  racines  ventrales);  c)  les  épines 
neurales,  médio-dorsalcs,  au  nombre  moyen  de  deux  par  vertèbre,  enfon- 
cées, comme  des  coins,  entre  les  extréiuités  dorsales  des  pièces  précé- 
dentes et  complétant  les  arcs  neuraux. 

5"  Arcs  fiémaux.  —  Dans  la  région  abdominale,  les  vertèbres  émettent, 
du  côté  ventral,  des  apopbyses  divergentes.  Par  contre,  dans  la  région  cau- 
dale, ces  apophyses  se  rejoignent,  inférieurement,  sur  la  ligne  médiane  et 
forment  un  arc  complet,  ïarc  liémal,  entourant  l'artère  et  la  veine 
caudales.  L'ensemble  des  arcs  hémaux  constitue  le  canal  liémal. 

Cotes.  —  Les  côtes  sont  des  tiges  très  courtes,  articulées,  svméti'ique- 
ment,  sur  les  apophyses  ventrales  des  vertèbres  abdominales. 


Tête. 
Le  squelette  de  la  tête  se  compose  du  crâne  et  des  arcs  viscéraux. 

Crâne. 

Le  crâne  est  constitué  par  une  boîte  cartilagineuse,  d'une  seule  venue, 
à  grand  axe  antéro-postérieur.  Il  porte,  sui-  ses  côtés,  symétriquement 
disposées,  trois  pailles  de  capsules,  également  cartilagineuses.  j)roté- 
geant  :  la  paire  antérieure,  les  organes  de  l  odorat;  la  ])aire  movenne,  les 
organes  de  la  vue-,  \^\^v^\Y(i  postérieure,  les  organes  de  f  audition.  La 
cavité  crânienne  conmmnique  avec  ces  capsules  par  l(>s  orifices  qui 
donnent  passage  aux  nerfs  sensoriels  correspondants  et,  avec  le  canal 
rachidien,  par  une  ouverture  postérieure  médiane.  Il  existe,  en  outre, 
dans  les  parois  latérales,  des  orifices,  symétriquement  disposés  pour 
les  autres  nerfs   crâniens.  Le  crâne  est   soudé  à  la  colonne  vertébrale. 

Arcs  viscéraux. 

Les  arcs  viscéraux  sont  disposés  en  sept  paires,  régulièrement  espa- 
cées. Ces  arcs  forment  des  cercles  suspendus  au-dessous  du  crâne  et  de  la 
partie  antérieure  de  la  colonne  vertébrale.  Ils  soutiennent  les  parois  de 


LA   lU)i:SSETTE. 


g.améme  an  viscéral 
(Oeux>eme  un  »nnc^"" 


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o78  ZOOLOGIE  PRATIQUE. 

la  boiicho,  ilii  pharynx  et  les  sacs  l)i'ancliiaux.  Comme  tous  no  sont  pas 
affectés  à  des  fonctions  identiques,  ils  présentent  des  dispositions 
diverses  (fig.  216  et  217). 

1"  Phemière  PAiHE  DAiiCs  viscÉnAUx.  —  Ccs  arcs,  appelés  encore  ai^cs 
oraux  ou  arcs  mandibulaires,  contournent  les  bords  de  rorifice  buccal. 
Ils  comprennent,  chacun,  deux  parties  munies,  Tune  et  l'autre,  de  dents  : 
a)  le  cai'tila^M>  paJalo-carrê,  attaché  au  crâne  et  servant  de  squelette  à  la 
lèvre  supérieure;  b)  le  cari  liage  dcMeckeU  mobile  sur  le  précédent,  sou- 
tenant la  lèvre  inférieure.  Les  arcs  mandibulaires  sont  accompagnés  de 
languettes  cartilagineuses  su])erficiell('s,  les  cartilages  labiaux. 

2"  l)i;rxiÈMK  PAIRE  d'arcs  viscéraux.  —  Ces  arcs  se  divisent,  également, 
chacun,  en  deux  pièces  :  l'une  supérieure,  le  carUkujo  hijo-majidlbu- 
laire  articulé  avec  le  crâne,  l'autre  inférieure,  le  carlilacie  lu/oïde.  Ce 
dernier  s'ap|)uie  du  côté  ventral,  sur  une  jiièce  impaire,  le  cartilage  lin- 
gual (pii  soutienl  la  langue. 

5"  o''.  4'",  T)'",  (V  ET  7*  rAir.Es  d'arcs  viscéraux.  —  Ces  jiaires  forment  les 
arcs  branchiaux.  Ceux-ci,  plus  simples  que  les  précédents,  sont  sem- 
blables entre  eux.  Ils  s'appuient,  du  côté  ventral,  sur  un  système  de  pièces 
médianes,  les  cartilages  basi-branchiaux  ou  cartilages  basilaires  ; 
ils  soutiennent,  chacun,  un  sac  branchial  et  émettent  des  filaments  déliés 
dits  filaments  branchiostèges  qui  pénètrent  dans  les  parois  de  ces  sacs. 
Il  existe,  en  outre,  sur  la  face  ventrale  des  2",  5'  et  V  sacs  branchiaux,  des 
pièces  squelettiques,  supplémentaires,  superlicielles,  en  forme  de 
baguettes  :  les  cartilages  extra-branclilaux. 

La  ligure  216,  le  tableau  suivant  et  la  ligure  217  résument  les  disposi- 
tions de  la  capsule  crânienne  et  des  arcs  viscéraux  : 

/  ilSoite  (-/'(/»('  seule  eoiilée  cunten;int  l'eiicriihale  ot  porhint,  sur  ses 

Cnîno.  ^      (-r.ti's,   Irais  paires  de  capsules  (|iii   |»rotèi;ont    les  organes  de 
Volfaclion,  de  la  vision  et  de  Voiiie. 

II"  paire  :  arc  oral  ou  niandihiilaire,  soutenant 
les  l)ords  de  l'oriliee  bueeal. 
II'  paire  :  arc  tnjoidieH,  portant,  iuférieuremcul, 
suspeniuissous  le  eiane     i       le  cartilage  lingual, 
et  sous  la  partie  antérieure 

de  la  colonne  vertébrale,  f  111%  IV%V%  VI"  et  Yll''  paires  :  arcs  hranctiiaux, 
intercalés  entre  les  fentes  branchiales  et  sup- 
portant, cliacun,un  sac  branchial. 

linçittal  (\n\  constitue  l'axe  solide  de  la  langue.  Les  arcs  viscéraux  suivants  sont  reliés,  en  haut, 
;"i  la  colonne  vertébrale  el,  en  bas,  à  un  système  de  j)ièces  réunies  sous  le  nom  eolleclif 
(te  cartilages  basilaires.  On  comprend  comment,  par  cet  arrangement,  les  arcs  viscéraux 
forment,  autour  du  tube  bucco-pbaryng-ien,  des  cercles  cpii  passent  sur  les  côtés  de  ce  tube, 
entre  les  sacs  brancbiaux  et  fournissent  des  points  d'apimi  à  ces  sacs. 


LA  roussettp:. 


Carutases  labmui 


Premier  arc  oiscêraf 
(Arc  manâtùtitQtre) 


ûeuxtdme  arc  otscêrai 
(Arc  nyoïdlenj 


Trotslème  arc  oiscêrai 
(Premier  arc  Orancfitai} 


Qualrteme  arc  oisceral 
(Oeuxteme  arc  ûrancfiial} 


CtnQuteme  arc  ofscerai 
(TroistÊtne  arc  ùrancntao 


Sixième  arc  oisceral 
(Quatrième  arc  ùranctiial) 


^     Septième  arc  oisceral 
(CtnQuième  arc  ùranctiial) 


FiG.  217.  —  Dkssin   dkmi-diagrammatique  précisant  les   dispositions  iies   arcs  viscéral\ 
DE  LA  Roussette.  —  Gross.  lin.  :   o/i. 

Les  arcs  viscL-raux  sfiiit  vus  ])ar  la  face  vciitnilc.  Sur  le  côlé  g-auclie  de  la  préparai  ion,  ils 
soiil  représentés  avec  leur  aspect  réel.  —  Le  prcniirv  arc  correspond  aux  mâchoires.  Il  est 
accompagné  de  languettes  cartilagineuses  qui  soutiennent  les  lèvres  et  que  l'on  nomme  carli- 
la(fps  labiaux.  Les  deuxième,  troisième,  quatrième,  cinquième  et  sixième  arcs  viscéraux  pré- 
sentent, sur  cette  préparation,  de  petits  tubercules  qui  sont  les  racines  sectionnées  de  nom- 
breux lilaments  cartilagineux,  très  déliés,  placés  dans  l'épaisseur  des  sacs  branchiaux.  Les  qua- 
trième, cinquième  et  sixième  arcs  viscéraux  sont,  en  outre,  accompagnés  de  pièces  supplé- 
mentaires, minces  et  allongées,  en  forme  daiguilles,  disposées  du  côté  ventral,  sur  la  face  externe 
des  sacs  branchiaux  correspondants.  Ces  pièces  portent  le  nom  de  cartilaf/cs  extra-branchiaux. 
Le  septième  arc  viscéral  est  dépourvu  d'annexés.  —  Sur  le  côté  droit  de  la  préparation,  les 
arcs  viscéraux  sont  représentés  d'une  façon  très  schématique.  Ils  devront  être  comparés  à 
leurs  correspondants  de  la  figure  210.  —  Sur  la  ligne  médiane,  les  arcs  viscéraux  droit  et 
gauche  de  la  première  paire  s'unissent  directement.  Les  arcs  de  la  deuxième  paire  s'appuient, 
en  haut,  sur  les  côtés   du   crâne,  et   en   bas,  sur  une  pièce  impaire  et  médiane,  le  cartilage 


380 


ZOOLOGIE   PRATIQUE. 


Membres. 
(Voyez  l'aspect  extérieur  des  membres,  p.  336.) 

J"  Membres  impairs  (naj^ooiros  impaires).  —  Le  s(|iiolctto  dos  mem- 
liiL's  impairs  est  consliUié  par  un  système  de  pièces  disposées  de  la  façon 
suivante:  à  la  base  du  membre,  se  trouvent  des  bâtonnets  cartilagi- 
neux, les  caftilagcs  inlcr-épineux,  rant;és  côte  à  côte.  Du  côté  distal, 
les  cartilages  inter-épineux  portent  des  rayons  annexes',  ceux-ci  se  conti- 
nuent, à  lem-  tour,  j)ar  des  pièces  de  plus  en  plus  courtes.  \^'^  pièces  en 
mosaïqne  qui  se  résolvent,  elles-mêmes,  du  coté  péripliéricpie,  en  fila- 
inenfs  cornés. 

'2.  Membres  pairs  (Nageoires  pectorales  et  abdominales).  — Cbacune 
des  deux  paires  comprend  une  ceinture  en  rapport  avec  le  tronc  et  des 


mtapterygium   au  Mesocllryewm 
Prapurygium 


Ksmpttryffltim  (Rayon  principal) 


Zone  aes  Hlaments 


Fig.  218.  —  Slriicline  des  membres  pairs  (Ultérieurs  de  la  Roussette.  —  Gross.  lin.  :  1/5. 

Eu  A,  les  membres  sont  vus  par  la  face  ventrale.  La  ceinture  est  représentée  en  blanc.  Les 
trois  rayons  basilaires  qni  soutiennent  l'extrémité  libre  sont  teintés  en  gris  sombre.  —  En  B, 
iliagramme  indiquant  les  rapports  des  membres  pairs  avec  le  tronc. 


exh'éniilcs  libres  :  les  nageoires.  Les  membres  jiairs,  antérieurs  et 
postérieurs,  sont  construits  sur  le  môme  modèle,  mais  les  premiers  sont 
plus  parl'aits  ([ue  les  seconds. 

1"  Me.mbres  pairs  antérieurs. 

Ceinture  (C.  scapulaire).  —  Cette  ceinture  est  constituée  par  un  arc 
cartilagineux  dont  Foiiverture,  dorsale,  embrasse  le  tliorax,  en  arrière; 
du  dernier  arc  viscéral;  elle  porte,  sur  chacun  de  ses  côtés,  pour  l'articu- 
lation de  la  nageoire,  une  cavité  (jlénoïde  qui  la  divise  en  une  portion 
dorsale  {omoplate)  et  une  portion  ventrale  [coracoïde)  (lig.  218). 


LA    UOUSSKTTi;.  08! 

Extrémités  libres  (.Nii^coiies  pectoiali's).  —  (IIiikjuc  nageoire  so  (•(im- 
pose de  trois  r((f/0)is  basllaires  :  le  proplrï-ijf/iuiu.  le  uiésopiéryfjiinii 
v\  le  iii('fcipl(')'>/<iii(iii.  (les  li'ois  pit'ces  soiil  coiitiiiiK'es,  |i(''ii|»li(''ri(|tie- 
iiient,  |)iir  (^les  rayous  (iniicxcs,  suivis  par  des  pièces  en  iitos<iïfj/ir  (|ui 
portent  elles-mêmes  des  /iUinieiifs  conics. 


'2"    MkMIîKKS    pairs    I'OSTKRIEUHS. 

Ceinture  {il.  pelvienne).  —  Cette  ceinture  est  plus  simple  (pie  la  pié- 
(•('(lenle.  Elle  se  eompose  dune  fourche  cartilao;ineuse  à  liianclies  lioiizoïi- 
iales  (liriii(''es  en  avant  et  n'iMuhrassant  [tas  le  tronc. 

Extrémités  libres  (nageoires  abdominales).  —  Le  nu'taplcryyitmi, 
seul,  est  bien  d(''vel(>|)p('';  il  occupe  la  l)ase  de  la  nageoire  et  supporte  des 
i-di/ons  périphériques,  implantï's  perpendiculairement  à  sa  direction. 


Destinée  du  squelette  dans  la  série  des  Vertébrés. 

Le  squ(-^lotte  j)résente.  à  iiicsuie  que  IVm  s'élève  d;ins  l;i  série  des  ^el•l('■l)l'és,  une 
suite  (le  perfectionnements  succcssils.  La  clioide  dorsale,  fiui  constitue,  en  son  entier, 
le  s(juelette  Ae^  Acvnn'iens,  se  complique,  par  l'adjonction  de  pièces  de  soutien  périph(''ii- 
ques,  de  natuiT  cartilagineuse  d'aliord,  de  nature  osseuse  ensuite.  Chez  les  Ciirloslomes.  la 
cliocde  dorsale  est  simplement  reulorcée  par  des  plaques  cartilagineuses  métamérisées. 
l'allé  est  préc(idée,  en  avant,  par  un  crâne  également  cartilagineux  réduit  à  l'état  de  sup- 
port. A  ce  squelette  axial  est  suspendu  un  système  d'arcs  (jui  continuent  à  former  la 
corbeille  branchiale.  Chez  les  autres  Vertébrés,  une  colonne  vertébrale  enveloppe,  pro- 
gressivement, la  chorde  dorsale.  Le  crâne  forme  une  boite  complète.  Les  arcs  viscéraux 
deviennent  jirofonds  et  se  différencient.  Des  pièces  appcndiculaires,  les  cotes  et  les 
membres,  se  surajoutent. 

Colonne  vertébrale.  —  Chez  les  Cficlostomes  la  chorde  dorsale  porte,  seulement. 
(iuel(|ues  pièces  cartilagineuses,  en  forme  de  selle.  Chez  les  Sélacietis,  ces  pièces  son! 
renqilacées  par  des  anneaux  complets,  également  cartilagineux,  enfdés,  comme  des 
perles,  sur  la  chorde  dorsale.  Leur  lumière  a  la  forme  d'im  sablier.  Ces  anneaux  repré- 
sentent le  type  primitif  des  vertèbres:  les  rertèbres  amphicœles.  Cette  disposition  géné- 
rale se  retrouve  chez  les  Poissons  osseux.  L'apparition  des  membres  propres  à  la  locomo- 
tion terrestre  exerce  une  action  inqwrtante  stn-  la  transformation  de  la  colonne  verté- 
brale. En  raison  des  fonctions  très  dillerentes  dévolues  à  ses  jtarties,  celle-ci  offre  des 
changements  dans  la  torme  de  ses  vertèbres  et  dans  son  aspect  général;  elle  se  dilférencie 
en  régions  distinctes.  Sauf  chez  les  Cvclostomes,  la  colonne  vertébrale  porte  des  côtes 
diversement  développées  et,  en  nombre  variahle. 

Crâne.  —  Dans  sa  forme  la  plus  simple  (Cyclostomes)  le  crâne  consiste  en  une  plaque 
cartilagineuse  supportant  le  cerveau.  Chez  les  Sélaciens,  le  crâne,  également  cartilagi- 
neux, forme  une  capsule  complète,  non  segmentée.  Chez  les  autres  Vertébrés,  au  crâne 
cartilagineux  s'adjoignent  des  pièces  osseuses  d'origine  dermi(jue,  et  le  crâne  cartila- 
gineux s'ossifie  en  partie.  Chez  les  Vertébrés  supérieurs,  les  os  d'origine  dermi(|ue  et 
d'oriiiine  cartilagineuse  s'unissent,  d'une  l'a(:on  ti'ès  étroite,  et  tendent  à  se  fusionner. 


582  ZOOLOGIE  PRATIOliE. 

Arcs  viscéraux.  —  Chez  les  Vert»5brés  à  respiration  branchiale,  les  arcs  viscéraux 
tardent  leur  dis|)osition  fondamentale.  Chez  les  Vertébrés  à  respiration  aérienne  ils 
perdent  k'urs  fonctions  primitives.  Les  arcs  postérieurs,  en  rapport  avec  les  branchies, 
s'atrophient  presque  entièrement.  Les  deux  arcs  antérieurs  persistent  seuls.  L'un  sert  de 
base  aux  mâchoires,  l'autre  forme  l'appareil  hyoïdien. 

Membres.  — Les  membres  impairs  n'existent  que  chez  les  Vertébrés  aquatiques.  Les 
uicnibrt's  pairs  sont  établis  sur  deux  types  :  1°  la  na(ieoire  qui  a  la  forme  d'une  palette 
composée  d'un  grand  nombre  de  pièces  et  qui  peut  être  iniisériée  (Sélaciens,  ïéléosti;- 
rés)  ou  bisrriée  (l)ipneustes).  2"  La  potle  qui  a  la  forme  d'une  branche  articulée 
composée   de  levicis  osseux  mobiles  les  uns  sur  les  autres  et  placés  l)out  à  ]»out. 


Différentes  formes  de  Sélaciens. 


Les  Sélaciens  constituent,  parmi  les  A'^ertébrés,  une  série  très  ancienne.  Ils  ont  peu 
évolué  dans  les  temps  géologiques  et  paraissent  être  arrivés  jusqu'à  nous  en  conservant 
des  dispositions  ancestrales  très  marquées.  A  ce  titre,  ils  peuvent  servir  de  terme  de 
comparaison  pour  l'étude  des  autres  Vertébrés.  Les  Sélaciens  actuels  ne  diffèrent  entre 
eux  que  par  des  caractères  peu  importants.  Certains  ont  un  seul  orifice  branchial  protégé 
par  un  petit  opercule,  et  une  bouche  terminale  (Chimères).  Les  autres  ont  de  cinq  à 
sept  fentes  branchiales,  non  protégées  par  un  opercule,  et  une  bouche  ventrale.  On 
distingue  deux  formes  parmi  ces  derniers  :  l'une  allongée  fusiforme,  ayant  les  fentes  bran- 
chiales rangées  sur  les  côtés  du  cou  (Requins);  l'autre,  très  aplatie,  de  haut  en  bas, 
étalée  en  surface,  ayant  les  fentes  branchiales  ouvertes  du  cùté  venti'al  (Raies). 


TÉLÉOSTÉENS 


Les  Téléosli't'iis  sont  des  Poissons  dont  la  t'oiiiii'  peut  être  ramenée  à 
celle  d'nn  ovoide  allongé,  à  gros  bout  antérieur.  La  bouelie,  terminale, 
est  fendue  transvei'salement.  Les  lèvres  sont  soutennes,  chaeun(\  par  une 
mâchoire.  La  mâchoire  inlerieure  est  mobile  sur  la  mâchoire  supérieure. 
En  arrière  et  sur  les  côtés  de  la  tète,  s'ouvrent  les  fentes  branchiales 
protégées,  extériemcment,  ]>ar  un  lai'ge  opercule. 

Le  tronc  poite  des  nageoires,  les  unes  impaires,  les  autres />«/res.  La 
plus  caractéristi(|ue  des  nageoires  impaii'es  est  la  nageoire  caudale,  con- 
stituée j)ar  deux  lobes  égaux  et  symétri(pies,  l'un  supérieur,  l'autre  infé- 
rieur (nageoire  honwcerque).  Le  revêtement  est  formé  d"éeailles  imbri- 
quées comme  les  tuiles  d'un  toit,  arrondies  sur  leui'  bord  li]»re,  minces 
et  tlexibles  [écailles  cycloïdes).  hitérieurenient,  l'appareil  de  soutien  a 
pour  base  une  cobume  vertébi-ale  osseuse  entourant  la  chorde  dorsale. 

Quoique  les  Poissons  présentent  de  très  grandes  variétés  d'aspect, 
leur  organisation  est  assez  constante,  dans  l'ensendjle. 


Exemple  :   LE   BARBEAU    COMMUN- 
BARBUS    FLUVIATILIS    {Àdassi:-) 

ASPECT  EXTÉRIEUR 
Forme  générale  du  corps. 

Le  corps,  de  forme  élancée,  a  laspect  dun  fuseau;  il  est  plus  gros 
en  avant  qu'en  arrière  et  déprimé,  sur  les  côtés. 

Nageoires. 

Les  nageoires  sont  les  unes  impaires,  les  autres  paires. 

Nageoires  impaires.  —  Les  nageoires  impaires  sont  au  nombre  de 
trois  : 

1"  La  nageoire  dorsale,  insérée  à  peu  près  sur  le  milieu  (bi  dos,  son- 
tenue  en  avant,  dans  l'espèce  «  jluviatiUs  »  jiai'  ini  rayon  simple,  très 
fort,  dentelé  en  ari'ière  ; 

2"  La  nageoire  anale,  entièrement  molle; 


584 


ZOOLOGIE   l'RATIOri-:. 


7)"  La   iKi/jeoirc  caiKhiIc,  constitiirc  pai'  deux   lohcs,  un  dorsal  cl  un 
ventral,  scnsiblcnicnt  égaux  et  syinétri(|iH's  ((|iicu('  hnnincerque). 

11  senihle  (jiie  la  forme  de  la 
I  nageoire    caudale    soit   en    rap- 

port avec  le  rôle  important  que 
prend  cet  organe  chez  les  Té- 
léostéens;  en  raison  de  la  pré- 
sence du  squelette  osseux,  le 
tronc  perd,  en  effet,  une  par- 
tie de  sa  souplesse  :  sa  fonction 
locomotrice  passe  aux  membres 
et  surtout,  à  la  nageoire  cau- 
dale qui  se  transforme  en  un 
gouvernail  propulseur. 

Nageoires  paires.  —  Les 
nageoires  paires  sont  représen- 
tées par  deux  nageoires  pecto- 
rales, antérieures,  et  deux 
nageoires  abdominales  ou  ven- 
trales, postérieures. 


Orifices  de  la  surface 
du  corps. 

ORIFICES    SITUÉS    SUlî    LA    TÊTE 

1"  La  6o//(7/e,  demi-circulaire 
est  limitée  par  des  lèvres  épaisses 
et  charnues  ;  elle  porte  deux  bar- 
bi lions,  de  chaque  côté. 

'2"  Les  narines,  rapprochées 
l'une  de  l'autre,  sont  plus  près 
de  Torbitc  que  du  museau. 

5"    Les    branchies  sont  con- 
tenues, de  chaque  côté  du  corps, 
dans     une    cavité    branchiale 
coninmne,     j)rotégée     |)ar     un 
grand  opercule    en    foriue  de  volet   mobile.    Cet  opercule   délimite,    en 
arrière,  \\\\e  fente  opercnlaire  à  travers  laquelle  s'échappe  l'eau  qui  a  tra- 
versé les  branchies. 

4"  Les  yeux  sont  latéraux. 


219.  —  Aspect  e.ilérieur  du  Barbeau. 
Gross.  lin.  :  1/2. 


LK    l; Al; BEAU. 


585 


ORIFICES    PLACES    SUR    LE    TRONC 

Ces  orifices  soiil  sïIik's  : 

["  Sur  1(1  papille  (nio-(/('iul(>-iir/ii(iif(',  au  soiimifl  de  lii(|ii('lli'  (Ii-Immi- 
cluMit,  séparéiiicnl,  d  avant  en  anirrc  :  a)  laiiiis:  h)  lori/iii'  s<:ciicl\ 
(•)  V orifice  ui'i)i(iiie. 

"2"  Sur  la  li</iie  latérale.  —  Cette  ligne  présenle  une  série  (Técailles 
portant,  eliaeune.  nne  êniinenee  lubulalre  (tig.  "22(1.  2).  A  lintérieur 
(le  ces  éniinences,  se 
trouvent  des  terminai- 
sons nerveuses  qui  con- 
stituent des  oriLianes 
sensoriels,  caractéristi- 
(pies  des  Verlél)rés  à 
respiration   branchiale. 

Il  n'existe  pas  des 
])0)es  abdominaux, 
eoiinne    chez   les   Séla- 


Revêtement. 

Le  corps  est  recou- 
veit  d  écailles  minces, 
llexiltles,  ariondies  sur 
leur  Itdid  libre,  striées 
dans  le  sens  rayonnant 
et  dans  le  sens  trans- 
vei'sal  (écailles  cycloï- 
des).    Ces  écailles  soni 


Ecailles  fin  BdrhcdK. 


Fig.  220. 

Ces  écailles  sont  minces,  ilexibles,  siriées  dans  le  sens 
rayonnant  et  dans  le  sens  transversal.  Elles  sont  dites  t'c« /Z/e.v 
ri/rloï(lc.s.  —  En  1,  une  écaille  prise  dans  la  région  dorsale. 
—  En  2,  une  écaille  prise  au  niveau  do  la  litfiir  lalé- 
lale;  celte  écaille  porte  un  |)elit  tube  central  par  l'intermé- 
diaire ducjuei  l'organe  de  la  ligne  latérale  comniuiii(pie  avec 
le  deliois.  Toutes  les  écailles  placées  sur  la  ligiK'  latérale  offrent 
la  même  disposition. — Gross.  lin.  pour!  et  2:  5. —  En  5.  ipiei- 
f|ues-uns  ileschrouioblastes  inclus  dans  l'épaisseur  des  écailles. 
Gross.   lin.  :  150. 


iml)ri([uées  comme  les 

tuiles  d'un  toit.  Elles  contiennent  des  paillettes  cristallines  (guanine) 
(pii  (tut  des  retlets  niétalli(pies  ;  elles  renferment,  aussi,  des  cellules  con- 
tractiles, i»|)pelées  cliruinoblasfes,  pourvues  d(^  ]»igments  variés;  ces 
chromoblastes  peuvent,  ])ar  leurs  changements  de  l'orme  occasionner  des 
modilications  de  couleurs. 


Muscles  du  tronc. 


On   détachera    un  lambeau  de  peau,  sur  le  flanc  de  l'animal,  de  manière  à 
découvrir  la  musculature  sous-jacente. 


r.8t;  ZOOLOGIE  PRATIQUE. 

La  masse  iiiiisculaii'c  du  tionc  esl  divisée  en  se<iments  (nivoinères  ou 

Cloisons  conjonctluss  (myocommssj  Muscles  mÉlamèriques  primitifs 
séparant  les  myomères  imyorneres  ou  somiîes) 


Ligne  latérale 


Fig.  221.  —  La  paiiic  antérieurr  du  Inuic  du  Itiirheau,  déjioiiillr'c  de  .sy/  /lemi. 
pour  montrer  la  disposilimi   des  niiixclcx  de  la  paroi  du  corps. 

Les  segnieuts  musculaires,  encore  ap|)clés  iin/onù'res  ou  sonit/e.s,  sdut  disposes  régulièrcuienl. 

côte  à  côte,  dune  extrémité  à  l'autre  du  corps. 
On  aperçoit  la  lif/iie  la/rrale,  située  [)lus  super - 
iicielleuient  (|ue  chez  les  Sélaciens. 


soinites)  disposés  iiiéta- 
iiiéi'i(|iieiiieiit.  sut'  lotile 
la  loii^iieiii'  du  eofps. 


ORGANES 

CONTENUS  DANS  LA  CAVITÉ 

ABDOIVEINALE 

On  incisera  la  paroi  ventrale  du 
corps  (tig.  222)  :  i°  suivant  une  ligne 
courbe,  transversale,convexe  en  avant, 
passant  immédiatement  en  arrière  des 
nageoires  pectorales  ;  2°  sur  la  ligne 
média-ventrale .  à  partir  de  l'incision 
précédente,  jusqu'à  un  point  situé  en 
avant  de  la  papille  abdominale  ;  3°  trans- 
versalement, un  peu  en  avant  de  cette 
dernière.  On  rabattra,  sur  les  côtés, 
les  volets  ainsi  déterminés,  en  rom- 
pant les  appendices  costaux  qui  les 
soutiennent  intérieurement.  On  décou- 
vrira, ainsi,  la  masse  viscérale  qui  pré- 
sente, à  sa  surface,  un  complexe 
d'anses  intestinales  et  de  lobes  hépatiques  (tig.  223,  I). 


Fig.  222.   —   Lc'<  U<iiie.^  d' incisions  ii  (air 
sur  la  l'ace  rentralr  du  tronc  du  Barbeau 

poin-  ourrir  la  cavtic  abdominale. 


LE    BAH  HE  AU. 


y.  I 


FiG.  '225.  —  Dissection  des  ortGANKs  contkms  dans  la  cavité  abdominale 
DU  HAr.BKAi".  —  Gross.  lin.  :  l/."i. 


En  I  et  II,  les  deux  temps  prineiijaiix  de  ia  dissection  de  l'appareil  digestif:  F,  F  F,  les 
lobes  du  l'oie. —  En  III,  dissection  de  la  vessie  natatoire;  on  aperçoit  de  part  et  d'autre  de  cette 
dernière,  les  glandes  sexuelles,  en  place.  —  En  IV,  dissection  de  l'appareil  uro-génital. 


ZOOLOGIE   PRATIOIE. 


Appareil  digestif. 

Sur  la  moitié  antérieure  du  paquet  viscéral,  on  remarquera  deux  grandes 
anses  intestinales,  concentriques,  à  convexité  dirigée  obliquement  vers  le 
côté  droit  de  l'animal.  On  dégagera  ces  anses  et  on  les  rabattra  sur  la  gauche 
du  sujet  (fig.  223,  I  et  II). 

Tube  digestif. 

On  étudiera,  plus  loin,  la  |>ortion  auU'riciirc  du  tnltc  diiicslil' (hoiicli»', 
airièro-lxtiiclie  vl  pharynx)  on  mémo  tom]>s  qno  lapparoil  icspiiatoiro. 

L'œsopluffie  ost  un  tube  conit  (pii  se  conlinue  avec  ICstoniac,  sans 
démarcation  externe  apparente.  ],'est<)niac  a  la  forme  d  une  poche  allon- 
gée, divisée  en  deux  parties,  Tune  dirij^jée  d  avant  en  arriére,  lautre 
recourbée  d'airière  en  avant.  (Cette  forme  en  U  est  très  fréquente  chez  h's 
Poissons.)  Le  plus  souvent,  chez  les  Poissons,  le  pylore  est  marqué  par 
des  appendices  pyloriques,  développés  au  point  où  commence  lintestin; 
chez  le  IJarbeau,  ces  a|>pendices  n'existent  pas.  \'intefitin  forme,  d'abord, 
un  petit  noinbre  danses  uniformément  calibré(»s;  il  se  l'étrécit  dans  sa 
partie  postérieure.  L'anus  s'ouvre,  directement,  au  dehors,  sui"  la  paj)ille 
ano-pténito-urinaire. 

Glandes  annexes. 

Foie.  —  Le  foie  est  volumineux;  il  comble  les  piiiicipaux  espaces 
situés  entre  les  anses  du  tube  diiicstil;  il  est  divisé  en  lobes  très  décou- 
pés, libres,  sur  une  grande  partie  de  leur  étendue.  Il  possède  une  grande 
vésicule  biliaire;  \e.  c?lx\?\  cystique  o\.  les  canaux  liépaiiques  forment, 
en  s'unissant,  un  canal  cholédoque  (pii  déltouche  en  aiiière  (\i\  pylore. 

Pancréas.  —  Le  pancréas  est  diffus  et  diflicile  à  isoler. 

Rate.  —  Cet  organe  qui  n'a  que  de  simples  rapjiorts  de  eontiguilé 
avec  l'appareil  digestif  est  circonscrit  par  l'anse  intestinales  la  plus  anté- 
rieure du  corps. 

On  déroulera  le  tube  digestif  et  on  ïétalera  avec  ses  glandes  annexes  en 
dehors  de  la  cavité  abdominale.  On  découvrira  ainsi  la  vessie  natatoire  et  les 
glandes  sexuelles  (fig.  223,  III). 


Vessie  natatoire. 

La  vessie  natatoire    est  située  sur  la  ligne  médiane,  enlic  les  glandes 
sexuelles,  dans  la  partie  dorsale  de  la  cavité  abdominale:   elle  est  main- 


\.E    lîAHBKAU. 


58  îl 


Icmic  cil  place  [lar  imc  lame  coiijonclive.  Ccl  orj^aiic.  de  grandes  diiiieii- 
sioiis.  esl  allongé  e(  divisé  en  deux  l(d>es;  le  l(d)e  [«osN'iieiir  eoiiiiimiiiijiie 
avec  Td'Sdplia^c.  |)ai-  rinteniiédiaire  d Un  canal  acricir,  le  lolie  pristé- 
ri(Mirest  mis  en  rapport  avec  les  orpines  anditil's  |)ar  une  chaîne  d  osse- 
lets (pii  eonslilne  Vappareil  de  Jf  eher. 

Cliez  les  Téléostéens,  la  jjrésoncc  de  la  vessie  natatoire  n'est  pas  constante  ;  cet  organe 
manque  chez  beaucoup  d'Acantiioptérysiens.  Quand  elle  existe,  ses  formes  et  ses  dimen- 
sions sont  très  variables. 

Le  canal  aérien  peul.  en  eiïel  :  l"  être  ouvert  (notamment  chez  la  plupart  des  Mala 


Ratns  I  Corps  ttB  Wolff 


UrtUrts 


VBSsiB  uriftatra   - 


2 


Hatfit  (Corps  dâ  Wût/Tj 


l''ig.  2"24.  —  Dessin  dcini-diagrauunaliquc  exprintanl  la  s/riiduic  de  l'(ii}par('il  uro-grnilaf 
du  Barbeau.  —  Gross.  lin.   ]/"2. 

Les  organes  génitaux  et  les  organes  nrinaircs  sont  indépendants.  11  existe,  en  (inlie.  entre 
les  deux  sexes,  une  grande  similitude  de  structure. 

coptérygiens  d'eau  douce),  2"  être  réduit  à  l'état  de  cordon  idein,  7f  faire  défaut.  La 
chaîne  des  osselets  n'existe  que  chez  certains  Téléostéens  (Cyprinoules,  Characines,  Silu- 
roïdes  et  Gymnotes). 

La  vessie  natatoire  ne  doit  pas  être  considérée  comme  un  appareil  hydrostatique  actif 
permettant  au  Poisson  de  descendre*  ou  de  monter  à  volonté;  elle  contribue,  au  con- 
traire, à  le  maintenir  en  équilibre  à  une  profondeur  déterminée. 

Appareil  uro-génital. 

On  placera  la  vessie  natatoire  sur  le  côté.  On  écartera,  ensuite,  les  glandes 
sexuelles  pour  découvrir  les  reins  (tig.  223,  IV  et  224). 

Les  organes  génitaux  et  les  organes  iirinaires  sont  indé[)endants. 


J90 


ZOOLOlilE  PRATFOUE. 


Appareil  sexuel. 

Les  sexes  sont  séparés. 

Dans  les  deux  sexes,  Tappareil  sexuel  eoniprend  :  1"  une  paire  de 
fjlondes,  longues,  symétriques,  suspendues  par  un  mésentère  à  la  paroi 
abdominale;  2"  deux  conduiLs  mettant  ees  glandes  en  rapport  avee  l'ex- 
téi'ieur. 

Mâle.  —  Les  testicules  iorment  deux  longs  eordons  jaunâtres  placés 
de  chaque  côté  de  la  vessie  natatoire.  Leurs  conduits  s'unissent,  sur  la 
ligne  médiane,  en  un  canal  déférent  unique,  ahoutissant  an  pore  sexuel. 

Femelle.  —  Les  ovaires  ont  la  même  position  que  les  testicules  et 
leurs  conduits  se  fusionnent,  de  même,  en  un  vagin  médian,  unique  (pii 
se  termine  sur  le  pore  sexuel. 


Appareil  urinaire. 

L'appareil  uiinaire  (lig.  '224)  comprend  les  reins  et  leurs  conduits. 

Les  7^eins  sont  rej)résentés  par  des  coiys  de  Woljf  (Voyez  les  géné- 
ralités sur  l'appareil  urinaire  des  Vertébrés,  \^.  3i8);  ils  s'élargissent  à 
leur  extrémité  antérieure  et  se  fusionnent  eu  nue  tète  uni(pie,  Iti-Iohéc  ; 
ils  s'eflilent,  en  ariière  et  se  continuent  pai-  les  uretères  ou  canaux  de 
Wolff.  Ces  derniers,  après  s'être  unis  en  un  seul  tronc,  se  jettent  dans 
un  réservoir,  la  vessie,  (\n\  couununique,  cllc-uième,  avec  l'extérieur, 
})ar  un  canal,  Vurèthre. 

Les  orifices  anal,  sexuel  et  urinaire  sont  placés,  l'un  deriièi'c  l'autre, 
sur  la  papille  uro-génito-urinaire. 

Les  dispositions  de  ces  orifices  sont  ])récisées  par  lediagraimne  suivant: 

V  redire. 


Conduit  sc.rucl 
(canal  ih'IÏTi'iil  ou  vaf,''iii) 


Rectum. 


Anus. 


Orifice  se.vuel. 


Méiil  urinaire. 


Papille  ano-génito-urinaire. 


LK  1!.\i;di:au. 


r.'.M 


Il  csl  l'ncilc  de  rrsuiucr.  sur  iiiic  coiii)!'  tr.iiisvcrsiilc  (li^.  'i^T))  les  divers 
f(Mii|»s  de  la  disscctidii  des  organes  rciilVriiiés  dans  la  cavilé  abdominale. 
\']\]  (tliseivant  le  snjel  dans  la  posilion  (|n"il  ()een|»e  au  cours  de  eelle  ttpé- 
lalion,  on  |)enl  i'einar(|uei"  (|ue  les  organes  sont  disposés  en  (rois  assises 
superposées  (pii  sont  en  allant  de  haut  en  has,  eest-à-diic  du  celé  ventral 
vers  le  côté  dorsal  :  I"  luie  assise  siij)er/iciell(',  comprenant  ra|)pareil 
diiicstil':  ^2"  une  assise  iiioi/ctitie  correspondant  à  la  vessie  iiatatcmc  et  aux 


Tuûe  aigBstif  (circonootuUons) 


Fig-.  22y.  —  Dessin  diagraiiunatiqve  rrsiniiaiif  tes  dirrrs  temps  (le  ht  dissection 
des  organes  contcnns  dans  la  envilc  abdominale. 

r.es  II  ois  couclies  d'organes  :  a]  appareil  diffestif;  h)  vessie  nataloire  et  lilaiides  sexuelles; 
c)  organes  urinaires.  sont  représentées  écartées  les  unes  des  autres  et  séparées  par  des  ligni'-^ 
pointillées  AB  et  CD.  Les  parois  latérales  du  corps  sont  supposées  écartées  et  fixées  dans  cette 
position. 

glandes  sexuelles;  3"  une  assise  profonde   représentée  par  les  organes 
ininaiies.  L"ordre  de  la  dissection  est  réfj^lé  par  la  disposition  de  ces  trois 

assises. 

RÉGION  DU  COU 


Connue  chez  les  Sélaciens,  cette  réj^ion  correspond  à  la  tranche  de  corps 
limitée,  en  arrière,  pai-  un  plan  vertical,  transversal,  appuyé  sin-  lt>  hord 
antérieur  des  nageoires  pectoiales;  en  avant,  i)ar  tni  plan  parallèle  an 
jtrécédent,  passant  en  avant  des  hranchies.  Elle  renlerme  la  partie  anté- 
rieure du  luhe  digestif,  ra[)pareil  respiratoire  et  rajipareil  ciiculatoire 
cential. 

L'animal  étant  placé  sur  le  dos  (fig.  226).  i"  On  soulèvera  les  opercules,  et, 
à  l'aide  de  ciseaux,  on  prolongera,  d'arrière  en  avant,  les  fentes  operculaires , 


>02 


ZOOLOGIE   PRATIOI  E. 


jusqu'à  la  ligne  médiane,  en  arrêtant  les  incisions  à  la  pointe  du  V  renversé 
que  forme  la  lèvre  inférieure  (i,  i);  2°  De  l'extrémité  antérieure  de  la  sec- 
tion précédente,  on 
pratiquera,  à  droite 
et  à  gauche,  une  in- 
cision passant  dans 
le  sillon  qui  sépare, 
antérieurement,  le 
crâne  de  l'opercule 
(2,  2).  Ce  dernier 
restera  uni  au  corps, 
après  cette  incision, 
par  une  zone  dorsale, 
antéro  -  postérieure 
(a  b,  a  h');  3°  Cette 
zone  sera  luxée  et  les 
panneaux  opercu- 
laires  seront  rabat- 
tus vers  l'extérieur  ; 
4°  On  fera,  ensuite, 
une  incision  mé- 
diane, ventrale  (3), 
allant  du  V  buccal 
à  un  point  situé  un 
peu  en  arrière  des 
nageoires  pectoi^a- 
les;  5"  A  V extrémité 
postérieure  de  cette 
incision,  on  section- 
nera, transversale- 
ment, la  paroi  du 
corps.  Les  lambeaux 
ainsi  déterminés  se- 
ront rejetés  latéra- 
lement à  côté  des 
panneaux  opercu- 
laires. 

Le  cou  peut  être 
divisé,  (lu  cotéveu- 
liiil,  on  trois  vô- 
«iions  :  1"  deux 
rcriions  latérales. 
symétriques.  (i((ii|>é('s  par  Inpparril  hraucliial  ;  '2"  une  nujion  médiane. 
contcuanl  le  svsléiiic  ciiculaloii'c  central. 

1"  Région  médiane.  —  La  fosse  (|ue  laissent,  entre  elles,  les  deux 
moitiés  de  laitjtareil  Idancliial  est  occupée  pai'  le  c(i>nr  et  par  \  artère 
hraneliiale.  Os  organes  seroid  examinés  avec   l'appareil  circulatoire. 

'2"  Régions  latérales.  —  Les  branchies  sont  loi>ées,  de  chaque  cote  du 
cou,  dans  une  cavité  protégée,  extérieurement,  par  l'opercule. 


Fis'.   '220.  —  /,('.'■■  li/cisioHs  il  f/iire  jtoiir  ouvrir  hi  rr(/i()ii  du  nui. 
Los   cliillVes   1.  2,  o,   i  in(ii(|uciit    l'drdre  dans  lequel  les  incisimis 
iloiveût  être  faites.  Les  llèches  indiquent  leurs  direction*. 


LK    l'.AlilîEAU. 


Canal  as  Catxer 


vaine  caramale  lostirtiura 


Sinus  oetneui 


Veines  sus-nùpotigu 


FiG.  '■l'i'l .  —   Dissection  nu  système  ciucilatoiiîk  ciiNTRAL  et  he  l'api-akeil  circui.atoiri:. 

Gross.  lin.   :  1   12. 

Le  (.■œin-  et  Varlcre  hranc/iialc  oicuiienl  la  région  méiliane  de  la  préparalion.  Le  cœur  se 
(Omjjose  df  deux  parties  essentielles,  placées  l'une  derrière  l'autre  :  une  nrctllettc  et  un  ren- 
Irk'iilr.  L'oreillette  fait  suite  à  un  sinus  rciiieu.r  sur  lequel  se  réunissent  les  veines  c|ui 
ramènent  le  litpiide  circulatoire  au  cœur  (canaux  de  Guvier  et  veines  sus-liépati(|ues).  Le  ven- 
tricule se  continue,  en  avant,  par  un  câiir  arlcrlel  auquel  t'ait  suite  Varlcic  lirtnicliiale.  Les 
hrauchies  ^onl  an  nomlire  de  quatre  de  chaque  côté  du  corps  et  composées,  chacune,  de  deux 
rangées  parallèles  de  lilaments  hranchiaux. 


7>U  ZOOLOGIE   l'UATIOUE. 


Branchies. 

Les  hraucliies  sont  ;iii  noniln'O  de  qiiiili'o,  de  chaque  côté  du  corps  et 
(■OMij)osées.  chiiciuie,  de  tieux  i';Hiji,ées  |)iuallèles  de  filaments  liranehiaux. 
Elles  sappuient  sur  le  Itoi'd  externe  des  ares  luanchiaux  sous-jaeents.  A 
la  gui'l'aee  de  ces  dciniers  courent,  côte  à  côte,  un  vaisseau  branchial 
allèrent  et  un  vaisseau  branchial  efférent,  (|ue  relient  des  capillaires 
situés  à  lintéiieur  des  branchies. 


Arcs  branchiaux. 

Les  arcsbrancliiauj',  soutenant  les  branchies,  font  partie  du  squelette 
viscéral.  Ils  loinient  une  série  d'arcs  osseux  rangés  pai'  paires  (>t  sus- 
pendus au-dessous  du  crâne.  Ces  arcs  sont  disposés  dans  des  plans  obli- 
(jues  dirit;és  de  dedans  en  dehors  et  d'avant  en  aiiière,  par  rapport  au 
plan  médian  du  corps;  ils  se  réunissent  dans  l'épaisseur  du  plancher  de 
la  cavité  buccale,  sur  le  |»rolongement  de  lOs  hyoïde:  })ar  leur  ensemble, 
ils  Ibrment  une  caf;e  à  peu  près  cylindrique,  à  axe  longitudinal  et  à  bar- 
reaux latéraux,  entomant  la  portion  antérieure  du  tube  digestif.  Les 
espaces  libres,  situé's  entre  les  barreaux,  sont  occupés  par  les  fentes  bi'an- 
chiales. 

L'appareil  bi'ancbial  des  Téléostéens  peut  être  aisément  rattaché  à  celui 
des  Sélaciens.  Cbez  ces  derniers,  il  existe  ein([  })aires  de  sacs  branchiaux 
dos  et  indéi)endants.  Ces  sacs  renferment  des  expansions  lamelleuses, 
disposées  en  d(>ux  lames  ou  demi-branchies  appliquées,  l'une  sur  la  face 
antérieure,  I  autre  sur  la  face  postérieure  de  chaque  sac.  Il  résulte  de 
ces  dispositions  que  la  lame  postérieure  d'un  sac  branchial  quelconque 
est  adossée  à  la  lame  antérieure  du  sac  placé  immédiatement  après  lui, 
et  (pi(!  ces  deux  lames  sont  soutenues  par  le  même  arc  branchial.  Si 
l'on  admet  (pie  les  sacs  branchiaux  des  Sélaciens  s'ouvrent  dans  le  sens 
de  leur  longueur  et  se  divisent  en  deux  moitiés,  l'une  antérieure  et 
l'autre  postérieure,  chaque  arc  branchial  poi'tera  deux  demi-branchies 
appartenant  à  deux  sacs  branchiaux  contigus  et  pai'iagés.  Cette  disposition 
correspond  exactement  à  l'arrangement  offert  par  les  Téléostéens 
ifig.  228). 

Cavité  bucco-pharyngienne. 

On  sectionnera  les  arcs  branchiaux,  sur  un  côté,  afin  de  pouvoir  observer 
l'intérieur  de  la  cavité  buccale. 

La  cavité  buccale  a  la  forme  d'un  entonnoir  ouvert,  en  arrière,  dans 
l'orifice  œsophagien. 

Chez  le  Barbeau  les  mâchoires  sont  dépourvues  de  dents;  celles-ci  cxis- 


[.!•:  i!.\i{i!i:.\i 


-m 


l<'ii(  scnlciiicnl  mw  les  iiirccs  (|iii  coiisliliicnt  le  tiii(|uiriin'  arc  hianchial 
(lig.  ''27)7)).  Clicz  les  Tf-N'oslécns,  en  gV'iK'ral.  les  dciils  lie  sont,  pas  loca- 
lisées; elles  pciivciil  se  li'oiivei'   non   seiilenienl  sur  les   iiiàehoii'es,    irinis 


H/o-manaU)ulaire 


■*  Branchies 
ftnts  operculOiTS 


Ifûisseau  ùranctiml  efnrent 

Vaisseau  arancfimi  altèrent 


l'i;;.    "l'IX.  —  Dessin   fliafjrannitaliqiie  n-présrniiinl    une   coupe   lioriioitlale  de   la   earité 
biuro-pharyitffieiuie  th(  liarbeaii.  —  (iross.  lin.  :  'J. 

I.cs  lettres  V,  V,  F,  désignent  les  (invertnres  internes  «les  l'enles    luanehiîiles.  Les  pièces 

osseuses  sont  (igurées  en  noir  pointillé  île  blanc.  —  On  comparera  ce  dessin  ;'i  la  figure  200, 
p.  ."52.  On  comprendra  ainsi  les  rapports  ipii  existent  entre  les  dis|)osilions  des  appareils  respi- 
ratoires d'un  Sélacieii  et  d'un  Téléostéen. 

encore  soi'  la  ]ilu|»art  des  piè'ces  (|in  foiincnt  la  chaipente  sipielettiipic 
(le  la  IkhicIic. 

La  laiiiioe,  ti't'S  iiiipai'lailc»,  esl  pen  nioldle.  Elle  est  consliloée  par  la 
imKpieiise  (pu  recniivre  la  partie  aidthicnrc  de;  rajtpai'eil  hyoïdien.  Les 
oriliccs  branchiaux  iiderncs  sont  disposés  de  manière  à  eoi[)ècher  la  pt^-né- 


506  ZOOLOGIE   l'IUTKj  l  K. 

tration  dos  siil)stances  solides  dans  les  hianchies.  Les  glandes  salivaires 
font  délant.  Les  fosses  nasales  ne  eommuniqnent  pas  avec  la  cavité  bueco- 
])haiyngienne. 

Appareil  circulatoire. 

U appareil  circulatoire  sera  étudié  par  les  mêmes  procédés  que  chez  les 
Sélaciens  (Voy.  p.  354).  Ainsi  que  chez  ces  derniers,  cet  appareil  doit  être 
préparé  sur  un  sujet  spécial.  Il  est  impossible,  en  effet,  de  suivre,  en  son 
entier,  le  système  vasculaire,  sur  un  sujet  oii  des  vaisseaux  ont  été  sectionnés 
au  cours  des  dissections  précédentes.  On  procédera  par  injection.  A  cause  de 
l'interposition  de  systèmes  capillaires  très  développés,  l'appareil  ne  pourra 
être  injecté  que  par  régions.  On  injectera,  séparément,  le  cœur  et  l'artère 
branchiale  ;  de  même,  on  préparera,  à  part,  l'aorte  et  les  an  ères  qui  s'en 
détachent  ;  la  veine  caudale  et  les  veines  pointes  rénales  ;  le  système  porte  hépa- 
tique. La  masse  à  injection  pourra  être  la  même  que  celle  employée  pour 
préparer  le  système  circulatoire  des  Sélaciens.  On  choisira,  de  préférence,  une 
masse  à  base  de  gélatine,  colorée  par  une  matière  qui  pourra  être  le  carmin 
pour  la  partie  artérielle  et  le  bleu  de  Prusse  pour  la  partie  veineuse.  L'injec- 
tion sera  faite  à  chaud.  Le  sujet  devra  être  opéré  dans  un  bain  d'eau  tiède 
pour   éviter  la   coagulation   trop  hâtive  de  la  substance  injectée. 

L'appareil  ciieiilaloii'e  comprend  :  nn  <œtn\  des  arlcres,  des  veines, 
des  capillaires  et  des  bjmphatiqnea. 

Cœur.  —  Le  c(eni'  est  placé  sur  la  ligne  niédio-ventrale,  dans  la  fosse 
placée  entre  les  deux  moitiés  de  Lappareil  branchial,  en  arrière  de  la  der- 
nière branchie  (lig.  227).  Il  est  entouré  dune  membrane  péricardique, 
qui  n'atteint  pas  le  sinus  de  Cuvier.  11  se  compose,  connne  chez  les 
autres  Poissons,  de  deux  parties  essentielles  :  une  oreillette  et  un  ven- 
tricule; l'oreillette  est  précédée  d'un  sinns  veineux  dans  lequel  se  réu- 
nissent les  grandes  veines  qui  ramènent  le  sang  au  cœur;  le  ventricule 
porte,  en  avant,  un  cône  artériel,  continué,  lui-même,  pai'  V artère  bran- 
chiale. 

Système  artériel.  —  On  peut,  connue  chez  les  Sélaciens  (tig.  208), 
distinguer  trois  jiaities  au  système  artériel    : 

La  première  transmet  le  sang  veineux  du  cœur  aux  branchies;  elle 
a  pour  Itase  Vartère  branchiale .  Celle-ci  émet  trois  paires  de  troncs  laté- 
raux, symétii(pies,  dont  la  postérieure  se  dédouble.  Il  se  forme,  ainsi, 
([uatie  paires  de  vaisseaux  branchiaux  a/ferents  qui  se  rendent  dans 
les  branchies  où  ils  se  capillarisent. 

La  deuxième  conduit  le  sang  des  branchies  à  l'aorte  dorsale.  Les 
branches  terminales  des  capillaires  des  branchies  se  condensent  en  vais- 
seaux branchiaux  a/Jerents  qui  suivent  les  arcs  branchiaux,  gagnent  le 
côté  dorsal  du  pharynx  et  se  jettent  dans  l'aorte. 


LK    HARI3EAU.  r.l»? 

La  troisième  csl  ((tiislitiirc  [lar  Vaoric  dorsale,  ('■IcikIiic  sur  dnilc  la 
lonjiiieui'du  corps,  aii-dossous  de  la  colonne  vortéhialc  cl  par  ses  liranchcs; 
CCS  dernières  constitnenf  les  dilTérentes  artèi'cs  du  Iniiic. 

Système  veineux.  —  Le  syslènie  veineux  est  cxacleuieni  seudilahie  au 
sysfèine  veineux  des  Sélaciens  (lig.  20(S)  ;  il  se  coinpose  :  I"  i\\' (jiKih-c 
veines  cardinales  longitudinales  placées  syméfricpiemcnU  deux  par 
d(Mix.  en  avant  et  en  ariière  du  corps  et  bianchées  sur  les  cxlrémités 
distales  des  canaux  de  Ciivier,  ces  derniers  étant  ahoucliés,  \\  leur  four, 
sur  le  sinus  veineux  médian.  |)laeé  en  arrière  du  c(eur;  'J"  de  deux  sijs- 
lèincs  parles,  Lun  r('nal,  Lande  hépatique. 

Appareil  lymphatique.  —  Cet  appareil  est  peu  différencié  et  se  com- 
pose, comme  che/.  les  autres  l'oissons,  d'un  système  de  cavités  incom- 
plètement définies. 


Système  nerveux. 

Le  système  nerveux  répond  à  la  l'orninle  commune  à  tons  les  Vertébrés  : 
axe  cérébro-spinal  comprenant  un  encéphale  et  une  moelle  épinière; 
nerfs  crâniens  et  nerfs  rachidiens  issus  de  ces  deux  pailies;  appa- 
reil sympathique. 

Encéphale. 

On  ouvrira  la  boite  crânienne  du  Barbeau  par  le  côté  dorsal.  L'encéphale 
est  plongé  dans  une  atmosphère  adipeuse  qui  devra  être  extraite  avec  précau- 
tion . 

L'encéphale.  d(^  petit(>  taille,  a  une  structni'e  assez  simple.  On  recon- 
naît l'acilement  en  lui,  les  parties  constitutives  rondamentales  des  centres 
nerveux  de  tous  les  Vertébrés.  Ces  parties  sont  |)lacées,  à  peu  piès  sni' 
un  même  |»lan.  lune  dcirièic  raulre;  elles  présenteid  les  cai'actères  sui- 
vants (li^.  229)  : 

1"  Le  cerveau  antérieur  secondaire  (lobes  oUactils  cl  bénnspbères 
cérébraux)  est  peu  volumineux; 

'2"  Le  cerveau  intermédiaire,  de  taille  restreint(\  est  enfoncé  entre 
le  cerveau  antérieur  et  le  cerveau  moyen.  11  n'est  pas  visible  du  côté  (birsal 
(sauf  Lœil  pinçai)  ; 

.")"  Le  cerveau  moyen  csl  liés  développé;  les  lobes  opiiipies  sont 
constitués  ])ar  deux  volumineuses  vésicules; 

i"  Le  cerveau  postérieur  secondaire  (cervelet)  t!sl  é|iialement  de 
grande  taille; 


51»8  ZOOLOC.IK   l'UATlOIE. 

T)"  L'arrière-cerveau  (inoollo  alloiif^ôo)  paraît  profondément  situé, 
coniiiie  le  cerveau  intermédiaire,  à  cause  du  volume  que  présente  le  cer- 
velet, du  côté  dorsal. 

Nerfs  crâniens,  moelle  épinière,  neris  rachidiens  et  système 
sympathique. 

On  se  basera  pour  disséquer  ces  différentes  parties  sur  les  indications  don 
nées  à  pi^opos  des  Sélaciens  (voy.  p.  360). 

La  distribution  des  neils  crâniens  est  conroniu',  dans  ses  traits  i:iéné- 
raux,à  la  distrihution  décrite  chez  les  Sélaciens.  Leur  dissection  se  com- 
]»li(pie.  surtout,  des  dil'licultés  qui  découlent  de  létat  osseux  de  la  tète. 
La  moelle  épinière,  les  nerfs  rachidiens  et  le  système  synqiathique  ne 
présenteid  aucini  Irait  spécial  (piil  iuqxirte  de  sij^naler. 


Organes  des  sens. 

Organe  du  toucher.  —  11  existe  de  nombreux  hour<i('ons  sensilifs 
sur  les  lèvi'cs,  les  barbillons,  les  naj^eoires.  etc. 

Organe  de  la  ligne  latérale.  —  (In  trouve,  disposées  de  cliacpie  côté 
du  corps,  suivant  une  li^ne  continue  allant  de  la  rét;ion  operculaire  à 
la  queue,  des  terminaisons  nerveuses  spéciales  (pii  communiquent  avec 
Textérieur,  à  tiaveis  les  ('cailles,  (les  terminaisons  semblent  donne)-  à 
l'animal  la  facilite  d  appiécier  certaines  qualités  de  leau  :  peu  dévelop- 
p(''es  chez  les  Sélaciens,  elles  atteignent  leur  com|)let  développement  chez 
les  Téléosléens.  Les  terminaisons  nerveuses  de  la  ligne  latérale  consti- 
tuent Lorgane  seiisoiiel  le  plus  c;nact(''rislique  des  Poissons. 

Organe  du  goût.  —  (!et  organi'  est  icprésenté  j)ar  des  terminaisons 
nei-veuses  [ilacees  dans  la  r(''iiion  itnccale. 

Organe  de  l'odorat.  —  (let  oigane  correspond  à  (\v\\\  sacs  de  |)etite 
taille  disjiosés  sur  la  l'ace  dorsale  du  nmseau  et  dé|)ourvus  de  counnuni- 
cations,  comme  cbez  Ions  les  Poissons,  avec  la  cavité  buccale. 

Organe  de  la  vue.  —  (!et  organe,  établi  sur  le  même  plan  (pie  celui 
des  Sélaciens  (lig.  'Jli).  possède  une  cornée  pres(pie  plate,  un  cristallin 
sphérique,  une  scléroti(pie  paitiellement  ossiliée.  L'accommodation  se 
fait  par  un  7'cpli  /alci/ofiiic  ((ui  [jénètre  dans  le  cristallin  et  s  y  dilate  en 
une  cauq)ainde  de  llallei'.  Les  paupi('res  font  défaul. 

Organe  de  l'ouïe.  —  L Oreille  se  rapproche  de  celle  des  Sélaciens; 
elle  en  dillére  surtout  pai'  rabsence  de  couununieation  du  canal  endo- 
lynq»hati(pu'  avec  lextérieui'. 


LE    HAHHKALI. 


Bulùe  olfactif 


Nerf  trijumeau  branctie  du  maMidaire  super  eur) 


Nerf  trijumeau  (ùranc/te  au  maxillaire  inférieur 


Nerf  trijumeau  (ùranctie  opnttiatmiQue 


Muscles  moteurs  de  f'œil 


L  oùe  Olfactif 


Bandelette  olfactive 


Nerf  pneumagasiriQue 
Nerf  de  la  dou/ieme  paire     (Q^rf  de  la  ligne  latârale) 


FiG.  2i>li. 


Dissection  de  l'encéphale,  he  l'ougane  he  la  vie  et  de  l'uikiane  de  l'ouïe 
ni   Barbeal.  —  Gruss.  lin.  :  1    I  1'. 


l'rcjporlioniicllciiiciil  au  i-oi'|i?,  rciict'plialc  csl  de  iiclilc  l;iillr.  du  m'  rr|]ijilci-,i.  |»iMr  Ikiium- 
loguer  SOS  parties  constitutives  fondamentales,  au  tableau  donné  à  propos  de  rcniépliah!  de  la 
lloussette,  page  5G9.  L'organe  de  la  vue  est  étaiili.  également,  sur  le  même  jilan  (|ne  celui  des 
Sélaciens.  On  consultera,  pour  en  com|irendre  la  structure,  la  coupe  diagrammatifpu'  donnée 
page  214.  L'organe  de  l'ou'ie,  très  voisin  par  sa  structure  de  celui  de  la  limissette.  en  diirère 
par   le    manque  de  ciinnuunlcali<m  du    canal   endidynipluiliiiue  avec  l'c^téiMeui'. 


400  ZOOLOGIE  PRATIQUE. 


Squelette. 

Le  squelette  est  osseux.  Il  se  compose  :  1"  dune  jiiiilie  axiale,  compre- 
nant la  colonne  rerlehrale  et  la  téù';  2"  crmie  j»arlie  appendiciilaiie,  con- 
slituée  par  l(>s  Dunnhrcs. 

On  fera  une  longue  incision  dans  le  plan  de  symétrie  du  corps,  le  long  de 
la  ligne  dorsale,  de  la  tête  à  la  queue,  de  manière  à  dégager  sur  l'un  de  ses 
côtés  la  crête  osseuse  formée  par  les  prolongements  dorsaux  (apophyses  épi- 
neuses) des  vertèbres.  On  écartera  la  masse  musculaire  que  Von  vient  de  sépa- 
rer de  ces  apophyses  et  on  dégagera  les  corps  vertébraux  placés  au  fond  de 
l'incision.  En  opérant  de  proche  en  proche,  on  découvrira,  après,  les  extré- 
mités des  côtes.  Au  cours  de  cette  opération,  on  veillera  au  maintien  de  l'inté- 
grité des  ceintures.  On  opérera,  ensuite,  de  la  même  manière,  sur  l'autre 
moitié  du  corps.  On  décharnera,  enfin,  aussi  exactement  que  possible,  toutes 
les  autres  parties  du  squelette  (région  costale,  tête,  membres)  en  ayant  soin 
de  conserver  les  ligaments  qui  unissent  les  os  entre  eux  ;  on  pourra  appré- 
cier, ainsi,  les  rapports  généraux  qui  existent  entre  les  différentes  pièces 
osseuses.  Ensuite,  on  préparera,  celles-ci,  séparément. 

a)  Préparations  rapides.  Les  pièces  décharnées  seront  traitées  à  chaud, 
par  la  solution  suivante  : 

Eau i  litre. 

Carbonate  d'ammoniaque 100  grammes. 

(A  employer  pour  les  petites  pièces), 
ou 

Eau 3  litres. 

Ammoniaque 0  litr.  500. 

Savon  de  Marseille 200  grammes. 

(Préférable  pour  les  grosses  pièces). 

On  fera  bouillir  les  os  jusqu'au  moment  où  les  parties  molles  s'en  détache- 
ront au  simple  frottement  ;  on  les  raclera,  ensuite,  avec  un  linge  ou  avec  un 
grattoir  mousse;  on  les  lavera  à  grande  eau,  puis,  après  les  avoir  déshydra- 
tées par  l'alcool,  on  les  laissera  sécher. 

b)  Préparations  lentes.  —  On  emploiera,  avec  avantage,  des  Dytiques  (fig.  231) 
ou  des  Têtards  auxquels  on  confiera  le  soin  de  nettoyer  les  petites  pièces. 
Ces  animaux  s' acquittent  très  rapidement,  surtout  après  un  jeûne  prolongé, 
de  cette  fonction. 

i"  Colonne  vertébrale. 

La  colonne  vertébrale  (lig.  250  et  252)  s"éten(l  de  la  tète  à  rextrémilé 
caudale.  Elle  se  compose  de  (piarante-sept  vertèbres,  très  |)eu  dillejenles 
les  imes  des  autres.  Toutes  ces  vertèbres  sont  établies  sur  le  type 
amphicœlique,  c"est-à-dire  qu'elles  ont  un  corps  creusé  d'une  cavité,  à 
cliaque  extrémité.  Les  deux  cavités  communiquent  entre  elles  par  un 
oritice  étroit  que  traverse  la  cborde  dorsale.  Chaque  vertèbre  porte  deux 
arcs  :  l'un  dorsal  ou  neural,  dans  lecpiel  j)ass('  la  moelle  épinière; 
l'autre  ventral  ou  hémal  dans  le([uel  i)assent  Vaorlc  et  des  veines  satel- 


I>E    IIAUBEAU. 


O    ^   _0     _       =;     5 


-j.       -    V      -   c; 
P     •-   -^     >    r 

-J      ï  =  •-=    a  ■ 


a"      "^    o    =  -=    ï:  "î;    ^ 

^     •  -    =    ?  .r  — '  -ï   > 
a     b   i   t^,   S   S   —  j 

1  t^^il  ^î 


■=  I   =5   ï   s    o_ 


—    a.  ^  C' 


26 


i(»^i 


ZOOLOGIE   PRATIQUE. 


lilos,  los  veines  cardinales  postérieures  ou  la  veine  caudale,  l/arc  hénial 
est  ouvert  daus  la  r(''<iioii  ahdouiiualc  ;  il  est  l'oruié,  au  contraire,  dans  la 
région  caudale.  D'après  ces  dispositions,  les  vertèbres  peuvent  être  divi- 
sées en  vertèbres  abdominales  (29)  ayant  l'arc  hémal  ouvert  et  en  ver- 
tèbres  caudales  (l(S)  dont  le  même  arc  est  fermé.  La  première  vertèbre 
al)dominale,  Vatlas,  porte  deux  fosses  articulaires  qui  reçoivent  les  con- 
dyles  occipitaux.  La  dernière  vertèbre  caudale  soutient  des  plarpies  dis- 


Fig-.  201.  —  Dylir/ues  et  Ilydrop/illcs.  —  Gross.  lin.  :   l/'2. 

Ces  insectes,  surlout  les  premiers,  sont  des  auxiliaires  utiles  du  laboratoire  «le  zoolof>;ie.  Ce 
ont  de  g'ros  coléoptères  qui  habitent,  pendant  le  jour,  les  eaux  des  marcs,  des  fossés,  des 
étangs,  où  ils  poursuivent  continuellement  (Dytiques)  les  autres  insectes  j)our  s'en  nourrir. 
On  les  conserve  en  captivité  dans  une  cuve  contenant  une  certaine  quantité  d'eau.  Cette  cuve 
doit  être  recouverte  d'une  toile  métallique,  car,  la  nuit,  ces  insectes  prennent  leur  vol.  En 
donnant  à  ces  animaux,  comme  alimentation,  les  pièces  que  l'on  veut  décbarner  pour  en 
extraire  les  parties  squclettiques,  on  obtient,  en  peu  de  t(îm])S,  grâce  à  leur  voracité,  des 
préi)arations  dé|)ouillées  des  portions  charnues  et  fort  bien  nettoyées.  Les  Dytiques  sont  essen- 
tiellement carnassiers  et  doivent  être  préférés.  On  les  reconnaît  aisément  à  la  forme  de  leurs 
])attes  postérieures  qui  sont  frangées  et  disposées  en  rames.  Les  llydropliih.'s  sont  habituelle- 
ment herbivores;  ils  ne  sont  carnassiers  que  par  nécessité  et  s'acquittenl  plus  mal  de  leur 
travail  qiu^  les  Dytiques.  On  les  reconnaît  à  la  forme  du  corps  plus  élancé  que  celui  des 
Dytiques  et  à  une  aiguille  longitudinale,  acérée,  placée  sous  l'abdomen.  , 


posées  en  éventail,  sur  lesquelles  s'articulent  les  rayons  de  la  nageoire 
caudale.  Les  vertèbres  abdominales  supportent  des  côtes. 

Côtes.  —  Les  côtes,  annexées  aux  vertèbres  abdominales,  entourent  la 
cavité  viscérale;  elles  ont  la  forme  d'arcs  qui  restent  libres  du  côté 
ventral;  elles  n'ont  (jii'une  tète  articulaire. 

2"  Tête. 

La  tète  comprend,  comme  celle  des  Sélaciens  (Voy.  p.  o7(S)  :  1"  une 
boite  crânienne  entourée  de  capsules  protégeant  les  organes  des  sens; 
2"  sept  paires  d'arcs  viscéraux.  Comme  cliez  les  Sélaciens,  encore,  ces 
pièces  sont  primitiveiiumt  cartilagineuses;  mais,  ici,  leurs  dispositions 
originelles  se  compliipient  de  la  iacon  suivante  :  1"aux  pièces  formées 


I.K    MAîJlfEAI;. 


Apopnysss  aorsatâs .   _  . 


¥ifJ)t  cardinata  postirlturs  tJroUs 


VêUiê  cantùiala  postirlâure  gauctia 


Apophyse  aorsalo 


Corps  lie  ta  oertéùra 


-  -Ti  Plexus  sympalftajua 


Veine  cauâala 


Fig.  252. 

Dr'<siiis  rétahlissanf  dans  l'cspnce  la 
(li.spotiitioii  des  vertèbres  abdominales 
et  des  vertèbres  caudales.  Les  rapports 
de  ces  pièces  avec  la  moelle  épinicre, 
lu  e/iorde  dorsale  el  /rs  (jros  troncs 
vasculaires  sont  également  reprc- 
seules. 

(jross.  lin.  :  4. 

En  A,  trois  vertèbres  abdominales 
disjointes.  Ces  vcrtèlircs  ont  un  aicliémal 
ouvert  et  supj)ortent  des  côtes.  La  moelle 
é|jiniére  passe  sons  les  arcs  dorsaux  ou 
neuraux.  La  diorde  dorsale,  continue,  tra- 
verse le  corps  de  chaque  vertèbre  en  son 
centre.  Entre  les  vertèbres  la  chorde  se 
renlle,  de  manière  à  remplir  tout  l'espace 
laissé  libre  ;  elle  est  supposée  amincie, 
dans  le  dessin,  par  lécartenient  d('s  ver- 
tèbres. 


Apophyse  fiœmatt 


En  B,  une  vertèbre  caudale.  Les 
dispositions  générales  de  cette  vertèbre 
sont  les  niiuu^s  que  celles  des  verlébrc 
alidoniiiuiles:  seulement  l'arc  liémal  est  fermé  et  les  veines  cardinales  postérieures  sont  rem- 
placées par  la  veine  caudale. 


AU 


ZOOLOCIK   l'HATlOUK. 


par  la  tète  cartilagineuse  primitive,  s'adjoignent  des  os  (pii  se  forment 
autour  d'elles,  d'une  façon  indépendante,  dans  l'épaisseur  du  derme;  ces 
os  sont  dits  os  secondaires  ou  os  de  membrane  ;  2"  dans  la  substance 
cartilagineuse,  homogène,  qui  forme  la  tête  primitive,  se  développent  des 
plaques  osseuses,  dites  os  de  cartilage.  Les  os  de  membrane  et  les  os  de 
cartilage  s'unissent  pour  constituer  la  tète  osseuse  délinilive. 

Les  os  de  la  tète  sont  très  nombreux;  chez  les  Vertéljrés  inféi'ieurs,   ils 
tendent  à  se  fusionner  chez  les  Vertébrés  supérieurs  et  à  doimcr  un  |)his 


Fig-.  '235.  —   Lu  cinrjuièiiic  paire  d'arcs  braiichiaa.r  du  liarbeau.  —  (iross.  lin.  :  'i. 

En  1,  aspect  réel.  En  2,  dessin  tliagramm;iti()uc  indiquant  la  répartition  des  dents  sur  ces 
arcs.  Ces  derniers  sont  courts  et  massifs;  ils  ne  soutiennent  pas  de  l)rancliies;  ils  correspondent 
à  deux  pièces  symétri(|ues,  épaisses,  hérissées  de  dents;  celles-ci  sont  dites  dénis  plian/ii- 
f/icniies. 

petit  noildtre  de  pièces  de  ilimensions  plus  grandes  cl   de   formes  [)liis 
différenciées. 

Le  tableau  de  la  i»age  i05  précise  ces  données  : 


3'  Membres. 

Membres  impairs.  —  Le  squelette  des  mem])res  im[)airs  est  essen- 
tiellement constitué  |>ar  des  rayons  osseux  réunis  indirectement  aux  apo- 
physes vertébrales  par  des  os  inlerè])ineux. 

Membres  pairs.  —  Ces  mend)res  sont  disposés  en  deux  paires  :  lime 
antérieure,  l'autre  postérieure.  Cha(pie  paire  comjirend  imc  ceinture  en 
rapport  avec  le  tronc  et  des  extrémités  libres. 

a)  Memiîres  antiîrieurs.  —  La  ceinture,  dite  ceinture  scapulaire,  se 
compose  d'une  chaîne  osseuse  articulée,  d'une  part  avec  la  tète,  d'autre 


LK    liARIlEAC. 


Tête  primordiale. 


Plaque  cartilagi- 
ncuso,  d'une  seule 
pièce,  ne  foimani, 
à  ancun  monicnf, 
inic  hoite  cimiplè- 
tenicnl  fermée. 
Celte  [)ièc('  pré- 
sente siirlout,  en 
dessus,  des  lacu- 
nes assez  lari;es. 
Klleesl  en  rapporl, 
sur  ses  côtés,  avec 
(les  capsules,  plus 
ou  moins  incom- 
plètes,(|ui  abi'iteiit 
les  orjianes  de 
l'olfaction,  de  la 
vision  et  de  rouie. 


<o   H 


O)      j3 


.4  irs 
l'isrih-dii.r 


Os  de  cartilage. 


Ces  os,  développés 
au  sein  de  la  sult- 
slance  cartilagi- 
neuse primitive, 
formeni.dune  ma- 
nière générale,  les 
os  de  la  base  du 
crâne  et  des  pu- 
rois  latérales,  |iar 
ex.:  une  partie  des 
pièces  occipitales, 
le  rocher,  les  piè- 
ces diverses  du 
spliéno'id  e,  de 
Velhmoidc,  etc. 


Os  de  membranes. 


Ces  os,  formés  dans 
l'épaisseur  du 
derme,  consti- 
tuent, d'une  ma- 
nière générale,  les 
os  de  la  face,  en- 
tourant et  com- 
plétant les  capsules 
sensorielles  ;  les 
os  de  la  roule  du 
crâne,  [lar  ex.  :  le 
supra-occi  f)il<t  /, 
les  l'rotitaii.r,  la 
chaîne  nifrti-orhi- 
laire,  les  nasaux, 
etc. 


Arc  oral 

ou 

mandibulaire. 


H.  Arc 

hyoïdien. 


III  à  VII. 
Arcs  branchiaux. 


Forment  le  palatin 
Xe-iplériigoides,  le 
carré,  etc. 


Fournissent  une  série 
de  pièces  osseuses 
forniantlV/jo/^«rcî7 
Injoidien  propre- 
ment dit  et  quel- 
(jues  autres  pièces. 
A  signaler  le  stijl- 
lujal  qui  établit, 
seul,  l'union  de 
l'appareil  hyoïdien 
avec  le  crâne. 


m,  IV,  V,  VI. 

Donnent  les  arcs 
branchiaux  jiro- 
prement  dits,  sou- 
tenant les  bran- 
chies. 

VII.  Cet  arc,  plus 
court  et  plus  ra- 
massé que  les  pré- 
cédents, privé  de 
branchies,  forme 
une  masse  épaisse, 
hérissée  de  dents 
et  constitue  les 
deux  os  pharijn- 
(ficns  postérieurs 
porteurs  de  dents 
dites  plia  r  II  n- 
giennes. 


Forment  le  nia.ril- 
lairesnpérieur,U' 
prénia.rillaire,  le 
dentaireouma.ril- 
laire  inférieur,ek. 


Fournissent  les  pla- 
ques operculaires 
et  les  rations 
branchiostèges. 


406  ZOOLOGIE    PRATIQUE. 

part  avoc  rexiri'iiiitr  lihic  du  iiiciiiltri'  ou  iKujcolrc.  De  chaque  coté  du 
corps,  un  os posl-lemporal  et  un  os  siipra-claviculaire  rattachent  la  tète 
h  une  vohnnineuse  clavicule.  CeUe-ci  est  unie  à  sa  symétrique  sur  la 
ligne  luédio-ventrale.  De  chaque  clavicule  se  détachent,  inférieureiuent, 
un  os  branchial,  externe,  supportant  la  nageoire  et  un  os  coraco-scajni- 
laire,  interne.  L'extrémité  lihre  ou  nageoire  a  pour  hase  une  série  d'os 
courts  occupant  la  place  du  proptéryçjium,  du  inésoptth'uyiiim  et  (hi 
métaptëriigiinu  décrits  chez  les  Sélaciens. 

A  la  suite  de  cette  partie  hasilaire,  sont  placés  différents  osselets  repré- 
sentant les  pièces  radiales  de  la  nageoire. 

b)  Membres  postéuieuhs.  —  La  ceinture,  dite  ceinture  pelvienne,  est 
constituée  par  une  foui'clie  osseuse  à  hranches  dirigées  en  avant,  parallè- 
lement au  tronc.  Cette  ceinture  ne  forme  pas  un  hassin  proprement  dit, 
elle  résulte,  simplement,  de  la  fusion  de  quelques  cartilages  proximaiix 
des  nageoires  ahdominales.  Ces  dei'iiières  sont  moins  compliquées  (pie 
les  nageoires  pectorales.  Leur  partie  hasilaire  est  réduite  à  une  seule 
pièce,  le  mëtaplénjfjiiini.  Les  pièces  radiales  sont  également  très  sim- 
ples. 

Différentes  formes  de  Téléostéens. 

Les  Téléostéens  représentent  plus  des  neuf  dixièmes  des  l'oissons  actuels.  Ils  offrent 
entre  eux  de  très  grandes  ressemblances.  Leurs  espèces  ont  des  mœurs,  des  habitats,  etc., 
extrêmement  divers;  aussi  présentent-elles  dans  leur  structure,  une  richesse  de  détails 
très  variés  que  l'on  utilise  pour  les  distinguer.  Ordinairement,  on  sépare,  d'abord,  deux 
groupes,  ayant  un  faciès  très  particulier,  isolés  parmi  les  autres  Téléostéens. 

1°  II  existe  un  petit  groupe  au  corps  cuirassé,  à  museau  tubnlaire,  dépourvu  de  dents, 
et  trait  caiactéristique,  à  branchies  externes  en  forme  de  houppes.  A  l'intérieur,  la 
vessie  est  dépourvue  de  canal  aérien  ou  peut  uiauquei'.  Ces  animaux  vivent  au  milieu 
des  plantes  marines.  Ils  ont  un  aspect  caractérisli(|ue  qui  permet  de  les  reconnaitre  à 
première  vue   (Ilip|iocampe,    I^'gase,   PhiIlo|itéryx,  etc.;.  Ce  sont  les  Lophobranches. 

2°  On  connaît  un  second  groupe  à  formes  étranges,  globuleuses  ou  comprimées 
latéralement  pouvant  allecler  la  disposition  d'un  tronc  de  pyramide  à  base  rectangu- 
laire,etc.  La  paroi  du  corps  est  soutenue  par  de  larges  pla(jues  osseuses  qui  forment  une 
carapace  dermi(|ue,  épaisse,  résistante,  souvent  épineuse,  rappelant,  par  divers  côtés,  les 
cuirasses  de  certains  Poissons  ganoïdes.  La  fente  buccale  (>st  étroite.  Les  nageoires 
abdominales  font  défaut.  Ce  groupe  constitue  les  Plectognathes. 

Après  ces  êtres  spéciaux  nous  rentrons  dans  les  formes  les  plus  répandues  des  Poissons 
Téléostéens. 

Dans  ces  dernières,  les  dislinclions  essentielles  s'élablisseut  d'après  la  structure  des 
nageoires.  Quand  celles-ci  sont  soutenues  par  des  rayons  flexibles,  les  Poissons  qui  les 
possèdent  sont  dits  Malacoptérygiens  ;  quand  les  rayons  sont  épineux,  les  Poissons 
sont  dits  Acanthoptérygiens. 

Les  Malacoptérygiens  comprennent,  il'uue  |iart,  la  plupart  de  nos  Poissons  d'eau 
douce  et  un  cerlaiu  nondire  de  Poissons  de  mei'  (Morue,  Merlan,  Poissons  plats).  Com- 
paré aux  Acanlbopl(Mygiens,  le  nombre  des  Malacoptérygiens  est  peu  élevé.  Ces  êtres  sont 
généralement  sans  défense.  Ils  habitent  tantôt  les  eaux  douces,  où  la  lutte  pour 
l'existence  est  moins  opiniâtre,  tantôt  la  mer,  où  ils  se  réunissent  par  innnenses  bandes 
(Morues)  ou  se  dissinudent  dans  les  f<mds  sablonneux  (Poissons  plats). 


TÉLÉOSTÉENS.  407 

a)  Il  (•^l  (les  Miilii(ii|ilt''i\,ui('iis  i|iii  |ii(''S('iilciil  imc  (lis|nisilioii  |iiiiiiilivc  de  l;i  vessie 
iialiildiic  (ccl  urgaiu-  c-oinimiiii(juc  ])iir  un  cimal  avi'c  l'd'sopliagc).  On  les  rccomiaîl, 
r\l(''iiciir(Miiont,  à  li'iii's  nageoires  ahdoniinales  |)la((''es  en  airière  dn  ciiiiis  on  absentes. 
(,('  soni  les  l'iiijsdsldiiii's  t\\\\  ((iin|ii-eini('nl,  iiiil;nnnieiil ,  la  {iln{iail  des  l'oissons  d'eau 
douce. 

/')  Il  esl  (ranires  Malaco|)térvgiens  dont  la  vessie  nataloire  a  sidii  des  modilications. 
(le  canal  ac'iien  est  réduit  à  l'état  de  cDidon  |ilein  ou  a  coni|ilèleni(!nl  disparu),  (les Pois- 
sons se  caractérisent,  (îxtérieurement,  |iar  leurs  nageoires  ai)doniiiiales,  placées  à  côté 
des  nageoires  pectorales.  (',(>  S!)nt  les  \iuic(inlliinirns,  parmi  lesipiels  se  trouvent  des 
poissons  bien  coinnis,    la  Morue,  le  Merlan,  elc.,  le  i^rand   i:roupe  des  l'oissons   plais. 

Les  Acanthoptérygiens  sont  les  pins  nombreux  des  Téléostéens.  ('.liez  en\  la  vessie 
nataloire  manipie  de  canal  aérien  on  est  entièrement  absente.  Les  nageoires,  soutenues 
pai-  des  ravons  résistants,  constituent  des  armes  puissantes,  complétées,  dans  un  cer- 
tain niMubre  de  cas,  par  un  appareil  venimeux.  Les  nageoiL'cs  alxlominales  sont  rappro- 
chées des  nageoii'es  pectorales.  Le  corps  est  parfois  armé  de  |)i(pian(s  et  de  lames  Iran- 
cliantes.  Ces  dispositions  sont  éminennnent  favorables  dans  la  lutte  pour  la  vie.  Les  Acan- 
lb(tptérygiens  représentent  la  grande  majorité  des  Poissons  de  mer. 


Coup  d'oeil  général  sur  les  Poissons. 

Le  Poisson  est  par  excellence  le  \erlélué  a(|uati(pie.  Il  vil  immeigé  et  icspire,  pen- 
dant toute  sa  vie,  au  moyen  de  branchies.  De  là  découlent  tous  les  caractères  distinctil's 
de  son  organisme.  An  point  de  vue  des  caractères  extérieurs,  notannnent,  il  réalise  li-s 
qualités  essentielles  d'un  corps  propre  à  se  mouvoir  au  sein  de  l'eau.  Il  a,  dans  la 
règle,  une  forme  allongée,  à  peu  près  l'usiCorme,  habituellement  plus  renflée  à  l'avant  qu'à 
l'arrière;  il  est  numi  de  nageoires.  Le  Poisson  se  présente  sous  différents  aspects  : 

1"  Cydoslniiies.  —  Ces  êtres  occupent  une  place  à  part.  Ils  ofl'ient  des  caractères 
d'infériorité  (pii  ne  paraissent  pas  primitifs.  Ce  sont,  probablement,  des  êtres  dégénérés, 
se  raltachaut,  ainsi  (pie  l'indicpient  plusieurs  de  leurs  caractères,  à  des  \erlébrés  plus 
('levés  (pi'enx  en  organisation. 

2"  Gano'ide.s.  —  Les  Canoïdes  constituent  un  groupe  à  origine  lointaine,  (pii  semble 
provenir  des  formes  les  plus  primitives  des  Vertébrés.  Les  ])lus  anciens  d'entre  eux 
avaient  nu  corps  mou,  protégé  seulement  par  de  grandes  plaques  cutanées  osseuses 
(pii  formaient  un  S(pielette  externe  (Ganoïdes  cuirassés). 

Les  (ianoides  constituent  la  souche  des  autres  Poissons  (Sélaciens,  Téléostéens,  Ihp- 
neustes).  Eux-mêmes  se  sont  éteints,  pour  la  plu|iart,  ne  laissant  subsister  dans  la  nature 
actuelle  que  de  rares  représentants  :  Esturgi'on,  Polyptère.  Lépidost(''e,  etc.,  eu  tout 
une  trentaine  d'espèces. 

5°  Sélaciens.  —  Ces  animaux  se  sont  peu  modifii's  à  travers  les  tenijis  et  ont  con- 
servé de  nombreux  caractères  primitifs. 

i"  Téléostéens.  —  Les  Téléostéens  sont,  parmi  les  Poissons,  ceux  ((ui  se  sont  adaptés 
de  la  façon  la  plus  conqilète  aux  milieux  actii(ds. 

5"  Dipneustes.  —  Les  Dipneustes  offrent  des  caractères  de  passage  de  la  vie  a(pia- 
tique  à  la  vie  aérienne.  Ils  ont,  à  la  fois,  des  branchies  et  des  poumons  (vessie  natatoire) 
pouvant  fonctionner  alternativement.  Ils  représentent  un  terme  de  passage  entre  les 
Poissons  et  les  Batraciens. 

Le  tableau  suivant  résume  les  caractères  anatomi((ues  externes  servant  à  distinguerles 
Poissons  entre  eux. 


408 


Classe 

des 

Poissons' 

Bouche . 


ZOOLUlilE   l'IiATIQUK. 

Arrondie.  i)laci'('  au  boni  du  museau,  formée  par  une  lèvre 
coutiuue.  circulaire  ou  demi-circulaire,  soutenue  par  uu 
iiinieau  caitilagiiieux. 

'chacune  dans  uu  sac  dislincl,  ou- 
vert directement   à  rextérieurl 
(sauf  chez  les   llolocépliales  où 
elles  sont  recouvertes  par  un  pe- 
tit opercule  membraneux).  Le' 
corps  est  revêtu  d'écaillés  très^ 
fines  portant,  en  leur  milieu,  un 
tulieicule  saillant  ou  une  é|iine, 
(écailles    placoïdes).    Le    sque- 
lette est  cartilagineux.  La  queue 
est  toujours  liéléiocerqne. 

'  d'écaillés  losanfii(pies 
iuxta})osées,  endm- 
tes  d'une  couclie 
épaisse  d'un  (MUMil 
brillant  (écailles  j^a- 
noïdes);pouvanl  por- 
tei'  aussi  des  plaques 
osseuses.  Le  sque 
lette  est  tantôt  carti- 
lagineux, tantôt  os- 
seux. La  queue  est 
très  souvent  h(''l(''ro- 
cer(pie. 


1.  Or.  (IrsCji- 
(■  I ost  (I  m  es  . 
'1     u.      \ivanl 
nciil  . 


iiclue 


Or.    (1rs  Sr 
liiciciis. 


Ku     forme 
feule  Iransver- 
salc,     limitée 
par  deux  lèvres 
distinctes, 
l'une      su|h' 
rieure,  l'autre 
inférieure.  La 
bouche     ren 
ferme      dcn 
lit  de  ho  i  rc- 
caitilagineu 
ses  ou  osseuse 
dont      r 
rieure  est  arti- 
culée et   peut 
exécuter    des 
mouvements 
de  va-et-vient. 
Appareil  lespi- 
lalou'c     com- 
nosé  : 


seuses\ 
'infé-\ 


dans  une 

cavité 

hiaiicliiale 

coininune 

protégée  / 
par  uu  \^ 
grand 

opercnle 
Corps 
revêtu  : 


").  Or.  (les  G(i- 
iwuh'S,  trente 
espèces  envi- 
ron, vivant  ac- 
tuellement. 


De  bidiuliics  et  de 
j)OU)iion)i  pouvant 
fonctionner  alter- 
nativement. 


\ 

d'écaillés  arrondies  sur  / 
leur  bord  libre,  min 
ces,  flexibles,  striées 
dans  le  sens  rayon- 
nant et  dans  le  sens 
transversal,     imbri 
qiuV'S    comme     le; 
tuiles  d'un  toit,  en 
dnites    de    peu     ou 
point  d'émail  (écail- 
les cvcloïdes  ou  cté 
noïdes). Le  squelette 
est  osseux.  La  queue 
est  toujours   liomo- 

l      cerque. 

^Le  corps  est  protégé, 
connue  chez  les  Té- 
léostéens,  par  des  ' 
écailles  arrondies  sur 
leur  bord  libre,  min- 
ces et  imbri(|uées 
(écailles  cvcloïdes) 
Le  squelette  est  car- 
tilaoineux. 


4.  Or.  des  Tr- 
léostéeiis.  Re- 
présentant les 
0/10  des  pois- 
sons  actuels. 


5.  Or.  des  Dip- 

neules.  Trois 
espèces  vivant 
actuellement . 


BATRACIENS 


Los  llatraciens  sont  des  aiiiiiiiiiix  (jiic  leur  orgaiiisalion  jilacc  ciilic  les 
Vertébrés  inréricurs,  essentiellcmoiit  (»rganisés  pour  la  vie  a([iiati([iie  cl 
les  Vei'léhrés  supérieurs. 


(léfinitiveiiient  adaptés  à 
la  vie  aérienne.  Ils  pré- 
sentent, dans  leur  struc- 
ture, des  persistances 
d'organes  ayant  appar- 
tenu aux  Vertébrés  aipia- 
tiques  et  des  ébaucbes 
d'appareils  adaptés  à  la 
vie  aérieinie.  D  autres 
parties  du  corps  sont 
spécialement  appropriées 
à  Tétat  transitoire  dans 
lequel  ces  êtres  sont 
placés. 


Caractères  géné- 
raux du 
développement. 


--    Queue 


Brandîtes  externes  .- 


Fente  ùranctiiale 


fente  ùrancftiale 


D 


Origine  au  membre  postérieur 


fente  ùranchlale  - 


Origine  du 
membre  antérieu 


Queue  en  voie 
de   régression 


Le  dévelop[)eiiieut  des 
Batraciens  oll're  cet  inté- 
rêt particuliei'  de  mon- 
trer eonmient  des  êtres 

[(ourvus,  daboi'd,  dune  '" — '  -^^^          W 

organisation  de  Poisson,  0 

peuvent        devenir       des      Fig-.  2:>i.   —  Les  dipn-nts  aspects  du  Crapaud  au  cours 

Vertébrés   à   respiration  '''■  «<"'  déveioppemeni. 

aérienne.   Chez    le    Ci'a- 

paud,  par  exemple,  les  œufs  sont  petits  et  manquent  du  luxe  d'annexés 
nutritives  et  protectrices  que  Ton  observe  dans  les  œufs  des  Re|)tiles,  des 
Oiseaux  et  des  Mammifères.  Les  jeunes  sont  rendus  lil)res  de  bonne  heure 
et  vivent,  pendant  lui  certain  temps,  à  la  manière  des  Poissons,  avec  un 
appareil  respiratoire  branchial.  Ils  portent,  d'abord,  des  branchies  externes 
et  une  queue  comprimée  latéralement  (lig.  2.'ïi,A).  Au  J)out  d'une  durée 


ilO  ZOOLOGIE   l'RAÏlOl  E. 

de  temps  variable,  les  bi'ancliies  diminuent  de  volimie,  deviennent 
internes  et  ne  communiquent  ])lus  avec  le  dehors,  que  par  une  fente  bran- 
chiale (tig.  '254,  B). Celle-ci  se  ferme,  par  la  suite,  quand  l'animal  emploie 
la  respiration  aérienne.  En  même  temps,  les  pattes  commencent  à  se  déve- 
loppei-  :  les  postérieures  d'abord,  les  antérieures  ensuite  (fig.  254,  C). 
(jiiand  ces  dernières  ont  poussé,  le  jeune  Cra|)aud,  avec  sa  grande  queue, 
[)rend  Faspect  d'un  Batracien  urodèle  tel  qu'un  Triton  ou  une  Sala- 
mandre (fig.  254,  E).  Enfin,  la  queue  s'amoindrit,  puis  disparait,  et  le 
jeune  animal  devient  un  Batracien  anoure  (fig.  234,  E).  Des  changements 
étendus  se  produisent  aussi  à  l'intérieur  du  corps;  ainsi,  par  exemple,  la 
transformation  de  l'appareil  respiratoire  entraîne,  à  sa  suite,  des  modifi- 
cations du  cn'ur,  du  système  vasculaire;  les  oiganes  des  sens  se  modi- 
fient; la  ligne  latérale  existant  chez  les  Têtards  disparaît  chez  ladulle. 
Les  différentes  parties  de  l'organisme  subissent,  en  somme,  des  modifi- 
cations diverses  en  rapport  avec  leur  translation  du  milieu  aipiatique  dans 
le  milieu  aérien. 

En  fournissant  des  provisions  nutritives  abondantes  à  leurs  jeunes  (Voy. 
l'œuf  des  Oiseaux  p.  ex.),  les  Yertél)rés  supérieurs  ])ermettent  à  ces 
derniers  de  traverser  rapidement  leur  |)hase  l)ranchiale,  sans  sortir  de 
l'œuf.  Cette  phase  subit,  décelait,  un  laccourcissement  considérable  et 
une  grande  simplification. 

Exemple-   LE   CRAPAUD   VULGAIRE 
BUFO   VULGARIS  [Lauv]. 

Plusieurs  raisons  engagent  à  étudier  le  Crapaud,  de  préférence  aux 
autres  Batraciens  : 

1"  Le  squelette  présente  un  état  de  massivité  très  grand  qui  en  facilite 
l'étude.  2"  La  musculature  offre  un  développement  et  une  netteté  remar- 
(piahles.  5"  Les  organes  génitaux  ont  une  disj)osition  spéciale,  |)rimitive, 
qui  rend  leur  étude  plus  démonstrative  que  chez  la  Grenouille,  par 
exemple,  etc. 

ASPECT  EXTÉRIEUR 

Le  corps  du  Crapaud  est  ramassé.  La  tète  est  unie  au  tronc,  sans  l'in- 
termédiaire d'un  cou  apparent.  La  queue  fait  défaut.  Les  meml)res  sont 
appro|)riés  à  la  locomotion  terrestre,  mais  ils  sont  courts  et  mal  établis 
pour  la  marche;  ils  élèvent  peu  le  tronc  au-dessus  du  sol  et  laissent  traî- 
ner le  ventre.  Les  doigts,  terminés  en  pointe  mousse,  sont  réunis  pai" 
une  palmatm'e  incomplète  '.  La  bouche  est  largement  fendue  et  les  lèvres 
sont  soutenues  par  des  mâchoires  dépourvues  de  dents.  Les  narines  sont 

I.  Le  niàlc  possède,  sur  clia(|iic  niorrilirc  antiTiciir,  iiiio  ('mineiice,  d'aspect  noirâlrc,  iju'il 
utilise  au  monieul  de  Laccoupleuient,  pour  se  fixer  sur  la  femelle. 


LE    CRAPAUD. 


A\\ 


('•li'oiles.  L'œil  est  pdil  cl  |)r()l(''i;(''  |);ir  des  |»aii|)i('i('s  simples.    Loreille 


Bianae  oaroiiatenne 


Membrane  au  tymoan 


Verrues  âe  ta  peau 


Orifice  ciancat 


Appareil  Itxateur  pour  ta  reproduction  (existe  seulement 


Oemi  palmes  tnteraigttoies  au  oted  aosterleur 

Fig.  'iôo.  —  Aspect  r.rlériciir  du  Crapaud.  —  Gross.  lin.   :  '2/0. 


présente  un  tym])an  à 
tlenr  de  peau,  très  |)('n 
distinct. 

A  l'arrière  du  tronc 
setronvenn  orifice  cloa- 
cal,  commun  à  l'intes- 
tin et  à  l'appareil  uro- 
^^énital.  La  peau  est  ver- 
ruqnense,  nue.  lid)rifiée 
par  des  mucosités;  elle 
porte,  en  ariière  de  la 
tète,  deux  volumineuses 
<;landes  nommées  glan- 
des parotifheunes.  Le 
mâle  est  moins  grand 
([Ui'  la  l'emellc. 

Téguments. 

La  peau  est  nue.  Elle 

lii;.  -i:>{>.  —  Les  liqncs   d'incisions  à  faire  pour  dépouiller     j-gj^jy^j^n.   ,],.    iiitnd>reu- 
Ic  Crapaud.  .       ,       , 

I       iif      1    .)          .1         .  !■    I      1      1       1  1  ■      ,    ses  i-landes  (nu  secre- 

l,L's  ilullrcs  1,  '2,  ()  (loiinenl  1  ordre  dans  k'i|uel  doivent  ~  ' 

Hi-e  faites  les  incisiuiis.  Les  lléchcs  indiquent  les  directions.  tcnt    UU    UUICUS    propre 


412  ZOOLOlilp:   l'HATIOlE. 

il  onveloppcr  los  corps  ('trangors  et  l\  faciliter  leur  glissement  sur  la 
peau.  Elle  contient  aussi  des  cellules  appelées  r/*ro?«o6/f/,'>;/('.s- (pii  servent 
à  la  protéger  contre  l'action  de  la  luniièi-e.  Elle  a,  en  outre,  des  fonctions 
respiratoires.  Ces  dernières  fonctions  ne  peuvent  se  produire  dans  luie 
atmosphère  desséchée.  Tout  cela  explicpie  diverses  particularités  des  mœurs 
des  Crapauds  et,  en  particulier,  leur  préférence  pour  les  endroits  sombres 
et  humides. 

La  peau  n'adhèic  pas,  dans  toutes  ses  parties,  aux  i)ortions  sous-ja- 
centes  du  cor|)s,  elle  en  est  séparée  par  des  cavités  appelées  sacs  lym- 
phatiques (lig.  '257). 

On  incisera  d'abord  la  peau  sur  la  ligne  médio-ventrale  et  sur  la  face  infé- 
rieure des  membres  (tig.  236).  Puis,  de  proche  en  proche,  on  disséquera  sur 
les  différentes  parties  du  corps  les  cloisons  qui  délimitent  les  sacs  lymphatiques. 

Ces  sacs  (lig.  207)  portent  des  noms  divers,  daprès  la  place  qu'ils 
occupent.  Ils  représentent  la  partie  sniJerhcielle,  très  développée,  de 
l'appareil  lymphatique  ;  ils  communiquent  entre  eux  et  sont,  de  plus,  en 
rap|iort  avec  le  système  sanguin.  Ees  globules  lymphatiques  sont  très 
mobiles;  ils  peuvent  s'incorporer  et  détmire  (jihagocytose)  les  pous- 
sières diverses,  les  micro-organismes,  etc.,  qui  pénètrent  dans  les  sacs. 

En  résumé,  le  corps  du  Crapaud  est  placé  dans  un  manchon  cutané  à 
fonctions  respiratoires;  la  face  externe  de  ce  manchon  a  un  rôle  défen- 
sif,  par  le  mucus  dont  elle  est  couverte  et  par  les  chromoblastes  qu'elle 
contient;  l'espace  sous-jacent  renferme  des  cellules  mobiles  dont  le  rôle 
est,  de  même,  éminemment  protecteur. 

On  examinera  la  face  interne  de  la  peau. 

La  peau  (lig.  '237,  C)  est  abondanunent  vascularisée;  elle  est  compa- 
rable, comme  on  vient  de  le  voir,  à  un  organe  pulmonaire;  elle  constitue, 
en  effet,  chez  les  Batraciens,  un  appareil  respiratoire  plus  inqxntant  que 
les  poumons.  Le  sang  lui  vient  d'une  artère  cutanée,  branche  du  tronc 
artériel  pulmonaire,  plus  développée  (pu»  l'artère  pulmonaire  proprement 
dite.  L'artère  cutanée  passe  du  tronc  à  la  ]K\au,  au  niveau  des  aisselles. 

Chez  les  vertébrés  plus  élevés  en  organisation,  les  téguments  sont 
desséchés  et  recouverts  de  formations  éj)idermiques  épaisses.  La  peau 
perd,  en  grande  partie,  ses  fonctions  respiratoires. 

ORGANES  CONTENUS  DANS  LA  CAVITÉ  VISCÉRALE 

On  incisera  la  paroi  musculaire  du  tronc,  sur  la  ligne  médio-ventrale,  de  la 
région  mandibulaire  au  pubis,  en  s'efforçant  de  ménager  la  veine  médiane 
ventrale,   qui    est  superficielle  (fig.  238). 

On  fendra,  ensuite,  transversalement,  la  même  paroi,  au  niveau  des  aisselles 
et  des  plis  de  Vaine.  On  rabattra  les  volets  ainsi  formés  et  on  complétera 
l'ouverture,  en  détachant  le  sternum. 


—   s   ^ 


4îi  ZOOLOlilE   l'HATlOlIK. 

0/3  disséquera  la  membrane  qui  entoure  le  cœur  (péricarde).  On  relèvera 
ensuite,  en  haut,  à  droite  et  à  gauche,  les  lobes  du  foie  et  on  déroulera  l'in- 
testin, sur  un  côté  du  corps,  en  étalant  le  mésentère. 

On  examinera  les  rapports  généraux  de  ces  différents  organes,  puis  on  les 
étudiera,  séparément,  en  commençant  par  les  plus  supei^ficiels . 


Glandes  thyroïdes  et  Thymus. 
Les  glandes  lliyroïdes  se   présentent  sous  la  lonne   de  deux  masses 


Mtisclo  ttynofflossf 


Bulbe  arltriel 


Muscle  ginlo-hyoiûien 


Oretilette  gauche 


eianaii  seruei:s  (testU:ute) 


Fii».  'iriS.  —  Di.^.scch'oii  (jrucralc  des  organes  con/i'iins  dauK  In  cavitc  visccrale. 
Gross.  lin.  :  ti/ô. 

ovalaires,  d'un  rouge  foncé,  placées  sur  les  cotés  de  l'appareil  hyoïdien. 
\a'  Ilij/iitMs  est  constitué  par  deux  petites  i>landes  syuiétriqueuient  placées 
[)rès  des  maxillaires  en  avant  et  en  dehors  des  glandes  thyroïdes. 


Appareil  circulatoire  central. 

Le  cœur  se  compose  de  trois  parties  :  deux  orcUlctlcs  et  un  ventri- 
cule. Les  arcs  aortiques  sont  au  nombre  de  trois. 

On  détachera  le  cœur  et  les  gros  troncs  qui  V accompagnent.  (Ces  parties 
seront  étudiées  ultérieurement.) 


LE    eu  A  l'A  UD. 


415 


Appareil  pulmonaire. 

Les  polluions  sont  constitués  |»;ir  deux  sacs  ellij)ti(|iios,  ayant  (Icsjiarois 
altondainiiu'iit  Nasciilarisccs,  iiiinccs,  et  léfièrciiioiit  plissécs  en  dedans. 
Les  hroncitcs  .s^n'râtcnt  à  Vcnircc  des  sacs  pidtnon(dres;  elles  se;  réii- 


,   Bouche 


Pharynx 


Poumon  gauche 


^,.  Canal  hepatiQue 


^J...  Pylore 

Conduit  excréteur  au  pancréas 
Canal  cholédoque 

Intestin  grêle 


Conduits  uro-g6nitaux    ■'//. 


'#^'-«j 


Gros  intestin  sectionne 


^ 


CloaQue 
Vessie  urinau-e  (bifide) 
l'iji.  'iôfl.  —   L'iipparcil  flif/cslif  (lu  C.nipaud.  isole.  —  (li'oss.  Un.  :  7tji. 


lussent,  en  avant,  et  l'oriiienl   une  Iraclwi'  à  la  hase  de  la(|iielle  se  Iroinc, 
chez   le  niàle.  un   a|>]iareil   de   |)lioii;ilion   eonteiiant  deux  cordes  vocales. 

l/jipparcil  |iuliiion;iiio  coinincnce  à  iuiictioiincr  chez  les  Dijincush's.  (lii  il  g:irdc  de 
grandes  ivsscinl)i;uic('s  avec  la  vessie  natatoire  des  Poissons.  Chez  les  liatraciens,  il  est 
encore  à  un  étal  siin|ile.  Chez  les  autres  Veil(''i)r(''S  aériens,  sa  slriieliiie  se  compli(|ue 
progressivement. 


416  ZOOLOGIE   l'RATIQUE. 


Appareil  digestif. 

On  désarticulera  le  maxillaire  inférieur,  sur  l'un  des  côtés,  de  manière  à 
ouvrir  la  cavité   buccale. 

La  houi'lic  est  largement  fendue.  Les  dents  l'ont  délant.  La  langue, 
('Ilipti([ue,  est  attaeliée  au  plancher  Inieeal  par  sa  partie  antérieure;  elle 
est  libre  en  arrière. 

Sui"  le  plafond  buccal,  inimédiatenient  en  ariiôre  des  maxillaires  suj)!'- 
rieurs,  sont  placés  les  orilices  nasaux  internes  [pfeniière  coimiiiinicd- 
lion  (le  rappan-il  olfactif  avec  la  carilé  baccale;  apparition  (leVentre- 
o'oisemoit  des  voies  digestive  et  respiratoire).  Latéralement,  dans  le 
voisinage  de  la  conunissure  des  maxillaires,  dél»ouchent  les  tromjx's 
d'Eustache  (pii  mettent  en  communication  lOrcille  moyenne  avec  la  cavité 
buccale  :  ces  conduits  sont  visiljles  en  ariière  des  saillies  internes  des 
globes  ocvdaires.  Au  fond  de  la  bouche  se  trouve  loritice  o^sojdiagien, 
ouvert  transversalement.  Lmnédiatement  au-dessous  de  lui  est  placé 
rorilîce  respiratoire. 

On  sectionnera  le  tube  digestif  :  i"  dans  la  cavité  buccale,  en  avant  des  ori- 
fices respiratoire  et  digestif;  2°  au  niveau  du  rectum,  au-dessus  des  orifices 
uro  génitaux.  On  incisera,  ensuite,  le  mésentère  intestinal,  et  on  étalera 
l'appareil  digestif  tout  entier  à  part  (fig.  239). 

L'œsophage  a  la  forme  d'un  tube  uniformément  caliljré;  il  est  suivi 
d  un  estomac  icnllé,  que  continue,  à  son  tour,  un  intestin  grêle. 
Celui-ci  reçoit,  dans  sa  partie  antérieure,  les  conduits  excréteurs  du  pan- 
créas et  du  foie\  il  décrit,  ensuite,  ime  séiie  de  circonvolutions  et  se 
jette  dans  un  gros  intestin,  renflé,  aboutissant  au  cloaque.  Dans  ce  der- 
nier, se  terminent,  également,  les  organes  uro-génitaux.  Sur  le  bord  de 
lintestin  yrèle  se  trouve  un  organe  arrondi,  d  un  beau  l'ouiiC.  la  )'ate. 


Appareil  uro-génital. 

Les  organes  exciéteurs  et  icjirodncti'ins  sont  suspendus,  par  un  mé- 
sentère, à  la  paroi  dorsale  du  corps,  de  chaque  côté  de  la  colonne  veilé- 
brale.  Us  ont,  cntie  eux,  des  rapports  étroits. 

1/appareil  nro-génital  se  compose  : 

1°  Wnne  paire  de  glandes  sexuelles  mâles  ou  femelles:  2"  d'une 
paille  de  reins:  5"  de  deux  paires  de  conduits  (pii  mettent  ces  deux 
sortes  de  glandes  en  rapport  avec  l'extérieur.  (Dans  leur  ensemble,  les 
organes  uro-génitaux  se  rapprochent  ti'ès  étroitement  de  C(mix  des  Séla- 
fiens.  ) 


I.K    CUAPAUI).  41  : 


Glandes  sexuelles. 


Testicules.  —  Les  tcsiiciilcs  forment  deux  coips  ('lli|)li(|iies  duii 
lilaiie  jaiinàtic,  jilacés  siii-  la  l'aee  ventrale  des  reins. 

On  soulèvera  les  testicules  sans  les  détacher.  On  se  contentera  de  les  faire 
tourner  sur  eux-mêmes,  de  manière  à  les  rapprocher  de  la  ligne  médiane  du 
corps.  Ils  se  placeront,  ainsi,  sur  le  côté  interne  des  reins  (ce  mouvement  est 
indiqué  par  une  flèche  sur  la  fig.  24i,  A). 

Les  testieules  s'attachent  aux  reins  par  nne  série  de  petits  canaux 
([ui  vont  s  ahouclier  sin-  le  canal  exciéteur  du  rein  ou  urclèvc  (canal  de 
Woltî).  Ce  dernier  sert,  ainsi,  de  conduit  vecteur  couniuui  à  la  glande 
inàle  et  à  la  glande  rénale. 

Ovaires.  —  Les  ovaires  coricspondent  à  deux  glandes  volumineuses, 
à  parois  minces.  A  Tintérieur,  ces  organes  sont  divisés,  par  des  cloisons, 
en  un  certain  nond)re  de  compaitiments.  Les  onifs  toud)ent  dans  la  cavité 
géu(''rale.  Chaque  ovaire  est  enveloppé  dans  un  repli  du  péritoine  qui  le 
lixe  à  la  région  dorsale,  sur  le  hord  interne  des  reins. 

Corps  jaunes.  —  Les  glandes  sexuelles  uiàle  et  l'emelle  sont  eu  conti- 
guïté avec  des  organes  l'rangés,  d'un  heaujaune,  qui  constituent  des  maté- 
riaux de  réserve. 

Organes  de  Bidder.  —  On  trouve,  en  avant  de  chaque  glande  géni- 
tale, une  masse  rougeàtre,  Vorgane  de  Bidder.  Ce  dernier  repi'ésente 
nne  glande  hermaphrodite  peu  éloignée  de  l'état  primitif  d'indifférence 
sexuelle;  il  est  hien  développé  chez  le  mâle  (fig.  ^1\[,  A),  mais,  chez 
la  femelle,  il  n'existe  que  dans  le  jeune  îige. 

Reins. 

Les  reins  sont  formés  par  deux  corps  volumineux  étendus  sous  le  péri- 
toine, de  part  et  d'autie  de  la  ligne  médio-dorsale;  ils  constituent  mi 
vein  primitif,  ou  mésonépliro^i,  ou  cor/v.s  de  Wolf]'.  (Voyez  les  considé- 
rations ex|K)sées  à  piopos  des  i-eins  des  Sélaciens,  p.  7)48.) 

Sur  la  face  inférieure  de  chaque  rein,  se  trouve,  accolée,  une  longue 
glandediui  jaune  clair,  la  capsidc  surrénale. 

Conduits. 

Lune  des  deux  paires  de  conduits  est  en  communication  avec  les  reins 
et  constitue  les  canaux  de  Wolff'.  L'autre  |)aire  n'a  aucune  connexion 
avec  le  rein  et  forme  les  canaux  de  Muller.  (Voy.  le  diagramme  de  la 
page  548.) 

Disi'OsiTioNS  PROPRES  AU  MALE.  —  Lcs  cauaux  (le  AVollf  jouent,  chez  le 
mâle,  le  doidtle  rôle  de  canaux  déférents  et  à'uretères.  Les  cauaux  de 
Muller  existent,  mais  restent  sans  emploi.  (Chez  la  Grenouille  ces  canaux 
sont  à  peine  ébauchés.) 

JAMMKS.  27 


418 


ZOOLOdIK   PRATIOIJE. 


Dispositions  I'Hopiuos  v  l\  femelle.  —  Les  canaux  de  Woltï'  servent, 
uniquenienl.  (Vitretèi^es.  Les  canaux  de  Mullcr  Ibrnient  les  ovidtictes;  ces 
derniers  ont  la  forme  de  tul)es  lon^s,  repliés  un  «^rand  nombre  de  fois 
sur  eux-mêmes  et  suspendus,  })ar  un  re[)li  du  [)éritoine,  à  la  ])aroi  dor- 
sale du  tronc.  Leurs  oriliccs  internes  sont  placés  près  du  cœur.  Infé- 
rieurement,  ces  conduits  se  diLiteut,  chacun,  en  un  réservoir  où  les  œufs 
saccumuliMit  avant  la  ponte  et  leurs  [)arois  sécrètent  un  mucus  (pii  enve- 


nein  ou  Corps  as  WolU 


Canal  de  Muller 


Os  Iliaque 


Urostyte 


Y'iii,.   ^iO.    —    Di(ir/i(i>iitne   dcsliiir   à   srrvir  dr  (jinde    ddiis    In    disseclinn    de    la    ptirlic 
rloacale  des  onjanes  iim-yéiiitaux. 

Le  sujet  osl  supposé  étendu  sur  le  dos  et  vu  de  profil.  Le  conduit  urinaire  et  le  rectum  se 
réunissant  au-dessous  de  la  symphyse  pubicime,  il  sera  nécessaire  de  dissérpier,  d'abord,  ces 
conduits  de  dehors  en  dedans,  autour  de  l'orilice  cloacal  :  on  les  fera  passer  ensuite  sous  la 
sympliyse  pubienne,  dans  le  sens  imiiqué  par  la  lléche  V . 

loppe  ces  derniers,  au  passade.  Chez  le  Crapaud  vulgaire,  les  deux  ovi- 
ductes  ont  un  orilice  commun  sur  le  cloaipie.  Ce  cas  est  spécial  aux  Bu- 
fonidés.  Le  plus  souvent,  rahouchement  de  ces  conduits  se  fait  par  deux 
orilices  distincts. 

Dans  li's  deux  sexes,  il  existe  une  vessie  urinaire,  attachée  à  la  paroi 
ventrale  du  cloa(jue.  Cet  organe  a  l'aspect  dim  grand  sac  hilide,  à  parois 
minces  et  llottantes. 


rieur.  I,es  (flandcs  rénales  sont  communes  an\  deux  sexes.  Les  glandes  sejurllrs  sont  ou 
mâles,  ou  femelles.  Les  conduits  ont  des  ilisposilions  fpii  changent,  suivant  le  sexe.  1°  La 
première  paire,  constituée  par  les  ranaux  de  Wolff'.  est  eu  ra|)port  avec  les  reins,  dans  les 
deux  sexes.  Chez  le  mâle,  ces  mêmes  canaux  communiquent,  en  outre,  avec  les  testicules. 
2°  La  seconde  paire  est  constituée  par  les  canaux  de  Millier.  Chez  la  femelle  ces  canaux 
forment  les  oviductes.  Chez  le  mâle,  ils  disparaissent  en  général.  Le  Crapaud  représente,  à 
cet  égard,  une  exception.  Les  crapauds  mâles  possèdent  des  canaux  de  Millier  persislauls;  seu- 
ement  cas  canau^c  rsUent  sin^  fonction  et  saut,  par  suite,    peu  développés. 


LK    CRAI'.VI  I). 


Organe  ae  BidHer 


Testicule 
Canaux  effùrents 


Rem  ou  Corps  de  Wolft  - 


Canal  ne  Wottl  en  contact  avec  le  ren 


Canal  ae  Mu  lier 


Ooaire  sectionne 


Canot  ae  Muller  Ueuenu  i  Ooitucte 


Ooaire  en  piac 


tes  aans  le  Cloanue 


FiG.  2U.  —  DissKCTiox  DES  ORGANES  UHD- r.É.MTAix  Ku  Cr.Ai'viii.  —  Gross.  lin.  :  1. 

Les  oryjint^s  iiro-woiiitaux  se  composent  :   1°  d'une  paire  de  rriiis:  2"  d'une  paire  de  glandes 
sexuelles.,    'y  t\i:  deux  paires  de  conduits  qui  mettent   ces  glandes   en  rapport  avec   l'exté- 


AW  ZOOLOGIE   l'HATIQUK. 

Appareil  circulatoire. 

Cœur. 

Le  cœur  (li^.  24*2  A,  215  ot  '244)  comprend  trois  cavilcs  :  deux  orcil- 
Icfte.s  ot  un  venlricide .  L'oreillette  droite  est  la  |>liis  volumineuse;  elle 
reçoit  le  san<;  piovennut  des  ditTérentes  parties  du  coi|is.  1, "oreillette 
gauche,  plus  petite  que  la  précédente,  reçoit  le  sang  qui  vient  des  \nm- 
mons.  Les  deux  oreillettes  communiquent  avec  le  ventricule  par  un 
orifice  auricido-venlricuJaive  commun  que  délimite  une  grande  valvule. 
Le  ventricule,  à  parois  épaisses  et  charnues,  communifjue,  en  avant,  avec 
un  Indbe  très  développé.  Ce  dernier  est  incomplètement  divisé  en  deux 
conduils  ou  rampes  parallèles;  la  sé|iaration  est  faite  ])ar  une  vairule 
louqitudinale  ayant  une  surlace  contournée  en  spirale  et  des  hoids  en 
partie  lihres  et  flottants. 

Le  sang  artériel  et  le  sang  veineux,  hien  (pie  passant  dans  un  ventri- 
cule commun,  ne  suhissent  pas  un  mélange  complet.  La  disposition  de 
la  valvule  spirale,  des  résistances  inégales,  font  que  le  sang  chassé  par 
le  ventricule  est  uniquement  veineux,  au  déhut  de  la  systole,  mélangé, 
au  milieu,  et  purement  artériel,  à  la  lin. 

Système  artériel. 

Il  sera  utile,  pour  l'étude  du  système  artériel,  de  procéder  par  injection. 
Celle-ci  se  fera  par  le  cœur;  on  découvrira  cet  organe  du  coté  ventral,  par 
excision  du  sternum,  puis,  on  fendra  le  péricarde.  On  saisira,  alors,  le  cœur 
avec  des  pinces  et  on  enfoncera  l'aiguille  à  injecter  dans  la  cavité  ventricu- 
aire,  en  perforant  sa  paroi.  L'injection  sera  poussée,  lentement,  sans  secousses. 

Les  caractères  essentiels  du  système  artériel  sont  les  suivants  : 
1"  Les  m^cs  aorliques  suhissent,  j)endant  la  vie  laivaiic.  des  transfor- 
mations en  rapport  avec  la  disposition  de  raj)pareil  hranchial.  i'Mn 
l'adulte,  ces  arcs  sont  réduits  à  trois  paires  (lig.  212  et  245),  qui 
picunent  les  fonctions  suivantes  :  a)  la  |>aiie  antérieure  {arcs  carofi- 
diens)  irrigue  la  région  céphalique;  b)  la  paire  moyenne  (arcs  aorti- 
ffues)  forme  deux  crosses  symétriques,  conduisant  le  sang  aux  memhres 
et  au  tronc;  c)  la  paire  postéiieure  {arcs  pulmonaires)  conserve,  seule, 
des  fonctions  res})iratoires.  Cette  paire  fournit,  de  cha(pie  c(Mé  du  cor|>s, 
une  artère  cutanée  et  une  artère  pulmonaire. 

2"  Les  artères  des  membres  ont  une  grande  extension. 

Système  veineux. 

Le  système  veineux  (hg.  24  i)  présente  les  caractères  suivants  : 
1"  Les  canaux  de  Cuvier  et  les  veines  cardinales  antérieures  for- 
ment deux  veines  caves  supérieures,  symétriipies,  ramenant  le  sang  de 
la  tète  et  des  memhres  antérieurs. 


LK    CRAPAUD. 


.i!2I 


"1"  liic  reine  cave  inférieure,  impaire  et  médiant',  sVsl  (l('v('I()|i|)(''('  cl 
it'iiiplai'c.aii  poiiitdcviicloiu-tiomit'l,  Icsdctix  veines  caidinalcsiK  )slriit'iiics. 

.""  H  e\isl(^  une  veine  ahdoniinale,  ventrale,  (|ni  ((indiiil  an  Inie  le 
sani;  provenant  de  la    paroi   ventrale  et  de  la  iéi;ion  eloaeale. 


An  ccnuattn 


Maints  capet  ttiptrteures 


smas  uetitBBi  - 


Hampe  aortùjue  au  DulPe 


aascte  pyrtforme 


Fi".  2i-2. 


lui  A,  dessin  diafframmaliquo  roprùscntant  le  cœur  du  (ifapaud,  ouvert  par  sa  face  aiiléricMire. 
(Ii'i)ss.  lin.  :  T».  |/oreillelto  ilroite  s'étend  en  arrière  e(  occupe  la  pins  g:rande  partie  île 
l'espace  cadié  par  le  huilie.  —  Kn  I!  et  ('.,  les  deux  paii'es  de  cd^urs  Ivinpliaticpics.  Gross. 
lin.  :  1/2. 

i"  Les  si/stènies  porles  rénal  et  hépali(iue  sont  iiien  dévelo|>pés.    Le 
système  porte  r(''nal  est  en   rapport  avec  la  veine  cave  itil'érienre. 


Appareil  lymphatique. 

L'appareil  lym|)liati(|tie  a  de  <ifandes  |iroportions.   il  se  comjtose  dim 
stjslènu'   sous-cidaué  très  développé  l'ormé  par  les  sacs  li/niplialitiiies 


422 


ZOOLOr.IK  PRATIOUE. 


ttre 

Orachiale 

Ariere  carotia 
Artère 

Artère  cutanée 

0^- 

ff  externe J 

"nroCide  tntei  ne  -  -  -1- 

1 

% 

Troncs 

1      Bulbe 

1 

carat  lâit 

\ 

artériel 

ns 

\ 

7 

commune 
cutané 

Artère 

Artère  linguale     _  . 

^ 

» 

Tronc  aorliQue  droit 

^ 

^ 
~ 

I.  Carotide 
ronc  puimo- 

sous-claaiera 

V  ■ 

.^    Artère 

kJ^ 

■^\       ^[^ 

\      Ventncuie^m 


\    /\N 


UX    -■-  ■^'s. 


u»^ 


&^-^ 


Slontes  sexuelles  i Testicule) 


:^. 


X 


Rem  (Corps  àe  WolfT) 


Artère  episaslripue {  ^^ 


[mesenteriQue  antérieure  i 


Artère  cœliauue 


Artère  Iliaque  aralte  - 


Artère  uiaijue  gaucfia 


Artère  fémorale 


Artère  pêroniêre 


Artère  tiùiale 


l'ig-.  ViTt.  — Drsshi  doin-diKÇiramtiiatiquc  dcst'nir  à  servir  de  (/iiidr  dinis  In  ilii^src/idn  du 
synthne  arléricl  du  Crapaud.  —  Gross.  lin.  :    1..'). 
0.  I).   oivillcllr    (Iroilc:    0.    (1,    oreilk'Ut'   eaiiclic.    —  La  prùparatiori   csl    vue    par    Ir   cùlc 
ventral. 


(  Voy.  fi^.  257)  cl  d'espaces  profonds,  en  partie  vascLdarisés.  Aux  points  où 
cet  appareil  eonimiinique  avec  le  système  sanguin,  il  existe  deux  paires 
(le  cœurs  lymphaliriNCs  :  Tune,  placée,   de  chaque   côté  de    la    colonne 


LK    (,  M  A  l'Ai  II. 


4'25 


Vcitie  lugaimrt  eiterne 


Vetne  pulmonaire  gouctii 
/ 


Vetns  fémorale 


rii(.   'iii.  —  Drstiiii   dom-dingraiiimdl i(iiir  tles/iiir   à   scrrir  <lr  rjiiidr  dans   lu  disscriion 
du  syslcme  veineux  du  (^ni/mud.  —  (lriis>.  lin.  :   l.T). 

(I   II.  (iicillclli'  ili-oilc;  0   G.  oreillette   ffaiiclie.   —   l,;i  pr^paratiuii  est  \Uf  par  le  côlr   veii- 


vciléliriilc,  ciitio  les  apophyses  lalrnilcs  des  ,''  et  V  vei'lèhres  dorsales  ; 
I  autre  située  sur  les  cotés  de  liirostyle,  dans  le  ti'iaii^le  Ibniié  par  les 
muscles  ischiococcygien  triceps  et  pyriforme  (li<i.  'Ji^,  B  et  C). 


AU  ZOOLOGIE   PRATIQUE. 


Système  nerveux. 

Il  sei^a  bon  d'opérer  sur  des  pièces  préalablement  durcies  dans  le  formol. 
On  détachera  la  voûte  du  crâne  et  les  arcs  neuraux  des  vertèbres,  de  manière 
à  découvrir  la  face  supérieure  de  Taxe  cérébro-spinal. 

Encéphale. 

L'encéphale  des  Batraciens  est,  par  sa  conformation,  \o  pins  simple  et 
le  phis  compréhensible  des  encéphales  de  Veiléi)rés.  Les  parties,  dont 
aucune  ne  prend  des  proportions  prépondérantes,  sont  disposées  simple- 
ment, dans  un  même  plan,  les  unes  à  la  suite  des  autres  (Voy.  le  tableau 
des  diflérentes  parties  de  l'encéphale,  donné  à  proj)os  des  Sélaciens, 
p.  569).  Les  caractères  principaux  sont  les  suivants  (lig.  2i5)  : 

1"  Cerveau  antérieur  secondaire.  — Le^  hémisphères  cérébraux  [{) 
sont  allongés,  lisses  et  soudés,  en  avant,  sur  une  petite  étendue.  Les 
lobes  olfaclifs  qui  les  prolongent  sont  d'assez  petit  volume. 

2"  Cerveau  intermédiaire.  —  Cette  partie  {'■2)  est  peu  développée;  elle 
est  surmontée  d'une  épiphyse  facile  à  distinguer. 

3"  Cerveau  moyen.  —  Les  lobes  optiques  ou  corps  hijumeaux  (5) 
forment  deux  fortes  saillies  du  côté  dorsal;  ils  constituent  la  partie  la 
plus  large  de  Tencéphale. 

4"  Cerveau  postérieur  secondaire.  —  Le  cervelet  (4)  est  représenté, 
seulement,  par  une  petite  lamelle  transversale. 

5"  Arrière-cerveau.  —  La  moelle  allongée  (5)  présente  un  sinus 
rhomboïdal,  largement  ouvert. 

On  soulèvera  l'encéphale,  sur  les  côtés,  en  notant  les  nerfs  qui  s'en 
détachent.  On  dégagera,  ensuite,  sa  face  ventrale,  sur  laquelle  on  observera, 
notamment,  le  chiasma  des  nerfs  optiques  et  l'hypophyse. 

Nerfs  crâniens. 

La  répartition  générale  des  nerfs  crâniens  répond  aux  dispositions 
décrites  à  propos  des  Sélaciens;  ici,  toutefois,  cette  répartition  est  modi- 
fiée, en  apparence,  à  la  suite  de  la  transformation  de  Vévent  en  oreille 
moyenne  et  de  Voblitéralion  des  fentes  brachiales.  Les  7ierfs  spinal  et 
hypoglosse  (11*  et '12*^  paires)  n'existent  pas  encore,  en  tant  que  nerfs 
crâniens. 

On  ouvrira  l'encéphale  par  sa  face  dorsale,  de  manière  à  mettre  en  évi- 
dence les  cavités  qu'il  renferme  (fig.  246). 

Ces  cavités  montrent  nettement,  par  la  sinq)licité  de  leurs  dispositions. 


I.K    CliAl'AI  I). 


nerf  trilumeau 


Slooe  ocutatr» 


Première  uerteùrs 


HerT  t)ysofflosse  (Premier  spinat) 


Deuxième  vertèbre 


FlG.    '245.    —    DlSSKCTlON,   PAR    l.i:   (.ÔÏK   DORSAL,    HE   I.'kNCKFIIALI-:    Kl    DKS  Ofir.ANES 
DE    l'i»D(H!AT,    DK   la    VIE  ET   DE    I.'dlÏE. 

Gross.  lin.   :  4. 


1,  crn'ciia  (intérieur  scrnudiiiir:  '2,  rcrveiui  ininnn-diairr  :  7t,  cnri-iiii  inot/cn  :  i.  rrrrrini 
j>o.sU'rleur  secondaire;  5,  arrière-cerveau.  — E.épipliysc;  G,  g-anglioii  île  (iassor:  l',  ulriculi': 
S,  saccLile;  M.  0.  S.,  muscle  oblique  supérieur;  M.  I).  !..  muscle  dniil  iiileriu';  .M.  J).  P., 
muscle  ilroil  postérieur;  M.  D.  E.,  muscle  droit  externe:  V,.  W,  les  deux  preuiières  vertèbres. 
—  1  à  X,  les  dix  paires  de  nerfs  crâniens  (les  paires  XI  et  Xll  apparaissent  cliez  les  Reptiles  . 


\w 


ZOOLOGIE   PRATIQIE. 


Ceroeau  intermédiaire 


C.  postérieur  secondaire 


leur  faractèrc  essentiel  (|iii  est  celui  de  dilatatious  plus  ou  moins  considé- 
rables    de    la     cavil*' 
Lobeoitactif  située  à  Tintérieur  d." 

la  vésicule  encéjthali- 
que  primordiale. 

Ventricule 

,, '     'aféra/  Moelle  épinière. 

La  moelle  épinière 
est  en  continuité  di- 
recte avec  Varrière- 
cerveau;  elle  occupe 
toute  la  longueur  du 
canal  vertébral  et  se 
termine,  en  arrière, 
par  une  partie  fili- 
fornie,  le  filitoii  tev- 
niinale,  placé  à  l'inté- 
rieur de  V  II  vos  t  y  le. 

Nerfs  spinaux. 

Les  nerl's  spijuiii.r 
ou  ra  cil  i(1  ie  us  sont 
disposés  par  paires,  le 
long  de  la  moelle  :  ils 
proviennent,  cliacun. 
de  l'union  de  deux 
racines,  Vimc  dorsale. 
,.    „,^  ,.  l'autre     ventrale.    Ils 

I  ig.  246.  —  Coupe  auigranDiialiqite  lo)i(jtlitd'n\alr.  Itoritoii-  »       ,     i  i 

talc,  de  l'encéphale  du  Cnqmitd.  —  (iross.  lin.  :  h.  sortent  (lu    Canal    vei"- 

Cette  coupe  est  destinée  à  montrer  rarrangcment  des  caviles  tei>ral    par     ICS     trOlls 

situées,  dans  l'encéphale.  Les  divers  ventricules  ne    sont   autre  (/(?  ro»/i'/f/rtiSO?l  placés 

chose  que   des  dilatations   plus  ou  moins  considérahles  du  canal  ,.iitcp  Ips  vertèbres 
neural    primitif. 

On  étudiera,  facile- 
ment, les  parties  périphériques  des  nerfs  rachidiens,  en  les  observant  sur  la 
paroi  interne  et  dorsale  de  la  cavité  viscérale. 

Ces  nerl's,  disposés  en  (li.r  paires,  sont  répartis,  de  chaque  côté  du 
corps,  de  la  façon  suivante  (tig.  '247)  : 

La  V^  paire  a  une  distribution  analogue  à  celle  du  nerf  hypoglosse  des 
Vertébrés  supérieurs. 

Les  2*^  et  5''  paires  constituent  le  plej-iis  In'acliial;  elles  s'unisseirl 
pour  former  le  iiei'f  brachial  qui  se  divise,  lui-même,  en  nerf  ciibilal 
et  nerf  radial. 


Hémisphère 
Trou  de  Monro 


Troisième 
ventricule 


Cavité   (les 
lobes  optiques 

Aqueduc 
de   Sylvius 

Quatrième 
ventricule 


Canal  de  la  moelle 
épinière 


LE   C RAI". Mil). 

Ctiaine  gangitonnaire  Du  granit  sympathique  (côté  rtroit) 


4-J7 


Premier  nerf  spinal  (nerr  nypogloise' 


Plexus  brachial 


Nerfs  thoraciques 


)    Plexus  lomùo-sacri 


l'if;.  '247.  —  Dessin  denii- 
tUuqiannnatiquc  déc- 
line à  fserrir  de  qnidc 
dans  la  disscclion  des 
nerfs  spinnn.r.  —  Gross. 
lin.  :  '1. 

1,  Va.ris,  constitiiaiil 
l'unique  vcrlélirc  ccrvi- 
(•;ilo;  'J.  ...  S.  les  viTlr- 
lires  dnrxalcs  cl  loni- 
baires:  9,  ji'  sarrinn;  k 
la  suite  du  sacrum,  une 
pièce  allongée,  Yurnslylc. 
—  I,  II.  ...  IX,  \.  les 
nerfs  spinaux.  —  Sur  celle 
jiiéparalion.  la  nKiiliéiIroilc 
ilu  sysiéme  sympathique 
est  représeiiléo.  (Dessin 
imité  d'Adolplii.) 


Les  i'',  5''  ot  ('»'■  paires,  indé])eiKlaiit('s,  constitiu'iit  les  ncvfn  Ihora- 
ciques. 

Les  7' ,  (S',  9'  et  \{y  paires  fornieiil  le  plexus  lomlxiirc.  (le  |)leMis 
émet  divers   laiiieau.x   dont  un,   |)()stérieiM\  eonstitiie   le  ncff  scialiquc 


428  ZOOLOGIE   PRATIQUE. 

(livisô,   liii-môino,  dans    la  jambe,   en    DPrf  lihial    et    nerf  piTonicf. 

Système  sympathique. 

Ce  système  (lig.   217  et  248)  eomprenci  deux  cordons  ganglionnaires, 
étendus,  de  chaque  côté  de  la  colonne  vertébrale,  du  crâne  à  l'urostYlc. 

Le  tableau  placé  au  bas  de  la  page  lésume  les  dispositions  de  rajipareii 
nerveux. 

Moelle  SDlntùre 


Hacins  anteriBure 


Bocifle  postèriettre 
eangiton 


Bro/icnes  aoslsrieures 


Systeint  itu   i^rand  syfnpatniouB 


Brandies  antérieures 


hameau  communicant 


l'ig.   248.   —  Perspective   cavalière  rétablissant    ilaiis   l'espace   le  rapport    de   la   moelle 
épinicre  avec  le  système  sympathique.  (Fif,Mire  iniilce  île  Plateau.) 


Partie  centrale  OU  ft.rr'  1*^*^'^        ,   .  . 

c    ,.  \ccn'hro-spinal,(iccum\\i]    ''0't<' crânienne.    ) 

'  ,    ,1  il      la  cavité  cnceplialo-      j,,    .. 

cerebro-spinal  }  ,-,•      '  i  Parlic 


Partie  antérieure.  ) 
contenue    dans   h\  Eiict' 


plia  le. 


ou 

système   nerveux  1 

le  la 


,.,.  ,  .arlie  postérieure,  ^  ^r    ,, 

rachulieime.  I  /         ,  |  Moelle 

contenue  dans  ... 

le  canal  vertébral,  i 


Appareil  f      vie  animale.     1      Partie  péripliérique      (  a)  naissant  de  j       ^erfs 

nerveux.  \  1  {iwrfs  ccréhro-spiiKiu.r)]       l'encéphale.  f^céréhraii.r 

naissant  j  />)  naissant  de  la  1       Nerfs 

\de  l'axe  cérébro-spinal.  [  moelle.  )   spinaux. 

Système  «c/'i'eH.i/ Partie  centrale  ....    Chaînes  du  sympathi(|ue. 
sympathique     \ 
ou  système      \ 
.  nerveux  de  la  vie  / 
\      végétative.       <  Partie  périphérique  .    .    Nerfs  viscéraux  et  vasculaires. 


M<:  <:r.\I'ai  I). 


42J> 


Organes  des  sens. 

Organe  du  tact.  —  Cet  (ii^iiiic  coricsiioiid  à  des  Icniiiiiaisoiis  iici- 
vciiscs  «lissriiiiiH'cs  sur  los  (lillV'reiitcs  [)iii'ti('s  du  coriis. 

Organe  du  goût.  —  Siliir  sur  l;i  Liiimic,  il  rsl  icpivscnlé  i)iii-  des 
|);i|till('s  ^iistalivcs  |Kni   développées. 

Organe  de  l'odorat.  —  Son  siège  est  localisé  dans  dcMi.v  fosses 
nasales,  de  petite  taille,  contenant  des  rudiments  des  cornets  et  conimnni- 
(piant  (pour  la  |>reuiière  fois,  dans  la  série  des  Vertébrés)  avec  la  cavité 
liuccale. 

Organe  de  l'ouïe.  —  L'oreille  ((i|n.   2i9)   se  compose  :  d'une  oreille 


Caisse  au  tympan 


mtmùrate  au  tympan 


\  y^^r       firtêtn  ooata 


JfomBs  a  Custaena 


moe.le  allongée 

l'"ig.  2iU.  —  Section  verticale,  Iransrer.siile  de  lu  télé  du  Crapaud.  —  (iross.  lin.  :  ">. 

Ce  dessin,  ilemi-diagrammatique,  est  destiné  à   montrer   la  strncture   (U;  l'organe  de  lonie, 
et  ses  rapports  avec  l'encéphale  et  avec  le  dehors.  (Imité  de  l'arker  et  Haswell.) 


iiioi/cnne  et  d'une  oreille  interne.  L'oreille  moyenne,  homolofriie  de: 
lèvent  des  Sélaciens,  est  limitée,  extérieurement,  par  nn  li/mpan  placé 
à  fleur  de  tète,  et  s'ouvre,  du  côté  interne,  dans  rarrière-bouche  par 
ime  portion  rétrécie,  la  trompe  (VEustache:  elle  communique  avec 
l'oreille  interne  par  un  seid  orifice,  la  fenêtre  orale  (on  trouvera,  en 
outre,  imc  fenêtre  ronde  chex  les  Vertébrés  supérieurs).  Du  tympan  à  la 
fenêtre  ovale,  s'étend  une  tige,  partiellement  ossifiée,  la  eoluinelle;  cette 
pièce  que  l'on  trouve,  aussi,  dans  l'oreille  des  Reptiles  et  des  Oiseaux, 
occiq)e  la  j)lace  de  la  cliaine  d'osselets  (pii  existe  chez  les  Mauuriifèrcs. 
Dans  l'oreille  interne,  le  détail  le  plus  caractéristicpie  se  rapporte  à 
l'accroissement   de  la  /r/j/ena;  celle-ci,   peu  développée,  encore,  s'éten- 


iâO 


ZOOLOGIE   PRATIQUE. 


(Ira  l'ii   lui»'   clit'7.  les  I{(>})tilos  et  los  Oiseaux  et  se  coiitoiu'nera  en  liélicc; 
chez  les  Mammifères  où  elle  deviendra  le  linidcon. 

Organe  de  la  vue,  — La  dillëienee  essentielle,  qui  sépare  Fo'il  du  Cia- 


Muscle  mylo-hyojilien 


Nerf  brachial 


t/luscls  Urachinl  antérieur   .  Muscle  long  supinateur 

Muscle  fléchisseur  superficiel 
(les  doigts 


Muscle  biceps 


Muscle  pectoral 
fses  tiots  faisceaux) 
Muscle  oh'ique 
de  I  abaonien 


Muscle  jambier 
postérieur 

Muscle  jambieri  . 

antérieur  J 


Fig.  250.  —  Muscles  de  In  fnrr  venlrrilr.  —  fiross.  lin.  :  2/5. 


paud  de  celui  des  Poissons,  consiste  dans  la  Iransfonnation  de  l'appa- 
reil aciomnuKhilcur;  le  ligament  taleilornie  et  la  campanule  de  Ilaller 
font  défaut;  il  existe,  |)ar  contre,  des  nuiscU's  ciliaires  accommodateurs. 
L'œil  est  protégé  par  des  paupières  peu  différenciées.  On  sait,  en  effet, 
que  ces  dernières  tendent  à  se  dévelop]>er,  avec  les  glandes  lacrymales, 
quand  le  Vertébré  passe  de  la  vie  aquati(pie  à  la  vie  aérienne. 


IK    CHAPAUn. 


431 


Appareil  musculaire. 

Pciidiint    (|n('    lu    CiiiipaiHl    siihil     ses    iiiéliiiiioiitlioscs.    ses    fonctions 
locomotrices  passent  des    nnisrics  du   tronc  an.v  nitisclcs  des   inendjres 


Muscles  moteurs  ûe  I  œu 


Muscle  temporal 


Muscle  (lépresseur 
(le  la  mâchoire 


Muscle  scttBUIo-tiumerai 


Muscles   extenseurs 
(les  doigts 


Muscle  iriceus 
muscle  lomùo-humerai 


Muscle  peromer 
M .    tiùial  antérieur 


Muscle  eroli  interne 


Muscles  junieaut 


V\^.  2àl.  —   Muscles  de  ht  face  dorsale. 

pairs.  (]es  (lerniers  restent,  d  ailleni's,  assez  mal  a|)|»ropiics  à  la  locomo- 
tion terrestre  et  soutiennent,  incomjdètement,  au-dessus  du  s(d.  le  tronc 
qui  i^arde  une  allure   traînante. 

Lo  d(''pl;iC('ment  du  siègo  de  la  fonction  locomutricc  est  le  point  de  dé[i;n'l  d'nnc  série 
de  transl'orniations  qui  donnent  aux  Veitél)rés  supérieurs  leur  allure  caractéristique. 
Cliez  les  Poissons  les  diverses  parties  du  corps  sont  peu  mobiles  les  unes  sur  les  autres. 


ir.2 


ZOOLOCIE   PKATIOUE. 


(ilioz  les  Vortf'biés  sii|iéri('iiis.  mu  contniire.  les  membres  sont  (rès  dévoloppés  et  |ieu- 
vent  exécuter  des  inoiivemeiils  iiomhreiix  et  étendus.  Ces  mouvcmenls  entraînent,  à 
li'ur  suite,  des  attitudes  changeantes  du  tronc.  L'ensemble  du  corps  est  susceptible,  par 
suite,  de  prendre  des  posi- 
tions très  diverses,  en  rap- 
port avec  les  actions  mul- 
tiples (|ue  l'animal  peut 
accomplir. 


Muscle  triceps 
(composé  du  muscle  vaste  externe,  au  muscle 
uuste  interne  et  au  muscle  arott  antérieur) 


Muscle  biceps 


Muscle 
(lemi-membraneux 


Muscles  jumeaux 


Muscle  tiùiai  antérieur 
Muscle  peronier 


Fi.iT.  2ri2.  —  Z>/.y- 
section  de  qucl- 
f/iie.i  muscles  du 
iiinubrc  poslr- 
rleiir  gauche. 

l,es  muscles  laissés  en  place 
soiil  teintés,  convenlioiincllc- 
mcnt,  de  deux  façons  diilé- 
l'cntes,  d'après  leurs  l'uiHlioMs. 
I,es  muscles  extenseurs  sont 
en  noir,  les  muscles  fléchis- 
seurs sont  en  gris.  En  exerçant 
(les  Iractions  sur  ce  muycle. 
on  voil  i|ne  :  1"  le  ttiuscle 
triceiis  étend  la  jarnl»'  sur  la 
cuisse  (tléclie  A);  2°  les  muscles 
biceps  et  demi-iiicinbraneux 
lléchisscnt  la  jambe  sur  la  cuisse 
(llèclie  B)  ;  .3°  les  muscles 
llhiiil  antérieur  et  péronicr 
IlécliisseiU  le  pied  sur  la  Janihe 

(llèche    C)  ;    le  muscle  peronier   (end.  en    outre,  à  l'aire  tourner   k 
niu.^eles  jumeaux  i'XiiwSvwl  le  pied  sur  la  jambe  (fléclu-  D). 


|)iei 


deli 


i"  b 


Il  est  impossIMc  de  pfocôder,  à  cette  pince,  à  un  examen  complet  des 
muscles  du  CiM|)aiul'.  On  se  contentera  (Vqw  feconnaitre  nn  ceilain 
nondne  à  laide  des  liiinres  2^0  et  '251. 


I.  l'our  l'étude  détaillée  du  système  musculaire  et  des  autres  organes,  on  pourra  consulter 
la  monograpliie  de  Echer-Wiedersheim  :  «  Auatomie  des  Frosclies  »  1806;  la  structure  de  la 
(irenciuillc  étant  très  voisine  de  celle  du  Crapaud. 


LK    eu  A  ['A  un.  455 

Pour  comprendre  leur  ronclioiiiiciiiciil  on  j)()urra  s'attacher  à  Tétude 
de  quel(|iies-uns  d'enire  eti\,  pris,  (!<•  pivlérence,  siii-  les  iiieiidires. 

On  choisira  sur  le  membre  postérieur,  par  exemple,  les  muscles  que  l'on 
se  propose  d'étudier.  On  détachera  les  autres,  un  à  un,  en  les  sectionnant  à 
leurs  extrémités,  après  les  avoir  chargés  sur  la  sonde  cannelée.  Lorsqu'il  ne 
restera  plus  que  les  muscles  désignés,  on  cherchera  à  comprendre  leur  fonc- 
tionnement en  faisant  mouvoir  les  os  par  leur  intermédiaire  (fig.  252). 


Squelette. 

Le  squelette  |)iésenle.  sous  une  i'ornie  simple,  les  dispositions  essen- 
tielles (jui  cai'act«''risent  rajtpareil  de  soutien  des  Vertébrés  terrestres  : 
membres  ])airs  très  dévelop()és;  tronc  otïVant  des  dilïerenciations  en 
rapport  avec  le  fonctionnement  des  membres. 

On  décharnera,  aussi  exactement  que  possible,  toutes  les  parties  du  sque- 
lette, en  conservant  les  ligaments  qui  unissent  les  os  entre  eux.  On  étudiera 
les  rapports  qui  existent  entre  les  différentes  pièces  osseuses,  après  quoi, 
on  préparera  ces  dernières  par  les  procédés  indiqués,  déjà,  à  propos  du  Pois- 
son osseux  (voy.  p.  400). 

Tête. 

On  retrouve,  dans  la  tète,  les  ditîérentes  pièces  décrites,  déjà,  dans 
celle  des  Vertébrés  inférieurs:  1"  capsule  crânienne;  2"  premier  arc 
viscéral  (et  pièces  annexes)  constituant  la  face;  5"  deuxième  arc  vis- 
céral formant  l'appareil  hyoïdien.  Les  arcs  viscéraux  suivants  sont  atro- 
phiés. (Voyez  le  tableau  de  la  page  378.) 

Considérée  dans  son  ensemble  (fig.  '25r>,  A),  la  tète  est  {>lus  lai-ge  que 
longue  et  déprimée  de  haut  en  bas.  La  boite  crânienne,  très  allongée, 
occupe  la  ligne  médiane;  elle  est  isolée  dans  sa  région  moyenne,  et  reliée, 
par  ses  extrémités,  aux  maxillaires  supérieurs.  En  arrière,  la  réunion  se 
fait  par  Tintermédiaire  de  deux  bras  transverses  contenant  les  organes 
auditifs.  Les  os  maxillaires  formeni,  de  chaque  côté,  un  arc  de  ceicle  à 
convexité  externe:  les  orbites  correspondent  à  l'espace  situé  entre  eux  et 
la  boite  crânienne.  L'ceil  fait  des  saillies  égales  dans  la  cavité  buccale  et 
sur  le  côté  externe.  Il  existe  denx  condyles  occipitaux. 

Il  y  a,  dans  la  tète  des  Balraciens,  à  très  peu  de  chose  près,  les  mêmes 
pièces  osseuses  cpie  tians  celle  des  Manunifères  ;  les  diflerences  tiennent, 
surtout,  à  l'arrangement  de  ces  pièces;  l'un  des  caractères  dominants 
réside  dans  la  disjonction  de  la  boîte  crânienne  et  des  pièces  qui  se  ratta- 
clu'ut  aux  arcs  viscéiaux.  Cette  disjonclion  est  portée  à  son  maximum  chez 
les  Ophidiens  (Voyez  le  squelette  céphalique  de  la  Couleuvre).  Chez  les 
autres  Reptiles,  les  Oiseaux  et  les  Maumiifères,  il  y  a,  au  contraire,  rap- 
prochement intime  de  ces  parties. 

JAMMES.  28 


4r,4  ZOOLOGIE   IMiATIOUE. 

Appareil  hyoïdien.  —  L'appareil  liynïdien  subit  dos  inodilicaiions 
protoiidos,  au  cours  do  la  vie  dn  sujet,  à  la  suite  do  la  transloimation  do 
l'appareil  branchial.  Chez  la  larve,  il  présente  les  uiènios  dispositions  que 
chez  les  Poissons;  chez  l'adulte,  il  est  beaucoup  plus  réduit  et  semblable 
à  l'apiKiroil  hyoïdien  dos  Voi'tébrés  supérieurs. 

Tronc. 

Le  tronc  (fjo,  2^5,  A)  comprend  trois  groupes  i]o  pièces  squeletti- 
(|uos  :    ['  la  colonne  vertébrale;  2"  les  cotes;  3"  le  s(e)')unn. 

Colonne  vertébrale.  —  Les  vortôbies  ont  leur  lace  articulaire  anté- 
liouro,  seule,  creusée  d'une  cavité;  on  les  dii  proc( ries.  Considérée  dans 
son  irnsemble,  la  colonne  vertébrale  comprend  cinq  régions  :  1"  une 
région  cervicale,  composée  d'une  seule  vortoltre,  Vaxis\  caractérisée 
|iar  SOS  surfaces  articulaires  disposées  pour  recevoir  les  doux  condyles 
occi|)itaux  ;  2"  et  5",  une  région  dorsale  et  wnc  région  lombaire,  ^^qw 
distinctes  Tune  de  Tautre,  comprenant,  en  tout,  se|)t  vertèbres  mvmies. 
latéialenient,  de  moignons  costaux;  4"  une  région  sacrée,  n'ayant  qu'imo 
seule  vertèbre,  pourvue,  sur  les  côtés,  do  grandes  expansions  qui  suppor- 
tent les  os  du  bassin  ;  h"  une  région  coccygieune,  représentée  pai"  une 
pièce  unique,  allongée,  Viirostgle. 

Côtes.  —  Les  côtes  sont  ro|)résentéos  par  les  moignons  osseux  (pii 
prolongent,  latéi'alomont,  les  apophyses  transversos  des  s(^|)t  vertèbres 
dorso-lomliairos. 

Sternum.  —  Le  stei'num  (lig.  254)  est  constitué  pai-  une  pièce  im- 
|)airo,  divisée  en  plusieurs  segments  et  située,  à  l'avant  du  tronc,  sur  la 
ligne  médio-ventrale.  Cet  os  s'articule  avec  l'épaule  mais  non  avec  les 
côtes   qui  restent  à  peine  ébauchées. 

Le  sternum  n'existe  que  chez  les  Vertéljrés  munis  de  poumons;  toutefois,  tous  n'en 
sont  [las  nécessairement  pourvus  (Serpents).  Ouand  les  côtes  relient  la  colonne  vertébrale 
au  sternum,  on  dit  qu'il  existe  une  caye  tlioracique.  Cette  dernière  atteint  son  plus 
haut  degré  de  perfection  dans  les  deux  classes  où  la  respiration  pulmonaire  est  le  plus 
développée:  chez  les  Oiseaux  et  les  Mammifères. 

Membres. 

Les  membres  sont  disposés  ou  deux  paires  :  l'imo  antérieinr,  l'autre 
postérieure.  Chaque  paire  comprend  une  ceinture,  en  rapport  avec  le 
tronc  et  des  extrémités  libres. 

1"  Membrk  antérieur.  —  a)  Ceinture  scapulaire  ou  épaule.  —  Cette 
ceinture  (fig.  254)  se  compose  de  doux  moitiés  symétriques,  formées, 
chacune,  de  trois  os  :    deux  ventraux,  la  clavicule  et  Vos  coracoïcle  et 

1.  Chez  les  Batraciens  aihiltes,  1  (((Um  n'existe  pas  comme  vertèbre;  cet  os  eslsoiulé  à  i'occipilal. 


m:  cil  a  l'A  un. 


C      5 

rn        •  — 

a      3    ;;- 


V^ 


416 


ZOOLOCIE    l'RATIQUE. 


1111  dorsal,  Voinoplatc.  Ces  trois  pièces  se  réunissent  sur  rartieiilatiun  de 
lépaule.  Les  deux  premiers  s'a})puient,  du  côté  ventral,  sur  le  bord  du 
sternnin.  LOnioplatc!  est  maintenue,  du  côté  dorsal,  par  les  muscles  de^ 
ré[>aule. 

b)  E.f'Iréinilc.s  libres.  —  Les  extrémités  libres  (tig.  '255)  se  com- 
posent de  segments  osseux  articulés  bout  à  bout.  Le  segment  proximal 
est  représenté  i)ar  un  seul  os,  Vlnimérus,  proportionnellement  plus  déve- 
loppé elle/,  le  m.àle  ([ue  cbez  la  femelle.  Le  deuxième  segment  est  lormé 
par  deux  os,  le  cubitus  (interne)  et  le   radius  (externe),  fusionnés  en 

une    seule    nièce. 
»,«„*  ,-■  Le    troisième    seg- 

ment constitue  h^ 
carpe.  Ce  dernier 
contient  deux  ran- 
gées superposées, 
comprenant,  cha- 
cune, trois  o& 
courts.  Les  seg- 
ments terminaux, 
le  itiélacarpe  et  les 
doigts,  correspon- 
dent à  une  rangée 
de  cinq  luétacar- 
piens,  dont  un  rn- 
dimentaire,  conti- 
nués en  avant  par 

L'artitiilalioii  du  slcnium  avec  l'épaule  se  fai(  par  la  clavicule  et  ''fS  piialaU(jeS  rc- 
l'os  coracuïile.  —  On  voit  aussi  comment  la  cavité  (/lénaïde,  qui  sert  i^arties  CU  nuatl'e 
à    l'articulation  du    liras,  occupe    le   centre  de   l'épaule.   —  Du  côté      i    •    ,       i  •  i  < 

,      ,  ,.        1  .  \-  !•  doigts   bien    deve- 

dorsal,  1  omoplate   se  contmue  par  une  |(iecc  annexe,   1  os  supra-sca-  c) 

pulaire.  —  Les  iiuiiiéids  1,  H,  111.  IV,  V  désignent  les  diverses  pièces    loppCS. 
du  sternum. 

2"  Membrk  ros- 
TÉuiEun.  —  a)  Ceinture  pelvienne.  —  Cette  ceinture  se  compose  de  deux 
moitiés  symétricpies  formées,  chacune,  de  trois  os  :  un  ventral,  le  pubis, 
un  latéral,  Viléon  et  un  postéi'ieui',  Viscliion.  Ces  trois  os  se  soudent 
autour  de  la  cavilé  articulaire  du  fémur,  la  cavité  cotijloïde,  et  forment, 
en  se  soudanl.  une  pièce  unicpie,  Vos  iliaque.  Les  deux  os  iliaques 
s'unissent  par  les  pubis,  sur  la  ligne  médiane  ventrale  (symphyse 
pubienne);  ils  s'articulenl,  par  les  iléons,  avec  la  vertèbre  sacrée. 

b)  Ejtrémités  libres.  —  Le  segment  i)roxiinal  est  représenté  |)ar  un 
seul  os,  le  fémur.  Le  deuxième  segment  est  formé  par  deux  os,  le  tibia 
(interne)  et  le  péroné  (externe),  unis  en  une  seule  pièce.  Le  troisième 
segment  ou  tarse  est  divisé  en  deux  étages  :  l'un  supérieur,  composé 


l"ii>-.  234. 


Iji  ceinture  scapulaire  ou  épaule,  vue  par  te  côte 
ventral.  —  tirons,   lin.  :  2. 


LK    CKAI'AII).  457 

(le  doux  os  loiii^s.  pnriillrlcs,  Vdsiraf/ale  (iiitonio)  et  le  ralcam'inn 
(externe);  raulre,  inréiieiir,  ronuédecjiialn'  osselets,  dont  rinlenie  simule 
un  doigt.  Les  segiiienls  sdivanis,  le  métatarse  et  les  doùfts,  eoiiiprcnneiit 
ciiif/  nu'Iatarstcns,  eonliniiés.  eliacun,  par  des  phalanges. 

Le  tahleaii  suivant  résume  les  dispositions  du  scjuclelle  du  (hapaud  et, 
d "une  l'aeon  plus  »;énérale,  des  Vertébrés  à  respiration  aérieime. 

Cràno. 

[  I^artic  fixe    :    inàclioire 
,.,,  /Face  (ayant  pour  base  Ici     supérieure. 

'•    ■    ■    ■)         l"  arc  viscéral).        j  Paille  iridltile  :  mâchoire 
I  (      inlérieurc, 

1   Tarlie    ,  ^  Appareil  livoïdien  {'"l"  arc  viscéral) 

axiale. 


(  Colonne  vertébrale. 
IVonc. .    .    .  \  Côtes. 
Squelette.. /|  (Sternum. 

Membres     i  Ceinture  :  ceinture  scapulaire. 
Partie    \  antérieurs.    (  Extrémité  libre, 
appendi-' 

culaire.  y     Membres     i  Ceinture  :  ceinture  pelvienne. 
l  postérieurs,  j  Extrémité  libre. 


Différentes  formes  de  Batraciens. 

IjCs  Batraciens  constituent  un  terme  de  passage  entre  les  Veiti'bri's  à  icspiiution  bran- 
diiale  et  les  Vertébrés  à  respiration  pulmonaire.  Ils  se  raltaclieiit,  directement,  aux 
Poissons  et.  plus  paiticiilièicmenl  aux  Dipneunstes,  qui,  tout  en  conservant  durant  leur 
vie  entière  leur  appareil  braiicliial.  peuvent,  à  l'occasion,  avoir  une  respiration  pulmo- 
naire (V.  p.  407);  mais  ils  s'élèvent  au-dessus  de  ces  derniers,  en  perdant,  d'une  façon 
définitive,  dans  la  seconde  moitié  de  la  vie.  leur  appareil  branchial  id  en  ac(|uéraiit 
des  memijres  disposés  eu  pattes  propres  à  les  déplacer  à  la  surface  du  sol. 

Les  Batraciens  sont  beaucoup  moins  nombreux  dans  la  nature  actuelle  (ju'ils  ne  l'ont 
été  dans  les  temps  géologiques.  Les  plus  anciens,  les  Stétiocrpliah's,  ont  vécu  peu  de 
temps;  ils  ont  apparu  à  l'époque  Carbonifève,  ont  atteint  leur  apogée  à  l'époque  P«- 
tnienne  et  ont  disparu  peu  après.  Leurs  descendants  se  sont  ou  éteints  ou  transformés. 
IjCs  plus  inférieurs  des  Stégocéphales  avaient  des  caractères  qui  les  éloignaient  peu  des 
J'oissons.  Les  autres  peuvent  être  distribués  en  trois  groupes  qui  ont  eu  des  sorts  difl'é- 
rents  :  un  premier  groupe,  constitué  par  les  Lahurintliotloiilcs,  a  disparu  après  le  Trias, 
sans  laisser  aucune  descendance;  un  second  groupe  a  donné  les  Ihitntciciis  acliiels;  un 
troisième  a  fourni  le  Iroiic  (Voii  sont  issus  les  licptih's  cl  leurs  br<tiich<'s  dcrirées,  les 
.Mammifères  et  les  Oiseaux. 

Les  Hatraciens  actuels  comprennent  : 

1"  Les  Urodèles,  à  caractères  inférieiiis.  pourvu^  (rime  queue  persistant  durant 
toute  leur  vi-,'. 

;2°  Les  Anoures,  ipii  passent  par  une  phase  iirodèle  et  sont  dé'poiii\  us  de  (|ueiie,  à 
l'étal  adulte. 

7)"  Les  Gymnophiones,  à  corps  venuilorme,  [irivés  île  (|ueue,  de  membres  et 
offrant  des  caractères  régressifs  très  maripiés. 


SAUROPSIDÉS 


Un  léiinil.  dans  le  groupe  des  Sauropsides,  les  Ueptiles  et  les  Oiseaux, 
dont  rétroite  parenté  paraît  indiseutable.  Comme  on  le  verra  jtlns  loin. 
ces  animanx  eaehent,  sous  des  apparences  très  dilTérentes,  des  caractères 
connnuns  de  [)iemière  importance. 


REPTILKS 

Les  Reptiles  s'élèvent  au-dessus  des  Ratraciens  par  une  adaptation  j)Ims 
parfaite  à  la  vie  terrestre  et.  en  particulier,  par  leur  mode  de  respiration 
qui  est  exclusivement  pulmonaire,  durant  toute  la  vie.  Leur  peau  ne  joue 
aucun  l'Ole  appréciable  dans  les  échanj^cs  gazeux  :  elle  est,  à  Topposé  de 
celle  des  Ratraciens,  hrs  pauvre  en  glandes,  et  revêtue  de  |)roductions 
épidermicpies.  épaisses,  disposées  en  e'cftzV/^'.s.  Les  jeunes  ne  traversent  pas 
des  |)liases  lai'vaii'cs  visibles  extérieurement:  ils  évoluent  dans  des  œuls 
où  ils  développent  des  annexes  fœtales. 

Les  Reptiles  constituent  un  groupe  hétérogène  renfermant  des  formes 
qui  difl'èient  entre  elles,  soit  par  le  degré  de  leur  perfectionnement  orga- 
nique, soit  par  des  adaptations  à  des  genres  de  vie  très  divers. 


Exemple    :    LA    COULEUVRE    A   COLLIER 
TROPIDONOTUS   NATRIX   [Ccsn.) 


|i^É'*fe%^?Pï^ 


V'vf.  2rM.  —  ij(  niiilcuvrc  il  collier.  AxjircI  c.vlciiciir.  —  GrOï^s.  lin  :  1/2. 


La  coideuere  à  collier  est  un  des  serpents  les  plus  répandus.  Elle  s(î 
tient  dans  le  voisinage  des  eaux  dormantes  et  nage  avec  facilité.  Elle  ne 
cherche  à  moidre  (pie  lorsqu'elle  est  très  irritée  et  sa  morsure  n'est  })as 


dangeieuse 


LA    COULKUVIiK 


4Ô1 


Pour  siiisif  les  s('r|>riils  (cl  les  Irziiids),  un  iiioycii  |tralif|ii('  (-(insislc 
a  les  ai'irlci  ;iii  moyen  dinic  Ita^iiettc  llcxililc  (juc  l'on  ii|)|»li<|n(' sur-  Icui' 
cou;  on  inainlicnt  la  liagncltc  avec  la  main  ^aiiclic,  el  on  saisit  lanimal. 
immédialcmcnt  en  arrière  de  la  tête,  à  laide  d'une  pince  <jue  Ton  peut 
improviser  en  l'endanl  une  hianelie  dans  le  sens  de  sa  lon<i;n(nn-.  On 
piuit  captuier,  aussi,  ces  animaux  avec  la  main  i;antée.  la  manche  étant 
serrée  an   poij^iiel. 

ASPECT   EXTÉRIEUR 

Le  corps  est  loni:.  rusilorme,  terminé,  en  avant,  par  une  tèle  aplatie, 
en  airiére.  par  mie  (pieue  ellilée;  il  est  dép(»urvu  de  meuihr'es.  Sa  couleur 


Plaoues  postor.uinires 


Ploonn  te-noorale 


Plaaue  pr^"culaire 


Plaouk  rn^trnie 


PlnQues  ■iupro/nùwles  s  ' 

Plaques  infraïaùiaies 
l'"ii;.  '■J.")(i.   —  La  Irlr  de  la  coulrurrc  il  iollicr.  —  (iross.  lin.  :  2,3. 

est  dun  ^ris  cendré,  rehaussé  de  taches  noii'es  réparties  sur  les  flancs; 
il  existe,  en  outre,  chez  les  jeunes,  dans  la  région  de  la  nuque,  des  taches 
hlanches,  disposées  en  collier.  Les  téguments  sont  recouverts  décailles; 
sur  la  tète  (lig.  %)^]  ces  dernières  sont  larges  et  placées  côte  à  côte, 
variant  en  l'orme,  en  nomhre  et  en  j)osition,  selon  les  espèces;  sur  le  dos 
et  les  lianes,  elles  sont  petites,  allongées  et  légèrement  imhriquées, 
comme  les  tuiles  d'un  toit;  sur  la  lace  ventrale,  elles  sont  développées 
tiansversalement  et  prennent  l'aspect  de  haudes  étroites,  occupant  toute  la 
largeur  du  corps. 


ORGANES   INTERNES 

On  incisera  la  paroi  du  corps,  le  long  de  la  ligne  médio-ventrale .  de  la  tête 
à  la  fente  cloacale.  Cette  dernière  devra  rester  intacte.  On  étalera,  ensuite, 
les  organes. 


UO  ZOOLOGIE   l'HATIQUE. 


Appareil  digestif. 


Les  organes  de  la  cavité  buccale  seiont  étudiés  idtérieurement. 

Uœsophage  est  étroit,  au  repos,  mais  très  dilatable  pendant  la  dégluti- 
lion.  Il  est  continué,  sans  transition  brusque,  par  un  estomac  allongé  et 
très  extensible,  h' intestin  grêle  fait  suite  à  ce  derniei'  sans  démarcation 
externe  apparente,  il  l'orme  de  petites  circonvolutions  maintenues  par 
une  lame  péritonéale.  Le  rectum,  qui  vient  après,  aboutit  à  un  cloaque  où 
débouchent,  aussi,  les  conduits  uro-cjénitaux.  L'orilice  externe  du 
cloaque  est  disposé  transversalement,  sur  la  lace  ventrale  du  corps,  bien 
en  avant  de  l'extrémité  postérieure  de  la  queue. 

Glandes  annexes.  —  Le  foie,  brunâtre,  forjue  une  glande  volumi- 
neuse, d'une  seule  venue;  il  est  long  et  aminci  à  s(>s  extrémités.  La  vési- 
cule biliaire  (lig.  '258,  C)  est  séparée  de  lui.  Lo  canal  hépatique  o\\v 
canal  cystique  se  réunissent  pour  former  un  canal  cholédoque  qui 
pénètre  dans  le  pancréas,  reçoit,  à  son  passage,  le  canal  pancréatique 
et  va  débcmcher  dans  l'intestin  grêle,  à  peu  de  distance  de  l'estomac. 

Le  pancréas  est  situé  à  côté  du  duodénum:  il  est  |)etit,  blanchâtre  et 
presque  arrondi.  Dans  son  voisinage,  se  trouve  une  rate,  rougeâtre,  peu 
volumineuse. 

Le  repli  péritonéal,  ([ui  enveloppe  l'intestin,  c(»ntient,  dans  son  épais- 
seur, un  grand  nombre  de  petits  lobules  graisseux,  irréguliers,  étendus 
en  longues  rangées;  ces  lobules  sont  désignés  sous  le  nom  de  corps 
adipeux. 

Appareil  respiratoire. 

On  pourra,  pour  donner  plus  de  netteté  aux  poumons,  introduire  dans  leur 
intérieur,  par  la  trachée,  une  injection  de  gélatine  colorée.  On  aura  soin, 
avant  de  procéder  à  Vinjection,  d'aspirer  l'air  contenu  dans  l'espace  respi- 
ratoire. Sans  cette  précaution,  la  niasse  pénétrerait  incomplètement,  et  con- 
tiendrait, en  outre,  de  nombreuses  bulles  d'air. 

Le  poumon  droit  est  seul  développé.  11  l'orme  une  poche  allongée, 
à  surface  unie,  accolée  au  foie,  sur  une  grande  étendue.  Intérieurement, 
il  présente  une  partie  antérieure,  spongieuse,  dans  laquelle  la  bronche 
envoie  des  ramilications  et  une  partie  postérieure,  à  parois  minces  et 
transparentes,  délimitant  une  vaste  cavité  centrale.  Cet  organe  constitue, 
ainsi,  une  forme  intermédiaire  entre  le  poumon  simple  et  vésiculeux  des 
Batraciens  et  le  poumon  spongieux  des  Vertébrés  supérieurs.  Le  poumon 
gauche,  presque  entièrement  atrophié,  est  représenté  par  un  petit  sac, 
placé  non  loin  de  la  pointe  du  cœur. 

La  trachée  s  ouwc,  extérieurement,  dans  le  pharynx;  il  n'y  a  pas  de 
cordes  vocales.  Sur  la  face  ventrale  delà  trachée  se  trouve  une  glande 
allongée,  jaunâtre,  le  thyuins. 


LA   COULEUVRE. 


Vême  Jugulairs  emte 


Veina  cent  Ultérieure 


Paroi  musculaire  du  corps 


Testicule  touche 


Canal  aérèrent  gauche 


Hem  gttuclie 


Uretère  gauctie 


FlG.     257.     —    DlSSlXTION    GKNKRALE    DK    LA    COULiaviîE   A    COl.LIEI!.    —  GtOSS.    lill.    :    "2/5. 

Le  poumon  droit  (unique)  esl  rejeté  sur  le  côté  gauclie  de  la  piépiir.ilioii  ;  l'appareil 
digestif  est  déroulé  à  droite;  le  cœur  est  laissé  dans  sa  position  nonuaie  :  les  organes  uro- 
génilaux  sont  étalés,  syniétri(|iiemenl,  des  deux  côtés  du  corps. 


ZOOLOCIK  IMt ATK.iri;. 


Organes  de  la  cavité  buccale. 

l>es  iiiAtlioircs  cl  \v  plwrynx  sont  fivs  l'xlciisihlcs.  La  laiiguo  esl  longue, 
l>i(i(le  cl  logcc  dans  une  gaine,  placée  sur  le  planclicr  Iniccal.  Les  parois 
l)uccales  conlicnnent  des  glandes  salivaires  qui  déversent  un  liipiidc  vis- 
queux à  la  liase  des  dénis. 

11  exi^ilc,  fti  outre,  chez  los  serpents  venimeux,  de  chaque  côté  de  l;i  mâchoire  su|ié- 
rieure,  des  glandes  salivaires  transformées  (|ui  déversent  leur  prodiiil  dans  le  sillon  ou 
dans  le  canal  de  dents  dis])Osées  en  crochets  à  venin. 


Appareil  circulatoire. 

Cœur. 

Le  cœio-  (dg.  'irtîS.  A  cl  B)  se  conqiosc  dv  deux  oreillcUes  et  (Vuii  roi- 
Iricule.  Codcvu'wv  ix^nferine  une  c/o/.s-o»  inromplèle  qui  le  sidjdivise  en 
deux  loges  secondaires,  ayant,  entre  elles,  de  larges  contnnniicalions. 
La  présence  de  cette  cloison  constitue  le  principal  caractère  de  supériorité 
(pie  le  cœur  des  serpents  (et  des  Re])tiles  en  général)  présente  sur  le  cœiu' 
des  Batraciens. 

Système  artériel. 

Le  ventricule  se  continue  par  un  hulhe  d'où  se  délaclienl  les  arcs  aor- 
liques.  Ces  derniers  ofTrent,  par  rapport  à  icxw  des  Batraciens,  dinipor- 
lantes  rédiutions;  leur  métamérisation  s'cllace  eu  grande  partie;  une 
seule  paire  d'arcs  i-este  entière  et  constitue  deux  crosses  aorllques 
sj/niétriques.  (pii,  par  leiu"  réunion  sur  la  ligne  uu'dio-dorsale,  forment 
{'aorle. 

La  crosse  aorticpie  droite  (lig.  '258.  A  et  B)  |)orle  un  tronc  doii  se 
détachent  les  deux  arlères  carotides.  Les  arlèi'cs  pulmonaires  se  déta- 
chent égaleuient  i\'\\\\  tronc  asyméliiijue  ;  à  cause  de  1  atrophie  de  Lun 
des  poumons,  1  Une  est  normalement  dévelop|>éc.  lautre  est  très  réduite. 


Système  veineux. 

Le  système  veineux  se  compose  essentiellement  de  deux  veines  raves 
supérieu)-es.  d'une  veine  cave  inférieure,  dim  sijslènie  porte  hépa- 
tique et  dim  système  porte  rénal,  (le  dernier  est  moins  important  (pie 
chez  les  Poissons  et  les  Batraciens  :  il  sera  à  peine  représenté  chez  les 
Oiseaux  et  leia  dét'aut  chez  les  MannuilV'res. 


LA    COlJiJ;(!VltE. 


uz 


Vame  caua  supérieure 


Artères  rarotiaej 


Artères  oulmona 


Canat  ctioieaoQue 


Eu  A  et  D.  dessins  (loiii-didi/itiiiuiKi/ii/Kcs  iIhiiikiiiI  ros/trcl  rjirricin  dit  cœur  de  hi 
('.iiiileuvrc.  —  Gross.  lin.  :  2  1/2. —  En  A,  l'ace  nntérieure:  en  B.  lace  |)osléi-ieni'e.  —  Le  veii- 
liiciile  et  les  artères  sont  teintés  en  noir,  les  oreill(»tles  et  les  veines  sont  teintées  en  tfris. 

En  C,  dessin  e.rprimani  les  dispositions  cssenliclles  des  conduils  qui  irlienl  les  (jlondes 
anne.ces  au  tube  di(/esli/'.  —  Gross.  lin.  :  1. 


Appareil  uro-génital. 


l/iippîii'cil  cxcrélciif  et  rjipjtiii'cil  L'ciiilal   sdtit   toiil  ;'i  liiil   dislimls  riiii 
(le  rnutie. 


AU 


ZOOLOlilK   PRATIQUE. 


Appareil  excréteur. 

L'appareil  excréteur  .se  compose  de  deux  julandes,  les  reins  et  de  deux 
conduits,  les  uretères. 

Les  reins  (fig.  259)  sont  représentés  ])ar  deux  glandes  allongées,  dis- 
|)osées  de  chaque  côté  de  la  colonne  vertébrale,  en  arrière  du  péritoine, 


Canal  atftrint 


PapUle  uto-e6nUatÈ 


Fig.  200.  —  .[ppareil  uio-f/ciiltal  de  lu  roulcnric  ii  collier.  —  Gross.  lin.  :  1/2. 

à  des  niveaux  un  peu  diflerents.  Leui'  structure  est  cidle  des  reins  défini- 
tifs ou  inrtanéyliros  (Voy.  p.  548).  Les  uretères  vont  déboucher,  séparé- 
menl,  siu'  la  paroi  postérieure  du  cloaque.  Il  n'existe  pas  de  vessie  urinaire. 


Organes  sexuels. 

Les  sexes  sont  sépaiés.  Les  organes  mâles  et  les  organes  fem(>lles 
(fig.  259)  se  composent,  chacun,  de  deux  glandes  (ovaires  ou  testicules) 
et  de  deux  conduits  (canaux  déférents  ou  oviductes). 


LA    COliLKlJVRK.  445 

Mâle.  —  Les  Icsliciilcs  sdiil  (li's  oi'^MMcs  de  (■oiilciii  hiniicliàirc.  en 
loiiiic  (le  liiiiirol.  Les  cdiiau.r  dc/crciils  sont  icpiV'scnti's,  cliiicim,  |>;ii-  un 
fuiidiiil  oiidiiK'  <|iii  se  rend  an  cloa(|ii('.  An  niveau  de  c:c  dornici-,  il 
existe  un  pénis  Itilide.  Hans  le  cloaqne,  se  (lonvenl  des  glandes  sécrétant 
nne  snl)slani'e  odoraide  ([ni  sendde  jouer  nii  i(~)le  (l;uis  le  ia|)|>roelienienl 
sexuel. 

Femelle.  —  Lc^  ovaires  sont  représentés  par  deux  glandes  allongées. 
Lenrs  conduits,  les  oridiiclcs,  ont  un  aspect  rnhaué;  ils  sduvicnl  dans  la 


Lois  oifacur 


Nerf  trijumeau 


Nerf  glosso-pharyngten 


Herr  pneumogastrique 


HemisphSres  cérébraux 


Lobes  optiques 


Moelle  allongée 


Fig'.  260.  —  lUssrclion  du  si/stème  nerveux  ceulinl.  —  Gross.  lin  :  2.r>. 

Les  caractères  g-éiu''r;m\  il('  l'cncéplialc  sont  conformes  aux  caractères  qui  cxislcnl  cliez  Ions 
les  Vertèbres.  On  consultera  le  tableau  de  la  répartilion  «les  diverses  parties  de  l'enn  pliale  el 
des  nerfs  crâniens,  donné  à  propos  des  Sélaciens,  page  50!). 


cavité  générale  par  ini  large  pavillon,   et  sahonclient,  en  arrière,   sur  le 
cloatpie.  H  existe  des  glandes  cloacales  senddahles  à  celles  du  niàle. 

Capsules  surrénales.  —  Ces  glandes  sont  situées  dans  le  voisinage  des 
glandes  génitales;  elles  sont  de  Ibrine  allongée  et  ont  une  coideur  jaune 
(For  très  caractérislicpie. 


4i6 


ZOOLOGIE  l'RATlOLifi. 


Système  nerveux. 

Le  systèiiio  nerveux  cenlnil  olVre  des  caraetèi-es  de  supériorité  inar- 
(jués  sur  celui  des  Batraciens.  Ces  caractères  sont  peu  apparents  chez  le> 
Serpents;  mais,  chez  un  certain  noudjre  de  Reptiles,  on  voit,  notannnent, 
les  hémisphères  céréhraux  et  le  cervelet  prendre  un  certain  développe- 
ment et  tendre  à  l'ecoiivrir  les  autres  parties  de  Tencéphale.  (îes  carac- 
tèi-es    iront   en    s'accusant    de    plus    en    plus    chez    les    Oiseaux  et    le> 


Htgion  etnmoldale  cartilagineuse 
mailllaire  supérieur 


iXaiIllalrB  mrerieur  fOenta/re) 


PremaxIUaIre  Os  nasal 


Us  transoerse 


Vig.  261.  —  Squelette  de  ta  tète  de  la  eouleuvve.    —  (iross.    lin.   :  2  1/2. 
(vL'tte  prùparalioii  ji  i-U'  l'aile  par  le  ))r(>céclé  au  carbonate  danimuniaque.  (Voyez  pajie  400.) 

Mammifères.  L'épiphyse  est  jiarticulièreuKMd  développée  chez  diveis 
Reptiles  (Hatterria,  Lézard  ocellé  etc.)  où  elle  <^arde  des  caractères  encore 
très  marqués  d'oriiane  visuel  iin|)air. 

Organes  des  sens. 

Les  oi'nanes  des  sens  sont  à  |)eu  })rès  semhlahles  à  ceux  des  Batraciens; 
l'oreille  moyenne  présente,  toutefois,  des  caractères   régressifs  accusés. 

Système  musculaire. 

En  raison  de  1  atrophie  des  meudjres,  les  nuiscles  du  tronc  possèdent 
des  fonctions  locomotrices;  toutefois,  ces  muscles  n'ont  pas  la  simpli- 
cité primitive  des  umscles  métaméiiques  des  Boissons;  leurs  disposi- 
tions, en  rapport  avec  les  mouvements    ondulatoires    perfectionnés   du 


I.A    Cdl  LErVIîE. 


i47 


(•or|ts,  soiil.  MU  coiiliiiiir,  iisst'/.  ((iiiiplcxcs.  Les  iiioiivciiiciits  (|iii  se  font 
(rime  cxlivmilt' à  raiitic  de  rniiiiiiiil  ('\|tli(|ii('nl  Inir  imilonnih'  de  stnic- 
liirc  sur  tonte  la  longueur  du  corps. 

Squelette. 


,    Pariétal 


PremaxiUatre 


mxuiatre  superteur 


Sauamosal  ou  tempora: 


.   _    Os  carre 


Maxillaire  inférieur 


[•"iy.  'iti'J.  —  Dessin  iliiigranuualii/uc  r.rpriiiuuil  1rs  mouccnicnts  du  si/slrnir  d'os  disjoints, 

pur  rapport  a  la  boite  crânienne,  pendant  l'e.rtenston  de  la  (jneide. 

(îross.  lin.  :  2,5. 

[.a  lH)ite  (l'ànioiuiiî  est  repri-seiiLi-e  en  ^t'is;  les  trois  sérit-s  il'os  disjoints,  ;iirisi  i|iii-  \o.  nia\il- 
lairr  iiilV-ricnr.  so;it  représentt'S  i^ii  noir. 


On  préparera  les  différentes  pièces  du  squelette  par  les  procédés  habituels 
(Voy.  p.  400). 

Le  S(jn(dette  du  Serpent  se  canictéiise  essentielleineni  par  :  d)  lallon- 
oenient  eonsidénd)le  de  la  ((donne  vertéhrale  et  la  niohililé  extrcnie  de 
toutes  ses  parties;  l/)  Tabsenee  de  membres:  c)  la  disjoiirlion,  encore 
pins  orande  que  chez  les  Batraciens,  d'une  partie  des  os  de  la  tète,  et  la 
possibilité,  pour  ces  os,  d'exécuter  des  mouvements  étendus. 


448  ZOOLOGIE   l'RATIOUK 


Tête. 

La  tète  (li^.   261  et  262)  offre  les  dispositions  suivantes  : 

1"  La  boîte  Cfânionne  est  de  forme  allongée;  elle  est  située  dans  l'axe 
de  symétrie  du  eorps;  elle  possède  des  parois  formées  par  des  os  soudés 
entre  eux  (frontaux,  pariétaux,  occipitaux,  etc.).  11  n'existe,  dans  la 
région  occipitale,  (|u"î//?  seul  conchjle  arlicidairc . 

2°  A  la  lioile  crânienne  est  annexé  un  système  d"os  disjoints,  épais, 
solides  cl  pourvus  dune  grande  mobilité.  Ces  os  forment,  de  chaque 
c(Mé  de  la  boîte  crânienne,  trois  séries  distinctes,  attachées  par  leurs 
extrémités  proximales  sur  cette  dernière,  et  unies,  entre  elles,  par  leurs 
extrémités  distales.  Cette  disposition  est  très  caractéristique  de  la  tète  des 
serpents. 

La  première  série  (antérieure)  conq)rend  :  a)  le  iiiaxillaire  supérieia\ 
mii,  en  avaul,  nopréiiiaxiliaire  cl,  sur  le  |iremiei-  tiers  de  sa  longueur,  au 
prefrontal  et  au  jxtlutin  ;  />)  Vos  transverse,  appuyé,  en  arrière,  sur  le 
pténigoïdioi  (pii  fait  partie  de  la  deuxième  série. 

La  (Jeu.riè)ne  série  (moyenne)  se  conquise  :  a)  du  palatin,  relié,  en 
avant,  au  niaxillai)-e  supérieur,  m\  pré  frontal  et  à  quelques  auti'es  os 
{sphénoïile.  router);  h)  du  ptérygoïdicn,  sur  lequel  s'appuie  Vos  tr((ns- 
verse  et  ((ui  sunit,  en  arrière,  à  l'extrémité  distale  de  la  troisième  série. 

La  troisième  série  (postérieure)  est  constituée  [)ar:  rO  le  squamosal  ou 
temporal,  articulé  sur  la  boîte  crânienne;  h)  Vosearré,  uni,])arson  extré- 
mité dislale,  an  ptérij(/oï(lie)i.  Vos  earré  est  |iarticulièrement  développé 
chez  les  IJepliles.  il  joue  un  rôle  pré|>ondérant  dans  l'extension  de  la 
gueule. 

Le  maxillaire  inférieur  est  suspendu  à  l'os  carré.  Il  se  compose  de 
deux  branches  symétriques,  unies,  sur  la  ligne  médiane,  par  un  simple 
ligament. 

Dents.  —  Les  dents,  dune  seule  forme,  sont  implantées  sur  les  maxil- 
laires supérieurs,  inférieurs  et  sur  les  palatins  (chez  certains  Ser|)ents  les 
ptérygoïdiens  en  sont  égalements  pourvus). 

IvCS  Sci[u'iils  ;i  venin  |ii)i'(cnl.  sur  le  ni;i\ill;iiie  sii|)(''rieur,  des  dents  (crochels  à 
venin)  en  i;i|i|i()il  avec  r;i|i|i;neil  venimeux,  (les  dénis  se  présentent  sous  deux  étais 
|irinciji;uix  : 

1°  Elles  sont  en  nombre  quek|ue  peu  variable  et  creusées,  siu'  leur  face  antérieure, 
d'une  E^outlière  ouverte,  par  où  s'écoule  le  venin.  Les  serpenis  (jui  en  sont  munis  sont 
dits  Protéroglyphes.  Ex.:  Naja  liaje  ou  serpent  de  (.léopàlre,  Cobra  ou  serpent  à 
lunettes,  Scipcnl  corail,  Serpents  marins,  etc.  2°  Elles  sont  au  nombre  de  deux  et 
percées  d'un  canal  axial  qui  s'ouvre  près  de  leur  pointe.  Ce  dispositif  permet  à  l'animal 
de  faire  une  injecliim  jirofonde  du  venin.  Les  serpenis  pourvus  de  ces  sortes  de 
dents  sont  dits  Solénoglyphes.  Ex.  :  Vipères,  (Irulalcs  (serpents  à  sonnettes),  Tm/OHOCf'- 
pliales,  etc.  —  On  a  vu  précédemment  que  les  i,dandes  à  venin  ne  sont  que  des  glandes 
salivaires  modifiées,  ouvertes  à  la  base  des  crocbets. 


LA    COIJLKUVUK 


44!» 


Appareil  hyoïdien. 

(k'(  a|»|)ai('il  est  lirs  rnliiil  ;  il   se  coiiiposi'  (rime   |»iiii('  de  slylcis  cai- 
tilawiiiciix    niacrs  ^iir   la    l'ace   vt'iilialc  di'    la  liaclirc  ri    i(''iiiiis  en  avaiil. 

Colonne  vertébrale. 

La  (•(lionne   V('T|(''l>iaIe  esl   constihK'e   |tar   di'^    veih-lncs   noniliiciises. 
Celles-ei  olIVenl  la  (lis|K(sili(in  procœle:  elles  soni   (lis|»(>s(''es  de   inani(M-e 


Fig:.  2(35.  —  In  fraf/meiil  de  colonne  vertébrale  pris  dons  In  rryinn  dorsale. 
(iross.  lin.  :  7. 
(les  (lièces  (iiil  ('Ir  pn'iiairos  par  li'  iniMiio  pi'oci'vli',  (pic   It-s  os  de  la  Iric.   (Voyez  |>ag-c  iOU.' 

à  rendre  les  monvements  de  lat(^'ralité  étendus,    faeiles.  el   à  liniiler,  an 
contraire,  les  mouvements  de  flexion  dans  le  sens  vertical. 

Caractères  généraux  des  vertèbres.  —  Cha([ne  vertèhre  com[)ren(l 
un  corps  convexe  en  aiii(''re,  concave  «ni  avant,  nmiii  d'inic  apophyse 
dorsale  hien  d('velopp('e  et  de  deux  apoplnjscs  fransrcrscs  ;  rv^  derni('res 
sont  peu  ("'tendues,  sauf  dans  la  i'(''<;ion  caudale  où  elles  ac(]ui('i('nt  une 
plus  grande  taille.  Il  existe,  en  outre,  trois  paires  d'apophyses  articu- 
laires par  vert('l)re  :  I"  apoplnjscs  articulaires  aiifcriciires;  2"  apo- 
plnjscs arliculaircs  jtosicriearcs;  5"  apophijscs  siipplciuoilaircs,  ou 
^y(J0sphèncs,  situ(^cs  syni(''tri(|uement  sur  les  cMv^  et  à  la  hase  de  lapo- 
physe  ('pineusc. 

irapr('s  les  caraclcTcs  des  vert(''hres,  la  colonne  vei'l(''hrale  |)eut  è[ro 
divisée  en  trois  régions  :  cervicale,  dorsale  et  caudale. 

JA.MMKS.  29 


450  /.(KlUKilK  PRATIQUE. 

I>;i  riu/ioii  ccrvicdh'  contprciKl  deux  vorlèhrcs.  Idllds  et  ïaxis. 

\a\  r('(/i(ni  dorsale  csl  Ioiiikm'  de  toutes  les  vcilrliics  munies  de  côtes, 
(les  dei'iiièn^s  sntliiclient  du  (ùté  |tio\iiii;d  [)iii'  deux  l'acettes  articuhures; 
du  coté  distal,  elles  sont  lil»ies.  Ilotl.uites,  et  servent  à  l'animal,  dans  la 
l'cptatioii,  |)our  |ireiidre  un  |)oinl  d'appui  sui-  le  sol.  11  n'y  a  pas  do 
sternum. 

La  région  raudalc  se  compose  de  vertèhres  dépourvues  de  ccMes.  Siu'  ee-s 
vertèbres  les  apojihyses  transverses  sont  allongées,  grêles  et  placées  dans 
le  même  plan  (pie  les  côtes:  elles  semblent  continuer  celles-ci.  jusqu'à 
l'exti'émité  de  la  région  caudale;  les  dei'nières  \ertèbres  caudales  sont 
rudimenlaires. 

Différentes  formes  de  Reptiles. 

l.i's  Itcjililcs  rrsullent  de  i'élévalioii  du  lypc  Italracicii.  Crs  èlros  ont  ap|)ani  vers  la 
lin  de  Vi'Yo  |irimaii('  (ActiiKiddii  du  I^M-uiicn  d'Autun).  Au  début  de  l"ère  secondaire,  ils 
se  sont  niulti|di('>s;  ils  ont  sul)i  ensuite  des  diflérenciations  diverses  et  ont  atteint  parfois 
<les  tailles  considéraldes.  Cerlains,  parmi  eux,  ont  ]>résenté,  de  bonne  heure,  des  particu- 
larités (|ni  les  oui  orienl(''s  vers  la  l'orme  Mammifère  [Reptiles  ihéromorphes). 

Les  l{e|il Iles  uni  vv'jiwc  en  maître^  et  atteint  leur  plus  grande  extension  pendant  les 
lemps  secondaires.  (Les  pri'miers  Mammifères,  au  coniraire,  sont  restés  chél ifs,  isolés,  et 
n'ont  pris  lout  leur  accroissemeni  ipie  lorsipie  les  puissants  Reptiles,  impropres  à  s'adap- 
ter aux  condilions  impos(''es  par  les  temps  tertiaires,  ont  eux  disparu.) 

L(^s  Reptiles  secondaires  étaient  ri'pandus  dans  Ions  les  milieux  :  les  uns  vivaient  sur  le 
^iil,  d'autres  dans  les  mers,  certains,  enfin,  s'éle\aient  dans  l'atmosplière. 

I"  Reptiles  terrestres.  —  Les  reptiles  terrestres  de  j'i^pcupie  secondaire  forment 
le  jirand  uroupe  des  Diiios/iiirii'iis.  Il  en  était  de  toutes  les  tailles;  certains  atteinnaiiMit 
jusqu'à  trente  mètres  de  longueur.  La  plupart  marcliaienl  debout,  sur  leurs  pattes  posté- 
rieures. Certains,  carnivores,  relativement  petits,  étaient  munis  d'armes  formidables 
(Mriialosaitrc  aux  grilles  acérées,  aux  dents  aigijes;  ^>';Y/s/osrt h re,  muni  d'une  corne 
tranchante  sur  les  nasaux),  elc;  d'autres,  herliivores,  les  géants  du  groupe  (Atlanto- 
saure.  Iguanodon,  Stégosaure,  etc.).  avaient,  souvent,  comme  arme  principale  de  défense, 
mie  épaisse  cuirasse  propre  à  les  protéger  contre  les  atla(pies  de  leurs  congénères  car- 
nassiers. 

Les  Dinosaurieus  carnivores  et  les  Dinosauriens  herbivores  ont  lutté  pendant  toute  la 
durée  des  temps  secondaires,  développant,  progressivement,  les  uns  et  les  autres,  de 
nouvelles  armes  de  combat.  Vers  la  fin  des  temps  secondaires,  les  Oinosauriens  herbi- 
vores, sous  l'influence  de  la  lutte  qu'ils  avaient  eue  à  soutenir  contre  leurs  ennemis, 
ont  dévelop|ié  des  armes  extraordinaires  :  bec  aigu  tranchant,  corne  en  forme  de  hache 
sur  les  naseaux,  grandes  cornes  effilées  sur  le  sounnet  de  la  tête,  crêtes  découpées 
comme  les  dents  d'une  scie,  etc.  (Triceralops.)  Les  Dinosauriens  ont  des  affinités  très 
marcpiées  avec  les  Oiseaux. 

"1"  Reptiles  aquatiques.  —  (les  êtres  paraissent  ne  s'être  adaptés  que  secondaire- 
ment à  la  vie  aquati(|ue.  Les  plus  connus  sont  Vlclilhjio-saioe  et  le  Plésiosaure.  D'autres, 
les  Pijtonomorplies,  étaient  d'immenses  h'zards  nageurs,  à  nnrurs  carnassières,  pouvant 
dépasser  vingl   mètres. 

5"  Reptiles  volants.  —  Os  êtres  ont  été  très  nombreux.  Les  plus  anciens  étaient 
de  petite  taille.  A  l'époque  crétac(''e,  certains  avaient  jus(pi'à  huit  mètres  d'envergure. 
Les  plus  connus  sont  les  IHéïoduclijles  et  les  RkainpIiorhijiKjiies. 


DIFKK I{I;NTI:s   KôliMKS    llK    RHI'TiLKS.  iSI 


Reptiles  actuels. 

Li's  Rcjililcs  aclui'ls  sdiil  rciii-ôscnh'S  |i:ii' un  ii'iiiilnc  rcslrciiit  de  Idniics,  i(''|);iilii's  en 
(jualre  ordres  : 

1"  Rhyncocéphales.  —  Les  liliyiic(ic('|ili;il('s  dalcnl  de  la  fin  divs  hMiips  iiriiiiaircs. 
Ils  ne  soiil  plus  rf|irrs('tilt''s  dans  la  nalurc  acluollc  que  par  le  f^onic  Ihillcria.  Ils  stinl 
(rcs  voisins,  comme  orjianisalion,  des  liatraciens  slc-tiocéiiliales  cl  scniMcnl  (vnistituer  la 
souclio  de  tous  les  autres  llepliles. 

"1"  Saurophidiens.  —  Les  Saiiro|iliidieMs  coniiirenni'nt  les  lj'':(inls  et  les  Srrix'iil.s, 
({u'ii  est  dil'lieile  (le  séparei'  nelleiiienl.  cai'  il  exisie  enire  en\  de  nombreuses  formes 
de  passage. 

Kn  ijénéral,  les  Lézards  ont  des  membres  apparents,  un  sternum  et  un&  bouclie  peu 
dilatables.  Les  Serpents  n'ont  ni  membres  ni  sternum  et  leur  bouclie  est  très  exten- 
sible. Toutefois,  en  ce  qui  touclie  la  présence  on  l'absence  de  membres,  notamment,  la 
distinction  est  peu  rigoureuse. 

A.  Sauriens  ou  Lézards.  —  Les  Sauriens  a|iparaissent  à  la  lin  de  l'époque  secon- 
daire et  dérivent  manifestement  di'S  Rb\ncocépliales  jurassiques.  Les  Sauriens  actuels 
sont  assez  difliciles  à  classer  :  on  les  distingue,  babiluellement,  d'après  la  forme  de  la 
langue.   Ex.  :   Lézard,   Caméléon.  Oivel,  Iguane. 

B.  Ophidiens  ou  Serpents.  —  Les  Ophidiens  paraissent  avoir  leur  règne  dans  la 
nature  actuelle.  Us  sont  seuls,  parmi  les  Reptiles,  à  n'avoir  pas  encore  été  renconti'és 
dans  les  terrains  secondaires.  La  disparition  des  membres  a  accru  chez  eux  la  faculté 
de  se  dissimuler  et  est  devenue,  ainsi,  un  facteui'  de  leur  conservation.  En  uK'me 
tem|)S,  l'accroissement  progressif  de  leni'  puissance  olfensive  (musculature  et  appa- 
reil venimeux)  a  augmenté,  encore,  leurs  cliances  d'extension,  (les  animaux  se  nour- 
rissent, haliitu(dlement,  de  proies  vivantes,  qu'ils  immobilisent  en  les  comprimant 
dans  leurs  boucles  on  en  leur  inoculant  du  venin.  Un  les  divise,  d'après  la  présence 
ou  l'absence,  dans  leur  bouche,  d'un  appareil  venimeux.  Les  Serpents  non  veni- 
ini'it.r  sont  de  toutes  les  tailles  :  Couleuvres,  l'ylhons,  tioas,  etc.  On  peut  en  lapprocher 
nru-  forme  très  dégradée  :  les  Tijphhps.  Les  Serpents  venimen.r  ont,  de  même,  les 
dimensions  les  plus  diverses.  On  les  groupe  d'après  la  forme  des  crochets  à  venin  (Vo\. 
[..    U8). 

.')"  Chéloniens  ou  Tortues.  —  Les  Chéloniens  ont  des  affinités  problémati(jues. 
Ce  sont  des  Reptiles  très  modifiés,  dont  le  squelette,  renforcé  de  plaques  dermi((ues,  a  la 
forme  d'une  boiti^  résistante,  à  parois  épaisses  et  continues,  recouvrant  le  Ironc  tout 
entier.  Celte  boîte  porte,  seulement,  les  orifices  nécessaires  pour  livrer  passage  à  la  léle, 
aux  membres  et  à  la  queue. 

On  peut  diviser  les  Toitues  (M1  trois  sous-ordres,  d'après  leurs  habitats,  des(piels 
découle,  en  particulier,  la  firme  des  pattes  :  les  unes  sont  marines;  d'antres  habitent 
les  lleuves,   les  mares,  etc.;  certaines,  enfin,  sont  terrestres. 

I 

V  Crocodiliens.  —  Les  Crocodiliens  sont  les  Reptiles  les  pins  grands  et  les  plus 
«'•levés  en  organisation  île  répocjue  actuelle.  Ils  ont  des  téguments  épais,  formant  de 
faraudes  plaques,  disposées  en  mie  cuirasse  souple.  Ils  sont  munis  d'une  puissante  mâ- 
choire, de  pattes  solides  et  d'une  forte  queue. 

Les  Crocodiliens  sont  i-épandus  en  Asie,  en  Afrique,  eu  Amérique.  Pendant  les  temps 
ifé()lo"iques,  ils  étai«mt,  é'galement,  très  comnums  en  Europe.  Les  formes  les  plus 
anciennes  datent  du  Trias  et  ont  des  affinités  avec  les  Rhyncocéphales  el  les  Dinosaurieus 
inférieurs.  Le  tvpe  crocodilien  s'isole,  ensuite,   par  une  série  de  changements  contiiuis. 


452  ZOOLOGIE  PRATIOUE. 

A  |iarlir  du  Jiiias^i(|uc,  notammcril,  les  canuièrcs  spéciaux  du  tvpc  se  préciseul  de  plus 
en  plus. 

Il  existe  daus  la  iialure  atlurlle  trois  genres  de  (àocodilieiis  :  les  Crocodiles,  les 
Caïmans  et  les  Cariais. 

La  filiation  des  Reptiles  n'est  pas  encore  complètement  établie;  leur  assemblage  en 
blanches  est,  par  suite,  piénialuré.  Ce  que  l'on  sait,  toutefois,  de  leurs  caractères,  suffit 
pour  mettre  en  ('vidence  l'homogénéité  du  groupe. 

Les  principales  l'orme-^  de  lie[itiles  sont  indiquées  daus  le  taldeau  suivant  : 


1.  —  PREMIERS  REPTILES. 

Rhyncocéphales.  —  Les  plus  ancienuemeut  apparus  (l'ermien)  très  voisins  des 
batraciens  Siégocépliales;  peuvent  être  considérés  coinuic  la  souche  de  tous  les  autres 
Itrptiles. 

11.  —  REPTILES  ISSUS  DES  RHYNCOCÉPHALES. 

A.  —  Reptiles  éteints. 

1"  Théromorphes.  —  Formes  de  Reptiles  inférieurs  (Fin  des  temps  primaires,  com- 
menceuieut  des  temps  secondaires).  Souche  des  Mammifères. 

2"  Grands  Reptiles  de  l'époque  secondaire.  —  (Développés  surtout  dans  le  Juras- 
sique et  le  Crétacé.) 

a)  Terrestres.  —  DiiNosauiukns  (Iguanodon),  ancêtres  des  Oiseaux. 

b)  Marins.  —  Ichtvosm  r.u:Ns  (Icbthyosaure)  et  Saluoptéuigiens  (Plésiosaure). 

c)  Volants.  -     l'TKiiosArr.iENs  (Ptérodactyle,  Rbamphorynque). 

B.   —  Reptiles  ayant  persisté  dans  la  nature   actuelle. 

a)  Le  dernier  représentant  des  Riiv.ncockpiiai.ks,  le  genre  Katteria. 

/;)  S.vii!orHuiu:xs  (Lézards  et  Serpents).  Se  relient,  par  leurs  formes  inférieures,  aux 
lihyncocéphales  jurassiques.  La  souche  a  donné  les  Sauriens  ou  Lézards,  desquels  se  sont 
dégagés,  plus  tard,  dans  les  temps  tertiaires,  les  0[ihidiens  ou  Serpents. 

c)  Chélomens.  Ont  traversé  les  âges  géologiques  sans  subir  de  grands  changements; 
se  rattachent  peut-être  aux  Théromorphes  intérieurs. 

(I)  Cro(;odu.u:xs.  Les  formes  les  plus  anciennes  sont  voisines  des  Rhyncocéphales  et 
des  Dinosauriens  iuléi'ieurs. 


OISEAUX 


Les  Oiseaux  sont  reliés  aux  Picpliles  par  «le  iKiiiihrciix  laiactrics  dont 
les  jdiis  apparents  ont  trait  :  a)  an  développenienl  ciiiliryonnaire;  h)  à 
diverses  particularités  du  s(pu'letle,  nolanuuent  à  rexislence  d'un  seul 
condyle  occipital  ;  f)à  la  préseiue  de  dents  (Ik'Z  les  anciens  Oiseaux,  etc. 
On  peut  les  considérer  comme  des  di^scendants  de  l>e|)til('s  transformés 
en  machines  volantes.  Il  existe  hien  des  Poissons,  des  Hatiaciens,  des 
Reptiles  et  des  Mammil'ères  cpii  ont  la  laculté  de  voler,  mais  ces  êtres 
ne  présentent  que  des  dispositions  incomplètes,  pioduiles  pai'  des  arran- 
gements isolés  de  quelques-uns  de  leurs  organes.  ("Jic/.  les  Oiseaux,  au 
<'ontraire,  toutes  les  parties  du  corps  sont,  avec  une  itrccisiou  des  plus 
parfaites,  en  rapport  avec  la  fonction  du  vol. 

l*oui-  délinir  les  Oiseaux,  on  a  recouis  aux  traits  (pii  caractérisent  le 
mieux  leur  manière  d'être.  Les  plumes  sont  choisies,  d  ahord,  à  cause 
de  leur  exclusivité.  Tous  les  Oiseaux  possèdent  des  |)lnmes  et  sont  seuls 
à  en  posséder:  ces  productions  constituent,  d'ailleurs,  par  leur  structure 
propre  et  leur  distribution,  des  orj^anes  en  raj)port  étioit  avec  la  loc(uno- 
tion  aérienne.  Les  Oiseaux  ont,  aussi,  une  tenniéralure  élevée  caracté- 
listique.  Ils  couvent  habituellement  leurs  œufs  (quoique  certains  Oiseaux 
ne  les  couvent  pas  et  que  certains  Reptiles  les  couvent).  Ils  ont,  enlin. 
une  station  bipède,  ce  trait  n'étant  j>as,  d'ailleurs,  plus  (pie  le  précédent, 
aljsolument  caractéristique. 

En  tenant  compte  de  cet  ensemble  de  caractères,  les  Oiseaux  j)euvent  être 
délinis  :  dcn  dcscendanls  des  Repliles.  niujanl,  a  ce  litre,  (/u'uu  seul 
condy le  occipital,  ovipares,  revêtus  de  plumes,  à  saïKj  chaud,  à  lueiu- 
bres  antérieurs  tranforuu's  eu  ailes. 

L'organisme  des  Oiseaux  est  une  formation  dans  hupielle  se  super- 
posent des  caractères  généraux  de  Vei'tébrés,  de  Reptiles  et  d'autres  qui 
sont  le  pi'opre  des  Oiseaux.  Ceux-ci  ont  trait,  suitout,  à  l'adaptation  de 
l'être  tout  entier  à  la  fonction  du  vol.  Dans  co  travail,  on  s'intéressera,  de 
préférence,  à  l'étude  des  |)articularilés  anatouii([ues  (pii  se  rapportent  à 
cette  adaptation  spéciale. 


454 


ZClOLCKilE  PliATIOI  K. 


Exemple  :    LE    PIGEON- 
COLUMBA    DOMESTICA   {Uniir). 

ASPECT    EXTÉRIEUR 

[.('  tronc  est  de  l'ornu'  ôhiiicc't'.  Le  ((tu  a  une  longueur  iiicMliocic.  La  U'Ir 
('s(  peu  volimiiiKnisc  :  elle  porte  un   liée  faillie,   inoinhnineux.  ionll(''    aii- 


V\g.  tKii.  —  Axjx'cl  r.rlén'ciir  du  l'u/roii.  —  Gi'os<.  lin.  :  \  •■>. 


tour  (les  iiaciiu^s;  Itîs  youx  sont  i;rands  (M  aiiondis;  roreillo.  cacJK'e  sons 
les  plumes,  pi'i''s(?nte  une  uienihrane  du  tyMi|)an  située  pres(jue  à  fleur 
de  peau.  Les  ailes  se  terminent  en  pointe:  la  (pieue  est  arrondie,  à  sou 
e.\tréinii(''.  Les  pattes  sont  courtes  et  les  pieds  se  terminent  par  (piatre 
doigts  libres,  dont  trois  se  dirigent  en  avant  ci  un  en  arrière. 

Plumes.  —  Les  [ilumes  sont  caract(''risti(pies  des  Oiseaux;  elles  se 
recouvrent  connue  les  hriqnes  d'un  toit  et  se  rapprochent  beaucoup, 
par  leur  structure,  des  ('•cailles  des  Reptiles  (il  existe,  d'ailleurs,  de  \i:y\- 
tables  ("'cailles  sur  les  pattes  des  Oiseaux).  Toute  plume  (fig.  265,  B)  se 
compose,  essentiellement,  dune  tige  ou  (ur  primaire,  portant  sur  ses 
c(jtés,  sym('tri([uement  plac(^'es,  des  barbes  ou  axes  secondaires,  les- 
(|uclles  soutiennent,  à  leur  tour,  des  barbules  on  axes  tertiaires. 


m;    l'KiEd.N. 


Tige 


Tube 


BarJjules 


Tige  ou  axe  primaire 


Omùilic  inférieur 


Eli  A.  une  iiliiiiiL'  de  l'ailo  (rémige).  Gro.s<.  lin.  :  1.  —  Kii  li.  (iiaf;ranimc  i)i-écisanl  la  strucliii-f 
de  la   pliuiU'  figurée  dans  le  dessin  A  et,  d'une  l'aroa  plus  ijéiiérale.  d'inii'  [ilunu'  (juelcon(|ue. 


156 


ZOOLOGIE  PRATIQUE. 


Suivant  leur  position  et  leur  strnctutc,  los  plinncs  sont  rattachées 
à  l'une  (les  formes  suivantes  : 

1"  Tcilriccs  ou  ])hn)ies  de  revêlcineut.  Ces  plumes  recouvrent  la  tête 
<'t  le  tronc.  Leurs  barbes  et  leurs  barbules  tendent  à  s'étaler  en  surface. 
Les  barbules  sont  indépendantes  les  unes  des  autres:  elles  peuvent, 
même,  faire  défaut. 

2''  Pennes  (fig.  265,  A).  Les  pennes  sont  insérées  sur  les  ailes  (ré- 
miges) et  sur  la  queue  (rectrices);  elles  ont  des  dimensions  et  une  struc- 
ture en  rapport  étroit  avec  la   locomotion.   Ces  plumes  se  caractérisent 


BorhulBS  super, 


Barbults  Int6rlfu 


Fig-.  206.  —  Dessin,  très  grossi,  montrant  la  disposition  des  crochets  fjui  unissent ,  dans  les 
pennes,  les  barbules  entre  elles.  —  Sur  l'un  îles  lôlés  dos  bailx's,  les  l)arbulcs sont  munies 
(le  crochets  et  passent  au-dessus  des  barlniles  implantées  sur  la  barbe  voisine.  Celles-ci  portent 
un  rebord  marginal  qui  reçoit  les  crocbcts  des  barbules  qui  les  recouvrent. 

par  une  rigidité  générale  qui  les  transforme  en  ])alettes  résistantes;  les 
barbules  sont  reliées,  entre  elles,  par  des  crochets  (fig.  266). 

5"  Duvet.  Les  j)lumes  du  duvet  sont  de  petite  taille  ;  elles  se  com- 
posent de  houppes  de  fdaments  souples  et  élasticjues.  On  les  trouve  dans 
la  partie  profonde  du  revêtement,  sous  les  autres  plumes.  Leiu"  présence 
a  |)ourelîet  de  diminuer  la  déperdition  de  la  chaleur. 

Peau.  —  La  peau  est  mince  et  ne  porte  comme  glandes  que  les 
(jlaudes  uropyijienttes  ou  glandes  du  cro?//>io»;  celles-ci  sécrètent  une 
matière  grasse  que  l'oiseau,  eu  (tiisant  sa  toilette,  prend  avec  le  bec  pour 
en  enduire  ses  plimies  et  les  rendre  imjierméables.  Ces  glandes  sont 
surtout  développées  chez  les  oiseaux  aquatitpies. 


I.  !■:    l'KiKON. 


4."»  7 


ORGANES  CONTENUS  DANS  LA  CAVITÉ  VISCÉRALE 

Dépouillement.  —  L'animal  étant  placé  sur  le  dos  (fig.  261,  A),  on  humec- 


tera  légèrement 
cou   et  du  ventre  et 
long  de   la   ligne  médio 
peau,   du    bec    à    l'anus 
fera,    ensuite,    des     inci 
ter  leurs   des  ailes    et 
membres       posté - 
chera  la  peau, 


les  plumes  du 
on  les  écartera,  le 
ventrale.   On  incisera    la 
suivant  la  ligne   AB.  On 
sions  sur  les  bords    an- 
sur  la  face  interne  des 
rieurs.     On    déta- 
de   proche    en 


l'ig-.  207.  —  Les  dirent  temps  de  la 
tiianœiirre  par  laiiiiellr  on  ouvre 
In  i-firilr  Ihorarlifuc  du  côlc  ren- 
tra l. 


/w8 


ZOOLOGIE  IMiATlOliE. 


Thi/muS 


Thymus 


proche,  en  prenant  des  précautions  spéciales,  au  niveau  du  jabot  qui  adhère 
à  cette  dernière  et  au  niveau  des  ailes  où  se  trouvent  des  m  uscles  peauciers ; 
puis   on  l'incisera  autour  des  divers  orifices  naturels. 

On  disséquera  les  muscles  pectoraux  et  on  les  détachera ,  d'abord,  du  bréchet 
(fig.  261,  B  et  G),  puis  de  la  surface  sternale.  On  les  rejettera  latéralement; 
on  désarticulera,  ensuite,  l'os  coracoide  et  la  clavicule,  au  niveau  de  l'épaule 
et   on  séparera,   enfin,   le  sternum  des  côtes  (fig.  261 ,  D). 

Les  viscères  sonl  situés  dans  mie  <iiiiiule  cavité  presque  indivise.  Il  existe, 

en  réalité  des  lames 
diaphrag  m  a  tique  s 
peu  (l&veloppêea  qui 
ébauchent  une  divi- 
sion de  la  cavité  vis- 
cérale en  une  partie 
thoracique  et  nne 
partie  abdominale. 

Entre  les  organes, 
sont  intercalés  des 
sacs  aériens  dont 
l'existence  peut  être 
facilement  mise  en 
évidence.  Il  surtil,  en 
eflet,  d'insul'iler  de 
Fair  par  la  trachée, 
pour  les  voir  se  dis- 
tendre. Ces  sacs  se- 
ront étudiés,  plus  loin, 
en  détail. 


Thymus 
et  glandes 

l'ij;.  208.  —  Dissection  dit  Ihyinus  cl  des  (/laiulcs  Un/roïdcs.  tliyroiues. 

Gross.  lin.   :  '27). 

Le  thymus  est  con- 
stitué par  deux  masses  allongées  en  l'orme  de  ruban,  placées  sur  les  côtés 
du  cou.  Les  glandes  thyroïdes  sont  situées  à  la  base  du  cou,  de 
cluujue  côté  de  la  trachée  (tig.  208). 


Jabot 


Ghnde   thyroïde 
iiauche 


Appareil  digestif. 

Immédiatement  en  arrière  du  sternum,  sur  la  ligne  médio-ventrale.  se 
trouve  le  cœur  qui  doit  être  extrait  pour  faciliter  la  dissection  du  tube  diges- 
tif. On  détachera  cet  organe  avec  ses  gros  troncs;  puis,  on  dégagera  les 
diverses  parties  de  l'appareil  digestif  et  on  les  déroulera  en  dehors  de  la  ca- 
vité viscérale  (fig.  269). 


LK    l'I(iEO>'. 


rtie  il  I  liumtrus  tesorticulii 


Muscles  pecto  sut  aecol  "s 
et  njetes  mteralenent 


Plexus  nerutux  arachcal 


rejeU  tateralentent 


FiG.     '209.     —     hiSSIXTKiN    GÉNÉitALK 
LES    ORGANES    COME.NL'S     DANS     LA     CAVITÉ     VISCERALE     DU    PiGEON. 

Gross.  lin.  :  '2  .">. 

I,a  li|,nin'  2US  Cdiiipli'lc.  en  iivanl.  celle  clissccUon.  Le  cœur,  très  superliciel,  eaclie  une  |)arlic 
(II!  l'appareil  iligestit.  11  n'esl  pas  séparé  de  la  partie  postérieure  de  la  cavité  viscérale  par  une 
cloison  (lia/iliraf/niatirjiic;  celle-ci  est  représentée,  à  peine,  par  quelques  brides  peu  étendues. 
(Voyez  le  (lia]iliragine  du  Cobaye.; 


■460 


ZOOLOGIE  ['UATIOI  E. 


La  bouche  est  largonient  fondue  et  les  iiiàclioires,  dépourviies  de 
dents,  sont  enveloppées  dans  un  bec  corné.  La  langiœ  est  dure  à  son 
extrémité  libre.  Dans  l'arrière-bouche,  s'ouvrent  les  fosses  nasales  et 
les  trompes   (VEusIaclie. 

De  rarrière-houelie,  partent  deux  conduits  su})erposés,  la  trachée  et 
V œsophage.  Ces  organes  descendent  le  long  du  cou,  accolés  l'un  à  l'autre. 
A  la  base  du  cou,  l'œsopbage  se  dilate  en  un  jabot  vobnuineux  qui  sort,  à 


Crnf:se  aortajuii 


prière  caratiie  commune  gauche 


Veine  lagutaire  gauche 


Veine  cave  supérieure   aratte 


Tronc  brachlo-cèphatlQue  artériel  aroit 


Oreillette  itroiCe 


Veine  cave  inférieure 


Artère  axiilaire  gauche 


Veine  axillaire  gauche 


_  _  Artère  pectorale  gnucne 


Veine  ccoe  supérieure  gauche 


Tronc  ùrachto-céphaliQue  artériel  gauche 


~  ^    Oreillette  gauche 


^    Ventricule  gauche 


Ventricule  aroit 


Kig.  '270.  —  ]jr.  cœur  et  les  gros  troncs  vascidaircs,  extriills  de  la  cavité  viscérale, 
avant  la  dissection  de  l'appareil  digestif.  —  (!ross.  lin.  :•  1,5. 

C.t'tle  pièce  «îoil    èlre   mise  à  ])ail,  et  conservée  dans  une  solulion  alcoolique   faible  i"(F)  on 
lans  la  glycérine,  pour  être  cludiéc,  ultérieurement. 


emmagasiner  dos  aliments  et  qui  peut,  en  outre,  à  lépoque  de  lincuba- 
tion,  sécréter  une  matière  caséeuse  utile  à  rtilimenlalion  des  jeimes. 
En  arrière  du  jabot,  l'œsophage  reprend  son  diamètre  initial;  il 
aboutit,  bientôt,  à  un  ventricule  succenturié,  à  parois  glandulaires. 
Au  ventricule  succentmié,  fait  suite  un  gésic)'  iniisenlaire  broyeur  ;  de 
ce  dernier,  non  loin  du  point  où  s'abouche  le  ventricule  succenturié,  se 
détache  le  (liiodéniim  recourbé  eu  forme  d  U  :  entre  les  branches  de  ce 
<'onduit,  se  trouve  V'  pancréas.  Au  duodénum  l'ait  suite  im  httestin  grêle 
<[ni  décrit  de  nombreuses  circonvolutions;  à  rextrémité  d(*  ce  dernier. 


LK    l'IGKON. 


.4(il 


sont  [iliicés  lU'ii.r  !>('- 
Ills  ci'citiiis,  vu  l'C- 
liition  (lircrtc  iivcc  l;i 
ravité  intoslinalc; 
iinniédiatomenhi|)i('s 
ces  ca?:ciiiiis,  coiii- 
iiicnro  \e  rcclidii  ;  ce 
doiiiit'i'  dt'ltoiiclii' 
dans  le  cloaque. 

Glandes  annexes. 

Le  foie  coiiipi'cnd 
d(Uix  lol)(>s  ])iiiui- 
|»aii\,  I  un  di'oil.  I  au- 
Iro  gaucho,  appli- 
([ucs,  en  avanl.  sur 
la  pointe  du  cumu. 
Le  lobe  «rauche  s'ap- 
puie, par  sa  partie 
postérieure,  sui-  la 
région  antérieure  du 
gésier.  Il  n'y  a  pas 
de  vésicule  biliaire 
et  la  bile  se  déverse, 
aux  deux  extrémités 
du  duodénuui,  par 
deux  catiaux  choie - 
(l.ocjKPS  ,  d'inégale 
longueur. 

Le  panoras  est 
une  glande   allongée 


Fig.  271.  — ■  L'uppnrcil 
digestif  du  Pigeon.  — 
Gi'oss.  lin.  :  2/">. 

Cette  préparation  rc|ir('- 
scntp  l'appareil  difiostil'  ux- 
liait  (le  la  cavité  vistérali'. 
iléroulé  et  disposé  «le  ni.i- 
iiièrc  à  mettre  en  évidence 
ses  différentes  parlit>>.  La 
région  cloaeale  est  représen- 
tée, convcntionnellemeni, 
en  continuité  avec  le  rcsic 
lion  des  or"anes  uro-génil.-ii 


~  -    Œsopnace 


Foie 


Gésier  musculaire 


eianite  de  faùrlclu. 


Uretère 
Canal  iiférent 


Orifice  siriital  (maie) 


Urince  triangulaire 
ae  la  glanie  ne  Fabrictus 


Uretère 
Canal  itérèrent 


Cavité  cloaeale 
ouverte 


Ontlce  cloacal  externe 


le  rap|)areil    digestif  (|noique,  en  réalité,  pour    faciliter    la    dissec- 
\.  il  soit  nécessaire  de   sectionner  le  rectum  au-dessus  du  cloaqui'. 


m  ZOOLOGIE  PI'.ATIOllK. 

]ilacéo  dans  l'anso  diiodénalo;   il  est  iimiii    de    /ro/s  coud u ils  ([iii  vont 
(h'honchcr  sni'  la  seconde  moitié  dn  dnodénum. 

La  rate  n'a  que  des  rapports  de  voisinatîe  avee  lapparei!  digestif;  clic 
est  de  petite  taille  et  attachée,  par  des  replis  ruéscntérir[ncs,  à  la  partie 
dorsale  dn  gésier  innsculaire  et  an  foie. 

On  sectionnera  l'œsophage  à  sa  partie  supérieure  et  le  rectum,  au-dessus  du 
cloaque.  On  découpera,  ensuite,  les  lames  mésentériques  qui  rattachent  l'en- 
semble de  l'appareil  digestif  au  reste  du  corps  et  on  extraira,  définitivement, 
ce  dernier  de  la  cavité  viscérale.  On  mettra,  ainsi,  en  évidence,  les  organes 
uro-génitaux. 

Appareil  uro-génital. 

L  appareil  cxcrctcni-  et  l'appareil  génital  sont  entièrement  distincts  I  nn 
de  lautrc. 

Appareil  excréteur. 

L'appareil  excrétenr  se  compose  de  deux  glandes,  les  /v/y/.s,  et  de  deux 
conduits,  les  uretères. 

Les  reins  sont  représentés  par  deux  glandes  voinminenses,  trilolx-es. 
disposées  de  chaque  côté  de  la  colonne  veitéhrale,  en  arrière  du  péritoine 
et  étroitement  enchâssées  dans  le  hassin  osseux.  Leui'  structure  est  celle 
des  reins  définitifs  (voy.  p.  548). 

Les  uretères  se  détachent  dn  lohe  rénal  postérieur  et  vont  déhouchei', 
séparément,    sur   la    j)aroi   postérieure  du  cloaque. 

Il  n'y  a  pas  de  vessie  urinaire. 

Capsules  surrénales. 

Ces  organes  forment,  en  avant  de  chaipie  rein,  une  ptUite  niasse  de 
couleui'  jaunâtre. 

Organes  sexuels 

Les  sexes  sont  séparés.  Les  organes  mâle  et  femelle  se  composent, 
chacun,  de  detix  glandes  (ovaires  ou  testicules)  et  de  deux  conduits 
(canaux  déférents  ou  oviductes).  Chez  la  femelle,  lôraire  et  Voviducte 
du  côté  (jauclie  allei(jnent,  seuls,  leur  complet  dévelojqjement. 

Mâle.  —  Les  testicules  sont  des  organes  de  couleur  blanchâtre,  de 
forme  ovoïde,  appliqués  sur  la  partie  ventrale  et  antériinn-e  des  reins. 

Les  canau.T  déférents  forment,  chacun,  un  épididyme  assez  peu  dis- 
tinct, puis,  un  conduit  ondulé  (pii  se  rend  au  cloaque  en  accompagnant 
l'uretère  du  même  côté. 


I.K    l'ICKON. 


460 


Femelle.  —  Il   nCxistc  (|ii  ////  scid  orairc.  ct'liii  du  c()[r  uaiiclic,  ((hi- 
stiliK'  j)ai'  iino  <fliiii(]o  irn'milinc  dans  la(|ii('ll('  on  dislin^iic  des  ovules  de 


Capsulas  surrtnoUs 


Uretéi-e  droit 


testicule  gaucfte 


Rtiti   C^liCt-.t  RBUt  i 


ff'^h^^ 


"ik        Râlfi  goach» 


Sianae  ae  foùrlelm 


Canal  Héfêrsnt  gauctie 


Caoïu  eioacals 


Ûrifict  ae  loolducte  gauent 


Ooiaucca  ann  non  cecewcpa 


QrtttcB  cloacal  axtentê 


Testtcule  CBucnt 


Canal  aeforent  itrott 


UreUre  Orvlt 


Oeiaucts  aralt  non  FSoeloppt         \^^ 


0n/lc9  ctoacai  alterne 


Fig.  27^2.   —  Dissection  des  (tr(/aties  mo-gcniUiiir   du  Ptf/eon. 

En  A,  l'appareil  uro-gûnital  chez  le  màle  ;  en  li,  ilu'z  la  lemclle.  (im<s.  lin.  :  '2/3.  —  Au-des- 
SDUS  lie  ces  préparations,  les  diagrammes  qui  syntlu'li^cnt  leurs  disposilinns. 


(lillÏTiMites  grosseurs.  Il  n  est  pas  vîWi'  (rohst'rvcr  un  nuliiuiMil  d  ovaire 
droit. 

VovùIhc/c   est   lin    grand  canal   plissé,    oiiv(M*t,  (Tinie    ])ar(,    dans    la 
cavité  générale,  par   un  vaste  pavillon,  d'autre    pari,  dnns  le  cloaque, 


■Wï  ZddLor.lK  PRATIOUK. 

par  un  oiilicc  en  I'oiiik»  de  rente:   <iii  peut   distinguer    sui'  sa   longueur 
plusieurs  régions  :  » 

1"  Le  pavillon  : 

"l"  Séparée  du  pavillon  par  un  passage  rétréci,  un  reçiion  glaniluhiirr 
([ui  produit   le  blanc  de  l'œuf  ou  alituiuine; 

5°  Un  utérus  musculaire  où  Wvnï  séjourne  |)enilant  quehpie  temps  et 
où  il  s'entoure  de  la  eorpiille. 

Cloaque, 

Le  cloaque,  préalablement  fondu  sui-  la  ligne  médio-ventrale  ffig.  'iTti,  A), 
présente  à  considérer;  1"  Y  orifice  rectal,  médian  et  antérieur;  'i"  deux 
('•minences  coniques,  symétriques,  portant  les  orifices  des  aretères; 
.""  près  de  ces  éminences,  les  orifices  génitaux  mâles,  également  symé- 
tricpies.  ou  Vorifice  feinelle,  unique^  placé  un  peu  à  gauche;  4"  plus  eu 
arrièie,  le  large  orilice  tiansversal  de  la  glande  de  Fabricius,  organe 
volumineux  annexé  au  cloatpie;  T)"  \' orifice  cloacal  externe. 


Étude  de  l'œuf. 

L'(euf  (des  Oiseaux  en  général!  a  un  volume  considérable;  c'est,  pro- 
bablement, à  cette  ])articulaiité  qu'il  faut  rapporter  l'existence  d'un  seul 
ovaire  et  d'un  seul  oviducte. 

Pour  étudier  l'œuf,  on  le  fera  durcir  dans  l'eau  chaude  (certaines  parties 
seront  effacées,  mais  les  plus  importantes  conserveront  leur  netteté).  Puis,  par 
un  choc  léger,  on  fera  éclater  la  coquille  et  on  détachera  ses  fragments  peu 
à  peu,  en  ayant  soin  de  laisser  la  membrane  coquillière  en  place.  On  con- 
statera l'état  poreux  de  la  coquille,  en  observant  celle-ci  par  transparence;  on 
enlèvera,  ensuite,  la  membrane  coquillière,  en  cherchant  à  voir  la  chambre  à 
air  située  à  la  grosse  extrémité  de  l'œuf  {fig.  213.  B);  pour  cela,  on  séparera, 
dans  cette  région,  les  deux  lames  de  cette  membrane. 

L'albumine  ou  blanc  se  présentera  alors.  Il  ne  faut  pas  chercher  à  distin- 
guer les  chalazes.  On  désigne  ainsi  des  parties  de  l'albumine,  tordues  sur  elles- 
mêmes,  suivant  l'axe  de  symétrie  de  la  coquille  (pour  cela  un  œuf  frais  serait 
nécessaire  [fig.  213,  A).  On  détachera  le  blanc  en  observant,  avec  soin,  sa 
surface  de  contact  avec  le  jaune,  afin  de  distinguer  la  membrane,  extrême- 
ment mince,  qui  enveloppe  cette  dernière  substance.  Le  jaune,  qui  constitue 
l'œuf  proprement  dit,  présente,  en  un  point  de  sa  surface,  un  petit  rond  clair, 
la  cicatricule.  Le  reste  du  jaune  se  compose  de  réserves  nutritives  ;  en  le 
divisant  par  une  section  médiane,  on  déterminera  une  coupe  qui  présentera 
à  considérer  une  tache  centrale,  claire,  et  des  couches  concentriques  déteintes 
alternantes,  stratifiées  autour  de  cette  tache. 

L'œuf  constitue,  en  somme,  un  ap|tareil  complexe.  11  ccunprend  : 
1"  Vœu  [proprement  dit,  constitué  ])ar  une  volum'ineuse  cellule  dont  le 


LK    l'KiEO.N. 


jQune  Ce  l'œuf 


Membrane  coQuilliere 


Chalaze 


Chalaze 


Albumen  (blanc  ae  I  œuf 


Inoeloppe  île  lœuf  prcpremenl  Hit 


ccmposee  ae  aeux  lames  juxtaposées 


Chalaze  !!•'--  -.-^gsrti 


Chalaze 


Coquille 


Albumen  (blanc  ae  lœuf)  j^^^^,  ^j  ,  ,j„,-  (compose  n assises  cor.cer.tnaussj 

Fi(..  275.  —  Étude  de  l'œuf.  —  (iross.  lin.  :  5. 

En  A,  vin  ii'iif  non  durci,  donl  la  paroi  a  été  ouverte  pour  montrer  l'arraniicnienl  îles  parties 
internes.  Cette  préparation  se  fait  sous  l'eau,  dans  une  cuvette  profonde,  l'ar  de  légers  ciiocs 
on  fait  éclater  la  coipiille,  sur  le  côté  tourné  vers  le  liant  ;  on  détache  les  fragments  de 
proche  en  proche,  puis  on  découpe  la  membrane  ccupiillière.  de  manière  à  découvrir  les  parties 
sous-jaceiiles.  En  I!.  coupe  iiK'diane  d'un  (l'uf.  piéalahlenient  durci  dans  I  eau  chaude.  Cette 
coupe  pasie  par  la  cicalricule.  Pour  être  sur  de  coin|iiendre  la  cicatricule  ijans  la  coupe,  il 
suffit  de  caler  l'anif  pendant  (ju'il  est  à  durcir;  on  manpie,  au  crayon,  la  partie  de  la  coipiille 
tournée  vers  le  haut  et  on  fait  ])asscr  la  coupe  par  le  point  marqué.  Pour  une  simple  rai>on 
de  densité,  la  cicalricule  est  toujours  tournée  vers  le  haut,  avant  la  coagulation. 

JA.M.MES.  50 


4(1(> 


ZoOLOCIK  l'IlATlOlE. 


protoplasme  coiiliciil  iiiw  ([iianlilé  considérabli'  de  réserves  nulritivcs 
(jaune  <le  ru'iil)  :  '2"  des  (lunejes  dont  les  unes  (albumine),  destinées  à 
être  absorbées  après  l"é|>uiseuient  des  matières  contenues  dans  le  jaimc. 
ont  im  lole  nutritif,  et  les  autres  (meudjrane  co(|uillière  et  co({uille)  ont 
des  fonctions  essentiellement  protectrices. 


Le  tableau  suivant   résuuu'  les  dispositions  essentielles  de   ces   dilVé- 
rentes  parties. 


J'rolcririccs 


Œuf. 


Nul  fil  i  !•(■)>. 


Ent'cloppi 


Œuf 

prnpremciil 

(lil. 


Miuquille. 


Menibrane 
coquillière. 


Albiiiiiiiif ,  ini 

blanc 

de  l'œuf. 


Pio(ui)lasiiu' 


Pailu' 
nutrili\e 

(jaune    de 
'l'œuf). 

l'artie 

évolutive 

cicafricide  ) 

placée  à  la 

surface  du 

jaune. 


NoijOH. 


La  ((XjuilU'  contient  de  petits  cana- 
liculcs  qui  permettent  à  l'air  at- 
mosphérique de  la  traverser.  Cette 
porosité  est  nécessaire  à  la  respi- 
ration (te  l'embryon. 

La  membrane  co(]uillidre  se  divise 
en  deux  lamelles  qui,  aussitôt  après 
la  ponte,  s'écartent  l'une  de 
l'autre,  à  la  grosse  extrémité  de 
la  coquille.  Entre  elles,  se  forme 
une  chambre  à  air,  utile  à  la  respi- 
ration. 

L'albumine  est  uu  mélange  de  plu- 
sieurs substances  nutritives.  La 
partie  piofonde  se  tord  en  deux 
cordons  spirales  que  l'on  nomme 
clialazes.  Celles-ci  sont  placées 
sur  le  grand  axe  de  la  coquille 
et  se  dirigent  vers  ses  extré- 
mités. 

I  Membrane  tiès  fine  entouiani  l'œuf 
(      proprement  dit. 

Forme  la  masse  principale  de  l'œuf; 
dans  un  œuf  coagulé,  on  voit,  sur 
les  coupes,  une  stratification  qui 
correspond  à  la  superposition  de 
substances  nutritives,  différentes 
par  leur  composition. 

La  cicatricule  possède  un  diamèlre 
de  5  à  A  millimètres  ;  elle  est  for- 
mée par  du  protoplasme  à  peu 
près  pur.  C'est  en  elle,  seulement, 
que  s'accomplit  la  segmentation. 

A  les  caractères  habituels  des  noyaux 
de  toutes  les  cellules. 


LE  PIGEON. 


461 


Appareil  respiratoire. 

l/;i|>|»;ircil   rcs|(ii;il(iirt'  es!  Ict's  (Irvrloppé ;   il  poiil  èlio  divisi'    eu  deux 
|);irli<'s   :   les  pointions    cl    leurs  pidloiijiomcnts  périphériques,  les  saca 

(uh'iciis.    Oïl    étndiei-a,    daltoid.    ces 
A  deinieis,   •■ii   laisoii    de  leur   position 

siiperliciclle,    les    |)oiiiiioiis,    ensuite. 


B 


Sacs  aériens. 


Injection  des  sacs  aériens.  —  Pour 
étudier  les  sacs  aériens,  il  sera  néces- 
saire de  procéder  par  injection.  Ces 
organes  ne  peuvent,  en  effet,  être  bien 
disséqués,  qu'autant  qu'ils  sont  remplis 
d'une  matière  colorée,  solide. 

1"  On  préparera,  à  l'avance,  la  masse 
à  injection  qui  sera  composée  de  géla- 
tine fondue  au  bain-marie.  à  laquelle  on 
ajoutera  une  substance  colorante. 

2°  On  tuera  le  Pigeon  au  chloroforme, 
et  on  procédera  à  l'injection,  avant  que 
le     corps    ne    soit    refroidi. 

3°  On  sectionnera 
les  deux  humérus  et 
les  deux  fémurs  qui 
contiennent  des  pro- 
longements des  sacs 
aériens,  afin  de  créer 
des  oi^ifices  de  sortie 
pour  l'air  contenu  dans 
ces  sacs. 

4°  On  disséquera  la 
trachée,  au  milieu  du 
cou  (fig.  214,  C),  après 
quoi  ranimai  sera  sus- 
pendu par  la  tête.  Cette 
position  est  avanta- 
geuse parce  qu'elle 
permet  à  la  masse  à 
injection  de  s'écouler 
facilement  dans  les 
poumons  et  dans  les 
sacs. 

5°   On  procédera, 
alors,  à  l'injection.  La 
seringue    sera    préfé- 
rée.   On    choisira     un 
instimment   muni   d'une  canule  isolable  et  pouvant  contenir  de  80  à  90  cen- 
timètres cubes  de  matière  (fig.  21^i,  A  et  B).  On  sectionnera  la  trachée  et  on 


~.  Fil  à  lier  après 
l'injection 

ig.  274.  —  L'iip/xireil  à  employer  et  les  manœuvres  à  faire 
poKr  liijeclcr  les  sacs  aériens  du  Pigeon.  —  Gross.  lin.  :  2/5. 


-iC8  ZOOLOGIE  PRATIOLE. 

fixera  solidement  la  canule,  seule,  à  son  intérieur.  En  outre,  on  placera  sui 
la  trachée  et  au-dessous  de  la  canule  un  fil  destiné  à  être  lié  après  l'injection, 
pour  empêcher  le  regorgement  qui  peut  se  produire  (fig-  274,  C). 

6°  On  réchauffera  la  seringue,  en  faisant  passer,  plusieurs  fois,  à  son  inté- 
rieur, par  un  jeu  répété  du  piston,  la  masse  à  injecter. 

1°  Quand  le  corps  de  la  seringue  sera  assez  chaud  pour  ne  plus  coaguler  la 
masse,  on  l'ajustera  sur  sa  canule  et  on  poussera  l'injection,  lentement,  en 
ralentissant  la  poussée,  quand  des  résistances  se  feront  sentir. 

8"  Après  cette  opération,  on  liera  la  trachée,  à  l'aide  du  fil  préparé  à  cet 
effet. 

9°  On  plongera,  ensuite,  l'animal  dans  l'eau  froide,  afin  de  faire  coaguler  la 
gélatine  injectée. 

iO°  Après  refroidissement,  on  pourra  augmenter  la  consistance  du  contenu 
de  l'appareil  respiratoire,  en  plongeant  l'animal  dans  une  solution  de  formol 
à  4  pour  iOO.  On  aura  soin  de  pratiquer  quelques  incisions  dans  la  paroi 
du  corps,  afin  de  faire  pénétrer  le  liquide  durcissant. 

On  dépouillera  l'animal  et  on  détachera  ses  muscles  pectoraux,  son  sternum, 
ses  clavicules  et  ses  coracoides,  par  les  procédés  indiqués  précédemment 
(Voy.  p.  451).  Les  pièces  osseuses  seront  soulevées,  avec  précaution,  à  cause 
du  voisinage  immédiat  des  sacs  aériens.  On  examinera,  ensuite,  les  rapports 
de  ces  sacs  avec  les  autres  viscères  (fig.  215,  A),  après  quoi  ces  derniers 
seront  extraits  du  corps  (fig.  215,  B). 

Los  principaux  sacs  acrions  sont  situés  entre  la  paroi  du  coi'j>s  et  les 
viscères;  ils  sont  indépendants  les  uns  des  autres  et  couiuumiquent,  cha- 
cun, d'un  côté,  avec  l'un  des  poumons,  par  un  orifice  unique;  de  l'autre, 
avec  les  os,  pai'  un  nombre  variable  d'ouveitures.  Certains  os  sont  criblés, 
en  effet,  de  cavités  dans  lesquelles  Fair  circule  (sternum,  vertèbres 
cervicales  et  dorsales,  humérus,  féuuu'.  tibia,  etc.  :  les  os  de  l'avant- 
bias,  de  la  main,  de  la  jambe  et  du  pied  ne  sont  point  aérifères).  La 
pneumaticité  envahit,  même,  les  parties  molles  et  s'étend  jusqu'à  la 
racine  des  plumes. 

Les  sacs  aériens  ne  sont  pas  spéciaux  aux  Oiseaux.  Le  Caméléon  oflVe 
des  traces  de  ces  organes;  les  Dinosauriens  de  l'Améiique  avaient  éga- 
lement des  os  pneumatisés;  les  Mannuifèies  présentent,  dans  leurs  sinus 
iVontaux  et  sphénoïdaux,  des  organes  de  même  ordre,  etc. 

Rôle  des  sacs  aériens. 

1"  Les  sacs  aériens  forment,  entie  la  peau  et  les  viscères,  un  matelas 
(pii  s'oppose  à  la  déperdition  de  la  chaleur;  2"  ils  contiennent  des 
réserves  d'air  pour  la  respiration  et  servent,  en  outre,  à  créer  des  cou- 
rants à  l'intérieur  des  poumons;  5"  ils  diminuent,  un  peu,  le  poids 
spécifique  du  corps  de  l'Oiseau;  4"  en  s'introduisant  entre  les  muscles, 
ils  en  atténuent  les  frottements;  5"  en  s'interposant  entre  la  paroi  du 
corps  et  les  viscères,  ils  jouent  le  rôle  de  coussins  calants;  ils  facilitent, 
ainsi,  le  fonctionnement  des  viscères  quand  ces  derniers,  pendant  le 
vol,  changent  de  direction  dans  l'espace. 


LE   l'KiKON. 


Sac  ceroical  droit 


Sac  cereicol  ffoucfje 


Sac  ceraicai  droit 


Sac  cerutcai  gauche 


Dtuerttcu.es  gaucnes 
sac  interciaotculatre 


Sac  mterclaotcuiatrs 


suS'dtaphrigmat  qu 
droit 


Poumon  gauctie 


iiS-(tsaphragmatiQue 


diaptiragmatiqus 


Sac  aùdominai  gauctie 


AnsB  duodSnale 


Onftce  de  i  artère  pulmona, 


OrincB  de  la  veine  pulmona 


Cnflce  gauctie  du  sac  mierciauicuiairs 


itiaptiragmaltQud  gaucne 


Orttlcs  au  sac   aûaominat  droti 


Orifice  au  ytic  aùaumtml  gauche 


FiG.  275.  —  Dissection  des  sacs  aériens  du  Pigeon. 
Gross.  lin.  :  1/5. 


En  A.  le  sujet  vu  par  la  face  ventrale,  après  l'exelsiou  des  muscles  pectoraux,  du  sleniuin, 
des  clavicules  et  des  os  coracoïdcs.  Les  sacs  aériens  sont  distendus  par  la  masse  injectée  dans 
leurs  cavités.  Ou  voit  nettement  les  rapports  de  ces  sacs  avec  les  visières. 

En  B.  les  sacs  aériens  restés,  en  place,  avec  les  poumons,  après  l'extraction  des  autres  vis- 
cères. Cette  préparation  demande,  pour  être  menée  à  bonne  fin,  d'être  faite  avec  lenteur  et 
avec  de  grandes  précautions. 

En  G,  les  poumons  isolés  après  Icseclioimement,  près  de  sa  surface,  des  raciuesdessacs  aériens. 


t70  ZOOLOGIE  PI5ATI0UE. 

La  )"épartition  des  sacs  aôrioiis  est  n'-suinre  dans  le  lahlcaii  suivant 


Sacs  anléricurs.      A    l;i    liasc    du    cou. 


Vu  sne    inter-clai'icitldirc, 

ini[);iii'  et  médian. 
)l'iix  socs  ceri'icoiix,  s\ mé- 
triques. 


Sacs  aériens. 


Sacs  inoiiens. 


hemsars  (lia  jjltifKimatifj  tirs 

Sur  les  parties  latérales  )      aiitérieins,  symétriques. 

de  la  cavité  viscérale.    jDouxsacsdiajihrtKjmnlujites 

\     j)Ostéri('urs,  symétriques. 

U)ans  la  partie  posté'ricure  (  Deux  sacs  alnlouiiiian.f,^\- 

Sacspostcricurs.l     i    i  ■,-     •     •    i       {  '<•,.„ 

^  j    de  la  cavité  viscérale.    I      métriques. 

En  tout,  lunif  sacs,  dont  un  impair  et  médian  et  hnit  symétiiquos  deux 
à  doux,  cidjant,  ensem])le,  6i  contimèties  cubes,  envifon. 


Poumons. 

Les  poiuiions,  peu  volumineux,  sont  situés  des  deux  côtés  de  la  colonne 
vertébrale  et  appliqués,  par  leur  côté  dorsal,  contre  la  paroi  interne  du 
lliorax.  Les  côtes,  qui  sont  très  saillantes,  creusent  à  leur  surlace  des 
sillons  transverses  profonds.  11  n'existe  pas  de  plèvres,  par  conséquent  ;:>«s 
{l'espace  pleural  et  les  poumons  sont  unis  à  la  paroi  thoraciipie  par  une 
mince  coucbe  de  tissu  cellulaire.  En  arrière,  les  poumons  s'appuient  sur 
(pielques  faisceaux  nuisculaires  qui  forment  une  ébauche  de  diaphragme. 
A  rintéiieur,  ils  présentent  une  disposition  ])artieulière  des  broncbes  ; 
ces  conduits  courent  près  de  la  surface,  en  émettant,  sur  leur  trajet, 
des  branches  latérales,  penniformes;  ils  sortent  ensuite  des  poumons 
])our  se  continuer  avec  les  sacs  aériens. 

On  verra,  chez  les  Mammifères,  les  bronches  ceiil raies,  subdivisées  dans  le  sens 
radial  et  terminées  à  l'intérieur  des  poumons. 

Trachée. 

La  trachée  constitue  la  portion  la  plus  longue  de  I  aibre  aérifère;  elle 
est  soutenue  par  de  nondireux  amicaux  cartilagineux  qui  hi  cerclent 
transversalement. 

Le  larynx  est  divisé  en  deux  /kwI tes,  situées  une  à  chaque  extrémité  de 
la  trachée.  Le  larynx  antérietw  a  jiour  rôle  essentiel  de  régler  les  commu- 
nications de  la  cavité  digestive  avec  laiipareil  respiratoire;  il  est  privé 
d'appareil  vocal.  Le  lari/nx  postérieur  ou  syrinx  forme  l'organe  vocal  ;  il 
est  peu  développé  chez  le  Pigeon  et  constitué  aux  dépens  des  deux  der- 
niers anneaux  trachéens. 


LE   PIGEON. 


Artère  carotme  commune 


Veine  jtigutatre 


Artère  de  t  omotitate 


Artère  tracfiiaie 


Aritre  iiindue  interne 


.   Système  porte  rénal  (iieine  afférente) 

Veine  mesenteriQue  mfer.eurt 
Artère  coccygienne 


FiG.   '270.   —  Le  sYsitMi;  cikcllatoirk  du  Piokon,   injf.cté,   vu  PAP.   I.K  COTK  VF.NTI'.AL. 

Grnss.   lin.   :    1. 

\jc  systi'nie  artériel  csl  en  noir;  le  système  veineux  est  en  s'ris-  On  remarquera,  entre 
autres  choses,  la  direction,  à  droite,  de  la  crosse  aortique  et  la  disposition  du  syslème  porte 
rénal.  Ge  dernier  est  rcdidl,  les  veines  alTércntes  traversent  It?  rein  ■■ioii^  x'y  capillaiisct' 
cnlièrcmciii. 


472  ZOOLOGIE  PRATIQUE. 


Appareil  circulatoire. 

L'appareil  circulaloiic  csl  |>liis  parlait  «pic  celui  des  Reptiles.  Les 
parties  atïectées  à  la  circulation  ;.;éiiérale  du  coips  et  à  la  circulation  pul- 
monaire sont  ciilirrcitienf  distinclcs  et  ont,  chacune,  un  organe  d  im- 
pulsion indépendant  (cœui'  droit  et  cœur  gauche). 

dette  séparation  com[)léle  des  circulations  (jcurralc  et  jntlinonairc 
constitue  Ui  principale  supériorité  de  rapparcil  circulatoire  des 
Oiseaux  sur  celui  des  Reptiles. 

On  sait  que  chez  les  Crocodiliens.  dont  le  cceur  est  le  plus  parfait, 
parmi  les  Reptiles,  il  (wiste  une  eonununieatiou  entic  les  deux  ventii- 
<Mdes  :  le  foraiiien  de  Panizza. 

Système  artériel. 

Il  n'existe  ([u'uiie  seule  crosse  aorlique  tournée  à  droite,  de  hupielle 
émanent  les  troncs  artériels  hrachio-céphalirpu's.  Ces  dei'niers  offrent 
la  particularité  suivante  :  au  lieu  de  se  détacher  de  l'aorte  à  une  cer- 
taine distance  du  cœur,  ils  naissent  très  près  de  lui,  si  bien  quau 
premiei-  abord  //  semble  quil  1/  ait  trois  artères  partant  directement 
de  cet  organe. 

Système  veineux. 

Dans  le  systènu'  veineux,  les  deux  veines  caves  supérieiires,  di-oite  et 
gauche,  conservent,  connue  chez  les  Batraciens  et  les  Reptiles,  leur  indi- 
vidualité. (Chez  les  Manunifères,  ces  deux  troncs  se  réunissent,  avant 
d'ai'river  au  cœur,  en  une  veine  cave  supérieure  unique.)  Le  système 
porte  rénal,  bien  dévelo[)pé  chez  les  Poissons,  les  Batraciens  et  les  Rep- 
tiles, olïre  des  réductions  im|)ortantes  :  les  veines  portes  afférentes 
(veine  iliaque,  mésentéri(pu»  inférieure)  traversent  le  rein  sans  s'ij 
capillariser  d'une  façon  entière-,  elles  donnent,  seulement,  des  bran- 
ches qui  forment  un  si/stème  porte  réduit.  (Chez  les  Mammifères,  les 
l'eins  sord  entièreuu'nt  indépendants  des  gros  troncs  veineux.) 

Système  lymphatique. 

L(î  tronc  j)i'incipal  du  système  lynq>hati(jue  est  représenté  par  un 
canal  thoracique,  }tlacé  à  coté  de  l'aorte,  et,  divisé,  en  avant,  en  deux 
branches  symétriques,  (pii  vont  s'ouvrir,  chacune,  dans  la  veine  cave 
supérieure  du  côté  correspondant. 

Le  canal  thoracicjue  c(dlecte  la  lym|)he  provenant  de  la  partie  posté- 
rieure du  corps  et  des  viscères  abdominaux;  les  branches  antérieures 
reçoivent,  chacune,  la  lymphe  fournie  par  l'une  des  deux  moitiés  anté- 
rieures du  corps  (membre  antérieur  et  tète). 


LE  l'ir.EÔN. 


47") 


Système  nerveux. 

On  emploiera  pour  la  dissection  du  système  nerveux  les  procédés  habituels 
(Voy.  les  indications  données  à  propos  du  Cobaye,  p.  522  et  suivantes). 


Globes  oculaires 


lobes  olfactifs 


Hêmispftûre  gauche  /  / 


Loue  optiQue  gaucne 


Hemisphùre  droit 


Loue  optique  droit 


moelle  allongée 


V'ig.  '277.  —  L'encâplialc  du  Pigeon,  ru  pur  le  côté  dorsal.  —  (Iross.    lin.  :  o. 


Encéphale. 

L'encéphale  présente  les  eaiactères  snivants  :  Les  liémisplu'res  céré- 
braux, volnmineux,  possèdent  une  surface  lisse  et  sont  seulement 
juxtaposés  (on  verra,  chez  les  Mammifères,  ces  parties  prendre  un  déve- 
loppement tiès  considérahle  et  s'unir  par  des  commissui^cs).  En  arrière. 


47i  ZOOlJKilE  l'HATIOlJE. 

ils  sappiiicnt  sur  le  cervelet.  Ce  dernier  présente,  «le  son  eùlé.  iinr  cer- 
taine extension  et  leeouvre,  en  j)artie,  le  qnatriènie  ventrienic  ;  il  |i(>rte 
(les  sillons  transverses  très  niar(|nés.  (('liez  les  Maniniilëres,  on  le  eer- 
velet  aeqniert  son  |)lns  <>rand  développement,  on  voit  se  former,  à  sa 
l»ase,  nne  cravate  on  protubérance  annulaire  qni  embrasse  la  moelle 
alloni^ée.  )  Les  lobes  optiques  on  tubercules  bijumeaux  sont  rejetés  laté- 
ralement. L'épiphyse  est  pen  on  point  visible.  Par  lenr  volnme,  les 
hémisphères  cérébraux  et  le  cervelet  déterminent  nn  cliciviuclieuteul  des 
différentes  parties  de  Feneéphale. 

Nerfs  crâniens. 

La  répartition  générale  des  nerfs  crâniens  est  confoiine  an\  disposi- 
ti(ms  qni  existent  chez  les  antres  Yertébrés,  mais  nons  tionvons,  ici, 
deux  nerfs,  le  7ierf  spinal  (Xi')  et  le  nerf  grand  hypoglosse  (XIF). 
(pii,  ajdès  avoir  conunencé  à  prendre  lenrs  caractères  de  nerfs  crâniens 
chez  les  Reptiles,  sont  détinitivement  établis  connne  tels. 

Moelle  épinière. 

La  moelle  é|»inièi'e  présente,  an  niveau  des  menducs,  denx  renffe- 
ments,  le  renUement  scapulaire  et  le  renffement  lombaire.  Ce  dernier  a 
nn  aspect  particulier  ;  son  plafond  est  aminci  et  recouvre  nn  espace  qni 
rajipelle,  j)ar  ses  dispositions,  le  quatrième  ventricule  de  lencéphale: 
cet  espace  a  reyn  le  nom  de  sinus  rlioniboïdal  on  ventricule  lombaire. 
En  arrière,  la  moelle  seftile  et  se  termine  en  pointe. 

Nerfs  rachidiens. 

Les  nerfs  rachidiens  forment  trois  plexus  principaux,  im  premier,  an 
nivean  dn  renffement  scapulaire;  un  deuxième,  an  niveau  tin  renffement 
londtaire;  nn  troisième,  au  niveau  dn  coccyx. 

Système  sympathique. 

Le  système  sympathique  a  les  mêmes  dispositions  qne  chez  les  antres 
Veitébrés. 


Organes  des  sens. 

Organes  du  tact  et  du  goût.  —  (îes  organes  soni  pen  développés. 
Le  bec  et  la  langue  sont  reconverts  d'nne  matière  cornée  qni  les  rend 
pen  propres  aux  fonctions  sensorielles. 

Organe    de  l'odorat.  —    L'organe   de  Lodoiat  est   localisé  dans   les 


LK  l'IGEON. 


Alb 


fosses  nasalos.  (llui(|ii('  losse  nasiilr  se  loiiiixisc  (11111  rcsiihiile  (tntrrieur 
cl  d'une  loge  ol/aclirc,  |»r(»[)i('iii»'iit  dite,  ((iiileiianl  lU'u.r  rorncls  iiiéga- 
leiiieiil  développés. 

Organe  de    l'audition.    —  1/oreille   csl   incluse   ilans    la   piolondenr 
(In  l'ochci'. 

Pour  disséquer   l'oreille,  on  ruginera,    d'abord,  la  surface    du   crâne,    en 
arrière  du  trou  auditif  externe.   Puis,  on  ouvrira   la  surface  crânienne  ;  on 


tosst  ortitraire 


Canal  dtml-clrculaire  antérieur 


Canal  aemi-clrculairi  eitirne 


Trou  auiluf  Canal  aemi-circulaire  postêntar 

Fig.  278.  —  Bisseclion  de  l'oreille  iiiferne  du  Pigeon.  —  (iross.  lin.  :  5. 

I,a  surface  du  cràiio  a  tHé  ruginée  on  arrière  du  Irou  auditif  externe  ;  la  surface  crânienne 
ouverte,  ensuite,  et  le  tissu  osseux,  soiis-jacent,  de  structure  spongieuse,  extrait  par  frag- 
ments. Les  différentes  parties  de  l'oreille  sont  envelop|iées  dans  une  assise  de  tissu  osseux, 
dense,  qui  en  modèle  les  fornies.  C'est  ce  tissu  (|ui  donne  à  l'oreille  sa  rii;idilé  et  ([ui  permet 
de  l'isoler  facilement. 


rencontrera  un  tissu  osseux,  de  structure  lâche,  dans  lequel  sont  plongées  les 
différentes  parties  de  l'oreille.  Il  suffira,  alors,  de  dégager  celles-ci  (fig.  218). 

L'oreille  comprend  :  I  "  une  oreille  externe,  peu  (lévcl(i|)péc,  repré- 
sentée par  un  ronâuit  auditif  externe,  très  court;  2"  une  oreille 
nioijenne,  l'onnée  ])ar  la  eais.se  du  tijnipan;  cette  dernière  est  en  relation 
avec  rarrière-l)ouche,  par  la  trompe  iVEustache.  Une  seide  pièce  osseuse 
allongée,  la  eolinnelle,  correspond,  comme  chez  les  Batraciens  et  les 
Reptiles,  au  système  irosselets  des  Mammifères;  cette  ])ièce  a  ses  e.vtré- 
mités  appuyées  sur  la  membrane  du  tijmpan  et  sur  la  fenêtre  ovale: 
7\°  une  oreille  interne,  dont  le  cacactère  le  plus  particulier  a  trait  à 
raccroissement  du  limaçon  et  à  son  enroulement  en  spirale.  A  Tinté- 
rieur  du  limaçon  se  trouvent  les  ébauches  de  diverses  parties  (pie  l'on 
trouve  mieux  déveloj)pées  chez  les  Mammifères  (i-ampe  tympanique, 
rampe  vestihulaire). 


470 


ZOOLOOIK  f'UATIOUE. 


Organe  de  la  vision.  —  Ougakes  accessoires  de  l'œil.  —  Le  j^lobe 
oculaire  est  protégé  })ar  h'ois  paupières  ;  une  supérieure,  une  inlërieure 
et  une  (lansversjilc,  seuii-trausparente,  la  membrane  nietilante,  placée 
dans  liuitile  antérieur  de  Viv'il.  11  est  luù  pnr  six  muscles,  quatre  droits 
et  deux  oljliques. 

Glore  oculaire.  — Lœil  est  petit  et  établi  sur  le  plan  général  conunun  à 
Ions   les  Verfél»r(''s;   il    présente  les  caractères  suivants  :  1"  On  trouve. 


Fitf.  '27U.  —  L'diriane   visuel  du  l'if/eon.  —  (iross.  lin.  :  6. 

En  A,  (lissc'clioii  de  la  sclcntliqitr,  mottant  en  éviileiu'(^  raiincaii  osseux  ((u'elle  renferme. 
Cet  anneau  est  coniposé  de  pièces  régulièrement  imbriquées. 

En  B,  cou|)(!  totale,  verticale  de  l'œil.  On  remarquera,  en  )(artieulier,  le  peigne,  émané  de 
la  partie  postérieure  de  la  choroïde.  Cet  organe  est  l'iiomologue  du  ligament  falciforme  des 
Poissons  (voyez  la  figure  214,  représentant  une  coupe  similaire  de  l'œil  des  Poissons),  mais, 
ici,  ce  re|)li  n'atteint  pas  le  cristallin. 


dans  la  chanilue  postérieure  de  Tœil,  un  repli,  le  peigne,  composé 
de  lamelles  juxtaposées  et  riche  en  vaisseaux;  ce  peigne  s'arrête  dans  le 
corps  vitré,  sans  atteindre  le  cristallin;  il  est  riiomologue  du  ligament 
talciforine  des  Poissons;  on  le  trouve,  également,  chez  les  Reptiles; 
l'accommodation  se  fait,  comme  chez  tous  les  Vertébrés  à  respiration  pul- 
monaire, par  des  muscles  ciliaires;  2"  la  sclérotique  renferme,  à  son 
intérieur,  un  anneau  composé  de  pièces  osseuses  imbi'iquées  ;  ce  caractère 
existe,  également,  chez  les  Reptiles;  5"  la  cornée  a  une  courbure  très 
accusée;  4"  le  cristallin  est  biconvexe  et  déprimé.  L'œil  par  ses  dispo- 
sitions générales  est  accommodé  pour  la  vision  à  grande  distance. 


IJ-:   I' ici: ON.  477 

Appareil  musculaire. 

Los  iiiusclos  (le  I  aile  soiil  ceux  (ioiil  le  (l(''v<'l(i|)|it'm('n(  csl  le  plus  ^land 
<'t  larraii^oiiUMit  le  j)liis  cara(l(''iisli(|ii('.  .Nous  lionieions  à  It-iw  examen 
I  élude  (In  systt'iiie  musculaire  du  l'ipMjii. 

Comme  il  est  nécessaire,  pour  étudier  les  muscles,  de  connaître,  à  l'avance, 
la  charpente  osseuse  sur  laquelle  ces  organes  prennent  leurs  insertions,  on 
décharnera  l'un  des  membres  antérieurs ,  de  manière  à  découvrir  les  diverses 
pièces  squelettiques  qui  le  composent  (fig.  280). 

Le  s(|uelett(^  de  laile  se  couipose  diin  liiniuh'iis,  d'un  cubihis,  d'un 
radius  bien  dt'velopjxis,  et  dune  Jiiaiii,  rcdulle  à  un  moignon  apUdi 
dont  les  diftercntcs  parties  s(.>nt  ])resque  immobiles  les  unes  sur  les 
antres  (li^.  28(1  et  2<Sl).  Ces  j)i(^'ees  (''tant  eonnn(>s,  on  (liss(''(piera  les 
muscles  de  laile,  sur  le  membre  ()ppos(''. 

Les  nuiseles  de  Taile  pr(''sentent  les  dispositions  ^(MK'rales  du  membie 
ant(''rienr  des  antres  Veit(''br('s ;  seulement,  (piebpies-nns  sont  atrophit-s 
et  d'autres  ont  |)ris  un  j^iand  dévelop|iement.  (les  divers  nmscles  se 
rattaclient  à  quali'c  mouvements  princi|)an\  :  1"  au  moment  de  volei-, 
rOiseau  (U'-pIoie  ses  ailes;  2°  et  5",  pendant  le  vol,  il  leur  imprime  un 
mouvement  de  va-et-vient  vertical;  4"  il  les  rej)loie,  contre  son  corps, 
quand  il  veut  se  mettre  au  repos.  Ces  mouvements  exigent  des  muscles 
extenseurs,  des  nuiscles  élévateurs,  des  muscles  ahaisseurs  et  des 
muscles  flécliisseurs.  Les  plus  caracti'ristiques  sont  les  nuiscles  abais- 
seurs  ([ni  prennent  un  développement  considérable. 

Muscles  extenseurs  et  fléchisseurs.  —  Kn  rapport  avec  les  néces- 
sités du  vol,  les  mouvements  d'extension  et  de  llexion  se  font,  à  peu 
près,  dans  un  seul  plan.  D'une  façon  générale,  les  muscles  extenseurs  de 
la  main  sur  l  avant-bras  (  Ex.:  nuiscles  long  extenseur  de  la  main, 
muscles  court  et  long  pronateurs  de  la  main)  sont  rangés  sur  la  face 
externe  de  lavant-bras;  leurs  insertions  fixes  sont  situées  sur  l'extrémité 
inférieure  et  externe  de  Ibumérus.  De  même,  les  muscles  fléchisseu)'s 
de  la  main  sur  ravanl-bras  (Ex.:  m.  fléchisseur  du  carpe,  m.  long 
fléchisseur  des  doigts),  antagonistes  des  précédents,  sont  groupés  sur  le 
côté  interne  de  ravant-l)ras;  leurs  ins(M"tions  fixes  sont  placées  sur 
l'extrémité  inférieure  et  interne  de  l'humérus.  Les  muscles  jléchisseurs 
(m.  biceps)  et  extenseurs  (m.  triceps)  de  l'avant-bras  sur  le  bras 
occupent,  sur  les  C()tés  de  l'humérus,  une  situation  opposée  à  celle  des 
précédents.  Les  mouvements  du  coude  et  de  la  main  sont  solidaires.  Cet 
état  répond  à  l'association  constante  des  mouvements  de  ces  deux  par- 
ties, quand  l'aile  s'étend  on  se  reploie. 

Muscle  abaisseur  de  l'aile.  —  Ce  dernier  est  le  muscle  f/rand  pec- 
toral. Son  volume  est  tiès  grand  et  son  action  dans  le  vol  j)ré[»ondérante. 


478  ZOdlJMilK    l'hATIOUE. 

Sa  situation,  sur  la  face  extonif  du  sternum,  a  jtour  conséquence, 
dabaisser.  d'une  lavon  considérable,  le  centre  de  gravité  du  corps.  Ses 
insertions  lixes  sont  établies  sur  la  crête  sternale  ou  brécbcl,  la  face 
externe  du  corps  tlu  sternum,  les  cotes  et  la  clavicule;  l'insertion  mobile 
est  placée  sur  la  grosse  tubérosité  de  l'humérus. 

Muscles  élévateurs  de  l'aile.  —  Ces  uuiscles,  an  nombre  de  deux, 
se  trouvent  au-dessous  du  muscle  j^rand  pectoral.  Ils  sont  beaucoup  moins 
développés  que  ce  dernier,  a)  Le  muscle  petit  pectoral  a  son  insertion 
fixe  dans  l'angle  que  forme  le  bréchet  avec  le  corps  du  sternum:  il  passe 
entre  la  clavicule  et  Tos  coracoïde,  et  son  tendon  glisse  dans  la  uouttière 
formée,  en  avant,  par  l'union  de  ces  deux  os:  il  s'insère,  ensuite,  sur  la 
})artie  supérieure  de  la  tète  de  l'humérus.  Grâce  à  ce  dispositif,  ce  muscle, 
élévateur  de  l'aile,  se  trouve  situé  sur  la  face  inférieure  du  thorax,  à  côté 
de  son  antagoniste,  le  muscle  grand  ])ectoral.  b)  Le  inusr/e  coraco- 
l)rachial  a  son  insertion  fixe  sur  le  bord  externe  de  l'os  coracoïde  et  son 
insertion  mobile,  principale,  sui'  le  bord  interne  de  l'humérus. 

Considéré  dans  son  ensemble,  l'appareil  musculaire  des  Oiseaux  montre 
une  simplicité  très  grande  des  muscles  du  tronc  et  un  dévelop|)ement 
considérable  des  muscles  des  membres.  Il  existe,  en  outre,  des  différences 
importantes  entre  les  muscles  du  membre  antérieur  et  ceux  du  membre 
postérieur. 

Squelette. 

On  emploiera,  poui^  prépaver  les  pièces  du  squelette,  les  procédés  déjà  indi- 
qués page  400. 

Le  squelette  des  Oiseaux  correspond  à  la  formule  généiale  du  s(pielette 
des  Vertébrés  supérieurs.  Il  se  caractérise  par  un  certain  nomltre  de  j)ar- 
ticularités  qui  découlent  de  son  adaptation  à  la  fonction  du  vol.  A  cet 
égard,  sa  partie  la  plus  différenciée  est  le  meudire  antérieur,  mais  l'adaj)- 
tation  spéciale  de  ce  dernier  entraîne,  à  son  tour,  des  arrangements,  logi- 
quement enchaînés,  des  autres  parties. 

Membre  antérieur. 

V extrémité  libre  du  membre  antérieur  présente  les  caractères  sui- 
vants :  le  bras  et  Favant-bras  sont  bien  développés  et  ont  une  longueur 
en  rapport  avec  la  puissance  du  vol.  Le  carpe,  le  métacarpe  et  les  pha- 
langes offrent  une  gi-ande  simplicité:  ils  constituent  de  siuq>les  sup- 
ports. Les  articulations  de  ces  différents  os  sont  orientées,  connue  on 
l'a  déjà  vu,  de  manière  à  faire  exécuter  la  plupart  des  mouvements,  à 
peu  près  dans  un  même  plan. 

La  ceinture  a  des  dispositions  qui  j)ermettent  à  l'extiémité  libre  de 
déployer  une  grande  puissance:  les  omoplates  èXvo'ûc^,  mais  très  allon- 


LK    CIGEO.N. 


■ISO  7A»0L0(;iE  PRATKjliE. 

cfées,  sont  placées  sur  les  côtés  de  la  colonne  vertéhrale  :  elles  rattachent 
Tépaule  au  côté  dorsal  de  la  cage  thoracique.  Les  clavicules  soudées, 
intérieurement,  lune  à  l'autre  (os  en  V)  s'appuient  sur  le  bréchet,  pai- 
leur  extrémité  conunune,  et  forment  un  ressort  don!  le  rôle  est  de  main- 
tenir une  distance  constante  entre  ce  dernier  et  les  épaules. 

Il  existe,  en  outre,  entre  chaque  épaule  et  le  slermun,  un  os  puissant, 
volumineux.  Vos  coracoïde.  (pii,  placé  dans  le  sens  où  retïoit  nuisculaiic 
est  le  plus  grand,  fait  fonction  d'une  seconde  clavicule.  L'os  en  Y  et  les 
deux  os  coracoïdes  constituent  un  chevalemeul  dont  le  rôle  est  de  main- 
tenir les  épaules  écartées  «>t  d'offrir  à  l'humérus  un  point  d'appui  solide. 
La  cavité  articulaire  (pii  reçoit  Ihuméiusest  formée  par  l'omoplate  et  pai- 
l'os  coracoïde. 

Sternum. 

Le  sternum,  sur  lequel  les  muscles  moteurs  des  ailes  ont  d'importantes 
insertions  fixes,  offre  une  grande  étendue;  il  a  la  foirue  d'un  Loucher  (pu' 
recouvre,  du  côté  ventral,  le  thorax  et  une  grande  |tartie  de  l'ahdomen. 
Extérieurement,  il  porte  une  carène,  le  bréchet,  dont  les  dimensions 
sont  en  rapport  avec  la  puissance  du  vol. 

Colonne  vertébrale. 

La  colonne  vertébrale  se  divise  en  cinq  régions  très  différenciées  : 
régions  cervicale,  dorsale,  lombaire,  sacrée  et  coccygienne.  La  région 
cervicale,  qui  constitue  le  cou,  se  caractérise  par  son  extrême  moLilité 
(cette  région  sera  étudiée  la  deinière);  les  régions  suivantes,  au  conlraiie, 
sont  à  })eu  près  rigides,  sauf  la  région  coccygienne. 

Région  dorsale.  —  Les  vertèbres  dorsales,  au  nombre  de  huit,  oui, 
entre  elles,  les  rapports  suivants:  les  deux  premières  sont  libres;  les  trois 
suivantes  sont  soudées  en  une  seule  masse;  la  sixième  est  libre;  les  sep- 
tième et  huitième  sont  réunies  en  un  bloc  soudé  à  l'iléon.  Toutes  ces  ver- 
tèbres forment  une  charpente  résistante  qui  fournit  aux  côtes  un  point 
d'appui  solide. 

Côtes.  —  Les  côtes  offrent  des  caractères  en  rapport  avec  la  rigidité 
générale  de  la  cage  thoracique;  elles  sont  au  nombi'C  de  huit.  Les  deux 
premières  et  la  dernière  sont  flottantes.  Chacune  des  cinq  autres  est 
rattachée  au  sternum  par  un  os  sterno-costal;  ces  côtes  forment,  ainsi, 
des  arcs  osseux  rigides,  reliant  la  colonne  vertébrale  au  sternum. 

En  outre,  cinq  côtes  sont  nnuiies  d'une  apophyse  aplatie,  VajKipItijse 
miciuce,  dirigée  obliquement,  d'avant  en  arrière;  grâce  à  ce  dispositif 
spécial,  ces  côtes  ]irennent  des  points  d'appui  supplémentaires  les  unes 
sur  les  autres. 


LK   1*I(;E(IN. 


Os  frontal 


Pouce  ruaimenlatn 


Oi  mtermaxiHairs 


/ilaxtltaire  supérieur 


Os  métacarpiens 


Cs  QuaQratO'jugai 


Trous  formant  le  canal  uerteora 


Clavicule    Os  en  if 


Basi'fiyai 

(place  a  i  intérieur 

as  la  langue) 


Verteùres  lombaires        el 
Vert&ùrei  sacrées  (au  nomore  ûe  ouator/e) 


Verteres  caudales  (au  nomùre  <Je  sept) 


Dotgt  interne  crron  pnalanges) 


^ 


Doigt  médian  (Quatre  pnaianges) 


-^^r 


Boigi  postérieur  (aeux  unaianges) 


Oôtgl  externe  (ctnij  pnaianges) 


FiG.  2SI-.  —  Le  squeletti.  du  Pigeon. 

En  A,  un  squclclle  complet,  montrant  les  rapports  qui  existent  entre  les  différentes  pièces 
osseuses.  Gross.  lin.  :  1/2.  —  Les  préparations  (h;  celte  nature  s'obtiennent  de  deux  façons 
ditféreiites  :  1"  on  peut  dépouiller  la  charpente  sqneletti(pie  des  parties  charnues  en  conservant 
les  linanients  qui  relient  les  os  entre  eux  (squelettes  dits  naliireh):  2°  on  peut  ))ré|)arer  les 
os  séparément,  ce  qui  est  le  meilleur  moyen  de  les  étudier,  et  les  réunir,  ensuite,  par  des 
moyens  artificiels  (squelettes  dits  avlificiels).  —  En  D,  l'ti//pairtl  /lijoïdien.  Gross. 
lin.'  :  2. 


51 


4S-2  ZOOLOCII'    PI!  ATI  OU  E. 

Régions  lombaire  et  sacrée.  —  Los  vo'li'bi'e.s  lonibaircs  cl  sacrées, 
au  nombre  de  quatorze,  sont  conlondues  en  une  seule  niasse,  (jui  a  lui 
lùle  semblable  à  celui  du  sacrum  des  Manunifères. 

Région  coccygienne.  —  Les  vertèbres  coccj/çiiennes  ou  caudales,  au 
nombrt'  de  se|)t,  sont  petites  et  mobiles  les  unes  sur  les  autres;  la  der- 
nière, qui  suppoi'te  les  rétiiicies,  est  très  grande,  aplatie  latéralement  et 
relevée  en  eréte. 

Région  cervicale.  —  Les  vertèbres  cervicales  sont  au  nond)re  de 
(li)u/,e.  La  première,  \  atlas,  a  la  foiine  d'un  anneau  creusé  d  une  cavité 
dans  laquelle  vient  s'engager  Vunique  condyle  occipital  du  crâne.  La 
deuxième,  Vaxis,  porte  une  apO})liyse  odoutoïde,  sui-  laquelle  tourne 
Tatlas.  Les  suivantes  se  caractérisent,  surtout,  par  des  (lis[»ositions  articu- 
laires (pii  donnent  à  leurs  uiouvements  une  souplesse  et  une  étendue 
('onsidéral)li's.  Envisagée  dans  son  ensemble,  la  tige  cei'vicale  constitue 
un  balancier  très  mobile,  soutenant  la  tète,  et  pouvant  la  tliriger  dans 
toutes  les  directions  de  lespace. 


Tête. 

La  tète,  de  forme  conique,  se  termine,  en  avant,  par  un  bec  pointu. 
Les  dilVérents  os  qui  la  composent  se  soudent  de  bonne  heure  et  sont 
dillicilesà  dilTérencier,  chez  Ladulte.  Les  particularités  principales  (|u'ofïre 
cette  j)artie  du  squelette  sont  les  suivantes  : 

Crâne. —  Le  frontal  est  très  développé.  Les  temporaux  [wrlcni  une 
surface  articulaire  spéciale,  pour  Vos  carré,  l'occipital  n'a  qu'?n/  seul 
coudi/le. 

Face.  —  Les  mâchoires  supérieure  et  inférieure  sont  dépourvues  de 
dents  et  revêtues  d'un  étui  corné.  L'extrémité  libre  de  la  mâchoire  supé- 
rieure est  constituée,  en  grande  partie,  par  les  os  inter-maxillaires,  (\m 
prennent  un  grand  dévebqipement.  La  mâchoire  inférieure,  fondue  en 
une  pièce  unique,  est  suspendue  à  la  tète  par  rinlennédiaire  d'os  carrés 
peu  développés. 

Appareil  hyoïdien.  —  Cet  appareil  (lig.  L><S|,  H)  est  représenté  par  un 
corps,  antérieur  et  médian,  composé  de  phisieuis  pièces.  11  émet,  eu 
arrière,  deux  branches  allongées  (pii  contournent  le  crâne. 


Membre  postérieur. 

Le  membre  postérieur  a  poui'  caractères  principaux  :  I"  de  ne  participer 
au  vol,  ni  d'une  fa(,'on  directe,  comme  le  membre  antérieur,  ni  d'une  façon 


iildiiTcle  l'oiiimc  les  dinV-rciilcs  pièces  de  l;i  ciiuf   tliôriniinic;  '2"  il<'  >U|)- 
|t(trloi',  seul,  le  poids  lol.il  du  (•or|)s. 

Ceinture.  —  Lii  ••cintiirc  se  coinpdsc  dr  dni\  iniiilics  s\iii('lii(|ii('s 
(pii  (•()iii|)i'('nnt^iit  cliiitiiiic  Irois  os  :  \  iléon,  Visritloii  d  \v  /u/his. 

L  iléon  ci  ris(diioii,  ciroilciiiciil  unis  entre  eux.  sonl.  en  outie,  sondés 
;i(i\  verlèhrcs  s;iciées  ;ivec  !(!S(piclles  ils  rorment  un  hassin  osseux, 
inconi[)let  du  coté  ventral:  l<'s  |)ul)is.  en  elï'et,  sont  réduits  à  des  ai<i,uilles 
elïilées,  non  soudées  sui'  la  lit;ne  niédio-ventrale  (svniphvséoloniie  naln- 
relle). 

Extrémité  libre.  —  L Cxliéniifé  lihn'  est  constituée  connne  chez  les 
autres  Vcrtéhrés  sn})érieurs:  elle  j)iésenl(',  seuleineni,  les  particulaiiles 
suivantes  :  1"  le  friiiiir  sarticule  sur  le  tronc  eu  un  point  voisin  de  son 
e\trcmil(''  ;  or,  jiour  (pie  le  cor})s  reste  eu  équilibre,  il  est  nécessaire  cpie 
raj)pai-eil  (pii  le  soidienlsoit.  parmi  aitilice  (pielcoïKpie.  reporté  en  avant; 
à  cet  elVet,  le  leinur  pi'cnd  une  direction  ([iii  se  rapproche  de  I  horizon- 
tale et  sa  lougneur  s'établit  de  manière  à  rapprochei-,  le  plus  possible,  son 
extrémité  inférieure  du  centre  de  liiavité'dn  corps;  2"  le  premier  scLtmenl 
utile  à  la  marclie  est  la  jambe;  le  tibia  oITre  un  i^rand  dévelopjiement  et 
le  jH'i'oiu',  au  contraire,  l'orme  un  mince  stylet;  5"  l<!  segment  suivant 
est  constitué  par  les  os  du  tarse  et  du  iiK'tatarse,  unis  en  une  piC'ce 
unique  intercalée  entre  le  tibia  et  les  doi<its.  Ces  derniers,  au  nombre  de 
quatre,  sont  dirigés  trois  en  avant,  un  en  arrière.  Le  nombre  «les  pha- 
langes varie  suivant  les  doigts. 

H  résulte  de  ces  dispositions  «pie  la  hume  apparente  du  uiemlire  pos- 
térieur des  Oiseaux  rappelle  celle  du  membre  antérieur  des  Mammilëres, 
Farticulation  tibio-tarsienn«>  ayant  la  même  direction  «pie  rarliculati«in 
du  coude,  etc. 

On  a  vu.  précédemment,  que  les  sacs  aériens  envoient  des  ramilica- 
tions  dans  divers  os  (Yoy.  p.  46(S).  Celte  particularité  a  pour  effet  d«'  dimi- 
nuer le  poids  total  du  squelette,  sans  amoindrir  sa  résistance. 


Coup  d'œil  synthétique  sur  la  structure  de  l'Oiseau. 

L'oiseau  c«)iistitue  une  machine  rolanic,  l«''gèi«'.  solide,  munie  d  im 
moteur  puissant.  Cette  machine  [)eut  ]tren«lre  s«)n  vol.  s'avancer  à  «les 
allures  div«'rses,  rester  stable  dans  l«'s  c«)iirants  verticaux,  latéraux  el  l'ron- 
taiix  et,  enlin,  atterrir;  b's  «lisp«)sitions  anat«»niiques  «pii  «listingiH'iit  bOi- 
seau  se  rattachent,  t«)ut«'s,  h  ces  propriétés.  L'oiseau  possède,  en  effet  : 
1"  une  lorine  générale  du  corps  facilitant  s«'s  dé|da«'em«^nts  dans  latmo- 
sphère;  2"  une  graïub'  légèreté;  H"  un  moteur  puissant;  i"  «l«'s  m«»yens 
de  direction  précis;  à"  une  dispositi«)ii  d«'s  oiganes  int«'riies.  piopic  à 
assurer  la  stabilité  uénérale  «le  la  ina«'hin«'. 


/i8i  ZOOLOGIE  PRATIQUE. 

i"  Forme  générale  du  corps.  —  Le  coips  est  fusiroinio.  Il  porte,  en 
avant,  une  tii^e  IlexiMc  le  con;  ce  dernier  constitue  un  balancier  dont 
l'intlucnce  se  fait  sentir  dans  la  direction.  Le  cou  se  prolonge  en  une 
|)etite  tète,  terminée,  en  avant,  par  un  bec  pointu.  Pendant  le  vol,  le  con 
et  la  tète  se  placent  dans  l'axe  du  corps  ;  au  lepos,  ces  parties  se  relèvent 
et  le  cou  s'incurve,  de  manière  à  rapprocher  la  tête  de  la  verticale  qui 
passe  par  le  centre  de  gravité  du  corps.  Les  pattes,  pendant  le  vol. 
s"apj)liquent  en  arrière  contre  le  corps;  au  repos,  elles  s'abaissent  poui* 
prendre  leui'  point  d'a|)pui  sur  le  sol.  La  queue  est  disposée  en  l'orme  de 
gouvernail  horizontal.  Sur  les  côtés,  les  ailes  remplissent,  selon  les  cas,  les 
fonctions  de  voiles  ou  de  rames. 

2"  Légèreté  de  la  machine. — La  légèreté  du  corj)s  de  l'Oiseau  est 
assurée  par  l'économie  des  matériaux  employés  à  le  construire  et  pai-  la 
légèieté  s|)écifique  de  ces  dernieis  (sacs  aéiiens,  pneuuiaticité  des  os, 
légèreté  des  plumes,  etc.). 

5°  Moteur.  —  Les  ailes  sont  abaissées,  \M\rh'<>  muscles  grands  pecto- 
raux, oiganes  volumineux  et  |)uissants,  développés  sur  la  face  ventiale  du 
corps.  Ces  muscles  conti'ibuent,  en  dehors  de  leur  rôle  moteur,  à  porter 
vers  le  bas  le  centre  de  gravité  de  la  machine.  Le  sternum,  sur  lequel 
ils  s'insèrent,  est  très  développé  et  solidement  (îxé  sur  une  cage  thora- 
cique,  à  peu  près  rigide.  Les  ailes  portent  des  plumes  résistantes,  fine- 
ment tissées,  iml)riquées  les  unes  sur  les  autres,  comme  les  lames  d'une 
persienne;  la  disposition  de  ces  j'iumes  est  telle,  que  la  surface  de  laile 
est  imperméable  à  l'air  qui  la  frappe  de  lias  en  haut,  et  (pi'elle  laisse 
passer  ce  fluide  qnand  il  la  frappe  de  haut  en  bas. 

4"  Direction.  —  La  direction  est  assurée  par  les  mouvements  com- 
binés du  cou,  des  ailes  et  de  la  queue.  Quand  il  se  déplace  de  bas  en  haut. 
l'Oiseau  abaisse  ses  ailes  pour  s'a])puyer  sui-  l'air  placé  au-dessous  de  lui; 
il  les  reploie  ensuite,  les  relève  en  cet  état,  puis  les  étend  pour  les  abaisser 
de  nouveau,  etc.  Quand  il  se  déplace  dans  le  sens  horizontal,  l'Oiseau 
glisse  dans  une  direction  plus  ou  moins  oldique,  d'un  mouvement  rapide, 
les  ailes  étendues,  de  manière  à  jtrendre  nue  direction  <jui.  combinée  avec 
la  direction  imprimée  par  la  pesanteur,  donne  une  résultante  horizontale. 
11  renq)lit,  alors,  les  conditions  exigées  pour  le  fonctionnement  des  aéro- 
planes. 

5"  Stabilité  des  différents  organes.  —  La  stal)ilité  des  organes 
internes  est  assuré»;  par  \  application  (\v  certains  d'enti'e  eux,  sur  les 
parois  latérales  du  corps  (poumons,  reins)  et  le  calage  des  organes  cen- 
traux, par  les  sacs  aériens. 


DirFK liF.MKS    FOiniKS    DdlSK AI'X. 


.485 


Différentes  formes  d'oiseaux. 

Les  Oisoaux  ont  apparu  vors  le  milieu  de  l'époque  secondaire;  ils  avaient,  dans  leur 
organisation,  de  nombreux  caractères  de  Reptiles,  indices  de  leur  origine  et  des  caractères 
d'Oiseau  diversement  éhandiés  (Arclui'optérix).  A  la  fin  de  répoque  secondaire,  ils  s'étaient 
à  peu  près  complètement  dégagés  de  la  forme  reptilienne;  ils  avaient,  toutefois,  encore, 
des  dents  comme  rArcli(eo[iléryx.  Ils  présentaient  des  adaptations  variées,  les  uns  n'étaient 
aptes (|n'à  la  locomotion  terrestre  {Uf.spévornis.),  les  autres  étaient  bon  voiliers  {Iclilliiioi- 
iii.s).  Durant  répo(|ue  tertiaire,  les  adaptations  se  sont  précisées  de  pins  en  jjIus.  Des 
formes  géantes  ont  même  a[»jiarn  pour  s'éteindre,  après,  comme  cela  s'était  déjà  protlnil 
parmi  les  Reptiles  de  l't'pocpie  secondaire;  le  Plioidrlianis  de  l'Ami'riipic  dn  Snd  avait 
une  taille  d'environ  (juaire  mètres. 

Oiseaux  actuels.  —  L'adaptation  des  Oiseaux  s'élanl  faite  à  des  conditions  assez 
uniformes,  la  classe,  tout  entière,  présente  de  nombreux  caractères  constants  et  constitue 
une  des  divisions  les  plus  homogènes  du  règne  animal.  Les  Oiseaux  se  diflérencient  entre 
oux  d'après  l'état  particulier  du  milieu  qu'ils  habitent  et  la  nature  de  l'alimentation 
qu'ils  y  rencontrent.  Nous  nons  Ijornerous  ici  à  indiquer  quelques  rapports  généraux  : 


ro/7(('r.s'. 
Sternum  muni  d'un 
bréchet  (Carinales); 
Oiseaux  )   avant    des     rapports 
actuels.  \     "  habituels  avec  : 


Coureurs. 
\  Sternum   iléponrvu  de 
\     bréchet  (Uatiles). 


/('  sol 


les  eau.r 


se  nourrissant  de  proies  [ 

animales,   souvent  de    najiaces. 
l      grande  taille.  ' 


I  vivant  d'animalcules,  de 
végétaux,  de  grai- 
nes, etc. 

se  tenant  sur  le  bord  des 
cours  d'eau, des  étangs, 
des  plages,  etc. 


Passereaux. 
(ir'Diipeurs. 
Cotonibiiis, 
\  (iatliuacés. 


Échassicrs  (dans 
leurs  formes 
les  plus  spé- 
cialisées). 


nageant  à  la  surface  des 
eaux. 


Pahuipèdes. 
'formes  dégénérées,  impropres  au  vol. 


Les  relations  qui  existent  entre  les  Oiseaux  et  les  difl'érents  milieux  qu'ils  habitent  se 
manifestent  à  l'extérieur,  principalement  par  la  forme  de  leur  appareil  locomoleur  (ailes 
et  pattes)  et  de  leur  appareil  préhenseur  des  aliments  (bec).  L'emploi  des  caractères  de 
ces  parties  constitue  un  procéd(''  de  classification  à  la  fois  logique  et  commode. 


MAMMIFERES 


I.cs  Miinimifèros  représentent  les  ACrtéhrés  les  jiliis  élevés  en  or<:;nni- 
siilion.  Ils  se  earaetériscnt,  extérieurement,  |)ar  des  produetions  enta- 
nées  :  les  poils  et  les  glandes  mammaires.  Les  poils  eonstituent  des 
lonnnres  nianvaises  eondnetiices  de  la  chaleur,  propres  à  uiainlenii 
constante  la  teni|)ératnre  du  corps.  Les  glandes  uiauiniaiics  sécrètenl  le 
lait  (pii  sert  à  noniiir  les  petits,  pendant  un  certain  temps,  après  leui- 
sortie  des  voies  <>énilales;  le  fonctionnenuMit  de  ces  «glandes  a  pour  elle! 
de  prolonj^er  les  relations  qui  existent  entre  la  mère  et  le  jeune, jusijuà 
ce  «pièce  derniei'  soit  en  ('tat  de  pourv«»ir,  lui-même,  à  ses  besoins. 

Les  Mannnit'ères  réalisent  ladaptation  la  plus  parl'aile  à  la  locomotion 
teiresire.  Le  ti'onc,  est  supporté  par  deux  ])aii('s  de  membres  qui  le 
maintiennent  éloigné  du  sol.  Les  membres  antérieni's,  plus  près  du  centre 
de  gravité  du  corps  (pie  les  membics  postéiieurs,  ont.  smtont,  nu  rôle  de 
soutien;  ils  sont  disposés  eu  foiine  de  colonne  droite.  Les  membres 
postérieurs  ont  une  action  essentiellement  prcqtulsive;  les  leviers  qui  les 
constituent  sont  tléchis,  an  repos,  et  aptes  à  pousser  le  corps  en  avard. 
par  leur  redressement.  Le  cou  })rend,  sauf  de  rares  exceptions  (Élé- 
phant, par  exemple),  une  longueur  cpii,  jointe  à  celle  de  la  tète,  est 
éga!(>  à  la  hauteur  du  train  antérieur.  La  forme  de  la  tête  est  en  rapjxti  I 
avec  le  mode  de  nutrition:  elle  est  albtngée,  (juand  le  museau  a  des  fonc- 
tions préhensiles  développées  (herbivoies)  ;  elle  est  courte  et  aplatie, 
quand  la  mastication  est  plus  spécialisée;  les  membres  sont,  alors  pour- 
vns,  à  des  degrés  divers,  de  fonctions  piéhensiles  (carnivoics). 


I.K    CODAVI- 


.4«T 


E.remple  :   LE    COBAYE    OU     COCHON     DINDE 

CAVIA    COBAYA    {l'alhisi. 


V\g.   SîS'i.   —  Asjiccl  f.iirricur  du  aolun/r.   :  (iross.  lin.   :    1,2. 

La  (lisscclion  du  Cohayc  devra  être  considriéc  |>liilôl  (•(tiiiiiio  imc 
analyse  générale  du  plan  (uganiqne  des  Mammiléres  (|ne  eoninie  nue 
élude  monograpliiqrie.  On  s'attachera,  snilonl.  à  l'aiic  re  travail  dans  un 
sens  eonipaiatif.  On  nielira  ndtaninient  en  parallèle  les  organes  du  Mainnii- 
t'ère  etcenx  du  Sélaeien:  elle/  ee  deiiiiei-,  en  etlel,  les  diUërents  appareils 
se  présentent  sous  lornie  de  maquettes  simples,  rappelant  l'état  des 
organes  du  Mannnilère,  an  eonrs  de  leur  dévelo|)penient.  Il  sera  l)on.  en 
outre,  de  comparer  le  .Mammifère  au  Katracien,  (jui  représente  une  éta[)e 
de  la  transformation  du  Vei'lébré  aquatique  en  Vertébré  terrestre.  Ces 
divers  rapj>rochements  sont  nécessaires  ponr  permettre  de  conqirendre 
un  grand  nombre  de  j>articularités  de  la  structure  du  Mannnifère  ;  giàce 
à  eux  la  connaissance  de  celle-ci  devient  une  introduction  iiliie  à  léliide 
spéciale  de  l'anatomie  humaine. 

Le  Cobaye  est,  par  excellence,  un  animal  de  laborat(»ire.  Il  doit  celte 
|)rérogative  à  la  facilité  avec  hupielle  on  l'élève  eu  captivité  et  à  la  rapi- 
dité qu  il  met  à  se  rej)roduire. 


ASPECT    EXTERIEUR 

Le  Cobaye  esl    ini    uianimirère  de    petite   taille.    Le    troue  est  épais  et 
renflé    en    arrière.    La    tète,     massive    et    volumineuse,    se    rattache   au 


188 


ZOOLOGIE  PRATIOLIE. 


Iionc  sans  transition  apparente.  J.a  queue,  réduite  à  un  moignon,  n'est 
pas  visible,  extérieurement.  Les  meml)i'es  sont  eouits,  et  rassemblés  sons 
\o  trône;  les  doigts,  au  nombre  de  (piatre  sur  le  mend)i"e  antérieur,  et  de 
trois  sui'  le  membre  postéiieur,  portent  des  ongles  massifs  dont  la  forme 
rappelle  celle  des  sabots  des  Ongulés.  La  tète  est  surmontée  d'oreilles 

courtes,  larges  et  aplaties; 
elle    })orte,    latéralement, 
des    yeux    arrondis,    peu 
volumineux,  et    présente, 
en   avant,   la  bouche,  pe- 
tite,   basse,    entourée   de 
soies    longues   et   raides. 
De  la  bouche,  émergent  de 
longues  incisives.  Les  na- 
ines sont  hautes  et  réu- 
nies à  cette  dernière  par 
un  sillon   vertical.  Sur  la 
lace  ventrale  du  tronc,  près 
des  cuisses,  se  trouve  une 
paire  de  mamelles,  de  pe- 
tite taille,  à  peu  près  sem- 
blables dans  les  deux 
sexes.   Sur   la   j)ar- 
tie    postérieure   du 
tronc,  s'ouvrent  Ta- 
ct,   au-dessous,    les 


Fig.  285.  —  Procédé  pour  anesl/tésier  et  tuer  le  Cobaye 
par  le  chloroforme.  —  Gross.  lin.  :   l/.j. 
Le  suict  ost  placé  sous  une  cloche  à  parois  transparentes,  •,.  -    -,  17 

,  •*  ,       .1.  .  ,■        .  •         n    ■  •    A  oruices  uro-genitaux.  L\- 

ouverte,  de  preterencc,  a  sa  partie  supérieure.  On  introduit  _  u    _ 

dans  la  cloclie  une  épong-e,  E,  imbibée  de  cliloroforme  ;  on  tcrieureuient,    il   est  (lllll- 

t'erme  hermétiquement  l'appareil,  et  l'on  attend  que  l'anes-  (>[\g  de  distim'Uer  le  Ulàlc 


de  la  femelle,  les  organes 


thésique  ait  exercé  son  action.  L'administration  du  chloro- 
forme détermine  des  phénomènes  qui  peuvent  être  groupés  "-'"  '^"  '^•"■^  ■■'^'  '^^  "*  b"- 
en  trois  périodes  :  t»  période  d'excitation,  dépendant  de  SCXUcls  s'ouvraut,  daUS  IcS 
l'action  de  l'anestliésique  sur  les  hémisphères  cérébraux  et  rlriiiY  sexeS  au  foud  d'uU 
le  cervelet  ;  2"  période  d'aiiest/iésie  cirirurgicale  ])endanl  „  '  ,  , 
la(|nelle  les  phénomènes  d'excitation  se  calment  et  dont  il  Cntoncement  de  la  pcaU  ; 
lant  |)idllter  si  l'on  veut  opérer  sur  un  sujet  vivant;  5°  pé-  uiais,  BU  excrçailt  UUC  lé- 
riode  d-nnesthésie  organique  qui  précède  immédiatement  ^^.^.^  nrcssion  SUr  le  bas- 
la  mort.  !->          1         ' 

ventre,  d'avant  en  arrière, 
on  provoque,  si  l'on  se  trouve  en  présence  d'un  mâle,  la  sortie  du  pénis. 

Les  poils,  raides  et  luisants,  forment  un  pelage  continu  et  peu  serré; 
ils  sont  dirigés  d'avant  en  arrière,  sur  le  tronc,  et,  de  haut  en  bas,  sur 
les  membres.  Leur  coloration  n'est  presque  jamais  uniforme;  il  existe, 
ordinairement,  des  taches  noires,  brunes,  jaunes,  blanches,  irrégulière- 
ment réparties  sur  le  corps. 

Occision.  —  On  tuera  le  Cobaye  en  le  soumettant  à  l'action  des  vapeurs 
de  chloroforme  (lig.  283). 


\Ai  c.oiîam:. 


489 


V  le  srali>i'l 
lits. 

Lorsqu'on  aboriic  rélude  d'iiii  sujet,  la  |)n'ini(''r('  cliosc 
à  l'aire,  après  l'exanien  de  l'aspect  extérieur,  est  de  le  dépouiller  de  sa  peau.  Pour  cela,  il 
tant  préparer,  d'abord,  les  téffuments.  Si  ceux-ci  doivent  être  abaudounés,  il  est  permis  de  les 
rasi-r;  si,  au  contraire,  on  veut  conserver  la  fourrure,  on  se  contente  de  mouiller  les  poils  et 
de  les  écarter,  sur  la  lig^ne  d'incision.  Cela  fait,  on  prati(|uc  avec  un  scal|)cl,  lenii  comme  une 
plume  à  écrire,  les  incisions  qui  doivent  être  droites  et  perpeiulicidaires  au  tissu.  Ces  inci- 
sions doivent,  en  outre,  se  rencontrer,  autant  que  possible,  à  angle  droit.  On  saisit,  ensuite, 
1(!S  extrémités  des  lambeaux  entre  les  mors  d'une  |)ince  à  dissection  et  on  les  sépare  du 
corps,  de  proche  en  proche,  en  usant  du  tranchant  du  scalpel.  Quand  les  lambeaux  cutanés 
sont  isolés,  on  les  épingle  sur  les  côtés  de  la  préparation.  Toutes  ces  opérations  demandent 
une  certaine  pratique.  Il  faut  y  apporter 
de  la  lenteur  el  une  grande 
léni'relé  de  main. 


Fig.  28.').  —  La  manii'rc  de  ne  .serrir  de  la  sonde  cannelée. 
La  sonde,  passée  sous   l'aponévrose,  est  maintenue  de   la  main  gauche,  l.i   gonlliéic  tournée 
vers  l'extérieur.  Le    scal|)el,   tenu    de    la  main  droite,  est  poussé  en  avant,  le  Irancliant  tourné 
vei's  le  haut. 


On  étendra  ranimai  sur  une  planchette  à  dissection  (tig.  286),  la  face  ven- 
trale tournée  du  côté  de  l'opérateur.  On  le  fixera  dans  cette  position,  en  atta- 


IK  COI'.WK. 


Muscls  peaucler 


KiG.  287.  —  Asi']Xï  DU  Cobaye,  apisks  i.'dUvmiTor.E  de    i.\   paikh  AiiDii.MiNM.E. 
Gross.   lin.  :   2  5. 

Les  organes  altdominaux  présenteiil  à  coiisitlércr,  en  j^ros,  du  côté  veniral,  trois  zones  priii- 
eipales  sur  lesquelles  lopérateui'  pourra  se  repérer.  Dans  la  rrt/ion  a  nié  ri  cure  de  la  cavité 
abdominale,  il  existe  une  première  zone  occupée  jiar  VcnloiiKir  et  le  foie.  Sur  la  préparation 
on  distinfiue  une  partie  assez  importante  du  foie  et  une  portion,  plus  restreinte,  de  restomac- 
Dans  la  rcf/ioii  ituiymiie  se  trouve  une  deuxième  zone  occupée  par  le  jrjuno-ilcoi).  Ilnlin.  I;i 
rrgioii  poslrrirurr  l'orme  une  troisième  zone  occupée  par  le  gros  intestin. 


Ad2  ZOOLOGIE  PRATIQUE. 

chant  ses  membres  sur  les  bords  de  la  planchette.  Api^ès  avoir  mouillé  les 
poils  de  la  région  ventrale,  afin  de  faciliter  leur  écartement  et  les  avoir 
ensuite  séparés,  on  pratiquera  une  incision  médiane  AB  n'intéressant  que  la 
peau  et  allant  du  menton  au  pubis.  On  fera,  ensuite,  deux  autres  incisions, 
perpendiculaires  à  la  précédente,  aux  niveaux  des  membres  antérieurs  (C)  et 
postérieurs  (D).  Ces  incisions  se  feront  au  scalpel  tenu  comme  une  plume  à 
écrire  (fig.  284),  la  peau  étant  tendue  transversalement  entre  le  pouce  et 
l'index  de  la  main  gauche.  On  piquera,  verticalement,  avec  la  pointe  du  scalpel, 
on  traînera  ce  dernier  obliquement  et  on  le  relèvera  à  l'extrémité  de  l'incision. 

Chez  les  Maniinirèros  seuls,  I  espaee  viscéi'al  est  divisé,  par  un  dia- 
phragme  complet,  en  deux  cavités  entièrement  sé|iarées  :  la  cavité 
abdominale,  postérieure,  et  la  cavité  lltovacifjiie.  anh'rieure. 


ORGANES  CONTENUS  DANS  LA  CAVITÉ  ABDOMINALE 

Quand  les  lèvres  de  l'incision  pratiquée  dans  la  peau  sont  écartées  (fig.  286, 
B),  on  aperçoit,  sur  la  ligne  médiane,  étendue  de  l'appendice  xyphoïde  à  la 
symphyse  pubienne,  une  longue  aponévrose  fibreuse  appelée  ligne  blanche  qui 
doit  être  fendue  à  son  tour.  Comme  la  ligne  blanche  recouvre  des  organes 
faciles  à  léser,  on  passera  au-dessous  d'elle  une  sonde  cannelée.  Pour  cela 
(fig.  286,  B),  on  pratiquera,  aux  deux  extrémités  A  et  B  de  cette  ligne,  à  tra- 
vers l'aponévrose,  un  petit  orifice  destiné  à  livrer  passage  à  la  sonde.  Celle-ci 
(fig.  285)  étant  maintenue  par  la  main  gauche  qui  l'empêchera  de  verser,  la 
droite  poussera  le  scalpel  sur  la  rainure  de  la  sonde  et  fera  l'incision 
d'arrière   en   avant,  en  tenant  le  tranchant  tourné  vers  le  haut. 

Sous  la  pression  des  or«;anes  internes  ((i<i.  '287),  les  lèvres  de  linei- 
sion  s'écartent  et  découvrent  les  viscères  de  l'abdonien.  On  reniar(piera, 
tout  d'abord,  que  les  organes  abdominaux  forment  trois  zones  superfi- 
cielles, faciles  à  distinguer  :  la  zone  stomacale  (estomac,  foie,  etc.),  la 
zone  du  jéjuno-ik'on  (iîitestin  grêle)  et  la  zone  du  gros  intestin.  On  lend 
la  dissection  de  ces  dilférents  organes  facile  en  connnençant  par  le  jéjuno- 
iléon. 

Jéjuno-iléon. 

\jV  jéjuno-iléon  ou  intestin  grêle  proprement  dit,  fait  suite  au  duodé- 
num, il  sétend  jusqu'au  gros  intestin.  Il  est  constitué  par  mi  long  canal, 
llexueux,  dont  les  replis,  mobiles  et  juxtaposés,  forment  une  masse  flot- 
tante, qui  occupe  une  partie  iuqiortante  de  la  cavité  abdominale. 

On  saisira  le  caecum  avec  des  pinces  et  on  l'attirera,  à  soi,  doucement  en  le 
faisant  tourner  sur  lui-même,  de  manière  à  placer  sa  partie  antérieure  à  la 
surface  du  champ  opératoire.  Cette  manœuvre  permettra  d'apei^cevoir  sur  le 
caecum  les  abouchements,  rapprochés,  de  deux  canaux  :  l'iléon,  le  plus  grêle 
des  deux,  placé  à  la  gauche  de  l'opérateur;  le  côlon,  plus  volumineux,  placé  à 
sa  droite  (fig.  290.  I).  Ce  dernier  conduit  se  recourbe  vers  le  bas  et  passe  en 
avant  du  caecum  auquel  il  est  relié  par  un  étroit  mésentère.  On  dégagera  la 


M-:    COIIAVK. 


A 


partie  de  l'iléon  voisine  du  aecum.  On  percera  le  mésentère  qui  le  soutient, 
puis  on  le  liera  non  loin  du  cœcum. 

Cette  ligature  et  celles  qui  sont  indiquées  plus 
loin,  sont  destinées  à  empêcher  l'écoulement  du 
contenu  intestinal.  Grâce  à  elles,  la  dissection  des 
viscères  peut  être  faite  dans  des  conditions  de  pro- 
preté absolue. 

On  comprimera,  ensuite,  pour  la  vider,  la  région 
de  l'iléon  placée  en  avant  de  la  ligature  et  on  fera 
une  seconde  ligature,  sur  ce  conduit,  à  une  petite 
distance  de  la  précédente.  On  sectionnera  l'iléon, 
ensuite,  entre  les  deux  ligatures  (fig.  288). 

On  attirera,  après,  vers  le  dehors,  les  circonvolu- 
tions formées  par  l'intestin  grêle  et  on  les  disposera 
de  manière  à  tendre,  sans  la  déchirer,  la  lame 
mésentérique  qui  les  rattache   au    corps. 

Cette  lame  a  la  forme  générale  d'un  épervier  ou 
d'un  cornet  dont  le  sommet  est  attaché  au  corps  sur  la  ligne  médio-dorsale, 


Doiililf  ligaliirc  ilcslinoi'  à 
(îinpcclier  récotilcniciil  du  roii- 
lenu  iiilt'stiiial  sur  la  |irr|ia- 
ralioii. 


7ro/ic  mésentérique 
(Branches  de  r intestin  grêle  i       ^ 


Portion  antffriêure  rly  jéjunum 


l"i"'.  280.  —  Le  jrjnno-iléon  r.riniil  ilr  la  corilr  tiliihiiiiiiidlr  ri    rlalc.  —  (Iross.    lin.   :    1. 
un  peu   en    arrière   de  l'estomac.  Le  bord  libre  de  l'épervier  est  bordé  par 


494  ZOOLOCII-:  l'RATKjlE. 

l'intestin  grêle;  sa  surface  est  parcourue  par  des  vaisseaux  qui  prennent 
naissance  sur  rintestin.  s'unissent  entre  eux,  à  mesure  qu  ils  se  rapprochent 
du  sommet,  et  se  condensent,  finalement,  en  un  seul  tronc  (tronc  mésenté- 
rique)  au  moment  où  ils  arrivent  au  point  fixe  de  suspension  de  l'épervier. 
On  liera  le  sommet  de  l'épervier,  le  plus  près  possible  de  son  point  de 
fixation,  en  ayant  soin  de  comprendre  dans  la  ligature  le  tronc  mésentérique 
et  le  jéjunum.  On  fera  une  seconde  ligature  de  ces  deux  conduits,  à  un  centi- 
mètre de  la  précédente  et  on  les  sectionnera  entre  les  deux  ligatures.  On 
examinera  à  part  l'ensemble  de  l'épervier  jejuno-iléal. 


Gros  intestin. 

Le  gros  intestin  ((i<>.  "ilKI)  srtcnd  de  ICxtivniih'  poslôrionix'  do  l'iléon 
i"i  l'oiilice  anal.  11  se  distingue  du  jejnno-ili'on  par  son  grand  calibre,  ses 
hosseinres,  et  le  cnl-tle-sae  vohnninenx  (ju  il  porte  à  sa  partie  anté- 
rienre.  On  le  divise  en  trois  ])arties  :  cwcnin,  côlon  et  rcclum. 

Caecum.  —  Le  creciun  forme  nn  sae  vi)lnininenx  de  couleur  vert  l'once, 
bosselé,  inflécbi  en  G.  Sa  concavité  est  dirigée  vei's  le  côté  gauclie  du 
sujet.  L'iléon  et  le  côlon  se  délacbent  de  lui,  côte  à  côte,  an  niveau  de  sa 
brandie  inl'éiieure.  Postérieincment,  il  est  muni  dun  j)etit  appendice. 

Côlon.  —  Le  côlon  aiîecte  la  l'orme  générale  d'un  point  d'interrogation. 
11  passe,  d'abord,  en  avant  du  ca'cuui,  remonte  dans  le  flanc  droit  (côlon 
ascendant),  où  il  se  contourne  en  boucle  (boucle  bépa(i(pie);  il  travei'se, 
ensuite,  la  cavité  al)dominale,  de  droite  ;i  gauche,  en  présentant  de 
grandes  inflexions  (côlon  transverse),  puis,  il  redescend  pour  s'unir  an 
rectum  (côlon  descendant).  Les  côlons  transverse  et  descendant  se  recon- 
naissent, aisément,  aux  jx'files  bosselnres  (pii  leur  donnent  un  aspect  de 
chapelet. 

Rectum.  —  Le  recluin.  de  laible  longueur,  réunit,  directement,  le 
côlon  descendant  à  l'anus. 

Le  gros  intestin  est  rattaché  à  la  paroi  du  coips,  comme  le  jéjuno-iléon, 
par  une  lame  mésentérique  (pii  s'allonge,  selon  les  besoins,  pour  se  prêter 
à  ses  mouvements.  Habituellement,  chez  les  Mammifères,  ces  lames  con- 
tractent des  adhérences  secondaires  ou  snbisseiît  des  réductions  qui 
rendent  leurs  dispositions  complexes:  chez  le  Cobaye,  malgré  quelques 
modifications  de  taille  et  Ao  direction,  leins  caractères  primordiaux  essen- 
tiels subsistent  :  on  observe,  notamment,  une  indépendance  complète  du 
cornet  ou  épervier  jejuno-iléal  et  du  cornet  colique. 

On  sectionnera  le  rectum,  à  sa  base,  entre  deux  ligatures,  et  on  enlèvera 
tout  le  gros  intestin,  en  disséquant  les  lames  mésentériques  qui  le  rattachent 
à  la  paroi  du  corps. 


Li;    COliAVK. 


Jéjunum  coup6 


Artère  mesentenpue  SLoe 


II.:.!  hecutitue  du  côlon 


^St  - "^""'  Msrtr.ci-ni  (releae) 


Brzs  intestin  -  - 


Fie.  "J'.IO.  —  DissECTKi.N  ru    ci'.ds  iNTi;sii\.   —  (iioss.  lin.   :  '1  7i. 

\.r  (jrox  intestin  se  tlisliiiffuc  de  Vintcstin  (/iê(e  par  sa  longuoiir.  par  la  ililatalion  ilo  sa 
portion  initiale  eu  cœcitin,  par  ses  bosselures  et  sa  dircctiou.  Eu  I,  disseclioii  du  gros  iulesliu 
(dessiu  imilê  d'Alezais).  En  II  et  en  III  dessins  diagi'ammatirjues  destinés  à  permettre;  de  coui- 
prcudrc  la  dilTérenciation  du  tulie  intestinal  eu  ses  dilFéreutes  paities.  Au  ilébut,  le  tube 
digestif  est  rectiligne  et  uni  à  la  c,)lounc  vertébrale,  par  un  mésentère  dorsal.  Ou  observe,  éga- 
lement, dans  la  région  antérieure  du  (lorps,  un  mésenlére  ventral,  uiais,  iclle  lame  est  sans 
inlérèl    ici.  Par    la   suite   (dessin   H),  la  parlie  du    Inin'  digestif  placée   en   arrière  i\r   l'estomac 


41»G  ZOOLOGIE  l'RATlOUE 

Estomac. 

Pour  découvrir  l'estomac,  on  relèvera  les  lobes  du  foie. 

L'estomac  csl  leprôsenté  par  une  poclio  disposée,  transversalement, 
dans  la  partie  antérieure  de  la  cavité  abdominale.  Cette  poche  est  munie 
de  deux  orifices  rap[>i'o(hés  :  l'un,  œsophagien,  Vorifice  cardiaqdc-,  l'autre, 
duodénal,  Voi'i/icc  pijlorique;  elle  est  rattachée  à  la  paroi  dorsale  du 
corps  par  un  mésentère.  Ce  dernier  se  prolonge,  en  avant,  pour  former 
un  tablier  ou  qranil  épiploon.  peu  développé. 

Rate. 

Cet  organe  n'a  rien  de  commun  avec  le  tnlie  digestif.  Il  est  placé  en 
arrière  de  restomac,  à  la  gauche  du  sujet.  Sa  forme  est  celle  d  une  petite 
languette,  mince  et  aplatie,  de  couleui'  rouge  soud)re. 

Duodénum 

Le  (luodétiuni  constitue  la  première  anse  de  l'intestin  grcle.  Ce  con- 
duit se  caractérise  par  sa  lixité,  sa  situation  profonde  et  ses  relations 
avec  les  canaux  excréteurs  du  foie  et  du  pancréas.  11  présente,  à  son 
origine,  une  portion  ascendante,  renflée,  très  courte,  au  sommet  de 
lacpielle  ahoutit  le  canal  cholédoque.  Il  devient  ensuite  flexueux,  et 
j-eçoit,  à  huit  ou  dix  centimètres  du  [tylore,  le  canal  pancréatique.  Il  se 
dirige,  enfin,  vers  la  colonne  vertéhrale,  devant  laquelle  il  atteint  le 
point  fixe  où  est  suspendu  l'épervier  jepmo-iléal  et  où  commence  le 
jéjunum. 

Le  duodénum  est  maintenu  par  un  mésentère  qu'il  est  difficile  do 
disséquer,  à  cause  de  ses  adhérences  secondaires. 

Foie. 

Le  foie,  logé  sous  le  dùme  diaphragmatitpie,  est  rattaché  à  ce  dernier 
[VAV  pin  sieurs  ligaments  ;  il  est  maintenu,  (mi  outre,  par  ses  veines  affé- 
rentes et  efférentes.  Sa  face  antérieure  se  moule  sur  la  concavité  dia- 
phragmatique;  sa  fiice  postérieure  s'applique  sur  les  saillies  de  l'estomac, 
du  rein  droit  et  des  anses  intestinales.  Sa  substance  est  divisée  en  lobes, 
dont  les  formes  sont  qiu'hpie  peu  variables;  on  reconnaît,  habituelle- 
ment, quatre  lobes  voluuiineux  et  un  de  taille  restreinte,  le  lobule  de. 
Spiegel.  Le  foie  est,  en  outre,  en  communication  avec  la  cavité  intesti- 
nale, par  les  voies  d'excrétion  de  la  bile  :  le  canal  hépatique,  la  vési- 
cule biliaire  et  son  ca)ial  cystique,  abouchés  sur  un  canal  cholédoque 
commun,  ouvert  lui-même,  sur  l'intestin,  dans  le  voisinage  du  pylore. 

snlloiiffc  et  s'incurvo  en  anse;  la  branche  ctesccndante  de  cette  anse  deviendra  r/;//c.s7/«  grêle; 
la  Ijranclie  ascendante  formera  le  cat'ciim.  et  le  colon.  En  se  développant,  l'anse  intestinale 
primitive  subit  une  torsion  qui  a  pour  effet  de  placer  la  branche  ascendante  (gros  intestin)  en 
avant  de   la   branche  descendante  (intestin  grêle). 


LE    COnAVR. 


ifll 


Pancréas. 

Le    |>;ilicr(''iis   csl    une    i>I;iii(l('   raiiicusc,   d  ;is|i('(|    i;irmi,    :i|)|(li(|iitV  sur 
it   |);u'(M   |>(»sl(''ri('iir(' (le   I  cslomac.   Sa   (liiccliiiii   ^ciK'ialc  csl  à    j)cii   prrs 

Loues  au  fois  relents 


Vtslcule  tlllalre 


Canal  ctiollitOQue 


I  fancréatiQUâ    -.^-^_A_$> 


l'ii;.  291.  —  Dif.scrlion  de  l'estomac,  (hi  foie,  du  paiinéas  el  de  la  raie.  —  (jross.  lin.  :   I. 

l,rs  lol)es  du  l'oie  sont  relevt'S  de  maniore  à  iiioiiIrL'r  li'  diiodrinini.  I'.iIkhk  licmcnt,  siii-  ce 
coiuluit,  «lu  canal  cholédoque,  et  les  rapports  de  ce  dernier  jimt  Ii'  cdiia/  hrj/aliijiic  et  l.i 
résinde   hilinite. 


lioii/.onlale:   son   canal    oxcrétoiir  s"niivio   dans    la  (Icnxirnic    pailic    du 
<lii()d('nuni. 

On  laissei^a,  provisoirement,  en  place  l'estomac  et  le  foie,  afin  de  ne  point 
détruire  les  relations  qui  existent  entre  ces  organes  et  ceux  qui  sont  contenus 
dans  la  cavité  thoracique. 

Organes  uro-génitaux. 

Appareil  génital  mâle.  —  Cvi  apitaicil  (liu.  "JO'ii  se  conijutse,  csscn- 
tiolloinont,  d<'  (\v[i\   Icsticules   et   de  deux   condiiils,    les  rannu.r   dr/?- 


498 


ZOOLOGIK  PRVTIOliE. 


rr/i/s-,  accompagnés,  cliacun,  (runc  rcsirulc  séminale,   l^cs  canaux  dcfr- 
rents  s'abouchent  sur  nii  conduit  tcnuirial  commun.  Vjtrî'lre. 

On  cherchera,  d'abord,  les  testicules,  puis  on  suivra  leurs  conduits.   Pour 

Capsules  sarrSaales 


Anneau  ingumat 


\  a       Ligaiiieni  suspenseur  au  testicule 


Canal  aeferenl 


Rectum  sectlunnÉ 


Fig'.  ^'.I^.  —  Appareil  iiro-(iéiiiliil  iin'ili-.  —  Gniss.  lin. 


disséquer  la  partie  terminale  de   ces   derniers,  il  sera    utile   de   désarticuler 
la  symphyse  pubienne. 

Les  (csliculcs  sont  des  ji,landcs  de  couleur  l)lancliàlie.  de  l'oiiue  ovoidc. 
placés  tantôt  en  dehors  des  anneaux  inyuuiaux.  tanliM  dans  rintérieiu'  de 
lalidomeu. 

Ces  organes  sont  euveloj>[H''s  daus  un  nutscle  strié,  en  l'orme  de  sac. 


LE   COBAYE. 


491» 


dont  les  bords  sont  fixés  sni'  le  |)oiutonr  de  runnciiii  inguinal  cxlcnic.  (le 
nuisclc  conconit  ;i  Icui's  dr|)laconi('nts.  Les  testicules  (lossèdent,  en  outre, 
un   li(/amcnl  sihyjenscur  t\u'\  les  i-allaelie  à  la  ]v,mn  dorsale  de  la  cavité 


Capsules  surrénales 


Uretère  droit    . 


Corne  aroite  ite  l'utérus 


Corne  gauche  de  l'utérus 


Rectum  sectionne 


Base  de  l'utérus 


Uretère  gauctie 


Col  de  la  uessle 


Vuloe  -  ' 
(orittcesgÊnitai  et  urtnaire) 


Vagin 


Blondes  homologues 
des  corps  caverneux  du  mdie 


Fig.  29.".  —  Appareil  ino-grullal  fcincllc.  —  Gross.  lin.  :   1. 


abdominale;  ces  glandes  se  fonuent  dans  le  voisinage  des  reins  et  éuii- 
grent,  ensuite,  vers  la  partie  postérieure  du  corps,  la  disposition  des 
ligaments  suspenseurs  est  en  relation  avec  ce  cliangemeni  de[)osition. 

Les  canaux    de'finrnts,   issus  des  épididymes,  se  diligent,  d'abord, 
d'arrière  en  avant;  ils  coutouineut,  ensuite,  les  uretères,  et  vont  se  jetei- 


oOO  ZOOLOCIE  PRATIOUE. 

(Inns  liirc'tro.  (In  appelle  vésicules  séminales  deux  loni^s  saes  contour- 
nés, h  ibnclions  douteuses,  en  rapport  avec  rexti'éniité  postérieure  des 
canaux  dél'érenls. 

\j'urèlre  s'étend  du  col  de  la  vessie  à  Textérieur,  en  tiaversant  le 
pénis.  Ce  dernier  est  constitué  par  du  tissu  éreclile  (coi'|)s  caverneux) 
acconipanné  d'un  os  pénien. 

Appareil  génital  femelle.  —  L'a|ipareil  génital  femelle  (tig.  295)  se 
compose  de  deux  f.;landes.  /es  ovaires,  et  de  conduits  excréteurs. 

J.es  ovaires  sont  des  glandes  de  j)etites  dimensions,  situées  à  la  partie 
inférieure  et  externe  des  reins. 

Les  oviânctes  correspondent  à  deux  conduits  flexueux  qui  portent,  à 
une  extrémité,  un  pavillon  ouvert  près  de  1  ovaire  et  qui  se  continuent,  à 
Textrémité  opposée,  avec  les  cornes  de  l'utérus. 

Vulérus  se  compose  de  deux  moitiés,  soudées,  seulement,  par  leur  par- 
tie inférieure;  les  parties  libres,  symétriques,  constituent  les  cornes  de 
Tutérus'. 

Le  va(/i)i  se  termine,  extérieurement,  j)ar  la  vulve. 

Appareil  excréteur. 

L'appareil  excréteur  conqirend  deux  glandes,  les  reins,  deux  conduits 
vecteurs,  les  uretères,  un  réservoir  collecteur,  la  vessie  et  un  canal 
d  expulsion,  Yurèlre. 

Les  reins  sont  |)lacés  de  chaque  côté  de  la  colonne  vertébrale,  dans  la 
région  lombaire,  à  des  liaufeui's  un  peu  diiîérentes.  Leui'  forme  est  celle 
d'un  haiicot,  dont  le  bord  concave  conununiqne  avec  les  vaisseaux  affé- 
rents, les  vaisseaux  eflérents  et  l'uretère. 

Les  uretères  sont  des  conduits  symétriques,  allant  des  reins  à  la  vessie 
sur  les  cotés  de  laquelle  ils  saboucbent. 

La  vessie  est  un  l'éservoir  dans  lequel  s  accumule  l'uiine,  entre  les 
mictions;  elle  est  en  relation  avec  rextérieur  par  un  canal  inq)air  et  mé- 
dian, Yurèlre. 

Les  conduits  uro-génitaux  et  le  rectum  sont  séparés  par  une  cloison,  h; 
périnée.  Cette  cloison  est  caractéristique  de  la  plupart  des  Mammifères; 
les  Monotrèmes  seuls  ont  un  cloaque. 

Capsules   surrénales. 

Sur  la  face  ventrale  des  reins,  près  de  leur  extrémité  antérieure,  sont 
ap|iliquées  des  glandes  de  couleur  jaune  clair,  les  capsules  surrénales. 
Ces  organes  n'ont  aucun  rap|)ort  avec  la  fonction  urinaire.  Ce  sont  des 
glandes  à  sécrétion  interne. 

1.  C'est  dans  l'iilcrus  inn'  les  embryons  s'atlaeiienl  à  la  mère  par  le  pldcciila. 


LE   COBAYK. 


501 


ORGANES  CONTENUS  DANS  LA  CAVITÉ  THORACIOUE 

La  cavilr  (lioraciciiic  est  s(''|)ai(''('  de  la  ravili'  alxIoiiiiiiMlc  |);ir  une  cloi- 
son iiaiisvcrsalc,  iiiiisciilaii'c.  eu  roiiiic  dcdcdiK^  ;'i  convcxihi  aiitcriciiic  :  le 
(liaplu'(i(/itu'. 

On  découpera  un  volet  dans  l'un  des  côtés  de  la  paroi  tboracique,  de  façon  à 
ouvrir  la  cavité  pleurale  sous-jacente. 

Par  roiivciliiit'  |»rati(|U(''(',  on  distinjifnc  une  loge  conk'naiil  un  poumon 
contracte;  la  diniinnlion  de  volinnc  de  cet  organe  est  dne  à  la  suppres- 


Cm.  ■  place  dans  te 


iObPi  :antractés 

''■jjiltas  extertBurement 


'^:l 


■,-^ 


Fig.  294. —  Disscctioiu  vue  de  profil,  des  organes  situés  dans  le  voisinage  du  diaphrngaw. 

(iross.  lin.  :   l/'2. 

L'estomac,  le  foie  et  le  pancréas  sont  en  place.  Sur  le  côté  droit  de  la  paroi  tlioraciqne,  un 
grand  laniheau  a  été  déconpé.  L'espace  pleural  est  largement  ouvert.  Le  poumon  est  contracté 
et  le  cœur  apparaît  inclus  dans  l'épaisseur  de  la  cloison  niédiasiine;  cette  dernière  divise  la 
cavité  tlioracifpie  en  deux   loges  latérales,  symétriques,   entièrement  séparées. 

sion  du  vide  plenial.  Dans  le  |)lan  de  svinéliie  du  corps,  on  aperçoit  une 
cloison,  le  iiukliastin. 

On  détachera  le  bouclier  osseux  constitué  par  le  sternum  et  par  la  partie 
ventrale  des  côtes. 


La  cavité  thoracique,  ouverte,  présente  à  considérer  :  1"  deux  régions 
latérales  symétriques,  les  logt'S  plcuro-pidmonnlres;  2"  nnv  région 
médiane,  inq)aire,  la  cloison  médiast'inc. 


502  ZOOLOCIE  PIIATIOLE. 


Loges  pleuro-pulmonaires. 

<t)  Plèvre.  —  La  plèvre  (fig.  295,  "2  v\  5)  est  constitiK'c  par  iino  mkmii- 
l)ian('  séreuse  qui  tapisse,  dans  chaque  Idj^e,  la  face  iiilerue  de  la  paioi 
llioracique,  le  côté  du  luédiastin  {plèvre  pariétale)  et  la  surface  du 
pouuion  {plèDre  viscérale).  Les  plèvres  pariétale  et  viscérale  sont  eu  couti- 
uuité  et  ue  l'orment  (prune  seule  membrane,  continue,  à  la  manière  d'un 
sac  clos,  l/intérieur  du  sac  constitue  la  cavité  pleurale.  Les  sacs  pleu- 
raux droit    et  gauche  U(^  couuuuniquenl  pas  entre  (Hix. 

/>)  Poumons.  —  Les  poumons  sont  des  organes  mous,  spongieux,  en- 
tourés par  les  cavités  pleurales;  ils  s'appuient,  du  coté  externe,  sur  la 
paroi  thoiacique  et  du  côté  interne,  sur  le  médiastin.  Ils  renferment  de 
1res  petits  espaces,  les  lobules,  dont  les  enveloppes  soutiennent  les 
vaisseaux  de  Ihématose.  (.es  lobules  sont  reliés  par  des  canalicules  à  des 
conduits  plus  iuiporlants,  les  bronches,  qui  s'abouchent,  à  leur  toiu%  sur 
un  tronc  aérifère  unique  et  médian,  la  trachée. 

Région  médiastine. 

La  région  médiastine  (fig.  'iO'),  I,  2  et  ô)  forme  uu(^  cloison  inter- 
calée (îuti'c  les  sacs  pleuraux,  droit  et  gauche:  elle  coulieut  dill'érents 
oi-ganes,  dans  son  épaisseur,  dette  cloison  s'étend  de  la  colonne  vertébrale 
au  sternum:  elle  s'appuie,  en  arrière,  sur  le  diaphraguie,  et,  en  avant,  sur 
les  organes  de  la  base  du  cou. 

On  distingue,  habiluellemenl,  à  la  cloisou  uiédiasline  :  wwc  partie  ven- 
trale ('\  \\ne  partie  dorsale.  Ces  parties  sont  sépai'ées,  en  avant,  par  la 
trachée  et  les  bronches:  (dies  sont  confondues,  eu  arrièr(\ 

Médiastin  ventral.  —  Le  uiédiastin  ventral  renferiue,  entre  autres 
organes,  le  co'xr  et  le  thi/iinis. 

On  incisera,  en  avant,  les  lames  médiastines,  de  façon  à  découvrir  ces 
organes. 

Le  thjpnus,  j)eu  volumineux  sur  les  sup^ls  adultes,  est  représenté  par 
une  glande  lobée,  |»lacée  entre  le  slernuiii  et  les  gi'os  troncs   vasculaires 

du    COMU". 

Api^ès  avoir  excisé  le  thymus  et  dégagé,  le  plus  possible,  les  gros  ti^oncs 
vasculaires,  on  examinera  le  cœur  (fig.  295,  1,  2  et  3). 

Cœur.  —  Le  C(rur  possède  uue.  enveloj)j)e  pro})r(\  le  péricarde.  Cette 
euvelo[)pe  foruje  un  sac  séreux,  analogue  à  celui  (pii  entoure  chaque 
poumon  ;  elle  se  couq)ose  de  deux    feuillets,  emboîtés  l'un  dans  l'auti'e. 


\.i:    CdliAVE. 


CartllasB  tfiyroidt 


Caruic£o  cncoide 


ÂriÈre  carotide  onmttioe  ùrotts  Artère  carotide ortmiUoe  gauche 

\  Tracnee        l 


i'eme  Jugutmre  droite 


2  Tissu  conjonctif  loche 

'.omùtant  les  interstices  ou  mediaitm 


Caette  pleurale 


Veine  sous  cloviere  droite 


Artère  sous-ciav'Srfi  -"oUe  -, 

Veine  caoe  supérieure       ,  -/-y 

.A 

Crosse' aortiQue 


Oreiilecce  aroue 


Pmmon  ûroit 


Flf,.    'JDà.    —    DlSSECTIll.N    liKS 

(IKGANKS    CONTEMS    DANS    I.  \    CWITK 

TIIOliAr.lQli:. 

(iross.   lin.   :    I. 


tavice  péneordtçue 


Portion  antérieure  du  mestnsurt 


Vax  1  lo  (n-f^;iiii's  en  phice,  ;i|in's  l'excision  ilc  la  riKiilii'  vciili';ile  ilo  la  paidi  lli(ii'a(i()ii('.  Le 
i.hytHKs,  seul,  a  clé  (lissérjué  et  exirail,  poiii-  inellrc  à  découvert  les  yros  Iroiics  vasculaires. 
—  Eu  2.  coupe  (liayrammaliquf!  verlicaie  cl  transversale  de  la  région  llioracique  :  on  distingue, 
iiettemeni,  Ica  /avilrx  plniralcs;  droite  et  gauche,  séparées  par  le  UK'diastin  ;  à  l'inléiieur  de 
ce  dernier,  se  trouve  la  c/milr'  prricanlique  au  centre  de  laquelle  est  suspendu  le  cœur.  — 
En  3,  coupe  diagranimadque,  horizontale,  de  la  région  llioracique,  praticjuée  au  niveau  A  H 
indiqué  sur  le  dessin  2.  I,e  cœur  est  supposé  vu,  entier,  ])ar  sa  face  supérieure.  —  Eu  i,  dissec- 
tion (lu  anidiàl  larijinja-lraclu-al  el  de  la  fjlandc  llujroïde. 


:m  zooLOiiiE  puatioik. 

(les  feuillets  déliiiiitent,  entre  eux,  un  os|);i(e  clos  :  lii  cavHc  péricar- 
(li(/U('.  Le  feuillet  superlieiel  du  péricarde  est  en  cuntaet  avec  les  faces 
iriteines  des  deux  sacs  pleuraux  et  fait  corps  avec  elles.  Le  cu'ur  fera,  plus 
Idiii,  rolijet  d  une  élude  détaillée. 

Médiastin  dorsal.  —  Le  luédiastin  dorsal  renferme,  coruuie  princi- 
paux oi'ganes  :  Vœsoplidfje,  Vanrie,  le  (vn/ft/  t/ioraciqiic  et  les  veùws 
(jraudc  et  pelifc  aziifios. 

Sans  toucher  aux  gros  troncs  qui  aboutissent  à  la  base  du  cœui\  on  soulè- 
vera ce  dernier,  et  on  observera  le  contenu  du  médiastin  dorsal. 


L'étude  des  organes  contenus  dans  la  cavité  tlioi'acique  a  pour  couiplé- 
lueiit  indisj)ensal)le  l'étude  des  organes  qui  traversent  le  cou  et  mettent, 
au  niveau  de  la  tète,  les  appareils  digestif  et  respiratoire  en  rapport 
avec  l'extérieur. 

On  incisera  la  paroi  du  cou,  le  long  de  la  ligne  médio-ventrale,  de  manière 
à  découvrir  la  trachée. 

Trachée. 

La  trachée  (Tig.  '29').  I.  '1  et  i)  porte,  en  avant,  sur  sa  face  ventrale, 
immédiatement  en  arrièic  du  larynx,  la  glande  tlnp'oïtle.  Cette  dernière 
offre,  assez  grossièi'euient,  la  forme  d'un  fer  à  cheval  à  luanches  latérales 
volumineuses  (lobes)  et  à  partie  intermédiaire  rétrécie  (  isthme)  ;  elle  est 
souvent  accompagnée  de  |)etits  corps  accessoires,  les  glandes  jjaralhy- 
roïdes. 

La  trachée,  placée  à  la  partie  inférieure  et  uiédiane  du  cou,  représente 
la  partie  la  plus  étendue  de  l'arhre  aérifère.  Elle  est  int<'rniédiaire  aux 
hronches  et  au  larynx.  On  la  reconnaît  à  son  aspect  cannelé,  causé  par  la 
[)résence d'anneaux  cartilagineux  (pii  la  cerclent  transversalement. 

Larynx. 

Le  lari/nx  continue  la  trachée,  en  avant,  et  la  relie  au  pharynx,  (^et 
organe  possède  une  charj)ente  squelettifjue  sur  laquelle  sont  tendues  des 
membranes  vibrantes,  les  cordes  vocales.  Il  est  entouré  de  muscles  très 
différenciés  et  possède  une  épiglotte  qui  recouvre  son  orifice  antérieur. 
Les  principaux  cartilages  (pii  forment  sa  charpente  sont  : 

1"  Sur  la  face  ventrale  :  un  cartilage  thyroïde,  en  forme  de  bouclier. 
pr(dongé,  sm-  les  côtés,  par  de  grandes  cornes,  antérieures  et  par  de 
petites  cornes,  postéi'ieures  ; 

'2"  Sur  la  face  dorsale  :  a)  un  cartilage  cricoïde,  ayant  la  forme  dune 
bague  munie,  postéri(>ureuient,  d'un  chaton  ;  b)  deux  cartilages  arijté- 
noïdes,  de  petite  taille,  rattachés  au  bord  antérieur  du  chaton  porté  par 
le  cartilage  cricoïde. 


LK  COI! A  m;. 


r)Or 


Œsophage. 

L'œsophage  csl  siliK'  «Mitic  la  liaclK'c  cl  la  coloimc  vciléhralo.  Il  osl 
c-onslitiK'  par  iiii  coiuliiil  iiiiiscuIo-iiKMiihrniu'iix,  ([iii  sert  à  porter  les  ali- 
ments (lu  j»Iiaivii\  aii(|iiel  il  l'ail  suite,  vers  Pestoiiiae  cpii  le  eontinue. 
l/cesophaiic  et  h'  lai\ii\  sOiiviciit  à  la  partie  aiiléiieiiic  du  (■ou,  dans  nu 
espa("e  ednnunn,  le  phaniu.v. 

Pharynx. 

On  désarticulera  une  moitié  du  maxillaire  inférieur,  pour  découvrir  la 
cavité  buccale;  on  ouvrira,  ensuite,  à  la  scie,  la  fosse  nasale  du  même  côté: 


Otiuerturtt  posurlaam  des  fossts  nasalu  »l  as  ta  tottcti 
18  pjtor/ni 


Cavité  buccalt 


l'ii;-.  'i'JG.  —  Coupe  diagrannnaliqvc,  médiane,  aiitêfo-posiérieure  du  liirj/u.i .  du  /ifiari/ii.r, 
de  ta  ravilr  hticcale  et  des  eavllés  nasales.  —  (Iross.  lin.   :   I. 

I,es  masses  tharnues  sonl  Icinlécs  on  yris;    les  jarlics  osseuses  sont  repiésenlées  en  noir. 


on  sectionnera,  longitudinalement,  les  parties  antérieures  du  laiynx  et  de 
l'œsophage  ;  on  s'appliquera,  enfin,  à  voir  comment,  par  l'intermédiaire  du 
pharynx,  ces  quatre  cavités  communiquent. 

Sur  les  (juati'e  oriliees  (jue  présente  le  plianjiix,  den\  appartiennent 
à  rajjpareil  digestif  et  deux  à  l'appareil  rcs|»iratoire.  La  ligne  qui  réunit 
les  deux  premiers  coupe  la  ligne  qui  joint  les  deux  seconds:  en  d'autres 
termes,  dans  le  pliai-yn\,  les  voies  digestive  et  respiratoire  se  croisent. 

Les  oriliees  l'espiratoii'es  fonctionnent  librement,  sauf  pendant  la 
déglutition:  ils  se  ferment  alors  :  l'orilice  nasal,  par  un  diaphragme, 
le  voile  (lu  palais,  qui  se  relève  et  s'applique  sur  l'ouverture  postérieure 


:m  zoologie  pratioie. 

dos  fosses  nasah's  ;  rorilice  trachéen,  par  un  eunvt'ielc,  I  ('piglollc,  (jui 
IVrnie,  «exactement,  l'entrée  du  larynx.  Quand  les  orilices  respiratoires 
sont  clos,  le  pharynx  prend  la  l'oime  d'un  entonnoii'  (pii  met  en  com- 
munication la  cavité  huccale  avec  l'œsophage. 

Cavité  buccale. 

La  cavité  buccale  connnuniipie  par  un  large  orilice  avec  le  pharynx. 
Elle  est  limitée,  en  avant,  par  les  lèvres;  en  haut,  par  la  vontc  palatine 
«[ui  la  sépare  des  fosses  nasales;  en  bas,  par  la  knu/ue:  latéralement, 
par  les  joî/e.s  ;  elle  constitue  le  vestibule  des  voies  digestives.  C'est  là  cpie 
les  aliments  sont  reçus,  divisés,  triturés  et  inondés  par  les  sucs  salivaires. 
Les  principaux  organes  de  la  cavité  buccale  sont  :  les  deux  màclioii'os, 
armées  de  dents,  la  langue  et  les  glandes  salivaiiY's. 

a)  Mâchoires  et  dents.  —  Ces  parties  seiont  étudiées,  en  délail, 
dans  la  partie  de  ce  travail  consacrée  au  squelette. 

/>)  Langue.  —  La  langue  est  un  muscle  très  mobile  (pii  icinplit  tout 
res|»ace  limité,  en  avant  et  sur  les  cotés,  par  la  mâchoire  inférieure.  Elle 
va  s'épaississant,  d'avant  en  arrière,  à  mesure  qu'elle  se  rapproch(e  du 
l)harynx.  Sa  base,  volumineuse,  s'attache  à  l'os  hyoïde,  dont  (îlle  iiailage 
tous  les  monviMiients. 

(')  Glandes  salivaires.  —  Les  principales  de  ces  glandes  sont  disposées 
par  paires  symétriques.  Elles  comprennent  : 

1"  Les  glandes  parotides,  placées  dans  l'excavation  qui  sépare  l'oi'oille 
de  l'apophyse  postérieure  du  maxillaire  inférieur.  Leurs  conduits,  les 
canaux  de  Sténon,  s'ouvrent  symétriquement,  dans  la  cavité  huccale,  au 
niveau  de  la  première  grosse  molaire  supérieure. 

2"  Les  glandes  sous-niaxillaires ,  situées  sur  la  face  interne  du  maxil- 
laire inférieur,  en  avant  et  en  dedans  des  précédentes.  Leurs  conduits,  les 
canaux  de  Wharton,  s'unissent  en  un  conduit  commun,  médian,  qui 
débouche  sur  le  plancher  buccal,  en  arrière  des  incisives  inférieures. 

.")"  Les  glandes  sublinguales,  placées  au-dessous  et  sur  les  côtés  de  la 
langue.  Leurs  conduits,  en  nombre  variable,  s'ouvrent  sur  le  plancher 
buccal,  en  arrière  de  l'ouverture  du  canal  des  glandes  sous-maxillaires. 

4"  L.es  glandes  orhitaires,  situées  en  arrière  du  globe  oculaire,  le  long 
du  bord  supérieur  de  l'arcade  zygomatique.  Leurs  canaux  excréteurs 
symétriques  s'ouvrent  dans  la  bouche,  au  niveau  de  la  deuxième  grosse 
molaire  supérieure,  un  peu  en  ariière  des  canaux  de  Sténon. 

Cavités  nasales. 

Les  cavités  nasales  sont  situées  au-dessous  du  crâne,  des  orbites,  des 


M'    <;OI!AVK. 


Ô07 


IIS  jMoprt's  (lu  11(7.  cl  iiii-dcssus  de  lii  eavih"  hiiccalc,  ddiil  elles  sont  st'pa- 
léos  par  la  voûte  palaliiie.  Elles  lonnent  deux  loges  syiiK'triques,  st'parées 
[tai-  mie  cloison  verticale;  cette  dernièi'e  est  placée  dans  le  plan  de  symé- 
trie (le  la  tète.  En  avant,  ces  cavités  coninnnii(pient  avec  l'extérieur;  en 
;ir  ii(''i('.  elles  s'ouvrent  dans  le  [)liarvnx. 

Les  cavités  nasales  peuvent  se  diviser  en  trois  parties  (pii  sont  d'avant 
en  arrière  : 

l"  Jj's  uaruK's  on  rcslibulcs.  '•1"  Les  fosses  nasales,  siège  du  sens  de 
Iddoraf  ;  ces  fosses  portent,  sur  leurs  j)arois  externes,  des  plis  rccoui'hés 
(|ieu  (l(''velopp(''s  chez  le  Cohave),  les  eorncis;  ceux-ci  ont  pour  r(3le 
daugnientei'  la  surface  de  la  nienihrane  sensoi'ielle  (menihranejiitnitaire). 
.""  L  arrière-cavité  des  fosses  nasales  qui  s'étend  des  fosses  nasales  pro- 
prenieiit  dites  (région  des  cornets)  à  l'orilice  naso-|tliaryngien. 


Rkslmk  gkxkrm,  :  La  cavité  viscéiale  du  Cobaye  est  divisée,  |)ar  un  dia- 
pliraf/iiie,  en  deux  loges,  l'une  postérieure,  la  cavité  ahdoiniiiale,  l'aulic 
antéri(Mn'(\  la  cavité  tlioracique:  cette  dernière  est  décomposée,  à  son 
tour,  par  une  cloison  verticale,  le  médiastin,  en  deux  cluunbres  latérales 
et  symétri(pies  qui  constituent  les  cavités  pleurales. 


Les  rapports,  avec  ces  différents  espaces  (l(^s  princi|)aux  organes  qui 
viennent  d'être  étudiés,  sont  indi(piés  dans  le  tableau  suivant: 

Base  de  la  tête  et  cou.  —  Carili-s  hitccdlc  ci  luisales:  phnnjitx  (cntio-croi- 
scmi'iif  des  voies  digeslive  et  n^spiratoiro)  ;  ir.soplKuje;  /aryz/.r;  Iniclirc. 


a 
u 
■<o 
o 

> 
•d) 

> 
O 


Cavité 
thoracique. 


Cavité 
\  abdominale. 


[   Cavités  pleurales    \    (liiacune   de    ces   caviti-s   reiiferiiie  un 
pouinnii. 


(   Cavités  pleurales    \ 
\      (Iroile  et  gauclie.      f 

I 


Médiastin 


Cdi'itr    prrictirdique    occupée     par  li 
cœur;  ti'sopliafie;  aorte. 


Diaphragme. 

EsloDKti-;  (liioilciiiiiii  flglandi'saniu^xe 


Portion post-œso|ilia-    \        foie  et  panercas. 

tienne  de  l'apiia-    (     , .-         -, , 
'    .,    ,.       ..„  ''        1    .Jcjuno-ik'oii. 


reil  digestif. 


<VRanes  uro-rri'"itau\. 


Gros  intestin  (c;eciim,  côlon  et  rectum). 

Api'areii.     iHiNAip.E.     Reins,     uretères, 
vessie,    urètre. 

Ai'PAiîKiL  SEXUEL  (scxes  S('parés). 
(^   Testicules,  épidnbjine,  canaux  dé- 
férents, vésicules  séminales,  urètre. 
2    Ovaires,  trompes,  utérus,  vagin. 


508 


ZOOLOGIE  l'RATIOUE. 


La  liginc  '297  synthélisc  les  rapports  de  l'appai-eil  digestif  avec  la  paioi 
abdominale.  Celle-ci  est  tapissée,  intérieurement,  par  une  menilirauc 
appelée  feu  illel  pariétal  du  péritoine;  cette  membrane  s'inllécliit,  le  long 
de  la  IigneT.médio-doisale  et  l'orme  ime  lame  à  deux  feuillets  ([ui  atteint 
le  tube  digestif,  se  dédouble  à  son  contact  et  lui  forme  une  gaine  conti- 
nue. La  lame  étendue  de  la  ligne  UK'dio-dorsale  au  tube  digestif  porte  le 
nom  de  mésentère  :  la  partie  qui  revélle  tube  digestif  constitue  le  feuillet 
viscéral  du  péritoine. 

La  figure  298  réunit,  en  un  tout  continu,  les  parties  de  l'appareil 
digestif,  étudiées  précédemment,  par  fragments  séjiarés. 

Colonne  vertiùrale 


Paroi  au  corps 

Caolte  intestinale 
Cavité  générale  du  coros 

rig.   207.   —   Coupe  transi'crsd.'c,  dlag ranimai iquc,  de  la  cavité   alxioniiiialc  du  Cobu)/r. 


Vœsoj)liaije  Iraverse  seul,  dans  l'épaisseur  du  médiastin.  la  cavité  (lio- 
racique. 

Les  parties  de  l'appareil  digestif  situées  dans  la  cavité  aljdominale 
offrent  les  dispositions  suivantes  : 

a)  Dans  la  concavité  du  diapbragme,  se  trouvent  Vestoniac  et  le  duodé- 
num entourés  par  les  lobes  du  foie  et  du  pancréas.  Les  conduits  cholé- 
doque et  pancréatique  s'aboucbent  sur  le  duodénum. 

b)  Lejéjuno-iléon,  constitué  par  des  anses  nondu*euses  et  très  mobiles 
occupe  la  région  moyenne  de  la  cavité  abdominale. 

c)  Le  Qfros  intestin  a  ses  extrémités  placées  à  l'arrière  du  coi'ps.  Cet 
organe  décrit  une  courbe  qui  circonscrit  les  anses  flottantes  du  jéjuno- 
iléon. 


LK    C 015 AVE. 


Maxillaire  inférieur 


Carttlaee  Ittyraiie 


Paroi  (tu  micitastm 


Caoltt  nu  meitastm 


Boucle  saus-tiépatiQue  liu  colon 


Colon  ascenitant 


vésicule  tiiutlre 
.  ÛMp/iragmi 


Colon  a;scenaant 


Portion  Ou  mesenterg 
formant  le  cornet  saspenseur 
m  imlestin  grtU 


PiG.  21)8. 

lll.SSIN    DIAGIÎAMMATIQIE    REPUÉSENTANT,    r.ÉUNIES,    LES    DIVEIÎSES    PAIiTIES    DK    ].' AI'l'AUKri. 

DIGESTir    DU    COBAYE. 

(îri)ss.  lin.  :  1,5. 


MO  ZOOLOGIK  PRATFOUE. 

Appareil  circulatoire. 

L'appareil  ciiculatoirc  ((niipii'iid  : 

1"  Les  organes  (jiii  eoneoui'eiil  à  la  circulation  sanguine  :  cd'iir. 
(irU'rcs,  veines  et  eapilhtires  ; 

'2"  Les  organes  (pii  déterniinonl  la  circulation  de  la  lyni|)lic  cl  du  clivie. 

Cœur. 

Le  cœur  est  l'organe  central  de  la  circidation.  Il  iccoit  le  sang  de  toutes 
les  parties  de  réconoiuie,  par  un  système  de  canaux,  les  reines  et  envoie 
le  sang  à  ces  mêmes  parties,  par  un  autre  système  de  canaux,  les  artèves. 

Il  est  situé  dans  le  médiastin  antérieur  ou  ventral,  entre  les  deux  pou- 
mons, en  avant  du  diaphragme,  en  arrière  des  gros  tnmcs  vascidairo 
qui  se  détachent  de  lui,  au-dessous  de  lœsophage  et  de  l'aorte  cpii  le 
séparent  de  la  colonne  vertéhrale,  au-dessus  du  sternum  et  des  c()tes.  Il 
est  maintenu  en  place  pai'  les  gros  troncs  vasculaires  qui  émanent  de 
lui  et  par  le  péricarde.  Il  a  la  forme  d'un  cône  dont  la  hase  est  dirigée 
en  avant  et  la  pointe,  en  arrière.  La  place  des  cavités  qu'il  renferme  se 
traduit,  à  sa  surface,  |>ar  des  diirérences  de  confoiinatiou  des  [)arois; 
celles-ci  sont  é|)aisses.  du  c(~tté  de  la  pointe  (ventricules),  souples  et 
minces,  du  coté  de  la  hase  (oreillettes). 

On  sectionnera  les  gros  troncs  qui  émergent  de  la  base  du  cœur,  le  plus 
loin  possible  de  leurs  racines.  On  extraira  le  cœur  de  la  cavité  thoracique  et 
on  le  disséquera  à  part  (fig.  299).  11  est  d'usage,  lorsqu'on  étudie  cet  organe 
isolément,  de  l'orienter  de  manière  à  ce  que  son  grand  axe  soit  vertical,  sa 
pointe  dirigée  en  bas,  sa  base  en  haut,  les  troncs  artériels  en  avant. 

Ainsi  placé,  le  cœur  présente  une  face  antérieure,  uwr  face  poslê- 
rieure.  des6orrfs  droit  et  gauche,  une  base  et  ime  pointe. 

La  face  antérieure  (fig,  ^OD,  l>)  présente  un  sillon  longitudinal,  le 
sillon  interveniricalaire  antérieur,  allant  de  l'origine  de  l'artère  pul- 
monaire à  la  pointe  du  cœur;  ce  sillon,  occupé  par  V artère  coronaire 
antérieure,  marque  la  limite  de  séparation  des  ventricules  droit  cl 
(jauche.  Au-dessus  des  ventiicules  sont  \)\i\cw<.  Y  aorte.  V  artère  pulmo- 
naire et  \\\face  aniérienre  des  oirilletles  ;  on  voit  aussi  les  expansions 
latérales  de  ces  dernières,  les  aïo'icules. 

La  face  postérieure  (lig.  2911,  A)  ])résenle  un  sillon  transverse  horizon- 
tal, le  sillon  auriciilo-reutriculairc,  occupé  })ar  l'artère  coronai)e  j)os- 
térieiire.  La  partie  située  au-dessous  du  sillon  auricnlo-ventriculair<'  cor- 
res|)ondanx  ventricules  :  elle  est  divisée  en  deux  régions,  pai'  une  déj)res- 
sion  verticale,  le  sillo)i  into'vcntriciilairc  postérieur.  La  paitie  située 
au-dessus    du   sillon  u>iriculo-veutrieulaire    corresj)oiid   aux    (^rillettes. 


I.E    (KIHAYi:. 


511 


l/oi'cillcUc  droite  |ioil('.  sur  s:i  lace  [(osléiicuro,  roiivciliirr  de  la  reine 
(■(irc  inférieure. 

Les  hords  (In  cd'iii-  imissciil  les  laces  aiiléiieure  el  |t(»slérieiire. 

Iji  Ifdse  est  loniiée  |>ai-  la  /ace  supérieure  des  oreillell.es  ;  elle  est 
convexe  el  [)iéseiile  de  droile  à  gauche  :  J"  Toiilice  de  la  veine  cave 
supérieure  (oreilletle  droile)  :  '2"  les  oiilices  des  deux  veines  puliuo- 
n(ii)'es  droites  (oreillelle  gauche). 

J.a  pointe  est  divisée  en  deux  pallies  par  le  sillon  inlerveniricnlaire. 

(io\roii\r\  iKi.x  i.nti:I!M;   \n    avAW.  —  Pour  étudier  la  conformation  interne 


rig.  21*9.  —  Confoniialion  citcnic  du  cd'in-.  —  Gross.  lin.  :   I,,')- 

Kii  A.  face  postérieure  du  cœin-;  eu  If,  l'ace  aniérieure  du  cœur.  —  Les  (rails  |ileiii!-. 
Iraccs  sur  ces  deux  figures,  iiidif]ueut  la  place  des  iucisions  à  faire  pour  ouvrir  les  oreilleltcs 
il   les  ventricules. 


du  cœur,  on  pratiquera,  sur  cet  organe,  des  incisions  destinées  à  mettre  en 
évidence  ses  diverses  cavités  (fig.  299). 

Premier  procédé.  —  A  cause  de  sa  simplicité,  ce  procédé  est  particulière- 
ment applicable  aux  cœurs  de  petit  volume,  comme  celui  du  Cobaye. 

On  fera,  sur  la  face  postérieure  du  cœur  (fig.  299,  A),  deux  incisions  inté- 
ressant l'épaisseur  entière  de  la  paroi.  La  première,  ab,ira  d'un  point  a,  situé 
sur  V oreillette  droite,  entre  les  racines  des  deux  veines  caves,  jusqu  à  la  pointe 
du  cœur^  en  passant  dans  la  paroi  du  ventricule  droit.  La  seconde,  cd,  ira 
d'un  point  c,  situé  sur  l'oreillette  gauche,  entre  les  racines  des  veines  pulmo- 
naires droites  et  gauches.,  jusqu'à  la  pointe  du  cœur,  en  passant  dans  la  paroi 
du  ventricule  gauche. 

Second  procédé.  —  Ce  procédé  est  plus  précis  que  le  précédent.  Il  est  par- 
ticulièrement applicable  aux  cœurs  volumineux. 

On  incisera,  à  part,  chacune  des  quatre  cavités.  Les  oreillettes  seront 
ouvertes,  séparément,  par  la  face  postérieure  du  cœur;  les  ventricules,  par  la 
face  antérieure.  Les  oreillettes  seront  incisées  aux  mêmes  points  que  dans  le 
pt^emier  procédé,  mais  les  incisions  seront  limitées  à-  ces  cavités.  On  prati- 


512  ZOOLOGIE  l'KA  TKJIE. 

quera,  ensuite  (tig.  299,  B),  sur  la  face  antérieure  de  chaque  ventricule  une 
tente  en  forme  de  V  à  pointe  dirigée  en  bas.  Les  deux  V  seront  disposés,  à 
droite  et  à  gauche  du  sillon  interventriculaire  antérieur,  de  manière  à  ce  que 
leurs  côtés  voisins  soient  parallèles  à  ce  sillon. 

Le  cû'iir  est  divisé,  intérieuronicnt  (lii;.  r»()0),  |tar  une  cloison  coniplôlc, 
en  deux  moitiés  équivalentes,  1  une  droUc,  \  mxiw,  (jauche .  Chacune  de  ces 
moitiés  comprend  deux  cavités.  Tune,  supérieure,  Voreillette,  recevant  le 
contenu  des  veines,  l'autre,  inréiieui'(\  le  ventricule,  en  lappiu't  avec  une 
artère.  L'oreillette  et  le  ventricule  d  un  même  côté  connnuniquent  entre 
eux  par  un  vaste  orifice  :  Lorifice  aiiriculo-ventriritlaire.  Ces  différentes 
j)arties  offrent,  chacune,  des  dispositions  anatomi(pies  qui  leur  sont  spé- 
ciales. Les  oreillettes  ont  des  parois  minces,  les  ventricules  ont  des 
parois  épaisses;  la  paroi  du  ventricule  i;auche  est  plus  épaisse  (pie  celle 
du  ventricule  dioit. 

Ces  cavités  possèdent,  en  outre,  des  orifices  munis  de  valvules. 

L'oreillette  droite  porte  forifice  tricuspidien  et  les  ouvertures  de  la 
veine  cave  supérieure,  de  la  veine  cave  inférieure,  et  des  veines  coro- 
naires. L  orilice  tricuspidien  met  en  relation  l'oreillette  et  le  ventricule; 
il  est  muni  d'une  valvule  dite  tricuspidc;  celle-ci  est  découpée  en  trois 
valves  dont  les  hords  soutiennent  des  cordages  tendineux,  qui  se  fixent 
sur  la  paroi  interne  du  ventricule  droit. 

Le  ventricule  droit  a,  en  outre  de  Vorifice  tricuspidien,  Yorifice  de 
fartère  pulinonaire  muni  de  trois  valvules  sifpuoïdes.  en  l'orme  de  nid 
de  pigeon. 

L'oreillette  gauche  présente  les  orifices  des  veines  pulmonaires, 
au  nombre  de  quatre,  et  Vorifice  mitral,  pourvu  d'une  valvule  viitralc: 
cette  dernière  est  découpée  en  deux  valves,  dont  les  hords  portent  des 
cordages  tendineux,  qui  vont  s'attacher  sur  la  ])aroi  interne  du  ventricule 
gauche. 

Le  ventricule  gauche  possède,  en  oiilre  de  l'oiilice  mitral,  l'orifice 
aortique,  muni  de  trois  valvules  signioïdes  en  l'orme  de  nid  de 
pigeon. 

La  paroi  du  cœur  est  formée  par  un  muscle,  le  myocarde,  tapissé  sur 
sa  face  interne,  par  Vendocarde,  et  sur  sa  l'ace  ext<'rne,  par  \v  péricarde. 

Injections  dks  systèmes  artéuiel  et  veineix.  —  Pour  faire  une  étude 
d'ensemble  du  système  vasculaire,  il  sera  utile  de  procéder  par  injections.  Les 
systèmes  artériel  et  veineux  doivent  être  pi^éparés  séparément.  On  disposera  : 
1°  un  grand  bassin  dans  lequel  le  sujet  sera  placé  pendant  l'opération;  2"  une 
seringue  métallique,  à  canule  mobile,  d'une  contenance  de  40  à  50  centimètres 
cubes  ;  3"  une  provision  de  50  centimètres  cubes,  environ,  d'essence  de  téré- 
benthine; 4"  la  masse  à  injection.  On  fera  fondre  au  bain-marie  les  matières 
suivantes  :  cire  jaune,  i  partie  ;  suif,  2  parties;  de  manière  à  former  une  masse 
de  100  à  150  centimètres  cubes;  on  fera  deux  pai^ts  de  cette  masse;  l'une 
sera  colorée  en  rouge,  l'autre  en  bleu  (couleurs  broyées  à  l'huile,  dissoutes 


LE    COliAVE. 


Fiji.  .'00.  —  IIessin  diagi;.\m.matique  exprimant  la  stisixitri.  ixtei'.m:  m   cœi  ii. 

(irnss.  lin.  :  ,'). 

Le  cœur  (les  MMinmircir?  ri  des  oiseaux  se  couiiioso  de  ilciiv  ririirs  xi  m  p/ ru.  cdiMiiosés, 
cliacun,  (l"uiie  orrillrltc  >•[  d'un  ventricule.  Ces  cœurs  soni  ju\la|io^rs  ri  rliiiilcirinil  unis. 
Us  illlfèrciit,  U(jt;unu)ent.  cuire  eux,  jjar  Vrpaisseur  des  parois  milriciildirrs:  Ir  viulrieulc 
ilroil,  dont  le  nMe  csl  d'envoyer  le  sang  aux  pou  m  o)i. s,  a  des  parois  assez  minces;  le  rrnlriculr 
f/aurhe,  au  contraire,  qui  rel'oule  le  sang-  dans  toutes  les  parties  de  rorganisme.  possède  ilt's 
parois  beaucoup  plus  épaisses.  —  Les  tléclics  indi(|ueut  la  direction  du  sang  dans  les  diverses 
cavités  du  cœur.  —  Les  parois  ventriculaires  sont  teintées  en  noir;  les  jiarois  auriculaires,  en 
gris.  La  conimunication  des  veines  coronaires  avec  l'oreillelle  droite  n'csl  |ms  représeiili'C. 


.Mi  ZOOLOlilE  PRATIOUi:. 

dans  l'essence  de  térébenthine).  La  première  servira  à  injecter  le  système 
artériel,  la  seconde  sera  employée  à  injecter  le  système  veineux.  La  fluidité 
de  la  masse  sera  augmentée  par  l'addition  d'une  petite  quantité  d'essence  de 
térébenthine.  5°  On  disjjosera  un  premier  récipient  contenant  un  litre  environ 
d'eau  chaude  et  un  second  récipient,  semblable  au  premier,  renfermant  de  l'eau 
froide;  6°  enfin,  si  l'on  n'a  pas  un  robinet  à  jet  continu  à  sa  disposition,  on 
ajoutera  un  autre  bassin,  rempli  d'eau  froide,  capable  de  recevoir  le  sujet 
après  l'opération. 

Système  artériel.  —  1  '  temps  :  Quand  le  matériel  aura  été  préparé,  on 
tuera  le  sujet  jjar  des  inhalations  ds  chloroforme  (fig.  283). 

2  temps  :  On  devra  opérer  immédiatement  après  la  mort  du  sujet,  avant 
que  son  corps  ne  soit  refroidi.  Dans  le  cas  où  il  en  serait  autrement,  on 
réchaufferait  le  corps  en  le  plongeant  dans  l'eau  chaude.  On  incisera,  rapide- 
ment, la  peau,  de  la  base  du  cou  à  l'appendice  xiphoide  (extrémité  postérieure 
du  sternum).  On  ouvrira,  ensuite,  avec  précaution,  la  paroi  thoracique,  sui 
vant  un  V  correspondant,  par  sa  base,  à  la  pointe  de  l'appendice  xiphoide  et, 
par  ses  deux  extrémités  libres,  aux  racines  des  deux  membres  antérieurs.  On 
sectionnera  les  clavicules,  le  sternum  et  on  soulèvera  le  bouclier  ainsi  découpé. 

3  temps  :  On  disséquera  rapidement  le  péricarde,  puis  on  cherchera 
l'origine  de  l'aorte  sur  le  cœur  et  on  la  chargera  sur  la  sonde  cannelée 
(fig.  301,  A). 

4'  temps  :  On  passera  deux  fils  sous  l'aorte  (fig.  301,  A).  Si  les  manœu 
vres  sont  bien  conduites,  un  seul  suffira.  L'autre  est  un  fil  de  secours.  On 
incisera,  ensuite,  l'aorte  dans  le  sens  de  sa  longueur  (fig.  301,  B).  juste  assez 
pour  introduire  le  bout  de  la  canule.  Le  sang  s'écoulera  et  on  aidera  les 
vaisseaux  à  se  vider  en  exerçant  sur  le  corps  de  légères  pressions  dirigées 
vers  le  cœur.  On  lavera  largement  la  plaie  à  l'eau  chaude. 

5  temps  :  Pour  éviter  de  pousser  de  l'air,  dont  les  bulles  arrêteraient  ou 
briseraient  la  masse  à  injection,  la  canule  de  la  seringue  sera  préalablement 
remplie  d'essence  de  térébenthine.  Il  suffira,  pour  maintenir  le  liquide  dans 
celle-ci,  de  la  boucher  à  son  extrémité  supérieure. 

6  temps  :  On  liera,  solidement,  l'aorte  sur  l'extrémité  antérieure  de  la 
canule  (fig.  301,  B). 

7'  temps  :  On  adaptera,  sur  la  canule  déjà  placée,  le  corps  de  la  seringue, 
rempli,  lui-même,  d'essence  de  térébenthine.  D'une  main,  on  poussera  lente- 
ment le  liquide  dans  l'aorte,  en  évitant  les  secousses,  pendant  que,  de  l'autre, 
on  tiendra  la  camile  en  position;  on  aspirera  ensuite  ;  on  répétera  la  manœuvre 
deux  ou  trois  fois  de  suite.  De  ces  chasses  dépendront  en  grande  partie  les 
résultats  de  l'injection  définitive. 

S  temps  :  On  retirera  la  seringue,  en  laissant  la  canule  en  place,  pleine 
d'essence  et  bouchée  de  nouveau.  Avant  de  procéder  à  l'injection,  on  réchauffera 
le  corps  de  l'animal  et  on  placera,  ei?  outre,  sur  la  canule,  un  tampon  imbibé 
d'eau  chaude.  On  remplira  la  seringue  avec  la  masse  à  injection,  en  ayant 
soin  de  faire  entrer  et  sortir  celle-ci  plusieurs  fois,  pour  élever  la  tempéra- 
ture de  l'appareil.  Ce  dernier  sera  enveloppé  dans  un  linge  qui  préservera  des 
brûlures.  L'injection  sera  poussée,  lentement,  d'un  mouvement  uniforme; 
pendant  l'opération,  le  coi^ps  se  gonflera  sous  la  poussée  des  dilatations 
internes,  mais  on  ne  se  préoccupera  pas  de  ce  phénomène. 


LK    COBAYi:. 


:.  i 


9°  temps  :    Ou  .-irrossra  la    canule  avec    de  l'eau   froide,   puis,   on  portera 
l'animal  lui  même  sous  un  jet  d'eau  continu. 


fil  ae  secours 


Sonna  cannsiêâ  passiù  sous  Coort» 


Boocnon  06  ta  cantiio 


Fis.    301. 


Les    (licrrri    fcinj).s-    de  la  préparation   dr    l'aorte,  pour  riiijcriion 
du  .système  artériel. 


Système  veineux.    —  Le  système  veineux  sera  injecté  par  fragments,  dans 
le  sens  du  courant  circulatoire. 


Système  artériel. 

Lo  systèiiic  artériel  ('oiii|>i'('n(l  :  1"  les  artères  de  la  cl  reniai  ion  pul- 
monaire: ti"  les  artères  de  la  cire^ilat ion  générale  (liy.  502). 

Artères  de  la  circulation  pulmonaire. 

\' artère  jtnhnonaire  iiiiil  du  veidricide  droit;  elle  reeoiivre  la  racine 
de  laoïte,  en  avaiil.  |Hiis  se  j>lace  à  sa  fiauche:  au-dess(Uis  de  la  crosse, 
elle  se  divise  en  deux  hi  anches  (|ni  se  diligent  vers  les  deux  poninons.  La 
hianclie  droite  passe  en  aiiièic  de  I  aorte  ascendante. 


Artères  de  la  circulation  générale. 

Aorte-  — haorte  naît  dn  veidricnle  ganche;  elle  lonrnil  tontes  les 
artères  de  la  circulation  géuci'ale  du  cor[)s.  On  la  divise  en  :  I"  aorte 
ascendante:  2"  crosse:  7)"  aorte  descendante  :  cette  deruièic  devenant, 
successivement,  Vaorle  Ihoraciqne,  puis  Y  aorte  abdominale. 


;)l()  ZOOLOlilE  PRATIQUE. 

!"    r.i'.ANcnES   DK   l\vorte   ASCKMJ.VM'E. 

l/aoï'lc  ;isc('i!(l;iiil('  lunniit  les  (irlèri'.s  cot'DUfilrcs  (|iii  se  distrihiicnt  à 
lii  [inroi  (lu  coMir. 

"2"  Branches^  de  la  crosse  oe  e" aorte. 

De  l;i  crosse  de  laorle  naissent  l(>s  i>ros  tioncs  artériels  ([iii  irriguent 
la  tète  et  les  inemlires  supérieurs  :  les  artères  carolidi's  primitives  et  l(»s 
Avlvi-ci^  soîis-clavières.  Le  plus  liahituellcnient,  chez  le  Cohayo,  ces  artères 
sont  disposées  de  la  façon  suivante  : 

La  sotis-cidviri-c  âroilc,  la  carolide  priinilivc  droile  et  la  carotide 
primitive  (ptuche  (''inaneiit  dnn  tronc  eonniiun.  La  sous-clnvière  (/(tuelw 
se  détache  isolément. 

Artères  carotidss  i'Ri.\irrivES.  —  Les  artères  carotides  primitives  se 
divisent,  clnKMUio,  en  carotide  externe  destinée,  surl(jut,  à  la  fiice  et  en 
carotide  interne,  dont  les  hrancdics  terminales  irriguent,  jirincipalc- 
iiient,  rencéphale. 

Ain  ÈRES  soi:s-(.i-AViÈREs.  —  Los  artères  sous-clavières  se  distribuent 
au\  infMubres  supérieurs;  chacune  d'elles  arrive,  après  avoir  passé  sous  la 
cliiviculo,  dansle  creux  axillaire  (artère axillaire):  elle  se  prolonge,  ensuite, 
sur  la  l'ace  interne  du  hras  (artère  humérale),  ]>iiis  se  divise,  au  pli  du 
coude,  en  deux  branches  (artères  radiale  et  cubitale),  (pii  se  terminent 
diins  i;i  main. 

.")"  Branches  de   l'aorte  desce.ndainïe. 

Branches  de  laorte  thoracique.  —  Les  artères  (pii  naissent  de  cette 
partie  de  l'aorte  sont  toutes  de  petit  calibre,  et  se  distribuent,  les  unes, 
aux  organes  contemis  dans  la  cavité  thoracirpie,  les  antres,  aux  parois 
du  thorax  (artèics  intei-costales  postérieures).  Ces  dernières  sont  inté- 
ressantes pnr  leur  distribution  métaméri(pie. 

Branches  de  l'aorte  abdominale.  —  L'aorte  abdominale  fournit  des 
l)ranches  aux  diverses  parties  de  labdomen  et  se  termine  dans  les  mem- 
bres postérieurs.  Les  principales  de  ces  branches  sont  : 

1"  Vartère  cadiaf/Nc.  Cette  artère  constitue  un  tronc  (pii  se  divise, 
tout  de  suite,  en  trois  branches  (trépied  cœliaque)  :  la  coronaire  stoma- 
chique destinée  à  l'estomac,  Vliépatique  qui  se  distribue,  principale- 
ment, au  foie,  et  la  splénifjue,  dont  les  rameaux  les  plus  importants 
s'épuisent  dans  la  rate. 

"2"  \j  artère  mcsentériqnc  antérieure  ou  supérieure  qui  naît  au- 
dessous  de  l'artèic  c<jeliai[ue,  j)énètr('  dans  le  mésentère  et  fournit  des 
br:mches  au  jéjuno-iléon,  et  à  la  plus  grande  partie  du  gros  intestin. 


u:  coiiAVi:. 

C«'/Mi  jugulaires  Droiie  et  gau:/;.' 
(Urnes  carUmaUs  antérieures 


Crusse  aortiaui 


Verne  caue  supérieure 


A  -Urt  palnonaire  gauche 


Artère  pulmonaire  araite 


Vs.aes  pulmonaires  arotles 


Veine  caue  inférieure 


Veines  sus-tiepatiaues 


Veines  pulmonaires  gauches 


Artère  mesenUriQoe  suptrieun 

Artère  et  iieines  rénales 


Trepiea  calianai 


Artère  hèpatiQue 


Tronc  ne  la  oeini  porte 


Veine  mssenttnpue 
Inférieure 


Artère   mesentiriQue    Inftrlsura 


Artère  tliapue  interne 
Artère  iliaque  externe 


Verne  iliaque  externe 


.     Vame  fémorale 


Artère  remorale 


FiG.    ÔO^i.     —    |)KSSI\    liEMl-DIAGUAMMATiniK    RKPUlîSENTANr    Li;    SVStLmF.    CIRClLAKlHil. 

DU  CoDAYi:.   —  Gross.  lin.  :    I. 

Ll's  (irlcres  sont  IciiiU'i'?  eu  iidir  lu  IVagiiioiit  i\r  ^in~  iiilc?liii  n|iirM'iilr  ;i  ilroilc.  a  la  munit: 
teinte);  les  veines  sont  in(li(|nées  en  i;ris.  —  0  11,  nirillelte  droite;  0  G,  oreillette  i;uuclie; 
V  D,  ventricule  droit  ;  Y  (•■  ventrieiile  gauche. 


')18  ZOOI.OI.IE   l'RATIQUE. 

r»"  Les  fui  ères  l'cntales,  spéciales  aux  reins. 

V'  Les  (U'fèi'cs  spcniiatiques,  très  ténues,  (|ui  se  icndeni  aux  glandes 
sexuelles. 

5"  L  arlcn  iiiéseiilérique  hifcriciirc  divisée  hienlùl  en  deux  bran- 
ches, allant  an  côlon  descendaut  et  au  n'chnn. 

L'aoïte  descendante  se  hilurque,  en  arrière,  et  l'ournil  les  deux  arU'res 
iliaques  j)i'iinitive.s  (|ui  ne  tardent  pas  à  se  diviseï",  chacune,  en  deux 
hranches  :  \'ilia<iue  interne  et  V iliaque  exlome.  La  |)reuiière  se  lend  à 
la  ])ai'(ti  et  aux  organes  du  petit  hassin.  La  seconde  donne  deux  hranches 
au  tronc,  Vépigastrique,  la  circonflexe  iliaque,  et  se  prolonge,  ensuite, 
dans  le  mendjre  postérieur  où  elle  l'orme  Vartère  fémorale  ou  crurale  : 
cette  dernière  devient,  dans  Langli'  articulaire  du  genou,  l'artère  popli- 
tée\  l'artère  poplitée  se  divise,  à  son  tour,  en  wwk' artère  tihiale  anté- 
rieure ot  une  artère  tibio-péronière;  celle-ci  donne  la  pt'i'onière  et  la 
tihiale  postérieui'c. 


Système  veineux. 

Les  veines  transpoi'tent  le  sang  des  capillaiics  au  ((rur.  (In  |ieut  les 
diviser  en  deux  groupes  :  1"  les  veines  de  la  circulât i(ni  pulmonaire  \ 
2"  les  veines  de  la  circulation  générale  ((ig.  002). 


Veines  de  la  circulation  pulmonaire. 

Les  capillaires  des  poumons  s'unissent  pour  constituer,  à  la  sortie  de 
chacun  de  ces  organes,  deu.r  veines  pulmonaires.  Les  (piatre  troncs 
veineux  pulmonaires,  ainsi  formés,  s'ouvrent,  sé|)arément,  dans  Loreillette 
gauche. 

Veines  de  la  circulation  générale. 

Toutes  les  veines  de  la  circulation  générale  ahoutissent  dans  les  veines 
caves  supérieure  et  inférieure,  ouvertes,  elles-mêmes,  dans  l'oreillette 
droite.  Seules,  les  veines  coronaires,  qui  ramènent  le  sang  de  la  paroi 
du  cœur,  font  exception;  elles  s'ouvrent,  directement,  dans  l'oreillette 
droite. 


Yeike  cave  supérieure  et  ses  branches  d"ori(;lne. 

La  veine  cave  supérieure  réunil  h'  sang  |»rovenaiil  de  la  léte,  du  cou, 
des  mend)ies  supéi'ieurs  et  de  la  paroi  thoraci(pie;  elle  résulte  de  l'union 
des  troncs  hrachio-céphaliques  droit  et  gauche,  formés,  chacun,  par 
l'union  de  la  veine  jugulaire  interne  et  de  la  veine  sous-clavière,  du 


Ll'    Cnl!A\i:.  MO 

iiiriiic  ('('ilf'.  \'A\v  rccoil,  iiii  |mmi  cm  iivaiil  de  son  ulxiiiclii'iiiciil  sur  le  ((l'iir. 
le  (•(iiilcmi  (les  reines  a://r/o.s-  (vriiics  ciiidinnlr^  niih'iicnics  cl  |Mish'- 
ririii-('s).  siliK'cs  sur  les  cùIrs  de  l:i  coloiiiic  vcrh'hiiilc. 

L'iiboiiclieiiUMit  (lu  Irouc  ]jr;iclii()-ct'|iliali(jUO  g;mclie  sur  l;i  veine  ciivc  supérieure  se 
fait,  selon  les  sujels,  à  des  hauteurs  variables,  l'arl'ois,  l'utiicin  a  lieu  au  niveau  de  la 
racine  de  la  veine  cave;  dans  ce  cas,  il  parait  exister  deux  venues  caves  supérieures, 
lorniées,  chacune,  par  l'un  des  deux  troncs  hrachio-cépliaiiques;  cette  dernière  dispo- 
sition est  frtMpiente  chez  les  Rondeurs. 

Yki.nk  Ji(;i;i.Aii!i:  i.ntkiî.m:.  —  La  vciiic  jii;^iilaiic  iiilciiic  raiiiriic  vçi's  le 
(■(l'ur  le  sailli  vciiaiil  de  IVii((''|ilial('.  et  de  la  jtliis  uraiidc  partie  de  la  l'ace. 
]']lle  est  formée  de  noinhreiises  l)iaiiches  d'oriiLîiiic. 

^^:I.M•:  soi  s-(;i,.\vii;iii:.  —  La  veine  soiis-clavière  lii'c  son  orii^inc  dv^' 
veines  du  l»ras.  (lelles-ci  se  dé((un|iosent  en  veines  iti-oi'ondes  et  en  veines 
sM]ierlicielles.  reiit'es,  tontes,  enlic  elles.  Les  veines  jtndondes  aeconi- 
|»a<inent  les  artères  cl  piufcnt,  en  i^énéial.  les  mèiiies  noms  (|n'elles  : 
veines  cubitale,  radiale,  luimévide,  etc.  Les  veines  snitcrMciclics  sont 
disposées  en  laiiics  mailles  sons-cntanées. 


VeIKE    cave    INI-ÉtîIEURE    ET    SES    HRANCIIES    D OrIGI^E. 

La  vei]ic  cave  inférieure  s'étend,  de  Lan^le  d'nnion  des  deux  veines 
iliaques  primitives,  an  cœiif.  Les  brandies  (prelle  reçoit  peuvent  èlre 
réparties  en  (pialre  ^loiipes. 

Le  j)reniier  (jroupe  se  compose  de  tontes  les  veines  se  rendant  dn  Inlie 
digestif  et  de  la  rate  an  foie.  Les  l»ianclies  dOri^^ine  de  ce  gronjie  sont 
noinbrenses  {veines  niésentériqiies  inférieure  el  supérieure,  slonia- 
ehifjue.  splénique,  etc.);  elles  s'nniss(Mit  pour  former  le  tronc  de  la 
veine  porte  (|ni  se  capillarise  dans  le  foie,  j'inlic  le  foie  et  la  veine  eave 
inférieure,  sont  situées  les  veines  sus-hépatiques. 

Le  second  groupe  est  constitué  par  les  veines  (pii  proviennent  des 
ori>anes  •jénito-nrinaires  [veines  rénales  et  veines  sperniatiques). 

Le  troisième  (p'onpe  est  formé  d(!s  veines  issues  des  parois  de  lalido- 
men  {veines  diaplira(/tnali(jues  inférieures,  veines  lombaires). 

Le  (/uatriènte  (jroupe  comprend  les  veines  (pii  formeni  les  racines 
postérieures  de  la  veine  cave  iniërieuic;  ees  veines  sont  les  veines  iliaques 
pi'imitives  qui  résultent  de  rniiion  des  veines  iliaques  externe  et  interne. 
La  veine  iliaque  interne  est  constituée  par  les  veines  sacrée  latérale. 
fessières.  héniorroïdales,  vésicules.  (\i\\  viennent  du  liassin;  la  veine 
iliaque  e.rterne  reçoit,  à  plein  canal,  la  veine  fémorale  (pii  est  la  veine 
terminale  du  memlire  [lostérieur. 

Les  veines  du  inend)r(^  postérieur  se  divisent,  comme  celles  du  niend»i(' 
antérieur,  eu  veines  [>rofondes  et  veines  superlicielles.  Les  veines  profondes 


.V2(i  ZOOLOGIE  PRATIOI  K. 

sont  siilcllilcs  (les  nrlrics  et  ]t()i(('iit,  cii  liéiirial,  les  mémos  noms  (^phiti- 
lairc.  prron/crc,  llhialc.  popllh'c,  friiiordlr):  les  veines  snperficielles 
lurmeiil.  sons  les  tégninents,  nn  lariic  l'ésean  (|in  coiiiiiiimiqnc  avec  les 
veines  pidrondes. 

Vaisseaux  capillaires. 

Les  capillaires  lorment  un  iin  lésean  de  canaiicnles  répandus  dans 
lintimité  des  oi  j^anes.  ('es  vaisseaux  termineni,  dune  part,  les  dernièi'cs 
Itranchcs  arlérieiles  t'I  lorment.  d'antre  part,  les  hranches  (Toriftine  des 
veines. 

i{AI"l'OliTS    l)i:    l'OSniON    EXISTA.NT    EINTliK    I.KS    AUTKKKS    ET   LES  VEINES.   [j'S 

artères  cl  les  veines  ipii  irriguent  nn  lerriloire  donné  alï'ectent  des 
rappoits  (pi  il  est  im|)ortant  de  connaître.  D  une  manière  généi-ale,  les 
altères  et  les  veines  cheminent,  cote  à  côte,  et  étendeni  aux  nerfs  leurs 
rapports  de  eonligirité.  Dans  les  membres,  notamment,  les  artères,  les 
veines  et  les  nerfs  sont  souvenl  envelo|»|»és  dans  une  gaine  commune  et 
forment  des  paqnrls  vascnJo-rwrveux,  [tlacés  entre  les  groupes  iimscii- 
laires.  (les  paquets  occupent,  généralement,  les  régions  profondes  des 
membres;  au  niveau  des  articulations,  on  les  trouve  dans  Tangle  articu- 
laire, à  l'abri  des  chocs  de  surface  ;  on  les  voit  se  ramifier,  à  mesure  qu'ils 
se  rapprocbent  des  extrémités  libres  des  membres,  leurs  divisions  princi- 
pales se  taisant  au  niveau  des  articulations,  (lomnie  le  long  d'un 
membre,  les  angles  articulaires  se  succèdent  dans  des  directions  générale- 
ment opposées,  les  vaisseaux  et  les  nerfs  prennent,  entre  ces  articulations, 
des  trajets  obliques,  par  rapport  à  l'axe  général  du  membre;  ils  se  con- 
tournent en  hélice  autour  de  celui-ci. 

On  pourra  découvrir  à  titre  d'exercice  le  paquet  vasculo-nerveux  de  la 
cuisse;  on  le  recherchera  entre  les  muscles  vaste  externe  et  droit  interne  et 
on  le  chargera  sur  la  sonde  cannelée  ;  puis,  de  proche  en  proche,  on  cher- 
chera à  voir,  en  disséquant  les  muscles,  les  dispositions  de  ce  paquet,  aux 
points  principaux  de  son  trajet  (fig.  303). 

Système  lymphatique. 

Lélude  du  système  lymphati([ue  est  rendue  diflicile  par  les  petites 
dimensions  et  l'état  dispersé  de  ses  parties. 

Le  système  lymphatique  se  compose  de  vaisseaux  noueux,  anastomosés 
entre  eux,  pintanl,  échelonnés,  sur  leur  trajet,  des  renllements  gan- 
glionnaires. Il  a  pour  rôle  principal  de  drainei'  le  liquide  intei'stitiel 
fpii  baigne  les  tissus  et  de  le  ramener  dans  le  torrent  circulatoiiv.  Les 
lymphati(pies  réunis  aut(»m'  du  tube  intestinal  forment  nn  groupe  spécial 
(]ui  a  j)our   fonction    d'absorber  les    matièi'es    nutritives:    les    vaisseaux 


LK  cor.AVi:. 


:)'2i 


(le  ce  i;i()(i|)(',  à  cause  de  la  iialiiic  du  li((iii(l('  (|ii  ils  cliaiiit'iil .  le  ilnjlc, 
soiil  (lésigiu's  sous  le  uoui  de  c/n/lifèi'cs.  Tous  les  vaisseaux  lyiiiplia- 
li(|ues   se    léuinssenl    sur  de  ^rus  lioucs  colleeleui'^    dnni    le    |iiiiiei|ial.    le 


Mtiscl»  oBste 


Fig.  ÔO.".  —  l'u'iliriclii'  (ht  parjucl  vascitlo-ncirru.r  de  la  culxsr.  —  (lrn>r..  lin.  :    \  '1. 

La  rcclu'irlie  des  vaisseaux  est  rendue  facile  par  leur  iiijeclidii.  Les  iiieisioiis  doivenl  être 
l'ailes  dans  la  direction  des  vaisseaux,  à  côté  d'eux,  parallèlement  à  leur  ti'ajet  et  non  en  travers, 
au-dessus  d'eux,  car  on  s'expose,  par  ce  dernier  moyen,  à  les  sectionner.  De  même  on  ne  saisira 
pas  les  vaisseaux  directement,  mais  en  pinçant  le  tissu  qni  les  envclo])])e.  —  En  A,  le  paquet 
vascnlo-ncrveux  de  la  cuisse,  ciiarjjé  sur  la  sondcï  cannelée;  en  1],  disseition  des  vaisseaux  et 
des  ncrl's  <lu  membre  postérieur;  les  muscles  ont  été   disséqné>    tt   séparés  de   la  préparation. 


canal  thoravitiue.  es!  juxtaposé  à  la  eoloiuie  verléliiale  el  déiiotielte  daii:' 
la  vciue  sons-clarièrc  gauche. 


:y±2  ZOOLOGIE  PRATIQUE. 


Système  nerveux. 

Le  système  nerveux  se  compose  dune  piutie  (■ér('hr<)-sijinale  i\\^An[\^oul^ 
axe  Vencépliale  et  la  moelle  e'pinièrr  et  d'un  système  synqmthique 
(Vny.  le  tahleau  de  In  ])a<ie  4'2S). 

Pour  faciliter  la  dissection  du  système  nerveux,  il  sera  bon  de  taire  durcir, 
au  préalable,  les  pièces  à  étudier,  dans  une  solution  aqueuse  d'aldéhyde  tor- 
mique  à  4  pour  iOO.  On  pratiquera  quelques  ouvertures  dans  les  parois 
osseuses  du  crâne  et  de  la  colonne  vertébrale,  afin  de  faciliter  la  pénétration 
du  liquide  durcissant. 

Encéphale, 

Quand  la  substance  nerveuse  aura  été  suffisamment  durcie,  on  perforera  la 
boîte  crânienne,  en  un  point  quelconque  de  sa  paroi  supérieure,  en  l'usant, 
tangentiellement,  avec  une  lime  ou  un  scalpel.  On  étendra  progressivement, 
à  l'aide  de  foi^ts  ciseaux,  l'orifice  initial,  en  détachant  des  esquilles  sur  ses 
bords;  on  enlèvera,  par  ce  moyen,  de  proche  en  proche,  toute  la  calotte  crâ- 
nienne. 

L'axe  cérébro-sjiinal  est  |)rotégé  par  trois  mend)ranes  eoncentri<pies  : 
les  méninges.  Celles-ci  comprennent,  de  dehors  en  dedans:  {"ladiire- 
nière,  de  simcture  fdjreuse,  émettant,  par  sa  face  inteine,  des  r^'jo/Z.s dont 
les  principaux  sont  représentés  |)ar  \a  faux  du  cerreau,  enlbncée,  lon«^i- 
tudinalement,  entre  les  deux  hémisphères  et  la  tente  du  eervelet,  placée 
transversalement,  entre  le  cerveau  et  le  cervelet;  2"  V arachnoïde  qui  est 
une  séreuse:  .""    la  pie-mère,   membrane  essentiellement   vasculaire. 

On  disséquera  7e.s-  méninges,  avec  précaution,  de  manièi^e  à  mettre  à  nu 
l'encéphale. 

La  l'ace  supérieure  de  l'encéphale  (li<>.  5(14,  A)  peut  être  décomposée 
eu  deux  jiartics  placées  hout  à  bout.  La  partie  antérieure  est  divisée  par 
une  scissure  médiane  et  longitudinale  en  deux  moitiés  symétriques,  qui 
constituent  les  hémisphères  céréifraii.r;  la  surface  de  ces  derniers  est  à 
])eine  cicusée  de  (juelques  sillons  superliciels.  La  partie  postérieure  cor- 
respond au  cervelet,  dont  la  surface,  plissée,  contraste  avec  celle  <les 
liémis])hèi'es  cérébi'aux. 

On  séparera,  avec  précaution,  la  face  inférieure  de  l'encéphale  de  la  base 
du  crâne;  on  la  dégagera,  en  sectionnant  les  racines  des  nerfs  crâniens. 

La  face  inféiieure  de  l'encéphale  (lig.  504,  B)  offre  l'aspect  suivant  : 
tout  à  fait  en  arrière,  se  trouve  un  renfleiiu'ul,  la  moelle  allonr/ée,  qui 
(ontinue,  sans  démarcation,  la  moelle  épinière.  La  moelle  allongée  est 
limitée,  en  avant,  par  un  anneau  transversal,  \di  protubérance  annulaire 
ou  ponl  de  Varole.  On  aperçoit,  derrière  ces  parties,  le  eervelet,  débor- 


LK  COIiAVK 


(liitil  >\w  leurs  cnlrs.  Kii   nvaiil    de  l:i  |)n)hilirr;inr('  ;iiimil:iin',   se  lioiivnil 
les  pcdonc}(i('s  cêvi'hrifiur  (|iii  rallaclicnl   les  (U'^^ancs  in'rc/'dciils  à  la  poi- 


Hsmisonere:  .i.noraux 


Loùe  otfacttf 


Hémispfiêre  Peaoncules  cereùraux 


m 


Ctiiasma  des  nerfs  opciouiis  ,  ,rT*  Trrr^*^"^ 

VlJ*Vili 

Protuoerjnce  annulaire  Atjii.e  âpintere 

Vu;,  ôlli.   ■ —  E.NCÉPîîALE  ni'  (Iihîavi..   —  fiross.  lin.   :    I  ,">. 


Iji  A.  l'ace  siipéi'iL'urc.  I.t'S  contours  du  crâne,  le  glolic  oculaire  el  le  lr(iu  autlilif  cxlerne 
nul  élé  iiRli(|ués  alin  île  nionlrer  les  ra|)|)orts  de  la  masse  cérébrale  avec  ces  (iin'érentes  jiarlies. 
Ku  n,  face  iiilV-rieure.  En  C,  face  latérale.  I,es  clnlfres  1,  H,  ....  XII  désignenl  les  points 
liémerçence,  à  la  surface  do  rencc|)liale  des  douze  paii-os  de  nerfs  crâniens. 

lion  antriiciii'c  de    rciici'plKilc  dont    les  /i('iiiisj)li('fc's   ccrt'hl'dU.r  consli- 
tiK'iit  la  |)aili('  la  plus  voliiiiiiiiciisc. 


52i 


ZOOLOGIK  l'IlATtOLK. 


Sur  les  liiccs  liilrr.ilcs  de  rcncrplialc  (lit;.  304,  Ci),  on  voit,  de  inèiiu'. 
ces  dinV'rciitcs  jiMilics. 

Structure  interne  de  l'encéphale.  —  Une  étude  détaillée  de  l'encéphale 
exige  des  dissections  divei^ses  et  des  coupes,  pratiquées  à  différents  niveaux. 
A  cause  de  la  difficulté  de  ces  opérations,   on  se  contentera  de  faire   la  pré- 


Cloison  transparsnts 


ïuùercules  Quattrtjumenui 


Toile  ctioroidienne 

formant  le  plafoni 

'u  ooalriBme  oanlri^on 


Cfiiosma  des  nerfs 


formant  le  plarofiU  nu  troisième  oenlricule 


Fig'.  TtiKt.  —  Prcpti tfttifDi  niellant  eu  érirleine  la  slnicliire  iiilerne  de  l'eniép/Kile 
/lu  Cohai/e.  el .  d' une  j'iicim  //lus  f/énérale,  de  l'eneé/i/iale  des  Mnniini fêtes.  —  Gross.  lin.  :  2. 

paration  suivante  :  i"  on  divisera  l'encéphale,  suivant  son  plan  de  symé- 
trie, en  deux  moitiés,  à  peu  près  égales,  en  ayant  soin  de  faire  passer  la 
section  un  peu  à  côté  (à  droite  ou  à  gauche)  du  plan  de  symétrie,  afin  de 
laisser,  sur  l'un  des  côtés,  certains  organes  (cloison  transparente)  situés 
exactement    dans    ce  plan;  2°  sur   la    moitié    de    l'encéphale  contenant  les 


enlre  autres  choses  :  1"  le  ilévcloppemcnt  considérable  pris  ))ar  les  héniisphcres  cérébraux: 
'2°  le  volume  acquis  \Yàv  le  eereelet:  3°  le  re])loieuicnt,  relativement  ])eu  prononcé,  chez  le 
Cobaye,  des  diverses  parties  de  rencéphale. 

Eu  C,  diagrammes  permettant  de  comprendre  la  disposition  des  commissures  interhémisphc- 
riijues.  —  En  I,  une  coupe  transversale  du  cerveau  intermédiaire;  en  2,  abouchement  sur 
le  cerveau  intermédiaire,  du  cerveau  antérieur  secondaire  représenté  par  deux  vésicules  symé- 
triques qui,  en  augmentant  de  volume,  deviendront  les  hémisphères  cérébraux.  En  5,  une 
coupe,  au  même  niveau  que  la  précédente,  représentant  les  hémisphères  cérébraux  fortement 
accrus;  du  côté  dorsal,  la  scissure  intcrhéniisphérique  est  constituée,  mais  elle  reste  encore 
libre,  dans  toute  son  étendue  (état  délinilit'  chez  les  Oiseaux).  En  i,  la  partie  de  la  scissure 
étalée.  Iiorizontalement,  sur  le  plafond  du  cerveau  intermédiaire  se  sépare  de  la  partie  verti- 
cale, et  devient  la  cavité  choroïdienne  ou  fente  de  Bichat  qui  reste  en  communication,  en 
arrière,  avec  l'extérieur  (voy.  le  dessin  B).  Les  méninges  pénétrent  dans  celle  fenle,  en 
arrière,  et  constituent,  dans  son  intérieur,  le  plexus  churoïdien.  Le  tissu  commissural  qui  isole 
la  partie  horizontale  de  la  scissure  interhémisphérique  de  la  partie  verticale  constitue  le  tri- 
(/nne.  La  partie  verticale  de  la  scissure  inlerhémispliériiiue  est  divisée,  à  son  tour,  en  deux  étages 
par  un  pont  interhémisphérique,  le  corps  calleu.r.  La  partie  de  la  scissure,  emmurée,  enlre 
les  parois  des  deux  hémisphères  cérébraux,  le  trigone,  en  bas,  et  le  corps  calleux,  en  haut, 
forme  une  cavité  close  de  toutes  parts,  assimilée,  à  tort,  à  un  ventricule. 


LE    COI? AVE. 


Lcce  ùiractif 


Csroeau  t^ts^msdtairt 


Certieau  anléneu, 
secjndairr 


Kùell!  aiwnsie 

Corps  aiileu/ 

Cloison  trûnsBarenU 
.-  Jrigont 

Cavité  cnoroiHienns 


Trou  ae  Mon-o 


Cerneau  intermeHia. 


Trotsisme  venlrtcute 


FiG.  50lj.  —  Dessins  diaguammatiques  destinks  a  mettke  en  lôvinENCE  les  cakacièues 

ESSENTIELS    DE    l'eNCÉPIIALE    DES    M  V.M.MHÈllE-;. 

Kii  A,  le  dessin  D  faisant  parlie  de  la  (iji-ui-c  212,  paa^c  558.  Ce  dessin  représente  une  cmipe 
loni;iliidinali',  théori(|ue,  de  l'encéphale  d'un  Vertébré  moyen.  Les  ligures  212  et  500  réunissent 
en  une  série  continue,  des  formes  qui  ])ermetlent  de  suivre  le,  développement  de  riMicéphale 
depuis  Létat  correspondant  à  la  vésicule  crrrbvale  primilive  unii|ue,  juMpi'à  rarrangement 
complexe  présenté  jjar  les  Mammifères. 

En  B,  coupe  établie;  d'après  la  |)réparation  représentée  dans  la  ligure  50j.  C.  'Ile  coupe  moulre. 


5^2r.  ZOOLOGIK  PRATIQUE. 

oi^ganes  situés  dans  le  plan  médian,  on  ouvrira,  complètement,  le  troisième 
ventricule,  en  détachant  la  tranche  de  substance  cérébrale  située  entre  le 
ventricule  et  la  section  pratiquée  ;  3"  on  sculptera,  ensuite,  l'hémisphère  fai- 
sant partie  de  la  pièce  que  l'on  étudie  de  manière  à  ouvrir  la  cavité  du  ven- 
tricule qu'il  contient.  Celui-ci  est  long,  contourné  sur  lui-même  ;  sa  cavité  est 
étroite,  en  forme  de  fente,  aplatie  parallèlement  à  la  surface  cérébrale;  on 
cherchera  sa  communication  avec  le  troisième  ventricule  (trou  de  Monro)- 
en  avant  de  la  cloison  transparente  ;  4°  on  enlèvera,  le  long  du  plan  médian, 
depuis  le  troisième  ventricule  jusqu'  à  la  moelle,  la  tranche  de  substance 
nécessaire  pour  ramener  exactement  la  coupe  générale  primitive,  dans  le 
plan  médian.  On  complétera,  par  ce  moyen,  l'ouverture  de  la  cavité  longi- 
tudinale qui  parcourt  l'encéphale,  et  le  canal  central  de  la  moelle. 

Ainsi  préparée,  la  pièce  est  suffisante  pour  donner  une  idée  générale  des 
dispositions  de  l'encéphale. 

En  ('iudiaiit  leiicéphale  des  Yertébrés  inféiicurs  (Yoy.  les  contres 
ncivonx,  p.  560  des  Sélaciens  et  des  Batraciens,  p.  424).  il  sera  facile  de 
comprendre  la  structnrc^  des  centres  nerveux  des  Maininifènvs.  11  suffira, 
en  effet,  de  superposer  les  caractères  propres  à  ceux-ci  aux  dispositions 
(pii  existent  chez  ceux-là.  Ces  cai'actères  ont  trait  :  1"  à  des  variations 
considérables  dans  les  proportions  l'clatives  des  différentes  parties  de 
rencéphale  ;  2"  au  ^rand  développement  du  système  de  commissures  (jni 
unissent  les  hémisphères  entre  eux. 

I.  VmUATIONS  des   PROrORTIO.XS   DES  DIFFÉRENTES  l'ARTIES  DE  l'eNCËI'HALE.   

A  cet  ordre  de  phénomènes  se  rattachent:  1"  \a prédominance  des  hémi- 
sphères (|ui  prennent  nn  très  «grande  extension,  et  se  couvrent,  le  jtlus 
souvent,  de  plissements  secondaires  (circonvolutions);  2°  Varcroisse- 
ment  du  cervelet,  dans  lequel  les  parties  latérales  prcnuent  un  t>ran(l 
dévelo|»peinent,  et  forment  des  hémisphères  céréhelleux\  5"  le  dédcmhh'- 
meuf  des  deux  lobes  optiques  qui  existent  chez  les  autres  Vertébrés  en 
(jiKiIre  tubercules  quadri jumeaux;  4"  connue  conséquence  de  Taccrois- 
sement  des  hémisphères  et  du  cervelet,  le  reploicmeuf,  hahiluellemertl 
très  prononcé,  des  différentes  parties  de  Cenvéphale. 

II.  Systèmes  commisslt.\ijx.  —  En  rap[)ortavec  I  accroissement  des //c////- 
.^phères  cérébirtux  et  du  cervelet  se  développent  des  systèmes  de  com- 
missures »yn-  chacun  de  ces  organes. 

Commissures  interhêmispiiériques.  —  Il  existe  deux  commissures  inter- 
héinisphériques,  spéciales  aux  Mammifères  :  le  trigone  cérébral  cl  le 
corps  calleux  (fig.  ôOO,  D).  Le  trigone  cérébral  apparaît  le  premier  dans 
la  série  des  Mammifères  et  chez  Tembryon  ;  il  est  situé  à  la  base  de  la 
scissure  interhémisj»héri(|ue;  il  délimite,  entre  sa  face  inférieure  et  la 
face  supérieure  de  la  deuxième  vésicule  piimitive,  une  fente  nommée 
cavité  choroïdienne  ou  fente  de  Bichat  ([ui,  en  principe,  communi([ne 
en  arrière  avec  l'extérieur  et  où  pénètrent  les  méninges  pour  former  le 
plexus  choroïdien. 


LE   COHW  i:.  :,!)7 

\a'  corps  calleux,  iiiii  nii  (i-iiioiic,  en  iiiriri-c,  s'en  S('|i;ii('  en  îiviml  cl 
(  (»!i\ic,  coiimic  une  voTilc.  mic  [ciilic  des  vciilriciilcs  l;i(»'i;iii\. 

La  portion  des  [larois  de  la  scissiiic  inl('rlH''iiiis|)li(''ri(|n(',  coniiiiisc 
ciiti'c  le  li"i<;(»n(' (■('irliial  cl  le  corps  calleux,  lornic  une  douille  cloison,  le 
sephdii  hicidiiui.  l/es[)ace  clos,  coni|)i-is  cuire  les  deux  lames  du  .sv/y////// 
hicuhini,  Mcsl,  eu  rcalilé,  (pi  une  parlie  de  la  scissui'c  inlerli(''uiis|)lic- 
ri(pic.  (ransloruice  en  une  cavilt'  close,  iuipr(tpreuieul  appelée  ,")'  venlri- 
cule. 

CiOM.MrssuRE  Di:  CKiiVEi.ET.  —  \.v  jKinl  (le  Varolc  csl  une  ('■uiaualiou  dv> 
liéiuisplières  c(''r(''l»elleux  cl  cud)i-asse,  connue  unccravale.  la  lace  vcnirale 


y^ 


YButrlcula  msitan 


Fitf.  51)7.   —  L  riiiep/iiile  du  Colxn/r  (Hri>ir  ni  riiu/  rn/ians  canexpoiuliiiil 
(111. r  cinq  vésicules  cérébrales  fondatneiilulas. 

La  rc'uioii  aiitoiiriiie.  puinlilU'e  en  gris  clair,  correspond  au  cerveau  anirrieiir  secondaire  : 
la  région  suivante.  Iiaclioe  eu  gris,  représente  \t'.  cerveau  iiiterinédinire;  les  trois  régions  sui- 
vantes constituent,  successivement,  en  allant  d'avant  en  arrière,  le  cerveau  moyen,  le  cerveau 
postérieur  secondaire  et  Varrière-cervean.  Elndier  ce  dessin  en  consultant,  en  nième  teni]». 
le  taiileau  de  la  |>age  h'I^. 

de  la  inoelle  allonuce.  I.e  voltiine  de  la  proluliérance  csl  eu  raison  directe 
de  1  importance  des  liiMiùsphèros  cér(''liclleuN  :  comme  ces  hémisphères 
sont  développés,  siirtonl  chez  h's  Miiimnirèics,  le  poni  de  Varolc  peut  être 
considéré,  dans  une  certaine  mesure,  coimne  caracferisti(|iu'  de  ces  der- 
niers (cest  chez  I  lloimiie  (pi  il  alleinl  sou  plus  jLirand  (h''Vcloppeiuent  ). 

(In  remartpiera  ipic  chez  les  Kon^cins.  en  ji,énéral,  le  système  des  com- 
missures est  moins  développé  (pie  chez  les  antres  Mammilercs;  ces  cartic- 
tères,  joints  à  I  alisence  de  circonvolution  à  la  suiTace  (\v^  hémisphères 
cérébraux,  contiihiient  à  élahlir  riid'érioiilé  de  rencéphale  de  ces  ain'maux 
sur  cehii  des  autres  Mammifères. 

Le  taldciiu  de  la  pai^c  suivante  s\ntli(''lise  la  sirncinre  de  reiic(''phale 
des  Mammilercs:  ou  le  com|>ai'era  au  lahlcan  domié.  à  propos  des  Séla- 
ciens,  p.  5()!l. 


)'i8 


ZOOLOGIE  PV.ATIOUE. 


Parois. 

Cavités. 

Dorsale. 

]ji  lé  raies. 

Venlrale. 

\     '■ 

1 
l'iiriies  sup{'iieuics  v\  latérales 

Lobes  olfactifs. 

Ventricules  la- 

(.crrcdii 

des  deux.  liOMiisphères. 

Corps     striés  : 

téiaux      on 

fintcrirur 

Commissures     n'exislaiit     ijue 

noi/aux   cou- 

[irenuer   el 

seconddiir 

chez    les    mainmiières,     el 

dés  e[  noyaux 

deuxième 

ou 

léuuissant    les    deux    hénii- 

lenticulaires. 

ventricules. 

Prosenco- 

s])hères    :     a,    trigone.     h. 

pliale. 

corps  calleux. 
Cloisou  transparente  médiane. 

o 

Épiphyse       ou 

Conciles 

Chiasina       des 

Ventricule  mé- 

(jcnwaii 

œil  pinéal. 

opLi(|ues. 

nerfs     opti- 

dian ou  troi- 

infcrmc- 

Toile      clioroï- 

ques. 

sième    ven- 

diairc ou 

dienne       du 

Hypophyse. 

tricule. 

Tlial;imen- 

t  r  0  i  s  i  è  m  e 

cépliale. 

ventricule. 
Commissure 

Vésicules 

postérieure. 

/          o. 

Lohes  optiques 

Bras  des  tulier- 

Pédoncules 

Aiiueduc  de 

céré-     < 

\    Cerveau 

ou   luhercu- 

culesqnadri- 

cérébraux. 

Svlvius. 

braies. 

vioijen 

ou 

Mésencé- 

phale. 

les  quadriju- 
meaux. 

jumeaux. 

\. 

Cervelet. 

Pédoncules  cé- 

Protubérance 

Cerveau 

rébelleux  an- 

annulaire ou 

postérieur 

térieurs      et 

pont  de  Va- 

seeûiiddire 

moyens. 

role. 

ou 

Métencé- 

phale. 

4'   ventricule. 

5. 

Toile      choroi- 

Pédoncules  cé- 

Moelle  allongée 

Arrière- 

dienne      du 

réhell  eux 

ou  bulbe  l'a- 

cerveau 

(juatrième 

postérieurs. 

cliitlien. 

ou 

ventricule. 

\ 

Myélencc- 

\     phale. 

LK    COBAYE.  529 


Nerfs  crâniens. 

Le  passage  de  ces  nerfs  à  travers  la  paroi  crânienne  rend  leur  dissection 
très  complexe.  On  se  contentera,  ici,  de  faire  une  étude  générale  de  leurs 
trajets.  Pour  préparer  ces  organes  en  détail,  il  faudrait  prendre  une  tête 
intacte,  enlever,  comme  pour  la  dissection  de  l'encéphale,  la  voûte  du  crâne 
et  sculpter  les  os,  le  long  des  trajets  nerveux. 

Los  nerfs  crâniens,  an  noniljrede  dotizc  jxiircs.  onVciil  1rs  (lisjjositions 
snivantes  :  (Voyez  le  tal)lean  tUtnné  à  |)i(>|)(ts  (\i'<  ^l'Iacims.  p.  TAW),  les 
iig.  t2l()  et  211,  p.  565  et  505  et  la  (i^.  504.  I!cl  C.  |..  5:il  ). 

I.  Ner.f  olîacti?  (nerf  sensoriel).  C.e'nerr  s'(''lcii(l  du  lojic  olIaeliF 
an\    fosses  nasales. 

II.  Nerf  optique  (nerf  sensoriel).  Ce  nerf  s"isoIc.  en  .ivaiil  de  llnpo- 
phvse.  sur  la  face  ventrale  du  eervean  intcriiK'diairc  où  il  roiiiic  nu 
chiasma.  H  s'épanonit  an  fond  dn  ^lolie  ocuhiiic  |)oiii'  coiisliliici-  la 
rétine. 

m.  IV.  YI.  Nerfs  moteurs  des  muscles  de  l'œil  (nerfs  exclusive- 
ment nioteni's).  L(>s  nerfs  nioleur  oculaire  commun  (III)  et  palhêlir/ue 
{W)  naissent  sur  les  ])arlies  latérales  dn  cerveau  moyen:  le  premier 
innri've  les  mu,scle.'>  droit  supérieui-,  droit  inférieur,  droit  interne  et 
petit  ()l)li(]ue;  le  second  innerve  le  muscle  (/rand  ohlif/ue.  Le  nerf  mo- 
leur  oculdire  (VI)  naît  du  cerveau  postérieur  secondaire  et  innerve  le 
muscle  droit  externe. 

V.  Nerf  trijumeau.  Le  neif  trijumeau  nait  sur  les  côtés  dn  cerveau 
postérieur  secondaire,  à  la  limite  (le  rairièiocerveau.  Il  est  formé  par 
deux  racines.  Lune  sensitive,  Tantre  motrice,  ipii  se  rc'unissent  dans  le 
(/anfiHon  de  Gai^ser.    De  ce  i;an^lion  se  détachent  tiois  liranches  : 

a)  la  b)'(niclie  ophtalmique  {^en<.\{\\v), .  i[m  hwn'vw  la  région  orLi- 
taire; 

h)  la  hranclie  maxillaire  supérieure  (sensitivei.  ipii  se  disIriLu*' au 
maxillaire  supérieur  et  à  la  région  sous-oibitaire; 

c)  la  brancJte  maxillaire  inférieure  (uiixte).  (pii  donne  des  lilets 
sensitifs  aux  régions  inlérieni'c  et  latérale  de  la  lace  c[  des  lilets  moteui's 
aux  muscles  masticateurs. 

VII.  Nerf  facial  (neif  moteur).  Ce  nerf  préside,  exclusivement,  aux 
mouvements  des  nmscles  de  la  face.  Il  se  détache  du  cerveau  j)ostéiiein- 
secondaire,  traverse  le  rocher  (os  tem[>oral)  et  s  épanouit  en  lilets  (pii  se 
ié|»andent  dans  les  nmsch's  peanciers  dn  ciàne,  de  Ir.  face  et  du  cou. 

VIII.  Nerf  auditif  (nerf  sensoriel),  ('e  nerf  <e  di'taclie  du  cerveau 
postérieur  secondaire,  et  se  l'cnd  à  roicille  interne. 

JAMMKS.  54 


530 


ZOOLOGIE  l'UATIOUE. 


IX.  Nerf  glosso-pharyngien  (nerf  iiiixtc  :  luolour  \h)\\v  la  driilii- 
tiiion  el  sensitifpoiir  le  goût  et  la  seiisil)ilité  générale).  Ce  iieil',  issu  de 
rairière-cerv(\'iu.  se  leml  an  pharynx;  el  à  la  langue. 

X.  Nerf  pneumogastrique  ou  nerf  vague  (neif  mixte).  Le  nerf  vague 
se  détache  de  lai  lièic-ierveau,  pai"  [ilusienrs  laeines,  et  se  porte  aux  vis- 
cères du  cou.  de  la  })oitrine  et  de  lalxlonieu  (larvnx.  poumons,  hrou- 
ches.  cœur,  eslouiac,  etc.). 

XI.  Nerf  spinal  (nerf  essentielliMuent  moteur).  Le  nerf  spinal, 
propre  aux  Vertébrés  supérieurs,  est  considéré  comme  une  branche  indi- 
vidualisée du  pneumogastrique.  Il  naît,  pai' plusieurs  l'acines,  de  la  légion 

Apooftyse  ûorsale 


Vanai  ractuûisn 


If  au  Ile  conju, 


I-'ig'.  508.  —  Coupe  verticale,  transversale,  demi-rliaf/ramiiialirjue  du  canal  rac/iidien 

et   rie  la.  moelle. 

On  voit,  so  délacliant  de  la  moelle,  la  racine  pns/érieiire.  iniiiiii'  de  son  gauglion.  cl  l.i 
rr(ri»e  ««/p'r/e((r<'.  Ces  deux  racines  se  fiisionneiilcn  un  ■^eul  lidiic  (|ni  ne  larde  pasà  se  di\  iser. 
lui-même,  en  deux  i)ranclies,  l'une  dorsale,  l'autre  ventrale.  Ci;[[v  dcvuiùve  d(iniie  un  lameaii 
ijui  la  mel  en  communication  aver  le  système  sympalliiqne. 


postérieure  de  l'arriére-ecrveau  et  de  la  jiartie  antérieure  de  la  moelle.  II 
se  distribue  au  jiharynx    au  larynx  et  à  qnebpies  iimscles  du  cou. 

XII.  Nerl  grand  hypoglosse  (nerf  essentielleuient  moteur).  Le  nerf 
grand  hvpoglosse  se  détache  de  la  face  inlériem'e  de  Larriére-cerveau.  Il 
se  termine  dans  les  muscles  de  la  langue  et  dans  ceux  de  la  région 
hyoïdienne.  Chez  les  Téléostéens  et  les  Batraciens  les  fonctions  de  ce  nerf 
sont  remplies  par  la  première  paire  rachidienne. 


IJ']    COBAYE. 


Moelle  épinière. 

On  incisei^a  le  sujet,  le  long  de  la  ligne  médio-dorsale,  de  manière  à 
atteindre  la  colonne  vertébrale.  Celle-ci  présente,  de  chaque  côté  de  la  crête 
formée  par  les  apophyses  épineuses,  une  gouttière  occupée  par  les  muscles 
dorsaux.  Cette  gouttière  est  limitée,  intérieurement,  par  les  lames  vertébrales. 
On  sectionnera,  de  proche  en  proche,  toutes  ces  lames,  de  manière  à  détacher 
la  partie  dorsale  de  la  colonne  vertébrale  et  à  découvrir  la  face  sous-jacente 
da  cordon    rachidien. 

Enveloppes.  —  Les  m(')tiiiijes.(\u\  (Miloiiiciil  rciicrphiilc.  se  proloiiiiciil 
autour  (le  la  uioelle. 


Moelle. 


La    HKH'llc    roniic    une    liiic  j^rèlc,    placée    dans   le    canal 


Racùic  anterteurg 


Système  eu  ffra.itt  symoatftKiua 


Rameaux  perforants  antérieure  " 


l'ig'.  509.  —  Perspective  caralirre  rétablissant  flans  l'es/>ace  les  disposilionf:  indiquées, 
en  coupe,  sur  la  figure  508. 


l'achidion  ;  cllo  est  moins  longue  que  ce  dernier  el  saiTcte  à  environ 
5  centinièlres  de  son  extréuiilé  postéiieiire  ;  elle  peut  s(>  diviser,  connue 
chez  la  plupart  des  Yeitéhrés,  en  cin(|  reliions  :  1"  rcgioii  aiilérieiirc", 
'1"  renflement  cervica/:  .")"  région  dorsale:  i"  )-enflenie)it  lombaire; 
y"  cône  lerminaL  continué  Ini-niènie  par  le  filament  terminal.  Les 
deux  renllenienls  cervical  et  lombaire  sont  placés  au  niveau  des  niendtres 
antérieur  et  postérieur. 

On  placera  la  face  ventrale  du  sujet  du  côté  de  l'opérateur,  pour  étudier 
les  nerfs  rachidiens  et  le  système  sympathique. 


:)Ô2  ZOOLOGIE  l'UATIOlJE. 


Neris  rachidiens. 

Les  norls  rachidiens  (fiff.  50S  et  509)  sont  disposés  pai'  paires,  ré<ju- 
lièrenient  espacées  sur  tonte  la  longueur  de  la  moelle.  Ils  sortent  dn 
canal  vertébral  en  passant  dans  les  troufi  de  conjugaison  placés,  latéiale- 
inent,  entre  les  vertèbres.  Il  y  a  autant  de  paires  rachidiennes  qu'il  y  a 
de  vertèbres.  Les  nerl's  rachidiens  ont  deux  racines  :  Tune  dorsale. 
sensitive,  munie  d'un  ganglion;  l'autre  ventrale,  motrice,  réunie  à  la 
première,  au  delà  du  j^anglion  placé  sur  la  racine  dorsale.  De  l'union  des 
racines  dorsale  et  ventrale  résulte  un  tronc  unique,  mixte,  (pii  ne  tarde 
pas  à  se  diviser  en  deux  branches,  l'une  doisale,  laidre  veidiale.  Cette 
dernière  envoie  un  l'ameau  au  système  sympathique. 

Tous  les  nerfs  rachidiens  sont  fondamentalcjiient  send)lables  entre 
eux;  on  les  distingue,  d'après  leur  situation,  en  nerfs  cervicaux  (<S  paires), 
dorsaux  (15  paires),  lombaires  (6  paires)  et  sacrés  (5  paires).  Un  cer- 
tain nombre  d'entre  eux  s'unissent  pour  former  les  plexus  suivants  :  sur 
les  côtés  de  l'extrémité  antérieure  de  la  colonne  vertébrale,  les  jilexus 
cervical  et  brachial:  sur  les  côtés  de  l'extrémité  postérieure  de  la 
colonne  vertébrale,  les  j)lexus  lombaire  et  sacré. 

1"  Le  plexus  cervical  est  formé  ])ar  les  branches  ventrales  des  quatre 
premières  paires  cervicales. 

2"  Lq  plexus  brachial  est  constitué  par  les  branches  ventrales  des 
quatre  dernières  paires  cervicales  et  de  la  première  paire  dorsale.  Du 
plexus  brachial  se  détachent  les  troncs  des  nerfs  du  membre  antérieur. 

Ces  troncs  sont  disposés  de  la  faç-on  suivante  : 

a)  deux  tronc^^  superficiels,  l'un  externe,  l'autre  interne,  se  réunissent 
et  forment  un  V  dont  la  j)ointe,  prolongée  vers  l'extrémité  libre  du 
membre,  fournit  le  nerf  nu'dian.  De  la  branche  externe  du  V  se  détache 
\o  nerf  niusculo-culané\  de  la  branche  interne,  se  détachent  les  nerfs 
cubital  et  brachial  cutané  interne.  Ce  plexus  innerve  tous  les  ntuscles 
fléchisseurs  du  membre  antérieur. 

b)  Un  tronc  |>rof()nd,  le  nerf  radial,  donne,  à  son  origine,  le  nerf 
ru'///rt/r<' qui  resie  localisé  àlépaule;  il  innerve,  ensuite,  tous  les  muscles 
extenseurs  du  membre  antérieur. 

5"  Le  plexus  lombaire  est  constitue''  |)ar  les  branches  ventrales  des 
paires  lombaires;  il  émet  des  nerfs  dont  le  plus  volumineux,  le  nerf 
crural,  envoie  des  rameaux  à  la  région  antérieure  de  la  cuisse. 

4"  Le  plexus  sacré  résulte  de  l'iniion  des  nerfs  sacrés.  Le  nerf  le  plus 
important,  issu  de  ce  plexus,  est  le  (jrand  nerf  s'ciatique,  qui  s'étend  de 
l'extrémité  inférieure  du  plexus  sacié  aux  nmscles  de  la  région  posté- 
rieure de  la  cuisse  et  à  ceux  de  la  jandte  et  du  pied. 


LK    COHAYK. 


Système  sympathique. 

Le  systèuic  syin|)atlii(|ii('  sf  pirsciilc  sdiis  Tiisitccl  de  deux  hinus  cor- 
dons iii(mili(oriii('s,  (•tendus,  de  cliiKinc  côté  de  l:i  colonne  vert(d)r;ile,  de 
lu  luise  (In  cii'ine  ;in  coccyx.  Les  rennenienls  de  ces  coidons  sont  consli- 
tn(''s  |>iir  des  (laiigliotis  (|ni  rci'oivent  des  r.icines  ('niMiK'es  de  Ions  les 
nerfs  crânions  et  riicliidiens.  Ces  gan<,dions  roninissent,  ;i  leni'  toin.  de 
noinhrenses  hranclics  aux  visctjrcs  dn  con,  de  la  poitiine  et  de  lalido- 
nien. 


Organes  des  sens. 

Il  n'y  a  pas  lien  d'insister,  à  cette  place,  snr  les  orj'anes  du  toucher,  dn 
f/oùt  et  de  VodovaL  dont  les  sièges  :  peau,  cavit(''  Itnccale  et  fosses 
nasales,  sont  déjà  connns  et  dont  les  éléments  constitutifs  reh'vent  de 
l'étude  inicr()Scopi(jue  et  ne  peuvent  être  étudiés  ici. 


Organe  de  la  vue. 

Appareu.  pnoTECTELi!.  —  L'd'il  est  entouré  d'un  appareil  protecteur 
comprenant  :  o  )  la  cavité  osseuse  orbitaire;  b)  \c^ paupières;  c)  Vappa- 
reil  lacrymal.  Les  paupières,  au  mimbre  de  deux,  sont  bien  développées, 
in(d)iles  et  munies  de  cils,  sur  leurs  bords  libres.  ÏA^sçilaiidcs  lacrijniales 
sont  situées  dans  l'angle  interne  de  l'cril,  sous  la  paupière  supérieure. 

Appareil,  moteur.  —  L'appareil  moteur  se  compose  de  six  muscles 
situés  dans  la  cavité  orbitaire  :  qualité  droits  et  deux  obliques,  he^îciuatre 
muscles  droits  forment  une  pyramide  (piadrangulaire,  insérée,  par  son 
sommet,  au  fond  de  la  cavité  orbitaire  et,  par  ses  côtés,  sur  le  globe  ocu- 
laire, en  haut,  en  bas,  en  dehors  et  en  dedans  {muscles  droit  supérieur, 
droit  inférieur,  droit  externe  et  droit  iiito'ue).  Les  muscles  obliques, 
fixés,  également,  sur  le  fond  de  la  cavité  orlutaire,  s'attachent,  transver- 
salement, snr  le  glolte  oculaire,  en  arrière  de  son  é(piateur:  l'un,  le 
muscle  petit  oblique,  en  dessous,  l'autre,  le  muscle  qraud  ol>li</ue,  en 
dessus;  C(!  dernier  se  rélléchit  sur  une  poulie  placée  dans  l'angle  interne 
de  l'orbite., 

Globe  oculaire.  —  On  extraira  le  globe  oculaire  de  sa  cavité,  avec  des 
ciseaux  courbes,  en  sectionnant  les  muscles  et  le  nerf  optique,  en  arrière  de 
lui.  On  opérera,  de  préférence,  sur  des  yeux  préalablement  durcis  dans  une 
solution  aqueuse  d'aldéhyde  forinique  du  commerce,  à  5  pour  100,  ou  dans 
l'alcool  à  90".  On  divisera  l'œil  en  deux  pai^ties  égales,  suivant  un  plan 
passant  par  le  centre  de  la  cornée  et  le  point  d'émergence  du  nerf  optique. 


55i  ZOOLOIHE  PRATIQUE. 

Le  gloho  oculaire  (fig.  510,  A)  atl'ccle  los  disjiositions  dune  sphère 
creuse,  dont  les  parois  se  composent  de  Irais  membranes  concentriques 
et  dont  la  cavité  est  divisée,  par  une  cloison  transversale,  en  deux  cham- 
hres.  Tune  antérieure,  l'autre  postérieure. 

Les  membranes  qui  forment  les  parois  sont,  en  allant  de  la  périj)hérie 
vers  le  centre  :  1"  la  sclérotique,  couche  d'un  blanc  opaque,  épaisse, 
résistante,  à  fonctions  protectrices,  traversée,  en  ariière,  par  le  nerf 
optique  et  munie,  en  avant,  dnn  large  orifice,  fermé  jiar  une  lame  trans- 
parente, convexe,  disposée  connue  un  veirc  de  montre  :  h  cornée. 

"2"  La  choroïde,  colorée  en  noir,  apte  à  absorber  les  rayons  lumineux, 
et  l'ichement  vascularisée.  Cette  lame  présente  à  considérei-  une  partie 
postérieure,  lisse,  et  une  partie  antérieure,  plissée  dans  \o  sens  radial, 
formant  les  saillies  des  procès  ciliaires.  Ceux-ci  renferment  de  nom- 
breux éléments  musculaires  (muscle  ciliaire)  qui  jouent  un  rôle  impor- 
tant dans  raccommodation.  La  choioïde  forme,  en  outre,  un  diaphragme, 
Viris,  dont  l'orifice,  très  mobile,  \a pupille,  lègle  la  (piantité  de  lumière 
qui  rentre  dans  l'œil. 

ô"  La  rétine,  résultant  de  répanouissement  du  nerf  opticpie  et  sur 
laquelle  viennent  se  peindre  les  images  des  objets  extérieurs. 

Le  cristallin  est  une  lentille  bi-convexe  suspendue  à  I  intérieur  du 
globe  oculaire,  en  arrière  de  l'iris.  Sa  stabilité  est  assurée  pai'  une  lame 
circulaire  qui  s'attache  sur  son  bord  équatorial  {zone  ciliaire  ou  zone  de 
Zinjt),  et  qui  s'insère,  périphériquement,  sur  le  bord  interne  des  procès 
ciliaires.  La  tiaction  (pi'exercent  ces  parties,  dans  le  sens  radial,  sur  le 
cristallin,  détermine  les  changements  de  forme  de  ce  dernier  (acconnno- 
datibn). 

Le  cristallin  et  les  procès  ciliaires  constituent  la  cloison  (pii  divise  la 
cavité  du  globe  oculaire  en  deux  grandes  chambres  : 

a)  une  chambre  antérieure,  délimitée  par  la  cornée,  le  cristallin  et 
les  procès  ciliaires;  celte  chambre  est  subdivisée,  par  l'iris,  en  deux  loges 
secondaires;  elle  contient  un  litjuide  clair,  séreux,  V humeur  aqueuse. 

b)  une  chambre  postérieure,  comprise  entre  les  procès  ciliaires,  le 
cristallin  et  la  rétine;, cette  chambre  contient  une  matière  de  consistance 
gélatineuse,  transparente,  Vhumeur  vitrée,  entourée  pai"  une  mince 
meud)rane,  la  membrane  hijaloïde. 

En  l'ésumé,  le' globe  oculaire  offre  les  dispositions  d  une  chambi-e  noire 
ayant  pour  parois  la  sclérotique  et  la  choroïde;  pour  objectif,  le  cristal- 
lin-, et  pour  plaque  réceptrice,  la  rétine. 

Organe  de  l'ouïe. 

La  dissection  de  l'oveille  des  Mammiîèves  est  particulièrement  difficile.  Ses 
parties  essentielles  sont  enfoncées  dans  la  profondeur  du  rocher  (os  tempo- 
ral) et  occupent  des  cavités  labyrinthiformes  que  Von  ne  peut  ouvrir  sans  un 


m;  cûiiAVi". 


Sinus  oetneux  circulaire 
(Canal  0  Scnitmm) 


Humeur  aqueuse 


Saine  au  nerf  optiQue 

I  Oure  mère 


Canaux  semi-circulaires 


Canal  enaolymphaiiuue 


Pavillon 


tympan 


Os  lenticulaire 


Conauit  périlymphatiQuB 


Jromoe  a'Eustache 
FiG.    510.    —     OlîGANES    DE   LA    VIE    ET    DE    I.'dLÏE. 

Eli  A,  coupe  verticale,  cliagrammalique  du  globe  oculaire.  Gross.  lin.  :  .").  — Eu  B.  diagramme 
de  l'oreaue  do  louïe.  Gross.  liu.  :  10. 


:u,{\  ZdOLOCIE  PUATIOLE. 

travail    de  sculpture    long  et   minutieux.  La  dissection   de    Voreille   interne 
reste,  donc,  en  dehors  des  travaux  élémentaires. 

L'oreilIc  tics  MaiimiiCèros  (fly.  510,  li)  conipiond  trois  parties  : 
1"  une  oreille  exlorne,  qui  recueille  les  ondes  sonoics; 
2"  une  oreille  iHoyemie,  qui  transuu't  ces  oncles  à  Toreille  interne; 
5°  une  oreille  iiiferne,  dans  laquelle  ces  mêmes  ondes  impressionnent 
les  terminaisons  du  nerf  acoustique. 

Oreille  externe.  —  1/oreillc  externe  a  la  forme  d"un  entonnoir  dont 
I  extrémité  létrécie  s'a|q)li(jue  sur  Toreille  moyenne.  l^Ile  comprend  : 
1"  une  jiartie  évasée,  k'  j)avillo)i,  \\\ù  ])ar  des  muscles  et  soutenu  par  un 
(ibro-cartilage;  "2"  [\\\  eundiiif  and  il  if  (pii  se  tei'mine  sur  la  n]eud)rane 
du  tympan.  Lorcilic  externe  n'est  hicu  développée  que  chez  les  Mauuui- 
fcres;  les  Reptiles  cl  les  Oiseaux  nen  |)iésentcnt  que  des  éhauches. 

Oreille  moyenne.  —  L'oreille  moyenne  ou  caisse  du  li/iiipaii  loiuie 
une  loge  eu  communication  directe  avec  le  pharynx,  j)ar  la  trompe 
d'Eustaehe.  Elle  contient  une  chaîne  d'osselets  (le  marteau,  Veuelume. 
Vos  lenticulaire  et  Vétrier)  appuyée,  d'un  coté,  par  le  marteau,  sur  la 
l'ace  interne  de  la  uicuduane  du  lynq)an,  de  Tauti-e,  par  létrier.  sur  la 
fenêtre  ovale,  l'un  des  (Vnw  espaces  mendiraneux  jdacés  entre  Toreillc- 
moyenne  et  Toreille  intei'ue.  La  caisse  du  tympan  est  eu  rapport  avec  de 
grands  espaces  creusés  dans  le  roch(!i'.  les  cellules  mastoïdiennes.  Chez, 
le  Cohaye,  et  chez  d  auties  Mammirères,  ces  espaces  picnnent  un  grand 
développement  et  forraen.t  une  volumineuse  saillie  externe,  la  bulle  tym- 
pan iqne  (lig.  7)15,  B  cl  ('). 

Oreille  interne.  —  L"<ii'cil!e  interne  est  placée  dans  un  espace  osseux, 
le  labyrinthe  osseux,  cicusé  dans  l'épaisseur  du  rocher.  Ce  lahvrinthc 
se  modèh^  sur  Forganc  auditif;  il  présente,  en  outre,  à  la  hase  du  lima- 
çon, un  conduit,  le  conduit  pt'rilymplialif/ue,  (\m  se  tei-mine  en  cul-de- 
sac,  à  la  base  du  rocher.  L  oigane  auditif  Hotte  dans  un  li(piide,  \a  péri- 
lymphe,  placé  entic  lui  et  le  labyrinthe  osseux;  il  est  formé  de  parties 
molles  vésiculeuses  dont  l'ensemble  constitue  \e  labyrinthe  membraneux. 
(le  dernier  se  com|)ose,  essentiellement,  comme  chez  les  autres  Verté- 
brés, de  deux  vésicules.  Vulricule  et  le  saccule,  séparées  par  un  étrangle- 
ment. De  Lutricule  se  détachent  les  canaux  demi-circulaires ,  au  nombre 
de  trois,  placés  dans  trois  plans  rectangulaires  et  munis,  chacim,  d'une 
ampoule,  à  Lune  des  extrémités.  Du  saccule  se  détachent  le  limaçon, 
enroulé  en  spirale  et  le  canal  endolymphatiqiie ,  terminé  en  cul-de-sac. 
Le  labyrinthe  membraneux  contient  un  licpiide,  Vendotynij)he.  Cette  dis- 
])osilion  de  l'appareil  auditif  est  le  terme  ultime  d'une  suite  de  transfor- 
mations, qui  se  produisent,  dune  fafou  continue  et  progressive,  dans  la 
série  des  Vertébrés! 


LE    COBAVK. 


Squelette. 

On  préparera  les  pièces  du 
squelette    par     les    procédés     ^ 
habituels  (Voy.  p.  400). 

Les  os  sdiiliciiiu'iil  les 
viscèrt'S  et  coiisliliicnl  les  le- 
viers (|iii  exéciileiit  les  iiioii- 
veineiils.  Les  ;irliciil;ili(tiis 
représeiileiil  les  points  lixes 
on  cliiiiiiièi'es  des  leviers. 
Les  puissanees  (pii  ineiiveiil 
ces  derniers  sont  représen- 
tées par  les  muselés. 

Nous  distingnerons,  dans 
le  srpielette,  les  mêmes 
parties  (pie  elie/.  les  antres 
\ei'tél)rés,  e"est-à-dire  une 
partie  axiale  comprenant 
le  tronc  et  la  tète  et  une 
partie  appemlictilaire  for- 
mée par  les  membres  (voy. 
p.  457). 

Tronc. 

Colonne  vertébrale  (fig. 
311.  312  et  31  i).  —  La 
colonne  vertébrale  est  diUV'- 
reneiée  en  cinq  régions  : 
cervicale,  dorsale,  lom- 
baire, sacrée  et  coccij- 
(/ieiine. 


licllciiiciil,  ]i;ir  sciii  apophijsr  odoii- 
loïde.  Eli  5,  ciii(|iiiL'ni('  viTtébrcj  cer- 
\icali':  la  Icdrc  V  désii^iic  les  trous 
vurléhraux.  I']ii  4,  si\ir'mc  viTlrliiv 
dorsale.    En   5,   qualrièmc    vcrlèliic 

lomhaire.   Dans   ces  dessins  V V, 

indiquent  les  trous  vertébraux  des 
verlùbrcs  cervicales  ;  I!  ....  li.  les 
trous  raclilens;  E  ....  E,  les  a|)()|)liy- 
ses  dorsales.  —  Cette  ligure  est 
imitée  d'Alezais. 


Eig.  511.  —  Trois  vcricbrcs  cervicales,  une  verlrbrr 

ilors/ilr  et  une   vertèbre  lombaire  isolées. 

(iross.  lin  :   1,5. 

l'^n  1,  |ireniière  vertèbre  cervicale  «n  allas  :  a.  |)ro(il; 
/(,  face  sn|iérieurc.  La  face  supérieure  montre,  avec 
netteté,  les, surfaces  articulaires  pour  les  tieux  condyles 
occipitaux  du  crànc  et  les  trous  vertébraux  V,  caracté- 
ristiques des  vertèbres  cervicales.  En  '2,  Vaxis  :  a,  prolil  : 
b,  face  sn|)érieurc.  Celte  vei'tébre  si'  caractérise,  essen- 


*)58 


ZOOLOCll']  ITiATIOUE. 


Les  v('i'tèl))'ps  (le  CCS  diverses  icj^ions  ])i'(''sonlciil  les  c;u;ictcres  sui- 
vants : 

Vertèbres  cervicales.  —  Los  vertèbi'cs  cervicales  soiil  au  nombre  de 
aept  (caractère  commun  à  la  |)res(jue  totalité  des  Mannnifères)  ;  elles  se 
distinguent  par  leurs  apophyses  transverses  percées  (J'ini  orifice 
(fig.  311,  1,  '2,  3).  Tous  les  orifices  d'un  même  côté  forment,  en  se  juxta- 
posant, nn  canal  pour  Tartèrc  vertébrale.  Les  deux  premières  vertèbres 
cervicales,  V allas  (fig.  311,  1)  et  Vaxis  (fig.  311,  2)  présentent  des 
caractères  on  rapport  avec  les  mouvements  de  la  tète;  Y  atlas  s'articule 
avec  le  crcàne;  il  est  dépourvu  de  corps  vertébral  et  peut  exécuter  des 
mouvements  de  rotation  autom*  d'une  apophyse  verticale,  Y  apophyse 
odontoïde,  portée  par  la  seconde  vertèbre,  Yaxis. 

Vertèbres  DORSALES.  —  Ces  vertèbres,  au  nombre  de  treize,  |)ortent  des 
facettes  articulaires  ])our  les  côtes;  lein-s  apophyses  épineuses,  servant  à 


^■'  •/■/.  yertéires  coccygiennes 

VertÈtires  sacrées  u 

Y\%.  r)l'2.  —  Vcrlcbrcs  sacrées  et  coccygiennes. 

soutenir  le  poids  de  la   léte  et  du  cou,   sont  en   grande  partie   dirigées 
d'avant  en  arrière  (fig.  311,   i  et  314). 

Vertèbres  lombaires.  —  Ces  vertèbres  (['m^.  31  1,  3  et  31  i),  au  nondjre 
de  SIX,  n'ont  ])as  de  l'acettes  articulai i-es  |)our  les  côtes  et  leurs  apo])liyses 
épinenses  sont  inclinées  d'arrière  en  avant. 

Vertèbres  sacrées.  —  Les  vertèbres  sacrées  (fig,  312  et  31  i)  sont  au 
nombre  de  quatre  et  fusionnées  en  un  os  unique,  le  sacrum. 

Vertèbres  cocc\giennes.  —  Les  vertèbres  coccygiennes  (fig.  312  et  314), 
au  nombre  de  six,  sont  rédnites  à  leur  corps,  lui-même,  très  diminué  de 
volume. 


Côtes.  —  Les  côtes  (fig.  314)  sont  au  nombre  de  treize.  Elles  ont  la 
forme  d'arcs;  chacune  d'elles  s'articule  sur  le  corps  d'une  vertèbre,  par 
une  tète  arrondie,  et  sur  l'apophyse  transverse,  par  une  tubérosité.  Les 
unes  atteignent  le  sternum,  côtes  vraies,  les  autres  ne  l'atteignent  pas, 
côtes  fausses. 


LE   COliAYE. 


Os  tntermaxillaire 


0:  maxillaire  supérieur 


Os  frontal 
Os  mai/rire     - 


Os  mtermaxiilaire  /^ik\  ^'  temporal  V  ^^       , 

'  llKlM    f'^'  tirnt  le  Iran  auùi   f       f   \ 


Apophyse  zygomalloue  ne  l'os  temporal 


Os  inaxilliure  supérieur 


Os  pâlot  n  \\ 


Apophyse  zy^omnttpus 
\^  ^    'II-  maxillaire  supérieur 


V  Cs  occ  pitot 


Crête  occipitale 


Os  temporal 
(partioa  ùuliaire) 


Cscccfpital  (apophyse  ùasila/rej 

Trou  occipital 


v|J^ Cavité  glénoide 


CorMyle  occipital  gaucne       Os  f'oatai 


Crète  tt'insertion 
I  muscle  masseier 


Branches  ae  la  mâchoire  inferisure 


Os  inter maxillaire  _         £  ^ 


Oents  incisiaes 


Os  occioiiat 
1       .   .  Conayie  occpitoi  gauche 
pODiiyse  styloifte  goucne 

A  g'ie  postérieur  Ou  maxillaire  tr.férisur 


^  Os  maxillaire  inférieur 
Os  maxillaire  suoéneur  ' 

Crête  d'insertion  du  muscle  massetsr 


Fhj.  51").  —  Li-:  sQLr.i.ETii:  de  la  iKii-. 
Gross.    lin.  :  4/5- 

En  A.  face  supérioinv.  —  En  lî,  profil.    —  En    (],    face   inférieure:    la   mâchoire   inférieure 
jsl  représentée,  séparément,  en  I). 


540  ZOOLOGIE   PRATIQUE. 

Sternum.  — Lo  stcrnuiii  (lii;.  514)  est  un  os  impair  ol  iiuklian  placr 
sur  la  paroi  antérieure  du  thorax.  Il  se  compose  de  plusieurs  parties  dont 
la  plus  antérieure  porte  le  nom  cVêpisternum  et  la  dernière  celui 
d'appendice  xiphotde. 

Tête. 

La  tète  osseuse  (fig.  515)  com|>rend  :  1"  nn  bloc  lixe,  volumineux, 
formé  par  les  os  de  la  capsule  cérébrale  et  par  ceux  de  la  mâchoire 
supérieure;  2"  deux  parties  mobiles  :  la  mâchoire  inférieure  et 
Vappareil  hyoïdien.  Il  est  facile,  d'ailleni's,  de  ramener  ces  dispositions, 
(rapparence  complexe,  aux  grands  linéaments  de  la  tète  de  tous  les  Ver- 
tébrés, c'est-à-dii'e  :  1"  à  une  boîte  crânienne  protégeant  Tencéphale  et 
portant,  sur  sa  périphérie,  les  organes  des  sens;  2"  à  des  arcs  viscéraux, 
dont  le  jiremier  constitue  le  substratum  des  mâchoires  supérieure  et 
inférieure  et  le  second  l'appareil  hyoïdien  (Voy.  p.  578). 

La  description  détaillée  des  os  de  la  tête  sort  du  cadre  de  cette  étude.  On 
se  contentera  d'observer  les  dispositions  générales  des  principaux  d'entre  eux. 

Capsule  cérébrale.  — On  peut  distinguer  dans  la  capsule  cérébiale 
une  hase,  une  voûte  et  une  lï|ce  postérieur^.  Les  os  de  la  base  sont  le 
sphénoïde,  Velhmoïde,  impairs,  et  les  os  temporaux,  pairs  ;  ces  derniers 
portent  chacun  un  trou  auditif,  une  volumineuse  saillie,  la  bulle,  en 
rapport  avec  Toieille  et  une  apophyse  styloïde  (tîg.  515,  B  et  C).  Les  os 
de  la  voûte  sont  les  deux  frontaux  et  les  deux  pariétaux  (fig.  515,  A). 
A  la  face  postérieure,  correspond  Voccipital,  ])orteur  de  deux  condyles 
occipitaux  (fig.  515,  A,  B,  C). 

Mâchoire  supérieure.  —  La  uiûchoire  supérieure  (fig.  515,  A,  15,  C) 
se  compose  d'un  certain  nombre  d'os  groupés  autour  des  deux  os  maxil- 
laires supérieurs. 

Les  maxillaires  supérieurs  portent  les  dents  molaires  supérieures. 

Les  principaux  os  groupés  autour  de  ces  derniers  sont  : 

a)  Les  os  intermaxillaires  ou  prémarillaires  on  os  incisifs  portant 
les  dents  incisives  supérieures. 

b)  Les  os  malaires  appelés,  encore,  os  zygoniatiques,  osjugaux,  os  des 
pommettes;  ces  pièces  forment,  de  chaque  côté  de  la  fa'ce,  un  solide  arc- 
boutant,  appelé  arcade  zygomalique.  Celle-ci  s'étend  des  os  maxillaire 
supérieur  et  frontal  à  l'os  temporal.  Les  deux  arcades  zygomatiipies 
contribuent,  pour  une  large  part,  à  donner  aux  animaux  leur  physiono- 
mie spéciale;  comme  elles  servent  à  l'insertion  de  la  i)artic  principale  des 
muscles  masticateurs,  leur  forme, et  leur  force  sont  en  rapport  avec  le 
régime  alimentaire  du  sujet  (face  élargie  des  Carnassiers). 

c)  Les  os  nasaux,   occupant",  en  avant  de  la  face,  l'espace  compris 


LE   COBAYE. 


:.42  ZOOLdl.IK  PHATIOIE. 

ciilrc  le  IVonliil  cl  les  deux  os  inteiiiiaxillaiics  ;  ils  soiil  liés  dcvclopjM's. 
(le  foiiiie  allongée,  j)liis  larges  cl  ]>lus  minces,  en  avanl.  qnc  dans  Icm 
partie  jtostérieuic:   ils  protègent  les  l'osses  nasales. 

Il  est  nlile  de  reinanjucr  qu'en  s'unissant  au  crâne  les  os  de  la  nià- 
clioire  sn|iérienre  participent  à  la  d(''Iiniitation  des  cavit(''s  sensorielles 
dis})osées  autour  de  la  cajtsule  céréhrale. 

Mâchoire  inférieure. 

La  mâchoire  int'éiieurc  (lig.  515,  1!  et  D)  se  compose  de  tieux  moitiés 
symétriques,  soudées,  en  avant,  sur  la  ligne  médiane.  On  peut  lui  distin- 
guer un  c(»rps  en  forme  de  Y  dont  la  pointe  est  dirigée  en  avant  et  (\vu\ 
hranches  montantes  portant,  chacune,  un  condyle  articulaire.  Le  maxil- 
laire inférieur  s  articule,  par  ses  deux  condyles,  sur  le  temporal  (|ui  p(»rte 
des  surfaces  disposées  à  cet  effet.  Chez  le  Cobaye  et  chez  tous  les  Ron- 
geurs, la  forme  de  Tarticulation  ne  permet  que  des  mouvements  antéro- 
poslérieurs,  connue  il  convient  pour  I  action  de  ronger. 

Les  mouvements;  du  m;ixillairo  inféiieur  sont  en  rapport  avec  le  régime  alimenliiiie. 
l'ar  suite,  les  dispositions  anatomiques  de  l'artieulation  de  cet  os  vaiient  avec  ce  der- 
nier, (les  mouvements  sont  de  trois  sortes  : 

1"  Ia''  maxillaire  ex'^culi'  des  mouvements  dans  le  sens  verllad,  seulement  (mouve- 
ment de  cisailles  des  Carnassiers).  Les  condyles  sont  transversaux  et  reclUujnes. 

"2"  Le  maxillaire  exécute  des  mouvements  de  latéralité  (mouvement  de  trituration  des 
lîuininants).  Les  condyles  sont  transversaux  et  lécjèrement  arcjués. 

5"  Le  maxillaire  exécute  des  mouvements  antéro-poslérit'urs  (mouvement  en  glissière 
des  Rongeurs).  Les  condyles  sont  disposés  dans  le  sens  lonfiiludinat. 

Dknts.  —  Le  Cohaye  a  une  dentition  ((ui  comprend  : 

1"  En  avant  de  cliactme  des  deux  mâchoires,  deux  [p-andes  dents 
Iranchanles,  les  incisives,  qui  poussent  à  mesure  qu'elles  s'usent. 

2"  En  arrière,  des  deux  côtés  des  mâchoires,  séparées  des  incisives  ])ar 
un  espace  libre,  la  baire,  une  série  continue  de  ([uatre  dents,  les  ino- 
laires,  larges,  à  C(uu'onne  aplatie  sur  la(pu'lle  l'émail,  cpii  s'use  moins 
facilement  (jue  livoire,  reste  en  saillies  ])Ius  élevées  cpu'  les  parties  inter- 
médiaires. 

Le  nond)re  total  des  dents  est  de  vingt  :  (jualre  incisives  et  seize 
molaires. 

Les  pins  importants  des  caractères  oflerts  par  les  dénis  des  MannuKV'rcs  en  général 
sont  les  suivants  : 

1°  I^es  dents  ne  se  développent  ipie  snr  les  maxillaires  supérieurs,  les  pré-maxil- 
laires et  les  maxillaires  inférieurs;  2"  elles  sont  toujours  disposées,  symétriquement,  en 
nombre  et  en  caractères,  des  deux  côtés  decliaque  mâchoire;  3°  elles  ont  une  diversité  de 
lurines  qni  leui'  est  spéciale  (incisives,  molaires,  canines);  4°  ])armi  elles,  seulement,  se 
trouvent  des  dents  à  pinceurs  lacines;  5°  enfin,  sentes,  elles  ])envenl  formel  deux 
dentitions  successives  :  dentition  de  lait  et  dentition  définitive. 


LK    COilAVK. 


Appareil  hyoïdien. 


L'apj»ai('il  liyoklicii  csl  ic|)i(''sciil(''  \r.w  Vos  liijoïilc  (|iii  ((insliliic  le  s(|iic- 
Ictlc  do  la  laiij^iic.  Ccl  cis,  iiii|iair  cl  iiK'diiiii,  possrdc  un  cuiiis  cl  (iiiatic 
cornes,  dont  doiiv  liiandcs,  lalcialcs  cl  deux  pclilcs.  aiilcricmcs;  les 
jiclites  cornes  soni  iniies  à  ra|to|iliysc  slyidïdc  du  lciu|Mir:il  ji,ir  uu  liga- 
ment dil  lifiduiciil  shjlo-hiioïdicii . 


Membres. 

!,es  (lcu\  uicud)i('s  (li^.  ,"1  \]  uni  iciu'  s(|iu'lelte  élaMi  sur  un  lv|ie  ciiui- 
uuui.  Ce  s(|uelel|c  con'espond  à  une  séi'ic  de  se|Jinenls  ou  leviers,  1res 
mobiles,  ;ni  uoudirc  de  sc[t|.  arlieulés  lioid  à  lioul. 

Segments.  Membre  antérieur.  Membre  postérieur. 


1 

IM 

i;iul( 

2 

l!i- 

;is. 

T) 

Av 

;in(- 

-lH-;is. 

FJassiii. 
(luissr. 
J;mil..'. 
1'   r;iiiL;('('(lii(;ii[)('.  i    \"   vniv^i'v  A\\  (ai'se. 

Main.  <  .,.,      ^  '  l'K'd.   <,,,,,  ^ 

.Uclaraijio  )  Melataisc. 

Phalanges  (  Phalanges. 

Membre  antérieur.  —  Kpaule.  —  {.'cpaulc  on  cchilure  scapiilairc 
comprend  la  clavicule,  en  avant,  et  Vomoplate  ou  scapuluin.  en  arrière. 

La  clavicule  est  repi'éserdée  ])ar  une  tiiic  mobile,  mince  et  courte;  son 
('lut  simple  clie/.  le  (adiaye  est  en  ra|ip(ut  avec  le  rôle  très  restreint  du 
membre  antérieni".  cliez  les  Mannuilères  où  le  membie  antérieur  a  des 
lonctions  compli(pices.  la  clavicule  est,  au  contraire,  bien  dévelo|)pèe. 
J/oino|)latc  csl  un  (ts  mince,  en  l'orme  de  triangle;  sa  lace  dorsale  est 
divisée  en  deux  Cosses,  par  une  épine  loni;iludiualc  ;  salace  costale  est,  au 
contiaiie,  excavée.  I, "angle  antérieur  |)orte  la  surl'ace  articulaire  du  bras, 
dite  cdvilc  <jlé)i()ï(l<'  et  une  apophi/se  coracoïdc,  peu  développée. 

Le  S(|uelellc  de  1  exlrciuile  libic  du  meudire  su|)éiieiu'  se  divise  en 
trois  |)arlies  :  le  brus.  I  araiil-bras  et  la  iiidin.  Le  nombre  des  os  qui 
rentrent  dans  cbacune  de  ces  parties  augmente,  à  mesure  ipu'  Ton  se 
rap|)roclie  de  I  exlrémih'  dislalc  :  le  bias  csl  loruic  pur  ////  seul  os, 
\  Inaitcrus:  lavant-bras  coui|ij'end  (/r'î/.-c  os,  Iv  ciibiliis  cl  le  rddnis:  la 
main  |(o?sè(le  un  ])lns  grand  nombre  dOs.  tous  de  petite  taille. 

ISr.AS.  —  Le  s(pielcUc  du  bras  comprend  mi  seul  os  I  liinncrii.s.  (le  ilei'- 
nier,    allonge",    se  com|tose    d'un    corps    cl    de    deux   cxtrcmilcs:    celles- 


544  ZOOLOGIE  PRATIOUE. 

ci  sont  renflées  et  s'articulent,  dun  cùté,  avec  Toiuoplate,  de  l'autre,  avec 
Favant-bras.  L'extrémité  supérieure  présente  une  tête  volumineuse  hémi- 
sphérique et  lisse,  la  tête  de  rh}ini(''rus,  et  deux  tuhérosités,  le  (frand  et 
le  petit  trocitanters.  L'extrémité  intérieure  est  élari,de,  transversalement, 
et  aplatie,  d'avant  en  arrière,  au  point  d'être  perlbrée,  dans  sa  région 
médiane;  elle  porte  une  surface  articulaire  en  l'orme  ch'  poulie  à  axe 
horizontal,    sur   laquelle  tournent  les  os  de  l'avant-bras. 

AvAM-BRAS.  —  Le  mcndjre  antérieur  étant  disposé  pour  exécuter  des 
mouvements  en  longueur  et  non  des  mouvements  de  latéralité,  les  os  de 
Tavant-hras  sont  à  ])eu  près  immobiles  l'un  sur  l'aulre  et  placés  vn  pro- 
uation  forcée,  c'est-à-dire  disposés  de  manière  à  maintenir  la  lace  plan- 
taire de  la  main  tournée  vers  le  sol. 

Le  cubitus  se  caractérise,  surtout,  par  son  extrémité  supérieure  pour- 
vue de  deux  apophyses,  dont  l'une  postérieure,  Volécrdue,  en  forme  de 
(jrand  crocliet,  embrasse  la  partie  postérieure  de  la  poulie  bumérale,  et 
l'autre,  antérieui'e,  de  petite  taille,  glisse  sur  la  partie  antérieure  de  la 
même  poulie. 

Le  radius  eM  un  os  long,  en  fornu»  de  baguette,  placé  sur  la  lace  externe 
du  cubitus. 

Main.  —  Le  carpe  est  formé  d'osselets  disposés  en  deux  rangées 
transversales,  ha  métacarpe  est  formé  de  quatre  pièces,  supportant, 
chacune,  un  doigt  con\ço?,é,  Aa  phalanges . 

Membre  postérieur.  —  BASsrN.  — Le  bassin  ou  ceinture  pelvienne  se 
comj)ose  de  deux  j)ièces  symétriques,  les  os  iliaques.  Ces  os,  en  s'unis- 
sant,  du  côté  ventral,  forment  la  symphyse  pubienne;  du  côté  dorsal,  ils 
s'articulent  avec  le  sacrum.  Chaque  os  iliaque  est  constitué  par  l'union 
de  trois  pièces,  Viléon  en  avant  et  en  dehors,  le  pubis  en  l»as  et  V ischion 
en  arrière.  Au  point  de  contact  de  ces  trois  pièces,  se  trouve  une  cavité, 
la  cavité  cotyloïde,  (jui  sert  à  l'articulation  du  fémur. 

Cuisse.  —  Le  fémur  est  un  os  long,  volumineux,  qui  a  de  grandes  ana- 
logies avec  l'humérus.  Son  extrémité  supérieure  porte  une  tête  réguliè- 
rement arrondie,  rattachée,  obliquement,  au  corps  de  los  par  un  col,  à 
la  racine  duquel  se  liouvent  deux  éminenccs,  le  grand  et  le  ])etit  tro- 
chanlers.  L'extrémité  inférieure  se  renlle  cl  forme  deux  grosses  tuhérosités 
ou  condyles,  séparées,  en  arrière,  pai'  mic  foite  échancrure.  Ces  tubéi-o- 
sités  forment  une  poulie  à  axe  horizontal,  sui'  la({uelle  tournent  les  os  de 
la  jambe. 

Jamde.  —  Lnja))ibc,  comme  lavant-bras,  se  compose  de  deux  os  longs, 
l'un,  interne  et  volumineux,  le  tibia,  l'autre,  externe  et  grêle,  \c  péroné. 


LK  cdii.wi:.  r)i5 

l.c  liliia  |i()rl('.  à  sdii  cxliriiiilc  sii|m'ii('III('.  iiiir  ^iiiTiicc  ailiciilaiic.  m 
loniic  (le  j)l(il('<ni,  siii"  ln(|ii('ll('  s  a|t[)iii('iil  les  coiKhlcs  du  Iriiiiir.  liilV'- 
(•iciiiciiicnl,  le  iil)i;t  cf  le  |k''I(iii(''  ('•incllciil,  cliiiciiii,  iiiic  saillie.  I,a  saillie 
(In  lil)ia  luiiiie  la  iiifilh'olc  hilci'iic,  celle  du  [m'iiiik'',  la  iikiI/i'oIc  c.ilcrnc. 
(les  éiiiiiieiiees  liiiiileiil,  laltMaleiiieiil.  I  ailicidalioii  de  la  jainite.  sur  la 
poulie  de  l'asliaiiale.  Il  esl  d'iisainc  de  rallarlier  au  s(|uelelle  de  la  jaudie 
une  Irnisièuie  pièce  osseuse,  la  rotule.  (|ni  e^l  placée  eu  a\ant  de  I  aili- 
culalion   du    licnoii    (os   sésauioïdi' ). 

Pied.  —  Le  lafsc  se('(»uipose,  coinnie  le  cai|ie.  de  (leii.r  rdiujrrs  lians- 
versales  dOs  courts.  La  rauiiétî  proxiiiiale  esl  l'oiinée  d  ini  (■(ilcdiii'inii 
volumineux  (os  du  lalon)  et  d'une  r<.s7raf/a/r  |)oilanl  nue  poulie,  pour  I  ar- 
licuialion  de  la  jandie.  La  rangée  dislale  coniprend  des  os  de  moindre 
volume.  Le  uirlolrirse  voni'\i'u{  Irois  pièces  snpporlanl,  chacmie.  un  doi<i,t 
composé  de  j)li(ila}}(/es. 

Os  pénien.  —  Le  (lohave  possède  un  axe  osseux  dans  son  pénis. 


Système  musculaire. 

Le  système  nmscnlaire' est  disposi' antou  r  du  scpielelte  dont  il  meut  les 
dilîerenls  leviers,  (rest  lui  ([ui  donne  le  niod(dé  au  cor])s.  Les  nms(des, 
fout  eu  gardant  un  V(dnme  constant,  peuvent  cliani.it'r  de  l'orme  :  ils 
s'épaississent  ])endant  I  action,  la  distance  ([ui  s(''|)are  leurs  exlrt'mités 
diminue  et  leui's  saillies  s'accusent;  ils  se  relâchent  an  repos,  et  leurs 
reliefs  s'atlémienl . 

On  dépouillera  un  sujet  de  sa  peau  par  le  procédé  ordinaire  (Voy.  p.  489- 
492).  On  s'efforcera  de  sépai^er  celle-ci,  le  mieux  possible,  des  lames  muscu- 
laires qui  adhèrent,  par  endroits,  à  sa  face  interne  (muscles  peauciers)  et  qui 
doivent  rester  appliquées  sur  le  corps.  Les  adhérences  de  ces  lames  sont  à 
peu  près  nulles  du  côté  ventral,  peu  marquées  sur  les  membres,  plus  fortes 
sur  les  flancs  et  très  grandes  du  côté  du  dos. 

Muscles  peauciers. 

Le  sujet,  dc'ponilli'  de  sa  peau  (liij.  51'»,  A),  apparaît  enveloppe  dans 
un  urand  manteau  constiliK'  par  une  lame  nmsctdaire,  conlinne  d  imi 
r-oU!.i('  |>àle,  sarrètant,  eu  ari'ière,  an  niveau  du  bassin  et  du  l)ord  auté- 
rieur  (les  cuisses,  couvrant  le  dos,  les  lianes.  I  altdomen  et  les  épaules.  Ce 
manteau   est    le  niii.srle  pcancicr  <lif  houe.    La   nu(|ne.   le  cou,   les  con- 

1.  On  |)OiinM  coiisiiIkT.  piiur  roiinaîlri;  m  di'tail  Ir-;  must-lrs,  l'I  (l'une  l';ii(iii  plus  Krn.Tnle. 
les  (litîéronts  orffaiies  du  Coliaye,  VElmle  nnnloiiii'/ni'  du  (Aihin/c,  l'.Kr».  par  II.  Alezais  (exlrail 
du  Journal  (le  l'Analomic  et  do  la  Piiysiologie  . 


5i6  ZOOLOGIE   l'Ii ATlOli:. 

tours  (les  épaules  et  le  ihorax  sont  recouverts  [)ar  une  iauie  musculaire, 
analoiiue  à  la  piécédente,  le  muscle  peaucicr  du  cou.  Ce  dernier  se  con- 
tinue, du  côté  de  la  tète,  par  le  muscle  pcaucier  de  la  face,  lequel  est 
découpé  en  fragments  «Toupés  autour  des  orilices  naturels  (muscles  de  la 
face). 


Muscles  situés  au-dessous  des  muscles  peauciers. 

On  détachera  les  muscles  peauciers,  en  ayant  soin  de  conserver  intacte  la 
musculature  sous-jacente  (fig.  3Î5,B).  L'étude  de  cette  dernière  doit  conser- 
ver un  caractère  général.  Il  n'est  pas  possible  de  faire,  ici,  une  étude  spéciale 
de  tous  les  muscles.  L'examen  de  quelques-uns  d'entre  eux  suffira  pour  donner 
une  idée  de  leur  arrangement  général. 

MUSCLES  DU  TRONC 

Les  muscles  dn  tronc  peuvent  élie  divisés  en  muscles  dorsaux  et  en 
tnuscles  ventraux. 

Muscles  dousaux. 

On  placera  le  sujet,  le  dos  tourné  du  côté  de  V opérateur  et  on  tendra  les 
muscles  dorsaux,  en  plaçant  un  billot  sous  le  sternum.  On  laissera  tomber  la 
tête  en  avant,  et  les  épaules  sur  les  côtés. 

{'"'  exemple  :  M.  Trapèze-  —  Le  muscle  trai)èze  est  large,  de  forme 
trian<iulaire.  11  recouvre  le  dos,  la  partie  supérieure  de  lépaule  et  toute  la 
partie  doisale  du  cou.  11  s'attache,  en  avant,  sur  Los  occipital  :  du  côté 
interne,  sur  la  ligne  médio-dorsale,  depuis  la  1"  vertèbre  cervicale  jusqu'à 
la  1 5'"  vertèbre  dorsale  ;  du  côté  externe,  sui'  l'omoplate,  vers  laquelle 
convergent  toutes  ses  tilu'es. 

Action.  —  La  portion  antérieure  du  nuiscle  attire  l'épaule  en  avant,  la 
portion  moyenne   l'attire  en  dedans,   la  portion  postérieure,  en  arrièi'e. 

T  'exemple  :  M.  Grand  dorsal.  —  Le  muscle  grand  dorsal  forme 
une  lame  étendue  sur  la  partie  doiso-latérale  du  tronc.  11  s'attache,  sur  la 
li"ne  médio-dorsale,  aux  apophyses  éj)ineuses  de  la  dernière  vertèbre 
dorsale  et  des  six  vertèbres  lombaires.  Ses  libres  se  dirigent  en  avant, 
vers  la  partie  supérieure  de  l'humérus  où  elles  s'insèrent.  Son  bord 
antéro-interne  est  recouvert  par  le  nuiscle  trapèze. 

Action  principale.  —  Le  muscle  grand  dorsal  attire  le  mendire  anté- 
rieur en  dedans  et  en  airière. 

En  laissant  le  sujet  dans  la  même  position  et  le  disséquant,  profondément,  le 
long  de  la  colonne  vertébrale,  du  crâne  au  sacrum,  on  découvrira  des  muscles 
dont  les  faisceaux  oin  une  disposition  métamérique. 


LE  GOUAVE. 


I    I 


548  ZOOlJHilK    l'RATIOllE. 

7y  exemple  :  M.  Spinaux.  —  Ces  imisclcs  sonl  disposés  en  (iliisiciirs 
couches  et  forment,  |)ar  leur  réunion,  le  groupe  des  muscles  spinaux.  Ils 
sont  intéressants  à  connaître  parce  qu'ils  ont  conservé  une  disposition 
inélamérique.  Leur  dissection  est  longue  et  difficile.  On  se  contentera  de 
constater  lenr  existence  et  den  examinei'  (pu'hpn's  parties. 

Aclion.  —  Les  muscles  sjtinaux  président  aux  mouvements  de  la 
colonne  verléhiale . 

MrsCI.KS    VENTRAUX. 

Le  sujet  sera  placé  sur  le  dos  et  la  face  ventrale  dirigée,  ainsi,  du  coté  de 
l'opérateur.  La  cage  thoracique  doit  être  tendue  à  l'aide  d'un  billot  placé  sous 
le  dos  du  sujet.  Les  membres  antérieurs  et  postérieurs  seront  maintenus 
écartés  et  la  tête  sera  renversée  en  arrière  (fig.  315,  B). 

1"  /i.r.  :  Muscle  grand  pectoral.  —  Sa  masse  recouvre  la  plus 
grande  partie  de  la  face  antérieure  du  thorax.  Ses  insertions  lixes  sont 
placées  sur  la  partie  sternale  de  la  clavicule,  sur  la  face  antéiieure  du 
sternum,  sur  les  cartilages  costaux  ;  les  fihres  qui  proviennent  de  ces 
différents  points  d'origine  convergent  vers  rinmiérus  et  sinsèrent  à  la 
partie  siq)érieure  de  cet  os,  sur  sa  grosse  tuhérosité. 

Aclion.  —  (le  nniscie  piodiiit  I  addiictidii  du  hras  et  le  porte  en  avant. 

'!!"'  Ex.  :  Muscles  intercostaux.  —  (-es  nmscles.  les  j)lns  (jnd'onds 
de  la  pai'oi  thoiaciipie,  sont  placés  connue  lenr  nom  rindi(ju('.  ciilre  les 
côtes.  Ils  ont  mi  arrangement  nu''tanH''ri(|ne  très  régulier. 

On  découvrira  les  muscles  intercostaux  en  décollant  les  muscles  pectoraux 
et  les  autres  muscles  superficiels  du  thorax. 

Aelio)i.  —  (]es  lames  servent  à  la  fixation  des  c«)tes. 

5''  Ex.  :  Muscles  abdominaux  antérieurs.  —  La*  paroi  antérieure 
et  les  parois  latérales  de  la  cavité  ahdominale  renferment  des  muscles 
([ui  ont  leurs  insertions  lixes  sur  les  os  voisins,  (a^s  muscles  forment 
des  lames  ét(>ndnes,  disposées  à  la  surface  de  rahdomen,  ildiqnement 
(muscles obliques),  lr,\nfi\cv':^a\omou[  (miiscit's  Irausrerses),  et  longitu- 
dinalement  [muscles  droits). 

Action  principale.  —  Les  uuiscU's  ahdominaux  antérieurs  joiu^it  le 
rôle  de  sangles  qui  maintiennent  les  oiganes  de  la  cavité  ahdominale 
et  rattachent  le  thorax  au  hassin. 


I^oiir  réalisor  <lfi  lionnes  piéparalions  de  muscles,  foprralenr  iloit  s'atlacher  :  1"  à  cliss(''r[ucr 
CCS  organes  dans  le  sens  de  la-  longueur  des  libres;  2"  à  dégager  les  muscles  com/i/i'/rniciil. 
c'est-à-dire  à  ischn*  non  seulement  le  corps,  mais  encore  les  insertions. 


\a:  coii.wi:. 


ta    ^ 


550  ZOOIJMilE  PHATIOUE. 

MUSCLES  DE  LA  TÈTE  ET  DU  COU 
Le  sujet  sei^a  couché  sur  le  flanc,  de  manière  à  se  présenter  de  profil  (fig.  316). 

Ex.  :  M.  Masséter.  —  (le  muscle,  court  cl  c|)ais,  est  le  |tlus  déve- 
loppé et  le  plus  iiiii)ortant  des  muscles  de  In  tète.  Il  est  placé  à  l.i  surface 
du  maxillaire  intérieur,  au-dessous  de  l'arcade  zygouiatique  et  se  compose 
de  deux  couches,  l'une  superlicielle,  l'autre  profonde;  il  a  son  insertion 
tixe  au  crâne,  sur  l'arcade  zygomatique,  et  son  insertion  moltile  sur  le 
maxillaire  inférieur. 

Action.  —  Le  muscle  masséter  fait  mouvoir  le  maxillaire  inférieur; 
chez  le  Cohaye  et  les  Rongeurs  en  général,  il  est  disposé  de  manière  à 
imprimer  à  cette  pièce  un  mouvement  de  va-et-vient  assez  semhlahle  au 
glissement  d'un  rahot  (disposition  caractéristique  des  Rongeurs). 

M.  Sterno-cléido-mastoïdien.  — Ce  muscle  est  allongé,  et  traverse 
le  cou,  en  diagonale;  il  a  ses  insertions  lixes  sur  le  sternum  et  la 
clavicule;  son  insertion  mohile  sur  l'apophyse  mastoïde  du  temporal. 

Action.  —  Il  tléchit  la  tète  et  lui  imprime  ôo^  mouvements  de  laté- 
ralité. 

MUSCLES  DU  MEMBRE  AXTÉRIEU[\ 

Muscles  de  l'épaile.  —  Ex.  :  M.  Deltoïde-  —  Ce  muscle  l'orme  la 
partie  superlicielle  du  sommet  de  l'épaule;  il  a  ses  insertions  lixes  sur 
l'omoplate  et  la  clavicule  et  son  insertion  mohile  sur  l'extrémité  supérieure 
de  l'humérus. 

Action.  —  Il  porte  le  hras  en  haut  et  en  dehors  (ahdnction). 

Muscles  du  bp.as.  —  La  musculature  du  hras  est  essentiellement  dispo- 
sée, pour  faire  tourner  l'avant-hras  autour  du  coude.  Elle  comprend  deux 
groupes  de  muscles  qui  siègent,  respectivement,  à  la  face  antérieure  et 
à  la  face  postérieure  de  l'humérus.  Le  groupe  antérieur  comprend  les 
muscles  fléchisseurs  de  l'avant-hras  sur  le  hras.  Ex.  :  ni.  biceps  bra- 
chial. Le  groupe  postérieur  l'enfermc  un  seul  nniscle  extenseur  de 
l'avant-hras  sur  le  hras,  le  m.  triceps  brachial. 

Sur  Vun  des  membres  aiitérieurs,  on  pourra,  à  titre  d'exercice,  essayer 
d'isoler  quelques  muscles.  En  les  faisant  mouvoir,  on  en  comprendra  aisé- 
ment le  fonctionnement  (fig.  311). 

Muscles  de  l'avant-bras  et  de  la  main.  —  La  plupart  des  nuisdes  de 
l'avant-hras  sont  des  muscles  moteurs  de  la  main  et  des  doigts.  Chez  le 


M']    CdP.AYE. 


ht)  I 


Cobaye,  les  iiiusclos  e\tcns(Mirs  cl  llécliissciii's  sonl.  seuls,  l»ien  dévoloppés; 
les  niiiscles  <|iii  servent  à  l'aii'e  ((nii'iiec  le  iiieiiihic  stir  lui-iiièiiie  (prona- 
leiirs  et  siipinaleiii's)  sont  très 
lédiiils. 


Muicie  aeltuitin  laùilucieur) 


MUSCLES    DU  MEMBI'.E  l'OSTElUKI  li 

Les  nuiselesdn  nieiiilire  pos- 
léiienront  un(Ui'ès  firamle  ana- 
logie avec  ceux   {V'^   meiiiliics 


Cuùitus  et  radius 


Omo  pluie 


Ntuscle  biceps 
(fiecttiSieur  de  t'aoant-Drai  sur  le  ùras) 


sullll'a  ( 

l'iudiée 
moyen, 
iruiic  r 


fâuscls  triceps   (Extenseur  de  l  uoiint-Dras  sur  le  iras) 


Fif;.  517.  —  Dfssiii  (li(i(jramuiaiiqi(c  dcs- 
liné  il  faciliter  la  compréhension  dit 
fonctionnemenl  de  quelques  vutscles 
du  membre  anlthieicr. 

L'opérateur  devra  s'exercer  à  dresser  des 
(liajïramines  semhlahlos  à  ceux-ci.  Il  lui 
le  tiacer,  à  j^raiids  traits,  les  scliémes  des  parties  squelettiques  placées  dans  les  réijions 
5,  et  de  leur  superposer  la  silhouette,  aussi  simple  ([im  possil)le,  des  muscles.  Par  w 
il  arrivera,  facilement,  à  synthétiser  la  disposition  et  le  fonctionnement  des  muscles 
cyion   ipielcompie.  '' 


antéiieius.  Il  n'y  a  pas  lien,  dans  celle  étude  snccincle.  de  satlar- 
der  à  lein-  exanien  déliiillé.  Tontci'ois,  il  existe  dans  leiif  iéi)aili- 
tion  une  différence  cpiil  importe  de  si<iiialer.  (lelle  diiVéreiice  lient 
à  ce  (pie  les  angles  du  cond(*  et  dn  genou  sont  ouverts  dans  i\v<.  sens 
(ipposés:  il  en  résnile  (pie.  tandis  (pie,  sm'   le   hias,  les  nmscles   ilécliis- 


ZOOLOGIE   l'KATIOI  K. 


sciifs  sont  iuih'iiciirs  cl  les  iinisclcs  c.kIciisciii's,  poslériciirs,  sur  l;i  ciussc. 
les   iiiiiscics  li()iii(»I()!4ii('s  (»iil  une  pusilioii  iiivci-.si'. 


Différentes  formes  de  Mammifères. 

Les  Miiminifèrcs  ont,  |)ai' leiu' origine,  des  rappoils  très  étroits  avec  les  l!e|>liles  tliéi"- 
nior|ilies  (Voy.  p.  450).  An  cours  de  leur  évolution  à  travers  les  âges  géol()gi(ju('s.  il> 
ont  use  de  trois  modes  de  ilével(i|i|iement  de  perCeclion   inégale. 

I"  Le  premier  mode  est  basé  ^m'\c  procédé  oriparc.  Il  a  été  |ieu  favoiable.  Les  Mam- 
mil'ères  i|ui  Tont  employé  ne  sont  plus  représentés  dans  la  nature  actuelle  que  par  deux 
geni'es  '.OrnilliorliijiKjne  t^lÉcliidnc,  qui  possèdent  un  cloaciue  comme  les  liepliles  et  le-- 
Oiseaux  ;  ce  sont  les  Monotrèjies. 

'i"  Le  deuxième  mode  est  basé  sur  le  prorcdt'  marsupial.  Les  petits  conmiencent  leur 
évolution  dans  l'utérus  maternel,  et  ébauclienl,  avec  ce  dernier,  un  connnenceinent  de 
soudure:  mais  ils  s'en  détachent  bientôt,  sans  avoir  atteint  leur  complet  dévfdoppeinenl. 
La  mère  porte,  sur  son  ventre,  une  poche,  la  poclie  marsiipialc,  i\m  vcnk'vnw  h'v^  glandes 
inammaires;  les  jeunes  y  sont  placés  pour  atteindre  l'état  délinilil'.  Le  procédé  marsupial 
a  donné  des  formes  nombreuses,  très  diversement  adaptées. 

.")"  Le  troisième  mode  est  basé,  entièrement,  sur  le  procède  placenlairc.  Le  fœtus 
possède  une  expansion  vasculariscc  qui  s'unit  à  la  paroi  utérine;  de  cette  union  résulle 
un  placenta,  par  l'intermédiaire  duquel  la  mère  assure  la  nutrition  du  fœtus,  assez  long- 
temps, jiour  que  ce  dernier  soit,  à  la  séparation,  en  élit  de  se  suffire,  sans  avoir  besoin 
de  passer  par  une  poche  marsupiale. 

Les  Mammifères  Moxotrèmes,  Marsupiaux  et  l'i,A(;i;.NTAn\t:s  paraissent  avoir  divergé  de 
très  bonne  heure;  il  est  certain,  dans  tous  les  cas,  (pi'à  partir  de  l'époque  Eocène  ils  ont 
évolué  d'une  façon  indépendante. 

Les  Mann)iifères  placentaires  sont,  de  bcaucou|i,  les  plus  nombieux  dans  la  nature 
actuelle.  On  peut  les  disposer  en  trois  grandes  séries  principales  :  séries  des  Ongulés, 
des  Carnassiers  et  des  l*ri]na(es.  auxquelles  s'ajouten!  quelques  autres  groupes  de 
moindre  étendue. 

1.  Oiifiulés.  — Les  Ongulés  sont  des  élres  à  jambes  élevées,  à  doigts  chauss(''s  de 
sabols.  Ils  sont  le  plus  souvent  timides,  et  se  nourrissent  en  général  de  végétaux.  Leuis 
caractèi'es  essentiels  ont  trait  à  l'adaptation  des  membres  à  la  course  et  à  Vappro- 
jirialion  de  leur  appareil  masiicaleur  à  un  régime  habiluellemetit  réf/élarien.  Parmi 
eux,  les  uns  sont  organis('s  pour  les  courses  longues  et  rapides;  leurs  doigts,  en  nombre 
n/i/j^n'r,  peuvent  être  réduits  à  un;  ce  sont  les  Périssodacftjles  (Ilhinocéros,  Tapir,  Che- 
v.il).  Les  autres  ont  des  membres  moins  binn  disposés  pour  la  course  soutenue,  leuis 
doigts  sont  en  nombre  pair;  ce  sont  les  Artiodaclvles  (Suidés  et  liuminants).  Parmi  les 
Artiodactyles,  certains  ont  un  appareil  digestif  qui  alourdit  leur  allme  (Humiliants), 
mais  cet  alourdissement  es!  com|)eiisé  par  le  développemeiil  d'armes  protectrices  spéciales, 
les  cornes. 

Au  régime  alimentaire  des  Ongub's,  correspond  une  disposition  spéciale  de  l'appareil 
masticateur  :  les  incisives  tendent  à  s'élargir  et  à  se  serrer  étroitement,  leur  couronne 
est  taillée  en  biseau  et  leur  ensemble  forme  une  sorte  de  lame  de  couteau  tranchante; 
les  canines  peuvent  se  spécialiser  en  armes  défensives,  disparaître  ou  piendre  la  forme 
des  incisives  et  se  joindre  à  elles;  les  molaires  s'ét.dent  horizontalement  en  meule;  leur 
action  triturante  est  favorisée  par  la  forme  de  contact  des  dents  des  deux  mâchoires  et  le 
m(xle  d'articulation  du  maxidairc   inférieur  qui  permet  des  mouvements  de  latéralité. 


IMFFKi;  KNTES    FdIi.MKS    DK    M  WI  M  I  l'Kli  KS. 


1'.  I^diiias.sicrs.  —  [/('(at  ciiniiissicr  i('|hmiiI,  iI;uis  sa  l'oiiiic  la  plus  s|iécialisée  (crtCH/- 
rorc-si,  nii  mammiiïirc  se  nourrissant  ilc  |inM('>  vivantes  (sl,  [laititMilièreincnt,  trOnjiiilés. 
ijC  cainiviirt'  a  dos  niomhres  souples,  tirs  ninliilcs,  munis  au\  extrémités  d'itiigies  crochus 
cl  acéiés;  le  menihfe  antéi'ieui"  est  flisposi'  |i(Mir  saisir  les  [iroics;  le  mcml)re  poslériour 
a  une  énerj;ie  projeclivo  très  i;ranile,  favorahic;  au\  lionds  étendus.  l'eu  apte  aux  courses 
soutenues,  le  earnivore  se  tapit,  iumdit  avec  force  el  saisit  vigoureusement  sa  proie  ;  il 
la  maintient  avec  ses  pattes  aiil<'rieiirev,  pnis  la  (liMliire,  avec  ses  ongles  et  ses  dents. 
(jOs  dernières  sont  |)nissantes;  elles  sont  représentées  par  des  ranine.s  disposées  en 
crues,  propres  à  s'enfoncer  dans  les  chairs  el  à  les  déchirer;  par  des  molaires,  aplaties 
et  tranchantes,  en  forme  de  lames  de  ciseaux;  par  des  iiicisirrs,  peu  d(''velop|i(''es 
(man()ue  d'emploi).  Les  mâchoires  sont  articulées  sur  des  nindiilcs  disposés  en  ctiar- 
nièies  transversales  qui  se  meuvent  dans  un  seul  plan.  Il  est  des  carnivores  ada|ilés  à  la 
vie  af|uati(jue,  les  Pinnipèdes.  A  côté  des  Carnivores  se  place  un  autre  groupe  qui  fait 
sa  nourriture  de  petits  animaux,  les  hisrcHrorcs;  certains  de  ces  derniers,  les  Clicini- 
plèrcs.  sont  adaptés  au  vol. 

Ti.  l'riindli's.  —  Les  l'riniates  constihienl  une  séri(;  composi'c  des  Lémuriens,  des 
Simiens  et  des  Hominiens.  Les  termes  inférieiu's  de  celle  série  sont  peu  éloignés  des 
Carnassiers  et  des  Ongulés  primitifs.  Leurs  caractères  imliipient  une  organisation  moyenne, 
une  spécialisation  peu  manpiée.  Leur  régime  est  onmivoi'e. 

Les  Primates  inférieurs  ont  des  aptitudes  très  giandes  pour  la  \ie  aihoricole  ;  les  l'ri- 
niates supérieurs  s'adaptent,  progressivement,  à  la  station  dcboul. 

La  supériorité  des  Primates,  surtout  des  Simiens  et  de  rilonmie,  se  traduit.  a\anl 
t<nit,  par  le  perfectionnement  de  l'encéphale. 

H  \  a,  sendde-l-il,  chez  ces  êtres,  un  halanci'uienl  ciHn|iensatcur  eiilre  leur  pinssance 
physKpie.  assez  limitée,  el  le  développenu'ut  de  leui'  esjirit. 

Il  faut  ajouter  aux  trois  grandes  séries  qui  précèdent  :  1°  un  petit  groupe  adapté'  an 
régime  frugivore,  les  liougenrs:  2°  d'auties  groupes  diminuant  en  quantité  oii  en 
qualité  (formes  aberrantes)  dans  la  nature  actuelle  :  les  Proboscidicns,  les  iJélaci:'^.  les 
Sircniens  et  les  Kdenlés. 


a]  desmemlires  piélien-   ( 

sihles   et  un   régime  <    Priinala. 


C/2 

H 

< 

oa  I  Placentaires 

M 

CCI 
•M 

H- 1 

< 


Marsupiaux. 
Monotrèmes. 


Formes 
I  neltemeni 
j   adaptées 
jau  milieu 
I      actuel 


/;)  un  régime  carnassier 


J 


onnuvore.  ( 

(ùirnirorcs:  Piiniipè(l('s(r.iv- 
nivores  adaptés  au  milieu 
marin). 
Inseclivores  ;      Clieim/ilrrcs 
(insectivores    adaptés     au 
vol), 
yant  :     I  c)  un  régime  frugivore.    .   Petit  groupe  des  RoiKjcurs. 
(l)  des    memlires   dispo-  1 

ses  pour  la  course  el  )   OiKjitlrs  :  l'rrissixitui ijlrs  il 
un  régime  habituelle-  )      Arlio/hiiii/lrs. 
ment  herbivore.  f 

Formes  n'a\anl  plus,  dans  la  nature  i    l'roixisciilietis. 
acluelk',  (pi'un  très  pelii  nombre  )  Célarr.s. 
de  représentants  ou  olfranl  des  ca-   )  Siréniens. 
ractères  manifestes  de  dégradation,  f   Kdenlés. 


Li'  tableau  de  la  page  554  indiipie  les  aftinités  ]iiobaides  de  ce>  dilTérenls  groupe: 


ZOOLOGIE  PRATIQUE. 


Primates. 


(".arnivores-l'iniiij)("'(les. 


(II!  lacés. 


Inscctivores-Chciro|)lèi'es 


'eiissodactyles 


Carnassiers. 


Artiodactyles 


l'roboscidioDs.  —  Ongulés. 


Siiénicns. 


Edont( 


PLACENTAIRES 


MARSUPIAUX 


MONOTREMES 


Mammifères   secondaires 
à  caractères  indécis. 


REPTILES  THÉROMORPHES 


NOTES  ADDITIONNELLES 


I  (|)a^es  il  et  suivantes).  —  Alin  dévitor  aux  dcLailaiils  mie  eonltision 
possible,  j'ai  associe,  dans  Fctude  des  Cœlentérés,  les  termes  nicsodcrmc 
et  nu'so(/k'('  pour  désigner  le  feuillet  moyen  de  la  paroi  du  eorj)s.  I.e  mol 
incsoglée  est,  en  effet,  souvent  employé  seul  pour  caractériser  Tétat  parti- 
culièrement simple  sous  lequel  se  présente  le  mémderme  chez  les  Cœlen- 
térés. Tandis  que  ce  feuillet  prend,  ailleurs,  une  grande  impoi-tance  cl 
participe  largement  à  la  formation  des  organes,  il  reste,  chez  les  Cœlen- 
térés, à  l'état  d'assise  sinq^le,  fort  peu  différenciée.  Tantôt  il  prend 
l'aspect  d'une  mince  membrane  anhiste,  tantôt  il  ac([uiert  un  ceitain 
volume  (méduses):  mais,  même  dans  ce  dernier  cas,  les  organes  se 
forment  en  dehors  de  lui.  aux  dépens  de  rectodeiine  et  de  Tendoderme. 

II  (page  04).  —  Le  titre  Sccoml  exemple  :  LA  MÉDUSE  est  insufli- 
samiuent  explicite.  Il  existe,  en  effet,  parmi  les  Cœlentérés,  deux  farines 
fondamenlales  :  l'une  fixée,  la  forme  Pob/pe  leprésentée  dans  ce  livi'e 
()ar  Vlfijdra  viridis  et  VAlci/oiiiuin  palmaluin  ;  lauti'c  libre,  la  forme 
Méduse  représentée  par  VAurelid  (uirila.  L'étude  de  ryl//>Y'//r7  est  l'élude 
d'un  représentant  de  la  forme  libre,  d^inie  Méduse. 

III  (page  429).  —  J'ai  signalé,  chez  les  Batraciens,  les  communications 
ipii,  en  s'établissant  d'une  façon  définitive  entre  l'organe  de  l'odorat  et 
la  cavité  buccale,  créent  ime  voie  aérienne  indéjiendante.  sélendant  de  la 
bouche  aux  narines;  il  est  bon  de  préciser  davantage  en  ajoutant  (pi  il 
existe  déjà  chez  I(N  Dipneustes  des  ébauches  de  cette  foiiualion. 


ERRATA 


[\\<ic  '•2.  ;"i  lit  clcniiùrc  lii;iR'  :  iranis.  lisez  :  riraiils.    ' 

V;\'j.i-  ">,  'ià'  li^iif  :  joniic,  lisez  foniics. 

l'iigc  107,  légende  de hi  ligure  57  :  dans  la  fuinfc  51.  lisez  :   duiis  la  ji<iiiie  5li. 

I':ige  157,  légende  de  l;i  ligure  Sli  :  nue  branche  de  squelcllc,  lisez  :  inic  hanche  de 
aquelelle. 

Piigo  !250,  dans  le  lilre  :  Premier  exemple,  lisez  :  Exemple. 

Piige  "iSO,  légende  de  i:i  figure  IG'.'  :  //  *(/  hase,  lisez  :  à  son  axe. 

P;igo  ôlti,  eonsidérez  connue  nulle  la  ligne  |ioiiilillce  qui  s'éleiid  du  |miiil  d'inlerrogii- 
tioii  au  mot  Ganoïdes. 

Page  595,  légende  de  la  ligure  'i'i7  :  cl  de  l'app^ireil  circalaloirc.Vi^ci  :  cl  de  l'appa- 
.  reil  respiratoire . 

Page  408,  or.  des  Dipneiiles,  lisez  :  or.  des  Dipneasles. 

Page  428,  légende  de  la  figure  2i8  :  le  rapport  de  la  moelle,  lisez  :  les  rapports,  eti-. 

l'âge  iGG,  dans  le  (ableau  :  l'rotoplasme.  lisez  :   Vilellns. 


TABLE  DES   FKil  RES 


LE    MONOCYSTIS 

MONOCYSTIS  AGII.IS  |.;,jj,.s. 

Fiiiiuv    1.   —  iJissccliini  (II!  I;i  i'i'i;i(iii  iinli'iiciirc  du  cdiiK  il'ini  Vci- de   lonv  iiiiiii- 
trant  les  M'siculcs  siMniimlcs  ihms  l('sf|iiell('s  on  dnil  clirrclicr  1rs  kvsics  de  MdiKi- 

cystis  ;ii;ilis Il 

Figure  'J.   —   Iwsles,  l'inleineiil  gids^is | ." 

Figiire  .").   —   DingiMiiiine   ri'simiimt  le  cvele  vihil  du  Muiiiicvslis  ii^ilis |;» 

LA    VORTICELLE 

VORTICELLA     NEBULIFERA 

Kigili'e    Î-.    —   Colouies  de  Vorlieidies  |j|;ie(''es  d;iiis  iiii  \eri'e  :"i  exp.'rieiiees  el  |ii'èle< 

:"i  être  étudiées 17 

Figuri'   •).    —    I  lie  eoliiiiie  l'ofleuieril  gnissie IS 

Figaro  (i.  —  Sillioueltes  ex|iiiruMMl  les  piiiHi|i:iles  iornips   (|ue  peul  priMidre  nue 

Vorlicelle lit 

Figure  7.   —  Diagranuue  représeuliiiit  uiu'  Vorlicelle  vue  par  sa  laee  supérieiue  .         l'.t 
Figun;  S.   —  Deuii-diagramuie  représenlant  deux   Vorlicelles.  l'uue  étalée,  l'autre 
coutracli'e,   dout    les  organes   iul(>rues  s'aperçoivent    pai-    liaiisparonce  (Dessin 

imilé  d'Vves  Delago  et  llérouard) "-M 

Figui'e  '.).   — ■  (Jnelipies  formes  de  Protozoaires  (  iliaires  ([ne  l'ijii  reiiconlie  li-i'ipieui- 
nienl  :  l'aniuKrciinii,  Colpoda,  Opalitui,  SIeiilor,  Sliihinijcliid 25 

L'ÉPONGE    D'EAU    DOUCE   OU   SPONGILLE 

EPHYDATIA  (SPONGILLA)    FLUVIATILIS 

Figure    Kl.    —   Spougilles  adultes  llxi'es  sui'  des  feuilles  de  \allisii(Tie  spirale    .     .         '2S 

Figure   11.   —  Cellules  amibuidea  vivant,  errantes,  dans  le  corps  de  la  Spongille.        ^li^ 

Figure    l'J.   —  ,S/;/r»/e.v  .s'iV/rr'H.r  consliluanl  le  squelette  de  la    Spongille.    .    .    .        7>\ 

Figure   \7>.  (loupe  diagrannnaliipie  d'une  corheil'e  rihralile  el   eellitle  li  i-iillerelle 

ou  chodHiieijle  isuli'e 7yl 

Fignri!    1  'v.    —    l-cs  phases  les  pins  faciles  à  (diserver  du  di'velnppenicnt  se\U(''  .     .         .")."> 

Figure    l."t.   —  (i'('//(»/h/('.5  fixi'es  sur  un  fraguient  de  Vallivnérir  '.piralc ."tl 


558  TABLE   DES  FKil  KES. 

Figure  IC).  —  (l(tii|H>  axiale  d'une  geimmile  e(  c/»//j///V//.s7/?<r.s  isolés  par  ilissocialion 
d'un  fragment  de  geniniule -IT 

Figure  17.  —  Jeune  S|)ongille,  peu  de  teinjis  après  sa  lixation,  ayant  tons  ses 
organes  formés  et  ne  dilféranl  de  l'adulte  que  |)ar  la  taille.  Aspect  réel  et  coupe 
verticale •"'•• 

L'HYDRE    D'EAU    DOUCE 

HYDRA  VIRIDIS 

Figure  '18.   —  Hydres  fixées  sur  la  face  inférieure  des  feuilles  d'une  Véronique   .  i'2 

Figure   19.   —  Une  brindille  de  Cliara  sur  laquelle  sont  fixées  des  Hydres.    .    .    .  4"i 
Hgure  '20.   —   Disjxjsilif  ]iropre  à    faciliter    l'observation   des    mouvements    des 

Hydres 44 

Figure  21.   —  Quelques  motles  de  locomotion  tie  l'Hydre -45 

Figure  22.   —   Demi-diagramme   représentant    une  Hydre    tuée  en   extension    et 

ouverte  suivant  sa  longueur .  4li 

Figure  2.").   —  Structure  iiistdlogiijue  de  l'Hydre -ilt 

L'ALCYON     PALMÉ 

ALCYONIUIVl     PALIVIATUM 

Figure  24.  —  Une  colonie -")") 

Figure  25.  —  Un  fragment  de  colonie  montrant,  avec  plus  de  détails,  des  polypes 
épanouis  et  des  polypes  à  divers  états  de  rétraction 5i 

Figure  26.  —  Dessins  théoriques  représentant  la  forme  générale  des  tranches 
transversales  découpées  dans  le  corps  d'un  polype 55 

Figure  27.   —  Partie  exsertile  du  corps  d'un  poly[M'   femelle.   —   l'olvpe  ouvert, 

coupes,  détails  du  siphiinoglyphe  et  d'un  nniscle  septal  longitudinal 5" 

Figure  28.   —  Spicules  constituant  le  squelette 58 

Figure  29.   —  Coupe  transversale,  demi-diagrammatiqne,  tl'un  polypt- (i(t 

Figure  50.  —  Coupe  longitudinale,  demi-diagrannn.diqne,  d'une  colonie  femelle 

[dessin  imité  en  partie  d'Yves Dela(ic  et  Héiouav(l) lil 

Figure  51.  —  Demi-diagramme  représentant  un  fiagnient  de  colonie  mjecté  .    .  t)2 

Figure  52.   —  Dessin  svnthétisant  la  slructuie    d'un  [Hilyce 05 

L' AU  RELIE  {Méduse) 

AURELIA   AURITA 

Figure  55.   —   Aspect  extérieur  du  corps 04 

Figure  54.  —  Faces  supérieure   et   inférieure  du  corjis G5 

Figure  55.  —  Silhouette  résumant,  en  un  profil,  l'aspect  extérieur  de  l'Aurélie    .  07 

Figure  50.  —  L'appareil  digestif  injecté 09 

Figure  57 .  —  Les  organes  des  sens 71 

Figure  58.   —  Diagramme  indiquant  la  direction  des  coupes  à  faire  pour  résumer 

la  structure  de  l'Aurélie 72 

Figure  59.  —  Coupes  passant  par  l'a.ye  de  symi'lrie  du  coips 75 

Figure  40.  —  Aurélic    renversée  et  orientée  comme    un    polype  [dessin   imité 

d'Yves  Delafie  et  Héiouard) 75 


TABLK   l)i:s   KKilKES.  hh9 

L'HYDATINE 

HYDATINA     SENTA  |.;,^„,.. 

Figuiv  il.  —  Qiiel([U('s   l'uililÏTos  inii'    rmi   ifiuipiilic   ri(''i|Ufiiiinciil    :    linlifci. 

Nolcus.  yoloHiDialii.  FI<)S(u((t)ia S7 

Figure  4t2.   —  liiiiis  de   Spiniuvirs  |iiiriiii    lcst|iu'ls   rvoluciil  des   IlolilV'rcs  divei.- 

et  tics  Pnitozoaiics ,SS 

Figure  iô.   —  Aspocl  g('Mi('i;il  irmie  llulaliiie  vue  ilaus  le  eli;uii|i  du  iMicnisco|ie .  SU 

Figure  i-i.   —  l'ue  liydatiuc  feuielle,  Inrleuionl  grossie ".t| 

FigiuY'  i-'i.   —    Diagrannue  précisaul  la  slrueture  d'une  llvdaliue  rciuelle  ....  '.l'i 

Figiu'e  iCi.   —  Diagrauinie  invcisnut  la  struelurc  d'une  llvdaliue  luàle ".•"> 

LASCARI3 

ASCARIS   LUMBRICOÏDES 

Figure  47.  —  Aspecl  extérieur  d'un  Ascari.->  l'eiuellr 97 

Figure  48.  —  Aspect  extérieui'  d'uu  Asearis  uiàle .    .  !I7 

Figure    i'.l.    —   K.vlrémih's    |i(islérieures   du    corps    d'un    .\s(aiis     uiàle     el     d'nn 

Ascaris  feiuelle IKS 

Figure  .")0.   —   La  houelie  de  l'Ascai-is 9'.) 

Figure  .:>].  —  Diagraniuie  destiné  à  l'acililer  la  déleruiinaliou  des  lignes  ven- 
trale, dorsale  el  latérales  du  corps 11)1) 

Figure  52.  —  Dissections  totale  du  corps  d'un  iUcaris  l'euielle  et  parlielle  (n'gidii 
anale)  d'un  Ascaris  mâle Illl 

Figure  5.">.   —  Système  nerveux  cenlial.  —  Disseclioii  el  coupe  transversale    .    .      lO."» 

Figure  54.   —  Portion  de  la  paroi  du  corps  d'ini  sujel  feiuelle,  prise  au  niveau  de 

rorilice  sexuel 105 

Figure  55.  —  Diagrainiue  inontranl  les  in.serlionsdes  libres  musculaires  sur  deiiv 
points  dili't'renls  de  la  paroi  du  corps  et  leur  action  sur  les  lignes  dorsale,  ven- 
trale et  sur  les  ciiamps  latéraux   105 

Figure  50.   —  Coupe  transversale  du  corps  d'uu  Ascaris  femelle lOti 

Figure  57.  —  Perspective  cavalière  rétablissant  dans  l'espace,  la  pi>rli<iii  du 
corps  représentée  en  coupe  dans  la  figure  précédente 107 

Figure  5K.   —  Diagrammes    exprimant    les    dispositions    essentielles    des    divers 

ori:aiies  d"im  Ascaris lO'.i 


LE   VER    DE   TERRE 

LUMBRICUS   AGRICOLA 

Figure  511.   —  Aspect  extériein- lli 

Figure  00.   —  Région  antérieure  du  corps,  vue  par  la  face  venliale 115 

Figure  <>l.   —  Dissection  de  la  région  moyenne  du  corps 117 

Figure  O'i.  —  Dissection  d'un  tube  excréteur.  — Soie  isolée. IIS 

Figure  03.  —  Dessin  diagrammatiipie  exprimant,  eu  deux  demi-cuu[)es  praliipiées 
dans  deux  plans  dillérenls  et  juxtaposées,  les  rapports  essentiels  des  organes 
contenus  dans  la  région  moveiine  du  corps 119 


:m)  tai'.lk  dks  figures. 

l'igui'c  t'ii.  —  Les  (livorscs  pliascs  de  l;i  disscilidii  de  l;i  léj^ioii  iiûlt'ricurc  du 
enrps.  —  Vaisseau  sanniii!i  dorsal;  lidn»  dioestiC;  (ir<)aii('s  sexuels;  svstème  ner- 
veux       l'il 

Fleure  ilô.   —  Dissection  s|iéciale  des  nriianes sexuels l'i."> 

Kii;ure  GO.  —  Projeelion,  sur  nnc  coiiiie  iransversaie,  di>s  |irinei[iaii\  vaisseanx 
(|ni  eonstiliient  l'appareil  vaseulaire hJ,') 

Figure  07.  —  Perspective  cavalière  SMitlu'lisanl  la  siriiclure  delà  pai'iie  nnivcniie 
du  corps  du  Ver  de  ferre l'27 

L'ÉCREVISSE 

ASTACLS    FLUVIATILIS 

Figure  OH.   —  Une  Ecrevisse  mâle |."»() 

Figure  O'.l.  —  Écrevisses   vues  par  les  laces  dorsale   e(    ventrale.    —    (jaraclères 

distinctifs  des  sexes I.'l 

Figure  70.   —  Diagramme  destiné  à  indiquer  la  place  el  la  direction  des  incisions 

à  Taire  siu'  la  face  dorsale  du  corps  pour  découvrir  les  organes  internes    .    .    .  I')"» 

Figure  71.  —  Ecrevisse  mâle,  ouverte,  montrant  les  organes  en  place    ....  154 

Figure  72.   —  Ecrevisse  mâle  dont  les  différents  organes  sont  disséqués  et  (•lah's.  105 
Figure  75.  —  Perspective  cavalière  et  diagrammes  montrant  les  dispositions  el  le 

fonctionnement  des  diverses  pièces  du  moulin  gaslricpie 17)7 

Figure  74.  —  Organes  sexuels 17)8 

Figure  75.   —  Ecrevisse  dont  le  sysiènie  arU'riel  a  éh-  inject('' lil 

Figure  70.   ^  Perspective  cavalière  rélablissanl  dansl'espace  lesdis|)Osilions  ;:rné- 

rales  du  système  artériel I  i'2 

Figui'e  77.  —  Coupe  transversale  diagrannnaliipie,  (leslln(M'à  monticr  les  disposi- 
tions générales  de  l'appareil  circulatoire 1  iâ 

Figure   78.   —  'loupe    transversale,    pratiipiée   eulre    les    deuxième    el     Iroisième 

paii'es  de  pattes  liioraciques I  ii 

Figure  79.   —   Ecnnisse  mTde   divisée  en  deux    parties  égales  suivani  son  plan  de 

symétrie I  i5 

Figure  80.   —  Disseclion  des  appendices I  'f.7 

Figme  81.  —   Les  huit  premières  paires  d'appendices  du  lloinard 1  i'.l 

Figure  82.   —  Diagramme  re|)résenlanl  la  pincc^  de  la  pren)ière  |)alle  locomotrice 

de  rF]crevisse 152 

Figure  85.  —  Les  dillérentes  sortes  de  Itranehies 155 

Figure  84.  —  Squelette  abdominal i5(i 

Figure  85.  —  Squelelle  c('plialollioracique 157 

Figure  80.    —  PerspiMMive  cavalière  repr(''setilanl  une  Irauclie  ilu  squelelle  e(''plia- 

lotlioraci(jue 157 

LE    PERCE-OREILLE   OU    FORFICULE 

FORFICULA   AURICULARIA 

Figure  87.  —  A.spcct  extérieur 151» 

Figure  88.   —  Dispositif  dcsli né  à  permelire  de  recueillir  el  de  tuer  les  Insecles.      100 


TABLE   DES   KIGUIIES.  .Mil 

l'aies. 

Figure  89.   —  Diagi"immc  résumiml  l;i  sirucluic  oxlcinc  du  (•oi-|('; Ifil 

Figure  90.   —  Dissectiou  des  organes  internes Ki."! 

Figiu'e  91.   —  Partie  aniérieure  du  viiisseau  duisal Kii 

Figure  92.   —  Un  IVagmenl  de   Irachée 10."» 

Figure  93.   —  Les    organes    a])peu(liculaires    détachés   du    troue   et  rangés    (lan> 

l'ordre  de  leur  iiM|ilautatiou  sur  ee  deiuiei' 1(i7 

Figure  9i.    —  Apiiareil  masticateur  isolé KiS 

Figure  95.    —  Dissections  deiui-diagramn)ati(|ues(les  iiriueijialesloruies  d'apiiareils 
l)uccaiix  des  Insectes  (lig.  extraite  de  VAiialoiiiic  ct)m[)ar('(t  des  aninuiux    du 

Professeur  L.  Roule Hi9 

Figure  90.  —  Aile  gauche  de  la  seconde  |)aire,  l'Ialée 171 

Figure  97.  —  Dessin  diagi'animaliquc  synthétisant  la   structuic  du    Perce-oreille 

et,  d'une  façon  ])lus  générale,  Forganisation  des  Insectes 17.") 


L'OURSIN 

STRONGYLOCENTROTUS   LIVIDUS 

Figure     98.  —  Fn  Oursin,  dans  sa  position  habituelle I7S 

Figure     99.  —  Détails  d'un  [liquant 17'.' 

Figure  100.  —  Le  test,  vu  |iar  le  pôle  anal 181 

Figure   101.   —   L'aj.pareil  apical .  182 

Figure  102.   —  La  région  buccale 18.") 

Figure   10.3.   —  Deux  aspects  de  pédicellaires 18.") 

Figure  104.  —  Manière  d'ouvrir  le  test 180 

Figure  105.  —  Diagramme  permettant  de  déterminer  l'emplacement  de  la  clidr- 
nière  autour  de  la(|uelle  doivent  jouer  les  valves  de  la  carapace,  après  l'ouvei- 

ture  de  cette  dernière 187 

Figure  100.     -  L'Oursin,  apiès  l'ouverture  du  lest IS'.I 

Hgure    107.   —   Denii-diagiannne  précisant  les  dispositions  du  s\stèine  circulatoire 

central 191 

Figure   108.   —  La  lanterne  d'Arislote   eu  place,    après  la  dissectiou  des  organes 

contenus  dans  l'hémisphère  buccal 19.") 

Figure  109.   —  Le  dessin  précédent,  en  demi-diagramme I9i 

Figure   110.   —  La  lanterne  d'Aristote  en  demi-diagramme,  vue  en-dessus   ...  lUi 
Figure  111.  —  Epure  exprimant  la  structure  et  les  rap|)orts  des  dillereiites  pièces 

(pii  composent  la  lanterne  d'Aristote 19.) 

Figure   112.  —  Dispositions  générales  de  la  portion  centrale  du  système  ambula- 

craire 197 

Figure   115.  —  Dessin  diagrammatique  résumant  les  dispositions  générales  du  sys- 
tème ambulacraire 199 

Figure  lU.  —  Portion  du  tesl,  appartenant    à  l'hémisphère-  anal,  déponilN'e  des 

parties  molles 200 

Figure    115.   —  Coupe  axiale,  synthéti(pie,  résumant  la  structure  de  l'Oursin  .    .  202 

JAM.MES.  06 


562  TABLE  DES  FIGURES. 

Pages. 

Figure  110.  —  Porspeclivo  rétablissant,  flans  l'espace,  l'arrangement  des  princi- 
paux organes  de  l'Oursin,  le  test  étant  supposé  enlevé 207) 

LA    DOUVE    DU    FOIE 

FASCIOLA   HEPATICA 

Figure    117.   —   Une  Fasciole  hépatique  vue  par  le  coté  dorsal "200 

Figure  \i^.  —  Dessins  demi-diagrammatiques exprimant  les  principaux  caractères 
qui  distinguent  la  Fasciole  hépatique  de  la  Fasciole  lancéolée ti07 

Figure  \\9.  —  Préparations,  sur  des  sujets  distincts,  des  dillércnts  organes  in- 
'ternrs \    .    .    .      20'J 

Figui'c  l'iO.  —  Coupe  transversale,  demi-diagrammatique,  d'une  Fasciole  hépa- 
tique     212 

Figure  121.  —  Coupe  longitudinale,  demi-diagrainmatique,  d'une  Fasciole  hépa- 
tique  213 


LE  T/ENIA    EN   SCIE 

T/ENIA  SERRATA 

Figure  122.  —  Aspect  extérieur 215 

Figure  123.  —  Organe  de  fixation 2U> 

Figure  124.  —  Les  couronnes  de  crochets,  vues  de  face  et  crochets  isolés  ...  217 
Figure   123.  —  Etat  des  organes  sexuels  à  différents  niveaux  du  corps  et  anneaux 

mûrs 211> 

Figm'e  126.  —  Coupe  transversale  d'un  anneau  mûr 221 

Figure   127.  —  Dessin  ri-sumant  l'histoire  du  C(/.s</rcrr».s'/;/sj/brmJs,  embryon  du 

Tœnia  serrata 225 


L'ESCARGOT 

HELIX   POMATIA 

Figure  128.  —  Aspect  extérieur 230 

Figure  129.  —  Dispositif  permettant  de  tuer  les  Escargots  en  extension  et,  d'une 

façon  plus  générale,  les  Mollusques  à  respiration  aéi'ienne 231 

Figure  130.  —  Le  corps  de  l'Escargot,  extrait  de  sa  coquille 231 

Figure  131.  —  Diagramme  montrant  la  ligne  suivant  laquelle  il  faut  iiuiser  le 

manteau  pour  ouvrir  la  cavité  palléale 233 

Figure   13"?.  —  L'Escargot  ouvert,  montrant  les  organes  contenus  dans  la  cavité 

palléale 233 

Figure  155.  —  Dissection  générale 235 

Figure  134.  —  Les  principales  pailicularilés  offertes  par  l'apjiareil  niaslicaleur  .  256 


TABLE  ni;  S  F  ICI  a  ES.  :,t;r, 

l"..'OS. 

Figiii'C   135.  —  Dessin  Heiiu-(liaf;rammiiti(|ii(M"('prés('M(;iiil  les  rapports  de  la  caviti- 

péricardifjuc  avoc  k'  dehors,  par  rinlennédiaii'c  de  l'appareil  excrétcui'.    .    .    .  '201 

Figure   150.  —  Les  contres  nerveux "2."!» 

Figure    157.  —  Structure  interne  d(;  la  (dijuille 2i2 

Figure    158.   —   Dessin  diagramuialitpie  i'(''suniarit  la  slrucliue  de  lEscargnl    .    .    .  2i5 
Figure    15'.l.   —  Dessins  diagraininali(|ues  nioulranl  coiniMeul  ou   peu!  raniouer  la 

structure  de  l'Escargot  à  la  foi'iue  idéale,  [iriniitive,  des  Muliusipics 2i."> 


LANODONTE 

ANODONTA   ANATINA 

Figuie   14(1.  —  Aspect  evtérieui' 2^7 

Figure  III.  —  L'Anodonte,  a|irès  l'excision  de  la  valv(^  gaiiclic  de  la  ((iipiillc  .  2i'l 
Figure  142.  —  La  valve  droite  de  la  coquille,  après  l'aldalion  totale  du  cor|)s.  .  24!l 
Fiijure    145.       ■  L'Anodonte  vue  par  la  face  ventrale.  —  Organes  delà  cavil('  |ial- 

kde 2:)I 

Figure    141.   —  Dissection  générale  des  organes  inleines 255 

Figni'e   145.   —  Dissection  de  la  cavité  péricai'(li([ue,  du  cieui' et  des  organes  excr(''- 

teuis 254 

Figure   140.  —  Le  cœur  isolé 255 

Figure   147.   —  Dessin  diagruinniafi({ue  précisant  les  dispositions   esseuticdies  du 

système  artériel 25(> 

Figure   148.  —  Dessins  diagranniiatiques  indiipiani    les  dis|)osilions  générales  de 

ra|)pareil   excréteur 257 

Fil'ure    1411.   —  Etude  de  la  hraïudiie.  —   Eudir\ons  d'Auodonte  {(ilocltidies).    .      259 

Figure  150.   —  Dissection  des  centres  nerveux 200 

Figure   151.  —  Dessin  diagrannnalii^ue   exprimant  les  dis[)ositions  essenlielles  du 

système  nerveux 201 

Figure   152.  —  Coupe  transversale,   diagrammati(|ue,   résumant   les   disposilioiis 

du  corps  de  TAnodonte  et,  d'une   façon   plus  générale,  l'organisation   des   Mol- 

lus(jues  lamellibranches 21)2 


L'ELEDONE 

ELEDONE   MOSCHATA 

Figure  155.  —  Aspect  extérieur 20) 

Figure   154.    —  Ouverture  de  la  cavité  palléale  (sujet  femelle) 200 

Fi"ure    155.   —  i)isseclion  des  organes  contenus  dans  la  cavité  palh'ale  d'un  siijel 

màlc ^ ^'J7 

Fiifui'e    150.  —  Dessin  demi-diagranunaliqiie  repr('>seulant  les  organes  excréteurs 

vus  par  la  face  ventrale -O'-* 

Figure   157.   —  Sujel    disposé    pour    la    dissecliou    des    organes   internes,  jiar  le 

aUc  dorsal   .    .    ' '-^'<> 


564  TABLE  DES  FIGURES. 

Pages. 

Figure  158.  —  Dissection  des  organes  internes  (l'iiii  snjcl  mâle 271 

Figure  150.  —  Disseclion  de  l'appareil  digestif 275 

FigTire  100.  —  Injection  du  système  circulatoire,  vasculaire 277 

Figure  101.  —  Dissection  des  organes  sexuels 271J 

Figure   162.   —  Dessin  diagramniatiqne   exprimant  les  rapports  qui  existent  entre 

les  principaux  organes  internes 281 

Figure  163.  —  Diagramme  indiquant  les  incisions  à  faire  pour  découvrir,  par  le 

côte  dorsal,  le  système  nerveux  central 2S2 

Figure  164.  —  Dissection  des  centres  nerveux 283 

Figure  165.  —  Encéphale  del'Eledone,  vu  de  profd 28  i 

Figure  160.  —  Dissection  du  système  nerveux  périphérique .  2S5 

Figure  107.  —  Dissection  du  système  sympathique  ou  stomato-gastrique  ....  287 
Figure  108.  —  Coupe  verticale  et  transversale  des  centres  nerveux,  intéressant, 

en  outre,  les  organes  de  la  vision  et  de  l'audition 288 

Figure  169.  —  Section  transversale  pratiquée  sur  mi  liias,  perpendiculairement 

à  son  axe  au  niveau  du  centre  d'une  ventouse 28'.t 

Figure  170.  —  Un    sujet,  ouvert   sur   l'un    des  cùlés,  j(0ui'    mettre  en   évidence 

l'arrangement  général  des  organes 2!t| 

Figure  171.  —  Dessin  diagrammatique  ramenant   l'Eledone   à  sa  forme  la  ])lus 

simple  et  montrant  les  relations  étroites  qui  existent  entre  les  Céphalopodes  et 

les  Gastéropodes 2il3 


Uamphioxus 

AIVIPHIOXUS    LANCEOLATUS 
Figure   172.  —  Dessins  diagrammatiques  exprimant  la  structure  de  l'Amphioxus.     298 


LE    MICROCOSME 

MICROCOSIVIUS    SABATIERI 

Figure  173.  —  Aspect  extérieur 501 

Figure  174.  —  Un  Microcosme  dont  la  tunique  a  été  ouverte  par  une  incision 

circulaire  faite  dans  le  plan  dorso-veniral -«Oô 

Figure  175.  —  L'incision  à  faire  sur  le  corps  du  Microcosme  pour  ouvrir  la  cavité 

branchiale 30i 

Figure  176.  —  La  hranchie  ouverte  et  étalée 504 

Figure  177.  —  Structure  intime  de  la  paroi  branchiale 305 

Figure  178.  —  Dissection  du  tube  digestif  et  de  la  moitié  gauche   de    la  cavité 

péribranchiale 307 

Figure  179.  ^  Dessin  demi-diagrammatique  syntlii'tisant  une  préparation   dans 

laquelle  tous  les  organes  du  Microcosme  sont  étalés  sur  un  mémo  plan  ....     30!l 


TABLE  m: S  FIGURES.  005 
LA    LAMPROIE    MARINE 

PETROMYZON    MARINUS  p.,„p. 

Figure  180.  —  Aspect  extérieur 7)\'i 

Figure  181.  —  La  cavité  buccale  (dessin  di'-jà   paru  dans  VAnalomic  <(iiii\iav('-e 

des  «nimrtua; du  Professeur  L.  Roule) T)!.'» 

Figure   182.  —  Dissection  des  organes  contenus  dans  la  cavité  viscérale   ....  517 

Figure  185.  —  Une  tranche  de  Lamproie  prise  dans  la  région  nuiyenne  du  corps.  51'.' 
Figure  184.   —  Dessin   diagrammatirpie   synthétisant   la   structure   de    la    région 

moyenne  du  corps 520 

Figure  185.  —  Dessin  indiquant  les  lignes  d'incisions  à  faire  sur  la  Hicc  ventrale 

du  cou  pour  découvrir  la  corbeille  branchiale  et  les  sacs  branchiaux 521 

Figure  18G.  —  Le  cou  ouvert  du  côlé  ventral 525 

Figure  187.  —  Le  cou  vu  du  côté  ventral  après  la  dissection  de  la  corbeille  bran- 
chiale     525 

Figure  188.   —  Dissection  du  système  nerveuv  cenlial  et  des  organes  des  sens    .  527 

Figure  189.  —  Squelette 529 

Figure  190.  —  Dissection,  par  le  côté  dorsal,  de  l'aorte,  de  l'œsophage  et  de 

l'aqueduc 550 

Figure  191.  —  Coupe  verticale  et  transversale  de  la  région  antérieure  du  corps.  551 

Figure  192.  —  Coupe  verticale,  médiane  et  longitudinale  de  la  région  antérieure 

du  corps 552 

Figure  195.  —  Perspective  cavalière  rétablissant,  dans  l'espace,  les  rapports  des 

principaux  organes  contenus  dans  le  cou  de  la  Lamproie.    .    .    ; 555 


LA    PETITE    ROUSSETTE 

SCYLLtUM    CATULUS 

Figure  194.  —  Aspect  extérieur 556 

Figure  195.  —  Caractères  permettant  de  distinguer  les  sexes 557 

Figure  196.  —  Diagramme  destiné  à  faire  comprendre  l'origine  des  dillerentes 

nageoires  chez  la  Roussette   et,  d'une  façon  |)lus  générale,  chez  les  Poissons 

(partiellement  imité  de  Parker  et  Haswell) 558 

Figure  197.  —  Les  divers  organes  des  sens  placés  sur  la  face  inférieure  de  la 

tète 559 

Figure  198.   -     Dissection  des  téguments 540 

Figure  199.  —  Une  Roussette  dont  un  lambeau  de   peau  a   été  disséqué  pour 

mettre  à  découvert  la  musculature  sons-jacente 541 

Figure  200.  —  Diagramme  montrant  la  place  et  la  direction  des  incisions  à  faire 

pour  ouvrir  la  cavité  abdominale 512 

Figure  201.  —  Dissection  des  orgaïu'S  contenus  dans  la  cavité   abdominale   d'un 

sujet  mâle 5i5 

Figure  202.   —  Dissection  de  la  valvule  spirale  eduteiuu'   dans   l'intestin  (dessin 

avant  figuré  dans  VAnalomic  rninparcc  des  Auiinau.v  du  Prof.  L.  Roule)  .    .    .     545 


.j(i(J  TABLE  DES  FIGURES. 

Figure  205.  —  Dissection  des  organes  génilaux  femelles  et  d'un  œuf 547 

Figure  ^O-i.  —  Les  divers  temps  de  la  dissection  du  cou 5i!t 

Figiu'e  "iOo.  —  Dissection  du  système  circulatoire  central  et  des  sacs  branchiaux.     551 

Figure  206.  —  Coupe   hori/ontale,  diagrammatiijue,  de   la   cavité  bucco-pliaryn- 
gienne 5.j2 

Figure  207.  —  Coupe    verticale    et    transversale   diagrammatifpie  de    la   région 
moyenne  du  cou 555 

Figure  208.  — ■  Dessins     diagranimatiques    représentant     l'appareil    circulatoire 
(imités,  en  partie,  de  Parker  et  Ilaswell) 5ij7 

Figure  209.  —  Dissection,  par  le  côté  dorsal,  de  rencéphale,  des  organes  de 
l'olfaction,  de  la  vision  et  de  l'ouïe 561 

Figure  210.  —  Dessin  diagrammatique  indiquant  la  distribution  des  nerfs  crâniens.     565 

Figure  211.  —  Dessin  destiné  à  systématiser,  d'une  façon  encore  plus  complète 
que  dans  la  figure  précédente,  la  distribution  des  nerfs  crâniens 56.') 

Figure  212.  —  Diagranunes  résumant  la    destinée    des    ditlérentes    parties    de 
l'encéphale 568 

Figure  215.  —  Dissection  des  organes  de  l'odorat,  de  la  vue  et  de  l'ouïe.    ...     571 

Figure  214.  —  Coupe  verticale  dcmi-diagrammatique  d'un   (cil  de   Roussette  et, 
d'une  façon  plus  générale,  d'un  œil  de  Poisson 572 

Figure  215.  —  Coupe  longitudinale,  horizontale,  de  la  colonne  vertébrale  .    .    .     575 

Figure  216.  —  Dessin  denii-diagrammatique  précisant  la  structure  de  la  partie 
axiale  (tête  et  colonne  vertébrale)  du  squelette 577 

Figure  217.  —  Dessin   demi-diagrammatique  précisant   les  dispositions  des  arcs 
viscéraux 570 

Figure  218.  —  Structure  des  membres  pairs,  antérieur^ 580 


LE    BARBEAU   COMMUN 

BARBUS    FLUVIATILIS 

Figure  210.  —  Aspect  extérieur 584 

Figure  220.  —  Écailles "   .    .    .     585 

Figure  221.  —  La  partie  antérieure  du   tronc  dépouillée  de  sa  peau,  pour  mon- 
trer la  disposition  des  muscles  de  la  paroi  du  corps 586 

Figure  222.  —  Les  lignes  d'incisions  à  faire  sur  la  face  ventrale  du  tronc  pour 
ouvrii-  la  cavité  abdominale 58(; 

Figure  225.  —  Dissection  des  organes  contenus  dans  la  cavité  abdominale  .    .    .     587 

Figure  224.  —  Dessin  demi-diagrammatique  exprimant  la  structure  de  l'appareil 
uro-génital 589 

Figure  225.  —  Dessin  diagrammatique  résumant  les  divers  temps  de  la  dissection 
des  organes  contenus  dans  la  cavité  abdominale 591 

Figure  226.  —  Les  incisions  à  faire  pour  ouvrir  la  région  du  cou 592 

Figure  227.  —  Dissection  du  système  circulatoire  central  et  de  l'appareil  respi- 
ratoire   505 


TAlîLE  Ui;S  FKIIMKS.  507 

f'ngc*. 
Figiiro  'i^lS.   —  l)('ssiii  (liiigi';iiniii;ili(|iit'  rciirésciiliiiit  une  ((Uiiic  lioiizonhilc  de  la 

<'avi((''   l)uc(()-|iliai  ynjiit'iiiu' ."il,"» 

Hgure  12!2'.t.    —    Disscclion  de  l'('nc('|il:al('.  de  l'orgaiii-  de  la  \iic  l'I  de  i'dri/aiir  de 

l'ou'io ."'.('.t 

Figure  250.  —  S(|iiclctl(' illl 

Figure  '201.  —  nyfi(|U('s  cl  llvdropliilcs  employés  pour  di'pouilli'r  les  squcleltos  .      4(l"i 

Figure  'iô^.  —  Dessius  n'Iahlissanl  dans  l'espace  la  disposiliou  des  vorlchres 
aiidoniiualcs  cl  des  \crlclircs  caudales  ci  leurs  rapports  avec  la  uioelic  (''piuicre. 
la  cliorde  dorsale  t'I  les  gros  Iroucs  vascidaires Kir» 

Figure  255.  —  La  ciuquième  paire  d'arcs  lirancliiauv  porlaiil  les  dculs  pliaryn- 
gionnes 40  i 


LE   CRAPAUD    VULGAIRE 

BUFO    VULGARIS 

Figure  25 i.  —  Les   différeuts   étals    du   Crapaïul    au     cours   de    son    dt''\cl(ip|)e- 

nicnt 40!) 

Figure  255.   —   Aspect  extérieur  du  Crapaud  adulte -411 

Figure  256.    —   Les  ligues  d'iiicisious  à  faire  pour  di'taclicr  la  peau il  I 

Figure  257.  —  Le   corps  dépouillé    de    sa   peau,   montrant    reniplaceiuent    des 

sacs  lymphatiques  —  Un  fragment  de  peau  montrantia  vascularisatiou  cutanée.  415 

Figure  258.  —  Dissection  générale  des  organes  contenus  dans  la  caviti'  viscérale.  41  l 

Figure  250.  —  L'appareil  digestif,  isolé 415 

Figure  240.   —  Diagramme  destiné   à   servir  de   guide  dans   la   dissection  de  la 

partie  cloacale  des  organes  uro-géuitaux 418 

Figure  241.  —  Dissection  des  organes  uro-géuitaux 419 

Figure  242.   — •  Dessin  diagrammati([ue    représentant  le  cœur  ouvert  par  sa  face. 

antérieure.  —  Cœurs  lympliati(|ues 121 

Figure  245.  —  Le  système  artériel i22 

Figure  244.   —  Le  système  veineux 4'25 

Figure  245.  —  Dissection,    par  le    coté    dorsal,  de   l'encf'pliale,  des  organes    de 

l'odor.d,  de  la  vue  et  de  l'ouïe 425 

Figure  240.  —  Coupe  diagrannnali(pie,  |ongiludinal(>,  liorizoutale,  de  l'encépliai".  42ti 

Figure  247.   —  Les  nerfs  spinaux 427 

Figure  248.   —  Perspective  cavalière  rétalilissant  daus  l'espace  les  rapports  de  la 

moelle  épinicre  avec  le  système  sympathique  (ligure  imitée  de  Plateau^.  ....  428 
Figure  249.  —  Section  verticale,  transversale,  de  la  tête  (figure  imiti'c  de  Parker 

et  llaswell) 429 

Figure   250.    —   Muscles  de  la  l'ace  ventrale  du  corps 450 

Figure  251.   —  Muscles  de  la  face  doi'sale  du  corjis 451 

Figure  252.   —  Dissection  de  queli|ues  muscles  du  menihre  postérieur  gauche.    .  'i52 

Figure  255.   —  Le  squeleUe '(55 

Figure  254.  —  La  ceinture  scapidaire,  vue  parle  côté  ventral 45t( 


368  TABLE  DES  FIGIRES. 


LA  COULEUVRE  A   COLLIER 

TROPIDONOTUS   NATRIX  V:,.^o^. 

Figure  255.  —  Aspect  extérieur 158 

Figure  25G.  —   La  tête  grossie •    .    .  iSU 

Figure  '257.  —  Dissection  générale 4 'il 

Figure  258.  —  Le  cœur.  —  Glandes  annexes  du  tube  digestif iiô 

Figure  259.   —  Appareil  uro-génital 4ii 

Figure  200.  —  Dissection  du  système  nerveux  central 415 

Figiu'e  261.  —  Squelette  de  la  lète,  vu  du  coté  dorsal iit» 

Figure  262.  —  Dessin  diagramniatique  exprimant  les  mouvements  des  os  disjoints 

de  la  tète,  par  rapport  à  la  boite  crânienne,  pendant  l'extension  de  la  gueule.    .  447 

Figure  265.  —  Un  fragment  de  la  colonne  vertébrale  pris  dans  la  région  dorsale.  449 


LE    PIGEON 

COLUMBA    DOMESTICA 

Figm'o  264.  —  Aspect  extérieur ~  '^^-^ 

Figure  265.  —  Une  plume  et  son  diagramme 455 

Figure  266.  —  Dessin,   très  grossi,  des  crochets  qui,  dans    les    pennes  et  les 

rémiges,  unissent  les  Itarbules  entre  elles iot» 

Figure  267.  —  Les  divers  temps  de  la  manœuvre  permettani    d'ouvrir  la   cavité 

thoracique,  du  côté  ventral 457 

Figure  268.  — Dissection  du  thymus  et  des  glandes  thyroïdes 459 

Figure  269.  —  Dissection  générale  des  organes  contenus  dans  la  cavité  viscérale.  459 

Figure  270.  —  Le  cœur  et  les  gros  troncs  vasculaires  après  leur  extraction  de  la 

cavité  viscérale 460 

Figure  271.  —  L'appareil  digestif,  isolé 461 

Figure  272.  —  Dissection  des  organes  uro-génitaux 465 

Figure  275.  —  Étude  de  l'œuf 465 

Figure  274.  —  L'appareil  à  employer  et  les  manœuvres  à  faire  pour  injecter  les 

sacs  aériens 467 

Figure  275.  —  Dissection  des  sacs  aériens  et  des  poumons 469 

Figure  276.  —  Le  système  circulatoire  injecté 471 

Figure  277.  —  L'encéphale,  vu  par  le  côté  dorsal 475 

Figure  278.  —  Dissection  de  l'oreille  interne 475 

Figure  279.  —  L'œil 476 

Figure  280.  —  Dissection  des  muscles  du  membre  antérieur 479 

Figure  281.  —  Le  squelette 481 


TAHLE  DES  FIGURES.  rHl'.i 
LE    COBAYE    OU    COCHON    D'INDE 

CAVIA    COBAYA  l>:,f.es. 

Fifîiire  282.  —  Aspect  exlérieur iST 

Figure  2<S5.  —  Procédé  pour  anesthésier  et  tuer  le  Cobaye  par  le  clilororoiniu.    .  i.SS 

Figure  284.  —  La  manière  de  tenir  le  scalpel  pour  inciser  les  téguments.    .    .    .  489 

Figure  285.  —  La  manière  do  se  servir  de  la  sonde  cannelée 489 

Figure  280.  —  Les  deux  temps  principaux  de  l'ouverture  du  corps 190 

Figure  287.  —  Aspect  du  Cobaye,  après  l'ouverlure  de  la  paroi  abdominale  .    .    .  i91 

Figure  288.  —  Double   ligature   destinée   à  empêcher  l'écoulemenl    du  contenu 

intestinal  sur  la  préparation i9') 

Figure  289.  —  Le  jéjuno-iléon  extrait  de  la  cavité  abdoniinale  et  étalé 495 

Figure  290.  —  Dissection  du  gros  int<'stin  (dessin  imité,  en  [larlie,  d'Alezais).    .  495 

Figoirc  291.  —  Dissection  de  l'estomac,  du  foie,  du  jiancréas  et  de  la  rate   .    .    .  -497 

Figure  292.  —  Appareil  uro-génital  mâle 498 

Figure  295.  —  Appareil  uro-génital  femelle 499 

Figure  294.  —  Dissection,  vue  de  profil,  des  organes  situés  dans  le  voisinage  du 

diaphragme 501 

Figure  295.  —  Dissection  des  organes  contenus  dans  la  cavité  thoracique.    .    .    .  505 

Figure  296.   —  Coupe  diagranunatique,  médiane,  antéro-[)()stérieure,  du  larynx, 

du  pharynx,  de  la  cavité  i)uccale  et  des  cavités  nasales 505 

Figure  297.  —  Coupe  transversale,  diagrammatique,  de  la  cavité  abdominale.     .  508 

Figure  298.  —  Dessin  diagrammatique  représentant,  réunies,  les  diverses  parties 

de  l'appareil  digestif 509 

Figure  299.  —  Conformation  externe  du  cœui'.  —  Tracé  des  incisions   à   faire 

pour  ouvrir  les  oreillettes  et  les  ventricules 511 

Figure  500.  —  Dessin  diagrammatique  exprimant  la  structure  interne  du  cœur   .  515 

Figure  501.  —  Les  divers  temps  de  la  préparation  de  l'aorte  pour  l'injection  du 

système  artériel 515 

Figure  502.  —  Dessin  demi-diagrammatique  représentant  le  système  circulatoire.  517 

Figure  505.  —  Recherche  du  paquet  vasculo-nerveux  de  la  cuisse 521 

Figure  504.  —  Aspect  extérieur  de  l'encéphale 525 

Figure  505.  —  Préparation  mettant  en  évidence  la  structure  interne  de  l'encé- 
phale du  Cobaye  et,  d'une  façon  plus  générale,  de  l'encéphale  des  Mammifères.  524 

Figure  506.  —  Dessins  diagrammatiques  mettant  en  évidence  les  caractères  esssen- 

tiels  de  l'encéphale  des  Mammifères 525 

Figure  507.  —  L'encéphale  du  Cobaye  divisé  en  cinq  régions  correspondant  aux 

cinq  vésicules  cérébrales  fondamentales 527 

Figure  508.  —  Coupe  verticale,  transversale,  du  canal  rachidien  et  de  la  moelle.  550 

Figure  509.  —  Perspective   cavalière   rétablissant   dans   l'espace   les   dispositions 

indiquées,  en  coupe,  sur  la  ligure  précédente 551 

Figure  510.  —  Organes  de  la  v\\e  et  de  l'ouïe 555 


570  TABLE   DES  FIGLRES. 

Pîiges. 
Figiirc  .511.  —  Trois  vertèbres  cervicales,  une  vertèbre  dorsale  et  une  vertèbre 
loml)aire,  isolées  (dessins  imités  d'Alezais) h"i 

Figure  512.  —  Vertèbres  sacrées  coccygiennes 558 

Figure  515.  —  Le  squelette  de  la  tète 550 

Figure  514.   —  Le  squelette  monté oil 

Figure  515.  —  Muscles  peauciers  du  tronc  et  du  cou;  muscles  ventraux  du  tronc, 
placés  au-dessous  des  muscles  peauciers  (d'après  Cuvier  et  Laurillard) 5i7 

Figure  510.   —   Muscles  latéraux  du  cou,  du  tronc  et  de  la  face  externe  des  mem- 
bres (d'après  Cuvier  et  Laui'illnrd) 5  il» 

Figure  517.  —  Dessin  diagrammatique  destin('  à  laciliter  la  com|)réhension  du 
fonctionnement  de  quelques  muscles  du  membre  antérieur 551 


TABLE  DES  MATIÈRES 


Introdictidn I 

Vixs 0 


ANIMAUX  UNICELLULAIRES  OU  PROTOZOAIRES 

Carnctères  gônénuix '■• 

Protozoaires   sarcodaires. 

Canictores  généraux 10 

Exemple  :  Monocijslis  cujUis. 

Recherche Hl 

Aspect  extérieur 10 

Organes  internes 10 

Diflérentes  formes  de  Sporozoaires 16 

Difléreutes  formes  de  Protozoaires  sarcodaires 16 

Protozoaires   ciliaires. 

Caractères  généraux 17 

Exemple  :  Voflicella  iielndifciti. 

Recherche 17 

Aspect  extérieur 17 

Organes  internes :2() 

Autres  formes  de  Protozoaires  ciliaires  faciles  à  observer  : 

Paraniœdum  aurelia 21 

Colpoda  cticiiUus 22 

Opalina  ranorum 22 

Stf^ntor  poljjmorpltiis 22 

SUilonychia  tnijlihts 2  4 

DitTérentes  formes  de  Protozoaires  ciliaires 24 


572  TABLE   DES   MATIERES. 


ANIMAUX  PLIJRICELLULAIRES 

Pages, 
(laraclères  généraux 25 


MESOZOAIRES 

Caractères  généraux 26 

MÉTAZOAIRES 

(>aractères  généraux 27 

SPONGIAIRES 

Caractères  généraux 27 

Exemple  :  Ephijdatia  fliirialilis. 

Recherche 27 

Aspect  extérieur 27 

Dissociation  des  tissus 29 

Développement 54 

Jeune  Eponge  entièrement  constituée 40 

Différentes  formes  d'Epongés 40 

CŒLENTÉRÉS 

Caractères  généraux 41 

Hydrozoaires. 

Caractères  généraux 42 

Exemple  :  Hijdra  viridis. 

Recherche 42 

Aspect  extérieur 43 

Structure  anatomique 45 

Structure  histologique 47 

Formation  des  colonies 48 

Difl'érentes  formes  d'Hydrozoaires 50 

Scyphozoaires . 

Caractères  généraux 52 


TAI5LK   DES  MATIERES.  570 

Page*. 
Premier  cxcmiile  :  Alciioniutn  palnuilion. 

lilH-llClcIll' ')"! 

Aspect  t'xléricnr 52 

Etude  partieulièie  d'un  |Hily|u' 54 

Structure  de  la  masse  colonial*! (iO 

Second  exemple  :  Aurel'ui  (lurild. 

Recherclie Tti 

Aspect  extérieur (ifi 

Organes  internes 08 

Comparaison  du  polype  et  de  la  méduse  des  Scyphozoaires 71 

Comparaison  des  méduses  des  Ilydrozoaires  et  des  méduses  des  Scvphozoaires.    .    .  7i 

hill'érentes  formes  de  Scyphozoaires 75 


CŒLOMATES 

Organisation  générale  des  Cœloniates 77 

Conception  générale  des  difl'érentes  formes  de  Cœlomates 80 

CŒLOMATES    SIMPLES 

Rotifères. 

Caractères  généraux 85 

Rotifères  que  l'on  rencontre  fréquemment  : 

Rolifer  viihjaiis 85 

Noteus  quadricornis 85 

Notommaia  aurila 85 

Floscularia  ornata 86 

Exemple  :  HydaUna  senin. 

Recherche 8ft 

Ilydatine  femelle  :  aspect  extérieur 80 

—               organes  internes HO 

Ilydatine  niàle 94 

Différentes  formes  de  fiolifères iti 

Vers    monomériques. 

Caractères  généraux 96 

Némathelminthes . 

Caractères  généraux 97 


574  TABLE   DES  MATIÈRES. 

l'agcs. 
Exemple  :  Ascaris  liimbricaidcs. 

Recherche 97 

Aspect  extérieur 98 

Organes  internes 100 

l';u'liculaiités   de   siructure.  eu    rapport    avec    l'élat    parasitaire,  offertes    par    les 

Némalhehninthes 108 

Migrations 110 

DiOérentes  formes  de  .Némathelmiiithes 111 


CŒLOMATES    FORMÉS    DE   PARTIES    SEMBLABLES    ENTRE    ELLES. 

RÉPÉTÉES  UN  CERTAIN  NOMBRE    DE    FOIS   ET   DISPOSÉES 

EN    SÉRIE    LINÉAIRE 

(Caractères  généraux 115 

Exemple  :  Lumhricus  ngricola. 

Recherche 114 

Aspect  extérieur 114 

Organes  situés  dans  les  régions  moyenne  et  |)ostérieure  du  corps.  ...  llfi 

Organes  situés  dans  la  région  antérieure  du  corps 120 

Diflerentes  formes  de  Vers  annelés 120 


CŒLOMATES  FORMES  DE  PARTIES  PRIMITIVEMENT  SEMBLABLES. 

PUIS  DIVERSEMENT  DIFFÉRENCIÉES, 
SOUS  LINFLUENCE  DE  LA  DIVISION   DU  TRAVAIL  PHYSIOLOGIQUE 

Arthropodes. 

Caractères  généraux 129 

Premier  exemple  :  Astaciis  jlnvialilix. 

Recherche 150 

Aspect  extérieur 130 

Organes  internes 155 

Appendices 140 

Second  exemple  :  ForfuuUi  cturiculdrin. 

Recherche 159 

Aspect  extérieur 159 

Organes  internes 162 

Appendices 166 

Formes  larvaires  des  Insectes 174 

Diflerentes  formes  d'Insectes 174 

Ditl'érenles  formes  d'.Vrlhropodes 170 


TAiiLi;  m;  s  matières.    ,  575 

l'ages. 

Péripates. 

(laracIcTcs  g('n('r;iu\ ]'{> 

Échinodermes . 

C;ii';icl('ros  i;éni'i';iux 177 

Exem|ile  :  SlroïKiiiloccnlrolits  lividiis. 

liecherclie 17S 

Aspect  extérieur 179 

Org;iiu's  internes 180 

Différentes  formes  d'Échincxlermes 2U1 

Entéropneustes . 

Canictères  généraux 204 

Hirudinées. 

Caractères  généraux "2(K> 

Plathelminthes . 

Caractères  généraux '20o 

Trématodes. 

Exemple  :  Fasciula  hepal'ica. 

Recherche 20G 

Aspect  extérieur 20G 

Organes  internes 2(IS 

Développement  et  migrations 215 

Cestodes. 

Exemple  :  Tœnia  serrata. 

Recherche 215 

Aspect  extérieur 210 

Organes  internes 218 

Développement  et  migrations 224 

Diil'érenles  formes  de  Plathelminthes 227 

Mollusques. 

Caractères  généraux 22!> 

Gastéropodes. 
Caractères  ifénéraux .     250 


576  TABLE  DES  MATIERES. 

l'aies. 

Exemple  :  Hcli.r  pomatin. 

Aspect  extérieur ^^O 

Organes  contenus  dans  la  cavité  i)alléale "i.l'i 

Organes  contenus  dans  la  cavité  viscérale "254 

Coquille !242 

Diilerentes  formes  de  Ciastéropodes 24G 

Lamellibranches. 

Caractères  généraux '247 

Exemple  :  Anodonta  anatina. 

Recherche 247 

Aspect  extérieur 248 

Organes  contenus  dans  la  cavité  palléale 248 

Organes  internes 252 

Difl'érentes  formes  de  Lamellibranches 265 

Céphalopodes. 

Caractères  généraux 264 

Exemple  :  Eledone  moschata. 

Recherche 2(14 

Aspect  extérieur 265 

Organes  contenus  dans  la  cavité  palléale 266 

Organes  internes 26!) 

Différentes  formes  de  Céphalopodes 294 

Coup  d'œil  général  sur  les  Mollusques 295 


CHORDÉS 

Caractères  généraux 297 

Acrâniens. 

Caractères  généraux ■ 298 

Tuniciers. 

Caractères  généraux 299 

Exemple  :  Microcosmus  Sabalieri. 

Recherche <'J'I6 

Aspect  extérieur 5(10 

Organes  internes 500 

Ditlérentes  formes  de  Tuniciers .)10 


TABLE  DES  MATIÈRES.  561 

Page-;. 

Vertébrés. 

(laractèros  généraux 511 

Gyclostomes. 

C.aractt'res  généraux 515 

Exemple  :  Pelromijzon  marinus. 

Recherche 515 

Aspect  extérieur 514 

Téguments 514 

Appareil  musculaire 514 

Appareil  digestif 516,  S'il 

Appareil  excréteur 518 

Appareil  sexuel 518 

Appareil  respiratoire 521 

Appareil  circulatoire S^'i,  52 i 

Système  nerveux 525 

Organes  des  sens 526 

Squelelle 521,  52X 

llill'éientcs  (ormes  de  Cyclostomes 554 

Sélaciens. 

Caractères  généraux 555 

Exemple  :  ScfiUiiim  cdlulus. 

Reciierclie 555 

Aspect  extérieur 556 

Téguments 540 

Appareil  musculaire 541 

Appareil  digestif 5*2,  555 

Appareil  uro-génital 545 

Appareil  respiratoire 552 

Appareil  circulatoire 555 

Système  nerveux 560 

Organes  des  sens 570 

Squelette 555,  574 

lliiVérentes  formes  de  Sélaciens 582 

Téléostéens. 

Caractères  généraux 583 

Exemple  :  Barhiis  flnvidlilts. 

Aspect  extérieur 585 

Téguments 585 

Appareil  musculaire 585 

Appareil  digestif 588,  594 

Appaieil  excréteur 58i) 

Appareil  sexuel 580 

JAMMKS.  57 


:»G!2  TABLE   DES  MATJl'UES. 

Appareil  respiratoire'. 50'i 

Appareil  circulatoire TAH'i 

Système  nerveux 5'.I7 

Organes  des  sens 59K 

Squelette 7.94,  400 

Différentes  formes  de  Téléostéens i(l6 

r.oup  d'œil  général  sur  les  Poissons 407 

Batraciens. 

(Caractères  généraux 409 

Caractères  du  développement 40!> 

Exemple  :  Biifo  vulgaris. 

Aspect  extérieur 410 

Téguments 411 

Appareil  digeslif 416 

Appareil  uro-génital 4U'> 

Appareil  respiratoire 412,  415 

Appareil  circulatoire.    . 420 

Système  nerveux 424 

Organes  des  sens 42U 

Squelette 435 

Appareil  musculaire 451 

Différentes  formes  de  Batraciens 457 

Reptiles. 

Caractères  généraux -458 

Exemple  :  T'<fo()i(Jonolits  natrix. 

Aspect  extérieur 450 

Téguments 45l> 

Appareil  digestif 4iO,  442 

Appareil  uro-génital 445 

Appareil  respiratoire 440 

Appareil  circulatoire ■^^42 

Système  nerveux ^^^ 

Organes  des  sens '44'^> 

Squelette 447 

Appareil  musculaire 446 

Dilférentes  formes  de  Reptiles 450 

Oiseaux. 


Caractères  généraux. 


.■■> 


Exemple  :  Coluiiiha  domeslica. 

Aspect  extérieur 4d4 


Téguments 


454 


TAMiJ-;  m:  s  M.\Tii:r,Ks.  ôc,> 

l'agfs. 

Appareil  digoslif 158,  404 

Appareil  uro-géiiital 4(>'2 

Ktuile  de  l'ieuf 4Gi 

Appareil  respiratoire 467 

Appareil  circulatoire Al'i 

Système  nerveux 47,"» 

Organes  des  sens i74 

Squelette 47S 

\p|i,ireil  musculaire 477 

Coup  d'œil  syntliétiipie  sm-  la  structure  de  l'Oiseau 485 

IlilVérentes  formes  d'Oiseaux 485 

Mammifères. 

Ciiraclères  généraux 4S5 

Exemple  :  Cavia  cobaya. 

Aspect  extérieur 487 

Téguments 4SG,  48K 

Appareil  digestif 4112,  505,  508 

Appareil  uro-génital 407 

Appareil  respiratoire 502.  504,  500 

Appareil  circulatoire 502,  510 

Système  nerveux 522 

'    Organes  des  sens 555 

Squelette 537 

Appareil  musculaire 515 


DiOercntcs  formes  de  Mammifères 


,'1 


5(1 '.lOO.  —  l'aris.  Iiiipiiiuri'ic  j;('n('Tale  Laiiiui:,  0,  rue  de  ['leuniJ;. 


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